v>;&
L*S
*$?
W, ^r
<r>»
-o ri
r .V
fc ,• K
:£:
Jr
> .^
' . «K
*>
* 4 «
¥ w^
BROUARDEL et GILBERT GILBERT et THOINOT
NOUVEAU
TRAITÉ DE MÉDECINE ET DE THÉRAPEUTIQUE
Publié en fascicules
SOUS LÀ DIRECTION DR MM.
A. GILBERT P. CARNOT
leur ft la Faculté de médecine de Paris, Professeur
Médecin de l'IIôtel-Dieu, à la Faculté de médecine de Paru,
ilire <le l'Académie de médecine. Médecin de l'hôpital Beaujon.
XXIII
MALADIES
DU CŒUR
H. VAQUEZ
PROFESSEUR A LA FACULTE DE MEDECINE DE PARIS
MÉDECIN DE L'HOPITAL DE LA PITIÉ
MEMBRE DK I ACADKMIF DK MÉDBCINE
Avec 139 figures dans le texte
PARIS
LIBRAIRIE J.-B. BAILLIÈRE et FILS
19, Rut Hautiftuille, prit du Boulevard Saint Germain
1921
Tous droits réserves.
^*^ «J-K+tlA^-i
Digitized by the Internet Archive
in 2010 with funding from
Univers ity of Ottawa
http://www.archive.org/details/maladiesducoeurOOvaqu
XXIII
MALADIES
DU CŒUR
LISTE DES COLLABORATEURS
ACHARD professeur à la Faculté de Paris, médecin de l'hôpital Beuujon.
aMBard professeurà la Faculté de médecine de Strasbourg.
APERT médecin de l'hôpital dés Enfants-Malades.
AUBERTIN médecin des hôpitaux de Paris.
AUCHE professeur à la Faculté de Bordeaux, médecin des hôpitaux.
AVIRAGNET médecin de l'hôpital des Enfants-Malades.
BA30NNEIX médecin des hôpitaux de Paris.
BALZER médecin de l'hôpital Saint-Louis, membre de l'Académie de médecine.
8 irbier médecin de l'hôpital Hérold.
surth médecin de l'hôpital Necker.
BAUDOUIN professeur agrégé a la faculté de Paris, médecin des hôpitaux de Paris.
BEURMANN (de; .'. médecin de l'hôpital Saint-Louis.
BERNARD (».•)■••■ . professeur à la Faculté de Pans, médecin de l'hôpital de Laennec
3EZANÇ0N • '. professeur à la Faculté de Paris, médecin de l'hôpital Boucicaul.
BOINET professeur à l'Ecole de Marseille, médecin des hôpitaux.
30ULLOCHE . médecin de l'hôpital Kretonneuu.
CARNOT (P.). . professeurà la Faculté de Paris, médecin de l'hôpital Beaujon.
CASTEX chargé du cours de laryngologie à la Faculté de Taris.
CHAUFFARD professeur à la Faculté de Taris, médecin de l'hôpital Saint-Antoine.
CLAISSE (P.) médecin de l'hôpital Laennec
CLAUDE professeur agrégé à la Faculté de Paris, médecin de l'hôpital S t- Antoine.
COURMONT (P.) . professeur à la Faculté de Lyon, médecin des hôpitaux.
CRUCHET '• • ■ - professeur à la Faculté de médecine 'le Bordeaux
DEBRÈ professeur agrégé à la Faculté de médecine de Paris.
DEJERINE professeur à la Faculté de raris, médecin delà ïjalpêtrière.
DEJERINE (Mme) ancien interne des hôpitaux de Paris.
DE JONG médecin des hôpitaux de Paris.
DOPTER professeuràrEcoleduVal-de-(jràce,memljredel'Académiedemédecine.
DUMONT ancien interne des hôpitaux de Paris.
oupre professeur à la Faculté de Paris, médecin de l'asile Sainte-Anne.
FIESSINGER (N.) prof, agrégé à la Faculté de méd. de Paris, médecin des hôpitaux.
FOURNIER (L.i.. médecin de l'hôpital Cochin.
GALLIARD médecin de l'hôpital Lariboisière.
GALLOIS ancien interne des hôpitaux de Paris.
GARNIER (M.) professeur agrégé à la faculté de Paris, médecin de l'hôpital Lariboisière.
GAUCHER. professeur à la Faculté de Paris, médecin de l'hôpital Saint-Louis
GILBERT professeur à la Faculté de Paris, médecin de l'Hôtel-Uieu
GOUGEaOT professeur agrégé à la Faculté de médecine de Paris.
ROUGET professeur à la Faculté de Paris, médecin de 1 hôpital Beaujon.
GtllARr professeur à la Faculté de médecine de Lyon.
HALLE médecin de l'hôpital Necker.
HARVIER médecin des hôpitaux de Paris.
HAYEM professeur à la Faculté de Paris, médecin de l'hôpital Saint-Antoine.
HERSCHER médecin des hôpitaux de Paris.
HUTINEL prof, à la Faculté de Paris, médecin de l'hôpital des Enfants-Malades.
JEANSELME professeur à la Faculté de Paris, médecin de l'hôpital Saint- Louis.
K.LIPPEL médecin de l'hôpital Tenon.
L»BBÉ(M) professeurà la Faculté de Paris, médecin de l'hôpital de la Charilé .
L/EDERICH médecin des hôpitaux de Paris.
LAlGNEL-LAVASTINE. . . prof, agrégé à la Faculté de méd. de Paris, médecin de l'hôpital Laennec
LANNOIS professeur à la Faculté de Lyon.
LAVERAN . membre de l'Institut (Acad. des sciences).
LE FUil ancien interne des hôpitaux de Paris.
LE NOIR médecin de l'hôpital Saint-Antoine.
LEREBOULLET prof. agr. à la Faculté de Paris, méd. de l'hôpital des Enfants Malades.
LERI professeur agrégé à la Faculté de Paris, médecin des hôpitaux.
LETULLE professeur à la Faculté de Paris, médecin de l'hôpital Boucicaui.
LEVI (L) ancien interne lauréat des hôpitaux de Paris.
LION médecin de l'hôpital de la Pitié.
MARFAN professeur à la Faculté de Paris, méd. de l'hospice des En fan U -Assistés.
MARIE professeur à la Faculté de Paris, médecin de la Salpètrière.
MARINESCO professeur à la Faculté de Bucarest.
MENETRIER professeurà la Faculté de Paris, médecin de l'Ilôtel-Dieu
MÉRY prof, agrégé à la Faculté de Paris, médecin de l'hôpital des Enfants.
MILIAN médecin de l'hôpital Saint-Louis.
NETTtR prof, agrégé à la Faculté de Paris, médecin de l'hôpital Trousseau.
PARMENTIER médecin de l'Ilôtel-Dieu.
PITRES professeurà la Faculté de Bordeaux.
RENON professeur à la Faculté de Paris, médecin de l'hôpital Necker.
RlBIERRE prof, agrégé à la Faculté de Paris, médecin de l'hôpital Tenon.
RICHARDIÈRE médecin de l'hôpital des Enfants-Malades
ROCH \\X professeur agréné à la Faculté de Médecine de L\ on
RoUER professeurà la Faculté de Paris, médecin de l'Hôtel-Dieu.
ROQUE .... professeurà la Faculté de Lyon, médecin des hôpitaux.
SACQUÉPÉE professeurà l'Ecole du Val-île Grâce.
SAINCON médecin de l'hôpital Andral.
SERIEUX médecin de l'asile de Villejuif.
blCARD prof, agrégé à la Faculté de méd. de Paris, médecin de l'hôpital Necker.
CMEDEY (A.) médecin de l'hôpital Saint-Antoine.
SjRMONT professeur à la Faculté de Lille.
i EISSIER (J.l... professeur à la Faculté de Lvon, médecin des hôpitaux
THIERCELIN ancien chef de clinique à la Faculté de médecine de Paris.
ThoiviaS(A) chef de laboratoire de la Faculté de médecine de Paris.
TilMEL ancien interne des hôpitaux de Paris.
VaillARD directeur de l'Ecole du Val-de-Grâce.
VAQUEZ professeur à la Faculté de Paris, médecin de l'hônital de la Pitié.
ViLLARET (M.) professeur agrégé à la Faculté de Paris, médecin des hôpitaux.
WfIL lE.l médecin des hôpitaux de Paris.
WEISSENBACH. . . . chef de clinique à la Faculté de médecine de Paris.
Wioal professeurà la Faculté de Pnris, uiédeciL ue i hôpital Cochin.
DROUARDEL et GILBERT GILBERT et THOINOT
NOUVEAU
TRAITÉ DE MÉDECINE ET DE THÉRAPEUTIQUE
Publié en fascicules
SOUS LA DIRECTION Uï MU.
A. GILBERT P. CARNOT
Professeur n h Faculté de me:iecine de Pnris. Professeur
Médecin de l'Hôlel-Dieu. <t la Faculté de médecine de Pari!-.
Membre de l'Académie de méilecine. Médecin de l'hôpital Uennjog.
XXIII
MALADIES
DU CŒUR
H. VAQUEZ
PROFESSEUR A LA FACULTÉ DE MÉDECINE DE PARI^
MÉDECIN DE L'HÔP] I M Dl I \ riTifc
MEMBRE DE L'ACADÉMH Dl MÉDECINE
Avec 139 figures dans le texte.
PARIS
LIBRAIHIE J.-B. BAILLÏÈRE et FILS
19. Rue Haute! aille, j>r.- s du Houlev.ird S.iiut Germ.iin
1921
fous droits résen • s
A la mémoire de mon maître
POTAIN.
PRÉFACE
L'élude des maladies du cœur et des moyens d'exploration qu'elle
exige paraît pour beaucoup de médecins hérissée de tant de diffi-
cultés qu'ils auraient volontiers tendance à s'en désintéresser. Ce
serait à la l'ois une erreur et un danger. Une erreur, parce que ces
difficultés, plus apparentes que réelles, tiennent non à la complexité
du sujet, mais à la fa(;on dont il est d'ordinaire exposé; un danger,
parce que les troubles du cœur sont si intimement liés à ceux des
autres organes qu'on ne saurait impunément les en distraire.
.J'ai voulu écrire un livre qui satisfasse les débutants el les initiés.
Pour en faciliter la lecture, je me suis abstenu de mettre dans le texte
ou en bas de page ces annotations qui arrêtent le regard et suspendenl
l'attention. Dans le même but, j'ai renvoyé toutes les indications
bibliographiques à la fin des principaux chapitres et. tout en ren-
dant justice aux écrivains que j'estime, j'ai évité l'abus • fastueux »
des citations que Sénac reprochait déjà à ses contemporains. « 11
semble, disait-il. que certains auteurs ne songent qu'à décharger
leur mémoire et à nous donner le journal de leurs lectures. Ce sont
des auteurs qui ont beaucoup lu et peu pensé el qui croient être
riches parce qu'ils connaissent la source des richesses.
Enfin, je me suis attaché à donner mon opinion sur la plupart
des sujets que j'avais à traiter. Cette opinion, basée sur une longue
expérience et sur la réflexion, aura, je l'espère, quelque crédit auprès
de ceux qui m'ont vu à l'œuvre et apprécient le soin que j'ai mis à
rechercher la vérité. Peut-être, parfois, pourra-t-elle paraître trop
affirmative, et me souvenant du proverbe arabe : ■ Tant que la parole
est dans notre bouche, elle est noire esclave ; quand elle est dehors,
VIII PREFACE.
nous sommes le sien », j'aurais préféré, avanl d'écrire, avoir la con-
naissance entière des choses. Mais l'âge vient, le temps presse, et
j'ai jugé prudent de présenter dès maintenant, au public médical,
ce livre probablement incomplet, mais où j'ai dit du moins tout ce
que je sais.
H. Vaouiîz.
BROUARDEL et GILBERT GILBERT et THOINOT
NOUVEAU
TRAITÉ DE MÉDECINE ET DE THÉRAPEUTIQUE
PUBLIÉ SOUS LA DIRECTION I>K
MM. A. GILBERT i :r P. CARNOT
MALADIKS DU CŒUR
\i D' H. VAQUEZ,
Professeur à la Faculté de médecine di i'. -
Médecin de L'hôpital de la Pilié,
Membre de l'Académie de médecine.
INTRODUCTION
Les médecias de l'antiquité croyaient, avec Hippocrate, que les
lésions du cœur étaient fatalemenl mortelles : cui persecta est
cor le thaïe, et pendant vingt siècles l'aphorisme du médecin de I os
oe fui pas discuté.
De Baillou 1538-1616 , doyen de la Faculté eu 1580, fil revivre la
médecine d'observation. Il signala sur le cadavre l'augmentation du
volume du cœur et, empruntant aux chirurgiens le terme qu'ils
emploient pour désigner la dilatation des artères, lui donna le nom
d'anévrysme. Il tenta même, mais vainement, d'en indiquer les
signes.
Ilarvey (1578-1658) lil paraître en 1626 son livre immortel :
Exercitatio de molu cordis, où es! décrite la circulation du sang.
Ce livre souleva des controverses violentes. Primerose à Mont-
pellier, Riolan à Paris, Parisanus à Venise ne craignirent pas de
susciter contre sou auteur des pamphlets calomnieux et, à boul
d'arguments, de lui contester la paternité de sa découverte ; mais,
comme le «lit Sénac, -i Servel el Colomboonl certains droits sur
elle, ils n'en onl aucun sur les preuves qui la démontrent dans les
écrits «le cegrand homme. Il eul au moins, avanl sa mort, la cons< -
Tuai i i m \n DBCIKB, Wlll. — 1
4 H. VAQUEZ. — MALADIES DU CŒUR.
indiquer l'orifice afl'ecté ». Puis, ayant eu ensuite l'occasion de
constater l'intégrité des appareils valvulaires chez des individus qui
avaient présenté ce bruit, il revint sur cette assertion et, comme le
dit Potain, tomba en se rétractant dans une erreur plus grave que la
première.
Bouillaud (1796-1881), élève de Corvisart etdeBertin, reprit l'étude
des souffles orificiels, établit la nomenclature des lésions valvu-
laires congénitales ou acquises et reconnut l'importance des bruits
de frottement signalés quelques années auparavant par Collin. De
plus, il entrevit la signification du bruit de galop dont, au dire
de Potain, il parlait couramment dans son enseignement, bien qu'il
n'en ait pas fait mention dans ses écrits. Enfin il montra que les
lésions orificielles « sont d'ordinaire le reliquat dun processus
inflammatoire aigu », auquel il donna le nom d'endocardite et dont
il indiqua la relation avec le rhumatisme articulaire.
Potain (1825-1901), continuant la tradition de Corvisart et de
Laënnec que son maître Bouillaud lui avait transmise, obtint de la
percussion et de l'auscultation à peu près tout ce qu'elles pouvaient
donner. Respectueux, comme ses prédécesseurs, de la « chaste
observation », suivant la belle expression d'un ancien, il possédait, en
outre, une ingéniosité de moyens qu'il tenait de ses dons naturels et
de sa fréquentation avec des hommes de laboratoire, notamment
avec le grand physiologiste Marey. Son œuvre capitale a trait encore
à la pathologie du péricarde et de l'endocarde.
Une des raisons qui avaient conduit Laënnec à refuser toute valeur
à l'auscultation du cœur était que nombre de bruits de souffle ne
se produisent pas dans le cœur, mais en dehors de lui. Ce fait,
confirmé par Andral et Bouillaud, semblait de nature à rendre très
difficile la différenciation des bruits anormaux les plus importants.
Potain consacra une grande partie de son existence à la solution
de ce problème. Associant habilement la clinique et l'expérimenta-
tion, il montra que les souffles anorganiques sont en réalité des
souffles cardio-pulmonaires dus non à une compression du paren-
chyme du poumon, comme le pensait Laënnec, mais à une aspira-
tion de l'air dans ses languettes, au moment où le cœur, en se con-
tractant, crée autour de lui une sorte de vide virtuel. Il précisa
leurs caractères, leurs sièges et les moyens qui permettent de les
distinguer des souffles organiques. Malheureusement, à cet égard,
son œuvre est restée incomplète, car il méconnut l'existence d'une
troisième variété de souffles dits « fonctionnels», liés soit à l'agran-
dissement des orifices, soit au défautde fonctionnement des appareils
valvulaires par suite de la dilatation cardiaque.
Potain étudia en outre les troubles engendrés par les lésions orifi-
cielles, les ell'etsde la dilatation des cavités droites sur la circulation
veineuse, ses rapports avec les battements des veines jugulaires et
INTRODUCTION. «3— S
l'expansion rythmique du foie qu'il signala le premier sous le nom
de pouls hépatique. Il acheva l'histoire du rétrécissement mitral, élu-
cida le mécanisme de ses différents bruits et montra les relations
«lu rythme de galop avec l'hypertrophie du cœur des brightiques.
Enfin, attentif aux perfectionnements de l'investigation clinique, il
utilisa tous les procédés introduits successivement dans la pratique
médicale : la méthode graphique, la sphygmomanométrie el l'explo-
ration radiologique pour laquelle il installa, dans son service, un des
premiers laboratoires qui aient fonctionné à Paris.
Parmi les auteurs dont le rôle, pour avoir été indre, n'est cepen-
dant pasnégligeable, nous citerons : \ndral, qui décrivit les troubles et
les lésions des poumons et du foie chez les cardiaques; Piorry, qui
substitua à la percussion immédiate d-Avenbriigger el deCorvisarl la
percussion médiate, plus élégante el plus précise; Duroziez, qui isola
le rétrécissemenl milral pur de- autres cardiopathies valvulaires;
Germain Sée, Peter el Huchard, qui, sans avoir personnellemenl con-
tribué aux progrès de la science, eurent du moins le mérite de les vul-
gariser.
Merklen (1852-1906), dont la renommée fui plus discrète, n'en .-i
pas moins laissé une œuvre que le recul «lu temps permet dejuge-
comme pins importante, el l'on trouve dans les courtes leçons cli
niques de ce parfait médecin trop t<U disparu pins de subslan-
lifique moelle > que dans les longs traités de certains de ses
contemporains. Il étudia les rapports des troubles de l'appareil
circulatoire avec, les maladies >\^> poumons <-l des rein- et montra
que l'insuffisance cardiaque ae constitue pas un bloc, maisqu'elle
peut intéresser isolémenl ou simultanément le cœur droit el le cœur
gauche pour revêtir, suivant sa localisation, des modalités cliniques
différentes.
Ainsi, de l'aveu même de Fraentzel, la part de la France dan- l'évo-
lution de la pathologie cardiaquea été prépondérante, mais elle n'a | as
élé exclusive. En Angleterre, Corrigan en 1829, Hope en 1831,appor~
tèrenl une large contribution au diagnostic de l'insuffisance aortiqi c
Stokes publia en 1854 un livre où les signes delà péricardile, des afl
lions valvulaires cl de l'affaiblissement du cœur au cours des fièvres
sont relatés avec exactitude. Sansom fil paraître en 1892 un bon traité
des maladies du cœur et de l'aorte. Dans les pays de langue allemande,
Kreysig, très célébré par ses compatriotes dans le but de l'opposer ;'•
Corvisarl el à Bouillaud, exposa en 1815 des considérations inléres
sautes sur la symptomatologie des lésions du péricarde el de l'end -
carde. Le traité didactique de Skoda sur la percussion, qui date de
1854, n'est pas sans valeur. Ultérieurement, Gerhard! en 1858, Frie.
dreich en 1867, Fraentzel en 1889, ont rédigé des ouvrages "ù s(.ni
exposées fidèlement les principal.- notions que l'on avait de leur
temps -m- les maladies du cœur.
6 H. VAQUEZ. — MALADIES DU CŒUR.
Traube (1818-1876) a laissé une œuvre plus considérable. Sémio-
Logs-sifl consommé, il fut de plus grand clinicien. Il montra le rap-
port des maladies du cœur avec celles des autres organes, le lien qui
unil quelques-unes d'entre elles à la sclérose rénale, le rôle des
lésions généralisées du système artériel dans la pathogénie de l'in-
suflisance et du rétrécissement aorliques, ainsi que la signification
des souffles dits fonctionnels. Enfin, bien que ne possédant aucun
moyen de mesurer la pression, il n'en pressentit pas moins l'im-
portance de l'hypertension et des troubles qu'elle engendre.
Ainsi, en moins de cent ans, on était parvenu à connaître les causes
et les signes de toutes les affection* du péricarde, des valvules et
des complications qu'elles provoquent. Si de tels progrès ont pu être
réalisés, c'est grâce à l'emploi de procédés inconnus des anciens.
Aussi les livres de Pot a in et de Fraentzel, parus vers la fin du siècle
dernier, sont-ils consacrés presque tout entiers aux affections dont ces
procédés permettent le diagnostic ; celui de Sansom est moins un
tr.iilédes maladies du cœur qu'un traité de la percussion et de l'auscul-
tation appliquées à leur étude.
Les choses en étaient là quand, vers la fin du siècle dernier, des
méthodes nouvelles furent introduites dans l'exploration médicale.
Leur apparition date de 1863, où Marey réalisa l'inscription du
pouls au moyen du sphygmographe. Cette innovation fut d'abord
critiquée, et on lui objecta qu'elle risquait de compliquer sans
profit l'œuvre du médecin : reproche adressé à toute méthode origi-
nale et auquel le grand Laënnec lui-même n'avait pas échappé. Par
contre, quelques médecins l'adoptèrent avec un enthousiasme un peu
irréfléchi et lui demandèrent, comme l'avaient fait les anciens pour
le palperde l'artère, la solution de questions auxquelles elle est inca-
pable de répondre. C'estainsi que Lorain, qui écrivit en 1871 un livre
sur le pouls, prétendait diagnostiquer, à la vue d'un tracé, la plupart
des maladies : la pneumonie, le choléra et jusqu'au délire alcoo-
lique i
I'olain comprit qu'il valait mieux procéder, comme le font les
physiologistes, à des inscriptions simultanées du cieur. des artères
et des veines, qui seules permettent d'étudier le fonctionnement res-
pectif des diverses parties de l'appareil circulatoire. 11 s'y appliqua
pendant tonte sa vie, et ses élèves é\oqueu! avec respect la ligure de
ce grand observateur, penché sur un malade, une main posée sur
l'entonnoir de verre destiné à recueillir les battements des veines-,
l'antre sur le sphvgmographe, silencieux, insouciant de l'heure et
attentif seulement aux tracés qui s'inscrivaient sous ses yeux.
Il put résoudre ainsi un certain nombre de problèmes, préciser les
rapports de l'insuflisanee Iricuspidienne avec les I roubles de la cir-
culation veineuse, dislinguerles diverses modalités du bruit de galop,
expliquer le mécanisme du choc de la pointe, etc. Toutefois la mé-
introduction. «»-:
Ibode amtfbnqae ne l'ut entre ses mains qu'une méthode de contrée,
el il ne semblait pas qu'elle pût être nuire chose.
|)es découvertes l'aile- -i mull aneineiil . à la lin du Siècle dernier.
en physiologie et en médecine, lui donnèrent un nouvel essor.
A celle époque. (iasUell et Kngelmann émirent l'idée que les libres
myocardiques sont douées de toutes les propriétés attribuées jusque-
là aux éléments nerveux, que le cœir n'est pa- complètement asservi
aux ordres du système ne r\ eu \ el qu'il peut, -ni va ni les circonstances,
les modifier ou s'y soustraire. < '.elle théorie, qualifiée de myogène par
opposition à la théorie neurogène, universellement admise, -u-eiladc-
1 1 > I m » I hèses variées, les unes exactes, les au ire- Panasses, mais également
utiles en raison des I ravaux qu'elles séeessifeercnl pour les détruira.
La théorie invogène trouva un puis-anl appui dan- le- recherches
de Slanlev l\enl el III- Junior. (|ui signalèrent 1" i • \ i - 1 e m i • o entre
l'oreillette el le ventricule d'un faisceau de libre- musculaires dont
le rôle est de transmettre la contraction. Mus lard on vil que
libres sont en continuité vers leur extrémité supérieure avec des
éléments de slruciure analogue, vers leur extrémité inférieurs avec
les libres de Purkinje, le loi il ligurant un système coordonné, vestige
du tube cardiaque primilil'de, l'embryon inclus dans le cœur de
l'adulte.
Ces notions éciairèrenl d'un jour nouveau la physiologie du cœur.
Elles permireni de comprendre le mécanisme de ta progression du
slinmlus m »leu:-el le rôle des propriétés reconnues aux libres myo-
car.lujues : excitabilité, eontraetilité, grâce auxquelles elles peuvent
n;agir à l'excitation, la transmet! re aux libre- avoi-inaules «lia Iraus
former en œnrtract ion.
Les conditions qui règlent l'activité du cœur s ml don. 1res nom-
breuses et si Tune d'elles vient à manqner, il doil nécessairement en
résulter des modifications de son rythme : accélération ou dimi-
nution du nombre des battements, inégalité de leur amplitude ou de
l'intervalle qui les sépare, etc. L'étude des arythmies prit dealers
une importance particulière, el les méthodes graphiques parurent à
tons le procédé le plue apte à faire connaître le mo le de fonctionne-
ment du ru'iir sain ou malade.
( î*esl l'idée qui a inspiré les travaux de Maekenzie. 11 exerçai! la
médecine à Burntey, petite ville du Lancashire, après avoir quille
Edimbourg avec le modeste bagage d'un praticien qoi va chercher
fortune en provineo. Il ne savait des maladies du cœur que ce que
l'on en apprend d;m- les universités, mais il avait le goû4 d'observer el
de s'instruire par lui même. Faisant table rasa ds t'enseignemenl
qu'il avait reçu, il recueilli! des tracés normaux H pathologiques de
l'appareil eirculaloire. les eompara entre eux H cheteha à le- inter-
préter en s'aidanl des donnée- aouveltas de la physiolog
exemple l'ut suivi par Wenekebaca en Hollande. parHering en Aile"
8 H. VAQUEZ. — MALADIES DU CŒUR.
magne, par nous-même en France, dans le but, non, comme on l'a dit
un peu dédaigneusement, de relever quelques singularités sans utilité
pratique, mais de fixer d'une manière durable des phénomènes mor-
bides transitoires et de les expliquer.
Peut-être le but que l'on s'était proposé n'a-t-il pas été complète-
ment atteint et, contrairement à ce que l'on avait espéré, n'est-il pas*
possible de déduire d'une arythmie déterminée la l'onction du cœur
qui est troublée et la façon dont elle l'est. Wenckebach avait basé sur
cette conception une sorte de traité des arythmies publié en 1903,
mais il a dû l'abandonner en 1914, dans une seconde édition, l'obser-
vation lui ayant montre qu'une schématisation aussi excessive s'ac-
cordait mal avec la clinique et l'expérimentation. Ces recherches n'en
ont pas moins donné la solution d'un problème que nos devanciers
ne s'étaient pas posé, celui de la nature des irrégularités du cœur et
du pouls. Nous en connaissons aujourd'hui le mécanisme, les princi-
pales modalités et la signification. Ce sont là de précieuses indica-
tions dues à la méthode graphique, tant il est vrai que toute acqui-
sition nouvelle dans l'art d'explorer est nécessairement suivie de
progrès dans le domaine delà médecine qu'elle intéresse.
Aux courbes mécaniques résultant des mouvements des diverses
parties de l'appareil circulatoire on tend, depuis quelques années, à
substituer les courbes électriques dues aux secousses que les cou-
rants d'action engendrés par la systole cardiaque impriment à la
corde d'ungalvanomètre. Proposée dès 1843 par Matteuci, appliquée
au cœur humain par Waller en 1889, l'électro-cardiographie n'est
entrée dans la pratique que récemment, un dispositif ingénieux
imaginé par Einthoven ayant permis d'amplifier et d'enregistrer les
déviations de la corde. Ici la part de l'observateur est nulle, c'est le
cœur lui-même qui, au cours o'e sa révolution, inscrit sur le film
photographique les accidents qui la caractérisent. Mieux encore,
les courants d'action peuvent être transmis à distance, le malade
étant dans son lit, tandis que le médecin dans son laboratoire voit
soudainement apparaître sur le tracé une extrasystole, un blocage
de la contraction, un accès de tachycardie auriculaire ou venlricu-
culaire, etc., au moment précis où ils se produisent. On a pu enfin,
grâce à cette méthode, confirmer définitivement ce fait que le
sinus, reste du tube cardiaque primitif, est bien le lieu d'origine de
la contraction, le grand régulateur (pace maker) du cœur, iden-
tifier les diverses variétés d'arythmie, le point de départ des extra-
systoles et déceler les troubles les plus légers de la conductibilité.
L'électro-cardiographie restera peut-être longtemps encore inac-
cessible aux praticiens ; mais c'est la plus féconde de toutes les
méthodes d'exploration du cœur, celle qui rapproche le plus l'œuvre
du médecin de celle du physiologiste.
C'est l'œuvre de l'anatomisle que, dans une certaine mesure, la
INTRODUCTION. «3—^
radioscopie réalise pendant la vie, alors qu'il va vingt ans à peine on
la croyait incapable de donner autre chose qu'un aperçu, assez
infidèle d'ailleurs, du volume du cœur. Ce jugement a été infirmé
par l'emploi des méthodes de précision, l'orthodiagraphie et la
téléradiographic, qui permettent d'obtenir les contours vrai- el
l'image non déformée de cet organe ou, en d'autres termes, sa
configuration exacte. Aujourd'hui l'examen radioscopique objective,
mieux que ne le ferait la percussion la plus savante, les modifica-
tions imprimées au cœur par ses diverses lésions et telles qu'on les
retrouve sur la table d'autopsie : le profil mitral ou aortique, la
forme « en sabot » propre au rétrécissement de l'artère pulmonaire
la masse d'ombre énorme, à contours immobiles, de L'épanchemenl du
péricarde, etc. N'est-ce pas enfin grâce à la radiologie que l'on peut
préciser le siège d'un projectile inclus dans les paroi- du myocarde,
guider la main du chirurgien et donner ainsi un démenti à l'apho-
risme d'Uippocralc?
La mesure de la pression artérielle, désirée par les médecins, a
semblé longtemps irréalisable, à cause de l'impossibilité de pro-
céder à la façon des physiologistes.
Yierordt pourtant, en 1853, en avait posé le principe, en disant
qu'il suffirait, pour connaître la pression artérielle, d'établir sur une
artère une contre-pression progressivemeni croissante jusqu'à dis
parition des battements et de chercher au moyen d'un manomètre
laforce que celle-ci aurait nécessitée.
Pour cela on utilisa d'abord le bouton du sphygmographe, puis
différents leviers ou ressorts. Mais ces procédés son! aussi mauvais
en théorie qu'en pratique, car l'efforl exercé par une artère contre
le poids qui la presse dépend, pour une part, de la pression du sang
et, pour une autre, de la surface comprimée que l'appareil est inca-
pable d'évaluer.
Von Base h remplaça le levier par une pelote appliquée sur l'ar-
tère et contenant un fluide. Grâce à cette substitution, l'erreur qui
viciait la sphygmomanométrie était supprimée. En effet, dans le
procédé de von Basch, la pression nécessaire pour écraser l'artère
et pour arrêter la progression dc< ondes intravasculaires est Li
sensiblement égale à celle qui détermine la progression de ce-
ondes, c'est-à-dire à la pression intravasculaire elle-même. Mais
l'appareil dont l'auteur viennois se servait était lourd, encombrant
el d'un maniemenl difficile.
Potain, que la mesure de la pression artérielle préoccupail depuis
longtemps, apprît « avec joie . suivant son expression, qu'il exis
Lait enfin un appareil dont le principe était à l'abri de toute critique.
Il le perfectionna et parvint à doter la clinique dv rc petit instru-
ment portatif et élégant qui, pour toute une génération médicale, a
été aussi indispensable que le thermomètre. A.ussi peut-on dire que,
12 II. VAQUEZ. — MALADIES DlT CŒUR.
mitrale, rien ne prouvant, selon lui, qu'à l'état normal la valvule ne
laisse pas refluer une certaine quantité de sang.
On ne saurait trop protester contre de pareilles affirmations. A
coup sur, une lésion orificielle ne constitue pas à proprement parler
une maladie et, pour qu'il en soit ainsi, il faut qu'elle ait provoqué
toute une série de troubles qui peuvent, il est vrai, être différés
pendant fort longtemps. Mais arguer de leur absence pour dénier
toute signification à la lésion sérail exposer les malades à de graves
éventualités. Ne sait-on pas, par exemple, qu'un rétrécissement
mitral, aussi bien toléré soit-il, n'en est pas moins susceptible de
donner lieu, au cours d'une grossesse ou après l'accouchement, à
des accidents subits ou rapides; qu'une insuffisance aortique ou
mifrale, en apparence inoffensive, peut cependant être compliquée,
à l'occasion de fatigues ou d'écarts de régime, de la défaillance
soudaine du cœur? Quelle ne serait pas alors la responsabilité d'un
médecin qui, sur la foi d'idées théoriques, aurait négligé de mettre
les malades en garde contre les dangers auxque's ils sont exposés ?
Méconnaître de pareilles lésions serait de plus s'exposer à ignorer
toute une série d'accidents, constitués par ces endocardites secon-
daires dont nous venons de parler et qui sont si souvent l'objet de
diagnostics erronés : fièvre typhoïde ou paratyphoïde, tuberculose
aiguë, fièvre de Malte ou même fièvre des tranchées, comme nous
l'avons constaté dans quelques oc< asions. Si l'on est exposé à de
pareilles méprises, c'est parce que l'on oublie que cette grave com-
plication peut survenir chez des individus dont le cœur n'a donné
lieu jusque-là à aucun signe de défaillance. Les erreurs ne seraient-
elles pas encore [dus nombreuses s'il était définitivement ailinis
qu'il n'y a pas à se soucier de l'existence d'une cardiopathie valvu-
laire ?
Reste la seconde partie de la proposition, à savoir que la mesure
de l'aptitude fonctionnelle du cœur, ou mieux de sa force de réserve,
est aujourd'hui relativement facile.
Qu'il soif désirable de savoir ce que vaut un cœur, en apparence
normal ou manifestement lésé, cela n'est pas douteux; mais qu'on
puisse y parvenir au moyen d'une formule unique, comme on a pré-
tendu le faire, c'est ce que nous contestons.
La tentative n'est pas nouvelle, et Gorvisarl s'élevait déjà contre
ces « formules mathématiques » auxquelles les auteurs de son
temps voulaient asservir et la langue et la science médicales. Celles
que l'on propose aujourd'hui ne valent pas mieux et toutes abou-
tissent à des résultats contradictoires, parce que leurs principes
sont inconciliables avec l'observation.
Récemment., on a mené grand bruit autour de la méthode qui
consiste à juger de l'aptitude fonctionnelle du cœur d'après le
degré ou la durée de l'accélération du pouls provoquée par l'effort.
INTRODUCTION. «S— 13
Cette méthode, due à Stahelin, avait été l'objet de critiques qui
l'avaient t'ait abandonner, quand la nécessité où l'on s'est trouvé,
pour des considérations militaires, de posséder un critérium sur et
rapide du mode d'action du cœur l'a t'ait sortir de l'oubli. Examinée
à nouveau par Laubry et Lidy, par Wybauw, par nous-même avec
Donzelot, il ne semble pas qu'elle puisse en appeler du jugement qui
a été porté contre elle. Cette épreuve, anormale en apparence chez
des sujets indemnes de toute tare cardiaque, peut être au contraire
normale chez d'autres, dont le cœur est en imminence de défaillance ;
tel le cas rapporté par Aubertin de ce militaire atteint de lésion
aorlique qui, après un examen estimé satisfaisant, n'en présenta pas
moins quelques jours plus tard un accès de dilatation cardiaque.
Comment imaginer d'ailleurs que l'accélération du cœur après
l'effort soit seule juge de son aptitude, quand on sait qu'elle est
réglée par des conditions extra et intracardiaques multiples; que
chez le môme individu elle dépend des phénomène- digestifs en ce
qui regarde les heures, de la santé générale en ce qui regarde les
jours; que d'un individu à un autre elle varie suivant le dynamisme
nerveux individuel et la notion trop souvent oubliée d'entraînement
physique? N'est-il pas enfin d'observation courante que le moindre
malaise apporte dans l'intensité des réactions Lachycardiques des
modifications considérables dont la mobilité et la fugacité excluent
d'emblée toute idée d'insuffisance myocardique? Cette méthode,
inexacte dans son principe, inconstante dans ses résultats, De sau-
rait donc donner aucune indication utile, et Pachon a déclaré avec
raison, il y a quelques années, que l'élu le isolée du pouls n'est pas
un critère fidèle du mode d'action du cœur.
On peut en dire autant de la mesure delà pression artérielle. I
procédé n'est pas nouveau non plus, el Graeupnery a consacré jadis
d'importants travaux sans entraîner la coin ici ion. Ou n'en a pas
moins tenté de le réhabiliter et d'instituer ce que l'on a appelé le
coefficient sphygmomanomélrique, base, moins sur la valeur abs due
de la pression que sur l'importance de l'écarl qui sépare les deux
pressions ou pression différentielle. La méthode sphygmomanomé-
trique rend trop de services pour qu'il soit besoin d'insister sur sa
valeur et son importance. .Non- la pratiquons el conseillons trop de la
pratiquer systématiquement pour risquer d'être taxé de malveillance
à son égard. Mais c'est justement parce que non- la tenon- pour
précieuse qu'il nousesl permis de craindre qu'on ne la discrédite en
lui demandant des renseignements qu'elle ne -aurait donner, au
moins jusqu'à nouvel ordre. Capable d'indiquer dans une certaine
mesure le degiôde diminution d'énergie du ventricule gauche, elle
ne peut en aucune façon en faire prévoir L'imminence ni révéler le
mode d'action, utile cependant à connaître, des autres partie- du
cœur. Aussi nous paraît-il imprudent el vain de vouloir trouver dans
14 H. VAQUEZ. — MALADIES DU CŒUR.
une formule basée sur la mesure d'un des éléments de la pression
artérielle, l'expression globale de l'aptitude fonctionnelle du cœur.
En résumé, la solution du problème doit être cherchée dans une
élude, non synthétique, mais analytique des phénomènes morbides.
L'aptitude fonctionnelle du cœur dépend de facteurs nombreux :
de l'équilibre entre sa force d'action et les résistances périphériques,
de la répl<;li(»n el de la déplétion successives et coordonnées de ses
cavités ; enfin de l'intégrité des propriétés du myocarde : excitabi-
lité, conductibilité, tonicité, etc. Oue l'un de ces facteurs vienne à
fléchir, il en résulte toute une série d'accidents différents dans leurs
causes et leurs manifestations.
Tantôt ce sont les cavités auriculaires qui, contraintes par suite
d'une gène dans la circulation inlracardiaqne à un travail excessif,
se distendent en même temps que s'établit une stase dans le système
des veines caves ou pulmonaires ; tantôt ce sont les cavités ventri-
culaires qui se dilatent en raison de l'augmentation croissante delà
résistance dans la petite ou la grande circulation et de l'impossi-
bilité où elles se trouvent de s'y accommoder.
Al'excilabilitéanormaledumyocarde se rattachent lescrisesextra-
svstoliques,souventsans signification fâcheuse, mais qui peuvent ce-
pendant èlre suivies à la longue d'accès de tachycardie paroxystique
de plus en plus rapprochés, ou même d'arythmie complète avec les
accidents qui en résultent. Si la conduction intracardiaque est
entravée, il se produit un blocage de la contraction qui, pour ne
constituer à son début qu'une sorte de singularité apparente seule-
ment sur les tracés, n'en aboutit pas moins quelquefois à la forme
la plus terrible de l'insuffisance cardiaque, la mort subite. Ne
sait-on pas enfin que le maintien de la tonicité myocardique est
nécessaire au fonctionnement du cœur, qui peut, si elle est intacte,
s'adapter aux lésions les plus graves, tandis qu'il est exposé, quand
elle vient à défaillir, à des dangers redoutables.
C'est justement le polymorphisme de l'insuffisance cardiaque qui
permet de comprendre pourquoi les médicaments qu'on lui oppose
ont des actions très différentes. Si elle était liée toujours aux mêmes
Causes, c'est aux mêmes remède-qu'il faudrait avoir recours, assure
(jue Ton serait d'en obtenir dc> résultats toujours identiques. Or, il
n'en est rien el la digitale elle-même peut, après avoir triomphé à
plusieurs reprises de la défaillance du cœur, perdre toute efficacité,
sans qu'il semble s'être produit de changement dans le syndrome
pilliologique. Force est donc d'admettre qu'il est intervenu un fac-
teur nouveau qui éehappe à son influence. Ce facteur, sur lequel
elle n'a aucune prise, c'est la perte de la tonicité myocardique, car,.
phvsiologiquement parlant, la digitale n'est pas. comme on le
dit, un tonique du cœur. Aussi y a-t-il avantage alors à chercher s'il
n'existe pas d'autres substances douées d'une action plus énergique
INTRODUCTION. «3-15
sur le tonus du cœur. Cette action, les strophantincs la possèdcnl
au plus haut degré, <;t c'est ce qui non- a engagé à en reprendre
l'élude, malgré les inconvénients qu'on leur connaissait, dans le bul
de substituer à la digitale devenue inactive un médicamenl capable
de remédier à un trouble contre lequel elle est sans effet.
lui conclusion, il ne paraîl pis possible, contrairement à ce que
l'on a dit, d'exprimer par une formule unique si compréhensive
soil-elle, l'ensemble des phénomènes qui caractérisent la diminu-
tion de l'aptitude fonctionnelle du cœur. Les recherches faites dans
cette voie sont vouées à un échec certain, el il est préférable de
consacrer les ressources de l'exploration clinique à l'étude de cha-
cune des modalités, prise en particulier, de l'insuffisance cardiaque,
de ses causes et de ses symptômes. Gfesl seulement de cette façon
que l'on arrivera à la traiter convenablement. Pour) parvenir, il n'y
a qu'à se conformer au principe même de la médecine, qui esl de
demander à l'examen du malade le moyen de le guérir.
Bibliographie. — De Baillol*, Œuvres complètes, Gen< -■•■. 1762. —
Truite des maladies du cœur et des gros vaisseaux, Taris, J.-H. Baillière, 1824. —
Bouh.i.ai n (J.-B.J, Traité clinique des maladies du cœur, l'an-. 1835, 2 vol.
1 8 i 1 . — CcmvisAHT, lissais sur les maladies du cœur el des gros vaisseaux, Paris,
1806. — Brown-Sequard (E.), On the cause of the Bealings of the hearl [Expéri-
mental Researches applied lo Physiology and Pathology, New-York, 1853, 104).
— Bruche (E.), Physiologische Bemerkungen liber die Arteriœ coronarite l
[Sitzungsb. d.K. K. Akad. <l. Wissensch., Wien, 1855, XIV, . .— Cyok :
Ludwig(C), Die Réflexe eines dersensiblen Herznerven auf die motorischen dei
Blutgef&sse (Arb. a.d. physiol. An.it. =» Leipzig, 1866-1R67, 128-149, 1 pi.). — Ehgbl-
mann T. W.), Ueber die Leitungdcr Ërregungin Herzmuskel (Arch. f. 1. ges. Phy-
siol., Bonn, 1875, Kl, i65-480; LV1, 1894). — Haller, Causa: motus
Elément a Physiologim, Lausanne, 1757, t. [, lib. IV.sect. n .- IIh;m i (William),
De motu cordis et Banguinis et animalibus analomia exercitatio cum refutationibus
Oemylii Parisaniet Jacobi Primerosii. Lugduni, Bal 1639, in-4. — Exercil lioi
anatomicœ de circulatione sanguinis ad Joannem Riolanum filium, R
A. Leers, 1649, in-12, 219 p. — Hippocratb, Aphorismes >•'. - Hoi
A treatise on tbe diseases of the hearl and greal vessels, Londres, ls
Humdoldt (Al. von), Versuche Qber die gereizle Muskel uud N< . Irad.
par Jadblot, Taris, 179'.». — Lancisi, De motu cordis el anevrysmalibus, Lugduni,
Bal . lTio. — Leqallois (C.-J.-J. , Expériences sur le principe de la
1 s 1 2 ; CEuvres complètes, 1830. — Lewis (Th.), Mechanisra ol the II
London, 1911. — Mi:m>i.n (P.-F i, Examen el Bémiolique du cœur, Paris, 1894,
2" éd.. 1889,3" édit. — Leçons sur les troubles fonctionnels du cœur, publ. pai
J. 11. 'il/, Taris, 1908, in.s, 128 p. — Schwbiggbr-Sbidbl, Das lier/ Stui
Handbuch der Lehre vod den Geweben, Leipzig., 1871, 185. — Stokbs, ïhe
diseases of the heart and aorla, Dublin, 1854, ]>. 234. — Wagkbh R. . N
logische Gntersuchungen, Gottingen, 1854, — Withbrikg (W. . \ uni "i
the foxglove and some of ils médical uses; with praclical remarks on ..
and other diseases. Birmingham, I7s.\ iu-s.
NOTIONS D'ANATOMIE ET DE
PHYSIOLOGIE
Le cœur est un muscle creux constitué par quatre cavités priir*
cipales, oreilettes el ventricules, entourées de parois charnues,
d'épaisseur inégale. Les oreillettes reçoivent le sang des deui
circulations veineuses el le Lransmettenl aux ventricules, qui le
projettent dans les systèmes artériels, aortique el pulmonaire. Des
orifices munis de valvules règlenl l'entrée et la sortie du sang.
Relativement à ses fonctions, le cœur peul ôlre considéré comme
composé <le deux parties distinctes : l'une, qui comprend l'oreillette
droite cl le ventricule sous-jacent, esl dite cœur droil et commande
le jeu de la petite circulation ; l'autre, cœur gauche, esl Formée des
deux autres cavités el dirige la grande circulation.
Les cavités du cœur droil sont séparées par un orifice muni d'une
valvule a trois valves, appelée pour cela valvule tricuspide. Les
veines caves débouchent dans l'oreillette el lui apportent le sang de
la circulai ion périphérique; le sang passe ensuite dans le ventricule,
puis dans l'artère pulmonaire, qui j prend naissance el se répand
dans le poumon. A l'origine <le l'artère se trouve un appareil valvu
laire composé «le trois valves.
Le cœur gauche a une configuration identique, mai- l'orifice qu
sépare les deux cavités ne possède que deux valves : c'est l'orifice
bicuspide ou mitral. Le sang, qui provient «lu poumon par les
veines pulmonaires, aftlue dans l'oreillette, passe dans le ventri-
cule, gagne la circulation générale par l'aorte, qui, comme l'artère
pulmonaire^ présente a son embouchure nu appareil sigmoïdiei
.'1 1 rois vah es.
Les parois charnues qui entourenl le- cavités ont un dévelop-
pement proportionné à l'importance «le leurs fonctions. Celles <!-■-
«Ieu\ oreillettes, donl l«' travail esl à peu près le même, onl une
épaisseur sensiblement égale; mai- la paroi «lu ventricule gauche
qui commande la grande circulation mesure 12 à 15 millimètres,
tandis que celle du ventricule droit, affecté à la pet 1 le ci reniai ion. ne
«lépasse pas "> à •'> millimètres.
Toutes ces cavités se dilatent et se contractent, suivant qu'elli
remplissent ousevidenl de sang. Elles reçoivent celui qui vient dm
segment de l'appareil circulatoire situé en amonl et le fonl j
dans le segmenl en aval. Ces mouvements alternatifs constituent
la systole et la diastole ; leur succession réalise une révolution
cardiaque complète.
Ces données expliquent le rapport chronologique des princi]
Tll VI M DJ MM'I . IV . \ Mil. J
18 II. VAQUEZ. — MALADIES DU CŒUR.
étapes du fonctionnement du cœur, mais non la cause même de sa
contraction, son lieu d'origine, ni la raison de la progression du
sang depuis les affluents veineux dans l'oreillette jusqu'aux bouches
artérielles dans les ventricules. Ces questions n'ont été résolues
qu'après de laborieuses recherches poursuivies depuis plus d'un
siècle. Il faut les connaître pour comprendre le mécanisme du
rythme du cœur et de ses troubles.
Des causes do la contraction cardiaque. — Théorie de
l'irritabilité. — Elle a été proposée par Haller, qui attribuait les
mouvements du cœur à l'action irritante du sang sur sa paroi
interne. La preuve en était, pour lui, que les mouvements s'arrêtent
quand on lie les gros vaisseaux de la base. Cette conception contient
peut-être une part de vérité, mais elle est insuffisante, car elle n'ex-
plique pas l'intermittence des contractions.
Sénac, Schil'f et Brùcke, modifièrent la théorie de Haller en trans-
férant au myocarde le rôle dévolu par lui à l'endocarde. Lors de la
systole, disait Brucke, les valvules sigmoïdes de l'aorte se relèvent
et obturent l'orifice des artères coronaires; le myocarde exsangue se
relâche, ce qui permet au sang de pénétrer dans les vaisseaux
nourriciers, d'exciter le myocarde et d'en provoquer à nouveau la
contraction. Mais cette assertion est inadmissible, car les val-
vules sigmoïdes ne masquent les artères coronaires à aucun
moment.
Les découvertes de Galvani et de Voila imprimèrent aux re-
cherches une direction différente en donnant aux physiologistes le
moyen d'étudier, à l'aide de stimulations par les courants électriques,
l'influence de la moelle et des nerfs sur le rythme des contractions
du cœur. En procédant ainsi, Fowler et Humboldt conclurent
sommairement « que les pulsations se modifiaient sous l'influence
nerveuse ». Mais les preuves en étaient si peu formelles que la
confiance dans la théorie de Haller ne fut pas ébranlée.
Théorie nerveuse. — Ses bases ont été incontestablement
établies par Legallois dans des recherches poursuivies de 181 '2
à 1830.
Il signala ce fait capital que la destruction de la moelle épinière
arrête net les battements du cœur; « c'est donc en elle, conclut
l'auteur, que réside la source des forces qui les entretiennent ». Cette
assertion, combattue d'abord par "Wilson, Philipp, ne tarda pas à
être universellement admise, et l'on pensa, à la suite des travaux de
Magendie, de Longel et de .1. Muller, que l'incitation motrice se
rendait de la moelle au cœur par le nerf grand sympathique, no-
tamment par les filets provenant de la huitième paire.
Peu de temps après, une découverte sensationnelle mon-
tra la présence de ganglions nerveux dans l'intimité du cœur.
Un premier groupe de ganglions, décrit en 18 i4 par Remak dans
NOTIONS D'ANATO.UIE ET DE PHYSIOLOGIE. «3-19
le cœur de veau, est situé dans le sinus veineux, prïncipàleménl â sa
limite, là où il touche les oreillettes. En 18i8, Ludwig en trouva un
second chez la grenouille, dans la cloison des oreillettes. Plus tard,
enl8ô6, Bidder en découvrit un troisième à la base de celte cloison,
dans la paroi de l'orifice auriculo-ventriculaire cl la partie sapé1-
rleure du ventricule.
L'exislence de ces diverses formations donna l'explication d'un
phénomène resté mystérieux, à savoir la persistance des battements
du cœur séparé de toute connexion nerveuse. Volkmann s'appuya
sur ce l'ait pour déclarer que les ganglions el les libre- <|iii les
unissent sont la base anatomique du principe coordinateur d'après
lequel les innombrables faisceaux musculaires secontractenl suivanl
un rythme déterminé.
Les célèbres expériences ou o ligatures ■ d'e Stannius semfclèrenl
confirmer d îftnilrvemenl le rôle du système nerveux mlracar.liaque.
Il en résultait que, si on lie le cœur à des bailleur- différentes, de
façon à interrompre la conduction nerveuse, on arrête la contraction
des régions privées de cellules ganglionnaires, alors qu'elle persiste
dans celles qui en sonl munies. Une fonction spéciale IVil même
attribuée à chacun des appareils ganglionnaires. Celui de
Remak fut considéré comme excito-moteur, celui de l.mlw ig comme
inhibiteur. Toutefois ces ligatures, démonstratives pour le cœur des
animaux àsang froid, ont presque toujours échoué en ce qui concerne
les mammifères.
Enfin on vil ultérieurement que la rïehesse dacœur en ganglions
nerveux es1 encore plus grande qu'on ne l'avait cru. Gerlach*,
Cloetfa, Sch'weiger- Seidel en signalèrent la présence dans les
deux tiers supérieurs «lu ventricule; par contre, la pointe en <~t
dépourvue, bien qu'elle contienne des Blets nerveux. C'esl pour
celte raison, pensait-on, que la pointe séparée du reste de l'organe
reste immobile, tandis que les autres parties continuent à
battre.
A peu près en même temps des données nouvelles concernant
l'action du système nerveux exbracardiaque enrichirent la physio-
logîe.
lui L845, les frères Weber, utilisant les courants d'induction que
Faraday venait de l'aire connaître, montrèrent que l'excitation du
nerf vague ralentit les battements du cœur. Cette découverte, par-
ticulièrement importante en ce qui concerne le fonctionnement du
cœur, marquai! une date mémorable en introduisant cette notion
encore inédite d'un nerf dont le rôle c insiste à modérer cl même i
suspendre les mouvements musculaires.
«'.cite notion l'ut d'abord contestée. Bridge, Schiff, Nfoleschblt,
sa is nier l'action inhibitrice du nerf vague, l'attribuèrent aune sorte
d'épuisement, sous I influence de la répétition dès excitation-
20 II. VAQUEZ. — MALADIES DU CŒUR.
électriques, des forces motrices qui sont transmises normalement
de la moelle allongée au cœur. Pour Brown-Sequard et Gollz, qui
considéraient le nerf vague comme presque exclusivement vaso-
moteur, elle était due à la vaso-constriclion et à l'ischémie du
myocarde. Si, disaient-ils, le cœur ralentit ses battements, c'est
parce qu'il est privé de sang, son excitant naturel d'après la vieille
théorie de Maller.
Ces explications ayant été reconnues inexactes, il fallut bien
admettre que le pneumogastrique a réellement, comme les frères
Weber l'avaient soutenu dès le début, une action inhibitrice directe
sur les mouvements du cœur.
Des travaux ultérieurs ont montré que les fibres modératrices
prennent naissance dans la moitié inférieure du noyau dorsal du
bulbe, qu'elles suivent les racines bulbaires et la branche interne du
spinal pour se jeter dans le nerf vague au niveau de la partie supé-
rieure et externe des ganglions plexiformes. Quant aux ramuscules
terminaux, ils se perdent dans les ganglions inlracardiaques.
D'autre part, von Bezold, en 1863, avait ramené l'attention sur les
fibres nerveuses qui vont de la partie cervicale de la moelle
au plexus cardiaque en passant par les ganglions du grand sym-
pathique. 11 avait montré que leur excitation détermine une aug-
mentation du nombre des battements et de la force de propulsion
du cœur. Ce fait avait d'ailleurs été entrevu par Legallois ; aussi von
Bezold, en proclamant qu'il venait de découvrir un système nerveux
accélérateur du cœur encore inconnu, commettait-il un véritable déni
de justice envers la mémoire de ce grand physiologiste. Ses propres
travaux furent critiqués par Ludwig et Thiry, mais ils constituaient
un réel progrès relativement à la connaissance du trajet des nerfs
sympathiques.
Leur rôle fut définitivement élucidé en 1866 par E. el
M. Cyon. On admettait bien alors qu'il consistait à accélérer les bat-
tements du cœur, mais on pensait que l'accélération était due moins
à l'action directe de ces nerfs qu'à la vasodilatation que provoque
leur excitation. La question s'était posée dans les mêmes termes
en ce qui concerne le pneumogastrique, l'ourla résoudre, il fallait
soit exciter les nerfs qui vont du grand sympathique au cœur, ce
qui, en raison de leur ténuité et de leur situation, présentait île
grosses difficultés ; soit plutôt exciter la moelle en éliminant toute
influence vaso motrice.
C'est à ces deux procédés, principalement au dernier, «pie E. cl
M. Cyon eurent recours. La découverte faite antérieurement par
Ludwig et Cyon, d'un nerf sensible du cœur qu'ils avaient dénommé
nerfdépiesseur,facilitalcurs recherches. Ce nerf, qui provient du pneu-
mogastrique, a pour rôle ce régler par voie réflexe la s( nm.e de travail
à accomplir par le cœur en diminuant la résistance que doit vaincre
NOTIONS D'ANATOMIE ET DE PHYSIOLOGIE. «S -M
le sang projeté par le ventricule, el ce rôle s'exerce principale-
ment par l'intermédiaire des nerfs splanchniques el delà circula-
tion abdominale, qu'ils tiennent sou- leur dépendance. Pour cette
raison, ces nerfs sont les principaux vaso-constricteurs de l'orga-
nisme.
Ceci acquis, il n \ avail qu'à éliminer <Jes expériences l'interven-
tion possible du nerf dépresseur pour être sûr que les effets obtenus
n'étaient pas dus à une action vaso-motrice. E. et M. Cyon y réus
•sircnt. Sur des animaux curarisés, ils sectionnèrent les pneumogas-
triques, le dépresseur, le sympathique au cou el les deux nerfs
splanchniques; puis ils excitèrenl la moelle coupée à la hauteur de
l'atlas. Ils déterminèrent ainsi nue accélération considérable des
battements, sans changement dans la pression du sang. Force était
donc d'admettre que cette accélération résulte d'une action directe
«de la moelle sur le cœur, laquelle ne peut s'exercer que par l'inter-
médiaire des ganglions du grand sympathique, notamment le
dernier cervical H le premier thoracique, seule voie de commu-
nication restée intacte. La preuve en étail d'ailleurs que l'extirpa-
tion de ces ganglions rend inefficace toute excitation ultérieure.
On vil ensuite qu'il y avait d'autres fibres accélératrices émanant
directement du bulbe par les racines du nerf vague pour aller se
mélanger aux libres modératrices dont on ne peut les dissocier que
par certains artifices, comme l'excitation électrique très faible, l'ac-
tion de divers poisons, etc.
En possession de ces données, les physiologistes se crurent eu
mesure, a partir de 1866, d'expliquer d'une manière rationnelle la
fonctionnement du cœur, en attribuanl son automatism - el --«n
rythme au pouvoir excito-moteur des ganglions, les modifications
dans la fréquence de ses battements à l'intervention excitatrice o i
inhibitrice des centres nerveux el des nerf- cardiaques qui en éma-
nent. Quanl à la raison de la progression régulière du sang dans
l'intérieur des cavités, elle restait encore inconnue.
Théorie myogène. — Les choses en étaient là quand, vers 1869,
des recherches montrèrent que le- parois des uretères doués, comme
lecteur, de moine nts automatiques ne renferment pas de gan-
glions el que leurs libres musculaires n'ont pas de nerfs moteurs
proprement dits. <)n en avait conclu que leur contraction esl indé-
pendante de l'action du système nerveux. Engelmann, procédant
par analogie, déclara que la théorie neurogène de l'automatisme
cardiaque étail fausse el que les ganglions du cœur ne sonl pas
indispensables pour qu'il se contracte. Cette a --e ri ion lut < 1<\ eloppée
par Gaskell, qui attribua aux fibres musculaires toutes les proprié"
tés accordées jusque là aux éléments nerveux. La théorie myogène
étail née.
Elle fui définitivement formulée en 181)6 par Engelmann. Ce sont
32 II. VAQUEZ. — MALADIKS DU CŒUR.
les cellules musculaires du cœur, disait-il, et non les ganglions
iniracardiaques qui développent les excitations motrices, et il
ajoutait : « Les fibres musculaires situées autour des embouchures
îles grosses veines étant beaucoup plus automatiquement excitables
que les autres, le resserrement systolique des cavilés cardiaques
naît toujours en premier lieu dans les endroits situés le plus en
amont du courant ; il se propage péristaltiquenicnt jusqu'à l'origine
des grosses artères, de sorte que le sang est poussé dans la dir :ction
.nécessaire. La propagation de l'excitation motrice se fait par commu-
nication directe de cellules musculaires à cellules musculaires, celles-ci
n'étant pas séparées par des membranes isolantes ou des espaces
intermédiaires, mais formant une seule et unique masse contractile.
C'est en un mot dans les fibres musculaires que réside la périodicité
,de l'activité cardiaque, la succession régulière de la systole et de la
diastole. » Ces propositions résument pour ainsi dire la charte de
la théorie myogène.
Ses partisans élevaient de nombreuses objections contre la
.théorie adverse.
La première, émise parKrehl et Romberg, étaii qu'elle n'expli-
quait pas l'automatisme cardiaque. C'était gratuitement, selon
,eux, qu'elle l'attribuait aux ganglions nerveux, car ceux-ci sonl
exclusivement sensibles et ne possèdent pas d'action exeito-
, motrice.
A cela Hisjunior ajoutait que les contractions rythmiques du cœur
apparaissent dès les premiers jours de la vie embryonnaire, alors
,qu'il ne contient pas encore d'éléments nerveux. N'était-ce pas la
preuve que, dans le cœur de l'adulte, leur rôle doit cire purement
accessoire ?
Un autre argument, signalé par Fick et parEngelmann, consiste en
.ce que le sectionnement en zigzag des parois musculaires n'empêche
pas la contraction intégrale du ventricule. Or une pareille opération a
nécessairement pour effet d'interrompre les transmissions nerveuse-.
et si la contraction ne s'en'produit pas moins, c'est que l'excitation
se propage de ces cellules musculaires à cellules musculaires, sui-
vant la formule d'Engelmann.
Enfin ce dernier auteur, ayant constaté que la vitesse avec laquelle
l'excitation se transmet dans les parois des oreillettes de la grenouille
est beaucoup inférieure à la vitesse de propagation dans les nerfs
moteurs, déclara que seuls des éléments musculaires peuvent propa-
ger l'excitation aussi lentement.
Les défenseurs de la théorie neurogène répondirent à tous ces
arguments.
Sans nier l'impossibilité de prouver l'action excilo-molrice des
ganglions, ils continuèrentjiéanmoins à la considérer comme très
vraisemblable, pour la raison que la^ même action est reconnue à
NOTIONS D'ANATOMIE ET DE PHYSIOLOGIE. SS-23
nombre de régions du système sympathique, notammenl aux grand* s
eellules des cornes antérieures de la moelle, donl la sti uciure bisl<
logique est comparable à celle des cellules ganglionnaires <Ju
cœur.
Ils admettaient bien que les éléments nerveux fonl défaut dans le
premier stade «lu développement embryonnaire du cœur, mais ils
faisaient remarquer qu'à cette mômeépo [ue, comme l'a vaienl démon-
tré EckharJ, Prayerel d'autres auteurs, il n'y a pas non plus de cel-
lules musculaires. <>r. dit Cyon, si le premier fail es! un argument
contre l'origine nerveuse de la contracLion cardiaque, le second en
est un autre contre son origine musculaire, et l'un en arrh erail ;i '-elle
conélusion paradoxale que les contractions 'lu cœur de l'adulte ne
résident pas plu- dans les fibres musculaires que dans les li
nerveuse
Quant à la persistai] :e 'les contractions après le sectionnement en
zigzag 'lu myocarde, ces auteurs ne la contestaient pas, mais
n'était pas pour eux une preuve formelle 'le leur propagation de
eellulesmusculairesè cellules musculaires, L'anatomie montrant que
le cœur possède tirs réseaux nerveux d'une extrême richesse et bien
capables d'assurer le passage de la contraction malgré le section-
nement.
I! sstait le fait tiré de la I ml sur il • la contraction à travers les
parois de l'oreillette. Or, pour Kronecker, ce fail n'avait pas «le
valeur, puisque certaines conductions nerveus< s, par exemple celles
«pu règlent la déglutition, ne s'eftectueni pas plu- rapidement.
Enfin, si la eontraction «leva il s'effectuer, pu- voie musculair
était indispensable qu'il \ eût un • c mtinuité ininterrompue entre
fibrjs 'le l'oreillette et celbs du ventricule. Or on ne connaissait
aucune connexion «le ce genre.
Cette objection, considérée d'abord comme décisive, tomba en 1885.
A cette époque Gaskell ••! . un an plu- tard, Williams m »ntr ■ ent qu'il
\ a elie/. les vertébrés à sang froid des ponts musculaires entre le
myocarde de l'oreillette et celui du ventricule. Des constatations
analogu >s avaient été fail >s en 1876 par Paladino chez les vertél
à sane,- chaud. Mais ces recherches étaient très incomplètes et
n'avaient pas abouti à un • conclusion formelle.
La question fui repris • «ai 18 6 par Stanley Konl «•! lli- junior, qui
établirent définitivement l'existence, chez les mammifères, «le co
nexions musculaires allant «!<• la cloison inlerauriculaire à la cloison
interventriculaira el al tissant aux fibres «I • Purkinje. Elles
constituent un faisceau nommé faisceau «le 111-. en raison «le
l'importance «les travaux «le cet auteur, ou encore faisceau '!'• Gas-
kell-Kent, a cause 'le l'antériorité de leurs recherches. Nouscroyons
plus significatif de l'appeler faisceau auriculo-ventriculaire. Nous
reviendrons ultérieurement sur sa distribution el ses ton. -lion-.
2i II. VAQUEZ. — MALADIES DU CŒUR.
La connaissance de ce faisceau eut pour conséquence de fournir
aux partisans de la théorie myogène un nouvel argument, qui est le
suivant :
Il est de notion courante que l'excitation transmise de l'oreil-
lette au ventricule subit un certain retard au moment de son pas-
sage à travers les fibres musculaires de la partie supérieure du sep-
Vum. C'està ce retard, facile à constater sur les tracés graphiques,
qu'est due la non-simultanéité des systoles auriculaires et des sys-
toles ventriculaires. Or, si la transmission s'effectuaitpar voie nerveuse,
la contraction devrait se propager aussi vite dans la région incri-
minée que dans l'intimité des parois auriculaires. Aussi fallait-il
conclure que c'est bien à la présence des fibres musculaires que le
retard est dû. Ce fait fut confirmé par la clinique, qui montra que
les lésions de la partie supérieure du faisceau auriculo-ventriculaire
©nt pour effet de ralentir encore plus le passage de l'excitation
et même, dans certaines conditions, de l'interrompre complète-
ment.
Cette découverte n'a pas désarmé les adversaires de la théorie
myogène. Tout en admettant que l'excitation se transmet bien par
la voie indiquée, ils ont fait remarquer qu'elle peut se propager
non par les fibres musculaires, mais par les fibres nerveuses dont
le faisceau est si abondamment pourvu, et ilsont refusé de se rallier
à une théorie qui tenait si peu compte du rôle des ganglions ner-
veux et des nerfs accélérateurs et modérateurs du cœur dans la
contraction cardiaque.
Appelés à la réflexion, les défenseurs de la théorie myogène ont dû
faire quelques concessions.
Engelmann, sans abandonner ses premières affirmations sur la
nature musculaire de la contraction cardiaque, a cependant reconnu
que les nerfs possédant des actions fonctionnelles multiples et
variées : par exemple, le pouvoir de changer la fréquence des pul-
sations, la grandeur et la force des contractions et de modifier dans
un sens positif ou négatif la conductibilité motrice et l'excitabilité
des parois cardiaques.
En 1905, Hering a avoué que certains phénomènes de la contrac-
tion semblent s'expliquer mieux par l'influence nerveuse que par
l'automatisme musculaire. « Les veines caves et les veines pulmo-
naires, a-t-il dit, sont si éloignées les unes des autres qu'il est
impossible de concevoir comment la simultanéité de leurs con-
tractions pourrait être assurée parla seule participation des fibres
musculaires. »
Hoffmann a également déclaré que les cellules nerveusas sont
douées de la propriété d'accélérer ou de ralentir le rythme du
cœur, propriété qui leur vient des fibres accélératrices ou modéra-
Irices avec lesquelles elles sont en rapport. Miis il a persisté à
NOTIONS DANATOMIE ET DE PHYSIOLOGIE. »»— ?5
soutenir que l'excitation se (ransmcl dans les parois de l'oreillette
par s:i musculature et de l'oreillette au ventricule par l'intermédiaire
du faisceau auriculo-ventriculaire. Enfin il a insisté à nouveau surce
(ait déjà signalé par Engelmann, à savoir que les cellules musculaires
■du sinus veineux sont douées au plus haut degré de la faculté d'au-
tomatisme et que c'est d'elles que naissent les excitations qui mel tenl
en mouvement toute la masse myocardique.
Le débat s'est poursuivi jusque dans ces dernières années avec une
vivacité qui n'a pas toujours été exemple de passion, et la
-théorie neurogène ;i semblé reconquérir une partie du terrain perdu.
sans avoir cependant réponse à tout.
Elle est restée en effet incapable de préciser les rapports du sys-
tème nerveux avec le myocarde et de montrer que les cellules gan-
glionnaires oui une action motrice directe. Elle n'a pas expliqué non
plus, comme nous l'avons déjà fait remarquer, le retard dans le p is
sai^e de la cou Irai1 lion de l'oreillette au ventricule et, jusqu'à preuve
du contraire, il faul bien admettre qu'il est dû à la présence de fibres
musculaires dans la partie supérieure du seplum. Or, si ces fibres
possèdent le pouvoir d'agir sur la contraction, pourquoi n'en
serait-il pas de même des autres formations musculaires, de prove-
nance et de structure identiques, échelonnées dans les parois des
oreillettes, le septum interventriculaire el le réseau terminal des
libres de Purkinje ?
Récemment Frédéricq a essayé de concilier les deux théories.
Toutefois il a dû reconnaître que le faisceau auriculo-ventriculaire
constitue un obstacle à la propagation de la contraction. Pour
l'expliquer, il a formulé une hypothèse qui n'a satisfait personns.
Le l'ait n'en reste pas moins acquis.
I.a question est donc encore en suspens, mais il n'est pas imlis-
p .'iisable. pour la clinique, qu'elle soit résolue. Ce qui importe, en
effet, c'esl moins de savoir si la contrael ion est d'origine myogène ou
neurogène que de connaître le lieu exact où elle prend naissance,
son mode de propagation ci la raison de l'alternance de- mouve-
ments de systole et de diastole, éléments essentiels de l'activité car-
diaque. C'esl ceque nous allons étudier maintenant.
Lieu d'origine de la contraction cardiaque. Sa propa
gatton et le rythme du cœur. — A chaque systole le sang osl
projeté dan- le système artériel avec une force qui décroît à mesure
qu'il s'éloigne du cœur; déjà minime aux confins des capillaii
plus faible encore dans les veines, elle esl presque nulle quand le
sang aborde la terminaison des veines caves dan- l'oreillette droite.
Pour que le cycle recommence, il faul qu'une impulsion nouvelle
soil donnée au ei.ur.ui! sanguin au moment même ou -mi énerg
l'abandonne, e'esl-à-diiv à l'abouchemcnl de- \eme- dan- l'oreillelle.
Il faul ensuite qu'âpre- avoir récupéré sa force il soil pou--.- a Ira-
26
H. VAQUEZ. — MALADIES DU CŒUR.
vers les cavités auriculaires et ventriculaires, jusqu'à l'origine des
systèmes artériels.
Cette double condition est réalisée grâce à la constitution analo-
mique du cœur, qui comprend deux appareils musculaires incorporés
l'un à l'autre : l'un doué du pouvoir d'engendrer l'excitation initiale,
de la transformer en contraction et de la diriger dans l'intérieur
du cœur, dans le sens du courant sanguin ; l'autre, simple organe
de propulsion, chargé d'imprimer à la masse sanguine, à son passage
dans les cavités, l'impulsion nécessaire à sa progression. Quelques
notions d'embryologie et d'analomie permettront de comprendre
l'économie de ce double dispositif et de son fonctionnement.
Les premières phases de la formation du cœur sont inconnues et
se confondent avec celles de la formation des vaisseaux. Mais, à
partir de la troisième semaine de la vie embryonnaire, le cœur
commence à se dessiner sous la forme d'un tube appelé tube car-
diaque primitif qui se continue, par son extrémité supérieure ou
artérielle, avec le tronc artériel et les arcs aortiques, par son extré-
mité inférieure ou veineuse avec les veines ombilicales ouomphalo-
mésehtériques. Ainsi fixé en liant et en bas le cœur en se développant
est forcé de se replier sur lui-même ;à un certain moment, il arrive
à présenter la forme d'un S dont une des courbures est située à
droite dans un plan antérieur, l'autre à gauche dans un plan pos-
térieur.
Peu après, quatre régions que l'on retrouve plus ou moins modi"
Fig. 1. — b'U.des successifs du dévelo] i ement du corur de poisson.
fiées dans le cœur de l'adulte se distinguent dans le cœur embryon-
naire: le sinus veineux (I), l'oreillette primitive (II), le ventricule
III et, au-dessous (f), le bulbe aor tique (fig. 1). En se cou
tournant sur lui-même, le tube cardiaque primitif ne conserve
pas un calibre uniforme. Il subit des dilatations ou des étrangle-
ments qui sont les points d'amorce de la séparation des diverses
cavités.
NOTIONS D'ANATOMIE ET DE PHYSIOLOGIE. «3—27
Dans une période plus avancée encore, le cœur tend à se rap-
procher dans sa forme extérieure et dans sa configuration inté-
rieure de sa disposition définitive, et ses cavités se séparent de plus
en plus les unes des autres, par suite d'un travail de cloisonne-
ment .
Il semblerait qu'après des transformations aussi profondes rien
dans le cœur de l'adulte ne doive rappeler celui de l'embryon. C'est
cependant une erreur. Le tube cardiaque primitif n'en subsiste pas
moins, mais dissimulé ou pour mieux dire incorporé dans l'intimité
du cœur, où il peutétre facilement reconnu, grâce à sa structurehis-
tologique et à son aptitude fonctionnelle qui est restée la même. Il
est représenté par une série de formations qui partent de l'embou-
chure des veines caves dans l'oreillette pouraboutir dans l'épaisseur
des ventricules, eu passant pur les cloisons interauriculaire et inter-
ventriculaire et qui se distinguent du reste du myocarde parce
qu'elles ont conservé une identité structurale complète avec les
éléments primordiaux du cœur embryonnaire.
La première est située dans l'oreillette droite à la jonction delà
partie droite delà veine- cave supérieure avec l'oreillette, et elle se
prolonge le long du sulcus terminalis. C'est là également que se re-
trouve le sinus rétiniens. Pour celle raison, celle formation a été
appelée nœud sinusal ou sino-auriculaire, ou encore nœud de Keith
et Flack, du nom des auteurs qui ont démontré sa présence <h v
l'homme et dont les recherches ont été confirmées par Koch,
Schônberg, Lewis, etc.
Le m eu d sino-auriculaire est épais de '2 millimètres et long de 2 centi-
mètres. 11 enserre complètement l'orifice de la veine cave supérieure,
et ses fibres, connue l'a montré Thorel, l'ont directe nient suite*aux
fibres superficielles de la tunique musculaire de ce vaisseau. Il est com
posé de fibres musculaires deux ou trois loi- plu- minces que celles
de l'oreillette, pourvues d'un noyau facilement colorablc et anasto-
mosées entre elles sous forme d'un plexus plongé dans un tissu
conjonctif dense. Il contiendrait de plus, d'après Renon et Géraudel,
des fibres élastiques en assez grande abondance. Enfin il est eu
rapport avec une artériole ou mieux avec un cercle artériel qui che-
mine entre lui et les tissus de voisinage.
D'après certains ailleurs, Wenckebach notamment . le nœud de
Keith et Flack serait la tète de ligne d'une traînée d'amas embryon-
naires qui le réuniraient à un autre renflemenl musculaire situé
plus bas à la partie antérieure de la cloison auriculaire. Mais l'exis-
tence de ces connexions reste douteuse.
Un second noyau plexiforme, indiscutable celui-là. siégea la partie
postéro-inférieure de l'oreillette droite dans la cloison interauricu-
laire, à la limite de l'oreillette, de l'auricule et du ventricule droit.
près de l'insertion de la valve interne de la tricuspide. Il est connu
28
H. VAQUEZ. — MALADIES DU CŒUR.
sous le nom de nœud auriculo-ventriculaire ou de nœud de Tawara.
Sa structure est analogue à celle du nœud sino-auriculaire et, comme
lui, il est constitué par des libres grêles à noyaux multiples, allon-
gées et anastomosées en tous sens sous forme d'un plexus isolé des
régions voisines par du tissu conjonctif.
Le nœud de Tawara est en connexion directe avec le myocarde
oreillette droite
nœud auricul. venir.
sinus
coronaire
V.Tn
A. coronaire
fkisc. auricu ventr.
br droite
du faisceau
auneventr.
vcntr.gauche
F. g. 2. — Tronc d'origine du faisceau auriculo-ventriculaire
et trajet de sa branche droite clans le ventricule droit (d'après' Mackenzie),
auriculaire au moyen de fibres qui quittent sa partie postérieure el
■droite pour se diriger vers le sinus coronaire. Dans ce trajet, elles
perdent graduellement leur caractère de fibres nodales, s'élargissent,
deviennent plus pauvres en noyaux ; leur striation est plus nette cl
elles se transforment ainsi peu à peu en filtres myocardiques ordi-
naires. A leur partie terminale elles se continuent bout à bout avec les
fibres des parois auriculaires. Parfois deux ou trois d'entre elles
s'unissent à une fibre myocardique unique.
Le nœud de Tawara, comme le nœud sino-auriculaire, renferme
des éléments nerveux en plus ou moins grande abondance, mais
NOTIONS D'ANATOMIE ET DE PHYSIOLOGIE.
«3-2^
on n'est pas l<>ui à fail li\«'- sur la disposition qu'ils affectent. Pour
certains auteurs, il 3 aurail à la fois des fibres nerveuses el des cellules
ganglionnaires. Toutefois Miss Meiklejohn n'a pu mettre en évidence
chez rhojnme les terminaisons nerveuses qu'elle a vues dans le hum ni
sino-auriculaire «lu singe. Elle <lii avoir également rencontré des
P.zrtJ
V. mit raie
- ]/ mitrale
ff gg br gauche
dufaisc
auric ventri\.
Fig. 3, — Branche gauche du faisceau auriculo-venlriculain
(d'apèa Mackcnzic).
(ilcls nerveux dans l«> nœud de Tawara, mais -an- terminaisons
véritables.
Du m nul de Tawara partie faisceau de fibres qui uni) les deux sys-
tèmes contractiles des parois cardiaques, oreillettes el ventricules
<-i qui constitue le faisceau auriculo ventriculaire.
Il esl facilement rec mnaissable ch ■/ le moût m el le veau, en
raison de sa granie dimension. Il est moins visible chez l'homme;
mais quelques auteurs, notamment Holl.en ont donné une description
très précise.
30 H. VAQUEZ. — MALADIKS DU Cl 11;.
Le faisceaa âuriculo-ventriculaire est situé à son origine dans la
portion membraneuse de la cloison qui sépare les ventricules, à l'en-
droit où les deux en lecardes ventriculaires sont ado--''- l'un à
l'autre sans interposition de fibres myocardiques. Il se trouve dans
la partie inférieure de cette région, el les fibres qui le composenl
sont d'une teinte remarquablement pâle (fig. 2el 3).
Le tronc du faisceau est long- de 15à 18 millimètres, large de2
et épais de lmm,5. Pour De Gaetani, ses dimensions seraient à peu
près moitié moindres. Il est entoure d'une gaine conjonctive qui
l'isole et qui en facilite la disse» lion. Curran a même signalé
l'existence autour du faisceau d'une sorte de bourse séreuse.
Après s'être élargi en une plaque triangulaire, il se divise en deux-
branches, droite et gauche. La branche droite fig. 2). mince et plus ou
moins arrondie, descend le long du bord postérieur de la portion mem-
braneuse du septum, en cheminant sous l'endocarde et en décrivant
une courbe à convexité antérieure. Elle passe en arrière du muscle
papillaire interne et atteint la racine de la bandelette ansiforme.
dan- l'épaisseur de laquelle elle pénètre pour s'épanouir en un ré-
seau de ramuscules qui vont se distribuer aux muscles papillaires.
La branche gauche Bg. 3), plus volumineuse, atteint la face gauche
du septum intervenlricuiàire, en s'insinuant entre le bord supérieur
de ce septum et le bord inférieur de l'aorte. Elle est difficile à recon-
naître parce que sa couleur, du moins chez l'homme, est la même
que celle du myocarde. Cette bandelette se dirige en bas et en avant
el -'(Haie comme une toile sous l'en locarde à la surface du septum,
à peu près à sa mi-hauteur. Elle se partage en trois faisceaux : le
moyen se porte vers la pointe du ventricule et échappe bientôt à la
vue ; les deux autres, antérieur et postérieur, se rendent chacun à la
base du muscle papillaire correspondant, en suivant la colonne char-
nue qui l'unit au septum.
En somme, la dissection permet de constater (pie le faisceau
auriculo-ventriculaire, provenanl de la paroi des oreillettes et spé-
cialement de l'oreillette droite, aboutit par ses branches aux différents
muscles papillauc- qui commandent le jeu des valves auriculo-ven-
triculaires.
Les fibres qui le constituentsont plus épaisses que celles des nœuds
sino auriculaire el atrio-ventriculaire. Elles sont disposées parallè-
lement, et leur largeur augmente à mesure qu'elle- -'('-loi- lient du
tronedu faisceau pour se rapprocher des libres. le Purkinje. Celles-ci
apparaissent déjà dans le corps même du faisceau, mais elles ne
sont typiques qu'à sa partie terminale et, à ce niveau, elle- sont
gonflées, leur striation est pauvre, leurs noyaux sont volumineux,
pales et souvent multiples. Quand elles sonteoupees perpendiculaire-
ment à leur axe, elles prennent sur les préparations une apparence
en quelque sorte tubulaire avec fibrilles groupées en couronnes ou
NOTIONS b'ANATOMIK ET DE PHYSIOLOGIE. «3-31
semées sans ordre à la périphérie. D après Aschoff et Tawara, celle
structure serait propre aux Qbrea de conduction. Chez les animaux
qui ue possèdenl pas de fibres de Purkinje, les éléments muscu
des ramifications «lu faisceau seraient intermédiaires par leurs carac-
tères aux fibres myocardiques '■! aux cellules de Purkinje.
De fines ramifications artérielles, provenanl de l'artère coronaire
droite, accompagnenl el irriguenl le faisceau auriculo-ventriculaire.
On Lrouve aussi dans son épaisseur des fibres nerveuses amyéli-
niques réunies en petits faisceaux ou entre-croisées el même, d après
Tawara <"l Keilh, quelques cellules ganglionnaires.
Enfin un caractère commun aux diverses formations que nous
venons d'étudier esl qu'elles sonl beaucoup plus riches en glycogène
que le reste du myocarde, ce qui esl très particulier aux tissus de
nature embryonnaire.
Tel esl le dispositif, survivance <lu tube cardiaque primitif, qui
constitue l<- système excilo-moteur du cœur.
Pour les raisons que nous avons indiquées, c'esl à l'origine même
de ce système <pi<- l'excitation prend naissance. En 1900, tiering ;i
constaté sur le cœur du lapin ira ni que la contraction cardiaque
pari de l'extrémité auriculaire des veines. La même remarque ;i
été faite ultérieurement par Rehfisch, LangcndoriT et Lehmann. Rn
1907, I lr ri h-, à la suite de nouvelles recherches, a montré définitive-
menl que le sinus esl bien le lieu d'origine des excitations nor nales.
Pour ce molif il leura donné le nom <l exe talions nomotopes.
D'autres preuves onl été données parCohn, Keissel et Mason, qui,
ayant excisé la région sinusale sur le chien, onl vu le rie m- s'arrêter
«le battre, alors que les battements persistent quand on excise seule-
menl les régions voisines. Ganter el Zahnonl obtenu les mêmes
lais eu refroidissant ou <*n échauffant progressivement la ré
incriminée.
Récemment, des arguments encore plus démonstratifs onl été four-
nis par l'élecl ro-cardiographie.
< >n sait «pir les portions d'un muscle qui se contractent deviennent
électro-négatives par rapp >rl aux autres portions encore au repos.
< >r. comme l'a la il Wybauw, quand on excite la surface du cœur du
chien, on constate que la région sinusale esl la première qui devient
électro-négative. C'esl «I. me elle qui se contracte la premièi
Meek ri Eyster onl l'ail les mômes observations, el rniers
auteurs <>nl pu déterminer d'une manière plus précise le | »■ >i ni <!<•
itivité initial, en opérant surle cœurd ! tortue, dont le -nu
particulièrement important. Pour eux, ce point correspond non au
sinus lui-même, mais a sa jonction avec l'oreillel te.
L'excitation prend-elle naissance <lan- 1<-- fibres musculaires
dans les fibres nerveuses du sinus auriculaire ? Cette question, «pu
toucha il'- près a celle de l'origiae myogène on neurogène •!<• la
:52 11. VAQUEZ. — MALADIES DU CŒUR.
Lraction, est encore controversée. Toutefois il est acquis que l'acti-
vité du sinus est très influencée par les nerfs pneumogastriques, le
droit notamment, dont la stimulation a pour effel de déplacer de haut
en bas la négativité initiale.
Ainsi, ;t l'étal normal, c'est du sinus que part le stimulus qui déclen-
che les actes cardiaques ultérieurs. C'est en lui que se produit, suivant
I expression de Wenckebach, la détente qui fait partir le coup, et le
nombre de ses excitations à la minute règle le rythme du cœur,
(Pot'i le nom de chronolrope ypovoç, temps) donné à sa fonction.
Mais, dans certaines conditions, ce rôle peut cire transféré aux
régions sous-jacentes, différenciées ou non. D'après Meek et Eyster,
la stimulation continue du nerf vague, après avoir déplacé de haut
en bas la négativité initiale, finit par l'abaisser au-dessous du sinus.
Hering a montré, d'autre part, que des excitations répétées «lu grand
sympathique créent dans l'oreillette des foyers nouveaux d'excita-
tions, ce qui se traduit par des accès de tachycardie paroxystique.
Plus habituellement, ce sont les formations embryonnaires dépen-
dant, comme le sinus, du faisceau primitif qui le suppléent dans sa
fonction et, quand il y a un obstacle au passade de la contraction
entre le sinus et l'oreillette ou l'oreillette et le ventricule, le
nœud de Tawara ou le faisceau auriculo-ventriculaire deviennent le
lieu d'origine du stimulus. Dans ce cas, le rythme du ventricule est
réglé non plus par le sinus, puisque toute communication csl
interrompue, mais par les formations embryonnaires indiquées
ci-dessus, et il est alors plus lent que le rythme normal. D'une
façon générale et par opposition aux excitations nomotopes, toutes
celles qui proviennent d'un autre lieu que le sinus sont dites hété-
ro topes.
Revenons maintenant à ce qui se passe à l'état physiologique.
L'excitation, née au niveau du sinus, ne meurt pas sur place ; elle
se transforme en mouvement ou, autrement dit, en contraction, la-
quelle suit le trajet des formai ions embryonnaires pour donner lieu
en fin de compte à la systole coordonnée des oreillettes, puis des
ventricules.
La contraction est un acte complexe qui impl «pie la possibilité,
pour le myocarde, d'être excité par le stimulus, de se contracter
sous son influence, enfin de transmettre de proche en proche aux
libres voisines l'excitation reçue.
Ces conditions sont réalisées grâce aux propriétés fondamentales
inhérentes au myocarde qui sont an nombre de trois : l'excitabilité,
la contractilité, la conductibilité.
U1 excitabilité est une propriété qui permel au muscle cardiaque
de réagir à l'excitation. Elle varie na turellemenl suivant l'importance
de l'excitation et la réceptivité fonctionnelle du myocarde. Aussi se
traduit-elle sur les tracés, non par une ligne droite, mais par une
NOTIONS I) ANATOMIi: ET DE PHYSIOLOGIE. *:i
courbe ou mieux par une onde qui s'élève ou s'abaisse suivanl
que le - seuil •■ de l'excitabilité est plus ou moins élevé, d'où le nom
de bathmotrope Badp.dc, onde donné à celte propriété.
Le fail que le cœur vienl <!•' se contracter supprime complètemenl
pour un temps l'excitabilité «lu myocarde et le rond impropre ;i r<
gir à de nouvelles excitations. Ce phénomène capital a été signalé
par Mai«'\ el Dastre sous le nom d'inexcitabililé périodique «lu
cœur ou d'étal réfractaire.
L'inexcitabilité débute avec la systole el persiste pendanl la plus
grande partie de sa durée ; l'excitabilité repara îl à la fin «l«' la systole,
augmente graduellemenl pendanl la diastole pour atteindre son
maximum au momenl où le cœur do il redevenir apte à entrer
de nouveau eu systole. Il en résulte que le cœur passe alternati-
vement par «le- périodes de r< ' | •< » — <-i de mouvement qui consli-
Luenl la systole el la diastole. La contraction a aussi pour
eflel de suspendre momentanémenl les autres propriétés du myo
carde.
Quand l<i cœur esl capable de réagira l'excitation, il 3 répond par
une contraction qui esl portée d'emblée à son maximum, quelle que
soil l'intensité de l'excitation. C'esl ce que Ranvier a exprimé par
la formule « toul ou rien» : ou bien le cœur ne se contracte pas, <>u.
s'il se contracte, c'esl avec l'énergie la plus grande < 1< >n 1 il d
pose.
La contraclilité ou pouvoir inotrope ■.-. tvèç, fibre «'-1 une pro-
priété dévolue à toutes les fibres musculaires, différenciées ««n non.
Son nom même indique ^a nature el -on mode d'action.
La conductibilité ou pouvoir dromotrope Spô^oç, course esl lapro
priété qui permet à la contraction <l«- se propager de cellule muscu-
laire à cellule musculaire à travers lesdifférenls - i£ ils «lu cœur.
Ce pouvoir <v-i assez spécial aux fibres «lu tissu primitif. Quand
un obstacle esl interposé sur leur trajet, la oontraclion esl bloquée
a -en niveau <■! les régions -ou- jacenles in- peuvent entrer ni con-
traction que grâce à de nouveaux foyers d'excitation créés au dessous
»lu point où siège l'obstacle : ou dit alors qu'elles -oui en étal «I
tomatisme. Si le passage esl interrompu entre le sinus el l'oreil-
lette, il y a block sino-auriculaire et block auriculo-ventriculaire -1
l'obstacle siège entre l'oreillette el le ventricule.
l.e faisceau auriculo-ventriculaire esl l'agenl principal de trans
mission de la contraction, \u--i la 1 on appelé également grande
commissure cardiaque. Ses fonctions ont été indiquées par lli-
qui, avec Graeupner, provoqua chez le lapin la dissociation des
battements de l'oreillette el «lu ventricule, en détruisant les con-
nexions qui les unissent, l.e faii lui confirmé par Humblet,
Hirschfelder, Frédericq, elc... Erlanger vil que, quand on enserre
le faisceau dans les moi- «l'une pince, la contraction ventricu-
Tu m 1 1 di mi t»B« im . XXIII. — 3
A't 11. VAQUEZ. — MALADIES DU CŒUR.
laire s'éloigne d'autant plus de la contraction auriculaire que l'écra-
sement est plus complet. A l'extrême limite, elles deviennent indé-
pendantes et les excitations des oreillettes ne sont plus transmises
aux ventricules.
Hering aboutit aux mômes conclusions et montra de plus que 1 arrêt
des ventricules consécutif à la destruction du faisceau n'est pas dé-
finitif. Après un certain temps, ceux-ci se remettent à battre sur
un rythme! propre, distinct de celui des oreillettes. (Juand le trau-
matisme porte sur une autre région, leur rythme reste solidaire de
celui de l'oreillette.
Urbivio réalisa des troubles identiques en agissant, non plus sur le
tissu musculaire du faisceau, mais sur les vaisseaux nourriciers du
cœur. La ligature des branches issues de Tarière coronaire anté-
rieure ne provoque que des modifications passagères du rythme, tan-
dis qu'une ligature appliquée sur le tronc môme du vaisseau détermine
une dissociation auriculo-ventriculaire, puis, peu après, unarrôt com-
plet du cœur. Cela provient de ce que le faisceau est, comme nous
l'avons dit, irrigué par une artériole qui1 se détache de l'artère coro-
naire au-dessus de sa bifurcation.
La fonction si particulière dévolue aux fibres du faisceau auriculo-
ventriculaire est encore prouvée par ce fait que la systole du ven-
tricule est précédée de celle des piliers. Or il serait incompréhen-
sible si Ton ne savait pas que les branches terminales du faisceau
atteignent les muscles papillaires avant de s'épanouir dans le reste
du myocarde venlriculaire.
Malgré tout, le rôle de ce faisceau a été mis en doute par Kro-
necker et Busch, Imchanitsky, lJaukul, etc. Ce dernier auteur aurait
sectionné le faisceau sans obtenir de dissociation et en aurait obtenu
en lésant seulement les régions avoisinantes ; mais, pour Thomas
Lewis, il ne faudrait pas tenir compte de ces constatations, dues très
vraisemblablement à une technique défectueuse.
Enfin on a prétendu que l'asphyxie, divers poisons, des altérations
nerveuses ou môme l'excitation du nerf pneumogastrique détermine-
raient une dissociation analogue à la précédente. Or l'analogie n'est
qu'apparente, et si les excitation.- nerveuses, notamment celles du
pneumogastrique, sont en effet capables de provoquer la dissociation
des battements de l'oreillette et du ventricule, celle-ci est transitoire:
bientôt, quoi qu'on fasse, le rythme normal reparaît, et l'on ne peut
pas soustraire définitivement le ventricule à l'action de l'oreillette.
En résumé, sans nier a priori l'existence d'une dissociation perma-
!i -nie d'origine nerveuse, il est permis dédire qu'on n'en a, jusqu'à
présent du moins, rapporté aucun cas probant.
Il n'en faudrait pas conclure que l'influença nerveuse soit aégli
geable : il est sûr qu'elle intervient pour refréner ou accélérer le
pouvoir de conduction intracardiaque, connue le pouvoir chrono-
NOTIONS D'ANATOMIE ET !)!• PHYSIOLOGIE. *;*
l.ro|>e <Jm sinus, mais à condition que le faisceau auriculo-ventricu-
laire soil capable «le propager la contraction. Ces! ce qui résulte des
expériences très intéressantes de Léon Prédericq.
Cet auteur a montré, avec Erlanger, Hirschfelder, Lewis et Oppan-
heimer, qu'après l'écrasement du faisceau une excitation du pneu-
mogastrique ne provoque pas de ralentissemenl du cœur. M
le faisceau n'est que modérément comprimé, la conduction nerveuse
reste intacte, et l'excitation du nerf vague accentue le ralentissement
au poini d'amener parfois une dissociation complète enl re les balte-
iii Mils de l'oreillette ei ceux du ventricule. Le nom de dissociation
neuro-musculaire donné à ce phénomène indique bien la pari respec-
tive qu'y prennent les éléments aerveux et musculaires. Comme nous
le verrons, celle conception a permis de comprendre un certain
nombre de faits pathologiques curieux.
Aux propriétés du mus sle cardiaq le précédemment énuméré<
faut en ajouter une autre, un tins cou nue des physiologistes que des
médecins, qui consiste dans la tonicité. C'est le pouvoir, pour les
fibres musculaires, de s'opposer à la dilatation des cavités. La perte
de la tonicité musculaire peut être transitoire ou définitive et con-
duire à la distension -ulule ou à la dilatation lente el progressive «lu
cœur, avec les accidents qui <mi résultent. Bien qu'elle ne prenne pas
une part directe aux différents actesde la contraction, il ne paraît pas
douteux, comme l'onl montré Gaskell el Gossage, qu'elle soil u<
saire pour que toutes le- autres fonctions du myocarde l'exercent
normalement.
( les données onl éclaire la physiologie du cœur el permis d'expli-
quer les phénomènes successifs de sa révolution. Il ne reste plus
maintenant qu'à les résumer.
Le premier acte consiste dans une excitation qui a pour bul de
redonner au courant sanguin défaillant une énergie nouvelle. Cette
excitation a pour siège le sinus rétiniens, correspondant à l'abouche-
ment des veines caves dans l'oreillette, c'est-à-dire à l'origine du
bj stème excito moteur du cœur.
L'excitation se propage le long des formations, vestiges du faisceau
primitif de l'embryon, qui sont échelonnées depuis l'oreillel te jusque
dans la masse des vent ricules, en passant par les fibres unilives inter-
ca\ itaires.
Al l'excitation fait suite une contraction qui met successivement
en mouvement les oreillettes el les ventricules et à laquelle participent
le- masses différenciées des parois de ces cavités. Les propi
d'excitabilité, de contractilité, «le conductibilité, dévolues au myo-
carde, permettent à la contraction d'arriver à Bon plein effet, qui est
«le chasser le sang de l'oreillette dans le ventricule, puis du ventri-
cule dans les Bvslèmes artériels.
36 11. VAQUEZ. — MALADIES DU CŒUR.
Mais le passage du sang d'une cavité à l'autre n'est pas instan-
tané. L'excitation subit, à la partie supérieure de la cloison inter-
ventriculaire, un temps d'arrêt, nécessaire pour que l'oreillette
puisse se remplir complètement avant de se vider. Il estdù à la résis-
tance éprouvée par l'onde contractile quand elle traverse les fibres
musculaires du nœud de Tawara. C'est ce qui explique le relard
d'un cinquième de seconde constaté entre la systole de l'oreillette el
celle du ventricule.
L'alternance des systoles et des diastoles tient à l'action suspen-
sive de la systole sur les fonctions du myocarde qui, plongé dans une
phase d'inexeitabilité par le fait qu'il vient de se contracter, doit en»
attendre la fin pour se contracter à nouveau. Ce repos forcé consti-
tue la diastole.
La fréquence des contractions est réglée par le pouvoir chrono-
trope du sinus, c'est-à-dire par le nombre de ses excitations à la
minute. Elle est la même pour l'oreillette et le ventricule quand le
stimulus se transmet sans obstacle de l'une à l'autre; elle est différente
quand il est entravé, et il se produit alors une discordance entre leurs-
battements. Ceux de l'oreillette restent sous la dépendance des exci-
tations du sinus et gardent leur fréquence normale; ceux du ventri-
cule sont commandés par des foyers créés dans la région infra-auri-
culaire et sont moins rapides. Cela donne lieu aux diverses variétés-
de bradycardie que l'on observe en clinique.
11 peut arriver enfin que, sous l'influence de troubles fonctionnels
ou de lésions organiques, l'excitabilité cardiaque soit exagérée, ce
qui conduit : soit à la production de systoles anticipées ou préma-
turées, dénommées extrasystoles, soit à la création de centres d'exci-
tation répondant d'ordinaire à l'une des régions du faisceau primitif.
Il en résulte une autre forme d'arythmie, dite tachycardie paroxys-
tique, caractérisée par l'adjonction de contractions supplémentaires
à celles qui proviennent normalement du sinus.
Quant au rôle respectif du système nerveux et des éléments mus-
culaires dans le mécanisme de ces phénomènes, il est difficile de le
préciser exactement. Il semble prouvé cependant que, si le système
nerveux (ganglions intracardiaques et nerfs extrinsèque- n'est pas
l'Unique agent de l'automatisme du cœur, il intervient néanmoins
à chaque moment pour en ralentir ou en accélérer le rythme.
Cette complexité, nous la retrouverons au cours des divers-
états pathologiques, et elle ne sera pas l'aile pour surprendre, étant
donné qu'elle résulte de la constitution anatomique du cœur et de la
multiplicité même des conditions qui règlent son fonctionnement.
Bibliographie. — Bezold(A. von , Von den Verândèrungen des Herzschlages.
nach (loin Verschluss der Coruiiararterien (Unlersuch. a. d. physîol. Lab. in
Wùrzb., Leipz., 1807,1 Theil, i:5J-287 . — Bezold (A. von) el Breymank (E.), Von
den Verândèrungen des Herzchlages nach déni Verschluss derCoronarvenen jf'nli r-
NOTIONS D'ANATOMIF ET DE PHYSIOLOGIE. «3-37
much.n.d.physiol. Lab. in Wiirz.. Leipz.,1867, 1 Theil, 288-313. — Bbzom. A. vo« ,
UutersuchungenUbcr die Innervation des Herzens, Leipzig, 1863, in-8. — Bidobr,
Ueber funktionnell Verschiedene und Raumlich getrennte Nervencenlren i ea
Pro« hherzcn ! irch.f. Anat. u. Physiol., B >nn, 1852, II, 185, 163. — BrQckb (E.),
Bcilrëge zur vergleichenden Anatomic und Physiologie des Gefâssystem {Sitzungsb.
d. K. K. Akad. d. Wissensch., Wien,1852, III, 355;. — Harvby, Exercitatio analo-
mica de molu cordis. Francfort, 1628. — IIis (Jun.) et Rovbbbo (E.), Beilr&f
Il<-rzinnervation (Curschmann's Arb.a.d. metl. Klinik zu Leipzig, 1897). — Hoff-
m.vki«(J. B.), Beitrage zur Lehre von der Herzinnervation [Arch. f. d. <jes. Physiol.,
Bonn, LXXII, 189H, /(09-if>6, 2 diag.). — Hebiho A. -S ), l'eber die Beziehui
«xlracardialcn Herznerven zur Steigcrung des Herzschlagzahl bei Muskelthâtigkeit
{Arch. f. <l. ges. Physiol., Bonn, LX, 189h). — Holl(M.) Makroskopische Darstel-
lung desatriovenlrikularen Verbindungsbiindels am mcnschlichcn Herzen Arch./.
Anat. u. Entwickel, Leipzig, 1912, oj-loi, 4 pi. Analysé in Arch. des mal. 'In cœui ' .
Paris, 191 î, janv., p. 56). — Ki.\<. M. H.) The sino-venlricular bj stem ;>- démons»
traies by Iho injection method [The americ. journ. of Analomy, Philadelphia,
XIX, 2 mars 1916, 149-177). — Kxoll (Ph.), Ueber die Veranderungen des Herze-
rltlages bei reflectorischer Erregung des vase^molorischen Nervcnsystems SU-
sunysb. d. K. K. Akad. d. Wissensch., LXVI, 3e secti - Koch (Waltbb),
Contribution à L'analomie et à la physiologie des centres moteurs iutracardiaques
(Medizin. Klin , 191), n°3; analysé i:i Archives des mal. du rœnr, 1918, p. 531). —
Khbhl et RoHDBno, Ueber die Bedeutung des Herzmuskels, etc. [Arbeiten
mrd. Kl. zu Leipzig von Carschmann, 1893). — Josué, La sémiologie cardiaque
actuelle, les localisations cardiaques, J.-B. Baillièreet lils, Paris, fr édil , I
K.mji.i. { l*Ii.), Ueber die Wirkungen der Elerzvagus I>ei Warmblûtern | irch. f. d,
ges. PUysiol., I.W'II, 1S97. 587-61 S, 1 pi ), — Labdois (L.), Graphische Unlcrsucbun-
j^cn Qber den llerzschlag im nornialen and krankhaften Zustande, Berlin, 1876,
• n-s. — Lcdwio(C), Ueber die Herznerven des Frosches | irch.f. Anal, u. Physiol.
« iriss.Med., Berlin, 1848, 139-143). — Ludwio, Lehrbuch der Physiologie, ly '>- —
Maoenoib, Précis élémentaire de physiologie, I'aris, ls2.">. — Paladiko (G.), « - < » 1 1 —
trîbuzione ail' anatomia, istologia e flsiologia del cuore [Movimenlo, Napoli, 1876,
VIII, 428-429, 4'i9). — Pbmzoldt (J.), Untersuchungen ûber mehrere Erscheinungen
am Circulations und RespiralionBapparale (Herzbewegung, Blulbewegung m der
Aoria und Badialis, Stimmfremitus, Vesicul&rathmen] angestelll an einer Fissura
Bterni-congenita (Dentsches Arch. f. klin. Med., Leipzig, XXIV, iv~'.'.
— Rakvibb, Leçons d'an atomic générale, I'aris, 1880. — Rbmak (R.), Neurolc-
gische Erlâulerungen (Arch. f. Anal, and Physiol., Berlin, 1844, 72, i pi ). -
Scsi ff (M.) Expcrimentelle Untersuchungen liber die Ncrven des Herzens irch.
f. physiol. Heilli., Stuttgart, lsi'.\ VTII, 166, 142, el Untersachangen zur .\alur-
lehr<\ Giessen, ihv L860 . — Schiff (M.), Lehrbuch d. Physiologie, Lahz, If
ScHMiBDBBBRO (0.), Ueber die Innervations Verhaltnisse des Hundeherzens Irh. a.
é.phys. Anal, zu Leipzig, is7-_\ VI, 31 56, 3 pi.). — Sbnac, li ■ structure du
cœur, de son action el de ses maladies, Paris, 1749 Summ Kenl L< système
d'union interauriculo-ventriculaire de la région latérale droite du cœur | Pro< eedings
of Ihe Physiological Society, L4 mars 1914; analysé in Arch. des maladies du coror,
nov. 1915, p. 390). — Stannius, Zwei Reihen physiolog. Versuche | irch. /". Anut.
vnd Phya., Merlin, 18521. — W aller (N.) el li> m r W.), On the action of II l
8f<l maininalian hearl (Philosophical Transactions, l887,London, 1888, Cl. XXVIII,
3 1 ) 256). — Wbbbb ( Edward), El and w orterbuch der Physiologie, 1846. — Wercebj
3i vi ii. Die Unregelmflssige Herztatigkeit und ihre klinische Bedeulunf r, 1914,
— Wiuon (Philip), An expérimental inquiry into the lawsof the vital fonctions
London, 181*. — Volkmamh, Nachweisung der Nervencenlren von weïchcn die
Bcwegung dev Lymph-und Blutgeffiss -Herzen ausgeht. Arch. f. Anat. u. I'hys.t
Jîeilin, 1844, .19).
MÉTHODES D'EXAMEN
INSPECTION ET PALPATION
Les sujets atteints de maladies du cœur peuvent ne présenter
dans leur aspect extérieur aucune anomalie : seul, l'examen de l'or-
gane révèle l'affection dont ils sont porteurs.
Inspection. — Souvent, cependant, l'attention est éveillée par
quelques particularités spéciales aux diverses formes de cardiopa-
thie. La pâleur de la face, la présence de soulèvements artériels
visibles sous la peau feront pensera une lésion de l'aorte: une légère
teinle cyanique des muqueuses, des extrémités digitales et des
oreilles, une coloration vineuse des pommettes témoigneront d'une
gène dans la déplétion des cavités droites, dont il restera ensuite à
préciser la cause : lésions mitrales, symphyse péricardique, myocar-
dite, etc.
Quand la résistance de l'organe commence à fléchir, les malades
conservent de préférence la position assise ou demi-assise, le buste
maintenu par un ou deux oreillers et la tête légèrement inclinée.
Dans certains cas, le corps est comme plié en deux, au point parfois
que la tête est projetée en avant des genoux qui reposent sur le lit;
cette position, dite génu-peetorale, serait, pour certains auteurs,
caractéristique de la présence d'un épanchement abondant dans la
cavité péricardique.
La respiration est d'ordinaire accélérée et superficielle ; si elle
est très fréquente, on doit craindre une complication pulmonaire,
une complication rénale quand elle prend le type de respiration de
Cheyne-Slokes.
L'œdème périphérique est plus précoce dans les cardiopathie
mitrales et les myocardites que dans les cardiopathies artérielles, ou
il peut même faire défaut jusqu'à la phase ultime de la maladie. Il
débute; aux malléoles, gagne la région prétibiale, les cuisses, même
la presque totalité du corps el prédomine du côté où le malade
se couche. L'œdème généralisé ou anasarque est souvent com-
pliqué d'ascile. 11 coïncide habituellement avec une distension
des veines, notamment des jugulaires, qui sont plus ou moins tur-
gescentes.
Le pouls, ample el régulier pendant très longtemps chez les sujets
atteints de lésions de l'aorte, est petit, fréquemment irrégulier à
l'approche de l'insuffisance cardiaque, surtout au cas de lésion
mi traie.
MÉTHODES D'EXAMEN. — INSPECTION ET PALPATION. «3— :if.>
La région précordiale peut être le siège de voussures, «le dépres-
sions et de mouvements anormaux, perceptibles surtout lorsqu'on
examine le malade ;> jour Irisant.
La voussure bilatérale du thorax n'a pas «le signification particu-
lière, car elle est souvent imputable à l'emphysème pulmonaire. Il
n'en est pas de même de la voussure localisée à gauche, qui, si elle
n'est pas due à des lésions raehitiques, permet de suspecter une
hypertrophie du coeur, une symphyse oti un épanchemenl du péri-
carde. La voussure est toujours plu- prononcée chez les sujets
jeunes, dont le thorax est souple ei flexible, «pu- chez les adultes
Les dépressions ou rétractions permanentes partielles, surtout celles
de la pointe, permettent de présumer l'existence d'adhérences péi i
cardiques. Les rétractions permanentes étendues sont plutôt en
rapport avec une symphyse pleurale.
Les mouvements normaux «mi anormaux de ta région précordiale
consistent dans des mouvements de projection en avant, de retrait
ou de translation.
A l'état normal, il n'\ a qu'un mouvement de projection, qui est le
soulèvement systoliqueon choc - « I « • I .• » pointe. On le perçoit facile-
ment die/, les individus maigres à musculature peu développée,
ou quand la pointe liai librement dans un espace intercostal. Dans
les autres cas, il faut, pouf le sentir, faire coucher le sujet sur le
côté gauche el le mettre en étal d'expiration forcée. Pour en préci-
ser le siège, ou se basera sur sesrapports, non avec le mamelon dont
la situation est variable, mais avec les espaces intercostaux. Cette
recherche n'est pas toujours aisée, «•! Potain disait même qu'elle
constitue une «les difficultés de la sémiologie.
D'ordinaire on prend comme point de repère la partie moyenne
de la clavicule, ce qui est une erreur, car la clavicule peut être
située très SD-deSSUS de la première eùle. e| <>u e-t exposé alor- à
confondre l'espace intercosto-claviculaire avec le premier espace
intercostal. Le meilleur procédé est ,|r poser le doigt sur la four-
chette du sternum et «le chercher sur le bord externe de eet os la
dépression i;i plus proche, qui correspond au premier espace. I n
autre moyeu consiste à repérer l'articulation de la première et
de la deuxième pièce du sternum, qui se marque habituellement p ir
une -a il lie. A cette saillie fait suite la deuxième côte, ce «pu permet de
préciser l.i situation «le- premier et deuxième espaces intercostaux.
Lu procédant <l«v cette façon, nous avons vu avec Potain que la
pointe bal plus souvent dan- l«> cinquième espace que dans le qua-
trième, quel que soit l'âge du sujet. C'est aussi l'opinion de Koren,
qui, sur 676 sujets, a trouvé 569 fois la pointe dans le cinquième espace
Le choc précordial est dû à l'impulsion perçue par la main qui
palpe la région où siège la pointe. H e<t composé «le deux éléments :
d'un soulèvem3nl lié à la propulsion de la pointe et d'un ébranle-
40 II. VAQUEZ. — MALADIES 1)1' CŒUR.
ment brusque et instantané qui vienl immédiatement après lui.
La sensation de propulsion ne signifie pas que la pointe vienl battre
contre la paroi après s'en être éloignée, car, à l'étal normal, elle ne
l'abandonne à aucun momentde la révolution cardiaque. Elle résulte
plutôt de la mise en tension des parois du ventricule, au moment où
lasystole va s'effectuer. PourPotain, elle serait présystolique et cor-
respondrait à une sorte de durcissement des ventricules sous l'in-
fluence de la poussée du sang venu de l'oreillette. Pour Chauveau,
elle serait systolique et coïnciderait avec ce que cet auteur a appelé
« l'intersystole du cœur ».
Quanta l'ébranlement terminal qui termina le soulèvement, il est
contemporain du premier claqusmsnt valvulaire et n'est que l'ex-
pression tactile de la clôture des valves auriculo-ventriculaires au
début de la systole.
L'abaissement de la pointe dans le sens vertical devra faire penser
à une hypertrophie du ventricule gauche ; son rejet en dehors, à une
hypertrophie ou plutôt à une dilatation des cavités droites. Dans ces
cas, elle peut venir battre dans le septième espace, rarement dans le
huitième, mais jamais, quoi qu'on l'ait dit, dans le neuvième, cette
assertion résultant très vraisemblablement du mode défectueux de
repérage que nous avons indiqué.
Le déplacement de la pointe à droite ou à gauche peut tenir éga-
lement à des causes extracardiaques : épanchement ou adhérences
de la plèvre, pneumothorax, qu'il appartiendra à un examen attentif
et à l'exploration rœntgénienne de préciser.
Enfin, dans certain cas, le choc correspond non à la pointe, mais à
d'autres régions du cœur.
Le choc systolique de la région moyenne témoigne d'une hypertro-
phie ventriculaire. Bard l'a comparé à la sensation d'une balle qu1
se durcirait sous la main et lui a donné le nom de « choc en dôme »
caractéristique pour lui d'une insuffisance aortique. Mais celle affir-
mation ne nous paraît pas justifiée, car ce choc peut coïncider avec
une hypertrophie de tout autre cause.
Quant au choc diastolique de la même région, il est dû à la
présence d'adhérences péricardiques. ou bien il n'e-l que l'expression
tactile d'un bruit de galop.
Les mouvements de retrait sont limités ou étendus. Le retrait sys-
tolique delà pointe était considéré jadis comme un signe presque
certain de symphyse cardiaque. Plus lard. Marey crut l'observer chez
les sujets sains et l'appela « battement négatif de la pointe ». Pour
Mackenzie, cette sorte do battement serait due à l'influence prépon-
dérante des cavités droites dans le phénomène «lu choc de la pointe.
Pachon a démontré que les variations dans le -eus du battement
tiennent uniquement à la position du sujet. A l'état normal et
dans le décubitus latéral gauche, qui est la position de choix, le
MÉTHODES D'EXAMEN. — INSPECTION Kl PALBATION. »»— 41
battement est toujours positif; s'il est négatif, cela indique ;i peu
près sûrement qu'il existe des adhérences du péricarde.
Le reirait systolique étendu à toute ou partie de la surface du
cœur a été appelé par Jaccoud dépression pluricoslale ». Trèssou
venl le retrait esl suivi d'un brusque mouvement d'expansion, cor-
respondant à la diastole el dû à ce que le cœur reprend toul à coup
sa consistance normale sous l'influencede la réplétion «lu ventricule.
Broadbent a signalé un autre mouvemenl de retrait siégeanl non
à la partie antérieure, in;iis à la pari ie postérieure du I horax, au-des-
sous el (ndeho:s de l'omoplate, Lequel aur.nl toujours pour cause
une traction exercée par le diaphragme sur les derniers espaces, par
suite de la soudure <lu cœur à ce muscle par des adhérences I e
mouvement de retraites! synchroneaVfcc la systoleel limitéàdeuxou
trois espaces intercostaux. Pour le percevoir, il faui examiner le
sujet de profil, à jour frisant, en faisant suspendre la respiration.
Bien qu'il n'ail pas la signification quasi pathognomonique que Bon
auteur lui a attribuée, ce signe n'en a pas moins nue réelle valeur
Les mouvements de translation <le la région précordiale con
sistenl dans des dépressions et des soulèvements successifs assez
semblables à ceux qu'un choc sec imprimerait ;■ une masse de -
tine. Ils ont été décrits par Jaccoud sous le nom de mouvements
de roulis » et sont symptSma tiques d'une symphyse du péricarde.
Tous ces mouvements de retrait ou de translation onl été attribués
depuis Beau à la traction opérée par le cœur symphyse sur la paroi
sterno-costale; mais celle explication esl inadmissible, car ces
mêmes mouvements peuvent exister sans qu'il y ail d'adhérences.
Pierre Delbet et honay en onl récemment proposé une autre plus
satisfaisante.
Ces auteurs onl montré qu'à l'étal normal le retrait du cœur
au moment de la systole a pour effet de créer autour de lui un
vide virtuel, aussitôt comblé par les languettes pulmonaires qui se
distendent sous l'influencede l'arrivée de l'air el viennenl remplir
I espace laissé libre. Quand il existe des adhérences, i es languettes
immobilisées ne peuvent plus taire leur office de coussinet. I
alors aux pièces mêmes du squelette qu'il appartient d\ pourvoir, el
celles-ci se dépriment vers la profondeur, sous l'influence du vide :
c'est ce «pie Bamberger a appelé l'action cardio-pneumatique.
Cette interprétation convient également bien aux autres
Le plus souvent il s'agit alors d'individus atteints de cardiopa-
thie valvulaire, aortique principalement, avec hypertrophie con-
sidérable du ventricule gauche. En pareille circonstance, le large
étalement du cœur contre la paroi lienl pour ainsi dire les
languettes pulmonaires a dislance, el le plastron slerno-coslal est
entraîné vers la profondeur par l'action cardio-pneumatique,
luineni comme s'il existait des a Ihérences. Ces faits concernent de
42 H. VAQUEZ. — MALADIES DU CŒUR.
préférence des sujets jeunes, dont le thorax est souple et mobile, et
conduisent trop souvent à diagnostiquer à tort une symphyse du
péricarde.
Palpât ion. — Elle permet de constater d'autres anomalies con-
sistant dans la présence de frottements, de frémissements ou de
vibrations.
Les frottements affectent la forme de grattements plus ou
moins râpeux ou de frôlements qui augmentent d'intensité quand
le malade est assis ou quand on déprime fortemenl les espaces inter-
costaux avec la main. Ils siègent dans toutes les parties du cœur,
mais de préférence à la base. Rarement synchrones avec l'une
des périodes de la révolution cardiaque, ils sont plus souvent
mésosystoliques ou mésodiastoliques, ou bien enfin ils donnent
à la main la sensation d'un mouvement de va-et-vient. Ils ne sont
pas modifiés par la respiration. Ces frottements sont dus à la péri-
cardile, et ils disparaissent d'ordinaire quand elle passe à la phase
d'épanchemenl.
Le frémissement a été signalé par Laënnec, qui Ta désigné sous
le nom de « cataire » en le comparant au « frémissement qui accom-
pagne le murmure de satisfaction que font entendre les chats quand
on les flatte de la main ». Ils correspondent au thrill des auteurs
anglais et sont provoqués par les vibrations sonores que détermine
le courant sanguin quand il passe à travers des orifices rétrécisou alté-
rés. Ils siègent à la pointe, à la base ou à la région moyenne du cœur-
A la pointe, le frémissement est systolique ou diaslolique. Le pre-
mier, rare, peu net, est en rapport avec une insuffisance mil raie.
Le second est beaucoup plus fréquent. Quand il occupe une
grande partie de la diastole, il témoigne à coup sur d'un rétrécisse-
ment de l'orifice; limité à la présystole, il n'a pas nécessairement
la même signification, car il peut être dû aussi à une insuffisance
aortique. Celle sorte de frémissement a été signalée par Flint
(Voy. page 59).
A la base, les frémissements sont toujours systoliques el siègenl
dans le deuxième espace intercostal. A droite ils indiquent l'existence
d'un rétrécissement aortique, à gauche celle d'un rétrécissement pul-
monaire.
Un frémissemenl de la région moyenne, localisé au 1 roisième espace
et se propageant transversalement vers la gauche, implique le dia-
gnostic de communication interventriculaire.
D'une manière générale, ces diverses variétés de frémissements,
souvent peu marqués dans le décubitus dorsal, le sont toujours plus
dans le décubitus latéral gauche ou la position à plal ventre.
Les vibrations révélées par la palpation résultent du claquement
exagéré de l'un des appareils val vulaires. Celles de la pointe sont
précédées ou suivies d'un sensation de frémissemenl el sont dues,
MÉTHODES D'EXAMEN. - PERCUSSION «3 — 13
dans le premier cas, à un claquement de fermeture, dans le second,
ù un claquement d'ouverture de la valvule mitrale. L'une el l'autre
sont ~\ ui|)Lomali<iucs d'une sténose de l'orifice.
A la base, la seule vibration perceptible siège dans le deuxiè
espace intercostal gauche et correspond à la fermeture des valves
sigmoïdes pulmonaires. Elle esl l'indice d'un excès de pression dans
la petite circulation et coïncide toujours avec une sténose mitrale
très serrée.
PERCUSSION
La percussion a pour but de donner la mesure de l'aire de matité
du cœur correspondant à la projection dé l'organe sur la paroi tho-
racique. Moins exacte peut-être que la radiologie, ou plutôt moins
explicite, elle a par contre l'avantage de ne nécessiter le secours d au-
cun appareil el de pouvoir être employée à toul moment el au lit
même du malade. Aussi doit-elle être conservée parmi les procédés
usuels d'exploration. Mais elle ne donne absoh nt rien si elle n esl
p;is l'aile en connaissance de cause, et c'est avec raison que Sans
déplore les- nombreux coups de doigt appliqués inutilement sur le
thorax, faute de savoir ce qu'on en doit attendre.
I >r ce sont les contours du cœur qu'il importe de connaître. Aussi
n'y a-t-il pas à frapper sur lui. comme on le fait trop volontiers,
□Mis en dehors de lui. en se rapprochant de ses limites et en s arrê-
lanl dès que le changement de sonorité aura montré qu'on 3 esl p ir-
\enii. En d'autres termes, la percussion doit être concentrique et non
excentrique. On peut utiliser pour cela la percussion directeavec
l'extrémité des doigts réunis et allongés, ou la percussion indirecte
au moyen d'un instrument interposé entre le thorax el le doigl qui
percute. Les deux procédés se valent, el le meilleures! celui auquel
on eal le plu- accoutumé.
La figure qui représente l'aire cardiaque comprend un certain
nombre d'éléments répondant : les uns à la pointe du cœur, les autres
aux différents contours: gauche, droite! inférieur (fig. « .
La position de la pointe esl facile à repérer quand le sujel esl
jeune ri quand la pointe bal presque à découvert dans un espace
intercostal. S'il n'en est pas ainsi, il faut, pour la rendre plus appa-
rente, faire coucher le malade sur le côté gauche et le mettre en
étal d'expiration forcée. Mais, comme ce changement d'altitude pro-
voque un déplacement «le la pointe à gauche, on devra reporter
de 2 centimètre- environ a droite le repère primit ivenieut fixé.
On L'inscrira sur la peau au crayon gras, el on procédera à la déter-
mination des contours
Le contour gauche, qui répond au bord supérieur du cœur, s'obtient
très aisément en pratiquant la percussion à partir de la clavicule
gauche, parallèlement aux limites de l'organe. On verra qu'on
H. VAQUEZ. — MALADIES DU CŒUR.
parvenu quand, à la sonorité pleine et entière donnée par le poumon,
aura fait place soudainement une diminution de sonorité accompa-
gnée d'une résistance particulière à la percussion. L'extrémité infé-
rieure gauche de cette ligne vient rejoindre la pointe du cœur.
Ledeuxième contour, qui correspond au cœur droit, sera cherché
en percutant
de dehors en
de d ans, de
droite à gau-
che, suivant
une direction
parallèle au
bord droit du
sternum. Mais
la modification
de sonorité est
alors moins
nette, car on
aborde, en se
rapprochant
du cœur, la
région de l'o-
reillette droite,
dont le déve-
loppement
musculaire est
faible, et qui ne
se révèle que
par une dimi-
nution minime
de la sonorité
et de l'élastici-
té. Aussi les
auteurs ne
sont-ils pas
d'accord sur la position de ce contour. Pour les uns, il serait caché
sous le sternum: pour d'autres, pour Potain notamment, il affleu-
rerait son bord droit. Mais, de toute façon, son report en dehors du
sternum indique un étal pathologique consistant dans une dilata-
tion des cavités droites, surtout de l'oreillette.
L'extrémité supérieure de ce contour rejoint sur le tracé le con-
tour précédent >ous un angle variable, habituellement arrondi. Cet
angle correspond à la crosse aortique ou plutôt aux gros troncs
artériels de la base du cœur, aorte el artère pulmonaire. Mais,
comme ce dernier vaisseau plonge dans le thorax immédiatement
Fig. 4. — Matilé précordiale normale (d'après Potain).
A. limites de la submatité; B, en },oïnliUè : limites de
la matité absolue. Les autres traits, inclus dans le- tracé,
représentent les contours du cœur et des troncs artériels en
place dans le médiastin.
MÉTHODES D'EXAMEN. — PERCUSSION. «3
après son origine, la part qu'il prend dans la constitution de l'angle
supérieur n'esl que très minime et, quand cet angle csl agrandi,
mi esl autorisé à conclure qu'il existe un accroissement" du calibre de
l'aorte.
Le troisième contour devrai I longer le bord inférieur du ventri-
cule droit; mais, comme on ne pcul le déterminer par La percussion,
ou l'établit un peu artificiellement en traçant une ligne qui va de la
pointe à l'intersection du bord supérieur du foie avec le bord droil
de la matité. Elle constitue le bord inférieur de la matité, mais elle
empiète sensiblement sur le bord inférieur du cœur, car cel
organe étant couché sur la face supérieure <lu foie qui s'abaisse
en avant, le ventricule droil esl nécessairement plus bas que la
partie la plus élevée <le la convexité hépatique, qui seule peut servir
<le repère.
La figure constituée par ces différents éléments forme une sorte
de triangle appelé triangle de matité vraie ou relative du cœur : vraie
parce que cette matité représente les dimensions réelles de l'organe
ou mieux celles de sa surface de projection, relative parce qu'elle
consiste dans une simple diminution <lc sonorité, les bords de
l'organe qu'elle délimite étant de toutes parts recouverts par le
poumon.
Dans ce triangle, on peut en inscrire un second, plus petit, où la
matité esl absolue d qui répond à la surface du cœur aon recouverte
par le poumon. Son bord supérieur esl le même que celui «lu grand
triangle, tandis que -es bords droil el gauche, qui lui sonl propres,
soni sensiblement parallèles aux bords correspondants de ce même
triangle (fig. I .
Pour l'obtenir, il suffit, après avoir inscril les différents contours
du premier triangle, de continuera percuter concentriquement en se
rapprochant de la partie moyenne du cœur. A un certain moment,
la matité, qui n'étail jusque-là que relative, devient complète en
même temps que la sensation de demi-élasticité fail place à une
sensation de résistance absolue. Cela indique que l'on esl parvenu
aux contins des lames pulmonaires et, par conséquent, à la région où
le cœur esl en contael direcl avec le paroi thoracique par 1 intermé-
diaire du péricarde.
Pour délimiter le grand triangle, on appuiera forte ni contre la
peau le doigl sur lequel on percute d :emenl pour délimiter le petit.
La percussion sera doue profonde dans le premier cas, superficielle
dans le second. Nous insistons sur ce sujel parce que Goldscheider
lui a consacré des Ira vaux hors de proportion avec son i m port a:
Il distingue deux sortes de percussion, d'après la plus ou moins
grande intensité «lu choc percuteur, la forte et la douce, à laquelle
il donne la préférence. < >r la force de la percussion importe peu et,
pour différencier une matité profonde d'une matilé superficielle, c'esl
H. VAQUEZ. — MALADIES DU CŒUR.
parvenu quand, à la sonorité pleine et entière donnée par le poumon,
aura fait place soudainement une diminution de sonorité accompa-
gnée d'une résistance particulière à la percussion. L'extrémité infé-
rieure gauche de cette ligne vient rejoindre la pointe du cœur.
Ledeuxième contour, qui correspond au cœur droit, sera cherché
en percutant
de dehors en
dedans, de
droite à gau-
che, suivant
une direction
parallèle au
bord droit du
sternum. Mais
la modification
de sonorité est
alors moins
nette, car on
aborde, en se
rapprochant
du cœur, la
région de l'o-
reillette droite,
dont le déve-
loppement
musculaire est
faible, et qui ne
se révèle que
par une dimi-
nution minime
de la sonorité
et de l'élastici-
té. Aussi les
auteurs ne
sont-ils pas
d'accord sur la position de ce contour. Pour les uns, il serait caché
sous le sternum; pour d'autres, pour Potain notamment, il affleu-
rerait son bord droit. Mais, de toute façon, son report en dehors du
sternum indique un état pathologique consistant dans une dilata-
lion des cavités droites, surtout de l'oreillette.
L'extrémité supérieure de ce contour rejoint sur le tracé le con-
tour précédent sous un angle variable, habituellement arrondi. Cet
angle correspond à la crosse aortique ou plutôt aux gros troncs
artériels de la base du cœur, aorte cl artère pulmonaire. Mais,
comme ce dernier vaisseau plonge dans le thorax immédiatement
Fig. 4. — Matité précordiale normale (d'après Potain:.
A. limites de la submatité; B, en pointillé : limites de
la matité absolue. Les autres traits, inclus dans le tracd,
représentent les contours du cœur et des troncs artériels en
place dans le médiastin.
MÉTHODES D'EXAMEN. — PERCUSSION. «8—45
après son origine, la part qu'il prend dans la constitution de l'angle
supérieur n'est que très minime et, quand col angle esl agrandi,
on esl autorisé à conclure qu'il existe un accroissement" du < ■ ; 1 1 1 1 > i- « - < !<■
l'aorte.
Le troisième contour devrail longer le bord inférieur «In ventri-
cule droit; mais, comme on ne peut le déterminer par la percussion,
mi l'établi! un peu artificiellement en traçant une ligne qui va de la
pointe à l'intersection du bord supérieur du foie avec le bord droit
de la matité. Elle constitue le bord inférieur de la matité, mais elle
empiète sensiblemenl sur le bord inférieur du cœur, car cel
organe étanl couché sur la face supérieure du foie qui s'abaisse
en avant, le ventricule droit est nécessairement plus bas que la
partie la plus élevée de la convexité hépatique, <pii seule peul servir
de repère.
La ligure constituée par ces différents éléments forme une sorte
de triangle appelé triangle de mal il é vraie ou relative du cœur : vraie
parce que cette matité représente les dimensions réelles de l'organe
ou mieux celles de sa surface de projection, relative par.-,, qu'elle
• •misiste dans une simple diminution de sonorité, les bords de
l'organe qu'elle délimite étanl de toutes pari- recouverts par le
poumon.
Dans ce triangle, on peut en inscrire un second, plus petit, où la
matité esl absolue et qui répond à la surface du cœur non recouverte
par le poumon. Son bord supérieur esl le même que celui du grand
triangle, tandis que -es bords droil el gauche, qui lui sonl prop
sonl sensiblement parallèles aux bords correspondants de ce même
triangle (fig. i .
Tour l'obtenir, il suffit, après avoir inscril les différents contours
du premier triangle, de continuera percuter conccnlriquement en se
rapprochant de la partie moyenne du cœur. A un certain moment,
la matité, qui n'étail jusque-là que relative devient complète en
même temps que la sensation de demi-élasticité fail place à une
sensation de résistance absolue. Cela indique que l'on esl parvenu
aux confins des lame- pulmonaires et, par conséquent . à la région où
le cœur esl en contact direct avec le paroi thoracique par l'intermé-
diaire du péricarde.
Pour délimiter le gran I triangle, «m appuiera fortement contre la
peau le doigt sur lequel on percute doucement pour délimiter le petit.
La percussion sera donc profonde dans le premier cas, superficielle
dans le second. Nous insistons sur ce sujel parce que Goldscheider
lui a consacré des travaux hors de proportion avec son importai
Il distingue deux sortes de percussion, d'après la plus ou moins
grande intensité du choc percuteur, la forte el la douce, à laquelle
il donne la préférence. Or la force de la percussion importe peu et,
pourdifférencior une matité profonde d'une matité superl 'est
46 H. VAQUEZ. — MALADIES DU CŒUR.
le mode d'application du doigt sur lequel on percule qui est tout.
Certains auteurs, Bouillaud et Merklen entre autres, ont prétendu
qu'il suffisait pour les besoins de la clinique de déterminer la surface
de matité du petit triangle, ses dimensions variant d'après eux
dans le même sens que celles du grand triangle. Nous pensons avec
Potain que cette simplification n'est pas heureuse, car la comparai-
son des deux surfaces de percussion donne des renseignements
intéressants pour le diagnostic de certaines affections, celles «lu
péricarde notamment.
La position de choix pour pratiquer la percussion est ledécubilus
dorsal. C'est la moins fatigante pour le malade et la plus commode
pour le médecin. Cependant, si le sujet est emphysémateux ou très
anhélant, il y a avantage à le faire asseoir, le thorax étant incliné
en avant .
A l'élat normal, les figures de matité ont une forme et des dimen-
sions à peu près semblables, mais elles varient beaucoup à
l'état pathologique. Aussi est-il indispensable, après avoir relevé les
contours du cœur, d'ajouter un certain nombre de points de repère
fixes : par exemple le siège du mamelon, la fourchette sternale, le
point correspondant au deuxième espace intercostal gauche, etc.
et d'inscrire le tout sur un papier calque, ce qui permet de conserver
limage et de la comparer avec celles que l'on recueillera ultérieu-
rement.
Un autre moyen consiste à mesurer la surface des tracés. Pour
cela, Potain employa d'abord le planimèlre d'Amsler en usage chez
les géomètres. Puis à ce procédé un peu compliqué il en substitua
un autre, basé sur la mesure des deux lignes, verticale et horizon-
tale. Mais comme celle-ci ne tient pas compte de l'importance natu-
rellement variable de l'angle supérieur, Potain comprit qu'il fallait
lui adjoindre un coefficient. En possession d'un grand nombre de
tracés de percussion et de tracés évalués par le planimèlre. il cher-
cha le chiffre qu'il convenait d'ajouter à la mesure des lignes pour
rendre ces tracés comparables entre eux et l'estima à 0,S3. Il suffit
dès lors de multiplier la hauteur par la longueur, puis par le coef-
ficient0,83 pour obtenir à quelques centimètres près, en centimètres
carrés, l'aire de la matité, pourvu que sa forme ne s'éloigne pas trop
des formes ordinaires.
En procédant ainsi avec Potain sur des sujets sains, nous sommes
arrivés aux résultats ci-dessous, qui concordent avec les recherches
anatomiques de Peacock, Bizot, Beneke, etc..
Age. SurfaCS de malité.
6 ans 10 cent, carrés.
12 — 52 —
17 — 78 —
22 à 1»4 81 —
1
éri mètre
Taille.
Poids.
Ih
iracique.
1m,05
11» lui.
5 i
lm,31
31 —
63
lm,60
53 —
82
lm,64
63 —
»
METHODES D'EXAMEN. — PERCUSSION.
«:*
Ces chiffres varient même à l'étal physiologique, mais dans des
proportions relativemenl minimes. Ils sonl plus élevés chez les
sujets entraînés aux exercices que chez ceux qui mènenl une vie
sédentaire. Chez des soldats oe se livrant à la gymnastique que d'une
façon modérée, la moyenne était de91 centimètrescarrésau lieu de 87
chiffre normal. Elle atteignait 100 centimètres carrés chez des moni-
teurs de l'école déjà Faisanderie, véritables professionnels destinés à
devenir des maîtres de gymnastique de régiment. Km lin il est à noter
que le cœur revienl très rapidement à la normale quand la pra-
tique des exercices es! suspendue depuis quelque temps. Ces réserves
faites, l'aire du triangle obtenu par la percussion du <-<r\w chez
l 'adulte s;iin c^l comprise <-ni re 83
el loi) centimètres carrés.
A l'étal pathologique, les écarts
sonl naturellement plus grands el
les figures différentes. < lependanl
cerb - dent re elles sont assez
caractérisl iques.
L'hypertrophie cardiaque des
brigh tiques donne un Iracé dans
lequel la matité verticale est très
considérable, ce «pii esl dû à l'aug-
mentation <l«' volume du ventricule
gauche fig. 5 .
Chez les sujets atteints de lésion mitrale.le tracé prend une forme
beaucoup pins allongée, le diamètre transversal étanl accru du fail
de la dilatation <l<'- cavités
droites fig. 6 .
La dilatation aortique com-
pliquée d'hypertrophie ven-
triculaire fail prendre au tracé
une forme très spéciale, dite
«•n cimierde casque . déter
minée par I agrandissement
de 1 arc supérieur fig. 7 .
I);ins la péricardile a
épanchement, on note une
modification 1res significative dans le rapport entre les deux malilés
cardiaques. La grande matité augmente, mais proportionnellement
moins que la petite, dont l'importance - accroît suivant l'abondance
du liquide li^ .8 ,
ajoutons enfin que les tracés obtenus par la percussion doivent
être contrôlés, s'il esl possible, par la radioscopie.
Réflexe d'Abrams. - Lorsqu'on frotte la région précordia
moyen d'un morceau de gomi ilastique, ou simplement avec le
Fil
• '. — Hypertrophie cardiaque
te : m. il de Brigh L
190
1 lilatalion des cavités droites
lésion mitrale.
48
H. VAQUEZ. — MALADIES DU CŒUR.
Matité en cimier de casque
eoo
rebord cubital «le la main, on observe après quelques instants une
réduction fie Taire de la matité relative ou absolue. Ce phénomène se
produit également, mais à un moin-
dre degré, à la suite de l'excitation
d'autres régions. Abrams l'a attribué
;i un réflexe cardiaque. Il n'est pas
sûr qu'il en soit ainsi, et à notre
avis il s'agit plutôt d'un réflexe pul-
monaire. La preuve en est que la
réduction de l'aire de matité inté-
resse surtout la région de la petite
matité bordée par les languettes
du poumon et qu'elle fait défaut
au cours de la péricardile avec
épanchement, parce que ces languettes sont immobilisées et
refoulées en dehors. Cette question a d'ailleurs peu d'impor-
tance, car le réflexe d'Abrams n'a pas d'intérêt pratique.
Percussion dorsale. — Piorry,
dans son traité de plessimétrie,
en a suggéré l'idée : « Le cœur,
a-t-il dit, devant èlre considéré
comme un corps solide, il est
nécessaire, si l'on veut en con-
naître le volume exact, d'évaluer
ses trois dimensions en complétant
la percussion frontale par la
percussion latérale et la percus-
sion dorsale. » Piorry ne fit.
d'ailleurs aucune autre recherche à
dorsale a été employée pour la première fois par Germe
(d'Arras), puis ensuite par Potairi et son élève Machado et par
Barié, pour la mesure île l'oreillette gauche. Voici comment on
procède :
Le malade étant assis sur son lit ou sur une chaise, le corps penché
en avant et les bras allongés de façon à rejeter les omoplates en
dehors, on percute la région thoracique postérieure de haut en bas
dans la gouttière interscapulo-vertébrale et, en travers, de l'omo-
plate au rachis. On rencontre alors, vers la sixième ou la septième
vertèbre dorsale, une zone où la sonorité diminue puis disparail et
où la sensation d'élasticité l'ail place à de la résistance. Celle zone
s'étend jusque vers la huitième vertèbre dorsale et va, d'autre part.
du rachis au bord spinal de l'omoplate. Klle figure ainsi une sorte
d'ovale de 7 centimètres de haut et de 3 centimètre- de large, qui cor-
respond à la projection de l'oreillette sur le thorax.
Cette surface de matité augmente dans cerlainscas pathologiques,
Fig. s. — Épanchement péricardique.
ce sujet. La percussion
MÉTHODES D'EXAMEN. — AUSCULTATION. »»-49
notamment dans la sténose raitrale, où elle peu! arriver à mesurer
10 à 1:2 centimètres dans le sens vertical et 6 à 7 centimètres dans le
sens transversal. Souvenl même, comme nous l'avons signalé, elle
est le siège de douleurs spontanées ou à la percussion.
Ce mode d'exploration, assez délicat, lend à être remplacé par
l'examen radiologique, infiniment plus précis.
Nous en dirons autant de la percussion de l'oreillette droite par
un procédé analogue à celui de Germe, qui a été préconisé par le
l)r Teissier de Lyon).
Phonendoscopie. — Cette méthode, imaginée par Bianchi, se pra-
tique au moyen d'un instrument approprié, phonendoscope, <>u sim-
plement d'un stéthoscope «[ne l'on applique sur la régiou que I'od
veut explorer, tandis qu'avec l'ongle ou le doigl on effleure la peau
des régions éloignées en se rapprochant de plus en plus d<- l'instru
ment. La différence du son transmis à l'oreille indique les modifi
■.liions de la consistance des organes sou- jacents el permet de les
délimiter.
On arrive aisément ainsi à préciser le contour du ventricule gauche,
dont la résistance massive s'oppose avec netteté à l'élasticité
pulmonaire; mais il est plus difficile de reconnaître la position exacte
des gros vaisseaux de la 1/ase ou celle de l'oreillette, dont la sonorité
s • distingue moins de celle des parties voisines.
En somme, la phonendoscopie n'est guère supérieure à une bonne
percussion. Elle permet d'en contrôler les résultats,
AUSCULTATION
Laënnec dénia toute valeur à l'auscultation du cœur, à cause, soi-
disant, de l'inconstance et du peu de netteté des bruits patholo-
giques, mais, en réalité, de l'ignorance où l'on i lail de son temps
<lcs notions les plus élémentaires de la physiologie. Il suffira <\<-
rappeler que pour lui, comme pour ses contemporains, le premier
bruit normal du cœur était dû à la contraction des oreillettes, le
recoud à celle des venl ricules.
L'auscultation ne devail pas tarder à en appeler de ce jugement,
Bouillaud, Amiral montrèrenl t<>ui le parti qu'on en peul tirer.
Stokes, danssonlivre publié en 1854, décrit le frottement péricar-
dique découverl antérieurement par Collin, les bruits de souffle
de la pointe de labase, symplomaliques des lésions valvulaires. Mais
il ne fait pas mention des signes du rétrécissement milral, des
modifications du rythme cardiaque, des dédoublements des bruits,
du rythme de galop, etc. Friedreich, Potain, Dui
complété sur ce poinl l'œuvre de leur- devanciers. On n'> a a
que peu de chose dans les temps modernes.
Tu U 11 Dl Ht l'M 1M . \\I II . — t
50 II. VAQUEZ. — MALADIES DU CŒUR.
L'auscultation peut être pratiquée dans toutes les positions : décu-
bitus dorsal, station verticale et même position génu-pectorale. 11 y
a avantage aies faire varier au cours de l'examen, certains bruits
anormaux présentant de ce fait «1rs modifications qui en facilitent
le diagnostic.
On attendra que l'émotion, inséparable de toute exploration cli-
nique et capable à elle seule de modifier le rythme du cœur, se soit
dissipée et que le sujet soit tout à fait calme. Puis on posera l'oreille
ou le stéthoscope sur la région précordiale, doucement, et sans dire
au malade de relenir son souffle, en un mot, dans les conditions
physiologiques les plus parfaites. Ce n'est qu'ultérieurement, dans
le but de préciser le diagnostic, que l'on fera ralentir ou suspendre
la respiration, attentif aux changements qui se produiraient dans les
caractères des bruits cardiaques préalablement entendus.
L'auscultation est dite immédiate quand l'oreille est appliquée
directement sur la poitrine et médiate quand on fait usage d un
stéthoscope. Chose curieuse, c'est l'auscultation médiate, la plus com-
pliquée en apparence, qui a été employée la première, soit par un
sentiment de décence, soit en raison de la saleté des malades
d'hôpital dans les temps anciens.
De ces deux procédés aucun n'estmeilleur ni moins bon; cependant
le second estpréférable quand ils'agitde déterminer le siège d'un bruit
pathologique et sa propagation. Leur avantage commun est de pou-
voir se contrôler mutuellement, ce qui permet d'arriver à un dia-
gnostic plus exact.
Bruits normaux du cœur. -- A l'état normal, on entend au
cœur deux bruits comparables au tic tac d'une montre et séparés
par des silences inégaux.
Le premier profond, sourd et prolongé, a son maximum d'inten-
sité vers la pointe dans le cinquième espace intercostal gauche. 11
est, comme l'a montré Wintrich, composé de deux éléments : de la
fermeture des valvules auriculo-ventriculaires et de la contraction
systolique des ventricules.
Le deuxième plus bref, plus clair, plus éclatant, se perçoit par-
ticulièrement bien au niveau du troisième espace intercostal, près
«lu bord gauche du sternum. 11 est dû à l'abaissement et au claque-
ment des valves sigmoïdes artérielles. On le qualifie généralement
de diastolique, mais à tort, car il appartient a la fin de la période
svstolique et ne fait qu'annoncer la diastole.
* Les deux moitiés du cœur contribuai pour une part égale à la
production de ces bruits. Mais on peut, dans certaines conditions,
reconnaître ce qui appartient à l'une ou à l'autre, au cas de
dissociation des bruits par exemple. Nous aurons l'occasion d'y
revenir.
Chacun des bruits est suivi d'un silence. Celui qui succè.le au pre-
MÉTHODES D'EXAMEN. — AUSCULTATION. tS 51
mier esl courl el est dit petit silence. Celui qui succède au secon I
esl plus prolongé : c'est le plus grand silence. Si l'on dii
en quatre parties la révolution cardiaque totale, le petit silence
en occuperait une et le grand trois. L'ensemble de ces deux
bruits el de ces deux pauses corresponde une pulsation arlé-
rielle.
Récemment William Thayer, Hirschfelder, Gibson, Einlhovenont
révéli'' l'existence, chez un grand nombre de sujets normaux, d'un
troisième bruit du cœur. I! affecte, dil Thayer, la forraed'un bruit
;'i peine reconnaissable, d'une tonalité ba — on égale à celle du
deuxième, qu'il suit à une distance d'environ dix-huit centièmes
de seconde. On l'entend presque exclusivement à la pointe, surtoul
dans le décubitus latéral gauche, quand les mouvements du cœur,
après avoir été accélérés, commencent à se ralentir.
On discute encore sur sa réalité el son mécanisme. Pour lV/./i et
Sabriilne serait que la deuxième partie du dédouble oenl du deuxième
bruit, si fréquent chez les jeunes sujets. Que ces phénomènes aient
été confondus par certains auteurs, cela paraît évident, mais il est
sur aussi que le l>ruii signalé par Thayer a une p irsonnalité propre.
Contrairement au dé loublemenl, il a son maximum nettement à la
pointe, et c'est bien dans les conditions indiquées par Thayer qu'on
l'entend. Ajoutons enfin que Einthoven el Bridgman en ont constaté
la manifestation, même dans <lrs cas où il étail à peine perceptible,
sur 1rs tracés électro-cardiographiques.
Thayer pensa d'abord que ce bruit, en raison de sa situation au
début delà diastole, était une forme de galop proto-diastolique. 1 llté
rieurement, comme Hirschfelder et Gibson d'ailleurs, il l'attribua à
une mise en tension de la valvule mitrale provoquée par la dilatation
rapide du ventricule au commencement de la pause diastolique.
Gallavardin en a donné une explication à peu près identique. Mais,
s'il s'agissait d'un claquement valvulaire, le bruit devrait être bret
sonore, comme celui qui a été signalé par Sansomet Potaîn dans le
rétrécissement mitral, sous le nom de claquement d'ouverture de la
mitrale. Or le troisième bruit donne plutôt l'impression d'un bruit
musculaire et, à noire avis, il esl dû à la distension active du ven-
tricule sous l'influence «le la poussée du sang au début de la diastole.
De toutes façons son existence n'est pas douteuse, et il n'a pas de
signification pathologique.
On auscultera successivement chacune des régions correspondant
aux appareils valvulaires el dites p >ur cela foyers d'auscultation.
Mais ceux-ci ne sont pas toujours exactement en rapport avec le-
orifices. Cela tient à ce que les bruits normaux ou pathologiques ne
se transmettent pas en droite ligne à la paroi, à cause de la pro-
fondeur plus ou moins gran le du lieu où ils se produisent et de Pin
lerposilion de lames pulmonaire-
â2 H. VAQUEZ. — MALADIES DU CŒUR.
Les bruit i des orifices artériels, pulmonaire et aortique, se per-
çoivent à la base. En théorie, ils devraient avoir le même siège,
puisque les vaisseaux sont situés à peu près dans le môme plan.
Mais, dès leur origine, ces vaisseaux divergent, l'aorte se dirigeant
à droite pour côtoyer le bord du sternum au niveau du deuxième
espace intercostal, l'artère pulmonaire se plaçant à gauche pour
plonger immédiatement dans le thorax. Il en résulte que, si le foyer
d'auscultation de l'artère pulmonaire correspond bien à l'extrémité
interne du deuxième espace intercostal gauche, celui de l'aorte
se trouve reporté vers le bord droit du sternum, au niveau du
deuxième espace.
L'orifice tricuspidien et sa valvule suivent, d'après Poirier, une
ligne oblique partant de l'extrémité interne du cinquième espace inter-
costal droit et allant en haut et en dedans sur une longueur de 38 à
42 millimètres jusqu'au milieu du sternum. Leur foyer d'auscultation
répond à la région xiphoïdienne, où le poumon laisse habituellement
à découvert une petite portion du ventricule droit.
L'orifice mitral est situé en regard du deuxième espace intercostal
gauche, et le bord libre de sa valvule descend jusque dans le troisième.
Ce n'estcependant pas en ce point que les bruits mitraux se perçoivent
le mieux, car, en cet endroit, l'orifice mitral et sa valvule sont séparés
de la paroi thoracique par une lame épaisse de poumon. Aussi le
foyer d'auscultation correspond-il à la région où le ventricule gauche
est directement en contact avec le plastron costal, c'est-à-dire à la
pointe du cœur ou un peu au-dessus.
Dans certains cas enfin, on peut entendre des bruits anormaux en
dehors des foyers d'auscultation, par exemple en pleine région
moyenne. Nous en donnerons ultérieurement la description et la
signification.
Des modifications des bruits normaux. — Elles portent
sur l'intensité, le timbre, le nombre et le rythme des bruits.
L'intensité des bruits est généralement plus élevée chez l'enfant
que chez l'adulte. Elle est abaissée chez les emphysémateux,
en raison de l'épaisseur des lames pulmonaires interposées entre le
cœur et le thorax.
Une diminution dans l'intensité du premier bruit à la base au
niveau du foyer aortique est souvent l'indice de l'asthénie du myo-
carde et de l'affaiblissement du cœur. Elle est de fâcheux augure,
surtout quand elle est associée à une précipitation excessive des bat-
tements.
L'augmentation d'intensité du premier bruit à la pointe permet
presque à elle seule, si elle est très marquée, de conclure à l'exis-
tence d'une sténose mitrale. Elle coexiste d'ordinaire avec d'autres
signes de la lésion.
L'accentuation du deuxième bruit de la base a une signification
MÉTHODES D'EXAMEN. — AUSCULTAI JON. «3
différente, suivant « j 1 1 "< - 1 1 < • affecte l'appareil aortique ou pulmo-
naire.
L'accentuation du deuxième bruit aortique en coup de marteau,
fréquente chez les sujets âgés, témoigne d'ordinaire d'une sclérose
plus ou moins prononcée de l'aorte à son origine. Mais, contrairement
à l'avisde Krehl, elle peut en être indépendante. Parfois, en effet, elle
apparaît au cours des crises d'hypertension artérielle, dans la colique
de plomb par exemple ou dans l'éclampsie, et elle disparaît avec
elles. Hlle est duc à la pression excessive à laquelle sont soumises
les valves sigmoïdes artérielles; mois on peut la constater aussi,
comme Ta signalé Potain, clic/, les sujets jeunes indemnes de tou4
trouble circulatoire, el elle s'explique alors par l'absence de lames
pulmonaires entre le vaisseau el la paroi.
L'accentuation du deuxième bruit pulmonaire résulte presque
toujours d'une élévation anormale de la pression dan- la petite cir
culation, par suite d'une lésion chronique des poumons ou de la
plèvre ou, ce qui esl plus fréquent, d'une cardiopathie valvulaire
mitrale. Cependant elle peut se rencontrer également chez les sujets
jeunes ou chez les femmes enceintes, en raison de l'activité plus
grande de la respiration.
Enfin, tous les bruits du cœur peuvent être également atténués,
par exemple dans la péricardile avec épanchement, l'accumulation
du liquide dans le sacpéricardique ayant pour effet d'éloigner le
cœur de la paroi.
Le timbre (\(^ bruits s'assourdit au cours de l'endocardite. Ce
l'ait a été signalé dès 1836 par Cazaneuve, puis par Bouillaud, bien
que cet auteur n'en ail pas l'ait mention dans sa description de la
maladie. Piorry y a également insisté. «Au cours de l'endocardite
aiguë, dit-il. Ie< bruits deviennent plus sourds, plus obscurs el plus
lu midi u eux . Potain enfin a distingué très explicitement l'assourdis-
sement de la -.impie diminution d'intensité de- bruits du cœur, ,-i H
en a noté les diverses modalités.
L'assourdissement affecte tout ou partie des bruits, à la pointeou
à la base, suivant les cas. Il peut se manifester brusquement, pai
exemple dans les formes aiguës de l'endocardite. Plus souvent il
s'installe peu à peu. pour régresser lentement, les .bruits reprenant
leur netteté à mesure que l'endocardite guérit, ou pour faire place
à un bruit de souille quand elle esl suivie d'une lésion valvu-
laire.
Le nombre des bruit- du fcœur varie à l'étal physiologique et
plus encore à l'état pathologique, par suite du dédoublement
léments qui les composent ou de l'adjonction de bruits anor-
maux.
Le dédoublement du premier bruit peut tenir à la non-simultanéile
de l'occlusion desappareils auriculo-ventriculaires ou à l'apparition
54 H. VAQUEZ. - MALADIES DU CŒUR.
prématurée <ln bruit ventriculaire qui entre pour une part dans la
constitution de ce bruit.
Potain a incriminé la première de ces conditions: «Quandle premier
bruit se dédouble, dit-il, et quand il se compose de deux bruits
successifs tout à fait semblables, cela suppose que les deux valves,
au lieu de se fermer ensemble, frappent Tune après l'autre, et l'ob-
servation apprend que c'est alors le claquement valvulaire droit
qui se fait entendre le dernier. » Pour le même auteur, ce dédouble-
ment aurait pour caractère de coïncider avec la fin de l'expiration,
à l'inverse, comme nous le verrons, du dédoublement du deuxième
bruit de la base. Il serait dû à l'arrivée plus forte et plus rapide du
sang- dans l'oreillette et à la difficulté pour l'appareil valvulaire tri-
cuspidien de se fermer en temps voulu.
A notre avis, il s'agirait plutôt de l'anticipation du bruit ventri-
culaire. Si les deux parties du dédoublement étaient dues au cla-
quement des appareils valvulaires, elles devraient avoir un siège et
un timbre identiques, ce qui n'est pas. Le premier bruit est sourd et
se perçoit au-dessus de la pointe; le second est plus clair et s'entend
juste à son niveau: aussi n'est-il pas douteux que l'un soit d'origine
ventriculaire, l'autre valvulaire.
Enfin, pour d'autres auteurs, le dédoublement serait dû à une sorte
d'alternance des systoles ventriculaires ou, autrement dit, à une
bigéminie cardiaque. Cette interprétation, soutenue par Leyden, est
abandonnée.
Le doublement du premier bruit est presque toujours patholo-
gique, notamment cbez les sujets âgés, et souvent il est le prélude
d'un véritable rythme de galop qui se constituera plus ou moins long-
temps après.
Le dédoublement du deuxième bruit se perçoit à la base du cœur,
au niveau du deuxième espace intercostal ou derrière le sternum.
Il figure un rythme à trois temps, formé du bruit normal suivi du
petit silence et de deux autres bruits qui se succèdent à court inter-
valle. Ce double brait etit dû à la dissociation des éléments qui cons-
tituent d'ordinaire le deuxième bruit du cœur. En effet, si on porte
l'oreille alternativement à droite et à gauche au niveau des foyers
d'auscultation des orifices artériels, on s'aperçoit que le maximum
d'intensité de chacun des bruits correspond, suivant les cas, soit au
foyer pulmonaire, soitau foyer aortique. Quand la première partie du
bruit dédoublé s'entend mieux au foyer pulmonaire, on dit que
le dédoublement est à précession pulmonaire et à précession aor-
tique dans le cas contraire.
Le dédoublement du deuxième bruit de la base n'a pas toujours,
•quoi qu'en ait dit Huchard, de signification pathologique. 11 constitue
un phénomène normal chez certains sujets, surtout chez les
enfants, et il a alors pour caractère d'apparaître seulement à
MÉTHODES D'EXAMEN. — A TsCII. I A l i< ).\. «8
la lin de l'inspiration pour disparaître au cours de L'expiration.
Plus souvent, il esl vrai, ce dédoublement coïncide avec des
lésions chroniques <le l'appareil respiratoire ou du cœur. Quand il
esl associé à une cardiopathie valvulaire, notamment ;i la sténose
mil raie ou à dos adhérences du péricarde, il esl constant, ce qui veut
dire, non qu'on l'entende toujours mais que, quand il existe, il n'est
pas influencé p;ir la respiration.
Dans tous les cas, il est imputable à une élévation de La pression
intrapulmonaire. Chez Les jeunes sujets, elle ne se produit qu'à la
lin de l'inspiration, c'est pourquoi le dédoublement n'apparaîl chez
eux qu'à <•<* moment; chez les malades atteints de lésion mitrale,
surtout de rétrécissement, elle esl permanente; aussi le dédouble-
menl est-il égalemenl permanent. Trèn souvent alors on le perçoit
mieux dans le troisième espace que dans le deuxième, ce qui tient
très probablemenl à un léger abaissemenl du cœur provoqué par
L'hypertrophie de L'oreillette, ce dont témoignent Les tracés
scopiques. Ajoutons enfin qu'il coïncide d'ordinaire avec d'autres
signes de sténose : roulement diastolique et présystolique, dureté
du premier bruit, etc.
Le dédoublement du deuxième bruit peut être simulé par l'adjonc-
tion aux bruits normaux du cœur d'un troisième bruit, décrit
presque simultanément par Potain el Sansom sous le nom de cla-
quement d'ouverture <lc In mitralé. Spécial aux sujets atteints de
sténose mitrale à la première période, il survient immédiatement
après le deuxième bruit, tout à fait au débutde la diastole, etesl
assez semblable ;i la sensation donnée à l'oreille par le claquement
de l'ongle. Il esl dû à ce que les valvules Bclérosées, au lieu de s'ou-
vrir en silence, claquent bruyamment au uioiu.miI de la poussée du
sang. Il a son maximumau niveau de la pointe, et c'est Lrès certaine-
ment pour l.'avoir ignoré que certains auteurs ont dit que le dédou-
blement du deuxième bruit s'entendait parfois mieux à la pointe qu'à
la base.
Bruits anormaux. — Bruits de frottement. - Ces bruits,
du- à la péricardite, siègent dan- les diverses régions du cœur,,
mais surtout à sa partie moyenne el à sa base, au niveau du reflet
du péricarde. Leur timbre, parfois assez doux, est plus souvent
dur et râpeux : c'est le bruit de < cuir neuf ■ décrit par Collin. Les
frottements naissent el meurent sur place et se modifient avec La posi-
tion du malade. Il- augmentent d'intensité quand on le fait asseoir
ou quand on applique fortement l'oreille sur la poitrine. Enfin ilsn'onl
pas de rythme déterminé, et il esl rare qu'ils coïncident exactement
avec I une des périodes de la révolution cardiaque. D'ordinaire ils
empiètent sur l'une ou sur l'autre et sont alors, comme l'on dit. a
Cheval sur le- deux temps du rouir Quand il- Be BUÏVent .1 court
intervalle, ils figurent un rythme de va-et-vient. Grâce à ces
56 II. VAQUEZ. — MALADIES DU CŒUR.
tèros, ils se distinguent facilement des autres bruits du cœur;
mais quand ils sont exclusivement limités à la systole et quand
leur timbre est particulièrement doux, ils sont assez semblables
aux bruits de souffle des lésions valvulaires.
Bruit de galop. — Ce bruit, au dire de Potain, était connu dés
1847 de Bouillaud, qui en faisait mention à cette époque dans son
enseignement oral. C'est donc à tort que Framtzel en attribue la
paternité àTraube, car celui ci ne commença à en parler qu'à partir
de 1858. S'il s'agit de consignation écrite, la priorité appartient
encore aux auteurs français; le mémoire de Potain où est décrit le
bruit de galop date de 1875, tandis que celui de Traube, consacré au
même sujet, ne parut que trois ans plus tard. Enfin il est hors de con-
testation que la signification séméiologique du bruit de galop et ses
relations avec le mal de Bright sont dues entièrement à Potain.
Le bruit de galop est constitué par un rythme à trois temps
résultant de l'interposition dans le grand silence d'un bruit
différent par sa tonalité des autres bruits du cœur. Potain en a
donné une description parfaite. « Ce bruit, dit-il, est sourd, beaucoup
plus que le bruit normal; c'est un choc, un soulèvement sensible,
c'est à peine un bruit. Quand on a l'oreille appliquée sur la poitrine,
il en affecte la sensibilité tactile plus peut-être que le sens auditif, et
si on essaye de l'entendre avec un stéthoscope flexible, peu s'en
faut presque toujours qu'il ne disparaisse entièrement. Le point où
on le perçoit est un peu au-dessus de la pointe du cœur. »
Le bruit surajouté qui constitue le galop occupe le commence-
ment, le milieu ou la fin de la diastole. C'est ce dernier que Bouil-
laud comparait au bruit du cheval qui galope. 11 revêt donc des
formes différentes, ce qui lient exclusivement, comme l'a montré
Potain, à la plus ou moins grande fréquence des battements du
cœur. Quand ils s'accélèrent, le grand silence se raccourcit, le pre-
mier bruit s;> rapproche du deuxième bruit de la révolution précé-
dente ainsi que le bruit anormal placé immédiatement avant lui, de
sorte que le galop, de présystolique, devient mésodiaslolique ou
protodiastolique. Les tracés ci-dessus (fig. 9) en donnent la démons-
tration.
Le bruit de galop siège soit à gauche, soil à droite vers la région
xiphoïdiennc.
Le bruit de galop gauche, le plus fréquent, coïncide d'ordinaire
avec l'hypertrophie du ventricule et l'hypertension artérielle. Aussi
fail-il rarement défaut chez les brighliques; mais, contrairement à
l'avis de Potain/ il ne leur est pas spécial, et il peut apparaître au
cours des maladies infectieuses : lièvre typhoïde, pneumonie,
tuberculose miliaire. etc. Potain a prétendu qu'il s'agissait alors
moins d'un véritable galop que d'un bruit de choc diastolique. Mais
ses arguments ne sont pas très probants, et il est difficile de refuser
MÉTHODES D'EXAMEN. — AUSCULTATION,
«S
le nom de rythme de galop à un rythme provoqué, ce que Pot a in ne
conteste pas, j>;u- l'interposition d'un bruit anormal venlriculaire
dans !•' grand silenco.
Le bruit de galop droit signalé par Potain esl beaucoup plus rare,
fia les mêmes caractères que son congénère, se perçoit dans le
Çaloppresplodque >
pouls 60
Ç mesodtasfolique
pouls ■ JO
{forotodiastoùque
pouls 90
i u
Formes diverses du bruil de galop en rapporl avec la fréqu
< !<■- battements.
de dilatation des cavités droites et, très souvent, il disparall au
moment où l'insuffisance Lricuspidienne se manifeste.
La pathogénie <lu bruil de galop a été l'objel de théories nom-
breuses.
Pour certains auteurs, il résulterai! de la dissociation de bruits
ordinairemeul confondus, notamment de l'asynchronisme de la
fermeture des valvules auriculo-venlriculaires. Cette interprétation
proposée par Leyden, Sibson, Sansom, a été récemmenl défendue
;>ar Pezzi, qui attribue le bruil de galop ;i une occlusion anticipée
des valves Iricuspides. <n-. -'il en étail ainsi, le bruil -m
devrai) avoir la môme tonalité que !<■ premier bruil du cœur el
correspondre non à la région moyenne, mais à la région xiphoï-
dienne, ce que l'observation ne confirme pas. Pour ces raisons, nous
ne pouvons souscrire à l'opinion «le Pezzi.
Pour Bard, il faudrail plutôt incriminer l'anticipalioi
bruits val vulaires du bruil lié à la contraction du ventricule ce qui
signifierai! que le bruil degalop esl syslolique. Cette a — rlion esl
:>8 II. VAQUEZ. — MALADIES DU CŒUR
également inadmissible, car les tracés montrent que le bruit
anormal est nettement diastolique.
Il faut donc chercher une autre explication en tenant compte de
ce fait que te rythme de galop résulte de l'adjonction d'un bruit qui
n'a rien à faire avec les bruits normaux du cœur, mais quel est-il?
PourD'Espine, il s'agirail d'un double claquement delà initiale;
pour Tripier cl Devic, d'un choc de Pinfundibulu m dilaté contre la
paroi ; pour Gallavardin, de la projection de la cloison interventri-
culaire contre le ventricule droit. .Mais ce sonl des hypothèses dont
les auteurs n'ont pas donné la démonstration.
Pour Chauveau fils, le bruit en question serait la manifestation
auditive d'un phénomène normal, quoique habituellement silencieux,
qui est l'intersystole cardiaque. < m sail que Chauveau père a
désigné sous ce nom un acle préparatoire de la systole consistant
dans une mise en tension des muscles papillaires destinée à per-
mettre aux valvules auriculo-ventriculaires de soutenir le choc de
la pression du sang. On peut donc supposer qu'en cas d'hyper-
trophie cardiaque ces muscles s'hypertrophient aussi et que leur
contraction détermine un bruit anormal qui serait justement le
galop; mais cette interprétation, comme celle de Bard, se heurte à
ce l'ail que le bruit de galop est diastolique et non systolique, et à
cel autre qu'il peut apparaître sans que le cœur soit hypertrophié.
Voici comment, à notre avis, et en nous inspirant des idées de
Potain, on peut concevoir le mécanisme du bruit de galop :
A l'état normal, les parois du ventricule se distendent progressi-
vement au cours de la diastole, sous l'influence de la poussée du
sang; aussi ne se produit-il aucun bruit. Mais, quand elles sont alté-
rées, soit par la sclérose, soit par la dégénérescence de leurs fibres,
elles deviennent incapables d'adapter leur résistance à la pression
qu'elles subissent; dès que celle-ci s'élève, elles se dilatent subite-
ment, plus ou moins tôt dans le temps de la diastole, et il en résulte
un ébranlement qui se traduit à la main et à l'oreille par celle sen-
sation particulière qui constitue le galop. La clinique en donnela
confirmation en montrant que le galop peut coïncider avec deux
états pathologiques en apparence très différents : la sclérose myo-
cardique des brightiques et l'asthénie cardiaque au cours des myo-
eardites infectieuses ou dégénératives.
Il y a encore d'autres arguments en faveur de cette interprétation.
Comme nous l'avons dit, le bruit de galop droit signalé par Potain
et attribué par cet auteur à la dilatation des 'cavités droites dispa-
raît souvent pour faire place au bruit de souffle de l'insuffisance fri-
cuspidienne. Il n'est pas rare non plus qu'après une distension
subite du ventricule gauche un bruit de galop gauche préalable-
ment entendu soit remplacé par un souille systolique de la pointe,
symptomatique d'une insuffisance fonctionnelle de l'orifice mitral.
MÉTHODES D'EXAMEN.- AUSCULTATION. »»— 59
Ces phénomènes ne démontrent-ils pas que le bruit de galop esl
dû lui-même à une dilatation ou à une distension <!«• l'un ou
l'autre ventricule? Ce qui le prouve encore, c'esi qu'il s'atténue
sous l'influence du repos pour s'exagérer an contraire à la
suite de la marche et des efforts, el que la digitale <|ui diminue le
volume du cœur a très souvenl pour effel de le faire cesser.
Pour, ces raisons, on doil considérer le bruil de galop comme le
témoignage non d'une hypertrophie ventriculaire, ainsi que le | »<-ti -
sait Potain, c'esl en quoi notre opinion diffère de la sienne, —
mais d'une dilatation ou mieux d'une^dislension du ventricule. Cette
concepi ion a, dans la pratique, une grande importance. Il en résulte
en effet que le bruit de galop doil être Lenu pour un signe d'insuf-
(isance cardiaque et que sa présence commande une intervention
thérapeutique, laquelle aura d autan) plus de chance de prévenir les
accidents ou d'en reculer l'échéance qu'on j aura eu plus tôt
recours.
Bruits de roulement. Il- siègent également dans le grand
silence, et leur appellation montre qu'il ne faut pas les confondre
avec le bruit de galop, qui esl un véritable choc, ni avec les bruits
de souffle.
Ils apparaissent à la un de la diastole, ou bien ils l'occupent presque
loi il entière. Leur tonalité, d'abord basse et grave, devient aiguë et
vibrante, à mesure que l'on se rapproche de la présystole, moment
auquel le bruit semble se renforcer pour s'accompagner à la pal-
palion d'une sensation nette de frémissement.
I n roulement à la fois diastolique et présystolique implique à lui
seul le diagnostic de rétrécissement nuirai. I n roulement exclusive-
ment présystolique n'a la même signification que s'il existeen même
temps d'autres signes de l'affection, car cette sorte de roulement
pciii coïncider avec une insuffisance aorlique : c'esl ce que l'on
appelle le roulement de Flint, du nom de l'auteur qui l'a signalé pour
la première fois en 1862.
Ce roulement serait dû, d'après Flint, à un rétrécissement relatif
de l'orifice nul cal par suite du refoulement <!<■ si valve interne; d'après
de Renziel Potain, aux tourbillons engendrés à I intérieur du ventri-
cule par la rencontre des deux courants sanguins, l'un pathologique
venant de l'aorte, l'autre normal venant de l'oreillette; d'après Pezzi,
ce serait, au moins dans certains cas, une variété de galop.
I opinion de ces derniers auteurs n'esl pas admissible. Le roule-
ment de Flint a des caractères hop différents du bruit de galop
pour pouvoir lui être assimilé, et, s'il était produit par la rencontre
des ondes liquides, il devrait se présenter sous la forme d'un souffle:
or l'on sait qu'il n'y ressemble en rien. Par contre, sa grandeanalo
gie a\cc le roulement du rétrécissement nuirai montre que i inter-
l'i étalion de Flint esl la plus logique.
60 II. VAQUEZ. - MALADIES DU CŒUR.
\s-- bruits de roulement consistent dans des vibrations sonores
qui s'expliquent par le mécanisme de l'anche. Celui-ci est réalisé
lorsque, dans un canal de calibre uniforme, la colonne sanguine ren-
contre un obstacle qui la brise ou qu'elle conlou'-ne. Cette colonne
entre alors en vibration et fait vibrer l'obstacle lui-même. Dans le
cas de rétrécissement mitral comme dans celui du roulement de
Flint, le bruit pathologique estdû à la vibration de l'infundibulum
mitral au moment du passage «lu sang.
Le roulement présystolique doit être distingué de l'impulsion
exagérée que présente parfois le choc systolique de la pointe chez
les sujets normaux sous l'influence de l'émotion provoquée par
l'examen. Cette impulsion, si forte soit-elle, ne donne jamais lieu à
un frémissement, et elle est synchrone, non avec la présystole, mais
avec la systole. L'erreur est doue facile à éviter.
Bruits de souffle. — Ces bruits ont été signalés par Laënnec en
1819. Cet auteur pensa d'abord qu'ils étaient toujours provoqués
par des lésions valvulaires et qu'ils pourraient permet Ire de les distin-
guer les unes des autres : « Le lieu et le temps, dit-il, dans lesquels
on les entend indiquent évidemment quel est l'orifice affecté. »> Puis
ultérieurement il leur dénia toute valeur, l'examen des cadavres
lui ayant souvent révélé l'absence delà lésion que le « bruit de souf-
flet » aurait dû faire [«revoir et, comme le remarque Potain, en se
condamnant lui-même, il tomba dans une erreur plus fâcheuse que
la première.
Andral substitua au tenue de bruit de soufflet celui de bruit <V
souffle, Bouillaud et Gendrin étudièrent leurs caractères principaux
el leur signification. Comme Laënnec. ils admirent l'existence des
souffles anorganiques, mais sans en connaître le mécanisme.
Potain établit la nomenclature de ces derniers souffles, précisa
leur siège, leur cause, mais il méconnut les souffles fonction-
nels.
La distinction entre ces diverses variétés de bruits anormaux n'était
pas chose facile. Nombre d'auteurs après Laënnec y avaient échoué.
En 1S77, Hilton Fagge comparait cette question à « un désert aride
où l'on se perd inévitablement au milieu de sables mouvants dans
lesquels aucun sentier ne peut se tracer ». \]n 18S(>, Austin Flint
avouait encore que la différenciation des souffles organiques el
des souffles anorganiques, souvent difficile, était parfois impos
sible.
L'erreur de ces auteurs était de vouloir trouver un signe unique
permettant de reconnaître qu'un souffle est ou n'est pas l'indice
d'une affection organique «lu cœur. Or il n'existe pas de signe sem-
blable el, comme Potain l'a montré, c'est l'élude attentive de chacun
des souftles qui permet de trouver les éléments d'un diagnostic
différentiel.
MÉTHODES D'EXAMEN. Al SCI l.l \ l ION. t»— 61
On peut entendre à l'auscultation du cœur trois sortes de souffles :
<!<•-, souffles organiques, des Bouffies fonctionnels iutracardiaques el
des souffles anorganiques extracardiaques.
Souffles organique-. — La grande majorité <1<- ces, souffles s'ex-
plique par un mécanisme que Chauveau el Marej "lit l'ail connattre
<'i qui repose sur <lr< lois physiques très simples.
Ces auteurs ont montré qu'un liquide, circulant dans un canal à
parois élastiques et de diamètre inégal, entre en vibration Coules les
fois qu'il passe d'une partie relativement étroite dans une autre
plus large. La rencontre d'ondes animées de vitesses - 1 i 1 1 " » - -
rentes provoque alors un re a >us el des collisions d'où résulte un
bruil <|ni. comme l'a prouvé Savart, se Lraduil à l'oreille bous la
forme d'un Bouffie.
Quand le cœur fonctionne normalement, le sang passe à plein
canal d'une cavité cardiaque dans l'autre; sa vitesse de propagation
est toujours la môme; aussi ae 3e produit-il ni vibration ni
souffle.
A l'étal pathologique, un rétrécissemenl orificiel ou une insuffi-
sance a pour effet de déterminer des Inégalités dans le diamètre
<lu canal à parois élastiques • parcouru par le sang : celui passant de
parties plus étroites dans des parties plus larges Be Irouve animé de
vitesses différentes. Les ondes B'enlre choquent, el il en résulte des
bruits de souffle. Mais il faut, pour qu'ils soient perceptibles, que
la colonne sanguine ail un certain calibre el qu'elle se meuve
assez rapidement. La persistance « I u trou de Botal, qui ne donne
passage qu'à une petite quantité de sang, ne s'accompagne pas de
bruil <lc souffle, H le ralentissement de la vitesse du sang provoqué
par l'asthénie du myoc irde fait souvenl disparaître les bruits patho-
logiques entendus antérieurement .
Il m'y a qu'un souffle qui ne relève pas du mécanisme précédent.
C'est celui que l'on perçoit parfois à la région moyenne du cœur
chez des sujets atteints <!<• rupture des piliers ou des valves de la
mitrale el que l'on appelle bruit de guimbarde . à cause d<
analogie avec relui que provoquent les enfants quand, dans leurs
jeux, ils font vibrer une lame métallique entre les dents. Ce bruit
sonore el à tonalité basse s'explique, comme le roulement du rétré-
cissement miiral. par le mécanisme de l'anche, c'est-à-dire p
vibration d'un corps solide mobile sous l'influence de la poussée «lu
sang.
Enfin .m a prétendu que la présence de plaques calcaires ou de
concrétions polypiformes sur la paroi de l'endocarde pourrait être
la cause de bruits de souffle. C'est une erreur; Chauveau a montré
tai effet «pie le- inégalités de surface sont incapables d'engendrer
«le pareils bruits.
Les souffles organiques -ual dus à «le» lésions chroniques des
62 H. VAQUEZ. - .MALADIES DU CŒUlî.
vules ou à une communication anormale entre les diverses cavités
du cœur. On peut donc en entendre dans presque toutes les régions,
mais principalement dans celles qui correspondent aux loyers d'aus-
cultation des orilices.
Pour établir la signification d'un souffle, il faut tenir compte «lu
lieu où il est le plus intense, du moment de son apparition, de son
timbre et de sa propagation.
Un souille systolique de la base du cœur au niveau du deuxième
espace intercostal droit indique l'existence d'un rétrécissement aor-
tique. Il est souvent doux, parfois au contraire très rude. Dan> ce
dernier cas, il s'accompagne d'ordinaire d'un frémissement percep-
tible à la main. Il se propage vers la clavicule droite dans la direc-
tion des vaisseaux du cou et même jusque dans le dos, le lonir de la
colonne vertébrale.
Un souffle diastolique de la même région implique le diagnostic
d'insuffisance aortique. Il siège rarement dans le deuxième espace,
correspondant cependant, au foyer d'auscultation plus souvent der-
rière le sternum, au niveau de la troisième côte ou du troisième
espace intercostal, parfois plus bas encore, parce qu'il se propage
vers la pointe du cœur avec le courant sanguin rétrograde. 11 peut
même arriver qu'on l'entende mieux à gauche et qu'il en impose
pour un souffle diastolique de la pointe. Cette éventualité à laquelle
Trémolière > a donné une importance peut être excessive, est due
probablement, comme l'a montré Polain, à une disposition telle de la
lésion que, la valve sigmoïde postérieure étant seule forcée, le sang
soit dévié vers la face profonde et le bord gauche du cœur. Le souille
diastolique est ordinairement doux ou, comme l'on dit, aspiratif et
humé; quelquefois, au contraire, il prend un timbre sibilant ou
musical.
Le souffle est double, systolique et diastolique, quand l'insuffi-
sance est associée à un rétrécissement et souvent alors le premier,
beaucoup plus rude que le second, le masque pour ainsi dire, de
sorte que l'insuffisance passe inaperçue. Mais, si l'on ausculte la
région sternale de haut en bas, on s'aperçoit qu'à mesure qu'on
descend, le souffle systolique s'atténue, tandis que le souille dias-
tolique augmente et atteint son maximum d'intensité au niveau de
l'appendice xiphoïde, surtout lorsque le sujet est debout. G'esl
assurément pour ne pas avoir procédé ainsi que certains auteurs,
ont méconnu la présence d'un souffle diastolique et rapporté des cas
où l'insuffisance aortique n'aurait été accompagnée que d'un souffle
systolique. Le fait n'est pas matériellement impossible. On peut
concevoir en effet que dans le cas de lésion complexe, le rétrécisse-
ment soit si serré qu'il ne laisse passer qu'une onde sanguine insuf-
fisante pour provoquer un souffle lors de son reflux. Mais en fait,
nous ne l'avons jamais constaté.
MÉTHODES D'EXAMEN. — AUSCULTATION. »»— 63
Les souffles organiques de la région de l'artère pulmonaire sonl
beaucoup plus rares.
Le souffle systolique indique l'existence d'un rétrécissemenl de
l'artère pulmonaire, llestdur, râpeux el siège sur le bord gauche du
sternum, au niveau du deuxième espace intercostal ou bien un peu
au-dessous. Il se propage vers la clavicule gauche, mais sans l'at-
teindre, car, peu après sa naissance, l'artère pulmonaire plonge dans
le médiastin. Enfin il s'accompagne d'un frémissement cataire per-
ceptible à la main, surtout dans le décubitus latéral gauche.
Le souffle diastolique est symptomatique d'une insuffisance <!<■
l'orifice pulmonaire organique, <|ni esl très pare, ou fonctionnelle,
qui l'est moins.
A la pointe, on n'entend guère quune variété de souffle systo-
lique, <lù à une insuffisance mitrale. Il commence avec la systole
el d'ordinaire, mais non toujours, en occupe toute la durée : il
est holosystolique, comme le <li-ail Potain. Rude, à tonalité élevée,
en «jet de vapeur», il se propage dans l'aisselle, parfois même jusque
dans le «lus. Comme le souffle de l'insuffisance aortique, il peul
prendre un timbre vibranl ou sibilant.
Quanl au bruit diastolique provoqué par le rétrécissemenl mitral,
il affecte plutôt les caractèijps d'un roulement, à moins de le confondre
avec le souffle diastolique de l'insuffisance aortique propagé à la
pointe ou le souffle diastolique de l'insuffisance pulmonaire fonc-
tionnelle, parfois associée an rétrécissemenl mitral. L'erreur esl
plus commune qu'on ne croit.
A l'extrémité interne des cinquième el sixième espaces intercos-
taux, sur le bord droit du sternum, s'entendent les souffles tricus-
pidiens.
L'un esl systolique el témoigne d'une insuffisance d<- l'orifice.
Doux el grave, quand elle esl de nature fonctionnelle, il esl rude el
intense si l'insuffisance esl organique. En raison de la direction du
cœur el de l'onde sanguine rétrograde, il s.- dirige non !<■ long
du sternum mais en arrière, el <»n l«' perçoit souvent dans le
dos.
t.-' bruit diastolique, par rétrécissemenl du même orifice, est,
comme celui du rétrécissemenl mitral, m. un- un souffle qu'un
roulement. Il esl souvent confondu avec son congénère, à cause de
la coexistence habituelle des deux lésions. Il existe, il esl vrai, un
souffle diastoli que siég >anl vers la partie inférieure du sternum, mais
il esl presque toujours imputable à la propagation »ln souffle de
l'insuffisance aortique.
A la région moyenne du cœur, «in peul entendre deux sortes d<
souffles, tous deux systoliques. Le premier siège dans le troisième
espace intercostal à gauche du sternum el se propage vers l'aisselle;
il indique l'existence «lime communication interventriculaire. Il
i,', H. VAQUEZ. — MALADIES DU CŒUR.
est habituellement rude, s'accompagne d'un frémissement «jui a la
même propagation. Le deuxième est un soufile de tonalité basse
et vibrante. C'est le bruit de « guimbarde ». Il révèle la présence
de corps mobiles aberrants dans la cavité du ventricule gauche, par
suite de la rupture des piliers ou des tendons de la valvule
mi traie.
L'intensité des bruits de souille valvulaires dépend de deux fac-
teurs qui peuvent s'associer ou se contrarier et qui sont : le degré
de la lésion et l'énergie cardiaque.
Une insuffisance peuaccenluée donne lieu à un soufile de tonalité
élevée chez les sujets jeunes dont le myocarde est sain et robuste.
Une insuffisance large ne provoque qu'un bruit à tonalité grave et
basse. C'est le contraire pour le rétrécissement.
Quand l'énergie du myocarde fléchit, les caractères du souille
peuvent se modifier très rapidement, à cause de la diminution de
la vitesse du courant sanguin. C'est un signe fâcheux chez les car-
diaques que de voir s'atténuer subitement la tonalité des bruits
pathologiques.
Souffles fonctionnels. — L'existence de ces souflles, admise
depuis longtemps en ce qui concerne l'insuffisance tricuspidienne, a
élé considérée comme douteuse jusque dans ces dernières années
pour les autres orifices. Polain ne s'y est rallié que très tardivement,
et encore avec certaines réserves.
Les souffles fonctionnels relèvent d'un mécanisme identique à
celui des souflles organiques, c'est-à-dire des inégalités de dia-
mètre du canal parcouru par le sang; mais leur pathogénie esl
différente.
Les souflles fonctionnels sont toujours des souilles d'insuffisance.
On a dit cependant qu'il pouvait y avoirdes rétrécissements spasmo-
diques de l'orifice mitral ou de l'orifice pulmonaire donnant lieu à
des souflles systoliques, mais la preuve n'en a jamais été faite.
Dans certains cas, l'insuffisance résulte de l'agrandissement de
l'orifice lui-même. Ainsi s'expliquent les insuffisances fonclion-
nellesde l'aorte el de Tarière pulmonaire.
Plus souvent, surtoul pour ce qui a Irait aux orifices auriculo-
ventriculaires, l'insuffisance esl due a l'élargissement de la cavité
du ventricule. De ce l'ail, les piliers son! entraînés en dehors el les
appareils valvulaires n'ont plus une course suffisante pour fermer
complètement l'orifice lors de la systole. Ces sortes d'insuffisance
soûl fréquentes à la suite de la dilatation aiguë ou progressive du
cœur. François-Franck ci Lian les oui reproduites expérimentale-
ment. En raison de leur mécanisme, leur existence esl prouvée plus
parla clinique que par l'anatomie pathologique, car il est difficile
de les reconnaître sur le cadavre.
Une autre variété d'insuffisance fonctionnelle des appareils ami-
Ml MODES D'EXAMEN. — AUSCULTATION. ta
culo ventriculaires résulte «lu défaul d'activité de l'oreilletti
celasevoil danscertaines sortes d'ar^ Ihmie, nul, -11111111' ni dans l'aryth-
mie complète. Baumgarten, puis Henderson el Johnson onl mon-
tré <|n<' la fermeture complète de l'orifice milral n'esl possible que -1
la contraction ventriculaire esl précédée d'une systole auriculaire nor-
male, laquelle ;i pour effel . <m projetant le sang dans la cavité sous-
jacente, de provoquer un remous mii Boulève progressivemenl les
valves. La contraction <ln ventricule n'a plus a'ors qu'à parfaire le
travail ébauché pour appliquer exac emenl les valves l'une contre
L'autre. Si l'oreillette ne se contracte pas, elles re lenl dans leur
position de repos jusqu'à l'approche de la contraction ventriculaire,
qui esl incapable, à elle seule, d'en réaliser l'occlusion. Or, ce
ipii caractérise l'arythmie complète, c'esl justemenl l'absence de
contraction de l'oreillette ; ain i s'explique qu'elle Foil fréquemment
accompagnée d'une insuffisance fonctionnelle de l'orifice tûcuspi-
(licii mi mitral.
Le- souffles de ces sortes d'insuffisances peuvenl être loul à fail
semblables aux souffles organiques; el seuls le- troubles patholo-
giques .111 ••"in- desquels ils mil apparu permettent «If les distin-
guer.
Parfois cependanl ils sonl différents, au moins à leurdébul ; ils sont
doux, variables suivanl la position du malade, el n'occupeni qu'une
petite portion de la systole, le débul ou la fin. Alors c'esl à des
Bouffies anorganiques qu'ils peuvenl ressembler <■! Polain, en les
méconnaissant, a attribué à ces derniers une fréquence qui p
aujourd'hui excessive.
Souffles anorganiques. — Leur existence a été signalée
Laënnec, qui les croyail dus a un bruil rotatoire musculaire
logue à celui que détermine la contraction des muscles de la vie
organique, ou à une compression exercée par le cœur sur le pou
mon.
Bouillaud nota leur présence chez les anémiques el leur col
dence avec des souffles dan- les vaisseaux du cou. Il pensa que les
un- el les autres se produisaient dan- les artères el les imputa à
la faible densité du sang ; mais cette assimilation n'est pas cxj
car les souffles anorganiques correspondent rarement à l'oi
de l'aorte el ceux du cou siègent non dan- I.-- artères, n
If- veines.
Constantin Paul lii justement remarquer que les souffles
anémiques -oui situés d'ordinaire dan- la région de l'artère pul-
monaire, mais il If- attribua, -an- preuve d'ailleurs, a un réti
sèment spasmodique « I * * l'artère résultant de 'a composition
maie du sang .
D'après nue autre théorie plus généralement adoptée, surtout 1
l'étranger, les souffles anorganiqu - seraient dus à une insuffis
limii ni mi m. \ \ 1 1 1 .
66 11. VAQUEZ. — MALADIES DU CŒUR.
fonctionnelle d'un des orifices du cœur : mais ou ae s'est pas entendu
quand il a fallu en préciser le siège et la cause.
Parrot, en 1855, incrimina une insuffisance tricuspidienne, en se
fondant sur le l'ait que les souffles anémiques se rencontrent fré-
quemment à la partie inférieure du sternum e( que l'insuffisance
tricuspidienne détermine, dans les veines jugulaires, des pulsations
semblables à celles des chlorotiques. Or ces deux assertions sonl
erronées. Les souffles anémiques ne siègent que très exceptionnelle-
ment à l'endroit indiqué par Parrot, el les pulsations veineuses des
ehloroliques ne ressemblent en rien à celles de l'insuffisance tri-
cuspidienne.
Skofla, en 1863. Da Costa en 1869, puis ultérieurement Guttmann
et Prince Morton ont invoqué une insuffisance de la mitrale. Mai-
une pareille insuffisance ne saurait expliquer les souffles que l'on
entend en dehors de la pointe et encore moins ceux des autres
régions.
Nous n'insisterons pas sur quelques autres interprétations :
compressi m de l'artère pulmonaire ou de ses branches, bruit- souf-
flants i réés a l'embouchure des veines dans l'oreillette ou dans les
artères de la paroi, frottement des tendon- ou des valvules, etc.
Ces interprétations singulières sonl applicables peut-être à quelques
cas, mais certainement pas à tous.
La seule théorie plausible a été formulée par Potain, pour qui
les souffles anorganiques, réserves laites pour les souffles fonc-
tionnels qu'il ne connaissait pas, sonl extracardiaques ou mieux
cardio- pulmonaires, [tarée qu'ils proviennent non du cœur, mais du
poumon. En voici le mécanisme :
La contraction systolique du cœur provoque un mouvement de
retrait de la surface de l'organe qui l'éloigné de la paroi à des dis-
tances variables suivant la région observée. Le vide qui en résulte
ne peut être comblé que par la distension des languettes pulmonaires
voisines, dans lesquelles l'air vient s'engouffrer pour ainsi dire par
un mouvement d'aspiration, et c'est cet appel de l'air qui, dans cer-
taines conditions, détermine les bruits anormaux. Pour ces raisons,
ils ont nécessairement pour caractères d'être systoliques et aspi-
ratifs.
Qu'ils soient systoliques, cela est logique, puisque seule la systole
cardiaque a qualité pour les créer et, s'il- sonl aspira tifs, c'esl parce
qu'ils sont dus à une aspiration de l'air dan- le poumon. Pendant
1 inspiration c'esl l 'air extérieur, pendant l'expiration l'air résiduel
qui sont attirés clans les languettes pulmonaires sous l'influence du
retrait systolique <lu cœur.
Enfin, -i le timbre et la tonalité de ces souffles différent nota-
blement! du murmure t'ésiculairc, cela tient à l'importance et à la
vitesse de la pénétration de l'air, «pu est réglée non plus parla res-
METHODES D'EXAMEN. — AUSCULTATION. 'i.t
jiir.'il ion, mais par !<■ cœur, d'après le rythme de 70 à vn au lieu de
18 à 20 à l;i miaule. Aussi une colonne d'air |>lu< considérable s'intro-
duisanl avec un*' rapidité beaucoup |>ln- grande «Lin- les lam<
poumon doit-elle produire un bruil distinct du bruit respiratoire
normal el très semblable aux bruits liquidions du cœur.
Pol lie a appuyé celte Lhé >rie sur d'ingénieuses obs srvations. Il i
montré que le mouvement de retrait qui résulte de la contraction
systoli que, très prononcé dans La région pré-infundibulâire, l'est
beaucoup moins dan- les régions apexienne et para apexienne et que
La fréquence des bruits anorganiques de ces diverses région
proportionnelle à l'étendue des mouvements de retrait.
l'ail plus important encore, la grande majorité des souffles cardio-
pulmonairesa poursiège la limite «le la petite H de la grande malilé
cardiaques, c'est-à-dire la région où viennent affleurer les bords
amincis du poumon, et on n'en rencontre jamais en plein centre du
cœur, où le |iiiiiiiiini l'ail défaut.
De |>ln~. ces souffles serencontrenl de préférence dans les cas '>ù
la respiration est lente et profonde, en même temps que les batte-
ments du cœur -"ni accélérés, ^.ussi l'émotion qui réalise
deux conditions les provoque i elle facilement : ce sont par excel-
lence, coin ne <li^aii Potain, des souffles de consultation . Mais la
tachycardie peut Buffire à les pro luire, ce qui explique qu'on <'n
entende dans des états très différents, dont le <<-ul caractère com-
mun consiste dans La rapidité excessive des battements, comme
la fièvre et La maladie <!<' Basedow .
Il n'est pas jusqu'au, volum • du c e ir qui ne joue un rôle dans
la genèse des Bouffies cardio pulmonaires. Étant donné leur n
nisme, ils sont nécessairement plus rares quand le cœur est gros
que lorsqu'il est petit. Exceptionnels '•lu-/ les brightiques, il- ~"iit
très fréquents dans la chlorose el la tuberculose pulmonaire.
Enfin l'auscultation permet souvent de reconnaître des formes <lo
ige entre l<- murmuro vésiculaire el les souffles extracardiaquee.
Dans la période initiale de la tuberculose pulmonaire, la respiration
saccadée que l'on entend sous la clavicule revêt Lrès volontiers un
caractère soufflant qui rappelle celui des souffles cardiaques. La
mblance est encore plus grande quand la respiration saccadée
est perçue au devant du ventricule gauche; c'est alors qu'elle
pourrait en imposer pour un Bouffie du coeur, n'étaient ion rythme
et ses relal ions avec l'inspiration.
Les souffles anorganiques peuvent siéger dans toutes toaa
où le coeur est en rapport avec le poumon, mais jamais, comme
nous l'avons dit, dans celles où il fait défaut, c'est-à-dire dans la
une fig. 10 .
I es Bouffies de la base correspondent au foyer pulmonaire ou,
plus rarement, an foyer aortique. Les premiers b 'entendent dans
68
II. VAOI 1 /.
MALADIES 1H CŒUR.
le deuxième espace intercostal gauche, ou un peu au-dessous, dans
le troisième, le lon^ du bord du sternum. Ils sonl doux, super-
ficiels, el u'onl aucune propagation. Aussi est-il presque impossible
de les confondre avec des souffles organiques. En effet, le souffle
systolique dû au rétrécissemenl de l'artère pulmonaire esl rude,
s'accompagne d'un frémissemenl el se propage vers la clavicule;
Le souffle systolique extracardiaque de la région préaortiqui
égalemenl doux, superficiel; il naîl el meurt sur place et n
transmel pas dans les vaisseaux du cou. Le souffle organique de la
même région est plus rude, au moins habituellement, el se propag<
Région preaortique
Région préinfund/bu/ai're
'égion préventricu/aire gau; 3
Région
stema/e
Région
xiphoïdienne
Région sus apexienne
endapexienne Région apexienne proprem' d/te
V\~. 10. - /."lies el régions correspondant aux foyers Iles cardiaques*
toujours au delà de la clavicule. Dan- les cas litigieux, on aura
recours à la percussion, ou mieux à l'examen radioscopique. Le
souffle systolique «lu rétrécissemenl aortique s'accompagne toujours
d'une augmentation considérable du volume du cœur, lequel est
normal >i le souffle esl de nature anorganique.
Le souffle diastolique extracardiaque de la hase u'csl pas
exceptionnel, bien que l'on en ait peut-être exagéré la fréquence. Il
a pour caractère «le siéger dans le deuxième espace droit, de ne
l>a> se propager derrière le sternum, d'être superficiel el de varier
avec les changements de position. Enfin, fait essentiel, il ne s'ac-
compagne d'aucune modification du volume «lu cœur ni île la
circulation périphérique. Par contre, le souffle de l'insuffisance
aortique, organique mi fonctionnelle, esl toujours associé à une
hypertrophie cardiaque gauche el à des troubles circula loii
MÉTHODES D'EXAMEN. — A.1 SCI I rATION. ta
|jo:j1s bondissant el dépressible, danse des artères, double souffle
crural, etc..
Les souffles extracardiaques delà région xiphoïdienne sonl très
rares. Comme ces sortes de bruits il- -<>ni doux el superficiels
icnl avec les changements de position. Le souffle systolique
pourrait être confondu avec relui d'une insuffisance tricuspidienne,
«nais cette lésion provoque dans la circulation un ensemble de
ubles qui en rendenl d'ordinaire 1<' diagnostic facile.
Mous arrivons maintenant aux souffles extracardi iques de la
pointe. Ici commence la véritable difficulté, comme en lém lignent
les multiples travaux qui onl été consacrés à ce -« i j<- 1 .
On peut, avec Potain, diviser les souffles de la pointe en sus-
apexiens, para-apexiens ou apexiens, Buivanl qu'on les entend au-
dessus, en dehors ou au ai veau de la pointe.
Les Bouffies sus-apexiens <•! para-apexiens ne peuvenl être
qu'anorganiques, en raison même de leur situation. Ceux >\<- la
jointe le -"Mt également si, au lieu '!<' remplir toute la systole
<■! d'être ■ holosystoliques . il- n'en occupenl qu'une portion, !»'•
plus, ces divers souffles onl pour caractères de se modifier sous
l'influence de la respiration el de la position du sujet, <l<' n'avoir
ju'une très faible propagation el de ne pas se transmettre dans
l'aisselle,
Il semble qu'avec des données aussi précises on -i»ii toujours
mesure de distinguer les souffles organiques des souffles anorj
niques. Malheureusement la question n'esl pas aussi simple, ca
comme nous l'avons fail déjà remarquer, il faul tenir compte des
ffles fonctionnels que Potain ignorai! <-i qui ne sonl pas
>xl ra cardiaques.
En ce qui concerne le souffle sus-apexien, l'affirmation de Potain
«•si exacte, el on peul l<- tenir pour anorganjque - il n'occupe
qu'une très petite partie delà systole, s'il varie notablement dans
tes conditions indiquées ci-dessus el surloul s'il se manifeste sous
la forme « 1 « - doux "ii trois saccades au moment de l'inspiration pour
disparaître presque complètement pendant l'expiration.
Il peul en être de même pour les souffles entendus à la |">mi>'
■ il en dehors d'elle, el s'ils affectent les caractères d'une inspi-
• iii saccadée, il- sonl sûrement anorganiques. M . li ^ il n'en est |
toujours ;uii-i. et de plus Les de soutfles présentent
fois une fixité qui en rend l<- diagnostic difficile.
En pareil cas, Potain considérait avant toul le rythme du
Pour lui, un souffle n'occupant qu'une portion de la systole, mér
Bystoliquo ■> - .. portion . ne pouvait être qu'anorganique : qu'il
ncidal avec le début, souffle prolo systolique, le milieu, -
méso systolique, ou la fin, souffle i ■■!•• systolique ■!<• la sys o ar-
diaque. Mais celte assertion doil être revisée, car les souffles fon
70 II. VAQUEZ. — MALADIES DU CŒUR.
tionnels peuvent affecter l'un ou l'autre de ces rythmes. Ou com-
prend eu effel que, par suite de la dilatation du cœur, l'insuffisance
fonctionnelle milrale qui provoque ces bruits ne se produise qu'au
commencement ou à la fin de la systole pour donner lieu, suivant
les cas, à un souille proto ou télé-systolique. Seul, alors, le souille
franchement méso-systolique serait toujours anorganique.
Mais, l'ail encore plus I rouillant, le souffle organique lui-même
peut, au moins à sou début, être proto-systolique et ne devenir
réellement holo-systolique que dans les stades ultérieurs. En voici un
exemple. Une jeune femme avait été examinée en 1888 par notre
maître et considérée comme porteur d'un souffle anorganique. Le
diagnostic était appuyé sur un relevé très détaillé des caractères «lu
souille, où il était indiqué que le souffle était court, superficiel,
qu'il ne siégeait pas exactement à la pointe et qu'il n'occupait qu'une
partie de la systole. Quinze ans après, non- eûmes l'ocea-ion de
voir celle malade. Il n'était malheureusement plus permis de
doulerde la réalitéd'une insuflisance mitrale, comme en témoignaient
la présence d'un souffle ■■ en jet de vapeur <•! les troubles multiples
qui devaient bientôt eut rainer la mort.
En conclusion, tout souffle de la pointe, court ou prolongé, doit
être tenu pour symptomatique d'une cardiopathie valvulaire ou
d'une insuffisance fonctionnelle de l'orifice, s'il est fixe et s'il ne dis-
paraît pas complètement >ous l'influence de la respiration ou des
changements de position. En pareilles circonstances, toutes les lois
que nous hésitâmes d'abord entre un souffle organique et un souille
anorganique, un examen ultérieur devait nous démontrer que
c'était (Mi réalité à un souffle organique que nousavionseu affaire.
Contrairement à ce que nous avions pensé, l'examen radioscopique
ne donne alors que «les indications aléatoires. L'insuffisance mi-
lrale organique ou fonctionnelle s'accompagne, il est vrai, d'une
augmentation de volume du cœur, visible à l'écran; mais celle-ci
est tardive et, dan- la période initiale, elle est trop peu accentuée
pour aider au diagnostic. Malgré tout, ce procédé d'exploration
n'est pas sans valeur.
lui résumé, il n'y a pas de signe qui permette «le distinguer
à coup sûr le- souffles organiques des soufflas anorganiques.
Récemment cependant M. Weil a prétendu que la compression
île- globes oculaires aurait pour effet «le faire disparaître tes
souffles anorganiques en laissant Bubsieter les souffles organiques.
Non- ne partageons pas son avis. La compression des globes ocu-
laires peut parfois, il est vrai, en ralentissant le eieur. supprimer les
souffles dus à la tachycardie, mais elle n'a aucune intluence sur les
aul res.
La question en est doue encore au point où l'a laissé Potaiu et.
pour dill'éreueier le- souille- organiques des souilles anorganiques.
MÉTHODES D'EXAMEN. - AUSCULTATION. •*:* '1
il faul les étudier isolément en releranl à propos de chacun i
les caractères el Les signes qui lui sont propn
Bibliographie.— Inspection et palpation. — Bambi rgbr, Lehrbuch der II. rz-
fcrankheiten, Wien, 1857. -- Bard (L.), De l'importance de la palpation da
données cliniques cl Bignes nouveaux qu'elle fournit [Lyon mi
t. LXXXH, 139-150). — Broadbbnt W.), An Unpublis
1895, H, 200 . — Crauvbao, Sur L'intersystole du cœur tJ<niin. de ph ,t. et dep
gén., Paris, 1900, II, n° 125 . I><>i n Le thorax el l'empl j i
Chondrecl Thèse de Paris, 1913-1914, n° 333. — Jao oud, Cli
Taris, 188). - Korbn, Cité par Barib, Traité des maladies du cœur, P
— M .u:ki-n/ii , Diseasea of the Heart, London, L91 I. Marby, Delà circulai i
8anj,r, Paris, 1863. — Pai non, 1 »<■ l'exploration cardiographique chez l'homme
quée Bystématiquemenl dans le décubitus latéral gauche [Arch. de» s.-, biol. Je
Saint-Pétersbourg;, ■! XI,. - Potaiw, Du choc de la pointe 'lu cœur
[Clinique médic. de In Charité, Paris, 189 net Vaque*, I'
chez les jet s sujets h delà prétendue hypertrophie de en '.maine mé-
dicale, sepl . IÎ95, p 113
Percussion — Abrams (Albert), The clin ical value of the h. 'edical
II' m ni. New- York, 5janv. 1901etl4déc. 1907, et Presse médiea
— Barib, L'exploration de l'oreillette gauche [Bull, médical, Paris, 1897, " 1 .
— Bianchi (A.), Uebcr Phonendoskopie und phonendoskopische n .les
Kôrperinneren ( Verhandl nngen der Gesellsch. <I<t deulscher \atut orscher n.
AWzle, Frankfurt am Mein, 1896, 2Th., Il Hfllfte, 68 71). — Bbk
mischen GrundTagen .1er Conslitutionsanomalien dei Menschen, Marburg, 1&78.
— Bizot, Recherches sur l<- cœur el le système artériel .!<• l'homi !<• /a
Soc. méd. d'observ. <le Paris, 1837, I. II. — Bouilladd, Ti
cœur, 2e .'■.lit., Paris, 1841. Gerhi (Léon), Recherches sui mou-
vements 'lu cœur, Bur son innervation el son indépendance moti M i^-
son, 1897. — Goldschbidbr, Schallerscheinungen nu Herzen [Die <leut. Klin.,
Berlin, IN'. S. 809 . — Machaoo ill.i, I><- la valeur séméiologique .le la |
•ion de l'oreillette gauche. Thèse de Paris, 1896-1897,
Examen el séméiolique du cœur, Paris, Masson - Pi . H. . On v
and dimensions of the hearl in heallh and disease Wonlhly Journ. med. -
17 ...i. i^ I rby, iraité 'i.- plessimétrie, Paris, iv'>'. 5 Tha
Diagnosis <>t diseasea of the heart and thoracic u.utn, London, 1892. — J.
sikh (de Lyon), Changements de volume 'le l'oreillette droite appn
p. •r.ussi. m thoracique eu arrière matité paravertébrale dr< et mém.
Sec. méd, des h6p. de Paria, i fi mai- 1901, •■ -.. i. W III
Auscultation. — Amoral, Qinique médicale, 1
de galop .i.- i'li\ perl ropl lu cœur gauche ; son mécanisme el ~.i signification cli-
nique (Sem. méd., Paris, 1906, \>. 299 231 De la réalité et .lu n
hl. -m. ut vrai du premier bruil .lu cœur (Sem méd., Paris, 190B p. 97-10
Haï hoarti n. Ueber den Mechanismus dur< I. welcben .lie venfisen Ileivklai i
chlossen \\ erden | \ rch . f . anal . Phyaiol. mot inn. Me<l.. Berlin, 1843).- I
Observations on the third heart sound Bearf, I ondon, vol. \ I, n" i . 191
barbvvb (Valentin-H I tr l'endocardite aiguë. Tl : i. —
Chauvi kv, Mécanisme el théorii e des murmures vasculaires ou bru
souille d'après l'expérimentation [C, H. de (Meatf. des us*,
XI. \ 1,839). — Crauvbau, Expériences physiques propres à expliquer le méca-
nisme .les murmures on bruits «lu Bouffie [Bu (t. Je /'.ir.iJ. de méd., i
m . Sur le mécanisme des bruits .1.' souffla vasculaires J- .. • ■, /■ !* }>hysiol.
ilr l'homme et ./es animaux, Paris, i»-.", in, lef). — Chacvbau, ^ur tinter*
du cœur [Journ. ./»• phyaiol. n depathol. gin., Pari II, p. i%).
— Chauvi m [Henri), Etude cardiopraphique sur la mécanisn ■■ .lu brait .le cal.>p.
Tnèse .1.- l'aris, 1901-1903, u" 817, p 74, - Collis 1 . 1' • I •
d'exploration de la poitrine, Paris, 1834. • Da Costa {J M
i of the heart [Amer. Journ. .>/" med. •< ence, Phila
Donozu i .les maladies du cœur, Paris, Steinheil, 1891. - D'Espim
.le cardiographie clinique pour servir a l'étude dea modifications .lu ;•.
72 H. VAQUEZ. - MALADIES DU CŒUR.
et des chocs multiples (Revue de méd., Paris, L882, II, 1-39; 117-111). — Em-
thoven (W.), ISin dritter Herzton <Archir. f. gesam. Phys., Bonn, 1607, Hd. CXXI,
3] 13), — Flint (A.), On cardiac murmurs (Americ. Journ. of med. sciences,
Philadelphie, 1862, n. s., XL IV, 23-51). — Flint (A.), Abstract of a lecture on Ihe
occurrence of the mitral direct on presystolic murmur wilhout niitral lésions
(Lancet, Lond., 1*83, I, 131). — Flint, Ou the mitral presystolic and a mitral dias-
tolicheart murmur [Lancet, London, 1884,1, 418) — Flint (A.), Tlie niitral cardiac
murmurs (Amer. Journ. of med. science, Philadelphie, 1886, n. s., XCI, 27-40), —
Fraentzel, Die Krankheitcn des Ilerzens, Berlin, 1889. — François Franck, Insuf.
val vu! aire fonctionnelle. Cours du Collège de Franco de issu à 1901, p. 157-159
(Travaux de laboratoire, 1875 à 1904, O. Doin, 1904, p. 400). — Kriedrbich (A.),
Traité des maladies du cœur (Irai, française de Lorber et Doyon, Paris, Dela-
haye, 1873, p. 121-169). Gallavardin (L.), Nouvelle explication du bruit de
galop (Lyon méd., 1er avril 1906, OVI, 061-661). — Gallavardin (L.), Bruit de
mouvement mitral et troisième bruit du cœur (Arch. des mal. du cœur. Paris,
1 !» 1 2, p. 770). — Gendrin, Leçons sur les maladies du cœur et des grosses artères,
Paris, 1842. — Gibson, Upon a hilherto undescrihed wave in the venous puise
(Lancet, London, 1907, II, 1380). — Guttmann, Lehrhucli der klinischen Untersu-
chungsmethoden, 4. Aufl., Berlin, 1881. — Henderson and JoHNSON, Deux m
de fermeture des valves aurieulo-ventricul. (lle.irt, Lond., 1912, IV, p. 1). — Hil-
ton Fagge, in Reynolds syst. of med., London, 1877, t. III. — Hirschfeldbr,
Some variations in the form of the venous puUe [Huit. John s Hopkins llosp.,
liait., 19J7, p. 265). — Diseases of the heart and aorla, Philadelphie and London,
1910, p. 55-56. — Huchard, Les maladies du cœur et leur traitement, Paris,
J.-B. Baillière, 1908, p. 82. — Krehl, Die Erkrankungen des Herzmuskels,
Leipzig, 1913. — L.vËNNEC, Traité d'auscultaLion médiate, Paris, 1818. — Letdi v
Ungleicliseitige Kontraclion beider Ventrikel ( Virchow's Archiv, Bd. XLIV, p. 3U5i ;
Zwei neue Fâ lie von ungleichseitiger Kontraction beider Herzkammern (Virchoir's
Archiv, Bd. XLIV, p. 153). — Lian, Étude expérimentale de l'insuffisance mitrale
fonctionnelle (Arch. des mal. du cœur des vais, et du sang, Paris, 1909, p. 569). —
Marey, Physiologie médicale de la circulation du sang, Paris, Delahaye, 1863. —
Parrot, Élude sur le siège et le mécanisme des murmures cardiaques dits ané-
miques (Arch. yen. de méd., Pai is, août 1886, II, 129-159). — Paul (C), Sur le bruit
de soulfle anémo-spasmodiqu ■ île Tarière pulmonaire (Bull, et mém. de la Soc.
méd. des hop. de Paris, 18~s, p. 75). — Pezzi (C.i, Sut rumore detto presistolico
e sullo doppiamento del seconJo tono nella stenosi mitralica (Il Policlinico,
Roma, Sezione medica, 1910, fasc. 10, XVII, 327-366). — Pe/.zi (Cesare), Sul mecca-
nismo del ritmo di galoppo (Policlinico, Roma, 1910, vol. XVII, Sez. med.,
180-192). — PÎorry, Traité de médecine pratique, Paris, 1812, t. IL — Potain,
Clinique médicale de la Charité, Paris, 1891. — Morton (Prince), The occurrence
und mechanism of physiological heart's murmur (New-York Records, 20 avril
1889). — De Renzi, L)el softio presistolico alla punta del cuore corne seguo d'in-
sufficienza aorlica (Hev. clin, e therap., mars 1885). — Savart (.!.). Mémoire sur la
constitution des veines liquides lancées par des orifices circulaires en mince
paroi (Ann. de chimie et de physique, Paris, 1833, LUI, 337). — Skoda, Ueber
unerklarliche Herzgerausche (Wiener mediz. Zeilung, 1863, VIII, 34). —
Sibson, On the changes induced on the situation und struct. of the inter, orjr. etc.
(Trans. of the prov med. and. surg. Assoc, 1844, XII, p. 95). — Stokeb (W.),
The diseases of the heart and the aorta, Dublin, 1851. -- Thayer (W.), Quelques
remarques sur le troisième bruit du cœur (Arch des mal. du cœur, des vais, et <Iu
sang, Paris, 1910, p. 145). — Thayer (W, S.), Further observation >>n the third
heart sound (Arch. of inl. med., Chicago, oct. 1909, IV, 297). — Thaï bb, Oesamm.
Beilrâge z. P&lhol. med. Physiol., Berlin, 1870. — Tripier et Dbvic, Cité par
Gallavardin, Précis des maladies du cœur, Paris, Doin. I90S. — YVkii. (P.-Éraile),
L'auscultation du cœur pendant la compression oculaire (Bull, et méii. Soc. méd.
des hôp. de Paris, 21 nov. 1910). — Wintrich, Hand, der spec. Palh. und Thé-
rapie (von Virchow), V Bd., I Abth., 1 Auf., L854, p. 171, et Wurlem. med. Cor-
resp., Stutlgard, 1855, n° 21).
MÉTHODES D'EXAMEN.- KADIOLOG1E. «:*
RADIOLOGIE
Considérations générales. L'examen radiologique du cœur
el des gros vaisseaux qui en émanent a pour bul de faire connaître
leur volume el leur configuration. Il exige donc l'emploi de pro-
cédés capables de donner les contours vrais <•! les images non
déformées des organes.
La radioscopie usuelle ne réalise pas i es conditions, car les radia-
tions rœntgéniennes émises par une source lumineuse li\'' consti-
tuent un faisceau donl les rayons suivent un»; direction divergente
ou conique, ce qui provoque nécessairement une déformation des
images projetées. Aussi ne doil on lui demander qu'un aperçu géné-
rai de la position du cœur dans la poitrine el do ses rapports
les organes \ oisins.
Pour corriger les erreurs résultant de la divergence des rayons, on
a proposé divers procédés, dits de précision : l'orlhodiascopie '■! l'or-
Lhodiagraphie, la téléradioscopie el la Léléradiographie.
Les deux premiers, imaginés par Morilz, se distinguent de la
radioscopie usuelle en ce que l'ampoule, au lieu d'être fix<
mobile, ce «pu permet d'amener le rayon normal langcnliellemenl
;m\ différents points du contour du cœur el d'obi :nir une projection
orl hogonale, par conséquent une image non déformée. Les schémas
i ; contre en font comprendre le principe lig. 1 1 ).
L'image supérieure de la figure représente la projection avec
une ampoule fixe. Soi! hgij l<i corps opaque à examiner et I' la
source lumineuse. Le rayon normal F suit une direction per-
pendiculaire a l'écran; sa projection en m' est également normale.
Mai-, autour de ce point, 1''- rayons divergent uV plu- en plu-,
ci l'image projetée est d'autant plus agrandie que la région con-
sidérée se trouve plus loin de m'. La figure h'g'i'j' représente
doue à la fois un agrandissement <■! une déformation «lu corps
opaque hgij.
Dans l'image inférieure, l'ampoule est mobile el peut être
déplacée dans un plan parallèle à celui de l'écran. Rien no s'op-
pose donc a ce qu'elle soit amenée successivement dans les ,
lions A, .\.,. Ag, A,. \ j, de façon que l<v rayon normal 1
l'image supérieure soit langent à l'un des angles cbdt de l'objet.
Le rayon, on dépassant le corps opaque, vient ainsi frapper
l'écran fluorescent en c'b'd'e\ et, si l'on réunit ces points de
l'ombre |>ar des lignes droites, on obtient une figure donl
dimensions sont oxactement les mémos que celles de l'objel
un ne.
Cette méthode constitue l'orlhodiascopie, el l'orlhodingraphii
I inscripl ion des images sur l'écran.
Z\ II. VAQUEZ. — MALADIES DU CŒUR.
Pour réaliser l'unel l'autre de ces procédés, on a construil divers
appareils. Le plus utilisé en France es! celui de Destot.
11 se compose d'un étrier mobile donl les branches portent, l'une
l'ampoule avec son diaphragme, Tant re un petil écran percé ou, dans
les modèles plus récents, un
crayon inscripteur. Cet étrier
est monté sur une double ar-
ticulation à contrepoids que
l'on règle pour que tout le
système soit en équilibre.
L'inscription se fait soit
sur un bloc de papier placé
derrière l'écran percé, soit
directemenl sur la glace au
plomb d'un grand écran fixe.
Ce dernier procédé nous [ta-
rait plus pratique: il permel
d'obsen er les moindres dé-
placements du sujet et de
contrôler la prise du gra-
phique. Il n'est même pas
indispensable d'utiliser le
porte-crayon; il suffit de re-
pérer les contours de t'ombre
en jouant du diaphi agme iris
et d'inscrire à la main, sur
la glace de l'écran, les points
du contour observés.
Tout dispositif permettant
de mobiliser facilement l'am-
poule et le diaphragme peut
scr\ ir d'orthodiagraphe, à la
condition d'être muni d'un
système offrant la possibi-
— Schémas de projection rœntgé-
nienne.
En haut, projection conique : F, foyeï : Fm,
rayon normal ; g, h. i. ./, objel : g', h', i', /'.
projection de l'objet ; E, K' écran. En bas,
projection orthogonale : A, A,, As. etc.. foyers
occupant des positions différentes, de ma-
nière que le rayon normal \b, A,c, A4e, A,</.
soit successivement tangent aux angles de
L'objet bede. En b', c', </', e', projection obte-
nue par celle met hode.
lité de fixer l'écran à hauteur convenable et dans un plan paral-
lèle au plan dans lequel se meut l'ampoule, afin que le rayon normal
vienne toujours frapper l'écran perpendiculairement.
Pour prendre un orthodiagramme, on procède de la Façon sui-
vante: le malade est placé debout, derrière le cadre fixe, dans la
position voulue (frontale par exemple, soit : la face antérieure
du thorax appuyée contre le cadre); on peut, lorsque c'est né s
saire, l'immobiliser au moyen de sangles croisées. Le courant
est lancé dans le tube et l'image thoraciquç.apparait sur l'écran.
Si l'on utilise lrorthodiagraphe de Destot, en déplaçant l'ampoule
on déplace en même temps le crayon, puisque les <\rux systèmes
MÉTHODES D'EXAMEN. -- RADIOLOGI1 «:«
sonl solidaires, de sorte que la pointe du crayon se trouve toujours
dans le prolongement du rayon normal. Il suffi! dès lors de prom
la système inscripteur le long «lu profil de l'ombre pour tracer le
contour delà projection exacte du viscère. Quand toutes les condi-
tions de l'expérience sonl minutieusement obs leserreursde
technique sonl insignifiantes et varient seulemenl de i à i el quel-
quefois 5 millimètres.
Pour procéder à l'inscription directe sur l'écran, ce que aous pré-
férons, il convient «le diaphragmerai] niveau du contour de l'ombre
cardiaque, de façon ;i placer le poinl <|n'il s'agil de repérer au centre
de la petite plage lumineuse produite sur l'écran. Si l'ampoule esl
convenablement disposée, le rayon normal passe exactement par
I-- centre du diaphragme et, par conséquent, par l<- centre de la
plage m mineuse La projection de l'ombre qui se fait en ce poinl
est donc rigoureusement orthogonale et, pour prendre un
orthodiagramme, il suffi! de promener la plage lumineuse sur
tout le pourtour «le l'ombre el d'inscrire son contour au ci
sur la glace «le l'écran. L'opération se l'ail «m quelques
secondes.
l'n autre procédé, ayant pour bul de remédier aux défauts
de la radioscopie usuelle, a été proposé par Kôhler de Wies-
baden .
Cet auteur a l'ai! remarquer que la déformation de l'ombre résul-
tant de la projection conique des rayons est corrigée si l'on éloigne
progressivement le foyer lumineux, les rayons arrivant à suivre une
direction sensiblement parallèle. C'est ce qui se produirai! néct
remenl si ce foyer pouvait être reculé à l'infini. Dans la pratique,
l'éloignement à 2m,50 et, de préférence, à •< mètres du foyer lumineux
est suffisant pour que les rayons qui en émanent soient considérés
comme à peu près parallèle-, m. .1 cette distance, les erreurs de
projection ne sont pas complètement corrigées, elles -ont «lu moins
insignifiantes. La méthode exige seulemenl l'emploi d'une source
In un iieu se 1 1-, s puissante. Elle a «tonne naissance a la téléradioscopie,
ou examen à l'écran a grande distance, et a la téléradiographie, ou
radiographie à distance.
Technique personnelle. — Voici la technique que non- em
ployons avec notre assistant le tKBordet.
Non- utilisons une puissante installation snr courant continu a
1 n> volts, a\e,- bobine de 50 centimètres. Ivec cet appareil, nous
faisans à volonté «le l'orthodiagraphie, de la léléradioscopie cl «!<•
la téléradiographie.
Vm-eomineii, , ,n- par un-' r.ntm-eopie « l'en -emMe «lu thorax : puis.
déplaçant l'ampoule, nous explorons les différentes parties de l'ombre
cardiaque ou aorlique qui non- intéressent ; non- étudions
t émeut s et le jeo respiratoire desombres. Apre- . .■! apen u -"in
76 II. VAQUEZ. — MALADIES UU CŒUR.
nous relevons un ou plusieurs tracés orthodiagraphiques dans les
posil ions les plu- favorables.
Lorsqu'il nous paraît utile «le fixer sur un cliché l'image la
plu- caractéristique, nous éloignons le sujet jusqu'à une distance
de 3 mètres du tube. Les distances de l mètre, lm,50 el même
•2 mètres, recommandées par différents auteurs, sonl insuffisantes.
Elles donnenl des déformations encore trop considérables. Ce o'esl
qu'à 2m,50 que l'agrandissement esl réduil a son minimum pra-
tique : la projection d'un objet de 15 centimètres de largeur
n'est plus alor.- augmentée que de i a ."> millimètres, chiffres qui
correspondent aux écarls de technique acceptés >•!) orlhodiagraphie.
Il faul que le tube soit convenablement centré sur la région qu'on
étudie; pour cela, on illumine l'écran radioscopique et, au moyen
d'un diaphragme à ouverture circulaire, on fait en sorte que
l'image du cœur soit exactement contenue à l'intérieur du
cercle lumineux, dont le diamètre doit correspondre au plus grand
diamètre du cœur. Puis on fixe le sujet el l'ampoule dans leurs
positions respectives; on éloigne le loyer à A mètres, on glisse
une plaque entre l'écran el le thorax et on fait fonctionner l'ap-
pareil.
Quanl à la téléradioscopie, nous l'utilisons de moins en moins.
Elle donne, il est vrai, (\r^ évaluations précises lorsque le sujet est en
position directe, surtout directe antérieure, le thorax étant maintenu
en coutael avec l'écran : mai-- il n'en est pas de môme dans les posi-
tions obliques, car l'éloignement amplifie lesombres des organes et
les déforme. Les tracés orthodiagraphiques sonl al or- plus rigoureux.
Pour donner exactement la configuration du cœur, -es rapports
avec les organes voisins, la dimension respective de ses différentes
parties, l'examen radiologique devrait être pratique dans toutes les
positions successives que prend le sujet quand il fait au devant de
l'écran un tour complet sur lui-même. En fait, on peut sans
inconvénienl en réduire le nombre à quelques-unes, considérées
comme essentielles, ce sont : les positions directes, antérieure
ou frontale el postérieure; les positions obliques et les positions
latérales, droite et gauche. Mais pour comprendre la signification
des tracés orthodiagraphiques, il est indispensable de connaître, au
préalable, l'image anatomique d'un cœur en position frontale, telle
qu'elle est reproduite dans la ligure 12.
Le ventricule droit occupe la plus grande partie du schéma. 11
esl limité on haut et adroite (gauche sur la figure par le sillon
auriculo-ventriculaire qui le sépare de l'oreillette droite, laquelle
constitue la presque totalité du contour droit dt> l'organe.
.M II HODES D I \.\MI.V RADIOL( ".M.
•t:i
Du côté gauche droit de la figure . le sillon intervenlriculnire anté-
rieur limite en dehors une étroite I ande du ventricule gauche, de| uis
la basejusqu'à la pointe. Le contour de l'organe < si donc constitué
de ce côté el dans toute sa longueur par le ventricule gauche. A la
basi - on voit s'élever l'aorte et l1artère pulmonaire, dont les directions
respecl h es ne tardent pa i oiser.
En reportant cette image sur un graphique, on obtienl la figun
donl le profil limite :
A. droite à gauche sur la figure : dans le quatrième espace inlercos-
cl
! i ' Cœur en posil ion
frontale
! G
des conl
lai. le ventricule droit; dans le troisième, l'oreillette droite; dans le
deuxième, !<■ bord du sternum derrière lequel se trouvenl ;
ascendante el la veine ca> e supérieure.
\ gauche à droite de la ligure : dans le premier i spa<
delà crosse <!<% l'aorte; dans I'- deuxième, l'artère pulmonain
an dessous d'elle, l'auricule gauche; dans les troisième, quati
il cinquième espaces, le ventricule gauche.
Sur la même figure nous avons indiqué le profil des clavicules
du sternum s/ ••! des côtes.
Ceci 'lit. passons à l'élude de l'image i" nlgënienn» ir.
Imafre du cœur en position directe antérieure on lion
taie. Contours. Si l'on suil le profil <!<■ l'ombre médiane que
le cœur dessine dans le thorax fig. l i . <>u observi lie de la
figure, en partant delà coupole diaphragmalique droite,
courbe h'h qui limite l<- contour de l'oreillette • 1 1-> • 1 1 * * Au -I
<ln point I». le contour peul s'élever directement jusqu'à lui i
Lion slerno-claviculaire, donnant ainsi le |»n>lil de la veine
supérieure el de la colonne vertébrale; chez quelques su i
maux, l'aorte ascendante, lorsqu'elle est sinueuse, débord
menl l'ombre <l<- la veine cave el de la colonne verlébra
H. YAOl EZ. — MALADIES DU CŒUR,
A droite de la figure, c'est-à-dire à gauche du sujet, on voit trois
saillie- hémicerclées ou trois arcs superposés : l'arc supérieur ou
aortique (A'A" . dû au profi] delà portion descendante delà erotse
de l'aorte; l'arc moyen ou pulmonaire (A"G) correspondant à La
saillie de l'artère pulmonaire au-dessous de laquelle se trouve une
autre petite saillie qui répond à l'auricule gauche, enfin l'arc infé-
rieur ( GG') constitué par le profil du ventricule gauche depuis
la base jusqu'à la pointe.
( '.elle dernière est proche de
la coupole diaphragmatique
gauche.
Les contours particulière-
ment intéressantspour l'étude
du cœur normal ou patholo-
gique sont compris entre les
lettres DD' et GG'.
A l'état normal, la ligne L)L)'
limite le contour de l'oreil-
lette droite et est d'ordinaire
animée de battements qui
alternent avec ceux du pouls.
Cependant, dans certains cas,
ces battements peuvent étr»
sysloliques, surtout au voisi-
nage du point D'. Ce l'ait,
exceptionnel à l'état physiologique, est dû à ce que le ventricule droit
est plus ou moins relevé et vient faire une saillie notable au-dessus
du diaphragme ; mais, quand le ventricule est plus ou moins dilaté,
les battements systoliques peuvent envahir proportionnellement
tout ou partie de la ligne D'I).
La ligneGG' limite le contour du ventricule gauche dans toute sa
longueur. Elle suit un trajet convexe en dehors dans son tiers supé-
rieur, incurvé en dedans pour contourner la pointe au niveau du
diaphragme gauche.
11 esl indispensable de repérer avec exactitude le point G <\'on
part la ligne GG', car ce point correspond à l'origine du ven-
tricule gauche, dont les dimensions ne peuvent bien être évaluées
que si l'on a li\é au préalable la position du point G. Kn principe, il
se trouve au-dessous du eontour des vaisseaux, à l'intersection de
l'arc moyen et de l'arc inférieur ; mais, pour en préciser le siège,
il faut examiner avec soin au moyen de l'orlhodiascop-ie le rythme
des mouvements du cœur. On voit alors que le bord gauche de
l'ombre médiaslinale est animé de pulsations dont les une- se
propagent <'n dehors au moment do la systole, les autre- en
dedans. Les premières correspondent à l'ombre vasculaire, les
Fig. li. — Orthodiagramme du cœur en
position directe antérieure <>u frontale.
.Ml',1 HODl.s l> EXAMEN.
l;AI)l< >!.<»', m
«8
secondée .1 l'ombre cardiaque. Entre les deux il <-\i-ir une petite
zone qui demeure immobile. C'est au pi<'<l de cel zone neutre, là
où cessent les battements ventriculaires, que l'on doit inscrire I»1
point G. A l'étal normal et sur des tracés pris dans le décubitus, il
est m regard du point h ou un peu au-dessus. Il >--\ I .
ment au-dessous sur les tracés pris dans la station verticale. De
nombreuses conditions pathologiques peuvent <mi modifier la posi-
tion, et l'hypertrophie du ventricule gauche a toujours pour effet
<lc le surélever
Quant au point G', il est presque toujours situé plus bas que le
point D'. Cela tient à ce que le cœur est couché sur le diaphragme,
d'arrière en avant et de droite à gauche, et à ce que sa pointe déprime
légèremenl le muscle qui ne lui oppose qu'une faible résistant
raison de la mobilité des organes sous-jacents.
Pointe du cœur. — La pointe du cœur rép I au voisinage de
l'ombre diaphragmatique gauche,
tantôt unpeuau-dessus,tantôl un peu
au dessous, suivanl <pi<- le sujel est
à l'état d'apnée ou de respiration su-
perficielle. Pendant les mouvements
d'inspiration profonde, la pointe et
lt> contour Inférieur du diseur se
détachenl de l'ombre diaphragma-
tique fig. t.') et sont sépar<
l'ombre abdominale par une bande
claire plus ou moinslarge. La trans-
parence <1<' cette région tient à
la faible épaisseur des feuillets
péricardiques qui vont s'insérer au
centre phrénique, ce qui permet de
percei oir la clarté <lu l issu pulmo
oaire situé an arri< !
Parfois cette disposition de
l'image est indépendante de tout
abaissement du diaphragme. EU le est due alors à la présence d'une
bulle d'air gastrique anormalement développée, dans laquelle se
profile l'ombre cardiaque.
I.i pointe cl le contour infôi ieur du
caun
phragmal iquc.
L'examen orlhodiagraphiquc du cœur eu position frontale per-
met d'évaluer : l la mesure de l'aire rardiaqu<
principaux diamètres; 3° lé tend les déplacements du cœui
vaut le- changements de poe lion <•! la respiration
Hesmre de l'aire du cœur. — < >n l'obi ienl au moyen, soit «In plani
mètre d'AmsIer, soit d'une feuille de papier millimétriqu<
laquelle on reporte la ligure, en comptant le nombre de raillin
80
II. VAQUEZ. MALADIES Ul' CŒUR.
carrés auquel elle correspond. Ce procédé, assez précis quand
l'ombre du cœur esl particulièremenl sombre, comme cela arrive
dan- certains étals pathologiques, l'est beaucoup moins normale-
ment, les contours < le l'ombre étanl alors peu nets. Cependant
Moritz l'a jugé suffisammenl exacl pour en tirer des conclusions
relatives à la mesure de l'aire cardiaque comparée à la taille des
sujets. Voici ses chi fifres :
153 à lf»7 cm. l'aire du cœur a varié de 80 cm*, à ion cm2, moy.
Taille. , loi à 169 -
17 1 à 178
87 —
92 —
I0S —
12i> —
102
109
Mesure des diamètres. — Elle peut, dans la pratique, être limitée
à relie des diamètres longitudinal et transversal ou horizontal.
Le diamètre longitudinal ou de hauteur pari de l'intersection
du contour droit du cœur avec
l'origine de- vaisseaux pour abou-
tir à la pointe. Un simple Irait
'//, li^. 16) suffît à le délimiter.
Le diamètre transversal ou hori-
zontal ne peut être déterminé que
par un procédé un peu diflérent.
Ce diamètre doit nécessairement
représenter la distance la plus
grande du bord droit au bord
gauche du cœur; or il est excep-
tionnel que les deux parties du
cœur aient leur maximum de dè\ e-
loppement à la même hauteur, de
sorte que la ligne qui réunirait les
points extrêmes serait presque
toujours plus ou moins oblique.
Pour lui conserver sa directii n
horizontale, on mène deux traits parlant du point le plus éloigné d< s
contours droil el gauche du cœur pour aboutir à la ligne médit -
sternale. En additionnanl les deux demi-diamètres, on obtient lu
ligne horizontale cherchée // é h\ fig. 16 .
Le tableau p. 81 qui résulte de nos recherches avec Bordel
donne les dimensi us «le ces différents diamètre-.
Déplacements du cœur.-- Quand on fait exécuter au sujet placé
derrière l'écran radioscopique des mouvements d'inclinaison du
corps, on voit que dans l'inclinaison vers la gauche le cœur s'écarte
de la ligne médiane de l à 2 centimètres environ. Il suffît, pour le
constater, d'inscrire sur la peau les tracés successifs du contour
de la pointe dan- les différentes positions
l-'u. 1". — Diamètres t'.u cœur (Vaquez
el Bordel)
(// — diamètre longitudinal.
h + li' = diamètre horizo iIj l
ME l HODES I) EXAMEN,
RADIOLOGIE
t :* i
DIAMBTnBS i>i COEUR MANS i. \ ^ivin.N V'EBTH ILE HI"MMI-i
poins
■Il kll 18.
, Mmii n
0-60 Moyenne.
' Maximum
> Minimum
0 Moyenne
' Maximum
I M I 1 1 II M II 1 1 1
70 R0 Moye
«•l ''n / Maximum
La position du cœur varie également lorsque le palienl passe de
la station verticale au décubitus horizontal. Dans la station \<-rh-
cale, le cœur tire sur les insertions «!«■ la base el sur les vaisseaux,
repose davantage sur la voûte diaphragmatique <•! s'abaisse en lola-
lilé. Dans le décubitus, il semble s'étaler, refoulé qu'il es) en haut
H cm arrière.
Pendanl l'inspiration profonde, le cœur suil les mouvements <!u
diaphragme el s'abaisse; son ombre change un peu de forme, el ses
diamètres varient légèrement; le longitudinal augmente el l'hori-
zontal diminue, lien résulte un allongement H un rétrécissemenl
<!<■ la projection du cœur. Pendanl l'expiration profonde, c'est le
contraire qu'on obsen e.
\ m moins importantes soûl les modifications que les actes
respiratoires impriment aux rapports du cœur avec le diaphrag
a. Dans le décubitus, l'inspiration forcée abaisse fortement le cœur
el les diaphragm ss au lessous de leur position moyenne ou d'inspi-
ration tranquille). Le mouvement de descente des diaphragmes
atteint un développement de 2 à 5 centimètres. Pendanl L'expii
e, le cœur el les diaphragmes ne s'élèvenl que très peu au-
dessus de leur position moyenne «m d'expiration tranquille .
6. Dans la station verticale, c'est au contraire l'expiration
fore |ui provoque la mobilisation la plus considérable <lu
'•i iln contour diaphragmali [ue, mais cette fois dans le sens de
la hauteur, tan lis que l'inspiration forcée n'abaisse <| u«- modé-
rément le cœur el les diaphragmes au-dessous <l<% leur position
moyenne.
Quand le sujet est debout, l'organe appendu dans le 9a
cardique a une tendance naturelle à peser sur !<• diaphi
1 II vil r DB Ml DECINB. \\1 .
8g H. vAin i:z. — MALADIES l>U CŒUR;
à s'abaisser sous l'influence «le son poids; l'inspiration forcée
n'ajoute que fort peu à ce monvement. Il on est toul autremeul
dans le déeululus. Le eeeur- est alors plus haut placé, mais so- in-
sertions de la base ne Le retiennent que mollement, et il cède très
facilement aux tractions qu'eseroe sur lui le diaphragme [tendant
l'inspiration profonde.
Ces données auraient pou d'intérêt, si on n'était pas conduit a
chaque instant à les interpréter au cours des afl'ections du cœur et
du péricarde:. Il est donc utile de bien connaître les modifications
«pie subissent» à Total physiologique, les rapports du cœur avec le
diaphragme.
Imajic du cœur dans les positions obliques. — Ces pesi-
l'ii; • U. Oi tliodia^ramme pris
en position oblique postérieure
droite (©PB) à 5>Q dtpré».
Fjg, 18,. _ Orthodia^ramiiu- d'un cour
normal en position oblique posté-
rieure droite A 91 degré». La pointe du
cœur disparaît derrière l'ombre de
la colonne vertébrale.
lions pe rmellenl déjuger de l'augmentation globale du volume du
cœur et du développement respectif dé sas dilVérentes parties.
Dans la position oblique postérieure droite, le malatlo tourne le
dosa ^Observateur et appuie sonépauîe droite contre l'écran; son
épaule gauches© trouve donc être la partie du eu-nr la plus éloignée
de l'écran. On obtienta-lors l'image ci-dessus f%< 17 .
Cette position fournit, grâce à \\\\ procédé que nous itoh ima-
giné avec Bordel, des renseignements précis sur le volume dU eo-ur.
Bu \<>ici le principe :
Supposons le malade en position oblique postérieure droite sous
un angle peu éle\é, 20 degrés par exemple. On !o l'ait pivoter do
manière à éloigner progressivement l*ép»uïe gauche, l'amrlo d'oldi-
quité du corps passant successivement de 25 à 30, :'.."> degrés, etc.
Au cours de celte mamouvre, t'Ombre se modifie adocseniroaaejat
suivant l'incidence du faisceau de rayons tïa^ereanl les organes lin»-
MKTHODKS D'EXAMHN. — RADIO!.' M , I !
*3 — 83
raci<|ucs. T.-imli- qtre l'ombre .!<• h colonne v.-ri.'-ln-.-il'* serfëbfece
wn l;i i_r • i « i < • ( i < - . relie du vrn i ri eu If garuehe se transporte rers h
droite, el ces deux omBres, chemv
uunl «I.Hi-ili'sdirfrlioimdin't'Tfiil''-,
1 1 1 1 1 — < 1 1 1 |i.ir re n'm-cr. .\ |V\| ivinc
limite, celle de l.i |><iiiite ili~|i;ir:iîl
derrière l,i minime verlél.nde.
I. angte que forme à ce moment
l'axe biscapulaire du sujel avec le
plan de lY-enin con-l 1 1 u<- ce que
mm- a\Miiv ,i|)|um'' angle de dfcs-
paril Ion «le la pointe •. lequel est
Inm-iKui «lu développement cti pro*
tondeur. En r.iniinii re le <i
c'est posséder un élément de plu-
|»mii- l'appréciation dfe SOU volume
et quand il dépasse le chiffre de PTgt if '>.iii..>ii.^ninun.- pria ea
W-3§ dtegréfe cm doit oonelure aue »■«*■■ »«*!*■ i«- t-1"
.• . . • ■• ••■ • -
a paroi antérieure <lu cœur ew liv-
1 QD,DieiUettednoiie ; OG, oreillelte
pertrophiée proportionnellement à r..;„„i„.. vg, v..in. ■ .i.- ........ . /-.
I exagérai ion de la valeur de l'angle, point».
I Npiic é\ .iIiiit arec préersion a I
rapidité le degré d'oUiquile du eorps, aous aTO*s fait caratrurro
l •rllioili.i^r.iniiiir pris en
goail ion oblique anl érieura droite
O.YD à 50 degrés.
I oreillette gauche : « M >, oreil-
loMa deoiia ; \ 1». \ antrù nie
«llDll.
i — i hri ho liapramim p
p. .811 LUI .il»ll|ll,- iUlci H-UIV -
| : .■«
i >D, oreillette droite ll.-tn-
gauche w,, \ ,-uit : - .
poinlc
!'■" W r.ouliii.- un indicateur d'angle ou goniomètre d'un usage
pratique qui permet dé mesurer exactement l*angfè sous lequ
8', II. VAQUEZ. — MALADIES DU CŒUR.
présente ;'i L'écran le sujet en position oblique postérieure droite
et <ie noter les différences des ombres cardiaques et vertébrales
correspondant aux degrés divers de l'ouverture de l'angle.
La position oblique postérieure droite est également la position
de choix pour l'examen de l'oreillette gauche. Dans la figure 17. elle
occupe les deux tiers postéro-supérieurs du profil cardiaque. Quand
elle estaugmentée de volume, sa saillie s'accentue et se rapproche de
la colonne vertébrale. Nous reviendrons d'ailleurs sur ce sujet quand
nous étudierons les cardiopathies valvulaires.
Dans la position oblique postérieure gauche et sous un angle de 50
degrés, le rayon normal pénètre par la région thoracique antéro-
latérale droite et sort par la région thoracique postérieure gauche.
On obtient l'image 19, où l'oreillette et le ventricule gauches
sont les plus proches de l'observateur. Cette position permet de
voir nettement le volume des deux oreillettes.
On tire les mômes indications de l'examen dans les positions
oblique antérieure droite, inverse de la précédente (fig. 20 . et
oblique antérieure gauche (fig. 21), où le rayon normal pénètre
par la paroi thoracique postérieure droite et vient sortir par la paroi
costale antéroTlatérale gauche.
Image du coeur dans les positions latérales, droite et
gauche. — Dans ces positions, le malade est placé de profil, de telle
sorte que son épaule, droite ou gauche, demeurant au contact de
l'écran, l'axe biscapu luire forme un angle de 90 degrés.
L'ombre cardiaque étudiée avec un bon éclairage est isolée de la
colonne vertébrale par une mince bande claire: c'e-l l'espace clair
rétro-cardiaque. En avant, elle est séparée du profil sternal par une
autre bande claire qui constitue l'espace clair rétro-sternal. Cet
espace peut être très réduit ou même disparaître complètement à sa
partie inférieure quand le cœur est augmenté de volume et quand il
existe des adhérences unissant le médiastin el le sternum.
C'est également dans la position latérale qu'il convient d'observer
les modifications «lu profil thoracique pendant les ad es respiratoires,
auxquelles Wenckebach attribue une certaine valeur pour le dia-
gnostic de la symphyse du péricarde.
Détermination du développement ventriculaire en profon-
deur. — Le procédé qui consiste à mesurer sous quel angle la pointe
disparaît derrière l'ombre de la colonne vertébrale permet, comme
nous l'avons dit, d'évaluer l'importance de la masse ventriculaire. Il
a été l'objel de quelques modifications. MM. Josué, Delherm el
Laquerrière ont remplacé le goniomètre par une plate-forme tour-
nante sur laquelle ils placent le sujet el qui donne la mesure de
L'obliquité du corps. M. Beaujard «aïeule non L'angle de disparition
de la pointe, mais un autre, sagitto-spino-ventriculo-tangentiel, ou
angle volumétrique ventriculaire, qui lui es! «'gai.
MÉIHODES D'EXAMEN.
RADIOLOGIE.
t8
D'une façon générale, ces méthodes <>ni confirmé nos résultais,
mais elles nécessitent des appareils compliqués el des manœuvres
délicates. Mous avons trouvé plus simple de recourir
méthode suivante, plu- pratique el plus rapide.
Nous avons déjà fail remarquer que l'angle de disparition esl fonc-
tion non seulemenl du rejel de la pointe en dehors, mais surtoul de
l'accroissement ventriculaire en arrière. Or ce dernier facteur a
une importance prépondérante. On sait, en effet, que le ventricule
gauche ne participe que t rès peu à la
constitution <l<- la face antérieure du
cœur «'I que sa situation esl a\ an! toul
profonde el médias! inale. 1 1 en résulte
que, pou r diagnosl iquer l'hj perl ro
phie ventriculaire à son début . il faut
pouvoir évaluer le degré d'accro
ment du mu il ri cul.- gauche en pro-
fondeur. < l'est le but de nol re i veau
procédé.
( '.clin ci emprunte la manœu> re de
repérage en profondeur des corps étran-
gers, manœuvre basée sur les rapports
géométriques des triangles semblables.
Mlle coi isi sic à diriger tangenliellement
à la pointe du cœur, d'abord le raj on
normal V'N lig. 22), puis, <ui déplaçant
l'ampoule «le 10 centimètres vers la
gauche, le rayon oblique W. de sorte
que la projection <lc la région apexienne
Bur l'écran se fasse successiveraenl '
c, N et \ . Lécarl qui sépare ces
deux points esl fonction du siège en
profondeur du contour postérieur de la venirfcui -
pointe. S'il vienl à s'accroître traits x ^"- i--"--
pointillés sur la figure . ce qui arrive n
au début de l'hypertrophie ventriculaire
gauche, le rayon oblique qui lui esl tangenl se trouve dévié au
de V, en i .'. la direction du rayon normal restant la n on celle
de < • vers la gauche esl d'autant plus -raid que le développe-
menl du cœur en profondeur esl plus considérable. On peut voir, en
regardant la figure, que cette manœuvre révèle non la profondeur
de la pointe, mais le maximum «le saillie d'un poinl «lu conloui
térieurdu cœur situé en arrière de la pointe, sur !<• trajet du n
oblique; en un mot, ce procédé permel de reconnaître, à sa p< i
initiale el alors qu'il n'existe pas d'autres indications radioscopiques,
l'hypertrophie de la paroi postérieure du ventricule gau<
86 H. VAQUEZ. - MALADIES DL CŒUR.
indications sont moins précisas en ce qui concerne le ventricule droit.
La leclinique de la méthode Bfil simple : Le patient esl j>la'<-
debout, la l'arc antérieure du thorax appliquer contre l'écran, puis,
1° on centre le tube sur la région de la pointe et on trace sur le
verre une marque au crayon indiquant le l<ord du protil ; 3° un place
sur l'écran une réglette quelconque munie de deux index éloignés
de 10 centimètres, celui de droite coïncide avec le premier point de
crayon et avec le prolil cardiaque; 2° on décale l"ampoulc vers la
gauche de l'observateur, jusqu'à ce que le rayon normal passe par
le second index; 4° on ouvre largement le diaphragme, on enlevé
la réglette et on marque un Irait de crayon, en regard du premier,
sur le nouveau profil de la zone apexienne ; 5° on compte le
nombre de millimètres qui .séparent les deux traits dé crayon.
Le chiffre obtenu donne l'indice de développement du cceur en
profondeur. Pour une distance fixe de 60 centimètres du 6001*8 a
l'écran, il varie à la pointe chez les sujets normaux de 7 à 14 milli-
mètres et est généralement voisinde 10. Dans les états pathologiques,
il peut s'élever à 18, 20, 25, 30 millimètres et même davantage.
Des variétés de forme du cœur physiologique. — Dans les
descriptions qui précèdent, nous avons prie comme type la forme
du cceur la plus habituelle chez les adultes normaux, correspondant
au type oblique des auteurs. Mais, même à l'état physiologique, la
configuration du cceur peut être un peu différente. On en a décrit
deux autres variétés : le cœur horizontal et le cœur vertical, le pre-
mier plus couché sur le diaphragme que le cœur oblique, le second
plus étroit et plus allongé. Ces dispositions particulières entraînent
dans le diamètre du cœur de légères modifications dont il est
nécessaire de tenir compte pour l'interprétation des tracés.
Le plus souvent, c'est à une conformât on spéciale de la cage Iho-
racique qu'il faut rattacher ces diverses foi mes du cœur. Lecteur à
type horizontal se rencontre surtout chez les sujets dont la taille e-l
petite et le thorax court . celui à type vertical chez les individu-
le thorax est élroil el long. Ce dernier a été cou sidéré, à tort, comme
une variété pathologique, el on en a l'ail un signe .le tuberculo-c pul-
monaire. Si on le constate fréquemment danscelle maladie, cela tient
non à la tuberculose. mais a ce fait que h > lui en uleux ont liai ilueJ-
lement le thorax élroit el allonge, el on peut le rencontrer chez des
sujets sains dont la cage thoraeique affecte la même disposition.
Il faut signaler encore, parmi les formes physiologiques de dispo-
sition du cœur, celle que l'on a appelée cour suspendu 7/ vpfka r .
cor/H-ndulum, cuone a (juccia, dropping hearl , et qui est différente
de celle réalisée par la cardiofAûse, laquelle constitue une variété
pathologique. Le gw pcndulum s'en distingue par œ fait que le
cœur n'esl pas abaissé en totalité, niais qu'il e-l simplement main-
tenu coinme en suspension par ses attaches aux Twiirruaw de la
MÉTHODES l)'i:x.\Ml v —RADIOLOGIE. *:*— 87
base H ;iu\ ligaments 'lu '-on. Pour cette raison, -a pointe reste
légèrement éloignée «lu diaphragme, qui s'aha i-dessoua
<r«-Mc pendant l'inspiration <•! s'en trouve alors séparé par une l>;wi<l«-
claire, parfois a s8ei taage.
Pour VVenckebach, cette configuration anormale résulterai! de
I ;ili:ii>>rinciii .1.- li iis.rl ir»ii «lu diaphragme par Mile «l«- l'ail. m-
gomont de la eeg* khoracique, <•( eèle pouitail - aocempag»
mouvements d'abaissement rythmique 4u larynx, provoqués par te
lirailli'iimnt B«OTCé Mf SCS mUSOleS par fe OCBUr au moment .le la
systole. Cette notion, si elle est exacte, enlèverait beaucoup de -se
valeur à l'abaissemenl rythmique du larynx ou signe d'Oliver, que
l 'on considère généralement comme spécial fa ranévrysme de l'aorte .
Résumé des règles à suivre pour l'examen radioscopique du
cœur. — Les détails de l'exploration rœntgénionne du crin étant
connus, il reste a indiquer comment «>n procédera.
l T. h il d'abord, on commencera par faire un examen radioscopique
il ensemble à l'écran qui donnera un aperçu général du cœnr, de se
configuration et de ses rapports avec le contenu de laçage khora-
cique: poumons, plèvres, péricarde e( raédiastin postérieui i
Bujet se présentera debout, successivement de lace, de doe et dans
le- positions obliques qui permettent de joger de ta transpareneede
l'espace rétro^oardiaque.
2° On procédera ensuite à la pn-e d'un rail mura m un', de préférence
orthodiagraphkpje. Le malade sera examiné en position frontale,
debout ou couché, mais parfaitement immobilisé dîna un pian
l> irallèle à celui de l'écran ou de la plaque. < le radiogramme donnera
la projection réelle de t'ombre cardiaque, ses différents diamètn
développement de ses oonlews, « 1 1-« » 1 1 ••! gauche, le siège, la forme
de la pointe' et sa situation par rapport fa la cage thoracique.
.'! Puis "ii continuera par la détermination de quelque» points de
détails, le sujel étanl mis successivement dans les positions frontale,
obliques el latérales. Ici il faudra recourir fa la méthode prlhodia
pltique, seule capable de renseigner sur les particularités très impor-
tantes (pu Boni :
'/. La situation du point G, limite supérieure du ventricule gauche
(I >ni elle permet d'appréoier les dimensions :
/'. L'angle <!<• disparition d i ta pointe du cmur en position oblique
p tstérieure gauche du indice de développement en profondeur,
il'oii l mi tirera des indications Indispensables sur le volume global
du cœur, plus particulièrement snr «•••lui du ventricule gauche;
c Le volume respectif des oreillettetvdroile el gauche, notamaenl
de cette dernière, dans les différentes positions, Burloul dan- les po-
sitions obliques ;
</. L'amplitude des déplacements respiratoires du cœur et du dia-
phragme;
88 II. VAQUEZ. — MALADIES DU CŒUR.
e. Le degré de mobilité de la pointe du cœur ;
/. Le développement du contour inférieur observé pendant l'inspi-
ration ;
g. La nature des battements dont sont animés les contours du
cœur.
L'examen radioscopique pratiqué suivant les règles précédemment
énoncées est désormais indispensable. Il permet en effel de connaître
l'importance des modifications volumétriques du cœur, de cpnfirmer,
d'infirmer ou de compléter un diagnostic clinique, de voir comment
les affections cardiaques évoluent et de quelle façon elles réagissent
aux moyens thérapeutiques.
Rœntgénocardiogrammes. — En 191 '2, GochL et Rosenlhal ont
imaginé une méthode qui consiste à obtenir un tracé des battements
cardiaques en recouvrant l'aire du cœur par de petites lames de
plomb arrangées de façon telle qu'une fente étroite, pratiquée dans
une deslames, puisse être placée sur le bord mouvant de la silhouette
dessinée par les rayons X. Les variations de largeur de la fente plus
ou moins couverte par l'ombre du cœur, suivant l'état de sa conl fac-
tion, sont enregistrées sur une pellicule photographique se déplaçant
avec une vitesse donnée. Le mécanisme de production du tracé est
comparable à celui d'un électro- cardiogramme. Plusieurs fentes
peuvenl être disposées simultanément, ce qui permel d'inscrire en
même temps les battements des diverses cavités cardiaques.
William Granea proposé d'appeler ces graphiques rœntgénocar-
diogrammes au lieu de rœntgénokvmographes, nom choisi parles-
auteurs allemands. D'après lui, ils donneraient des indications pré-
cieuses pour le diagnostic des lésions valvulaires, notamment de
l'insuffisance mitrale ou tricuspidienne. Mais ce procédé, inutili-
sable chez les sujets corpulents ou au c; s de lésions obscurcisse ni
les plages pulmonaires, est de date trop récente pour qu'< n puisse
juger de sa valeur (1).
Bibliographie. — Radiologie.- Eeavjabd, Bull, de la réunion médicale de
la VIIe région, 15 sept. 1917. — Cbake (A. W. . Rœntgens cardiograms [Journ.
amer ic. med. Associai., Chicago, 1916, LXVII, 1138-1141). — Gocht (T.) el Rosen-
tiial (■).), Rœntgenkymography ; a rœnlgenographic method of demonstrating
llie movemenl of Ihe hearl (Arch. Rœntg. Roy., London, 1912-1913, XVII, 378-
38 i). — Josué, Delherm et Laquerrière, Dispositif pour radioscopie, rad -
phie el téléVadiographie {Bull, de la Soc. de radiologie, 1914, VI, 186-190).—
K.ÔHLER (Ail).). Telerôntgenographie des Heizens \ihuts. med. Wochenschr.,
Leipzig, 191)8, n° .'«). — Moritz (F. . Ueber orllodiagraphische Untersuchungen
am Herzen {Mùnch. med. Wochenschr., 1907, n' i: Devts. Arch. /'. klin. .».'(</.,
Berlin. Bd. LXXXI, S. I. el Bd. LXXXII, S. i . — Wenckebach, Ueber pal holo-
gische Beziehungen zwischen Atiming ur.d Kreislauf [Yclkn.annslorlrage,
465-466).
(l) On trouvera dans la suite de ci i ouviage el dar.s notre livre: Le cœur et
l'aoïte, publié avec Bobdit. cl.ez J-B. Baillièi e'el fils,, des indications plus ce m-
plètes survies renseignements tournis par l'exploration rœntgémenne.
MÉTHODES D'EXAMEN. MÉTHODES GRAPHIQUES. »»— 89
METHODES i.W IPB1QUES
Les méthodes graphiques permett* ni d'inscrire sur des lrac<
manifestations objectives <ln fonctionnement de certains organes.
Introduites dans la clinique par Mare) en 1860 el appliquées à
l'étude du système circulatoire, elles restèrent pendant longtemps
bornées à l'inscription du pouls radial au yendusphygmograplx .
Potain y ajouta plus tard, à l'exemple des physiologistes, celle des
battements du cœur, des veines jugulaires el du foie. Depuis, ces
méthodes oui été très perfectionnées, quanl à leur technique et aux
indications qu'elles fournissent.
Les courbes réalisées par les méthodes graphiques son I de deux
sortes : les unes, dites courbes mécaniques, traduisent les mouve-
ments dont les diverses parties de l'appareil circulatoire sont l<"
siège, à l'étal normal ou pathologique; les autres, dites courbes <;/<c-
Inij ii t'y. mi électro-cardiographiques, résultent des déviations que les
courants d'action, engendrés par la systole cardiaque, impriment à
I aig mile d'un gah anomèlre.
COURBES \li C \ VIQl l S.
TECHNIQUE GÉNÉRALE. — Le sphygmographe >/. d'un
usage si courant qu'il esl inutile d'en faire la description, est
le meilleur des instruments pour des tracés isolés de l'artère
radiale. Il peul néanmoins produire des déformations artificielles
résultant de la pression plus ou moins grande du ressort de l'appareil.
I m- pression trop forte écrase l'artère, diminue la ligne d'ascension
au pointde la rendre méconnaissable. Parfois même elle défigure la
ligne il<- descente. Le seul moyen d'obtenir un tracé fidèle est de
faire varier la pression jusqu'à ce que l'on ;iii l«- maximum d'ampli-
tude «lu pouls. Le sphygmographe de Mare) a été modifié par
Potain, qui a rendu les deux pièces principales, le cadre métallique
et le ressort, indépendants l'un de l'autre, ce qui en facilite l'appli-
cal ion.
Le sphygmographe de l)ti<l</c<>n est peu] être plu- sensible
il»- la grande mobilité de -on l«'\ ier, qui réagit par d'amples mouve-
menls à la moindre impulsion. Mai-, pour cette raison, les déforma-
tions artificielles -oui également exag l el inconvénient •
vrai (lire qu'une médiocre importance, car il j a peu '!<• renseigne-
ments à tirer de la forme du pouls, et le sphygraogramme n'a
lérél que m on !<• compare avec les tracés <\< - autres parties de
l'appareil circulatoire.
Pour l'élude des mouvements de la point.' du cœur, on fait u
90
H. VAQUEZ. — MALADIES DU CŒUR.
du cardiographe de Mare;/ ou de celui de Pachon, en ayant soin,
comme le recommande ce dernier auteur, de mettre le malade dans
le décubitus latéral gauche, qui, seul, permet d'avoir un type
cardiographique fixe et un tracé identique au tracé de la pression
intraventriculaire.
L inscription du pouls veineux se fait au niveau de la veine jugu-
laire, dont les mouvements sont recueillis au moyen d'un petit enton-
noir en verre ou d'une capsule en aluminium et enregistrés sur la
plaque mobile du sphygmographe ou sur un cylindre. Pour cela, on
choisit la veine la plus apparente, d'ordinaire celle du côté droit et, le
malade étant couché, on lui l'ait incliner la tète du côté opposé, pour
rendre la jugulaire plus saillante. Le tracé que l'on obtient ainsi
s'appelle un phlébogramme.
(Juand on veut procéder à des inscriptions simultanées, ce qui est
toujours préférable, il faut nécessairement se servir d'appareils à
transmission réunis par des tubes de caoutchouc à un levier; les
déplacements sont inscrits sur un instrument enregistreur. Il y a
pour cela de nombreux dispositifs.
Le plus ancien est le pohjgraphe deMarey (fig. 23), dont le rou-
leau tourne devant une ligne parallèle à son axe. La lige est elle-
même réglable et porte une série de tambours inscripteurs commu-
niquant avec leurs récepteurs respectifs. Les tracés sont recueillis
sur un papier enduit de noir de fumée.
Fig. 1>3. — Pblyg iii plu- d<' M;nvv.
Les inconvénients principaux de cet appareil résident dan.- reten-
due trop limitée des traces et dans les manipulations auxquelles on
est astreint : noircissemenl du papier, fixation du tracé, etc. Mais
les avantage* sont incontestables. La pointe du levier n'exige aucun
MÉTHODES Dl.XAMl.N. - M I I I IOD1 S I i RA l'H U >\ I S. «:*-'•!
entretien; il &u lil < j m e 1 1 e soit ; 1 1 » j n i \ « ■ « ■ sur te papier pour 4eener un
•tracé cl , comme mui ;i(||i('-]-ciicc ;i la -mince lu >i r«* est In-- fit i 1 »] «• kes
moindres déUttls -«»nl lidclciiiciil i" * - j » i « >< 1 1 1 i ts. M i» H n • 1 1 1« • u— t- ! 1 1< ■ n !
l'appareil de Maiv\ a'eai pas tran>porlaldc.
Le ftfili/gniftlir de AAack&nzàe fig- :>■'») c-d plus maniaUr. L'irasorrp»-
t.ion se l'ail sur une bande de papier blanc «pu --• déronle .ni devant
d'une |)luinc eliaryée d'enere; SttSSd les Lraoéfi peuvent il- MM
prexpie indélinis. Le défaut capital eoii~i-le dan- l'jid ji uni i< >u d un
réservoir à encre dont le poids alourdi! la plume qui appuie trop sur
le papier et laisse échapper certains détails.
Le polygraphe de Mougeot, à inscription rectiligne et à repérage
automatique, est construit de façon que tous les mouvements des
— Polygrffpfoe u roene de Mackemic
10, ampoule pour le pouls v&iaom ■ .<u sphygmographe à
transmission,
styles aient leur début sur des droites perpendiculaires à l'axe de
translal ion du papier Ha Paxe du i rare, de sorte qu'ils se meuvent
sur des droites forcément parallèles entre elles fig. 25). Cet appa-
reil possède de nombreuses qualités : commodité du rep<
; bsence d<- déformations imprimées par les styles aux mouvements
communiqués, représentation exacte de l'écartemenl entre les
accidents cardiaques par celui mesuré entre deux génératiices
absolument parallèles,; de plus, l'emploi d'un pied à coulisse, muni
d un verni er au dixième ou au vingtième de millimètre, nend très
facile el très précise la mensuration des divers éléments des U
Ces appareils permeitenl d'inscrire simultanément des Un
des diverses régions de l'appareil oirculatoiae : artère radiale,
92
II. VAQUEZ. — MALADIES DU CŒUR.
veine jugulaire et pointe du cœur. Il y a quelquefois avantage à
substituer à l'inscription de la radiale celle toujours plus commode
de rhumérale au pli du coude, ou mieux de la fémorale à l'aine. Pour
recueillir leurs battements on se sert «l'un entonnoir en verre ou
d'un cardiographe dont on appuie le bouton sur le vaisseau.
Enlin il est indispensable d'adjoindre aux tracés la notation du
temps au moyen d'un métronome, d'un pendule ou d'une montre. Le
meilleur de ces instruments esl le pendule, à cause de -a précision
Fig. 25. — Polygraphe 'If Mougeot,
d de la rapidité. le ses oscillations, qui atteignent jusqu'à un centième
de seconde ; mais le chronographe de Jaquet on tout autre appareil
donnant le cinquième de seconde sont parfaitement suffisanls.
Pour pouvoir comparer les courbes polygraphiques entre elles, il
est nécessaire que leur concordance -oit exacte ; en d'autres terme-,
il faut être en mesure, étant donné un point quelconque de l'un des
tracés, de savoir immédiatement à quel point des autres tracés ilcor-
respond. I lela esl facileavec lesappareilsdeMackenzieel de Mougeot,
où les stj le- se déplacent «m ligne droite dans le sens de- ordonnées :
MÉTHODES D'EXAMEN. METHODES GRAPHIQUES. <:*_93
jl suffit <!<• tracer des lignes perpendiculaires à la ligne du temps,
pour que ces lignes coupent les divers tracés en des points nécessaire-
ment isochrones. ( m doil procéder autrement avec les polygraphes,
celui de Marej par exemple, donl les styles décrivent des arcs de
cercle. Dans ce cas, sitôt les tracés pris, on abaisse à nouveau les
styles, et mm leur fait décrire une courbe sur les tracés [u'ils viennent
d'inscrire. Les points où ils les coupenl seronl forcémenl isochrones,
pourvu que la pression sur !<• papier soil restée la même, ce que
l'on (iMicul aisémenl «'n faisanl usage d'un excentrique ingénieux
imaginé par M . Pachon.
l'n autre procédé <!•' repérage indiqué par Josué esl «''lui du dé-
calque. I lel auteui le décrit ainsi : « On ;i eu soin, dit-il, de faire décrire
;iu\ styles, au « 1 • '• I > 1 1 1 ou à la fin des tracés, un grand arc de cercle dépas-
sant ses parties les plus hautes el les plus basses. On prend un papier
transparent sur lequel <»n décalque la ligne horizontale «lu temps el
les courbes représentant les excursions des styles. < >n reporte ensuite
ce décalque vers les points que l'on veul repérer, en ayant soin que
la ligne horizontale reste bien en concordance avec la ligne <lu
temps. Les points où les courbes du décalque « •< » 1 1 j >» - 1 1 1 les ti
représentent évidemment les points synchrones. Ce procédé ;i
l'avantage <!»■ permettre «le repérer les tracés après fixation, pourvu
<|uc l'on ;iil inscrit, comme le recommande l'auteur, les courbes
indicatrices.
Les appareils à transmission donnent des tracés fidèles, mais sus-
ceptibles cependant <lc certaines déformations, en raison de la com-
plexité du dispositif : tubes de caoutchouc, tambours.
Tout d'abord il faut tenir compte de la largeur el de la longueur plus
ou moins grandes des tubes de caoutchouc. Des tuyaux larges trans-
mettent bien les vibrations, mais ils en créent d'autres assez fortes
pour imprimer au levier enregistreur des mouvements supplé-
mentaires. Quand il- ne sont pas exactement de la même longueur,
les ondes vibratoires n'arrivent pas en même temps sup le cylindre,
ce i|ui peut être une cause d'erreur dans l'interprétation des
tracés.
Les tambours interposés entre les tubes de caoutchouc cl les slvles
sont également capables, suivant que leur membrane esl plus ou
moins l cm lue. de créer des déformations artificielles. Quand la mem-
brane esl trop rigide, le tambour, frappé par un choc brusque venant
du style, accomplit pour reprendre sa forme primitive des mouve-
ments propres qui se transmettent avec les autres au cylindre enre-
gistreur. 11 en résulte des tremblements qui s'inscrivent sur les
courbes el défigurent les tracés. On \ «ni combien il est important de
vérifier fréquemment les diverses parties de l'appareil donl 01
usage.
l*onls artériel. Le poulsartériel esl dû à la sensation de -
M
H. VAQUEZ.
M M.ADIKS DU CM II;.
lèvemenl I h n s < j u ( • perçue pw le» êfaiigi < j 1 1 i palpe une artère. Il esl
fonction non de la dilatation on dn déplacement dn \ «BO&nu, efimm
on le croit généralement, mais êtes modification- de sa pression in-
terne. Ouelques faite d'observation suffisent à le prouver.
Au cours ■ d'une opération on sent battre les artères qui reposent
sur un plan résistant &\ non relies qui sont perdues au sein des
li — ne, Ton les cependant sedilalenl et se de placent de la même façon
et, si les- premières sont -eu le- perceptibles, c'est parce que l'obstacle
opposé par les parties sous-jacenles à la pression des doigts sur le
vaisseau permet de mieux saisir ses changements de volume. Aus-i
le- artères que l'on explore d'ordinaire chez, l'iiomme -onl-elle- : la
radiale au poignet, la fémorale au pli de l'aine, la temporale, c'e^t-.i-
rvK
MVKNJs
Fig. 26. — Sphygmogramme normal.
dire les artères situées sur un plan osseux ; tandis que d'autres.
comme l'artère poplitée, qui est dissimulée au milieu de parties
molle-, donnent moins la sensation de pouls. On sait enlin que
celle-ci est particulièrement manifeste chez les sujets atteint- d'in-
suffisance aorlitpie; or il n'est pas d'affection où l'écart entre le-
deux pressions extrêmes soif plus- grand.
Une remarque ingénieuse faite par lîroadbent explique plus clai-
rement encore le mécanisme du pouls. Si. comme le .lit cet auteur.
on applique le pied surle tuyau rigide d'unepompr à va|>eur en
action, on perçoit une sensation de battement analogue à celle
du pouls. Or ce tuyau ne peut, de par sa constitution, être le
siège d'aucun mouvement r\l Ionique d'expansion. Ce -oui donc
seuls le>- changement- de pre--ion qui donnent lieu au pli -nomeue
observé.
Les- anciens auteurs ont passé à tort pour fort experts dans l'art
d'explorer le pouls. En réalité, ils lui ont demande de- ren-ei^ue-
incnls qu'il est incapable de donner et on! omis d'en lixer les
«araclei'i-s normaux ou pathologiques le- plus signitical if-, f.'esl au
point que, jusqu'au début du siècle dernier, il- ont considéré comme
oiseux et presque indigne du médecin de chercln r si le pouls était
neeeleré ou mm. Les expre^-i m- de pu/sus crier cl de puhus tordus
MÉTHODES D'EXAMEN. - METHODES GRAPHJQ1 l S. t»— 9S
s'appliquaient au mode tantôt brusque^ tantôt traînant «If l'élévation
• lu pouls et non à bs fréquence. Quant à !;i raison de ses modifica-
tions pathologiques, il> ne pouvaient la comprendre, car il fallait
pour la oonnatl re des procèdes qui n'ont été fournis que r;,r l'ins-
cription graphique.
Le sphjrgmogramme typique présente, comme éléments essen-
tiels, une ligne d'ascension plus ou moins brusque, mais habituelle-
ment rapide, et une ligne de descente lente sur laquelle setrouve un
ressaut d'importance variable lig. 26 .
La ligne d'ascension correspond a La systole du ventricule dont
l'effet se prolonge jusque sur la partie initiale de la ligne de des-
Fig< 87. — Déformations du tracé radial provoquées par la compression por-
live «lu vaisseau. Les quatre tracés qui se succèdent il<' haul en b
é|é pris chei le même Individu à quelques secondes d'intervalle (sphv^motrraphe
direct '!<• Mai ej |,
cente. Cettepériode systolique de la révolution cardiaque est con-
temporaine de la diastole des vaisseaux.
La ligne de descente, pour sa plus grande portion ot jusqu'au
pied de la pulsation suivante, s'inscril pendant la diastole ven!ri
culairan
Le ressaut, situé phis ou m uns près du début de la ligne de des
conte, est dû au dicrolisme, pulsus bi&ferieru des auteurs anciens
Presque toujours visible sur les tracés, il n'est perceptible au p
que s'il est très marqué. Pour Marey, le dicrotisme dépendrait de
doux causes : lade ta > itesse acquise de la colonne sanguine lancé«
dans l'artère; 2° de l'élasticité des vaisseaux qui fait osciller
colonne liquide dans une direction alternativement eenlripè
centrifuge. Pour Mackenaie, Userait d'origine centrale et résulte
rail de La propagation d'une deuxième oade positive provoqua
l'extension des valves sigmoldea,
I iee snnygmogrammes peuvent être atypique» par suite d'une appli
9G
H. VAQUEZ. — MALADIES DU CŒUR.
cation défectueuse de l'appareil, ce qui est plus fréquent qu'on ne le
croit, ou d'une modification pathologique dans la forme et la suc-
cession des pulsations.
La déformation artificielle des tracés peut tenir, comme nous
l'avons dit. à l'écrasement de leur sommet par une pression trop
énergique du ressort. Cette cause d'erreur a été déjà signalée par
Marey et par Lorain. La ligure 27 montre combien, chez un
Fig 28, — Apparition de l'anacrotisme aux dépens du sommet de la pulsation.
Sur ces quatre tracés, recueillis dans une même séance, on voit, suivant le
modo d'application de l'appareil, le sommet (s) s'écraser, descendre le long
de la ligne d'ascension el S3 transformer eu anacrotisme (a) alors que le nou-
veau s nu h M i'-' i"c » -ni '■ par l'aicien ressail systoliquj [rs] devenu prédo-
minant (Gallavardin).
même malade, les tracés diffèrent suivant le mode d'application de
l'appareil.
lue autre déformation plu- intéressante, parce qu'elle a donné
lion ;i défausses interprétilion*, relève du même mécanisme, et
consiste dans ce que l'on a appelé le pouls anacrote. Il est caractérisé
par la présence, sur la ligue d'ascension, d'un ressaut analogue
au dicrotisme de la ligne de descente. Certain- auteurs, Huchard
MÉTHODES D'EXAMEN. - MÉTHODES GRAPHÏQJ I S. fS_97
notamment, l'ont considéré comme spécialaurétrécissementaortique.
Polain et GallavardiD onl montré qu'il n'a aucune signification
pathologique. D'après ces derniers auteurs, ilseraitdû, luiaussi,à
une pression trop énergique de ressort du sphygmographe ei à l'ap
pantion prématurée d'un ressaul formé aux dépens du sommet de
la pulsation | Kg. 28 .
Les déformations pathologiques des trac- se réduisenl a peu de
chose.
^ Cependant I- tracé de l'insuffisance aortique esl assez caractéris-
tique. Il se reconnaîl à la hauteur inaccoutumée de la ligne d'as-
cension qui se lo.-,. nue par un crochet très marqué h à l'accen-
tuation anormale du dicrotisme Bg. 29 . L'importance excessive de
l'onde initiale esl «lue à l'écarl considérable qui --pare les deux
pressions ei à l'abaissemenl de la pression minima , de sorte que,
Fig. 2'.». — Pouls rudial dans I insuffisance aortique.
si la ligne d'ascension esl très haut., c'est, non parce qu'elle
Jélève Plus M"" l'ordinaire, mais parce qu'elle pari de plus bas
lr ••'•'"•|"'1 esl provoqué par la chute brusque de la pression au
moment delà régurgitation du sang. L'exagération du dicrotisme
résulte également de l'affaissement subit de la pression, qui per la
l onde positive de retour, qui crée le dicrotisme, d'être plus efl
„Dans ('«thérome artériel, le sphygmogramme présente une ligne
d ascension peu élevée suivie d'un plateau arrondi et étalé Ce tracé
ll'",,,ll,;l difficulté qu'éprouve le ventricule, en raison du peu d'élas
ucité du vaisseau, à 3e vider de son contenu.
Les autres déformations : pouls artériel petil des sujets atteints
delésion mitrale, , s lentdu rétrécissement aortique, n'en disenl
pas plus que le palper de l'artère.
Quant auxmodificationsdans la successiondes battements : aryth-
mie extrasystohque, pouls i rnant, arythmie complète etc elles
BOnta°sohment incompréhensibles, si l'on s'en tient aux sphy^mo
grammes etelles ne peuvent .être interprétées qu'au moyen de tr
?omP*ra»fs. joutons enfin que, comme l'a montré Mare, il es|
impossible de tirer de l'inspection des courbes du pouls des indica-
tions relatives à la valeur de I, pression artérielle.
fllAITI Dl Ml Dl . INI
9S H. VAQUEZ. — MALADIES DU CŒUR.
Pouls veineux. Les veines présentent, comme les arlères,
des soulèvements et des affaissements qui ge succèdent suivant un
rythme déterminé, l.n série «le ces mouvementé constitue le pouls
veineux.
Le pouls veineux s'observe do préférence au niveau des veines
jugulaires. Peu apparent d'ordinaire à l'état physiologique, il l'est
beaucoup plus dans un grand nombre d'affections de l'appareil circu-
latoire. Aussi les anciens auteurs en avaient-ils conclu à tort qu'il
était toujours de nature pathologique.
La région hépatique peut être également le siège de battements,
mais ces battements, dits pouls hépatique, ne sont perceptibles que
s'il existe une stase veineuse appréciable dans le foie.
Potain a donné le nom de pouls veineux, ou hépatique, vrai à une
l'orme du pouls associée presque nécessairement, d'après lui, à l'in-
suffisance tricuspidienne, et de pouls veineux ou hépatique faux à
toutes les autres variétés. Il a été ainsi conduit à attribuer dune
façon paradoxale l'appellation de vraies aux formes anormales de la
pulsation. Comme, d'autre part, l'interprétation qu'il en a proposée
est inexacte, le mieux est d'abandonner définitivement ces diverses
dénominations.
Pouls veineux physiologique. — Si l'on examine à jour frisant la
région animée par les battements des veines jugulaires, tandis que
l'on pose le doigt sur l'artère radiale, on voit à l'état normal se
succéder trois soulèvements séparés par des dépressions plus ou
moins profondes. Le premier précède d'assez loin le pouls ; le
deuxième coïncide presque avec lui et le troisième survient immé-
diatement avant le dicrotisme. Il est donc à présumer que ces soulè-
vements correspondent respectivement à la présystole, à la systole
et au début de la diastole venfriculaire, ce que confirme l'étude
des tracés recueillis simultanément sur la veine jugulaire, la pointe
du cœur et l'artère radiale (lig. 3Q ,
Sur un phlébogramme, le soulèvement initial est désigné par la
lettre a, parce qu'il est contemporain de la systole auriculaire. Il est
dû, comme Ta montré François-Franck, à l'arrêt brusque de la pro-
gression du courant sanguin et au gonflement du vaisseau provoqué
par la contraclion active de l'oreillette.
Le court affaissement qui suit n'a pas de dénomination spéciale.
Il ne constitue en réalité que la première partie de la dépression
que l'on trouve plus loin, et il résulte, comme elle, de l'accélération
de la vitesse du sang dans le système veineux, causée par le relâ-
chement subit de l'oreillette après sa contraction,
Le deuxième soulèvement, qui coupe la dépression précédente en
deux parties inégales, a été appelé par Mackenzie soulè\ement c ou
carotidien, parce (pie cet auteur l'attribue à une répercussion sur ce
vaisseau du choc systolique de la carotide adjacente. Pour Fried-
MÉTHODES D'EXAMEN. Ml ïTHODl - GRAPHIQUES M 99
reicn, Gerhardt, Hasebroek, cette répercussion se ferait, non sur la
jugulaire, mais sur la partie terminale de la veine cave supérieure.
Cette théorie, dite artérielle, du soulèvement cn'esl pas universelle-
ment admise. Potam a expliqué l'accident en question par l'ébrsn
lement rétrograde de la colonne sanguine sous l'influence de la
systole du ventricule ; d'autres, comme Bard, Lian, II. m
Lenoble, lui reconnaisses égalemenl une origine venlriculaire.
Pour Bard, il ser.-iiL imputable, au moins en partie, i la secousse
déterminée par la clôture de la valvule tricuspide [Verschlu
rig. 30. — Pouls \cin<Mi\ physiologique.
des auteurs allemands). Toutefois la théorie artérielle du soulève-
m,"nl protosystolique de la jugulaire a été défendue à nouveau par
Laubry r[ |V//I- X|"- de toutes focons, ce qu'il importe de retenir,
c esl qu'il esl contemporain du début de la systole.
La dépression a?, consécutive correspond à la période d'éva
Lion des ventricules. Elle dépend, pour une part, de la diastole auri-
culaire et de l'appel du sang dans les veines jugulaires; pour une
autre, de l'abaissement de la cloison auxieulo-Yenlriculaire \ •
Pwnte du cœur; pour une troisième enfin, de Inspiration intra-
thoracique.
L'action de la diastole auriculaire est la plus importante Elle
résulte de ce fait que l'oreillette, après s'être complètement vidéi
reiAche brusquement et se trouve, suivant l'expression de Fran
100 II. VAQUEZ. — MALADIES DU CŒUR.
Franck, trop large pour son contenu. Le sang des veines jugulaires
s'y précipite et les veines s'affaissent.
L'abaissementde la cloison auriculo-venlriculaire, dont le rôle est
moindre, est provoqué parle raccourcissement .les libres musculaires
des ventricules qui, en se contractant au moment de la systole,
entraînent avec elles la partie intérieure des oreillettes. C'est ce que
Chauveau et Frédéricq ont appelé le recul balistique des ventricules.
L'abaissement de la cloison a pour effel d'agrandir encore plus
la cavité de l'oreillette et d'accélérer le cours du sang dans les veines
afférentes.
L'action de l'aspiration thoracique s'expliquerait de la façon
suivante : au moment de la systole du ventricule, une certaine
quantité de sang quitte le thorax et, sous l'influence de la diminution
de la pression intrathoracique, le sang est appelé brusquement
des veines jugulaires dans celles du médiastin. Pour Riegel et
Fr. Franck, l'aspiration thoracique n'aurait qu'une influence très
minime sur le mouvement du sang dans les veines du cou.
Après l'affaissement x survient une nouvelle élévation, nommée v
par Mackenzie, parce qu'elle est due à un acte ventriculaire. Elle
correspond en effet à la fin de la déplétion du ventricule, par consé-
quent à la réplétion de l'oreillette qui provoque le gonflement du
système jugulaire et l'élévation qui en témoigne. Mais la réplétion
de l'oreillette peut être plus ou moins précoce^ suivant qu'il existe
ou non une stase du sang dans cette cavité. Aussi la position de
l'onde v est-elle variable; parfois elle est prématurée ou bien assez
tardive. D'ordinaire enfin, contrairement à ce que l'on constate sur
la figuie M<), elle est moins élevée que le soulèvement précédent et,
dans certains cas, elle présente un aspect bifide.
La dépression y qui lui fait suite a au contraire une position fixe,
car elle est synchrone avec un moment immuable de la révolution
cardiaque qui est l'ouverture des valves tricuspides et le début de la
diastole. D'autre part, comme l'a montré .Mackenzie, elle coïncide
avec le dicrotisme «lu pouls.
Quand on accélère l'appareil enregistreur ou, en d'autres termes,
quand on recueille des tracés à grande vitesse, on voit apparaître
certains détails;» peine visibles sur les tracés ordinaires, ou même
des accidents qui y font complètement défaut 'fig.' 31 .
1res souvent, comme l'a remarqué Bard, le soulèvement c, au lieu
d'être synchrone avec le choc carotidien, anticipe un peu sur lui. Ce
serait la preuve, pour cet auteur, que le soulèvement n'est pas dû
exclusivement, comme le pensai I Mackenzie, à la répercussion du
battement de l'artère sur la veine el qu'il dépend, au moins pour une
part, delà clôture des valves auriculo-ventriculaires.
Sur ces mêmes tracés, la bifidilé, exceptionnelle sur les autres, de
l'onde y est très fréquente. Ces! le témoignage que cette onde est
MÉTHODES D'EXAMEN. - MÉTHODES GRAPHIQ1 l S. «:* l(M
composée de deux éléments : l'un télé-systolique, l'autre proto-dias-
tolique, correspondant, le premier à la systole, le second ;'i la période
li.ul initiale de la diastole. Aussi, selon toute vraisemblance, doit-on
attribuer cette onde à une double cause : au refoulemenl progressif
des valves tricuspides vers l'oreillette, à la lin de la systole, et à la
réplétion définitive de la cavité auriculaire, lorsdudébul <t<* la dias-
tôle <lu ventricule.
Quelques autres particularités sont encore à signaler.
Fig. 'M . — Tracés à grande vitesse Cardiogramme en décubitus laléra -
pouls veineux. On constate sur ce dernier, en plus des ondes i dinaires, une
ondulation î (repères 2-3). une ondulation h (repère 7) el deux eno
prises enlre les repères i 5 el les repères 5-6.
La première consiste dans la présence d'une petite élévation
située entre les soulèvements a el c. Elle a été désignée parla lettre/.
Chauveau l'aconsl » t * - « - sur les tracés recueillis chez ranimai, el il en
a fail une «le- manifestations de cette phase de la révolution cardia-
que qu'ils appelée I' intersystole . M ;i i - il ne semble pas possible,
pourbien des raisons, d'expliquer de la même façon les tracés humains,
el il esl plus vraisemblable que l'ondulation i est due, comme l'admel
Bard, ;i la réaction élastique du muscle ventriculaire au moment <lc
l'arrivée du sang chassé par l'oreillette. Pezzi ••! Sabri <-n onl donné
une interprétation è peu près analogue. Ce qui semble la justifier,
c'esl que l'ondulation esl d'autanl plus marquée une l'énergie du
ventricule esl plus forte; aussi esl elle particulièremcnl visible
dans l<- cas d'insuffisance aorl ique.
Un autre accident, assez spécial aux tracés ;'i grande vitess
entre les soulèvements v <•! a, mais è des distances variables. Il irsch-
felderet Gibson l'ont désigné par la lettre h. On l'attribue générale-
ment à l'arrêt momentané de la colonne sanguine provoqué par !<•
relèvement progressif des valves tricuspides sous l'influence du rem
plissage du ventricule. Ce relèvement ne se produit pas lou jours au
102
II. VAQUEZ. — MALADIES DU CŒUR.
même moment.; il est prématuré ou tardif; suivant qu'il existeounon
de la stase Sanguine dans la cavité ventrieulaire ; aussi la position
de Tonde// n'est-elle pas lixe. Elle a été nommée onde de stase, et elle
esl considérée comme un signe de gêne dans le fonctionnement du
ventricule.
Ajoutons enfin que l'onde h est contemporaine du troisième bruit
du cœur décrit par Thayer. Ce bruit se rencontrerait surtout «liez
les jeunes sujets et constituerait, en s'ajoutant au rythme normal.
une sorte de galop diastolique. Pour Hirschfelder etGibson, il serait
dû à l'affrontement des valves auriculo-ventriculaires à la fin de
Fig. 32. — Cardiogramme en décubitus latéral gauche et tracé jugulaire mon-
trant, entre l'ondulation // et l'ondulation a, la présence du petit soulèvement w
marqué par le signe * (lJe/.zi et Sabri).
leur soulèvement. Il relèverait ainsi du même mécanisme que
l'accident //.
Une dernière particularité consiste dans la présence, assez rare
d'ailleurs, d'un ressaut signalé par Hirschfelder entre les soulève-
ments h el a, ressaut que cet auteur a désigné par la lettre w.
Gibson l'a rattaché à une contraction du sinus, ce qui parait peu
vraisemblable; Pez/.i, à une contraction propre de la veine cave,
analogue à celle qui se produit chez le lapin quand le coeur se
ralentit a'vant de s'arrêter lig. 32 i.
La signification des éléments au phlébogramme étant connue, il
reste à indiquer le moyen de reconnaître la p'ace qu'ils occupent,
mi qu'ils devraient occuper s'ils ne sont pas visibles. Pour cela, il
est nécessaire de comparer entre eux les traces veineux, cardiaques
et artériels, après en avoir au préalable vérifié la concordance au
moyen des procédés indiqués.
Le repérage ësl facile quand on dispose d'un bon cardiogramme
pris dans le décubitus latéral gauche, ce qui. comme on le verra
\lï I HODES D EXAMEN.
MÉTHODES GRAPHIQI ES. tS -103
plus loin, est absolument indispensable. Pour trouve* les ondes a
el c contemporaines, l'une de la contraction de l'oreillette, l'autre de
relie <|ll \ en ! H c 11 le . oli i 1 1 - « - 1 î I i» Mil' le | 'I I l«'l »Oi»T.'im 1 1 le leS J" Mltts Syti-
chrones au soulèvement d el au début de L'élévation systoliqué du
cardiogramme, ces points devanl nécessaire m en I correspondre avec
les ondes eliereliee-. I )ii;ml a l'a liai ->emenl //, il enineide. CÔIllIQC
lOn 3a it, avec L'ouverture des valves auriculo-ventriculaires <|tli se
fait aussitôt âpre- l.i ligne de descente du cardiogramme. < »u notera
donc sur le phlébogramme le point synchrone 'avec Le pied de eette
ligne de descente, et on verra qu'il existeen ce j >« n n t ou immédiate-
ment après une dépression qui né peut être que l'affaissement y.
L'opération est un peu plus compliquée quand on veut comparer
Les tracés veineux, non avec un cardiogramme, mais avec un sphyg-
mogrammé, car il faut tenir compte du temps mis par le courant san
guin pour aller du cœur à l'artère radiale et, par conséquent, du
retard des tracés artériels sur les tracés veineux.
Pour l'évaluer, on établira ta concordance entre le pied de l'élé-
vation du Bphygmogramme <•( le point correspondant du phlébo-
gramme ; puis on mesurera sur la ligne des temps un intervalle
d'un dixième de seconde, égal au temps que met L'onde sanguine
pour se propager jusqu'au poignet, el on reportera cel intervalle
en arrière du point préalablement déterminé sur Le tracé veineux.
On aura ainsi le Lieu exact de l'élévation c.
Pour coi n 1,1 i Ire l'end roi I où se Lrouvesur le phlébogramme l'onde '/.
on ajoutera, au relard d'un dixième de seconde, un autre relard d'un
cinquième de seconde équivalent au temps qui sépare la contraction
de L'oreillette de celle «lu ventricule. Bu d'autres termes, en se repor-
tant, sur le tracé veineux, à quinze centièmes de seconde en arrière
du début du soulèvement radial, on aura le poinl qui correspond ou
qui doit correspondre au soulèvement '/.
Quant a l'àuaissemenl //. il esl synchrone, comme l'a montré
MaeUen/ie. a\ee le débul du d leiol i -me du pouls. Il n'j aura donc
qu'à chercher sur le tracé veineux le poinl correspondant à bel
denl du tracé artériel pour identifier l'affaissement en question,
précède plus ou moins tôt d'un soulèvement qui ne peut Btre que le
soulèvement v.
Pouls veineux à formes atypiques ou pouls veineux pathologique.
Les anciens auteurs ne connaissaient qu'une forme atypique de
pouls veineux qu'ils appelaient, d'une façon paradoxale COmme iioii<
l'avons dit, pouls \eineux vrai. Il- désignaient ainsi la répléliou
systolique de le veine jugulaire, préalablement vidée dé son contenu
par la pression du doigt, i.v-iait. pour eux. un signe prësqtië patho-
gnomonique d'insuffisance tricuspidienne. < v. on sait aujourd'hui
qu'il suffit, pour produire la réplélioh systolique de la jugulaire,
d une Btase du sang dans l'oreillette droite, qiielle qu'en soil là e
104
H. VAQUEZ.
MALADFI.S ni: CŒUR.
La première anomalie véritable consiste dans le synchronisme
du soulèvement initial du phlébogramme et des autres tracés fi°:. 33 .
Potain a donné à cette l'orme de pouls veineux le nom de « pouls
veineux ventriculaire ». [1 attribuait à tort le synchronisme au retlux,
à travers l'orifice tricuspidien insuffisant, d'une onde systolique
veineuse, contemporaine tic Tonde systolique artérielle.
Mackenzie a montré que le pouls veineux ventriculaire lient sim-
plement à la suppression de l'onde auriculaire a. Il pensa d'abord
pjg 33, _ Tracé de l'orme ventriculaire avec disparition du soulèvement a
et fusion des soulèvements c et r en une seule onde.
qu'elle était due à un déplacement du lieu d'origine des contractions
qui naîtraient, non dans l'oreillette comme à l'étal normal, mais
plus bas sur un autre point du faisceau primitif, à la hauteur du
uœud de Tawara. L'excitation qui en part devant nécessairement
mettre un temps égal pour se propager à l'oreillette el au ventricule,
on s'expliquerait ainsi le synchronisme de leur systole et des ondes
initiales des tracés. Pour cette raison, Mackenzie avait donne à ce
rythme anormal le nom de rythme nodal. Quant au déplacement du
foyer d'excitation, il le croyait dû a l'asthénie OU à la paralysie de
l'oreillette. Celle interprétation a été abandonnée par tous les
auteurs et par Mackenzie lui-même.
On admet aujourd'hui que la disparition de l'onde a esl liée à un
état particulier de l'oreillette appelé état de fibrillation. On le produit
MÉTHODES D'EXAMEN. — MÉTHOD1 S GRAPHIQ1 I 5. »»— 105
expérimenialemenl quand on soumel L'oreillette a des stimulations
répétées, el il esl caractérisé p.ir la présence de trémulations ou de
secousses multiples, parfois au nombre de cinq cents à neuf cents,
giégeanl dans la période diastolique des tracés el coïncidanl tou
jours avec un rythme irrégulier du pouls. La fibrillationa été retrouvée
au cours de l'arythmie complète, grâce à ici ••••tin cardiographie qui a
permis de retrouver ces mêmes trémulations Bur les i racés humains :
dès lors, la disparition de l'onde a ~«-r;iii due non à une asthénie ou à
une paralysie de l'oreillette, mais à une dissociation a l'infini de Bon
activité. Cette anomalie n'a donc avec l'insuffisance Lricuspidienne
i|iit- des rapports très indirects et, 3i elle l'accompagne souvent
qu'elle provient d'un trouble dans le fonctionnement de l'oreillette
qui coïncide habituellement avec l'insuffisance Lricuspidienne. Le
pouls veineux peut exceptionnellement, il est vrai, présenter la
forme ventriculaire -an- que le pouls soit irrégulier, mais alors le
soulèvement, au lieu d'être supprimé, est seulement très atténué.
