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Full text of "Dictionnaire classique d'histoire naturelle"

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NOBTH    C/(Î0UN>4   ST4TE   COLLEeC 


S00362610 


This  book  is  due  on  the  date  indicated 
below  and  Mf  subject  to  an  overdue  fine 
as  posted  at  the  Circulation  Desk. 


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DIC(  ONNAIRE 

CLASSIQUE 

D'HISTOIRE  NATURELLE 


Liste  des  lettres  initiales  adoptées  par  les  auteurs. 


MM. 

AD.B.     Adolphe  Brongniart. 
A.  D.  T.     Adi'ieu  de  Jussleu. 
A.  F.     Apollinaire  Fée. 

A.  R.     Achille  Richard. 
AXJD.     Audouin. 

B.  Bory  de  Sairit-Yincent. 
c.  P.     Constant  Prévost. 

D.     Dumas. 

D.  CE.     De  Candolle. 
D..H.     Deshayes. 
l)ii..z.     Drapiez. 

lî.     Edwards. 

E.  D..I,.     Eudes  Deslonchamps. 


MM. 

E.     D'Audebard  de  Férussac. 

FI... s.     Flourens. 

G.     Guérin. 

G.  DEL..     Gabriel  Delafosse, 

GEor.ST.-H.     Geoffroy  St.-Hilaire. 

G..N.     Guillemin. 

isiD.  B.     Isidore  Bourdon. 

is.  G.  ST. -H.     Isidore  Geoffroy  Saint- 

Hilaire. 
K.     Kuntli. 
EAM..X.     Lamouroux. 
LAT.     Latreille. 


La  grande  division  à  laquelle  appartient  chaque  article  ,  est  indiquée 
par  l'une  des  abréviations  suivantes  ,  qu'on  trouve  immédiatement  après 
son  titre. 


ACAi,.     Acalèphes. 

ANNEii.     Annelides. 

ARACHN.     Arachnides. 

BOT.  CRYPT.  Botanique.  Cryptogamie. 

BOT.  PHAN.  Botanique.  Phanérogamie. 

cniM.     Chimie. 

OONCH.     Conchifères. 

CRUST.     Crustacés. 

ECHiN.     Echinodermes. 

FOS5.     Fossiles. 

cÉOE.     Géologie. 

INF.     Infusoires. 

1N5.     Insectes. 


INT.     Intestinaux. 

MAM.     Mammifères. 

MIN.     Minéralogie. 

MOiE.     Mollusques. 

OIS.     Oiseaux. 

POIS.     Poissons. 

POiYP.     Polypes. 

REPT.  BAT.     Reptiles  Batraciens. 

—  CHEL.     —      Chéloniens. 

—  OPH.      —       Ophidiens. 

—  SAUR.     —       Sauriens. 
zooL.     Zoologie. 


IMPRIMERIE  DE  J.  TASTU,  RUE  DE  VAIIGIRAUD  ,  N*  36. 


DICTIONNAIRE 

CLASSIQUE 

D'HISTOIRE    NATURELLE, 


PAR  INIESSIEURS 

AunouiN,  Isid.  BouEDON ,  Ad.  Brongniart  ,  De  Candolle  ,  d'Audebard 
DE  FÉRtrssAC  ,  Deshayes  ,  E.  Deslonciiamps  ,  Drapiez  ,  Dumas  , 
Edwards,  A.  Fée,  Flourens  ,  Geoffroy  Saint  -  Hilaire  ,  Isid. 
Geoffroy  Saint-Hilaire,  Guérin,  Guillemin,  A.  De  Jussieu, 
KuNTH  ,  G.  Delafosse,  Lamoubotjx  ,  LatrelluîjC.  Prévost, 
A.  Richard  ,  et  Bory  de  Saint- Vincent. 

Ouvrage  dirigé  par  ce  deinier  collaborateur,  et  dans  lequel  on  a  ajouté,  pour 
le  porter  au  niveau  de  la  science  ,  un  grand  nombre  de  mots  qui  n'avaient 
pu  faire  partie  de  la  plupart  des  Dictionnaires  antérieurs. 


TOME  NEUVIEME. 


lO-MACIS. 


PARIS. 

REY  ET  GRAVIER,  LIBRAIRES-ÉDITEURS, 

Quai  des  Augustins,  n°  55  ; 
BAUDOUIN  FRÈRES,  LIBRAIRES-ÉDITEURS, 

Rue  de  Vaugirard,  n*  17. 


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FÉVRIER     1826. 


DICTIONNAIRE 


CLASSIQUE 


D'HISTOIRE  NATURELLE 


\'V*  kWVX'VVWVVVWWWVWV'X'V''*'»  VVVVVVVVVV\VV\\VVVVV^VVVV'^'\'vV*'\A'\'V\*V'V\V\iV^/VVVVV^■VX\^'VVV\V\/\l^A^'VVVVVVVV^ 


lOD 


lOD 


lO.  INS.  Nom  scientifique  du  Papil- 
lou  vulyairemenl  nonljaié  Paon  du 
jour.  •  (b.) 

*  lODATES.  T'.  Iode. 

IODE.  BOT.  MIN.  CHIM.  Ce  coips 
est  un  de  ceux  que  ,  dnns  i  cial  .actuel 
des  counaissauces  chimiques  ,  1  on 
considère  comme  simples.  Il  fut  dé- 
couvert avant  1812  par  Courtois,  sal- 
pèlrier  de  Paris,  dans  les  eaux  mères 
des  cendres  de  Fucus.  Clément  et  Ue- 
sormcs  annoncèieut  celte  découverte 
à  l'Institut  dans  sa  séance  du  ;2g  no- 
vembre iSi3.  Quelques  jours  apiès, 
(îay-Lussac  lut  un  iVièmoire  sui  cette 
nouvelle  substance  pour  laquelle  il 
proposa  le  nom  d'Iode  dérivé  d  un 
mot  grec  qui  signifie  violet  ^  en  raison 
de  la  plus  saillante  de  ses  propriétés, 
celle  de  se  réduire  en  vapeur  d  une 
belle  couleur  violette.  Ce  célèbre 
chimiste  aperçut  de  prime  abord  les 
rapports  que  l'Iode  offrait  avec  le 
Chlore  par  la  manière  dont  il  se  com- 
portait avec  rOxigènc  et  l'Hydrogène, 
et  dès-lors  la  théorie  dans  laquelle  le 
Chlore  était  considéré  comme  coips 
simple,  fut  pleinement  confirmée. 
D'autres  chimistes  ,  et  en  particulier 
H.  Davy  ,  s'occupèrent  à  cette  époque 
de  l'Iode  ;  ils  obtinrent  des  résultats 
semblables  à  ceux  de  Gay-Lussac  , 

TOME    IX. 


et  eu  peu  de  temps  ils  épuisèi'cnt, 
pour  ainsi  dire ,  toutes  les  connais- 
sances qu'il  était  pbssible  d  acquérir 
sur  la  combinaison  de  ce  corps  avec 
les  autres. 