Dans d'autres cas le soulèvement a est extrêmement marqué, les
autres parties du tracé restant normales. Son importance excessive
indique une augmentation de l'activité <!•• l'oreillette avec stase
du san- dans sa cavité. Aussi l'observe-t-on surtout dans les lésions
du cœur droit. Mackenzie en a fail un signe caractéristique du
rétrécissement tricuspidien. Laubr) et Pezzi l'ont noté également
dans le rétrécissement de l'artère pulmonaire el dan- la commu-
nication intervent riculaire.
Passons maintenant au soulèvement c. Celui-ci ne manque jamais,
car il esl provoqué par un acte qui se passe, non dan- la veine,
mais dans le cœur lui-même: par la systole du ventricule pour les
un- et, pourd autres, par l'ébranlement communiqué à la veine par
la distension de la carotide. Sa seule anomalie consiste dan- les
rapports anormaux qu'il peut présenter avec le soulèvement a qui
le précède ou le soulèvement v qui le suit.
L'intervalle <pii le sépare du soulèvement <i peut être augmenté
ou diminué. Quand il esl supérieur à un cinquième de seconde, cela
indique qu'il y a un trouble dans la t ransmission de l'on le de contrac-
tion cuire l'oreillette el le ventricule, ou, autrement dit, un blo
de la contraction. La diminution de l'intervalle a-c signifie au con-
traire qu'il \ a rapidité plus grande dan- la propagation de l'onde
ou plutôt qu'elle vient de moins loin qu'à l'ordinaire, non plus du
Binus, mais d'une région de l'oreillette située au-dessous.
Parfois enfin il n'\ a aucune relation déterminée cuire les deux
accidents, lesquels se manifestent alors ;*» des distances variables
l un de l'autre. Cette anomalie, que l'on appelle dissociation
• ado vent riculaire. e-t le subst rai uni graphique le plus
tique du ralentissement permanent du pouls avec attaques synco-
pales ,.n syndrome d'Adams Stokes.
106 II. VAQUEZ. — MALADIES DU CŒUR.
Quanl à la diminution de L'intervalle qui sépare les deux soulè-
vements c et v, elle ne peut être due qu'à une anticipation du second,
puisque le premier a une position fixe. Elle esl quelquefois telle que
les deux ondes arrivent à se confondre, l'affaissement qui se Irouve
d'ordinaire entre elle ('-tant pour ainsi dire comblé. D'après ce que
nous axons dit du mécanisme de Tonde v, son déplacement impliqué
une stase importante du sang dans l'oreillette. Comme, en même
temps et pour la même raison, le soulèvement a fait habituellement
défaut, il en résulte une forme très particulière des tracés carac-
térisée, par l'absence de soulèvement a (forme dite ventriculaire) et
par la présence d'une onde unique, allant du soulèvement c jusqu'à
la tin du soulèvement r, la dépression intermédiaire avant disparu.
Pour Potain, elle imposait le diagnostic d'insuffisance tricuspi-
dienne. Or, pour les motifs précédemment exposés, elle n'indique
rien de plus qu'une gène notable du fonctionnement de l'oreillette :
mais comme, dans la pratique, cette gêne complique fréquemment
l'insuffisance tricuspidienne, l'assertion de Potain contient une pari
de vérité (fig. 33).
L'affaissement //, qui marque le début de la diastole ventriculaire,
ne varie jamais, quelle que soit l'atypicité des tracés, pas plus que le
soulèvement c contemporain du début delà systole. Ni l'un ni l'au Ire
ne peuvent, en effet, faire défaut, puisqu'ils sont liés tous deux à des
événements qui ont le cœur pour origine.
La période qui suit cette dépression et qui se continue jusqu'au
retour de l'onde auriculaire a n'est généralement le siège d'aucun
accident appréciable. Cependant on y remarque quelquefois la pré-
sence de cette onde particulière /;, signalée par Gihson et Eiirsch-
felder, et nommée par eux onde de stase diastolique. Elle n'est pas,
à vrai dire, pathologique, puisqu'elle peut apparaître chez les sujets
normaux quand la révolution cardiaque est lente; mais elle est cer-
tainement beaucoup plus manifeste quand il existe une dilatation de
la cavité ventriculaire avec stase du sang dans cette cavité.
On voit, en résumé, que la lecture des courbes veineuses permet à
un observateur exercé de reconnaître à un premier coup d' œil le mode
de succession des actes normaux ou pathologiques qui se passent
dans le coeur au cours de sa révolution. C'est dire l'intérêt qu'elle
présente.
Dans ces dernières années, M. Josué a lente <le substituera la lec-
ture des i racés, L'auscultation de la jugulaire, qui, suivanl lui, donne-
rait des résultais identiques, chacun des accidents que QOUS venons
d'étudier (les soulèvements notamment | étant caractérisé par un bruit
perceptible à l'oreille. Le procédé esl ingénieux. 11 aurait été certai-
nement très précieux pour nos prédécesseurs, qui n'avaient pas comme
nous les ressources plus explicites de la méthode graphique.
Inscription des mouvements du cœur. — Elle a été réalisée
MÉTHODES D'EXAMEN. — MÉTHODES GRÀPHIQJ US. «S 107
pour l;i première lois sur le cheval parChauveau et Maréy dans des
expériences classiques donl les résultat» onl été confirmés par Fré-
dérieq et par 1 1 iirl lile;
Les tracés de pression intravehtriculaire recueillis par cet auteurs
débutent par une petite élévation synchrone a la systole de l'oreil-
lette^ suivie, peu après* d'une ligne il ascension brusque, puis d'un pla-
teau plu- ou moins ondulé '-H rapport avec In systole rentriculaire.
Ensuite vient le ligne de descente correspondant au relâchement 'lu
muscle cardiaque, et la courbe se termine par une encoche créée par
le vide poslsystbliqile figa :; i
Mare) ne put réussir à obtenir chez l'homme des tracés comparables
a ceux <l«' l'animal, h !<•- auteurs qui b'j essayèrent après lui
r
-.3
V
Fiç. 34. - Cardiogramme 'lu chenal (Chauveau el M are 3 .
échouèrent également. Les courbes étaient .-1 dissemblables qu'il
fui impossible de se mettre d'accord sur leur signification. Pour
les uns, la systole cardiaque coïnciderait avec le pied de la ligne
d'élévation; pour d'autres, avec Bon milieu ou même avec sou
9ommet. Quant au plateau, on l'a considéré comme l'expression
Boit «le la systole en totalité ou eu partie, -"il au contraire de la
diastole. Bref, ou eu était arrivé a dénier toute valeur au cardio
gramme humain, el Mare} avait conclu que, chei l'homme, rien
n'est plus varié que la forme de la pulsation du cœur. Vingt ans après,
Mackenzie déclarait encore que l'étude 'le la cardiographie '-t. ut
complètement à reprendre.
M. Pachon a indiqué la raison de ces échecs et le moyen de les éviter.
Cet auteur a fait remarquer que les courbes recueillies sur l'animal,
au moyen «le Bondes manométriques intracardiaques, expriment
uniquement les changements de pression, alors que chezl'homme, ou
les procédés d'exploration seul nécessairement différents, elle- ira-
duisenl <les actes complexes. Le plu- important est la consistance «lu
cœur, proportionnelle a la pression; un autre esl constitué parle
volume du cœur qui, lui< n'a rien à faire avec elle el qui varie Buivanl
les individus, la position «lu malade, etc. Vinsi s'expliquent, d'après
Pachon, la >\w< rsité 'le- courbes humaines et l'impossibilité «le !«•-
interpréter,
108
H. VAQUEZ.
MALAMKs 1)1 CŒUR.
Le problème consistait donc à supprimer dans l'inscription «les
tracés l'influence du facteur variable, changement de volume, eu ne
laissant subsisterque celledu facteur fixe, changement de consistance.
M. Pachon Ta résolu en mettant le sujet dans le décubitus latéral
gauche, qui a pour effet de rendre invariable la position du cœur
dans la poitrine, les modifications de consistance témoins fidèles
de colles de la pression, persistant seules.
Pour obtenir un bon tracé, suivant le procédé de Pachon. on
place le sujet sur une table, ou mieux sur deux tables mises bout
à bout et distantes l'une de l'autre de 30 centimètres environ, de
sorte que la région précordiale se trouve comprise dans l'espace
laissé libre. Quand on a affaire à des malades, on peut les faire eou-
Fig. 35. — Cardiogramme en decubitus Jaléral gauche (méthode de Pachon)
identique au tracé de pression intraventriculaire de Chauveau et Marev.
cher en travers de deux lits placés l'un près de l'autre : on applique
follement le bouton du cardiographe sur la pointe du coeur, et on
le maintient lixé soit par la main d'un aide, soit par celle du sujet
lui-même.
Le cardiogramme recueilli dans ces conditions reproduit exacte-
ment les tracés de pression intraventriculaire de Chauveau et
Marey (tig. 35). On y retrouve l'ondulation <t correspondante la con-
tractionde l'oreillette, la ligne d'ascension brusque contemporaine de
la période de tension syslolique du ventricule, le plateau systolique
avec ses trois ondulations caractéristiques traduisant la période
d'évacuation et enfin la ligne de descente, de la phase de décon-
traction cardiaque, terminée par une encoche dont la partie la plus
basse correspond au moment où les valves auriculo-ventriculaires
s'ouvrent pour laisser passer le sang dans le- cavités sous-jacenles.
Dans la portion du tracé qui va de cet le encoche jusqu'au pied de
la ligne d'ascension suivante, -'inscrit la période diastolique de la
révolution cardiaque avec ses trois phases : la phasede remplissage
brusque du début, indiquée par la ligne ascendante de l'encoche, la
phase de remplissage lent, traduite par la ligne droite légèrement
MÉTHODES D'EXAMEN. - MÉTHODES GRAPHIQUES. SS 109
ascendante el interrompue par l'omlc auriculaire, correspondant ;i la
phase de remplissage présystolique.
Parfois, mais assez rarement, il s'intercale entre les soulève-
ments a el c, un dernier accidenl r* sur la figure 31) figurant l'in-
tersystole cardiaque. Ce phénomène, étudié par Chauveau sur le*
animaux, consiste dans une contraction active des muscles papil-
laires destinée à tendre les valvules auriculo-ventriculaires el ;i les
mettre <mi étal de résisb r au choc de la colonne sanguine projetée
par l«- ventricule. Pour <|uc cet acci<l<-ni - in-<ii\r sur les tracés
Fie. •<!». — Tracé 'lit <-n • doa de chameau
humains, il faut, comme l'a montré Pezzi, que les mouvements «lu
cœur soienl lents el les tracés recueillis .1 grande vites
Les déformations du cardiogramme résultent soi! de modifications
dans sa forme, soit de l'absence <>u de l'apparition à des moments
inaccoutumés <l<- certains de ses éléments.
Les premières intéressent surtout la ligne initiale, qui peu! être
inversée, tratnanleet inclinée, ou bien irrégulière et entrecoupée do
ressauts.
La forme inversée est caractérisée par ce l'ail que les systoles car
disques s'inscrivent par une ligne non ascendante mais descendante:
battements négatifs de Marey. < .cl auteur croyait les avoir constatés
chez des sujets sains, «-i c'esl ce <|iii lui avait rail dire <|u<- la forme
perpétuellement variable <!<•- cardiogrammes humains <mi rendait
l'interprétation impossible. I Itérieurement Mackenzie attribu
sortes de battements à la participation des cavités droites dilatées
dans le phénomène «lu choc de la pointe . il prétendait, en effet, que
les mouvements de ces cavités s'inscrivent <-w négatif, ceux des
cavités gauches en positif. Pachon et Moulinieront montré qi
110 H. VAQUEZ. - MALADIES OU CŒUR.
diverses assertions étaient dues à une technique défectueuse. Si l'on
prend les tracés dans le décubitus latéral gauche, les battements
sont toujours positifs à l'état normal, et, s'ils sont négatifs cela
tient à une cause pathologique, d'ordinaire à des adhérences de la
pointe.
La l'orme traînante est fréquente dans les cardioscléroses. Elle
indique que la période de tension ventriculaire est plus longue qu'à
l'état normal. Souvent, en môme temps, le plateau syslolique qui l'ai!
suite s'inscrit sur une ligne courbe, ce qui témoigne d'un efforl
anormal du ventricule pour se vider de son contenu. L'ensemble du
tracé justifie alors l'appellation imagée des cardiogrammes en « dos
de chameau », que lui ont donné Gufï'er et Barbillon. Ces auteurs lui
ont, avec raison, attribué une signification lâcheuse, car celle forme
de tracé coïncide d'habitude avec des troubles profonds dans le
fonctionnement du myocarde (fig. 36).
La forme en escalier, dans laquelle la ligne d'ascension est entre-
coupée de ressauts, se rencontre chez les sujets porteurs d'une
insuffisance aorlique ou plutôt d'une lésion double d'insuffisance et
de rétrécissement. Elle s'explique par la longueur de la systole
ventriculaire et par la difficulté opposée au passage du sauu dans
l'aorte par la sténose valvulaire, l'évacuation du ventricule se fai-
sant non plus régulièrement, mais para-coups.
Nous en arrivons maintenant aux modifications des éléments du
cardiogramme.
L'ondulation a peut faire défaut, ('/est ce que l'on constate au
cours de l'arythmie complète. Les tracés cardiographiques sont «lil-
alors de type ventriculaire (ou type nodal de Mackenzie), parce que
leur élévation initiale, en l'absence de l'accident a, coïncide avec la
systole du ventricule.
Dans d'au 1res cas, l'ondulation a, au lieu d'être supprimée, présente
une amplitude excessive. C'est le témoignage que l'oreillette est
soumise à un travail exagéré par suite d'une stase d i sang dans
le ventricule. D'ordinaire, l'ondulation a correspondante des tracés
veineux est également exagérée. Pour Moulinier. celte anomalie
indiquerait presque à coup sûrune malformation cardiaque, notam-
ment un rétrécissement «le Tarière pulmonaire avec communication
interventriculaire. Mais on la rencontre également dans le rétré-
cissement tricuspidien, dord elle constitue un signe très caractéris-
tique, comme l'a noté Mackenzie, et dans la symphyse du péricarde.
Il peut arriver enfin que le soulèvement a, tout eu conservant son
amplitude normale, soi! trop loin (\\\ soulèvement suivant ou qu'il
cesse d'affecter avec lui des rapport- déterminés.
Sur les tracés typiques, ce soulèvement es! séparé <\n pied de la
ligne d'ascension par un intervalle d'un cinquième de seconde, égal
au temps (pie met la contraction pour passer de l'oreillette au venlri-
MÉTHODES D'EXAMEN. MÉTHODES GRAPHIQUES. «3 lu
culc Quand il 3 a gêne dane la transmission, l'intervalle augmente
au poinl d'atteindre un quarl et même un liera de seconde; quand
la transmission esl complètemenl Interrompue, les systoles de l'oreil-
lette H celles < 1 1 1 ventricule deviennenl toul à fail indépendantes les
unes des autres, les premières élanl de beaucoup plus fréquentes
que les secondes. Il 3 a, comme I "ii dit, dissociation totale
diverses éventualités coïncident d'ordinaire avec un ralentissement
permanent du pouls, symptomatiquc de la maladie d'Adams Stokes.
( )n s nil , en résumé, que contrairement à l'assertion de Mare} et de
Mackenzie, la cardiographie clinique esl susceptible de donner des
renseignements utiles, muis à condition qu'elle -"il pratiquée dans
le décubitus latéral gauche, suivant le procédé indiqué pur Pachon.
Pouls hépatique. — A l'étal normal, la région occupée parle foie
ne présente pas, comme celle des veines jugulaires, de soulèvements
appréciables à la vue ou susceptibles d'être enregistrés par les mé
Lhodes graphiques, Mais, dans certaines conditions pathologiques,
donl la principale consiste dans la réplélion du système de la veine
cave inférieure par insuffisance des cavités droites du cœur, le
foie, augmenté de volume el gorgé de sang, déborde les fausses côtes
cl de vicn 1 le siège de mouvements d'expansion rythmique. En appli-
quant alors sur lui le bouton d'un cardiographe, relié à un ap]
inscripteur, <>n obtient «les tracés faciles à interpréter quand on les
compare ;i d'autres tracés recueillis simultanément à la pointe du
cœur ei sur les veines jugulaires.
Les battements rythmiques du foie ont reçu le oom de • pouls
hépatique . Ils ont été signalés el inscrits pour la première fois par
Potain et son élève'Mahol. Dans ces dernières années, Mackenzie en
;i repris l'étude, et il a montré que le pouls hépatique ressemble au
pouls jugulaire, à cette différence près qu'on n'3 retrouve pas la
manifestation «lu soulèvement c. Sou absence Biir les tracés du foie
lui ;i même Bervi d'argument en raveur de l'opinion qu'il soutient,
;'i savoir que ce soulèvement esl <lù au choc transmis aux veines
jugulaires par le battement de la carotide.
Les accidents du phlébograrome se retrouvent sur les courbes
hépatiques, notamment le soulèvement v et la dépression y donl le
début coïncide avec celui «le la diastole du ventricule el l'ouverture
• le- valves auriculo-ventriculaires. Quant à l'accident -/. il peut êlre
présent ou absent
Il esl présent el même exagéré dans les lésions du cœur droit,
lesquelles ont pour eflel d'élever la pression dans l'oreillette, dans
le rétrécissement tricuspidien par exemple. Mackenzie croyait n
que ce phénomène était spécial à cette affection, mais Volbard et
Wenckabach l'ont constaté au cours de la péricardite avec épan-
chemenl et de la symphyse du péricarde. L'insuffisance tricuspi-
dienne peut être également ace pagnée d'une persista
112
II. VAQUEZ.
MALADIKS DU CŒUR.
même soulèvement, mais seulement quand l'oreillette a conservé
toute son énergie et quand le pouls est régulier (tig. 'M
Fig. 37. — Trace hépatique normal. Insuffisance tricuspidienne fonctionnelle et
pouls hépatique de forme auriculo-ventriculaire ; le soulèvement a est plus
marqué que le soulèvement t».
Plus souvent cependant le soulèvement a fait défaut, car il est de
règle que l'insuffisance tricuspidienne soit associée à des irrégula-
Fig. 38. — Tracé hépatique de forme ventriculahe. Insuffisance mitrale
et tricuspidienne. Absence de l'élévation a: onde <lo shi^,. 8t.
rites «lu pouls à type d'arythmie complète, témoignant «l'un trouble
profond dans l'activité de l'oreillette. Les tracés hépatiques re-
vêtent alors, comme les tracés veineux, la l'orme dite ventriculaire
(fig. 38). Potain les considérait connue presque pathognomoniques
MÉTHODES D'EXAMEN. — MÉTHODES GRAPHIQ1 I S. »»— 113
■d'uni' insuffisance tricuspidienne, ce qui, comme on vient de le
voir, était une erreur. Les considérations précédentes démontrent
une fois <le plus que la forme ventriculaire d'un tracé résulte <lu
fonctionnement défectueux, aon de l'orifice auriculo-ventriculaire,
mais de l'oreillel te.
En résumé, les courbes hépatiques donnent à |>"u de chose près
les mêmes indications que les courbes jugulaires et, en théorie,
elles pourraient les remplacer. Cependant les secondes sont préfé-
rables, car les battements des veines sont toujours plus apparents
que ceux «Lia foie, qui disparaissent même complètement à la période
terminale des cardiopathies, quand le foie est induré ,el envahi par
un tissu de sclérose.
lus cri [H ion <los mouvements de L'oreillette gauche par la
vole œsophagienne. — L'anatomie apprend que, sur une étendue
d'environ 6 centimètres à partir de 2 centimètres au dessus «lu dia*
phragme, l'oreillette gauche et l'œsophage sont en contact direct. Il
en résulte que, dans cette région, la paroi du tube digestif est sou-
levée rythmiquement par une pulsation assez forte | r être enre-
gistrée par des appareils appropriés dont le tracé doit reproduire
les mouvements mêmes de l'oreillette. Frédéricq de Liège ,en 18É
-'I son élève Saroléa, en 1889, ont publié des courbes recueillies de
cette façon sur l'homme et sur l'animal. Cette méthode d'explc*
ration a été reprise en 1906 par Minkowski et Rautenberg el plus
récemment par Pace, Lian, Clerc <•! Esmein.
Pour obtenir des tracés auriculaires par la voie œsophagienne, on
fait usage d'une s le en gomme graduée, longue >\ environ r»< » .-.ni i -
mètres et large de 5 millimètres, à laquelle est adapté un petit ballon
de caoutchouc à parois minces. A l'autre extrémité de l'iustru ni
l'ait Buite un tube en caoutchouc relié a un tambour inscripleur
de Maiv\ cl portant sur son trajet un régulateur de pression, dont un
simple Bphygmoscope peut faire office.
Le Bujet doit être placé dan- la position assise, la plus favorable
pour que le- battements se manifestent ; le ballon, lubrifié au moyen
de glycérine, est introduit dans l'œsophage jusqu'à une profon-
deur de 10 centimètres environ, c'est a dire jusque dans l'esloma
Quelle 'iin- soit la douceur qu'on \ mette, cette manœuvre oe
donne guère de résultats qu'après plusieurs tentatives. Cependant
la première loi- que nous l'employâmes non- réussîmes d'emb
ee qui nous étonna : mais, quelle ne fut pas noir.- surprise en
apprenant que le sujet faisait métier d'avaler des sabres sur les pla<
publiques I
Le ballon étant dans l'estomac, on le gonfl • modérément, pu
le relire progressivement, jusqu'au moment où les battements
révèlent par des oscillations du style enregistreur. On fait
Buspendre la respiration, el on laisse le style inscrire le tracé, en
Wlll. — 8
|.| MM'hlM
L14 H. VAQUEZ. — MALADIES DU CŒUR.
notant, d'après la graduation de la sonde, la région correspondant
de L'œsophage.
On prend ainsi plusieurs tracés à des hauteurs différentes en
retirant le ballon peu à peu, jusqu'à ce que les battements cessent
de se manifester. La région « battante » de l'œsophage occupe un
espace d'environ 5 à 6 centimètres, compris entre le trente-deuxième
et le trente-neuvième centimètre en partant des arcades déniai r--
On doit avoir soin d'inscrire simultanément sur le tracé les mouve-
ments de la pointe du cœur ou, à leur défaut, ceux de l'artère
radiale ou de la veine jugulaire, ainsi que la mesure du temps.
Les courbes qui ont été publiées ont donné lieu à des interpréta
tions contradictoires.
Pour certains auteurs, Rautenberg notamment, la systole de
l'oreillette s'inscrirait par une onde positive, pour Fnédérieq par une
onde négative, enfin, pour Lian, par une onde tantôt positive, tantôt
négative.
MM. Clerc et Esmein ont constaté les mêmes variations et en ont
donné l'explication. Ils ont montré que le sens de l'onde auriculaire
dépend de la région où les tracés sont recueillis et que, de négative,
elle devient positive ou inversement, suivant que l'on retire ou que
l'on enfonce le ballon de caoutchouc. Le sens de l'onde n'a d'ailleurs
pas d'importance, et le fait essentiel est que le battement auricu-
laire, qu'il se traduise en positif ou en négatif, donne un repère
suffisant pour permettre d'interpréter les tracés.
Il n'est pas douteux, en etïèt, que e "est bien la systole de l'oreillette
qui s'inscrit sur les courbes. Son synchronisme avec le soulèvement
auriculaire des cardiogrammes en fait foi. Nous en avons donné
une autre preuve avec Bordet. Ayant eu l'idée d'employer une am-
poule contenant du bismuth, nous pûmes suivre, à l'écran radios-
copique, ses pérégrinations dans l'œsophage et voir que les oscil-
lations du style inscripteur coïncidaient bien exactement avec le
moment où l'ampoule était en contact avec l'oreillette.
Le tracé (fig. 39) débute par une élévation as, contemporaine de
la systole de l'oreillette; puis vient une profonde dépression due au
reliait de l'oreillette, qui s'affaisse après s'être vidée. Cette dépres-
sion est elle-même interrompue par le ressaut r-s qui coïncide avec
le début de la systole ventrieiilnire. et la courbe se relève par suite
de la réplétion de l'oreillette pour atteindre son maximum en I>. A ce
moment, les valves auriculo-ventriculaires s'ouvrent, et L'oreillette
commence à se vider dans le ventricule au début de sa diastole.
A mesure que le ventricule se remplit, la pression remonte dans
l'oreillette, et la courbe reprend une direction ascendante jusqu'à la
réapparition 4e l'onde as, qui marque le début d'une nouvelle
période.
L'inscription des mou\emenls de l'oreillette gauche par la
MÉTHODES I)]".\.\\n:\. Mi-'i il» »m> <.i: vrillai I 5. S3-M»
\oic oesophagienne a donné quelques indications intéressarAes..
Tout d'abord cil»- ;< confirmé la valeur <l'-^ tracés jugulaires. Bi
effet , el lu ru que l'on fui autorisé à admettre que ces tracéB extério-
risent les mouvemcnis qui Be passent dans l'oTOÏRélle, on n*en tnmH
l>;i- la preuve, le ptflébogramme traduisant non les monveiMBfti
propres de roreillette, mais seulement leuT répercussion sut la jugu-
laire. <)r il résulte de ranalogie des phlébogrammes et des tracéi
œsophagiens que les premiers doivent Être considérés cornait h
'V
vj"+
^Â
y
\
D
rt'^
■A
D
L/j
œs .
pointe
rad.
/
7"'
1 I imparéa de la pulsation a*so| hagienne, de ta pointe du
el do pmiK niilmi (Clerc el \~.-n.
représentation exacte des modifications de la pression auricolairv,
aux différents moments de In révolution oardr&qve.
procédé n, de j >l 1 1 - . contribué à élucider certains ces pal Illo-
giques WM.OVerc el Esmern l'ont emplevé-chez des malades aitetnti
• If «li--< • i ■ i m t mu Miii'iciil,! \tMil ri<'ii!nii'' H nul obtenu é&S tl
tons points semblables ans pniébog ranimes. Hs eal montré
qae, dans !<• phénomène de ls dissociation, h ruches si
comportent comm • les cavttéa droites
L'inscription des pulsations de l'oreillette j»ar aes
116 H. VAQUEZ. — MALADIES DU CŒUR.
est pus moins une méthode d'exception, car elle nécessite une grande
habileté, et elle impose au malade une soumission qu'il est souvent
difficile de lui demander.
M. Benjamins a récemment complété cette méthode en ajoutant à
l'inscription des battements de l'oreillette les indications fournies
par l'auscultation. Ce procédé lui aurait permis d'entendre, chez
certains sujets à rythme cardiaque particulièrement lent, le bruit
supplémentaire correspondant au troisième bruit du cœur signalé
par Thayer el à l'accident noté w par Gibson sur les tracés de la
veine jugulaire.
Inscription graphique (1rs bruits du cœur. — On a cherché
depuis quelques années à enregistrer les bruits de la contraction
cardiaque el a reproduire sur des graphiques photographiques ou
autres les données de l'auscultation. Les appareils employés à cet
effet sont très perfectionnés, mais souvent aussi très compliqués.
D'une façon générale, l'enregistrement des vibrations sonores est
obtenu, soit par des membranes dont les mouvements sont transmis
à des leviers ou photographiés grâce à des petits réflecteurs ou des
petites flammes, soit par des microphones dont les tremblements
font varier l'intensité d'un courant électrique, soil par l'oscillation
de membranes liquides. Quelques-uns de ces appareils ont été plus
spécialement appliqués à la clinique. Nous citerons les principaux.
Méthode électrique d Einthoven. — Elle a pour but d'inscrire,
giàce à un galvanomètre à corde, les courants d'induction produits
dans un circuit secondaire par un courant primitif traversant un
microphone.
Un stéthoscope est mis sur la région précordiale el communique
directement avec un microphone très sensible dont les deux pôles
sont reliés avec une pile et avec la lame vibrante d'un microphone.
Dans ces conditions, les bruits du cœur mettent le microphone en
activité, ce qui a pour effet d'interrompre ou de faire varier
l'intensité du courant de la pile à chaque vibration produite par
les bruits du cœur. La lune vibrante du microphone est donc
traversée, pendant chaque son. par une série ininterrompue de petits
courants électriques. Ces courants induits sont recueillis au moyen
du galvanomètre à corde el photographiés sur une pellicule mobile.
Chaque espèce de son met le microphone en vibration d'une façon
différente et correspond à une série caractéristique d'oscillations
galvanométriques, donc à un tracé photographique particulier.
Nous reproduisons ci-dessous les tracés les plus typiques : l'un pou-
vant être considéré comme normal fig. 10 . l'autre où sont inscrites
les oscillations provoquées par un souffle rude de la région précor-
diale (fig. U). Cette méthode a été l'objet d'un travail important de
Ohm au point de vue des relations chronologiques des bruits du
cœur, du sphygmogramme et du phlébogramme. Elle a permis à
MÉTHODES D'EXAMEN. — MÉTHODES GRAPHIQUES. tS- n:
Einthoven deconfirmer la i • < '■ ; 1 1 i t < '■ du troisième bruil du cœur signalé
par Thayer.
Méthode de Franck. — Elle consiste dans L'emploi d'un appareil à
io
i 2
ND
Fig. 10. — Inscription simultanée de L'élecl • des bruits du
cœurftracé inférieur) au moyen d'un g-alvanon élhode
d'Einl hoven).
membrane vibrante en gélatine solidifiée sur laquelle esl Gxé un pelil
miroir qui réfléchi I un index lumineux. Les oscillations de l'index,
//
^\i
! IL— Enregistrement par l'électro-cardiograrame des bruila du
un cas <lc lésion mitrate,
Toul ['espace compris entre le dernier 2) el le premier (!) bruil du
occupé par un souffle rude.
provoquée! par les ondes sonores sont photographiées directement.
On peut ainsi obtenir sur un même tracé un phono-cardiogramme,
118
II. VAQUEZ. — MALADIES DU CŒl'P.
E Vs (-à-dire la superposition des oscillations sonores et de> pulsa-
iions proprement dites de là pointe du cœur. Mais, d'après Mev.r.
cette méthode a l'inconvénient d'altérer complètement l'allure du
cardiogramme et notamment, de modifier les sommets caractéris-
tiques dont l'élude est si importante.
^ Méthode phonoscopique de Weiss. — Elle a pour principe la ti\m--
Fig. 42. — Enregistrement des bruits du cœur par la méthode de Weiss.
mission des bruits du cœur à un appareil spécial dans lequel est dis-
posé une mince lamelle d'eau de savon dont les vibrations sont trans-
mises à une petite tige en verre oui se déplace devant un objectif
Fig. 43. — Méthode de Weiss perfectionnée par Bull. Grande amplitude
et netteté des Iraci -
photographique (fig. 42 . M. Bull a perfectionné cette méthode et a
obtenu des tracés plus amples, comme le montre la figure 43.
Méthode de Marbe. — Marbe emploie, pour inscrire les bruits du
cœur, un phonendoscope relié à une petite flamme à gaz spéciale-
ment réglée par un appareil approprié. Cette petite ilamme oscille
très exactement et noircit un papier glacé qui se déroule devant
MÉTHODES D'EXAMEN. — MÉTHODES GRAPHIQUES t*— 119
elle. Les bruits cardiaques s'mseriveni par des cercles obfongs, de
iininhrc. d'intensité et d'écarts variables.
Méthode phono-cardiographique et photographique de Ohm. —
Elle coin | Heu il un dispositif assez compliqué, dont de Meyer a donné
une description complète el perinel d'obtenir un tracé très carac-
téristique des bruits du cœur, mais certainement moins net que
celui donné par l,i méthode d'Einthoven.
Ces différents procédés, employés surtout par les physiolo-
gistes, ont été appliqués à la clinique par un certain nombre
d'auteurs, niais sans résultats concluants. Lewis, il es! vrai, .1 pu
préciser les rapports du roulemenl présystolique de la stén
mitrale avec les autres bruits du cœur; Baltaerd, les modifications
au cours «le quelques cardiopathies. Mais ce dernier auteur n'en
déclare pas moins que Pi nscription graphique des bruits du cœur
ne peul pas prétendre remplacer l'auscultation. Si elle décèle
certains bruits que l'oreille ne perçoit pas, elle n'esl pas capable
de lis expliquer; or l'întérêl des bruits normaux el anormaux que
l'on en'end au cœur réaide avant loui dans leur interprétation.
Ces méthodes son! cependant intéressantes el nous croyons même
qu'elles pourront être dans l'avenir d'un grand secours, à condition
de les simplifier, d'en régler la technique el d'être bien d'accord
sur la signification des c -lu-- Monnaies et pathologiques qu'elles
réalisent.
COURBi:^ ÉLECTRIQUES.
Electro-cardiographie. -- L'électro-cardiographie esl une
méthode qui a pour but de traduire graphiquement les variations
des phénomènes électriques provoqués par l'activité du cœur.
On appelle électro-cardiogramme un tiare représenta»! la courbe
de ces * anal ions.
Données générales. — Toute matière organisée esl le siège de
phénomènes électriques particuhèremenl net- et réguliers •■:
qui concerne les museies <t les nerfs.
La portion d'an tissu excité devient, •■ moment de t'exeitatioo,
électro ■ négative par rapport ra point m scité, qui reste électr
I ".si til". Entre ces deux points s'établit, tors de la mise en activité du
tissu, un courant qu'on nomme conrant d'action el qvi va du loyer
électro-positif ai foyer électro négatif. Aussi le sens du courant
est -il différent . suivant les diverses phasos dois contraction. ( hiand
la base du cœur se contracte, la pointe restant immobile, le courant
esl ascendant de ],i pointe électro-positive à la base électro-ném
ti\e ; il est descendant dans le cas iaverse.
L existence de courants d'action créés par la contraction
120
II. VAQUEZ. — MALADIES DU CŒ1 R.
diaquea été signalée en 1843 par Matteucci el étudiée plus complè-
tement par Engelmann on 1877. Marey a pu en reproduire les varia-
tions par la photographie. Mais ces recherches ne portaient que
sur l'animal.
Waller, en 1887, montra qu'il est possible de dériver chez l'homme,
à travers la peau intacte, les courants électriques du cœur. La posi-
tion spécialede cet organe permet, en effet, de l'envisager comme un
Fig. 44. — Schéma de Waller. Disposition des lignes éijiiipotenliclles autour
des deux pnles cardiaques.
muscle* isolé, entouré de tissus tous bons conducteurs de l'électri-
cité, de sorte qu'en reliant un galvanomètre aux deux main-, j ar
exemple, on peut considérer les bras, la poitrine et tous le> lis-us
jusqu'au myocarde comme des prolongements des électrodes dériva-
t rites des courants d'action du cœur.
En mettant en communication différents points de la surface-
cutanée avec l'électromètre, Waller a vu que le courant d'action qui
se produit au moment des battements du cœur s'accompagne d'une
répartition spéciale du potentiel électrique dans le reste du rorps
(fig. M).
Dans celte figure, la ligne zéro potentiel représente l'équaleur où
le poleulic1 est égal à 0. Toute la moitié droite du thorax, le bras
MÉTHODES D'EXAMEN. - MÉTHODES GRAPHIQ1 ES t«— 121
«lroil et la tête transmettent les c ants de la base, tandis que la
iiinil i('' gauche du thorax el le membre supérieur gauche transmettent
ceux «!«' la partie inférieure. Pour cette raison, un pôle placé à la
bouche par exemple équivaul à un pôle placé à la base des ventri-
cules; un pôle placé aux membres inférieurs équivaul à un pôle
placé à la pointe du cœur.
Toutefois, malgré leur intérêt, ces constatations n'étaient suscep-
tibles d'aucune application pratique, l'électromètre capillaire de
Lippmann, alors en usage, n'ayant pas une sensibilité suffisante
pour permettre L'enregistrement des phénomènes électriques.
Cette difficulté disparut à la suite de la découverte de l'électro-
nici re à corde due à Einthoven.
Ce galvanomètre est constitué par un tr6s fort électro-aimant,
entre les pôles duquel est tendu un fil de quartz argenté extrême-
ment mince et Léger. Quand ce fil est traversé par <!■•- courants, si
faibles soient il-, il estât! iré ou repoussé dans le champ magnétique.
lu ingénieux appareil de grossissement, formé de lentilles, amplifie
ces oscillai ions, qui deviennent ainsi I rès visibles et qui sont projetées
à travers la fente d'un enregistreur optique sur un papierouune
pellicule photographique mobiles. Ce papier se déplace de ba
haut el parallèlement à l'axe du fil, de sorte que le- déviations 'lu fi]
,'i auche -<'iii inscrites sous la forme de lignes ascendantes, au-des-
sus de colle des abscisses <-i les déviations i droite - >us celle des
Lignes descendantes, au-dessous. Les premières déviations gauche «•!
ligne ascendante, correspondcnl a des courants d'action qui -«-
dirigent <l<- la pointe à la base du cœur; les deuxièmes déviations,
droite '•! ligne descendante, correspondent a des courants inverses.
De l'électro-cardiogramme typique et de son interprétation. —
Ceci «lii , plongeons les deux mains d'un sujet dans des vases remplis
d'une solution de sulfate de zinc <■! reliés a un galvanomètre à corde,
ri observons ce qui va -<> passer. \ chaque révolution cardiaque le lil
du galvanomètre sera rejeté, tantôt à gauche, tantôt a droite, ce qui
indique qui' le- courants qui émanent du cœur sont ascendants ou
descendants, suivant les phases de la révolution. L'inscription d<
divers mouvements donne le tracé 'le la figure i."> qui reproduit un
élecl ro-cardiogramma tj pique.
Sur ee tracé, nu note un groupe de trois sommets succe
d'inégale hauteur el de forme différente. Le premier, dirigé vers le
haut, «'-i petil et de courir durée. Le second, plus élevé, est rapide
ei aigu ; le troisième, plus large, figure une courbe moyennement
élevée «'i généralement étalée.
Einthoven a appelé I' le premier sommet, l'< le second, I le In
sieiue. ees lettres ne préjugeant eu rien de la signification des
accidents. D'autres nomenclatures <>ui été proposées. Nous nous en
tiendrons à celle d'Einthoven, la plus habituellement employé
\12
IL VAQUEZ. — MALADIES DU CŒUR.
Fig. 45. — Sommets et dépressions PçR*T
de l'électro-cardiogramme normal.
Indépendamment de ces trois élévations. In courbe électro-cardio-
graphique présente deux dépressions, q et s.
La première élévation P correspond, puisqu'elle est ascendante
au-dessus de la ligne des abscisses, à um> déviation du fil à gauche,
déviation qui, ainsi que nous l'avons indiqué, est provoquée par un
courant remontant de la pointe à la base du cœur. Cela signifie
qu'à ce moment la pointe est électro-posilive ou en élat de repos, et
la base électro-négative ou en état d'activité. D'autre part, d'après
la comparaison avec les tracés
mécaniques recueillis sur la
jugulaire, P coïncide ou à peu
près avec la contraction au-
riculaire. Cette élévation est
donc l'expression de la systole
de l'oreillette, ou mieux des
deux oreillettes, car leurs
contractions sont synchrones
et ne peuvent pas être disso-
ciées.
La dépression ou plutôt
l'onde descendante q repré-
sente un phénomène inverse :
oscillation adroite, courant descendant de la base à la pointe. Ce
fait parait d'abord paradoxal, car la contraction de l'oreillette derl
être logiquement suivie de celle du ventricule et déterminer un cou-
rant de même sens. Mais l'anatomie enseigne que le faisceau auri-
culo-ventriculaire, par lequel se propage l'excitation, aborde la
région de la pointe du cœur avant de s'épanouir dans le reste du
myocarde. C'est donc par la pointe que doit débuter la systole
vcntriculaire, la base restant encore immobile : donc électro-négati-
vité de la pointe, électro-positivité de la base, courant descendant.
\ oilà pourquoi le sommet q est au-dessous de la ligne des abscisses.
Mais aussitôt après (à peine quelques centièmes de second.- .
l'onde contractile revient de la pointe à la base du ventricule. le
courant se renverse, ce qui imprime au fil du galvanomètre une
nouvelle déviation gauche, traduite par l'élévation H.
De la base du cœur, l'onde retourne vers la pointe, toujours
pendant le temps de la systole vcntriculaire. la base revenant au
repos, ce qui donne nécessairement lieu à une déviation négative S,
de même sens que la déviation q.
La contraction cardiaque louche à sa fin. Mais, de même
qu'elle n'a pas débuté simultanément dans tous les parties du
myocarde, elle ne cesse pas non plus d'un seul coup. L expérience
a montre que le cieur droit, moins vigoureux que le gauche, reste
plus longtemps que lui en systole et que la systole de la base se
MÉTHODES D'EXAMEN. — MÉTHOLES GRAPHIQUES. tS- 123
prolonge |>ln< longtemps «pu' celle «!'■ In pointe. Aussi 'l"ii-il y
avoir un courant ascendant, ultime, «!«• la pointe, électro-positif e, à la
base, électro-négative, ce qui peut expliquer l'élévation T., donl la
signification <-si encore discutée. Peut-être la contraction du bulbe
aortique, qui s'effectue <'n dernier lieu, contribue-t-elle pour une
part, comme l'a indiqué Biger, à cet accident.
Enfin le somme! T est sui\ i parfois d'une petite ondulation peu
accusée, dénommée U, dont l'origine n'est pas bien connue. Certains
auteurs L'ont attribuée à la contraction des gros vaisseaux de la base
du cœur, en s'appuyant sur ce fait que 1 ne se produit qu'après le
<lcii\iciii«' bruil <lu cœur, c'esl à-dire après la fermeture des -i:-r-
moïdes. Il est possible aussi que le troisième bruil <lu coeur signalé
par I bayer n'j soit pas él ranger.
Celle interprétation de l'électro-cardiogramme, due à Einlhoven,
<'si généralement adoptée. Toutefois Kraus el Nicolaï, poussant
l'analyse plus loin, ont prétendu rattacher les accidents et chacun
<l<- leurs éléments à un acte défini <l«' la contraction cardiaque. Mais
leurs conclusions à ce Bujel s<ml peut-être un peu prématurées.
D'une Façon plus générale, l'électro-cardiogramme est constitué
par deux parties distinctes : l'une, représentée par le <>-u\ soulève-
menl P, esl l'expression de la systole auriculaire; l'autre, formée de la
succession des accidents grFUT, <>u mieux FUT, correspond à la
contraction vent riculaire.
< mi a donné à l'ensemble <l«- ces derniers le nom <le complexe ven-
triculaire. C'esl à s<>< variations que sont <lu> la pluparl des Iracés
atypiques de L'électro-cardiogramme à l'étal normal et pathologique
Des diverses variétés de l'électro cardiogramme normal et de leurs
causes. Les courbes électriques recueillies «h'-/ un mêmesujel en
même position '-i avec la même dérivation son! d'une fixité remar-
quable.C'esl au point qu'elles pourraient constituer, pour ainsi «lire,
un véritable signalement <l<' l'individu. Mais ces courbes varient du
loui .-m tout d'un sujet ;'i un autre <-t quand, chea le même Bujet, <>n
modifie le mode de dérivation ou toute autre condition de l'expé
rience. Ce fait, méconnu pendant longtemps, a conduit à attribuer
aux courbes atypiques <l«'s significations pathologiques reconnues
aujourd'hui erronées.
Etudions tout d'abord les causes des variations des tracés
un même sujet.
La première tient au mode <\<- dérivation. I>;m^ la figure i". la
supérieur T : I. concerne nn individu normal ehea U*« j i i«*l
le courant a été dérivé par la main droite et le pied gauche Eu l<*
dérivant par la main droite et la main gauche fi^r. 16, LD: Il , ou par
la iiiam gauche h l«- pied gauche li^r tt>. LG : Ml . on provoque des
modifications importantes dont les principales concernent la valeur
comparée des éléments du complexe ventriculaire lui voici la raison:
12'*
II. VAQUEZ. — MALADIES DU CŒUR.
Si l'on se reporlc au schéma de VValler (îg. '» i . on voit que la
partie moyenne du cœur esl traversée par une lii^nc où le potentiel
esl égal à 0. Or il esl clair que, si l'on appliquait les électrodes aux
deux extrémités de cette ligne, on n'aurait aucune oscillation, et
pas davantage en mettant les électrodes à l'épaule gauche et au
liane gauche, puisque ces régions sont l'aboutissant de courants au
môme potentiel. Aussi les tracés De présenteraient-ils aucun acci-
dent, ni au-dessus, ni au-dessous de la ligne des abscisses.
L_A„^^V- P â ^/\ ~ A ^V\,
I ig. 46. — Électro-cardiogramme dans les trois dérivations. Sujel normal âgé
de vingt ans.
Par contre, si l'on place les électrodes sur la ligne axiale ou sur
ses prolongements, a et 6, on a le maximum des ditl'érences élec-
triques et, par conséquent, les oscillations optima de la corde galva-
nométrique.
Entre ces deux ligures extrêmes il existe, comme ou doit le pré-
voir, une série d'états intermédiaires eu rapport avec la disposition
des électrodes ou, en d'autres termes, avec le mode de dérivation.
Waller en a distingué dix ; Kinthoven les a réduits à trois : dériva-
tion I. par la main droite et la main gauche : dérivation H, par la
main droite et le pied gauche; dérivation III, parla main gauche
et le pied gauche.
Ainsi les différences des tracés de la figure 16 s'expliquent par le
mode de propagation du courant correspondant à chacune des trois
dérivations et, pour être complète, l'exploration électrique du cœur
doit comporter ces trois dérivations types. Les deux premières sont
MÉTHODES D'EXAMEN. — MÉTHODES GRAPHIQUES, t.l 125
Hr-
tcin
gramme d'un second Bujel normal figé de vi -
H
-^ —
<s. — Êlcctro cardiogramme d'un troisième -
126
H. VAQl KZ. — MALADIES DU CŒUR.
particulièrement indiquées pour l'étude des phénomènes contractiles
de la l»asc, c'est-à-dire des oreillettes et de la partie supérieure
des ventricules ; l'accident auriculaire P, notamment, s'observe
mieux dans la dérivation II. La dérivation III est préférable en ce
qui concerne les phénomènes électriques, donc contractiles, des
ventricules gauche et droit.
Ces données expliquent les variations des tracés chez un même
sujet suivant la dérivation employée, mus non celles d'un sujet à un
autre, les conditions d'expérience restant identiques. Il faut donc
trouver une autre raison. Pour cela, examinons d'abord les faits.
Les figures 47 et 48 ont trait à deux sujets de vingt ans, sans lare
pathologique. On y voit que l'élévation R est beaucoup plus impor-
tante dans la première figure en dérivation II que dans les deux
autres; tandis que, dans la deuxième, elle est prédominante dans la
dérivation I. Cette différence ne peut évidemment résulter que du
mode de disposition du cœur chez lessijets en expérience. C'est du
moins l'explication qui en a été proposée par Waller.
Pour cet auteur, la hauteur de R (V dans sa nomenclature) serait
en rapport avec la direction de l'axe électrique du cœur, laquelle se
modifie nécessairement avec la
direction de l'organe. Supposons
l'axe électrique dirigé dans le
sens de la flèche sur le schéma de
la figure 49, où B représente la
bouche, P les pieds, I) les main-
droite et gauche. Il est clair
qu'alors la dérivation optimasera
celle où les deux extrémités du
fil seront en prolongement de la
flèche : dérivation latérale droite
pour Waller ou dérivation II.
main droite pied gauche, ou
encore dérivation axiale. Si la
position du cœur est telle (pie son
axe électrique soil, non oblique,
mais presque horizontal, la meil-
leure dérivation [tour la valeur
B cl P représentent la bonche et les de R sera la dérivation ^transverse
pieds; D et G, la main droite et la main de \\ aller, ou dérivation I. main
gauche; BP es! la verticale : a et Z in- droite HMBI1 gauche, d'Eillt I.OVeil .
(li(|iicnl les angles supérieur et intérieur
formés par l'axe (la Sèche) avec la ver- Ainsi, pour connaître la déri-
ticale. vation où l'élévation R aura son
maximum de développement, il
suffira <le considérer l'importance <le l'angle supérieur a ou infé-
rieur S formé par l'inclinaison de l'axe électrique sur la verticale.
Fig. 49. — Construction géométrique de
Waller figurant les principales déri-
vations.
MÉTHODES D'EXAMEN. _ MÉTHODES GKAPfl
".'I ES. t»-l»
S .•„la|,!,,.,,|,Ui. c'ertladériv.tioa II ,,„, -,,,, h „,„„,.,„.,.
"■• T' ",s,-|-v,!,l "—•le.de« autres; ,'ii ,,, m-.,,.,,.
« sera plus haut au dérivutu» I. Waller a pr ■ l, ,„,, .
1 '. — < Irthodiagramme de i oeur
vertical même malade que il- n
l - il — i irthodiagramme
horizontal même malade qi e
déductions en f.-.is.-mi varier, conforméinenl ft sa formule, U valeur
do l: chezïies sujets jeunes don! ilchsngeail Is position du cœuifpai
desmouTementsd'inclinaisfrndn corps ou des inspirations profondes
I — Cœur I
lorisontal. Position assise
wi ' "" ''I -"•","1"- "-' V ''«•*■ eoeurdoil être
""l'1""' ^«omontaldansl ne. Or, les traces rad
128
H. VAQUEZ. — MALADIES DU GŒUR.
phiques de ces mêmes sujets fig. 50 et 51 I montrent <iue la dispo-
sition du cœur est bien conforme à ces prévisions.
On peut objectera cela que les schémas radiographiques donnent
la direction de Taxe anatomique et non celle de l'axe électrique,
mais leurs indications n'en sont pas moins de même sen- et
quand, à l'écran, le cœur esl vertical, la formule mathématique de
I électro-cardiogramme révèle un angle a petit et un axe électrique
se rapprochant delà verticale: quand le cœur esl horizontal, l'angle z
esi grand, et l'axe électrique est également dirigé vers l'horizontal.
La Formule de Waller a l'avantage d'expliquer un certain nombre
Fig-. 53. — Même sujet, couche sur le côté franche.
d'autres faits d'abord surprenants : à savoir les modifications de
l'aspect du complexe ventriculaire pour des causes peu importantes
en apparence, par exemple les changements de position du corps,
l'influence de la respiration, etc.
Le rôle de la statique du corps a été étudié surtout par Hering.
Gel auteur a montré que la courbe électro-cardiographique varie con-
sidérablement suivant que le sujel est debout, a.^sisou couché, et il
en a conclu, un peu vile peut-être, que le sens des électro-cardio-
grammes n'a aucune signification. < >r ces variati >ns sont très faciles
à interpréter.
Les électro-cardiogrammes 52 et 53 ont été pris chez, le
même individu, l'un dans la position assise, l'autre dans le décu-
bilus latéral gauche. Dans le premier, l'élévation 11 esl plus
grande dans les deux premières dérivations «pie dans la troisième.
Dans le second, 11-11 s'accentue et H-111, presque négatif dans le
MÉTHODES D'EXAMEN,
Mil HODES GR IPHÈQUES. *S
tableau précédent, devient positif, ce qui semble indiquer que le
cœur doit être horizontal dans un cas el vertical dan3 l'autre. Or
cela tient àceque, dans la position assise, l'organeesi refoulé parles
viscères abdominaux qui relèvenl sa pointe el rendenl son axe hori-
zontal ouàpeu près, tandis que, dans le décubitus latéral gauche, le
r"'m' se rapproche de la paroi, la pointe s'abaisse el l'axe devient
plus vertical.
Signification clinique de l'électro-cardiographie. La méthode
éleclrocardio-graphique a étél'objel de jugements contradictoii
80n ,l,;|,ul dansun enthousiasme excessif, onla crul capable d'ôbjec-
llvr|- ;'" moyen d'une courbe déterminée, chacun des états patholo
giques du cœur. Plus récemment, cerjpins auteurs, par une ej
ral inverse, onl perdu confiance en elle, el Hering, pour n'avoir
pas réussie en tirer parti, a presque déclaré qu'elleavait rail faillite.
" <>sl certain que, contrairemenl à ce que l'on avail pensé, les
courbes éleclro-cardiographiques ne peuvenl pas être utilisées
pour le diagnostic des lésions valvulaires. Souvent, on effet, il n'j a
pas «le différence entre celles d'une insuffisance aorlique ou mitrale
el "ll tr*cé normal, ou bien elles n'ont rien de caractéristique
Cependant, d'après Pardee, ces courbes permettraienl de distin
8>uer lr^ cardiopathies valvulaires les unes des autres en révélanl
l'augmentation de volume de telle ou telle des régions du cœur
qu elles provoquenl : mais.à cel égard, l'examen radiologique esl bien
supérieur à l'électro cardiographie
Toutefois, au cas de doxlrocardie avec hétérotaxie, les courbes
présentée un aspecl particulier. Elles prennenl la ion. m- dite en
■T^"
''
'•''-• Lro-cardiogramme en mil
miroir fig. 54), parce que tous leurs éléments sont inversés Pai
contre, dans la dextrocardie isolée, congénitale, l'électro cardio
gramme esl normal, ce qui tienl probablement à ce que, dans cette
malformation, 1<>- cavités cardiaques conservenl leur situation
respective, tandis qu'elles sonl transposées dans l'autre variété de
dextrocardie. C'esl un argumenl de plus en raveurde la loi de \ aller.
En ce qui concerne le diagnostic de l'hypertrophie ven tri eu la ire,
la méthode esl moins infidèle, à condition qu'elle soil interpi
avec circonspection.
Tu Mil Dl Mll'l, !\l . \\
130
II. VAQUEZ. — MALADIES DU CŒUR.
Fig.
Électro-cardiogramme dans un cas d'hypertrophie ventriculaire droite.
Fi 5 ;. __ Électro-cardiogramme
dans un cas d'hypertrophie ventriculaire gauche.
Mil HODES I) EXA.MEN.
MÉTHODES GRAPHIQUES. t«— 131
D'après Einthoven,Nicola¥, Lew is l'aspect des courbes électriques
permettrail de reconnaître non seulement l'hypertrophie cardiaque,
mais même la région qui es! augmentée de volume. Uncoupd'œil jeté
sur les figures 55 <■! 56 semble d'abord leur donner raison. Elles
concernent des sujets atteints, l'un d'hypertrophie ventriculaire
droit»', l'autre d'hypertrophie ventriculaire gauche. Com n 1«;
voit, ilssonl très différents, notamment quant à la valeur comparative
de l'élévation I! dans les trois dérivations.
Dans la figure 55, R est petit dans la première dérivation, moins
dans la deuxième et très haut dans la troisième; l'onde négative S,
très accusée dans la première, l'ait défaut dans la troisième,
Dans la figure 56, I! est très élevé dans la dérivation I. petit
dans la dérivation III. où l'onde S est très marquée. Les caractères
des courbes sont, <'n somme, à peu près invers
Elles seraient dém tnstratives s'il était prouvé que l'hypertrophie
est seule à les réaliser et qu'elle !<•- réalise à coup sûr; mais cela
n'est |»as.
Wallera montré que l'on en rencontre d analogues chez certains
sujets dont le cœur esl normal, mais en position fran ïhemenl verti-
cale ou horizontale. Dans
le premiei cas, elles res
semblent aux courbes soi-
disanl caractéristiques de
l'h\ perlrophie ventricu-
laire droite; de l'li\ perlro-
phie ventriculaire gauche
dans l<' second.
Par contre, une h\ per-
lrophie considérable du
cœur peut n'être accom-
pagnée d'aucune anomalie
dans les courbes élec-
triques. Fig.57. — Augmenl ible du volume
La ligure 57 a trait à un llu cœur ,laus l"' caa de lésion mitrale
mi i i ; ; ., diaque.
sujet atteint de lésion * ' •
mitrale et de Byraphy se cardiaque, avec augmentation considérable
du volume «lu cœur. Malgré cela, les sommets de Péleclro-cardio-
gramme fig. ">s sont normaux ou «lu moins ne t pas les
mi ni ma notés dans les tables de Lewis. L'absence d'atypicité tient
seulement à ce fait que les adhérences immobilisaient 1«' cœur et
l'empêchaient de changer de |»..-iii.wi : l'axe électrique n'ayant pas
bougé, il n') avait aucune raison pour que les courbes fussent
modifiées
En résumé, les modifications des trac :s, au cas d'hypertrophie <
diaque, sont comman lées moins par l'hypertrophie elle-même que
132 n. VAQUEZ. - MALADIES DU CŒUR.
par l'inclination qu'elle imprime à l'axe électrique du cœur. Ici
encore, la loi de Waller trouve sa confirmation.
Cette loi n'est cependant pas admise par tous les auteurs. 1 oui
Einthoveu, les inégalités de hauteur des sommets seraient dues à des
.lilïérences-dans la pression intracardiaque ; pour d'autres, au mode
de contraction du ventricule. Cette dernière assertion est basée surdes
recherches expérimentales d'Eppinger, deRothberger et de Selenin.
Fig. 38. — Électro-cardiogramme du cas représenté figure 57.
Eppinger et Rothberger ont va que la destruction du myocarde
du ventricule droit provoque une diminution progressive de l'élé-
vation H, tan lis qu'une altération profonde du ventricule gauche, à
la base ou à la pointe, s'aeeompn»-ne d'une accentuation du même
sommet dont la ligne descendante arrive à se confondre avec l'élé-
vation T. Ce serait la preuve, suivant eux, que la valeur de cet acci-
dent est déterminée par l'aptitude fonctionnelle de l'un ou de l'autre
ventricule. . ,
Selenin a procédé différemment. Sur un chien trachéotomisé, il a
placé une électrode sur la plaie, l'autre sur le ventricule droit ou le
ventricule gauche, etilaobtenu des électro-cardiogrammes différents
suivant les cas.
Aucune «le ces expériences n'est démonstrative. On peut objecter,
en effet, à celles d'Eppinger et Rothberger, que les tracés recueillis
après traumatisme ne sauraient en aucune façon être comparés
avec ceux que réalise le processus lent et progressif de L'hypertro-
phie. Celles de Selenin sont également défectueuses, car cet auteur
a enregistré les courbes électriques en déplaçant le siège des élec-
MÉTHODES D'EXAMEN. — MÉTHODES GRAPHIQUES, tt I
trodes, c'est-à-dire en variant le mode de dérivation. Or cette con-
dition suffit à elle seule pour modifier la forme des i racés, ••! Hering
a montré qu'en excitant une même région des ventricules on obtienl
des extrasystoles ventriculaires droites ou gauches, suivant qu'on
change la position des électrodes.
Plus récemment NicolaïetTh. Lewis ont expliqué les variations
de R et de S dans les hypertrophies ventriculaires par desaltérationa
localisées de telle ou telle branche «lu faisceau auriculo-ven-
triculaire. Celles de la branche droite du faisceau se traduiraient
par une élévation el une prolongation du sommet R en dérivation I
el par une profonde dépression de S en dérivation III : celles de la
branche gauche donneraient des tracés inverses.
Il est difficile d'admettre ces conclusions. Peut-être seraient-elles
acceptables s'il était prouvé que les anomalies signalées par Lewis
eoïncident toujours avec une hypertrophie ventriculaire . Or il n'en
rsi rien, et ces anomalies peuvent se rencontrer chez des sujets
normaux. Waller raconte avec humour quel' électro-cardiogramme de
son propre cœur traduit depuis <l<- Longues années des troubles de
conduction; il ne nie pas que l'on puisse, après sa mort, en trouver
la cause anatomique, mais il constate aussi avec satisfaction qu'il
n'en a dans son existence éprouvé que bien peu de gêne. Enfin,
objection plus décisive, La présence du sommet R est manifeste
chez des animaux à sang froid, chez qui Le faisceau auriculo-ventri
culaire est à peine différencié.
En résumé, toutes ces théories sont criticables ; aucune,
en loul <-as, ne rend compte «le ce fait que l'hypertrophie car-
diaque est compatible avec un tracé électrique absolument nor-
mal.
La théorie axiale nous paraît plus plausible. Comme nous L'avons
dit, elle a L'avantage d'expliquer les modifications des sommets R el v
dans toutes les circonstances, aussi bien dans les changements de
position, physiologiques ou pathologiques du coeur, que quand il est
hypertrophié. On ne pourrait lui faire qu'une objection, déjà signalée,
el valable surtout en ce qui concerne le cœur hypertrophié, à si
que L'axe anatomique ne correspond peu i -être pas exactement 6 l'axe
électrique. Pour rendre alors la théorie tout à fait inattaquable, il
serait nécessaire d'adjoindre à l'influence axiale un autre facteur, qui
est, à imirc avis, la masse ventriculaire . Voici comment nous
l'entendons :
Le courant dérivé vers la corde du galvanomètre traversée par-
tir du cœur des cour lie- de parenchyme el de tissus d'inégale épais
seur, ce qui n'est pas sans agir notablement sur les variations de po
lentiel du courant. Mais le courant se transmet aussi à travers les
paroi- mêmes du cœur, el Les variations de potentiel peuvent tenir
pour une pari à L'importance plus ou moins grande de leur m
13'i H. VAQUEZ. — MALADIES DU CŒUR.
Ainsi l'hypertrophie agirait de deux laçons : d'abord sur la position
du cœur et ensuite sur le mode de propagation du courant. Celle
double action peut s'exercer dans le même sens, auquel cas les axes
électriques et analomiques onl le même angle, ou dans un sens non
parallèle, ce qui expliquer-ail à la fois la différence des angles el celle
• le- courbes électriques.
Cette hypothèse ne diminue en rien la valeur de la loi de W aller.
car elle laisse à la direction axiale un rôle fondamental dans la dé-
termination des sommets H et S. Elle ne lait qu'introduire un élé-
ment nouveau en donnant à la masse ventriculaire la possibilité
d'intervenir pour modifier l'éleclro-cardiogramme. Récemment Lewis
s'est rallié à celle idée. Bridgman Ta combattue, mais aveedes argu-
ments très discutables.
On a dit également que les courbes électriques donneraient des
indications sur la diminution de l'aptitude fonctionnelle du cœui
qui se traduirait par des modifications dans l'importance des som-
mets R et T considérés comme l'expression de la contraction ven-
triculaire. Mais cela n'est rien moins que certain, el l'observation
montre qu'il n'y a souvent aucune différence entre les tracés
recueillis au cours de l'insuffisance cardiaque el après guérison.
Un autre argument, contraire à cette opinion, résulte de l'examen
des courbes électriques au cas de pouls alternant.
On sait que, dans celle variété d'arythmie, une contraction forte
alterne régulièrement avec une contraction faible. Or. ainsi que
nous l'avons signalé après Hoffmann, r électro-cardiogramme ne
révèle pas l'alternance, el la systole débile donne lieu à une éléva-
tion R de même valeur que la systole forte. Ce fait s'explique facile-
ment. L'élévation R, comme la plupart des autres accidents «lu tracé,
traduit moins le phénomène mécanique de la contraction que Les phé-
nomènes électro-chimiques qui la préparent. La preuve en esl que.
comme l'ont noté Hoffmann et Selenin, elle précède légèrement la
systole. Or ces phénomène- électro-chimiques peuvent avoir la même
importance au cas de systole forte ou faible, el c'est pourqoi la valeur
de I! reste la même.
Cependant Oppenheimer el Rothschild, dans des travaux récents,
considèrent connue particulièrement graves certaines modifications
portant sur le groupe </\\s et consistant : l°dans un allongement de la
fraction de temps occupée par ce groupe, qui normalement ne dé-
passe pas un dixième de seconde. Cet allongement entraîne des
changements morphologiques surtout évidents pour <\. qui perd sa
forme pointue pour s'arrondir el s'étaler ; '1° dans l'irrégularité du
contour de R, quiprésente en des points variables une ou plusieurs
encoches; 3° dans la 1res faible hauteur de rjfR$ dan- les trois dériva-
tions. Les auteurs ont attribué ces déformations à un vice de fonc-
tionnement des arborisations intraventriculaires du faisceau auri-
MÉTHODES D'EXAMEN. — MÉTHODE8 GRAPHIQUES. *S~-i35
cu]o-^ujln,",ll;i11''.'. WiHiama. J »i— . w-««içk ae £oot ralia^u
cette opinion ?*ns la discussion qui a suivi la présentation du travail
é'i ►ppenbeâraer cl de iiol hschild.
Bien plus Intéressantes cependant sont les indications Fournies
par L'électro-cardiograpbie relativemenl au mécanisme du rythme
cardiaque et (Je certains de ses troubles.
Partanl de cette donnée fondamentale que la partie d'un muscle
qui se contracte devient électro-négative par rapport au reste du
muscle en repos, Wybauw et Thomas Lewis ont confirmé cette notion
déjà connue, que le sinus est bien le lieu où les excitations prennent
naissance, car c'est lui qui, !<■ premier, devient électro-négatif. Pour
I leclro-cardio^ramme el courbe radiale, mon Iran I les exl
contractions auriculaires P (d'après Lewis).
Meek et Eyster, le point de négativité initiale correspondrait à la
joncl ion du Binus avec l'oreillette.
I ,;i production d'une exlr tsystoie modifie profondément la courbe
de l'électro-cardiogrammc, in;ii> d'une façon différente, suivant
que l'extrasyslole a pour siège l'oreillette, le faisceau auriculo-ven-
triculaire ou l<i vent ricule.
Quand l'extrasyslole est d'origine auriculaire, l'éleclro
gramme itre une élévation P prématurée, de forme anormale,
suivie de contraction venlriculaire, mais non de la pause prolongée
qui succède aux autres variétés d'extrasystoles fig. 5*J .
Les exlrasystoles du ventricule se reconnaissent à ce qu'elles m-
sont pas précédées d'un soulèvement auriculaire (fig, 6J ; mais le
complexus RsT est atypique, puisque la contraction naît au-dessous
'!<• I oreillette, et il est habituel <|u.' oes extrasystoles soient suivies
• le repos compensateur. Celui-ci fait cependant <l<-i;nii quand le
rythme du cœur est lent et quand l'extrasyslole se produit à peu
près entre deux contractions normales, le complexus RST
également atypique. Celle sorte d'extrasyslole est nommé
systole interpolée t\<>\. Lxtrasgstoles).
J\r>c,
IL VAQUEZ. — MALADIES DU CŒUR.
CC,«p;«e esi caractérisée, aupointde vue ir-pni,,,,,-,
par la disparition du soulèvement auriculaire sur lès tracés méca-
niques de la veine jugulaire et du cœur. Cette anomalie futattribuée
d'abord à une paralysie de l'oreillette, assertion reconnue ensuite
erronée, puis à une modification telle de la contraction auriculaire
que celle-ci n'est plus reconnaissable. Mais comment le prouver ?
En 1849, Ludwiget Iloiï'a avaient remarqué, il est vrai, qu'en exci-
tant, au moyen de courants faradiques, une portion quelconque
Fig. 60. — Electro-cardiogramme d'un cas dextrasystole ventriculaire, suivie
de repos compensateur.
du cœur du chien, on transforme les pulsations rythmiques en
fibrillations incoordonnées. En 1899 Cushny, en 1909 Magnus
Alsleben, avaient noté que les tracés recueillis chez des sujets
en étal d'arythmie complète présentent les plus grandes analogies
avec ceux de ces expérimentateurs, mais rien ne permettait d'affir-
mer qu'il y eût similitude absolue.
La preuve en a été donnée parjvraus et Nicolaï et par Hering
Fig. 61. — Electro-cardiogramme d'un cas de sténose mi traie. Fibrillation
auriculaire.
grâce a électro-cardiographie. En effet, au cas d'arythmie complète,
on voit que, sur les courbes électriques, l'élévation Pesl remplacée
par des ondulations, parfois au nombre de sept à huit cents, réparties
dans le temps de la systole auriculaire (fig. 61 . Ces ondulations
traduisent l'état librillatoire signalé par Ludwig et Iloffa et sont
dues, comme l'a montré Th. Lewis, à des extrasystoles issues des
parois de l'oreillette, en dehors du sinus, lequel est ainsi dépossédé
de son action. Du même coup, la physiologie pathologique de cette
variété d'arythmie s'est trouvée élucidée, et on l'a définitivement
MÉTHODES D'EXAMEN. — METHODES GRAPHIQ1 l S. ',':«-i:;'
raltachée à des excitations auriculaires multiples, de siège anormal,
provoquant dans la masse ventricuaire des contractions rapides el
incoordonnées.
L'étude de la phase auriculaire de la rouirai lion a également con-
dnil à des découvertes relatives à la tachycardie paroxystique el
dont on esl redevable, pour une grande part, à l'électro-cardio-
graphie.
On avait remarqué que cette affecl ion ne présente pas toujours les
mômes caractères, ni la même évolution. Dans certains cas, conformes
à la description de Bouveret, la tachycardie esl régulière, les crises
tie se reproduisent que de loin en loin, cl le pronostic esl relativement
bénin; dans d'autres, les battements du cœur Boni moins rapides,
::::H:::!:::::::::::::::::::: :::::::::::::::::•:::::!::::: ::::
::ii:i::fi: ::::;::::::::::::::: :;::::: ::::::; ::::::::::::::::i;:: ::•.:•:: :::; :-:::-;::" :: :::::::::::::::::::::::. :
!::::::::::'. :::::: :HH:::::I: :i!::::!:::::î::iiir::!:i^ !
illllliniHIHIIIIlilliillllllllllilllllJIHIIIIIIlilJllllinii^
Fig. 02. — Tachysystolie auriculaire [aurictxUir fiait
Les contractions de L'oreillette 220 environ à la minute sont deux ou tn
plus nombreuses que celles du ventricule.
d'ordinaire irréguliers; les crises se rapprochenl il»' plus en plus
au point de se transformer dans l'espace de deux ou troisansen
arythmie complète ;i\<'<- les aléas qu'elle comporte. Mais on ignorai!
la raison de ces différences. Les recherches éleclro-card
phiques de Rihl, Lewis, Laubrj el Parvu, Donzelot, Pezzi, Rilchie
el Qous-môme l'ont l'ait connattre.
()n sail aujourd'hui que la deuxième variété de tachycardie esl
caractérisée par la présence, but les coui bes électriques, de trému-
lations, moins nombreuses que dans l'étal de fibrillation, mais attei-
gnant cependant le chiffre <!.' 300 ou i< n » ;i la minute. Ce
phénomène, analogue ;'• celui que Mac William- avail réaliséen iss^
par la faradisation des oreillettes, avail été désigné par lui bous le
nom iTauricular flatter ti^. 62). L'analyse des courbes montre
que dans celte forme d<- tachycardie, appelée aussi tachysystolie
auriculaire, les soulèvements P, indices de la contraction de I i
letle, subsistent, mais qu'ils sonl indépendants ou hop proches des
contractions \ entriculaires. I! en faul conclure que les excitations
proviennent <lc moins loin que normalement, c'est-à-dire d'une
région située au dessous du sinus. Dans la tachycardie régulière,
138 H. VAQUEZ. — MALADIES DU CŒUR.
ou maladie de Bouveret, le lieu d'origine des excitations est égale-
ment anormal, mais il siège plus bas. plus ou moins loin du nœud
de Tawara.
Il résulte de ces constatations que la tachycardie, quelle que
soit sa forme, consiste essentiellement dans undéplacemen ton, comme
l'on dit, dans une hélérolopie du stimulus moteur. L'unité de l'affec-
tion se trouve ainsi reconstituée, grâce à l'éleclro-cardiographie,
et les renseignements fournis par la méthode sont d'une telle im-
portance qu'il n'est plus permis de se prononcer sur la nature d'une
tachycardie sans y avoir recours.
Il en est de même en ce qui concerne la bradycardU. La dissocia-
tion entre les battements de l'oreillette et du ventricule, caractéris-
tique du ralentissement permanent du pouls, n'est jamais aussi
manifeste que sur les courbes électriques. De plus, celles-ci ont
fait connaître des troubles de la conductibilité que l'on ne soupçon-
nait pas, par exemple à la suite des maladies infectieuses : la pneu-
monie, le rhumatisme et surtout la diphtérie. Elles ont donné sur
les ci formes dégradées » de la dissociation : dissociation incomplète
ou transitoire, block partiel, etc., des notions qui avaient échappé
aux autres moyens d'exploration. Récemment même, Perkios Carter
a poussé assez loin leur analyse pour prétendre déceler, d'après cer-
taines anomalies des courbes, la présence d'un foyer de sclérose
du tronc du faisceau auriculo-ventriculaire ou de telleou telle de ses
branches. D'après lui, des lésions de sclérose diffuse prédominant sur
les arborisations du système de Purkinje coïncideraient avec des
courbes de basse amplitude associées à un complexe ventriculaire
d'un type bien défini : allongement de l'intervalle 7 1 ï s et inversion
de T. Des courbes de grande amplitude; nettement diphasées seraient
l indice d'une lésion totale, permanente ou temporaire, de l'une îles
branches du faisceau auriculo-ventriculaire. Peut-être les conclu-
sions de l'auteur sont-elles prématurées. Mais le fait de les avoir
formulées indique sa confiance dans la précision de la méthode.
Ajoutons enfin qu'on a également appliqué L'éleclro-cardiographie
à l'étude de l'action pharmaco-dynamique <l< s principaux médica-
ments cardiaques, notamment de la digitale. Les résultats ont
confirmé ce que l'on savait déjà, à savoir que ce médicament esl
surtout indiqué dans le cas de fibrillation de l'oreillette et que e
ralentissement du cœur qu'il provoque est dû à son influence sur la
conductibilité inlracardiaqiie.
La voie ouverte par ces recherches sera certainement féconde en
applications pratiques, et il n'es! pas douteux que l'éleclro- cardiogra-
phie, réservée jusqu'ici à un petit nombre d'observateurs, donnera
dan- l'avenir des indications de plus en plus utiles sur les troubles
i\\\ fonctionnement du cœur et les traitements qu'il convient de
leur opposer.
MÉTHODES D'EXAMEN. — MÉTHODES GRAPHIQUES. *:i -139
Bibliographie. — Pouls artériel — Gallavabdii», Sign
tisme (Lyon médical, 54 mars 1907). — Huchard, Le pou
rétrécissement aorlique {Bull. et mém. de la Suc méd. des hôp. de Parût,
17 avril 1896). — Mari y, Recherches s .r le pouls au m ryen d'un ouvel appareil
enregistreur, le sphygmographe, l'aris, 1860. — E.-J. Maret, Physiologie m
de la circulation du sang, Parie, Delahaye, 1863. - Potaix, Note Bur le dicrolisme
initial ou anacrotisme du pouls radial Bull, el mém. de la Soc. nu'-d . des lotjt.
de l'.tris, 23 avril lK'Hi, p. 397).
Pouls veineux. — Bard, De la notation et de la lecture des Irai es du pou!
nenx {Sem. méd.. Paris, 1911, p. 257). — Cmauvbai el Kaivbb, Nouvelles n
expérimentales sur les mouvements et les bruits normaux du cœur envisat
point de vue de la physiologie médicale Ibid. (3 . 865, 106, ..>" . — Chauvi u el
Marbt, C. R de l'acad. des sciences, 1861, 1.111, p. t-22, el 1862, I.I\ , p.
Physiologie des mouvements du cœur (Gaz. mid. de Parts, 1861, p.
— ' hauvp.au et Marbt, C. H. de l'acad. des sciences , 1861, LUI, 622, et
L1V, 32. — François-Franck, Suite des rei ritiques el expérimental -
sur le pouls jugulaire normal; étude des effets SSpiralifa de la diastole i
culaire; schéma général du pouls veineux (C II. de l'acad. mém-
de la Soc. de biol., 1882, t iv de la 7« aérie, t. XXXIV '!<• la collée i, p
— François-Frahck, Nouvelles recherches expérimentales sur le mécanumedu
pouls veineux jugulaire normal et sur la part prépondérante qui revient su relâ-
chement dîastolique <lc l'oreillette droite dans le brusque affaissement initial de
la jugulaire (C. 11. des séances et mém. de la Soc. de biol., 1882, t IV,
7r série, t. XXX IV «le la collection, p. i~-55). — Fra*çois-Fra>ck, M
des traînes du cou en rapport avec l'action de la respiration el «lu
hebd. de méd. et de dur.. Paris, 1882, 92, 22 Arch. de physiol.,
— Prbdbricq (L.), Recherches sur la circulation ''t la respiration, chap IV : Sur
le pouls veineux physiologique lArch. de biol., Gand, p. 211-23
lin uKnicQ (Léon), Ann. de lu Soc médico-chirurgicale, Liège, 1886. — Freoe-
mcQ (L.), La seconde ondulation positive (première ondulation sysl
pouls veineux physiologique chez le chien [Bu IL de VAcao méd. de
Belgique, 4° série, t. XXI, 1907, p. 211-235).— Fribdrbich (N. . Ueber den Vi
puis \I>eutsch. Arch. f. lilin. Med.. Leipzig, 1865-1865, L. I, p 241 291 3 pi.), —
Fribdrbich, Beitrfige zur physiludischen l atersuchung dev Blul
Arcliic f. klin. àted., Berlin, Bd, XXIX, p. 2! — Gbrharm I>. . Kh
Untersuchung uber Venenpulsationen [Archiv fur expar. Pain., Bd. XXXIV,
1894 - Gibbon (A. G.), The significance of a hilherlo, undescribed wave in the
jugular puise [Lancet, London, 16 nov. 1907, Il
reflux und Iriouspidregurgilatioc (Hdimburg med. Journ., i~x". \\\. p
991) - Hasbbrobh K..< I eber die Bedeulung der Aorla fur liung
von protodiastolisclicni Vorschleudern der Herzspita . Galopprhythmus und
Venenpula [Zentmlhl. f. Ben Kr , Dresde, 1914, VI, blden
(A 1> i, Some variations in the form of ti il. John
Eotp., Hall.. 1907, XVIII, p. 265-2671. HotssAi il'. -\
profesorado, Buenos-Ayres, 1916, in v 138 p . 1 1 i 0$ Il rthh K
zur Elamodynamik [Arch, f. il. </<■>. Physiol., Bonn, IÇ91, \ll\
l.lll. 2^1). — Josi i . Sur un procédé de repérage des Ira es (Bu!l. et miu
méd. des hop. de Paria, 29 dcc. 1911 — Kussmaul, Ueber Schwiel
urdilia und den paradoxen Puis. [Berl. klin. Wochen —
Lavdri et Pbxsi, Maladies congénitalra >iu cour droit IrcA • es mal. ilu •
Paris, 1913, p. 133). — Lbroblb, Essai d'interprélalion 'i
Irefc, des mal. du cœur, Paris, févr 1919, p 56 6i — :
graphique el clinique du poule veineux jugulaire dit pin - ■
phys ci de palhoL (jeu.. Paris, 1912, X I \ — Lon/
médecine clinique faites avec l'aide de la méthodi
enregistreurs Le pouls, ses variai s Formes d
Paris, 1870, in-8. - Mackbnzib, Discases of the II
Sul polso negalivo i irch. />. I. s med., Torino, 1878, 11 :
gnostik der Puises, Leipzig, 1879 Moulimbr
imme du décubilus
9 juillet 1911 . — Toi vin. Des mouvements el des bruits qui se |
140 H. VAQUEZ. — MALADIES DU CŒUR.
veines jugulaires (Bull, el mém. Soc. mê<J. des hop. de Paris, 24 mai 18G7, 3-27).
— Riegel (Fr.), Zur Kennlniss von de» Verhallcn des Venensystems unter nor-
inalen und pathologischcn Verlialtnissen {Berlin, lilin. Wochenschr., 2 mai 1881).
— Riegel (F.), Ueber den normaleu uiul pathologischsn \'enenpuls {Di'iit.
Archiv f. Idin. Med., Leipzig, 1882, Bd. XXXI, p. 1-62, 471).
Cardiographie. — Chauvbau, Sur l'intersystole du cœur. Période intercalaire
entre les deux systoles auriculaire et ventriculaire. Phénomènes cardiaques pen-
dant cette période (Journ. de phys. et de path. gén., Paris, 1900, t. II, p. 125).
— Guffer et Barbillion, Nouvelles recherches sur le bruit de galop cardiaque
(Arch. gén. de met/., Paris, 1887, I, 129-149). — Moulinier, Types cliniques du
cardiogramme en décubitus latéral gauche (Gaz. hebd. des se. inéd. de Bor-
deaux, 9 juillet 1911 . — Pachon, De l'exploration radiographique chez l'homme
pratiquée systématiquement dans le décubitus latéral gauche (Arc h. de la Soc.
biol. de Saint-Pétersbourg, déc. 190i, t. XI). — Pachon, Sur l'intersystole du
cœur et son existence chez le chien (Journ. de physiol. et pathog . gêner., Paris,
mai 1909, n° 31. — Pezzi et S.wsni, Cardiogramme et pouls veineux [Arch. des
mal. du cœur, Paris, 1912, p. 161). — Pezzi et Sabri, Le cardiogramme normal
el pathologique pris systématiquement dans le décubitus latéral gauche d'après
la méthode de Pachon [Arch. des mal. du acur, oct. 1911, u° 10, p. 609-G37j.
Pouls hépatique. — Friedrbich, loc. cil. — Mackenzie, Diseases of the Ileart,
ch. XIV. — Potain, Clinique de la Charité, 1894, Paris, Masson. — Mahot, Des
battements du foie dans l'insuffisance Iricuspidc. Thèse de Paris, 1869, n° 12.
— Volhard, Ueber Leberpuls (Berlin, klin. Wochenschr., 1904, nJ 20). —
W'enckebach (K.-F.), Remarks on some points in the pathology ani treatment
of adhèrent pericardium [British med. Juurn., London, January 12, 1907, I, 63-68).
Pulsations œsophagiennes. — Benjamins, Auscultation el enregistrement des
bruits du cœur par la méthode œsophagienne (Journ. de phys. el de palhol. yen.,
Paris, 15 juillet 1911, p. 597). — Clerc (A.) et ëshein Ch.), Klude critique de
la pulsation œsophagienne chez l'homme (Arch. des mal. du cœur, Paris, janv.
1910, p. 1-24). — Fredericq (L.), Exploration des battements du cœur par la
sonde œsophagienne (Arch. de biol., Gand, 1886, t. VII, p. 230-248. Trav.
Labor., t. I, 1885-1886, 238-248). — Gibson, Upon a hitherlo undescribed ware in
the venous Puise (Lance/, London, 1907,. II, 1380). — Lian (C.j, Les méthodes de
laboratoire dans le diagnostic de l'insuffisance mitrale (la pulsation cardio-
œsophagienne) (Arch. des mal. du cœur, Paris, juillet 1909, 385-406). — Min-
koyvski, Die Registriérung der Ilerzbewegung am link. Vorbof (Deutsche med.
Wochenschr., lierl., 1906, n°31, p. 1248-1250. (Zetlschr. f. klin. MeJiz., vol. LXII,
1907, p. 371-384). — Pace (H.), La pulsazione cardio-esofagia nell' uomo in con-
dizioni fisiologiche e inalcuni stati morbosi del cuore (informa med., Napoli, 1909,
XXV, 533, 567, 594 et Bollet. deli Acad. medico-chir. di Napoli, n« 1, 1909). —
Rautenbehg (E.), Die Registriérung der Vorhofpulsation von der Speiserôhre aus
(Deutsche Arch. f. klin. Med., Leipzig, 1907, vol. XLI, 251-290). — Sarolba, La
pulsation cardio-œsophagienne chez l'homme {Arch. de biol., Gand, 1890, t. X,
p. 187-210. Trav. du lab. Fredericq, t. 111, 1889-1890, 61-84). — Vaquez et Boulet,
Le Cœur et l'Aorte, 3e éd., Baillière, 1920. — Vaquez, Clerc et Esmei.n, Élude
physiologique d'un cas de pouls lent permanent à l'aide des divers procédés
d'inscription [Bull, de la Soc. méd. des hop. de Paris, 17 déc. 1909).
Inscription graphique des bruits du cœur. -— Battaerd, Further Graphie
researches on the acoustic phenomena of the heart in normal and pathologicul
conditions (Ileart, London, 1915, vol. VI, n° 2, p. 121). — Bhidgman, Observations
on the third beat sound (Ileart, London, 1915, vol. VI, n° 1). — Bull (L.), On the
simultaneous record of the phono and eleclro cardiogram (Qualerly Journ.
exper. Physiol., London, 1911, 289-293). — EiNTHOVBM (W.), Die Registriérung
der m nschlichen Ilerztone mittels des Saitengalvanomcters (Arch. f. d. ges.
Physiol, Bonn, 1907, CXVII, 461-472, 2 pi.). — Gerhartz, Die Registriérung
des Her/.schalers, Berlin, Springer, 1911. — Frank (Otto), Die unmittelbare
Registriérung der Ilerztone (Mùnchener mediz. Wochenschr., 1901, n° 22, 953-
954). — Joachim (G.) et Weiss (O.), Régis tri erungen von Herztônen und Herx-
gerâuschen beim Menschen (Deutsches Archiv f. klin. Med., Leipzig, 1910,
Bd. XCV1I1, Heft 4-6, 513-539). — Lewis (Thomas), The times relations of heart-
sounds and murmurs (Heart, London, 1913, IV, n° 3, p. 241). — Marbe (K..),
MÉTHODES D'EXAMEN. — MÉTHODES GRAPHIQUES, t»— l'il
I;. . der Hcrztone-mitlels russcnder Flammcn (Arch. f. d. ge*. Ph
Bonn, 1907, Bd. CXX, p. 205-209 Di Mbybr, Méthodes m
cœur, Paris, Bailli ère, I9t4. — Ohm |V.), Venenpuls und Herztone D<
mediz. Wochenachr., Leipzig, 1913, aP 31, 1493-1496). — Un- el Joachi:
are»» f. innere Médis., 1906, |>. 653). — Wbiss 0 u. Joacbim G , Régis
trierungund Repro ! > i k i i m menschlicher Ilerztône und Herzgerausi lie In h
ges. Phyaiol., Bonn, 1908, CXXIII, p. 3I1-3J
Électrocardiographie. — Bridgmae (E. W.), The value of th<
gramme in Ihe diagnosia of cardiac hypcrlrophy (Arch. of internat.
Chicago, mara 1915, XV, p. 181-500). - Carter (Edw. Pbreims), Nouvelles
observations sur- les déviations de l'électro-cardiogramme ai
des branches du faisceau auriculo-ventriculaire el de leurs arbo
[Arch. of internat, med., Chicago, sept. 1918, p.
the interprétation ofpu'ce traccings [Journ. exper. med., New- York 1899, IV.
827). — Doszblot (E.) el Pbzsi C), Tai hysyalolie de l'oreillette avec disso
atrio-ventriculaire complète [Bail, et mém. de la Soc. tnéd. de» /i"/'. dt
13 mars 1914, 3« s., XXX VII, 197 ïiobr (M ), Die physiol
lagen der Elektrnknrdio'.Taphie [Arch. f. d ge». Phyaiol., Bonn, 1913, Mi
. — Eintiiovbn i \\ ) u. I.im i K . di , Ueber das normale mensch
Lrokardiogramm und ûber die Capillar-eleklrome rische LJnlert
Herzkranken [Arch. f. d. ge». Phyaiol., Bonn, l'un», l\\\.
tboven W.), Die galvanometrische Regislricrung chlichen l
mis, zugleich eine Beurlheilung ilcr Anwendt
in der Physiologie Arch. f. </. ge». Physiol., Bonn, 19 K< :\
Eikihoven |W.), Ueber die Form <lcs menschlicher Blectroi h. /*.
d. ge». Phyaiol., Bonn, I89.\ p. 101 I23J. - Le télécardiogramme Irch. inl<
de phyaiol., I\', 1906-1907, p. 132-164). Ueber das normale Elektrol
gramme | Irch. /'. </ ge». Phyaiol.. 1900, LXXX | 9-160 — Eirth W
Observations ol Ihe moveraênls <>r the hearl bj means ol ele f
[Proc. Roy. Society <tf' medicine (clinical section. Loi
183-192].- Ehgelmakh ["h. W.), Ueber das elcktriache Verhall
Herzena I Irch. /'. </. .'/«'s. Phyaiol., 1878, Bd. XVII, | Ekoi iv uw, I
die Leitung der Erregung im Herzmuske Irch. /' d. gea. Phyaiol,, 1875, Bd. XI,
p. 180). — Eppikobr II. i<t Rotbbbrobr (C. J.), Zui \.\ - Eleklroka
gramms \Wien. I<lin. Wo henachi . • aoûl 191 Wll, 1091-1098). — Il
Ueber die klinische Me J fut nue <le- Eleklrokardiogramma [Devttche med. u
tchr., 11*09, n° 1). — Hbrino II E. , Zur Erklarun des Ëlektrokardiogi
seiner klinischer Verwerlung [Denttche medisin. Woch nachr., Mer;
1912, n" 16, \\ W lll i ' 1 1 1 riro, Ueber dai Elekl
[Verlk.de» iSKongr.f. inn. Med., in Wietbaden, >909, p 612) il ; na Ml
Die elektrischen Krftfte der llerzeiis im Dienstë der Med in (D< i tache I
Stuttgart, ,|.iu\ . Ifti •'. I. 131 i 16), — Hi min i i\ erimentelle Studii n
tu Ti u ûber das Elektrokardiogramm Zeittchr, /". experim. Path. .nul i ■■
Bd. VII, p. '•■ ;-t. Il.ii i- \ i Mi n. Lonwio (C), Einige neue n
Zei'f*. /. '.il. .»/<•</.. Ileidelb . 1850, l\. 10" 144 - Uornttmt, I
das menschliche Elektrokardiogramm [VertammL deutach. Natarf. n 1 > ■■-.
COln, 19C8) — HormARN, Zur Krilik des Elektrokardiogramma Verh
f. inn. .l/c</.. P»"!. p. 614) rloFPMANB \ |, Zui Deutung des Elekl
gramma i Irch. /. </. ge» Phyaiol., Bd. CXI II, 191 — Krai
u. Nicolaï ii-1. . Ueb ; das Elektxocardiogramm unter normalen m
gischen Verhftltnissen [Verhandl. <l. Berl. med Getellach., I
2 Teil, 221-225 "Kjiai cl N.courf, Ueber das Elektrokardiogramm, unter
mal en und pathologischen VerhKllnissen [Berlin, hlin. Woc henachi
2(>). — Lavbri (C.) el Parvi |M.), Sur la nature el l'évolution de
paroxystique à propos d'un < as de la<
méd, de* hop. de P naj 1912, l" - \\\lil . Lbwis I
Mechanism of the Hearl Beat, London, 1910. — Lewis (Thomas i
dioprama [Proc. Royal Society of medicine, clinical eection, :
Lewis, Clinical Electrocardiography, Lond I ppmank
iwischen <l<-n Kapillarcn und elektr. Ercheinuni
Bd. CXLIX, 1&73, p, i46 - Maonos Alslebb^ i: , Zur U
\\2 II. VAQUEZ. — MALADILS DU CŒUR.
Arrythmta perpétua [Deutsches Arch. f. Ic'in. Sied., Leipzig, 1909, XCVI, Bto-
355). — Mviuîy. Des variations électriques de^ muscles et du cœur en particulier
étudiées au moven <le l'électromè're de M. Lippmann (C R. Acad . des sciences,
Paris, 1876, LXXXUI, 975-977). — Matteucci, Legioni sui fenomani lisico-chemici
dei corpi vireuli, 2eédit., Firenze, 18 47, 151-153. — Mrbs (W. J.) et Etstbr
(J.-A.-E.), E'ectrical changes in the heart during vagus stimulation {Americ.
Journ. of Physiol., Boston, 1912-1912, XXX, 271-277). — Opi-emieimer (B. S u.
Rothschild IM.-A.), Electrocardiographic changes Associated with myocardial
involvemeiit with spécial référence to prognosis (Journ. amer. med. As*oc,
Chicago, 1917, LX1X, 429-131). — Pardee (H. E. B.), The clectrocirrliograph as
an aid in the diagnosis of cardiac valvular disease (Journ. of americ. med. Assoc.,
Chicago, 28 avril 1917, LXVIII, 1250-1252). — Hihl (J.). Ueber das Vcrhalten der
Venen puises hei llimmern der Vorbôfe des Saugeticrherzens mit Rùcksicht
a m' den Venenpuls. beim Puisas irr^gularis perpetuvs (Zeit. f. exper. Pathol.,
Berl., 1910, VII, 693-701). — Ritchie (W. Th.). Auricular flultar E limburg and
London, 1914. — Sblbmn (W. P.), Das Elektrokardiogranim und die pharmakolo-
gischen Mittel ans der Gruppe des Digitalins und des Digitoxins (Arch. f. d.
ges. Physiol., Bonn, 1911, CXL1II, 137-156). — Sblenin (W. P.), Zur physikalis-
chen Analyse des Elektrokarliogramms (Arch. f. d. ges. Physiol.. Bonn, 1912,
CXLVI, 319-343). — Vaquez (A.), Sur la signification de l'é ectro-cardiogramme
(C. R. de la Soc. de biol., Paris, 1911, 1er juillet, p. 28). — Vaquez et Bordet,
Le cœur et l'aorte, 3e édit., Baillière, 1920. — Vaqubz et Bokdet, L'éleetro-
cardiogramme dans les états physiologiques et dans certains étals pathologiques
du cœur; déplacement de l'organe ft hypertrophie des ventricules (Rapport au
VIIe Congrès d'éleclrologie et de radiologie médicale, Lyon, 27-31 juillet 1914).
— Vaquez et Pezzi, Tachycardie paroxystique de type auriculaire (RuU. et mem .
de la Soc. méd. des hôp. ds Paris, 22 mai 1912, 3e s., XXXIII, 360-370). — Walleii,
Sur faction électrique du cœur humain (Arch. des mal. du cœur, des vais, et du
sang, Paris, avril 1914). — Wali.er, Détermination de l'action clectromotricc d.i
cœur de l'homme (Arch. de fihysiologie, Paris, 1890, p. 116). — Wallek, On the
electromotive changes connecled with the beat of ihe mammalian heart and of
the human heart in particular (Phil. Trans., R. S., London, 1889, p. 169). —
Waller(A.), Tierische Elektrizitat (Uebers. ». du Rois-Raymond, Leipzig. 1899 .
— Wallbr, The Oliver-Sharpey 'lectures on the electrical action of the human
heart (Lancet., London, 21 et 31 mai 1913). — Waller, The varions inclinations
of the electrical action of the human heart (Proceed Roy. Soc, vol. LXXXVIII,
1913, p. 507). — Me William (J. A.), On the rhythm of the mamm-alian heart
(Pror. Roy. Soc, London, 1888, XLIV, 206-208, Journ. of phys., 1888, IX. 16»).—
Wyuauw (M.-R.), Sur le point d'origine de la systole cardiaque dans l'oreillette
droite (Arch. inter. d. physiol., Paris, 1910, X, 78-89). — Wybaow (M.-R.),
De l'origine de la systole des oreillettes au niveau de l'embouchure de la veine
cave supérieure chez les mammifères (Bull. Soc roy . d. sciences médic. de
Bruxelles, 1910, LXVIII, 121-129).
PRESSION SANGUINE ET TENSION ARTÉRIELLE
PRINCIPES GÉNÉRAUX. — Le sang projeté à chaque systole dans
le système circulatoire trouve en avançant vers la périphérie une
résistance qui croit avec la diminution du calibre des vaisseaux. Au
cours de son trajet, il distend les artères, qui reviennent ensuite sur
elles-mêmes, grâce à leur élasticité, et rendent ainsi au sang la pres-
sion qu'ils en ont reçue. Mais, comme les systoles se succèdent très
rapidement, les artères n'ont jamais le temps de relâcher tout à fait
et restent en état de tension constante. Celle-ci varie naturellement
d'un extrême à l'autre suivant les diverses phases de la révolution
cardiaque. La tension la plus forte ou maxima correspond à la sys-
tole, la tension la plus faible ou minimaà la diastole.
MÉTHODES D'EXAMEN. PRESSION AKïï.ui ( LE. *»— 143
La tension artérielle représente 'leur la force de retrait de Tarière,
tandis que le terme <)»■ pression, que Ton emploie également,
s'applique ;'i ta poussée hydrostatique <lu sang. Ces deux expressions
peuvent êl reconsidérées comme synonymes, la force de retrait <!•• la
paroi étant, au moins en théorie, proportionnelle à celle de l'ondée
sanguine <|ui l'a distendue.
Trois éléments inlerviennenl pour constituer la pression du sang
dans les vaisseaux : l'énergie <l<- la contraction vcntriculaire, l'impor-
tance el la qualité <l<- la masse sanguine, la résistance périphérique.
De ces trois éléments, le deuxième est négligeable ou n'a qu'un
rôle accessoire. Il est en effet <l<' notion courante <|u il faut, pour
abaisser la pression, soustraire une quantité extrêmement considé-
rable < 1 1 1 sang, et, même dans ce cas, rabaissement n'est que '!<■
courte durée. La condition inverse ou, en d'autres termes, la pléthore
sanguine n'a guère plus d'influence. Sous le nom de pléthore, il
i.'uii entendre, moins l'augmentation <l<' la masse totale du sang,
assez difficile ;i évaluer d'ailleurs par les procédés « (iniques, que
l'étal particulier qui résulte «le l'accroissement de sa densité. On
l'observe au plus haut degré dans la maladie que nous avons décrite
sous le nom de polyglobulie avec cyanose chronique ou d'érythré-
iii ic Dans cette maladie, la viscosité sanguine est considérablement
augmentée. Pour celte raison, le passage du sang dans les fines arté-
rioles <!<• l'économie est certainement plu- difficile, el <»n devrait
s'attendre à trouver la pression artérielle anormalement élevée.
Or, il n'en est rien, ce qui prouve bien que, contrairement ;i l'a*
lion de certains auteurs el notamment 'le M. Martinet, la viscosité
n'influe que très médiocrement sur le chiffre de la pression.
L'énergie de la contraction ventriculairea une influence plus évi-
dente. Encore ne s'exerce i elle d'ordinaire que pour maintenir la
pression en équilibre, el elle | >« * 1 1 1 être très forte sans < { < i • - la près
s'élève. C'est ainsi » j 1 1 « • l'hypertrophie cardiaque qui résulte d'un
rétrécissement <>u d'une insuffisance aorlique coïnci I»- souvent avec
une pression normale. Par contre, elle diminue presque toujou
moment où !<• myocarde s'affaiblit, l'action des autres Facteurs
restant la même. Chez les individus atteints d'hypertension arté-
rielle, la dilatation subite du cœur est habituellement accompa^
d'une chute de la pression systolique.
I><«. trois facteurs en cause, la résistance périphérique
nemenl le plus important .
I es physiologistes ont mont ré depuis longtemps • 1 1 n> c'est en m<
Gant le calibre des vaisseaux qu'on agit de la façon la plus effi<
sur la valeur de la pression. Ce fait résulte des l<>i- <lr l'écoulement
desliquides à travers des tubes rétrécis ou dilatés. Quelques exemples
d'expérimentation le démontrent .
La compression de l'aorte au niveau du diaphragme élè> ebrus
I '. '» II. Y.WM l /. — MALADIES DU CŒUR.
mcnl la pression dans la carotide, tandis qu'elle tombe à zéro dans
l,i féi -.tir. Elle -'■ rétablil au contraire dans La rémorale el tombe
dans la carotide, si l'on cesse de comprimer le vaisseau. Quand on
asphyxie expérimentale ni des animaux, on provoque u n«- vaso
constriction des organes abdominaux ei en même temps une éléva-
tion de la pression dans la carotide. Inversement, celle-ci s'abaisse
quand on détermine une vaso-dilatation de ces mêmes organes, par
exemple eu excitanl le nerf dépresseur de Cyon.
En raison de la multiplicité des causes susceptibles d'influer sur
la pression, il semble que, même à l'état normal, elle «livrait
varier perpétuellement. Il n'en esl rien, car la pression dépend, non
d'un facteur isolé, mais de l'ensemble des trois facteurs dont les
actions s'associent ou se contrarient ; c'est ainsi que l'équilibre
e>l maintenu.
Par contre, à l'état pathologique, les modifications son! parfois
considérables et portent sur l'un de ses deux éléments ou. plus sou-
vent, sur les deux à la fois. Aussi la sphygmomanométrie clinique
doit-elle être apte à mesurer les deux pressions extrêmes el non
seulement l'une d'elles, comme certains auteurs, M. Pachon notam-
ment, l'ont prétendu. De plus, c'est le seul moyen d'évaluer la plus
ou moins grande importance de l'écarl qui le- sépare, écarl auquel
<>n a donné le nom de pression différentielle el dont la signification
n'est pas sans intérêt, bien qu'à nuire avis on l'ail exagéré.
On a affirmé qu'il suffirai! de connaître la valeur de la pression
différentielle pour avoir la mesure exacte de la capacité fonctionnelle
du cœur, abstraction l'aile de toute autre considération. Celte asser-
tion, manifestement excessive, est basée sur les données suivantes :
Il esl admis que la pression mini ma représente ce qui reste de la
pr 'ssion globale, lorsqu'on en a soustrait l'influence de la systole, el
que la pression inaxima résulte de l'adjonction à la première de
l'énergie du ventricule. Il semblerait dès lors qu'en retranchant
la pression minima de la maxima on devrait obtenir un chiffre cor-
respondant à la pression du pouls, ou encore au volume de l'ondée
sanguine projetée dans l'aorte, ou enfin, au travail réel du cœur,
but suprême des physiologistes et des médecins. La formule très
simple: M.r-M/i l'h Pulsdruck des auteurs allemands y pour-
voirai! . Mais de là à la réalité il y a loin.
Toutd'abord, la formule u'esl pas rigoureusement exacte, car elle
suppose que la dilatationdes vaisseaux esl proportionnelle au chiffre
de li pression, ce qui n'esl pas. Mare} a écrit, il y a longtemps : I a
réaction élastique des parois de l'aorte croît plus vile que la pression
intérieure à laquelle elles sont soumises. • El Strasburger s'esl
exprimé à peu près dans les mêmes termes en disant : La dilatabi-
lité des paroi- de l'aorte diminue au fur el à mesure que s'élève la
pression intérieure qu'elles supportent.
S I l il' HH 3 D'EXAMEN. PRESSION ARTÉRI1 !.I l . ta r.3
I propositions résultenl d'une démonstration expérimen
très ingénieuse due à Marey. On prend une aorte humaine et, ai
moyen <l un dispositif approprié, on élève progressivemenl de 20 en
20 centimètres de mercure la pression d'unliquidedans son intérieur,
en uolanl chaque Pois les variations du volume du vaisseau ou, ca
qui revienl au même, la quantité de liquide injecté. Quand la pres-
sion passe de 60 à S|» millimètres, le vaisseau »< distend •
mais il ue se distend plus que de I """.'.> quand la près ion passe de
220 à 240 millimètres Ainsi, quand la pression in il iale est plus haute,
la distension «In vaisseau esl moindre pour un même écart.
II en résulte que, pour conservera la Formule Mx-Mn PD
valeur comparative, il faul la compléter en lenanl compte du chiffre
de la pression initiale. Strasburger, Fursl el Sœlberj sonl pi
uns, mais les corrections qu'ils ont proposées ont le torl de*
pliquor singulièrement la mesure de la pression.
i '.<■ n'esl pas tout. La formule ainsi i lifiéc, capable peut-être «le
donner des indications précises sur le travail réel du cœur dam
l'unité de temps, ne renseignerai! pas sur les variations que lui fail
nécessairement subir la plus ou moins grande accélération dei
battements. Aussi est-il indispensable d'ajouter à la formule pri-
mitive une autre donnée relative à la fréquence des pulsations
D'autres difficultés surgissent quand on veul appliquer la I
mule à la clinique.
Déjà, comme nous I avons dit, même à l'étal normal, le degré «le
la pression el la dilatation des vaisseaux ne varienl pas proportion-
nellement. Que sera ce à l'étal pathologique, quand la structure dei
va s8enux est altérée, du fail de l'âge ou de la sclérose I a formule,
même modifiée de la façon que nous avons indiquée, ne suffira pas,
et il faudra avoir recours à une formule nouvelle, adaptée à chaque
cas particulier et au mode d'élasticité artérielle que peuvent
soupç 1er l'âge du sujet el l'étal apparent de ses art<
Objection plus grave encore. Rien ne prouve que la pression ;
phérique, la seule que l'on explore chez l'homme traduise exact*
ment la press aorlique, el c'esl celte dernière qu'il faudra •
nattre pour avoir la mesure du travail du cœur. Or il esl probable qu'il
n'\ a pas entre elles <l<' rapports déterminés, rar les vaisseaux péri
phériques, si près soient ils du cœur, sonl soumis .i des mil'.
locale-, étrangères h l'aorte, Klemperer ;• montré qu'il suffil de
plonger un bras dans l'eau ironie, l'autre dans l'eau chaude, pour
provoquer une modification instantanée dans la pression diffère a
tielle de l'un el l'autre côté, la pression augmentant du côté rroiJ
el baissant du côté chaud, « >r, comme dans le même temps le débil
cardiaque n'a certainemenl \> <- varié, il faul bien admelln
le- modifications sonl dues exclusivement aux
motrices, \us~i Otfried Mftller a-t-il dit uslemenl que
Tu \m i m vi !■■ \ \ : . — |e
146 II. VAQUEZ. — MALADIES DU CŒUR.
capricieux el changeanl des vaso-moteurs est un obst;t< île à boutes
les méthodes basées sur la mesure de la pression périphérique .
Comment tenir compte dans la pratique de toutes ces inconnues '
En introduisant dans la formule de nouvelles corrections? Nombre
d'auteurs s'y sont essayés sans parvenir à des solutions satisfaisantes.
Celles qu'ils ont proposées onl fail l'objel de la part de von Reck-
lînghausen, de Millier el de Janowski, de critiques qui les rendent
inacceptables. Pour Sahli. d'ailleurs, il ne peut pas y en avoir de
bonnes : « Partir, a dit ironiquement cet auteur, des mesures
spbygmomano métriques pour avoir des données complètes sur Ja
circulation, c'està peu près comme si, par la mesure de la pression
manoméfrique dans la chambre à vapeur d'une locomotive dont on
ne connaît pas la structure, on voulait conclure à sa capacité de
travail et à la vitesse du train. »
M. Pachon a résolu la question d'une antre façon. Pour lui. la
mesure des deux pressions extrêmes n'est pas nécessaire, et encore
moins celle de l'écart qui les sépare ; seule la connaissance de la
pression mini ma qui. comme il le dit, représente la charge perma-
nente des vaisseaux, doit suffire ;uix besoins de la clinique.
En proposant cette simplification, M. Pachon a montré qu'il ne
tenait pas en grande estime les travaux des auteurs qui ont tout
demandé à la pression différentielle : le quotient circulatoire d'un
malade, son présent et son avenir. Nous partageons son opinion.
Mais est-ce une raison pour renoncer à mesurer les deux pressions?
Cen'esl pas notre avis.
Si l'on se bornait, en effet, à chercher le chiffre de la pression
minima, on se priverai! de nombreuses indications. En voici quel-
ques preuves :
En cas d'arythmie complète, l'inégalité d'amplitude des pulsations
est parfois telle qu'il est impossible d'évaluer la pression diastoliquc.
Force est donc alors de s'en tenir à la pression systolique.
L'insuffisance aortique est, de toutes les affections, celle qui
détermine entre les deux pressions l'écart le plus considérable. Cette
donnée permet même très souvent d'établir le « diagnostic sphygmo-
manométrique » de l'affection, sans le secours de l'auscultation.
Comment v parvenir si l'on ne possède que le chiffre de la pres-
sion mini nia ?
Antre exemple : deux sujets sonl affectés, l'un el l'autre, d'insuffi-
sance des valvules aortiques. Le chiffre de leur pression minima esl
le même et ne dépasse pas i ou 5 centimètres de mercure. Mais chez
l'un la pression systolique est de 19 centimètres, alors que chez
l'autre, elle ne dépasse pas il. Qu'en faut-il déduire.' iju<- chez le
premier la lésion orificielle n'esl qu'un épiphénomène aurvenuao
conrs d'une sclérose généralisée des artères, tandis que, chez le
second, elle constitue toute la maladie: pronostic grave dan- un cas,
MÉTHODES D'EXAMEN. - PR1 SSION ARTÉRIELLE, t»— 1«
relativement bénin dans l'autre. N'est-il pas évident que cette con-
clusion ii 'est possible que grâce à la connaissance de la mesure des
deux pressions exl rêmes .'
On voit donc que la mesure de la pression différentielle ne doil
Lre complètement rejetée de l'exploration sphygmomanomé-
Lrique. Qu'elle ne puisse pas s'exprimer par une formule mathé-
matique, cela n'esl pas douteux, puisque la meilleure ne vaul rien ;
mais elle n'en présente pas moins un certain intérêt, en raison des
services qu'elle rend déjà el qu'elle esl appelée à rendre, si 1 on veut
bien <'n tirer, non des inductions théoriques, mais des déductions
basées sur l'observation m ithodique el rigoureuse des faits.
En conclusion, contrairement à l'avis de Vf. Pachon, il esl il
pensable de connaître aussi bien la pression systolique < j u •• la pres-
sion diastolique, '-i les méthodes qui ne donnent que la mesure de
l'une d'elles doivent «'■in' considérées comme insuffisantes.
MÉTHODES SPHYGMOMANOMÉTRIQUES. — En 1733, Haies
détermina la pression nrtérielleen mettant directe ni en rapport Par-
ure carotide <>n fémorale d'un chien avec un tube de verre de lin
calibre non capillaire toutefois <•! maintenu verticalement. Il vit le
sang s'élever dans le tube à une hauteur moyenne de 2m,50 et s'j main-
tenir «'n présentant des oscillai ions.
Jusqu'au milieu du Biècle dernier, on n'ajouta rien à cette
constatation. A ce m< ni. les recherches subirent une impu
nouvelle par suite <l<- l'emploi de manomètres à mercur i métal-
liquesel des méthodes graphiques, qui permirent d'étudier les divers
éléments de la pression el ses variations. On nota alors, fail extrême-
ment important, que la pression artérielle esl la même chez les ani-
maux d'une même espèce, quels que 3oienl leur taille «-l leur poids,
et qu'elle dépend, pour la plus grande part, de
capillaire, laquelle esl sensiblement équivalente chei tous. Il en
résulte qu il n \ a pas lieu de tenir compte en clinique '!<• la difTé
<lr stature des indn idus.
I es premières recherches faites sur l'homme Boni dues ;i I aivre,
qui put, au cours d'une opération, prendre la pression directement
dans le vaisseau. Il l'évalua à 120 millimètres dans la fémorale, a
il. "ton 120 dans l'humérale, En procédant de la même façon, Vlberl
a trouvé 100 ou 160 millimètres dans la tibiale antérieure 0
Millier et Blauel, Dehon el lieiU sont arrivés à des résultats i
près semblables.
I ne pareille méthode n'est naturellement pas applicable
nique, el l'on doil se borner a des procédés d'exploration indii
I <• plus simple '■-! la palpalion de l'artère, maisc'esl aussi le plus
mauvais, car, si le palper permet de juger de l'amplitude <ln pouls,
il ne donne aucune indication sur sa force véritable, l'efTorl u
site pour écraser l'artère dépendant, pour une part, de la pr<
l',8 H. VAQUEZ. — MALADIES DU CŒUR.
du sang et, pour une autre, du calibre du vaisseau el de l'étendue
de sa portion comprimée. Or ce sont [à des facteurs que le doigt
esl incapable dévaluer.
On a substitué au palper de l'artère un nombre considérable d'ap-
pareils, dits de précision. Le principe sur lequel ils reposent, for-
mulé «les is.v> par Vierordt, consiste dans « la mesure indirecte
de la pression sanguinr au moyen de la contre-pression nécessaire
pour faire disparaître les pulsations d'une artère ». Ce principe a
donné naissance à des méthode- qui diffèrent, suivant que Ton obsen e
ce qui se passe au-dessous ou au niveau «le l'artère comprimée.
Méthodes basées sur l'exploration du pouls au-dessous
d'une' artère comprimée. — Lorsque Marey eut doté la clinique
d'un appareil capable d'enregistrer les battements de la radiale, plu-
sieurs physiologistes et médecins crurent pouvoir l'utiliser pour la
mesure de la pression. Ils adaptèrent au ressort du sphygmographe
un poids qui permettait d'écraser l'artère. La mesure de la pression
était donnée par le chiffre du poids.
Ce procédé a été réalisé par Behier, Forsler, Landois et Philadel-
phien. Ultérieurement, on a substitué au sphygmographe des ressorts
gradués, appliqués sur ledoigt qui comprime l'artère : tels les appa-
reils de Bloc-Verdin et de Chéron. Nous ne nous attarderons pas à
exposer leur fonctionnement. Ils sont tous défectueux pour des
raisons indiquées par Potain.
En premier lieu, ils ne donnent qu'une mesure très infidèle de la
pression nécessaire pour écraser l'artère, car l'effort que l'on déploie
pour y parvenir s'épuise en partie, quoiqu'on fasse, sur les régions
molles. Mais il y a plus: « Imaginons, dit Potain. que l'artère toute
seule supporte la pression du ressort. On n'en pourra pas déduire
la pression du sang. En effet, la force avec laquelle le ressort ou le
doigt tendent à être soulevés dépend de deux facteurs : la pression
du sang multipliée par la surface de la paroi vasculaire sur laquelle
s'exerce celte pression. Or ce dernier l'acteur change beaucoup
d'un sujet à un autre et avec le volume de la radiale, de sorte
qu'une pression capable d'écraser une artère petite serait à peine
suffisante pour déprimer à un degré convenable une artère plus
volumineuse. »
En conclusion, tons les appareils : sphygmographi s, sj hygmoma-
nomèlres, etc. , qui ont pour objet la mesure de la pression arté-
rielle au moyen d'une plaque solide ou d'uu ressort appliqué sur
Tarière, doivent disparaître de l'outillage médical.
En 1881, von Basch (de Vienne) eut l'idée d'effacer les battements
de l'artère au moyen d'un sac rempli d'eau el de mesurer le degré
de pression du fluide contenu dans la pelote au moment où les
battements de l'artère cessent de se faire sentir. Le procédé esl
ingénieux el rigoureusement exact. Il supprime les causes d'erreur
MÉTHODES D'EXAMEN. - PRESSION ARTÉRIELLE. ta
inhérentes aux méthodes précédentes, car la pression qui règne dans
le, vaisseau esl transmise intégralement au contenu de la pelote, sans
qu'il y ;iil ;i tenir compte de l'étendue de la surface comprimée.
M ii~ l'appareil construil par l'auteur viennois était lourd encom-
brant H incommode.
Polain, qui s'intéressait passionnément el depuis longtemps à la
question delà mesure delà pression artérielle apprit, avec joie . 3ui-
\;iiil son expression, qu'il existait «'îilin un appareil <1< «n t le prin i|>«'
était à l'abri <1<' toute critique. Il s'appliqua à le perfectionner el
dota la clinique de l'instrument portatif el élégant qui, pour toute
l ig. oJ. — Sphygn luomètre de Polain.
une génération médicale, est devenu un objet '!<' recherche utile au
môme^degré que le thermomètre. Vussi peul on dire que si von
Basch esl l'initiateur de la sphygmomanométrie, c'est Polain qui,
le premier, construisit un sphygmomanomèlre maniable.
Il modifia l'instrument primitif de von Basch, remplaça l'eau de
la pelole'par de l'air el le manomètre à mercure par un manomètre
métallique* de Bourdon. Enfin il lil porter l'exploration non sur la
te np irale, comme l'auteur viennois, mais sur la ra liale I
^L'appareil «le Potain peul être employé !«• malade élanl deboul
ou couché ; mais, pour obtenir des résultats comparables, il esl pré-
férable d'opérer toujours dans la même position.
150 If. VAQUEZ. — .MALADIES DU CŒUK.
L'avant-braa doit être placé horizontalement et dans la demi- pro-
nation, la main pendant vers le bord cubital, comme on le voil sur
la figure; puis on applique la pelote modérément remplie d'air -ur
l'artère radiale, tandis que l'index et le médius de la main restée
libre explorent la portion de l'artère située au-dessou». Avec le
médius, on exerce une pression énergique, de façon à effacei
l'artère et à empêcher les effets de la récurrence palmaire, l'index
se contentant d'explorer l'artère entre la pelote et le médius.
Avec les doigts de la main gauche, on appuie progressivement
sur la pelote jusqu'à ce que l'index explorateur ne perçoive plus
de battements. A_ce moment, on lit le chiffre indiqué sur le eadran
du manomètre métallique, chiffre qui correspond à la pression
systolique.
Le sphygmomanomèlre de Potain réalise, en théorie, les condi-
tions principales qu'on doit exiger d'un bon sphygmomanomètre.
Mais il présente des causes d'erreurs nombreuses dépendant de la
disposition de l'instrument, du sujet et de l'opérateur.
Les parties interposées entre le milieu fluide et la masse san-
guine absorbent une portion de L'effort destiné à établir la contre-
pression; la membrane de caoutchouc, si souple soit-elle, la paroi
artérielle et les parties molles qui l'entourent nécessitent pour se
laisser déprimer une énergie qui, sans être considérable, n'est cepen-
dant pas négligeable, surtout si les artères sont malades et scléro-
sées. Il est vrai que l'effort perdu n'est jamais très élevé et. pour
von Basch et Potain, il ne dépasserait pas 100 à 120 millimètres.
En second lieu, le fait que l'artère repose non sur un plan résis-
tant, mais sur un lit formé de parties molles, n'est pas sansinfluence
sur le résultat obtenu. L'ampoule n'entoure pas complètement le
vaisseau et- la partie qui lui échappe doit être refoulée et aplatie sur
les régions profondes, avant que la contre-pression s'oppose effec-
tivement au passage du courant sanguin. Déplus, il n'est pasrare que
L'artère soi 1 déviée au-dessous du tendon du grand palmaire, par
suite de l'obliquité de la face antérieure du radius. 11 en résulte que
l'effort qui devrait être consacré presque exclusivement à la com-
pression du vaisseau est en partie perdu.
Enfin, et malgré Le soin que l'observateur y apporte, on n'est
jamais sûr que la pelote soil appliquée convenablement et que les
effets de la récurrence soient toute l'ait annihilés. Le maniement
de l'appareil laisse donc au coefficient personnel une part trop large;
cela explique les écarts considérables constatés entre Les explorations
faites par le même observateur ou des observateurs différents.
M. Gallavardin a fait justement remarquer que l'appareilde Potain
aboutit toujours à une surestimation, jamais a une sous-estimation
de la Valeur delà pression. Aussi doit-on considérer comme le
plus exact le chiffré le plus bas et non. ainsi qu'on l'a proposé, le
MÉTHODES D'EXAMEN.- PRESSION ARTÉRIELLE. «:|-I5t
chiffre moyen, ce qui esl absurde, <';u- il n'y ;i pas de moyenne pos-
sible entre un chiffre supposé véritable el d'autres qui ne I»* sont
pas. Ajoutons encore que l'appareil de Potain .1 L'inconvénient de
n'évaluer que la pression sj stolique.
Ed 1896, :iu Congrès italien <!<* médecine, Riva Rocci proposa n
nouveau mode d'exploration consistanl à établir une contre-pn
non sur la radiale, mais sur l'humérale, au moyen d'un brassard
ou mieux d'un tube pneumatique entourant le bras el revêtus
téricur d'une étoffe inextensible. A peu près fa la même époque, llill
et Barnard < >n t construit un autre appareil basé sur le même prin-
cipe. Ce sphygmomanomètre offre des avantages appréciables.
L'emploi d'une manchette circulaire permel il<- répartir la pre n
égalemenl dans tous les sensel d'éviter ledérobemenl <ln vaisa
De plus, il élimine l'influence perturbatrice de la récurrence, laquelle
esl radicalemenl supprimée par suite <l<' l'écrasement de I artère
nourricière du membre.
L'appareil de Riva-Rocci ;■ été l'objel de nombreux perfectionne-
ments.
Le pins important a consisté ;ï modifier les dimensions du '
sard primitif.
Les premières recherches pratiquées avec l'appareil de Riva-Roeci
.i\;iiciil conduit à des résultats décevants. Les chiffres obtesna
étaient manifestement supérieurs ;• ceux <pn devaient être consi-
dérés co 1e normaux. !><• plus, en laissant la manchette en ;
on voyait au bout d'un certain Lemps reparaître, avec leur a m pi il iule
primitive, les pulsations radiales préalablement éteintes. Il n'étsH
pas douteux que l'appareil présentait un vice fondamental qui rési-
dait, comme <>n e en aperçut bien \ii<-. dans la hauteur insuffisante
un brassard.
Riva Rocci se servait d'un brassard <l<- 5 à 6 centimètres I ni
constata que le chiffre de la pression maxima s'a baissa ri fa meeors
que I "ii augmentait la hauteur du brassard : telle pression
;'i 150 ou 160 millimètres de mercure avec un brassard de 5 ;i 6 • '-ni»-
mèlres descendait fa 1 h> millimètres quand il était de i- centi-
mètres Ce fait, noté tout d'abord par \<>n Recklii
s'explique «l<- la façon Bun an te :
La contre pression exer< -•,• -m- le bras au moyend'une manchette
pneumatique ne bo transmet fa l'artère que par l'inlennédiaii
parties molles, < »r. relie- ci ne -.>nt pas comprimées au méana
degré el, quand le collapsus artériel est déjà complet au centrées]
brassard, l'ondée sanguine n'en continue pas moins fa B'insinnec
bous -..n bord supérieur. Si elle ''-t tant soit peu énergique h h 1.1
surface comprimée est très étroite, olle distend les parois du vaisssaa
qui viennent de s'accoler, et il faut surélever la contre- pression posv
que le collapsus artériel s'effectue à nouveau. Mais, quand la 1
152 11. VAQUEZ. — MALADIES DU CŒUR.
chette pneumatique esl plus haute et la partie centrale comprimée
sur une plus grande étendue, l'ondée sanguine qui vient battre contre
elle n'est plus capable de vaincre le collapsus.
Ceci étant admis, ils'agis.-ail de savoir «pielle devait être la hauteur
çlu brassard pour que les résultats fussent invariables. 11 suffisait pour
cela de pratiquer des mensurations.avec des manchettes de hauteurs
croissantes et devoir à partir de quel moment le chiffre obtenu restait
(ixe, même si l'on élevait plus encore les dimensions de la manchette.
En procédant ainsi, von Recklinghausen et Weiss sont arri\<-
simultanément à des conclusions à peu près identiques. Pour eux,
une bonne manchette ne doit pas mesurer moins de 10 centimètres,
et il n'y a aucun avantage à ce qu'elle dépasse 15 centimètres: le
chiffre optimum serait de 12 à 15 centimètres. Toutefois, pour Sahli,
une manchette aussi large aurait l'inconvénient d'amortir l'ondée
sanguine et d'interrompre le courant sanguin avant que le chiffre
de la pression systolique soit atteint. Aussi continue-t-il à se servir
d'une manchettes de 5 à 6 centimètres. A notre avis, on doit s'en
tenir aux chiffres proposés par von Recklinghausen et Weiss.
Une autre modification apportée à l'appareil primitif de Riva-
Kocci a consisté dans la substitution au manomètre à mercure,
dont le maniement est délicat, d'un manomètre métallique du type
tle liourdon.
Pour faire usage de l'appareil dé Hiva-Roccioude tout autre cons-
truit sur le même modèle, on applique la manchette à la partie
moyenne du bras et on l'insuffle progressivement d'air en consul-
tant, avec l'index de la main restée libre, les changements qui se
produisent dans le pouls. On constate alors que l'amplitude des
pulsations, d'ahord normale, s'exagère pendant un certain temps
pour diminuer ensuite peu à peu jusqu'à ce que les pulsations
cessent d'être perdues. On note à ce moment sur le manomètre
le chiffre qui correspond à la pression systolique, puis on élève
encore la contre-pression de 2 ou 3 centimètres environ, et on la
laisse retomber lentement jusqu'à ce que le pouls reparais-e. Le
chiffre obtenu au cours de cette seconde manœuvre est un peu plus
lias que le premier: c'est celui qui doit être tenu pour exact.
Les causes d'erreur sont peu nombreuses. Signalons, parmi les
plus importantes, une application défectueuse de l'appareil, ou
l'influence de la respiration qui peut faire varier, dans de faibles
proportions il est vrai, le chiffre réel de la pression, ou enfin l'illu-
sion qui consisterait à prendre pour des battements de l'artère
explorée les battements del'extrémité du doigt qui explore. Il suffit
d'ailleurs de connaître ces causes d'erreur pour les éviter.
Certains ailleurs n'en ont pas moins cherché à supprimer radica-
lement, au moyen d'appareils spéciaux, la part du coefficient per-
sonnel de l'observateur.
MÉTHODES D'EXAMEN. PRESSION A l; l l.liil.l.l.l «S
Masing, S.ilili. Janewaj onl substitué à l'exploration par le palper
un 3phygmographe <|ui inscril les modifications du pouls radial au
cour- de l'insufflation de la m mchette. Jaquel a imaginé un appareil
permettant d inscrire la courbe de la pression.
En 1908, non- avons présenté à la S i ûété de biologie un instru-
ment appelé sphygmo signal, qui rend visibles les modifications
de l';iui|>lil ude <lu pouls lit:. ''»'<)•
J^\
l i.. 64t — Sphj gmo-signal<
Dans ce! appareil, nous utilisons une manchette '1'' Riva Rocci <l<-
12 centimètres de hauteur, donl la chambre a air esl appliquée sur
la région qui correspond au trajel <!<• l'artère numérale. La man-
chette esl revêtue à son extérieur d'une toile épaisse inextensible
qui enserre le bras. La lecture <l<i la pression se fail sur un mano-
mètre métallique du type de l'appareil de Polain.
La partie originale • •"u>-i>tr dans un signal à transmission destiné
à traduire objectivement les battements artériels de l'avant-bras
grâce à un manchon circulaire à réservoir d'air iiv au ■:• — us du
pli du coude <■! relié a un style contenu dan- la cage de l'appareil.
Dans cette <a^<' se trouve un réservoir «I au- disposé au-.! — ous de
deux cadrans : «'fini «lu signal el celui «lu manomètre. L'air) esl
envoyé par une pompe roulante. I n autre manomètre, spécial au
réservoir, indique la pression <!<• l'air contenu dans Bon intérieur.
( '.<• dispositif a un double avantage : il régularise l'entrée <!•' l'air.
154 H. VAQUEZ. — MALADIES DU CŒUR.
qui est lente et progressive, ce qui rend l'exploration plus (Vile.
D'autre part, il évite les à-coups qui, dans les autres appareils,
résul I «Mil de la communication directe du propulseur d'air avec la
chambre du brassard. Ces à-coups, qui n'ont pas d'importance
quand on l'ait usage d'un manomètre à mercure, dérèglent au
contraire assez facilement les manomètres métalliques. L'entrée
do l'air est commandée par une série de robinets affectés spéciale-
ment à la compression. Enfin des boutons-molettes permettent de
régler à volonté la décompression. On procède alors de la façon
suivante :
On applique les deux brassards, le premier sur la région
moyenne du bras, le second sur le tiers supérieur de l'avant-
bras. On met le premier en communication avec le manomètre
métallique, le second avec le signal. On refoule l'air dans le réser-
voir jusqu'à une hauteur de six à sept divisions, et l'on ferme le
robinet supérieur. Puis, on ouvre la communication du brassard
antibrachial avec le signal, jusqu'à ce que l'on voie celui-ci donner
des oscillations d'amplitude suffisante. Enfin on établit le passage
entre le brassard brachial et le manomètre métallique, et on laisse
pénétrer l'air jusqu'à ce que les indications du signal soient complè-
tement éteintes. Le chiffre lu alors sur le manomètre correspond
au chiffre de la pression maxima. Pour le vérifier, on procède à des
mouvements alternatifs de compression et de décompression.
Cet appareil présente un certain nombre d'avantages: c'est tout
d'abord de ne laisser aucune part au coefficient personnel ; le chiffre
de la pression s'obtient pour ainsi dire automatiquement, ce qui
permet de donner la même valeur aux mensurations pratiquées par
différents observateurs. En second lieu, ce dispositif permet de rendre
visibles tous les résultats obtenus.
11 existe cependant un inconvénient, c'est que l'appareil, sans être
compliqué, n'est cependant pas portatif: e'esl surtout un appareil de
cabinet: mais, comme tel, il nous paraît répondre aux exigences
essentielles de la clinique. Nous l'avons également employé pour
l'inscription graphique de la pression artérielle et de ses modifica-
tions. Pour cela, nous faisons usage de cartons enduits de noir de
fumée, sur lesquels s'inscrivent les pulsations artérielles au cours
de la compression et de la décompression. L'augmentation subite de
l'amplitude correspond à la pression minima et la disparition défi-
nitive des oscillations à la pression maxima.
M. Strohl a imaginé un autre appareil, basé sur la méthode plé-
thysmographique, qui permet d'enregistrer les diverses phases du
gonflement du bras au cours de l'insufflation d'un brassard de Riva-
Rocci placé sur la région de l'artère numérale.
Plus récemment nous axons fait construire par M. Spengler un
instrument portatif et par cela même à la portée du praticien. Cet
MÉTHODES D'I \\\MI S. - PRESSION ARTÉRIELLE, tl I5S
nstrument est également fondé sur le procédé de Riva B
Il consiste dans nn brassard de 12 centimètres de hauteur conte-
n.'Hii dans son intérieur une manchette pneumatique. Ce brassard
porte à l'extérieur nn manomètre métallique, et il esl relié à une
soufflerie d'air. Le degré <l<- la pression peut se lire ainsi à chaque
moment et commodément sur le manomètre.
Le maniement de l'appareil est simple. <)u applique le bras
sur le Imms de façon <|u<' la manchette pneumatique corresponde
.'i la région artérielle. D'une main on prend la Bouftlerie et, avec
l'index de la main restée Libre, on explore L'artère radiale. On
insuffle progressivement et Lentement de l'air dans la manchette
jusqu'à extinction complète des battements de la radiale, puis, en
manœuvrant un bouton-molette situé sur la pompe à air, on laisse
retomber la pression (>i ,,n lj| sur le manomètre le chiffre qui cor-
responde la réapparition du pouls. On peut faire l'épreuve inverse,
non plus en descendant, mais en montant, et en insufflant l'appareil
jusqu'à la disparition des pulsations. En procédant ainsi, on arrive à
établir avec une très grande approximation le chiffre de la pres-
sion SJ Btolique.
L'appareil de Gartner, appelé tonomètre, diffère des appareils tl<-
Riva Rocci, bien qu'il soit également basé sur le principe qui con-
siste ;'i voiries modifications périphériques au dessous de l'artère
comprimée. Il ;i pour but d'évaluer n< n le m< n enl de la dispa-
rition du pouls r;idi;il. mais celui ou un segmenl de membre préa-
lablement anémié par une contre-pressi circulaire recouvi
coloration quand on diminue la compression.
L'exploration porte sur Les extrémités digitales. < »n introduit
l'index, jusqu'à sa racine, dans un doigtier en caoutchouc soutenu
■À l'extérieur [>;ir un anneau métallique ou par une toile i
tante. Puis on applique un lien circulaire, en caoutchouc de
préférence, remontant de l'ongle jusqu'à la hauteur do doigtier, et
on gonfle le doigtier avec une soufflerie, le lien ci a ut encore en place.
<'<•<• i fait, <>n r>"i iiv le lien, le iloiirl étant maintenu en étal d'ischémie
par la pression du doigtier, et on décomprime progressivement,
en surveillant les indications du manomètre. Dès que le doigl reprend
Ba coloration, on lit Bur l'appareil le chiffre qui correspond al<
celui de la pression systolique. Cet appareil ingénieux esl bu
nombre d'erreurs, Aussi esl-il complètement abandonné.
Méthodes basées sur l«*s oscillations <i<i la paroi arté-
rielle an niveau dn point comprimé osclllométrie — < ette
méthode, a «lit Recklinghausen, dérive d'une conception géniale
de M.iiv \
l'.n 1876, Marey lit remarquer que si, au lieu de comprimer nn
in sur l'une de ses faces, on le plongeait dans un milieu soumis
à une pression progressivement croissante, il arriverait un moment
156 II. VAQUEZ. — MALADIES DU CŒUR.
oii ses parois s'affaisseraient, l'affaissement du vaisseau indiquant
l'instant où la pression ambiante devient supérieure à la pression
intra-artérielle. Pour le démontrer, il fit usage d'un appareil qui
enserrait le bras ou ledoigl ; il mit le tout dans l'eau et il enregistra,
au moyen d'un manomètre à mercure, les oscillations provoquées
dans la masse liquide par le pouls total du membre. II observa
alors ce l'ait capital que l'amplitude des oscillations varie avec le
degré de la pression supportée par le vaisseau et qu'il suffit de
connaître l'amplitude de ces mouvements oscillatoires pour évaluer
la pression du sang à ses divers moments. Il ne poursuivit passes
recherches, cl il émit seulement le vœu qu'elles fussent continuées,
la méthode devant à son avis rendre plus simple et plus précise la
détermination de la pression du sang chez l'homme.
Ce vœu ne fut réalisé que vingt-cinq ans après, grâce à l'emploi
de la manchette pneumatique que Riva-Rocci venait de faire con-
naître et qui tenait lieu du réservoir à contenu fluide dont s'était
servi Marey. Ce dispositif a été utilisé dans tous les appareils,
dits oscillométriques, en raison du principe sur lequel ils sont
construits. Avant d'en signaler les principaux modèles, il e-t
indispensable d'étudier les modifications subies par les oscillations
de la paroi artérielle sous l'influence d'une contre-pression succes-
sivement croissante, puis décroissante, exercée à l'extérieur du
membre.
Supposons que la pression du vaisseau exploré soit au minimum
de 7 et au maximum de 15 centimètres de mercure. Tant que la
contre-pression est inférieure au chiffre de 7 centimètres, les oscil-
lations du vaisseau ne subissent pas de changements appréciables,
car la pression la plus basse qui règne dans le vaisseau est toujours
supérieure à la pression extérieure, et les mouvements de la paroi
ne sont influencés à aucun moment.
Quand la contre-pression atteint le chiffre de 7 centimètres de mer-
cure, égal à la pression minima, le vaisseau trouve, pour un instant
très court il est vrai, une pression extérieure équivalente à sa propre
pression. Ace moment, ses parois se détendent, flottent, se rapprochent
l'une de l'autre au poinl de s'accoler et, leur course devenant exces-
sive, le régime des oscillations est instantanément modifié : aux
oscillations de faible amplitude qui régnaient jusque-là succèdent
subitement des oscillalions.d'une 1res grande amplitude . En d'autres
Lermes, l'apparition sur le manomètre des grandes oscillations doit
marquer le moment delà pression minima.
Quand la conlre-pression dépasse le chiffre de 7 centimètres, les
oscillations continuent à rester très forte-, mais leur amplitude dimi-
nueà mesure que la eonlre-pression se rapproche de là centimètres. Il
est facile d'eu comprendre la raison. L'amplitude des oscillations est
naturellement proportionnelle à la cour>v des parois artérielles. I Jette
MÉTHODES D'EXAMEN. — PRESSION ARTÉRIELLE, t :i
course esl très étendue lorsque la contre-pression n'esl à • u<u u
moment supérieure kl centimètres, puisque les parois onl à sup-
porter l'effort qui doit porter la pression à 15 centimètres ou autre-
menl dil un eflbrl de 8 centimètres de mercure. Quand la contre-
pression <vi à un chiffre intermédiaire, 12 centimètres par exemple,
les oscillations -«>ni nécessairement réduites, puisque la paroi a à
répondre à un écart l*«-;iii«-«»ii|» moindre, c'est-à-dire à un «'*» ; 1 1 1
• le .'{ centimètres de mercure. Enfin, quand la contre-pression
dépasse le chiffre de i"> centimètres, supérieur à la pression qui
règne dans le vaisseau, le collapsus artériel esl complet et, sur
un tracé graphique, la courbe des oscillations <l"ii faire place aune
ligne horizontale.
Voyons maintenant ce qui se passe quand on procède de façon
inverse, c'est ;« dire quand, après avoir élevé la contre pression à un
chiffre 1res supérieur a la pression maxima, on la laisse tomber
ensuite progressa e ni
Tout d'abord, la contre pression étant excessive, le collapsus
artériel esl permanent et il n > a pas d'oscillations. L'apparition d'une
oscillation visible marque le moment où le collapsus arlérii
vaincu nu, en d'autres termes, relui nu la tension intravasculaire
co 'née à surpasser la pression extérieure.
Puis, ;'i mesure qu'en se rapproche de la pression minima, les
oscillations prennent une amplitude «le plus en plu- grande, pour
diminuer subitement «le- que la contre pression est inférieure à la
pression minima. Le moment précis où cessent le- grandes i
lations correspond donc a la pression minima intravasculaire.
L'oscillomélrie a donné naissance è de nombreux appareils. Pour
être bons, ils doivent satisfaire à deux conditions e--.-iih.-li.- grande
sensibilité et commodité. Nous examinerons a ce point «le vue les
plu- communément employés.
Le tonomètre l<- von Recklinghausen, en usage en Allemagne,
utilise la manchette Riva Rocci appliquée au bras <•! reliée à un
manomètre métallique, sur lequel on lit le chiffre de la pression et
l'amplitude des oscillations. On introduit l'air dans la manchette
au moyen «l'une pompe faite sur le modèle des pompes a bicyclette
l u dispositif accessoire, «lii i mographe, permet d'enregistrer les
oscillations. Uskof a construit un appareil à peu près semblable.
L'un el l'autre onl l'inconvénient d'être peu portatifs el de ne | as
être i iv- sensibles.
Le sphygmoscope de Pal, très ingénieux mais assez compliqua
compose de quatre parties : une soufflerie, un brassard, un n
mètre à mercure el un indicateur d'oscillations dans lequel r«
tout l'intérêt de l'appareil. Cel indicateur esl constitué par un tube
«le verre «!«' 15 millimètres «!<" longueur environ reposant sur un
pivot el contenant dans son intérieur un petit index capillaire .l'a!-
•158 II. VAQUEZ. — MALADIES Dl CŒUR.
cool ou de pétrole coloré qui figure une sorle de membrane mobile,
absolument détendue, puisqu'elle supporte la môme pression sur
chacune de ses faces. On insuffle l'air dans la manchette jusqu'à une
pression déterminée, l'appareil indicateur étant alors indépendant
du reste du système, puis on le met en communication avec les
autres parties de l'instrument et on examine le régime de l'ampli-
tude des oscillations sous des pressions données, ('-et appareil est
très sensible, puisque, chez certains sujets, la longueur des oscillai ions
correspondant à la pression diastolique peut atteindre jusqu'à 10 à
12 centimètres. Malheureusement, il n'est pas transportable, et il ne
peut gaicre être utilisé que dans un service d'hôpital ou dan- le
cabinet du médecin.
Uoscillomèlre sphygmomanométrique de Pachon (fig. »»5 jouit
Fig. (i.">. — Oscillomètre sphygmomanométrique de Pachon.
en France d'une grande vogue. Il consiste essentiellement dans
un manomètre métallique, indicateur de pression, une capsule
manométrique très mince et très sensible contenue dans le même
boîtier que l'oscillomètre, une pompe de soufflerie et un brassard.
Mais le point importantes! que la capsule manométrique plonge
elle-même dans un réservoir d'air constamment à la pression de
la manchette. On obtient donc ainsi, par suite de l'absence de
tension des parois des capsules, un indicateur des pulsations d'une
grande sensibilité et surtout d'une sensibilité constante.
On applique la manchette sur l'avant-bras el on établit une près-
sion suffisamment élevée pour dépasser d'emblée le chiffre présumé
<le la pression inaxima, de façon à éteindre toutes les oscillations
MÉTHODES D'EXAMEN. — PRESSION ARTÉRIEL! I . ta
ou, du moiii^, .1 les rendre extrêmement | »«■ 1 1 1 <•- : puis on dé» ■
prime progrès ivement, grâce .1 dd bouLon-molette adjoint à l'ap-
pareil, el 1 "ii agil sur un séparateur situé Bur le tube en caout-
chouc qui met en communication le brassard el le bottier. « > n lit
alors le régime des oscillations aux différentes étapes de la décom-
presi ion.
L'appareil de Pacbon présente une perfection absolue au poinl «l<-
vue physique. Peut-être n'a-t-il pas i;i grande sensibilité du sphyg-
ope de Pal, mais il a sur lui l'avantage d'être Iransporlable.
Cm -m I m 1 les indications qu'il donne ne -oui pas à l'abri de toute
cril iqu e.
VALEUR DES INDICATIONS FOURNIES PAR LES DIVERSES
MÉTHODES. — I.»'- procédés basés sur l'exploration de l'artère au
m >yen de ressorts, de plaques ou '!<■ blocs solides, ne peuvent, pour
les raisons que nous avons indiquées, conduire qu'à des résultats
erronés. N'ous n'y reviendrons pas. Ces procédés doivent • i < >n«- être
abandoi s.
Le sphygmomanomètre de Polain correctement manié m- donne
que le chiffre de la pression systolique. Encore est-il généralement
un peu trop élei
Les appareils basés sur la méthode de Riva-Rocci fouroissenl,
malgré les critiques <l<- M. Pachon, des indications exactes relu
tivement à la pression systolique. Cet auteur a basé son argu-
mentation sur un rail réel, mais qu'il a. à notre avis, Faussement
interprété. Voici le Fait : quand on insuffle une manchette brachiale
jusqu'à disparition complète du pouls radial, il non subsiste pas
moins au niveau 'lu point comprimé des oscillations visibles sur un
oscillomètre. M . Pachon en a conclu que l'extinction du pouls radial
n'était qu'apparente el qu'elle tenait, non a l'arrêt «lu courant
sanguin, mais à l'uniformisation des pressions. Celte explication
parait d'abord satisfaisante, car Ion sait que la sensation donnée
par lr pouls est «lue a la différence 'If- pressions «pu régnent dans
le vaisseau H qu'elle ne se manifesterait pas -i la pression, môme
élevée, restait toujours <-i;al<-. Mais on peut faire à cette expli-
cation uin- objection capitale, a savoir que, s'il \ avait vérila
ment uniformisation des pressions, les oscillations devraient
m même temps que !<• pouls radial et pour la mena
Force est 'loin- d'admettre qu'elles proviennent d'une a 'lu
vaisseau non soumise à la compression el qui ne peut être que son
but central, donl les battements -oui transm
I.' rebord supérieur «l»' la manchette. 1 • pra
maximales comme on I»-- a appe il naturellement d'autant
plui accusées que l'appareil est plus sensible, comm
p >ur I oscillomètre 'i'- Pachon • >n comprend dès lors que
alions puissent subsister malgré l'extinction «In pouls radial,
160 II. VAQUEZ. — MALADIES DU CŒUR.
ce sonl des phénomènes d'origines différentes, el le fail signalé
par M. l'arlion ne diminue en rien, comme nous l'avons dit, la
valeur de la méthode de Riva-Rocci.
D'ailleurs la question a été jugée par les recherches d'Otfried
Millier et de Blauel, confirmées par I lehon el I leilz. 11 en résulte que
la pression systolique, prise directe ni dans différentes artères
au cours d'opérations chirurgicales, se rapproche très sensiblement,
ou du moins avec un écart minime, «lu chiffre obtenu par le pro-
cédé de Riva-Rocci. Dans les observations de ces auteurs, l'écart ne
dépassai! pas i à l<> millimètres, ce qui est une approximation très
suffisante.
Le seul reproche que l'on puisse Paire à cette méthode est de ne
pas donner la pression diàstolique. Nous verrons que l'on peut
facilement y remédier au moyen de certains artifices ou d'un
dispositif complémentaire.
L'oscillométrie, idéale au point de vue théorique, aurait en plus
l'avantage de convenir à la mesure des deux pressions. M ais, en
pratique, il faut faire quelques réserves.
En ce qui concerne la pression systolique, il semblerait, si l'on
s'en réfère au schéma typique établi par M. Pachon, qu'il soit tou-
jours possible de distinguer le passage des petites aux grandes
oscilllations, quand on laisse tomber la contre-pression après
l'avoir portée à un chiffre supérieur à la pression systolique pré-
sumée. Mais il n'en est pas toujours ainsi, dans 38 p. 100 des cas
pour Cordier et Rebattu, ce qui constitue un pourcentage très élevé.
MM. Surmont, Dehon et Heitz sont arrivés aux mêmes conclusions.
MM. Enriquez et Cottetont dit justement que la difficulté de recon-
naître la première grande oscillation, minime quand la pression osl
basse ou normale, est beaucoup plus grande quand on a affaire à
des sujets hypertendus.
Cela tient à ce que le collapsus complet du vaisseau, qui devraîl
coïncider avec la disparition des oscillations, ne supprime pas
ces oscillations dites supra-maximales, qui résultent de la trans-
mission au manomètre «les battements du segment supérieur du
vaisseau contre le rebord de la manchette pneumatique. Peu
marquées quand la pression est normale, elles peuvent acquérir,
lorsqu'elle est très élevée, une amplitude telle qu'elles se con-
fondent avec les grandes oscillations contemporaines du décolla psu s
<lu vaisseau. Aussi n'est-il pas surprenant que des observateurs
différents trouvent, chez, un même malade, «les pressions
variant de 280 à :V20, 350, 380 millimètres de mercure, ce qui
diminue considérablement la valeur de l'oscillométrie clinique.
Pour la pression diàstolique, ses indications sont beaucoup plus
précises, et il est d'ordinaire facile, avec un peu d'habitude, de saisir
le moment où la première grande oscillation croissante qui corres-
MÉTHODES D'EXAMLN. — PRESSION ARTERIELLE, ta I
pond à cette pression, su iscillalions n »rmales. Mais il y
;i <l ss cas où cela esl imp • -- ble.
L'oscillom '-inr d'esl donc pas une métho le parfaite, p irce qu'elle
ji • 3upprira ■ |» is le fa ;teu p srs >nnel dans I i détermination de la
pression sanguine. Kilgore s'esl livré, à ce sujet, à des recherches
de contrôle très ingénieuses, lia eu, comme il le dit, l'indiscrétion
«l'riiN <>\ . r i six observateurs d'une compétence indiscutable Can-
non, Erlanger, Hewlett, Hirschfelder, Moffittel Wilbur une centaine
de graphiques obtenus à l'aide de l'appareil 'I Erlanger, en lea priant
de noter par un trou d'aiguille, les points où, selon eux, devait ôt re
lu • la pression systoli \ i • el di istolique. Il élimina toul d'abord un
<■ irtain nombre de Iracés, djnl la jleoture était déclarée
sible par lea six observateurs, o i même p ir un seul 'I entre eux, en
ne retenant que ceux qui avaient réuni l'assentiment unanime. Or,
sur trente-six tracés où la notation de la pression systoliqu
indiquée, il existait dans la] majorité /des cas des écarts do 15 à
:?."> millimètres avec une m ■ ■ une de 29 millimètres. Sur cinqu
six tracés, utilisés pour la détermination <!«• la pression diaslolique,
il y avail des écarts de 10 à 25 millimètres, avec une moyenne <!«'.
18 millimètres. Ce qui prouve que ces discordances d'appréciation
soit dues, non à l'adoption par les observateurs de critères
distincts, m r^ :i <lc véritables difficultés de lecture, c'est que
deux observateurs employant le même index diastoliqui
tolique, arrivaient encore à des écarts très appréciables L'un
d'eux, Erlanger, prié à un an <!<• dislance d'examiner «-i do pointer
les mêmes graphiques, montra dans ses appréciations des diffé-
rences s'élevanl à 16 millimètres '!<• mercure eu moyenne pour la
pression sysloliqueel à 5 millimètres pour la pression diastoliq
ces recherches portaient sur d 's oscillations inscrites sur des _
phiques ; les écarts u'auraient-ils pas été plus grands
s'était ;iyi de l«i> interpréter visuellement, sur un cadran manomér
trique '
En résum -, chaque méth » les ;i ses avantages el ses inconvénients
et, p ''ii' avoir un appareil capable de donner aussi exactement |que
p issible les chiffres des deux pressions extrêmes, il faul •
trois solutions* 1° corriger les causes d'erreur de la méthode
oscillomêtrique ; _" la combiner avec celle de FUva-Rocci
pléter cette dernière au m »j m d'un <lis|>!><iiii permettant d'évaluer
la pression diastolique.
I .a première solutions été préconisée par M . Imblar I. qui .i cons-
truit sous l<v nom o!t> Bphygmo métxoscope un appareil
d'une manchette brachiale a double compartiment : I un supérieur,
o-l destinée supprime! les oscillations supra-maximales; l'autre,
inférieur, à recueillir celles qui persistent <'! à les transmettre à un
loin» oscillomèlre spécial.
Tu vit i DI MBDBCINB. WI1I. Il
162
VAQUEZ. - MALA1 LES DU CŒUR.
MM EnnquezetCotletontrésolulaqueStionunpeudifférem«eDt.
[Isfonl usage d'un brassard pourvu de deux manchette, dittoc es
maisadhérentesl'uneà l'autre par un bord commun Chacune d elles
eei reliée à l'oscillomètre et au manomètre par un tuyau de caout-
chouc. La manchette inférieure reproduit exactement les dimen-
sion3 ,|, ,,11. de Pachon; 1. manchette supérieure, de 4 centi-
mes environ, a une hauteur moitié moindre. La largeur ^totale du
brasSard -l donc de 1-2 centimètres. Les deux tuyaux de caout-
chouc viennent se brancher par l'intermédiaire dune pièce de con-
nexion sur un tuyau unique qui s'adapte à l'appareil métallique,
conime dans le cas du brassard ordiuaire.
" ()I1 procède de la façon suivante : le brassard élan! applique sur
l'avant-bras «le la manière habituelle, la petite manchette en amonl
,1, la Rrande, on abaisse 1.. pression initiale «le façon a faire appa-
raître les premières oscillations maximales. Dès qu'on voit augmen-
ter leur amplitude, on obture le tuyau de la manchette supérieure
eBUe le pouce et l'index de la main que laisse libre k manœuvre du
séparateur, et on regarde si l'oscillation est supprimée. Si elle ne
,-,.., paSj ou répète U manœuvreen laissant tomber la pression jus-
qu'à ce que l'on trouve la première oscillation que ne supprime pas
oblitération momentanée «lu tuyau de la manchette supérieure, et
oui doit être considérée comme la première oscillation croissante
£ iti répondanl à la pression systolique. Ceci fait, on procède
pour la détermination de la pression diastolique comme sil ny
avait qu'une manchette.
M 1 tan a combiné la méthode de Riva Rocci avec celle de los-
cillométrie. A cet effet, .1 se -H de notre sphygmo-signa pour la
prise de la pression systolique et de l'oscillomètre de Pachon pour
celle de la pression diastolique. Malheureusement, 1 appareil de Lian
est compliqué. . ,
Reste la dernière solution, qui est d'adjoindre à la méthode de
Riva-Rocci un procédé permettant d'évaluer la pression diastolique.
, | celle que nous avons adoptée, en utilisant les données récem-
ment acquises sur un phénomène particulier signalé par Strasburger.
Cet auteur a remarqué que, quand on pose le doigl surlartère
humérale au-dessous d'une manchette brachiale dans laquelle «m
élève progressivement la pression, on perçoit, à l'approche de U pres-
sion diastelique, une sensation spéciale de choc, due à la distension
subite du vaisseau. Il a donné à cette sensation le nom «le « vibrance
du pouls "• , , ■
L^éludeena été reprise par Ehret, qui a montré le parti qu on en
pouvait tirer pour l'évaluation de la pression diastolique.
Korotkov, a complété ces recherches etano^é.d autre part qae a
vibrancedu pouls se révèle à l'auseultation par un bruit de tonalité
élevée qui n'en est que l'expression auditive.
MÉTHODES D'EXAMEN. PRJ SS ON ARTÉRIJ LLE. »»_ 161
travaux onl conduit nombre d'auteurs à substituera la
thode oscillométrique les méthodes palpatoire ou auscullatoire qui
donneol tes mômes résultai b.
La méthode auscullatoire a été préférée par M. Laubry, parce que
dit-il, l'auscultation esl un mode d'exploration à la portée de toui
les médecins qui s*j sonl habitués dès tedébul même de leursétudes.
II a imaginé un appareil, «lit sphygmophone, qui, appliqué sur l'ar-
1ère numérale au dessous d'une manchette de Riva-Rocci, permel
i
,l,, Percevoir avec netteté le bruil vibrant corresponde! à la près-
ùon diastolique.
"'• ^adjonction du sphygmophone deLaubr) à notre sphygmo
womètre primitif esl résulté un appareil mixte construil
M. Spengler sous le nom de Tensiophone Vaquez-Laubr) Il
sente toute garantie au poinl de me de Pexaclitud
Mml'l»'i" convienl très bien aux besoins .1» praticien
Il consiste essenliellemenl dans une manchette poeumaliqw
12 centimètres, munie à son centre d'un manomètre méUliiqu
^"«eautte poire de caoutcl c avec laquelle on insufOe de l'air-
»«»acheUe. Lesphyç ,ue modifié de Laubryestconstitué par
«ne membrane vibrante fortemenl tendue d a Ibérantau bordd'un«
H,'. H. VAQUEZ. — MALADIES DU CŒUR.
capsule métallique. < lelle capsule est posée sur le vaisseau et main-
tenue en place au moyen d'un crochet adapté à la manchette bra-
chiale. Elle est en communication avec l'extérieur par un orifice
central à l'extrémité duquel on adapte un embout relié ;i un stétho-
scope biauriculaire. Un ressort permel d'appuyer plus ou moins la
membrane vibrante sur le vaisseau.
Pour procéder à l'exploration on applique la manchette brachiale
au lieu habituel et au-dessous d'elle le sphygmophone ; puis on réunit
l'orifice de la membrane en caoutchouc au stéthoscope, dont on
introduit les extrémités supérieures dans les oreilles. Ceci fait, on
actionne la pompe foulante, tandis que de la main restée libre on
explore Tartère radiale, l'œil fixé sur le manomètre delà manchette
brachiale.
Tout d'abord, l'oreille ne perçoit que des bruits à peine vibrants;
puis, tout a coup, un bruit particulièrement sonore de tonalité élevée
se détache pour ainsi dire des autres. Il correspond à la pression
diastolique, dont on lit alors le chiffre sur le manomètre, et on con-
tinue l'insufflation. C'est au doigt qui palpe l'artère qu'est réservé
le reste de l'exploration. Les pulsations radiales diminuent et. au
moment où elles cessent complètement, on note sur le manomètre
le chiffre qui est celui de la pression systolique.
Cette méthode donne-t-elle, en ce qui concerne la mesure de la
pression diastolique, des garanties équivalentes à la méthode oscillo-
métrique? Oui, en théorie et en pratique. En théorie, parce que la
vibrance ou la résonance du pouls correspond au momentprécis où l'ar-
tère entre en collapsus ou passe du collapsus au décollapsus suivant
qu'on élève ou qu'on abaisse la pression ; en pratique, parce que le ré-
sultat de l'opération concorde absolument avec celui de l'oscillomé trie.
Néanmoins, on a objecté que, chez les sujets gras, il est parfois
difficile de percevoir l'artère humérale et que le passage du ton
artériel normal au ton vibrant n'est pas toujours trè^ net. En fait,
cela est rare. Ehret dit n'avoir pu évaluer la pression diastolique
par le procédé delà vibrance que dans ."> cas sur 1 000. Le pourcen-
tage de Gallavardin est un peu plus élevé, mais, comme il l'a fait
remarquer justement, les cas douteux sont les mômes et pour les
mêmes raisons avec la méthode oscillométrique. En conclusion,
nous estimons avec cet auteur que la méthode de Riva-Rocci, com-
plétée par le dispositif que nous venons d'indiquer, es! celle qui
convient le mieux à la clinique.
DONNÉES RELATIVES A LA PRESSION NORMALE. — Le chiffre
de la pression varie nécessairement avec l'âge du sujet et l'appareil
dont on l'ait usage.
D'après Kaupe, chez un enfant de quatre ans. la pression 33 stolique
serait de 88 millimètres, la pression diastolique de 80 millimètres;
la première de 98 millimètres, la seconde de 88 millimètre-, à
i
MÉTHODES D'EXAMEN. PRESSION ARTÉRIELLE, -fit
douze ans. Elle serait plus faible d'environ 5 millimètres chez les filles
que chez les garçons. Les résultats obtenus par Nobécourl -<>ui un
peu plus élevés.
Chez l'adulte de ving! à quarante ans, la pression systoliqui
de IJ<> à 140 millimètres, la pression diastolique de 70 à S0 milli-
mètres.
Au delà dequarante ans, la pression esl habituellement plus forte,
nonpar suite de l'âge, comme on l'admel à tort, mais parce que plu-
la vie a été longue, plus le sujet s'esl trouvé exposé aux conditions
pathologiques capables de modifier la pression. Néanmoins, même
<l;uis l'extrême vieillesse, elle peul ne pas dépasser les chiffres
indiqués antérieurement. Chez un <l«' m»s malades, presque cente-
naire, elle n'atteignait pas 160 millimètres. D'après Wildt, l'âge aurait
pour effel d'augmenter la pression différentielle qui passerait de
35 ;i 60 ou 7n millimètres.
évaluations ne concernent que les appareils du type de Riva-
Rocci. Elles seraient plus fortes avec les autres. L'appareil «le
Potain donne lieu à une surestimation. C'est pourquoi cet auteur
considère comme physiologique une pression de 150 à 210 millimètres
chez l'homme, de i !<• à 180 millimètres chez la femme.
Les résultats obtenus avec I oscillomèlre de Pachon sont compa-
rables aux précédents, quand la pression «-si a peu près normale;
mais ils - « > 1 1 1 beaucoup plus élevés quand elle esl excessive à cause
de l'importance queprennenl alors les oscillations supra-maxin
Au delà de 250 millimètres, L'oscillomèlrede Pachon ne donne qu'une
mesure très approximative de la pression.
La stature, la plus ou moins grande adiposité du sujet ne modi-
fient pas notablement le chiffre de la pression. L'étal anatomique
des vaisseaux ne semble pas avoir beaucoup plus d'infiuenci
déjà l'avis de Potain. Celte question a été, récemment, l'objet de
nombreuses recherches. Russel Wells et Léonard llill ne se pro«
noncenl pas catégoriquement; mais, pour Mac William et Kesson,
la sclérose des vaisseaux ne donnerait li<-u dans la pratique qu'à des
écai I- peu appr.Tial.lr-.
Par contre, la pression esl différente suivant qu'on examine le
malade c shé ou debout, le bras pendant ou relevé. Vussi faut il
procéder toujours 'l<" la même façon, de préférence dans le décubilus
dorsal, !<• bras étant appliqué le I < • 1 1 ir du corps.
On doit recommander également de ne pas s'en tenir au chiffra
observé au début d'un examen et de le contrôler quelques minutes
après, car il est de règle que la pression s'abaisse au furet à mesure
que l'examen se prolonge. Celle baisse syslolique bien éludiée par
Gallavardin «•! Tixier <l<- Nevers esl plus marquée chez la femme
que chez l'homme. Il esl rare qu'elle dépasse i ou 2 cenlimèli
mercure. Dans laTpratiquo, quatre à cinq minutes suffisent pour
166 II. VAQUEZ. — MALADIES DU CŒUR.
que le chiure «le la pression puisse être considéré comme stable.
SPHYGMOBOLOMÉTRIE. — SPHYGMOBOLOGRAPHIE. — Celte
méthode, due à Sahli de Berne), a pour bul d'apprécier « l'énergie
du pouls », c'est-à-dire la capacité de travail mécanique fourni pat
la pulsation artérielle. Ce travail ne représente évidemment qu'une
partie minime de relui du cœur, et sa valeur ne donne qu'une idée
partielle de la force «lu myocarde. Cependant la mesure de l'énergie
du pouls traduirait, d'après l'auteur, « un phénomène dynamique »
et renseignerait mieux que la mesure «le la pression artérielle,
« phénomène statique », sur le travail cardiaque.
Le principe de la méthode est d'établir sur le trajet d'une artère
un obstacle, manchette pneumatique ou levier enregistreur, et d'éva-
luer, d'après l«'s modifications du volume d'air contenu dans la man-
chette sphygraobolométrie) ou d'après le déplacement d'un levier
(sphygmobolographie), le travail fourni par la pulsation artérielle
pour agir sur l'obstacle.
' On applique sur le bras un brassard de Riva-Rocci dont la poche
est petite, de façon à former une sorte de pelote ou de ballon
appuyé sur l'artère; au-dessous on fixe une bande d'Esmarch. Les
pulsations de l'artère ainsi ligaturées se I ransmettent au volume d'air
contenu dans le brassard On gonfle d'air au moyen d'une pompe la
manchette du brassard, lequel est relie à un manomètre à mercure
qui permet de connaître à chaque instant la pression qui règne dans
la manchette. D'autre part, l'appareil est en communication avec un
petit manomètre horizontal à air comprimé contenant un index de
mercure <jui traduit par des oscillai ions l'augmentation progn
de pression déterminée par le remplissage de la manchette. <'.el!e-ci
est gonflée jusqu'à ce que les oscillations de l'indexaient atteint leur
maximum. La pression donnée à ce moment par le manomèti
la pression optima.
On peut calculer ainsi en grammes-centimètres le travail fourni
par chaque pulsation transmise à la manchette en évaluant :
r La valeur absolue de la pression de l'air dans la manchette,
lorsque les oscillations de l'index sont maximale-;
2° La valeur de l'oscillation «le celui-ci :
3° L«v volume de l'air contenu dans la manchette :
t° La pression barométrique du lieu où l'on opère. Tour simplifier
les opérations, Sahli recommande de calculer d'avance la valeur des
oscillations maximale- suivant la pression barométrique et la pres-
sion optima.
La sphy g mo holographie consiste à calculer le travail effectué
parle levier inscripteur en considérant : 1° le chemin parcouru par
la pelote réceptrice du sphygmographe et indiqué par l'appareil;
1" la force qui a été nécessaire pour faire parcourir ce chemin indi-
cations fournies partie- tables spéciales .
MÉTHODES D'EXAME.V. - PRESSION Al; I l UELLE. ta
SPHYGMOÉNERGOMÉTRIE.
un peu différent. Iles! basé sur cette loi qui veut que, quand un milieu
ncompressible esl placé dans un espace fluide soumis à lit*
donnée, l'énergie développée peul être mesurée par l'extension ou
le déplacemenl de ce milieu incompressible, appréciés en centi-
mètres cubes <•! multipliés par la pression régnant dans l<- (lui le.
Pour avoir la pression de I espace fluide, on applique sur le bras
ou mieux sur l<- mollel une manchette pneumatique en communica-
tion avec un manomètre métallique. On élève la pression dans la
manchette jusqu'à ce que l'aiguille «lu manomètre donne, sous l'in-
fluence des pulsations artérielles, des oscillations m
On note les limites supérieure e! inférieure des variations de
pression que Lraduisenl ces oscillations, e! <>u détermine la pr«
moyenne.
h autre part, pour connaître l<- déplacemenl produil par la p
tion dans l'air de la manchette, on se serl d'une petite pompe
métrique graduée annexée à l'appareil. La manchette étant
«m pousse le piston de la pompe jusqu'à déterminer <!•
égales à celles <|u<- l'on avail au préalable, el le nombre de centi-
mètres cubes «li >nl il aura fallu enfoncer le piston représente
de la puisai ion ai térielle.
Ce procédé, plus simple que celui de Sahli, permettrait «l<- -li
des courbes volumélriques volume de l'ondée sanguine el éi
I ique, i im\ ail fourni par ces ondées).
Pour Sahli, la méthode de Christen serait err •• lu fait <!<•
l'emploi 'l'un manomètre métallique el surtout par l'influenc
parties molles péri-artérielles sur les mensurations du travail '
par la pulsation.
L^3 résultats d • ces m • i > I - «■ > npliq i
discutables. Ceux de Sahli ne son! pasc :lu
\velzky,qui a utilisé la sphygm iphie, déclare qu ■> d*lal n<>r-
ui il la valeur des consl intes «lu lra\ ni «-ar.lia.iu.' augm >nlc ju
vers trente an- pour diminuer ensuite; «■lu- préa
grandes variations chez I'-- sujets atteints d'alleclions \ i
de ui\ i »car lite, <l«' lésions rénales, c c
Pour Bgmond Mftnzer, la valeur sphygmobolométrique,
par un procédé assez voisin de celui d
t ï € » 1 1 — précieuses sur l'élasticité des gros vaisse i"\ tibl ■ dans
le- ci- .1 -M.' tuberculose, malad • d'Ad r-
Berait élevée • ! ins l*alh o h - a i .1 1 1 •. • • 1 1 p uni rail de le s
çonner da 1- I - :as •- 1, en raiso 1 d s l'intégrité -1 •- |> •
«•1 de l'absen :e .l.i 1: a ml « 1 • 1 !
a pas d'éléval ion I • la Lensio 1 inaxim 1.
La sphyg □ 1 • lergo n il rie d
168 H. VAQUEZ. — MALADIES DU CŒUR.
méthode très sure. Drouven a constaté qu'elle donne, même chez
des sujets sains, des résultats si variables qu'il est difficile d'avoir
confiance en elle.
PRESSIOA VEINEUSE
L'élude de la pression veineuse n'a pas été jusqu'ici l'objet de
nombreux travaux. Elle n'est pourtant pas sans intérêt, et il est
possible qu'elle donne sur le fonctionnement de la circulation de
retour des renseignements comparables à ceux de la sphygmoma-
nométrie. Mais la détermination de la pression des veines, facile
chez les animaux, l'est beaucoup moins riiez l'homme. Cela explique
que la clinique n'en ait pas encore bénéficié.
Deux sortes de méthodes ont été proposées : les unes, simples, dont
les résultats sont liés contestables ; les autres, plus exactes, mais
compliquées.
La méthode de Frev consiste à anémier les veines du dos de la
main au moyen d'une pelote et à voir la pression qu'elles doi\< nt
vaincre pour se remplira nouveau. Ce procédé par trop infidèle a
été abandonné.
£ 11 en a été de même de celui de Gartner, 1 asé sur la hauteur à
laquelle il faut élever le bras pour qu'une veine bien apparente du
dos de la main palisse et se vide. La différence de hauteur entre la
main et l'oreillette droite (estimée au niveau de la quatrième ou de
la cinquième côte) représenterait en centimètres d'eau la pres-
sion du sont; dans l'oreillette.
Les méthodes de Sahli et de von Reeklinefcausen sont des
modifications, plutôt que des perfectionnements des précédentes.
Elles consistent également à comprimer au moyen d'un dispositif
approprié, les veines du dos de la main et à voir la pression que
le sang est capable de vaincre pour revenir dans la veine. Dans
L'appareil de von Recklinghausen, on fait usage d'une ampoule i n
caoutchouc percée de deux fenêtres et recouverte d'une plaque
en verre. L'ampoule est appliquée sur la veine et on la g( i Ile
jusqu'à ce qu'elle soit écrasée, ce que l'on constate de visu au
travers de la placrue. valeur de la pression est lue au mano-
mètre à eau. D'après Sahli. !°s résultats obtenus seraienl tics discu-
tables.
L'appareil de Hoocker et Fyster, construit sur le nu' me prinei] ••,
semble présenter plus de garanties tir. 67). Ici encore, ce -< nt les
veines de l'avant-bras que l'en explore. Le dispositif imaginé à cet
effet est constitué par une boite av< e cadre d'ail minium dent les d< ux
faces très rapprochées sont laites de membranes en caoutchouc,
munies à leur centre de petits carrés de verre \ tin. cil; ni de voir la
MÉTHODES D'EXAM] Y PRESSION \l IM i 51 «:»
veine sur laquelle la botte es! appliquée. La cavité intérieur
reliée à un manomètre à eau el à une pompe à air. On assure l'adhé-
rence <l<- l'appareil à la peau
au moyen de glycérine. < >n
maintien! le toul à la hau-
teurdu coeur, puis on pompe
de I air jusqu'à ce que la
veine, Burveillée parla petite
fenêtre, s'aplal isse complè
lemenl . I tn peul alors lire
-m le manomèl re la près
sion \ eineuse en centimètres
d'eau. Une précaution im
portante est d'aller \ itedans
cette détermination ; car,
si nu attend, la veine se rem
plil à nouveau, la pression
(I istale ayant monté el dé
passé la pression de l'air
dans l'appareil.
\\ miMi r.idw n a modifié
récemment cel appareil en*
Bubsl il u.iiil , à l'eau du ma-
nomètre,du létrachlorurede iv
carbone ou du bromoforme.
La pression est évaluée en centimètres d'eau. Au niveau d'une veine
dorsale de la main, elle esl normalement de 2 à 9 centimètres che2
un individu couché, le bras étendu etla main à la hauteur du cœur.
I .i méthode de Moritz et Tabora appartient à la seconde
gorie, c'esl à dire qu'elle esl plus exacte que les pr< cédentes, mais
compliquée. Elle se rapproche de celle des physiologistes
principe fondamental esl de mettre en c municalion une veine
superficielle avec un Lube man trique rempli de sérum stéri-
lisé lig. 68 .Ceci fait, on abaisse graduellement le niveau du liquide
en laissant couler un peu de sérum dans la veine et, au moment
où l'écoulement cesse, on lit la hauteur de I eau dans le lube mano-
métrique. Cette hauteur d'eau mesure la pression veineuse. < »n peut
opérer en sens inverse, el le manomètre esl construit de façon qu'il
n'\ ait pas besoin d'injecter plus de 1 ou 2««,3 de sérum. D'après Moritz
et Tabora, la pression varierait dans la veine médiane de
80 el même i"1" millimètres d'eau, pour atteindre 320 n illin
;'i l'état pathologique.
La méthode de Franck et Reh. quoique non sanglante, semble
cependant assez précise. Son principe esl simple. • m entoure le
d'une manchette pneumatique en communication avec une souffl
Appareil de II
170
H. VAQUEZ. — MALADIES Dl CŒ1 R.
une'ampoule de Marej el un manomètre à eau. L'avant-bras est
égalemenl muni d'une manchette aussi large que possible, reliée à
'.m petit ballon en caoutchouc, sorte de sphygmoscope renfermé
dans un cylindre de verre et communiquant avec une ampoule de
Marey el une soupape d'échappement.
Aussi longtemps <\ue l'écoulement veineux peutj se faire, la
Fig. 68. — Appareil de Moritz el Tabora.
deuxième ampoule reste au repos; mais, si l'on exerce une
pression dans la manchette numérale de façon à entraver le cours
• lu sang veineux dans le bras, celui-ei augmente instantanément «le
volume, et l'ampoule inscrit une ligne graduellement ascendante dont
témoigne un tracé. Le momenl précis où la ligne de ce tracé quitte
l'abscisse marque La valeur de la pression veineuse, augmentée de la
colonne liquide qui sépare L'oreillette droite du bras.
Sans entrer dans les détails, assez minutieux d'ailleurs, nécessités
par celle méthode, non- dirons que ses résultats sont comparables
à ceux de Moritz el Tabora, ce qui est une preuve qu'elle est relati-
vement exacte.
Les recherches cliniques effectuées avec ces divers appareils ue
sont pas 1res nombreuses. Barranger a essayé d'établir, sans y
parvenir, semble-t-il, une relation entre la pression veineuse et le
travail du cœur. Capps a étudié ses modifications sous l'influence
MÉTHODES D'EXAMEN - PRESSION VEINEUSE. «3 — 171
des médicaments. Clark leur a attribué une valeur pi
considère comme de Fâcheux augure que la pression vein
s'élève rapidement ou qu'elle soil supérieure à 20 centimètres «J'eau
ei s'y maintienne, malgré le traitemenl digitalique.
données sont trop générales pour en déduire tintenant
.Je- conclusions pratiques. Il y aurai) intérêt à h i
comparer arec celles de la sphygmomanométrie. Peut-êti
tirera-t-on alors des conclusions intéressantes sur le fonctionne
respectif du cœur droil et «lu cœur gauche. Mais cette étude ne
pourra aboutir que quand <>n possédera une instrumentation perfec-
tionnée, d'un maniement commode et répondant à tous les bes
<le la clinique.
Bibliographie. Pression artérielle. — Ai m m i: i K
beiin Measchen (Med. Jahrbuck., W
gphygraoraétroscope Soc. de Ihérap., i l m
moraél '.. R. de la Soc. de biol., Paris, 1908, LX\
i; \i:i\i (J.-A^J et Sthoh ■ i
■ i.' sphygmomanométrie. Détermination des prei
; iiv l'inscription graphique [Pre$$e méd., Paris, ■ mars i
\ us Basi h (S.), [Jeber die Messung des Blutdrucka beira M '>r. f.
1,1 1 n . lied. . Berl., 1880, II, p. 79). Vow Basch (S.), DerSphj r und
seine Verwerthung in Berlin, klin. Wochenschr., 1887, XXIV,
p. 179, 206 . — Bkmier, Un nouveau sphygmographe per
de M. Longuel i Huit, de l' Acad.de méd >l ■ Paris, 1868 \\\:il
Cordibh <•! Rebattu, Étude comparée des méthodes ;
( \ reft. des mai. <ln cœur, 1£hhet, Uel
Bcstimmung des diastol. Blutdrucka Mùnch. med. W
l 'iir.i r. Ueber Blutdruck uni dessen auskultator. Bestimmu IQnch,
med. Wochenschr. , i Dbhon, Dcbds et II
pression intra-artérielle «-lu", l'homme vivant
cliniques (C H Soc. de biol . Paris, 1912) -
techniqui inique sphygmomanométrique Pn
1912, XX 229-231). — Paivrb, Études expérimenta
du cœur (Gas, méd. de Paris, 1856, 727) — Postbb lf- ^
lation '>! Lho pressure on Lhe artery in the
(lirilish and foreign medico-chirurg . !■■■ idon, julj
inim iNni\. La tension artérielle en clinique, l's
i Masson, |,J !0. < ■ u rsi r ' ber einen neuci
( il iener klin. \\ ochenschr., It . ■
Halbs (Slephen
la drauliques sur le saup el les »
première expéi , p. 1-28. — Hili i i
m m. m i Ile. ut, I ondon, 1909, I Hill (L.) et Ba
. lirai.- fi irra ol sphj gmon
niial use \Hrit med. Jour n., London, 1897, vol II
stud) of blood prest Vork and London, !
J i s
m 1 l'ulsee lenen pall
klin. Wochenschr., 1907, n • SI). — Ja
Blutdrucka beira Menachen | \tùnch.
Ilutdruck un K indi saltcr | H
— Kilo oui E S . ri
deU iiiiin.it ions by t be oscillato j metl
der Pulsdruckm
kuuo»torr, Milt. <i
1"2 H. VAQUEZ. — MALADIES DU CŒUR.
i
I A.NDOIS, Traité de physiologie humaine. Trad. française, Paris, 1893, p 153. —
Lian (G.), Comment mesurer la pression artérielle [Paris médical, 1913-1 '.M 4, XIII,
64-72). — Marey (E.-J.), La méthode graphique dans les sciences expérimen-
tales. Inscription des changements de pression. Travaux du lahoratoire, Paris,
l->~6, 206. — Mac William (J.-A.) et Kesson (J.-E.), The estimation of systolic
blood-pressure in inan with spécial, référence, to Ihe influence ol the arterial
wall \Uenrl, London, 1912-1913, IV, 2/9-318). — Martinet, Pressions artérielles et
viscosité sanguine, Paris, Masson, 1912. — Masing(E.), Ueber das Verhalten des
Blutdruckesdesjungen unddes be,;ahrten Menschen bei Muskelarbeit(Deu<sc/i Arch.
/. klin. Med., Berl., 1902, Bd. LXXIV, 253; 1903, Bd.LXXV s., 493). — Mourra ( F J,
Was erfahren wirdurch unsereklinischeBlutdruckmessung (Mtinch. med. Wochen-
schr., 19 i9, n° 7) . — M Ciller \0.) iiikI I îi.Ai 'i • i. iK . :, Zur kritik des Riva-Roccischen und
Gârtnerschen Sphygmomanometers [Dealsch. Arch. f. klin. Med., Berlin, 1907.
Bd, XCI, 517). — Muller (Ottfried), Der artérielle Blutdruck und seine Messung
beim Menschen [Ergebn. d. inn. Med., Berl., 1908, Bd. 11,367). — Nobbcourt,
Rmploi du Sphygmosignal de Vaquez pour l'étude de la pression artérielle chez
l'enfant [Bull, de la Soc. de pédiatrie île Paris, déc. 1908. X. 381- 87). — Pa-
chon (V.), Sur l'erreur de principe de la méthode Riva-Rocci pour la détermi-
nation de la pression artérielle chez l'homme (G. /?. de la Soc. de biol., Paris,
12 juin 1909). — Pachon(V.), Une orientation nouvelle de lasphygmomanométrie;
la pression minlnu étalon sphygmomanomélrique Presse méd., Paris, 22 mars
1913, XXI, 229-231). — Pal [J .), Ein Sphygmoskop zur Bestimmung des Puls-
druckes (Zeitschr. /'. inn. Med., 1900, Leipzig, n° 5, XXVII. 121-129). — Pezzi, Le
phénomène d'Ehret et les dimensions du brassard dans La mesure de la pression
artérielle chez l'homme (C. H. delà Soc. de biol., Ier mars L913, t. [.XXIV-, p.
— Philadelphie!) (A.), Le sphygmométrographe (C. H. de lu Sec. <Ie biol., Paris,
1896, XLVIII, 19). — Potain, La pression artérielle chez l'homme à l'état normal
et pathologique, Paris, Masson, 1902. — Recklinghausen (V.), Ueber Blutdruck-
messung beim Menschen [Arch. /. exper. l'alhol. u. Pharm., Leipzig. 1901, Bd XL VI,
p. 79). — Recklinghausen (V.), Unblutige Bluldruckmessung [An h. j. exper.
Patliol. u. Pharm., Leipzig, 1906, Bd. LV, p. 375). — Riva-Rocci, Un nuovi
momanometro [Gaz. med. di Turino, 1896, XLVII, n03 50-51, 981, 1001). — Wblls-
Russell et IIill (Léonard), The influence of resilience of the arterial wall on
blood-pressure and on the puise curve [Proc. roy. Soc. of med., London,
6 l'évr. 1913, LXXXVI, S. B. L89-186). — Sahli, Ueber das absolute Sphygmo-
gramm und seine klinische Bedeutung, nebst krilischen Bemerkungen ûber einige
neuere sphygmomanometrische Arbeiten Deutsche Archiv f. klin. Med.. Leipzig,
1904, LXXX, p. 193-542}. — StrasbOrger (J.), Ueber dem Einfluss der Aorten-
elastizitat auf das Verhâltniss zwischen Pulsdruck und Schlagvolumen des Herzer -
(Deutsche med. Wochenschr., Berlin, 1907, n° 26, et Deut*ch irch. f. klin. Med.,
Berl., Bd. XCI, l'.»07, 378). — Strohl, Sur un nouvel appareil oscillographique
destiné à L'étude de la pression artérielle [G. H. de la Soc. de biol., Paris, 1917,
58). — Surmont, Deiion et IIf.itz, Notes de sphygmomanométrie pratique, un
nouveau procédé d'utilisation de l'appareil de Pachon [l';iris médical, 13 sept.
1913). — Uskow (L.-J.) [Vergleichende Forschungen iiber verschiedene Methoden
der Blutdruckbestimmung] [vVratsch, Saint-Pétersbourg, 1901, n° 45, p, 1370-
1377). — Tixier (de Nevers), Les variations normales et anormales de la tension
artérielle numérale (Arch. des mal. du cœur, des vais, et du sang, août 1919,
p. 337-361). — Uskow (L.-J.), Der SphygmoLonograph (Zeilschr. f klin. Med .
Berl., Bd. I.WI, L908, p. 90-105, l pi.). — Vaquez, Sphygmo-signal (Huit, et mém.
de la Soc. méd. des hôp. de Paris, 26 juillet 1907, et C. H. de la s<>c. de biol.,
Paris, 1908, LXIV, 875-877). — Vierordt, Die Lehre ven Arterienpulses (Broun •
schweig, 1855). — Wbiss (G. . Mesure de la pression systolique chez L'homme
(Presse médicale, 1908, 561). — Wildt (H.), Ueber Blutdruck im Greisenalter
(Zentralbl.f. llerz. und Gef&sskrank, Wien, IV, I912,n°2, Ll-49). — Wybauw(R.),
La pression artérielle mesurée par un procédé graphique (A rch. dis mal. du
cœur, Paris, L910, p. 153).
Sphygmobolométrie. — Sphygmoénergométrie. — Christeh (Th.), Xeue
Wege m der Pulsdiagnostik Zeitschr. /'. Win. Medixin, Berlin, 1910,
I.WI, 390-401). — Christbn, Die Slauungskurve des Puises und das Energie
problem (28* Deulscher Kongress /. inn. med., Wiesbaden, 1911, et lierlin
klin. Wochenschr., 1911, n« 21, 966). — Christbn (J.), Die neuen Methoden der
MÉTHODES D'EXAMEN. — PRESSION YKIM.I SE «3—173
dynamischen Pulsdiagnostik ohne mathemalik dargestellt (Miin h. m
1911, n. 15, LVIII. 739-792) Ch.t st.îs (J |, Zur Kritik der Energometrie und
Sphygmobolometrie (Zeitachr. /. klin. Wediz., Berlin, n»i_, LXXIV, 477). —
Drouvbn (E i, Untersuchungen mil dem Ergomeler voa Chrùteo l>>-ui Arch. /.
klin. !/«'•/ . , Leipzig, 1913, (..'vil p, 157-182;. - Lipowbtzbi L.), Sphyg b
trische Untersuchungen an gesunden und Kranken mil tels d< r Sahli'schen Sphyg-
mobolographischen Verfahrena [Deal. irch. /. klin. i/<-'/ , Lei
C1X, 198-514). Mu*ZBH (Egmont), Zur graphischen Blutdruckbesl mmung und
Sphygmubolometrie, nebst Beitr&gen zur klinischen Bewertu
chungsmethoden (Mediz., Klinik., Berlin, 1908, IV, 182, »27, »72J - Muwj
Zur Lehre von den vascularen Hypotonien [Wien. klin. Wochenachr., 1910,
XXIII, 1341). — Swiu (H.), Zur Kritik der Sphygmobolometrie Zeitachr. /tir
klin. Mediz., Leipzig, 1911, LXXII, 214-230). — Sahm (II.). Der weite
der Sphygmobolometrie oder energitischen Pulsdiagnostik [Zeitachr. f. klin.
Media., Leipzig, 1911, LXXII, 1-52). — Swiu (H.). Weitere Vereinfachungen und
Verbesserungen der pneumatischen Sphygmobolometrie, Verkleinerung der Ener-
gierverluste und Umgebung der jedesmaligen Eicbung, nebsl liciir.i_-.-n zur Kritik
der dynamischen Pulsuntersuchung [Deutsche Archiv /'. klin. Med., Leipzig, 191 .,
CXII, L25-156).
Pression veineuse. — Clark (Admonl II. i, A studj of the diagnostic and
prognostic signifleance oi venous pressure observations in cardiac dis
of infernal, .We./., Chicago, 15 oct. 1915, Bard il.. , D l'origine
el '!<■ la signification de l'onde protosystolique du pouls veineui
(Arch. dea mal. du cœur, Paris, 1908, I. p. 337 858). — Hbndbrso* "i b id Bab-
RinoBn (T.-B.), The relation "i venoua pressure i" cardiac efficience | \n.
Ji> n m. of Phyaiol., Boston, 1913, \.\ \ 1. 352-369). — Broy h (Worth). Une méthode
simple pour déterminer la pression veineuse [John** Eopkina Hosp. Bull.,
avril 1918). — Capps, A meric, Soc. for. ad*, a. clinie. inveatig., 1911. — Capps .i i
et Matthbw8 (S.-A.), Venoua blood pressure aa influenced bj the drugs employed
m cardio vascular therapy [Journ. im, med, Aaaoc, Chicag LXI,
191, el ni Arch. ,\\9lb, p. 117). — < . i rtni r (G.), Die Messung des Drucka im
rechten Vorhof. (.1/ ùnch. Médit. Wochentchr., 1903, n» 47, 20 Franr (L.)
el Rbh (M.), Eine graphische Méthode zur unblutigen Bealimm endruckea
ain Menacheu [Zeitachr. f. exper. Pat h. u . Ther., Merlin. 1912, Bd.Xk — Fbbi \ .
Vencndruck messung Verhofdruck Encyklop. Jahrb. il gea. Heilk., Berlin, 1905,
M.l. XII (N. F., III), 541 551 . — Hoffmann, Funk telle Diagnostik und rherap.
Erkrankungen der Herzen, NViesbaden, 1911, p. 220. — Howbli a a . \ new
method of delermining venous blood-pressure i Ircn. >>f ini. Med., Chicag », 1912,
IX, 148-155). Hookbr(D. R.)et J Eystbp, <.l ), An instrument For the détermi-
nai ' venoua pressure in man (Bull, of the John» Hopkina Hoap . 1908, \l\,
. m Irch. de» m il. du cœur, Paris, 1909, p. 45). —
of exercise upon the venoua blood-pressure [Amer. Joarn. of Phyaiol , M
i" aoûl L9U, XXVIII, n« i, — Di Mbtbr, Méthodes modem -
du cœur, Paris, J.-B. Baillière, 1914, p. 184). - Moritx (P.) el Tabora Uebereine
Méthode beim Menschen den Druck in oberflachlichen Venen ezakl eu bestimmen
[Deutaohea ireh.f, klin. i/.-./ . Leipzig, 1910, Bd. XCVIII, |
bausb» il . i ablu ige Blutdruckmessung | irch. /'. erp. Path, u. Pharm.,
Leipzig, i""", Bd. LV,p, 108) - Svuii(ll (, Lehrbuch der klin. Untersuchu
methoden, Leip \ ifl., Bd. I. p. 21 1.
CARDIOPATHIES
AFFECTIONS CONGÉNITALES Dl COEUR
Certaines lésions congénitales du cœur conslitu ml de véritables
monstruosités tératologiques incompatibles avec l\
D'autres permettent une survie plus ou moins pi il les
seules donl nous nous < tccuperons.
SYMPTOMATOLOGIE GÉNÉRALE. -- Parfois les lésions
taies ne se révèlent, malgré leur importance, par au mm -;
somI reconnues qu'après la mort. Les recueils <l
miques 9onl riches en faits d re.
Plus souvenl elles sonl accompa tain nombre de
symptômes : palpitations, dyspnée d'effort
Les palpitations, phénomène banal au cours d<
n'ont de particulier ici que leur précocité. Leur apparil
temps après la naissance • I < > 1 1 faire présumer une malformation du
cœur.
I dyspnée d'effort fail rarement défaul el s'installe de
bonne heure. < Ihei le nourriss >n li -
rieuses el entrecoupées de paus iar le !• • »in de
respirer. Plus lard l'enfanl B'arrôte dans - •- jeu.x pour rep endre
liai mm ■ Les affections pulmonaires intercurrentes [uenl
presque à coup sûr des accès de suffocation, qui n< t que
lentement. Toutefois ces troubles peuvent manquer dai ilfor-
malions les plus d verses : la transp isition viscéra
vasculaires el même dans le rétrécissement de l'artèi
av«»c communication intervenlriculaire. Des milita
sortes de lésions onl pu faire campagne sans
La cyanose esl un symptôme capital. La pluparl des enl
atteints de lésions congénitales présentent, dès lespremières h
de la vie, la marque à jamais indélébile de leur infirmité \
arrivée au mon le, on esl frappé de la
leurs téguments, el on pense d'abord qu'elle esl due a ui
de l'accouchement Mais l'erreur se dissipe aux
Bemcnls du nouveau-i moment, en effet . lat< nique de
l.i peau s'accu plus de netteté, les muqueus<
9, presque noirâtres, et l'on eal bien fo qu'un
pareil trouble ne peut être lié qu'à un vu i
les jours ou les semaines qui suivent, la
réparai! à la première occasion pourpers
176 II. VAQUEZ, - MALADIES DU CŒUR.
La cyanose est répartie sur toul le corps, mais «-lie prédomine
à la face dorsale des mains, au niveau des ongles, aux pommettes,
au nez, où la peau est transparente et richement vascularisée. Les
muqueuses des lèvres, de la langue, des organes génitaux, sont
colorées encore plus fortement, surtout sous l'inlluence des efforts
et de la toux. Les conjonctives sont injectées de sang et, si l'on
éverse les paupières, on est frappé de leur leinte bleuâtre. Les yeux
sont brillants, et leurs réseaux veineux se dessinent plus nettement
qu'à l'ordinaire.
A cela s'ajoutent des troubles trophiques qui s'accusent avec l'âge.
Les téguments sont le siège d'une pigmentation noirâtre due à la
stase veineuse prolongée. Les doigts dits en « baguettes de tam-
bour » sont aplatis à leurs extrémités et renflés au niveau de la par-
tie moyenne de la phalangette. Les ongles, larges, épaissis, sont
dégagés des rebords cutanés qui les sertissent, et les mains sont tou-
jours plus atteintes que les pieds. Ces altérations sont dues exclusi-
vement à la dilatation des capillaires et à un trouble de la nutrition
des tissus, car, à l'examen radioscopique, on ne constate aucune
déformation osseuse.
La cyanose congénitale provoque habituellement un arrêt dans la
croissance. Les jeunes filles n'arrivent que lard à la puberté. Les
malades restent petits, infantiles. Leurs mouvements sont lents,
paresseux. Ils sont sensibles au froid; leur température centrale
n'est pas modifiée, mais leur température extérieure est souvent assez
basse, surtout aux extrémités. A cela s'ajoute d'ordinaire une tor-
peur cérébrale marquée. Toutefois la cyanose congénitale peut
coïncider avec un développement physique et intellectuel absolu-
ment normal.
D'après son évolution, la cyanose congénitale est précoce ou tar-
dive. A ces formes M. Variot a proposé d'en ajouter une autre, où la
cyanose serait paroxystique.
La cyanose précoce et permanente s'établit dès la naissance et ne
disparait jamais. Elle présente toutefois des alternatives de rémission
et d'aggravation qui coïncident avec les efforts et les maladies inter-
currentes, surtout quand elles se compliquent de toux. C'est dans
cette variété de l'affection que les troubles trophiques sont les plus
accusés.
La cyanose tardive survient dan- le cours des premières années
ou dans l'adolescence, sans cause connue, ou à l'occasion d'une maladie
aiguë, la rougeole et la coqueluche par exemple, avec complications
pulmonaires. Parfois, au moment de la naissance, les sujets avaient
déjà été atteints de cyanose transitoire. Mais, à partir du moment où
elle s'est manifestée à nouveau, elle persiste, bien que les troubles
trophiques restent peu marqués.
La cyanose paroxystique décrite par M. Variot en 1904 sérail due a
AFFECTIONS CONGÉNITALES. tS -17/
une malformation congénitale donl il ;i fixé les caractères anato-
miques <'i les manifestations cliniques. Ultérieurement, il en a
rapporté d'autres observations avec son interne Sel>illeau. La mal-
formation consiste essentiellement en ce que l'aorte el l'artère pul-
monaire émergent toutes deux du ventricule droit fortement
hypertrophié, tandis que du ventricule gauche, < I • >n l le volume
est diminué, il ne naît aucun vaisseau. I.csan^ vi-nanl île loi villette
ri du ventricule gauche passe directement par nu orifice du septum
dans le ventricule droit. L'artère pulmonaire est légèremenl rélré-
cie, cl il existe en outre un resserrement de l'infundibulum pulmo-
naire, sorti- de sphincter au-dessous duquel prend naissance
l'artère pulmonaire.
Les manifestations cliniques sont :
1" Des crises de cyanose violentes el espacées, avec perte de con-
naissance; dans l'intervalle, la cyanose disparatt à peu près complè-
tement ci la maladie peut à peine être soupçonnée.
2° I n souffle systolique assez intense <-i permanent, dont le maxi-
mum parait être dans la région de l'orifice pulmonaire. An dire de
Variot, le physiologiste Marey, qui a examiné la malformation,
aurait attribué 1rs crises paroxystiques de la cyanose à un spasme
«In sphincter infundibulaice. Lesenfants succombent généralement
\ ers l'âge de deux ans.
Dans la cyanose, le sang présente des modifications signalées p ir
Krelil el par nous-môme. La plus importante consiste dans
augmentation «In nombre des globules rouges, qui constitue un.'
sorte '!«• réaction de défense contre !«• processus anoxémique, est
débute rarement avant la cinquième année. Elle s'accroît ei
progressivemenl pour atteindre le chiffre de ' a 8000000 H même
pins. Quand elle est excessive, on doit, ainsi que nous l'avons
remarquer avec Quiserne, considérer le pronostic comme très grave.
< l'est «ni effet l'indice que l'hématose est de plus en plus entrai
que des accidents asphyxiques -mil imminents. Tour Parkes-
Weber <■! P.-E. Weil, cette polyglobulie serait imputable, comme
.•••Ile de la cyanose essentielle, à une suractivité de la moelle osseuse.
( >n constate, de pin-, un accroissement «lu diamètre '!<•> hématies,
lequel mesure s .,. ci s ;JL. ;>, au lien de ' j. on 7 j. ."). chiffres normaux
Mais I,- sang m- contient ni globules rouges nucléés, m n
cytes. Cette hypertrophie globulaire . h l'on peut s'exprimer ainsi,
;i pour but, comme la polyglobulie, de suppléer ;. l'anoxémie el
d'augmenter la capacité respiratoire «In Bang. Enfin la prop<
d'hémoglobine réduite est plus considérable qu'à l'ordinaire i !
atteint, ainsi que l'a montré Marcel Labbé, 3 à l p. lOOau lieu de
0,50 <>n I |». Km.
I i cyanose se voit également a la phase avancée «le- cardiopathies
acquises, à titre d'épiphénomène comme les œdèmes périphériques
Traii i DB mi pi \\l 1 1 . — I _'
17« II. VAQUEZ. — MALADIES DU CG l 'Il
et la stase riscérale. La polyglobulie es! alors moins élcTée «pif dans
la cyanose congénitale. Cependant, dans un cas rapporté par
Malassez^ le chiffre des globules rouges «'-lait de 9000000. Le-
troubles trophiques sont beaucoup plus rares el plus discrète. Cette
cyanose est parliculièrement intense au ca- de lésion primitive du
cœur droit ou d'athérome généralisé de l'artère pulmonaire. Lu-
tembacher a insisté avec raison sur son importance pour le diagnostic
de relie dernière affection.
Enfin la cyanose peut encore être consécutive à des lésions chro-
niques de la plèvre ou du poumon, notamment à la tuberculose à
forme fibreuse, et en imposer alors pour une cyanose par malformation
cardiaque, d'autant plus que, comme cette dernière, elle est accom
pagnée de déformation des doigts et de polyglobulie. En fait, si
leur cause est différente., leur mécanisme est à peu près le même.
Lutembacher a montré en effet que la cyanose des affections
pulmonaires est imputable moins à ces affections qu'aux trouble-
cardiaques qu'elles provoquent : dilatation des cavités droites,
insuffisance tricuspidienne d'abord transitoire, puis permanente, etc.
A côte de ces cyanoses symplomatiques. il en es< une autre, dite
idiopalliique. qui coïncide d'ordinaire avec nue polyglobulie beaucoup
plus forte et une splénomégalie qui, pour ne pas être constante, esl
cependant très habituelle. Celte association constitue un syndrome
décrit par nous en 189-1 et connu aujourd'hui -ous le nom de
Maladie de Vaquez » ou d'érythrémie, laquelle reconnaît pour cause
une suractivité de la moelle osseuse.
Ici, c'est à une sorte d'érylhrose plutôt qu'à une véritable cyanose
que l'on a affaire. La coloration des tégument- n'est pas bleue ou
violette comme dans la cyanose congénitale, mais rouge foncé, ce
qui justifie la dénomination de plethora vera donnée également a
celte affection.
La polyglobulie, phénomène capital, ne fait défaut à aucune
période de la maladie. Parfois, à son début, elle ne dépasse pas le
chiure de 6000000, mais, ultérieurement, elle atteint presque
toujours celui de 7 à 800000, el même 12 à U00O000. Le dia-
mètre des globules rouges reste normal e1 on peut constater des
signes de réaction médullaire : globules rouges nucléés, myélo-
cytes, etc. Enfin les globules rouges sont surchargés, non d'hémoglo-
bine réduite, mais d'oxyhémoglobine, ce qui explique la différence
de coloration des téguments.
In autre caractère ^très important, signalé par Dupuy-Dutemps
et Lutembacher, est révélé par l'examen de la circulation pro-
fonde des veux. Dans la cyanose congénitale la papille est congés
lionnée et d'un rouge uniforme, les artères et les veines sont d'un
calibre à peu près normal : mais la teinte des artères, plus foncée
que d'habitude, se rapproche de celle des veines. Dans la cyanose éry-
A FI ECTrOtfS OONGÉMTA.L1 5. tS -179
thrémique, la |»:i[>ill<- esl également plus rouge, mais l<- centn
toujours plus clair que ia périphérie; les artères ne présenlenl ancun
changement, tandis que les veines sont volumineuses e( torlnenses.
Enfin il existe parfois des hémorragies rétiniennes, alors qu'on n'en
constate jamais dans les autres cyanoses.
!><• plus, cette cyanose a n r i « • évolution très spéciale. Elle appareil
;'i l'âge adulte, Bans cause connue, n'es! accom] - d'aucune
autre altération de l'appareil circulatoire et, bieu «pi»' supportée
pendant quelques années sans trouble apparent, elle n'en aboutil
pas moins fatalement à la mort.
Deux autres variétés de cyanose, d'ailleurs exceptionnelles, pour-
raient être confondues avec la cyanose tardive des lésions congéni-
tales. La première, accidentelle, due à l'intoxication par les nitrites,
esl facile à rattacher à sa véritable cause; la seconde, liée i des
troubles transitoires et mal <l-;!iiii< de l'intestin, ;i été
pour cette raison par Stokvis du nom de cyanose entérogène.
Nous en avons observé an cas où le sujel présentail une «-<.l<»-
ration des téguments absolumenl semblable à celle delà cyanose
congénitale: même teinte violette de la peau, même aspecl noi-
rfttre des muqueuses. Mais la cyanose avait apparu brusquemenl
en môme temps qu'une diarrhée fétide. Le sang avait conservé sa «oui -
position normale et, < •< > 1 1 1 1 1 1 « - il est de règle, les accidents disparurent
en même temps que les troubles intestinaux.
La cyanose des lésions congénitales peut à elle seule provoquer I ■
mort, a la suite d'accidents broncho-pulmonaires, oude la difficulté
croissante de l'hématose.
l - affections bronchiques ou broncho-pneum >niq
fréquentes et ordinairement graves, ■ * cause des complications
asphyxiques qu'elles déterminent. Enfin on an is longtemps
que souvent les cyanoliques >enl ■ li tuberculos
cause, de leur moindre résistance, soi I plulAI parce que leur état les
expose h séjourner .1 l'hôpit il dans des milieux contamina
Quant à L'insuffisance <l«' l'hématose, elle se révèle, ainsi que •
l'avons dit, par l'augmentation progressive du nombre et du
mètre des globules rouges. Mais, m dgré cet eflfort rail par l'organisme
pour suppléer ;'•. la diminution de la capacité respiratoire du -
Panoxémie ne cesse <l«' s'accroître; a la longue, la poitrine -
combre de ralesel le malade finit par succomber en état d'asph
I i syncope est également une complicat* particulière des
lésions congénitales du cœur, accom ou non de
Elle a gnalée par un grand nombre d'auteurs, mais on s'en
connaît pas !<• mécanisme. On sait seulement qu'elle |»<-ut «'-ir<-
- 'i i \ n- <l accidents convulsifs <mi m^me de mort Bubite, «•! l'on
syndrome, analogue à celui d'Adams-Stokes, relève de
la même pathogénie, lire d'un • lité
180 II. VAQUEZ. — MALADIES DU CŒUR.
par lésion du faisceau auriculo-ventriculaire. l'.ien que les constata-
tions anatomiques ne soient pas très concluantes, il n'est pas illo-
gique d'admettre que ce faisceau puisse être lésé dans le cas de
malformations atteignant le septum inlerventriculaire à sa partie
supérieure.
PRINCIPAUX TYPES ANATOMO-CLINIQUES. — Les lésions con-
génitales qui intéressent particulièrement le médecin consistent soit
dans des anomalies de position du cœur, désignées sous le nom
d'ectopies, soit dans des vices de cloisonnement des cavités car-
diaques, soit enfin dans des modifications de la situation respective
et de la structure des gros vaisseaux.
1° Ectopies cardiaques. — On désigne sous ce nom des mal-
formations dans lesquelles le cœur se trouve rejeté dans une région
inaccoutumée du thorax ou en dehors de lui.
L'ectopie intrathoracique est dite centrale quand le cœur reste fixé
dans la région médiane du thorax et conserve ainsi la situation qu'il
a dans le premier stade de la vie intra-utérine. Cette mésocardie,
étudiée par Peacock et Kussmaul, est tout à fait exceptionnelle.
L'ectopie intrathoracique latérale, dans laquelle le cœur est situé
à droite, est relativement plus fréquente. Il en existe deux variétés
l'une où l'ectopie est accompagnée de transposition générale des
viscères, c'est la dextrocardie avec hétérotaxie, l'autre, la dextro-
cardie pure, où les autres viscères sont à leur place.
La dextrocardie arec hétérotaxie constitue une aberration du
développement général de l'embryon de cause encore inconnue.
Schelens en avait relevé deux cent dix cas en 1909. Depuis nous en
avons observé trois. Elle ne donne lieu à des symptômes particuliers-que
s'il y a en même temps d'autres malformations cardiaques. Dans un
de nos cas, compliqué de cyanose chronique, il 3 avait un boule-
versement complet dans la disposition des vaisseaux de la base du
cœur. Dans les deux autres, la santé était parlai le : l'un concernait
un soldai qui lit campagne sans incident, l'autre un homme qui,
bien portant jusqu'à cinquante-quatre ans, -uccomba peu après par
suite d'une aortite. 11 est à noter que ces sujets n'étaient pas
gauchers, comme cela a été signalé dans quelques observations.
La dextrocardie /une. congénitale, est plus rare. On la rencontre
surtout chez l'homme. Clerc et Bobrie en on! relevé soixante et
un cas authentiques, sans compter deux autres que nous avons
observés avec Donzelot. Vingt-trois fois elle était associée a des mal-
formations cardiaques. Quand il n'en esl pas ainsi, elle esl fréquem-
nieni méconnue, car elle ne donne lieu à aucun symptôme notable. Si
l'attention esl attirée sur elle, on la reconnaît sans peine a la palpa-
Lionel à la percussion; mais.de toutes façons, l'examen radioscopique
s'impose, car il est seul capable de différencier la dextrocardie congé-
nitale des dextrocardies acquises consécutives à des scléroses pulmo-
AFFECTIONS CONGÉNITALI - ff -ihi
naires, pleurales, etc.. Il montre en effet cette particularité essentielle
que dans le premier cas, l'axe du cœur est inversé de gauche à
droite, tandis que, dans le second, il a conservé sa direction normale.
Cet examen évitera ainsi des erreurs comme celles commises pai
Bambergerel Grasset, qui prirent pour une dextrocardie congénitale
l'un le déplacemenl du cœur par une péricardite ancienne, l'autre
le refoulemenl de l'organe par un énorme emphysème du poumon
gauche, avec petil épanchemenl pleural juxta vertébral.
Il résulte de quelques autopsies que, dans la dextrocardie pure, il
n'y;, pas inversion des cavités cardiaques; le cœur artériel reste à
-;""'llr- ■'' cœur veineux à droite, alors que, dans la dextrocardie
avec hétérotaxie, ils exécutent un ahassé-croisé complet. Pic el
h ^aux ''" ont conclu qu'elles n'avaienl pas la même origine,
la dextrocardie pure relevant, Belon eux, autanl de la pathologie
'I'"- de ,;1 tératologie. Pour Clerc, elles serai en I toutes deux
congénitales, mais la dernière se constituerai! à un stade plus
tardif de la vie intra-utérine où le déplacemenl du cœur, assez
avancédéjà dans son développement, s'opérerail isolément sans être
lié à des bouleversements des gros vaisseaux ou des viscères. Peut-
être faudrait-il invoquer com :ause occasionnelle un traumatisme
mh:i utérin, une déformation de la paroi, une inflamma lion survei
avant la naissance, etc. ce serait en quelque sorte une dextrocardie
non primitive mais secondaire. I □ de nos cas plaide en faveur de
celle interprétation. Il concernait un jeune homme de constitution
robuste, porteurd'une dextrocardie pureetd'unè déformation thora-
cique consistant dans un enfonce ni du sternumassez profond pour
3 mettre le poing. Le thorax était asymétrique, el sa portion gauche
était beaucoupplusétroite que ladroite. Il est trèsprobable que cette
conformation spéciale expliquai! le rejet du cœur hors de sa p >sition
normale
L'étectrocardiographie fournit des renseignements très inté-
ressants. Dans la dextrocardie avec hétérotaxie, l'éleclrocardio-
gramme recueilli en dérivation I. main droite main gauche, est en
miroin Uoisde Castro, après d'autres auteurs, en a publié de nom-
breux exemples. On pensait qu'il devait en être de même dans la
dextrocardie isolée. Or, dans 1rs faits que is avons observés, les
premiers de ce genre, l'électrocardiogran était absolument
""""•,l' '" M1" semble en contradiction avec la concepti le
XN ■,l|,'r BUr ''■ |V'1'' de la direction de l'axe électrique dans la forme
des courbes électrocardiographiques. Mais la contradiction n'es
■1" apparente, et si, dans cette variété de dextrocardie, les couil
ne sont pas modifiées, cela tient probablement a ce que les cavil
cardiaques sont à leur place respective, alors qu'elles sont inver*
dans la dextrocardie avec hétérotaxie Voj Electt
1-ectopie extrathoracique est cervicalt ou abdomù
182 H. VAQUEZ. — MALADIES DU CŒUR.
Dans la première, le cœur esl appendu au cou ; dans la seconde,
il siège au-dessous de la cavité thoracique el l'ail saillie en avant,
à travers la paroi abdominale éventrée. Cela tient à l'absence de
cloisonnement du diaphragme et à ce que les deux cavités communi-
quent plus ou moins librement entreelles. Nous en avons rapporté un
exemple avec notre interne Foy. 11 existait en même temps, comme
cela arrive d'ordinaire, d'autres malformations du cœur el du sque-
lette Celte sorte d'ectopie permet parfois une assez longue
survie. Le sujet dont nous avons publié l'observation ne succomba
qu'à Tàge de trente-six ans.
2° Anomalies de cloisonnement. — Elles sont plus ou moins
importantes. Dansdes cas exceptionnels, la cloison fait complètement
défaut et le cœur est constitué par deux cavités, comme dans les
premières semaines de la vie embryonnaire; ou bien la cloison inter-
auriculaire manque seule, il y a une oreillette et deux ventricules;
ou enfin c'est la cloison inlerventriculaire qui est absente, il y a deux
oreillettes et un ventricule. Ces diverses anomalies ne présentent pas
d'intérêt clinique, car on ne les rencontre guère que sur des sujets
mort-nés ou ayant vécu à peine quelques semaine-.
Le cloisonnement incomplet donne lieu à des malformations moins
graves, compatibles avec une survie plus prolongée et parfois même
avec une existence normale. Il en existe deux variétés principales :
la communication inlerventriculaire isolée ou maladie de Roger et
la communication interauriculaire par persistance du trou de
Botal.
Communication interventriculaire isolée ou maladie de Roger. —
En 1879, Henri Koger communiqua à l'Académie la relation d'un cas
de lésion congénitale du cœur encore inconnue et consistant dans
l'existence d'une perforation de la cloison interventriculaire, indé-
pendante de toute autre malformation. Cette lésion, caractérisée par
la présence d'un frémissement vibratoire et d'un souffle systolique
siégeant à la partie moyenne du cœur, ne s'accompagnait, au dire
Je l'auteur, d'aucun symptôme fonctionnel ; la cyanose, en parti-
culier, et l'essoufflement faisaient complètement défaut.
La maladie décrite par Henri Roger est relativement assez
fréquente. Les cas qui ont été rapportés par Féreol, Du pré,
Comby, Potain, Callavardin, etc., montrent (pie, si lalésionest bien
conforme à celle qui a été décrite par l'auteur, par contre son évo-
lution n'est pas toujours aussi bénigne qu'il l'a prétendu.
La perforation du seplum qui constitue l'altération fondamentale
est de dimension habituellement restreinte. Llle siège à la pointe ou.
plus souvent, à la base des ventricules. Elle a une disposition très
particulière que Ton ne peut bien comprendre que si l'on a une
connaissance exacte de la constitution anatomique du seplum.
Le seplum interventriculaire comprend trois segments disposés
AFFECTIONS CONGÉNITALES. -fil
d'arrière en avanl : d'abord ira segment postérieur, de nature mus-
culaire, répoudanl à ta région des orifices aurieum-ventriculaires ;
puis mi segment moyen, connu sous le non d'undefended spaeeàe
Peacock ou d'espace membraneux de Pelvet, Lequel esl formé de
ii--u eonjonctif revèlu de chaque côlé par le feuillet endocardique
propre à chaque ventricule ; enfin, un segment antérieur ou arté-
riel, museuleux, correspondant à l'orifice <les gros vaisseaux de la
base La zone postérieure de ce segment contourne ta circonférence
de L'aorte sur toute l'étendue de sa valve droite et sur la partie infé-
rieure de sa valve gauche.
L>'ordinaire, la perforation intervenlriculaire n'intéresse que la
zone postérieure <l<- ce segment. Elle esl située alors immédiatement
.m « tt---< m i - de l'aorte et se présente sous la forme d'une petite
ouverture circulaire <>u semi-lunaire dont te diamètre permet à peine
l'introduction «lu petit doigt et mesure de 5à n» millimètres. S i
contour inférieur esl arrondi, concave el ses parois sont recoui
de l'ondocarde, lisse el blanchâtre.
< > ua ml. ce qui esl plus rare, la perforation a pour siège le segmenl
postérieur du septum, il existe en môm • temps des malformations
des appareils auriculo-ventriculaires • I < > 1 1 1 les l">i<l- arrivent à se
Loucher. La grande valve mitrale peul se séparer alors en deux tron
çonsquiseï lent aux valves internes de la tricuspide. Dans des cas
extrêmes il n*j ■ qu'un seul orifice auriculo-ventriculaire, muni de
I rois vah nies.
Contrairement à l'avis de Rokitansky, el d'après les recherches de
Reiss, Le segment moyen du septum ou septum membraneux pour-
rail être également intéressé, mais cela d'une façon tout à fait excep-
tionnelle et, al irs, access virement.
Dans la maladie de Roger, !<• cœur esl augmenté de volume, .
I »i il eux. et I hypertrophie atteint aussi bien le ventricule droit < pie le
venl mule gauche.
A la palpation, <m perçoit un tiiMiii--riii.Mii systolique vibrant dont
te maximum esl dans le troisième espace et la direct ion transversale.
l'eu mi quand le sujet «i-l couché sur Le dos, il l'est beaucoup plus
quand <>n le me! dans le décubitus latéral gauche ou sur le
ventre.
\ L'auscultation, on entend un souffle roue, râpeux, exactement
systoiique, siégeante la partie interne du troisième espace inter-
costal «lu côlé gauche ou au niveau de l'articulation «lu quatrième
cartilage avec le sternum. Il se propage directement vers l'aisselle,
an perdent peu k peu de son intensité; mais, d'ordinaire, on le
retrouve dans le <\<<^ et, comme l'a noté Barié, on peut même perce
voir à distance.
Parfois, mais non toujours, H se transmet dans les vais»
ton, très probablement par les artères, d'après Dusch, Lan!
1S4
H. VAQUEZ. — MALADIES DU <<l II;.
Pezzi, qui avaient pensé d'abord à une propagation veineuse.
Les tracés graphiques présentent quelques modifications inté-
ressantes.
La plus constante consiste dans nue élévation normale de
l'onde auriculaire a du phlébogramme. Celte anomalie, très visible
sur des tracés publiés par Laubry et Pezzi et par Etienne, est due
à la difficulté éprouvée par l'oreillette pour se vider de son contenu.
Elle n'est d'ailleurs pas spéciale à la communication interventricu-
laire, et elle se retrouve dans presque toutes les maladies du cœur
droit.
Ces auteurs ont également signalé sur les tracés de la veine et
Fig. 69. — Tracé comparatifs du cœur et du pouls jugulaire. On noiera l'élévation
de l'onde a sur le cardiogramme et surle phlébogramme et les liiu's ondulations
sur le plateau systolique entre C. et V du pouls veineux (d'après Laubry et
Pezzi).
delà pointe du cœur de fines ondulations, visible- pendant la période
systolique de la révolution cardiaque entre l'élévation c et l'éléva-
tion v (fig. 69). Pour Laubry et Pez/i. elles seraient d'origine caro-
Lidienne et traduiraient objectivement le frémissement engendré par
la perforation du septum et propagé par l'aorte dans les vaisseaux
du cou.
L'augmentation «le volumedu cœur, habituellement asse2 modérée,
n'est guère apparente qu'àl'examen radiologique. A l'écran, le cœur
aune forme anormale; ses contours droit cl gauche débordehl de
pari et d'autre la ligne médiane et sonl animés de battements
systoliques synchrones. La pointe du cœur esl rejelée en dehors,
relevée et arrondie. Cet aspect v globuleux « du cœur esl très parti-
culier à la maladie de Roger. Quant aux arcs vasculaires, ils soûl
tout ;'» fait normaux.
Parfois ces modifications sont moins nettes; le contour gauche
n'est que légèrement bombe: le contour droit empiète très peu sur
Ail l'C I [ONS CONGÉNITALES; ft
leohamp pulmonaire. Chose assez curieuse, ces faibles modifications
concernent les cas <!'• communication intervent ricu la ire très I
C'esl <ln moins ce qui résulte d'un fait que doua avons observé el
contrôlé après la morl . .n ec Bordel .
Pour Henri Roger, l'absence de signes fonctionnels constituai!
un <l«'s caractères essentiels de la maladie. Il en étail ainsi en effet
dans plusieurs observations, notamment dans un cas <l«- Polain <>u
une femme atteinte <!<• communication intervenlriculaire pul vivre
Bans trouble notable jusqu'à cinquante-six ansel mènera bien plu-
sieurs grossesses.
Cependant, ainsi <|U'' non- l'avons dit, et à en juger d'après les
travaux récents, le pronostic sérail parfois plus grave qu'on ne
l'admel généralement Dans certains cas, en effet, la cyanose ;> été
signalée On l'a attribuée a la coexistence d'autres malformations
cardiaques, ou <l<- lésions de l'appareil pulmonaire, lesquelles
auraient pour effet d'élever la pression dans !<• cœur droit, de p
ter le ^hwj: < 1 « - droite à gauche, contrairement à ce qui -■■ passe
d'ordinaire <■! de mélanger le sang veineux au sang artériel.
Toutefois Eisenmenger, j >n i - Cestan h Trémolières ont publié
dos observations <»n la maladie <l«' Roger était accom
pagnée (l«> dyspnée d'effort el de cyanose sans altération des
poumons.
Communication interauriculaire ou Persistance du trou de
Botal. — Il \ a 1 1< » i — variétés de communication inlerauriculaire :
la première, rarement compatible avec la vie, consiste dans l'absence
complète du septum; la deuxième, < I ;i 1 1 ^ la réouverture accidentelle
du i r< >u «le Botal; la troisième, dans la persistance de cet orifi<
reste de la cloison étant normal. Nous ne nous occupa
que de cette dernière.
La persistance congénitale du trou de Botal est due è un arrêt
dans le cloisonnement du septum interauriculaire el s'explique 'I»*
la façon -un ante :
A une certaine période du développement embryologique, la cloi-
— « » 1 1 est .1 moitié fermée dans sa partie moyenne quand apparaissent
des petits perluis qui s'accroissent el se réunissent pour consti-
tuer mi large orifice qui est l<¥ Irou <l<- Botal. I Uérieurement, l'ori
lire néoformé est oblitéré à son tour par une membrane qui s'avance
d'avant «-n arrière, en s'accolanl à l'orifice qu'elle finit par boucher
complètement. Si cotte dernière opération vienl ;i manquer, l'orifice
ouvert el il j ;i persistance du trou <!«• Botal.
Cette lésion il»- semble pas, < | ■ i < • i qu'on en ait dit, donner lieu à
«li-- signes physiques. On a bien, il est vrai, signalé dans quelques
observations la présence d'un souffle syslolique de la région 1 1 1 « < n f i i m • *
«lu cœur, mais, comme I ;i fail remarquer Potain, ce soufft
toujours justiciable d'une autre interprétation.
186 II. VAQUEZ. — MALADIES DU CŒUR.
Grœdel et Hoffmann onl prétendu qu'il existerait un schéma radio-
Logique caractéristique, consistant dans un agrandissement de la par-
I ie supérieure de l'arc moyen qui comprend l'inlundibulum de l'artère
pulmonaire, l'auricule et l'oreillette gauches. Mais cette assertion
n'est appuyée sur aucune preuve, et nous n'avons jamais retrouvé
le schéma décrit par ces auteurs.
La cyanose, notée dans quelques cas, ne semble pa- être direc-
tement imputable à la malformation, car le courant sanguin
progresse de gauche à droite, et il n'y a pas mélange de sang arté-
riel et de sang veineux. D'ailleurs, il s'agissait le plus souvent,
dans ces cas, de cyanose tardive; or cette sorte de cyanose, dont
Bard et Curtillel ont rapporté des exemples, est due non à la per-
sislance du trou de Botal, mais à sa réouverture, par suite d'un
<\ces de pression dans l'oreillette droite, lequel a pour effet de
déterminer la progression du sang de droite à gauche.
Le pronostic peut être considéré comme bénin et, habituellement
la lésion est une trouvaille d'autopsie.
Quand la persistance du trou de Botal est associée à d'autres mal-
formations, communication întenrentriculaire avec rétrécissement
de l'artère pulmonaire, rétrécissement aortique ou sous-aorlique,
la symptomatologie et le pronostic sont différents. Mais ils dépendent
alors plus de ces malformations que de la persistance du trou de
Botal.
I ne autre association, signalée par Firket et plus récemment par
Lutembacher, consiste dans la coexistence de la persistance du
trou de Botal avec une sténose mitrale. La persistance du trou de
Botal consl itue alors une sorte de i anal de dérivation qui permet au
sang le refluer vers les cavités droites et la disposition topogra-
phique des lésions est profondément modifiée. L'oreillette gauche
n étant plus soumise à un travail exagéré ne s'hyperlrophie pas ;
pour la même raison, le ventricule est plus petit qu'à l'ordinaire.
Par contre, les cavités droites sont anormalement dilatées: la dila-
tai ion peut même s'étendre et gagner, par voie rétrograde pour ainsi
dire» la circulation pulmonaire, artère et veines, ainsi que le système
cave. C'est à elle que Lutembacher a attribué la cyanose subite qui
survient parfois dans les derniers jours de la maladie. Enfin, fait
curieux, il semble que cette association atténue plutôt quelle n'ag-
grave le pronostic de la cardiopathie. La malade de Lutem-
bacher vécut soixante et un ans, celle de Firket soixante-qua-
torze ans.
ajoutons encore que la persistance, comme la réouverture du trou
de Botal, en établissant une communication entre les deux circu-
lations, explique la migration anormale dans le système artériel de
caillots ou de parcelles de tumeurs détachées des veines ou des
cavités droites du cœur. Des cas en ont été rapportés par Firket,
;
AFFECTIONS CONGENITALES» 91
Conheim, Litlen, Zahn, Rabé, etc Zahn leur a donné le nom d'em-
bolies paradoxales, Rostan celui d'embolies croisi
3° UalformatioDB trascnlaires. Les malformations congéni-
tales des vaisseaux qui intéreseenl le médecin -<>nl au nombre <l<-
quatre : la transposition des artères, te rétrécissement congénital de
L'artère pulmonaire du <l«' L'aorte el la persistance «lu canal
artériel.
Transposition des artères. - L'aorte prend naissance dans le
ventricule droil et L'artère pulmonaire dans le ventricule gauche, In
grande circulation ne renfermant alors que du sang veineux. D'ordi-
naire, cette anomalie provoque la mort à 1m«'\ «■ échéance. < ependant,
dans un fait de Litten, on observa une survie de sept ans. Cet auteur
l'attribua à ce que Les artères bronchiques h les veines bronchiques,
considérablement dilatées, permettaienl aux deux systèmes circu-
latoires <!<• communiquer entre <'u\. Le seul -iun<- consistai! dans
une cyanose exl rêmemenl marquée.
Dans une observation curieuse due à Aperl, la transposition des
vaisseaux s'accompagnait de communication interventriculaire avec
persistance du canal artériel, et la cyanose était beaucoup |>lu<
accusée .'mx membres supérieurs qu'aux membres inférieurs. Cela
tenait ;■ ce que La sous clavière et le tronc brachio-céphalique, nés
de l'aorte avant l'abouchement <!u canal artériel, ne contenaient que
«lu sang veineux provenant du ventricule droit, tandis que les artères
du reste du corps renfermaient une certaine quantité <!<• sang oxy-
géné apporté dans l'aorte par Le canal artériel.
Rétrécissement de l'artère pulmonaire. - Le rétrécissement de
L'artère pulmonaire est la lésion congénitale du beaucoup la plus
importante. C'est ;'i elle que L'on 'l<»ii toujours songei au cas de
maladie bleue.
Le rétrécissement est orifîciel, préoriticiel, <>u artériel.
a. Le rétrécissemei l orifîciel <->l le plus fréquent. Il résulte de
l'adhérence des valves pulmonaires, qui sont soudées latéral*
!<•< unes aux autres par leurs bords. La lésion figure alors une
aorte de diaphragme percé en -<'n centre d'un orifice circulaire
ou linéaire de dimensions variables. La face supérieure <lu dia-
phragme, convexe, bombe dans la lumière «lu vaisseau el est séparée
de sa paroi par un<' rainure circulaire. Cette disposition a été
comparée ;i celle du col utérin dans la cavité vaginale. La face infé-
rieure, concave, regarde l'infundibulum. Le refoulement du dia-
phragme valvulaire eal commandé par la pression du sang qui
b exerce <1<' bas en h nul el enl raine les valves pulmoi i Ihérenles
dans l'intérieur de l'artère. Les parois valvulairea peuvent être
translucides el de constitution normale, comme dans un cas qui a
été rapporté par Potocki. Plus souvent, elles -ont épaissies el in-
durées, surtout sur leurs bords, et il n'esl pas rare qu'ell -
'88 II. VAQUEZ. — MALADIES DU CŒUR.
transformées en plaques dures, fîbro- cartilagineuses ou même
calcaires.
h. Dans, le rétrécissement préorificiel, les valves pulmonaires con-
servent leur intégrité, el la sténose porte sur la région située immé-
diatement au-dessous d'elles, ou plus bas sur l'infundibulum.
l>;uis le premier cas, la lésion est constituée par un anneau
scléreux d'où partent des brides qui le relient aux parois de
l'infundibulum. Cet anneau limite un orifice circulaire ou irrégu-
lièrement linéaire dont le diamètre est quelquefois inférieur à 3 ou
4 millimètres.
Dans le second, la sténose intéresse tout ou partie de l'infundi-
bulum, qui est transformé en un canal fibreux, étroit, à parois
indurées, plus ou inoins lisses et dont le trajet est tantôt rectiligne,
tantôt sinueux et cloisonné parde minces trabécules. Il peut arriver
que l'infundibulum soit dilaté au-dessus et au-dessous de l'anneau
cicatriciel et présente alors une configuration particulière en
« sablier ». Enfin, mais exceptionnellement, le trajet est complète-
ment oblitéré.
c. Le rétrécissement constitue la plus rare des trois variétés. 11
siège d'ordinaire à l'origine du vaisseau, entre les valvules el 1«-
point où s'abouche le canal artériel, «est donc plutôt une lésion
vasculaire qu'une lésion orificielle.
Presque toujours, la sténose, quelle qu'elle soit, est associée à
d'autres malformations cardiaques dont les plus fréquentes sont :
la déviation à droite de l'aorte et la perforation inlervenlrieulaire avec
hypertrophie concentrique du ventricule droit. C'est ce que Fallot
a constaté quarante et une fois sur cinquante-cinq cas de cyanose
congénitale.
La déviation de l'aorte à droite fait que ce vaisseau à cheval sur
l'échancrure du septum communique à la fois avec les deux ven-
tricules.
La perforation de la cloison siège à la partie supérieure el
présente les mêmes caractères que dans la maladie de Roger.
Assez souvent, enfin, il existe des anomalies des valves pulmonaires
dont le nombre se Irouve réduit à deux ou à une. Le canal artériel
subsiste ou est oblitéré.
I n autre type anatomique, signalé également par Fallot, consiste
dans l'association d'un rétrécissement de l'artère pulmonaire avec une
persistance du trou de Bolal, la cloison interventriculaire étant fer-
mée. Cette éventualité est plus rare que la précédente. Rauchfuss ne
l'a observée que vingt et une l'ois sur cent quatre-vingt-douze
cas.
L'orifice rétréci peut être en même temps insuffisant ; mais cela
est très exceptionnel, et l'insuffisance est due alors à l'absence ou à
l'atrophie de l'uneou de plusieurs des valves artérielles. Barié Ta vue
AITKCI IONS ' ONGÉNITALES'. ta
coïncider avec la communication interventriculaire et interauri-
culaire cl la persistance du canal artériel.
Lea Lésions des autres viscères n'ont rien de spécial. Cependant
la tuberculose pulmonaire esl très fréquente. Elle se présente
l,i forme de pneumonie caséeus i de foyers disséminés à évolution
subaiguë. (>n l'attribue généralement à la ou tri lion insuffisante des
poumons el à leur faible résistance vis-à-vis des germes infectieux.
Peut-être faut-il incriminer aussi la contagion dans les milieux hos-
pitaliers "fi, en raison de leur infirmité, les malades Boni obligés de
faire de Longs Béjours. La preuve en esl que les malades de la ville
sonl moins atteints.
Le rétrécissemenl congénital de l'artère pulmonaire se révèle
d'ordinaire dès la naissance par l'existence d'une cyanose qui, par-
fois peu marquéeà ce moment, s'accentue dans l«'- jours ou dans les
semaines qui Buivent. Elle présente lea caractères que nous avons
décrits el intéresse plus particulièrement les muqueuses, qui sonl
violacées el môme noirâtres, Burtoul à la suite de la marche, des
efforts physiques ou bous l'influence du froid. A la longue, les d
subissent la déformation caractéristique en baguette <l<- tambour
Lea maladies intercurrentes, surtout celles qui s'accompagnent de
toux quinteuse com la coqueluche, ont pour effet d'augmenter la
cyanose ou même de la faire apparaître si elle avait fait défaut
jusque-là.
Lea Bujela porteurs <le rétrécissement congénital de l'artère pul-
monaire offrent souvenl les stigmates de l'infanlilis Ils sont
petits, malingres et chétifs. Mais cela n'est paa constant, el certains
d'entre eux ont les apparences d'une santé relativement robus
Lea autres symptômes Boni en rapport plutôt avec la
qu'avec le rétrécissement de l'artère pulmonaire refroidissement --t
engourdissement des extrémités, tendance à la somnolence
apathie intellectuelle. Enfin il n'est pas rare qu'il existe de petits
accidenta lipothymiques "ii même syncopaux avec pâleur I ransiloire
de la face. Dans certains cas, ces accidents ont été suivis de mort
-ulule.
A la palpation, on perçoit un frémisse ni rude, râpeux, exacte
ment systolique, dont le maximum correspond au deuxièn
intercostal, le Long du bord gauche du sternum. Il se pronage vers
la partie supérieure du thorax el surtout vers la clavicule gauche.
Parfois peu marqué, quand le malade .•-! couché sur le •!"-. il esl
rare qu'il fasse défaul dans le décubitus latéral gauche ou quand
on met le malade à plat ventre.
Dans certains cas assez exceptionnels, le frémissement esl com-
posé de deux parties: l'une qui correspond à la partie moyenne du
cœur où lea vibrations paraissent plus larges, l'autre a la ,
supérieure où elles sont plus serrées. Quand il enestainsi, on peut
190 II. VAQUEZ. — MALADIES DU CŒUR.
mer qu'il y a une lésion complexe du cœur et que le premier frémïs-
sement estdûàune communication interventriculaire, le second à un
rétrécissement pulmonaire. D'ordinaire, cependant, il n'existe qu'un
frémissement diffus occupant la région indiquée.
A l'auscultation, on constate la présence d'un souille systolique
râpeux, siégeant, comme le frémissement, le long du bord gauche
du sternum dans le deuxième espace et se propageant vers la clavi-
cule gauche, au niveau de laquelle il disparait. On peut l'entendre
aussi dans le dos, entre l'omoplate et la colonne vertébrale, et même
dans les vaisseaux du cou. La raison de celte dernière propagation
est assez mal connue.
Lesouflle de la communication interventriculaire situé au-dessous
du sou (île du rétrécissement est à tonalité plus basse, et très souvent
il se confond avec lui.
Quand une insuffisance coexiste avec un rétrécissement de l'artère
pulmonaire, le souille systolique râpeux; est suivi d'un souille dia-
slolique plus doux se propageant derrière le sternum et en bas.
Enfin il est des cas où le rétrécissement de l'artère pulmonaire ne
donne lieu à aucun signe objectif et, presque toujours, il s'agit d'une
atrésie 1res étendue du tronc de l'artère avec large communication
interventriculaire,, conditions très défavorables pour la production
d'un souffle. L'affection ue se révèle alors que par nue cyanose
intense dont la cause reste inexpliquée.
L'examen radioscopique est un moyen dediagnostic extrémemenl
précieux.
A l'écran, le rétrécissement de l'artère pulmonaire avec communi-
cation interventriculaire se reconnaît au développement exagéré de
l'ombre des cavités droites, notamment du ventricule, et à l'exa-
gération de l'arc moyen ou arc pulmonaire, surtout dans sa partie
supérieure lig. 70). Quant au contour du ventricule gauche, il reste
normal, au moins dans les premiers stades de la maladie. Mais, de
toute façon, les tracés orthodiagraphiques sont très caractéristiques
et se distinguent facilement de ceux où le rétrécissement pulmonaire
n'esl pas accompagné de ci un m uni cation interventriculaire. Mans ce
cas, en effet, le développement transversal du cœur est toujours
beaucoup plus marqué et affecte la forme particulière dite en sabot
(lig. 71).
Les tracés éleclrocardiographiques présentent une anomalie con-
sidérée pendant longtemps comme caractéristique des lésions con-
génitales, notainmen1 du rétrécissement de l'artère pulmonaire. Elle
consiste dans le renverseinenl de l'onde II. figurant une sorte de
forme en « miroir » des tracés normaux. Mais celle disposition se
rencontre également dans la transposition des \i>e res.
Oo admet généralement que le rétrécissemenl congénital de Tar-
ière pulmonaire est incompatible avec une longue existence. Peut-
Al l l.'.l IONS CONGÉNITALES.
«3
être cependant <■!! a-t-on trop assombri le pronostic. Les maiad<
situation de s abstenir »J<- fatigues physiques --l d'éviter les milieux
hospitaliers où se vil la tuberculose peuvent vivre d'assez nombreuses
années. Noua avons même vu une femme qui. atteinte decette affec-
tion, venait d'accoucher pour la troisième fois et dont
avaient été normales. Rnfia, plus récemment, nous avons constaté
cette lésion chez un militaire de vingt-cinq ans, qui avait fait quinze
0, - lui i i pulmonaire IV . " i . — H ient puhn
avec communicati iterventricu- sim
taire . i en -».iln.i »,
mois de campagne sans incident. Dans les deux cas, la cyanose était
très modérée. Toutefois de pareils faits sont rares.
[ci, plus encore que pour les antre- cardiopathies, le pronostic
dépend, pour une grande part, <lu degré du rétrécissement et <!«• la
gêne qu'il apporte à l'hématose. Quand la cyanose est très accenti
<lr- le jeune âge, les chances <!<• longue Bun ie sont minimes ; tout
effort est impossible et expose à des de suffocat ion : la po
bulie augmente p vemenl et, lorsqu'elle atteint H ou
il faut craindre une issue fatale <-i prochaine.
La mort peut également survenir a la suite d'une bronchite, <l\ui<-
broncho-pneumonie ou de la tuberculose pulmonaire si fréquente
chei ces sujets.
Enfin la morl subite n'est pas exceptionnelle.
Rétrécissement congénital de l'aorte. — Les lésions sont cal<
but celles de l'artère pulmonaire et affectent la région préartérielle,
l'orifice, ou le tronc du vaisseau.
Le rétrécissement préartériel est très rare.
Le rétrécissement orifîcitl l'est moins. Laubrj et Peizi en ont
rapporté deux cas. Pour eux, l'affection sérail souvent méconnu
raison, soil «lu peu de troubles qu'elle provoque, soit de -
ciation avec d'autres malformations plus importante
l>ai.-.' qu'elle est fréquemment prise pour un rétrécissement acquis.
192 II. VAQUEZ. — MALADIES DU CŒUR.
La Lésion résulte de la soudure des valves ou, comme l'a signalé
Hutinel, de l'absence de Tune d'elles et du développement exagéré
des deux autres.
Elle se révèle pendant la vie par des signes analogues à ceux du
rétrécissement acquis : augmentation considérable du volume
du ventricule gauche, frémissement systolique siégeanl dans le
deuxième espace intercostal droit, accompagné d'un souffle qui se
propage dans les vaisseaux du cou.
A l'examen radioscopique, on note, en position frontale, outre
l'hypertrophie ventriculaire, un accroissement de l'arc moyen el de
l'arc supérieur gauche et, en position oblique antérieure droite, un
élargissement de l'aorte ascendante. Ces modifications sont dues à
ce que le vaisseau est dilaté en aval de la lésion, comme l'artère
pulmonaire au cas de rétrécissement congénital de l'orifice.
Ce qui distingue le rétrécissement congénital du rétrécissement
acquis, c'est la précocité des troubles subjectifs, palpitations, essouf-
flement, et l'absence de maladies infectieuses permettant d'imputer le
rétrécissement à une endocardite développée pendant la vie.
D'après Laubry et Pezzi, l'affection serait bien tolérée quand elle
constitue l'unique malformation. Les deux enfants, sujet- de leurs
observations, étaient âgés de onze et de quatorze ans et ne présen-
taient aucun trouble grave.
Le rétrécissement aortique artériel serait peut-être la variété la
plus commune, puisque Bonnet a pu en réunir cent-soixante obser-
vations. Barié en a l'ail une étude très complète.
La lésion siège à l'extrémité de la crosse, en amont du point d'in-
sertion du canal artériel, dans la région appelée isthme de l'aorte,
normalement rétrécie jusque dans les derniers mois de la vie intra-
utérine. Elle consiste dans la présence d'un anneau fibreux circulaire
et perpendiculaire au grand axe du vaisseau, dont il diminue le
calibre. La longueur moyenne du rétrécissement est de "20 milli-
mètres. Son diamètre peut être très petit el permettre à peine l'intro-
duction d'un stylet ou d'une soie de porc.
Bien que congénitale, l'affection ne se révèle qu'assez tardivement
et n'acquiert son complet développement qu'à l'âge adulte. Elle est
alors constituée par une dilatation des artères de la tête el des
membres supérieurs, dont les battements forts, énergiques, con-
trastent avec la gracilité et la faiblesse des pulsations des artères
des membres inférieurs. Cela tient à ce que les premières naissent
en deçà et les secondes au delà du point rétréci.
De plus, il s'établit entre ces deux systèmes artériels des anasto-
moses de suppléance. Les artères mammaires internes, scapulaires,
épigastriquès et intercostales apparaissent sous la forme de gros
cordons pnlsatils el sinueux, qui son! quelquefoisle siègede bruits de
souffle. Le cœur peut être augmenté de volume, niais pas toujours.
Al l l Cl [ONS C( WGÉNITALl 5'. fl ^193
Cette affection serait assez spéciale à l'homme. Son pronostic oe
aérait pas trop défavorable bien que, dans certains cas, tes sujets
aienl présenté assez rapidemenl des signes d'insuffisance cardiaque,
duspeut-ôtreà des lésions associées.
Il faut aussi noter la coexistence fréquente de malformations
congénitales intéressant le cœur, ou 1rs autres parties du corps:
!"•'• de-lièvre, hypospadias, perforation «lu voile du palais, etc.
,:,'llr ,,'"SI,)" paraît résulter d'une oblitération prématurée «lu
canal artériel, qui, en -<■ rétractant, tire sur l'aorte el en entrave le
développement ultérieur.
,,;,,liM- mais d'une façon très exceptionnelle, on .1 signalé 1Vnj>-
tence d'une insuffisance aortique congénitale. Dans un cas rapporté
par Ed. Fournier, une jeune fille âgée de vingt trois ans, qui on
élail atteinte, avait conservé l'aspecl infantile el présentai! ei
même Lem| s de nombreux stigmates d'hérédo-syphilis.
Persistance du canal artériel. Le canal artériel, dont I- fonc
tlonf cessent avec la vie intra-utérine, .-1 destiné à ri ner dans
,a circula 1 générale le sang projeté dans l'artère pulmonaire H
prend naissanceà l'originede ce vaisseau el se termi I ms l'aorte
enamonl de l'artère sous-clavière gauche. Dès que le poun ,•„,„-
mence ;| respirer, il s^oblitère, l'embouchure pulmonaire
vingtième jour, l'embouchure aortique pendant la quatrième
semaine. Cette oblitération résulte du bourgeonnemenl de la paroi
el de ,a thrombose qui envahissenl peu à peu toute l'étendue du
vaisseau.
Li «"sistance du canal artériel esl fréquemmenl associée \
dautres malformations cardiaques rélrécissemenl pulmonaire ou
aortique, perforation des septa, etc. Quand elle esl isolée elle ne
donne heuà aucun sympté particulière! c'est fortuitement qu'on
1:1 découvre, pendant la \ ie ou après la mort.
Les signes objectifs sonl également très inconstants. Cependanl
,;;n'l"'nl'M' '■' a«"buéà celte affeclion uu souffle siégeant dans I,
deuxième .... I.- troisième espace intercostal gauche, au ras .1.. ster-
"*""• H se propageant vers la clavicule, les vaisseaux -h, cou par
rois jusque dans le dos, entre l'omoplate et la colonne vertébrale l -
souffle sérail d'ordinaire systolique, plus rarement diastolique on
double et, dans ce cas, figurerait, suivant l'expression de l'auteur I.
bruit d un train sous un tunnel. Parfois .1 serait a compagne d'un
tnnI!;iUia '•''• constaté aussi par Harrington. Sa présence impo-
serait le diagnostic de la lésion. Carpentera noté de plus une accen
l"'11""1 ''" deuxième bruil de l'artère pulmonaire. James Stoddarl 1
!n81slé 8ur '••' v;,l,>1"- ^ ce dernier signe ,1 sur l'importance -I,
lexamenradiologiquequi montre unedilatationplus ou moinsnot
7' . ,arlère Pu,monaire a son orig Ces deux ; urs décl
d ailleurs que tous ces signes peuvent foire complètement d<
flUAITB DB Ml M, \\|M
m II. VAQUEZ. — MALADIES DU CŒUR.
François-Franck a signalé une irrégularité du pouls, constituée
par l'inégalité de l'amplitude des pulsations : une série de pul-
sations fortes succédanl à une série de pulsations faibles, et inverse-
ment. Or, cette arythmie, fréquente chez les jeunes sujets, esl liéeà
la respiration el n'a aucune signification pathologique.
Plesch a appliqué au diagnostic de la persistance du canal arté-
riel un procédé qui peut rire également utilisé dans tous les cas où
l'on soupçonne un mélange des deux sangs. Il consiste dans le dosage
de l'oxygène el de l'acide carbonique du sang qui traverse le poumon.
Par ce procédé, Plesch a constaté, chez un sujet atteint de persis-
tance du canal artériel, une proportion d'oxygène de 85 p. 100, alors
qu'elle est normalement de 38 à 7<> environ. C'est la preuve, suivant
lui, que dans celle lésion une certaine quantité de sang rougi
projetée dans Tarière pulmonaire.
La paralysie de la corde vocale gauche a été notée par Schrœtter
el G. Mead, qui Tout attribuée à la compression du nerf récurrent
par le canal artériel eclasié. Enfin nous avons observé, chez un île
nos malades, l'asymétrie des pouls radiaux, déjà constatée par
Shokolow, Schabad et Hochsinger, Le pouls radial élail plus faible
.i gauche, el il y avait, en plus, un thrill au niveau de la sous-clavière
gauche dans le creux sus-claviculaire.
Lu raison de la difficulté du diagnostic, il esl difficile de savoir
quelle esl la gravité de la lésion. Dan- les faits relevés par Rauch-
fuss, la mortsurvint sept fois peu aprèslanaissance, cinq foisdetrois
à quatorzeans, quatre l'ois de quarante à cinquante-deux ans. M ai s il est
probable qu'elle résulte moins delà persistance du canal artériel que
des autres malformations qui lui sont si habituellement associées.
PATHOGÉNIE. — Lésions congénitales. — Depuis l'époque où
Sénac ne voyait dans les lésions congénitales que « des farces de
l'intelligence formatrice ». leur pathogénie a donné lieu à de nom-
breusescontroverses. Deux théoriesont été successivement propos
La première, dite embryogénique, a étéimaginée par Meckel, pour
qui les malformations principales correspondraient à «les disposi-
tions anatomiques normale- chez les animaux inférieurs et consti-
tueraient des sortes d'anomalies régressives. Cette théorie a été
soutenue, mais interprétée différemment, par Rokitansky el plus
récemment par Keith.
L'autre théorie, de l'endocardite fœtale ou inflammatoire, a eu
la préférence des analomo-pathologistes; elle a été défendue par
Gruveilhier, Lancereaux, Grancher. Letulle lui a donné dans ces
dernières années l'appui de sou autorité, mais en en modifiant la
portée.
Ses partisans n'appuient leur opinion (pie sur un argument , qui esl
la présence, -mou constante, du moins fréquente, delésionsinflamma-
toires, cicatrisées ou en activité, au niveau des malformations.
\l PEC1 ION IÉNH \i.FS. ta 195
Encore cel argument ne eoneerne-t-iJ que le rétrécissement de
l'artère pulmonaire avec communication intervent rieulaire. « "ii-
cluanl <ln particulier au général, Lancereaux n*en «I Iclare pas moins
< j m <- la tératologie du cœur n'esl autre que la pathologie de cel
organe pendant la vie intra-utérine et, Lelulle, quel'endomyocardile
de l'embryon esl le poinl de dépari du déclencbemenl de toute mal-
formation cardiaque. Voyons la valeur de ces affirmations.
I) esl .1 coup sûr des cas, el Letulle en a rapporté un très dé-
monstratif en apparence, où l'on n>' |»<miI pas ne pas ôtre frappé de
l'importance des lésions inflammatoires el dégénéraln es Lasoud
el h rétraction des valvules, l'infiltration scléreuse des parois
l'infundibulum, la présence de placards d'un blanc nacré, brillant
el circonscrit, sur la membrane interne du cœur, toul plaide <*n
faveur de l'analogie de ces altérations avec celles des vieilles cardio-
pathies chroniques, sclérenses <-i mutilantes de l'adulte. ' ette ana-
logie se [>Miir<nii même, au dire de Lel /M'', jusque dans la structure
histologique absolument comparable dans lesdeu* > Seule, en
conclut cel auteur, une pancardite aiguë, insulaire el guérie, en
laissanl des cicatrices indélébiles, a pu jouer !<' rôle primordial d •
le vice du développemenl ultérieur du cœur
Cette assertion n'en soulève pas m uns bien des objections. La pre-
mière, formulée par Rokitansky, repose sur ce fail que les lésions
inflammatoires ne son! pas constantes, qu'elles sont d'autant plus
accusées que le sujet esl plus avancé en âge el «pi'il \ a lieu dès
lors de les considérer, non comme la cause «!<• la malformal
mais comme des complications. Un cas rapporté par Potocki en
donne la confirmation. Il concernai! un sujet morl né, chez lequel
l'appareil pulmonaire prés • itail la forme d'un diaphi
l>;ir les valves adhérentes entre elles, translucides et sans i
«I inflammation. Nul douta que si ce sujel eu! vécu quelques ann
des foyers en I" ■ irditiques - • fu — ni développés au niveau d
malformation el que l'on e il été »-m «- 1 1 n a leur attribuer, à tort, la
soudure anormale >\ ■- valves.
i e n'esl pas h'i une hypothèse gratuite »•( l'on sail '[u< toute
altération cardiaque, congénitale ou acquis in poinl d'appel
p mr les infections ultérieures. Roubier ;» constaté, a l'a
d'une jeune Bile de 'li\ neuf ans, atteinte de rétr >nl pul-
monaire, une endocardite végétante du cœur droit, el il ;i rap|
i ce sujel d'autres observations analogues Bewby a vu uneendo-
irdite à pneumocoques, greffée sur une malformation semblable,
donner lieu à un étal fébrile prolongé avec complications embo-
liques multiples. Dans un cas d'Àpert, c'était sur une valvule aor-
tique malformée que l'endocard ilemenl i pneun
1 ni développée tucun de ces auteurs n'a prétendu faire dépendre
la malformation cardiaque de ces sortes d'endocardite : or l'endo
196 II. VAQUEZ. — MALADIES DU CŒUR.
dile inflammatoire simple doil logiquement être plus fréquent»
Ton ne voil pas pourquoi <>n lui altribuerail an rôle pathogénique
que l'on refuse aux autres. D'ailleurs, la pathologie nous offre de
nombreux exemples de l'inlluence des altérations organiques pré-
existantes sur le développement des processus inflammatoires. Les
îacs des vieilles hernies sont le siège, eux aussi, d'épaississements,
de rétractions inodulaires, consécutifs à des inflammations bénignes
et récidivantes, sans qu'il vienne à l'idée de les considérer comme la
cause de la hernie
A supposer, d'ailleurs, que les phénomènes s'enchaînent connu''
le disenl les partisans de la théorie inflammatoire, la question ne
sérail pas résolue. Le rétrécissement de l'artère pulmonaire n'est
souvent qu'un élément d'un complexus de lésions où viennent éga-
lement prendre place la communication interventriculaire et la
déviation de l'aorte à droite. Comment l'inflammation en rendrait-
elle compte? La communication interventriculaire? épiphénomène
d'ordre mécanique, disenl Grancher et Lancereaux, dû à l'impos-
sibilité pour la cloison de se fermer, le courant sanguin étant dévié
vers la gauche du fait de la sténose pulmonaire. Mais, si l'on consi-
dère que l'appareil pulmonaire est constitué dans la septième semaine
etle cloisonnement interventriculaire dans la huitième, il faudrait
pour expliquer l'inocclusion du seplum, que le travail de sténose
ait commencé juste à la fin de la septième semaine et se si.it terminé
avant la fin de la huitième, ce qui est vraiment inadmissible. Quant
au mécanisme de la déviation de l'aorte, à droite, il n'en est pas
parlé. Mais ce n'es! pas tout. Dans le cas rapporté par Letulle,
il existait d'autresanomalies. L'artère pulmonaire ne possédait que,
deux valves, et il n'y avait qu'une seule artère coronaire. Pour l'expli-
quer, Letulle est obligé de faire intervenir une considération non
envisagée par les premiers partisans de la théorie de l'endocardite
fœtale, à savoir que l'inflammation n'agirait qu'indirectement, en
provoquant des perturbations dans le développement du cœur. G< tte
concession, minime en apparence, n'en montre pas moins que la
tératologie du cœur est incompréhensible, à moins d'invoquer un
trouble dans les actes évolutifs.
Autres objections. Le rétrécissement de l'artère pulmonaire
est associé parfois à des monstruosités inexplicables parla Ile
inflammatoire, bec-de-lièvre, syndactylie, rate supplémentaire dans
un cas de Garrod, rem en fer à cheval dans un autre de Cypriani,
hypospadias dans une observation de Hochsinger. Vierordt estime
que l'on rencontre des anomalie- de cet ordre chez 10 p. 100 des Su-
jets atteints d'affections congénitales du cœur. Dans un cas très
important dû à Plauchu et Cardère. on trouva, à l'autopsie d'un
nourrisson dedeux mois evanolique depuis la naissance, une absence
à peuprès complète de la cloison interventriculaire. Il n'y avait qu'un
AFFECTIONS CONGÉNITALES. t»— 197
orifice auriculo-ventriculaire ; l'artère pulmonaire était rétré
la rate faisait défaut, el les poumons présentaienl chacuo quatre
lobes.
Enfin les Lésions congénitales peuvent être héréditaires el fami-
liales. Delà Camp ;i constaté chez <l<'u\ Bœurs el quatre fr<
<l'-s malformations cardiaques à peu près identiques. Burwinkel ;i
signalélecas d'un homme de cinquante-quatre ans, cyanotique depuis
l.-i naissance, comme sa mère et sa grand' mère; deux de ses enfants
sur trois furent également atteints de cyanose. On conviendra que
l'endocardite fœtale ou l'endomyocardite de l'embryon ne sauraient
donner la raison <!<• pareilles coïncidences.
Tous cesargi nts contre la théorie inflammatoire ont été repris
et développés récemment par Lanbry et Pezzi, qui concluent,
comme nous, en faveur de la théorie embryogénîque.
Celle ci paraît, <-n effet, beaucoup plus rationnelle. C'est la seule
<jni permette de comprendre les princip îles anomalies congénitales,
l'eclopie cardiaque, l'absence complète des septa, la transposition
<1'-n vaisseaux, qui, bien que peu intéressantes p >ur le médecin,
n'en constituent pas moins des modalités très importantes de la
tératologie. En est-il de même en ce qui concerne le rétréci — ment
de l'artère pulmonaire? On l'a longtemps contesté, mais il Bemble
aujourd'hui <|u<' ce soit 6 torl .
Pour expliquer cette lésion, Heine ;i\;iit incriminé un arrêt de dé-
veloppement du Beptum ; mais celle interprétation, manifestement
insuffisante, ;i dû être abandonnée.
Plus tard Rokitansky a invoqué la séparation anormale du bulbe
artériel. <>n sail qu'à un certain moment de l'évolution !<• bulbe ar-
i jriel se divise en deux portions d'inégale importance; la plus grande
donne naissance à l'aorte, l'autre à l'appareil pulmonaire, infundi-
bulum «'i orifice. Or, si l'on suppose avec Rokilansk) < | n <• la division
smi incorrecte, il doit nécessairement <'n résulter une modification
dans le calibre respectif des vaisseaux, l'appareil pulmonaire se Irou
v;mi alrésié, principalement dans sa partie infundibulaire. Pour la
incinc raison, l'aorte est rejetée à droite dans une position excen-
trique, '!<• sorte que la partie postérieure du segment antérieur «lu
septum qui, normalement, la contourne a droite pour l'aboucher
<t;ni- le ventricule gauche, manque son coup de filet , suivant
l'expression de Weill, el la cloison reste béante. C'est pourquoi la
perforation interventriculaire intéresse presque toujours celte partie
«lu Beptum.
Cette explication, longtemps en vogue, ne rendait cependant pas
coiiijiii- (1«> ii mi- les phénomènes et, à la suite des recherches de 1mm (h.
onluienasubstitué une autre, plus satisfaisante, qui incrimine un vice
de développement, non du bulbe artériel, mais du bulbua c trcfia, dont
l'existence el le rôle "lit été élucidés par Greil d'Innsbruck
1«»8
II. VAOl IX. — MALADIES DU CŒUR.
Le bnlbns cordis li". 77,5 est une formatioo^embryoDnaira, ana-
logue au sinus, qui sépare le ventricule de l'aorte primitive. Trèsappa-
renl chez le requin, on De l'avait pas retrouvé chez les ma m nui
et l'on pensait qu'il disparaissait complètement au cours de l'évolu-
tion, ki-illi a montré qu'il n'en est rien et que le bulbus cordis
s'incorpore dans le ventricule droit pour former l'infundibulum de
l'artère pulmonaire, comme le sinus .-'incorpore dans l'oreillette
droite. Si l'opération est in-
complète, le bulbus l'ait sail-
lie eu un point de son par-
cours, et il eu résulte une
sorte de diaphragme perforé
au centre, au-dessus et au-
dessous duquel l'infundibu-
lum reste dilaté; or celte dis-
position, dite en sablier, est.
ou le sait, très habituelle au
cas de lésion congénitale de
l'artère pulmonaire. Si l'incor-
poration fait totalement dé-
faut, l'infundibulum esl ré-
duit à une sorte de peut canal
ou d'anneau circulaire sclé-
rosé, situé au-dessous de
l'orifice : anomalie également
Fig, 72.— Les euatre cavités cardiaques pi- |rrS fréquente sur le Cteur
mil i\ esdu xinJiasulaelinsM'après'Keitlii. — - i ,- •. 1 i t „
. . ' h ,, , - humain, rait plus denion--
I. -mus vemeux;2, oreillette ouverte pour »
montrer la valvule veineuse fermant Imi- lialil', Keilll a pU, Cl) pa-
fice du sinus: .-.. canal auriculaire; i, ven- ve\\les c\ rc » Il - 1 a lice>. ivhoil-
tricule; 5, bullms cerdis; <>. orifice ven- , .
triculaire du balbus cordis; :. oriïcc ver, grâce fe leur composition,
aortiqne du bulbus cordis; 8, aorte ven- les lilues propres au bulbus
tralc- cordis, qui d'ordinaire ont
disparu. Enfin, si c'est sa par-
tie proche de l'aorte qui évolue anormalement, le rétrécissement
affecte, non l'infundibulum, mais la région sous aortu pie. et il se pro-
duit un rétrécissement prèartériel, d'ailleurs très rare, car l'arrêt
• le développement affecte plus fréquemment la portion infundibulaire
que la portion aortique.
Mais ce n'esl pas tout . I .<• bulbus cordis intervient également dans
la constitution»des valves tricuspides et pulmonaires, qui se forment
aux dépens de deux bourrelets émanés de lui et dont l'évolution peut
être entravée, comme la sienne. Cela explique, ee qui- ne faisait pas
la théorie de Rokïtansky, ("association] de lésions de l'infandibnhim
avec des malformations des valves enquestionet, rencontre curieuse,
un cas i apporté par Lelulle lui-même en est un exempte très dé-
\li ! <:i [OXS CONGÉNITALES.
t8
monstratif. Il y est noté, en effet, que la valve médiane de li tricus
pide faisail défaul et que les valves pulmonaires étaient au nombre
de deux et non de trois. Cette disposition, jointe au rétrécissement
infundibulaire, n'illustre-t-elle pas d'une manière saisissante I i
ception de Keith relative au rôledu bulbus cordia dans la genèse
des malformations de l'artère pulmon lire '
l ,, autre fait emprunté par Letulle à la pathol térinaire
; \ iuche: bulbus cordis en tant qie cavité s , bulbus
lia incorpon au ventricule droit. I ,'oi
irentricuiea gauche >-i droil : i bulbu!
... orifice ventriculaire du bulbus cord
iûce auriculo-ventriculai
inten entriculaire (d'après Keith).
en montre également !<■ bien-fondé. Il concernait un eu ur de
présentant à la fois un rciirci---fin.Mil infundibulaire et un rélr
Bernent sous aorlique. Cestla, à coup sûr, une coïncidence singulière
(|ui cadre mal avec la théorie inflammatoire, mais qui -
fort bien si Pon invoque un arrêt simultané du développement des
(l.-n\ portions du bulbus cordis.
En résumé, il es1 logique d'attribuer avec Keith à une évolution
imparfaite de cette formation la presque totalité des lésions coni
taies du cœur : transpositions vasculaires, réti
surtout infundibulaire et préaortique D'après Keith, la -
pourrait être rattachée a une endocardite fœtale sérail la sl<
pulmonaire par soudure des valves, à condition toutefois que l'in-
fundibulum ait conservé sa disposition normale.
Enfin, pour expliquer l'arrêt de développement, on a iw\
200 H. VAQUEZ. - MALADIES DU CŒUR.
influences héréditaires. Landouzy et Laederich ont insisté sur le rôle
«le la tuberculose des ascendants, qui nous a paru en effet en cause
chez quelques-uns de nos malades. Edmond Fournier incrimine
plutôt la syphilis héréditaire, et il a rapporté un certain nombre de
<;i- de lésions congénitales du cœur coïncidant avec des stigmates
de cette affection.
Cyanose. — Malgré son aspect si particulier, la cyanose a été
méconnue jusque dans le cours du xvme siècle. Sénac, en 1749, en a
rapporté la première observation authentique suivie d'autopsie ;
celle-ci ayant révélé l'existence d'une communication anormale entre
les cavités du cœur, il attribua la coloration bleue des téguments au
mélange des deux sangs.
Vieussens, Morgagni publièrent des faits analogues, mais qui atti-
rèrent si peu l'attention que Chamseru, qui en communique un
autre, en 1789, à la Société royale de médecine, crut avoir trouvé une
maladie nouvelle qu'il proposa d'appeler «ictère violet ».
Au début du siècle dernier, Caillot, Corvisart en signalèrent
quelques cas, et Gintrac en fit l'objet d'une étude approfondie dans
sa Thèse inaugurale de 1814 et surtout dans une monographie pu-
bliée en 1824. Il accepta l'interprétation en vogue et définit la
cyanose « une maladie constituée par l'introduction du sang veineux
dans le système artériel général, en vertu de communications
ouvertes, soit entre les cavités droites et les cavités gauches du cœur;
soit entre les principaux troncs vasculaires ».
Cette théorie fut combattue dès son apparition par Férus, pour
qui la cyanose résultait d'une stase périphérique. Cette explication
fut admise ultérieurement par Bouillaud, Rokitansky, Grancher et
par Potain. Pour Grancher, la cyanose congénitale ne se distingue-
rait de la cyanose acquise des cardiopathies ou des affections pleu-
ro-pulmonaires chroniques que par sa date d'apparition.
Une troisième théorie, formulée par Oppol/er et Louis, a attribué
la cyanose à l'insuffisance de l hématose provoquée par le rétrécisse-
ment pulmonaire.
Ces deux dernières théories sont inadmissibles. A celle d'Oppolzer
on peut opposer que le rétrécissement de l'artère pulmonaire, aussi
prononcé soit-il, ne détermine de cyanose que s'il existe d'autres
malformations cardiaques ; à celle de Grancher, que la cyanose
congénitale n'est pas accompagnée, comme la cyanose périphé-
riqu<\ d'infiltration œdémateuse et de stase \ iscérale.
En résumé, la théorie du mélange des deux sangs parait la seule
plausible bien qu'on en ait contesté la valeur en «lisant que la cyanose
peut se produire sans qu'il y ait mélange des deux sangs el que ce
mélange n'est pas nécessairement suivi de cyanose.
La première objection n'est pas fondée. Elle s'appuie, à vrai dire,
sur l'analogie de la cyanose des cardiopathies acquises et de la
Al I EC1 l' »>- C0NGÉN1 L'ALI S. SI 201
cyanose congénitale. Mais, nous venons de le faire remarquer, la
première esl associée à des troubles que l'on ne retrouve pas dans
la maladie bleue. Déplus, elle est ordinairement beaucoup moins
accusée, et, si elle est très intense, elle peul s'expliquer également
par le mélange des deux sangs. Bard el Curtillet ont monti
effet que la pression excessive du Bang dans roreillette droite, au
cours de certaines cardiopathies, provoque parfois la réouverture
<lu Lion de Botal, ce qui permet au Bang veineux de pénétrer dans
roreillette gauche.
I.;i seconde objection serait plus sérieuse si elle était valable. Mais
nous ne connaissons pasdans la Bcience de cas de mélange avéré
des deux sangs Bans cyanose. Ceux <pii mil été rapportés par Bouil-
laud, par H. Roger, Maure! et Grancher, ont Irait 6 de très
larges communications interventriculaires, n'ayant donné lieu pen-
dant la vie à aucune coloration anormale des téguments. Or rien ne
prouve, malgré l'avis de ces auteurs, qu'il j eut nécessairement
mélange des deux sangs. <>n sait, en effet, que l'indépendance des
deux ventricules est due moins à la présence «le la cloison qui les
sépare <im';'i la disposition de leur appareil musculaire, et que le sang
provenant des veines caves, d'une part, des veines pulmonaires, de
l'autre, esl dirigé ver- le tronc artériel correspondant par une sorte
<lc canal à parois contractiles formé par l'oreillette el les vestibules
préartériels. D'ailleurs, s'il en était autrement, on ne pourrait guère
s'expliquer qu'une large béance du septum sml parfois compatible
avec une longue survie. Enfin cette malformation ne s ai compagne
généralement pas de bruit de souffle, ce qui prouve qu'il n'y a pas
conflit entre les ondes Banguines el que celles-ci cheminent pour
ainsi dire côte à côte Bans Be confondre. La cyanose d apparat! alors
que dans les phases ultimes, quand, pour une raison quelconque :
maladies intercurrentes, fatigues excessives, affections pulmo-
naires, etc., l'équilibre circulatoire étant définitivement rompu, il Be
produit une stase permanente dans les cavités droites. En résumé,
conformément à l'assertion de Gintrac, la cyanose congénitale ne
peut être imputable qu'à un mélange desdeux Bangs, dans l'inté-
rieur du cœur ou bien à Ba sortie, dans des vaisseaux vicieusement
implante- OU cmiiiiiunnpi.ini anormalement entre eux.
D'après une autre théorie, «pu nous a été attribuée à tort, la cyanose
résulterait de l'augmentation du nombre «le- globules rouges Nous
n'avons jamais rien «lit de pareil et nous avons tait remarquer, au con
traire, que la polyglobulie des affections congénitales esl tardive ou
tout au au moins secondaire, qu'elle esl consécutive aux troubles de
l'hématose el qu'elle ne saurait en aucune façon expliquer la cyanose
Bibliographie. — Alaot Louis), Conl ibution I l'étude <l • la «1 \tr i
* m- oétérotaxie. Thèse de Lyon, M-190J — An m. Malformation
ouverture de L'ori3ce tricuspide dans le ventricule gmche; •,
202 F. VAQUEZ. — MALADIES DU CŒUR.
de Cuvier gauche et de la veine cave supérieure gauche (Bull, et mém. de la
Soc. m<d. des Iioji. de Paris, déc. 1904, p. 1238). — Bakbbbgbr, cité par Clbbc
et Bobrie (Arc'i. des mal. du cœur, avril 1018). — Bard et Clhtillet, Contri-
bution à l'étude de la physiologie pith dorique de la maladie bleue, loi nie
tardive de cette affection (Revue de mêd., Paris, 188.'. p. 993). — Parié, Ee
rétrécissement congénital de l'aort; descendante (Bévue de mec/., Pans,
t. VI, p. 343, 409, SOI). — Barié (E.), Recherches sur L'insuffisance des valvules
de l'artère pulmonaire (Arc/i. yen. de mêd., Paris, lrf'J!,t. XXVII, p. 650, 't
t. XXVIII, p. 30 et 183). — Bewbv, Endocardite septique ayant pris naiss
au n veau d'un ré récissement pulmonaire congénital I'roc. rny. À ad. nf mei.
in Ireland Secl. of palhol., Berlin, 12 févr. 1909). — Bonnet il. -M. , Sur la
lésion dite congénitale de l'aorte dans la région de l'isthme (Bévue de mêd.,
Paris, ly03, XXIII, 108, 255, 335, 418, 481). — Bouillaud, Trait; cliniqui
maladies du cour, Paris, 183^. — Cailliot, Soc. des se ences de Strasbourg,
1807. — Sur trois observations d'ictère bleu ou de maladie bleue (Bull. fac. de
méd. de Paris, 1 807, I, 21-28). — De la Casip, Familiares Vorkommen angeborener
Ilerzfehkr ; zugleich ein Beitrag zur Diagno-e der Persistenzdes Ductus ai-, r
Bot-illi (Berlin, klin. Woch., 1903, XL, 48;. — Carpiinter (G.), Un congénital
heart aft'ections especial in relation the diagnosis oi' the various malformations
(The British Journal of children diseases, London, aoùt-sept. oet. 1909, VI,
337, • 85 , ; i. — . Castro (A. de), Inversion viscérale [Areh. des mal. du cœnr>
des vaisseaux, Paris, mai 1916). — Cestan (K.) et Trémolibrbs, Sur un ci- de
maladie de Roger (Prou, méd., Paris, 2 oct. 1900, et 18 dtc. 190j<. — De Ciiam-
sehu, Observatio î sur un changement de couleur de la peau (Ilisl. Soc. roy. de
méd., 1780-81, Paris, 1185, IV, 264-266). — Clerc et Bobrie, Réflexions sur un
cas de dextrocardi • pure (Arch. des mal. du cœur, Paris, avril 1918). — Combv J.|,
Un cas de maladie de Riper. Communication interventricu'aire (Arch. de méd.
des enfants, Paris, 1903, VI, p. 743-745). — Cohnheim, Vorlesungen iiber allge-
meine Pathologie, Berlin, 1882, 2 Aufl, t. I, p. 144. — Corvisart, Essai sur Ie3
maladies et les lés ons organiques du cœur et îles gros vaisseaux. '2e éd., 1811. —
Cruveilhier, Traité d'anatomie patho ogique générale, Paris, 1852, t. II, p.
suiv. — Dopné (E.), Communication congénitale des deux cœurs par inoc-
clusion du septum interv» ntriculaire ; première observation de la lésion reconnue
pendant la vie et vérifiée après la mort (Bail. Soc anat., Pa is, juillet 1891,
LXVI, 404-409i. — DuriiY-DiTEMPs et Li.tkmraciier, Les signes ophtalmosco-
piques de L'erythrémie (Maladie de Vaquez) (Ann. d'ocul., Paris, 1912, CXLVIII,
81-89, 1 pi.). — Dcsch, Cité par Castell!N», In Pathologica del cuore e grossi M-i.
p. 820. — Eisenmenqer (V'.), Die angeborenen Détecte der Kammersciu idewand
des Herzens (Zeitschr. f. klin. Mediz., Berlin, 1897, XXXII, Suppl.-Heft 1-28,
1 pi.). — Etienne, L 'intersystole chez l'homme (Arch. de> mal. du cœur, Paris,
1913, n° 3, 161). — P.m.i.oi (A.), Contribut;on à I'anatomie pathologique de la ma-
ladie bleue (cyanose cardiaque) (Mars-ille méd cal, 1888, XXV', 77, 138, 2'>7, 270,
341, 403). — l'ÉRÉoi., Sténose pulmonaire avec communication des deux ventri-
cules; cyanose tardive et intermittente. Tuberculisalion pulmonaire ultime (Bull,
et mém. de la Soc. méil. des hé >., Paris. IS81-98 . — Fbrrus, article Cyanose, in
1 >i. ionnaire de médecine, lr0 .'(lit., lsj 3, t. Xl ; 2e édit., 1835, t. IX). — Firkbt
Examen anatomique d'un cas île persistance du trou ovale de Botal avec lésions
vaivulaîres considérables du cœur gauche chez une femme de soixant -quatorze
ans (Ann. de la Sjc, mèdico-chirurg. de Liège, 1880, 188-197). — Firkbt (C),
De la circulation à Iravers le trou de Ho'.al chez l'adulte (Bail, de IW-ad roy.
de méd. de Be'giqae, Bruxelles, 1890, ï' série, t. IN'). — Fourmibr (Edmond),
Stigmates dyslrophiquesdel'hérédo-syphilis. Ti èse de Paris, L898. — FoT.Eclopie
cardiaque par malformation sternale [Arch, des mal. au cceur, de< Dais, et du
sang, Paris, 19J0, i>. 101). — Framçois-Frawcx, Sur le diagnostic de la persistance
du canal artériel ^G&S. Iiebd. de mid. de Paris. 1878, XV, ")88). — Gallavarh.n (L.),
Maladie de Roger avec cyanose par communication interventriculaire et phtisie
fibreuse (Lyon médical. 12 mai 1912 . — Garrod, On the association of cardiac
mallormations with other congénital Defects \Si-Harth. Hosp. Hep., London,
1894, XXX, (3). — GlNTRAC ilv), l)is>. sur la cyanose ou maladie Mené. Thèse
de Paris, 1814, 2e mémoire, Paris, lsj',. — Grabchbr, article Cyanose, in Diction-
naire encyclopédique des sciences médicales, Paris, 1883. — Orasset, cité par
AFFECTIONS CONGÉNITALES. ••
i/Ai.Aix, I'hùso de Lyo i. — <«m... ii len
Anatomie ii 1 1 ' i Eniwickiungsgesbichte dej II sens und des Trua> u^
U. r WirbelUuere [Mor. Jahrb., Leipzig iXXl, 128-410, 6 pi. . —
dbi (Th. et 1'.), Ueber die Form der 11 Hers.
krankheiten Dut. Areh. f. kUn. Medùti i.CHI, H
— H uu.iN . ro>, Un '.i- •■' ice du canal artériel [G/ae. med. Joarn., fév
iOllj. — Hbucb, Ueber angeborene Air un dsstru
a, 1861. — Hocbsisobr (C), Ueber Diagnostic ingeb reoer Herefi
Eludera ( Wiener Klinik , l Î91 . I M) . — Ho fv.iw, Fun
Erkraak. <'es Herzens, Wiesbaden, U1J. — Hotibel, Sur .
ment congénital de l'aorle (La (Unique, !91u). — Kum, l.umct, 1909, »II,
359. — Kkitu, Muliorin.it m.-, congénitales élu cœur 77** Lâncet,
Rm-.jii , Dent. Arehiv. /■ kl in. Mediz., 1889, p. .-•■. Kvmmaul, /• , 'a-. /".
rtUion. Médis., Leipzig, 186 . l; . e, 26-99. - Maju i C. R. de
• </., 21 janv. 1903, — I.v.ni i ta i. i\, !»<:^ anomalie!
J»o/>., l 80, LUI, 809, 819, - - I.vM...i ii .
m ri. u, Affections eardio-vasculairea congés
inéil., Paria, 0 mai 1907). — I.unnv el I'bzzi, Sur di
cong iiii.il de l'orifice aortique (Bull, et nu m île ht Soc. tnéd. </c"- hâp.,
3 juillet l'iii. — Laubiu el Pbczi, Cinq
étudiés graphiquement (Arch des mai. du et da **ng, Paris
191 :. p. 133). — I. u bru el Pszzi, M
1920, — l.i.ni.ii, M . 1 1 : . . 1 1 1 1 . 1 1 1 « ■ 1 1 - co 'lu oneur
ii ! >, et llnll. et Ment. île l.t Sur, ,if
— Littbi», Blausucht {Verein fur in. Med., Berli :
Woch., 1896, n° 15, 1009). — Littbn, Ein Beitrag sur l
derung embolisches Materials bei offen gebliebencn i
Arch., Berlin, Bd. LXXX, p. 281). — Louis, De la communicati
droiti iiclio- du cœur. Rechen mo-palhol
1826, p. 3oi. — Lbtbmbachbb, L'Erjlhrémic ou maladie
i 112 - l.i ri mm v. m ii. De la sténose nu traie avec communication interaurii
(.\n/i. des mal. du coeur, Pans, juin 1916). — Ldtitmbachbr [R.), Endarlérite
Btlbugusl 'I enilartérite pulmonaire du z les cardiaque* \.\rch. îles mal. du
Paria, soûl l'JlT, p. tax, D >ndilionibue abnorm
Halle, tsn-j. — Morgaomi, Délie iuae délie malattie, IV lettre. —
orroi/in, |»ie Krankheiten . !.■ i- Hersens, Erlanger, 1886, - Pbacoo i;
On malformations of the Humas Ileart, Loadon, :
Mm , Maladie bleue, malformation congénitale 'lu
Plbbcb (J.), Zur
l»r mars 1989, ÏL\ l. ■ ■ Gocnaauaicaii a ii I
faitemenl tolérée chea une femme de càbs,
la Soo méd. de» hôp. • ■'
ment congénital de l'artère palme
Paria, is^t. — Rabb, Persistance du oondail
hebd de wtéd. ei de ckir., 30 mars 1899). — Haochi ■ w ./.
Zeitichr . \*<'<\. — Bbad k. Cakpbi
the amer, med
îles mal forma lions congéaitalea du coswr. M. il..
Henri), Kecberches cliniqu communii i
i cœurs par inocetnsion du seplum interventric il
med, Paria, IS79, f §., VIII, 10114 1. — RoauYA*mi C. !•'... Die !•■
Sein idew&nde de il.:.. M
de i embolii . consci utî> e e du trou
( ieiu\ e, 1884. li.u BIBB .< -li .
i..ini>li.|u • d'endocardiia végétante Jes valvule» du
Paris, a jaav i — ScautitBia <^. . Ein
im inversai partUlhi Berl. kUn. V\
ri.n.lclier eine -elt.ij.- Draadw i^Uhmun-
f sur Sym
/'. kltn. M,-d., Berlin, 1901, Bd \llll. 11. .;. 180-11
structure da cœur, de son action et de ^c> main!:--. l'ur.>. v*i tnm.
20'. II. VAQUEZ. — MALADIES DU CŒUR.
(James), A case <>" open DucUis arteriosus (Botalli) with necropsy (Arch. 0/
in'ern. Med., Chicago, juillet 1915, XVI, p. 38-53). — Vaquez, C. /?. de la Soc.
de biol., 2 mars 1805. — Vaquez, Sur une forme spéciale de cyanose s'accorr-
pagnanl d'hyperglobulie excessive (C. H. île la Soc. île hiol , 7 mai 1892i. —
Vaque/ et Bordet, Le cœur et l'aorte, 3e éd., Paris, Baillière, 1920. — Vaquez et
QiriSERNB, De la poly^lobulic progres-ive comme signe pronostic dans les cyanoses
co igéni taies. — VAmoTet Sebilbau, Sur la cyanose congénitale paroxystique : essai
d'interprétation physiologique (liull. de la Soc. de pédiatrie, Paris, 23 fév. 1901,
35-48). — Variot (G.) el Duval (H.), Cyanose congénitale paroxystique: émer-
gence simultanée de l'aorte et de l'artère pulmonaire à la base du ventricule
droit ; rétrécissement de l'infundibulum, inocclusion du septum ventriculaire
{liull. et mém. de la Soc. méd. des hop. de Paris, 27 mai 1904, 563-507i. — Vib-
iiohdt (II.), Die angeborene Ilerzkrankheiten (Xothnagel s Handb. d. spez. I'athol.
u. Therap., Wien, 1901, XV, n, part. 1). — Webeh (F. P.) et Watson (J. H.l,
A case ot' chronic polycytha-mia with enlargcd spleen, probably a disease of the
bonc-marrow (Transaction clinic. Society, London, 1904, XXXVII, p. 115-135).
— Weii. (Emile), Note sur les organes hématopoiétiques et l'hémato] oièse dans
la cyanose congénitale (C. /{. de la Soc. de biol., Paris, 29 juin 1901). — Wuiix,
Traité des mala.lies du cœur chez les enfants, Paris, Doin. 1895. — Zahn, Throm-
bose de plusieurs branches de la veine cave inférieure, avec embolie consécu ive
dans les artères pulmonaires, splénique, rénale et iliaque droite (Revue médic. de
la Suisse romande, Genève, 1881, n° 4). — Zahn, Ueber einem Fall von primiiren
Sarcom der Samenblasc, zugleicli als Beitrag liber cine eigenthùmliche Arl von
Gesehw iïlstmeta^tase [Deutsche Zeitschr. /. Chir., Leipziz, 1385, Bd. XII, p. 2').
PERICARDITE
La péricardite est l'inflammation de la membrane séreuse qui
entoure le cœur et lui fournit une enveloppe. Elle est aiguë, subaiguë
ou chronique et peut laisser souvent après elle des adhérences, cons-
tituant ce que l'on appelle « la symphyse du péricarde ». Elle est
consécutive, soit à une maladie des organes du voisinage, soit à
l'arrivée par voie sanguine de microbes provenant d'une infection
générale, soit, plus exceptionnellement, à un traumatisme.
La péricardite n'a été connue que dans le cours du xviue siècle.
Riolan et Morgagni en signalèrent sur le cadavre le signe essentiel,
qui est la présence de liquide dans la cavité de la séreuse ou, comme
on disait alors, l'hydropisie du péricarde.
Sénac, en 17 i*.», attribua comme symptômes à l'hydropisie du péri-
carde « la douleur et l'oppression sur la partie antérieure de la poi-
trine ». Avenbriïgger y ajouta la voussure de la région précordiale
ri l'augmentation de la matité du cœur. Corvisart, qui, en 1806,
traduisit son livre, n'en déclara pas moins, ainsi que Laënnec
en 1818, que la péricardite avec épanchement ne pouvait être
l'objet d'aucun diagnostic précis.
En 182 i,Gollin décrivit un signe nouveau, le bruit de cuir neuf »,
permettant de reconnaître la péricardite avant la période d'épanche-
menl. Sa découverte n'attira pas l'attention el n'eut pas même
l'honneur d'une mention dans la deuxième édition du livre de son
maître Laënnec, parue en 18-2C».
A la môme époque, Berlin, puis Amiral et Louis, parlent bien
PÉRICARDITE. tl
du lniiil de cuir neuf, mais c'esl pour lui refuser toule valeur.
Enfin Bouillaud reconnul <-u 1836 la haute signification diagnos-
tique des bruits de frottemenl el principalement <lu bruil de cuir
neuf, Lorsqu'il existe, dil il. il esl vraiment caractéristique
Ce même auteur monl ra, de plu-, l'importance du rhumatisme dans
l'étiologie de la péricardite, el pendant longtemps on crut avec lui
qu'il m étail la cause unique. Le rôle des autres infections : les
Bepticémies, la pneumonie, la tuberculose, ne fui connu que ulté-
rieurement .
Dans ces dernières années, on s'est attaché plus particulièrement ;'•
l'étude des lésions anatomiques <lc la péricardite des liagnoslic
et de son traitement, dans les formes aiguës el chroniques.
ANATOMIE PATHOLOGIQUE. Lia péricardite présente deux
Blades qui se succèdent plus ou moins rapidement : le stade de péri
cardite sèche el celui de péricardite avec épanchement. Parfois elle
s'arrête au premier, el répanchement,s"il s'en produit, reste en quan-
tité modérée, <»u bien, au contraire, le liquide envahit presque
d'emblée la <-.-i\ ité séreuse.
Péricardite sèche. — Elle peut être partielle ou généralisée. Partielle,
elle esl localisée à l'origine des gros vaisseaux, au niveau < 1 ■ i reflet du
péricarde, '>u bien à la partie moyenne du cœui ; généralisée, elle pn
domine toujours dans cei mêmes régions. Le feuillet viscéral ou
épicarde est plus atteint que le feuillet pariétal, el c'est sur lui que se
montrent les lésions initiales.
Au début, c'esl à-dire avant le quatrième jour, la surface de I
carde, au lieu d'être polie el brillante, esl mateel trouble, par Ilots, en
raison de la disparition du revôtemenl endolhélial. Deplaceen place,
ou \<>il quelques fausses membranes molles, blanc jaunâtre, mais
trop peu épaisses pour voiler complètement la couleur rouge vil
vascularisation exagérée des couches -<>u- épicardiqui
Les fausses membranes, encore humides, n'adhèrent que faible-
ment à la séreuse; quelques unes, libres, flottent dans la cavité péri -
cardique au milieu d'une légère quantité de liquide l rouble, jaui
citron <-l poisseux.
\ ce moment, il u \ ;i une des altérations minimes de la surfao
la séreuse. Au microscope, le Bquelelle fibro-élastique esl le -
d'une hyperdiapédèse d'autant plus active qu'on examine des
plus superGcielles. Les espaces conjonctifs périvasculaires
tiennenl un nombre considérable de globules ; I de globules
blancs. Les cellules fixes, les endothéliums des espaces et des vaisseaux
lymphatiques sont tuméfiés; les veinules el les ix capillaires
sont distendus el gorgés '!<• sang.
Les It'-simis \ raiment caractéristiques siègent à la surface cndolhé-
liale de l'épicarde. Les endothéliums de revêtement sontdécoll
comme bousculés par la fibrine exsudée de t < >i 1 1 . •- parts; de plus,
206 11. VAQUEZ. — MALADIES DU CŒUR.
l'altération de leurs noyaux, pâles el Lu méfiés, les rend absolument
méconnaissables. La fibrineou couche primordiale des fausses mem-
brao îs péricardiqaes s'implante de place en place sur la couche
fibroïde dénudée. Mais la masse totale dés fausses membranes reste
toujours distante de laséreuse, dontelle esl séparée par des colonnettes
ûbrineuses hyalines, perpendiculaires à la surface desmiamée el limi-
tantdes logeltesàla fois sus-épicardiques et sou- pseudo-membra-
neuses.
Plus tard, quand l'inflammation progresse, de nouvelles couchesde
fausses membranes s'ajoutent aux précédentes, sur l'un et l'autre
feuillet, et adhèrent de plus en plus à la séreuse < lôpolie. L 'exsudât
prend une disposition stratifiée ; son aspect, de gélatiniforme, devient
opaque; les mouvements continus du cœur le moulent de diverses
manières, que l'on a traduites par des appellations imagées : cor
hirsulum, villo&um, tomentosurn, langue de chat, etc ..
Parfois le processus inflammatoire, au lieu de rester localisé à la
surface du péricarde, gagne les couches musculaires sous-épicar-
diques, dont les libres prennent une teinte pâle et deviennent plus
friable-. Au microscope, leur slriation est moins nette, leurs noyaux
se multiplient et des granulations graisseuses apj ara s^ent dans
l'intérieur des cellules. Ces altérations expliquent les accidents de
défaillance el de collapsus cardiaque qui compliquent si souvenl la
péiïcardite.
Vers le quatrième jour, deux autres phénomènes importants
manifestent : la karyokinèse, ou multiplication des noyaux des divers
éléments connectifs ayant échappé à la mort, et la néoformation des
vaisseaux embryonnaires, qui. dèsle jour suivant, tendront à pénétrer
dans L'épaisseur des fausses membranes adhérentes. Ce sont là.
comme le dit Letulle, les actes qui représentent la réaction vitale de
l'organisme ou, en d'autres termes, la défense des territoires menacés.
Péricardite avec épanchement. — Très souvent, avant que les
phénomènes précédents aient eu raison de l'inflammation, une autre
complication s'est produite qui fait passer la péricardite sèche au
stade de péricardite avec épanchement : c'est l'apparition dans la
cavité séreuse de liquide séro-fibrineux, ce qui esl le plus fréquent,
ou de Liquide purulent ou hémorragique.
Les épanchements séro-fibrineux sonl incolores on de couleur
eilrineel rosée, suivant la quantité de fibrine qu'ils renferment. Ils
-.ml limpides ou contiennenl des petits flocons, des masses granu-
leuses ou filamenteuses, de- fausses membranes composées de
librine incomplètement dissoute, des leucocytes et de- hématies,
eu plus ou moins grand nombre. Parfois ils ont une teinte jau-
nâtre eL une consistance sirupeuse dues à la présence de goutte-
lettes graisseuses et d ; cristaux d'acide gras formes aux dépens des
faus-es membranes dégénérées.
PÉRICARDITE. *:f
Le liquide se dépose d'abord dans la partie antéro-supérieure de la
cavité péricardique; puis, très rapidement, il gagne les rég
inférieures, pour se collecter au-dessus du diaphragme en ai i
entre le cœur el la saillie vertébrale; à droite, dans l'angle ca
hépatique, à gauche, au delà de la pointe. Il ne s'insinue - entre
la paroi el le cœur, car celui-ci ne s'enfonce pas dans le liquide,
comme on l'a dit, mais flotte à -.1 surface. I rès souvent l'épanchement
n'est |>;is complètement libre; des tractus fibrineux dispos
différentes hauteurs 3 forment des sortes de cloisonnement et des
petites cavités kystiques.
La quantité deliquide est très variable; d'ordinaire, elle ne dé]
pas :'."'» «'H 100 grammes. Elle peul cependant être plue . elle
atteignait 1 000 ou 1 200 grammes dans des cas rapportés p 1
sart, - litres dans un autre dû à Gos -lin.
L'épanchement purulent est habituellement constitué par un
liquide puriformc à demi fluide, plus ou moins opaque el louche,
semblable à celui des abcès froids. La surface du péricarde est recou-
verte d'exsudats fibrineuxou de néo membranes dis
stratifiées. Ces sortes d'épanchemenl Boni en -••/ abon-
dants; ils évoluent lentement et sont presque toujours provoqués par
une péricardilc tuberculeuse.
L'épanchement franchement purulent, plus n re, est formé de pus
épais el bien lié, analogue au pus des abcès chauds; la -
peine altérée, conserve son aspect lisse el uni, <>u bien elle est le
de quelques fausses membranes; mais celles ci sont molles, friables
'■l faiblement adhérentes. Ces épanchemenls ont une évolution j»lus
rapide «pu- les précédents el sont dus d'ordinaire ;i des péricardiles
streplococciques »>u pneumococciques.
Parfois enGn !<• liquide est fétide •• cause de la nature et de la
virulence particulière des germes pathogè - lésions 1
<li«|in'- sont alors beaucoup plus accusées, >•! il peul arriver que des
ulcérations <>u des perforations mettent la
communication avec les organes du voisinage, le poumon notam-
ment. < >n ,i vu ces pyo-péricardites se frayer un trajet à lrav< -
paroi thoracique el venir se faire jour à l'extérieur.
L'épanchement hémorragique est '!•' coloration ros
1 ionnellement, sanglante.
Les épanchemenls rosés sont consécutifs .1 des lites
inflammatoires, rhumatismales par exemple, <»ii brighliqu
Les épanchementssanglants sont constitués pard
II- sont dus ;i des processus septicémique
éruptivesà rorme hémorragique, à la tuberculose ou nu Dans
les deux premiers cas, la séreuse eel -I ordinaire indeu ne de toute
altération; dans les autres, elle est épaissie, lardacée, inl
néo membranes 1res vascularisécs, >•! l'issue du -;iml: dans
208 H. VAQUEZ. — MALADIES DU CŒUR.
résulte de la rupture des vaisseaux contenus dans ces pachypéri-
cardites. Ces formes d'épanchements sont incurables et mortelles.
Les autres peuvent guérir complètement, môme si l'épanchement
a été très abondant, ou laisser après elles ou des cicatrices ou des
adhérences persistantes. Lelulle a très minutieusemenl étudié ces
divers processus.
La guérison par restitulio ad inlegrum est le l'ait »les péricardites
partielles, peu virulentes, les péricardites rhumatismales par
exemple. Klle s'effectue par résorption progressive de la pseudo-
membrane el production d'un endothélium nouveau. La réaction de
défense des territoires enflammés s'accuse, comme nous l'avons dit,
dés le quatrième jour. Au-dessous des couches fibrineuses déposées
sur le péricarde, les capillaires sous-endocardiques se dilatent et
s'entourent de cellules embryonnaires, tandis que les éléments con-
jônetif s entrent en prolifération karyokinétique. Le tissu oéo-formë
refoule les amas fibrineux qui se désagrègent et subissent une fonte
partielle pour être résorbés sur place ou dans l'intérieur du sac péri -
cardique, grâce à l'activité phagocylaire des éléments lymphatiques
contenus dans le tissu embryonnaire ou le liquide épanché. La
fibrine, substance amorphe et dénuée de vitalité, est charriée par ces
éléments et rentre morceau par morceau dans les voies circulatoires
qui les remportent. Au bout de quelques jours, toute trace des allé-
rations pathologiques a disparu.
Mais quand l'inflammation a été trop active ou le travail de
régression imparfait, le péricarde ne revient pas à l'état normal. Il
persiste à sa surface des cicatrices d'aspect laiteux, localisées ou
diffuses, qui siègent dans les régions occupées par la péricardite : à
la face antérieure du ventricule droit, au voisinage du sillon coro-
naire, ou à la pointe du cœur. Ces cicatrices constituent les
« plaques laiteuses •> du péricarde, si fréquentes à l'autopsie des
vieillards. Elles sont blanchâtres, lisses, opaques, nacrées, irrégu-
lières ou arrondies et formées de tissu conjonctif lamellaire et de
fibres élastiques.
La présence d'adhérences témoigne d'une régression encore plus
incomplète des altérations primitives. La fibrine n'ayant été résorbée
qu'en partie, les néo-formations vasculaircs et conjonctives proli-
fèrent outre mesure sur les deux feuillets du péricarde. Elles finis-
sent par se rejoindre, par s'anastomoser el par unir entre elles les
membranes de la séreuse.
Au début, le-; adhérences formées de tissu embryonnaire sont
lâches el celluleuses; sur le cadavre, on les rompt facilement avec le
doigt. Plus tard, elles sont consl il nées par un tissu de nature conjonc-
tive ; elles sont plus résistantes, et il n'est pas possible de les détacher
de ht séreuse dont les feuillets restent soudés l'un à l'autre, la cavité
virtuelle du péricarde se trouvant ainsi complètemenl supprimée.
ÎI.IUCARDITE. CI
Celte soudure, ou mieux cette symphyse peut être si parfaite qu elle
-cm t île constituer une véritable malformation el les anciens auteurs
l'uni attribuée pendanl 1 « > i j ^ t « • 1 1 1 j • - ;i l'absence congénitale du péri-
carde.
SYMPTOMATOLOGIE. - Peu de maladies passenl aussi facilement
inaperçues quelapéricardite, car, très souvent, elle ne s'accompagne
d'aucun phénomène subjectif. Aussi, pour éviter de la méconnaître,
faut-il examiner chaque jour l<- cœur des sujets susceptibles d'en
être atteints.
\ tus étudierons successivement ses signes <•! ses symptômes ■>
phase de péricardite Bêche «'la relie de péricardite avec épanche-
menl .
Péricardite sèche. — Son débul ne provoque pas d'ordinaire de
manifestations bruyantes <•! s'annonce seulement [par une recru-
descence légère «le la fièvre, un peu d'agitation, une
lération modérée de la respiration. Cependant, dès ce moment,
il existe un phénomène qui attire l'attention «lu côté du cœur
c'esl la douleur.
Elle l'ail rarement défaut. Louis l'a constatée dans plus de la moitié
«le- cas ; Sibson, sept fui- -m- dix. S. m intensité est ire- variai. le.