Llode  est  solide  à  la  température 
ordinaire;  il  se  présente  sous  la  forme 
de  paillettes  micacées,  d'un  gris  noi- 
râtre ,  ou  de  lames  rhomboïdales  , 
très-brillantes  ,  et  d'octaèdre  allongé. 
Sa  densité  est  de  4,3^8.  11  se  liquéfie 
à  107  degrés,  et  entre  en  ébulîition 
de  17.5  à  180,  en  produisant  la  belle 
vapeur  violette  dont  nous  avons  parlé 
et  qui ,  d'api  es  le  calcul ,  a  une  den- 
sité de  8,695.  En  contact  avec  lapeau, 
riode  y  produit  une  tache  brune  qui 
devient  jauuàire  et  se  ilissipe  assez 
promptement  à  l'air.  Son  odeur  est 
analoçuc  à  celle  du  Chlore  étendu 
d  eau  ,  et  sa  saveur  est  tres-acie,  mê- 
me caustique;  aus.-i  est-il  considéré 
comme  un  poison  violent. 

Avec  les  autres  corps  simples  , 
1  Iode  forme  plusieurs  combiuaisons: 
ainsi  lAcide  iodique  est  le  produit  de 
son  union  avec  i  Oxigèue  dans  cef- 
taines  circonstances  favorables,  c'est- 
à-dire  au  moment  oii  celui-ci  cesse  de 
faire  partie  de  quelques  composés, 
L'Acide  hydriodique  s'obtient  en  ex- 
posant à  une  chaleur  rouge  l'Iode  et 
l'Hydrogène.  L'Acide  chloriodique 
1 


2  lOD 

est  le  résultat  de  son  union  avec  le 
Chlore.  Les  autres  combinaisons  de 
l'Iode  avec  les  corps  simples  ne  jouis- 
sent pas  de  propriétés  acides  ;  on  les 
nomme  simplement  des  lodures ,  et 
leur  composition ,  ainsi  que  leurs  pro- 
priétés ,  sont  analogues  à  celles  des 
sulfuies  ,  des  chlorures,  etc.  Le  Bore 
et  le  Carbone  n'ont  pas  encore  pu 
être  combinés  avec  l'Iode ,  tandis 
qu'on  a  obtenu  avec  facilité  des  lodu- 
res d'Azote,  de  Soufre  ,de  Potassium, 
de  Sodium  ,  de  Zinc,  de  Fer ,  d'Elain  , 
d'Antimoine ,  de  Cuivre  ,  de  Mercure, 
d'Argent,  etc.  Pendant  la  combi- 
naison de  l'Iode  avec  le  Potassium 
ou  avec  d'autres  Métaux,  il  se  dégage 
de  la  chaleur  et  quelquefois  de  la  lu- 
mière. L'eau  n'a  qu'une  action  très- 
faible  sur  l'Iode;  elle  n'en  dissout 
qu'un  0,007  de  son  poids  ,  et  la  solu- 
tion est  jaune.  Celle-ci  se  décolore  par 
l'ébuUition  ,  et  ne  contient  plus  que 
des  Acides  hydr'iodique  et  iodique 
vésultans  de  la  décomposition  d'une 
petite  quantité  d'eau. 

Une  des  propriétés  chimiques  les 
plus  remarquables  de  l'Iode,  c'est 
celle  de  former  un  composé  bleu  lors- 
qu'on le  met  en  contact  avec  l'ami- 
don. Jusqu'à  ces  derniers  temps,  on 
s'était  accordé  à  considérer  ce  com- 
posé comme  un  lodure  d'amidon  , 
c'est-à-dire  comme  une  combinai- 
son intime  de  l'Iode  avec  l'amidon 
qui  était  alors  regardé  comme  une 
substance  simple  dans  sa  composition 
organique.  Mais  il  en  est  tout  autre- 
ment ,  selon  les  expériences  de  Ras- 
pail,  expériences  uont  il  a  lu  le  pré- 
cis devant  la  Société  Philomatique , 
le  6  août  1825.  Ce  jeune  et  savant 
observateur  s'est  assuré  par  des  re- 
cherches microscopiques  et  chimi- 
ques, que  la  couleur  bleue  que  prend 
l'amidon  par  l'action  dcl'Iode  ,  n'est 
due  qu'à  la  superposition  de  cette 
dernière  sur  la  surface  des  granules 
de  fécule  dont  il  a  décrit  les  formes 
diverses.  Ces  granules  ,  qu'il  compare 
à  des  -çcïles  de  Nacre  plus  ou  moins 
grosses  et  plus  ou  moins  irrégulières, 
après  avoi  r  été  enduits ,  pour  ainsi 
dira,  d'un    vernis    d'Iode,  peuvent 


lOD 

être  décolorés  par  le  sous-carbonale 
de  Potasse,  sans  perdre  leurs  formes 
ou  leur  transparence.Ces  faits  tendent 
à  prouver  que  l'amidon  se  compose 
d'un  tégument  susceptible  d'être  co- 
loré par  l'Iode  el  d'une  matière  gom- 
moïde  située  à  l'intérieur. 

Ainsi  que  le  Chlore  ,  l'Iode  déco- 
lore les  teintures  végétales.  Cette  dé- 
coloration paraît  due  à  une  décompo- 
sition de  l'eau  qui  tient  en  solution 
les  matières  organiques;  l'Oxigène 
de  celle-ci  s'unit  au  Carbone  et  à 
l'Hydrogène  des  substances  coloran- 
tes ,  tandis  que  son  Hydrogène  se 
porte  sur  l'Iode. 

On  retire  l'Iode  des  eaux  mères  des 
cendres  de  Fucus  et  d'autres  Algues 
marines.  Il  y  existe  à  l'état  de  combi- 
naison saline,  c'est-à-dire  que  ces 
eaux  contiennent  des  hydriodates  de 
Potasse  et  de  Soude.  On  les  introduit 
dans  une  C(Mâiue  lubulée  à  laquelle 
sont  adaptés  vme  allonge  et  un  réci- 
pient. L'afFusion  intermittente  d'un 
excès  d'Acide  sulfurique  concentré 
détermine  la  décomposition  de  l'hy- 
driodate.  Il  se  forme  du  sulfate  de 
Soude  ou  de  Potasse  ,  et  de  l'Acide 
sulfureux,  parce  que  l'excès  d'Acide 
sulfurique  a  cédé  une  portion  de  son 
Oxigène  à  l'IIydiogène  de  l'Acide 
hydriodiquc.  L'Iode  est  donc  mis  en 
liberté  ,  et  par  l'ébuUition  il  passe 
dans  le  récipient  en  même  temps  que 
les  autres  produits  gazeux.  On  le 
lave  et  on  le  rectifie  en  le  distillant 
de  nouveau  avec  une  solution  éten- 
due de  Potasse.  Il  est  alors  sous  forme 
de  lames  brillantes  qui  ressemblent 
au  Carbure  de  fer,  et  que  l'on  des- 
sèche entre  des  feuilles  de  papier  Jo- 
seph. 

Ce  n'est  pas  seulement  des  Plantes 
de  la  famille  des  Algues  qu'on  pour- 
rait extraire  l'Iode.  Plusieurs  au- 
tres corps  marins,  et  particulière- 
ment lesEponges  ,encontiennentune 
certaine  quantité.  On  l'a  retrouvé 
dans  quelques  sources  d'eau  miné- 
rale, et,  tout  récemment,  le  savant 
professeur  Vauquelin  a  lu,  à  l'Aca- 
démie des  Sciences  ,  une  note  sur 
une  mine  d'Argent  des  environs  de 


ION 
Mexico  qui  en  contenait  à  peu  près 
ilix-huit  pour  cent.  L'Iode  y  existe 
à  l'état  (VIodure  (Ann.  de  Phys.  et 
deChim.,  j824,p.  99). 