Parfois elle esl à peine accusée el demande a être cherchée, ou bien
-•Ile consiste dan- une gêne douloureuse, une sensation de constric-
tion de la région précordiale. Enfin, dans certains cas, son acuité
e-i extrême «'II*' esl pongitive, lancinante el s'exaspère a l'oc
de- mouvements el de- quintes de toux. Elle contrainl le malade a
l'immobilité el l<i \'<>vrc a limiter les mouvements de la respiration.
Le- Inspirations, courtes cl incomplètes, son) terminées par un ou
deux petits accès de toux qui provoquent de nouvelles
accompagnées d'une expression grimaçante du visage. Pour Peter,
la douleur serait due à une propagation de l'inflammation aux nerfs
intercostaux. Pour Bochefontaine el Bourceret, elle serait en
rapport avec la sensibilité propre du péricarde enflammé. Enfin
elle a ceci de particulier qu'elle irradie presque constamment le
long du nerf phrénique.
I.a douleur phrénique a été signalée par Bouillaud cl par < iuéne m
de Mussy, «pu a précisé le- points douloureux révélés par la pres-
sion. Deux surtout sont caractéristiques et corresj lenl : le pre-
mier, à la région «••■r\ icale entre le- deux chefs d'insertion inférieure
du muscle sterno-cléido-masioïdien : le second, aux insertions du
diaphragme dans l'angle coslo-xiphoïdien for par l'appendice
\iplioide el le- cartilages costaux. I.a pression sur ce point, appelé
I m mi, m diaphragmatique par Guéneau de Mussy, provoque une dou-
leur violente, souvent accompagnée d'un retrait instinctif du corps.
Celle douleur peul être per-i-laule ou n'a| ipa ra il iv «pie par a
rappelant ceux de l'angine de poitrine. Ils surviennent brusquement,
T« un m mi' i.i CMB, XXIII. — 1 »
'210 H. VAQUEZ. - MALADIES DU CŒLM.
s-nr- • .- 1 u - « • . ou ;'i l'occasion d'un mouvement : la douleur pari <!<• la
Pégiotl |>iv. onliiuY, irradie de suite dans le rôle gauche, le liras
nolaminriii. ri ^ ".■irrompagne de palpitations, de dyspnée, d';ini;ni-^
avec accélération du pouls, pâleur de la l'arc et état syncopal. KHo
<--l d ordinaire de pronostic grave cl peul nn'inc provoquer la BfflOrl
Subît*, h.-ms quelques m- enfin, elle se manifeste seulement lors
de la déglutition et du passage du bol alimentaire dans l'oesophage.
( liiez certains malades, la vue seule des aliments ou des boissons
suffit [tour déterminer des spasmes douloureux. C'est ce que 1 '< ti a
appelé la l'orme hydrophobique de la périeardite.
La dyspnée n'est pàS rare, mais elle peut n'apparaître qu'à une
période avancée de la maladie ou faire complètement défaut. Elle &si
due, soit, comme la douleur, à une excitation du nerf phrénique, &oil
à une gène respiratoire réflexe, ou encore à des lésion- pleuro-pul-
monaires concomitantes. Elle est continue ou paroxystique et pré-
*Mile alors les caractères de l'asthme cardiaque.
Le hoquet et les vomissements signalés dans quelques obser-
vations sont assez exceptionnels. On les a attribués à un spasme
du diaphragme par excitation du nerf phrénique.
La lièvre est très inconstante. Souvent elle manque complètement,
dans la périeardite brighliquc par exemple ou la périeardite symplo-
matique des néoplasmes viscéraux; ou bien elle est très élevée,
notamment chez les jeunes sujets atteints de rhumatisme grave ;
mais elle est liée alors plutôt à l'all'eclion causale qu'à la périeardite
Cependant une recrudescence de la température survenant après
une période d'apyrexie. sans poussées articulaires nouvelles, doit
faire soupçonner l'existence d'une endopéricardite.
Les symptômes précédents, pour signilicalifs qu'ils puissent être.
ne constituent cependant que des si-n >s de présomption. Serai,
l'examen objectif du cœur conduit à des résultats concluants.
L'inspection de la région précordiale ne donne d'ordinaire aucune
indication, au moins dans le premier stade de l'affection.
11 en est de même de la percussion. Ouelques auteurs ont bien
signalé une augmentation légère delà matilé cardiaque par dila-
tation du eoMir. Mais, h notre avi-, il faut qu'il y ait une certaine
quantité de liquide épanché dans le péricarde pour que l'aire de la
matilé soit modifiée.
L'exagération de l'énergie de. choc de la pointe et l'éréthisme sont
également des signes trompeurs.
Le retard dans le reliait de la pointe noté par Maurice Raynaud
n'a pasplusde valeur. Pour cet auteur, il serait dû à ce que la pointe
se détacherait moins facilement de la paroi, comme si (die \ restait
« engluée h. L'explication de Maurice Raynaud est inadmissible, car.
même à l'état normal, le co-ur ne quitte jamai- la paroi thoracique.
Le bruit «le frottement est le signe caractéristique et parfois
PERiCARDin:. ta
unique <le la p hricardite sèche. \u début, quand les membranes de
m séreuse 9onl simplement collées L'une à l'amlre h comme pois-
seuses, riesl dous ri sesablableau frou fren de la soie ou au eraq lo-
in <• ni. de la neige gelée. Plus tard, quand les exsudais - >;ii plus denses
el quand les Baisse » m smbeanes augm nient ! u?, il <l svieal
plus rude, plus râpons : c'est le l>niii «Je cuir neuf dé ni par ' - >lliu.
Il peul même être assez fierl pour être perceptible à la m un qui
paLpele thorax, mais la sensation qu'il «I une- est te ijours éphémère.
Dans tous les, cas il e-t superficiel e\ semble se produire directe-
ment SOU6 l'oreille.
Pendant quelques jours, il reste localisé à lune des régions «lu
oceur, notamment ;i la région m >yeon •. ou bien à ta I» tse au a
du loyer d 'auscultation de l'artère pdlaaoaaire, plus rarement à la
pointe ou à l'appendice xiphoJde; puis il diminue progressivement
el disparait, <»u bien au contraire il s'étend e1 envahit toute la
face du cœur; on peul mime l'entendre dans le dos Mais, l'ait
importas! k aoter, il n'existe qu'au niveau du péricarde, et on ne le
perçoit jamais dans l'aisselle, ee <|ui Le distingua des frottemonla
pleuraux. Ceux-ci peuvent bien, par hasard, être rythmés pa
battements du cœur, mais ils débordent toujours ses contours, <*>\l
ver- la clavicule, soil vers La ligne axillaire.
Deux autres particularités caractérisent les frottements péri
diques, c'est qu'ils ne se propagent dan- au -un • direction, <pi ils
naissead et menrend sur place et, enfin, qu'ils sont varia
à quelques jours de distance au au même m >m mi, suivant l'aititude
du malade et les phases de la respiration.
Ils s'exagèrent dans la position assise, parce que Le liquide
m ule d in s le- parties déclives du péricarde, ee qui permei ans
1 • ii i •• 1 1 1 plus intime de ses feuillets, el il- devieamenl encore plus
intenses quand on applique fortement l'oreille ou le stétbos
li poitrine.
Pour Trawbe el Pot aie, c'est au moment de L'inspiration qu'on les
enien Irait le mieux, parce que c'ead celui un li ■■►liant. ■>
se déplacent le plu- Pour G l'aul el Ghabaiier, ce seraâtanoon-
traire a l'expiration, le cosar étant alors emnpiètemsnl I déeo
el Les partie- malade- plan procfaee de la parai tnoraciqae.
Les feotâomeoaa n'affeetena' au un r% i li m<* déterminé ni ne
cident jamais exactement avec les bruits du cceur ; ou bien i
■■■lent ou hi(M) ils les suivent, on bien, s'ils - ml
I m d'eux, ils se prolon ^erit âpre- lui. Ils soit, comme le d
' inbler, ■ h cheval-» sur les bruits du cœur ou inaai
il- apparaissent pendant la période diastolique, U simulent un
rythme de i^alop. un rythme de M el Ment .pian 1 il- se -
à bref intervalle.
1. !<venlu:ilion du dmxiem- luuil Ae l'artère pulm mure a
212 H. VAQUEZ. — MALADILS DU CŒUR.
indiquée en 1894 par Josserand [de Lyon) comme un signe de début
de la péricardite. Cet auteur l'attribua d'abord à la présence
d'exsudats à la base du cœur formant un milieu bien conducteur
du son et permettant ainsi aux bruits des sigmoïdes pulmonaires
de se transmettre plus facilement à l'oreille. Puis il abandonna
cette explication, tout en conservant à l'accentuation du deuxième
bruit pulmonaire la signification qu'il lui avait donnée.
Ce signe n'est pas sans valeur. Nous l'avons constaté dans deux
cas de péricardite rhumatismale avant l'apparition des frottements.
Il nous a paru lié à l'augmentation de la pression dans la petite cir-
culation, comme en témoignaient, d'autre part, une accélération
notable delà respiration et une légère dyspnée. La péricardite étant,
de toutes les infections inflammatoires du cœur, celle qui s'accom-
pagne le plus volontiers à son début de troubles respiratoires, il n'es!
pas surprenant que l'accentuation du deuxième bruit de l'artère
pulmonaire y soit particulièrement fréquente.
Les bruits de souffle sont tout à fait exceptionnels. Ils sont dus
soit à une endocardite concomitante ayant abouti à une lésion val-
vulaire, soit à une insuffisance fonctionnelle de l'un des orifices
par distension des cavités cardiaques, ou bien enfin ils sont super-
ficiels, correspondent à la région moyenne du cœur et sonl alors de
nature anorganique.
Le plus souvent l'affection s'arrête à la phase de péricardite sèche,
notamment au cours du rhumatisme et de la plupart des maladies
infectieuses peu virulentes. Au bout de sept à huit jours, les frotte-
ments disparaissent et toul rentre dans l'ordre. Mais, dans d'autres
cas, après la phase précédente, le liquide s'accumule progressivement
dans la cavité péricardique.
Péricardite avec épanchement. — Comme la péricardite sèche.
elle est souvent méconnue et il n'est pas rare de constater post
mortem la présence dans le péricarde de liquide non soupçonné
pendant la vie. Cela lient soit à l'absence de symptômes fonction-
nels, soit à ce qu'ils ont été masqués par ceu>x delà maladie causale.
Fréquemment, en effet, la péricardite sèche passeàla phase d'épan-
chement sans que rien l'annonce. La fièvre est un phénomène trom-
peur. Parfois-déjà élevée, elle ne subi! pasde recrudescence nouvelle
au moment où le liquide se collecte dans le péricarde. Ou bien elle
reste modérée ou nu le.
La douleur peut disparaître; comme l'a signalé West, ou changer
de caractère. Klle consiste, non plus dans une sensation pénible
révélée à la pression du nerf phrénique, mais dans une gêne
diffuse de la région précordiale.
L'oppression, médiocre quand l'épanchement reste en quantité
minime, ne devient intense que s'il augmente.
L'inspection de la région précordiale ne dénote d'ordinaire aucune
:
PÉRICARDITE. ta
anomalie. La voussure Lboracique signalée par A.venbrûgger el
Corvisart, constante pour Louis lorsque le li«pii'l«' B'élève à
."tii'i grammes, fait 1res souvenl défaut, car il est rare que l'épan-
chemenl atteigne une pareille quantité. Plus exceptionnelle encore
el pour la môme raison es! la présence d'une tumeur proéminente
;'i l'épigastre, notée dans certaines observations.
Les changements dans le siège, rétendue el les caractères du choc
de l.i pointe onl beaucoup plus d'importance.
Polain a attribué à la péricardite avec épanchemenl deux signes
<l<- grande valeur : l«' premier consiste dans le déplacement el le re
lèvement <!u choc «lu cœur; le second dans l'extension de la matité
précordiale au-dessous «lu point ou l'on perçoit le battement «le I;i
pointe. Ces modifications, dit-il, résultent de l'accumulation «lu
liquide dans la partie inférieure «lu sac péricardique el du refoule-
iii -ni du cœuren haut el < - 1 1 dehors vers le secon I espace intercostal
gauche. »
Le relèvement «lu choc du cœur, constaté également parFlint,
Reynolds, etc., a été mis en doute par d'autres auteurs, les recherches
expérimentales de Rotch ayant montré que l'accumulation du liquide
ne modifie pas la position de la pointe. Pour Ewart, la sensation
perçue dans le troisième ajpace correspondrai! ;i un «-hoc. qoh de la
pointe, mais <le la base, amenée au contact de la paroi par suite du
refoulement «lu cœur <m avant. Quoi qu'il en soit, l'anomalie signa-
lée par Potain n'en a pas moins une réelle signification.
L'extension «le la matité au dessous 'lu point ou l'on Bent l«' choc
du cœur est peut-être plu- importante encore. Elle est due a ce que
I épanchemenl s'insinue progressivement dans le Binus formé par la
coupole diaphragmatique <'i la paroi Ihoracique, dans la région sous-
jacente a la face inférieure 'lu cœur. Il n'j a que deux affections qui
puissent simuler un.' pareille «li~po-iii.ui : l'hypertrophie el la
dilatation cardiaque, car toutes deux oui pour effet d'augmenter
considérablement l'aire «le la matité «lu cœur. Mai-, au cas d'hy-
pertrophie, l«- choc de la pointe -<■ fait sentir jusqu'au point l«' plus
déclive delà matité; il n'y a doue pas de confusion possibje. Au
«lue .h' Lees, il u Vu serait pas*de même pour la dilatation cardiaque
cl. selon lui, le choc u" serait perceptible que dans la partie supé-
rieure, comme dans le cas d'épanChement. Celte assertion ne nous
paraît pas fondée.
I.a présence d'une zone de matité a la partie la plu- interne du
cinquième espace droit serait pour Rotch l<- -i^n-' I'- plu- pr<
de l'épanchement. Cette affirmation, émise en 1878, est basée sur '!<•-
recherches sur le cadavre. Vu dire de Rotch, il suffirait d'une injection
'I'- v,) grammes «!«• liquide il. m- la cavité péricardique pour \.
combler l'angle formé normalement par la rencontre «l<- la matité
relative «lu cœur <-t de la matité hépatique, ce qui se traduirait au
21', II. VAQUEZ. — MALADIES DU CŒUR.
lit du malade par l'apparifion de la matité en question. Pour la con-
stater, il faut, comme l'a indiqué Blechmann, mettre le malade
dan- la position assise, le corps étant fortement incliné en avant.
Ebstein a confirmé l'mtérêl du signe deRotch en faisant d'ailleurs
remarquer qu'il ne peut avoir de signification qu'au début de la
nhase d'épanchement. Encore faut- il élre mît que la zone de matité
n'est pas dur à une dilatation anormale des cavités droites du cour.
Middlelon a vu, chez un malade atteint desténo-e li icuspidienne, la
matité cardiaque dépasser le bord droit du sternum de 3 à 4 centi-
mètres, au point de faire croire à la présence d'un épanchement pé-
rieardique. A l'examen nécropsique, on s'aperçut qu'il s'agissait seu-
lement d'une énorme dilatation de l'oreillette droite
Une autre modification de l'aire de la matité cardiaque aurait été,
au dire de Potain, signalée par Sibson sous le nom de a matité en
brioche ». Voici en quoi elle consiste :
A l'état normal, la percussion du bord externe du cœur figure
une ligne continue sans inflexion, se dirigeant du bord gauche du
sternum jusque vers la pointe du cœur. Au cas d'épanchement péri-
cardique, le refoulement des lames pulmonaires par la présence du
liquide aurait pour effet de repousser vers la gauche la partie supé-
rieure de la ligne, le contour inférieur restant invariable. Il en résul-
terait une sorte d'encoche siégeant au niveau de la rencontre du
tiers supérieur et des deux tiers inférieurs de cette ligne. D'après
Blechmann, c'est à tort que l'on aurait imputé à Sibson la description
de l'encoche qui porte son nom. Peu importe d'ailleurs, car la
matité en brioche, de l'avis général, n'a pas grande signification,
et l'épanchement péricardique se reconnaît à des signes moins
incertains.
L'invariabilité de la ligne de matité complète du cœur, suivant la
position «pie l'on donne au malade, est un phénomène sur lequel
Bouillaud a insisté avec juste raison et dont nous avons pu vérifier
l'importance.
Pour le constater, on pratique d'abord la percussion dans le décu-
bitus dorsal en inscrivant sur le thorax la ligne correspondant à
la matité absolue; puis on l'ait asseoir le malade et on percute à
nouveau. On s'aperçoit alors que la ligne de la matité s'est élevée
de "2 à 3 centimètres ou de l à 2 travers de doigt, ce qui indique
que la collection liquide s'est déplacée et qu'elle a gagné la partie
moyenne, puisla région supérieure^ la cavité péricardique. Ce phé-
nomène n'a de valeur que si l'on s'est assuré qu'il n'y a pas en même
temps d'épanchenient pleural. Très net dans les premiers jours de la
maladie, il disparait quand l'épanchement est devenu plus abondant.
Un autre signe assez caractéristique, indiqué par Polain, consiste
dans une modification de l'importance respective de la grandematité
du cœur, ou matité relative, et de la petite matité, ou matité absolue.
N.iiicuimi i:. ta -i">
Quai l bas épaucfcejaenui 9 accumulent dans 1 • pj-u'-ar-h-, !■•-
pulinonaiiv- Mml ivl'oul.'r- V«ff le liant. 1 ï-U-inl i.n- >\r la inaliU':
absolus augtoe-ute, celle (l*v lu inatilé relative restant l.i ni'-.u'-. de
sorte qu'elles Lcn lenl à devenir presque équivalentes
Les renseignements tournis par l'auscultation nui en général
moins d • valeur.
Souveni le frottement constaté -ni oouradc la p'> >ne de péricardita
hr diaparail quand la cavité se remplit tir liquide; pais le frotte-
ment pont persister même lotaque. l*épanonemnfcl est abondant, <lu
l'ail qu'il te collecte è ta partie, inférieure, du >;ir péncardique
la région postérieure <
L'étoignemanl al l'affaiblissement des bruits du coeur coïncident
souvent avec la phase d'épanchement, mais ils peuvent être dus
Iniiciil a illic < ■ 1 1 1 1 < > « • ii l< 1 i l « ' ••(•lifoinil anlf.
L'épanchemenl péricardique détermine souvent des troubles spé-
ciaux dans le fonctionnement des organ - voisins.
Les mouvements du diaphragme »<>ni limitas, surtout 'l"
gauche si, ai l'on pose les deux mains a plat au niveau des faus
ooiea, <»m >;i|irivu.i .pu' las mouvements dti cette partie "lu <lia-
phragme sont moins amples que eau* du QOW opposé ( < phéno-
mène n'a ualui rllruuail de v -i l'ur que si l'un - BCl assuré, qu'il
n'existe pas de liquide dans la plè> ce.
La diminution <!«• la sonorité <-i des vibrations à la base de la
région Ihoraoique postérieure gauche accompagnée, de la disparition
du murmure vésieulaire, de loufQe bronchiqueatde bronchnplionie,
a été notée pour la première fois par Barlb et l i < ■ ^ • * i .■■-. <|ui
pourrai an) en imposer a tort pour une nleurésiej sont dus sinv
plement à. une atéleotasie du poumon geuohe résultant de sa çom*
pression par l'épanchameul péricardique. Ce phénomène
désigné sous l»- nom «l>' ligna de Pins du nom de I auteur viennois
qui l'a étudié particulièrement. <>n ne le constate que le
malade aal couché ou assis al penché an arriérai al il disparait
lorsqu'il esl fortement incliné an avanl au mieux dana la p ■--
lion génu-nectorala. Il varia d'un jour à l'autre auivejnl l'augnaen-
taïu'n on la diminution de la quantité de liquida contenu dans la
péricarde.
ii' sigue dePina, très fréquent ehei l'enfant, 6
de i \ cage Lhoracique, esl plus rare chai Induite. Laubrj al
Briconi en <>m obaarvé un ans où la ponction ramena de la I
gauche un peu de liquide sanguinolent. A l'autopsie il ex -i ut un
grand épanohemanl péri< tnliqua; le poumon gauche étiit aU'-lec-
tasié dans sas deux tiers inférieurs, mais sans uépalieetion |1 j
ni seulement un peu d'infiltration gélatineuse dam les culs
- pleuraux.
Weill (Ua Lyon ■ signalé une autre particularité, In 'ni
216 II. VAQUEZ. — MALADIES DU CŒUR.
associée au signe de Pins, qui consiste dans la déviation à
droite de ta pointe du [cœur, lorsque le malade est dans la posi-
tion génu pectorale, tandis qu'à l'état normal la pointe est reporléeà
gauche
Dans ces derniers temps, on a adjoint aux indications tirées do la
percussion et de l'auscultation celles, plus concluantes, donnée- par
la radioscopie et la ponction exploratrice.
I examen à l'écran, pratiqué au laboratoire ou, quand cela
n'est pas possible, au lit du malade, est destiné à prendre une place
prépondérante dans le diagnostic des épanchements péricardiques.
Ces sortes d'épanchements déterminent un ensemble de signes
radioscopiques qui consistent : dans une augmentation globale de
l'ombre eardio-péricardique, dans des modifications particulières de
la forme de cette ombre et, enfin, dans l'atténuation ou même l'abo-
lilion des battements du cœur.
L'augmentation de l'ombre eardio-péricardique est quelquefois
considérable. Les champs pulmonaires sont envahis par une masse
ombrée qui s'élargit de haut en bas et présente son maximum
d'étendue au niveau delà ligne diaphragmalique; il en résulte un
allongement excessif du diamètre horizontal par rapport au diamètre
longitudinal. On peut constater la même anomalie dans les grandes
dilatations du cœur, mais la différence entre les deux diamètres
n'est jamais aussi marquée.
Par contre, l'ombre eardio-péricardique a une forme qui ne se
rencontre dans aucune autre maladie. D'abord, son pédicule est très
court, c'est-à-dire que l'ombre n'a qu'un développement faible sur
sa partie moyenne, en haut, au-dessous des clavicules. De plus, à
partir de ce point et en descendant, ses contours se relèvent brus-
quement à droite et surtout à gauche, où le profil de l'ombre prend
une direction presque horizontale en gagnant la partie externe de la
paroi thoracique. Dans les cas moins accentués, la forme générale
de l'ombre eardio-péricardique est globuleuse et rappelle celle de
l'image du cœur au cours des myocardites.
Enfin, l'ail encore plus caractéristique, on noie à l'écran radio-
scopique une diminution de l'amplitude des battements dont sont
animés les contours de l'ombre. Elle est dm' à la difficulté qu'éprouve
la pulsation cardiaque à se transmettre à travers la couche de
liquide. Les battements cessent même de se manifester quand
l'épanchement est considérable et la masse eardio-péricardique est
alors complètement immobile.
La réunion de ces diverses données permet d'affirmer presque à
coup sûr l'existence d'un épanchement péricardique, même quand
elle ne se révèle par aucun autre signe. Béclère en a rapporté plu-
sieurs exemples démonstratifs. Mais, pour que les résultats soient
loul à fait concluants, il faut avoir soin de pratiquer l'examen radio-
PÉRICARD] l E.
«S JI7
scopique à plusieurs reprises au cours de la maladie. Les modi fi-
lions qu'onrelève dans les images prises successivemenl ont alors
une valeur de premier ordre el objectivenl non seulement là pré-
sence d un épanchemenl, mais encore son mode d'évolution IL
La ponction exploratrice, à laquelle il ne faul [>a- craindre d'avoir
recours dans les cas douteux, n'offre plus de <\ inge maintenant < | u <*
l.i technique en est bien réglée. Elle se pratique, soil à gauche
dans le troisième ou le quatrième espace,
a t> centimètres environ du bord du
Bternum, soit, suivant le procédé de
Rotch, (liins la partie la plus interne du
cinquième espace intercostal droit, <>u
encore au niveau <!<■ l'épigastre dans
la région sous xiphoïdiçnne, comme
le recommande Marfan. Noua 3 revien-
drons <'ii étudiant le traitement de
la péricardile.
Les troubles fond i tels, peu accen-
tués d'ordinaire, dans les phases ini-
tiales, s'accentuent avec la progression
de l'épanchement .
I .a <l\ spnée, d'abord mo lérée, s'ag
grave el aboutit, surtout quand le
liquide augmente rapidement, à une
véritable orthopnée paroxystique accompagnée d'angoisse el même
<l<- cyanose. Le malade ne trouve alors de soulagement que dans la
position assise <>u même genu pectorale, laquelle permet au liquide
de s'accumuler dans la partie inférieure du sac péri» ardique <-t
de ne plus comprimer les oreillettes el les gros vaisseaux. I 1
respiratoire résulte de causes multiples : stase <lu -.uiu' dans les
cavités cardiaques, troubles <l<- la circulation pulmonaire d'ordre
mécanique et, enfin, asthénie du myocarde avec affaiblissement de
l'énergie des sj stoles
La dysphagie, exceptioi \\<* dans la péricardite sèche, est plus
fréquente ici. Elle ><• manifeste par des accès spasmodiques «loti
loureux, provoqués par la déglutition. Pour Bourceret, elle -
I indice d'une pleurésii d'une médiastinile concomitantes
s'accompagne alors très fréquemment de hoquets el de voi
llir[)l>.
la lension artérielle, normale tant que l'épanchement est modéré,
s'abaisse progressivement quand il augmente. < 'est un signe d'une
valeur pronostique considérable. Chez un de nos malades, atteint
de péricardile purulente, le chiffre de la pression lomba à s centi-
mètres de mercure, en même temps qu'apparaissaient des troubles
fonctionnels graves. La ponction «lu péricarde ayant donné issue à
— Aspect radiologi [ue
du cœur bu cas de péricardite
épam ht me 1 l n Irail -
pleins, contours de 1 ombre i
l e itrée du malade ,'i l'hopil .il ;
e 1 point Nié, 11 émet i
un » i - el demi plus lard, après
ption de l'épam hemenl .
218 II. VAQUEZ. — MALADIES DU CŒUR.
300 centimètres cubes de liquide, la pression remonta dès le lend.--
main à 15 centimètres.
Le pouls, d'ordinaire régulier pendant la première phase de la
péricardite, cesse parfois de l'être quand L'épanchement devient
abondant. Ses modifications consistent, soit dans des irrégularité-
exl ia-\ -loliques, soil dans une forme particulière <| arythmie appelée
« pouls paradoxal ».
L'arythmie extrasystolique est très rare chez l'enfant à l'éla
normal, et son apparition au cours de la péricardite doit toujours
faire craindre l'imminence d'accident sérieux. Chez l'adulte, elle
est plus commune ; mais, lorsqu'elle se manifeste chez un malade
dont le pouls était resté jusque-là régulier, elle doit faire con-
cevoir les mêmes inquiétudes que chez l'enfant. Sa signification
est plus grande encore si le pouls devient en même temps {dus
pelit et plus rapide.
Le pouls paradoxal, décrit par Kussmaul, n'est que l'exagération
d'un phénomène physiologique, qui est l'affaiblissement du pouls
pendanl l'inspiration. Cet auteur le considérait comme un signe
important de la symphyse du péricarde. .Maison le rencontre éga-
lement dans d'autres circonstances, et il suffit, pour le produire, qu il
existe une gêne notable de la circulation intrathoracique. Sa pré-
sence au cours de la péricardite indique que la quantité de liquide
est considérable et que l'intervention est urgente. Celle-ci s'impose
encore plus quand le pouls paradoxal s'accompagne des irrégularités
signalées précédemment.
L'aphonie complète a été notée par Mensi, Baumler et Riegel.
Dans le cas de ce dernier auteur, la corde vocale gauche était immo-
bile comme sur le cadavre. A l'autopsie, le nerf récurrent gauche
était comprimé dans son trajet sous la crosse de l'aorte par le sac
péricardique distendu. On a incriminé aussi, pour expliquer h» para-
lysie récurrentielle, l'inflammation du nerf phrénique et des Blets
pneumogastriques.
L'inégalité pupillaire a été également signalée, mais c'est un phéno-
mène banal sur lequel il n'y a pas lieu d'insister.
EVOLUTION. — La péricardite avec épanehement peut guérir
spontanément, sans qu'il ait été nécessaire d'extraire le liquide, ou
après ponction. Après un temps variable de deux à quatre
semaines, les troubles fonctionnels s'amendent, la température, si
elle était élevée, redevient normale, la gène précordiale s'atténua,
la cyanose et la dyspnée disparaissent. En même temps les signes phy-
siques constatés jusque-là régressent ; le (hoc de la pointe redevient
perceptible, les bruits du eosur s'entendent avec plus de netteté, le
pouls reprend sa régularité et la tension artérielle se relève. Parfois
enfin les bruits de frottement, qui avaient complètement cessé, repa-
raissent pour quelques jours.
PERICAJLDl l l . ta" Ml
Ma» révolution de l'affection n'es) pas toujours ausai benreuse.
Dana d'autres cas, l'épanchemenl augmente el détermine des Lroublea
fonctionnels de haute gravité. L'oppression augmente el -
pagne de crises de suffocation; Lee bruits du cœur s'atténuent, se
précipitent <-i deviennent déplus <-u plus irréguliers ; la tension ar-
térielle s'abaisse el la morl Burvienl par Le fail d'une insuffisance
cardiaque progressive ou, soudainement, )>;n coil ardiaque.
La morl subite par colla psus a été observée an cours des div<
l'onnrs d<- la péricardile avec épanchement. Elle résulte soil de la
présence d'une trop grande quantité <l<- liquide, aoit de la propa-
gation au myocarde du processus inflammatoire.
Parfois la terminaison Fatale ne se produit qu'an l""H <]<• quelques
Bernâmes. Il semble, toul d'abord, que La résorption du liquide suive
son cours normal, puis il survient une recrudescence des phéno-
mèneemorbidi b; la fièvre se rallume, les signes physiques rej araiss* ni .
ainsi que l'oppression ; le malade gril et finit par succomber
aux progrès de l'insuffisance cardiaque. Cea |» ricardites subaiguës
sont dues rarement au rhumatisme, plus souvent ;i la tuberculose,
et la morl esl le Èait de comolications surajoutées, de la myocardite
notamment . plutôt que de la péricardite.
La péricarditeavecépaBfhement, même quand elle guérit, donne lieu
très aouvenl à des adhérences péricardiques peraistantea et ;'i nue
symphyse du péricarde, source de dangers pour l'avenir.
( )n voit, en résumé, que le pronostic de la péricardite dépend '!«■
circonstances très diverses : bénin en général dans la péricardite
rhumatismale <l<- l'enfant, sans autre <•< mplication, il est plus grave
lorsqu'elle eal associée à une . ndocardite i a ;i une my< < ardite. Il
est également très sévère quand elle B'est développée à la suite de
maladies iofectieuses telles que les septicémies, la pneumonie o
la tuberculose. Mais sa gravité résulte alors mo >panchemen-t,
t|ii<" «li*- maladies <|in 1 « >nt pro\ oqué.
PRINCIPAUX TYPES ÉTIOLOGIQUES ET ANATOMO CLINIQUES
Péricardite rhumatismale. Le rhumatisme esila cause
la plus bal ituelle »!<• la péricardite. Cette i i li< a, enln vue | ar
Corvisart, ;i été méconnue usque vera 1<- milieu • der-
nier, ou Louis déclarait encore que la péricardite est due a un
refroidissement brusque et Bubit succédant ;t uae forte chaleur
<ln corps Bouillaud montra que ce n'est pas le refroidissement,
mais la péripneumonie »-i le rhumatisme, enf : lui, qui
prov< quent la maladie. Il évalua sa fréqu< i lié, W il
aux trois quarte des i as de rhumatisme. Par contre, Lathaa «lit ne
l'avoir obaervée que ' fois sur 180. I <• chiffre es 15 à M p. 100 des
eas, donné par Maurice Raynaud, paraît plus proche de
Encore serait-il plus élevé si l'on s'en rHiiaii aux cent
cadavériques, car Foyn ton n'a conataié que I fois rintégrîfc
220 II. VAQUEZ. — MALADIES DU CŒUR.
p.Vicarde, sur 150 cas de morl par maladie cardiaque d'origine rhu-
matismale chez l'enfant.
< lette complication s'observe surlout dans le jeune âge, aussi bien
dans les formes bénignes que dans les formes graves du rhuma-
tisrae. Elle esl parfois si précoce qu'elle semble précéder les mani-
festations articulaires. Moins commune chez l'adulte, elle est excep-
lionnelledans la vieillesse, oùellene survient qu'à la suite du rhuma-
tisme polyarticulaire aigu et fébrile.
Dans la g/ande majorité descas, c'est versleseptièrneou le dixième
jour quela péricardite se déclare, soitau coursd'unepremièreatteinle
du rhumatisme, soit au cours d'atteintes ultérieures. Le plus sou-
vent, surlout chez les jeunes sujets, elle est associée à une inllamma-
tion concomitante de l'endocarde, parfois à une pleurésie, laquelle
siège habituellement à gauche.
L'affection répond d'ordinaire au type clinique que nous avons dé-
crit, et reste à la phase de péricardite sèche, ou passe à celle d'épan-
chement. Dans lepremier cas, elle guérit d'elle-même: dans le second,
elle peut encore guérir, spontanément ou après ponction du péri-
carde, ou bien elle aboutit à la mort, par suite de la quantité
excessive de liquide ou de complications endomyocardiques. Dans les
formes graves, il est fréquent de voir s'atténuer les douleurs articu-
laires, malgré la persistance des arthrites.
Rappelons enfin que la péricardite rhumatismale, même la plus
bénigne, peut laisser après elle des adhérences partielles ou étendues,
susceptible- (le donner lieu à des accidents ultérieurs.
La chorée, qui présente des affinités très étroites avec le rhuma-
tisme, provoque souvent comme lui des complications cardiaques,
mais la péricardite esl plus rare alors que l'endocardite. Sur trente
cas d'endocardite choréique, Olivier n'a observé qu'une fois la péri-
cardite. Pour certains auteurs, pour Marfan et Oguse notamment,
la péricardite, comme l'endocardite, ne se verrait (pie dans les cas
de chorée accompagnée de fluxions articulaires.
Péricardite pncumococcique. — La coïncidence de la
péricardite avec le- affections pleuro-pulmonaires a été signalée
par Seuac, Morgagni, Laënnec et Rouillaud. Ces deux derniers
auteur- oui même dit expressément que la péricardite est due à la
présence de germes infectieux atteignant ensemble ou successive-
ment le poumon et le péricarde.
D'après Vigoau, on rencontrerai! la péricardite dans5à8p. 100
• le- cas de pneumonie, dans 2 i p. ton pour \Y. Stone. Exceptionnelle
chez reniant, rare chez le- vieillards, elle esl fréquente de vingt à
cinquante ans. L'homme y esl plusexposé «pie la femme. Lutin elle
atteinl de préférence les sujets débilités, alcooliques ou porteurs
d'une lésion chronique des reins ou du coeur.
L infection pneumococcique ne se localise presque jamais d'em-
PÉRICARDITE. *:* 221
blée sur le péricarde, bien que Widal el Meslay,Ardin-Delleil en aient
rapporté des cas. Le plus habituellement, elle accompagne la pneu-
monie, Burtoul la pneumonie gauche. Elle apparat! alors du troisième
au huitième jour el j »« • 1 1 1 Être Tunique complication de la maladie ou
s'accompagner de pleurésie ( is fois sur 24 d'après Vignau . <!«• ménin-
gite ou d'endocardite. Dans d'autres cas, la péricardite survient au
cours, non d'une pneumonie, mais d'une broncho-pneumonie, le plus
Bouvent grippale <>u d'une dilatation bronchique, comme dans un
fait observé par Ménétrier. Enfin elle peut être consécutive aune
affection pneumococcique de siège extralhoracique. Vattau Larrier
a vu ta péricardite survenir chez une femme atteinte de salpingite
pneumococcique.
La nature pneumococ< ique de la péricardite a été prouvée par la
constatation «lu pneumocoque dans ('exsudai péricardique el par
l'expérimentation .
La présence <\<- pneumocoques dans l'épanchemenl i été signa-
lée par Netler, Cornil el Babès, Widal »-t Meslay, de Beurmann et
Griffon, <•!<■. Mous <'ii avons observé un exemple. Dans ud autre, <ln
à Courmon! el Dumas, on trouva «1rs pneumocoques dans les cra-
chats, le sang et le liquide péricardique.
Klebs el LUbinski ont provoqué une pneumonie accompagnée de
pleurésie et <!»■ péricardite, en injectant des crachats pneumoniques
dans la chambre antérieure de l'œil du lapin; Setter, en inoculant
dans la plèvre du cobaye l'exsudal d'une méningite à pneumocoques.
Griffon ;i montré que <!<■> injections inlrapérilonéales pouvaient
lemenl provoquer la péricardite. Ces constatations ne s'accordent
guère avec celles de Banti el Vanni, qui prétendent que les injec-
tions sous-cutanées ou intraveineuses de liquide septique ii<- pro-
duisent i péricardite que si elles sont associées a un traumatisme
du péricarde.
La péricardite à pneumocoques apparaît dans deux conditions :
ou bien «'lit- se développe par contiguïté, les germes infectieux étant
transmis au péricarde par la plèvre, les lymphatiques oui
ou bien elle n'est que la manifestation locale d'une infection généra-
lisée, l'apport 'I'"- ^iTiiic^ se taisant alors par voie sanguine.
L'affection revêt des formes variables. D'après Viguau, la forme
Bêche serait assez fréquente, mais passerai! assez facilement
inaperçue. Peut-être certaines taches laiteuses -lu péricard i
même les symphyses partielles, rencontrées par hasard .i l'autop-
sie, reconnaîtraient elles parfois peur cause une infection pneu
mococcique antérieure.
La forme avec épanchemenl, bien que plu- rare, échappe moii
l'examen.
L'épanchemenl esl séro Bbrincuxel très riche en fibrine, purulent
«mi hémorragique. D'après VN Slone, il serait purulent dans 61 p
H. VAQUEZ. — MALADIES DU CŒUR.
des i •,•)-. Il | I alors ôtre abondant : il dépassai! un litre dans le luit
rapport»'- par Widal et Meslay. Les pneumocoques sont beaucoup
plus nombreux «pie dans les épanchements séro-fibrineux. Oa sait
qu'il en est de même en re qui concerne la pleurésie. L'épanchemcnt
hémorragique est beaacoup plus rare. Cou-mont et Durais en lu >7
en ont observé un ca 5 où la quantité de liquide était de 135 grammes.
Dans toutes ces formes, mais surtout dans la périeardile purulent.-.
le péricarde contient d'ordinaire, en plus du liquide, des fau-- -
membrane- plus ou moins épaisses qui précèdent l'apparition de
répanchenvMil et qui restent discrètes quand le pus s'est accumulé
rapidement dans le sac péricardique. Enfin, il n'est pas rare que le
pus soit enkysté à la partie postérieure du cœur ou dans des lu a
limitées par des tractus fibrineux.
Le diagnostic est souvent difficile, par e que les s. mptomes
H ■ la péricardite sont masqués par ceux de li pnmmmie. il faut y
penser quand la pneumonie suit un cours anormal, quand elle se
prolonge ou quand elle est accompagnée d'une dyspnée hor^ de
proportion avec tes lésions pulmonaires ; enfin, quand après la défer-
\e-eence, on voit la fièvre se rallumer et la dyspnée rep traître sans
qu'il v ait de nouveau foyer d'hépatisalion. L'examen da coeur
peut alors permettre de reconnaître une péricardite qui aurai) p
inaperçue.
En pareilles circonstances, l'examen du sang donne parfois d'utiles
indication^. Eu voici un exempte. Un de nos malades atteint d'une
pneumonie droite présentait en même temps une leucocytose de 31 à
22 001'» globules blancs. La guérison s'effectua vers le huitième jour,
mais l'oppression persista: en même temps la leucocytose. qui disparaît
d'ordinaire au moment de la crise, s'exagéra et s'éleva au chiffre de
25600, qui ne se voit que quand une grande séreuse est touchée par
un processus de suppuration. Ces signes, joints aux mo litications .1 s
la matité préeordiale et à l'irrégularité du pouls, nous tirent porte;-
le diagnostic 4e péricardite purulente, ce que confirma la ponction
évacualrice, qui donna issue à 300 grammes de liquide. Le malade
n'en succomba pas m unsqnelq ,ies jours après .• l'épanchem Mit était
franchement purulent et contenait des pvemaaocaanes ;'i l'état de
pureté.
Péricardite briirhtiquo. -- La péricardite de la néphrite chro-
nique signalée par Bright lui-même eu 1*27. est aujourd'hui de notion
courante, mais on n'est pas d'accord sur >a fréquence. Certains
auteurs la considèrent co:n as brès grau le, au p >inl. suivant Taylo.--.
qu'elle l'emporterait sur celle de la péricardite rhumatismale Dans
1682 cas dcnéphrite réunis par Sibsui 136 fois l'affection était com-
pliquée de péricardite. Par contre, Reyer dit n'avoir vu la péricardite
qu'une fois sur 200 cas de mal deBright. Lendel arrive à peu prè- a
la même conclusion. Os différences tiennent à ce que les auteurs
l'I KIOARM I ! . «3 -223
n'ont pas cn\ i-riL"' le- rflOOM le II iik'mh- f'a<i.n. lêfl premiers M
l.a-anl -ni-li-v. cm -lai. al iMtis.ui.il oui m [ttes. |,-> auliv- -m !<-,:
clinique Il n'esl pas douteux que ces derniers soient au-dessous de
la vérité, car nombre d'épafechements ne sont pas reconnus pendanl
1,1 VIC
Dans hmIic Bfcatistique personnelle, basée sur 34 autopsies, 19 i «s
le péricarde «'i.iii indemne de tente lésion. Dans les aatres cas, il j
avait, soi 1 un épanchemeul liqatde variant de i">i» è 4 * »< » grammes
avec ou sans réaction inflammatoire <lu péricarde, §oil des adhé-
rences lâches ou résistantes, des tractua fibreux <>u une véritable
symphyse bémoigtianl d'une périoardite antérieure. Très souvent il
existai! ea même temps un épamohemeul ou des adhérences <l«- la
plèvre. Le ptow Boutent, an nos m aVe laair bénignité, ces p ^ricardiles
n avaient pas été diagnosl iquées.
\\ \ m <|.mi\ \ le péràoardite brightiqee. La première n'esl à
vrai dire qu'un hydropéricarée, «< constilee une manifestation de
la rétentkxn chloruTéc, au mène titre que tes œ lèmes. Elle n'esl
accompagnée d'aucune altération ootaMa 4e la - reuse. La
seconde, ia véritable péricardièe, se distingue de la précédente par
l'asped d«v son épanchemenl ftbruaeux, fouobe el sanguinolent, el
par la présence 'l<- fausses membranes minces ou stratifié
• •\ .iliicni toutes deux insidieuseroeul el ne provoquent que peu de
-\ mptôtnes subjectifs.
Les - 1 lt 1 1 • • - les plus habituels oonsèstenl dans des frottements
liuiitrs à la base ou à la partie moyens» du coeur, ou étendus à
toute s,-, surface et môme jusque dans le dos, comme Ohanûard el
moi inrinc l'avons observé Lee choses persistent ainsi pen
quelques jours el le maHaéV seocorafee sa— que la péricardiic ail
g la période d'épanchemeol
fraus .1 .uiirrs c.h, le liquide, • | h 1 1 ;nt éiéen non précédé de frotte-
ments, se collecte peu i }«'ii dans le - sardkjue, à sa pa
antéro-inférieure «mi en arrière, ce qui donna li sa a des pénicardkes
postérieures, bien étudiées par i n • peul
acquérir <\<-< propertiomi considérables han- le cas rapporté par
< h;uiiV:ir«l. il n'y avait pas moins de UéX) gmmnaee de hquide
< '.cl m -ci présente des aspects divers Parfois il est iacotor
icnuc |»ou de lil.nnc. . est le oas 'AVe l%ydiupérioarde d oedè-
matêés; «mi bien il est naut en couleur, franchement inflammatoire,
eaire liri:i,Mr.i-i(|iic. Quanta1 il coïaeide, o)'ni est fréquent,
l'azotémie, il peul contenir <lc quaniifcé
pat Mte Éans un t'ait dû à-de Massaryel Château.
i an l'.-uii.iu Aes BttMtena bactériologiques ne sont i>i-
dants. Le liquide i^nil stérile ilan- !«•< ohsfr\nii<»n^ ilr IWuiti. H
Perrierèl t>apter, >\>- MassaryH ChaUHinol 1 1 \\ i.l.il
et Weil. t *ji r c.^iiiiv. la présence >lu pueemoc atée
224 II. VAQUEZ. — MALADIES DU CŒUR.
par Bosc, Oulmonl el Ramond, Ménétrier, celle du colibacille par
Baillet, celle du streptocoque i»ar d'autres auteurs, par Chalier et
Nové Josserarid ootamment.
La péricardite brightique a fait l'objet «Je deux théories.
La première, la plus ancienne, esl la théorie dyscrasique, toxique
ou urémique. Elle est «lue à Bright, Traube et Bartels, pour qui les
lésions rénales détermineraient une adultération humorale du sang,
suivie d'iuflammation du péricarde. Cette théorie a et.'- reprise '-m
1869 par Lancereaux, puis par Keraval, qui a tenté de l'appuyer
sur l'expérimentation, mais sans y réussir. L'injection de carbo-
nate d'ammoniaque ou d'urée dans le péricarde d'un animal, après
néphrectomie ou ligature des uretères, ne lui a donné aucun résultat.
11 a alors, à titre d'hypothèse, incriminé l'action irritative delà créa-
tine. Ouelques auteurs modernes, de Massary et W'idal notamment,
estiment que cette théorie esl suffisamment justifiée par la stérilité
habituelle des liquides d'épanchement.
La théorie infectieuse de la péricardite brightique a été proposée
par Lécorché et Talamon. Il y a des cas où elle parait indiscutable,
par exemple quand le liquide contient des germes ou quand
la péricardite coïncide avec une complication infectieuse : pneu-
monie, broncho-pneumonie, endocardite végétante, ■"mine dans
un l'ait observé par nous. Mais faut-il la rejeter quand le liquide
esl stérile? Nous ne le pensons pas. En matière de pleurésie séro-
(îbrineuse tuberculeuse, la stérilité du liquide est presque de
règle. Doit-on conclure que la pleurésie esl d'origine dyscrasique ou
toxique? Assurément non. La phlébite des cachectiques, bien
que ne renfermant très souvent aucun germe, n'en esl pas
moins, de l'aveu de tous, d'origine infectieuse. Or, à notre avis,
la péricardite brihgtique, à l'exclusion de l'hydropéricarde, est,
au même titre que les affections précédentes, l'expression d'in-
fections diverses à virulence très atténuée, si fréquentes au cours
les états cachectiques.
Mais ce qui fait surtout l'intérêt de la péricardite brightique, c'esl
sa valeur pronostique. Le frottement péricardique sonne le glas des
brightiques. Il apparaît au moment où la résistance «le l'organisme
esl vaincue el où le champ devient libre pour toutes les infec-
tions et foule- le- intoxications. W iilal, qui a étudié le- rapports de
la péricardite avec L'azotémie, a montré qu'elle en constitue une ma-
nifestation île- plu- graves. Dan- deux cas, elle coïncidait avec une
rétention uréique extrêmemenl marquée.
Péricardite tuberculeuse. — La péricardite tuberculeuse
doit être distinguée de la péricardite banale des tuberculeux, en
raison de -a nature spécifique el de son évolution.
Celle variété de péricardite a été signalée par Corvisarl et par
Laènnec. c Une éruption tuberculeuse, dit ce dernier auteur, peul
PÉRICARD] l l . •»:{
quelquefois se développer dans les fausses membranes ••! faire p
la péricardite aiguë à la péricardile chronique, comme cela arrive
fréquemment dans les fausses membranes pieu ré tiques h périto-
néales. ■ Elle a fail ultérieurement l'objel d'une description plus com-
plète «lin1 à Cruveilhier. I);m^ ces dernières années, de nombreux
travaux lui <>nl été consacrés, principalement par Leudet, Letulle,
I layem el Hssier, I >s1<t.
Elle esl plus fréquente chez l'enfant que chez l'adulte. Chez les
enfants tuberculeux, Chaffré a constaté des lésions du péricarde
dans un tiers des cas. Meisel, en 191 i, esl arrivé à des résultats très
différents, car il <lii n'avoir vu que dix-huit faits authentiques de
tuberculose du péricarde pendant une période de vingt-six années
à l'hôpital Sainte-Olga pour les enfants à Moscou. Selon lui, ils ne
dépasseraient pas 3p. lOOdescasde maladie tuberculeusi
L'affection n'épargne pas les vieillards. Lejard, Mouissel el B
chul l'ont observée chez des sujets âgés de soixante-dix ans.
La péricardite tuberculeuse c'est parfois qu'une manifestation
locale de la granulie, au même titre que la pleurésie el la péritonite,
et le dépôt de granulations sur le péricarde n'éveille alors aucune
réaction inflammatoire marquée.
Plus souvent elle est secondaire à une septicémie bacillaire
ou à une affection des organes voisins : pleurésie, péritonite sous-
diaphragmatique, ostéite sternale, costale ou vertébrale, tuberculose
■ lu poumon ou des ganglions du médiastin. La coïncidence ;i\'''
l'adénopathie médiastine esl particulièrement fréquente; d'or
dinaire alors il s'agit non de I < • - i « h i - massives '!<■ l'appareil lym
phatique, mais <\r tuméfactions ganglionnaires discret* s, si habi-
tuelles chez les jeunes Bujets el <l'>ni la nature n<- peut être
reconnue que par l'examen histologique après la mort. Dans la
statistique publiée par Meisel, 13 fois sur 14,1a tuberculose du
péricarde était associée h des lésions du poumon, <l<- la plèvre, du
péritoine, de l'intestin, des ganglions, etc. Dans un cas seulement
elle constituait la lésion unique, <-i les ganglions bronchiques
étaient sains.
La péricardite tuberculeuse se présente bous la forme de péri
cardite sèche <>u de péricardite avec épanchement.
Dans la péricardite sèche, l<- péricarde est fortement inje<
il n'\ ;i ni exsudât, ni fausses membranes; il existe seulement des
granulations en plus ou moins grand nombre, surtout -ur !<• t
des l\ mphatiques.
I »;in- la péricardite ;i\ •'<• épanchement, on retrouve les deux i i
lères essentiels de toute péricardite : les fausses membranes h le
liquide.
Vu début, les fausses membranes -<>ni simplement roui
l" nenleuses, irrégulières, |>lu- ou moins étendues, peu a lli 'renies
lu M 11 : l l. . im -.
226 II. VAQUEZ. — MALADIES DU CŒUR.
An-dessous d'elles, la Béreuse est dépalk el semée de granulations
mHiaires confiuentes ou disposées en traînées. Plus Lard, les fa
membranes ont on aspect graisseux el constituent un revêtement
épais, accolé au péricarde, qui est lui-même infiltré et Lardacé.
Cette pachypéricardite tuberculeuse, examinée sur des coupes
histologiqnes, présente quatre couches distinctes dont les caractères
ont été minutieusement décrits par Ths -l Mathieu.
La couche la plus superficielle, fibrineuse, est disposée en lamelles
entre-croisées qui Limitent des mailles ou des loges de dimension
variable. Elle se distingue difficilement dans la profondeur de la sur-
face de la séreuse péricardique. Dans la zone qui les sépare, on voit
des capillaires gorgés de globules et de nombreux éléments embryon-
naires. Le bourgeonnement vasculaire pénètre profondément les
fausses membraneset entraîne avec lui les gerrnespathogènes que l"<>n
retrouve au pourtour des vaisseaux. On ne les rencontre pas dans les
fausses membranes quand celles-ci n'ont pas été envahies par des
capillaires de nouvelle formation.
Au-dessous de cette couche, et en partie confondue avec elle,
trouve une deuxième couche lamelleuse, endothéliale, correspondant
au feuillet superficiel de la séreuse. Cette couche est épaissie et
infiltrée de follicules tuberculeux caractéristiques. Klle e>l trè.-
cularisée ; c'est à elle que revient la part la plus active dausl'évolu-
lioudu processus tuberculeux et dans l'organisation uéo-vasculaire et
conjonctive qui doit aboutir ultérieurement à la symphyse.
Eu pénétrant encore plus profondément dans l'intimité du péri-
carde,on rencontre une couche librineuse très vascularisée, elle aussi,
et plus ou moins dissociée par la prolifération du tissu embryon-
naire. Des nodules tuberculeux s'y trouvent également.
Enfin, on arrive à la couche cellulo-graisseuse sous-épieardique,
laquelle est épaissie et infiltrée de traînées d'éléments embryon-
naires se continuant avec le tissu conjonctif interstitiel du myo-
carde. On y voit aussi des granulations tuberculeuses ou des nodules
caséeux, lesquels peuvent pénétrer jusque dans l'épaisseur du myo-
carde. Dans un cas rapporté par Fontoyneau, on en rencontrait
jusque dans la paroi des deux oreillettes.
Le bacille tuberculeux a été trouve dans les néo-membranes, dans
es noyau* caséeux el même dans les liquides épanchés. Letulle a
montré que les cellules géantes .-I les bacille-, nombreux dans les
stades initiaux, sont d'autant plus rare- que les lésions sont plus
ancienne-.
L'épanchement, constant dans cette forme de maladie, n'a souvent
rien qui le dislingue à première vue de celui des autres péricardites.
Cependant deux particularités le caractérisent : c'est son extrême
abondance el son aspect hémorragique.
Pour Henri Roger et Letulle, toute péricardite qui évolue insidieu-
PÉRIC4RDI l l . i.i
Bernent pour déterminer an grand épanchemont est né ment
d'origine Luberculeuse. Le chiiîre de 700 à B00 grammes de liquida
el même plus est habituel. Dans ua eus de Hadeio il était de
j litres Quant à la fréquence delà nature hémorragie, p.m-
chemenl, elle a él lée pu Virchos et notée depuis dans un
grand nombre d'observations. Parfois le liquide esl simplement de
.-. on bien il présent* l'aspect du sang rentable I
un fait repportépar Se rgenL, il ressemblai ttouti mil •< <iu sans reineux.
Si la péricardite tuberculeuse n'évolue pas rapidement fers la mort,
elle aboutit presque toujours s la symphyse.
Celle-ci es I quelquefois primitive; plus souvent cepen lanl
secondaire •> une péricardite subauru • • nettement, BU
partielle ou totale. Dana !<• premier cas, elle m présente - >us la
forme de logelles pericardkrues Bép iréea par des cloisons cellule
• •i renfermant dea masses casé lusea ou une, petite quantité de liquide
purulent nu hémorragique. Dans le second, etie provoque une
adhérence intime des deux feuillets du péricarde, qui sont soudés l*un
à l'autre par des iractua fibreux résistanta et semés dations
Dans 1 1 11 fait rapporté pur Merklen, l'épaiseeur dea adhér
atteignait 0 millimèt i
Le sœur esl hypertrophié ou atrophié. Il peut même être
envahi par la tuberculose, mail cela asl rare. Dana un cas de Pick
il exiaiail im gros Lubercule isolé de l oreilleile droite. Plus habi-
tuellement, il n'u^ii de traînées tuberculeuses entourant les vais-
seaux: at pénétranl plus nu nu. m- profondément dans I 6p tisseur du
myocarde.
Parmi les lésions <l<- voisinage, on ;■ noté la présence, que i
avons déjà si| de lumémetàona gaagUoaaa pourtour
de la Irachée, <!<•- bronches <»u même I la base du o anme
dans un cas rapporté par Hayem <■{ rissier, ort l< riions
avaient Bubi la dégénérescence graisseur
I e médiastin esl trèssouvent Lions multiplesintt
aanl la plèvre, le tissu cellulaire el finissant par constituer une masse
l.u-.l i.-«-i«, dure, adhéraul auatemum »m inlUlrée de tubercules nu
de p nductioni caséeus n. Parfois il asiate m même tempe un épan-
chemenl pleurai <ii dea lésions pulmonaires qui, dans la mar
■ m i estent discrètes.
i (oie présente presque toujours des altérations plus nu i
importantes; il asl krros, Bclsrosé, sa état <!«' d<
cirrhose carmo-Utiierculeuse), at le péritoine -
tique esl envahi par les granulations t iberculeusi
i.u résumé, la p. -11001.111.» lunereulease nm l trots formel toato-
im-i les principales 1 la pmcardits lahnmalouss ligué «m-
nuHque, où la granulation constitue la lésion fondamentale, la
ite n'étant alors que la manifestation locale d'un
228 11. VAQ1 EZ. — MALADIES DU CŒUR.
tuberculeuse dans laquelle la plupart des séreuses sont int<
au même titre :
■2" La péricardite tuberculeuse subaiguë, caractérisée par la pré-
sence <!<• néo-membranes d'une nature particulière el d'un épanche -
ment séro-fibrineux, puriforme ou hémorragique;
3° La symphyse tuberculeuse du péricarde, reliquat de la forme
précédente, dans laquelle la faible virulence des germes pathogène-
permel aux lésions réactionnelles d'aboutir à la formation d'adhé-
rences fibreuses. La phase de péricardite subaiguë reste alors habi-
tuellement silencieuse, el l'histoire anatomique et clinique de la péri-
cardite adhésive se confond avec celle de la symphyse.
Les symptômes de la péricardite tuberculeuse sont très obscurs ;
cependant ils permettent de reconnaîlreà la maladie trois formes cli-
niques qui se superposent aux formes anatomiques.
Dans la forme aiguë, granulique, le diagnostic est généralement
impossible, les réactions péricardiques étant trop peu marquées pour
attirer l'attention.
Dans la forme subaiguë l'affection peut être également méconnut'.
Plus souvent, cependant, elle se révèle par des accidents particuliers
consistant dans la concomitance, avec une tuberculose viscérale, de
troubles du système circulatoire : une dyspnée que n'explique pas
suffisamment la lésion du poumon, de la douleur dans la région du
cœur et le long du phrénique, de la congestion du foie et parfois
quelques petits œdèmes périphériques. 11 n'est pas rare alors de
constater la présence au devant du cœur de frottements, localisés ou
étendus, variables d'un jour à l'autre, qui montrent la participation
du péricarde à la maladie causale.
Parfois la péricardite reste au stade de péricardite sèche, ou bien
elle aboutit à l'épanchemcnt. Danscecas, elle peut évoluera la façon
d'une péricardite primitive, la tuberculose desaulres organes n'él;i ni
reconnue qu'à son occasion.
Elle s'accuse par une lièvre modérée, quelques frissons, de la
douleur phrénique, de la dyspnée, des frottements péricardiques
bientôt suivis de signes d'épanchement. Amené à pratiquer une
ponction évacuatrice, on est surpris de l'abondance du liquideextrait,
hors de proportion avec les symptômes observés. Quand, en outre,
le liquide esl trouble, puriforme ou hémorragique, on doit en con-
clure que la péricardite esl de nature Luberculeuse el examineralten-
livemenl les autres organes : poumons, plèvre, péritoine, ce qui
permettra très souvent de déceler des signes d'une tuberculisation
restée discrète.
La dernière forme, particulièrement lente dans son évolution, est
celle on la maladie affecte presque d'emblée l'allure d'une symphyse
du péricarde.
Elle s'annonce par de l'essoufflement, des œdèmes \ ériphériques,
PÉRICARD1 1 I . t»— 229
de la stase veineuse, . r 1 -.^ « • - 1 i « > 1 1 douloureus
permanente du foie. L'attention ayanl alors été attirée vers le cœur,
h constate les signes révélateurs des adhérences péricardiques,
adhérences donl la nature ne peul toul d'abord ôtre précis
L'affection se poursuit pendanl des semaines el des mois, avec les
mômes symptômes, auxquels s'ajoutent une fièvre erratique, de
l'amaigrissement, de l'anorexie, de la diarrhée el parfois aussi des
signes témoignant d'une tuberculisation concomitante des poumons,
delà plèvre, du péritoine. Môme en leur absence, l'association des
accidents asystoliques, avec une hypertrophie considérable <lu foie,
permet il<- conclure que l'on esl <-n présence de cette fori le sym-
physe tuberculeuse bien décrite par tiutinel sous le nom de cirrhose
cardio-tuberculeuse. La morl survient, soil par l'extension du pro-
cessus tuberculeux, soil par insuffisance cardiaque progressive.
Péricardite typhique. — La péricardite des typhouliques
rare, bien que Gueneau de Mussy <li-'- l'avoir observée cinq
fois sur trente malades. Mais sa statistique esl contestable,
elle n esl b isée que sur des diagnostics cliniques.
Près souvenl elle survienl à titre de complication seconda
après une pneumonie, une broncho-pneumonie, el elle esl due
alors au pneumocoque, au streptocoque, etc.; la péricardite éber-
thienne esl toul à fait exceptionnelle. Elleaurail pour caractère, si
l'on en juge d'après les observations publiées par Leudet, Mau-
rice Ray naud, Gandy el Gouraud, Triboulel el Harvier, de rester au
Btade de péricardite sèche «'t de consister dans a présence d'un
exsudai exclusivement plastique constitué par des fausses membranes
plus "H moins épaisses siégeant surtoul Bur le feuille! vise
Comme le disent Gandy el Gouraud, la péricardite typhique -
plus fibrineuse que séreuse. Guinon en a observé un cas chei une
fillette qui, au cinquième jour >\ une fièvre typhoïde présenta un ■
temenl d.- la base du cœur, lequel augmenta jusqu'au dix-seplieme
jour el isparul dans le décours '!<• la maladie, II) avait en même
l«'n)|i< un.' «'ii locardite qui fut suivie d'insuffisance mitrale.
Les constatations bactériologiques qui Beules pourraient confir-
mer la nature de la maladie, sonl très xceptionnellea. Il n en existe
que deux dues à Bacaloglu, à rriboulel el a Harvier, qui auraient
trouvé N- bacille d'Eberth dans ('exsudai pôricardique.
Le diagnostic de la péricarJite typhique esl très difficile, p
que le plus souvenl les lésions restenl discrètes el ne donnent li«'>i
qu'à des symptômes peu accusés.
Pérlcardlte des états septlcémlques. -Toutes
cémies, l'infection purulente, I sipèle,
p u\riii s'accompagner de co nplicationsdu côté du péricarde.
Dans l'érysipèle, la péricardite est beaucoup plus rare
1 endocardite. Elle peul - • pr Js >nter forme d
■rm
il. VAQUIÏZ. — MALADIES DU CŒ1 R.
sèche ou de périeardite avec épanehement. Le liquide est tantôt
nbrineux, tantôt trouble ou purulent. Denucé a rapporté,
en iss:,, deux cas d*érysipèle compliqués d'épanchement péri-
cardique, dans lesquels il a constaté ta présence «lu streptocoque.
Dans [infection puerpérale, ta périeardite septique apparaît au
même titre que l'endocardite, mais moins fréquemment peut-être
que celle-ci.
La blennorragie peut la provoquer paiement, même en l'absence
«le toute manifestation articulaire. La présence du g-onoeoque dans
lépanchemenl a été constatée par Goneilmann, de lUmnnann et
Griffon, Thayer et Lazear, Rendu et H allé. Dans l'observation de
ces derniers auteurs, la périeardite fut reconnue «lu vivant «lu
malade grâce à la présence «l'un frottement de la région précordiale.
Il \ avait eu môme temps de l'endocardite, ce qui est le l'ait habituel .
La preuvebactériologiquede lanature de l'affection et deses compli-
cations résultait des examens pratiqués par Halle. Ouant à la cause
de la maladie, elle était imputable à unemélrile gonococcique. Après
la mort, on retrouva le gonocoque à l'étal de pureté dans la plèvre,
le péricarde et les végétations de l'endocarde.
Nous avons observé, avec Netter, un cas de périeardite Wen-
porragique concernant un sujet de vingt ans qui, au dixième
jour d une blennorragie, tut pris de dyspnée angoissante avec
douleur le Ion» du trajet du phrenique. A l'auscultation, on
entendait «les Frottements «qui, d'abord localisés à la base du cœur,
s étendirent ensuite à toute sa surface. Quelques jours après apparat
brusquement une insuffisance aortique. La fièvre était très élevée, el
la morl survint au bout de trois semaines, à la suite d'accidents
seplicémiqiies ci cardiaques.
Enfin la périeardite peut être une complication précoce de la
syphilis. Waelrer a rapporté l'histoire d'un malade qui, deux mois
après un chancre syphilitique, fut atteint de périeardite au moment
«>u apparaissaient les premiers accidents cutanés et muqueux. L'em-
ploi du mercure amena rapidement la guérison.
Péricardfte des lièvres érwptives. — H n'est pas de fièvre
êroptive dans laquelle on n'ait signalé l'existence de ta péricnrdifc<e.
D'après Tbore. elle serait parfienlièremc-M fréquente dans la scarla-
tine, sans qu'on sache d'ailleurs si la complication est imputable à
la maladie primitive ou à des complications secondaires. Tant que
Ton nesera pas fixé sur la nature des germes de- Mèvires éruptives, la
pathogénie de la périeardite qui les accompagne restera en suspens.
TRAFTEMEWT. — H nV a pas de moyen thérapeutique capable
oVempêenei réclusion «le la périeardite au cours des maladies infec-
tieuses. Cependant il n'est pas douteux que. dans le rhumatisme.
I.i médication salieylce. en abrégeant sa durée, ne prémunisse le
malade contre l'éventualité de cette- complication. Mais, quand
PÉRICARDH l . tl 2:»1
elle s'esl déclarée, le sahcylate n'a aucune action but elle, el
,i d'autres remèdes qu il Paul avoir recours.
L 'application de de glace sur la région précordiale diminue
le processus inflammatoire, calme réréihisme cardiaque et la
leur ; quand celle-ci esl partie ulièrem en I violente, il est préférable
de pratiquer des scarifications au niveau des points sensil
A la phase d'épanchement, ces moyens sonl inefficaces, et la ques-
tion <■-! alors de savoir s'il faul intervenir chhrugicalement pour
débarrasser le péricarde du liquide qu'il contient. \ ce -i i j< -i les i\is
-nui partagé
Pour West, toute intervention sérail inutile, ledanger résultant,
moins <l<- l'abondance «lu liquide que des accidents concomitants.
Cette assertion esl trop absolue et, dan- la péricardile rhumatismale,
l'abondance de répanchemenl peul être telle qu'elle néi
ponction; il en esl de môme pour la péricardile brigh tique, l>n*n
i[u alors letraitemenl ne puisse être que palliatif.
Pour Eiutinel, l'abstention ne Berail indiquée que si la péricar-
dite esl purulente, !<• mieux étanl d'abandonner !<• malade 6 lui-
même. Assurément la ponction esl alors insuffisante. Marfan et
la répéter dix-sept fois sans résultai chez un jeune sojel atleinl 'le
péricardile tuberculeuse Mais la péricardotomie, avec ou sans
drainage, co opte des succès, el il ne faul pas craindre 'I \ recourir.
Il va deux procédés d intervention : la ponction el l'incision, on
péricardotom te.
Au cours dn xvnr» siècle, Rioîan el Sénac avaienl deN laré possible
la p tnction du péricarde, mais ils n'eureni pas l'occasion "ii la bar*
• <lr la faire.
i .1 tort que la première tentative est attribuée à Desauh
auteur lit bien, en IT'.»:?. une ponction ehe« un sujel atteint de
cardite, mais il eut la franchise d'avouer que le tëqi
dans le péricarde.
Le rentable initiateur fut Romero, de Barcelone, qui, dans trois
cas <lc- péricardile, obtint àe$n guérisons.
lai 1837, Jowet de Nottingham employa pour la première f
trocart. En 1829, Schuh de Vienne . i l'instigation de Skoda, relira
par ponction «lu péricarde quelques grammes de sérosité sanguino-
lente, sans antre résultat .
la, 1841, Heger pratiqua la ponction dans le cinquième -pace
gauche, a deux ponces en dehors dn sternum, et pot extraire -l'abord
grammes, puis, dans une seconde intervention
liquide; le sujet succomba peu de temps après. Il était atteint de
péricardite tuberculeuse.
Cette affection était encore en cause dans un cas d'Aran en '
OÙ Cet auteur fit QSagS d un trOCari Capillaire. La . j u.i itt 1 1 .* de I:.;
eue fut de 550 granrn
232 H. VAQUEZ. — MALADIES DU CŒUR.
En 1870, Frémy utilisa pour la première fois le procédé de l'aspi-
ration, (|ui venait d'être découvert par Dieulafoy. 11 aborda le péri-
carde a gauche «lu sternum, à un centimètre au-dessus de la ba^e
de la matité. 11 retira 800 grammes de sérosité purulente semblable
à du pus d'abcès froid. En 1875 enfin, Henri Roger lit à l'Académie
un exposé complet des indications et des contre-indications de la
ponction du péricarde, qui a été fréquemment pratiquée depuis.
Divers procédés ont été préconisés. Tous ont pour but d'évi-
ter de perforer les culs-de-sacs pleuraux, le cœur et surtout les
vaisseaux mammaires.
Le procédé dit exlramammaire gauche, presque exclusivement
utilisé par les premiers auteurs, a été recommandé surtout par Dieu-
lafoy. On pratique la ponction de préférence dans le cinquième
espace, à 6 centimètres environ à gauche du sternum. L'aiguille
est dirigée lentement et obliquement en haut et en dedans et, à
mesure que le liquide s'écoule, on incline l'aiguille, de façon à la
rendre parallèle à l'organe et à éviter de le blesser.
Le procédé parasiernat gauche, indiqué par Baizeau en 1868, a été
repris quelques années après par Delorme et Mignon. 11 consiste a
pratiquer la ponction directement sur le bord sternal gauche, au
niveau du cinquième ou du sixième espace.
Le procédé parasternal droit a été proposé par Roteh. Il a pour
but d'atteindre le liquide à droite du sternum dans l'angle cardio-
hépatique, où il s'accumule dès qu'il est un peu abondant. On pra-
tique la ponction dans la partie la plus interne du cinquième espace
intercostal droit.
Le procédé épigaslrique, imaginé il y a plus d'un siècle par Lar-
rey, a été utilisé par Jaboulay en 1009, puis par Cyril Ogle et ses col-
lègues des hôpitaux de Londres. Il a été mis au point récemment
par Marl'an. En voici la technique telle qu'elle a été décrite par
Blechmann :
Le malade étant à demi assis sur son lit, on fait d'abord une
anaslhésie locale au niveau de la région épigastrique. Puis on
cherche avec l'extrémité onguéale de l'index gauche la pointe de
l'appendice xiphoïde qui constitue le point de repère. On enfonce le
petit trocart de l'appareil de Potain ou une aiguille à ponction
lombaire immédiatement au-dessous de l'appendice xiphoïde sur la
ligne médiane. On dirige l'instrument obliquement de bas en haut
et, dans le premier temps de l'opération, on rase la face postérieur
de l'appendice xiphoïde sur une longueur de 2 centimètres environ.
On est certain ainsi de se tenir à un demi-travers de doigt du péri-
toine, qui d'ailleurs s'éloigne rapidement vers la concavité dia-
phragmatique.
Après un trajet variable et après avoir cheminé dans le tissu cel-
lulaire sous-péritonéal, on passe dans l'hiatus musculaire laissé
l'i RJCARD1TE. i.î
libre par les insertions Blernales du diaphragme. Comme la base
du péricarde adhère à la convexité diaphragmatique sur nue i
due <|ui varie de '•• a il centimètres dans le sens transi
ri dt! 5 à 6 centimètres dans !<• s< m- antéro postérieur, I ai-
guille, après avoir dépassé l'hiatus musculaire, pénètre Décessa re-
ment dans la cavité péricardique, >■! comme, d'autre part, cette zone
corresponde la partie la plus déclive du sac, elle rencontrera a peu
près sûremenl le liquide qui s'j trouve.
Enfin, mais exceptionnellement, eu cas de péricardite postérieure
on a pu rire amené à pratiquer la ponction dan- le septième espace,
en arrière du thorax.
Quels sont les avantages et le-- inconvénients de ces différentes
méthodes .'
Le procédé parasternal gauche a'esl pas à recommander, car il est
lie- compliqué h ne donne aucune garantie contre la blessure des
CUls-de-saC pleuraux.
Le procédé parasternal droit «le Rotch est défendable, au moins
eu théorie, car, d'après les recherches de l'auteur, il semble bien
que le liquide s'accumule au début dan- l'angle cardio-hépatique.
Mais, en pratique, ou n'est jamais sûr que la matité trouvée en ce
poinl ne soit pa- «lue a la dilatation des i ;avit< - droites et, dan- l'in-
certitude, il \ aui mieux s'abstenir.
Restent les procédés extramammaire gauche <■! épigaslrique.
Le premier a été l'objet de critiques excessives de Blechmann,
qui lui reproche de présenter le maximum de danger et le minimum
d'avantage, si, dit-il, par un hasard heureux, on évite la piqûre du
cœur, eu perfore presque à coup sûr la plèvre; ce que l'on veut évi-
ter. » Or, cela n'est pas prouvé. L'accumulation du liquide a pour
effet de refouler en dehors les culs de sac pleuraux et de les mettre
a l'abri de l'aiguille et, comme le cœur surnage a la surface du liquide,
une ponction faite à un centimètre environ au dessus de la base
de la matité ne risque guère de le blesser Elle est donc a recom-
mander, comme procédé d explorai ion, pour s'assurer qu'il) a bien
du liquidedans le péricarde.
La ponction épigaslrique constitue le plus sûr moyen d'aller au
devant de l'épanchement, d'éviter la blessure des artères mamm
et de la plèvre. Mais -i, contre toute attente, il u \ a pas de liquide,
en peut craindre de pénétrer dan- la région de- cavités droites du
cœur <'i .|r i,- léser dans une /on.' particulièrement dangereuse \ issi
faut-il s'être assuré, par un ponction laite au préalable >\.>i\^ les
espaces intercostaux gauches, «le la présence de liquide dans le
carde, si le résultat est positif, alors d u'\ a pas de doute, c'est par
la voie épigaslrique qu'il faut l'évacuer, Ce i » * « . * 1 . - d'interventi
été employé à plusieurs reprises avec succès par Marfan, pai
A. Robin d Noël Fiessingef et par Chauffard.
234 TT. VAQUEZ. — MALADIES DU CŒUR.
La péricardotomie est préférée par les chirurgiens, qui reprochent
à la ponction de ne pas empêcher la reproduction du liquide et d'être
inefficace dans les cas d'épanchement cloisonné. A notre avis, elle
reste malgré tout le procédé de choix pour la péricardile rhumatis-
male ou séro-fibrineuse car, si 1 epanchement est cloisonné, la péri-
cardotomie ne fera pas pins et, s'il ne Test pas, la ponction suffit.
Il n'en est pas de même en ce qui concerne les pleurésies puru-
lentes aiguës et les abcès froids tuberculeux du péricarde,
alors ! incision qui s'impose. Celle-ci étant du domaine chirurgical,
nous n'insisterons pas sur sa technique. Nous dirons seulement que,
pour les raisons exposées précédemment, la voie épigastrique est
préférable. Elle assure un drainage parfait de la cavité affectée,
drainage qui est toujours insuffisant quand on aborde le péricarde
par sa faee antérieure, même si Ton a soin de réséquer, commo on
l'a proposé, soit le sternum, soit les cartilages costaux.
Bibliographie. — Andrai., Clinique médicale, Paris, t. III, p. 4-14-1831. — .
Aran, Observation de péricardile traitée parla ponction et injection iodée i HalL
de l'Acad. impériale de médecine, Paris, nov. 18ô5; Gazelle des k&p&mux, 1 aris,
irtov. 18>j. n° 138). — Avenbrigger. Klassikerder Medizin neue KHîndung mil tel s t
des Ausehlages an der Brusthorb, als oir.es zischera verbogene Brustkr mkhi. i.
entdeckcn (1"61). Aus dem Original i'<berset/t von V. Fossei, Leipzi-r. Harth, 1912,
8°, 44 p. Bacaloglu, Péricardite, myocardite et pleurésie typhotdiquea espé-
Jrimentales (Lompl. rend. Soc Je biologtm, Paris, 13 cet. 19oi>|. —
.Ueber die .Fliulogie der Pcncarditis | Péricardile suppurée à pneum coques et
<| staphylocoques blancs et dotés, chez une personne de cinquante-cinq ms, dans un
cas de pneumonie compliquée de pieu rite] (ReuÊsehe med. \\ oihensehr., Leipz.
tSM, XII, 897-899). — Baoti (G >, Suil'etioiogia delte pneumoniUacute (S/jerimenl
taie, Fire le, 18!'0, LXV, 349-461-Ï7J). — iSartels (Ci, Handbueh der Krankheiten
des Ilarnapparals, Leipz., <*75. .— Baumler, Ueber Slimmb.indlâhmungcn<
{l)<utsc/ic Arcli. /'. hlin. Med., Berl , Bd. Il, 1867). — Bkci.èhe, Traité de radiologie
médicale du Pr Bouchard, Paris, 19()4. — Bertin, Traité des maladies du coeur,
Paris, 1821, p. 270. — De Bedrmakm et Griffon (V.), Péricardite puru'ente
latente à pneumocoques (Bail. Soc. analomique de Paris, mars 1896, LXXI, 247-251).
— Bochefotajwe et Bourceret, Physiologie patbo'osrique sur la sensibilité du
péricarde à l'état normal et à l'état pathologique {Compl. rend. Ac&d. dessci?nces,
|Paris, octobre 1877, LXXXV, 1168-1171). — Bosc (F.-J.), De la péricardite des.
jbrta* tiques {l'resse méd., Paris, 28 sept. 1898, II. Ië5-1«7>. — BoniLAnn, Traité
des maladies du cœur, Paris, 183'">. — Bourceret (P.), De la dyspha;ie dan- la
péricardite et en particulier de la pericardite à forme hydrophob que, Thèse
Paris, 1877, n° 111. — Bright, Tabu'ar view of the morbîd appearancee in î uO
cases connected with allmminous urine (Guy's //ixspitai H ports, l.ond., 1836
1, 3SO-'i<to). — Cassaei, La péricardite postérieure, Paris, tiaaiw. 1914. — (..ha.
Balibr tE.)i Du frottement péricardique, de sa valeur séméiolonqua et de ses
diverses manifestations sous l'influence des mouvements respiratoires (Revu? de
médecine, Paris, mars 1891, XI, 255- 43), — Chalifk et Novk-Josserasd, Péricar-
dite infectieuse mortelle chez un brightique (l'aris méd., 2ô nov. ldlli. — Chalf.
FARS, Frottement péricardique dorsal \Press? médic, Paris, 13 janvier 1915). —
Colijr, Des diverses méthodes d'exploration île la poitrine, Paris, 1824. — Con>rt.
cl 1! mu '■-.'■ les bactéries, Paris, 1886. — Corvisart, Essai sur les maladies orga-
niques du cœur, Paris, 1806, p. 47. — Delorme et Mignon, Sur la ponction et
l'incision du péricarde (Revue de chirurgie, Paris, 1895, p. 797-987 et mut. id.t
i896, p. 50 et s»ûv). — Dieviafov, Manuel de pathologie interne. Paris,MassoD, 1880-
1884. — Eijstbin (VV.), Ueber die Diagnosc heginnender Flûssigkeitsammluiigen ira
TTerebeutel | ftrchom'a Arch. Bd. f. puth. Amt., Berl., 1892, CXXX, (418-443). —
IEwart, Pericarditis with effusion. Diagnosisand treatment [Proc. Roy. Sec. Med*
PÉRICAl DITE, SS-235
Lond., 1920, III, m«-'I. sect. . — I'euiuuv et I'mimiu. PériOBrdiJ
ln-i: lil q'io '.Bit il. «t im-m. >•<<■ m ,1a . ,.n llnjjll. Je l'u VU, K
XVin, 1194 L.), A praticn] kraatiaa on Un
ami tiratnx-nl of diseases <>!' t lie lu-art. Phil dekpl
' : i«a i- 1 1 1 <• tjrphiquc 6assisi dee Iojjji t.iiu:. Pari*, M ma'« 190a). — i>k
tiaatioa du pnrumocoqus. Thète d i . . ; - o. - Gi >>i m bb Mwbi
■ii ue iii.'clk-ale, Paris, '8?l, L I, |>. 3 i J . — Gi
te ( > rpnoldn \Hull. Sac. </e Pédiatrie, Paris, avril r . ).— H*i
et Tu .11. l'.i, ( loniriimii'.ud l'i'-t tnU- >i' la péricardite tuh
■'. IX, '.'4-4 7 i — llr-TiM'.i , Cirilios •-. . .
■ii / 1 fiii- i'e Venfa
il |5). — .i.xiKii i.A\ . Pèric&rdolomia {Lyam médit
p.'Mi'Ji. La vnie riphoïdienne p si le péricarde et le cnt-de-eac anl
de la plèvre fLysn nM., oct I 100, t. XCV, p, - ■ . —
l.i |irr ..-ai dite aigl i': iCnntj. l'r.tnr. «/«■ »»••-/ . I.\mi -t; Paris, [|
Kiu>\\i l" !. Étude clinique el expérimenteie Bar la péricardite urém
Thèse de P . n° IT. - Ki-mui., Uebar schwielige .téedtaa
laradoxea Pub Berlin, kl. Weekenathr., 187
chirurgicale, Pari *, 1 î IT I hthbm ri Panai ans m l
ofextenrive periearddal efl [, Load., i ••
— I Avaarr (Cli . e4 Bmcoi i. Valeur u signe de I
l'adulte Méaf. Banderas, Parie, j.mv. 1913).— Lacancai ..-t
L'albuminurie e( du anal de Bright, Paris, 1869. —
ofthe hearl in rheuraatic rêver (HeahcsJ and Ou/- Tr*A*aci
XXXI, p. 101-417). — I.ijmii. Ch. »» De tapéricardita i i rieilkurds I
Pari , 1884- >886, a» 131 Lbtullb, Péricardite lui aj
médical», r - ii- n ii.i. ajassossie pathologique^ Paris, 1
— M \m\>, 1 >i- la péricardite chez I > niant \Mute*iim mééicai, ParM kl 3, p
\l\r.i »», Ponction du péricarde par k'epigarira l'nlLtt mur,,,
hop. de Parie, H judlft l'.u i ). — 1)b hf assari • l rdibe brigl
[BwlL ci ment. Ses. m Paris). - alnrarnuna l'.-h . G
pneumonie en 1886. Thèse de Paris, 1886-87, n° 110. — Muarrusa e\ 1' -
Péricardite purulente A pneumocoques dans un cas de dilatation broi
{Bail. Soo. enat., Paris, 1893, LXVII, 769-773). — Mbrxlbn, I
brightiques {Semaine méiiic;ile. Paris, I
lenl necrolic mediastinitis with péri car di lis and double empyema resull na
suppuration ofa submaxillary gland (Glaegow médical Journal, avril 1894, XLII,
: . \ \ 1 1 \ • l viiun ii. De la péricardite i pawasaocoqoas '//irs« Moalti •.
— Navrant Périnardsba ahrinsaas détanaiaee par le paeuoaoi
pneumonie lobaire coïncidante Bull. Soc. anai., Paris, 1886, LXI, I8Î
Ni Min i le péricardite suppures i paesmoe»
de /■•'"/ . l'an- I vith. frai mni , Las
févi in. n- l'i'i. — < i
Paris, ■-'. — Oiitibr, Leçons cliniquei
Paris, lêW, — Oss.sn W . Tsèercwlbaspericardilie Amené fém
.i lad., M
Liqae pasuasote ^Presse médicale, Paris, 10 sov. ivoo, p. i.~ p
chronische unter dsm Bride des Lebereirrhnse ^rerfsufends Paricartficia
ditàsela r^ustessaascisrhesa) (2sta*sAr. /' /.-liv Wedn., Hi^H.. i*i»%. H. \\i\ i
I'vil ((àaaataaAua] D Lrriiasaaat daa sasJadias du ccrux, I
Vssslin, 1883. ■ Parsa. Leçons cliniques médicsles, Psris, 1880, t l
m , lui neuas Symptom dei Paricardita Wiener meilizinisrhrr Weehemeeàrift,
1880, b«« fi el :, p. 109 el 248). i OTi n. Du » p-îriran:
de ui«ui' r • îii-uji'iiL. Reaaa ds mr,itXinte, Pariât L VIL
• - PoTwTos IL. v .imi n lmti. n lo laa sabjscl of rheunasli
lipoa m nn.il\ mh ,,f 1*>\ Ihtai casas af ■SyaBJUfafahrs ptriourdili» in t-hiMho
A aie.' Gtaf ra\ N07-4W, l. _ Pansmesâ »j«se si liiievui.Uio perics
and extrême dUslsiJrinoftha aaart.|sted cair. Tr.im., Lande: .
Rayi u. I'imiIi- deemaUdiea dés rafna, Paria, ISSi. — Ru\ in, Articfp . Pi
dMs \F*retionn,iir« de mé4«c. H do «Aw-. ir,rt.. Far ■*. »s"S. ;v k*9<. — Rkma>
ijii-heiridwn ttBaioiaLk|tt* <tt pal . Passais, l'j»>,liv. 1LL p. iTS i û.- —
Rcnux si Pisasimian (N.J, Péricardite ■ ique. Ponction nu poinl de hlArraa
236 II. VAQUEZ. — MALADIES DU CŒUR.
(Bull, el mém. Soc. méd. des hôp. de Paris, 20 déc. 1912). - Hogbr (H.), Rapp rt
BUT une ohscrvalion de paracentèse du péricarde. Considérations pratique- sur
les grands épanchements péricardiques et leur traitement chirurgical [Bull, de
l'Acad. de mé1., Paris, 187*5, 2e s., IV, 1202-1259). — Rotch iE.-M. , Absence of
résonance in the lifth right intercostal space. Diagnostic of pericardial elTusion
(The Boston médical and surgical Journal, 26 sept. 1878, X.CIX, 13 et 3 oct. 187s,.
n<> 11, p. 389 et 421 avec 6 figures). — Sehgent (E.), Péricardite tuberculeuse à
épanchement hémorragique considérable (800 gr. environ) chez une enfant de onze,
ans, morte de tuberculose aiguë généralisée à prédominance séreuse (Bail. Soc.
anat. de Paris, 1893, LXVIII, 361-366). — Smson (F.), On pericarditis (London
Journ. of Medicine, L849, I, p. 893-10f5). — Skoda, Abhandlung ùber Perkussion
und Auskultation (Wien, 1*12, A. 1, p. 295). — Teissier, De a dilatation aiguë du
cœur au cours du rhumatisme polyarticulaire aigu (BuU. et mém. Soc . méd. des
hôp. de taris, 29 mars 1901; Billetin médical, 12 avril 1911). — Thaon (L.-A.i,
Recherches surl'ai atomie pathologique de la tuberculose Thèse de Paris, 1873. —
TiiAYi.ii et Lazbar, Cong. Moscou, 1897. — Traube (L ), Gesamm. Beilrâge z.
Pathologie und Physiologie (Herlin, 1871). — Teidoiilet et Harvier, Bull, et mém.
de la Soc. méd. des hôp. de Paris, 2 juin 1911. — Vignau, Contribulion à 1 étude
de la péricarditc à pneumocoques. Thèse de Paris, 1895. — Vincent et Armn-
Delieil, Péricardite hémorragique et purulente primitive à pneumocoques (Bull,
médiat de VAli/érie, A'ger. 30 avril 1908, XIX, 285) — Virchow, Ueber einen Fall
von isolierter primarer tuberkùlôser Pericarditis (tterl klin. Wochenschr. , 1895,
no 5i). _ Wacher, Pericard. syphilit. [Wien. kl. Woch.. 1909, n° 3). — Weill,
Article « Péricarditc » du Traité des Maladies de l'En ance, Par s. 1897. et Préi -
médecine infantile, Paris, 1905. — West, Pericarditis with ell'usion Diagnosis
and treatment (Proc. Roy. Suc àfed., Londrn (Med. sec), mars et avril 1910,
vol. III. p. 77 à j5 et 136 à 17(5). — West, Diagnostic et traitement de la péricardite
(Bril. medic. journ., Lond., 26 oct. 1907). — Widal et Wi il, La péricardite des
[brigh tiques (Journ. d'urologie méd. et chirur., Paris, fév. 1912). — Williams
|(D.-H.), Stab wound of the heart and pericardium. Suture of the pericardium.
Recovery. P.. fient alive three years afterwards [New-York médical Record,
27 mars 1897, p. 437-439).
SYMPHYSE PEIUCARMQUE
La présence d'adhérences à l'intérieur ou à l'extérieur du sac
séro- fibreux qui enloure le cœur constitue la symphyse cardiaque
ou péricardique. Il en existe deux variétés : la symphyse intrapéri-
cardique et la symphyse extrapéricardique. La première, où les
feuillets du péricarde sont simplement unis entre eux, est souvent
méconnut' et relativement bénigne, car, si la soudure du péricarde
supprime le glissement du cœur, elle ne nuit cependant pas à son
fonctionnement. La seconde est beaucoup plus grave ; ici les feuillets
péricardiques sont adhérents entre eux, comme dans le cas précé-
dent, mais ils sont de plus fixés aux organes du voisinage, et le cœur,
immobilisé dans la poitrine, est exposé un jour ou l'autre à
devenir insuffisant.
Pour les anciens auteurs, la symphyse cardiaque constituait une
sorte de malformation. Lancisi, le premier, l'attribua à une inflam-
mation. On considérait son diagnostic comme si difficile que,
d'après Corvisart, il était presque inutile de le tenter.
Au commencement du siècle dernier, Kreysig et Heim, Sanders
découvrirent deux signes importants : la dépression systolique de
SI MPHYSE l'I RICA RDI QUE. ft| ! J
l'épigastre à gauche, au dessous des fausses côtes el !«• mouvement
d'ondulation ou de retrait de la région précordiale. Leur valeur fui
méconnue parLaënnec, Bouillaud <■! Piorr^ . de sorte que, vers 1850,
le diagnostic de la symphyse péricardique élail aussi obscur que du
temps de Con isarl .
La symptoraatologie des adhérences 'lu péricarde ;i été élu-
cidée i »m i* Sko(Ja, Sibson, Aran, Priedreich el Potain, Broadbenl el
Wenckebach y onl ajouté quelques notions nouvelles et, avec Bordet,
nous avons montré l'importance des indications fournies par l'exa-
men radiologique.
Les lésions anatomiques < >n i été étudiées particulièremenl par
Cruveilhier, Kussmaul, Cornilet Lelulle, Hulinel, Thaonel Mathieu.
Ces derniers auteurs onl insisté surtout sur le rôle <l<- la tubercu-
lose.
Enfin un grand progrès a été réalisé dans le Lraitemenl de la
Bymphyse, considérée jusqu'ici < ■ < « i r 1 1 1 1 « ■ incurable, grâce à l'inter-
vention sanglante donl Brauer a montré les bons effets.
ÉTI0L0GIE. — La symphyse cardiaque esl très Fréquente. Leudel
l'a iv h coi il rr c totale ou partielle, dans 8 p. 100 des autopsies. Dans
651 examens post morlem, Sibson ;i trouvé 52 fois une symphyse
complète. Le chiffre donné par Potain, un peu moins élevé, esl d'un
cas d'adhérences étendues sur 20 autopsies. Notre statistique person-
nelle nous ;i conduit au même résultai .
Elle n'est pas rare chez les 'enfants du premier fige; on l'a
même constatée chez le nouveau-né <-i attribuée alors 6 une
péricardile fœtale. Mais elle esl surtout l'apanage de l'adoles-
cence Sur 13 cas réunis par Cerf, 35 concernaient des sujets de
ili\ à trente ans. si ello paraît exceptionnelle chez les gens
cela lient à ce qu'elle n'est guère compatible avec une 1res longue
existence.
La Bymphyse, comme la péricardite d'ailleurs donl elle n'esl
qu'une conséquence, reconnatl des causes multiples : les maladies
infectieuses, la pneumonie, l'érysipèle, la scarlatine, etc., surlo
rhumatisme el la tuberculose; puis la sclérose rénale, le cancer
el enfin les affections de voisinage, anévrysme, tumeur du mé-
diaslin, etc.
Le rôle du rhumatisme esl particulièremenl important, notamment
chez les jeunes sujets. Chez eux, la péricardite el la Bymphyse
peuvent succé 1er aux formes les plus légères « 1 « - la maladie; elles
apparaissent néanmoins de préférence au cours ou .< la suite des
attaques prolongées, Iralnanles el rebelles; enfin elles font rare-
ment défaut dans les rhumatismes récidivants qui onl pour effet
il altérer successive ni <>n simultanément l'endocarde, le péricarde
el même le myocarde. Il <'ii résulte à la longue une cardiopathie
complexe, désignée par l! o • sous !■* nom de grand ccrur
il. VAQUEZ. — MALADIES DO CŒI R.
rhumatismal . où les adhérencea du péricarde -<>iit pour am-i <iir«-
constant
1 'influence de la tuberculose dans la genèse de la s\ m|»ii\ -.-.
soupçonnée par les anciens auteurs, n'a été bien connue qu'à la
suite des travaux de Leudet, de rlayem el Tissier, d'Ilutinel et
de LeluHe. Leudel attribuée cette affection un liera m moins des
• •I Letulle la plupart des symphyses a évolution Bubaitjuê de
l'enfance, ce que semble confirmer la très grande fréquence des
adhérences dupéricarde cher, les sujets tuberculeux. Dans ISOautop-
sies nous les avons notées 15 f'<>i> ; 8 l'ois elles coïncidaient avec la
présence sur le péricarde de granulations miliaires, continente- ou
discrètes.
Le mal de Bright, si fréquemment associé à la polysctéi
viscérale, est souvent aussi une cause de symphyse, j fois sur 28
dans notre statistique.
Le rôle du cancer, moins important, se borne d'ordinaire à pro-
voquer des péricardites subaigués plutôt qu'une véritable soudure
de la séreuse. Les anévrysmes de la pointe du oœur ou de raorte
et les tumeurs du tnédiastin ne déterminent en général «pi-- des
adhérences partielle-, mira ou extrapericardiquea.
ANATOMIE PATHOLOGIQUE. — Parfois rien ne lait prévoir au
début de l'examen cadavérique qu'il existe des adhérences du péri-
carde. Le médiastin paraît normal, les poumon- sont mobiles, ou
bien, s'il existe quelques tracl us lilnvux entre les différents organes,
ils sont de minime importance et ne semblent gêner en rien la
fonctionnement du cœur.
Mais, quand on essaye d'ouvrir le péricarde, on voit que ses
feuillets sont unis l'un à l'autre sur une plus ou moins grande
étendue ou même qu'ils sont si complètement Boudés qu'il n'y a
plus trace de la cavité close. Cette sorte de lésions constitue la
première des deux tonnes de la symphyse, la symphyse intra-
péricardique.
Quand les adhérences ne sont que partielles, elles affectent les
régions du oœur les m »ins mobiles : le sillon intervent i ieulaire, le
bord du ventricule gauche, le coté externe de l'oreillette droite el
les culs-de-sac qui enveloppent les gros vaisseaux ; mais elles peuvent
être aussi limitées à la pointe.
Biles sont formées de pinceaux filamenteux, île brides ou de trac-
lus lamelleux et fibreux, de longueur et île consislauce variables.
Souvent elles n'offrent pas de résistance et le doigt les dissocie
facilement. Si le processus inflammatoire n'est pas complètement
éteint, les adhérences circonscrivent des loget tes dans lesquelles
on trouve un reliquat d'épanchement louche, séro-purutent OU hémor-
ragique, ou des petites masses molles et caséeuf
Ouand la soudure est plus intime, les feuillets sont si exactement
: PHYSl PÉRH ARblQI B, tt
accoléi que le m.iiM ii<- du scalpel ne peut réussir ;i les détacher.
Leur épaisseur n'esl pas augmentée, leur structure ne semble pas
modulée. Trompés pai ces apparences, les anciens auteurs attri-
buaieol cette sorte de lésion •< une malformation congénit
I m pareil cas le coeur peul avoir conservi urne normal, ou
bien il esl atrophié, comme l'a noté Kennedj en 1850 < ette atrophie,
qui esl due à une nutrition insuffisante du my< • \.>il «pif»
dans les symphyses totales enserrant le coeur comme dans un élan.
Celle forme <i<- symphyse esl nue; la Byrophys ■ •< la fois inti
exlrapéricardique I esl beaucoup moins.
I.lle se reconnaît dès l'on verture du cadavre. Lorsque, après avoir
Bectiomaë les cartilages costaux, on lente de soulever le plastron
ster ne-costal, on s'aperçoit que sa face postérieure esl Mme aux
parties profondes, notamment au péricarde, par des Lractns fibreux
I ► J • j — ou moins denses <-i résistants Parfois ils son! limités > cette
région, el quelques coups de ciseaux suffisent alors pour libérer l«*
plastron costal ; plu- souvent ils irradient vers les du mé-
diastin, surtout I»- poumon, dont les bords libres, : n dehors,
sont immobilisés par une sorte de gangue conjonctive ; enfin, mais
rarement . il en existe ;■ la race postérieure du coeur. Ces den
altérations constituent la fibro péricardite de Gendrin.
Dans les formes plus graves, les adhérences envahissent tout le
tissu cellulaire do médiastin qui est transformé en une sorte de
nappe fibreuse, dure, lardacée, englobant les organes de la région,
fusionnant la plèvre <-\ le péricarde, enserrant les gros vaiss< aux de
la base, la plexus cardiaque, le nerf phrénique. Cette sorte «le
médiastinita calleuse sntratne fréquemment le coeur dans une
posil i"u \ icieuae à droite ou a gauche.
Quand, après avoii rompu les adhérences, on parvient but le
péricarde, celui-ci apparat! sous la forme 'lune coque fibn
épaisse, dure, constituant an loot homogène, une véritable péri-
cardite oblitérante ou il n'esl plus possible de reconnaître In moindre
delà séparation primitive desdeux feuillets. Parfois
dant, on constate la présence de logelles - ir des 1rs
conjonctives <-\ renfermant un liquide louche ou une sorte d'infil-
hiii ion gélatiniforme. Si l'on Bépare les membranes l'une de l'autre,
l'aspect des lésions figure celui «l'un . e miel
l .1 coque pe ne. m li.pi r peut également avoir subi rmation
cartilagineuse ou s'être incrustée de sels cali nsti tuant des
blocs rigides, osai formes, «>u une carapace pierreuse encerclant le
cœur, qui est perdu dans sa masse. I <• mode de «' . ?e esl
particulier aux péricardites chroniques, notamment nu\ péricar
dites tuberculeuses. Souvent, d'aillenra, il existe en même temps
les feuillets fibreux, surtout sur !«• feuillet externe
jaunâtre, plus i>u moins volumineux, ou un semic nulations
2iO II. VAQUEZ. — MALADIES DU CŒUR.
dont la nature tuberculeuse esl confirmée au microscope par la pré-
sence de cellules géantes el de bacilles de Koch.
Le cœur esl toujours augmenté de volume, ce qui peut tenir à
des lésions concomitantes, cardiopathie valvulaire, sclérose rénale
ou exclusivement à la symphyse, et l'hypertrophie s'accompagne
toujours d'une dilatation plus ou moins marquée dont le méca-
nisme a l'ail l'objet de nombreuses controverse-.
Pour Morel-La vallée, < îombaut et Bard, elle serait due à la myo-
cardite interstitielle, d'ordinaire associée à lasymphyse. Cette expli-
cation est insuffisante, car la myocardite n'est pas constante.
Potain a incriminé la suppression de l'action essentielle du péri-
carde, qui serait, suivant lui, de soutenir le cœur au momenl d'un
effort. ■ Or, dit-il, toutmuscle qui manque d'appui à l'extérieur se
laisse distendre dans certaines circonstances. »
Beau ayant remarqué, ce qui est exact, que la dilatation se ren-
contre presque exclusivement dans les cas d'adhérences extra-
péricardiques, l'attribua à une sorte de traction opérée sur le cœur
par les organes fixesauxquels il est uni : sternum, côtes, rachis, etc.
A celle explication, admise pendant longtemps. Pierre Delbet en a
récemment substitué une autre beaucoup plus plausible.
A l'état normal, dit-il, le retrait systolique du cœur crée autour
de lui une sorte de vide virtuel que viennentcombler les languettes
pulmonaires distendues par l'appel de l'air dans leur intérieur.
Mais, quand il existe des adhérences entre le cœuret la paroi costale,
les languettes pulmonaires sont immobilisées et ne peuvent plus
faire leur office de coussinet ; pour combler le vide, la paroi se
déprime, ce dont témoigne de retrait systolique de la paroi, el le
cœur reste dilaté. Ce mécanisme avail d'ailleurs été indiqué par
Bamberger sous le nom d'action « cardiopneumatique. »
L'interprétation proposée par Pierre Delbet convient également
aux cas où, à défaul d'adhérences, les languettes du poumon n'en
sont pas moins dans l'impossibilité de remplir leur rôle. Ils sont
importants à connaître, car c'est toujours à leur sujet que se com-
mettenl les erreurs de diagnostic. Ils concernent d'ordinaire des
individus jeunes atteints de lésion aortique avec augmentation con-
sidérable du ventricule gauche. Chez eux, le cœur, appliqué contre
la paroi sur une large étendue, ne laisse plus aux languettes pul-
monaires la place nécessaire pour se distendre, el comme, d'autre
part, la paroi llioraciqne esl Ires tlexible. celle-ci se déprime for-
tement au momenl du retrait systolique, ce qui crée une sympto-
matologie de tous points semblable à celle de la sj mphyse.
Très souvenl on trouve, en plus, à l'autopsie des altérations des
appareils valvulaires qui peuvent être dues à des cardiopathies chro-
niques, mais aussi à «les insuffisances fonctionnelles sur lesquelles
se so il greffées des lésions organiques. Pour cette raison, la nature
MMl'in SE PÉRIC kRDIQI l «3
de celte variété d'insuffisance échappe à l'examen anatomique el
ne peul être établie que par ! — ymptômes obsei*vés pendant la
Cependant, dans un cas de Jaccoud rapporté par Delorme, leur ori-
gine fonctionnelle <»u mécanique ne faisait aucun doute. Il avail trait
à un sujel chez lequel <ui avail constaté des signes certains d'insuffi-
sance aorlique. U'autopsie, l'orifice était en effet insuffisant, maisl'en-
docarde valvulaire li — el uni ne témoignai! d'aucune altérai
Les lésions des autres organes sonl banales el relèvenl <l<- l'insuf-
fisance cardiaque consécutive à la symphyse. Elles consistent dans
de la congestion passive des poumons avec foyers apoplectiques
et noyaux d'infarctus, dans de la sclérose rénale, etc. Parmi elles
cependant il en esl qui sont particulièrement précoces el impor-
tantes. < le sonl les altérai ions du foie.
Parfois c'esl simplement au i'<»i'' cardiaque que l'on a affaire,
son aspect mu iractéristique, ou bien ■• une véritable cirrhose
avec lésions scléreuses plusou moins étendues, décrite par Pick de
\ ienne bous le nom 'I'- pseudo-cirrhose péricardique. Dans certains
cas, les lésions Boni prédominantes à la périphérie de l'organe, qui
esl alors enserré dans une coque blanchâtre <-i brillante: c'estle
i glacé 'I'- < îurschmann.
Quand la Bymphyse <--t d'origine tuberculeuse, les altérations
hépatiques relèvent, pour une pari de la symphyse, pour une autre
de la maladie causale. <>u<' cirrhose cardio-tuberculeuse, étudiée
par Hutinel, esl caractérisée par un mélange de foie cardiaque, 'ta
lésions tuberculeuses oettemenl différenciées <-\ de dégén< rescence
graisseuse.
SYMPTOMATOLOGIE. La Bymphyse -lu péricarde est, de
toutes les affections cardiaques, ■•«•ll<> dont le diagnostic i -
difficile, en raison du peu «!«' netteté des troubles fonctionnels el de
la complexité des signes physiques.
Troubles fonctionnels. Us consistent dans de l'essoufflement,
de la dyspnée d'effort, des crises esj •!>■ petite in-uiïi-
cardiaque que ne semble pas expliquer l'étal 'lu cœur; ou encore
il. m- .1.-- troubles digestifs persistants, accompagnés de stase
la circulation pulmonaire <-i de congestion passive «lu foie. Mai- ces
accidents ne sont pas caractéristiques, et, pour affirmer la symphyse,
c'esl aux signes physiques qu'il faul s'adresser.
Signes physiques. - II- peuvent faire complètement défaut
quand les adhérences n'intéressent que !<•- deux feuillets du
carde <-i Bont au contraire très nombreux au cas d'adhérences .1 la
fois extra <•! intrapéricardiques.
Inspei non. -- Au dire 'I'- Wenckebach, le f>r<>/il respiratoù
sujets atteints de symphyse du p ricarde serait très particulier. A
I étal normal, le sternum est, dans loute son étendue, projeté en
au moment de l'inspiration profonde et les courbes correspondant
Tl> Ml I M Ml I! ; . — |6
242
H. vaoi;i /.
MALADIES 1)1 CŒ l R.
aux deux phases de la respiration, sensibJemenl équidistantes sur tout
leur parcours, ne se réunissent qu'au niveau delà région abdomi-
nale. Au cas d'adhérences, el en raison <l-' l'immobilité de La der-
nière pièce du sternum, elles se croiseraient à l'union de son tiers
inférieur avec les deux tiers supérieurs fig. 75 et 76 .
Le « profil croisé » de Wenckebach est rare, nous ne l'avons
rencontré qu'une fois; il coïncidait avec des adhérences de la hase
du cœur. Par contre, nous l'avons vu manquer dans des cas où la
sj mphyse étail certaine.
La voussure de l<i région précordiale indique seulement que le
cœur est )i\ pertrophié.
La rétraction permanente, notée par Bouillaud, a ])lus de valeur.
i-— »
i »
Fig. Tf>. — Profil respiratoire
normal. En trait plein, expi-
ration profonde. En pointillé,
inspiration profonde.
. "G. — Profil ci
de Wenckebach,
Elle n'esl pas à vrai dire pathognomonique, car (dK- peut être due à
des lésions rachitiques du squelette, à dos adhérences pleurales, etc.
Mais, quand (die ne s'explique par aucune de ces causes, elle doit
faire soupçonner la présence d'une symphyse péricardique. Très sou-
vent il va en même lemps une diminution de l'amplitude inspiratoire
du côté gauche.
La rétraction systolique, signalée par Skoda el par Kr«-
consiste dans une dépression en godel coïncidant avec la systole
cardiaque. Elle peut siéger exclusivement dans l'espace Intero
où vient battre la pointe: c'est la dépression punctiforme de
Jaccoud; ou bien elle s'étend jusqu'à la hauteur du quatrième ou
même du troisième espace: c'esl la dépression pluricostale.
Traube, Friedreich, Potainont refusé toute valeur à la dépression
systolique localisée à la pointe, sous prétexte qu'elle peut exister
îfl WPHYSE PÉRÏCÀRItfQÛÊ. f.i
même à l'étal normal. C'est ce que Marej appelai! I-' battement
négatif • . Mais il esl prouvé aujourd'hui que cette formé de balte-
ment est toujours pathologique, a condition, cependant, qu'elle
; iste dans toutes les positions du sujel >-\ notamment dans le
décubitus latéral gauche, position de choix, comme l'a montré
Pachon, pour l'examen des mouvements de la pointe <lu cœur.
La dépression pleuricoslale .1 une signification moins
table. Elle a pour caractère d'intéresser une plus <»u moins grande
étendue <l<- la région précordiale,' espaces intercostaux el
costaux, el môme l'épigastre. Elle esl surtout nette chez li
sujets. Quand elle esl très marquée, elle doil fairi
comme très vraisemblable, la présence d'adhérences unissant l<*
Cœur à la paroi thoracique antérieure. Les anciei
buaienl à la traction exercée par le cœur surla paroi. Nous pe
plutôt, avec Pi irre Delbcl, qu'elle esl due à l >ti de 1 1
\«-r- li profon L*ur, a >u~ l'influence du vide itour du •
Bon retrait systolique.
Enfin la dépression systolique j >*• 1 1 1 siéger non .1 la r 1
rieure, mais à la région latérale ou postérieure du thorax, au □ ;
<!<•- derniers espaces Intercostaux. Pour la constater, il faut
miner !<■ malade <l<- profit en ayant soin de faire suspendi
piration pour ne pas confon Ire le mouvement rythmique de r<
avec la rétraction respiratoire normale du thorax. Pour Broadbent,
elle indiquerait l'existence d'adhérences unissant le sac fibreux du
péricarde au diaphragme.
Le signe de Broadbent a une certaine valeur, mais
ni ;'i l'opinion de cet auteur, il n'esl pas pathognomoniqu
l'avons observé dans un cas de cardiopathi mplex
énorme et adhérences pleurales postérieures gaurli
périeardique. Il en était <1<' môme dans un lui
Le h "■ li istolique dt l<i b 1
souvent avec la d [ue de la pointe.
il sérail dû .1 une >ur de la 1
propre élasticité
1 il n'a , ion. Il en a plus lorsqu il -
;'■ la dépr ; [Ue de la pointe, h il conslil elle
une Borle de mouvement de bascule 1
; dique.
pluricostale, choc diaslulique coexisl ml
jamais en repos; il semble qu'elle soit anin
dvanl la comparaison de Vforel< ! 1
rail mi ehoc sec et brusque .1 un." mai
de Jaccotid, à un mouvement de roulis
-ii in. — L'augmentation de l'aire de la matil
244 II. VAQUEZ. — MALADIES DU CŒ1 R.
n'a pasde valeur, car elle peul être «lue à des lésions valvulaires con-
comitantes.
Plus importante est la disproportion cuire Faire de la petite
matité cl celle de la grande matilé, la première occupant dans la
secondeune place beaucoup plus grande qu'à l'état normal. Il pcul
même arriver que le- deux matités se confondent et que toute la
■ a précordiale donne à la percussion un son complètement mat.
Cela indique que le cœur est sur toute son étendue en contact avec
la paroi, sans interposition de 'parenchyme pulmonaire, et qu'il est
uni au squelette par des adhérences.
1 ii autre phénomène noté par Cejka de Vienne) relève de la
même cause et consiste dans Y invariabilité de la matilé du cœur
pendant les diverses phases de la respiration. A l'état normal, la
partie découverte du cœur augmente dans l'expiration par suite du
retrait des poumons ; elle diminue au contraire dans l'inspiration
par suite de leur dilatation. Il n'en serait plus de même, d'après
Cejka, au cas d'adhérences immobilisant les languettes pulmonaires
au devant du cœur. Ce phénomène, difficile à constater par la per-
cussion, se perçoit mieux à l'écran radioscopique.
L'absence du reirait réflexe s'explique de la même façon. Ce
• retrait réflexe , sur lequel Abrams a attiré l'attention, se constate
chez les sujets sains quand on pratique un grattage un peu éner-
gique de la région précordiale et est caractéri-é par une dimi-
nution de l'aire de la grande matité. Pour Merklen, L'absence
du réflexe d*Abrams serait un bon signe d'adhérences péricar-
diques. Nous ne croyons pas qu'il ait une pareille importance.
Enfin, pour Potain, Y immobilité de la pointe à la palpation ou à
la percussion, dans les différentes positions du sujet, témoigne-
rait presque à coup sur de la présence d'adhérences péricardiques.
Ce signe a en effet une grande valeur, mais son absence ne doit
p;is faire conclure qu'il n'y a pas d'adhérences, car on conçoit but
bien que des adhérences limitées à la région moyenne ou à la base
du cœur puissent laisser à la pointe une mobilité relative.
L'ai -mii \no\ donne très peu d'indications.
L'a/jaiblissement des bruits du cœur signalé par Aran caractérise
l'insuffisance ou L'asthénie du myocarde, mais n'a pas de rapport
direct avec la symphyse.
L'existence de bruits de froissement ou de frottement indique seu-
lement la persistance d'une inflammation du péricarde.
Le dédoublement du deuxième bruit du cœur, noté par Potain
dès 1856, a été retrouvé par Jayle, QEttinger, Durand, dans des cas où
l'on avait cru à une sténose mi traie et où, à L'autopsie, il n'existait
que des adhérences péricardiques. Le dédoublement résulte alors
non de la compression des veines pulmonaires par des brides,
comme l'a dit Durand, mais de l'élévation anormale de la pression
SYMPHY5] Il RICARDIQ1 E. *:i
dans la petite circulation. Il n'a d'ailleurs de valeur que si foi
assuré qu'il a'esl pas dû à la respiration ou à une lésion de la
mil pale.
I n - souveni on perçoit des bruits de souffle orificiels qui
peuvenl tenirà la coexistence de lésions valvulaires ou à une insuf-
fisance fonctionnelle. Dans ce dernier cas, il- apparais udai-
tiemenl el coïncident avec la dilatation cardiaque. Celte sorte <le
souffle a été uiée à lorl par Potain. Dans un fait, qous avons vu
un souffle d'insuffisance mitrale apparaître toutes les fois que le
cœur se dilatail el disparaître quand il diminuait de volume.
D'ordinaire, cependant, on Be trouve en présence d'un souffle déjà
constitué, <•! il est difficile de savoir s'il esl de nature organique ou
fonctionnelle.
Signes périphériques. — Les irrégularités <ln pouls sont fré-
quentes et le plus souveni banales. Seul le pouls dit paradoxal a
une signification pari iculière.
i ette forme d'arythmie, décrite par Griesinger en 1854 el par
Kiissmaul en 1873, consiste dans une diminution progressi
j m mis, allant jusqu'à sa suppression, pen lant l'inspiration normale.
pour Kiissmaul, elle sérail due à des adhérences de l'aorli
Bternum, qui, au momenl de l'ampliation delà poitrine, tireraient
le vaisseau à elles '•! en provoqueraient le rétrécissement.
Cette assertion est trop absolue, car le pouls paradoxal n'implique
pas forcément la présence d'adhérences. ' m l'a constaté a la -u 1 1 .- de
grands épanchements de la plèvre el Me sténoses du larynx. Toute-
fois, quand il ne s'explique par aucune autre cause, il doit .1 bon
droit fane penser a l'existence d'une symphyse
Dans un récent travail, Svoiechotow a rapporté deux observations
de pouls paradoxal cotnci lanl avec des a Ihérenc îs unissant le
à la |>lè\ ie el au |>miinon gauche.
l.a tuméfaction des veines jugulaires pendant l'inspiration, phé-
nomène inverse de ce qui -e produit à l'étal normal, esl un signe
assez précieux, mais rare. ' m l'a expliqué par la présence, entre le
poumon «'I la veine cave, «le brides péricardiques qui auraient pour
effet <le rétrécir le calibre de la veine au ni de l'ampliation
du poumon.
Lecollapsus veineux diasloliquey ou autrement dit l'affaissement
subit <le la veine au moment de la «lia-loi,' cardiaque, _nal<;
l« ir Priedreich. D'après cet auteur, il résulterait <!«■ l'accélération de
l.i circulation de retour causée par des tractions que le diaplmuj
le- poumons el les organes adhérents au cœur exerceraient sur lui
après sa systole. Mais il n'a pas la valeur que Friedreich lui a attri^
buée, car on peut le constater chez des sujets sains.
1'. m moi .... u . - C'est, comme nous l'avons montré avec Bord -i. le
procédé d'exploration qui «Ion m- le- renseignements les plus p
2W
H. VÀQUfZ. — MAI.AD1KS 1>L CŒ1 R,
Fig. "7. — Au.-ii'rwlution considérai le
du volume du cœur cbez un malade
de vingt ans atlcint c'e symphyse
cardiaque.
I i -.sain» h ;i l'ei ian «loi t avoir pmir lad «Je relever aUfifii e,v
niciil que possible : or. l'état du poumon <\ des pl.\ 1 1 •> : /,. le volume
du cœur; c. l'aspect général de ses
contours; d- le degré de mobilité
de La poinie et de l'omhre car-
diaque dans le- dillV-rru le- po-il ion-
du corps et dans le- phases su
lives de la respiration; e. l'ampli-
tude des mouvements du dia-
phragme.
''• _^n _c°nstate fréquemment
dans les poumon- de, tl
sombres liées à l'existence d'une
tuberculose pulmonaire subai-
guë ' et permettant de détei n i-
ner Ja nature de la symphyse.
b. Il est de regje que le volume
du cœur révélé par la radioscopie
-"il toujours augmenté \\u- ~~ el
que la poinie soit plus ou moins
abaissée; mais ces modifications n'ont de valeur que -i l'en
; assuré qu'il n'y a pas de Lé-
sion valvulaire.
c. Parfois, mais exceptionnel-
1 Mil, Lee adhérences se re<
nai--iMil à la présence d'oinluv-
irrégniieres, d'aspect dentelé, -ur
les contours du cceur; il en résulte
que les limites de l'organe pool
vagueeet imprécis contrac-
tions in - atténuées, ( <es ombres
sont plue appareille- sur les cli-
chés padiographiqueâ qu'à l'écran.
Monts, Lehman et SehmolJ en ont
rapporté des exemptée.
L'obscurcissemenl des coins « u
sinus cardio»diepnragmatiques,
signalé par les mimes auteur-.
témoigne de l'augmentation de la
densité des Feuillets du péricarde
au niveau de son insertion pliré-
nîque. Mais Celte anomalie e-l rare el peut relever d'autlf-
Plus importants Boni les signes radiologiques suivante.
il. L'absence de déplacement latéral de la pointe Gg. 78 permet
de présumer, mais n,»n d'affirmer, qu'il existe des adhérences péri-
78. — Ininiol.il lé de la i ointe
avec mobilisation (l" bord pi uche
ver- l)i pa ioi Lhorei iepie externe pen-
dant l'inclinaison <ju corps a ga«cbe.
lui pointillé, le contour du lord
. Ur pendant l'inclinaison, Pointe
flye au niveau de la croix.
51 WPHYSE pi'. rr«:\r;i.i<
ta
res|
cardHques, car elle peut être due aussi à une augmentation de volume
du cœur immobilisant Fa pointe contre la |Mr-»i el le diaphragme.
\ Pétai normal, pendanl ['inspiration, les contours de cœur
s'abaissent el l'ombre cardiaque s'allonge el se rétrécil ; pendanl l'ex-
piration, les contours s'élèvent el l'ombre
s'étale H s'élargit de droite à gauche.
Au cas d'adhérences ces rapports son I
modi6és \\Lr. 79 .Tantôl les déplacements
— « > r 1 1 moins étendus, soil .•'• droite, soil ;'i
gauche ; tantôl une pari ie seûlemenl des
contours a conservé sa mobilité; tantôt
enfin il- se déplacenl en totalité, tandis
que la pointe reste fixe.
Parmi ces modifications, il en esl une ;i
laquelle tous attachons une signification
particulière. Elle consiste dans l'éléva-
l ion du contour de l'ombre, coïncidant
avec l'inspiration profonde, ce qui esl
l'inverse de Pétai normal. Cette anomalie implique la présence
d'adhérences résidant cuire le cœur el I ■ plastron
L'amplitude des mouvements du diaphragme lîg. 81 doit être
étudiée dans les diverses positions, la
Btation verticale et l<- décubil us dorsal,
notammenl . Très souvent on constate
une immobilité relatif e on 1res nette
de l'une «ni des deux parties «In dia-
phragme, mais ce signe n a <!<• râleur
1 ' i <• s'il n'esl pas imputable à une lésion
concomitante des plèvres ou des pou
mon
Rappelons enfin que l'examen h
l'écran permet de confirmer la réalité
du signe de Broadbenl <»u. autrement
dit, le retrait systoliq le- derniers
espaces intercostaux en arrière. Pour
cela, le malade étant de profil, on
place un index opaque dans la r« '• l: i • » 1 1
où le retrait esl à son maximum et 1 on
Vi,ii alors, qu'à chaque conlracli ardiaque l'index est entrati
dedans el qu'il correspond exactement, comme I'
aux inserl - costales du diaphragme.
DIAGNOSTIC Si, malgré une symptomal riche, le
diagnostic de la symphyse péricardique
tient moins à l'insuffisant edes moyens d'exam la complexité
de la maladie.
:
plein,
248
II. VAQUEZ. — MALADIES Dl CŒUR.
Il existe, en effet, non pas une, mais des sj mphj ses «lu péricarde,
différentes les unes des autres par leur disposition topographique et
leur- signes, suivant que les adhérences sont limitées ou étendues,
intra ou extra péricardiques. Aussi est-ce une erreur que de vouloir
trouver des éléments de diagnostic applicables indistinctement à
toutes. On n'y est pa> parvenu
et l'on n'y parviendra jamais.''
Il faut donc procéder autre-
ment et, à propos de chaque
variété, établir la symptomato-
logie qui lui est propre. Celle
que nous étudierons tout d'a-
bord est la symphyse totale an-
térieure, la plus intéressante,
parce qu'elle est plus que toute
autre justiciable de l'interven-
tion opératoire. Elle est carac-
térisée :
A la vue : par une modifica-
tion du profil respiratoire, pro-
fil croisé ou signe de Wen-
ckebach, rare d'ailleurs; une
dépression permanente, soitde
l'épigastre, signe de rïeim,soit
de la paroi thoracique, signe de Bouillaud, et par des mouvements
de retrait ou de soulèvement coïncidant avec les différents temps de
la révolution cardiaque. Le retrait est systolique et peut siéger
exclusivement à la pointe, ou occuper une plus grande étendue. Les
soulèvements sont diastoliques et se perçoivent principalement à
la base. Très souvent les retraits et les soulèvements se succèdent
pour constituer un mouvement d'ondulation ou de roulis. En pareil
cas, il est presque certain qu'il y a adhérence du cœur à la paroi.
A la percussion : par l'invariabilité de la malité cardiaque dans
les changements de position du malade et dans les diverses phases
de la respiration, signe de Cejka.
A l'examen radioscopique : par la limitation partielle ou totale
des mouvements d'expansion du diaphragme; l'obscurité de l'espace
clair rétro-sternal pendant l'inspiration forcée, la diminution ou
l'abolition des déplacements du cœur dans les différentes attitudes
et dans les divers temps de la respiration; enfin, par son élévation
pendant l'inspiration.
Les troubles de la circulation périphérique ont moins d'impor-
tance et sont inconstants. Seule la coexistence du pouls paradoxal
avec les signes précédents a quelque valeur.
Deux affections pourraient en imposer pour une symphyse
Fig 31, — L'expansion diaphragmatique
est très riduite à gauche dans le tiers
interne du muscle, un peu plus ample
dans les deux tiers externes, normale à
ilnute.
SYMPHYSE PÉRIC VRD1Q1 E. tS
cardio péricardique antérieure, l'épanchemenl péricardiqu
l'hypertrophie du \ enl ricule gauche.
L'épanchemenl péricardique provoque, il est vrai, un accr<
m. ni de la malilé cardiaque, de l'immobilité des contours «lu cœur
;'i la percussion <-i à l'écran avec abolition des mouvements du dia-
phragme h pouls paradoxal, mais il n'j a pas de dépressi '■:
trique mi pluricostale el encore moins de mouvemenl de pou
En ce qui concerne l'hypertrophie du cœur gauche, l'erreui esi
plu- facile, si l'hypertrophie esl considérable el -i l'on a affaii eà des
jeunes sujets donl la paroi esl souple el flexible. En pareils ca
effet, notamment quand il s'agil «!<• 1 < ■ - i < » 1 1 aortique, le large étale-
ment <ln ventricule au-dessous de la paroi sterno-costale empêche
l'ampliation des lames pulmonaires au moment de la systole, et il en
résulte un retrait de la paroi et des mouvements anormaux sem-
blables ;i ••«•ii\ de la symphyse. Mais l'examen à l'écran montre que
la mobilité des contours du cœur esl conservée, parfois môme
exagérée, <•! que l'organe s'abaisse comme à l'état normal pendant
l'inspiration. Si, malgré tout, trompé par les apparences, on décidait
d'intervenir chirurgicalement, le malade ne pourrait qu'en béné-
ficier; l'opération de Brauer, en mobilisant le plastron sterno costal,
donnerai! des résultats également satisfaisants.
Passons maintenant aux symphyses partielles antérieures de la
pointe ou de la base «lu cœur.
Les adhérences de la pointe du cœur se reconnaissent : au retrait
systolique, punctiforme de la pointe «lu cœur, persistant même dans
le décubilus latéral gauche; à la fixité de la pointe, contrôlée par
l'inspection, par la percussion el surtout par l'examen rad
pique. Celte variété d'adhérences esl peu important* Ile ne
gêne pas notablement le fonctionnement du cœur et ne commande
pas l'intervention.
La symphyse partielle de la base esl très vraisemblable quand ««n
constate une dépression pluricostale siégeant, non dans la :
inférieure du cœur, mais vers 3a partie moyenne ou supérieure;
de la tuméfaction inspiratoire des veines du cou <•[ du pouls paradoxal.
Plus caractéristiques sont les signes radiologiques suivants : pré-
sence d'ombres irrégulières, dentelées, sur le contour supérieur «lu
cœur, Be prolongeant 1<- long des gros vaisseaux <-i delà paroi 1 1 1< »r;»-
cique; absence <!<•- déplacements latéraux <!«■ la base «lu i oe ir dans
l'inclinaison sur le côté gauche; invariabilité du contour supérieur
du cœur dans l'inspiration profonde, alors qu'au niveau <l<- la pointe
l'ombre de l'organe s'allonge et, par conséquent, s'abaisse ; enfin,
diminution <l<" l'expansion du diaphragme pendant le même temps
de la respiration par suite de la lixilc <l<- la base du cœur.
I .« symphyse extrapéricardique diaphragmatiquet rarement is«
coKncide d'ordinaire avec l'une des variétés précédentes, la pre
250 H. VAQUEZ. — MALADIES DU CŒUR.
mière notamment. Elle s'accompagne d'une dépression épigastrique
permanente nette, d'un retrait syatotique localisé aux espaces inter-
costaux inférieurs et d'une limitation ou d'une abolition des mouve-
ments du diaphragme. Quand les adhérences sont unilatérales, le
diaphragme n est immobilisé que dans la partie intéressée, l'autre
conservant son fonctionnement normal. A cela s'ajoute le signe de
Broadbent, lequel n'est d'ailleurs ni constant, ni pathognomonique.
La symphyse exb'apéricardique postérieure n'a pas jusqu'ici de
symptomatologie Lien déterminée. Elle est vraisemblable quand le
signe de Broadbent est 1res net et quand, à l'examen radioscopique
en position latérale, on note une disparition de l'espace' clair rétro»
cardiaque, ce qui indique d'ailleurs une médiastinile postérieure,
mais lien de plus.
Ift Terminons par quelques singularités relevant de localisations
assez exceptionnelles des adhérences. Pour Hanot, l'hypertrophie
précoce du foie, au cas de symphyse cardiaque, serait due au tirait
lement exercé sur la veine cave inférieure par les adhérences. Bal/.er
a vu la compression de la veine cave supérieure par des trac tus
fibreux provoquer de l'œdème de la face et des membres supérieurs.
EVOLUTION. — On admet généralement que la symphyse intra-
péricardique OU, autrement dit, l;i soudure des deux feuillets du ] ii-
carde entre eux, ne détermine pas de troubles graves. C'est à elle
que Laënnec taisait allusion en déclarant que « radhérence du coeur
au péricarde ne gène en rien l'exercice de ses fonction- .
( ependant Delorme, pour justifier un procédé d'intervention
chirurgicale dont nous aurons à parler, a prétendu que cette sorte
de symphyse serai! parfois suivie d'insuffisance cardiaque à marche
rapide. 11 en a rapporté une observation tirée de la clinique de
Jaccoud, où la mort survint quinze mois après un rhumatisme
accompagné de complications péricardiques. A l'autopsie, on ne
trouva aucune lésion valvulaire, bien que certain- orifices fussent
insuffisants. Le cœur était dilaté et il n'y avait que des adhérences
intrapéricardiques lâches. Néanmoins, on avait constaté pendant la
vie une ondulation épîgastrique manifeste et une dépression Bysto-
lique au-dessous *\r< fausses côtes gauches. Comme ces signes
soid inconciliables avec l'absence d'adhérences extrapéricardiques ;
comme, d'autre part, il est inconcevable que des adhérences aussi
discrètes nient pu provoquer en quelques mois une dilatation car-
diaque et des accidents mortels, nous nous refusons à l'aire étal do
celle observation, aussi bien au point de vue de la gravité des adhé-
rences intrapéricardiques isolées que des indications opératoires
auxquelles elles donneraient lieu.
La symphyse extrapéricardique peul elle-même être bien tolérée
pendant un certain nombre d'années ou B'accompagner seulement
d'un peu d'oppression et de dyspnée d'effort. Mais il est de règle
;
■ ', SE l I.KH.AKDHjl I . *3
qu'elle aboutisse plusou moins rite à des compUcations -pi
deux formes principales celle d'une insuffisance cardiaque pn
et rapide, ou celle d'une asyslolie .« répétitions, séparées par des
phaseï de rémission, Dane !<•- deux cas il existe «mi même Lem|
modifications persistantes si souv< ut irréductibles «lu foie.
La première forme «-^i particulièrement fréquente chez les jeunes
sujets. Parfois elle s'installe d'emblée, sans cause connue ou su déclin
d'une attaque <!«• rhumatisme; le cœur augmente <!«• rolumi
cavités se «dilatent j \<- foie B'hypertrophie el devienl douloureux; la
dyspnée qui s'est installée dès le premier jour reste permanente ;
des oedèmes périphériques apparaissent, d'abord localisés, puis de
plus en plus généralisés, jusqu'à k'anasarque. Enfin les phénomènes
«le la défaillance cardiaque se confii ment, le pouls B'accéli i e,dei ienf
petit <-i irrôguiier; les urinas diminuent et In mort survient an
quelquei semaines ou en quelques mois, sans que la médication ail
pu .1 un momcnl quelconque intervenir d'une façon utile, i
forme de maladie est due moins s I;» symphyse elle-même qu'à
des poussées Bubaiguès de péricardite, d'endocardite myo-
cardite.
Plus souvenl peut-être, surtout quand elle évolue insidiei sèment,
cette mu!'1 de symphyse est imputable à la luberculos< Parfois
celle-ci est méconnue rendantlavi< delà ■ oce de
Buxions articulaires, discrètes d'ailleurs, et n<- se révèle qu'après
l.i mort, grâce à la présence sur le péricarde Bympbyi rranu-
la lions miliairea <-i <l«- i ubei euh
bacilles <!«' Koch. D'ordinaire ces lésions coïncide ni b mani-
lestations pulmonaires, pleurales, périlonéales ou gi ii i « -
de même nature.
Ches l'adulte, la Bymphy6e cardiaque peut év< la même
façon, plu- rarement il est vrai, mais ellt
forme, celle de poussées asystoliques à répétitions, dont le tabl<
été bien d< crît par Potain.
iVprès uni' première crise d'in suffit rdiaque lents
- amendent pour une durée de quelques mois ou de quelqui
l;i Banté redevient en apparence parfaite, bien que la dyspnée p<
h que le foie reste hypertrophié, surtout su niveau de son lobe
gauche. Puis, à l'occasion d'une fatigue, les mêmes ph
reparaissant avec leur cortège habituel «!«■ Btai dôme
périphérique et de congestion hépatique. Cet!
el la digitale en ont raison, plus difficilement int. \ la
sième ou quatrième attaque, l'asystolie s'installe, irréductible;
l'œdème envahit progressivement les membres inférie
m en, la dyspnée progresse, le foie déborde considérablement les
fausses côtes, l'ascite apparatt, nécessitant des poncl
et le sujet finît par succomber au cours snts puln
252 Jl. VAQUEZ. — MALADIES DU CŒUR.
broncho-pneumonie, foyers d'infarctus ou par suite de la cachexie
séreuse.
La morl peut également survenir par syncope ou au cours d'une
crise angineuse due à la dilatation aiguë du cœur. D'après
Brouardel, nombre de sujets qui meurent brusquement d'œdème
pulmonaire sur la voie publique sont atteints de symphyse péri-
cardique.
Dans certains cas enfin, le tableau de La symphyse est masqué par
la prédominance des accidents hépatiques : augmentation consi-
dérable du volume du foie avec ascite, troubles dyspeptiques et
amaigrissement progressif. Le diagnostic qui semble s'imposer
al >rs est celui de cirrhose à marche insolite, que l'on attribue volon-
tiers à l'alcoolisme. A l'autopsie, on constate qu'en réalité il s'agit
d'une symphyse péricardique, le plus souvent d'origine tubercu-
leuse : c'est la symphyse cardio-tuberculeuse, bien connue depuis les
travaux d'Hutinel.
TRAITEMENT. — La symphyse péricardique est une cardiopathie
complexe, justiciable d'indications thérapeutiques différentes : les
unes, d'ordre médical, ayant pour but de prévenir ou de combattre
le- troubles de l'insuffisance cardiaque; Les autres, d'ordre chirurgi-
cal, ayant pour but de faciliter le travail du cœur.
Il n'y a pas d'all'ection où les prescriptions hygiéniques soient plus
nécessaires. Eu effet, le cœur, adhérent aux organes du voisinage,
est en véritable état de méiopragie. Suffisant pour un exercice
modéré, il est exposé à fléchir soudainement quand il estsoumis à des
fatigues excessives. Aussi doit-on mettre le malade en garde contre
le surmenage physique et lui recommander une vie calme, réglée
et méthodique.
Si, malgré tout, la défaillance cardiaque apparaît, on la traitera par
le repos complet prolongé longtemps après la guérison, et par une
médication appropriée, sans se dissimuler que cette médication,
efficace dans les premières crises a-\ stoliques, l'est beaucoup moins
ultérieurement. 11 n'en faudra pas moins recourir à la digitale par
périodes espacées, tant qu'on en constatera les bons effets. Plus
lard, c'est à des médicaments plus actifs qu'on aura recours: à la
strophantine ou mieux à l'ouabaïne, et encore L'amélioration ne sera-
t-elle que de courte durée.
Lorsque, après plusieurs tentatives infructueuses et en présence
d'une asystolie progressive et rebelle.il faut abandonner tout espoir
de guérison, on songera à intervenir d'une autre manière sur la
cause même des accidents. C'est alors que se pose l'indication de
l'opération sanglante, entrevue il y a une vingtaine d'années par
Delorme et définitivement mise au point par Brauer, médecin à
Heidelberg.
En 1898, Delorme avait proposé de pénétrer de force entre les
SYMPHYSE I ÉRICARDIQ1 E. CI
feuillets de la séreuse pour détruire sur place les adhérences. !
Fois cette opération n'a pas été réalisée par son auteur. Comme nous
l'avons ilii précédemment, l'observation de Jaccoud sur laquelle il
s'est appuyé nous paraît des plus critiquables, el nous continuons à
penser que les adhérences intrapéricardiques isolées ne nuis ml pas
notablemenl au bon fonctionnement du cœur. D'ailleurs une pareille
intervention, à la -n | ►( >< >-<-r possible, ne parviendrait pas à -"n but,
car les adhérences ne manqueraient pasde se reproduire.
L'opération imaginée par Brauer présente un tout autre intérêt.
Elle consiste à sectionner les cartilages costaux «•! |rv
devant «lu cœur, de façon à rendre la paroi plus mobile. Dans la
pensée de Brauer, cela devait avoir pour effet de supprimer la trac-
tion exercée |>;n- le cœur sur le plastron Bterno-costal, traction qu'il
croyait, comme les anciens auteurs, être la cause des accidents En
cela il se trompait, r-.w les accidents résultent , ainsi que nous l'avons
dit, de L'impossibilité pour les languettes pulmonaires de se dis-
tendre au moment du retrait systolique du cœur, de sorte que celui-
ci, retenu par le vide virtuel créé autour de lui lorsqu'il se contracte,
reste en état de dilatation. Or la mobilisation du plastron sterno-costal
lui permet 'l«' se déprimer plus complètement pendant la systole, de
combler à lui seul l'espace vacant H de laisser le cœur se rétract< r
librement. Ainsi l'opération <!<• Brauer, bien qu'elle parte d'une idée
erronée, n Vu est pas moins justifiée par ses résultats .
La technique de cette intervention est i rès simple. Elle comprend :
d'abord la mise à nu «lu plastron chondro-costal el ensuite la i
lion des côtes <•! des cartilages Nous n'entrerons pas dans !<• détail
de cette opération, qui n'est pas de notre ressort. Nous dirons
lement qu'elle <l<ul porter sur les troisième, quatrième, cinquième
côtes <-t cartilages correspondants el sur une étendue de S à 10 <-.-ii-
timètres De l'avis de tous les chirurgiens, il <ui'lit d'enlever le
périoste antérieur en laissant intact !<• périoste postérieur, pour que
la reproduction de l'os -<>\\ impossible <'t que le plastron costal
serve i < > 1 1 1 < ■ <a mobilité. L'opération est courte, ne provoque pas de
choc notable, pas de grand délabrement <•! peut ne nécessiter
qu'une anest hésie locale.
Cette intervention aurait été faite déjà 30 fois >-\\ 1910, d'apn
Btatistique de Roux Berger, surtout à l'étranger. Delbel el Hirtz
l'ont pratiquée en France pour la première fois.
D'ordinaire, l'amélioration s'annonce peu de temps apr - l*op<
lion ; l'oppression diminue, les œdèmes <■! la stase veine ise rétro-
cèdent, et, dans uu certain nombre d'observations, les sujets ont pu
reprendre pour quelques années une existence à peu près norm
résultats n'ont pas toujours été si heureux, même chez des
malades qui paraissaient devoir bénéficier de l'intervention ! i
ails 'lu> a Schloyer, aPoyntonel à Trolt<
25', II. VAQUEZ. — MAI.ADIKS DU CŒUR.
bèrent pas moins au bout «le quelques semaines eux progrès de
Pasystolie. Par contre, dans ces dernières années, des succès très
encourageants oui été publiés par Simon, S uni mers, !>«•
nière, Braillon el Caraven.
Pour que l'opération réussisse, il ne faut pas attendre que L'asys-
loliesoil irréductible; La période favorable esl celle où la médication
commence à devenir inefficace ei où l'emploi des médicaments car-
diaques n'est suh i que de résultats passagers avec régression incom-
plète des accidents. Faut-il s'abstenir quand on constate en même
temps des souffles orificiels? Or si, en pareil cas, l'opération
parait inutile, il ne faut pas oublier que certains de ces souilles
peuvent tenir à des insuffisances fonctionnelles, par dilatation
extrême du cœur, ce <jni, loin d'exclure l'idée d'une intervention,
doil au contraire y conduire et, môme s'il s'agit de souffle- liés à
une lésion val vulaire chronique, l'opération n'est pas conlre-in<li-
quée. Le malade reste à coup sûr Cardiaque, mais il n'en esl pas
moins soulagé, l'influence néfaste des adhérences cessant de -'ajouter
à celle dé la cardiopathie.
Il e«1 évident que, dans le cas de symphyse tuberculeuse, l'opéra-
tion ne peut avoir qu'un effet palliatif et deèourte durée;
Bibliographie. Abrams, The clinical value of the hearl reflez (Meilic.il
Record, N.-York, & janv. 1901, p. 20). — Aran, Sur les adh Les du
irde (Ardi. gên. de mèd., Paris, 18 14, t. IV , p ï66). — Bouillaud, Traité
des maladies du cœur. '- édit. , Paris, 1811. -- Braillon el Caraven, Sym|>hyse
eardiaqui rhumatismale. Opération de Brauer (Gaz. méd. de Picardie Amiens,
i.i. i U2). — Brauj r L I, Die ELardiolysis und ihre tndicationen (Archiv. /'. klin.
îrgie, Berl., 1903-04, LXXI p.258-267). — Broadbent (Sir John), An unpu-
Misli (1 physicals sign (Lancet, Lond., 1895, II. 200); Adhèrent Pericardium
i on adh renl Pericardium (Trans. med. soc, London
i-!»n XXI, 109 122). — Cbjka, Drei Beobachtungen von Verwachsung des lier/,
bcutels (Prager Vierteljahrschr.f. d.prakt. Heilk , 1855, XLVi, r_ ■ -Cerf
(K), Die "Verwachsung des Herzbeatels (Inaug Dissert., Zurich, 1875), — Cor-
nu., ('. - sur L'anatomi pathologique et ta clinique (Jonrn. ilrx Connais-
sances médic, l'a'is, 187'.», u>> 14, p. 107-109 . — Corvisart, Traitédes maladies
du cœur, Paris. 1s>h;. — Cruveilhier, Traité d'anatomîe pathologique, Paris,
t. IV, p. 683. — Cuhschmann, Zu ■ 1 >eu ri i-il h n g grosser Herabeutelergtisàe
deutsche Klinik, Bd. IV, s. 405 . — Delaoénièrb, La péricardiolyse dan- certaines
alTections cardiaques(Arc/i. des mat. ducœar, des vaisseaux et du sang, Paris, 1913,
\>. 633). — Delbet (Pierre), La symphyse cardiothoraciqae exlrapéricardique
(Presse médicale, Paris, S arr. i 115). — Dsr.BBT (Pierre) el Hirtz (Ë.). Résultat
éloigné d'une cardiolyse pour symphyse cardia \ue(Bull Acai, de médecine, l'a
i mars 1911). DéLORME, Sur un traitement chirurgical de la sviii:
péricardique Huit, ei mém. de la Soc de chir., Paris, 1898, XXIV, p, 9
Delormiî, De la légitimité el de l'opportunité de la destruction des adhéri
cardio-péricardique9 (Gazette des liôpitaix, Paris, n° 143, 16 déc. 1913). — Douay
[Eugène), Le thorax el l'emphysème. La chondrectomie. Thèsedel
>3, — Genûrtn, Leçons sur les maladies du cœur el île- rtèreB,
Paris, 1841. — Griesingbr, cité par YVindenmann, Beilrag sur Diagaose der
Mediaslinitis 1 >*-. 10, Tîibingen, 1856 . — Hayem G.) el Tissier (P. ), Contribution
à l'étude de la pértcardite tuberculeuse Revue de médet ine, Paris, 1889, IX, 9
— lliTi.M.i.. Girrh ises cardiàqaes el cirrhoses tuberculeuses chei l'enfant (llerue
mensuelle des maladies de l'enfance, Paris, déc. 1893, p. ■>'2'-1, el janv. iv' i, p. 15),
— Jaccoud, Clinique dj La Pitié, Paris, 1885. — Kbxxsoi (H.), On adhèrent
I ND0CARD1 1 ES. «:i
irdium il and iti résulta Edinbargfi med. Joarna ,
- Kri i ■.. Die Krankheiti n dea Herzeos, Bd. 11. 2, Berli
o i* .'i . — Kossmah (A.)i Ueber schwiel
doxen Pula berl. klin. Wochenêcht — I w -
■ h! l'auscultation médiate, 2* édit., I »2fl, I. Il, p ■
De moto cordia el anevrismalibus, 1728 — Lbhman*
iva uii'l Rdntgenogramm l ..ri-, britle aul dem Gebi< !
• i"1 ". IV Analomie pall ol
aux, poumons, Pariai * ai ré et Naud, i
Lomo-pathologiques et cliniques sur les pjricar dites sei ndairet
médecine, Paris 1802, II, '-25). — Mathibi [A , Péricarditel
génér. </<• médecine, Paris, 1883, vol, I, • .•! Hbitz I
Béni iotique du cœur, Paris, [* éd., Maason, 1910. - Mohbi Lava tribu-
lion à l'étude de la Bymphyse cardiaque. Thèse de Paris, 1886. — M
Bine Méthode, u m beim Rônlgenverfahren aua dem Schaltenbild
- deasen w al re • m eu ermitti
li m m m., der Herzgi — e nach dicscm \ < rfuhrcn \.\iiincl ener médis. W<
- Patbrsoi», -
dique Glaiyow med juillet, 1911). - Pbzzi, 9
symphyse endopérii Mol., Paria, 1911, LXXI,
er, Kussmaul d
du œor, <•■> i raiaa. et < u sang, Pai
nische uuter dem Bilde der Lel
Pseudo leberc'rrhoae) \Zeitschr. /'. klin. Médit,, Berl . 1886, \\
Piohri . rrail de pl< Bsîméli isme Paj i:
la Charité, Par
impoli ilique Bu II. Sec. a natom.. Paria, I «56, XXXI,
el ["rotter, The opération of cardiolysis illustrated \>
Royal Soc. of Wedicine, Lond., i Unique, p. 243). — .
ci u .1
médicale. Paria, 1910, XXX, ■ — Schlayfh
dohliteration und Kardiolyse [Mûnch. med. Wochem hr.,
— Sibson, Pericarditis adlierenl pericardium [Reyno
1
i . ... t. 1912). — Skoda J. \, Ueber dîi
wachsung dea tlerzens mil d< m Herzbeutel an lel •
hr. il. k. /.-. Qesel Bch -/< r I
< ipération de Brauer | H - tt Surg
m clinique du i ouïs pai
Thaok l A . i,
de Paris, Il lbb [L.\ Zut !
dem ll.r/ 1 «ut . I G(
II, S 163 I r. M di | L |, Pu
• el l ' ■ • i ■ i ■ i i . Le i ceui el
W 1, il"» 161
patholog. I
jaiix . 1907,
I mxh: IRD1TE
HISTORIQUE. L'inflammation <l<- l'endocarde
depuis le milieu du siècle dernier. « orvig
Fonl pas meul ion. I ;i i ardite poh ;
'"" lsl 5 ' om une métastase du rhu • lui,
moins dans une altération de la surface interne du cœur qu<
présence de coagulations sanguii
256 II. VAQUEZ. — MALADIES DU CŒUR.
Ces! en 1834 que Bouillaud prononça pour lu première fois le
mot d'endocardite : « Je désigne, dit-il, sous le nom d'endocardite,
par opposition au moi de péricardite, L'inflammation de la membrane
interne du cœur «'I spécialement des valvule- sur Lesquelles cette
membrane se déploie. » Il en distingua deux formes :' la forme
inflammatoire, où l'endocardite constitue toute la maladie, el la forme
typhoïde, ou elle n'est qu'un élément d'un étal général typhoïde.
En 1836, il étudia plus complètement ses rapports avec le rhuma
tisme et formula à leur sujet des lois de coïncidence, connues soû-
le nom de « lois de Bouillaud ».
Ultérieurement Andral, Potain, Friedreich firent connaître les
symptômes principaux de l'endocardite. Senhouse-Kirkes, Virchow,
Hardy et Béhier, Kelsch en décrivirent les lésions anatomiques.
Dansées dernières années, des travaux importants d'ordre clinique,
bactériologique et expérimental, ont été consacrés aux formes ma-
lignes de cette affection. Nous citerons au cours de ce chapitre, Le
nom des auteurs qui y ont participé.
ÉTIOLOGIE ET PATHOGÉNIE. — Jadis la pathogénie de l'endo-
cardite se réduisait à une donnée très simple, émise par Bouillaud,
développée par Trousseau et Jaccoud, à savoir que l'endocardite es!
l'onction de rhumatisme au môme litre que les phlegmasies articu-
laires. Quanl aux phénomènes typhoïdes qui L'accompagnentparfois,
..îi les attribuait à l'altération du sang par les parcelles granuleuses
détachées des vah ules.
On admet aujourd'hui que l'endocardite est toujours de nature
infectieuse et qu'elle est due à la pullulation des germes pathogènes
sur la membrane interne du cœur. Le froid et le traumatisme, dont
le rôle avait été exagéré, n'ont qu'une action douteuse ou occa-
sionnelle.
beaucoup de maladies peuvent la provoquer, principalement le
rhumatisme, puis la scarlatine, la lièvre typhoïde, la pneumonie, etc.,
même, comme l'a signalé Babcok, une amygdalite en apparence
banale, et peut-être la tuberculose.
Dans les formes graves, elle reconnaît d'ordinaire pour cause une
infection septico-pyohémique : l'infection purulente ou puerpérale.
l'érysipèle, une suppuration des voies biliaires ou des organes génito-
urinaires, l'appendicite suppurée, une pleurésie purulente, etc...
La lésion locale qui sert de porte d'entrée esl quelquefois insigni-
fiante. Nous avons vu survenir une endocardite infectieuse mortelle
a la suite d'une petite plaie du pied par une écharde de bois.
La nature infectieuse de l'endocardite a été démontrée par la
bactériologie et l'expérimentation.
L'ensemencemenl du sang pendant la vie. l'examen des végétations
endocardiques sur te cadavre ont permis de relever la présence de
germes divers, surtout de streptocoques, de pneumocoques, de
ENDOCA.KDITE. ï:l
gonocoques, de colibacilles, plus exceptionnellement de bacilles
de k,M'1'' Parfois c'esl à dés associations microbiennes que l'on .1
affaire.
Les premières recherches expérimentales sonl dues à Gilberl et
,'1""' ?ui <"'1 reproduil l'endocardite infectieuse en injectant dans
les veines d'un animal les microbes provenanl d'un sujel atteinl
de cette affection. Mannaberg, Vaillard onl obtenu le même
résultat avec le streptocoque. Widal el Bezançon onl déterminé une
endocardite mitrale en inoculanl ce microbe sous la peau del'oreille
,lu laPin- Michaelis el Blum, Bernard el Salomon auraient réalisé
des endocardites tuberculeuses en injectanl des bacilles de Koch
Le ,,;l11 de léser au préalable l'endocarde facilite la fixation des
germes pathogènes, ce qui explique que les endocardites secon-
daires se développenl de préférence chez les sujets porteurs
(I une cardiopathie valvulaire ancienne.
Pour Kleba rl Orlner, les microbe léposeraienl directemeni
~"r ,a su^ace de l'endocarde. Pour Kôster, ils seraienl apportés par
""'"l;;l;i11- lea Petits vaisseaux des valvules, au voisinage de leurs
bords libres, el 3 formeraienl des sortes de thromboses points de
dô>r| de l'endocardite. Cette dernière interprétation, défendue par
Corail el Babès, Haushatyer, esl généralement admise.
foutes les régions du cœur peuvent être atteintes, mais surtout
les valvules, à cause soit de leur contact prolongé avec les germes
Palnogènes, soit plutôl de leur grande activité fonctionnelle De
Plus' endocardite intéresse d'ordinaire I- cavités contenant le
sang oxygéné, celles du cœur droit chez l'embryon, du cœur gauche
après la naissance.
La&ravitéde la maladie dépend ,1- la virulence ,1, l'infection
"L accessoirement, -I, l'étal de débilité du sujet. Pcvener a pu
produireà volonté des lésions'd'endocardite infectieuse ou bénigne
•' lifiant la résistance des animaux.
On distingue deux formes principales d'endocardite : 1 l'endocar-
de s"nple, mfia. atoire el bénigne; 2» l'endocardite infecth
appelée aussi ulcéreuse ou végétante à cause des altérations qu
wleraine. Dans h clinique, ces formes sonl souvent confondues
cf¥am81' I"""- '"■" citer qu'un exemple, que l'endocardite puer'
|,,',|;,l,>- infectieuse au premier chef, évolue parfois comme une
andocardite simple, tandis que l'endocardite rhumatismale, bénigne
dordlMlra; Peut provoquera! t en quelques jours, à la façon de
1 endocardite la pins maligne
ANATOMIE PATHOLOGIQUE. - Aprèa la mort, I- cœur
'"' Panier aucune modification extérieure, ou bien il est plus ou
moins dilaté, ... parois a relâchées el fiaccides; I, myocarde
" faille morte : parfois enfin I, péricarde contient un, certaine
1 ll V" ' '" Ml !•• WIII -
258 II. VAQUEZ. — MALADIES Dl CŒUR.
quantité de liquide, purulenl ou fibrineux, suivant que L'endocardite
esl -eplique OU non.
Les lésions vraiment caractéristiques De se révèlent qu'après
l'ouverture du cœur. Elles siègent de préférence à gauche, sur
l'endocarde valvulaire ; sur sa face ventriculaire pour les valves
sigmoïdes artérielles; sur sa face auriculaire pour -les valves auricu-
lo-ventriculaires . Elles consistent dans un bourgeonnement delà
membrane interne ou dans des végétations sessileset pédiculées,dans
des érosions el «1rs ulcérations accompagnées de déchirures ou de
perforations des valvules. Ces lésions sont très souvent associées.
Endocardite simple, inflammatoire ou plastique. — Elle
répond au type réalisé par l'endocardite rhumatismale. On l'appelle
aussi endocardite verruqueuse ou exsudai ivo.
A son début, elle est caractérisée par une rougeur de la région
atteinte qui est plus richement vascularisée qu'à l'étal normal. Cette
rougeur, qu'il faut distinguer de l'imbîbition cadavérique, est par-
ticulièrement nette lorsqu'on regarde les voiles valvulaires par
transparence.
Plus tard, la rougeur fait place à un boursouflement œdémateux
qui tend à envahir le bord libre des valvules. A son niveau l'endo-
carde,au lieu d'être lisse el poli, estchagrinéou mieux granit»'- ; puis
apparaissent des granulations qui. d'abord microscopiques, aug-
mentent ensuite de volume pour constituer des végétations- de
dimensions variables.
Ces végétations consistent dans de petites saillies mamelonnées
translucides, de coloration rougeâtre ou rose pâle, disposée- a
quelques millimètres du bord libre de la valvule sous la forme d'une
guirlande festonnée. Elles sont molles el friables; l'ongle les déchire
facilement, mai- elles n'en sont pas moins intimement unies à la
paroi, dont on ne peut les détacher sans produire une érosion super-
ficielle de la membrane.
Ultérieurement ces saillies s'accroissent et donnent naissance à
d«- masses verruqueuses <>u villeuses, coniques ou piriformes,
sessile- ou pédiculées, qui sont plus opaques et dont la consistance
esl plus ferme.
Dans leur premier stade, les végétations -oui formées d'une accu-
mulation de cellules Ivmphoïde- recouvertes de tibrine. A cet étal, la
lésion peul guérir par reslitutio ad integrum ; le- masses néo-formées
subissent la transformation granulo-graisseuse et sont résorbées
dans la circulation.
Plus tard, les saillies endoeardique- -oui envahie- peu a p<'ii par
du ti--u embryonnaire provenant des éléments de la couche à
cellules plates de la membrane et par des leucocytes issus des
capillaires par diapédèse. La zone de prolifération cellulaire, mal
délimitée, s'atténue progressivement en allant ver- le- parle- -aine-.
ENDI ICARD1 M. «a
Sur une coupe, Les végétations présentent, ;i leur périphérie, une
couche fibrineuse plus ou moins épaisse et, A leur centre, an tissu
organisé composé de cellules fusiformes, de fibrilles conjonctive
<l«- vaisseaux embryonnaires en continuité avec ceux de la valvule.
! microbes pathogènes se trouvent, soil dans les mailles du
réticulum fibrineux, soil à la base des granulations, -'>it enfin dans
les vaisseaux thromboses el dans les fentes du tissu conjonctif de
rendocarde.
Le passage de 1 1 lésion à la chronicité entraîne une série '!<• trans-
formations bien étudiées par Letulle,
Les régions atteintes sonl envahies par le tissu conjonctif; les
cellules, d'abord embryonnaires, deviennent fusiformes; la substance
intercellulaire prend une disposition fibrillaire ••! des valse
apparaissent dans le tissu néoformé. Il en résulte une véritable
cicatrice qui, <l<- fibreuse, |><-ui ensuite devenir cartilagineuse ou
met calcaire. Puis l<-~ cordages tendineux, épaissis H rigides,
se raccourcissent, ce qui provoque la rétraction des valvules el l«'
rétrécissement ou l'insuffisance d'un <>u plusieurs orifices. Ainsi se
trouve constituée l'endocardite valvulaire chronique, lésion a jamais
immuables, susceptible d'aggravation sons l'influence de |
inflammatoire-- nouveaux,, mais jamais de guérison.
Achalme a divisé en trois stades l'évolution anatomique de l'endo-
cardite : 1° I'- stade d'oedème interstitiel, avec infiltration micro-
bienne massive; - le stade de prolifération, caractérisé par l'in-
filtration cellulaire et la néo-formation vasculaire ; '■<< le stade de
transformation cicatricielle avec envahissement - 1« ■ 1 1 — 1 1 conjoncti!
inodulaire »■! déformations valvulaires irréductible
Pour certains auteurs, Kusnerovi notamment, les lésions pour-
raient pénétrer profondément dans l<- myocarde <-t atteindre les
ganglions nerveux, ce qui expliquerait certains troubles arythmiques
irdiopathies \ ah ulaû
Endocardite uafecllense, maliajne, ulcéreuse ou nécro
tique. — Elle évolue d'une façon différente, parfois dès son début,
plu- souvent dans les Btades ultérieurs.
Dans les cas particulièrement graves, l'infiltration œdémateus
le boursouflement n'ont pas 1<- temps de se produire : l'endocardite
brûle les étapes. Dès son apparition, elle Be caractérise par la pré-
sence d'une petite plaque rosée, déprimée dans son centn
forme d'une cupule qui se creuse el donne lieu à une ulcération
qui B'élargil progressivement : c'est la forme nécrotique d'em-
blée.
Habituellement, cependant, l'évolution est moins rapide. I ><
tations 5e constituent, mais elle-- sont peu vas
friables el n'arrivent jamais miser. < >u bien elles se ramol-
lissent à leur centre et subissent la transformation purulente
260 H. VAQUEZ. — MALADIES DU CŒl'l:.
la forme suppurative de l'endocardite infectieuse maligne. Ou bien
elles s'ulcèrent, laissant à leur place des pertes de substances ou des
perforations, et leurs débris sont entraînés dans la circulation avec
les germes qu'ils contiennent, propageant ainsi à dislance le processus
infectieux primitif, dette seconde forme de la maladie, dite ulcéro-
végétante, est la plus fréquente.
Les ulcéra/ions sont limitées aux végétations à demi ramollies et
sanieuses ou intéressent l'endocarde lui-même. Elles atteignent de
préférence le cœur gauche, 171 fois sur 200 d'après la statistique
d'Osier, et elles siègent sur l'endocarde pariétal, surtout celui de la
cloison, mais plutôt sur les valvules, principalement sur la valvule
mi traie.
Leur dimension va de la grandeur d'une tête d'épingle à celle
d'une pièce de 50 centimes. Leur forme est irrégulière ou
arrondie; leurs bords sont déchiquetés ou taillés à pic; leur fond est
recouvert d'un magma granuleux jaunâtre, formé de cellules en
dégénérescence granulo-graisseuse, de globules de graisse et de
pigmentssanguins. Les cellules fixes du tissu sous-jncent sont trans-
formées en un bloc fibrineux; leurs noyaux sont en prolifération et
la substance fondamentale, nécrosée à la surface, est trouble dans la
profondeur. Enfin les fibres élastiques de l'endocarde sont ramollies
et rompues.
Les perforations sont dues à l'extension du travail précédent ou
à la rupture de petits anévrysmes de la paroi ou des valvules.
L'anévrysme pariétal siège surtout à la partie supérieure de la
cloison où à la pointe du cœur. Il résulte de l'infiltration de la paroi
par des cellules embryonnaires et de la dégénérescence des fibres
musculaires. Celles-ci, privéesde vitalité, ne peuvent plus résistera
la pression du sang, qui pénètre dans leurs interstices. Il se forme
alors une sorte d'anévrysme disséquant qui finit par se rompre, et
les invités ventriculaires communiquent librement entre elles ou
avec le péricarde. Quand le processus est moins avancé, la paroi
musculaire est simplement refoulée.
L'anévrysme valvulaire occupe toul <>u partie de la valvule, sur-
tout de la valvule mitrale. La région atteinte, envahie par une infil-
tration embryonnaire, se laisse progressivement forcer et devient le
siège d'une poche anévrysmale de la grosseur d'une noisette ou
d'un petit œuf, qui présente vers son centre une ouverture plus ou
moins large. Celle-ci est dirigée vers le côté où la pression du sang
<-si la plus forte, la face ventriculaire pour la valvule initiale, l'in-
térieur de l'aorte pour les valves sigmoïdes.
Le processus ulcéreux peut également atteindre les piliers ou les
cordages tendineux qu'il sépare de leur hast- d'insertion ou qu'il
rompl sur un point de leur trajet. Il se produit alors une insuffisance
valvulaire aiguë.
ENDOCARDITE. «3
Les embolies qui proviennent de la désintégration des végétations
endocardiques peuvent a 'être constituées que par des débris minimes
qui, Bans interrompre la circulation, vont se fixer dans les différents
organes, les poumons, le foie, ta rate, les arlic dations, etc. Ma -
comme ils sont de nature septique, ils j provoquent laformatiou
de foyers infectieux secondaires et d'abcès. Le pus de ces abcès
irtilrnnc «les L'i'iiiir- | >.i I hogènes semblables à ceus d< ttions
endocardiques. Ces accidents constituent la forme septico-pyohé-
mique de l'endocardite maligne.
Quand les emb >lies sont volumineuses, elles déterminent l'oblité-
ration d'artères de gros calibre, notamment de la grande circu-
lation, à cause du siège presque exclusif des lésions sur le cœur
gauche: artères «lu cerveau, des membres et même aorte abdo-
minale, comme l'a noté ' >-!rr. Quand elles intéressent le réseau des
artères mésentériques ou les coronaires, il en résulte des ulcérations
intestinales ou des infarctus du myocarde.
Quelques auteurs, frappés de l'importance <lu rôle des embo-
lies au cours des endocardites, ont prétendu que la chorée,
parente «lu rhumatisme, serait due ;i de petites embolies des
centres nerveux provenant de l'endocarde malade. L'endocardite
serait ainsi non la conséquence, comme on l'admet généralement,
mais la cause de la chorée. Celte assertion paradoxale demande
confirmai ion .
SYMPTOMATOLOGIE. — Endocardite simple bénigne.
Elle débute d'ordinaire insidieusement. Les palpitations, la Lr''■n'■
respiratoire, la sensation d'angoisse signalées dans certaines obseï
vations sont tout à fait exceptionnelles et appartiennent plutôt aux
formes graves de la maladie ou à une complication comme la péri-
cardite.
La température reste élevée si l'endocardite a apparu en pleine
cvoliiiii.n du rhumatisme ; elle est modérée si les (luxions articu-
laires étaient <mi voie de décroissance. Cependant une recrudes-
cence soudaine de la Bèvre que rien n'explique doit faire craindre
l'éclosion d'une endocardite.
L'inspection et la palpation ne révèlent aucune anomalie parti eu
lière. L'augmentation de l'impulsion systolique de la pointe, notée
par Jaccoud, est un signe inconstant et trompeur. Il en est de même
<l«- l'accroissement de l'aire <!«• la malité cardiaque auquel Potain
cl Teissier ont attribué une certaine valeur.
En résuma, c'est l'auscultation seule <|ui permet de dépister la
maladie à Bon début.
Le signe initial consiste dans l'assourdissement des bruits du
cœur indiqué pour la première fois par Bouillaud. Il porte sur l'un
des bruits ou sur les deux h la fois, soit à la base, soil
point.*, ou simultanément au niveau de l'orifice aortique et de
262 II. VAQUEZ. — MALADIES DU CŒUR.
l'orifice mitral. Les claquements valvulaires perdent leur netteté;
il- deviennent sourds, étouffés, comme si tes valvules étaient
recouvertes d'une étoffe; c'esl le sou du « tambour voilé de
Cette altération, qui correspond à la période de gonflement
œdémateux du bord libre des valvules, persiste pendant plusieurs
jouis; puis les bruits valvulaires reprennent peu à pou leur sono-
rité; celle-ci finit même par s'exagérer et le claquemenl revêt un
timbre parcheminé que Polain a comparé à celui de la tabourka
arabe. Ultérieurement les bruits subissent de nouvelles modi-
fications, suivanl «pie l'affection lend vers la guérison ou ver- la
chronicité.
Dans le premier cas, les bruits valvulaires, après être restés durs
pendant un certain temps, redeviennent doux et moelleux, sans qu'à
aucun moment il ait apparu de souffle, et l'endocardite peut être
considérée comme définitivement enrayée.
Dans la seconde éventualité, dix à douze jours après le début de
lendocardite, un des bruits préalablement assourdi se prolonge et
devient soufflant, d'ordinaire le bruit systolique pour l'orifice
mil rai et le bruit diastolique pour l'orifice aortique; puis le souffle,
peu net d'abord, se précise, et finit par prendre tous les carac-
tères des souflles de l'endocardite chronique.
Cette description, conforme à l'enseignement de Polain, n'est pas
universellement admise et, pour beaucoup d'auteurs, l'endocardite
aiguë se reconnaîtrait à l'apparition précoce des souffles de l'endo-
cardite chronique. Gela est vrai en ce qui concerne l'endocardite
maligne, laquelle provoque en quelques jours une insuffisance oriti-
cielle par déchirure ou ulcération des valvules. Mais il n'en est pas de
même pour l'endocardite bénigne et plastique ; dans ce cas,
comme l'a dit Potain, les souffles symptomatiques des lésions
valvulaires ne se manifestent que vers le quinzième ou ving-
tième jour. Quant à ceux que l'on entend auparavant, ils sont
dus à l'accélération du cœur, à l'état fébrile, etc.. De nature
anorganique, ils disparaissent d'ordinaire au moment «le la conva-
lescence.
La péricardile complique souvent l'endocardite aiguë, surtout
chez l'enfant. La présence de frottements n'empêche pas de recon-
naître l'endocardite concomitante; mais, quand il y a du liquide, il
n'est plus possible de distinguer les caractères des bruits du cour.
Denis modifications ne se révèlent alors qu'après la guérison de la
péricardile.
Endocardites infectieuses malignes. — Biles correspondent
à la variété anatomique dite végétante ou ukéro-végétante, et
revêlent trois formes principales : aiguë, subaiguë ou prolon£
La première est d'ordinaire primitive, l'infection se Localisant
d'emblée sur un coeur indemne de toute lésion ; les autres sont, dans
I.Mx ICARD1 M. «a
ha grande majorité de inon toujours, secondaires el gri
sur des cardiopathies valvulaires anciennes.
Forme aiguë. — Klle peul passer inaperçue, malgré -.1 gravité,
parce que si — ymptômes sonl masqués par ceux de la ma
gale; «nielle -<■ révèle par des accidents el des signes caractéris-
tiques. Elle débute souvent brusquement par un grand frisson ou
par des frissons répétés accompagnés d'une élévation de tempéra-
ture qui atteint 39° ou 10° pour -A maintenir les jours suivants;
ou bien la fièvre s'abaisse le matin el remonte !<• soir, comme dans
les états septicémiques. Parfois enfin il Be produit des rémissions,
d'ordinaire de courte durée, pendant lesquelles la fièvre disparatl
presque complètement. Le pouls, d'abord rapide el ample, s'affaiblit
ensuite el devienl irrégulier dans les phases ultimes de la
maladie.
L'étal généra] esl grave d'emblée. Il 3 s de l'inappétence avec
embarras gastrique, <!<■ la dépression des forces, de l'insomnie
anxieuse; assez rapidement la rate, puis le foie augmentent «le
volume; les conjonctives <■! les téguments prennent une teinte subic-
térique; les urines sonl raresel contiennent de l'albumine
Les palpitations, plus fréquentes ici que dans l'endocardite
bénigne, consistent dans des battements précipités el tumultueux
accompagnés de gêne dans la région précordiale. Quand elles
s'installent tout d'un coup, en même temps qu'une dyspnée
violente, elles doivent faire craindre la rupture d'un pilier ou d'une
lame valvulaire <l«>ni témoignera, peu après, la présence à la bas
;i la pointe d'un souffle vibrant, symptoraatique d'une insuffisance
\al\ ulaire aiguë.
D'ordinaire, cependant, le- lésions orificielles sont pi
comme dans l'endocardite simple, d'une phase d'assourdissement
«.le- bruits ; mais cette phase esl beaucoup plus il les souffles
pathologiques sonl toujours plus précoces. Habituellement il- ont
pour siège un des orifices du cœur gauche, plus rarement ceux du
cœur droit, bien que dans certaines septicémies, l'infection puer-
pérale par exemple, il puisse se produire une insuffisance pulmo-
naire nu tricuspidienne.
Souvent ces souffles sont multiples, ce qui s'explique par la diffu-
sion de 1 inflammation : c'esl ainsi «pi une insuffisance mitrale
peut être suivie à bref délai «l'une insuffisance aortique, ou inver-
sement. Parfois enfin une péricardite vient compliquer les 1
dents. Elle se révèle par 1 apparition «!«•- frottements ou des pi
mènes douloureux propres a cette affection : douleur phrénique,
dyspnée angoissante, dysphagie, etc.
I endocardite maligne aiguë revêl deux formes spéciales d
'■"niuie-; des anciens auteurs mais souvent confondues daw
pratique : la form • typhol le el la forme pyohémique.
204 II. VAQUEZ. — MALADIES Dl CŒUR.
Dans la forme lyphoïdc décrite par Bouillaud, ce sonl les sym-
ptômes généraux qui dominent la scène. La fièvre est continue ;
1'adynamie, très profonde, esteompliquée de délire tranquille ou vio-
l,.,ii el d'hallucinations; la langue est sèche ; les lèvres sont fuligi-
neuses ; le malade, en proie à une soif ardente, a le dégoût complH
des aliments: le ventre est ballonné et il existe une diarrhée profuse,
fétide, parfois cholériforme et striée de sang. Bientôt les poumons
s'encombrent de rûles de bronchite ou de congestion avec expecto-
rât ion muco-purulente, et la mort survient presque fatalement après
quinze ou vingt jours. D'ordinaire, elle est précédéed'éruptions érv-
thémateuses ou papuleuses, discrètes ou étendues, comme dans les
autres variétés de la maladie.
La forme pyohémique est caractérisée, comme son nom l'indique,
par des symptômes propres aux grands états septicémiques.
Ici la courbe de la température est un peu différente. La fièvre
présente de grandes oscillations, et il n'est pas rare que du soir au
malin, ou inversement, la température passe de 36° ou 37° à 40° et
même au delà. Les exacerbations reviennent quelquefois, mais non
toujours, à heures fixes. Elles sont accompagnées de frissons, de
claquements de dents et sont suiviesd'abondantes transpirations. Les
mêmes phénomènes se reproduisent pendant deux, trois ou quatre
semaines sans autre occident et sans modification notable dé-
signes perçus à l'examen du cœur. L'état général est semblable à
celui de la forme précédente : ventre ballonné, lèvres sèches, langue
rôtie mais il y a une tendance plus marquée a l'agitation.
Après quinze ou vingt jours apparaissent les complications qui
donnent à la forme pyohémique de l'endocardite son individualité
particulière. Elles consistent dans des embolies qui intéressent iso-
lément ou simultanément les divers domaines de la circulation.
Les embolies qui proviennent du cœur droit déterminent des
infarctus pulmonaires, avec points de côté violents et crachats
hémoptoïques. Plus fréquemment il s'agit d'embolies de la grand.'
circulation. Quand elles sont constituées par des débris de végéta-
tions ou de valvules, elles obstruent des artères de gros calibre et
sont suivies d'hémiplégie, d'aphasie ou de gangrène sèche des
extrémités. Les embolies viscérales s'annoncent par une douleur
soudaine dans la région intéressée. Les infarctus du foie et «le la rate
s'accompagnent d'une tuméfaction de l'organe. Celui «lu rein se
révèle très souvent, mais non toujours, par de l'hématurie. L'oblité-
ration des artères mésenlériques provoque des hémorragies intes-
tinales parfois très abondantes. Enfin on a rapporté des cas d'ob-
struction de l'aorte abdominale avec paraplégie.
Une autre conséquence, plus grave encore, des embolies est de
propager à distance les processus infectieux qui leur ont donné nais-
sance. Les métastases signalées par les anciens auteurs au cour- de
ENDOCARDITE. tl
l'endocardite à Corme pyohémique s'expliquent de cette façon. Les
foyers secondaires sont destinés, en raison de leur origine, à subir
ta transformation purulente. Les embolies viscérales provoquent
«l<- abcès miliaires ou confluents du foie, de la rate, des reins, des
poumons, «1rs pleurésies suppurées; '■•■lie de l'artère centrale de la
rétine peul être suivie d'une fonte purulente <l<- l'œil. D'autres com-
plications plus surprenantes encore <>ni été notées, par exemple des
anévrysmes artério veineux. Nous reviendrons sur cette question ;■
propos des ectasies artérielles au cours des endocardites à marche lente
Les arthrites purulentes ne sonl pas rares. Elles s'accompagnent
de tuméfaction, de rougeur el de douleur de la région atteinte; mais
la douleur n'esl pas toujours proportionnelle .1 l'intensité de la
lésion. Le liquide articulaire esl francnemenl purulenl ou consiste
dans une sérosité louche <l<- médiocre abondance.
Les éruptions sonl fréquentes ; elles apparaissent dès les premiers
jours de la maladie el ne correspondent d'ordinaire h aucun type
dermatologique déterminé. Dans certains cas, ce sonl de simples
taches légèrement papuleuses rappelant lestaches rosées lenticulaires
de la fièvre typhoïde ; dans d'autres, de véritables exanthèmes rubéo-
li formes ou scarlatiniformes, étendus <'n larges placards sur l'abdo-
men el au pourtour des articulations. • >n a observé aussi <!<■ l'érj
thème noueux, mais surtout dans les formes prolongées de la
maladie. Enfin l'éruption peul être franchement purpurique. Tous
ces accidents sont <lns à des embolies microbiennes dans le terri
loire îles capillaires cutanés.
Janewa) a décrit une forme hémorragique, assez exceptionnelle,
caractérisée par des poussées <!»• purpura avec épislaxis, melœna,
hématurie, etc. Ces hémorragies seraient provoquées par l'altération
dyscrasique du sang, si habituelle dans les pyrexies éruptives el les
grandes septicémies.
I ae autre forme, <lii<' méningitique, .1 été signalée par « >sler. Elle
se distinguerait par la prédominance des troubles cérébraux
céphalalgie, rachialgie, raideur de la nuque, vomissements. Le liquide
céphalo-rachidien pourrait <-,iiv purulent.
La mort est la terminaison presque constante '!<• l'endocardite
maligne aiguë. Le plus Bouvenl elle survient à la suite de l'ag
\ ation des phénomènes généraux, <•! elle est annoncée par une ex
bation des troubles cardiaques : palpitations, douleurs précordiales
.'1 caractère angineux, dyspnée, anxiété. Puis l<- pouls s'affaiblit,
devient irrégulier, el l<- sujet succombe à la dégénérescence myo
cardique el au collapsus cardiaque. Ou bien ce v"nt des compli
cations qui déterminent l'issue fatale : ictère grave avec dégéné-
nce aiguë du foie, anurie consécutive à u n infarctus «.lu rein,
pneumonie, broncho-pneumonie, etc.
' ;1 durée de la maladie esl très variable. D'ordinaire, elle
266 il. VAQUEZ. — MALADIES DU CŒUR.
dépasse pas I rois semaines on un mois. Parfois, cependant, l'infection,
après avoir présenté d'abord une allure menaçante, ralentit pour
ainsi dire sa marche, et la mort est différée de plusieurs semaines
«m de plusieurs mois. Nous étudierons plus loin cette l'orme pro-
longée de l'endocardite. Laguérisonest possible mais exceptionnelle
He a'esl jamais complète, car il subsiste toujours une lésion
valvulaire chronique. Ce l'ut le cas d'une de nos malades qui,
illeinte au cours d'une infection puerpérale d'une endocardite des
plus graves, linil néanmoins par guérir et ne conserva comme reli-
qnal de ces accidents qu'une insuffisance mitrale en apparence
banale.
Formes subaiguës. — Elles renferment presque toute l'histoire de
la thrombose cardiaque, dernier vestige de celte thrombose maras-
tique des anciens auteurs qui a été définitivement rayée du cadre
nosologique en ce qui concerne les coagulations autochtones des
artères et des veines, pour faire place à l'endarlériteet à la phlébite
subaiguës.
Cette variété d'endocardite, dont Lutembacher a fait récem-
ment une étude très complète, survient presque toujours chez
des sujets déjà porteurs d'une lésion valvulaire chronique. Parfois
elle ne constitue qu'un épiphénomène terminal. Les malades
restent avant tout de grands asystoliques ; les accidents de stase
dominent la scène, el l'infection surajoutée se traduit seulement par
l'apparition d'infarctus, l'aggravation de l'état général et l'ineffica-
cité définitive des médications cardiaques. L'endocardite ne fait alors
sa preuve qu'à l'autopsie.
Dans d'autres cas, insuffisamment connus jusqu'ici, les choses
se présentent d'autre façon, et l'intervention du processus infec-
tieux vient modifier tout à coup l'évolution de la lésion cardio-
vasculaire.
Il s'agit d'ordinaire de sujets jeunes atteints d'une cardiopathie
aorlique ou mitrale bien tolérée ou ayant du moins réagi très conve-
nablement jusque-là aux médications habituelles. Brusquement, à la
suite d'une angine banale, d'une grippe, d'une fausse couche chez la
femme, l'aspect général se transforme, le faciès s'altère, la rougeur
des pommettes contraste avec la pâleur du visage, la décoloration
des muqueuses et la teinte subictérique des téguments : de car-
diaques qu'ils étaient, ils deviennent des infectés. Ils se plaignent
de fatigue, de lassitude, d'un malaise indéterminé, et l'on ap-
prend d'eux qu'ils Irainent depuis quelques semaines un état
fébrile mal réglé; puis la maladie poursuit son cours et, après des
complications diverses, presque toujours de nature emboliqne,
la morl survient sans autre manifestation asystoliqne, du fait seul
de l'infection.
Tel est, esquissé à grands traits, le tableau clinique de cette l'orme
ENDOCARDITE. tS— 267
d'endocardite, si fréquente quelle constitue pour les cardiaques une
des Façons de mourir. Mais, en pratique, ce tableau subil des défor-
mations eu rapport, d'une part, avec la localisation <lu processus
infectieux sur telle ou telle des cavités cardiaques, de l'autre,avec
J;i virulence des germes.
Les endocardites subaiguës du cœur gauche apparaissent de pré-
férence chez les individus porteurs de lésions mitrales. Elles ne pro-
voquent aucune modification dans les signes de la cardiopathie et
in- se révèlenl toul d'abord que par une fièvre persistante qu<
impute aux maladies les plus diverses, surtout à la tul erculos
existe en même temps, ce <|iii n'esl pas rare, des crachements de
sang dus à des infarctus pulmonaires,
Bientôt la maladie s'afûrme par ^apparition de manifestations
emboliques multiples dans la rate, le rein, les artérioles périphé-
riques, hindi- que la température reste élevée et que l'anémie
s'accentue. Nous avons vu ainsi, chez une Femme atteinte de sténose
mi traie, la pointe du uez prendre subitement un aspect violacé, noi-
râtre «-I se transformer en une masse sèche, prête ;i Lomber, tandis
que d'autres petites taches nécrotiques envahissaient 1<- visage et les
avant-bras; le chiffre des globules rouges s'abaissa .i 20000
lieux semaines après la malade succomba en étal de coma, sans avoir
présenté de signes d'insuffisance cardiaque.
Les endocardites du cœur droit procèdent différemment et provo-
quent deux sortes d'accidents : l'embolie ou la thrombose pulmonaires
et la dilatation <lu cœur droit .
L'embolie el la thrombose surviennent également .1 la suite d'une
cause banale : grippe, angine, etc., el de préférence au cas de
lésion mitrale. Mais ici .1 la pâleur subictérique s'ajoutent une
nose intense des lèvres el une dyspnée hors de proportion avec le
de la cardiopathie; des crachats hémoptoïques apparaissent,
r-n 11- qu'il \ .ni par ailleurs de signes de défaillance du cœur dont l<-s
battements sont rapides mais réguliers, Les complications restent
limitées au domaine de la petite circulation et, comme elles ne sont
pas imputables, en raison de l'état du cœur, ;> 'If- troubles circula-
toires, Force est de les attribuer au processus infectieux que révèle
la lièvre. Bientôt, l'atteinte de l'artère pulmonaire -«■ précise. On
constate, a l'auscultation, une accentuation très nette du deux
bruit ;i la base, le long du bord gauche du sternum et, à l'écran radios-
copiqiie, une dilatation de l'arc pulmonaire, parfois telle qu'elle
aboutit a une insuffisance fonctionnelle de l'orifice. « ett d'in-
suffisance pulmonaire, ;i peu près ignorée jusqu'ici, est cependant
assez fréquente. La mort survient après quelques semaines au cours
■ syndrome complexe constitué par l'état infectieux, l'anémie,
la cyanose h la dyspnée, Dans plusieurs observations de cet ordre,
Lutembacher a trouvé, à l'autopsie, de l'endartérite et de la throaa-
268 II. VAQ1 IX. — MALADIES DU CŒ1 M.
bose progressive d'une ou de plusieurs des bronches de l'artère pul-
monaire. Dans un cas il ;i décelé la présence de nombreux pneu-
mocoques dans les parois de l'artère et dans le thrombus.
Non moins intéressants sont les e (Tel s de la localisation <lu pro-
cessus infectieux sur la cavité auriculaire droite. Ici encore on a
affaire à i\v* sujets jeunes porteurs d'une lésion mitrale banale chez
lesquels s'installe une fièvre continue avec dyspnée et cyanose. Le
pouls, d'abord régulier, se dérègle et revêt le type de l'arythmie
complète, caractéristique de la fibrillalion auriculaire. Bientôt
les poumons se remplissent de foyers d'infarctus avec crache-
ments de sang, et le sujet succombe aux progrès de l'asphyxie, de
l'insuffisance cardiaque et du marasme. A l'autopsie, on trouve
dans l'oreillette droite des caillots adhérents, fibrineux, entourés
de coagulations secondaires, points de départ des embolies. Gonnet
et Froment ont pensé avec raison que ces altérations pouvaient
être parfoisnonla conséquence, mais la cause des accidents gravido-
cardiaques.
A côté de ces endocardites subaiguës à symptomatologiecomph-x.-.
il en est une autre que l'on pourrait qualifier de mono-symptoma-
lique, parce qu'elle se révèle par un symptôme unique, d'ordinaire
une embolie d'une des artères du cerveau ou des membres. C'est la
complication que l'on rattache encore par une exception singulière
et non justifiée à une soi disant thrombose marastique.
L'embolie constitue souvent, il est vrai, um- sorte d'épisode ultime
de la période troublée et comme agonique des cardiopathies. Mais,
l'ail qui a frappé tous les auteurs, elle peut survenir aussi au cours
d'une santé en apparence parfaite, à la façon d'un coup de
tonnerre dans un ciel serein. Puis les jours, les mois, le- années
passent, le malade restant ce qu'il était avant, avec le mouvement
ou la parole en moins. Une si longue survie serait-elle possible si
l'embolie avait été réellement l'expression d'une cachexie cardiaque '
Gela est inadmissible, et l'embolie doit être attribuée, non au
marasme, mais à l'intervention d'un processus infectieux, comme le
prouvent la clinique et l'anatomie pathologique.
Souvent, «m effet, on apprend que L'embolie a apparu au cours d'un
étal fébrile, d'une angine ou d'une grippe. Chez un de nos malades,
atteint de lésion mitrale. elle fut consécutive à une angine phlegmo-
neuse. L'examen anatomique est encore plus probant. Lorsqu'il est
pratiqué peu après l'embolie, il révèle l'existence sur l'endocarde
d'une coagulation m die, adhérente, siégeant sur la paroi interne
du cœur : à gauche, s'il s'agit d'embolies de la grande circulation, à
droite, dans lecas d'infarctus pulmonaire. Quand l'ac nient est d'an-
cienne date, toute trace d'inflammation a disparu, mais l'embolie se
reconnaît encore à la présence sur les mêmes régions d'une cica-
trice ou d'une tache laiteuse.
i VD0CARD1 l B. t«-
En conclusion, il n'est pas douteux que les complications embo-
liquesdes cardiopathies sonl dues à des coagulations, qod spontanées
comme ou continue à l'admettre à lort, mai- secondaires el pro-
voquées par une endocardite localisée, |"-ii virulente •■! parente à un
degré éloigné des endocardites malignes étudiées précédemment.
Forme prolongée. — La pathologie n'offre qu'un exemple d'une
septicémie évoluant à la façon d'une maladie chronique, et. chose
singulière, c'esl le cœur, si rebelle pourtanl aux infections, qui en
esl I occasion. L'endocardite maligne, en effet, peul quelquefois, au
lieu 'I évoluer rapidement, durer pendant des semaines ou des mois
pour conduire aussi sûremenl ;i la mort.
La forme prolongée de l'endocardite maligne ;i été Bignalée en
France en i^s- parJaccoud, par Josferand el Roux en 1892, par
Pineau en 1893, par Claudeen 1901, par Gougel «-n 1913, par nous-
même en 1917 el par I >ebré la même ann<
C'esl Osier <|ni l'a 1»' mieux étudiée à l'étranger. Ses pren
publications sur ce sujel datent de 1885, <•! il j esl revenu 1 plusieurs
reprises, jusqu'en 1908. Son enseignement a trouvé un écho dans
les pays de la langue anglaise el suscité des travaux <l«- Billings
en 1903, de Janewa) en 1907, de Falconer el de Liebman.
En Allemagne, Litten en 1881, Leyden en 1882, soupçonnèrent
l'existence de la maladie. En 1901, Lenhartz crut la découvrir alors
qu'elle était déjà connue depuis longtemps. Scholmùller, en 1910,
puis Jochmann, Lœhlein firent quelques remarques intéressantes,
relatives à la bactériologie ••! à l'anatomie pathologique.
Cette variété d'endocardite esl loin d'être exceptionnelle. Osier en
.1 observé 10 cas, Lenhartz une quinzaine, nous même 20 en huil ans
dans notre clientèle <!<• \ill«'. Si elle paratl peu fréquente,
peul être parce qu'elle esl souvent méconnue,
Elle est presque toujours greffée sur une lésion cardiaque
ancienne. I >.i 1 1 - 16 de nos cas il s'agissait d'une insuffisance milrale,
dans les i autres d'une lésion aortique Elle se \"it but tout à la lin
de l'adolescence ou à l'âge moyen «I»- la \i<-, rarement ;>u delà
de la cinquantième année, chez des sujets <|in peuvent n'avoir pré
sente jusque là a ne un trouble de l'aptitude fonctionnelle cardiaque.
Elle survient d'ordinaire sans motif apparent ou bien 1 la suite
d'une ma lad n- banale, d'une grippe, d'une infection calarrhale, d'une
amygdalite. Chez un <l<' nos malades, elle fut consécutive une
furonculose, chez un autre .1 une angiocholile.
I e début esl insidieux el se manifeste par <!<•- symplùnn
i'an\ : de l'accablement, de petits frissonnements accompaj
«I élévation de température, de douleurs diffuses dans les m»%ml
les articulations. Le malade n'en continue pas moins pendant quel-
ques semaines -"M existence habituelle jusqu'au jour où les
de I affaiblissement ■•! de l'anémie le contraignent à s'alitei
270 H. VAQ1 17.. - MALADII - DU CŒUR.
On est étonné alors de la faible importance de> troubles morbû
C'est à peine s'il existe un peu de lassitude, d'insomnie, de
céphalée, d'inappétence. Parfois même ces symplômes font défaut.
La langue est rosée comme a l'étal normal; le ventre n'est pas
ballonné, le pouls est régulier, et le seul accident consiste dans la
persistance d'un état fébrile que rien n'explique.
La fièvreest en effet constante, bien qu'elle soit sujette à rémission,
et sa courbe est caractéristique par son irrégularité même. Tout
d'abord la température oseille entre 38° et 39°; l'acmé, qui se
produit d'ordinaire le soir, est marquée par le retour des frissons
puis, de temps à autre, surviennent des phases d'apyrexie qui
ne dépassent généralement pas deux à trois jours, ce qui donne
lieu à une sorte de type récurrent décrit par Jaccoud. Plus tard la
fièvre augmente encore et atteint 39° ou 40°; mais, même à ce moment,
il peut survenir des périodes d'accalmie où elle disparaît presque
complètement. Enfin dans quelques cas, assez exceptionnels, elle
reste toujours très modérée et, dans une observation rapportée par
O'Donovan, la maladie évolua jusqu'à la mort sans élévation notable
de température.
La seule autre anomalie consiste dans l'existence d'une cardio-
pathie valvulaire remontant à un rhumatisme antérieur sans
relation apparente avec L'étal fébrile actuel. On porte le diagnostic
de grippe anormale, d'infection typhoïde ou paratyphoïde, de
paludisme à forme atypique, de fièvre des tranchées (nous en avons
vu plusieurs exemples), ou même de lièvre de Malte, et l'incertitude
persiste ainsi pendant des semaines, le malade et le médecin étant
également surpris de ne pas voir finir une fièvre qui ne parait pas
avoir de cause.
Pourtant cette maladie à allure si mystérieuse est une des plu>
faciles à dépister. A voir se dérouler pendant des semaines sur la
feuille de température la courbe fébrile, capricieuse et oscillante
et, en s'aidant de la seule notion révélée par l'examen, à savoir
la coexistence d'une lésion valvulaire du cœur, il ne peut s'agir que
d'une endocardite infectieuse à forme prolongée.
Est-ce i «lire que la symptomatologie soit toujours aussi muette?
Certainement non. Mais les symptômes sont d'ordinaire peu
importants et demandent à être cherchés.
Le moins inconstant consiste dans une tuméfaction de la rate.
douloureuse mais modérée, ;i inoins d'embolies et d'infarctus. Nous
l'avons notée dans les trois quarts de nos observations. Le gonfle-
ment du foie est plus exceptionnel.
Les éruptions, purpura hémorragique, placards érythémateux, etc..
ne sont pas rares et sont 1res analogues à celles de l'endocardite
maligne. Une autre. plus spéciale à l'endocardite .:i forme prolongée
consiste dan- la présence de petites nodosités érvlhémate
ENDOCARDITE. tS— 271
éphémères el douloureuses, apparaissant par poussées au nombre
de quatre ou <in<| éléments, disparaisse ni après deui <>u trois jours
ft siégeant de préférence à la pulpe des doigts el des orteils.
Osier 'lii les avoir rencontrées dans presque tous les cas Nous
ne les avons observées que quatre ou cinq fois, mais elles avaient
bien alors les caractères décrits par cel auteur.
L'examen du coeur ne donne habituellement aucune indication,
el les souffles préalablement perçus persistent sans modification ni
adjonction. Mutin, particularité notée par t<>u- les auteurs, jamais il
ne se produit de complications péricardiques.
La marche <le la maladie est tratnante et irrégulière. Après
des alternatives d'aggravation et de rémission, l'amaigrissement
B'accentue, la faiblesse augmente, les urines deviennent albumi-
neuses, ce qui fait présumer l'intervention d'une néphrite subaiguë,
bien <|u'il n'j ail pasa proprement parlerde phénomènes urémiques.
Parfois, à la période terminale, il existe des troubles de la vue «lu*.
d'après Falc r, à une névrite optique.
Mais ce qui caractérise surtout l'endocardite à forme prolong
c'est L'apparition d'accidents, les uns presque constants, comme les
embolies, les autres, peut-être moins fréquents mais très spéciaux
a cette affection, comme les ectasies artérielles el l'anémie.
Les embolies peuvent intéresser toutes les artères de l'économie,
être précoces ou tardives. Celle «I»' l'artère splénique, la plus fré-
quente, se révèle par une douleur violente de l'hypocondre gauche,
avec augmentation <lu volume de la rate; ••'■Ile du rein, par une
hématurie; celle des artères mésentériques, par «lu melseua : celle
irtères des membres, par de la gangrène sèche. Parfois elles
multiples. Chez une de nos malades, une embolie des artères mésen-
tériques provoqua <!<• l'obstruction intestinale qui Be termina par une
débâcle sanglante ; puis quelques jours après survinrent des crampes
dans la jambe droite, attribuées d'abord à une phlébite, mais dues
en réalité à une embolie <!<• la fémorale.
Les ectasies artérielles, ou mieux les artérites ectasianlcs, ont
signalées dans un certain nombre d'observations, surtout dans les
protocoles d'autopsie, car il <i-t rare qu'elles donnent lieu à des
symptômes appréciables pendant la vie. Elles siègent sur les artères
viscérales, mésentériques, hépatique, coronaires, cérébrales, <>u mm
irtères des membres : la fémorale, la radiale ou latibiale. Elles
onsti tuent très vite, atteignent un certain \<>lmi t persistent
s;m- modification ou régressent légèrement Comme les embo
ces ectasies sont souvent multiples et résultent de la projection,
contre l«i- parois artérielles, «!<> débris de végétations lancés
l<" cœur.
I inémie, complication banale <!•'•> maladies chroniques, i
parfois, au cours de I endocardite i évolution 1 «-n I «• . unetelleintensitr
272 II. VAQUEZ. — MALADIES DU CŒ1 R.
qu'elle masque l'affection primitive et en impose pour une
anémie pernicieuse. Jaccoud el Revilliod ont attiré l'attention
sur cette for particulière de l'endocardite dont Schotmûller,
Achard el Foix onl également rapporté des cas. Pour notre part,
nous en avons observé quatre.
Elle est caractérisée parla teinte cireuse et blafarde du visage,
la décoloration des muqueuses et unléger subictère. Les symptômes
concomitants consistent dans dos palpitations, des lipothymies et
même des crises syncopales.
La diminution des globules rouges est plus ou moins considé-
rable. Dans le cas d* Achard et Foix. ils ne dépassaient pas 2 500 000 ;
l 800000 dans un des nôtres. La valeur de l'hémoglobine est
également abaissée, mais en proportion moindre. Souvent il
existe en même temps de la leucocytose à type de polynucléose. el
le chiffre des' globules blancs peut atteindre 15000, 2U0UO ou même
plus. Enfin on relève d'ordinaire dans le sang des signes de réaction
médullaire : hématies nucléées, myélocytes, etc. Cette anémie
pernicieuse est probablement due à une propriété particulière
des germes en circulation dans le sang et à l'action d'hé-
molysines spécifiques, analogues à celles qui onl été étudiées par
BesredUa.
La durée de l'endocardite maligne à forme prolongée est très
variable: rarement inférieure à quatre i-. elleesl souvent supé-
rieure à un an. ('.liez un de nos malades (die fut de quinze mois,
de seize dans un cas de Debré ; en moyenne, elle est de six à huit mois.
La mort est la terminaison pour ainsi dire constante. Sur n<>>
dix-huit malades, un seul guérit après dix mois de fièvre el suc-
comba, d'ailleurs, l'année suivante. Ouelques exemples de guérison
ont été signalés par Latham el par Hunt, par Jochmann el Long
et par Hemstead; mais, de l'avis de tous les auteurs, ils sont tout
à l'ail exceptionnels. La mort survient, soit par les progrès de l'infec-
tion ou de l'anémie, soit à la suite d'une des complications pré-
cédemment étudiées.
A l'autopsie, on constate des lésions plus importantes en (''tendue
qu'en profondeur. Les valvules, particulièrement la valvule mitrale,
sont le siège de végétations de volume inégal ri d'âge différent,
molles, fibreuses ou calcifiées. Il n'y a pas d'ulcérations, pas de
nécrose, pas de perforai ion. Le myocarde esl sain ou, s'il existe des
altérations, elle- -ont limitées à la zone sous-endocardique; nulle
part il n'\ a de foyers de suppuration, comme on en voit dans les
endocardites infectantes aiguës; par contre, on trouve après lamorl
plus d'infarctus qu'on n'en a noté pendant la vie, principalement
dans la rate, le foie el les reins.
Les lésions artérielles consistent dans des artérites oblitérantes
d'origine embolique, ou des artérites ectasiantes appartenant à la
ENDOCARDITE. tl
catégorie des anévrysmes mycotico-emboliques décrits par Eppin-
ger. Lindbora en a récemment observé deux cas dans lesquels il
a relevé les lésions signalées par cel auteur : inflammation aiguë
purulente de la paroi vasculaire, rupture de la tunique moyenne ei
de la membrane élastique avec présence de thrombus contenant
des microbes.
Enfla Lohlein et Bœhr ont insisté sur l'importance de certa
altérations rénales qu'ils considèrenl comme spéciales à l'endocardite
a forme prolongée. Elles seraient i arac lé risées par des lésions par-
cellaires, irrégulièremeul réparties dans le parenchyme el cons< cu-
ti ves à des thromboses limitées à quelques capillaires glomérulaii
Baehr ditles avoir retrouvées dai - sur 25, tandis qu'elles fai-
saient défaut dans 54 cas d'endocardite infectieuse aiguë.
La nature de l'endocardite maligne à forme prolongée esl ei
en discussion, Cependanl <>n tend de plus en plus a admettre que
cette affection esl 'ln<- presque toujours au streptocoque. < lette opi-
nion, émise par Osier <mi 1908, .1 été soutenue par Lenhartz, Si hot-
mûller, Jochmann, Mayor, Libman, Kinsella, <'t<\ Récemment
I lebré s'j esl rattaché.
De fait, le plus souvent, les hémocultures montrent la présence
de streptocoques ; mais, pour obtenir <1<-- résultats positifs, il
faut répéter les ensemencements el faire usage de milieux spé-
ciaux additionnés de glycose ou de sang. Debré conseille >\c
prendre 20 centimètres cubes de l'en distraire 15 centime
cubes, que l'on partage >-u deux ballons contenant : l'un 200 cen-
timètres cubes de bouillon ;> 2 p. 100, l'autre 200 centimètres cub< -
milieu T composé de 10 grammes • peptone Chapotaut, 5 gran
de sel, 2 grammes de glycose par litre l intimètres eu
restant sont partagés entre deux bottes de Pétri; dans l'une on
coule <!<• la gélose glycosée, dans l'autre du milieu r solidifié, et
l'on mélange au sang. I! esl préféi ibl recueillir le sang au
ment des accès fébriles.
Le streptocoque '!<• l'endocardite à forme prolongée .i d< -
lères assez particuliers «pii le rappr bent <lu pneumocoque i
tains auteurs ont même été jusqu'à - dentifier, ce que D on-
sidère avec raison comme erroné . en réalité, le coccus de
l'endocardite appartient à la famille [ues, dont il ;
sente la morphologie générale, tout en prenant souvent l'aspe<
diplo-streptocoques el môme de - ! - une
certaine lenteur sur les milieux simple : particulier, il d
pas pathogène pour les animaux de laboratoire.
SchotmUller, arguant de cette faible virulence, l'a a|
Strepto mitior, épilhèle peu justifiée, puisque la d
toute prolongée qu'elle soit, n'en conduit pas moins à la mort. Il l'a
dénommée aussi Strept s en raison de la lein
TllAlll Dl » XXIII.
II. VAQUEZ. — MALADIES Dl CŒUH.
que prennent, autour des points de culture, les milieux au i
menées par ce streptocoque. Mais cette propriété n'est pas con-
stante, ou lii-'n elle disparaît après les premières cultures. Aussi
pense-t-il qu'il n'y a pas lieu de distraire le streptocoque
de l'endocardite maligne des autres streptocoques. Ajoutons
enfin que Andrews el Horder, s'appuyant sur les propre
charolytiques de ce coccus, le rattachent, à juste titre semble-
l-il, à la catégorie des streptocoques parasites des eavités natu-
relles.
Detweiler el Robinson onl reproduit chez le lapin toutes les
variétés de l'endocardite maligne en injectant des émulskras
bactéries provenant «lu sang de sujets atteints d<> cette affection,
après v avoir ajouté un irritanj mécanique. Les lésions allaienl
de la bactériémie streptococcique sans localisation ;i l'endocardite
maligne ulcéreuse. Mais, t'ait anormal, il y avait en plus <le la péri-
cardite, laquelle esl exceptionnelle dans l'endocardite à forme pro-
long»
En résumé, le streptocoque paraîl bien être l'agent pathog
habituel <le cette affection; mais il e-t peut-être excessif de pré-
tendre <|u'il est toujours en cause. Si. dan- le- neuf cas où nous
avons obtenu des hémocultures positives, sept fois il s'agissait «le
streptocoques, dans les deux autres, nous ne trouvâmes que «lu
pneumocoque.
PRINCIPAUX TYPES ÉTIOLOGIQUES ET ANATOMO-CLINIQUES.
— Endocardite rhumatismale. — Le rhumatisme esl de toutes
les maladies infectieuses celle qui s'accompagne le |»lus fréquem-
ment d'endocardite, el pendant longtemps on crul qu'il en était
Punique cause.
Les premières notions sur ce sujet sont dues à Matthey del îenève .
<|ni. <mi 1815, signala les relations deslésions chroniques du cœur
avec le rhumatisme. Johnson, en lsls. insista également sur ce qu'il
appelait la « métastase cardiaque du rhumatisme ». Ces don:
n'étaient d'ailleurs appuyées sur aucun argument probant.
En réalité, c'est à Bouillaud que l'on doit la description de l'endo-
cardite rhumatismale el de ses principaux signes. Dans une -
de travaux publiés de 1832 à 1840, il fixa l'histoire anatomique <-i
clinique de cette affection et codifia pour ainsi dire, dans ce que l'on
a ; i j > | m ' 1 «'* « les lois de coïncidenc rapports avec le rhuma-
tisme :
Dans le rhumatisme articulaire aigu, violent, généralise, u-t-it
dit, lu coïncidence d'une endocardite, d'une pèricardite ou d une
endopéricardite, esl lu règle, lu loi, el lu non-ccûncidcnce Pcx
lion :
h vis le rhumatisme articulaire aigu, léger, partiel, apy rétique, lu
non-coïncidence est lu règle et lu coïncidence l'exception.
ENDl I AtilM l I . tS-
La première de cet formules doit être considérée comme
exacte. Penl-élre, cependant, la fréquence de l'endocardite esl
moine grande aujourd hui que du tempi de Bouillaud, en raison «le
L'emploi delà médication salicylée, qui, en abrégeant le rhumatisme,
préi ienl les complical ions cardiaqu*
La seconde formule n'est vraie que chez l'adulte « l'enfant,
Le ri aliame môme apyréiique >-i partiel peut
d'endocardite. Tous les auteurs, particulièrement les médecins d en-
fants, Theadle, Roger, Bergeron, ont remarqué que chez eux le
rhumatisme a une affinité toute particulière pour le cœur et qu'il
n'j a pas 'I arthropatbies, si bénignes soient-elles en apparence, *{ui
ne ipuissenl être Buivies <]•■ complications cardiaques, Aussi
croyons nous qu'il y aurait lieu de modifier la formule de Bouil-
laud en tenant compte de l'âge el en disant : Dan» le rhumai
articulaire aigu y partiel, apyréiique,
l'enfant, est >-i, ep lionne lie chez ('<iiliili<
L'endocardite survient, comme le rhum i toutes les pé-
riodes de l'existence «pendant avant la cinquième année,
elle se voit de préférence de la dixième à la qu azième anné<
m prétendu «pi»- les filles 3 seraient plus exposées que les
ço ns
Elle débute plus on 1 11 < >i 11 ^ tôl dans l< de la m 1
dinaire vers le huitième ou le {dixième jour, quelquefois plus tard,
mu trente septième jour dans un cas de Potain» Pour Bouillaud,
Trousseau, Jaccoud, * - 1 1 « ~ pourrait précéder le rhumatisn
leurs :ii 1 • > 1 ix d'être probantes, car elles ienl
sujets atteints d'arlhropalhies non rhumatismales, ma
cémi |U(
Le plus souvent il n'existe aucun signe subjectif : lespal|
Jiale, notées <l ms certains
- «ni imputables a une autre cause, la
de m -11»- que la doul 1 de la :
I -11.- Peter attachait nue grande importance. La fi
modérée ou nulle et, malgré l'avis de Potain <■ 1 pi-
tié m » liii aiioii du volume du cce ir, à m uns de rhu
diaque grave.
Le 1 raclé ris tique 1 dan? l'ass >ui li
bruits du cœur, signalé par B milieu 1. Il affecte l'orific
mitral, ce dernier notamm -ni, dure plu- <»u m
remplacé par une accentu il ion c
• le Potain. Pins les bruil - reprennent lew
t'en locarditc gué il, ou s 1 m eu bruits
de souille.
I .es souffles -•> mptom il iques :
du douzième au trentième jour début «1<" l'end
276 II. VAQUEZ — MALADIES DU CŒUR.
Souvent ..n les méconnaîl parce qu'ils ne s'installent que tardive-
ment, après la guérison définitive des arthropathieset à une époque
où le malade n'esl plus soumis à un examen méthodique. Dans ee
cas, ce n'est que [dus tard, parfois fortuitement, que Ton en recon-
naît la présence.
Cette forme d'endocardite, qui correspond à l'endocardite inflam-
matoire, plastique et bénigne, n'est grave que par les lésions valvu-
laires qu'elle laisse après elle. Son pronostic est différent s'il survient
des complications péricardiques ou rnyocardiques.
L'association avec la péricardite est presque de règle chez l'en-
fant. Habituellement les deux affections évoluent en môme temps,
ou bien la péricardite est secondaire, et elle a d'ordinaire pour
effet de masquer l'endocardite.
La myocardite s'annonce par une dyspnée intense avec angoisse
précordiale, ou même par des douleurs extrêmement violentes, avec
pâleur de la face, comme dans un cas de Gallavardin. Le pouls,
petit, devient irrégulier à la phase ultime. L'affection évolue rapide-
ment vers le collapsus avec asystolie progressive; la mort subite
n'est pas exceptionnelle.
Ces diverses complications se reproduisent presque infaillible-
ment au cas d'attaques ultérieures de rhumatisme. L'endocardite se
manifeste alors par un nouvel assourdissement des bruits du cœur,
lequel n'intéresse que les appareils valvulaires restés indemnes. Par-
fois elle a pour effet, comme l'a signalé Barié, de faire disparaître
momentanément les bruits de souffle préexistants. Nous en avons
observé un exemple concernant un homme atteint, quatre ans aupa-
ravant, d'un rhumatisme grave qui avait provoqué une insuffisance
double, aortique et mi traie. Au cours d'une récidive, les souilles
cessèrent d'être entendus et ne reparurent qu'après la guérison des
arthropathies et la chute de la lièvre. Quand ces accidents se sont
répétés à plusieurs reprises, le cœur finit par augmenter considéra-
blement de volume. Ainsi se trouve constitué ce que Duroziez a
appelé « le grand cœur rhumatismal », lequel comporte un pronos-
tic très grave.
Rappelons enfin que les cardiopathies chroniques rhumatismales
favorisent la localisation sur l'endocarde des processus infectieux
es plus divers, et que l'endocardite maligne à l'orme subaiguë
ou prolongée se voit de préférence chez les sujets porteurs d'une
lésion valvulaire ancienne.
La chorée, dont les rapports avec le rhumatisme -ont bien connu-,
est très souvent, connue lui, compliquée d'endocardite. 11. Roger a
constaté 17 fois l'endocardite, 19 fois l'endopéricardite dans 71 cas
de chorée ; W'eill, 39 l'ois dans 273 observations. Sa symptomato-
logie et sou évolution sont semblables à celle- de l'endocardite rhu-
matismale.
ENDOCARDH l «3
Endocardite blennorragrlqne. — Les complications car-
diaques de la blennorragie, entrevues par Ricord en 1 ^ iT . ..ni été
étudiées plus complètemenl par Brandès eu 1854 el par Hervieux
.■h 1858. Mais, sous l'influence ou l'on était alors des idées de
Bouillaud, on les attribuai! moins à la blennorragie qu'au rhuma
I isme qu'elle |>r<>\ oque.
Barwell, en 1865, Lasègue en is7.'{ monlrèrenl que la blennon
peut, ;'i la facondes grandes septicémies, être suivie d'infection
sanguine <l<>nt 1rs arthropathies el l'endocardite constituenl des
manifestations autonomes. Martj rapporta pour la première fois
en 1876 un cas d'endocardite indépendante du rhumatisme chez un
sujel atteinl depuis six semaines d'urétrite blennorragique.
La période la plus intéressante de l'histoire de cette affection « ■ ■ «ri» -
mence à la découverte <lw gonocoque par Neisser, en 181 ' Martin
en 1882, puis Weichselbaum en iss" constatèrent la présence du
gonocoque dans les valvules malades. Depuis, nombre de
analogues onl été publiés, notamment par lli- en 189*2, Leyden,
Winterberg en 1894, rhayer el Blûmer en 1895, Rendu el Halle
en 189" el à de nombreuses reprises ultérieurement.
L'action pathogène du gonocoques été |»1"- complètemenl dé-
montrée d'abord en 1894 par Bordone Ufreduzzi, puis en iv-'7 par
Lenhartz, <|ui. avec une absence vraiment stupéfiante <!<■ scrupules,
inoculèrent dans un urètre humain sain l<- microbe obtenu par la
culture de végétations endocardiliques el reproduisirent un écoule-
ment ty p iq u e .
L'endocardite blennorragique peut intéresser toute la surface •!■'
l'endocarde. D'ordinaire, cependant, elle esl localisée sur les appareils
valvulaires du cœur gauche, les valves sigmoïdes notamment Quand
elle atteint le cœur droit, les valves pulmonaires Boni louohéi
préférence à l'appareil tricuspidien. Thayer el évaluent
colle localisation •» 25 p, 100 <lr- cas, chiffre qui paraît
-i l'on B'en rapporte aux statistiques de Lucas et de Krtlbs. l
celle de ce dernier auteur, le cœur
sur 28 20 fois il B'agissail de lésions aorliques; » fois <l"
lésions mitrales; 2 f"i- l'altération portail sur les <I«mi\ appareils;
dans un <-;i- enfin elle atteignait simultanément toutes les
Y;il\ |
L'endocardite inflammatoire ou plastique sérail as >ute-
fois, comme elle n'ontratne pas la mort, elle échappe
anatomique, «•( on ne saurait «-n évaluer la fréquci
la forme la mieux connue est l'endo< ardile maligne ulcéi
tante, caractérisée p: » i la présence do végétations pédiculées
lies el ulcérées, ou de pertes de substance des valvules dont
piliers peuvent être détruits ou arra<
accompagnées d abcès du myocarde ou de l'aort
278 il. VAQ1 EZ. - MALADIES I>l CŒUR.
comme dm i< I»' cas de Rendu el «Je Halle. Dans un autre rap]
en 1911 par Mouisset el Chalier, l'endocardite était compliquée
d'anévrysme perforanl (l'un des sinus (Je Valsai va.
Les premières constatations bactériologiques faites par Weichsel-
baum n'avaient pas permis d'établir un rapport certain entre les
lésions anatomiques et le gonocoque. Cet auteur avait bien Iro
des cocci au niveau des végétations, mais comme cescocci ressem-
blaient plus à des streptocoques ou à des staphylocoques qu'à des
gonocoques, il attribua l'endocardite à une infection secondaire.
I * lus tard la présence «le ce microbe fut dûment constatée; toute-
lois, comme il était associé à d'autres, on continua à considérer son
rôle comme secondaire. Tour \\ ilms, le gonocoque ne provoquait
qu'une réaction inflammatoire banale, et le processus ulcéreux
résultait de l'intervention de microbes plus virulents appelés par
l'endocardite.
En réalité, le gonocoque est souvent le seul agent responsable de
l'endocardite. Thayer et Blumer, Wassermann l'ont retrouvé à l'état
de pureté dans l'épaisseur des néo-productions végétantes et ulcé-
rées (jui recouvrent les valvules malades. 11 en était de même dans
l'observation de Rendu et Halle, où il s'agissait de lésions aortiques.
lTn dernier fait rapporté par Kulbs en l'.tOT porte à onze le nombre
des cas d'endocardite blennorragique où la culture a donné des
résultats positifs. Ajoutons que la blennorragie est, «le toutes les
septicémies, celle qui, après la puerpéralité et la pneumococcie,
s'accompagne le plus fréquemment d'endocardite septique.
Cette affection est spéciale a la première période «le l'âge adulte,
la plus exposée à la blennorragie. Sur trente-quatre cas, trente ont
été observés chez des sujets de dix-neuf à trente ans, dont quatorze de
dix-neuf à vingt-deux ans. L'homme est plus souvent atteint que la
femme en raison de complications qj.ii, comme la cystite, la prosta-
tite, etc., favorisent l'introduction dans la circulation des germes
pathogènes provenant des riches réseaux veineux qui entourent les
organes génito-urinaires.
Elle peut apparaître dans toutes les variétés de la blennorr;
urétrale ou vaginale, principalement dans les tonnes graves et
compliquées, surtout quand il existe en même temps des arthropa-
thies infectieuses. Suivant la loi générale, la localisation sur l'en-
docarde est favorisée par l'existence d'une cardiopathie valvulaire
consécutive à une maladie antérieure.
L'endocardite se déclare d'ordinaire du \im,ri et unième nu qua-
rante-deuxième jour ou plus tard, à la période de déclin, ou encore
lorsque l'urétrite est passée à l'état chronique. Les dates extrêmes
vont du cinquième jour jusqu'à la fin du huitième mois, comme dans
un cas rapporté par Finley et Mac Cray.
Elle affecte rarement l'allure d'une endocardite inflammatoire bé-
KXDOCARDITB. I :<
nigne. Cependant, dans un fait dû a Potain, le seul signe i
dans l'assourdissement des bruits du cœur. Dans d'autres, de Her-
vieux, Marly, les malades guérirent mais quittèrent l'hôpital porteurs
<| un souffle aortique, d'un Bouffie nuirai dans des cas • !<• M
I térignac el Moussus, \\ ilhington.
D'ordinaire, c'est .1 une endocar lite in eclieuse maligne qi
affaire. Celle ci revôl alors une des deux formes habituelles .1 cette
affection, typhoïde »>u pyohémiquc, avec frissons, élévation ther-
mique, céphalée, sécheresse de la langue, angoisse pn
dyspnée. Parfois ce sont des complications emboliques qui ouvrenl
la scène : une embolie cérébrale dans le cas <!>• Mouisset el «
une embolie <1<; l'artère poplitée dans un autre de Widal et I aure
Beaulieu, une embolie de l'artère fémorale suivie «!'■ gangrène <lw
pied dans un fait dû à Ghon ■ ■! Schlagenhaufer.
L'auscultation révèle la présence d'une cardiopathie ralvulaire
ancienne, <»m bien elle n<- dénote rien de spécial Dans les : • 1 1 1 1 • - —
graves, Les bruits sonl assourdis dès 1<- début el bientôt surviennent
des bruits de souffle siégeant soil à l'orifice nuirai, soit, 1
plus fréquent, s l'orifice aortique. Chez un de nos malades, une
insuffisance aortique B'annonca dès le dixième jour par le bruit
de souffle caractéristique. Il «'ii fut de même dans la fait de M
Bel el < Ihalier.
La mort est la conséquence habituelle «!<• l'endocardite blennor-
ragique maligne. Elle Be produit Boit par le fait il<> la pyoh<
soit à la suite des complications résultant des embol 1 s ques.
Parfois la terminaison fatale est différée el ne survienl qu'au bout
<!<• quelques mois, comme dans les endocardites .1 forme pi
l »;ui< quelques cas, !<■ diagnostic 1 été confirmé par l'I
culture, notamment dans ceux de Jochmann, de Widal < 1
Beaulieu, de Gallavardin et Rey, qui recommandent les milii
urine gélosée el peptonée, el enfin de Danila.
Endocardite pneumococclcjuo. I n > irdite de la pneu-
monies été signalée incidemment par Bouillaud comme une
plication des arlhropalhies dites rhumatismales, plutôt que de la
pneumonie elle-même. Elle a été étudiée ultérieurement pai
Netter, Legroux el Weill. Ces derniers ont insisté sur be
fréquence chei l'enfant. Elle survienl au cours de la p
ou a son déclin, mais elle peul Sire indépendante de toute all< inte
pulmonaire el constituer une localisation primitive
pneuraocooeique. Ja< coud et 1 d ont rapporté des •
Griffon en a observé un où le seul accident concomil
'lin- des arthropathies, Dans un autre >Iù •• Netter, l'end
V|- déclara chei un blessé dont la plaie était infi
mo coque.
280 II \ ami I /.. — MALADIES DU CŒUR.
D'ordinaire, comme l'a monl ré Netter, les lésions constatées a l'au-
topsie sont dénature ulcéro-végétante. La forme simple inflamma-
toire sérail exceptionnelle, mais peut-être esl-cllc souvenl mé-
connue, en raison même de sa bénignité.
I - altérations intéressent surtout le cœur gauche, «le préférence
les valvules aortiques el beaucoup plus rarement les valve- tricus-
pides ou pulmonaires. Elles consistent dans des bourgeons ou des
végétations de volume variable, sessiles ou pédiculées, en voie de
ramollissement ou d'ulcération. Dans ce cas, il peut y avoir en même
temps des perforations atteignant les lames valvulaires ou la
cloison intervenlriculaire. Dans un fait rapporté par Gaillard, il
existait à la partie supérieure du seplum une ouverture qui faisait
communiquer les ventricules avec les oreillettes. Dan- un autre,
dû à Noël Fiessinger, la lésion portait sur la partie membraneuse
delà cloison située au-dessous des oreillettes et répondant à Vunde-
fended space des auteurs anglais. Cette localisation n'est pas
spéciale à l'endocardite pneumococcique; on l'a notée dans d'autres
endocardites ulcéreuses.
La présence des pneumocoques dans les végétations a été n<
dans les observations «le Netter, Weichselbaum, Griffon el Noël
Fiessinger. Dans des cas dus à Weichselbaum el à Lion, le pneumo-
coque élail associé au streptocoque.
L'ensemencement du sang pendant la vie donne des résultats géné-
ralement positifs quand l'endocardite survient au cours d'une pneu-
monie, négatifs quand elle en esl indépendante. ( lependanl deux fois
avec Parvu nous avons obtenu des cultures de pneumocoques chez
«le- sujets atteints d'endocardite infectieuse prolongée, sans autre
i ifestation pneumococcique : l'un était porteur d'une insuffisance
aortique, l'autre d'une insuffisance mitrale.
L'endocardite pneumococcique esl plus fréquente chez l'enfant
que chez l'adulte. Chez ce dernier, elle est fa\ orisée par l'alcoolisme,
le surmenage, surtout par la présence d'une cardiopathie valvulaire,
consécutiveà nue maladie antérieure.
Comme elle ne provoque aucun symptôme caractéristique, elle
esl d'ordinaire méconnue. On doit cependant la soupçonner quand,
après la guérison d'une pneumonie, on voil survenir sans cause
apparente une nouvelle élévation de température ou quand la lièvre
prend une allure traînante et prolongée. Parfois enfin elle coïncide
avec une péricardite séro-fibrineuse ou purulente.
Quand l'endocardite esl la seule manifestation de l'infection
pneumococcique, son diagnostic esl presque impossible, lien fut
ainsi dans le cas observé par Noël Fiessinger, où l'endocardite évolua
pendant deux mois, produisit une double lésion aortique el se
termina par la mort subite, attribuée par l'auteur à une altéra-
tion du faisceau de Ilis. L'examen des végétations permit seul
ENDO( \l;l)l i l *■
de reconnaître qu'il s'agissait d'une endocardite pneumococcique.
Endocardite typblqne. iplication : la Gèvre
typhoïde, l'endocardite esl <ln<- plua souvent à un.- infection -•
daire d'ordinaire Btreptococcique qu'au bacille d'Eberth ; < ; • - ' ; ' ' - ' ' ' '
en a publié un cas. Il s'agissait d'une endocardite ulcéro-végélanle
d< i ur r les | > u 1 1 1 1 . » 1 1 . . 1 1
Il semblerait, d'après les travaux récents, que l'endocardite soit plus
fréquente dans les infections paratyphoïd»
Weissenbach l'ont notée deux fois dans neuf autops
\ ;i\;ni un.' endocardite végétante des valvules aorliques, dans l'autre
une endocardite plastique de l'orifice milralet de l'orifice pulmo
naire. Netteret Ribadeau-Dumas ont vu à deux reprises une infec
lion paratyphoVde ;i bacilles de Gartner déterminer de 1 endocardite
avec thr I" »se cardiaque.
D'autres faits 'lu- .1 Debove, Trémolièi ( Caries et
Marchand, sont moins probants. Les malades présentèrent , il esl
tous les signes d'un rétrécissement mitral, mais rien n
d'affirmer qu'il n'existai! pas auparavant.
Endocardite tuberculeuse < In trouve souvent, à l'aul<
des sujets rts de tuberculose, des végétations, des granul
et des épaississemenls des bords des valvules, etc Mais il
Buil pas nécessairemenl que ces lésions soient lubei
certaines d'entre elles pouvant être dues l'intervention de pi
infectieux secondaires. Cela explique que l'on ne - cord,
-ni" n sur la réalité, du moins sur la fréquence de cette affection I
Landouzy, elle serait très gran le, surtout chez les tout jeunes enfants,
el beaucoup de cardiopathies chroniques de l'adulte, qui ne
d'aucune maladie déterminée, seraient imputables
de l'en locarde. Pour d'autres au contraire, elle sérail très
l'on ''n juge par le |"'iii nombre ri
<•. Il importe avant loul de donner la raison de • ■••- il •
Pour affirmorqu'une lésion esl tuberculeuse, il faut qu'elle
structure hislologique particulière, qu'on j trouve
géantes ol des follicules, qu'elle renferme des bacilles de Ko
l'inoculation à I animal du tissu morbide reproduis
on matière d'endocardite, ces conditions sonl rarement : unies Le
plus souvent, c'est la preuve hislologique qui manque, el I
n'ont rien qui les dislingue des lésions infiammalo
Comme, malgré cela, elles peuvent contenir
virulentes p >ur les animaux, on en a conclu qu
lement tuberculeuses el spéciales aux états bacillémiques M
Bpécificilé de la tuberculose dite non follicul
n'est pas encore démontrée et, tant que la question ne
résolue, celle de l'endocardite de cette nature • lle-mêm
Busp
282 II. VAQ1 EZ. — MALADIES D1 CCI I R.
Il faut être d'autant plu- réservé que l'expérimentation n'a
donné non plus de résultats probants. Michaëlis et lllum ont, il est
vrai, en 1898, déterminé une endocardite tuberculeuse en injectant
des bacilles de Koch dans les veines «l'un animal dont le- valves
sigmo!desaortiques avaient été préalablement lésées; Léon Bernard
el Salomon, sans traumatiser les valvules, mais en faisant l'injec-
tion dans la carotide ou dan- le ventricule gauche. Par contre,
Deganello, en 1908, a refait ces expériences sans succès. Il n'a pas
réussi davantage en inoculant la tuberculose dans la chambre anté-
rieure de l'œil du lapin, et il en a conclu qu'il n'est pas possible de
réaliser expérimentalement une endocardite tuberculeuse.
Quoi qu'il m soit, la tuberculose de l'endocardite se présente sous
des formes variées : les unes caséeuses, végétantes, granuleuses. qui
semblent indiscutables, les autres dites inflammatoires et fibro-
calcaires, beaucoup plus contestables.
La iaberculose caséeust est tout à fait exceptionnelle. Le premier
cas en a été rapporté en 1861 par Wagner ; on n'en connaît que
quelques autres.
Les lésions végétantes ou granuleuses sont plus fréquentes. Elles
ont été notées par Perroud, Benda, imus-mènic, Tripier, Ferrand et
Rathery, Witte, Meek, etc. Pour Tripier, ces lésions se rencontre-
raient surtout dans la tuberculose miliaire aiguë et de préférence
sur la l'ace auriculaire et le bord libre de la valvule mitrale. 11
esl très rare que ces lésions contiennent à la fois des éléments
tuberculeux et des bacilles; il en était cependant ainsi dan- les cas
de Benda et de Witte. Dans celui de Tripier, il y avait bien des
follicules tuberculeux, mais les bacilles faisaient défaut ; dans un
an ire, dû à Shark, l'endocarde pariétal était infiltré de nodule-
tuberculeux.
D'ordinaire, on ne constate dans les végétations ni follicules ni
cellules géantes; seule la présence des bacilles permet d'en recon-
naître la nature. Une des observations de Meek concernait un sujet
mort de bacillêmie aiguë, à Pau topsie duquel on trouva des végétations
récentessur les valvules mitrales et aortiques. A l'examen histolo-
gique, le tissu granuleux implanté sur la valvule présentait
jonction avec celle-ci une zone de prolifération constituée par des
cellules mononucléaires renfermant des bacilles de Koch en grande
quantité. 11 j en avait également dans les foyers caséeui situés
à la base «1rs végétations. La présence de bacilles a été également
relevée dans des faits dus à Lion, Thiry, Poncet et Dor, Vaquez,
Ferrand el Rathery, etc. Witte, qui en a fait la critique, estime
avec raison que certains d'entre eus ne sont pas concluants. Brail-
lon n'en a pas moins déclaré que, même en l'absence de bacilles,
une endocardite qui n'a aucune tendance à l'ulcération et est plus
juxta-marginale que l'endocardite rhumatismale doit être tenue
ENDOCARDITE ïl
pour tuberculeuse. I est une assertion qu'il est bien diffli ile >i ad-
mettre.
La forme inflammatoire ou non folliculaire se rencontrerait
surtout chez les jeunes enfants au cours de la septicémie bacillaire.
Elle sérail constituée par un épaississemenl ou un boursouflement
des lames valvulaires,Bans granulal ions véritables. Cette endocardite
fibrineuse décrite par Braillon, par Léon Bernard non,
Berail une des modalités de la tuberculose non Folliculaire étudiée
par ces derniers auteurs et, comme nous l'avons dit, encore en dis-
cussion. D'autre part, «m n'\ rencontre presque jamais de bacilles.
Braillon h Jousset en onl constaté, il esl vrai, dans un cas, mais
seulement à la surface du tissu végétant, ce qui n'esl guère con-
cluant. On peut en dire autant d'une observation de Landouzj où
l'unique argument en faveur de la tuberculose de l'endocardite con-
sistait dans le résultat positif des inoculations.
La forme fibro-calcaire concernerait certaines cardiopathies
chroniques, congénitales ou acquises, con me !'■ rétréciss» ment pul-
monaire ou mitral, soupçonné déjà depuis longtemps d'être d'ori-
g ne tuberculeuse en raison des antécédents du malade ou de la
coexistence d'autres accidents <l«' même nature. Mais on n en ;i pas
donné <le preuves plus formelles. P. Teissier, un des premiers défen-
seurs de relie opinion, a fait remarquer «pie les lésions n'offrent
d'ordinaire aucun des caractères des néoplasies tuberculeuse
que la présence des bacilles de Koch yest exceptionnelle. Elle a
cependant été notée dans un cas récent de Lortat-Jacob et Sabareanu
ayant trait à un homme atteint <le rétrécissement mitral à l'autopsie
duquel il yavail des bacilles dans les concrétions de la valvule l es
auteurs en ont conclu que le r< ment unirai était lui r
Cela n'est rien moins que certain. On -ail . en effet, — l'histoire des
endocardites infectieuses secondaires le montre, — que les tçei n
ci reniai inn dans le sang bc déposent 1 rès volontiers sur 1 endocarde,
quand celui ci est déj i le Biège de lésions ancienne-, pans que
Boit en droit de les attribuer à ce- germes. Si le malade élan mon
• le Bepticémie, on aurait peut être trouvé non des bacilles, maie
streptocoques. Les auteurs se Beraient-ils crus autorisés pour c
dire que la lésion mitrale était due a la streptococcie '
Dans une autre observation, publiée nar OEttinirer et Braillon
où il s'agissait également d'une endocardite valvulaire chr
son origine tnl erculeuse fui déduitedes résultats 'positifs de
se,. pi.- ci de l'inoculation. Or, de l'avis général, ces épreuves n'ont
pas «le \ aleur absolue.
Pour Pota-in et P. reissier, l'absence de bacilles, de follicules tuber-
culeux et de cellules géantes, au cas de cardiopathie val vu 1
serait due s ce que ces lésions sonl produites, non par les bacilles,
mais par leurs toxines. Cela n'esl pas admissible, car \
II. VAQ1 ]/-. — MALADIES DU CŒ1 R
montré que les poisons qui provoquenl la caséification ou la sclérose
restent contenus dans le corps des microbes, et, si les lésions étaient
vraimenl engendrés par les toxines microbiennes, on devrai! retrou-
ver le bacille sur place.
Récemmenl Barbier est revenu sur la question des rapports du
rétrécissement mitral avec la tuberculose, indiscutables suivanl lui,
dans un cas qu'il a publié, parce que la lésion cardiaque était
accompagnée de péricardite adhésive et de lésions pulmonaire? un
peu particulières. Mais comme il ne donne aucune preuve de la
nature tuberculeuse de ces lésions ni aucun argument permettant
de rattacher le rétrécissement mitral à la tuberculose, qous esti-
mons que ses conclusions ne sont pas justifiées. Nous en dirons
autant des remarques faites par Braillon au sujet de cette obser-
vation.
L'endocardite tuberculeuse n'a pas d'histoire clinique et constitue
presque toujours une trouvaille d'autopsie. Braillon et Jousset ont
rapporté, il est vrai, un cas d'endocardite soi-disant tuberculeuse
primitive avec lièvre, arthralgies, qui fut suivie d'une insuffisance
mitrale et aboutit à la mort. Les auteurs constatèrent à l'autopsie
la présence de quelques bacilles à la surface des végétations. Mais,
comme nous l'avons dit, celle observation n'est pas concluante.
Il en est de même de celle de Barbier.
Endocardites «les Qèvres éruptives. L'endocardite a été
signalée au cours de toutes les fièvres éruptives, la scarlatine, la
rougeole, la variole, l'érythème noueux, etc., et plus spécialement
dans les formes graves compliquées d'arthropalhies, c'est-à-dire à
allure septicémique. Tant que l'on ne sera pas fixé sur la nature
bactériologique de ces lièvres, il sera impossible de savoir si l'endo-
cardite est due à la maladie elle-même ou aux infections secondaires
qui les accompagnent si fréquemment.
TRAITEMENT. — Endocardite inflammatoire bénigne, —
La meilleure façon de prévenir l'endocardite est de traiter éner-
giquement la maladie causale et, si possible, d'en abréger la
durée.
En ce qui concerne le rhumatisme, le seul cas où l'intervention
thérapeutique soit vraimenl efficace, le traitement consiste dans
l'emploi du salicylate de soude à doses suffisantes, c'est-à-dire .r> ou
6 grammes au minimum, de manière à amener rapidement la
sédation des (luxions articulaires et la chute de la température.
Si, malgré tout, il se produit des complications endocardiques, il
est indiqué d'agir sur elles par des topiques locaux et par un trai-
tement général. Les antiphlogisliques ont été recommandés par
Bouillaud, qui pratiquait des saignées abondante- et répétées. Elles
ont été remplacées par l'usage de ventouses scarifiées sur la région
précordiale. Les vésicatoires, que l'on employait jadis couramment,
I NDOCARDJ i I «S
sont, plus nuisibles qu'utiles el doivent être abandonnés Gendrin,
en 1842, a préconisé I application de sacs de glace Bur la région du
cœur. I est une méthode excellente qui ;i pour effel '!•■ diminuer la
douleur locale, de calmer l'éréthisme cardiaque el Le
de glace doit être maintenu en permanence pendant plusieurs
jour- el jusqu ;> la régression complète de 1 endocardite. Quand elle
tend à passer à la chronicité, <>n peut substitue) à l'application de
glace celle de badigeonnages iodés ou mieux de colon iodé, répétée
tous les deux jours
L'endocardite constitue I elle une contre indication au traitement
salicylé? Jaccoud et Germain Sée l'ont prétenduel Merklen ne serait
pas loin de partager cette opinion. Nous ne la croyons pourtant pas
justifiée. Que lesalicylate de Boude, même à hautes doses ne puisse
l»;is venir à bout de la fluxion endocardique comme des Quxions
articulaires, cela est cit. un et s'explique facilement I sali ylate
de soude a en effet une double propriété: l'une, générale — peut-être
discutable - qui est d'agir sur les germes pathogènes du rhumatisme
el l'autre, locale, due à ce qu'il B'élimine <'n partie parles synoviales
articulaires el <|u il exerce ainsi nue action de présence Bur les
surfaces enflammées. Il est clair qu'en ce qui concerne I endocardite
cette dernière influence n'existe pas : aussi L'efficacité du salicylate
■ !»■ Boude esl elle alors beaucoup moindre. II j a cependant avai
à en user, mais à doses modérées, pendant une dizaine de jours ; i j • r« •—
la chute de la température, même si les fluxions articulaires ont
complètement disparu.
Les médications employées jadis, comme 1«- lartre stibié recom-
mandé par Jaccoud ou les préparations mercurielles préconisé)
H ope, Stokes el Graves, ne produisent aucun effet «•( ne
cl ailleurs Bans danger.
La médication iodée n'a pas les mêmes inconvénients. On la
prescrira en même temps que la médication salicylée dès que l'on
aura constaté l'assourdissement des bruits du cœur. On peut faire
alors des diverses préparations organiques <l n"l<- ou des
iodures alcalins, l'iodure de sodium de préférence La dosi
.1 i gramme par jour >uiht. pourvu qu' a la continue pendan
semaines ou des mois avec des périodes d'interruption.
Pour combattre l'anémie <|ui fait -u\\<- si souvent au rhumatisme
articulaire, on s'adressera au quinquina ou au tanin assi
par exemple au sirop composé iodotannique du Codex, donl a don-
nera deux cuillerées à dessert par jour.
I ne précaution indispensable esl de maintenir longtemps au ht
les sujets atteints d endocardite, • ar la reprise prématurée de la m<-
normale avec les fatigues qu'elle comporte exercerait nue influence
fâcheuse Bur l'avenir dune affection <)ui d< mande d<
Qsliluer. Vvanl de permettre l<- retour aux occu]
286 H. VAQ1 IX. — MALADIES Dl CŒ1 R.
tuelles, il faudra être sûr que La maladie a complètement rétrocédé,
ou qu'on n'a plu- d'action sur elle.
Endocardite infectieuse maligne. — Rien n'est plus décevant
que le traitement de cette redoutable affection Bur laquelle la thé-
rapeutique semble n'avoir aucune prise.
La principale indication consiste à traiter le processus aepticé-
mique qui adonné naissance à l'endocardite : infection puerpérale,
érysipèle, blennorragie, pneumonie, elc.
En ce qui concerne l'endocardite elle-même, le traitement ne peut
être que symptomatique et borné à soutenir les forces du malade.
Pour combattre l'état adynamique ou typhoïde, on prescrira les injec-
tions de strychnine ou mieux les injections d'huile camphrée, en y
ajoutant l'usage des préparations digilaliques au cas de menace de
collapsus cardiaque. Contre l'angoisse respiratoireet la dyspnée, on
fera usage de préparations opiacées, et il y aura alors avantage à les
associer à la digitale
On a également employé les métaux colloïdaux, l'argent, l'or, en
injections intraveineuses ou en frictions, ain-i que les sérums spéci-
fiques, le sérum antistreptococcique notamment; mais ces méthodes
ont raremenl donné des résultats satisfaisants. Cependant Dogglas
Powell et Moritz auraienl obtenu de bon- effets du sérum antis-
treptococcique dans douze cas d'endocardite maligne.
Endocardite infectieuse à forme prolongée. — Son trai-
tement est encore à trouver, <-l l'échec de la thérapeutique est d'autant
plus humiliant qu'il s'agit d'une infection qui, au lieu de procéder par
surprise comme l'endocardite maligne aiguë, laisse au médecin le
temps d'user de tous ses moyens.
Or ces moyens sont illusoires. Wenckebach dit avoir constaté des
cas de guérison à la suite de l'emploi de l'électrargol. Il ne nous a rien
donné. H en a été de même de l'or colloïdal à la dose d'un demi-
milligramme, en injections intramusculaires ou intraveineus
Enfin nous avons eu recoins sans plus de succès aux toxines prépa-
rée- suivant la méthode de Wright. Il est à noter que les agents thé-
rapeutiques énergiques, introduits par voie veineuse, provoquent
toujours une recrudescence marquée de la température, avec ton
dance au collapsus, connue s'ils avaient pour unique effet de donner
une impulsion nouvelle aux processus infectieux, si atténués soient -
ils en apparence.
En attendant que l'on soit »mi possession d'un traitement vraiment
efficace, on en est réduit à la médication palliative qui consiste à
soutenir les forces, à calmer les phénomènes douloureux, à com-
battre l'insomnie et à mettre le malade en état de lutter contre
une affection contre laquelle toute thérapeutique eai impuis-
sante.
l.-.h >CAJU)1 I E. i.i
Bibliographie. — Achai h 1'
ardite rlmmatism île \ rch. de n
1 pi.), - A. .11 un. • '
lue i rch. mal, ^u i ...
nique médii . I8in, t. III, p. i6l et miv. —
R.-II.),
1 urdil i-i due to i trepl :us rheum -
dams, wiUidi acu
XII, t. i i 647). H i n I-. (G.), < rlomerulai li
(Joarn. of experim. Hedicine, vol. XV, n° I
Phila., 1912, XXVII, 177 i
irdite adhésh e Bbi
lu sommet J'i poumon droil
île la Soc, mÀdic. tles hôp, de P
(Joum. des Praticiens^ Paris, 25jaev. L906 . — Baawbli R
of t lie joints, London, is,'i. — l'.i nu n et Ilvi'.io,
Paris, 186 I, 2* éd., p, luiv. — Bsrxard
nt. il.- du cœur el
ItiMiv (G.). Ueber akutc miliar Tubercul
lti n 1 1 s (H
•
lin LUI
lic-l'l, n. s., V, p. 972 — Rouillai >
VOl. II, p. s . — BoUILXAI
Paris, .' -1!. Bailliérc, 1841
coques dépendant de la pneumonie fran
l'.HAi.i min. a cli tical lecture on maligna il endocardili Clin. J
XXIX 1 9 I 17 — Biiaiii.»\, La Lui
i iberculeuses i Bull, el tfe'm de la -
Bjh kiiao» et 1 1 u 1 1 1 1 , Lésions <!<• I ■
..r . Biol., Paris, i no\ . 1 905 . — Brj»
irditc tub
médic. ih's hop. ilr Paris, 3 juill. I9i
rhumatisme l>K
M vu. LAKD, S\ mplO QC8 Cl
phuïdes (Arcn. n
Ku lo<
ls ptt..i l< /(:///. Soc anal
(Ivlin
i
i
I
P
— I»i rWBltl n II l\ . ! H.unws W I, . !
duel ""i wiili Strepli low % iru
des m i \\
Arcn. /.A
•
I '' I
\ \ V \ 1 1 1
288 H. VAQUEZ. — MALADIES Dl CŒUR.
la pâte, Bans tuberculose pulmonaire Bull, et Mém. Soc. médic. des hop. de Paris,
13 lév. 1903, H, 3« s , XX, 188 191). — Fiessingbb N.) et Roudowska (M.), Endo-
cardite ulcéro végétante à pneumocoques de l'orifice aortique et de l'undefended
| \rch. mal. du cœur, 1912, p. 97). — Fhtgbr, Ghon et Schlagbhhaufbr, Lin
weitererBeitragzur Biologie des Gonococcus und zur patho'ogisclien Analomie des
gonorroisch -n Processus (Ueber Endokarditis, Arthritis, l'rostatilis follicularis
gonorrhoica) | irch. /'. Derm. a. Syp., Paris, 1895, t. XXXIII, 1 il et 323).— Firlbt
el Mac Crab, M alignant endocarditis from gonococcus infection (Montréal M. J.,
1904, XXXIII, 260-266). — Friedreich (A.), Traité des maladies du cœur. Traduc-
tion française Loiuieb et Doyon, Paris, Delahaye, 1873, p. 3ii et suiv. — Galla-
vard:n Louis), Contribution à l'étude de la myocardite rhumatismale [Lyon méd.,
5 avril 1908). — Gai.lav.wuhn, Crozier et Rby, Endocardite infectieuse blennorra-
gique avec constatation du gonocoque dans le sang et sur les végétations de l'endo-
carde (Lyon médic, n° 2 , 26 mai 1912). — Galliard, Endocardite térébrante et
végétante métapneumonique [Bull, el Mém, Soc. médic. des liôp. de Pari»,
1 avril 190ô). — Gendrin, Leçons sur les maladies du cœur et des grosses artères,
Paris, 1842, t. II. — Gonnet et Froment, Nature inflammatoire des accident- gra-
vido-cardiaques (Revue de médecine, Paris, 1908, p. 1026). — Gouoet, L'endocardite
à forme prolongée (Presse médicale, 7 juin 1913). — Griffon (V.), Endocardite
végétante à pneumocoques greffée sur une valvulite ancienne (Bull. Soc. anal, de
Paris, 18*7, LXXII, 622-621). — Hamilton (W.-M.), Gonorrhœal Endocarditis
(Brit. mal. Journ., Lond., 8 avril 1905, 770). — H aushaltbr, Endocardite à pneu-
mu,. ..pies (i?et>ne de médecine, Paris, 1888, VIII, 328-332). - Hbmsted (H.), A
recovery from infective Emlocarditis Streptococcal. (Lancet, Lond., 4janv. 1913,
I, 10-1 i). — His (W.), Ueber Ilerzkrankheiten bei Gonorrhœ (Berliner klin.
Wochensçhr., Berl., 1892, n» 4\ XXIX, 993-996). — Hope, Diseases of the Heart,
Londres, 1832 — Jaccoud, art. Endocarde, Endocardites (A'oi/r. Dictionn. de
médec. el de chir. prat., Paris. 1870, XIII, 235-308,'. — Jaccoud, Clinique médicale
de la Pitié, Paris, 1883-1881, p 221. — JancWay (E.-G. . Malignanl endocarditis
(N.-Yorh Acad. n/'meil., 21 nov. 1907; Med . liecord, N.-York, 7 déc. 1907, p 959).
— Jou et Hirtzmann, Deux observations de paratyphoïde A avec autopsie [Bull,
et Mém. Suc. niédic. des hôp., 5 juin 1914). — Jochmann, Endocardite septique
[Semaine médic, Paris, 1912, 14 fév.). — Jochmann ,('.). Ueber Endorarditis
septica (Berl. klin. Woch., 1912, XLIX, 436-439). — Johnson (J ), Recherches
pratiques sm- la pathologie et le traitement du rhumatisme. Trad. Goilbert, Paris.
182°, |>. 216 et suiv. — Kinsella (R.A ), Bactériologie studies in subacute Slrepto-
coccus endoc irdi'is <Arch. of inler. medic, Chicago, mars 1917, XIX. 367 380) —
Klebs, Weitere Beitrëge zur Enlstehungsseschichte der Endocarditis [Arch. /'.
eaperim. Patholog. und Pharmac., Lcipz., 1878, Bd. IX, p. Ô2-94). — Kûstbb (K.1,
Die embo!ische Endocarditis (Virchou's Archiv., Berl., 1878, Bd, LXXII. s.
237-277). — Kreisig, Die Krankheiten des Herzens, Berlin, 1815. — Kùlbs,
Ueber Endocarditis gonorrhoica (Wien. klin. Wochensçhr., 1907, XX. 11-13).
— Kdmerow et Kuznetzoff (D.-D.t, Modifications pathologiques dans les ganglions
et les nerfs dans L'endocardite aiguë et subaiguë [Protok. zasaid. oh>t. Morsk.
vrach. v. Kronstadt, 1892, n° 30, 54-61; Virchovos Archiv, Bd. CXXXII 1898).
Labnnbc (R.-T.-H.), De l'auscultation médiate, Paris, 1819, t. Il, p. 302. —
Landoiw et LjEDerich, Forme Bubaiguë de septicémie tuberculeuse avec Localisa-
tions multiples endo el péricardiaques Presse médicale, Paris. XVI, 29 juillet
L908, 481-484; Revue de médecine, septembre 1908, XXVIII, 765-796). — I..\\-
DOUZY (L.) et GOUGEROT (II. . Endocardites bacillail es infanli'es. endocardites
secondaires, endocardites primitives septicémiques non folliculaires Presse
médic., Pans. 7 nov. 190*, XVI, 713-716). — Latham (A.) et Huht (E.-L.), A case
of malignant of infective endocarditis treated with an autogenous vaccine admi-
nisteredby the mouth (Royal Soc. of medic. clinic section, Lond., nov. 1910. IV,
14-21). — Leclerc, Lbsiecr el Mouriquand, L'endocardite infectieuse A évolution
Lente el prolongée avec quatre observations personnelles Lyon ntédi .•</. 1906,
n° 51, 1017-1043). — I.iMiAHi/, Die Beptischen Erkrankungen (Nothnagels S; er.
Pathologie u. Therapie,\Zd.lll, IV, Teil, I. Al. t.. Wien, 1904, p. 153 el -
i,s A.RTZ, Ueber die septische Endocarditis (Affincn.. med. Wothenxhrift, L901,
n06 28 et 29). — Lbnhartz, Ueber die septische Endocarditis (Mùnc h. med. Woch.,
1909, IN-, u0" 28 et 29, 1123-1178). — Lbnhabtz, Ueber acute ulcerose gonorrhoîsche
Endocarditis [Berl. klin. Woch., 1897, Bd. XXXI\'. p. 1 130), — I i roi le, Anatomie-
BN00CÂRD1 il «î:i
pathologique. Cœur, poumons, eaisseaux, Paris, Carré el Naud,1897. — 1
Ueber Endocarditi s gonorrhoica (Deutec h med. H 10,93 \i\
908 ''■ ; — Libmah (E. . \ itudj of endocardial leai
endocardilis, with particular référence to healing or healed lésions, with clinical
nolea [Amerie Journ. 0/ med. Se, Phila., 1910, <:i.\i\ . 313 327) _ Libuaj
Dei utration of the cardia, iocardilis
\ Yorh paih. Soc, déç. 1911, n. s., XI, 118-123). - Libua* : ,,ll I .
rations on the etiology of subacute infecti'
Pkysicians, Phila., 1910, XXV, ■•-, im.J.med Se Phila I9H
' »obom 0.), Sur les inévrysnies emboliques comme
litçaiguë(ffyff,ea,1914,L.XII)._Lio«(G.).Derendocardit1 I ■berculeuse
[France médicale, Paris, Bjanv. 1892, l£ 10 - Littbh, i . :
kungen (Zeif. f A'",. Med., Bd. II. s. 378). - Littbh, Ueberdie malign, i.
carditis rheumatica {Berl. Min. Wocn.,1899, n" 28 et 29) _|.MIIIN 11 P
hâmorrhagische Nierenaffektionenbei ulzeroser Endokardilis lEmbolis, 1,, nichtri
Herdnephntis)(ifed.Wifi., Berl., 1910, n" 10. V] _i(1H|AT ,
h SaBaiu «u, Endocardite tuberculeuse chropique flbiv
Koch(Pre*seméd..Paris, locl 1908) Lu, ts Gaston), L'endocardite 1,1..
pque. rhèsede Paris, 1907 1908, n. «J8, 189 p Luthmim bb. R ir , £,
■ubaiguë et endarténte pulmonaire chei les cardiaques Irch des mal
Ho,p. Bull., Balt., nov. 1912, XXIII, Martu, , £JW-
blennorragie compliquée .1 arthropathie, d'endopéricardite, de pleuro „„,
nie, de prostatite. d'hématurie, de cystite, de vésiculite. Mort (Be.
*"T """;' »'/,,-,ss-'- Ma»t: De l'endocardite ble -, :..„'' g
""■'•• '''-■■ ,N'"- P- "• - M.vM,,,-, berchea sur le rl,,,m-,i. » 1
cœur (Journ. gén. de médecine. Paris. 1815, LU, ,,, Mbbe,W O t 1
nnlnna ,.,,,1 ,, .1.1 :. j,. D....K ... . ™*"l" '''.lut
,,-r-
culous endocardilis [Proc RoyalSoc of medicine, Lond - ianv imi i ,"J
Bectlon' ""'-■"■ Mbhblbh, Maladies du cœur, Paria, Baillière I899 ' 'm
chablis (M.) el HinuS,, Ueber experimentelle Eneugung v,,„ i ,„],.,' ,, I; .7,
culosa [Deutech medisin. Wochenechr., Leipi 1898 XXIV 5 ' _ m i"'r
Çomplic t,. cardiaques de la blennorragie. Tb,
Moritx. m Sérothérapie dans les endocardites infectieuses n
modéra.. 18juill.i878,. m , , ,,, ,.,.,,,.'.
■ I- sigmoldes aortques avec Pnévry.me perforanl d'un sinus .1, v 1 û
•'""- ''"" '■ umatisme blei rragique, ictère terminal 1 irch mal dn
P-"VM1! 'V ' " X "' Ma" ^ lendocardUe
• ■ »•■ x '" ' ■ « P')- Ni iti h a , el Ribadi u i ,/*
rormes continu gagnées de l'infecl on] . ,' \*
ei Mém. Soc. ,„,,/,,. ,/,, ,„,,,.,,, ,.,,.,, ,.,,,,,.,.„ . Bail.
ardue tuberculeuse primitive (Bol/, ri M
:,1;;::::j;:;1:'::,:.;;,1,,,:,';:";:;J,;,i;;:::
c.-«u.(o..r|.r.}«™. .,, .„.,„,,„„.„.:,' ■.;,::.
"■" '■■ "'' lendocar lite aiguë1 dans la rranulie (tuh«
(Lyon médicaf, 1875, XIX, 2-16 Pare* m fT'
maladie. du cœur et de U cr de . ...,.:. ,•
Variété, clinique, el palhogénie de. endocardite, inf,
Poncbt, Rhumatisme tuberculeux abarticulaire. Local»
autres Lyon médical, 19 . . nn ' , , , ,
1 .. .. ruTAllf, 1 ti 1,1s ,| ,-n . . ,ra,.Pi:.-
','mi"n'V"|U,'s ,/'"//- '" • ''"•'- '( déc. 1899. n«
ly-M DoufUa), In Séroth< . ,,, end
[Médecine moderne, 13 uil 1898). - Rbndi m
ur8,end
""'•-'- ' > u prini ,-. multipe Ber" 3V' 'r
«"">Ml901,inB.P.oénér.p.f*.f,< . .',.,
"'•"•••••.•r'"" '— ' ie'aducœur,
1 u mtJ ds m 11 wiii . 1 a
2*4 H. VAQ1 EZ. — MAL AD 11 S Dl CŒ1 B.
nu'-il., de P . t, I, p. -'•'• — Sa. : >{ W'i .i~-i.miiai-h, Etude
des tenons produites chea l'homme par le «aratyphiqueA , Héunion m*
chirurif. dé la IV* arnu'-i-, 19)15). — Stakk J. R. , Acule tuberculous p, métal
tin. mué., Se-Lruia, 1917, II, 731-".;. . — Snwiiii
lia Lenta Miincli. med, Woeh., kMS d 1910, n" 12 H I
'i.rmain), Traité dos maludirs dn cu-ur, Parts, 18891 t. I. p. 11
1 1 suit. — S: sHOVas-KlRKBS, ( kl aome ot th elli d - n siiltiii.- t'n m the detachment
of ubriaoua depoaihfl trom the interior o the heart and their n ixture with the <ir-
i: Bl KJ i(Ur,lii:o-chirurcf. Transactions, 1 s J:\ t. XXX\', p. 28 1 ). — Sto*es( W .1,
Traité des ma adi> s ilu cœn* el de l'aorte. Trad. pai Sn'Ac Paria, 1984, j
aaàv. — Tu8sm il'.-J), Des Lésions de [*endoea>de cbei les lubercalcoi !
a l il. — Th.wii: 1W.-S.1. Qb GooorrbeaJ septicœmia and Endo-
cai'iii is (Amer. Jnurn. of the medie. sciences, l'hilu., nov. 1905, n. s.. CXXX,
). — Ihaiih il Bmimbii, Endocardite ulcéreuse blennorragique; septicémie
d'origine blcnn<jrraj;ique (Arch. de wéilec. e.rpériment. et d'anat. paihol., %—
s., t. Vil, 1895, p. 701-718). — Thayi.'k et Laxbab A second cas ot" goaorrbœal
seplicemia and ulo-rative endocar litis ; with observât» ns repose the cardia- com-
plication ut' gonerrbœa (Journ. of experim. medicine, 1899, vol. VI, p. 81-1161.
— Tninv d'.h.), Presse médic, 8 sept 1897. — Thiry (Ch.\ Endocardite I
culeuse [Réunion Inol. de Nancy, 8 juillet 1807 1. — Tripii-.u ili ), Note surun t'ait
contribuant à établir l'existence de l'endocardite tuberculeuse [Arch. de méd.
, Paris, !•'' mai 1890, p. 361). — Tbqbssbab 1A.1. Du rhumatisme articulaire
aigu et de l'endocardite ulcéreuse (Clnuqrae médicale de IHntei-lHen de Paris,
Me éd., laris, 1898, t. 111. p. 114). — Vaiuakd et ViHCSfrr, Recherches bactériolo-
giques sur lagrippe(/Ju//. ei Mém. Suc. médic. des hop. de Paris, tév. 1890, p. 85,
inoculation à des lapins). — Vaques II.). Endocardite a forma in.tttiva prolun-
gata (L« niulallic ilel iimre, 1. Cas. X. 1917). — Vaqhbi B.), Endocardites ma
à forme proh Bgée (Bull, et Mém. de ta Soc. médic. îles hop. de Paris, 13 déc.
1917, 1212-1 21 d^. — Vincaow (H .), ( «esammelte Abhand-Iungen eut wissensehaf-
tliche Medizin, Frankfuit, 1856, s. 508). — WASSBBUAmr, Ein dnrcfa gelingm .1er
Uciiikultur bewisener Fall von Endokardilis blennorra^ica IMiinch. med. Woehe-
nchr., 18 Cév. 1901, n° G, 298-300). — Wbtchsbxraoti (A ). '/.or .Etiolo. ie der aki.ten
Endokardilis (Centr. jiïr Bâcler ., Iena, 1887, 11,209-217). — \\i i.-.usi 1 h.um, I>ei-
trage zur .Etiologie und palhoWgic Aratomic Endokardilis {/.ieijler's Beitr. z.
paUi. Ana.1., Iena, 18.S8, IV, )2j-'_»:l>, 7 pi.). — W 1:11.1, Traité clinique des mala-
dies du cœur chez les (niants, Lyon, 1*95, p. 165. — Weimu m. ru (M- 1. Débet1 Dia-
gnostik und klinischen Verlauf iur mykotisch-emboliscben AneurysmeB und
Gefassrupturen Fowie der Infiuense. Endokarditis (Zeitsch. f, klin. Med izin, Berl.
19U7, LXII, 457-180). — W'ini sa bach, Bine wirk?ame lUliandlung dersepii!
Endokarditis ( Thérapie der Gegenw*rt, Leips.,1902, n« 2). — Wbxls (Edward F. ),
Endocanlitis as a complication ot pneumonia (J. Am. M. Ass., Chicago, 190J,
XXXIX, 978-981). — Widal et Bbzarçon, Endocardite végétante e4 expérimentale
(Bull, el Mém. Soc médic. hâp. Paris. 30 av. 1 Sf> i. p. : mm. — ^'idal et 1 1
Bbauueu, Endocardite bleanorragique. Constatation dn gonocoque (fans le sang
pendant la vie et sur les végétations après la mort (Bull, de laSnc. médic. des hôp.
de Paris, 1905, p. 613, séance du M juin). — Wflms (M.), Zur Endoearditts gi nor-
rhoica [Mûneh. med. Woeh., 1893, o^ 40, XL, 745-747). — Wmmreroir, A case
o£ inalignant endoearditis with recovery (Boston medic. and suryical Jmirnal,
t'.ini, vol. CLI, p. 99). — WiTii, (J.i, Ueber Tnberk. der Mitralklap. und der Aorte
(fiait. ;. path. Anal. u. hllg. Palhol , Iéna, 1904, Bd. XXXVI, l'.'-').
MYOCAMUTE. *:f
MYQGARDI1 l
Le ebapitre I i • irdites esl un de
■ cardiaque.
L'activité nutritive fonctionnelle du myo irJe, la rie
.-. - 1 1 [ . 1 1 - i - .- 1 1 1 • • 1 1 . -..ii étroite union
car de l'exposent particulièrement a l'action nocive des _•■
as qui circulent dans 1 organisme. Il n'eai donc p
ii;nii >|u'.i la suite de* affection ou chronique* il prés
altérations presque toujours importantes, mais extrêmement > i
Aussi est-on loin d'être d'acoord sur Leur mécanisme, i(,in- ordre
d'apparition al leurs relations avec la maladie
D'autre part, ft'il esl sur que l'affaiblissement du muscle cardiaque
contribue a La symplomatologie des fièvres -i.tlio
des cardiopathies ; ob ne connaît pas au ju s qui lui t
plus spécialement imputables.
Les myocardites peuvent être divisées, d'après leurs mod
anatomiquea, en myocardites aiguës et myocardites chi
^an- qu il \ ait entre elles de ligue de démarcation très pré
aouvent, d'ailleurs, il survient au cours des myocardites chroni
des reviviscences inflammatoires qui en modifient ou en s
la marche. L'existenee de ees épisode ijoutéa rend plus
difficile encore l'interprétation des troubles observés pen tant
et vU-- lésions trouvées après la mort ,
MYOCARDITES AIGUËS ET SUBAIGUËS
HISTORIQUE.— Laennee remarqua le ramolliaaeaaent d
atanoe musculaire du cœur di i putrides, mais lui i
tout •• inflam a il i .i t-il oonfo
lérescence cadavérique, tadral et Bouillaud attribuèrent la
l une inflammation atteignant à la fois l<- tissu m
laire <-l le Usa motif. Louis dé :ri ril ilude
tes lésions macroscopiques de la myocardite, uotamm
Bcations de couleur >'t de o msistanoe <lu myocarde.
I ees notions, Virchow et ses élèves ajeatèrent, à partir
celles tirées de l'examen microscopique. BOttcher fil connaître la
lérescence g hyaline des Rbres mai
prolifération des noyaux, utive à [« fièvre ijp
Waldeyer et Hoffmann ai oonstatèrenl également, tout en I inler-
mi autrement. Zenke m mtionn i la
La myoeardite interstil
louij at Siredej la signalèrent dans i rre typhoïde ••! la
>le; Birsch-Hirscheld, Leyden, Roraberg, I:
292 H. VAQUEZ. — MALADIES DU CŒUR.
dans la diphtérie. Bientôt on lui attribua une importance de plus
en plus'grande, au point de la considérer comme le processus ini-
tial des myocardites chroniques et de la sclérose du myocarde.
Hayem, Ilippolyle Martin, Huguenin se sont occupés plus spé-
cialement des altérations des vaisseaux et ont décrit l'endartérile et
la périartérite des myocardites aiguës.
La question de la préséance des diverses formes de la myocardite
aiguë a été l'objet de travaux dus à Renault, Gonheim, Cornil et
Hanvier, Aschoff et Tawara, Fraenkel, en^ce qui concerne l'anatomie
pathologique; à Chantemesse, Mollard etRegaud, de Vecchi pour la
partie expérimentale.
Plus récemment l'attention s'est portée sur la disposition topogra-
phique des lésions et leur répartition sur telles ou telles régions du
myocarde. On a tenté d'expliquer ainsi certaines modifications du
rythme cardiaque, notamment le ralentissement du pouls.
L'histoire clinique de la myocardite aiguë a bénéficié de ces
recherches sans que sa symptomatologie soit cependant bien élu-
cidée. La diminution de l'intensité des bruits du cœur, le collap*us
à marche rapide, notés jadis par Slokesau cours des maladies infec-
tieuses, constituent aujourd'hui encore, comme du temps de cet
auteur, les signes les moins incertains de l'affaiblissement du myo-
carde, mais leur valeur est loin d'être absolue.
ÉTIOLOGIE .— La myocardite aiguë est d'ordinaire consécutive à
une infection microbienne ou à une intoxication.
Presque toutes les maladies infectieuses peuvent lui donner nais-
sance, mais principalement la lièvre typhoïde, le rhumatisme, la
diphtérie, la scarlatine, la tuberculose. Ces diverses variétés de
myocardite feront l'objet d'une étude spéciale.
Les septicémies sont également très souvent compliquées de
myocardites : l'érysipèîe, l'infection puerpérale et, d'une façon plus-
générale, toutes les streptococcies. Dans ce cas, il n'est pas rare que
la myocardite aboutisse à la suppuration.
Parmi les intoxications, il faut signaler ayant tout l'intoxication
alcoolique, qui est certainement la cause de ces asystolies graves et
précoces, mais curables, observées par Bollinger et Bauer chez les
grands buveurs de bière. Pour Renaut, l'empoisonnement parl'oxy le
de carbone provoquerait aussi des lésions parencbymaleuses aiguës
du myocarde.
Entin Merklen et Rabë ont attribué à l'auto-inloxication, résultant
de la dyscrasie ou de la cachexie, certaines altérations trouvées à
l'autopsie des urémiques morts subitement par syncope ou à la
suite d'insuffisance cardiaque subaiguë. Mais il est possible que ces
altérations soient dues à des infections surajoutées ou à des intoxi-
cations hétérogènes, si fréquentes chez les sujets en état de débilité
organique.
MYOCARDITE. »»— 293
ANATOMIE PATHOLOGIQUE. — Les lésions macroscopiques
sistenl dans des m idificatio is de consistance et de couleur.
Le cœur «-si dilaté, distendu par des caillots Rbrineux ou
niques. Souventilexiste une insuffisance fonctionnelle de l'un d<
lices auriculo-ventriculaires. Les parois peuvent être hypertrophiées
ou au contraire amincies, surloul au niveau «lu ventricule gauche.
L'organe est mou, flasque ; il s'étale sur la table d'amphithéâtre,
à la façou d'un linge mouillé, comme disait Louis. Il esl friable
etse laisse facilement déchirer; quand il esl très ramolli et qu'on le
saisit par son pédicule la pointe en l'air, il retombe sur la main, qu'il
coiffe à la façon <lu chapeau d'un gros champignon.
Enfin le cœur est habituellement décoloré, de teinte rose pâle,
jaunâtre, feuille mord1, suivanl l'expression de Laënnec, ou pelure
d'oignon, Buivanl celle de Louis. Celte teinte, due, comme l'a montré
Vaiilard, ;i une altération/de l'hémoglobine musculaire, esl uniforme,
ou bien il existe des stries alternativement jaunâtres ou violaci
on note la présence, eou le péricarde, d'hémoi superficielles,
d'ecchymoses formant des placards ou des pointillés qui Biègent
surloul à la face antérieure el près de la pointe du cœur.
Mais ces diverses altérations peuvent l'aire complètement défaut,
el la myocardite n'est alors reconnue qu'à l'examen bistologique.
Au microscope, le- lésions sont rarement généralisées, pïus b< uv< nt
parcellaires. Les <• Ilots de désintégration , comme les appellent
Mollard et Regaud, sont dus à des altérations complexes atteignant
;'i l;i fois les libres musculaires, le tissu conjonctif et les vaisseaux,
ou, plus spécialement, le parenchyme ou les espaces interstitiels.
Il eu résulte deux formes dd myocardite que nous étudierons su
si ve me n t .
La myocardite parenchymateuse e-i |»re-.|in' constante et la pre-
mière en date. Elle paratt due à l'action des microbi - ou d< - toxines
sur les fibres cardiaques.
Le cylindre contractile esl l'élément le plus atteint el souvent,
d'une açoa précoce. Sa striation transversale disparaît en partie
ou en i ilalitô, ce qui donne lieu à un étal particulier appe • 11--'1
ou homogène. La striation longitudinale peut être, ou non,
Bervée. Parfois, enfin, ily a une véritable fonte des disques i5pais,
tandis que les disques minces subsistent, ce qui constitue l'état
grillagé décrit par Renaut.
Les lésions du protoplasma ou cytoplasme inlercontracti e sont
presque toujours associées à celles des autres éléments de la
Dans un premier degré, il existe une hyperplasmie ou mieux, sui-
vant l expression de Regaud el Mollard, une atrophie hypcrplas-
mique c insistant dans une augmentation considérable du \
plasma inlercontracti le, avec atrophie partielle ou totale du
cylindre primitif centrai. < Jet asp >ct esl particulièrement nel -
291 H. VAQUEZ. — MALADIES DU CŒUR.
coupe- transversales, On v rein arque égelewienit, après action <Je
réactifs ceagtttartitp, des sortes de brous du- à des vacuoles
dan- le prolopla&ma tuméfié. Parfois enfin la substance cou'
tile 9e diffuse et esl <x])iiis««- «les vacuoles son- [broie de boules
s;ir> < •• i i< ji i< - . oiVranl l;i ré&Ctioti (Je In m\osine.
A une période plus avancée, on v(»ii des lésions dégénératives eue*
soit ii une dégénérescence granu'euse ou granulo-pigmentain- de la
cellule musculaire coïncidant avec l'atrophie du cylindre primitif,
soit à la dégénérescence graisseuse, soil à la "dégénérescence vitreuse.
La dégénérescence graisseuse est exceptionnelle. Elle consi-te
dans une i n ti 1 1 ration des fibres par des granulations graisseuses
cl. quand les libres sont envahies totalement, elles BûW n-mpla
par des traînées de gouttelettes colorées en noir par l'acide osmique.
La dégénérescence vitreuse, décrite par Zenkef et Haye», e-i
caractérisée par des blocs hyalins, dus à la transformation des
cellules brisées après coagulation Aè la ttiyosîne.
Ces lésions dégénératives sont plus prononcées à la surface du
myocarde que dans son épaisseur, et il résulte de bnr inégale dissé-
mination que les îlots musculaire- intacts, .-ont inuant a se eonlraeler
normalement, disloquent et rompent les fibres altérées, ce qui con-
tribue à les dissocier et à le- fragmenter.
lue autre formé de dégénérescence, qui ne l'ail pic-que jamais
défaut, est constituée parle ramollissement, puis par la disparition
du ciment inlercellulaire, ce quia poiiretïelde séparer I»'- segments
constitutifs des travées Cardiaques au niveau des Itails scalari-
formes d'Kherlh. Pour Karcher, cette lé-ion, appelée par l'.enaut
dissociation ségmentaire, sérail parfois la seule constatable à i'au-
lopsie de sujets morts de maladies infectieuses, de lièvre typhoïde
notamment. Pour d'autre- ailleurs. Comme vCtn lîeeklin^'hausen et
Nicolle, elle serait de cause agonique et n'aurait aucune Signification
anatomique ni pathogénique.
Les noyaux des libres musculaires Subissent, comme les libres
elles-mêmes, l'action irrîtative et dégénérât ive de- agents patho-
gènes. Ilssonl tuméfiés, bOura'OUflés, (e,|(Miialeu\. pâles. |)olyinor['l es
cl souvent énormes. Os altérations constrtueùl le giganfismr
nucléaire de lienaul. Le- nOVaÙX se CoioPcnl mal et, connue l'ont
noté Letulle, Rordberg, ftenani et tëlollard, on n'y trouve jamais
trace de karyokinèse. Cependant, il nesl pas rare que 'quelques ceK
Iules musculaires présentent les si^-ne- d'une prolifération nucléaire
déjà effectuée, ce qui -emble justifier l'existence d'uni" myocardite
parenehymaleuse hyperpla-ique telle que l'ont décrite llavem cl
Letulle.
Ces diverseslésiOns ne -ont ni êgalemenl fréquentes, niégalempnl
grave-. ( le que l'on constate le plus souvent, ces! l'étal granuleux, la
surcharge pig'mentaire et la dissociation segmen taire, -i tant est
MYOCAKD1 il. »•
que relie ( |. • m \i-yc :■ 1 1 .' ira 1 1 . ,i i -oii vraiment d'onlre pall.
Déplus, elles èdent, un peu schémaliquement il esl vrai, deia
façon suivante : la première lésion en date
l'état trouble ou granuleux du sarcoplasma, bientôt Buivi 4e la dis-
parition delà strialion transversale. I ItérieuremenL, ia stria tioa lon-
gitudinab lle-in iir d'être visible et le cylind aetile
prend un aspect n<»u. dés «s le nom d'étal homogène.
Puis, à ces lésions s'en ajoutent d'autres résultant, soit deia
Bsion des lésions primitives : hyperplasmie,
nérescence graisseuse, -"il afe l'adjonction d'altérations -
daires : fragmentation des fibres, surcharge j< . re, etc.
Les lésions parenchymateuses, si pronom lies, ne
sniii jamais ieoiées. Elles s'accompagnent toujours de lésions du
tissu cougonctif, consistant dans une tuméfaction, dans une
d'oedème congestif '1 es interfibrillaircs, ou bien dans une
véritable infiltration 1< ■ u« ocj tairequi peut devenir le [«uni de d
(1 une prolifération Bcléreuse secondaire.
Haye m s signalé de pins la ; i élé-
ments particuliers auxquels il a donné le nom de corps myoplastiqnes
qu'il pens • des fibres musculaires embryonnaires, desl
lever «m ,i restaurer les fibres altéréeB. Pour Bard et Philippe,
ce serait plutôt des débris de cellules. On admet aujourd'hui <|u'il
s'agit simplement de leucocytes macrophages donl la fonction est
de reraporterdans le sans les produits de la désinlégratio
la ire.
Les lésions «le- vaisseaux son1 importantes et précoces I
Hayem, elles seraient surtout constituées par une end
tante, laquelle pourrait aboutir, en raison de l'accumulation o
dérable de cellules embryonnaires sur la lace interne de
l'oblitération du vaisseau n. suivant lui, qu'on
pourrait expliquer les accid< nts cardiaques
fièvre typhoïde. En tout cas pour cet auteur et pour M Martin,
l'endarlérile végétante serait l'amorce de l'infiltration interslil
Celte assertion n'est pas admise par Rabot et Philippe et par i
qui ne voient dans les lésions vasculaires qu une
<te la réaction interstitielle.
Enfin, pour Mol lard et Regaud, la lésion initiale -
l'endartère, mais sur la tunique moyenne, donl la couche limil
élastique serait très altérée ou ro^me détrui
ni également atteintes et leur- noyaux seraient lune
1 .<■» lésions des nerfa ne sont
observations, on s noie une infiltration de cellules rondes
gaine cellulaire «le- nerfs du péricarde.
altérations des .mire- .m >nl banal
la maladie qui a "tonne naissance a la myocardite, soit de lit»-
296 II. vami 1 ./.. - MALADIES DU CŒUR.
Bance cardiaque et consistent alors dans de la congestion passive des
viscères.
La myocardite interstitielle aiguë reconnaît pour cause, comme
la myocardite parenchymateuse, les infections les plus diverses :
fièvre typhoïde, variole, etc. A la suite des travaux de Birsch-
Hirschfefd, Romberg, Rabot et Philippe, on l'a considérée comme
assez spéciale à la diphtérie; mais des recherches récentes mit
montré que celte affection s'accompagne également de myocardite
parenchymateuse.
Elle affecte surtout les parties superficielles, sous-péricardiques du
myocarde, de préférence de la pointe et de la base du cœur. Rare-
ment isolée elle est plus souvent associée à des altérations des cel-
lules musculaires. Dans ce cas, pour certains auteurs, les lésions
parenchymateuses devraient être attribuées au processus infectieux
primitif et les lésions interstitielles à une infection surajoutée. Enlin,
les lésions sont parfois localisées et ne peuvent être constatées que
par l'examen de coupes en séries.
L'altération fondamentale consiste dans une infiltration de cel-
lules rondes entourant les rameaux artériels les plus ténus et s'in~i-
nuant entre les fibres musculaires qu'elles dissocient et qu'elles
désorganisent, en pénétrant même quelquefois dans leur intérieur.
Celte inlillration détermine un élargissement des espaces qui sé-
parent les fibrilles cardiaques, comme si le myocarde était le si -
d'un œdème aigu. Elle résulte de l'afflux de cellules migratrices
venues par diapédèse et de la prolifération des cellules fixes «lu
tissu conjonctif. En certains points, ces diverses cellules forment
des foyers arrondis et nodulaires, au centre desquels se trouvent
de gros éléments irréguliers, munis d'un noyau volumineux, et des
nucléoles rangés concentriquement à la périphérie. Ce sont <!' -s
cellules macrophages ou corps, soi-disant myoplastiques d'Hayem.
Bien que ces lésions prédominent en diverses régions, il est de
règle cependant que tous les espaces interstitiels du myocarde y
participent, mais a des degrés différents et, par places, ell<
réduisent à la présence de quelques cellules embryonnaire-.
Dan- tous les cas enlin, qu'il s'agisse de myocardite parenchyma-
teuse ou interstitielle, on constate de l'li\ perémie par distension des
capillaires sanguins ri des veinules ou même des petits foyers hémor-
ragiques dus à la dilacé ration de ces vaisseaux.
La myocardite suppurée. très exceptionnelle, ne présente avec les
forme- précédentes aucun rapport déterminé, car les foyers d'infil-
tration nodulaire sont rarement le siège de processus de suppura-
tion. Celle myocardite constitue donc une lésion spéciale, «lue pro-
bablement à des germes pathogènes spécifiques.
11 y a deux formes de myocardite suppurée. Dans la première, la
lésion est localisée et représentée par un ou plusieurs aine- du \ olume
MY0CARD1 I I . tl
d'une noisette ou d'une amande, siégeant de préférence dam
parois du ventricule gauche el dans la partie supérieure de la cloi-
bod interventriculaire I ibcèa peuvent même B'ouvrir dans le
ventricule, leur cavité se remplit de sang el de caillots, el Use forme
à la Buite un anévrysme cardiaque. L'ouverture des abcès donne sou-
\rni lieu à des embolies Beptiquea el à une véritable infection san-
guine. Celte variété de myocardite suppun e coïncide habituellement
avec les formes ulcéreuses de l'endocardite maligne.
I > .- 1 n - une deuxième forme, le pus □ esl pas collecté en abcès ou,
>'il en existe, ils son! très petits el disséminés dans l'épaisseur du
myocarde. Cette myocardite suppurée diffuse bc rencontre surtout
dans les parois du ventricule gauche. A l'examen microscopique,
on voit qu'elle débute dans le lissu interstitiel el qu'elle esl suivie de
la destruction des fibres musculaires par dégénérescence granulo-
graisseuse. <>n retrouve dans 1<- pus les agents de la suppuration,
le streptocoque notamment, ou le pneu coque, le gonocoqu
MÉCANISME ET PATHOGÉNIE. Existe t-il vraiment deux formes
distinctes de myocardites aiguës, la myocardite parenchymateuse
et l.i myocardite interstitielle .' ou bien ces formes ne sonl elles que
des modalités d'un processus anatomique unique, Be localisant .1 des
degrés variables sur la iil>iv musculaire ou sur les espaces inter-
stitiels? Celte question, longtemps discutée, o'esl pas résolue.
Pour Virchow el Renautj dont l'opinion a été confirmée par les
recherches expérimentales de Mollard el de Regaud, les lésions
parenohymateuses seraienl primordiales, el ces lésions, de nature
Lrrftativeet dégénéralive, seraienl suivies d'une réaclion inflamma-
toire des éléments conjonctivo-cellulaires. Celle-ci sérail d'ailleurs
en généra] assez modérée, •< moins qu'une infection surajoutée,
d'01 igine Btreptococcique le plus souvi ni. ne la rende prédominante.
Ainsi s'expliqueraient les myocardites interstitielles, en apparence
pr tives, décriles par Leydcn, Rabot el Philippe, llippolyle
Martin, Romberg, au décours <l<- la scarlatine el
cence <!<• la diphtérie.
Pour Conheim, Rindfleisch, Cornil <-i Ranvier, etc., les lési
interstitielles seraient primitives •■! '!<• nature inflammatoire, les
lésions des fibres musculaires étant secondaires et dég ni 1
Le choix entre ces deux opinions esl asseï difficile à cause de la
complexité des lésions el de leur inégale répartition ; mais, bien que
l'on tende de plus en plus à a< corder la préséance aux l< sions ,
chymateuses, il ne faut cependant pas rejeter com| ni la
notion de 1.1 myocardite interstitielle, aiguë, primitivt
Ta wara ont montré, en effet, que c'était habituellement bous
forme qu'évolue la myocardite rhumatismale. D'autre part, J
rand <-t Gallavardin ont «l<-< rit une variété de myocardil<
thique ;'i début interstitiel.
W« II. VAQUEZ. — MALADIES DU CŒUR.
Dans quelques observations, peu nombreuses il est vrai, l'origine
parenchymateuse de la myocardite a été prouvée par La présence de
microbes dans le myocarde. Chantemesse et YYidnl, Landouzy et
Siderej ont trouvé le bacille d'Eberth chez des typhiques ; 11
le pneumocoque chez des pneumoniqQes ; le gonocoque a été égale-
ment signalé, ainsi que le streptocoque, celui-ci beaucoup pins fcê-
quemmenl ; mais ce- constatations n'ont donné aucune indication
sur le mécanisme des lésions.
Los recherches expérimentales n'ont pas conduit à des résn
plu< probants.
Cependant Molîard et Etagaud, en injectant à l'animal des toxines
diphtériques, ont déterminé une myocardile diffuse, analogue à cette
de la diphtérie*. Les mêmes lésions ont été notées par Charrrâ
le bacille pyocyanique et paT Chantemesse avec le bacille d'Eberth.
De Yecchi a provoqué des lésions interstitielles, tout à (ait sem-
blables aux nodules du rhumatisme décrits par AschotT. par injection
dans les veines du lapin de saniz de sujets atteints <de cette affection.
Plus souvent ce sont des ail ('-rat ion- parenchymnteuses, primi-
tives, qui oui été réalisées. Il en étail ainsi dan- les lait- rapportés
par Bjôrksten, qui a inoculé à des cobayes ou à des lapins des eul-
lures virulentes de bacilles divers : bacille d'Eberth, colibacille,
pneumocoque. Les altérations débutaient dès le lendemain de l'ino-
culation et étaient caractérisées par de In dégénérescence cin -
granuleuse, plus rarement graisseuse, d'un grand nombre de <«d-
lules musculaires; le- lésions interstitielles n'apparaissaieni qu'uîté-
rieuremenl. Les microbes se trouvaient au milieu des lésions, mais
Comme celles-ci existaient, même nu cas de cultures tiltrées, il en
fallait conclure qu'elles étaient imputables mm aux mierol>es mais
a leur- toxines.
Des lésions identiques ont «de obtenues avec des poisons chi-
mique- : avec l'adrénaline par Josuê, l'Ieiseher, Loéb et l'i-ani;
l'adrénaline e1 la spartéine paT Debonis ; l'huile camphrée, par
di Christina ; le phosphore, par Rodow. Ce dernier auteur a montré
que les altérations intéressent alors plus particulièrement cer-
taines régions, notamment celle du Faisceau auriculo-ventriculawe .
Les lésions provoquées par les microbes, toxines ou poi-
ne sont pas toujours limitées aux cellules musculaires ou aux
espaces interstitiels. Les nerf- peuvenl être également intéres
"\ incent a constaté dan- la diphtérie une nevriiedn plexu- cardiaque
déterminée par les produits semblés sécrétés par le bacille de
Lôffler. Romberg a vu le bacille pyocyanique et le pneumocoque
provoquer chez l'animal une paralysie de- centres x .,— . .-:ii. .
avec abaissement de la pression artérielle. Forster a observé des
troubles analogues chez de- lapins inoculés avec de- bacilles diphté-
riques. G'esl peut-être de cette façon qu'il faut expliquer h
MYOCAftDlTE. *■
tachycardie lurvenunt cher lei alcooliques <%' attribué! par Dejerine
el Tresilian 6 une névrite des pneumogastrique».
En résumé, les résultats de l'expérimentation sont em
incertains <■! n'élucident ai le mécanisme des lésions, ol i
de bu ce essi on ,
SYMPTOMATOLOGIE. — Gomme le «lit Merkften, le lableau cli-
nique de la myocarde nfond avec celui du lible
des fièvres. C'est une lymptomatologie complexe qui dépend, pour
une part, des altération! <ln myocarde, pour nue antre, oV
des agents pathogènes sur les nerfs du coeur el les
leurs.
Dans un grand nombre de cas, l'affection resta latente ou i
révèle que par de* objectifs, \ussi faut -il exaoi r quotidien-
nement l<- coeur de* Bujets atteints de msladi<
<•nini.lhlllrr.lr m V« u\l r. 1 1 1 r .
Mais quand i<- bj stème nerveu: oiiè-
remenl intéressé par le toxémie, les phénomènes morb
plu- accusés rt constituent es que l'on appelle le coilapsus car-
diaque.
Enfin, -i l;i myocar IHe se greffe sur une < * .• 1 r < I i « > ^ > .-^ 1 1 1 i « • chronique,
clic accélère l<% cours de l'insuffisance cardiaque.
Signes physiques. — On a prétendu que la myocardite
reconnaîtrai! a la diminution de l'impulsion précordiale qui s<
remplacée par une sorte d'ondulation, visible surtout chei les sujets
amaigris. < >r c'esl là un Bigne bien aléatoire, comme l'augmenl
• lu volume «lu oeeur notée par P. Teissier au cours du rhumat
el de l'érysipèle, mais <pii c^i pi n i «m r. sub
aiguës, la myocardite alcoolique notamment.
Le* signes vraiment ilnns les modifi-
cationa des bruits e( du rythme du cœur.
i .'affaiblissement des bruits
typhoïde par Stokes, qui en a déorJt les diverses ino
d'abord le premier bruil <!<• la base qui s'affaiblit, p
la diminution ^d'énergie delà contract puis le deui
bruits ne son! plus a4ors perceptibles qu'à la | île, ou n
rière l<- Bternum.
\rni il existe en môme lemps un bruil ■!<• : «lu
cœur gauche ou des bruits de souffle « les dei
préférence dans les myocardiles fa forme soi
»urs dus :'i une iii-u' ti-.iii.
liaqtre.
I. abaissement <lr la tensi
affaiblissement des brartt
du myocarde, soit à un défunt d'acti vil - I..
chiffre de la pression peut
MO |[. VAQUEZ. — MALADIES DU CŒUR.
cureet, quand il s'y maintient pendant un cerlain temps, le pronos-
tic doit être considéré comme particulièrement grave.
Les troubles du rythme cardiaque affectent des formes diverses :
accélération, ralentissement, irrégularités.
L'accélération des battements, habituelle chez les fébricilanls, n'a
de signification fâcheuse que si elle est excessive ou inattendue.
Elle n'est pas inquiétante dans la scarlatine, parce qu'elle est pour
ainsi dire constante; elle l'est au contraire dans la fièvre typhoïde
parce que cette affection ne s'accompagne habituellement pas de
tachycardie. Très souvent alors elle coïncide avec un rythme parti-
culier appelé foetal par Stokes, embryocardique par Huchard, et
caractérisé par l'égale intensité des bruits du cœur et l'égale durée
des deux silences. L'association de l'affaiblissement des bruit-, de
1 abaissement de la pression, du rythme fœtal et de la tachycardie,
constitue très souvent le syndrome terminal de la myocardite.
La bradycardie apparaît plutôt dans la convalescence des mala-
dies infectieuses, notamment le rhumatisme et la diphtérie, où le
chiffre des pulsations descend parfois au-dessous de 30 à la minute.
Elle est due à un trouble de la conductibilité intracardiaque et à une
dissociation complète ou incomplète des battements. Dans le rhuma-
tisme, elle est d'ordinaire incomplète; mais, dans la diphtérie, elle
peul Être totale, s'accompagner de pauses ventriculaires prolongées,
avec troubles nerveux graves, syncopaux ou convulsifs, el se termi-
ner par la mort subite. Ces accidents coïncident souvent, mais non
toujours, avec des complications paralytiques.
Les autres irrégularités observées au cours de la myocardite aiguë
consistenl dans des manifestations ex trasy s loi iques, qui doivent être
tenues pour suspectes quand elles apparaissent pour la première
fois à l'occasion d'une maladie infectieuse comme la fièvre typhoïde,
la diphtérie, etc. II ave m considère avec raison comme fâcheuses les
irrégularités cardiaques que l'on constate parfois à la fin de la
deuxième ouau commencement de la troisième semaine de la lièvre
lyphoïde. Leur gravité est encore plus grande quand elles coïncident
avec une accélération marquée des battements de cœur. Merklen
dit avoir remarqué que la tachycardie arythmique est souvent un
signe avant-coureur de la mort.
Symptômes subjectifs. — Ils consistenl dans des douleurs pré-
cordiales présentant le caractère de crises angineuses, des palpita-
tions provoquées par L'éréthisme cardiaque, de la dyspnée dans l< -
efforts et même de l'oppression permanente. Mais, dan- un grand
nombre de cas, ces symptômes sont peu marqués, et l'affection reste
latente jusqu'à l'apparition des accidents gra^ • s
EVOLUTION. — Dans sa forme atténuée ou bénigne, la myocardite
aiguë guérit habituellement. Les troubles fonctionnels régressent,
le cœur se régularise et se ralentit, les bruits redeviennent clairs, la
MYOCARDITI «3
tension artérielle remonte <•! le taux des urines s'élève. Toutefois,
il Bubsiste souvenl pendanl des semaines ou des mois une accélération
anormale des battements du cœur qui B'exagère dans la station
deboul el les mouvements.
Dans les formes plus sévères, les symptômes précédents s'accen-
tuent, les bruits s'assourdissent de plus en plus, I»- rythme embryo-
cardique tend à devenir permanent el esl entrecoupé de périodes
d'arythmie; la tension artérielle s'abaisse d'une façon exc<
ainsi que la quantité des urines ; les poumons s'encombrent de
rAlc, el on assiste alors au tableau du collapsus cardiaque.
A la période terminale, la température, si elle était élevée, subit m no
chute brusque; les lèvres, les pommettes, les extrémités se cyanosent,
la face pâlit, le nez est pincé, tes yeui et le r < ■ l_^ .- 1 1 - < 1 sont fixes, la voix
esl cassée, des sueurs froides apparaissent ; le malade reste sans
mouvement, <-n imminence de mort prochaine. Le pouls esl lili-
forme, parfois imperceptible. Cet état, <pi<' l'on observe au cours des
maladies infectieuses graves, comme la fièvre typhoïde à forme
adynamique, n'est cependant pas toujours suivi d'une terminaison
fatale. Parfois, spontanément, ou sous l'influence d'une médication
appropriée, les accidents régressent pour réapparaît re quelque temps
après, avec une nom elle intensité el aboutir à la mort par asphyxie
ou par sj ncope.
La syncope est toujours à redouter. Elle peut survenir sansque
rien l'ait annoncée. A l'occasion d'un mouvement, si léger soit-il,
comme celui qui <• < » 1 1 - i - 1 « ■ a Be retourner dans Bon li', le malade
retombe inerte, le pouls et le cœur ayant cessé débattre. La syncope
peut être mortelle d'emblée, ou bien à la deuxième ou troisième
atteinte. Jusque dans ces derniers temps, on l'a attribuée a la para-
lysie cardiaque. Plus récemment on a incriminé !<• rôle des capsules
surrénales, en Be basant sur l'abaissement excessil île la pression,
l'existence de la rai.- blanche >'\ le mode de terminaison brusque
il.-- accidents Mai- la valeur que Sergent attribue a la raie blai
lui est contestée par nombre d'auteurs, de Massan notamment, •■!
la question ne pourra être tranchée que par des examens analo-
miques répétés h méthodiques.
PRINCIPAUX TYPES ÉT10L0G1QUES ET ANATOMOCLINIQUES
— Myocardite tj phoTdlque. — Sur 152 autopsies <!«• sujets morts
• le fièvre typhoïde, Hoffmann «lit n'avoir constaté que M fois l'inté-
grité complète «lu myocarde. Cette proportion, exagérée j
tains auteurs, indique cependant qu'il n'y a guère <!<• fièvre typhoïde
Bévère sans complications cardiaques.
Ces complications, rares et d'ordinaire peu graves chez lf- enfants,
sont beaucoup plus communes chei les sujets Agés, el la mort p
fièvre typhoïde après la cinquantième année esl pif-. pi.' tou
imputable à des accidents cardiaques
•J02 11. VAQ1 EZ. — MALADIES DU CŒ1 R.
Dana les formes banales ou moyennes, la myocardite débute
le deuxième on le troisième septénaire, Q'est-à-dire en pleine période
fébrile. Elle se révèle par de L'assourdissement des bruits, notam*
meni ,|,i premier bruit à la base, et souvent par de l'accentuation
du deuxième bruit pulmonaire, due à la congestion hypostatique
déterminée par 1" faiblesse du cœur et à l'élévation de la prei
dans la petite circulation. D'ordinaire, les choses persistent ainsi
pendant quelques jours, puis tout rentre dans l'ordre. Cet épisode
eardiaqne de la lièvre typhoïde peul être méconnu ou échapper
aux observateurs peu attentifs.
Dans les formes plus sévères, surtout ad\ mimiques, ces symptômes
passenl au premier plan et constituent ce que Bernheim a appelé
la « l'orme cardiaque de la lièvre typhoïde ». Elle .-/annonce soin eut.
,|és le début môme de L'affection, parla fréquence et la petitesse du
pouls, le choc de la pointe s'affaiblit, les bruits perdent leur éclat et
prennent le rythme embryocardique ; la respiration es! gênée, bien
que l'auscultation ne révèle que quelques raies de congestion; bien-
tôt le visage pâlit, les lèvres se cyanosent, les extrémités se refroi-
dissent el le malade meurt dans le collapsus.
complications peuvent, malgré leur gravité, être masquées par
l'intensité des phénomènes adynamiques : prostration, incontinence
des urines, etc., ou ataxiques : excitation, délire, carphologie, etc.,
et le malade succombe sans que l'attention ail été attirée du côté du
cœur.
On attribue généralement la mort subite à la myocardite. llavem,
Landouzy et Siredey ont incriminé la dégénérescence graisseuse,
d'autres des altérations parenchymateuses ou interstitielles du myo-
carde. Mais parfois elle est due à une complication intercurrente :
embolie pulmonaire, infarctus, hémorragies, etc. Kn l'absence de
lésions, on a invoqué, assez gratuitement d'ailleurs, un réflexe bul-
baire parti de l'intestin et, dans ces dernières année-, avec plu- de
raison peut-être, l'insuffisance des capsules surrénales. A ces ca
nous ajouterons l'inanition, dont le rôle, pour le moins adjuvant.
n'esl pas a négliger, car, depuis que nous nourrissons les malades.
qous ne Les avons jamais vus mourir subitement,
Les infections paratyphoïdiques peuvent aussi provoquer des com-
plications cardiaques. ,1. Minet les a notées l'.l fois BU* BQ, Carie- el
Marcland 6 fois. Il ne s'agissait, il est vrai, que de constatations
cliniques. Mais Debove et Trémoiiôres et ( lain, Job ci lliri/.mann ont
trouvé des lé-ions myocardiques indiscutables.
Les symptômes seraient semblables à ceux de la lièvre typhoïde :
tachycardie, Irrégularités du pouls, rythme foetal, bruil de galop,
cyanose progressive, collapsus, etc. Lu mort subite ;> également et
observée.
A L'autopsie «le sujets morts de myocardite lypbique, le cœur
MYOCAAD] M. tS-303
est pâle, mou, fiaccida, d'aspect Feuille morte », ou bien il ne pré-
sente aucune altération apparente, et c'est l'examen microscopique
qui permel seul de faire le diagnostic.
Les lésions intéressent surtoul le parenchyme <-t respectent plus
ou moins le tissu interstitiel. Pour Noël Piessingerel M!l Rodowska,
elles consisteraient principalement dans u ce homo-
gène de la fibre cardiaque. Cette altération a été, il est \ rai, :onstatée
dans d'autres affections, mais ils la considèrent comme très sp<
a la myocardite typhique. Elle débuterait par une boi
partielle des extrémités de la fibre, avec étiremeni des bandes inter-
calaires consécutif è lu rétraction des zones avoisinantes. A cela
succéderait la rupture des fibres musculaires, laquelle pourrai!
tir deux types : cadavérique ou pathologique. Le premier -
caractérisé par la netteté (,i la dissémination de la ruptui
par l'absence d'homogénéisation terminale. Pour les auteurs, cette
rupture ne serait pas due simplement, comme <.>n pourrait le p< user,
à l'autolyse cadavérique, et il faudrait, pour la produire, que la bande
ait été sensibilisée par u u<- lésion anlt mortem de la fibre.
i. autre type de rupture, plus directement imputable a la maladie,
coexisterait toujours avec l'homogénéisation de la partie terminale
et ne serait que le stade ultime de Tétirement des fibres i der-
nière lésion se retrouverait Burtout à la partie supérieure du septum
interventriculaire et dans les piliers du ventricule gauche. Elle
sérail toujours localisée, contrairement à la lésion cadavériqu
ne serait représentée que par une un deux ruptures par i bamp au
maximum.
Ifj ocarcUte diphtérique. — La myocardite n'est pas une
plication fréquente de la diphtérie. Sur 500 cas relevés par Rabot *t
Philippe, elle n'a été notée que -- fois. On l'observe dan
ou plutôt a la fin de la maladie et dans la convalescen
l 1 myocardite p 1ère ment
sévères de la diphtérie et témoigne, au même titre qu
talions rénales ou hépatiques, de l'intoxication généi île 1 .
: ) par la petitesse du pouls, qui est «'n menas temps 'rapi
irrégulier, et par la pâleur du visage. Parf< e moment et -.m>>
autre avertissement, le sujet peut mourir subitement au 1 ours d'une
S) ncope.
La myocardite tardive est moins rare. Elle débute pendant ou
après la période d'expulsion des fausses meml
voit la température s'abaisser, 1 1 athie
disparaître et que l'on croit la convalei prochaine ■ lependanl
le visage reste pale , le malade, au lieu de revenir
plongé dans une apathie extrême. Immobile sur son lit
anhélant, U se plaint de douleurs épigastriqu mpa-
i '■'■ vomis sèment* et de diai i st rapid<
304 H. VAQUEZ. - MALADIES DU CŒUR.
gulier, ou bien, fait important, il est très lent et ne dépasse pas
]e chiffre de 50 battements à la minute. A l'examen du cœur, on
note l'atténuation du choc de la pointe, le rythme fœtal, l'assourdis-
sement des bruits, signes habituels de l'affaiblissement du myo-
carde
En peu de jours, la situation s'aggrave; la dyspnée, d'abord
modérée, devient excessive et se complique de cyanose; le foie se
tuméfie, les urines sont albumineuses et diminuent, les jambes
s'œdématient, les battements de cœur se précipitent ou se dérèglent
tout à fait, et, parfois, il se produit une insuffisance mitrale fonction-
nelle par dilatation ventriculaire. C'est le tableau du collapsus car-
diaque à marche rapide décrit par Marfan sous le nom de syndrome
secondaire de la diphtérie maligne. La mort survient alors par
asystolie ou. subitement, au cours d'une syncope. Souvent, comme on
l'a remarqué depuis Romberg, ces accidents sont contemporains des
phénomènes paralytiques propres à la diphtérie, de la paralysie du
voile du palais notamment.
La mort subite a été attribuée à des causes diverses. Pour Du-
chenne de Boulogne et de nombreux auteurs, elle serait imputable
à un trouble ou à une lésion du système nerveux : paralysie bulbaire,
névrite du pneumogastrique, etc. Mais, en l'absence de preuves
anatomiques, cette assertion ne s'appuie que sur un argument :
la coexistence fréquente de phénomènes paralytiques avec les
accidents mortels. Or, cet argument n'a pas grande valeur, car la
mort subite peut se produire sans qu'il y ait eu des troubles para-
lytiques.
Aujourd'hui on tend plutôt à admettre que la mort subite est due,
dans la majorité des cas, à des altérations du myocarde, que révèlent
les troubles constatés pendant la vie et les lésions trouvées après la
mort.
En 1890, Huguenin rapporta le cas d'un sujet âgé de dix-neuf ans
qui, au cours d'une diphtérie grave, présenta un ralentissement du
pouls tel que le chiffre des pulsations ne dépassait pas 32. A l'auto-
psie, il n'y avait aucune lésion des centres nerveux ni des nerfs péri-
phériques, mais le cœur était le siège d'altérations importantes.
Des observations analogues ont été publiées par Litchtlîed en lv ^
par Henri en 1931, par Magnus Alsleben en 1909. Celle de ce dernier
auteur avait trait à un enfant qui succomba brusquement dans une
syncope, alors que son pouls était tombé à 24. Des tracés graphiques
montrèrent qu'il y avait une dissociation complète entre les batte-
ments de l'oreillette et ceux du ventricule.
Rôhmer confirma ces données au moyen de l'électrocardiographie.
Dans un cas terminé par la mort, il constata des troubles variés de
la conductibilité : retard dans le passage de la contraction, blocage,
dissociation, etc. Dans six autres qui guérirent, les courbes étaient
MY0CARD1TE. ta
Dormales. Plua réceramenl Vviragnel el Lutembacher ont étudié
«l'une façon complète les diverses mo lalités des Iroublea du rythme
cardiaque au c ■- des diphl
lienl inexplicabl< s si, comme on le pensait auparavant,
les Lésions myocardiques étai n exclusivement interstitielles;
des constatations récentes onl montré qu'elles ssent
plutôt la fibre cardiaque. Chez quinze sujets jeunes suc-
combé à la diphtérie, Takehiko Tanaka a trouvé de la d<
cence graisseuse, cireuse ou hyaline du myocai
striation transversale des cellules musculaires, donl les n i
coloraient mal; la fragmentation élail rare, el les lé ersli-
Liell :s paraissaient aeltemenl cons - à celles de la (i
l'iiki'lnk i T m ka a insisté de plus sur la fréqueno
du faisceau atrio ventriculaire. Dans un des
!;i dégénérescem e, graisseuse el cireuse,
à ce faisceau ; dans pr< sque touti - les atili
intense que p'artoi l ailleurs; mais, • omme i lie n'était |
se croit pas en droit de lui attribuer la mort subite. Pour
Amenomiya, les lésions du faisceau c iraient non la
exclus :- une des causes du colla psus cardiaque. Rohn
, core, déclni e qu'en de lésions
graves doivent êl e imputés à un [rouble fon lionnel
ime on h voit, la question n'est ; ne.
Ifyocnrditc rhumatismale. — La ra ! lienl une]
plus importante qu'on ne l'a cru jusqu'ici dans la pa
l roubles c mli iques du rhumat isme arlicu
lemenl re i Ire compte d'accidents insolites qui survienn
échéance chez des sujets ayant souffert antérieurement d
s.'vcre ou de crises répétées de celte afleclion.
< )u sait qu'au cours <lu rhumatisme compliqué l'infla
endopéricardique il se produit souvent des phénorn
cardi ique à évolution rapide. Il- s'observent de pr
on .m ne l'ont noté Wei lel B irjon, Nobécourt, el ils < oïn<
une dilatation partielle ou totale «lu cœur, constante pour B -
nier, Merklen el Pierre reissier, si le rhumatisme est tanl
grave.
A l'auscultation, on ne constate rien de particulier, s
parfois un bruit de galop, révélateur d'une dilatation ca
froltem mts ou des souffles dus à une endoj
Les troubles subjectifs peuvent faire
îler dans une sensation de pléi ilude de li;il<-
el des !" pigastriques violentes ô forme poitrine
Herringha n el Besnier < >ni rapporté des faits de i
■ terminent parfois brusquement par la
Mil»iii\ ou bien ils sont suivis d'insuffisance marche
lll M II l>! Ml !■! WIIl. - '
SU II. VAQUEZ. - M Al. Al 11 S Di CQ m.
rapide avec petîteaee du pouls, ©ongesliondu l'«u.\ oliirurie. ■ •■ Innc
des jambes, ete.
Dans d'autres cas, l'affeel em revêl une l'Anne moi&s. i i i a ! i u i > • ■ • I - » 1 1 >
Merklen a tracé le tableau. La dilatation cardiaque es,t mod.
les symptômes subjectifs sont constitués par <le l'anxiété, de la dou-
leur préeordiale, des palpitations, à peine unr !•'•:_• ère dvspnér
d'effort, appréciable seulement dans la convalescence quand le
malade commence à se lever. Ces accidents guéris-cul pi«
toujours, sinon rapidement, du moins après que'ques -enr.'in
quelques mois.
Dans ces dernières année*, on s'est occupé plujs pai hedicremeu1
des modifications du rythme cardiaque. fréquentes au cours ou au
déclin du rhumatisme.
L'arythmie cxlrasyslolique n'a pas d'ordinaire viande imporl
ndant, elle est de fâcheux augure lorsqu'elle apparaît au cours
d'un rhumatisme sévère, compliqué d'endocardite, «die/, un sujet
dont le rythme du cœur éîail jusque-là réiru'ier. Sa siirnilication c-l
surtout grave chez l'enfant, car, chea lui, celle arythmie est tout à
l'ail exceptionnelle, même au cours des cardiopaM i
L< ralentissement du pouls, signalé d mgterapf, était consi-
déré simplement comme un trouble de la convali sc< oce. Dans
dernières années, on vit qu'il peut être aecomp,'. troubles
nerveux el même de syncope im rlell
En 1907, Joachim a rapporté un cas de bradycardve rhumatismale
chez un jeune homme de vingl quatre ans. Le pouls, qui était à 76
tomba a 62 et, à ce moment, on constata des in tenait te i
veatricutaires boutes les 5 ou 7 pulsations. Lorsqu'il atteignit lie
chiffre de o.'>, une pause complète du ventricule se reproduisait régu-
lièrement après deux ou trois cent raclions de l'oreillette. Lu
Magnus Àlsleben montra que h bradycardie était provoquée par une
dissociation entre le rythme des ventricules cl celui des oreillettes.
Depuis, boutes les variétés de dissociation ont été observées : la
dissociation complète avec lenteur extrême «lu pouls, lipothymie-.
syncopes, morl subite; ha dissociation complète mais transitoire, —
Routier en a rapporté un cas, — tadtss 'dation incomplète et le blo-
cage simple, dans lesquels les contractions auriculaires ne sont pas
toujours suivies de réponse \eutiiculaire ; des l'ailsen oui «'té publiés
par (iill en 1909-, l'.owan, Leod et ballerson en l'.Hii. l'oit terlield
en KM 2.
Lutin le trouble de la conductibilité peut consister seulement,
comme l'on noté Daniel Itoutier. ( lalla\ardin et ballas.-e, dans un
relard du passage de la contraction de l'oreillette au \enlneule.
Dans une observation de White, il atteignit cinq dixièmes au lieu de
deux dixièmes de seconde, chiffre normal, et i' \ a\.ul de- intermil-
tences du ventricule. Ces accidents -elaieut produits au début du
MTOGARD1 l 1 . iil
rhumatisme, avant les douleurs articulaires, <-i ils cusparureat com-
plètemettl ûx semaines après
Esmein, Peni si Donzelol onl fait nue étude détaillée de
diverses arythmies. Il- onl montr • qu'on les observe dans ta
formes de l'affection, mais surtout dans les Formes
m' sont pas tmputabl i ■ '»m 1 .1 p<
camenteuses, celle du salicylate <l«- soude pai el
qu'enân elles peuvent être combinées de différentes façon
s\ -l<»les, accès tle tachycardie paroxystique, blocage partiel el d
cialion complète.
< >n in* s;iii pas encore m que deviennent ces diverses arj thra
li- sort réservé aux sujets qui en ont été atteints. I1 sent-eUes
sans laisser de traces k Sont-elles 1 amorce de manifestations extra -
Bystoliques ultérieures ou d'une de ces bradycard . m ■nie-;
donl l'origine es! -i L'avenir seul l'ap-
prendra.
Pendant longtemps la dilatati lu cœur fut ta se y tion
myocarJique imputée au rhumatisme. WeilJ el Barjon Vf ei en et
Rabot, Jaxtol l'attribuaient à une myocardite pa nateuse,
ainsi que Weill el Mouriquand qui avaient signalé, dans le rhuma-
tisme malin de l'enfance, une diminution de la stria tion longitudi-
nale des fibres avec disparition de la striation Ira
diminution du m nu lue des cylindres c »ntractiles avec m iltipli nation
des noyaux el augmentation de leur volume.
On admet aujourd'hui que la mj icardite rhum i isra il • est i lier-
stitielle el n >n parenchym&leu ! du m uns ce qui résu I • des
travaux d'Aschoff el Tawara, de Geipe), de Car i t de
Fraenkel.
D'après tschoff el Tawjra, elle sérail cara :>r.--
sence, dans le milieu interstitiel, de n
«li~. tantôt disposés <-n tlots plus volumineux ou en \ ni i
partant des espaces interfasciculaires et pénéiranl plus « * ■ i
moins profondément dans l'intérieur du naj >carJe. Ces n<
développeraie&4 aux dépens de l'adventice ou du tissu conjonctif
périartéhel et seraient toujours situés près d'une des bra
artères coronaires. Au microscope, il- seraie il for - d'un
fibrine m contenant des leu ismazellen >-\ surtout
deux sortes de cellules particulières : l°des cellules épithéli
plus nombreuses, beaucoup plus ulules inilam-
matoires banal - -'t mélan 2° <1 >s cellu
ou douas uoyaua rangés moins régulièrement « j u<- dans les lésions
tuberculens
Malgré l'avis de Keattie, la spécifie
pas douteuse. Chez sept sujets morts d'accid
itifs au rhumal is ne, Cai i i les ■ \.r-<>.
308 II. VAQT EZ. — MALADIES M '.'Il R.
oient de préférence dans le myocarde ven tri cula ire gauche, à
l'origine de l'aorte et à l'insertion des valves milrales. Ils éta enl
fréquemment associés à de la dégénérescence graisseuse. I el
auteur 1 s a rencontrés également dans les valvules et le péricarde
ainsi que dans les indurations sous cutanées prélevées par biopsie
chez les rhumatisants, ce qui prouve qu'ils constituent une -ml.'
de réaction du lissu conjonclif à l'infection rhumatismale. Par
contie, il n'en a jamais vu dans les myocardites consécutive
d'auln s affections. Gallavardin a l'ait les mêmes constatations.
Fraenkel a relevé la présence de ces nodules dans dix-sepl
sur vingf, en particulier dans l'un d'eux où l'infection remontait à
dix-huit ans, et dans un autre où la myocardile était survenue
après la chorée. Kouwenaar en a trouvé aussi dans le myocarde
et les valvules aortiques d'individus morts d'endomyocardile
rhumatismale. Ils contenaient par p'aces quelques éléments muscu-
laire-.
Enfin, l'ait très important, Thalimer el Rothschild ont ren-
contré les nodules d A^cholf dans trois cas de chorée sans mai
talions articulaires, ce qui sen it un argument de plus en faveur des
relations ^\u rhumatisme avec lai horée. Pour ces auteurs, les nodules
feraient défaut dans les autres variétés d ■ myocan ile, notamment
dan- les myocardites streptococciqi
Une dernière particularité est que les lésions de la myocardile
rhumatismale semblent avoir une prédilection assez marquée pour
la région du faisceau auriculo-ventriculairë, ce qui expliquerait les
troubles du rythme cardiaque constatés pen lant la vie et notamment
le ralentissement du pouls. Aschoff et Tawara ont fréquemment
constaté relie localisation, cl. en 19 9, Gerhardt l'a également uot< e
chez un jeune homme de vingt-cinq ans qui avait présenté, au cours
d'une péricardite rhumatismale, une bra lycàr ie grave e impliquée
d'intermittences cardiaques et même de syncopes. Ces accidents
étaient à peine guéris que survint un fièvre typhoïde mortelle. Or,
à l'autopsie, le faisceau était le siège d'une infiltration cellulaire
récente, accompagnée d'endartérite. I>aus le as de Buttei Beld, où il
s'était agi d'un blocage partiel, on trouva une inflammation étendue
du myocarde atteignant le nodule fibreux central et le nœud auri-
culo ventriculaire. Les foyers pathologique s contenaient de gr
cellules idi nii ,uesà celles décrites par Aschoff.
Myocardile alcoolique subaiguë. — L'existence de celle
affection est contestée par un certain nombre d'auteurs; Krehl,
notamment, prétend qu'on engloberait -mi- ce nom ''es lait- 1res
disparates, et. pour lui. l'alcool n'agirait que de deux façons : soit en
provoquant, lorsqu'il est ingéré à doses massives, une dégénéres-
cence graisseuse aiguë du myocarde, soit, quand on en prolonge
l'usage, en déterminant de la sclérose vasculaire généralisée avec
MYOCARDITE 't.l
néphrite chronique el hypertension. Enfin, -'il aimel que
troubles c irJiaq i sa vienn ni smpliq ter l'évolution de
demi >re affection, il necroil p ta que l'on soil en droil de les imputer
direclernen! à l'inl »x ical ion
Contrairenienl à cetl • opinion noua pensons que l'alcool esl
capab '■ de réalis tr I • toutes piè : ■- u
venl méconnue il esl \ ai, à cause de la lenteur de son è\ ilulion el
de li coexistence, \ la p sri sdc le min de, d • souffles car li tqu
d'alb iminurie qui fonl rai lâcher l'insuffisance cardiaque à une
diop il hie v&\\ ulaire ou à i srose rén de.
Les pramieri cas in liscul tbles de myocardite alcooli [ue ?ubi
onl été publiés par \u fréon1 en 1897 el par I en 1898.
en avons observé d'autres qui nous onl perm - <\ en i •• npléler
la description.
Le symptôme initial consiste dans de la dyspnée d
gnée d'accélération des battements du cœur. Les ch
ainsi pendant plusieurs mois, puis les accidents pi
forcent le mala le .1 - .1 iter. A l'examen, lème
des jambes, de la congi stion douloureuse du foie a> ic leinle sub-
ictérique des téguments el li pression artérielle e3l basss Mais
les symptômes capitaux, qui, comme l'a juste ni n
11 régressent jamais toul .•'( fait, consislenl «lui- l'ir
puisai "M- el la dilatation cardiaque. La pointe esl abaiss se el
tée en dehors; souvent on entend ,à l'auscultation un rythme de
galop ou ni souffle systolique de la pointe, symplomalique d'une
insuffisance mi traie fonctionnelle.
En môme temps <>m apprend qu • le malade esl a !"ii té à l'i
des boissons alcooliques el qu'il esl atteint de troubles dy«
tiquas d'ancienne date. D'ordinaire, enfin, on des indi-
vidus que leurprofes^i m oblige 1 des travaux fntip
1 'ons charpentiers, etc. Pour le reste, d'ailleurs,
paratl satisfaisant. Souvent môme il existe un cerl tin degré d
siti'. assez commun, comme l'on sait, chez les buveu
stade de l'intoxication.
S »us l'influence du repose! d'une médication approp
dents s'atténuent. Le cœur el le foie diminuent de volume
tmbes disparatt, le souffle mit rai, s'il en existait un, disp
;tin~i qu ' le bruil <\ 1 galop • e en Innl le \> suis reste ra
Uni ■
\ stle période, le mala le peut guérir s'il cess • Pus
ions alcooliques et s'il modère ses fal niant le retour ••
antérieur n'est jam lis com| I si Nous
<|uin/.« ans, un in livid 1 qui pré entait les troubles <| 1e nous »
'I •! scrire Depuis ce temps, les choses se s snl a nendées a 1
<i'i 1 ;i pu reprendre une existence a p su près noi 1
310 II. VAQUEZ. — MALADIES DU CŒUR.
même une activité physique assez grande. Mais ta dyspnée d'effort
n'en a pas moins persisté, ainsi que l'arythmie, et, à la pointe on
entend un petit souffle d'insuffisance fonctionnelle de la mitrale,
apparu récemment.
D'habitude cependant, et sous l'influence des mêmes causes, abus
d'alcool, surmenage physique, les mêmes accidents se repro-
duisent, plus accentués encore. La dilatation cardiaque
plus marquée, le foie plus congestionné, l'œdème plus tenace.
Malgré tout, la situation ne devient pas immédiatement grave. . t
il est de règle qu'une nouvelle rémission s'opère, moins complète il
est vrai que la précédente, laissant le malade en état d'équilibre
circulatoire instable.
Enfin, quelques semaines ou que'ques mois après, à l'occasion
d'un écarl de régime, de fatigues ou d'une maladie intercurrente,
survient une dernière rechute, qui aboutit à l'insuffisance car-
diaque. L'œdème se généralise, l'ascite reparaît en plus grande
abondance, nécessitant des ponctions répétées. Le foie est hyper-
trophié et douloureux; un léger subictère commence à se mani-
fester; le cœur, très augmenté de volume, est plus dilaté qu'hyp* r-
trophié et souvent, au souffle d'insuffisance mitrale, s'ajoute un
souille d'insuffisance trieuspidienne ; les urines diminuent et
contiennent de l'albumine en plus ou moins grande quantité et des
pigments biliaires. Puis les poumons s'encombrent de râles et de
foyers d'infarctus avec crachats hémoptoïques ; la cyanose périphé-
rique s'accentue, et le malade succombe dans le collapsus cardiaque
ou subitement au cours d'une syncope.
A l'autopsie nous avons consla te des lésions analogues à celles qui
ont été décrites par Aufrecht.
Elles consistent dans une augmentation ordinairement considé-
rable du volume du cœur, dont les parois sont hypertrophiées et
les cavités 1res dilatées. Dans an de nos cas, son poids atteignait
576 grammes. Très souvent il présente une surcharge graisseuse
abondante. D'habitude, il s'affaisse sur la table d'autopsie comme le
cœur des su ets atteints «le myocardite infectieuse: sa couleur est
rouge ou rose pâle, parfois blanchâtre ; sa consistance est motte.
Le foie esl hypertrophié el présente l'aspect du foie muscade, ou
bien, mais pins rarement, il est atrophié et cirrhotique. Enfin il
n'y a pas la sclérose rénale que l'on pourrait s'attendre à trou-
ver; les reins -ont simplement tuméfiés, cyanotiques ou à peine
indurés.
A l'examen histologique, les faisceaux musculaires du cœnr sont
épaissis; les interstices interfibrillaires sont pins larges que norma-
lement, mais il n'y a pas de sclérose du lissu interstitiel, à moins
que l'on ait affaire à des sujets âgés. Aufrecht a noté de plus une
fragmentation anormale des fibres musculaires, surtout dans les
MYOCARDiTE. xr :i I
\c~ papillaices du ventricule guuche, e1 c 'est à cette fra § n
i qu'il attribua là mort. Mais <»n -.ni aujourd'hui quecelte lé ion
n'a pas l'importance qu'on lui attribuait jadis. Los al s his-
t iquei .1 ■ hi myocardite subaiguii <l - alcooliques demandent de
nouvelle- r.'i|i.-i< htM.
\l> or.-inliir se&rtatfnfeuse li scarlat
-ni .m i de troubles cardiaque», particulièrement fréquents, comme
I ,-i noté Nobécourt, chea les j< un se sujets. I - app i vers la
fin de la période fébri e, au plus Lard au commencent ml <!•• la
deuxième semain s, el colncidenl d'ordinaire avec une
«liir. IK -,,i) i çara slérisée par de l'accéléra lion du pouls, delà lo
ordiale et de la dyspnée.
I i I--I difficile de ml réellement im
;'i une myocardile. Weill el Mouri [uand <>ni <»i dans
iin cas de scarlatine grave terminé par uhe syncope mortelle, des
ils manifestes du myocarde, mais (iOugelel M D dans
malogues, n -'n onl p is consl i'é. La quesl ionree n
Buspens.
Ifj iMMnlito sj pliflit i<|ii<- I - lés iques de la
syphilis -oui extrêmement complexes. Biles consislenl dan
gommes ou del artértles affectant lee artères de el moyen
calibres, ou bien dans dés foyers de myoearJite à pré
interstitiell ) el 6 évolutio > subaiguë. Dans tous i.
ressent de préférenc ■ certal <ln Cœur, n< il l«»
■ i i primitif. Enfin c'esl su toul chei les enfan'e lien lo -\|>hili-
Liques nn<* l on observe les véritables lésion i myocardi [u
l symptôme de It syphilis cardiaque seront étudiés dans un
autre chapitre el nous rappellerons seulement qu'ile -
soil par une S »ive entn coupée de :ris
i louloureu par des troubles particulier!" I im • ir-
diaque, nolammenl I issemenl du pouls avec Bynd
d'Adams-Stokes (Voy. Syphilis xdu caui
\l \ ocanlilr stil»;tiuu<: |»ii mit i\ «'. - Kn I90l> Jossprand •■!
Uallavitrdih onl lltiré l'atteutioti sur uae variété d'insufli<
car Jiaque progressive qui survien Irail chez des su :inq
I trente ans, ne présenta ni, dam les antécédents ni rhumalismi
Bel rs i\ phol l§, in maladie Info (eus*.
L'affection débuterait brusquement pfcf de l'anhélat par
uhe êtitb «lie i ou pulm maire, la même i i ; : ivanl
N reproduira ultérieurement au uours delà maladie
D - De m 'n 'ni, oh n «tarait de l'os I • ■ t n i des m illéoles de ! llbu-
iiiin irie, do la congestion des poumons et de ladil il
**•* hruil de i indrail une augmentation proj
•^ •' ivolumt du coiur, ds l'hypertrophie lu fol toi da l'anasarque.
1 » K -pli ■.•.!., ,\ m n quelques mois, l'ii
312 il. VAQUEZ. — MALADIES DU CŒUB
fisance cardiaque aboulirail .1 la mort. Le diagnostic resterait
presque toujours incertain. D'ordinaire, on attribue la mort soit à
une -s mphj se péricardique, soit à une néphrite subaiguë.
A l'autopsie, on constaterait seulement une hypertrophie consi-
dérable du cœur et des lésions fibreuses du myocarde appréciables
;i l'œil nu. Au microscope, ces lésions, de caractère inflammatoire,
partiraient des espaces interstitiels pour envahir tout le cœur, -
être conditionnées dans leur développement ou leur extension par
l'étal des vaisseaux.
Les auteurs considèrent l'étiologie de cett : affection comme assez
mystérieuse. Ils tendent cependant à la rattachera une infection et,
dans certains cas, ils ont incriminé la syphilis ou la tuberculose.
I n l'ai analogue a été rapporté par Roques et Lévy, mais il
concernait un sujet Agé. 11 se caractérisa également par une a
tolie irréductible, à marche subaiguë et par l'apparition, peu avant
la mort, d'une double embolie axillaire. Pour c >s auteurs, l'affection
serait distincte de la myocardite interstitielle primitive décrit" par
Bard et Philippe, puis par Sellentin.
Influence de l'inanition sur l'état du myocarde. — S'il étail
prouvé que l'inanition provoque des altérations du myocarde, on
sérail fort en peine d'attribuer aux infections des lésions dues peut-
être uniquement à la diète qu'elles imp tsent. Ce serait, comm
le voit, l'existence même des myocardites aiguës qui serait remise
en discussion. De plus, et toujours dans la même hypothèse, on
devrait cesser de conseiller aux cardiaq Lesde restreindre le ir régime
alimentaire, cette pratique ayant dès lors pour effet non de soui
le cœur, comme on le peu.- >, mais de diminuer sa résistance.
Aussi n'est-il pas surprenant que la question ait suscité de mul-
tiples travaux, dont les principaux sont dus à Chossat en 1843, à
Cari Voit en 1866, àSedlmairen 1889, àSchiefféren 1908. Heilz 3 a
consacré en 1912 et en 1914 deux importants mémoires, lien résulte
que l'inanition n'a pas d'action nocive sur le cœur. Elle produit, il
est vrai, une diminution notable de son volume, comme d'ailleurs
des autres organes; mus celle-ci est toujours très faible, relative-
ment au poids du sujet et à la masse du sang. Quant à la libre
musculaire, elle ne paraît que lies peu atteinte, et elle conserve
presque partout son asp< cl habituel, même chez des animaux ayant
succombé à l'inanition absolue.
Heitz a confirmé ces données avec Bordet, dune manière élégante,
au moyeu de l'électrocardiographie, dont les courbes montrent que
les différentes propriétés foncti mnelles de la ûbre mj »cardique se
comportent dans l'inanition comme à l'état normal.
Peut-être faudrait-il l'aire quelques réserves en ce qui concerne
le nourrisson, car Variot et Cailliau ont observé, chez des jeunes
sujets morts d'athrepsie avec perte notable du poids, des altérations
MY0CARD1 I I
t:i
du myocarde, qu'ils onl attribuées à l'inanition et qui consis
dans la prési insvers îles, d espaces pi
moins arrondis, de vacuoles, siégeant d'ordinaire au voisinag
au pourtour du noyau el - i tendant parfois jusqu ce de
urface.
La lésion parail débuter par une tache arrondie, prenant n
bien les matières c >îoi intes, à laquelle fait Buite un fii lé < |ui
disparaît pour faire place à un espa< - doute rempli de
li [uid ■ pendant la \ ie. La sti ialion, peu apparente près d
eu >le resterait réguli iremenl conservée à la partie périphérique de
la fibre. Cell -ci, après une phase courte d'hypertrophie, fin
elle-mêi ;hez les athrepsiques |>;n- s'atrophier el, alors qu'à douze
mois la Qbre mesure 1 5 à 20 ■;.. elle né dép
auteur • n'ont | > ; » — uol de dégénéi escence .
pai fois un certain <l 'gré d'infill ration inlers
Ribadeau-Dumas ;i fait les m' s c »nsl i rier,
ces sortes <l<- lésions seraient dues à un œdème parenchymateux du
myocarde localisé à la partie la moins résistante de la libre
s'expliquerait ainsi l'aspect macroscopiq h d'athrep-
siques, habituellement pales el volumineux.
ftfyocarditc ;iimn*: el surmenage cardiaque Le surme-
nage peul M produire des lésion:: «lu myocarde ' l question,
aussi importante que la précédent • relativement a la spéc ficité de
certa - myocardiles aiguès, semble devoir è{
par la négative.
i Bianchi «lit bien avoir observé de la d générescence grais*
se use «le la libre myocardique avec altération des n »yaux ch
animaux fatigués; mais Galli estime qu'il ne faut
d'importance aux expériences faites sur les animaux i
menl à Dévoto, qui admelaussila réaliléde la mj
Burmenage, il croil que celui ci ne peul r< troubles
fonctionnels cardiaques. rout< - deux i • auteurs
n'ont apporté aucun • preuve analomique à l'appui <l<- leui -
MYOCARDITES CHRONIQUES
Sous le nom de myo ard chroniqu
nombre de cardiopathies caracléi anatomiquemenl pai
social i 'ii le la el de la dilatation h>
myocarde, cliniquement, par des phén< mèn< - vai
les plus constants sont : la <K spn
• I insuffisance aiguo ou | ve du cœur.
1 le aiïecti m a reçu des noms divers. Les pr
valeurs l'ont appelée, avec Corvisart, anévrysm< - - lifianl
par li que ces lésions consistenl principalement dans 11.
:;l', ii. VAQUEZ. — MALAD1I - D1 CŒUR.
trophfe des paroi- du cœur avec diminution apparente ou
réelle des Cavités. Les auteurs allemands l'ont dénommée hypertro-
phie idiopathique ; Riga! cl lahei-Renoy, myocardite chronique
hyperlrophique. On te désigne as* ralemenl Aujourd'hui roui
le nom de myocardite interstitielle, parce que l'inflammation chro-
nique de l.t trame conjonctive en constitue l'altération fondamentale.
ANATOMIE PATHOLOGIQUE. — Examen macroscopique
Bien «pie la myocardite chronique puisse affecter des formes diffé^
rentes, il esl une altération qui ne manque pour ainsi dire jamais,
c'est l'augmentation de volume du cœur, avec surcharge de graisse.
Elle tient à l'hypertrophie et à la dilatation de l'un 'le- ventricules,
le gauche principalement) ou il -s deux à la fois. Dan- <••■ dernier
cas, le cœur peut peser 350 et même "50 grammes au lieu de 370)
chiffre normal et, en l'incisant, on constate que 1rs cavités sont élar-
gies et que leurs parois, épaissies et résistantes, se soutiennent
en voûte, suivant l'expression de Corvisart. Il y a en même temps
hypertrophie du système Irabéculo-papillaire.
Sur une coupe régulière pratiquée au niveau de sft partie moyenne,
la piroi du ventricule gauche masure de 18 à 20 millimètres au lieu
de h» à 1.'). celle du ventricule droit .s ;'i K) au lieu de 5 ft fi I • u-
sislanc -du muscle cardiaque esl ferme, sa « 'ou leur rouge foncé, avec,
en de certains points, des traînées ou <1 s lâches blanches qui
correspondent à de- foyers scléreux.
i :t'ux-ci apparaissent d'ordinaire à l'œil nu, mémo lorsqu'ils
seul de faible dimension. Ils siègent presque exclusivement au niveau
du ventricule gauche ou, en tout cas, ils y prédominent. Les alté-
rations les plus constantes et les plus marquées occupent la moitié
inférieure de la face antérieure de ce ventricule, la région de la
pointe ou bien la cloison interventriculaire, et, enfin, les piliers
de la milrale, surtoul le pilier gauche. Le- oreillettes sonl moins
communément el moins profondément atteintes; il peut arriver
cependanl qu'elles le soient seules, ce qui constitue une vari Ité
régionale particulièremenl intéressante.
Les foyers sonl soil superficiels el sou-end icardiques, la sén
qui les recouvre étaul alors épaissie soil caehésdans l'intimité du
myocarde, el ce n'est que par des coupes sériées que l'on peul les
déceler.
lisse présentent sous l'aspect d'îlots disséminés ou confluents.
Dans le premier cas, leur dimension varie de celle d'une tôle d'épingle,
à eelle d'un pois OU d'une noi-elte; leur l'orme etl ir régulière el
figure des stries, des band*s ou des plaques étoilées el raflill
limilanl des espaces d;uis lesquels le in\ecarde -ain forme relief.
Quand les Ilots sonl confluents, la paroi du myocarde es! aftortna-
lenieni résistante et crie sotts le scalpel. Bnfin, lorsque les altérations
sont 1res anciennes, les ban les scléreuses se réunissent el intéres-
MYOCARDITJ tl
-i-iii toute l'épaisseur du myocarde, «pu m( aminci el conti
parfois, de pel its ané> rj -<
plaques de sclérose Iranchenl assez nettement sur Le reste «lu
m\ ocarde, qui conseï oloratii d i oug< âl i •
différent suivanl leur âge, el l'on distingue ainsi deux variétés de
sclérose : la sclérose dure ou ancienne arec foyers blanchâtres,
is, durs, rétractiles, el la sclérose molle <>u jeune, d'un l>lnn--
jaunâtre ou rosé, de consistance plus tendre rtains
points, dee pel il i raptue hé Tagiqui
( etle myo :ardite coïncide d'ordinaire avec de ! i [ironique
«•i de la coronarite. L'aorle es! dilatée, presqi
Leuse; ses valvules Bon! incrustées de Bêle calcaires el rétracléi
Boudéei parleurs bords, ce qui provoque l'insuffisanci' ou h* r<
cissemenl de l'orifice. Les lésions sont habiluellemenl prédomi-
nantes au niveau <!«• l'embouchure des coronaires, qui peu!
rétrécis par des plaques d'aôrtile. Le tronc el l b branch
artères sont <'n mémo temps atteinte d'arlérile chronique t»t quel-
quefois d'oblitération thrombosique. Si la thrombose -<- produit
dans une branche de moyen calibre, elle détermine un infan lus qui
abouti! tantôt à la rupture du cœur, tantôt a une série de m laraor-
phoses «I on résulte une plaque fibreuse cicatri ielle ou un ané-
\ n sme pal iéial.
L'endocarde esl lui même le bu ge de plaques opalescentes;, -
reuses. L'orifice mit rai peut être rétréci par Buite de l'induration
fibreuse ou athéromateuse de ses valvules. Certa quea
épaissies de l'endocarde donnenl insertion à des
s< turce d'embolie
l i péricarde présente également quelques plaqu<
Enfin le système artériel général est atteint en d >inta
<|r Bclérose el d'athérome.
I es iniques < iacérales qui ac icnl les
dites chroniques onl une double origine, Les unes, simplement
estives, sonl sous la dépendance de l'insuffisa
consistent dans une induration eyanotique dea poumons, du
foie mi du rein, souvent avec infarctus el épanchementdessér
les autres évoluent parallèlement aux lésions cardiaqu
comme elles du processus général de Bclérose p >1
sclérose rénale <mi particulier esl '!<■- plus fréquentes et, en pré-
sence de celte lésion, il esl Bouvenl difficile de dire
une néphrite chronique primitive ou à un rein cardia
scléreux par suite ■ !<• la réacl cicatricielle provoqu*
infarctu
Examen microscopique. Il révèle dea altérations qui attei-
gnent a la fois la libre musculaire, le i ssu xmjonclif interstitiel 1 1
las vaisaeaux. Kil - se présentent sous deux types diatim I
316 11. VAQUEZ. - MALADIES DU CŒUR.
pondant h a qui l'on voit à l'œil nu: la sclérose dure < I la
molle.
La comme le dit Letulle, la lésion parfaite, la
callosité des anciens auteurs. Elle est caractérisée essentiellement
par un tissu fibroïde pauvre en éléments cellulaires, contenant tout
au plus quelques leucocytes dan- les fentes lymphati ir les
bords de la plaque sclérei
Les travées son! toujours orientées dans le sens des faisceaux
musculaires de la région. Parfois il per»isle, dans l'axe des trous-
se iux fibreux adja :ents, quelques maigres faisceaux myocardiques <»u
des celiuli - contractil ss en voie d'atrophie ou, au contraire, d'hyper-
Irophie. Les Lravées fibroïdes, sectionnées longitudinalement,
semblent à des nalles, à des bandes homogènes, d'un rose vif
après coloration au picrocarmin; el l'on voit, accolées à elles, des
cellule- fusiformesdontle noyiu est comme «''«-rasé par le tassement
des colonneltes de tissu fibreux. Dans l'intervalle d s travées; il y a
quelques vaissi aux capillaires et des granulations pigmenlaires dis-
- en amas fusiformes, également orientées suivant Taxe des
tractus fibreux
Enfin il n'est pas rare de constater la présence de nombreuses
fibres el de grains élastiques formés aux dépens des couches élas-
tiques artérielles e1 périartérielles ou résultant d'hypergenèse du
tissu élastique fond tmental du cœur. C'e?1 ce que Letulle el Mau-
rice Nicolle onl appelé la sclérose élastique.
Les \ lisseiux artériels peuvent Otre ou' à fait intacts et appa-
raître comme sculptés en plein tissu fibroïde. Les veinesnesont
pas altérées, mais les artérioles sont souvent malade-.
Les Ilots de sclérose moWediffèrenl des précédents par leur énorme
vascularilé. tisse reconnaissent à lararetéou à l'absence des fibres
musculaires et, après coloration au picrocarmin, à la teinte rose
uniforme des tractus s ;léreux, entrecoupée d'un élégant pointillé \a-
culaire d'un vert vif.
Le tissu fibroïde limite des logeltes qui ne sont aussi que les
logettes périmusculaires épaissies et d'orJinaire vide?. Si la lésion
est plus avancée, ce tissu circonscrit des cavités losangiques ou
même de simples Gssures dans lesq trouvent des plaques
entairès d'un jaune brillant, résidus des fibres contr; ctiles et
d( s cellules fixes fusiformes. Les fibres élastiques j sont rar< s. sinon
absent -.
Ici le- vaisseaux capilljires sont plu épais qu'à l'état normal,
luciits, souvent assez dilatés ou au contraire rétrécis, et
leur lumière est comblée par un ou deux noyaux pr venant des
en lolhéliums ou des leucocytes enclav -
Ultérieurement toute vascularisalion disparaît, le vaisseau capil-
laire est à peine reconnaissable, mais la sclérose r< s'.e molle parce
MYOCARDITE. fl :i
qu'elle esl baignée de suc lymphatiques el < j u «■
voisins uni conservé leurs vaisseaux.
\ ces i sions Ni i a ajouté deux autres qui en consliluc-
raienl le stade initial : la dig m granulo-pigmentaire des
fibres musculaires el Vélal réliculaire, appi par René M
état alvéolaire. La première sera i cai fendillement,
j 1 1 1 i — par la fragmentation des fibres musculaires '| li finissent par
disparaître complètent ni onde, par 1 1 pn
log >tles <lii''^ ;'i la persistance de i conjonctive, I aspecl du
myocarde étanl alors comparable à celui que l'on obtient
Irai tan I par le pinceau.
On pourrait, de plus, d'après Lépineel Mollard, constater, aux dif-
férentes périodes de l'évolutioi • lésions, h xisti
discrets ou i tendusde myocardite parenchymaleu
dite secondaire, capable d'expl quer les accidents terminaux de la
i liaque, serait liée à des pi ocessus û\\ ei
mi toxiques, résultant des insuffisance il-1- ou cl
cardiaque.
Pathogénie des lésioi •■uses. On peul, .
réduire à deux groupes les théories par lesquell - i
expliquer les lésions scléreuses du cœur: la théorie ischémiqi
la Ihéorie de l'acli u dire
Théorie is hémique. Ellea été défendue par Weig il. Hipp<
Martin el Ziegler.
Pour les premi< rs de ces auteurs, la
conséquence de Palier ation el de l'oblitération lente
Le phénomène initial consisterai! dans une art
ive des fines arlérioles du myocarde, immédiatem
l'ischémie des territoires correspondants. Les fib
les plus éloignées el les plus mal nourri
mières, tandis que le tissu interstitiel se Ira
fibreux el se substil uerail pr
\in-i la sclérose artérielle, après avoir débuté
rique, ~ulnr.ul une pi on centripète et, d
ceplion, il \ aurai) dégénéresi i nce el non infla
myocarde.
Le principal argument de celte th
dyslrophique, consiste dans ce fait que les
peraienl toujours les régions in ig
naires Mai celle disposition n'est pas constan
n'existe aucune altération vasculaire, au
/.i< . ompris autrement le rôle d<
nu- de Bes élèves il 3 aurait non seulement dyslrophie
ischémie des fibres du myocarde, mais ramollissement 1
par artérile thrombosiqne du rameau coronai
31» H. VAQUEZ. — MAI. AMI S Dl CŒ1 R.
la disposition insulaire de la désintégration. D'après Hul>er, la
nécrose pourrai! être encore plus parcellaire et se faire [tour am-i
dire cellule par cellule : ce serait une véritable nécrose molé-
culaire.
te i onception est également inadmissible parce que l'infarctus
nécrosique l'ail souvent défaut et qu'il n'est, comme l'on! montré
Brault. Nicolle el Letulle» qu'un des accidents de la cardiosclérose.
Théorie de l'action directe. — Nombre d'auteurs, frappés de l'iin-
puissanee des théories ischémiques à rendre compte de tous les
phénomènes de la sclérose cardiaque, ont demandé au tissu lui-
même (squelette conjonctivo-vasculaire et cellules contractiles
{' origine et ta cause des altérations anatomiques. Ici encore dive
interprétations on! été proposées. Nous les réunirons avec Letulle
sous le nom de théorie <le l'action directe.
La première en date est due à (iull el Sut ton, pour qui le phéno-
mène initial consisterait dans une propagation de la périarlérite au
tissu eonjonetif, ou. en d'autres termes, dans une tibro-artério-capil-
larite. Mais cela n'explique pas l'enchaînement des lésions aoato-
miques, seule question cependant qu'il importe de résoudre. <>n
peut en dire autant de la diathèse fibreuse, à laquelle Debove et
Lelulle en 1880 ont attribué les scléroses viscérales du rein el du
Cieiir.
Depuis celle époque, les méthodes d'examen se sent perfection-
nées, le problème s'est simplifié, et il se réduit aujourd'hui a deux
termes; ou bien l'altération du tissu eonjonetif, base essentielle des
scléroses cardiaques, est primitive, ou elleesl consécutive aux lésions
de la libre musculaire, la gangue interstitielle n'étant atteinte
qu'après une désintégration plus ou moins profonde des éléments
nobles.
Selon Brault, le défenseur le plus convaincu de l'action directe
,|,-- poisons sclèrogèB •- sur le tissu eonjonclif, les lésions artérielles
des coronaires ne joueraient pas le rôle primordial dans la produc-
tion et la diffusion des placards scléreux. du myocarde . Tout se
résumerai! dans une inflammation lente, libroïde. du tissu eon-
jonçlif dont les cellules li\es seraient, comme les éléments artériels
d'ailleurs, chroniquemenl irritées par les poisons multiples qui
circulent dan- le sang. La sclero-e cardiaque serai 1 ainsi la censé-
quence d'une série d'adultérations <\[\ -Ironi i eonjonetif intersti-
tiel, indépendantes de la sclérose des artère-, et de> capillaire-.
Les lé-ions ré iclionnelles se produiraient pour leur propre compte
el n'auraient aucun rapport direcl a\ec les souffrances concomi-
tante- de la libre musculaire.
(elle conception g été également soutenue par l'.ird et Philippe,
par Krehl et par Kelle. Lelulle s'y est rattaché et admet aussi que la
sclérose du coeur ne dill'ère en rien des autres localisations de l'ar-
UYQCARpITE. t»^ai9
i * - 1 i - ■-'•!' r"-- ri < 1 1 1< ■ lai lésions de la gangue sont autonomes, pro-
lopathiques, au ra&ne litre que celles du muscle proprement i ît.
I «I a'e&l |>.i> l'avis de NicoUe, qui donne aux I - la libre
fiuiir.iri île i.- |..is tut kei ail - 1 . * * i • • r t — i on^oacUves.
Pour lin <■',-, i i torique l on considérerai! la sclérose molle on la
!m ■«• comme Les lésions esse nliel les h primordiales de ta
sclérose interstitielle du cœur. Elles ne seraient que l'aboutissanl
uliiuif d'aérations musculaires qui peuvent avoir disparu au
lihMiK-ni <|.- i\- \ :» ; 1 1 . • n tnajs tue l'on retrouve souvent el qui
Lt'-niMi^ii.Mii, i|in: I" «> I < ■ m « ' r 1 1. le premier atteint «■-| bod la gangue
conjonol i\r, oaais la cellule uobie de l'élément contractile. ' es allé-
r.ii i< »n- consistent esaenlieUeoxent dans ces deux états particu
» 1 1 1 • • nous avons el auxquels v nom de
< I <-i n ! < i- i;i ' i • >n granulo fragmentaire et d'étal réticulaire. ( ess
de Lésions coaatitueraieal le premier ebainon des pi
i < »tn i« [i;i-s qui, par 41 apes successives, about molle
(I abord h, m tin de compte, s) La sclérose dure. Quant ise de
la désin • gration de la cellule, désintégration qui se i
-.ni- '.i moiii Ire participai Ion des s ni des
Iule- conjonctive», il faudrait La chercher dans onJilions
multiples, inDecli< ■' Loxiqu tbles d'ag c sur
comme s|n' i('- autres v is
Celte Uiéorie, qui séduit par -i simplicité, n'est pas univers
ment aduaise, al Lelulle, notamment, ne ; asenlir à -\ ral-
lier. H n'a jamais rencontré, isolés ou du moins conformes .i la
description de MicoUe, l'état n liculaire pur el Las foyers de désj
gration granulo-fregmentaire décrits par cel auteur.
plus les l<!\sious chroniques de la cellule musculaire o • lui ont
rire le | oini de <l'|uii •l'un foyer sel ireux o i amorcer, pour
ilii e, le m >lim sn infl immatoii o interstil i<-l .
Il n ippartieul pas de
m.ii- pourquoi ue p Lettre qu menl
une part de vérité ■' I» ms e d isir de simplifier, on •> i mjoijrs
que les lésions constatées sous l<- mû si compl
soient ail* ni avoir un point 'Je départ unique. Cela i
indispensable? btaAl donnée h multipliai.'- des
§f#ttiqu -• n ''--i-il pas possible <l imagiu r que, sui>
p.'ii ni leur aiii'ini.- soit mac Le lissu interstitiel» soi I SUI
musculaire flic même ' \e savons- noua pan, L'hi&L<
çardites aiguës nous l'apprend, • que» si la myocdrJilc parenchy-
la plus Cr iquente, cerl
comme le rliumuti-in.-. |>fn\(Mii avoir une
le ii — n interstitiel du çuhic <•! j provoquer d
du moins jiiv|».»ii.].t.iiiIi'~ .' L "ne Uiéoj lique est I
q priori fr.ipp .- !■•
320 H. VAQUEZ. — MALADIES DU CŒUR.
d'impuissance : unis, dans l'espè <■, c'est «elle qui convient le mieux
à La pâthogénie des scléroses chroniques <lu cœur.
SYMPTOMATOLOGIE. — Le Lableau clinique de la myocardite
chronique esl assez obscur. Souvent, en effet, l'affection est mas-
quée par es symptômes des lésions artérielles ou viscérales qui lui
sont ; s, mi bien elle ne se distingue en rien de l'insuffisance
cardiaque de toute autre cause.
La période de début est insidieuse, et la myocardite chronique
évolue lentem< nt jusqu'au jour où surviennent les troubles qui
résultent de la diminution de l'activité fonctionnelle du cœur.
Jusque-là on ne constate que des phénomènes d'ordre banal : palpi-
tations, angoisse précordiale, ou des symptômes en rapport avec
l'hypertension artérielle : aortite, artériosclérose, néphrite inter-
stitielle, accès d'angine de poitrine, crises de tachycardie verl
pollakiurie nocturne avec albuminurie légère, et c'est seulement à
l'occasion d'un écart Je régime, de fatigues ou d'une maladie inter-
currente, que l'insuffisance cardiaque k' manifeste par ses sym-
ptômes propres.
A sa période d'état, la myocardite chronique se caractérise par un
ens imble de signes fonctionnels et physiques dont les principaux
sont : la dyspnée, l'augmentation de volume du cœur, les troubles
de son rythme, parfois des bruits anormaux et enfin la lendai
l'asystolie.
La dyspnée esl le symptôme le pins important. Parfois elle sur-
vienl brusquemenl pendant le sommeil, sous la forme d'un accès
d'asthme qui réveille le malade el l'oblige à s'asseoir sur son lit ; ou
bien elle revêt l'aspect d'une véritable crise angineuse avec expecto-
ration albumineuse el œdème pulmonaire. Ces accidents liés à une
dilatation aiguë du cœur sont souvent transitoires et suivis d'une
rémission prolongée.
D'ordinaire, cependant, la dyspnée ne s'installe que lentement et
progressivement. Intermittente et paroxystique au début, pendant
des semaines ou des mois, elle devient permanente avec les progrès
delaslase el de l'œdème pulmonaire. Il est facile alors de constater
l'origine cardio-pulmonaire de la dyspnée, en rai -ou de -a présence aux
hases des poumons el vers les régions axillaires de râles crépitants,
variables comme l'engoûmenl el l'œdème qui leur donnent nais-
sance. Les choses persistent ainsi pendant longtemps; puis, à l'occa-
sion d'une cause intercurrente, 'a congestion s'accentue et aboutit à
des ruptures artérielles, à des hémorragies broncho-pulmonaires, ou
bien elle favorise les infections pneumococciques secondaires et le
développement d'épanchements pleuréliques, latents mais dange-
reux, à cause de l'entrave qu'ils apportent à la respiration et à la
circulation. Enfin il n'est pas rare que l'on- observe des poussées
sponlanéesel répétées de congestion pulmonaire mobiles, n'affectant.
MYOCARDITE ta 21
comme Ton I montré Rigal e( Juhel-Renoy, qu'un seul poumon, la
partie inférieure ou le sommet.
Dans d'autres cas, la dyspnée esl directemenl liée à l'insuffis
du myocarde, qui [ •• - < 1 1 résulter de Bon envahissement progr
par des lésions de Bclérose «m d'un surcrol de travail imp
un cœur défaillant par des exercici - trop violents ou des écarts de
régime.
Parmi ce- derniers, il faul Doter I nfiuence nocive, non de la
viande, c imme rluchard l<- croyait, mais plutôt <l<- quanlil
Bives <lf boisson ou de sel. Souvent, en effet, le rein esl également
insuffisant et, dans ce cas, une alimentation tn>|> Balée |»<-ul être
la cause d'accidents dyspnéiques dus à la rétention, dans les tissus
ri les parenchj mes, du chlorure de sodium el le I'- au nécessaire ;ï
Ba dissolution. La preuve <-\\ esl que ces accidents sonl souvent
calmés parle repos el L'alimentation déchlorurée.
L'irrégularité du pouls esl un symptôme presque constant de la
myocardite < hronique. Parfois elle en marque le début et, plus tard,
elle ne fait jamais défaut. Elle consiste dans des intermitlt
extrasystoliques, plus ou moins fréquenses, <>u dans de l'arythmie
complète, caractérisée par l'inégalité de l'amplitude des pulsations
el le rintervalle qui les sépare. Plus rarement, le pouls est très lent,
et l'on doit supposer alors que la myocardite intéresse l<- fais
ceau auriculo-ventriculaire. Mutin, mais exceptionnellement, le
pouls devient alternant, Boitau cours de la déchéance progressive
de L'activité cardiaque, -<>ii brusquement, a la suite d'un s
d'ungine de poitrine pardilatation aiguë «lu coeur. De toutes façons
r-i un Bigne <l<" haute gi a> ité.
D'ordinaire, le choc de la pointe est déplacé en bas et en
dehors de la ligne mamelonnaire. Il esl plus énergique «-I plus élea
• lu qu'à l'état normal; ou bien, au contraire, il est affaibli au
point de ne plus être perceptible, parce qu'il esl masqué car une
lame <!<• poumon emphysémateux ou parce que le myocard
insuffisant.
\ la percussion, H mieux à l'examen radioscopique, la m tilé
diaque esl augmentée, principalement dans !<• diamètre transver-
sal, qui atteint Bouvent 15 ou 20 centimètres. Cette augmen
talion indique que les cavités droites Boni dilati l e 'lia
mètre vertical qui esl accru quand la dilatation inléres avités
gauches.
\ l'auscultation, on note un affaiblissement des bruits, Burtouldi
premieret, 1res souvent, un bruit de galop comparable à celui que
Potain a décrit dans la néphrite interstitielle chronique. Il
à gauche, ou, moins fréquemment, à droite, suivant que
eur gauche ou le cœur droit qui est dilaté. L'association du
bruit de galop avec des irrégularités extrasystoliques et la dys
l'n vu i i»i mi ii \\ III . — _' I
322 H. VAQUEZ. — MALADIES DU CŒUR.
d'efforl constitue une sorte de syndrome avant-coureur de la dé-
faillance du myocarde.
Quant aux souffles, ils peuvent ètee 'lu- à des Lésions chroniques
ou à une insuffisance fonctionnelle des orifices. Le souffle «le l'insuf-
fisance milrade fonctionnelle eal parfois précoce.; il est doux,
variable et susceptible de disparaître au début, sous l'influence du
repos et d*une médication appropriée. Four ces raisons, on le prend
souvent | our un souffle aaorganique. Plus tard, il devient perma-
ueid et, si Ton n'a pas assisté aux diverses phases de son évolution,
on le rattache à tort aune iiiHiflisance organique par endocardite
valvulaire. Le -souffle Irieuspidicn l'ouei ionneJ n'apparaît qu'a une
période avancée.
Les tracés graphiques donnent quelques renseignement- inté-
uits.
La présence sur le sphygmogramme et sur le cardiogramme d'une
onde d'élévation de faible importance, suivie d'un plateau gystolique
largement étalé, constitue une forte présomption en faveur de la
scléroM' nivinardique et témoigne de la difficulté qu'éprouve le ven-
tricule gauche à se vider de son contenu. Parfois, enfin, il existe sur
le phlébograinine des ondes supplémentaires survenant pendant
la diastole, ayant la contraction systolique des oreillette-. « les i ;
nommée- mêles de stase. -. m I dues à la déplélion insullisante des
cavités droites (Voy. fig. 31).
Les courbes électriques ou ôleatrocardiogranames ne donnai t
aucune indication particulière, et les relations que l'on a voulu éta-
blirentre certaines de leurs anomalies et l'insuffisance myocardicue
sont prématurées. Nous reviendrons d'ailleurs sur ce sujet.
L'examen radioscopique confirme les données de la percussion
et a de plus l'avantage de préciser le degré et le mécanisme de
l'augmentation de volume du coeur. Souvent, en même temps, il
révèle un changement dans le mode de contraction dus ventricules;
celle-ci asl paresseuse cl l rainante, cequi indique, comme nousl'avons
signalé avec Bordet, un affaiblissement de l'énergie du Myocarde.
A l'examen <\t'< viscères, on note des signes qui reh vent plus de
l'iti'-uHi-aiicc cardiaque que de la sclérose myecardique : congestion
douloureuse du l'oie, œdème périphérique fugace, présence dans la
poitrine, surtout à la base, de raies sous-crepètants disparaise
sous l'influence du veaos
Les urines, assez abondantes et de faible ('ensile quand la m\ ocar-
dite m m ide avec une sclérose Pénale, diminuent à mesure quel'acti-
■ardiaque faib'it.
ÉVOLUTION. — la tendance à l'asvstol e est, avec la dysj me. le
Symptôme caradérsth. ne de la imocanhle chronique.
L'insuffisance cardiaque se'mauifesta so't roue la foi nie ùguê,
soit ^ous la foi me lente ou à répétition.
MYOCARD1 i i . fj
L in uffl dé -l.tr • i i ••m!.: ••• A l.i -ml.- .lui,
efforloj d'an écarl de rég me, le malade est pria subitement d'une
dyspnée intense avec râl crépitants fins occupant toute
l'éten In • 'I •- 'I 'm. poumons, oxp ictoration albumineuse el sans
h >Ie il-- : "ii bien c esl u i a ••- <l angin • de po Irine qui m
débul <!<•- a ■ l ii .lu-, .l.m- les deui on des
cavités cardiaques La morl p ni survenir dès ce moment
bien i! se p.'oJuil un 3 rémission pin- <»u mois eni
cependant, dais les j>urs [ni suivent, le cœur se di lai
le syndrome de l'a iystolie banale succède À la distension aiguë du
cœur. Dans ce cas, l'oe lèra • pSriphériqui ent
■ «el doul mreux . I sa jugulaires sonl turgescentes el la congestion
envahi) 1 >ute la p ûtrin I -ni- qu : iltre de
1» >éfé ■ u ■• ch ■/ les 1 1 livi I 1- atl tints d'ft) et
de sclér >se ré taie ou l •"> 'lite c!ir >n >\ ie, a >ni eux mêm -
tibles de r m lis su laissant le mala l<- dans un dut
libre instable. A la moindre osca ion, il- se reproduisenl j
jour où I ■ myocard • devienl co nplètemenl insuffisant.
M h- J habitude, la défaillance cardia [u 1 ne - <-L:il>lit «ju • prog
•m ml, el <-l e e >l pr< 1 plus <» 1 moius 1 mgue dis Lan :e, |<.u-
une dyspnée d'effort, d'abord intermill ml • avec constricli m té
sternale, par des accès d'asthme no turne, puis, après quelq
- '1111111 •- oa quelques is, pir une oppression continue que l'on
attribue à un • bronchite I» m de ou a de l'emphys m.-. < est seule-
ment l'apparition de l'œdème -I •- extrémités el d • 1 1 congestion
doulooreuse du Foie, la diminution des nrinesel ibles du
rythm • cardiaque <| li montrent q i<- l'on ;i affaire .1 un mal 1 le en
étal d'insuffis me ■ car liaque.
Dans ces diverses circonsl inces, ce qui attire avant lou l'ai en
l'augm u .1 ionde \ olume du cœu ' el le fai qu
qu • 1res diffic lem ml sous I infl 1 mee des médic itions bal ilue
c V-i , d • |''n -. 1 1 permis a i< • d ,,ut
d'ailleurs avec la diurèse el les évacu itions intesl nales. PUi
la congestion hépatique aplique de cirrhoc gne
les parois ab lomina'es <-i l'as ii<- .ri_-;ii »nte
\ • e Le pérîo le, lei trb ibles de la circula 1 »n c irébrale ne
P 1- rares. Il- son irisé pa m éli su!
irrégularités respiratoires affectant souvent le typ 1 ionde
m- Si •• I abs s n >l> qu'ils colncidaieul fr» , lem-
m ml avec d • la roug mr el de 1 •!«■ la langue, de
une c le ir '1 .1 ■ ilone «I • l'haleins < 1 «l<- - pupilli
' ■ •i'-- ■• 1 nplic iti '.1 qui n'esl imp 1 ible ai ;» la g
'1 ' i i e tans les urin - n . corn ne oa 1 .1 prélen lu
des 1 i oxical ons mé li .1 no ni mses, ne semble avoir qu m
- avec lin mfdsan ■ • cardia 1 1 • « 'n l'alti i ijour
■61'i JI. VAQUEZ. — MALADIES DU CŒUR.
d'hui ;i une. sorte d'in'.oxication aoi< I <• . d'origine hépatique pour Carey
Coombs, rénale pour Lewis et Barcroft, W'olfT, Colton et Féal»'. |y.
La seconde opinion csl, à notre avis, plus exacte, car les troubles
en question peuvent faire défaut dans les infections cardiaques
très dyspnéisantes, quand elles ne sont pas accompagnées d'autres
manifestations urémiques.
La mort est la terminaison fatale delà myocardile chronique. Elle
se produit soit lentement à la suite de l'encombrement des poumons
par lu bronchite et la congestion, soit brusquement, et elle est alors
consécutive à une crise d'angine de poitrine par coronarite, à une
rupture du cœur par infarctus, ou encore à un accès d'œdème aigu
du poumon.
En résumé, l'évolution de l'affection n'est ni fixe ni régulière. Son
pronostic, grave quand l'insuffisance cardiaque e-;t progressive,
l'est relativement moins quand el!e procède par étapes, et l'on peut
voir succéder à des épisodes aigus des rémissions d'assez lo:.gue
durée, pourvu que les malades ne s'écartent pas des lois de l'hygiène.
Comme l'a remarqué Merklen, le cœur forcé subitement retrouve
plus facilement son énergie et son fonctionnement normal que le
cœur qui s'est dilaté peu à peu.
D'ailleurs, le pronostic ne relève pas seulement de l'état analo-
mique du cœur, et il est subordonné aux lésions concomitantes du
foie, des reins et surtout à celles du système artériel.
Bfyocardites régionales. — Depuis quelques années, l'atten-
tion a été attirée sur les relations de la disposition topographique
des lésions du myocarde avec les troubles du fonctionnement du
cœur. Dehio et Ha lazewski, Merk'en et Rabé avaient noté la pré-
sence d'altérations de l'oreillette chez des individus atteints
d'arythmie complète; mais, ignorant le mécanisme de la contrac-
tion cardiaque, ils n'en avaient lire aucune déduction. Les données
récenles ont permis de reprendre la question avec plus de méthode
et on a examiné successivement les différentes régions, vestiges du
faisceau primitif, régulateur des fonctions du myocarde.
La présence de lésions de la partie supra venlriculaire ou mieux
inlra-auriculaire du faisceau a été retrouvée dans des observations
analogues à celles des auteurs précédents, c'est-à-dire au cas
d'arythmie complète. Koch a signalé la dissociation des fibres de
l'oreillette par une infiltration embryi anaire ; Romis, Draper et
Lenoble, des lésions du noyau de Keithet Flack; mais, dans d'autres
faits, il n'y avait aucune lésion, ou bien il en existait sans que les
sujets aient présenté de l'arythmie complète. La question, comme on
le voit, est encore en suspens.
L'étude des myocardites ventriculaires n'est guère plus avancée.
On sait, il est vrai, que L'insuffisance du ventricule gauche coïncide
d'ordinaire avec des lésions localisées ou diffuses de se- parois, mais
MYOCARDITE. i.l
on n'est pas arrivé à préciser leur rô1'' patb tgénique dans le méca-
nisme de cel le insuffisance.
Par contre, il est une nrj i ardite régionale mieux connue et nette-
menl individualisée : c'est celle «pu intéresse : < n du fais»
primitif inlervenl ri culaire el qui se traduit en clinique par le ralen-
tissement des battements <lu cœur. On admet, en effet, aujourd'hui,
<]in- la bradycardie par dissociation avec Bymplômes nerveu:
syndrome d'Adams Stokes, est due à des altérations <lu fais»
auriculo venlriculaire : lésions inflammatoires dans le rhumatisme,
la diphtérie, etc , gommes, infiltration gommeuse, cical
d'iufarcl us, dans la &j philis.
En résum -, le chapitre des myo tardâtes régionales, ouvert seule-
ment depuis peu d'années, ne i inferme encore 'pi<- quelques '!'>n-
i - certaines. Il n'en présente pas moins un grand inlén
TRAITEMENT. - Myocardites aiguës. - La première indicali m
consiste à | révenir, -'il esl possible, la myocardite el i traiter
giquemenl les maladies susceptibles <l • la provoquer.
Chez les rhumatisants, oq recourra d'emblée aux d
de salicylate de soude, surtout dans les formes graves où les compli-
cations cardiaques sont particulier ment a red >uter. Leur apparition
ne doit p;is. quoiqu'on disent certains auteurs, faire ren< ncer .1 celte
médication; il suffira d'en réduire la dose à 2 ou 3 grammes par jour.
Chez les typhiques, on emploiera la balnéation froide, la pin-
capable de modérer l'hyperthermie el de conjurer la dé
du cœur. Si, malgré tout, elle devient menaçante, on n'en conti-
nuera pas moins les bains, mais .1 une température un peu plus
élevée, en faisant de courtes atl'usi rcs sur la tête. Seu le
confirmé devra en faire suspendre l'emploi. Enfin on alimentera
substantiellement les malades, d'après les prescriptions que nous
avons indiquées, l'inanition étant, selon nous, la
nelle la plus habi uelle de la faiblesse du cœur.
I. imminence du collapsus devra faire recourir .1 des médic iraents
à action rapide el énergi pi<- : injections d'huile camphrée au dix
à la dose de 2 0 1 3 centimètres cubes loutes les trois ou quatre heures
pendant la période dangereuse; injections de na de 1
our; m actions de sérum physiol tgique 0 1 de - r un
La cal ine esl moins recomman lable, cai
inactive < 1 . à doses fortes, ell • provo [ueune agitation car lii q .
gén r de nuisible.
Parmi les médicaments cardio-vasculaires, le al la
: le, L'adrénaline, la strophanline el -• s d mes.
Certains auteurs, Merk'en, notamment, redoutent l'emploi d
II. VAQUEZ. — MALADIES DU CŒUR.
digitale, un cœur faible et dilaté, a-t-ildit, pouvant être ralenti \ ar
ce médicamenl sans obéir à -on action tonique ». Cette assertion
(-1 vraie en partie; mais, si la digitale peut être dangereuse au < as
d'insuffisance cardiaque confirmée, auparavant fil'- ne présente
que des avantages, h | arfois elle prévient leeo'larsus. Il ne fau-
dra pris craindre d'y avoir recours quand ou vena le poi i- b
lérer et devenir arythmique. Nous employons alors la teinture de
digitale à la dose de 75 centi£r;immes à 1 gramme par jour,
ciée à '2 grammes d'acétate d'ammoniaque, en continuant jusqu'à
ce que les troubles cardiaques aient di-païuou régres
L'adrénaline et les extraits de capsules surréi aies oui été préco-
nisés dans les maladies inîecticmes compliqua s de myocardile.
Leurs hou- < ffets ont môme été donnés comme arguments en faveur
de la théoi ie qui attribue le collapsus cardiaque à rinsulfisancv
rénale. D'après Blacher, l'action de l'adrénaline chez des eni"anl>
atteints de diphtérie commencerait dix ou quinze minutes après
l'injection, durerait environ quatre lu un s et se traduirait par une
augmentation de la pression sat guine et de la fréquence du poul-.
La dose à injecter est de 1 à 3 milligrammes pour les enfants
de trois à six ans, de 2 à 5 ou 6 milligi ammes rour les enfants plus
Si Ton fuit usnge de l'extrait surrénal; la d< de O^lô
à 0^,10 par jour.
L'hypophyse ;i été également recommandée en injections de Os^lO
à l io répétées trois ou quatre loi- dans les vingt-quatre heurts
Pour Clerc, la médication hvpophysaire conviendrait quand on
veut obtenir un effet lent et soutenu, l'adrénaline t'evant être ré» r-
vée aux cas qui demandt nt une action rapide et énergique.
La strophantine répond aux mêmes indications. Elle a été
employée à la dose de Cm«,'5à 1 milligramme, en injections intra-
veineuses dans le traitement de la pneumonie et de la fièvre
typhoïde compliquées de collapsus cardiaque. Mais nombre «l'air
teurs nui abandonné cetle médication, qui a occasionné des
accidents g i-,i\ es.
Pour celte raison, nous avons substituée la strophantine Touabaïne
d'Arnaud, qui cfîre beaucoup plus d< sécurité. Convenablement
maniée, elle ne pr< sente aucun danger, même au cas de menace
de collapsus cardiaque, chez les sujets profondément iofe
On injecte par voie intraveineuse une première dose d'un quart
de milligramme, une seconde douze heures après, et on continue
ensuite toutes h s vingt-quatre heures pendant trois ou quatre
joins. On prescrira en même temps le régime lacté ou mieux la
diète hydrique, mais on donnera une alimentation substantiel!
que Pélal le permetl l'a. l'inanition trop ptol< ngée pouvant favoriser
h- collapsus.
Enfin il est indispensable de recommander le séjour au lit pendant
\r. m. ai: m i I . ta
plusieurs jours ou ptu&iei ri semaines, n ême a; rès la disparil onde
la fièvre i i • es troubli - font l« anele », an « « ui» d'une pneumonie
il un rhumatisme ou d'une diphtérie, les malades on I présenl
lïoul du rythme cardiaque. Il peut arriverten effet, que
ces troubl - provoquent tes phénomènes ayn< ugue
déchéance el alors que l'affection semble .
temp h
Myocardites chroniques. — Le traitemenl comporte plusii
indications qui sont d'enrayer, si \ ossib • dumyo<
de soutenir <>u d'augmenter son énergie, el enfin de i
l'insuffisance cardiaque quand el <• m inif< -t e.
Il est sourrcnt difficile r If myocardite chronique, qui
n'i si, i<- plus bouv< ni. qu'une i oneéquence lointaine d m;<- mj
«Wir aiguë, infectieux l ml. un il en esl a ne è laquelle on devra
loujours songer, | ; rce i a i Ile est, à Loule p< riode de son •
justiciable d'une médication approp i lamyo ardite syphi^
litique. Aussi, en cas d in&uifisance cardiaque d'oi gi e ne ; liquée
ou d'arytl e rame le ralentissement permanenl du .
1 1 • -• I ii«'tt i n i< n t lié à la syphiliB, il rendra interroger !<• nui h •
antécédents, cherch te i n i bI i tas | orteur de quelqm - -i .
faire pratiquer une réaction de Borde t-Wassermann s'il j ;■ 'les
as de suspecter la syphilis, on n siilu< ra un traitemenl n
riel en injections intraveineuses ou intramusculaires, suivant le
sel employé et, si 1'étad des reins le permet, on n'hésiti
recours au oéoarsénobenzol ou au luargol, en coi > paa «les
doses faible», de r.i:> a U**,20.
lutin, -i l'oi juge que ';> 1< sii a my< cardique esl détermin
entretenue paa* une intoxication, l«- plomb ou pus babil
I ool, "n la supprimera, de même <|u.- 1 > >n restreindra 1'
d'aliments trop riches, comme a charcuterie, 1 s viandes I »rtes etc.
Pour retarder l'échi • omplicalions de la myot ardite chro-
nique el de l i deux ordi hérn-
peutiques doivent être mis en oeuvre : 1 I
proprement dites.
Le malade devra évilei les efforts, l« > mari rops pro-
ea, le surmenage cérébral qui | euvesal t.i i par leui
lition, l'i i-tiiti -.iu«<- cardiaque. Il s'abstiendra de ton!
ue; l'alimentation sera réduite, surtout au rej
ehurjr« de l'estomac entratnant inévitablement un su
el cela justement à l'heure où les accidents titre,
Par précaution, i>n réduira l'usage du sel,
sclérose myo ardique présentant souvent en même t m m de
léroee rénale. Les boissons seront prises pai
dép aaaar i 200 grammes >l tus les \ ingi >quatre heures, les
plus furies pouvant provoquer une élévation anormale de la pre
328 H. VAQUEZ. — MALADIES DU CŒUR.
artérielle. Enfin, si les ressources du malade ie permettent, on si
trouvera bien de reornman 1er, pour les mois d'hiver, le séjour dans
le .Midi ou dans un climat tempéré.
A cela on ajoutera certaines pratiques utiles, comme celies d'un
exercice modéré el régulier, dis frictions générales au gant de crin
el «les massages légers. On pourra prescrire également les bains
d'eau chlorurée sodiq ie faible, et mieux des bains carbo-gazeux
de Hoyat ou de Bourbon-Lancy, pris à la station, ou si cela est
impossible, à domicile, par séries de huit a dix bains deux fois par
an, additionnés de Irois ou quatre comprimés, de Royat notamment.
Les médications systématiques capable d'agir sir la lésion anato-
mique sont peu actives. L'emploi des iodures est cependant à recom-
mander. On a attribué ses bons effets à son action hypotensive, qui
n'est pas prouvée, et à son action résolutive sur les néoforma-
tions fibreuses, qui est également très douteuse. Mais il est cer-
tain q ie beaucoup de malades s'en trouvent bien, parce qu'il
facilite la respiration et rend les efforts moins pénibles. On le
prescrira par périodes prolongées de quinze ou vingt jours, en
donnant chaque jour 1 gramme d'ioJure de sodium et 1 gramme
d'iodure de potassium, que l'on fera prendre avec les repas. Si la
tension artérielle est anormalement élevée, on pourra adjoindre des
préparations de nitrite de soude à la dose de 10 à 1J centigrammes
par jour, à faire prendre au moment du coucher, et eu les asso-
ciant avec une quantité de (Je, 50 à 1 gramme de nitrate de potasse,
utile pour son action diurétique.
Les autres médications sont symptomatiques. Elles consistent
dans l'emploi de la théobroinine, si l'insuffisance rénale vient com-
pliquer la myocardite chronique et, si le cœur fléchit, dans des cures
de repos de trois ou quatre jours pendant lesquelles on prescrira le
régime lacté et la digita'e.
bibliographie. — Amenomiya, Le faisceau alrio-ventrieulaire dans la diphtérie
[Virchow's Arch. f. Anul. und Physiol., Berlin, 1010, Btl. CCII; Areh. mal. du
eœur, 1911, p. 105). — Aschoff, Zur Myokardisiofrage [Dentsch. palhol. Gesell.,
Breslau, 1904, p. 46). — Aschoff et T.vwaha, Die heu tige Lehre von den patho-
logisch-anatomischen Grundlagen der Herzschwache, Berlin, léna, I90G,7!> p.,in-8.
— Aufbecht, Die alkoolische Myocarditis [Deutsch. Arch. f. Min. Med.,
Berl., 1S95, LIY, 6). — Aviragnet, Lutbmbachbp. et Le Soudibr (M.), Le cœur
dans la diphtérie (Arch. mal. ducœur, des vaiss. cl du sang, Paris, 1918, p. -J4l). —
Bard (L.) et Philippe (C), De la myocardite interstitielle chronique (.Revue de
médecine, Paris, i s<> i r XI, 345-603-660). — Bajuj (E. , De la dilatation aiguë du
cœur au cours du rhumatisme polyarticulaire aigu [Bull, et Mém. Soc. méd. des
hôp. de Paris [Discussion], 29 mars 1901, p. 327-328). — Barib (K), Recherches
cliniques sur les accidents cardio-pulmonaires consécutifs aux troubles gastro-
hépatiques (Revue de médecine, Paris, janv. 1883, p. 2 et 117). — Bbbkibr, Art.
Rhumatisme, Dictionn. encyclop. des Sciences mëdic, Paris, 1876, 8* sér., t. IV,
p. 595, — Bianchi (G.), Folùi clinica, chimica el microsc, vol. 111, fasc.
10 juin 1911. — Bindo de Vbcchi, Sur la myocardite rhumatismale, étude ana-
tomo-pathologique et expérimentale (Arch. de méd. expérim. el (fanât, pathol.,
Paris, mai P.U2. t. XXIV, u° 3). — Birch-Hirschfbld, Jahresber. der Gesell. /'.
MYOCARDITE. tl
Valur und Heil., Dresden, 1879. ' — Bjôrkstbn (Max), Action de quelqi
et de leur toxine Bur lu myocarde [Arbeiten aut dem pathologiach anatomischt
Institut dei i niversit&t, Helsingfors, 1908; Irch. mal. >iu cœur, 1909, p. 518). —
Bi ichbr, Action de l'adrénaline dans la myocardite Ichebnaia Gaze ta,
1910, ii" 6). - Bolunobh el Baubr, Ueber idiopathische Herzi
Mûnchen, 1893, F. Lchmann, p. il. — Bôttchbr, cité par Waldbybr ( Virchov
Arch., 1865, Bd. XXXIV, i, »09 - Bouillaod, Traité clinique dea maladies du
cœur, 2« édit., J.-B. Baillière, Paris, 1841. — Brai;lt(A i nflanimation
| irch. gin . de méd., Paria, 1888, p. 487). — Brodardbi irla vari<
lésions vaaculairea cœur el aorte) [Arch. gén. dr méd., Paris, 1874, t. II. p. 641).
— Bi i ii p.i ii ru, Cardite aiguë el blocage du cœur | Hearl, 1912, III n : p. î
— Carlbs el Marcland, Lca symptômes et les complications
dea fièvres paratyphoïdea irch. mal, du cœur, des vaisa. et du tang, Paris,
mars 1916). — Chantbubssb, Article fièvre typhoïde, Traité de n
Bouchard, Paris, 1892. — Chapih (H. I».'. Clinical observations upon the bearl
and circulation in diphteria (Médical Record, N. York, 1898, 2, I. p. 77-79). —
i in \iiiu\. Ms ocarditea expérimentales [Congnèt intern. 'le Bt rlin, 189
Recherches expérimentales sur l'inanition (Aflni. Acad. d<
Arch. mal. du cœur, 1912, i>. 371). - «'.mm.. L'opolhérapie surrénale el hypophy-
saire appliquée au traitement de l'insuffisance cardiaque [Progrèt mid
1910, p, 692). - Cobnhbih (J.), Vorlesungen ûber allgcmcine Pathologie, Berlin,
1880, t. II, p. 112. Coohi i' s lésions <lu myocarde dans l'infection
rhumatismale (Congrèt delà Brit. med. ass.à Exeter, inBrit. med. Journ., London,
23 u'iv. 1907; Arch., 1908, p. 253 . - Coomi M lite rhumatismale
(Quaterly Journ. of medicine, oct. 1908, p Arch. mal. du cœur, H
|.. 521). — ( '."" m n- (Carej . Icidose à la période terminale de la myocardite < ! :
nique (Brit. med. Journ., London, 6 juin 1914; Arch. mal. du cœur, 1915, ;
— Coohbs (Carey), Nodules Bubmiliaires de la myocardite rhumatismale {Journ. of
Pathology and Bacteriology , \..l. XV, 1911). - Corail el Rabvibr, Manuel d'his
logie pathologique, Paris, 1873, p. 554. — Cowak (John), Mai I Pattbr-
bok (A.), Un cas de hearl block incomplet au cours d'une attaque de rhumatisme
articulaire aigu [Quaterly Journ. of med., janv. 1910, p. il 120 irch. mal. du
cœur, 1910, p. 138). - Corvisart, Essai Bur les maladies organiq et du cujur,
Paris, 1806. Coi ron (T.), Ueart, 1913, vol. V, n i. p 15.— Cov w Lancet, i
Réf. Zenlralb. fur gea nnmtr innere Médis., i s., 203. — Cristina (Giovanni
Sur la fonction >lu cœur en étal de dégénérescence graisseuse Sur l'action du
sulfate de Bpartéinc el de la digitaline sur lca cœura de grenouille Bains el d
nérés [Journ. de phy$iol. ei de /la/lml.. Paris, 15 janv. 1908,
analyse dans IrcA d i mal. du cœur, mai 1908). — Di Boa
degenerative délie fibre muscolari del cuore in -
[Pathologica, Genova, 1" janv. 1911, III, h u et Lbtli
tomiques <-i cliniques sur l'hypertrophie cardiaque * Ii- la né| rslilielle
(Arch. gin. '!'■ mid., Paris, mars iss". p — Dbbovb, Trbno
Cain (A.), Sept cas d'infections paratyphiques (flu/l e Mim.
de Paria, 7 avril 1911 ; Irch. niai, do coeur, 1916, p 108) Drhio K , Mj
cardia (Oeulsch [rchiv. /'. klin Med., Leipx. , 1898 l AU. i de
med. interne, Munich, avril 189 • Dbvoto Affections cardiaq
pendant la guerre is"i méd de Milan, - sept. 1916; Irch. mal da car or, i
p. 360). — Drapbr i<i.i. Pulsus irregularis perj
un m ni -m u -..il , Hearl, Lond., 1911, t. III, n° 1). - Dochbmni d B
de l'éleclria tion localisée, Paris, 1872. — Esmbin, Pbzxi <-t Dohxblo
rythme cardiaque dans le rhumatisme articulaire aigu (Arch. • /<•* mal. ■
dea vaisa. et duaang, Paris, 1914, n° 5, p. 323). — I
Dégénérescence homogène de la fibre cardiaque lrch.de i et d'anal.
pafhol., Paris, janv. 1911, n° 1).— Fibssihobr N i »-n n;
l élude des bandes intercalaires • t de la >li —
card sque chea l'homme | Irch. de mid. expirim. el d'anat. path [XIV,
jan> 1912, n° 1). — Plbiscubb el Lcan, Myocardili expérimentale (Journ. >>f
amerie. med
el l.i pathogénie pathics • ! .. de
mid. el de chir., Paris, 28 mai 1880 — I irstbr l . L'eber Myokarditis und
Geiasserkrankungen im Kindesaller insbesondere nach akuten iskran-
330 II. VAQUEZ. — MALADIES DU CŒUR.
kheiten (l'eulsch. Arch. f. klin. Med., Beri., i f*o5 , 85, s. 35-71). — Fhoenm i., De
la myocardite rhumatismale [Beitr. z. path. Anat. a. allg. P.ilhol., 1*j]2, LU, 3;
Arrh. mal. du cœur, 1913, p. 673). — Gallavardin (Louis), De la myocardite
rhumatismale nodulaire ù cellules épithélioïdes et cellules géantes (Lyon méd.,
13 juill 1911; Arch. mal. du cœur, 1912, p. il). — Gallavardih el Pallassb,
Bradycardie par bloc partiel dans le rhumatisme i \rch. des mal. du cœur, Paris,
niai 1914). — Gallavardin, Contribution à l'étude de la myocardite rhumatismale
(Lypn méd., 5 avril 1908, n" 1 i). — Gai.li, Y a-t-il des lésions de myocardite aiguë
le cœur surmené {Il I'oliclinico, Roma, sez. prat., 16 janv. 1916; Arch. mal.
du cœur 1916, p. 361). — Gbifbx (P.), Uhiersuchungen ùber rhenmatische Mjjrokar-
ditis (Deulsch. Arch. f. hiin. Med., Berl., LXXXV, 1-2). — Gerharot, Ueber
Leitungstôrungen durch Vagusreizung (Sehweiz. Korresp., il, S. 801). — Gbrhardt,
Beitrâge ûber Adams-Stokessche Rrankheit (Arch. f. klin. Mediz., Berl., 106,
S. 462). — (ni i . A case of congénital heart-block (The australian medic. Gazette,
Sydney, 20 juin 1911). — Gouget et Dechaux (M11*), La mort imprévue dans la
scarlatine {Presse médic., Paris, 24 fév. 1909). — Gull et Sûrrua, Jahreshericht,
1872, Bd. LY. S. 273. — Gull, Amer. Juurn. of med. scien., 1886, Bd. XLI, S
— IIavem (G.), Recherches sur les rapports existant entre la mort subite et les
altérations vasculaires du cœur dans la fièvre typhoïde (Arch. de physioi. norm.
et parth., Paris, 1N69, II, 699-713). — IIavi-.m (G.), Études sur les myosites sytnpto-
matiques (Arch. de physioi. norm. et path., Paris, 1870, 111, 285;. — IIayf.m [G.),
Des complications cardiaques de la fièvre typhoïde (Gaz. hebdomad. de méd.,
Pari-, 1874, T'.Mis l fi;. — 1 1 i:itz (Jean ;, Le myocarde dans l'inanition (Arch. de* mal.
du cœur. Paris, ju 11. 1911 el 1912). — Heitz iJean)et Bordet (E.), L'électrocar-
diogramme dans l'inanition expérimentale (G. />. Suc de biologie, Paris, 6 juin
1914; Arcft. mal. dn cœur, 1915, p. 86). — Henki (Léon), Contribution à l'étude
du pouls lent, suite- de diphtérie. Thèse de Paris, 1901. — Herringham (W. Pi.
A case of sudden death in rheumatic fever due lo myocarditis (Tr. clin. Soc.
EondOn, janv 1898, XXXI, 80-85). — Hobbs, De la myocardite typhique. Thèse
de Bordeaux, 1804. — Hoffmann, Sur l'anatomie pathologique du cœur dans la
sclérose des coronaires, Saink-Pétersbourg , 18*6. — llrmn K.), Ueber denBinfluss
der Kranzarterienerkrankungen auf das lier/ und die chronische Myocarditis
(Vircftow's Arch. /'. path. Anat., Berl.. 1882, Bd. LXXXIX, S. 236). — Hochahd,
De l'artériosclérose France médicale, Paris. 2 et 1 juin 1885). — Hcchard, Sur
les complications) cardiaques de la lièvre typhoïde (Bull, el Mém. soc. méd. des
kôp. de Paris, 1894, 31, XI. 595-598). — Hcgi enin, Myocardite infectieuse diphté-
rique. Thèse de doctorat; Paris, 1890. — Hume (William-E.), Étude polygraphique
de quatre cas de diphtérie avec examen analomo-pathologique de trois cas (Heart,
London. 1913, v I. V, n" 1, p. 25-44; Arch. mal. du cœur, 1911, p. loi . — Janot,
Myocardite aiguë rhumatismale. Thèse de Paris, 1902. — Joachim (G.), Vier l'aile
von Stôrung der Reigleitungim Herzmuskel [Peut se h. Aroh.f. Min. Med :,Ber\., 1915,
LXXXV, 3-4). — Jiiai iiim :(i.i. Pin atypischer Pall von Stôrung der Beiszleitung im
Herzmuskel (Berl. klin. Wochenschr., 4 mai 1908, XLV, 911-913; Deutch. Arch.
f. klin. Mediz., 1907, Bd. LXXXYIII, S. 5T4). — .Ion et Hiut/m.ox. Deux ..h-er-
vations de paratyphoïdes A avec autopsie (Bull, et Mém. Soc. méd. des hop. <le
Paris, 5 juin 1911; Arch. mal. du cœur, 1916, p. 108). — Jossehanp et Gai.i.v-
vardin, De l'asystolie progressive dès jeune- sujets par myocardite subaiguë
primitive (Arch. yen. de méd., Paris, 1901, 11. p. 153 el 684). — JoscÉ, Hypertro-
phie cardiaque causée par l'adrénaline el toxine typhique (C. R. Soc. de biol.,
Pan--, 12 oct. 19n7. p. 285). — K Aiicui-.it (J.), Ueber die Fragmentation des
Herzmuskela (Deulsch: Aï'eti. f. klin. Med.. Beri., 1898, I.X. 67-ltt)). — Rbllb,
Ueber primSre chronische Myocarditis (Idem. p. 169). - Koch, Zur patholo-
gischen Auatomie der Rythmus stôrungen des Herzens [Berl. klin. Woch., 1910,
1108). - — K.'isTi u, Ueber Myokarditis l l/v/i. /'. Klin. Medic, 22, S. 82, im Sonner
Program», 1888), — Km ni., Die Brkrankungen des Herzmuskels und dienervôsen
Hërzkrankheiten [Wien und Leipzig, 1913). — Kovwbnaar i\\ .), Endocardite el
myocardite rhumatismales; une forme curieuse d'insuffisance aortique (.\cder-
làndèch Tijdschrift voorGeneeskunde, Ainsi . i'.'i7. i, p. 1635). — Labmito . Traité
d'auscultation médiate, Paris, IM 8. — Laing-Gordon, British medic. Joum.. 1888,
t. I. — Landouzt (L.) et Sirrdeï (A.), Contribution à l'élude de rartérite typhoî-
dique; de ses conséquences hâtives (mort subite) et tardives (myocardite seléreuse)
sur le cœur; cardiopathies typhoïdiques {Revue de méd., Paris, 18S5, A', 813-
MTOCÀRDI1 I . s:* -331
838). — La el Sibbdi <. (A.), Étude d<
typhoïdiqwes, leurs conséquences immédiates, prochaines d él
mid., Pai i-, 1887, VIII, «
mil iln cœur, 'les vaiss. ei du 1914). — Llïciie, ]
tioa, Paiw, 18"''. - Lbtullb, Altérations «lu min irlérite
chronique dei coronaires Knll. -•/ '/
I.i n 1 1 1 . Aaatonrie pathologique, cœur, vaisseaux, ;
l.i 1 1 n i ci Nn:..i.i i , I..- tina élasl iqm
d'origine rasculeire. — I.i «vis (Thomas), Ai
Lewis H Barcrobt, Dyspnée i )uattrly Jeurn. «\ medicine, janv.
1915-). — Lbydew, .W. rr.cl. int. de Berlin, 1*82. — Lbtdb*
dei- Coronar Arterien und «lie davon ahhftn igeo KrankJ *r. /"•
Win. Uc,/., ISerl., 1884, VII, 159 — I. m. m n il. dtU
Gazette, fév. 1888. — Louis, Reche ches anatomjqae-», patlv
tiques sur la Hèvre typhoïde, etc., Paris, 18*8, 2 vol — Mabrce Au
Kenntniss roruber gehender ûberLeitungstortmgen des H rzena /eititlo . /. kun.
Mediz., Berl., I""''. Bd. f.\l\ A. 1 el f) — M mu o diph-
térie, Pai is, Masson, 19 ►. M iihi • René), L'infarctus do m;
rig, 1887. Marttk (Hyp |, Recherche -m • la sature el la p I
aies consécutives .1 1 endartéril ■ obKtérale Herse de n
|. W9; voir égale menl Ree. de méd\, 1- — Mbsctribr, Mj
nourrissons athrepsiqucs ■ /('///. rf Ifem. Soc. m--,/ dei aop. de Péris, 7 juin 1912,
p. 7'.»ll. — Mphm 1 n 1 1'. , Dilatation et insuff
maie 1/;.;// ei «fdm. Soe. mid. dei hôp. 4e Paris, Wlll.
- xiii- les troubles fonctionnels du cœur p> '' • — aisai-
m 1 n. article Coter, in Tra té de médecine de Brocakobi elGn-nisn s» 4P.
cl Rabb (M.), Le myoeardîte parenehymatei humausm
médù , Pa is, 23 fév. I901J. — Mbrsxbk {P.) et Rabb, Note sur la myo ardili
nique des oreillettes el Bes rapports avec l'arythmie {Extr. des Compte* Bendnsdu
\ Congrès de mid. franc., Lille, 1899). — Mbyei méd inL de B\
r. mnl., pdi 1-, \^»i, p [« . _ \i,m 1 [J( ai ' om|
typhoïdes, localisations cardio vas ulaires [Bail, ei Mém. Soc. méd des »
Paris, ô nnv. p'i r; \rch. mal, >iu csewr, 1916, p. 1"" . — x'" '' •' mJ0"
card le segraentaire essentielle el principalemenl délai
ii.ni. Thèse de I ron, I88f. — Mollabo -m Rsoacd, LèeiesM du mj rde dai
toxication aiguë par la toxine diphtérique (Ann. de l'Inel Pawteur, P
97-198), — \i. i.i.i 1 . Des grandes sel lec I e Pari!*, 1R98. — N"-
m 1 i.rnr 1 ( Gbibbi ht, Complications nrehiples su cours d'une • ;
rdives Bail, ei Wén - de» hôp
i ar dans la scai luiim- de l'enl
m , ..i 1. 1 , 1 Mu mi . I es li "ni li-- 1 ai d*
1s juill. 191 i). — Pi idodi Étades fut i
rénales <i cardiaques Arch. of iniern. medicine, août 1914
Sur li - .1 lérations du cœur par Pad / .1 Biforma medù s,
1913, p. <>•<). — Potaui, Sur l.i p. iii - affection*
[mm- ï.ivanc. des sciences, Paris 1( ieàftmipeltiei
mid. de la Charité, Paris, I1-"!. p 185). — Raboi si Paium D
diphtérique sâf/uê | irch. </e méd, eapér. ei -/.m.-»/, pmth., P 1
R iw-M, Ucber die Iftushe erki i.f. A-iin
I9M, roi XXVII, p. 881-418) — Rbcxubobaui n \ Uebcr die SUVbim.
drams ( Vern. «Tes X infern, nie./. Csmgress em Berlii I
— Mi b I Moixard, TraHem ni <i<-^ u.
quSr. Paris, 1887, fasc. K). - Ri n\vr (J ■ 1
int. </<• /. ///e. juillci aoûl 1899, Rnpp . Paris, 1 99, ^ i I
Rbraut, Sur la dissociation Begmcnlaire du -
cine, Lyon, 1894, p. 8 Bbkaut. Nol
tccompagnanl l'inei lie 1 ard aque |< B. i
ne hiv cil,- maladie organique du cœur, la myocard I
nique /:»//. icad. médecine, 1 , XXIII, 245-260}. — Rbbdi 11
Note sur un cas d ané\ rj urne par iel du 1
ci la symptomatologie de cette lésion />'»//.(•>
ls"". p. 45 . — Rio u>l u - 1 >i M v~. I
i
3\i-l II. VAQUEZ. — MALADIES DU CŒUR.
siques {Bull, et Mèm. Soc. nt<;tl . des hôp. de Paris, ' juin 1 0 1 1: , p. 792). — Rioal
et Juhel Renoy, De la myocardite scléreuse hypertrophique (Arch. gin. de méd.,
Paris, aoi'ii et sept. 1881, II, 120,313). — Rihdflbisch, Ein Fall von diffuser akuter
Myokarditis (Dissertation, Kônigsberg, L898). — Rodow (.1.), Die Wirkung des
Phosphores aufdie Herz Muskulatur /.ait. f.klin. Med., Berl., 1912, Bd. LXXIV,
463-176). — Rôhmbr, Nouvi lies recherches sur la mort cardiaque dans la diphtérie
Jahrb. f. Kinderheilk.,) XXVI, II. i, p. 301 ; Arch. mil. du cœur, 1913, p.
736). — Romberg, Ueber dio Erkrankungen der Ilerzmuskels bei Typhus, Schar*
lach und Diplillierie (Arbeilen aus der medic. Klinik, Leipzig, 1893, p. 96).
— Romberg, Herzkrankheiten, 2 Auff., p. 357 (diphtérie). — Roque (G.) it
LivY, Un cas de myocardite subaiguë primitive (Arch. des mal. du cœur, des
vaiss. et du sang, Paris, janv. 1914, p. 10). — Routier (Daniel), Dissociation
auriculo-ventriculairc transitoire dans le rhumatisme articulaire a'gu [Arch. des
mal. du cœur, des vaiss. et du sang, Paris, 1914, n° 5, p. 316). — S:nn i i i r,
Influence de l'état de nutrition sur le volume du cœur (Deut. Archiv f. klin. Medi-
zin, Bd. XCII, 1908, S. 54; Arch. mal. du cœur, 1012, p. 373). — Sei>i.mair-(A.-C»,
Uel er die Abnahme der Organe inbesonden der Knochen beim Hunger (Zeitschr.
f. liiol, 1899, Bd: XXXVII; Arch. mal. du cœur, 1912, p. 372). — Sellentin (L.),
Acute isoliente interstitielle Myocarditis (Zeitschr. /'. klin. Med., Berl., 1904,LIV,
3-4, 298-310, in Sem. méd., Paris, I90S, p. 374). — Sergent, L'insuffisance sur-
rénale aiguë et les maladies infectieuses (Presse médicale, Paris, 1er oct. 1902).
— Sergent, Les surrénalites chroniques d'origine infectieuse et l'insulfisance
surrénale lenle (Arch. gén. de médecine, Paris, 5 janv. 1901). — Stein, Untersu.
chungen iiber Myokard., Munich, 1861. — Stokes, Traité des maladies du cœur,
Dulil ii, lsji. — Takkhiko Tanaka, Sur les altérations du myocarde et particuliè-
rement du faisceau atrio-ventriculaire dans La diphtérie, avec contribution à la
question de l'indépendance de ce faisceau-{ Virchov's Archiv, CCVII, 1012, 1 : Arch.
mal. du cœur, 1013, p. 67). — Teissifh (Pierre), De la dilatation aiguë du cœur au
cours du rhumatisme polyartieulaire aigu (Bull, et Mèm. Soc. méd. des hôp.
de Paris, 20 mars 1901, 3 s., XVIII, 323-327). — Thalhiher et Rothschild,
Lésions expérimentales en foyers du myocarde produites par le « Streptococcus
milis » (Journ. of experim. Med., vol. XXIX, n° 5, 1914; Arch. mal. <!u cœur,
1916, p. 120). — Tresilian, Troubles cardiaques d'origine alcoolique (Edimb. med.
Journ , juin 1898). — Vaquez et Bordet, Le cœur et l'aorte, 3e édit., Baillière,
1920. — Variot (G.) et Gailliau (F.), Recherches sur le processus de vaeuolisation
des libres musculaires du cœur dans le cours de l'atrophie et de l'hypotrophie
infantiles (Bull, et Mém. Soc. méd. deshôp. de Paris, 7 juin 1912, 3 s., XXXIII,
p. 781-792). — Virchow (R.), Ueber parenchymatôse Entziindung ( Virch. Arph,
/'. path. .1/1,//., Berl., 1852, Bd. IV, p. 261). — Voit (Cari), Ueber die Verschie-
denheiten der Kiweisszersetzung beitn Hunger [Zeitschr. f. Biol., 1866, Bd. II, s.
354; Arch. mal. du cœur, 1912, p. 372). — Waldeyer (W.), Ueber die Verknderun-
gejid r quergestreiften Muskelnbei derEntzùndung und dem Ty phusprozess, sowie
Liber die Régénération derselben nach Substanzdefecten [Virchow's Arch. f.path.
Anat., Berl., 18<ir>. Bd. XXXIV, s. 509). — Webbr (A.) el Blind, Pathogénie des
myocardiUs (Revue de médecine, Paris, sept, et oet. 1896, XVI, 705-799). — Weill
et Barjon, Sur un cas de myocardite d'origine rhumatismale chez l'enfant (Arch.
méd. expérim., Paris, 1805-07, VII, p. 203-218). — Weill et Mouriqoano, Myo-
cardite el mort subite dans la scarlatine (Presse médic, Paris, il janv. loll). —
Whitb (Paul 1) ), Heart-block aigu survenant comme premier signe de la fièvre
rhumatismale (The Americ. Journ. of the mal. Sciences, oct. 1916; Arch. mal. du
sœur, ioi7, p. 95). - Winters, The medic. Record, t. I, p. os.— Wolff (L.), Seart,
1913, vol. V, n° 1, p. 15. — /.!m.i r, Ueber die Verand, der willkuhr. Muskel i i
Typh. abdom., Leipzig, 1864. — Ziboler (E.), Lehrbuch der allgcmeinen und spe-
ciellen pathologische Anatomi?, Lna, L8i
SYPHILIS DU CŒUR. tt
SYPHILIS M COEUR
HISTORIQUE. — L'histoire désaffections syphilitiques du cœur
<'■-! de «lai*- relativemenl récente. Admises par Corvisart, mai- sans
preuve suffisante, niées par Laënnec el par Bouillaud, elles n'onl
Conquis définitivement leur place en pathologie qu'à partir de l'ob-
Bervation ^très remarquable de myocardite gommeuse recueillie
en 1845 par Ricord. D'autres faits analogues onl été rapportés par
Jullien, Virchow. Puis Lebert, Lancereaux attribu irenl à la syphilis
un certain nombre de Bcléroses cardiaques de oature indéterminée.
A partir de 1890 on commença à publier quelques éludes d'en-
semble sur la question. Mais les leçons de F 'nier, les Revues
générales de Mracek, de Thibierge <•!) 1889, de Jacquel «-n 1895; la
thèse de Deguj parut en 1900, oe font guèreque résumer les con-
naissances péniblement acquises jusque là. Cependant deux groupes
nouveaux de faits avaient été individualisés. Ils concernaient, l'un
les coronarites, l'autre les myocardites scléreuses syphilitiques. Enfin
la fréquence des altérations de l'aorte provoquées par !<■ virus encore
inconnu de la syphilis tendait à être de plus «-n p'.us admis •. Toute-
fois, ces acquisitions étaient exclusivement d'ordre anatom • p itho
logique et, si lc> lésions fondamentales de la maladie « • t .• » i « • 1 1 1 conve-
nablement décrites, le tableau clinique restait entouré d'obscurité,
Le plus souvent le protocole d'autopsie constituait toute l'observation,
les symptômes constatés pendant la vie n'ayant à aucun moment
trahi leur origine spécifique.
Lm découverte «lu Treponcma palhda par Schaudinu en 1905, puis
celle de la réaction de Bordet-Wassermann ramenèrent l'attention
Bur la syphilis des viscères, du cœur en particulier. Cette question a
suscité, dans ces dernières années, de nombreuses publications ou
discussions dans les sociétés savantes. Nous rappellerons au cours de
ce chapitre le nom des auteurs qui j ont participé.
ANATOMIE PATHOLOGIQUE. — Si l'on veut avoir une id
exacte de la Byphilis cardiaque, c'est à l'hérédo-syphilis qu'il faut
la demander. Elle seule, en effet, provoque des altérations qui, pour
être nu peu spéciales, sont du moins bous la dépendance exclusive
<k- l'infectioQ incriminée, ce <l<>nt on n'est pas sO ■ chez l'adulte, en
raison de l'inier i entiou possible d'autres conditions étiologi ]ue?.
La syphilis cardiaque héréditaire a été signalée par Rosen e|
Parrot; Mracek, Adler, Degu] en ont étudié les lésions; Buscke el
Fischer les premiers] découvrirent le Tréponème en 19 ft. Depuis
elle a été l'objet de travaux dus à Landouzy, Entz, S . - i il û . •
périé el surtout à Warthin.
Elle peut intéresser tous les éléments constitutifs du cœur, les
vaisseaux nourriciers, le myocarde, plus exceptionnellement
péril arde et l*endo< arde.
3U II. VAQUEZ. — MALADIES DU CŒUR.
Les lésions coronariennes, Louj >urs discrètes, contrairement à ce
qui se passe chez l'adulte, consistent dans de rendopériartérile. La
présence de tréponèmes y a été remarquée par plusieurs auteurs.
Peut-être esl-ce en raison du peu d'intensité des altérations vas-
culaires que les véritables gommes du cœur sont très rares et, d'or-
dinaire, elles se réduisent à de petits nodules miliaires répartis irré-
gulièrement au milieu des foyers de myocardite diffuse.
La myocardite, beaucoup plus importante, se présente sous deux
formes : la myocardite subaiguë interstitielle et la myocardite à
prédominance parenchymiteuse.
La myocardite subaiguë interstitielle, particulièrement bien étu-
diée dans ces dernières années, paraît la plus fréquente. On la ren-
contre surtout chez les nourrissons; cependant Landois Ta obser-
vée chez un enfant de six ans.
A l'autopsie, le cœur parait tout d'abord sain ou simplement pâle
et comme flaccide; mais, à un examen attentif, on reconnaît la pré-
sence de petits nodules granuleux, blanchâtres, épars dans le
parenchyme.
Au microscope, les fibres cardiaques sont incolores et dégénéré
elles ont perdu leurstriation et sont le siège d'une infiltration grais-
seuse étendue qui, pour Warthin. expliquerait la pâleur du myo-
carde. Les altérations principales, conglomérées ou diffusas,
consistent dans de petits îlo'.s, S3 colorant mal et correspondant à
des foyers de tissu spécial qui contiennent des lymphocytes, des
plasmazellen, ou môme des cellules épithélioï lesenglobées dans un
réliculum fibrillairc. D'après Landois, on pourrait y trouver aussi
des cellules géantes. Das manchons lymphoï les entourent les capil-
laires. L'end trtérite oblitérante n'est pas exceptionnelle, mais elle
est plus rare et moins caractéristique que dans la syphilis acquise
du myocarde.
Parfois les lésions vasculaires, au lieu d'ôtreau seconJ plan, sont
prédominantes : les veinules et les capillaires sont ectasiés, et lent-
rupture provoque des ecchymoses sous-péricardiques ou de véri-
tables apoplexies intraparenchymaleuses, souvent suivies, pour
Mracek et Deguy, de dégénérescences secondaires de la libre car-
diaque. Peut-è Ire est-ce à ce processus qu'il faudrait rattacher les
anévrysmes «lu cœnr signalés chei des enfants hérédo-syphili.
tiques par Money cl Barlow.
La nature spéjifi fue de ces lésion- a été prouvé • par la présence
de tréponèmes nol 5e dans des observations de Buschke et Fischer,
d'Enlz, de Simmons, de Sabrazè ; e! hupérié. et surtout de Warthin.
Les parasites siègent dans lestronia des foyers de invojardile, entre
les fibres musculaires, au milieu «les vaisseaux et exceptionnellement
dans les régions saines. Enfin Warthin et Snyderont remarqué ce
fait, contraire aux données classiques, qu'au cas d'hérédo-syphilis les
! l'HII.IS DU CŒUR. tS -335
tréponèmes peuvent être localisés exclusivement au myocarde.
Parmi les lésions accessoires, on a constaté Burtout de la
ace graisseuse. Associée !•• plus souvent à une myocardite
interstiiieile subaiguê, elle peut néanmoins constituer une a
l i« m autonome, <m foyers, Bai b infiltration interstitielle ni oblitéra-
tion vasculaire. D'après Warlhin, les tréponèmes ni moins
fréqui ni s <|ur dans les formes précédent)
La myocardite *ubaiguë à prédominance parenchy ma leuieeel très
rare mais incontestable, comme en fait foi une observa ion <]•;
Ribadeau-iDumas et Harvier, qui ont trouvé, chez un enfant de deux
ans et demi, des nodules blanchatn - du ventricule gau< be n'aûec-
tant pae lu - caractères de gommes. Les fibres musculaires, déj
se (Coloraient mal ; elles avaient perdu leur striation et conte-
naient des noyaux tuméfiés. Il n'y avait | as de « 1« j • <> t grais?< u
fibres formaient une niasse amocpb • d par l'o dème ; di s tré-
ponèmes nageaient dans i'exsudal ou 6ta enl il dus dans l< - cellules
musculaires elles-uemes; les \. - étaient âtionnés,
mais il n'y avait pas de réaction conjonct ve nol
On ne sait |>; - ent ore comment <-\ duenl ci a d triétés de
myocardites ni -i elles aboutissent à la sclérose du myocarde. r
Lien vu, du /. les nourrissons, les no fuies emhiyonnain - se tcai s-
former progressivement <-\\ tissu fibreux jeune, pnis adulte; d
chez U's Bujets âgés, la Ec'érose eti d'ordinaire rorstiluéi
toutes, p èc -, <-t rien ne permet d'à finnar qu'elle pn vienne d'une
myocardite Bubaiguè* et, 6 plus forte raison, étant donnée l'abseï i
Irépo: èmes, dlune myocardite syphilitique. <'. Me qu< -h< n, con me
d'ailleurs oelle de l'athérome al de la - hérédo
syphilitiques, eal donc aetuellemi ni insoluble.
La ri m. \nm m iiiu'iir. syphii 1 1 1..1 i primitive, lireindépen-
.1 ml ■ de toute aller, tion du myoci rde, est, pour le moii s, excei -
tionnelle, Parroi lui a, il est vrai, attribué tous Les épai chements
hémorragiques et Weill toutes les pécicardites du nouveau né
imputabli - a la puevpéralilé, mais ils n'en oui pas dom <• la, preuve
Les péeicardiies secondaires ion1 moins discutables et m
connues. Kl!< s te présent eni sous deux formes : dans l:une, peu hâté
inte, elles Buocedent à des lésions de \ ; immi s, myo-
cardites diffuses, etc. ; d ins l'autre, i lies cnlnc d ti i ave< la m
iiinlc «I • type inférieur, bien déc ii<" par HulineJ. Cette □ édiaj
arrdite,spécialeàlasec ndeenfanoeou à unall
des causes multipli - : U' rhumal Bn i aire aigu, la lubercu
a ~\|hilis. Souvent, d'après Nobécourt «-t l il \ aurait
association <l<- ces deux dernières infections D*ns tous
cas, les lésions essentielles consistant dans de la raédiastinite eus
diaphragmai ique, *le la symphyse péricardique <-t pleurale des
bases, avec augmenl il on de volume et ci mai-
33G 11. VAQUEZ. — MALADIES DU CŒUR.
la médiaslinite péricardique syphilitique aurait pour caractère
propre d'être ; scendante et «l'avoir pour point de dépai t des lésions
d'hépa ile et de périhépatite sclérose-gommeuse, tandis que,
dans la lubeiculose, rinflammation rayonnerait, soit des gan-
glions médiastinaux, soit «l^s plèvres.
L'endocardite hérédo-syphilitique, comme la péricardile, est le
p'us souvent secondaire et consécutive à une myocardite subaiguë
de voisinage, ainsi que cela a été noté par Landois.
L'endocardite primitive est moins cer'.aine, et le fait qu'une en lc-
cardite coïncide c'iez un nouveau-né avec des stigmates d'hérédo-
syphilis ne constitue qu'une présomption en sa faveur.
C'est ainsi qu'il faut interpréter le cas de Letulle et Naltan-Lcr-
rier d'une endocarJite chronique ancienne «les valvules et de l'ori-
gine de l'artère pulmonaire chez un nouveau-né atteint de pemphi-
gus et d'autres manifes'ations de syphilis congénitale. Tout ce que
l'on peut dire, c'est que les diverses varié es de malformations car-
diaques : communication inleraur'culaire, comme dans un fait rap-
porté par Landouzy et Laxlerich, sténose orificielle congénitale, etc.,
ne sont jamais aussi fréquentes que chez les sujeU entachés d'héré-
do-syphilis.
S'agit-il, dans ces cas, d'une endocardite syphilitique primitive par
transmission delà maladie de la mère a-u fœtus? S'agit-il d'une er «lo-
cardite serondaire consécutive à une dyslrophie ou à in arrêt de
développement? Cette question ne peut pas être résolue, la présence
de tréponème n'ayant jamais été signalée dans ces sortes de lésions ;
elle sculève d'ailleurs un problème que nous n'avons pas à discuter
ici : celui du mécanisme des lésions congénitales et de leurs rap-
ports avec les affections des ascendants (Voy. Lésions congénitales).
La syphilis cardiaque de l'adulte serait très fréquente si on
lui imputait toutes les lésions trouvées à l'autopsie des sujets enta-
chés de syphilis, mais il ne s'ensuit pas nécessairement qu'elles
soient syphilitiques. Pour l'affirmer, il faut d'autres preuves tirées,
soit de la présence des agents pathogènes, soit du mode de consti-
tution de C3S lésions. Or ces preuves font habituellement défaut.
Les tréponèmes n'ont été constatés que très exceptionnellement,
soit parce qu'ils sont réellement absents, soit parce qu'ils sont mécon-
naissables, comme l'admettent Nicolas et Fabre, Jacquet et Sézary,
par suite de leur dégénérescence en tréponémolyse. D'autre part,
quand les lésions sont viei les, ce qui est la règle, elles ont perdu leur
personnalité originelleet, quandelles sont jeunes, elles ne présentent
pas pour cela de caractères spécifiques indiscutables. Onsait,enellVt,
que les mycoses réalisent des productions embryonnaires absolument
semblables aux follicules syphiloïdes et que les néoplasies syphili-
tiques peuvent contenir, d'après Nicolas et Fabre, lluellenet Letulle^
des cellules géantes analogues à celles de la tuberculose.
\
M PHILIS DU CŒ1 i:. 18
Lésions artérielles — Cependanl un cerl in aombre de ;
Bompiions permettenl de rattacher à la syphilis quelques altéi
lions importantes «lu myocarde. C'esl loul d'abord ce fait, très rare
chez l'enfant, qu'elles sonl li ci i I appareil oourricier du
coe r, car, comme le «lit Deguy, dans L'immense majorité des cas,
elles 3onl associées à des altérations spécifiques des coronairi
soil que L'inflammation périartérielle gagne de proche en proche le
myocarde, soi I que L'oblitération du vaisseau provoque à distant
une dégénérescence dj Btrophique.
Pour Tripier, les lésions siègent de préf rence à l'orifice même
des coronaires, qui est plus on nu un- rétréci par des plaques hbrol '•
le vaisseau retrouvant plus loin une perméabilité à peu près uo
maie. Ou bien elles s'étendent plus loin jusque sur le tronc des
c ironaires, dont Les parois s ml épaissies par suite d'un bourgeonne-
iii' -H I irrégulier de l'endartèreenflamm ■<■ Mais do ne constate pas d'or-
dinaire ces sinuosités el cette induration calcaire propre à l'athé-
rome, à moins qu'il n'y ail sup srposition des processus. Enfin il est
de règle <\ ;ette coronarite coïncide avec une aortite syphiliti |
Les Lésions des fines branches vasculaires inlramyocardicpies
sonl «mi généra] associé - a de L'aortitc, ou à des altérations plus ou
iip un- diffuses du myocarde. Comme l'a noté Ailler, L'inflammation
peul être limitée à quelques artérioles, mais plus fréquemment o 1 1 < *
les atteint toutes également. Tantôt c'esl la périartérite qui prédo-
mina, tantôt L'endartérite el Les tuniques des vaisseaux sont alors
infiltrées de cellules embryonnaires el parfois, d'après Letulle, de
véritable gommes miliaires. Lorsque celles-ci sont confluentes,
elles déterminent L'oblitération de certaines artérioles. Dans un
s';i le ultérieur, la sclérose app iratl et, à une pério !<• plus avant
encore, le vaisseau n'est pins y. connaiss ible qu'au siège et à la
forme de la mass ■ fibreuse qui L'a remplacé. Enfin il n'est p
de trouver, en plein myocarde, des ectasies des plus fines ramifi-
cations vasculaires qui aboutissent à des dilatations anévrysmaliques
ouà des sufîusions hémorragiques interstitielles Quand les lésions
en soni arrivées à cet e phase ultime, il est difficile de les distinguer
(I • la sclérose banale des athéromati ux.
Lésions di myocarde. — Mlles résultent, pour la plupart, des
troubles vasculaires el peuvent être réparties en deux grou
vanl qu'elles son! cire inscrites et do lulaires, ou diffuses.
La gomme du my< ca de est la plus importante et la ra eux connue
des lésions circonscrites. Depu Ri ord, on en a pub ié de nom-
breuses observations Stockmann en relevait déjà soixante-dix
1904, Ultérieurement on en b - gnalé beaucoup <1 autr - I b Btruc
lure histologique des gommes n'oïïre rien de particulier. I
sont de volume variable, d'un pois & une noix, coïncident d'or
d inaire avec des altérations vasculair - notables el pr Bei
mi DBCtlfl \\I 1 I. -
II. VAQUEZ, — MALADIES LU CŒUR.
presque to«j< ara à leur périphérie: une assez forte réaction fibre
Klles évofaeiri versl* sclérose ou le ramollissement ave c altération
ei peuvent ôtoe suivies de rupture du eœur, d'anévry-mes partiels,
aVembofees, ou de symphyse e.udio-péricardique. Elles
rarement dans, les oreillettes ou le septum interauriculaire,*.,
de préférence dans la masse des ventricules, surtout le ventricule
gauche, ou dans le seplum intervenlriculaire. Cette dernière locali-
sation est la plus intéressante, car elle provoque fréquemment des
troubles variés du rythme cardiaque, dont le plus connu est le
ralentissement du pouls avec attaques syncopales ou syndrome
cPAdams-Stol
1,'inf tare lus esl égi liment une complication de la coronarite syphi-
litique, pour Letulle de pr< sque tous les infarctus 'lu cœar. Il- -ont
constitués par un foyer nécrotique, typique ou envahi secondaire-
ment par une suffusion sanguine. On noie à leur centre une
néwesoence marquée des fibres musculaires.
La piaque de sclérose molle, puis dure, représente le stade ultime
do l'une ou l'autre des altérations précédentes. C'est une véritable
cicatrice qui affecte nécessairement le- mêmes localisations que la
gomme ou rinfarctus dont elle provient et entraîne les même- con-
séquences : troubles du rythme cardiaque, syndrome d'Ad
Stokes si la plaque de sclérose siège dans le septum interrentricu-
laire, etc. Enfin elle peut être également le point de départ d'un
»névrysme cardiaque.
Nous en arrivons maintenant aux lésions diffuses, qualiliees de
nryooarditas onde scléroses syphilitiques, dont, comme on le verra,
iliest souvent difficile de préciser la nature et le processus palho-
^('■niqiie.
On a décril sous le nom de mj/ocar lile aiguë des faits de dégéné>
ucv parenehymateu.se étendue, plutôt que d'inflammation vraie
du myocarde. Ta! ke cas de Letulle où l'oblitération d'une coronaire
à son orifice avait produit une myomalacie de tout le ventricule
ie avec désiatégsaticn vaeuolaire de la majorité des libres
musculaires.
La myocardite subaiguë diffuse, à évolution rapide vêts la sclérose,
con-lilue la myocardite syphilitique classique, bien étudiée
par l.ancere;iu\, Mraeek. Degny, ( iallavardin et Charv.l. Lau-
dois, etc.
Ici, le myocarde présente une cmisistance dure el un a.-peet de
srlêrose diffuse, mai- le-ére. Mans un premier stade prédomine
l'intillration embryonnaire interstitielle, qui débute autour des
\ai--eau\. pour y former des gommes mdiaires. Puis apparai.--ent
des fibrilles oonjonotivee ; la sclérose sa substitue à l'intiltration
eiubnonnaire el aboutit ù un tissu conjonctif complètement orga-
nisé, lies libres musculaires enserrées par ce tis-u se transforment
syphilis \>\ ca m. tl
en blocs pigmentée ou se sonl atrophiées, vacuolû en
dégénérescence graisseuse. Ce mélange d'altérations quasi inflam-
matoires et de sclérose a fail donner également à cette l'orme de
l'affection Le nom de myocardite scléro gorameuse. Enfin, fail impor-
tant, les lésions interstitielles Boni toujours liées à de l'emlopéri-
artérite généralisée des petits vaisseaux <-t habituellemenl •< de
L'artérite syphilitique. Comme l'onl noté Gallavardin «■! Charvet,
l'endartérite oblitérante prédomine dans les zones où les I — >ns sonl
le plus accenl nées ; boui enl elle provoqu
ou ces sudusions sanguinee signalées précédemment.
Ainsi les lésions cardiaques de la syphilis acquise et celles
l'hérédo-syphilis ne paraissent pasdépendre du môme mécanisme.
Dans l'hérédo-syphilis, elles résulte ni d'une atteinte, Binon exclu-
sive, du moins prépondérante du tissu musculaire ou des esp
interstitiels. Dans la syphilis acquise, elles sonl presque tou
>< ni-> la dépendance des altérations vasculaires ; aussi le terme de
myocardite sous lequel on l< i impropre, puis-
qu'ilsemble impliquer l'intervention de phénomènes inflaramab
alors qu'il B'agil plutôt d'une réaction de dé^
à des troubles de nutrition. Il n'existe qu'une observati
Tournier, où les altérations du myocarde se sonl montrées indépen*
dantes de toute lésion vasculaire; mais elle est loin d'être p
car L'auteur déclare lui même ne pas ôtre certain que la syphil
en cause,
nu rattache encore, trop facilement peut-être, à la syphilis nombre
de ces scléroses myocardiques diffuses que l'on trow ivenl
chez les gens âgés, De fait, comme le «hi Jacobeos, elles sonl très
fréquentes à l'autopsie de sujets entachés de syphilis iu
lesquels on a constaté pendant la vie une réaction positive h 1 épi
de l3ord< ermann ; mais cela n'impliqu
qu'elles soient syphilitiques et, <mi i
fiques qui font presque toujours défaut, rien n'au lur<*
qu'elles ne sonl pas dues i des affections intercurrentes.
D'ailleurs, .1 supposer réelle l'origine syphilitique de
Bcléroses, il resterait .1 en connaître le mécanisme . « * 1 1 « - —
sont primitives ou dystrophiq si 1 dire consécutivi -
a «les lésions vasculaires, Or ces questions -<>ut pour le me
insolub
I M PÉRIl \l«i>i: 1 1 in l.'l NOO< M:i'l I
p ricardite ou d'une endocardite aiguë* syphilitique, admise
(|iirl<|ii<'< cliniciens, <•-! très discutable. En tout cas, elle
été signalée Bur le cada> re.
Par contre, les gomm - ou infarctus du myocarde, les myocardiles
scléro-gommeuses sont souvent ai - de péricarJile adhé-
Bive, de plaques <\<- sclérose, de nodules papillomateux <!«•
•'i'iO H. VAQ1 I /. — MALADIES DU CŒUR.
l'endocarde, de rétraction des piliers ou de déformation des lames
valvulaires aboutissant à des rétrécissements ou à des insuffisances
orificielles. Toutefois ces lésions résultent plus d'un processus cica-
triciel banal < j i n • dune localisation véritable de la syphilis -ur le
péricarde ou l'endocarde.
On ;i prétendu cependant que la syphilis pourrait créer de toute
pièce des cardiopathies valvulaires : le rétrécissement mitral, d'après
Jacquet, Edmond Fournier, Deguy, Chauffard; le rétrécissement
I ricusjpidien, d'après Moussons; le rétrécissement pulmonaire d'après
Nobécourt. Mais celte opinion est appuyée moins sur des preuves
anatomiques ou bactériologiques, qui n'ont jamais été fourniesi
que sur des présomptions tirées de la coexistence de stigmates
spécifiques ou de la notion d'une syphilis héréditaire ou acquise.
Cette relation est plus plausible en ce qui concerne l'insuffisance
aorlique, à cause de sa très grande fréquence chez des sujets notoi-
rement syphilitiques. L'insuffisance est due alors à la propagation
aux valvules de plaques fibroïdes de l'aorte et à la rétraction de l'une
des sigmoïdes, notamment de la sigmoïde postérieure, qui s'applique
contre la paroi du vaisseau, à la façon d'une bride.
Pour Tripier, cette sorte d'altération serait spéciale à la syphilis et
toujours associée à un rétrécissement. L'insuffisance peut être égale-
ment produite par la rupture d'an évrysmes valvulaires des sigmoïdes.
L'origine syphilitique de l'insuffisance aorlique pur endocardite
est plus disculable. Quelques auteurs ont invoqué, il est vrai, p mr
la justifier, la présence d'excroissances d'aspecf condylomateux ou
de perforations «les valvule-; mais ces cas sont peu probants. On
ne peut pas considérer comme plus démonstratifs, d'après Darier,
ceux de Dittrich, d'Oppolzer et deVirchow, où il esl parlé d'ulcé-
ration des valves sigmoïdes par des gommes ramollies. L'observât ion
de Gallavardin et Charvet a plus de valeur. Elle a trait à un sujet
mort en état d'asystolie, à l'autopsie duquel on trouva des lésions
d'aortite et de myocardite syphilitique et des végétations blanches
d'aspect fibreux, «le dimensions variables, ressemblant à des grains
de riz et siégeant sur la face axiale et h* boni libre «les valvules
insuffisantes. Ces végétations présentaient à leur centre une sorte
damas conjonctif assez riche en éléments cellulaires, autour duquel
s'étendait une zone fibreuse sans dépôts fibrineux ni nappes hémor-
ragiques. Les auteurs se sont basés sur le caractère histologique
des lésions el sur leur évolution vers la sclérose pour en affirmer la
nature syphilitique. Des faits analogues ont été publiés par Eloy et
Breton, par Cain. Bricout ne les croit pas très concluants, à cause
de l'absence «le t réponèmes.
't'ont récemment enfin Warthin a rapporté un cas de syphilis de
l'artère pulmonaire avec ané\ rysmeel présence «lu Spirochseia pallida
dans les parois du vaisseau et du sac ané\ r\ -mal.
• PHILIS i>i CO i II. i*
FORMES CLINIQUES. Syphilis cardiaque à symptômes com-
plexes. Les formes les mi :ux connues de! ■ syphilis cardiaque
les formes subaiguës el chroniques. Très 90uvenl cependant elles ne
sonl rallachéesà leur véritable cause qu'après la mort.
On aura toutefois quelque raison de suspecter la syphilis quand,
chez des jeunes sujets indemnes de toute autre affe< lion, on verra
survenir des accidents dyspnéiques el louloureux à caractère angi-
noux, conduisant «-n quelques jours au collapsus cardiaque. • >u -;i t
en effel que ces accidents peuyenl être dus à la rupture du i
;'i un anévrysme ou encore, chez les nourrissons, à la myocardile
diffuse : toutes sortes de lésions qui relèvent très fréquemment <!<• la
syphilis.
Dans d'autres cas, le lable iu clinique esl semblable à celui d'une
insuffisance myocardique aiguë, subaigu i progressive.
I. insuffisance aiguë" ou subaiguë se voil d'ordin lire, c imme I oui
noté Gallavardin el Gharvet, chez des malades al eints d'aortite
syphilitique el qui, après un stade où les Bymptômes vasculaires
onl été .m premier plan, prés mtenl ensuite des signes de défaillance
du myocarde. Parfois même, la première étape t. ut dëfaul '-t,
ainsi quel'onl signalé liirlzel Braun, l'insuftisan ;e cardiaqu • •
manifestation initiale d'une aortite syphilitique latente.
Le symptôme capital consiste alors dans une dyspnée continue o i
à paroxysme nocturne: asthme syphilitique '!<• Rosenfeld. Les
choses persistent ainsi p %,u lanl quelque temps, la pression ;iri<'-
rielle restant normale et le pouls, quoique rapide, con trvanl sa
régularité jusqu'à la phase ultime, même, d'après Gallavardin el
Charvet, quand on doit trouvera l'aul tpsiedes lésions inlerslitii
étendues du myocarde. Le cœur est presque to ijo irs dilal
\ a des lésions concomitantes de l'aorte, la dilatation
pagnée d'hypertrophie du ventricule gauche.
Quelques -•■m un.'- après, les membres inférieurs s'infiltrent
d'oedème; la si ise veineus • • ■ 1 1 \ . » ' 1 1 1 les viscères, le coeur - • dilate
encore plus. On entend, - >it un bruil de galop,
ficiels organiques ou '!<■ n iture fonctionnent erniersdus le | »hi-
souvent à une insuffisance mitrale, comme été observé par
Deguy, Gallavardin el Charvet, Pied, etc., ou plus ex epliono
menl à une insuffisance tricuspidienne, notée] pai Toui
Reiter. Assez fréquemment, enfin, il survienl à la phase terminale
des embolies multiples avec infarc us dans différents
l'asystolie, si elle est abandonnée à elle-même, bi
con luil rapi lemenl à la mort.
I e traitement spécifi [ue peul opérer al >rs d
lions, comme I»' m entrent des observations dues hmann,
Cecikas, Huchard el Piessinger. \u~-i «I >ii oa t >u - irir
quand, eo présence d'une iusuffis ti -.il
342 II. YAQOEZ. — MALADIES DU CŒUR.
y ;i lien de soupçonner l'intervention de la syphilis. La même
conduite s'impose chez les enfants ou les adolescents entachés
cPhérédo-syphilis el atteints do troubles graves «lu cœur, même en
l'absence de complications aortiques, qui, fréquente- chez les
adultes, sont exceptionnelles chez eux. Dans ces cas, un traitemenl
énergique institué à temps peut, comme l'a noté Woroïnichin,
taire régresser des accidents menaçants.
Enfin, ehc/. les adultes comme chez les enfants, la dyspnée esl
parfois aggravée par suite de l'exlension des lésions aux organes
voisins : ganglions, tissu cellulaire péribronchique et péritra-
chéal, etc. Thiroloix et Miginiac <n ont rapporté un bel exemple.
Dans ce cas, les symptômes de la médiastinite, — [phénomènes as-
phyxiques, tirage, cornage, toux quinteuse et coqueluchoïde, —
s'ajoutent à ceux de la syphilis cardiaque.
L'insuffisance cardiaque progressive, d'origine syphilitique, n ■
se distingue en rien de l'asystolie vulgaire des myocardites chro-
niques scléreuses ; mais le fait que la syphilis puisse la réaliser
justifie, s'il y a lieu de la suspecter et si l'état des reins le permet,
Je recours au traitement spécifique.
Syphilis cardiaque monosymptomatique. — A ce groupe de faits
où la syphilis cardiaque se révèle par des symptômes complexes, "ii
peut en opposer un autre où le tableau clinique, beaucoup plus
discret, consiste dans un symptôme unique: endocardite, < ;irdio-
pathie valvulaire, trouble du rythme du cœur, etc. L'étude de ces
syphilis monosymptomatiques est à peine ébauchée et comporte
encore de nombreuses réserves. Elle n'en présente pas moins un
grand intérêt.
L'endocardile aiguë si// hilitique n'a guère été signalée que sur le
vivant. Fournieret Sabareanu ont constaté, au cours de manifestations
récidivantes de syphilis, l'apparition brusque d'une insuffisance
mitrale qu'ils se sont crus en droit, en l'absence de toute autre
cause, de rattacher à cette affection. Dans une autre observation,
de Spillmann et Chevelle, un homme de vingt et un ans présenta, au
troisième mois d'une syphilis maligne, de l'assourdissement des
bruits du cœur suivi d'un souffle systolique en jet de vapeur de la
pointe qui disparu! après plusieurs injections de néosalvarsan. Tout
en s'ét on nant de voir une lésion tu il raie régresser aussi soudainement,
les auteurs n'en eoneluent pas moins à sa relation avec la syphilis.
Ces cas ne sont pas assez probants pour entraîner la conviction.
Certaines cardiopathies vûlvulaires congénitales^ notamment le
rétrécissement de l'artère pulmonaire ou de l'orifice milral, ont été
imputées à la syphilis ; niais, le plus souvent, les seul- arguments
consistaient dans des signes de présomption, tirés des antécédents
familiaux et de la coexistence d'autres stigmates de l'infection. Ces
arguments ne sont pas suffisants et, d'ailleurs, la congénilalité
IYPBIL1S DU C'I.Ci;. S»
du rétréefesemeflA mihal n'eel pas admise par tous les amtewrs
Parmi les cardiopathie* acquittes^ les plua importantes de beaucoup
Bont les lésions aor tiques. Encore le terme de cardiopathies leur
coni ient il mal. <-.ir. (f ordinaire, il s'agît de maladies de l'aorte et
non de eapur. Ceutraireraenl à ee que I '>n pourrait penser, ailes
Boni aseez rares dams Fnéréde sypbUia. Deux faits sea n ont
été observée par Lévi-Frœnkel ; mais ils ne paraissent pu- très eon-
cluants. h';ipr('s lui, le réirèciseemenl sérail moins exceptionnel que
l'insul fisaace.
( îhez l'adulte, l'insufflai ce aorUcnie peu! se constituer lentement,
à la façon des msufBsaueeg de tente antre eauee, <>ii subitei
à la suite «l'un traumatisme ou dune dilatation fonctionnelle de
L'orifice
L'insuffisance traumatique apparafl quelquefois après an trau-
matisme PS 'alivfilH'iit bénin. NoUS 'Mi a\oii- oheervé un • 88 chef DU
individu qui ressentit i«>nt à coup, • * • 1 un. m. -ni d'une < bute ne peu
brusque ar les talons, une douleur violente dans la poitrine, en
même temps qu'il percevait nu bruit soufflant remontant do si ernum
vers la têt ». Ce souffle révélait une insuffisance : ortique cer b ne-
ment récente, car cet homme, examiné quelques j mrs auparavant
pour an contrat aVaenuranees, avait été trouvé indemne de toute
lésion orineiefle. !>«' plus, il était porteurd'une dilata ion notable
de l'aorte, visible à l'é :ran radioscopique, de signes de tabès inci-
piens, ci il avouât! arreir eu la syphilis. CXt I" train ont
rapporté un fait analogue.
L'insuffisance foncliounellepar dilatation de l'anneau sigmol
se distingue des précédentes par son évolution transitoire,
apparition H sa disparil on soudaines. II. ri/ et Braun en
Bignalé un <;«s. A l'autopsie, les valvules étaient mais
l'aorte était augmenl ■<• de volum • et l'orifice anormalement dilaté.
7s ..ii- en avons observé un autre, analogue, mais -an- confirma
anatomique. Le souffle, qui avait succédé a ai
cardiaq ie, ceoaa de se faire entendre quelques jours a
Buile d'un traitement spécifique. En raison de sa courte 'duré*
était bien difficile de l'attribuer à une lésion organique, Par contre,
las axa mena radioscopiques montraient que l'aorte, trèadilat
l'époque lu souffle, était revenue ensuite i ses dimensions norm
Il ne pouvait «loin- s'agir que d'une insuffisance fonctionnelle.
- différentes variétés d'insutfi rtique ont des sympU)
communs. Le premières! qu'el es colnci lent presque) avec
une augmentation des diamètres de l'artère ; le deuxième, qu'ailes
— ■ > 1 1 1 d'ordinaire aocompagi éesde symptômes >l<'u oureux, un- a une
aortitesufl ligmoldienne, si habituelle dans la syphilis «!<• i a<> te.
La pression artérielle peut être plu- <>u moins él<
est très haute, il est tlitti il.- de savoir si l'aortite et 1 insu fia
344 II. VAQUEZ. MALADIES DU CŒUR.
relèvent de l'hypertension ou de la syphilis. Mais il est à présumer que
celle-ci esl en cause quand lapressionesl normale et quand on a affaire
à des sujets aux environs de la quarantième année, n'ayant dans
leur passé aucune autre tare pathologique et porteurs d'une insuf-
fisance aonique présentant les caractères précédemment indiqués.
Fréquemment on trouve associés à la lésion aortique des stig-
mates de syphilis : glossile ou périostite spécifiques, choroïdite,
manifestations nerveuses, paralysie générale ou tabès. Sur cent
trente cas d'affections cardio-aortiques, celui-ci a été noté trente-
deux .'ois. Paifois il est en pleine évolution quand on découvre l'in-
suffisance valvulaire, ou bien il se révèle seulement par le signe
d'Argyll-Robertson, la diminution des réflexes tendineux et la lym-
phocytose rachidienne. Babinski a spécialement insisté sur ce
derniers fait; aussi avons nous donné au syndrome réalisé par les
troubles nerveux frustes et l'insulfisance aortique le nom de
syndrome de Babinski.
Très souvent enfin, au cas de lésion aortique, la réaction de
Bordet-Wassermann est positive, que la syphilis soit avérée ou non,
ce qui est, sinon une preuve, du moins une forte présomption en
faveur de la relation qui les unit. Le résultat des statistiques est en
effet assez impressionnant, et, d'après Bricout, depuis 1912, la réac-
tion de Bordet-Wassermann a été trouvée positive 1U<> fois sur
1 i'J cas d'insuffisance aortique, soit dans une proportion de 70 p. 100.
Aucune autre lésion valvulaire ne donne, à beaucoup près, un pour-
centage aussi élevé.
Signalons enfin, pour mémoire, le rapport que Gaucher a pré-
tendu établir entre la syphilis et l'insuffisance mitrale. L'observation
qu'il en a rapportée est loin d'être probante et, contrairement à ce
qu'il pense, une insuffisance mitrale chez un sujet syphilitique n'est
pas nécessairement due à la syphilis.
Un autre type de syphilis cardiaque monosymplomaiique esl
réalisé par le ralentissement permanent du pouls avec attaques sj n-
copales ou syndrome d'Adams-Stokes. On sait aujourd'hui que ce
syndrome est lié tièj fréquemment à la présence, sur le trajet du
faisceau auriculo venlriculaire, soit d'une gomme, soit d'une infil-
tration embryonnaire avec nodules miliaires, soit encore, d'une
cicatrice, reliquat d'un infarctus ou d'un»- mme(Voj . Bradycardies).
D'ordinaire, il constitue une manifestation tardive de la syj hilis e
il est associe ou non à d'autres complications de même cause : insuf-
fisance aortique, tabès, lésions cutanées ou osseuses, etc. .Mais il
peut être plus précoce; nous l'avons constaté chez une jeune tille
de vingt ans au cours d'une syphilis secondaire. Aussi le traite-
ment spécifique doit-il être institué chez tous les sujets atteints de
raient issemenl permanent du p. mis et présumés syphilitiques;
c'est d'ailleurs le seul qui ait été suivi de succès.
SYPHILIS DU CÛ i R. . :i
Pour Bricout, les exlrasysloles el la tachycardie pourraien , dans
certains cas, être attribuées à la syphilis. Laubrj el ESsmein en onl
conslalé la guérison par un Lrailement approprié, chez un ma
bj philitique depuis vu gî-cinq ans.
I. arythmie complète a été notée 'I ins des observations de Sem-
initia Lang, Adler, Brightmann. Il semble toutefois qu'elle -<>it une
complication, moins <]<• la syphi i- elle-même, que de la mj
(I te qu'elle provoque. La preuve en esl que, >\ m- tous 1 - cas où 1«-
pouls i ■ ■ 1 <■ mi régulier après traitement, ceux de Gastou >-\ Herscher,
<li- Hartge et Burtoul 'l<' Pied notamment, U-- autres mani estations
de l'insuffisance cardiaque régressèrent en même temps.
<>n peul cii dire autant de V alternance </u /><> t/s, signalée pa
Eieitz r\ Dehon, et dont ces auteurs onl noté ta disparition a I i
suite d'injections de néoarsénobenzol el de mercure.
S'agit-il, dans tous ces faits, de —j iii|.I«-— coïncidences? Ou bien
doil "ii considérer les extrasystoles el l< - tachycardiques
comme des accidents initiaux de la syphilis cardiaque donl l'aryth-
mie complète el l'alternance du pouls seraient les derniers termes?
Ces questions ne pourronl ''•lie résolues que quand un sera 'I- fini
tivemenl li\<; bur le mécanisme de ces diverses arythmies el leurs
relations avec If- lésions «In myocarde. Peut-être l'étu
syphilis cardiaque et il»' ses localisations contribuera t-elle s
aircir <•! ^ y >> .'In-, comme cela est arrivé poui les centres
ner\ u\, cerl uns problèmes delà physiologie <'t de la pathologie 'In
cœur?
TRAITEMENT. I.a gravité «le la syphilis viscérale, celle .lu
cœur en particulier, esl due, bien souvent, moins à l'impuissance
île la médication qu'à son emploi ii"{> tardif. Aussi 'l"il on 3
recourir dès que l'on aura constaté, chez il'-- sujets enlachi
syphilis, des troubles cardiaques ne paraissanl imputables à aucune
autre cause. Toutefois, même .1 la période ultime, elle peul donner
des résultats inespérés, \u--i doil on avoir pour règle d'en ess
tes effets comme ressource suprême au cas d'insuffisance cardiaque
rebelle aux médications habituelles, >i l'on a quelque raison de croire
qu'elle est en rapport avec une syphilis avouée ou ignorée.
Au début, i-i dans les ormes monosymptomatiques, le trailemenl
hydrarg) rique peul suffire a condition qu'il soil intensif el fréquem-
ment répété. On s'adressera alors de préférence aux injections
Bels solubles ou de Bels insolubles. Les fricl 1 ai- m< rc iri
égalemeul a recommander, tlles onl donné .« Laubrç un bon résultat
ilaus un cas de crise extrasyslolique <•! lachycarJique chez un
syphilitique. Les mêmes médications sonl indiquées chez !<•- ma.
alliant» de syndrome d'Adams-Slokes ou d'accidents angineux
associés ou qoo avec une lésion orificielle. « In se trouvera bien de
prescrire en même temps des préparations iodurées, pai
34G II. VAQUEZ. — MALADIES 1)1' CM. II!.
l'iodui-c ûe potassium, ;'i la dose de 3 on i grammes paraériei <!<• dix
jours ions les mois, ou bienletipiodoleo injections intraacasevlaires
à la dose <!<■ 2 centimètres cubes |>;u injection.
I > n 1 1 s Les formes graves de la -îvpliilis cardio-aortiqae, il ne font
pas craindre <!<• recourir au ftéoarsénohemzol. Nous l'avons fré-
quemment employé, sans occident, mais il est indispensable de
débuter par des doses faibles, de façon à tàtcr pour ainsi dir<- la
susceptibilité du sujet. Voici la méthode que nous employons : DO«e
faisons lout d'abord une injection de *r,20 suivie, si elle est bien
tolérée, d'une seconde, cinq jours après, de < K ,2$, puis d'une troi-
sième de ()pr,3 et enfin d'une quai riéme etd'une cinquième deC
Dans l'intervalle, on pratique soil des frictions, soit des injections
mercurietles, de biiodure de mercure par exemple, la dose de
2 centigrammes et à raison de dix injection*. Nous répétons le trai-
tement trois ou quatre mois après.
Quand l'insuffisance cardiaque <'st accompagnée d'arythmie com-
plète ou d'alternance du pouls, <>n doit associer aux médications
précédentes le traitement symptomatique par la digitale ou louabaïne
(Voy. Traitement de l'insuffisance cardiaque).
Itibliogi ;i|>hic. — Akleh (J.). La syphilis <lu coew Wev. gén. de clin el de
theraj)., Paris, J898, XII, 818-824; Journ. îles prulic., trad. du A.-), med. J.,
1898, LXYIII, 577-."ibi . — Jîaiiinski. Des troubles |>upillaiivs dun- le> anévi \
de l'aone [Bull, et bem. Sac. méd. ■ e* /"</< de t .iris, m bov. MOI). — Bi
mille), Syphilis du cœur. Bévue d'ensemble el dàsgoesiie j.n.;rdl. Klude parli-
culière de l'insuffisance aortique Bypbilitique, ilesionnes arythmiques et cur
Thèse de Paris, A. Leclerc, 191 1-1912. — Boschile (A.) et Fiscal a | \Y>. Ein l'ail von
Myocanlilis eyphilitica l>ei bereditarer Lues mil Spiroehatenbefuiid [Devtsch.
med. Woch., Berl., 10 mai l'.)06, XXXII. 752). — Caïn, cité par lhucori , Thèse,
p. 82. — Cbci&as, Syphilis du cœur (Ile m- de médecine, Paris, déc. 1904). —
Chauffard, Hérédo-syphUie et rétrécissement mitral \Hull. méd., Paris. 27 av.
1912). — Claisse et Joitbab», Insuffisance aortiqite lraumati(|iie {liull. el if est.
soc. méd. de» hôp. de Paris, 10 janv. 1906). — Ccuschmann, Herzsyphius^Medtc.
Klinik zn Le pziff, 1893, 226-286). — Daribr, Les artérites syphilitiques, Paris,
1901. — Dbguy, Le cœur et l'aorte des syphilitiques. Thèse de Pans, 19M. —
Dehon et II kit/., Syphilis el pouls alteruanl [Pftris méd., Paris, juin 1914). —
lhiTKM.ii, Pragcr Viertelj&hr. /'. pr&k. Heilk., 1852. — Ei.<>y et Uhbtun, Endo-
cardite syphilitique {Echo mèdic. du Nord, Lille, -J7 oct. 1907). — Birn, cité par
Hai.i.oi-i ai et FoOQtTBT, Ml Traité de la Byphilis, Paris, 1911. — FoUMBUMB el Sv-
babbanu, Syphilis ancienne, insuffisance mitrale récente LBull. Soc- franc, de dtr-
matol. et de syphiligr., Paris, 3 mai 1900, XI. 167; Annules de iernutol., 1900,
4 s., I, p. 649). — Pourmibr (K'Im. . Syphilis héréditaire tardive de làu-e adulte,
Paris, 1912. — Gallavardih el Csiabvkt, Phase cardiaque des sortîtes lyphili-
tiques (Arc/i. gén. de meder.. Paris. 1903, p. I 601). - ('■ Ai.i a\ akiun. Âortite
syphilitique é forme d'insuffisance ventriculaire gauche (Lyon médical, 10 août
1913). — Gabtotj et Ubrsohbr, Ann. Soc. Dermat. etSyph., Paris, naa lî • \.
460-463. — Bartob (A.), FuniFalle von Herssyphilia St-Pctertb. med . Wechenchr.,
1899, XVI, 879-382; cité par Daoov, Thèse de Paria, 1900). — II nu/, et Bratot,
Note sur dix cas d'aortite syphilitique [Bull. et Mém. Nue. méd. des h6p.de Parie,
31 mars 1911).— HucBARset ITibssinobr, Syphilis gommeuss du cœur \liev. de med . .
Paris, oct. ioot). — Him.ii.n, Myocardite gommeuse [Zeitschr. /'. Heilk., 1905,
n° -i). — 1 1 1 1 1 % il, Médiasliniles syphilitiques [Bail, méd., Pans. 23 et 30 a. ml
1911). — Jacobvbos (H. C), Devtach. Àrch. f. Min. Medix., Leips., 13 mars
vil, Bd. Cil, 44-53, — Jacqqbt et Sssary, Forâtes atypiques el dégéaéraiives
SYPHILIS DU CŒUR. i:t
du tréponème p&\e [Bull et l/e'm Soc. i \6p, de Paris, i
— .Iii.iiin, Traité des a enaes, Paris, 1879. K
Nicolas Livre jubilaire du p I r, Lyon, 1910 - - I i I
Affections syphilitiques de l'appareil circulatoire Ircfc. gén de n
1878 il. , Syphilis du cœur | ireh. /'. Dermai. u. SyphiL,
n\ 1 1\ 1908, p, 221 — Labdoczi el Lu , I'
litales herédo-syphilitiquei Pressa méd . Paria, 29 mai i N
cl 'I'ih.isii n ' .1. i. Allô i i"i. ■ ■ . nilale» d'il
A cud. méd. . Pai is, 19 noi I Lai aa •
transitoire isolé alternant ■ •■ la tachyi tique Hall, rt Hésn
>.-/ méd det kôp, <!>■ Parié, 1" lin.
logique; rupl ure du coeur par myocardiie syphilitique Bull
1910, p. 'M I. b, Syphilis artérielle Presse méd . P
l.i ii 1 1 1 el Nattas Labbibb, Hérédo syphilis el matformalioi Jiull .
Soc. anat. Paris, mars 1907, p 124) . — Lbtcllb, Coi marite oblil
l£éfn. Soc anal, </•• Pêi dv. 1910 — Lbvi-Fbvcbkbl, Aorl I
athér Infantile. Thèae de Paris, 1909. Lon ri . The '■'•
m aorijc ni-iiriii nuis aad other oardio vasoular diseasea <Bull. 9j
(.hn. I ,il>,,i (I , M'I". n - M ATTIRE/ i iiiIiiiii.-iiI.iii t
l'aorte [Bev, nenrol., i i juillet 1908), Moi saoi -, Mal
m li aité des hi.iI.mIic- de l'enl III. — N'
K'>°<> neoiialorum [Zentralbl / Kinderkailkanda
Die Syphilis des llarzea mer und ererbU Dtrm.
n. \i//'/< . W'i.ii, I-'';. p 279 111, 4 pi.) — N tribu.
tion à l'histologie pathologique des syphilidee tertiuin
l'en.. Parie, |uin 1097) N> i hmo.tt, iv ,
1919, — Nobbcocrt, Bétrccissemenl puln
syphilitique, in Thèse BnicocT, Paris, 1912, p. 118. — Nobkcocrt et Pais
Médiaslinite tuberculeuse [Bail, et Uêm. Soc, méd des h"i> û
1910), < tppoi /i a, /iii'i lasuistik der Erabolien sj puUilische ' lumni 1
Il ci vil .1-, li,- [Wipn. m ni . Woch., 1860, X, 85). — Pisd. Syphili;
aortique [Journ. Praticiens, Paris, il oov. I9i1 . — Reitbr, Ih-
pidiaone lypbilitiqiu kaft / inntre Media, 0. Kinderheilkund
0 .iv. 1905). — IIi.n-i ici i. La siftl. pwlm. t '•' PBjoc. sifil B
Napoi - lliinin vi Dobas el Habvibr, !• philitique*
du < . m- 1 Bail, ei Mém I ar. 1919 B*
Traité aosaplel des maladies vénérienne» [Clinique icoaogr.de 1
Paris, 1851, pi \ \ I \ l; - - 1 ■ :
Wurtenherg ffersi êrt Sabi P
.i-n|iii- et syphilis héréditaire Histol
hèle ( 1 ri h mal, <ln
ur [Bull. Acad. méd., P , XXVIII
M ii n, h med Woch.,\ , p \nn <i Crbvbu.h, L'n
sigBi syphilitique!^///' C&ngr fraru de méde* . Pai
m v\ \. < mu - du ■ ,1111 . \\ ic-i
tuberculeuse i forme tétanique chei l'adulte. P
[Bull, n \i,ni Boa. méé, kéaj dt i' > n 1910, 789 î l
■ I île subjugue' 1 eu ici 1 1 lypbililiqus .1 1
Iricule droit |Proriaee »><■,/ . I von, 1894, \ lll p. If !
enatomo cliniques, Pai Es, 1989 \
néd. '/»'.s inif). ./.• Paris, " ■ > 991 i| \ 1 I
h .min .i ique ci tabès Fruste (0nlJ •
; \ m. ii,'\\ H |, I m !• .ill \ on -\ philil
iflcisches Ml<i Wian med leit., 1859, H
constitutionnelle, traduction Pu *no, \ ourn.
(-' 11,,' med. Scieneet, mars 1911, CXI I, IW 111;
ituN (S 1, Syphilis de l'artère pulmoi '< p«ll<«l.i -
< \1nr1 .Jour*. 0/ S1//./1 , ^.11 ni Louis, l'*ocl 191
Ui entants. Paris, Doi 1,
l'cnfnnce.
3i8 II. VA' lUEZ. — MALADIES Dl CŒI R.
TUMUURS DU CŒUR
DONNÉES GÉNÉRALES. — Les tumeurs du cœur abstraction faite
des gommes syj hili tiques et des tubercules nodulaires, étudiées
précédemment, | résentent plus d'intérêt pour l'analomo-patholo-
giste que pour le médecin. Presque toujours méconnues pendant la
vie, elles constituent des trouvailles d'autopsie; ou bien elles sont
accompagnées d'une symptomatologie complexe et banale qui ae se
distingue en rien de celle de l'insuffisance chronique et progres-
sive.
Cej en lant, pour certains auteurs, elles donneraient lieu parfois à
un lai leau clinique particulier. Ainsi Link attribue une très grande
valeur à un syndrome caractérisé par une hypertrophie [ artielle du
cœur, sans lésion oriiîcielle, et par un épanchement du péricarde,
hémorragique et récidivant. Mais, si ce syndrome est volontiers
réalisé par un néoplasme massif du cœur, il fait défaut dans noml re
d'autres < as de tumeurs, bénignes ou malignes.
Il i eut arriver encore que ces tu meurs provoquent, en raison de
leur localisation, des troubles insolites dans le fonctionn nient du
cœur.
Dansun l'ait de myxosarcome de l'oreillette gauche rapporté [ ar
Bard, il y a\ait une discordance manifeste entre le> battements
des deux oreille! tes. Leur amplitude, normale sur les tracés des
jugulaires, était très faible sur les tracés œsophagiens, où s'ins-
crivent les battements de l'oreillette gauche, ce (pie l'auteur ait: ibua
à une diminution de l'énergie de cette oreillette causée par la tumeur.
Ces! une éventualité a retenir, bien qu'elle ne s'applique qu'à une
circonstance exceptionnelle.
Pour Link. le- tumeurs de l'oreillette donneraient également lieu,
quand elles m ml ] édii ulées, à des modifications assez singulières
des signes d'auscultation. A plusieurs reprises il a constaté qu'un
souffle d'insuffisance fonctionnelle, milrale ou tricuspidienne, per-
ceptible dans la position couchée, disparaissait des que le malade
s'asseyait, en même temps qu'il survenait une crise v:olente d'op-
pressu u. L'auteur a attribué tes phénomènes à l'oblitération de
l'orifice par la tumeur, au moment du changement de position.
Mais i u les< bserve aussi au cas de coagulations intracardiaques. Ils
indiquent la présence d'un corps étranger, -.m- préjuger de sa
nature.
On a s gnalé encore le ralentissement permanent du \ oui- av< c
dissoci.ition cl syndrome d'Adams-Stokes, par suite du siège de la
tumeur au niveau du faisceau auriculo-\ enlriciilaire. Celte anomalie
a élé relevée par Armstrong et Mon :keberg, clic un entant de cin {
i i M El RS DO CŒUR. ta
ans, qui mourut subitemenl bu coûta d'une syncop • el à I tul
duquel on trouva un endothéli m • «I-- ce rais :eau.
Ce ne sonl là, à vrai dire, «|u<- d< - curiosités La : a est que
il urs qui ont ins sté sur la valeur de c •- Bympl
ont relatés qu'après coup ou mieux après révélation, par l'examen
anatomique, de la présence de la tumeur.
Cancer. — Le cancer primitif du cœur est très rare. On n'en
connatl que huit observations authentiques. Il a fait l'objet d'un
travail -lu à Petit en 1896.
Le cancer secondaire est moins exceptionnel. Laënnec en a rap-
porté deux cas, ainsi qu'Andral. Depuis on ru a publié d'autres
rvations. Pic el Bretluion! consacré un important mémi
Laisne] en a fait l'objet d'une i n<
La tumeur primitive peut provenir des organes les plus 'li\
le [".nui .h de préférence, l'œsophage, I :s ganglions médiastin iux,
l'estomac <>h môme les organes génito-ur Dans un fait <l •
\\'i<];il et Abrami, un cancer gastrique s'était étendu au méssn-
tère, au foie, à la vésicule biliaire, aux iux | •« » 1 1 r 1 1 . . 1 1 - . 6 l'ori-
fice aortique, etc. Toutefois 1 ' t ■ • «-t Brel <>ni toujours tro ivé I » poumon
simultanément atteint. Ils en ont conclu qu'un uodu e c incéi
«lu poumon Fembleôtre li condition nécessaire d'un nodule intra-
pariétal du cœur ».
Le cancer Be trouve dans le myocarde bous for ue d'infiltratio i
diffus ■ et Burtoul <l<' noyaux du volume d'une lentille ou d'une n<>i\.
tranchant parleur coloration blanc jaunâtre sur le tissu rouge du
muscle cardiaque et Biégeant de préférence dans lecœui route-
fois le cœur gauche peut être atteint en même temps ou exclut
ment, notamment dans la région du seplum intervenl i< ulaii
myocarde, refoulé par les productions dâvelo inté-
rieur, estnormal, dilaté ou aminci. D'après Pic et B >l
presque toujours un épithélioma épidermique, cyliadriq
glandulaire, suivant la lumeur primitive qui lui a don
et dont il reproduit le t ^ | » * " - On a signalé également l'encépha-
lolde el le cancer mélanique caractérisé par la présence,' dans les
s du myocarde, de petits blocs nodjlaires de m brune
ou noii fttre.
Fibromes —Un assez grand nombre de cas de tumeurs I
<lu cœur ont été rapportés depu - la première i de
Melol en 1832. Elles constiluent les tumeurs primitives de I
coup les plus fréquentes.
On les constat • à tous l< - >hei les enfants c >m i les
vieillards. Elles Be présentent bous la forme d'une massa uniqu e
résistante, gris blanchfl re, du volume d'un p >is ou d'une noisette,
siégeant le plus souvent dans les parois ventricule irtout du
côté gauche. Dans un cas d^ Lelulle, la tumeur, de la grosseur d'une
350 11. VAQUEZ. - MALADIES DU CŒUR.
petite noix, était appendue à la cloison interventriculaire par un
pédicule très court, groj eomme une plume d'oie. La structure de
cei tumeurs ae diffère en rien de celle des tumeurs fibreuses;
cependant elles peuvent subir la dégénérescence sarcomateuse,
ie dans le fait rapporté par Errics<m. où il s'agissait également
d'un fibrome pédicule, pendant au niveau de l'orifice milral.
,\ly\onn'!s. — Ces tumeurs n'ont été signalées que dan- quelques
o s-rvations, notamment dans la thèse de Petit et dans un travail
plus ré eut de Karrenslein. Dans les faits réunis par cet auteur, on
trouve 38 cas de myxome contre 39 de tumeurs d'un autre tissu.
.1 muais elles ne lurent l'objet d'un diagnostic. E!les sont beaucoup
pli s fréquentes à gauche qu'à droite, el surtout dans l'oreillette.
Askanazy explique cette localisation par un trouble survenu lors de
la lermeture du trou de Botal ou par une greffe embryonnaire du
lis-u mu(|ueux.
Ces tumeurs sont fréquemment pédiculées, comme il arrive d'ail-
leurs pourles tumeurs auriculaires. Dans un cas de Lorne, le myxome
s'engageait dan-; l'orifice mitral et faisait hernie dans la cavité ven-
triculaire. Dans celui de Debove, il s'élail développé sur la tricuspide
et s ! rattachait à la valvule par un pédicule très court.
La tumeur, ferme, blanchâtre, a quelquefois une coloration gelée
d groseille. Sa consistance est molle, tremblotante, gélatineuse.
Elle est constituée par une substance fondamentale hoi
transparente, avec cellules étoilée-, et parcourue par des vaisseaux
si n juins. Elle semble avoir son origine da \s le tissu cellulaire sous-
endocardiqne.
Récemment de Vecchi a fait une bonneétude des tumeurs connec-
tées ou pseudo-connectives de l'endocarde, parmi lesquelles le
myxome lui a paru la variété la p'us. fréquente. Après lui, Dean
et Faiconer, à propos d'une observation de tumeurs siégeant,
comme celle de De Vecchi, sur la valv ; postérieure de l'artère pul-
monaire, ont discuté également la nature de ces tumeurs déve-
loppées aux dépens «lu tissu connectif. Ils ont tendance à les ratta-
cher au myxome, mais concluent cependant qu'il n'est pas possible
de se prononcer tant qu'on ne sera pas lixé d'une manière précise
sur la nature M-aie de ces néoplasies.
Lipomes. — Leur existence, admise depuis l'observa lion d'Albert s.
n'est pas fréquente, puisque, sur 55 cas de tumeur- primitives
ne li constatée que il fois. Le dernier l'ail qui en a été rapporté
est dû à Verliac et Morel. Ces tumeurs se rencontrent de préférence
chez i\e^> sujets âgés; néanmoins on en a trouvé à sept moi- et à
ans, ce qui ne concorde pas absolument avec l'opinion de
Pelrocehi, qui considère le lipome du cœur c >mme L'apanage de la
vieil le
Dans 4 cas sur 1*2, !a tumeur était sous-péricavdique et s'im-
l! \n i R£ DU CÛ l'R. t:t
[•l.in'a i., une luis sur la paroi du ventricule gaucl >-. une autre
le cœur droit, deux foi* but le sinus Lransverse '1" péi carde. Kll<;
e~i voluno inc jaunâtre, aplatie, légèrement péd i
Sa limitation toujours nette ne permet ps c la
bu c osseuse du cœui
jamais) i Moins <l être aous-pér cardiq
sortes de tumeur», en raison de leur siège habituellement
sous-endocardique et de leur disposition sessile, onl une évolution
presque toujours silencieuse. Elles ne manifestent leur pré
que quand loue volume on leur localisation particulier* inent
des Iroublea dans lu circulation intracardiaque.
Myomes - l es tumeurs, assez exceptionnelles et dues à l'hyper-
plasie circonscrite des libres . ont éti chez de tout
jeunes enfants el paraissent d'origine congénitale, billes oui été
étudiées par Recklinghausea et \ irchow.
l a myome du coeur siège dans les parois de l'oi - septum
ou les muselés paptllaires >loration est celle du mu
diaque, d'où la difficulté qu'il 3 a à l'en distinguer, qu'il
ne fasse saillie el défoi n ir.
»
Parmi les autres tumeurs proprement dites du cœur, on a noté le
sarcome, dont des observations onl été rapportées par Leroux et
ay, Martin, Baldwin et Perlslein; le sarcome fusiforme ass
au nayxome typique dans uncas de Ménétrier, I»; sareome mélanique
dans un autre dû à Laignel-Lavastine et Delherm. L'hiot ire d<
tumeurs se confond avec celle des tumeurs malignes.
Enfin on a signalé, presque à litre di
mangio-tndolhéliome. Cette dernière variété de Lun .t.
décrite par Penaemann. Elle était située sur les pai ireilietle
gauche. Dans son intérieur se trouvait ni
par* 1- épaissies el des lacunes, les unes pi
- interstitielles, les auti
mais bourrées de cellules pseudo-épithéliales rappelant l'aspect
carcinom&teux. Pour cet auteur, il s'agirait d'un endothéliome né
apillaires sanguins, d'où le nom qu'il lui a donné.
Tumeurs parasitaires Kj tteê hydaUqueè.
lueni les tumeurs parasitaires les plus fréquentes el m d'or-
dinaire avec des tumeurs de même nature eVauti pen-
dant, le kyste hydstique du cœur peut Être primili
souvent alors une trouvaille d'autopsie, comme da
rapportée par Lehns.
Le kyste à échinocoqu habituellement, mais non tou-
jours, dans le cœur droit, en raison «lu trajet Buivi par les embn
anthes pro> ananl du pendant on
1 dans le cœur gauche, 1 de kyste primitif du I
352 II. VAQUEZ. — MALADIES DU CŒUR.
Roque el Durand expliquent ce fail assez paradoxal par la rupture
probable d'une hydatide dans le système des veines pulm< -
naires.
Les kystes hydatiques ont un volume variant d'une lentille à une
petite orange. Dans ce dernier cas, le kysle fait saillie dans la
cavité cardiaque et gène profondément la circulation. Quand il est
superficiel, il provoque une irritation bientôt suivie d'adhérences
péricardiques
Le kyste hydatique du cœur, comme tous les kystes à échino-
coques, renferme un liquide transparent dans Lequel nagent les hyda-
lides fertiles ou stériles ; quand elles sont mortes, on trouve dans
la poche un magma grisâtre et épais comme du mastic.
La tumeur, peut être détachée, entraînée par le courant sanguin
et donner naissance à des embolies graves; ou bien elle se rompt el
les hydatides qu'elle renfermait vont déterminer l'obturation d'un
orifice cardiaque ou de vaisseaux périphériques. Dans un cas de
Budd, il se produisit des embolies multiples dans les branches de
l'artère pulmonaire.
l)an< certaines observations, la quantité des kystes était con-
sidérable, innombrable même dans celles de Wunderlich el de
Barbacci.
Les kystes hydatiques du cœur sont d'ordinaire méconnus, car,
en raison de la diversité de leur siège et de leur volume, ils ne
donnent lieu à aucun signe clinique. Toutefois on pourra les
soupçonner lorsqu'on verra un kyste hydatique d'un autre organe,
notamment du foie, être accompagné de troubles circulatoires
graves, ou bien quand, même en l'absence de tout kyste apparent,
il se manifestera des signes permettant de penser à un corps
étranger du cœur. Dans ce dernier cas, il ne faudra pas manquer
d'avoir recours à l'examen du sang et pra'iquer là réaction de
Weinberg-Parvu. Si elle est positive, on sera autorise à penser
«pie le corps étranger consiste dans un kyste hydatique, ce qui ne
peut conduire d'ailleurs à aucun autre résultat, puisque ces sortes
de tumeur- échappent jusqu'ici à toute intervention chirurgicale.
Actinomycose. — Les lésions actinomycosiques du cœur sont
toujours secondaires. Leur fréquence est relativement grande ;
Ilul'nagel, dans un travail récent, a pu en relever 22 cas, dont un
personnel observé dans le servie • de Letulle.
Le cœur est atteint par contiguïté, à la suite d'une actinomycose
pulmonaire, cervico-médiaslinale ou œsophagienne, ou par meta
stase, au cours de l'évolution d'un foyer actinomycosique quel
conque.
AlU point de \ ueanatomo -pathologique, l'actinomycosedu cœur est
caractérisée parl'intense réaction inflammatoire des tissus au contact
du parasite, l'importance des lésion- vasculaires et périvasculaires,
Ti Ml.i RS i-i CŒUR. «S
l'atrophie progressive des cellules myocardiques el la des truc ti
du tissu élasl ique fondamental.
An poinl de vue clinique, le cœur aclioomycosique ne prés
de 33 mptomatologie spéciale.
Bibliographie. — A ■■• J. I il • l< >,h. / /,aili. Anal., B
215-231. — Armstrojio (H l el Munckbb no ' G ), Herzblock, bedingl du
primœren Herztumor, bei eincm i-jahrigen Kin'd Daula. Iren. / kl
Leipz. , 1911, Bd, Cil, Il IH i ,J — Askanazy, Tumeur du i
■/.■ Genève, 37 mai 1909; /.'■ i ne méd. de la tinsse rom . G
— Aiiiiiiiin (C. , Sur un cas de thrombose néoplasique du cœui droil \rch.
di méd axpér. et cTanat. path., Paris, mars 1905, XVII, 197-204 . — Baeo
Échinocoq i ■ * cœur [Policlin., Sex. med,, Roma, 1909, |>. 1-13 . — Bx
un II. -Ai. Journ \m med las., Chicago I 1910, L\ . 646, i
!•;. luiHicm|iic primiiii' du i eur (Patologica, Genova, 1909, II. - — Bai
iphagien el jugulaire dans un cas de tumeur primitive de l'oreilletl -
(Sem. méd., Paris, 191 I n i !, p. - Bui d < I '/. | /
juillet 1858.XVII, p • llcowbr (W.), Prira
valves ol Ihe hcarl [Joum. oj Pathol, and Bacteriol., I
XVIII, p ' oovb, Myxome pédicule sur la > îll.
mil. de Pari», 1873 XL VIII, 317). Dblhbrm el Laigxbl-1 Un
le sarco ne m . lire du cœur | Bail
rit, 6 i.'% . 1903, LXXVIII, ! -M
l umeurs néoplasiques d le cœur. 1
son ■ !• ). ' !onl ribul i":i â la des i umi y
[Upsaer LMtaref. forhandl., XIII, H 6, pi.). - Fi
einen Fall von Herznahl mil in Heilung ( Wien. kl. Woch XXIII,
déc. 1910). Hur.xAOBL, L'actinomycose du cœur. Thèse de P ,— Kam-
rbkstbin, Un cas de flbro-élastomyxomc du cœur (Kircn Areh. /. path i
Berl., oct. 1908 — Laisrby, Élude sur le- cancer du cœu
— I.mim ill ), Ircfc. /'. Win. Chirurgie, Bcrl., 1896, LU,
\h -i u > I; . i. Sarcome du cœur (Bull. Soc. anat. <lr /• LXXI, |
— I.i n 1 1 ■ \l i ibrome pédicule de l'oreillette -
1895, LXX, 171). — Lins il!. , Der Klinik der primar Tu m. der Hcn
kl. !/-■/. Berl., 1909, Bd I.W II. Il
./<• U. de Péris, 1869, M. IV, 161 |6
i of the hearl in he bundle of His [Am. J
CXI M
Bu -'. de Pai
primitif du cœur H'iil iead. de mi
\ • .• - u- u i
LXXXVIII,
Sarc ime du cœur i mei ' m
Étude sur les tumeurs primitives du cœur;
Paris, i • mtributo
cuore i / o Sp , 1897, LI, p
i ribul ion a l'élude du cancer
... — Itl CCI IV.IIM -IN
renen, w elehes mehrere Iheila i H
rende Tumoren l M\ omen) '
CX, 1 ! m i< vm.. K\ ste K\ d .i . pj
méd., Paris, 1 1 fé> 191 1 , XXII, 65-1
e pseu lo lumori •
v . IV .-i ■ ■•'. i pi.) - Vi RLiAc(H.)etl
ilu cœur i \ reh. '/<•< m il. d
itales w ahrsi : .
B XXXV, | in). — V
méd. des hôp. <lc l
in der I
rai i
Tll.Wll". Dl MM!
35'. II. VAQ1 I /. — MAI.ADII'S DT CŒUR.
TRAUMATISMES DU CCEtJft
Il convienl de décrire séparément les traumatismes avec on -
plaie pénétrante de poilrine.
1° TRAUMATISMES SANS PLAIE PÉNÉTRANTE DE POITRINE
A. — RUPTURES DU CŒUR.
Elles ont été étudiées surtout par Sénae. Dupuytren, Morel-
Lavallée et Nélatoh.
Mlles résultent toujours d'un traumatisme violent agissant sur la
face antérieure du thorax, avec écrasement de la eage thotuoique,
Tract lire du stëffinm, des côtes, de la clavicule, etc., ou sans lé^i<<n
extérieure visible.
Les Iraumali-mes signalés sont surtout : le passage d'une rOUe
de voilure sur le thorax, un coup de pied de cheval, une chute
d'un lieu élevé, ete.
( les ruptures atteignent de préférence les cavités droites, dont les
parois sont plus minces. 11 peut y avoir en même temps rupture
d'autres viscères. L'homme, de par son genre de vie, test plus
exposé que la femme.
L.-i mort est , (ii général, immédiate. < ta cite cependant des ,-
elle a été retardée de quelques minutes et même quelques heur»
B. — RUPTURES DES VALVULES ET DES APPAREILS
VALVULAIRES.
HISTORIQUE. — Signalées par Sénae, ellesonl été étudiées a\ee
soinparCorvisart,Peacock, ftarié, \'élalon,.L Dreyfus, Thoinot, etc ;
en Allemagne, par lleideuhaiu et Steru.
MÉCANISME. — Les causes déterminantes des ruptures valvulaire*,
sont les traumalismes de la [larni thoracique et l'eiVorl. Celles qui
sont dues à l'effort ont été appelées par Batffé ruptures gpontsstéi -
et, pour lui, elles né sont possibles que si l'aorte êtefl antérieure-
ment malade.
Au Contraire les Allemands, siem en particulier, attribuent à
l'effort un rôle bôâuCOUp plus considérable et e-'imenl que, même
au ces de traumatisme, c'eèt encore l'etlori qu'il provoque qui
produit la rupture. 1 1 e-1 la une opinion eerlainement evv— ive.
Les expériences et Marié ont montré. en ell'el, que l'oa peut faire
éclater les appareils valvulaires sur le cadavre iMis Aes pfessàetis
suflisanles ou en traumatisant la partie supérieure du thorax.
Dufour es! arrivé aux mêmes résultats.
I l;,\i MATISMES Ml CŒUR. tS-
En résumé, le rôle prépon Jéranl du Icaumalisme parai I évident,
aumoins dam un certain nombre dei
Toutefois, c'esl d'ordinaire de La combinaison des deux ordres de
causes que résultant Les ruptures valvulaires, Le traumatisme
compagnanl en général d'un effort inconscient el réflexe de la
de celui qui en esl \ ici ime.
Qu'il y ait effort ou traumatisme, La rupture vah >béit
senaiblemenJ aux mômes Lois. Elle se produit pendant ta systole
pour les valvule auriculo ventriculaires, au début <!<• la diastole
pour les sigmoïdes artérielles, parce que c'est a ce moment qu
appareils -n j » j • trient La plus forts pression, Qu'un surcrotl de pres-
sion intervienne alors, il fera «•< > 1 1 j > de bélier », comme disaient
Potain el B trié, el les appareils se rompront.
ANATOMIE PATHOLOGIQUE. - En ce qui concerne la fréqui
des différentes ruptures, Dreyfus, dans satl ne les
chiffres suivants :
Ruptures valvulainea aorliquea
— appareil mit rai *
— appruvil tricuspidieii
— BigmoSdai pulmonaire* i
lo Sigmoïdes portiques. — Ce sont donc lea plus fréquem-
ment lésées. Tantôt un»- seule, tantôt <1<mik valvu
atteintes. La Lésion peut être une désinsertion de la valvule à
point d'implantation, une déchirure plus ou moins étendue de haut
an l»;i-, on <-niiii une simple tissure en plein tissu valvulaire. S
vent il existe des altérations inflammatoires des valvules et <!«•
L'aorte, récentes dépôt Qbrineux . <>u anciennes (indurations cal-
caires) I ss dernières certainement antérieures à la rupture, •.
pu que la fat oriser.
Un (ait clinique nous en a donné la preuve. II concernait un
homme qui, à la Balle <l une chute sur les talons, ressentit une
Lear violente dans la poitrine h qui présenta dès le Lendemain un
Bouffla caractéristique d'insuffisance aortique. A l'écran radi
pique, L'aorte était >u rcnenlee de volume Bur toute sa p
ascendante, ne oui lém i Lésion ancienne du ■•
incontestablement de nal iflque D'ailleurs la syphilis i
avouée, fi il existait en mâm • temps des
perte >lr^ réflexes roluliensj signe d'Argyll et
3 V.PPARB11 mitral. C'est intentionnellement que nous dis
appareil mitral, car ici il ^'.iurii plutôt de ruplur
tendineux ou des pilier- que des valves elle mena - I
peuvent, suivant les cas, ôtre arrachés ou r d leur milieu
leurs extrémités, laiss mt refouler les valves vei Q
356 H. VAQUEZ. — MALADIES DU CŒUR.
la rupture siège sur un pilier, celui-ci présente une extrémité plus
ou moins déchiquetée et recroquevillée.
3° Tbicuspide. — Ici la rupture siège également sur les corda_ -
et les piliers, exceptionnellement sur une valve.
4° Sigmoïdes pulmonaires. — On n'en connaît guère qu'un cas
authentique, dû à Weiss; il s'agissait d'une rupture de la valvu •■
postérieure.
SYMPTOMATOLOGIE. — Brusquement, à l'occasion d'un trauma-
tisme thoracique ou d'un effort violent, un individu en parfaite
santé apparente est pris d'une douleur vive, pongitive, angoissante,
qui, partie de la région précordiale, irradie vers le cou et les épaules.
Le sujet perçoit parfois à ce moment la sensation nette d'une déchi-
rure dans la poitrine. Instantanément apparaît une dyspnée extrême
avec suffocations, palpitations violente-, accompagnées de lipothy-
mies et même de syncopes.
Le pouls est petit, souvent irrégulier. L'auscultation, quelques
heures à peine après l'accident, révèle l'existence soit d'un sou' Ile
diastolique de la base, soit d'un souffle systolique de la pointe.
Le souffle diastolique siège dans le deuxième espace intercostal
droit et esl en rapport avec une insuffisance aortique. I! esl généra-
lement plus intense que le souffle de l'insuffisance par endocardite ;
parfois il présente les caractères d'un ronflement et peut être perçu
par le malade ou même à dislance.
Le souffle systolique de la pointe, symptomatique d'une insuffi-
sance mitrale, est «le timbre grave, sonore ou musical et piaulant. Il
j eut être accompagné d'un autre souille correspondant a la région
moyenne du cœur, de tonalité excessivement l»asse et semblable a un
bruit de « guimbarde ». Ce dernier souffle ne peut être attribué qu'au
flottemenl dans le courant sanguin d'un fragment depilier ou de val-
vule. Nous avons vu, ily a quelques années, cesdeux souffles c<
terchez an sujet qui, précipité d'un lieu élevé, était lombésur le tho-
rax. Examiné quelque temps auparavant, cet homme n'avait été
trouvé porteur d'aucune lésion organique. Le bruit de guimbarde
disparut au bout de quelques jours, probablement parce que le
corps étranger qui te provoquait était devenu adhérent à la paroi. Le
second souffle, celui d'insuffisance initiale, persista seul.
La mort peut se produire aussitôt après l'accident. Elle serait beau-
coup plus fréquente dan- le cas de rupture de la initiale que de rup-
ture des sigmo des aortiques. Si le malade Mir\ il aux accidents du
début, il entre dans la phase do cardiopathie aortique ou mitrale con-
firmée.
PRONOSTIC. — Le pronostic de ces insuffisances est toujours
grave. La morl subite est fréquente, ou bien elle peut être relardée
de quelques mois. On connaîl cependant de nombreux cas de
guérison.
i RAI ma i ISM1 S D1 CO i l;. n
DIAGNOSTIC. [1 est d'ordinaire facile, g ■ commémoratifs,
aux caractères spéciaui des souffles. Au point devue médico-légal,
le problème peu) cependanl être fort délical par suite du manque de
netteté des commémoratifs, de l'absence '!<■ données Bur l'étal anté-
rieur du Bujel el du retard de l'examen après l'accident.
TRAITEMENT. Les premiers jours, il est uniquement sympto-
ma tique; par la suite, il se confond avec le traitemenl del'insuffis
cardiaque.
C — ENDOCARDITES VRAI MATIQVES.
1° Aiguës. — Nos connaissances actuelles permettent de a
dérer comme \ raisemblable, sinon comme sûre, l'origine traumatique
de certaines endocardites aigu
Expérimentalement, Rosenbachj Wyssokov* itch, Netter, w eichsel-
baum, F. Franck ont pu, après production de ruptures val vu t aires
iques, provoquer l'apparition d'endocardites infectieuses par
injection dans la circulation de cultures microbiennes pneumo-
coques, streptocoques, staphylocoqui
1 - conditions expérimentales se trouvent cliniquement réali
si l'on admet, d'une part, que le traumatisme peut léser des appareils
\;il\ al aires sains et, d'autre part, que des microbes, passant dans
le Bang à l'occasion d'une infection souvent bénigne ••( locale,
viennent ensuite Be fixer el coloniser sur l'endocarde lésé. La
lésion traumatique de l'endocarde joue là le même rôle d'appel que
l'endocardite chronique rhumatismale dans certains faits aujour-
d'hui bien connus d'endocardite infectieuse secondaire.
Les observations d'endocardite aiguë traumatique présentant tous
iractèrea de garantie désirables sont, ;■ la vérité, fort ran - dans
la littérature médicale; <>u n'en peut guère trouver plus de Iroh
quatre. En voici > [ue nous empruntons, en la résumai
Bourguin et de Quervnin, et qui nous parait particulièrement
démonstrative. I d individu en pleine santé fait un effort çohj
rallie pour retenir un lourd lonn< au. Il ressent immédiatement u n>-
sensation de déchirure dans la poitrine, se sent mal à l'aise et s
«lu nez. Le lendemain il crache des mucosités sanguinolentes
h cesse -mi travail. Les jours suivants, il doit B'alitei el les
symptômes deviennent graves : dyspnée, cyanose, tccélération «lu
pouls, i'Ii-. Enfin un Bouffie bruyant apparaît su foyer unir. il. «mi
même temps que la température comment
viennent des douleurs spléniques s, de l'albuminurie, el le
malade meurl d'embolie cérébrale, sept semaines après l'accident. A
l'autopsie, on trouve une endocardite milrale ulcéro-verruqu
d'origine Btreptococciquo et, en outre, des infarctus i de la
rate, <lu rein el une embolie de la svlvienne.
358 II. VAQ1 EZ. — .MALADIES DU GŒI R.
C'est là le tableau typique de L'endocardite maligne, et l'on est en
droit de penser que le traumatisme, encréant une lésion endocardique,
a permis le développement du processus infectieux.
*J° Chroniques. — Dans ces cas, le traumatisme serait le point de
dépari d'une endocardite à forme plastique. Les phénomènes évolue-
raient d'une manière presque latente, pour aboutir graduellement,
en quelques semaines ou quelques mois, à la formation d'une insufû
sance aortique ou mitrale. Jaccoud, Stern, Ileidenhain, Swiney ont
rapporté des observations de ce genre qui paraissent probantes.
L'avenir de ces lésions valvulaircs traumatiques ne différerait en
rien de celui des lésions valvulaires d'origine rhumatismale.
D.— MYOCARDITES TRAUMATIQUES ET ANÉ] RYSMES
DU CŒUR.
En ce qui concerne les myocardites d'origine traumalique, il con-
vient d'être plus réservé. Elles sont évidemment possibles à conce-
voir, puisque le traumatisme détermine des lésions du myocarde
(déchirures, hémorragies, thromboses) qui peuvent aboutir à la sclé-
rose myocardique, tout au moins localisée; mais les rares observa-
tions qui ont été publiées comme cas de myocardile chronique, même
la plus célèbre, celle de Dittiich (1849), sont loin d'entraîner la con-
viction.
Quant à l'histoire des anévrysmes du cœur consécutifs aux trau-
malismes,elle est aussi obscure que celle de la myocardite elle-nnin.--
Ici aussi on peut admetlre que la distension d'une plaque fibreuse
myocardique d'origine traumatique devienne le point de départ d'un
anévrysme cardiaque; mais les faits probants manquent presque com-
plètement.
Nous devons cependant signaler un cas curieux que nous avons
ob-ervéjadis dans le service de notre maître Potain. 11 concernait un
homme qui l'ut frappé violemment dans la région de la base du eceus
par un coup de timon de voilure. Immédiatement après il présenta
une dyspnée violente avec angoisse et palpitations. Ces accidents
ne tardèrent pas à se calmer et, à l'examen, on constatait seulement,
au niveau del'arlere pulmonaire, un ryl lime à trois temps dont le troi-
sième élément était constitué par une sorte de choc diastolique se
produisant immédiatement après le deuxième bruit. Quelques mois
plus lard, cet homme rentra à L'hôpital en étal d'insuffisance
cardiaque progressive, suivie de mort. A l'autopsie nous constatâmes
une dilacération tics libres myocardiques de la région de l'inlundi-
buluni pulmonaire. Là où avait porté le traumatisme, la paroi
était très amincie et disleiulue.il semblait que l'ané\r\sme fût
dû exclusivement au traumatisme, car il n'y avait pas de Liaee de
sclérose.
i RAI WATISMES Dl il R. ni
i ri BIQÂJUM 1 I i riUI i/.( //o/ /
l.i |m-i ■!< ■;ii-.iii.- 1 1 . 1 1 1 1 1 1 . 1 1 1 . i w i - , signalée depuis i eq
France qu à L'étranger, affecte d'ordinaire la forme sèche. Sa réalité
.i été plusieurs foii prouvée par 1 auto]
manque de netteté et ne présente i .• nd s| i cial. Elle peul g
devenir le point de départ d'una symphyse péricardique.
2 TRAUMATISMES AVEC PLAIE PÉNÉTRANTE DE POITRINE
Ce chapitre rsvêi, du fait di la guerre récente, un intérêt parti-
culirr.
De tout temps les médecins s'intéressèrent aux plaies du cœur,
considéraient du reste comme fatalement - d'une mortii
diaie ou rapide. Ce n'ait que dans le courant du sut sii
quas auteurs, dont Robert de Lambalte, publièrent des
soa spontanée; puis vinrent les travaux de Jamain
1868). En 1896, Farina le premier tenta la suture d'une pla •
cœur par coup de couteau. Depuis lors, beaucoup d interventions ont
été pratiquées, et nombre <l<- travaux publiés sur les plaies du cœur,
• H France par Loiso i, B >uglé, <iinh.il. Terrier et Reymond, I ontan,
Quénu, Lenormant, etc.; iil étranger par liesse et l--i.il- r, halo
Peck, lî-liii. Borchardl, etc. Enfin, penJaul la guerre, la chii
du cœur a pris un développement important (Du val, Barnsby, I'
?cnat, Lefort, Paul Delbet, Rehn, 1 <■ 1 1 <■ \\ >ssi, le i l'ait
l'objet de deui thèses récentes de Paris ite Costanlini et de
\ iala.
ANATOMIE PATHOLOGIQUE. — I ,et sur peo
être oceasionnées par aiguilles, instm i
feu. Voici la statistique du temps de paix qu< m :
Aiguille
ln-( i h ini-ii i tranchant
Arnifs à Jeu —
.hiii.nii, dans sa iii •-«■ il s
peul considérer dans le cœur trois plan- successifs et <l<- vuln i
hi>- décroissante; un plan antérieur, qui
droit, s la points du ventricule (fauche, al
moyen, qui comprend le ventricule gauche ri u
i iiu • par l'oreillette gauche, rarement aiti
I i - plai •- des on i lai l< - »onl loujou
la minceur des parois I ml d --i dia il
rures longues ds
l i plaies des ventricules peuvent n inléressi?r que la |
360 II. VAQUEZ. — MALADIES DU CŒUR.
cardique, sans léser L'endocarde. Quand celui-ci est atteint et que la
cavité ventriculaire est ouverte, la plaie est régulière s'il s'agit d'un
couteau, déchiquetée et irrégulière s'il s'agit d'un projectile. Dans
ce dernier cas, il existe parfois deux orifices, l'un d'entrée, l'autre de
sortie. Enfin les piliers et les lames valvulaires peuvent être plus ou
moins sérieusement blessés ; il en est de môme de la cloison inter-
ventriculaire.
Le péricarde présente une plaie nette, arrondie ou au contraire
déchiquetée. Il peut se faire qu'il y ait plaie du cœur sans plaie du
péricarde. Dans ce cas, la première se produit par contusion, le
projectile n'ayant pas franchi l'enveloppe péricardique.
Enfin la blessure cardiaque s'accompagne très fréquemment de
blessure delà plèvre et parfois du poumon. Les gros vaisseaux de la
base peuvent être également lésés, de même que certains organe-
abdominaux : foie, estomac.
PHYSIOLOGIE PATHOLOGIQUE. — La blessure du cœur est excep-
tionnellement sèche et, en général, elle provoque une abondante
hémorragie, continue s'il y a plaie pariétale des ventricules ou des
oreillettes, intermittente sous la forme d'un violent je! systolique
dans le cas de pénétration ventriculaire.
Le sang ne s'écoule ordinairement qu'en faible partie au dehors
et reste plutôt dans le péricarde ou la plèvre. Si la blessure siège
au niveau de la plèvre médiastine (plaie de la pointe), il s'accumule
dans la plèvre, ce qui donne lieu à un hémothorax qui peut
atteindre 1 litre, 1*,5 et plus. Si la blessure siège au voisinage
d'un cul-de-sac pleural, le sang gagne plus facilement le péricarde.
qui peut en contenir de .'iOO à 500 grammes. Dans ce cas, l'anémie
est moins considérable que précédemment, mais le jeu du cœur se
trouve singulièrement entravé, jusqu'à l'arrêt qui, comme l'ont
montré Fr. Franck et Lagrolet, est dû à la compression des cavités
auriculaires.
Les plaies des artères coronaires sont particulièrement graves.
Quand la blessure siège à l'origine du vaisseau, la mort se produit
rapidement et résulte, comme le prouve l'expérimentation, delafibril-
lation des ventricules. Quand la blessure siège au niveau d'une de-
branches, les désordres sont moins sérieux et la ligature devient
possible.
On sait que l'excitation ou la blessure de certaines zones du
cœur du chien (cloison inlerventriculaire. zone a trio- ventriculaire,
paroi postéro-inférieurc de l'oreillette droite, c'est-à-dire trajet du
faisceau primitif) peuvent provoquer la mort immédiate de l'animal
en expérience. Par contre, l'excitation ou la blessure des autres
zones cardiaques n'amènent que la production de troubles plus
ou moins intenses du rythme du cœur. II esl très vraisemblable que
les choses se passentde même dans le cœurhumain. Cette notion de
TRAUMATISMES DU ' ŒUR. ?3
zones cardiaques neutres et spécialisées explique fort bien que, tandis
que certaines plaies cardiaques Boni Buivies d'une i t instantanée,
d'autres au contraire sont remarquablemenl tolérées.
SYMPTOMATOLOGIE ET ÉVOLUTION Deux éventualités sont à
envisager, Buivanl quels plaie esl récente ou ancienne :
l° Plaies récentes. - Le blessé du cœur peu I présenter, quand il
\ :i large plaie de la région précordiale, uni- hémorragie externe
particulièrement abondante; mais en général cette hémorragie ne
diffère en rien de celles de toutes les plaies pénétrantes de poitrine;
elle constitue donc un Bigne «le médiocre valeur. Plus imp >rtant
est l'aspect du visage, qui présente une pâleur mortelle», révélait ice
de l'hémorragie interne. Elle contraste Bouvent avec la cyanose des
lèvres, des oreilles, '!«' l'extrémité 'lu nez, accompagi d'un gon
(lement des jugulaires qui traduit la Blase pulmonaire La dyspnée
est habituelle ni accusée, et le blessé est en proie à une agitation
anxieuse ou profondément abattu et sans connaissance. Le |»«>uls
esl toujours petit, rapide et souvent irrégulier. L'existence d'un
pneumothorax vient en général enlever presque toute signifie
à l'examen de la ivuri<>n précordiale. La matité cardiaque se Iroive,
de ce l'ail, plus on moins supprimée . 1<- choc 'I'- la pointe peu! être
absent, l«'s bruits 'lu cœur Boni très affaiblis. Quant aux bruits
classiques décrits sous le nom de bruit de rouel , bruit «!«• moulin .
ils Boni exceptionnels, <•! il ne faul guère B'attendre à les trouver.
Parfois cependant l'existence d'une large matité précordiale permet
de Buspecter l'hémopéricarde. Quanl à l'hémothorax, il Be reconnaît
facilement à Bes Bignes habit uels.
Quand la eh..-.- .--i possible, c'est à l'examen radioscopique qu'il
faut demander les renseignements les plu- précis. S'il ae permet pas
toujours, en cas de plaie par arme a feu, délocaliser le projectile qui
peut être perdu dans l'ombre produite par l'hémopéricarde ou l'hémo-
thorax, M révèle du moins ces hémorragies, donl la première, c
térisée par les dimensions el l'immobilité de l'ombre cardiaque, a
une valeur diagnostique capitale.
D'ordinaire, en présence d'une blessure «lu cœur récente, l'inter
vention chirurgicale immédiate B'impose. Quel que -"U le pn
opératoire employé, elle doit comprendre : l'extraction 'lu
étranger, -'il en existe un, <■! la Buture 'lu cœur. Mai-, étant donné
l'état trop fréquemment grave du blessé, il esl souvent prudent '!«■ ne
pas s'inquiéter outre mesure de la présence du projectile <•! '!<• prati
quer la suture aussi rapidement que possible.
2° Plaies anciennes. — o. Sans corps mu w..ih. En l'absi
»1 - projectile, la guérison Bpontan u chirurgicale se fait -<>u- 1 1
forme d'une cicatrice fibreuse qui | eut être résistante, ou se !
distendre secondairement pour devenir le point <\<- dépari d'un
anévrysme du cœur. Mais la véritable complication •
H. VAQUEZ. — MAl.Al»M> DU CŒUR.
<lu eœur, indépendamment de l'infeotion possible dan- I*
qui suivent la blessure et l'intervention, c'est en réalité la
péricardite adhésive. S'il s'agit d'une symphyse limitée, le jeu du
cœur esl possible, mais, si la symphyse esl compliquée, elle
peu! conduire progressivement 1s blessé à l'insuffisance irréduc-
tible.
b. Avec corps étranger, — « La tolérance du cœur \ des
i orps étrangers est étonnante, » écrivait (Juibal en 1905. Cette pro-
position reste vraie, après la vaste expérience de la guerre, à cette
restriction près que le corps vulnérant n'a atteint aucune «le- zones
spécialisées, précédemment citées.
Que la guérisonsoàt spontanée ou consécutive aune intervention
chirurgicale, les choses se passent de la mémo façon. Le bi<
guéri dont le cœur est « habité » par un projectile (balle ou éclat
d'obus) se présente avec toutes les apparences d'une bonne santé.
L'examen du thorax révèle bien, à la vérité, dans la plupart des
cas, soit l'existence d'adhérences pleurales à la base, soit la présence
d'adhérences péricardiques plus ou moins étendues; mail 1 auscul-
tation du eœur permet de constater l'intégrité en général eompl te
et des appareil.-* ralvulaires et du rythme cardiaque. Au point de vue
fonctionnel, il peut se faire que le sujet n'accuse aucun trouble ;
habituellement cependant il se plaint de douleurs rétro-sterni
de palpitations, d'angoisse, particulièrement dans la position cou-
chée, et surtout de dyspnée d'effort. Dana l'appréciation exact
ces troubles, il convient du reste de ne négliger ni la pari de l'élé-
nienl psychique, souvent considérable, ni celle de l'élément inté-
rêt ■ blessé de guerre).
Mais le pronostic des blessures anciennes du cœur esl lié beaucoup
moins à l'existence de ces troubles qu'au sort même des corps étran-
gers. Les projectiles para cardiaques et parié to-eardiaques deviennent
le point de départ d'une réaction conjonctive qui produit leur enkv--
tement progressif. < et enkystement explique, d'unepart, leur parfaite
tolérance et, de l'autre, leur innocuité vis-à-vie das organe-* mobiles
de voisinage qui, sanscela, pourraient être à la longue lésée, partie*- .
lièrement dans le cas d'éclat d'obus à bords Lrrégulierf. Quant aux
projectiles iatracardiaques, leur sort esl plus complexe heu d-
s'immobilisent dans une anfractuosité <1<- L'oreillette, ealrelea piliers
et les cordages du ventricule (expérience de Rheo .ou bien ils restent
complètement libres dans leseaviléa cardiaques, ou ils subissent les
mouvements de tourbillons sanguins. Ces corps étrangers libres
sont susceptibles, d'un moment à L'autre, d émigrés rers les art
et même les veines el de causer de graves accidents emboliques :
dans l'artère pulmonaire Brockhardl , dans la veine iliaque Ascoliet
Moneiiiu . dans tertere axillatre (SeMoffer), dans l'artère iliaque
(l'eiiloux). Signalons, ea passant, le cycle inverse, noté par G range-
i RAI -i a i ISMSS DU C(E1 R. t»— 363
raed,< v-i ,, dire le possibUiUde migration daproj^tilet
\ry- |r- .;i\ i I • '■ - c H I"' I I ;i ' 1 1 1 1
projectiles libres intracavilau*es constituent donc te véril
danger dee plaies anciennes du cœur. Autant l'abstention chirur-
gicale pars i de mise iris à vi ps enkystés, autant l'inti i
tien est. indiquée dans le cas où La migration i mire.
En présence d'une blessure ancienne du cœur, la question qui se
avant tout esl donc de repérer et de localise] i men
e^e possible le corps rainèrent. Les symptômes cliniquet
rd nettement insuffisants; seule la radioscopie peut fournirun
élément <lo certitude.
EXAMEN RADIOSCOPIQUE. — Il esl inutile d'insister aur la diffi-
culté du problème, due ;'• l'absence de poinl de n ; et la
ncr fréquente d épanclu menl ou d'à ,
diques, dont les ombres viennent gêner Bingulièrementl'exploration.
La découverte «lu projectile esl relativement facile « i > i . 1 1 j < I les
champs pulmonaires sont clairs st quand il s'agit d'une bal •
d'un gros éclat d'obus. Mais au cas de petit éclat ou de fragment
de balle, la recherche peut être fort ardue et il esl nécessaire
alors de pratiquer <-i un examen radioscopique el une radiographie!
La situation du projectile par rapport aui parois cardiaques
toujours délicate à préciser! Quand le corps étrangei est exti
diaque, il est en général possible de disso» is une incidence
donnée, bob ombre de celle du cœur. Quand ces ombres sonl indîs-
ibles dans toutes les positions, l<- projectile peul être considéré
comme paracardiaque, pariéto-cardiaque ou intracardiaqi
projectiles paracardiaquea el pariélo-cardiaoues aiTectenl
dea déplaeements d'ordre respiratoire et des battements rythmiques,
synchrones aux pulsations cardiaques, de môme amplitude pour lea
cliles parié lo i ardiaques, beaucoup phia amp
jectiles paracardiaquea ou péricardiqui . Les [pi
diaques présentent tes mêmes caractères que lespariét
s "il- sont fixés aux parois; s'ils sont lib \ imis
;i <!«•- mouvements tourbillonnaires loul à fait caractéristiques
Le traitement, c'est-à-dire la cardiotomie en a di
corps étranger, dépend du résultai fourni par l'examen radi<
pique. < omme nous l'avons dit, celle intervention ehii -
vraiment indiquée que dans la caa de projectile inli :ilue
arvec menace de migration et d'accidents emboliqu
nil»l i«»u >••• |»lii.- (1
K-s rwplare* ralvularra daccrur(A< |hm, !, ;
Bojk raudt (M.), Ueber H
I rip/ !'
K.Mini;.i-s ,i.r Hersklapprm
i 1 Pour plus de détails,
par \ tqtna et Bonoi i ■ . dition, J. H Daillii
36Ï II. VAQUEZ. - MALADIES DU CŒUR.
[Monatscshr. f. Unfallheilk., Leipz., 1902, IX, 136-1 io). — Castialx et Lau-
oier, Lésions valvulaires consécutives aux contusions des parois thoraciques (XIII*
Congrès inlern. de médecine, seel. de méd. légale, Paris, 1900); Comptée rend.,
33-46). — Constantin! il.), De la chirurgie des plaies récentes 'lu cœur par pro-
jectiles et instruments tranchants. Thèse de Paris, 1918-1919, n° 186. — Delhom-
hbai (A.), Étude médico-légale des lésions valvulaires aorliques consécutive-
aux contusions du thorax. Thèse de Paris, 1901-1902, n° 307. — Dittricii,
Die wahre Ilerzstenose erlautcrt durch einen Krankheitsfall (Vierteljatirsschr.
f. d. prakt. Heilk., Prag., 1H1(», VI). — Dheyhs (J.), Ruptures valvulaires consé-
cutives au traumatisme et à l'effort. Thèse de Paris, 1895-1896. — Durons
(Charles), Les insuffisances aortiques d'origine traumatique. Thèse de Paris, 1896-
'.»", n° 120. — Di'iuy riiEN, Leçons de clinique chirurgicale, Paris, 1839, t. III,
p. 178, et t. VI, p. 355. — Duhoziez, Des lésions chroniques du cœur d'origine
traumatique (Union médicale, Paris, 1880, nos 72, 73). — Duval et Barnsbt II .
Halle de fusil dans le segment péricardique de la veine cave; extraction par péri-
cardotomie et incision de la veine cave (Soc. de Chir., Paris, 26 juin 191*: Presse
méd., Paris, 11 juillet 1918,363). — Elleaumk, Essai sur les ruptures du cœur. Thèse
de Paris, 1857-58.' — Fischer, Ueber die Wunden des Herzens und des Herzbeutels
[Arch. f. kl. Chir., 1S68, IX). — François-Franck, Production artificielle de
lésions valvulaires du cœur (Comptes rend, et Mèm. Soc. Biol., Paris, juin 1882,
108-120). — François-Fha.nck, Reproduction expérimentale de l'insuffisance aor-
tique. Rapport parC. Paul (Bull.Acad. de méd., Paris, 1886, 313-316). — Gam<,ei:,
Ruptures of the heart by external violence, London, 1856. — GnANGÉRARn, Migra-
tion rapide dans le réseau veineux d'une balle de shrapnell libre dans l'oreillette
droite (l'resse médicale, Paris, 1916, n° 46, 365). — Guibal (P.), La chirurgie du
cour (Revue de Chir., Paris, 1905, XXXI, 323-621-761; XXXII. 245-369). —
Heidenhain (L.), Ueber die Entstehung von organischen Hercfehlern dunli
Quetschung des Herzens (Deutsche Zeitachr. f. Chir., Leipz., 1895, Bd. XLI). —
Jamain, Des plaies du cœur. Thèse d'agrégation, Paris. iv>7. — Jobeht db Lam-
BALLB, Réflexions sur les plaies pénétrantes du cœur (Arch. gén . de médecine, 3r
série, t. VI, p. 5-1839). — Lefort, Signes radiologiques des projectiles du myocarde
(Bull, et Mém. Soc. de Chir. de Paris, 7 mai 1919, 780-783). — Léo (6.), Contri-
bution à l'étude du traitement chirurgical des plaies du cour. Thèse de Paris,
1903-1901, n° 38 1. — Linoman (J.-H.), Zur Kasuistik seltener Herzerkrankungen
(Deutsches Arch. f. Idin. Med., Berlin, issu, Hd. XXV). — LoisoM.E.), Des Me -
suie- du péricarde et du cour et de leur traitement [Hevue de Chir.. Paris, 189X
XIX, 49-79). — Manine-Hiton (F.), De la suture des plaies du cour, Manuel opé-
ratoire. Thèse de Bordeaux, 1901, nc 10. — Mohi:i. -LavallRB, Déchirure du péri-
carde et fracture du crâne (Bull. Soc. de Chir. de Paris, 1860, 6S-69). — Nbla-
to.n (Charles), Rapport- du traumatisme avec les affections cardiaques. Thèse d'agré-
gation, 1886. — Olmvier, Dict. méd., Paris, 1834, t. VIII. — Pbacock, On some of
the causes and effecls of valvular (Diseases of the heart, London. ]86;>i. — Pbrdoi \.
Plaie du cœur par halle. Migration de la balle dans l'artère iliaque primitive.
Extraction. Guérison (Bull et Mém. Suc. de Chir. de Paris, 1919, 9 avril, 632-637).
— Rosi-miach (O.i. Ueber artificielle Herzklappenfehler (Arch. f. exper. Pathol.,
1878, Bd. IX.'. — Rossi (Felice), La Ferite del Torace d'arma di fuoeo in guerra,
Bologne, 1918,319 p. — Schloffbr II., Ueber embolische Verschleppung von
Projektilen ntbsl Bemerkungen ûber die Schuss verletiungtn des Ile -zens und der
grossen Gefasse (Beitr. t. klin Chir., Tûbingen, 1903, X.WYli. 698 72:). —
Su un (Richard), Ueber traumatische Enstehung innerer Krankheiten, léna, 1 is-
cher, 1896, in-8°, 2 Aull.. 1910. Verschlimmerung y on Heri nach. Trauma, ;
et suiv. Endokardilis und Herzklappenfehler, p. 28 el suiv. — Tboikoi
accidents du travail et les affections médicales d'ori.inc traumatique, Paris,
1904, m B°, p. 223 el suiv. — ThurhaII (J. , On rupture of the heart, and on
the haemorrhage into the pericardium whiloul rupture of the heart or greal i
(London m. Gaz., 1838, XXI, 813-817). — Vaqubz cl Bordet, Le cœur el l'aorte,
3a éd., Baillière, 1920. — \"ivi \ (F. , De la cardiolomie. Thèse de Pan-, 1919
1920, n" I2.i. — Wbichsi i bai m Ai. /.m- .Etiologie d« n akuten Endocarditis | Wien.
med. Wochenschr., 1885, n° 41, 1240). - Wyssokowitsch (V.), Beitrag /ur Lehre
von der Endocarditis Arch. f. path. Anat, u. Physiol . Berl., 1886, Bd. CII1
.Mil .
LÉSIONS YAI.VI !. AIRES. fft -305
LÉSIONS Vil \ ULAIR1 S
NOTIONS GÉNÉRALES SUR LE MÉCANISME ET L'ÉVOLUTION
DES LÉSIONS VALVULAIRES
Pendanl longtemps les lésions valvulaires ont semblé consl
toute la pathologie cardiaque. Dans ces dernières années, par une
exagération inverse, on en ;i trop diminué l'importance, el quelques
auteurs onl même prétendu que la présence d'un i>ouffle au ni
•l'un orifice «l«-\;iii être tenue poui négligeable, l'altération qu'il
révèle ne témoignanl ''n aucune façon que le fonctionnemenl du
cœur soit irrémédiablemenl troublé. En principe, cela esl •
mais il n'esl pas moin 9 certain que le jeu défectueux d'un ;i| j
valvulaire mel à l'épreuve la résistance du i œurel l'expose ui
ou l'autre à de fâcheuses éventualités. A ce titn les lésions
vules oui une personnalité propre <|ui en justifie, aujourd'hui
co par le passé, une élude détail] *
I es cardiopathies valvulaires sonl congénitales «m acqui
I es premières Boni dues a un arrêl de développement des appa
reils valvulaires par dystrophie héréditaire ou, exceptionnellement,
;i des endocardites <!<• la vie intra utérine, résultant d'une infection
l ransmise '!«• la mère au fœtus.
Les secondes, beaucoup plu.-, fréquentes reconnaissent
cause une infection ou des troubles mécaniqui • imputa
le plus souvent, à une endocardite aiguë, sub u chronique,
survenue au «oui- de maladies infectieuses, le rhumatisme m
ment.
Quand l'endocardite évolue rapidement, 'I
seplicémiques par exemple, elle détermine des
des H'-' 1 1 »ses des \ oiles membraneux ou d< l<
quelques jours, une insuffisance des orifices • ! • >i 1 1 .
assurent le fonctionnement. Dans les en J(
il bc produit, après la phase inflammatoire, des •
valvules <>u des adhérences de leurs bords suivies d'ins
de i trécissement des orifices Ainsi s'expliquent les pri
lésions des orifices artériels. I •• mécanisme d<
culo-ventriculaires esl un peu différent ■
et Rendu, il consiste moins dans l'altération d<
rétraction des piliers, laquelle a po
membraneux dans la cavité ventriculai
et de les rendre incapables de s'opposeï au rc^ux du
ment de la si slole.
36G II. VAQtTEE. — MALADIES 1)1' CŒUR.
L'influence des troubles mécaniques n'est bien connue que depuis
quelques années. Elle s'exerce à la faveur de modifications d m- les
pressions intra cavitaires ou d'un défaut de fonctionnement des
oreillettes.
Les premières résultent d'un excès de tension dans la grande ou
la petite circulation, qui soumet l'un des ventricules ;'i un surcroît^.-
travail. Celui-ci provoque tout d'abord une hypertrophie des paroi-,
puis, quand la'résistance des ventricules est définitivement vaincue,
une dilatation desa cavité suivie d'une insuffisance auriculo-ventricu-
laire, dite, en raison de son mécanisme, relative ou fonctionnelle. Celle
de l'orifice tricuspidien succède à des cardiopathies mi traies ou à
certaines lésions chroniques du poumon; celle de l'orifico mitral est
consécutive à l'hypertension artérielle ou à des altérations dégéné-
ratives du myocarde. Les insuffisances fonctionnelles artérielles
plus rares, sont dues à la dilatation de l'orifice lui- môme rar
suite de l'excès de pression dans la grande ou la petite circulation :
telles l'insuffisance aortique des hypertendus et l'insuffisance pul-
monaire, moins exceptionnelle qu'on ne le croit, au cours du
rétrécissement mitral.
Les insuffisances fonctionnelles provoquées par un trouble du
fonctionnement de l'oreillette relèvent d'un mécanisme signalé récem-
ment par Baunigarten, puis par Eîend >rson et Johnson. Ces auteurs
ont montré qu'àl'état normal, l'occlusion des orifices auriculo-venlti-
culaires dépend de la coopération de deux actes successifs : le res-
serrement des anneaux d'insertion au moment delà systole auricu-
laire et le relèvement des voiles membraneux, lors de la systole
du ventricu-e. Quand le premier fait défaut, le second n'est pas
capable à lui seul d'empêcher le reflux du sang, et l'orifice devient
insuffisant. Aussi l'insuffisance mitrale ou tricuspidienne est-elle
pour ainsi dire constante au cas d'arythmie complète, qui constitue >
comme on le sait, la manifestation objective d'une perturbation dans
l'activité de l'oreillette.
Le rôle du traumatisme n'est pas non plus à négliger. Celui-c i
agit d'ordinaire à la façon d'une endocardite suraiguë et provoque.
par contre-coup, une rupture, soit dessigmoïdesarlërielles, aortique-
notamment, soit des valves auriculo-venlrieulaires ou des cordon-
tendineux et des piliers qui les sous-tendent.
Le- Lésions valvulaires déterminent dans l'hydraulique intra:ar-
diaque des modifications qui obéissent à îles lois communes. Le
fonctionnement défectueux des orî&06S1 qu'il 30ÏI dû à un rétré-
cissement ou à une insuffisance, crée des inégalités de pression
dans les diverses cavités du cœur. Celle d'entre elles qui est
soumise à une pression excessive est contrainte ;'i un travail
plus considérable et commence par se dilater ; m:\is cette dilatation
n'est que momentanée et elle est bientôt suivie d'une hypertn>-
LÊSH >OT VALVULAH t:i
baie i\c- parois qui rétabli! pour un temps variable L'équilibre circu-
latoire.
( latte période, dite i adapt ition, | • p irfois forl I
pourtant |»;i- Indéfinie. En eflfet, l'action quasi providentielle de l'hy-
pertrophie Se [m-ii i s'exercer que li les ïbres myocardiq
set, dès qu'elles sont altérées, l'énergie de blit el le
oceur présente des signes de défaillance, l» autre pari, quand la -
.•m passage du ïamgde I'um » l'autre cavité est Lropconsidér
Li arrive un moment où l'hypertrophie des parois esl l'en
triompher.
vm-i s'explique qu'au cai de rétrécissemeot mttral
dien très serré les oreillettes finissent |»ir se 'lilft1
l ne autre conséquen les lésions valvulaii iser
la localisation des processus infectieux sur >i le
fonotionnemenl sbI défectueux
m. 'ni dilatée
complication, besucoup plus fréquente qu'on ne p
peut survenir chea des Lndivi lu> <l<»ui la -
saute ; elle évolue à bas bruit pendant des semaines ou des
pour conduire fatalement kls mort; ou bien elle se
période ultime des cardiopathies, dont elle modifie soudaine
la marche,
En dehors de ces i m générales, applicables
diopathies valvutaires, Lien est d'autres qui sont sp
d'elles. Elles feront l'objet des chapitres suivants.
RtTRbCISSEN ENT MITPAL
HISTORIQUE. — Le réti i ml mitral est, d • toutes les
diopathies ralvulaires, celle qui s mue la dernière. La
son en sel qo*il d i provoque pas, au rn >ins habituellement, de
table bruit de souille, ■ i qui, depuis i
tible ;i\ ec Pidée de lésion d'orifi»
ill.-ni'l en indiqua le premier, > mil d'aillé
Bigne principal, qui consisl dl p >ur lui dans un rythme ;\ triple bruit
i Imitant celui du battement de rappel et dont fait partie une
sorte de ronflement semblable b celui Au sommeil, terminant le
souffle
u, « îibson, Potain, Sansom, l loroxiea
tetnent ses divers bruits pathologiques et en discutèrent
canisme. Celui-ci a été, depuis, l'objet deconti
sviven! encore.
D.Duckworlh,Landouzy, Pierre Teissier se sonl plus parti
menl occupé
l'accord sel loin d'être complet.
368 II. VA JUEZ. MALADIES DU (.'I II;.
Il existe deux formes de rélrécissemenl milral. Dan- l'une, le rétré-
cissemenl n'a rien qui le distingue essentiellement des autres car*
diopathies valvulaires, auxquelles L'apparentent ses causes prov<
triées, ses lésions anatomiques et son évolution ; de plus, il esl
d'ordinaire associée une insuffisance. Dans l'autre, il s'agit d'une
entité morbide spéciale dont l'étiologie reste souvent mystérieuse,
et la disposition des lésions présente une physionomie qu'on ne
retrouve dans aucune autre cardiopathie valvulaire. Enfin Le rétri
cissement ne s'a:compagne pas d'insuffisance, au moins dans les
stades initiaux. Bien individualisé par Duroziez, il « si connu sous le
nom de rétrécissement mitral pur ou Maladie de Duroziez. Nous en
ferons d'abord l'étude.
ANATOMIE PATHOLOGIQUE. — A l'examen du cœur, ce qui attire
l'attention, c'est le contraste dans les dimensions respectives de ses
divers segments. Tandis que le ventricule gauche a conservé son
volume normal, les cavités droites et l'oreillelle gauche sont déme-
surément agrandies. Celte dernière peut acquérir des dimensions
considérables, de sorte que le cœur semble comme appendu à un
véritable anévrysme auriculaire. Sa lace antérieure est constituée,
non plus par le ventricule gauche, qui est rejeté sur le bord< sterne,
mais par le ventricule droit, et le sillon antérieur est dévié vers la
gauche.
Celte absence d'hypertrophie du ventricule gauche dans le rétré-
tnenl mitral pur, signalée par Potain, a été méconnue par
d'autres ailleurs. Elle esl cependant habituelle chez les sujets
morts avant l'apparition de phénomènes v asystoliques et, quand
il \ a hypertrophie, c'esl que le rétrécissement esl associé à d'autres
cardiopathies ou qu'il a provoqué des crise- d'insuffisance car-
diaque.
Si, après avoir incisé l'oreillette gauche, on regarde de haut
en bas l'appareil auriculo ventriculaire, on voil qu'il est entraîné
dans l'intérieur de la cavité ventriculaire, où il forme une sorte
d'entonnoir rigide dont les '. or Is supérieurs sont inséi es sur la zone
fibreuse de l'orifice H donl l'extrémité inférieure esl terminée par
une boutonnière plus ou moins étroite. C'est là que siège Le rétré-
cissement.
L'ouverture de la fente terminale esl il<- dimension variable,
mais toujours minime, parfois au point de ue pouvoir admettre 1 ex-
trémité du petit doigt. J'ans un cas rapporté par Bigard, elle ne
mesurait pas plus de l centimètre de Longueur sur 2 à :> de lar-
geur.
Les bords de l'orifice sonl indurés el rigides, ou bien inégaux,
déchiquetés, incrustés de sels calcaires el surmontés de p<
bâtions. Les faces internes de L'entonnoir sonl habituellement
lisses, à moins qu'on y trouve des foyers endo :arditiques récents.
i! 3I0NS \ \i.\ ULAIR] - «a
La disposition Bi particulière de I appareil unir. il s'explique ainsi :
la lésion initiale consiste dans une valvulite marginale qui produit
une soudure des ln.nl- libres des valvules mi traies dont l'orifit
rétrécit, comme la fente palpébrale, Buivanl la comparaison de
Bouillaud, à la Buite d'une inflammation chronique des paupi<
i à la longue, les cordages tendineux insérés Bur les valvules
se -■ lérosenl et -•• rétractent, '-n entratnanl toul l'appareil auriculo-
ventriculaire dans le ventricule. Au début, cette lésion ae mel pas
obstacle à la fermeture des valves au momenl de la systole, i
plus tard, celles-ci Boni définitivemenl immobilisées en position
vicieuse : l'occlusion devienl impossible el une insuffisance - . i j < m 1 1 • •
.•m rél i écissement.
I . oreillette gauche esl à la fois hypertrophiée el dilaté S i ivité,
Dormalemenl de 30 à 15 centimètres cubes, peut atteindre 20
môme, exceptionnellement, 600 centimètres cubes S ■■ interne
;i généralement un aspect nacré, 'lu à des bandes ou à des placards
plus ou moins étendus de sclérose. ' m j trouve souvent des concré-
tions polypiformes ou des végétations molles el fibrineui iltant
île processus inflammatoiresrécents Elles siègentde pi
l'auricule el sont presque constant - quand il s'est pro luit 'fan- le?
derniers jours des complications emboliques. Il n'est pas ran
plu- de constater, -m- des coupes des parois de l'oreillette, la pré
Bence de loyers hémorragiques disséminés ou diffus. Comme nous
I avons montré en 1898 avec notre élève M I
cardiques • Boni particulièrement fréquentes chez les femmes
ont succombé an cours d'accidents gravido-cardiaques.
Par contre, la surface interne 'lu ventricule gauche est d'ordinaire
normale, el ce fait, qui contraste avec les altérations de l'endo<
auriculaire, mont <• le rôle que jouent les conditions mécaniques
dans la genèse de la sclérose, probablement <• i favorisant la I
Bation des proc ssus infectieux -m l'organe soumis à un t:
exagér ■ Cela n'esl pas Bpécial a l'oreillette, «-t l'on -ait que la \
la vésicule biliaire présentent, quand elles Boni
d< plétion, '1'^ altérations analogues.
h. m- certains cas, enfin, les lésions scléreuses débordent ;
ainsi dire l'oreillette et envahissent les territoire!
amont. Traube a fait remarquer que l'alhérome de l'art
mon. un- -m- rencontre surtout chei les sujets porteurs d'un réli
sèment nuirai. Cet athérome discret ouprcsqui
lui aussi, à l'intégrité habituelle de la grande circulation n
avons, avec Giroux, rapporté le cas d'une femme de trente six ans,
atteinte de rétrécissement nuirai el tricuspidien, «-In-/, laquelle
trouvâmes à l'autopsie de l'alhérome du tronc, des branches el d< -
plus fines ramifications de l'artère pulmonaire, tandis que I
cini remarquablement saine Laubr} el Parvu en ont publi
I v ■ ' \ \ 1 i
368 II. VAQUEZ. - MALADIES Dl CŒUR.
[1 existe deux formes de rétrécissement mi Irai. Dans l'une, ler<
cissemenl n'a i i<n <] u i le distingue essentiellement des autres car"
diopathies valvulaires, auxquelles ['apparentent ses causes provoca-
trices, ses lésions anatomiques et son évolution; de plus, il esl
d'ordinaire associée une insuffisance. Dans l'autre, il s'agil d'une
entité morbide spéciale dont l'étiologie reste souvent mystérieuse,
et la disposition des lésions présente une physionomie qu'on ne
retrouve dans aucune autre cardiopathie valvulaire. ESnGn Le rétri
cissement ne s'a;compagne pas d'insuffisance, au moins dans les
stades initiaux. Bien individualisé par Duroziez, il t -l connu sous le
nom de rétrécissement mitral pur ou Maladie de Duroziez. Nous en
ferons d'abord l'étude.
ANATOMIE PATHOLOGIQUE. — Al'examen du cœur, ce qui attire
l'attention, c'est le contraste dans les dimensions respectives de ses
divers segments. Tandis que le ventricule gauche a conservé son
volume normal, les cavités droites et l'oreillette gauche sont déme-
surément agrandies. Celle dernière peut acquérir des dimensions
considérables, de sorte que le cœur semble comme appendu à un
véritable anévrysme auriculaire. Sa face antérieure est constituée,
non plus par le ventricule gauche, qui esl rejeté sur le bordi sterne,
mais par le ventricule droit, et 1»' >illon antérieur est dévié vers la
gauche.
('..•Ile absence d'hypertrophie du ventricule gauche dans le rétré-
emenl mitral pur. signalée par Potain, a été méconnue par
d'autres ailleurs. Elle esl cependant habituelle chez les -
morts avant l'apparition de phénomènes * asystoliques et, quand
il \ a hypertrophie, c'est que le rétrécissement est associé à d'autres
cardiopathies ou qu'il a provoqué des crise- d'insuffisance car-
diaque.
Si. après avoir inc se l'oreillette gauche, on regarde de haut
en bas l'appareil auriculo-ventriculaire, on voit qu'il est entraîné
dans l'intérieur de la cavité venlriculaire, où il forme une sorte
d'entonnoir rigide dont le- or 1s supérieurs sont insérés sur la zone
fibreuse de l'orifice et dont l'extrémité inférieure est terminée par
une boutonnière plus ou moins étroite. C'est là que siège le rétré-
cissement.
L'ouverture de la fente terminale esl de dimension variable,
mais toujours minime, parfois au point de ne pouvoir admettre l'ex-
trémité du petit doigt. |Dans un cas rapporté par Bigard, elle ne
mesurait pas plus de I centimètre de longueur sur 2 à :> de lar-
geur.
Les bords de l'orifice sonl indurés et rigides, ou bien inégaux,
déchiquetés, incrustés «le sels calcaires el surmontés de petites
talions. Les laces internes de l'entonnoir sont habituellement
lisses, à moins qu'on y trouve de- foyers end.. :arditiques récents.
l.l SIONS \ M.\ ULAIR] - «a
La disposition si particulière de l'appareil mitral s'explique ainsi :
la lésion initiale consiste dans une valvulite marginale qui produit
une soudure des borda libres des valvules mi traies <l<>ni l'orifii
rétrécit, comme la fente palpébrale, Buivanl la comparaison de
Bouillaud, à la Buite d'une inflammation chronique des paupi
Puis, à la longue, les cordages tendineux in nies
se -■ lérosenl et se rétractent, en entraînant t<>ui l'appareil auriculo-
ventriculaire dans le ventricule, Au début, cette lésion ue met pas
obstacle à la fermeture des valves au moment de la Bystole, mais,
plus tard, celles --i sont définitivement immobilisées en positif n
vicieuse; l'occlusion devient impossible et une insuffis ijoute
au rét i écissement ,
L'oreillette gauche est à la fois hypertrophiée et dilaté Sa ivité,
normalement de 30 a 15 centimètres cubes, peut atteindre 20
même, exceptionnellement, 600 centimètres cubes S e interne
;i généralement un aspect nacré, dû à des bandes ou à des placards
l»lii^ mi moins étendus de sclérose. < »n > trouve souvent des concré-
tions polypiformes ou des végétations molles • •! fibrineu .ll^ui
• le processus inflammatoiresrécents Elles 3iègentde pi edans
l'auricule el sont presque constant - quand il B'est pro luit dans les
derniers jours des complica ions emboliques. Il n\ si pas rare non
l>lu-^ de constater, sur des coupes des parois de l'oreillette, la pré
sence de loyers hémorragiques disséminés ou diffus. Comme uous
l'avons montré en is,,s avec uotre élève M l »plexies myo
cardiques sont particulièrement fréquentes chez les femmes
ont succombé au cours d'accidents gravido-cardiaques.
contre, la surface interne du ventricule gauche est d'ordinaire
normale, et ce fait, qui contraste avec les aller l'endo<
auriculaire, mont e le rôle que jouent les conditions mécaniques
dans la genèse de la Bclérose, probablement e i favorisant la lo
Bation des proc ssus infectieux sui l'organe Boumis à un ti
exagér •. Cela n'est pas Bpécial à i oreillette, et l'on Bail que la \
la vésicule biliaire présentent, quand elles sont
«Il plétion, des altérations analogues.
Dans certains cas, enfin, les lésions scléreuses débordent :
ainsi dire l'oreillette el envahissent 1«'> territoire!
amont, Traube a fait remarquer que l'alhéi
monaire Be rencontre surtout cheï les sujets porteurs d'un i
sament unir. il. Cet athérome discret oupresqui
lui aussi, à l'intégrité habituelle de la grande circulation ^
avons, avec Giroux, rapporté le cas d'une femme de trente i
atteinte de rétrécissement mitral el tricuspidien, chea laquelle
trouvâmes à l'autopsie de l'alhérome du hou.- des branches el d< s
plus fines ramifications de l'artère pulmonaire, tandis que l'a
etnil remarquablement snine I kubrj el Parvu <mi ont publi
i > \\i .
:j70 H. VAQUEZ. — MALADIES DU CŒUR.
autre exemple. Ultérieuremenl Fischer en a également signalé.
Comme noua, il a attribué l'athérome aux troubles mécaniques
~ pur la sténose mitrale ; mais il a, par ignorance ou mau-
vaise loi. omis de faire mention des travaux français, antérieurs aux
siens et assurément plus probants.
Le rétrécissement mitral coïncide parfois avec d'autres lésions
cardiaques, un rétrécissement tricuspidien par exemple ou, mais
plus rarement, un rétrécissement pulmonaire. Une association, plus
curieuse encore consiste dans la coexistence d'une insuffisance fonc-
tionnelle de l'orifice pulmonaire. Signalée en 1889 par Steel I. elle
a été considérée à tort comme exceptionnelle. Elle peut être due
soit à l'augmentation excessive de la pression dans la petite circu-
lation et à la dilatation de l'orifice de l'artère pulmonaire, soit, pour
Lulembacher, à la localisation sur ce vaisseau de processus infec-
tieux, si fréquents au cours des cardiopathies mitrales. Nous y
reviendrons ultérieurement.
Lutin Lulembacher a rappelé dernièrement que le rétrécissement
mitral peut être accompagné d'une persistance congénitale du trou
de Botal. Des observations en avaient déjà été rapportées par Firket
en 1880, par Dufour et Iiuber en 1911, par Heitz en 1912. Lutem-
bacher a fait remarquer avec raison que ces cas ne doivent pas
être confondus avec ceux où le trou de Lotal s'est ouvert secon-
dairement sous l'influence d'une pression exagérée dans l'oreillette
droite. Il semble que cette anomalie ait pour effet d'offrir une voie
de dérivation à la stase sanguine, de soulager le travail de l'oreillette
gauche et de retarder, au moins dans certains cas, l'évolution de la
sténose.
Les lésions des autres organes résultent moins du rétrécissement
(pie de l'insuffisance cardiaque consécutive. Cependant les lésions
du poumon et du foie sont caractéristiques par leur importance et
leur précocité.
Les premières consistent dans de la congestion passive des ba
dans des foyers hémorragiques ou des infarctus apoplectiques, les-
quels sont presque constants chez les femmes qui ont succombé
à la suite d'accidents gravido-cardiaqinv-. Us peuvent acquérir alors
des dimensions considérable-.
Le foie est congestionné et gorgé de sang quand la mort est sur-
venue assez rapidement. 11 est gros, dur et selereux. quand la suivie
a été plus longue. C'e>l chez les malades atteints de rétrécissement
mitral qu'on a les meilleures occasions d'étudier les diverses moda-
lités anatomiques du « foie cardiaque ».
ÉTI0L0GIE. — C'est une des parties les plus obscures de Histoire
du rétrécissement mitral pur.
Il est généralement admis que la lésion se rencontre de préférence
chez la femme : dans (.)â p. 100 des cas, d'après MUe Marie Marshall,
LÉSIONS V.\l.\ i LAIRES. *3
Landouxy prétendail même que le rétrécissement unu-.il pur a
lait pas chez l'homme. Cette assertion est excessive et, ti la prédilec-
tion il»- la lésion pour l«* sexe féminin est réelle, elle n'esl pat
m irquée qu'on l'a dit. Dans ces dernières années, en effet, no
eu fréquemment l'occasion d'en observer des cas chez les militaires.
I. • rôle «lu rhumatisme, si important ea ce qui concerne les autres
cardiop ithies val vulaires, semble l'être moins ici de l'avis d'un £
nombre d'auteurs. Mais cela n'est peut-être pas prouvé. Dui
et Landouzj ont trouvé des antécédents de rhumatisme chez
50 p. loi) de leurs sujets; Duckwortfa chez 60 p. 100. Cette propor-
tion n'est pas négligeable. Encore ces statistiques ne concerna
elles que les sujets ayant été atteints de rhumatisme fébrile polyar-
ticulaire; or Ton sait que, dans le jeûne âge, les manifestations rhu-
matismales discrètes <-l presque apyrétiqu » peuvent également i tre
~ui\ irs d'endocardite el de lésions vaivulaires.
Pour expliquer !•' rétrécissement unirai, on a proposé deux
théories : la théorie congénitale ••( la théorie infeclii i
La théorie congénil île ne repose sur aucun argument probant. ' ta
n'a jamais constaté la sténose a la naissance, sur le vivant ou snr le
cadavre. Gerhardt »-i d'autres auteurs l'ont observée, il est vrai,
chez les nou veau-nés ; mai- dl.- était toujours accompagnée de
malformations complexes <-i ne présentait au un des caractères de
l'entité morbide si particulière, décrite par Duroziez.
Pour concilier l'origine -m disant congéni air de la lésion
Bon apparition relativement tarlive, <>,i s 'lu qu'elle était bien «lut- à
un trouble morbide de la vu- intra-utérine, mais, qu ru raison de la
lenteur de son évolution, elle ne se constituait définitivement qu'après
la naissance. Qu inl au trouble morbide iuitial, on l'a attribué ••
endocardite fœtale ou à un arrêt de développement pardystrophie.
L'endocardite fœtale n'est pas vraisemblable. On sait, en effet,
que la localisation des infections sur le cœur gauche de l'embryon
est tout a fait exceplionn mu-- ne
l'a notée que 1 5 fois.
Aussi l'arrêt de développement par dyslrophie est-il plus gén
lemenl admis, ri on a prétendu le justifier par des arguments tirés
nlécédenls héréditaires ou de la coexisten c d'autres ms
mal ions.
Hirtz a insisté surtout -ni- l'hérédité. Il a rapporté quel |"
valions de sténose mit raie chei des sujets d'une même familh .
ri sœurs notamment . mai- le fait que l'affection se rencontre
de proches parents n'implique pasqu'elle soil héréditai
naissons une famille ou la mère ri deux enfants sont atteints d'insuf-
fisance mitrale, -an- qu'où puisse invoquer une p
«■ai- l.i lésion o-i imputable, chei la mère ri l'un des enfants
rii i n iii-ur. ch •• l'autre à une infection puerpérale.
:<;'• !l. VAQUEZ. MALADIES Dl < CEI R.
ment milral. Le bruit anormal ne peut en effet être que vibrant el
roulé, el quand il a vraiment les caractères d'un souffle, c'est qu'il
existe en même temps une autre lésion : insuffisance aorlique ou
pulmonaire par exemple.
Le bruit de roulement est particulièrement net quand les batte-
ments sont lents, parc»; qu'alors le ventricule se remplit à fon«l. Le
renforcement présyslolique augmente quand le rythme cardiaque esl
accéléré, par exemple après les mouvemenls ou la marche.
Quand les battements du cœur sont par trop rapides, le roulement
peut ne plus être perceptible, au cas de tachycardie paroxystique
notamment. On sait qu'il en est de même pour les autres bruits
pathologiques. Il est alors prudent de ne pas conclure de suite à
l'absence de lésion organique et d'attendre pour cela que le cœur soit
redevenu calme.
Il est encore une circonstance où le roulement, ou du moins sa
seconde partie, c'est-à-dire le renforcement présystolique, fait habi-
tuellement défaut, c'esldansle cas d'arythmiecomplèle, qui témoigne
comme on le sait (Voy. Arijlhmie complète) d'un trouble profond
dans l'activité de l'oreillette. Celle-ci n'ayant plus l'énergie suffi-
sante pour accélérer la progression du sang au moment de la pré-
systole, le renforcement n'a plus lieu d'exister, el le roulement
diastolique subsiste seul.
Le bruit systolique qui fait suite au roulement est d'ordinaire dur
et vibrant, ce qui explique la sensation particulière en «coup de
marteau » perçue par la main qui palpe la pointe. Cela est dû è
ce que les valvules milrales, au lieu de se fermer doucement au
moment de la poussée du sang, vibrent fortement en raison de la
sclérose de leurs parois. La dureté du premier bruit, très marquée
dans les phases initiales du rétrécissement, disparaît à la longue
quand les valvules sont immobilisées, et souvent ce bruit et 1 rem-
placé par un souffle systolique d'insuffisance.
Le deuxième bruit présente des modifications encore plus im-
portantes. Au début il est seulement plus sonore qu'à l'étal normal.
surtout au devant du deuxième espace intercostal gauche, dans 1 i
région de l'artère pulmonaire, ce qui tient à l'élévation de la pression
dans la petite circulation.
Plus tard celte accentuation <lu deuxième bruit fait place à un
dédoublement perceptible également à la base. Le- deux parties de
ce dédoublement sont de » tonalité à peu près égale el m succèdent
à court intervalle. Tantôt la première partie s'entend mieux au
niveau de l'aorte, la deuxième au devant de l'artère pulmonaire,
tantôt c'est l'inverse. On dit alors, suivant te cas, que le dédouble-
ment est à précession aorlique ou pulmonaire. Polain ■ tiré de ces
diverses modalités des indications intéressantes relatives au degré
de la sténose. Non- \ reviendrons.
il H' >NS v.\l.\ i LAIRES. «3
Le dédoublement du deuxième bruit a coaaai uti^i
d*être constant, ce qui iignifie, non qu'on l'entende toujours <-t .-•
toutes I'"- périodes du rétrécissement mitral, mais •iu»-. qaand oa
l'entend, il n'est pas influencé par las changementa da poeitioi
les phases de la respiration, « ela le « t » — 1 1 r i ^r 1 1 • - da dédoublement, 'lit
physiologique, si fréquent chea les jeanet irall à la
Bnde l'inspiration pour disparaître pendant rexpiration II semble
que cette notion, pourtant élémentaire, soit bien pan connus
juger par la facilité avec laquelle ou prend nu pareil dédoublement
pour le dédoublement du rétrécisse ment mitral.
Certains auteurs <>m prétendu à ïori ose le dédoubJemenl - enten-
dait parfais mieui s m pointe rtivu tiani rraisemblable-
ment A ce <[n il- l'ont confondu arec aa autre bruit pathologique,
<|!ii eal le « claquement d'ouverture de ta mitrale
Le claquemenl d'ouverture de la mitrale « ■ été décrit presque
simultanément par Saaaom el parPotaia et ion élève Rouclu
prend place, comme ma boœ l'indique, au début même <!<.■ la < 1 1 o -
iol<-, ;m moment ou l'orifice s'ouvre pour laisser paaaar le mi
l'oreillette dans le rentricule. A l état normal, cette ou varia
lilencieusament, mais, quand !•■- 1 « >r<t«- libres de In valvule
retemia ef bridés par des adhé l'arrêtant brusquemant,
et il eu réaulta an bruit bref, sonore «'t flfqifant. qui au<
.•m deœdèune Écart «lu ecenr.
bruit est d'ailleurs assez exceptionnel II n'existe guère qu'au
début «le l'affection, alors que In valvule mitrale, quoique scléi
est encore capable 'le ribrer. Il disparaît plus lard, quand l'appareil
est définitivement immobilisé <hn^ l'intérieur de In cavité ventricu-
laire.
La réunion des signes «lu rétrécissement mitral pur donne lieu
à un mIIini»' particulier, appelé rythme mitral, qui I oreille
d'une façon si caractéristique qu'il esl impossible de le mécon-
Dattre. Duroziez l'a exprimé d'une façon imagée par l'onomal
suivante :
iion • (tout : '.i :
roulement renforcement I du
diMtoHque. tique. deui it.
Moditications de l'oreillette qauche. L'hypertrophie <!■
lette gauche, conatante nu cas <i. eut mitral, peut être
lée par la perenssion.
En 1806, 1 îerme d'Arras i montré, dana des rech< : i bas confirmées
parPotainet son élève Machado <i pai Barié, qu'à fétat aaraaal la
projection <!«■ l'oreillette sur le rarhis donne bru aune
raatité, siiut'-r antre In colonne vertébrale h le b<»rd spinal de l'o
plate el mesuranl • B millimètres eu hauteur et 1 milli-
376
H. VAQUEZ. — MALADIES Dl CŒUR.
mètres en largeur. Quand L'orifice mitral est rétréci, celte ma f i i »'•
augmente dans des proportions plus ou moins notables et j>>-ui
atteindre alors 114 à 1 20 millimètres dans le diamètre vertical, 60 à
65 millimètres dans le diamètre transversal. Four la constater, il
faut mettre les muscles en état de relâchement, le sujet étant ;i
le dos Légèrement courbé et les bra< étendus en avant.
Un autre phénomène, que nous avons signalé en 1903, consiste
dans une douleur de la région correspondant à L'oreillette hyper-
trophiée.
Cette douleur, dont notre élève Vilbonnet a décrit les caractères,
peut n'apparaître qu'à l'occasion de la marche, comme le « point
de côté ». C'est pour cela que nous l'avons appelée « point <!>■
côté auriculaire » ; ou bien elle subsiste même au repos; parfois
enfin elle ne se manifeste qu'à la percussion, le malade esquissant un
mouvement de retrait du corps quand on aborde les limites de
l'oreillette. Elle n'est pas constante et n'est pas en rapport avec le
degré d'hypertrophie de l'oreillette. D'ordinaire peu marquée, elle
peut cependant, chez certains sujets, provoquer une sensation de
gène presque intolérable. Elle semble être due à la distension de
l'oreillette et à l'efforl qu'elle l'ait pour adapter son travail à la gène
croissante delà circulation. Ce qui le prouve, c'est qu'elle disparaît
souvent à la suite de l'administration de la digitale, ou spontané-
ment, quand l'insuffisance cardiaque est confirmée, l'oreillette dilatée
n'étant plus alors capable de réaction douloureuse. Cette particula-
rité ne lui est pas spéciale, et l'on sait que les douleurs si vives qui
accompagnent la rétention vési-
cale s'évanouissent quand la résis-
tance de l'organe est définitivement
vaincue.
Radiologie. — Les indications
fournies par la radiologie sont
tirées de l'examen en position fron-
tale et oblique postérieure droite.
En position frontale, la ligne
GG' est courte, droite et non
bombée, ce qui permet de conclure
à l'absence d'hyperl rophie ven-
triculaire. La ligne DD' est reje-
tée à droite du sternum, et le dia-
mètre longitudinal DG' est plus
Long que d'ordinaire, à cause du
relèvement du point I) et de l'abaissement de la pointe. Ces modifi-
cations indiquent une dilatation des cavités droites du cœur, presque
constante au cours des sténoses mil raie», même Légères fig. B2 .
Dans les positions obliques postérieures, l'espace clair rélro-car-
Fig. 83. — Rétrécissement mil ml pu
peu serré. Homme <!<■ 33 ans. Pi >si
Lion frontale.
I l' blONS VALVULAIR] 5.
i.l
diaque, \ i>il»lc dans toute sa hauteur chez les sujets sains, est envahi
par une ombre correspondant à la région de l'oreillette et, dans
certains cas, se con-
fondanl .i\ ec celle de
la colonne vertébrale.
Cet envahissement
de l'espace clair esl
caractéristique d'une
hypertrophie de
l'oreillette gauche
6g. 83 et 84 .
En résumé, l'exa-
men orl hodiag ra
phique r» vêle <iu
vivant du malade
La comparaison des
figures en témoi ne
— les signes essen
Liels cotés après la
morl : absence d'hy-
pertrophie du \<'n-
Iricule gauche, dé-
ix'lit inilr.il.
Position oblique postérieure
Porta saillie 'do
l'oreillette gauche dans l'espace
clair rétro cardiaque. \
eule gauche petit. Légère <\* •>
- i-.i\ ités di
I . M, Cœur
mitral. A droite en haut, oi
dilatée, en bas, i ; a.
veloppemenl anormal el pré<
cavités droites, augmentation
vol j de l'oreillette gau< he I
réunion constitue ce que n us a
appelé le profil unir. il , qui,
lorsqu'il esl très net, peut impo-
li r .i lui seul le diagnostic.
Symptômes insolites du rétrécissement initial rnpli-
rations curieuses ont été observées la paralysie récurrente
378 II. VAQUEZ. —MALADIES DU CŒUR.
l'inégalité des demi pouls et leur variabilité suivant la position du
sujet.
La paralysie rérurrenlielle a été signalée par Ortner on 1897, puis
par Kraus, Osier, etc. Les dernières observations publiées par Lian
et Marcorelles, par ('laisse en 1913, par Lanza on 1916, par Brovrn
el llempstead en 1918, en portent le nombre à Mb. Ceraulo dit
l'avoir rencontrée 4 fois sur 20, ce qui parait excessif.
Elle survient, soit comme symptôme initial au cours d'une sténose
initiale méconnue, soit au début <le l'insuffisance cardiaque, soit, ce
qui est plus fréquent, avec les autres accidents asysloliques.
Elle se traduit par des troubles de la voix, d'abords discrets et
intermittents, puis de plus en plus accusés : enrouement, voix
bitonale, aphonie. Ces troubles peuvent régresser ultérieurement,
mais il est de règle qu'ils persistent.
La paralysie récurrentielle siège d'ordinaire à gauche, pins rare-
ment à droite; parfois, comme l'a noté Quadrone, la seconde se
surajoute à la première.
Lian et Marcorelles ont rapporté des cas où la paralysie récur-
rentielle, associée à de l'inégalité des deux pouls, destroubles respi-
ratoires et une matité parasternale, simulait le syndrome de l'ané-
vrysme aortique.
( >u discute encore sur la cause de ces paralysies. Pour Ortner,
ellesseraient dues a la compression du nerf récurrent par l'oreillette
gauche dilatée. Mais, d'après Lian et Marcorelles, cette compression
ne pourrait se produire que si l'oreillette est remplir de caillots durs,
la transformant en un bloc solide, ou entourée de tractus résistants
de médiastinite chronique.
L'explication de Kraus est plus compliquée. Pour lui, les parai \
seraient consécutives à la dilatation du cœur droit, laquelle impri-
merait au cœur un mouvement de bascule et amènerait ainsi une
élongation du nerf récurrent. Cette interprétation conviendrait à la
rigueur aux cas où la paralysie est tardive, mais non à ceux, et ils
sont nombreux, où elle est précoce.
Enfin, pour Petterholfet Norris (de Philadelphie), ce ne serait pas
l'oreillette mais l'artère pulmonaire qui, ense dilatant, viendrai! com-
primer le nerf récurrent. Ce mécanisme n'est pas inadmissible;
e est certainement lui qui était en cause dans un cas qne nous avons
observé ci dans un autre qui a été rapporté par Benaandc où
l'examen radiosropique montra une toile augmentation «le l'are pul-
monaire. Cette interprétation a été également soutenue par Brown
cl llempstead.
L'inégalité des pouls, notée par Popoff en 1891, a été retrouvée
depuis par d'autres auteurs, par Gougd notamment, par Quadrone,
Felterbolf et Norris, etc.. Parfois c'est le pouls gauche qui est
plus faible, parfoisc'est le pouls droit. Comme la paralysie réeurren-
I.i 311 »NS \ \i.\ i LAIRES. «3
tielle, l'inégalité des pouls se voil surtout au cours du rétrécissement
mit rai pur.
On l'a attribuée également au développement exagéré del'oreil-
lette gauche et à La compression de l'artère sous-clavière. Mais cette
explication, plausible quand c'est le pouls gauche qui est affaibli,
comprend plus dans le cas contraire.
Le troisième phénomène, plus mystérieux peut-être, signalé
dans quelques observations consiste dans la variabilité < l F inégalité
îles deux poule, suivant la position du Bujet. Mais il demande con-
firmation.
ÉVOLUTION. - Le rétrécissement mitral pur est soumis aux
mêmes éventualités que les autres cardiopathies valvulaires. Mieux
qu'elles cependant il réalise cet étal d'équilibre instable si bien
décrit par Potain sous le nom de méiopragie, où le cœur suffisant
pour un travail mod< i tout à coup de l'être sous l'influence
• le fatigues excessives, d'une maladie intercurrente ou de la
grossesse
liais ce n'est pas tout, <-t il peut arriver que, Bans que les circon-
stances précédentes soient en cause, le rétrécissement unirai - aggrave
d'année « * i • année, spontanément pour ainsi dire, et progressive-
ment.
< -• mode d'évolution n'a pas suffisamment attiré l'attention el
mérite qu'on s'y arrête.
Aggravation spontanée et progressive du rétrécissement mit! il
pur. En raison de sa constitution rétractile el cicatricielle, le
rétrécissement mitral pur évolue avec une extrême lenteur. La
slénose, d'abord peu serrée s'a centve s la longue, les
d'auscultation se modifiant suivant les progrès de la lésion.
lu début, les lames valvulaires ne sont pas tout à fait immobilis
l'infundibulura est encore relativement large . la circulation puln o-
naire n'esl «pu- peu gênée. A ce moment, les signes sonl risés
par un claquement d'ouverture de la mitrale, «le la dureté du pre-
mier bruit, un roulement à timbre grave et un dédoublement du
deuxième bruit à précession aortique.
Plus tard, lea valves sonl définitivement rigides, el l'infondibulom
se rétrécit de plus en plus : la stase sanguine dans la petite circulation
augmente \ ce moment, la dureté «lu premier l 'nul et le claqu<
il ouverture ont disparu; le timbre «In roulement, d< si devenu
aigu, et le renforcement présystolique est plus intense I e dédouble-
ment «lu deuxième bruit peut avoir fait place i une i cent
alors très nette «lu brait pulmonaire, ou bien il persiste m
Boni les valves pulmonaires <pii retombent avant les valves aortiques.
ESn même temps le rolu ne du cœnr » augmenté, l'oreillette gauche
- est distendue el le diamètre transversal - re.
Potain a tracé mi tableau comparatif des signes du rét
3K0 II. VAQUEZ. — MALADIES 1)1 CŒUR.
ment mitral aux différents -lades de son évolution. Nous l'avons
complété ru 3 ajoutant les indications fournies par l'examen radio-
scopique :
]« DEiiiti':.
Claquement d'ouverture Nul.
Roulement Grave.
Premier bruit Éclatant.
Dédoublement du second bruit.. A procession aortique.
Oreillette gauche à l'écran l'ail saillie dans l'espace clair rétro-car-
diaque sans atteindre l'ombre vertébrale.
Cavités droites Débordent à peine le bord droit du
sternum.
2« Degré.
Claquement d'ouverture Fréquent.
Roulement A tonalité haute.
Premier bruit Dur.
Deuxième bruit Accentuation du deuxième bruit pulmo-
naire, sans dédoublement.
Oreillette gauche à l'écran Tend à se confondre avec l'ombre verté-
brale.
Cavités droites Débordent de plus en plus le bord du
sternum, et le diamètre longitudinal
augmente.
3e Deghé.
Claquement d'ouverture Nul.
Roulement A tonalité haute avec renforcement pre-
>\ stolique intense.
Premier bruit Nul.
Ie Degré.
Dédoublement du deuxième bruit . A précession pulmonaire.
Oreillette gauche à l'écran Son ombre envahit l'ombre vertébrale.
Cavités droites et diamètre trans-
versal Très augmentés .
Ces données ont une importance pratique pour la solution des
divers problèmes que soulevé le rétrécissement mitral : pronostic de
la lésion, question du mariage chez la jeune fille. Nous y reviendrons
ultérieurement.
Aggravation provoquée du rétrécissement mitral pur. — A
côté «les cas où le rétrécissement mitral pur évolue spontanément,
pour ainsi dire, vers l'insuffisance cardiaque, il en est d'autres,
plus nombreux, où il n'y arrive que sous l'influence de causes
occasionnelles déterminées. Certaines d'entre elles lui sont com-
munes avec les autres cardiopathies valvulaires; d'autres, comme
la grossesse, lui sont un peu spéciales. Nous y insisterons plus
longuement.
D'une façon générale, le pronostic du rétrécissement mitral pur est
lit', pour une grande pari, à la vie sociale du sujet. Aussi est-il d'or-
dinaire moins grave chez les malades de la ville que chez les malades
il 5I0NS \.\i.\ i LAIR] - ta
de l'hôpital, particulièremenl exposés aux aléas d'une vie fatigante.
La défaillance cardiaque peul se manifester Beulemenl à la longue,
à la suite d'efforts physiques répétés, >>u soudainement après une
course rapide, par exemple, ou une ascension en montagne. L'essouf-
flement apparaît, le cœur se dérègle, souvent à tout jamais, el la
maladie cardiaque se greffe surla lésion.
Les différentes étapes de la vie génitale chez la femme sont autant
de pierres d'achoppemenl .
Parfois, c'esl à la puberté qu'apparaissent 1<-- premiers sym-
ptômes subjectifs, dyspnée d'effort, palpitations, et c'est à leui
que l'on découvre la cardiopathie qui n'avait pas été soupçonnée il
peul arriver que les choses en restent là, au moins pendant long-
temps, réserves faites pour l'éventualité <]•' futures gi
Ou bien c'esl à la ménopause que les premières complications
sérieuses se déclarent, pour aboutir à l'insuffisance cardiaque
progressive, ou régresser, mais en ue laissant alors qu'une existence
précaire.
Voici un exemple démonstratif de cette influence bj particulière
de la vie génitale sur l'évolution du rétrécissemenl mitral pur.
Une femme âgée <lf cinquante .ni-, avait commencé à ressentir, à
l'apparition des règles, de l'anhélation h des battements de cœur,
lesquels avaient persisté depuis sans autre accident. Cette femme
ne B'était pas mariée. Quand nous l'examinâmes, elle était à l'époque
de la ménopause, Depuis quelques mois était survenue, Bans
cause connue, une oppression extrêmement pénible, aussi bien
au repos que dans la marche, et le cœur était «-n étal d'arythmie
complète. A partir de ce moment, l'affection, rebelle à tout traite
ment, s'aggrava progressivement pour aboutir en quelques mois ;i
la mort.
Dans d'autres cas, ce Boni les grossesses qui compliquent la silua-
tion. Les accidents qu'elles provoquent <>ni reçu !<■ nom d'accidents
gravido-cardiaques. Il- ne Boni pas spéciaux au rétrécissement
mitral pur, mais, de toutes les affections valvulaires
les rencont re 1»' plus fréquemment.
Il y a des femmes qui, atteintes 'l<- cette lésion, peuvent mener à
bien, pour elles el leurs enfants, un< plusieurs g I cela
s;m- trouble notable dans leur Ban té, pourvu toutefois qu'elles ne
soient pas contraintes à une vietrop active et que la st< I peu
Ben ée.
Mais, très souvent, la grossesse provoqu omplica lions qui
débutent d'ordinaire vers le troisième ou l<- quatrième mois el qui
>tuii caractérisé - par une insuffisance progressive des cavités
droites avec encombrement <!<• la circulation pulmonaire, hémopty-
sie, parfois extraordinairemenl abondantes, foyers multiples d'apo
plexi ! pulmonaire, etc Elles peuvent causer la mort dès ce moment,
382 II. VAQUEZ. — MALADIES DU CŒ1 EL
ou seulement plus tard vers la fin de la grossesse, après une période
d'accalmie.
Parfois c'est après l'accouchement que la défaillance cardiaque
apparaît. Elle consiste également dans une insuffisance du cœur
droit due au travail excessif imposé au cœur par les ell'orts de
l'accouchement. Il n'est pas rare alors de constatera l'autopsie la pré-
sence, dans les parois de l'oreillette gauche, de ces foyers hémorra-
giques qui, à notre avis, jouent un rôle important dans la genèse des
accidents.
Les accidents gravido-cardiaques peuvent coïncider avec la pre-
mière grossesse, ou seulement avec une grossesse ultérieure. Mais
une fois qu'ils se sont manifestés, ils augmentent d'intensité quand
la femme est de nouveau enceinte. Cette règle n'est cependant
pas absolue, et ilarrive qu'une grossesse presque normale s'intercale
pour ainsi dire entre deux grossesses compliquées.
Dans d'autres cas, c'est l'enfant qui succombe, très souvent à
l'époque où se produiraient, chez la mère, les accidents gravido*
cardiaques, du troisième au sixième mois. Un de nos élèves, le
Dr Izard, a rapporté dans sa thèse le cas d'une femme, atteinte de
rétrécissement mitral, chez laquelle huit grossesses furent inter-
rompues au cinquième mois par la mort du fœtus. Celle-ci peut
d'ailleurs n'arriver que vers le septième ou huitième mois, mais, si
l'enfant respire encore, il est rare qu'il survive longtemps.
Le terrible danger auquel sont exposées ces femmes a conduit
certains auteurs, notamment Peter, à édicter contre elles une loi
sévère qui leur défend le mariage, la grossesse et jusqu'à l'allaite-
ment. Faut-il la maintenir dans toute sa rigueur? Nous ne le pen-
sons pas. L'observation montre, en effet, que la lésion peut <Hre
compatible avec une ou plusieurs grossesses normales. A notre avis,
la décision à prendre en pareilles circonstances doit résulter non
d'idées théoriques, mais de l'examen de chaque cas pris en
particulier.
Assurément il y a des femmes [tour qui la grossesse serait un
arrêt de mort, par exemple lorsqu'il s'est déjà produit des crises de
défaillance cardiaque avec stase veineuse, œdème périphérique,
congestions broncho-pulmonaires, etc.. Le coeur, insuffisant avant
la grossesse, le serait plus facilement encore à cette occasion. Ici la
défense doit être absolue. Pour les autres, il faut envisager
le degré de la sténos', en s'aidant du tableau construit par
Potain.
s'il n'y a qu'un roulement léger, à timbre grave, accompagné ■!-•
dureté du premier bruit et de dédoublemenl du secon I avec p<
sion aortique; si, d'autre pari, l'oreillette gauche et les cavités
droites ne sont que médiocrement dilatées, !<■ mariage pe t être
autorisé, pourvu que la famille avertisse le futur époux [ce qu'elle
LÉSIONS VAL\ i LA1RES «:i
u< (ait pas toujours . Il est inutile d'ajouter que la -
être alors particulièrement surveillée.
Si 1»; cœur est très augm nié <l ■ volume, bj l'ombre de l'oreil-
lette !_• . n j « liu se confond avec celle de la colonne vertébrale, si le
diamètre longitudinal es! très grand, aile roulement rempli I toute la
diastole et - il esl particulièrement aigu, alors il vaut m nseil-
ler l'abstention ; une _ arail un désasln
tout, Le mariage a eu lieu, il ne faut pas manquer de prévenir la
Cemme, ou mieux le mari, des accidents qui pourraient en survenir.
Parmi Je* autres conditions susceptibles d'aggraver !«• rél
Bernent mitrai pur, nous signalerons les maladies intercurrentes,
notamment les affections bronche pulmonain >. Eu is'.'d et en 1918,
loi- des grandes épidémies de grippe, nous avons v\
succombe] en quelques jours, è la suite d'insuffisance cardiaque
progressive, des sujets dont Is lésion avait été relativement bien
supportée jusque-là.
Enfin le rétrécissement mitrai pur peut, comme les autres cardio-
pathies valvulaires <-i à toutes les périodes de son évolution, être le
point de départ d'une endocardite infectieu odaire, survenant
sans cause connue ou à l'occasion d'une infection banale. ( îette com
plicaiion, d'une extrême gravité, conduit en quelques semaim
en quelques mois a la mort, <-i c'est h une (orme atténuée de l'en-
docardite secondaire que -<>nt dues les manifestations emboliques
si fréquentes au cours du rétrécissement mitrai.
I ni «i Froment oui attribué ;. ces sortes d'endocardit
laines rariétés d'accidenté gravido-cardiaques. Il> ont publ
l'appui «Je (•«■n-> assertion, quelques observations intén
ACCIDENTS PARTICULIERS AU RÉTRÉCISSEMENT M1TRALPUR.
Le rétrécissement mitrai pur peut évoluer comme les autr< -
< ti.» | .ai lue- mitraJes,et ses complications n < >n i alors rien de -
Souvent cependant il -<• distingue par certaines particularités
ocité et I importance des accidents pulmonaires et hépalii
la fréquence des manifestations arythmiques et des emlx -
rielles; l'apparition secondaire d'une ins de l'orifice j"il-
moueire.
Accidents broncho-pulmonaires. — Ce sont les plus redou-
tables. \u début ils sont constitués pai des ;
de bronchite, accompagnées d'expectoration purulente ou a
purulente al <!»• râles disséminée dans la poitrine, principal*
h la base. Plus lard, la congestion envahit le parenchym<
nuire et se traduit par des râles fini répitanta, qui n'ont
que |'<''i de tendance à réj
Mais ce qui c i •• : ml i<»ul c<-> <li\ ei
lité avec laquelle il- aboutissent aux raptus hémorragiqui a
l iei bémoi i . ml qu tquefois très pré<
II. VAQUEZ. — MALADIES DU CŒUR.
qu'elles soient alors I rès abondantes. Les crachais sonl franchement
sanglants ou simplement noirâtres el ambrés, el l'examen micro-
scopique y montre la présence d'hématies altérées ou «l<* pigments
hémoglobiniques contenus dans de grandes cellules macrophagiques.
L'expectoration se reproduit ainsi à plusieurs reprises dans la jour-
née, parfois pendant quelques jours ou quelques semaines, sans
qu'il y ait d'autres troubles notables dans la santé, si ce n'est une
dyspnée d'effort d'ordinaire assez prononcée.
Dans ce cas, on esl naturellement conduit à soupçonner une lésion
tuberculeuse concomitante. Cette coïncidence, comme l'ont montré
Potain el P. Teissier, n'est pas exceptionnelle, et d'ordinaire alors la
tuberculose est limitée au sommet, peu fébrile, en d'autres termes
fibreuse, el son diagnostic ne peut être affirmé que par la présence
de bacilles de Koch dans les crachais.
Le plussouvenl, cependant, leshémorragiessont dues à des infarc-
tus pulmonaires causés par l'élévation anormale de la pression dans
la petite circulation, ou à des petites embolies consécutives à un pro-
C( --us d'endocardite sùbaiguë des cavités droites.
Les raplus hémorragiques sonl beaucoup plus importants à la
période d'insuffisance cardiaque. L'expulsion des crachats sanglants
peut être alors incessante, et le sang est rejeté en nature ou
mélangé à une quantité pins ou moins considérable de liquide
spumeux : c'esl le cas des femmes atteintes d'accidents gravide-
carJiaques. Au cours de ces hémorragies, la poitrine est remplie de
râles de toutes sortes, muqueux, sous-crépi tan ts ou crépitants ; la
sonorité, exagérée dans la plus grande partie du thorax, est au con-
traire très abaissée el même absente dans les régions où se sonl pro-
duites les hémorragies. Malgré cela, on trouve rarement à l'auscul-
tation cette zone soufflante entourée d'une couronne de râles
crépitants dont parle Trousseau et qui pour lui serait presque
constante au cas d'infarctus hémoptoïque. C'est l'examen des
crachats plus que celui de la poit:inequi le révèle. Ajoutons enfin
que les grandes hémorragies pulmonaires sont d'ordinaire rebelles
à tout traitement el qu'elles se terminent trop souvent par la mort.
Accidents hépatiques. — Connue les précédents, ils peuvent
être précoces ou prédominants el donner lieu à une l'orme dite
hépatique de l'insuffisance cardiaque.
Ici ce sont des troubles dyspeptiques qui dominent la scène, avec
teinte terreuse ou subictérique des téguments el sensation de ten-
sion pénibledans la région èpigastrique el hypocondriaque. Le foie,
augmenté de volume, est douloureux à la palpation; puis sa consis-
tance augmente, il devient dur, tout en restant gros. Les urines
contiennent des pigments plus ou moins modifiés. Comme il n'existe
sou1 eut à ce moment aucun autre signe d'insuffisance cardia. pie. on
esl naturellement conduit à incriminer nue altération primitive du
LÉSIONS VALVULÀIRES. «3
foie. Mais l'examen du cœur révèle l'existence du rythme unir. il
caractéristique el permel d'éviter une erreur, malgré toul
fréquente.
Palpitations et aryth nies. I sèment mitral pur est,
de toutes les affection chroniques des valvules, celle <|ui
compagne I ■ plus volontiers de palpitations el d'arythmie. (
termes sonl souvent confon Lus •• tort, car il-- désignent d<
dont les caractères el le mécanisme sonl très différents.
Le* palpitations n'apparaissent guère que dans les efforts ou la
m trch ■, sur toul en m >nl int. Elles consistent dans une accélération
«les battements du cxur avec sensation*pénible dans I pré-
c irdiale <>u dans le dos, à la h tuteur de l'oreillette gauche. ■ es pal-
pitations, nées du mouvement, se calment par I" repos el sonl
exclusivement d'ordre méc inique. Quant 6 la «I >uleur, elle est «lut- -i
la distensi I •- cavités cardiaques, cavités droites el oreillette
gauche, el à la difficulté qu'elles '>ni à sa vider.
i arythmies Boni toul autre chose. Le mouvement n'j
rien, el elles surviennenl au*si bien'au repos que dans la marche.
Elles sontconstituéespar des extrasystoles, des accès •! ardie
paroxystique H '!<■ l'arythmie complète.
Les extrasystoles ne - >nl pas plus fréqu mtes que chez les sujets
indemnes de toute affection cardiaque h n'ont en général pas de
signification fâcheuse. Cependant, q land elles sonl très répétées, elles
doivent faire craindre l'apparition prochaine des autres formes,
plus graves, d'arythmie.
!S de i ichycar li" paroxystique p ésentenl leui
habituels : sensation subite de déclenchement cardiaque, ;
talion excessive dos battements, etc Leur pronostic, rolativi
li'inii .-lie/ les sujets sains, est plus sévère quand elles soûl
i an rél nenl mitral. <'.hr/ une de nos m il ides, p
d'un rétrécissement mitral bien toléré) el i peu près
tous lev trois mois, et, a doux rep illes <>nl
I ^provoquer une insuffisance cardiaque dont il .1 été diffu
triompher. < ilic/. une autre, la mort en fut laconséquen
L'arythmie complète, caractérisée par une accélérali n n
desbattements du cœur qui sonl d'inégale amplitude et in
mont espacés, n'apas,àelle seule, -l<v signification fâch
due, comme les travaux modernes l'ont appris, à un troubli
tivité de l'oreillette; <>r ce trouble peut persister lo
que l'énergie de la systole ventriculaire soit diminuée. Pa
cependant, !■' début <!<• l'arythmie est marqué par de la dy*
d'effort . <!<• la m hépatique, des cédera
l>ui>v -..n- l'influence du repos et d'une médication -\\ .
rentre dans l'ordre, ''l le malade s'adapte, pour ainsi din . thme
anormal du coeur. L'arythmie complète n'en .--•
\ \ i 1 . -
:;,S6 II VAQ1 "I ./. - .MAI.AIiII- FI CŒUR
rinr mena*-,-. 01 l'< .1 .--■ r\ .1 1 i- .11 montre CflM fes StfjetS < | M i en BOHl
atteints s\3n1 porticuPtèrefiïeffl exposés à te défaillant
Dans d'autres cas, cette arythmie esl le prélude d'accidents
roui. 1 1 1 1< >i qu'on fasse, i N-. | u\i !;i I «rminni -on fatale, l'in-
sn!'ii-..ii'i' vent ri eu la ii ■<• suCeéMattl | * ainsi dîne? de plain pierf à fin-
sulïi-anc.e auriculaire. Kn voie mplerun hôrOttW de (jWIfatftg-
huil ans était porteur (l'un rétfécissemertl unirai pur bien t « .!«'- 1. - .
lorsque, à la srtfi'te tf*«nô eouïse rapide, le pouls devint subito
. .1 lier et l.'i rc-| >i ration haleta nie. Lé cu-ur était en étal d'arvlhrnie
complète; le l'oie était augmenté de volume, el il y avait de l'aftfèrtit!
malléolaire. Apre- une courle accalmie. I;i situation empira singuliè-
rement; le foie se eoffgesfkmna de plus en plu-, des mpiirei 1
le- poumons, les diamètres du crafttf ^'accrurent, il apparut â
L'appendice xiphoïde un soiilïle d'in<ulïi-anc • Iricuspidienne et
malgré les médical ions, le malade finit par suecomh. r.
Enfin l'arythmie complète a pour effet de modilier les bruits anor-
maux entendu- an cour el. pour les raisons indiquée- préeérfem-
menl, de l'aire disparaître le roulement presy-lolique en lai--anl
Subsister le roulement diaslolique.
Embolies artérielles. — Particulièrement fréquentes dans
le r neiil niili'al pur, elles sowl quefq pfé-
coces, survieniieiit sans prodrome, ou après quelques
précurseur»: crises répétées d'extra-y-toi. -, de taehycardre paro
tique. Très souvent elles coïncident a\ee l'ar\ Ihmie complète.
I.e- embolie- intéressent les territoire- les plus variés, surtout la
eireulalioii cérébrale, el de préférence l'artère sylvienne gauche.
Elles -oui alors suivies d'hémiplégie droite avec apha-ie. Quand
elle- atteignCnl de- vaisseaux de plus petit calibre, elles pro\. iquenl
de- paralysies localisées, une aphasie totale ou partielle, parfois une
oblitération de Tarière de la rétine. 11 est à noter que les forme-
pi 11 - pures de l'aphasie et eelles où elle esl réduite à une setlli
, dites aphasie motrice, a graphie, cécité verbale, etc. onl
été observées presque toujours à la suite du rél ivci<-c ment milral,
l'embolie réalisant de- types morbides d'une précision quasi exp
mentale.
La fréquence de l'embolie Cérébrale efSl _rande pour que
. ieni pu l'exaluer au quarl des cas. Duroriez dit
l'a \oir re . - -11 r quaranle-l roi- <-a- d mil raie.
proportions -ont peut-èl. ar nombre d«
atteints de celte affection, mai- in lemiies de bail accident, échappent
ncc,---airemenl a l'examen.
L'hémiplégie el l'aphasie petrtenl i uivant-,
; par suppléance circulatoire, ce qui 1 a par
1 H incnl <lu caillot dont les parcelle- sont refoulée- parla pou -
du -an- -dan- ,1 oii «■- n a-cibairc- oins petits ou in lilïérents.
LESll I5S \\l.\ l'I.AI! «a -387
! ni les p •- paralytiques -ni.- -
Jiquont ultérieure» -i1 d
du fais amuial : contractures, athétose, etc. La paris <iu
langage [ »<-n t eu i
L embolie eérébrate n'influ • <-n rien sur i
foia elJe eel -m\ ie d'une i rès Ion n .
blablemenl du nepos auquel sont confcrjinia les mata I
I .••- enab >lies d ta actères d
extrémités inférieures. Elles i »nl sou I i
douleurs violentes avec refroidissement de la région affi : >u-
venl il, sembla d'abord, qu'en raison de la suppr les
battements artériels, le membre entier soit menacé de
puis, quelques jours après, par suite du tenl (*i -I
lil'Mil 'lu >-\t i !|,)|
dans la popliiée, dans la
gralemeni ; ou bien le spha
(l'un orteil.
I ^autres embolies onl été obsen
supérieure '>u inférieure, qui peuvenl simuler une pii
aififui ou lub ii j uè" ; de
un cas de Putain el B irié; de l'arl i le pri nitive, dans
laits d'Hoffmann el d'tiichorst.
I ici embolies artérielles
siégeant dans le eoeur gauoh iri-
cule. Pendant 1 >ng
intravasculaires, au ralentissement du sn
bosc m irasi ique. < lel te
les
iut racar liaques. Les unes el les
processus mécanique mais d'u
de l'ai 1ère, de
• laii- un <-li ipitre pi
endocar lil
avoir à \ revenir \
que c'est a ndocani
d'embolies que l'on renconl i
mitral pur;
insuHisuvi- fonctionnelle
comme non- l'avons dit, loin d
wlor, etc. I ►ans un Ira l, H »ll
100 des cas De
iplicalion, nous en
388 II. VAQUEZ. — MALADIES DU CŒUR.
confondu avec un souille d'insuffisance aor tique ou le soi-disant
souffle diastolique <lu rétrécissemenl milral. La réalité de cette
insuffisance ;i été contestée par Orlner. Tour cet auteur, le souille
diastolique en question ne serait que la propagation supérieure,
supra- sténosique, du souffle diastolique du rétrécissement milral,
mais ses arguments paraissonl peu concluants. l)ans les cas que
nous ayons observés, il nous a semblé que l'apparition de celle
insuffisance avait eu pour effet de remédier pour un temps à la
stase pulmonaire provoquée par le rétrécissement milral.
RÉTRÉCISSEMENT MITRAL SPASMODIQl I. .
Quelques auteurs, Peler, Picot, Cuffer, el , plus récemment, Fischer,
ont prétendu qu'il existerait, à côté du rélrécissement milral or-
ganique, un rétrécissement spasmodique ou fonctionnel par con-
tracture de l'anneau fibreux auriculo-venfriculaire. Merklen u'esl
pas loin de se ranger à cette opinion que Tripier, par contre, rejette
complètement.
< >n a invoqué ce mécanisme pour expliquer certains cas où, après
la mort, on n'aurait pas trouvé la cause d'un roulemenl présystolique
constaté pendant la vie. Mais il est impossible de savoir à quelle
sorte de roulement les auteurs fon^ allusion, el la lecture de leurs
travaux ne nous renseigne pas à cet égard. Peut-être s'agissait-il
d'un roulemenl de Flinl qu'ils semblent avoir ignoré? Quoiqu'il en
-mi'i, l'existence de ce rétrécissement spasmodique n'est pas prouvée
el l'interprétation qu'on en a donnée n'est qu'une hypothèse gratuite.
RÉTRÉCISSEMENT MITRAL COMPLIQUÉ OU MALADIE
MITRALEl
Par opposition] au rétrécissement milral pur, nous appellerons
rélrécissement compliqué celui qui est associé à une insuffisance.
Les deux lésions peuvent apparaître en môme temps, ou lune
après l'autre, le rétrécissement précédant l'insuffisance ou inverse-
ment, l'adjonction d'une insuffisance à un rétrécissement étant en
général tardive.
La lésion mitrale double résulte des mêmes causes que l'insuffi-
sance : maladies infectieuses diverses, rhumatisme el chorée notam-
ment. A l'autopsie, le cœur est très volumineux ; les cavités droites
sont considéra M en ie ni dilatées; l'oreillette gauche est hypertrophiée
et dilatée. Souvent il existe en plus des adhérences généralisée
partielles «lu péricarde.
( m constate pendant la vie la présence, dansla région de la pointe,
d'un roulemenl diastolique et présystolique, sduvent suivi d'un fré-
missement ou 1 1 ni 11 systolique. La pointe est abaissée jusque dans le
Il SI »NS \ AI. Vi LAIR1 5. ta
.si\i<'- ou le septième espace el plus ou moins rejetée en del
A la percussion, le diamètre longitudinal du cœur esl !
mente et, à l'auscultation, <>n entend un roulement diastolique auquel
Buccède un souffle systolique, enjetde vapeur, caractéristique de
l'insuffisance
L'oxa ii i l'écran donne la silhouette exacte du cœur, I
qu'elle apparaîtrai! sur la table d'autopsie, en révélanl
Lion totale du cœur, mais Burtoul des cavités droites el de l'oreillette
gauche.
Le pronostic de la lésion mitrale double esl plus
de lalésionunique : rél récissemenl ou insuffisance. L'adaptation per-
siste rare ni jusqu'à l'âge mûr, el les accidents apparaissent d'au-
tanl plus i"! que le sujel esl plui exposé aux fatigues ou
efforts de toutes sortes \u--i le rétrécisse menl compliqué d'insuf-
fisance constitue-t-il une véritable maladie, el • ûson
qu'on lui donne le nom de maladie mitrale.
I . tnsuffisan e cardiaque à laquelle elle abouti! affecte une marche
Bubaigu4 <>u chronique el progressive. Elle intéresse principalement
les cavités droites el esl accompagnée de complications pi
minanl du côté des j »« • 1 1 1 1 1 « • 1 1 - «•! <lu foie, avec œdè périphérique,
anasarque, stase sanguine, cyanose, etc.
INSUFFISANCE MITRALE
Il \ a insuffisance mitrale quand ô chaque systole le sang, au I i «• u
d'être projeté en totalité dans l'aorte par le ventricule gauche, reflue
dans l'oreillette par Buite du défaut de fermeture de l'orifice auri-
culo ventriculaire.
L'insuffisance mitrale esl due -"il à des lésions, soit à un trouble
• lu fonctionnement de l'appareil valvulaire; elle est dil ique
dans le premier cas, fonctionnelle ou relative dans le - outes
deux -<■ révèlent par la présence d'un Bouffle systolique ft la pointe
du cœur.
ÎNSUl i ISA V< E VITRAI I \ tQl i .
ANATOMIE PATHOLOGIQUE II ) a plusieurs i
natlre Bur le cadavre l'insuffisance mitrale.
1 t premier, dil épi euve de l'eau », consisl
Mail- le ventricule gauche 6 travers l'oreillette, puis .« rompi
avec la main la masse ventriculaire. Si l'eau reflue dans l'oreil
on conclut que l'orifice est insuffisant. Mais ce :
peur, car, même à l'état normal l'étanch<
Cela in ni a ce que Bur l<- vivant !'<•<• -lu- n>n des valves <--i -lut-, pour
une pari . a la. . olemenl -!<• leurs bordslibres, et, pour un-- autre
390 II. VAQUEZ. — MAI.Aim.- Bl CŒUR.
importante, à kl contraction «le l'oreillette -el au resserrement actif
de l'orifice, facteurs qui disparaissent néce.-.-airemeni après le mort.
I m autre prooédé, j-lus sur, esl de mesurer directement la cir
férenoe de l'orifice avec un cône de bois gradée, construit M,i\nnl
les indications de Polain, ou plus simplement avec l'extrémité des
doigts réunis et allongés. A J'état normal, l'orifice laisse p
l'index el le médius d'une main moyenne.
D'ordinaire, le ventricule gauche test dilaté ainsi que l'oreilletb-.
donl les parois -ont plus ou moins hypertrophiées. Les valvules sont
toujours profondément aJUôrées. Elles sonl épaissies, leurs bords
libres sonl indurés, adhérent, ri'dractés et parfois transform-
un tis-u libro-cartila-ineuw Souvent on rencontre, sur les faces des
valvules mi silt leurs bords, de- bourgeons d'endocardite sùba
encore en évolution, onde- masses végétantes, molles et pou r
tantes. Les altérations s*étendenl généralement aux piliers, qui sont
sclérosés, raccourcis et soudés entre eu\ ou avec la panai.
Le mécanisme de l'in-uflisance aa traie est complexe. Comme
l'ont fait remarquer Potaiu et lîeudu, les altérations des vulvim •
prennent qu'une pari accessoire, et elles ne peuvent provoquer l'in-
sullisance. que si les valvules sont accolées è la paroi et complètement
immobilisées. Plus habituellement, l'insuffisance résulte de la rétrac-
tion des piliers et de l'iinpossibilité*pour les valvules de se relever au
moment de la systole.
L'insuffisance peut être due aussi à la présence de petites
tumeurs anévrysniales, qui. en se rompant, perforent les lames val-
vulaires ou Brodent leurs bords libres.; ou, enfin, à des U
de nécrose consécutifs à une endocardite au>-uë ulcéreuse.
Plus exceptionnelle est l'insuffisance d'origine traurnatique, par
rupture des v;dves ou dr> piliers. Dans OC dernier cas, le rellux du
sang provient de ce que la valvule, dont le pilier est rompu, est
refonte dans l'oreillette, lors de la conèratitian du ventricule.
Tr-ès souvenJ l'insuffisance esl associée àun rélréei>semenl mitral,
à une cardiopathie aortique, ou à une symphyse partielle ou étendue
du péricarde. Au cas de | oussées récidivantes de rhumatisme el
d'atteintes répétées d'endocardite, l'augmentation de volume du
cœur devient considérable : c'est le « grand cœur rhumatismal
(le l>lllo/|e/.
Les lésions viscérales concomitantes intéressent principalement
le poumon et le foie, en raison de la prédominance de la -eue cir-
culatoire dans la petits circulation et le système veineux cave. Les
altération- pulmonaires consistent dans lies foyers de congestion
passive avec infarctus, ou de bnonchopneumoBie. Le roi
hyperlrophir et congestionné* eu bien il est dur et eirrhotique.
CAUSES ET SYMPT0MAT0L0GIE. — L'insuffisance mil»)
nique est consécutive à une endocardite aiguë1 ou sufoaiguë. La
VAI.YI i.AI «s
pluparJ '!'•> m .iki'li' - m i' peuv.enl lui damna ■
grau le* sepj i pucumonj ■. «-le. -m lou I le ri m in a-
ti-mc cl l,i cli<>. '•,-. | i.iii- i, ■ i<|iu- de ( . i i » - -ii ppl l.llil
<i ill.l<j«-;i I < lll<- l lllimal J-lii.i.' . i '<<■. '
Parf( i ipparall bi usqucun'ul api ladie.
im.uM- uepeudaul,, awrloul daim Le rUuraal islrluc
innil . I.ilc i-l _-.n i . 1 1 • - 1 j i ■ 1 1 ; i • i ■ ■! i ii ■ i '!.ni.- 1 :\<\
])lu> i.ii'i.l m <i !«■ n'a « 1 ■ > i j 1 1 « - lieu 1 1 1 — < 1 1 1 •
I. i ii - ri 1 1 1 -.i i . -• ■ inili.ilf |h ni. au 1 1 1 1 > i h - p&udaul Loi'l I' -• ne
provoquer aucun Irouble appréciable. Plus fi die
«s'aiiaoïirc par une coloration iu.liua.1 'in'-t.i anormal i
«le- pointu. -i ir-, 'i111 ""'"' violacées '-i cyaniques, '!•• la
dleU'orLi de llaabjélalipn al des palpitations dans la marche
vu li-i Tain iiiMiilanl . < .i - situes Li •• du
cirur pj .1 un deg r |>!u- «ai mpins mai que i
Ijh'Ui <Ju j m .u un .h . frea souvent, d'ailleurs, il i même l< uups
uue tendance à contracter des catarrhes bn
I
\ 1 i u- 1 ..-i i k m. pu u,, ic une voussure IL) . habituelle
peu accusée ej qui peul môme faire déJtauJ dans Les premù
de 1 affection. La pointe dy c eux bal ;> la pajriie inférieiu
ein |uièrae ou dans le sixu m - el esl rejetée eu de!
L'aire de la malilé cardiaque esl augmenJ.ee, suripul dans le
Lrans»versal4 <-,• . | u i in-ni a tadi presque constante •
précoce des ea^ ités di'pilea.
\ la palpai i 'M. ou constate parfois, ma -m. uu :
i -\ si pli que siégeait! à la pointe,
iigue le plu - caractériel ique cousis i
spul n ii-, <|ui ■ ommcu
termine qu avec elle : souffle hoio*£ si
«I al... .1 rude el inteu i apidemenj
dU . 'i' j1 i de \ .i|tui 11 se pr<
la i égiou de l'aisselle et, lorsqu'il i i paj uioul i
il peul '-tir entendu dans le dos.
du souffle seonl
« I- • i < » 1 1 1 i ••■ , Uidevxail correspondre a la partie inoxeunedu ■
< >u .i expliqué celle anomalie de div< rs
Pour '"«-ri .un- auteurs, le souffle se p
l'orilice et, aj on le pari ail mieux a La po a la i «'u li
qu i u raison 'l<- la CaiUk épai
j>lu> près de la paroi.
Pour Bei $ ou, le t ufll
parce que., comme le démon) re la pin
- par un i ulonue liquide qu
1 ' i ii l'u ti liUiluiu un 1 1 .il dnUti 1'
392 II. VAQUEZ. — MALADIES DU CŒUR.
dans un sens inverse à celui de cette colonne. Bradshaw ;i confirmé
cette interprétation au moyen 'l'un dispositif expérimental il
nieux. Pour Santelle et Grey, ce seraienl plutôl lesfpiliers qui, con-
formément à une théorie émise par Hirschfelder, transmettraient^
la pointe les vibrations de la valvule mitrale.
L'intensité du soul'lle varie suivant l'importance 'de la lésion et
l'énergie du ventricule. Une insuffisance petite chez un sujet vigou-
reux dont le cœur est sain donne lieu à un souffle à tonalité basse.
Par contre, quand le cœur est très affaibli, le souffle peut dispa-
raître totalement.
Le souffle est fixe et immuable, quelles que soient la position du
malade et la phase de la respiration. Tout au plus s'alténue-l-il
légèrement, au moment des inspirations profondes, à cause de
l'interposition d'une lame pulmonaire plus épaisse entre le cœur et
la paroi. Ces caractères permettent de distinguer les souffles orga-
niques des souffles anorganiques de la pointe, qui sont d'ordinaire
mobiles et variables.
Parfois le souffle de l'insuffisance est accompagné d'une accen-
tuation du deuxième bruit au niveau de l'artère pulmonaire, due à
l'élévation de la pression dans la petite circulation; mais cette
accentuation n'est jamais comparable à ee que l'on constate dans le
cas de sténose.
L'examen radiologique ne donne pas d'indications préciseSj car,
de toutes les cardiopathies valvulaires, l'insuffisance mitrale est celle
dont l'aspect à l'éeran est le moins caractéristique. Il est rare ce-
pendant qu'il n'y ait pas une augmentation de volume du ventri-
cule gauche, mais, pour la constater, il faut recourir à l'examen en
position oblique postérieure droite et mesurer, suivant le procédé
que nous avons indiqué avec Bordet, l'angle de disparition de la
pointe derrière la colonne vertébrale, ou mieux l'indice de pro-
fondeur du ventricule gauche, lequel es' alors presque toujours
supérieur à la normale. Dans les stades avancés de l'affection, les
résultats sont plus concluants, et on note un agrandissement du
diamètre transversal du cœur dû à la dilatation des cavités droites.
Le pouls est normal, plutôt petit, à cause de la faible importance
le la colonne sanguine projetée dans l'aorte; il est habituellement
régulier, au moins pendant la période d'adaptation. I.a présence
d'irrégularités extrasysloliques n'est pas exceptionnelle et n'a
aucune signification particulière : cependant, quand elles sont très
nombreuses, elles doivent faire craindre l'imminence de la défail-
lance cardiaque.
L'insuffisance organique d'origine traumatique se reconnaît à la
présence d'un souffle systolique de la pointe, particulièrement
intense et très souvent piaulant. Quand l'insuffisance est due à la
rupture d'un pilier, elle donne lieu à un autre bruit siégeant dans la
LÉSIONS \ ai.\ ri.Ailil - ta-
ri moyenne du cœur el appelé bruil de ■ guimbarde à cause
de son analogie avec •■«•lui que produisent les enfante quand iN
s'amusent .1 faire vibrer une lame de mêlai entre les dents.
Il esl rare <|n<- celte Borle d'insuffisance ; 1 1 1 « • i l_* r i . • des sujets loul
;i fail sains. Le plus souvent, comme dans un cas rapporté par
Claisse, il s'agit d'individus déjà porteurs d'altérations de l'appareil
mitral.
ÉVOLUTION. —D'après certains auteurs l'insuffisance mitrale
pourrait guérir complètement, au moins dans sa phase init
Peter «lit avoir vu disparaître au I •< »u i d'un an, chez un enfant de
trois ans, une insuffisance mitrale constatée par Blache père, I :
et Trousseau. C. de Gassicourl a publié un fail anal l'in-
Buffisance mitrale était accompagnée 4'une hypertrophie du cœur,
d'un frémissement cataire el d'un souffle systolique se propageant
le long de la colonne vertébrale. Quelques années Bprès, le souffle
avait cessé de se faire entendre et l'hypertrophie cardiaque
Sanné, Andrew ont rapporté des faits semblables. Sans les rnetti
doute, nous devons faire remarquer que ces constatations remontent
h mu- époque où l'on ignorait la fréquence des souffles an
niques •■! fonctionnels.
La réglées! <|u<' le -'-urne persiste & tout jamais; maisl'avenir de
la lésion dont il témoigne est des plus variables el dép< od moins de
la lési m [ue des circonstances physiologiques ou j
ques auxquelles est exposé le malade.
I ne insuffisance pure ne constitue pas en effet un danger immédiat
pour le cœur. Le ventricule gauche en Bouffro peu, car, que le sang
passe "ii non en totalité dans l'aorte, Bon travail est le même. S
L'oreillette en esl incommodée, la pression «lu -;m:_r d
resl int, à cause du reflux <lu courant, constamment supérieure
normale. Mais sa forte complexion lui p trmel d'j r emps
et «!<• maintenir l'équilibre circulatoire. De fait, nombre de -
atteints d'insuffisance mitrale peuvent fournir une carrière relati-
vement longue et active sans accidents graves. I es exemples
ont pas manqué au cours de la dernière guerre.
Le pronoslic esl différent chez les malades «pi'' leur situation
sociale expose ;'• des travaux fatigants \ st-il moins -
dans la clientèle de ville «j u«' dans celle d'hôpital.
D'autre part les intoxications, notamment l'alcoolisme, qui diminue
l.i résistance du myocarde, et les maladies intercurrentes, surtout
celles du poumon, hâtent souvent la lin de la période d'adapl
et favorisent la défaillance cardiaque. Enfin l'affection offre pi
danger chez la femme que chez l'homme e de l'éventualité
des grossesses, qui peuvent se c >mp iquer d'acci lents gravido
uiaques, moins fréquents cependant ici que dans le r<
mitral.
39i ii. \.\'..i i /. — nàLâwes d ca m.
L'insuffisance cardiaque s'annonce par une augmentation d
dyspnée d'effort, bientôt -uni.- de gôoe respiratoire, németu repos,
par 4e la ace des veines jugulaires, une sensation de ter
dans la région deJ bypocondre droit avec tuméfaction «lu !
l'œdème des jambes. En racune temps, les diamètres <lu coeur
tentent, surtout le diamètre transversal, ed la pot] | »lu-
vu plus rejetéo en dehors. Dans un stade plus avancé, les compliea-
- pulmonaires : congestion éee bases, foyers d'apoplexie <>u de
l>iuiich(.|iii iniK.iiic, sonl pour ainsi direconstantes ; let speu-
venl se remplir de liquide, ce qui aéeeaaite des ponctions répi
et !<■ malade linil par succomber aux progrès d-- 1 asj stolie.
Une autre cause d'aggravation réside dans la répétition
altaqu ssde rhumatàsaie qui, a chaque poussée aou<
que inévitablement le cœur, el la lésion, d'cribordsimnle, M complique
par l'adjonction d'un rétrécissement deloritiee ou «l'un.' symphyse
périeardique.
Enfin l'insuffisance mitrale peut favoriser i'< A'ooa endo-
cardite subaiguèà forme prolongée, survenant à propos d'une .
lion banale, angine, grippe, ete. <>u sait que
dite durent des semain< s parfois des mois, et qu'elles conduise»!
presque fatalemenl a la mort.
INSl FFISA SCE MITRALE FONCTIONNELLE.
PATHOGENIE. — Celle variété d 'insuffisance a é ; en-
dant longtemps. Cspendant Peacook d Skoda en avaient admis
la possibilité. Friedreieh, Gerhardt, Dombroweki, Maurice Rayi
eu rapportèrent des observations. Mais nombre «Vautours es
saieat à l'admettre, nui miment Potain, parce qu'il n'avait pas pu la
reproduire sur le cadavre. Pius tard, d'ailleurs. ilravanl sur ce ju-
gement, lout en considérant cette insuffisance coma tion-
nelJe.
Oo l'a attribuée d'abord à la dilatation de l'onli e .v >-t
Jakscb en ont pubiiô des cas, m ii- Ma ne semblent paa lie- probants.
l'iii- lard kreh!, lv-ll \ M >rion Pi m -e. i.ieriininere il 1 'asthénie
de- p liers, consécutive à une infection ou à une intoxication
un phénomène a . et l'a- bénis des piliers coïncide tou-
jours, comme la fait remarquer Lias, atec la un rentricu-
laine, dnul le rôle «al bien plus important.
réalité, l'insuffisance foncti uni -Ile mil
causes principales : d.- la dilatation du ventricule gauche ou du
défaut d'activité de l'oreillette.
Les isolations de ia dilatation ventriculaii :et e aorte d'm-
suffisance onl été établies par Fr. Franck et Lian. Ces auteurs ont
Ll BU mt \ Al.\ i LABIES. 1 t
confirmé expt rim< al alan
• ni di je ré> élé que la formel un
.•i , pour une Bukre, |
piliers son! enii
valvules sont < - 1 1 posil ion
course suffisante pour permel i re
dp ni de li |ui arrive quand
cule dilaté >< m 1 anormalement
sanoerelativexiela valvule mit rnle quel
de I.i <lil.il: lion, non d
I "i ■ ad dune i|n il ir le
ca la* pe. ' îerte interprétation
de vue de leur mécanisme, «n f i «• l'insuffis '
l'insull'i-, il e1 R< min l'on'
c>-l due aussi aujjeu défectueux <!<■> piliers, plutôt q
valvules.
Le rôle du défaul d illette d
rinen fonctio signalé [ ar I
1 (eu lei -"n el Johnson.
II i leurs l rnvaux q
ôtre parfaite, néoeae le une autre condition ignoi qui
oonsis edame un acte auriculaire. Ces auteurs <mii m
(pi à i .ial normal ';i con présyBtolique de I
\ oque nu si ni' us <lu iquide qui soulè*
.un iculo ventriçulaires de Forte i du venti
; ir que l<
vienl
il in-nlli .
douJb, laquelle traduit objectivement] le I
lekte.
DONNÉES CLINIQUES. — I
mnelle <l<- l'oi ifioe niilraJ v -
trunlan .
Souvi ni «•Ile se produit bru^qu ment d
porteur de lésions
uéphriti >uche rel
l.i nuii. à lu suite de i
d'une crise î
dont il ne triomphe qu i pruti
neuves api <■- . ou es su p
i point -, n un so ru
II. VAQ1 EZ. - MALADIES DU CŒUR.
jusque là révélé rien d'anormal, si ce n'es! parfois un rythme de
galop auquel le souffle a succédé. Si l'on ajoute à cela qu'à récran
radioscopique le cœur esl aotablemenl ;* t^ra n«Ji , que la pression
artérielle Byetolique s'esl abaissée subitement, de 22 à 12 ou
13 centimètres de mercure, comme nous l'avons vu à plusieurs re-
prises, il esl impossible de dou'er de la nature fonctionnelle du
souffle et de l'attribuer à autre chose qu'à une disti n-ion soudaine
de la cavité du vcnlricu'e gauche.
Ce souifle est habituellement sourd, profon 1, à tonalité basse. Il
siège .-oit exactement à la pointe, soit plutôt dans la région de l'ais-
selle. Il occupe d'emblée lOv. te la systole, ou seulement une di
parties, le commencement ou la fin. Il peut être permanent à partir
du iour où il s'esl constitué ou disparaître momentanément sous
l'influence du repos et de la médication, pour reparaître ensuite
et alors définitivement.
Pai fois l'apparition de l'insuffisance milrale ne mo lifie en rien le
pronostic de l'accès angineux ou œdémateux qui l'a provoquée
et le sujet n'en succombe pas moins dans les heures ou dans les
jours qui suivent..