Nous  avons  parlé  plus  haut  del'im- 
porlancc  que  la  dccourcrîc  de  1  iode 
;i  eue  pour  la  chimie  ,  en  ce  qu'elle  a 
jeté  un  grand  jour  sur  un  point  de 
doctrine  sujet  à  controverse.  Par  les 
nombreuses  combinaisons  que  ce 
corps  est  susceptible  de  contracter 
avec  les  autres  substances,  on  est 
parvenu  à  produire  une  foule  de  com- 
posés intéiessans  pour  les  chimisics, 
mais  dont  les  usages  techniques  sont 
encore  très-bornés.  Cependant  on  a 
employé  avec  succès  l'Iode  ou  plutôt 
ses  sels  (  hydriodates  indurés  cfo  Po- 
tasse et  de  Soude)  dans  le  traitement 
du  goitre.  Le  docteur  Coindet  de  Ge- 
nève a  le  premier  fait  connaître  son 
efficacité  dans  ce  cas,  et  en  a  obtenu 
des  succès  très-nombreux.  Malheu- 
reusement, quelques  médecins  igno- 
rans  en  chimie  l'ont  administré  sans 
employer  les  précautions  couvena- 
J)les,  et  il  en  est  résulté  de  très-gra- 
ves accideus.  L'usage  de  ce  médica- 
ment a  conséquemment  peidu  de  son 
crédit  aux  yeux  du  vulgaire  ,  qui 
s'enthousiasme  toujours  pour  les  nou- 
veautés, et  qui  les  proscrit  avec  autant 
de  facilité  si  par  hasard  des  hommes 
inexpérimentés  en  abusent.  Il  est 
constant,  néanmoins,  que  l'Iode  a 
guéri,  en  Suisse,  une  foule  d'indi- 
vidus affectés  de  la  diflbrmité  du 
goitre  ;  mais  on  doit  observer  que  son 
emploi  irréfléchi  peut  avoir  des  suites 
très-dangereuses.  C'est  par  l'Iode 
contenu  dans  les  Eponges  carboni- 
sées que  l'emploi  de  celles-ci  a  pro- 
duit la  guérison  d'un  nombre  très- 
considérable  de  goitreux,  avant  qu'on 
eût  soupçonné  le  principe  actif  de  ce 
médicament.  L  Iode  ,  formant  un 
composé  bleu  avec  l'Amidon  ,  est  un 
réactif  excellent  pour  reconnaître  la 
présence  de  celte  substance  dans  les 
Végétaux.  (g..n.) 

lOLITHE.  MTX.  (Werner.)  V.  Di- 

CH  BOITE. 

ION.  BOT.  PHAN.  La  Violette  chez 


ION  3 

les  anciens,  doii  les  noms  diode, 
d'Iolilhe  ,  etc.  (b.) 

*  ION  E.  lonc.  CRUST.  Genre  de  l'oi'- 
dre  des  Amphipodes  ,  famille  des  Hé- 
téropodes  de  Latreille  (Fam.  Nat.  du 
Règn.  Auiin.),  ayant  poin  caractères 
essentiels  :  quatorze  pieds,  tous  sans 
ongles  ,  en  lorme  de  lanières  arron-* 
dios  à  leur  extrémité  ,  et  simplement 
propres  à  la  natation  ;  brancliits  très- 
ramiliées  ;  queue  terminée  par  deux 
longs  appendices  presque  semblables 
aux  pieds;  des  antennes  distinctes. 
Ce  genre  ,  établi  par  Latreille  qui  le 
plaçait  (Règn.  Anirn.  ï.  m)  dans 
l'ordre  des  Isopodes,  a  été  formé 
aussi  par  Leach  sous  le  nom  de  Cœ- 
lino.  Desmarest  (article  Malacos- 
TRACÉs  du  Dictionnaire  des  Sciences 
Naturelles)  le  réunit  aux  Pranizes 
dont  il  diffère  cependant  par  des  ca- 
ractères assez  tranchés,  tirés  surtout 
du  nombre  et  de  la  forme  des  pâtes  ; 
il  s'éloigne  des  Apseudes  par  la  for- 
me et  l'usage  de  celles-ci.  La  seule  es- 
pèce de  ce  genre  est  : 

L'IoNE  THORACiQUE ,  loiie  thofaci- 
ci/s ,  Onisciis  thoracicus ,  Montagu 
[Trans.  Linn.  Soc.  T.  ix  ,  iv  ,  3), 
figurée  dans  l'Encyclopédie  Métho- 
dique  (Ciust.    et    Ins.,    tab.    336, 

flg.    i28).  (G.) 

lONESIE.  lonesia.  bot.  ph  an.  Gen- 
re de  la  famille  des  Légumineuses  ,  et 
de  l'Heptandrie  Monogynie ,  L.  ,  éta- 
bli par  Roxburgh  [Asiat.  Research. , 
4  ,  p.  355  )  et  ainsi  caractérisé  :  calice 
à  deux  folioles  ;  corolle  infundibuli- 
formedont  le  tube  est  charnu  et  fei'- 
mé;  le  limbe  quadrilobé;  appendice 
annuliforme,  inséré  sur  l'entrée  du 
tube  de  la  corolle  et  supportant  sept 
étamines  ;  légume  pédicellé  en  forme 
de  sabre,  et  contenant  quatre  à  huit 
graines.  Ce  genre  a  des  rapports 
avec  le  Patouea  et  le  Bauliinia  ;  il  ne 
renferme  qu'une  seule  espèce  nom- 
mée par  Roxburgh  lonesia  pin- 
nata.  C'est  XAsjogam  de  Rhéede 
{Hort.  Malab.jb,  p.  117,  tab.  Sg), 
Arbre  des  Indes-Orientales  ,  d'une 
grandeur  médiocre,  dont  les  feuilles 
sont  alternes  ,  pétiolées,  imparipin- 


4  ION 

nées  ,  et  les  fleurs  ,  d'un  jaune  oi'an- 
gé ,  sont  disposées  en  cimes,  termi- 
nales et  axillaires.  (G..N.) 

*  lONIA.  BOT.  riiAN.  Nom  que  l'Y- 
vette {Teucrium  Chamœpytis,  L.  ) 
portait  chez  les  anciens.  (g..n.) 

*  lONIDES.  BOT.  PHAN.  (Ruell.) 
Syn.  de  Câprier.  •  (b.) 

lONIDION.  lonidiuw..  bot.  phan. 
Genre  établi  par  Ventcnat  pour  quel- 
ques espèces  de  Violettes  exotiques, 
et  qui  a  été  adopté  depuis  par  tous  les 
botanistes.  Ce  genre  ,  qui  appartient 
à  la  famille  des  Violacées  ,  avait  été 
créé  auparavant  sous  le  nom  de 
Pombalia  ,  par  Vandelli;  néanmoins, 
l'usage  a  consacré  le  nom  de  Vente- 
nat,  bien  qu'il  soit  postérieur  à  celui 
du  botaniste  portugais.  Dans  son  Mé- 
moire sur  la  famille  des  Violacées  , 
et  dans  le  premier  volume  du  Pro- 
drorniis  Sjslema/is  du  proi'esseur  De 
Candolle,  le  botaniste  De  Gingins  a 
voulu  rétablir  le  genre  Pombal/a  de 
Vandelli  ,  comme  distinct  de  Vloni- 
dium.  Mais  Aug.  de  Saint-Hilaire 
(Piant.  usuell.  des  Brasiliens  ,  n"  xi) 
a  réfuté  victorieusement  cette  opi- 
nion ,  en  prouvant  que  les  caractères 
assignés  au  Pombalia  se  retrouvaient 
évidemment  dans  plusieurs  espèces 
faisant  partie  du  genre  lonidiuin.  Le 
nièine  auteur  a  fait  une  observa- 
tion semblable  pour  le  genre  Jlyban- 
thus  de  Jacquin,  qui  doit  être  réuni 
à  Vlonidlum.  Voici  les  caractères  qu'il 
assigne  au  genre  lonidium  :  calice 
protbndément  quinquépartite ,  dont 
les  divisions  ne  sont  ni  prolongées 
au-dessous  de  leur  base,  ni  entière- 
ment séparées.  Pétales  au  nombre  de 
cinq  ,  périgynes  ou  plus  rarement 
bypogynes,  très-inégaux,  l'inférieur 
plus  grand,  onguiculé,  sans  éperon  , 
à  on"let  ordinairement  plus  large  et 
concave  a  la  base,  rctieci  au  som- 
met. Elamines  au  nombre  de  cinq , 
insérées  comme  les  pétales  et  alter- 
nes avec  eux;  filets  libres  ou  soudés, 
le  plus  souvent  courts,  quelquefois 
nuls;  anthères  aplaties,  membra- 
neuses au  sommet ,  attachées  par  la 