Plus fréquemment peut-être, elle constitue un symptôme fav >rabïe,
et il n'est pas rare, ainsi que l'a justement indiqué Traube,
qu'elle ait pour efl'et de mettre fin aux crises douloureuses ou
angoissantes dont sculî'rait le malade. 11 reut arriver enfin, qu'en
soûl, geanl le ventricule gauche i'u travail excessif qui lui était
imposé, elle ré tablissepourun temps, quelquefois fort long, l'équilibre
circulatoire qui allait être rompu. Les cas de cegenresont loind'ôl e
ex< eptionnels, en voici un exemple :
LU malade que nous avions souvent examiné avec Heitz était
atteint d'une hypertension artérielle, mesurant 22 centimètres,
sans souffle car, iaque. Une nuit il fut pris d'un arecs d'angine de
poitrine des plus violents. Le lendemain, nous fûmes surpris de
constater que la pression artérielle i tait lomb e à 13 c ntimètres de
mercure et qu'il existait à la pointe un souffle syslolique d'insuf-
fisance Actuel! ment, cinq ans après c t accident, 1- sujet conserve
encore un peu d'anhélation, de la dyspnée d effort, mais il a pu
reprendre, en se ménageant, une existence active. Le souffle n'a
I »as disparu, el la pression artérielle esl remontée progressives ni à
18 centimètres de mercure.
L'insuffisance fonctionne le s'installe parfois plus insidieusement,
pur exemple au cours de cettaines myocarditei infectieuses ou
toxiques, la myocardite alcoolique notamment. Elle esl provoqi
aloi - non par une distension subite, niais par une dilatation leo
ventricule gauche Le souffle, moins stable que dans le cas p
dent, est plus sujet à disparaître, puisa reparaître, sous l'influence
d< - médi :ations et du retour offensif do l'insuffisance cardiaque. Il
les] >ns \ .m.\ i i. Mm - ta
persiste à toul jamais qujnd celle-ci s'est - onslituée définitivement,
el il ii est pas rare qu'il coïncide avec un souffle d'insuffisance
tricuspidii une.
Il est vraisemblable enfin que c'est également à une insuffisance
fonctionnelle de la mitra'e qu'il faut attribuei . i hez les sujets a teints
d'hypertension artérielle^ l'a - ciation, avec un souffle systoliquu
ou diastolique <1<' la base, d'un Bouffle i \ ointe. P< m
l'expliquer, on a invoqué la propagation du [ sessus inflamm ttoire
de l'aorte a. la mi traie, l'affection B'étant, comme fondit, mitre-
lisée >■, terme barbare qui ne cou vie qu'une hypothèse, N'est il pas
plu- logique d'admettre qu'un pareil souffle est dû plutôt à une
dilatation lente du ventricule quinefail sa preuve que par l'appa-
rition <Ju souffle caractéristique '
L'insuffisance fonctionn «lie mitrale due ;< un trouble de l'activité
de l'oreillette est d'ordinaire méconnue ou mal comprise. Le syn-
drome dont elle constitue un des éléments esl cependant 1res fré-
quent, Il consiste dans la coexistence d'un «ouffle Bystolique <!<• la
pointe avec une irrégularité permanente des battements du cœur.
Pr tsque toujoi rs on attribue le souffl 1 à une en lo :ardile valvu-
laire chroniqu •. malgré l' tb?ence dans les anté< éd< nts du m ilad 1
de notio 1- capables de l'expliquer. Q lanl à l'arythmie, 0 1 la < onsi-
dère com ue un • complication de c< Lte lési< a. Ce que n
<lit précédemment montre que c'esl justement l'inverse el que
l'insuffisance mitrale de nature fonctionn mp'iquer
le trouble de l'oreillette, ri v lié par l'arj Ihmi • comj lète.
A leur début, lo- Bouffies d'insuffisance fonclioi nellede la valvule
mitrale Boni brefs el n'occupenl qu'une portion de 1 ■ : le
commencement, le milieu ou la fia ictère d'être méi — ysto-
lique suivant la nomenclature de Potain les rap
des - luffles anorg u iques li ibituellemenl
1 mdus. < ependanl ils sont moins Buperfi* iels el ne varient p 1-
facilement ■ tus l'influen :e de la ments de
position, etc. Enfi 1 ils 1 euvenl dispa al r< lu i>- ultérieu
rement - tus l'influence des mên es causes.
Plus tard ces souffles tendent à devenir perm plissent
loule la systole. Il- sont alors
absolument aux souffles organiqui ni seulement
tances au cours desqu lies il- ont apparu qui p<
en distinguer.
Disons enfin <jn«- .•«•- insuffisances ron ipor-
lent le pi onoat i< des ccidenls pathologii
nées et que, quand elles sont 1
•li cœur, elles peuvent constituer une éventualib
Nous revienJrons d'ail! urs Bur en étudiant l'arythmie
398 II. VAQ1 Y./.. — MAI LDLES m i.m.i I:
complète >•! I<- syndrome ventricul&ine gauche de L'insuffisance
■iiaqiu'.
INSUFFISANCE AORTIQUE
| L'in uffisanea des valvules aortiqugs a été sitra il -o pou" la
première fois sur le cadavre par Vicussens en 17l">. Hbpe
en 1831, Corrigan en 1833 en d':ei\vir^nt 1 s svinptômes cliniques
les plus caractéristiques. Du-oziez, en ISil, fil connaître le
double souffle crural, si important pour le diagnostic de la lé-ion.
Traube, en 1871, élu lia soi variétés path >géniques et clinique, et
distingua l'insuffisance d'origine en loca diqiu de l'insuffisance
(l 'origine artérielle.
ANATOMIE PATHOLOGIQUE — Pour rocon îaîïre après la m »rl
l'existence d'une in suffi ance aortique, on procèle d ; la fae.on sui-
vante : on sectionne braasveraeiement le ventricule gauche, et Ton
verse le l'eau daiw l'aorte pe.ida it q u.î l'on maintient le ce tr sas-
pendu par sot base. Si l'e iu, au lieu l'être* retenu'} dan vies ni I-
moïdiens, passe à travers l'orifice et s'écoule au dehors, c'est que
l'orifice ea( lus d'Ii-ant. Mais, pour l'affirmer, il fait que la quantité
de liquide perdue soi!, relativement considé able, c ir, mèm i à I
normal, les bor la des valvules ne s'accolent pas comp'étement et
laissenJ toujours échapper un mince fi et d'eau. Ou doi' de plus
éviter de couper le- artères coronaires en un point q letconqu • de
leur parcours, sinon L'échappement du liquide parla plaie artérielle
pourrait en imposer pour une fuite de l'orifice.
Il reste ensuite à préc ser la nature el la cause de l'in-u li-
sance.
La présence d- lambeaux de valvules flottant ai-<tessoufl de
l'orihee fera penser que l'uiMil'lL-nn je s\s! pro luit • brusq ie oenb,
par exemple à la suite d'un traumatisme ou d'un e fort violent.
Il peut arriver alos que les valvule- soient sain », m n-
et d'ordinaire il faut, qu'elles soient déjà mdales p ai: qu'elle
rompent .
S'il existe des ulcSrationss dws- perfaralionsv des p'ri ■• 1- -
stan e, ou encore un an '■ mrysm • ■!
sinus de \'a!salva, on en I i dur.- «pie l'insuffisance a
live à une endo ard le maiig -•-. Pari
aasoai telle» que les vaiivule sont C3tnplètem - la
leurs insertions.
I) ms tous les autres as, L'insuffisance résulte aVune enhvirli'e
banale, suhaiguë ou chronique. L !fl ratonl a lu-
rées. pria, ip dément au niveau de 1 airs h >r I- LettPd '.'
venllriculaire el artérielle sont ronoivertes de plaques atbérema-
teusss ou crétacées^ de sailli dianes ou de cou - e \1-
I.VI LUI i.t
otin Quand U ' j,,,, j] existe 'I
lions molli », fibria m ■«. el l is a il va les aoal f>oor
rérHable infiltration gél itiaifon
A ii n degré plu
quei i liées <-i rél i a<
.•i ['appareil valvulaire forme un omet, percé d'un
orifice, esl dirigé rera la cavité veniricula i l
est habttuellera >nl co npliqué • <1 ■ rél i
un.- l'ont moBtré Potttn al Ri d lu. •• •
des borda libresqui dél ratio*; l 'inuiti
I osaible, mena • au caa de léi i< l les
1 conseï v ■ I ur 10 ipletac el ilité.
km ni. il exista en m< dm temps des m
:- irocture'de l'.i«>t te. Mini la pi 1 1 le du
vaisseau, quan I l 'insuffi i
plus profondes el) plut étcndi insuffi
ne conel Muant qu 'nne sorte d 'épi|
sus 'l 'aorl iki ' is*e el difTu
i e qui attire .-il m Va l'ioi du
uni 01 umce di lé i interne, i
dea placards , lu -
i <i i~i- el il'iniili rai i< n si léreuse des paroi
sont m Inrées, incrusl
.•m niveav de leurs b »r ta li
ics par un processus scléreu* <|ui p
n i ^u r- leur par. •oui--. I le plus, ;
myocardite el de la néphrite inU rsliliolle.
hronique,
originelle.
ii'aiil . ; .ur I r pieP, I 'aoH
par des plaques fi b roi )>•- !
el [l'en> al
aurait un
mesurant an ou plusieurs centime
•m. -ut ré
i leurs et, p ur «
des sujets Byphililiqw -
\ utpaire.
<»n ;i dil encore que l 'insuffi
li
400 II. VAQUEZ. — MALADIES DL' CŒUR.
(railleurs indéterminée. Garnier a contesté cette variété d 'insuffi-
sance. Dans un l'ait qu'il a rapporté, les altérations en question étaient
telles que les valvules n'étaient plus représentées (nie par un voile
membraneux dissocié eu divers fragments reliés à la paroi par une
multitude de petits cordons tendineux. Or, pendant la vie, on □ avait
c mstaté aucun signe <1 Insuffisance aortique.
Une autre forme d'insuffisance aortique, moins discutable, recon-
naît pour cause un défaul de fonctionnement de l'appareil segmoî-
dien, consécutif à L'élargissement de son orifice. On lui a donné
le nom d'insuffisance, relative ou fonctionnelle.
Cette variété d'insuffisance a été mise en doute par Frièdreicb,
puis par Potain et Barié, à la suite d'expériences sur lecadavre.
L 'impossibilité où ont été ce* derniers auteurs de la réaliser après
la mort, quelle que fût la pression de l'eau injectée dans l'aorte,
1rs a conduits à admettre qu'il devait en être de môme sur le
vivant. Mais les conditions ne sont pas semblables et l'existence
de l'insuffisance fonctionnelle est prouvée par l'observation clini-
que et quc'ques constatations anatomiques. Dans des cas rapportés
par Barié, HirU et Braun, on trouva, à l'autopsie de sujet- qui
avaient présenté un souffle d'insuffisance, les valvules tout à lait
saines, mais il existait un agrandissement notable 'le leur anneau
d 'insertion.
Récemment Brel a proposé un autre mécanisme, confirmé par un
examen cadavérique, mais applicable seulement au cas d'hyperten-
sion artérielle et de mal de Bright. Il consisterait dans le relève-
nient de la valve sigmoïde antéro -interne par la saillie anormale
de la partie supérieure du septum intervenlriculaire hypertrophié.
La valve étant ainsi suspendue au-dessus du plancher sigmoïdien
serait incapable de s'abaisser au niveau des autres valvules, ce qui
permettrait à une certaine quantité de sang de refluer dans le ven-
tricule.
L'insuffisance aortique s'accompagne toujours d'une augmentation
plus ou m'oins notable du volume du cœur, qui offre un aspecl glo-
buloux Ire- caractéristique. L'hypertrophie porte presque exclusive-
ment sur le ventricule gauche. Relativement modérée quand l'insuf-
fisance n'est pas associée ;'i des lésions artérielles, elle est plus
marquée quand il existe eu même temps des altération- diffuses de
l'aorte.
Parmi les modifications accessoires, on note une dilatation plus
ou moins considérable des cavités cardiaques, notamment des
cavités droites, quand le sujet a succombé en état d'asystolie ; des
lé-ions viscérales, com;eslivesou scléreuses, de la sclérose générali-
sée des vaisseaux et, très souvent, commenous l'a von- dit . de la sclé-
roserénale. Ces dernières altérations sont spéciales à L'insuffisance
aortique d'origine artérielle.
LÉSIONS vai VULAIRES t :i m
SYMPTOMATOLCHIE Les sujets atteints d'insuffisance a. rtique
présentent d'ordinaire, surtoul quand il- Boni jeunes, une voussure
de la région précordiale, due à l'augmentation de volume du veo
tricule gauche.
A la palpation, la pointe du cœur, abaissée, vienl battre dans
le sixième ou le septième espace, el le choc cardiaque occupe
une zone plus ou moins étendue. Parfois on percoil vers la n
moyenne, ou à la base, une sensation analogue à celle d'une balle
qui sr durcirail subitemenl sous la main. I l'esl I :hoc en dôme ■
décrit par Bard. Pour cel auteur, il ne se rencontrerait que dans
l'hypertrophie cardiaque de l'insuffisance aortique. Cette assertion
nous semble exagérée, caron peul constaterle choc en dôme dam
des hypertrophies «l<- toute autre caui
Enfin, très fréquemment, il existe a la pointe un frémissemenl
systolique signalé parFlinl el comparable à celui du rélrécissemenl
milral. Noua en exposerons ultérieuremenl les caractères el le
mécanisme.
A la percussion, l'aire de la malité est agrandie dans le sens verti-
cal, le diamètre transversal restant normal ou à peu près, au moins
dans le Btade initial de l'affection.
I examen radioscopique confirme ces données. Il montre qu
contour gauche du cœur sel agrandi, que le ventricule esl bombé
••I que son profil esl animé .1.- battements sysloliquea ampl.
pointe arrondir ne se détache pas du diaphragme dans I— inspi
rations profondes. Laforme générale de l'organe rappell. celle d'une
bourse donl I-- fond répondrait à la pointe -lu coeur, comme ea
t moignenl les tracés radioscopiquea el l'examen cadavérique
liu B5 n s,,
L'auscultation révèle le signe le plus caractéristique qui consista
,,;"1- I;| présence a la base du cœur d'un souffle diastolique -l
par Hope, < lorrigan ri Aran
II siège d'ordinaire au niveau .lu troisième cartili il droit,
sur le t >« > i-< l «lu sternum, a l'endroit «ri l'aorte -•• rapproche de la
r;in" Lhoracique. II commence .m moment ou se produit le deu
wème bruil du «• eur, qui \»-u' avoir disparu ou qui persiste,
•'" ["'•-'•"lani un éclal clangoreui inaccoul I; puis il s'atténue
progressivement au cours de la diastole, [lest, comme l'on dit, doux
sspiratifel humé. En général de médiocre intensité, il
dans la position verticale el quand le sujel élève les bras, ... 1|ll(
facilite la régurgitation «lu sang dani le ventricule . enfin il se pro-
page 'I'' liant m bas derrière !<• sternum.
Le souffle .1.- l'insuffisance aortique présente de nombreuc
malies quant a son siège, Bon intensité, son mode de pi .n et
Bon existence même.
Parfois son maximum correspond non au troisième, mais
Traité >" »iw ciwk. \\i :.
'm 11. VAQl EZ. — MALADIES DU CŒUR.
au quatrième espace, ou bien il se trouve à l'extrémité inférieure
L
Fig. 85. — Cœur atteint d'insuffisance aortique.
de l'appendice xiphoïde, « dans le ventre », d'après l'expres>k>n
imagée de certains auteurs.
Le souille, au lieu d'être doux et
moelleux, peut être râpeux, rude
et piaulant, au point que le malade
le perçoit et eu est troublé dans
son sommeil. Cela ne se voit guère
qu'au cas d'insuffisance par rup-
ture valyulaire.
11 n'est pasrare non plus que le
souffle se dirige oon de haut en
en lias, mais transversalement
mis la région moyenne du cœur.
Potain atlribuail cette anomalie
au reflux du Bang le long de la
grande valve mitrale par suite de
la localisation de L'insuffisance
sur la sigmoïde postérieure. Récemment Trémolières a insisté à
Fig. 86. — Insuffisance aortique,
homme de quarante ans (comparer
avec l.i Bg. 85).
LÉSIONS vai.n i LAIRES. ■•:»
nouveau sur cette éventualité el lui ;i donné, à notre avis, une Uni
tance e >utonsquc cette propagation an irraali ifOe
coïn ;ide trèa souvenl avec un roulement de Flint, <-u raison du
foulemenl de cette môme valve mitrale qui en f ai proJucI
L'association de iffle diastolique insolite avec ledit roulement
iduil à méconn titre l'insuffisance aoi tiqu
nu rélrécissemenl mitral. Cette erreur est très fréquente.
R stent deux particularités encore plus singulières qu onsistent
dans t'abseï lé loul souffle ou la présence d un Bouffl
menl bj stoli [ue.
L'absence de tout souffle esl exceptionnelle, <-t elle coïncide
toujours avec une très large communication entre l'aorte el le
tricule.
L'autre éventualité esl moins compréhensible ' ependanl, au
<!<• lésion double <-i de rélrécissemenl trèa seri
guine |» nt ôtre bj minime que son reflux ne produit aucun bruit, el
il n'existe alors qu'un souffle Bystolique. Mi ilo a p
<|u H |> »uvail en ôtre de môme avec une insu
arguments ne sonl pas convaincants.
Enfin, pour Bard, l'absence de souffle pourrai! s'expliquer pa
localisation des lésions à la zone d'insertion des valvules, leurs
libres ayanl conservé leur souplesse el leur mobilité habi
Le roulemenl de Flint, désigné ainsi du n un de i auteur an
caiu qui l'a signalé le premier, consiste dans un bruil son< |>-
tible à la pointe, correspondant à la fin de la diastole el qui u
que lu traduction à l'oreille du fi révélé par la palpation.
< >n en a proposé de nombreuses explications
Pour de R >nzi el Potain, il serait l'-
on les sang ùnea q u pi
diastole, l'une de l'oreillette gauche e insufl
Il ne nous p rite mit-;
B'il s'agissait d'un bruil liquidien, ce bruit devrait .1 ic-
tères d'un souffle. »>i un roulement «|»i<- l'on a affaire.
Pou ■ < îaalier h \ >\ -.1 >ss >rand, M
; a lions concomitante
explic ition est également m 1
des valves étanl incapables d ■ pi 01 >• juei ô elli -
l'.nir Pezzi, le roulemenl >l<- Flint ne sérail qu'un
«lu galop; mais leurs caracti
bn il- aient la même origine.
imble bien qu I inl lui-m
qui .n. -ni donné la meilleure inl
lemenl prés} -1 ilique 1 un 1 l ionnel 1
mitral, par suite du refoulement
'le la cavité venlri claire, bous la poussée de la 1
',0'. H. VAQUEZ. — MALADIES DU CŒUR.
refluant de l'aorte vers le ventricule. Cela permet, en tout cas, de
comprendre l'analogie du roulement de Flint et du roulement de la
sténose mitrale organique avec lequel on le confond si souvent.
Carrieu et Anglada ont publié un cas qui plaide en faveur de
cette opinion.
Les signes périphériques les plus importants ont été décrits par
Corrigan. « Lorsque, dit cet auteur, on a dépouillé le malade de ses
vêtements, les troncs artériels de la tète, du cou et des extrémités
supérieures attirent immédiatement l'attention par leurs pulsations
singulières. A chaque diastole, les artères sous-clavières, carotides,
temporales, numérales et quelquefois même les artères palmaires,
sont projetées avec force hors de leur lit et bondissent sousla peau. »
Ces phénomènes ont été décrits sous le nom de« danse des artères »,
et on les a opposés au calme relatif du cœur ; ce qui a fait dire à
Duroziez que, dans les affections mitrales, le cœur battait violem-
ment et que les artères étaient calmes, alors que c'est le contraire
chez lesaortiques. Cette assertion imagée n'est pas toujours exacte,
car le cœur des jeunes sujets atteints d'insuffisance aorlique bat
souvent aussi tumultueusement dans la poitrine que les artères
sous la peau.
L'artère radiale donne à la palpation une sensation spéciale de
réplélion brusque suivie d'un collapsus profond : c'est le pouls
« bondissantet dépressible » signalé par Hope et par Corrigan. On
lui a donné le nom de pouls de Corrigan. Il est particulièrement net
quand on fait lever les bras du malade.
Les pulsations des artères carotides provoquent des oscillations
rythmiques de la tête, surtout lorsqu'elle est légèrement penche e
en avant. Ce signe a été nommé par Delpeuch signe de Musset,
parce qu'il fut remarqué chez ce poète atteint d'insuffisance
aortique.
De même, ia réplétion soudaine de l'artère poplitée détermine à
chaque systole une projection en avant de la jambe quand, dans la
position assise, les genoux sont croisés l'un sur l'autre.
La circulation capillaire présente également des modifications
caractérisées par des alternatives de soulèvement brusque et d'af-
faissement des petits vaisseaux périphériques. Il en résulte une
sorte de « pouls capillaire » signalé par Ouincke. On le perçoit au
niveau du derme sous-onguéal quand on exerce une faible pression
sur l'ongle ou au niveau de raies pratiquées artificiellement par
fi ici ions sur la peau, ou enfin au pourtour de certains éléments
éruplifs, comme cela a été noté chez un malade de Hirtz qui était
porteur à la fois d'une insuffisance aortique et d'une éruption urti-
carienne.
L'association des battements carotidiens, avec des pulsations de la
luette, du voile du palais, de la langue donne lieu à des phéno-
LÉSIONS VALVULAIRES. 99— 405
mènes dont 1 1 signification esl 1 i même, mais qui ont reçu des noms
différents.
Le |> >uls de la luette », Bigaalé par Fr. Muller, est constitué par
des mouvements oscillatoires semblables à celui «lu pendule e!
coïncidant avec la bj stole.
Le pouls amygdalo-carotidien ■ consiste dans des battements
de l'amygdale et esl dû à la transmission à cel organe du soulève-
iii -ni des caroti»l< is.
I ,- pouls de la langue . décril par Minervini, se manifeste
quand on comprime légèrement la langue sur le plancher bu
en recommandant au malade de respirer do ace ment. On voit alors
l'abaisse-langue s'élever <le bas en haul e1 être anim '■ .1- -
vements rythmiques semblables ;i ceux delà tête et de l'isthme du
Lr"~ier.
E ifi i Lan lolfi ;> observé «I ss m i lifi : itions spé i îles de la pupille,
qui se rétrécit et se dilate indépendamment de la volonté 'In
m il.i le -ni de l'éclairage. Le rétré :issem mt ou myosis corresp >nd
m la Bystole et ;i la réplStion des vaisseaux iriens ; la dilatation
ou mydriase esl diastolique 'el provoquée par l'anémie brusq
l'iris.
La disparition du deuxième bruil carotidien provoqué par la fer-
meture des 3igi les aprtiques ;i été n »té • par Tr lub i el M iuri -e
I! ivnaiid, mais ce signe esl très inconsl int.
Bien plu- important esl le double souffla crural découvert par
Duroziez. A. l'état normal, l'auscultation de 1 1 fémoral ■ au moyen du
stéthoscope ne permel d'entendre qu'un souffle systolique, qui
correspond au passage de l'ondSe Banguine au niveau du point
rétréci. \u cas d'insuffisance aortiqu3, ce souffle esl suivi d'un
autre plus cuir:, assez tardif, que l'on perçoit pai smenl
bien quan 1 on comprime le vaisseau ave : 1 ■ 3egment inférieur lu
1. >rd <!«■ l'i i-i ruinent . i ud - suffi i esl «lu à un id ■ sanguine
de retour déterminée pu- I abaissement subit «le la pression eu ire le
P >ini comprimé et le cœur, du fait du reflux «lu sangd m- le ven-
tricule. C un me l'a remarqué Lannoy, il s'acc mtue quand on appuie
le .|,»i-i sur l'artère au «I sssous du -télli sscop >, I ' a peul l'entendre
ueiil «I w\- l'artère numérale au pli du coude. Le doub
cru al ou signe <l«' Duroziez a une grand valeur. Sa prés
indique presque ;'i coup sûr qu'il ex -l i une insuffisance aortique,
mais son absence ne signifl i pas q l'il n'en existe p »int.
Traube a décril unaul e bruit, souvent confondu a tort
précédent, auquel il a donné le n -m -I • dop\ i double
ton. Il co i-i -le d.i ls l'appa îiioa, après le choc systoliqu3 arb
«l'un deuxième dn> • qui le suil de très près el qui présente les m
caractères. Pour le percevoir, il suffit d'appliquer légèrement le
Ihoscope sur une artère, l'artère fémorale de préférence, en i
'.06
II. VA M./ MAL\I»II> ; I i.'i ! i:.
soin de ne pas faire obstacle au cours du sang. Ces deux bruits
successifs sonl provoqués, le premier par la distension active du
vaisseau, te second par l'exagération du dicrotisme normal, s: habi-
tuelle au cours de l'insuffisance aortique.
Ainsi les caractères et le mécanisme des signes découverts pres-
que simultanément par Duroziez el par Traube sonl très différents.
Dans le premier cas, il s'agit d'un souffle; dans l'autre, d'un i
L'un, produit au sein même de la colonne sanguine, e^l d'origine
« liquidienne >■; l'autre ré-ulte <lc la réaction de la paroi artérielle
etrsi de cause " solidienne ».
Récemment Dagnini el Pozzi ont repris l'étude du dould • h □
crural. S appuyant sur ce l'ail que lebruil surajouté est au--i bien
m. iso diastolique ou présystolique que proto-diastol que, et Fur des
modifications particulières du phlébogramme fé rai, ils ont conclu
qu'il était d'origine veineuse. Ils l'auraient également constaté
dan- d'autres atfections que l'insuffisance aortique. S il en était
ainsi, le phénomène décrit par Traube n'aurait pas grande signifi-
cation ; mais est-ce bien ce phénomène qui a été si minuli
ment analysé par les auteurs italiei s?
C'est à l'ensemble des modifications de la circulation arlérii
distension brusque des vaisseaux, vibrance du pouls, qu'est ■ ue la
.s". — Pouls d'insuffisance aortique Légère avec Ion muscle cardiaque.
sensation de frémissement, appelée Ihrill par Gorrigan, ([in- l'on
perçoit au niveau des artères superficielles, notamment la carotide,
l'artère sous-clavière et même l'aorte, dans l'échancrure de la four-
chette sternale.
On relève sur 1rs tracés graphiques quelques particularités inté-
ressantes fig.
La ligne d'ascension du sphygmogramme est rapide —puisusa ter
de- .in fit -us auteurs — e I élevée : elle - i termine par un croch
térislique. (les caractères témoignent de l'exagération île l'impulsion
du ventricule et de la brusquerie de la diastole artérielle. Sur la
ligne de descente, on note la présence d'une encoche synchrone
dicrotisme, qui est lui-même très accentué. Ces anomalies font d<
quand l'insuffisance est associée à un rél récissemenl ou a des lésions
généralisées du système artériel.
i WS valyii.am i:« WJ
Le retard de la pulsation artérielle sur le choc de la pointe
par de nombreux auteurs, n'est qu'apparent <•! n< 'ilie
quand on palpe Bimullanémenl l'artère radiale et la pointe du c<
Il ii'. sur les tra es pris dans ledécubilus Latéral gauche. Il
s'explique parce fail que la sensation perçue par la main app
sur le cœur coïncide, non avec la déplélion du ventricule, mais
sa période, préparatoire ou intersyslole du cœui D'ordinaire
cette période, qui répond a la mise en tension des piliers de la mi
ne donne lieui aucune manifestation tangible. S'il en est autrement
au < as d'insuffisance aortique, cela lient ;'" l'hypertrophie ventricu-
laire et à la plus grande énergie de la mise en tension
Malgré l'avis «le Polain, la p
Heure à la normale. Dans ^insuffisance par endoi elle [*<ut
ne pas dépasser 15 à 16 centimètres de mercure p
danl , .1 une période avancée, elle atteint
mètres. Nous reviendrons ultérieurerai nt sur le mécanismi
hypertension secon laire étudiée par Wicsel, Gailli
Par contre, dans l'insuffisance dite artériel] lleint
souvent 23 ou même plus, e
de l'affection. Ici, comme l'a dit Traube, c'est l'hypertension qui
le l'insuffis nce.
I. augmentation <!<• l'éca pare les deux j i
ou pression différent elle a été j-igralée depuis longtemps par P<
Elle i ienl • on à ce <|n<' la p
ce que la pression diasto i |u est 1res o rais »n «lu
sang 'I i e le cœur au début de la diastole et, pai
e 1 1 ou 15 i enl imèl res, landis que
i on :> centime! r< - l importance i
h ulier des Ira l»lii<in.'
ime est i rrs lor gue,
que 'I or linaire.
M i ces m.. I li al ion - ne ont ] ;i-
quand l'insu fisam c ne consl itue qu'ui
rah-. e 'I iux, la pression d
parallèlement à la pression s]
éventualités cm euses, dont roici un i
présenti il [de l'hyp<
iqueatti
:
suprisc que, !a pression - \
<h îTtolique était tomh
avant toi i aut
■ '
rv.nl BUCUn cl "Mil . | u
ivcroent à i lu millin
408 II. VAQl I / - MAI. AMI - Dl CŒ1 K.
ces diverses modifications ne s'accompagnèrent d'aucun trouble
inbjectif,
HilletFlack oal prétendu récemment que, chez les Bujets atteints
d'insulfisanceaortique, la pression dans la position couchée serait de
95 millimètres plus l'orle dans les artères de la jambe que dans
l'artère brachial \ alors qu'à l'état normal cil"- est à peu près la même.
Hare, Peterseon, Ihll ci Rowlands Rolleston auraient constaté le
même fait. .Mais il semble résulter des recherches de Heitz et <!«•
Mougeol que «"Ile anomalie n'a pas la valeur qu'on lui a attri-
buée.
Les troubles fonctionnels consistent tlaus de la pâleur de la :
et des téguments, qui contraste avec la coloration cyanique des
Bujets atteints d'atilctions milrales; dans des palpitations et des
vertiges, attribués à l'ischémie cérébrale résultant du reflux i U
sang dans le cœur. .Mais, -il en était ainsi, les vertiges devra ent être
constants au cas d'insuffisance aortique un peu impoi tante, ce qui
n'esl pas. A noire avis, il faut plutôt incriminer un tiouble de la
circulation générale. Aussi les sujets atteints de sclérose généra
des vaisseaux sont-ils plus exposés aux vertiges que les sujets jeun - .
chez lesquels l'insuffisance constitue toute la maladie.
Nous en dirons autant de la mort subite signalée par Mauriac,
qui, connue les vertiges, est due moins à un trouble mécanique
gu'à la sclérose vasculaire et à l'hypertension artérielle.
Il existe plusieurs variétés d'insuffisan ;e aortique. Les deux plus
importantes sont : l'insuffisance aortique endocardique et l'insuffi-
Bance aortique artérie le, différenciées par Traube en 1869. Il 3 a,
a dit cet auteur, une forme d'insuffisance des valvules de l'aorte
quiestliéeà une élévation anormale de la pression dans le système
aortique. Cette insuffisance, qui se voit d'ordinaire chez les gens
est la conséquence de la sclérose artérielle. Dans ce caa, l'élé-
ration anormale de la pression précède les symptômes de Tin suf-
fisance valvulaire et, au moment où celle-ci se produit, la pression
est seulement diminuée, sans cependant tomber à la normale ou
au-dessous. Au contraire, l'insuffisance aortique qui résuite d'une
endocardite aiguë ne coïncide jamais avec une élévation excessive
de la pression dans le système aortique, et l'hypi rtrophie du ventri-
cule gauche qui la -int a Eeulcmeni peur effet de maint nir la
pie -si (m à son chiffre moyen. » Peter, en 1871, développa 'e* m<
3. Il insista surtout sur la différence du pronostic, relativement
bénin lorsqu'il s'agit d'une insuffisance aortique d'origine endo-
cardique, et toujours plus gi ave au cas d'insuffisance aortique arté-
rielle. Ces données furent reprises par Huchard, quittes vulga
LÉSIONS \.\l.\ i l.Ali, :i
INSUFFISANCl AORTIQUl EN DOC ABDIQUE
ÉTIOLOGIE. - < m ■!•• d'insuffisa
maladies infe< surtout au rhume lis ne. Elle et
queute que la lésion miti D liopathii •
îles, < ribsoa ;i doI • q e l'or Bec nul r.il élail inté
alvulei aortiques seulement 6 I
étaient pri en même temps. L'érysipèle, la pneumon irla-
line, la fièvre typhol le el la variole, dont l<- rôle esl plus dout( ux,
peu vi ni égalerai ni lui donner aaissam
L'influence de la sypbil -. si important • eu i l'in-
suffisance aortique artérielle, esl Irèa douteuse, et il o ia de
fait indiscutable d'insuffi irlique par endocardite d'oi
syphilitique.
La lésion se constitue d'ordinaire Itntemenl après un»
plus ou moins longue oùlesbruitsdu ca ur si ni seulera
Dans une observa ti< ode Polain, le a ufflen'apparul q
après l<- débul <!<• l'endocardite, «lu dixii mi gl-cinquièrae dans
personnels Mais, dans lesendoi ardites septiques, le souffle
«•-I parfois beaucoup plus | récoce. Chez un sujel atteint e bl<
>-i d'arthrite, noua i oustalûmes une insuffisam e
pi ièn e jour de i complication cardiaque.
I .1 _ tu 1 1 - « > 1 1 complète par rtttilutio u<l inlegrum n'est p
Bible. Dans un fait «!<• Polain, un Bouffie d'insuffisan e • qui
B'élail produit au cours d'une endocardite rhumatismale,
i.iu «• enlendi e pour re| à noui eau el 'li- ;
délii itivemi ni après quelques semaine?. Un au
Au Crée ht esl plus démonstratif, car il fui -u i \ i de
nuque. Il concernait un homme ch / lequel !<•'!.
abandonné, le voulue n'ayant p u
venue accidentellemi ni on i>
s'expliquer le mécanisme d< -.» guéiison. I ne
phiée el les auti ea s étaient ;• ^ i andii
l'aire de I orifi
l oulefois il est de règle que l'insuflisatu ■
Quand <-ll t Ile p< ul ne donner I
dent notable et n'é re i mue (|
Lefeb> i e, en i SS|'
t ique trouvée par basai d, p< u
Inni .m-. Quand
vulaires ou à unes) mpl ys< du
mo n- a L'atlentio
SYMPTOMATOLOGIE. — I insuffisai
410 II. VAQ1 VA. — MALADIES Dl CŒ1 R.
8'accompagne des signes objectifs déjà signalés : pâleur de la i
pouls bondissanl H dépressible, abaissement de la pression
tolique, la pression systolique restanl normale, double souffle
crural, etc. Le pouls, babituellemenl régulier pendant presque
toute la durée de raffeclion, ne devient im'-^ ulier qu'à l'approch<
la défaillance cardiaque.
Les troubles subjectifs, peu importants d'ordinaire, comme nous
l'avons dit, pendant la phase d'adaptation, consistei l dans de h ten-
dance aux palpitations el aux vertiges, delà lenteur dans les digestions
ou de la gastrite hyperpep tique, de ladyspnée d'effort modérée, etc.
Réduite à ces seuls symptômes, l'affection constituée peine une
maladie el justifie alors le jugement porté sur elle par Peter : I >■•
toutes les affections valvulaires, dit-il, c'est celie qui est !e mieux
supportée. »
Les exemples de cette parfaite tolérance ne manquent p:i~. Un
de nos amis, médecin, avait étéatteinl à l'âge de dix-neuf ans d'une
endocardite rhumatismale suivie d'insuffisance aoi tique. [I n'en
poursuivi I pas moins sa carrière dans des conditions particul
ment fatigantes jusqu à cinquante-cinq ans, el la mort lui due non
à la lésion cardiaque, mais à des complications céréb rve-
nues pendant une nouvelle attaque de rhumatisme. On a cons
au cours de la guerre des (ails analogues. I n jeune sergent port< ur
«le la n ême lésion put faire la pénible retraite de Belgique et sou-
tenir sans défaillir une marche ininterrompue de 80 kilom
avec armes el bagages. Aubertin el d'autres auteurs en onl rap-
porté également des cas. Mais il n'en t'aul pas conclure, commeon
a voulu e Faire, que (insuffisance aortique n'est pas une cause
d'inaptitude au service militaire, la lésion pouvant un jour ou
l'autre, pour les motifs les plus divers, s'accompagner d'acci
graves.
Il faut, en effet, pour que l'insuffisance aortique soit bien tolérée,
qu'elle constitue l'unique lésion, que le sujet ne soit pas exp<
de trop rudes efforts el qu'il n i survienne aucune comp'ication
inattendue qui modifie tout à coup l'évolution de l'affection.
L'association de l'insuffisance aortique avec une cardiopathie
mitrale ou une symphyse cardiaque est particulièrement d<
rallie. Par contre, on croit assez généralement que I ence
d'un rétrécissement mitral el d'une insuffisance aortique est une
éventualité heureuse. On en a donné une singulier ition, en
prétendant que la colonne sanguine lanc -e dans le venl étant,
du l'ail d ) la lésion mitrale, de p u d'importance, son reflux ne doit
être suivi d'aucun trouble notable dans le fonctionnement >\n cœur,
une hypothèse gratuite, el il est plus probable que l'on a con-
clu, à lort, à l'existence d'une sténose mitrale, à cause delà pré-
sence d un roulement présystolique coïncidant avec une insuffisance
III >NS \ Al.vt F. Ali, •»:i-iîl
aortique. ( »r on Ba t que celle dm on ] eut,
quer un roulement présystolique, dil roulement de l
l.i bé ignité du pronosl c i i( ni n&t isufO-
aortique esl iso
itncid ml a^ ec une vii
leur ■!'■ gravité. An-i le pronosl ic est-il pi i
i des d'hôp tal : charpentieis, terrassiers,
c< lie do ible condition, que chez les malad<
même de la grossesse el bien qu<
soient surtout l'apanage des lésions mi Ira les, <m les<
le h ic ni au cas d'insuffisance aortique. Noua en avo
une ic ie enceinte qui en avait déjà présenté penda ni
ant< 1 1' in c.
Les m il i lies intercurrentes, notamment le
naires, pnei mie, broi chopneu
du fail de la concomitance d'une l< sioi
e les sonl accomp igi i cidents <c lém it'
s 1 1 1 >. 1 1 pe îloral ion Bpumeuse,
sanglante.
Une .Mil re éventualité à laquelle Boni <■ ■
tous ceux d'ailleurs qui Boni atteints de cardi
c'c-l l'endocardite infecliei le prolongée, laq
presque f taie ni .1 la mort, \ousen avond pul
premier concernai! un jeune I bcz qui
; 1 .1 la suite d'une p ussée <le furonculose. ' :
elle survint après une angine grippale, cbei un Iro
cause connue. Dans ces troi 1 .
donné lieu jusque-là .1 aucui ent.
Il peut ai river enfin <i"r l'insufl
complique .1 la longue <1 li\ 1 ei lensioi
puis perma ente, ni babi
aortique, <
< îaillard el nous-raômi is vu pi
lai I. celte hj pe Lension s<
elle du h} surrénal pro* uquée 1
r.
ind la défaillance cardia
lères un peu particuliers. 1
pin- tardive el moins pronoi
i ilralivs .
pouls conserve pen lant plm lon^lrni|
;\ une période
~\ mptôi les lien
412 II. V'AQUEZ. — MALADIES DU CŒUR.
INSl FFISANCE AORTIQUE ARTÉRIELLE.
Cette forme s'oppose nettement à la précédente par son méca-
nisme, ses caractères et son pronostic. Là, l'insuffisance constituait
n elle seule toute la maladie ; ici, elle n'est qu'un ôpiphénomène
survenant au cours d'une sclérose généralisée des arlères et d'une
aortite subaiguë ou chronique. De plus, cette variété d'insuffisance,
appelée artérielle en raison de son origine, s'accompagne très
souvent d'hypertension, comme l'a justement noie Traube.
ÉTIOLQGIE. — Plus fréquente que l'insuffi ance par endocardite,
on l'observe suitout après la quarantième année. Cependant elle
peut être plus précoce. Smné, Moutard-Martin l'ont signalée chez
des sujets de moins de vingt ans; Marfan et Barié, chez des enfants
qui n'avaient pas dix ans.
Les causes provocatrices sont les mêmes que celles de ralhérome
cl de l'aorti te chronique. Le rôle des infections, rhuma'isme, fièvre
typhoïde, maladies éruptives, est secondaire; celui de la syphilis
est prépondéranl , comme le prouvent les commémoratifs, la réac-
tion de B >rd it-Wassermann, ou les constatations anatomiques et
bactériologiques.
Les indications liiéesd ks commémoratifs sont infidèles. Combien
de sujets, en effet, nient de bonne foi tout antécédent syphilitique,
alors qu'ils en portent les signes les plus évidents !
La réaction de Bordet-Wassermann, pratiquée par de nombreux
auteurs, a été trouvée très souvent positive : dans 75 p. 100 des cas
pour Warfield Longcope. Elle peut d'ailleurs être absente, bien
qu'il exis'e des raisons sérieuses de suspecter la syphilis.
Parfois le diagnostic étiologique n'est établi qu'après la mort,
grâce à la présence de tréponèmes, exceptionnelle d'ailleurs, mais
signalée cependant dans des cas de J. Coole et de Wright.
L'influence de l'alcoolisme et du saturnisme n'est pas moins cer-
taine, mais elle n'agit qu'indirectement en provoquant une hyper-
tension artérielle, suivie, comme l'a indiqué Traube, à plus ou moins
lointaine éch tance, d'altérations de l'aorte et d'insuffisance valvulaire.
Quant à l'action du tabac, invo juée par quelques auteurs, elle
parait des plus douteuses.
SYMPTO JIAT0L0GIE. — L'insuffisance aortique n'est 5 >uvenl
reconnue qu'accidentellemenl chez des sujets ne présentant aucun
trouble apparent de la circulation, mais a' teints d'hypertension
artérielle ou de manifestations cutanées, osseuses ou nerv<
relevanl de la syphilis.
Ou bien L'attention est attirée du côté du cœur à l'occasion d'un
a rident subit, comme un accès d'angine de poitrine ou d'œdè ne
aigu du poum ui, et l'on découvre la lésion orili îielle que rien
n'avait permis de soupçonner.
Il 5ION5 VALVULAIR] - »:t ,1 ;
Plus habituellement l'affection s'annonce par une série
troubles liés à l'hypertension artérielle, à la sclérose vasculaire,
«m à l'aorlile elle-n éme.
Ils consistent dans des étourdissemenls, des vertiges, des palpi-
tions, de la dyspnée d'efforl , de l'oppression m«> :turne aslhro itiforme,
n\rr douleur thoracique 1 1 angoi
A l'examen des malades, on esl alors Frappé de l'aspecl de leur
visage, qui esl pftleel décoloré. La région cardia [ue bal violemment ;
il existe de la voussure de la paroi ; la pointe «lu cœur e -4 abaissée
dans le sixième ou le septième espace, ce qui témoigne d'uue hyper-
trophie 'lu ventricule gauche.
Les battements du cœur - >nl rapides, de 90 à i'"> environ a la
minute, réguliers ou bien entrecoupés de pauses dues à «le- mani-
festations extrasystoliques. A l'auscultation, on entend -<>.i une
sorte de redoublement 'lu premier bruil à la pointe, -"il un roule-
ment présystolique - roulement de Fiint — Boit enfi i un véritab'e
rythme de galop. A la base, le premier bruil esl normal <>u assourdi,
ou encore remplacé par un souffle dû i un rétrécissement conco-
mitant.
I.e -oufile est sein 1 »la I >l «• à celui 'le l'insuffisance par endocardite,
ou bien il en diffère par son rythme, son siège et sa propagation.
Parfois, en effet, il esl doux, très court, ce survienl qu'après le
deuxième bruit, qui esl 'lui- et clangoreux, el le souffle n'occupe
alors qu'une petite partie de la diastole. Aussi, en raison de l'éclat
inaccoutumé du bruil qui le précède, a t-on quelque peine à le déceler.
Cependant, avec un peu d'attention, on le retrouvera, à droite du
sternum, plus bas peut-être que d'ordinaire, vers le quatrième espace,
surtout si l'on a boûd d'examiner le sujet dans la Blalion verticale.
I ii pareil souffle, précédé 'l'un bruit clangoreux el vibrant, permet
d'affirmer que l'insuffisance aortique relève non d'une lésion d'en-
docardite, maisd nue aorlile propagée aux valvules sigmoi l< -
D'autre pari, l'aorte i st habiluellemenl dilatée et, .1 la percussion,
elle déborde le bord droit du sternum, ce qui donne au tracé une
forme caractéristique dite en cimier de casque . La crosse fait
saillie dans la fourchette Bternale; l'artère sous-clavière droite
est surélevée et dépasse la clai icule.
A l'écran radioscopique, ces modifications sont encore plu- nettes.
I..' cœur esl très augmenté 'le volume, surtout 1 gauche; l'aort<
le siège 'l'une dilatation fusiforme, cyliodroïde, se pr
parfois au delà de la crosse; eu position oblique, elle est -1
«•t il n'est pas rare .pie l'on constate la présence d'une poche am vrys-
matique qui n'aura pas été soupçonnée. Enfin l'ombre «lu
«•-t de teinte grisâtre, foncée, soit uniformément, soit par placards
disséminés ou confluents.
I 1 pression artérielle, d'ordinaire élevée, peut cependant r<
4ii il. VAQUEZ. — MALADIES DU CŒUR.
normale, au cas d'aortite syphilitique par exemple. L'existence
d'une hypertension doit faire présumer une altération généralisée
du système artériel avec sclérose rénale. Parfois les deux pressions
sonl également fortes, ou bien la pression diaslolique ne dépasse
I à 5 centimètres, comme dans l'insuffisance aortique par
endocardite.
Les caractères du pouls diffèrent suivant l'état de la pression
artérielle. Quand les deuv pressions sont élevées, le pouls est dur et
tendu; quand lecartentre les pressions est très grand, il est bondis-
sant, ilépressible, comme dans l'autre variété d'insuffisance. Il reste
moins longtemps régulier que dans cette dernière; les irrégularités
extrasystoiiques sont plus précoces et précèdent parfois de peu la
défaillance du comr.
Les signes périphériques, danse des artères, pouls bondissant
et dépressible, peuvent être les mêmes : souvent, cependant,
ils sont plus atténués, ou ils font complètement défaut, notamment
au cas d'altérations très étendues du système artériel, celles-ci
annihilant pour ainsi dire les effets mécaniques de la lésion valvu-
laire.
L'insuffisance aortique artérielle est beaucoup plus grave que
l'insuffisance par endocardite. Les accidents sont multiples el
parfois soudains. Certains d'entre eux, comme l'hémorragie céré-
brale, l'urémie, sont dus moins à l'insuffisance elle-même qu'aux
phénomènes morbides qui l'accompagnent : hypertension artérielle,
sclérose vasculaire, néphrite chronique, etc. ; d'autres, tels que la
dyspnée d'effort, les crises d'oppression paroxystique. I >s
d'angine de poitrine ou d'œdème pulmonaire, lui sont particulière-
menl imputables. Ces complications, exceptionnelles da is l'insuffi-
sance par endocardite, moins rares dans l'hypertension pure ou la
néphrite scléreuse, se voient, surtout quand ces affections sont
associées à une cardiopathie valvulaire.
La mort subite a été souvent signalée. Comme nous l'avons dit, d
est impossible de l'attribuer au reflux du sang dans le ventricule,
etses causes provocatrices so.it en réalité très complexes ; (die peut
résulter en effet soit d'un accès d'angor par distension cardiaque,
soit d'une crise d'œdème aigu du poumon, soit d'un raptus
hémorragique du cerveau. En tout cas, la lésion orificielle ne
joue qu'un rôle très secondaire, el la morl est dm- plutôt a L'aortite,
à la sclérose vasculaire ou à la néphrite scléreuse.
L'association du lal.es avec l'insuffis .née aortique, notée par Yul-
pian,a paru longtemps inexplicable el, faute de mieux, on a consi-
déré la lésion cardiaque- comme une s .rie de trouble in. plu. pie,
analogue au mal perforant! (tu sait aujourd'hui que cette coïnci-
dence es! due aee q le les deux affections ivle\ ml d'une même caUSB
qui est la syphilis.
il SIONS VALVULAIRES. f.i
Plus récemment Babinski a montré que L'insuffisance aorlique
peul coexister avec le tabès incipiens, constitué uniquement
par l'abolition des réflexes avec signe d'Argyll-Roberlson et
la lymphocytose rachidienne. Pour c< son dous avons pro-
de donner .1 i el Le a sociation le □ »m de « s e '!<-
Babinski . Il y a intérêt à la connaître, car elle permel «le
dépister une insuffisance aortique chez des Bujels porteurs <le
troubles nerveux ou, inversement, des trouble ;\ chez
des malades paraissant atteints exclusivement d'insuffisa
tique.
I travaux de Babinski <>iii égal ment résolu la question des
rapp iris de l'insuffisance aortique avec l'inégalité pupillaire, attri-
buée jusque-là a une excitation du grand sympathique i • • ■ ~ 1 1 1 1 : » 1 1 1
de la présence d'une poche anévrysmatique ou d'une périaortite.
Cette interprétation, plausible quand il s'agit de po< umi-
neuses ou haut situées, ne saurait convenir au cas de simple
lésion valvulaire. D'aill< urs I inégalité pupillaire est un phénomène
banal el, d'après nos observations, plus rare qu'on ne l'a 'lit dans
l'insuffisance aortique. Le seul trouble pupillaire intéressant et
assez fréq lent consiste dans la perte du réflexe lumineux ; il est
dû non à la Lésion cardiaque, mais à la syphilis, el il est alors un des
éléments <lu bj ndrome de Babinski.
J.\m FFISA V< /. AORTIQl E TRAUMATIQl L
L'insuffisance aorlique peul survenir brusquement à la
d'un traumatisme portant but le thorax, chez des individus indemnes
de toute altération de l'aorte. La plupart du temps, il - igil <1<'
sujets qui ontélé projetés violemment à terre ou contre un
L'insuffisance se pro luit alors par contre-coup, la poitrine étant, du
fait de Poffi ri, en étal <l<' distension < t la colonne sanguine venant
faire <• • ► 1 1 j > de bélier sur les valves sigmoldes de L'aorte
après La systole cardiaque. La guérison <!<• la lésion n'est pas
impossible, el Leyden en a rapporté un cas démonstratif. rout<
îl est de règle qu'elle persiste, comme -il - d'une insuf-
fisance par endocardite ; parfois même, elle aboutit assez vite
complications graves, l<- traumatisme ayant intéressé à I
valves bi gmoldes et les parois de L'aorte sur une plus •
gran le étendue.
Plus Bouvenl l'apparition de l'insuffisance . 1 « >i-i i < j w . i
par le mauvais élat du vaisseau, et l'accident <|ui
être alors insign fiant. < l'est noua ;r
indiviJu qui, -H descendant de tramway . |..u
mraent sur les talons. V l'écran, l'aorte était dilal
élaicn sombres et sinucusi homme était syphililiq
♦16 il. VAQUEZ. M \L\DIi:s DU CŒUR.
présentai! des troubles pupillaires avec douleurs fulgurant s el de
l'aboi itioD des réflexes achilléens.
i es aortes d insuffisance donnent souvenl lieu, au moment ou elles
se produisent, a la perception par le m ilade du bruit anormal dû ;•
la lésion. Puis, a la longue, il cesse de l'entendre san- que l'on sache
pourquoi.
INSUFFISANCE AORTIQUE FONCTIONNELLE.
Celte variété d'insuffisance a été entrevue par Corrigan, qui en a
en même temps indiqué le mécanisme. « Les valvules sigmoldes, dit-
il, peuvent élre rendues inaptes à leur fonction, en dehors de toute
lésion organique, par ladi'ala'.ion de l'orifice aorlique. »
L'insuffisance fonctionnelle a été niée par Friedreich, puis par
Potain et Barié, parce qu'ils n'ont pu la reproduire sur le cadavre.
Mais, nous l'avons déjà fait remarquer, le résultat de leurs expériences
ne saurait prévaloir contre la clinique et des constatations anato-
miques indiscutables.
Elle se déclare quelquefois brusquement à la suite dune dilatation
aigiië du etear et de l'aorte. Nous en avons observé un cas chez un
confrère atteint d'hypertension artérielle qui, au lendemain d'un
violent accès d'angine de poitrine, présenta tout à coup un souille
d'insuffisance aor tique.
Le plus souvent la lésion se constitue lentement. Parfois même
elle est d'abord transitoire et reparaît ultérieurement pour devenir
enfin permanente, par exemple chez des individus porteurs d'hyper-
tension artérielle et d'aortite. Dans un fait où les choses s'étaient
passées ainsi, nous trouvâmes après la mort l'aorte très dilatée à
son origine et les valvules sigmoïdes épaissies et sclérosée-. Dans
l'ignorance des accidents cliniques, n'aurait-on pas été logiquement
conduis à considérer le souffle entendu pendant la vie comme de
nature organique, alors qu'il avait été fonctionnel, au moins à son
début. En un mot, si celte variété d'insuffisance est consid irée
comme exceptionnelle, c'est parce qu'on a rarement l'occasion d'as
sister à son apparition et a son évolution.
L'insuffisance fonctionne'le de l'orifice aorlique est moins fré-
quente que celle de la milrale. L'une et l'autre ne sont pas for-
cément une cause d'aggravation de accidents, le contraire
serait peut-être plus exact. On sait (pie. pour Trauhe. l'ouverture
brusque de la milrale met fin parfois aux douleurs angoissantes
provoquées par l'hypertension artérielle et la sclérose vasculaire.
Nous avons noie le même fait en ce qui concerne l'insuffisance aor-
lique fonctionnelle.
Il SIONS \AI.\ i LAIR1 S. ;:t
RÉTRÉCISSEMENT AORTIQUE
Le rétrécissement aortique esl congénital ou acquis. Nous nous
occuperons Beulemenl i<i de ce dernier.
ÉTIOLOGIE ET ANATOMIE PATHOLOGIQUE I aent
acquis résulte Boil d'une endocardite, - 'it «l'un.- aortite pr<
l'appareil sigmol lien.
Le rétrécissement acquis par endocar iite .--l d ordinaii e
tir, comme la pluparl des c irdiopathiei valvulaires, A une infection}
le rhumatisme ou la chorée notamment. Il esl souvent ai
d'autres lésions, aorti |ues ou mitrales, et on 1<- reconnaît dès les pre-
mières années de l'existence, ou plua tard s'il n'a donné lieu jusque- là
.1 aucun accident .
Les altérations anatomiques sont différentes Buivant que le i
cissemenl est dû à un processus Biguou chronique. Dans lepr<
cas, 1,1 face ventriculaire des valves Bigmoldes esl recouverte d
gétat ions ou de nodules inflammatoires qui rétréciss ni la lumière
«le l'orifice. Dans le soc I, l'appareil Bigmoldien est Bcléro
rétracté; les valves sont rigides, adhèrent les unes aux autres
leur bord libre et Boni entraînées dans la cavité de l'a
elles for ni une Borle d'infundibulum à sommet plus ou m
aigu. L'orifice qu'elles circonscrivent j >«• u t être alors réti
point de ne laisser qu'un étroit passage '>u d'être réduit à une
<;iu|'l<' fente. L'anneau d'insertion esl également atteint parle li
de sclérose, ce <|ui contribue a accentuer le rétrécissement,
I e rétrécissement aortique d'origine artérielle reconnaît
cause des lésions de l'aorte. Il n'ap arall d'habitude qu<
cinquantième année, mais il esl alors assez fréquent. Comme
lite qui lui ;i donné naissance, il rel< i syphilis, soit de
l'alcoolisme ou du saturnisme <•( de l'élévation anorma
ion provoquée par i es afl ipendant, comm
montré Barié, on le rencontre us&i chez des sujets jeunes,
Buite de poussées récidivantes de rhumatisme ou de pr<
lieux divers ayant déterminé une aortite, d'abord subaif
chronique.
lésions des valvules sont les mêmes que dans la vari
cédenle el consistent dans de la iles men
qui sont indurés, rétractés, incr i self
mais il existe, en plus, des altérai n9 plus ou moins
l'aorte : foyers inflammatoires nies phases >\o leui
lution, placards fibroîdes, dépôts al I
aussi, surtout quand il y a eu
l'orifice des artères i oronaires
reux, i
lu UTI M Ml Dl ( im .
',18 II. v.w.ti !•/.. - MALADIES M CŒl R.
I m- troisième variété, signalée par Norman Cheve • rite
pai Vulpian -on- le nom de rétrécissement sous-aortiqi e, a pour
caractère 'le n'intéresser que la région pré-artérielle. L'anneau
orificieJ et le sigmoï les ne présentent pas d'altération, mais
on note, au-des?ous de la face ventricu'aire de l 'orifice aortique, un
;sissement des tissus qui Lransformela région en un anal plus
ou moins étroit. Cette lésion n'est pas à proj remenl parler aortique,
elle esl due à la propagation ;'i l'appareil Figmoïdien d'une
sclérose <!«• la grande valve mitrale, comme en lém >igne la coexis-
tence, habituelle alors, d'une sténose mitrale.
Le rétrécissement aoftique s'accompagne toujours d'une hyper-
trophie p us ou moins considérable «lu ventricule gauche, laque! e a
pour effet, si la lésion est isolée, <le maintenir pendant un temps
souvent très long l'équilibre circulatoire. Quand les lésions sonl
complexes ou quand l'iasuffisance cardiaque apparaît, l'hyper
trophie se complique de dilatation des cavités droites!.
Les autres altérations sont banales et relèvent plus de la sclér
vasculaire ou de l'a«ystolie que du rétrécissement lui-même- i
consistent dans de la congestion passive des poumon-, du foie et
des reins, ou dans de la dégénérescence scléreuse de ces dernier?
organes.
SYMPTOMATOLOGIE. —Au cas de rétrécissemenl aortique is
les troubles subjectifs peuvent être peu accusés ou même faire c
plèlement défaut; mais il est rare qu'il n'y ;iit pas un peu d'anhé-
lation, de la dyspnée d'effort el de la tendance aux palpita
Le- signes physiques sont plus caractéristiques. A la palpa ti
la région précordiale esl le siège d'une voussure, en rapport avec
l'hypertrophie du ventricule gauche, modérée d'ailleurs ipiami le
rétrécissement est peu serré. La pointe du cœur est abaissée et bal
dans le sixième ou même dans le septième espace intercostaL
Parfois on perçoit, vers larégion moyenne, une sensation de choc
en dôme > et, si le rétrécissement est Irèsaccentué, un frémissement
systolique ou thrill, perceptible dans le deuxième espace droit et
jusque vers la clavicule. L'absence de frémissement ne doit pas,
contrairement à ce <pie l'on a prétendu, l'aire rejeter le di.
d- réi ■ écissement aortique.
A l'auscultation, on note un souffle systolique
deuxième espace intercostal droit el se propagenul eu e
H jusque dans la carotide. Il s'atténue à mesure qu'on su rap-
proche de l'appendice xiphoïde. Il esl tantôt doux, tantôt dur
peux. Quand il est particulièrement Intense, il peut masqu
souille toujours (dus discret d'une insuffisance aortiq (mi-
tante, ce -ouille n'étant alors perceptible que ver- le troisième ou le
quatrième espace.
Le deuxième bruit est mu-mal. à moin- qu'il n \ ail en mémo
I i' -i r. - \ \[,vi i. \n:i - »:i
temps insuffîsance aortique, ou bien il esl dur el clangoreux.
I lernier caractère permel d'affirmer que le rétrécissement
esl d'origine artérielle, el raenl
élev<
Le pouls esl petit, lenl el réguliei Sa petitesse s'explique par la
faible importance de I ond non <|u<;
ses battements sonl rares, mais que sa Ii-mp' d'aî esl traî-
nante H paresseuse parce que la systoli
que progressivement, le ventricule ayant peine à vain
i - i déplétion. La régularité <l i po i1- esl quelqu
entrecoupée par des manifestations extrasystoliques, particulière-
menl fré [uentea à Rapproche <!<■ l'insuffis i diaque.
I .e Bphygmogramm » illu re mieux fi
()w \ voit (|u«' la ligne d on n'esl p i que,
et que le plateau qui lu
(Y. »\ . ii_r :r>, p. 10 • par suite d ■ la ur îne] i i
dans l'aorte. Une aul
;'i h lin de la lig lante, 'i
tisme de la ligne ascendante : c'est le Mas
Polain el Gallavardin onl montré que le po
réalité, que l'expression d'un dicr itisme
apparaître à volonté en augmentant la l'ap-
i Voy. li^ 28, p. 96). Pour cette raison, il ni p
cation 'I agnosl ique qu'on 1m a attribut
La pression artérielle, fail île quan I 1
endocardique, est, comme nous l'avons dit, habituelleme
quand il esl d'origine llo.
I ,e rél récis ïemenl aorl ique pur par end
d'ordinaire, chezl<
poun h qu'ils ne -"i, ,,i pas c >n
alion, c •
ion ["•u1
quand elle n'est i
étendu
habitués à considérer i" i es le
i es. I n>> dam • de so % inte ans du n ird
itre mai!
■ •rii'Mil . i .
qu'a quatre n 191 1.
le bonheur de i
d'a> ■ n- wi -on p.-i\ - Rouil
420 11. VAQ1 I /. MALADIES DU CŒUR.
anormale de la pression artérielle, mais il résulte alors moine de
la lésion orificielle que des conditions pathologiques qui l'ac-
eompagnent. Lue association encore plus fâcheuse est celle du
rétrécissement aorlique avec l'angine de poitiine d'effort. Ce Byn-
drome est d'orJinaiie rebelle à tout traitement, et la mort survient
un jour ou l'autre, au cours d'unaccès angineux. Cependant celle-ci
peut être différée pendant longtemps, et une survie de huit ou dix
années n'est pas rare.
Le diagnostic diiï'érentiel du souffle de rétrécissement aortique,
facile quand le souffle rude, râpeux, s'accompagne d'une sensatiun
de frémissement à la percussion, est plus diflicile quand il est doux
et superficiel, et il peut en imposer alors pour un souffle anorga-
nique. Dans ce cas, la percussion et surtout l'examen radioscopique
rendront les plus grands services en révélant, s'il s'agit d'un rétré-
cissement aortique, l'existence d'une hypertrophie du ventricule
gauche, laquelle fait défaut si le souffle est ai. organique.
INSUFFISANCE TRICUSPIDIENNE
On se l'ait, en général, une idée incomplète et assez erronée de
l'insuffisance tricuspidienne. La raison en est que l'on envisage
presque exclusivement sous cette dénomination l'insuffisance con-
sécutive aux cardiopathies valvulaires. Celle-ci est, à vrai dire, la
plus fréquente, mais tes signes sont en grande partie des signes
d'emprunt, et on ne peut la comprendre que si l'on a étudié au
préalable la forme le plus pure de l'affection, qui est l'insuffisance
organique.
INSUFFISANCE TRICUSPIDIENNE ORGANIQUE.
Elle représente un type bien défini de cardiopathie, dans Laquelle
le reflux à travers l'orifice auriculo-ventriculaire constitue l'unique
lésion.
Elle est congénitale ou, plus souvent, acquise. Dans le premier cas,
ellecoïncide presque toujours avec d'autres malformations cardiaques;
dans le second, elle reconnaît pour cause une endocardite aiguë ou
chronique.
Quand il s'agit d'un processus aigu, les valvules sont le siège
d'ulcérations qui les perforent ou de végétations qui les empêchent
de se réunir. Pour Sansom, la présence de végétations sur la Iricus-
pide ne serait pas exceptionnelle ; cet auteur l'aurait constaté*
fois dans trente-deux cas de cardiopathie valvulaire.
L'insuffisance par endocardite chronique est moins rare. Elle est
consécutive aux infections les plus diverses, principalement au
rhumatisme, à la chorée, etc. Elle résulte, comme les autres insuf-
Il SU >NS valu LAIR1 5. i:i '.21
Bsancea valvulaires, de l'épaississemenl ut de l'induration dei
valvules auriculo-ventriculaires et surtout de la rétraction <\<-s
piliers qui les sous-tendent. 1-21 1 « - esl d'ordinaire associée à des
lésions complexes du cœur, notamment de l'appareil mitral
Cependant, Chauffard et, plus récemment, Laubryonl rapporté des
cas indiscutables d'insuffisance tricuspidienne organique non coin*
pliquée.
Celle lésion n<' Be traduit, au moins pendanl une période très
longue de Bonévo'ution, que par quelques signes, don! le plus ini|»'.r-
i.-ini est un souffle rude à tonalité élevée, siégeant sur 1<- bord gau< Iip
«lu sternum, à la hauteur des quatrième et cinqui me espaces inter
costaux el Be dirigeant vers l'appendice siphoïde. A. l'écran radio-
Bcopique, on note un certain degré de dilatation du ventricule droil
et de l'oreillette correspondante, Les battements du cœursonl régu-
liers; les tracés jugulaires Boni normaux quant :'i la succession dsi
accidents ; toutefois l'onde auriculaire a esl e qui
témoigne de la gêne qu'éprouve l'oreillette droite pour se vider de
-•m contenu.
Cette affection, autant qu'on en peut juger par quelques obser-
vations, ne semble pas présenter un pronostic ti ^ la longue,
cependant, à la suite de fatigues, d'eflorts physiques ou simplement
de la progression de la lésion, la résistance cardiaque fléchit, li
Btase veineuse s'installe, les veines se distendent; des œdèmes
énormes envahissent les extrémités inférieures; le foie «l*-^ i»-iit «K*
plus '-M plus vol ineux et l'ascite apparaît. Malgré ce b, a
larilé du pouls persiste, au moins pendanl un certain temps; puis,
à l.i péri ide ultime, elle fait place à une arythmie caractérisée par
slération despulsations, quisonl >\ inégale amplitude el sép
par des intervalles inégaux. En même temps, les Ira»
ment. L'élévation a disparaît définitivement; les
fusionnent ; la dépression qui les Bépare d'ordinaire est — ' 1 1 » } » i :
en un mot, !<•- tracés prennent la forme ventriculaire Nou
reparlerons ultérieurement, el nous nous contenterons le faire re
quer que cette forme fait défaut dans la phase initiale de cette
affection. Cela esl important à savoir pour comprendre les
caractères objectifs des diverses variétés d'insuffisance i mclionnelle
«pi il reste maintenant à él udier,
/.\.w FFIi i V< / miCUSPWIESSE FONi FIOIS Vi LIE.
ANATOMIE PATHOLOGIQUE ET PATHOGËNIE. — L'in suffis
fonctionnelle ou relative se reconnaît, sur le cadavre, ;> la dilal
de l'orifice tricuspidien, que l'on ne peut bien évaluer que \ ,
mensuration.
Bile se pratique soit au moyen des doigts, que l'on p
422 II. VAQ1 EZ. - MALADIES DU CŒUR.
parleurs extrémités '1 ins l'orifice, soit avec un cône de bois gradué.
Chez l'homme, l 'orifice tricuspide laisse passer l'index, le médius et
l'annulaire d'une main moyenne, et mesure de 115 ù 120 millimètres.
('.hé/, la femme, il est normalement d'environ l<>7 millimètres. Ces
dimensions augmentent dans des proportions variables à 1
pathologique. Dans un fait rapporté par Deacock, la circonférence
de l'orifice atteignait 142 millimètres.
Un autre procédé consiste à verser de l'eau par l'oreillette dans le
ventricule droit et à voir si, en comprimant avec la main les parois
de ce ventricule, le liquide reflue dans l'oreillette. Mais ce procédé est
très infidèle, car, môme à l'état normal, il y a toujours un léger retlux,
et l'on ne peut affirmer l'insuffisance que s'il est considérable.
Au cas d'insuffisance relative, les valvules peuvent avoir conservé
leur aspect lisse et transparent; ou bien elles sont le siège d'épaissis-
semenls, d'indurations, de végétations mol'es et fibrineuses ou de
placards inflammatoires encore en activité.
La dilatation ne reste presque jamais localisée à l'orifice; elle
s'étend au ventricule, à l'oreillette, à l'auricule et peut même
gagner les vaisseaux afférents, la veine cave supérieure jusqu'au
golfe de la jugulaire, la veine cave inférieure jusqu'au diaphragme.
Dans certains cas, cette dernière, après s'être rétrécie au niveau du
diaphragme, se dilate a nouveau au-dessous pour former une sorte
de poche où viennent s'aboucher les vaisseaux sus-hépatiques, élar-
gis et béants.
Potain et Rendu ont montré que l'insuffisance est due moin- à la
dilatation de l'orifice qu'à l'élargissement île la cavité ventriculaire
dont l'effet est d'entraîner les piliers en dehors, de les éloigner de
Leurs points d'insertion aux cordages tendineux, de sorte que les
valvules n'ont plus une course suffisanle pour s'affronter complète-
mentau moment de la systole.
L'insuffisance tricuspide apparaît au cours d'états pathologiques
variés H en apparence très dissemblables, mais dont l 'effet commun
est de provoquer une augmentation de pression dans la petite circu-
lation et, consécutivement, une dilatation des cavités droites du
cour, surtout du ventricule. Ce sont des lésions chroniques du
poumon, sclérose, emphysème pulmonaire, adhérences pleurales
étendues, etc.; ou du cour, insuffisance ou rétrécissement
mitral, symphyse péricardique, myocardites dégénératives, ou
enfin, comme l'a montré Lutembacher, la sclérose de l'artère pulmo-
naire. Parmi les autres causes d'insuffisance fonctionnelle, il faut
citer les déviations rachidiennes très prononcées, gênant la circu-
lation pulmonaire, la compression des vaisseaux de la base du cou
par un uoilre volumineux, etc.
Enfin on a prétendu que certaines affections douloureuses du foie
(>i de l'estomac pouvaient, en déterminant par voie réflexe un
LÉSIl >NS \.\l.\ i i. vt fj
Bpasme des vaisseaux pulm maires, retentir sur les cavités dr<
du cœur • •! en provoquer la dilatation. Mais cette assertion, -
nue parPotain el Barié, ne paraît pas exacte. En toul ca nique
ne noua en a ja i donné la confirmation.
En réalité, il existe deux grande nsuffisai lion-
neile ou relative de l'orifice Lricuspi le. Elles sont
l'une .1 des lésions été dues el chronique* du poumo aux
cardiopathies valvulairea ou ;i la symphyse péricard q i< Nous
étudierons d'abord la premièi • qu'elle constitue une forme
intermédiaire entre l'insuffisance organique et l'insuffisan
tionnelle, telle qu'on l'envisage habituellement.
FORMES CLINIQUES. — Insuffisance tricuspidienne fonctionnelle
par lésions étendues et chroniques du poumon — Elles été enl
par les anciens auteurs, Gouraud notamment, qui en a d
description succincte el assez imparfaite. Itécemment Lutemba In-r
on a fait une étude plus comp
i dan- les servi :es '1«- tub îrc lieux qu'on la découvre >l ordi-
naire, pour peu que l'ai i >ntion soil en éveil,
Lions son! poui ainsi dire calquées sur le môme i !
Il s'agit de sujets donl la maladie esl marquée à son début pa
acci lents pulmonaires, des br ;hites r tp itéea à la
longue à des lésions de sclérose. Ces accidents, dus à une lub
i forme fibreuse, semblent, malgré tout, ne p ictlre
gravement l'existence, lorsque les malaJes prennent toul à
coup l'aspect de véritables cardiaques.
roui d'abord apparat! une cyanose, qu ni <•!
tend a devenir asphyxique. Elle <-~l faite d'une teinte
livide, sale, qui intéresse non seulemenl la fa toute
l'étendue des en p irticulier les exl rén
les orteils ; la peau est froide e les présentent la déform
hippoci atiqu
l'in . princ p île nenl les jugula :ii ;
l'œ lème _ i - membres inféi i
l'ascite envahit la cavité abdominale el Liuns
répél
I ,'él indue <•! la gi ivité des lésions pulmonaii
tration parenchymat-juse, - I cpliquoul !.i lyspn
crises d'oppressi >n, ma - n >n les troubles circu
d'autre part, le pouls reste iv_ il er el la diurès • n titn-
bue l'œdème ù ! i cachexie, I 1 1 v |»<- i rophi
i .1 la dégénéi
suite <\c l'a jphj \u- ou 'I hém
reconuu la v iritable nature
ait 'iiiii lu cœur et le •
< >a COUStatC, on
12'
Il VAQ1 EZ. - MALADIES M CŒ1 R.
Hum, au niveau de l'appendice xiphoïde, un souffle systolique
-7
V
Fig. 88. — Hypertrophie du ventricule droil : cœur en « suint », dans un cas dé
syndrome tricuspidien terminal dea lésions clin. niques du poumm.
profond, doux plutôt que rude, se propageant vers la pointe symptc-
matique «l'une insuffi-
sance tricuspidienne.
D'ordinaire, ilest permi
ucn (»u bien il disparaît
momentanémenl . sous
['influence du repos et
de la digitale, pour re-
paraître ensuite el per-
sister définitivement.
Parfois il a été précédé
d'un bruit de g
siégeanl au devanl des
cavit< - droites.
A l'écran radiosco-
9. — Orthodiagramme du cœur en position pique, le CO?ur présente
frontale. On note L'augmentation transversale du l'aspect du ■■ COSUr en
cœur et l'agrandissement «l<- l'arc pulmonaire. , , . , , , ,
sabot », du a la disien
sion du ventricule droit, qui est dilaté, arrondi el qui occupe loulo
LÉSIONS VAL VULAI1 il
intérieure, tandis que le ventricule gauche a con
volume Qormal, L'oreillette droite peut- 61 1 i oent dilatée, mais
moins que dans l'insuffisance tricuspidienne consécutive aux lésions
mitrales. ( >n observe de plus un agrandissemenl de l'arc pulmonaire
qui tienl vraisemblablement à l'augmentation de tension qui :
dans la petite circulation Qg
i tracés jugulaires n'offrent, pendant longtemps aucune 'I
mation; puis l'onde auriculaire or, d'abord très ac< entu<
du travail excessif imposé à l'oreillette, diminue peu .1 peu pour
disparaître complètement, a mesure que son faiblit.
constatations montrent * j • 1 « - 1 < - - complications second ires,
Bignaléea précédemment K-ulirni qod de la
comme on l'admet à tort, mais des troubles circulatoires qu'elle
provoque. Elles réalisent un syndrome lr< lérittique a
Lutembacher a donné justement le nom de < syndrome tricuspi
terminal des lésions chroniques du poumon.
It suffisance tricuspidienne fonctionnelle consécutive aux cardio-
pathies.— C'est la forme de beaucoup la plu- fréquente. Rite
signalée en 1841 par Gendrin, parmi les Bymptômes habituels de
rasystolie. Depuis, elle a été étudiée par un grand nombre d<
niciens, qui, en raison de l'importance qu'< d lui attribuait, se
attachés à en déterminer les Bignes. Mais la valeur de beaucoup
d'entre <'u\ est cont< stab
L'apparition de l'insuffisance tricuspidienne est parfo
pai exemple au cours des myocardites dégénéralives,
ou toxiques, ou bien après la dilatation aiguë du cœur, rraube a
noté que «•■•lie .i pouvait être suivie de gonflement des mbres
inféi ieurs, de tuméfaction du foie >-\ de cyanoa ■ 1 olncidai
souffle systolique de la région xipholdienne.
Cependant c'est plutô1 après un certain nombre de 'l'in-
suffisance cardiaque provoquées par des adhérei
péricarde ou une cardiopathie mi Ira le que survient l'ins
tricuspidienne. < tn peut la voir aussi ai
elle est alors beaucoup plus tardive. Dans ces diverses < irc<
elle n'est qu'un 'les élérai ni- 'lu syndrome 1 onslitué par I 1
la tuméfaction des veines jugulain -, l'œdème des jan
6r de, l'oligurie <-i l'irrégularité 'lu pouls,
\ l'examen du cœur, on note I <\ 1 -t t-u.- ■ .l'un.- <!■
nous venons .l<- Bignaler, et, en plus, celle d'un s<
.ml dans la région xipholdienne. Conlrairemei
L'insuffisance tricuspidienne organique, il est
•m pagne jamais de frémissement, h
médiocre intensité et de l'imp >rlance «lu souffl
l'insuffisance mitrale qui lui <--t souvent
• lu avec ce dernier, t'our le- disl il faut pr<
426
il. VAQUEZ. — MALAMll- Ml CŒ1 Et.
exploration méthodique avec le stéthoscope. <>n remarque a
que le souffle nuirai diminue à mesure qu'on s'éloigne de la pointe
et que, quand on se rapproche du sternum, un autre souffle, également
systolique, plus profond et plus doux, commence à se fair «entendre
pour atteindre son maximum à l'extrémité interne des derniers
espaces intercostaux. Néanmoins, quelque soin qu'on y mette, il
y a des cas où la différenciation est presque impossible.
A la palpation, la pointe du cœur est rejetée en dehors et, à la per-
cussion, l'aire de la matité est très augmentée, surtout transvi
lement, ce qui indique une dilatation plus ou moins notable des
cavités droites.
Al'écran radioscopique, l'ombre de l'oreillette droite est très agran-
die, surtout dans la zone indiquée
par la flèche (fig. 90 , ainsi
que l'ombre «lu ventricule. 1.
pecl du cœur, très différent du
c eur « ensabot» de l'insuffisance
tricuspidienne indépendante des
<■; rdiopathies valvulaires, cor,
pond à celui qu'on trouverait sur
le cadavre (fig. 91).
Les anciens ailleurs avaient
remarqué que lesaccidents pi
dents, gonflemenl des jugulaires,
stases viscérales, etc., coïncident
d'ordinaire avec l'insuffisance
tricuspidienne, el ils les croyaient
dus au reflux du sang dans
l'oreillette : l'insuffisance tricus-
pidienne, disaient-ils, «ouvre la porte à l'asystolie. » l'ourla recon-
naître, ils attachaient moins d'importance au souffle, souvent
difficile.à percevoir, qu'à^ certains signes périphériques soi-disant
caractéristiques. C'est à leur sujet qu'ils ont, accumulé le plus
d'erreurs.
Celui qu'ils considéraient comme [quasi pathognomonique était
la réplétion syslolique de lafveine jugulaire préalablement vidée
par la pression du doigt. Or, ce signe, dont Potain a fait justice,
n'a aucune valeur, (car ilpeut l'aire défaut au ca s d'insuffisance 11
pidienne avérée el exister quand il n'j en a pas. I! résulte non du
retluxtdu sang par l'oritiee tricuspide, comme on l'admettait à tort,
mais [de l'ébranlement rétrograde communiqué par la contrac-
tion du ventricule à la Tcolonne liquide retenue dans l'oreillette
el les veines jugulaires. Le phénomène du « pouls veineux m indi-
que donc qu'il y a stase du sang dans l'oreillette, sans préjuger de
sa cause.
Fig. 90. — Insuffisance tricuspidienne
el cardiopathie mitrale : en position
frontale. Agrandissement très marqué
£ de l'oreillette droite (flèche)
LÉSIONS \AI.\ ri. ai:
Ht
On attribuait de plus à l'insuffisance tricuspidienne deux si
d'anomalies des t racés graphiques.
La première, sur laquelle Potain insistait surtout
parle synchronisme de l'onde initiait delà
pointe du cœur el de l'artère radiale. D'après lui, i
culière de la courbe, qu'il avail appelée forn
i
*K
I
i 01, — Insuffisance tricuspidienne à la période tern
milrale (corap i
étail due 6 ce que l'onde sanguine était projetée simultanément,
dans les artères par le ventricule gauche, etdans les veii ven-
tre ule droit, en raison de l'insuffisance de l'orifice U
l'on sail aujourd'hui que cette déformation des cou -< u-
lemenl de la disparition de l'onde |
indépendante de tout reflux du sang dans l'oreillette.
La deuxième anomalie ;i peut-être plus de valeur, asli-
tuée parla présence sur le phlébogramme d'une onde unique,
longée, en dos d'âne , partant de l'élévation Bystoliqu
continuer sansinterruplion jusqu'au milieu de la diasl
\ l'état aormal, il existe non pas une mais deux ondes, dénom
e et v et séparées par une dépression as. L'ondi
lion progressive de l'oreillette pendant le temps de la ven-
triculaire. Mais la position de cell ide sr, et
il est clair que, si l'oreillette ne s'est pas complètement »
de sa Bystole précédente, elle se remplira ensuite plus
l'onde v anticipera ur son moment de productii
428
H. VAQ1 EZ. — MALADIES DU CCI il;
parfois, de combler la dépression x et de se fusionneravec l'éléva-
tion c. C'esl de cette fusion que résulte la disposition que uous
venons de signaler. Elle indique qu'ily a une stase de Bang dans
l'oreillette, mais non que celle-ci soi i nécessairement liée à une
insuffisance tricuspidienne (fig. 02).
Hering a signalé une autre particularité à laquelle il attribue j > 1 1 1 —
<lc valeur. Elle consiste dans la présence d'une onde supplémentaire
\ /' siégeanl immédiatement après le soulèvement c. Il l'a constatée
Fie. 9S
Tracé >!<■ forme ventriculaire avec disparition du soulèvement .t
el fusion des soulèvements c el u en une seule onde.
sur des tracés renie Mis sur dei animaux chez lesquels il avait pro-
voqué expérimentalement une insuffisance tricuspidienne. Nous ne
l'avons pas notée dans un cas, cependant typique, d'insuffisance
organique.
Les données précédentes el leur interprétation son! applicables
également au pouls hépatique, c'est-à-dire au soulèvement systo-
li<l lu foie, et au reflux hépato -jugulaire produit par la réplétion
du système des veines jugulaires quand on applique fortement la
main sur la région <lu foie.
Ainsi, contrairement à l'opinion des anciens auteurs, l'examen de
la circulation veineuse ne donneaucune indication sur la présence
ou l'absence «l'une insuffisance tricuspidienne. La preuve en i si que
les anomalies précédentes font défautdansles formes les moins dis-
Il sl< i - \.M.\ i LAIR] -»:i
eutables de l'affection, notamment dans l'insufGsance org
Pourquoi aonl elles Bi fréquentes qiand 1 insufûsance esl cons
aux cardiopathie lienl à ce qu elles aonl du< - < des cir-
constances qui, pour n'être qu'accessoires, n'en colncidei t pas moins
habituellement avec elle, en particulière fonctionnemenj défectueux
de l'oreillette révélé par l'arythmie complète. Or celle-ci, qui
liste dans une accélération modérée des battements du cœui
inégalité de leur amplitude el de l'intervalle qui les sépare
presque constante au cas 'I insuffisance tricuspidienne fon<
par lésion cardiaque, el i eslau Lroublede l'action 'l<- l'oreillel
non au reflux du sang qu'il faut imputer le phénomène du |
veineux el la forme ventriculaire des tra<
\u surplus, est-il indispensable doehercher, comme le faisaient
nos devanciers, s'il existe des signes ~> >i <1 i-.nit palhognomoniques
de l'insufGsance tricuspidienne ' Assurément non, puisque i
ci, loin d'ouvrir « la porte à l'asystolie », n'en esl qu'une 'les
manifestations; aussi Bon apparition ne modifie-t-elle |
couple tableau clinique: œdèi les jambes, distension ve»n
i "ii. est ion hépatique; elle en accentue tout au plus les prin< ipaux
>\ mplomes.
Par contre, ses fâcheux effets peuvent ôlr impenses paj
soulagement que l'ouverlftre <!<• la tricuspide apporte au j»-u de la
petite circulation. I esl un fail bien connu que les insufGsai
fonctionnelles constituent un mode de défense du cœur conli
île pr< ssion. A ce titre, celle de l'oriGce auriculo-ventru ulaire
n'est pas toujours défavorable, el l'observation montre que
vent des accidents puln aires graves: congestion passive, apo-
plexie, etc., B'atténuenl au moment où se produit l'insuffisance tri-
cuspidienne.
RÉTRÉCISSEMENT TRICUSPIDIEN
l e rétrécissement de l'orifice auriculo ventriculaire Iroitouti
pidien est une affe tion rare, dont le diagnostic est diffl<
que Bea signes; assez peu caractéristiques par eux-méi
souvent masqués par ceux de lésions concomitantes Sur cent dix-
Bept cas réunis en 1806 par Leudet, six fois seulement l'affection a
été reconnue sur le vii anl .
ANATOMIE PATHOLOGIQUE. Le réll
mgénital ou acquis
Le rétrécissement congénital constitue d'ordinaire une ;
<i aul jeunes sujets | orl< u
oose chronique el inexpliquée. Il résulte soit d u
ventriculaire ayant entra né une etrésie de l'oriGce, soil d<
rencedu bord libre des '■ al
II. VAQUEZ. — MALADIES DU CŒUR.
ventriculaire figure une sorte de diaphragme percé d'une ou de
plusi 's ouvertures La Lésion esl rarement isolée. D'ordinaire,
elle esl associée à une perforation «lu septum ventriculaire, à une
la trou de Botal, ou à un rétrécissement de Pari
pulmonaire,
Le rétrécissement acquis peul être consécutif à une endocardite
aiguë el à la présence de végétations polypiformesjuxta-valvulaires,
comme dans des casde Macaigne el Schmidt, de Barié, Lelulle el de
M»18 Miletzki, ou d'une tumeur pédiculée, d'un myxome, d'après un
faitrapporté par Debove.
Plus fréquemment le rétrécissement esl dû à une endocardite
chronique. Il revêt alors deux formes. Dans La première, tout à fait
comparable à celle de la sténose mitrale, le rétrécissement
siège à L'extrémité d'un entonnoir rigide qui plonge dans le ventri-
cule droit, et dont les bords, soudés entre eux, ont été entrain 's
progressivement vers la pointe parla rétraction des piliers. La fente
qui le termine est linéaire ou curviligne et mesure moins de 100 mil-
limètres de circonférence au lieu de 120, chiffre normal. Dans un cas
deJoll\. elle ne dépassait pas 90 millimètres; dans un autre de Duro-
ziez, «'Ile permettait à peine l'introduction du petil doigt.
Dans la seconde variété, c'est l'orifice lui-même qui est rétréci et
transformé en une sorle d'anneau ou de boutonnière épaissie el
rigide. Il peul arriver enfin que La lésion soil un point «l'appel pour
des infections ultérieures qui se révéleronl par la présence de
placards endo ;arditiques de date récente.
Le rétrécissement tricuspidien acquis, comme le rél ient
congénital, esl 1res rarement isolé. Leudet ne l'a uoté qu ■ onze fois
sur cent quatorze observations. Dans ce cas, le ventricule droit con-
serve son volume normal, ou il peut, même être atrophié, comme
dans un fail dû à Chauffard.
L'association avec d'autres lésions i si la règle. Parfois il s'agit de
lésions complexes, aortiques el mitrales. Dans une observation de
Barié el Cléret, il y avait en même temps des altérations dégénéra-
lives du faisceau auriculo-ventriculaire qui s'élaienl traduite- pen-
dant la vie par le syndrome d'Adams-Stokes.
( )n a sig m ilé d'aul r »ns plus cur
qu'elle- semblent ne devoir concernerque la forme congénitale, telle
la perforation du trou de Botal ou celle de lacloison inter ventriculaire.
La perforation du trou de Bota se conçoit assez facilement et, très
souvent, il s'agit moins d'une persistance que d'une réouverture de
cel orifice par suite de L'excès «le pression dans l'oreille te droite.
Mais la perforation de la cloison interventriculaire ne peul pas
s'expliquer de la même façon. On l'a ira tut ement à
un processus infectieux qui aurait provoqué, d'une pari, l'ulcé-
ration «lu septum, de l'autre des adhérences cicatricielles des val
[ONS VALVULA1 tS-
tricuspides. Cette interprélalion n'esl pas irrationnelle
effel que l'endocardite maligne affecte très fréquemrnenl la partie
supi rieure de la cloison où siègent à la fois la perfora
lésion orifîcielle.
Mais, de toutes les lésions i - -ut tricuspi-
dien, c'esl la sténose mitrale qui esl la plus commune. Il existe alors
une sorte de symétrie entre les deux cardiopathies, dont la dispos
anatomique esl sensiblement la même. I que nous avons
constaté dans un cas où nous avons noté en même temps uni
de l'artère pulmonaire, étendue jusqu'aux plus fines ramifical
alors que la grande circulation était indemne de loute a léralion.
ETIOLOGIE. —C'esl probablement à caus
le rétréci — menl mitral, si spécial à la femme, que imenl
Lricuspidien e3t également l'apanage du sexe féraini huil
observations, qualre-vingl sixconcernaienl leux
des li" ies,
I '.iiiMi les causes susceptibles de lui donner n
tisme el l'infection puerpérale occupent la p ace la plus
Onaégalemenl incriminé la tuberculose, n
•: en lin, dans la moitié des cas au moins, com il remar-
<l 1er Polain, il esl impossible de reconnaître au ré
cuspidien une origine déterminée.
SYMPTOMATOLOGIE. - physiqu
en tout cas ils ne sonl jamais comparables mi-
trale, malgré l'analogie des deux l< ala tienl
bruits pathologiques des sténoses auriculo-venti
grande partie à l'augmentation d'énergie de l'oreilli
• laii le. Or, < 1 •• 1 1 1 -- la sténose mitrale, l'oreille >phie
nirs notablement, ce qui donne lieu à des br
risli({ues, tandis que dans la si lletle
droil
fail il le plu
ilan- « 1 1 1« ■ !< 1 1 1
Il n'existe d'ordinai
roulemenl 1 1 1 . i - 1 . > i î « j 1 1 « • , à tonalité I
• In sternum <•! se il vers l'nppeudii
i(|ue 'I in- n l ique.
i|in ajoute encore h la «liiii ;u
lenl tricuspidien
menl mitral,
lll.'lll. l'un
très souvent, ils
il. VAQUEZ. — MALADIES DU CŒUR.
Les troubles fonctionnels sonl eux-mêmes peu caractéristiques. La
dyspnée d'effort, symptôme banal de toutes les cardiopathies,
à peu près constante, mais n'offre rien de spécial. Par contre, la
cyanose esl toujours intense et précoce. De plus, elle est persis-
tante "ii n'esl que très peu influencée par le traitement. Une l < • 1 le
cyanose, observée chez un sujet atteint de lésion mitrale, <!<>it
faire suspecler la coexistence «l'un rétrécissement tricuspidien.
Quant à l'impressionnabilité au froid signalée dans quelques
observations, elle relève, comme l'ont justement fait remarquer
Ilirtz ri Lemaire, plutôt de la cyanose que de la lésion orifîcielle.
Dans les cas litigieux, l'examen par les méthodes graphiques
donne des indications très utiles.
Le tracé du pouls veineux présente un aspect particulier, consis-
tant dans une exagération de l'amplitude du soulèvement présyslo-
lique, due à l'augmentation d'activité de l'oreillette. La même ano-
malie se retrouve sur les tracés du foie, ainsi que l'ont montré
Putain et Dagnini. Mackenzie l'avait d'abord considérés e,mme
presque pathognomonique, ce qui esl excessif, car on la constate
également dans la péricardite avec épanchement, d'après Yolhard,
et dans la symphyse péricardi que, d'après Wenckebach. Toutefois
elle n'est jamais aussi manifeste qu'au cas de rétrécissement tricus-
pidien.
L'examen radioscopique ne donne d'indication que si le rétrécis-
sement tricuspidien esl isolé; la figure relevée par l'exploration
rœnlgénienne est alors vraiment caractéristique. On y voi que le
volume du ventricule droit est normal, tandis que celui de l'oreil-
lette est très augmenté. Seul le rétrécissement non compliqué esl
capahle de réaliser un pareil tracé.
L'évolution de l'affection n'a rien de particulier. Elle aboutit toi
ou tard à l'insuffisance cardiaque laquelb est relativement précoce
chez les sujets soumis à des occupations fatigantes et au surmenée
physique. La mort peut être due aussi à l'aggravation progressive
de la cyanose ou à. des complications pulmonaires intercurrente-.
RÉTRÉCISSEMENT ACQUIS DE L'ARTÈRE PULMONAIRE
Le rétrécissement acquis de l'artère pulmonaire étail à peine
soupçonné avant le mémoire que Constantin Paul lui a consacré
en 1871. Depuis il a élé étudié par Duguel et Landouzy, par Vimont
qui 'Mi a rapporté il observations dans sa thèse, par Potain et par
Landouaré, qui se sonl occupés surtout de ses rapports avec le
rhumatisme. Le travaille plus récent sur le sujet est dû au regretté
Courtellemont et date de 1909.
ÉTI0L0GIE ET ANATOMIE PATHOLOGIQUE. — Le rétrécissement
acquis est rare. 11 se rencontre aussi souvent chez l'homme que chez
I I 5I0NS \.\l.V! i.Allil 5. ta
hi femme. Il sérail plua fréquent chez lea jeunes sujets que chez les
adultes, cequi tiénl très probablement à ce qu'il ne permet pas une
longue snr\ i<-.
La lésion esl consécutive à une endocardite aiguë ou chronique
ou à an traumatisme. Le rôle du traumatisme, peu important en
ce qui concerne les autres cardiopathies valvulaires, esl moins né-
gligeable ici, car, de toutes les rég ions du cœur, c'esl celle de l'artère
pulmonaire qui, «mi raison de sa situation superficielle, esl la plus
exposée aux chocs ou aux contusions. Le traumatisme agit »'>it en
favorisant la localisation d'une endocardite aiguë* sur l'origine du
vaisseau, -<>ii en produisant une rupture des valves suivie '!•'
rétraction cicatricielle, -<>ii enfin en provoquant une endomyo-
cardite inflammatoire par dilacération des fibres de l'infundi-
bulum.
Plus Bouvent, cependant, le rétrécissement est imputable à une
endocardite consécutive au rhumatisme à une maladie infectieuse
septicémique, la septicémie puerpérale notamment, qui, comme on
le sait, se focalise volontiers sur le cœur droit. < >n a également
insisté sur le rôle de la syphilis acquise ou héréditaire et de la
tuberculose
Les lésions siègent sur les valvules elles-mêmes, qui, comme dans
tous les cas de cardiopathies valvulaires chroniques, sont rétractées
et adhérentes, <>n Bur l'infundibulum. Cette seconde forme de rétré-
cissement, appelée rétrécissement préartériel, esl due h une
endomyocardite des fibres de la région.
Le vaisseau esl presque toujours dilaté, parfois considérablement,
en aval du rétrécissement : dans un cas de Philouze, sa circonfé-
rence atteignait i- centimètres. <vn a prétendu que cette dilatation
était spéciale au rétrécisse al acquis, ce qui est inexact. Elle
;i été constatée par Mosnj et Portocalis el par nous-même dans
des cas de rétrécissement congénital, mais Bur l>- vivant
lement, à l'écran radioscopique. Pour des raisons < j u«- nous
avons indiquées précédemment, elle ne se retrouve pas sur 1«-
cada \ re
SYMPTOMES ET ÉVOLUTION. Quand le rétrécissement
constitué dès !<■ toul jeune âge, il en résulte un trouble dans la crois-
- ince des Bujets, qui restent petits, malingres el chétifs.
Quand il s'est développé j » 1 « i -- tard, il détermine seulement <l<' la
pâleur du visage el de la dyspnée d'eflbrl ; mais, au cas de n
ment très serré, la dyspnée peut frtre excessive <•! rendre impossible
toute activité phj sique
Par contre, l'affection ne s'accompagne jamais d< qui
la distingue du rétrécisseraenl congénital. Il peut bien j avoir, il est
vrai, i un Btade avancé, une coloration bleuâtre des extrémités, «lue
;i la stase sanguine ; mais celle ci, analogue par Bes caractères el Bon
lu \i ri Dfl mi î.i ■ wiii. — -
'M
H. VAQUEZ. — MALADIES HT' CŒI'R.
mécanisme a ce que l'on constate dans les autres cardiopathies val vu -
laires, n'a rien à faire avec la véritable cyanose.
La percussion de la région précordiale dénote quelquefois l'exis-
tence d'une zone de matité peu étendue accolée an bord gauche du
sternum et due à la dilatation du vaisseau.
Les signes les plus importants sont fournis par la palpation,
l'auscultation el l'examen radiologique.
A la palpation, on constate une sensation de frémissement ou de
thrill perceptible dans le deuxième espace intercostal du côté gauche.
I hn-lquefois peu marquée quand le sujet est surir dos, elle est tou-
jours plus nette quand on le fait incliner fortement sur le côté ou
coucher sur le ventre. Ce frémissement est exactement systo-
lique.
Au frémissement correspond un souffle, également systolique. et
d'ordinaire intense et comme râpeux. Tl a son maximum dans le
deuxième, parfois, d'après Gilbert et Chabrol, dans le troisième
espace, même dans le cas de sténose
sans rétrécissement préartériel. Le
souffle se propage vers la clavicule
et jusque dans le dos.
L'examen radioscopique permet-
trait ;'i lui seul, dans les cas litigieux,
de faire le diagnostic de la lésion, tant
l'asped présenté par le cœur est carac-
téristique. Il est constitué par trois
éléments essentiels, qui sont : une
Fig. 93. — Rétrécissemeni pulmo- augmentation plus ou moins notable
naire — P, pointe du cœur gauche: i . . , , ..
P'.p. edu cœur droit (.■,..,„■ du ventricule droit, un accroissemen
i»
en sabot).
de la convexité «le l'arc pulmonaire,
lequel est d'ordinaire le siège de forts
mouvements d'expansion, et l'absence presque constante, au moins
dans les stades initiaux, de modification du ventricule gauche. La
forme ainsi figurée, dite « en sabot » (fig. 93 . es! duc a la prédomi-
nance du diamètre transversal sur le diamètre longitudinal du
cœur.
La circulation périphérique ne présente aucune anomalie. Cepen-
dant, d'après Courtellemont, le pouls serait habituellement petil el
lent, comme dans te rétrécissemeni aorlique.
Le diagnostic de l'affection esl relativemenl aisé. Le souffle du
rétrécissemeni de l'artère pulmonaire ne saurai! être confondu avec
aucun autre. Le seul <|ui pourrait lui ressembler esl celui «le la com-
munication interventriculaire, qui donne lieu aussi à une sensation
de frémissement et qui est également systolique; mais ce souffle
a son maximum dans le troisième espace intercostal gauche cl non
dans le deuxième; de plus, il a une direction transversale et ne
LÉSIONS VA! \ QLAIRES. 23
remonte p la clavicule. Quanl au Bouffie systolique ano
nique de la régi le l'artère pulmonaire, il a des caractères h"i>
différents du souffle organique pour qu'une erreur soil possible. I!
est en effet doux, superficiel, ne se propage dans aucune direction
- i jamais, si intense soil il, il ne - accompagne de frémissement. \u
c;i^ de doute, <mi aura recours a l'examen radioscopique, el - il ré^ èle
la configuration si spéciale <'n sa bol . <>n devra conclure <|U'
bien d'un Bouffie organique qu'il s'agit.
Le rétrécissement acquis de l'artère pulmonaire peu serré, semble
fiin- niiii p;ili 1)1 r ;iwr um- longue survie. Vous avons \ ii. bu cours de
la guerre, an certain nombre de sujets qui, atteints de cette affec-
tion, n'en ont pas moins supporté sans accidenl les fatigues de la
campagne. Mais si le rétrécissemenl est I rès étroit, l'activité physique
est notablement entravée el des complications surviennenl A l'<
sion <!•' surmenage ou de maladies intercurrentes. Elles Be mani
festeni d'ordinaire sous la forme de bronchites tenaces, de conges-
tions pulmonaires, «!<• broncho pneumonies, etc. I ne autre éventua-
lité encore plus fâcheuse es! celle <\o la tuberculose pulmonaire,
fréquente chez ces sujets, peul être parce qrfe l'étal précaire de leur
Ban té les oblige a séjourner dans des milieux hospitaliers, trop sou-
vent contaminés,
INSUFFISANCE DE LARTÈRE PULMONAIRE.
L'insuffisance de l'artère pulmonaire a été signalée sur le cadavre
par Norman Chevers en 1862, Bur le vivant par E. Dupré en
Barié en 1890, Gerhardl en 1892. On la considérait comme tout à
fait exceptionnelle, au point que Rehfisch, sur 3l rdio-
pathies, ne l'avait notée que 9 rois. Depuis on s reconnu q
fréquence est «mi réalité plus grande, si l'on lient compte de l'in-
suffisance fonctionnelle, ignorée alors, el dont des exemples
nombreux ont été rapportés dans ces dernières ann
Cette lésion est congénitale ou acquise Congénitale, elle est d'or-
dinaire associée 6 d'autres malformations cardiaques, et elle résulte le
plus souvent d'une inocclusion de l'orifice par réduction du nombre
de ses valves. Vcquise, elle est organique ou fonctionnelle.
L'Insuffisance acquise orfranlque esl consécutivi *oil ;ï une
perforation ou a un ■ perte de substances des lames valvulaires au
cours d'une endocardite maligne ulcéreuse, soil •• la rétraction
lente H progressive de leurs bords libres par endocardite chro-
nique.
I n autre mécanisme a été invoqué par certains auteurs, Maurice
Raynaud notamment, c'est l'étal fenêtre ou criblé . Il esl cars
risé par la présence sur les valves sigmoldes de fentes linéaires ou *!«*
pertuit, «lu- ;i un pro< i ssus, d'ailleui
4?6 H. VAQUEZ. - MALADIES DU CŒUR.
sorption moléculaire. Cette anomalie n'est pas exceptionnelle,
mais rien ne prouve qu'elle puisse se traduire par une insuffisance
orificielle. Garnier ;i fait justice de cette interprétation en ce qui
concerne l'insuffisance aortique; elle n'est probablement pas plus
vraie pour l'insuffisance pulmonaire.
L'insuffisance est rarement isolée et, d'habitude, elle s'accompagne
de rétrécissement ; cela a été noté vingt-trois fois sur quarante-trois.
Dans ce cas, il existe une dilatation du vaisseau en aval de l'orifice,
et les parois du ventricule droit sont hypertrophiées.
L'affection reconnaît d'ordinaire pour cause une infection anté-
rieure, surtout le rhumatisme, ou l'infection puerpérale, ou encore
la fièvre typhoïde, comme dans un cas de Castaigne. On a incri-
miné également l'athérome pulmonaire, consécutif lui-même à une
lésion chronique des poumons ou à une sténose mitrale. Cette con-
ception, assez séduisante et d'ailleurs plausible, établirait une ana-
logie parfaite entre les insuffisances pulmonaire et aortique, en
créant, à côté de l'insuffisance pulmonaire par endocardite, une
forme nouvelle, artérielle.
Enfin, pour compléter encore la ressemblance, l'insuffisance pul-
monaire pourrait aussi être due à un traumatisme de la région pré-
cordiale. Dans un cas de Stoldt, elle apparut à la suite d'un coup de
pied de cheval qui avait produit non une rupture valvulaire, mais
un épanchement sanguin sous-endocardique.
L'insuffisance de l'artère pulmonaire détermine de la gène respi-
ratoire, liée à la dilatation des cavilés droites, mais elle n'a rien de
spécial.
Le signe le plus important consiste dans la présence d'un souffle
diaslolique, doux, siégeant le long' du bord gauche du sternum,
dans le troisième espace, et se prolongeant jusqu'à la base de l'appen-
dice xiphoïde. D'après Gerhardt, il serait plus inlense au moment
de l'inspiration, à cause de l'augmentation de pression dans les cavi-
tés ventriculaires. Si la lésion est double, le souffle doux d'insuffi-
sance est précédé d'un souille systolique rude de rétrécissement
dans le deuxième espace du côté gauche.
L'insuffisance fonctionnelle on relative serait, comme nous
l'avons dit, moins rare qu'on ne l'a cru jusqu'ici et, à en juger par
les travaux récents, plus fréquente que l'insuffisance organique.
D'une manière générale, elle résulte de l'élargissement progressif
de l'artère et de l'orifice pulmonaires, par excès dépression dans la
I mM il o circulation. Elle apparaît dans trois condition- principales :
à la période avancée de certaines lésions chroniques du poumon,
au cours de la sclérose primitive pulmonaire ou des sténoses mitrales
très accentuées.
Les relations de l'insuffisance «le l'artère pulmonaire avec les
lésions chroniques du poumon, pressenties parStokes, ont été bien
LÉSIONS \.\i.\ ULAIRES. »:i- i "
étudiées par Gouraud. I» en onl été rapportés par Kolesko,
Bristowe, etc. ; mais ils ^< «n t peu démonstratifs. Il- coaceroaienl
pour la plupart des sujets atteints depuis longtemps de bronchite,
d'emphysème ou de Bclérose du poumon.
Le rôle de la Bclérose primitive de l'artère pulmonaire b
signalé par Romberg el par Vust. Les malades présentaient une
dyspnée permanente el une cyanose intense. \ l'auscultation, <>n
constatait un souffle diastolique 'I insuffisance pulmonaire, le Ion::
du bord gauche du sternum. Lei cavités droites étaient considéra-
blement hypertrophiées; l'artère pulmonaire était le siège d'une
sclérose généralisée, et il n'existait aucune altération valvulaire.
Le plus souvent cepen tant l'insuffisance fonctionnelle '!<• l'artère
pulmonaire est consécutive à des lésions mitrales, notamment àla
Bténose. «i. Steell 3 a consacré d'importants travaux en iv-
en 1906. Il b montré que, chez certains maladt b, le rétrécissement <!<•
l'oritice mitral a j r effet de provoquer une augmentation ex< es
sive de la pression dans l'artère pulmonaire avec dilatation du
vaisseau, dont l'orifice finit par être forcé, ce qui se traduit par
l'apparition d'un Bouffie diastolique doux, l<- long du bord gauche
du sternum. James \'>;wi. en 1894, a publié un fait analogue qu'il a
expliqué «l»- la même façon. Depuis, Pavinski, Gouget, Rudolf,
Sailer «-n ont rapporté d'autres. Pour Hall, l'insuffisance relative de
l'artère pulmonaire se rencontrerait dans i p. km» des cas de Bténose
mi traie.
Enfin Lutembacher a apporté une contribution importante à la
question, en montrant que l'insuffisance pulmonaire consécutive au
rétrécissement mitral peut être due soit simplement à des conditions
mécaniques el .i la dilatation passive du vaissi au, -".1 ;• la local i
sation but ce vaisseaude processus infectieux, Bi fréquents, c >mme
on le Bail, chez les sujets atteints de cardiopathies valvu
mitrales
Depuis que notre attention a été attirée sur ces faits, qous en
avons constaté de semblables C< tle vari lé d'insuffisance pulmonaire
n'est donc pas exceptionnelle ; et, -1 on l'a méconnue pendant -1 long-
temps, c'est très probablement parce que l'on a confondu fou
sou ftle avec celui de l'insuffisance aortique, dont il emprunt
tains caractères: timbre, temps d'apparition, notamment. Quant
.1 son siège gauche, '>u n'en était pas autrement surpris, puisque
l'on savait que, parfois, le souffle diastolique de l'insuffisanc<
tique se per< "il mieux de ce côté.
\ussi. pour éviter une pa aille méprise, on se souviendra que Tin
suffisance de l'artère pulmonaire peut compliquer la sténose milrale,
<-i quand, au cours de cette aOection, on entendra un souffle d
lique 1 siège insolite, on nura soin de préciseï son foyer il au?
tation, -"ii mode de propagation, etc On examinera la circulai
*38 H. VAQUEZ. - MALADIES DU CŒUR.
périphérique, le pouls, la pression artérielle, etc., ot, s'il n'y a au-
cune preuve formelle d'une insuffisance aortique, on pensera ;<
L'éventualité «l'une insuffisance de l'artère pulmonaire. L'examen
radioscopique donnera alors <los indications précieuses. Il mon-
trera, ;iu cas d'insuffisance aorlique, une augmentation toujours
notable du ventricule gauche et, au cas d'insuffisance pulmonaire,
la l'orme si caractéristique du cœur « en sabot », avec élargisse-
menl <!<■ l'arc pulmonaire.
Bibliographie. — Rétrécissementmitral. — Barik (E.), L'exploration de l'oreil-
lette gauche (Bu II. médical, Paris, 1897, p. Toi). — Barb James), Mitral Stenosis
il.irvrpool med. dur. Journal, 1894, XIV, ]>. 55-101). — Beau, Traite d'auscul-
tation appliquée à l'étude des maladies du poumon et du cœur, Paris, 1856. —
Bigart, Rétrécissement mitral; dilatation de l'oreillette gauche (Bull. Soc. ana-
tom. de Paris, Paris, 189s, LXXIII, 745). — Bouillaud, Traité des maladies du
cœur, .I.-li. Baillière, 1841, t. II, p. 211. — Brown (G. E.) et Hbmpstead \l\. E.),
Paralysis of récurrent laryngeal nerve associated with mitral stenosis \Journ.
of Ihe Am. med. Assoc, Chicago, 5 .janvier 1918, LXX, p. 4-6,. — Cbraolo (S.),
La paralisi del nervo ricorrente nei \ i zi mitralici (Morgagni, Milano, juin 1907,
XL IX, 374 382). — Claissb (P.), Thibaut (D.) et Cm. i un. (IL), Paralysie récurren-
tieUe et rétrécissement mitra\(Bull. et Mèm.Soc. médic. deshôp. de Paris, tOjanv.
1913, :t s.. XXXV, s 13). — Cuffer, lu thèse Chbvbrbau. Du faux rétrécissement
mitral ou rétrécissemeni mitral spasmodique. Thèse de Paris, 1896. — Ducw-
worth (L>.), On the Etiology of mitral stenosis (St-Barth Hosp. Hep., L 1res,
1877, XIII, 263; Brit. med. Journ., Lond., 1888., I, 246). — Dufour (H.) el Hubbr,
Présentation d'un cœur montranl une persistance «lu trou de Itotal de dimen-
sions considérables ayant évolué sans cyanose {Huit, el !/'■'//. Soc. médic.
des hùj>. de Paris. 28 avril 19H, 3 s., XXXI, 510). — Durozibz. Traité des mala-
dies du cœur, Paris, 1891. — Fetti rholi (G.) el Norris (G. W.), The anatomica)
explanation of the paralysis of the hefl récurrent laryngeal nerve round in certain
cases of mitral stenosis (Americ. Journ. of the med. Sciences, Phila., mai 1911,
(ALI, (i-jâ-638). — Firket (E.), Étude d'un cas de compensation valvulaire
(.l/i/i. de l.i Stic, médic. chirurg, de Liège, 1882, XXI, 384-415 . — Fischer (W.),
Ueber die Sklerose der Lungenarterien und ihre Fntstehung \heuts. Arch. f.
klin. Med.. Leipz., 1909, Bd. XCVII, 230-251). — Gbrharot (C), Uebet Hers-
fehler bei Kindern (Deutsch. Klinik, BerL, 1857, l\, 104-106). — Gbrmb, Recher-
ches sur les lois <h- la circulation pulmonaire, Paris, Masson, 1895. — Gibsor,
Diseases of the Heart and Aorta, Edinburgel London, 1898, p. 158. — Girodx (L.),
Sclérose el alhérome de l'artère pulmonaire [Arch. mal. du cœur, des miss, el
du sang, Paris, 1910, p. 218). — Gonnet et Froment, Nature inflammatoire des
accidents gravido-cardiaques (Revue de médecine, Paris, 1908, p. 1026). Gouoi i.
I>eu\ complications peu connues du rétrécissement mitral (Presse médicale.
1910, p. (.»ii). — llin/. |J.), Un cas de rétrécissemeni mitral avec persistance
du trou de Bolal i />'////. et Mém. Soc. se. méd. de Clermonl'Ferrand, janvier
1912). Hirtz (E i, !><• l'hérédité mitrale (Presse médicale, Paris, 1903, p
— llw.i. i.L \.|, liela- tive pulmonic insufiieiencj | imeric \ Journ . ofthe medic.
sciences, Phila., oct, 1914, CXLVIII, 476-479). — Izard lJ.), La question du
mariage dans la sténose mitrale. Thèse de Pan-, 1905. — Klippbi cl (.lune , l>u
rétrécissement nuirai pur chez l'homme \Rev. gën. de clin, et de thérap., Paris,
Ier janvier 1898, XII, I 3). — Kùstbb (K.), Die embolische Endocarditis (Vireh.
irchiv f. path. inat., Uni . 1878, Bd. LXXII, — Kbaus, \ erl,
il. Cong. /'. in/i. )leil., 1900, |>. 609. — Lanoouzy, Du rétrécissement mitral <,,iz.
des hôp., Paris, 1884, I.YI1, 18). Lanza (L. R..), L'Afonia nei visi mitralici (Il
Policlinico, Milano, '* juin 1916) Laubri (G. el Parvo, Artériosclérose -
palisée de l'artère pulmonaire (Bull, et Mém. Soc. mid. des hôp, de Paru, 25 juin
1909). -- Lia.n el Marcorbli.es, I >e la paralysie récurrentielle gauche dans le
rétrécissemeni mitral i Ire/», mal. </i/ cœur, des vaiss. et du samj. Paris, 1913,
n° 6, p. 36V). Lortat-Jacob et Sabarbanu, Endocardite tuberculeuse chronique
LESIONS VAL\ i LAIB i:i
Qbro-calcaire av< '• ■
i m n, Endoi ardili - ue chex I ur, des
<•( 'lu 5.1/17, l ' . iba( m. 11 (B D aitralc
ommunication intei 1 <le» vans, ti du
sano, Paris, juin 1916, p. 237). — Moum emenl m
.in trou de Botal 1 ituii . 1 1 ,
M \< n v HL), De la valeui
Thèse de Pai U
mitral n ni eplui 1 la femme que< bes 1 h
- 1 )n 1 m. 11 S. ils I..1I1111 u
1 OnntBH | N01 berl , Zui Klinik liums
and sur Krage der relativen I 1 der Pulmonalkleppen bei M
1 Hedix. Klinik, Berl., 1908, n
lysie .lu n. ri récurrent gauchi
coeur, det 1 ■" 11 si do •■""/. Pari
dies du cœur, Pari», J.-B Bailli
unir. m el de l'hystérie [Semaine niédic . Pari
dea deux pouls, cité par G 1 Presse m «dit . r :
Clin. méd. de la < lharilé, Paris, Me
medici publ. in ..u..r.- .h Bozzolu \l nions ////
Handbuch. der Kindernkrankhcitci
Roi 1 m - ! 1 -•' M. 1. I >u claquemenl «I "m 1
logique el pal bogftni [u< I
insufnciencj (Graham Steell murmui
191 5, CL, 48 Sansom, Di
lli.-ii pressure in the pulmonai
. — I II \t 1 illlll.. 11. 1
1 Bd. 111, p. 169. Ii
p. 936. — Thousshau, Clinique mtid.de 11
L'oreillette gau< ho dan? le 1 mcnl mitral 1 tribune m<
p. 181). — Vaqi'bz el » ■ 1 .1 \
aaire i\.-. athérome; rAle de l'hypertension dans
\lliilt . n Mm. Soc. médit hûp. d< Paru, 24 juilli , XXV, U
\ u'i 1 / el Bonm 1 . Lo 1 1 ur .-t l aoi J B Ba
\ iqi 1 / el Mu 11 1 , Du cu'ui « I ii 1 1 - la
J l'.\ 189 p 61) \ toi 1 / el Maonibi 1 ne complicati
r. n. . 1--fn1.nl mitral l'insuifls in< 1 fonctionnelle ■
. ./»■ médi ■ ine Pai is, 9 m •• 1 1 1
auriculaire dans le
melte Abhaudlungen, Pranklurl .1 M . ix«'. -. 11 H 1
maladies du co ur • h
[nsafflianoe miti ils
Uns/,. I, , u. 1 -■■" 1 1 1 . '. I l l |
Ai 1 RI • ■• nul \
Wiedcrherslellu
InsufOciem (Beriiner klin \\ ■ B
den Mechaiiismua durch welchen .1
1 Ircn. /'(//• Anal. phy$iol. un<l u
i-i méi anisme di - bruil - de souffle l
die funklionnelle Mitralinsuflizicni und
\ \ \ I \ . ... B II A
d'insuflisam <■ miti -il*- w h. mal. di
» mu 1 1.1. 1 . tssu oi'Mi ■ m. par \\ 1 n 1 .
1
hôp <l<
l\ lappenfehlei | Kongr. /. inneri M
.nul tricuspi . XXV, p
— Ill N
1 III'.'., ni I l. I M-
don, 1910, p
klappen ohna Krunkhafle 1
',',ii II. VAQUEZ. MALADIES Dl CŒUR.
chr., \Yie:i, 1813, n"» 27, 28). — Kiîli.k (K.), Ueber primâre chronisclie myocardi-
tis (Arbeit. a. d. med. Klinikzu Leipzig, 1893, 169 183). — Ivhi:hl (L.)f Beitrag zur
Kenntniss der idiopathischen Her/.muskelerkrankungen | \ rbeit, ans. d . med. Kdn .
zii Leipzig, 1893, Js',-J«)i). --Liais [C), Le diagnostic dea soufflet sys touques ape-
xiens el l'insuffisance mitrale fonctionnelle. Thèse de Paris, 1909. — Liah(C. ,Le
syndrome d'insuffisance ventriculaire gauche (Presse med., Paris, 22 janv. 1910,
p. 49). — Mi-.hm.i n, Maladies du cœur, in I raitéde médecine Broi ihdi i et fin m rt.
— Picacok (T. B.), On weighl and dimensions of Un- heart in healtb and disease
[Monthly Journ. med. Se, London, 7 oct. 1854, XIX. 193, 113 103). — Pstbr, Un
cas d'insuffisance milrale guérie, • - î t **- par Weill, in Traité des maladies du cœur,
1895. — Potain, De l'insuffisance fonctionnelle [Bull. médical, Paris, 1900, p.
— Potain (C.) et Rendu (H.), art. Cœur Pathologie], in Dictionn. encycl. d
méd., Paris, 1876, t. XVIII, p. 111. — Princb (Norton), Physiological dilatation
and tlie mitiul sphincter as factors in functional and organic disturbam
the heart [Boston med. and surg. Journ., 1900, CXL1II, p. 123-424). — Rat-
naud (Maurice), art. Cœur, in Dictionn. de méd. el de chir. prat., Paris, 1868. —
Santblle (W. Z.) et Grek (E. G.), The relation of ihe papillary muscle- to
niitral régurgitant murmurs (Arch. ofintern. medicine, Chi, 1911, \ III,
731-716). — Sannb, cité par Weill, in Traité des maladies du cœur, 1895.
Insuffisance aortique. — Aran, Arçh, gén. de méd., i~1j. p. 265. — Autre, hi
Deutsch. Arch. j. klin. Med., 15d. LUI, I8yi. — Babinski, Des troubles pupiliaires
dans les anévrysmes de l'aorte {Bull, et Mém. Soc. met. des hôp. de Paris,
8 nov. 1901). — Bard, Lyon médical, 31 mai 1*96. — BariB, La vraie et les
pseudo-insuflisances aortiques [Arch. gén. de med., mars 1896). — Bhet, Pression
artérielle et lésions dans quelques cas d'insulfisance aortique dite fonctionnelle
(.4rc/i. mal. du cœur, 191 <.», p. 194). — Carrieu el Anolada, Contribution à la
palhogenic du souille de Flinl { \rcli. des mal. <lu cœur, avr. 1913, p. 253). —
Corrioan, Patency of Aortic valves {Edinb. med. Journ ., 1832). — Couto (Miguel),
Souille systolique de l'insuffisance aortique (Semaine méd., 1906, p. 25). — Daonini,
Suila gen. del doppio, etc. [Le malattie del enore, vol. III, fasc. 1, 2,3, 19. 9i. —
Durozibz, Maladies du cœur, Paris, 1891. — Flirt (Austin), Cardiac murmurs
[\m. Journ. of med. sciences, vol. XLIV, 1862, p. 51-54). — Fribdrbich, I eber
Doppelton an der Cruralarterie Deulsch. Arch. /. klin. Med., Bd. XXI, 1878t
p. 205). — Gaillard, De L'hyperplasie surrénal.'. Thèse de Paris, 1908. — Gar-
nier, État réticulé des valvules sigmoïdes du cœur [tresse médicale, Paris,
2 déc. 1903). — Harb, Tr.ins. Assoc. amer. Phys., 1910; Therap. gaz., j ni 11 . 1910.
— Heitz (J.), De la pression systolique, etc. [Paris médical, l août ivit. p. 112).
— Mill et Flack, l'roc. physiol Soc, London, 1908-1909, p. .s. — Hn.i. et
Rowlands, Systolic blood pressure m cases of aortic régurgitation {Heart, 1912,
III, p. 219). — Hirtz, Huit, et Mém. Soc. méd. des hôp. de Paris, janvier
— HiuTz et Braun, Note sur dix cas d'aortite syphilitique (Bull, et Mém. S
méd. îles hôp. de Paris, 31 mars 1911). — Landolfi, L'hippus circulatoire (Semaine
médicale, 1909, p. 349). — Lbfbbvre, Thèse de Paris, 1nm>. — Lbydbn, Soc. med.
int., Berlin, ', avr. i n<j2. — Longcope, The Wass. reacl in aortic insuffla <IUill. of
the Ayer clin. Lab.. 1910, n° 6). — Mai nom et Pasteur Vallbri Rabot, [Bull.
Noc. anal., octobre 1912. — Mari w Lésions acquises de l'orifice aortique et de
l'aorte dans l'enfance Semaine med.. 1901, p. '.'7). — MiNBRViNi, le pouls de la
Langue (Semaine méd., 1910, p. i8i). Mouobot, Becherchea but la sémiologie
Bphygmomanométrique [Progrès médical, 2 tév. 1918 . Mullbr (Fr.), Zur Pal io-
logie der Weichen Gaumens (Char. Ann., XIV . — Petbrsbn, Hospitalslidende,
1913, n° 5. — l'iv/i (•'... Pathogénie du roulement de Flint [Arch. mal. du cœur,
1916, p. 290). — Pbzzi (C), Le méoanisme du double ton crural dans l'insuffisance
aortique [Arch. mal. <ln cœur, 1919, p. 547 — Potain, Clinique médicale «le La
Charité, Paris, 1894. — Quincke, Pulsationen in Kapillaren und Venen (Berl.
lilin. Wocli., 1870 el I89j) — Rbnzi (Di l, Del soffio près, alla punta del cuore
(Hir. cl. e tera, mars 1885). Roli i mon i 11. D.), On the systolic blood pressure, etc.
[Heart, 1912, IV, p. 83). — Sanvic, De l'anévrysme de l'aorte el >le l'athérome
aortique dans L'enfance [lice. meus, des mal. de l'enfance, 6 fé\ iys". i> 56 . —
Trauub, Ueber iwei eig. Phan. I>. In^ der \.«ri [Berlin, klin. Woch., 1867,
p. 165 ','.".,•( Berlin, klin. Woch., 1872, p. 573) I'iim,,,. Path. und Physiol
Berlin, 1878. — Tripier, Etudes anatomo-cliniques, Paris, 1909. — Vuossbns,
Traité de La structure el des causes des mouvements du cœur, Toulouse, 1718
LÉSIl >NS \ AI.\ i l..\ll;l -. tS 441
Rétrécissement aortique. — Bah tique acq
i .fil i ii <■ chronique dans irui.ui.'- [BuU al \U-in da la Sot midic. des hôp. de
Paris, 12 juil. 1901, £ Chrvhrs (N.), Obi on the disease of the
orifice and valve* . .i i ii<- loria < G "v i Uotpital >•■■;■ i t . Lond., i - ■ .'. \ II.
2 pi.). - -Gallavaroik I lification de l'anacrotisme (Lyon méd , 34 mari
Potair, Note sur le dicrotisme initial ou anacrotisme 'lu poula <Hu
de lu Sur. midic. de$ /i"/- de Paru
Insuffisance tncuspidienne. — Barij R identa
cardio-pulinonain coi lécul \ troubles gastro-hépatiques [fiet dt
Pari . 1888). - Bilunos (F.), Chronic infeclioua endocardilis [Arch ><i inl
Chicago, 1909, IV, 409-431). — Cbradiri, Der Mechanismus der halbmon
Klappen, Leipzig, i - ~ - . Chauffard \A.), Insuffisance tricuspidienne par valvu-
lite rhumatismale de la tricuspide \Huli. ri Hém. Soi midic. dt* hôp •/<• Paru,
m. n 1897,3' s., XIV, 691 01) — Grrdrir, Leçons sur lea maladies 'lu coeur et
artères, Paris, 1841, p I i GoonAro, De l'influent génique
des maladies pulmonaires -m le coeur droit. Thèse de Ps H
Ui'ber muskulftre Tricuspidalicnsufflziens [Varhand. <ln dtuta. Kong f. mn
Mad., Wiesbaden, 1913 Hhriho, Zur experimenlellen Anal]
tnlssigkeiten des Hersachlages [Stparataldruek ans <lrm Archii fur <),.
Phytiol., Bd. I.WXII. Seite8). Laudri (Ch, , lut Lricuspidienne primi
tive d'origine Indéterminée [BulL <■( Hém Soc, méd, ■!■ hôp. •!•■ Paria, 1918,
.'!• s., XI. Il, 327-339). — Li hmmmiim I; . Syndrome tricuspidien terminal dans
li-- lésions chroniques du poumon i Irc/i. dta mal. du cœar, '1rs vain <-t ./
Paris, avril 1916, p i • i — Pbaoo i B.), On the weight and clin
thehearl in health and disease MonthlyJourn. Si . London, i » • .. XIX, r
— Potair, Sur la pathogénie des affei lions du cœur [VII1 I ongr. pour /'•■
des 5c . Paria, I B B, p, 1003). — Traubi i. i, Gesammelle lt itrugc eui
iiinl Physiologie, H Band, Berlin, 1876 1878, Il Ablei
of thehearl, London, 1893, p IM Yao Disease of the pulmonai • hyper
Lrophj ofthe righl ventricle [Dublin Quart. Journ. mtd. S< . 18'
Rétrécissement tricuspidien. — Barii el Clbri r, Syndrome di Idams
i crises paroxystiques a\ >•'• rythme bicouplé dans un cas de doubl rlique
compliquée de double lésion mil raie el de rétrécissement tricuspidien ;
tu de His | Ircn des mai. da cœur, Paris, avril 1910 111,
1 1 v m i (E ), I.iiiim M el Mu i i/k\ (M11- . Rétrécissement tricuspidien, lumeui
pédiculée juxta valvulaire pendant dans le ventricule droit, reliquat d'ui
iliir pariétale ancienne ulcén Le {Bull, al hfém. v
./.• Paria, i m. n 1916, i* s., XI . 601 616 D iriri Sul |
tolico {Il Policlinico, li s, 1894, l p 249 U M liculé
développé sur la valvule tricuapide [Bull. <!<■ . VI II.
p. 34 Di nosii / P.), 1 >u réli • • issemenl Huit
Soi da tnéd, '/<• Paria, If fei /i"/> de P XXXVI
llii. l .i l.i m Min i II .i. Rétrécissi menl Iricu pid
gin <l<- midtt ine, Paris 1 906, 1, 14 Jou.i J.), End
rétrécissement pulra in nent Iricuspidi
\liult <lr la Soi . .in. d. de Parii jan> i -ur le
rétrécissement tricuapidiei I Paris, 1888 Mai - hm .1
dite végétante tricuapidienne d'origine puerpérale; embolies puli
[Kull. Su,-, anal., Paris, mai 1895, l \\ M
the heart, London, i >18, • 'lit . p 831 — Volrard, L'eboi lWrl.
Min. u «i, hensi lu-.. 190 1, n - Wi m i
points in the pathologj snd treatmenl of adhèrent
Journal, London, 1907, Januarj I . I
Rétrécissement acquis de l'artère puhnonaii •«• — l
ment pulmonaire acquis I mal, du ■
sept. 1909, 11, .i>" ..i . l » i e «m- un •
acquis de l'artère pulmonaire i fiei un malade n
[Bull.tl Mm, SoC inr.h. det hôp dt !
' - ■ i m AT, 1 II .RROI fi ' .i ■ -.-r..i n . \|
ment pulmonaire l H, s'
l e rôle du traumatisme dam
de Paris, mai 1900 Moi
442 il. VAQ1 I.Z. — MALADIES"DU CŒUR.
pulmonaire : valeur el signification des données de l'examen radioscopiquc (Hull.
et Wém. Soc. médic. des hôp. de Part», 29 avril 1910, 3* s., XXIX, 187-492). — Padi
(Constantin), Rétrécissemenl de l'artère pulmonaire, etc. {Gaz. hebd. de méd.,
Paris, 1871, p, 27; Huit, et Mém. boc. médic. des hop. de Paru, 1872, VIII, ij-PJ7.
et Union médicale, Paris, is7i. n0* 97 à 112 . — Potaih, in Thèse LAirootrAni L.),
Le rôle du traumat isme dans L'étiologie du rétrécissement pulmonaire acquis, Th< se
de Paris, 1900. — ViMONT, Étude sur les souffles du rétrécissement acquis de
l artère pulmonaire. Thèse de Paris, i<s>>'2.
Insulfisance de l'artère pulmonaire. —Ai si, Casuistische Beitrage /m- Sclérose
der Lungenarterie (Miïnchener med. Wochenschr., 1892, n° 39). — Barb (James),
Mil i al stcuosis (Liverpool med. clin. Journal, 1894, p. 6 i-66). — Bajub
Recherches sur l'insuffisance des valvules de l'artère pulmonaire (Arch. gén. <le
méd., Paris, 1891, XXVII, p. 050; 2e sem . . XXVIII, p. 30 et 183). — Bostowb,
Thickening and dilatation of the pulmonary artery ami ils ramifications (Trait*, of
Ihe Pathol. Soc., London, 1860, XI, p. 80-81). — Castaigwe (J.), Endocardite
ulcéro-végétante des sigmoïdes pulmonaires dans le cours d'uni' fièvre typhoïde
llnll. et Mém. de la Soc anal., Taris, 1898, p. 162-164). — Duprb (E. , Étude sur
l'insuffisance do l'artère pulmonaire [Hevue mens, des mal. de l'enfance, Paris, ls89,
VII, p. 145, lo:$). — Gerhardt (('.. , Ueber Schlussunfahigkeit der Lungenarte-
rienklappen (Charité Annalen, Berlin, 1892, XXVII, p. 255-271). — Gougbi (A.),
Un cas de double lésion mitrale avec souille d'insuffisance pulmonaire fonctionnelle
et disparition presque complète du pouls radial droit (Hev. de médecine, Paris,
1895, XV, 768-778). — Gouraud (X.), De l'influence palhof,rénique des maladies pul-
monaires sur le cœur droit. Thèse de Paris, 18<>.">. — Hall(J. N.), Relative pulmonic
tnsufficiency | imeric. Journ. of Ihe medic. sciences, Phila., oct. 1914, CXI. VIII.
i'c, i"9). — Lutembacher, Endocardite sttbaiguë chez les cardiaques [Arch. des
mal. du cœur, des vaiss. et du sang, Paris, août 1917). — Pasti i r (W.), On a New
Method of estimatung the Condition of the Right Side ol' ihe Heari [I.ancel.
London, 15 mai 1886). — Paul (Constantin . l>u rétrécissemenl de l'artère pulmo-
naire conl racté après la naissance : de ses symptômes, de se- complical ions et par-
ticulièremenl delà phtisie pulmonaire consécutive (Bail, el Mém. Soc. médic. des
hop. de Paris, 1 s 7 •_' , VIII, 15-127). — Pavinsri (J.>, Ueber relativ Insuffizienz der
Lungenarterien Klappen l>ei Mitralstenosc i Deutsch. Arch . /'. klin. Médis., Leipzig,
1894, p 519, Ml). — Ravnaud (Maurice), Dictionn. de médec. el de chir. prat.,
art. Cour, Paris, Isgs. — Rehfisch, Zur- Diagnosc 'In- Pulmonalinsuffizienz
(Deutsch. mediz. Wochenschr.. Leipz.. 19 janv. 1914, XL, 221-225). — Rom
berg (E.), Ueber Sklerose <ler Lungenarterie (Deutsches Arch. /'. klin. Medizin,
Leipz., 1891 1892, XI. VIII, 197-206), — Rombebg E i. Ueber die Erkrankungen
île- Herzmuskels bei Typhus abdominalis, Scharlach und Diphtherie (Arbeit.
ans der Med. klin. zu Leipzig, 1893, 96-108). - Rudou (Robert D.), Passin
gleakage of the pulmonary valve (Amène. Journ. of medic. sciences, Bept.
1911, Phila.. CXI. Il, 328-334; anal, in Arch. mal. du cœur, 1912, p. '-'6'.)). — Sai-
i.ii! i.l.i, Relative pulmonary insufficiency (Graham Steel murmur) [Americ.
Journ. of the medic. sciences, Phila., octobre 1915, CL, 196-502). — ScHBVBRS (Nor-
man), Insufficienz of the pulmonary valves (Guy's Hospital Reports, London, 1842,
VII, p. 387). — Sri m. High pressure in the pulmonarj arterie Medic, chronic,
Manchester, 1889, fasc. 9, 182). — Stoldt, Deutsch. militer. Zeitschr., janv. 1902
— Vumman, Rétrécissemenl mitral; concrétion sanguine; rétrécissemenl sous
aortique ^u ventricule gauche {Bull. Soc. anal, de l'aris. 1868, XI. III. p, 206).—
YVibsbl, Soc. de méd. intern. de l ienne, ' mai l'.'OT.
a\(.im: de poitrine
Le syndrome auquel on donne le nom d'angine '!<• poitrine est
constitué par trois symptômes principaux, qui sonl : i une douleur
thoracique à siège habituellement rétro sternal, plus rarement pré-
cordial; 2° des irradiations pénibles dans la partie supérieure «lu
corps, aotamment dans l'épaule <■! I<- bras gauches; i Bene
d'angoisse mentale qui marche de pair avec les phénomènes pré-
cédent s.
L'angine de poitrine revêt deux Formes distinctes. Dans la pre-
■!■<•, la crise apparaît à la suite d'un effort. Elle débute soit par la
douleur rétro-sternale, ce qui esl la règle, soit par les irradiations,
la douleur rétro-sternale ne survenant qu'après, et elle cesse dès
que l'effort a été suspendu ou dans les quelques minutes qui suivent.
I):uis sa seconde forme, l'angine de poitrine éclate brusquement
.-m repos, la nuit de préférence. Elle atteint de suite une extrême
intensité. La douleur, les irradiations et I angoisse sont portées d'em
blée à leur maximum, et la crise peut être d'une telle violence que
la mort soit immédiate. Si elle guérit, ce n'est qu'après un certain
nombre d'heures et «I»' retours offensifs des phénomènes douloureux.
<)n ;i donné à ces syndromes les noms d'angine de poitrine d'effort
el d'angine de poitrine de décubitus, pour rappeler les conditions
différentes de leur apparition ; mais, dans la pratique, ils sont fré-
quemment associés, el il existe de plus des états intermédiaires dans
lesquels les caractères propres n chacun d'eux se combinent ou
s'effacent. C'est ainsi que l'influence provocatrice ne se manifeste
pas toujours de la même façon, le syndrome angineux pouvant éclater
m lislinctemenl au repos ou après l'effort ; ou bien les symptômes
respiratoires, d'ordinaire au second plan, prennent la première
place I ela explique la multiplicité des descriptions el celle des
interprétations auxquelles l'angine de poitrine s donné lieu. Elle
n a été bien individualisée qu'à la fin du xviir" siècle.
HISTORIQUE. I n cas singulier de pratique médicale ayant
.lit iré l'attention du I » Rougnon,de Besancon, celui ci en fit le
>l une tel i re qu'il adressa en i ~i'iS > Lori j
Il concernait un capitaine de cavalerie mort inopinément un cours
d'une crise douloureuse, siégeant dans la région rétro slernale et
survenue après un effort De pareil 1< aient manin
déjà antérieurement avec les mêmes caractères el dans les mêmes
conditions. Elles faisaient i omplètement défaut au re|
A la même époque, W. Heberden rapporta un cas analogue. Il
'•'.'• II. VAQI IX. MALADIES DU CŒUR.
passa pour avoir décril le premier l'affection, parce qu'il lui donna
un nom, ce que Rougnon avait omis de faire. Il l'appela angine de
poitrine (de /•;/•.. j'étrangle , à cause du sentiment de strangulation
el d'anxiété dont elle s'accompagne.
Les observations de Rougnon et d'Heberden ne restèrent pas iso-
lées, il «-il fut publié un grand nombre d'autres, absolument sem-
blables, par Wall, Fothergill, Parry, Kreysig, Desportes, etc. Elles
n'ajoutèrent rien à la description magistrale d'Heberden ; elles eurent
seulement pour effet d'en déformer certains traits. C'est ainsi que
llealh, insistant plus que de raison sur les accident pulmonaires,
crut nécessaire de débaptiser l'angine de poitrine et de l'appeler
«asthme spasmodique ». I>«- même Baumes, frappé de l'excessive
intensité des phénomènes douloureux, proposa une nouvelle dénomi-
nation, celle de «sternalgie », méconnaissant ainsi la nature véritable
de l'angine de poitrine. Puis on reconnut la réalité de l'entité morbide
nouvellement décrite, et l'appellation proposée par W. Heberden
devint définitive.
Par contre, on fut loin de s'entendre sur le mécanisme des sym-
ptômes et la nature des lésions trouvées à l'autopsie. Il suffit de
rappeler que l'angine de poitrine fut successivement attribuée
à la dégénérescence graisseuse du cœur, à des lésions du médiastin,
à l'ossification des artères coronaires, etc.
Dans la dernière moitié du siècle dernier, à la suite des travaux de
Potain et de Huchard, on pensait assez unanimement que l'angine
de poitrine d'effort étail duc à une cause unique, le rétrécisse-
ment des artères coronaires, d'où le nom de sténocardie qu'on lui
donna. Il semble aujourd'hui que cette interprétation trop exclusive
doive être abandonnée.
La seconde variété d'angine de poitrine, angine de décubitus, n'esl
bien connue que depuis quelques années. Il n'y a pas plus de trente
ans en effet que Fraentzel el Lauder Brunton ont attire L'attention
sur les accidents qui accompagnent la dilatation aiguë du cœur,
accidents qui surviennent souvent la nuit et revêtent les carac
tères attribués à l'angine de poitrine. Ils en ont conclu que la même
dénomination devait leur être applicable, la seule différence consis-
tant dans l'absence apparente de causes provocatrices. I lette forme
de la maladie a été étudiée ['lus récemment par Merklen, qui en a
donné une description lies exacte ci .pu l'a rattachée également à
la dilatation aiguë du ventricule gauche, ou autrement dit au cœur
forcé.
SYMPTOMATOLOGIE. Angine de poitrine d'effort
('.elle forme de l'angine de poitrine est celle qui a été magistrale-
ment décrite par Rougnon et Heberden. Les symptômes en -ont si
typiques qu'il est facile i\'ru reconstituer le tableau dans tous ses
détails, dès que le malade en a signalé un .le- éléments.
ANGINE Dl. POU RIN1 . ï:i -445
C'est au coure d'une santé en apparence parfaite que le premier
accès Burvient. Après le repas de midi ou celui du soir, le malade,
anl un peu le pas, ressenl soudainement derrière l<- sternum, ;i
la hauteur des premiers espaces intercostaux, une douleur qui
Pétonne h l'inquiète. Cette douleur ne constitue cependanl d'abord
qu'une simple gêne; le malade la tnel Bur le compte d'une digestion
laborieuse el pense qu'un peu d'exercice ne lardera pas a la dis-
siper. Il continue donc la marche, mais la douleur qui chevauche
avec lui, loin de s'atténuer, augmente progressivement. Elle s'étale
transversalement dans la région supérieure du Ihorax, tendant a
gagner l'épaule, Burtoul à gauche, puis descend dans le bras du
môme côté, en suivant sa face interne pour ;> Il <■ i se perdre dans
l'extrémité des doigts, notamment de l'annulaire el de l'aui iculaire.
En même temps survient une sensation d'angoisse indicible, une
vision très nette que la persistance de la douleur conduirait fatale-
ment à la mort. Vaincu par la souffrance, le malade B'arréte et,
comme par enchantement, la douleur s'arrête aussi, Boit imm kliate-
niciii, -oii seulement après quelques minutes, en décroissant pro-
gressivement d'intensité. I ne nouvelle tentative de marche est sui-
vie ilr^ mêmes effets, '■! ce n'est qu'en modérant l'allure, <-n évitant
tout effort que le malade peut terminer sa course, craignant à chaque
instant le retour de pareils accidents Cependanl la Bn delà jour-
née <■! la nuit 'pu la suit se passent tranquillement et, du mal de la
veille, il ne reste que le souvenir d'un Incident pénible et inexpliqué.
Parfois l'accalmie dure plusieurs jours, plusieurs semaines el
même plus encore. Tout paraît oublié quand, bous l'influence
delà même cause, ta marche après le repas, la crise douloureuse
reparaît a\<'«- des caractères identiques. Cette fois elle est plus
tenace . elle s'installe à demeure, reprenant iul.i--alil. •ment à
tout nouvel effort, s'atténuant dès qu'il est suspendu. Le malade
n'essaie plus <lr surmonter la douleur. \ tout instant il est contraint
de B'arrêter, prenant <l<-\;iiii un étalage ou une devanture de bou-
tique une attitude indifférente pour ne pas attirer l'attention des
passants. Mais son visage pale el anxieux, l'air de souffrance qui
altère ses traits, la rigidité de son attitude, le soin qu'il prend de
bou tenir de la main droite Bon bras gauche douloureusement
engourdi, fait facilement reconnaître à un œil exercé que ce bou"
tiquier -i attentifà cequi se passe en lui est un malheureux êtreen
étal de mal nngineux Convaincu enfin de l'inutilité île ses efforts, il
vient soumettre son cas a son médecin qui i '-ni alors en étudier en
détail les différents éléments el les causes provocatrii •
I ;i douleur, symptôme capital «le l'angine île poitrin der
rière le sternum, à sa partie supérieure, où elle reste parf -
liaée Plus souvent, elle irradie transversalement <•!) barre
droite et à gauche, dans la région des deuxième et troisième esj
'.'.r. I'. VAQUEZ. - MALADIES DU CŒUR.
intercostaux. Il n'est pas rare non plus qu'elle se propage en
arrière, qu'elle soil « transfïxiante pour venir aboutir dans le
.le-, entre les deux omoplates. Bile es! l'objet, delà part des malades,
do descriptions différentes, mais font aussi expressives. Tantôt c'est
une griffe de fer, ou un étau étreîgnanl la poitrine, tantôt c'est la
sensation d'un écrasement par une pression tendant à rapprocher
le thorax des parties profondes. Mais tous insistenl sur son carac-
tère particulièrement violent et insoutenable.
Les irradiations se dirigent le plus habituellement vers le côté
gauche, dans le domaine du plexus brachial, ou relui du plexus
cervical. Elles consistent dans dos fourmillements, dans des
élancements douloureux qui gagnent l'épaule gauche, puis le bras
et l'avant-bras, surtout son bord cubital pour venir se perdre à l'ex-
trémitédes deux derniers doigts. Mais parfois la sensation s'arrête
nu poignet, qui est. serré comme dans un bracelet, ou bien au nli du
coude. Quand la douleur envahit le domaine du plexus cervical, elle
remonte vers le cou. le menton, la mâchoire inférieure, en suivant
la branche montante du maxillaire pour aboutir à l'oreille. Tes deux
sortes d'irradiations, d'ordinaire indépendantes, peuvent être asso-
ciées dans les formes sévères de la maladie.
Les irradiations vers le côté droit, quoique moins fréquentes que
le-, précédentes, ne sont cependant pas exceptionnelles. Elles pré-
sent eut une disposition topographique et des caractères identiques. De
même elles peinent être isolées ou coïncider avec les irradiations à
gauche. Dans ce dernier cas, la douleur envahit les deux épaules et
descend le loim du bras jusqu'aux doigts, ou bien elle s'arrête éga-
lement des deux côtés, au pli du coude ou au poignet.
Il est possible enfin que les irradiations se fassent à grande dis-
tance et intéressent la sensibilité périphérique : l'épigastre, les
mbres inférieurs, les testicules, etc.
L'angoisse ou sensation de mort prochaine représente la répercus-
sion mentale de la douleur; (die est en raison directe de son inten-
sité, mais elle dépend aussi en grande partie de la disposition
psychique du sujet. Elle ne constitue cependant pas un élément
nécessaire du syndrome angineux et, quand la douleur est modérée,
l'angoisse peut l'aire totalement défaut.
A ces symptômes s'ajoutent parfois des phénomènes fugacesi
d'ordre vaso-moteur, connue le gonflemenl des mains, souvent
signalé par les malades cl qui consiste plutôt dan- une simple
sensation subjective que dans un véritable œdème. Plus fréquente
est une rougeur diffuse des mains et des avant-bras «pii accom-
pagne ou <pii précède la crise : c'est la l'orme vaso-motrice i\e l'an-
gine de poitrine décrite par Nothnagel. Risl et Gilbert ont rapporté
i\^< cas où la rougeur envahissait la poitrine et la l'ace et disparaissait
après quelques minutai,
m DE POU RîNE. ;:t ',','
La position adoptée par les malades pendanl la
quoi qu'on en ;iil dit, rien d'absolu. Certains profèrent la position
verticale, qui, par le redressement des vertèbres, leurprocure un peu
1 1 1 .- 1 l_- . • 1 1 » < - 1 1 1 d'autres aimenl mieux pester assis h'- même il psi
I uiets qui, au moment de la douleur, conservent une immobilité
complète, tandis < { 1 1 • - d'autres ramènent la main droite sur le thorax,
qu'elle comprime, ou soua l'avanl bra gauche, qu'elle soulèvi
qu'elle frictionne, ces manœuvres atténuant quelquepeu la violence
des phénomènes pénibles. Chez lous, la face pAle, l'aspeel angoissé
témoignent de l'intensité de la souffrance.
La crise d'angine de poitrine est très souvent réduite aux sym
p tomes que nous venons d'énumérer, et il n'y a aucun signe objectif.
C'est ce que les anciens auteurs avaient déjà noté. Parfois, au con-
traire, on constate quelques modifications <lu c/Ué de la circulation
ou de la respiration lesquels, d'ailleurs, n'ont pas loirours une
grande signification.
Le pouls reste d'ordinaire calme et régulier. Parfois cependant,
il est ralenti <>n accéléré pendanl la crise <•! reprend ensuite Bon
rythme antérieur. Les irrégularités, consistant -"il dans des
extrasystoles, soit dans <!<• l'arythmie complète, sont habituellement
indépendantes <!>• l'accès angincux, «lu moins dans la forme dite
d'effort de l'angine de poitrine.
I .1 |>f-«- — — 1« iii artérielle est élevée lorsqu'il existe des lésions éten-
dues du système artériel <>u une altération rénale chronique; dans
les autres cas, elle peut être normale. Pal a prétendu cependant que
l'hypertension était ft neu près constante au moment de la cris
il .1 été amené :'i considérer celle <•! comme une Borte de crise vascu-
laire hypertensive. Celte assertion est certainement e
avons eu souvent l'occasion d'exnminerd ntteinls «l'angine
Je poitrine d'effort et de nous nssurer « | n«- !«• rhilTn rie leur |>re
artérielle restait le mAme, avant, pendanl et n\ dou-
loureux.
I ,i respiration n'est p ■ ■ cl, ni elle paraît quelqtn
lente <-i anxieuse, cela tient i l'intensité <!<• la doulem '•! non h
une véritable dyspnée. L'angine de poitrine d'effori ne
compagne que très exceptionnellement <-\ que très tardivement des
complications asthmatiformes ou oedémateuses, si fréquentes par
contre dans l'autre variété delà maladie.
I ;i durée '!•' la crise d'angine de poitrine e<l, dan" - ini-
lial tout ni moins, réglée pour ainsi dire par le malade '
-i l'accès est survenu pen tant la m irche, il suffit qu'elle
suspendue pour que la douleur prenne fin. ' ependant, dans les
formes gravos et inv< la douleur peut l"-n
dant nu quart d'heure, une demi-heure «"l même plus
L'acoèa d'nngor s'atténue d'ordinaire progressivement i
148 II. VAQUEZ. — MALADIES Di: CŒUR.
douleur rétro-sternale < 1 1 1 i cède la première, el la sensation d'en-
gourdissemenl dans l'un <>u l'autre liras ne -**■%.» 1 1 • m 1 1 que peu &
peu.
La fin de l'accès est marquée fréquemment par l'apparition de phé-
nomènes critiques, signalés dans la plupart des observations, qui
consistent dans des renvois de gaz par la bouche, ou dans l'émis-
sion d'une urine claire et abondante. Certains auteurs ont fait de
ces phénomènes l'apanage de l'angine de poitrine névropathique;
c'est une erreur absolue, et leur présence ne préjuge en rien de la
nature de la maladie.
La mort peut survenir du fait même de l'accès d'angor et aux
moments les plus divers. Parfois c'est le premier accès qui tue le
malade; d'autres fois, la terminaison fatale seradifférée de quelques
mois, de quelques années même, et elle aura lieu soit au début de
l'accès par syncope, soit au moment où l'accès sera à son maximum,
soit enfin au cours d'une recrudescence faisant suite à une période
d'accalmie. Enfin la mort peut être douce, sans souffrance, après
des accès répétés et très pénibles. Un malade que nous avions
soigné pendant plusieurs années sans pouvoir empêcher le retour
incessant dos crises douloureuses, s'étant senti plus incommodé
encore que d'ordinaire, s'était allongé sur son lit pour attendre
la fin de l'accès; lorsque son domestique entra dans sa chambre,
il le trouva mort. Il avait succombé sans un cri, sans une plainte,
tandis que dans les jours précédents, la douleur avait acquis par
instants une intensité vraiment effroyable.
L'évolution de l'angine de poitrine d'effort est des plus variables.
Très souvent elle est de longue durée, sans que cela modifie-
d'ailleurs, le pronostic ultérieur de la maladie. Presque quotidien-
nement les mêmes scènes se répètent, pendant des mois et des
années, et il y a alors un contraste frappant entre la lutte soutenue
dans la journée contre les paroxysmes douloureux et le calme
qui succède au repos. Les nuits, en effet, se passent sans incident, --i
ce n'est parfois un retour très passager de la crise lorsque le malade
fait le léger effort qui consiste à monter sur son lit. Le sommeil est
calme, et, s'il est parfois entrecoupé d'un réveil pénible, cela peut
être dû à une circonstance très singulière, qui nous a été signalée
par plusieurs malades. Elle consiste dans la représentation mentale,
au coursd'un rêve, des conditions, marche ou effort, qui provoquent
la crise à l'état de veille.
L'influence sédative du repos ue s'exerce pas au delà du repos lui-
même, et le lendemain, dès les premiers pas, la crise douloureuse
reparaît avec les mêmes caractères. La prolongation du séjour au lit
n'y change rien. Pour tenter de rompre l'implacable tendance des
crises à se répéter, nous avons maintenu alités pendant près d'un
mois des malades qui ne souffraient que dans la marche; l'échec a
m: 1)1. |-«,| | rine.
•i.t
été constant. Le jour où il- se levaient, il- reprenaient pour ainsi
dire le til de la maladie au poinl où il- l'avaient quitté.
A la longue, les accès d'angine de poitrine se reproduisent
une facilité <\<- plus en plus grande sous I influence de causes mi-
nimes : le fait de se remuer, de levei le bras, de se trouver dans un
couranl d'air un peu vif, de ressentir une émotion, mfmc \< .
<l<- plonger les mains dans I eau froide, etc. A une phase plus avancée
encore, les accès douloureux éclatenl spontanément au milii
calme l«' plus complet, pendanl le sommeil, el leur durée se pro-
longe. Cette transformation de la maladie, déjà signalée par Heberden,
implique un fâcheux pronostic. Si l'on n \ prenait pas gardi
pourrait croire alors que l'angine de poitrine qui survient ainsi la nuil
n'a rien à faire avec l'angine do poitrine d'effort Mais, '-n rétablis-
sant par I interrogatoire des malades la filiation des événement
s'aperçoil bientôt que c'est bien de celte forme de la maladie qu'il
s'agit el que, -i elle s'est modifiée, i est seulement parce qu'elle
- est aggravée.
^. côté de cette forme Lypiquc de l'angine de poilrine 'I effort . il en
est d'autres que l'on peut qualifier d'insolites el qui résultent '!«• ce
fait que la douleur initiale présente des cari un peu différents,
ou qu'elle n'affecte pas avec les irradiations !«• rapport chronolo
a ique habit uel.
Parfois la douleur, au 1 i « ■ 1 1 de siéger à la partie supérieure du
sternum, débute un peu plus bas, au niveau de l'épigastre, pour
remonter ensuite, dès que l'accès s'est constitué, le long de la
rég i * » i » slernale. « >n a donné à cette for particulière de la maladie
le nom d'angina abdominis^ ou d'angine épigastraltfique Son intérêt
consiste en ce qu'elle donne fréquemment lieu à des erreurs de
diagnostic. L'appariliou des douleursaprès l< - repas, le fait qu'elles
- accompagnent <\ une sensation * I * - plénitude gastrique el qu el
terminent fréquemment pardes éru< talions, font penseraux ma
que Les troubles <l"ui ils souffrent sont «lu-- .1 un mauvais fonction-
nement de l'estomac. Leur opinion est souvent partagée par le
médecin jusqu'au jour où un examen plus attentif permet
naître la nature exacte de l'affection < elle forme spéciale de I an
gine résulte d'une localisation particulière des lésions organi
sur la région terminale de l'aorte Ihoracique.
Enfin il peut arriver que lessymplômes <!<• l'angine de poitrii
succèdent dans un ordre anormal. I 1 crise - nnnon< <■ ir des
fourmillements qui, parlant des <l<ui\ demie île lu
gauche, suivent le trajet «lu nerf cubital, en remontant le long <!«• la
interne <l<- l'avant bras <•! du bras. <>u bien l>- malade n'ai
loiii d'abord qu'une sensation de constriclion au niveau du
l>ui-> le membre entier s'engourdit, el bientôt la doul<
l'épaule, liuii par atteindre la région rélro-sternale, où el
DK Ml fl . IM . Wli
450 II. \ Ami EZ. - MALADIES Dl CŒl R.
développe av< babituels. Il y a même d iù les
irradiations douloureuses constituent la seule manifestation de la
crise, la douleur Lhoracique faisant entièrement < I « - l';i u L. Potaid a
rapporté le fait d'un sujet qui, après avoir souffert il accès angineux
typiques, mourut brusquemenl alors que le retour «l'un accès ne
s'était manifesté que par une sensation pénible de serrement au
niveau <lu poignet.
Parfois les malades succombent dès les premiers accès, D'ordi-
naire cependant la survie est plus ou moins i onsidérable et peut
atteindre six, huit et même dix années. Dans eecas.il se produit
des recrudescences et de.- rémissions à intervalles plus ou moins
longs: ou bien les accès, d'abord très intenses, s'atténuent prog
siveraentau point de disparaître pour quelques années; mais la gué-
rison n'est jamais complète, car, même après une longue accalmie.
l'an'ecLion reparaît presque infailliblement. D'ailleurs, le- rémissions
sont souvent plus apparentes que réelles, et elles tiennent à ce que
les malades conjurent les crises, soil en s'abstenant de marcher
dans les moments où elles se produisent de préférence, soil en
réglant leur allure de façon à les éviter.
Enfin, la morl peut èlre causée, non par les cru mêmes,
mais par les lésions organiques qui les accompagnent ou par une
maladie intercurrente.
Dans l'immense majorité des cas, en effet , l'angine de poitrine coïn-
cide avec «les altérations apparentes de l'aorte. La plus importante
consiste dans une augmentation du calibre du vaisseau qui se révèle.
par un débord de [a matité au niveau 'les deuxième et troisième
espaces intercostaux du côté droit, par une surélévation de la bous-
clavière du même côté el par des battements aortiques perceptibles
dans la fourchette Bus-sternale, Parfois il existe en plus un frémis-
sement, sensible à la main, mais seulement au cas de lésion val\u-
laire concomitante.
\ I auscultation, on entend soit seulement une accentuation du
deuxième bruit a la base au niveau du foyer aortique, soil des bruits
de souffle par insuffisance ou rétrécissement de l'orifice. Il nous a
semble que l'angine de poitrine associée a un rétrécissement aor-
tique Constituait une île- formes le- plus rebelle- ,1e la maladie.
I. 'examen radioscopique permet souvent de déceler le- lésions qui
échappent a la percussion el a l'auscultation, (les lésions sont
quantitatives ou qualitatives.
Parmi les altérations quantitatives prennent place les augmen-
tations du diamètre aortique, parmi lesquelles il eu e>i uneassea
spéciale à l'angine de poitrine épigastralgique. Elle consiste dans
l'accroissement île l'arc aortique gauche ou mieux île la corde qui
-"il- tend eel are. < .el ai i i • Us-emeiil mai- a tOUJOUrS paru coïncider
avec une déformation vasculaire étendue el intéressant notamment
\\i.im i»i i'< »l i i;i.M . t:i
la partie descendante de I aorte ce qni explique le siège insolite des
douleurs.
I ,es modifications qualitatives porlenl sur l'étal des parois du
seau qui, au lieu d ôtre transparentes comme a I étal normal, sonl
sombres ou parsemées de taches obscures. \ cela s'ajoute trèt
souvenl une immobilité plus ou moins complète des contours vas
culaires el un défaut d'expansion indiquant que les tuniques onl
perdu leur élasticité. < es altérations, particulièrement fréquentes
chez les Bujets .infinis d'angine de poitrine d'efforl justifient
les phénomènes douloureux qui les accompagnent.
Enfin, mais plus rarement, l'affection se r<-<]mi aux phéi u
subjectifs, et l'examen objectif, clinique el radiologique,
absolument négatif. Il n'en faudrait pas conclure trop vite que l on
a affaire alors à une pseudo-angine de poitrine ou a une affection
douloureuse mal déterminée et sans signification fâcheuse
l'existence de lésions aortiques peul ne pas ôtre soupçonnée I n
voici un exemple
l n jeune homme de <li\ huit ans était venu Be plaindre :■ notre
consultation à l'hôpital Saint Antoine, d'une douleur de la n
précordiale, provoquée par les efforts el Be propageant vers l'épaule
gauche. Elle étail accompagnée d'agitation nerveuse, de rougeui
de la face et de la poitrine el d 'hyperesthésie <l<- la paroi. Sa
durée étail de <li\ minutes, un quart d'heureou même plus, et elle
Be terminait par des éructations el une crise o*e larmes. Il semblait
qu'en raison de l'Age du Bujel, des caractères anormaux de l'a
et des manifestations névropathiques, le diagnostic d'ang
nique devait ôtre écarté. D'ailleurs, il n') avait aucun signe
objectif de lésion «lu cœur ou de i aorte. Quelques jours api
jeune homme entrait dans notre service en véritable étal de
angineux el succombait brusquement au milieu d'une cris \
I autopsie, nous constatâmes avec surprise qu'il existai! une aortite
diffuse de la partie ascendante de l'aorte Les lésions étaient p
minantes dans la région sus-sigmoïdienne, où elles avaient détei
miné une sorte de boursouflement de la paroi interne, principalement
an niveau des orifices des artères co lesquels étaient
oblitérés, du moins très notablement rétré
Inglnedc poitrine de décnbltns Celtefor le la maladie
diffère de la précédente en ce que les accès do nnenl
spontanément, l'influence de l'effort n') ayant aucune part. On l'a
nommée angine de poitrine de décubitus pa peut
surprendre le malade au lii i est .1 dire dans le repos le plus
complet
1 est fii effet la nuil que nigim pour la pren
fois sans que rien l'ail annon quelques
symptômes spé< iaux que nous signalerons ultérieurement Dai
II. VAQ1 I / U M. LDIES l>i CO I
premières heures de sod sommeil, le malade esl réveillé par une
douleur <!<• l;i région thoracique qui atteint presque immédiate»
iin'iii -on maximum el qui, par son siège, par sa nature el les
phénomènes qui L'acrcompagnenl . revêl tous les caractères de
l'angine de poitrine. Elle débute soit dans la région mrnir «lu cu-ur,
soit plutôt derrière le sternum, irradie bientôt dans les bras et les
épaules surtout, mais non exclusivement «lu côté gauche, dans l'es-
pace interscapulaire et jusque dans les mâchoires. Elle ne tarde pas
i provoquer également la sensation d'angoisse mentale, si parti<u-
lière aux accès angineux.
L'intensité de la crise est variable, mais très souvenl elle est
effrayante, tant sont pénibles l'impression de broiement, d'écrase-
ment thoracique, provoquée par la douleur et l'acuité des irradiations
à distance. Le malade, assis immobile sur son lit, est pair, anxieux;
des sueurs perlent sur son visage, son pouls est petit et rapide, et il
reste ainsi pendantdes heures, attendant la mort qu'Usent prochaine
si 1rs accidents ne s'amendent pas. De l'ail, la terminaison fatale
peut se produire par syncope, au cours d'une recrudescence des
douleurs, ou de complications pulmonaires. Dans ce dernier cas, une
toux quinteuse, incessante, succède à la douleur ; elle provoque le rejet
de mucosités spunirusr-. et striées de sang, en même temps que des
râles apparaissent dans la poitrine, d'abord aux bases, puis vers
les régions supérieures qu'ils encombrent progressivement. <»u n'a
pas <]r peine alors à reconnaître tous les symptômes d'un œdème
pulmonaire, et le syndrome morbide dont l'angine de poitrine
le premier élément s'achève par la mort.
La crise angineuse ue se terminé pas toujours aussi malheureu-
sement, H dans 1rs cas favorables, au bout de quelques 1 1< ■ u r< •- . 1rs
accidents s'atténuent. Les irradiations cèdent tout d'abord et la
douleur tend à se cantonner dv plus ru plus dansson lieu d'éln-lion,
c'est-à-dire derrière le sternum. Parfois, après des rémissions de
durer variable, ace pagnées d<- renvois >\<- gaz par la bouche ou
d'émission d'urine claire, apparaissent de nouvelles recrudescences,
parlant du loyer initial, comme d'un feu mal éteint, et ce n'est que
lentement, par étapes, que le malade entrevoit enfin avec le jour la
terminaison de ses souffrances. Cependant lassé, courbaturé, il con
serve dans la poitrine une sensation de meurtrissure qui ue disparaît
définitivement que dans [es jours suivants.
L'examen objectif pendant la crise ne donne souvent que des ren-
seignements de peu d'importance. Cependant le pouls est habituelle-
ment augmenté de fréquence, contrairement à <•<■ qui se passe dans
l'angine <lr poitrine d'effort : il reste plein et tendu, ou bien il est
petit et filiforme, surtout dan- 1rs formes graves. Parfois il est irré-
gulier, sans que l'on puisse savoir si les irrégularités élaienl anté-
rieures à la crise, <>u si elles ont été provoquées par elle.
ANGI.N1 i>i POITRWI :t
La pression artérielle esl forte, ou au contraire très faible, ••! son
abai sèment peul être consé utif à l'accès angineux On d<
l'admettre quand on constatera une diminution de l'écart entre les
deux pressions, le chiffre 'l<- la pression minima étanl relativement
1 1 1 « > 1 1 1 - abaissé que celui de la pression maxima
Les bruits du ••«nu- sont sourds, tumultueux . parfois on perçoit
des souffles, â la base ou à la pointe, ou seulement une accentuation
du deuxième bruit au niveau du foyer aortique.
L'auscultation delà poitrine esl Bouvenl absolument muette, même
dans les crises de longue durée, ou bien, s'il sun ient des accidents
œdémateux, elle permet de constater l'existence d«£
minés, tin-, qui, comme une marée montante . tendent ;• envahir
les deux poumons, de bas en haut, en même temps < | m»- l'expecto-
ration caractéristique augmente d'abondance
Dans certains cas, la cause pro> icalricedu la crice ne se révèle
qu'après elle. < >n voit alors, -\ la per< ussion <-i encore h l'écran ra li"-
scopique, qu'elle consiste essentiellement dans une dilatation du coeur
.•I aussi 'li- l'aorte. Nous en avons eu la preuve •■ diverses reprises,
notamment chez un sujet qui lut pris au matin, à la -mi'- <l excès >\<-
tou es sortes d'un accès angineux des plus \ iol ntsel prolongé, sans
manifestations œdémateuses. I •• crise se reproduisit «l<-u\ jours plus
lard, le malade étanl encore alité. Or la comparaison des t1
orthodiagraphiques, recueillis l'un le lendemain de l'accès, l'autre
quelq lesjoursaprès, montrait que les diamètres duc eurel de l'aorte,
considérablement augmentés sur le premier, él lient très réduits sur
le - cond Leur régression avait, pour ainsi dire, été p irallèle à celle
>li-^ autres accidents.
Mais beaucoup plus fréquemment, "n constate de* altérations
chroniques du Bystème circulatoire : dilal i ion permanente de 1 aorte,
avec ou sans lésion orific elle, hypertrophie du ven he et
bruit de galop dus a une hypertension artérielle ou à une sch
rénale latente <>u en évolution , etc
l 'accès d'angorde riécubilus peul ainsi que nous l'avons -lit. tuer
dès v;i première manifestation, par syncoj u par complic
œdémateuse pulmonaire La guérison esl rarement définitif
ici live esl de règle chez le - porteurs d'une des altérations
édemmenl signalées, \pr.— quelques semaines <>u quelques
jours, !■ - répèlent et finissent par provoquer une sorte
■ le mal angineux permanent, qui entraîne infailliblement la mort.
D'autres fois, les rémissions -<<u\ beaucoup pi - loi .
l'influence d'un régime approprié, les |u'au jour
ou avec les progrès de la lésion, ils se reprodu
toujours croissante. Enfin il n'est pas rare que la dilatation
diaque, cause de li crise d'angor, soit suivie d'une insuffis
valvulaire fonctionnelle, mitrale d'ordinaire, qui i souvent
Il \ A.Q1 I /. MALADIES Dl CŒ1 R.
effet, comme l'avail remarqué Traube, d'atténuer la violence dea
phénomènes douloureux el d'en prévenir le retour.
La guérison complète el définitive de l'angine de poitrine de dé
bitus n'esl pas exceptionnelle, mais « * 1 1 e n'est possible que chei les
sujets indemnes de lésion organique du cœur el dos vaisseaux, Loi
cas de * - « - 1 ordre sont connus sous le nom de cœur forcé et sont
liés à la dilatation primitive du cœur gauche. Les auteurs "'il oui
rapporté des exemples nombreux. Le aujel auquel nous venons
de faire allusion (page 153] est, aujourd'hui lucn portant, quatre
ans après la crise qui avail failli entraîner la mort.
Parfois l'angine de poitrine de décubituB est précédée de petits
accidents qui en font prévoir l'imminence. Ils consistent dans des
irrégularités extrasystoliques, une dyspnée d'effort progressive-
ment croissante el dans de l'oppression nocturne à caractère t-thma-
tiforme. Ils sont révélateurs d'un degré plus ou moins notable d'in-
suffisance cardiaque, portant principalement sur les cavités gauches,
dont l'accès angineux constituera la manifestation ultime.
*
* *
Les formes de l'angine de poitrine oe Boni pas toujours aussi dis-
tinctes que h? laisseraient supposer les descriptions précédentes et,
comme nous l'avons dit, elles sont souvent confondue-. Tel sujet qui
aura eu sa première manifestation la nuit en ressentira de nouvelles
les jours suivants, sous l'influence du mouvement; tel autre, qui
n'aura d'abord souffert que d'angine d'effort, sera, par la Buite,
atteint d'angine de décubitus. Cette association des deux forme- de
la maladie ne se produit d'ordinaire que tardivement et. pour les
différencier, c'est aux caractère- présentés par les crises initiales
qu'il faut avoir recours.
Quant aux complications, elles surviennent indistinctement dans
les deux variétés, et, si l'œdème pulmonaire semble être plutôt lapa-
nage de l'angine de poitrine de décubitus, il n'est pas incompatible
avec l'angine d'effort. Les constatations anatomo-pathologiques que
nous rapporterons ultérieurement expliquent ces divergea éven-
tualités.
PHYSIOLOGIE PATHOLOGIQUE. — Des trois Bymptômes cardinaux
qui constituent le syndrome angineux, il en est deux qui doivent
être considérés comme essentiels et à peu près constants, ce sont :
la douleur à point de départ cardio-aortique, les irradiations périphé-
riques. Le troisième, l'angoisse, esl d'ordre mental et, par cela
même, variable suivant les sujets. En ce qui concerne les deux pre-
miers, il y a lieu de se demander : 1" si le cœur el l'aorte Boni capables
de donner naissance à des réactions douloureuses ; -" comment
s'expliquent les irradiations consécutives à la douleur rétro-sternale,
ANGÏN1 l'I P01 I l:lM . ::t
1° Pour certains ailleurs le cœur ne pourrait être le sièfl <\ au<
douleur véritable « I seulement au figuré* <|u'il < une
iffranco cardiaque < elle opinioi idmise depuis le joui
où Harvey, ayant examiné le jeune comte de Montgommer\ dont le
cœur était <-ii ectopie, constata '|n<- l<- fait de I<- loucher ou de
l'exciter de diverses forons* ne provoquait pas de réaction doulou
reuse. I et te remarque fui continuée ultérieurement par les chirur-
giens et les physiologistes qui, au cours d'opérations ou d'expé-
riences, eurent l'occasion <l explorer directement l<- Vussi
I igerstedl se <-rni il autorisé à déclarer que le cœur ne possédai! pas
de nerfs doués du pouvoir de transmettre les sensations con
aciente
Il n'est pas douteux, <'n effet, que, comme les autres muscles tle
l'économie, le myocarde est inditTércnl i certaines excitations mais
lei muscles n'en possèdent pas moins une sensibilité parlieulière,
très développée que l'on appelle le *ens musculain lui-ci
peut parfois être exalté au point de créer des manifestations
douloureuses. Nous citerons comme exemples l<- phénomène bien
connu de la crampe et les atroces douleurs des tétaniques, <|ui
ne peuvent s'expliquer «pu- par la tension spasmodique des
mUSCles.
\ l'étal normal, le cœur, lui aussi, n'est l<- -i< . une < t« m -
leur, mais quand il se distend subitement, dans un ;i coup d'hyper-
tension, "H lorsqu'il se produit une exlrasyslole, le spasme qui en
résulte s pour conséquence une sensation, violente ou atténuée
siii\.nii les ■ .1-. qui réside bien dana le cœur lui même \ cela il faut
ajouter qu'à l'étal pathologique la sensibilité latente <lu
accrue du fait de la présence de I nflamma 11 il<-
sclérose <jni mettent obstacle .1 boii fonctionnement
< tuant à la douleur de I aortile, elle n'a, elle non plus rien d
gique. La paroi interne du vaisseau, il est vra
terminaisons nerveuses mais celles-ci sont 1res abondantes dans la
1 1 1 1 1 1 < 1 1 1 • - interne <•! aussi comme I m montré Manouelian, dana la
Lunique moyenne (|i que la dilatation subite de
l'aorte, même sj ■ mette à l'épreuve In sensibilité des
plexus nerveux qui l'entourent .1 plus forte 1 l'une
aorte malade • l> • m t les tuniques sont plua ou m
i>'\ ers inflammatoires intéressant pa
contenus Quant aux douleurs continue
'I aortile chronique, ellea dépendent de
toujours !<•- altérations quelque j»'n étendues du »
D'ailleurs celle question < ■' détinilivemenl ; les
recherches modernes.
1 .11 <•,• qui concerna l'aorte, ('existent
jusque dana l'intimité de la lunique mn\
'..-,(', II. \ A.Q1 i.z. MAI A.DIES DC CCI I I:.
l'avons dit, démontrée par Manouelian. Il en résulte que \<-~ souf-
frances <l'- l'aorte peuvent s'expliquer, non pas seulement, comme on
le croyait, par des phénomènes de périaortite, mais bien par l'exal-
tation <!<• la sensibilité propre du vaisseau. D'autre part, la pr.'^ence
de terminaisons nerveuses sensitives dans le cœur a été démontrée
en 1895 par Smirnow.
Ce n'es! pas tout. Il est une autre voie nerveuse qui assure au
cœurel à l'aorte une sensibilité consciente : c'est celle qui est repré-
sentée par le nerf dépresseufl de Cyon. On sait que ce nerf possède
des ramifications qui se perdentdans les parois de l'aorte et de l'ar-
tère pulmonaire à leur sortie du ventricule. De Cyon le considérail
comme le véritable nerf sensible du cœur ; mais, pour Kôster et
Tchermak,ce serait plutôt le nerf sensible de l'aorte. Son mécanisme
régulateur a clé bien établi pur de Cyon. D'après lui, la distension
du cœur et surtout de l'aorte, provoquée par un effort ou un excès
de pression, produirait une excitation des branches du nerf dépres-
seur contenues dans leur intimité et, par voie réflexe, une vaso-dila-
taliou abdominale. A l'étal normal, cette action régulatrice s'effectue
à l'insu même du sujet, mais on peu l admettre que, dans les con-
ditions pathologiques précédemment exposées, elle ne soit réalisée
qu'au prix de réactions douloureuses constituant le tableau classique
de l'accès angineux.
2° La douleur, née du cœur ou de l'aorte, est transmise tout
d'abord au plexus cardiaque par les filets nerveux qui Les unissent;
aussi a-t-elle pour siège initial la région correspondant au plexus,
c'est à-dire la région rétro-sternale. De là elle gagne les centres
nerveux par d ux voies différentes : celle du pneumogastrique,
empruntée par le nerf dépresseur, et celle du sympathique. Comme
l'a montré François-Franck, la conduction centripète de la sensibi-
lité, abstraction l'aile du nerl dépresseur, s'effectue surtout par les
Blets sympathiques inférieurs. Or ceux-ci traversent le ganglion cer-
vical inférieur et aboutissent à la moelle par la voie des racines pos-
térieures répondant a la huitième cervicale, à la première et à la
deuxième dorsale. Dans ces transmissions, comme l'a établi Gibson,
le côté gauche joue un rôle prépondérant.
La sensation douloureuse atteint les corne- postérieures gauches
de la moelle au niveau du renflement cervical : elle irradie vers la
périphérie suivant une disposition topographique commandée par
la distribution des nerl- provenant des racines de la huitième cervi-
cale et «les première cl deuxième dorsales. Cesontlenerf circonflexe,
le nerf brachial cutané interne et le nerf cubital du côté gauche.
Parfois il existe en même temps une hyperesthésie delà peau des
régions correspondantes.
Les irradiation- à dislance tiennent aux relations que le ganglion
cervical inférieur affecte avec les différents étages de la moelle par
i UNE DE POU i;im . tt
le cordon sympathique «-i le nerf vertébral. Quant à l'excitation <lu
côté droit, elle esl «lu'- à ce qu'une excitation intense peul se trans-
mettre à li corne postérieure de ce cot< .1 travers la commissure
grise.
ANATOMIE PATHOLOGIQUE. Il n'esl guère de lésion cardiaque
qui n'ait été signalée. Parmi les plus communes on n<>i<- :la butcI
mi la dégénérescence graisseuse du cœur, la symphyse cardiaque,
le'- lésions aortiques, l'ossification des appareils valvulaires, etc.
Chacune de ces altérations a été considérée lour à tour, Buivanl les
idées régnantes, comme la condition essentielle de la m iladie ; mais
l'on sail aujourd'hui que les plua importanlea sonl l'aortite sus
Bigmoldienne el la dilatation dea cavités gauches, habituellemenl
accompagnée de sclérose vasculaire <•! de néphrite chronique.
L'aortite symptotnatique de Vcingor pectoriê .\ des caractères 1res
particuliers qui ont été remarqués dès la fin du xviir'siècle par Jenner,
retrouvés ensuite par Kreisig en 1816 el confirmés par un certain
nombre d'auteurs contemporains. Elle siège 1 l'origine même du
vaisseau el affecte la région dea artères coronaires, donl l'embou-
chure esl trèa fréquemment rétrécie. Cette aortite se distingue donc
nettemenl de l'athér • aortique, qui, même lorsqu'il esl très
étendu, peul n'avoir à aucun moment provoqué de phénomènea an
^ I I M • 1 1 \ .
Le rétrécissement dea artèrea coronair b, auquel <>n a voulu
attribuer la pari principale dana la palhosrénie de l'angine do poi
tri ne, siège -"il a l'origine même de l'artère, surtout celle de gauche,
soit Burson trajet Dana un cas rapporté par Potain, il n'existait que
deux petites plaques d'aortite situées exactement au pourtour <!<•
l'orifice dea coronaires, donl ellea obstruaient I entrée I •• reste de
l'aorte était remarquablement sain. Noua avons constaté un fait
analogue chez un jeune homme •!<• dix-huit ans qui mourut brusque-
ment :in cours d'accèa angineux <l<>ut le premier s'était man lesté
quelques semaines auparavant. I •• -'■ul»> lésion relevée à l'autopsie
consistait dana une aortite sus sigmoïdienne avec placards gélatini-
Formée siégeant ;i l'orifice dea artères coronaires . qui était très nota
blemenl rétréci. Quand le rétrécissement siège sur le trajet du vais
Beau, on ne peul le constater qu'en introduisant une soie 'l<- porc
dans son intérieur ou <mi pratiquant des «oui., es lésions
>-«>iii particulièrement Fréquentes au cas d'angine de poitrine
d'effort.
Chei les malades <|ui < >ni succombé à la suite d'œdème pulmonaire
ou d'angine de décubitus, l'athérome aortique esl au second plan, et
ce '|ui attire surtout l'attention, c'est l'augmentation <i<- volume du
cœur, principalement des cavités gauches. ( esl le cœur de bo
décrit par Traube En6n, le plus souvent, il j a en même temps une
Bclérose généralisée des artèresavec néphrite Bcléreuse
458 II. VAQUEZ. — MALADIES 1)1 CŒUR.
L'association des lésions aortiquea avec l'hypertrophie cardiaque
el la scléro e rénale explique les formes mixtes de l'angine de poi-
trine, celles, par exemple, ou l'angine d'effort coïncide avec des accès
nocturnes.
nu .1 également signalé des altérations des appareils nerveux du
cœur auxquelles Lancereaux el Peter ont attribué une influence
prédominante, Pour Lancereaux, les douleurs seraient dues à une
névrite du plexus cardiaque consécutive à l'inflammation des parois
de l'aorte el consistant dans la présence de cellules embryonnaires
entre les tubes nerveux qui, étranglés et comprimés, présenteraient
par places un état vacuolaire avec disparition de la myéline. Mais
ces altérations sont certainement secondaires, et elles l'ont souvent
défaut.
ÉTIOLOGIE. — Kilo constitue un des chapitres les plus obscurs de
l'angine de poitrine.
Très souvent l'interrogatoire des sujets ne fournil pas d'indica-
tion, ou bien celles-ci sont incertaines et contradictoires, L'arthri-
tisme, la goutte, le diabète, ont été très souvent notés, mais cela
n'implique pas qu'ils soient la cause déterminante de l'affection,
n'est dire que nous nous refusons à admettre la notion d'angines
de poitrine rhumal ismale, goutteuse ou diabétique.
L'hérédité est par contre un facteur étiologîque important.
Merklen y a insisté avec raison. Nombre de nos nia Indes avaient
perdu, d'accidents analogues à ceux dont ils souffraient, un ou plu-
sieurs membres de leur famille. Le père de l'un deux était mort
subitement d'un accès angineux à l'âge de cinquante ans ; un de ses
frères avait succombé à peu près au même âge el de la môme façon.
Il était atteint, lui aussi, de crises d'angine de poitrine d'effort avec
aortite. Or un jour nous lûmes appelé auprès du seul frère qui lui
restait, alors Agé de quarante-huit ans, et qui avait toujours joui
d'un»4 excellente saut»'. 11 avait été pris le soir, en rentrant chez lui.
d'un accès angineux, qui dura toute la nuit el qui entraîna la mort
le lendemain.
Parmi les causes habituelles de l'angine de poitrine, ou a réservé
une place importante à diverses intoxications, notamment à l'alcoo-
lisme et au tabagisme. L'alcoolisme semble effectivement fréquent
chez les malades atteints d'angine de poitrine, surtout >\i- décubitus.
Mais, dans ce cas, il esl également habituel que l'affection soit sur-
venue au cours d'une sclérose vasculaire généralisée, avec hyper
tension el néphrite chronique, liées certainement à l'intoxication
éthylique. Aussi celle dernière ne doit-elle cire considérée '|u"
comme un l'acteur indirect de la manifestation angineuse,
Le rôle <lu tabac a été interprété différemment suivant les auteurs.
Pour certains, il se réduirait à provoquer des trouble- fonctionnels
sans substratum anatomique, mais suffisamment graves cependant,
ANGINE m !'• »l I RINE. ::t
poui pouvoir entraîner la mort Pour d'autres, le La bac sérail capable
de déterminer des altérations organiquei d'angine de i"'i
trine.
La lecture desobseï nations où I influence du tabac .1 été incriminée
m- nom s pas convaincu Le plus souvent» les symptômes cousis
Laienl dans de l'angoisse, de I ac< élération des battements du cœur,
de l'arythmie et n'avaient rien affaire avec ceux du véritable anj
mi bien, B'ils leur ressemblaient, l'intégrité du système circula-
toire n'était pas prouvée. En résumé, nous pensons avec Huchard
que le tabagisme peul être la cause provocatrice <l un a< ineux
chez des sujets atteints de lésions organiques latentes, mais qu'il
est incapable de le réaliser de toutes pièce
I ae observation, unique en son genre, plaiderail en sens contraire.
Elle a été rapportée par Letulle el atrail s un homme, grand fumeur
qui succomba au cours d'une crise 'I angine de poitri il à l'autopsie
duquel on ne trouva aucune lésion susceptible d'expliquer la mort.
Mais l'auteur nous a déclaré lui-môme que cette observation ne
devrai! pas être retenue, étanl données les circonstances particu-
lières dans lesquelles elle .1 été recueillie el l'incertitude des causes
réelles de la mort .
La question de savoir -1 l'usage du tabac peul provoquerdes alté-
rations des vaisseaux ne peul être résolue que par l'expérimentation.
Les recherches onl abouti à des résultats contradictoires. Les plus
récentes <•! 1rs |>lu- complètes sont dues .1 Guillain ol Gj
1 es auteurs ayanl intoxiqué 33 lapins par les procédé les plus divers
injections intraveineuses ou Bous-cutanées de nicotine, de ma-
cération de tabac ou de « li — « »Iiii î«>ii aqueuse de fumée -ont ren-
contré :< foia des lésions athéromateuses de l'aorte II- «mi ont
conclu que le tabac déterminait parfois des lésions dégénéralives.
Maison sait que l'athérome spontané n'est pas rar< chez !<■ lapin,
bien que l'on ne connaisse pas exactemenl -.1 fréquent •■ Uors que
Sicard ne l'a jamais constaté sur 250 animaux examinés, Lucien
ri Parisol l'onl vu i(| fois sur 100 animaux supposés normaux <-t
Johnston 3 fois sur 9. Si l'on B'entienf A ces derniers chiffres, le
pourcentage des cas 'I alhér e spontané est au moins égal à celui
des cas d'athéroroe expérimental provoqué par Guillain >-\ Gy. Vussi
ces auteurs <>ni ils ajouté avec raison que la question <l<- l'athérome
expérimental devait rester ''ii suspens tant que celle « i * • l'athérome
spontané, de sa fréquence et de - 1 cause, n'aura pas été élucidée.
D'ailleurs, mémo en admettant que le tabac produise de l'athé-
rome de l'aorte chez le lapin, le problème ne sérail pas résolu.
D'abord, <>n ne peul pas conclure d'une espèce animale ;i une autre,
et l'on sait qu'une même substance toxique peut, suivant les
produire des effets très différents De plus, l'athérome aortique n'est
accompagné d'angine de poitrine que s'il affecte une disposition
460 II. VAQ1 1/.. - MALADIES DU CŒ1 R.
topographique spéciale, sus-sigmoïdienne, que l'intoxication expé-
rimentale in- réalise jamais. Par contre, M esl possible que le tabac
favorise l'apparition des accès chez les sujets atteints de cette sorte
de lésion. C'est, comme nous l'avons dit. le seul rôle que nous lui
reconnaissons. Une observation due à Mouriquand et Bouchut semble
lr démontrer. Elle concernait un individu, manifestement tabagique,
qui succomba après avoir soufferl <le crises répétées d'angine de
poitrine. On trouva après la mort une aortite qui prédominai! à
l'origine des coronaires, dont elle encerclait l'ouverture. Or, il
s'agissait non de lésions dégénératives banales, mais d'une véritable
panartérite ayant tous les caractères d'une aortite syphilitique.
Parmi les infections relevées dans les antécédents des malades,
on a signalé le rhumatisme, la fièvre typhoïde, la grippe, etc.
Mais leur relation avec l'angine de poitrine n'a jamais été prouvée.
Il n'en est pas de môme de la syphilis, dont, depuis longtemps,
l'influence a été considérée commeplus importante. Le premier argu-
ment en faveur de cette opinion est tiré de la statistique. Dans
150 cas d'angine de poitrine d'effort, Huchard a noté 33 fois l'exis-
tence de la syphilis. Nous l'avons constatée 30 fois sur 100 malades-
Il est probable que la proportion sera encore plus forte quand on
pratiquera systématiquement la réaction de Bordet-Wassermann.
Une autre preuve résulte de la nature et de la disposition de
l'aortite syphilitique. Celle-ci intéresse, comme on le sait, toutes les
parois de l'artère qui sont épaissies et boursouflées, ce qui a pour
effet de rétrécir les vaisseaux qui prennent naissance dans l'aorte;
l'obstruction de la sous-clavière gauche, si fréquemment due à la
syphilis, en est un exemple. De plus, l'aortite siège de préférence
dans la région sus-sigmoïdienne correspondant à l'origine des coro-
naires. Or, ce sont justement ces lésions qui provoquent le plus
volontiers l'angine de poitrine d'effort.
Un dernier argument, moins probant peut-être, en faveur des
relations de l'angine de poitrine avec la syphilis esl d'ordre théra-
peutique. Il e^l basé sur ce l'ait, noté par Osier et par nous que, de
toutes les médications employées contre cette affection, seule la
médication spécifique a donné des résultats encourageants
En raison de ces conditions éliologiques, l'angine de poitrine
d'effort esl surtout l'apanage de l'âge adulte. Cependant nous l'avons
observée chez un sujet de dix-huil ans. atteint de syphilis. Elle est
plusfréquente chez l'homme que chez la femme. Quant à l'angine de
décubitus, elle survient à tout âge, même chez les enfants, où
elle reconnaît pour cause les lésions complexes du cœur et des adhé-
rences étendues <lu péricarde.
PATHOGÉNIE. — Elle a fait l'objet de nombreuses théories.
Cependant on admet assez généralement que l'angine de poitrine de
décubilus est due à la distension aiguë du cœur. Quant à l'angine de
ANGINE DE POITRINE,
i:i
,<.i
poitrine d'effort, on l'a attribuée, elle aussi, à une cause unique : le
rétrécissement des artères coronaires. Cette explication mérite- t-elle
la faveur dont elle jouit actuellement ' < est ce que dous examinerons
d'abord.
Angine <l<- poitrine d'effort. — Théorie coronarienne.
Proposée par Jenner dès la fin du xvnr1 siècle, soutenue ensuite pai
Rieder, cette théorie attribue l'angine de poitrine ;i une ischémie
intermittente du myocarde causée par le rétréciss» ment des vais*
nourriciers «lu cœur. Elle ;i été défendue par Potain et Huchard en
France, par Douglas Powell en Angleterre. Elle s'appuie sur deux
argumenta tirés, l'un de la statistique l'autre de la pathologie com.
parée.
La lésion incriminée est certainement très fréquente. Dans
20 cas sur 39, Potain a noté un rétrécissement de l'une dea artères
coronaires ou des deux à la fois. Huchard, dai B38cassur70, Douglas
Powell dans 34 c ta sur 16. Mais lea faits posil 1 1'-. si nombreux soient-
ils, ne diminuent pas la valeur dea faits m gatifs. Or,si l'on < - « > i »— » 1 1 1 « •
les bulletin a de laSociété anatomique, on voit qu • très souvent celte
môme lésion fut trouvée chez dea individua qui n'avaient pas pré-
senté le syndrome angineux, ou qu'elle faisait défaut quand il avai|
existé. A ces faits nous en ajouterons un autre concernant un malade
atteint depuis plusieurs années d'angine de poitrine et qui succomba
.-m cours d'un accès. L'autopsie révéla une aortite diffuse, maia les
vaisseaux coronariens étaient intacts et leur calibre absolument
normal, t *« i -- el Krantz ont rapporté un cas anàlog
L'appel à la pathologie comparée u'esl pas plus probant. Il consiste
dana l'analogie, déjà Bignalée par < tiarcot, dea accès angineux avec
Les accidents <\\\>' présentent lea chevaux atti inla de claudication
intermittente par oblitération incomplète de l'artère t • - 1 1 1 » • i • .- ■ 1 * - -
h. ma l'un et l'autre cas, .» i il dit, la douleur survient sous
l'influence de la marche h s'arrête par le repos De
analogie on a voulu conclure que tous les phénomènes <l<- 1 angine
de poitrine sont liés au rétrécissement dea artères coronaires. Maia
cette argumentation a contre elle l< - résultats de l'expérimentation,
lien résulte, en effet, que tout obstacle opposé ;i la circulation «lu
sang dans 1<-^ artères coronaires est Buivi d'abord « I * - modifies
lions <lii rythme cardiaque, puis de sphacèle <'t d'infarctus du myo-
carde. Or, l'on Baitque l'a ces angineux ne modifie en rien le rythme
«le- battements <•! qu'à l'autopsie on n<' constate jamais d<
dégénéral ives du muscle cardiaque.
Pour ces raisons, il ne nous parait pas possible <l accepli r la théo
rie soutenue par Potain, Huchard «•! Douglas Powell, <•« h l<- rôle
«le- lésions coronariennes n'est pas douteux, noua le comprenons
d'une autre faç m
Le rétrécissement des artères coronairea n'est, à loul prendre,
162 II. VAQI I ./. — MALADIES Dl CO I R.
qu'une localisation spéciale «le l'aortite sus-sigmoldienne. Of les
li lt) -. aerveux qui se rendent «le l'aorte au plexus cardiaque sont
particulièrement abondants dans la portion initial»- du vaisseau, §oj».
tout dans celle qui correspond aux orifices des artères coronaires.
Il en résulte «pie toute lésion présentant cette disposition pourra pro-
voquerdes réactions douloureuses et d'autant plus volontiers qu'elle
siégera plus près de ces artères. Mais cela n'est pas absolu, ei !«■
syndrome angineux peut être réalisé par une aortite exclusivement
-us sigmoldienne — nous en avons observé des eas — et faire défaut
dans la coronarite. Or, cela ne s'expliquerait pas s'il s'agissait d'une
action purement mécanique, comme l'admettent les auteurs pré-
cédents.
L'influence de l'effort dans la production de l'accès devient dès
lors très logique. L'effort a pour effet, comme l'a montré Hurthle,
de distendre l'aorte à son origine et de mettre en jeu le système du
nerf dépresseur chargé de soulager le travail cardio-aortique. grâce
à la vaso-dilatation abdominale A l'état normal, il n'en résulte
aucune manifestation douloureuse; mais, quand l'aorte est altérée
et quand l'élasticité de ses parois est diminuée, la distension du
vaisseau détermine une excitation des lilels nerveux qui se rendent
au plexus cardiaque et une réaction douloureuse qui se traduit
par l'accès angineux. Dès que Ton suspend l'effort, l'aorte revient
à sa position de repos, et la crise douloureuse cesse comme par
enchantement. Comme on le voit, tout s'enchaîne, et la clinique esl
en plein accord avec l'anatomie el la physiologie expérimentale.
Aussi a-l-on dit avec raison que l'angine de poitrine était le cri
de souffrance d'uni' aorte malade.
Théories nerveuses. — Nous ne les rappellerons que pour
mémoire, car elles ne sont plus admises. Peter, méconnaissant
l'importance, cependant capitale, des altérations de l'aorte, attribuait
l'angine de poitrine à une névralgie du plexus cardiaque. Lance
reaux incriminait une névrite «le ce plexus, mais il n en a donné
aucune preuve.
Angine de poitrine du décubitus el distension aiguë du
cœur. — La théorie que non- venons de proposer convient égale-
ment à L'angine de poitrine «le décubilus. Mais ici les réactions
douloureuses sont consécutives à la distension du ventricule
gauche et, accessoirement, de l'aorte.
On a objectée cela que le cœur peut être dilaté Bans qu'il en
résulte de sensation pénible. Mais l'argument n'est pas démODS
tratif. La dilatation vésicale permanente qui succède aux affectif os
prostatiques ne provoque pas, elle non plus, de douleur, landis que
la distension subite de la vessie détermine des souffrances partiçu
lièremenl vives. Dilatation et distension sont donc des phénomènes
essentiellement différents dans leur-- causes et leurs effets. Le
GIN1 DE P( 'i i i;im . ii
deuxième qui se produit lorsqu'un organe creux, vessie ou cœui
esl momentanément incapable d< 1er ;i un travail excessil
esl le seul qui soil suivi de réaction sensible. On s'explique donc
(|u<- le ventricule gauche, ainsi que I aorte surpris par un ;• coup
U hypertension, se dislendenl à I excès el <|u<- l'excitation des
nerveux du myocarde qui en esl l;i consi quence, transmise au p
cardiaque, crée '!»• toute pièce le syndrorn • qui
prouve encore plus < [ 1 1 ** ces deux organes, cœur <\ aorte, ob tissi ni
;iu\ mêmes lois, c'est que très souvent le syndrome angineu
mixte: angine d'eflbrl en ce qui concerne l'aorte, angine
bitus <'n ce «pu c» »ncei ne le cœur.
Mackenzie a proposé une autre interprétation : pour lui l'angin
poitrine serait due I un affaiblissement de l'éi trdiaque, pai
insuffisance du cœur ou par gène de la circulation coronarienne '-1
ischémie «lu myocarde.
(Jcltr explication repo e ur deux Faits ob
angine ux : la présence d une arythmie é type de pouls alternant
et la chute soudaine el parfois 1res profonde de la pression
rielle. <>r, dit Mackenzie, l'alternance < 1 1 1 cœur est l'indice d'un
trouble grave de la contrat lililédu myocarde, <"i la <• 1 1 « 1 1 . - de la près
— i « » 1 1 artérielle témoigne également que I de la contraction
du vent i icule est diminua
i ont réels, mais ils ne sont pas constants h ils i«>iii
presque toujours défaut dans l'angine de poitrine d'effort La iii<-<>
rie de Mackenzie ne | •• • t j ■- 1.- 1 1 1 donc convenir qu'à I angine •!<• poitrine
par distension cardiaque, où les deux phénomènes s'observent
fréquemment. Mais, contrairement à l'opinion de l'auteur, \\> ,-ii
Bont la cona quence non la cause «■! <>n ne les constate qu après
ependanl leui présence, —et la théorie de Mackenzie con-
tient '-m cela 1 1 1 1 < - part '!<• véritéj est l » i • - ■ * le l< -■■• <i>i«- l«-
myocarde s perdu soudainement -■> loni< ilé.
Dans un ouvrage récent, Clifford AJbulta i riliquéla distinction que
nous établissons entre I angine de poitrine d'effort »-t l'angine «l»'
poitrine de itécubilus. Il I ;> qualifiée de fantaisiste tout < n
reconnaissant par ailleurs, ce dont nous le reraercioi notre
Iravai] n'est pas sans intérêt. Pour lui, ces deux formes sont si
étroitement inlriquées qu'il esl impossible de les dis
de poitrine esl toujours liée à une altération de l'aorte i
de notre différend est qu'il considère l'angine de mme
une maladie, alors que ce n'est pour nous qu'un 53
sujets affectéf comme nous I ivons dit, de trouble - italiques
accusent des sensations qui rappellent trait pour li
gine de poitrine, <-i il ne viendra pas s 1 id n< lure qu ils sont
affectés d aortite D autre part, quand on n « • 1 1 un sujet atteint d'hy-
pertension artérielle pr< senter subitement la nuit !«• grand syndrome
i64 II. VAQUEZ. MALADIES Dl (.'I I i:
angineux suivi d 'expectoration albumineuse, etqu 'à l'examen radio-
scopique on constate une augmentation soudaine <lu volume du
cœur, force est bien d'admettre que c'est la distension ventriculaire
(|in ;i déclenché le syndrome. Que plus tard ce même sujet présente
des accès d'angine de poitrine d'effort et que l'on trouve à l'au-
lopsie des lésions aortiques systématisées <»u diffuses, cela n'a pas
lieu de surprendre, car l 'aortite esl un corrollaire presque nécessaire
de ces états pathologiques, lui résumé, si notre interprétation est
« fantaisiste » aux yeux de Glifford Albutt, c'est parce quelle ne
correspond pas à sa conception, mais nous la croyons conforme à
la réalité.
DIAGNOSTIC. -- Pour beaucoup d'auteurs, ce diagnostic serait
relativement aisé. L'angine de poitrine vraie se reconnaîtrait à sa
symplomatologie bien définie et à la présence de lésions organiquc-
du cœur ou de l'aorte ; ces caractères feraient défaut dans les autres
variétés d'angine.
Cette distinction, qui a régné pendanl longtemps, a été surtout
formulée par Rendu: «Les crises d'angor pectoris de nature orga-
nique, dit-il, ont pour caractère de succéder presque toujour- à
un effort musculaire ou à une marche rapide, de se reproduire
à de longs intervalles et d'avoir une durée assez courte; pendant.
quelques instants, la tendance syncopale et L'angoisse extrême
sont les traits principaux du tableau clinique auquel viennent
s'ajouter l'arrêt de la respiration et la petitesse du pouls, qui n'est
pas accéléré. Les fausses angines ont des caractères tout diffé-
rents : elles sont beaucoup plus communes chez la femme que chez
l'homme; les accès se répètent bien plus souvent, parfois tous les
jours ; les crises sont plus longues : elles peuvent durer d'une demi-
heure à trois heures, tandis que l'accès d'angine de poitrine
se juge généralement en quelques minutes; elles surviennent la
plupart du temps pendant la nuit, sans cause provocatrice appré-
ciable, car il ne semble pas que le travail de la digestion soil à
considérer sous ce rapport autant qu'on l'a prétendu; enfin, les
irradiations douloureuses qui accompagnent l'accès sont plus
variées [irradiations cervicales, thoraciques, épigastriques, irra-
diations dans le bras droit et plus mobiles que dans l'angine
\ raie. »
Nous nous refusons à souscrire à cet exposé, erroné en principe,
parce que, comme disait Potain, « il u'} a pas de fausses maladies,
il n'y a que de faux diagnostics » et, en pratique, parce que les
signes distinctifs des soi-disant « fausses angines de poitrine - ne
leur sont pas exclusif-. Combien d'individus, supposés atteints
d'angine goutteuse, toxique, voire hystérique en raison du carac-
tère de leurs crise-, succombent subitement et prouvent ainsi par
leur mort le vice «le cette classification!
ANGIN1 i>l POITR] t:t
\u surplus, Bur quoi reposent les éléments de diagnostic? Sur la
répétition plus fréquente h (a durée plus longue des accès, Bur leur
apparition souvenl nocturne el la propagation insolite des irradia
tions douloureuses ' Or, dans l'angine de poitrine par aortite,
la répétition des accès esl presque illimitée, el il suffit que le malade
se mette dans des conditions déterminées j >< n i r qu'ils apparaissent.
Très courts au début, plus tard ils se prolongent au pointde persister
pendanl plusieurs heures, malgré la Buspension de la cause provo-
catrice. Inversement, bî la crise d'angine <!<• décubilusa pour i
tère d'éclater la nuit, l'angine d'effort peut également, au bout d'un
certain temps, surprendre le malade pendanl son - neil comme
pendant la marche. Rien de plus variable enfin que les irradiations
douloureuses; elles suivenl très souvent, il esl vrai, une \<>i<- Byslé
matisée, mais cela n'esl pas constant el leur propagation capri
cieuse a été notée depuis longtemps
En conclusion, il nous paratl plus logique d'étudier successivement
chacune des formes <!<• la maladie et d'indiquer les signes «pu per-
mettent <!<■ les distinguer des autres affections.
L'angine <l<' poitrine par aortite débute habituellement
pendanl la marche <>u à l'occasion d'un effort. I»'- là son nom d'an-
gine d'effort. La durée du premier accès est court el ne
dépasse pas celle de la cause qui l'a provoqué. C'est certainement
à elle que l'on a affaire si la répétition «lu même acte a été -m-
vie dos mêmes effets el si la douleur, née derrière le sternum,
B'esl propagée ensuite dans l'un des deux l>r,-i-, le gauche notam-
ment .
L'apparition isolée d'une crise douloureuse à Lype d'angor, non
Buivie de récidive, n'exclut pas forcément le diagnostic d'angine de
poitrine par aortite, car il peut se produire un très loin: répit jus
qu'au retour d'un nouvel accès. Ici encore il faudra s'appuyer sur
iractères que nous venons d'indiquer. S'ils sont typiques, le dia
gnostic <'-i évident, à plus forte raison s'il existe en même temps
une lésion 'l<- l'aorte.
L'atténuation des phé nés douloureux après i pér
plus ou moins longue de crises, l'influence moindre de l'effort
dans la pro luction des accès ne Boni pas des raisons suffisantes pour
abandonner le diagnostic d'angine '!<• poitrine par aortite,
l'espacement des crises peut tenir à ce que les malades ont ti
l<- moyen d'en éviter le retour, par « • x < • 1 1 1 j • l • ■ en modérant leur allure
ou ''u évitant If- causes qui les provoquent. Il suffira alors, pour
décider de la question, de demander au Ire mieux
s'il Berail « .- 1 j > .- » 1 » 1 1 > de faire après l<- repas une course un peu rapide.
s : I répond négativement, -- el il le fera
<!<• poitrine par aortite . I<- doute n'est plus perni >n <l«'
c< tte affection qu'il - 'agit .
TRAITI 1>i mi i
i66 IL VAQUEZ- - MALADIFS 1)1 CŒUR.
D'ordinaire enfin, les douleurs, après avoir été paroxystique!
intermittentes, deviennenl presq ontinues el apparaissent au
repos comme dans les mouvements.
[1 esl évidentque le diagnostic sera facilité si l'examen objectif du
malade révèle l'existence d'une lésion aorlique : éclat clangoreux
du deuxième bruit, souffle orificiel, élargissemenl du vaisseau avec
opacité de ses parois à l'écran radioscopique. Mais on -ait que ces
symptômes peu venl faire défaut, même au cas d'angine de poitrine
organique avérée.
Ce que nous avons «lit des fausses angines «le poitrine ne signifie
pas que celte appellation doive être complètement abandonnée.
Vous estimons, au contraire, qu'il faut la conserver dans l'intérêl
des malades, à qui nous devons cacher la nature de leur mal. Us
connaissent en général aussi bien la fausse angine de poitrine que
l'angine vraie, et en leur disant que c'est de la première qu'ils
sont atteints, on dissipera leurs craintes <•! on confirmera leur
espoir.
Les affections qui pourraient en imposer pour une angine de
poitrine d'effort son! celles qui s'accompagnent de dyspnée ou de
douleurs thoraciques.
La plupart des affections cardiaques réalisent la première éven-
tualité, et la dyspnée qu'elles provoquent peut être suivie à la
longue d 'une sensat ion pénible et angoissante dans la poitrine. Mais
le fait essentiel consiste toujours dans la gène respiratoire : la
douleur n'est qu'accessoire el n'éveille jamais d'irradiations péri-
phériques. Cependant, chez les sujets qui sont atteints de Lésion de
l'aorte, la dyspnée et la douleur marchent de pair : la dyspnée, car
ils sont cardiaques ; la douleur, car ils sontaortiques.
Les douleurs capables de présenter quelques analogies avec l'angor
consistent soit dans de simples névralgies, soit dan- des lopoalgies
de la région précordiale.
Les névralgies intercostales n'affectent d'ordinaire qu'un des côtés
de la poitrine; elles siègent aussi bien à droite qu'à gauche; de plus
elles sont persistantes, et, si elles sont aggravées par l'effort, elles ne
disparaissent cependant pas complètement au repos. Leur point «le
départ n'est pas rélro-sternal et la pression sur le- points correspoil
danl à l'émergence des nerfs permet de voir que la répartition
topographique des sensations douloureuses ae rappelle en rien celle
de l 'angine de poirine
Ces remarques s'appliquent aussi bien aux névralgies banales
qu'à ("elles plus rebelle- dont -ouiïivnt les -U jel - ;i 1 1 ei u ! - d';»ortite..u
d 'anévrysme aortique. Dans certains cas, d'ailleurs, les deux sortes de
douleurs peuvent être associées,
Les névralgies du plexus cervical intéresse*! une région très éloi-
gnée de la sphère cardiaque. Leurs caractères généraux, ana-
DE POU RI *:t
loguei à ceu névralgies, persistance de la douleur,
erbations pontanées, etc., - en rendent le diagnostic facile
Rappelom cependant que parfois, mais rarement, l'angine de poi-
trine débute par deo irradiations périphériques qui peuvent -
dans lo domaine du plexus ren ical.
Par contre, les névralgies brachiales m< .vent
révélatrices de l 'angine de poitrine.
Les névralgies brachiales gauches ne manquenl pas de faire n
certaines appréhensions chez les malades qui n'ignorent pas que
l'angine de poitrine s'accompagne de douleurs dans le bras gauche.
D'ordinaire, heureusement, ces craintes sonl mal fondées, et <>h
n'a pas de peine ••'■ s'apercevoir que les sensations pénibles n'afTectenl
pas uniquement la Bphère du cubital, qu'elles n<' sonl 1 1 !«'*»■ -
par l'effort, en un mol qu'elles n'ont rien à faire avec celles de! i
pecloris.
Mais il est des i is où le diagnostic contraire doit être posé. Ils
uni trait a des sujets qui se plaignent d'une névralgie ne se mani-
festant que sous l'influence de la marc h tant lo
domaine «lu nerf cubital <>u à la région du poignet ou du pli «lu
coude. Dans ces circonstances, I idée d'angine <!<* poitrine frusl
insolite doit venir à l'esprit, et l'on devra conclure dans <
les phénomènes névralgiques sont suivis, ce qui est alors presque la
règle, d'une douleur, Bi minime Boit-elle, siégeant dans !<> haut de la
poitrine et notamment derrière le sternum.
I es sensations pénibles ou lopoalgies de la région prêt ordiale qui
pourraient être confondues avec l'angine de poil ri m
^>it dans une impression <!■' pesanteur <>u d'endolories^ ment mal
défini, soit dans une véritable douleur, exaspi
accompagnée parfois de propagation vers la clavicule et l'épaule
gauche.
La soi-disant pesanteur de la région précordiale, faussement attri-
buée à une affection «In cœur en général, plus ns la
Eone L.r:i-i riqu si ro colique. enl à on
trouble des fonctions digestif - lc< malades, <l m** leur .
rance de la | osition du cœur, <>nt u n<* lendi le ;•
rattacher 6 cet organe toute sensation incommo
<«>m voisinage. L'erreur est impossible pour le
la douleur, son a ftge, l'ai m lient
pas de penser quel'on ait affairée mi.- vérital
Une autre topoalgie de la région précor li i i nue,
pourrait, par certains i es Bymptômes qu'e
ment confondue avec l'angine de poitrine s une
douleur, -\ la fois fixe et paroxystique, affectant le
thorax, an devant du cœur, et sujftti orme
d'élancements pénibles propaj <* p«^
',08 II. VAQUEZ. MALADIES DU CŒUR.
ici encore d'angine de poitrine \ raie, la chose est de toute évidence,
caria douleur siège non derrière le sternum, mais en pleine région
précordiale; elle esl persistante el elle n'est pas augmentée par les
efforts. De plus, elle apparaît, non lorsque l'on appuie fortement
la main sur la région précordiale, mais lorsqu'on soulève la peau
avec les doigts et qu'on la pince légèrement. En de certains points,
ce pincement ne provoque aucune souffrance, unis il en esl d'autres
où il éveille une douleur exquise, presque angoissante, en même
temps qu'apparaissent ces élancemenls à distance accusés par les
malades. On s'aperçoit alors qu'au niveau des points sensible- il
existe de petits foyers d'induration, d état parcheminé du lissu cellu-
laire ou, autrement dit, de cellulite, origine certaine des phénomènes
douloureux révélés par l'interrogatoire. Nous nous sommes con-
vaincus que ces faits de cellulite précordiale à forme angineuse
étaient liés aune circonstance particulière qui est la suivante. Sous
l 'influence d'une suggestion inconsciente qui les incite à interroger
eux-mêmes la sensibilité de leur cœur, certains sujets portent à tout
moment l'extrémité des doigts ou la main sur la région précordiale.
Du jour où ils ont cru reconnaître la présence d'une sensation dou-
loureuse, si minime soit-elle, leur attention est mise en éveil. La
pression exercée sur le cœur dans le but de l'explorer devient inces-
sante et de plus en plus énergique. A la longue, sous l'influence des
traumalismes ainsi répétés, là »»ii il n'y avait rien, il se développe
quelque chose, qui esl la cellulite de la région précordiale. Les bas
de cet ordre sont loin d'être exceptionnels A les méconnaître on
s'exposerail à de graves erreurs de diagnostic.
Il n'y a. en réalité qu'une circonstance où le syndrome douloureux
de l'angine de poitrine peut être repro luit trait pour trait par une
autre affection, d'ailleurs hès banale et de pronostic bénin,
l 'arythmie extrasystolique.
Dans sa forme atténuée, l'arythmie extrasystolique ne se révèle que
parune sensation agaçante plutôt qu'incommode de choc cardiaque.
Quand elle est plus prononcée, elle ('-veille toute une série de sym-
ptômes qui ont les plus grande- analogies avec ceux del'an^orjoec-
toris. 11 esl facile d'en concevoir la raison. Le cœur, comme les
autres muscles «le l'économie, esl habituellement insensible, mais il
est susceptible de réagir douloureusement sous forme de crampe,
lorsqu'il se contracte spasmodiquement. Or l'extra-contraction qui
résulte d'un spasme insolite du cœur constitue par cela même une
condition suffisante pour faire naître de la douleur. Celle ci un,- fois
créée doit logiquement se transmettre par de- yoies déterminées
au plexus cardiaque, aux centre- nerveux et de là aux nerfs
périphériques, en provoquant les sensations subjectives abso-
lument analogues, à l'intensité près, a celle- «le lace- angi-
neux.
SINE Dl POITRINE. t:i
Celte supposition, conforme aux donnéei physiologiques, eal
confirmée par la clinique.
I 1 1 - souvent, en effet, certains sujets -•* plaignenl de r — entir
de temps ;i autre une douleur violente '•' soudaine de la région
précordiale, accompagnée d'angoi — el suivie d'irradiations dou
loureuses dans le région de l'épaule et du bras gauche. Iln'enfaul
pas plus pour les persuader qu'ils sonl atteints d'angine 'i<é poi-
trine, el leur crainte peu! paraître justifiée, é ta ri 1 donné le carac-
tère troublanl des accidents qu'ils décrivent.
Cependant, en j regardanl de plus près, on ne larde pas A b aper
cevoirquece syndrome ne rappelle en rien celui de l'angine de poitrine
d'effort. Les douleurs apparaissent aussi bien au !■•■[ »■ »~ que dans la
marche, et le mouvement aurait même plutôt pour • - 1 1 « - 1 de les calmer.
Le malade peut fournir des courses plus ou moins rapides, sansen
être incommodé. La douleur siège dans la région précordiale, plus
rarement derrière l«' sternum; '■ll<- est subite, instantanée, |
comme un éclairet - accompagne 1res souvent ■! une petite sensation
vertigineuse qui n'existe jamais dans l'angine de poitrine d'effort.
Elle -i' répète parfois ;i de nombreuses reprises dans le cours d'une
journée, puis, dans les jours ou les semaines qui suivent, elledisparatt
complètement, Enfin, l'examen objectif permet <l<- reconnaître l'in-
tégrité absolue du cœur et des vaisseaux, parfois même de percevoir,
au moment où la douleur se manifeste, la production de l'extrasystole,
seule cause de t< >us les accident s.
Le diagnostic de l'angine <lr poitrine <l<' d£cubltua par >li-
lension cardiaque est en général facile.
D'ordinaire, l'accès apparaît au repos, iu cours de la nuit. Il se
caractérise par une douleur rapidement croissante de la région pré
cordiale <-i rétro-sternale, bientôt suivie d'irradiations dans les
épaules et les bras, surtout du côté gauch • et dans le 'I"- entre les
omoplates. Très souvent, mais non toujours, il provoque l'appari
hou de complications pulmonaires œdémateusi i iccidenls, qui
constituent le grand accès d'angor nocturne, ne pe ivenl donner lieu
.1 aucune méprise.
Dans ses formes atténuées, l'angine >\<i poitrine de décubitus pour-
rait être confondue, soit avec l'asthme vrai, soit avec la dyspnée
paroxystique et douloureuse des cardiaques, notamment des sujets
atteints d'affection aorlique, soit enfin avec certaines palpitations
douloureuses, survenant pendant la nuit
L'asthme vrai ne saurait cependant en imposer longtemps ;
de l'angine de poitrine Son mode d'apparition, la dys , i lieu
lière <li >ni il s'accompagne, l'absence de véritables phénomènes dou
loureux malgré l'intensité de la gêne respiratoire, lexp< on si
caractéristique qui marque la fin de l'accès -<>nt des mol ifs suffisants
pour éliminer toute idée d'insufflé iê du cœur gauche
II. VAQUEZ. MALADIES M CO I H
l aslhmati formes ou dyspnéiques des cardiaques appa-
raissent souvenl la nuit, comme l'angine de poitrine de décubitus.
Elles empêchent le malade de s'endormir ou le réveillenl dans son
sommeil ; elles le forcent h s'asseoir sur -on lit ou dans un fauteuil.
Mais ici encore, ce «jn i dislingue ces crises du véritable ariLr< >r.
c est que le phénomène initial consiste, non dans de la douleur
mais dans de la dyspnée. Celle-ci s'accompagne, il est vrai, lorsqu'elle
est extrêmement violente, d'une sensation de gêne thoracique très
pénible, mais elle n'éveille jamais les irradiations périphériques
caractéristiques de Vangor pecloris. Cependant, le diagnostic peut
être difficile, car ces manifestations asthmatiformes ou dyspnéiques
«le- cardiaques ne sont souvent que le prélude d'une insuffisance
cardiaque qui se révélera ultérieurement par le grand accès doulou-
reux «le décubilus.
L'œdème pulmonaire se distingue aisément «I»- l'angine de p«>i-
trine. Il se reconnaît à l'existence d'une tous spasmodique et quin
teusc, suivie d'expectoration albumineuse et sanglante, el à len-
vahissement «le la poitrine par des râles 0ns, dont l'abondance aug
mente rapidement. Il \ a d'ailleurs un rapport étroit entre ces deux
affections : soit que l'œdème pulmonaire apparaisse d'emblée à la
fin d'une crise angineuse, soit qu'il s'établisse peu à peu par suite
des progrès de I insuffisance cardiaque.
L'angine de poitrine névropathique dont il esl si souvenl parlé
est une angine vraie dont on a méconnu la nature ou une nmple
crise de palpitations nocturne suivie d'angoisse, qui n'a rien à faire
avec elle. Elle survient chez des sujets nerveux, impressionnables
ou suggestionnés, à la suite <le cauchemar ou au cour- d'une il
lion laborieuse. Le sujel esl réveillé par une crise de battements de
cœur; il prend peur, l'anxiété apparaît, el il n'en faul pas plus pour
lui faire admettre qu'il esl atteint d'un accès angineux. Mais son erreur
ne saurait être partagée par le médecin. Le symptôme capital con-
siste en effel dan- l 'accélération «le- battements du cœurel non dans
une véritable douleur; il n'j a aucune irradiation périphérique et,
la crise Lerminée, le calme el le sommeil reviennent. \u malin, il ne
persiste aucun endolorissemenl «le la poitrine, aucun trouble, pou
\ani faire concevoir un doute sur le caractère vrai des accidents
nocturnes
Les crises d'arythmie extrasystolique <>u de tachycardie pa
roxystique éclatent parfois aussi pendant le sommeil. Mais elles
donnent rarement lieu à confusion. Le symptôme initial, ici encore,
consiste dan- un trouble subil du rythme cardiaque el non dan- un
phénomène douloureux. Il esl rare, d'autre part, que les accidents
n aient pas été précédés, à de nombreuses reprises, de troubles ans
logues survenus dans (ajournée, à tout nient «l sans cause appré-
ciable. On trouvera donc dans ces multiples considérations des rai-
UNI Dl POITRINE. : t
— ■ »ii— suffisantes poui exclure l'idée d'une angine de poitrine
! d'ailleurs, aussi bien avec les symptômei subjectifs
ijn avec les résultats de I examen du sujel qui permettra de recon-
naître I existence de l ai \ thmie c ' ique.
En résumé, le diagnostic de l'angine de poitrine pai distension
ventriculaire esl d'ordinaire facile. Il repose biii l'aspect -
ristique de la crise, l'évolution ultérieure • lents el la conco
mitance, soil d'hypertension artérielle soit de lésion-* du
cardio-vasculaire ou des reins. Il n'\ ;i qu'un il soit permis
d'hésiter, c'i al lorsqu'un a subitement chez on -
sain en apparence, sans être 9uivi de récidive ni de complications
(îénéralemenl alors ou conclut qu'il ne s'agil pas d'angine de \><>i
trine, oubliant que celle i i peul survenu h la suitede fatigue? ou de
surmenages chez des individus enta* ! être '!<■ svphil
d'alcoolisme mais sans tare pathologique avérer Kn pareil
stance, l'examen radioscopique donne pj nous en avons
rapporté un exemple probant, de." neuients
montrant l'élargissement momentané du co»ur el de l'aorte. Ici
encore, le diagnostic d'angine de poitrine de dëcubilus s'impose,
-.m- autre considération si le syndrome angincux .1 été suffisamment
ty p i q u e .
TRAITEMENT. Il comporte deux indications principales : la
première, qui est de traiter la crise elle-même, la deuxième d'à g
pi tssible, -m se causes pn »> 1 >cal 1 i<
Le meilleur remède '!>• l'angine de poitrine d'efTorl consiste dans
l'emploi des ait rites Lauder Brunlon, en 1 s" 1 , .1 le premier indiqué
les merveilleux effets du nitrite d'amyle <-ii inhalati 1
gouttes de celte substance versées sur un mouchoir cm
|ue instantanément les petit elles déterminent
parfait d< < factions pénibles . sensation ou du \i>
battements dans les tempes etc. Il peut de [dus, comme
nous l'avons constaté ;i plusiem - 1 n des
douleurs il survienne une crise , nie que la preni
notamment chez les sujets atteints d'liy|
tient .i ce que l'abaissement '!<■ la pression provoqué pai le nitrite
d'amyle est suivi d'une phase réactionnelle pendant laquelle la
pression dépasse -<>n chifTre antérieui
1 ons avoir recours .1 la trinitrinc.
l 1 trinitrine, employée depuis longtemps
homéopathique, sous l<- 1 de glonolne conli
giques, .1 été utilisée par Murrel dans le
poitrine Son action est plus lente que celle du nil
elle est aussi eftira el moins
primés contenant 1 1 on l ' I u<"H les
us «•-•IK> de dragées que les malades peuveul croquet
172 II. VAQUEZ. - MALADIES DU Ol i I;
rend la diffusion du médicament presque immédiate. A cet
eiïet, nous avons imaginé une formule dans laquelle nous avons
asso< :ié à la trinitrine d'autres substances sédatives de la douleur :
héroïne, éther el caféine. < les dragées -<>nt connues sous le nom de
dragées de trinitrine composées de Dubois.
Les solutions agissent encore plus vite. La préparation ci-dessous
est semblable à celle des dragées composées :
Solution alcoolique de trinitrine au 1 p. 100.... LX jouîtes.
Chlorhydrate d'héroïne 5 centigrammes.
Benzoate de soude ii grammes.
Caféine 1 gramme.
Sirop d'éther 60 grammes.
Eau Q. S. P. 100 centimètres cubes.
Chaque cuillerée à café contient environ III gouttes de la solution
de trinitrine, un quart de centigramme d'héroïne et 5 centi-
grammes de caféine. Le malade peut prendre une, deux ou trois
cuillerées à café de cette préparation.
Le tétranitrate d'érvthrol, ou létranitrol, a une action plus lente
mais également sédative sur les douleurs. Il a, plus que lenitrite
d'amyle, l'inconvénient de produire des sensations de battements
dans la tête. On remploie à la dose de 2 à 3 milligrammes en com-
primés. Peut-être son effet se prolonge-t-il plus longtemps.
( outre les grands accès, nous n'hésitons pas à recourir au\ injec-
tions de morphine à la dose d'un centigramme, associée à un
quart de milligramme d'atropine. Les révulsions sinapisées sur le
thorax sont également utiles, de même que l'immersion des avant-
bras dans de l'eau chaude.
La médication d'urgence de l'angine de poitrine de décubitus,
c'est la saignée copieuse, de 300 ou 100 grammes. L'injection de
morphine, bien que redoutée par certains auteurs, n'en donne pas
un mis des résultats remarquables. < >n s'adressera ensuite aux médi-
caments capables de relever la tonicité myocardique. Somme toute.
les indications thérapeutiques sont identiques à celles de l'insuf-
fisance aiguë du cœur gauche Voy. Notions générales de traitement .
Dans l'intervalle des crises, le traitement doit s'adressera la cause
qui leur a donné naissance.
En ce qui concerne l 'angine <\<- poitrine par aortite, il faudra tout
d'abord rechercher la syphilis : anamnestiques, stigmates, examen
du sang. Si le résultat est positif, on n'hesilera pas a instituer le
traitement par les injections de sels mercuriels, d'hectargyre ou
même d'arsénobenzol, en répelant les périodes de cure deux ou
trois fois par an.
Si l'on a affaire à un sujel artérioscléreux, indemne «le syphilis,
on prescrira, les préparations iodées, l'iodure de potassium donne à
la dose d'un gramme par .jour pendant vingt jour- par mois, ou
l'iode organique ou encore des injections intramusculaires d'iode en
\v.i\i-. Dl. POU R1N1 . i:i
suspension huileuse, le lipiodol par exemple, en injection de deux
centimètres cubes, tous lesdeux jours pendant ringtou trente jours
On adjoindra à ce traitement l'usage également prolongé des
nitrites. Ici c'esl aux nilrites alcalins <|u'il faudra avoir recours, le
□i tri te de soude notamment, à la dose de 10 à 15 nenligrammi
Nil rite de soude
ai. oolal de citron.
Sirop simple
Dans les cas rebelles, le nitrite de soude en injections intramuscu
culaires nous s donné de bons résultais. On fera <!i\ injections de
0*,05c ou i>~. 10(
Enfin, B'il B'agil d'angine de poitrine par distension cardiaque
chez des sujets hypertendus avec ou Bans sclérose rénale, on prescrira
le traitemenl qui leur convient : alimentation fractionnée
restriction des chlorures, diminution des boissons, cures de digitale
Loua les vingt jour- environ avec repos au lit et diète lacto
végétarienne, théobromine >l ins l'intervalle, etc. < In fera en même
t * - 1 1 1 1 • — les rec tandations hygiéniques d'usage : suppression de
l'alcool) «lu café, du thé <i du tabac, repos allongé pendant une
heure après les principaux r<'|>:i~.
I » . i r i — l'une «-i l'autre forme de la maladie, l'abstention complète des
mouvements n'est pas nécessaire On pourra même conseiller des
cures de gymnastique passive ou active. J'ai observé que cette pra-
tique redonnait une certaine activité aux malades et les rendait
moins sujets aux crises. Martinet ;• fait les mêmes constatations.
La cure par les bains carbo gazeux, h Royal ou à B 'bon Lancy,
est également indiqui
Bibliographie VuirTT, l)
Londres, Mac Millau and « . 191 ». — Alhot
■■.I • Baumes, Recherches sur relie maladie a laquel
noms d'angine de poitrine et de syncope
pral '/>• l/onlpelliar, 1808), Charcot, /
l ai nerfs du cœur, anatomie el phj \
portbs, Traité de l'angine de poitrine, Paris, i -m - Pothbi
pectoris [Mtd Obitrx il ont ml Inquiries, V, r v- . . i
phyêiologit, 1899, p 721 Fhabkkbl, Verfmndl.
\\ irsh.flfi. 1891 p 18 ih ln.«Ni m Die Krankheitendes I
Berlin, 1888 G mon, Angina pei L< V V '
• iiiiuui il Iimimiu. Sur l'origine urémiquc <lr i
si léreux - Pn ne médicale, 1
tribut ion .i l'étude des lésions aorliq
cation tabagique [Huit >t \t, — lli »
Il Pain in Vis XIX,
l ii m. il Rivaa ( \\ i i mu mil v i
II Ml Hrau (H
Impulses wilhin Ihe Spii \\!\. II. *th 11
xpasmodico, Kdinh., i"1»" — Il >■•. >■.■•< \ S
'.:'■ II. VAQ1 EZ. MALADIES DU CCE1 H.
Bcad al the Collège of Physiciens of London llic i!l July 1768 (TranaacL by Ihe
Collège of physicians of London, Il . — Huchard, Propriétés physiol
thérapeuliques de la trinitrine (Bull. gén. de thér&p., 30 av. 1883). • Huchard,
Maladies 'lu cœur, 1899, •'>• éd. — HÛrthlb, Arch. /'. d. g. Physiol.,
il -.. •:>,.,: -., :\-j-:u. — Joiinbton, cité par Milbs, Atherome spontané chez
le lapin (Journ. of Amer. med. U tobre 1907). — Kôstbh et Tbchbr-
mak, Nervus Depressor als Reflexnerv. der Aorte i irch. / d. y- Physiol., XCIII
— Kiiiimi., Die Krankheiten des Herzens systematisch bearbeitet nnil durch
eigene Beobachtungen erlaulert, Berlin, 1814-1817. — Lancbrbaux, De l'alté-
ration de l'aorte el du plexus cardiaque dans l'angine <le poitrine Compt.
Rend. Soc. de Biol., Paris, 1864, I -, I. 15). — Lauder-Bruntos L. !.. , ' >n
the action of Nitrite of Amyl on the circulation (J. Anat. and Physiol , Camb.,
1871, vol. V, p. 'J2-101). — Laii.it. Brunton, Pharmacology, 1887; and Lectures
on the Actions of medicines, 1897-321. — Leecb i<>. J.), Nitrites ami allied
compounds, Manchester, 1902. Lucibin el Parisot, L'athérome spontané chez
le lapin Réunion biol. de Nancy, in C. H. Soc. Biologie, 1908, t. LXIV, p. 917;
ibid., 919). — Mackenzib, Diseases of the Heart, 3* éd., 1913. - Manoublian J.),
A propos des théories nouvelles sur la pathologie de L'angine «le poitrine [Ann.
de l'Institut Pasteur, juin L914). — Martinet, Traitement des angines de
poitrine (Presse médicale, n° 16, 25 fév. 1920). — Mbrklen, Troubles lonclionnels
du cœur, Paris, Masson, 1908. — Mouriqi ind el Bouchot, Angine de poitrine el
tabac [Arch. mal. du cœur, des vaiss. el du sang, I!>12, p. 856). — Murhbl W.),
Nitro-glycerine as a remedj for angina pectoris [Lancet, 1879, vol. I. p. 80, 113,
151,225).- Nothnagel, Dents, irch. f. kl. Med., 1867,111 Oslbr, Lectures
on angina pectoris, 1897. — Parry (C. IL), An Inquiry into the Symptoms and
causes of the syncope angina, communy called angina pectoris, illustrated by dis-
sections, Bat li.. 1799, — i'i.i i r, Traité clinique el pratique des maladies du coeur,
Paris, 1883, 671. — Potain, Union med . 1894, LV1I, 181. — Poweli (Douj
Irans. Med. Soc, 1891, Xl\'. 267. — Rendu, Aortite végétante, angine «le j «< >i -
irinc, etc. (Sem. med.. fév. 1899, p. 19). — Ribder, Traité pratique des maladies
inflammatoires organiques el lymphatiques du cœur, 1821. — Risi et Kraktz,
Un cas d'aortite avec crises hyperlensives lUill. et Mém. Soc. méd. des hôp.
de Paris, 22 juin 190G). — Rougnon, Lettre a M. Lorry, touchanl les causes de la
morl de M. Charles, ancien capitaine de cavalerie, arrivée à Besançon le S
1768, Besançon, 1768 — Sicard, A propos de la communicati n de Guili vi.n el
Gi (Bull, et Mém.Soc. mèd. hôp deParis, 1908, p. 968 . — Smirnov (A. I'.1. Ueber
die sensiblen Nervenend im Mer/, b. Amph. u. Sang. (Anat. Ins., Bd. X, p.
19); Einige Berner k., etc. ' inat. Hefte, Ab. 1; Irb. ans anat. Ins/.. II. 81,
\U\. XXVII, p. 295-301). — Tripier, Études atvatomo-cliniques, Paris, Steinheil,
1909. — Wall, On the angina pectoris {Médical Tracts, Oxford, 1770); A letter
to l>. rleberden concerning the angina pectoris and I>. Heberden account of
the dissection of one (Med. Transact., III, l~~
HYPERTENSION ARTÉRIELLE
Bien < j » i < I hypertension artérielle ne constitue pas une maladie du
cœur, elle joue un tel rôle dans la pathologie de cel organe que
étude s'impose comme celle des cardiopathie! véritables. ;
par Senhouse Kirkes el surtout par [Yaube, avanl l'introdui
dans la clinique des méthodes sphygmomanométriques, l'hyper
tension artérielle a été l'objet de nombreux travaux. On est aujoui
il liui d'accord sur sa très grande fréquence el ses principales ma
nifestatioi s, mais non sur sa pathogénie.
CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES. Il j a hypertension quand le
chiffre <!<■ la pression, mesurée avec notre appareil, dépasse 160
millimètres chez l'homme adulte, 150 millimètres chez la Femme,
s'il « • - 1 habituellement plus élevé chez le vieillard, cela lien! non
i'i l'âge, comme on 'lit à tort, il était de Mi millimètres chez
h m' de M"- malades presque centenaire, mais •• ce que, plu- la vie
;i été longue, plus ibreuses ont été les conditions pathologiques
oapables de modifier la pression
Le diagnostic <l«' l'hypertension comporte deux sortes d'erreurs,
qui consistent : l'une à l'affirmer 6 lorl, l'autre à la méconnaître
La première est très souvent due 6 ce que l'on B'en tient
chiffre constaté au « I «*- 1 • • 1 1 de l'examen < u . à ce moment, il est <! "i
dinaire trop forl el il s'abaisse ensuite progressivement, i
baisse systolique signalée pai Gallavardin, par Recklingha
ri par I ixier de Nevers . atteint parfois chez la femmi 0 mil
limètrea. Dans la pratique, cinq minutes suffisent pour que la près
-mu puisse être tenue pour stable, ou son écart avec le chiffre
pour insignifiant.
L'approchedes règlesaurail pour effet , d'après Siredex el M ' I ran
cillon, d'augmenter temporairement la pression, el cela d'autant
plus que la femme est plus près de la ménopause.
Enfin il existe chez tous les sujets une sorte il hypertension de
luxe résultant des fatigues de la vie courante, d'une aliment
trop copieuse, des préoccupations de toutes le Klle
d'ordinaire sssez rapidement sous l'influence du ■•• et
d'un régime alimentaire plus sévère. Il faut en l<
d'attribuer, co >on le fait trop volontiers, la chute de la
i l'inten enl ion thérapeut ique.
I erreur inverse, qui est d< mé< mnaitre l'hypertension, pe I
à l'insuffisance des explorations, par exemple dans le saturnism<
••I l'éclampsie, où la pression retombe parfois ■• la normale dans l'in-
176 II. VAQUEZ. — MALADIES DU CŒUR.
tervalle des crises douloureuses ou convulsives. C'est pour l'avoir
ignoré que quelques auteurs ont ni»'- limporlance de l'hypertension
dans la genèse de ces accidents.
Les maladies infectieuses, la lieue t\ phoï«le et surtout lu
grippe, onl pour effel d'abaisser la press on au point de faire dispa-
raître momentanément l'hypertension. Chez un <lr dos malades
atteint de pneumonie, elle tomba de 2i<» à 160 millimètres et ne se
i éleva que progressivemenl après la guérison, sans revenir d'ail-
leurs à son chiffre antérieur.
La défaillance aiguë du cœur ai^il de même, et souvent, après un
accès de dilatation, la chute de la pression atteint 50à 61 1 millimètres,
quelquefois pour très longtemps, surtout quand la dilatation a été
suivie d'une insuffisance fonctionnelle des orifices auriculo-vcntri-
culaires. On observe un abaissement analogue dans l'insuffisa
cardiaque à marche lente, el le l'ai: de constater alors une pression
de 100 à 170 millimètres n'autorise pas à conclure qu'elle n'a jamais
été plus élevée.
Enfin le coma a une action particulièrement dépressive sur la
pression artérielle. Nous la vîmes tomber de 270 à 160 millimètres
chez un de nos malades au cours d'une hémorragie cérébrale presque
foudroyante. A ne considérer que ce dernier chiffre, on n'aurait pas
supposé que l'hyperlension artérielle étail la cause de la rupture
vasculaire.
Les dangers provoqués par l'hypertension sont, en général, d au-
tant plus grands qu'elle est plus élevée; cependant il- ne lui sont
pas proportionnels. < l ils dépendent aussi d'autres facteurs : aptitude
fonctionnel li' du cœur, étal des vais-eaux, etc.. . Au -m certains sujets
dont la pression atteint 250 millimètres peuvent-ils fournir une assez
longue carrière, alors que d'autres, dont la pression est moindre,
succombent prématurément. La rareté relative des hémorragies
cérébrales chez les femmes éclamptiques est due certainement à
l'intégrité de leur système vasculaire; leur fréquence chez les sujets
à^és - 'explique par le mauvais état >\c leurs vaisseaux.
Pour certain- auteurs, le pronostic sérail d'autant plus grave que
l'écart entre les deux pressions extrême-, ou pression différentielle,
est moin lie «'.elle affirmation est trop ab olue. Dehon et Heitz
ont rapporté le cas de deux malades, également hypertendus, dont
l'un guérit d'accidents menaçant-, alors que sa pression différen-
tielle mesurait 80 millimètres, tandis que l'autre, chez qui elle étail
de 131) millimètres, succomba rapi lement. A en juger par ces chiffres,
le pronostic dans ces deux cas aurait dû être l'inverse
A notre a\ i-, la seule notion utile fom nie par la mesure de la près
-ion différentielle résulte de rabaissement subit de la pression sys
tolique, la pression diastolique restant élevée] comme cela peut se
voir à la suite de la distension aiguë du cœur. Cela indique que
HYPERTI ai;i l f.ll.l.I.I 99
If-ii'-ruMi- 'lr- li - -i oie faiblit, bien que la résistance périphérique
soit toujours aussi forte. Il faul donc en conclure que l'hyperten-
sion esl arri dernière phase, cell i le cœur esl devenu
défînil i \ « • 1 1 1 < • 1 1 1 impuissant.
FORMES CLINIQUES DE L HYPERTENSION L'hypertension
artérielle peul apparaître à titre d'épisode transitoire • d'un
cerl mi nombre d'états morbides ou persister indéfiniment el ■ "ii>-
tituer une sorte de mal chronique, associé ou non à des lésions de
l'appareil circulatoire el du rein. Vous étudierons menl
ces diverses évenl ualités.
Hypertension paroxystique algue1 On la rencontre dans trois
circonsl inces : pendanl la colique de plomb, au cours de I éclam| -
accessoirement, chez les labé tiques i I occasion des cris*
Saturnisme aigu. — I»'-- a fin du xvni« siècle, S
que que, pendanl la colique de plomb, le pouls dur <-i résistant donne
l'impression d'un fil de fer tendu Plus tard ranquerel
Planches nota i gaiement < e f ut . <mi ajoutant lo qu'il n'est pas
constant
En i s"s. Riegel étudia plus c empiétement les relations des troubles
circulatoires avec les diverses manifestations de l'intoxication
saturnine; Franck rapporta s-! cas d i coliques de plomb
va lion anormale de la pression. Le premier il vil que l'inhalation
de nitrite >l amyle peul l'aire disparaît re la douleur.
En i ^s ». Chrisleller, élève de vonBasch, confirma ces notions au
moyen de la sphygmomanomé rie el attribua I hypertension b l'in-
fluence directe du plomb sur les ;\.
1 .11 1895 I '■ i _ ■ h. puis à |"'n près à la même époque I ' tain ran-
gèrent définitivement la colique «I ■ plomb parmi les - qui
ompa - nenl d'bypei lensi
Km 10 13, Pal de \ ieni -i i |ue d<
sj mplôrae au imme l'a iparl
des ■• implications du saturnisme aigu ; il montra de plus leu
celles •!<• l'éclampsie >-\ de I urém
l 1904, in»,]- en avo is l'élude. <'• mme le** auteurs pr<
dents, nous ;i\<>m- vu que l'hypertension artérielle, m
de coli |m<- ]>>• i intense, peul s'é ever considéi
esl \ iolente, sur! tut <| land elle e
nerveuses connus ; uerel de hes, sou
d'en» éphaloj m e.
Deus i.ui- dus, l'un .« I i
Menai rier illustrent d'une f <•■ »n saisi - ml
lension artéi ie leavec
Dans le pr mier, il s'agissait d'un h unmede vingt-cinq ans atteint
',78 H. VAQUEZ. — MALADIES DU CŒUR.
depuis quatre jours d'une crise des plus douloureuses. La veille de
entrée a l'hôpital, il s'était réveillé aveugïe, au point de ne distin-
guer que très difficilement la lumière de l'obscurité. A lVxamen
objectif, on constatait une intégrité complète des réflexes et des
milieux* de l'œil. La tension artérielle, me-urée au sphyjzmomano-
mètre de Potain, atteignit 250 millimètres de mercure. On fit res-
pirer au malade quelques gouttes de nitrite d'amyle. la pre=sion
s'abai=sa a 170 mi'limètres et, en même temps que la face se con-
gestionnait, le malade recommença, à sa grande surprise, à perce-
voir les objets environnants. Cette amélioration ne fut d'ailleurs que
passagère et l'amaurose se reproduisit une heure après l'expé-
rience. Les jours suivants, la colique d'minua progressivement
d'intensité; la pression revint à son chitfre normal et la vision
reprit peu à peu toute sa netteté.
Le cas rapporté par Ménétrier fut encore plus grave. Il concer-
nait un homme de vingt et un ans atteint pour la cinquième fois de
colique de plomb et dans un état d'obtusion intellectuelle profonde,
mais sans paralysie. A l'auscultation, on entendait un bruit de galop
dans la région précordiale. Il n'y avait pas d'albumine dans l'urine:
la tension artérielle, qui était de -2P>0 millimètres le jour de Tentrée.
montait le lendemain à ?00 millimètres. Quelques heures plus tard,
le malade eut des attaques convulsives assez rapprochées, bien que
la tension fût retombée à 260 millimètres, et peu après il succomba
dans le coma.
Ces faits montrent qu'il y a entre l'hypertension artérielle et les
accidents majeurs de l'intoxication salurnine, non pas une simple
coïncidence, mais une relation de cause à effet.
Celle relation peul être également invoquée en ce qui concerne
les autres manifestations du saturnisme, depuis la plus banale, la
colique, jusqu'aux plus singulières en apparence, comme les troul les
oculaires, l'aphasie transitoire, etc* Nous les passerons su cceei ve-
ulent en revue.
< >n est assez mal renseigna sur le mécanisme des douleur^
abdominales. On croyail jadis qu'elles provenaient de l'intestin,
ce <|ui est imxac.t, car l'on sait, depuis les recherches de ïlaller.
de Bichat et de Mag< nd;e, <|ne les organes de l'abdomen et pro-
bablemenl le péritoine viscéral sont dénués de sensibilité. Cela i si
dû à ce que les fibres du sympathique, malgré quelques réserves de
Ludwig, ne transmettent pas les sensations douloureuses. Il n'en
est pas de même du péritoine pariétale! des mésentères, dont l'irri-
tation se propage aux espaces sous-séreux el atteint le territoire
des nerfs à myéline, ce qui ramène aux lois de la sensibilité géné-
rale.
Or les douleurs abdominales revêtenl d mix formes, indépendantes
ou associées. Dans l'une, elles sont poogitïvee ou lancinantes et
iivim i: I BNSTON ARTËRI1 LLE «3
correepondenl au point enflammé : dans la périt
xemp'e, l'appendicit pliquent alors [» ir la tranc
mission de l'inflammation «In ml an péritoine |
i;il. Dans l'autre, il s'agit de crampes, de spasmes, sans localie
v mais irradiés de • I ur de l'ombilic H <lu^
certainement au tiraillement du re.
I i colique de plomb appartient à celle dernier* de dou-
leurs, comme en témoignent ses caractères, sa difTusi
bâtions soudaines, el ce fait <|H'- la palpafion ê
ali ii immobilisant l'intestin, alors qu'une chiquenaude
l'exi N excitant les Bpasmes
Quant :'i ceux-ci, ils ne peuvent relever que d'une Lion
excessive des vaiss aux de l'abdomen, liée à l'hypertension artéi
l.i diminution du volume du fo e, pendant la vie, ■'< tal <-\~.\wj :>- de
i intestin, constaté dans quelques autopsies, en sont la preuve, ainsi
que l'action si curieuse du nitrite d'amyle, qui, en | inl la
i dilatation, h pour effet de calmer moment I la «Inn-
leur.
D'ordinaire, les choses en restent là; ma s, dans les cas plue
la vase construction dépasse l<- doma ne des vaisseaux de l'abdomen
«•i gagne la circulation générale, celle du cervearu notamment, pour
réaliser ces complications protéiformes si bien individuel
Tanquerel des Planches sous le nom d'encéphalopathie saturnine
<-l attribuées à tort à l'hystérie, au moment ou celle-ci semblait
.-m ahir toute la pathol» g e nei \ ruse
La première, la plus bénigne c'est l'araaurose Elle était connue
déjà, quand Pal <-u rapporta un exemple démonstratil concen
un sujet «|ui. au '"in d'une récidive <\ ■ colique de . fut
atteint soudainement de cécité compl te <>n même temps que la
ion montait de 2 cent imèt :
normale, la cécité disparut. Dans le* adie I a
Laubry, de l!i-t et Bornait Legueule, l'inhalation de n
amena presque instantanément une amélioration, au moii - momen
. de la vis ment de la | ression s
L'examen ophtalmoscopiqu^ i iltération
• lu fond '!<• l'œil, la conservation de >ns pupillaires et la
décoloration de la papille, laquell
sous l'indu* n<- ■ du nitrite d'umj l<
ont bien indiqué que doivent être dist
nisme, leurs i ara lèi
de la n i-i«»n l iennent à des l -
l .1 aurdi complète i et
l'amaurose Pal a vu cea deu naemble. Ils
durèrent 'l<%u\ | mrsel disparurent dès que la colique
<|u<» la tension s'a baie
',80 II. VAQ1 KZ. - MALADIES DU CŒl'R.
Un échelon de plus, et on arrive ;'i l'aphasie, (cette amaorose
rérébr.de , comme nous Tarons appelée. Elle esl due très vrais m
blablemenl ;i un spasme des vaisseaux cérébraux, comme l'ainaui <>-■
à un sp isme fit'-, vaisseaux de l'œil, et ne dure que quelques jours.
Très souvent le seul symptôme qui la précède consiste dans une
céphalée violente. Gaucher en i signalé un cas où l'aphasie fut
transitoire et la guérison définitive.
Un pas encore, et c'est à l'accident convulsif, la plus haute expres-
sion de l'encéphalopathie saturnine, que l'on a alïaire.
On savait depuis Stoll que la colique peut >■ dégénérer en convul-
sions », pendant l'acmé, ou le décours des douleurs. Ultérieurement
Traube remarqua qu'en pareil cas le pouls est excessivement dur
et tendu. La relation de ces manifestations avec l'hypertension
artérielle a été établie grâce à la sphygmomanométrie. Dans l'obser-
vation de Ménétrier, les crises apparurent au moment où la pression
était à 250 millimètres de mercure etaboutirent rapidement à la mort.
Toutefois il ne serait pas possible d'attribuer ces divers accidents
à des troubles fonctionnels de la circulation si l'on devait trouver
constamment après la mort des lésions capables de les expliquer;
mais cela n'est pas.
Dè]h, en 1864, Bouillaud avait noté l'absenc • d'altérations des reins
chez un sujet mort d'épilepsie saturnine, l'eu après, Rosenstein
déclarait que l'atrophie rénale n'est pas la cause des troubles ocu-
laires ou convulsifs, puisqu'ils peuvent survenir alors que le rein
est sain.
Deux observations dues à Traube et à Ménétrier en donnent la
confirmation. Dans ces deux cas, il n'y avait aucune lésion du
rein ni du cerveau. <• Après incision de la dure-mère, note Meur-
trier, le cerveau apparaît tuméfié et à l'étroit dans se- enveloppes, et
ses vaisseaux sont à peu près vides de sang. Le tissu nerveux esl
pâle, comme lavé; la substance grise esl à peine teintée, et la sub
stance blanche est plus blanche que normalement. Le tissu présente
une consistance de pâte imbibée de liquide. C'est un œième uni-
forme de tout le cerveau; les artères sont saines.
En résumé, la rétraction du foie au cours de la colique, la viduité
des artères de la papille au cas d'amaurose, l'absence de lésion
organique à l'autopsie concordent pour montrer que tous les acci-
dents du saturnisme aigu sont bien dus à la vaso-conslriction et
à l'hypertension artérielle. Aussi est-ce, connue nous l'avons dit,
le sphygmomanomëlre en main que l'on peut le mieux en suivre
l'évolution, en prévoir l'atténuation si la pression s'abaisse, et
crain Ire, >i elle s'élève, l'apparition prochaine de telle ou telle de
ces modalités de l'encéphalopathie que les anciens connaissaient,
mais dont ils ignoraient le mécanisme.
Rappelons enfin que ces mêmes complications : amaurose sou-
HYPER1 ARTÉRIELLE. tl
daine, aphasie transitoire, crises convulsivi (trouvent au i
de l'intoxication chroni [ue par I" plomb. Oublianl qu'< lies \>- uvenl
se pro luire ai inl toute lési< □ organ les attribue à la
raie, alors qu elles -•> il li es • icclusivemenl ;i l'hypertension,
laquelle est, | o ir ainsi di atnon qui les unil de| u.-> l<- débul
jusqu à la péi îod • terminale.
Éclampsie. — I ucheurs <>ni remarqué depuis longtemps
que, pendant les accès convulsifs de L'éclampsie, le pouls esl dur et
comme lendu el <|'"' ''' deuxième bruil aortique présente un timbre
clang ireux anormal.
En l^s>. Ballantyne publia à ce Bujel des tracés sphyg
phiques, • | < > i n'en disaient pas plu le palper <!•
1ère I n 1894, Vinaj nota que, chez les femmes en :eintes albuminu-
riques, la pression artérielle esl 01 lini ment é i e. E I89"3 enfin,
nous avons montré avec Nol écourl que l'hypertension est un des
symptômes majeurs de l'écl impsie, ••! que l'élévation -'Miil.nn'- <!<• la
pression permet souvent de pn voir I mvulsifs Nos obser-
vations ont été confirmi es par Queirel, Pinard, \\ iessener, Zweifel,
Pal cl plus récemment par Chirié, Wallich, Donaldson el
Bailey.
Parfois la pn 99 ion artérielle^ ne s'élève qu'à l'approche des crises
••I | »;i-*.' il ■ 15 » 1 200 1. '-ni'- •_'.') 1 millimètres; ou bienl'hyperte
esl continue, mais elle quand les accidents convulsifa
éclatent, bille ne fait défaut, comme l«- «lit Chirié, « j » 1 * - chez les
i 11 ta très jeunes, pen lanl le travail '>n après la délivi dans
b, le pronostic est toujours bénin Vprèsla d, la pression
n vient ■ > son chiffre mn-ui.il. assez rapidemi ni ou lentement. I
maintenait « 230 millimètres chez une rem ace b< e depuis huit
jours qui n'avait pas présenté de nouvel ccès, mais dont les ur nés
contenaient encore une forte quantité d'albumine.
\ dé .m! d'indical ions sph) gm
preuves de l'élévation 1 rmale de la pression d'abord
ilion particulière de dureté el de résia •• par le
palper de la radiale el « ■< »n n 1 1 ■• des anciens aule 1
entuation du deuxième bruil '!<• l'aorte, laquelle disparall
li guérison de l'éclampsie; c'est enfin la présence éventuelle d'un
bruil <!•' galop avec augmentation <lu volume du ventricule gauche,
d'ailli urs, c ir il faut, 1 »< » 1 1 r l< - produire, que l'hyp<
-«»ii d'ancienne date
Quant aux ac idents de l éclamps pn sque
sur ceux du saturnisme aigu, depuis les plus i 1 qu >m\ plus
graves, p us habituels ici, pan r que 1 hypcrt< n>ion raie-
ment plus élevée.
L'hémianopsie cl l'amaui gtempsau cours
<l«% l'éclampsie, étaient g< néral< nu ni mises su rie compte mie,
L'haitk nu mi'im Wlll. —
'M II. VAQUEZ. MALADIES Dl I CEI R.
quand, en 1882, Szili remarqua que leur soudaineté, la rapidité de
leur évolution el leur guérison, quelquefois presque instantanée,
excluent toute idée de lésion organique, lui 1896, Lehmann, puis
(ii 1901, Knapp rapportèrenl il \a cas 'I hémianopsie transitoire sans
lésion du fond de l'oeil et coïncidant seulement avec une albuminurie
massive, une céphalée extrêmement violente et une élévation de la
!<'ns artérie le. Pour ces auteurs, ces troubles de la vision étaient
indépendants de l'albuminurie.
En 1907, Silex a observé quatre malades chez lesquelles une amau-
rose subite constitua le signe prémonitoire «le l'éclampsie; trois
d'entre elles eurenl ensuite des crises corn ulsives. L'examen ophtal-
moscopique ne ré"\ éla aucune ail ('-rat ion du fond de l'œil; Les pupilles
réagissaient normalement, et la guérison s'effectua en quelques
jours.
L'aphasie transitoire s'observe chez les éclamptiques comme chez
les saturnins. Theuveny en a rapporté un exemple démonstratif. Ii
en est de même de la eécilé verbale. Dans un cas de Jocqs, elle sur-
vint avec de la glycosurie pour disparaître peu après.
Quant aux troubles mentaux, ils sont de notion courante. Ste-
ward, Bar, Kauffmann onl signalé la soudaineté de leur apparition
et leur courte duiée. Le délire p Mil en constituer Punique manifes-
tation et réaliser ainsi une forme monosymplomatique de l'éclam-
psie. Parfois il lui survit, et le seul lien qui le rattache à elleconsist •
dans l'élévation anormale de l.i pression. Chez une malade atteinte
de convulsionsau moment de l'accouchement, il persista une cépha-
lée tenace avec agitation maniaque, tandis que le chiffre de la
pression se maintenait à 230 millimètres de mercure. I a mois plus
tard, celle malade succomba brusquement au cours d'un délire
entrecoupé de nouveaux accès convulsifs
L'éclampsie convulsive offre, elle aussi, la plus grande ressem-
blance avec l'encéphalopathie saturnine. Les crises sont annoncées
par une céphalée viohmle avec exacerbation soudaine de la pression
artérielle. Elles peu\ ni se terminer par la mort, -mis qu'il 3 ail eu
de complications hémorragiques, ou bien, à la phase ultime, il se
produit une hémorragie cérébral) avec hémiplégie ou nue hémor
ragic méningée; parfois enfin celle dernière se révèle seulement par
la présence, dan- le liquide céphalo-rachidien, de globules rouges
en plus ou moins grande quantité. C'est une des causes de ces
« épis taxi s méningées que non- avons signalées ! smein et
dont non- parlerons ultérieurement Si ces diverses hémorragies ne
Boni pas 1 ie- fréquentes, ce a tient à ce que l'on a affaire à des sujets
jeunes < ont les artères sont souples e ré?istan es.
Enfin l'éclampsie peut, comme le saturnisme aigu, être -unie. ;<
plus ou moins longue échéance, de sclérose rénale hypertenaive,
souvent accompagnée d'accidents semblables à ceux du début :
m l'i R i l NSU > ■ A.R1 ÈRIELL] *:i
troublée moteurs ou oculaires transita convul
Cette analogie sérail bien singulière si l'on ne savail pas '|u<-. dans
les di !'•- accident* sonl imputables ;i une causa commune,
qui 681 l'hj pertension artéi i « • 1 1 •• .
I la suite de nos travaux et de ceu de 1J venu |ue les
principales complications del'éclampsie -««ut bien d'origine cii
tojre, exception faite pour l'albuminurie el les troublt ,')u<'-
que certains auteurs considërenl encore comme la non
l.i conséquence de l'hypertension artérielle. ( (i à notre
dernières manifestations sont, elles aussi, consé< ulives ition
anormale de la pression.
ESnce qui concerne l'albuminurie, il esl . ruenl admis qu'il
n'\ a pas de rapport direcl entre son iraportan m de
i éclampsie. Elle peul être en elTel modérée <>n même mplè
temenl défaul au i as de crises i onvulsives, 'l<- même qu'elle peut
dire considérable sans que la il troublée etaansque la
tension artérielle 9'élève. Polocki dil avoir soigné plus
brightiques donl la gr évolua normalement, lion fut de même
chei uni' de nos malades, atteinte de néphrite syphilitique qui
avail i • grammes d ail une dans ses un
Par contre, l'albuminurie éclamptiijue a qu'on ne
constate ;;iih;ii> dans la néphrite. Minime pendant un t .- 1 1 1 1 » ~ plu
moins long, elle augmente soudainement ■> l'approche des»
convulsives, au point d'atteindre parfois jusqu'à 15 20 < nomes
par litre al de - r « l « - cylindrurie, d'oligurie el môme
d'anurie; puis, aprè^ cette éclipse momentanée du rein, -
l'expression de Bar, elle tombe si l'éclampsii i <>n
mimes dan - la semaine qui suit l>..in d .
complètement les jours suivants. Or, une pareil l<
que dans un il <|m
esl la ligature de l'arl s, I interrup
lion mécani(jue >li' la circulation du rein au i|n'-
Potocki a rejeté la théorie qui prétend rattacher l 'éclampsie à une
I ésio n d e ce t o rga ne .
\ esarguments, on peul en ajouter d'aut re plus ,
Lires de l'aoatomie pathologique. • le qui frappe, «lit lia
du rein, c'est la diffusion d< - lésions qui parnisseii
• l«- m ni' iir, .«n a l'impi i
est intervenue pe i de temps avant la morl
in-iii tous les éléments épithél. aux du rein •
confirmée par I importance d<
et thromboses, el pai la | auvreté des iutillralioti
altéi .m ions tins q
dans le rein des éclampliques
II. VAQ1 I / - MALADIES DU CŒI I:.
artérielle. Processus toxi-iufectieux ? a-t-oo dit, o ûnemenl,
mais dû à des troubles circulatoires et à l'arrêt subil
intracellulaires et non à ce poison mystérieux de la g] ■ l«»nL
mi parle tant, mais que personne u'a ni. Le ralentissement de la rie
de la cellule H sa mjrl fonctionnelle sonl bien capables, en effet,
de réaliser des altérations absolument semblables à celles des infec-
t mu- el des intoxications.
Au surplus Litten en a donné la preuve en montrant <pi<' la liga-
ture <lc l'artère rénale chez le chien provoque non Beulemenl l'al-
buminurie, mais aussi la nécrose de coagulation des canalicules sans
participation des glomérules, <■! il es! intéressant de rappeler «jul-.
d'après Bar, les glomérules sonl relalivemenl peu atteints dans la
soi-disanl néphrite éclamp tique, alors que les tubes urinifères le sonl
toujours i rès profondément.
( )u peul en dire autan) des lésions hépal iques auxquelles certains
auteurs ont attribué l'éclampsie. Elles se révèlent, pendant la rie,
par la présence dans l'urine <!<• pigments biliaires, modifiés ou non,
de sucre et même d'acétone ; après la mort, par de vastes hémorra-
el de la aécrose de coagulation «les cellules, assez comparables
à celles «lu rein. Toutefois, le processus hémorragipare est plus
important, ce qui tient à l'abondance de l'infiltration graisseuse el
à la disposition des vaisseaux. Le parenchyme hépatique est, comme
on l'a dit, une éponge vasculaire dont les cellules constituent la
charpente de soutènement el où le sang circule à plein canal. < >n
conçoit dès lors que, si les cellules sonl altérées el lesvaisseaux sou-
mis à une Irop forte pression, le sang s'échappe au dehors pour
constituerces larges suffusions intraparenchymateuses ousous-cap-
sulaires qui caractérisent le foie des éclamptiques. < >r. ces condi-
tions peuvent être réalisées parles troubles mécaniques qui résultent
de l'hypertension; aussi les lésions du foie sont-elles pour nous la
conséquence el uon la cause de l'éclampsie.
En résumé, l'albuminurie massive des femmes enceintes, l'insuffi-
sance aiguë des reins el «lu foie, s'apparentenl parleur évolution et
leurs lésions aux autres accidents de l'éclampsie. Comme eux, elles
résultenl des modifications profondes et soudaines de la circulation,
provoquées par l'hypertension artérielle, ('.cil»- ci est 1<- Bymptome
majeur qui commande tous les autres, el nous ue craignons pas de
dire que la meilleure façon de prévenir ou <!<• guérir de l'éclamp-
sie sérail d'empêcher la tension artérielle de s'élever ou de la
ramener à la uormale quand «'lit- s'en esl écartée
Crises gastriques du tabès. - Pal en 1903 remarqua que les crises
gastriques du tabès sont parfois précédées «lune élévation notable
<l«' la pression artérielle. Par analogie avec ce qui se passe chei les
saturnins, il attribua les douleurs ;ï l'hypertension H à la raso-cons-
triction. Plus tard il abandonna celte hypothèse, de nouvelles obser-
in PI RTEN i ÊRIELL1 . *n
valions lui . i v. : » 1 1 1 montré que les crises douloureuses «onl
indépendantes de toute modification «le In press • menl
la conclusion .1 laquelle sont an 1/ ■ •! Norero, | >• >n t q
sérail plutôt la douleur qui provoquerai) la liypertei
Cependant l'hypothèse de Pal a n 1911 par Claude el
Cottoni, 'I ailleurs sans arguments bien démonslral
coïncidence des deux phénom»
tante, el on n'en connaît pas encore bien la
va lion <l<- la pression esl mod< inmoins elle peu
rable, comme l'a constaté Pal dans un cas de tabès compliq
criseï convulsivi
Hypertension chronique Notions te forme
d'hypertension esl exceptionnelle dans la prêt
tence répondant Janewaj I ;i constatée chez un sujet Agé rlr seize
ans el noue môme chez un autre de vingt-deux ans [J
cas il existait une néphrite subaigu nsécutivo n la s< nrlatine D i
i astel dans des recherches récentes, dil avoir vu assez fréquemment
une hypertension, modérée d'ailleurs, puisqu'elle ne dépassait pas
190 millimètres de mercure, chez des militaires de vii
trente ans. Il aurait noté en même temps de l'amaigrissement, du
lumbago et de la tendance à l'essoufflement \
laits semblables, mais nous ne les croyons pas pathologique* - i nous
pensons plutôt qu'ils concernent cette sorte d hypertension de
luxe donl nous avons parlé, qui survient sous l'influence des
fatigues el qui guérit spontanément par le rep
B en que l'hypertension artérielle pu onnueque dans
la vieillesse, elle débute en général vers la quarantième a
c'est à ce moment qu'elle esl particulièrement grave l
nemenl plus fréquentechez l'homme que chez la femm< pro-
porl ion de 75 p. 10J d I istique
Des multiples peuvent
infect ions, etc
L'influence du salurnismeest indisculabli plus
nocive que les crises de colique ont été plus nombre pen-
dant, dans un cas de Janeway, il n'j avait eu qu'ui
Nous en avons observé un analogue chez une femme >1>- ,
atteinte de néphrite chronique hypertensive, qui avait pi
mp irai anl une crise n iolente de ■ olique -
fâcheuse habitude qu'elle avait i
eeaux donl elle se sei vail poui
I •• rôle de l'alcool esl encoi e plus évid ni
tioo artérielle chez un quart
rante-cinq ans prenant i haque our
nombreux petits verres, el seulement chez un a
moins d'un litre de \ in
486 II. \ ami l /. MALADIES M CŒUR.
L'éclampsie peul égalemenl provoquer, dix <>u don/.- ans api
on beaucoup plus tôt, une hypertension permanente. Chez une de
nos malades, la dernière emontait à six moii et avait
donné lieu à des accidents convulsifs. La pression étail encore de
250 millimètres; il existait une dilatation notable de l'aorte
hypertrophie cardiaque et albuminurie.
Parmi les infections, il faut citer surtoul la scarlatine, qui, comme
L'éclampsie, peul être suivie d'hypertension permanente i assez bref
délai.
Le rôle de la syphilis est moins certain. Cependant Stoll, se
basant sur les résultats des réactions de Bordet-Wassermann el
de Noguchi, estime qui- la syphilis congénitale serait une des
causes les plus habituelles de l'hypertension de l'âge moyen. Suivant
lui, '.»<> p. 100 des hypertendus présenteraient une réaction positive,
ou «1rs antécédents de syphilis, ou seraienl pères d'enfants hérédo-
-\ philitiques.
L'action de la goutte invoquée par quelques auteurs est très dou-
teuse, et la pression artérielle est Bouvent tout à fait normale chez
des sujets ayant souffert d'accès nombreux de goutte II ne semble
pas * | h 4- l'usage du tabac soil plus nocif.
Par contre, il Faut mettre au premier plan le rôle de l'hérédité. Il y
a des familles où, quoi qu'on fasse, quels <|u<- soient les précau
lions et le régime suivis, l'hypertension ne s'en manifeste pas
moins a un certain âge, pour évoluer presque inexorablement vers
la mort.
Broadbent a cité le cas de trois frères porteurs d'une élévation
anormale de La pression qui moururent subitement à l'âge de cin-
quante-cinq ans. Nous a\oiis observé des faits analogues dont deux
particulièrement frappants. Le premier ooncernail également trois
frères. L'un d'eux, atteint d'aortite généralisée, avait une pression
de 250 millimètres el succomba à oinquante-cinq ans. Le second
mourul au même âge, quelques années après, dans les mêmes condi-
tions; le troisième, âgé alors de quarante-deux ans, se soumit à un
régime des plus sévères pour tenter de se soustraire au sort qui le
menaçait. Malgré cela, vers quarante-sept ans, sa pression artérielle
commençait à s'élever, à cinquante ans elle était de 200 millimètres
de mercure, à cinquante deux ans de 220 millimètres, et il était
apparu des crises d'aortite thoracique avec albuminurie.
L'autre fail a trait encore a trois frères, actuellement vivants et
âgés de cinquante, cinquante deux al cinquante-sept ans Chez le
premier, la pression artérielle mesure 200 millimètres, chezle second
220, chez le troisième 240. Deux d'entre eus commencent à présenter
quelques troubles circulatoires.
A oes observations mais pourrions en ajouter d'autres <>u la mort
subite es! survenue à un âge peu avancé par hémorragie cérébrale,
IITP] M' I I.KII I I I
fl
l'inli-mi- pulmona chez des sujets donl le» parenl
ombé de la môme façon el vraisemblablement atteints comme
eux •! bypei ten non ai Lérielle,
Toutefois, dan nombre de cas, lei antécédents personnel
familiaux du malade ne fournissent aucune indical
Par foi h l'hypertension esl abso umenl si par
hasard ;i l'occasion <l un examen sphygm< peut
persisl r pendant de longues annéen sans trouble nolab danl
on aurait tort de ne lui atlrib 1er aucune - gn ii ation
1 1 1 • • : 1 1 « • dans ••(• cas, elle e»l capable de provoqu
quelquefois subitement, de accidents, Aussi les
desCompagni doivent-ils systématiquement
la pression chez tous les individus <|ui leur Boni adressés I)ans une
statistique, due •> Fischei il esl noté que, chez I îi" non
acceptés, parce que leur pression élai de 161 millimètres, la m
lilé fui plus «lu double de la i 'talité moyenne et que la mo
imputable le plm ^> n i \ «-n i 6 une hémorrai
scléros i à la néphrite chronique Haviland Hall, en
arrivé .i des • ■ ■ » 1 1 slusions h peu près somblabli
h ordinaire, cepend tnt, I hyperl - * i — i « » » > artérielle se révèle par un
certain nombre de troubl - : dyspnée d'eJTorl, céphalée, hémi
gies accidents oculaires, vertij le
L'oppressi - 1 souvent d'ancienne date, Part is elle ne se raani
feste que dans les eiïorls, dans la marche en terrain ascendan
bien elle appai .\ i • gaiement au i ep forme de i
d'anhélation aslhmatiforme ou œdéma i prédomina
turne. Les crises sont Lrèa fréquemment livies de rejel <!<•
mucosités spumeus sel sanguinolentes.
I i • 6p la i i Ht rarement défaut Pour quelques auteurs, Iténon
nolam ni. elle aurait poui
seconde partie de In nuit, de persislei nali et de
disparaît re seulement » ers l<* début d<
ment, aoit sous l'influence de certains mé
;i\i-. c'est plutôt le siège de la céphalée qui que.
bille consiste en eflTel dans une douleur de la nuqu<
de torticolis tenace qui ren I pénible l'extension '!<• I qui
remonte parfois jusque sur le sommet du crâne, pour donner i
cette douleur en caaque bî souvent attribut
I orsque cipilale esl rebelle el inl<
l'apparition à plus ou moins lointain liions
cérébrales. Knfin elle peut atTecler la tilal-
mique, ainsi que 1 a sign ilé M u< liai i en 19
longtemps à l'étal de phénomène
complications relevant . i ment de l'h\ |
l'hémianopsie, les p i
',88 II. \ Ami BZ. - MALAD11 S Dl "H i:
En raison 'I'- leur très grande fréquence, les hémorragies cons-
tituent un des symptômes capitaux de l'hypertension H elles
affectent les modalités les plus diverses. Elles peuvent être
consécutives à un traumatisme ou à une maladie intercurrente, et
leur importance est alors hors de proportion avec la <nu-<- qui leur
,i di mut- naissance. Parfois elles se manifestent par de larges placards
contusiformes de la peau à l'occasion de chocs insignifiants, d'une
application «le wiii < «uses par exemple; ou bien le processus
hémorragipare se révèle par un saignement anormal des gencives
au moindre effort <\r succion, quand les malades se brossent les
dents ou encore par la présence au coin des lèvres, au moment du
réveil, d'une >alive légèrement sanguinolente.
Crouzon a rapporté le fait curieuxd'un officier qui fut pris, après
un éclatement d'obus, d'une très forte épistaxis. Elle s'expliquait
par une élévation excessive de la pression artérielle que rien
jusque-là n'avait permis de soupçonner.
Souvent c'est à l'occasion d'une grippe en apparence banale que
les hémorragies surviennent, au cours d'accidents aslhmatiformes,
sous la forme d'une expectoration teintée de sang ou franchement
sanglante.
Plus fréquemment les hémorragies sont spontanées. D'ordinaire,
il s'agit d'épistaxis, sans signification dans l'adolescence, mai-
suspectes vers la quarantième ou la cinquantième année. Chei un de
nos anciens collègues, chirurgien en province, le signe révélateur
de l'!i\ p<Ttension consista dan- un saignement de nez très abondant
pendant qu'il opérait. La pression artérielle mesurait alors -^ » mil-
limètres. Quelques années après, il succomba à la suite de compli-
cations urémiques. Ces sortes d'épistaxis se reproduisent avec la
plus grande facilité, souvent sans cause ou bien sous l'influence du
froid, de la chaleur, etc. Mais il arrive aussi qu'elles ne se mani-
festent qu'à une ou deux reprises, quels que soient les accidents
ultérieurs.
Les hémoptysies de l'âge moyen ou de la deuxième période de
l'existence peuvent avoir la môme signification. Haviland Hall en a
rapporté cinq observations. Très sou vent on les attribue à tort à une
tuberculose latente. In homme <\<- trente-cinq ans avait été atteint
de crachement < de sang très graves et considéré comme tuberculeux,
bien que l'on ne constatât rien d'anormal à l'auscultation. On lui
avait même conseillé l«i -''jour dans le midi. Quand non- le vîmes,
B8 pression artérielle mesurait 220 millimètres ; il j avait une accen-
tuation très marquée du deuxième bruit de l'aorte et, à l'écran
radioscopique, le vaisseau était dilate. Cet homme mourut quatre
ans après -ans autres complications pulmonaires et à la suite d'acci-
dent- relevant uniquement de l'hypertension. Il est possible qu'en
pareil cas les hémorragies soient favorisées par la présence de petits
m PI r.ï ; i 1.1
ta
loyers congeslifc ■!<• nalure tuberculeuse; mais leur sponlai
au moins apparente, el leur abondance nepeuvenl - expliquer
que par la coexistence de I li •■ : n
L'hématurie a été" signalée incidem ni comme un signe de
sclérose rénale el d'hypertension par Albarran el pai VVidal. Nous
m avons observé il<-ii\ cas où les hémn luisi • - r » i
à quelques mois de distance, à la fi i -I une
quelques joui - sans que la quantité de sang rendu fût lr< - grande
Il était impossible d'incriminer la lithiase ou la tuberculose rénale?
La pression artérielle, trèsélevée, atteignait 2 Ilimètres L'un
deux malades, actuellement encore vivant, n'a pas présenté
d'hématurie depuis trois •m-, mais il a eu deux épislaxis.
Parmi les hémorragies | >I n^ exceptionnelles, oousdevons signaler
les hémorragiesintestinales, parfois exl rémemenl abondantes, comme
nous l'avons \n chez un malade porteur d'une hypertension artérielle
considérable, <|in ne souffrait par ailleurs <l .- 1 » i < • 1 1 1 1 trouble témoi
gnanl d'une affection < 1 1 1 tube < J i ^r « - — 1 1 1 .
Enfîn 1 1 < ni- rapporterons le cas encore plus curieux d'une hémor
ragie péritonéale survenue chei un Bujel hypertendu qui avait
été pris subitement de coliques violentes accompagnées <l étal nau-
séeux, de vomissements avec pâleur de la face ,-i étal syncopal
L'examen révéla la | dans le flanc droit d'une masse de
consistance molle due, comme l'opération le tii voir, à un énorme
gâteau de sang correspondant à i litre environ de liquide el accolé
a la race postérieure du côlon ascendant. Il fut impossible de
connaître l'origine de l'hémorragie Le malade guérit, el six i
après il fui repris d'accidents identiques, moins g spendant,
puisqu'on ne jugea pas utile d'intervenir Q nouveau I
ment <'n excellente santé, bien que sa i«-ri— 1« »ti artérielle soit tou
jours de - I ' millimèl i
( Ihez la femme, les mél i ne sont :
proche de la ménopause Naturellement elles n onl de valeur
tique que -i elles sont indépendantes de toute nllération de l'ut
Les héi 'ragios rétiniennes onl étéconsi t comme
presque nécessairement liées à l'hypertension arlérielli
paa toujours exact et, en pareils cas, la pression peu
l'ail normale.
I i nyeturie est un signe plus im et, bien qu'on l'attribue
d'ordinaire à une si léi • i rincide ; un»*
intégrité complète de la fonction du
noua ont déclaré qu'ils urinaient i nuit de
longtemps; quelques unséta ent surpris même d'apprendre q
là nu phénomène anormal. Il n'esl pas douti
nyeturie s'accentue quan I la «
quantité de liquide rendue pendant la nuit devient a
V90 II. \ AQUEZ. MALADÏ1 - DU CCI UR.
el atteint I litre un quart, l litre et demi, comme on peut s'en rendre
compte en pratiquant l'épreuve de la diurèse expérimentale! que
non- avons instituée avec < loi Let.
l es divers symptômes sont parfois isolés; mais d'ordinaire ils
aonl associés, et il n'esl pas rare que les sujets atteints d'hyperten-
sion artérielle accusenl en même temps de la dyspnée d'effort, de
la céphalée occipitale, <!<• la nyclurie, «-t «piils aient présenta une
des variétés d'hémorragies signalées précédemment.
I es accidents sont <!<> nature si différente qu'il semble impossible
de considérer l'hypertension artérielle comme une entité clinique
bien définie. Cependant un examen attentif permet de les ranger
«•h dois groupes correspondant à des formes évolutives particu-
lières : la forme vasculaire où les accidents cérébraux Boni pré
dominants, la forme cardiaque ou cardio-aortique el la forme
rénale.
Accidents cérébraux 11 est de notion courante depuis nos tra-
vaux que l'apoplexie cérébrale complique fréquemment l'hyperten-
sion artérielle. Janeway lui attribue 1 i p. lno des cas de mort,
chiffre certainement trop faible, et qui est dû à ce que souvent .
comme nous l'avons dit, le coma a pour effel d'abaisser brusque-
ment la pression.
I/apoplexie est parfois l'unique et ultime manifestation «le l'hy-
pertension. Froin et Rivet en ont rapporté de nombreux exemples
tirés de la clinique de noire collègue Chauffard. Plus fréquemment,
elle est précédée de symptômes liés, ainsi que Widal l'a justement
remarqué, moins aux lésions «lu rein, s'il en existe, qu'aux troubles
circulatoires qui les acoompagnent.
Parmi ces symptômes, nous citerons la céphalée occipitale
tenace, dont nous avons parlé, la sensation de crampes ou de
doigt mort, les vertiges par spasme vasculaire et ischémie cérébrale.
L'amaurose subite est moins fréquente que dan- la colique de
plomb ou l'éclarapsie : la raison en est qu'elle survient de préférence
à la suite des paroxysmes hypertensifs, plus rares ici que dans
l'li\ pertension aiguë.
L'hémianopsie, l'amblyopie, la diplopie transitoires ont été
lement signalées, «.houle a rapporté le cas d'un homme, donl la
tension mesurait 270 millimètres, qui fut atteint tout ;i coup dophtal-
moplégie el de diplopie passagères; le fond <l«' l'œil était normal.
I. 'a n leur attribua, avec raison, semble-t-il, ces accidents à une isché-
mie du territoire «les noyaux «les nerfs moteurs <l«' l'œil, consécutive
à l'artériosclérose el à l'hypertension artérielle.
Les hémorragies rétiniennes peuvent survenir, comme nous l'avons
dit, alors «pie la pression est normale. Mais il est certain qu'elles sont
plus fréquentes quand elle est exagérée,
m PEF i I NSION w:i fti'Ji LLE. 9 :t
En «--I il '!<• môme du glaucome ' I a question n'est pai
résolue l>i-.ii .1 Cai Bajardi Joseph, dans une thèse faite
ioui l'inspiration <lu professeur de Lapersonne,
'•;i~<iii le glaucome coïncidait manifestement avec une hyp<
artérielle. Vous-môi m avons signalé d'au! andanl noue
avons trouvé souvent la pression artérielle normale, sans pouvoii
affirmer toutefois « j 1 1 * H i pas eu auparavant de pouf
hypertensives paroxystiques susceptibles d'expliquer la complica
oculaire.
I aphasie transitoire, les parésiea pa -. la monoplégie bra
chiale notamment, sont i^ur ainsi dire, lanl leur fréquence
grande, la monnaie courante <!<• l'hypertension vasculaire. Elles
apparaissent soudainement pour disparattre de même, sana laisseï
de trace et bc reproduire parfois quelques semaines juelques
mois apri
Les l roubles mentaux ne sont pas rares Ils affectent les modalités
les plus variées ami infusion mentale, elc Noua '•!! avons
avec I "\ publié quelques observations. L'une ■! lit trait a
un chef de gare qui, au cours de son service, se trouva incapable, la
mémoire lui ayant fait subitement défaut, de répondre i un voyageur;
quelques minutes après, ce malaise s'étanl dissipé, il put l«*
rejoindre el lui donner sans se tromper tous lea renseignement*
qu'il lui avait demandés. Chez cet homme, la pression artérielle
mesurait 270 millimètres. Six semaines plu- tard, il fut frappé
d'hémorragie cérébrale el succomba en éjlal de coma.
I h autre fait plus curieux encore concernait un homme, grand
hypertendu, qui avait été atteint d'une mvulsive avec aphasie
transitoire. I Itérieurement, dans un accès do désespoir i
oroyanl victime de machinations, il voulut en finir avec la vie el -••
jeter .i I eau. Son fils, interne des hôpitaux, ayant <-ii l'idée <!«• Im
faire respirer !«• contenu d'une ampoule de ni tri te d'amyle, il
reprit immédiatement ses sens, ne conservant aucun souvenir '!<• ce
qui B'était pass Quelques moia après éclatèrent de nouvelles
crises éclamptiques, qui se terminèrent par un ictus apoplectique
Chei un troisième sujet, <l<>nl la pression était de 270 millim<
noua ;i\"ii- observé un accident maniaque du même genre, lequel
coïncida avec l'apparition dans l'urine d'une quantité
d'albumine. Ces faits doivent être bien connus de i
psychiatres pour qu ils n'attribuent pas .i des ; a bouffée*
de délire imputai lusivemenl à des modifications souda
de la circulation cérébrale provoquées par l'hypertension
rit'llr
L'ict n- apoplectique se voit chez d<
Il survient entre la quarantième el la cinquantième an
sion d'un effort, d'un coup de froid ou
!
i92 II. \ IQUEZ MALADIES M CŒl l:
lu de nos malades en lui atteint pendant qu'il lisait son journal.
La brusquerie 'I'- l'ictus esl vraimenl caractéristique. Le Bujel
tombe .1 terre comme une niasse ; il présente quelques mouvements
convulsifs des membres ou «les muscles de la face, de la déviation
conjuguée des yeux el de la tôte; ou bien il reste inerte, <-t -a pâleur
esl cadavérique. La mort peut rire instantanée, ou bien «-lie est
précédée d'inspirations qui durent quelques minuit- et diminuent
progressivement. Le pouls, jusque-là dur et tendu, devient petit et
filiforme jusqu'au moment où il cesse délie perçu.
A côté de celte forme foudroyante de l'hémorragie cérébrale, il
en est d'autres, plus fréquentes, où les symptômes diffèrent suivant
l'abondance et le siège de Tépanchement «lu sang dans le
cerveau.
A la grande hémorragie par inondation ventriculaire correspond
le tableau classique de l'apoplexie avec coma, abolition desfonctions
de relation, résolution musculaire, etc. C'est en pareil cas que la
pression peut s'abaisser subitement dans des proportions considé-
rables.
L'hémorragie cérébrale localisée, avec hémiplégie ou aphasie, n'est
pas spéciale aux sujets atteints d'hypertension, mais c'est chez eux
qu'on la voit de préférence. La paralysie peut ne durer que quelques
jours ou persister pendant lort longtemps. Chez un de nos malades,
elle remonte à sept ans et, bien que la pression soit toujours
aussi élevée, l'état général reste bon cl l'activité intellectuelle
entière.
Les hémorragies méningées ne sont pas rares, rrès souvent elles
ne constituent qu'un épiphénomène au cours des hémorragies
cérébrales : ce sont les hémorragies cérébro-méningées décrites par
Froin. Mais parfois l'épanchement de sang si' fait exclusivement
dans l'espace sous-arachnoïdien et provoque un ictus apoplecti-
forme, comme l'hémorragie cérébrale, ou «le- accidents à allure
moins grave. Leur diagnostic repose sur la céphalée, la rachialgie,
les contractures précoces, la railleur «le la nuque, le signe «le
Kernig, etc., el sur la présence dans le liquide céphalo-rachidien de
sang en quantité variable, plus abondant dans le- hémorragies
pures que dans les hémorragies cérébro-méning
Parfois enfin, comme nous l'avons mile avec notre regretté élève
Esmein, l'hémorragie ne se révèle qu'à l'examen «lu liquide céphalo-
rachiden, qui est rosé ou jaunâtre el contient des hématies à peine
déformées ou en globuloly se . Le nom d' épistaxis méningée que
nous avons donné à celte variété d'hémorragie en indique bien le
mécanisme. Après quelques jour-, le liquide s'éclaircit, à moins de
raptus hémorragique nouveau, et on n'y trouve plus que des leuco-
cytes mononucléaires, renfermant (les pigments hématiques el des
polynucléaire- en petit nombre. Souvent la ponction lombaire a pour
in l'i-.i; I ENSIi >.> Al: i i l:n il.) . il
effet de supprimer, pour plus <>n moins longtemps, la céphalée
violente donl se plaignaient les malades.
l e accidents cérébraux sonl d'aulani plus a craindre que la près
-ion artérielle esl plus forte \u delà de -'.'>'> millimètres, il- sonl
presque inévitables, mais ils peuvent ôire tardifs ou, au conli
relativement précoi es avec une pression moindre. < ela tient, ainsi
que nous l'avons fait remarqua r, àcequ'i a à considérer deux élé
ments, la force de la pression et la résistance des vaisseaux. Ajou-
tons encore que ces accidents s'observent de préférence au cours
des exacerbations paroxystiques d'hypertension, lesquelles sou-
mettent les vaisseaux 6 des efforts subits et en provoquent la
rupture.
Accidents cardio aortiqins Rarement isolés, ils coïncident
d'ordinaire avec des complications cérébrales ou rénales. Pa
cependant il- Boni prédominants, «-i les malados succombent
comme de véritables cardiaques < e sonl ces <;i- que nous allons
examiner,
Les manifestations cardio vasculairesde l'hypertension se révi l<-ni .
dès la période initiale, par l'accentuation «lu deuxième bruit <!<•
l'aorte, la dilatation dece vaisseau et, éventuellement, par
mentati le volume du ventricule gauche.
L'accentuation du deuxième bruil aorlique esl le phénomène le
plu- précoce. < »n la constate déjà au cours du saturnisme aigu et de
l'éclampsie, surtout au moment descrises hypertensives, et elle 'li-
parait peu ■> peu après la guérison.
La dilatation de l'aorte à son origine apparat! également de très
bonne heure, ce qui esl conforme aux données de la physiol
Hûrlhle ;i montré, en effet, qu'il suffît d'élever chez i>- chien la
résistance périphérique de l centimètre de mercure pour il
■ 1 1 1 1 1 • - 1- immédiatement un accroissement <!<■ lètres cubes
cu\ non de la capacité aorlique.
Au cas 'I hypertension permanente, la dilatation ; ■-. tandis
que seconstituenl des lésions dont la sclérose vasculaire généralisée
es I le terme ultime Elle affecte alors à l'écran radioscopique la
forme cylindrolde. L'aorte proémine dans la fourchette sternale,
dépasse l<- bord droit du Blernum et <l<'im<' ;i la percussion
malilé si caractéristique en cimier de casque décrite pai r
K cela s'ajoute souvent un rétrécissement ou une insuffisance •!'■
l'orilice C'est le syndrome connu sous le nom de maladie de II ogdson,
très fréquemment accompagné, comme <mi le -ni. <l hypertension
artérielle.
\ ces modifications objectives correspondent des accidents que
noua rappellerons pour mémoire dyspnée d'effort, a<
roxystiques d'oppression, crisos douloureuse
neux
II. VAQ1 BZ. MALADIES DO CŒl R.
g dernières sonl presque de règle au cours des aortitea hyper-
lensives. Souvent, comme Pal l'a montré, elles coïncident i
l'élévation soudaine de la pression. Rist el Krantz l'onl vu passer
suivant l'état de calme ou de douleur, de 150 à 240 ou 250 millimètres.
Il n'esl pas rare que ces crises Boienl suivies de fluxion pulmonaire
œdémateuse el d'expectoration sanglante.
Quand le vaisseau esl profondément altéré ri la dilatation
aortique considérable, il peut se produire une rupture. Bien que,
dans les faits qui en ont été rapportés, il ne soil pas parlé d'hyper-
tension i'llr était néanmoins très vraisemblable. Pilliel l'a incrimi-
née dans une observation publiée en 1889.
Dans d'autres, dues à Darcanne, à Tolal el à Sarvonnat, il y avait
en même temps une h} pertrophie considérable du cœur avec néphrite
scléreuse, ce qui permet <li- supposer que la tension devait être
anormalement élevée. C'est «Tailleurs l'interprétation admise par
ces au leurs.
L'augmentation de volume du ventricule gauche est habituelle'
ment plus tardive, en raison des modifications organiques qu'elle
nécessite. Tout d'abord, comme la dilatation aortique, elle n'esl
visible qu'à l'examen radiologique. Encore faut- il souvent, pour la
déceler, user de procédi s spéciaux, notamment de la recherche de
l'indice de profondeur (Voy. |>. 84). Plus tard, elle est accessible à la
palpai ion et à la percussion, et, è ce moment, elle esl d'ordinaire
associée à un bruil de galop qui témoigne, moins de l'hypertrophie
que de la dilatation du ventricule. Pour Potain, ce bruit constituait
an signe à peu près certain de sclérose rénale; mais il est au ourd'hui
admis qu'il peut eu être indépendant.
L'hypertrophie cardiaque el le bruit de galop persistent parfois
pendant longtemps sans autre accident, les malades étant dans un
étal d'équilibre circulatoire instable mais compatible avec une santé
relativement satisfaisante. Puis, un jour ou l'an ire, à la suite de l'élé-
vation progressive de la pression, d'efforts intempestifs « u de la di-
minution de la résistance du myocarde, des complications finissent
par apparaître, foudroyantes, rapides ou lentes, suivant les
La plus grave, la rupture du cour est, connu.' celle de l'aorte,
assez exceptionnelle ; aussi ses i onditions pathogéniques Bont-elles
assez mal connues. Cependant il résulte des observations de René
Marie qu'il faut, pour la produire, que le ventricule soit hypertro-
phié. Or, comme le dit avec raison cet auteur, une hypertrophie
essentielle ne peut être due qu'aune hypertension artérielle.
La dilatation subite du cœur se traduit par le syndrome bien
connu de l'angine de poitrine de décubitus qui survient.de préférence
la nuit, s'accompagne de la douleur angoissante rétro-sternale ^i
caractéristique avec irradial ions dans les épaules et les lu;i> <-i se ter-
mine souvent par l'œdème aigu du poumon. La mort peut en être la
lli ni: I BNSK >N ai; i ÊRIELLi *:i
cdii-' quence, ou I ien, après une guérison an apparence com|
1rs mêmes symptômes se reproduiaenl quelques jours, quelques
semailles <>ii quelques mois après, pour aboutir à la terminaison
fatale.
Parfois, enfin, la dilatation cardio ; ique esl suivie d'une insufli-
sance fonctionnelle, subite ou pi ive des orifî es auriculo
\ entriculaires ou aortique,
La plus fréquente esl l'insuffisance nuirai'' Nous «mi citerons
Irois exemples: le première :e*rnait un malade, j 1 1 ~ « 1 1 1 - - là indemne
«If loute lésion salvulaire, donl la pression artérielle met
•_'.")<> millimètres el qui lui pris subitement la nuil d'un i
d'œdème pulmonaire d'une telle violence que la morl ;
imminente. Bile fui conjurée par une saignée abondante. Le lende-
main, la pression était tombée 6 i~i» millimètres '•! on entendait,
dans la région de la pointe, un souffle grave, liolo-systolique, <l insufli-
sance mitrale. I d mois après, il se produisit une hém<
brale mortelle. Dans le deuxième cas, l'accident initial lut identique
el la guériaon |>ln^ complète en apparence, puisque !<• malade put
vivre pendant de longues années, sans présenter de nouvi
troubles. Dans le dernier, plus probant encore, il d'un
malade, brightique avéré, hypertendu • ■! sujet à d pénibles
d'angine de poitrine. \ la Buite de l'un d'eux, encore plus grave, le
cœur se dilata subitement, el ilapparul une double insuffisance, mi
traie el Iricuspidienne, suivie «I" lème el d'anarsaque Quelques
semaines après, le ma la. h- succomba au cours d'une asystolie ban .!<■.
Dans tous ces cas, el c'est une particularité Bur laquelle rraube
a insisté avec raison, l'insuffisance fonctionnelle <"ui j r effet de
met tre fin aux louleurs angoissantes
Plus souvent ['insu f fis: nce mi 1rs tistilue insidieusemei
bas bruit sans phénomène prodromiques, M
une sclérose progressive <!<• l'endocarde, pro iux \-\\^
soit a la dilatation «In venlricu e • | u i onlratnc lo> piliers dans une
I d-iIkhi excentrique, de sorte que les lames valvulaires d on plus
mie course suffisante pour obturer l'orifice lors de la sys
Parfois, comme l'ont signalé Sansom, Huchard «•( Blind, il s
«I m. rétrécissement mit rai, lequel relève probablement <!n premici
des mécanismes que noua ve ta d'indiqui
rose valvulaire cons culive à riiypcrtcns on de lu grande circul i
L'insuffisance aortique esl plus rare et ell<
<l ilai a lien de l'orifice Son existent e, • ontesl e par quelques au ti
n'en est pas moins certaine, comme le pro ation
avec confit malion anatomique •!«• Bai ié x
plusieurs cas . l'un d'eux avait Irait •■ un malade hypertendu qui
présenta à la suite d'accidents angineux, une insuffisai ique,
laquelle disparut quelques semaines après h. m- un ai elle
,'h, h. VAQ1 l /. MALADIES Dl CŒ1 R.
coïncida avec des phénomènes angoissante el une augmentation
soudaine du calibre du vaisseau. Quelques semaines après, le calme
étanl revenu, la dilatation aortique régressa, comme en témoigna
l'examen radioscopique, H il fut impossibl • de retrouver le souffle
de l'insuffisance. Les mêmes accidents se reproduisirent ultérieure-
ment. Ce malade était également atteint d'hypertension artérielle.
La phase ultime des accidents cardio-vasculaires «le l'hypertension
est constituée par l'insuffisance cardiaque progressive avec arythmie
complète, stases viscérales, œdème périphérique, etc. Souvent, à ce
moment, ainsi que nous l'avons t'ait remarquer, la pression arté-
rielle s'abaisse et tombe, par exemple, de 230 ou 240, à 180 <>u
160 millimètres, chiffre encore notablement supérieur à celui qu'on
s'attendrait à trouver. Si l'on n'a pas » - x ; 1 1 1 1 i 1 1 « ■ les malades aupa-
ravant, ou est fort en peine de rattacher les accidents ;i leur véri-
table cause et, quand il existe en même temps une insuffisance
mitrale, on est porté à la considérer comme organique, alors qu'il
s'agit au contraire d'une insuffisance fonctionnelle par distension
ventriculaire chez un sujet antérieurement hypertendu. Cependant,
même en l'absence d'indications sphygmomanométriques, il est tou-
jours possible de rétablir la filiation des phénomènes. Leur associa-
tion, habituelle alors avec une aortite ou la sclérose rénale, qui
cadre mal avec l'idée d'une cardiopathie initiale, doil faire admettre
l'existence de l'hypertension artérielle, même si l'on n'a pas été en
mesure de la constater. Cette association explique aussi que l'insuffi-
sance cardiaque puisse être interrompue par «le- complications
urémiques, d'où le nom de cardio-rénaux donné habituellement aux
malades qui la présentent.
Eu raison de la complexité des accidents, ilesl difficile d'évaluer
la fréquence des complications cardio-aortiques de l'hypertens on
artérielle. Cependant Janeway, danssa statistique, attribue la mort,
dans 35 p. loi) (\c> cas environ, à une insuffisance cardiaque, à un
œdème aigu du poumon ou à L'angine de poitrine. Son échéance esl
liés variable. Assez souvent précoce quand il s'agil d'accidents
œdémateux ou angineux, elle est plus tardive dan- les autres cas.
Pour Janeway, elle ne dépassi rail pas en moyenne quatre ans, bien
qu'il ait noté une survie de dix années chez un individu qui suc-
comba du l'ail d'une insuffisance cardiaque progressive.
Accidents rénaux. <>n discute encore sur le- rapports chro-
nologiques de l'hypertension artérielle avec la sclérose rénale, uni-
on tend de plus en plus à admettre que nombre d'accidents de cetle
affection sont imputables exclusivement à l'élévation anormale
de la pression. Widal qui, plus que toul autre, a contribue à sub-
stituer une classification pathogénique à la classification nosolo-
gique des formes du mal de Bright, rattache à l'hypertension
certaines manifestations dont la soudaineté, la régression rapide
HYPER! i NSION AIM ÉRIBLLE, S»
el la répétilioD a accordent mal avec l'idée qu'on -•• rail d'u
systématiqu i el progressive. D'ailleurs, ces faits avaienl déjà frappé
lea observateurs et, dans l'impossibilité où 1 on était >\ ■ les expliquer,
on les considérai) comme d'origine névropathique. N'était-il pas
de notion courante, il 3 a quel [u ann que l'hystérie compli-
quait aoui <miI le mal de Brighl '
Parmi les troubles circulatoires, 1 1 ■ - 1 1 -> ne ferons que Bignaler les
crampes musculaires, les fourmillements dans les membres, les
phén mes vertigineux, etc., el nous insisterons particulièrement
sur les accidents oculaires, les paralysies el les • rises c mvulaivea.
Les accidents oculaires, si fréquenta an cours du mal de Bright,
Il "lit |»;is tOUJOUrS la lll'Ml IL'Ilir < '.< un un' l'.'l <||| \Vl<la'. l'œil
brigh tique se présente sous des aspects différents suivant sa
cause: rétinite albuminurique, névrite optique, hémorragies réti-
niennes, etc. Maiscen'esl pas tout, rraube avait remarqué d^jà que
les troubles de la vision Boni parfois indépendants de toute lésion,
comme en lémoigneut leur évolution et l'examen ophtalmologique.
Parmi eux, l'amblyopie, la diplopie <-\ l'amaui irentent, par
leur brusque apparition, leur guérison rapide, l'intégrité complète
des milieux el «In fond de l'œil, avec les accidents que l'on \"ii dans
1<- saturnisme el l'éclampsie, c'est-à-dire dans les formes aiguës
de l'hypertension artérielle. Pour expliquer une pareille analogie, il
foui bien admettre <\n<>. dans lea deux cas, ces accidents ^<>ni de
nature dynamique el <lu> très certainement a des spasmes vascula
d'origine centrale.
\.»u^ «-u dirons autant des paralysies qui surviennent au cours
des diverses périodes du mal de Brighl. Si certaines d'entre elles
résultent de lésions organiques el ne se distinguent «-u rien des
paralysies par rupture vasculaire, d'autres n'ont aucun substratum
anatomique. Ce Font, l«' plus -< >i 1 \ #• 1 1 1 . des paralysies limitées à un
bras, à une jambe, >l durée transitoire «'t récidivant à « ju«-
semaines du quelques mois 'l<- distance. Pour interpréter ces faits,
en apparence singuliers ona ] »i-« »; >* »— -.- plusieurs théori
La première est «lin- à rraube, qui, frappé de l'ischémie, de la
pâleur el de l'inOllrationœdémateuse des centres nerveux, .1 attri-
bué lea paralysies à une sorte d'œdème cérébral. Celte Ihéorie,
longtemps en vogue, a été abandonnée à la Buite d'examens
négatifs.
la Ihéorie toxique a pris sa place, ma - on ne s'est pas entendu
sur la nature de l'intoxication. Vscoli a discuté toutes les hypo-
thèses el n'en s retenu qu'une, émise pai des auteurs italiens,
ft savoir la rétention d'un poison sécrété par le rein, d'une -
phrolysine tl<mi l'action pathogène n'a d'ail
prouvée.
Tu Mil 1.1: V i" WII1 . —
',98 11. VAQUEZ. MALADIES DU CŒ1 R.
Pal a clos l«- débal en montrant <pi«- les paralysies des nré-
miques, non imputables ;< des lésions organiques, sont dues à des
spas - vaso-moteurs lî^s à l'hypertension artérielle. Leur simi-
litude avec certains accidents des formes aiguës <l<- l'hypertension,
leur association avec des phénomènes également transitoires
comme l'hémianopsie oul'amaurose, prouvent en effet qu'ils relèvenl
de modifications soudaines <le la pression artérielle, ce que confir-
ment d'ailleurs les examens sphygmomanométriques, et, aprè- la
mort, l'absence de lésion.
On peut en dire autant des accès convulsifs qu'on a qualifiés
d'éclamptiques par analogie avec ceux du saturnisme aigu ou de la
grossesse. Pal en a signalé des en s, et nous en avonsrapporté d'autres.
Presque toujours ils avaient été précédés <l<- prodromes tels qu'une
céphalée violente, des fourmillements dans les jambes, des crampes,
des troubles oculaires, «les accès de délire, etc. Très fréquem-
ment enfin, comme chez la femme en état de mal éclamptique,
la crise convulsive coïncidail avec une exacerbation de l'hyper-
tension.
C'est encore ;'i l'élévation anormale de la pression qu'il faut ratta-
cher les à-coups d'oedème pulmonaire observés chez les malad* -
atteints à la fois de sclérose du rein et de lésions de l'aorte. ( Certains
auteur^ ont. il est vrai, attribué l'œdème pulmonaire à la rétention
de produit-; toxiques consécutive à L'imperméabilité rénale. Mais
cela n'est pas admissible : on sait, en effet . que l'oedème pulmon lire
peut se produire alors que l'intégrité du rein est parfaite et expéri-
mentalement, quand on augmente la pression artérielle.
En résumé, l'hypertension doit être tenue pour seule responsable
des complications transitoires et récidivantes qui surviennent -i sou-
vent au cours du mal de Bright. En ce qui concerne les autres
accidents, les hémorragies cérébrales ou méningées notamment,
son rôle, pour être moindre, n'est cependant pris négligeable et, -i
l'on se souvient que l'hypertension est capable de provoquer ces
mêmes accidents chez des suets dont les vaisseaux sont sains, —
l'histoire du saturnisme aigu et de l'éclampsie en fait foi, — on
a Imettra volontiers qu'elle les détermine encore plus facilement
quand les vaisseaux sont lésés, comme c'est lecas chei lesbrightiques.
L'urémie constitue donc, connue l'a dit justement Widal, un syn-
drome complexe dans lequel prennent place des complicationsd'ordre
toxique, dues à la rétention chlorurée <>u a l'azotémie, et «les compli-
cations d'ordre mécanique, allant du spasme vasculaire jusqu'à la
rupture des vaisseaux du cerveau ou «les artérioles méningées
sont seulement <v<-s dernières que nous avons envisagé
PATHOGÉNIE. — Kl le est encore controversée. Senhouse-Kirkes
et Traube considéraient l'hypertension comme primitive, c'eat-lL
dire cou. ne indépendante de toute lésion organidftra, mais sans
HYPER i m: i ÊRU I il. *»
expliquer son mécanisme. Huchard l'attribuaà un régime alimen-
taire défectueux, surtout à l'abus des aliments carnés ; puis il aban-
donna celte interprétation manifestement inexacte.
actuellement, la plupart des clinici ma et des analomo palholo-
gistes admettent que l'hypertension est consécutive à la néphrite
Bcléreuae. Cette assertion s'appuie sur deux arguments princi-
paux : la fréqu mee des altérations «lu rein •< l'autopsie et les
lionl.l.'s de l.i fonction rénale constatés pendant la vie.
Le premier de ces arguments n'aurait de valeur que -i les altéra-
tions du rein étaient constantes. Or elles font souvent défaut,
bien dans les formes aiguës que dans les formes chroniques de
l'hypertension artérielle.
Nous rappellerons a ce Bujel l'observai ion rapportée par Ménétrier,
concernant an sujet saturnin qui succomba A la suite d'accidents
convulsifs et dont la pression mesurait 260 millimèln I i imen
anatomique montra l'intégi lié à peu près complète des reins
En 1905, Widal el Boidin <»iii publié le cas d'une malade atteinte
d'hypertension artérielle <-i d'athérome généralisé, ;i l'autopsie <l<'
laquelle les reins n>- présentaient aucune lésion apparente i l'œil nu.
Histologiquement, les glomérules étaient Bains, h il p '«. ;i\.iii qu'une
très minime sclérose intertubulaire.
Proin '•! Rivet ont également noté l'absence d'altérations
nales chea des individus hypertendus, morts d'hémorragie i
brale.
Le deuxième argument n'est pas plus probant. Les troubles dans
|e fonctionnement «In rein, retard dans l'excrétion <!<■ l'urine, pré-
sence d'albumine ou de cylindres, — « » 1 1 1 . il r-i \ rai . habituels chez les
hypertendus, mais ils peuvent aussi faire complètement <\ sfaut. h<"
plus, très souvent, les épreuves prop alucr l'aptitude fonc-
tionnelle du rein donnent des résultats négatifs et, cl ■■> nombre de
raiets, nous n'avons pas constaté de modification dans l'élimina-
tion du bleu de méthylène ou des liquidesingérés r.aslaigne.util
le procédé de la concenl rat i"ii uréique maxima, a vu « j i j "« - 1 1 • * pouvait
être normale, el il en .•> conclu « 1 1 1*- l'hypertension n'était pas
isaireroent associée à une lésion du rein. Pour ces i;* ï — « >ii — , il
n'est pas exact que les individus porteurs d'hypertension artérielle
soient toujours atteints de néphrite scié reu i latente,
>'c qui aérait d'ailleurs en contradiction avec ce fait qu'ils peuvent
vivre pendant quinze ou \ iul'I ans sans autre acci l<-ni .
D'ailleui i supposer réelles les relations ei s lésions du
reinel l'hypertension artérielle, il resterait ■• indiquer le lien qui
!«•- uiiii rraube avait cru tout d'abord le trouver dans l'obstacle
(|in> les lésiona provoquent dans la circulation du reint ma
renonça vite à cette interprétation, l'expérimentation lui ayant
montré que la gène apportée dans un domaine circulatoire aussi
500 II. VAQUEZ. - MAI. AMI S Dl CŒUR.
restreint esl incapable d'influer notablement sur le régime de la
pression.
Depuis on a invoqué le rôle des poisons retenus dans l'organisme;
mais "ii a été fort en peine de préciser celui qu'il fallait plus Bpécia-
lem ut incriminer. Riva-Rocci a étu lié dans la clinique de Forlanini
l'action de tontes les substances retenues au cas d'imperméabilité
rénale, et il n'en a trouvé aucune qui lût capable d'élever d'une
façon durable la pression artérielle. Ascoli, avons-nous dit, n'a
pas eu plus de succès.
Pour ces raison--, nous nous sommes toujours refusé «à faire
dépendre l'hypertension artérielle d'un trouble dans la fonction du
rein et, d'accord avec Traube, non- p msons qu'elle est primitive et
que les lésions organiques sont consécutives. Toutefois cette inter-
prétation soulève deux problèmes : le premier concerne la nature de
l'hypertension, le second ses rapports avec les lésions incriminées.
Nous les aborderons successivement.
En 1904, à la suite de recherches sur la coexistence de l'hyper-
plasie surrénale et de la néphrite chronique hypertensive, nous
avons attribué l'hypertension à une suractivité des capsules surré-
nales. Celait dans notre esprit une suite de contre-partie de
l'insuffisance surrénale aiguë et de l'insuffisance surrénale chro-
nique, ou maladie d'Addison. La même altération a été constatée
par d'autres observateurs, notamment par Josué, par Aubertin et
Ambard, par Ménétrier et Bloch, par Widal ei Boidin.
Sans chercher à savoir si c'est aux lésions corticale- ou aux lésions
médullaires qu'il faut donner la. préférence, nous dirons seulement
que deux hypothèses principales préten lent actuellement ex; liquer
le rôle il.- l'hyp srplasie surrénale. D'après la première, soutenue tout
d'abord par nous, l'hyperplasie commanderait l'hypertension;
d'après la seconde, plus communément admise, l'hypertension sérail
d'origine rénale, et l'hyperplasie traduirait la réaction antitoxique
de ces glandes vis-à-vis des poisons retenus dan- l'organisme.
( Jette interprétation, adoptée par < îaillard el par < îougel . nous paraît
inacceptable en raison de l'inconstance des lésions rénales.
Depuis, nous avons modifié notre opinion primitive. L'observa-
tion nous ayant montré, ainsi qu'à d'autres auteurs, que les lésions
surrénales peuvent l'aire défaut dans les formes aiguës el chroniques
de l'hypertension, nous pensons aujourd'hui que celle-ci, pour
m- pas être toujours liée à une altération des capsules, n'en est pas
moins d'origine a Irénalinique, ou, en d'autres term< s, qu'elle esl
due à une modification des organes chromaffines, producteurs
d'adrénaline.
<>n sait en efTet que les capsules surrénales ne sont, comme
Koliu l'a prouvé, qu'un des éléments d'un systèmed'organes disposés
le long du sympathique et apparentés par des réactions colorante-
;
ËYPERÎBNS tIELLB, M
communes. '■•■- organes dits chromaffines, on! pour fonction ei
tielle de subvenir à la tonicité des éléments musculaii
tiques, peul Hre dans loul l'organisme, mais en loul cas dans le
domaine du sympathique, aolammenl de l'appareil cardio-vascu-
laire.
Or c'est, à noire avis, le fonclionnemenl défectueux du système
chromaffine qui esl la cause de l'hypertension artérielle. Les preuves
en -oui nombreuses.
Nicholson ;• montré qu'il j a, chez la femme enceinte, une sorte
d'antagonis ntre le fonclionnemenl du corps thyroïde el celui
des • ■ . i [ ► — 1 1 1 < - surrénales. Si l'action <l<' l'un de ces systèmes glandu-
laires vient a prédominer, il en résulte Laute une série d'accidents :
d'une part, l'hypertrophie thyroïdienne bien < ■ > 1 1 n 1 1- • <!»• la _
. de l'autre, l'élévation anormale de la pression. Se sail on
pas, d'ailleurs, que l'aopareil chromaffine esl particulièrement riche
chez la femme el qu'elle possède des organes spéciaux, véritables
réservoirs d'adrénaline, donl certains, aggloméré; au voisinage de
l'utérus, «"in les corps de Marchand, sonl très probablement
destinés à provoquer la vaso constriction el l'arrêt des hé ri
quand l'utérus s'esl vidé 'l<- - contenu.
Les recherches expérimentales ne sonl pas moins démonstratives.
Lœper ;> montré '|u<' l'injection répétée 'I adrénaline provoque '!«' la
bradycardie, de l'apoplexie myocardique, de la Bclérose des
naires el <!•' l'hypertrophie de la surrénale . Gougel, Aubertin, que le
saturnisme expérimental H l'alcoolisme sont suivis d'une aug-
mentation considérable du volume des capsules. Blum a signalé
l'existence d'un diabète d'origine surrénale. < tr les hypertendus pré-
sentent 1res fréquemment des poussées de glycosurie peu abondante
el transitoire, analogues à celles que l'on détermine expérimentale-
ment. « 'n ''ii ;i constaté chez les femmes é lampliques \\.\ : I!
trouvé, au cours ■!<• l'hypertension essentielle, une augmentation
presque i instante <lu sucre du sang. On sail enfin que les
œdémateux pulmonaires, <|ui compliquent si souvent l'hypertension
artérielle, ressemblent absolument à ceux •\w Hallion h Nepper ont
déterminés chez l'animal à la suite d'injection d'adrén iline.
Partant de ces données, on a supposé que le fonctionnement exaj
du système chromaffine devait se traduire par la présence dans le
sang d'un excès d'adrénaline ; mais les recherches n'ont pas jusqu'ici
donné «le résultats définitifs. I es procédés chimi |iies étant de
de tous manifestement insuffisants, <>n a eu recours .1 <!«•- pro<
dits biologiques, basés sur la propriété qu'a l'ad
contracter les fibres musculaires et élastiques n« I»-
lenburg <>m trouvé cotte réaction normale chez la femme enceinte
et les hypertendus arlérioscléreux, diminuée dans la néphrite h\|>»'i
tensive. Stewarl a fait des constatations ai I
II. VAQUEZ. MALADIES DU CO I K.
contraires 6 La théorie que noua soutenons, ni ce dernier auteur
n'avouai! pas lui-même que l'on ue dispose pas actuellement de
moyens propres h déceler l'adrénaline el ses variations dans le sang.
( !e Bujel demande «loin- de nouvelles étud<
Il reste maintenant à démontrer que l<-~ Lésions organiques, si
habituelles à L'autopsie des sujets hypertendus, sonl provoquées par
L'hypertension artérielle. L'anatomie pathologique h L'expérimen-
tation nous en fourniront les preuves.
Nous rappellerons d'abord que l'absence de lésion ;i étésouvenl
notée, dans L'une et l'autre forme de L'hypertension, surtout dan- La
forme aiguë. C'est un argument décisif contre la théorie dite rénale
de cette affection. Plus fréquemment, il est vrai, il existe de- Lésions,
mais elles ont alors des caractères spéciaux qu'il convient d'analyser.
Dans L'hypertension paroxystique aiguë, L'éclampsie notamment,
les altérations du rein peuvent être très étendues, niais, — nous avons
déjà insisté sur ce fait, — elles ne ressemblent en rienà celles que l'on
voit communément dans les néphrites. Par contre, elles sont tout à
fait analogues aux lésions que l'on produit expérimentalement parla
compression de l'artère rénale, en d'autres termes par la suppression
brusque de La fonction du rein. Ces Lésions sonl donc d'origine mé-
canique, H c'est ce qui nous a conduit à dire qu'elles étaient, chez Les
éclamptiques, la conséquence el non la cause de l 'h} pertension.
Dans l'hypertension chronique, les Lésions sonl très différentes.
Elles consistent avant tout dans de la sclérose, <■! Le mot, assez
impropre, d • néphrite par lequel on 1rs désigne ne convient qu'aux
épisodes surajoutés, inflammatoires, survenus au cours d'un pro-
cessus chronique, épiphénomène, d'ordinaire, de la sclérose artérielle
généralisée. Or la sclérose elle-même peul être réalisée de toutes
pièces par l'élévation anormale de la pression.
Traube a l'ail à ce sujet cette remarque intéressante, que la sclérose
(\c l'artère pulmonaire, exceptionnelle comme l'on sait, se rencontre
de préférence chez les malades atteints de rétré ùssemenl milral qui
a pour effel d'augmenter la pression dans la petite circulation. Nous
en avons publié un cas avec Giroux; Laubrj et Parvuen onl rapporté
un autre. Le nôtre concernait une jeune femme affectée de rétré-
cissement double, milral ei tricuspidien, à l'autopsie de laquelle on
trouva un athéri (généralisé du tronc el des branches de l'artère
pulmonaire, alors que le système artériel aortique était remarqua-
blement sain. Gel exemple illustre d'une manière saisissante le
rôle de l'hyperpression sur la genèse des Lésions vasculaires i
justifie ce que nous avons dit, à savoir que La sclérose des vaisseaux
snil L'hypertension comme l'ombre suit le corps.
Ces données sont confirmées par l'expérimentation. Josué a pro
voqué chez les animaux des altérai ion- des parois des vaisseaux
en leur injectant de L'adrénaline, dont L'action hypertensive est
IlYN.l; Il iSlOH aki ÉB1ELLB. ::t
bien connue; les altérations étaient proportionnelles au nombre
■ II-- injections el à la durée de I expérience. Krilov* a i irdes
agneaux une hypertrophie du cœurel un épaississemenl des tuniques
de I aorte en élevant leur pression par le procédé de Blatz, qui con-
siste à suspendre l'animal par les extrémités postérieures. Enfin
\ I arrell el Guthrie onl produit une artériosi lérose d ordre exclu-
sivement mécanique, en dirigeant le sang d une artère à travers un
m veineux de capacité relalivemenl petite, c'est
augmentant la pression du sang dans l'artère. Les modifications
du vaisseau étaient constituées au début par del'hypermyolrophie,
I » 1 1 1 — par une Bclérose adventicielle el intimale. Les lésions cons
dans divers* s expériences ne reproduisent-elles pas, trait pour trait,
ce que I on observe chez l'homme .'
En résumé, nous pensons que J hypertension artérielle i
une suractivité du système chromaffine de l'économie, suivie
;i plus ou moins brève échéance des lésions rénales <•! vasculaires
que I "ii considère à i«»ri comme le substratum anatomique <!<•
I hypertension.
TRAITEMENT Nombre de moyens empruntés à l'hygiène ou
à la thérapeutique onl été proposés pour combattre l'hyperten-
sion artérielle; mais il ne semble pas que l'on en ail trouvé d'efli-
caces.
La réducti le I alimentation 'aine.- ;i été préconisée par Huchard
l>i»ur remédier, sinon à l'hypertension, du moineaux lésions i
iii(|ucs qu'elle entraîne. I Itérieuremenl il convint que le régime
diététique n'avait qu'un rôle accessoire. Il est sur en effet que, - il est
bon de recommander aux malades de diminuer l'usage >\<- la viande
et d'éviter de l'aire des repas Lrop copieux, cela ne su f lit pas pour
ramener la pression à la normale,
Il est également nécessaire <l»' proscrire les bois [ues
el tas nui- généreux, l'alcool entretenant el créant j •• ■ u t être de
toutes pièces l'hypertension artérielle.
I »n recommandera de plus aux malades de s'abstenir de fatigues de
toutes sortes, d'efforts physiques violents, de veilles pro o
sommeil de la première heure étant celui dont l'action sur la pression
artérielle est la plus sédative
(>n .1 attribué s certains agents physiques une influence quasi sou
veraine, mais discutable, sur le régime de la pression iranls
de haute fréquence, trop vantés, sont absolument in< Les
expériences de contrôle instituées pai i nos
observations, celles de Babinski el Widal, onl montré qu'il n'j
.i\.ui rien Q attendre de celte méthode, destinée •< un prochain
oubli.
/.iiiiiih'i h et < «'i lenol onl l'iri adial i • > 1 1 d<
surrénales Serg< n bu s obtenu quelque- bons résultats. l*oui i
604 il. VAQUEZ. — .MALADIES DU CŒUR.
drone, elle ne serait pas sans valeur, à condition d'en préciser les
indications.
La balnéation par les bains carbo-gazeux, à Hoyal ou à Bour-
bon-Lancy, esl souvent suivie d'heureux effets. Elle exerce une
action calmante chez les individus exposés à des à-coups d'hyper-
tension, et ell<- favorise l'adaptation de L'organisme aux troubles de
la circulation. D'autre part, le séjour ilans une station balnéaire
éloigne les malades de leurs préoccupations habituelles et constitue
un excellent adjuvant des autres médical ions.
Nous en arrivons maintenant aux agents médicamenteux. Beau-
coup ont été essayés et quelques-uns trop prônés. Nous partageons
à leur sujet le scepticisme d'Osier, qui ne croit pas à leur vertu. Tou-
tefois ce n'est pas une raison pour se refuser à les étudier ou à les
employer. Une chose doit nous y encourager, c'est que, s'il n'est im-
possible de ramener définitivement la pression artérielle à la nor-
male, il est cependant facile de l'abaisser, mais pour un temps mal-
heureusement trop court.
On trouve, en elïét, dans les composés nitreux organiques, toute une
série de corps qui agissent remarquablement sur la pression. L'inha-
lation de quelques gouttes de nitrite d'amyle la fait subitement
tomber de 220 ou ~2'M) à 140 et 150 millimètres. Cetle propriété peut
être utilisée avec avantage contre certaines des complications sou-
daines de l'hypertension artérielle : tels lesaccè- d'oedème aigu du
poumon, les bouffées de délire, de Nous en avons rapporté des
exemples.
L'influence de la trinilrine est moins rapide, quelquefois môme
elle semble nulle, probablement à cause de la lenteur relative de
l'action du médicament, et parce que l'abaissement de la pression
est pour ainsi dire masqué par des phénomènes rcactionnels qui la
ramènenl à son chiffre antérieur. Il résulte en effet des recherches
de Leech et des nôtres que la trinilrine ne manifeste son activité
qu'après deux ou trois minutes.
Le télranitrate d'érythrol ou tétranitrol employé par les auteurs
anglais aurait, d'après eux, une action moins rapide, mais plus
durable, de deux ou trois heures environ. Son inconvénient est de
provoquer trop souvent des douleurs de tôte pénible-.
Les nitrites alcalins, le nitrite de soude notamment, ne -oui pas
sans action, mais celle-ci est tardive et toujours moins marquée que
clic des nitrites organiques. Sans être positivement hypotenseurs,
ils exercent néanmoins une influence sédative sur la pression. Nous
employons volontiers le nitrite de soude n la dose de 0 ;'i i ."> centi-
grammes par jour pendant plusieurs semaines.
Tout récemnn nt, Machl dit avoir observé des effets remarquables
et durables sur L'abaissement de la pression, par l'emploi du benzoate
de benzyle, donné à 'a do e de \\ ;i \\\ gouttes d'une solution à
RYPBRTEN! ION ARTÉRIELLE.
il
30 poiii' 100, Nous n'avoua pas eu le tempe de l< -
i rôler.
Les iodures ei le mercure on1 une certaine efficacité, moins
contre l'hypertension artérielle que contre les lésions qu'elle délei
mine, surtout Bi la syphilis eal en cause On prescrira alors les
iodures concurremment avec les nilrites, el deux ou (rois fois par an
on leur substituera le traitemenl rcuriel, soit en frictions, soil en
injections intra veineuses de sels solubles.
Dans ces dernières années, les recherches onl été dirigées dans
une autre \ « hi-. plus capable ;t notre avis de conduire 6 de bons
résultats, el l'on s'est adressé ;i toute une série d'extraits organiques
doués, au moins d'après les expériences <l<- laboratoire, d'une
influence indiscutable sur la pression artérielle . mais les op nions à
leur égard sont I rès conl radictoire*.
<>n ,i fait usage principalement 'l<- l'hypophyse, ce qui paratl tout
d'abord surprenant puisque, d'après « » 1 1 \ .■ r et Scheffer, elle aurait
une action hyperteusive. Mais ultérieurement Scymonowicz ;i
montré que cette action est précé ••<• d'une phase d'hypotension;
ScheiTer, Halliburton et leurs élèves "iii noté qu'après plusieurs
injections l'effet hypertenseur disparatl pour faire place a un abais
Bernent persistant de la pression.
D'ailleurs, plus on pénèl re dans l'analyse si délicate <l>' l'action des
glandes endocrines, plus on voit < j 1 1.- celte action est complexe <-t
qu'elle résulte moins <!<• l'influence exclusive d'une substance unique
que de l'existence de substances multiples à effets souvent contraires
Cela explique <|n.- les résultats soient différents, Buivanl la p
de l;« glande employée <-i le mode « i < - préparation. Howell, Henri
Claude, A. Baudoin <»m indiqué des procédés qui permettent de
séparer les substances tiypertensives des substances hypotensives
de l'hypophyse. Il- "iii extrait ces dernières «lu lobe postérieur de
cette glan le et, en les injectant cheï des animaux, ils <>ni provoqué
une phase d'hypotension très nette, d'une durée plus ou moins
longue, suivie d'une phase rédactionnelle, parfois minime >>n même
nulle. Girardi aurait obtenu dos résultats .i peu près semblables,
mais la clinique n'en ;i pas encore bénéficié.
Pawcell B'esl adressé aux extraits thyroïdiens. Seul, l<- résidu
bo uble dans l'alcool obtenu après extraction de toutes les autres
substances a déterminé un effet hypotenseur. Or, chose cui
l'action hypolensive lui • • paru surtout marquée quand «mi I
usage 'I sa parties les moins riches en iode, les autres étaient ineffi-
caces. Cette action ne se manifesterait d'ailleurs qu'à la suite d'in-
jections intraveineuses ; elle ->t.iiI nulle un presque nulle quand la
substance est injecl ée sous la pea u.
I étude <lr^ autres glandes est moins avancée ( >n a expérimenta
successivement les extraits de corps jaunes qui, recueillis sur certains
106 II. VAQUEZ. — MALADIES Dl CŒUR,
animaux el dans des conditions déterminées, seraient, d après
Champs <'t Gley, aettemenl hypotensifs.
De môme pour les extraits de surrénales, qui, pour Studzinski,
contiendraient, .1 côté de L'adrénaline, une raso-dilatine que l'on
j>eul séparer de la première par certains procéd
Enfin il est prouvé que certaines substances dérivées <lu foie,
la choline notamment, sont capables d'abaisser la pression arté-
rielle.
< Somme on le voit, la question est encore à l'étuile. Elle m- pourra
être complètement résolue que quand on sera mieux fixé sur la com-
position chimique et le mode d'action des dillérents extraits orga-
niques. Néanmoins il n'est pas douteux que les résultats obtenus,
si médiocres soient-ils, doivent encourager les reeherches dan- ce
sens.
Mais, à défaut d'une médication systématique de l'hypertension
qui ne semble pas encore avoir été trouvée, on peut avec avantage
l'aire usage de médications symptomatiques destinées à parer aux
complications soudaines de l'élévation anormale de la pression.
<>n s'est adressé pour cela à des médicaments qui ont pour etl .1
d'amener un abaissement rapide de la pression, comme les ni tri tes
organiques. Chirié dil n'en avoir obtenu que de mauvais résultats.
Cela n'esl pas surprenant, car ces médicaments provoquent, après
une phase courte d'abaissement de la pression, une phase réaclion-
nelle au cours de laquelle elle remonte à son chiffre antérieur
el quelquefois même le dépasse. Il vaut mieux alors recourir ;i
l'opium el au chloral, qui possèdent une action à la fois sédative -iu-
le- centres nerveux el hypotensive générale.
Mais, de toutes les médications de l'hypertension paroxystique
aiguë, la plus efficac •. c'esl la saignée large <•! copieuse. Pour
certains auteurs, son succès serait dû à ce quelle entraîne une grande
quantité de substances nocives. A. notre avis, c'esl plutôl parce qu'elle
abaisse la pressiond'une façon durable, maisà condition — el < ihirié
5 a insisté avec raison que la soustraction du sang atteigne Ton a
800 grammes.
C'esl également à la saignée qu'il faul avoir recours pour com-
battre les épisodes aigus de l'hypertension chronique. Sans effet,
quand les accidents sont dus à des ruptures vasculaires, elle con-
vient au contraire aux cas où il- sont liés simplement ;• des troubles
mécaniques, el l'on sail qu'une émission sanguine abondante ;i sou-
venl raison des crises convulsives de l'urémie.
La ponction lombaire a été préconisée contre la céphalée
violente des hypertendus, les accidents vertigineux <-i oculaires:
glaucome, diplopie,etc. Dans deux cas personnels, la soustraction
d une forte quantité «le liquide céphalo-rachidien fut suivie d'une
sédation manifeste de la eéphalée, qui ne se reproduisit qu<' hum-
HYPER! BNSION A4 i ÊRIELLE 99
temps après, Pierre Marie a rapporté des Faits sembla I
Quand les troubles cardio vasculairessonl prédominants, la médi
cation doil être dirigée j > I * 1 1 • • t contre l'insuffisant ique <|u<'
contre l'hypertension elle même « elle dernière n '--t pas, conli
menl .1 ce que I on croit, une contre indication aux bu balances
l'on emploie 'I ordinaire, telle que la digitale, • 1 < * 1 1 1 on •« trop ten-
dance ;i s'abstenir par crainte d'élever encore la prcss <
crainte □ esl pasjustiûée. Danielopolu ;• montré récemment,
ave< les données expérimentales, <|u<- la digitale n esl pas .< redouter
chez les malades hypertendus el qu'elle a plutôt pour effel ■! aba
la pression artérielle.
Une excellente association, recommandée jadis par rraube,
consiste dans l'emploi simultané de la digitale el dea préparations
opiacées Non- en avons "M. ■nu de bous effets dans les i
il asthme cardiaque, d'oedème pulmonaire ou de dyspnée doulou
reuse, chez les sujets atteints 'l<- lésions rénal*
Enfin, au cas de dilatation aiguë du cœur, il ne faul pas hési
ni .1 l'ouabaïne, malgré -'>n action hypertensive. • elle ci n'esl
d'ailleurs pas .i craindre, car, en pareille circonstan< e la pn
s'abaisse soudainement, el louai). un.' ne rail que la ramènera la
normale. Mais ce n'esl qu'vne médicali l'urgence <|U'- l'on
sera dès que le dangei ei e | i
Blblloffi -*!>■• • • - \ i ha un v~>, M
Paris, i • ocl . 190 I, p 657) ■ Ascoli (G
\innuis. Hyperplaaic nurrénale daim l'alcoolisini
is.:.im,. ■ ■ \l il,- biolo
\ Mil MIL (L.), I
•.mil |/t/;//. <•! \lriu ./. U s" "i 'd XXI,
175-181) \i m m t\ el Pauvi
m. il. . « m . r.n ls, 191 H
leur de I éclamp
.1 \\ Sp
m. n 1885, p. 1 Paul), I
I i III. ,1 I •" M \u cl l\ M I l ■
Paris, avr 1907) — Iti i\:
i
(Dfltlfa '.. \r,l, f. /./.n
Win. afttfisin LXXI
Uni n i m D, Slll I I Ica Inuil I
Labor lin, médit
lênniq
en adrénaline du imain /v
[11,1911 Carmci V ■ ' •
gicale de la circulaUoi
rAiox ' m iiiivim i de I
. m» . 1"!
ii partielle ui n q
I
l
ailler palh ;
508 1!. VAQUEZ. — MALADIES DU CŒUR.
(p. 33). — Claude (H.) et CoTom, Tal i - fruste avec i tiques liées au\
variations de Ij tension artérielle (Société nearol., Paris, " déc. 1911). — Ci
III.) et Porak, Mu' l'action hypolensive de certains extraits hypophj - l' reste
médic, Paris, 10 janv. i914, u° 3, p. 23). Claudi 'II.', Ophtalmoplégie transi-
toin . i hé/ un artérioscléreux Bail, et Mém. Soc. méd, de* hôp. <le i
l« juin 1906). — Conhbim, Vorlesungen iiber illgem un- Pathologie, j Autl..
Berl., 1882, II. 312). — Croûton 0 \, Hémorragies nas i pharyngiennes après écla
tentent d'obus chez un Bujet hypertendu [Bull, el Mém Soc. méd. des hôp. de
Paris, "Jl jiiillcl 1916). — Darcanne, Rupture spontanée de l'aorte. Aorte non
athéromateuse [Bail, et Mém. Soc. anatomique, Paris, 30 nov. 1900, p. 975). —
Dbhoh et Heitz (J.), Sur la signification des hautes pressions diastoliques (Écho
médical du Vord, Lille, "J'> avril 191 i . — Donaldson, De la pression sanguine dans
la grossesse normale el anormale el dans le travail [J. <>/ Obst gynec. <</ Brit.
empire, London, sept. 1913). — Du Castbl, L'hypertension artérielle précoce dans
les corps de troupe (Bull, el Mém. Soc. méd. des hôp. de Paria, 12 janvier 1917). —
Parini, Hyperglycémie et hypertension Gaz. degl. Osped., Milano, 3 aoûl 1913 .
— Fawcett (G. G ), lîiK.i i-.s i.i . i, Rabb (J. M.) et P i (S. P. , EftTel des extraits
thyroïdiens sur la pression sanguine (Americ. Journal <>/' Physiology, janv. 1915;
Arch. mal. du cœur, août I9J5, n° 8, |> 274). — Fish.br (S. W. . 1>>- la valeur
diagnostique du sphygmomanomètre dan- les examens pour assurance sur la vie
(Journ. of the Americ. med. Assoc, Chicago, ti nov. 1914). — Flaibchlbh, Ueber
Schwangerschaftsund Geburtsniere(Zei7se/ir.f. Geburtsh. u. Gynâkol., VIII, p.
■ — F oy (G.), Manifestations cérébrales de l'hypertension artérieUe [Thèse de Paris,
A. Steinheil, 1911). — Frahk (Aug.), Ueber die Veranderungen am Zirkulations-
apparate bei Bleikolik Deutsch. Arch. f. klin. Med., Berl., Bd. XVI, S. 123). —
Froin (G ), Hématolyse et hématogenèse. Bactériolyse el bactériogenèse Th -
Paris, 1910). — Froi.n (G.) et lii\ i r(L.), Adénome des capsules surrénales et hyper-
tension dans l'hémorragie cérébrale {Gazette des hôpitaux, Paris, 14 juin 1906,
— Gaillard, De l'hyperplasie surrénale (Thèse de Paris, 1908). — Gallavardw I |
et Haour (Jean), Baisse syslolique de la tension artérielle au moment de la mens-
truation (Arch. mal. cœur, Paris, j févr. 1912). — Girardi, De l'action des extraits
hypophysaires sur l'appareil cardio-vasculaire et snr la diurèse ches l'homme
[Regiaacademiadimed.di Torino,l\ juill. 1914; in Arch., 1915, p. 220). — Goooi r,
Saturnisme exp rimental, hypertrophie considérable des capsules 3urr< nales (C. I<
et Mém. de la Soc. de biologie, Paris, in déç. 1903), — <'mi obt, Athérome humain.
Allii'i e expérimental el capsules surrénales (Presse médicale, Paris, 16 no\ .
1907, |>. 745). — Hagelbbro, Hypertension cl hyperglycémie Berl. klin. Woch.,
30 sepl. i912 . Halliom el Nbppbr, Recherches expérimentales but les effets
circulatoires el sur les accidents d'oedème aigu produits dans le poumon par
L'adrénaline (Journ. île physiol. cl de pathologie générales, Paris, n' 6, nov. 1911).
— Hall (F. de Havilland), Hemophysis duc to high tension (Lance/, London,
i i aoûl 1915, II. 129). — Il \si drock, L'hypertension artérielle au point de vue étio-
logique el thérapeutique, Wiesbaden, 1916. — Heitz IJ.) el Norbro, De la pres-
sion artérielle chez les tabétiques el de ses modifications, etc. ( Iren. mal du
cœur, Paris, L908, p 505 ^ Hall (I. de), Cause el traitement de l'hyperte -
{Amer. Journ. of Physiology, 1915). — Howell, The imer. J urn. <> the med.
Science, octobre 1914. Huchard (H.), Des angines de poitrine \liee. de med.,
Pans. L883, p. 679). — Hûrthlb, Irch. /'. ilie gesam. Physiologie, 1888-1890. —
IliiRTiii i -, Ueber den gegen wfirlige Stand und die Problème der Lehre von der
Blutbewegung (Denische medieine Wochenschrift, Perl.. 23 sept. 1904, 1409), —
Janbwai (T. C), A stud\ ni Mie causes of death in one hundred patienta wiich
high blode pressure (Jonrn. of Americ. med. Lssoc, < hicago, il décembre 1912,
i. LIX, p. 2106 2110). — Jocqs, France médicale, tss:, qo ,j. — Johh, Sur l'exis-
tence et la signification de L'hypertension artérielle [Med klinik., Berl., 1913,
n" 24). — Joseph, Le glaucome et Bes rapports avec l'hypertension artérielle
(Thèse de Paris, 1904). — Josub (O.), Capsules Burrénales, hypertension arté-
rielle, athérome (Bull, et Mém. Sue. mette. îles hôp. de Paris, 29 évrier 1904,
3e s., XXI, 139 141). — Josub, Athérome aortique expérimental par injections
rép'-tées d'adrénaline dans les veines (C. fi. Soc. de biologie, Paris, li nov. 1903 ,
— Knapp il |, Hemianopsie bei Bklampsie [Prag. med. Wochenscht . 13 mai
1901). — Krilow, Artériosclérose expérimentale par augmentation de la pression
san- unie (expériences sur des agneaux) \ Vraichebnais Gazeta, 1911, n I I et I
: ï PI l: l i \-io\ ai:i ÉRIELL1 tt '
Labadib-Laoravb et Ladrri lu talurnisme et h) I < -
liiiin- médicale P juillet i Dr Lapri *!»b, L'œil saturnin P
médit aie, 1 Lbb (H.), I
tension [Joui n. Amer, ml. 1011 Lbhmakb (F. |
Hemianopsic bei puerperaler Am i cAr,2ld
l.i i\, L'alcoolisme cause d'hypertension artérielle /•''/" t> \d de n
1913 Lcbpbr, action de l'adrénaline >ur l'appareil cardiovasculaii
capsule Kurrénale C /'. de /■< Soc.de biologie, 21 nov, ■• M \. m i i ■ l . ' ' ,
tli • use of benzil bcn/oate in some • ir< ul
2) août 1^20) Mahombo i. \ |, The relation belween artériel te I albu-
minurie British medic. Journ , London, i Mahom i i i
i .i Bri . i the prealbuminui
V, XXXIX M vnn René L'infen tus du
l'.H-i-, i- Mi ibtrirh, ll\ tertension el silurnisme Bail al M mr.i.
det hôp, ■/'• Pari . i ■ ■■ r. i , — Mbbbti
hyperl ■nsion artérielle [Bail, et Mém Soc. médit de» hâp. >!■ P
\li .i nui r. . i Bloi m. lt.- m p ilykysliqui', hypertropli le, hypertei
vaaculaire el hyperplaaie lurréna'e [Bull et aérn So médi '/-» >>■
9 1 1 1 1 1 1 1905, p. iOÏ \li\in W'iimii el W'iiimi n Henrj I': nupil-
laire suggestive d'artériosclérose avec hypertension [Journ of \m*i mtd \
0, 17 juillet 1915). ' Bi v> ' ■ K . Deult In h ' Khn.
Ifed. 1907, Bd SCI, 9 511) 0 W tpl
dam l'hypertension el l'arl riosclérosc / mn.
Toronto, ocl 1911*, Ostiiofi i lie il rit gc zur Lchr impsie und
Urftmie St mml klin \ or ■ ■ Pacho
Une orientation nouvelle de la sphygmomanométrie, le pression minime
étalon sphyp momanomél rique (i •
Icrisen, Leipzig, 1905 Parisoi i . Hypertens artérielle. Hypertrophie
cardiaque Hypcrplasies hypop] !i mil oevor, P
l'un i | \ ,), Rupture *pontun<lc de l'aorte Bull el Mém. -
mique, Paria, 1889, p 191 Pinard \ Pension artérielle el puerpéralil
/( du Mil international de» Se i d'Obstétrique,
Paris, 1900, p. 181 183, el Semaine médicale, P - Pollak,
Kritisch-experimentelle Studien sur Klinik der puerperalen I >.
1904 P ki. Sur l.i perméal île chei les éclamp \ lie tin
1, Paris, 1888, p i • . Qoaoronb, I »•• I > radiothéi « sur-
rénales dans quelques états hypertensifs [Ri for ma med 1913,
i ■ ■ m i ot IIrtravr, Pension si lérielle el ;
uiirrti ./,• mé ., Pai • iqu<
nale i tinue des hypertendui r juillet i
lin ,.i i , Zur Sj m pion i
Wr /.. Berl , Bd. XXI, S. 173 R i i
nine el i» n perten«ion ai i Paria,
la juin 19 i; i aium/ i . i'
Bull » Mém >.n h.>j,. -/.
I .1 -.,- .111/.- ïp :
\
iturnina un i deren Beziehung lur l rtmie \ irehox \\\l\
Sansom, rh
p 151 Skmiiousi Kirrbs On apoplexj in n
/ '!<• I. .Ul.l .|\ |K55, p 'I • . Sciirmrkr l'el
Qefrierpunktsbeslimmungen !>••! II. min no;
n KOI
■ion arlériollej Bull 1 1 U <i So
AinliU opie und Amaui use bei ^
naisse r. / n Gynàkol
Recherches sur les inodifl • ttrua-
t Ion Bail, ai Hém S
lied biolc
artériel li\ perlonus
\"\ XIV . n» ,. naline
5!0 II. VAQUEZ. — MALADIES Dl ' 'I I i:
( tournai of expérimental medioine, Lancaster, vol. XV, n° S). - Srou >ll -I
pôle de la syphilis dans les maladies cardio-vasculaires hypertensi et Li
Jovrn. of Ihe medic. Sciences, Philadelphie, août 1915). Stowbs (W
lion clinique des pressions artérielles maxime el minima leur rapport ave»
charge ■ el la surcharge du cœur (The Joarn. of Amer . med. I $$œ., Q
; ,,, i. 1913, vol. LXI, n" 1 '', in Arch., 1914. 670). — S/n i. Vorûbergehende Erblin-
dung mi Wochenbetl (Centralblatt. f. prakt ivgenheilk., 1882, VI, p. 169). —
T \%,..i i m i dbs Pi v n. : n i s, Traité des maladies de plomb, Paris, l 839. — Ti moi
el Campos (M.), Recherches sur l'état de In tension artérielle générale cliez les
glaucomateui (Arch. d'ophtalm., Paris, 1898 XVIll . — Tbbuvbby, Dia-
gnostic clinique des accès éclamptiques (Thèse de Paris, <î. Steinhril. 1903). —
Tolat il Sauviinai . Contribution à l'élude de la rupture spontanée de l'aorte
(Ilerue de médecine Paris, 10 nov. 1904). — Traubb, Gerammilte Beitr&ge mr
Pathol. und Physiol., Berlin, 1878, Bd. III, p. 167 el I"'1. — Traubb, Patli
1 1 1 1 • 1 Physiol., Berl., 1878, Bd. IM, p. i pi : Encéphalopathie — Vaqdbz La tension
artérielle dans le saturnisme aigu el chronique [Sem. méd . Paris, 80 nov. '
— Vaqubz, Éclam sie puerpérale el tension artérielle (Sem. méd., Paris* 13 mars
— Vaqubz, Hypertension (Congrès français de médecine. Paris, 19i'4). —
\ i< ii/ el ësmbin, Des épistaxis méningées au cours des maladies hypertensives
(Bull. el i/em. de la s,,,-, méd. des hôpit. de Paris, 23 nov. 1906). — Vaqubz >ll i.
Des effets mécaniques de l'hypertension sur le système cardio-aorlique (Sem.
médic, Paris, lu mai 1905, p. 217). — Vaqubz el Millet, Du cœur dans la gros t
normale (Presse méd., Paris, 2 févr. 1898). — Vaqubz, Hypertension (Bull, et
Mém. de In Soc. médic. des hôp. de Paris, 5 février 1914). — Vaqdbz el Nobbcoubt,
De la pression artérielle dans l'éelampsie puerpérale (Bull, et Mém. Soc, méd.
des hôp. de Paria, 2 'janvier 1897, p. 117). — Vinaï IC), Traité des maladies de la
sse el des tuiles «le couches, Paris, l-"i. — Wildt, Pression artérielle chez
le vieillard (Central, f. Ilerz. und Gef., 1912, n° 2). — Wallicb, L'hypertension
gravidique (Ann. gynécol. el obstétr., nov. 1912). — Widai F.), Les grands
syndromes iln mal de Brighl Umirn.il médical français, l'.iris, 1> janvier 19*1,
p. 18), — Widal et Boidin, Adénome des capsules surrénales. Hypertension et
athérome généralisé (Bull, et Mém. Suc. méd. des hôp. de Paris, 21 juillet 1' "5). —
Wibnbr M.) el Wolfnbb ll.i. Une réaction pupillaire d'artériosclérose avec
hypertension (Jovrn, of A mer. med. Assoc, Chicago. 17 juillel 1915). — Wibssbbr,
Ueber Blutdruckuntersuchungen w&hrendder Menstruation und Schwangerschafl
{Gesellsclin/ï /'. Geburtshilfe, in Leipzig, 19 juin 1899, in Centralblatt. f. Gynikol.,
i nov. 1899, p. 1335). — Williabo J. Sto.xb, Signification clinique des pressions
artérielles maxima et minima: leur rapport avec « la charge • el la « suivi
du coaur [Journ.il of American médical Association, Chicago, 4 oct. 1913,
vol, LXI, n° 14). — Zwbifbl (P.) Zur Aufkl&rung der Eklampsie, 1. Mitteilung
| \r,h. f. Gynakol, Berl., 1904, LXXII).
DES TROUBLES IX RYTHME M CŒUR
ET Dl POULS (ARYTHMIES)
HISTORIQUE ET GÉNÉRALITÉS. On donne le d'arylhmi >s
aux modifications de la fréquence el du de d n des
battements du cœur. Toutefois cette expression ne doil pas être prise
dans -"ii ~i-iis étymologique, qui impliquerai! l'absence de toute
cadence; <>v le rythme, bien qu'anormal, peul être néanmoins
réfl ni ier el coordonné.
Il n \ ;i pas longtemps que l'on .1 commencé s s'occuper des
arythmies. N<»~ ancêtres B'en souciaient forl peu, el c'esl
tuitemenl qu'on leur :i attribué une cortaine habileté dans l'art
d'explorer le pouls. Les seules indications qu'ils lui demandaient
avaient trait ''ni diagnostic el au pronostic des maladies interni
M- ne s'inquiétaient ni de -<>n rythme, ni, chose plus surprenante,
de sa rapidité. Quant à imaginer que ses modifications eussent
quelque rapport avec !<• mode d'action <Ki cœur, cela ne leur étail
pas possible, puisqu'ils ignoraient la circulation du sang.
La découverte d'Harvej n'j changea rien, tant est grande la i
<!«•- idées préconçues, el c'esl seulement cinquante ans plus tard,
en i ~ 19, que Sénac signala pour la première fois cette variété d'aryth
mif, quasi f lamentale, «pu consiste dans la discordance entre
lea battements du cœur et du pouls. Il appela ■ intermissions ■•
les irrégularités qui n'affectent que ce dernier el irrégnlai
proprement dites celles qui intéressent simultanément le errur el
lea artères. Il chercha à établir leur relation avec les lésions
disques, les troubles dyspeptiques ou nerveux, nota les sensations
subjectives dont elles s'accompagnent el même quelques-uni
moyens empirique b qu'emploient les malades pour s'en rendre
iii.ui res.
Puis N* silence se lit A nouveau, si bien qu'au débul du siècle der-
nier Corvisart et Laennec parlent à peine des irrégulai lés du co»ur.
En 1827, Idams, api tgni et Spens, il fil conn i
le ralentissement permanent <lu pouls ■ •(
troublât nerveu x gravée Leurs obsen i ontirm quinze
après par Stokes, dotèrent la clinique d'un syndrome nouveau connu
-."us li- nom <\>- -\ ndrome d' Vdams SI
EEn 1841, Bouillaud reprit l'étude des arythmies, presque
où l'avait laissé Sénac • omme lui, il distingua les intermitte
.m vraies ou en faussée suivant qu'elles intéressent les et l<>
512 11. VAQ1 EZ MALADIES DU CŒUR.
cœur ou celui-ci seulement. Il décrivit de plus les faux pas du
cœur >», mais sans rien dire de leur nature H de leurs caus<
L'introduction par Marey, en 1863, des méthodes graphiques dans
la médecine donna une puissante impulsion aux recherches cliniques.
La substitution du sphygmographe au palper «le Tarière permit
enfin d'avoir des données précises sur la fréquence et le rythme du
pouls. Mais «in eut le torl île vouloir déduire de la l'orme des tracés des
indications qu'elle est incapable de fournir; aussi le livre publié sur
ce sujet par Lorain en 1870 est-il rempli (Terreurs. Cependant cet
auteur lit connaître assez exactement le pouls couplé digitalique.
En 1876, Riegel puis, en 1880, Germain Sée proposèrent pour la
première fois une classification soi-disant rationnelle des arythmies.
Ils donnèrent le nom d'allorythmies à celles qui se répètent sui-
vanl une certaine cadence et celui d'arythmies irrégulières à celles
qui n'affectent aucun rythme déterminé. Cette distinction esl d'ail-
leurs artificielle, car nombre d'irrégularités pourraient être indiffé-
remment rangées dans Tune ou l'autre variété : telles le- extrasys-
toles qui se présentent suivant les cas sous la forme d'une arythmie
cadencée ou d'une arythmie irrégulière. La vogue imméritée dont a
joui si longtemps celle classification tenait à ce qu'elle prétendait
s'appuyer sur des tracés graphiques. Mais, en réalité, ceux-ci n'en
disaient pas plus que le palper de l'artère.
Traube en lira un bien meilleur parti el décrivit «l'une façon à
pen près définitive le pouls bigéminé et le pouls alternant.
On ne comprit pas, d'abord, l'intérêt de ce- recherches. De
l'avis général, les irrégularités du cœur dépendaient <le l'influence
perpétuellement variable du système nerveux, et on ae croyait pas
qu'il fût possible de leur attribuer quelque valeur. Les choses chan-
gèrent d'aspect à la suite des découvertes de (îaskell, d'Engelmann
el de Mis.
Ces découvertes constituaient une véritable révolution. 11 en
résultait en effet que la part attribuée au système nerveux dan- la
contraction cardiaque était trop considérable et que celle du
myocarde, jugée nulle, était loin d'être négligeable. Cette théorie,
appelée myogène, ramena l'attention sur l'étude des arythmies,
incita les médecins à chercher dans le cœur même la cause des
irrégularités, et troubla les physiologistes attachés à la théorie
neurogène comme a un dogme intangible. Elle fut l'occasion d'une
quantité considérable de travaux expérimentaux el cliniques, qui
modifièrent la conception que Ton se faisait de certaine- arythmies,
notamment de la bradycardie, des tachycardies paroxystiques et
de l'arythmie complète. Parmi les auteur- qui ont contribué à
L'étude deces différentes questions, nous citerons Mackenzie, Lewis
en Angleterre, Erlanger, Thayer, Hewlett en Amérique, Ili.-. Hoff-
mann, Hering en Allemagne, Wenckebach en Hollande. Pezzi en
A.RYTHM1I i:«x
[talie; Danielopolu en Roumanie, elc. Noua avons apporté notre
contribution à l'œuvre commune el inauguré toute une série de
recherches poursuivies ultérieurement par Cîallavardin, Josué, Lian,
h. Routier, et plusieurs de n«'~ élèves, Laubry, Ksmein, Heitz,
Leconte, Clarac, Donzelot, Lutembacher, elc.
Malgré les progrès réalisés dans i - der res années, l«- moment
n'est pas encore venu de proposer une classification <!<•- arylhi
Logi [uemenl on pourrait en concevoir une, basée sur la physiolo-
gie pathologique «•! sur les relations de tell i telle irrégul
avec !<• trouble d'une des fonctions du myocarde : mais ''il'- •
trop schématique. Wenckebach, que cette conception avait séduit, a
publié en 1903 un livre Bur l'arythi sonsidérée comme l'expres-
Bion de troubles déterminés des fonctions du creur . Mais, dans une
Beconde édition parue en 1914, il a dû l'abandonner, l'expér
lui ayant montré qu'elle s'accordait mal avec les données -I'' la
clinique. S'il est Bûr, en effet, qu'une modification dans l'excitabilité
ou la conductibilité du myocarde Be i raduil par des exlrnsystolea ou
de la bradycardie, etc., il n'en Faut pas conclure qu'elle soit seule
à 1rs produire. Mieux encore, l'arythmie Complète, qui témoigne au
plus haut degré des désordres cardiaques, est un phénomène com-
plexe <|ui dépend, pour une part, d'un trouble de I excitabilité, pour
une autre, d'un trouble <l«- la conductibilité, <l«' l'excitation, etc., sans
compter les facteurs encore inconnu--.
\u---i est il préférable, en attendant que l'on puisse faire mieux,
de procéder par énumération <•! d'étudier les arythmie les unes
après les autres, ce qui a l'avantage de leur conserver leur personna-
lité clinique. Mais, auparavant, nous en donnerons un aperçu -
rai '-u indiquant les moyens de les différencier au lii «lu malade.
* *
Certaines irrégularités -<• reconnaissent au palper de l'arl
d'autres nécessitent l'emploi des méthodes graphiques, indispen-
sables <ii tout cas, qu nd on veut préciser la nature des div<
arj i hmies
Celles ci consistent essentiellement dans des modifications '!<• la
fréquence, de l'amplitude et du mode de su< cession îles itlemenls
du cœur et «lu pouls.
La fréquence du pouls est tantôt augmentée, la n loi dimii
Dans l«' premier cas, on ■ il «|u'il \ a lachycardi ; bra
dysphygmie, ou brad> ardie si lecœui est également ralenti.
L'inégalité d'amplitude affecte deux formes principales Dans l'une,
elle est périodique, une pulsation faible ruent
.1 une pulsation forte c est le pouls alternant. Dana I autre, ell<
aucun rylhme déterminé ; les pulsations sont rapides, incoordoni
TlVAII I l.l VI !■! WI1I.
i i II. VAQ1 ! ./.. MALADIES DU I CEI R.
parfois à peine perceptibles : c'esl le pouls irrégulier perpétuel ou
.u\ Lhmie complète.
Le mode de succession des pulsations peul être troublé de plu-
sieurs façons. Parfois des pulsations d'égale valeur se succèdenl
par groupes de deux suivis d'une longue pause el constituent le
pouls bigéminé ou couplé des anciens auteurs, trigéminé si
les groupes comprennent trois pulsations. D'autres l'ois, la pul-
sation supplémentaire el la pause qui lui succède apparaissent de loin
en l"in au cours d'un rythme régulier figurant ainsi les intermit-
tences et « faux pas de nos prédécesseurs. Ces diverses irrégu-
larités correspondent à ce que l'on appelle aujourd'hui l'arythmie
extra syslolique.
On peut également, au moins dans certains cas, préjuger de la
nature d'une arythmie d'après les sensations accusées par les
malades.
La sensation de déclenchement subit des battements du cœur
coïncidant avec le passage d'un rythme normal à un rythme préci-
pité est un signe presque certain de tachycardie paroxystique. Il esl
fréquent alors que l'accès se termine de môme brusquement, le
rythme reprenant ensuite sa cadence ordinaire.
Des manifestations particulières décrites par les malades sou- le
nouille reflux au cœur ou de torsion avec angoisse lipothymique
ne peuvenl être duc-- qu'à des extrasystoles. Des accès vertigineux,
syncopaux ou convulsifs, accompagnés d'une lenteur insolite du
pouls, doivent faire penser au syndrome d'Àdams-Stokes.
Les autres arythmies sont habituellement silencieuses. Cependant
l'arythmie complète donne parfois lieu, au moins à son début, à des
troubles caractérisés par une sensation anormale de battements
précipités avec pesanteur dans la légion précordiale.
Quanl à l'arythmie respiratoire el à l'alternance du pouls, elles ne
se révèlenl par aucune manifestation subjective.
Alt VIII MIL RESPIRATOIRE
L'arythmie respiratoire consiste dans mie modification chronolo-
gique de la succession des battements liée à la respiration. Ou bien
elle esl méconnue, ou bien au contraire on lui accorde une trop
grande valeur, en l'attribuant à torl à quelque trouble grave du
cœur.
Cette variété d'arythmie a été signalée dès le milieu du Biècle
dernier par Hardj el Béhier, «pu on! indiqué ses relation- avec
les diverses phases de la respiration el noie que le pouls B*accélère
au momenl de l'inspiration. Plus tard tieinbrodt s confirmé ces
observations, mais sans réussir à en donner (explication.
Le mécanisme de l'arythmie respiratoire a été élucidé par Wer-
ai; vi il mil -
i:t
IheimeretMeyer, et parFredericq de] - u moyen d'ex périei
failee Bur [68 animaux, sur le chien notamment, qui présente celte
irrégularité à I étal normal.
Enfin, dans ces dernières années, l'arythmie respiratoires été l'ob-
jet de nouvelles observations cliniques dues à Mackenzie el ;i nous-
même.
MANIFESTATIONS CLINIQUES L'arythmie respiratoire s'oba
! Forme ordinaire, cadencée, da l'arythmie r
<!<• préférence chez les sujets jeunes. Aussi quelques auteurs lui ont-ils
donné !<• nom de pouls infantile. Pour Mackenzie, on la rencontrerait
clir/ 30 ;i 10 p. 100 des adolescents ' m la constate également dans
\n Ihmie rewp
a convalescence des malad es el dans la dép
liée aux étals neurasthéniqui
Elle se présente sous deux formes : ( i»lled uuenr^ thmi<
des battement précipités succèdent régulièrement Ltetnenls
espacés ti_ c'i • ' • ' ! mi<' sorte de ralentissement du p
laquelle les périodes de battements espacés remportent de t
516 II. VAQ1 EZ. - MALADIES DU CŒ1 R.
coup sur les périodes de baltements rapides fig. 95), le rythme du
pouls à la minute étant, de ce fait, plus lent qu'à l'étal normal. I)ans
les deux cas, I'- ralentissemenl correspond à l'expiration el l'accé-
lération à l'inspiration.
Tics souvent l'arythmie se reconnaît au palper du pouls, en
comparant s. m rythme avec celui de la respiration. Elle est plus
manifeste quand ou dit au sujet de faire < I < ■ s inspirations lent*
profondes, mais sans effort. Chose curieuse, parfois ce sont les
parents qui la signalent au médecin pour l'avoir remarquée chez
leur enfant pendant son sommeil, où le calme et l'amplitude de-
mouvements respiratoires l'accentuent. Dans d'autres cas, elle ne se
révèle que sur les tracés graphiques. Elle disparaît quand le cœur
s'accélère, à la suite dune course, sous l'influence de la digestion ou
simplement dans le passage du décubitus dorsal à la station verti-
cale. Pour la même raison une injection d'atropine a pour etl'el de
la supprimer.
MECANISME. — Marey s'est l rompe sur les caractèreset les causes de
l'an thmie respiratoire. Pour lui, elle consistai! en une accélération des
pulsations pendant l'expiration et un ralentissement pendant l'inspi-
ration par suite de « l'action alternativement favorable et défavorable
que la pression intrathoracique exerce sur la systole cardiaque». Son
erreur tenait à ce qu'il observail les sujets en état d'inspiration for-
cée, laquelle a effectivemenl pour effel de ralentir le pouls el presque
de le supprimer, alors que c'esl l'inverse dans la respira' ion calme.
En réalité, l'arythmie respiratoire relève, comme l'ont montré
Fredericq el Wertheimer, d'une influence exclusivement nerveuse.
Fredericq a prouvé expérimentalement que le ralentissement
du cœur el du pouls pendant l'expiration est le phénomène fonda
mental de l'arylhmie respiratoire et qu'il est consécutil à un réfle <•
qui, parti des muscles inspiratoires du thorax à la tin de l'inspiration,
gagne les centres el se transmet par voie c ntrifuge au nerf pneumo-
gastrique. Le nerf excite provoque le raient îsseiuent du oeur, qui
commence, fait essentiel et dont témoignent les tracés, non au
début de l'expiration, mais à la lin de l'inspiration.
Parmi les arguments en faveur de celte interprétation, uous signa
leronsl'acl on du chloroforme qui, en supprimant la sensibilité péri-
phérique, supprime du même coup le réflexe nerveux et les irrégularités
du pouls, tandis que le chloralose, qui exalte cette sensibilité, les
laisse subsister. Enfin, si l'on sectionne chez le chien le aerf pneumo-
gastrique, ou si on le paralyse par l'atropine, on lait disparaître
I arythmie respiratoire, ce qui prouve bien qu ■■ le réflexe nerveux se
transmet par la voie du vague.
La bradycardie d'expiration, ou arythmie respiratoire, affecte éga
lemenl loue- les partie- du cœur, oreillettes el ventricule-, qui
battent sur le môme rythme. C'est une bradveardie totale, ou encore
IRYTHMIES. tS— 517
lui"- bradycardie — 1 1 1 1 1 - -- 1 1 « - . ainsi nommée parce que le réflexe
qui commande le ralentissement Be transmet au cœur par l'inlermé
diaire «lu sinus, lieu d'origine de !:i contraction Elle consiste donc
essentiellement, au i »• » i ■ 1 1 de vue de la terminologie physiologique,
dans une excitabilité périodique «•! anormale du nerfpneunx
trique, donl l'action sur le sinus esl bien connue.
Cette ;ir\ hmie, i îi i\i -"ii de sa na uie, n'est justiciable d'aucun
traitement. Il importe seulement de la connatlre pour ne pas
s'en i-il v,i\ er.
POULS PVIt Vlm\ \i
Cette forme d'arythmie, décrite par Griesinger en is'»i el par
Kûssmaul <-ii 1873, esl caractérisée par la diminuti m d'amplitude ou
môme la suspension momentanée du pouls pendant l'inspiration. Elle
;i été ultérieurement l'objet <!<• travaux dus à Somraerbrodt, Harris,
Wenckebach el Pezzi.
A première vue, ce phénomène semble ne rien avoir d'anormal, et
l'on sait que, sous l'influence <l<- l'effort, le pouls se ralenti! pendant
l'inspiration au poinl parfois de disparaître complètement. C'est ce
qui se passe dans l'épreuve de Millier, qui consiste i faire des inspi-
rations de plus en plus profondes el i maintenir la glotte fermée
pendant que l'on bouche une narine avec le doigt : ou encore, c iroroe
l'a noté Wenckebach, quand, assis but une chaise dont on empoigne
le siège avec les mains, on remplit à fon I la poi nu.'. Vusa P
disait il que le pouls paradoxal n'était que l'i lion d'un
physiologique h qu'il n'avait de para loxal que son nom
Mais ici, comme pour l'arythmie respiratoire, il faut distina
Ce qui constitue l'anomalie signalée par Gri< el Kûssmaul,
c'est son apparition à l'état, non d'effort, mais de respiration tran-
quille; or cette sorte d'anomalie esl toujours pathologique. Pour
cette raison, Pezzi .1 proposé '!>• remplacer le n un de pou
doxal, qui peut prêter à confusion, par celui de signe de (iriesii
Kûssmaul fig 96
auteurs, ayant eu l'occasion il'- l'observer 1 !i •/ des mal 1
atteints de péricardite chronique, le considérèrent comme quasi
pathognomonique de cette affection tu l'attribuer
ment des vaisseaux de la base du cœur résultant de la li
'•<'<■ sur ''u\ par les adhérences au m ni de la 'li-1
ratoire «lu 1 borax
l .1 valeur de ce signe fut co itesl raub •. qui 1
cas de pouls paradoxal cb desquels le 1
l'ut trouvé mobile Ultérieurement onen -ignala d'autn
Les lésions l<- plus souvent noté - consistèrent dans !<•- tumeur*
518 II. VAÇ1 l ./. — MALADIES m CŒ1 R.
médias! in, des épanchements de la plèvre ou un rétrécissement «lu
lar\ n\.
Faut-il <'ii conclure que le signe de Kussmaul n'a rien affaire
avec la symphyse «lu péricarde ' assurément non, car on le ren
contre, malgré tout, fréquemment dans cette affection, el c'esl a
elle qu'on devra penser, s'il n'y a aucune autre raison de l'expliquer.
C'est d'ailleurs l'opinion adoptée par Pezzi. Dans un récent travail,
Svoiecliolow a prétendu que le pouls paradoxal v,i verrai! de pré-
férence dans les cas d'adhérences du cœur et du péricarde à la
Fig. 96. - — Tracés «le la respiration el de l'artère fémorale.
Poula paradoxal de oause mécanique : il disparaît pendant l'inspiration el
réapparaît pendant l'expiration pour présenter son maximum d'amplitude pen-
dant la pause respiratoire [symphyse endopéricardique et médiastino-péri-
cardique) (Pezzi).
plèvre el au poumon gauches. 11 en a rapporté deux observations
prol)nnles.
Par contre, l'interprétation proposée toul d'abord par Kussmaul
est complètement erronée. Le pouls paradoxal est dû non pas, comme
il le croyait, à la traction exercée par 1rs adhérences sur le vaisseau,
mais à la gêne respiratoire qu'elles déterminent, ce qui explique
qu'on puisse le voir aussi bien dans certaines affeolions graves de
la poitrine que dan-- la symphyse du péricarde,
Le mécanisme du pouls paradoxal n'est pas tout a fait éluoidé.
Pour les premiers observateurs, il consistait dans un troubla méca-
nique analogue à celui invoqué par Marey pour expliquer l'arythmie
respiratoire, c'est-à-dire dans la diminution d'énergie de la systole
lors de la distension inspiratoire du thorax. Wenckebach I»* l'ait
dépendre de conditions mulliples : extrathoraciqu.es, dynami-
ques, etc. Mai- la cause prépondérante est certainement nerveuse.
I IIMII :S.
::t
La preuve en esl que, dans l'expérience de Mûller, où l'on po
supposer «i1"' l'action mécanique esl seule en cause, l'administra
tion de l'atropine qui paralyse le nerf vague n'en fail pas moins
disparaître les lificationa du pouls. Il en esl de même du pouls
paradoxal] qui, ainsi que noua l'avons vu avec Ësmein, esl supprimé
par l'atropine. Pour ces raisons, il semble bien que celle arythmie
<oi\ due à un trouble réflexe transmis aux centres nerveux el de là
au cœur par la voie du pneumogastrique.
I VI R ISYSTOLI S
L'arythmie exlrasyslolique, la plus fréquente de toutes les ai
mies, eal celle qui inquiè e le plus les malades, <;n elle donne lieu
,i des sensations subjectives parfois foi incommodi s
Elle esl due essentiel lemenl à l'interposition, au cours de la r<
lution cardiaque, de contractions intempestives du sinus, de l'oreil-
lette <>ii «lu ventricule, <|ni impri ni au pouls des formes vai
La plus habituelle consiste dans la présence, aprèj une pulsation
normale* d'une ou il«'ii\ pulsations supplémentaires suivies d'une
pause plus <m moins prolong» e : c esl le pouls couplé, lugéminé ou
i ri gémi né <li- anciens auteurs.
D'autres fois, le pouls esl seulement |>ln~ lenl <|u .1 l'ordinaire
bien sa fréquence esl la même, mais ~<<u amplitude varie j • < • r- 1 • ►• 1 1
quement, une pulsation faible ven ml s'intercaler entre deux pulsa-
tions fortes pour constituer une sorte d'alternance.
Il peul arriver enfin qu l'exlrasyslole ne apagne d .1 icune
modification perceptible au pouls el ne se révèle <|u<' sur les li
graphiques.
MÉCANISME \ l'étal normal, toute contraction des oreillette
des ventricules a pour cfTel de les rendre pour un certain lomps
réfractaires à une excitation nouvelle <•! de créer une p
repos qui constitue la diastole < elle inexcitabiliti
• étal ré frac ta ire 1, décrite par Marey, esl absolue pendanl i
pois elle diminue <• 1 1 - 1 1 1 1 « - prop ment, pour faire pla 1
excitabilité d'abord relative h enfin c impiété, au moi lenl «lu retour
de l'excitation, qui 'l"ii donner naissance à la systole suivante.
Dam certaines conditions, pathologiques ou simplement ai
malea excitabilité trop grande du cœur, action '
excitants - l'inexcilabilité peul être i
phase terminale, où elle esl moins prou »n d résulte une
contraction supplémentaire, qui constitua
D'ordinaire, mais non toujours, les extras\>loles sont suivies d'une
pause plus ou moins prolongée, dite re
tible au pouls bous la foi me d'une intermittence En voici
l extra systo e s les mêmes effets sur le myocarde qu'ui •
.20
II. VAQ1 I /.
MALADIES Dl CQ i H.
légitime, ■•! elle l<- replonge dans l'étal réfractaire au momenl ou il
allait <'ii sortir. Aussi, quand le stimulus qui provient an temps
voulu des régions supérieures atteint celle où s'esl produite l'extra-
systole, il la trouve incapable de réagir par une contraction. Fuis
le cycle recommence, el il Faut attendre le retour du stimulus sui-
vant pour que la région en question, redevenue enfin excitable, se
lu. 97. — InexcitabiUté périodique du cœur.
De P à a, période d'inexcitabilité abs 'lue ; de a à </. période d'excitabilité
relative pendant laquelle m- produisent des extrasystoloe d'autant plus fortes
qu'elles sont plus tardives.
contracte à nouveau. L'ensemble de ces actes successifs occupe
souvent la durée de deux révolutions ; le rythme «lu pouls extra-
systolique est alors double du rythme normal du sujet. ('.«Ile loi subit
d'ailleurs de nombreuses exceptions (fig. 98 .
PRINCIPAUX TYPES D'EXTRASYSTOLES. — Le- extrasystoles
peuvent prendre naissance dans toules le- parties du cœur, mais de
préférence dans celles <|iii dépendent du système dt>s libre- du fais-
ceau primitif du cœur : le ventricule ou le sinus, l'oreillette OU le fais-
ceau qui les unit. Elles sont donc sinusales, auriculaires, auriculo-
Al: VI HMII S.
i:t i
ventriculaires el ventriculaires. Nous les éludierona successive-
ment en commençant par les extrasystoles ventriculaires el
auriculo ventriculaires, les plus fréquentes <-i les plus intéressantes.
a 20 h zo ci 20 ■
|-,.. 9i
Représentation schématique de l'activit<
de l'.\h ,i-\ stole
L'excitation née <'n S i-nm-i passe par or (oreilletl* | pour aboutira renl
tricule . I'. H pouls radial l !n ■< el h. conl r
Iraaystoles ventriculaires; les excitations <i el h traversent l'oreillette,
n'abordent pas le ventricule, en étal réfraclaire, par ~n il <■ de l\ il
La longueur du pouls extrasystolique >" (double 'In pouls i
Extrasystoles ventriculaires I - extrasystoles ventricu
laires s'acc pagnenl à rauscultation du cœur, à l'examen du pouls
radial el des tracés graphiques, «!«• signes qui permettent de les
reconnaître facilement .
Quand l'exl i -.>\ stole suit de très près la Bystole normale, «'11 <• pro-
voque un rythme à in>i>* temps simulant un galop ou plutôt un
dédoublement. Les deux premiers bruits ^<>ni dus .i la syal ■ le légi
time, If troisiè a la fermeture, bous l'influence '!«• l'exlt
lion] des| valvules auriculo ventriculaires, ouvertes à la -mi-- il.- la
contraction précédente. <'.<• troisième bruil a une sonorité éclatante,
parce que l'extracontraction fait passer brusque ni les valves
auriculo ventriculaires 'I une ix.--ri.ni extrême à l'autre, tandis qu'à
l'étal normal celles-ci, soulevées d'abord par la réplétion diasto
lique 'lu ventricule, se ferment ensuite presque sans -
Quand l'extrasysl oie est plus tardive, le rythme cardiaque
quatre temps : c'est 1<- rythme couplé, I es deux premiers bruits
respondent à la Bystole légitime : les deux autres, à I •■\ii
Lion Parfois une nouvelle extrasystole se produit, el un troisième
<'i>ii|ilr apparat! pendant le temps de la diastole cardiaque.
I es extra s j stoles \ entriculaii - -
grammes a la présence, entre les soulèvements normaux, de soulève-
ments supplémentaires situés à distat - premi<
eu nombre égal a relui -Ir- exlrasystolea.
Ces mêmes ondes se retrouvent -m- le- phlébogrammes, entre les
522
Il VAQUEZ.
MALADIES II CG i R.
soulèvements a, auriculaires, avec lesquels elles n'gffecteal aucun
rappporl déterminé ; elles peuvent même, comme on le voit sur le
tracé li'j. 98), se confondre avec l'un d'eux, ce qui augmente
— Ej l"'. K". extraaystolea ventriculeires.
En E, E', le Boulèveraeul extrasystolique se confuml sur le tracé jugulaire
avec le soulèvemenl g,
d'autanl son amplitude. M;> i -. fail essentiel, les soulèvements a
arrivent toujours à leur temps; l'espace qui les sépare es( toujours
le même, car les phénomènes insolites se passant dans le ventri-
Fip. 100 Bxlrasystole venlriculeirc gauche.
En S. dépression profonde correspondant à l;i dépression normale A laquelle
s'ajoute le Bommel l>. qui est inver* Le somme! T peste positif si rail île très
i dépressiun S.
cule, il n'\ a aucune raison pour < | < u» le rythme de l'oreillette -"il
l rouble.
Sur les électrocardiogrammes, les extrasystoles ventriculalres
provoquent «les soulèvements supplémentaires, non précédés de
Ali Y I II MU -.
t i
soulèvements auriculain De plus, le complexe R SI ique,
. .• .(in ci logique, puisqu il esl -lu « une conlractiou anormal
il esl généralement suivi de repos compen ••• i Enfin
menti surajouté? <>ni un aspecl el >■ ml !••
lot. — l
i ont me I n pe i innii ' l
lotnmel it.
lieu d'origine de la contraction. Les électro ;ar liogrammes
(fig. 99 à 102) représentent les trois formes principales d'exli
tôles rentriculain
Le pouls radial eal toujours modifié, mais différemment, suivant l*«
formes de l'extrasyslole; d'ordinaire, il eat bigéminé <>n t-
plat rarement ralenti <>u peeudo-alternant.
I s | h n ils lent extrasyslolique n'est en réalité qu'un pouls bigéminé
Mini.'i R est d , amplitud
ilemenl i •
dans laquai la contraction supplément i
Mail la pause oompenaati iec n'en axiale pas m qui -ion ■
poula une lenteur inaccoutumée Son rythme peut
dépaaaer quarante a la minuta el simuler la •
il <»-t d'aUlaun Facile da las diatinguer . la
toliqua se m...liii.' presque instantanément sous 1 ii
marche, dea efforts, d'une injection d'atro| landiaquele i
lent permanent na varia pa I n plus, y . ~t •
:,r
II. VAQUEZ. — MALADIES M CŒI l;.
reconnaître, à l'auscultation on sur les tracés graphiques, la pré-
sence des manifestations extrasystoliques grâce aux Varactères
énoncés précédemment.
Le pouls p^ndo-allernant n'est, lui aussi, qu'une forme anormale
«le bigéminisme, dans Laquelle une extrasystole de faible amplitu Je
s'intercale régulièremenl entre deux pulsations normales (fig. 103 .
Il ne présente aucune signification fâcheuse, contrairement à la
véritable alternance, qui est toujours grave. 11 y a donc grand intérêt
à ne pas les confondre. On trouvera plus loin \ <>\ . Pouls alternant
Fig. 103. — Extrasystoles rythmées ( + ), simulant tantôt le pouls lent,
tantôt le pouls alternant .
les éléments de ce diagnostic différentiel, qui présente parfois
d'assez grandes difficultés.
Formes atypiques des extrasystoles ventriculaires. — Régulière-
ment toute extrasystole ventriculaire devrait, comme nous l'avons dit,
cire suivie d'une pause compensatrice telle qu'en l'additionnant avec
la pause qui précède on obtienne le double d'une révolution car-
diaque normale.
En réalité, il n'en est presque jamaisainsi, etla longueur de la pan-.'
compensatrice estordinairement abrégée. Ce a tient à ce que le fais-
ceau communicant, reposé, pour ainsi dire, par suite de celle pause
même, est plus apte à conduire l'excitation suivante, et la i ontraction
qu'elle provoque anticipe un peu sur son temps normal.
C'est également aux modifications de la pause compensatrice que
sont dues les principales variétés atypiques de l'extrasystole ventri-
culaire.
Il y a des cas où la pause fait complètement défaut, par exemple
quand le cœur battant très lentement une extrasystole Be produit
presque au début de la phase d'inexcitabilité. Celte extrasystole
provoquera bien alors une période nouvelle d'inexcitabilité, mais le
cœur, en raison môme de sa lenteur, pourra être redevenu excitable,
lors du retour de l'excitation suivante, et il se contractera comme
s'il ne s'était rien passé d'anormal. L'extrasystole Be révélera seule-
ment par une contraction supplémentaire très proche de la con-
traction régulière. Cette variété d'extrasystole, appelée extrasystole
A i; V I IIMII -.
::i
interpolée, a été Bigoalée par Wenckebach el a été étudiée ensuite
par Pan, Mackenzie, Laalell fig. mi .-i 105).
La suppression de la pause compensatrice peul être due aune
autre éventualité, exceptionnelle d'ailleurs, qui est l'impossibilité
i 104 Ti\,< éfl simultanés du liai el de >
l h \ ', exl raej stole ■ 1 1 1 erpoli
pour la contraction «l<- passer de l'oreillette uu ventricule, comme
cela arrive dans la maladie d* Vdama Stokes. La pause compensatrice
résulte, comme l'on sait, de < e que le ventricule, replongé par une
< \i ra systole dans l'étal d'inexcitabilité i l< ra qu'il allait en sorl
incapable de réagir à la première sollicitation de /oreilli lie el doil
tjàaST.a.'gsss.Tii , jM^
Fig II imc d'une exl d'une
extrasyslole venlriculaire gauche, comi
» >n nol era de plus qu elle est | i prèi
Lole suivanle, ce qui la distingue du pouls ■
attendre la seconde pour se contracter a nouveau. Or, dai
mala lie d' ^dama Stokes, le ventricule, soustrait A l'action '!<• l'oreil-
lette, I ;ii d'après un rythme autonome commandé par d
tation créés dans son intimité. Si, dans ces conditions il si rvienl
une extrasystole, elle aura encore pour effet de ren r< ntricule
pour un temps inexcitable, mais celui-ci n'ayanl plus rien à attendre
de l'oreillette pourra rentrer en contraction dès '|u<- la phase d'inex-
citabilité sera terminée. I e -'Mil résultai de l'extri
de modiGer l'intervalle qui sépare les soulèvements vi lires,
celui qui précède étanl plus court que «•••lui qui la >uii foui se ;
II. VÀQI EZ. - MALADIES DU CŒ1 R.
en uiimol comme si la contraction avait été déplacée en masse et
reportée an peu en avant, dette sorte d'extrasystole a été appelée
extrasystole • décalante ».
Extrasystoles aurlculo-ventriculalrea. — Le faisceau uuri-
culo-ventriculaire peut, comme les autres formations du faisceau
primitif du cœur, donner naissance à des phénomènes extrasysto-
liques» Le l'ait a été prouvé expérimentalement par Holl'man, (jaskcll
«I llering. 11 a été retrouvé en clinique par différents observateurs,
Pan, Mackenzie, Wenckebach.
L'extrasystole auriculo-ventriculaire n'est décelable que par lea
méthodes graphiques, notamment, par les tracés jugulaires. A l'étal
normal, l'espace a-c des phlébogrammes qui correspond au temps que
met la contraction pour passer de l'oreillette au ventricule, est
toujours le même et mesure un cinquième de seconde. Au cas d'extra-
systole auriculo-ventriculaire, cet intervalle se trouve plus ou moins
modifié. Il est allongé, raccourci, ou même interverti : c prenant le
pas sur a. En voici les raisons :
L'excitation intempestive qui donne lieu à une extracontraction
du faisceau auriculo-ventriculaire se propage nécessairement vers
le haut et vers le bas, c'est-à-dire vers l'oreillette et vers le ventri-
cule. Si elle est plus proche de l'oreillette, c'est cette cavité qui
entrera d'abord en contraction : l'espace a-c sera conservé, mais il
sera raccourci.
Si elle naît plus loin, elle parviendra simultanément à ces deux
réservoirs : l'espace a-c sera supprimé, ou plutôt ses deux éléments
se confondront.
Enfin, si elle siège très bas, cYsl le ventricule qui se contractera
le premier, et il y aura inversion d'a-c qui deviendra c-fl.
Comme on le voit, on peul, en tenant compte de L'aspect de ce
complexe et de l'intervalle qui en sépare les éléments, reconnaître
desexlrasyslolesauriculo-venlriculaireset, dans une certaine mesure,
leur lieu d'origine.
Sur les électrocardiogrammes, les extrasystoles auriculo-ventricu-
laii'es se traduisent également par drs modifications différentes
suivant l'endroit où elles prennent naissance.
Dansions les cas, elles provoquent un soulèvement prématuré, non
précédé d'un soulèvement P auriculaire. Mais le complexe RST
n'est pas toujours le même. Il est normal si L'extrasystole provient
de la partie supérieure «lu faisceau, car les actes qui le composent se
succèdent ennuie si l'excitai ion initiale venait de l'oreillette elle-
même, et le complexe est, comme l'on dit, de type supra-ventricu-
lau-e. Il est anormal ou atypique pour la raison contraire, quand
l'extrasystole siège plus bas. Le tracé esl alors semblable à celui
que donneraient de véritables extrasystoles ventriculaires.
Ëxtrasystoles auriculaires. Elles sont plus rares que tes
A I : V I MM M S.
ï:t
précédentes, maie elle» o en présentent pas moins nn grand intérêt,
'•,n ellet son) souvent l<- prélude d'arythmies, comme la tachycardie
paroxystique et l'arythmie complète, qui témoignent d'un trouble
grave de L'actif H»'- <i<i I oreillette.
Les extrasystoli luriculaire* provoquent aussi certaines modi-
Qcalions du rythme du pouls : pouls bigéminé, ou couplé,
miné, pseudo-alternant, etc. Il y en a une cependant qu'elle ne
réalisentjamais : c'est la bradysphygmio. En voici la raison. La bra
dysphygmie exlrasystolique résulte, comme on le sait, de lasuppres
ii. imr i \ir.i-\ -(..h- auriculaire (Mackenzi
I 'onde auriculaire exlrasystolique ■' se confond .i\<
|.i , . édente
gion accidentelle ou périodique <ln pouls radial. Pour la produire, il
faut nne exlrasystole très précoce surprenant l<- ventricule su ni<>
ment où, vidé de son contenu par la contraction précédente, 1 i
acore '-m état de projeter «lu -.mi: dans les vaisseaux Or, une
extrasystole auriculaire ne parvient su ventricule <|u<' quand i1
le temps <l<- se remplir, tassi tlêtermine-t «'lit' toujours une pul-
sation radiale.
Sur lr~ tracés jugulaires fig 106 . l'exti
révèle par un raccourcissement <l<" l'espace qui i par<
ments a dus i la contraction de l'oreilletU i «pu
suivent conservant leur disposition habituelle Le soulèvement ><
extrasystolique peut mêmeétre si prématuré qu'
fondre avec le soulèvemenl i de la révolution |»i <•! il en
résulte une «mu I «• unique, de hauteur inaccoutun ment
l inverse de ce <|in se passe pour venlricul
l'ordre des accidenta utifs sus soulèvements a est !■•
versé, tandis que ceux ci ont coi cura rapports chi
528 II. VAQ1 IX. — MALADIES D1 CŒ1 R.
Une autre anomalie, secondaire d'ailleurs, consiste dansunallonge-
1 1 mm t de l'espace a e extrasystolique, c'est-à-dire du temps que met la
contraction anormale pour passer de l'oreillette au ventricule. ( <!.i tient
à ce que le faisceau auriculo-ventriculaire, qui vient de conduire peu
auparavanl la contraction légitime, n'esl pas encore reposé et
qu'il transmet plus paresseusement l'extracontraction.
Sur les électrocardiogrammes, les extrasysloles auriculaires -
Fig. li)7. — Extrasystole sinusale. (x) « Décalage » de la contraction.
L'intervalle qui sépare L'extrasystole (v + a") de la contraction auriculaire pré-
cédente (a) esl beaucoup plus petit que celui <|ui -.pair les contractions auri-
culaires normales [d'après Wenckebach).
révèlent par l'apparition prématurée d'un soulèvement />. de forme
anormale, suivi d'un complexus venlriculaire normal.
Extrasystoles sinusales. — Elles sont intéressantes surtout
pour le physiologiste, car le fait qu'il en existe est une preuve
que les fonctions du sinus, loin de s'éteindre, comme on pourrait le
penser, après la vie embryonnaire, ont conservé toute leur vitalité
chez l'adulte.
Elles se manifestent exclusivement par une accélération plus ou
moins notable des battements du coeur, non suivie de repos compen-
sateur. Le sinus, en effet, n'est pas soumis aux mêmes lois que les
autres pal-lies du cœur, notamment en ce qui concerne l'inexcita-
bilité périodique, Constamment excitable, il esl toujours apte à
répondre à une excitation par une contraction, cl la venue d'une
extracontraction a seulement pour effet de déclencher une contrac-
tion très précoce, laquelle se transmet ensuite à l'oreillette et au
vent ricule.
Sur les tracés graphiques Bg. 107), on reconnaît les extrasystoles
sinusales à ce que les pauses qui séparent les contractions sont ine-
AHYlHMIi t:t
gales, celle qui précède l'extrasystole étant plus courte que
celle qui la suit. L<: rythme du cœur paraît ainsi décalé Nous
avons signalé précédemmenl un autre exemple d< rthme
spécial.
Les diverses variétés d'exlrasystoles ont été" classées par llering
eu deux catégories les extrasystoles normotopcs et lea extrasystoles
hétérotopes. Seules les extrasystoles sinusales ~"ni normob
parce qu'elles proviennent du sinus, foyer normal de l'excitation ;
toutes les autres Boni hétérotopes Cette nomenclature est utile à
connaître, car ''II"' est employée dans nombre de travaux ni"-
dernes
Enfin, dans certains cas, surtout b'iI s'agit d'exli auricu-
laires, les centres hétérotopes d'excitation ~"in v,,ii\riii multiples,
ce <|ni donne lieu à des phénomènes d'interférence variés et compli-
qués. Mais, comme l'ont remarqué différents auteurs, notamment
Mackenzie et Wenckebach, les extrasystoles ont une tendance
remarquable à débuter chez un Bujel donné toujours au môme
endroit .
SENSATIONS SUBJECTIVES DE L ARYTHMIE EXTRASYSTOLIQUE
La sensation provoquée par une extrasystole est composée
de <li'u\ éléments, qui sont le battement de cœur «-i I an
goiase.
Le battement 'I sur consiste dans la perception instantanée,
fugace et non douloureuse, d'un choc en pleine régi m précordiale.
Il estlobjet de la part des malades des désignalions les plus div<
Us le comparent ;• une Borle de coup de bélier, un spasme, une tor-
dions subite du .'fin-, un afflux de sang; m , le l'on note i -
ment dans toutes ces descriptions, c'est la brièveté, l'instantanéité
même <l<' lu perception, non pénible, mais incomi le, de ce (rouble
du rythme.
\ cette sensation fait suite immédiatement l'ai .
<■« »ii -i ituée par un malaise indéfinissable, par une défaillant
gère, un pi u analogue à i '•!!(• < | n<- l'on éprouve dans le mouvement
de descente d'une balam oire, et elle s'ao ompagne d'un senlio
confus de crainte Le malade est conduit à examiner son pou
en constate la suspension n nlané le choc ressenti dans
1 1 p lit i me, ce qui i ont ribue à augmen i r son e
après, le rythme normal reprend son cours, jusqu [u'une nou voile
extrasyslole et une nouvelle intermittence produiseul les m<
effets.
Il est facile d'établir le rapport entre les t U>-
divers moments de l'arythmie extrasyslolique. I -•
précordiale correspon I à la contraction surajoutée, <t <• sentiment
■ l angoisse est • mtemporain du repos compensateur L'un '--t
I'raitk dk mAo \\|1
II. \ \<»i i /.. MALADIES M ' 'l DR.
ri ,i exclusivement le cœur pour siège; l'autre esl diffus et intéi
tout.- I,i circulation. Ces! pour cela qu'il se traduit sons la forme
d'une sorte de défaillance.
Le syndrome constitué par l'extrasystole affecte des - di-
suivanl l'impressionnabilité du sujet et In plue ou moins
grande intensité du phénomène anormal.
Les malades do l'hôpital comme ceux do la ville <=onl exposé
souffrir de cette arythmie, mais tous no la remontent pas do la même
façon. Les premiers pou habitués à s'écouter, s'on plaiernen' à poino
ri souvent l'ignorent; les autres, plus attentifs aux battements de
leur cœur, on sont beaucoup plus incommodas.
Parmi ces derniers, los plus frappés sont oos psychopathes qni
vivent dans un état perpétuel d'angoisse cl qui n'attendenl que
l'apparition d'un trouble queloonquo pour lui attribuer uno sipriiifi-
cal ion pathologique. 11 esl bien rare quo ros sujets, visiteurs assidus
des cabinets médicaux, ne passent pas parla « phase cardiaque de
leurs préoccupations, jusqu'au jour où un phénomène morbide
nouveau, attirant leur attention ailleurs, leur fait oublier leurs
soucis antérieurs pour les conduire à des angoisses d'un autre
ordre.
S'il esl enfin des snjels qui se trouvent plus particulièrement pré-
disposésà souffrir de l'extrasystole et à en concevoir des craintes, ce
sont à coup sûr les médecins eux-mêmes. Pour être autant que per-
sonne avertis que la perception sensible d'un battement de couir
n'implique pas nécessairement que cet organe soit malade, ils n'en
sont pas moins vietimes des sensations anormales que détermine
l'extrasystole.
Les oxlrasystoles peuvent, d'après leur intensité, affecter trois
degrés différents.
Dans la forme la plus atténuée, (die- sont à peine sensibles. 11 faut,
pour los percevoir, que le malade y prenne garde, car la sensation
d'angoisse est très peu accusée.
Dans un deuxième degré, la sensation pénible, partie de la région
précordiale, irradie ver- la partie supérieure de la poitrine et sur-
tout derrière le sternum. File remonte jusqu'au larynx et provoque
une sorte de petite strangulation, extrêmement passagère. Parfois
nu'- me il se produit un plu'- no me ne curieux, que nous avons constaté
à de nombreuses reprises . c'est une petite toux convulsive consti-
tuée par un ou deux acre-, qui coïncident exactement avec le
moment où l'extrasystole se produite! atteint la gorge.
Dans un troisième degré, l'irrégularité cardiaque est suivie d'un
soubresaut violent, d'une angoisse profonde qui envahit tout l'orga-
nisme et qui entraîne une sorte d'ébranlement passager du cerveau
avec obnubilation et menace de lipothymie.
Parfois enfin la sensation d'angoisse existe seule, Le sujet n'a pas
Al: VI il MM t.T
conscience de la contraction cardiaque anormal) ' par
IVxnmon de son pouls, qui lui ré^ nter-
mi lien ce.
\ .-.m,', de ces formes, il m esl deux autres, atypiques, qui sonl d'un
grand intérêt au point de rue du diagnostic al de la significal
erronée el Fâcheuse qu'on serait tenté de leur attribua
La première, c'est l'angine de poitrine ei
disons angine de poitrine, carc'esl bien d'elle qu'il tous
ilémenta caractéristique! I-'- syndrome débute par une sen-
sation pénible de spasme ou de torsion d diale
due i l'extracontraction, Immédiatement après surviennent de»
irradiations douloureuses, qui gaarnenj l'épanl
du même côté. Quant à l'angoisse, elle ne fait pas défaut non plus,
car elle conatitue un des symptômes les plui Lanls de
l'exl rasysli île,
ni donnée cette grande analogie .ivre l'angor vrai, on
si l'on n'\ prenait pa« (Tarde, confondre un phénomène sans in
tance, comme celui de l'extrasystole, arec le grand syi muri-
neux de l s irtite ou de la distension s mn ent se
fait-il que l'extrasystole puisse simulera s'i i • l'angine de
poitrine ' Pour des r lisons faciles h comprendre,
Gomme tous les autres muscles de l'économie, le cœur n'est
doué de sensibilité, mais comme eu* i nt il est i np ible -
l'influence d'un spasme, de donner naissance s des phénomènes dou-
loureux. Or l'extrasystole esl un véritable spasme du cœur, qui met en
jeu la réflectivité du plexus cardiaque A partir du moment)
:i été sollicitée, la sensation douloureuaa doit m
entres pour Irradier ensuite par voie centrifuge vers
les nerfs périphériques en relation avec le plexus I l'a narine
de poitrine se trouve constituée de toi t.-- pi< me on l<*
voit, l'extrasystole possè !«■ tout ce qu'il faut pour la réaliser.
qui permet de différencier ' ilique des autres
maladies, c'est ce fait que la douleur n'est pas înflti if la
marche, qu'elle natt spontanément au repos, qu'il se p issedeloi
ides sans qu'elle se produise, enfin qu'elle esl ii
soudaine et qu'elle coïncide avec l'irrégularité particulière qui lui
donne naissance.
I (deuxième forme atypique du syndrome
liste dans l'apparition de phénomènes lipolhvmiques ou m '
iux. Ceux ci pourraient être indûment i on raient
ment permanent du pouls ou maladie d'Adan
que ces phénomènes coïncident li plus
ou moins réelle du -'"111-, autrement 'Hi avec un faux pouls ralenti
exlrasystoliqu nous l'avons dit, il n'
la plupart des sujets, au moment de l'extrasvstole, une obnubi-
532 H. VAQUEZ. — MALADIES DU CŒUR.
lation très passagère. Mais généralement cela ne va pas plus loin.
Dans <■•■! 'lain- r,i- cependant, lor-que la pause du pouls est un peu
prolongée, il en résulte une ischémie des centres nerveux qui peut
donner lieu à un vertige véritable avec tendance syncopale. La perte
de connaissance même, pour être rare, n'est pas exceptionnelle. I
accidents coïncident aussi bien avec Les extrasystoles ventriculaires
qu'avec les extrasystoles auriculaires, comme l'a montré I îallavardin.
Les indications que nous avons données relativement au diagnostic
différentiel de la bradysphygmie extrasystolique et de la véritable
bradycardie permettront aisément de les distinguer.
ÉTIOLOGIE. — L'arythmie extrasystolique est, de l'avis général,
exceptionnelle chez l'enfant. Pour notre part, nous n'en avons observé
que deux ou trois cas chez des sujets au-dessous de dix ans. Chez
l'un d'eux, l'arythmie semblait être familiale, car la mère et la
grand'mère la présentaient également.
Par contre, les extrasystoles sont très communes après l'adoles-
cence, surtout dans la deuxième partie de l'existence Souvent
elles ne reconnaissent aucune cause plausible, si ce n'est un étal
névropathique, terme d'ailleurs sans grande signification. Parfois
cependant elles sont imputables à un trouble fonctionnel, notam-
ment des fonctions digeslives.
11 \ ,i Longtemps que cette relation a élé signalée : « J'ai connu.
a dit Sénac, un homme Agé de soixante-six à soixante-sept ans
qui était sujet depuis la dix-huitième année à des palpitations
violentes dès qu'il avait mangé; il se remplissait L'estomac avec
précipitation, il ne mâchait pas les aliments qu'il prenait: quand
L'estomac était surchargé, il se produisait «les étouffements, et le cœur
taisait des efforts violents qui ne se calmaient «pie lorsque celle
masse d'aliments passait dans les intestins el commençait à être
digérée. Ces malades sont souvenl soulagés en rendanl des
vents, o
Les auteurs modernes ont continué celle description, et ils ont
attribué les irrégularités cardiaques à diverses causes, notamment au
mauvais fonctionnement de L'estomac onde l'intestin.
L'influence de la distension gastrique ou mieux gastro-colique et
du tympanisme n'esl pas douteuse. Mais ce n'est pas, comme on l'a
dit, en refoulant le cœur que le i \ mpanisme agit, car Les i xamens
radiologiques non-- l'onl prouvé la présence d'une poche gastrique
considérable n'influe que très médiocrement sur la situation du
cœur, à cause de la résistance opposée par le diaphragme. Il est
donc plus Logique d'invoquer une action nerveuse réflexe.
Le rôle des émotions n'esl pas moins certain. Non- pourrions en
rapporter de nombreuses preuves. L'une d'elles, particulièrement
démonstrative, concernait une femme qui présenta la première
manifestation extrasystolique en voyant son mari exposé à côté
ARYTHMIES. tl
d'elle à lia grave danger Les extrasyslolea renl pendant
plusieurs mois.
Toutes les cardiopathies peuvent être a< s d'extras
loles. Parfois, au cas de 6a on valvulaire non compliquée, par
exemple, il ~ .■ i u: 1 1 simplemcnl d'une coïncidence; ou bien les
extrasyslolea - »iii provoquées par la 'lfr.nll.in-f du cœur. Aussi
sonl elles très fréquentes au cours des myocardites aiguës <-i à la
période avancée des myocardi <■- chroniques el do l'hypertension
actuelle; elles constituent alors un symptôme <\ alarme.
Parfois enGo il faul incriminer cerl tines subsl inces toxique
médicamenteuses comme le salicylale de soude el Burloul la dig
Le pouls couplé digitalique décrit par Traube el Polain n'est
qu'une variété d'arythmie exlrasystoliquc. Les dos* pro
longées «lu m< dicament le provoquent indistinctement chez tous les
sujets; les doses faibles, seulement quand l<- cœur est en étal 'l<'
moindre résistance Les substances du groupe du slrophantus la
réalisent plus difficilement; cependant nous avons, avec Lulem-
bacher, observé un cas de bigéminisme continu •• la suite d'injections
mi ra> ei ne uses d'< uabalne.
Enfin il esl une alïeclioii <\ ii -■• nb e i réer ;i elle seule '!••- mani
festations exlrasystoliques presque subintrantes, avec véritable
folie cardiaque . c esl la ch Lie* omplicalion ;■ été signalée
par Davilé, par Moilj et surtout par Vubertin el Purvu. Dans I,-
cas de ces derniers auteurs, l'arythmie apparul au cours d'une
chorée gt ave, sans manifestation subjective et sai - s d'insuf-
fisance cardiaque. A l'auscultation, les bruits du cœur avaient con-
servé toute leur force, el l'étude des tracés montra que l'arythmie
était due à des exlrasysl des de i\|><-^ divers < elle ••• du
cœur disparu! quelque i smps après la guérison de la m
PATHOGENIE. — L'extra systole oui due à i ouble de
bilité du myocarde, ou de son pou oir bathmolrope de
Comme, de toutes les fonctions du cœur, c'est celle qui esl le plus
facilement influencée, il n'est pas surprenant qu • les eau — pi
c ktrices de l'exlrasystole soient exlré ncmenl uombreuî
Les physiolo isl s ont réussi depuis longtemps |uer des
extrasysloles, notamment au moyen d'excitants électrique*
niques «ni thermiques. En 1872, K oll el Heindenhain eu <>nt vu
apparaître après la ligature partielle de l'aorte ut ntlril
a l'élévation anormale de la pression, consécutivi de la
circulation périphérique. Plus récemment Hei
confirmé cette obseï » ation, se qui
extrasysloles à une cause purement
iu\ oérélhique.
I» après celle théorie, l'excitabilité u normale du myo<
lion essentielle delà producl ond< - lerail unique-
il. VAQ1 EZ. MALADIES l>l CŒ1 R.
nu-ut du travail anormal auquel le cœur se trouve soumis dans coi -
tainescirconslances. Cette interprétation est rationnelle et B'aecorde
avec les données générales de la physiologie. On Bai t, en effet, que
tout muscle creux est d'autant plus exci able qu'il est contraint à
une énergie plus grande, ou, en d'autres termes, qu'il est plus tendu.
Cette augmentation de l'excitabilité se manifeste non seulement par
une hauteur plus grande de la contraction, mais aussi par ce l'ail
que de faibles excitai ions sont plus facilement suivies d'effet.
Comme on le dit, le « seuil de l'excitabilité » se trouve abais-é.
Il n'\ a donc rien de surpri nanl « juc le cœur, distendu pour
une raison quelconque, soit si fréquemment le siège d'extracon-
tractions.
La théorie myoéréthique s'appuie sur des arguments solides. Le
plus démonstratif est que l'on peut voir apparaître toutes le- variétés
d'extrasystoles, ainsi que l'a signalé Th. Lewis, sur le coeur isolé,
ou, autrement dit, libre de toute connexion nerveuse. D'autre part,
Ziemssen a noté ce fait curieux que l'application du doigt sur le
cœur mis à nu au cours d'une opération suffit pour déterminer des
phénomènes extrasystoliques. Enfin l'observation montre que les
extrasystoles sont particulièrement fréquentes chez les individus
atteints d'hypertension artérielle et en imminence de dilatation
cardiaque.
Cette interprétation paraissait d'autant plus plausible que, de
l'avis de tous les expérimentateurs, If- excitations nerveuses sem
blaient incapables de provoquer .1 elles seules des irrégularités extra-
systoliques. Mais cela a été reconnu inexad. Eiering, Wenckebach,
Lewis ont déterminé des extrasystoles par l'excitation «lu nerf vague,
Rolhberger et Winterberg par celle de son antagoniste, le nerf
sympathique. Ftfhl a remarqué que la compression du pneumog -
trique peut les faire naître ou disparaître. Il eu est de même de la
compression uni ou bilatérale des globes oculaires, comme l'ont
montré Petzetakis, Perralis et Pezzi.
Ces observations ont été confirmées par l'expérience de- faits
de guerre. Petzetakis et Collet oui rapporté cinq observations de
lésions unilatérales du pneumogastrique; un de- blessés présentait
par moments des extrasystoles. G. Picot a noie, dans un cas de
lésion incomplète du nerf droit, des extrasystoles nui ne fuient
constatées toutefois «pie trois mois après la blessure. Enfin
Josué et Uni/, ont relevé deux faits d'exi ra-\ -lohe par altération
du \ague.
Ces constatations, loin d'être contraires à la théorie myoéréthique,
seraient plutôt de nature ;i la confirmer. Il u'esl pas douteux, eu
effet, que le- extrasysloles résultent d'une augmentation de I excita-
bilité du myocarde. Or une excitation nerveuse, celle du vague en
particulier, ne peut certainement pas, — Engelmann ci Hoffman
Ain i h m 1 1 . ta
l oui prouvé, agir Biir ['excitabilité et, -i '-II'' produil néanmoins
des extrasystoles, c'est parce qu'elle modifie le travail du cœur,
ralenl II ses battements el prolonge le temps de la diastole. En conclu -
lion, la distension cardiaque sérail ici encore la cause directe de
l'extrasystolie I esl du moins l'explication pi par Herii
Putike pour qui l'apparition des extrasystoles esl conditionnée par
une discordance entre la force du cœur el les obstacles qu'il ;• A
\ aincre
ÉVOLUTION ET SIGNIFICATION CLINIQUE - L'évolution des
extrasystoles présente des modalités très différentes. Parfoii les
ularités n'apparaissent que de loin en loin 6 l'o d'un
mouvement, d'une émotion ; ou bien, rares el esj i i débul i
ne tardenl pas à se répéter plusieurs fois dans la journée pendant
quelques lours, par crises séparées par des périodes de calme Dans
certatne i a i nûn elles Boni vraimenl exaspérantes par leur ténacité
el leur incessante reproduction. Elles surviennent ;< toute n<
cause, la nuit m \me, el elles plongent le mais le « f;« n ~ un agacement
perpétuel <|in I»- conduit ;< un véritable étal mêlant « ►) i « j « i • ■ . < »n -
alors lente de croire que c'est c ilui-ei qui a créé 1 arylhmie . mais bj
l'on rétablit la filiation des phénomènes, «ni voit qu nstement
Pin\ erse.
En résumé, l'arythmie extrasystolique constitue, indépendamn
des causes qui peuvent la provoquer, une affection pénible. Elle
trouble l'existence de nombreux sujets, empoisonne leurs joies •
pour eux l'objet d'un boucî constant. Pour les rassurer, "ii les qua
liii>- de faux carvliaques . mais, si le mal n'esl t i ai quepar I
que l'on s'en fait, !<• leur n*est <|u<' trop réel el parfois supérie
'••■lui de bien des cardiaques \ éritabl
Cependant, chei les jeunes sujets, les extrasystoles n ont pas
dinaire de gravité. Souvent elles disparaissent comme elles sont
venues, sans laisser de trace, ou bien elles récidivent à quelques
années de dislance Mais, môme dans nous ne croyons
contrairement ;i l'opinion <lo Wonckebach, qu elles - »ienl capal
.-Mrs seules d'être Buivies d'insuffisant [ue.
Chez les gens qui ont dépassé la cinquantaine, elles peuvent ne
|t;i- présenter plus d'importance. Mais, comme l'a «M uslei
Huchard, les arythmies qui surviennent dans la seconde i
l'existence doivent éveiller l'attention. Souvent • -M-
indice d'une hypertension artérielle lalonte, el ellej
lointaine i ch un-, la <l< faillance du ventricule a
-<»m particulièrement fréquentes •« l'appri thme
cardiaque el d'oedème ihiIuimh.ui e.
M me en dehors de
ou effet . après m oduisenl à intei »
de plusen plus courts, puis e les se massent pour ainsi din
11. VAQUEZ MALADIES DU CŒ1 R.
l'orme de petites crises de Lachycardie paroxystique el aboutissent a
l'arythmie complète avec les conséquences qu'elle comporte. Ces
phénomènes sonl loin d'être rares, et, si on les méconnaît, c'est
parce que leur évolution est très lente. I nsavanl des plus distingués,
que nous avons examiné à plusieurs reprises, '-ommença à présenter,
à cinquante-quatre ans, des extrasysloles de ce genre. Ce n'es! que
di\-liiiii ans après que l'arythmie complète s'établit après avoir]
par une phase très longue de crises taeli\canliques.La mort survint
deux ans plus tard par insuffisance cardiaque.
Enfin l'arythmie extrasystolique qui débute inopinément au cours
d'une m dadie aiguë grave doit faire suspecter une complication
myocirdique. Hayem a '"•'fil justemenl que l'apparition, vers le
deuxième ou le troisième septénaire de la fièvre typhoïde, d'irrégu-
larité du pouls avec accélération anormale des battements du cœur
précédait souvent le collapsus cardiaque. Ce qu'il a dit de la fièvre
typhoïde peut s'appliquer aussi à la diphtérie, à la grippe et à la plu-
part des maladies infect ieuses.
TRAITEMENT.— Les extrasystoles constituent une incommodité
l'Acheuse dont les malades demandent à être débarrassés a tout
prix. Mais cela sérail si difficile, au dire de Mackenzie, qu'il serait
inutile de l'essayer.
La multiplicité des remèdes empli yés en vain semble lui do n.<-r
raison. Tout a été tenté : cures de rep >s, de mouvement, d'électri-
cité, de massage; excitants el modérateurs «lu système nerveux,
sparléine, digitale, strophantine, etc. Les résultats ont été le plus
souvent négatifs, mais ces insuccès ne doivent pas nous dispenser
d'agir.
La première indication consiste à rechercher la cause des extra-
systoles. On s'enquerra de l'étal de l'estomac H des intestins. Si l'on
a a lia ire à un individu qui mange trop ou trop vite, on réglera ses
repas et on comba Ira les troubles digestifs par de» médications
appropriées.
S'il s'agit d'un sujet déprimé par des fatigues excessives ou par
des chagrins, on lui prescrira !«■ repos et l'éloignement. Le Béjour
d'altitude est alors particulièrement indique, à condition qu'il n'y
ait pas de lésion organique du cœur. Chez les individus trop séd □
baires, on recommandera le» promenades au grand air. On modérera
ou l'on supprimera l'emploi du tabac. Enfin, si le malade dort mal.
on combattra l'insomnie au moyen de légers hypnotiques.
On pourra recourir aux divers procédés de la physiothérapie :
mouvements de gymnastique, électricité statique, massage vibra-
toire de la région précordiale qui nous a donné quelques sut
Pour Wenckebach, ces moyens n'agiraient «pic par suggestion.
L'important «-si qu'ils réussissent, el la suggestion peut être avanta-
geusement employée dm/ les malades atteints d'extra systoles, qui
\i;-, I BMIES «:i
sont bou vent aussi dea anxieux et des phobiques. D'ailleurs Wen<
bach raconte lui-même qu'il a eu la Burprie • de voir disparaître des
exlrasysto ea re telles t la -uit<- de cautérisation du rhino pharynx
chez un Bujet qui était en même temps atteint de pharyngite c ro
nique.
Ed ce qui concerne lea agents médicamenteux, on prescrira, chez
les ma ades inquiets el agités, les préparations bromurées; ch z. ceux
qui sont fatigués ou surmenés, la - i ychnine a la dose • mil-
ligrammes par jour on ingestion, a doses moindres par voie hypoder-
mique.
L'atropine a une influence inhibitri* e Burle nerf vague, el elle
1ère le rytl lu cœur. A ce titre, elle peul Être utile, car l'on sait
que l'accélération des battements Iaf1 d'ordinaire disparaître les
i xtrasystoles ; nous en avons rapporté un cas démonstrati dans un
précédent ouvrage. Malheureusement l'action de l'atropine esl de
courte durée. Un pourra cependant j avoir recours, ,-i la meilleure
façon Je la prescrire esl de la donner «-n -"luinm par cuiller
café toutes les trois <>u quatre heurt b, ;i la dose de cinq dixièmes de
milligramme par jour, <'ii continuant trois ou quatre joi rs ■ !<' suite
et ru recommençant à quatre ou cinq jours d'intervalle.
I > 1 1 peul remplacer l'atropine par des préparalious bellado-
nées : 0 r.""> à 0ar,06 de poudre de belladone par jour, mélang
des poudres digeslives ■ > prendre une heure avant le repas La phy-
Bostigmine ;i été recommandée parHecht, l 'adrénaline par Einlhovi n
Nous n '-n m ■» c m- pas l 'expérience.
• La sparléine, la teinture d'aubépine, l'adonis veroalis, l'extrait
• lr convallaria, le slrophantus, en un mol loua les succé lanés
digitale ont été préconisés successivement. Hewlett n'a pas craint
■ i injecter la Btrophanline • < la dose d'un milligramme par voie
intraveineuse Vucun de ces i licaments n ■ < semblé donner de
résultats.
I n ce • | ■ i ■ concerne la digitale, i;i question esl très conlrovei
En théorie, elle parait contre-indiquée, puisqu'elle esl • i
elle seule de provoquer des extrasystoles lussi Mackenzie e
élevée Hewlett, etc., la considèrent il- comme nuisible.
Wenckebach, l'insuccès <l<- la digil île sérail dû •• ce qu'on l'emp oie
à la manière anglaise i esl • > lire à fortes doses Vladi
i»' .unie i in les ■ "îii inu< i- pendant des semaines, il aurait cous aie
plusieurs cas de guérison, m is, dans «I a lèlemenl
échoué, et il se contente d dure qu'il ne peul que n inder
cette métho le. La digitale agit elle lors en amélior ni l'in
- m •>• car liaque, si souvent cause asystoles, n en diminuant
l'excitabilité du nerf vague w i kebach est le lé d'admettre <n<-
■ I rnière explication Celle me" i< ation nous •• paru réussir surtout
chez lr*. sujets ayant dépassi' ;i quarantième année el chez qui, mal
538 M. VAQJ i /. — MALADIES Dl CQ I R.
gré l'absence d'autres symptômes, on pouvait suspecter un certain
degré de défail ance cardiaque. Par contre, dans le jeune âge, la di-
gitale ne semble avoir aucune action, ce qui confirmerai! la
remarque précédente.
Enfin, récemment, Wenckebach, Pezzi et Clerc oui insisté sur les
bons effets «le la quinine dans les cas d 'extrasystoles non liées à la
distension ventriculaire. Os derniers auteurs l'emploienl à la dose
de 1 gramme a lgr,5<) par jour, en plusieurs prises et en débutant
0«*,50.
TACHYCARDIES
L'expression de tachycardie, créée en 1882 parGerhardt el Prob-
sling, désigne l'accélération anormale des battements du cœur, sans
considération de ses causes ni de son rythme.
Il exisle deux variétés principales de tachycardie : la tachycardie
paroxystique et la tachycardie simple, non paroxystique.
La tachycardie paroxystique a pour caractères d'évoluer par
crises soudaines, débutant toujours d'un seul coup et se terminant
souvent de même. Au moment de l'accès, le nombre des batte-
ments, rarement inférieur à l M), est d'ordinaire beaucoup plus élevé
et atteint 200 ou 300.
La tachj cardie simple, non paroxystique, ne procède pas ainsi par
crises; s'il existe des paroxysmes, ceux-ci débutent moins subitement
et toujours sous l'influence de causes déterminées: marche, émo-
tion, etc. Ou bien l'accélération est continue et dure pendant des
semaines ou des mois. Dans cette variété de tachycardie, le nombre
des battement» ne dépasse généralement pas le chiffre de 150 à la
minute.
TACHYCARDIES PAROXYSTIQUES.
HISTORIQUE. —L'accélération paroxystique des battements du
cœur, signalée par Probsting, Nothnagel, Bristowe dans le courant
du siècle dernier, a été défini tivemenl isolée du groupe confus des
tachycardies par Bouveret en 1889. Les Allemands, qui en attribuent
la description à Hoffmann, font acte d'ignorance ou de déloyauté. Il
faut reconnaître d'ailleurs que ce dernier auteur a contribué pour
une large pari à l'étude de cette affection.
Elle a élé.au point «le vue clinique, l'objel de travaux publiés par
Debove et Boulav. par Courtois-Suffit, par Chauffard et par noue
même.
^a pathogénie, ses diverses modalités évolutives et graphiques
ont suscité d'importantes recherches due- à Mackenzie à tiering,
à Ritchie, à Lewis, à Laubn et Parvu, àDonzelotet Pezzi etànous-
Ai;ï l HM1ES.
t:i
même. La thèsede notre élève DodzoIoI, publiée en 1916 Lue le
travail le plua eomplet al !<• plue récent ipn ait été fait Bur ce sujet.
TYPES CLINIQUES. - Lea tachycardies paroxystiques présent en I
deux varié tés, ditlérentes par leurs caractères graphiques et leur évo«
lui ion.
haii- la première, I accélération des battements affecte au même
titre lei oreillettes el les ventricules, qui battenl d'aprèi un n
rythme, ordinairement régulier :c 'eal la tachycardie régulière!
décrite par Bouveret. Elle peut durer pendanl Fort longtemps sans
aui re complication.
Dana la seconde, la tachycardie intéresse, Binon exclusivement, du
moins [»l us particulièrement les oreillettes; le rythme rentriculaire
eal moins accélér >, régulier ou irrégutier c eal 1 1 ta hycardie pai
Lielle, appelée aussi Lachysystolie auriculaire. Bile eal plusj
son é\ "lui ion est plus rapide.
Tachycardie paroxystique totale, régulière (maladie de Bou-
veret). — Bouverel lui a aaaignétroia caractères essentiels : i le débul
subit des crises . 2q leur allure paroxystique ; 3° la régularité à peu
près complète du cœur dans leur intervalle.
L'accès commence bruaquemenl par une sensation de déclic, de
déclenchement cardiaque, que los malades ne manquent jamais <!<•
signaler. A cette sensation fait suite immédiatement la précipi
talion, •• l'emballement •■ du coeur. D'un seul coup la crise est cons-
tituée
L'accélération des battements du cœur atteint le chiffre de 160,
•Jim» H même 300 dès le <l«-l»iii même do I accès, <>u bien quelque»
heures après, la tachycardie procédant pour ainsi dire par étapes
Nous en avona rapporté un cas avec Pezxi.
l ne particularité curieuse signalée par Hoffmann consiste dans
ce Fait que le nombre des pulsations peut être un multiple du rythme
normal. A un rythme de 70 par exemple correspond une lachj
die de 210 ou de 280, à un rythme de 80 une tachycardie de i- ■
qui est dû au rel périodique d'une, deux ou trois contractions
supplémentaires entre les battements normaux. Mais cela est loin
<l 'être <'<>ii->laiit .
Pen tant I accès, les battements <lu cœur »i>ul énergiques ut
lents. Il- se succèdent avec une régularité qui rappelle le li<
d'une montre, la crise ayant pour effet ■!<• tua ourcir le grand si
et d'égaliser les < I < • u \ pauses Si l'accès se prolonge les bruits du
coeur deviennent plus obscurs et plua sourds. Knfin les bru
maux de souffle, de galop ou de roulement, s'il en existait antérieure
ment, peuvent momentanément disparaître, \ussi doit-on -
au cours de la crise, de conclure à l'absence de toute lésion
nique et attendre, pour formuler un diagnostic, que !<• retour h l'étal
normal permette un examen dana des circonstances plu ibles
540 H. VAQUEZ. — MALADIES DU '.'1 UR,
D'après Martius, il y aurail toujours augmentation du volume du
creur. Cela a'esl pas exact. Il résulte en effel des reclic ches d'Hoff-
mann fi de nous-même avec Pezzi et Bordet que. dans le stade ini-
tial, le cœurest plutôt petit ; la dilatation ne sun ient qu'à la période
terminale, quand la crise, en se prolongeant, a abouti à la défaillant e
cardiaque.
Quand la tachycardie est excessive, le pouls diminue d'amplitude
et devient à la longue presque imperceptible. Il n'est plus représenté
alors que par > série de mouvements ondulatoires extrêmement
faibles.
La pression artérielle est normale ou légèrement abaissée. Une
forte diminution doit faire craindre l'imminence de l'insuffisance
cardiaque. En même temps, il y a habituellement de l'oligurie, mais
elle est transitoire et, dès que la crise est finie, la diurèse -e rétablit,
les urines redeviennent claires el ne contiennent pas d'albumine.
Parfois rien ne trahit dans l'aspect extérieur du malade l'emballe-
ment du cœur. Plus souvent cependant son visage est envahi par une
pâleur qui s'étend aux muqueuses et à tout le tégument. A cela se
joint une expression de lassitude, d'angoisse même, qui permet de
faire à première vue le diagnostic de l'accès. Certains sujets peu\ eut
<i>n limier cependant à vaquer à leurs occupations ; cependant, si la
crise est violente et prolongée, ils sont obligés de s'aliter. La respi-
ration est peu troublée, et ce n'est pas un des caractères le>- moins
intéressants de cette affection «pie le contraste saisissant entre la
précipitation des battements du cœur el le calme relatif de la res-
piration. Il arrive pourtant, mais exceptionnellement, que des
crises de tachycardie paroxystique régulière s'accompagnent dès leur
début d'une dyspnée assez intense.
Des vertiges, des lipothymies et même <\<'< s\ ncopes ont été obser-
vés par Bouveret, par Savini, par Esmein et Donzelot. Dans un cas
de ces derniers auteurs, toute crise qui durait plus de deux heures
était accompagnée de syncopes. Leur apparition doil faire redouter
la mort subite, rare il esl vrai, au cours d'un paroxysme tachycar-
dique.
()n a signalé encore d'autres symptômes : sueurs abondantes,
diarrhée, poKurie, etc.. On les a attribués à des troubles vaso
moteurs ou sympathiques et on les a invoqués pourjustifier la théo-
rie dite « bulbaire » de la tachycardie paroxystique; mais c'esl à tort,
car ils l'ont très souvent défaut. Quanl aux modifications de la
pupille, notées dans eer lai nés observai ion-, riOUS ne le- a \ ons jamais
constatées.
La durée de la crise varie de quelques minutes à une ou plusieurs
heure-. ,1 môme plusieurs jours.
Parfois, la lin esl aussi soudaine que le début. Bile est annoncée
par un choc violenl perçu dans la région précordiale : puis, inslanta-
ARYTHMIES. tS— 541
nément, le cœur reprend son rythme normal, l'anxiété disparaît, le
calme renaît, el il ne reste plus qu'un peu de lassitude qui dure plu-
nu moins longtemps. Chose curieuse, il peul arriver que les chocs
précurseurs de la Su de la crise siègent non su coeur, mais dans la
Léte. Quelques malades nous ont dil les ressentir sous la forme de
coups espacés el violenta Bur le Bommel du ' cela <l une '
tellement constante qu'ils savaienl n'être p.i- débarra si ces
manifestations ne s'étaienl pas produites.
Dans d'autres cas, la crise ne prend fia qu'après plusieurs Lenta-
tives avortées el suivies d'une reprise nouvelle de la tachycardie;
ou bienelle se termine silencieusement h l'insu du malade el souvent,
après s'être endormi encore en proie à la tachycardie, il se réveille
dans un étal de calme h <l<- bien être qui lui indique 'pi<' son cœur
:i repris son rythme normal.
Le deuxième caractère essentiel de l'afTection consiste dans la
répétition paroxystique des crises. L'intervalle qui les sépai
quelquefois de très longue durée, '!<• plusieurs semaines, de plu-
sieurs mois. D'autres rois, lorsque la tachycardie esl d'ancienne
les crises tendenl à se rapprocher. Leur réapparition a esl alors pro-
voquée par aucu londition particulière, bien que parfois on puisse
incriminer l'influence d'une émotion, d'un efTorl physique, d'une
digesl mn laborieuse, etc.
La régularité du cœur dans I intervalle des crises esl le troisième
caractère sur lequel a insisté Bouveret. Elle esl en effet habituelle,
mais ni in constante.
Souvent on apprend des malades qu'ils sonl sujets, entre les
accès, i des arythmies pas qui, par leur caractère el les sen-
sations subjectives dont elles s'acc pagnent, ne peuvenl être dues
qu'à des phénomènes exlrasysloliques Parfois elles -<■ répètent à
de nombreuses reprises el b courts délais, constituant une sorte de
crise avortée . parfois enfin elles n'apparaissent pour quelques mo-
mentsqu'avanl ou après la criso lachycardique l a — siati !
divers accidents B'explique par l'analogie de leur mécanisme
comme on l'a dil, la tachycardie paroxystique n'est qu'une accumu-
lation d'exl ras) Bloles.
Le premier accès peul survenir à tout âge mais plus habituelle
ment de \iii-i à quarante ans Cependant on I ;> vu se produire dans
l'enfance, il"* huit •< <li\ ans dans d< gham, Hoffmann
.•I nous même, à deux ans dans un autre dû •• Emmanuel, i vingt
deux mois dans un fait de Koplik, .1 huit 1- enfii - Worlh
Brown. Parfois, au contraire, l'affection débute dans la vieilles!
soixante-dix ans chez un >!<' nos malades
B tuverel avait déi rit 'l<-u\ variétés <\<- lachyi urdie paroxystique
l'une à accès courts, d'une heure ou deux, l'autre longs, de
plusieurs jours ou même plusieurs semaines M
5'»2 II. VAQUEZ. — MALADIES 1)1' CŒ1 R
est artificielle, car les crises peuvent Aire alternativement brevet
Longues chez le même ^-ujet. ot, ce qu'il faut considérer avant tout,
C est non la durée des accès, mais le mode d'évolution de la tachv-
cardie. Noua eu distinguerons trois formes : la forme abortive. la
forme invétérée et la forme grave.
La forme aborlive est celle dans laquelle la maladie semble
enrayée après un ou plusieurs accès. Certains sujets, affectés dans
leur jeunesse de crises tachycardiques, peuvent n'en plus présenter
lorsqu'ils sont arrivés à l'âge adulte. Parfois, cependant, la guérison
n'est qu'apparente et, après un très long intervalle, la tachycardie
reprend son cours. Dans un de nos cas, il s'était écoulé dix-huit ans
entre la première et la deuxième crise.
La tonne invétérée est, de beaucoup la plus fréquente. La maladie
évolue alors de la façon suivante : à un premier aeeès succède une
période de calme de plusieurs mois et même d'un an ou deux, puis
survient une seconde crise suivie d'un nouveau répit et d'autres réci-
dives. Celles-ci se répèlent alors quelquefois périodiquement, tous
les mois, toutes les semaines, et l'affection poursuit ainsi son cours
pendant dix, vingt ou trente ans. Elle ne comporte alors aucun
autre fâcheux pronostic que l'incommodité temporaire qu'elle pro-
voque. Dans deux cas nous avons vu la maladie revêtir une allure
singulière. Elle était constituée par de petits accès ne dépassant pa-
nne ou deux minutes, mais se reproduisant plus de vingt à trente
fois dans les vingt-quatre heures, et cela pendant quelques années.
Dans l'intervalle, le cœur était tout à l'ait régulier.
La forme grave peut se manifester dès le premier accès, ou dan-
un accès ultérieur. Elle se rencontre surtout chez les sujets porteurs
d'une lésion chronique du cœur, cl aussi chez ceux qui en sont
indemnes. Merklen a vu se produire une embolie cérébrale chez une
tille de dix-huit ans dont le creur était sain, au quatrième jour d'une
crise «les plus violentes de tachycardie paroxystique.
Plus habituellement les accidents sont imputables à la dilatation
cardiaque et coïncident avec une accélération excessive ou très pro-
longée des battements. Ils sont caractérisés par un accroissement
de la dyspnée, de la distension des jugulaires, de la tuméfaction
douloureuse du foie, de l'oligurie. Le pouls devient petit, filiforme,
parfois alternant, le malade succombe en état d'insuffisance car-
diaque BubaiguS. La morl -ulule a également été noté
Enfin la tachycardie paroxystique totale peut à la longue se Irani
former en arythmie complète. Nous reviendrons plus loin sur ce
mode d'évolution et nous dirons seulement que les Bensati m-
subjectives pénibles provoquées par les tachycardiques
disparaissent quand l'arythmie est devenue permanente, le malade
perdant alors la notion de l'irrégularité des battements de son
cœur.
ARYTHMI1 «3
Tachycardie paroxystique partielle ou tachysystolie auricu-
laire. — Mac Williams, en ,v- ' remarqué que lea oreillettes
loumieee a la faradisation présentent parfois des contractioi
pi des <■) coordonnées, le rythme des ventri stanl relal
menl modéré, [lavait donné à ce phi nomènelenom à'auricularflutler
Cette observation resta dans I" domaii xpérimental jusqu'en
1905 .m Rihl l<- retrouva en clinique. Il proposa d'appliqui
célération isolée de l'oreillette le terme de tachysystolie auricu-
laire Robinson l'appela tachycardie auriculaire el Hoffmann lachy-
arythmie auriculaire. Vvec Jolly el Ritchie, les auteurs anglais
continuent à la désigner bous le nom d'auricular fluti
Ultérieurement Mackenzie, Lewis l in. Hume, Rihl Hoffmann
Josué el Chevallier en onl rapporté des cas Deu* leillis
dans in >i t« ■ service, "ni été publiés par I aubn et Parvu el \>-w I >< >n -
/clôt o\ Pezzi. I ii de nos Magniel, a lut -I'- .'-lie arythmie
l'objet de Ba t!"- e, et Ritchie lui Té un ou
La tachysystolie auriculaire débute également a tout âge, n
dans l'enfance, mais d'ordinaire plus tard I Me : mssi par
crises, survenant soudainement, mse ou à l'o d'un
effort, «rime émotion.
qui li distingue de la tachycardie régulière Lo -t le
degré d'accélération du pouls <•! le mode d'évolution. Alors que,
dans la maladie <l<' Bouveret, la fréquence des puisai
couramment de deux ;'i trois cents h la minute, dans In I
loin- auriculaire ''II-' peut m- pas d< 100 on même re
m apparence normale et, bien que le |><><il- -"il habituellement
uliiT.il ne l'est pas toujours. Vussi cette variété de I
a t-elle été méconnue pendant longtemps
Rnfin il est dérègle <|n^ li>< crises tendent très rapidement
rapprocher, è I en deux ou troii i menl plus
transformer en arythmie complète permanente,
CARACTÈRES GRAPHIQUES
banales, les \< iphiques ne révèlent aucune nuire modifie i
que l'accélération même des battements; l'ordre de si n des
différents événements ne varie pas, ce qui i 1 1 ■ I i < 7 » i • * que la contrai
|n.>\ ient 'I'- -on lieu habit uel 1 <ln sinu
I tans la tachycardie .
trois variétés d'anomalies <\ ni présentent uiieparli< tune,
à savoir un déplacement de l'excitation ii
I .1 premièi c anomalie c
p sur l'éle :trocardiogramm - qu'il ne
drait du soulèvement c R sur '<
nifie que l 'excitation p ir
.pi Vll<> vient M.1 m >in< loin, pr
A'a
11. VAQUEZ. — MALADIES DU CŒUR.
Une deuxième anomalie est constituée par le fusionnement des
soulèvements a et c (PH sur l'électrocardiogramme, (fig. 110 et 111).
Cette forme de tracé, appelée forme ventriculaire. semble indiquer
VÏ£. 1 <>8 . — Tachycardie auriculaire nu supranodale.
Le repérage du pied de la sy9lole ventriculaire ne laisse aucun dmiie sur
L'origine auriculaire du soulèveraenl a. L'espace a-c, très diminué, mesure A
peine \/l) tic seconde (rythme : 250) (Donzelot).
que les contractions auriculaires et ventriculaires sont simultanées,
ou, en d'auttes termes, que l'excitation qui leur donne naissance
met le même temps pour arriver à l'oreillette el au ventricule. Or une
telle excitation ne peut provenir que du nœu I deTawaïa. iToùle nom
1
gj^k; --^^i^]/-jji^j
fc- ijjp- ' ^ÉÊfhr'Jf^jl
w^P
y^^T'-y
Fig. 109. — Électrocardiogramme dan- un cas de tachycardie paroxystique
auriculaire ou supranodale.
de variété nodale donné à cette sorte de tachycardie. C'esl certaine-
ment laplus fréquente, mais ce n'est pas la seule, comme le pensa il
à tort Mackenzie.
Dans certains cas enfin, plus exceptionnels, la formule ai est
inversée et devient ca, le ventricule se contractant avant l'oreillette.
Or. pourqu'il en soit ainsi, il faut que l'excitation prenne naissance
AK1 I 11 Mil S.
:.t
plus bas que le nœud de rawara, eur le parcours du faisceau primi-
tif, Cette lor de tachycardie a été reproduite expérimental» ment
par Donzelot, qui l'a appelée tachycardie infranodale. Elle n-a
été retrouvée en cliniq [ue par Petzelakis <•! Schrumpf.
11m rnchycardic
i cl \ se voienl loulemeal sur le trace* jugulair . I i ip u
disparu par suite 'In synchronisme ■' - ilaires
(rythme i
lin c • qui concerne la tachysyslolie auriculaire, !<•- tracés i
niques du pouls ra liai el de la ve jugulaire donnent peu d'indica
lion. On \ constate seulement que les batte ni- auri<
T r T
R
8
>ls
i 1 1 1. i
i m.- nudale 1 1
plus nombreux que les battements ventriculain dernier»
son) . sun .ml les cas, réguliersel il
ressente consiste en ce que certa nés contraction» de Poreillell
sont pas suivies de réponse vcnlriculaire (fig. 112 .
T* Mil Kl. MIL Wlll .
546
II. VAQ1 EZ. MALADIES Dl CQ i R.
Les courb* s électrocardiographiques ont seules permis d'élucider
le mécanisme de cette variété de tachycardie.
<>m v voit que le nombre des contractions auriculaires esl plua
grand que Celui des contractions ventriculaires : de deux ou trois
pour l ûg. 113 . Dans un cas de Ritchie, les premières étaient de 377,
les secondes de LôO. Ce phénomène constitue Vauricular flatter des
ailleurs anglais. On remarque de plus que le rythme <Ju ventricule
peut rester régulier ou qu'il est suspendu périodiquement après un
groupe de deux ou trois contractions auriculaires, ce qui explique
que l<- pouls soit tantôt régulier, tantôt irrégulier.
I ne deuxième particularité consiste en ce que le complexe formé
Fig, 112. — Tracé de la pointe du cœur et de la jugulaire dans un cis de' tachy-
systolie auriculaire. Il y a un battement <lu cœur pour deux contractions >lr
l'oreillel te.
par les lettres RST, correspondant à l'ensemble des actes <le la
systole ventriculaire, esl normal. Cela signifie qu il a été pro
iluil par une excitation supraventriculaire, car une excitation ven-
briculaire aurait pour effet d'en bouleverser les éléments.
Enfin l'élévation P est très rapprochée de l'élévation l'>, ce qui
indique que l'excitation initiale \i<'ni de moins loin qu'à l'ordinaire,
non plus «lu sinus, mais (l'une région située au-dessous. Il j a donc
hétérotopie auriculaire. Ritchie en a donné une autre preuve tirée
de l'atypicité de celte élévation, laquelle ne se voil que quand l'exci-
tation qui donne naissance à l'élévation P est déplacée.
l'.u résumé, il semble que toutes les tachycardies à forme paroxys-
tique aient pour caractère commun d'être dues à des excitations
a 'origine anormale, ou autrement «lit d'être hétéro topes.
Cependanl il n'esl pas illogique d'admettre qu'il puisse \ avoir des
\\\\ I IIMII S.
**— 5'.:
tachycardies paroxystiques normotopes ou d'origine; sinusalc. Galli
«h aurail \n au cours de troubles du système nerveux exti
diaque, liés 6 des modifications humorales h glandulaires ; mais il
ne les ;i pas soumis au contrôle de l'électrocardiographie, j 1 1 i_r « -
souverain en la matière Vous en avons ol .11 cas 1 1 1 « 1 1 - -
:l!!!:î:::i?!::!!!l!!!:l::l:i:!!!:!
:iîj:i|iH|i|;;ii::i :::::::::: ::::::::::;:
|lf fi H|f| iiifl llll :iljlll:j:lj:::j;iijj;i
;i iijiiijjjijj!!;!!!!:
ut
:n|î;i»it;ii::i:i::::i::::ii:::
::::::::::::::::::::i:::::::::::::::::::::i':::::::::
1 1 ■ :
I m 1 ■ * 1 ■ 1 1 .
plu - 11 Hiil'i » ubi |ui 1 ellei du venl rW ulo,
culable. Il concernai! une jeune IHle sujette depuis '|ii<-li|u.- temps
à des crises d'accélération des battements du cœur, évidemment
paroxystiques, puisqu'elles commençaient el finissaient loul d'un
coup. Or les courbes électriques Hg ili on !"ni foi il n'y
■
I . I m h\ cartlie sinusalc puKalii n? I
avait pas déplaceinenl de l'origine des: contractions l inlic
était donc bien sinutale.
ÉVOLUTION. tachycardies paroxystiques tendent lo
la même terminaison, qui es! leur transformation en arythmie
compli te Mais, au cas de tachyi ardie totale, celte transformation
peul être différée cl même ne pas se produire pai contre
presque fatale et souvent précoce dan* In riculaire
vi l'on 'joint ù cela que cette dernièi ivenl pi long-
temps auparavant, de phénomènes extrasv.Moliques, 1! ei
m ntilé clinique non signalée jusqu ici ■•! sur laquelle, 1
mde fréquence, il nous paraît intéressant d'attirer l'atten-
tion, En voici le tableau
548 II VAQ1 1/ - MALADIES Ul CO I R
Des sujets, en apparence sains el indemnes de cardiopathie,
commencenl à ôtre affectés, vers I âge moyen de la vie, d'extra*
tôles que l'on attribue tout d'abord à un trouble «lu système ner-
veux. Elles se répètenl pendanl cinq, huil ou <lix an- et revêtent
alors un aspect nouveau. Elles semassent pour ainsi dire, de loin en
loin, sous forme de crises paroxystiques ;i type régulier ou Lrrégu-
lier, des extrasystoles isolées continuant à apparaître dans l'inter-
valle. La maladie persiste ainsi pendant une durée variable, parfois
de plusieurs années; puis le- crises tachycardiques se prolongent,
les périodes qui les séparent se raccourcissent, les accès se soudent
et la tachycardie, de paroxystique, devient continue, l'irrégularité
des pulsations étant alors de règle. Quelques signes d'insuffisance
cardiaque se manifestent, pour régresser ensuite el permettre une
existence à peu près normale ; ou bien l'insuffisance progresse et
aboutit à la mort.
Pendant les périodes initiales de celle longue évolution, on ne
constate pas d'autres phénomènes morbides que ceux qui résultent
de l'arythmie elle-même, si ce n'est assez souvent une hypertension
artérielle. Plus lard il peut survenir une insuffisance mitrale de
nature fonctionnelle.
Dans un de nos cas, particulièrement démonstratif, les chos<
passèrent de la façon suivante : vers l'âge de quarante huit ans
apparurent des extrasystoles ; dix an- après, elles revêtaient la
forme de crises de tachycardie paroxystique à type irrégulier,
d'abord courtes, puis de plus en plus longues. A soixante-huit ans
environ elles avaient fini par se souder; la tachy-arythmie était per-
manente, et un souffle d'insuffisance mitrale fonctionnelle B'étail
constitué. Pendanl les deux années qui suivirent, il y eut de l'anhé-
lation, de la dyspnée d'efforl el un peu d'oedème malléolaire qui
disparurent peu à peu. Actuellement l'arythmie persiste, (die a tous
les caractères de l'arythmie complète ; mais le sujet, âgé de soixante-
douze ans, n'en esl pas incommodé.
• '.es cas doivent être distingués de ceux où l'arythmie complète
évolue, au moins au début, sous forme de crises. Donzelol les rat-
tache cependant à la tachycardie paroxystique, bien que les tracés
présentent les caractères de la G brillât ion auriculaire, propre à l'a-
rythmie complète, et non ceux de la véritable tachycardie paroxys
tique (Voy. Arythmie complète). Il faul ajouter (Railleurs que la diffé-
renciation esl souvent difficile.
ÉTIOLOGIE. Dans son ('•lude de la tachycardie paroxystique,
Bouveret a dit qu'un des caractères de l'affection était de n'être
accompagnée d'aucune lésion organique du cœur ou. en d'autres
termes, d'être essentielle . C'esl en effet la règle. Sur 2 i'"» cas de
cardiopathies observés par Hume dans un dépôt de convalescents,
6 concernaient des sujets atteints de cette affection ; aucun ne pré-
AUVIIIMM t.1
sentait de signet objectifs de lésions valvulaires ni d'altérations
myocardiques.
Jadis od ne lui reconnaissait que deux causes : le nervosisme, phé-
nomène banal but lequel iln') a pas lieu «I insister, et l'hérédité Œl
tinger a rapporté des cas de tachycardie paroxystique Familiale.
Palconer a rencontré cette affection chez une femi le quarante-
trois .in- el chez sa fille qui avail seize ans Voua avons observé un
rail analogue concernant trois générations.
On a invoqué aussi l'influence des troubles dyspeptiques, notam-
ment de la distension 'i<- l'estomac par aérophagie II est certain
que certains sujets présentent presque à coup sûr de lorsqu'ils
fonl usage d'aliments ou '!<• boissons susceptibles de dilater ! •
mac; mais rien ne permet de dire ojae la dilatation gastrique les
provoquée elle seule : elle n'en est très vraisemblablement que la
<-.i u -<■ occasionnelle, lion est de même de l'émotion.
Toutefois, contrairement à l'assertion de Bouveret, la lachj
die paroxystique peut coïncider avec des lésions organiques <li\ ■
C'est ce qui résulte des observations de Huchard, d'Hoffmann, de
Chauffard, de Merklen, de Savj (de Lyon . elc
l lésions concomitantes les plus souvent signalées sont les
lésions valvulaires, dans un cinquième des cas d'après Hoffmann,
Merklen el Savy. La proportion des cardiopathies serait certaine-
ment plus forte -i "ii ajoutait la sclérose myocardique, souvent
méconnue. Sur 22 malades de li ville atteints do tachycard
roxystique, nous avons noté i fois des lésions des valvules aortiques
ou mitrales. Chez 2 autres malades observés i l'hôpital, il s'agissait
d'une -\ mphysedu péricarde
Dans les anlé< édents, on a relevé > fois I existence de la syphilis,
du rhumatisme polyarticulaire aigu dans 12 cas de Ritchie, de la
diphtérie, de la grippe dans d'autres rapportés par Hume . presque
louj la lachycard tait de forme auriculaire
La coexistence de la tachycardie paroxystique avec la maladie <\<'
lia '-'low ;i été notée dans un certain nombre -I ol
celle de Ritchie, la tachycardie était également auri< Black"
ford el W illins ont insisté récemment sur la fréquence de cette der-
nière complication, intéressante à rapprocher de ce fait <iu<' I
cul'ir flutler a été reproduite chez l'animal par Kendall au n
d'injection d'un principe actif de la glande thyroïde, I alpha-iodine.
C'est probablement à un trouble de In s qu'il
faut rattacher ces cas singuliers que nous
systolie auriculaire coïncidant ave< ' l'une tumeur, ne
dépassant parfois pas le volume d'un»
l h\ roïde, '■! de préférence a. di oile.
I . influence des t roui lé indiqu<
eelot Souvent, en effet, la tachycardie débute ou -
II. VAQUEZ. — MALADIES DU < :< \ I i;
puberté, ou à l'occasion d'une grossesse. Nous l'ayons mi récem-
ment augmenter de fréquence pendant une grossesse et provoquer,
après l accou bernent, des accidenta d insuffisance cardiaque aig
qui furent enrayés par une injection intraveineuse d'ouabalne.
Luengo Marcosa rapporté un l'ait de môle hydatifonne suivi, après
expulsion, d'une crise sévère de tachycardie paroxystique.
PATHOGÉNIE. - Elle a t'ait l'objet de u breuses théories
Théorie nerveuse. — La première en «taie, elle a été formulée
parBouyeret, qui attribua la tachycardie paroxysti |ue a des lésions
ou à drs troubles de- centres nerveux ou des nerfs périphérique
Le Dentu, Hoffmann ont vu apparaître la tachycardie à la -uit<-
d'un traumatisme cérébral ; Pitres, dans un cas de tumeur de la zone
motrice gauche. Dans un l'ait de Senator, il s'agissait d'un ramollis-
lement «lu bulbe; dan- un autre, dû à Cbarcot, d'une atrophie du
noyau dunerf pneumogastrique. Il est difficile de tirer une conclu-
sion d'observations aussi dissemblables- D'ailleurs, dans la plupart
d'entre elles, la tachycardie était plutôt continue que franchement
paroxystique.
Il n'en était pas ainsi dans deux faits signalés par Reinhold, où l'af-
fection consistait, à n'en pas douter, dan- une tachycardie évoluant
par crises. Dans le premier, on trouva, à l'autopsie, un gliome de
l'hémisphère gauche du cerveau ;dans le second, une méningite syphi-
litique de la base avec artérite des artères vertébrales et basilaires.
on a incriminé également des lésions de la moelle, surtoul le
tabès. Pal a noté la coexistence de la tachycardie paroxystique avec
des crises gastriques. Nous avons observé un fail analogue chez un
sujet atteint depuis cinq ans d'accès tachycardiques courts mais
fréquents. Depuis un an ont apparu des troubles du Bystème ner-
veux manifestement tabétiques, L'examen du liquide céphalo-rachi-
dien révéla l'existence d'unelymphocytose 1res abondante.
En ce qui concerne les nerfs périphériques, on a invoqué, d'abord
avec Bouveret, le rôle du pneumogastrique, puis celui du sympa-
thique,
Le premier, pour séduisant qu'il paraisse, ne peut cependant pas
être admis sans réserve, car il ne concorde ni avec l'expérimenta-
tion, ni avec la clinique.
La section du nerf vague chea l'animal provoque, il est vrai, de la
tachycardie, mais celle-ci ue dépasse pas le chiffre de I20à 150 pul-
sations, el elle est transitoire, oar bientôt le rythme du cœur rede-
vient normal. La tachycardie ne rappelle «loue en aucune façon la
tachycardie paroxystique. Il en es! de môme chez l'homme. Kappler,
ayant dû réséquer le pneumogastrique droit au cours d'une opération,
\ il le p. ml- monter immédiatement à 120 ; mai- neuf jours plus tard
il était revenu à 88,
Les lésions dégénéra triées du vague, notammenl celles qui sont
\i;vi iimii - •»:»
dues ;i la présence •! une tumeur, provoquenl égalemenl de la lactn
cardie; mais celle-ci egl presque loujours permanente ,-i raod<
Cependanl dans un cas d i < Sch Ile était paroxystique.
A l'autopsie "ii trouva le nerf pneumogastrique <lr<>ii comprimé
par une tu ur, Le nerf était le m \ isibl<
nu «'t au microscope Maigri al au nom <l<- la physiol
l auteur ne - -1 pas cru en droil •!-• rattacher la forme clique
des accès ô la seule lésion ri*-i-% «-ij — .-.
I. mil n M. • des nerfa sympathiques paraît a priori plua plausible,
car ces nerfs constituent le véritable système iteur du « œur.
\ilini-i- d'abord par quelques auteurs, elle fut jugée ensuite inc<
liable avec l'expéi imentation, qui avait semblé moi la tachy-
cardie sympathique est, uon paroxystique, 1 1 1 <- 1 1 ~ continue. (,ii
imagina alors une autre interprétation. Les travaux de De i
ayant appris que l<- rythme normal «lu co»ur résulte d'une sorte
d'antagonisme outre le pneumogastrique <-\ le* nerfs sympathiques,
on bu p posa que la suspension momentanée de l'activité du
vague pourrai) laj — r le champ libre s l'action atrice du
sympathique et permettre .1 la taohycardie de prendre u u<- allure
paroxystique. On en donnait pour preuve que la compression du
pneumogastrique au cou arrête parfois les accès. Dans des
cherches récentes, tlering ;i montré que les choses étaient probable-
ment plu- simples el que l'excitation du sympathique peut créer de
toutes pièces des accès paroxystiques. Nous j reviendrons
Théorie cardiaque ip iprès celle théorie, pi 1 la suite «le?
travaux de (iaskell el d'Engelmann sur l'origine myogène de la con-
traction, c'est ;m myocarde qu'es! attribué le rôle prépondérant dans
la pathogéniede la tachycardie paroxystique.
Le principal argumentsur lequel elle s'appuie résulte des rechei
de rigerstedt et d'Engelmann, qui ont montré que l'excitai lu
sinus chez la grenouille provoque unes subite du nombre
des battements, p.irfois du simple au double, comme il an
vent .m cours des 1 perdu •
valeur depuis que l'on sait que 1- liions qui engendrent les
j'-ni dans d'autres régions du cœur que le sinus
d'autres termes, qu'elles sopl n d normolopes a nia hétérotopes.
h autre part, Lewis puis Donzelol "iii constaté que la ligatur
l'une des artères coronaires, notamment de la droite, ''-1 suit i<- ,
que •• <"U|i sûr de paroxj smos I
I uiiii, il. m- quelques obi olé la pi ■
«lu faisceau primitif. Le |>lu- souvent, il
inflammatoires plutôt que itives, Il en étail a -!•-
par I e\\ is, par n in, par w
bach el par Cade <■! Rebattu Dans celui de ces dern
évoluaient depuis \ m-i deux
II. VAul i.z. MALADIES DU CŒUR.
une infiltration leucocytaire abondante «lu faisceau auriculo-ventri-
culaire associée à «1rs altérations scléreuses et destructives des fibres
musculaires. Mais ces sortes de lésions sont loin d'être cons-
tantes.
En résumé, les données expérimentales et anatomiques ne per-
mettentpas, malgré leur intérêt d'arriver, à une conclusion formelle.
Parcontre, les méthodes graphiques ont fourni d'importantes indi-
cation^.
C'est à elles en particulier que nous devons la notion de l'hétéro-
topie, c'est-à-dire du déplacement des excitations, anomalie fonda-
mentale delà tachycardie paroxystique. Encore l'hétérotopie peut-
elle n'être que surajoutée et, pour Donzelot, les excitations
anormales ne feraient que masquer les contractions provenant du
sinus, le rythme hétérotope, plus rapide, interférant pour ainsi dire
le rythme normotope.
La notion de l'hétérotopie n'explique cependant pas tout. Elle
s'accorde, il est vrai, avec ce fait que, dans la tachycardie totale, le
rythme de l'oreillette et celui du ventricule sont synchrones, une
excitation née dans le nœud de Tawara devant nécessairement
mettre le môme temps pour se propager de l'une à l'autre. Maispour-
quoi, au cas de tachysystolie auriculaire, ces rythmes sont-ils diffé-
rents? Pourquoi les contractions auriculaires ne parviennent-elles
pas toutes au ventricule?
Pour Hering, cela serait dû à une sorte de débilité de certaines
excitations qui mourraient pour ainsi dire sur place ; mais les tracés
ne confirment pas cette hypothèse.
D'autres ailleurs ont incriminé un blocage nerveux, ou mieux
musculaire, de la contraction, dû à ce que le faisceau aurieulo-
ventriculaire, fatigué par des sollicitations répétées, serait incapable
par moments de propager la contraction.
Pour Donzelot, il s'agirait plutôt d'un étal réfractaire transitoire
par trouble de l'excitabilité. La transmission s'effectuerait normale-
ment, mais elle ne serait pas toujours suivie de réponse ventriculaire,
a cause d'une sorte de surmenage des libres du faisceau unissant
et, accessoirement, du myocarde ventricul ire.
La notion de l'hétérotopie a permis d'élucider la raison de la dillé-
rence d'évolution des deux grandes variétés de tachycardie paroxys-
tique. On sait, en effet, aujourd'hui que, si la tachysystolie auri-
culaire aboutit rapidement à l 'arythmie complète, c'est ('arc- qu'elle
résulte d'excitations hétérotopes de l'oreillette, qui, en se multipliant.
loivent nécessairement conduire un jour ou l'autre à la fibrillation
de ses parois et à l'arythmie complète. Si la tachycardie régulière
totale ne parvient que tard à cet état, c'est parce qu'elle est due
à d°s excitations hétérotopes infra-auriculaires", n'ayant par consé-
quent qu'une médiocre influence sur le fonctionnement de l'oreillette.
ai: vi il Mil *:i
Reste mainlonanl la question la plus importante, celle <!<• la cause
de l 'hétérotopie.
Réside-t-elle dans la présence de lésions de la musculature car
diaque? Cette explication séduisante, bou tenue par Ritchie, pourrai!
s'appliquer à la ta nysystolie auriculaire; mais les r its positifs
•-on i trop peu nombreux pour qu'elle -'>ii admise Bans n
Paut-il invoquer un trouble de l'activité du myocarde, semblable a
celui qui a été réalisé par Lewis el Donzelol dans leurs recherches
sur la ligature de l'artère coronaire? i ssimilation, plausible
dans certains c is, ne convient certainemenl pas à tous.
La tendance actuelle est plutôl d'incriminer l'influence du sympa
thique, négligée jusqu'ici parce que les physiologistesn'avaienl pas
réussi ;i provoquer des accès tachycaréiques par l'excitation de ce
nerf. Mais, plus récemment, Hering ••! surtout Rothbergerel Win-
terberg onl montré qu'on peut réaliser ainsi des crises d accélérai ion
de battements commençant brusquement <-i se terminant de même,
comme celles de la tachycardie paroxystique.
Pour cette raison, il paraît logique d'admettre que les nerfs -\ m-
pathiquesj >nl un rôle important mais non exclusif, les accès ne
survenant '| te bj le myocarde est lésé ou s'il est atteint de troubles
fonctionnels qui le mettent en étal <l«- réceptivité. On s'expliquerait
dès lors qu 'une excitation anormale des nerfs sympathiques ne soit
pas -ui\i«- des mômes effets chez tous les Bujets. Celte interpréta-
tion a été adoptée par Savini, <|ui ;■ montré l'influence des troubles
thyroïdiens <>n ovariens -m- l'apparition de la tachycardie paroxys
tique, influence qui s'exercerait non directement, mais par l'inter-
médiaire <ln myocarde, dont le métabolisme se trouverait pour
ainsi dire modifié
En résumé, l<- système nerveux et le myocarde contribueraient <•! ta-
nin pour leur pari à la genèse des de tachycardie <-">in A
celle de la plupart des autres arythmies extrasystoles, bradi
die, etc. Il n'y a pas lieu d'en être su rpi (Tel, l<- rj thme normal
du cœur dépend <l<- deux facteurs, neurogèi i mvog^ne, et mi
comprend qu'il soit souvent impossible à l'étal pathologique de
dissocier ce qui revient à l'un <>u à l'autre dans la pathogénie
phénomènes morbidi
TACHYCARDIES NON PAROXYSTIQUES
Rien n'est ph a banal «pi.' l'accélération des battements <lu •-. i>u r :
une émotion, ai minime soit-elle, une course un peu rapide, la fièvre
sont capables de la provoquer l ition qu'elles déterminent
ne présente aucune particularité s Bile ne donne pas I
des manifestations subjectives i i elle disparaît
gressivemenl sans jamais atteindre un chiffre très ment
II. VAQ1 EZ. MALADIES DU CŒUR.
supérieur en Loul cas & celui de 130 à 1 io pulsation! ;i lu minute.
Enfin les tracés graphiques ne diffèrent des tracée normaux que par
l.i précipitation plus grande des battements, sans autre modification.
Parmi ces tachycardies régulières non paroxystiques, quelque»
unes seulement présentent un certain intérêt: la tachycardie ortho-
statique, la tachycardie basèdowienne, la tachycardie liée a certaines
altérations du nerf pneumogastrique et enfin le groupe confus des
tachycardies émotives.
Tachycardie orthostatique. — A l'état normal; le passage du
décubitus à la station debout accélère légèrement les battements du
cœur sans déterminera proprementparler de tachycardie; mais, chez,
certains sujets, notamment chez les enfants ou chez les adultes on
étal deconvaleseenceoudedépressionnerveuse, l'accélération devient
beaucoup plus manifeste. Elle constitue une sorte de tachycardie,
nommée, en raison delà condition spéciale qui la provoque, lach\-
cardie orlhostalique. C'est un phénomène physiologique que eer*
taines circonstances accidentelles, comme celles que nous venons de
rapporter, peuvent bien exagérer sans qu'il ait jamais de ûgnjfica-
tion fâcheuse. On n'en juge pas toujours ainsi, et trop souvent on le
croit Bymptomatique de quelque altération grave du cœur. C'est
justement ce qui en fait l'intérêt.
La tachycardie orthostatique a été signalée par Guy et Grave de
Dublin). Ces auteurs ont remarqué les premiers que le nombre des
pulsations augmentait à mesure qu'on quille la position horizontale
pour se rapprocher de la verticale. Plus tard on a vu que oette sorte
d'arythmie était très fréquente chez les enfants. Très souvent aussi
elle coïncide chez eux avec l'arythmie respiratoire- Enfin, pour
Vanysseck, il ne serait pas rare de constater en mè ne temps, sur»
tout chez les sujets déprimés, la ÛOOXistenoe d'une troisième anoma-
lie connue sous le nom de signe d'Erben st consistant dan- le ralen-
tissement transitoire du pouls, quand le corps est fortement incliné
en avant. Celte association constituerait une sorte de iriade symplo-
matique spéciale aux sujets en étal de dépression nerveuse ou con-
valescents; mais le signe d'Erben est très inconstant, oe <pn enlève
toute valeur au sj ndrome imaginé par Vanysseok.
On a attribué la tachycardie orthostatique à l'abaissement de la
pression artérielle provoqué par la station verticale. Cette explica-
tion est inadmissible, car nous a\<>ns con-lalc avec K>mein que la
tachycardie orthostatique est d'ordinaire indépendante de toute
modification de la pression. Il n'est pas douteux cependant qu'elle
se (encontre surtout dans les cas où celle-ci est anormalement ba--
Certains auteurs, notamment lluchard, en mil conclu que l'inva-
riabilité du pouls dans les différentes position- était un signe
d'hypertension artérielle. Cette affirmation contient une part de
vérité, théorique d'ailleurs, cl il est sûr que les sujets clic/ lesquels
ARYTHMIES, ::t
la pression artérielle esl élevée adaptent moins facilement le
rythme <lc leur cœur aux changements de position. Mais, dans la
pratique, il n'en esl pas toujours ainsi, el souvent l'hypertension
compagne de tachycardie orthostatique.
Lu conclusion, il ssl à peu prèi certain que la tachycardie ortho
statique, comme l'arythmie respiratoire, estd origine nerveuse, Pour
(-.■Ht- raison, elle n<- comporte pas de pronostic - elle a est jus-
ticiable d'aucun traitement. Mais il faut se souvenir qu'elle i"-ui
subsister pendant longtemps à la suite des maladies el ne
l'attribuer, <• * > 1 1 • i • i < • on le fait trop facilement, ;> une séquelle
de myocardite.
Tachycardie basedowienne. tille esl presque toujours perma-
nente, continue <•! régulière, <•! (accélération des pulsations n>-
dépasse générale ol pas le chiffre de 140 à 150 ■» la minute Les
tracés graphiques ne révèlenl alors aucune anomalie. Ils montrenl
seulement qua toutes les parties du cœur oreillettes el ventricules,
participent également a I;» lachycardie, c'est-à«dire que les excita-
tions prennent toujours naissance au niveau du sini si une
arythmie êirmêale. Sa cause (l"ii ôtre cherchée dans l'action ex
trice de la Bécrél ion thyroïdienne altérée sur le systèm< ateur
<lii cœur,
Cette tachycardie s'accompagne très souvent d'un signe spécial
qui '--I la tremblement. Pour certains auteurs, Ballet notamment,
ce tremblement serait Ponction '!<• la tachycardie, Ce n'est \><>^ notre
opinion, et, bj l'on constate parfois du tremblement ■< des
tachycardies banales ou paroxystiques, il reste toujours modéré, bien
que l accélération des battements -<>ii plus marquée. Par contre,
dans la tachycardie basedowienne, le tremblement peut être extrO
memenl prononcé, alors que la tachycardie est d'une fréquence
moyenne.
I accélération des battements, bien qu'habituellement continue,
n'en présente pas moins, de temps b autre, des atténuations <jui font
oroiretrop facilement à une guérison, Il faut en rli pour ne pas
attribuera une médicatioQ dont on escompte les bons effets
rémissions qui peuvent être spontanéi
Plus rarement anGn, la lachycardie revêt, au mo a début,
une allure franchement paroxystique, avec pouls régulier ou
gulier. Plus tard elle devient permanente, mais aile n'est irrégulière
que si elle a été d'une phase de lachj arythmie paroxys
tique. Celte dernière résulte alors de ce fait que l'influence du nerl
sympathique s'est manifestée non sur 1<- sinus, mais sur l'oreil elle,
pour j créer des centres hétérolopiques suivant le ra< que
ni>us avons étudi • prôc idemmeul
Tachycardie par coin; du pneumogastrique Elle
peu! être provoquée par des tumeurs du médiaslin, un anévrysn
556 H. VAQUEZ. MALADIES DU CŒUR.
la crosse de l'aorte ou, plus fréquemment, par de l'adénopathie Ira
chéo -bronchique.
Marlins a réuni vingt-trois cas de tachycardie observés à la suite de
Lésions des noyaux d'origine ou du tronc du nerf pneumogastrique.
Dans toutes, l'accélération des battements était continue, modérée
et ne dépassait pas 150 pulsations àla minute.
Le seul fait qui fasse exception a été rapporté par Schlesinger.
La tachycardie était non permanente, mais paroxystique. A l'auto-
psie, on constata une compression du nerf pneumogastrique droit à la
partie inférieure du cou par des ganglions hypertrophiés et indurés.
Le nerf présentait à ce niveau des altérations profondes. Le rôle du
nerf vague dans la genèse de cette tachycardie ne parait donc pas
douteux; mais, en l'absence de tracé graphique, il est impossible
de savoir à quelle variété de tachycardie on avait affaire.
Tachycardie émotionnelle. — Les émotions provoquent une
accélération, d'ordinaire transitoire et modérée, des battements du
cœur qui atteignent 100 à 120 à la minute. Parfois cependant, elle
se prolonge longtemps après la cause qui lui a donné naissance, et
l'expérience de la guerre a montré qu'elle pouvait, dans certain- cas,
durer des semaines ou des mois. Cette éventualité a soulevé des
problèmes intéressants concernant le mécanisme de cette tachy-
cardie et ses relations avec ses autres variétés.
Il y a des cas où l'accélération des battements du cœur est bien
nettement en rapport avec un ébranlement psychique : éclatement
d'un obus de gros calibre dans le voisinage, projection du corps
sous l'influence d'une violente détonation, enfouissement, gaz
asphyxiants, visions horrifiantes, menace d'un danger imminent :
telles sont les causes les plus habituelles de cette tachycardie. \i\\e
persiste ensuite pendant des semaines et des mois. Quand on est
appelé alors à donner un avis, on hésite, et l'on se demande si un
trouble aussi invétéré a été vraiment provoqué par une des i ir-
constances précédentes ou s'il n'a pas plutôt été créé et entretenu
par l'état névropathique du sujet. Celle question, grosse de consé-
quences,— indemnités, pension, réforme, — ne peut être résolue que
par l'analyse minutieuse des événements.
La tachycardie émotionnelle a pour caractère de ne pas dépasser
les limites moyennes. Dans les formes les plus bénignes, elle Be
maintient au chiffre de 90 à 100 pulsations et, dans les formes plus
graves, à celui de 120 à 130 au maximum. Peut-être, comme l'a
noté Gallavardin, est-elle plus marquée le malin que le soir,
mais, fait important, elle s'exagère pour les moindres causes, sous
l'influence de la station debout et surtout des mouvements. Le
pouls monte alors à 150 ou à 160 et ne revient que très lentement
à son chiffre antérieur.
Le tremblement ne se voit — et encore pas toujours — que quand
ARYTHMIES. ta
le Dombre des pulsations es! supérieur à 100, el il reste en toul c is
modéré. La pression artérielle est normal i légèrement él< i
quand elle esl très forte, c esl que les sujets étaient antérieurement
hypertendus. Souvent alors la tachycardie est un signe prémonitoire
de L'insuffisance cardiaque.
Le cœur esl presque toujours petit, parfois vertical ou, plu*
exceptionnellement, en goutte . < les dernières conformations non*
mil paru favoriser la tachycardie.
Généralementenfin, on a affaire à des individus am ûgris, anhélants
;'i l'occasion des efforts.
Cette Borte de tachycardie peut coïncider avec un Byndrome
exophtalmique fruste : gonflement unilatéral du corps thyroïde, un
peu d'éclat des yeux. C'est du moins ce <|u<- non- avons constaté
dans quelques observations, d'ailleurs peu nombreuses, qui semblent
former la transition entre la tachycardie simple émotionnelle el la
tachycardie basedowienne, Dans un cas seulement nous avons vu
une véritable maladie de Basedov* survenir bous l'influence de
l'émotion. Il concernait un pilote aviateur qui, après une chute
violente sur le sol, se releva dans un étal d'agitation extrême et
présenta, dès le len lemain, un tremblement marqué, une tachj
die à 160 avec gonflement du corps Lhyroïde. Ces phénomèm
dire «In m dade, n'existaient pas anti rieurement.
Ce qui, comme nous l'avons dit, caractérise essentiellement la
tachycardie émotionnelle, i esl bs longue durée après la circonstance
qui I ;i produite. On ignoreencore son évolution ultéri sure el son
mode de terminaison. M semble, toutefois, qu'elle Boitsusceptibledc
disparaître spontanément ; c'est du moins ce que nous avons cons
ta té chez plusieurs militaires examinés par nous pendant la guerre
el plus récemment .
La pathogénie de la tachycardie émotionnelle a été l'objet d'une
discussion récenteà i S é de médecine de Londres Stonej l'a
rattachée à l'hyperthyroldisme, en B'appuyanl Bur la coïncidence
• •hé/ les parente de cas typiques de maladie de Basedo\> ou de troubles
de la fonction thyroïdienne Pour Wilson, Poynton, Ha nill, ces deux
affections n'auraient au une relation entreel es. Gallavardin semble
avoir adopté une opinion mixte. Pour lui, la lai hycardie serait liée
m une excit jbilité anormale des nerfs accélérateurs du cœur, laquelle
pourrai) s'exercer, directement ou indirectement, par l'intermédiaire
du corps t h) rolde.
Ajoutons enfin que cette tachycardie esl rebelle ■» toute action
thérapeutique el que la compression des globes oculaires la rai
quelquefois, mais toujours <l une fai on Iransiloii
TRAITEMENT Nous ne nous occuperons que delà lachyi
paroxystique, seule justiciable d'un traitement.
On essaiera tout d'abord de prévenir \e retour des crises en met-
■Vk II. VAQUEZ. — MALADIES DU CŒUR.
tant le malade en garde contre les causés qui les provoquent : mou-
vements, efforts, troubles digestifs, etc. Et, quand l'accès sera
malgré tout déclenché, ou utilisera un certain nombre de procédés
empiriques, analogues à ceux que l'on emploie contre le hoquet.
Encore ne peuvent-ils être efficaces qu'au débul de l'ai
Le plus simple consiste à l'aire des inspirations lentes el profondes,
-i possible dans le décubitus dorsal et les bras étendu-. In de nos
malades, athée farouche, nous disail son humiliation de ne pouvoir
guérir qu'en prenant la position du Christ en croix ! <>n recomman-
dera pour la même raison l'ingestion de petites gorgées d'eau en
\ adjoignant, si l'on veut, un médicament, pourvu qu'il soi! prescrit
en pilule et en cachet. Les pilules les plus grosses sont les meilleures,
et les cachets n'ont d'effet que si le malade a peine à les avaler, car
ils agissent moins par ce qu'ils contiennent que par le- effort*
déglutition qu'ils provoquent.
In autre procédé est le chatouillement du fond de la gorge, pro-
longé jusqu'à la nausée. Nous lui avons dû deux succès jugés
miraculeux par l'entourage — dans des cas de tachycardie durant
depuis Vingt-quatre heures. L'ipéca, donné à dose nauséeuse et vomi-
tive, n'agit pas autrement. Sonemploi, déjà préconisé par Stokes, aéle
recommandéànouveauctavec raison par Sa vy dan* les crises rebelles.
La compression du pneumogastrique, surtout du droit, peut
quelquefois, mais non toujours, enrayer un accès. On la pratiquera
soi-même, el on indiquera ta manœuvre au malade, en lui disant
de la répéter de temps à autre. Deux fois nous le vîmes réussir,
alors que nous avions échoué. La compression des globes oculaires
est inefficace.
Les médications sédatives, par les bromures, la valériane, sont
sans action. Hoffmann recommande l'emploi de la physOStig
mine; Lunigo, celui de l'émétine, en raison «le l'étal nauséeux qu'elle
provoque.
Restent les médications cardiaques. Blackfôrd et Wïilins disent
avoir obtenu des résultats remarquables, au cas â'auHcafar fluttcr,
avec la digitale à forte dose et jusqu'à production d'un block com-
plet.
Mais le seul médicament vraiment actif est la strophantine, <>u
mieux Pouabaïne, en injections intraveineuses. Frsenkel el Volhard
ont employé la première. L'ouabaïne nous a donné trois SUÉ
notamment chez nue femme qui, après l'accouchement, était atteinte
depuis huit jours d'un accès des plus sévères. Le pouls était à 860;
il y avail de la cyanose des lèvres, de la congestion du foie et de
l'oligurie. La «lise s'arrêta trois heures après ["injection, la dosé,
utile et non da ii-'ereuse, est d'un quart de milligramme Ou renou-
vellera l'injection, s'il es! nécessaire, toutes les \ ingt-qualre heures.
pendant trois ou quatre jours.
AHVIIIMII 3.
•t:t
Enfin, d'après Wenckebach, la quinine aurait une action I
rable Bur la lachVBystolie auriculaire. Scbrumpf recommande le
Bulfaie .1 l.'i doae de 60 centigi animes.
tttt \m< vr.im s
Le ralentissement permanent i.'u pouls signalé incidemmenl
eu !""■( par Morgagni, puis, en 1792, p.-ir Spei • ludié
qu'en 1821 par Adams, qui no Incidence ;r i
connaissance el des attaques épilepliformes. il l'attribua ■•» une
dégénén graisseuse 'lu cœur.
En 1845, Stokes publia de nouvelles observations ••' lii
remarque intéressante que, dans le ralentissement du pouls, toutes
les parties du système circulatoire ne paraissent pas battre sur !<•
même rythme, ce 'pu. ajoutait-il, touche 'l<- près au Fonction nemenl
du coeur normal et malade ■ H pensait, lui aussi, que ce syndrome
était -in ;i une lésion organique du cœur.
I ne découverte sensationnelle, faite en 1850 parti sWeber,
orienta les idées dans une voie différente. Ces auteurs ayant montré
que ir pneumogastrique <•-! un nerf moteur 'lu cœur et qui
excitation en ralentit les battements, on commi demander m
le ralentissement observé en clinique n'était pas, lui aussi, 'I <>riu'im'
nerveuse.
Cette opinion lui déânitivetnenl formulée en 187*3 par « harcol
qui déclara que certains ralentissements du pouls n'étaient que la
conséquence d'affections médicales ou chirurgicales du bulbe ou de
la moelle épinière Mais il eut soin d'ajouter que cette li\[>"
devait être confirmée par les examens anatomo palhol
élève Blondeau exprima les mêmes réservi ola, l'opinion
que le syndrome d'Adams Stokes était i nt lié .• une
excitation «lu pneumogastrique ou de son n
presque Bans conteste jusque vers la fin du siècle dernier.
\ cette époque, '-i ••> la suite des rechen hee de Stanle> Kent, de
Gaskell el de His sur i'orig le la contraction cardiaque, eut lieu
m Volutioc nouvelle dans les conceptions des physioloc
En 1893, lli- vit qu'à l'étal normal la contraction du coeur se pro
page de I oreillette au < eut ricule, •.
de fibres musculaires, «'i qu'un obstacle interposé sur son 1rs
pour effet d'arrétet la contraction *>n. en d'autn le In
bloquer. La preuve <mi était que la section de i i sui i<- lapin
provoque une discordance immédiate entre les battements de l'oi
lette et ceux du ventrii observations furent rontiri
Humblut . I rédéricq, l i langei Het ina qui, i
mors d'une pince les fibres unissantes, déterminèrent une d
ciation complète des battements \ la suite «le ces consi 1 1 1-
560 II. VÀQ1 l /. MALADIES DO CŒl R.
demanda aux médecins de voir -i le ralentissement pathologique
du pouls u'étail pas dû a une lésion il».' ce même faisceau.
Tout d'abord sou appel ne lui pas entendu. En 1W"), Hen«lu publia
un ca- de bradycardie qu il expliqua, malgré l'absence de lésion du
pneumogastrique, par la théorie nerveuse encore régnante. 11
signala, d'autre part, la présence d'une gomme à la pari ie supérieure
de la cloison, justemenl dans la région incriminée; mais, ignorant
les travaux de I lis. il n'en tint aucun compte.
rlandford montra plus de clairvoyance. En 1904, il rapporta sous
les termes suivants « gomme du tour, mort par blocage {heart-block .
contraction rythmée desoreillettes pendant le3 grands silences », une
observation où le syndrome d'Adams-Stokes était rattaché à une
altération des fibres unissantes.
I)cs laits analogues furent publiés de ton- côlés. Parmi les plus
démonstratifs, nous signalerons celui de Schmoll, où l'on constata
pendant la vie une dissociation complète «les battements de l'oreil-
lette et du ventricule et, après la mort, une dégénérescence totale
de la cloison septale. C'était, trail pour Irait, la reproduction de-
expériences des physiologistes.
L'observation de Jellineck, «le Cooper et de Ophûls n'est pas
moins intéressante. Elle concerne un ralentissement subit du cœur,
au cours d'une blennorragie, «lie/, un jeune sujet, à l'autopsie
duquel on trouva une oblitération de l'artère «le la cloison par de-
gonocoques. En 190*3 enfin, nous publiâmes avec Esmein le cas «l'un
individu qui succomba après avoir présenté des crises épilepli-
f'ormes avec ralentissement du pouls et chez lequel il existait des
lésions scléro-gommeuses de la partie supérieure «lu septum, inter-
rompant totalement la continuité des fibre- unissantes.
Bref, en 1910, les laits positifs étaient si nombreux et si concor-
dant s que. d'un consentement presque unanime, le syndrome d'Adams-
Stokes devint synonyme d'altération du faisceau auriculo-ventricu-
laire. Cette fois encore, la physiologie expérimentale avait ouvert les
voies à la médecine, <'l la théorie myogène avait provoqué le retour
à la théorie cardiaque «lu raient issemenl du pouls.
Est-ce là sa dernière étape? Mon, au dire de certains médecins qui,
en s'appuyant sur des cas d'exception, contestent à cette théorie sa
valeur pathogénique.
Déjà, en 1911, dans notre livre sur les Arythmie- , nous avons dit
qu'il ne fallait pas trop généraliser et «pi'il y a «le- cas <»ù le ralenti-.
sèment «lu p<mls avec attaques syncopales <•>! imputable, non à une
lésion myocardique, mai- à un trouble fonctionnel ou à une alté-
ration du système nerveux. Depuis, on a exagéré cette réserve et
attribué la même importance aux deux groupes de rails. Mais le
syndrome d'Adams-Stokes par lésion intracardiaque présente une
personnalité -i définie qu'il ne saurait être confondu avec aucun
A.RYTHM11 *:t
ailtre. La gravité de Bon pronostic, les problèmes qu'il soulève jus-
tifient la place qu'on lui a réservée parmi les différentes variétés de
brad} cardie.
l..i bradycardie, <>n ralentissemenl des battements du cœur, 'l"ii
ôtre distinguée de la bradysphygmie où le ralentissemenl n'affecte
que le pouls, le cœur conservant, ~iri-.ii -.1 régularité, <lu moins sa
fréquence normale.
Il h \ .1 qu'une sorte de bradysphygmie qui puisse simuler la brady-
cardie : c'esl li bradysphygmie extrasystolique, <l"ui nous
étudié précédemment le mécanisme el les lalilés ;
rappellerons seulement qu'elle se révèle à l'auscultation par la pré
sence d'un rythme à trois ou quatre temps el par l'éclat inaccoutumé
• lu bruit systolique <|m rail suite :i la pause anormale De plus,
elle esl aisément reconnaissable sur les phlébogrammes el elle ;i
pour caractère de varier d'un moment à l'autre, «ai môme de dispa-
raître, sous 1'intluence des mouvements el de ibslances
comme l'ai ropine.
Reste la bra Ivcnrdie vraie. • elle ci peut revêtir deux formes prin-
cipales :
Dana la première, I'- ralentissemenl des battements n'affecte que
le ventricule, les oreillettes continuant a battre d'après un rythme
normal ou accéléré. Cette bradycardie esl appelée bradycardie par
dissociation ou aussi bradycardie ventriculaire partielle.
Dans la seconde, dite bra lycardie totale, le ralentissemenl intéi
toutes les parties du cœur, qui se contractent d'après un rythme
identique, mais plus lonl qu'à l'étal normal.
!><•- troubles nerveux, v< m syncopes, peuvent uccompagner
'•'•- <I«mi\ variétés de bradycardie, mais il- sont incomparablement
[iln- fréquent - dans la premii
BRADYCARDIE PAR DISSOCIATION.
SYMPTOMATOLOGIE. I a bradycard -1 acquise ou
laie. I .a première esl chronique H dure pendant de longues nui
• m bien ••II»- esl Iransiloireet survient à litre de comp
dique, a la suite de certaines maladies inl
La Beconde débute, comme son nom l'indiqu
parfois héréditaire
Bradycardie acquit*? Forme chronique
beaucoup la plus commune l respond
depuis Vdams <•! Slokes sous le nom d<
poule avec attaques st/nc*
Rlle apparat! ei dans la deuxième moilii
II. YAmi \ /.. MALADIES l»f CŒUR.
plu- rarement dans la jeuneaae, bien qu'il en ait été rapporté des
cas. Noua en avons observé un chez une jeune fille de dix-huit an?
an cours d'une syphilis secondaire.
Elle es! découverte fortuitement chez des sujets ne présen-
tanl par ailleurs aucun trouble subjectif, ou bien elle se révèle par
des phénomènes particuliers : vertiges, syncopes ou convulsions.
Le vertige est le plus bénin des accidents. Il consiste dans une
obnubilation passagère n'allant pas jusqu'à la perte de connaissanee
el obligeant seulement, le malade à s'appuyer sur les objets qui l'en-
vironnant. Il peut se reproduire à plusieurs reprises dans la même
journée ou seulement de loin en loin.
L'attaque syncopale, beaucoup plus grave, es! subite. Tout à
coup le visage pâlit, les yeux deviennent vagues, puis quelque-
secondes après le visage se colore à nouveau. les yeux reprennent
leur éclat, et le malade pousse un soupir comme -'il -<■ réveillait
d'un sommeil profond qui n'aurait duré qu'un instant. Malgré la
courte durée de l'attaque, la perte de connaissance a été néanmoins
complète.
Les troubles convulsifs sont parfois caractérisés exclusivement par
de petits mouvements spasmodiquesde la tête ou des membres coïn-
cidant, avec la fin de l'attaque syncopale, ou bien ils se manifestent
presque d'emblée. La syncope est soudaine cl profonde, puis de suite
les muscles se raidissent et entrent en contraction, souvent au point
que le sujet se trouve comme soulevé dans son lit en opisthotonos ,
pendant <{ue ses membres sont agités de secousses convulsives. Cet
accès est quelquefois très court, mais il peut se répéter ,'i intervalles
rapprochés, pour constituer une sorte d'état de mal pendant lequel
le visage passe alternativement par des phases ■ e pâleur et de con-
gestion.
Dans la forme vertigineuse, la mort esl exceptionnelle. Elle Pest
moins dans la forme syncopale, et elle est très fréquente nu cours des
crises convulsives.
Le ralentissement du pouls, qui constitue l'élément essentiel <lu
syndrome, est (dus ou moins notable. Le chiffre des pulsations i al
''arement supérieur à 10, «l'ordinaire entre 30 et t<>. parfois seulement
de 25 à 20, etpreaque toujours le pouls reste régulier.
lue antre particularité, signalée par noua en Bfi stedans
l'invariabilité de la bradycardie dans les changements dfl position,
la mi relie, les efforts de déglutition, etc., qui augmentent d'habitude
'.I fréquence du pouls. La lièvre même peut être sans effet. Dans
un de nos cas, le pouls qui battait à "2 1 à la minute s'éleva seu-
le n ml ;i •_* • -m cour- d'une grippe violente et malgré «pie la tempé-
rature atteignit kOo. L'invariabilité de la lenteur du pouls a été
retrouvée depuis par la plupart de- auteurs. Seul Lian an a con-
testé la valeur à l'occasion de faits ou Fia marche aurait aocéléré
ARYTHMIES. ?3
le pouls. Maie ces exceptions n'infirment pn* la rèirf*, el d'ailleurs
l'accélération notée par Lian ne dure pas et n'est ja mparable
à celV d"s individus normaux.
La bradvcardie est également réfnictaire aux médicaments nui
provoquent <l<à la tachycardie, comme l'atropine el le niirilo
d'amvle.
L*épr*nvede l'atropine b été imaginée, non : on
le <lii Drénéralement. maia par François Franck <'n 1884 pI appli
pnr Dehio el nar non «-m/* m o m l'étude des brad? On sait
quand <>n Injecte a un Biijet sain une dose le i a 2 millu
d'atropine, les battements du cœur -' »nt dans I - quarante
ou cinquante minutes qui suivent, bu point d'atteindre le chiffre
i a la minute. Dans le cas le ralentissement perma
dissociation, la fréquence du pouls peste habituellement la mAmo
on n'augmente que dans des proportions très minimes !'■■ ontre,
lo rythme des oreillettes e«l presque toujours influencé et passe de
60 '"i BO contractions & 1 10 ou 120.
I • i ■■■■: du nitrite d'smVs -■ ommandée par Josué donne
résultats identiques I ,'act ion du médicament n'est pastardiv mme
celle de l'atropine, mais instantanée.
Si le pouls est incapable de s'accélérer, il peut se ralentir pn
I ► 1 ■ i — el tombera certains moments aux chiffres de 12, i<> balle
m •nt- et même moins :i la minute. (Vs phases de ralenti — ment
paroxystique coïncident d'ordinaire avec les attaques syncopal
êpileptiformi
\ l'auscultation du cœur, on peut n<- constater dans l'intervalle
intractions ventricnlaires aucun l>r il snraioul
complet, el la bradvcardie est alors absolument -
bradysphygmie. <^n bien il se produit, dans la p< lique
de la révolution cardiaque des petits
nant périodiquement, el appe'és d'une Façon imaai <• par Huchard
systoles en éch i On n'est pa implMement
sur leur mécanisme. Pour certains auteurs, cea bruits seraient dus
,'i des extrasystoles du ventricule; pour d'autres, a une distension
ious l'influence des contractions de Poreillell
I ••\\ ; auriculaires isolé
Souvent enfin il existe r'es souffles orifl i ptomatiqu< -
lésions val vnln ires concomitantes No
diastolique de la base, par insuffiï
qui présentaient, d'antre p rt, •' La
coexistence H cidents
mstralivQ de la communauté ;
litique, Les souffles systoliques de la pointe |"
nique imrae l'ont monl fonctioni
ers s'expliquent de la façon suivante: ;> l'état normal, I'
11. VAQUEZ. MALADIES DU CŒ1 R.
l'appareil tnitral résulte de la contraction présystolique de l'oreillette
qui rapproche les bords de l'orifice el de la systole ventriculaire qui
relève les valves el les applique l'une contre l'autre. Or, au cas de
bradycardie par dissociation, la systole ventriculaire n'est plus
précédée de contraction auriculaire, el l'orifice peut rester béant.
La comparaison des tracés artériels el veineux révèle le phéno-
mène fondamental de celle forme de ralentissemenl du pouls qui
es) la dissociation.
En 1884, Chauveau ayanl eu l'occasion de recueillir des tracés chez
un sujet atteint de cette arythmie, 3 remarqua une anomalie inconnue
alors el qui consistai! dans une discordance entre les mouvements
des oreillettes el ceux des ventricules. Il lui donna le nom de disso-
ciation. En 1889, nous avons publié des tracés analogues. Depuis quel-
ques années, on a, sous l'influence des auteurs anglais, substitué au
mot de dissociation celui de block, qui a l'avantage d'ôtr ■ plus com-
préhensif el mieux en rapport avec nos connaissances sur le rôle «lu
faisceau auriculo-ventriculaire.
A.u cas de ralentissemenl permanent, ilya habituellement dissocia-
tion complète, comme celle qui a été signalée par Chauveau sur les
phlébogrammes. Elle consiste en ce que les soulèvements syslo-
liques c, dus aux contractions du ventricule, ne présentent plus avec
les soulèvements a, indices des contractions auriculaires, leurs
rapports habituels. L'intervalle qui les sépare, normalement d'un
cinquième de seconde, est tantôt diminué, tantôt augmenté. Il y a. eu
un mot, une désharmonie complète entre leurs moments d'apparition.
Les tracés de la radiale el delà pointe du cœur témoignent seu-
lement de la lenteur exagérée du pouls et n'en disent pas plu- que
le palper de l'artère. Mais, si on les compare avec des phlébo-
grammes, on \ voit que les soulèvements artériels sont moins
nombreux que les soulèvements veineux fîg. M"> .
Les tracés recueilli- par la voie œsophagienne qui extériorisent les
mouvements de l'oreillette gauche s<ml absolument comparables à
ceux de la veine jugulaire. Leur similitude indique donc que, dans le
ralentissement par dissociation, les deux parties du cœur se com-
portent de la même façon (fig. 1 16).
Lesél ctrocardiogrammes confirment ces données. On 3 remarque
que les soulèvements auriculaires p sont beaucoup plus nombreux
que les soulèvements r ventriculaires el qu'il n'existe entre eux
aucune relation fig. Il" Ces notations se réfèrent au numérotage
provisoire ci-après el doivent être revis
Très souvent le syndrome réalisé pur la bradycardie et les attaques
syncopales est déjà complet quand on examine le malade pour la
première fois sans qu'on sache quand il ;i débuté. Plus rarement
il procéda pour ainsi dire par étapes, le ralentissement du pouls
n'atteignant son chiffre définitif qu'après plusieurs semaines ou plu-
\l;l I iimii S.
t.l
sieurs mois. En voici un exemple. I n homme commença après une
grippe à présenter des accès vertigineux, en même temps que -"ii
pouls tombai! à 10 pulsations. Quelques semaines plus tard, le pouls
étail à 3 1 el i esl seulemenl au bout de 6 mois qu'il atteignit le
chiffre de 26 pulsations pour - j maintenir.
Lestroubles nerveux affectenl des modalités encore plus variables
D'ordinaire ila marchent de pairavec la bradycardie, el ils sonl par
ticulièremenl Fréquents dans la phase de ralentissements paro
tiques, pour s'atténuer ou même disparaître toul •• fait quand la
bradycardie esl devenue permanente. Nom en avons ave» Esmein,
rapporté de nombreux exemples, el Volhard en a signalé d'autres
Cette évolution en deux étapes d esl certainemenl pas c instante
ii. l > ation auriculo \ enl ricul i
Il \ .i broia ou quatre contractions de l'oreillette pour un battement
!■• r-i .i
■ i • / 1 1 . 1 1 ■ i
nous : • v « k 1 1 — été les premiers h le dire maià e
tuelle, >'i on aurai! torl de l'ignorer.
Dans d'autres cas, es accidents nerveux persistent même à la pi
de bradycardie permanente, ou bien il- n'apparaissent qu'a
moment, ou bien enfin il- font complètement défaut. Lian ;t donné
,\ cette dernière forme de l'affection le nom de pouls lent solitaire
La durée de la maladie esl parfois très courte, el la m il survient
au cours d'une syncope ou d'une crise convulsive, peu après l'appa-
rition de la lenteur «lu pouls. Elle est surtout ;< red< uter quand il
existe dea abaissements paroxystiques pendant lesquels le pouls
tombe s 10 ou 15 à la minute.
Cependant une plus ou moins longue sur I pas impossible
Wenckebach raconte que sir William Gartner, le célèbre clinicien de
Glasgow, était atteinl de pouls lent. I orsqu'il le \it. il avait qua*
tre vingl quatre ans, el il vécut encore deux années No
rapporté des exemples analogues, notamment •••lui d'un homnv
de quatre vingl huit ans, dont le pouls battait 24 la minute
depuis au moins quinze ans II avaitsouflerl au début des troubles
tigineux el syncopaux qui avaient complètement disparu par la s
II. VAQUEZ. — MALADIES M CŒ1 EL
Enfin on a observé quelques cas <!*' guérison. Le plus typique, (U)
à Barnshaw, concernait un sujet affecté depuis plusieurs mois de
116. —Dissociation uunculo-venUiculaire totale. Puisa - - adiales
et ( i - - • • i > 1 1 1 l; i iiue-i, Les mê'n '-a particularités se retrouvent sur les ir.'is U
ce qui montre que le> deux oreillelt<s (pulsations jugulaires oreille le >i oite,
pulsations œsophagiennes oreillette gauche se comportent de la même Façon.
crises syncopales et convulsives. Sous l'influence d'un traitemen!
SI
Fig. 117. tlectrocardiogramme dans un r.i> d< ion turiculo-
ventriculaire totale.
Les soulèvements P sonl bien u us rréquents que les soulèvements R et n'a'
fectenl avec eux aucun rapport déterminé
approprié, les accidents disparurent, le pouls reprit sa fréquence elles
tracés graphiques redevinrenl normaux. 11 est à noter que, dans près-
AKYTIIMII . Zt
que loin les faits semblables, il I d'individus noloiremenl
-\ philitiques.
Toutefois, pour conclure à la guérison, il ne suffitpaade constatai
que le pouls esl revenu à son rythme intérieur, car, malgré cela, la
dissociation paul persister. Chez un de nos malade, le chiuTn
pulsations, <|m était lombes 24, remonts ensuite pro omenl
ils minute. Or l'examen des Iraci - graphiques n'en rét éla pas
moiii^ que les battements de I oreillette étaient restés indépendants
de ceux du x « - 1 * t ricule.
/>. Forints ttûnêitoirea ei atypiqm Depuis quelques
. 1 1 1 1 1 < • « • -^ . I attention .1 été attirée sur des épisodes aigus de disso< i
typique ou atypique qui surviennent au cours de nombre de mais
dues infectieuses d'intoxications ou même de cardiopathies 1
nique considérés d'abord comme ex< eptionnels, se ~ « » 1 • t
multipliés et on! projeté une vive lumière sur les modalités cliniques
le mécanisme et I évolution <lr la disso< iation.
< »n savail depuis longtemps <|u-- la diphtérie est pai fois mpa
gnée ou auivie surtout dansses formes gi -mm--, de ralentissement du
[jouis <-i môme I luguenin 1 990, d<
• •i de syncope mortelle Mais, comme oïncident
d'ordinaire avec des paralysies, si fréquentes dans la diphtérie
les attribuait, avec Duchenne de Boulogne I une paralysie bull
l ette explication <-t;ni manifestement inexacte, car on avait constaté
!-• ralentissement <lu pouls <•! la mort subite sana paralysie, et aucune
observation probante n'avait révélé l'existence de lésions du système
nerveux . Dans celle d'Huguenin, las centres et les nerfs ne pré
sentaient pas d'altérations par contre, il 3 avait des altérations du
ur.
Litchiield en 1898, Chopin, Henri en 1901 uolèreul
enfanta ou des adolescents atteints de diphtérie, un ra ment
du pouls à 3 4, 30 et même 23 pulsations unvulsiv<
syncope mortelle et firent remarquer] avec
celui d'Adams-Stokes lu 1909, enfin, Magnus Usleben montra que
l'identité était absolue .1 I occasion d'un sujet dont le pouls ne d<
sait pas 3-4 à la minute et qui mourut bruaquemenl dans une
cope. La fréquence dea pulsations n'était 1 »pinc
et, -m les tracés, il existait une dissociation corap
I ■ rhumatisme fut l'objet dea méi
<ifi-h.ir.lt publia le cas d'un jeune homme de <
sauta, au cours de cette affection, des pauses in
- de pertes de connais* 11 Des fait
relevés par Magnus Usleben, Cowan I aod et ion. I n
I '-m.'iii. Pecxi et Donzolol en • > 1 1 1 repris l'étude Dans une
observations où les pulsations oscillaient enln 1 minute,
la dissociation élai' complète \ la même époque, Daniel Roui
Il \ A.Q1 I /. ^ MALADIES Dl CŒI Et.
rapporté un cas où la bradycardie n'était que relative, le pouls battant
,i »..{. alors que la température étail <l<- 39°. La dissociation dura
s -m I.- me il i quelques jours. Elle résistai! à l'épreuve du nitrite d'amyle,
mais cédait à celle <Jr l'atropine.
Certaines substances toxiques ou médicamenteuses peuvent réali-
ser le même syndrome. Hering a remarqué qu il sulfil, au cour- de
l'asphyxie expérimentale, de suspendre un moment la respiration
artificielle pour faire apparaître des intermittences venlriculaires.
Le strophantus, l'antiarine, l'adrénaline, le chloroforme provoquent
également une dissociation transitoire accompagnée de bradycardie.
L'action d<- la digitale esl encore plus manifeste, mais il est rare que
la dissociation soit complète. Cependant, dans un cas de Rihl.la bra-
dycardie était telle qu'il n'y avait que 53 contractions du ventricule
poui 159 contractions de l'oreillette. Enfin lous les auteurs ont noté
<jue les arythmies digitaliques, par extrasystoles ou bradycardie,
surviennent de préférence quand le cœur est préalablement altéré.
Les lésions organiques du cœur peuvent être aussi accompagnées
d'épisodes de bradycardie par dissociation. Magnus Àlsleben <-n a
publié des exemples. Laubry, Esmein et Foy,en 1909, ont rapporté le
cas d'un malade, atteinl de lésion aortique, d'hypertension artérielle
et d'accès angineux, qui présenta ;'i divers moment.- des \erlii,res a vee
ralentissement du pouls à 15. Il «'\i--iait une dissociation auriculo-
ventriculaire complète. I ltérieurement,la bradycardie fit place à une
tachycardie excessive, puis le pouls reprit s;i fréquence <•( sa régula-
rité normales.
Ton l (dois les faits de cet ordre, pour être moins exceptionnels qu'on
le croyail jadis, sont assez raies, et, pins souvent, on a affaire à des
formes atypiques ou dégradées de dissociation qui n'ont été bien
individualisées que par les méthodes graphiques. A la palpation du
pouls, «'ii effet, rien ne révèle l'existence d'un trouble de la conducti-
bilité. <)n remarque seulement que les pulsations font défaut une
fois sur 2 ou 3, et l'on pense qu'il s'agit d'extrasys tôles banales. Mais
l'examen des tracés comparés de la pointe du cœur, de la veine
jugulaire et de l'artère radiale, montre la véritable cause de ces
intermittences el de ce ralentissement.
On \ relève deux sortes d'anomalies. La première «-si caractérisée
par ce l'ail que, si le- contractions du ventricule sonl pour la plupart
commandées par des contractions de l'oreillette, certaines cepen
danl en sont indépendantes, le rythme du ventricule étant alors
autonome. Dans un fait dû à de Massarj el Lian, les pulsations étaient
de-Ji à 10 à la minute fig. Ms . Cette arythmie constitue ce que
l'on appelle la dissociation incomplète.
Passons à la seconde anomalie. Ici les contractions auriculaires sonl
habituellement suivies ,|,. contractions ventriculaires ; mais, de
loin en loin, après un cycle normal, survient une pause du ventri
m;', i il M il -
ta
cule, indiquanl que la contraction auriculaire a été momeolanémenl
bloquée Bg. i L9 . < m <lii que le blocage eal de 2/1, 3/2, i, 3 quand il 3
b -■ '•. i contractions auriculaires pour I, 2, '■<• contractions venlricu-
laires, la dernière Bystole de l'oreillette restant sans réponse Le
blocage partiel se distingue de la dissociation complète ou incom
plète ''ii ce que toutes les contractions ventriculaires ^"ni précédées
de contractions auriculaires el qu'à aucun instant il a') a de rythme
irentriculaire autono
Enfin il peut arriver que, !<■ pouls paraissant absolument normal,
U ' U U 1 k^=^
1 1 v l)i--..( iuliun .uni. ulo \ enti i
l'..l. poula jugulaire ; a, soulèvements d
lèvemenU dut aux systole» venliiculain
1 1 , .h.', de l.i p liul e du
I aires . a, soulè* ementa dui aux i
coatraction auriculaire ne paraît pas .. \ . ■ u- provoqué de
veotriculai [u'elle l'esl produite pendant la systole ventriculain
rylhme eal aucceaaivcmenl • !'• ./i
pour une systole ventriculaire i"n- de 8
i
I examen des tracés montre un retard de la transmission de la
traction traduit par un allongement de t'esp lequel exprime !••
temps <|ii<- ni-'i le stimulus pour passer de l'oreillette au ventricule.
Ce temps, qui mesure d'ordinaire un cinquième de - peut
atteindre quatre dixièmes do seconde, comme dans un fait observé
par Ratherj et l .ian.
i- >nin-- dégradées de la disso< ialion ont été ol 1 >m «
du rhumatisme, de la grippe, de la diphtérie, de l'art
■ I.'- cardiopathies valvulaires et •• la suite •!«• diverses intos
notamment de l'intoxication digitalique Krumbh cemmenl
570
H. VAQl EZ. — MALADIES in CŒ1 R.
insisté sur leur grande fréquence. Il semblerait qu'en raison de
leur très médiocre influence sur le rythme du pouls elles n'aient
aucune relation avec la véritable dissociation, mais il n'esl pas
douteux qu'elles en sont solidaires.
Un premier fail le démontre, c'est que le blocage simple <-i la <lis-
socialion incomplète apparaissent dans les mêmes étals pathologiques
que la dissociation complète. De plus, ces trois variétés d'arythmie
peuvenl être associées. Hope Gosse a constaté, chez un sujet atteint
de rhumatisme, l'existence simultanée <!•' L'allongement de l'espace
a-c et d'une dissociation incomplète à 3/2, 2/1 avec intermittences
ventriculaires. Naish et Kennedy, Esmein, Pezzi et Donzelot onl
rapporté des faits analogues dans le rhumatisme; Aviragnet et
Lutembacher, dans la diphtérie.
Une autre preuve résulte de la facilité avec laquelle ces arythmies
li.-. 119. — Blocage simple, survenanl après un cycle de deux à trois contrac-
Lionsdu ventricule. Le rythme auriculo-ventriculaire esl de 1/2, 1/3, etc. Daniel
Routier).
se substil uent les nue-, aux autres. Parfois, c'est la dissociation com
plète qui remplace le blocage simple; Th. Lewis et Oppenheimer
l'ont notée dans l'asphyxie expérimentale. Le premier de ces auteurs
l'a également observée pendant les accès de tachycardie auriculaire,
le cœur revenant à l'état de blocage simple dans leur intervall<
qu'il a expliqué en disant que les contractions plus rapides de l'oreil-
letteavaient pour effet d'extérioriser un block latent et d'aggraver
les troubles de la conductibilité. <)u bien c'est l'inverse qui se pro-
duit. Ratherj et Lian ont vu une injection d'atropine transformer
une dissociation complèleen un blocage simple.
Enfin, on sait que l'intervention du système nerveux réalise les
mômes transformations. Hering, Krausel Mcolaï ont remarqué que
la compression du pneumogastrique au cou peut faire passer une
dissociation incomplète à l'état de dissociation nerveuse complète;
mais, l'ail essentiel, celle-ci n'esl jamais permanente, et l'influence
nerveuse est incapable à elle seule de soustraire d'une manière défi-
nitive ou même durable le ventricule à l'action de l'oreillette. Nous
reviendrons sur cette question <mi étudiant la pathogénie de la disso
ci a tio n .
Il serait intéressant de connaître le sorl réservéaux sujets atteints
ARYTHMIES. tl 71
il-- troubles de la conductibilité. Ces troul
importants <-n apparence -<>ui il- destinés à disparaître san
de trace? Sonl ils l'amorce de manifestations plus . telles
qu'un ralentissement permanent du pouls avec attaques syncopales
qui s'installeront ultérieurement ' Pour le moment, jI est imposs
prononcer, et c est l'avenir seul qui i
Bradycardie congénitale En 1901, Morquio (de Montevi-
deo signala une maladie singulière • par un ralentisse-
ment permanent du pouls avec attaques syncopales et épileptiformcs
chez de i«>m jeunesenfants <!<• la même famille Assez Fréquemment
l'affection se terminait par la mort Bubile; c'est ce qu'il
constaté chez quatre sujets, frères ej sœurs. Bien que cea cas H'-
soient pas accompagnés de Lraci - graphiques, il- sonl suffisamment
explicites pour faire admettre qu'il s'agissait bien de bradycardie
par dissociation.
En 1908, Van den rleuvel rapporta un fait analogue, mais
j » 1 » i — de détails. Il avait trait ;> unsujot âgé de vingt-deux ans, atteint
depuis l'ége de deux ans de crises syncopales et convulsives ; le
nombre des pulsations ne dépassait pas 32 à la minute l
avaient cessé depuisde i* ans, mais la lenteur <lu pouls persistait, et
il existait une discordance absolue entre les battements de l'oreillette
et ceux <ln ventricule.
En 1909, Volhard en publia deux autres observations La même
année Fui ton, Judson et N'orris ont constaté le même syndrome
ohea un père et bos deui enfants. I aussig a noté le fait en< ore plus
curieux d'une femme très avancée en âge qui présentait, depuis la
première enfance, de la lenteur du pouls avec attaques Byncopales.
La dissociation auriculo-ventriculaire était complète, el les oreillettes
battaient trois fois plus vile que les rentricul*
Récemment • • 1 1 1 î 1 1 <l<- Maaaar) et Lian, D'Espine et M'Ie Cotin ont
rapporté d'autres observations de bi trénilule I
celles de ces derniers auteurs, il s'agissait d'un enfant deneut
••t l'on |mmi\;mI incriminer comme causals syphilis héréditaii
semble qu'il en soit de même dans la plupart des orme
<l<- bradycardie i fait, en 1912, l'objet d'un travail complet •
Maurice l uif.
La bradycardie congénitale par disso* stdécou
par hasard, parfois très près de la hez un bébé de <
<|ll>,■. mois dans le cas <l<* Pulton, S x >rris D
dissociation est c plète Toutefois elle était ii
de De atasaary et Lian concernant un sujet «lotit !>• pouls battait
>-' i-'i- ,i la minute L'affection rem< nement
ance, <•! les crises syncopales n'étaient survenu
<l<- \ ingt ans
l s troubles nerveux ne i<»nt pour ainsi dire jamais léfnul !
572 II. VAQ1 \./.. MALADIES D1 CŒI R,
élail cependant ainsi dans le cas de Gill, mais 1 enfanl n'en mourut
pas moins subitement. Dans celui de Lian e1 Birotheau, il n'\ avait
pas non plus de crises nerveuses, et il s'agissait bien d'une brady-
cardie par dissociation, mais rien ne prouvait qu'elle lût congéni-
tale.
Enfin, comme l'avait déjà remarqué Morquio, l'affection est sou-
vent familiale et peut-être héréditaire.
ANATOMIE PATHOLOGIQUE. — Pour cette étude, on ne doit faire
état que des observations publiées au cours de ces dernières années.
Les au 1res n'ont, en raison de l'absence de tracés graphiques, qu'une
valeur documentaire.
Les cas de ralentissement permanent du pouls par dissociation
complète où l'autopsie a été pratiquée sont actuellement très nom-
breux. Dans la plupart, on a constaté la présence de lésions car-
diaques intéressant la partie supérieure de la cloison, où passent les
fibres du faisceau primitif du cœur.
Cette localisation avait été déjà signalée sans retenir l'attention
dans des observations anciennes. Dans celle de Cîoddards Roger s,
publiée en 1854, il s'agissait d'une cicatrice du septum ; d'un ané-
vrysme dans les cas de Peacock en 1856 e1 de Simon en 1881; d'un
foyer myocardique dans un fait de Devic et Regaudjd'une gomme
ou d'une tumeur dans d'autres dus à Rendu en 1891 et à Luce
en 1902.
A partir de 190-4, sous l'influence de- travaux de Ni- sur le rôle du
faisceau uni-saut dans la conductibilité intracardiaque, les obser-
vations se SOnt multipliées et sont devenues plus précises. NOUS
nous contenterons d'indiquer la nature et la disposition topogra-
phique des altérations qui ont été constatées.
Le plu- habituellement, elles consistent dans de- lésions fibreusi s
tels lescasdeSchmoll, deBard, de Gibson, de Mônckeberg, d'Esmein,
de Byron-Bramwel ; ou fibro-calcaires, dans des faits de Heinecke,
Nagayo, Aschoff, (iibson. Presque toutes, elles avaient pour efifel
de comprimer le faisceau auriculo-ventriculaire ou d'être constituées
par île- nodule- et des bourgeons athéromateux situés en arrière de
la petite valve inilrale, dont l'extrémité interne confine à la zone
dangereuse.
Immédiatement après viennent les lésions syphilitiques; qu'il
s'agisse de gomme de la cloison, comme dans les faits d'Ashton,
Morris et Lavenson, de Vaquez et d'Esmein, etc.. ou de lésions Bclé
reuses simples de type histologique banal, maisque les antécédents
du n la Inde, la coexistence d'autres stigmates spécifiques permettaient
de rattacher nettement à la syphilis. Il en était ainsi dan- le- obser
valions dues à Keith et Miller, rlerxheimer et Kohi. de. Il n'est pas
douteux que l'étiologie syphilitique du ralentissement permanent
du pouls de cause cardiaque ne soit destinée à s'étendre encore. Sur
ai; VI HM il S. *:i
trente <•! un cas réunis par Herxheimer el Kohi, elle apparat! comme
certaine dans huit. Elle peu! être considérée comme aussi évidente
dans d'autres, très nombreux, où le traitement mercuriel ;i été Buivi
d'amélioration. Aussi esl on en droil de dire que la syphilis recon-
naîtra bientôt comme siens prèsde la moitié des cas de bradycardie
par dissociation.
Parmi les lésions moins communes, il faul citer les altérations
seuses du faisceau. Parfois il til de stéatose des fibres,
comme dans des faits rapportés par <.il<-"ii. par AschofT el
par Buttler; ou bien les fibres étaient seulement dis - <>u ••"in-
primées par des '■'•llul<,> de graisse VschofT, Berg ■ • •' Pélissier en ont
publié des exemples
()n a signalé également la présence de tumeurs, d'infarctus du
myocarde haul situés, consécutifs à des lésions de I arl< maire
antérieure ou enfin de malformations congénitales du cœur. \ an den
rleuvel ;i attribué dans un cas la bradycardie congénitale à une per-
foration de la cloison intéressnnl les fibres du rai sceau aurieulo
v enl riculaire.
\ ces faits il faut ajouter ceux relevés à l'autopsie de sujets atteints
de bradycardie permanente ;{*■<•'■ attaques syncopales è la suite de
maladies infecl ieuses.
Km 1909, Gerhardl a constaté des lés - aigués du faisceau auri
culo-ventriculaire par endartérite chez un homme morl de fièvre
typhoïde et qui, peu auparavant, avail été atteint <l un rhumatisme
grave au cours duquel s'était manifestée une bradycardie très mar-
quée avec perles de connaissance
Magnus Vlsleben a trouvé des lésions de myocardite parenchy-
mateuse, particulièrement nettes dans la région du faisceau, chez
un Bujel qui avail succombé subitement n la Buite d'une diphtérie,
après avoir présenté du ralentissement du pouls I al ehiko I anaka ;i
publié de □ breuses observations du môme genre
Récei ni Naish el Kennedy ont noté ipsie d'un enfant
morl au cours d'un rhumatisme qui avail déterminé une dis»
incomplète, l'existence de lésions étendues du tronc principal du
faisceau primitif, ainsi que du nœud de i, lesquels éta
infiltrés <\<- leucocytes formant de véritables manchons riels
Rappelons enfin le fail Bi curieux rapporté par Jellim
Cooper, <l»' l'oblitération delà cloison pardesembi ennes
clic/ un individu porteur d'une blennoi d'une
syncope, alors que son pouls était tombé » -I p i la
minute.
I ,es lésiona du faisceau peu> enl êl i
l'unir.! elles siègent exclusivement but Bon tronc,
passage dans la cloison fibreuse; tantôt ses deux branchi
atteintes, comme l'ont noté I nhr, Herxheim*»rel Kohi : ou bien enfin
hl\ II. VAQUEZ. — MALADIES Dl CŒUR.
les fibres intéressées le sont entièrement ou en partie. Il est donc
indispensable, avant de conclure à l'absence de lésion*. dt- pratiquer
<los coupes sériées sur tout le parcours du faisceau. Sur cent vinst
coupe-, examinées par Nagayo, cet auteur n'en a trouva que quatre
où il existait dos altérations; mais les altérations portaient alors sur
la totalité du faisceau.
V ces faits positifs on en a opposé d'autres, rares d'ailleurs, où
(•faisceau a été trouvé intact. Rénon, qui ou a fail la critique, n'en
a retenu quo six comme a peu près démonstratifs ; encore faut-il fairo
.les résorves sur quelques-uns d'entre eux.
Dans celui qu'il a rapport/', il n'y avait, il esi rrai, aucune altéra-
tion du faisceau, mais rien ne prouve qu'il y ait eu pendant la vie
une dissociation, de l'aveu même de son auteur, qui, en l'absence de
tracés graphiques, s'abstient de toute conclusion.
L'observation si souvent, citée de Mollard. Dumas et Rebattu,
n'es! pas plus probante. Ces auteurs ont. bien trouvé le faisceau
auriculo-ventriculaire indemne de toute lésion chez un sujet qui
avait, pendant la vie, présenté du ralentissement du pouls; mais,
d'après l'avis de Daniel Routier, il s'agissait d'une bradycardie
totale et non d'une bradycardie par dissociation.
Dans un fait dû à Deneke et Fahr, la dissociation était évidente,
maisl'examen anatomique resta incomplet: dans un autre de Piref-
fith et Kohn, considéré comme contraire à la théorie myogène, il est
dit que le faisceau était comprimé par une sclérose diffuse et qn<'
ses branches étaient interrompues par des amas de granulations.
Enfin, dansleresledescas, qualifiés de négatifs, il existait des alté-
rations dégénéra tives et inflammatoires, sinon du faisceau, du moins
d'une portion très étendue du myocarde. 11 en était ainsi dans des
observations rapportées par Nagayo et Krumbharr, ce qui a con-
duil ces auteurs à rattacher la dissociation, en l'absence d'altération
hisienne, à des lésions du li>su musculaire différencié du cœur. Cette
nouvelle façon i\o comprendre la théorie cardiaque «le la dissocia
lion a été envisagée assez favorablement.
PATHOGÉNIE. — a. Dissociation. — Deux éventualités sont à
considérer : celle où la dissociation est complète et permanente ci
celle où elle revêt une forme pour ainsi dire dégradée : dissociation
incomplète, blocfc partiel, allongement de l'espace cr-c.
Disfociation complète et permanente. — Celle sorte t\*x disso-
ciation, qui correspondais maladie d'Adams-Stokes, était, jusqu'à ces
dernière années, attribuée a des lésions du faisceau auriculo-ventri-
culaire. Récemment on a fait d'assez nombreuses objections à celle
conception.
Les premières sont basées sur I*anatomie pathologique et sur l'ab-
sence de lésions du faisceau chez des individus qui avaient cependant
présenté une dissociation complète. Or nous avons montré que ce«
i
ARYTHMIES. t3
easét ceptionnels et, pour la plupart suspects ^usurplui
faits négatifs n'infirment an rien la râleur des fait» positifs et
sont d'une telle fréquence qu'ils entraînai tla conviction.
Par contre, a-1 on dit, il n'est pas rare nV trouver de
chez <los sujets n'ayant eu aucun trouble du rythme cardia
MOnckeberg assure que la mbraneux, el
même du septura muscula si presque de règle chea
Steinhei <j. cité par Lewis, I
Mais ce qu'il importe avant tout de connaître c'est la lo<
exa te dea lésions, i ertaii es pouvant, malgré leur imporl
pecter les fibres du faisceau, alors que d'autres, plus discret
apparence, les altèrent profondément Orles on s sont
égard -i incomplet s qu'il est impossible d'en tirer inclu-
rions
D'autres objections onl été soulevées par les physiologistes II-
ont fait remarquer que les lésiot - du raisceau affoctei i !"■
ments et qu'on n'est pas en droit d'attribuer la
traction des fibres musculair - • lutôl qu'à celle des fibi suses.
Mais cette objection a perde -a râleur, « I < ■ | » u i ~ les recherches de 1 éon
Frédérieq sur ce qu'il a appelé la dissociation i euro-musculaire •
Vous y re\ iendroi s
On a rappelé encore que la dissociation peut être réalisée par l'ex-
citation expérimentale du pneumogastique. Cela n'esl pas discutable*
\îai'? relie dissociation n<- ressemble ou rien à celle que l'on \->ii en
clinique. L'excitation permanente 'lu pneumogastrique • «lit
Hering, ne détermine que des pauses momentanées du ventricule^
quelques second* thme
normal ou tachycardique succède à la bradycardie. Busquel -
I.'- mêmes constatations et, d'après lui. i! . -i impossible,
agissant sur un nerf enflammé, d'obtenir un ralentissement du
En un mot, la disso 'iation est toujours partielle el transit
Rest ni les arguments fondés sur des faits de il
plète el permanente d'origine soi-d
l'homme. Or, • [ ■ i • * i qu'on aitdit, il n'< d existe pas de pr< bants
Celui que Danielopolu a ra| invoqué une
compression du pneumogastrique, est très dis atahle i
reuse n'était pas douteuse, puisqu 'elle fut t r- >i :
il .--i à peu près c rtain qu • en raison
I '.ici ion posit U s de l'ai r tpine, la 1
H h hery i t 1 ian ont pu1 ment m
cardie par di*so< iation prétendue i ervei * parut
moment nément sous l'influence de l'atropine itiereu a
contesté la râleur, II s fait remarquer que. cont
des auteurs, l'injection d'atropine bloqua pas tout a fait le
cœur, car iîpersist I ■•
576 H. VAQI i.X MALADIES DU CŒ1 R.
trouble delà conductibilité n'était donc pas complètement supprimé,
el il en fallail conclure qu'il y avait un obstacle permanent, de
nature organique, siégeant dans la région du faisceau auriculo-
ventriculaire. D'ailleurs, on sait aujourd'hui, — et Henri Frédé
ricq vient de le confirmer à nouveau, — qu'il n'est pas possible
de faire de l'atropine 1*' -«-ni iuge de la nature d'une brady-
cardie.
hans un travail récent, Sicard et Roger ont repris l'élude des bra-
dycardies nerveuses, à propos d'un malade atteint de tumeur de
l'angle ponto cérébelleux, qui présentait Ac> crises syncopalea el
convulsives avec ralentissement du pouls à 24. Dana l'intervalle,
le pouls oscillait aux environs de 60 à <>'« à la minute. II-
rappellent à ce sujet une observation de Gerhardl concernant une
bradycardie extrême avec arrêt temporaire du cœur, pâleur et syn-
cope, due, d'après l'auteur, à une tumeur parotidienne adhérente au
pneumogastrique. Or, dans tous ces faits, il s'agissait «le brady-
cardie non permanente, mais paroxystique, et on ne sait même pas s'il
v avait dissociation. Sicard et Roger le prétendent en se fondant sur
l'importance et la répétition des crises. Toutefois ils ne concluent
pas formellemenl en l'absence de tracés graphiques et d'épreuve
atropinique.
En résumé, il n'existe aucune objection sérieuse contre l'interpré-
tation généralement admise, à la suite des travaux de His, et, seul.-.
la théorie cardiaque peut expliquer le ralentissement permanent du
pouls avec dissociation et attaques syncopales ou, en d'autres termes,
la maladie d 'Adaras-Stokes. C 'est lavis partagé par le plus grand
nombre d'auteurs, notamment par Wenckebach dans la dernière
édition de son livre
Ceci dit. voyons quels sont les troubles provoqués par un obstacle
siégeant sur le trajet des fibres unissantes et interrompant les rela-
tions entre le ventricule et l'oreillette.
Le trouble fondamental, noté déjà par IL-, consiste dans la dis-
cordance entre leurs battements. Elle est due à ce qu'ils sont
commandés par des foyers différents d'excitat ion.
L'oreillette reste sous la dépendance du sinus, car l'obstacle à la
conduction siège au-dessous d'elle et n'entrave pas son fonctionne-
ment. Elle conservedonc son rythme normal, lequel est capable de
s'accélérer sous l'influence de la marche, de la respiration, de
l'atropine, etc. Cependant il arrive parfois, sans qu'on en sache la
cause, qu'à la suite d'attaques syncopales prolongées le rythme
de l'oreillette soit ralenti comme celui du ventricule.
Par contre, ce dernier, soustrait à l'action de L'oreillette, ne peut
plus réagir qu'à des foyers d'excitation autonome-, anormalement
créés dans son intimité; il est, comme l'on dit, en état d'automa-
tisme. C'est dan- le faisceau auriculo-ventriculaire que ces foyers
AI'.VI'ilMIl -
tl
prennentnaiss mce La preuve en esl que, sur l'électrocardiogramme,
le complexus ou l'ensemble des soulèvements e( des dépressions
quicorrespondenl à la contraction ventriculaire esl le mêmequ à l'étal
normal, alors qu 'il sérail dilîérenl si lea excitations prov< naienl d'une
rég lifférenciée «lu tissu myocardique ' ' >r les excitations auri-
culo-ventriculaires franchissent |>ln- difficilement que es auti
Beuil de l'excitabilité el mettent par conséquent plus '!<■ i<-ni|i^ que
les excitations normales pour faire contracter le •- «-rit ti«-»il«- . de plus,
elles ^"iii moins nombreuses •• la minute que celles qui proviennent
du sinus. Cela explique que !<■ rythme ventriculaire soit plus lent
que celui des oreillettes el qu'il oscille entre \ ing i . 1 1 • - 1 •
quarante à la minute.
Enfin, dans le cas d'automatisme ventriculaire, on observe une
autre particularité consistanl 'Lui- la présence de manifestations
extrasystoliques auxquelles certains auteurs attribuent les bruits
dits en écho l ■•- extrasvsto es onl pourcaractère do ne pas être
suivies de repos compensateur el de Be révéler par une sorte >! an-
ticipation ou mieux de t décalage du rythme normal Voy. p
Leur existence présente un certain intérêt, i ar Kngelmann a montré
que cette variété d'extrasystoles no peul provenir que d'excitations
ayant leur origine dans une des régions du faisceau primitif : sinus,
fibres unissantes, elc C esl une preuve do plus que, dans le rythme
autonome, les centres nouveaux d'excitation siègent l»ien dans le
faisceau auriculo ventriculair ■
L'interruption des communications entre l'oreillette el le ventri-
cule rend ce dernier réfractaire aux influences qui accé èrenl d'ordi-
naire le cœur, d'o i l'invariabilité de la lenteur du pouls mme
nous l'avons dit, il \ a des excepti >ns, «-t on s'est appuyé sur elles
pour contester la valeur de la théorie myocardique i i
lions so comprennent rort bien depuis les rechercl pré-
cédem ni de Léon Krédéricq sur la dissociation neuro-mu
laire.
Dans leurs c p ii iences sur les effets de la compression pi
du faisceau auriculo-ventriculaire, Erlanger el Hirschfelder avaient
constaté un fait très intéressant dont ils n'avaient pas tiré part
savoir que, si l'on excite le pneumogastrique quand la destruction
du faisceau n'esl pas encore totale, on change une
que-là m îoraplète en dissociation c plète. i
avail été i emarqut! par I e\\ is el ' tppenhe
d'asphyxie
h l rédéricq a obtenu les iltals - i en s donné I ex
plication. Il a montré que la compression p du fais
n'altère pas simultanément ni au menu nduclibililé i
culaire et la conductibilité nerveuse. tu d< but, la prern
gênée, el l 'excitai ion du 11 ir le
XXII
578 II. VAQ1 l /.. — MALADIES Dl Ca i l;.
rythme venlriculaire, Plus lard, la conductibilité nerv< boue
i son ii 'm. i i l< s ventricules sont défini livemenl soustraits a L'action
du pneumogastrique.
La notion ue la dissociation neuro-musculaire permet de oom
preudre pourquoi la réa< lion du veutricule aux influent
Iricea n'esl pas toujours la même. L'accélération relative du pouls,
i n > i « • « ^ iians certaines observations, ne »e voit que 'Lin- la phase ini-
tiale de la dissociation. J^lîe lient, non, comme on I ;> dit trop volon-
tiers, .1 ce que la bra lycardie esl d'origine nerveuse, mail à ce que
1,1 conductibilité musculaire est déjà atteinte, alors que la conducti-
bilité nerveuse est conservée. (Juand le pouls '-si invariablement
lent, cela indique que l'obstacle au passage do la contraction inté-
resse également les jeux conductibilités et que l'aHectioo esl à son
stade le plus avancé. Comme on le voit, les recherches de I
Frédéncq <>ut eu pour effet de continuer la théorie cardiaque de
la dissociation <-t «l'en préciser le degré.
Ces mêmes recherches ont justifié ce que nous ayons dit avec
Esraein, à savoir que la mala lie d'Adams-Slokes évolue souvent en
deux péi iodes : l'une, où il \ a des paroxysmes de ralentissement avec
syncopes et convulsions lréquemment moi telles, l'autre "ù lu pra-
dycarui» esl permanente et où les troubles nerveux ont disparu. La
première correspond u coup sûr à une gêne u iuime de la conducti-
lii.il r avec conservation de la Lransmibsion n< r>euse, d'où la posai-
bilité de ralentissements paroxystiques; la seconde esl contempo-
raine de l'abolition définitive ne loule conductibilité, ce qui rend
compte de ta disparition des paroxysmes bradycardiques el des
troubles qui les accompagnent. Si le malade al dt sonnais a l'abri des
dangers de la pt riode initiale, c'est non parce que la lésion arégn as
mais au contraire parce qu'elle esl plus prolon le.
En résumé, l'expérimentation et l observation clinique il u-tm.i
d'une manière saisissante la conception de Léon Frédéricq sur le
rôie des influences musculaire el nerveuse dans le phénomène de
la dissociation : la première crée la bradycardie permanente, la
mie tes épisodes surajoutée el Lren&iloii es, l'influence nerv<
étant, comme toujours, incapable de rien engendrer de durable,
encore moms de lié nitif.
Dissociation incumplète. — Block partiel. — Allon cément de l'es
pace u-c. — envisageons maintenant les cas où la coutracliQQ trouve
non plus un obsiaole insu moutable, mais seulement un g6i s p us
ou moins grau le dans sa transmission, el voyons ce qui doit en
résulter.
A un premier degré, on constatera seulement un retard dans
passage de la < onlraotion, traduil par l'ai o£g< mi ni da l'espace a c.
Si la gône esl plus marquée, il se produira, de temps s autre, une
suspension de l'activité venlriculaire après des cy< lea de deux, trois
ARYTHMIES Z :i
ou quatre contractions de l'oreillette: o'eel le blook pai
important, dam a I état, il n'j i pas de rythme ventriculairc .»<i i < »-
nome; i>»ui<-- les contrat tiom du ventricule sont précédées de
i rael ioni de l'oroîllette ;en >\ eutre -. le stimulus reste unique
et |>n>\ ienl toujours du sinus.
Enfin, si le conduction eal encore plus entravée, des périodes «!<•
blook complet, où les battements ventriculaires -<>iii indépendants
des battements auriculaires, alterneroi où ils en
sonl solidaires: e'csl la dissociation inoomp • te L'étude clinique que
doui avons faite de oes diverses variétés de dissociation nous dis-
pense 'I insister.
lu surplus, ce qui nous intéresse surtoul ici, c'esl d< i ces
anomalies sonl d'origine myogèi u neurogène
La solution de la question u'esl pas aussi facile que celle «!<• la
di sociation complétée! permanente. En effet, cel
ciation n<- peul pas 6tre réalisée, avons-nous dit, ;
nerveux, alors que la compression <lu •-• "1 tulairc ou du igue au
cou eal très capable 'l<- produire un block partiel ou une d
ciation incomplète Mais ces phénomènes sont toujours transit
«'f, même si l'on continue la compression, il- disparaissent pour
laisser le rythme antérieur reprendre i jours Comme eo ce qui
concerne la dissociation complète, leur persistance doit i i re pré-
sumer l'intervention d'une lésion du faisceau ariculo vei e.( 'n
voit l'intérêt qu'il y a à pi su lii<lu malade, la nature d'une
bradycardie, puisque le diagnostic <-i i<- pronostic «-n dépendent.
b. Troubles D&TT9U2 Ils ne sonl pas spéciaux à la bradj
die par dissociation, et 1 on peul voir, sinon des i risoa convulsi
du moins des syncopes au cas de bradycardie totale et il i
loles avec pauses très prolongées; mai-, comme ces troubles
particulièremenl fréquenta dans la première de • -' •»
-■■n sujel '[u il coni ienl de les étud
Lroubles nerveux -"ni <1 ordre simplement mécanique el dusà
l'ischémie des centres nerveux <"i i la suspension prolongé»' «I.
1 1\ ilé ventricul lire
On sait, en effel . depuis longtemps >|u<- 1 interruption <!'■ le circu-
lation cérébrale est -uni-- de phéi kènes syncope ux et convu
Kussmaul, Prédérioq el Dure) onl montré <|u'<>ii
<-«.ii|i sûr en comprimant la carotide pendant un certain
,i\< ■«• uns nta<
l t bi adycardie par dissociai ion n'aa it :
proui que, comme ilé i ïalla> Rrdin,
\c-u\ ->.ut >l ord naire précédé» tli ■ menl pi
diaquea. De plus, leui
des pauaes Chai un «I»1 nos n in intervalle de ti
entre deux battements provoquai! un vertige; ilrluni -
580 11. VAQI l /.. MALADIES Di Cd I R.
attaque syncopale; de douze Becondes, un accès épileptifora
convulsif. Mais cette règle u'esl pas absolue et, d'après Lian, les
crises pourraient se manifester sans ralentissemenl paroxystique. 11
u'esl pas sûr qu'il en soil ainsi, el Vblhard a fail à ce Bujet une
remarque intéressante. Il a montré que, dans la dissociation complète,
une excitatioo née dans la région du faisceau auriculo-ventriculaire
peul \ pester bloquée el ne pas se propager au reste du ventricule.
Il \ aurail comme une sorte de blocage secondaire surajouté au pre-
mier (block in l>l<>rl> . Ce serait alors à un ralentissemenl paroxys-
tique «le cause ventriculaire provoqué par ce blocage qu'on devrait
attribuer les phénomènes nerveux <'ii question.
TRAITEMENT. — Étant donné le rôle de la syphilis dans la brady-
cardie par dissociation, on recherchera d'abord si elle n'est pasen
cause.
On examinera donc, à ce point de vue, le système nerveux, le
squelette, les muqueuses, et on pratiquera la réaction de Bordet-
Wassermann. Au cas de résultat positif ou de présomption de syphi-
lis, on instituera un traitement énergique par le néosalvarsan en
injections intraveineuses croissantes de 0,25, 0,30, 0,40, 0,50, de
façon à injecter nue dose totale de 2 à 3 grammes environ. On
pourra associer cette médication à des injections mercurielles de
sels solubles ou insoluble-. Nous rappellerons à ce sujet que
if- seuls cas de guérison complète de maladie d 'Adams-Stokes
ont été obtenus chez des syphilitiques à la suite du traitement
spécifique.
La médication symptomatique, dont le but doit être de remédier
au ralentissement des battements du coeur ou mieux à la dissocia-
tion, n'a pas, jusqu'ici, donne de résultats.
Le médicament auquel il conviendrait logiquement de B'adresser
est l'atropine, puisqu'elle accélère les battementsdu coeur. Mais, dans
la période avancée delà dissociation, elle est sans effet, ce qui esl
facile à comprendre, l'épreuve de contrôle avec cette substance
•''tant elle-même négative. Il faut donc, pour avoir quelque chance
de succès, que l'affection soil au stade de dissociation incomplète,
où la conductibilité nerveuse esl relativement conservée. A ce
m ni, l'atropine pourra empêcher les ralentissements paroxys-
tiques, si souvent précurseurs «les accident-, nerveux, et supprimer
ainsi ces derniers. On l'administrera soit en injections sous-
cutanées quotidiennes d'un demi-milligramme, soit par la bouche
à la même dose, en suspendant au boul de cinq ou Bix jours, pour
éviter l'accumulation du médicament el ses conséquences :
I roui des de la vue, vertiges, sécheresse de la bouche, etc.
Les médicaments cardiaques sont sans effet. \J Adonis vernalis,
le Convallaria, le Strophantus, etc., sont absolument Lneffica*
En ce qui concerne la digitale, la question esl controvers
ARYTHMI] ta
Théoriquement, elle paratl contre indiquée, puisqu'elle a elle même
pour effet de ralentir le cœur; mais la bradycardie digilalique par
blocage de la contraction ne bc produil qu peul encore
être transmise, el elle i si impossible quand la contraction esl <"in
plètemenl entravée. Il faudra donc, s'il existe déjà un blocage partie]
ou une dissociation incomplète, s'abstenir de donner la digitale,
qui Berail capable d'exagérer l<- trouble de conducti
de dissociation complète, le danger n esl plus l«- m< »n pourra
recourir à lé digitale pour lutter, non con ilini--. mais
contre! insuffisance ventriculaire D nslance, Macken
zie, Wenckebach el nous-mên n avons obtenu de bons effets.
Toutefois, il esl préférable de n'employer que des doses moyennes,
0,10 ou 0,20 de poudre de Feuilles par exemple en macération pen-
dant deux "H trois jours, ou la digitaline ;i la dose de \ll a
\\ gouttes pendant le même temps.
Récemment I >;ini«'l Routier a constaté, dans des recherches expé-
rimentales, que l'adrénaline aurait, en excitant le pneu rique<
une action favorable sur les troubles d • la conductibilité. Mai
effets n'ont pas ét$ constatés en clinique, et il semblerait . au <-'>ni i
d'après Lutembacher, que l'adrénaline — • » î i plutôt nuisible. Le mieux
esl donc, jusqu à plus amplo. informé, de ne pas <-ii u»
BRADYCARDIE TOTALE.
I i bradycardie totale a pour caractère d'intéi gaiement
l'oreillette el le ventricule, « I ■ » n i le rythn si ralenti de la même
i in ni'- la bradycardie ; ition, elle peut
acquise ou spontanée et, dans ce dernier cas, très probablement
Bradycurdle i<»i:il«- itcqulse des
intoxications, .1 des infections, '>u ; - troubles ■ tu > des lésions
du sj Btème nen <-,i\
I 1 bradycardie ictériqne - \<>ii dans l(
comme dans les formes graves de 1 i< 1ère, mais de pr dans
dernières ; ••Ht- disparaît rapidement après leur guéri son.
Pendant un certain temps, on l'a al B presque
exclusivement 1 des extrasystoles ou mieux à un
dont un des éléments n>- parviendrait pas
rappoi lé un cas avec tracés démonsl 1 .1
li m 1 monl 1 '|n<- la brad 5
que, comme ces sortes de bi 1 modifie
l'influence des mow emenl
1 1 bradycardie digitalique ri c >m 1 b ilement ]
minismeextrasystolique, d liontrans ment
!• tal. < Jette dernière interprélati*
II. VAQ1 l ./. MALADIES Dl C<3 I R.
en 1907, qui ;i publié des cas où le rythme du cœur étail tombé A
ii pulsations avec troubles vertigineux. Hering l'a conte
prétendu que la bi adj cardie digitalique sérail toujours duc à un blo-
cage. Mais, s'il en était ainsi, le ralentissement devrait être constam-
ment accompagné de dissociation, ce qui n'est pa-, ei l'hypothèse
d'un blocage auriculaire ou siuo-auriculaire proposée par cet auteur
iiV-i guère admissib'ei
La bradycardi i totale urémique a été signalée par Danielopolu et
par LasletL parmi les manifestations graves de l'insuffisance rénale.
Le rythme <lu pouls ne dépassait paa 4i pulsations.
La b adycardie post-infectieuse a été observée au cours des mala-
dies les plus diverses, notamment à siège abdominal, surtout dans
l'appendicite. Les premiers cas en ont ébé signalés par Kahn, puis
par nous-môme, etd'aulres analogues ont fait l'objet de travaux de
Bokay, A.. Broca et R. Bénard. <>n a môme prétendu que la bra-
dycardie étail alors un signe de gravité, ce qui est faux. Dans le l'ait
que nous avons rapporté, la bradycardie disparut à la suite d'une
injection d'atropine.
La bradycardie par troubles nerveux est plus intéressante.
L'exemple 1*' plus typique. Bignalé par Dagnini, est réalisé par la
compression des globes oculaires, qui peut, après quelques minutes,
abaisser le chiffre des battemi nts à 5 ! et même au-des-ous. Mais le
ralentissement n'est que transitoire et, bientôt après, le cœur et le
pouls reprennenl leur rythme normal. Il faut noter, d'ailleurs, que,
sans qu'on sache pourquoi, chez certains sujets, la compression
des globes oculaires ne modifie en rien la fréquence des batte-
ments.
La môme manœuvre peut transformer une bradycardie totale en
block partie] ou en dissociation complète ou incomplète. Mais il faut
pour cela qu'il existe préalablement des troubles du rythme car-
diaque, notamment une gônedela conduction dans le faisceau auri-
culo-ventriculaire. Ce que nous avons dit précédemment de la disso-
ciation neuro-musculaire permet de comprendre le mécanisme de
ces diverses éventualités.
Les lésions du système nerveux central : hémorragie cérébrale,
méningite, tumeurs du cerveau, fractures du crâne ou des régions
supérieures de le colonne vertébrale peuvent également provoquer
un ralentissement du pouls. Dans une observation de Gibson, une
fi ail me de la cinquième vertèbre B'accompagna d'une chute du pouls
à 35. Dans une autre, de Wallenberg, ou il s'agissait d'une section,
par un coup de couteau, du troisième nerf intercostal gauche près
du ganglion spinal, le chiffre des pulsations étail de 12, Mais, dans
tous ces cas, la bradycardie disparut après guérison, et jamais on ne
constata d'accidents convulsifa ou syncopaux.
Les lésions des nerfs périphériques ne déterminent , elles aussi, que
\l:ï I Iixiii -.
tS
des bradycardie! variables et Irantitoii qui esl conforme aux
données de la physiologie On sait en effet que la compression du
nerf vague peul être Buivie 'I un ralentissement el même 'l'un
momentané du cœur avec syncope. \ eno( e! Faure "iii ol -
accidents A la suite du simple contact du n pince ou li
louri au cours d'une opération. Plui intéressantes sonl lei
vêtions dues à \ eu bourg, Lasletl el Esmein. Celle de ce dernier
auteur concernai! une compression du pneumogastrique La bra-
dycardie présenlail tous les caractère! d'une bradycardie totale el
se ui.iiiiicsi.nl par crises paroxystiques pendanl lesquelles le nombre
des pulsations tombail à 12, en même temps qu'il survenait des
attaques syncope les. Peu après, le coeur reprenait sa fréquence
moi maie.
Les faits de bradycardie totale permanente, consécutive I une
lésion <i îs nerfs périphériques, sont beaucoup plus contestabh
raison de l'insuffisance des renseignements el de la médiocrité du
ralentissement. Danscelui de Masoin, qui a Irait à un aliéné, à l'au-
topsie duquel on Lrouva le nerf vague comprimé par de* gang
cancéreux, l<i chiffre des pulsations n'élail pas inférieur à 15.
Daniel ipolu s rapporté un <•.•!-; Bnalogue,
I ne aulre observation dueèMollard, Dumas et Rebattu semblo
rail plus démonstrative; mais sa valeur ■ été contestée par Daniel
Routier.
Bradycardie totale, spontanée ou congénitale ' ■ 'M"'
le |»ln- commun de cette variété de bradj :ardie •
l'arythmie respiratoire, qui peut, quand le ralentissement expira
du p 'M - esl particulièrement marqué, en imposer pour une bi
cardie pathologique. On stûl que cette fausse brad)
quente chez lr^ jeunes sujets el qu'elle n'a aucune signification
\ ' i \ . | • . ."» i I .
La vérilabl • bradj cardie Lola
une trouvaille clinique et, en l'absence de symplômi
on l'a appelée pouls lenl physi (logique Elle -•• rencon r
chei divers membres de la même famil e. Ualla ardii
chei une tomme et trois de ses enfants Dans un de
ralentissement avait atteint trois générations; le chiffre
pulsations ne dépassait pas >0 l ien que noui
tracés, il ''-t lrè« probable qu'il s'agissait de i rad
cause «lu faible degré du ralentissement el de I aba troubles
nerveux.
Cette bradycardie ne paraît pas avoir >l iin| ■ elle ne
détermine jamais d'accidents gra>
intérêt esl d'en imposer, si l'on n') prend ■- >ur une bra-
dyoardie permanente par dissociation, donl le pronostic est beau-
coup plus séi ère \ lire d'en faire l<> <li
584 il. VAQl 1./.. MALADIES Dl CI I R.
ce qui est d'ordinaire assez facile. En effet, quand on examine le
rythme des veines jugulaires, on voil que les soulèvements veineux
Conservent leurs rapports habituels avec les soulèvements de la
radiale et qu'il n'y a, dans l'intervalle de ces derniers, aucune éléva-
I ion supplémentaire de la veine jugulaire. Au cas (Je doute, L'inscrip-
tion graphique permettra toujours de reconnaître la nature exacte
de l'ai 3 thmie.
Ajoutons encore que, dans la bradycardie totale congénitale, le
ralentissement des pulsations est très rarement inférieur à i" el
presque toujours aux environs de 50 ou 52. Enfin le rythme du pouls
présente les mêmes caractères de variabilité que le pouls physiolo-
gique. 11 s'accélère sous l'influence de la déglutition et de l'atropine,
pourvu qu'on en administre la dose suffisante.
Enfin l'absence de troubles syncopaux ou même de vertiges est de
règle. Lian a rapporté, il est vrai, une observation où ces accidents
ont été notés, mais ils étaient si peu marqués et si différents de ce
que l'on constate dans la bradycardie par dissociation qu il n \ ;i
vraiment pas à en tenir compte.
Kn résumé, la bradycardie lolale ne peut pas être opposée, comme
certains auteurs ont voulu le faire, à la bradycardie par dissociation.
La première ne constitue en ell'et qu'une singularité dont l'intérêt
réside presque exclusivement dans son mécanisme, tandis que la
seconde esl nue véritable maladie, qui mérite de conserver dans
la nosologie la place importante qui lui a été attribuée depuis
Adams el Stokes.
TRAITEMENT. — La bradycardie totale n'a pas de signification
pathologique et ne justifie, par conséquent, aucun traitement.
ARYTHMIE COMPLÈTE.
HISTORIQUE. - Il n'est guère de service d'hôpital où l'on ne
trouve simultanément un certain nombre de malades atteints
d'une arythmie caractérisée par une accélération permanente des
pulsations, ne répondant à aucun rythme déterminé. Malgré sa
grande fréquence, lette arythmie est restée longtemps mal connue.
On savait cependant qu'elle coïncide souvent avec L'insuffisance
cardiaque et l'asystolie, mais que, parfois aussi, elle existe isolémenl
-ans ipie l'équilibre circulatoire semble troublé. On ignorait, d'ail-
leurs, complètemenl sa nature el sa signification. On l'appelait folie
cardiaque, delirium cordis, et on ne s'en inquiétait pas autrement.
En i(.> :*, rlering en fit le premier l'étude. Il lui donna le nom de
pulsus irregularis perpetuus pour indiquer que sa longue persis-
tance en constituait, soi-disant, l'élément fondamental. Mackenzie,
Wenckebach, Lewis en montrèrent le mécanisme. Enfin, Clarac
a l'ait. SOUS notre inspiration, une importante revue du sujet en y
\\\\ I IIMII 5.
il
apportant -;i contribution personnelle, Il a, avec raison, substil
la dénomination d'arythmie perpétuelle celle d'arythmie complète
proposée par Josué, qui a l'avantage de signifier que l'arythmie
consiste essentiellement dans un bouleversement total des diverses
manifestai i< >ns de I activité cardiaque.
SYMPTOMATOLOGIE. Cette arythmie es! constituée, comme
mm- I avons dit, par une accélération habituelle, mais relativement
modérée, des pulsations, qui atteignent le chiffre de 100 à 120 à la
iiiiiiui<\ par la variabilité de leur amplitude et de la longueur des
II. I ' \ ! \ l ! , ' 1 . ■ ■ ■ ■ '
Suppression (lu soulèvemenl i el fusion des soulèven
gramme en une onde unique. Iii.'_-.ilii<- •!<• l'amplil
«le l'intervalle qui les sép
i
pauses qui les séparent ( es particularités sont actérisliques
pour « 1 1 1 « - l'arythmie se reconnaisse au simple palper de l'artère
radiale. Elles sont naturelle ni plus apparentes sur les Ira
Ce qui attired'abord l'attention a l'examen dea sphygmogrn mines,
c'est qu'il esl impossible de trouver chez le m
monts de tracé su perposables. Il semble, comme , que
la Fantaisie la plus extrême ail j la courbe d<
tant leur hauteur esl changeante d'un moment à l'autre et leur suc-
cession désordonnée.
Sur les cardiogrammes, on constate, en plus des modifications
précédentes, I absence du » tulèvemenl pr |ue a, qui exti
586
II. VAQ1 I / - MALADIES Ml CŒ1 R.
rise normalement les contractions de l'oreillette et, en second lieu,
l'extrême irrégularité delà valeur el de L'espacement des ijrsl
ventriculaires, Parfois, un baltemenl Fort fail suite ;i une petite
pause diastolique; parfois, une longue pause est suivie d'un batte-
ii km il faible; parfois, enfin, il j a, pour un temps d'ailleurs très court,
retour au r\ thme normal.
Sur 1rs tracés de la veine jugulaire, on note égalemenl la «li -pari-
iiiui du soulèvement présyslolique '/ et de plus un rapprochement
plus ou moins marqué des deux ondes suivantes c et r, qui parfois
se confondent complètement. Il en résulte la formation d'une onde
unique et prolongée, dont le début coïncide avec \o Boulève-
Fig. 1-1. — Trémulations auriculaires visibles sur le tracé jugulaire
dans l'arythmie complète (d'après Wenckebach),
iiiriii du sphj mogramme et la tin avec l'affaissement //. ( '.elle forme
particulière des tracés avait été appelée par Polain « forme ventri-
eulaire du pouls veineux. Il l'attribuait à une insuffisance tricus-
pidienne. La dénomination proposée par Potain a été con ervée,
mais l'interprétation qu il en a donnée a été abandonnée fig, 120 .
Enfin on remarque encore, sur les tracés de la veine jugulaire, la
présence de petites ondes supplémentaires si uées dans la période
diastolique de la révolution cardiaque. Elles Boni dues à une déplé-
tion insuffisante de l'oreillette el ont été appelées pour cela ondes
de s'ase.
Ces diverses particularités concordent pour montrer qu'il y a, dans
I arythmie complète, une gène profonde dans l'activité de l'oreillet e,
mais elle- pe donnent pas la rais m de l'irrégularité des battements.
Plus importante à cet égard es! la présence sur les tracés vei-
neux d'ondulations, d'ailleurs exceptionnelles. Biles s..ni extrême-
ment petites, el elles constituent moins des soulèvements «pie des
sortes de trémulations, au nombre parfois de ion à 900 à la minute.
\\\\ I IIMII S.
,•:{
L'existence do cet multiples élévations donne, comme non
perrons de précieuses indications BUr te mécanisme de l'arythmie
complète fig. i-'i
Sur les Lracéi électrocardiographi tenus pai une déri
ration favorable main droite main gauche, <>u main droite pied
gauche;, on relève de même la suppi - le Tonde P et l'ii
espacemenl des -•. stoles car liaqu< - pré
cédemmenl se retrouvent aussi, mais avec plus de nell
constituées par de petites élévations multiples ou même Innombrables
qui viennent denteler la ligne du tra< é el déformer l'onde T qu'elles
|ini\ cni rf.i :er toul à fail flg. 1 1:
I. arythmie complète esl <-n général d'un diagnostic facile < )n ne
Wi
'/
. ...
.1111 II
peul pas la confondre ai •<• l'arythmie respir toiro, donl le rythme
n'esl irrégulier qu'en apparence, car il , eutil
périodiquement Buivanl les phases de la respiration De plut
systole* VtMitriculaires sont toutes -I ■ Enfin, sous l'in
.fluenoe de l'effort et des mouvements, le rythme reprend sa régula
rite. Dana lei i as douteux, on aui injection d'atropine,
qui '• i sans effet sur l'arythmie complète, tandis qu elle fail d
retire Parj thmie respirât ire.
I.i tachycardie paroxystique ne présente que des oin-
laines avec l'arythmie complète, l n ce qu ardie
ventriculaire totale, la confusion esl impossible
rilé du pouls pendant les
tu cas de lachysystolie auriculaire, l'erreur esl plus facile, cor ici les
baltemenls du coeur aonl m tins rap
et les crises se succèdent ourls inl .■ .h,,
graphie donne alors <\<> très ul dans
la tachj -\ -i" ie auriculaii de I 01
apparente! Rge.n|
588 II. VAQUEZ. MALADIKS DU CŒUR.
pas le chiffre de 300 ou HH) à la minute (auricular flatter); tandis
que dans l'arythmie complète la contraction auriculaire es! rem-
placée par des trémulations innombrables révélatrices de la Bbrilla
tion. Mais la distinction entre ces deux variétés d'arythmie esl par
l'ois difficile, d'aufantplus qu'il existe entre elles des formes de
passage el que, comme nous le verrons, la tachycardie paroxystique
auriculaire conduit presque infailliblement à l'arythmie com-
plète.
PATHOGÉNIE. - File n'a été élucidée que grâce aux renseigne-
ments fournis par les méthodes graphiques. Au cours de ces der-
nières années, trois théories onl été successivement propos
'/. Théorie de la paralysie auriculaire. — Cette théorie, la
première en date, due à Mackenzie, avait pour but d'expliquer la
disparition sur les tracés du soulèvement auriculaire a, considérée
par cet auteur comme le caractère graphique fondamental de
l'arythmie complète. Il l'attribua à une paralysie ou, tout au moins,
à une asthénie de l'oreillette.
Cette interprétation n'est pas acceptable pour plusieurs raisons
cliniques et anatomiques.
Si, comme Mackenzie l'a prétendu, il y avait réellement paralysie
de l'oreillette, l'arythmie complète devrait persister indéfiniment,
tandis qu'on la voit, au moins dans son stade de début, présenter
des rémissions pendant lesquelles le pouls redevient régulier, l< s
contractions auriculaires étant à nouveau coordonnées et efficaces.
Enfin, après la mort, on s'attendrait à trouver, sinon une atrophie,
«lu moins un développement relativement modéré des parois de
l'oreillette, alors que c'est l'inverse, et il est difficile de concevoir
qu'une oreillette paralysée puisse être hypertrophiée.
\ussi cette théorie fut-elle bientôt abandonnée de tous, même <\>-
son auteur.
b. Théorie du rythme nodal et du block sino-auriculaire. —
Formulée également par Mackenzie en 1904, elle attribue l'absence
de la contraction auriculaire à un déplacement du stimulus moteur,
qui prendrait naissance, non plus dans le sinus, mais dans la région
du faisceau primitif qui correspond au nœud de Tawara. Comme
celui-ci est situé à égale distance de l'oreillette et du ventricule, la
contraction à laquelle son excitation donne lieu doit nécessaire-
ment mettre le même temps pour se propagera ces deux cavités, ce
qui expliquerai! la simultanéité de l'élévation des tracés artériels el
veineux.
Quant au déplacement du stimulus moteur, il serait dû, d'après
l'auteur, a une exagération de l'excitabilité du noeud de Tawara ou,
d'après Wenckebach, à une Interruption des moyens de communica-
tion entre le sinus et l'oreillette, à un « block sino-aurn ulaire ».
La théorie du rythme nodal, quia joui d'une certaine faveur, doit
ai;i i BMIES. ::% -5xy
être rejetée, car elle ne rend pae compte du phénomène essentiel
qui, avec la disparition du soulèvement a, caractérise l'arythmie
complète, c'est-à-dire l'irrégularité des battements. D'autre part,
dans tous les cas ou nu ryl hme nodal in liscutable .1 pu ôtre réalisé
par l'expérimentation, les battements se Boni montrés coordonna - • 1
réguliers.
L'interprétation soutenue par Wenckebach a'esl pas plus ac<
table «'i pour la môme raison. Hewlett a monl ré, en effel . que, dans le
block ~>i 1 m > auriculaire expérimental, il ) avait conservation des con-
Lrac lions auriculaires el du rythme normal du cœur.
c. Théorie de la fibrillation. Les choses en étaient là •
question '!<' l'arythmie complète paraissait insoluble, quand l'atten-
tion lui attirée par les physiologistes sur un 1 le particulier de
fonctionnement de l'oreillette appelé étal de Gbrillation . dans
lequel les courbes des tracés présentaient les plu- grandes ans
logies avec celles de l'aryll ■ complète, ) compris la présence
es petites Irémulations auxquelles on n'avait pas attaché
d'importance. Ces constatations « * 1 * 1 donné naissance a la théorie
• Ir la fibrillation, admise aujourd'hui par presque tous les auteurs.
En 1849, Ludwig <•! Ilofla avaient remarqué que, quand on <-\<iic
;ui moyen du courant [arabique nne portion quelconque -lu cœur
chez le chien, I'-- pulsations rythmiques font place ■< des Irémulations
fibrillaires incoordonnées ( e phénomène, dont I explication échappa
loiii d'abord, a été retrouvé plus lard par Ludwig, puis par Vulpian,
Mac \\ illiam, \\ interberg, en ce qui concerne les ventricules, par
Philipps <-i par I rédéricq | our les illetles. Les recherches d<
derniers auteurs montrèrent que les contractions fibrillaires des
oreillettes, provoquées pai des courants de faible intensité, s'accom
pagnenl <!<• modifications corrélatives dans le rythme '.11 ventricule,
lequel redevient normal dès que les oreillettes ont c< ssé de libriller.
1 * 1 1 1 — récemment, on a \ u que des excitations mécaniques <>u des
excitations du pneumogastrique produisent des cflels 1 lentiques ■•
ceux du courant électrique. Il en eside même de l'injection mtr.i
veineuse de certaines Bubatances toxiques, comme la digitale, la
Btrophanline, l'aconitine, la nicotine Clerc el IV//1 . les sels alcalins
< îushnj . Busquet el Pezzi, etc. .
D'autre part, Cushny, dès 1899, avait remarqué que les Ira
recueillis expérimentalement présentent les plus graudes ressem-
blances avec ceux des sujets atteiuts <l arythmie complète
il revint avec Ëdmunds sur la question et déclara <|u<- l'arythmie
complète devait, «■II*-! aussi, ôtre causée par la fibrillation. lu
M Usleben émit la môme opinion
La preuve définitive '-u fut donnée par Eiuthoven, Kraus el N
tlering au moyen <l<- l'électrocardiographie Ces auteurs monta
que les courbes électriques de la fibrillation auriculaire soi
590 II. VAQI l / MALADIES L>L CG i R.
lument superposablej à celles de l'arythmie complète. On j r<
trouve, en effet) la même irrégularité des battements et aus-i la
présence de ces multiples élévations constatées, il est \rui, mais
r\ eplionnellement, sur les pblébograrames et donl la signifi nation
a va il été méconnue. Ces conclusions ont été confirmées par les tra-
vaux plus récents de Roihberger et de Winlerberg el surtout de
l.eu 1~.
< >n ne lii ;» oela que deux objections, à savoir que l'expé
rimentation ne permet pas d'obtenir une fibriilation continue,
alors que l'arythmie complète l'est habituellement, el ensuite que la
fibriilation d'un muscle esl inconnue en pathologie. Or, il n'es! pas
impossible de provoquer expérimentalement une fibriilation persis-
tante, il suffit pour cela de l'aire des excitations prolongées ou répé-
tées; d'autre part, il y a des cas indiscutables «le fibriilation musou-
laire, au niveau de la langue par exemple, ou de certains muscles
du squelette.
Deux questions restent à élucider : la cause de l'irrégularité du
rythme ventriculaire et celle de la fibriilation des oreilletti
L'irrégularité du rythme ventriculaire, dont tous les tra< -
témoignent, tient certainement à ce que certaines contractions auri-
culaires ne parviennent pas au ventricule, soit parce qu'elles Boni
tropdébiles, — el c'est ce que l'on avait d'abord pensé, — soit parce
qu'elles sont bloquées à leur passage. Cette dernière interprétation
semble confirmée par les recherches de Busquet, qui montrent que
la fibriilation auriculaire est suivie parfois non >euit ment d in
lai il»'' des hattements du ventricule, mais môme de l'arrêt «lu cœur
en diastole, par la transformation d'un block partiel m blooJk total
avec mort subite. <>r l'arythmie complète peut se terminer de cette
façon.
Quant à la fibriilation, elle serait due d'après Lewis, dont l'opinion
est généralement admise, à une irritabilité anormale de la muscu-
lature des oreillettes avec production de foyers multiples d'excita-
tion. Mais pourquoi celte exagération de l'excitabilité de l'oreillette?
Pour les uns, elle serait imputable à des troubles fonctionnels
divers donl l'elfel serai) d'augmenter la pression dans l'oreillette, ce
qui est, comme on le sait, une cause provocatrice (le fibrillationa
Ainsi s'expliquerait la fréquence de l'arythmie complète che/ les
sujets atteints de lésion initiale.
l'ourles autres, il faudrait incriminer des altérations des parois
auriculaires. Signalée i incidemment par MerUm et Rabé, puis par
Oehioel Radazewski, dans l'oreillette droite, elles ont été retiouvées
dans ces dernières années par certains auteurs, el l'on a vu qu'elles
étaient localisées de préférence mu- la portion lupraventriculeire
du faisceau primitif. Schônberg a noté, dans touslescas, des lésions
des connexions du nœud sinusal — le prétendu faisceau d'union de
IRYTHMIES. £t
Wenokebaeh avec les oreillettes I vé neuf foie
myocardito .1 I embouchuiedes veines caves. Draper el Lenoble ont
ésions du noyau de Ki-iili si Plack. Dans un cas >l>-
Romis, il ) avait de la »e de la partie centrale de ce noyau;
dans 1111 autre, da Kooh, une dissociation des 1 1 1 » !■ - - auriculaires par
tfiltrations leucocytaires. S iénon s examine vingl cceurs pro
venant de sujets ayanl été atteints d'arythmie complète. Dans loua
il a rencontré l'une ou l'autre des lésions mentionnées ci-de
Elles -mil donc ordinaires, dil il. mais il sjoute elles sont toul
accusées dans presque tous les cœurs de stase qui n'ont jamais offert
<l',n\ 1 h m h- complète, et celles constatées dans es autres ne sont pas
toujours très offensives pour l'élément parenchymateux du système
spécifique, !«• seul qui ail de l'intérêt I» autre part, Aschoff Stern-
berg et Mônckeberg n'ont pas trouvé d'altération susceptible
pliquer le dérèglement du rj Lhme. Enfin Cohn n'a remarqué aucune
lésion du nodule aurioulo-ventriculaire, du tronc, ou des branche
faisceau primitif chez des chevaux ayant présenté de la Rbrillalion
aurioulaire, fréquente chez ces animaux Comme on le voit, la que*
imii reste encore on suspens.
ÉVOLUTION ET SIGNIFICATION. I arythmie complet*
ohez les enfants, ce qui lienl vraisemblablement •• ce que, chez eux,
la période d'adaptation aux lésions valvulaires ssl de très
durée. Vusai bs présence devra-Uelle toujours 1 ipçonner
une lésion complexe, avec coexistence <l adhérences péricardiques
Elle est .»n contraire très fréquente ches l'adulte <-\ coïncide d
dinaire avec des lésions valvulairea, notamment des lésions mi traies,
la symphyse cardiaque ou la myocarditc dégénéralivc. Klle est [>l u ~
exceptionnelle ou en tout cas beaucoup plu- 1 1 la suit<
lésions aortiques, Il peut arriver, enfin, qu'on ne trouve aucune
cause > apable de l'expliquer. Mais il est très habitu -I alors, comme
l'ont noté les auteurs anglais, que les sujets sienl
antérieurement d'attaquée ou répétées <l<- rhumatis
( »n est peu renseigné sur le nio.lr.if débul de 1 arythmie comp
Le plus souvent, en effet, elle est déjà constituée au pi imen
du malade et elle fait partie, ince desjugu
congestion douloureuse du foie, les a Jèraei périphérique*, • •
tableau de l'insufûsance car liaqu
Parfois cependant elle constitue l'unique anon
l'exploration. I et te arythmie complète sol i ta
peut être même d'ancienne date, -
d'autres acoidenta. Bile ne semble conslitut
sans signification lâcheuse Heitx en a rappoi rnanl
un méde< m ohei lequel Polain avait r< cu< illi Iront
des 1 iraoléristiques «l'une arythmie compli
cependant '!<■ la négliger, el il est d< qu'un jour ou I •
592 11. VAQ1 EZ. MALADIES Dl CŒl R.
.le- accidents unissent par survenir. L'arythmie complète, en
effet, si bien Lolérée soit-elle, n'en témoigne [»as moins d'un
trouble profond du fonctionnement cardiaque, et, si une maladie
intercurrente n'emporte le sujet, c'est par le cœur qu'il périra.
huis d'autres cas, enfin, L'arythmie complète est la première
manifes ation de I insuffisance cardiaque. Lewis en a Bignalé des
exemples, el nous en avons également constaté. Les accidents se
passenl alors de la façon suivante : un sujet atteint de cardiopathie
mitrale en état d'adaptation parfaite commence à ressentir, à l'occa-
sion »le l'aligues ou sans cause appréciable, des battements vio-
lents dans la région précordiale avec perception d'irrégularités
du pouls. Bientôt celles-ci deviennent permanentes, el l'arythmie
complète s'établit: puis des signes d'insuffisance cardiaque appa-
raissent; la dypsnée d'effort, d'abord modérée, augmente rapide-
ment, l'oppression persiste même au repos, les jambes s'ce lé-
matienl, le l'oie se congestionne, les poumons se remplissent <l<'
râles, et l'asystolie aboutit en quelques semainesà la mort.
Il semblerait donc que l'arythmie complète soit destinée, à partir
du jour où elle s'est installée, à devenir définitive ou, suivant l'expres-
sion d'Hering, perpétuelle. <>r, il n'en est pas loujour- ainsi et,
assez - « n i \ < * 1 1 1 , l'arythmie complète est précédée d'une phase plus ou
moins longue où elle affecte une allure paroxystique.
Ce mode d'évolution a été l'objel de nombreux travaux, notam-
ment de Mackenzie, de Hewlett, de Fox, de Heitz, «le nous-même.
Donzelol et Krumbhaar L'ont étudié au moyen de la méthode i
t rocardiographique,qui, mieux que Les tracés mécaniques des veines
ou de la pointe du cœur, permet «le préciser le trouble de l'action
cardiaque, provocateur du paroxysme arythmique.
Ses causes déterminantes n'ont rien de particulier. On a incriminé
surtout les Lésions valvulaires, mais elles n'existaient que dans deux
cas sur dix dans Les observations de Heitz. Lewis en a observé au
cours d'une endocardite à streptocoques. Enfin la syphilis est assez
souvent notée, ainsi que L'hypertension, celle-ci dans la moitié des
cas de Krumbhaar.
Les crises surviennent inopinément, ou après un effort, une
fatigue, une émotion, un repas copieux, une maladie infectieuse, la
grippe surtout. Cohn les a observées «me ou deux fois chei des
pneumoniques.
La crise dure parfoisplus de vingt-quatre heures, puisl irrégularité
diminue peu à peu et, à un certain moment, les malades constatent
avec surprise que leur pouls est redevenu régulier; <>u bien la
terminaison est brusque comme le début : mais il est de règle,
comme nous L'avons l'ail remarquer, que les malaises subjectifs
tendent à s'atténuer à mesure que les crises se répètent el se pro-
longent.
Ai: VI II Mil -»:t
La phase paroxystique esl parfois très I < • 1 1 ir m t ■ \niL:t ans dans un
ci - de Fox ; vingt six ans dans celui de Cushn) el d'Edmunds ; huit
ans, neuf ans, quatorze ans, trente ii>>i- ans môme dans des raitsdus
,i Heitz, La Boudure des iccès résulte ordinairement de l'alli
h m- ri i progressif des phases paroxystiques el <lu raccourcissemenl de
l'intervalle qui les sépare.
Il semblera il d'abord que ces faits aienl une analogie complète
avec ce que nous avons signalé au sujel de la lachysystolie auri-
culaire, qui, elle aussi, aboutit à la longue à l'arythmie complète. Il
\ a cependant une différence considérable. < 'esl que, dans la lachy-
systolie auriculaire, les battements de l'oreillette sont conservés,
comme en témoignent lescourbes électriques «-t mécaniques, tandis
que, dans l'arythmie complète paroxystique, même dans les périodes
initiales el au moment dès crises les plus courtes, l'ondulation a
esl suppr •'■. c'est à-dire < | u«- la fibrillation auriculaire esl déjà
manifeste. Vjoutons d'ailleurs, que l'on peul voir la tachysys
auriculaire faire place à des paroxys - d'arythmie complet i
inversement, avec exlrasystoles auriculaires dans l'intervalle I s
complexité de ces phén ènes montre que l'oreillette, avanl de par-
venir à l'étal '!<■ fibrillation, présente les troubles les plus di
excitabilité anormale dont témoignent les manifestations exti
toliques, déplacement des excitations ou hétérotopie révélée par la
Lachysystolie auriculaire, jusqu'à ce que son activité fonctionnelle
lin isse par ôl re dissociée à l'infini.
I ,a transformation de l'arj thmie complète paroxystique* n trythmie
complète perpétuelle ne conduit pas fatalement à l'insuffisance
diaque, l rès souvent on note seulement, à son >\ Ibut, des symptômes
en rapport avec la diminution de la résistance cardiaque : œdèmes
périphériques fugaces, légère congestion hépatique, dyspnée d effort .
Puis les accident sent, <•! le malade |>>-ui retrouver, | •• • 1 1 r~ un
temps plus ou moins long, un équilibre circulatoire en apparence
parfait. Mais le pronostic n'en est pas moins assombri, el il est de
règle qu'un jour ou l'autre, parfois très tard, l'insuffisance cardiaque
se remette en marche pour aboutir à la terminaison fatale.
Une dernière éventualité, toujours à redouter, est celle de la mort
subite. Elle esl heureusement exceptionnelle, bien qui ll<-ii/
al i larac en aienl rapporté des i is Dans ceux de ces d<
auteurs les m ilades, atteints de lésions cardiaques pie*
subitemenl pris de perte de connaissance, alors que leur étal \> ■
<;iii plutôt en voie d'amélioration. Puis il se produisit uni
extrême avec turj des jugulaires el les battement!
s'arrêtèrent, les mouvements <l<- la respiration continuant ei
pendant une minute environ \ l'aul< icune
lésion capable d'expliquer la soudain On l'attr
Belontoutevraisemblance, tunblock subildelacont
l XXIII
594 II. VAQI I / MALADIES'Dl <:<i I R.
à celui que Busquet ;i constaté chez les animaux un- expérimen-
talemenl eu étal <le fibrillation auriculaire.
Le contraste entre ces diverses formes évolutives de l'arythmie
complète peut d'abord paraître surprenant. Pourquoi certaines
d'entre elles comportent-elles un pronostic presque immédiatement
grave, alors que d'autres sonl compatibles avec une longue survie?
La raison en est bien simple.
L'arythmie complète n'est, à tout prendre, que l'expression d'un
trouble du fonctionnement de l'oreillette. Or, celle-ci ne cons-
titue qu'un réservoir de passage entre les veines et le ventricule. et
son activité peut être plus ou moins entravée sans que l'énergie
du ventricule soit diminuée. Aussi longtemps que les phénomènes
morbides restent limités à l'oreillette, l'équilibre circulatoire se main-
tient. et c'est ce qui explique la bénignité apparente de l'arythmie.
Mais ces phénomènes constituent parfois le prélude de l'insuf-
fisance ventriculaire, ou bien ils lui sont associés ; il n'est pas
(Monnanl alors de voir apparaître ou se confirmer le syndrome de
l'insuffisance cardiaque totale. L'arythmie complète n'est donc qu'un
signe d'avertissement dont la signification ne peut être établie que
par un examen méthodique du reste de l'appareil circulatoire,
notamment de l'aptitude fonctionnelle du ventricule.
TRAITEMENT. — 11 se confond avec celui de l'insuffisance car-
diaque, dont l'arythmie complète constitue une des manifestations
Nous dirons seulement (pie. pour des raisons exposées plus loin,
elle est la principale indication de la médication digitalique.
Récemment cependant, Schrumpf dit avoir obtenu de bons effets
de l'emploi de la quinine fa la dose de 0,60 de sulfate par jour
contre l'irréîrularité des battements. Ce* résultats confirmeraient
les recherches expérimentales de Pezzi et' Clerc sur l'action de la
quinine dans les troubles du fonctionnement de l'oreillette.
POILS ALTERNANT
L'alternance du pouls, décrite en 1872 par Traube, est a la fois la
plus pare el la plus grave de-- arythmie-. • lette signification fâcheuse,
qui lui a été attribuée parla plupart des observateurs, a été mise en
doute dans ces dernières années, mais, semble-t-il, sans raison suffi-
sante.
SYMPT0MAT0L0GIE. — Le pouls alternant consiste essentielle-
ment dans une inégalité périodique de l'aranlitude des pulsations :
une pulsation faible succédant régulièrement à une pulsation forte
et inversement De plus, cette pulsation faible n'est pas rigoureuse-
ment équidistante des deux autres, et elle est plus proche de la
pulsation forte qui la suit que de celle qui la précède. Traube avait
A.RYTHMI] 91
attribué un troisième caractère au pouls alternanl c'est la l<
persistance ou du moins la durée sans interruption, pendant plusieurs
jours, de ce rythme du pouls. Mai •• n esl pas constant.
[,<■ pouli alternant esl d'ordinaire facile a reconnaître au simple
palper <l<- l'artère radiale. I a \<<>u moyen de le rendre plus apparent
esl de faire faire quelques mouvements au malade, de façon ft
lérer le pouls, l'alternance B'exagérant, comme l'onl montré Tabora
si lïih!. avec la fréquence des battements. ' n proi meil-
leur, recommandé par Hoffmann, consistée gêner la circulai on en
comprimanl directement l'artère humérale avec le
rant progressivement le bras avec une manchette de sphygmoma-
nomètre, celle de notre sphygmotensiopbone par exemple. Le bai
artificiel, que l'on règle ;i volonté, a naturellement plus d'effet sur la
pulsation faible que sur la pulsation forte; a un certain moment, la
première disparatl presque, ; * T « . i - — < j m* l'autre est ■* peine modifiée,
et l'alternance se trouve ainsi exngéréc. Il peul même arriver,
comme l'a noté Rehberg, que le retard de l'onde faible s<
ment accru, mais cela ne B'observe pas toujours.
L'alternance du pouls ne se manifeste par invariablement ou de la
même façon Bur les divers tracés graphiqu
Ses caractères i retrouvent au complet que Bur les '
veines et des artères l e sonl même les seuls où il soil possible
de remarquer la différence <1<- l'intervalle des pulsations ou, ru
d'autres termes, la brièveté de la pause qui suit la pulsation faible
comparée à celle qui la précède
Sur les tracés du cœur, on constate bien, c mesurli 'nts,
l'inégalité d'amplitude des soulèvements sysloliques, i rticu-
larité importante, les pauses qui l« - éparenl son « • < 1 1 1 i
indique <|U" le retard consécutif a la pulsation faible, ir les
sphygmogrammes, est un phénomène d'ordre périphérique. Il «•-! dû
en effet à ce que l'onde qui donne nai pro
page tin » 1 1 1 ~ vite que l'autre dans les artères i
Fait plus curieux encore, les courbes électriques peuvent ne
témoigner en aucune façon de ces d lomalies Parfait
effet, elles sont absolument normales; ou bien elles *-<>m atypiques,
mais leurs modifications ne sonl p.i~ forcément de même sens <\ur
celles du cardiogramme. Il n'est pas rare
|i>1<- de grande amplitud i systole forte ne pi ûble
élévation de la courbe électrique, la systole ' il au
contraire une forte éléi it ion Cette é>
au moins en ce qui concerne la signil
d'attribuer aux courbes électriques Rlle monti imenl
à I opinion de cerl tins auteurs <•! co
de courbes sonl incapables rie non
tricule fia I
>96
II. VAQUEZ. - MALAWI !S Dl CŒUR.
Le |)oiils alternanl ne peu! être confondu qu'avec deux autres
variétés d'arythmie: l'arythmie respiratoire el l'arythmie extrasys-
tolique.
La pseudo-alternance respiratoire se reconnaîl facilement quand
la respiration esl calme, car l'on voit alors que les pulsations faibles
coïncident avec l'inspiration. Il n'eu esl pas de même quand la res-
piration est accélérée. Dans ce cas, losgroupesdes pulsations faibles
se reproduisent souvent d'une façon quasi périodique, ce qui pourrait
faire croire à une alternance vraie, d'autant plus queces deux variétés
(I allernance peuvent s'observer chez les cardiaques à la période
d'insuffisance. Pour les distinguer l'une «le l'autre, il n'\ a qu'à
Fip. 12;. — Pouls alternanl (d'après Pczzi el Donzelot). Le retard «le l'onde Faible
( — ), très apparent sur le sphygmogranime, ne se retrouve p;is mu- le cardio-
gramme.
faire suspendre la respiration. La pseudo alternance disparait alors
instantanément, tandis que l'alternance vraie subsiste.
Le faux pouls alternant par extrasystoles esl dû à unbigéminisme,
dans lequel la pulsation surajoutée est de moindre amplitude quela
pulsation normale qui précède ou qui suit. [1 a donc de grandes
analogies avec l'alternance vraie; mais, en général, le bigéminisme à
forme pseudo-alternante se reconnaît : l"à ce qu'il varie d'un mo-
ment à l'autre sous lin 11 u :nce de la marche, des efforts, etc.; 2° à la
présence à l'auscultation du cœur d'un bruit surajouté en rapport
avec l'extrasystole ; 3° à l'éclat particulier du bru il qui la >uil .
A.u cas de doute, il faut avoir recours à l'examen des tracés gra
phiques el considérer la longueur respective des pauses qui pré-
cèdent et qui suivent la pulsation faible.
Si la première est plus courte que la seconde, c'esl sûrement de
bigéminisme qu'il s'agit .
Si elles sont égales, la conclusion esl la même, moins formelle
cependant, car, malgré l'avis <lr Volhard, l'alternance vraie peut
affecter cette disposition. On consultera alors le cardiogramme.
Si les soulèvements \ sont équidistants, c'est à l'alternance que l'on
a allant', au bigéminisme dans le cas contraire. Il n'y a à cela
Al; ï l il m il 5.
ts— sy:
qu'une exception, signalée par Rehberg el qui consiste dans la
présence possible d'une extrasystole interpolée Voj p.
laquelle peul siéger exactemenl a •'■■j;A<- distance dea deux autres
contractions. Mais au cas l'e i stole interpolée, le soulève-
ment faible «In cardiogramme a'esl précédé d'aucun soulève-
ment <ln tracé veineux, car cette sorte d'exlrasyslole prend
naissance dans l<- ventricule, tandis qu'il \ a toujours un
soulèvement il«' la veine avant la contraction faible de I :ili«-r-
nance,
Enfin, si la pause «pu suit la pulsation faible est plus courte <|U'-
celle qui la précède, il est à présumer qu'il -;ilmi d'une véritable
\
LE
J V
. '"
li. ij. i nme d'un cas de |><>ul~
que l. alterner
alternance ; mais cela n'est pas absolu ni certain, car il peut en
être ainsi, très rarement il est vrai, dans le bigéminisme. Dai
• m B'adressera ù l'électrocardiographie. La pulsation faible, si
elle est due à l'alternance, donnera sur la courbe un complexus
typique, un complexus atypique si elle résulte d'ui xtracontrac-
i it»n \ i-ni riculaire.
Formes atypiques de l'alternance Dans la grande m i orité
'lr-> cas, l'alternance du pouls persiste pend ml un lemp "Ml1.
C'était même pour Traube un de ses principaux caracUsr - Parfois
cependant elle ne dure que quelques instants, mais mes at)
|iii|iic-> ilu pouls alternant ne -.oui généralement apparentes que sur
les i racés g raphiques.
La première variété d'alternance transitoire est consécutif
l'emploi de certains médicaments i»u poisons du cœur, la digitale
notamment. Elle a été signalée par Traube ltiegcl,el étudi u-i 1 1 1 « •
par Pletnew, Cushny, Mackenzie, Ouilleaume, ele I Ile disparaît dès
qu'on cesse le médicament, <-t <>u ne la constate <\ ordinaire que chei
les sujets dont le myocarde est affaibli. < >n en a conclu qu
laie ne devait pas être donnée aux malades déjà on étal d'ail
ce qui est excessif.
I ne autre variété d'alternance transitoi elle qui suc»
parfois A l'arythmie extrasystoliquo Kllc i do travaux
importants dus a Mackenzie, Davenporl Windle
I .-'\\ is, nous même i lieiti ol .1 < îra> ier.
L'alternance post-extrasyslolique appai i-> imraéd
ment après la pulsation forte qui succède a la pause compei
,'IK
11. VAQUEZ. - MALADIES M CŒUR.
Elle consiste dans une diminution d'amplitude des pulsationi sui-
vantes, qui s'atténue progressivement jusqu'au retour de l'amplitude
normale, Quanl au retard <l<- la pulsation faible qui caractérise
l'alternance vraie, il ne se trouve que sur le premier cycle alternant
post-extrasystolique, Il Bemble que celle alternance accidentelle el
fugace ait, contrairement à l'idée de certains auteurs, la même
signification pronostique que l'alternance vraie.
Il y a encore deux autres formes atypiques de l'alternance, mais
presque exclusivemenl expérimentales, car les cas où elles ont été
constatées au lit «lu malade sont discutables.
La première a été trouvée par Hering chez «les animaux soumis à
I ig 125. — Alternance post-extrasystolique.
Sur le tracé artériel, on voil L'alternance s'installer après l'intermittence, Cette
intermittence esl «lue à la non-transmission au pouls d'une extrasystole
visible sur le tracé veineux ni 'après Gravier).
l'action «le l'acide glyoxylique. Elle consiste dans ce l'ail que l'alter-
nance esl exclusivemenl cardiaque, el que lacirculation périphérique
n'\ participe |>as. Hering en a lin'- des déductions intéressantes sur
lesquelles nous reviendrons, relativemenl au mécanisme del'alter-
nance. Mais celle anomalie n'a |>as été retrouvée en clinique. Mous
en avons, il esl vrai, rapporté un cas qui nous avail paru démons-
tratif. Gravier en a fail la critique et, après nouvel examen, nous
devons avouer que sa critique esl justifiée.
L'autre variété d'alternance atypique expérimentale a été notée
par Léon Frédéricq. Elle a pour caractère <!<• siéger exclusivement
sur l'oreillette, les battements ventriculaires conservant leur régu-
larité. L'alternance auriculaire aurait été observée en clinique par
Edens sur des tracés recueillis par voie œsophagienne, tracés dont
d'ailleurs Henné a contesté la valeur. Plus récemment. Pezzi et
ARYTHMIES. i :t
Donzelol [en onl rapporté un autre qui, pour Gravier, ne [serait pas
liou | » 1 1 1 — démonstratif Comme on la voit, te sujet demande <]<■
iidii velles recherches.
PATHOuENIE. -- Son élude n i pu être entreprisa que <lu jou
l .m b été en étal deréaliseï expétimentalemenl i alternance chez les
animaux.
Les premières observations sonl dues a Engi Imann, à Hoffmann
al .i Straub, qui <>m constaté l'apparition épisodique de l'altem
du cœur ,i i.i suite de stimulations fréquentes du myocarde ou de
l'emploi de substances toxiques comme la digitaline, l'antia
rine etc. Danstoui ces cas, l'alternance s 'était manifestée comme
une sorte de réaction agonique, si <<n en avait conclu qu'elle
coïncidait forcémenl avec l'affaiblissement des f lions du myo-
carde. Il restai! à expliquer la nature même de cet affaiblis
lemenl et les relations '!«■ l'alternance expérimentale ave< l al-
ternance ipontanée. Plusieurs théories onl été vivement
prop< isées
'/. Théorie de rhémisy.stolie Soutenue par Kuliabko el Lan
gendorff, elle >u |>| •< .-.■ que la petite systole résulte da la contraction
isolée du ventricule droit, el la grande, qui donne naissance à ls pul-
Bstion forte, de la contraction simultanée des deux ventricules. Il )
aurail donc une sorte de dissociation de l'a< lion du cœur.
Cette Hi h- est inacceptable pour plusieurs raisons. I ■< pre-
mière est que l'indépendance de l'activité des ventricules est incom
patible avec ce fait que les libres musculaires passent sans démar
cation Dette de l'un à I autre el assurent ainsi leur coordinatioi
• •M second lieu, il j avait, au moment de la Bvslole faible, une suspen-
sion de (activité du ventricule gauche, on constaterait non une
simple diminution >\ Bmplilude, mais une extinction totale du pouls,
ce qui n'est pas. I.niiu. objection plus grave encore, "ii •■ noté !<•
phénomène «I»- l'alternance chei des animaux qui, comme la
douille, h 'ont qu'un \ entricule.
b. Théorie de L'insuffisance initiale périodique Ala su il
quelques observations cliniques, Galli ;• prétendu que le |" ■
m. mi serait dû, dans la majorité des cas, -i une insuffisance p
dique du système papillaire de la valvule mitrale. Or celle hypo-
thèse n'explique ni l'alternance des contractions du cœur de la
grenouille qui ne possè le pa ème papillaire . ni celle que
1 <>n constate expérimentalement sur des lambeaux isolés
latte ou «lu ventricule II n'\ .i donc pas liou <l sler.
0. Théorie du trouble de la contrartihté. — l'rop
Wenckebach, •'II"1 ■ été longtemps en faveur à cause de m
cité. D'après cel auteur, l'onde faible du j •• • 1 1 i - alternant serait due a
une contraction débile, I onde forte .i une i onlraclion fo
l i raison <-n était, pour lui, non dans une inés i intensif
600 II. VAQUEZ. — MALADIES Dl CÛ i R.
l'excitation, car, «-n vertu de la loi «lu toul ou rien • . il De peut
pas j avoir excitation sans que la contraction soit A son maximum, —
mais dans une diminution périodique de la contractilité.
Lte théorie a été abandonnée à la suite des travaux de Hering.
Elle contienl cependant une pari de vérité, à condition <1<- l'inter-
préter autrement. Mous 3 reviendrons.
'/. ThéoriedePasystolie partielle etpériodique. I tesrecherches
Faites sur le cœur de la grenouille ont conduit Gaskell à attribuer
l'alternance à une différence dans rétendue des territoires cardiaques
«lui se contractent, rétendue étanl plus grande pour la systole forte
que pour la systole faible. La raison en était pour lui que, dans cer-
taines conditions, des portions du ventricule ne sont capables de
répondre qu'à une excitation sur deux.
Cette hypothèse a été reprise par Hering. Cet auteur a repro-
duit à volonté l'alternance chez des animaux en les int< xiquant par
l'acide glyoxylique, et il a vu «ju'au moment où elle apparaît les
ventricules ne se contractent pas en totalité. Aussi a-t-il rattach •
l'alternance, comme le supposait ( îaskell, à une asyatolie partielle »,
au sens étymologique véritable, c'est-à-dire à une absence de con-
traction.
Hering i intré, de plus, que toute- les partie- du cœur ne
coopèrent pas de la même façon aux divers actes de sa révolution.
La pointe sérail plus spécialement chargée de la contraction ventri-
culaire, la base, du lancement de l'ondée sanguine dans la circula-
tion. Si la pointe se contracte seule, la systole ventriculaire sera
énergique et le pouls radial débile; ce sera le contraire si la base
entre seule en contraction. Ces constatations ingénieuses ont per-
mis d'expliquer quelques anomalie- singulières «les tracés, celles
par exemple où l'alternance du pouls oe s'accompagne pas d'alter-
nance du cœur, ou inversement ; mais elles n'ont pas encore été
transportées dans la clinique.
Il reste maintenant à savoir pourquoi certaines régions du cœur
sont frappées de déchéance momentanée.
C'est ici que quelques auteurs ont t'ait intervenir l'hypothèse de
Wenckebach et invoqué un trouble, non plus total, mais partiel de
la contractilité; d'autres, de plus en plu- nombreux, se sont ralliés
à une interprétation antérieure de Gaskell reposant sur l'allonge-
ment de la phase réfractaire. Voici en quoi consiste ce phénomène :
On sait qu'à l'état normal toute- les libres du myocarde Bont
plongées après leur contraction dan- une phase réfractaire ou
d'inexcitabilité. Toute- récupèrent ensuite el en même temps le
pouvoir de se contracter, lors du retour de l'excitation. Su| posons
maintenant «pie. pour une raison quelconque, certaines fibres soient
débilitées: ces fibres retrouveront moins vite que les autres le pouvoir
de -«■ contracter, elles ne répondront pas à l'appel de l'oreillette, elles
ARYTHMIES *:«
resteront au repos, ei les fibrea saines -<• contracteront seules ; <\ où
la systole de faible amplitude. Mais i leur long repos les
fibres débiles seronl en étal de réagira la sollicitation suivante,
le cœur Be contractera en entier, el une Bystole forte succédera s
la systole faible. L'alternance résulterait ainsi d'une sort
lolie partielle el périodique par allongement de la phase d inexcita-
bilité.
Cette i héorie a été critiquée par quelques auteurs, notamment par
Henri Prédéricq Elle est cependant assez généralement accepi
Gravier, dans un travail très documenté, la considère comme la j>l u-
\ raisemblable.
En résumé, quelle que soit l'interprétation qu'on adopte, il est
prouvé que l'alternance «lu pouls, c'est à-dire la faiblesse périodique
el le retard de l'une des contractions sont dus à deux facteurs diffé-
rents : le premier, d'ordre cardiaque, consiste dans l'épuisement
de l'énergie <lu myocarde : l<- deuxième, d'ordre périphérique, dans
la lenteur avec laquelle Be propage dans les vaisseaux l'onde qui
donne naissance à la puisai i< »n faible.
SIGNIFICATION CLINIQUE. Il résulte de ces .1 •-•- que l'alter-
nance du poulsdoil être considérée, au moins au point de vue expé-
rimental, comme un indice <l<- fâcheux augure. En est-il '!<• même
en clinique? Il le semble, l>i<-n qu'on l'ait contesté.
I <• ipn l<- prouve, c'esl que l'alternance ne Be \<>ii jamais à la
période d'adaptation des cardiopathies '-i qu ••II'- coïncide lou
soit avec l'insuffisance cardiaque banale, ->>\\ surtout, comme I ■<
Bignalé Mackenzie, avec l'insuffisance aiguë du cœur gauche l
auteur ;> même prétendu que l'angine de poitrine serai I < I »n- .1 l'ai le r-
aance du pouls ou plutôt au trouble de contractilité qu elle
Cette interprétation, certainement inadmissible <-m ce qui concerne
l angine <l effort, convient mieux .1 l'angine de décubitus par < 1 1 - 1 «1 1
Bion ventriculairc, bien qu'à notre avis il faille incriminer alors un
trouble, non de la contractilité, mais de la tonicité myocardique.
De toutes façons, l'alternance du pouls constitue, en pareils
un bj mptome très grave
Le |>"ul- alternant esl plus rare dans l'asyslolie proj liée
;iu\ affections mitrales ou 1 la myocardite dégénérali ileur
pronosl ique esl la même.
II .1 été également observé au cours desnecèsde tachy< ardie paroxys-
tique Nous 'Mi avons rapporté un exemple où il coïncida
une insuffisance cardiaque ■> marche rapide. Enfin "Ti Pa signalé
dans certaines formes particulièrement sévères de malad
lieuses : la pneumonie, comme 1 .1 noté Macken ie, la diphtérie
fièvre typhoïde [toujours el notamment chez l< ppa-
ntion ilr l'alternance précéda la mort de quelques jours
quelques semaines
ftQ2 H. VAQ1 EZ. — MALADIES DU Cl i B
Faut-il attribuer la même signification aux formes atypique de
pouls alternant, entre autres au pouls alternant post-extra*y*toliqur '
Heitz et Esmein l«- pensent, Liao en doute et dit avoir observe cette
sorte d'alternance chez un malade qui, après des accidents graves,
finit par guérir complètement. Mais les tracés qu'il a publiés sont
loi ii d'être démonstratifs et, pour Pezzi, il s'agirait seulement d'une
fausse alternance d'origine respiratoire.
TRAITEMENT. — L'apparition chez un cardiaque de l'alternance
du pouls indique qu'il faut, sang s'attarder aux médications ano-
dines, frapper \ ite el fort.
Le traitement de choix consiste dans l'emploi des préparations
digitaliques à fortes doses, ou mieux dans Les injections intra-
veineuses de strophantine ou d'ouabaïne. Nous n'j insisterons pas,
ce sujet devanl être étudié plus complètement à propos «le l'insuffi-
sance cardiaque.
Récemment Dehon et Heitz ont signalé la fréquence îles anté
dents syphilitiques chez les malades atteints de pouls alternant.
Le traitement par le néosalvarsan et les injections mercurielles leur
a donné dans deux cas d'excellents résultats. Il y aura donc lieu d'j
recourir si l'on a quelque raison de suspecter la syphilis.
Bibliographie. _ Arythmies en général. - Adams il!.), Irregularity ol
breathing and remarkable Slownesa ol puise \Dul>lin llusp. liepurts, 1847, IV,
396 . i;..i ni vi i>. Traité clinique des maladies du cœur, l'aris, 1841, J.-B. Bail-
lièi e, i>. 166. — Mai m xzn . I >iseases of tlie hearl , London, 1919, l* édit. — M.vm i ,
Physiologie médicale de la circulation du sang, l'aris, 1863, A. Delahaye, —
Morgagni, De sedibus morborum, éd. Dbsormbaux, (. II, p. 13 el t. X, p 11. —
liiMiii. Deulsches Arch. /'. klin. tiédis., Bd. XVIH et XX. — Si i Germain),
Diagnostic ci traitement des maladies du cœur, l'aris, is*3, p. 205 el suiv. —
Sbnac, Traité <\<- la structure du cœur et de ses maladies, Paris, 1749. — Thaï m ,
Gesamm. Beitr&ge z. Pathol. n. Physiol., Berlin, 1871. — Vaques (H.), Les aryth-
mies, l'ans, 1911. — Wbnckbbach (K.-F.), Die Arythmie aie AuadrOck beslimmer
Funktionsstôrungen des Herzens, Leipzig, 1903. — Wbnckbbach, Die unie-.
sige Herzlfttigkeit, de., Leipzig, 1914.
Arythmie respiratoire. — Bimbrodt, Ueber Herzreizung und ihr Verh<niss
/mu Blutdruck [Sitzungsber. <l. Wien, Acad., nov. 1859, Bd. W.W'lil. ..,
Canstatt's Jahresbericht, Wurzb , 1860, p. \~2.i\. — Frbdbricq (L.), De l'influence
de la respiration sur la circulation ; première partie : Les us, illBtions respiratoires
de la pression artérielle chez le chien {Arch. de biologie, Gand, 1888, m. »5-100).