ION 

base,  immobiles,  tourne'es  vers  lé 
pistil,  biloculaires  et  s'ouvrant  longi- 
tudinalement;  les  connectifs  ou  les 
filamens  des  anthères  inférieures  le 
plus  souvent  munis  d'un  appendice 
plus  ou  moins  sensible.  Style  courbé, 
épaissi  au  sommet,  persistant.  Stig- 
mate un  peu  latéral.  Ovaire  libre  , 
sessile,  olygospcrmeou  polysperme; 
ovules  attachés  à  trois  placentas  pa- 
riétaux. Capsule  entourée  du  calice,, 
uniloculaire  ,  s'ouvrant  en  trois  val- 
ves étalées  portant  les  semences  sur 
le  milieu  de  leur  face.  Semences  pe- 
tites ,  horizontales,  ovoïdes,  globu- 
leuses ,  creusées  au  sommet  d'une 
chalaze  orbiculaire  et  ridée,  quelque- 
fois relevées  d'un  côté  d'une  ligne 
proéminente  (raphé)  ;  ombilicun  peu 
latéral,  rarement  tout-à-fait  termi- 
nal ;  tégument  propre  double ,  l'ex- 
térieur crustacé  ,  l'intérieur  membra- 
neux ,  adhérent  à  l'endosperrae  qui- 
cst  charnu.  Embryon  axile ,  droit, 
ayant  presque  la  même  longueur  que 
l'endosperme;  cotylédons  planes;  ra- 
dicule tournée  vers  rombilic. 

Les  espèces  de  ce  genre  sont  ert 
général  de  petits  Arbustes  rameux  ,  à 
feuilles  alternes  entières  ,  accompa- 
gnées de  deux  stipules  à  leur  base. 
Les  fleurs  sont  pcdonculées  et  placées 
à  l'aisselle  des  feuilles  supérieures. 
L'une  des  espèces  les  plus  intéres- 
santes de  ce  genre  est  X lunid'mm Ipe- 
cacuanha  de  Venlenat  ou  Pombalia 
Ipecaciianha  île  Vandelli.  Dans  l'ou- 
^^■agc  que  nous  avous  cité  précédem- 
ment,  Aug.  de  Saint- ïlilaire  a  prouvé 
que  le  J-^lola  Iluubou  d'Aublet  la'esl 
qu'une  simple  variété  du  Pombalia 
<le  Vandelli.  Ainsi ,  celte  espèce  croît 
à  Cayenne  et  sur  la  côte  du  Brésil  , 
depuis  le  fleuve  des  Amazones  jus- 
qu  au  cnp  Frio  ;  mais  on  ne  l'a  pas 
retrouvée  au  midi  de  ce  cap.  Elle  se 
plaît  en  général  dans  les  lieux  bas  et 
sablonneux.  C'est  une  Plante  extrê- 
mement variable  ,  dont  la  tige  la- 
ineuse est  tantôt  étalée  ,  tantôt  ascen- 
dante ,  longue  de  six  à  vingt-quatre 
pouces,  couverte  de  poils  quelque- 
fois très-longs  et  très-rapprochés.  Ses 
feuilles  sont  alternes,  ovales,  lan- 


ION 

céoldes,  dentées  eu  scie  et  amincies 
en  pointe  à  leurs  deux  extrémités  et 
chargées  de  poils  épars.  Les  divisions 
du  calice  sont  semi-pinnalifule?.  L:i 
VaciuedecettePIaule,  qui  est  grosse  à 
peu  près  comme  une  plume  à  écrire, 
uu  peu  tortueuse  ,  grisâtre  et  striée 
en  dehors  ,  blanche  en  dedans  ,  est 
connue  au  Brésil  sous  les  noms  de 
Poaja,  de  Fuaja  cia  Fraia  et  de 
Poaja  branca.  Elle  sert  à  remplacer, 
dans  quelques  parties  du  Brésil  ,  le 
véritable  Ipécacuanha  fourni  par  le 
Ceiihœlis  Ipccacuanlia ;  on  la  désigne 
sous  le   nom   d'Ipécacuanha  blanc. 

Aug.  Saint-Hilaire  a  encore  décrit 
(Plant,  usuelles  des  Brasiliens,n°  ix), 
sous  le  nom  (\'Ionccliu//i  Poaja,  une 
autre  espèce  nouvelle,  voisine  de  la 
précédente ,  qui  a  été  trouvée  à  l'ouest 
du  Rio-San-Fraijcesco  ,  dans  la  pro- 
vince de  Minas  Geiaes  ,  et  dont  la  ra- 
cine est  également  employée^ par  les 
habitans  comme  un  puissant  éméti- 
que.  (a.  -r.) 

*  lONOPSIDE.  lonopsis.  bot. 
PiiATsr.  Genre  de  la  famille  des  Or- 
chidées et  de  la  Gj'uaudric  Mowan- 
drie,  L. ,  établi  par  Knnlh  (i//  J^if/nb. 
et  Bonpl.  Nov.  Geii.,  i  ,  p.  348),  et 
qui  peut  être  caractérisé  ainsi  :  le 
calice  est  à  six  divisions  disposées 
sur  deux  rangs;  les  trois  divisions 
extérieures  sont  ovales  ,  lancéolées  , 
aiguës,  égales  entre  elles;  les  deux 
inférieures  foinient ,  en  se  réunissant 
à  leur  base,  une  sorte  de  petit  sac 
obtus.  Les  deux  divisions  iuleriies  et 
supérieures  sont  obliques ,  ovales  ,  un 
peu  obtuses.  Le  labelie  est  onguiculé 
à  sa  base  qui  forme  une  gouttière; 
il  est  beaucoup  plus  grand  que  les 
autres  parties  de  la  fleur,  inférieur 
et  obcordiforme.  Le  gynoslème  est 
court,  sligmatifère  à  sa  Lee  antérieu- 
le,  terminé  supérieurement  par  une 
anthère  operculiforme  à  deux  loges  : 
chaque  loge  contient  une  masse  j  oUi- 
nique,  ellipsoïde;  ces  masses  viennent 
s'attacher  l'une  et  l'autre  à  la  partie 
slipérieure  d'une  petite  lame  qui  se 
termine  inférieurement  par  un  réti- 
nacle  allongé  formant  une  sorte  de 


IPE  5 

bec  disposé  en  angle  droit  à  l'extré- 
mité de  la  petite  lame. 

Ce  genre  se  compose  de  plusieurs 
espèces  originaires  d'Amérique,  et 
qui  toutes  sont  parasites.  La  première 
connue  est  celle  que  Kunth  a  décrite 
sous  le  nom  d' lonopsis  jyulc/iel/a,  /oc. 
cit.,  tàb.  85.  Elle  croît  dans  le  royau- 
me de  la  Nouvelle-Grenade,  entre 
Carthagène  et  Buga. 

Nous  en  possédons  une  espèce  nou- 
velle à  laquelle  on  peut  donner  le 
nom  iV lorwpsis  distickopkylla  ,  à 
cause  de  la  disposition  de  ses  feuil- 
les ,  qui  sont  plus  larges  que  dans  l'es- 
pèce précédente  ;  elle  s'en  distingue 
encore  par  sa  hampe  deux  fois  plus 
élevée  et  rameuse  ,  par  ses  fleurs  plus 
petites  et  son  labelie  cilié.  Elle  a  été 
découverte  à  la  Martinique  par  Ri- 
chard père  ,  qui  l'y  a  trouvée  parasite 
sur  le  Café. 

Plusieurs  autres  Orchidées  ,  mieux 
étudiées  ,  devront  encore  i  entrer  dans 
ce  genre  ;  tel  est  par  exemple  le  Deii- 
drobium  utricularioidss  de  Swartz. 

U.K.) 

Le  nom  dClonopsis  a  été  appliqué  à 
une  section  du  genre  Cochléaria  ,  par 
DeCandolle  {Syst.  Rega.  Veg.  Nat.  , 
T.  II,  p.  o-ji)  qui ,  en  raison  de  l'exis- 
tence du  genre  établi  par  Kunth,  a 
changé  depui.-;  sa  terminaison  en  celle 
àiHuiwpsidiLun.  (g..n.) 

*  lONOPSIDIUM.  BOT.  PHAN.  (De 
Candolle  ,  Prudr.  Regn.  f'eget.  nat. 
T.  I ,  p.  174.)  /^.  Cochléaria  et  lo- 
NOPSIDU,  (g..n.) 

*  lONUS  ET  lOPS.  rois.  Les  deux 
Poissons  désignés  sous  ces  noms  par 
les  anciens  ne  peuvent  être  recon- 
nus, (b.) 

*  IOTA.  INS.  Espèce  de  Noctuelle 
dont  la  chenille  se  nourrit  d'Ar- 
moises et  de  Santolines.  (u.) 

IPÉCACUANHA.  bot.  piian.  Ou 
désigne  sous  ce  nom  un  grand  nom- 
bre de  Racines  appartenant  à  des  Vé- 
gétaux de  genres  et  de  familles  dilTé- 
rentes,  mais  qui  toutes  jouissent  de  la 
propriété  de  déterminer  le  vomisse- 
ment. C'est  Marcgraaffet  Pison  qui , 


6  IPE 

les  premiers,  parlèrent  de  l'Jpéca- 
cuanha  dans  leur  Histoire  Naturelle 
et  Médicale  du  Brésil,  publiée  vers 
le  milieu  du  dix-septième  siècle.  Ils 
donnèrent  une  descriplion  et  une  fi- 
gure de  la  Piaule  qui ,  au  Brésil , 
tburnitlaracine  connue  sous  ce  nom. 
Mais  cette  figure  et  la  description  qui 
raccompagne  sont  tellement  vagues 
et  imparfaites  ,  que  nul  botaniste  ne 
put  rapporter  la  Plante  mentionnée 
par  ces  auteurs  à  aucun  des  genres 
alors  connus.  Dès-lors  chacun,  s'ap- 
puyant  sur  quelque  supposition  plus 
ou  moins  fondée,  attribua  la  racine 
d'Ipécacuanha  du  commerce  à  quel- 
que genre  connu.  C'est  ainsi  que  Rai, 
dans  son  Histoire  générale  des  Plan- 
tes ,  crut  l'ipécacuanha  fourni  par 
une  espèce  du  genre  Paris ,  de  la  fa- 
mille des  Asparaginées.  Morison  , 
Plucknet ,  Linné  lui-même  ,  dans  la 
première  édition  de  sa  Matière  Méii- 
cale  ,  pensaient  qu'elle  était  produite 
par  une  espèce  de  Chèvrefeuille  ;  plus 
tard  celui-ci  l'attribua  à  une  espèce  de 
Violette.  En  un  mot ,  les  opinions 
les  plus  opposées  furent  émises  sur 
l'origine  et  la  nature  du  Végétal 
auquel  on  devait  l'ipécacuanha.  De 
cette  obscurité  naquit  un  autre  in- 
convénient qui  n'a  pas  peu  con- 
tribué à  augmenter  la  confusion 
déjà  si  grande  à  cet  égard  :  c'est 
que  n'ayant  aucune  donnée  certaine 
sur  la  Plante  qui  fournissait  le  véri- 
table Ipécacuauha  ,  on  appliqua  ce 
nom  à  toutes  les  Racines  exotiques 
douées  d'une  propriété  éméiique  plus 
ou  moins  marquée  ,  et  bientôt  cha- 
que piys  eut  en  quelque  sorte  une 
espèce  particulière  d'Ipécacuanha. 

La  cupidité  dut  profiter  de  cette 
ignorance  pour  accréditer  les  in- 
certitudes qui  couvraient  ce  médi- 
cament. Comme  la  véritable  espèce 
d'Ipécacuanha  ,  celle  dontMarcgraafl' 
et  Pison  avaient  les  premiers  donné 
la  descriplion  ,  était  assez  rare,  les 
marchands  américains  y  mélangèrent 
bientôt  plusieurs  autres  racines  plus 
communes  et  souvent  presque  iner- 
tes ,  qui  d'un  côté  accrurent  la  con- 
i'usion ,    et  d'un    autie  côté  contii- 


IPE 

buèreulà  diminuer  la  réputation  de 
la  racine  du  Brésil ,  dont  les  vertus 
se  trouvaient  ainsi  masquées  et  eu 
quelque  sorte  dénaturées  par  cette  so- 
j)liislication.  Dès-lors  l'ipécacuanha 
du  commerce  ne  fut  plus  quun  mé- 
lange hétérogène  de  racines  diflféren- 
tcs  entre  elles  ,  non-seulement  par 
les  Plantes  dont  on  les  retirait ,  mais 
encore  par  le  lieu  d'oii  elles  prove- 
naient. 