— Haroi (A.) et Bbbibr (J.), Traité élémentaire de pathologie interne, Paris,
1846-1855. — Mackbnzib, loc. cil. Spbns T.<. Historj of a case in whieh there
took place a remarkable Slowness of the puise (tted. Comment:, 1793, Edinb.,
1793, Décade ■.'. vil, 158 site par l i \. The /.nier/, Lond., l«nov. 1918 . —
Vaquez (11.), Arythmie respiratoire el se- formes clinique* (Bull, et Min
médic. des hôp. de Paris, 3 décembre 1909, 733-737). — WBR-raiwa B.) el
Mbybr (E ), Les variations respiratoires du rythme du cœur, de la forme du pools
[Arch, de physiol, norm. et path., Paris, 1889, 5*8., 1. 24
Pouls paraaoxal. — Grii sinobr, Observation de médiaslino-péricardite, cité par
Kussmaul. — Harris, Induralive mediastino-pericarditis [Repfrom médical ehro-
nicle, London, 1894-1895). — Kussmaui [A.), Ueberschwielig* Mediastino-pericarditis
und denparadoxen Puis (Berl. kl. Woch., 1873, XI, 4 !).—> Pbxbi, Quelques
Bignes périphériques dans la symphyse cardiaque (Le poufs de Griesinger-KOssmaul.
i irch. des mal. du cœur, îles vais», et du sang, 1908, i>. -<» 1 1 — Sommi rbboi
n die Lehre rom Pulsus paradoxua [Berlin klin. Wochenschr., is"T. \1\
AI.VIIIMH •»:«
SIS 18). — Svoibcmotow Signi nique du pouli paradoxal I i
>ainl-l*.|. i ib., i I ii vi m . P
il h ii .ibi-i ohne MediaatiniUe (Gesamm. /•' < Pat ko l. and Phyniol., i
in'is, Bd, III, p. 13 " WajicaBBACH, 1 eb r ,
Atiiiiiiu und Kreialaul [volktnunnt v
Extragyatoles. - Axslbbbb palua
eh. Arehiv /. Min. lied., Leipz., 190», XCVl , . ,<.!■.,
ci Parti . La i bon e du i œui Pi si •■ i
i .'n 1 1 i ii Pitzbtakis, I îontribution au d
pneumogasti [que /Von i /■ unogi , de (a i
l > \ i :i i ii .-i ruumal
I.N..II.MVNN l ii \\.i. Beobacbtungen und Versuclie
[Pflùger'i Iront! Bonn I LU, L1V, LIX, LXU, I.W. LXX
dan KinQuai der Systole au! die moloriachi I m dei II
liriin ri. iin.'.ii /m 1 ' 1 1 ii- allorylhmischer ll>
Bonn, 1890 Bd. I \ll) n l i ~ i ■ i « 1 1 1 _- der JI<m/i .
|ili\ aiologiai ben ei( enschaftend
irohiv /. ./. ;/<s Physiol , Bonn, 1696, Bd, I.W
ilo-cardiaque el extraayatolea [Areh, ma/, du rarur,
.v.iM;/, Paria, 1916, p. i Pi hi . li. h mie
[XêUëchr, /. Hêilkande, 1893, XIV, p, 141)
finaux ou ij ui opaui lié* al i nui, do
lia*. el du v.1/17. Paria, mari 1914, p. 161). Gai bu u H
Hic iiiin-i\ .iiinii ..i Un- bearl \\ ith t
\Journ. i>/ PhyêioL, Cambrid . I \ . (■
Physiol., vol li. p. 18
i iiiiv. u.iliilii r périodique du coeur • i«- » mammifi
l'.itli.. l'.n ii H. p II vu
Herxlnltigkeil [Pflùy. Irch. /. ■/. gee. Phyniol., Boni
1
[Huti. el Uém Soc médu de* hàp. </'■ Bue* ivr. el ii mai 191
Hsrino ni / tperimenlellen
fflug. irch a lysioi Bonn I9O0 LXXX1I, p.
Zeilsohr. /. exptrim. Pnthol. a. Thérapie, Barl
ilarilûs inyo-érélbiquea Preger médis, w
h. ii i m v ■> ■ i li \rii\ Uimie Jei il miii m '<
idelen Lehre von der myoguncu tulomalie dai II.
Medii Berl., 1901 il
loliquua pro> oq
I. mi. us multiples dea nerfs cra licna IrcA m
1915, p. VI K MOI i Pll.| I :
\ .ii-.il\.i -.i h. 1 1 und Millier sclion \
Bd. LVII itzumi*!.. ./. i.
ai.i ni 190 L*
li.. mm i , i. exlraa
ilimulalion upon alrio irenlrii ilar ryllim < //<
Tba Mai baniam •>! Lhe liaarl
\iistraLiu.iit ;n
conlribulion lu Lhe lunolionel palbolog) .-i ihe primil
./..ur/i M. i . i Ixford i I
■ i i.i\ enl i iculai i i
l$iol., I ei|
■
.. btung Dber \ . :iii ,
(Daati /'. Min
tùxlraayalolei i
ni ion aino-aurn ni .lairr.
mai. ./u eaar, ■
604 II. VAQUEZ. — MAI ADIES D1 CŒ1 R.
sur l'origine de l'arythmie extrasystolique [Arch. mal. du cœur, de* miss. et du
sang, Paris, oct. 1916, p. 125). Pletnbw (D.), Experimentelle Untersucho
iiber Herzarythn hr. j experim. Pathol. u . Ther., Berl., 1907, IN'
p. 321-329). — l'ii im w, l eber liera arythmie (Therap. Monal$$hefte, Berl., avril
\ \ 1 1. |>. lGj). — H i m. .1. i. Experimentelle Analyse des Venenpulaes bei den
durch Extrasystolen verursachten Unregelmâssigkeiten des Saugetierhenena
(Zeitschr. /'. exper. Path. und Ther., Berl., 1905, Bd. I. II. l, S. 13-56). — Rihl,
l eber atrioventrikulare Tachykardie beim Menschen(Z)enlsc/ie med. Wochenachr.,
Leipz., 1907, n° 16, 632). linn , Klinische Beobachtungen iiber die Beziehung
des Vagus zu Extrasystolen( Verhandl. d. deut. Kong f. inn. lied., Wiesb., I9i2,
- ROTHBBRGBR Und H. WlNTERBERG, l'elier « J • - 1 » PuIsUS LITeg. |>erpe-
tuus ( Wien. klin. Wochensehr., I909,n°51). — Wbnckbbacb iK.-F.i, Zur Analyse
des unregelmassigen Puises: II. Ueber den regelmassig intermittierenden Puis
(Zeitschr. /'. klin. Med., Berl., 1899, XXXVII, L81). — Zibmssbn, cité par f I •
Prager un1 Hz. Wochensehr., 1901, 7-23.
Tachycardies. — Ballet (G.) el Delherme (C), Tremblement et tachycardie (Suc.
de neurologie, 6 nov. L902; Revue neurol., Paris, 1902,639,1058 1060). — Blaci
ford (J. M. et Wiu.iNs (F. A.), Auricular (lutter [Arch. of int. Med., Chi
15 janvier L918, XXI, 147-165).— Bouverbt, De la tachycardie paroxystique i
tielle [Revue de médecine, Paris, L889, p. 755). - Bristowe (J. S.), On récurrent
palpitation of extrême rapidity in persons otherwise apparently health (lirain.
London, 1887 l888,X,p. 16i 198). — Browk (.V Worth), Paroxysmal tachycardie in
childhood [Amer. Journ. of Diseases of Children, Chicago, 1917, Xl\
— Busqubt (II.), Arrêl diastolique des ventricules par Qbrillation des oreillettes
sur le cœur affaii li du lapin (C. H. Soc. de biol.. Paris, 1913, LXXIV, 831-833).
— Cade el Rebattu, Tachycardie paroxystique el lésions du faisceau de Mis [Bail.
et Mém. de la Soc. médic. îles hôp. de Paris, l"r déc. 1911 . — Charcot, Leçons
sur les maladies du système nerveux, Paris, 1877, II. p. 425. — Courtois-Suffit,
!><• la tachycardie paroxystique essentielle \<',azetle des hôpitaux, Paris, 1891,
n" 57, LX1V, »2 i 532). Cor> \n (J. , Diseases ol the heart, Lond 191 i, 20j. —
Cyon (De), Les nerfs du cœur, Paris, Alcan, 1905. — Dbbovi el Boui iy, Tachycardie
paroxystique | /•''///. et Mém. Soc. médic. des hôp. de Paris, 19 déc. 1890). —
Dbbhis (K.), Ueber die Bradycardie der Reconvalescenten [Arch. /'. kl Med.,
1 s « * 4 . 1,11. " i '.ni). — Dis h (E.) et Savï (P. . La médication vomitive dans la tachy-
cardie paroxystique (Presse mèd., Paris, 1910, XVIII, 157). — Donzelot, Les tachy-
cardies paroxystiques. Thèse de Paris, 1915 1916, — Donzelot (E.) el Pbzzi (C),
Tacli\ systolie <le l'oreillette avec dissociation atrio-ventriculaire complète (Bull, cl
Mém. Soc. médic. des hôp. de Paris, 1914, 3' s., XXXVII, 197 >06). — Ere
Vanyssek (Arch. Bohèmes de Clin., VI, n° i. p. 379). Esmbin el Donzelot, I i
l'orme syncopale de la tachycardie paroxystique (Presse mèd., Paris, 27 juin i"i I .
— Falconbr (A. W.). Paroxysmal Tachycardie with noie- of a case occun ing in mo
ther and daughter (Practitioner, London, 1909, LXXXII, -J'i'.' 282). — Gallavaroin,
Remarques sur les névroses tachycardiques | Irch. des mal. du cœur, février 1916,
i. 15 Les tachycardiques Irch. des mal. du coeur, Paris, sept. 1917, p. 108
Galli (G.), Sur le mécanisme <!e terminaison el de début des accès dans la lachj
cardie paroxystique normotrope i irch. des mal. du cœur, des vaiss. el du sang,
Paris, juillet 1919, p. 289). — Gbrhardt, l eber einige Angioneurosen ( VoUumann
Samml. klin. Vortr&ge, Leipz., 1881, n° 209). - Graves (R. J.), On the affecta
produced bj posture "" the fréquence and character of the puise in health and
in disease (Dublin Hospital Reports, i^;" V, 561 >7I). Goinard, Expériences
relatives aux dangers de l'anesthésie par le chloroforme chei les Bujeta atteints «i.
maladie du cœur el de l'appareil respiratoire (/•» '"";/. franc, de med. interne,
oct. 1894, 593). — Guy, On the e liée ta produced upon the puise l>\ chang
posture (Guy's Hospital Reports, London, 1838, III, p. 93 el 308). — Hamili P
The <• irritable hearl t of soldiers (Trans. "/ the Roy. Suc. of med. therap. .nul
pharmacol. section, 18 janv. 1916). H bit/ (J.), La forme paroxystique de
l'arythmie complète; caractères cliniques, évolul i Inn. de médecine. Paris,
1914, il ring, Zur Analyse der Paroxysmalen tachycardie (Jfdnenen.
mediz, Wochensehr., 1911, XXXVII), Hbrringhan W P.), Paroxysmal tachy-
cardia in achild(Ciin. Soc. of London, 8 janv. 1897; British medic. Journ., London,
16 janv. 1897, i 14). Hoffnanm | V..), Arythmie paroxj stique i H iener med. Woch.,
1899, n°- 12 ei 13); Dieparoxj smale Tachycardie. Wiesbaden, 190.», el Ne ne Beobach
\i;i i iimii ::t
tungen ttbei 11 i - D< Hed . Leip ld. LXXVIII
(Ii < 1 1 \ i . • ■ Il La ta hycanlic essentielle paroxystique /''•■' te
clinique et de thérap . Pa lli m W •• in whi< h
a highapeed "l Lhe a lerly Joui
me lu in» Oxford 191 191
dipblheria w il li .1 pathol .. ical exara n
l li mi | W I ..). ' >baer\ ation
lerly Joarn ofmedicine, Oxfoi 1918 131 • y et Ritchir, Auri-
fiiiar (lutter and Abrillation (//-■ irt, Lon
( '.m \ m 1 n n P i . lemenl uni rai
laire avei diai m iation auriculo ventricul 1 de la di[
Sde. médit , dût hâ • de P 1
tachycardie in children 1 Int. J med. v- ,PhiU 1 118 Cl \
ii Parvi Sur la nal ure el 1 è\ olul ion de la
cai de ta ' ■• u lie auriculaire Bu " el aVm
■i mai 1912) li Dbmth, Un accès de par un traumatisme
1/ ■ lec n ■ m • terne, Paris 1892, III, 45-4 1
and ita relations bip to cl ai irregul iril j
1.1 wis, Vmi.iiiai- Huiler • //■• irl Lo don
Un ca K\ dal ii'ormc ilielle
Siiflo medico, Madrid, 13 ocl ; Mai
William J \ On lhe rythm of tbc 1 imalian hearl Jou , Cam
bridge, 188 i, IX, Il
cardie paroxj stiqu< 1 1911-1913
Stuttgart 1895 etXVll, innei a >/■■ fis 1 - 1 • Menai
parox % enl iellc chei l'enfni I Péri»,
10 III.. I I ' \.i| UN \..l I . l '.
BlAltei ! 1 1 1 (JvrmoBi VI 1
Srni. m ■/
latanden in der V ona axj 1 nfraf-
blàtt /'. inn. \iedi*in, 1903, XXIV, p Pai I
Tachycardie ( Wiener med , Woehei i • n« S LVI, 9-15] — Pimaa \
Sur un caa d'épilepaie 1 n ksonienm
nature épil 1 clin, de Borde
nique mi tù aie de la < 'h iril >. P 1894, p. 1 :
hearl ul sold ora [Ti 1/ med. the
18 jan\ 191 i
Leipa XXXI, 348 - Ri ijkh
i •
Hun .1
licrzcna mil Riickaichl aul den Vencnpula beira Pu
petuua [Zeil / .;;■•■< l\,ih u . ;
Auricular 0ult< . 1 ■ ibui .'. md 1 ndoi
I
. . 1 P 1
I itique el
I&IO, p. 80).
BoxtcbuiiKcii tu den l'i krankui
med. • 131). SautATon (H
wei liselsUl
lld. XI, 713 - N N 1
Roy 1
Si ROMm no, Mil theil
Si.. l.li..lm. 1888, Il l; \
orthoi
de l\ p
KXXIII,
mal. <hi eau ■
■ el Bonni 1 l
ail. ri
■
II. VAQU1 /. MALADI1 S Dl CO il:.
Iiearl » of soldiers fTrans. <>( the /(<"/. Soc. <>[ med Iherap. ind pturmacol.
XPrtitni . 1s j.'inv 1' !
BradvcaHie. Adam» (R.)i Irrejrularitj of breathing and remarkahle bIo*
of puise (Dublin Hobd. Benorts, 1827, IV,396).— As m IL I, Zurpatb
Anatomie des Adams 9tokesschen Symptomenoomplexes [Deutsche medh Wo-
chensch*.. Leipz.. 1908. XXXIV, 22»*,', el British medic. Journ.. 1906, n° 2K —
\ - it (Thomas <;.i. Nobbis IGeorges William). Lavbnson (R. S.), Adams-Stokea
ise (Heart-hlnck^ due to n gumma in flic inferventricular scptum [Amer.
nnrn. <>/" Du- medic. sciences, Phila. 1'"'". CXXXITI, 28 -49). — Aviraohtt et
Lutrmbacbbb, Troubles et complications cardiaques dans la diphtérie Uanrn.
médical français. Paris, 1930, I. IX, n" 1, p 1«). - Babii I. ). Le ralentissement
du pouls dans l'ictère. Bradycardie ou rythme couplé (Extr. : Semaine médicale,
Paris, 15 avril 1003). — Bbnar*> (René), Appendicite el arythmies: bradycardieB
el extrasystoles (C. /;. Soc.debiol . Paris, 24mail9 13 LXXIV, 1094 — Banc
el Pbmssieb (A.). Surcharge graisseuse du cœur el infiltration adipeuse du
faisceau de llis dans un cas de pouls lent permanent (Bull, et Mém. Soc. médic.
de* hôp. de Paris, r> nov. t909, 3e s.. XXVIÏÏ, 188-494). — Bibothi w E.), Étude
clinique et graphique du pouls lent par dissociation auriculo-ventricuîaire. Thèse
de Paris, 1911, n° 349. — Blondbau, Étude clininue sur le pouls lent permanent.
Thèse de Paris. 1879. — Boka-y (G. von], Beitrasr der Bradykardie bel «1er Appen-
.li.it i s im Kindesalter [Deutsche med. Woch., Berlin, 9 avril ions. XXX1V.649
— Bbamwbll (B'bon), Case of heart block; very SI w puise ; fibrous degeneration
of the auriculo ventricular bundle of His 'Clin, studies, Edinb., 1909-1910, VIH,
p. 84-91). — Broca (A.). Troubles réflexes du pouls dans l'appendicite (ralentisse
ment, arythmie accélération! (Presse méd., Paris, janvier I90R. XVI, I). —
Busocbt HT.!. T. m pathoerénie du punis lent permanent [Presse méd., Paris. 1908,
XVI, 6951. — Bcsqcbt (H.), Interprétation des extrasystoles d'origine ventrieulaire
non suivies de repos compensateur (C. 11. Sor. de biologie, Pars. 16 déc. 1911). —
Butteb r,. R.), Heart-block (Adams-Stoke's diseaseï (Americ, Journ. «f med.
sciences, Phila.. ion;. CXXXÏII, 715). — Chapin II. -IV. Clinical observations
upon the heart and circulation in diphtheria [Médical Becord, N.-York, *898, LUI,
77.79) _ Chabcot, Leçons cliniques sur les maladies du système nerveux, Paris,
1877 t. I. p. 137). - Chauvbau (A.), Delà dissociation du rjthme auriculaire el
du rythme ventrieulaire (Revue de médecine. Paris 1885. V. 161-173). — Cowak J
Lbod (Mac! 13.' el Patbbson (A. R.), A case of partial heart-blnck occurrine
during an attack of acute rheumatism (Quaterly Journ. <>f medicine, Oxford,
janv. 1910, III. p. 115-130). — Dakielopolu, Pouls lenl nar compression du pneu-
mogastrique droit (C. R. Soc. biol., Paris. 6 iuin 1908, LXIV, 969). — Dbhio (K.i,
Zur Casuistik der Hïrztumoren ISaint-Peterboura nie, Hz. Woch., 1882, VII. n° 35,
p. 302), — Dewekb (Th.), Zur Rtfntgendiasmostik seltener Hersleiden (Deutsche
Archiv /'. Min. Med., hein/... 1906, LXXXIX, 39-661. — DTïsprai fAd.) el
Cottiw CM11*'). Un cas de bradycardie vraie par dissociation totale auriculo-ventri-
cuîaire chez un garçon de neuf ans (Revue médicale de la Suisse Romande, Genève,
'.01 sept. 1915). — Duroun II. \ T>u rythme c mplé du cœur ave.' pouls bigéminé
au cours de l'ictère (Gazette hebdom. de méd. et de chir., Paris, 1 °oi . :
p, 1022). — Engelmann (Th.-W 1, Ueber den Ursprung i\>\- Herzbewegungen und
.lie physioloeischen E'genschaften der grnssen Herrvenen des Prosehes f A reh. f.
d <i<-s. Physiol., Bonn, 1897, Bd. LXV, 109-214). - Eri un bb el HirschtbldBB,
Eine voplâufige Mittheilung ueber weitere Studien in besug auf den Herablock In
Sauaretieren (Zentralbl f. Phvshl., Leipz. el Wien, L905, XIX, 270); Further
Studies on t' e physiolop^ of Heart-block in Mammal" (Am J Physiol., Boston,
1906, XV, 153-20 '<). — Eblabgbb (J.) cl Bi vckmann (.1 R.), Further studies in the
physiol gv of heart-block in Mammals Chronic auriculo ventricular heart-block In
thé dop (Heart, London, 1 '0Q, vol. I. p r" 229; in Ire*1., 1910, 261). — Bsmbin,
rhèsede Pari-, 1907. — Esmbin, Pbzzi el Donzblot, Troubles du rythme cardiaque
dans le rhumatisme articulaire aigu(ArcA des mal. <lu cceur, des baiss.et daeang,
ior.. n° '1. p, i?3\. — Esnistn (Ch.), Pu .as >\c h • ad\ c.irdic durable avec accidents
sync 'pui\ d'origine pneumogastrique (Bail, el H<:m Soc. médic. den hôp. île Paris,
24 juin 1910, XXIX, i). — Esmbin (Ch.), Les formes cliniques de la bra-
dycardie consécutive aux lésions du faisceau de llis (Rev. mens, «/e me*d. interne
et </>• théran., Paris, sept. 1000. I. 609-620). — Fahb, Ueber die museulftre Ver-
bindung Zw ischen Vorhof und Vcntrikel (das Hissche Bûndel) im normalen lier zen
ARYTHMIES. ït
und beim Vdam hen S3 mplom Komplex (1 \reh f. nath
n. -ri . IM7, ':i.\'\ Win. 1 mu, efunde
un rïia'chen Itrinventrikularbflndel bel 1. Malien von vi rn- — > 1 '-
tomkomplex IVerhnndl. à Kong, f.inn Wtd„ w 1 XXIV
PnAirçoit-FnAitCK, Action | le de l'atropin
■ 1 » r r.i-up A'.niirai i n j l'étude du pouls lent p
fffe, T'. p. 97)
de* voies motrice* et arrealatrices contenues la infrrn.
de Phy$iol.t Pari*, M mars I9H p 108 Pi I, Rythn
ventricule* du '1 II flbri'lation auriculaire I \reh inttrn. <\e l'hi/<
il. p. 2«l -?k"S). — Fin 1,1 s • 1 l !• ' ritique de l'en
ine e( 'lu nitrite d'ami i<* dan* le d
rrrnr '
bINorrii G. W I, Congénital hcart block "ccurrinj Idreu,
..n,- an infant / Imar. J. *f l'if mol. Se., Phila . 1910 CXL n« S. p
G m 1 wMttuv. Bradycardie physiologique totale familiale / lr,H
Soc médit det hAn, •/«• Lyon, "v nov. 19111 - Gali ivaroih (I |, D
/•1 Prtzrtakis. Rpreuve de l'atropii 1 automatisme ventriculaii
1 iivfi de* mil.dn c(Btir,dêi vêitt. et dn $nnq P hjardt,
Ueber Leitung slflruna'en dureh \ airu'roixunfl;
il. H soii Grrrarm l> \, Kliniache 11 anatomische I \ lams
Krankheil und N lie DtnU
HVI II >.•!.,,■ A.». TheheaK il
Adams dl • ■ ilerly Jonrn. of medicinë.
ilu.-nx (G \.,. 1 1 ..ut 1,1, „-i, \Briti$h ""■-/ fonrn I . vol If. il t S
(',11 1 . \ , ,1-,' ■ .1" , ,.-i ■.-mini Ih'.ii - f l ■ I - ■• I h ■ I ns/r ilt , "
S\ • I n.- \ . 20 juin 1011) Gnirrirn |T. W 1 Cous VI Rei
study of .1 case show hlii
liai and of complète hearl Mock, v/ith an investicrati >" •>! the 11
Mtions (Qoa< Jonrn, med., Oxford, 1909-10 III IK 1511, Ha?
1 1 1 t. Rem irki on a ' : 'Iim' h frot
contraction of the auHcles d'irint the Ion? p rourn., 1
• 904 t. II. p. 1745-741 ii n . \.l .•! v. il n 11
H tlk les v ' - 1 1 1 1 • hen Bymptomkomplexei und
runajen (DenfaeA. Ire*, f klin Wêd., lelpx.. I90«, Bd \'< Fil
lli mu ' ! •'■ m), Contribution '1 l'él "de du poul
Paria, 1901 1 IsRiitn [Il
Vorhof und Ramme" des Sllu*elhierh n ne fui Lionel
l'Infini.. Bonn, '"i". Bd CVIII,
Thornpiê, ""> •. Bd \\ ut. s 1 m), 11
\,|mi
Wtntneh. ireh /". /.
/ \ w , I »i ii 1I1 - hearl- blocl ' • 1
XLVHI, 47-M H li
— HoraGoasi lieart-Block rhumatismal aigu Bril nttd. J.,\
il' Delà myoeardite dinhl
\'i,t Pille von StArung der Beihleitnnj h 11 tmuskel
f klin U-,/.. I. dot,. 1915, LXXXV ...
Relaleiluni lm Hentmuakel Berf. klin. Wach R
\ I \ '>■ ! ■
m Hertmuakel {Denb f. klin M Bd lwwill.
)4l. — .lm.
i block wiih 1rs
of Ihe hearl Brtt, me,/. Jonrn . '
» r« <ki. 1 'éprem ,- du nitrite
. |.IM \ |f| M
I
nr.lin in appendicite Joarn
n i
nfa lirnri Rhowlng itummalous infl I
ISI| K • 1 1 n ■ - . s
\ ■ v si r
608 Jl. VAQUEZ. — MALADIES DU CŒUR.
hearl [Journ. of Physiol., Cambridge, 1893. \l\, p. 233-254). — Kraus el \i.
(Jeber 'lis Eleklrokardiogramm unter nnrmalen und pathologischen Verhalln
[Berlin, klin, Wochenschr.. 1907, n0» 2 >--'»; . — Kiumuhaah (È. B. . Adam's-Stnkee
syndrome with complète Ileartblock withoul destruction of the bund'e "f Ili*
irch. of inlern. med., Chicago, 19 0, V. 58'»- 95; BnK. Ayer, Clin. Lab. P-nn.
Hosp.. l'Iiihi . 1910, n s . xiii, 107- i i . - l.Avii.i i ■(!•:. E.), Two ca«es ofpai
m. -il Bradycardia total (From the Quaterly Journ of medicine, janv. 1912 roi. V,
n' Im. — Ladbry, Esmbin et Foy, Sur la bradycardie transitoire isolée ou
alternant avec la tachycardie paroxystique 'Bull, et Mém. Soc. médic de* hôp.
de Paris, 17 déc. I903 . — Laubry C ci Eshbin Cl. Bradycardie permanente
avec dissoc ation auriculo-ventriculaire totale et automatisme ventricule
rythme relativement fréquent {Bull, el Mém. Soc. médic. fies hop. de Paris,
1« juin 1918, 3« s., XLII, 550-553). — Lewis fThomas) el Ofpfhhbimbb B
Tlie influence of certain factors upon asphyxiai Heart-block (The Quaterlg Jour-
nul of medicine Oxford. January 1911, vol IV. n° 14). — Lommbi., Rliniscfa -
Beobachtungen iiber Herzarythmie (Deulsches Arch. f. klin. Mediz., Neriburg,
1902, Bd LXXII). — Lian C i, Du pouls lent permanent congénital 'Bull, et Mém.
Soc. méd'C. des hôp. de Pari*, 7 juin 19!2). — Lian (C). Du pouls lent permanent
par dissociation et sans accidents nerveux à aucune période de son évolution;
pouls lent permanent solitaire Progrès mêd.. Paris. 1' nov. 11 H. — Lian iCâmille)
c Lyon-Caen. Du pouls lent ictérirpie el de la bradyca-die totale Bull et Mém
Soc. médic. îles hôp. de Paris, 7 juill. PU). — Lian (Camille et Marcorbllbs
(Etienne), La bradycardie de la colique de plo nb (Extrait de la Presse médicale.
Paris n° 12 du 8 fév. l'»t<i. — Lian et Birotbbau, in Thèse Birothrao. p. 168.
— Luci II.), /n- Klinik und pathologischen Anatomie des Adams-St>kes'-chen
Symptomencomplexes [Deutsch. Arch. /'. klin. med.. Leipz . 1902, Pd. I.XXIV,
p. 370-417 . — Mackenzib (J.), Dip-italis \IIeart. London, 30 août 1911 vol. II,
n° 'n. — Magnus-Alslebbn Zur Kenntniss iiber Leitungst.oriignen des Herzens
(Zeitschr. f. klin. Med.. Berl., 1909, H I. LXIX. II 1-'). — Masoin (P.). Brady ar-
die par compression du nerf pneumogastrique (Bull. Acad. Roy. de niéd. de Bel?/..
Bruxelles, 1909, XV, 386). — Massari (E. de} et Liah [O, Pouls lent permanent
congénital par dissociation auriculo-ventriculaire incomplète avec accidents ner-
veux tardifs [Bull, et Mém. Soc. méd. des hôp. de Paris, 15 janv. 1915). —
Mollard, Dumas el Rebattu. Syndrome de Stokes-Adams, sans lésion du
fais -eau de lli- el sans blocage complet, dans un cas de périaor ite ave- mé-
diastinite fibreuse, dans la région du plexus cardiaque (Arch. îles mal. du cœur,
des vaiss. et du sang. Paris, mai 1911, p. 298). — Mônckebbrg, Unterauch. iiber
d. Atrioventrbiindel now. lena, Fischer, L908. — Morgagni, De Bedibus el causis
morb.orum (Traduct. Desormeaux Paris, 1820. t. II, p. 13, el 1824, t. X, p. 4*).—
Nagayo (M ), Pathologisch-anatomische Reitrëge zum Adams-Stokesschen Symp-
tomeokomplex [Zeitschr. /'. klin. Med. Berl., 1909, Bd. LXVI, 195-514). — Naish
(A. Ë.) cl Kennedy (A. M.), Heart-block in acute rheumatic carditis (Lancet
London, 2 nov. l 14, 1242). — Newburgh (L. II. . A case of vagus heart-block and
ils relation to vagotomy {Lancet clinic, Cincinnati, s avril 1911 CV, 361-367 . —
Paukul (E.), Die physiologische Bedeutunp des His'schen Bûndels {Zeitschr. /'.
Biol.. Miiiichen, l'.iON. I.I I77-I!H5). — pBTZBTAh.18, De 1' ■■ utmnatisnie \eiitricu
laire provoqué par la compression oculaire el lai moine da s !e^ bradycar-
dies totales (C. H. Soc. de biologie, Paris. 1914, LXXVI, 15). — Pezzi et Ci irai .
Phénomènes d'auscultation dans d -u\ cas de dissociation atrio ventriculaire com-
plèle {Bull, el Mém. Nue médic. des hôp. de Paris, Il mars 191 I). — Rathbri [F
el Lian (C), Des bradycardies nerveuses du pouls lenl permanent par dissocial ion
auriculo-vent.ricula<re d'origine nerveuse i Bull, el tfie'm. Soc. médic. 'les hôp de
Paris. 1913,3» s., XXXV, 105-130). — Rathbri (F.) el Lian IC), Du pouls le i>
permanenl par bradycardie totale {Bull, el Mém Soc médic des hôp. de Pans,
1913, 3« s., XXXV, 81 105). - Ri sn\ (H), Des accidents produite par le chh
\lUill. et Mém. Soc med. des hôp de Paris is"">. p 222-221 . — Rrnoh l
Gbraudbi (E.) et Thibaut (D.). Syndrome d'Adams-Stokes mortel sans lésion ana-
tomique du cœur ni du système nerveux [Bull et \iém. Suc médic d>'s hôp. de
Pans 17 juin 1913, 3e s., XXXV 56 72). — Rim. (J . Zu • Erklftrung des postez
trasysl ilischen Systole des Sàugethierherzens (Zeitschr /'. experin. Palhol uiul
ThertDie, Berl., 1906, III, 1-18, 2 diag.), — Robinsow (G C |, The relation of the
auricular açtivity foll iwiag faradisation of the dog's auricle to abnorntcj.auricular
Ai;ï l il xiii -
::i
activitj m m ni [Journ. <</ exper. med New-York, 1913, XVIII, 704-71 '<■ \
Routiba (Daniel), Étude critique sur l< ationa auriculo-ventricula
i de Paris, iyl5. Routibh D on auriculo-venlriculaire
transitoire dans le rhumatisme articulaire aigu i \rch. des mal. </» cœui
et du tang, Paris, 1914 n lie '•"" x
Stokes'sche Krankbeil mil Dissoxialion von V rhor-und Karamerrhylhmus und
La ion des Hii Bchen Bûndels [Deutsch Irc/i. /
IM. LXXXVII, p. i54 ifl . - Si< *nn el Rooi
belleus avec crises paroxystiques de bradycardie ecine,
Pai r-, 1917, IV, 418-127). Spi ■ ■ i Hisl
place •> remarkab'e slownesi of Ihe puise [M
I técade 2, N. J I cité par Lea (7 he Lancet, I 13). —
miumii.h'. (C), Beilrttgc zur Pathologie d^s ^trioventi
d. deutsch. palh. Gesellsch., Iéna, 1 10 10 105
m. m.- cases ol permanent!} bIow puise (Dublin Quart. Journ med 1840, II.
73-85) I' vki iiikii Tanak , Altérations du myocarde el u tout du fait
ventriculaire dans la diphtérie ^ircb. Arch 1912, vol. CVII, p. ll>. Irch. mal.
du cœur, P iris, 1912, p. 598] I'aussig i
v congénital (Weekly />'»//. of the Saint- Louis med Ifto l\.
I>. 279). — Tawar» tnnlcn a n leu Selmenfûden »!• -
tleraens; ein Beitrag «ir Pathologie des lleizleitungssyslems tu - llcraci
Beltràga s. path. inat., Iéna, 900, Bd. XXXIX, | • -!--. Pawara -
Reizleitungssystem d Suugetierheraens, : 200 p.— Var db» H
|( ;. ('.. .1 , l ><■ siekte - Adama harlblok
I li,-,- Groningen], 190«, in-8°, t, Pouls lent et lésion du fais
(Bull. <-i \fém. Soc. méd de» hùp • • " ■■•
Contribution à l'étude des arylhmi - le pouls lenl el l'épreuvi de I -i!
{Huit, et \lrm ,1 ■ l , Soi mè lit de» lf>i>. de r
l ■.-mi in. Des bradycardies >W Ggngrè* françai* de médecine, Paris, 1910).
Vaqubz, i'.im-.. \ si Ebmbin (Cli Kl de pi pouls lenl
permanenl .'i l'aide des divers p l'inscription ,/.''/// rt Hé m. Soc méd. ■/'•<
//•>//. de Parie, t 3 -.. \\\ III, ' wbir, i hases évolu
tives du syncl orne il Stokes-Adams en rapport avec
de Mis [Bull, ri 1/ », de /.< Soc. médic. des ht<j>. de P
XXV, 85 8). \ i toi | \. . Tumeur primitive du pneumogastrique (Bh
come). Résection du pneun ie. Guérison. Bapporl pa ■' I Fai ri [Bull.
ri Mém. s«>, de chir. >l<- Purin, 1907, XXXIII Volhard
.li-n Pulsus alterna na I Pseudoallemans [Mùnch med, ' i
u 13). — Voi n mil I lie Bczh h npto
menkomplexes sum Herzblock (Deult v f. klin. Ved \( n II,
i) Waixbniibro, cité
Sympt. u. Diagn. Wien, 1904 VVriikh Kdward), Physio
Wl Ni ki u \< II. I I
des mïu. cl du tang, Paris, 1908, p. \Ybkckkhai:ii, D
lierai fttigkoil I ihre klinische Bedculu
(Oavenporl impiété heai l-bl
\ cnti-niil.il 1 1. | ondon, no> . i I". 1 1
Arytlinne complète — Vschopi . Die Lchre \ d
anal. Grundlagen il Herxschwlche, Iéna, 19
lations ft brilla ires du cas r di chien tout l'influer
(C /'. Soc, de biologie Pai , 'i i . Clara* l
Thèse de Paris, 1913 Clbik ri Pbzxi, Sur quelq
provoqués chei les chie - par la nicotine Jouri
gén., Paris, jam i i . i \\ < on* ■ \ l em du
coeur de chevaux ayanl prôsrulé u ml leui «un-
c .Lui.- [Ileart i on Ion, ii i »RRi und
blnMi nos (Vt Pai cysm
Journ, >>/' the m
logy, Ali.-i ■.!,-, -n, I90«j • - - mv [A H
heai i observed under -i> i im
i 1, 1-M * i -iin> \ i; Ira
[Americ. Journ. • >/' the med i<\, Phila.,
lu vi \ Mil. -
610 II. VAQI I ■./.. — MALADIES DU CŒUR.
brosiscordia Deutsch. Arch. /'. klin.Med., Leipi ,1098, LXII, i 82; Ueber Arbeiten
<l. Radasewsky. LJeber die Muskelerkrankungen der Vorhofc des Ha
(l erhandl. d. Congress /'. "in Med., Muni.!., avril 1895). — Donzblot, Le* tachy-
cardies paroxystique». Thèse de Paris, 1916. — Draps* (GJ, Puisas irregolaria
perpetuus with Bbrosis of the sinus (Henri. London, 1911, III, n I, I M
Einthovein (W.). Le télécardiogramme (Areh. inlern. de Physiol., l'ais, l'.»06.
[V, 13 164); The difiérenl forme of 1 lie buman eleclrocardiogramm and theer
Bignificance [Lancet, London, 1912, I. 853-881). — Poz (G.-H.), The clinical signiaV
,,t iransitorj delirium cordia [Amerie. Journ.ofthe medie. sciences, l'Iula.,
déc. 1910). — l'u i" >'" Q (Léou), Rythme all'olé des ventricules dû à la fibrillation
auriculaire [Arch. inlern. de Physiol., Pari», 1904-1905, II. 381-285 , — HansKona,
Cenlralblatt /'. path. Anat., 1910. — Hbitj (J.), La l'orme paroxystique de
l'arythmie complète; caractères cliniques, évolution [Ann. de méd.. Paria,
|..r, | 183-524}. llirrv et Clarac, La morl subite dans l'arythmie com-
plète i IrcA des mal. du cœttr, des uaiss. el du sang, Paris, 1913, p. l"5|. —
Hbring (II. I'.i. Analyse des pulsns irregulana perpetaus (Prog. med. Woch., 1903,
XXVIII, p. 377-381); Ueber die haufige Kombination von Kammervencnpulse mit
(, pulsus Lrregul iris perpetuua o (Deulsch. med. Woch., I.eip/... 1('06, XXXII. 213-315).
Hbring, Ueber plôtzlichen Tod durch Herzkammei-flimmern [uùnch. med. Wo-
chenschr., qov. 1912, Il et 15). — Hering, Djs EiektrocardiogramBi des «irregu-
laris perpetuus» [Deutsch. Archio f. klin. Med., Leipz., 1908, Bd. XCIY. 205-208 .
— Hewlett (A. W.), The blocking of auricular extrasystoles (Journ. of the Amer.
med. Assac, Chicago, 1907, XLVIII, 1597 1 #8). - Hbwubi, Clinical observations
on absolut. h irregular hearts (Journ. of the Amer, medie. Assoc, Chicago,
4 nov. 1911, Ll. 655). — Hoffa (M.) et Lcbwig (C), Binige neue Versuche nber
Herzbewejiung [Zeitschr. f. rai. Med., Heidelberg, 1850, IX, 107-141).— ELoa,
Zur pathologischen anatomie der Rythmosstôrungen des Herzene (Berl. kl:n.
Woch. 1910, 1108). — .losri: et Chevallisr, Arythmie complète avec fibrillation
auriculaire [Bull, el Mém. de la Soc. méd. des Hôp. de I aris, .'1 mai 1942). —
KRAUs(F.)el Nicolaï G.), 1 eber die funktionelle Solidaritat der beiden Henhaiten
[Deutsche med. Woch., tferï., L908, XXXIV, 1-5). - Kbaps (F.)el Nicolaï |G.-P.),
Ueber .les Electrokardiogramra unter normalen und pathologischen Verhaltaiseea
[Berl. klin. Woch., 1907, XL1V, 765-768 il 811-818). — Bruwbbaar (Edward),
Transient auricular fil rillation, an electrocardiographic study, Chicago, 1928. —
Lewoblb, Étude graphique el anat mique de quelques variétés de atyoeardites
taies i Lrc/i. des mal. du cœur, des vnïss. et du s*ng, Paris, l'.'li, n° i, p. 227).
— Lbwis Thomas), Auricular fibrillation and its relations hip lo cKaical irragala-
pitj of thehearl [Heart, London, l-.»l0,n° i. I, p. 308-372); Paroxysmal taehycardia
accompanied b\ the ventncular form of venous puise [Heart. London, 1910. II.
p. 127-146). Lewis (Thomas), A lecture on Ihe évidences of auricular
fibrillation treated liisloricallj [Brit. med. Joarn., London, I3jaar. 1912, 1. 57-60);
Electrocardiographic and Us importance in the clinical élimination ol heart
affections [Brit. med. Journ., London. 1912, 1. 1421, 1479; II. #5). - Lawis (Tb.)
el Schleiter, Relation of regular tachycardies of auricular origin to auricular
Qbrillation [Heart, London, 3 fév. 1912, III . — Macbbrzh (J.), observations oa
the inception of Ihe rythm of the hearl bj the v. ntr.cle as the cause of coati-
nuousirregularityof the heart (Brit. med. Journ., 1904, 1,529-538) MAcaaaan J
Nodal bradycardia (Heart, London, 1909, 1. 23-42). — Mac»bhm ».i. | : Digitaha
[Hearl. i ondon, 1911, Il u° i. 273-386). - Mac William (J. A.), Inhibition ol th.-
mammalian heart (Journ. of Physiol., Cambridge, 1888, p. 345, cite par Wurran-
Fibrillar contraction of the hearl (Journ. of Physiol., Carabridgi
VIH, MiKM.i-.N (P.) el Rab« Ml Noie sur la myocardite chronique
peillettes el ses rapports avec l'arythmie (**■ Conoréa franc, de née., Lille
L899; àapports, Paris, 181 10). Môkcebbbrg, Erg. d ail. l'ath.. 19U>.
MORQUIO (L.), Sur une maladie infantile el familiale caractérisée par des
modifications permanentes du pouls, des attaques Byncopales el êpèleptifonacs
cl la morl subite (Arch. de médecine 'les enfants, aoûl 1901, IV, n° !
_ 1', //, (G.) et Clerc (A.J, Action cardiaque de la quinine [l'resse mrduale.
26 mai 1920, n° 34 . — Philips, Trémulations Bbrillaires des o.edlelles et des
ventricules du cour de chien ( Irch. inlern. de physM., Paria, I W 95 271 281).
— Radazbwski (M.), Ueber die Muskelerkrankungen der Vorhofe des Hereeas
Zeitschr f. klin. Med., 1895, Bd. XXVII, p. 381 410). — RoTBBaaoaa ci Wa
MYTHMIES. .»:i ,,,
hoffliraraern trad ArythmJa perpétua {Wien Min. u,, /,,,■.., V\i\
unna i dana i„ Bbri talion attriculai e Pflùguei Irchit
', //"/s'"/ l"1" 1"/'" / d-9". Physiol., MO, CXXXI H) i
'"" ■ /• ^ /. Vil ,:,<„.. ,,„, s
■I- la .pu,,,,,,- dana I. BbrUia to
i'"" "■• ISom, Pala. Dd.en trc/i. /. fcbft. .»/
— «uumm* , DieUnabhl
w.rkung v.,, «i r Leuongsflhigkrfl de» llerzemi Kr ,..■
',"■";■ ■ l ■'• <»« troablea .llorytlmuqu
u? :a?^°n '"f " '•' »rdeet.onéi< irV,. int. Je phy.iol
1 ' ■ flMjiqUclM*
HHSDéRicQ,!! |,DieIIeringache Iheuri. gichl keine Krl
" Y "•"•'I'"1-" •'"<■'•'•",! RivU Jiclinic* i .xi,
"' ' '' ■'■ "■'- VV. iendei Henalternana(jffliicAen m.
",",."" "Ga8"u iU " -Ontherylhmol
ol tbe action ofthe vagua nerve. On ihe „ „,,.,„ lh
^!leïhcnth: '"'' -'"••"-- w.lh allenialel, .1
[o'ophTran, Roy.ïoc L Ion, 1882, vol. CLXX1II,
1 10" GHATiaB(] ., I allern ace du eœui
"'7";' ,X""- ''"' ''• ''"' ■•'■ |: |:""" «;..,,,!, m,. Un ■
■ilernanl provoqué par la duilalc . Areh. ..
■ - Hbitx, Du rythme alternant poalextraayel
»<!"•< Irch. du ma*, du cœur, Paria, I
paeudo-aUernana (Prajei med. W'ocn . I lu \\\ i
ua« Wea. n des II raalternana Mùnehen med. Woch . I
lormAna [A .), Funktionclle gnoaliV ,.,..1 T.,
laundde. Cettaee, Wicabad,
dea Pulaua; Pulaua alternana, .. i-
ulaus alternana beim Menachen
K'mvmk,., y |, Studien m.,, die u
Pny„ol., Bonn, 1902, \. . ... , ,
von ibUnniu, am Warm
\l. 352-361, pnncipalcmenl I ,u
;•'"••'"•'" -'" cœur, Paria, 1913 -Lm Uernanl l'ressr J.
•"'"*• '""■ "° v P "' V| i. Theafl
(.12
II. VAQ1 l.X. — MALADIES DU CŒ1 R.
ducing heart irrégularités passag. : i. Pulsus alternans (Heart, London, 1911, II.
n° 4, 273-386, princip. p. 349, 352, 359). — Pbzzi (C), Fausse alterna ice du cœur
(Arc/i. mal. 'lu cœur, des vais», d <lu sang, Paris, 1915, p. 296-303). — Pbzzi el
Donzelot, Alternance auriculaire postextrasystolique \Jiull. <!<■ la Soc. méd. de>
/m/,, de Paris, 31 ocl. 1913, p. 158 464). — Plbtwew (P.), Ueber ilen Einflusa der
reizung auf ie Syner.-ie beider Herzkammern [Arch. /'. '/. <jes. Phytiol.,
Bonn, 1908, Buppl. Bd., s. 119-130). — Rbbbero, Ueber Herzallernans [Zeilschr.
/'. Win. Mnliz., Berl., L909, LXIX, p. li i7-j«;o>. — Kibgbl (F.), Zur Lehre vov
der arythmisch n Herzthatigkeil [Dentsches I r< //. / . klin. Med., Leipz., 1876, XIX,
s 94-111, princip. p 96, 97,98). — Bihl(J ), U ber Herzalternana beim Meuschen
Zeilschr. /'. exp. Pathol. n. Thérapie, Berl., 1906, Bx 111, 274-295 . — Ribx i.l.i,
Klin sche Beobachtungem ûber Vers târkung des ELammeralternans und AbachwS-
chung '1er Kammerkontraklion durch Vagusreizung [Zeilschr. /'. exp. Palhol. n.
'thérapie, Berl., 1912, XI, 341-354). — Strai b, Ueber die Wirkung des Anliarina
ara ausgesi hnitlcnen suspendierten Froschherzen [Arch. f. exp. Pathol. u. Pharm.,
1901, Bd.VL, s. 346- 89, besonders 346-362). — Tabora (von), Ueber Herzalternana
mil seine Beziehungen zur Rontinuierlichen Herzbigèmin.e [Mûnch. med. Woch.,
1908, LV, 718 821 u [ici s. 2125-2127). — Tuai m; (L.)i l^in Fall von Pulsus biga-
minu- nebsl Bemcrkungen ûber die Leberschwellungen dei Klappenfehlern und
ûber acute Leberatrophie (HerUner klin. Woch., 1872, ln5-188 und 221-224). —
Vaquez (H.), Sur la signification de l'électrocardiogramme [C. II. delà Soc.de
biologie, Paris, ltr juill. 1911, p. 28-30). — Volhabd, Ueber uen Pulsus al Lernans
und pseudo-aller nans [Mûnch. med. Woch., l'J05, LU. 590). — Wbncebbach,
Die Arythmie als Ausdruck beslimmter Funktionstorungen des Herz ds, Leipzig,
W Ëngelmann, 1903, p. i-2, s. 102. — Windlb (J. Davenport), Observations on
pulsus alternans [Heart, London, 1910, H, p. î»j/. — Wihdlb Davenport), Obser-
vations on Lhe relationslnp of the heart beat t> pulsus alternans (Quaterli)
Journ. of med., Oxford, 1910-1911, IV, 135). — Windli .1. D.), The incidence
and prognostic value ut' the |)ulsus alternans m myocardial ami arterial disease
(Quaterly Journ. of. med., Oxford, 1913, VI. n« 24).
[NSUFFISANCE CARDIAQ1 I.
L'expression d'asystolie, créée par Beau,esl généralement adoptée
en France, pour désigner un syndrome lié à la défaillance cardiaque
el dont les symptômes principaux sont : l'œdème el la cyanose péri-
phérique, la Btase veineuse, la dyspnée, L'augmentation de volume
du loir ri la diminution des urines. Cette expression, très peu usitée
dans la littérature médicale étrangère, doil être définitivement aban-
donnée. En effet, !<■ m<>i d'asystolie, incorrecte étymologiquement,
car a suppression des Bystoles sérail la fin de la vie, a de plus le torl
de ne pas s'appliquer ■'• la totalité des complications provoquées par
la diminution de l'activité fonctionnelle «In cœur. Il es! sûi
exemple, que l'œdème du poumon ou I angine de poitrine par insuf
fisance aiguë du cœur gauche ne répondent <mi aucune façon ;• la
description donnée par Beau des troubles asystoliques.
Pour ces raisons, au terme d'asystolie nous préférons celui d'insuf-
fisance, « | ■ 1 1 exprime d une façon générale! impossibilité pour le cœur
de s'adapter aux besoins de la circulation el qui englobe l'ensemble
des accidents qui en résultent . depuis leurdébul jusqu'à leur période
ultime. C'esl celui que non- emploierons plus vo on tiers
Mais, auparavant, nous devons chercher -'il existe en i linique des
moyens sûrs pour mesurer l'aptitude fonctionnelle <ln cœur.
MESURE DE L'APTITUDE FONCTIONNELLE Dl COEUB
GÉNÉRALITÉS. !.'■ nergie donl dispose le cœur pour accomplir
sa lâche esl composé ■ de deux éléments, I un constamment mis en
œuvre, l'a Ire temporairement suivant les act ; ei I e pre-
mier consiste dans ce que les physiologistes appe lent la force
actuelle «lu cœur, l<' rieuxièi lans la force dite po sible, maxima, ou
aussi for •• de réserve C'est à celte dernière qu'il fait appel I r- qu'il
doil subvenir à un effort, si léger soil il.
La première manifestation de l'insuffisance du cœur consiste dans
la diminution de -.1 force de réserve. Elle se traduit par de l'accél
ration des battements et par de la gêne respiratoire après 1 effort . Plus
tard, la force actuelle esl inl d tour, 1 I
produisent même au rep< >s
MÉTHODES DEXAMKN données nnl conduit de nom-
breux auteurs 1 provoquer expérimentalement pour ainsi dire, les
troubles précédents, dans lebul dedéceler l'affaiblissement de l'acti-
vité du cœur avant t"iit accident, \ cet effet plusieurs pro
614 H. VAQUEZ. - MALADIES 1)1 CŒUR.
été proposés, mais, les jugeant infidèles, on les avait abandonnés,
quand, sous l'influence des événements récents, la nécessité où
l'on s'est trouvé déposséder un critérium sûr et rapide de l'aptitude
fonctionnelle du cœur les a fait .sortir de l'oubli. Ils dérivent de deux
méthodes basées, l'une sur les modifications de la fréquence du
pouls, l'autre sur celles de la tension artérielle, au repos ou après
l'effort.
Les modifications m- la Fni::ouENCE du pouls ont été étudiées par
Stâhelin, Max Ilerz, Mendelsohn.
Le procédé de Stâhelin consiste à noter le rythme des pulsations
avant et après ht marche. Pour cet auteur, il serait toujours plus accé-
léré chez un sujet en imminence de défaillance cardiaque que chez
un sujet sain. Or cela n'est vrai qu'en théorie et avec certaine-
réserves, car l'accélération qui suit le travail n'est pas réglée exclu-
sivement par l'énergie du myocarde. Athanasiuel C.arvalho ont mon-
tré qu'elle dépendausside l'excitation sensitivetransmisedesmuscles
en activité aux centres nerveux supérieurs, notamment aux centres
bulbaires qu'elle inhibe. On sait, d'ailleurs, que l'accélération peut
se produire indépendamment de toute insuffisance cardiaque, par
exemple chez les sujets convalescents ou déprimés.
Le procédé de Max Herz, fondé sur les changements de la rapidité
du pouls provoqués par la flexion de V avant-bras est encore plus
aléatoire. D'après l'auteur, cette manœuvre ((('terminerait chez les
sujets atteints d'insuffisance cardiaque une accélération anormale
des pulsations. Mais cela est loin d'être constant. Aussi MerUlen et
Heitz dénient-ils toute valeur à ce procédé. Nous sommes de leur
avis.
Mendelsohn s'est adressé, non pi us au degré, mais à la durée de /' accé-
lération du pouls provoquée par l'effort. L'auteur est parti de ce prin-
cipe généralement exact, qu'après un surcroît de travail un organe
retrouve d'autant plus rapidement son équilibre que son fonctionne-
ment est meilleur. Lapreuve en est que.chezles sujets bien entraînés,
le rythme du pouls revient à la normale presque aussitôt après la
course. Mais la condition inverse n'implique pas nécessairement que
le cœur soit insuffisant. 11 faudrait, pour qu'il en fût ainsi que l'accé-
lération du cœur dépendit uniquement de la force de la systole car-
diaque, ce qui n'est pas. C'est un phénomène complexe qui relève
pour le moins de quatre facteurs : — del'excitationdu systèms nen eux
accélérateur, intra ou extracardiaque, — de la diminution des résis-
tances périphériques et de la plus ou moins grande facilité de L'éva-
cuation de l'ondée sanguine,- — de la difficulté de la diastole et,
par suite, du défaut de déplétion des ventricules, enfin du manque
d'énergie de la systole, conditionnée non par un obstacle, ce qui
produit un effet inverse, mais par un affaiblissement de la force du
ventricule. De ces quatre facteurs, les deux derniers seuls sont à pro-
INM I 11- INCl I A.RDJ UJ1 I
•m
premenl parler cardiaques; les <l<'u\ autres sont extracardiaques
Si l'accélération du cœur peul être le fail '!<• I un quelconque de ces
facteurs, elle résulte plus volontiers >\<- l'action combinée de plu
sieurs d'entre eux. Pour ces raisons, il parall impossible de préci-
ser la cause des modifications du pouls pendanl el après I effort.
D'ailleurs, des expériences de contrôle instituées par Merklen el
Heitz <-l par nous-méme avaient conduit à cette conclusion qu'il n \
a rien à attendre des procédés de Stahelin el de Mendelsohn. i
également l'avis <!•• Pachon, «pu a déclaré que I ri m le isolée du pouls
ne permet p;<s de juger de I état d'entraînement.
Dans ces dernières années, Lian a remis en bonneur l<- procédé
de Mendelsohn et lui a accordé une certaine confiance. Laubrj el
Lidy ne la croient pas justifiée Des examens pratiqut Don-
zelot chez des militaires nous ont montré que les courbes <!<• I
lération du pouls après l'effort -'>nl si variables, suivant les sujets
el les moments, si souvent en contradiction avec les symptômes
cliniques les plus évidents, qu'il n'est pas possible d'établir une rela-
tion fixe entre leurs différents types el l'aptitude fonctionnelle «lu
cœur. En résumé, la tachycardie 'I efforl n'a de signification pronos-
tique que si elle est associée à d'autres signes témoignant de la
diminution de l'énergie du myocarde.
Les MODIFIi ITIONS SPONTANÉES <>i riic>\ OQ\ ÉKS DE L\ PRESSION \i; i l -
ribli i. ae fournissent, quoi qu'on ail <lit. que peu d'indications.
Parmi les modifications spontanées^ on ;i signalé l'élévation ou la
diminution excessive de la pression systolique <>u diasloliquc. <>r.
si on les considère isolément, elles n'ont pas grande valeur. En effet,
bien que l'hypertension mette en péril la force de réservedu cœur, il
ne s'ensuit pas que celle ci doive fléchir .1 brève éch< Quant
à l'hypotension, elle peul ôtre 'lu<- non à un affaiblissement <!<•
l'énergie <lu myocarde, mais à uni irdiaque, par
exemple à l'insuffisance des '.-i|»—iil<'— surrénales.
Beaucoup d'auteurs, partant de celte donnée que la pression <lii!V--
rentielle traduit l'énergie propre <lu ventricule, ont prétendu trouver
dans sa diminution l'expression de la défaillance cardiaque. Mais
celte donnée, <-\;i<- 1 <• en théorie, comporte, comme nous I avons «ht
précédemment, de nombreuses causes d'erreui
La principale est que i;i mesure de la pression différentielle,
qu'on la pratique chez l'homme, ne fournil qu'un aperçu très inli-
dèle du volume de l'ondée sanguine à l'origine de l'aorte, el c'est l'élé-
ment essentiel qu il importerait de connaître.
D'autre part, l'observation montre que la pression différentielle
est «mi clinique un critère très incertain du mo ion du cœur.
En effet, au cas d'insuffisance du cœur droil consécutive à une
myocardite ou à une cardiopathie unir. île, elle peul rester normale
jusqu'à la période la plus avan qui n'esl pas surprenant, puis-
616 M VAQUEZ. MALADIES DU CQ I R
qu'elle renseigne surtoul sur le fonctionnemenl du ventricule
gauche.
Pour cette raison, elle donne, en ce qui concerne l'insuffisance <lu
cœur gauche, des indications plu- précieuses, bien qu'assez limi-
tées. D'ordinaire, lorsque l'insuffisance esl brusque, la pression sys-
tolique s'abaisse soudainement, la pression diastolique restant à peu
près la même. Mais ce phénomène esl toujours secondaire; il fait
partie dusyndrome angineux; il ne le précède jamais et, à maintes
reprises, nous avons vu que des sujets en imminence de distension
aiguë du cœur ne présentaienl aucune modification appréciable de
la pression différentielle. Sa valeur diagnostique est donc négligeable.
Mais si, les jours suivants, l'écarl cuire les deux pressions n'a pas
augmenté, l'étal du malade doit êtretenu pour très grave, quels que
soient les autres -\ mpté >s.
Les modifications provoquées par un effort physique onl été étu-
diées principalement par Graupner et Pachon.
Pour Graupner, le travail aurait poureffel de déterminer chez les
individus soins une élévation modérée de la pression suivie assez
rapidement de retour à la normale, tandis que, chez les individus non
entraînés ou en état d'insuffisance cardiaque, la pression systolique
descendrait au-dessous de son chiffre initial. Le degré d'insuffi-
sance serait proportionnel à la rapidité plus ou moins grande du
retour de la pression maxima à son chiffre primitif ou à un chiffre
supérieur. Pachon esl arrivé à des résultats un peu différents.
D'après lui, à l'état d'entraînement, la pression s'élèverait à la suite
d'un effort physique modéré, ou elle ne se modifierait que médiocre-
ment. En tout cas, elle ne tomberail jamais. Son abaissement signi-
fierait que l'on a affaire à un sujel mal entraîné ou menacé d'insuf-
fisance cardiaque. Il y aurai! «le plus en même temps une augmentation
constante et parfois considérable de la pression différentielle. Mais
cette assertion semble contredite par des tracés publiés ultérieure-
ment par le même auteur. On j constate en effet que, chez un sujet
non entraîné, la pression différentielle, avant et après l'exercice, était
identique, tandis que, chez un autre, habitué à une vie physique
active, elle passait de600 millimètres avant l'exercice à 750 millimètres
après. A.ussi est-il difficile d'accepter la conclusion de Pachon, à
savoir que l'étude des variations des valeurs minima et maxima de
la pression constitue un excellent critère pratique de l'état actuel
d'entraînemenl d'un individu à un exercice déterminé ».
La méthode de Graupner a été assez en honneur en Allemagne.
Hoffmann et Janowski onl cependant montré qu'elle ne pouvait pas
donner de résultats pratiques. Il en esl de même de relie de Pachon,
d'après les recherches de contrôle faites par Laubry et Lidy, et nous
même avec Donzelot.
Plus récemment Barringer, a prétendu évaluer la capacité fono-
[NSUFFIS W< l I IRDIAQ1 I . •»:*
tionnelle 'lu cœur en associant les procédés <!<• Mendelsohn et de
( .i-.i h I ii m i el 'ii comparant les modifications 'lu pouls avec '■'•! es de
la pression pendant l'effort. Mais Bes conclusions sont Irop en d
cord avec celles de Graupner et «I'- Pachon pour être valabli
ce désaccord même montre I insuffisance de ces diverses méthodes
Katzenstein ;i eu recours non à l'effort, mu- ;i la compression
d'une grosse artère, comme la fémorale au triangle '!<• Scarpa. Pour
lui. cri t.- manœuve déterminerait , au bout de trois à quatre minutes,
die/ un sujet sain, une augmentation de pression de 5 à 16 milli-
mètres; une diminution chez un sujet a cœur faible. Cetteméthode
a été critiquée par Hoffmi el Janowski, qui la trouvent aussi
infidèle que les précédentes. C'est également notre opinion Les
modifications signalées par Katzenstein -mil si peu importantes
cl si variables qu'on ne peu! pas leur attribuer une signification
quelconque.
I n certain nombre d'autres procédés sont fondés sur le- indi
cations fournies par les mktmodi - nHApmoj
Le premier est né avec la sphymographie, Im jour où celle-ci a
été introduite dans les recherches cliniques, on a cru pouvoir évaluer
l'aptitude fonctionnelle du cœur d'après la forme des tracés >-\ l'am
plitude des pulsations radiales. C'est une erreur contre laquelle
Mare) lui-même a prolesté. Si le tracé sphygmographique résulte
bien, pour la plus grande part, des i vcments propres de l'artère,
-•;i forme n'en est pas moins influencée, dans des proportions <ini m-
smii pas négligeables, par l'inévitable imperfection de l'appareil,
■ pu intercepte certains i ivements, en modifie d'autres el parfois
en crée de supplémentaires. En n'en tenant |> - compte, on s'expose,
'•muni'' cela est ii"|> fréquent, a considérer la forme d'un tracé
comme la représentation exacte du pouls, alors qu'elle n'en est
souvent que la déformation. Vussi la sphvgmographie ne peut
en aucune façon, renseigner sur l'énergie du cœur.
( )n trouve, par contre, sur les tracés comparés delà veine jugu
et <ln cœur, des indications sur le mode de i :lionnemenl des cavi-
tés intracardiaqui
i ainsi que l'apparition prématurée sur le phlébogra te de
l'onde v indique que l'oreillette est notablement distendueel i
débarrasse pas tout ;'i fait de Bon contenu à la fin de la diastole. A l'étal
normal, en effet, celle onde est assez éloignée du soulèvement • qui
précèd • el proche du b iirlèvemnl a présj slolique qui suit, parce que
la réplétion de l'oreillette qui la produit ne s'a< hève qu'au moment
où elle \.i Be contracter Mais, si elle ne - est pas vidée i fond aup ■
ravant, sa réplétion sera naturellement plus précoce, <-i l'ond
se rapprochera < 1 > i Boulèvemenl c. Il peut même irriver qu'el
confonde avec lui el que la dépression intermédiaire soit sup
m ••• Cette anomalie, que Potain considérait comme propre à Pinsuffi-
filfi II. VAQI EZ. - MALADIES DU CŒ1 R.
Bance tricuspidienne, révèle seuleraenl qu'il j a excès de tension dans
les cavités droites el qu'elles vonl prochainement devenir insuffi-
santes Voy. lig. 33).
On doil interpréter de la même Façon la présence sur le cardio-
gramme d'un ideA, exceptionnelle^ L'étal physiologique, avant le
soulèvemenl a. Cette onde, appelée oude de stase par Ilenderson et
Johnson, signifie que la cavité ventriculaire ue s'est pas complètement
vidée lors de la systole précédente. L'intérêt de ces deux particula-
rités esl qu'elles peuvenl constituer les premiers signes de la défail-
lance du (dur.
Enfin c'esl grâce aux méthodes graphiques que l'on ;i pu être fixé
sur la signification des arythmies et leurs rapports avec les modifi-
cations de l'aptitude fonclionnelle du cœur.
La coïncidence de la tachycardie avec l'hypertension artérielle
constitue souvent un symptôme d'alarme. Mlle indique que le cœur a
peine à lutter contre les résistances périphériques, car, comme l'a
montré Marey, il tend à uniformiser son travail, d'abord en augmen-
tant la force de ses contractions, puis, lorsqu'il c'y peut plus suffire,
en accélérant son rythme.
L'arythmie extrasystoliqae est considérée par beaucoup d'auteurs
comme uégligeable, en raison de sa banalité. Défait, chez les jeunes
sujets, et môme dans les cardiopathies valvulaires à la période
d'adaptation, elle n'a d'ordinaire aucune gravité; mais, chez les
sujets âgés, elle est parfois le prélude de crises tachycardiques
d'abord courtes et espacées, puis de plus en plus longues et rappro-
chées, au point d'aboutir à l'arythmie complète. La succession de
ces accidents doit faire craindre une diminution progressive de
l'activité myocardique et l'éventualité de l'insuflisance cardiaque.
L'arythmie complète semblerait avoir encore plus d'importance à
cause de l'irrégularité extrême des battements dont elle témoigne.
Mais, connue nu le sait aujourd'hui, celle arythmie est due à un
trouble du fonctionnement de l'oreillette, et elle n'implique pas
nécessairement que l'énergie du myocarde soitdiminuée. La preuve
en estque,chez certains sujets, elle peut coexister pendant fort long-
temps avec une santé relativement bonne. Par contre, chez d'au Ire-,
mii tout, au cas de cardiopal liie, elle eonslil ue le premier signe de la
défaillance du cœur. Ce que nousavons dit précédemment Vbj .p. 59 I
nous dispense d'insister.
Le pouls alternant est beaucoup plus rare que les arythmies pré-
cédentes, mais, malgré les réserves de quelques auteurs, sa valeur
pronostique est des plus fâcheuses. Toutefois celle-ci n'est justifiée
que si l'alternance est véritableet continue. Dans un travail récent
qui a confirmé nos recherches, While a noté que la survie des sujets
qui présentaient dune façon constante de l'alternancedu pouls ne
dépassait pas I rois an>.
INSUFFISANCE I \i;i>l \<>i i i.l
I >n discute encore suj le valeur des indications fournies
I'électrocardiographie. tiering l< u i .1 dénié toute importance
ESinthoven, Kraus, Stm 1 •• - 1 . .1. -• >n i d'un .- § \ i — contraire, el les
recherches nouvelle* Bemblenl leur donner raison.
II esl certain, en effet, <i1"' l'éleclro cardiographie esl la méthode
qui révèle le mieux les troubles du fonctionnement de l'oreillette.
la suppression de l'onde P ou son remplacement par des élévations
innombrables, dans la lachysyslolie auriculaire, par exemph
l'aryihmie complète. A cel égard, les courbes électriques en d
bien |>'u- < j n « ■ les courbes mécaniques.
En est-il de m ''•ni.- en <■»■ <|in concerne le ventricule ' Cette question
a lai! l'objel de nombreux travaux <l"iii les résultats ne -<>nt pas
concluants.
La contraction «lu ventricule esl , <ui le sait, représentée par un
complexe comprenant deux ondes positives essentielles, I onde r> el
ronde T, «•! l'on a supposé quejla diminution de l'activité <lu venlri
cule pourrai! ^<é traduire par une modiûcalion dans l'imporlan*
l'une de ces élé^ al ions.
Le problème ainsi posé \\<- devail pas conduire à une solution
satisfaisante L'onde R n'est, en effel . '|u<- la résultante des courants
produits par la contraction des deux ventricules. Oi la déformation
que lui Persil subir l<- trouble «In fonctionnement de l'un <\ eux peut
être contrariée par l'influence de l'autre, ce qui rend impossible
l'interprétation des courbes. Il est prouvé, de plus, par les
recherches d'Hering, <l Hoffmann <•! par les nôtres, que l'amplitude
de l'onde l« n'est pas proportionnelle à l'énergie de la systole. I
preuve en esl que, dans le pouls alternant qui est caractérisé pai
l'interposition «I une contraction débile entre deux contrat tione
maies, les courbes électro-cardiographiques oe sont pas modifiées.
lutsi Strubel a-t-il attaché plus d'iraportan variations • !<■
l'onde I . D'après lui, chez les sujets arlérioscléreux, 1<- degré d'in-
suffisance car lia |ue sérail proportionnel à la plus ou moins grande
hauteur de cet accident, el sa négativité correspondrait a une
ration profonde de l'activité lu myocarde. Kraus el Nicolal avaient
émis la même opinion. ' >r. elle esl en contradiction avec U - faits
Il résulte '-ii effet de im- observations qu'au cas d'insuffisance
cardiaque, le soulèvement I conserve très souvent -.1 valeur normale,
quand on s'adresse a la dérivstion la plus favorable dérivation II,
main droite, pied l;;iu he Nous l'avons même i un ma
hulf, plus grande à la période de régression qu'à la |
des accidents, alors que c'est le contraire qu'< dû obse
Reste la a< conde proposition de Strubel ;i -;i \ . >i r que la négativitr
du soulèvement I impliquerait un pronostic fort n'est
l»a^ plus exact, et nous avons n« >t »• un soulèvement r négatif chez un
malade atteint d'arythmie complète qui put reprendra
i
r,20 II. VAQUEZ - MALADIES DU CŒUR.
Lions, sans avoir présenté d'autre signe de défaillance cardiaque.
D'ailleurs, il n'est pas sûr que ce soulèvement soil exclusivement
d'origine ventriculaire. D'après Eiger e. Hering, il sciait dû, pour
une part, à l'activité <le l'oreillette, et Lewis a montré que sa suppres-
sion était fréquente dans la fibrillation auriculaire qui accompagne
l'arj thmie complète. Le fait que nous venons de rapporter en est une
preuve.
Depuis quelques années, on a suivi une méthode meilleure
qui consiste à considérer, non plus un des éléments, mais leur
ensemble et la forme générale du complexe ventriculaire.
Oppenheimer et Rothschild ont signalé comme modifications
particulièrement graves : 1° l'allongement de la fraction de temps
occupée par le groupe QRS qui normalement ne s'étend pas sur
plus d'un dixième de seconde. Cet allongement entraînerait des
modifications morphologiques surtout évidentes pour R, qui, au lieu
d'être pointu, deviendrailarrondi et étalé ; '2° l'irrégularité du contour
de IL qui présenterait en des points variables une ou plusieurs enco-
ches; 3° dans la très faible hauteur de QRS dans les trois dérivations.
Ces auteurs ont attribué ces déformations à un fonctionnement
défectueux des arborisations du faisceau auriculo-ventriculaire.
('elle interprétation a été confirmée par les lésions constatée- à
l'autopsie et localisées aux territoires incriminés. Dans la discussion
qui a suivi la présentation de leur travail, Williams, Liebman el
Herrick ont conclu également à la gravité lu pronostic de ce- -..ries
d'altérations du complexe.
Ultérieurement Perkins Carte" a préten lu que l'augmentation de
l'intervalle ORS, l'inversion de la déviation initiale en première et
troisième dérivation ainsi que deT, indiqueraient des lésions d • sclé-
rose diffuse prédominantsurles arborisations du système dePurkinje.
Enfin Willins, dans un travail encore plus récent, a confirmé la
valeur pronostique des modifications de la partie initiale ORS du
complexe électro-cardiaque.
< les recherches, malgré leur intérêt, ne résolvent pas complètement
la question, caries altérations du complexe, l'allongement, l'inver-
sion, l'irrégularité des ondes, etc., peuvent être provoquées par
l'intervention de phénomènes extrasystoliques, la prédominance
d'action de tel ou tel ventricule, etc. Tant que l'on n'aura pas fait la
part de ces divers facteurs dans les modifications des courbes élec-
triques, il sera impossible de tirer de ces courbes des indications
relatives à l'aptitude fonctionnelle du cœur.
La RADIOSCOPIE DE PRÉCISION ne constitue pas -eulement nu excel-
lent moyen de contrôle des affections cardio-aortiques dont elle
objective les déformations ; elle permet, de plus, de préjuger de leur
pronostic et de leur évolution, en révélant, dans une certaine mesure,
le mode de fonctionnement du cœur malade.
INS1 I l ISANCE CAR0IAQ1 E. i:i
( )n sail que, quand le cœur ne peul plus suffire an travail qui lui
est demandé, il reste en étal de dilatation, totale ou partielle. Au
début, lu dilatation <-^i modérée el échappe aux moyens usuels
d'exploration, tandis qu'on la décèle assez facilement a l
radioscopique. C'est 'lune [e procédé de choix pour reconnaître le
fonctionnement défectueux 'lu cœur à .i période initiale.
En ce qui concerne l'augmentation 'lu ventricule gauche, la radio-
scopie oe donne, il est vrai, que des renseignements incomplets,
et, si elle en précise le degré, elle n'autorise pas a conclure qu'il
s'agisse d'une hypertrophie des parois ou >\ un-' dilatation des cavités.
Dans les deux cas, en effet, l'image est sensiblement la même, bien
qu'il y ail peut être dans la position de la pointe, dans l'aspect
des contours, des signes qui distinguent I'- gros cœur des brigh-
tiques ou des aortiques «lu cœur dilaté des sujets atteints de myo-
cardite ou de lésion initiale. Malgré tout, la radioscopie o'en <lii
guère plus que la palpation »■! la percussion.
Là où <-ll<' leur est supérieure, c est quand on désire connaître le
volume des cavités droites. Il faut, en effet, qu'il -"it très considi -
rable pour que la percussion le dénote, tandis qu'à l'écran la
moindre augmentation se révèle par un accroissement des contours
ri un agrandissement du diamètre transversal du cœur. Souvent
même ces anomalies sonl évidentes avant l'apparition des troubles
subjectifs.
Enfin, avec Bordet, nous avons signalé certaines particularités
• la défaillance du cœur et consistant dans une modification
de la manifestation objective de sa systole. A l'étal normal, celle-ci
esl caractérisée par un mouvement de retrait soudain, énergique el
«le forte amplitude, intéressanl la région qui entre en contraction.
Mais, quand le cœur «'si insuffisant, ce mouvement se transforme en
une sorte d'ondulation traînante se propageant le long des contours
du ventricule. L'image esl assez significative pour permettre <l<-
conclure à une diminution progressive » I « - l'énergie -lu myocarde <•!
a un pronostic grave, quels que soient par ailleurs les symptômes
obsen es
*
En résumé, el ainsi que nous l'avons dit au début <l<- «•.•! ouvi
aucun procédé n'est capable, à lui Beul, de donner la mesure de
l'aptitude fonctionnelle du cœur : aucune formule mathématiq
compréhensive soit-elle, ne peut en faire prévoir ou en révéler la
diminution. La raison en est que l'insuffisance cardiaque dépend <l<-
facteurs multiples : augmentai excessive desrt sislances périphi -
riques, affaiblissement .!<• i.i force du myocarde, trouble partit
total de ses principales fonctions, etc. Aussi les accidents qu'elle
provoque sonl il- nécessairement différents suivant que c'est tel ou
622 II. VAQUEZ. MALADIES Dl CŒI Et.
Ici de ces facteurs qui est en cause. De plus, toutes le- régions -lu
cœur H-- sonl pas intéressées au même degré ou 'le la même façon.
Tantôl c'esl le cœur droit qni fléchit; tantôt c'est le cœur gauche;
taotôl i niiii l'oreillette est plus ou moins gênée dans son fonctioa-
nement, alors «pic 1»- ventricule conserve toute son activit <-.
Il eu résulte des syndromes cliniques très dissemblables,
qui m- peuvent être individualisés que par ans étude analytique el
non synthétique des phénomènes morbides au lit même du malade.
« i'esl à cil'- étude que nous allons procéder.
LES CAUSES DE L'IIVSUFFISAXCE CARD1 \<M I
Causes fonctionnelles. — Le surmenage et les efforts violents
ont été considérés de tout temps comme capables de provoquer l'in-
suffisance du cœur. L'histoire du coureur de Marathon, mort en
apportant à Athènes la nouvelle de la victoire, en est l'exemple le
plus reculé. Des cas ont été observés par Peacock chez les mineurs
de Cornouailles à la suite de travaux excessifs, par Da Costa au cours
de la guerre de Sécession chez des jeunes soldat» insuffisamment
entraînés, par Maurice Haynaud, Chaufl'ard et Kamond, etc. Dans
aucun de ces cas il n'a été fait d'examen anatomique.
il n'en est pas de même de celui de Diims concernant un soldat qui.
après avoir couru précipitamment pour ne pas manquer l'heure de
L'appel, tomba morten arrivant dans la cour delà caserne. On trouva
à l'autopsie le cœur dilate et les libres myocardiques dégénérées.
L'auteur attribua ces altérations au surmenage. Nous verrons ulté-
rieurement <<• qu'il en faut penser.
On a prétendu aussi que des efforts physiques prolongée pou-
vaienl produire une insuffisance progressive du cœur. C'esl de cette
façon que l'on a expliqué l'asystolie, m fréquente chez les travailleurs
soumis à des occupations particulièrement fatigantes. Des laits de
eel ordre ont clé signalés par Mi'mziger eliez les bi'ielieron- de la
forêt de Tubingen.
11 n'esl pas douteux «pie tous ces accidents soient dus à la dila-
tation cardiaque provoquée par l'effort ; les examens radioscopiques
pratiqués au cours de l'insuffisance cardiaque progressive en font
loi. Il doit en être de même pour l'insuffisance aiguë, bien qn
sujet nous possédions moins de documents. Cependant non- avons
observé un fait très démonstratif axant Irait a un homme qui, après
une nuit, île surmenages de toutes sorte-, l'ut pris Subitement d un
accès violenl d'angine de poitrine. L'examen h l'écran, pratiqué le
jour même, permit de constater une dilatation très marquée du cœur
et île l'aorte. Il n'\ avait aucune lésion valvulaire. Le malade guérit
complètement, <-i aujourd'hui, Irois ans après la crise, -a santé est
encore parfaite.
I.N.-I I I ISA ^< I « Al. M.\i. I I . tl
Toutefois il \ a lieu de se demander si le surmenage peul • i
lui seul responsable de i esphénom» i ■ I esl là une question ira
tante, car, si elle étail résolue affii mativement, on derrail consi
comme victimes d accidenta du Ira rail les ouvriers soumis à d
pations manuelles indemne* antérieurement de cardiopathie al en
«Haï d'insuffisance cardiaque
( »r cela n'est pas démontré. On a dit, il esl vrai, que la dilatation
cardiaque de surmenage □ étail que l ' on <\ un acte |>i<>'luii
normalement par l'effort. Mais Dietlen el Mo itzontmonti
tracés .1 I appui, que chez un sujet sain le cœur diminue | » 1 1 1 1 «*• t qu'il
n'augmente après une course de quelque dui ; oll aurait au
contraire constaté parfois un léger ac roissemenl de volume, mai-*
I.. Raab a critiqué ses observations PoOr Im, la dilatation cardi t « j u *•
d'efforl Berail toujours pathologique. Il u<- l'a vue que dans d<
où la résistance du cœur étail diminuée, <!n fail d une infection ou
d'une intoxication el surtout de la concomitance i un<
nique.
Cette interprétali ousparatl exacte Le malade dont nous avons
parlé et chez lequel nous avons observé un accès d'angine >\>- poi-
trine par distension cardiaque avait eu la syphilis. Les jeunes soldats
dont Da I losta .1 rapporté I histoire étaient mal nourris el en étal de
débilité physique. Les bûcherons de la foret de rtibingei
en même temps degi inds buveurs <!<• bière. Enfin les lei
charpentiers, Forgerons atteints de troubles cardiaques sont d'ordi
mure entachés 'I alcoolis
L'influence des lésions organiques est encore plus évidente La
sclérose va culaii généralisée, les cardiopathies, l'hyperte
accompagnée d'hypertrophie du ventricule . predispo
spécialement a la dilatation aiguë < I « -
subit d œdème pulmonaire -<■ dé lara chez un jeum
amis, qui, porteur d'une insuffisance aortiquc jusque In bien loi
,i\ ;ui 1.1 il ... efforts violents pour mettre en marche son automobile.
L'insuffisance du cœur droit esl pi ! Ile survient de pi
chez les sujets atteints de lésions mitrales. Vinsi s'expliquent la
grande mai mil'- des .1 cidents dits gravi lo 1 ardiai
Plus habituellement cependant, c esl à une insuffis
que 1 "ii » affaire, bille esl particulièrement fréquente indi-
vidus soumis •• des travaux fatigants '-t porteurs,
d une cardiopathie valvulaire ou, comme l'a muntn
rences péricardi(|
Les écarts de régime provoquent souvent
cardiaque; encore faut- il spécifier en quoi il nt.
» m , -1 on laisse de côté le 1 Ole nocif de* lonl
nous venons de signaler l'important
peuvent concerner ij la.
i',r, il. VAQl Y./.. MALADIES Dl CŒ1 II.
La trop grande quantité des alimenta solides insérés n'es! guère
à incriminer. Les repas copieux, une digestion laborieuse peuvent
bien déterminer des palpitations et même une anhélation passagère,
mais non une véritable insuffisance du cœur.
Par contre, l'abus des liquides est souvent la cause d'accidents
graves chez les sujets donl La perméabilité rénale est temporaire-
ment ou définitivement entravée, par exemple à la période asystolique
des cardiopathies et surtout au cours de l'hypertension avec sclé-
rose artérielle généralisée. Ainsi s'expliquent les crises d'oedème
aigu du poumon que Ton voyait survenir jadis dans les stations
hydrominérales chez des sujets qui avaient absorbé coup sur coup
des verres et parfois des litres d'eau. Ces laits ont déterminé nos
confrères à modifier leur pratique et à réduire considérablement
la (juantité de liquide à ingérer.
En ce qui concerne la nature des aliments, on a pendant longtemps
attribué un rôle particulièrement nocif à l'usage de la viande.
Huchard a môme décrit, sous le nom de dyspnée toxi-alimentaire,
une série d'accidents auxquels seraient exposés les sujets cardiaques
ou cardio-rénaux, soumis à une alimentation carnée excessive. Or
on sait maintenant que ces accidents sont dus à la rétention uréique
et n'ont rien à faire avec l'insuffisance cardiaque.
Tout autre est le rôle du chlorure de sodium, dont Widal a signalé
l'importance dans la pathogénie de L'œdème. Après lui, nous avons
montré avec Digne que, chez certain- cardiaques en imminence d'in-
suffisance ou en apparence guéris, la rétention du sel est capable, à
elle seule, défaire reparaître toutes les complications, depuis l'œdème
interstitiel jusqu'à l'oppression et la dyspnée. Nous avons même
observé une crise d'oedème aigu du poumon chez un malade aor-
tique et hypertendu, après l'ingestion de deux douzaines d'huîtres
et, par conséquent, d'une dose considérable de chlorure de sodium.
Les hautes altitudes sont considérées avec raison comme dange-
reuses, et il n'est pas rare que les premiers accidents de l'insuffi-
sance surviennent pendant un séjour à l.i montagne. Chez les sujets
atteints de lésions mi traies, ils sont habituellement peu accuse- et
consistent dans de l'accélération insolite des battements du cœur et
tle L'anhélation, qui régressent dès le retour dans la plaine. Plus
graves chez les malades hypertendus ou aortiques, ils peuvent aboutir
à la dilatation subite du cœur gauche avec œdème pulmonaire.
Le grand froid est également nuisible aux hypertendus, chez qui
il provoque souvent des hémorragies, depuis l'épistaxis jusqu'à
L'hémorragie cérébrale, ou bien la distension aiguë du cœur. Aussi
ces complications s'observent-elles de préférence au cours de 1 hiver.
La chaleur excessive agit de même. Nous avons vu apparaître des
accidents graves à la suite d'un séjour dans une étuve sèche ou
après un bain de vapeur.
INSUI I IS INCE l A.RDIAQ1 I »»— 625
Le pôle des émotions, quoique moins important, n'esl cependant
pas négligeable. Corvisarl Jit avoir re aarquéque les émotions lépres-
sives répétées, la tristesse, le chagrin qui suivent les grands boule-
versements de l'âme, peuvenl être l'origine de troubles cardiaques
rebelles. Merklen a fait des constatations analogues Pour cel nu leur,
l'accélération excessive des battements résultant «!«• !;i crainteoude
la colère imposerait au coeur un surcroît de Lravail, comme le :
l'clïorl, et conduirai! aux mômes ac ïidents cette éventualité serait
«I ailleurs ex ^optionnelle.
Certaines affections du poumon et des plèvres déterminent
vent secondairement une insuffisance cardiaque.
L'asthme ne provoque d'ordinaire que des troubles transitoires
consistant dans une tachycardie qui se calme avec l'accès. Mais,
quand il s'accompagne d'emphysème et de bronchite chronique,
l'oppression, <1«" paroxystique, devient permanente, et les cavités
droites se dilatent. Ces troubles sont relativement précoces au cas de
lésion valvulaire concomitante <>u chez les sujets entachés <\ a
lisme.
La sclérosi pulmoxairi tuberculeuse, ou |>liiisi>- fibreuse, peut
être également la cause de complications cardiaques intéressant les
cavités droites « I bien étudiées par Bard en 1879. Plus récemment,
Lutembacher a insisté avec raison sur la fréquence de l'insuffisance
tricuspidienne à la période terminale de la tuberculose pulmonaire,
<-l il a montré que cel accident esl dû, -"il à des troubles puremenl
mécaniques, soil à des infections endocardiques, Bi habituelles chez
les sujets en étal »l<* dilatation cardiaque.
Le rôle de la symphysi pi i i rai i signalé par Baumler el par lî .m
berg, puis par Thuvien en lssi. a été définitivement élucidé par
Pierre Delbel el son élève Douay. Thuvien a remarqué <\\\ç la gravité
des accidents esl d'ordinaire proportionnelle .1 l'étendue d< - adhé-
rences. Néanmoins il lui a semblé que celles de la base des poumons*
c'est à dire <!<% la partie la plus large el la plus riche en vaisseaux
étaient particulièrement à re louter. Cesac :idents tiennent à la sup-
pression de la solidarité fonctionnelle qui unit le cœur et les pou-
ns dans le jeu de la circulation, suppression due a l'influern
deux facteurs : l'un d'ordre respiratoire; l'autre d'ordre circuli I
A l'étal physiologique, l'ampliation inspiratoire «lu poumon
détermine un abaissement <\<> la pression dans la cavité pleural
qui facilite la pénétration du sang dans la poitrine et la déplétion
du système veineux périphérique. Au cas de Bymphyse pieu
le poumon ne peut plus se distendre ; l'effet vicarianl «lu vide pleu-
ral cesse de B'exercer, el le sang s'accumule dans les veines el dans
!<■-; cm ités droites, qui Unissent par se dilater.
Pierre I >vll>«-i «•! Douay ont insisté plu dément sur l'indu
des conditions d'ordre circulatoire. Us ont montré «iu<-
lu\:i' D1 W11I. — .
626 II. VAQUEZ. — MALADIES Dl CCI I H.
systolique du cœur crée autour de lui une sorte de vide virtuel,
de Buile comblé par la distension des languettes pulmonaires,
ce ijni permet au cœur de revenir complètement sur lui-même.
An cas d'adhérences pleurales, les languettes sont incapables de se
distendre, et l'attraction résultant du vide s'exerce directement sur
le cœur, surtout sur ses parties les moins résistantes, cavités droites
et [oreillettes, ce dont témoignent la distension des jugulaires, la
stase pulmonaire et la tuméfaction progressive du foie. Ces acci-
dents, peu marqués lorsque les malades sont au lit, b 'exagèrent sous
' 'influence de l 'effort au point de rendre tout mouvement impossible.
I ne intervention chirurgicale consistant dans la mobilisation du
plastron sterno-coslal peut rendre alors les plus grands services
"Vous en avons rapporté un exemple avec Delbet.
Les déviations rachidiennes provoquent des accidents analogues
et très probablement pour la môme raison.
Cullen a remarqué il y a longtemps que, chez les individus por-
teurs d'une gibbosité pottique ou rachitique, la mort est très souvent
due à des complications cardiaques consécutives, pour lui, à des
troubles delà respiration. Delpech, ultérieurement, les expliqua par
le déplacement du cœur et des vaisseaux lié à la déformation du
thorax. Ce sujet a été étudié ensuite par Sottas, puis par Constantin
Paul et plus récemment par Barié.
Les déviations rachidiennes ne conduisent pas fatalement à l'in-
suffisance cardiaque, etnombr ■ de gibbeux fournissent, sans troubles
notables, une assez longue carrier.1. Sur 36 cas de mort chez les sco-
liotiques, Hombergen a attribué '2(> à la faiblesse lu cœur. Les acci-
dents sont plus fréquents chez les hommes en raison des efforts
auxquels ils sont exposés.
Barié a signalé ce fait important que l 'insuffisance cardiaque,
rare chez les cyphotiques, l'était moins chez les scoliotiques, chez
qui le jeu de la circulation et de la respiration est beaucoup plus
défectueux. Ces gibbeux présentent, en effet, un abaissement mar-
qué du thorax, dont témoignent la présence d'un pli au-dessous du
rebord des fausses côtes, et une rétraction de l'abdomen, assez sem-
blable à celle des sujets porteurs d'adhérences pleurales étendues.
II est vraisemblable (pie, dans les deux cas, les accidents tiennent
a l'absence d'ampliation pulmonaire et à la stase du sang dans les
cavités droites. On sait d'ailleurs que, chez les scoliotiques, le pou-
mon, refoulé en dehors par suite de la convexité de la courbure
latérale, est réduit a une mince lame de parenchyme. De plus, il
est d'ordinaire le siège de lésions chroniques. Ces données con-
tinuent donc l'opinion émise par Cullen.
Pour ces raisons, il n'est pas surprenant que les troubles circula-
toires des scoliotiques ressemblent absolument a ceux «le- individus
atteints de sclérose étendue de la plèvre. D'abord calmés par le
INSUI I ISANCE CARDIA< \\ i 99
repos, il- -'■ répètent à intervalles de moins en moins I « ■ 1 1 u — | r
devenir irréductibles. La mort peul être due aussi à des compli
r.iiion- (iiiliimii .iin - luoncbo-pneumonie, pneumonie, etc. lu
ment, ces affections, survenant incidemment chez des sujets atteints de
déviations rachidiennes, Boni presque toujours suivies de complica-
tions cardiaques.
l relations de l'insuffisance cardiaque avec des .'«Itérations du
corps thyroïde sont connues depuis longtemps, mais elles n'ont été
bien étudiées quedans ces dernières ann
Adelman, en is-<. a signalé la Fréquence des troubles cardiaques
chez des sujets porteurs de goitre Bimple. Potain, en iv,'-'t. prétendil
qu'ils coïncidaient d'ordinaire avec une hypertrophie cardiaque.
Rose, «-H 1878, publia un travail d'ensemble surla question. HolTmeis-
ler, ''ii 1906, déclara avoir observé trente Ibis des troubles Bemblables
but quatre vingt quatre cas de goitre qu'on avail dû opérer. Enfin,
en 1907, Léon Bernard el Cawadias onl repris l'étude de ces faits
réunis par Minni li bous le nom de Kmpf
Pour Léon Bernard el Cawadias, il y aurait troissortes d'accidents"
les uns bénins, mal caractérisés el consistant dans des palpitatii
une hypertrophie «lu cœur; les autres, moyens, assez semblables aux
précédents; les derniers, graves, avec oppression, bronchite el <lila-
tation progressive des cavités droites. Ceux ci Bemblaienl rés
<1<- la compression des voies respiratoires ■•! circulatoires supé-
rieures, car H B'agissail toujours da goitres volumineux, souvenl
plongeants. Quant aux accidents bénins, ces auteurs les attribuent
à une nocivité particulière de la sécrétion thyroïdienne.
I);hi~1<- goitre vasculairc exophtalmique, les complicationspeuvenl
être également imputables à la compression, quand la tumeur esl
grosse Toutefois il n'est pas nécessaire qu'elle le soi I pour \ < >i i-
apparallre une i ichycardie excessive, de l'essoul dément, de l'œdème
<!<•- jambes, des Bouffies d'insuffisance fonctionnelle, mitrale ou tri-
cuspidienne, avec dilatation cardiaque. Dans ce cas, il est logique
d'incriminer l'influence toxique de ladysthyrol lie, d'autant plus «|ut>
ces troubles coïncident d'ordinaire avec <l<- l'amaigrissement, des
Belles diarrhéiques ou, autrement dit, avec la cachexie exophtal-
mique.
Quant m la question de l'hypertrophie cardiaque, : lisant
constante dans les formes légères comme dans les form
du goil re Bimple ou exophtalmique, — elle semble avoir été résolue
ln>|> hâtivement par l'affirmative. Les arguments tirés de la perçus
ùon "ii des symptômes accusés par I is malades Boni insuffisants ;
or 1 .'on Bernard el Cawadias n'en onl pas fourni d'autres dans leur
travail, pourtant relativement récent, <•( la radios seule mé-
thode de précision, en ;» infirmé la valeur. Elle i montré en efl
Bauer et Helm que, dans le ^"iin- exophtalmique moyen, il n'y i
628 II. VAQUEZ. — MALADIES 1)1 CŒUR.
pas d'augmentation de volume du ••nui-. Avec Bordel, noua avons
lait les mêmes constatations, et nous avons v u que la dilatation car-
diaque n'apparaît que dans les formes particulièrement graves de la
maladie, quand le cœur est en imminence de défaillance.
Par contre, D. Symmers ayant ex aminé lecorps thyroïde, clinique-
ment normal, chez des individus à l'autopsie desquels on avait con-
taté une hypertrophie cardiaque, sau- lésion valvulaire ni rénale,
trouva des altérations interstitielles et hyperplasiques.
Enfin Tricoire a rapporté le cas d'un soldat de vingt-deux ans qui
mourut subitement au cours d'une partie de foot-ball. On constata
après la mort une dilatation considérable du cœur droit, sans autre
lésion qu'une augmentation importante du thymus, qui pesait
21 grammes.
D'après Potain et Barié, certaines lésions du foie et de l'estomac
pourraient être suivies d'insuffisance aiguë du cœur. L'interpréta-
tion qu'ils en ont donnée, d'après des recherches expérimentales
d'Arloing et Morel et de François-Franck, est assez compliquée.
Pour eux, les altérations — superficielles de préférence — de la mu-
queuse gastrique et des voies biliaires auraient pour effet de déter-
miner un spasme des capillaires du poumon, avec élévation de la
tension dans la petite circulation, et, en fin de compte, une dilata-
tion des cavités droites. Les observations rapportées par Potain et
Barié ne nous ont pas convaincu et, à notre avis, si ces sorte- de
lésions peuvent provoquer de l'anhélation ou même des tn>ul>le-
douloureux à forme angineuse, ces troubles n'ont rien à faire
avec l'insuffisance cardiaque. Quand celle-ci est en cause, elle
s'explique presque toujours d'une façon plus simple, par exemple
par la coexistence d'une sclérose rénale latente ou d'une myocardite,
d'ordinaire éthylique. En conclusion, nous pensons avec EiucharJ
qu'il n'y a pas de véritable asyslolie d'origine gastrique.
Nous en dirons autant des relations que l'on a voulu établir en! te
l'état fonctionnel des organes génitaux de la femme et l'insuffisance
cardiaque.
On a prétendu que les femmes porteurs de myomes utérins pour
raient être atteintes d'accidents multiples, que les Allemands ont
désignés sous le nom de Myomherz. Winter a fait remarquer qu'on
n'en avait donné aucune confirmation anatomique. Krehl a prié - -
collègues gynécologues de lui montrer des laits où le rapport entre
les tumeurs utérines et les (roubles cardiaques leur paraîtrait indis
cutable, et il est arrivé aux conclusions suivantes : dans certains cas,
les troubles cardiaques étaient bien sous la dépendance de la tumeur,
mais celle-ci, extrêmement volumineuse, avait déterminé un dépla-
cement du cœur avec relèvement du diaphragme suffisant pour
expliquer les accidents; dans d'autres, plus nombreux, ils relevaient
de troubles circulatoires concomitants, d'une sclérose artérielle
INSUI I ISANCE CARDIAQ1 B. i.«
généralisée ou d'une dégénérescence myocarJique. A cela on pour-
rail ajouter l'influence de l 'h) pertension artérielle bj fréquente chez
li- femmes atteintes de tumeurs fibromateuses de l'utérus. A la
Buite <!<■ Bes c tnstatations, Krehl a considéré la notion «lu Myom-
herz comme insuffisamment démontrée. Notre opinion esl conforme
à la Bienne.
Par contre, il esl certain quo, chezles femmes atteintes de cardio-
pathies, il 3 ;i une corrélation souvent étroite entre l'évolution des
fonctions génitales el l'apparition de troubles cardiaqu ■-.
Il n'est pas rare, en effet, qu'au moment de la puberté certaines
lésions cardiaques, comme le rétrécissement mitral, provoquent
Boudainemenl des complications : cri es de la mycardie, anhélation
avec dilatation des cavités droites, etc. Mais elles apparaissent <!••
préférence à la ménopause el Boni caractérisées par des irrégula
du pouls sous forme d'arythmie complète avec -: iphérique
<i troubles respiratoires. Elles peuvent B'atlénuer après un certain
temps, malgré la persistance de l'arythmie, ou être suivies d'une
insuffisance cardiaque progressive.
Enfin la grossesse el l'accouchemenl donnent fréquemment lieu,
.•m cas de lésion valvulaire, -"il a des ac udenls de dilatation aiguë
ou subaiguô des cavités droites, Boit, plus rarement, A de l'insuffi-
sance '!'•- cai ités gauches.
Nous avons déjà parlédu rôleimporl ml des intoxications, uolam*
mentdel'intoxicationalcoolique.Nous rappellerons seulement qu'elle
agit de deux façons : en déterminant des lésions dégénératives «lu
myocarde ou en diminuant la résistance de l'organe et en le rendant
inapte à supporter les efforts physiques. I q grand nombre <!<■ sujets
atteints d'insuffisance cardiaque à la suite <l<- surmenage sont en
même temps entachés <l 'alcoolisme.
Il ne semble pas qu'il <'ii -"il de môme de l'intoxication i ibagique,
que l'on m irimine trop facilement. Incapable, à elle seule, de pro-
voquer la défaillance du cœur, elle peut loul au plus, à cause d<
action particulière sur le système nerveux, la favoriser, lorsqu'elle a
d'autres raisons de se produire; encore cela n est-il pas démonl
L'influence des maladies infectieuses n'est pas discutable, mais
on l'a expliqua içons très différentes : par l'inflammation «lu
myocarde, comme dans la fièvre typhoïde, le rhumatisme
par l'action des toxines microbiennes sur le Bystème nervi ux
récemment, on a invoqué un défaut de fonctionnement
suies Burrénales, si fréquent au cours des grandes
a attribuée celte dernière cai se l'insuffisance cardiaqui
aux lésions valvulaires. Mais il n'en a pas donné de i
Il n 'est pas impossible, d'ai leui s, que I V
comme* les autre? svmptômes, la <l • h» <i e >lu
cœu*
f>30 II. VAQUEZ. — MALADIES DU CŒUR.
Les complication- apparaissent plus volontiers quanti le cœur est
déjà en état de méiopragie ou atteint de lésions anciennes. Aussi,
• lu/ le- .-- 1 1 j o l s âgés, la fièvre typhoïde est elle presque toujours l'oc-
casion d'accidents cardiaques. La grippe même la plus banale agit
de même et, à plus forte raison, lorsqu'elle est particulièrement ma-
ligne. Nousavons vu, dans les grandes épidémies de 1890 et de 1918,
des sujets porteurs de lésions valvulaires, et en état d'adaptation
jusque-là parfaite, succomber en quelques jours, à la suite d'une
insuffisance aiguë du cœur.
Le rôle des arythmies a été exagéré par quelques auteurs, notam-
ment en ce qui concerne les extrasystoles. Pour Wenckebach, cer-
taines d'entre elles, surtout celles qui provoquent une contraction
simultanée de l'oreillette et du ventricule, auraient pour effet de dimi-
nuer le débit artériel, de refouler le sang dans les grosse- veines
et de conduire à l'insuffisance cardiaque. Nous ne l'avons jamais
constaté. Chez les sujets jeunes, indemnes de cardiopathie, lesextra-
systoles n'ont aucune signification fâcheuse. Chez les sujets ag
elles sont habituellement plus graves, parce qu'elles coïncident sou-
vent avec l'hypertension artérielle ou la sclérose myocardique; mais le
danger résulte alors moins de l'arythmie que de l'affection concomi-
tante. Par contre, il est des cas où les exlrasystoles persistent presque
toute la vie, sans autre a cci< lent. Un de nos malades en estatteintdepuis
1873. Il a aujourd'hui soixante-dix-sept ans. et, bien qu'il présente
toutes les variétés d'extrasysloles, <>n ne constate aucun signe de
défaillance cardiaque. Le cœur, examiné à l'écran raJioscopique,
est de dimensions normales.
Le pronostic de la tachycardie paroxystique est peut-être moins
bénin. Si, dans nombre de cas, elle est bien supportée, dans d'autres
elle peut, môme en l'absence de toute lésion organique, être suivie
d'aï cidents de collapsus cardiaque à marche rapide. C'est ce que
nous avons observé chez une femme qui, sujette depuis longtemps
à cette affection, fut atteinte, au sixième jour d'une crise de tachy-
cardie paroxystique, d'une insuffisance aiguë du cœur, à laquelle
elie succomba. .Mais les faits de cet ordre sont exceptionnels. Ils le
sont moins quand il existe en même temps une cardiopathie valvu-
laire. En voici deux exemples. Une femme, affectée de rétrécisse-
ment mitral et qui avait supporté trois grossesse- sans incident,
fut prise d'une crise de tachycardie paroxystique pendant laquelle
les battements du cœur atteignirent le chiffre de 250 à la minute.
Le troisième jour, la dyspnée, jusqu'alors modérée, s'accen-
tua soudainement, la poitrine s'encombra de râles, le foie aug-
menta de volume, et tout faisait prévoir une lin prochaine,
quand la crise s'arrêta d'elle-même. Dans un autre cas, iden-
tique au précédent, la mort survint une semaine après le débul de
la crise.
[NSI l PISANC1 l ARDIAQ1 I . »:t I
Causes organiques. — Bien que les conditions provocati
tic l'insuffisance cardiaque soient assez nombreuses, celle-ci esl rela-
tivemenl rare et, pour certains auteurs, elle ne 3e produirait que -i
le cœur esl lésé. On a objecté à cela que les l<-~i< -n ~ pouvaient forl
bien être, non la cause, mais la conséquencede I insuffisance, qu'il
fallait en loul cas spécifier celles qui en -ont directement respon-
sables, ce que l'on n'a |>a- fail encore; enfin que, parfois, il n'en existe
aucune. Mous étudierons successivement ces diverses quesl
A. — La première a été résolue affirmativement par Dûms, pour qui
le surmenage cardiaque déterminerait <\>- la \ mce des
fibres myocardiques. Tel le cas de ce soldat donlnousavona rapporté
l'histoire et qui mourut Bubitemenl après uni N'au-
wek a expliqué «If la môme façon la mort d'un in<li\i<lu. sain en
apparence, qui succomba -\ des accidents asysloliques consécutifs à
des efforts prolongés et chez qui l'on trouva des l" ni- d'in-
flammation endocardique. Toutefois Krehl n'admet pas celte inler-
prélation. Pour lui, les foyers inflammatoin ni d'ancienne
date, H c'esl pour cela, «lil il, que le cœur est "It-N'-nu insuffisant.
Pour résoudre le problème, < !. Bianchi s'est adressé à l'expérimen-
tation. Il ■' soumis des animaux à des efforts violents pendant un
temps plus ou moins long, et il a constaté, à l'autopsie, des altérations
multiples, les unes susceptibles en apparence de régr< — t à cause
de leur peu d'intensité, les autres semblant définitives. Au début,
elles consistaient dans des modifications du protoplasma conliaclile
des fibres musculaires cardiaques, «loul la structure caractéristique
avait disparu el <|ui étaient devenues le siège d'une d< -
hyaline. Plus tard, la lésion était représentée par <1<- la ■'
cence graisseuse des fibres avec vacuolisation des noyaux, pui
la disparition des éléments anatomiques. Il \ avait, en plus, entre les
fibres musculaires, une infiltration de cellules embryonnaires, d abord
peu marquée, plus intense quand l'expérience avait été prolong
Ces recherches, assurément très intéressantes, demanderaient à
être poursuivies. Elles tendent en tout cas à prouver que, comme
l'ont admis Dilms et Nauwerk, 1<4 surme âge esl i apahlc <!<■ déter-
miner des lésions organiques «lu myocarde.
B Celte réserve faite, passons à la Beconde question, qui a trait
à l'influence éventuelle <!<•- lésions préexistantes sur l'insuffisance
cardiaque. \ous commencerons par l'adipose cardiaque.
L'adipose <>u altération graisseuse du cœur présente deux \ ari
L'une, <lil«' surcharge adipeuse, est caractérisée par le dépôt '!<•
vésicules graisseuses dans le tissu conjonctifdu cœur Bous-péi
dique, sous-endocardique ou intra myocardique . L'auln
rescence graisseuse du myocarde, esl due à l'apparition de granu-
G32 II. VAQUEZ. — MALADIES M CŒUR.
lations de graisse dans l'intérieur même des fibres musculaires.
Corvisart, qui a distingué ces deux sorles d'adipose, a déclaré que la
première n'avait pas de conséquences graves, tandis que la seconde
constituait un véritable danger et pouvait être suivie de mort subite.
La surcharge adipeuse, dénommée encore hypertrophie grais-
seuse, cœur polysarcique, a été décrite d'une façon très complète
par Leyden, Kisch, Bureau, Barié et Gallavardin.
Elle se rencontre aussi bien chez l'homme que chez la femme. Elle
existe également chez l'enfant. Elle accompagne habituellement
l'obésité, mais elle peut en être indépendante, ou du moins il n'y
a pas de rapport nécessaire entre elles. Parfois, en effet, on la trouve
chez des sujets amaigris et cachectiques, par exemple dans les
néoplasmes, la tuberculose ou la chlorose grave. Enfin elle peut
coexister avec d'autres maladies du cœur, notamment la symphyse
du péricarde ou la myocardite scléreuse.
A l'état normal, la surcharge adipeuse du cœur reste limitée à la
couche celluleuse sous-péricardique, surtout dans le sillon inter-
ventriculaire, le long des vaisseaux coronaires, sur le bord droit du
cœur ou à l'origine des gros vaisseaux.
A l'étal pathologique, elle déborde plus ou moins largement ces
régions et pénètre dans l'intérieur du myocarde. La couche adipeuse
sous-péricardique peut alors prendre des proportions considérables ;
mais elle est toujours plus épaisse aux lieux d'élection que nous
venons de signaler, où elle atteint parfois lcm,5 el même davan-
tage. Le cœur est alors comme enfoui sou- la graisse, qui s'accu-
mule sous forme de bourrelets plus ou moins saillants le long du
bord droit et ne laisse apparaître la substance musculaire qu'en
des points limités de la face antérieure du cœur, au niveau de la
partie moyenne du ventricule droit et un peu au-dessus de la
pointe. Après incision du cœur, on voit des traînées adipeuses intra-
myocardiques qui sillonnent le muscle et qui dissocient ses fais-
ceaux. Dans l'intérieur des cavités ventriculaires, surtout à droite,
se trouvent des pelotons adipeux sous endocardiques, allant de la
grosseur d'un grain de scmoulea celle d'un grain de riz et facilement
reconnaissantes à leur coloration jaunâtre. Le cœur est en totalité
augmenté de volume, étalé et élargi transversalement.
A l'examen hislologique. l'infiltration graisseuse est constituée
par une accumulation anormale de vésicules adipeuses, de structure
typique. Les fibres musculaires sonl comprimées, étouffées el atro-
phiées. En général elles n'onl pas perdu leur strialion transvei sale, a
moins que l'obésité cardiaque ne s'accompagne d'une dégénérescence
graisseuse des faisceaux primitifs. Enfin, il peu! y avoir, dans Pinlé-
rieur des fibres, de Unes granulations de graisse. La coexistence de-
deux Lésions, signalée par Stokes, sciai! moins exceptionnelle qu'on
ae l'a dit, et Gallavardin l'a notée cinq fois dan- sept observations.
[NSI il ISANl i: CARDIAQUE. i:i
Parfois ces altérations sont trouvées fortuitement à faut
après les maladies les plus diverses. Mais, quand la mort a été pro-
duite par des accidents cardiaques, il est rare que l'on m- constate
pas en même temps d'autres lésions capables de les expliquer. Le
plus souvent, elles consistent dansde la sclérose artérielle avec aortite
el coronarite, <1<- la sclérose du myocarde avec foyers de ramollisse-
ment, ou encore dans des lésions valvulaires chroniques, une sym-
physe plus ou moins étendue du péricarde, etc. D'après Ziegler,
l'envahissement du cœur parla graisse serait bous la dépendance
(rime stase périartérielle, interstitielle el 30us-péricardique. La
localisation de l'adipose montre, en effet , qu'elle affecte de préférence
les régions du cœur où la stase lymphatique esl la plus grande,
c'esl à dire les r««_; i<>n- déclives.
<>- lésions constituent elles pour le cœur un danger immédiat .'
Cette question oe semble pas encore résolue et, pour s'en convaincre,
il Buffit de lire les descriptions qui <>iii été données du cœur gras.
Pour Corvisart, il n'en n'existerait pas de symptômes caract
tiques. Pour Laënnec el Stokes, il serait extrêmemenl difficile <!<•
différencier la polysarcie du cœur de la dégénérescence graisseuse
de ses fibres. A un siècle de distance, l'hésitation subsiste I
déclare que les signes de l'adipose cardiaque sont peu précis; Galla-
vardin, qu'ils sont très obscurs. Cependanl nu fait capital para '
établi : c'esl que la polysarcie n<- donne lieu qu'à des symptômes
très peu accusés et que, dans les cas où des accidents menaçants
été constatés, il 3 avait en même temps des altérations profondes
du cœur.
Gallavardin distingue trois formes de la surcharge adipeuse du
cœur : une forme bénigne à symptômes assez imprécis, une forme
moyenne avec asthénie cardiaque, <•! une forme grave décrite
par Leyden, avec accès d'angine de poitrine, œdème aigu du poumon,
crises d'asyslolie ou d'urémie, etc.
La forme bénigne serait caractérisée par de l'essoufflement <-l
de la dyspnée d'effort. < >r. ces troubles sonl fréquents chez les
obèses, '•! il- n'impliquent pas nécessairement que !<• cœur -<ut insuf-
fisant. < Mi .1 signal • de plus des irrégularités «lu pouls, mai» sans les
spécifier <-l sur les tracés publiés par Kisch, les d ne
constate que des extrasysloles banales et de l'arythmie complète, qui
pouvait s'expliquer par une autre cause «pu- l'adipose cardiaque.
La forme moyenne, dont parle Gallavardin d'après la description
il<' Renaul el Mollard, n'est édifiée que sur des sympt n
vagues d'asthénie cardiaque <-\ des lésions mal définie
Quant à la forme grave, elle comprend les faits les plus dis]
puisque la mort .1 été pro\ iquée, tantôt par di s d'angin
poitrine, tantôt par de I insuffisance > ardiaqu
pulmonaire, tantôt par la rupture du • 1 - as, il
634 II. VAQUEZ. — MALADIES DU CŒUR.
y avait dos lésions complexes : sclérose myocardique diffuse,
aortile coronarienne, altérations généralisées du système artériel
ou bien néphrite scléreuse. Il en était de môme dans des laits rap-
portés plus récemment par Marcel Labbé.
En résumé, il ne semble pas que la polysarcie non compliquée «lu
cœur puisse conduire à la mort. Il n'existe qu'une observation con-
traire. Llle est duc à Brouardel et concerne deux jeune- sujets qui
succombèrent brusquement dans un bain froid. A l'autopsie, on
trouva comme unique lésion une énorme surcharge graisseuse du
cœur. Mais les circonstances dans lesquelles la mort se produisit
restèrent assez mystérieuses ; aussi est-il difficile d'accorder à ce
fait l'importance que l'auteur lui attribue.
Le rôle de l'adipose cardiaque n'est cependant pas négligeable, et
il est sût qu'une infiltration luxuriante de cellules graisseuses dans
les espaces sous-périeardiques et intramyo ;ardiques influe défavo-
rablement sur l'évolution des lésions cardio vasculaires, notamment
de la sclérose myocardique. Dans ce cas, en etlet, les libres dont
la nutrition est gênée sont [dus facilement exposées à se rompre,
comme l'ont prouvé nombre d'observations.
Ajoutons enfin que l'accumulation de la graisse dans certaines
régions du cœur, celle du faisceau auriculo-ventriculaire par exemple,
peut être la cause de complications insolites, ("est du moins ce qui
ressort de deux faits publiés, l'un par Aschoff, l'autre par Berge et
Pélissier, où celle localisation provoqua une bradycardie perma-
nente et la mort subite.
La DÉGÉNÉRESCENCE GRAISSEUSE DU MYOi M : I > 1 : . 1res différente de la
lésion précédente, a une signification plus grave. Elle serait caracté-
risée, non plus par une simple infiltration dans les espaces inter-
musculaires, mais par envahissement de la libre elle-même par les
gouttelettes graisseuses. Une pareille lésion serait, on le conçoit,
particulièrement apte à provoquer l'insuffisance du cœur, mais on
n'est pas d'accord sur sa fréquence, ni sur sa réalité. Yirehow,
Krehl, Lancereaux, Ranvier disent l'avoir souvent constatée. Letulle,
donl l'opinion est conforme à celle de Bureau et de Renaut, la con-
sidère comme toid à l'ail exceptionnelle. Il ne l'a guère rencontrée
que dans quelques cas d'infarctus thrombosiqu es du myocarde, dans
l'intoxication suraiguë par le phosphore ou l'arsenic et dans l'ictère
grave. Lnfin, pour Gallavardin, l'infiltration de fines granula-
tions graisseuses dans les fibres musculaires n'aurait aucunement
les caractères d'une nécrobiose ni d'une dégénérescence cellu-
laire.
En résumé, il ne parait pas possible d'établir an rapport précis
entre la soi-disant dégénérescence graisseuse du myocarde et l'in-
suffisance cardiaque. On sait, d'ailleurs, que lastéatose myocardique,
modérée dans les myocardites infectieuses où l'affaiblissement du
[NSI l l [SANCE « A l; I >l a- \ >:i
cœur esl évident, esl au contraire très marquée dans l'intoxii
suraiguë par le phosphore >•! dans l'ictère grave, où les troubles
Cardiaques sonl au second plan,
.Non- en arrivons mainlenanl aux lésions proprement dites du
myocarde.
Il esl aujourd'hui admis qu'il n'j a aucune relation entre l'inten-
sité des troubles du cœur el l'importance de ses altérations. Par-
rois, «-M effet, on constate une sclérose très prononcée du muscle
cardiaque <-i des infiltrations fibreuses étendues sans que l'o
ait, à aucun moment, donné de signes de défaillance. Inversement,
.'in cas d'insuffisance avérée, les altérations peuvenl être loul à fail
minimes. On ;> donc été amené à considérer les ch< - un autre
poinl de vue el à envisager les lésions relativement à leur dispo-
sa I ion topographique el à leur nal ure.
La question de la disposition ropocRAPHiQui des lésions et de
leurs rapports avec les accidents du cœur esl née «In jour
où l'on ;i vu que des altérations auriculo-ventriculaires du
primitif étaient capables de déterminer des troubles | ils de
la con luctibilité. Ou B'esl demandé alors si certains phénomènes de
l'insuffisance cardiaque ne pourraienl pas s'expliquer parla loi a
lion particulière des lésions sur telle ou telle région du co I
recherches ont porté sur les ventricules el les oreillettes.
L'examen des ventricules n'a donné aucun résultat. Parfois, en
effet, on ne constate pas de lésions, ou, s il en exisle, elles sont trop
minimes pour expli |uer la défait! incedu cœur. Tout au , aient-
elles capables de rendre compte de certains troubles arythmiques
qui 1 accompagnent, l'arythmie extrasyslolique notamment. I'« i
Ions rniiu que, d'après I"1- Faits rapportés par Dtims el par Nauwerk,
el les expériences de Césa Bianchi, ces lésions peuvenl être -
daires el résulter du ravail excessif imi osé au < Misant.
En ce qui concerne les oreillettes, les rocher :hes ont fourni q
indications intéressantes, mais dont la valeur esl
Merklen el Rai ni montré depuis longtemps la fréquence
lésions de l'oreillette droite chei des sujets morts en étal d'arythmie
complète, que nous savons aujourd'hui être le Bigne objectif de l'insuf-
fisance auriculaire. Mais les constatations de ces auteurs manquaient
de précision el ne pouvaient aboutir à aucune conclusion
Plus récemment on s'est attaché .1 examiner certaines
de l'oreillette, notamment celle qui répond .1 la partie supraventri-
culaire du faisceau primitif du cœur, entre l'embouchure des v<
«•;i\c- el le nœud de rawara II paraissait, en effet, logique «1
rattacher les excitations anormales qui provoquent l'arythmie
plète à une altération des Gbres de cette région.
Quelques observations onl semblé li>ui d'abord confirmer celte
manière <l<' voir. Koch .1 signalé des faits >"i les Gbres muscu-
636 H. VAQUEZ. — MALADIES DU CŒUR.
laires de la région incriminée étaient dissociées et comprimées par
une infiltrât ration leucocytaire luxuriante. Lenoble a noté, dans
certains cas, une localisation particulière des lésions au pourtour
du noyau de Keilh et Flack. Plus récemment, Romis et Ritchie en
ont publié d'autres dans lesquels il existait une sclérose assez
étendue de la région du nœud sinusal ou même de sa partie centrale.
Malgré cela, ces auteurs ne se sont pas crus en droit d'affirmer
que l'arythmie complète, autrement dit l'insuffisance auriculaire,
dépendit toujours de ces sortes de lésions. Leur réserve est justifiée
par le fait que des lésions ne provoquent pas à coup sur l'aryth-
mie complète et qu'elle peut exister en leur absence. Le plus
sage est donc d'admettre, avec Glarac, que, s'il est possible de
trouver de la sclérose des parois auriculaires sans trouble du rythme
de l'oreillette, il est tout à fait exceptionnel, dans le cas contraire,
de constater l'intégrité complète de ces parois. Cette assertion, pour
ne pas correspondre entièrement au désir de faire dépendre chaque
forme d'insuffisance cardiaque d'un facteur anatomique déter-
miné, n'en constitue pas moins une acquisition d'une certaine
valeur.
Pour d'autres auteurs, ce qu'il faudrait incriminer, c'est moins
la répartition des lésions sur telle ou telle région du cœur que leur
localisation sur ses éléments constitutifs : fibres musculaires, espaces
interstitiels, système nerveux, etc.. Mais les éludes faites à ce
sujet par dallavardin l'ont conduit à des résultats contradictoires.
Il a vu en effet que, dans certaines formes graves du rhumatisme
avec phénomènes de collapsus, les lésions prédominaient dans les
fibres musculaires, les espaces interstitiels étant à peu près indemnes,
tandis que c'était l'inverse au cours des myocardites diphtériques ou
de quelques intoxications. Aussi cet auteur a-t-il préféré s'abstenir
de toute conclusion.
Faut-il atlribuerune part plus importante à la nature des lésion-.
lesquelles peuvent être interstitielles, vasculaires ou parenchyma-
teuse- .'
Les lésions interstitielles sont subaiguës ou chroniques. C'est sur-
tout aux premières que l'on a rattaché les accidents ultimes de l'in-
suffisance cardiaque. Mais iln'est pas rare qu'elles fassent complète-
ment défaut, ou, s'il en existe, il n'est pas prouvé qu'elles soient pri-
mitives et, pour Aschoff, ["awara, Lissauer, elles succéderaient aux
altérations dégénératives de la fibre myocardique.
Les Usions vasculaires sont parfois responsables à elles seules de
l'insuffisance cardiaque, par exemple dans la myocardite syphili-
tique, ainsi que dans la désintégration cellulaire et l'infiltration
se léreuse consécutives à des thromboses ou des embolies.
Les lésions parenchymaleuses sont peut-être plus importantes, mais
elle- sont multiples, et le rôle .le chacune d'elles n'est pas encore
INS1 l I [SANCE CARDIAQ1 I 99— 6)7
éluci<l<;. Pour quelques auteurs, Bamberger notamment,
dégénérescence graisseuse qu'il fau Irai! surtout incrimine] : a a -
celle-ci est toutà fait exceptionnelle el ne se voit qu'au cas d'intoxi-
cations ou d'infections aiguës. Quant à la surcharge graisseuse, elle
ne semble pas, comme noua l'avons «lit . être très redoutable. • ei
<l;int, si elle pénètre très profondément le myocarde, elle peut
étouffer les éléments contractiles et favoriser ainsi la défaillance du
cœur, lorsqu'elle a, par ailleurs, des raisons de se pro luire
A. cette action mécanique s'ajouterait, d'après Krehl, une action
chimique susceptible d'expliquer 1-'- accidents el qui consisterait
dans une diminution de la quantité d'albumine des celluli
( >n m invoqué également la fragmentai i<>n des fibres du myo< ar< I»* :
mais "ii sait aujourd'hui qu'elle constitue une sorte de | h m< mène
agonique sans relation avec des états pathologiques dét<
IDlIlés.
Enfin, plu- récemment, c'esl ;'i l'altération des noyaux des fibres mus-
culaires qu'on a attribué une influence prépondérante : augmentation
ou diminution du volume des noyaux, dégénérescences divers
accompagnées de dissocia li i <!<• transformation pyenotique du
corps nucléaire, etc. Très souvent on a noté en même temps la pré
sencè d*amas pigmentaires dans l'intérieur du noyau. D'ordinaire
ces lé-i<>n- intéressent également la fibre musculaire dont les modi
li<-ali.>ns sont provoquées par le Lroubl ) <!<• la nutrition qui résu
de l'altération des noyaux. Mais il esl difficile 'I'' Bavoir si les 1 < • - 1 < m -
de la fibre -<>ul primitives ou secondaires. D'ailleurs, on n'est]
encore li\'; sur la signification de ces altérations nucléaires, car elles
peuvent exister chez des sujets n'ayant présenté aucun trouble grave
du cœur et, inversement, faire défaut au cas d'insuffisance myo<
dique.
( '.. Il reste à envisager la troisième éventualité, celle où, après une
crise d'insuffisance cardiaque, !<• cœur a été trouvé indemne de
lésions. Cette éventualité concerne en général des individus atteii
d'hypertension artérielle, avec ou sa us sclérose rénale, <-t morts par
suite d'une dilatation aiguë 'lu cœur. Le ventricule gauche, très
hypertrophié alors, ne contient souvent que quelques tractus fibreux,
incapables d'expliquer la perte soudaine <l<- la tonicité myocardiqi
cause des accidents. En supposant même les lésions plu- profond*
il serait difficile '!<■ leur attribuer la défaillance cardiaque, <-t IV
comprendrai! mal «pif des altérations - pour la provoquer
puissent pourtant en permettre la guérison. On sait, en effet, que
la dilatation aiguë 'lu cœur a est pas fatalement moi telle el qu'elle
• •-i parfois suivie d'une plu- eu moins longue survie. Faut-i
i e cas, incriminer, comme on l'a proposé, 'le- modifications transi-
toires le nature histo-chimique échappant à nos méthode
638 II. VAQUEZ - MALADIES Dl CI l'R.
men ? < lette interpréta lion n'est pas irrationnelle, mais elle demande
confirmation.
En résumé, nous dirons, avec Aschoff, Krehl et Lissauer, que,
dans l'étal actuel des choses H réserves faites pour les myocardites
infectieuses ou toxiques, ce n'est pas à l'anatomie pathologique qu'il
faut demander la cause de l'insuffisance cardiaque.
LES GRANDS SYNDROMES
DE L'INSUFFISANCE CARDIAQUE
L'insuffisance cardiaque revêt îles allures différentes suivant la
région du cœur qu'elle inléres-e plus particulièrement. Cette notion
avait été pressentie par Corvisart. Mais cet auteur, comme ses
successeurs, ne connaissait bien que les accidents provoqués par
l'insuffisance du cœur droit. C'est presque exclusivement à eux
que s'applique le terme d'asyslolie créé plus lard par Beau.
L'insuffisance du cœur gauche a été signalée vers 1880 par
Fraentzel, qui insista surlarapi dite de son évolution et sur ses relations
avec l'œdème aigu du poumon. Lauder Brun.ton lui attribua une
des variétés de l'angine de poitrine. Merklen étudia plus complè-
tement sa symptomatologie. Enfin des recherches expérimentales
récentes, dues à François-Franck et Lian, en ont fait connaître le
mécanisme.
L'insuffisance des oreillettes n'est connue que depuis peu de temps,
à la <uite des reeherches faites sur les irrégularités du rythme car-
diaque, notamment sur l'arythmie complète qui en est le signe fon-
damental.
Ces trois variétés d'accidents sont fréquemment associées, surtout
à la période terminale des cardiopathies. Cependant, même à ce
moment et malgré la complexité des troubles observés, il est encore
possible de les distinguer les unes des autres.
INSUFFISANCE VENTRICULAIRE GAUCHE.
On l'observe chez des sujets atteints de troubles circulatoires en
apparence dissemblables, mais dont l'effet commun est d'imposer
un surcroît de travail au ventricule gauche, telles : l'hypertension
artérielle associée ou non au mal de Bright et les lésions étendues
de l'aorte. Elle est plus rare dans l'insuffisance aortique d'origine
en iocardique. Elle peut également survenir au cours de la symphyse
cardiaque, chez l'enfant notamment, comme l'a signalé llutmel.
Enfin, dans des cas exceptionnels, elle est indépendante de toute
altération organique et consécutive à des efforts physiques excessifs
ou au surmenage. Mais il faut alors que le cœur soit en état de moindre
[NSI l l i \l:l»l \'.'i l i:i
résistance «lu f;iii < I ' 1 1 1 1 < - infection on d'une intoxication anté-
rieures.
L'insuffisance du cœur gauche se révèle parfois soudainement, sans
prodromes, par des complications d'une extrême gravité, q dèmc
aigu il ii poumon ou angine de poitrine, <|ui peuvent provoqui
morl subite. Nombre d'individus, qui succombent sur la
publique, soi-disanl à la suite de la rupture d'un anévrysme,sonl en
réalité victimes d'un accident de cette nature. Aussi, «-n raison d
circonstances, l'examen cadavérique est-il pratiqué d'ordinaire par le
médecin légiste. La seule altération que l'on constate alors consiste
dans la présence, dans les bronches ou la trachée, d'une quantité
plus ou moins considérable de sérosité - inguinolente, caractéristique
de l'œdème pulmonaire.
Plus fréquemment, il existe des signes précurseurs, dont le plus
important est une dyspnée douloureuse, distincte à de 1 r*
dyspnée d'effort des cardiaques, laquelle ne s'accompagne pas de dou-
leurs, H <l<- l'angor pectoris, qui, au mo a début, ne pro
voque pas 'l<- dyspnée. Ici les deux phénomènes sont I i
marche ou les efforts font naître l'anhélation, bientôt suivie, si le
sujet ne s'arrête pas, d'une conslriction rélro-slernale des plus
pénibles et d'irradiations douloureuses dans les épaules, le dos et les
bras, surtout dans le bras gauche. Il semble que certains efforts par-
ticuliers, comme ceux du coït ou de ladéfécation, déterminent plus
volontiers <•<■! te sorte de dj spnéo.
D'autres fois, le premier symptôme d'alarme apparat! à P<
d'une maladie intercurrente, ^ii|»|>'- on bronchite banale, sous la
forme d'accès d'oppression et d'une toux Bp ismodique ou quii I
que n'expliquent |>;i^ les signes objectifs La i<mi\ peut mém<
suivie de l'expulsion de crachats spumeux et Btri<
tendance à l'hémorragie s'accuse parfois spontanément parla \<\<
Ben ce au coin des lèvres, au moment du réveil, d'une ^.ili\>- I- .
ment sanguinolente.
I >aus cette phase'prémoniloire, les troubles cardiaques sont cons-
titués par des palpitations ou des crises de tachycardie -
à une tension douloureuse de l'épigastre, et par des irrégula
extrasysloliques d'abord espacées, puis déplus en plus fréquentes
à l'approche de l'insuffisance ventriculaire.
1 es signes objectifs consistent d'ordinaire dans de ' ition
des battements «lu cœur, un rythme de galop et, parfois, dans une
élévation anormale et soudaine de la pression artérielle.
La tachycardie dépasse rarement '. 10 ;'i 130 pulsations A la minute,
mais elle ;i ceci de particulier que 1<* pouls reste presque toujours
supérieur au chiffre de 80. Elle indique que l'hypertrophie vent
laire n'est plus capable de lut ter contre les résistant hériqucs,
que !<' cœur commence •• ~<% dilater <•! supplée & l'énergie déficiente
640 H. VAQUEZ. — MALADIES DU CŒ1 t.
de ses parois par l'augmentation «lu nombre de ses battements,
Le bruil de galop a lu même signification, et, s'il coïncide sou
vent avec nue hypertrophie cardiaque, comme L'admettait Potâin,
il est plutôt l'indice que celle-ci <'-l compliquée de dilatation. La
preuve en est qu'on le rencontre de préférence à la période du mal
de Bright, où le cœur, après s'être hypertrophié, commence à se
dilater. Sa valeur pronostique est donc plus grande que sa valeur
diagnostique.
Au début, il est presque exclusivement présystolique et simule alors
une sorte de redoublement du premier bruit; plus tard, il est franche-
ment diastolique, et il n'est pas rare qu'il précède de plusieurs mois
ou de plusieurs années les autres accidents. C'est ce que nous avons
constaté chez un sujet qui devait succomber au cours d'un accès
d'œdème pulmonaire et qui, depuis cinq ans déjà, était porteur d'un
bruit de galop.
La réunion des signes précédents : tachycardie, arythmie extra-
syslolique, bruit de galop, forme une triade symptomatique impor-
tante à connaître, car elle fait souvent prévoir l'imminence de l'in-
suffisance du cœur gauche.
A ce syndrome on a prétendu adjoindre certaines modifications de
la pression artérielle, notamment la diminution de la pression diffé-
rentielle. Qu'elle soit fréquente au cours de la défaillance du ventri-
cule gauche, cela n'est pas contestable, niais, ainsi que nous l'avons
dit, elle ne la précède jamais. Par contre, il se produit parfois, à
rapproche de la crise, une élévation soudaine delà pression maxima
qui constitue d'ailleurs moins un signe prémonitoire de la crise
que sa cause provocatrice.
La durée delà phase prodromique varie de quelques jours à plu-
sieurs mois et même plus, ou bien elle peut faire défaut, et l'insuffi-
sance ventriculaire gauche est subite.
Elle se révèlepar trois symptômes principaux : L'asthme cardiaque
l'angine de poitrine et l'œdème pulmonaire.
L'asthme cardiaque survient de préférence le soir, au moment où
le malade se coUche, ou plus tard après quelques heures d'un
sommeil tranquille. 11 s'annonce par une sensation d'incommodité,
d'angoisse respiratoire, qui croît rapidement et qui rend impossible
le décubilus et le séjour au lit. Le malade s'assoit sur son séant, en
proie à une dyspnée pénible. Celle-ci dure quelques minutes ou
quelques heures, se calme vers le matin et. comme l'asthme vrai,
elle disparaît complètement dans la journée pour se reproduire la
nuit suivante ou quelque temps après. Malgré son apparente béni-
gnité, l'asthme cardiaque doit être considéré comme une manifes-
tation certaine, mais atténuée, de L'insuffisance du cœur gauche.
L'angine «le poitrine est un accident encore plus caractéristique.
1011e débute aux mêmes heures que l'asthme cardiaque, mais phi-
INSU1 I l- \.\< i CARI IAQUE. ».» |
subitement, el attoinl presque de suite son maximum d'inlensi
Elle consiste dans une sensation extrêmement douloureuse, -
•' h fo" derrière le sternum el dans la région précordiale
propageant vers les épaules el le bras gauche el vers le dos entre
lea omoplates. Il semble que lo poitrine Boil comme broyée -I. os un
étau el que le dos et les bras soient déchirés par des griffes qui
l;,l"","'nl |V^ chairs. La douleur s'accompagne d'un sentimenl
ô"«ngoisse donnant au malade l'impression d'une morl imminente.
Le visage esl pâle, anxieux, couvert de sueur, el trop souvent une
syncope fatale vienl clore la série des accidents La morl ., ■ si
cependant pas constante, el ta guérison esl toujours possible. Cell< -
I"'"1 durer longtemps ou u'être que temporaire, lea accident*
reproduisant peu après avec une intensité croissante.
L'œdème pulmonaire n'est parfois qu'une manifestation Lenn
de ' ■,"-IM" de poitrine. La plupart -I- auteurs, Merklen notamment,
""l lnsisté ;|N'" raison sur ce rail que ces deux ac< idents ne consti-
tuaient souvent .pi.- ,1,- modalités différentes de l'insuffis i
«lu ventricule gauche. Mais l'œdème pulmonaire peut apparaître
d'emblée, w»ns avoir été précédé .1 mu accès angineu* La crise
8 ;" '"',' alors par une sensation de plénitude dans la poitrine,
constriction -lu thorax, puis survient un,- t,„i\ quinteuse, incessante,
'' Pelila coups, aboutissant au rejel de l'expectoration sai moi
spumeuse h sanguinolente, qui esl comme !.. signature objective de'
l'accès d'oedème aigu du | ...mi,. En même temps I- poumons
>"'1 envahis par des rôles 6ns qui progressent de bas .-m haut el
unissent par les remplir complètement. La morl par asphyxie esl I..
terminaison de la crise d'oedème, comme I.. mOrl par syncope
celle de l'accès angineux. Parfois elle esl différée h ne survient que
dans I- deux jours suivants, par insuffisance cardiaque pi
sive, l'asystolie banale ayant succédé 6 l'insuffisance aiguë .lu cœur
gauche.
I avenir des malades qui viennent d'être atteints .l'un i
d'angine de poitrine ou d'oedème pulmonaire par distension cardi
'l11'' esl plein d'incertitude .-t. très souvent, trompé par la sédat
apparente des accidenU, on se croit autorisé à émettre un
rable que les événements démentent a plusou moins b
la raison en esl que I.- pronostic dépend .1 • entu
breuses ■•! insuffisamment étudiées jusqu'ici, qui consistent dai
modifications .lu pouls, de la pression artérielle, de l'étal .lu cœur
'■t des |" lumons.
Parmi I.-- signes d'alai m.-, m...,, citerons les irrégularités .lu p >ula :
alternance, exlrasystoles, bradycardie.
Le pouls alternant es! particulièrement grave M u kenxie i
dj1 M11"'1 était lacause de : irineux, .--> qui .>-i m
n'en .M .( l'un des éléments, el il u.- I.- précède jaro
r«AiTi i xxtii.
642 II. VAQUBZ. - MALADIES DU CŒUR.
L'arythmie extrasystolique a également une signification fâcheuse
— moindre cependant — à condition que l'arythmie n'existât pas
avanl la crise cl qu'elle soil assez prononcée pour simuler l'arythmie
complète. .
La bradveardie post-angineuse a souvent ceci de particulier qu elle
consiste non dans un ralentissement véritable des pulsations, mais
dans l'espacement à égale distance des deux bruits du cœur. Cette
sorte d'arythmie doit, elle aussi, être considérée comme de mauraii
augure Nous avons vu la mort subite trois jours après un accès
d-angor chez un sujet qui ne présentait plus que de la lenteur du
pouls avec rythme pendulaire.
Les modifications delà pression artérielle donnent des indication
non moins préoieusesi
Parfois la pression s'élève avant l'accès pour revenir ensuite a son
chiffre antérieur, ou bien elle s'abaisse. Sirabaisseme.il est modère,
le pronostic n'est pas trop défavorable. Chez un de nos malades, la
pression tomba de 220 à 150 millimètres, et il se produis.! une tnsufc
fisance mitrale fonctionnelle suivie d'une survie de plusieurs année-.
Mais si la pression s'effondre, pour ainsi dire, il faut porter un pro-
nostic des plus sévères. Chez un autre malade, atteint de lésion
double de l'aorte, elle passa subitement après une crise violente
d'angine de poitrine de 250 à 80 millimètres, en même temps que le
pouls devenaitirrégulier. Lesjourssuivants, les phénomènesdoulou-
reux disparurent progressivement, et l'état s'améliora au po.nt que
la guérison semblait probable. Malgré tout, tomme la pression ra-
tait toujours aussi hasse, nous continuâmes à porter un pitanostM
défavorable que les événements justifièrent, car le malade succomba
huit jours après au cours d'une syncope.
Enfin il peut arriver que la crise d'angine de poitrine ou d oedème
pulmonaire ait pour effet d'abaisser notablement la pression sysfe*
lique, la pression diastolique restant relativement assez haute. Il en
résulte que l'écart entre les deux pressions ou pression différen-
tielle est moindre qu'a l'état normal. Celte éventualité doit être,
elle aussi, considérée comme fâcheuse, quelle que soit l'interpré-
tation quelle comporte. Dans deux cas. nous l'avons vue èlre
suivie du retour offensif des accidents avec terminaison fatale.
Dans ces deux cas, les chiffres de la pression, de 230et 150 milli-
mètres avant la crise, étaient tombés après à I50el 120 mil imètres.
Les autres éléments de pronostic résultent de l'état du cœur et
des poumons.
D'ordinaire, après la crise angineuse ou œdémateuse, le cœur se
dilate; la pointe se rejette en dehors, et le diamètre transversal
s'allonge. Mais d'habitude aussi ces phénomènes régressent assez
rapidement, ce qui est de bon augure. Les deux tracés ci-après
fig. L26et 127) ont été recueillis à quelques jours de dislance ohez un
I ;S1 II ISAM E CARDIA* >i I
tS—#%3
sujet qui fui pris d'un accès aigu de distension cardiaque
remarque, Bur le premier, la dilatation extrême du cœur, notamment
<!<•- cavités gauches ; sur le deux ème, I ■ régression rapide de cette
dilatation. Pour celte raison, nous conclûmes ;i la guérison des
accidents, m ilgré leur gravité apparente, et, «!<• fait, 1<- malade vécul
encore plusieurs années Inversement, la persistance d'une aug-
mentation anormale du volume du cœur doit fain erle pro-
nostic.
L'accès d'oe lème aigu du poumon esl accom]
Fig 1 26 — 1 lilaUt ion •
dans la poitrine de râles Qns, d'autanl plus abondants que I
plus violent. Ces raies disparaissent les jours suivants ou Boni
placés par des râle crépitants, 'ln^ à une congestion transitoire
des poumons — d'ordinaire unilatérale — en même len ; -
produit une légère élévation thermique. M lent,
|,-~ râles œdémateux augmentent el finissent j
trine ; l'oppression de^ ienl permai
suce 'in I er en état de c\ an< se el d'asii
Enfin, la mort peut ne survenir (| longtemps
manifestation angineuse ou œdémateuse el alo
dents initiaux semblent guéris l •
-i •. comme «mi tén d 'un e<
f -,','»
Il VAQ1 EZ. ■ MALADIES DU CŒUR.
lique d'insuffisance milrale fonctionnelle; puis, les jours suivants,
il se produit de la cyanose des lèvres el du \ isage et de la turgescen •
des jugulaires; le foie augmente de volume, les râles œdémateux se
transforment en rAles sous-ciépitants, les bases des poumons se
congestionnent, les extrémités inférieures s'œdémalient et, parfois,
au s mille milral s'ajoute un sou. Ile d'insuffisance tricuspidienne.
On n'a pas de peine alors à reconnaître qu'à l'insuffisance venlri-
culaire gauche a succédé l'asystolie banale, laquelle finit par
entraîner la mort sans que les troubles douloureux aient réapparu.
Fig. 127. — Même malade, dix jours apiès l'accident.
Des faits semblables ont élé signalés par Lauder Brunton, Head,
Huchard et Meiklen.
Mais l'évolution des accidents n'est pas toujours aussi grave et,
très souvent, les crises angineuses ou œdémateuses par dilatation
aiguë du cœur gauche sont ^ui\ ies de guérison. < >u sera en droit de
l'espérer quand on constatera que le pouls reste régulier, que 1 1
pression artérielle n'est pas sensiblement modifiée et que les rAles
disparaissent progressivement de la poitrine.
La guérison peut être alors complète et durer un certain nombre
île mois ou d'années, à moins de récidive des accidents initiaux ; ou
bien elle n'esl que relative, la dilatation cardiaque ayant entraine
des troubles circulatoires, dont le plus important consiste, comme
[NSI l ! ISÀNCE CARDIAQI E. i.l
nous l'avons dit, dans la produclion d'une insuffisance fonctionnelle
de la \;il\ ule mitrale.
Cette sorte d'insuffisance esl assez fréquente. D'ordinaire, elle
5e constitue dès le lendemain même de I accès el peul être le pré-
lude <l«- cette forme d'insuffisance cardiaque pro( totale
donl mou- \ enons de parler.
Dans d'autres cas, elle comporte un pronostic plutôt favorab
elle coïnci le alors avec une sédation des phénom mes douloureux e(
un abaissement 1res marqué de la pression artérielle. En voici un
exemple démonstratif, I n homme le cinquante-cinq ans souffrait
depuis quelques années de crises récidivantes d'angine ■!«' poitrine
nocturnes. Certaines avaient môme été accompagnées d'œdème pul-
monaire. Il m \ ;i\.ni aucune lésion valvulaire. La pression
rielle mesurail 22 centimètres. Au cours d'un accès encore plus vio-
lent, avec expectoration spumeuse el sanguinolente, la pression -
lique s'abaissa à il centimètres la pression diastolique i ' I.
len lemain on constata la présence d un - i iffle systolique de la pointe.
A partir de ce moment, il n') eul plus d'accès angineux, »-i il ne
persista qu'une légère dyspnée d'eflbrl .Ce malade vécul encore cinq
ans après ;i\<>ir repris ses occupations; puis il succomba en
de cachexie cardiaq le.
Il n'esl |»:i- rare alors que le pouls reprenne sa régularité, s'il
I ;i\ ni perdue, h qu'on cesse de percevoir un rythme de - tl«>|>
préalablement enlen lu. L'insuffisance mitrale \«-u\ même •
rallre el - • reproduire définitivement à l'occasion d'un autre a
de façon ;'i <mi imposer pour une insuffisance mitrale par end
dite, d'origine inconnue.
i probablement ainsi qu'il faut interpréter un Byn Iroi
fréquent el mystérieux en apparence, consistant dans l'a — :ialion
d'une hypertension artérielle avec < insuffisance mitrale bien
tolérée. D'ordinaire, on attribue la lésion valvulaire à une
progressive des valves Cela n'est pas impossible, mais il est plus
logique d'admettre que cette insuffisance a été, elle aussi, i
tionnelle à Bon début el qu'elle s été provo [uée par une distension
du ventricule lente dans le cas présent ce qui explique l'absi
il »8 phénomènes angineux.
Ces données ont, m lépendainmenldeleur importance pour la pr.i-
ii |ue m idicale, un intérêt théoriqu • '!«• premior ordre En effet
éclairent d'un jour n mveau une question qui domine toute la patho-
logie cardiaque, à eavoir les moyens donl dispot eur pour
résister aux obstacles opposés onclionnemenl.
Le premier, c'est l'hypertrophie, qui lui perra gmenter
6n >rgie prop irtionnelle ni aux efforts .1 surmonter. M lis
qu'un temps; l'hypertrophie ;i des limites <i. un jour ou l'autre,
bous l'influence d'un excès de travail imposé au cœur ou de la
II. VAQUEZ. — MALAWI - DU CŒUR.
moindre résistance de ses parais, la dilatation finît par apparaître.
Celle-ci csl à la fois un danger et un<- sauvegarde : un danger,
parce qu'au moment où elle se produit elle peut, surtout si ell<- est
brusque, provoquer des accidents graves, Binon mortels ; une sau-
•de, parce qu'elle a parfois pour effet d'abaisser la pression,
de créer des voies de dérivation en ouvrant les orifices auricuîo-
ventrieulaires ou artériels, et de soulager ainsi le cœur. Alors-
commenceune nouvelle période d'adaptation qui peut durer pendant
des m >is et des années, <|iiand on croyait l'équilibre circulatoire
irrémédiablement compromis. Tels sont les enseignements que
nous apporte l'histoire de la dilatation aiguë de la cavité venlricu-
laire gauche.
INSUFFISANCE A VRICU LAIRE.
L'insuffisance des oreillettes, notamment de l'oreillette droite, se-
révèle, indépendamment des troubles fonctionnels que nous étudie-
rons plu- loin, par deux signes objectifs : une irrégularité parti-
culière du pouls et des modification- très caractéristiques des
tracés mécaniques et électrique -
L'irrégularité du pouls consiste dan- une accélération modérée
des pulsations, dans l'inégalité de leur amplitude et de l'intervalle
qui les sépare, de sorte que des battements forts succèdent à des
battements faibles <>u inversement, à des distances variables. Cette
»u!arité du pouls est d'ordinaire persistante, ce qui lui avait
fait jadis donner le nom d'arythmie perpétuelle. Mais, comme elle
peut parfois régresser, au moins dan- les premiers temps, on a pré-
féré l'appeler arythmie complète, terme qui exprime mieux
caractère fondamental.
Les modifications corrélatives des tracés ont été signalées tout
d'abord par Mackenzie. La principale est l'absence sur le phlébo-
gramme du soulèvement a présystolique dû à la contraction de
l'oreillette. Il en résulte que l< s onde- initiales du tracé veineux et
du cardiogramme sont synchrones et 'es tracés prennent la forme
dite ventriculaire (Voy. Qg. 33). La seconde anomalie, rarement
visible sur les courbes mécaniques, constante sur les courbes élec-
Irocardiographiques, est Bgurée par la présence, sur toute VéU n-
duede la période diaslolique, de trémulations innombrable- propres
à la fibrillation auriculaire. 11 est admis aujourd'hui que ces modifi-
cations sont l'expression d'un trouble profond dan- le fonctionne-
ment de l'oreillette, et c'est pourquoi on peut considérer l'expression
d'arythmie complète comme synonyme d'insuffisance auriculaire.
uo nous en avons dit antérieurement nous dispense d'insister.
Existe -t-il un substrat um anatomique «le l'insuffisance auricu-
laire? (.'.elle question n'est pas encore résolue.
[NSI il [FANGE CARDIA* A i . tl
Merklen ci Rebé, Dehio el Radazewski avaient côté que l'on
constate souvent des lésions scléreuses de l'oreillette chez des
sujets qui avaienl présenté de l'arythmie complète; maie, ignorant
le mécanisme de la eoritraction cardiaque, il- n'en avaienl lin*
aucune déduction. Plus récemment certaine auteurs ont, dans
les mêmes circonstances, retrouvé des altérations assez
btables quoique inconstantes: Koch ;i signalé la dissociation des
fibres de l'oreillette par mie infiltration embryonnaire; Romis,
Draper et Lenoble, <!»■> lésions du noyau de Keith et Plack. Dans
d'autres faits, il n'yavail aucune lésion, ou bien il en existait sans
que le pouls eût été irrégulier. Stiénon, dans un travail d'ensemble,
vient de montrer que ce sujet demandait de nouvelles recherches.
C'est donc, en attendant, à la clinique seule qu'il faut s'adresser pour
savoir dans quelles conditions se manifeste l'insuffisance auriculaire,
quelle est sa signification et quelles sont ses eonséqu< nc<
L'insuffisance auriculaire est exceptionnnelle avant quinze ou dix-
sept iins. Le fait, remarqué par loue les auteurs, qu'elle est presque
exclusivement l'apanage de l'âge adulte peut être une présomption
qu'elle est due non 6 un trouble fonctionnel, mais plutôt i une
ration pathologique à évolution lente de la texture même des
oreil telles.
Très souvent l'arythmie complète Bpparall ;'i lasuitede fatig
nu, chez la femme, à l'époque de la puberté ou de la méno"
pause,
Les maladies infectieuses ont une plus grande influence: la lt ?i j >j •»* .
l'infection puerpérale, la fièvre typhoïde, la chorée • ■! . plus fréquem-
ment, l«' rhumatisme. Cette dernière affection s été notée par Lewis
'22 fois sur 73 cas, 39 fois sur 65 par Léa, 16 fois sur 29 par < '
même en l'absence de lésions valvulaires. Peut lire alors le rhuma-
tisme .i I il agi en provoquant ces lésions myocar lique ilion
subaiguë dont la relation avec cette infection esl aujourd'hui bien
connue. Enfin In syphilis a été incriminée dans un certain nombre
<l observations.
Parmi les intoxications, c esl l'intoxi talion al oolique qui s
relevée le plus habituellement dans les antécédents du mais
Mu-, de toutes les conditions étiologiques, la plu- iraj ortante
l'exis'ence d'une cardiopathie ralvUlaire, surtout d'une cardiopathie
mitrale, Sur ~:\ cas <!<• I.cw is,
cause, 17 fois sur 23 dans la statistique de i
lésions aortiques ont élé notées très rarement, - fois seulement par
I.cw is,
I ,:i -\ in|>ln se péricardiqui
lion chez l'enfanl d'unearythmie< omplètedoil toujours) faire peu
Nous rappel'erons encore que le premier signe de la dél
du cœur chez les sujets atteints '!>• polvs alo, d'hyper
c,',s II. VAQUEZ. MALADIES DU CQEUR.
tension artérielle ou de mal de Bright, consiste très souvent dans
L'apparition de relie même arythmie.
Parfois l'insuffisance auriculaire s'installe d'emblée, sans pror
dronie, chez des adultes indemnes de toute cardiopathie. Lewis en
a rapporté des exemples, et nousen avons observé d'autres. Ou bien
elle est précédée de troubles qui, en raison de leur médiocre im-
portance, demandent à être cherchés. Ils consistent surtout dans des
manifestations exlrasystoliques, d'abord espacées, puis plus rap-
prochées et massées sous la forme de crises de tachycardie par<>\\ s-
tique. A la longue, les périodes intercalaires se raccourcissent et,
après plusieurs années, l'arythmie complète est dé finitivement cons-
tituée. Mais, d'ordinaire, cette phase prodromique passe inaperçu'- ;
c'esl par hasard qu'on découvre l'arythmie sans savoir à quel mo-
ment ni de quelle façon elle a débuté et, en l'absence de tout autre
accident, on est naturellement porté, comme le faisaient nos pré-
décesseurs, à rattacher cette sorte de « folie cardiaque » à un trouble
d'origine nerveuse. Comment, d'ailleurs, aurait-on pu lui attribuer
une signification quelconque, puisqu'on la savait parfois compatible
avec une existence longue et en apparence normale? On en connaît
aujourd'hui la raison.
L'arythmie complète n'est, en effet, que l'expression d'un défaut
de fonctionnement de l'oreillette. Or celui-ci peut coexister avec
une activité venlriculaire normale, et, tant qu'il en est ainsi, l'équi-
libre circulatoire n'est pas tr.jublé. Busquet en a donné la preuve
expérimentale, et il a montré que, quand on provoque chez le chien
la fibrillation auriculaire, cause de l'arythmie complète, il ne se pro-
duit pas de changement manométrique durable, \u-si a-t-il dit:
« Les sujets qui sont atteints du même phénomène ne consli-
luenl pas à proprement parler des malades. Leur capacité de travail
n'est pas diminuée, et aucun signe subjectif ne révèle les troubles
dont les oreillettes sont le siège. » C'est ce qui explique que l'aryth-
mie complète puisse persister longtemps sans comp'ication :
dix ans chez un malade de Mackenzie, vingt ans chez un des nôtres,
lleitz a constaté chez un médecin une arythmie complète qui
existait déjà en 1883, comme en font foi des tracés pris à celte
époque par Polain.
Faut-il en conclure que l'insuffisance auriculaire doive, en
l'absence d'autre accident, être tenue pour indifférente? Assurément
non, et l'observation apprend que les sujets qui en sont atteints,
frappés au cœur, mourront un jour parle cœur, à moin- d'affection
intercurrente. Le malade dont nous avons rapporté l'histoire et qui,
depuis vingt ans, présente de l'arythmie complète, est actuellement
en étal de dilatation cardiaque; son foie a augmenté de volume et,
récemment, l'orifice mitral est devenu insuffisant. Le malade dont
parle Heitz a succombé asystolique, après avoir été peu lanl trente-
[NSUFt I- INC1 CARDIAQ1 I i:i
cinq ans porteur de celle arythmie <jui ne L'avait pas incommodé
jusque-là.
A côté de cea cas assez exceptionnels, il en esl d'autres plus fré-
quents où l'insuffisance auriculaire coïncid • avec une cardiopathie :
lésion valvulaire ou myocardile.
\--r/ souvent, ••ll<' provoque, au moment <>u elle s'installe, des
accidents, dyspnée d'effort, stase veineuse, œdème périphérique,
discret, qui persistent pendanl plus ou moins longtem|
qui régressenl ensuite en Laissant te malade dans un étal d'équi-
libre circulatoire instable.
Ou bien l'arythmie complète est le premier signe d'une défail-
lance cardiaque qui progressera rapidement jusqu'à la mort. Nous
en avons obs >rvé de nombreux exemples. L'un d'eux concernail un
homme porteur d'une insuffisance milrale uon compliquée. A I •
sion d'une grippe, le pouls devint irrégulier; l'arythmie complète
s'installa et bientôt après survinrent des Iroul [ui abou
lirenl en quelques mois à lai 't. Lewis a publié des cas identiques.
Cette éventualité esl encore plus à redouter chez les sujets atteints
de lésion aorlique chez l<'-i|iirl- la régularité <lu pouls persiste
d'ordinaire pendanl fort longtemps. Aussi L'apparition d'arythmie
complète indique-t-elle alors un Irouble profond d'adaptation el
I imminence d'accidents gra> es.
Il en est de môme au cas de myocardile subaiguë, notamment de
myocardile alcoolique, qui, comme on le sait, se révèle à son dé-
but par deux symptômes capitaux : la dyspnée d'effort el l'aryth-
mie complète. Parfois les autres signes qui l'accompagnent <l<>r-
dinaire, la dyspnée d'effort, la congestion hépalique, L'œdème
périphérique, peuvent s'atténuer ou disparaître complètement sous
l'influence d'un Iraitemenl approprié; mais, plus souvenl
gravenl et, ;i la période terminale, la dilatation cardiaque devient
excessive el se complique d'insuffisance fonctionnelle milrale,
puis tricuspidienne.
I ii fait important à signaler esl que l'apparition de l'arythmie ■ > m
plèle peut avoir pour effel de masquer certains Bignes d'aï a
talion que l'on B'attendrail .1 trouver, notamment au cas •! affi
milrale ou de mal de Brighl. Le premier consiste dans la
rilion d'un roulement présyslolique préalablement eniendu
remarque, due ;> Mackenzie, a été contestée, el l'on a prél< udu qu'il
élail encore possible de percevoir pendanl les pauses relatives du
cœur un bruit anormal de roulement au cours de la
esl exact. On sait, en effet, <|u<- le roulement diasloliq - dû au
passage «le l'ondée sanguine à travers l'orifi i, au moinenl
où le ventricule se remplit. Or, le Irouble du fonctionnement <l<-
l'oreillette révélé par l'arythmie complète ne s'opp -
l> >rsislance de ce bruil ; mais (•••lui qui fait d<
650 II. VAQUEZ. - MALADIES DU CŒUR.
a avec raison insisté sur ce point — c'est le roulement présysloliqueT
lequel ne peut se produire que si l'oreillette a conservé toute son>
énergie.
II en esl de même de la disparition du bruit de galop, signalée
par Clarac. Ici encore, ce n'est pas le galop franchement diastoliqiu-
qui cesse de se faire entendre, mais le galop présystolique, et pour
les mômes misons. Ces particularités sont intéressantes à connaître
pour éviter de se méprendre sur l'interprélation de modifications-
qu'on pourrait croire d'ordre pathologique, alors qu'elles sont dues
seulement au rythme insolite du cœur.
Une autre éventualité qui menace tous ces sujets, même anx
périodes en apparence les moins troublées, c'est celle de la mort
subite. Elle est peu fréquente, il est vrai, mais on a rapporté plu-
sieurs exemples. Hering en a observé deux. Heitz et Clarac en ont
signalé d'autres dans lesquels la mort ne fut imputable à aucune
autre cause qu'à l'arythmie elle-même. Il est à présumer qu'elle
résulta alors de la propagation au ventricule de la fibrillation des-
oreillettes. Busquet a montré, en effet, que, sur des animaux mis
expérimentalement en état de fibrillation auriculaire, la mort subite
est duo à un arrêt en diastole des ventricules; mais elle n'a lieu
que si le cœur a été fatigué par des manœuvres diverses, ce qui
concorde avec l'observation clinique. Dans la plupart (U>> cas, en
effet, la mort se produisit à la suit r de surmenages physiques ou au
cours d'une affection intercurrente. Un de nos malades dont la
santé paraissait parfaite succomba brusquement pendant une tra-
versée très dure et après deux nuits sans sommeil.
INSUFFISANCE DES CAVITES DROIT E>
En raison de la lenteur habituelle de son évolution et de la multi-
plicité de ses symptômes, cette variété d'insuffisance est celle qui
a été connue le mieux des anciens auteu s. Son histoire, ébauchée
par Corvisart, a élé complétée par les auteurs du siècle dernier,
notamment par Beau, Friedreich et Potain.
L'insuffisance du cœur droil s'observe de préférence à la suite des
cardiopathies aiguës ou chroniques. Relativement précoce au cas de
symphyse cardiaque, demyocardite infectieuse ou toxique, la myo-
cardite éthylique par exemple, elle esl souvertl différée chez les
sujets atteints de cardiopathies mitrates, el très tardive dans les
lésions valvulaires aortiques.
Elle survient également à la suite de certaines maladies de l'appa-
reil pulmonaire, comme la sclérose du poumon ou des plèvre- et la
phtisie fibreuse.
Enfin ou a prétendu qu'elle pouvait être consécutive à des troubles
[NSUI l I- an I ' A.RDIAQ! I.
il
de l'appareil gastro-hépatique ou de l'utérus. Maie ainsi que i
l'avons dit, cola est plu- que douteux.
L'insuffisance du cœur droit, contrairement ;i celle du cœur
gauche, se manifeste assez rarement par des accidents subits, plus
eouvenl elle es! lente el insidieuse Néanmoins <>n peul en distinguer
trois formes : la forme aiguë, la forme subaiguë e! la forme proj
sive.
La forme uoui se voit Burtoul au cas de lésion mitrale, Bur-
loui de rétrécissement. Parfois elle roconnall pour cause un
Burmenage intempestif. Une de nos malades pn sentait depuis long-
temps une insuffisance mitrale qui n'avail donné lieu ;'■ aucun acci
denl notable. I H jour, s'étanl trouvée obligée de porter des
paquets trop j » « • ~ ; 1 1 » t - , elle fut prise d'une oppression extrême, bientôt
suivie de cyanose avec distension des jugulaires el augmentation
énorme du volume du foie \ la percussion, les cavités cardiaques
étaient considérablement élargies Ces accidents ne régn — >renl
que lentement après un traitement énergique.
Mais c'est principalement au cours d<- la gr< I ';>'■-
couchemenl que -<• déclare l'insuffisance aiguë du cœur droit Elle
affecte de préférence les femmes atteintes de rétrécissement mitral,
et les accidents qu'elle détermine sont connus sous le nom d
dents gravido-cardiaques. Ilsdébulenl vers le quatrième mois
«le- la gêne respiratoire, d'abord paroxystique, avec présence dans
la poitrine de râles disséminés, mais plus nombreux à la base des
poumons. Les choses persistent ainsi pendant quelques joui
quelques semaines, puis la dyspnée augmente, devient continue et
revêt l'allure d'un véritable catarrhe suffocant. Les muqueuses
♦•l les extrémités digitales prennent une teinte cyanique, les
veines jugulaires se distendent, les battements du cœur -«• :
pitent, ce qui a souvent pour effet de modifier les bruits anormaux
entendus jusque-là. Néanmoins d est presque toujours
de constater l'existence d'un Bouffie Byslolique ou d'un roulement
diastolique de la pointe, indices de la lésion orificielle ; souvent
à ce Bouffie B'en ajoute un autre - >ant dans la région xiphol-
dienne el dû à une insuffisance Iricuspidienne. l*e cœur est nota
blemenl dilaté dans le sens transversal Sa pointe est al liss
rejetée en dehors. \ la percussion, on note un débord de la n
cardiaque à droite du Blernum.
Le thorax est dilatée! globuleux, par suite d'un l'emphy-
sème aigu du poumon ; les râles de plus en plus abondants -
vant les régions, crépitautsousous crépitants, el li< itence
d'un |" o essus œdémateux el de fi
derniers, ta sonorité lympanique fail place à de lu submalité
I expectoration présente des modificali cléristiquea. Au
début, elle est simplement i ongeslive ou muco purulente, i
652 II. VAQUEZ. — MALADIES DU CŒUR.
à ce momenl l 'examen microscopique permet «l 'y l rouver un cei tain
no libre de globules blancs contenante Uur intérieur des pigments
hémoglobiniques. Dans lesjours suivants, les phénomènes hémorra-
gipares se confirment et s'exagèrenl , les crachats prennent une colo-
ration rosée, puis rouge, et enfin franchement hémoptoïque. Les
hémoptysies, d'abord discrètes, deviennent bientôt très abondantes
il se reproduisent incessamment. On n'a pas de peine alors à re-
connaître leur relation avec des foyers d'infarctus pulmonaire
siégeant de l'un ou l'autre côté de la poitrine, ou dans les deux à la
fois,el occupant une éten lue plus ou moins grande. Très souvent
la mort survient, au cours de ces hémorragies, du f?it de L'asphyxie
qui peut tuer l'enfant en même temps (pie la mère.
Parfois l'évolution de cesaccidents est si rapi îe que la terminaison
fatale se produit sans qu'aucun autre signe se soit manifesb
ce n'est un peu d'oedème d(^ jambes, de la congestion douloureuse
du foie et de la diminutiou des urines. Ces signes sont naturellement
[dus accusés quand 1 évolution de l'insuffisance est moins précipitée.
L'interruption spontanée ou provoquée de la grossesse met quel-
quefois, niais non toujours, un terme aux accidents. Par contre, ils
peuvent débuter seulement après la délivrance, et ils s'expliquent
alors par le surmenage que le travail de l'accouchement a imposé
au cœur en état de méiopragie. Le tableau clinique qu'ils réalisent
est connu sous le nom de « cœur forcé ».
La forme subaigi e s'observe dans trois circonstances principales :
à la suite de cardiopathies mitrales, d'altérations chronique- des
poumons ou des plèvres ou de l'insuffisance aiguë du ventricule
gauche.
Dans le premier cas, el'e n'a de particulier (pie son étiologie et la
rapidité de son évolution. Elle survient fréquemment après des
fatigues excessives, des marches prolongées comme nous l'avons vu
au cours de la guerre, ou après des écarts de régime, notamment
une alimentation trop riche en chlorure de sodium. Ici encore la
grossesse peut avoir une influence néfaste. L ne femme atteinte de
rétrécissement niitral avait accouché normalement. Quelques se-
maines après, sa respiration commença à être gênée, puis survint
de la stase périphérique et viscérale, de l'œdème îles jambes el
une arythmie complète, indice d'un fonctionnement défectueux de
l'oreillette, s'installa subitement. L'insuffisance du cœur droit,
révélée par ces symptômes, brûla les étapes et aboutit en quelques
mois à la mort.
Les altérations chroniques du poumon et de la plèvre réalisent un
tableau clinique un peu différent, bien décrit par Lulembacher.
('/est à la période tout à fait terminale des scléroses pleuro-pulmo-
naires, tuberculeuses le plus souvent, que les accident- appa-
r ussenl : œdème des membres inférieurs, cyanose de la face el des
INSUFFISANCE CARDIAQUE. 99— 653
extrémités, congestion du foie, dyspnée excessive. D'ordinaire, on
attribue la dyspnée el la cyanose à l'intensité des altérations scléro-
emphysémateuses ou bronchitiques, la congestion hépatique à la
dégénérescence graisseuse, l'œdème à la la cachexie. Cette interpré-
tation semble d'autant plus justifiée qu'il u'ya aucun trouble circu-
latoire apparent, que le pouls esl régulier ou présente seulemenl
quelques irrégularités exl rasystoliques. Mais, si l'on ausculte le cœur,
on constate, non sans Bur| rise, dans la région xipholdienne, un
souffle systolique manifestement lié à une insuffisance tricuspi-
diennoel précédé parfois, quelques jours auparavant, par un rythme,
de galop rétro-sternal. A l'écran radioso pique le ventricule droil esl
dilaté el l'arc pulmonaire agrandi. Ces données permettent de ré ta •
blir l'enchaînement des phénomènei el de les attribuer non aux
causes incriminées ci-dessus, mais à une insuffisance ventriculaire
droite. La régularité du pouls s'explique par ce fail que le \ •• 1 1 1 r; -
cuir esl seul insuffisant, alors <[u"i! serait en arythmie complète -i
l oreillette l'était également , Cette étape cardiaque, ou mieux, comme
dit Lutembacher, ce ■ Byndrome tricuspidien terminal « des affec-
tions pleuro-pulmonaires esl dû à l'élévation progressive de la près
sion dans la petite circulation el précède la mort d<- quelques jours.
L'insuffisance subaiguë du cœur droit, consécutive 6 la distension
aiguë du ventricule gauche, se \<ui chez les suj< Ls atteints d'hyper-
tension artérielle ou de lésions de l'aorte : <'ll«- évolue également en
quelques semaines vers la mort; elle résulte d<- l'extension de la dila-
tation cardiaque aux cavités droites. Nous en avons exposé le méc
nismeet le tableau clinique dans un chapitre précédent Voy. p.64t
La forme progressif esl la plus habituelle el la mieux connue.
Elle s'annonce à assez longue échéance par un certain nombre de
symptômes subjectifs et de BÎgnes objectifs.
Parmi les symptômes subjectifs, le plus importantes! ladysp
d'effort. Bile a pour caractère de n'apparaître que dans des circon-
stances particulières, notamment dan- la marche, surlouten terrain
montant, certains sujets pouvant fournir des courses proloi
sans grande fatigue en terrain plat, alors que la moindre déclivité du
sol provoque de l'anhélation. Cette dyspnée n'est douloureuse que
par la sensation pénible de suffocation qu'elle produit : elle se 'alun'
par le repos, et le malade n'est pas troublé dans son sommeil, pourvu
<|u'il prenne Boin d'avoir la lôte légèrement élevée au-dessus du plan
du lit el d'éviter le décubitus sur l<- côté gauche
\ ce moment, la gêne circulatoire n'est encore que 1res mod<
Elle a cependant déjà pour effet défavoriser les congestions brou-
chiques et di> les rendre plus tenaces A la suite d'une mi<
catarr haie en apparence banale, la i>>u\ persiste d'une façon insolite
pendant quelques jours el même pendant quelques semaines I i
tendance a la stase viscérale se révèle aussi par de la lenteur dans
654 H. VAQUEZ. — MALADIES DU GŒUR.
les digestions, par mu- sensation de plénitude gastrique, par de la
somnolence après les repas et par une sorte de torpeur cérébrale.
A celé s'ajoutent des palpitations survenant soit au repos, ce qui
esl rare, soit plutôt dans la marche, en même temps que la dyspnée,
et s'arrêtant comme elle après la suspension de l'effort.
A cette période, les signes objectifs son! d'ordinaire peu mar-
ques. Ils consistent dans une coloration légèrement cyanique des
lèvres et des pommettes, dans une distension des veines jugulaires,
qui sont apparentes sous la peau, sans être véritablement turges-
centes. Les malléoles sont le siège d'un œdème discret qui se mani-
feste à la fin de la journée, pour disparaître le lendemain au moment
du réveil.
Le pouls peut rester tout à fait régulier ou ne présenter de loin en
loin que quelques irrégularités extrasystoliques. I Cependant, si l'oreil-
lette esl déjà insuffisante, il existe de l'arythmie complète de date
ancienne ou récente. Quant à la pression artérielle, elle ne donne
aucune indication particulière.
L'examen du cœur ne révèle rien de spécial, à moins de lésions
organiques concomilantes. Parfois, cependant, il montre que l'organe
commence à se dilater, que sa pointe est abaissée et rejetée vers la
ligne axillaire.
L'exploration radioseopique fournit des renseignements plus
importants el permet de constater l'agrandissement des cavités
droites cl l'allongement de l'axe longitudinal du cœur.
Les choses subsistent ainsi pendant des semaines ou île- mois sans
s'aggraver notablement, surtout si le malade esl soumis à une hygiène
cl à un traitement appropriés ; puis, à la longue, sous L'influence
d'écarts de régime, île fatigues, les troubles s'accentuent el l'insuf-
fisance cardiaque enlre dans sa période délai.
L'anhélation ne se manifeste plus seulement dans la marche ou
dans les efforts; les moindres mouvements suffisent à la provoquer.
Mlle se calme moins vile sous l'influence du repos. La nuit, le malade
est obligé de prendre la position demi-relevée, la tête reposant sur
deux ou trois oreillers ; l'encombrement catarrhal des bronches
devient presque permanent et, dans l'expectoration, toujours plus
abondante au réveil, on n de la présence de cellule- chargées de
pigments hémoglobiniques. L'auscultation de la poitrine révèle
l'existence de râles muqueux ou de râles lins aux deux basi
L'œdème gagne le mollet el les cuisses; la cyanose dea lèvres,
des pommettes el des extrémités digitales est plu- marquée: les
jugulaires l'ont fortement saillie -ous la peau. Le l'oie esl conges-
tionné el dépasse le rebord des fausses côtesde deux ou trois tra-
vers de doigt ; il <•>! douloureux à la palpation, el le malade a une
sensation constante de gêne épigastrique, de tension abdominale
qui le force souvent a desserrer ses vêtements. Si l'on appuie
I.Nbi 1 I [SANCE CARDIAQ1 I.. •» :| -655
avec énergie but la région hépatique, on provoque un gonflement
des veinée jugulaires qui s'affaissent quand »>n cesse de comprimer
le foie. Ge phénomène constitue ce que l'on appelle le reflux hépalo-
jugulaire.
La quantité des urines «*si diminuée ; leur densité esl plus éle
elles sont riches <-n urates, an phosphates, paui res en chlorures. Biles
oontiennenl une quantité d'albumine <j u i varie de quelques centi-
grammes à un gramme el môme plus. Enfin le poids du malade
s'accroît parallèlement à la diminution des urines et à l'augmenta-
tion de l'infiltration œdémateuse. La méthode de la pesée quoti-
dienne esl celle qui renseigne le 1 1 1 i « • i j x sur les progrès <!<• l'infil-
tration interstitielle et sous-cutanée.
A celte période; un traitement approprié peut encore l'aire dispa-
raître les accidenta, pour un temps plus ou moins ong M i - il- 5e
reproduisent ultérieurement bous l'influen te des mêmes causes, affec-
tant à ohaquo crise nouvelle une gravité plus gran le, pour aboutir
enfin ;'i I insuffisance cardiaque confirmée.
Celle ci se caractérise par la multiplicité des troubles <lu> à la
stase généralisée du sang dans le système veineux el a l'intervention
<!<• dégénérescences organiqui — econdaii
A l?examen, repu attire tout d'abord l'attention, c'esl l'infiltration
des lis-us qui envahi! la plus grande partie du corps, l'abdomen el
même les membres supérieurs, soit des deus côtés, soit d'un seul,
celui sur lequel le malade repose habituellement. <•'■! œdème -
ralisé esl d'abord mou, h le doigt s'} enfonce facilement. Plus Lard,
il devient de plus en plus résistant, surtout au niveau des membres
inférieurs, <>ù il acquiert une telle dureté que la pression du
n'arrive pas à le déprimer. Il j •< n t même être accompagm <J
table épaississemenl de la peau qui donne aux membres u
éléphanl iasique.
\ oet œdème s'ajoute une cyanose plus ou in>>m- accentuée
vant les régions : le- lèvres, les oreilli extrémités digitales
— « • » » t violacées el presque noirâtres, <-i il existe, au niveau des
genoux, tir- coudes et des points de flexion, '!<■- petits placards
livides qui in- s'elTacenl que Lentement sous la pression du •
Le malade repose sur son lii dans la position demi-assise, 1
tentative pour s'allonger déterminant un.- aggravation de la
Celle-ci, peu marquée dans l'immobilité compl
moindre mouvement. La respiration esl rapide,
moins régulière el ne pren l U
que -1 le rein «--t lésé ou profondément troublé dans son foncti
ment par la Blase vein use.
I ,e thorax esl généralement son
I emphysème généralisé <!>•- poumoni
points et surtout aux bases, la sonorité esl rcm|
656 H. VAQ1 EZ. — MALADIES DU CŒUR.
submatité on même par de la matilé complète, témoignant de l'inter-
vention d'un processus congeslif. La poitrine est remplie de râles,
muqueuxà la partie supérieure, sous-crépitants ou même crépitants
au-dessous. La respiration, affaiblie dans toute rétendue du thorax,
prend un timbre soufflant, bronchophonique au niveau des foyers
congestifs; s'il existe en môme temps un épanchement liquide dans
les culs-de-sac pleuraux, le souffle respiratoire est plus doux et
s'accompagne d'égophonie et de pectoriloquie aphone. Enfin, s'il
se produit des foyers d'apoplexie pulmonaire, l'expectoration
devient hémoptoïque ou franchement sanglante.
Le foie augmente de plus en plus. Il dépasse le rebord des fausses
côtes, non plus seulement d'un ou deux travers de doigt, mais d'un
tiaversde main. Son abaissement peut être dû aussi, pour une part,
à une sorte de ptôse, entraîné qu'il est par son poids au-dessous du
diaphragme. A la palpation, il est régulier, son rebord est mousse.
L'hypertrophie affecte principalement le lobe gauche; mais elle est
souvent masquée par la présence de liquide dans le péritoine. Cepen-
dant, môme dans ce cas, il est presque toujours possible, en dépri-
mant fortement la paroi, de retrouver dans la profondeur de l'abdo-
men la résistance particulière offerte par la surface du foie. Celui-ci
vient alors frapper la main qui va au devant de lui, ce qui donne lieu
à une sensation particulière comparée à celle d'un glaçon flottant
sur l'eau.
Quand le foie est accessible, on constate qu'il est le siège de
battements synchrones au pouls, constituant le phénomène du pouls
hépatique. Celui-ci n'est d'ailleurs perceptible qu'à une phase peu
avancée de l'insuffisance cardiaque, car, plus tard, le foie se sclérose
devientdur, résistant, et les mouvements d'expansion disparaissent.
Ces phénomènes coïncident avec des troubles de l'estomac et de
l'intestin. Les digestions sont lentes, pénibles et accompagnées de
renvois, de nausées, parfois môme de vomissements survenant à
la suite de l'ingestion des aliments; le lait lui-môme peut n'être
que difficilement supporté.
Enfin la gêne de la circulation du foie favorise l'apparition de ma-
nifestations ictériques. D'ordinaire, il s'agit de subictère des con-
jonctives ou des téguments, plus rarementd'un ictère grave pléiochro-
mique, avec hémorragies, épistaxis ou purpura, etc.
La percussion et la radioscopie dénotent une augmentation encore
plus marquée du volume du cœur aux dépens des cavités droite-.
avec accroissement du diamètre transversal.
L'auscultation du cœur ne donne aucune indication spéciale quand
l'insuffisance des cavités droites est consécutive à une symphyse
«lu péricarde ou à des lésions chroniques du poumon : ou bien elle
révèle la présence de souffles organiques ou fonctionnels, surtout
initial el tricuspidien. Ces souffles sont parfois difficiles à percevoir
INSUFFISANCE CARDIAQUE. *:i
à cause de L'accélération excessive <-t <Je la faiblesse des balte
menls du cœur,
Le poula esl petit, régulier, assez rapide ou plus habituellement
irrégulier. L'arythmie esl due alors boîI i des extrasystoles plus-
ou moins répétées, soil à une arythmie complète qui témoigne
d'une insuffisance auriculaire concomitante. La pression artérielle
esl basse, mais l'écarl entre les deux pressions extrêmes peul res
absolument normal.
Le ryth oe des battements des veines jugulai profondément
modifié. Nos prédécesseurs i avaient déjà remarqué et ils attachaient
une grande importance à ce qu'ils appelai ni le |><»uls veineux « i
produit par la réplétion systolique des veines jugulaires préalable-
ment vidées par la pression <Ju doigt. Ils attribuaient ce phénom me
A une insuffisance Iricuspidienne, corollaire nécessaire, suivant eux,
de l'asystolie. < >r, on sait aujourd bui, et Polain l'avait déjà dit, <|u<-
la réplétion systolique des veines jugulaires esl simplement I indice
d'une stase du sang dans l'oreillette, que l'orifice tricuspidien soit
insuffisant <>u non.
La seule façon d'être renseigné -m- la nature des soulèvements des
jugulaires esl d'examiner comparativement les tracés de ces vein<
de 1 1 p tinte «lu cœur <-i «lu pouls radial. <>u j remarque deux ano-
malies essentielles consistant, l'une dans la suppression de l'on le
provoquée normalement par la contraction '!«• l'oreillette, l'autre
dans la fusion des ondes i et yen une onde unique, par suite de
la disparition <l<- la dépression intermédiaire. La premier anomalie
fait prendre aux tracés la forme dite ventriculaire, parce qu<
soulèvements radiaux et jugulaires sont synchrones et semblent
lou- commandés par un acte ventriculaire. L'autre anomalie consti-
tue ce que l'on ;i appelé la forme en dos d'âne. Elles té suent
toutes deux d'une gêne profonde dans le fonctionnement de l'oreillette
presque constante du cas d'insuffisance du cœur droit V03 P
veineux, j». 103 .
\ celte période, I insuffisance des cavités droites pr<
dément, et la mort vient d'ordinaire mettre fin à cette longue agonie.
Elle peut être due à l'asphyxie par encombrement progressil d
bronches, à une complication pulmonaire — broncho-pneumoni
pneumonie <»u apoplexie à une insuffisance rénale, •• une infe
lion hépatique surajoutée avec ictère . enfin, et b< un
plus souvent qu'on n<' croit, ;i une en locardite infectieuse subaiguê,
Bource «lt- thromboses pariétales que l'on retrouvera buj
Le tableau réalisé par ces divers acci lents constitue ce que I on .«
appelé la cachexie i ardiaque.
Il semble que, dans ces circonstances el devant l'imminence delà
mort, I»' rôle du médecin doive se bornerais rendre plus <l<"
il ne faut pas se lasser de rép iter <|u<-. même dans cetl ailé,
Traité de mbdi W1I1. -
658 II. VAQUEZ. — MALADIES DU CŒUR.
tout espoir n'est pas perdu. L'observation montre en effet que
l'insuffisance cardiaque la plus irréductible en apparence n'en
est pas moins capable de régresser. Qui n'a vu revenir presque mi-
raculeusement à la vie, grâce à une médication bien comprise et à
la suite d'une diurèse libératrice, des malades infiltrés de toutes
paris donl la mort paraissait être une question de jours? Mieux
encore! Il arrive parfois que ces mômes malades guérissent après
l'ouverture spontanée des tissus cedématiés et de l'élimination d'une
quantité considérable de liquide, au moment où le médecin, se
croyant impuissant, avait renoncé à toute thérapeutique. A quoi
bon, dira-l-on, si la survie ne doit être que de quelques jours ?
Erreur encore, car la survie peut durer des mois et môme des années-
Nous n'en citerons qu'un exemple. Une femme âgée de quarante-six
ans que nous examinâmes en 1906 était atteinte de cardiopathie
milrale avec insuffisance cardiaque. Or, en 1873, elle avait pré-
senté les mômes accidents, œdème généralisé, hypertrophie du foie
et congestion pulmonaire, comme en témoignait une consultation
signée de Bouillaud, de Potain et de Peter. On l'avait considérée
comme perdue, mais elle n'en guérit pas moins et put reprendre
une existence norma'e, se marier et mener à bien une grossesse.
A côlé de ces faits où les troubles intéressent directement tous les
appareils de l'économie, il en est d'autres où ils sont plus spéciale-
ment localisés sur tel ou tel organe : le poumon, le foie ou le rein.
Il en résulte des formes spéciales dites pulmonaire, hépatique,
rénale, de l'insuffisance cardiaque.
La forme pulmonaire présente deux aspects différents suivant
qu'elle revêt une allure rapide ou chronique et progressive. La
première éventualité est réalisée quand les cavités droites deviennent
subitement incapables de résistera l'augmentation de pression dans
la petite circulation. Lesaccidents ditsgravido-cardiaques en repré-
sentent le tableau plus complet. On peut l'observer aussi chez les
sujets porteurs de lésions milrales banales ou de sclérose étendue
de la plèvre et du poumon. Elle est caractérisée par une cyanose
intense, de la bronchite diffuse avec foyers congestifs disséminés ou
massifs, comme dans le catarrhe suffocant. D'ordinaire, enfin, elle
est accompagnée de manifestations hémorragiques, de crachats
hémoptoïques ou d'hémoptysie^ véritables qui précèdent la mort de
quelques jours.
Plus souvent cependant, surtout au cas de cardiopathie milrale
ou de myocardite scléreuse,les accidents procèdent plus lentement,
et ils se répètentà plusieurs semaines ou plusieurs mois de distance,
en augmentant d'intensité. Au début, ils consistent dans des
poussées de bronchite compliquée de congestion pulmonaire passive ;
plus tard, dans des infarctus avec expectoration sanglante. Parfois
même, les premiers symptômes de la défaillance cardiaque sont
INSUFFISANCE CARDIAQUE. i:t
constitués uniquemenl par la présence de sang dans les crachats;
puis, autour «le- foyers apoplectiques, il se produit des réactions
inflammatoires pulmonaires ou pleurales avec épancbements libri-
neux ou hémorragiques.
Enfin les accidents peuvent consister presque exclusivement, au
moins pendanl un certain temps, dans des pleurésies récidivantes
siégeant «le l'un ou l'autre côté de la poitrine, mais surtoul à
droite. <>n esl amené alors à pratiquer des ponctions répétées. Un
de nos malades «lut être ponctionné trente fois.
La forme hépatique esl caractérisée par la localisation excl
ou plutôt par la prédominance des accidents but le foie. Elle
affecte «le préférence tes sujets atteints de lésion mitrale, de sym-
physe péricardique ou de myocardfte, notamment de myocardite
éthylique. Tout d'abord, elle se manifeste par de la congestion «lou-
loureuse du foie, qui esl le siège de m >uvem ;nts d'expansion syn-
chrones avec la 3ystole cardiaque, par des troubles dyspeptiques
rebelles, <!<• l'anorexie, des vomissements el de la dim nulion des
mines, qui Boni pauvre- ,'i la fois en chlorures el «-n urée. A chaque
nouvelle attaque de défaillance cardiaque, ces troubles se repro-
duisent et s'aggravent; le foie hypertrophié se Bclérose, sa con-
sistance devient plus dure, el il cesse de battre bous la main qui
l'explore; le réseau des \«'in<-- Bous-cutanées se développe par suite
<le la gène progressive >l«- la circulation porte, et l'abdomen se
remplit «le liquide. Comme la pleurésie des cardiaques, l'ascite
nécessite de nombreuses ponctions, justifiées, moins par l'abondance
de l'épanchement, d'ordinaire peu considérable, que par l'obs
qu'il oppose aux mouvements du diaphragme el au jeu de la respi-
ration.
En présence d'un pareil tableau, on peut être exposé à mécon-
naître la cause des acci lent- .-t à les attribuer à une cirrhose primi-
tive du foie «le nature indéterminée. < îette erreur, assez fréquemment
commise, peut être évitée si l'on tient compte des gnements
fournis par les malades qui apprendront que les accidents ont débuté,
mm par des troubles dyspeptiques, mais par de la gêne respiratoire,
par de la dyspné ■ d'effort, en un no >t par '1 -s troubles liés au fon •-
tionnement défectueux des cavités droites. D 'ailleurs, l'exam m m >n-
trera que le cœur est augme ité de volume, 'pu* sa pointe esl rejetée
en dehors, que son diamètre transversal esl exagéré el qu'il esl le
siège «l'un -<>u l'Ile d'insuffisance mitrale ou tricuspi tienne. < m
dura dès lors que les troubles hépatiques, pour accent tés qu'ils
paraissent, n'en sont pas moins la l'une insuffis
cardiaque progressive. Parfois, cependant, emenl à
l'autopsie que l'on reconnaît la nature \ itabld de la ùrrh -
sa relation avec la lésion cardiaqu e.
La forme régale esl Burtoul l'apanage les sujets atteints d'hyper-
660 II. VAQUEZ. - MALADIES DL" CŒUR.
tension artérielle, accompagnée ou non de lésions aortique el rénale.
Ce qui la distingue essentiellement, c'est la présence de troubles
urinaires, la persistance de ralbuminurie et de l'oligurie, en dépit
des médications les plus actives, et aussi l'existence, souvent précoce,
d'une dyspnée à type de respiration de Cheyne-Slokes.
HYPERTROPHIE ET DILATATION CARDIAQUES
L'hypertrophie est due à l'accroissement des parois du cœur, la
dilatation à l'élargissement de ses cavités. Elles sont d'ordinaire
associées, mais en proportion variable, et la dilatation précède tou-
jours l'hypertrophie.
HISTORIQUE ET MÉCANISME. — L'augmentation du volume du
cœur a été signalée au début du xvne siècle par de Baillouet Lancisi,
qui lu' donnèrent le nom d'anévrysme, empruntant ainsi aux chirur-
giens le terme qu'ils employaient pour désigner la dilatation patholo-
gique des artères. Pour Morgagni et Sénac, l'anévrysme cardiaque
consistait surtout dans l'épaississement des parties charnue- et
coïncidait fréquemment avec certains troubles nerveux, notamment
avec l'apoplexie.
En 1806, Corvisart distingua l'hypertrophie ella dilatation. « Dans
le premier cas, disait-il, le cœur est dilaté, ses parois épaissie-, la
force de son action augmentée : c'est l'anévrysme actif ; dans le
second, anévrysme passif, il y a également dilatation, mais avec
amincissement des parois et diminution de force de l'énergie de
l'organe. »
En 181 1, Bertin substitua au mot d'anévrysme celui d'hypertrophie.
Il en décrivit trois variétés : l'hypertrophie simple, caractérisée par
l'accroissement des parois sans agrandissement des cavités ^'hyper-
trophié excentrique, — anévrysme actif de Corvisart, — oùles cavités
et leurs parois sont simultanément augmentées, et l'hypertrophie
concentrique, — anévrysme passif, — où les cavités sont rétrécies el
les parois épaissies.
Ces diverses altérations étaient généralement considérées comme
primitives, les autres lésions, celles des valvules notamment, s'il en
existait, étant secondaires et accessoires.
Bouillaud eut le mérite de montrer que cette interprétation «Mail
erronée et que l'hypertrophie cardiaque, associée aux lésions \alvu-
laires, n'est que la conséquence des troubles mécaniques qu'elles
déterminent.
Cette conception fut universellement admise, puis ou en exagéra
la police cl. pendant longtemps, on crut qu'il ne pouvait pas y avoir
d'hypertrophie cardiaque sans lésion des valvules.
Cependant, déjà au milieu du siècle dernier. Bright et Rêver
[NSUF1 ISANCE GARDIAQ1 l. i.t I
avaient signalé une autre variété d'hypertrophie cardiaque, liée à (a
néphrite interstitielle. Traube l'attribua à une gêne de la circulation
périphérique, que d'ailleurs il ne sul pas préciser, Puis >>ii indiqua
d'autres circonstance- où le cœur peul être également augmenté de
volume, par exemple au cas de déformations rachidiennes, >l ; a • 1 1 » * - -
renccs pleuro-pulmonaires, de goitre volumineux, etc... Maie
nouvelles constatations létruisaient pas complètemenl la concep-
tion de Bouillaud et, pour ne pas Être due à une lésion valvulaire,
l'hypertrophie cardiaque n'en restait pas moins Bymptomatique d'un
trouble de la circulation.
Ultérieurement, quelques auteurs, réédifianl la théorie de l'hyper-
trophie essentielle ou protopathique, onl prétendu >\ serlains
actes physiologiques, comme la croissance, le travail physique, la
grossesse, provoqueraient un accroissement du volume du cœur.
Il- onl créé ainsi un certain nombre d'entités cliniques, artificielles
comme nous le verrons, car leur existence n'est pas démontrée.
Il y ;i moins longtemps que l'on - est occupé du mécanisme de la
dilatation <lu cœur. Les premières recherches sur ce sujet sont dues
àFrœntzel, qui, en 1860, attribua l'œdème pulmonaire à la distension
aiguë <lu ventricule gauche. Lauder Brun ton rattacha à la même
cause certaines variétés d'angine de poitrine.
Plus tard Besnier, rlerringham^ Merklen signalèrent des
de dilatation rapide et totale <lu cœur au cours d'attaques graves
<lr rhumatisme articulaire.
Enfin c'est égale ni à la dilatation «lu cœur qu'Aufrei lit a attri-
bué les principales complications de la myocardile alcoolique, \ inay
et nous-même les accidents gravido-cardiaques, Feilchenfeld l'asys-
tolie des iu<li\ idus surmenés.
[1 résulte de ces uotions que l'hypertrophie et la dilatation sont
<lc nature «•! de signification très différentes, La première constitue
une sorte de réaction de défense du cœur contre tout obst
opposé à son fonctionnement , la Beconde est, au contraire, une
réacl ion de détresse tém lignant de l'insuffi sance de l'organe à sub-
venir à un surcroît de travail ou même aux ln-~.un- normaux de
la circulation.
De ["lus Potain a justement fait remarquer que, - il peul 3 avoir
dilatation -an- hypertrophie, l'hypertrophie ne se conçoit pas
dilatation préalable, l'acte initial du cœur surpris par un travail
intempestif consistant nécessairement dans un agrandissement de
ses cavités Quand le muscle, dit-il, est ainsi dilaté, la m
Banguine Bur laquelle il ai -•■ contracter étant plus considéra
l'effort qu'il est obligé de fournir pour pousser le sang dans le sys-
tème artériel augmente en proportion. Il en résulte que 1 hypertro-
phie Buccède nécessairement à la dilatation. Encore faut-il, ajou-
terons nous, que le myocarde soit sain, c'est l'étal organique du
662 II. VAQUEZ. — MALADIES DU CŒL'R.
muscle qui explique la diversité des modes d'association de la dila-
tation avc<- l'hypertrophie.
A. la période d'adaptation des cardiopathies valvulaires, l'hyper-
trophie l'emporte sur la dilatation et prédomine à la région du co-ur
situé eu anioiil de la lésion. C'est grâce à cette hypertrophie, dite
concentrique ou anévrysme actif par les anciens auteurs, que l'équi-
libre circulatoire est conservé.
Quand l'énergie du myocarde s'affaiblit, îa dilatation s'ajoute à
l'hypertrophie, par exemple à la phase ultime des cardiopathies va!-
vulaires. Enfin si les fibres myocardiques sont préalablement altérées,
l'hypertrophie est impossible et le cœur e-t exclusivement di'alé.
Les myocardites infectieuses, rhumatismales, diphtériques, etc., ou
toxiques comme la myocarditc alcoolique, réalisent ce type de lésion
connu jadis sous le nom d'hypertrophie excentrique ou d'ané-
vrysme passif.
H YPERTROPHIE.
Bien que, pourles raisons exposées précédemment, l'hypertrophie
du cœur soit toujours secondaire et symptomatique. nous décrirons
cependant, pour nous conformer à l'usage, les diverses variétés
d'hypertrophie qualifiées, selon nous à tort, d'essentielles.
Hypertrophies soi-disant essentielles. Hypertrophie de
croissance. — En 18(30, Richard PlaiT émit l'idée que la croissance
déterminait une augmentation de volume du cœur due, d'après lui,
moins à une hypertrophie véritable qu'à une dilatation des cavités.
En 1885, Germain Sée soutint la même opinion. Dans un mémoire
qui eut un grand retentissement, il prétendit que « chez nombre de
sujets de quatorze à vingt ans le cœur subissait une augmentation
de volume exagérée relativement aux autres parties du corps ». Il
en résultait une hypertrophie à laquelle il donna le nom d'hypertro-
phie cardiaque de croissance. Le mot fit rapidement fortune. 11 avait
pour les médecins l'avantage de réunir sous une appellation commune
des troubles multiples d'origine très complexe, et il n'effrayait pas
trop les malades ni leurs proches, car la chose qu'il désignait était,
de l'avis de tous, essentiellement transitoire et curable.
Le soi-disant type morbide décrit par Germain Sée a été accepté
par un certain nombre d'auteurs, par Laache de Christiania) notam-
ment, et la plupart des publications modernes en font encore
mention.
Cependant les arguments présentés par Germain Sée sont d'une
insuffisance qui déconcerte, et on a peine à croire qu'on ait pu
leur accorder quelque valeur.
D'après cet auteur, l'hypertrophie cardiaque de croissance serait
caractérisée par des troubles fonctionnels, palpitations, dyspnée,
INSUFFISANCE CARDIAQUE. SS— 663
céphalée, el par dea signes physiques, augmentation de volume cîu
c<r-ur. souffle Bystolique et enfin irrégularité des battements du cœur
et du p:>uls.
o Le cœur, dit-il, esl augmenté de volume, el il sufGl simplement
de pratiquer la mensuration pour s'en convaincre. Mais 1 auteur n en
donne aucune preuve ; il n'indique ni le procédé donl il s'est servi,
ni les résultats auxquels il esl parvenu. ' >r, si l'on mesure le i œur,
comme nous l'avons rail avec notre maître Potain, on voit que, chez
les sujets de huit à vingt ans, le cœur subil un accroissement, non
excessif mais parallèle à celui <!»• l'âge, du poidsel de la taille el
que, quand il n'en esl pas ainsi, l'augmentation anormale «lu volume
du cœur résulte <l<- conditions pathologi [uea indépendantes de la
croissance : déviations rachidienne respiratoire avec obstruc-
tion nasale <>u pharyngée, alîecl ions chroniques des poumons, etc..
Quant au souffle systolique, Germain Sée ne dil pas «»ii il -i< >ge.
Son existence lui suffit, el il oe -<• pose même pas la question de
savoir comment un souffle peul révéler une hypertrophie du
cœur.
Reste l'arythmie qui consisterai! dans des battements très rappro-
chés, se manifestant par séries de li"i> ou quatre pour reprendre
ensuite un rythme régulier |" ndanl un certain nombre de pulsations.
Or il n'\ a qu'une arythmie qui réponde à ces caractères
l'arythmie respiratoire, très fréquente chez les jeunes sujets el Bans
signification pathologique.
Les troubles fonctionnels n'onl pasplus de valeur. La ta< hycardie
ou les palpitations n'onl rien à faire avec une augmentât!»
volume du cœur; elles >"iit de règle chez les chlorotiques, dont le
cœur esl |>lwi"t pelil <in<' gros. La dyspnée reconnaît de
multiples dans lesquelles l'influence cardiaque a entre que pour une
faible part, à moins de cardiopathie organique. La céphalée est un
phénomène banal qui peut être Lié à la croissance, à des troubles
dyspeptiques, mais non ;> une hypertrophie du cœur.
La notion de l'hypertrophie il»- croissance a été combattue par
Constantin Paul, par iiuchard el par nous même.
Dana un travail publiéen 1895 avec Potain, nous avons montré
<|uc l'on englobe sous le nom <\ hypertrophie de croissance des rails
très disparates où l'hypertrophie du cœur n'entre en général pour
rien Les BÎgnés .i l'aide desquels on prétend la reconnaître ne
témoignent en aucune façon de Bon existence, el l'examen direct du
cœur montre au contraire qu'elle fait précisément défaul quand la
croissance esl Beule en cause, Sous des influen :esdi vons-
nous ajouté, le cœur peul -an- doute subir certaines rao lifications
dans Bon rythme el même des dilatations pass
blablement ces dilatations se produisent pendant la péi rois-
sance plus aisémenl qu'à aucune autre époque de la vie, mais
664 il. VAQUEZ. — MALADIES DU CŒUR.
imputer à une soi-disant hypertrophie idiopathique les désordres
énoncés ci-dessus, c'est aller à l'encontre des laits. »
Dans un travail publié récemment avec Donzelot, nous avons con-
firmé ces données au moyen de la radioscopie. Nous nous sommes
élevé contre l'abus du diagnostic d'hvperlrophie et des réformes
militaires qu'il entraîne. Le plus souvent, cette soi-disant hypertro-
phie lient à la disposition particulière du cœur, dont le grand axe
est dirigé verticalement en raison de la constitution du thorax.
Nous en avons conclu, d'accord avec le Bulletin officiel du Minis-
tère </c lu Guerre sur l'aptitude physique au service militaire de 19 IG,
qu'un pareil diagnostic ne peut justifier une proposition de réforme
que s'il s'appuie sur la radioscopie et s'il est accompagné de l'énoncé
des causes qui ont provoqué ou qui accompagnent l'hypertrophie.
Hypertrophie de travail. — On a désigné sous ce nom l'hyper-
trophie des parois ventriculaires que produiraient chez des sujets
sains l'exercice méthodique et l'effort. Cette sorte d'hypertrophie
constituerait un acte physiologique très différent de la dilatation
provoquée parle surmenage physique chez desindividus insuftisam-
ment entraînés ou débilités.
Cette donnée ne repose, ce qui est assez singulier, que sur des
faits tirés de Panatomie comparée.
Dans des recherches faites en 188 i par Bcrgmann, à l'instigation
de Béllinger, cet auteur nota que le cœur des animaux sédentaire?,
comme le cochon et la vache, était relativement plus petit que celui
des animaux de course, le cheval, le chien, le lièvre et surtout le
cerf. Les oiseaux à vol rapide ont le cœur trois à quatre fois plus
gros que celui de l'homme comparativement à la masse du corps.
Ces constatations ont suffi aux auteurs allemands pour conclure que,
ehez l'homme, les . exercices physiques devaient entraîner une
hypertrophie du cœur.
A cette induction par analogie nous avons avec Potain préféré
l'observation directe. En 1893, nous avons examiné un certain nombre
de sujets entraînés aux exercées, notamment des moniteurs de
gymnastique de régiment. Nous avons vu qu'en effet le volume du
cœur augmente, mais proportionnellement à la durée de l'ei traîne-
ment, pour revenir à la normale dès qu'il est suspendu. Cela esl
d'ailleurs logique et, pour s'adapter à un effort continu, le cœur
doit nécessairement devenir plus gros, comme les muscles du mollet
chez les coureurs de profession. S'agit-il là d'une hypertrophie ?
Assurément non, car le mot d'hypertrophie implique l'idée d'un
excès de développement, alors que, dans les cas précédents, l'aug-
mentation de volume est e>.act< ment graduée sur le travail a fournir
et, en d'autres termes, physiologique.
Pour ces raisons, nous estimons que la notion de l'hypertrophie de
travail doit être rayée de la nosologie.
I> si l FISANCE ( A.RDIÀQUE. i.i
Hypertrophie de la grossesse. En l>-s, puia plus lard en
is7«j, I. archer a conclu <Ju résultat de 130 autopsies que
travail >\o la gestation avait normalemenl pour eOel d'hypertrophie r
le cœur. Cette assertion, admise p ir Blol ol par Duroziez, a été con-
testée par Gerbardt, par Friedreich el par Fra ntzel. Ce dernier
.-iiiieur a montré que l'on ne pouvait tirer aucune corn lusion du
travail de Larcher, parce qu'il n'a pas tenu un compte suffisant
la taille <lrs sujets, de leur poids, ni des c lusea de la mort.
Dreysel a repris la question dans ses recherches faites de 18"
1890 à l'Institut pathologique de Munich. Comme Larcher, il «lit
avoir noté que le cœur augmentait pendant la ^r' et que celle
augmentation, de 8 p. 100 en moyenne, était proportionnelle à celle
du poids du corps, fœtus compris. Ultérieurement Lohlein el MuB< r
n'en ont pas moins déclaré que, dans lea conditions normales de la
grossesse, le cœur n'était pas hypertrophié. Même affirmation de la
part <\c Letulle, appuyée sur des examens cadavériques où le p
moyen du cœur do femme en état de gestation a été trouvé de
233 grammes, alors que le poids normal est de 1 2 là 2 l< gère
augmentation tenait d'ailleurs à ce que, dans la moyenne, et li
compris le cœur d'une femme de quarante-trois ans li d'une
éclamptiqup, pesanl l'un et l'autre plus de 250 gramme?.
h.-us un travail publié en 1890 avec notre interne Millet, nous
avons confirmé sur le vivant les observations de ces auteurs. Sur
trente et une femmes, nous n'avons constaté que sept fois un
dév< loppemei i anormal du cœur, proportii □ qui peut tout d'abord
paraître un peu foi te, mais qui s'explique par ce fait que nos obs r-
vatlons ont été r< cueillies dans un Ben ice de médecii o de la Mat r-
nité ou ne Be trouvent que des fen mes enceintes mala ip-
posées t< lies. D'ailleurs, dans ces sept cas, l'anomalie de déve'oj | e-
ment - expliquait par des raisons indé| ei
\«ui< .liions donc '-H conclusion que rien o'autori e a adme
qu'il existe au cours c*e la grosse se une hypertrophie cardiaque,
idiopathique < u essentielle.
Hypertrophie essentielle congénitale. — En 190*, Hedinger a
rapporté le <-a- d'un enfant de quatre mois m<>it de broncho
pneumonie, chez lequel le cœur pesait 190 grammes, < trame celui
d'un adolescent «le quatorze à quinze ans. Lliyperlr phie por'ait
-tir le ventricule gauche, <vt il n'j avail aucune malformation i u
laire capable '!«' l'expliquer.
L'auteur a rappelé à cette occasion que Bednar, puis lia..
Benecke, Epron Bvaientdéjà signale* l'hypertrophie totale < le
du cœur chez des nouveau-nés, indépendan ment '!«• t«>nt autre
lésion,
• es faits Boni i i!ii< iles a inlerp éler lledii ^cr suppose un trouble
de la fonction chromaffine, analogue à celui m\<> [ué par nous-même
€66 II. VAQUEZ. — MALADIES DU CŒUR.
et par Wicsel pour rendre compte de certaines hypertrophies car-
diaques qualifiées d'idiopathiques. Ce n'est là, ajoute-t-il, qu'une
hypothèse, car dars les cas qu'il a publiés les capsules surrénales
étaient indemnes de toute lésion.
Nous n'avons Irouvé dans les travaux français aucune confir-
mation de la soi-disant hypertrophie congénitale primi'.ive. C'est
€n tout cas un sujet qui demande de nouvelles recherches.
Hypertrophies symptonialiques. — L'hypertrophie est tota'e
ou partielle. Elle a pour effet de déterminer une augmentation de
volume du cœur, naturellement plus marquée dans le premier cas
que dans le second. Il y a Jeux moyens de la reconnaître : la
pesée et la mensuration.
La méthode de la pesée ne donne pas la mesure réelle de l'hyper-
trophie, car elle ne peut pas faire abstraction des autres facteurs, —
surcharge graisseuse, néoformation conjonctive, — qui inter-
viennent pour une part plus ou moins importante dans le poids total
de l'organe. Cette réserve faite, et en admettant que chez l'homme
normal le cœur pèse 300 grammes et 280 chez la femme, on pe^t
considérer comme hypertrophié tout cœur dont le poids atteint
350 grammes chez l'un et 300 grammes chez l'autre. Les chiffres
plus forts de 500 à 600 grammes ne sont pas rares, môme celui de
1 000 grammes n'est pas exceptionnel.
La mensuration peut être pratiquée grossièrement en comparant
le volume du cœur avec celui du poing du sujet qui lui est sensible-
ment équivalent à l'état normal, ou au moyen d'un ruban méliique,
en ayant soin de faire porter les recherches au même endroit, à
la partie moyenne des ventricules (Je préférence. Le tableau suivant,
emprunté à Letulle, donne l'épaisseur comparée des parois normales
et hypertrophiées :
Cœur normal. Cœur hypertrophié.
Ventricule droit 5 A »i millimètres. 8 à 10 millimètres.
Ventricule gauche 10 à 15 — 18 à 20 —
Oreillette droite 2 à a — 4 à 5 —
Oreillette g\.uche 2 à 3 — 5 à 6 —
Cloison 1J à l.i — 16 à 15 —
L'aspect du cœur hypertrophié varie suivant la plus ou moins
grande importance des lésions associées : adipose cardiaque, pré-
sence de traclus fibreux, etc. Quand l'hypertrophie est pure, la paroi
cardiaque est dure et résistante. Sa coupe présente une teinte rouge
uniforme.
A quoi lient l'hypertrophie ? A l'hyperplasie des cellules ou à
leur hvpernutrition ? D'après Letulle.il ne semble pas qu'il s'agisse
d'hyperplasie, bien que cet auteur, en raison de la difficulté qu'il y a
à interpréter les coupes hislologiques, ne soit pas très affirmalif. « En
tout cas, dit-il, les cellules musculaires grêles de 5 à 8 a, seul
INSUFFISANCE CARDIAQUE.
*:t-
témoignage d'un pro :essus de néo-formation, nés ml pas pi .- nom-
breuses dans te myocarde hypertrophié que dans un poinl pris au
hasard d'un myocarde normal.
L liyper nu trit ton, ou autrement dit l'augm ntationde vol me des
cellule-^ musculaires préexistantes, est plu-' lacil< istater, el
c'est probablement elle qui en c t cause. <>n \ il en effel que,
dans le cœur hypertrophié, le diamètre des faisceaux primitifs,
qui d'ordinaire ne dépasse pas -i u., atteint quelquefois 27 el même
30 a. Enfin, bien qu'il n'y ail pas de multiplication des noyaux, ceux-
ci présentent presque toujours une augmentation notable de volume.
L'hypertrophie cardiaque
affecte les dispositions top<
graphiques les plus diverses.
Très souvent les ventricules
sont seuls intéressés, le ven-
tricule gauche Burtoul ; «l 'au-
tres fois ce sont les oreillettes,
principalement l'oreil ette
gauche. La dilatai ion, qui esl
(l 'ordii aire sso iée à I 'hj per-
trophie, esl moins fréquente
dans le premier cas '| e dans
le second. (Juand l'hypertro-
phie atteint simultanément les
deux ventricules, le coeur offre
un aspect globuleux très i a-
ractéri tique. Quand elle porte
pre que exclusivement sur le
ventricu'e gau< ne, te si Ion
intervenlriculaire esl rejeté
ver- la droite, el le venlricul ■
droit disparaît presque <-:iliè-
remenl de la face antérieure
du cœur. C'est l'inverse quand l'hypertrophie porte sur 'es cavités
droites.
L 'hypertrophie cardiaque ne détermine par elle-même au un
trouble fonctionne] appréciable, si ce n'est pai fois une sensation
de plénitude de la région précordiale. Qujnt à l'augmentation de
l'énergie des battements, à la vibrance du pouls et à - al ion
de lafaceavec céphalée que les auteurs rattachaient à la pléthore
sanguine el a l'hypertrophie cardiaque, elles n'o t rien a faire avec
elles.
En résumé, ce sont seulement les signes objectifs qui permettent
de ree. nnaître l'hypertrophie du cœur.
A l 'inspection, <>n note souvent une voussure de la région pr
li- 138 \. Iiyperli iphie du \ enlri
i(. il.! i
des cavités droit
668
II. VAQUEZ. — MALADIES DU CŒUR.
diale, Laquelle ne se voit d'ailleurs que quand L'augmentation de
volume porte sur les cavités gauches. Même dans ce cas, elle peut
n'ôtre que peu apparente chez, les adultes, tandis qu'elle est presque
toujours assez manifeste chez les jeunes sujets, à cause delà flexibi-
lité du thorax.
Au cas d'hypertrophie ventriculaire gauche, la pointe est abaissée
dans le sens vertical et vient battre dans le sixième espace, plus
rarement dans le septième, mais jamais, quoi qu'on en ait dit, dans le
huitième. Les observations qui en ont été rapportées tiennent très
probablement à une numération défectueuse des espaces inter-
costaux.
Quand les cavités droites sont hypertrophiées. la pointe est égale-
Fig. 129. — Double lésion mitraie. —
Augmentation de volume des deux
ventricules.
Fig. 130. — Hypertrophie du ventri-
cule gauche (lésion aortiquc).
ment abaissée, mais elle est en même temps rejetée en dehors dans
la région axillaire. On sait que. dans ce cas, l'hypertrophie est tou-
jours accompagnée d'une dilatation notable.
La percussion pratiquée par le procédé de Polain donne le chiffre
de l'aire de matité. Chez l'adulte normal, il ne dépasse pas
100 centimètres cubes. Quand il est supérieur, il indique une aug-
mentation pathologique du volume du cœur, donnant lieu à des
images différentes suivant les cavités du cœur hypertrophiées
(fig. 128).
Mais de tous les procédés d'exploration, c'est L'examen radiOsco-
pique qui fournit Les indications les plus précises.
L'augmentation du volume des deux ventricules est caractérisée,
sur un cardiogramme pris en position frontale (fig. l"-9), par le
grand développement du tracé dans le champ pulmonaire gauche,
le rejet de la pointe en dehors et son abaissement a '2 ou 3 centi-
mètres, ou même plus, au-dessous du diaphragme pendant Tins-
INSUI l ISANCE CARDIAoi E
i:t
piration profonde. La forme de la pointe est arr tndie el globuleuse.
Enfin, sans recourir au tracé, on peut, par un moyen plus
rapide et aussi sur. se rendre compte de l'importance de la mâss
ventriculaire. I! consiste à chercher à quel momenl l'ombre du cœur
disparaît, derrière la colonne vertébrale dans la position oblique
Fig. 131. — K -ir.'-i issemi Snilal
de l'artère pulmonaire. Le ventricule
droit es) seul augmenté de volume. Il
refoule on haul el en dehors le
t ricule gauche donl la pointe se voil
'•ii P cœur en Babot ,
tricuspidienne.
P isition oblique anti
' ' Jume du
ventricule i si plu- considérable
celle d< ne. En
conl » 1 1 1- ventriculaire normal.
postérieure droite. Pour cela, on peul utiliser un dispositif spécial,
dil goniomètre Vby. p. .83), qui donne la mesure exacte de l'angle
in — Rétrécissement milral pur. Posi-
tion oblique postérieure droite à 50°. L'oreil-
lette gauche, Irèi augmentée de volume,
projette une ombre qui masque une partie
de 1 espace c'air rétro i ardiaqu (.
■
lion
i 5"°.
d obliquité «lu corps. \ l'étal normal, quand on lut tourner le sujel
surlui-même, l'ombre du cœur disparaît sous un angle de 30 di
en moyenne. Quand il est plus é'évé, de i" grés par exemple,
on peul être certain que la m tsse ventricu aire esl très augna
de \ olume.
070
H. VAQUEZ. — MALADIES DU CŒt R.
L'augmentation isolée du ventricule gauche (fig. 130) se reconnaît
à ce que la pointe du cœur, médiocrement rejetée en dehors, reste
habituellement au-dessous du diaphragme, même pendant l'inspi-
ration profonde. D'autre part, Sur un tracé orthodiagraphique, le
Fig. 13j. — Insuffisance tricuspi lienne.
En position frontale, l'ombie de l'oreil-
lette droite est très agrandie, surtout
dans la zone indiquée par la flèche.
Fig. 136. — Même malade en position
oblique postérieure gauche à 50°.
L'ombre de l'oreillette droite se con-
fond avec celle de la colonne verté-
brale.
diamètre horizontal est sensiblement normal, tandis que le diamètre
longitudinal augmente. Enfin le point G, point d'origine du ventri-
cule gauche, est plus ou moins relevé. La convexité du contour
gauche est augmentée: sa pointe est
arrondie et, en position oblique postérieure
droite, l'ombre du cœur ne disparaît
derrière la colonne vertébrale que sous un
angle supérieur à 30 degrés.
Plus récemment, nous avons, avec
Bordel, proposé un autre procédé, dit de
l'indice de profondeur, qui permet de dé-
celer l'hypertrophie du ventricule gauche
dès sa phase initiale (Yoy. p. 84).
L'augmentation isolée ou prédominante
Fig. 137. - Même malade en ju ventricule droit provoque un déplace-
position oblique antérieure , , . . . . .
gauche à 50» Le profil de ment de la pointe, qui est rejetée en
l'oreillette droite OD fait dehors et relevée, un accroissement du
une saillie plus grande dans diamHre longitudinal et plus encore du
le poumon que le ventricule ,. . ° . .. ,
droit VD. diamètre horizontal, comme on le voit dans
la figure 131, concernant un sujet atteint
de rétrécissement congénital de l'artère pulmonaire. On remarque
également que le contour inférieur du cœur est plus ou moins
abaissé.
En position oblique antérieure gauche, la partie de l'ombre du
INSUFFISANT I CAltWAQl l *» • "1
contour du cœur qui correspond à la région ventriculaire présente
un renflement très marqué, en rapportavec l'accroissement de volume.
La ligne pointillée de la même figure indique schémaliquemenl le
contour qui correspondrait :'i la position normale fig. :
L'augmentation de volume de l'oreillette gauche se constate sur-
toul (J;ms 1<^ positions obliques
En position oblique postérieure droite, comme en position oblique
antérieure gauche, le rayon normal passant parle médiastin posté-
rieur est tangent au bord <l«' l'oreillette. An cas d'hypertrophie, 1<'
contour de l'oreillette se développe en arrière el à gauche du cœur
et son ombre envahi 1 l'espace clair rétro-cardiaque fLr. 133 et 134 .
L'augmentation de volume <\o l'oreillette droite - • révèle surtout
dans l'examen en position frontale, celui dans les positions obliques
iiY'ianl qu'accessoire.
En position frontale, on voit l'oreillette droite se profiler à droite
du sternum, el sa Baillie esl d'autant plus grande < [ n»* l'oreillette esl
j » 1 1 1 : — développée. Mais il Paul pour cela que l'agrandissement <lt*
l'ombre affecte sa portion supérieure flèche fig. 135 , caria dilatation
du ventricule <ln>il donne également lieu à un débord de l'ombre du
côté droit qui n'intéresse alors que sa moitié ou son tiers inférieur.
En position oblique postérieure gauche, l'ombre de l'oreillette
envahit plus ou moins l'espace clair rétro-cardiaque, quand le tracé
estjpria sous un angle de 50 degrés fig. 136 . En position oblique
antérieure gauche, le contour de l'oreillette droite décril une courbe
à grand diamètre débordant l'ombre du ventricule droit fi:_r. 137 .
C'est l'inverse quand I'augmentation"de volume de ce ventricule est
proportionnellemenl supérieure & celle de l'oreillette \\^
Les données précédentes ne donnent naturellement que la mesure
de l'accroissement de volume <lu cœur, sans dire s'il est dû à une
hypertrophie ou a u lilatat ion. Mais l'on sail que c'est la dilatation
qui l'emporte quand l'augmentation 'l<- volume affecte les cavités
droites, l'hypertrophie quand elle affecte les cavités gauches-
Hypertrophie au cours des cardiopathies.
ont toutes pour effet de déterminer Une augmentati >n du volume du
cœur débutant parla distension de la cavité située en amont de
l'obstacle, h suivie d'une hypertrophie réactionnelle de
parois. Celle-ci a pour effet de rétablir l'équilibre circulatoire au
moment ou il menaçait d'être rompu el de permettre au ca
B'adapler aux conditions défectueuses créées par 1 1 lés on \u~-i
l'appelle-l-on, pour celte raison, compensatrice ou providentielle.
i 'est grâce ;'i «"11'' que s'établit cette phase 'lii<' si! >nc irfois
fortlongue, des cardiopathies val vula ires Ainsi s'expliquent l'hy-
pertrophie <\c l'oreillette gauefa s de rétrécissement mitral, cHK»
du ventricule gauche ou du ventricule <lr>>it au •
tique ou de lésion de l'appireil pulmonair Quand les lésions
072 H. VAQUEZ. — MALADIES DU CŒUR.
valvulaires sont complexes, l'hypertrophie intéresse simultanément
plusieurs régions du cœur, les oreillettes comme les ventricules.
Les adhérences péricardiques produisent des effets identiques,
c'est-à-dire une dilatation des cavités cardiaques, des cavités droites
notamment, avec hypertrophie réactionnelle. Au cours de la sym-
physe, le cœur est à la l'ois dilaté et hypertrophie.
La myocardite scléreuse diminue la résistance du cœur et favo-
rise également sa dilatation, accompagnée d'une hypertrophie,
d'ordinaire assez modérée.
Hypertrophie indépendante des cardiopathies. — On la ren-
contre dans un grand nombre de circonstances : déviations rachi-
diennes, symphyse pleurale, goitre volumineux ; mais il est rare alors
qu'elle explique à elle seule l'augmentation de volume du cœur, et
la dilatation l'emporte habituellement sur l'hypertrophie. Celle-ci est
plus marquée au cours de-; lésions rénales, surtout de la néphrite
scléreuse et même, dans ce cas, la dilatation fait rarement défaut.
La coexistence de l'hypertrophie cardiaque avec des lésions du
rein a été signalée par Bright en 1830, par Rayer en 1839. Mais c'est
surtout Traube qui, en 1856, en a indiqué la fréquence et les carac-
tères. Il a montré qu'elle est presque constante dans la néphrite sclé-
reuse, où il l'a retrouvée dans 93 p. 100 des cas.
Le cœur rénal est constitué avant tout par une hypertrophie du
ventricule gauche ; son poids est en moyenne de 400 à 500 grammes,
mais il peut être plus considérable (fig. 138).
Au début, le ventricule gauche et ferme, globuleux et donne la
sensation d'un cylindre plein. A la coupe, les parois ont une épais-
seur de 2 à 3 centimètres; les piliers de la mitrale sont également
hypertrophiés et presque au contact les uns des autres. Mais à ce
moment, comme l'avait noté Traube, les lésions interstitielles sont
peu importantes. La cavité ventriculaire est rétrécie; l'hypertro-
phie est concentrique, et c'est là, dit Chauffard, son caractère le plus
frappant.
A une période plus avancée et surtout à la phase terminale, le
myocarde, scléreux et affaibli, se laisse distendre, et la dilatation
finit par apparaître.
A l'écran radioscopique (fig. 139), le « cœur de Traube » se révèle
par une augmentation de tous les diamètres du cœur. Ils peuvent
atteindre, le longitudinal, "21 centimètresau lieu de 15, maximum nor-
mal; le basai (D'G), 15em,5,au lieu de 11 centimètres ; le diamètre
ventriculaire gauche (GG'), 12 centimètres au lieu de 8em,5. L'in-
dice de profondeur est de 30 millimètres au lieu de 1 i. Enfin l'organe
est arrondi, globuleux ; sa pointe s'enfonce profondément dans le
diaphragme gauche. Le contour de l'oreillette droite, régulièrement
convexe, l'ait une saillie exagérée.
Quel lien mystérieux unit l'hypertrophie à certaines lésions du
INSU! FISANCE GARDIAQ1 E.
ï:i
rein? C'est La question que Brighl s'esï posée toul le premier dans
ses magistrales études. Pour lui, l'hypertrophie ne pouvait être due
qu'à « quelque cause capable d'entraîner le cœur a des efforts
excessifs, soit, ajoutait-il, que le sang altéré produise directement
•^■l
m^^
Fig. 138. - Hypertrophie totale du cœur dans un i as de b< léro
ur de Traube).
s|"' le ,'"'1"' une excitation irrégulière ei inaccoutumée, soil qu'il
agisse de telle manière sur les capillaires de l'organisme qu'il Ibrce'le
cœur à 9e contracter avec plus d'éner
gie pour permettre la circulation dans
les branches les plus éloignées du sys
tème vasculaire . Ayanl ainsi réduil
le problème àdeux solutions, la théorie
toxique et la Un-,, ri,- mécauique, il ne
Be crut pas en droil de conclure, el a
l'heure actuelle c'esl en ;ore entre ces
théories que l'on li<;-ii<\
La nu Onu roxiQi i semble avoir eu
,a préférence de Bright, mais sans
arguments décisifs, el la rétention
des matières excrémentitielles ne
parait guère susceptible d'obliger
comme il l'a pensé le cœur à unefforl plusgrand . Ileal Bûr.entout
cas, qu'elle ne détermine pas degêne appréciable dans la circulation
périphérique, car, dans des recherches expérimentales, Potain a
l'uviii m m XXIII
II. i ■
çn,t h. VAQUEZ. — MALADIES DU CŒUR.
montré qu'un sérum chargé d'urée ne met pas plus de temps que de
l'eau pour traverser un tube capillaire de volume déterminé sous une
pression constante.
La théorie toxique a été reprise et modifiée par Johnson, qui a
attribué aux matières excrémentitielles un rôle un peu différent.
Pour lui, le sang adultéré exciterait la contractilité des artères
— ou plutôt des capillaires généraux — et produirait ainsi un obstacle
au cours du sang qui finirait par forcer le cœur à s'hypertrophier.
Mais ce n'est pas tout. Cet obstacle, fonctionnel au début, deviendrait
plus tard permanent, et le spasme vasculaire, exagérant le travail des
artères, déterminerait à la longue un épaississement de leur tunique
moyenne. Comme on le voit, Johnson faisait intervenir dans la con-
ception primitive de Brightune influence organique, liée à des mo-
difications constitutives du système vasculaire périphérique, modi-
fications que Gull et Sutton devaient ultérieurement envisager d'autre
façon.
Quoi qu'il en soit, la théorie toxique avait été, pour de multiples
raisons, défmitivementabandonnée, quand, dans cesdernières années,
elle a été invoquée à nouveau, à la suite de recherches faites sur les
relations de l'hyperplasie surrénale avec l'hypertension artérielle et
la sclérose du rein. Le poison incriminé alors est non plus une sub-
stance excrémentitielle indéterminée, mais une substance toxique,
l'adrénaline, produite par l'organisme lui-même, et dont l'action sur
la tension artérielle est aujourd'hui bien connue. A vrai dire, celte
nouvelle conception, restée à l'état d'hypothèse, n'a conduit qu'à des
résultats assez contradictoires. Toutefois elle nous paraît rationnelle,
et on aurait tort de l'abandonner sans autre examen.
La théorie mécanique a été proposée par Traube, dès ses premiers
travaux, mais il ne la conçut pas toujours de la même manière.
Tout d'abord il attribua l'hypertrophie à la gène circulatoire pro-
voquée par le rétrécissement des vaisseaux capillaires du rein atro-
phié, la pression artérielle devant, suivant lui, s'élever nécessaire-
ment, comme il arriverait « dans un réservoir dont l'écoulement
diminuerait, l'apport du liquide restant le même ». Cependant un
examen plus attentif lui montra que la gène de la circulation dans
un territoire aussi restreint que celui du rein ne pouvait guère pro-
voquer une élévation de pression assez considérable pour entraîner
l'hypertrophie des cavités gauches du cœur. Pour cette raison, Traube
abandonna lui-même cette interprétation.
En 1872, Gull et Sutton prétendirent que l'obstacle qui produirait
l'hypertrophie du cœur consistait moins dans les altérations rénales
que dans les lésions diffuses des vaisseaux, si fréquentes chez les
brightiques, et constituées essentiellement par l'infiltration d'une
substance graisseuse particulière dans leur tunique adventice. Mais
« l'artério-tibrose capillaire » décrite par ces auteurs n'est pas cons-
ÏNS1 I I 1- LNCE CARDIAQUE. *:,
Unie, ou biewellcn'est qu'accessoire, et elle est incapable d'expliquer
^hypertrophie cardiaque, car il est certain quelle n'appartitcni'apres
Entre temps, Traube poursuivait ses re cherches. De plus en plu,
convaincu que l'hypertension artérielle esl la cause de gros cœur
des brightjques, il s'était demandé, an moment, si eUe n'était pas
due à 1 augmentation de la masse sanguine par diminution de le*
;i'<-|'';;< ''<• -< " ?e s'arrêta d'ailleura pas longtemps à cette
hypothèse lobservaUonluiayant montré que, chez les brîghtiqu
la quantité de 1 eau éliminée n'esl pas inférieure à la normal
Cesl alors que envisageant leschoses>utrement,il vit dans l'hyper-
tension le phénomène initial qui commande tous les au i
rose rénale comme l'hypertrophie du cœur. Cette conception n'était
pas nouvelle, et Senhouse-Kirkes l'avait déjà formulée. Mais Iraubc
•«t le mérite de la développer, de l'appuyer sur un ensemble de faits
anatomo pathologiques concluants el d'en montrer l'importan :e en
nosologie.
Depuis, la théorie de l'hypertension primitive a eu des fortui
;,v7"" ]'"^'-" I'"' nombre d'auteurs, elle a été ionienne par
Huchard Si elle .n'est pas universellement admise, c'est parce qu^on
lui a rail -l.-s objections, pour noua sana valeur, Urées de l'expé-
rimentation el de l'anatomie pathologique.
I ne première notion qui ae las travaux de Traube
que les observations onl conûrmée, - est que l'hypertrophie car
diao^enestpas le corollaire néi aire de toute néphrite chronique
Elle faisan défaut sept fois dans la centaine de cas réunis par
rraube,bienquelerein fût parfois réduit à un simple moignon 11
681 ,i""'- 6y,den! 'I'1" lagônede la circulation intrarénale n'est
Pour rien dans l augmentation de volume du cœur, et ce sont ,
,:,,,< dece, &enre qu'avaient conduit Traube à abandonner as ère-
mière explication. '
Inversement, l'hypertrophie cardiaque peut eolncider av<
I"^"'',rl:''1 del»«ypW««.oulereinpolykysUque..in8iqu.l^
eignala Ménétrier el Bloch.
f°?n«ertde6 ce. où elle est indépendant, de tonte lésion rénale
!",H,";r',ll""'1 '"'■"" l'ob^rveti l'un aujet mort au eou
'""';""'v''" Phnlopethi. saturnine, :,|-i.„l„l..,.M,,.,„, . , ,'
k.-"..-I..-.,u, rnesur.,,»» «p.rti. renn.,î7miUin,*trJdeP.,W
676 II. VAQUEZ. MALADIES DU CŒUR.
on vil que le cœurélail très volumineux et que la paroi (Ju ventricule
atteignait 1 centimètres. Il n'y avait pas de sclérose glomérulaire,
el l'on notail seulemenl une sclérose interfibrillaire, très légère,
discutable même, disent les auteurs. Enfin 1rs doux capsules Burré-
nales étaient nettement adénomateusés.
Il faut ajouter à ce fait celui rapporté par Wiesel, d'hypertrophie
cardiaque sans néphrite, mais avec hyperplasie médullaire des sur-
rénales.
L'expérimentation a conduit à des constatations analogues. Auber-
tin a remarqué que, chez les animaux intoxiqués par l'absinthe, le
volume du cœur présente un accroissement considérable, sans lésions
interstitielles du rein, sans athérome ni arlérile viscérale. Même
dans le cas de lésions rénales concomilanles. l'hypertrophie car-
diaque n'est nullement proportionnelle à l'intensité de ces lésions
et, parfois, des hypertrophies cardiaques considérables coïncident
avec des lésions épithéliales légères ; mais il y a d'ordinaire alors
une hyperplasie surrénale corticale ou, exceptionnellement, médul-
laire.
Réduite à ces données, la question paraîtrait insoluble si un autre
facteur, entrevu par Traube et révélé seulement par la clinique,
ne permettait de la résoudre : c'est l'hypertension artérielle.
L'hypertension est en effet, et à n'en pas douter, le chaînon inter-
médiaire entre les néphrites et l'hypertrophie cardiaque ; si elle vient
à manquer, l'hypertrophie fait défaut, quelle que soit la l'orme dé la
néphrite; aussi l'hypertrophie est-elle à peu près constante dans la
néphrite interstitielle parce que l'hypertension est alors de règle. Par
contre, elle est presque toujours absente dans les néphrites chirurgi-
cales, par exemple dans l'atrophie rénale consécutive aux maladies
des voies urinaires, bien que le rein soit réduit parfois à l'état de
moignon. Or, on sait qu'en pareille circonstance la tension artérielle
reste ordinairement normale.
Dans la néphrite parenchymateuse, il n'y a pas habituellement
d'hypertrophie cardiaque parce que celte néphrite ne provoque pas
de modifications de la tension, el quand, par exception, clic csl è\e\ ée,
l'hypertrophie cardiaque apparaît. C'est pourquoi celle-ci est si
fréquente au cours des néphrites scarlatineuses, avec gros rein Ma ne
Nous l'avons notée également chez un sujet morl de néphrite syphi-
litique et porteur d'une très forte h\ pertension artérielle.
I Comment enfin expliquer I In pertrophie du cœur dans le< faits de
Ménétrier, Widal et Boidin, de Wissel, où il n'y avait aucune altéra-
tion notable du rein, si ce n'csl en incriminant l'hypertension notée
par ces auteurs chez leurs malades '?
lui résumé, la théorie de Senhouse-Kirkes el <\c Traube est seule
valable, el l'hypertrophie cardiaque de la néphrite est certainement
due ;'i une gène de la circulation causée par un trouble, non de la
INSUF1 ISANCE CARblA'ji E. «:*
fonction rénale mais du système artériel. Ce trouble consiste dans
l'élévation anormale de la pression, laquelle esl le lien mystérieux
<jui unit l'hypertrophie du cœur aux néphrites.
Une autre conclusion, conforme à l'opinion de Traube, esl que,
des trois éléments qui constituent le Byn Irome cardio rénal,
l'hypertension qui commande les deux autres. Cette antériorité de
l'hypertension sur les lésions du rein el du cœur n'est pas admise
par ion- les auteurs. Non-; la croyons cependant certaine, mais nous
ne nous \ arrêterons pas, ce sujet ayanl été traité dans un autre
chapitre Voy. Hypertension ,
un i / i no \
MÉCANISME. La dilatation du cœur esl le corollaire pour ainsi
dire constant de l'insuffisance cardiaque. Mais la proposition inverse
n'esl pas vraie et, dans une certaine mesure, le cœur peut être dilaté
sans être insuffisant. A quel moment la dilatation devient-elle
pathologique ' l l'est ce qu'il faut examiner d'abord.
\ l'étal normal, la capacité du cœur varie peu, Bon travail étanl
sensiblemenl I'- même. Mais quand !<■ cœur esl soumis a des efforts
répéléSj I'' sang afflue dans ses cavités et tend a les dilater. Cela n'a
d'ailleurs pas de gravité, car le myocarde augmente bientôt 'I épais-
seur, ce qui permet au cœur de s'accommodera l'excès de travail.
C'est ce qui arrive chez les sujets adonnés aux sports. Ces phéno-
mènes Be commandent, sont simultanés plutôt que successifs, et ne
doivent pas être considérés comme pathologiques.
Il en est de même au cours des cardiopathies valvulaircs à la phase
d'adaptation. Comme nous l'avons <lii précédemment, la présence
(l'un obstacle au niveau de l'un des orifices 'lu cœur provoque la
dilatation de la cavité située en amont, dilatation bientôt suivie, m
le myocarde est sain, d'hypertrophie des parois. De ce fait, 1 équilibre
circulatoire esl rétabli au moment où il menaçait d'être rompu.
Ici encore la dilatation, bien nue 1 1 «'- • - a une altération analomique,
ii. ■ constitue pas une condition défavorable pour If cœur, car elle
n'esl pas nécessaiiement accompagnée d'une diminution 'lf Bon
a|>i ilude fond tonnelle.
La véritable dilatation pathologique coïncide avec l'affaiblissement
de l'énergie de la systole cardiaque, qui empêche la déplélion des
cavités el favorise la Blase du sang dans leur inlérieui
de dilatation, que l'on peut qualifier «If dilatation j
pose aux diverses variétés de dilatation active que nous venons
d'étudier.
La dilatation passive apparaît dans in>i> circonstances : en pre
mier lieu, quand un effort soudain Burprend le cœur avant qu'il ail
eu le temps de réagir, par l'hypertrophie de ses paroi-, a l'effort
C78 II. VAQUEZ. — MALADIES DU CŒUR.
excessif auquel il est soumis. C'est ainsi que s'expliquent les cas de
dilatation aiguë, consécutive au surmenage chez des individus en
état de méiopragie cardiaque.
La deuxième condition résulte de l'impossibilité où le cœur se
trouve d'augmenter indéfiniment l'épaisseur de ses parois en pré-
sence d'un obstacle progressivement croissant. C'est ce qui arrive
parfois au cours de la sténose mitrale. Le resserrement de plus en
plus prononcé de l'orifice provoque d'abord, du côté de l'oreillette
gauche, une dilatation accompagnée d'hypertrophie, puis, quand il
devient excessif, un agrandissement tel de celte cavité que la dila-
tation finit par l'emporter de beaucoup sur l'hypertrophie.
Enfin, quand le myocarde est malade, la dilatation passive est le
phénomène morbide initial et prédominant, l'hypertrophie faisant à
peu près complètement défaut. C'est ce que l'on voit au cours des
myocardites infectieuses ou toxiques, la myocardite rhumatismale
par exemple ou la myocardite alcoolique, qui se caractérisent par
une dilatation plus ou moins considérable des cavités cardiaques,
l'épaisseur de leurs parois étant à peine augmentée et souvent même
diminuée.
ANATOMIE PATHOLOGIQUE. — La dilatation cardiaque présenta
des aspects variables, suivant qu'elle est associée ou non à l'hyper-
trophie et suivant la région du cœur qu'elle all'ecte. On peut en dis-
tinguer deux variélés principales : la dilatation totale et la dilatation
partielle.
La dilatation totale donne lieu aux déformations les plus consi-
dérables. Quand elle alï'ecte les quatre cavités, elle fait prendre au
cœur une disposition particulière décrite sous le nom de gros cceur
globuleux ou de cœur en besace. C'est une lésion assez commune
chez les alcooliques et chez les sujets atteints de symphyse car-
diaque. Le cœur en besace est constitué par une poche plus ou moins
ronde qui, lorsqu'elle est vide de l'énorme quantité de sang qu'elle
contient, s'aplatit sur la table d'autopsie parallèlement à ses deux
faces. Parfois cette poche forme un cercle presque complet et, quand1
l'organe repose sur les oreillettes distendues, le sommet du eœurs'in-
vagine pour ainsi dire dans les cavités venlriculaires.
La dilatation partielle peut être limitée à une seule des cavités,
l'oreillette principalement, à droite au cas de sténose très serrée de-
l'orifice kricuspidien, à gauche au cas de rétrécissement mit rai. La
dilatation de l'oreillette gauche peut coïncider alors avec un faible déve-
loppement du ventricule du même côté. Mais il est rare que la dila-
tation de l'oreillette droite ne soit pas accompagnée d'une dilatation
également importante du ventricule droit.
La dilatation isolée du ventricule gauche s'observe chez les sujets-
atteints d'hypertension artérielle ou de lésion aortique, et elle est
presque toujour associée à une hypertrophie ordinairement assez.
INSUFFISANCE CARDIAQ1 !.. *3 — »
notalde des parois du ventricule. Quant à la dilatation isolée du
ventricule droit, elle est plus exceptionnelle, l'excès de pression qui
l'a provoquée Bé propageant très rapidement à l'oreillette, qui est
également dilatée.
Dans la dilatation simple du cœur sans hypertrophie, le myocarde
présente souvent un aspect particulier. Il est presque décoloré et,
comme l'on dit, de couleur •• feuille morte
Les parois ventriculaires sont parfois diminuées de volume les
colonnes charnues Boni amincies et un certain nombre d entre elles
peuvent avoir disparu.
Les oreillettes prennent une forme cuboîde, et la minceur de leurs
parois devient parfois extrême. A gauche, les reines pulmonaires
sont comme absorbées dans la poché ectasiée; ■> droite, les reines
caves s'élargissent d'une manière extraordinaire. Enfin le- auricules
peuvent être également dilatés, quoique en proportion moindre. La
dilatation excessive des oreillettes provoque parfois un élargisse-
ment de la fosse ovale avec réouverture anormale du trou de
Botal.
Un autre effet de la dilatation extrême du cœur est de produire
une insuffisance fonctionnelle des orifices. L'insuffisance des orifices
artériels est assez rare ci est due a l'accroissement «lu diamètre «le
l'orifice. Celle des orifices auri< ulo-ventriculaires, bien plus fré-
quente, résulte de l'agrandissement de la cavité venlriculaire. Mlle
s'explique alors de la façon suivante bous L'influée le I écartc-
mentdea parois du ventricule, les cordages tendineux qui sous tendent
le- valvules sont eut rainés en dehors, et, au moment de la systole car-
diaque, ils n'ont plus une course suffisante pour permettre aux lames
valvulaires d'obturer l'orifice. Il en résulte un reflux du Bang, transi-
toire ou permanent suivant le- circonstances. Ed raison de leur m
canisme particulier, ce- -.nie- d'insuffisance échappent souvent i
l'autopsie.
Ajoutons encore qu'il est de règle de constater sur la paroi
cavités dilatées, notamment des oreillettes et des ventricules, la
présence de foyers inflammatoires anciens on récents provoqués par
ces endocardites secondaires, -i fréquentes, comme la montré
Lutembacher, à la période ultime des cardiopathies.
DIAGNOSTIC. — Il e-t a-,v difficile de distinguer sur le rivant la
part qui revient h la dilatation et a l'hypertrophie dans l'augmen-
tation de volume du cœur.
L&palpation et la percussion ne donnent «pie de- résultats insuf-
fisants. L'abaissement de la pointe signifie que l'augmentation de
volume intéresse le ventricule gauche, mai- d D'en indique pas la
cause. Le rejet de la pointe en dehors, dan- la ligne axillaire, »
plus de valeur. Il implique d'ordinaire une dilatation des cavil
droites. Burtout s'il coïncide avec un débord de la matiléà droite du
f,80 H. VAQUEZ. — MALADIES Dr CŒUR.
sternum et un agrandissement du diamètre transversal du cœur.
A l'écran radioscopique, cette môme dilatation se reconnaît à
Tétendue anormale des contours droits du cœur et à l'accroissement
du diamètre transversal ; celle du ventricule gauche, à l'extension
progressive de l'ombre cardiaque de ce côté, ce qui la différencie de
l'hypertrophie simple, dont l'ombre reste invariable.
Au casdedilatalion totale, le cœur présente un aspeclglobuleuxdù
à l'augmentation simultanée des deux diamètres. A la période ultime
de l'insuffisance cardiaque, la silhouette du cœur prend une forme
encore plus significative et devient presque triangulaire, la base du
triangle reposant sur le diaphragme.
Très souvent enfin la diminution de l'énergie fonctionnelle du
cœur se révèle par une modification qualitative des battements qui,
au lieu d'être brusques et amples comme à l'étal normal, sont faibles
et traînants le long des contours ventriculaires.
A l'auscultation, on perçoit deux signes d'inégale importance :
l'assourdissement des bruits et un rythme de galop.
L'assourdissement des bruits n'est qu'un signe de présomption
indiquant seulement une diminution de l'énergie de la systole ven-
triculaire. Mais on sera en droit de l'attribuer à l'asthénie et à la
dilatation du myocarde quand il n'y aura aucune autre cause capable
de l'expliquer.
Le bruit de galop a plus de valeur, bien qu'on le rattache plutôt
à l'hypertrophie qu'à la dilatation, ce qui est une erreur. La preuve
en est qu'on l'entend très rarement dans l'insuffisance aorlique, mal-
gré le développement exagéré du ventricule, et très fréquemment,
au contraire, quand le cœur est plus dilaté qu'hypertrophié, par
exemple aucoursde certaines myocardites, la myocardite diphtérique
ou alcoolique notamment. De plus, il existe parfois, au cas d'insuffi-
sance des cavités droites, un rythme analogue signalé par Potain,
qui siège sur le bord droit du sternum et qu'il a appelé bruit de
galop droit. Or, l'insuffisance des cavités droites est caractérisée
bien plus par de la dilatation que par de l'hypertrophie. Enfin il est
à noter que le bruit de galop disparait souvent à la suite de l'admi-
nistration de la digitale, qui a pour effet de diminuer le volume des
cavités cardiaques.
Dans ces dernières années, on a signalé quelques particularités
nouvelles, révélées par les méthodes graphiques, relatives au dia-
gnostic de la dilatation de l'oreillette droite et du ventricule
gauche.
La dilatation de l'oreillette droite se reconnaît à l'apparition pré-
maturée sur les phlébog ranimes de l'onde v.
A l'état normal, cette onde est contemporaine de la fin delasystole
et du début de la diastole ventriculaires. Elle coïncide avec le dicro-
tisme du pouls, et elle résulte, au moins pour une grande part, de la
INSUFFISANCE CARDIAQ1 I ::t
rëplélion «le L'oreillette. Si l'oreillette esl dilatée el s'il existe une
stase sanguine dans son intérieur, sa réplétion sera naturellement
plus précoce, el l'onde v -<• rapprochera <l<- plu*- en plus <le l'onde c
qui la précède, aupoinl parfois de se confondre avec i lie, en suppri-
mant la dépression qui les sépare Voy. Rg. 33, p. wi .
La dilatation «lu ventricule gauche s'accompagne d une aul re ano-
malie consistant dans la présence, sur les cardiogrammes, d'une légère
élévation, f » 1 1 1 -~ <»u moins éloignée du soulèvement présyslolique.
Cette élévation supplémentaire, signalée par Gibson -i Hirschfelder,
correspond à la réplétion définitive de la cavité ventriculaireel n • si
vieillir, a l'étal normal, que quan l la révolution c irdiaque esl tri -
lente Voy. ii^r- 31, p. lui . Elle esl plus apparente el plus pr«
mu < ; i s de stase <ln san^ * J ; * r * — le ventricule ; aussi a i elle été dénom-
mée onde de stase. Elle constitue un bon signe de présomption de
dilatation venl i iculaire gauche.
En résumé : L'augmentation «lu cœur dans le sens transversal,
L'assourdissement des bruits, l'existence d'un rythi le galop
gauche, plus exceptionnellement droit, l'anticipation de l'onde v Bur
le phlébogramme, la présence d'une onde // sur les cardiogrammes,
tels sont !<"- signes «pu permettent de distinguer la dilatation de
L'hypertrophie des cavités, droites ou gauches, oreillettes ou ventri-
cules.
DES ACCIDENTS PLEURO-PULMONAIRES
CHEZ LES CARDIAQ1 ES
Il n'est pour ainsi dire pas de cardiopathie qui ne 3'accompagne,
à mi moment de son éi ilution, d'accidents pieu ro-pulmonaires allant
de la dyspnée d'efforl el de L'oppression paroxystique aslhma-
tiforme, troubles fonctionnels sans substratum analomique, jusqu'à
L'œdème, la congestion «'t l'apoplexie, reconnaissables api -
morl à des Lésions du parench} me.
La dyspnée d'effort est un symptôme banal <•! presque constant.
Elle Be manifeste, comme soi a L'indique, à L'occasion des efforts,
d'une marche un peu rapide, suri >ul en terrain montant, el elle
paraît au repos. Elle est l'indice «pie le cœur a peine à s'adapter
an Burcrotl de travail qui Lui esl impos •. el elle esl le prélude ordi-
naire des acci lenl s ultérieurs.
L'asthme cardiaque présente avec l'asthme vraiou essentiel un cer-
tain nom lire d'analogies qui justifient son appellation. < -mu m- lui, il
apparaît le soir oudansla nuil Bans avoir été précédé «le pro-
dromes, el M atteint rapi lemenl Bon apogée, pour B'atténuer ensuite
progressivement. Il récidive les jours suivants, ou seulement à plus
longue distance, la Banté étant à peu près normale dans l'inter-
valle.
G82 II. VAQUEZ. — MALADIES DU CŒUR.
Le malade se couehe bien portant ;puis, au moment où le sommeil
va venir, ou un peu plus tard, il est pris d'une angoisse doulou-
reuse, d'une sensation violente d'oppression qui !e force à s'asseoir
sur son lit. La gène respiratoire s'accroît rapidement ; en quelques
minutes elle devient excessive et persisleen cet état pendant une ou
plusieurs heures, pour diminuer au ma'in et disparaître enfin com-
plètement, laissant le malade reprendre son repos interrompu. Cette
dyspnée, en raison des conditions rarticulières qui la provoque ni,
est dite ainsi dyspnée de décubitus.
Cependant, à y regarder de près, l'asthme cardiaque se dislingue
assez facilement de l'asthme essentiel. Son début est généralement
plus soudain, et la dyspnée arrive plus vite à son maximum d'inten-
sité. L'absence de prodromes n'est pasaussiabeolue,et ilest rcre que
dans les jours qui précèdent le malade n'ait pas éprouvé, sous l'in-
fluence de la marche ou des efforts, une anhélation inusitée. L'op-
pression estplus Aiolente, plus pénible dans l'asthme cardiaque que
dans l'asthme nerveux. Elle affecte aussi bien l'expiration que l'ins-
piration ; la tachycardie est plus marquée ; la crise ne se termine
pas par l'expulsion de crachats perlés, opaques, contenant ces
corps particuliers appelés cristaux de Charcot-Leyden, et quand il
y a expectoration, celle-ci est spumeuse, eérée, souvent même striée
de sang.
A l'auscultation, il n'existe aucun signe appréciable, ou bien l'on
perçoit seulement quelques râles fins et œdémateux qui disparaissent
rapidement quand le calme est revenu.
L'asthme cardiaque peut se manifester au cours de toutes les car-
diopathies, nuis il est particulièrement fréquent chez les sujets
atteints de lésion aortique avec hypertension ai téiielle. Il récidive
avec la plus grande facilité, soit sans cause apparente, soit à la suite
d'efforts intempestifs ou d'écarts de régime. Dans les périodes
avancées de l'insuffisance cardiaque, il peut devenir presque subin-
trant, mais il n'e^t pas rare non plus qu'api es un traitement
approprié il reste des mois sans se manifes't r à nouveau.
La nature de l'asthme cardiaque est encore assiz mystérieuse.
Pour certains auteurs, il serait dû moins à L'insuffisance du cœur
f.u'àun trouble des fonctions rénales. Il serait alors d'origine toxique,
mais on n'a pas spécifié les poisons qui lui donneraient naissance.
Pour d'autres, Merklen notamment, il constituerait une expression
itténuée de l'angine de poitrine de décubitus ou de l'œdème pulmo-
naire et serait lié, comme eux, à l'insuffisance du ventricule
gauche. Cette assimilation nous parait en effet exacte, étant donnée
la similitude des conditions provocatrices, et ce fait que très
souvent l'asthme cardiaque aboutit progressivement a L'œdème pul-
monaire. Nous y reviendrons en étrdiant la p&thogénie de cette
dernière complication.
INS1 i I ISANCE CARDIAQUE. »»-
Enfin, depuis quelques années, Lewis a attribué la dyspnée il eff< ri
et l'oppression paroxystique nocturne à l'acidoae «lu sang. Le
procédé employé pour la déceler consiste dans la saturation du
tang en présence de l'oxygène sous une pression donnée, la
ration étant de 75 à 80 à l'étal normal, de L40etméme r«> à l'étal
pathologique. If ais, d'après des tra aux plus récents, il semble que
l'acidoae soil due bien plus & une insuffisance hépatique ou n nale
< 1 1 1 ;'i un trouble de la fonction cardiaque. Carej nbs, qui l*a
constatée dans la pério Je terminale des myocarditea, l'a raltacl
une insuffisance hépatique. Peabody la considéré plutôt comme une
manifestation urémique, pour «•<• fait qu'elle peut n'être que très j" u
marquée on même l'aire complètement défaut dans des affections car-
diaques très dyspnéisan es mais non i ompliquées de lésion léi
('.«■lie interprétation paratl avoir été adoptée par Lewis dans un tra-
vail publié dernièrement avec Barcroft, "ù il a montré que l'aci-
dose coïncide presque toujours avec l'insuffisance cardio rénale et
la n spiralion «le < !he) ne Stoke
L'œdème pulmonaire »'-i la plus grai a de toutes lés complications
et celle dont l'évolution • b! la pin- rapide.
Parfois il entraîne la moit en quelques minutes, avant tout dia-
gnostic, et c'est seulement sur la table d'autopsie qu'il se révèle, -
à la présence dans les bronches «l'un liquide spumeux et sanguino-
lent. Dans ce '-.-i-, IV xpecloration n'a pas eu le temps de se faii
dehors, et il semble que !«•- br mes aient été comme frappées de
paralysie. C'est la forme dite bronchoplégique de l'œdème pulroo-
naire aigu.
M.u- les accidents sont parement aussi foudroyants et, d'ordinaire,
ils n'arrivent que progressives^ ni a leur acmé.
Us débutent le plus souvent d'emblée le soir ou dans le courant
<1<- la mut, par une sensation de chatouillement dans
tension douloureuse dans 1'- thorax qui réveille 1«" malade. Puis
survient un.' loui superficielle, quinteuse, bientôt suivie ■! une
expectoration caractéristique par sa nature el son abondai
Les crachats sont spumeux, Gnement aérés 1 1 asseï serablab
du blanc d'oeuf I attu. Ils ont une colorai ion rosée, saumon somme
l'on 'lit, même sanguinolente, mais rarement tout à fait sang
La quantité en esl considérable. En quelques minutes, elle atteint
un quai t on mtme un demi-litre, parfois si vite que le liquide ne peut
être n-' ueilli et qu'il inonde les draps du lit.
A ce moment, l'anxiété du ma'ade esl extrême, son vi l pâle
t«l plaquéde cyanose des sueurs p rient sur le front, auxaili
no/ et surtout 1<- corps; les extrémités sont froides. La douleur
Ihoracique <--t insupportable ; elle affecte d'abord la n l^ i • ■ n
sternale, mais 'l<- suite < lie irradie dans le dos, les épaules, qui sont
meurtries, comme si un.- cbap] e de plomb pesait lourdement sur
68) II. VAQUEZ. — MALADIES LU CŒUR.
elles, et elle vient se perdre le long des bras, à la saignée du coude,
ou elle descend jusqu'au poignet. Le pauls est petit, rapide,
incomptable, les battements du cœur sont précipités et tumul-
tueux.
A l'auscultation, on note la présence de râles, d'abord discrets et
fins à la base du thorax et des deux côtés, puis plus abondants,
disséminés, sous-crépitants, enfin de véritables gargouillements
<|iii, comme une « marée montante », envahissent progressivement
toute la hauteur de la poitrine.
Cette scène, pour ne pas être aussi tragique que la précédente,
peut être également fatale et entraîner la mort au milieu de phéno-
mènes asphyxiques. Si le médecin est resté les bras croisés devant
elle, il a laissé perdre à la thérapeutique l'occasion de son plus beau
triomphe, qui est de ramener à la vie, grâce à ces moyens héroïques
qui sont la saignée et l'injection de morphine, un malade déjà à
l'agonie.
La guérison spontanée est néanmoins possible, môme dans les
crises les plus graves en apparence. Dans ce cas, les choses tournent
rapidement court. Après une demi-heure, une heure au plus,
l'expectoration se tarit, la dyspnée diminue, le cœur reprend son
énergie et le pouls sa plénitude ;les douleurs s'atténuent, ne laissant
après elles qu'une sensation de courbature qui persiste plus ou moins
longtemps. On est surpris alors, quand le calme est revenu, de voir
combien il reste peu de traces d'un accident aussi menaçant. A peine
en effet constate-t-on dans la poitrine quelques râles qui disparaissent
complètement les jours suivants. Cependant il arrive parfois que la
fièvre s'allume pour quelque temps, tandis qu'apparaissent des
râles de bronchite avec expectoration muco-purulente. Ces phéno-
mènes se calment d'ailleurs assez vite, sont dus à une légère inflam-
mation des bronches provoquée par l'évacuation du résidu de
L'œdème pulmonaire.
Dans d'autres cas, la crise d'œJème pulmonaire est suivie â brève
échéance des accidents île l'insuffisance cardiaque banale avec
œdème périphérique, congestion passive des poumons et du foie,
par dilatation des cavités droites du cœur. Il n'est pas rare alors de
voir de véritables crachats hémoptoïques succédera l'expectoration
rosée et sanguinolente du début, et la mort survient en quelques
semaines, sans que les phénomènes œdémateux ou douloureux se
soient manifestés à nouveau.
Lue autre complication, non exceptionnelle, consiste dans l'appa-
rition, dès le lendemain de la crise, d'un souille systolique siégeant
à l'un des orifices, notamment à l'orifice initial, et lié, vu les cir-
constances où il se produit, à une insuffisance fonctionnelle. Lue
pareille insuffisance est loin de constituer toujours une éventualité
fâcheuse. Parfois même, comme nous l'avons remarqué après Traube,
[NSUF I [SANCE CARDIAQ1 l . i.l
elle mel lin pour longtemps, ou à tout jamais, à l'angoisse doulou-
reuse donl les malades étaient atteints.
A côté de «•••s formes particulièrement graves de l'œdème du pou-
mon, il en est d'autres, plus discrètes, larvées pour ainsi dire, où les
symptômes sont à peine accusés. Us ne se manifestent alors qu'après
un effort, le coïl ou une défécation laborieuse par exemple, et con-
sistent dans mie petite toux quinleuse, de courte durée, suivie d'une
expectoration peu a bon lante; mais les crachats n'en Boni pas moins
caractéristiques el laissent sur le mouchoir ou au coin des lèvres
<]<■< petitesl rainées sanguinolentes ou des stries rougealres, qui sont
l.i signature de l'accès œdémateux.
Enfin, dans d'autres cas, l'œdème pulmonaire Burvienl au cours
d'une maladie banale comme la grippe^ ou à l'occasion d'une pneu-
monie ou d'une broncho-pneumonie. Il provoque alors une dyspnée
hors de proportion avec l'affection causale, une expectoration plus
aérée el plus sanglante qu'à l'ordinaire et, ainsi que l'ont noté Mer-
klen «'l Pouliot, les signes de l'hépatisalion sont masqués par ceux
de l'œdème.
Comme l'asthme, l'œ le du poumon peut apparaître soudaine-
ment au cours de toutes les cardiopathies . mais il est surtout fré-
quent dans celles qui s'accompagnent d'une augmentation <!<•
volume < 1 1 1 ventricule gauche, les lésions aortiques par exemple,
ou l'hypertrophie cardiaque avec hypertension artérielle el sclérose
rénale.
La pathogénie de l'œdème aigu «In poumon a donné lieu à <!••
nombreuses i héories. \ Robin «mi .- > compté dix; avec lui on peut les
réduire 6 quatre : mécanique, angionévrotique, toxique el mixte.
La Lhéorie mécanique a été soutenue surtout par les auteurs alle-
mands. Welsch, Cohnheim et Fraentzel ont invoqué la défaillance «lu
ventricule gauche avec conservation de l'énergie contractile du ven-
tricule droit; Grossmann a incriminé une augmentation brusque
de pression dans la petite circulation, artères <-i veines, sous
l'influence d'un état spasmodique, d'une crampe du ventricule
gauche.
La théorie angio-névrotique a été défendue par Bouveret. Pour
lui, tout, dans la fluxion œdémateuse, - m intensité, la brusque
son début el <lf su lin. piaulerait en faveur 'I un trouble 'l<- l'inner-
vation vaso-motrice «In poumon. J. Teissier de I yon s' si
ment prononcé pour I intervention d'un facteur nerveux q
terail aux facteurs mécanique el toxique, alors mal connus, de
l'œdème. Huchard, insistant sur la fréquence des coups dVrdème
pulmonaire chez les aortiques, les attribuait à une excitation
veuse qui, parlant du plexus périaortique, se réfléchirait surlegi
sympathique el amènerait par son interm tàiaire une vaso-dilatation
pulmonaire avec transsudalion séreus
686 H. VAQUEZ. — MALADIES DU CŒl R.
La théorie toxique proposée par Dieulafoy et accessoirement par
Huchard incrimine la rétention <la s le rein sclérosé de produits
nocifs qui normalement devaient être élimines. Mais ces auteurs
n'ont pas dit la nature de ces produits.
I ,i théorie mixte, dont le défenseur le plus autorisé fut Merklen,
fait intervenir, pour une part, la rétention des chlorures, pour une
autre, l'insuffisance cardiaque, et, pour une dernière, un facteur
nerveux.
Pour choisir entre ces diverses théories, il faut s'aiderdes données
de l'anatomie pathologique, de l'expérimentation et de la clinique.
L'anatomie pathologique semble tout d'abord donner raison à la
théorie toxique. Elle montre que l'œdème pulmonaire, rare au cas
de lésion isolée de l'aorte, apparaît de préférence quand il existe en
même temps des altérations chroniques du rein. Ces dernières sont
d'ailleurs très fréquentes, et Brouardel a pu déclarer qu'il ne faisait
pas à la Morgue d'autopsie de sujets morts sur la voie publique
d'accidents œdémateux, sans rencontrer des lésions rénales. Mais
cela n'est pas constant, ce qui prouve que le rôle du rein n'est pas
exclusif.
L'expérimentation fournit des indications plus intéressantes.
II n'est pas facile de réaliser chez l'animal l'œdème pulmonaire.
La plupart des auteurs y ont échoué. On n'y parvient pas notam-
ment quand on se contente de faire obstacle à la circulation, soit
de l'aorte, soit de l'artère pulmonaire. Les expériences deLichtheim
et deCohnheim, répétées par.l. TeissieretGuinard,n'ontdonnéaucun
résultat. On s'est adressé, sans plus de succès, aux substance-
toxiques les plus diverses. Une seule fait exception, c'est l'adréna-
line, et Ilallion a montré qu'en l'injectant à des animaux, à doses
convenables, on peut presque à coup sur produire l'œdème aigu
du poumon. Mais il a justement fait remarquer qu'elle agissait
moins par sa toxicité que par son influence hypertensive, c'est-à-
dire en augmentant la résistance périphérique et, par conséquent,
le travail du ventricule gauche. Nous reviendrons sur cette notion,
dont l'importance est considérable relativement au mécanisme de
l'œdème pulmonaire.
Parmi les faits quasi expérimentaux, on peut également ranger les
accidents consécutifs à l'évacuation rapide de certains épanche-
ments pleuraux, ou à l'ingestion de trop grandes quantités de
chlorures, chez les sujets atteints d'affection du cœur ou des reins.
On sait depuis longtemps que la soustraction massive d'un liquide
pleural peut être suivie de troubles graves : douleur thoracique,
expectoration albumineuse et sanguinolente avec râles fins et dissé-
minés dans la poitrine. Or ce syndrome œdémateux n'est certaine-
ment pas d'ordre toxique, et il ne peut être imputé qu'à l'afflux de la
sérosité dans le poumon, au moment où la pression dans la plèvre,
I.NSI I I -l-ANU. CARMAnUi:. -i:i-r,87
de positive, devient loul à coup négative. En un mot, il est d'origine
mécanique.
Non moins instructifs Boni les accidents provoqués parfois par
Irv injections de chlorure de sodium, accidents absolument sembla-
bles à '•■il \ de l'œdème du poumon. Hallion lésa observés chez l'ani-
mal; Delamarreet Descazals, puis Pozzi, chez l'homme, àla suite
d'injections intra veineuses; \charde1 Laubry, après des injections
Bous-cutanées chez des malades dont le rein était <-ii étal d'imper-
méabilité; Widal et Lemierre, chez des albuminuriques. Enfin nous
avons montré. a\ee Ditrnn, que l'ingestion de doses croissantes de
chlorure de sodium détermine chez des sujets atteints d'hyperton-
sion et de scléro-e vas.-ulain-s- généralisées, d'abord de l'anhélation,
puis de véritables crises oedémateuses qui régressent dès que l'on
suspend l'usage du sel.
L'absorption de grandes quantités de liquide produit les mêmes
effets, et c'est probablement ;i cela qu'étaient dus les troubles pul-
monaires si souvent nlisrrvt''- j.i'lis dan- les stations tiydrominé-
rales.
Or, fait important, ces divers accidents se produisent presque
exclusivement chez les malades dont la fonction rénale est plus
ou moins entravée, <-\ il- sont dès lors assez faciles à expliquer. En
raison il<' l'imperméabilité eu rein, les liquides ou le sel, avec l'eau
nécessaire à sa dissolution, '-'•ni retenus dans l'organisme ; la ten-
sion artérielle B'élève; le ventricule gauche, soumis a un travail
exagéré, se dilate ; la pression dans la petite circulation augmente el
provoque une fluxion oedémateuse du poumon. Ici encore, en l'ab-
sence de toxicité des substances uon éliminées, c'est à uneaction
purement mécanique qu'il faut attribuer les phénomènes relatés
ci-dessus.
La clinique en d le la confirmation. L'œdème pulmonaire est, on
le sait, rare chei les mitraux, plus fréquent <-lie/. les aortiques, sur-
tout s'ils sont atteint- eu même temps d'hypertension <•( <!<• sel
rénale; de plus il est, d'ordinaire, consécutif à des fatigues, à des écarts
<le régime, notamment à l'abus du sel, nous venons d'en citer des
exemples,- toutes conditions qui ont pour effet d'imposer au ventri-
cule gauche <-n étal de méiopragieun effort excessif <-t d'en provo-
quer la dilatation.
La preuve la plus démonstrative en est fournie par tara lioscopie.
Dans un des cas que uous avons observés, où d'œdème
avait succédé .1 des excès de toutes sortes, le volume du cœur,
très augmenté 1«- lendemain, avait notablement régressé quinze
après,
Non- avons dit aussi que l'œdème pulmonaire était souvent suivi
d'une insuffisance fonctionnelle de l'orifice unirai. Comment l'expli-
quer, sinon par une distension du ventricule .'
G88 II. VAQUEZ. — MALADIES DU CŒl.'li.
Enfin Traube a remarqué, — ef qous l'avons noté également, — < n 1 " i t
Burvenail parfois, après la crise, de l'œdème des jambes, de la stase
veineuse avec congés! ion du foie, etc. Ces complications imputables
à une dilatation cardiaque totale ne démontrent-elles pas que
l'accident initial, c'est-à-dire l'accès pulmonaire œdémateux, relève
d'un proccessus de même nature?
En conclusion-, l'anatomie pathologique, l'expérimentation et la
clinique s'accordent pour prouver que, seule, la théorie mécanique
peut rendre compte de l'œdème aigu du poumon. Qu'il s'y ajoute
une influence nerveuse, comme l'admettent J. Teissier et MerUlen.
cela est possible, et c'est peut-être à cette influence qu'est due la sou-
daineté de l'accès; mais elle n'intervient, en tout cas, que d'une façon
tout à fait accessoire.
La congestion passive du poumon est extrêmement fréquente. Elle
survient souvent dès les premières manifestations de l'insuffisance
cardiaque, surtout chez les sujets atteints de lésions valvulaires
mitrales ou de symphyse péricardique. Elle siège de préférence aux
bases, principalement à droite, et s'accompagne d'une diminution
de la sonorité thoracique avec râles muqueux ou sous-crépitants.
L'expectoration est peu abondante, visqueuse et plus ou moins
colorée. Mais ce qui la caractérise avant tout, c'est la présence de
sang, souvenu d'ailleurs, en très petite quantité ou décelable seule-
ment à l'examen microscopique sous la forme de pigments hémoglo-
biniques contenus dans l'intérieur degrandes cellules mononucléaires
macrophagiques. ( l'es! à ces éléments que les auteurs allemands ont
donné le nom de Berzzellen. Us permettent de reconnaître l'existence
du processus hémorragique avant ses autres manifestation-.
La congestion pulmonaire des cardiaques évolue lentement. Elle
persiste pendant des semaines et présente des phases d'augmentation
el de régression en rapport avec l'évolution de la maladie causale.
Dans les dernières périodes, elle s'installe définitivement, et elle
cède le pas à une autre complication encore plus grave, qui est
l'apoplexie pulmonaire.
L'apoplexie pulmonaire n'est pour ainsi dire que le degré extrême
de la congestion passive. Elle es! quelquefois assez précoce, et il nV-l
pas rare «pie, chez les sujets atteints de lésion- mitrales. elle sur-
vionne après des fatigues physiques ou au cours d'une maladie inter-
currente, sans que le cœur ait semblé donner jusque-là des signes
de défaillance.
Elle provoque des hémoptysies d'ordinaire plus importantes par
leur répétition que par leur abondance. Elles se reproduisent, en
effet, à plusieurs reprises dans la journée, quelquefois pendant des
semaines, le malade rendant seulement trois ou quatre crachat- de
coloration noire ou brunâtre plutôt que franchement sanglante.
En pareils cas, l'auscultation fournit peu d'indications : a peine
INSUFFISANCE « A.RDIAQ1 i . t»
un pf h de submatité, quelque! râles sous-crépHants dissémin<
localisés, el c'est loul Quanl à la rameuse zonede souffla entourée
d'une couronne de râles crépitants, décrite par Trousseau, il ne
faut pas trop B'attendre ;i la trouver, <-\ c'est plutôt l'examen du
crachoir <pi<' «•(•lui de la poitrine qui révèle l'apoplexie pulmonaire.
Wec les progrès de l'insuffisance du coeur, les hémoptysies
dei iennenl plus fréquentes el plus abondantes. L'expectoration con-
geslive augm »nte, le crachoir se rempli! d'un liquide dont lest ara<
lères reflètenl les lésions < | u ** l'on trouvera Bur la table d'autopsie
spumeux h colorée la surface, il contient, à la partie moyenne,
des petites masses noirâtres <>u brunâtres formées de sang coagulé
h , dans la profondeur, des pelotons visqueux, ambrés, qui s attachent
au rase. On y trouve, en un mot, ce mélange d'oedème, de foyers
apoplectiques et de « • < » 1 1 «_r * * ^- 1 1 « » 1 1 passive, qui constitue ce que l'on
appelle le poumon cardiaque.
Chez les femmes enceintes, l'apoplexie pulmonaire el les hémo-
ptysies prennent une gravité particulière.
Elles apparaissent «!«• préférence au cours des lésions mitrales,
notammenl du rétrécissement, même quand elles n'onl donné lieu
jusque-là ;> aucune complicati t. parfois, elles en révèlent l'exis-
tence. Elles se manifestent vers l«' troisième ou quatrième moi-,
-oii-. la forme d'expectorations sanglantes plus <>u moins espa
coïncidant avec de la dyspnée d'effort <•! * I « - — points douloureux dans
la poitrine, Dans les formes plus sévères, elles augmentent rapide-
ment d'importance. Les hémoptysies se répètent incess tenl el
sont constituées par le rejet souvent considérable de sangen nature.
L'examen objectif dénote alors constamment la présence de lésions
pulmonaires étendues : zones <l<- malilé, râles disséminés dans la
poitrine, crépitants, œdémateux ou sous-crépitants, foyers de souffles,
qui sont comme la signature de ces grands infarctus hémorra
giques que l'on retrouvera à l'autopsie, car tes hémoptysies, quanti
elles affectent cette allure, sont habituellement suivies de morl.
Celle-ci survient d'ordinaire vers le cinquième ou le sixième mois,
mi milieu de phénomènes asphyxiques
Il faul citer encore, parmi les accidents d'ordre respiratoire, la
respiration à type de Cheyne-Slokes. I elle-ci ne se voit gui re qu'à
une phase très avancée <l«' la maladie. Elle est imputable, le plus
souvent, à une insuffisance rénale concomitante, mais elle peut
«Mit dur aussi ;'i un trouble d'ordre circulatoire al coïncider avec
l'oligurie ou l'anurie. Dans ce cas, elle disparaît dès que la <li
se rétablit.
É;:anchemeiits pleuraux chez les cardiaques. - - La pleui
fréquente au cours des cardiopathies Barié dit avoir observé 13
la pleurésie avec épanchemenl sur 125 malades, soit dans la propor-
tion de '.' p. 100 des cas en* non.
In vin M mi DBCINS. .
690 H. VAQUEZ. — MALADIES DU CŒUR.
Elle est souveiïl consécutive aux infarctus hémoptolques, notam-
iii ni quand ceux-ci siègenl ;'i la surface «le l'organe, et elle constitue
alors une sorte de réaction de défense contre les lésions de voisi-
nage. Dans ce cas, elle se réduit à quelques frottements plus ou
moins étendus qui persistent quelque temps pour disparaître ensuite.
L'infarctus lui-même peut rester ignoré et ne pas donner lieu aux
crachats sanglants habituels : mais il n'est pas rare de retirer par
ponction quelques grammes de liquide sanglant, le malade ayant,
pour ainsi dire, fait son hémoptysie dans la plèvre.
Ce mécanisme, pour être fréquemment en cause, ne convient
cependant pas à tous les cas et, quoi qu'en aient dit certains auteurs,
la pleurésie peut être indépendante de tout infarctus hémoptoïque.
Elle afï'eete alors l'allure d'une pleurésie banale avec épanche-
ment, surtout chez les sujets atteints d'insuffisance mitrale, de sym-
physe pleurale ou de dégénérescence myocardique. Elle siège de
préférence à droite, ce qui tient probablement à la congestion hépa-
tique concomitante, et elle récidive avec la plus grande facilité. Elle
s'accompagne de fluxion active ou passive du poumon.
La pleurésie ne provoque pas d'élévation de température, ou celle-ci
reste toujours modérée, et la complication se révèle seulement par
l'aggravation de la dyspnée.
La percussion permet de reconnaître la présence, à la base de la
poitrine, d'une matité complète remontant plus ou moins haut, avec
disparition des vibrations thoraciques. Le souffle caractéristique de
la pleurésie est rarement net. de même que la bronchophonie, mais
il y a toujours de l'égophonie.
Le liquide retiré par ponction est peu coloré, à peine citrin. 11
contient, au moins à son début, de grandes cellules épithéliales faci-
lement reconnaissables à leurs dimensions toujours plus grandes
que celles des globules rouges et des leucocytes. Ces cellules sont
isolées ou réunies par groupes de trois ou quatre éléments. Pour
Widal et Ravaut, la présence de ces placards endothéliaux caracté-
riserait l'origine pour ainsi dire mécanique des épanchements pleu-
raux des cardiaques.
Ultérieurement la formule cytologique se modifie pour se rappro-
cherde celle de la pleurésie pneumococcique : les leucocytes polynu-
cléaires augmentent, et le liquide donne la réaction de Rivalta :
formation de stries opalines, lactescentes, d'un blanc bleuAtre quand
on verse une goutte de l'épanchement dans un verre où sont mé-
langés 50 centimètres d'eau avec une goutte de solution aqueuse
d'acide acétique anhydre à parties égales. Cette réaction, propre aux
épanchements inflammatoires, montre que la pleurésie des cardiaques
est die, le plus souvent du moins, à une congestion pneumococcique
corticale. Si, de plus, les leucocytes contenus dan> le liquide ren-
erment une certaine quantité de pigments sanguins modifiés, il
INSUFJ rSANCE CARDIAQ1 E. «3 1
«'" faudra conclure que la c ingestion impliquée d'infarctus.
Quelle que aoil sa cause, l'épanchemenl pleural des cardiaques
évolue toujours de la môme façon. Il s'accroll lentement el progres-
sivement, en provoquanl une dyspn '■«• de plus m plus grande. Quand
ouest amenée l'évacuer, on en retire une quantité toujours assez
,"'1"- d'un litre el demi au moins, supérieure en Loul 1 m A ce que
l'on aurail pu supposer.
Parfois l'épanchemenl esl tari définitivement dès la première
ponction, mais souvenl aussi il se reproduit les jours Buivanl
une grande rapidité. Il n'es! pas rare que l'on soi! obligé d'inter-
venir à huit ou dix reprisée el même plus. I □ de dos malades dut
subir ainsi près de quarante ponctions.
11 l;,ul ajouter, d'ailleurs, que la ponction évacuatrice esl indiquée,
môme dans le cas où le liquide ne paraît pas provoquer de gêne
;i alors pour effet de Boulager le travail du cœur el de rendre aux
médications actives, la médication digitalique notamment, une
efficacité qui semblait définitivement perdue.
La transformation purulente du liquide signalée par les anciens
auteurs esl un fait exceptionnel. Elle esl due presque toujours à une
r;MI,r opératoire, el la pluparl des observations qui en ont été
rapportées datent du temps où l'on ignorail les règles de Ta*
TROUBLES ET LÉSIONS DU FOIE
Lesaccidents hépatiques chez les cardiaques dépendent, pour une
part, des modalités de llasuffisance du cœur et, pour une autre de
conditions intercurrentes multiples - infections, intoxications
— surajoutées aux troubles mécaniques. Aussi l'expression d<
cardiaque employée par les tuteurs Français pour caractériser
^semble de ces accidents représente- 1 elle d'une façon trop sim-
pliste des phénomènes en réalité très complexes
ANATOMIE PATHOLOGIQUE. - A l'autopsie de sujets morts à la
suite d insuffisance cardiaque à marche rapide, le fi g oralement
;,"-""'nl*' de diurne, pèse de 21 .1 9800 grammes en moyenne
son bord inférieures! régulier el aminci; sa Burface est lisse; vue'
par transparence s travers la capsule, elle a une teinte sombre
presque violacée et est parcourue en tous sens par de grandes r<
bleuAtres.
A la coupe, le sang s'échappe en abondance des raisseaux béants ■
des taches brun foncé alternent avec dès Lâches claires; les ,„•■-
mière! occupent le centre des lobules e! sont dues I la distension
destines sus hépaUques; les secondes, qui siègent à la périphérie el
aux confins des espaces portes, résultent du refoulement el de
l'atrophie des céHules hépatiques; d'Où unaspecl b - imblabk
692 II. VAQUEZ. — MALADIES DU CŒUR.
;'i celui de la noix muscade qui a l'ail donner à celte -orte d'alté-
ration li- nom <le « foie muscade ».
Ce (|ni le caractérise essentiellement, c'est sa mollesse. L'ongle
enfonce facilement dans le parenchyme congestionné, mais pas
encore sclérosé. La stase vasculaire peut être assez intense pour
aboutir à la rupture des vaisseaux et à la formation de petits foyers
hémorragiques. Enfin les lésions congestives >ont inégalement
réparties. Elles affectent surtout le lobe droit, et le pourtour de
l'organe est toujours plus atteint que le centre.
Quand la lésion e^t plus ancienne, le foie muscade mou fait place
au foie muscade dur, puis au foie hypertrophié >eléreux,oùla sclérose
prédomine. Dans ce cas, l'augmentation de volume du foie est encore
plus grande. Sa consistance est ferme; il crie sous le scalpel, sa
coloration est rosée ou grisâtre. A la coupe, il existe des bandes de
sclérose qui partent des lobules et suivent les divisions des veines
sus-hépatiques pour aboutir aux veines eapsulaires; la surface,
déprimée au niveau de leurs insertions, présente des granula-
tions qui varient de la grosseur d'un grain de millet à celle d'un
poi«.
Ces lésions ne sont pas généralisées; minimes sur les lobes
carré et de Spiegel, elles sont plus intenses sur le lobe droit au-
dessous de la capsule, là où la stase est la plus marquée.
Les veines sus-hépatiques largement béantes sont parfois dilatées
en dehors du foie, au point d'admettre le pouce. Le tronc et les
branches de la veine porte sont également distendus el scléreux.
Cette pyléphlébite peut s'étendre fort loin, ce qui explique la con-
gestion des autres viscères abdominaux et l'ascite que l'on trouve
d'ordinaire dans la cavité péritonéale.
Dans d'autres cas, d'ailleurs plus rares, le foie, au lieu d'augmenter
de volume, est petit et dur, comme dans la sclérose atrophique de
Laënnec. Faut-il considérer cette sorte de lésion comme l'aboutis-
sant du foie cardiaque? Il ne le semble pas, car, comme le fait
remarquer Hanot, on ne constate jamais de forme de passage entre
ces différents états, et il est plus rationnel d'admettre que l'atrophie
scléreuse résulte de l'association avec les cardiopathies d'une intoxi-
cation, l'intoxication alcoolique notamment.
A côté de ces variétés de foie cardiaque, il en est une autre que
l'on rencontre chez les jeunes sujets atteints de symphyse péricar-
dique tuberculeuse.
Cette cirrhose cardio-tubereulense, bien décrite par llulinel. est
une sclérose mixte relevant, pour une part.de la lésion cardiaque et,
pour une autre, de la tuberculose. Elle est constituée par un foie
volumineux à bords mous, épaissis, dont la vésicule contient un
liquide plus au moins consistant. La COUpe n'est pas lisse, mais irré-
gulière. Elle est parsemée de saillies violacées et de dépressions
INSUFFISANCE CARDIAQUE. <:i
grisâtres. En cerl un- point-, on retrouve l'aspect du foie muw
dans d'autres, il esl masqué par la présence de petits nodules, dont
le microscope montre ta nature tuberculeuse. D'ordinaire, il existe
-n même temps des altérations semblables Bur les séreuses, prin-
cipalemenl Bur le péricarde el la plèvre
L'examen histologique permet seul de comprendre la genèse
l'évolution 'I'"- lésions du foie cardiaque. Encore •< ce sujel 1 a<
n'<--i il pas complet ,
Cependanl on admet généralement que les lésions commencent
dans la région des veines sus-hépatiques el qu'elles ne s'étendent
que secondairement au Byslème porte.
Pour Sabourin, la veine serait atteinte la première, en raison de
ne circulatoire à laquelle elle esl soumise C'est également
l'opinion de Bauer, qui a <-u le mérite de déterminer <l une manière
plus précise l«- siégé des altérations initiales.
D'après cet auteur, le parenchyme hépatique comprendrait trois
zones : la zone porte renfermant les vaisseaux portes, les artères,
l.'~ nerfs <•( les canaux biliaires entourés '!«• tissu conjonctif; la zone
sus-hépatique avec les veines Bus-hépatiques el leur origine; la zone
di i<- Intermédiaire correspondant aux bandes de parenchyme unissant
la zone porte et la zone sus hépatique sans limites précises
-i l'on passe à la distribution des capillaires ■• l'intérieur de
zones, on trouve d'abord les capillaires portes Bus-hépatiques qui
unissent les terminaisons portes aux origines sus li ipatiques el qui
comprennent la plus grande partir des capillaires des zones portes,
!<■- capillaires des zones intermédiaires «-t ceux d'une portion très
étendue des zones Bus-hépatiques; en second lieu, les capills
d'anastomoses interportales, et, enfin, les capillaires d'anastomoses
inlcrsus-hépa'.iques, intermédiaires aux origines des veines
hépat iques \ oisines
Pour Bauer, c'est dans <-,■ dernier réseau que débuteraient les
lésions, car c'est lui qui supporte 1<- premier les effets '!<• la _
circulatoire dans la veine cave el les cavités droites «lu coeur
lin effet, les capillaires d an tstomoses intersus-hépatiques sont
distendus <-t dilatés, alors que les Ironcs veineux ne présentent
pas encore d'altérations notables \ un stade ultérieur, les lésions
gagneraient les capillaires portes bus hépatiques, puis les veines
sus-hépatiques proprement dites et enfin les veines portes Quant
aux capillaires des régions portes, ils n-- seraient atteints que très
tardivement à cause de la présence des gainos glissoniennes «pu 1<«
entourent ■•■ qui s'opposent ;> leur dilatation.
Géraudel a combattu cette conception du foie cardiaque. Pour lui.
I.i répartition des 1 < • - 1 « > 1 1 - serait <l :<• m. 'in- .1 un trouble mécanique
de la circulation qu'à une fragilité particulière des cellules «I.- la
zone intermédiaire.
694 H. VAQUEZ. — MALADIES DU CŒUR.
Cet auteur s'appuie sur un fail exact, à Bavoir que les cellules de
cette zone sont altérées de très bonne heure, alors qu'il n'y a pas
encore de lésion veineuse manifeste el que les cellules périportales
sont absolument saines. Mais, comme l'a fait remarquer Bauer,,ce
n'est là qu'une apparence. Pour lui, ce qu'il Huit incriminer, c'est la
fragilité «les capillaires de la région et non celle des cellules, dont
les lésions : dislocation des travées, aplatissement des éléments,
décoloration des noyaux et du protoplasma, sont fonction et non
cause des troubles circulatoires.
Cette inégale répartition des lésions sur les différents systèmes
cellulaires du l'oie avait déjà frappé Sabourin. Cet auteur avait noté
que, sur certaines coupes de foie cardiaque, l'intégrité à peu près
complète des cellules périportales contraste avec l'atrophie et la
désintégration des cellules sus-hépatiques, de sorte que le centre des
lobules parait être non plus la veine sus-hépatique, mais l'espace
porte. Ce « foie interverti », suivant l'expression de Sabourin, est
normal chez certaines espèces inférieures, et il en avait conclu que
la gêne circulatoire chez les cardiaques avait pour effet de faire
réapparaître, par une sorte de processus régressif, une disposition
pour ainsi dire virtuelle du foie humain. C'est lu une explication
ingénieuse, mais qui, pour Bauer. ne résisterait pas à la critique, car,
dit cet auteur, le « foie interverti » ne constitue qu'une particularité
curieuse de l'aspect de certaines coupes, et, si on les examine en
séries, on voit que les vaisseaux s'anastomosent entre eux, que sou-
vent ils chevauchent les uns sur les autres, de sorte qu'il est impos-
sible de leur reconnaître une disposition systématique. «< Comment,
ajoute-t-il, pourrait-on constituer une personnalité définie à ces
soi-disant lobules, qui n'ont ni commencement ni fin, une même
veine sus hépatique passant à quelques coupes de distance de la
périphérie d'un lobule interverti au centre d'un lobule classique,
et, inversement, une même veine porte passant de la périphérie
d'un lobule classique au centre d'un lobule interverti '.'
En résumé, les lésions du foie cardiaque débutent par les vais-
seaux, et ce sont eux encore qui en règlent la disposition topogra-
phique ultérieure. Mais, à la longue, les altérations cellulaires
deviennent prédominantes; les cellules comprimées par le dévelop-
pement luxuriant des vaisseaux subissent des transformations
multiples, dégénérât i\ es ou inflammatoires, résultant des agents
toxiques ou infectieux apportés par la circulation. Les éléments
nobles se déforment, s'allongent, s'imprègnent de graisse et de
pigments sanguins: plus tard le tissu scléreux, qui s'était déve-
loppé d'abord au pourtour des capillaires ectasiés, pénètre profon-
dément dans l'intimité des lobules; il dissocie les trabécules où sont
contenues les cellules altérées, ainsi que les vaisseaux autour
desquels il a pris naissance, et le foie muscade mou t'ait place au
l.xsi ri ISÀNC1 CARDIA4 ! s:»-r,95
foie muscade dur, puis au foie cirrfaotique des cardiaques.
Hanoi a prétendu que la localisation, parfois exclusive, de I
tolie Bur le foie serait due à une disposition spéciale, consistant
dans un abouchement des veines sus-hépatiques dans la veine cave
suivant un trajet presque parallèle isseaux. Cette disposition,
au dire de l'auteur, rendrait plus facile !;i pénétration «lu sang dans
îtème des veines sus hépatiques <-\ • rail la production
des accidents. Mais Potain aobjecté avec raison qu'une pareille
disposition peut fort bien dépendre des modifications que la l<
cardiaque fait subir au régime circulatoire du foie.
SYMPTOMATOLOGIE. Les troubles delà fonction du foie au
cours des cardiopathies sont d'autant plus précoces et plus accusés
que là maladie causale a un retentissement plu- marqué Bur les
cavités droites. Aussi \< - voit-on de préférence chei les sujets
atteints de lésions mitrales, de péricardite chronique avec sym-
physe et de dilatati cardiaque par dégénérescence myocardique.
Enfin, elles sont souvent l'unique manifestation du rétrécissement
Lricuspidien, qui, de toutes les affections valvulaires, est celle qui
provoque le plus facilement un engorge ni du système veineux
C8V6.
An cas de lésion aortique, les troubles hépatiques n'apparaissent
d'ordinaire qu'à la période ultime, alors que l'insuffisance cardiaque
.1 atteint !<•-< cavités droites. Quand il- surviennent plus lot, il- sont
imputables, moins & la cardiopathie qu'à une prédisposition ;
culière de l'organe, résultant d'une infection antérieure ou d'une
intoxication telle que l'alcoolisme.
I es troubles fonctionnels débutent par des phénomènes d'ordre
subjectif. Il- -'-ni caractérisés par de la lenteur dans les digestions,
des renvois de gaz, * 1 « * la plénitude gastrique, une sensation de ten-
sion dans la région de l'estomac <'t des hypocondres qui s'ex
dans la station debout <-t la marche. Parmi les aliments, certains,
comme les aliments gras, sont particulièrement mal supportés. I es
fonctions intestinales Boni également troublées; il existe de la
constipation, interrompue de temps à autre par des crises ■ h.»r-
rhèiques.
\ ce moment les signes objectifs Boni peu marqués. On note seu-
lement, au-dessus de l'ombilic, un ballonnement léger du ventre
accompagné de tympanisme. La région hépatique est douloui
a la palpation, et la sensibilité, difluse en apparence, est surtout
localisée dans l'hypocond •• droit. Il ex ste niveau une n
tance particulière de la paroi <pii se i on trac te énergiquement quand
on essaye «le faire une palpation profonde. Cette contraction est
parfois telle qu'elle empêche de percevoir la tuméfaction «lu foie.
Cependant, si l'on insiste et si l'on procède douceur,
B'aperçoil que !«• bord inl irieur <!>• l'organe déborde notablement
(196 II. VAQUEZ. — MALADIES DU CŒL'R.
les fausses côtes, d'un ou deux travers de doigl au début, plus
encore dans la suil<\ Plus tard, l'hypertrophie hépatique finit par
être perceptible à la percussion, et le bord inférieur dufoie se déli-
mite nettement, surtout au niveau du bord droit qui est régulier
H mousse, el ne présente aucune saillie anormale.
Si Ton applique une main à la parti<- postérieure du corps dans
la région lombaire de façon à faire saillir le foie, l'autre main étant
posée à plat sur la face antérieure de l'abdomen, on constate un
mouvement d'expansion rythmique qui constitue le pouls hépatique.
Le pouls hépatique de l'insuffisance cardiaque est synchrone, ou à
peu près, avec le choc de la pointe du cœur et le soulèvement radial,
tandis qu'à l'état normal il anticipe légèrement sur eux. Cela tient,
comme le montrent les tracés, à la suppression de l'onde présysto-
liquedue à la contraction de l'oreillette. La formedu tracéesl dite ven-
triculaire et est superposable au sphygmogramme de même forme.
Elle a une signilication identique et s'explique de la même façon.
Le pouls hépatique est souvent associé à un autre phénomène
décrit par W. Pasteur (de Londres et appelé rellux hépalo-jugu-
laire. Pour le constater,on applique fortement la main sur la région
du foie, de façon à refouler l'organe vers le haut, tandis que l'on
observe le rythme des veines jugulaires. On remarque alors que le
refoulement du foie provoque une réplétion anormale de ces veines,
qui s'affaissent au contraire dès que la main laisse le foie se distendre
librement. Le rellux jugulaire résulte de la gêne momentanée
apportée dans la circulation de la veine cave inférieure ; le sang ne
pouvant plus trouver accès dans ce système reflue nécessairement
vers la veine cave supérieure, et c'est ce qui explique la distension
des veines jugulaires.
Ces signes, contemporains du foie muscade mou, sont suscep-
tibles de disparaître, comme les œdèmes, la congestion pulmonaire
et l'oligurie, sous l'influence d'une médication appropriée, et la ré-
traction du foie sous le* fausses cotes à la suite de l'administration
de la digitale constitue la véritable pierre de touche de l'action de
ce médicament.
Quand rinsuflisance cardiaque s'est reproduite à diverses reprises,
la tuméfaction du foie régre-se plus difiieilemenl ; les troubles,
d'abord transitoires, tendent à devenir permanents; les fonctions
digestives sonl de plus en plus défectueuses, et l'on voit survenir des
périodes d'intolérance gastrique complète, accompagnée de nausées
el de vomissements. Une légèra teinte subiclérique des conjonctives
commence à apparaître. Les urines présentent une coloration brune
ou rouge foncé; leur densité esl augmentée; l'urée et l'acide urique
\ Boni en faible proportion, el elles continuent souvent île l'urobi-
line ou des pigments biliaires. Enfin l'épreuve de la glycosurie ali-
mentaire donne un résultat positif.
[NSI l I ISÀNCE CARDIAQ1 I . *3
A <•<; moment, !•• foie, quoique plus volumineux, esl cependanl
moins seasible; sou bord inférieur reste lisse el régu'i !•. mais il
•Ion ii'- une sensation plus accusée de dureté ; les mouvements d'ex-
pansion - >ni moins nets el 1- pouls hépatique < I j — î » • i- . t ï i : c'esl la
péri >de où le foie muscade mou a fdil place au foie hypertrophié scié
iv ix, c esl-à dire ii une lésioa incapabl i de ier complètement.
I) .ulli urs, à ce moment, d'autres phéno ni nés indiquenl qu
lésions du foie son! irréduclibh s. I - consistent dans des dilai • t n -n ~
veineuses, peu accentuées u'ordinaire, sur l« face antérieure du
ventre, <-t dans la présence de l'ascite.
L'ascite débute dans les régions inférieures de l'abdomen, puis
elle ■ 'accroît lentement el progressivement. II esl rare qu'elle atteigne
l'ombilic, encore plus qu'elle le dépasse, à moin 4 qu'il n'j ail 1 n
même temps une véritable cirrhose du foie.
La présence de l'ascite rend la palpation difficile. • lependant, lors
qu'on déprime li paroi, le foie, A demi mobile, donne à la main
la Bensation d un glaçon lloltanl Bur l'eau.
Le liquide est toujours en quantité moindre qu'on pourrai! le sup
poser, de 5 à 6 litres, guère plus. Il esl citrin, peu '•<>! »ré, parfois
mais rarement, hé.norragique La ponction a pour effet de faciliter
la palpation du foie, que l'on trouve alors dur <•! oetteraenl hyj er-
trophié.
D'habitude, la rate conserve ses dimensions a >rmales. Quand elle
est augmentée de volume, cela signifie que la cirrhose hépatiqu
mixte «-i d origine à la fois cardiaque el alcooliqui
l Itéiieuremenl les troubles circulatoires se compliquent d'à
d >nts <ln- a la dégénérescence des cellules du foie. Il- consistent
dan- des poussées de subictère plutôt que dans de l'ictère vrai,
dans un d goût invincible des aliments, un amaigrissement rapide
el dans l'apparition de lâches pu puriques, localisées principalement
au niveau des membres inférieurs.
L'ictère vrai esl toujours, chez les cardiaques, un ph< nomène grai e
el souvent terminal.
D'ordinaire, il se manifeste bous la forme d'ictère infect
subaigu ave fièvre modérée. Les téguments onl une coloration
nàlre; les urines conlienn >nl une cei laine quantité de pigments plus
ou moins modifiés, el il existe en même lemps une l< aux
hémorragies, caractérisée par des épif taxis, du purpura ; la somno-
lence est habituelle, et la mort survient dans l«- coma Cette Borle
d'ictère esl i rapprocher des endocardites infectieus
ijni apparaissent -1 souvent à la période agonique des cardio
pathies.
L'ictère infectieux vrai est plus exceptionnel, bien que i
et Parmentier en aient rapporté quelquea cas. Il - par une
élévation plus notable de la température, par des vomissement*
698 II. VAQUEZ. — MALADIES Dl' CŒl'R.
des hémorragies multiples : hématémèse, hématurie, purpuras
étendus, etc., et par de Ja diarrhée. Il est rapidement suivi de
mort.
FORMES CLINIQUES. — Habituellement les troubles hépatiques
marchent «le pair avec ceux de l'asyslolie. Ils s'aggravent avec eux
cl régressent sous les mêmes influences.
Dans certains cas, cependant, ils affectent une allure particulière,
à cause, soit de la précocité de leur apparition, soit de leur per-
sistance.