Cependant  l'opinion  que  la  racine 
d'Ipécacuanha  était  celle  dune  Vio- 
lette ,  prévalut  pendant  fort  long- 
temps ;  mais  on  n'était  pas  d'accord 
sur  l'espèce  à  laquelle  il  fallait  l'at- 
tribuer. Ainsi  quelques  auteurs  pen- 
saient que  c'était  le  Viola  Ipeca- 
cuanha  de  Linné  fils,  ou  Pombalia 
Ipecacuanha  de  Vandelli  ;  d'autres  , 
le  Viola  diandra  ;  L.  ;  quelques- 
uns  le  Viola  paruijlora  ,  L.  ;  ceux- 
là  le  Viola  Itoubou  d'Aublet.  Tel 
était  l'état  d'incertitude  qui  régnait 
sur  ce  médicament,  quand  le  célè- 
bre Mutls  ,  directeur  de  l'expédi- 
tion botanique  de  Santa-Fé  de  Bo- 
gota ,  dans  le  royaume  de  la  Nou- 
velle-Grenade ,  fit  parvenir  à  Linné  , 
en  J764,  la  description  et  la  figure 
du  Végétal  qui ,  au  Pérou  ,  produi- 
sait la  racine  d'Ipécacuanha. Ces  ren- 
seignemens  ne  furent  publiés  qu'eu 
1781  par  Linné  fils  ,  qui,  dans  son 
supplément ,  décrivit  la  Plante  de 
Mutis  sous  le  nom  de  Psychotria 
emetica ,  que  lui  avait  donné  le 
botaniste  espagnol.  Il  crut,  mais 
à  tort,  que  celte  espèce  était  la  mê- 
me que  celle  décrite  long-temps  avant 
par  Marcgraaff  et  Pison  ,  en  sorte  que 
depuis  cette  époque  on  pensa  géné- 
ralement que  c'était  la  même  Plante 
qui ,  au  Pérou  et  au  Brésil,  fournis- 
sait l'ipécacuanha. 

Cependant  don  Avellar  Brotero  , 
professeur  de  botanique  à  l'univer- 
sité de  Colmbre  ,  en  Portugal  ,  fit 
connaître  en  1800  ,  dans  les  Actes  de 
la  Société  Llnuéenne  de  Londres,  la 
Plante  qui,  au  Biésil ,  produit  l'Ipt}- 
cacuanha.  Cette  Plante,  quoiqu'ap- 
partenant  à  la  famille  des  Rubiacées  , 
comme  le  Psychotria  du  Pérou,  en  est 


IPE 

génériqueinent  différent^;  il  la  noin- 
lua  Callicocca  Ipecacuanha.  Ces  tra- 
vaux jetaient  un  grand  jour  sur  l'his- 
toire de  ce  médicament.  Néanmoins, 
on  tomba  dans  une  nouvelle  erreur 
en  croyant  que  toutes  les  racines  que 
le  commerce  nous  fournissait  sous  le 
nom  d'Ipécacuanha  étaient  celles  du 
Psychotria  ou  du  Callicocca.  Ce  fut 
pour  détruire  cette  opinion  erronée 
que  De  CandoUe  publia  ,  en  i8oj  , 
un  Mémoire  dans  lequel  il  démontra 
que ,  loin  d'être  uniquement  pro- 
duites par  les  deux  seuls  Végétaux 
décrits  par  Mutis  et  Brotero  ,  les  di- 
vers Ipécacuanhas  provenaient  d'un 
très-grand  nombre  de  Plantes  ,  de 
genres  et  de  famdles  quelquefois  fort 
éloignés. 

Plusieurs  observations  publiées 
depuis  celle  époque,  et  en  particulier 
les  faits  nouveaux  insérés  dans  les 
Plantes  usuelles  des  Brasilieus  ,  que 
rédige  Aug.  Saint-Hilaire,  ont  con- 
firmé celle  assertion  de  De  Can- 
doUe. Nous  croyons  donc  utile  d'é- 
nuniérer  ici  rapidement  les  diverses 
Plantes  dont  les  racines  ont  reçu  le 
nom  d'Ipécacuanha. 

Famille  des  Riibiacées.  C'est  à  cette 
famille,  déjà  si  intéressante  par  le 
grand  nombre  de  médicamens  impor- 
tans  qu'elle  fournit ,  qu'il  faut  d'a- 
bord rapporter  les  deux  espèces  réel- 
lement oflScinales ,  savoir  :  celles 
que  nous  désignons  sous  les  noms 
d'Ipécacuanha  aniielé  et  d'Ipéca- 
cuanha strié.  Outre  ces  deux  espèces 
principales  ,  cette  famille  nous  oflVe 
encore  plusieurs  autres  racines  em- 
ployées sous  le  nom  d'Ipécacuan- 
ha dans  diverses  contrées  de  l'A- 
mérique ijjéridionale.  Ainsi  ,  au 
rapport  d'x\ugusle  Saint-Hilaire  , 
on  emploie  dans  diverses  parties  du 
Brésil ,  les  racines  du  Sper/nacoce 
Poaya  et  6.v\  Spei macoce  ferruginea  ; 
celles  du  Richardsonia  /oseaet  à.\.\Ri- 
chardsonia  scabra.  Celte  dernière  a 
même  beaucoup  de  rapports  avec  l'I- 
pécacuanha  anneléj  mais  les  an- 
neaux qu'elle  offre  sont  beaucoup 
plus  larges  que  ceux  de  cette  espèce  , 
et  sa   saveur  est  moins  acre.  Selon 


IPE  7 

Dandrada  ,  on  ferait  également  usage 
des  racines  du  Psychotria  herbacea. 

Famille  des  Violariées.  Les  Ipéca- 
cuanhas ,  fournis  par  les  Plantes  de 
cette  famille,  ont,  en  général,  une 
couleur  blanchâtre,  et  sont  beaucoup 
moins  énergiques.  L'espèce  princi- 
pale est  V lonidium  Ipecacuanha  de 
Ventenat  ou  Po/«Zia//adeVandclU,à 
laquelle  il  faut  réunir  le  V iola  Itou- 
buu  d'Aublet  qui  n'en  est  pas  spécifi- 
quement différent.  Cette  Plante  croît 
à  Cayenne.  On  la  trouve  également 
par  inlervalks  sur  le  littoral  du  Bré- 
sil ,  depuis  le  Qeuve  des  Amazones 
jusqu'au  cap Frio;  maison  ne  la  re- 
trouve pas  au  midi  dece  cap.  Ces  la- 
cines ,  employées  fréquemment  à 
Cayenne  et  au  Brésil ,  sont  d'un 
blanc  pâle ,  cylindriques ,  allongées  , 
quelquefois  rameuses  ,  grosses  com- 
me une  plume  à  écrire  ,  un  peu  tor- 
tueuses ,  offrant  quelquefois  des 
étranglemens  et  des  intersections  plus 
ou  moins  marquées.  L'axe  ligneux 
est  en  général  plus  épais  que  la  cou- 
che corticale  ,  et  plus  jaune;  la 
cassure  est  assez  nette,  peu  rési- 
neuse ;  son  odeur  est  manifestament 
herbacée  et  nauséeuse  ;  sa  saveur  est 
comme  amylacée,  d'abord  faible  , 
mais  bientôt  un  peu  amère  ,  et  sur- 
tout d'une  âcreté  remarquable. 

Auguste  Saint-Hilaire  a  fait  con- 
naîtra une  espèce  nouvelle  qu'il 
nomme  lonidium  Poaya  ,  et  que  les 
habilans  des  provinces  intérieures  du 
Brésil  emploient  pour  remplacer  l'I- 
pécacuanha  annelé.  On  peut  en  dire 
autant  du  Viola  parvijiora  de  Linné 
fils ,  qui  appartient  au  genre  loni- 
dium. On  la  désigne  aussi  au  Pérou 
sous  le  nom  d'Ipécacuanha  blanc. 
Celte  propriété  émétique  des  Viola- 
riées  exotiques  se  retrouve  également 
dans  les  racines  de  nos  Yiolettes  in- 
digènes, mais  avec  moins  d'énergie. 

Famille  des  Apocynées.  Les  genres 
de  cette  famille  sont  généralement 
remarquables  par  le  suc  blanc  et  lai- 
teux qu'elles  renferment,  et  qui  leur 
donne  des  qualités  acres  et  plus  ou 
moins  irritantes;  aussi  plusieurs  four- 
nissent-elles des  racines  que  l'on  dé- 


8  IPE 

signe  ,  dans  les  pays  ou  elles  crois- 
sent, sous  le  nom  dipécacuanha. 
Tels  sont  :  i"  le  Cynanciium  vomito- 
ruim  de  Laniarcli  ou  le  Cyn.  Jpeca- 
cuanha  de  Willdenow,  qui  croît  à 
Ceylan  et  à  Java  ,  et  qu'on  cultive 
à  l'Ile-de-France;  2°  le  Cynanckum 
Mauntiaaum  de  Commerson,  aux  îles 
de  France  et  de  Bourbon  ;  5"  le  Cy- 
nanckum lœvigatum  de  Relz ,  au  Ben- 
gale ,  4"  le  Cynanchum  tomeiitosum  de 
Lamarck,  dont  les  racines  sont  em- 
ployées sous  le  nom  d'Ipécacuanha 
dans  les  hôpitaux  de  Cejlan  ;  b^  aux 
Indes-Oricnlales,  on  emploie  aussi 
les  racines  du  Peiiploca  emetica  de 
RetZ;  6*  enfin,  aux  Antilles,  les  ra- 
cines de  VAsclepias  Curassawica,  L., 
appelé  Ipécacuanha  blanc  ou  bâtard , 
et  de  plusieurs  autres  espèces  du  mê- 
me genre,  sont  employées  comme 
émétiques  et  désignées  sous  le  nom 
de  faux  Ipécacuanha  brun. 

Tamille  des  Euphorbiacées.  De  niê- 
nie  que  les  Apocynées  ,les  Plantes  de 
cette  famille  contiennent  un  suc  lai- 
teux d'une  exliême  âcreté,  et  la  ra- 
cine de  plusieurs  Euphorbes  est  em- 
ployée connne  émédque  ;  telle  tst 
celle  de  VEuphorbia  Ipécacuanha 
dans  l'Amérique  septentrionale,  de 
V Eupliorbia  TirucalU  de  Linné  ,  aux 
gniudcs  Indes  ,  etc. 

Il  nous  serait  fîicile  de  citer  encore 
ici  un  grand  nombre  d'autres  Végé- 
taux dont  les  racines  ont  été  em- 
ployées comme  succédanées  de  l'Ipé- 
cacuanha  ;  mais  un  pareil  développe- 
ment nous  entraînerait  irop  loin  du 
but  que  nous  nous  proposons  dans 
cet  article  qui  ne  doit  avoir  pour  ob- 
jet que  les  deux  Ipécacuanhas  du 
commerce  ,  l'annelé  et  le  strié. 

Dans  le  commerce,  on  distingue 
généralement  deux  espèces  princi- 
pales d'Ipécacuanha.  L'une  ,  beau- 
coup plus  commune  que  l'autre  et  en 
quelque  sorte  la  seule  que  l'on  em- 
ploie en  grand  eu  Europe  ,  vient  du 
Brésil.  Elle  offre  les  caractèi'es  sui- 
vans  :  racines  ordinairement  de  la 
grosseur  d'une  plume  à  écrire  ,  allon- 
gées ,  irrégulièrement  coutournées  et 
coudées,  simples  ou  rameuses,  lor- 


IPE 

niées  de  petite  anneaux  saillans ,  iné- 
gaux ,  très-rapprochés  les  uns  des 
autres  ,  ayant  environ  une  ligne  de 
hauteur,  séparés  par  des  enfonce- 
mens  circulaires  moins  larges,  for- 
mées de  deux  paitiés  ,  savoir  :  un  axe 
ligneux  plus  ou  moins  grêle  ,  et  une 
couche  corticale  beaucoup  plus  épais- 
se. Ces  racines  sont  lourdes  ,  compac- 
tes ,  cassantes  ;  leur  cassure  est  bru- 
nâtre, manifestement  résineuse  dans 
sa  partie  corticale  ;  leur  saveur  est 
herbacée,  un  peu  acre  etamère;  leur 
odeur  f?ihle,  mais  nauséabonde. 

La  seconde  espèce  vient  générale- 
ment du  Pérou.  On  ne  la  rencontre 
que  rarement  dans  le  commerce.  Voi- 
ci quels  sont  ses  caractères  dislinctifs  : 
racines  cylindracées,  le  plus  souvent 
simples,  rarement  rameuses,  de  la 
grosseur  d'une  plume  à  écrire  ,  peu 
conlournées,  non  rugueuses,  offrant 
de  distance  eu  distance  des  espèces 
d'étranglemens  ou  d'intersections  cir- 
culaires ,  profondes,  éloignées  les^ 
unes  des  autres  ;  épidémie  d'un  brun 
foncé,  formant  des  stries  longitudi- 
nales plus  ou  moins  marquées;  cas- 
sure brune,  noirâtre,  faiblement  ré- 
sineuse; couche  corticale  moins  fria- 
ble, moins  cassante  que  dans  l'espèce 
précédente;  odeur  presque  nulle; 
saveur  fade,  nullement  amè're,  of- 
frant à  peine  une  légère  âcreté  ,  après 
une  application  long-temps  prolon- 
gée. 

Telles  sont  les  deux  espèces  d'Ipé- 
cacuanha du  commerce.  On  avait 
donné  à  la  première,  qui  est  la  ra- 
cine du  Callicocca  Ipécacuanha  de 
Brotero,  le  nom  d'Ipécacuanha  gris  y 
et  à  la  seconde,  que  l'on  retire  du 
Psychulria  emetica  de  R^tis,  celui 
d'Ipécacuanha  brun  ou  noir.  Mais 
nous  avons  fait  voir  ,  soit  dans  le 
Bulletin  de  la  Société  de  la  Faculté 
de  Médecine  de  Paris  ,  soit  daiis  no- 
tre Dissertation  sur  Tlpécacuanha 
du  commerce ,  que  le  caractère  tiré 
de  la  coloration  exféi  ieure  ne  saurait 
être  employé  avec  avantage  pour  dis- 
tinguer ces  deux  espèces,  et  qu'il 
était  même  la  cause  de  nouvelles  con- 
fusions ]Nous  avons  au  contiaire  pro- 


IPE 

posé  de  tirer  les  caractères  distinctifs 
de  ces  deux  espèces ,  de  leur  organi- 
sation qui  est  l'oit  diflérenle  dans 
chacune  délies,  et  qui  n'ollie  au- 
jcune  variation.  Ainsi  nous  avons  don- 
né à  la  racine  du  Callicocca ,  qui  est 
irrégulièrement  contoiunée  ellbrniée 
de  petits  anneaux  saillans  et  super- 
posés ,  le  nom  A'Ipécacuanha  aniielé, 
et  celui  à'Jpécacuanha  strié  aux  ra- 
cines du  Fsychotiia,  qui  n'ollVent 
nulleuieul  ces  anneaux  ,  mais  de  sim- 
ples élranglemens  écartés  les  uns  des 
autres ,  avec  des  stries  longitudina- 
les. Quant  à  la  couleur  des  racines, 
elle  n'est  plus  devenue  qu'un  simple 
caractère  pour  former  des  variétés 
dans  ces  deux  espèces.  Ainsi  on  dis- 
tingue dans  le  commerce,  deux  es- 
pèces d'Ipécacuanha,  Vannelé  et  ie 
strié. 