Parfois la tuméfaction du foie apparaît presque soudainement à la
suite d'une insuffisance aiguë des cavités droites et est alors compa-
rable à la congestion œdémateuse du poumon, consécutive à la
dilatation aiguë du ventricule gauche. Cela se voit chez des sujets
atteints de lésion mitrale ou de symphyse cardiaque, à l'occasion
d'efforts physiques, de surmenage, ou de l'accouchement. Rosenbach
en a obseivé des cas au cours de certaines myocardites infectieuses,
notamment de la myocardile diphtérique, et les a attribués à l'affai-
blissement rapide du cœur. Enfin le même accident a été signalé
après la distension du ventricule gauche avec œdème pulmonaire.
Cette tuméfaction du foie s'accompagne de congestion passive
du poumon, de distension des jugulaires et d'œdème périphé-
rique.
Dans une autre série de faits, les accidents hépatiques s'installent
progressivement comme dans l'asystolie vulgaire, mais, au lieu de
disparaître avec les autres phénomènes morbides sous l'influence
de la médication, ils persistent presque indéfiniment. Le foie peut
alors acquérir des dimensions considérables sans que la santé géné-
rale paraisse notablement altérée, et les choses restent en cet état
pendant des mois ou même des années. Hanot a donné à celte
forme particulière de la maladie le nom d'asysto'ie hépatiqu3.
Dans certains cas enfin, l'hypertrophie hépatique est à la fois
rapide et irréductible : c'est ce que l'on constate dans deux circon-
stances particulières, qui sont : le rétrécissement tricuspidien, très
exceptionnel, et la symphyse péricardique tuberculeuse, beaucoup
plus fréquente.
La cirrhose cardio-tuberculeuse affecte de préférence les sujets
jeunes. Elle se manifeste par l'augmentation du volume du foie, la
distension de l'abdomen avec présence dans la cavité péritonéale
d'une certaine quantité de liquide. Le diagnostic auquel on pense
tout d'abord est celui de cirrhose hépatique a forme îns >lite, mais,
comme il existe en même temps île l'œdème périphérique, de la
dyspnée, l'attention est attirée du coté du système circulatoire. On
reconnaît alors la présence d'une symphyse péricardique, as ociée
ou uonà des lésions valvulaires. D'autre part, la nature tuberculeuse
de l'affection se révèle par l'état général îles sujets, qui sont
I.nsi i i I- w.i CARD] \<.'i i ?:i
malingr* a el chétifs, par la coexistence de lésions de la |
consistant dans une pleurite sèche des deux bases el parfois
dans une tuberculose pulmonaire subaiguë ou chronique.
TROUBLES ET LÉSIONS M REIN
Los lésions du rein chez les c irdiaques obéissent au même pro-
i- pathogénique que celles des poumons el du foie. Simplement
congestives i leur début, elles régressent complètement quand les
troubles qui leur oui donné □ tissance Be - >nl <-ii\ mêmes dissipés.
Plus tard elles tendent à devenir définitives, el l'organe est envahi
par du tissu de sclérose, tandis que I''- '■••IN aèrent. Cette
néphrite scléreuse p tut-elle aboutir ;i l'atrophie rénale ? C'est là une
question encore discutée c<>unm- celle des rapports 'l«' la cirrhose
atrophique «lu foie ••! de la sclérose pulmonaire avec les lésions
organiques 'In <■< eur.
ANATOMIE PATHOLOGIQUE— Le rein cardiaque pleinement cons-
titué, typique, <lii I Ihauflard, est l'aboutissant tardif d'une stase vei-
aeuse intense, prolongée, devenue chronique. Celte formule résume
très justement l'évolution des lésions du rein chez les cardiaqui
elle in liqueque l'élément congestifj prend une part prépondérante.
Quand !;i mort a été provoquée directement par une affe» I
organique du cœur, le rein est, à l'autopsie, uniformém nt augmenté
■ I • volume et d'un poids supérieur à la norm il. Il se détache facile-
ment de son enveloppe fibreuse. Sa surface est lisse el a une colo-
ration rouge sombre, bleuâtre ou même violacée. Les étoiles de
Verheyen sont très nettement apparentes.
AlacoupOj l'organe est résis'.ant, sans cependant crier sous le
scalpel. La tranche <l • section est bleuâtre comme la surface, mais
plus viol icée, Le sang <|ui s'en écoule est noire! abondant : les pj ra-
mides sont d'un rouge sombre, tandis que les glomérules se pré-
sentent -"H- la forme d'un pointillé rouge vif. L'ensemble de
modiGcations constitue ce que l'on appelle le rein cyanotiqu
cardiaques.
A l'examen histologique, les glomérules sont tuméGls et go
<l'> sang, el il existe <l ms I- - capsules glomi rulaires, entre les lubuli,
dans les pyramides el dans les tubes contournés, de petits i
hémorragiques < u même de véritables Buffusions sanguii es Les
épithéliums sécréteurs eux mêmes présentent des signes de -
franco; il- se chargent de fines granulations graisseuses i u d\
mente jaunâtres, d'origine sanguine.
Po ir un grand nombre d'auteurs, c'est A nsqu'il faudrait
réserver la dénomination de rein cardiaque, les autres altérations
que l'on rencontre concurremment dégénérescence - cellula
sclérose interstitielle, atrophie rénale, étant le fait de conditions
700 II. VAQUEZ. — MALADIES DU CŒLK.
patho!ogiqtiesinlercurrenles,d'infeclionsou d'inloxicalionsdiverscs.
Celte opinion a élé soutenue par Bright, par Traube, par Rosens-
lein,par Bartels, par Gornil et Brault, pour qui le rein cardiaque
n'aboul irait jamais à la néphrite atroplii(jue.
Par contre, Rayer, Frerichs, Bamberger, Goinbaull et la plupart
des auteurs modernes ont prétendu que l'atrophie rénale consécutive
aux cardiopathies se rapprocherait de très près de la néphrite inter-
stitielle.
Cliauffard a adopté celte dernière opinion, mais avec quelques
restrictions Pour lu;, il existe bien une néphrite chronique, d'origine
cardiaque, dans laquelle on retrouve presque au complet tous les
caractères de la sclérose atrophique vulgaire; mais ces lésions,
toujours très atténuées, seraient accompagnées d'une congestion
chronique qui n'existe pas dans celte dernière et qui constituerait la
signature propre au rein cardiaque.
Ceci dit, il est à remarquer que toutes les observations par les-
quelles on a voulu justifier la sclérose atrophique rénale, soi-disant
d'origine cardiaque, ont trait à des sujets atteinlsde lésions aortiques
ou artérielles, et très probablement d'hypertension. Les altérations
notées sont les suivantes : diminution du volume des reins qui sont
contractés et sillonnés à leur surface de dépressions cicatricielles,
atrophie de la substance corticale, foyers de stéatose épilhéliale.
De plus, on relève l'existence de stase vasculaire, de périartérite
et de périphlébite, d'une sclérosediffuse avec exsudais albuminoïdes
hyalins ou granul -ix dans les glomérules et les tubuli. Ces altéra-
tions sont, comme < n'e voit, absolument semblablesà celles que l'on
rencontre dans le mal de Bright. Or cette analogie n'est pas surpre-
nante, puisqu'il s'agit presque toujours, — ne l'oublions pas, — de
sujets porteurs de sclérose vasculaire, si habituelle d'autre part dans
le mal de Bright.
Aussi, poursavoirsilesmaladiesdu co*ur peuvent réellement provo-
quer de l'atrophie du rein, est-il préférable de le demander aux cas
où l'insuffisance cardiaque est due à une affection initiale, une myo-
cardite subuiguë ou une symphyse du péricarde.
Fauquez a procédé ainsi, et il a élé étonné de la rareté de la sclérose
du rein, même quand on s'attendrait à la rencontrer. Deux de ses
malades notamment, atteints d'insuffisance mitrale,avaientsuccombé
à la suite d'allaques répétées d'asyslolie, ce qui permettait de sup-
poser des altérations particulièrement accentuées. Or, à l'autop-ie.
le rein ne présentait que des lésions congestives.
Comme on le voit, la sclérose atrophique du rein, ainsi que celle
du foie d'ailleurs, résulte moins de la cardiopathie que des condi-
tions palhologiqueseoncomilanles: infections, intoxications, sclérose
vasculaire généralisée, etc. Mais il n'en faut pas conclure que, dans
les lé>ions nuirait sou la niyocardile subaiguC, les altérations rénales
[NSU1 I ISANCE CARDIAQUE. «»— :<>l
i-fslfiit toujours ;iu -i;i'li- «•< » ii tr*- - 1 i f. L'envahissement par du lissu de
Bclérose est en effet un phénomène fréquent, mais presque toujours
consécutif ;• dea raptus hémorragique! el aux cicatrices fibreuses
qui en partenl pour irradier '!<• divers côtés <'u étouffant p
ment les éléments cellulaires.
Le volume <1<; L'organe peul rester à peu près normal ; la capsule
est adhérente, mais par places et, dans d'autres, elle se détache asseï
facilemenl <l«' la substance corticale. < icll«- ci ne présente pas l'aspect
granuleux typique de la néphrite interstitielle. On j constate seule-
menl des bosselures plus <>u moins importantes et, en certains points,
<]r^ dépressions étoilées correspondanl ô des infarctus cicalris
A l'examen microscopique, les lésions — • » 1 1 1 complexes el sont dues,
pour une part a la stase veineuse, pour une autre 6 une Bcléi
diffuse périvasculaire, el elles n intéressent < j m- secondairement et
discrètement un certain nombre de tubuli el de glomérules. Enfin
il e>i toujours possible, même lorsque les lésions soûl très accu»
de retrouver dans l'intimité du parenchyme rénal dea parties, Binon
toul à l'ait saines, car les lésions corigestives ~<>ni constantes, du
iiitiiiis exemples de Bclérose.
Parfois, ilesl vrai, '-u raison delà multiplicité des infarctus, !<• pro-
cessus cicatriciel esl assez étendu pouren imposer pour une néphrite
scléreuse. Mais, moi lans ce cas, la différenciation esl relativemenl
aisée. Dans la néphrite scléreuse, en effet, il peut bien 3 avoir des
tubes indemnes, mais, par Ilots, on trouve des tubes détruits depuis
leur origine glomérulaire jusqu'à leur abouchement dans les _
canaux collecteurs, ce que l'on ne constate jamais dans le rein car-
diaque. De plus, comme l'a remarqué Gombault, dans la sclérose
rénale d'origine cardiaque, les altérations Boni surtout manifes
au niveau des pyramides, tandis qu'elles son! >li- -lit
rein granuleux. <>n \<>ii donc '|u<\ même dans les cas extrêmes où
les lésions Boni ;i leur maximum, la Bclérose rénale des cardiopathies
se dislingue toujours facilement, à l'œil nu ou au microscope, de la
Bclérose rénale par néphrite interstitielle.
L'infarctus joue donc un rôle très important dans la - • des
lésions rénales chezles cardiaques. Comme l'infarctus pulmonaire, il
relève de causes nombreuses, parmi lesquelles il faut sign lier avant
loiii la stase veineuse ou une embolie issue d'un foyer d'endocardite
pariétale ou d'aortile.
Quand l'infarctusest récent, il conserve son aspect hémorragique;
i[naii(l il esl d'ancienne date, ileslde coloration blanchâtre, ané-
mique; Bes contours sont nets, et il esl séparé du parenchyme rénal
par une rone rougeâlre d'hyperémie ; il ressemble alors 1 une
gomme non ramollie. Plus lard encore survient un travail de 1
Irisation, el les éléments du rein, frappés de nécrose, sont envahis
Bur place. par du tissu fibreux. C'est ce tissu qui, parti des
702 H. VAQUEZ. — MALAD1KS DU CŒUR.
hémorragiques, pénètre ensuite plus ou moins l'organe pour donner
lieu à ces altérations chroniques, qui présentent avec la sclérose
atrophique vulgaire «le si grandes analogies.
SYMPTOMATOLOGIE. — Il n'est pas de sujet atteint de cardio-
pathie qui ne présente, à un certain moment, des troubles plus <>u
moins profonds de la fonction, du rein. D'ordinaire, ils n'apparaissent
qu'aux périodes critiques de L'insuffisance cardiaque, pour dispa-
raître les premiers dès que le cœur a repris son fonctionnement nor-
mal, llsconsistent dans la diminution des urines, qui tombent à 100
ou 500 grammes et même moins. Celles-ci sont foncées, hautes en cou-
leur, de densité élevée et contiennent une proportion généralement
forte durâtes et de phosphates, tandis qu'elles sont pauvres en
chlorures. Il est rare qu'il n'existe pas, en môme temps, un peu
d'albumine, laquelle peut ne pas dépasser 20 ou 30 centigrammes,
mais s'élever aussi parfois à un gramme et même plus. Elle est due,
comme l'oligurie, non à une lésion organique du rein, mais à un
ralentissement de la circulation glomérulaire et, s'il y a des cylindres
ils sont hyalins, jamais granuleux, à moins de lésion artérielle
concomitante, ce qui montre que les troubles de la fonction uri-
naire sont très différents de ceux de la néphrite interstitielle.
D'ailleurs, pour s'en convaincre, il n'y a qu'à comparer, comme
nous l'avons fait avec Cotlet, le rythme delà diurèse chez les sujets
atteints de l'une et l'autre affection.
Dans les deux cas, il y a retard dans la sécrétion urinai re, et la
plus grande quantité des urines est rendue peu tant la nuit. Ma -.
chez les brightiques, la polyurie nocturne s'accompagne de poly-
chlorurie. Au contraire, chez lescardiaques, lesurinesde la nuit sonl
pauvres en chlorures, et ceux-ci continuent à être éliminés pour la
plus grande part dans la journée. Il y a donc polyurie nocturne et
polychlorurie diurne, c'est-à-diie une véritable dissociation dans
l'élimination hydrochlorurée. La persistance de la polychlorurie
diurne montre que, chez lescardiaques, l'épithélium n'est pas grave-
ment atteint et que les altérations sonl surtout d'ordre mécanique.
La rétention des chlorures et la faible proportion du liquide éliminé
qui caractérisent les troubles urinaires des cardiaques sont dues
autant à des phénomènes périphériques <pi à un trouble du fonction-
nement du rein.
En cas de cardiopathie artérielle, les moditications de la sécrétion
urinaire sont différentes. Les urines peuvent être encore éliminées
en quantité normale, mais leur densité est lré> diminuée, et, si le
chiffre des chlorures est abaissé, l'albumine est moins abondante ;
on noie, en pins, dans les sédiments, la présence de cylindres gra-
nuleux, associés à des cylindres hyalins.
Pour ces raisons, les complications rénales sonl beaucoup plus
accusées dans les cardiopathies artérielles que dans les lésions
INSUFFISANCE CARDIAQUE «S-70:<
mitrales ou la myocardite dégénérative. Les troubles « 1 1 ^r • - - 1 J l — . !<••*
causées, les vomissements, la dyspnée el la respiration ■■ lypede
Cheyne-Stokea notamment, 3on1 plus fréquents dans le premier cas
que dans le second
Quand, bous l'influence d'une médication appropriée, la diurès
rétabli! , elle atteinl très rapidement, dès le deuxième ou le tro sième
jour, le chiffre <l<- 9 6 a litres <-i même plus, tandia <[u>- Isa
œdèmes B'effondrenI ; <'ii même f < - : i » j ►- . la densité des urines
diminue; le taux des urates el des phosphates s'abaisse el celui des
chlorures augmente; parfois il atteint l«- chiffre de 15 à 20 grammt a
< ] ; 1 1 1 — 1<"- vingt-quatre heures el même plu-: <l«' sorte que 50 ou
60 grammes de chlorure peuvent être éliminés en quelques jours.
L'apparition d'urine sanglante est assez exceptionnelle, bille '!<>it
faire supposer lvexistence d'infarctus du rein, surtout bî ell<
accompagnée de douleur dans la région lombaire.
Nature el cause <l<». accidenta de la résorption <t< -^
œdèmes. — Caractères cliniques. — La disparition progressive
des œdèmes sous l'influence du repos ou d'une médication appropriée
est d'ordinaire un signe de bon augure. Elle est alors 1b premier indice
de la régression des troubles de 1 insuffisance cardiaque el B'effectue
en deux étapes.
Dans la première, <pii dure rarement plus d'un jour, <>u note une
légère diminution <!*' l'importance de l'infiltration séreuse, sans perte
corrélative <l<- poids ; l<' refroidissement des extrémités tend à dimi-
nuer; la cyanose tégu ntaire s'atténue, el le malade iccuse une
véritable sensat on de bien ê re. < ependanl la polyurie ne B'esl pas
encore produite. Pendant cette période, l'œdème s'est, comme on
dit, mobilisé: le liquides réintégré le Byslème circulatoire, mais
n'a pas encore forcé la barrière rénale. < l'est ce que Lœper a api elé
« l'étape Ban gui ne de la r< sorplion des œdèmes.
Dans une deuxième phase, la diurèf lit et s'accompagne
d'une polychlorurie correspondante. Le chiffre des urines atteinl
•j, 3 ou I litres : celui des chlorui si même
plus dans les vingt-quatre heures Le poids des malades diminue,
les œdèmes s'effondrent <-i les troubles fonctionnels B'évanouissenl
progressivement.
Mais les' choses ne se passent pas toujours aussi simplement.
Dans certains cas, Burtout lorsque l'élimination des liquides est tn-»
rapide <"t abon lante, il survient toute une série d'ac< idents d inten-
sité variable, les uns bénins, les autres très graves, puisqu'ils p< uvenl
aboutir è la mort ,
Ils ont été Bignalés, chez les brightiques par Rilliet, Monod,
Graves, Barlels, chei les cardiaques par Andral el ultérieurement
étudiés par Traube, par Eichhorst, puis par Kostkevitch, car Iterklen
et Ilt'il/. par I lui/ ri Irma no et par GoUg
70'» II. VAQUEZ. — MALADIES DU CŒUR.
Ces auteurs onl montré que, plus fréquemment qu'on ne le croit,
il existe pendant la résorption des œdèmes des troubles légers con-
sistant dari^ des vertiges, de la céphalée, de l'angoisse cardiaque et
de la faiblesse générale remplaçant la sensation de bien-être que
l'on 8 'attendrait à trouver. Pour Merklen et Ileitz, la torpeur céré-
brale associée à la respiration de Cheyne-Slokes constituerait une
forme atténuée des accidents de la résorption. A cela on peut
ajouter la sensation de crampe dans les mollets si souvent accusée
par les malades. A un degré un peu plus avancé, on note soit une
bomnolence invincible, soit au contraire une insomnie rebelle
avec agitation, excitation hallucinatoire et délire, accompagnée d'une
soif intense et de douleurs musculaires violentes. Il peut même
survenir des vomissements et quelques convulsions avec une sorte
dVtat comateux au cours duquel les pupilles sont habituellement
rétrécies. Malgré leur gravité apparente, ces accidents sont suscep-
tibles de guérir, et la diurèse suit son cours sans autre incident.
Eichhorst a rapporté des faits, un peu dissemblables, caractérisés
par du myosis, de la congestion intense de la face avec respiration
de Cheyne-Stokes et expectoration albumineuse. Nous en avons
ob ervé un dans lequel la congestion de la face était si forte que
le visage présentait une coloration rouge vineux et que, par places,
il s'était produit une sorte d'éclatementdes capillaires des téguments.
Nous en arrivons maintenant aux formes graves et mortelle-. Le
premier exemple en a été signalé par Andral, qui a vu la « résorp-
tion subite des congestions séreuses » provoquer chez un malade
un état comateux et apoplectique, suivi en quelques heures d'issue
fatale. A l'examen cadavérique, on ne trouva dans le cerveau aucune
trace d'hémorragie; mais il y avait, dans les diverses parties de
l'organe, une accumulation telle de sérosité que celle-ci avait jailli
en dehors, après incision de la substance cérébrale.
Dans un autre cas, également mortel, publié par Kostkevitch, les
accidents avaient débuté, en même temps que la diurèse, par des
vertiges et une sensation de faiblesse extrême, puis s'était déclarée
une dyspnée intense, au cours de laquelle la terminaison fatale se
produisit brusquement. A L'autopsie, on ne trouva aucune lésion
capable de l'expliquer.
Enfin, parmi les formes que peuvent all'ecter ces complications, il
faut en signaler une sur laquelle a insisté Gouget. Elle consiste dan-
l'apparition, longtemps après le début de la diurèse, de douleurs
et de tuméfaction articulaires, assez semblables à celles que l'on
constate à la suite d'injection de sérums spécifiques Aussi l'auteur
en a-l-il conclu à l'analogie de ces accidents avec Les accidents
sériques. 11 a rappelé à ce sujel Mu,> ('(>s *a''s identiques onl été
relevés par Bezançon et Israël de .long après une évacuation incom-
plète de Liquide pleural.
INSUFFISANCE I \i;hi \«.»i I *:i
Pathogénie. - Elle a fait l'objel de théories nombreuses. La pre-
mière, due 6 Cadrai, attribue les ir<> ibles observés en clinique à un
reflux <li' la Bérosité rers les centres nerveux, autrement 'lit A une
apoplexie séreuse. Cette interprétation est trop exclusive, et, si la
lésion BÎgnalée par Amiral s été retrouvée dans quelques cas, elle
l'ail plus souvent défaut.
IMus tard on a invoqué non une congestion, mais une ischémie
du cerveau, consécutive à la déperdition trop abondante de liquide.
Cette .explication est également inadmissible, caries accidents ne
se produisent jamais quand il y a élimination par roie externe,
même si le liquide est évacué en quantité considérable.
Pour d'autres auteurs, il s'agirait simplement d'intoxications mé-
dicamenteuses. Erreur encore, car on i ru apparaître les accidents
,-i la suite des traitements les plusdivers et les plus inoflTensifs,
Enfin on a invoqué la dilatation aiguë du cœur. Celte opinion
;i été émise par Eichhorst, à l'occasion d'un c ta où il avail constaté
de l'expectoration albumineuse el de l'œdème pulmonaire. Noua
avons observé un Fait assez analogue, et le mécanisme invoqué
I ai Kichhnrst im'-i pa- complètement s rejeter. <>n comprend fort
bien, «-n effet, que l'arrivée soudaine dans la circulation d'une quan-
tité considérable de liquide provenant des œdèmes mobilisés puisse
forcer le cœur; mais .1 ordinaire les troubles ne rappellenl en rien
oeux de l'insuffisance aiguë.
Deux autres théories Be rapprochent plus de la rérilé. La | n-.- -
mière rattache les accidents à une intoxication des centres nerveux
par le chlorure de sodiu n excès dans l'organisme. Cette théorie
rail jouer ainsi un rôle important à l'auto-intoxication, ce qui 1 1 » » 1 1 —
parait exact; mais c'esl gratuitement qu'elle incrimine !<■ chlorure
de sodium don! l'accumulation dans les centres n'a jamais été
pi'iHix i e.
La seconde théorie, proposée par Gouget, est plus supgestiv»
auteur, avons nous dit, s assimilé les accidents de la résorption
aux accidents sériques, qui -<■ pro luisenl à la suite des
lions '1«- sérums spécifiques. Mais il n'a donné qu'un argument à
l'appui de Bon opinion, à savoir l'apparition dans les doux cas de
troubles tardifs consistant dans des iiiaiiir.--iaii.-ii~ articulais
Cette conception n'en est pas moins intéressante, car
sage, à notre avis, la question bous son jour véritable, en attribuant
les phénomènes morbides à une Borte de conflit, au sein de
nomie, entre les milieux organiques el les Bubs nues
dans le liquide d'œJème. Or, la réalité de - dou-
teuse, comme en témoignent .pi. -1. pie- partie - dans
bsen .ii ions.
I ii premier fait a noter .%-t que les acci lents n'ont - heu
quand la Bérosité est éliminée, en quelque quanti!
I'haITI l'I Ml !■! . IM . WIII. " —
706 II. VAQUEZ. — MALADIES DU CŒUR.
voit- externe, c'est-à-dire par des éraillures spontanées de la peau ou
par des mouchetures. Chose plus importante encore, ils peuvent se
produire avant la diurèse et, dans des observations dues ;*i Andral,
à lierkleu et lleitz, ils avaient coïncidé avec l'e'.londrement des
œdèmes et la disparition d'une ascite, alors que la diurèse ne s'était
pas encore manifestée ; ou bien elle avait commencé, mais elle
était mal réglée, intermittente. Enfin Merklen et lleitz ont égale-
ment montré que les accidents, rares chez les jeunes sujets,
étaient relativement plus fréquents chez les su;ets Agés, atteints
de car liopathies compliquées de lésions rénales.
Il résulte de ces données que les troubles énumérés ci-dessus ne
dépendent pas directement de la déperdition du liquiie, mais qu'ils
sont engendrés au cours de cette étape où la sérosité quitte le tissu
cellulaire pour rentrer dans les vaisseaux, et qu'ils sont d'autant plus
Ere |uents qu'elle franchit plus difficilement la barrière rénale. Il est
donc certain que ces troubles sont dus au conflit dont nous avons
parlé entre les milieux organiques et les substances du liquide
d'œdème, en d'autres termes qu'ilssont imputables aune sorte d'auto-
intoxication. Widal en a donné un exemple et a montré, avec Abrami
et lirissaud, que l'on pouvait provoquer une anaphylaxie générale,
ou mieux une auto-anaphylaxie sérique, en injectant à un individu
son propre sérum par voie intraveineuse. Le « choc » se produit
alors a la première injection, ce qui tient probablement à la présence
dans la circulation d'albumines hétérogènes, jouant à l'égard de
l'organisme le rôle d'injection préparante.
D'ailleurs l'analogie des accidents de la résorption avec ceux de
l'anaphylaxie est frappante, et les uns et les autres s'accompagnent de
frissonnement, de vertiges, de douleurs musculaires et articulaires,
de myosis; mais il y a plus.
Richet a noté trois phénomènes essentiels du « choc anaphylac-
tique » : l'abaissement de la tension artérielle, l'albuminurie massive
et transitoire, la leucopénie. Or deux de ces phénomènes ont été
également signalés dans la résorption des œdèmes.
On lit en effet dans certaines observations que les accidents géné-
raux lies à la résorption, vertiges, état comateux ou apoplecliforme
coïncidaient avec une albuminurie plus ou moins considérable, ne
dînant que quelques jours. (Test un fait bien paradoxal, car la diurèse
libératrice des cardiaques a d'ordinaire pour conséquence la dispa-
rition ra- ide de l'albuminurie.
Quant a L'abaissement de la pression, nous l'avons constaté à plu-
sieurs reprises, notamment chez un sujet qui, après avoir rendu
18 litres de Liquide en 4 jours, présenta une chute de la pression de
•2 2 à 13 centimètres de mercure.
Seule, la leucopénie, n'a pas encore été relevée. Nous rappelle-
rons cependant qu'elle a été signalée dans le cas de Bezançon et
INS I P1SANCE CARD1 kQl I . i.f
Israël de Jong, où il s'était produit, après un ition complète
du lii|iiii!<- p eural, des troubles semblables à ceux de la résorption
des œdème
Os analogies permettent de comprendre les diverses p irticularités
indiquées précédemment. Si les accidents fonl défaut au cas « i "«"- 1 i -
mination par voie cutanée, c'est parce qu'il n \ a alors aucune raison
pour qu'il s Y- ablisse uo conflit entre les substances albuminoldes de
l'œdème el les colloïdes du sang. S'ils surviennent de préférence c
1rs sujets porteurs de lésions rénales, c'esl parce que l'obstai
opposé par les r< ins malades à la diurèse prolonge le conta* t i ntre
les substances incriminées; enfin, s'ils débutent dans la p r ode inter-
mé liaire à l'effondrement des œdèmes el la diurèse libératrice, c ''-t
parce >\ i à ce nenl le conflit entre ces substances est .1 son apogi
Lu résumé, l'expérimentation el la clinique concordent pour
montrer <|H'- les acci lents de la résorption des œ lèmes Boni <l ordre
anaphylactique el présentent tous les caractères du choc hémocla-
sique si bien décrit par Widal. \ ce titre, ils sont justiciables •
mêmes médications préi enlives.
Bibliographie \. m un. [Ch.J el Lacdm (Ch. . Injecti el i> t>-n-
tion dei chlorure a dam certains étala m.. ri. ni - [Huit et M ,]e$
hôp, d Par i 179), .-i 1 :.,ni ribulion a 1 élu
ruriquea dana laa maladies itruëa | 1/.'/. el Wim. Soc mid, des hôp. de Pai
— Amuih, Clinique médicale, l" édit., Paria, 1840, t. Iil, p 101 al
auivi \s, mu 1 il..,, Z11 pathologischen Anatomic 'i' - Adan ben
Syinptomenkomplexcs Deaiacne mtdiz. Wochêtuchr., Leips., 1908 XXXIV, .
«■t Itriiish mtdie /baril., 1900, a0 2) Ktua u i .1 el Caryalho 'i. Desmo-
diQi culatoirea qui M produisent dana les membi
h l'aide du pléthj amographe C. fi. Soc. ./>• biologie, Paris, 1 898 1 - . \
— Ai'miiimn. Hyperplasie surrénale dana l'alcoolisme chronique expérimental
H. Suc. bio . Paris, 27 juil. 1907), — Aotrxcht, D 1 1 lis
/<■ ; ' 1 1 . h f. Min, */.•./ . I <-i|./ , 1 v ■. I I \ . >.. — l ; v
plètaa, Genève, 1703 Bambhim.br (H , 1 ber die Bi-siehung swischen moi
Brigbtii und der Henkrankheiten (Arcniv f. p*th. Inaf., Bei
— Ba i-. i1 la p Lisie Bbreuse chronique Ses rapporta pul-
mona re el la dilalation du cœur droit. Thèse de Lyon, 1 s"'' — Bah 1 . 1 e cœur
po'.ysarcique (Semaine tnédicMle, Paris, i« no» i->9.> — Barii i
pie raux chez les cardiaq lin médicale. Paria, 22 ja
Le cobcb1 dana les >i vialiona du rachia el dana las déforni
(Semaine •<> lie Pa u I on I I uité, Recherches clinique
dio-pulmonaires consécutifs aux Iroub
./.- m 'deeine Barrwoi n (T -B. , Slndiea "i Lh
capacilj Ir h. 0/ inttrn hfedic 1 hi« .-•■ , décembre 1917, XX,
— M \m 1 1 - 1 1 '. Il |, Des maladies des reins, trad frai
Recherchée aui le foie cardiaque is, 19 jui
ci 105] Baibh .' . Ili 1 m .1 F .1 '.l • 1 II 1 1 1 _ i- 11 !
(/».• (j Iren f. Min sfed., Leips., i"i •. Bd CIX
Oblitération der Plcurasftcke und Verlusl der I
Hershypertrophie Dealsi sfed., Lei| S 171 —
l 'railé il uiscultation, Paris 1 v Bi \
graisseuse du coeur >■! inflllration adipeuse •!" ■ ■
l<-nt permanent (Bail ai sfe'iH Soe. méd. » s.,
XXVIII 188-491). - Bbromanm, cilépar BAORnet Boli
Harsi Pestschrifl fur .Pettcnl
708 II. VAQUEZ. — MALADIES DU CŒL'lt.
(Léon) et Cawadiab, Le cœur des goitreux (Presse médic, L3nov, l?07). — Bi
Traité des maladies du cœur et de* gros vaisseaux, Paris, Bailliëre, 1824. — Bi
article « Khuraatisme ». Dictionnaire encyclopédique des sciences médicales.
— I! an. m Cesa), Folia clinica chimicact microsc., vol. III, fa*c. ."juin 1911. —
Bbzançow et I>i: .Iong, Bull, et Mém. Soc. mèd. des hi)j>. de Paris, 29 oct. 19*9. —
BtA i. Action des injections sous-cutanées d'adrénaline dans la myocardite
aiguë i \ r;ttchi'lm;ti;t d.izetn, 1910, n° 6). - BOUILLAOD, Traité c inique des mala-
dies du cœur, Paris, 1835. — Bouvbrbt, Œdème pulmonaire brigbtique suraigu
(Revue de médecine, Paris. 10 mars i890). — BbODARDEL (P. , La mort cl la mort
subite, Paris, 1895, p. 117. — Bm mon (Lauder) and Tinmci.hh [F. W >. <m tlie
physiolo^ical action of pyridine (Journ. Physiol., Cambridge, 1*91, XVII, 272
— Bureau, La mort subite dans le cœur gras. Thèse de Paris, 1898. — Bi
et Pezzi, Trémulations fihrillaircs du cœur de chien sous 1 influence c'es métaux
alcalins (C. R. de la Soc. de biologie, Paris. 2 dëc. 1911). — Chauvi lhd el R lmokd
(F.), Dissociation segmenlaire du myocarde dans un cas de cœur forcé {Bull, et
Mém. Soc. médic. des hôp, de Paris, 6 déc. 1895, 796-798). — Chauffai» et LjBdbrich,
Rein cardiaque in Maladies des reins, Nouveau traité de médecine et de théra-
peutique, Caris, Bail!ière, 1909. — ClaraC, Arythmie complète. Thèse de Pans.
1913. — Cohnhbih (J.), Vorlesungeu iiber allgemeine Pathologie, 2 Aull.. Berl.,
1882. — Coomiis (Carey), Acidosis terminating chronic myocardial disease [Brit.
med. Journ., London, 6 juin 1914, 1230). — Corvisaht, Essais sur les maladies
du cour et des gros vai seaux, Paris, 1800, p. 54. — Clerc, L'opothérapie surré-
nale et hypophysaire appliquée au traitement de l'insuffisance cardiaque [Progrès
méd., Paris, 19 0, p. 692). — Cohnil et Brault, Pathologie du rein, Paris. 1884.
— Corvisaht, Traité des maladies du cœur, Paris, 1806. — Coller, Eléments de
médecine pratique, traduction Bocquillon, Paris, 178", t. II, p. 363. — Da Costa,
Ueberreizung des Ilerzcns [The Americ. Journ. of the med. Sciences, Phila.,
jaiuary 1871, s. 17; Deulsch von Seitz (s. u.), s. 41]. — Deho (K. , Myofibrosis
cordis (Deulsch. Archiv /'. k'in. Med , Lcipz , 1898, LXII, 1-62); Ueber Arbeiten
von Radasewski et Sock (Verhandl. d. (Jongresst r fiir inn. Medizin. Mûnchen,
avril I89i). — Delbet (Pierre), La symphyse cardio-thoracique eztrapéricardique
(Presse m die , Paris, s avril 1915, 113). — Dblpbch, De l'orthomorphie par
rapport à l'espèce humaine, Paris, 1828, t. I, p. 3i8). — Dibtlbr und Moritv,
Ueber d;is Verhalten des Her/.ens nach langdauerndem austrengen em Radfahren
(Miïnch. med. Wochensch., 19 8, p. lo). — Dibulafoy, Manuel de pathologie
interne. (Hùlèine pulmonaire, Paris, Masson, 1901, p. 280. — Doijay (Eugène),
Le thorax et l'emphysème. La chondrectomie (Thèse de Paris, lli). - Drbtsbl,
Ueber lierzhypertrophie bei Schwangcren (Mùnch. med. Abhandl , 1>'.M. Heft 3,
31 p., cité par Bollingbr); Ueber die idi patische Herzvergrôsserung, Mûnchen,
1893. — Di'iMs Handbuch der Militarkrankheiten, Leipzig, 1898, 2« s., 198. — Du-
roziez (''.), De l'augmenta' ion du volume du cour pendant l'ét t puerpéral [Gàaette
des hôpitaux, Paris, 18G8, 415). — Eiciiiiorst (II. ), Delirei tossiemici nei cardiaci
(Bu I. d. clin., Milano, 1898, XV, 195 197; Deulsch. med. Wochsnachr., Berl,
28 juin 1898). — Eiobr (M.), Die physiologischen Grundlagen der Blektrokardio-
graphic [Pfliiger Archiv f.d. ç/es. Physiol., Bonn, 1913, Bd. CL1, s. 0). — Eintho-
vbjn (W.), Ueber ilie Form des menschlichen Electrocardiogramm (Pflûg. Arch,
f. d. ges. Physiol., Bonn, 1 8 * » :> , LX, 101-123); Le bélécardiogramme (Archives
internai, de physiologie, Pari-. 1906-1907, 1\', ]>. 132-164). — Fauches, Contribu-
tion à l'étude du rein cardiaque. Thèse de P. ois, 1897. — En i nt/ki. (O.), Ueber
die Entstehung von Hypertrophie und Dilatation der Herzventrikel durch
Kxiegsstrapazen (Archiv f. path. Anat., Berl., 1873, Bd. LVII, 215-227).— Ehim-
/i i., Die Krankheiten des rlerzens, Berlin, 188**, — Frahçoie-Frahck, Étude cri-
tique et expérimentale de la vaso-constri lion pulmonaire réflexe ( IrcÀ. de phy-
siol. 'ormale et pathol., Pans, 1896, >' série. VIII, 178-193). — François-Franck,
Insuffisances valvu!aires fonctionnelles, p. 157 159, in Cours du Collège de France
de 18 0a 1904 el rra vaux du Laboratoire de 1875 à 1904,1904.0. Doin, p. 100.—
Frbrichs, 1>ic Bright'sche Nierenkrankheit und deren Behandlung Braunschweig,
1851). — Friborbich, Traité des maladies du cœur, traduction Française Lorpbr
el Doyon, Paris, Delahaye, 1873, p. 278. — Gallavardin, De la dégénérescence
graisseuse du myocarde. Thèse de Lyon, 1900. — Gbraudbl, Anat. el physiolog.
path. du foie cardiaque (Preste médic, Paris, 3 déc. i" . G] rhardt, De silu
cl magnitudine cordis gravidarum, lena, 1862. — Gibson, The significance of ■
[NSU1 PI5ANCE CARDIAQI B. t»— 709
hitherto undeacribed ware in the jugular puis.- [Loneot, Lon
Goo .1.1 ci Mmih ai. \< • identi rhumatoïdi - bu i ours d'une résorption d'à
{Hall, et Mém. Soc mé ic. des /m/<. de Parié, 11 "■ i 1912] — Graufbbr, Punk
tionelle Beatimmung der Leistungsfahigkeil dci II<- smuskels und deren B
tung tin' die Diagnostik der Herzkrankheiten (Deut. tned. Wochenaehr., Berl.,
(XXII, 10 Die M — Gro»s-
karh (If.), Ex erimentelle Unie au bunf n sur Lehrc von sculen sllgemeinen
Lungenœdem (Zeilscnr. /'. klin. Mod., Berl., 1889, XVI, 101 el 170 - G01.1 (W.)
et Sottow, On clironic Bri ith contracted Kidnej Bed 1 >"•■* and
Gtzel., London, 1873,1, 628 689, 688, al i/---/. ehirurg. Trano., Londi n
llw.i.inN et Carrior, Contribution expérimentale ■• la palhog>$nie de l'œdème
'.'. It. Soe. dé biol., Paris, 3'i févr 1899, p. 156). — Hanoi \ Dcmobt,
Asystolie à forme hépatique, Paru
hépatique (BaK. al àTém. Soc. médic. <ies hôp. de I
Uni 1/ |J.) et Clara< (G.), La morl subite dana l'arylh nie complète [A rehivea dot
mal. 'lu cniir, '1rs vaiaseoni <'t- du tung, Paria, mai 1913, rx, 1 »
cas d'arythmie complète évoluant depuis lrent< dn coeur,
de* oaitteauw oi 'lu ong, Paris, Pévr 1914). — H saura E.), Zur Brklarunj
Eleklrokardiogra 1- und teiner klinischen Verwertung [Deutaehe medixin.
Wochenechr. Berl., 1 '• nov 1913, n" 16, Il »5-2160) — Huriho, Ueber plôtxlichen
Tod durcb Herxkammerflimmern (Mûnch. m- J . Woch., 11 el 1 i n v. 1913). — 1 1 1 h-
ainoHAM (W.-P.), A case of sudden des d in rheumalic fever due t" m\ ocarditia
[Tram.olin. Soe., London, janv, i-1'-. XXXI, 80 B5). — Hans (Max) Bine Kunk-
tionaprflfung des kranken Herxena [Deutach med Wochenschr., Berl.,
n" 6). — Hirschpblpbr, Soin.- variations in 1 e forin iua puise [Bol*.
John. Bopakin Hoepital, Ballim .1 i — Hiim <-t Lbmairs H -
rspide des œdèmes. Polyurie e accidenl \ (Bail, et Mém. -
•hs ii"j,. ,1 Paria, s juin 1904), - Hoftoarr (A . Die Arythmie dea 11
I leclrokardiogramme [MQnch. m d. Wochenachr., 1909, L\ i,
m«rr, Punktionnelle Diagnoatik und Thérapie 'l<-r Erkrankungen >i Herxena
badeo, Bergmann, 1911. — Hucbaro, Lea paeudo-hyperlrophi - cardiaqu
croissance [Congrèê français -/<■ médecins, Lyon, 1894; pro verb . 788 791 —
Huchard, Traité clinique des maladies du cœur, 1 ■ — Huchard,
<i dème aigu du poumon \ltnil Acad. ■ >• màd., Paria, 17 si 18 ■" H(
Cirrhoses cardiaques el cirrhoses tuber uleua mensuelle des m
de 1 enfant •■. Paris dé* 1 - 1894, p. 15), J ukma la
diagnostic fonctionnel du cœur [L'Œ rarg., P
Joachim G.), Die Llhmung des linken Vorhofes l>ei ktitralfahlern ("eulacA,
med il, Woch., Berl., 17 déc 1908, 3 307- 3303) - Josoi el Bblloir, L'insuffl
fonctionnelle du cœur hypertrophie. Sm» origine aurrénale L'aaystol
{Huit, et Mém 'le la Sa méd. >/<•< hôp. >>e Parié, 8 avr 191 « — '• s M
Ueber eine oeue Funktionsprûfung des Herxena [Deulacht med Wochei
Berl., 1904, n"* 33-38 3. 8 14 Xirbbi \\ 9 ,Oa hy] • •>!' the Lefl
vontricle of the hoarl in relation (•> .1 teaseol lus sorts i • I ila b in "
Times and Oaseffs, London, 1857, II. 109-185), — i\>>> n Zur pal
Inatomie der Bhytmusal&rungen des Hei i /■''•'•/. klin, Woeh., Berl
1108 - Rostbbvitcr, cité par Goooi i el Morj u Un II. et Mém !
hôp. do Paria, n ocL 1913 Kraos (F ), Ueber Becurrena Ihmung
sténose ( VarAand. d, Kong. f. inn. Mod., Berl., 1901,608-011; Wien med M
1899, it Congr. do méd. m t., Munich, \'<< 6) — Krai - el Su o\ v . ' tktro-
kardiogramm, unter normalen und pathologischea Verhlltnissen Keritn klm.
U oc/ie/Mr/ir , H.'il. r.ni". n°' j.« j'. .. — Km m Die Erkrankuni n le il imuskela
iin.l »iu- nervoaen Harskrankheite i llyomhei
(S.), Becherchea cliniques sur quelquea sffeclio m n.iInu
hypertrophie idiopsthique, rit et mu- la '• lisque
(Basse de médecino, Paris, If \\ • i — Las x' \<\>\c*
cardiaques chea les obèses (Balial, m^J., Paria, n juil. 1908) — Lan h
De l'hypertro lu • normale du cœur pendant
pathogénique > irch. gén. <le /»» «•«/. . Paria •- ■ \ V I, p .i. <-t aod
1859, I, '• — Laubr y et Lidt, Des variations du rythn
tension artérielle dana l'orthostalia ne, l'effort si la fatigue Leur vsleur «u ;
de vue de l'aptitude militain lai m.\i. do césar, des taie*, et <lu
710 II. VAQUEZ. — MALADIES DU CŒUR.
Paris, fovr. 1!>17, p. 49). — Léa, Auricular fibrillatioi) [Quurterly Journ. of medic,
Oxford, juillet 1911). — Lenoui.e, Étude graphique et anatomique de quelques
variétés de mvocardites régionales (Arch. des mal. du cœur, des vaiss. et du
tang, Paris, 191 i. n° S, p. 227). — Letulle, JIypertro|)liie du cœur d.ms la grossesse,
in Thèse Porak, 1880, p. 36. — Letii.le, Analomie pathologique, cœur, vaisseaux,
poumons, P ris, Caire et Naud, 1897. — Lewis (Thomas), .Mcchmism of the
Ileart beat. Lond>n, 1911. — Lewis (Th.), Auricular librillation ; nd ils relation
with clinical irregularity of the l.eart [Heurt, London, 1910, I, p. 315). — Lf.wis
et Barcboft, Dyspnée et acidose {Quarterly Journ. of medicine, Oxford, janv.
1915).— Leyden (E.), Ueber Fettherz (Zeitschrift f. klin. Medizin., Herl., 1882,
Bd. V, s. 1-25). — Lian, Le diagnostic des souilles svst iliques apexiens et
l'insuffisance niitr.de fonctionnelle Thèsj de Paris, 1909. — Lian, Épreuve
d'aptitude cardiaque à l'cflort {Presse médicale, Paris, 7 déc. 1916). —
Lichtheim, Dici terungen des Lungcn Kreislauf, Berlin, 1876. — Lissaler (Ma.\i,
llislulogisclie U.tersuchungen des hypei trophisehen und insuffizienten Ileiz-
muskels (Mùnclien. mediz. Woehenschr., 7 sept. 1909, n° 36, lt-30-1831; Arch.
mal. du cœur, 1910, p. 97). — LuiPER, Dilution sanguine et polyurie {Presse
médicale, Paris, 23 mai 1903) — Lohlein, Ueber das Verhalten des Ilerzens bei
Schvvangeren und Wôchi.erinnen (Zeilschr. f. Geburtshûlfe und Frauenkran-
kheiten, Stuttgarl, 1876, Bd. I. He;t 3, 482-516). — i itemhacher, Endocardite
subaiHuë et endartérite pulmona re chez les cardiaques (Arch. des mal. du
cœur, des vaiss. et du sang;. Pari-, août 1917). — I dtbmbaCBBR, Syndrome
tricuspi ien terminal dans les lésions chroniques du poumon (Arch. des mal. du
cœur, des vaiss. et du sang, Paris, avril 1916. p. 141). — Mackbnzih J.i, D.seascs
of the Heart, Oxford, 1913. — Martinet. Épreuve lonctionnelle circulatoire
(appréciation de la puissance de réserve du cœur) (Presse médicale, Paris. 20 janv.
1916). — MbndelsQhn, Ueber die Erholung des Ilerzens als Messung 'ter Ilerzfunk-
tion (Verhandl. d. XIXe Conyresses f. inn. Medizin., Berlin, avril 1901). —
Mbnetbisb, Encéphalopathie saturnine et hypertension artérielle [Bull, et Mém.
Suc. médic. i.es hop. de Paris, 12 févr. 1904). — Ménétrier et Blocii, Rein polv-
kystique, hypertrophie cardiaque, hyi erten-ion vasculaire et hyperplasie surrénale
{Bull, cl Atém. Soc. médic. des hop. de Paris, 9 juin 1905, p. 08). — Me. klen (P.)
et Ramé (M.), N te sur la myocardite chronique des oreillettes et ses rapports avec
l'arythmie ( V« Congre» français de médecine, Lille. 1899, proc-verb., 252-260). —
Mebklbh (P.) el R.ABÉ (M.), La myocardite paienchymateuse d'origine rhumatis-
male (Presse médicale, Paris, 23 lévrier 1907. 87-88). — Mi RELBH (P. et Pouliot
(L.). L'œdème pulmonaire ;igu d'origine pneumonique chez les car liaques (Bull, et
Mém. Soc. médic. îles hôp. de Paris, 3 juillet 1903. 80i-8u9). — Mkhki.en (P.) et
Heitz, Djs accidents cérébraux au cours de la résorption de certains œdèmes (Iiull.
et Mcm. Soc. médic. des hop. de Paris, 15 janv. 1904 et 24 juin 1904). — Mkhkli n
et Hem, Leçons sur les troubles fonctionnels du cœur, Pa'is, Masson, 190S. —
Mi.N.Nicii, Das Kropfherz., Leipzig, 1904. — Monod, De l'encéphalopalhic albuminu-
rique aiguë. Thèse de Paris, 1868. — Morel, Recherches expérimentales pour la
pathologie des ésions du cœur droit. Thèse de Lyon. 1880. — Mokgagm. Délie
sedi e cause délie malattie. Pirenze. 1839-1840, — Muhzibger, I>as T ibingar Herz
(Deutsches Archiv. fur klinische Medizin., Leipzig, 1*77. Bd. XIX. B. 448-470) —
Nadwerk (C), Ueber Wandendocardilis und ihr. Verhâltniss zur Lehre von der
spontaiii-n Ilerzinatlung (Deulschcs Arch. /'. klin. Mediz., Leipz., I883j Bd. XXXI II,
210-219). Oppbnbeimeb et Rothschild, Modilicatio.is de l'élertro-cardiogramme
dans certaines lésions myocardiques [A nnual Session of the american médical asso-
ciation, New-York, juin 1917). — Pachon, Éducation i hytique el critères fonc-
tionnels. Les variations de la pression artérielle, critère d'entraînement (G. P. de
la Soc. de biologie, Pris, 14 mai 1910. LXVIII, s6<>). — Pachon, Sur l'insuffi-
sance de l'étude isolée du pouls pour juger de l'état d'entraînement. Valeur com-
parée de la sphvgmonianoniétrie (C. B. de la Soc. de biologie, Paris. 28 mai 1910).
— I'ahmentieh, Etudes cliniques et anatomo-pathologiques sur le foie cardiaque.
Thèse de Paris, 1890. — Paul (Constantin). Diagnosl ic et traitement îles maladies
du cœur, Paris, 1883, p. &19. — Pbabodï (F. \V), Siudies on acidosis and dyspnea
in rénal and cardiac disease Arch. of internai Medicine, Chicago, août 191 >.
p. 236). — Pbacock (Th. B.), Croonian lectures; and varions contributions, 1851,
65-61. — Perkiiss-Carter, Nouvelles observations sur les déviations de l'électro-
cardiogramme associées à la sclérose des branches du faisceau auriculo-ventricu-
INSUFFISANCE CARDIA'H E. «S— 7W
1 aire et de lcui s arborisations terminales (Arcft.of intern. M>'<l
— I'otain, Goitre, hypertrophie du cœur arec dilatation. Apop'exie pulmonaire.
Mort rapide [Bail. Soe. tnmt. de Paris, Paria, 1863, 2« - , vil. •>- M) — Pcn-aca,
Clinique médicale de la barité, Paria, Maeaon, 1804 — Potai* el Raanw, «rtlcto
i Coeur i [Diction. BneyeL des sciences tnédicMlet, — PO*tau
Vaqi i / Du cœur chat le* jeunea sujets el de la prétendue hypertrophaa dar ex
tance (Senudsta médicale, Paria, aept. 1895, X^ ; I — Pozaa (9 , Rapport
>ui des m, ni, irea de MM. Durel >-i Fourni aux concernant
de sérum aitrficid dans l> asepticémiei op< ratoirei el puerp* i .i et l'inl . <lr l .\r. I
de médecine, 30 juin 1886, 70*7-717). - Raab (Ludwig), Zur Frage fon ém «ku'en
Dilatation des Berzena darefa Ueberanalrei nchen médis Weehenaehr^
1800, n« 11, LVI, 555 >■■'. — Raaaxbwbei [M. Ùeber die Muahilukiaiikaai
drr Vorhi fe <i<s Her» sa (Zeifernr. /. /./</< Med., Lei| / . 1885, \.W l!
— li.nif, Traité des maladie- de- nuis. Paria, 1 — Rat» *
Dictionnaire de médecine et chirurgie j ratiquei article Cœu 1806). —
Rnaai t el Mini.AHi,, Les nrrocardtl [Rapport pr< lenieau Congre» français
de médecine de Lille, 1809, p. 1-83). — llmini, Auri< ular Di ll< i I
Londen, Sreca aa«d See», 1814, ia-8, 144 p., 187 fie, - ent
de l'œdème aigu du poumon [Bulletin médical, Pans, i" déc 1018, \\l\. Il
1188). — Ronbebo (E. . Ueber Skleroae der Lungenarterie Deutsche» Archh \-
klin. Media., Ltipz., 1891, Bd. XLVIII, a. 197-206). — Roai I Kropflod
iind die Radicalcur der Kropfe [Archù /. Min. Chir., Berl . 1878, XXII, i 71). —
Robbkbacb (0.), Zur Lehre von der Symptomalologie der Pi - u, s- w.
(Deutsche med. Wochenschr Berlin, lt 601). — Ri
zur KenntDiaa von Zusai enhany vr i-« l ■ n HerzundNirrenkranheilen i Virctu
An hîv /'. d. ges. Paih 1857, XII ; Tiaili i ralique des maladies de* peina, Pari*,
1874. — ^abodrih, Recherchée rur l'analomi d ■ i palhologiqi '"'''
biliaire chei l'homme, Paria, 1888. — Sahoiloet, Ueber die Vorhofhebung
Ëlektxokardiogramme bcî Milral-alen h. med. Woch., n1 t1-
1909, LVI, 1942-1 . Schuoli (E.), Atari* of the hearl muscle Imeri
Journtlofthe med. Sciences, Phila.,nov. 1908, n. a. CXXXVI •■■ S m,
Expeiimenle mil Rônlgenalrahlen Qbei akute rlerzûberanali Denleene
me,/. Wochenschr., berl., 1897, 195] — Sài G.), !>.- l'hypertrophie cardiaque
résultant de la croiaaance [Sem. med.. Paria, 1185, a8 I, p. - Sottas De
l'influence des déviations vertébrales tur les foneth na d<- la respiration el de la
circulation (Thèse de Paria, 1865). — Stabeuh (A |, I eberden Einflui
larbeitaurdiellerrilligkeit (fient. Arch.f klin. M(d., Leipi . 1*97, Bd i IX, 78 :
1900, Bd. LXV1I, 147-174 . — Stoxbs, 'I railé dea maladiea du cœur, Dublin, Il
— Simni u. (A.), Zur Klinik dea Elektrokardii . " / Btrx. u
Geftsskrankh., W ien, mai 1912, IV, 137-155 -
pathique el goitre exophtalmique [Arch of inirm. Med ''"■ XX',
n° S, p. 837).— Talabo» (Ch.), Recherches anatomo-] es sur le
cardiaque. Thèae de Paria, 1881, n Bl. — Tbibsibb J, el Gi
i ( ■> bi i • bei expérimentales sur la pathogénie de l'œdème aigu du i um.
de physiol. et de path. générales. Paria, 15 janv. 1901,111, i Ibovib»
Contribution à l'étude clinique dea adhérences pieui
1884, n° I2<. — Tbai m . Geaammelte BeilrBge Pathologie und Phyai rlin,
1878, Bd III, p. 167 et 169. — Tbaibb, Ueber Zuaami ! "' •'
Nierenkrankheiten, Berlin, 1858 — Tricoirb, Morl subite pardilal du
ur, consécutive au surmenage chez un homme porteur d'un gros thymus [fintL
c/ Mém. Soc. méd. des hôp. de Paris, 81 janviei 191 \
, oeur el l'aorte, l'arii 1 1918. — ^ iqi n el 1
déchloi ura tic ii au coura dea maladiea du cœur [Bull, el ïtém
île Paria, 1909 p 61-658-714 Vaqcbj et Dorzxlot, L'apliludi
cardiaque du soldat [Annalet de médecine, Paria, 1917 l. IV, i
— Vaques et 1 '(■>/! i ■ i . L'hypertrophie <i mili-
taire Parie médical, 16 juin 1917). - Vaquez el Millet, D
normale (Pn Paria, 2 : - Vaqcis el Nobecocri D
preaaion artérielle dans l'éclampaie § » » - : .'/. et nfe'n
hôp. de Paris, 29 janvier 1897, p. U7>, — VntAY,1 railé dea i
et dea auitea de couches, Paria, 1694. — Vibcbov B \
dis Herzfleisches bei Pericardil - Arthiw /. d / ,i//i Anal , Perl., 1*58, Bd. XII U
712 H. VAQUEZ. — MALADIES DU CŒUR.
s. 266-268). — Wei.c.i (W. II.), Zur pathologie des Lungemidems [Virehou l
Archiv f.'path. Anat., BerL, Bd. LXXII, 1*78. 373-412). — Wi.m.ki h.w.h. Die
unregelm&ssige Herzttttigkeit und ihre klinische Hcdcutung, Leipzig, 1914. —
I) Whitb, Le pronostic dans les afTections cardiaques, etc. (Amer. Journ. of the
Med., Sri., janvier 1919). — Widal et Havait, Applications cliniques de L'étude
bistologique des épanchements séro-fibrineux de la plèvre (pleurésies infectieuses
aiguës) [C. H. Suc. de biologie, 30 juin 1900, LU, 653-655). — Widal et Javal, La
clilorurémie et la cure de déchloruration dans le mal de Briglit {Journ. de physiol.
ri de pathol. générale, Paris, nov. 19ùi, n° 6). — Widal et Lemikiuu:, Pathogénie
de certains œdèmes brightiques {Bull, et Mém. Soc. méd. des hop. de Paris,
12 uin 1903). — Widal et Boidin. Adénome des capsules surrénales. Hypertension
et alhérome généralisé [Bull et Mém. Soc. médic. des hop. de Parts, 21 juillet
— Widal, Ahrami et Bbissaud (XIIIe Congrès de médecine interne, Paris, 1912).
— F. -A. Wii.lins, Block des arborisations du faisceau auriculo-ventriculaire
(Arch.of.intern. med., vol. XXIII, n» 4, avril 1919, p. 431-4 10). — Wi.vn n. Myom und
Ilerz Zeitschrift fur Geburtshùlfe und GynàUologie, Stuttgart, 1905, Bd. LV, 101
— Wybacw, Le cœur du soldat {Archives médicales belges, Hrux.. '917, LXX
714-731). — Ziegleu (E.),Lehrbuch der allegemeinen und speciellen pathologischen
Anatomie und Pathogenese, Iéna, 1883.
NOTIONS GENERALES DE TRAITEMENT
MOYENS THÉRAPE1 TIQUES
RÉGIMES ALIMENTAIRES. — !.;i question de la diététique chez
les cardiaques ;i été envisagée de façons parfois diamétralement
opposées.
Certains médecins, jugeant que les écarts de régime Boni une des
causes principales de l'insuffisance du Cœur, soumettent Bystémati-
quemenl tous les cardiaques à une alimentation des plus
dont la déchloruration fail d'ordinaire les frais. Mais une pareille
réglementation, justifiée quand l'affection est an un stade
avancé, esl nuisible dans le cas contraire, et le fait d'imposer a des
cardiaques <>u à des artérioscléreux, dont la santé u'esl | as trop
compromise, un régime aussi rig eux, contribue à augmenta r
leur faiblesse et .1 les rendre plus misérables.
Par contre, d'autres, estimant trop minime le bénéfice d'une diété
tique aussi rigoureuse, Be refusent à modifier en quoique ces tildes
habitudes chères bus malades, Je ne voudrais pas, dit Mackenzie,
priver les cardiaques des plaisirs de la table et de ce qui peut leur
procurer <ln bien-être, dans l'espoir d'augmi nier de quelques mois
la durée de leur existenc ■ C'est, .1 notre avis, pousser un peu l<»in
l'humanitarisme et exposer les malades à 'l< s accidents qu'on pour-
rait facilement leur éviter.
Entre ces systèmes il 3 b place pour un troisième basé but le t'"i»
sens, l'expérience et les notions acquises au cours de ces den
années, C'est sur elles que nous nous appuierons pour formuler la
diététique qui convient aux cardiaques
Mais, auparavant, il importe de savoir -1 un régime alimentaire
spécial peut prémunir contre certaines cardiopathies et -1 nn
pareil régime esl capable, sinon d'enrayer, du moins d'en retarder
l'évolution.
Généralités. - On b attribué à une alimentation défectu
quelques états pathologiques .1 marche chronique, notamment
l'hypertension artérielle et la sclérose vascula
Huchard a prétendu que l'élévation anormale de la pression arté-
rielle serait la cause, non la conséquence de 1 1 artériel
rénale et qu'elle pouvait être provoquée par l'abus de la viande l b
première assertion, soutenue antérieurement par Senhouse-Kirkes
et [Yaube, eat à notre avis exacte, mais la se< >nde l'eal moins.
L'observation montre en effet que la pression peut ne pas être ••
714 II. VAQUEZ. .MALADIES DU CŒl'i;
sive chez des individus gros mangeurs de viande et L'être chez
d'autres qui s'en al>-t ieuneut.
L'alcool est certainement plus nocif", mais pourquoi ? Est-ce,
comme l'a pensé Blunschy, qu'il élève la pression parce qu'il aug-
mente la viscosité du sang? Cela n'est guère admissible, car les
modifications de la viscosité n'influent que modérément sur le chiffre
de la pression. Est-ce à cause de son action excitante sur les appa-
reils régulateurs delà pression?Cela est plus vraisemblable. Auber-
lin a montré en elïet que l'ingestion répétée d'alcool détermine chez
les animaux une hypeiépinéphrie semblable à celle que Léon
Bernard el Bigard ont réalisée dans l'intoxication expérimentale
par le plomb.
Les vins généreux et les bières fortes agissent de môme, plus
tardivement peut-être, parce que ces liquiJes sont d'ordinaire
absorbés en assez grande quantité, ce qui permet une élimination
rapide de l'alcool.
Enfin il n'est pas impossible que l'abus des boissons, même non
alcoolisées, aboutisse également à l'hypertension, en raison de la
surcharge vasculaire qu'elle entraine. De fait, la seule particularité
anormale relevée dans les antécédents de nombre de nos malades
consistait dans un usage immodéré de boissons de nature d'ailleurs
indifférente.
La sclérose vasculaire a été attribuée, comme l'hypertension, à
l'excès de viande dans l'alimentation. C'est Iluchard, avons-nous
dit, qui s'est fait surtout le défenseur de cette assertion. Deux faits
d'observation la détruisent : le premier, que la sclérose se voit chez
des individus soumis par discipline ou par goût à un régime peu
carné ; le second, qu'elle est très fréquente chez des animaux exclu-
sivement herbivores.
D'autres ont incriminé une alimentation trop riche en chaux,
l'infiltration calcaire étant un corollaire habituel de la sclérose.
Cette opinion, émise jadis par Rumpl", a été reprise par Lceper et
Boveri. Ces auteurs ont constaté que l'ingestion de grande- quan-
tités de chaux lavorisait chez l'animal l'athérome adrénalinique. Ils
en oni conclu qu'elle devait être proscrite chez les sujets menacés
ou atteints de sclérose vasculaire.
Mais rien ne prouve que l'infiltration calcaire ait un rôle nu sible.
Il est môme possible qu'elle ((institue, chez les arlérioscléreux
comme chez les tuberculeux, une réaction de défense. Dès lors, le
régime préconisé par Lœper et Bovery, loin de remédiera l'alté-
ration des vai seaux, la rendrait au contraire plus grave. De plus,
il aurait l'inconvénient de priver les malades de- ressources
de l'alimentation lacto-végétarienne à la période d'insuffisance
cardiaque, c'est-à-dire au moment où elle leur serait particulière-
ment utile.
NOTIONS GÉNÉRALES DE TRAITEMENT. tS— 715
Ce n'esl donc pai dans an rég me alimentaire Bpécial que l'on trou-
vera 1<; moyen <l<- prévenir l'hypertension artérielle el la acl
vasculaire, réserves faites cependant pour ce qui con erne l'alcool
ou les boissons. Mais b ce! i gard, il n > :i pas à mettre en œuvre
de prescriptions particulières ; les règles d'une byg ène bien enten-
due Buffisenl .
Parcontre1 il n'est pas douteux qu'à la période d'état des léa
cardio-vasculairea les 6c iris de régime -oi-'tit capables de provoquer
des complications souvent irrémédiables. Trois substances surtout
peuvenl être incriminées : le sel, les matières albuminoldes «-t les
boissons. Nous les passerons successivement <-n revue.
s«'i. - Les variations de l'élimination des chlorures urinaires
chez les cardiaques ont été signalées 'I puia longtemps. En
Neubauer el Vogel rapportèrent l'observation de deux ma ades qui,
.■m cours de la diurèse di'italique, avaient rendu, l'un 31 grammes,
l'autre 55 grammes de sel en imi- jours. Eiuchard publia ultérieure-
ment <lcs faits analogues. I les aute< rs n'en tirèrenl d'ailleurs aucune
conclusion.
En 1903, \\ idal el Lemierre firenl connaître 1«- rôle de la rétention
<!•'- chlorures dans la palhogénie des œdèmes <lu mal de Brighl.
Peu après Merklen l'invoqua pour expliquer ceux des cardiaques
et «mi donna pour preuve la polychlorurie qui Buit l administration
de la digitale. Chauffard compléta ces donnée- et nota que le poids
des malades B'élève quand les urines diminuent et inversement
les variations tenant évi lemment à la plus ou moins grande quantité
de liquide d'inlilt ration retenu dans l'organisme pour maintenir en
olution le chlorure de sodium non éliminé Enfin Achard el
Paisseau conslalèrenl que, chez un sujel en état d'insurfisai
diaque el porteur d'une ascite volumineuse, le p ids, Btalionnaire
avec le régime déchl >ruré, augmentait dès qu'on ajoutait une forte
proportion de Bel. Ces observations furent confirmées par Widal,
Froin el Digne, par aous-mé avec Laubry.
Les recherches que nous entreprîmes ei D gne firent
faire un pas de plus à la question, en montrant que la rétention du
chlorure de sodium peut être ls cause non seulement des œdèmes,
mais même <!•• l'insuffisance cardiaque.
Nous avions été frappés de ce fait que souvent des accidei
loliques guéris depuis peu se reproduisaient spontanément chez des
malades soumis au repos Comme il était impossible de 1<%^ attri-
buer à des fatigues intempestives, nous pensâmes qu'Us étaient dus
i des '■■ arts de régime consistant so • dans une alimentation trop
copieuse qui n'était guère à incriminer, soit plutôt dans l'a
nocive de cei laines substances, notamment du chlorure de sodium.
Dans celte idée nous Boumtmeâ un certain nombre de ces malades
à une alimentation solide, mais strictement déchlorurée N
710 H. VAQUEZ. — MALADIES DU CŒUR.
vîmes alors que la courbe du poids et des urines ne se modifiait pas.
Quelques jours après, sans rien changer pour le reste à l'alimenta-
tion, nous y ajoutâmes une dose de 5 grammes, puis de 10 grammes
de chlorure de sodium, et nous constatâmes que très rapidement,
en deux ou trois jours au plus, le poids s'élevait et les urines dimi-
nuaient. En même temps apparaissaient des troubles révélateurs
de la défaillance du cœur : gène respiratoire, insomnie, oppression
nocturne, sensibilité de la région hépatique avec tension à l'épi-
gastre, etc. Si Ion prolongeait l'expérience, des œdèmes périphé-
riques survenaient, les poumons s'emplissaient de râles, le foie
augmentait de volume. La reproduction de ces accidents chez des
malades au repos, par la seule adjonction au régime alimentaire d'une
quantité croissante de chlorure de sodium, était donc le complément
des recherches instituées par Widal et Javal sur la pathogénie des
œdèmes brightiques.
La rétention des chlorur s n'affecte pas toujours les mènes
allures. Dans les cardiopathies non compliquées, elle est habituelle-
ment t3mporaire et coïncide avec l'insuffisance cardiaque pour
disparaître avec elle. Dans les cardiopathies associées à une sclérose
rénale, elle est presque permanente en raison de l'imperméabilité
du rein. Ces considérations doivent servir de guide pour le régime
qu'il convient d'instituer chez ces malades : daas le premier cas, la
restriction des chlorures sera momentanée, et on y renoncera
dès que l'analyse des urines aura montré que leur élimination
est redevenue n >rmale; dans le second, elle doit être stricte et
prolongée.
Substances nlhnininoïries. — En ce qui les concerne, il fau
régler également sa conduite, non sur des données empiriques»
mais sur les procédés d'exploration dont nous disposons actuelle-
ment.
Huchard a prétendu que l'abus ou simplement l'usage des ali-
ments azotés était la cause habituelle de l'asthme cardiaque et
des crises d'oppression paroxystique qui surviennent au cours d'un
grand nombre de cardiopathies, les cardiopathies artérielles notam-
ment. En raison de l'origine qu'il leur supposait, il a réuni ces acci-
dents sous le nom de dyspnée toxi-alimentaire. Le mot a fait for-
tune, trop facilement peut-être, car en ne trouve dans les observa-
tions de Huchard rien qui puisse le justifier: aucune indication sur
le régime alimentaire des malades, sur la composition de l'urine,
du sérum du sang, etc.
Dans une série de remarquables travaux, Ambard et Widal ont
montré que la seule façon d'être renseigné sur le sort des album i-
noïdes était d'évaluer la teneur du sang en urée, ou mieux de la
comparer a celle de l'urine dans un temps donné pour établir ce que
Ambard a appelé la « constante uréo-sécrétoire ».
NOTIONS '.I NÉRALES DE TRAITEMENT. -i:i-717
En procédant ainsi avec Parvu, nous avons vu qui' l'élimination
de l'urée es! presque toujours normale .1 la période d'adaptation des
Lésions valvulaires, el même parfois à celle des oedèmes, alors que
Les chlorures sonl déjà retenus dans L'organisme. Josué el Partu-
rier onl observé, il esl vrai, de L'azotémie, mais très probablement
d'origine mécanique, car elle coïncidai! avec l'oligurie et disparais-
sait avec la diurèse, Aussi, comprend on que le régime lacté soit,
chez ces malades, Le régime de choix, sa haute teneur en Bubstanc< a
albuminoïdes ne pouvant pas ôtre dangereuse, puisqu'ils les ■'•limi-
ncnl, el s;i pauvreté «-n chlorures permettant l'évacuation des li-
quides (l 'infiltrai i« >n.
AulxTiiii el Parvu <>ni constaté également que le coeffici< ni uréo-
sécrétoire n'est pas modifié au cas d'hypertension artérielle non
compliquée, mais qu'il augmente dès les premiers signes de acl<
rénale. Aussi esl il d'ordinaire assez élevé chez les su ets porteurs
à la fois d'hypertension el d'insuffisance aortique, à cause de la
grande fréquence de lésions latentes du rein chez ces malades.
C'est donc sur l'examen comparé de l'urine et du sang qu'il faul
se baser pour savoir quand il convient de restreindre I i proportion
des substances albuminoïdes de l'alimentation. Si leur composition
reste normale, il n') .1 pas Lieu de modifier le régime, quels que
soienl les troubles observés ; mais, -1 L'urée contenue dans le sérum
du sang augmente progressivement pour atteindre, par exemple, le
chiffre de 60 ou 80 centigrammes el même plus par litre, il faudra
réduire l 'apport azoté, L'alimentation végétarienne ou fruitarienne
devenant alors L'alimentation de choix.
Ajoutons encore que, pour certains auteurs, l'alimentation carnée
contiendrait, à côté des albuminoi les, d'autres substances oocives
provenant de la •-'■rie purique. Elles seraient particulièrement .<
redouter chez les cardiaques atteints en même temps de troubles
des fonctions hépatiques el rénales. Mais ce n'est qu'une hypothèse
impossible ■> vérifier, car <mi ignore la nature des accidents pro-
voqués par ces substances <•! la forme sous laquelle elles seraient
retenues dans l 'organisme.
Régime plurifroilarlen. Par contre, <>n esl généralement
d'accord Bur l'influence favorable exercée p rie régime plurifruiln-
rien dans la période troublée des cardiopathies el de l'artérii
Surmonl a montré <|U'' ce ré rime agit à la fois comme dé hl<>-
rurant, laxatif et diurétique, el qu'il présente en outre ui
alcalinisante très utile chez beaucoup de malades.
Boissons. —On a remarqué depuis longtemps que l<
atteints de cardiopathie à la période d'asystolie supportent mal
de grandes quantités de liquide <-i que ceux qui sont
de Lésion rénale peuvent présenter des complications graves après
l'ingestion massive de boissons de composition d'ailleurs indiffé-
718 H. VAQUEZ. — MALADIES 1)1 CŒUR.
rente. Cela a conduit certains auteurs à établir des régimes
tématiensee, secs dans lesquels les liquides n'entrent que {jour une
proportion cxtrèmemenl minime : telles les cures de Karell et
d'OErtel. Mais ces cures n'ont été basées jusqu'ici que sardes
données empiriques, et ou ne s'est que i rès peu occupé de 4a nature
ccidents consécutifs à l'abus desboissons, ni de la façon dont
celles-ci sont éliminées à l'état normal et pathologique.
Nous avons comblé cette lacune avec Coltet, en examinant un
grand nombre de malades atteints de lésions diverses] du cœur
et des reins, et voici les résultats auxquels nous sommes
arrivés :
Le rythme urinaire normal est caract risé par ce lait essentiel
(jue l'élimination des liquides suit rapidement leur ingestion. Aussi,
étantdonnées nos habitudes d'alimentation diurne et déjeune noc-
turne, la quantité d'urine émise de jour est-elle de beaucoup supé-
rieure (de deux foi? au moins) à celle émise la nuit.
A la période d'adaptation des cardiopathies valvulaires,ce rythme
ne subit aucune modification, et 1 élimination se fait en général dans
le temps voulu.
A la période d'in uffisance cardiaque, des changements important s
se manifestent. On observe un retard presque toujours notable de
l'excrétion; les malades urinent de moins en moin- le jour et de
plus en plus la nuit : suivant l'expression heureuse de Péhu, ils
deviennent des nycturiques. Mais ce ne sont pas les seul-, et la
nycturie peut être due à un trouble de l'estomac, du foie ou des
reins. Aussi importait-il de trouver un procédé permettant de dis-
tinguer la nycturie d'origine cardiaque ou rénale de la nycturie de
toute autre cause.
Nous y sommi s parvenus avecCottet en provoquant, par ingestion
d'eau, une sorte de diurèse expérimentale, le malade étant main-
tenu au lit, ce qui a pour effet de réduire au minimum l'influence
des facteurs d'origine gastrique ou hépatique et de ne laisser
subsister que celle de la fonction du cœur et des reins.
L'épreuvede la diurèse consiste à faire absorber au matin, en trois
fois à un quart d'heure d'intervalle, i<-»() à 600 grammes d'eau, et à
n «1er le chiffre des urines à différentes heures «lu oyctémère.
Chez un sujet sain maintenu dans le décubitus dorsal, l'eau est
éliminée en totalité dans les deux ou trois heures qui suivent ; l'éli-
mination est moindre, à peu près d'un tiers, dans la position ver-
ticale.
Au cas de trouble de l'appareil circulatoire avec insuffisance car-
diaque, mais -ans -elerose rénale, on constate que, dan- la station
verticale, l'élimination diurne est troublée <1 ■ la même façon et
qu'il y a polyurie nocturne. Mais, l'ait capital, l'élimination redevient
normale quand le sujet est maintenu au lit. Il en faut donc conclure
[NOTIONS GÉNÉRALES Dl I i:\ll IM i \ l . »:i 719
que, chez les cardia [ues, le retard dans l'élimination diurn • Lienl à
l.i Blase du sang da ta le - ig ne il inférieur <ln c >rps, si ise qui dis-
parall né< eaaairemenl dana le décubilua dorsal.
Caries en a donné une preuve ingénieuse. Dana le l>ui d'anni-
hiler lee effets de la station verticale ila pratiqué l 'épreuve delà -I iu -
rèse provoquée, après avoir appliqué un bai : partant
des orteils el remontant jusqu'à la ra • la cuisse. Dana
conditions, l'oligurie orthostatique n'a pas lieu ce qui dé nontre
bien qu'elle eal due à la cause indiquée précédemment.
Il existe de plus, entre lea malades cardiaques <-i rénaux, une autre
différence portant non j >1 > i ^ seulement sur l'excrétion de Pea i, mais
aussi iur celle dea substances qu'elle entraîne avec elle \ !■ >• - <jti«-
les rénaux ne perdent que la nuit les chlorures absorbés pendant l<-
jour, les cardiaques, môme à l'époque où le cœur est insuffisant,
n'en rend ml pas i s pendant le jour la totalité ou la plus uri.iii<l<-
partie des chlorures qu'ils sont capables d'éliminer dans les vingt-
quatre ll'MII |
Nous avons, avec Collet, résumé ces données dans les formulée
suivantes
A l'étal normal, l'eau el lea chlorures «lu jour l'emporten
beaucoup sur l'eau el les chlorures de la nuit. Il j ;■ polyurie el poly-
chlorurie <lim nés.
('.lu-/ lea sujets atteints de gêne de la fonction rénale liée •■ la
néphrite interstitielle l'eau el lea chlorures de la nuit sont de l»«-.-*ii —
<-.mi|i supérieurs à l'eau el aux chlorures 'du jour : il y .i polyui
polychlorui !<• nocturnes.
Au cas de trouble il»- l'hydraulique circulatoii
rénale, l'eau el les chlorures, contraire nt aux faits pré< éd< i
se comportent pas de la mAme façon La quantité d'urine delà nuit
• •-i supérieure •• celle du jour, moins cependant que chei les rénaux,
et, i I inverae <l<- ce qui b< liez eux, lea chlorures sont rendus
Burtout pendant le jour : il y :i polyurie nocturne el polychlo-
rurie diurne, c'est à dire dissociation de l'élimination hydro i hlo-
rurée
» elle épreuve permet, comme on le \<>it. de reconna lr si le
retard dans l'éliminai on eal <Iù au cœur ou au rein
un régime de boisson ronde non sur l'empirisme, maia
noti -il- \ raimenl acientifîqu
Celles-ci nous indiquent qu'il est inutile, à la
daptation des cardiopathies, de réglementer la^quanl
sou- ingérées, puisque leur élimination se fait da
normales. Hais, quand le cœur commen e i dei air insuffi
il faut veill< que cette quantité Boit réduite,
la journée, pour éviter les '•'1 I la surcharge pléll orique
qu'entraîne la station vertic
720 II. VAQUEZ. - MALADIES Dl' CŒL'H.
vénienl à ce que les malades prennent, au moment de -•• mettre
au lit des boissons en quantité suffisante pour combler le déficil
de la journée.
La restriction des boisson- doit, pour les raisons indiquées pré-
cédemment, rin- plu- sévère chez les sujets atteints de Bclérose
rénale confirmée, ou à son début. Il faudra recommander de plus
que les boissons ne soient pu- absorbées à doses massives, ce qui
pourrait provoquer des à-coups d'hypertension avec les accidents qui
en résultent. Au cours de nos recherches, nous avons vu, — et Cour-
tellemonl a rapporté un fait du même ordre, —que parfois l'ingestion
de 500 à 600 grammes d'eau suffisait pour produire chez de pareils
sujetsdes vomissements, delà céphalée, <\e> vertiges, des palpitations
ou même de l'œdème pulmonaire. Des troubles semblables ont été
signalés jadis à maintes reprises au cours des cures hydrominé-
rales, alors que l'on soumettait les malades à des ingestions intem-
pestives d'eau et qu'on leur prescrivait, en plus, de longues prome-
nades, dans le but soi-disant de favoriser l'élimination des liquides.
Or cette pratique ou, en d'autres termes, l'orthostatisme, lui est
tout justement contraire.
Itô^ime lacté. — Le régime lacté a été préconisé de tout temps
comme un régime de choix dans le traitement de l'insuffisance car-
diaque. De fait, il présente nombre d'avantages qui en justifient
l'emploi.
Le premier est que le lait constitue un élément complet ou à peu
près, le déficit en hydrates de carbone étant seul assez notable.
I):- plus il est d'une digestion facile, bien que les malades prétendent
1res x. ii vent qu'ils le tolèrent mal; mais l'intolérance réelle pour le
lait est beaucoup plus rare qu'on ne le croit, et elle est due, dans
la majorité des cas, soit à une répugnance que l'on peut vaincre
aisément, soit à l'influence suggestive de l'entourage. Il est certain,
néanmoins, que dans les cas où les fonctions du foie sont profon-
dément troublées, le lait est mal supporté, à cause «le sa haute
teneur en matières grasses. 11 est alors avantageux de le rem-
placer par du lait écrémé ou par du lait d'ânesse, dont la valeur
autritive est moindre, mais qui contient une plus grande quantité
de lactose et surtout moins de beurre.
Le deuxième avantage du lait est qu'il peut être pris par doses
fractionnées, ce qui évite la surcharge gastrique et sa répercussion
sur la circulation.
Enfin, circonstance également tic- heureuse, le lait ne contient
que peu de chlorure de sodium : l~r..">() à 'J grammes environ par
litre. Au — i la ration de "2 litres que l'on donne ordinairement ne
ren ferme- t-elle qu'une proportion de -cl généralement inférieure ou
sensiblement égale à celle que les malade- -oui capables d'éli-
miner. Cependant il faut faire à ce sujet quelques réserves. Widal
NOTIONS GÊNÉ B A LES 11 TRAITEMENT. t:t
s montré, — et nous l'avons constaté après lui, — que la peretatance
des accidents chloiurémiquee, chez les malades ne prenant que do
lait, lient souvent ;• sa forte lenetr en chlorure de sodium. Dans
un «as. elle atteignait 2»,50 pai litre; il eal évident qu'en pres-
crivant mu- quantité de ;* litres d'un pareil lait on arrive .1 l'aire
absorber 7*f,50 de Bel dans les vingl quatre heures, ce qui est ii<>[>
pour nombre 'I'- malades. Au — 1 'I' rra t <<u. < 1 « - loutei faire
pratiquer mu' analyse du Lm ci lui en substituer un autre, m h
teneur en chlorure «h- sodium est excessive; en tout
ne dépassera jamais la dose <l<' 2 litres .1 % litres et demi par
jour.
Pour éviter le dégoût que le lait inspire à certains malades
proposé de le remplacer parl'alimentalipn solidi . Btri< len ent déchlo-
rurée. Cela n'est, à notre ;i\ 1-. justifié que chez les sujets atteints <!«*
sclérose rénale ci astreints pour de longa mois ;i la 1 rivatioa -le sel,
le retour «le lemps à sutre ;i ralimcntation solide leui permettant
de supporter plus patiemment les cures lactées. [Mais, cb< / les
diaques, cette précaution n'est pas nécessaire. Le régime la< t-- a est
pour eux qu'un régime d'exception, qu'ils peuvent accepteraans repu-
gnance |>< adant les deux ou trois -< maines exigées par k traitement.
Le lait a, d'autre part, un avantage incontestable, c'est d'être un
excellent adjuvant des autre- médicati< ne, de la médication par la
digitale notamment, -"it parce qu'il facilite son absorption,
parce <|u'il contient de la lactose, qui s une action diurétique.
AGENTS PHYSIQUES hune façon générale, on demande ra
agents physiques uvements, hydrothérapie, cures 1 1 % • ! r-« •
minérales, électrothérapie, etc . d'augmenter l'énergie du
<»u de soulager son travail en diminuant la résistas ilaire
périphérique. Nous verrons dans quelle mesure on peut j pas>
\ euir.
Repos et mouvement Le repos est un sédatil puissant «le la
circulation. Il modère la rapidité des battements 'lu cœur et aboies*
la pression.
L'influence du repos Bor l'abaissement de la pression est quelque*
fois très marquée, -m tout quand je repos est suivi de BooMneil
Brooks et Carroll "ni noté que la pression tombe alors très rite 1
se relever ensuite progressivement et, tandis que chei des sujets
normaux elle était 1 quatre heures de l'aprèe-midi <le 1 19 millinx
elle descendait I 1 is millimètres au réveil du matin pour se relever
;i 130 trois heure- sprès I '«;ut serait plus grand cbex les sujets
atteinte d'hypertension artérielle: les mêmes auteurs ont >u t."
■ pression de -"I million 1res I 14 1 millimètres spr< - éeua la
de sommeil, pour revenir peu api 83 millimèln fait
curieux, c'eel presque exclusivement le sommeil des pren
heure- .pu ae.it. car si on le prolonge au moyen -I hypnotique!
Tu VI! É Dl VI ITi l\l, XXIII. —
722 H. VAQUEZ. — MALADIES DU CŒUR.
pression ne s'abaisse pas plus. Cette action du repos sur l'hyperten-
sion artérielle est très importante à connaître, etc'esl pour l'avoir
ignorée que l'on a attribué à certaines médications des succès mer-
veilleux, imputables, à coup sûr, moins à ces médications qu'à
l'immobilité, au sommeil et au calme qui résultent du séjour
au lit.
D'autre part, le repos est un excellent adjuvant des agents médica-
menteux, dont l'efficacité est favorisée dans une large mesure par
le décubitus dorsal. Aussi doit-il être prescrit dans tous les cas
d'insuffisance cardiaque confirmée.
Il semblerait, par contre, qu'à la période d'adaptation les mou-
vements méthodiquement réglés aient une action utile. Certain-
auteurs, en effet, s'appuyant sur les recherches de Marey, de Chau-
veau et de Kauffmann, ont prétendu que l'on pouvait augmenter
ainsi l'énergie du myocarde, diminuer les obstacles opposés à sa
contraction et retarder l'apparition des accidents de la défaillance
du cœur. Voyons ce qu'il en faut penser.
Chauveau et Kaulïmann ont étudié avec soin l'influence des diffé-
rentes variétés de mouvements sur l'hydraulique circulatoire. D'après
eux, les mouvements qui portent sur une grande quantité de muscles
ne tarderaient pas à provoquer le surmenage du cœur, qui doit, pour
s'adapter à l'activité de la circulation périphérique, augmenter le
nombre de ses battements, tandis que la pression artérielle s'abaisse,
Par contre, les mouvements musculaires partiels faciliteraient la cir-
culation dans les muscles en action, sans fatiguer le cœur, la systole
cardiaque restant énergique et la tension artérielle élever Ces
mêmes mouvements auraient encore pour effet d'accélérer le cours
du sang dans le poumon, de favoriser la déplélion des cavités car-
diaques et d'empêcher la stase périphérique.
Ces données ont suscité deux sortes de procédés dus, l'un à
< Hùtel, l'autre à Scholt.
Œrtel a recommandé la marche ascensionnelle en plein air sur
un terrain en pente modérée. Il a insisté sur la oécessité de préciser
l'inclinaison de la pente, la vitesse de la marche et de mesurer
exactement, à l'aide de poteaux indicateurs, la longueur de l'espace
à parcourir, toutes conditions en effet indispensables à un entraîne-
ment méthodique excluant la fatigue. D'après l'auteur, cette méthode
faciliterait l'hypertrophie compensatrice et le retour do sang vers
les cavités cardiaques, absolument comme dans les expéril nces de
Chauveau et de Kauffmann.
Peut-être, en théorie, cette pratique u'est-elle pas justifiée, car
l'hypertrophie ne fait guère défaut dans les lésion- organiques du
cœur, sans qu'il y ait besoin delà provoquer, et, si elle ne se produit
pas, c'esl la plupart du temps qu'elle ne servirait à rien. Néanmoins,
la marche en terrain ascendant paraît rationnelle. L'effort y est facile
NOTIONS GÉNÉRALES DE TRAITEMENT. tÉ
à mssurer el, pour le réaliser de la même façon par la marche en
terrain plat, il faudra il ou la prolonger ou l'accélérer beaucoup.
r > .- 1 r i ~ le premier cas, elle amènerai) plus «1" fatigue ; dans le second,
beaucoup d'agitation du cœur; enfin l'habitud i <l" la marche i
dante Pend par opposition la mar me à plal bî ;u-';<' qu'elle ne déter-
mine plus de réaction cardiaque.
L'autre procédé, préconisé par Schott, esl basé sur l'action de
mouvements musculaires passifs el actifs, relevant pour la pluparl
<!<• la gymnastique suédoise,
Le premier consiste dans le pétrissage des muscles •• l'étal de
relâchement, 1<- malade étant couché ou allongé. I.-- pétrissage <!<>ii
être modéré el porter d'abord sur les extrémités des membres, puis
sur leur t<>i,-ilii<'- <-i ôtre terminé par un 1 1 1 . • ^- - .- • ^r < ■ <!«• l'abdomen, ;i|>i<\
comme l'a montré Cautru, A faciliter la circulation abdominale,
Dotammenl la circulation porte
Dans des séances ultérieures, on augmente progressivement les
mouvements, en 1 b graduant suivanl la résistance m Bujel el en les
entrecoupant de pauses dès que la respiration devient anhélante.
On commence par des mouvements de circumduction des \>\.\-, des
jambes el de la tête. Plus tard, on] ajout. • des mouvements actifs
n'intéressant qu'un petit groupe de muscles el consistant dans
l'élévation ou la rotation de Pavant bras, de la jambe, dans le redres-
sement du tronc, etc.
Il est sûr que ces pratiques, exécutées avec prudence, :i i • J *- 1 1 1 m la
progression du sang dans les vaisseaux el permettent aux sujets
atteints de cardiopat hie <!«• supporter des efforts «pu auparavant leur
étaient impossibles. Ceux qui souffrent d'aorlite peuvent également
■ h bénéficier, el nous avons fréquemment constaté que la gymnas-
tique suédoise ou «!<■ résistance oe provoquait chez eux aucune
réaction douloureuse, alors que la marche était presque invariable-
ment Buivie de crises angineuses. liais prétendre, comme Schott l'a
dit) que cette méthode constitue un traitement systématique des
affections cardiaques, cela esl évidemment excessif. En - j attardant,
on perdrait un l«'m|>- précieux qui -<-r;i 1 1 mieux employé i recourir
d'emblée à 11111' intervention thérapeutique avec les agents*médica-
mentaux habituels C'est ainsi que nous avons vu I Nauheim bou«
mettre, presque de force, de malheureux malades •• des exert
qu'ils ne pouvaient pas supporter, alors qu'un Béjour au lit
une médication digitalique appropriée les auraient certainement
soulagés
Plus récemment Heckel a tenté de faire revivre, sous le uom de
myothérapie, la méthode de Schott, et il a déclaré que l'exei
judicieusement réglé serait un mode «le traitement parfois -w|».--
rieur à la digitale. I esl une affirmation < « >n 1 r. ■ laquelle protestent
la clinique el le bon sens. Que l'exercice soit un utile adjuvant de
724 H. VAQUEZ. - MALADIES DU CŒl'l!
la médication, c'est déjà beaucoup, mais il ne faut pas lui demander
de se substituer à elle.
Électrothérapie. — Jusqu'à ces dernières années, ['électro-
thérapie n'avait à son actif que l'influence sédative des courants
continus sur les palpitations, le relèvement de la pression artérielle
anormalement basse par la franklinisation ou les bains statiques, et
l'action, d'ailleurs incertaine, des courants de haute fréquence sur le
système vaso-moteur.
Les choses en étaient là quand Moutier prétendit que ces courants
avaient pour effet de diminuer, sinon de guérir, l'hypertension arté-
rielle. Cette affirmation était appuyée sur 50 observations de sujets
artérioscléreux, dont la tension aurait été ramenée à la normale
après quelques séances. L'auteur ajoutait que, dans quelques cas,
il avait suffi d'une séance pour provoquer un abaissement de 5, 6 el
même 9 centimètres.
Moutier me demanda de contrôler ses recherches. Dans ce but, je
choisis un certain nombre de malades atteints de types divers d'hy-
pertension, — hypertension modérée ou excessive, permanente ou
variable, — et les présentai à cet électricien. A chaque séance
j'inscrivis le chiffre de la pression, avant, pendant et après l'applica-
tion des courants. D'un commun accord, les elVets du traitement
furent considérés comme nuls et, depuis ce temps, mon opinion étant
faite, je cessai de m'occuper de cette méthode.
File n'en poursuivit pas moins son chemin. La plupart des électro-
thérapeutes l'accueillirent avec empressement; quelques-uns eurent
le courage d'en discuter la valeur ; nombre de médecins faisant auto-
rité lui dénièrent toute efficacité.
A compter les suffrages, comme l'a fait d'Arsonval, la conclusion
pouvait paraître indécise ; mais à les peser elle était formelle et
absolument contraire aux dires de Moutier. A l'Association pour
l'avancement des Sciences à Lyon en 190B, Widal et Babinski ont
déclaré avec nous qu'ils n'avaient obtenu aucun des effets signalés
par cet auteur. Bergonié institua en 1907, à la Faculté de médecine,
en collaboration avec André Broca et Ferrie, une série d'expériences
pour trancher le différend. L'appareillage employé dépassait en
puissance tous ceux utilisés jusque-là, et des précautions minutieuses
furent prises pour écarter toute cause d'erreur dans la mesure de
la pression. Sur trente-neuf cas, trois fois il lut impossible de con-
clure, quatre fois y il eut un abaissement de la pression, dix fois une
élévation, [vingt et une fois il n'y eut aucune variation. La conclusion
des auteurs lut la suivante : « Dans les conditions bien définies
où nous nous sommes placés, il n'y a pas d'action des courants
de haute fréquence sur la pression artérielle ». Laqueur, Gohn,
Bedecker en Allemagne, Sloan en Angleterre, ont exprimé la même
opinion.
NOUONS GÉNÉRALES DE l i;.\ I I i.MI- M •»:«
La question non- parait donc jugée, el il n'est pas douteux que,
conformément à nos prévisions, le traitement de l'hypertension arté-
rielle par les courants de haute fréquence tombera proc ainemenl
dans L'oubli. Il n'es! pas niable, toutefois, que tirants soient
susceptibles d'agir favorablement, par influence réelle ou
tive, sur certains troubles subjectifs: l'angoisse, l'éréthisme car-
diaque par exemple; mais cela n'est pas spécial ;i ce mode de traite?
ment.
Dans ce- dernières années, Bergonié ;i préconisé une autre
méthode qui, sous le nom d ergothérapie passive, unil les effets <N-
l'électricité à «-eux des exercices. Elle consiste à appliquer à l'en-
semble delà masse musculaire du corps un excitant électrique con-
venablement Him-i el à obtenir ainsi des contractions rythmiques^
ives el indolores, sans intervention <l<- la volonté.
La méthode <!«• Bergonié repose sur cette donnée que, quand un
muscle est en État de travail, sa circulation augmente proportionnelle-
ment au nombre <-\ a l'intensité de Bes contractions. Il en résulte
qu'en) faisant contracter tout le Bystème musculaire i d crée un véri
table cœur périphérique avec sa diastole, pendant l'arrêt du cou-
rant, el sa systole pendant son | Que» cœur périphé-
rique et Le cœur central soient ou non en état de synchronisme,
peu importe ; !<■ débit «lu sang n'en est pas moins aug nenté comme
dans lés expériences de Chau veau el Kauffmann. I » ailleurs, il -
facile, s'il était utile de réaliser ce synchronisme, de faire commander
le contact électrique par un sphygmoscope <\u\ rompi irant
au m -m -ii1 de Là systole des ventricules, de façon à amener le
relâchement musculaire, el qui le redonnerait au moment de la
diastole pour l'.mv contracter les muscles el chasser le sang vers
eur.
Bergonié el S e 1er ont appliqué ce traitement à des sujets atteints
cf obésité, el il- ont constaté une diminution delà sui face de l'ombre
cardiaque, de ses diamètres transversaux et des ar - qui les limi-
tent à droite. D'après eux, ce procédé aurait également pour eflel
de rame ier .1 la normale L'hyper ou L'hypotension par simple trouble
de la nutrition.
Radiothérapie. — On sail qu'il se produit, sous l'influence de
fortes 'I '-'•'!'■ rayons \ . une destruction histologi |uede4 liss
lorsque les doses -"il moindres, une diminution des étions
glandulaires. Partant de ces d< Zimmern et Cotl
lise la radiothérapie pour combattre le fon itionoemei
glandes surrénales, cause, pour Certains auteurs, de I hyp
artérielle et de l'ai liérome \ asculaire.
L'irradiation expécira 1 itale des capsules aurr nales chei le ch en
provo |ue des ail ^rations un > irtanlej bien étudiées par Mulon :
consistent dans une destruction à peu près cornpli tonea
720 II. VAQUEZ, — MALADIES DU CŒUR.
fasciculées et réticulées, surtout des zones profondes, la zone la
plus superficielle, pourtant la plus directement exposée, restant
indemne. Cette destruction se manifeste par une cytolyse. par chro-
matolyse de la plupart des noyaux des cellules; l'état pycnoliqm-
serait plus rare.
Zimmern et Cottenot en ont conclu que ces lésions devaient s'ac-
compagner de modifications profondes dans le régime de la pres-
sion artérielle, et ils ont appliqué la méthode à l'homme.
Ils ont fait usage de rayons très durs, de degré 9 ou 10 au radio-
chromomètre de Benoist, filtrés par une lame d'aluminium de l milli-
mètre d'épaisseur. La porte d'entrée était constituée par un cercle
de 10 centimètres de diamètre, ayant son centre sur les douzièmes
côtes et tangent à la ligne médiane. Les rayons étaient dirigés un peu
obliquement en avant et en dedans, en raison de la situation des
surrénales. La quantité de rayons que recevaient les malades i tait
d3 6 II environ par mois. Zimmern et Cottenot prétendent avoir
obtenu un abaissement de la pression variant de 1 à 7 centimètres de
mercure. Chez un c. rtain nombre de sujets, il aurait persisté pendant
des mois, ou bien il aurait été transitoire et aurait nécessité pour
se maintenir de nouvelles irradiation?. Les résultats les plus favo-
rables auraient été constatés dans les cas d'hypertension artérielle
pure sans lésion rénale. Sergent et Cottenot ont confirmé ces
résultats. Ceux que nous avons obtenus ne -ont pas aussi concluants.
La méthode n'en est pas moins intéressante, mais elle exige de nou-
velles recherches.
Hydrothérapie. — Plusieurs éléments sont à considérer dans
les effets de l'hydrothérapie sur le système cardio-vasculaire : l'exci-
tant thermique, l'excitant mécanique et l'excitant chimique.
Le rôle de I'excitant thermique est capital. Les modifications de
la circulation sous l'influence de l'hydrothérapie aboutissent en
dernier lieu à un même état, qui e-tla vaso-dilatation; mais, avant d'y
arriver, il y a des phases de vaso-conslriction, de durée plus ou moins
longue suivant la température de l'eau.
Quand l'eau qui atteint la peau est froide, la vaso-constrictioa est
immédiate et énergique, les téguments palissent, les battent nts du
cœur se ralentissent momentanément et la pn ssion artérielle sel.v. ;
puis, au bout d'un temps relativement court, en généra] de quelques
secondes, les vaisseaux périphériques se relâchent, la peau prend
une teinte rose vif, la pression artérielle s'abaisse et les COntractJ as
cardiaques s'accélèrent.
Quand l'eau est chaude, les effets de la vaso-eonstrietion n'oit pas
le temps de se faire sentir, ou ils sont de très courte durée, et la
vaso-dilatation se manifeste presque d'emblée.
Enfin, quand l'eau est à une température très élevée, la vaso-
constriction avec hypertension se produit comme avec l'eau froide ;
nouons '.i..m.i;a[.i:s DE TRAITEM] m <:i 711
iii.ii- elle esl Buivie d'une vaso-dilatatiou beaucoup plus active, la
peau prenant alori une couleur rouge vit <|ui constitue un effet
révulsif.
Il en résulte qu'il ne faut pas soumettre les cardiaques a des
pratiques hydrothérapiques ou l'eau esl employé: i des temj
luic extré il--, i cause des brusques changements qu'elles détermi-
neraient <l;uis l'équilibre circulatoire.
Les applications humides sur la région pré cordiale ont de même
des effets différents, suivant que l'eau esl froide <<n chaude.
La réfrigération de la | >;i r- >i ralenti! les battements du cœur et
élève la pression artérielle, très modérément d'ailleurs Winternitz
;i compan'' critr action .1 celle de la digitale et ;• donné à l'hydrothé-
rapie froide locale le nom de digitale hydriatique ». Elle convient
au cas 'l • précipitation excessive des battements du cœur, liée
processus inflammatoir à un tr uble nerveux.
Les applications chaudes produisent des effets contraires ; elles
provoquent une accélération «lu cœur et un abaissement, - <>u l'a
dit du un. in-, '!<• la pression artérielle. Elles sont particulièrement
indiquées contre les phénomènes douloureux ou angoissants qui
surviennent au cours es sclérose* myocardiques chei les Bujets
dont la pression artérielle esl anormalement êlev<
L'influence de I'excitani mécaniqui est moins importante. I
douches à faib'e pression <■! à température indifférente ne modifient
pas la tension artérielle ; les douches a pression forte ont un-' action
hypertensive très nette, Aussi ne sont-elles pas -au- danger chez
les malades dont la pressi >n est ■ ! >jà supérieure ^ la n >rmale, tandis
qu'elles -<>ni à conseiller <lan> la névrose cardia me avec sensation
de défaillance, et contre l'arythmie extrasystolique ac< ompagnée de
phénomènes neurasthéniques avec a1 aissement <!-• la pression arté-
rielle,
L'action de I'excitani chimiqui -m- 1.' système cardio-vasculaire
a été «I n. lire avec beau< oup '!<• -"in depuis que l'on a intro lu I
les pratiques thérapeutique! l'usage des bains médicamenteux,
notamment des bai us carbo-gazeux l •• sont les seuls dont nous
nous occuperons, les autres n'ayant que des louteux
Au moment où le malade bo plonge dans un bain frais cl
d'acide carbonique, il perçoit une sensation de froid «pu -■ <li--ip.'
dès que le corps c nence à se couvrir <l<> bulles gazeuses Quand
les bains sont très riches en ura/. la production de bulles est presque
continue, les unes se détruisant tandis que d'autres se reforment,
ci- qui provoque sur presque loul le corps des impressions alter-
nativement fraîches et chaudes avec rive excitation de la peau II en
résulte une rubéfaction des parties immergées qui s'arrête avec une
netteté parfaite au niveau de la Burface de Peau. Le pouls capillaire
prend une grande amplitude, et l'appel du nuil; é la périphérie d
7^h - H. VAQUEZ. — MALADIES DO CŒUR.
mine une chute de la i < • 1 1 1 ; > -''rature rectale qui atteint souvent un
degré 4
Ces divers phénomènes sont accompagnés, — et c'est là le fait
essentiel, —de modifications dans le rythme du cœur et de lo pres-
sion artérielle.
C'est une notion très ancienne que les bains de Royat ralentissent
le pouls de I à 8 pulsations. Mais de plus, comme l'a noté Ib-itz. les
bains à &4° -produisent, au bout de vingt minutes, une baiss ■ de pres-
sion <lc 20 millimètres de mercure, mesurée par la méthode de Riva-
Rocci, de <ii) millimètres par celle «le ( îartner. < Jet abaissement persis-
terait près d'une demi-heure après la sortie dii bain, tandis qu'après
un bain dans l'eau ordinaire et à môme température le- chiffres de ta
tension artérielle ne subiraient aucun changement.
Les bains plus gazeux et plus Irais agiraient comme l'hydrothéra-
pie froide et amèneraient une légère élévation de la pression, suivie
rapidement d'un abaissement. Enfin, après un certain nombre de
bains, L'état de vaso-dilatation tendrait à devenir permanent, le
volume des Urines augmenterait, ainsi que l'excrétion de Purée et
des matériaux solides.
En présumé, les bains carbo-gazeux, ceux de Royat notamment,
stimuleraient la nutrition générale, régulariseraient h* tonus artériel
et fortiliraient l'énergie du myocarde; ils conviendraient ainsi à la
fois an\ mala les dont la tension artérielle est trop haute et à ceux
dont le cœur est faible ; dans tous les cas, il- seraient suivi- d'une
diminution plus ou m uns n «table du volume du cœur. Enfin,
d'après lleil/. ei Grœdel, ils pourraient également influsncèr les
troubles de la c >n lu I tbiiité intramyocardique. Ges auteurs les ont
vus, 'dans un cas de dissociation incomplète, faire reparaître pour
un certain temps h' rythme normal.
Cliraatothérapic. — !1 n'est pas facile de préciser l'action des
divers climats sur le fonctionnement de l'appareil circulatoire sain
ou malade; car .elle dépend d'éléments multiples, t- altitude , tem-
pérature, état hygrométrique, — qui peinent s'associer ou
s'opposer.
Cependant, d'une façon générale, le cœur malade supporte mal les
écarts atmosphétiques : la grande chaleur et Le grand froid, la trop
hante ou la trop faible pression barométrique, l'humi lité excessive,
le brouillard comme la sécheresse.
Les grandes altitudes ne sont pas, non plus, sans danger, bien
qu'on ne sache pas exactement pourquoi. Certains auteurs préten
dent qu'elles élèvent la pression artérielle, d'autres qu'elles l'abais-
sent ou qu'elles n • la modifient pas. Pezzi n'a constaté aucun
changement de la pression sur lui-même et sur les aviateurs a des
hauteurs vérianl de 2000 à 1000 mètres.
Quoiqu'il en soit, les cardiaques peuvent présenter, Lorsqu'ils
PiQTlONS GÉNÉRALES DE TRAITEMENT. M
« I « ' I > . i - - . • 1 1 1 1000 oui iOO mètres, des trouble* plus -»'i mo
l'adaptation. Chez ceux qui soûl atteints de maladie mitrale, ils sonl
d'ordinaire, peu accusés, el ils consislenl dans des palpitations, de
l'anhélation, voire d • l'eaasMfflemenl dégénérant parfois <-n ci
asthmatiformes. Mais ces accident liment dèi le retour dans
la plaine. Chez les aortiquee ou les sujets porteurs <\ hypertension
artérielle, il- revêtent trop souvent une forme be tucoup plu
Ou bien ils succèdent aux malaises précédents, ou bien ils appa-
raissent subitement, la nuit de préférence, el sont caractérisés par
• le l'oppression paroxystique aboutissant à l'œdème aigu du
poumon, avec expectoration albumineuse al raptus hémorragique.
<>n lr~ ;i \us maintes fois occasionner la mort. Ces divers
dents ~"iii favorisés |>;n' rabaissement de la température, <|ui
survient brusquement dans la montagne au couc er <lu soleil.
Il n'esl pas douteux qu'ils soient imputables .1 la dilatation lente
ou soudaine des cavités cardiaques el à l'élévation de la pres-
sion dans la petite circulation, consécutives • > i tion des
battements du cœur, que provoquent la raréfaction de l'air et
l'anoxémie
l rie altitude moindre, de 500 à 000 mètres par exemple, ne pro-
duit |» is les mêmes effets. Il semble même qu'elle -"il particulière-
ment bien supportée par nombre dé malades C'est que la lem|
turej est plus stable, l'air plus léger, l'humidité moins grande, la
poussière plus rare, toutes conditions favorables •* une respiration
plus ample, Bans être i rop r;i|»i<l<\
Le climat marin, habituellement chargé d'humidité, ne <-"ii\iriil
pas aux -h ets rhumatisants. !>'• plus, l'air j est d'ordinaire très \if.
au moins dans les régions septentrionales, ce qui rend la marche
pénible et fatigante Le littoral < 1 n midi n'offre pas les mêmes incon-
vénients lussi les malades atteints d'hypertension artérielle <>u <l«*
lésions aortiques ont ils avantage îi j séjourner, pourvu <|n'i!s
choisissent un climat doux, à l'abri des vents chauds <>u froids <|ui
Bouflleul si fréquemment par rafales dans cette conti
AGENTS MÉDICAMENTEUX. Digitale I
depuis longtemps déjà dans ta pharmacopée du Wurl rnberj
1721 seulement dans celle «!<■ Londres, fui bientôt retirée d< cette
derni i ause de Bes soi-disant dangers. Elle innie
jusqu'en 1785. i cette époque, William Witheringsij rveil
leux effets dans l'hyJropiste des cardiaques. Il est à ce litre un dea
plu- grands bienfaiteurs de l'humanité, el la ! ran< I
pourpre sculptée sur son tombeau dans la viei
<>>i la plus l>i>llt> des distinctions <|wi puissent hoi
Les travaux de Bidault de Villiers, publiés en fructidoi <!«• l'an \l I.
ml roduisirenl la dis. itale «mi France.
Pharmacologie — l a digil il< f).gitali$ purpureà . de I
730 H. VAQUEZ. — MALADIES DU CŒUR.
des Scrofulariacées, est une plante herba. -.'«-, bisannuelle ou viva e,
qui croît dans les terrains incultes et siliceux de nos régions,
principalement en Bretagne, où, suivant l'expression imagée de
Duro/.iez, « elle est chez elle parmi les genêts ses vassaux ». La
digitale des Vosges bien récoltée est eelle dont l'action paraît la plus
constante. Les plantes sauvages sont plus actives que les plant.--
cultivées); celles-ci, cependant, ne sont pas inotTensives et plus d'une
rois elles ont occasionné des intoxications. Les feuilles, les fleurs,
les graines présentent une richesse croissante en principes actif-.
mais leur activité n'est pas due exclusivement à la digitaline : le
limbe des feuilles, dont la valeur médicamenteuse est à peu près
lixe, est seul employé en thérapeutique.
La poudre de feuilles de digitale constitue la plus importante des
formes pharmaceutiques de cetteplante. Elle résulte delà pulvérisa-
tion des feuilles de digitale de seconde année, privées de leur nervure
médiane et séchées d'abord à l'air, puis à la température de 40°. Elle
est d'une belle couleur gris verdatre et possè le une agréable odeur
de thé qui permet de la caractériser facilement; elle s'altère vite au
contact de l'air et de la lumière, à cause de la présence d'une oxvdase
reconnue par Brissemoret et Joanin. Aussi doit-on la renouveler
fréquemment.
La poudre de feuilles est utilisée, en nature, ou sous la forme d'infu-
sion ou de macération, de beaucoup supérieures aux cachets ou aux
pilules.
D'après Homolle et Quevenne, l'infusion solubilise un peu plus de
principes actifs que la macération. La première se prépare à chaud
dans de l'eau à 70° pendant une demi-heure, la seconde dans de l'eau
froide pendant douze heures ; toutes deux ont l'inconvénient de
déterminer, à la longue, des nausées, des vomissements, de la
diarrhée, par suite de l'action irritante qu'elles exercent sur les
voies digestives.
La poudre de digitale entre dans un grand nombre de préparations
officinales, dont la meilleure est la teinture. D'après les conventions
internationales récentes et suivant la formule du nouveau Codex.
10 centigrammes de poudre de feuilles de digitale correspondent
à 1 gramme ou LVII gouttes de teinture. D après « îoodall, la teinture
de digitale garderait toute son activité pendant un an, après quoi
elle varierait beaucoup.
Le vin de digitale composé de l'Hôlel-Dieu, qui est très employé,
contient, pour 20 grammes ou un verre à liqueur, 10 centi-
grammes de poudre de digitale, 1"> centigrammes de scille et
1 gramme d'acétate de potasse.
Les principes actifs de la feuille de digitale sont constitués par
trois glucosides :
1° La digitaline, glucoside cristallisé, isolée par Nalivelle, inso-
NOTIONS GÉNÉRALES DE TRAITEMEN1 *:i-731
lubie dans l'eau, même à l'ébullition, peu soluble à froid dans
L'alcool, plus soluble à chaud, el surtout dans le chloroforme. Elle
es! inscrite au Codex sous le nom de digitaline cristallisée chloro-
rofmique. Le produit allemand désigné sous le nom de digitoxine
de Schmideberg a esl pafl autre chose que la digitaline cristallisée
chloroformique française.
Les digitalines amorphes ne sonl que des produits impurs consti
Lues par des mélanges en proportion variable de digitaline avec les
autres glucosides,
■*■■ La digitaléine, moins active que la Bubstance précédente, n'esl
pas m ilisée.
:J° La digitonine, glucoside du groupe des saponines, presque
oactive quand elle esl extraite des plantes sèches, possè le, quand la
plante esl fraîche, une très grande activité. Son intervention joue un
rôle important dans l'action médicamenteuse des préparations ..
niqu<
En résumé, quand on veul employer la digitaline, il faul prescrire
la digitaline cristallisée chloroformique. <>ii doil toujours la donner
en solution. En voici la formule :
Laline cristallisée I iramina.
Alcool i'i ''.>"
i îlycérine de densité 1,353 .... ... 400 —
lJuu distillée.... k'. S. pour un p"iù> total de ' "00 —
L gouttes <!«• ce soluté comptées au compte-gouttes normal
pèsent sen8iblemenl i gramme el renferment 1 milligramme de
digitaline cristallisée. Cette solutionne conserve très bien. Elle ne
doit jamais être administrée en injections hypodermiques, en raison
de Bon action irritante. La digitaline en suspension buileuse,
alors mieui Bupporti e
Enfin tout récemmenl Noël Fiessinger, Gilbert et Coury ont pré-
conisé la voie intraveineuse, en utilisant la solution de digitaline
à i |». looo, diluée ou même en nature. I es auteurs recommandent
comme dose moyenne celle de X\ à XXV gouttes par jour, pendant
deui b quatre jours, au total I. à LXXV gouttes,
11 n'esl paa possible d'établir une équivalence exacte, au moins au
point de vue de la composition chimique, entre les préparations
galéniques poudre, teinture, extrait et la digitaline. Tous les
chiffres que l'on ;> donnés sont faux, car la dose de digitaline retirée
d'une quantité déterminée de feuilles est loin d'en représenter toute
la puissance médicamenteuse, De plus, la buI slance n'esl pas entraî-
née d'un seul coup par une première opération et , comme l'a
Chevalier, il en Bubsiste toujours, quoi qu'on fasse, une proportion
plus ou moins considérable, que 1 on peut extraire par une repi
l'alcool, Aussi doit on se borner a comparer les effets pharo
732 II. VAQUEfc. — MALADIES DU CŒUR.
dynamiques el thérapeutiques des diverses formes du médicament
A cet égard, les opinions ont varié suivant les époques.
D'aborJj dans l'ignorance des principes actifs de la digitale, on
commença par ne faire usage que des piéparations galéniques; puis
on leur reconnut de graves défauts, celui notamment d'être très
inconstantes, leur pouvoir médicamenteux variant nécessairement
suivant la nature du terrain où pousse la plante, le climat, les condi-
tions atmosphériques et l'ancienneté de la préparation, Apiès la
découverte des glucosi les de la digitale, on fut amené, pour les
raisons précédentes, à leur donner la préférence. La digitaline cris-
tallisée fut employée par Potain et Huchard presque à l'exclusion
de toute autre forme pharmaceutique.
Depuis quelques années, on tend à revenir à l'usage des prépa-
rations galéniques pour les considérations suivantes :
On a fait remarquer qu'en prescrivant la digitaline on se privait de
l'action connexe et certainement très utile des autres substances
incluses dans la feuille et mises à l'écart à la suite de l'extraction du
glucoside. On a rappelé de plus que, d'après les principes de la phar-
maco Ivnamie, il était toujours préférable d'avoir recours à une
plante plutôt qu'à ses principes actifs, la plante renfermant une
série de corps à actions parallèles dont le mélange agit mieux et à
i] »ses relativement plus petites que l'un)quelconque de ses composants.
Mais, avant de faire passer ces données dans la pratique, il était
nécessaire de pallier aux défauts reprochés aux préparations gale-
niques : leur instabilité et l'impossibilité d'en connaître le degré
d'activité. 11 semble qu'on y soit enfin parvenu.
11 est admis aujourd'hui que la cause principale de l'instabilité de
ta poudre de digitale consiste dans la production d'oxydases qui en
modifient à la longue l'activité et lui confèrent despropriétés nocives.
Il suffisait donc, pour « stabiliser » la poudre, de trouver un procédé
empêchant les oxydases de se développer. Ce procédé a été réa-
lisé simultanément en France. el en Allemagne. Les produits fran-
çais sont obtenus eu traitant la plante par des vapeurs d'alcool -mis
pression réduite, de façon a provo pier une dessiccation rapide avec
destruction desoxydases.Lës glucosi Jes actifs conservent alors toute
1 'iir puissance, car ils restent contenus dans les feuilles, sous forme
de glyeo-tannoïdes complexes, lesquels disparaissent, par contre,
dans la dessiccation ordinaire ou spontanée, tandis. pie la saponine,
substance q lisible, l'ail son apparil ion. licite préparai nui a stabili-
sée \ mise dans Le commerce sous le nom d'Intrait de digitale, a l'avan-
d'être solubie dans l'eau ci de pouvoir èire administrée par voie
hypodermique ou intraveineuse.
Quant à la difficulté d'évaluer d'une manière précise le degré
d'activité d'une préparation donnée de digitale, on l'a résolue en
instituant » l'essai biologique • dejs feuilles au moyen du pro-
NOTIONS GÉNÉRALES DE l RAI ï l .Ml M . •»-
cédé expérimental de Focke el Joanin, contrôlé par Gottlieb.
On opère Bur Le cœur de la grenouille el on détermine le temps mia
j)iir une solution du produit pour provoquer l'arrêt, non pas total, du
cœur, mais l'arrêl fonctionnel, correspondant au moment où
contractions du myocarde cessent d être coordonnées etonl'asyn
nisme auriculo-ventriculaire apparaît.
L'unité est représentée par la quantité de feuilh - capable d'arrêter
.■H trente minutes le cœur de Rana temporaria de 30 a 10 grammes.
La valeur \ est déterminée par l'équation suivant)
dans laquelle p représente le poids de l'animal exprimé en gramm
la dose d'infusion de digitale è 10p. 100 nécessaire pour produire!
du cœur, / le laps de temps en minutes qui s'écoule entre te moment
de l'injection el celui de l'arrêt du cœur.
Ainsi il est aujourd'hui possible, grâce aux méthodes précédentes,
de faire usage de produits à activité constante, puisque ces pro
duits sont Btabilisés, et déterminée, puisqu'on peut l'éprouver
par l'essai biologique de la Bubslance. Ajoutons toutefois que, i
défaut de ces produits, la teinture fraîche de digitale, presque exclu-
sivement employée par les médecins anglais, constitue une forme
pharmaceutique très recommandable.
Pharmacodynamie. — D'innombrables travaux ont été cous
à l'étude de l'action pharmacodynamique et thérapeutique de la
digitale.
Les recherches Les plus complètes dans le domaine expérimental
sont dues à I r. Franck 11 en résulte que, chez un animal mia en
état de tachycardie el d'arythmie, la digitale ralentit ri régularise le
rythma cardiaque Sil'on prolonge l'action ou Bi l'on force la dose
du médicament, on entre dans la phase loxiqui caractérisée par
l'apparition d'uni" arythmie à laquelle lesdeux ventricules participent
également, tout en restant synchrones \ ion début, cette eryth-
mie consiste dans des systoles redoublées et rythmées, correspondant
au bigéminisme signalé en clinique par rraube et par Lorain
puis elle s'exagère, Be dérègle, el des pauses d'inég de -I irée
rent des systoles avortées ou retardées; enfin survient la période
agonique où le cœur, Lue par la digital oe, Bubit un court .■<•■ èa de
tétam ousses rapides, mais dissociées, suii lulations
fibrillaires et de repos diaatolique définitif.
François-Franck s'est efforcé défaire 1> part du système nen
et du myocarde dans la production de ces divers phénomènes.
D'après lui, le système aerveux manifesterait d'abord son action par
L'intermédiaire des nerfs modérateurs, que la digitale excil
dose et qu'elle déprime ensuite à doses fortes ou prolongées puis
534 H. VAQUEZ. - MALAD1I-S OU CŒl.'R.
par (••■lui des accélérateurs, que le poison excite seulement à la
longue. Ainsi s'expliqueraient les principales modifications rhi
rythme cardiaque. Mais le myocarde est influencé également. La
preuve en est que si, après avoir injecté la substance dans le sys-
tème circulatoire, on empêche l'arrivée du sang digitaline à la pointe
du cœur au moyen d'une ligature, la base seule se tétanise et ta
tétanisation n'atteint la pointe qu'après ablation de la ligature. Celte
action directe sur le myocarde rendrait compte des accidents téta-
niques de la période arythmique qu'une intervention nerveuse ne
suffi! pas à expliquer.
En résumé, deux phases sont à considérer dans l'intoxication digi-
lalique : 1° la phase utile où les battements du cœur sont mieux coor-
donnés et où le myocarde devient plus exti nsibh- et plus élastique, en
môme temps que la contraction systolique est plus énergique et que
la résistance opposée par le cœur à la colonne sanguine pendant la
diastole est moindre ; 2° la phase nuisible où les fonctions de l'or-
gane sont profondément troublées.
Ces données, pour intéressantes qu'elles soient, ne nous renseignent
cependant pas d'une manière satisfaisante sur les effets pharma-
codynamiques si complexes de la digitale, les modifieations du
rythme pathologique du cœur, la production de la diurèse, la
diminution des œdèmes. Aussi MacUenzie, sans nier l'intérêt des
recherches expérimentales, préfère-l-il avec raison l'observation cli-
nique et l'étude de l'action de la digitale administrée à l'homme
atteiutou non de troubles du fonctionnement du cœur. C'est à cette
étude que nous procéderons.
Si l'on donne, comme l'ont fait Colin et Fraser, à un homme sain,
des doses élevées de digitale, 2 à i grammes de teinture par exemple
chaque jour, jusqu'à l'apparition des premiers phénomènes d'intolé-
rance, on ne constate que peu de changement dans les battements
du cœur. Le phénomène essentiel consiste dans un ralentissement,
modéré quand les doses sont minimes, beaucoup plus accentué
quand elles sont toxiques, le nombre des contractions pouvant alors
tomber à 50 ou même 40 à la minute.
Dans la majorité des cas, il n'existe aucune autre anomalie. <>n a
bien signalé, il est vrai, aux doses fortes, un allongement de l'espace
a-c, indice de la difficulté plus grande qu'éprouverait la contraction
poUr passer de l'oreillette au ventricule, et la présence d'un rythme
couplé ou bigéminé par extrasystoles. Mais ce- phénomènes son1
exceptionnels, et il n'est pas sûr qu'ilspuissent se produiresi le myo-
carde est h létal d'intégrité parfaite.
Au cas de cardiopathie, les ell'cis tic la digitale sur le rythme du
cœur sonl beaucoup plus marqués, et on voit apparaître un certain
h imbre d'anomalies, rares chez l'homme sain : ftctrasystoles, blo-
Câgé des contractions, a'ternance du pouls, etc. C'est l'élude de ces
NOTIONS GÉNÉRALES DE TRAITEMENT. tS— 735
anomalies qui révèle ce qui échappe aux physii logistes, i est-à-dire
la cause de l'action thérapeutique de !;• <li:_'it.il«-.
Mais pour la comprendre, il faul Bavoir au préalable commei
digitale agit, d'abord sur les diverses fonctions du myocarde, puis sur
la pression artérielle, la diurèse, etc. ; en d'autres bennes, quelles
sonl ses propriétés fondamentales el Bes propriétés accessoire
A. Propriétés fondamentales de la digitale.— !0 Fonction d txt i-
tation ou chronolrope (action de la digitale Bur le sinus l. expé-
rimentation <-t l'observation clinique montrent que le ralentisse-
menl des battements, qui constitue la première phase de l'interven-
tion médicamenteuse, intéresse le cœur toul entier, oreillettes el
ventricules, el qu'il esl dû à l'allongement des pauses diasloliques
el ;i la diminution à la minute du oombjre des excitations originelles.
C'est, en d'autres termes, un ralentissement -mu -ni par diminution
dé la fonction chronolrope.
De plus, il résulte des travaux de Mackenzie el de Hume Turnbul
que cette sorte d'arythmie est liée en grande partie, comme l'aryth-
mie respiratoire, à l'influence du nerf vague sur le coeur. Gotllieb
et Magnus ont remarqué qu'elle ne se produit pas Bur l«- cœur isolé,
••t Cushn) qu'elle fail égale ol défaut après section des nerfs
pneumogastriques. Son origine nerveuse explique qu'elle ait lieu
indistinctement chez lous tac sujets sains ou malades, mais che;
derniers elle permet au cœur de -«• vider plus complètement el con-
tribue, à coup sûr. à l'efficacité du médicament.
2° Fonction dromotrope action de la digitale Bur la conductibi-
lité - I li i 18 f8, Wenckebach a constaté qu • la digitale exerce une
action frénatrice Bur la conduction du faisceau auriculo-ventricu-
laire, Cette action se révèle, sur les tracés jugulaires, par l'alli
ment de l'espace a-c observé depuis à maintes reprises, aotammenl
par Mackenzie, Hume Turnbull, Laslett, etc. Parfois il esl remplacé
parmi block auriculo ventriculaire partiel, des pauses du ventricule
survenant de loin en loin, périodiquement ou non, après un cycle
de contractions auriculaires. La dissociation complète a été é{
menl notée, mais elle esl trèsrareel toujours transitoire L'ensemble
de ces phénomènes constitue ce que l'on i appelé le heart block
digitalique ».
Pour quelques auteurs, l'action de la digitale bue la conductibi-
lité B'étendrail à d'autres régions que • - « - 1 i • - du faisceau auriculo ven-
triculaire. « "lin el Fraser ont <lit que l'on pouvait voir, même chei
l'homme -a m. un block sino auriculaire dû à une gêne dans le pa*
de la contraction du sinus a l'oreillette, ou encore une forme ;
doxale de dissociation où la fréquence des contractions venlricu-
laires sérail égale ou supérieure à celle des contractions auriculaires.
im n'est pas d'accord sur le mécanisme el la signification du
digitalique foui (fois, pour la plupartdes auteurs, Userait d
73G H. VAQUEZ. — MALADIES DU CŒUR.
gine musculaire, el il ne se produirait que si le faisceau auriculo-
ventriculaire esl lésé. C'est l'opinion soutenue par ftfackenzie, RiW,
Hume Turnbull. Bayley en a rapporte'1 trois observations probantes.
C'était déjà l'avis de Wenckebach, pour qui la digitale ne provoquerait
la dissociation qu'en extériorisant un « block latent .
Celte manière de voir a été contestée par Yolhard. Celui-ci ayant
remarqué (pie l'atropine accélère le cœur ralenti par la digitale, en a
conc'u que le blocage digitalique était d'origine nerveuse et qu'il
n'impliquait pas nécessairement la présence d'altérations hisiennes.
Davenport Windle, Josué et Godlewski ont publié des faits ten-
dant à justilier cette interprétation, mais ils ne sont pas démonstra
tifs. Dans celui de ces derniers auteurs notamment, il existait déjà,
et alors que le malade n'avait pris que XXX gouttes de digitaline, un
allongement de l'espace a-c. Or, chez l'homme sain, une dose aussi
petite est incapable de produire cette sorte d'anomalie, et il est dit
dans l'observation que le malade était porteur de lésions complexes
du cœur.
D'ailleurs l'argument de Volhard n'a pas la valeur qu'il lui attri-
bue. L'épreuve de l'atropine n'est plus considérée comme un juge
infaillible de l'origine d'un trouble de conductibilité, et l'on sait que
cette épreuve peut être positive, même au cas de lésion du faisceau
auriculo-ventriculaire. Les expériences de Léon Frédéricq, les
recherches de Souques et Daniel Routier ont montré en ellVt que.
quand les lésions sont limitées aux libres musculaires, l'influence de
l'atropine n'en continue pas moins à s'exercer par l'intermédiaire des
fibres nerveuses reslées saines. Enfin Silberg a noté que l'accéléra-
tion par l'atropine des contractions ralenties au préalable parla digi-
tale n'atteint jamais le chiffre antérieur à l'intervention thérapeu-
tique, ce qui prouve bien qu'elle n'est pas réglée exclusivement par
une action nerveuse. C'est également la conclusion à laquelle sont
arrivés Dudley White et Ray Sattler, à la suite de recherches électro-
cardiographiques.
Pour ces raisons, l'apparition d'un ralentissement notable du cœur
après l'emploi de la digitale et surtout celle d'une dissociation incom-
plète ou complète doivent faire suspecter l'existence d'altérations du
faisceau auriculo-ventriculaire. De toutes façons, ce blocage a pour
effet d'empêcher les contractions débiles de l'oreillette île parvenir
au ventricule, d'allonger le temps de la diastole et d'augmenter
l'énergie de la systole. Ces données expliquent, pour une grande
part, les elï'ets si favorables du médicament.
o» Fonction balhmolrope (action de la digitale sur l'excitabilité). —
Une autre arythmie, connue depuis longtemps, «pie la digitale peut
également produire consiste dans le pouls couplé, autrement dit
le bigéminisme, parfois même le trigéminisme. Ces phénomènes,
décrits par Lorain et Traube, sont considérés d'ordinaire comme un
NOTIONS GÉNÉRALES DE IRAITEMENT. *:i
signe indiquant que l'on a alleinl les lî ti*ît •- — de la tolérance n
camenteuse. (>n Bail aujourl'hui que cette arythmie, due •> des
extrasystoles, résulte de l'augmentation de l'excitabilité myocardique.
Chez l'homme sain, il faut de fortes doses de digitale pour provo-
quer des extrasystoles; encore sont-elles exceptionnelles. Les doses
faibles paraissent avoir une action contraire et, d'après Brandebourg
et di Christina, le myocarde faiblement digitale devien Irail insensible
;m\ excitations «[m Buffisenl d'ordinaire pour déterminer des extra-
Bystoles, ce qui a conduit Wenckebach à préconisai la digitale -i
petites doses chez les sujets qui en sont attein
Chez les cardiaques, ces phénomènes apparaissent souvent
dei doses relativement minimes de médicament. Cela lient proba-
blement :> ce que !»• myocarde est plus du m tins altéré •■ en étal
d'excitation anormale. lussi le bigéminisme digitaliquo, <•< > ; m 1 1 1 ■■ le
blocage, est il une forte présomption en faveur d'une lésion <lu
muscle cardiaque. Huchardel Merklen le considéraient avec i
co te de mauvais augure. C'est en tout cas l'indication formelle
qu'il faut suspendre l;i médication.
i Fonction inotrope action de la digitale sur la contractait)
Il est difficile de savoir si la digitale agil Bur la contraclilité, car on
ignore encore comment se manifeste le trouble de cette fonction. Le
Bigne principal qu'on lui attribue consiste dans l'alterrfance du pouls;
maie il n'a qu'une médiocre valeur, parce <| :e l i racle de celte
aryl hmie est également inconnue.
Malgré cela, < lushnj <•! Rihl ont affirmé '|u>' la « I i l: 1 1 . i ' » • diminue la
contraclilité parce qu'elle provoque l'alternance. C est a ris de
Mackenzie et de Guilleaume. Mais ce dernier auteur n<- I ;i ba&
Bur un argument unique <'i manifesl «ment insuftisant, a savoir que
la digitale affaiblirait l< - battements du cœur.
L'observation clinique donne des r sultats conlr licl tires. U
certains, cas, la digitale fait apparaître l'alternance; dans d'autres,
elle la fait disparaître quand elle existait antérieurement
i|ui a été noté par Davenport Windle. Danielopolu .1 expliqu
faits d'une façon ingénieuse. Il a rappelé que l'administration «l^ la
digitale est suivie d'un ralentissement du cœur, >l favorable à I
nance, h d'un allongement de la pério I aire, <|ui au • on-
traire la facilita. On comprend dès lorà que, Buivanl la prédominance
de telle ou telle de ces influences, les effets de la dij
complètement opposés. Comme on l<' \ -il. la question n'csl pas
encore résolue.
."»° Action de lu digitale sur /</ !<>ni, :' Lion du !
carde est encore mal connue. Wenckebach \ré qu'on en
parlait beaucoup Bans Bavoir exactement <'u quoi elle consiste,
est vrai, mais nombre d'accidents, comme la distension Bubile du
cœur, ne peuvent B'expliquer < | u i- par un trouble 'l<- 1< tonicité,
Tll U I I M Ml Kl • IM . WIII. -
738 H. VAQUEZ. — MALADIES DU CŒUR.
et il est sûr également, comme l'a montré (lossage, que la perte
de la tonicité du myocarde a une répercussion fâcheuse sur ses
autres fonctions : excitabilité, conductibilité, de.
Or, li digitale ne semble avoir qu'une action très médiocre sur la
tonicité <lu myocarde. La seule façon d'être renseigné à ce sujet est
de savoir si elle est capable de réduire le volume <ln cœur dilaté.
Mackenzie a conclu négativement, mais en s'appuya nt seulement
sur la percussion, qui est une méthode trop peu précise. Liebensky
s'est adressé à l'exploration radiologique. Pour lui. la digitale serait
pratiquement sans influence sur la dilatation des cavités gauches,
et elle agirait bien plus efficacement sur celle des cavités droites;
c'est aussi notre avis. Il faut noter toutefois (pie l'influence de la
digitale sur la tonicité myocardique n'est jamais comparable à
celle de certains autres médicaments, ceux du groupe des strophaulus
notamment.
Bien que ces notions ne résolvent pas tout à fait le problème si
complexe de l'action pharmraco lynamique de la digitale, elles n'en
donnent pas moins des indications importantes. Elles permettent en
effet de prévoir les cas où elle sera inutile, nuisible, ou particulière-
ment eflicace.
Quand l'insuffisance cardiaque est due à la distension aiguë du
cœur par perte de la tonicité myocardique, la digitale n'a aucune
prise sur elle, parce qu'elle n'agit pas sur le tonus du cœur. Il peut
même arriver alors, qu'en allongeant la durée de la diastole, elle
impose au cœur un surcroit de travail auquel il esl incapable de
s'adapter, et qu'elle aggrave les accidents. Ainsi s'explique ce que
Merklen appelait « l'action dissociée » de la digitale, caractérisée
par un ralentissement du cœur, alors que l'insuffisance subsiste et
que la dilatation cardiaque s'accroît.
Il faut également s'abstenir de digitale au cas de trouble de la
conductibilité, car elle aurait pour effet, en raison de son action
frénatrice sur cette fonction, d'augmenter encore l'arythmie. Il en
est de même pour les exlrasysloles qu'elle peut créer de toutes
pièces, réserve faite cependant pour l'emploi dt^s petites d
dont l'influence sur l'excitabilité est plutôt sédative.
L'indication majeure de la médication digitalique, au cours de
l'insuffisance cardiaque, résulte de la précipitation continue des
contractions avec inégalité de leur ampli' u«le, autrement dit de
la présence de celle foime particulière de l'arythmie appelée aryth-
mie complète. En pareilles circonstances, il n'j a pas à tenir compte
de la lésion qui a provoqué l'arythmie, el l'action de la digitale
s'explique par ce l'ait qu'elle réfrène l'activité du sinus, bloque les
contractions débiles pour ne laisser passer que les contractions
fortes, ce qui permet au ventricule de se remplir plus complètement
et de se contracter avec plus d'énergie sur une masse plus consi-
NOTIONS GÉNÉRALES DE l i;.\il EMEIS l . »:i
dârable de Bang. D'accord avec ces données, l'observation clinique
montre que eresl justement au cas d'arythmie < ■ « » : 1 1 j » 1 «" - 1 ^* <|m- l'on
obti< ii' lea meilleure effets de la digitale.
Il « ^i pourtant d'autres éventualités où, Bans dire aussi formel'e-
iii 'ni indiquée, la médication digîtalique n'en esl pas moins effi<
Lient a ce qu'elle agi I non seulement sur le cœur, mais aussi,
comme on va 1" voir, sur la circulation périphérique. Son champ
d'action B'étend donc au delà des limites que noue tra-
A.ussi, à condition d'être prudent et bous réserve d<
indications signalées précédemment, on sera <■!! droit d'y recourir
dans la grande majorité des troubles de l'adaptation < ar-
ili ique.
B. Prophiétés accessoires i'i i\ digitale. — l* Pression artérielle.
Pendant longtemps ou a attribué en grande partie l'action
thérapeutique de la digitale à l'élévation de la pression artérielle.
Cette explication semble aujourd'hui contronvée.
Lauder Brunton et Power ont noté en effet que, quand on injecte
chez l'animal une solution de digitale dans lea veines, la sécrétion
nrinaire cesse précisément au moment où la pression artériel
la plus haute, pour se rétablira mesure qu'elle s'abaisse. Potain a
montré, d'autre part, «pi • le degré de la diurèse n'a aucun rapport
avec Ie3 ch \wj:^ nts de la pr ssi »n artérielle : que 1res souvent la
diurèse apparat! avant toute modification de la pression et que par-
fois c'est seulement au moment où elle diminue qu'on commence
à remarquer une ascension légère du chiffre Bphyg mànoi
Les mêmes constatations <>ni été faites p r Mackenzie, par nous-
même et par d'autres auteurs
\u--i la crainte de voir B'élever la pression artérielle sous l'in-
fluence delà digitale est- elle illusoire, et le médicament peut être
donné -ans inconvénient aux Bujels hypertendus, comme a ceux
dont la pression esl normale ou abaiss
3 [ction sur le rein. -- Certains des effets de la digitale, la 'Ii
notam m ni, on1 été attribués, pour une part, à son action -m- la cir-
culation rénale. Mais celle-ci n'est pas prouvée, et l'on sait que, chez
l'homme Bain ou l'animal, la digitale ne modifie pas la quantité des
urines . c'est ce qui a fait dire a Pouch -i qu'elle n'est qu'un diuré-
tiqu tcasionnel.
Toutefois il résulte 'I ss observai ons récentes de Martines <• et <l<v
Tiffeneau que des doses faibles >\ ! digitaline cristallisée augmentent
l-s urines chei !<• chien normal chlora'.os n serait dû, en
l'absence de tout changement dans la pressioi
di'alation des vaisseaux 'In rein, précédée ou non d'une phaj
raso-constriction. Il s'agirait, comme on !<■ \>\\. d'une indu
exclusivement d'ordre mécanique et tou — •/ limili
3° Action sur ta circulation périphérique. Quant à l'action
740 11. VAQUEZ. - MALADIES DU CŒUR.
vascHConstriclive sur le système périphérique, invoquée également
pour expliquer la diurèse, elle semble des plus douteuses. Elle u'esl
en toul cas certaine qu'eu ce qui concerne le système porle. Pour
Salili, elle serait alors sous la dépendance de L'excitation des àerfa
splanchniques el de L'influence particulière que la digitale exerce
sur l'appareil gastro-intestinal, laquelle se révèle à doies fortes
par les accidents dits émélo-cathartiques que non- avons signalés.
En résumé, il semble établi que la diurèse digitalique résulte,
avant tout, de l'action directe du médicament sur le cœur el, acces-
soirement, des autres iniluences énumérées ci-dessus. L'observation
montre, en efl'el, «pie les œdèmes des cardiaques sont du- essen-
tiellement à la stase périphérique, a la diminution de l'én< rgie de
la systole ventriculaire el à la déplétion insuffisante des cav.h's
droites. Or, le l'ait que la digitale allonge la durée de la diastole el
permet au cœur de se contracter avec plus de force, suffit à expliquer
la diurèse, sans avoir à invoquer l'action très secondaire du médi-
cament sur la circulation périphérique ou rénale. C'est pour ce a
aussi que la diurèse fait défaut chez l'homme sain ou l'animal en
expétience el se produit seulement dans certains états pathologiques
déterminés.
C. Effets toxiques et cumulatifs. — Les accidents provoqués | ai-
des doses trop élevées de digitale consistent dans de la céphalée,
du délire nocturne, semblable à celui de l'alcoolisme, un ralentis-
sement excessif du pouls et surtout des vomissements violents el
répétés avec rejet de glaires de couleur verdâtre. Dansles cas très
graves, il peut y avoir des évacuations alvinesavec suppression des
urines.
Dans les formes plus habituelles, où l'intoxication est consécutive
à l'usage trop prolongé de doses relativement (utiles, les troubles
se bornent à un peu de céphalée et à des nausée-.
L'inlolérance médicamenteuse, assez, tardive lors des p remit
interventions thérapeutiques, est beaucoup plus précoce lors des
traitements ultérieurs. On l'a attribuée pour la plus grande paît à
L'action irritante de la digitale sur L'estomac; mais, comme L'onl
montré Eggle&ton et Hatcher, elle est également due à une influence
centrale; la preuve en esi que les accidents apparaissent même
quand I" médicament est donné par nue autre voie, la voie rectale
par exemple. Disons enfin que 1 Intolérance, rare quand on l'ail usage
des principes actifs, — car on ne les prescrit guère que pour
quelques jours, — est plus fréquente a\ ce 1« s préparations galéniqi es,
parce qu'elles sont considérées comme moins dangereuses cl Lais
trop facilement à la disposition des malades.
L'intolérance digitalique a été mise sur le compte de ce que l 'on
a appelé L'action cumulative. Celle-ci est en effet réelle, et elle est
NOTIONS GÉNÉRALES DE TRAITEMENT. tS— 741
due à la 1«' iteur d'élimination du média ml el à ce <|u<- l'absorp-
tion «les doses nouvelles, alors que I - dosée précédentes son!
encore <-u circulation, produit u n<> sorte de sal ration de I 'or-
ganisme. Eggleston en a donné une démonstration très probante.
Vyanl rail ingérer à un malade :'.-'.-"> 'I poudre de Feuill :s de
taie en l roi* jours, il constata l'apparition d'un rytln :ouplé qui
persista neuf jours après la suppression de la médication X| n
prise lui suivie, dès le 'I uxième jour, 'lu retour <l»- l'arythmie, la
«I >se alors employée étanl de 0,61 de poudre de Feuilles, dose qui la
première !'<>i- n'avail provoqué aucun Lrouble 'lu rythme car-
diaque.
Mais, si l'action cumulative de la digitale n'est pas douteuse, on en
a exagéré les dangers, el Huchard a peut-être eu raison « 1 < * * 1 1 1 « -
qu'elle constitue plutôt un élément «I- succès, puisqu'elle permet
;i des doses, inefficaces isolément de produire à la lo gue parleur
répétition les effets désirés. Cet ayis est partagé par les auteurs
anglais, qui prescrivent la digitale jusqu'aux limites de la tolérance,
déclarant assez justement qu'il est toujo rs temps «I • B'arrêl r
quand on voit surven:r la cSphalée «■! le- ph uomènes naucésux.
Il est certain, en tout c B,que l'appariti m de ces troubles doit Faire
suspendi e l 'emploi «lu n édicament .
Depuis quelques années, on a appliqué l'électro-cardiographie a
l'étude des effets il'- la digitale sur I'- edeur, d'ailleurs Bans résultats
importants. Les rechercher * ► » 1 1 porté sur 1«'~ modifications delà
conductibilité el l'amplitude comparée de>ondesdtf l'éleclro-cardio-
gramme. Dudley White et Raj Saltleronl vu que, chez des sujets
-.un-, l'administration d'une dose quo'idienne <l«- 0**,30 «l»- poudre
.le Feuilles <l«' digitale détermine, au bo il •!" quelques jour-, un
allongement de l 'intervalle a-c, lequel persiste pendant une semaine
environ après la cessation du médicament «Miami l<- même effet
se produit a\ <•<• une <l<> e moindre, ■>: «l'ai ii crimin t une excitabilité
anormale «lu vague ou une lésion «lu Faisceau auriculo vei ti iculaire,
c • qui confirme I îs re n arques Faites précédera m >nt.
Qua i aux changements dans l'amplitude des ondes, il- Boni
encore discutée. I'«> ir Selenin, ils consisteraient dans une él ovation
«li1 l'onde T. Pour Cohn, Fraseï el Ross Jamieson, ainsi que
Dudlc) White el Ra) Saltler il s 'agirdit au contraire d'une diminu-
tion el, c >ur ces derniers auteurs, ce serait même le premier symp-
tôme <!<• I action digitalique.
llittîit <ui a noté en |>lu^. mai'- non toujours, ch / lf- sujets -
un ralentissement «lu rythme cardiaque répondaul au type <!<• la
bradycardie i (taie,
« ommeon le voit, ce3 constatations n'ont apportéjusqu'icia icune
contribution nouvel! ■ « nos connaissant es E lesn i u sont pas moins
intéressantes, et il est sûr que l'électro-cardiographie est un moyen
7i2 II. VAQUEZ. — MALADIES LU CŒUR.
précieux d'élucider l'action pharmacodynamique des médicaments,
en particulier celle de la digitale.
Strophantus, slrophantine et ouabaïm'. — L'emploi du
strophanlus dans le Iraitemenl de l'insuffisance cardiaque est de
date relativement récente. Il n'y a pas plus d'une trentaine d'années
que ce médicament est d'un usage courant, et c'est seulement
en 1885 qu'il a paru officiellement dans la pharmacopée française.
Le strophanlus a été considéré tout d'abord comme un excellent
tonique du cœur destiné à prolonger les elï'ets de la digitale, plutôt
qu'à se substituer à elle. On savait, de plus, que son principe ac ifi
la strophanline, était doué d'une action extraordinairement éner-
gique et, pour cette raison, on ne conseillait pas d'y avoir recours.
Dans ces dernières années, l'attention a été de nouveau a' tirée sur
ce médicament et plus particulièrement surl'ouabaïne, dont 1 emploi,
comme nous le verrons, constitue une ressource des plus précieuses
dans le traitement des affections cardiaques.
Les strophantus, lianes à suc blanc qui croissent dans certaines
régions humides des pays chauds, appartiennent à plusieurs vaiiétés
dont les plus connues sont le Strophantus hispidus du Gabon, le
Strophanlus Kombe de l'Afrique occidentale et le Strophanlus
g rat us.
Leur richesse en principes actifs va end 'croissant dans les graines,
les fleurs, les feuilles et les liges. En 1860, Fraser isola du strophan-
tus un glucoside,la strophanline. Actuellement, on en connaît un
assez grand nombre, différents dans leur composition et dans leur
mode d'action suivant la façon dont ils sont préparés et la plante
dont ils proviennent. C'est très certainement à ces circonstances,
comme l'a indiqué Hatcher, que sont dus la plupart des accidents
notés à la suite de l'emploi de ces substances.
Deux sortes de strophantines ont été utilisées jusqu'ici ; la stro-
phantine amorphe tirée du Strophantus hispidus et du Strophanlus
Kombe et la slrophantine cristallisée provenant de l'une ou l'autre
de ces plantes, ainsi que du Strophantus gratus. Mais, malgré sa
dénomination, cette dernière strophanline n'est pas toujours à l'état
de cristallisation parfaile.
Il n'en est pas de môme d'un autre glucoside extrait en 1888 par
Arnaud du Strophantus gratus et auquel il a donné le nom d'oua-
baïne à cause de son identité presque complète avec le glucoside
extrait de racocanthéra-ouabaïo. C'est certainement, — Tilfeneau
vient de le confirmer à nouveau, — le produit le plus stable de tous
les dérivés du strophantus ; aussi est-il nécessaire de spécifier,
quand on veut l'employer, qu'il s'agit de l'ouabaïne préparée par
Arnaud, car il existe une autre ouabaïne, démarcage du produit
français, extraite du strophantus par la méthode de Thoms el
désignée en Allemagne sous le nom de slrophantine cristallisée G.
.NOUONS GÉNÉRALES DE TRAITEMENT. «S— 743
Le tableau ci dessous, dressé par Roberl Halcher, montre la varia-
bilité extrême de toxicité des divers produits tirés du Btrophanlus
et l'importance qu'il j a, pour obtenir des effets dont ou soil sûr, ;i
s'adresser à un produit nettement défini. L'auteur ;i pris comme
unité dans bod tableau I milligramme d'où ibaïne cristallisée 'J-'
Thoms ou mieux de Blrophantine cristallisée *i :
Ouabaïne crist. (strophan [ne crist. Thoms) 0,1 milligr.
SLropliantiiie amorphe (Boeh. and S. en tubes scellé») 0,135 —
— — [H. and S. en poudre, échant. A . . 0,140 —
— — (H. and S. en poudre, échant. '.'• ... 0,170
— — (Merck, en poudre) o.'"1 —
Graines de slrophantus (échantillons divers) 3,5 —
— — (Kombe) ~.u —
Tcinlure (divers échantillons) 35,0 —
— (hôpital Bellevue) 70,0 —
L'action pharmacodynamique du Btrophanlus a été étudiée en
1865 par Vulpian et Pelikan, qui se sonl servis dans leurs expériences
du i>.>js<»n des flèches des Pahouins, don! la grande toxicité esl «lu.-
;'i la présence de bucs de Btrophanlus. Leurs recherches oui été
complétées ultérieurement par Fraser au moyen 'I'' la Blrophan-
tine. Il résulte de ces travaux que !«■ Btrophanlus esl avanl loul
un poison «lu cœur sur lequel il a une action élective toul a rail
remarquable. Aussitôt aptes l'ingestion d'une dose mortelle, 1<- cœur
si- ralentit, l<- ventricule se contracte de plus en plu-, -on débit
diminue et la mort survient au moment où le cœur, rigide, rétracté
cl vide «le sang, s'arrête p ir a excès de fonction , L'action B'exerce
d'abord mm- les ventricules; I--- oreillettes résistent plu- longtemps.
Enfin il esl prouvé que c'esl Burle myocarde même et non Bur lea
filets nerveux qu'agit le poison des flèches, et l'arrêt du cœur ne
relève ni de l'intervention «lu pneumogastrique, m '!<• celle du
bulbe ou '1'' la moelle.
Les autres muscles de l'économie -"ut également intéressés, mais
seulement après !<■ cœur, <pii subil le premier les effets du poison, à
cause de la richesse de Bon ii rigation. l ependant, si l'on donne des
doses minimes et longtemps proton-.'-. •-. les muscles striés ou les
muscles lisses de l'intestin <"i de l'estomac réagissent comme le
myocarde. Une raideur progressive les envahit, puis ils entrent en
étal de contracture définitive, en même temps qu'ils sont pâl<
vides de sang. I<i encore, l'action B'exerce directement Bur le muscle
sans p isser par l'intermédiaire du système nerveux.
Le poison ne semble pas agir sur les vaisseaux. Cette opinion, sou-
tenue toul d'abord par Vulpian <-t Pelikan el combattue ensuite par
Gottlieb, Kobort, Kokowski, doil être définitivement admise à la
suite des recherches <le Fraser et Langgaard, d't llto Vogl. Quant a
l'augmentation de pression observée aux doses thérapeutiques,
aussi bien chez les sujets normaux que chez les cardiaques, elle
7',', 11. VAQUEZ. — UALAI ILS DU CŒUR.
relève uniquement <1«' l'aclion Loni-cardiaque. Ajoutons encore que
le poison circule avec le saug, auquel il ne l'ait subir aucune altéra-
tion, — bien qu'il lui confère I"- propriétés toxiques qui lui sonl
propres, — el qu'il agit sur le myocarde par simple contact en se
fixant sur lui, comme le ferait une teinture ou une toxine.
La strophantine est donc bien le médicament cardiaque par excel-
lence et celui dont les elïels s'exercent uniquement sur le myocarde
el sur les libres musculaires dont il accroît le ton'is, snns in'erven-
lion d'autres facteurs. Peut-être influencerait-elle égalemen' la con-
ductibilité intracardiaque, comme l'a noté Jamieson, en allongeant
le temps de conduction et en augmentant la longueur de l'espace
a-c. ("elle action, encore discutée d'ailleurs, serait assez compa-
rable à celle de la digitale.
L'élimination — ou la destruction — delà strophantine est beau-
coup plus rapide que celle de la digitale ; mais on ne sait pas
comment elle se produit. En tout cas, la substance n'est évacuée ni
par le rein, ni par la salive, ni par le tube digestif et, en raison de
la rapidité de sa disparition, elle ne détermine pas d'elTets cumula-
tifs. Enfin, comme tous les poisons du cœur, elle es', un puissant
éméto-catharlique.
Tout ce que nous venons de dire de la strophantine s'applique à
l'ouabaïne, l'action de ces deux substances étant identique, de
1 avis de tous les auteurs.
Les formes pharmaceutiques les pîus généralement employées
sonl la teinture el l'extrait de strophantus. Jadis il existait deux
sortes de teinture : la teinture de Fraser eu 1 20 el celle de l'an-
cien codex au 1/5. Aujourd'hui, d'après les conventions in'ernatio-
nales, il n'y a plus qu'une sorte de teinture, la teinture au 1 10,
dont V gouttes correspondraient sensiblement — à supposer
qu on puisse établir une équivalence exacte, — à 1/10 de milligramme
de strophantine.
L'extrait se prescrit à la dose dô 1 à 6 milligrammes, dose arbi-
traire d'ailleurs, car l'extrait varie nécessairement suivant h plante
dont il provient, et il est impossible d'établir une relation quel-
conque entre sa toxicité el celle des diverses stropb mlines. Le
tableau dressé par Robert Hatcher (Yoy. p. 7 13) ne donne à ce sujet
que des approximations.
La strophantine, dont on avait, comme nous l'avons dit, aban-
donné l'usage, a été étudiée à nouveau en 1906 par Fraenckel, qui a
signalé ses merveilleux effets dans le traitement de l 'insuffisance
cardiaque grave. Il a insisté notamment sur l'aclion puissante et
rapide du médicament administré par voie veineuse. Ses résultats
furent confirmés par de nombreux ailleurs. Nous-même, avec 1 écoute
en 190;), en avons rapporté quelques cas très encourageants. Par
contre, on en a publié d'autres où la médication fut suivie d'accidents
NOTIONS GÉNÉRAL! S DE TRAIT] MENT. ::i -745
graves el même de morl subite. < lhauflard el Troisier en onl signalé
un indiscutable. Il concernail un jeune homme de dix-neuf ans
atteint d'une insuffisance milra'e à la période d'asystolie, qui fui
pris, une heure après une injection intramusculaire d'un demi-
milligramme de Btrophantine cristallisée, de frissons, d'angoisse,
île dyspnée, de vomissements, Buivis de convulsions el de morl
dans l'espace <l 'un quarl <l 'heure.
Ces échecs douloureux nui discrédité ce mode de traitement, et
un certain nombre de nos collègues on France et à l 'él ranger «'ii onl
conclu que c'était une méthode dangereuse qui devait être bannie
;'i lonl jamais de la thérapeutique.
Le souvenir <\<-< effets surprenants observés chez quelques-uns
de nos malades nous empêcha de souscrire à ce verdict, et, loin de
renoncer ;'i la slrophanline, nous en reprîmes l'étude, avec Lutem
bâcher, dans l<- bul <l<- trouver la cause des insuccès el le moyen d j
remédier.
Il nous |>;mii bientôt évident que les dangers de la slrophanline
Lenaient, pour la plus grande part, ;i ce que sa i"\i<iir varie Buivanl
la façon <l<>ni elle esl préparée el la - 1 1 1 > - 1 . 1 1 1 < • * • don! elle provient.
Km second lieu, son action 1 1 « » * - i \. « - esl accr lu fail que la h ma-
niable, c'esl à dire l'intervalle qui sépare la dose utile delà
toxique, esl très étroite. Pour ces raisons, il fallait, pour éviter
les accidents, chercher parmi les multiples dérivés dustrophantusun
produit de moindre toxicité, <>u i<>iii au moins d'activité constante.
Sur noire demande Arnaud, <l<>ni la compétence en matière de Btro-
phantine in>us était bien <-"ii , se livra ;• de nouvelles recher
chesel arriva à isoler un cerlain nombre de produits « 1 « « 1 1 1 la puis-
sance loxique était 1res inférieure à celle des Btrophantines
cristallisées livrées dans le commerce Malheureusement, leur
activité thérapeutique était <'n même temps très réduite. Arnaud
poursuivait Bes travaux quand la mort esl venue le surprendre.
Entre temps, il nous avait conseillé de reprendre l'étude «lu gluco-
side <|u il ;i\ .ni isolé du Slrophantua gralui el auquel il ayail <l"iui<-
le nom d'ouabaïne. A i et i flet, il nous confia quelques gramn
la substance préparée dans son laboratoire, Bubstance d'un< cristalli-
sation parfaite, d'une fixité d'action remarquable el dont la loxi< i é
n'est pas plus grande que celle <l«' la Btrophantine amorphe.
Nous avons trouvé dans l'ouahaïne le médicament que nous cher-
chions el «|iii possède tous !»■- avantages <!<• la Btrophantine sans <-ii
avoir les inconvénients. Elle présente la même action Burle
myocarde, dont elle augmente l<- tonus, enmêmetemps qu'elleélève
la pression artérielle, <•! cela 1res rapidement. Comme la slrophan-
line elle ne Bemble pas agir sur les autres propriétés «lu myo<
Jamais nous n'avons constaté '!«• modifications '!■• la conductibilité;
l'excitabilité n'est pas non plus intéressée, ou du moins les ex :
746 II. VAQUEZ. — MALADIES DU CŒUIl.
tôles, si fréquentes ;ij>rès l'emploi de la digitale, sont exceptionnelles.
Quant à la coatractilité, elle paraît influencée favorablement, mais
d'une façon pour ainsi dire indirecte, les libres réagissant plus faci-
lement à la contraction, du fait que la tonicité myocardique est re-
devenue normale. Disons enfin que nous avons pratiqué près
de 2 000 injections d'ouabaïne sans observer d'accidents graves et,
à plus forte raison, de cas de mort.
Les injectionsintravasculairesqui constituent, comme nous l'avons
dit, la méthode de choix, demandent à être pratiquées avec un soin
particulier en raison de l'action irritante de la solution. Si, par
malheur, il s'en écoule quelques gouttes hors delà veine, il s'ensuit
des douleurs très pénibles, une inflammation plus ou moins étendue
et parfois môme un sphacèle localisé de la peau et du tissu cellulaire.
Ajoutons que les solutions doivent être fraîches et que la quantité
d'ouabaïne à injecter est d'un quart de milligramme, l'injection
pouvant être renouvelée trois ou quatre fois à douze ou vingt-quatre
heures d'intervalle.
Quand on se conforme à ces indications, la médication par l'oua-
baïne ne présente aucun danger; tout au plus constate-t-on quelque-
fois des nausées, rarement des vomissements, et seulement lorsque
Ton veut forcer la dose du médicament ou le nombre des injections.
Enfin, tout récemment, nous avons injecté l'ouabaïne sous la peau
en l'associant à un centigramme de novocaïne, suivant la méthode
préconisée par Foulard et Sicard pour le néo-arsénobenzol. Ces
injections sont à peu près indolores, ce qui constitue un grand
avantage, mais nous ne savons pas encore si elles ont les mêmesetlets
thérapeutiques que les injections inlravaseuiaires.
La digitale et le strophanlus constituent les médicaments car-
diaques par excellence; les autres ont une efficacité bien moindre et,
d'ailleurs, leur action pharmacodynamique n'a été étudiée qu'assez,
incomplètement.
Adonis vernalis. — Plante de la famille des renonculacées, elle
contient un glucoside, l'adonidine. D'après Ilenrijean et Honoré,
de faibles doses d'adonidine provoqueraient chez l'animal un ralen-
tissement du cœur avec augmentation de l'énergie des contraction-
et une accélération arythmique aboutissant à un arrêt du cœur en
systole. Elle n'aurait pas d'action diurétique propre. Chevalier a pré-
tendu cependant que l'adonis agirait sur le rein a la façon de la
scille. Roch a fait usage dans le service de Bard (alors à Genève
de V Adonis vernalis à doses élevées chez des sujets atteints de
cardiopathies à la période d'insuffisance. Les résultats lui ont paru
très inférieurs à ceux de la digitale.
On emploie les feuilles et tiges de V Adonis vernalis à la dose de
4 à 8 grammes pour 2.'>0 grammes d'eau, ou la teinture à la dose de
2 à 5 grammes.
NOTIONS GÉNÉRALES DE l KAITE.MI..M . «8—747
L'adonidine se prescrit en pilules de 5 milligrammes : deux à quatre
par jour.
Muguet Convallaria maïalis). — Il ne semble pas avoir une acl ion
plus efficace. Germain Sée en faisait cependant grand is Suivant
lui, sas propriétés diurétiques seraient |»lu> promptes, plus énergiques
et plus durables que celles de la digitale. Pouchet prétend que, comme
elle et à condition <le l'employer à fortes doses, il ralentit les I
ments «lu cœur. Mais Roch et Cramer oui prescrit la teinture de
Convallaria à 1 p 5, à la dose de I i 6 grammes pendant plusieurs
jours, >;m> r.msiairr d'rilrts appréciables, -li / des malades qui
réagissaient pourtant bien à la digitale.
On donne le muguet sous la forme d'extrait aqueux contenant deux
i iersde feuilles H de racine «-l un tiers le tige et de fleurs, '!«• teinture,
d'infusion <l«- fleurs, à la dose de 3 è i grammes par jour ou de
convallamarine, à celle de 10 à 2 I centigrammes.
Genêt. — Légumineuse papilionacée des régions tempérées, le
genêt comprend deux espèces, dont le genêt à l>alui Genisla icopa-
ria), csl seul utilisé en thérapeutique en rai--<>;i de la substance
actii e, la Bpartéine, «iu'iI contient ■
La spartéine a une action prédominante et élective sur le fonction-
nement «lu cœur. Elle augmente la durée des contracti >ns,
passur la pression artérielle, et son aclio l diurétique est ■< peu près
qui Se. La spartéine ne convient donc pas au cas d'insuffisance i ar-
diaque compliquée d'œdème et à évolution lente, mais elle n'est pas
Bans influence sur les défaillances subites du cœur, par exemple dans
le coll;i|isn- docaidiopathies et des maladies infectieua - E e doit
être donnée alors à doses plus élevées '|u<- l'ordinaire.
La drogue entière, employée sous formedesuc de genêt, adesactions
différentes. Elle possède notamment une influence diurétique plus
marquée, «lu»' à l'intervention de la scoparine, qui a un effél stimu-
lant sur l'épithélium rénal. Aussi est-ce ce médicament <•« n< >n la
spartéine qu'il faut prescrire contre l'insuffisance cardiaque suh
avec rétention œdémateuse. On doit, de plus, bien spécifier qu'il
s'agit du genél à balai, car il existe une espèce similaire, e -
d'Espagne Genisla juncea , difficile à distinguer du précédent, <|ui
croit surtout dans 1<- Midi et qui contient une substance, la cytisine,
susceptible de provoquer des accidents éméto-catharliques, avec
torpeur, faiblesse el tremblement. Nous lc> ;i\<>n- observés •« < l»"u v
reprises. Cette résen e faite, nous considérons le genêt è balai, « 1» «nn«*
en infusion ou sous la forme de suo, comme une substanc
dépour\ ue d'actii ité.
Quant à la Bpartéine, on la formule Burtout en injections, i
la dose '!<• 5 ou mieux 10 c mtigrammes, ou même plus tu
besoin.
Apocj ii u m. — Le chanvre du Canada, est très employé comme «diu-
748 II. VAQUEZ. — MALADIES DU CŒUR.
relique aux États-Unis, où on lui donne le nom de « trocart végétal ».
Son action sur le cœur serait analogue à celle de la digitale et du
strophanlus. Il diminuerait la fréquence des battements et en
augmenterait l'énergie. Ce médicament demanderait à être étudié
plus complètement, car il n'est pasdénué de puissance. On prescrit
la poudre de racine a la dose de 0er,10à 1 gramme, ou]la teinture à la
dose de I à 3 grammes. 11 est indiqué de commencer par les dose- les
plus faibles, en augmentant ensuite progressivement, en raison des
efï'els toxiques qui pourraient survenir.
Aubépine. — Elle jouit d'une certaine vogue comme médicament
sédatif du cœur, bien qu'elle n'ait pas été étudiée scientifiquement.
On emploie les fleurs d'aubépine en infusion à la dose de 2 ou
3 grammes, ou la teinture à celle de 1 ou 2 grammes.
Caféine. — Isolée du café par Runge en 1820, reconstituée synlhé-
tiquement par Fischer, elle est contenue dans un grand nombre de
plantes, le café notamment, et surtout le thé, qui en renferme une
quantité beaucoup plus grande.
A doses fortes, la caféine provoque une vaso-constricti.m périphé-
rique et une augmentation de la pression artérielle. Mais celle-ci est
précédée d'une diminution passagère et parfois assez considérable de
la pression. Dans un cas où nous avions donné 80 centigrammes de
calcine en deux fois à quelques minutes d'intervalle, la pression
s'abaissa de 3 centimètres pour remonter, vingt minutes après, à
un chiffre supérieur de 2 centimètres à la pression antérieure
L'action hyperlensive est. accompagnée de ralentissement et
d'accroissement d'énergie des battements du cœur.
L'elfe t diurétique de la caféine n'est pas négligeable. Il résulte,
d'une part , de l'augmentation de la pression. de l'autre, d'une suracti-
vité de l'épithélium rénal. Expérimentalement, la caféine donne des
résultats supérieurs à cfuxde la digitale, manifestement inférieurs
en clinique, chz les malades porteurs d'oedème. D'après Taylor,
elle atteindrait son maximum d'action vers le qua iièiue jour. Son
inconvénient principal consiste dans son pouvoir excito-moteur
sur le système nerveux et da'is l'agitation qu'elle provoque.
Le café en nature a la même action. Mais, comme l'ont noté Bus
quel et Tiffeneau, celle-ci est nulle quand on faitusage de café déca-
féiné.
On emploie la caféine, soit en potion, soit en injections hypoder-
miques, dont la meilleure formule est la suivante :
('. itV'ine 28r,50
Benzoate de soude 3 grammes.
Eau distillée Q. S. p. io centimètres cubes.
i centimètre cube correspond à 25 centigrammes de caféine.
Il ne faut jamais faire usage de concentrations supérieures, ni île
préparations qui ne soient pas bien fraîches, lue bonne précaution
NOTIONS GÉNÉRALES DE TRAITEMENT. »»— 749
[(oui- éviter ['action excitante de la caféine esl '!<• prescrire i n même
temps une dose de 0^,50 à I gramme <!«• bromure de polassium
Théobrominc. C'esl une dimâlhylxanlhine tirée du cacao el
homologue inférieur de la caféine EH I insoluble dans IVau,
môme bouillante, mais sa - tlubililé peul ôlre augmentée quand on
la mélange avec des benzoatea <>u des salicylales alcalins. La diuré
tine esl un composé de salicylate de soude el de théobromine, el
L'agurine une combinaison an dogue on L'acétate de soude remplace
le salie) late.
La théobromine agi! Lrès faiblement sur l'appareil circulatoire el
presque uniquement sur l'épilhélium rénal, qu'elle inii<- en raison
de son élimination par cette voie àl'étatde monomélhylxanthine. Elle
a le grand avantage de ne p is s'ac cumuler, ce q li <-n permet l'emploi
lin1'-* Hic indéfini. Par contre, elle provoque souvent delacépha
des nausées et même souvent des vomissements, que l'<>n peutéviter
<lan- une certaine sure <-u fractionnant i< s doa
( )n emploie la théobromine el la «I uré ine à la dose moyenne
de l*r,50 à _' grammes par jour, l'agurine à celle di i<>.
Pour remplacer la théobromine de provenance allemande, on vend
en France sous le nomdethlosalvose ou <l«- théosol desi luilstoul
aussi recommandables.
Théocine. - La théocine ou théophylline synthétique esl le
premier des alcaloïdes du thé réalisé en grand par synthèse.
Elle agit Bouvenl comme un puissant diurétique ; analogue à la
théobromine, elle répond aux mêmes indications. Elle produit
fois el surtout à jeun des troubles digestifs ; aussi 'l"ii on la donner
aux repas ou avec «lu lait. I a dose esl de i gramme à .' grammes
par jour, en cachets de 50 centigrami
L'acétate <!<' théocine Bodique, bien plus soluble, agit également
plus vite. Il peul provoquer des accidents: aussi avons-nous
reuoncé à s< >n emploi.
Nltrites lis ont été introduits dans la thérapeutique par Lauder
Brunton en 1*7 1 el par Murrel,qui, en i s7'.». :i signalé l'elficacitéde
la trinitrine dans le traitement de l'angine de poitrine. Breadburj
et Leecii onl étudié comparativement et d'une manière plus complète
l'action des dviers nitrites sur 1 organisme, rluchard en •< \ i _r.in~.'
l'emploi en France, et nous avons fait nous-même en 1908 '!<• nou-
velles n- lier, hes expérimentales et clinique s sur l'action de < es livera
médicaments.
I> une façon générale, I ssnilrites provoquent un abaissement de la
pression artérielle, très rapide '•! très important quan I <>u s'adi
.m nilrite d'amyle en inhalation, beaucoup moindre avec la trinitrine
ou les ai tri tes alcalins.
Avec \o nitrilt tfamyle, il se manifeste vers la septième ou
la huitième seconde, atteint 6 à " centimètres de mercure, puis
750 II. VAQUEZ, -r MALADIES DU CŒUR.
suivi, après <I<mi x minutes, d'une phase réactionnelle au coui> de
laquelle la pression revient à son chiffre antérieur <-t <|ii« ilq jefoismrme
le dépasse. Ces phénomènes sont accompagnés d'une accélération
delà fréquencedu pouls, laquelle peut atteindre jusqu'à 200pulsalions
à la minute, mais pour quelques secondes seulement.
La trinilrine provoque de même un abaissement de pression, mais
l>l'i- tardif et moins prononcé ; parfois même il fait complètement
défaut, peut être parce qu'il est masqué par le retour de la phase
réactionnelle. Il se produit vers la deuxième ou la troisième minute,
pour disparaître vers la quatrième, et il est plus ou moins marqué
suivant la rapidité de la diffusion du médicament dans l'organisme ;
aussi, comme Ta noté Leech, est-il indépendant des dosesemployées.
On prescrit la trinilrine en comprimés ou en solution. Les compri-
més sont d'un usage plus pratique, mais leur action est parfois infi-
dèle. La solution agit plus vite. On donne trois ou quatre gouttes
de la solution alcoolique à 1 p. 100 dans de l'eau ou une potion.
Le tétranitrate d'érylhrol ou tetranitrol, assez prisé par les
médecins anglais, aurait des effets de môme ordre, mais plus persis-
tants. On l'emploie en comprimés à la dose de 2 à 3 milligrammes. Il
a l'inconvénient de provoquer souvent des sensations pénibles de
battements dans la tête.
Les nilriles alcalins ont une action encore plus lente, mais, au
dire de certainsauteurs, Lau 1er Brunton notamment, beaucoup plus
durable. Nous n'avons rien obtenu du nitrite de potasse. Le ni t rite
de soude est certainement plus efticace, encore faut-il en user à dose
assez élevée, 08r,15 par exemple, sans plus, en raison des vertiges
et des vomissements qui pourraient se produiro.
Les nitrites organiques et alcalins sont essentiellement vaso-dila-
tateurs, et l'action spéciale du nitrite d'amyleet de la trinilrine dans
l'angine de poitrine serait due à la localisation de la vaso-dilatalion
sur le territoire des artères coronaires.
Ces mêmes médicaments donnent également de bons résultats dans
le traitement de l'œdème aigu du poumon et des hémoplysies des
tuberculeux, cequi sembleassez paradoxal, élantdonnée l'action vaso-
dilatatrice que nous venons de signaler. Mais la contradiction n'est
qu'apparente. En effet, si l'administration des nitrites provoque
une vaso-dilatation active, celle-ci reste limitée à la grande circulât ion,
notamment à la circulation des membres supérieurs et de la tète, où
elle se révèle par une rougeur p'usou moins généralisée avec sensa-
tion désagréable de distension etde battements. Par contre, elle déter-
mine de la vaso-constiii lion dans le domaine de la petite circulation.
C'est ainsi que l'injection intraveineuse de nitrite d'amyle chez l'ani.
mal est suivie d'une élévation de la pression dans le poumon avec
anémie de l'organe, lequel, comme l'ont montré Pic etPeliljean, ne
reprend sa coloration normale qu'après huit ou dix minutes. On
NOTIONS GÉNÉRALES DE TRAITEMENT. i:<
comprend dès lors l'efficacité des nitrites organiques contre l< - acci-
dents m- li'in ilcux ou hémorragiques liés aui fluxions pulmonaires
où ils sembleraient a priori contre indiqués.
o pi ii m ei si's dérivés. Ce aonl des sédatifs puissants de la cir
culation. Ils abaissent la tension sanguine et jouissent de propriétés
eupnéiques remarquables. Aussi conviennent-ils merveilleusement
dans Le traitement des crises vasculaires, car il- agissent à
1rs vaisseaux < I < » 1 1 1 ilsdiminuenl les spasmes, sur la respirationet but
le système ni rveux. A ce titre, l'opium etprincipalement la morphine
sont toujours indiqués au cas de roinplicnlion soudaine, doulou-
reuse «»ii dyspnéisantej «■ 1 1 < •/: les aortiques ou les Bujets atteints
d'hypertension artérielle. Souvent alors, contrairement & ce que Ton
pourrait craindre, les opiacés n'onl pas d'action fâcheuse -ur la
diurèse. Mais il n'en est pas de même dans les cas d'insuffisanc
diaque progressive, où ils ont le grand inconvénient de diminuer la
sécrétion rénale; aussi est-il préférable de s'en abstenir, à moins
qu'il n'\ ail lieu d'intervenir coûte que coûte contre des acci lents
particulièrement pénibles. Disons encore que l'opium peut être
associé avec avan'age à d'aulres médicaments c irdiaques, ladig
notamment, ou la trinilrine, dans le traitement de l'insuffa
cardiaque par distensi m ventriculaire gauche.
Adrénaline, Elle ;i été introduite r< c immenl dans la thérapeu-
tique des cardiopathies. En 1909, John a dil en avoir obtenu de très
bons résultats < n injections II tra veineuses chez des mala les <'u . lai
de collapsus cardiaque. Il s'est, à cette occasion, demandé si l'insufG-
sance surrénale ne jouera I pas un tôle import ni dans celte sorte
d'accident. Celte hypothèses été reprise ultérieurement parj
B la cher a également recommandé l'adrénaline d ms la myocardile
aiguë diphtérique, H Clerc dans la d sfaillance a*'guë du cœur.
L'adrénaline agil en augment int la fréquence d i | ouïs el la pres-
sion artérielle. D'après B acher, cette action commencerait à se faire
sentir dix ou quinze minul s après l'injection et durerait environ
quatre heures. Cl rc préconis ?con optimale dose de 3 centimètres
cubes de la solution au millième injectée en trois f< is dans les \ ingt-
quatre heures.
INDICATIONS ET MODES D'EMPLOI DES MOV1 NS
I HÊRAPEUTIQUES.
PÉRIODE D'ADAPTATION. — Le rôle du médecin commence le
jour où la cardiopathie aura été constatée, même bî el e n'a | as
encore donné lieu à des troubles notables. Rôle particulièrement
délicat alors, parce que les malad< s, ne Be Bentant menacés par
aucun accident, répugnent à changer leurs habitu les <•! à restreindre
leur activité. Nombre d'entre eux réclament en effet de la médecine
752 II. VAQUEZ. — MALADIES DU CŒUR.
qu'elle leur permette d'oublier l'hygiène. Il la ni donc, comme le <lil
Potain, leur faire comprendre que, pour eux, l'arl de vivre en santé
csi en partie c lui «le maintenir leurs fonctions dans des limites
qu'ils ne peuvent franchir impunément, qu'ils ne sauraient les
apprécier d'eux-mêmes et que le plus grand service que le médecin
puisse leur rendre est de les leur indiquer à temps el avec précision
On recommandera aux sujets atteints de cardiopathies valvulaires
consécutives à des attaques de rhumatisme d'éviter le séjour à la
mer ou dans des lieux humides qui les exposerait à de nouvelles
rechutes. Les climats secs et tempérés, à l'abri des changements
brusques de température, sont ceux qui leur conviennent le mieux,
ainsi qu'aux malades en état d'hypertension artérielle. On con-
seillera aux uns et aux autres, si leur situation le permet, de
passer l'hiver dans le Midi, de choisir des endroits abrités, un peu
éloignés de la mer, et de demeurer à la maison au moment où
s'établissent ces périodes de vent continu qui leur sont toujours pré-
judiciables. Toutefois, si ce déplacement n'est pas possible, il- ne
souffriront pas trop de rester dans nos régions, pourvu qu'ils aient
soin de se mettre à l'abri des inclémences de la température.
A tous, entin, il faudra défendre d'habiter ou même de résider, ne
fût-ce que pour quelques jours, dans des endroits élevés. Lue
altitude de 600 à 700 mètres ne leur est pas nuisible; souvent
même ils s'y sentent plus à l'aise, ils y respirent mieux, et l'air leur
paraît plus léger. Mais ils ne doivent pas dépasser l'altitude de
1 000 à l 200 mètres, laquelle pourrait ne pas les incommoder s'ils
s'abstiennent de toute activité physique, nuis qui serait mal sup-
portée au cas contraire. Au dire de nos confrère- de l'Amérique
centrale, où, en raison de la chaleur, les viiles sont à une très
grande hauteur, les malades atteints de cardiopathies valvulaires
ou d'hypertension artérielle y tolèrent impunément ces lésions
quand les conditions de leur existence permettent un repos prolongé ;
mais les travailleurs manuels ne manquent pas de présenter assez
rapidement des troubles de l'adaptation cardiaque.
Les exercices musculaires ne doivenl jamais aller jusqu'au surme-
nage. Les mouvements brusques ou violents sont beaucoup plus à
redouter que la marche, si prolongée soil-elle, pourvu que ce soit en
terrain plat. Très souvent des malades, dont l'aptitude cardiaque
paraissait jusque-là normale, présentent inopinément des troubles,
graves et persistants, pour avoir voulu soulever des fardeaux trop
pesants ou s'être laissés aller à une course précipitée de quelques
minutes.
L'alimentation ne doit pas être réduite sans raison; mais il faut
qu'elle soit, fractionnée en plusieurs repas, que ceux-ci ne -ment pas
trop copieux, de façon ;'i éviter la surcharge gastrique et sa réper-
cussion sur le système circulatoire. Tous les aliments, toutes les
Nu'lMiNs <.ï:.\i:KALES DE TRAITEMENT. 'l'.i
boissons susceptibles de produire quelque excitation seront sévère-
ment proscrits ; le thé el le café devronl toujours être pris en quan-
tité modérée. Bien qu'à celte période les malades soient encore en
état d'éliminer le sel, on fera bien cependanl de leur dire d'en user
discrètement. Prescrire dès ce moment, comme on le fail trop sou-
vent, un régime complètement déchloruré, c'esl s'exposer •• ce qu'il
leur répugne quand il sera nécessaire. La quantité de liquide :
;m\ repas sera toujours minime el ne dépassera pas 1 iOO .»
i 500 grammes dans les vingt-quatre heures. I ne quantité supérieure
agirait, comme njus l'avons dit, défavorablement sur la pression
artérielle h l<- travail du cœur, Burtout s'il existe, el c'esl ce qui
a lieu chez nombre de malades, un retard, si léger »oil il. dans
l'éliminât ion des boissons.
Certaines cures hydrominérales sont à recommander. Nous nous
sommes bien trouvé d'envoyer à t : < » v .- § t ou 6 Bourbon-Lancj les
sujets jeunes récemment atteints d'une cardiopathie valvulaire, h la
suite <1<- rhumatisme ou de toute autre maladie infectieuse, il
1 101 1 -. a Bemblé qu'ils s'adaptaienl plus facilement ensuite aux
l roubles circulatoires provoqués par la lésion. Ces mêmes eaux
ont, chez les mal ides hypertendus, une action Bédative qui résulte,
pour une part « I « - l'abaissement, peut-être un peu aléatoire, de la
pression artérielle, pour use autre au moinsaussi importante, «lu
repos intellectuel et physique et du régime alimentaire Elles ont
en tout «as pour effet de lelarder la défaillance cardiaque el les
ruptures vasculaires, bj fréquentes chez ces sujets.
Si les troubles pré lominants consistent dans un retard de l'élimi-
nation rénale, c'est à des eaux plus spécialement diurétiques qu'il
faudra recourir :Évian, Vittel, Contréxeville, elc . etc., où l'on aura
soin de prescrire, au début, des doses minimes «l<- liquide à prendre
le malin au lit, puis, progressivement, des doses plus fortes, après
tftté pour ainsi dire la susceptibilité des malades D celle I on, la
cure donnera Bon maximum d'effet avec Le minimum de danger.
Il nous reste maintenant à exposer quelques considérations par*
ticulières relatives à la vie sociale : occupations professionnelles,
service milil lire, mariage, emploi des moyens anesthésiques.
Le choix d'une carrière n'a pas lieu d'être envisagé lorsque la
diopalhie ou I--- troubles de l'appareil circulatoire ne -<>m re< onnus
qu'assez tardivement, les sujets élanl trop Bouvent alors, en :
de leur Age, dans l'impossibilité <\<- changer leur mode d'existence. I -
ne doivent pas moins être mis en - »nlrc les dangers auxquels
les exposeraient des fatigues excessives. L'intervention <lu médecin
.•-i plus efficace quand <>n ;i affaire à un Bujel jeune qui o<
encore prononcé sur ce qu'il fera plus lard, < i il est indiqué alors
d'insister auprès le lui >u de ses parents pour qu il ne s'engage p.i-
dans une voie qui pourrait lui ôtre préjudiciable, lu travail de
Traité m xih WII1. —
T.v, II. VAQUEZ. — MALADIES DU CŒUR.
bureau, la carrière adminisliMJtive, dont les profits a »:it miigre-, il
c~i vrai, mais où il est rare qu'on se Lue au Lravail », sont les oecu-
pations qui lui conviendront le mieux. Toutefois, si son ambitionest
plus haute, il aura la ressource de se consacrer à des labeuos intel-
lectuels, à des travaux d'art par exemple, d'histoire, de littérature
ou de science.
La question du service militaire, en ce qui concdrne les sujets
atteints de lésion valvulaire, paraissait réglée jusqu'à la dernière
guerre, les médecins militaires refusant systématiquement de l'-
incorporer. Depuis, quelques auteurs ont prétendu que certaines
cardiopathies n'étaient pas inco npalibles avec le service armé,
sous prétexte que nombre de soldats porteurs de rétrécissement ou
d'insuflisance de l'orifice mitral ou aortiquc avaient pu supporter
les fatigues d'une longue campagne. Mais il ne s'ensuit pas que leur
résistance soit'la même [que c die des sujets indemnes de lésion. En
l'ait, et à mesure que la guerre se prolongeait, nous avons vu revenir
de l'avant tous les so'dats qui présentaient des vices graves du
cœur. Il avait suffi, pour que celui-ci fléchît, qu'an exercice intem-
pestif, une émotion un peu vive vinssent troubler un équilibre cir-
culatoire essentiellement instable maigri les apparences. C'était
bien la preuve qu'entre eux et leurs camarades la partie n'était
pas égale. Aussi avons-nous eu toujours pour règle de les maintenir
à l'arrière, en les alîe;tinlà un travail sédentaire si leur aptitude
fonctionnelle cardiaque n'était pas notablement entravée, et en les
réformant dans le cas contraire. Nous avons agi de même pour les
hommes dont la tension artérielle dépassait 10 ou "20 centimètres de
mercure, — ce qui n'est pas rare à l'approche de la quarantième
année, — et pour ceux qui étaient atteints d'arythmie complète ou
d'extrasystoles, quand l'exani3n radioscopique'montrait un accrois-
sement impor'ant des diamètres du cœur.
La question de l'opportunité du mariage chez les cardiaques a
donné lieu a de nombreuses controverses que nous avons déjà expo-
sées. Nous rappellerons seulement i.i les conclusions auxquelles
nous sommes arrivé.
Chez l'homme, la vie de célibataire n'est pas nécessairement une
vie de repos sexuel. C'est même parfois tout le contraire. 11 n'y
aurait donc aucune raison pour déconseiller le mariage, >'il n'y
vail pas à considérer aussi l'intérêt de la femme, dont l'existence
.erait associée à celle d'un sujet dans un état de santé précaire.
L'avenir de garde-malade qui lui e>t réservé tôt ou tard doit faire
hésiter le médecin et l'engager à donner un avis défavorable, à
moins que sa décision ne se trouve entravée, comme cela est trop
fréquent, par les liens du secret professionnel.
Chez la femme, le problème est plus délicat S'opposer systémati-
quement au mariage, comme le conseillait Peler, est une résolution
NOTIONS GÉNÉRALES DE rRAITEMENT. Il
irop draconienne el souvent illill>-lili^'•''. car l'expérience montre «ju<;
beaucoup de femmes atteintes d'insuffisance aortique oti mon
rétrécissement mitral sont capables de mener à bien |">ur eli
leurs enfants une ou plusieurs gro Aussi la décision d<
i elle ôlre basée, non sur une idée préconçue, mais Bur l'examen
de chaque cas en particulier. C'est, comme l'on «lit. une ques-
tion d'espèces. Notre avis est qu'en pré diopalhie
complexe on <l"it interdire le mariage; l'autoriser, par contre,
quand il s'agit d'une insuffisance aortique ou d'une insuffis
mi traie isolées, sans trouble de l'adaptation, en ayant soin tout»
de ne rien cacher des aléas qu'une gn Bse — pourrait entrain*
ce qui concerne le rétrécissement mit r;< 1 pur, c'< st le degré de la
lésion <|ui dictera la conduite à tenir, h le mariage, possible quand
la sténose est peu - >rrée, serait plein de périls dans le i as contraire.
Nous ayons suffisamment indiqué 1< - éléments sur lesquels on doit
baser son a\ is pour ne plus avoir à j revenir.
Reste une question à envisager, qui a i rail à l'aneslhésie chei
cardiaques.
U est généralement admis que les sujets atteints d'une affection
organique du cœur ne peuvent pas, à m. un- «l >umis
à l'action <lu chloroforme, do crainte d'une syncope mortelle.
Cette crainte ne nous paratJ pas fondée, En Hi on ne voit pas
comment lésion cardiaque favoriserait l'apparition d'une syn-
cope et, «mi pratique, nous avons fait opérer nombre de ma
afTe :tés de cardiopathies valvulaires, d'arythmie complète, de rayo-
cardite Bcléreuse, ou de Bymphyse péricardique Mater
d'accident Mackenzien'ena pas observé non plus. Il «lit m<
endormi impunément un Bujetqui présentait un I du cœur.
Or n'est ce pas en pareils cas qu'une syncope aurait él< ii<-r.'
<>u sait, par contre, quecet accident se produit quelquefois inopi-
nément chez des individus Bains ou «-n t < >u i cas ind< mnes d'aff<
cardiaque. Sans en chercher l'explication, m »ns seulement
que l'appréhension excessive de certains malades pour le cl
forme <l<>it en faire rejeter l'en ploi, i ar c'est, à notre •
principale de la si ocope.
L'anesthésie par l'éther, qui semblerait a priori préférable
l'esl cependant pas, en raison de la congestion bronchique il des
complications pulmonaires nu 'elle peut provoquer.
PÉRIODE D'INSUFFISANCE CARDIAQUE CONFIRMEE I
fisance cardiaque revêt, on le sait, des as]
conséquent, elle n'i -t pas toujours justiciable du même irait. mu. 'ni.
1 ainsi que l'angine de poilrii i t l'œdèu
poumon, liés à la défaillance aiguë du t remploi
de moyens i nergiqui s, m oins justifiés dans l< - sysloliqu
Bubas) loliques | ar dilatation |
756 11. VAQUEZ. — MALADIES DU CŒUR.
Le traitement des maladies du cœur nécessite (Jonc une connais-
sance approfondie de la pathologie el de la matière médicale.
Mais le médecin y trouvera la satisfaction de pouvoir attribuer
à sa médication les heureux effets qu'il aura obtenus, la part du
hasard \ étant assurément moins rare que dans toute autre branche
de la thérapeutique.
Une autre raison d'intérêt, d'ordre plus scientifique, résulte du
mode très spécial de l'action des divers médicaments cardiaques.
Ceux-ci ont, à coup sur, pour but principal d'améliorer les fonc-
tions troublées du cœur et des vaisseaux, mais ils provoquent en
même temps, dans le rythme des battements et le régime de la pres-
sion, des modifications bien dignes d'éveiller la curiosité chez le
médecin, pourvu que sa vue ne soit pas bornée aux nécessités immé-
diates de sa profession. La digitale, par exemple, n'eat-elle pas à la
fois un médicament et une sorte de substance d'épreuve, analogue
à celles que l'on emploie dans les laboratoires pour connaître le
fonctionnement normal ou pathologique des organes? En détermi-
nant chez tel ou tel sujet un ralentissement des battements du cœur,
un blocage de la contraction, une arythmie extrasystolique, de
l'alternance du pouls, elle donne l'occasion d'étudier les change-
ments [qu'elle produit dans chacune des fonctions du cœur et d'en
déduire des notions nouvelles sur leur nature et sur leur mécanisme.
L'emploi des médicaments cardiaques rapproche ainsi l'œuvre du
médecin de celle _<lu .physiologiste. Il l'incite à se demander à
chaque instant le pourquoi des choses qu'il observe "et à «'tendre ses
connaissances sur les différents problèmes de physiologie et de patho-
logie soulevés par la ma'adie.
Deux considérations d'ordre plus pratique doivent dominer la
thérapeutique de l'insuffisance du cœur.
La première, c'est que les moyens d'action sont d'autant plus effi-
caces que le traitement aura été appliqué plus tôt. Aussi est-il néces-
saire d'avertir les malades qu'il est de leur intérêt de recourir aux
conseils du médecin dès qu'ils verront se manifester quelques sign •-.
— anhélation progressive, œdèmes périphériques, diminution de-
urines, augmentation de poids, — témoignant que le cœur va bientôt
être incapable de maintenir l'équilibre circulatoire. Très souvent,
à ce moment, une immobilisation de quelques jours, un régime plus
stricl qu'à l'ordinaire, une médication très simple suffisenl à guérir
des accidents qui, plus tard, résisteraient opiniâtrement à un trai-
tement plus énergique.
La deuxième est qu'il ne faut abandonner le traitement qu'après
la guérison de tous les troubles provoqués par l'insuffisance car-
diaque. En le suspendant alors que les œdèmes n'ont pas complète-
ment disparu et que la diurèse n'a pas repris son cours normal, on
s expose à voir reparaître à la première occasion des acci lents sem
NOTIONS GÊN1 RALES DE TBAITEMENT. 88— 757
blables à ceux donl <>n aura eu parfois grand'peine à triompher.
Je terminerai par une rem irqu ■ relative fi l'idée erronée '|u<- I on
sefail d'ordinai e des indications de ladigi aie. Nombre de médecins
pensent encore qu'en mat'ère de cardiopathie valvulaire c'esl le
siège <!<• la lésion qui « 1 • * a ■ dicter la conduit • à tenir. Rétrécissement
mitral, pas de digitale, « I î - • • 1 1 1 les uns; lésions aortiques, pas de
digitale, < I ist;, i les autres et, fi Buppo3er qu'ils aienl également
raison, on arriverai! fi celte conclusion paradoxale qu'elle n'es!
presque jamais indiquée. Or, Huchard a ôcr«( il 3 ;i trente ans, —
\;n ement, Bemble-t il. puisqu'on persiste fi l'ignorer, el 1
répéterons après lui que lebul unique de la digitale est de combattre
certains accidents de la défaillance cardiaque, Bans considération
<lr la lésion initiale. La preuve en esl «pu- ses merveilleux effets <>nt
été signalés avanl la découverte de l'auscultation el alors que l'on
ne connaissait pas les cardiopathies valvulaires.
\ Traitement <I<* rinsnfQsance progressive <!«'* covltég
droites. — L'intervention thérapeutique s'impose dès la première
apparition <!<■- signes de l'insuffisance, ••! elle aura d'autant |>lu- • !<•
chance de réussir qu'elle aura été prescrite plus tôt. l'rès souvent
alors le rep >s s 1 lit el la diète lactée feront disparaître rapidement
des accidents provoqués par la fatigue <'U des écarts d'alimentation.
S'il y aune gène notable dansla circulation porte, on pourra adjoindre
à ce traitement un purgatif drastique, le < • .• 1 1 <» 1 1 n • I par exemple ou
la teinture de combrelum, qui possède une action excil inte sur la
1 on biliaire.
Si, malgré tout, les a d nés persistent, si les urines restent rares,
on prescrira un diurétique léger, comme la théobrominc, ou >\<-~
médicaments cardiaques, l'adonis vernalis, le convallaria mais -
«lui, peu actifs dans d'autres circonstances, le seront plus ici, ei
-..n de la médiocre intensité des accidents. La vogue de certains
médicaments, Boi disant héroïques, lient le plus souvent
qu'ils «ni été employés fi cette période heureuse > h
moyens réussissent.
Au cas l'inî q aura recours •• la digitale, « î • >n 1 l'action
favorisée par le régime lacté <•■ le repos au lit auxquels auront
été soumis les malades. Peut-être sera-t-on tenté alors, à cause de
la bénignité des phénomènes morbides, de la prescrire
faibles el réfractées, cardio toniques «••'mnn- l'on dit. < 'est .1 notre
avis une pratique détestable ; en théorie, parce que la digitale n'a
aucun effet loniqus au sens propre <lu mol . en fait, par
donner ainsi, c'est B'exposer 1 c 1 qu'elle ail perdu - >n effi
moment où l'on en aura réellement b '-«.iii. Vussi doit-on s'en abste-
1111 -1 ..il ne la juge pas utile, ou <'u user d'emblée fi dose suffisante:
cinquante gouttes de la solution de digitaline cristallisée au
lième par exemple, prises en une fois, ou -; nmes
758 II. VAQUEZ. — MALADIES DU CŒUR.
de poudre de feuilles en infusion ou macération pendant trois jours
desuite, OU encore 2 à 3 grammes de teinture pendant le même temp3.
La crise d'insuffisance cardiaque étant conjurée, il faut maintenir
le malade au repos et à l'alimentation lactée ou déchlorùrée, jus-
qu'à ce que l'on soit sûr que les reins ont retrouvé leur perméabilité
normale, sinon la rétention du sel reproduirait infailliblement les
mêmes accidents. La médication digitalique devra être reprise aux
mômes doses, avec repos complet de trois ou quatre jours, toute»
les trois semaines environ, pendant deux ou trois mois. Chez la
femme, cette cure sera faite de préférence après !a période des règles.
Il est pénible, à coup sur, de soumettre ainsi systématiquement les
malades à une inactivité forcée et à une alimentation sans charmes,
alors que leur étal ne semble pas l'exiger. Mais ils s'aperçoivent
d'eux-mêmes que c'est encore le meilleur moyen d'éviter le retour des
accidents et de prolonger une existence qui aurait été certaine-
ment abrégée s'ils s'y étaient soustraits. D'ailleurs, il est toujours
possible, si les circonstances le permettent, d'espacer les cures
digitaliques ou de les supprimer complètement en se bornant aux
prescriptions hygiéniques et diététiques habituelles.
Le traitement devra être encore plus énergique si, malgré tout,
les crises d'insuffisance cardiaque se reproduisent incessamment ou
s'aggravent. Deux éventualités peuvent alors se présenter : ou bien
l'insuffisance cardiaque coïncide avec une régularité à peu près
complète du pouls, ou bien elle s'accompagne d'arythmie complète.
Dans le premier cas, la médication digitalique donne en général
peu de résultats, car les troubles dépendent, pour une part, de la
défaillance du cœur et, pour une autre, de lésions rénale- contre les-
quelles el'e est nécessairement impuissante. On pourra néanmoins
l'essayer, mais avec prudence, sous la forme de digitaline à la dose
de I milligramme, à prendre en trois jours, ou de teinture de digi-
tale, à la dose de 1 gramme, trois jours de suite. Mais -i ce traite-
ment est sans effet, on ne s'y attardera pas et l'on s'a tressera aux
diurétiques rénaux, la théobromine ou la tbéosalvose, ou à leurs
composés : diurétine, agurine, etc., sans crain Ire d'en continuer
l'usage pendant des semaines. On pourra, d'ailleurs, alterner ces
médicaments avec des préparations destinées à agir simultanément
sur le rein et sur l'intestin ; la poudre de scille, par exemple, associée
à la pou Ire de scammonée.
c'est dans le second cas, où l'insuffisance cardiaque est accom-
pagnée d'arythmie complète, que la digitale est particulièrement
active. » îrâce à son a et ion frénatrice sur le sinus et sur la con lucli-
bilité intracardiaque, elle ralentit le rythme du cœur, empêche tes
contractions débiles de passer de l'oreillette au ventricule, qui, en
raison de rallongement de la diastole, peu! se remplir et se i ider plus
complètement. Ainsi, comme non- l'avons dit précédemment, ce
NOTIONS GÉNÉRALES DE TRAITE ME NI 83
qui iii<lif|n<' l'emploi de la digitale, c'esl dod l'existence de telle
ou telle cardiopathie, mais le f;iit qu'elle esl compliquée du
trouble ronctionnel si spécial représenté par l'arythmie complète.
Cependant, avant de la prescrire, il est bon de préparer le lei
el de soumettre le malade au régime lacté el am médications d
silées par les symptôme <_■• mc< nuit iin i ^ : npplication de ventouses
Bêches BUf la poitrine si elle esl encombrée de rftles; de ventouses
Bcarifiées sur t'hypocondre avec purgatifs drastiques, si le foi
congestionné et douloureux, etc. Enfin au cas 'I • stase veineuse très
marquée, on pratiquera une Baignée générale de 300 grammes, qui
aura j >« »ur effel de rendre l'action de la digitale plus rapide el plus
énergique.
Il n'\ ;i plus alors qu'à instituer le traitement digitalique. Pour cela,
on ;i le choix entre deux méthodes.
La première consiste à donner d'emblée 1 milligramme de dig
Une — soit l. gouttes de la solution au millième el le lendemain,
et au besoin le surlendemain, un demi-milligramme, en - ispendanl
toute autre médication La macération ou l'infi
recommandables, car elles [provoquent facilemenl des phénomènes
nauséeux en raison de l'encombrement, habitue] alors, de la circu-
lation porte «'i du mauvais étal des voies digestives.
La deuxième méthode, préconisée parles auteurs anglais, repose sur
l'emploi <!<• la teinture de digitale, i doses d'abord rorles, puis
décroissantes. Mackenzie n'hésite pas à prescrire I grammes de
teinture par jour, jusqu'à ce que le pouls se soit ralenti notablement,
estimant que c'esl I»- seul moyen d'en éprouver l'efficacité <-\ qu'il
esl toujours i<-m|>- de Buspendre la médication Bielle détermine
de- troubles digestifs, des nausées ou des phénomènes vertigineux.
Le procédé est en effet excellent, bien que nous ne croyons pi -
cessaire de dépasser la 'I ►se de 2 ou 3 grammes par jour; jamais
en t'»iii cas nous ne l'avons vu produire d'accidents.
Dana les cas | arliculièrcmenl favorables, la digitale, adminisl
de l'une ou l'autre façon, ralentit les battements du cœur et
provoque au boul de deux <>u ii" s jours, une sédalion marq lée <l<-
l'état général, une diminution de l'oppression, en même temps
que la diurèse libératrice s'installe '•! que les œdèmi -
B'effondrer Parfois même le pouls mais d'ordinaire
pour peu de temps; ou bien l'arythmie perpétuelle subsiste, les bons
effets de la digitale n<' B'en manifestant pas moins, comme r<>nt
noté Josué el Godlewski, ;i\<''- tracés à l'appui.
I ,i restriction des boissons recommandée par Karcll en i s,;'> est un
excellent adjuvant de la médication digitalique S > méthode coi
I ni ;'i réduire l'alimentation •> un litre <\<- lait par jour, pendant
jours de suite, !<• malade gardant le repos au lit. Jacob, «-n 10
modifié la cure de la façon suivante : pendant les huit prem
760 II. VAQUEZ. — MALADIES DU CŒUR.
jours, le régime ne comporte que quatre tasses de 200 grammes de
1,-iil cru ou cuit, puis on ajoute quelques suppléments : un œuf.
un biscuit, puis deux oeufs, un peu de purée et, vers le douzième
juir.de la viande, des légumes, <lu riz au lait. Même au moment
de 1 1 reprise de l'alimentation mixte, il ne faut pas dépasser, au
moins avant le vingt-huitième jour, la quantité de S|»<> centimètres
cubes de liquide, commi dans la première période de la cure; toute-
fois on peut remplacer une partie du lait par une proportion équi-
valente fie thé. De toutes façons, et c'est là une recommandation
omise par Jacob, il est nécessaire que le sel des aliments adjoint- au
lait soit en très petite quantité. Le seul inconvénient «1ère régime
est de déterminer de la constipation, qu'il est d'ailleurs facile de
combattre.
lïis a employé systématiquement la cure de Karell; il en a obtenu
également de bons effets, mais à condition, a-t-il fait remarquer,
qu'on ait la patience de les attendre, car parfois ils ne se produisent
qu'après deux ou trois semaines. Merklen, Huchard, Wida| et .lavai
ont insisté aussi sur la nécessité de réduire les boissons toutes les
fois que l'on veut obtenir la résorption des o'demes cardiaques.
Il est, malgré tout, des cas où, en dépit des traitements, l'insuffisance
cardiaque résiste aux médications et où la digitale semble avoir
perdu son efficacité, l'asystolie étant, comme l'on dit, devenue irré-
ductible. Avant de préciser la conduite à tenir, il importe d'étudier
le- causes de cette irréductibilité.
Ces eau-- son! des plus variées ; certaines sont imputables au
médecin, les autres à la maladie, et elles sont alors de nature extra
ou intracardiaque.
L'irréductibilité de l'asystolie tient souvent à ce que l'on n'a pas
su employer comme il convient les moyens thérapeutiques, «'.cite
erreur a été signalée par Debreyne en 1850.* Nous pensons, dit cet
auteur, que les échecs journaliers «le la teinture de digitale doivent
Être attribué; principalement à l'exiguïté de la dose a laquelle on
l'administre d'ordinaire. » Plus récemment Turnbull a réprouve à
son tour la fâcheuse pratique qui consiste à user trop parcimo-
nieusement de la digitale et à déplorer ensuite son inefficacité. Que
ces critiques -oient justifiées, le l'ait suivant en témoigne. Un
homme atteint de sclérose rénale avec insuffisance cardiaque prenait
quotidiennement1 depuis un an 5 centigrammes de poudre de digi-
tale. Il n'en était pas moins en état d'anasarque ave i stase viscérale
généralisée. Nous le soumîmes pendant quelques jour- à la diète
d abord hydrique, puis lactée, en même temps que nous prescris ions
deux purgations drastiques énergiques. Après cela, nous adminis-
trâmes 0**,60 cent gr. de poudre de feuilles de digitale en macération
pendant trois jour- de suite. Le surlendemain', il se produisit une
débâcle urinaire telle que le malade rendit, dan- l'espace de trois
N01 [ONS GÉN1 R kLE9 DE 1 RAI I BMEN I . M
jours, une quantilé <Jr 12 litres d'urine, tandis que le poids dimi-
nuai I <'n proportion^ que le Foie congestionné reprenail ses dimen-
sions normales el que la dyspnée disparaissail complètement. Or,
de l'avis des 1 1 1 < '• < ! « - < • î n - <| n l'avaient li homme étail consi-
déré comme rebelle à l'action de la digi aie.
Dans d'autres c is, I insuccès '!<■ la médication esl dû à des compli-
cations : mauvais étal des voies digestives, présence d'épanchemenl
dans les cavités séreuses, infiltration excessive des téguments.
I.. troubles de la fonction du foie onl souvent pour effet <!••
retarder l'absorpl le la digitale <>n d'en diminuer I efficacil
peul y remédier au moyen d'un cholagogi u d'un purgatif dras-
tique, mais seulement dans la période initiale, car, quand ■
dur el sclérosé, il est difficile d'agir sur-lui. Pour ces raisons, il
préférable de prescrire la -I gitale par voie so is iitanée, en faisant
e de la digitaline en suspension huileuse, <>u par voie intra-
veineuse, suivant la méthode préconisée récemment par Noël l'.
ger, par Gilbert et Coury. L'intrail de digitale administré de l'une ou
l'autre façon à la dose de i à 3 centimètres cubes pendant deuxou
trois jours esl é alement recommandable.
L'intolérance pour la digitale esl parfois imputable au foncli >n-
oemenl défectueux des voies digestives C'esl une autre indicat on
de recourir aux injections hypodermiques o in Ira vas
encore de donner la digitale «-ii lavement, en ajoutant un blanc
d'œuf el quelques gouttes de laudanum. Mais cela ne réussit pas
toujours, car l'intolérance esl due, comme on le sait, autant à une
influence oei veusc centrale qu'à l'action directe de la digitale sur la
muqueuse gast ro-inlest inale.
Les épanchements dans les cavités pleurale ou abdominale <■[
l'oedème généralisé i onsliluenl ce que Mu :hard appelait un barrage
périphérique », el font souvent obstacle • l'activité de la médication
digitahque. \ussi est-il toujours indiqué, avant d'j recourir a
nouveau, de lever ce barrage parune intervention locale.
Pour cette raison, la ponction de la plèvre s'impose même dans
ai où ''H'' ne semblerail pas justifia e par la quantilé de liquide.
D'ailleurs celle-ci esl d'ordin lire plus considérable que l'examen ne
le ferait supposer.
Les mouchetures, très usitées jadis, onl ralrmeul
abandonnées dans ces derniers temps en raison des méfaits qu'on leur
reprochait : lymphangites, érysipèle, el . Maié i île de les
éviter. Pour cela voici le procédé < [ iu- nous empl< m lave 1.»
peau avec de l'alcool additionné de quelques gouttes de teinture
d'iode, puis on l'enduit d'une couche de vaseline i lique
alors au moyen d'une aiguille flambée ui n nombre de mou
chelures : <li\ ou douze i n> i on sur chacun des membres inférieurs,
de préférence à la , arli* '" '''' "' mollet el suf le
762 H. VAQUEZ. — MALADIES DU CŒL'R.
<lu pied. Cecijfait, on entoure le- membres d'ouate -b'-rilisée, que
Pon remplace suii an! les besoins et que l'on fixe avec une bande de
toile plutôt qu'avec un tissu imperméable ou une toile caoutchoutée,
qui provoqueraient rapidement la macération des téguments.
La quantité de liquide éliminée est souvent considérable, parfois
de plusieurs litres en quelques jours, surtout si le malade reste
assis les jambes pendantes la plus grande partie de la journée. Dans
le but d'accélérer l'évacuation, on a proposé d'associer l'aspiration à
la | "onction en reliant, au moyen d'un tube de caoutchouc, les aiguilles
a un récipient dans lequel on fait le vide. Mais ce procédé, dit des
tubes de Southey, du nom de l'auteur qui en a conseillé l'emploi,
présente, pour des avantages très médiocres, de grands inconvé-
nients. Le premier est qu'il est difficile de maintenir les aiguilles en
place, le second qu'elles finissent au bout d'un certain temps par
déterminer des traumalismes plus importants qu'avec la méthode
usuelle.
En prenant ces précautions, on peut impunément recommencer
les mouchetures à quelques jours ou à quelques semaines d'inter-
valle. Le malade se trouve notablement soulagé, et il peut arriver
que la médication digilalique reprenne, pour un temps quelquefois
assez long, l'efficacité qu'elle avait perdue.
Dans d'autres cas, certainement plus nombreux, l'irréductibilité de
l'insuffisance cardiaque tienl à ce que le cœur est incapable de réagir
comme il faudrait à la médication d gitalique. Ces cas sont 1res
intéressants, car leur étude soulevé des questions importantes,
relatives au pronostic des cardiopathies et a l'action pharmaco-
dynamique des principaux médicaments cardiaques.
Les anciens auteurs avaient remarqué que le cœur trop dilaté réa-
git mal à la digitale, probablement, disait Potain,àcause de l'asthénie
du myocarde. Un fait curieux avait même été signalé par Merklen,
sous le nom « d'action dissociée de la digitale », à savoir l'apparition
sous l'influence du médicament du ralentissement du pouls •que l'on
s'attendait à trouver, voire même d un rythme couplé, malgré la per-
sistance desautres accidents de l'insuffisance cardiaque et l'augmen-
tation plutôt que la diminution du diamètre du cœur. Ce phénomène
assez paradoxal, dont Merklen n'avail pas donné l'explication, estasse/
facile à comprendre. 11 est dû, à n'en pas douter, à la médiocre acli-
\ilé de la digitale sur la tonicité du myocarde. Le ralentissement du
pouls montre que le médicament n'est pas resté inactif, mais il va
justement à rencontre du but cherché. En effet, rallongement dn
temps de la distole et le remplissage plus complet du ventricule
imposent à celui-ci un surcroit de travail auquel il est incapable de
s'adapter en raison de l'asthénie myocardique ; aussi doit-il nécessai-
rement se dilater davantage.
<'.'cst pour combat Ire ces sortes d'insuffisance cardiaque qu'il
NOTIONS GÉNÉRALES DE TRAITEMENT. 'i-i
nous a paru indiqué de substituer à la digitale des subst
douées d'une action plua énergique Bur la tonicité myocardique el
<l«- reprendre l'étude des produits dérivés «lu strophantus, au momenl
où l'on lendail s les abandonner fi cause de leurs dang
Le l>rciiiicr ca- où nous ayons rail usage de la Btrophantine, -1
balne non- étant alors inconnue, c lernait un Bujel atteint depuis
longtemps d'accidents d'insuffisance cardiaque c< • une
myocardite alcoolique. La médication digitalique élail devenue com-
plètement inactive. Le malade était en état d'anasarque ; ses mem-
bres supérieurs et inférieurs étaient démesurément i filtrés; il pré-
senta i une hypertrophie considérable du foie, une slase veineuse
généralisée avec turgescence des jugulaires; le coeur, très augmenté
dévolu , était en arythmie complète, ai l'on entendait dans
de la pointe un sou 'fie d'insuffisance mitrale certainement de nature
fonctionnelle Nous pratiquâmes des injections intraveineuses
Btrophantine amorphe à la dose d'un milligramme pendant trois jours
de Buite, après avoir prévenu la famille que la médication
périlleuse, mais que la situation du malade l'était p.us encore -i l'on
n'intervenait pas. Les résultats du traitement furent merveilleux;
après quelques jours, il se produisit un effondrement des œdèmes,
en même temps qu'une diurèse abondante s'établissait el <|u«- loua
1 cidents de l'insuffisance cardiaque disparaissaient comme par
enchantement. Le malade vécut encore pendant cinq ans, n'ayant
pour ob'igal on qi e de se Boum< ttre de temps ;'i autre au traitement
digita'ique, <|ui du môme coup avait retrouvé toute son activil
Nous obtînmes ultérieur ment des bu i es ana'ogues; par contre,
comme d'autres auteurs, nous observâmes des cas malheureux «1« «ut
deux furent Buivis de i 't. C'est >••• «jui nous détermina fi r ni]
la Btrophantine par le produit préparé par Arnaud sous le
d'ouabaYne, qui, comme nous l'avons 'lit. offre un< cristallisation
parfaite el une toxicité définie. ( 'est 1«' Beul dont nous fassions u
actuellement.
Voici comment nous traitons aujourd'hui les malades en étal
d'insuffisant e cardiaque el r< belles à l'action de la digitale. S'il n'\
a pai urg< t.' e, i tous attendons qu< lqu< - jours pour que ! i
Boil complètement éliminée, el pendant ce temps nous pr -
une médication symptomatique. l 'uis :
comporte trois ou quatre ns intrai i
tiquées quotidiennement fi la dose d'un quart de milligramme I i
dose d'un demi-milligramme pour la li «i la quatrième
injeclù d ne rait pas dai g( rt use I b i > re totale esl donc d'un
ligramme ou un milligramme et demi, < d quatre jours.
1 (ans « i rtams i as, la médical ion i ar l'oi
l'insuffisance ue, laii i iltre les (
*!iin» se. Dans d'aul res. < 1 1 ■ - a Li c d'un t:
7(ii II. VAQUEZ. — MALADIES DU CŒUR.
digilalique, lequel reprend alors toute son efficacité, parfois pour
des mois et des années. Enfin, particularité plus curieuse encore, il
peut arriver que cette sorte de « réactivation » de la digitale ait lieu
sans que l'ouabaïne ait semblé agir.
Les cas de succès total sont faciles à comprendre et tiennent à
l'action énergique de l'ouabaïne sur la tonicité du myocarde ; les
autres demandent expli ,-ation.
La réactivation de la digitale par l'ouabaïne résulte très certai-
nement de l'influence propre à chacune d'elles sur les fonctions
du myocarde. La première agit surtout sur la conductibilité en
ralentissant les battements et beaucoup moins sur la tonicité; la
seconde a une act'on presque exclusivement cardio-tonique.
Comme nous l'avons dit, le ralentissement provoqué par la digitale
a pour effet, quand le cœur est faible, de lui imposer un surcroît
de travail et d'augmenter sa dilatation. Mais, si l'asthénie myocar-
dique a été vaincue au préalable par l'administration de l'oua-
baïne, — même si celle-ci n'a pas semblé donner de résultats. —
la digitale retrouve alors toute son efficacité, et l'emploi suc-
cessif des médicaments fait disparaître des troubles qui ont résisté
à chacun d'eux. L'association de la digitale et de l'ouabaïne cons-
titue ainsi une sorte de complexe thérapeutique qui permet de
triompher de nombreux cas d'insuffisance cardiaque jugés d'abord
incurables.
Mais, malgré sa puissante efficacité, cette médication ne réussit pas
toujours, et les accidents, rebelles à toute thérapeutique, marchent
inexorablement vers la terminaison fatale.
Doit-on abandonner alors tout espoir de les enrayer et se borner à
calmer les souffrances du malade ? 11 semblerait que ce soit le plus
sage. Toutefois il faut auparavant se demander si certains de ces
accidents ne sont pas justiciablesd'une intervention d'un autre ordre,
suprême ressource delà médecine impuissante, qui est l'intervention
chirurgicale. C'est ce qui reste à envisager.
Jusqu'ici l'intervention chirurgicale en pathologie cardiaque n'a
été proposée que dans les cas d'adhérences péricardiques et dans le
but de soulager le travail du cœur en mobilisant le plastron costal.
Cette opération, imaginée par Brauer, a donné des résultats excel-
lents. Mais, à notre avis, l'auteur en a mal compris le mode d'action
( t trop limité les indications.
Brauer a prétendu, comme les anciens auteurs, que la souffrance
du cœur au cas de symphyse péricardique tiendrait à ce qu'à
chaque contraction le squelette auquel il est adhérent exerce sur
lui un tiraillement néfaste. Dans son idé>, la mobilisation du plastron
sterno-costal avait pour but de lui permettre une course plus éten-
due et de diminuer ainsi les effets de la traction.
En réalité, ce n'est pas ainsi (pie les choses se passent, et la fatigue
NOTiONS GÉNÉRALES DE TRAITEMENT. M— 765
du cœur relève d'un autre mécanisme bien élucidé dans ces dernières
ynnées par Pierre Delbet et son élève Douay.
Ces auteurs onl montré qu'à l'étal normal le cœur, au moment de
son retrait systolique, crée autour de lui un vide virtuel, immédiate-
ment comblé par l'interposition des languettes pulmonaires qui se
remplissent d'air el forment une Borte de coussinet entre le cœur
et les organes «lu voisinage. Au cas d'adhérences péricardiques,
languettes sont nécessairemenl immobilisées, el leur rôle ne peut
être rempli que par l'intervention d'autres facteurs. Le premier
est représenté par la paroi elle-même, qui se trouve attirée dans
la profondeur à chaque contraction cardiaque, comme en témoigne
la rétraction systolique caractéristique de la s) mphj se péi icardique ;
le second, par le cœur qui, au lieu <l<- revenir complètement sur lui,
reste en état permanent de dilatation, el c'est pour cela que, dans les
symphyses compliquées «lu péricarde, le cœur est presque toujours
dilaté.
Ceci «lit, il est facile de comprendre que la résection du plastron
slerno-costal ail pour effet «l«' transformer la paroi rigide «m une
paroi Bouple, plus mobile, el pouvant dès lors, sans que le cœur
y participe, combler le vide qui résulte 'lu retrait systolique. Il
n'\ a donc plu- de motif pour que le cœur reste dilaté, <•! c'esl
ainsi que (t'expliquent les résultats heureux de l'opération de
Brauer. Il 9'ensuil également que les mêmes résultats peuvent être
obtenus dans des cas ou, à défaut d'adhérences péricardiques, le
cœur se trouve gêné «lans bod fonctionnement, comme -'il en
existait ; la pathologie nous en offre de nombreux ex< mi
Le plus intéressant est celui qui est fourni par l'insuffisance car-
diaque droite consécutive à 'le- lésions chroniques des poumons ou
de- plèvres. On sait que cette variété d'insuffisance esl assez rapi-
dement rebelle à l'action «le la digitale et qu'elle s'accomp «un.- d'une
dilatation excessive du cœur avec stase permanente dans la circu-
lation veineuse. La dilatation cardiaque résulte de la même cause
que précédemment, et elle esl due à l'impossibilité pour le poumon
de se distendre el de venir tan.- Bon office <l«- coussinet Mais ici
cette impossibilité tient à l'état analomique «lu poui i ou à son
immobilisation par des adhérences pleurales Les indications •
rat oire- étant identiques, l'opération de Brauer doit, dès lors, donner
de- résultats également favorables. La preuve nous en •< é •• fournie,
à Pierre Delbet el a moi, par le cas suivan :
Un homme avait été, à «le nombreuses reprises, atteint de pleur
vraisemblablement tuberculeuses, siégeant tantôt a droite, tantôt a
gauche. Malgré des ponctions répétées, il n'en persistait pas moins
dans les culs-de-sac pleuraux un reliquat d'épanchemenl que rien
ne pouvait tarir. Par suite de I gressive des organes
du médias tin, il s'était produit des troubles circulatoires qui
766 H. VAQUEZ. — MALADIES DU CŒUR.
avaient pris le pas sur taus les autres. Il y avait une cyanose intense
<lu visage, de la turgescence des jugulaires, de la tuméfaction
douloureuse du foie ; les membre-; inférieurs étaient très œdémaliés.
Au repos, l'anhélation était peu marquée; mais, si le malade voulait
fane- quelques pas, il était pris d'accès de sulTocation au cours des-
quels les muqueuses devenaient violettes, et les veines jugulaires
se «listendaient outre mesure. Toute tentative pour s'étendre sur le
lil déterminait une gène respiratoire intolérable. Le pouls était
rapide et régulier ; le cœur ne présentait à l'auscultation aucun
bruit anormal, mais il était extrêmement dilaté, comme nous le cons-
tatâmes à l'examen radioscopique, sans pouvoir toutefois en préciser
13s limites, en raison des tractus sombres qui le circonscrivaient Je
toute part.
Toutes les médications étant devenues inefficaces, nous estimâmes
que, seule, l'intervention chirurgicale pouvait soulager ce malade.
Dans notre idée, cette intervention devait avoir pour but non de
rompre des adhérences, ce qui était impossible, mais de mobiliser
la paroi sterno-costale et de permettre ainsi au cœur de se vider
mieux de son contenu. Pierre Delbet fut de notre avis. Il pratiqua
la résection des troisième, quatrième, cinquième cartilages costaux
du côté droit. Dès le lendemain il se produisit une amélioration
notable; quelques jours après, le malade pouvait quitter le lit; la
gène respiratoire était considérablement diminuée; le foie se
rél raclait progressivement sous les fausses côtes, et la slase veineuse
élait beaucoup moins accentuée. Aujourd'hui, cinq ans après l'inter-
venlion, cet homme a repris toute son activité, et il peut faire sans en
être incommodé des marches très longues.
Lue opération semblable serait-elle justifiée dans tous les cas de
dilatation du cœur rebelles aux médicaments internes? Ilirlz l'a
pensé, et il a dit, il y a" quelques années, que la chondrectomie
sera peut-être l'ultime ressource des « cœurs à bout ». L'avenir
nous l'apprendra ; mais il n'est pas illogique d'admettre qu'en
raison de la solidarité fonctionnelle qui existe entre le cœur et la
paroi une opération qui donnerait à celle ci une mobilité plus
grande, serait capable de soulager le travail du cœur et de triompher
de certaines variétés d'insuffisance irréductible. Nous nous y
f ommes résolu dans un cas, mais, à cause des conditions spéciales où
nous nous sommes trouvé, nous n'avons pas pu nous faire une
opinion bien arrêtée sur les résultats de l'intervention. Elle fut
pratiquée chez un homme porteur d'une augmentation considérable
du volume du cœur avec insuffisance tricuspidienne, consécutive
à une myoeardite chronique. Le traitement par la digitale et
l'ouabaïne s'était montré complètement inefficace. L'opération fut
suivie d'une amélioration rapide des troubles subjectifs et objectifs,
mais le malade n'en succomba pas moins quelques semaines après à
NOTIONS GÉNÉRALES DEJTRAITEMENT. 83 3
la suite d'accidents infectieux a évolution subaiguë, comme il s'en
produit si souvent à la pério le termin île des cardiopatbii
Cet insuccès n'a |»;is lieu de nous décourager, el peut-être pouri
nous trouver dans l'intervention chirurgicale une contribution
nouvelle et inattendue au traitemenl des insuffisances cardiaques el
irréductibles, lui parei.le matière, il ne faul a déclarer impuis-
sant qu'à la dernière limite; L'expérience montre en effet que,
même dans Les cas Les plus dés >jp >rés, un i e ir, si défaillant soil-il
en apparence, est toujours susceptible de revenir, pour un t<-ui|is
j)lus ou moins long, àjun fonctionnement à \><-\i près satisfaisant.
C'est à nous d'en trouver les moyens.
B. Traitassent de l'Insuffisance aignë «In cœur. — Cette
variété d'insuffisance nécessite l'en\ploi de remède* mes,
dont l'action soit <'u un"' nie i<-ni|i- très rapide.
L'insuffisance aiguë du coe ir droit esl relativement rare el survient
au cours de la myocardite dégénéralive ou d'une lésion mil raie jus-
que-là bien supportée, à La suite d'efforts intempestifs, ou chez la
femme pendant la grossesse ou après l'accouchement. Plus fréquem-
ment, o'esl le cœur gauche qui est atteint, notamment au cours des
lésions aortiques, de l'hypertension artérielle ou du mal de Bright.
Dans les deux cas, L'insuffisance 3e révèle {par la distension subite
du s -'ut rie ii le el par des phénomènes douloureux ou dyspnéisants :
angine «le poitrine, oedème aigu du poumon, etc.
Le traitement doit répondre è deux indications principales : dimi-
nuer la masse «lu - ing et abaisser la pression dans la petite circu-
lation.
Le moyen héroïque consiste dans un.- saignée copieuse, de *
500 grammes environ, aidée, m le jet «lu Bang est'pauvreel paresseux,
d'une injection hypodermique ■ !<■ caféine. ■ 'est pour celte seule
raison que nous recommandons La caféine ••! non, comme on le
conseille parfois, à litre de médication spécifique, car la caféine
est une arme à double tranchant qui n'a d'action sur 1<- cœur qu'en
le surmenant.
L'opium et la i *phine rendent alors des services bien plus ;
cieux, et, quoique leur emploi soit rejeté par nombre d'auteurs, il
n'est guère de médecins qui n'aient eu à B'en féliciter. Pourq
a-l-il ainsi désaccord entre L'enseignement «-t la pratique 'Cela tient-
selon nous, à des considérations profi Iles qui ne devra
l>as intervenir.
Les injections de morphine ont un redoute
en effet, non qu'elles causent la mort, ma leur attribue,
et, pour mettre à couvert la responsabilité du médecin, on prii
malade d'un remède dont il pourrait bénéficier.
Aussi, contrairement à cequi est écritdansles livres, n'h
l>;is à déclarer que la distension aiguë du cœur lème pulmn-
708 II. VAQUEZ. — MALADIES DU CŒLR.
naire ou angine de poitrine <Je décubitus justifie l'emploi de médi-
cations opiacées. En principe, elles ne peuvent pas être nuisibles, car
l'opium esl un mrrveilleuxsédatif delà circulation: il abaisse la pres-
sion artérielle et calme les spasmes vasculaires. Ne sait-on pas,
d'autre part, qu'une injection de morphine arrête presque instantané-
ment la toux quinteuse et l'expectoration que peut provoquer la ponc-
tion de la plèvre? Pourquoi agirait-elledilîéremment quand ces acci-
dents sont dus à une cardiopathie artérielle ou à l'hypertension ? En
fait nous avons eu maintes fois recours à la morphine dans les cir-
constances indiquées précédemment. Parfois elle n'a pas pu empê-
cher la mort; souvent elle a sauvé le malade; jamais elle ne l'a tué.
Notre règle est donc de pratiquer d'abord une injection d'environ
un centigramme de morphine, puis, unedemi-heureaprès, une injec-
tion d'un quart de milligramme d'oubaïne, un demi-milligramme
dans les cas très graves. Le lendemain et les jours suivants, nous
faisons une autre injection, d'un quart de milligramme, de façon à
donner en tout un milligramme et demi environ. Parfois même nous
avons administré l'ouabaïne en même temps que la morphine. Grâce
à cette méthode, nous avons obtenu des résultats inespérés, alors
que la mort paraissait imminente.
Le cas le plus démonstratif concernait une malade amenée à l'hô-
pital dans un tel état que toute intervention semblait inutile.
Sa faiblesse était si grande qu'elle était à peine capable de rendre,
après de grands efforts, quelques crachats spumeux et sanguino-
lents ; le pouls était petit et incomptable; le corps était couvrit
d'une sueur froide, et les yeux étaient pour ainsi dire vitreux.
Nous n'hésitâmes pas à pratiquer d'emblée une injection d'un demi-
milligramme d'ouabaïne suivie d'une seconde injection douze heures
après. Le lendemain, la malade se sentait si complètement rétablie
que nous eûmes a plus grande peine à la retenir à l'hôpital.
On se trouvera également bien d'adjoindre aux médications pré-
cédentesl'huile camphrée au dixième, en injections toutes les quatre
heures, ou encore le sulfate de spartéine, également en injections.
Cette substance esl généralement considérée comme peu active,
mais c'est à notre avis parce qu'on l'emploie à doses insuffisante-,
et, pour en obtenir de bons effets, on doit en injecter 10 à 15 centi-
grammes en deux ou trois fois.
Enfin il ne faut pas abandonner trop vite l'emploi des opia
notamment quand on redoute le retour des accès oedémateujc. Le
mieux alors est de faire usage, ou de l'extrait d'opium à la dose de
6 à 8 centigrammes par vingt-quatre heures, en pilules de 2 centi-
grammes, OU de la morphine, deux fois par jour, par doses de
â milligrammes en espaçant lesinjecti >ns, suivanl l'état du malade.
Pendant la phase aiguë, le malade sera maintenu à la diète hydrique,
.-t la quantité d > liquide prise dans les vingt-quatre heures ne devra
.notions GÉNÉRALES DE TRAITEMENT. *:i
pas dépasser 1000 à L 200 grammes. Ces) seulement dans les jours
buî vante qu'on la portera à 13 ou ;i i 800 grammes ; puis on substi-
tuera progressivement à la diète hydrique L'alimentation l ins
augmenter la quantité totale de boissons des vingt-quatre heurt
Quanl à la médication digilalique, on n'j recourra que si, après La
crise, le pouls présente les caractères de L'arythmie complète. D'une
façon générale, d'ailleurs, c'est, comme nous Pavons 'lit. sa princi
pale indication. Cette médication vient alors parachever les effets de
l'Ouabalne et, en associant ainsi ces deux médicaments, on a un
exemple très démonstratif de l'excellence du complexe thérapeu-
tique >> dont bous avons parlé. On donnera la digitale Boit en teinture,
à la dose de 2 on '.*> grammes par jour pendant trois ou quatre jours,
soit en macération ou en infusion, -"it sous la forme de digitaline :
I . \ gouttes de la solution au millième, <'n trois jours.
Enfin, le malade sera maintenu au lil pendant trois semaines envi-
ron, dans le l)ii l de prévenir <!<■ oou veaux accidents ; c'est seulement
alors qu'on pourra modifier le régime en j ajoutant quelques
légumes, des pfltes, des fruits cuits, des compotes, un peu de viande,
el ''il ayant soin que l'alimentation soit très pauvre en chlorure de
Bodium, Surtout Bi l'on a affaires un Bujet atteint d'hypertension
artérielle <>u présentant des signes d'imperméabilité rénale.
Il reste ;i prémunir Le malade contre des récidives éventuelles,
en déterminant la cause des accidents initiaux. Si «'11»- est due
une cardiopathie valvulaire — le plus Bouvenl aortique alors '>u
h une dilatation <le l'aorte, on prescrirais reprise, toutes les trois
Bemaineiet pour trois jours de Buite, de l'alimentation strictement
lactée, associée à la médication digilalique è doses un peu moins
fortes que précédemment, «'i on continuera ce traitement pendant
deux ou trois mois, en <'~|»;i<:ini |»!u^ ou n oins les cures, buh
l'étal du malade.
Enfin, si la lésion artérielle ou cardiaque qui ;« provoqué les crises
d' leni.itcusr s ou m uiiuuses est d'origine syphilitique, on institue]
traitement spécifique, au moyen du aéoarsénobi azol ou de prépara-
tions hydrargyriques, à condition toutefois que les accidents ai-
gus soient complètement calmés. La méthode que a >us préconisa
alors est la Buivante. Nous pratiquons une Bérie '!<• six injections
uéo arsénobenzol à Bix jours <l<- <li-t ince : la premi< », la
deuxième (,i la troisième à 0**,25, les trois dernières 0 Dans
l'intervalle, <>n fait douze injections de cyanure de mercure, à Ja
dose de I centigramme. Jamais dous n'avons constaté d'accident;
ce traitement peut être impunément prescrit dans les cas d'aortite
avec ou sans hypertension artérielle, mais -;m^ altération notable
«lu fonctionnement «lu rein.
De toutes façons, il sera indiqué d'associer ■■ •«•it<- médication
les diurétiques rénaux, théobromine, théosalvose ou théosol,
TU Vil i M Ml !■! . N XXIII. —
770 II. VAQUEZ. — MALADIES DU CŒUR.
raison de la participation habituelle du rein aux accidents de la»
défaillance cardiaque.
A ces prescriptions, on en ajoutera d'autres relatives à l'hygiène.
Les sujets atteints ou menacés d'insuffisance aiguë du cœur doivent
renoncer à toute activité physique, vivre dans le calme et dans le re-
pos et séjourner, s'ils le peuvent, dans les climats tempérés, les tem-
pératures extrêmes leurétant également nuisibles. Ils se trouveront
bien de faire, pendant la saison d'été, une cure à Royat ou à
Spa; à Évisn, Vittel, ou Contréxeville, s'il y a 'des troubles persis-
tants du rein. Dans ce dernier cas, on prescrira, au moins au
début, le repos au lit pendant deux heures après la prise du dernier
verre d'eau, et la quantité d'eau ingérée dans les vingt-quatre heures
devra toujours être modérée.
Le traitement des formes atténuées de l'insuffisance du cœur
gauche sera naturellement un peu différent. La dyspnée paroxystique
nocturne et l'asthme cardiaque n'exigent pas de moyens thérapeu-
tiques aussi énergiques que l'œdème pulmonaire ou l'angine de poi-
trine de décubitus. Ici, l'emploi de Touabaïne n'est indiqué qu'au
moment des accès, et très souvent il suffira de recourir aux nitrites,
principalement aux nitrites organiques. Le nitrite d'amyle, dont on
fait si volontiers usage, ne nous paraît cependantpasrecommandable,
à cause de la congestion céphalique qu'il détermine et parce que très
souvent la tension artérielle, après s'être abaissée, se relève d'une
façon excessive, ce qui peut provoquer des accidents graves. Aussi
préférons-nous la trinitrine, en comprimés, dragées ou solution.
Nous n'avons eu qu'à nous louer de la préparation suivante :
Solution alcoolique de trinitrine à 1 p. Ko L gouttes.
Chlorhydrate d'héroïne six centigrammes.
Sirop d'éther 30 grammes .
Hydrolat de tilleul Q. S. pour 100 cent, cubes.
Une cuillerée à café de cette préparation contient environ
II gouttes de trinitrine à 1 p. 100 et un quart de centigramme d'hé-
roïne. On peut en faire prendre cinq ou six dans les vingt-quatre
heures, avec un peu d'eau ou de liquide quelconque.
Il sera également nécessaire de soumettre les malades à une
hygiène et à un régime alimentaire sévères, de réduire la quantité
des boissons et de diminuer celle des chlorures ingérés, pour
retarder ou empêcher, si possible, le retour des accidents.
La cachexie cardiaque, terme ultime de l'insuffisance du cœur, ne
réclame, à défaut de 'traitement spécifique, que des médications
symptomatiques, variables suivant la prédominance de tels ou tels
symptômes : encombrement bronchique, infection hépatique, into-
lérance çastro-intestinale, etc. Cette dernière est souvent accom-
pagnée d'un état vernissé de la langue avec réaclion acide au papier
NOTIONS GÉNÉRALES DE TRAITEMENT. «3— "I
de tournesol. Celle réaclion, donnée comme caractéristique de
l'acidose, seraii, pour certains auteurs, une complication spéciale à
la période avancée des cardiopathies artérielles. Lewis a préconisé
contre elle la médication alcaline a doses élevées. Cette médi-
cation peut, en eflVt, soulager les malades : mais il est rare que son
efficacité soit durable.
Bibliographie. — Achard et Paibbbau, SUr l'œdème provoqué par les
injections salines chei les aourrissons athrepsiques (Hull. et Mitn. Soc. ntdd
des nôp. de Paru, 8 juill. 1903, 791 . — Ambard, Rapporta entre le taux de
dans le sang et l'élimination de l'urée dans l'urine ' . H Sot de biologie,
Paris, 1910, p, ni); Rapporta de la quantité et du taui de l'urée dana l'urine, la
concentration de l'urée <lu sang étant constante (C /<'• Soc, de biologie,
1916, p. 506). — Aum-iiTiv (Ch.), Hypertrophie cardiaque dana l'alcoolisn»
rimenlal (C. II. Sor. de biologie, Paria, 21 juillet 1901 . — Ann rtih et Pabvi , I a
constante uréique chez lea hypertendue [Arth. ma/, du eaear, des vais*, et du
sançf. Parie, 1913, |>. S55). — Baylby, Dea actiona toxiques de l -ur le
coeur ( The Arneric. Jnurn. of the med. sciences, Plnla., août 1911), — Baa
Du travail musculaire éle triquement provoqué dans la cure dea maladii
.••alrniissenieni de la nutrition et, en particulier, dana la cure de l'obésité
Acnd. des sciences, Parie, 19 juillet 1909, t. CXLIX, p. 232-231). — Bbrrard( Lé
Hki.vkh, Sur les réactions histologiques générales dea lui
inlluenCCS pathogènes ('.. 11. Sue. de lunlni/ie. l'ai-is
BiUnscBT, Beitrâge zurLehre von der Viskosilal des i lute.In ug. Diee., Zurich.
1908. — Bla< m ir, Action de l'adrénaline dan-- la myocardite aiguë (VratcAebnaia
Guets, Saint-Pétersbourg, 1910, n> 6). — Bradbury, w vaso-ddotors
(Lance/, London, 1895, II. p, 1205;. — Branobrburo (K.), Uebei lie I
der Digitalin in aie t Podtlicher Gabe die Anepruchsfahigkeit dea Herxmuskels
fur Ir&nstliche Reize vortlbergehend au vermindern [Zeilsehr. f. Min. Med., Perlin,
1904, Bd. UI1, 255-292). — Hhamumiii^. | Iv. . Ueberdaa Verhalten <ler Axteprucha-
fflhigkeil der unter Digitaliseinfluaa atehenden Herzens [Zeilsehr. f. exptr. Pëth.m.
Ther., Berlin, 1905, l, 183 188) — Braver il..). Die Kardiolysia nnd dire Indice
lionen [Arch. f. klin Chirurgie, Herl n, 1903, Bd. LXXI, — Bausaai
et Joawn, Sur le ferment digitalique iJourn. de Phsrm. et Chimie. Paris, 1898,
VIII, 181). — Bnooxs (H.) et Carroll (J.-H.), a clinical studj of the efîeets
of aleep and réel on the blood preaaure [Arch. of internel )tedieine
15 août 1912, 91 102), - BauitroH (Lauderl el Powan, in Brobtor, Thei
circulation, London, 1908, p. 153. — Brortor (Lauder), On the action of nilrite
of nmjl on the circulation (Journ. .\n;it end Phyeiol . Cambridge, V, 12 i"i
— Brorto* (Lauder), <>n " digitalis ". In ■ GoUected Pap Cireul
London, 1908, Piral aeriea. — Bobqdi i H.| et Timon m M Du r.Mc de
la caféine dan- l'acl Ion cardiaque du Café (C. R. Aeed. les >, fem M, P.ir;-. 29 juillet
1912). — CuTiir, L'hypertension artérielle ci le
[V< Congrès de médecine interne, Lille, 1899; Rapporta Paria, K • 'ôi —
Carlis, Quelques recherches nouvelles sur les modifications de Lion uri-
naire dans i.i station debout [Province médicale, Paris, m déc. i — Cbaoti un,
Rapport des courbes d'urine et de poida iluv le> ssysloliqu
(Hull. et Mcm. Suc. meil. des hôp, de /'ans, 28 juil . ,in ta •
Tnoiaian (J.), Bffeta utiles et dangers dea injections de ilrophantine (Bail, et
Mém. Soc. mid. des /ni/>. ■/■■ Paria, - avril 18 ' — Cbacvi vt et Kmm-
marr, Expériences pour la détermination du coefficient de l'activité nutritive et
respiratoire des muscles en repos et en travail (C, R. Aeed, da science*. Pan*.
1887, t. CIV, 1 1-_*'. . t i v 128), — Crrvaubr (J.), Recherches pharmaeolo-
giojuea but la digitale | kfémoire p'réeenté à le ^
Hull. gén. de thirep., Paris, 1913, CXLV, 13-921
pharmacodynamique dé 1 adonis vernalia (Bail. th4rep.t Pan-
Ci. W, 805-309), Curisi i*a (G \ tnni di), sur l'acti in da sulfate d.
et de la digitalin • sur lea c i ura de grenouille sains el dégénérée Journ. de /'hysiol .
et île pethol. gin . Paris, 15 janv. 1908, p. 11 — Clbr
surrénale et hypophysaire app'iquée au traitement île l'insuffisance cardiaque
772 H. VAQUEZ. — MALADIES DU CŒUR.
(Progrès médical, Paris, 1910, 692). — Cohn (Alfred), Fhaser (F. R.) et Jamieson
(Ross), The influence of digitalis on the T wave of Ihe liuman electrocardiogram
(Journ. of experim. Medicine, Lancaster, 1915, XX1, n° 6, 592-604). — Cohn et
Fhasf.r, Certains effets de la digitale sur le cœur (XVIIe Congrès internat des
se. méd., Londres, 1913; Analysé dans Arch. des maladies du cœur, janvier 1914,
p 48). — Courtellemont, L'imperméabilité rénale quanlitative (Semaine médicale,
Paris, 18 août 1909). — Cushny, The action of digitalis in Therapcutica (fient,
London. 1(|14, IV, n° 1, p. 33). — Danieloi-olu, Action de la digitale sur le rythme
alternant (C. R. Soc. d: biologie, Paris, 27 juin 1912, 341). — Damelopolu, Action
de la digitale sur la tension artérielle des hypertendus (Arch. des mal. du cœur,
des vaiss. et du sang, Pars, 1917, p. 228). — Debr.yne (P.-L-C), Thérapeutique
appliquée ou traitements spéciaux de la plupart des maladies chroniques, Paris,
1850, J -B. Baillière, 4e édition. — Delhet (Pierre), La symphyse ca: dio-thoracique
ex' ra oéricardique (Presse médicale, Paris, 8 avril 1915). — P. Delbet et H. Vaquez,
Delà chondrectomie dans certaines dilatations irréductibles du cœur droit (.4cad.
des sciences, 6 avril 1915 et r. 1915, t. CLX, p. 456-458). — Douay (Eugène), Le
t' orax et l'emphysème. La chondrectomie. Thèse de Paris, 1914, n° 233. — Duro-
zii. . Traité des maladies du cœur. Paris, Sleinheil, 1891, p. 423. — Eggleston
(Cairy), Clinical Observation on the duration of digitalis action (Journ. of the
Amer. med. Assoc, Chicago, 1912, LIX, 1352-1359). — Fiessinger (Noël), Des injec-
ti >ns int aveineuses de digitaline cristallisée (Bull, et Mèm. Soc. méd. des hop. de
Paris, 25 juillet 1919, p. 767). — Focke (C), Die physiologische Wertbestimmung
der D.-iitalisblatter (Arch. Pharmac, Berlin, 1903, CCXLII, 128-142). — Fhaenkel
(A.), Zur Digitalistherapie; liber intravenôse Strophantintherapie (Verhandl.
d. XXIII. Kongr. f. inn Med., Mi'inchen, 1906, XXIII, p. 257-266; Thérapie der
Gegenwarl, Berlin, fév. 1907, n° 2, 56-64). — François-Franck (C.-A.), Actio î
expérimentale de l'action de la dijù' aline sur la fréquence, le rythme et
l'énergie du cœur (Clinique médic.ile de la Charité, Masson, Paris, 1894, 349-353),
Fraser (T. R.), The action and uses of digitalis and its substitutes witb spe-
c'al référence to strophantus (Brit. med. Journ., London, 1885, II, p. 904-910) ;
Note on tincture of Strophantus (Ibid., 1S87, I, p. 151). — Frédéricq (L.),
Dissociation par compression graduée des voies motrices et arrestalrices contenues
dans le faisceau de His (Arch. inlern. de physiol., Paris, 28 mars 1912, p. 405). —
G.lbert et Coury, La digitaline en inactions intraveineuses (Paris médical,
1019, p. 205). — Giuson, A Contribution to the knowledge of the action of digitalis
on the liuman heart (Quart. Journ. med., Oxford, janv. 1908). — Goodall (A.),
Tincture of digitale : its p^tency and Keeping properties (Brit. med. Journ., Lon-
don, 20 avril 1912, p. 887-889). — Gossage(A. M.), The tone o! cardiac muscle (Proc.
Roi/. Soc. med., London, 1908; Med. sect., I, 253-274). — Gottlieb (R.), Ueber die
Melliodik der Wertbestimmung von Digitalispraparaten am Frosch (Mùnch-
med. Wochenschr., 1914, LXI, n° 15, 813-818). — Groedel (Th.\ Kohlensaurebâder
bei atrioventrikularem Bluck (Mùnch. med. Wochenschr., 1912, n« 14, 756 759). —
Guilleaume, Un cas de pouls alternant provoqué par la digilale (Arch. mal. du
cœur, desvaiss. et du sang, Paris, 1909, 346). — Hatcher(R.), Note on Strophanthin
(Journ. of Am. med. Assoc, Chicago, 1910, t. LIV, 1050-10ol); The clinical usa
of Strophantus (Journ. ofAm. med. Assoc, 1910, LV, 1697-1700). — Hatcher (R. A.),
The élimination of the digitalis bodies {Journ. Am. med. Assoc, Chicago, 9 août 1913,
386-388). — Hatcher (R. A.) et Eggleston (C), The stability of the infusion of
digitalis (Journ. Amer. med. Assoc, Chicago, 1915, LX V, 1902-1905). — Heffter(A.),
Si'id die Slrophanthine des]Handelspharmakologisch gleichwerti.: ? (Terapeulische
Monatshefte, Berlin, janv. 1909, XXIII, 4o). — IIeitz (Jean), Du mécanisme de
l'action des b ins carbo-gazeux, Paris. Masson, 1904.— Hf.nhijean ( F. ) et Honoré (C).
Recherches expér mentales sur l'adonidine (Bull, de VAcad. royale de Belgit/ue,
Bruxelles, 1909, 4e s., XXIII, 363 366). — Hirsc.hfeld (F.), DieKarell's.he Milchkur
und die Unicrernahrung bei Kumpensationsstôrungen (Mùnch. med. Wocl.enschr..
1908, n° 30, 1586-1589). — Hirtz, Le cœur à bout et les inters entions opératoires
(Bull, et Mèm. de la Soc. méd. des hôp. de Paris, 16 av. 1915). — His (W.), Zur
Aawendung der Karellschen Milchkur bei Herzkrankheiten (Therap. Monatsh.,
Berlic, 1912, XXVI, 10-14). — Huchahd (IL), Des angines de poitrine (iîerue de
médecine, Paris, 1883, p. 679; Traité des maladies du cœur, Paris, 1889). —
Jacob (L.), Ueber die Bedeutung der Karellkur bei der beseitigung schwercr
Kreislaufstorungen und der Behandlung der Fettsucht (Mùnch. med. Woch., 1908,
NOTIONS GÉNÉRALES DE TRAIT •> ENT. «S— 773
839 84j, 912-915). — Jamh BOl», The action <>l letbal dose of Slrophantin in normal
an'mals and in animais willi pneumonie (Journ. of experim. èfedicine, Le
1915, XXII, 629-645). — .In an in, Les pou 'ire s de digitale «lu commerce {Un II. des Se .
pharmacol.. Parie, 1910, XVII, 707). — JoAmw (A.), I>c la râleur thérapeutique dea
poudres «le digitale du commerce. Détermination de leur \ a eur toxique [Soc. de
thérap., 23 nov. et 7 déc. 1910; Bail. gin. de thérap., Taris, 1910, t. CLX, 901-910,
917-918). — Joakm (A.), A propos de la digitale el dea extraits physiologiq
planles frai lies stérilisée? (procédé Perrot-Goris) (Soc. de thérap., Il m i l'Un;
Bull. gin. de thérap., Paris, 1910, i. CI. IX, 774-782). — Johb (M.), Klinische
tirfahrungen iibcr intra> enoseSu] rarenininjekl ion ci liei schweren Herzund 1 1
kollapsen [Mûnch. med. Wochenschr., 15 juin 1909, n°^î. p. 1221). — Josoi el
Bflloir, L'inruffisani e fonctionnelle du coin- hypertrophié. Son i i i_'in.- burrénale .
L'asystolie surrénale (tin II. et Minx. Sur. mid. des hôp. de Parie, 3 avr. 1914). —
Josoi et pARTiairn, De l'insuffisance réna'e clic tes cardiaques asystoliquea
[Journ. méd. /nuirais. Paris, juill I 1918, l. VII bis, u°3, p. 118). — J sué (A i t
( rODLBWBKi (II. , Bigéminie cardiaque ave dissociation \ enlriculaire d'origin
taliquc {Huit, et Mém. Soc. méd. de» hôp. de Paris, 27 déc. 1912, B81 902). — .'"-i 6
il I'akti îi.i.n, L'azotémie d 3 asyetoliques {Huit, et Mim, Soc. mid. de» hôp. de
l'ais, 14 déc. 1917, p. 1211). — Karbli. (Pb | De a cure de lait | \r h. gin. de
mid., Paris, L866, t. II, 513-533,694-704). — Kirkbs (Senhouse), On hyper rophy of
the left ventricle of tl.e heart (tfcdical Tinut and Gazette, I, on, Ion. i-:>7 t. I.,
109-135). — Kobbri (R.), Lehrbuch der Intoxikationen, Stuttgart, 1906, II. 1215.
— LAnooAAnn (A.), Zur Wirkung von Strophanlhus [Thérap. Mnna's'., Berl n,
1887, I, p. 306-307). — Lasi.btt (E. E.), Note on a case of di;italis hearl
(Lancet, London, 7. janv. 1911, 19-21). — Lbbcb, Ni tri t s and allied corapnund«,
Mar.chesler, 1902. — Lewis (T.), Dyspnœa and acidosia (Quat. Journ. of medicin*,
Oxford, .janv. 1915). — LtBBNSKi VV\), Die Orthoiiasrraphie al- KontroUe der
Wirkung der Digitalistherapie [Zeitschr. f. klin. Med., Berlin, 1914, LXXX,
— La pbb el Bovi m, La chaux et le cœur (C. R. Sçc. de In ilogie, Paris, 19 iuin 1907,
p. 1094; <:. It. Soc. de biologie, 22 juin 1907, p. MAO). — Loraot, I..- pou-. Par."*,
1871 .. — Macki nzib, Digita'.is i Hr.u l . Lond mi. 1911 -1911, II, p. 273). — Mai kbrzib,
Diseases of the Heart, London, 1913. — Marbt, Circulation du Bang, Paris
— Marti m. sco ci Tiffbnbai . Action des digitaliques sur la diurèse et les * • -
rénaux (C. II. Soc. de biologie, Pari*, 26 juill, 1913). — Mbrklbr, Action d -
de la digitale et rj tbme couplé | Bull, ri M m.Soc. mid. des Mp.de Pari», 1 1 av. I9i 2).
— Mriiki i v. La rétei tion du chlorure de Bodium dans l'œdème cardiaque | Bull, et
Mém. Soc. mid. des hôp. de Par», 19 iuin 1903, 725). — Mootibr, Traitement de
l'hypertension artérielle par la d'Arsonvalisa ion (Soc. miJieo-chirurg. de Vans.
11 déc. 1899). — MURRBLL, Ni Iro-gl yeerine as B reine. I\ for angina pec oria I an<tt.
London, 1879, I. BO-118, 151-225). — OEru l, Ueber Terrain Kuror e, Leipzig, 188
— Pbbc(M.), De la nj cturie dan- h- s affections cardi -vasculaires Revue de méde-
cine, Paris, 1903, 379, 172,574). — I'mikvn (Eug.), Surun nouveau poison du cœur
employé au Gabon comme poison de flèches (C R. de FAcad. des Paris,
juin 1865). — Pbrrot el Goris, Sur la stérilisation des plantes
dans aea rapporta ave leurs propriéléa thérapeutiquea (Bull. Acad. de mi !.. Paris,
22 juin 1909, p. 681; Hnll . Soc. Pharm., Paris, I XVI, -
Clinique médicale, 1886, 3* édition, t. I. leçon 10. — Phtitjba"', Action de quelque*
médicaments vaso-moteurs (nitrite d'amyle, etc.) sur la circulation p Imonairj
Applications au traitement des hémoptysies (Journ. de phyaiot. et de pathol.
gén.. Paris, 1908, t. X, p. 103) — Poucai r, Leçons de pharmacodynamie, Paris,
1900-I90J. — llim. Analyse von 5 Fallen v, D Uberleitungsslôrungen (Zeitschr. f.
eri er. Pathol., Berlin, r 05, [I, BS-112). — Ribi , Ueber Hersai ternansbeim Mens, heu
(Zeitschr. f. n p. Pat ho', n. Thérapie, Berlin, 1906, Bd. III. 271 3 Klinische
Beobachtungen Dber Verst&rkung de- Karamer alternana und AbechwAgung der
Kammerkonlraktion durch Vagusreiiung (Zeitschr f exp. Pathol. u. Thei
Berlin, 1912, XI, 341-354). — Rocb (M.), De l'inefficacité d,- la teintui
vernalis comme I. mi-cardia. pie {Semaine me./ ir.ile . 1'. ris I .". nov. 1911) — I
bulion à l'étude de la médication par l'Adonis vernalis; r% il, me couplé adonidique
(Arch. mal. du cœw, Paris, 1913, p :, n Daniel), Etude critique
sur les dissociation- BUriculO \ eiitriculaiiv-. Thèse de Paris, 1915. — RUMFI
und Kreislauf Storûngen. léna, 1904. — Scbott, Zur Thérapie der chronischen
lier kranklieiten (Berl. Min. Woch., I- . m,,mn | W
774 H. VAQUEZ. — MALADIE î DU CŒUR.
Elektro'.ardiogramm uni] die pliarmakologischcu Miltel aus der Gruppe des
l%ilalins und des Digitoxins (Arch. f. (lièges. Physiot., Honn, 1912, CXLIll,
137-156). Sergent (E.) et Cotte.no r (P.), L'irradialion des glandes surrénales
dans la thérapeutique de l'hyperlensio:i artérielle 'Bull, et Mém. Soc. med. des
hôp. d- Paris, 1914, XXXVII, 385, 392). — Silbehuerg (M. D.), The efTect of
Atropine on the puise-rate in cases under thc influence of digitalis (['roc. Roy.
Soc.of med. therap. and pharm. sect., London, 16 mai 1911, IV, 192-210). — Soulier,
Pic et Pktitjean, Contribution clinique et expérimentale à l'élude de l'action du
nitrite d'amyle dans les hémoptysies (Bull. Soc. méd. des hop. de Lyon, 14 nov.
1903, IV, 336-340). — Souques et Rout.er (Daniel), in Boltikr (Daniel), Etude
critique sur dissociations auriculo-ventriculaires. Thèse de Paris, 1915. — Taylor,
Clinical studies in cafTein (Arch. of internai, medicine. Chicago, déc. 1914, XIV,
769 778). — Tiffeneau (Bull. Acad. de médec, février 1921). — Thaitie (L.),
Ge-ammelte Beitrâge zur Pathologie und Physiologie, Berlin, 1871-1878. —
Ti hnrull (H.), The effects of digitalis on the human heart (Bril. med. Journ.,
London, 19 nov. 1910). — Vaquez, Action pharmacodynamique et thérapeutique
des nitrites (Arch. mal. du cœur, Paris, 1908, p. 3). — Vaqubz et Laubry, Le
régime hypochloruré chez les cardiaques (Bull, et Mém. Soc. méd. des hop. de
Paris, 13 nov. 190T). — Vaquez et Digne, De l'asystolie survenant au repos. Rôle
d î la rétention chlorurée dans la pathogénie de l'insuffisance cardiaque (Bull, et
Mém. Soc. méd. des hôp. de Paris, 1905, p. 561-587); Du mode d'élimination du
chlorure de sodium chez les cardiaques en dehors des périodes d'asystolic (/</.,
p. 658-680) ; La cure de déchloruration au cours des maladies du cœur (Id.,
p. 714-726). — Vaquez et Leconte, Les injeclions intraveineuses de strophantine dans
le traitement de l'insuffisance cardiaque (Bull, et Mém. Soc. méd. des hôp. de
Paris, 26 m rs 1909, 662-579). — Vaquez et Cottet (J.), Épreuve de la diurèse
provoquée; polyuric expérimentale; valeur sémiolo^ique du rythme d'élimination
urinaire de l'eau et des chlorures (Presse médicale, Paris, 27 nov. 1912, XX, 993-
995). — Vaquez et Luteubacher, Ouabaïne et digitale en thérapeutique cardiaque
(Paris médical, 4 mai 1918). — Vogt (O.), Ueber die Herzund Gefasswirkuag des
Slrophanthins bei gesauden u id kranken Mcnschen (Mediz. Klinik, Berlin, 1909,
V, n0fl 49, 50, 51). — Volhard, Ueber die Beziehungen der Adams-Stokesschen
Symptomenkomplexes zum Iler/.b'.ock (Deutsches Arch. /'. klin. Med.. Berlin, 1909,
XCVIl. p. 348-375). — VuLriAN, Leçons sur l'appareil vaso-moteur, 1S75, vol. II.
— Wbhckbb.vCH (lv. F.), Discussion on the efTects o' digitalis on the hum m heart
(Congrès de la Brit. med. Assoc. Section de pharm. et thérap., in Brit. met.
Journ., London, 19 nov. 1910, 1600-1606). — WbNCKBBach, Die u iregelni
Herztatigkeit und dire klinische Medjutung, Leipzig und Berlin, 1914. — Write
(Du lley) and S attler (Ray), The efTect of digitalis on the normal human clectro-
cardiogram, with spécial référence to A- V conduction (Journ. ofe.rp. Medicine,
Baltimore, 1916, XXIII, 613-629). — Wii>al et Javal, La dissociation de la per-
méabilité rénale pour le chlorure de sodium et l'urée dans le mal de Bright (C.
B. de la Soc. de h ologie, Paris, 1903, 1639); La rétention de l'urée dans le mal
de Bright, comparée à la rétention des chlorures (Sem.-tine médicale, Pdris,
5 juillet 1905). — YVidal et Lemieruf, Pathogénie de certains oedèmes bri^htiques;
action du chlorure de sodium ingéré (Bull, et Mém. Soc. méd. des hôp. de Paris,
12 juin 1903. — YVidal et Javal, La cure de déchloruration. s, m action sur
l'œdème, sur l'hydratation et sur l'albumine à certaines piriodes de la néphrite
épithéliale (Presse médicale, Paris, 27 juin 1903). — Widal, Fhoin et Digne, La
chlo ru ration et le régime déchloruré chez les cardiaques {Bull, et Mém. Soc. méd.
des hôp. de Paris, 13 nov. 1903). — \Vii>ai., La réduc'ion des liquidofl dans le
mal de B ight (Bull. Acad. de médecine, Paris, 18 février 1908 . — Widal, Los
grand- syndromes du mal de Bright (Journ. méd. français, Paris, 1911. p. 18).
— Windlb (Davenport, Ileart-blocU from drugs of Ihe digitalis group (Heart.
London, 1911-1912, III, n° 1, p 1-12). — Wintbrniti, Die Hydrothérapie auf
p iysiolo^ischer und klinischer Grundlage (Wien. 1877-, Bd. I. 30-171)'. — Withb-
nisci (William), An Account of the Foxglove and some o!' ils Médical Uses, etc.,
Birmingham, 1785. — J. Yacobl, L'Électrocardiographie el ses applications
cliniques. Thèse de Paris, 1920. — Zm.iiun et CoTTBNOT. Modifications de la
pression artérielle chez l'homme par l'exposition aux rayons X de la rég on
surrénale (C. B. Soc. de biologie, 27 avril 1913).
TABLE ALPHABÉTIQUE
Accident! cardlo-aorl Iques,
— cérébraux 490.
— gravldo-card laques,
181, 829, 851
. — hépal Iquea chez les car-
diaques, B91.
pleuro-pulmonalrei chez
lea cardlaqu< -.
— n'n..u\
\, . tate de théoslnt .
a< i loomycose du cœui
\ihi ■ cardiaque,
Adonldlni
kdonli v ' Hall
Adrénaline, 751.
loni congénitale! du
cœui . 175
médicament) u
pni • [qui -1 1."
in cœur (mesure de l'i.
79.
Albumlnoldei (substance! i,
Alimentais
\H' rnam ! aurlculain
|. ist-( liras] itoll i
du pouls, .
Utltu
Anatomle, 1 7.
Vnesi hésle i ni
diaques,
Inévrysmes du cœui
— mycol Ico-embollques,
Angtna al
Angine de poitrine, I
par SOr1 il", ,
de décubltu
,
d'ell 161.
— du cœur, 351.
Anomalie! de < toison-
oement, 183
191
Portique (Insuffisant ■
artériel!)
congénital) :
fonctionnel!) .
traumatlque,
— (ritréclssemi -
\ ite (angine <l<- poitrine
pu
Apoci uuiii.
Apoplexies myocardlques,
— pulmonaire, 688.
appareil de Gaertner, 1 55.
ii kei ■ ■ i
BJi 151.
Btrobl, '
Aptitude fonctionnelle <iu
i œui du' -in.
pulmonaire (lnsuffl-
ui. i de i
(Insuffisance fond ion
nelle de i
■ iiii.ii
de ri i-:
— —
qui- d
- (transposition des), 187.
\i 1. 1 [elle (iiv|. ir tension),
I
ut- 1 ii' - •■ ' asiai
\r> thmles, 511.
complet!
extras] itollqu<
(sensations subjectives
de I'),
Issemenl ml Irai,
isthme cardiaqu
•lie partli !
dlque (théorie de r
\i hérome de l'ai 1ère pultno-
ii lu
Vul>. [
Auricular fluttei
auscultation
it.iiu- v de
Boissons, 717.
Bouverel (maladd
^Italique,
pai
Bradyi
Brauei
rmaux du
— du cœui ri irr.i-
phlque :
Dormau -
__ — .
— iif rouh
Bulbuc
.m. il
du), '
ancer du ■
ardlacj i
pulm
• lu I
val>
h.iltN :
776
TABI.K ALPHABÉ1 [QUE.
Claquemenl d'ouverture de
i.i nui raie
Climat m. h m
Cllmatothérapie, 728.
Cloisonnement (apomali< -
de)
Cœui (affections congéni-
tales Un). 1 75.
— < . k i « • s rysmes du), 358.
(bruits anormaux di
in uii- normaux du) 50
— (image du), en position
directe antérieure ou fron-
tale, 77.
— (image du) dans les
posii i.uis latérales, 84.
. i [mage du) dansles posi-
tions obliques, 82.
(mesure de l'aptitude
fonctionnelle du), 613.
— physiologique (variétés
tir tonne du), 86.
— (pointe du), 79
— suspendu, en goutte, 80.
— (syphilis du). 333.
— (traumatismes du), 354.
— (troubles du ryl tune dm.
511.
-- (tumeurs du), 348.
i' tnunication interauricu-
laire, 185.
— ini ri \ en1 riculaire isolée,
182.
Congestion passive du pou-
mon, 688.
Contractilité (théorie du
trouble de la ), 599.
Contraction cardiaque (eau
ses de la), 18.
(Heu d'origine de la),
25.
Convallaria maîalis, 747.
Cor pendulum, 86.
Courants i\r haute fréquence,
724.
Courbes électriques, 1 19.
— mécaniques, 89.
Crises gastriques du tabès,
4 8 S .
Cure d'Heckel,
— hydrominérales, 753.
— de Karell, 759.
— d'Œrte]
— - de Schott, 7?:!.
Cyanose, 175, 200.
Dédoublemenl du deuxième
bruit, 54
Déplacements du cœur, su.
i répressions, 39.
i>r\ eloppemeni ventricu-
lalre, m profondeur, 8 '<.
i'r\ latloi s rachldiennes ri
Insuffisance cardiaque, t\-^\.
Dextrocardie, i 80.
Diabète surrénal, 501.
Diamètres du cœur (mesure
des), no.
Diététique chez les car-
diaques, 713.
Digital»
Digitaléine, 731.
Digitaline,
Digitonine, 73 1 .
Digitoxlne, ! 3 1
Dilatai Ion cardiaque, 6*3 7.
i lissi M-i.i i ion (bradycardie
par), 56 1 .
— complète, 564, 574.
Incomplète, 568, 578
neuro-musculaire, à 7 7.
— (variétés de), 123.
Distension aigufi du cœur,
Diurétine, 7'.''.
Dyspnée d'effort, 1 70. 681.
E
Eaux minérales, 753.
Éclampsie, 481.
Ectopîes cardiaques, 180.
Einthoven (méthode élec-
trique d'), 116.
Électro-cardiogramme, 1 17.
— typique, 121.
Électro-cardiographie, IIP,
619.
— (signification de 1*), 129.
Électrothérapie, 724.
Embolies artérielles, 386.
Endocardique (insuffisance
aort ique),
Endocardite, 255.
— aigué syphilitique,
— blennorragique, 277.
— des fièvres éruptives
— fœtale ou inflammatoire,
194.
— hérédo-syphilitique
— infectieuse. 259, 262. 286.
— inflammatoire, 2f>s. 28 'i
— maligne. 259, 262, 286.
— nécrotique, 259.
— plastique. 258.
— pneumococcique, 27'.'.
— rhumatismale, 274.
— secondaire à forme pn •
longée, 269.
simple, 258, 26.1, 234
— traumat [que,
— tuberculeuse, 281.
— typhique, 281.
— ulcéreuse, 259.
Energie du pouls, 166,
Êpanchements pleuraux ch< /
les cardiaques, 689.
Ergol hérapie passive, 725.
Examen (méthodes d'
— radioscoplque du cœur
(règles à Buivre pour l'), 87.
Excitabilité du cœur, 32.
Extrasystoles, 135, 519.
— auriculaires. 526.
— aurlculo-ventrlculaires,
526.
- décalante, 526.
— interpolé s, 5
Exti asystoleg sinusales, 528.
— ventriculaires, 521.
auriculo-ventricu-
lalre, 29.
Fihriii.it ion .un Iculalre, !"'•.
136, 589, 646.
Fibrome du cœur, 349.
Foie cardiaque, 691.
— (troubles ei lésion!
chez les cardiaques, 691 .
Fond ion chn aotrope,
Franck (méthode de), 117,
169.
Frémissements,
Frey (méthode de), 168.
Frottements, 42.
— (bruits d '), 55.
Gnertner (appareil de), 155.
Galop (bruit de), 56.
Genêt, 747.
Gigantisme nucléaire, 294.
Goit reux '(accidents cardla-
ques chez les), 627.
Gomme du myocarde,
Graphique des bruits du
cœur, 116.
— (méthodes), 89, 617.
Hémangio-cndothéliome du
cœur, 351.
Hémisystolie (théorie de I'),
599.
Historique, 1.
Hoocker e1 Eyster (appan it
de), 168.
Hydrothérapie, 726.
Hypertension artérielle, 175.
chronique. 485.
— paroxystique algue, 477.
Hypertrophie cardiaque a-i
cours drs i irdiopathies,
671.
de croissance, I
essentielle.
congénitalr
de la grossesse
— — Indépendante des car-
dlopathies
Bymptomatique, 666,
de travail.
ri dilatation cardiaqui s
660.
[mage du cœur en positii n
directe antérieure ou rroi -
taie, 77
— — dans 1rs positions
latérales, 84.
— — dans [es positions
obliques. B2,
TABLE ai.imiaiii i IQ1 i;.
::i
Inanition (influence de i'),
-m le in :, rde, 81 j.
Indlcal lona Fournil - pu l<
mél bod< d'examei
— < i modes d'emploi d< -
moyens thérapeutlqui
ii exdUbUlti i ériodique du
cœur, 33, 514.
ptlon graphique dei
in mi - du cœur, 1 16.
nn.ii vi lin ut - du
106
de l'oreillette gauche
p u la \"i<' œsophagienne
113.
lu pi CtlOI
Insuffisance algue du cœur,
aoi i Ique
artérlelli i
congénital) I
— — endocardlque,
fonctionnelle
ir.iiim.ii Ique, ■'. i •
de l'artère pulmonaire
.un nul. ni.-
— cardlaqui
(c-.iii
< lit iii.- (traitement i
(grandi \ adn
i-). i
dès « i\ ii. - drolti
fond tonnelle de l'arti re
pulmonaln .
mitrale,
fonctionnelle,
organlqui
périodique (théorie d<
D. •
— progressive des i
droltei tuait, in, m
— trtcuspldleni
ntrlculatre gant >.-
fntroductlon, i.
K
Karell (cnre de),
bydatlque* du
Laubi j (sphî çrmophone d< »,
— — dioi i les sur
i.- mécanisme < i i
don des),
Lipome du i a ui
i i de Bouillaud,
Maladie .!• Rouvi -
— mitrale. 98
Maladie d
Malformations
Manchette d< !
151.
Marne (méthodi
Maria
Médicamenteux
Iles ure de l'aire du ce
- del'apt Itude fonctionnelle
du cœur
Méthode d'Œi tel
- i lectrlque d'Elnthoven,
116.
— d'exami n
(valeur des Indications
(■'■m nies pai l<
i ranck, ik
e I I : i
de i n j
grapblqu
de Marbe 1 1 S.
de M'.rit / ei i
— — pn raphl-
que il photographique
de Ohm, 1 19.
— — pnonoscopiqu
1 18.
I
.
sphygm anométi Iques,
I 17.
di • llnghausen,
Ultra] (rétrécissement
Mitrale (insuûli
(m. il
M, .rit
d< | '
Morphine,
Mouvi n
on-, i
Moyi ii- !!:■ rapi utlqu<
— — (indli
ii-i mplol
Mugui i
Myoi arde (gomn
— (Influence de
~ur le),
dlaque,
alcoollqui
i
dl|
m'-
pan
rhumatlsu
■
prln il
tupi '
hllltique,
rdlte ir.
— typholdique,
Myome du co
Mj lomi
N
N""liil>-- d'Ascl n
Nœud
Œdème pulmona i
(nature
déni
Ohm (méthodi ph<
opium
i irellli
u,. n des m,. u\
l'i p ir i
i »ri II- .
Ortho I
Oscillai
rit'll
Oaclllon
■
P
i
:?8
TABLE ALPHABÉTIQUE.
Pérlcardtte hérédo-syphlll
tique, 335.
— pneumococclque, 220.
— rhumatismale, 210.
— Bêche, 205, 200.
— traumatique, 359.
— tuberculeuse, 224.
— typhlque, 229.
Péricardotomle, 234.
Persistance du canal artériel,
193.
— du trou de Botal, 185.
Phonendoscopie, 49.
Phonocardiographique (mé-
thode), 119.
Phonoscopique (méthode)
de Weiss, 118.
Photographique (méthode),
119.
Physiologie, 17.
Pins (signe de), 216.
Pleuro-pulmonaires (acci-
dents) chez les car-
diaques, 681.
P 111I de côté auriculaire,
376.
Pointe du cœur, 79.
Polygraphe de Mackenzie,
91.
— de Marey, 90.
— de Mougeot, 91.
l'uiution du péricarde, 232.
Potaln (syphygmomano-
metre de), 149.
Pouls (alternance du), 345.
— alternant, 594.
— anacrote, 96.
— artériel, 93.
— (énergie du), 1GG.
— hépatique, III.
— (modifications de la fré-
quence du), 614.
— paradoxal, 218, 24 5, 517.
- — (ralentissement perma-
nent du), 344, 559.
— (troubles du rythme du
cœur et du), 511.
— veineux, 98.
— — pathologique, 103.
physiologique, 98.
Pouvoir d'excitabilité du
cœur, 32.
— de contraotillté,
— de conductibilité, 33.
— de tonicité, 35.
Poumon cardiaque, 689.
Pression artérielle (modifi-
cations spontanées ou pro-
voquées de la), 015.
— normale (données rela-
1 i\es à la), 164.
— sanguine, 1 42,
— veineuse, 168.
Professions favorables aux
cardiaques, 753,
Profil croisé de Wencke-
bach, 82,
Pulsus blsferien
— celer,
— tardus, 94.
R
Radiologie, 73.
Radioscopie de précision,
620.
Radioscopique (règles à
suivre pour l'examen) du
cœur, 87.
Radiothérapie, 725.
Ralentissement permanent
du pouls, 344, 559.
Reckllnghauscn (méthode
de von), 168.
— (lonoinètre de von), 157.
Réflexe d'Abrams, 47.
Rellux hépato-jugulaire, 655,
696.
Régimes alimentaires, 713.
— lacté, 720.
— plurifruitarien, 717.
Reh (méthode de Franck et),
169.
Rein (troubles et lésions du)
chez les cardiaques, 699.
Rénaux (accidents), 496.
Repos, 721.
Résection du platron sterno-
costal, 765.
Résorption des œdèmes (na-
ture et cause des accident >
de la), 703.
Rétention des chlorures, 716.
Rétractions, 39.
Rétrécissement acquis de
l'artère pulmonaire, 432.
— aortique, 417.
— congénital de l'art ère
pulmonaire, 187.
de l'aorte, 191.
— mitral, 367.
(accidents particuliers
au), 383.
compliqué, 388.}
spasmodique, 388.
— tricuspidien, 429.
Riva-RoCCi (appareil de),
151.
Rœntgénocardiogramme, B8
Roger (maladie de), 1 B '
Roulement (bruits de), 59.
Ruptures du cœur, 354.
Ruptures des valvules ei des
appareilB valvulain -
Rythme du cœur,
— (troubles du) du cœur et
du pouls, 511.
— nodal, 544, 589.
sahii (méthode de), 168.
S ingulne (pression). 1 12.
Sarcome du cœur, 351.
Saturnisme aigu, 477.
Schéma de Waller, 120.
Schotl (cure de),
Sclérose du myocardi
Sel. 715.
Service militaire, 754.
Signe de Hrodabent,
de Pins, 216.
Souilles anorganiques, 65.
(bruits île). 60.
— e.udiaques .(foyers des),
63.
— '-xiracardiaques, 68.
— fonctionnels, 64.
— organiques, 61.
— para-apexiens, 69.
— sus-apéxiens, 69.
Spartéine, 747.
Sphygmobolographie, 166.
Sphygmobolométrte, 166.
Sphygmoénergométrie, 167.
Sphygmogramme, 94.
Sphygmographe de Dud-
geon, 89.
— de Marey, 89.
Sphygmographie, 617.
SphygmomanomèLre de
Potain, 149.!
Sphygmomanométi iques
(méthodes), 147.
— (oscillomètre), 153.
sphvgmophone de Laubry,
163.
sphygmoscope de Pal, 157.
Sphygmo-elgnal, 153.
Strohl (appareil de), 154.
Strophantine, 742.
Strophantus, 742,
Substances, albuminoides,
716.
Surmenage cardiaque, 313.
symphyse péricardi iue
. pleurale ei insuffisance
cardiaque, 625.
syncope, 1
syndrome tricuspidien ter-
minal, 425, ''53.
Syphilis cardiaque de l'a-
dulte, 336.
héréditaire, 333.
monosymptomatique,
342.
à symptômes com-
plexes. 341.
_ du cœur, 333.
Tabès (crises gastriques du),
484.
Tachycardies, 533.
basedowlenne, 555.
d'effort, 61 ■
par compression du pneu-
mogastrique, 5Î>5-
émotiomu ne.
non paroxystiques. 553.
_ orthoBtatique
paroxystique, 1 17, 538.
partielle.
totale, 53'.'.
Tachysystolie auriculaire
137, 543, 546.
1 , léradiographii
Téléradioscopie, 73.
TABLE A.LPHABÉTIQ1 I.
*3-'
Tension artérli n--. 1 42.
Tes lophone de Vacjuez-
Laubry, 16 t.
Tétranltrate d'( rythrol, : •
ibromlne, i i
Tnéoi Ine, 749.
•j béophylllne, I
Tbéorle nei r< ose d< - batte-
menti du cœur, 1 - .
— myogène, 21.
ise, 749.
•1 béa "i, .
Thérapeutique! (Indication!
<i mode d'emploi dei
moyens), 751.
Th< râpent Iquei (m
713.
Tonomètre,
— de ron Reckllnghausen
107.
'ii loét (fnrni.' v.-nii lenlaire
de»), i-'.
Traitement
— de l'insufQaance algue du
cœur, 767.
■n. nt de l'insufnsam e
• ardiaque cooDrmée, 755.
1 1 uisposltlon di
rr.niiii.ii Iques (endocarde
(Insuffisance aortique),
- (m)
(pérli ardll
Traumatisme! du
-.m- plaie pénétrante
de poltrlni
;i\.-i: piale pénétrante
de polti lm
1 1 lolti lm .
li Botal (persl
du),
Xrouol n- .lu foie
cnei lea cardiaQui -
«lll pill lll'7. |l
disques, i
— du rythme du i œui
pOOlB, 511.
Tumenn
du tu-ur.
ValTaJea(rnptnri
Vaquex-Laubry |
16 i.
.
Ventrlculalre
ment) en pi ifondi
Vibrations
\v
Waller (-■ i
-
plqui
TABLE DES MATIERES
l\ i RODI I i i<>\
NOTIONS D'ANATOXIE
il DE i>in ■- ii
1 ' - «1.- la contracl ion i " diaquc
Théorie nerveuse
Théorie myogène
Lieu d'origine '!<• la contraction cardiaq 5a propa-
Lion el le rythme 'lu coeur
Mi i ih.i.i s D'EXAMEN
Inspection et palpation.
lllSj'
Palpation . .
Percussion ,
Auscultation.
Radiologie.
ission dorsale,
Phonendoscopie . . .
Bruits normaux du cœur
Des modifications des bruits norm
Bruits anormaux. — Bruits >!<• frotl
Bruit de galop
Bruits de roulement
Bruits «le souffle
Souffle 4 organiques.
Souffles font U< mnels .
Souffles an< irganiques
• Considérai i<'n< générales
mnelle
- l 1 1< -n lu.-, le • :.'
IV • ntul«-
Mi-iii i- de l'aire du cœur
Mesure >U-* diamèti
•its du cœur ...
Image du co ur dans les | lil
Image du cœur dana las poaitioni
tte
Détermii stion du d
fonde r... ......... ,
rariétés de forma dn cœur physiologique.
Bésun as à suivre pour l'axant d radi< scopiqui
tin cœur
Rœntgénocardiograramee, . .
18
l-
-
-
-
l i
-
■
11
M
782 TABLE DES MATIERES.
Pagei.
Méthodes graphiques 89
Courbes mécaniques 89
Technique générale 89
Pouls veineux 98
Inscription des mouvements du cœur 106
Pouls hépatiques 111
Inscription des mouvements de l'oreillette gauche parla
voie œsophagienne 113
Inscription graphique des bruits du cœur 116
Méthode électrique d'Einthovcn 116
Méthode phonoscopique de Weiss 118
Méthode de Marbe 118
Méthode phono-cardiographique et photographique
de Ohm 119
Courbes électriques 119
Electro-cardiographie 119
De' l'électro-cardiogramme typique et de son interpré-
tation 121
De diverses variétés de l'électro-cardiogramme normal
et de leurs causes 123
Signification clinique de l'électro-cardiographie 129
Pression sanguine et tension artérielle i i-
Principes généraux 143
Méthodes sphygmomanométriques H~
Méthodes basées sur l'exploration du pouls au-dessus
d'une artère comprimée 148
Méthodes basées sur les oscillations de la paroi artérielle
au niveau du point comprimé (oscillométrie) 155
Valeur des indications fournies par les diverses mé-
thodes 159
Données relatives à la pression normale 16 i
Sphygmobolométrie. — Sphygmobolographie 166
Sphygmoénergométrie 167
Pression veineuse 168
CARDIOPATHIES 175
Affections congénitales du cœur 175
Symptomatologie générale 175
Principaux types anatomo-cliniques 180
1° Ectopies cardiaques 180
2° Anomalies de cloisonnement 182
3° Malformations vasculaires . 187
Pathogénie. — Lésions congénitales 194
Cyanose 200
Péricardite 20 4
Anatomie pathologique 205-
Symptomatologie 209
Evolution 218
Principaux types écologiques et anatomo-cliniques 2I>.>
Péricardite rhumatismale 219
Péricardite pneutQOCOCcique 220
Péricardite brightique -22
Péricardite tuberculeuse 224
TABLE DES MATIÈRES.
«1-783
Péricardite typhique
Péril srdite des étals lepticémiques,
Péricardite dei éruptiree. .
Traitement
. 22'»
Symphyse péricardique.
Étiologie
Anatomie patho
Symptomatologie
Diagnostic
El olution
Traitement ...
Endocardite.
ique
Etiologie et pathogénie
Analomie pathologique
Endocardite simple, inflammatoire ou plastique.
Endocardite infectieuse maligne) ulcéreuse ou o
tli(ll.'
Symptomatologie
Endocardite simple bénigne
Endo arditei Lnfei in-n-.t-^ malignes
Principaux types étiologiques el inatomo-diniquefl
lite rhumatismale
locardile bien
Endocardite pneumocoo ique..,
locardile i yphique
Endocardite tuben u
Endocardite des Bèrres éruptives
Traitemenl
Endocardite inflammatoire bénigne
Endocardite infectieuse m
Bndcn srdite infectieuse à forme pi
Myocardito
Myocardites aiguës et subaijues
Historique
ogie
Anatomie pal bologique ...
nisme el palhogénie.
s% nploraatologie
ition.
Principaux ly|
Myocardite typholdique
\1\ ocardito diphtérique
M\ ocar htr rhumatism il*
v srdite slcooliqu
M\ '■ srdite scai laUneuse
Myocai dite lyphilitiqui
M j ocardile subaiguâ primil
Influence de l'inanition sur i
Myocard
Myocardites chroniques.
A
237
-.1
247
•
I
-I
Ifti
-
i
Ml
78'i TABLE DES MATIERES.
P g«.
Symptomatologie 320
Évolution 3jj
Myocardites régionales 834
Traitement 325
Myocardites aiguës 325
Myocardites chroniques .-. 321
Syphilis du cœur 333
Historique 333
Anatomie pathologique 333
Formes cliniques 311
Traitement 3 15
Tumeurs du cœur 318
Données générales 348
Fibromes 349
Myxomes 350
Lipomes 330
My ornes 331
Tumeurs parasitaires 35)
Traumatismes du cœur 351
l° Traumatismes saus plaie pénétrante de poitrine 354
A. — Ruptures nu CŒUR 354
B. — Rl'I'TURES HES VALVULES ET DES APPAREILS VALVDLAJRBS. . . . 3 3 i
Historique 35i
Mécanisme 354
Anatomie pathologique 355
Symptomatologie. 356
Pronostic 3L6
Diagnostic 357
Traitement , 357
C. — Endocardites traumatiqubs
D. — Myocardites traumatiqubs et anbvrysmbs du coeur 358
E. PÉRICARDITES TRAUMATIQUBS 359
2° Traumatismes avec plaie pénétrante de poitrine 359
Anatomie pathologique 359
Physiologie pathologique 360
Symptomatologie et évolution 361
1° Plaies récentes..... 361
„„ m • • y Sans corps étranger 361
2° Plaies anciennes. ! . ., - ..
( Avec corps étranger oo2
Examen radioscopique 363
Lésions valvulaires 365
Notions générales sur le mécanisme et l'évolution des
lésions valvulaires 365
Rétrécissement mitral
Historique 367
Anatomie pathologique >6S
Étiologie 3"0
S\ mptomatologie 372
Modifications de l'oreillette gauche 375
Symptômes insolites du rétrécissement mitral 377
TABL1 im S MAI [ÈRES. *:«
Éi '>lui [on
v i tenta parlicalien ml mitral pur. .
Accident! broncbo-pulmouairea
Accidenta hépatique*.
Palpitation! el arj thmiea ...
Emboliei arlériellei
Insuffisance fonctionnelle di pulmonaire
RbTRBCISSBXBMT miiiivi BPASMODIQOB,
Rétrécissement mitral complique ou maladie mitrale
Insuffisance mitrale
IjfSI i i i - \ n. MITRAL! "in. i\ivii. , .
A nat. . 1 1 1 1 . - pal lp «logique .
1 lauses el sj mptoma I
ï.\ ' <1 ut i< >u ...
I '■ himm: mi ru vi i: PONCTIONRBLLI
l'a tli
I tonnéea clinique - . .
Insuffisance aortique
\ 1 1 .t t < • i ii î •- pathologique
S\ mptomatologie
IlfSUITI!AHCJ kORTIQI r i n vii.i.
Étiologie.
S) mptomatologie. . .
Km i i ,s vn, i AORTIQUI muiiui in.
1 tiologie
Sv i h pi . » m., i . . i . _ ...
|sM'1 1 '-^N' ' kOHTiQi i ut m m \ noua ,i
I \ - I 1 I I - V M I V > I . I I 1 ... I 1 | , . N | | , , N M | | | | ( j
Rétrécissement aortique
Etiologie el anatomie pathologiqui
Symptomatologie
Insuffisance tricuspidienne
UW m mm i m,-, i s|.,i.ii vm 0M1 U
In-iii.-vv, i ,,,,,;, srii.ii \\i POlfCTIomiBLU
\ ti.t t • .m i .- pathologique el p tthogénie
Forme! cliniqui
Rétrécissement tricuspidieu
Anatomie pathi il ■- i |ue
Etiologie, . , ,
Sv mptomatolof ie
Rétrécissement acquis de l'artère pulmonaire
el nu. il, .mi.' patholoj
S\ mptAmea el 6\ olution
Insuffisance de l'artère pulmonaire
»m.im: Dl POI hum
Historique
Sv mptomal
• i ine -l 'iT.i i .
nu- de poitrine >i<- décubilue . i
l'hv Biologie p. il!,. il
Anatomie pathologique
Tu vi rA DB MBDRCINI XXIII. -
786 TABU: DES MATIÈRES.
Étiologie
Pathogénie
Angine 'le poitrine d'effort i''l
Angine de poitrine <le décubitua et distension aif
du cœur
Diagnostic ■'■ I
Traitement Î'I
HYPERTENSION ARTÉRIELLE.
Considérations générales
Formes cliniques de l'hypertension 171
Hypertension paroxystique aiguë.
Saturnisme 177
Éclampsie 481
Crises gastriques du tabès 1* ;
Hypertension chronique 485
Notions générales
Accidents cérébraux 490
Accidents cardio-aortiques 493
Accidents rénaux 496
l'athogénie 49»
Traitement 503
DES TROUBLES OU RYTHME, DU COEUR ET OU POULS (ARYTHMIE). 511
Historique et généralités 51 1
Arythmie respiratoire 514
Manifestations cliniques 515
Mécanisme 516
Pouls paradoxal 517
Extrasystoles 519
Mécanisme 5 Ht
Principaux types d'extrasystoles 520
Extrasystoles vcntriculaires 521
Extrasystoles auriculo-ventriculaires
Extrasystolcs auriculaires 526
Extrasystoles sinusales 528
Sensations subjectives de l'arythmie cxtrasystolique. . . . 529
Étiologie 532
Pathogénie 533
Évolution et signilication clinique 535
Traitement 536
Tachycardies
Tachycardies paroxtstiqubs 538
Historique
T\ pes cliniques
Tachycardie paroxystique totale régulière (maladie de
Bouveretl 53!'
Tachycardie paroxystique partielle ou tachysystolie
auriculaire 543
Caractères graphiques
Évolution
Étiologie
Pathogénie 550
I A.BLE DES MA l II RES
i:i -;»:
T U H\ < L.RDII - HOU PAROX1
Tachj cardie orthostatique.
Tachycardie baaedowienn
cardie pat compreMion du pi
Tacln car lie émotionnelle
emenl
Bradycardies
l'.n vit-* RARDIB t mi DISSOl IATIOH
S\ mptoraatologie. .
Bradycardie acquise
i i orme chronique .
h (Toi un--, i ransito piques
Bradj • srdic congénitale
Anatomie pathologique
Pathogénie
,i . I )isso. i.ii ion .
! roubles nerveux .
I rail emenl
Hiiaim i viih!i rOTALl
Bradycardie totale acquise
Bradycardie totale spontanée "" i ongénilale
Traitement
Arythmie complète
I lis torique
Sj mptomatologie
l'.i i hogénie
Evolution el signification
Traitement
...i
.-|
î>81
Pouls alternant .
S\ 1 1 1 1 • t atoli igii
1 ormes atj piques de 1 alternant <•
Pathog énie
Signification clinique
Traitement
INSI I I IsWC I « \HI>I IQI I
Mesures do l'aptitude fonctionnelle du cœur.
Méthodes d'examen
Les causes de 1 insu (fis, lUct" c.mli i ; u
i Causes fonctionnelles
Les grandi syndromes de l'insuitit m a cardiaque
lv-i i i IA1M \ l n l Rll DLAtllI - v t . n
In i m i- i>i i vl ni D LAI RI
Insoftisak
Rypartropbia et dilatation eardiaqa
| lis torique et mécanisme
788 TABLE DES MATIÈRES.
Ih PBRTBOPHIB 861
Hypertrophies soi-disant essentielles I
Hypertrophie île croissance ,
Hypertrophie de travail 864
Hypertrophie de la grossesse 665
Hypertrophie essentielle congénitale 665
Hypertrophies symptomatiques '»><>
Hypertrophie au cours des cardiopathies •< 7 1
Hypertrophie indépendante des cardiopathies.. <>~\
Dilatation ' " '
Mécanisme 677
Anatomie pathologique f,78
Diagnostic 878
Des accidents pleuro-pulmonaires chez les cardiaques 681
Troubles et lésions du foie 691
Anatomie pathologique ''''I
Symptomatologie 695
Formes cliniques 698
Troubles et lésions du rein 699
Anatomie pathologique 699
Symptomatologie, 702
Nature et cause des accidents de la résorption des
œdèmes "03
[VOTIONS GÉNÉRALES DE TRAITEMENT "13
Moyens thérapeutiques "> 13
Régimes alimentaires 713
Généralités ?13
Sel 715
Substances albuminoïdes 716
Régime pluri-fruitarien "17
Boissons "1"
Itégime lacté 720
Agents physiques. 721
Repos et mouvement 721
Electrothérapie 721
Radiothérapie 725
Hydrothérapie 726
Climatothérapie 7^8
Agents médicamenteux 729
Digitale 729
Strophantus, strophantine, ouabaïne 742
Adonis vernalis 746
Muguet. — Genêt. — Apocynum 7 17
Aubépine. — Caféine
Théobromine. — Théocine. — Nitrites 749
Tétranitrale d'éry throl * 50
Opium. —Adrénaline "51
Indications et modes d'emploi des moyens thérapeutiques 751
Période d'adaptation • 751
Péi iode d'insuffisance cardiaque confirmée 755
A. — Traitement de l'insuffisance progressive dos
cavités droites ?•' ■
B. — Traitement de l'insuffisance aiguë du cœur... 767
6389-20, — CoitbtiL. — Imprimerie Cuit*
DIVISION EN FASCICULES
1. — Maladies microbiennes en général 7 fr.
2. — Fièvres éruptives 6 fr.
3. — Fièvre typhoïde et infections paratyphoïdes. . 7 fr. »
4. — Maladies parasitaires communes à l'Homme
et aux Animaux 12 fr. »
5. — Paludisme et Trypanosomiase 4 fr. »
6. — Maladies exotiques 9 fr. »
7. — Maladies vénériennes 30 fr. »
8. — Rhumatismes et Pseudo-Rhumatismes souspresse
9. — Grippe, Coqueluche, Oreillons, Diphtérie. ... 4 fr. »
10. — Streptococcie, Staphylococcie, Pneumococcie,
Colibacillose 20 fr. »
11. — Intoxications 7 fr. »
12. — Maladies de la nutrition (diabète, goutte,
obésité) 8 fr. »
13. — Cancer 14 fr. »
14. — Maladies de la Peau 16 fr. »
15. — Maladies de la Bouche, du Pharynx et de
l'Œsophage 6 fr. »
16. — Maladies de l'Estomac 14 fr. »
17. — Maladies de l'Intestin 10 fr. »
18. — Maladies du Péritoine 6 fr. »
19. — Maladies du Foie et de la Rate.
20. — Maladies du Pancréas et des Glandes salivaires 20 fr. »
21. — Maladies des Reins 40 fr. »
22. — Maladies des Organes génito-urinaires 9 fr. »
23. — Maladies du Cœur.
24. — Maladies des Artères et de l'Aorte 9 fr. »
25. — Maladies des Veines et des Lymphatiques. . . 5 fr. »
26. — Maladies du Sang.
27. — Maladies du Nez et du Larynx 6 fr. »
28. — Sémiologie de l'Appareil respiratoire 6 fr. »
29. — Maladies de l'Appareil respiratoire (trachée,
bronches, poumons)
30. — Maladies des Plèvres et du Médias tin.
31. — Sémiologie Nerveuse 25 fr. »
32. — Maladies de l'Encéphale.
33. — Maladies Mentales.
34. — Maladies de la Moelle épinière 18 fr. »
35. — Maladies des Méninges 9 fr. »
36. — Maladies des Nerfs périphériques et du Sym-
pathique.
37. — Névroses.
38. — Maladies des Muscles 6 fr. »
39. - Maladies des Os 17 fr. »
40. — Maladies du Corps thyroïde, du Corps pitui-
taire et des Capsules surrénales.
Chaque fascicule se vend également cartonné, avec une
augmentation de 7 fr. 50 par fascicule.
S;%£
.^:v
£TCâj
y -.ai
I r
:. -i