Cet  Ipécacuanha  annelé ,  comme 
nous  l'avons  dit  précédemment ,  est 
fourni  par  le  Callicocca  IpecacuanUa 
de  Brotero.  Mais  nous  ferons  remar- 
quer que  le  genre  Callicocca,  établi 
par  Sclireber,  est  le  même  que  le 
Cephœlis  établi  long- temps  avant  par 
Swartz.  Le  genre  de  Schrebcr  ne  doit 
donc  pas  être  adopté ,  et  c'est  pour 
cette  raison  que  dans  les  deux  tra- 
vaux cités  précédennnent,  nous  avons 
nommé  Cephœlis  Ipécacuanha  l'Ar- 
buste qui  produit  l'Ipécacuanlia  an- 
nelé. (  f^.  pour  sa  description  et  celle 
du  Pijchotria  emelica  ,  les  mots  CE  - 

PH.ÏXIDE  et  PSYCHOTRIE.) 

h'Ipécacuanha  annelé  préseuteU'ois 
variétés  principales  de  couleur  ,  sa- 
voir :  i"  Ipécacuanha  annelé  brun  : 
c'est  la  plus  commune  et  la  pins  abon- 
dante; c'est  elle  aussi  qui  paraît 
jouir  des  propriétés  les  plus  énergi- 
ques. Son  épidémie  est  d'un  brun 
plus  ou  moins  foncé,  quelquefois 
même  presque  noir  ;  c'est  dans  cet 
état  qu'on  la  désignait  autrefois  sous 
le  nom  de  J.^sjclio/riaeniet/ca  ,  quand 
on  croyait  pouvoir  distinguer  ces 
deux  espèces  uniquement  par  la  cou- 
leur. Mais  son  organisation  prouve 
évidemment  qu'elle  n'est  que  la  ra- 
cine du  Cephœlis;  2°  Ipécacuanha  an- 
nelé Giiis  :  épidémie  d'un  gris  blan- 


II'E 


9 


châtre  ,  anneaux  moins  rapprochés, 
moins  sadians.  Cette  variété  n'est  pas 
très-commune.  Elle  se  trouve  parfois 
mélangée  avec  la  précédente;  5"  Ipé- 
cacuanha annelé  kough.  Elle  est 
presque  aussi  commune  dans  le  com- 
merce que  1  Ipécacua  nha  annelé  brun. 
Son  épidémie  est  d'un  brun  rougeâ- 
Ire  ,  couleur  de  rouille. 

Quant  aux  Ipécacuanbas  blancs, 
ils  sont  fort  variables  ,  et  l'on  a  donné 
ce  nom  aux  racines  d'un  grand  nom- 
bre de  Plantes;  telles  sont  :  Vlnni- 
clium  Ipécacuanha  ,  Vlonidiurn  par- 
vifioruni ,  le  Cynaachuni  voniitorium , 
et  une  foule  d'autres.  Mais  ces  es- 
pèces ne  sont  j;unais  répandues  dans 
le  commerce.  Aussi  est-il  moins  im- 
portant de  distinguer  ces  diverses  ra- 
cines les  unes  des  autres. 

Les  Ipécacuanbas  ont  été ,  dans  ces 
derniers  temps,  l'objet  de  travaux 
très-importans  de  la  part  des  chimis- 
tes. C'est  à  Pelletier  que  l'on  doit  une 
connaissance  exacte  des  divers  princi- 
pes constituans  de  ces  racines.  Il  y  a 
trouvé  :  i''  une  matière  grasse,  hui- 
leuse, tièsodoiante ,  d'une  couleur 
brune, qui  paraît  commuuiqtier  à  cette 
racine  son  oJeur  et  sa  saveur  nauséa- 
L'ondes  ;  2°  une  subsiancc  particu- 
lière, simple  de  sa  nature,  dans  la- 
quelle nside  la  propi'iété  émétique 
des  Ipécacuanbas  ,  et  à  laquelle  il  a 
donné  le  nom  A'Emétine--,  o^  delà 
Cire  végétale  ;  4**  de  la  Gomme  en 
assez  grande  quantité  ;  ô"*  presque 
la  moitié  du  poids  total  d'Aniidou  ;  6* 
du  Ligneux  ;  7*"  enfin,  quelques  tra- 
ces d'Acide  gallique. 

UEmétine  ou  le  principe  actif  se 
trouve  également  dans  l'Ipécacuanlui 
annelé  et  dans  l'Ipécacuanlia  strié. 
Pelletier  l'a  trouvée  dans  les  racines 
du  Cynanchum  voiailorium  qu'il  a 
analysées  sous  le  nom  de  p'iola  eme- 
lica, et  nous  en  avons  nous-même 
constaté  l'existence  dans  les  racines 
de  Vlonidiurn  Ipécacuanha  on  Poaya 
Lranca  du  Brésil,  ftlais  ce  principe 
n'existe  pas  en  égale  quantité  dans 
ces  quatre  espèces  d'Ipécacuanha. 
Ainsi  dans  les  racines  du  Cephœlis  ou 
Ipécacuanha   annelé ,   on  trouve  du 


10  IPE 

i4  à  16  pour  cent  d'Emëlinej  daus 
celles  du  Psychotria  ou  Ipécacuanha 
strié,  on  en  trouve  environ  8  pour 
cent;  dans  le  Cynanchuni  vomito- 
rium ,  5  pour  cent  ;  et  environ  3 
pour  cent  dans  les  racines  à' lonidium 
Ipécacuanha.  Il  résulte  de-là  néces- 
sairement que  ripécacuanha  annelé 
mérite  la  préférence  sur  tous  les  au- 
tres puisqu'il  renferme  beaucoup  plus 
du  principe  aciif. 

Disons  quelques  mots  des  proprié- 
lés  médicales  de  l'Ipécacuanfia.  Nous 
avons  déjà  dit  que  Marcgraaff  et  Pi- 
son  furent  les  premiers  qui ,  vers  le 
milieu  du  dix-septième  siècle  ,  firent 
connaître  en  Europe  l'Ipécacuanha  , 
et  signalèrent  ses  propriétés  médicales 
principalement  dans  la  diarrhée. 
Malgré  les  éloges  qu'ils  prodiguèrent 
à  cette  nouvelle  substance  ,  son  intro- 
duction fut  lente  et  rencontra  beau- 
coup d'obstacles.  En  1672,  un  méde- 
cin, nommé  Legras ,  qui  avait  fait 
trois  fois  le  voyage  d'Amérique ,  en 
l'apporta  une  certaine  quantité  d'I- 
pécacuanha,  qu'il  déposa  chez  un 
pharmacien  alors  fort  en  vogue.  Mais 
celui-ci  l'ayant  administré  à  des  do- 
ses trop  fortes,  nuisit  à  son  débit, 
plutôt  qu'il  ne  servit  à  en  répandre 
l'usage.  L'ignoiance  du  marchand 
et  le  peu  de  succès  qu'il  retira  de 
l'administration  du  nouveau  médi- 
cament ,  tournèrent  en  quelque  sorte 
contre  la  substance  elle-même ,  et 
les  incrédules  saisirent  ce  nouveau 
prétexte  de  douter  de  sou  efficacité. 
Environ  quatorze  ans  après  ces  essais 
infructueux ,  vers  l'année  ?  686  ,  un 
négociant  français  ,  nommé  Grenier, 
revenant  d'Espagne ,  rapporta  à  Pa- 
ris près  de  cent  quarante  livres  d'I- 
pécacuanha.  Pour  favoriser  la  vente 
de  cette  substance  ,  et  en  retirer  plus 
d'avantages  ,  il  s'adjoignit  Adrien 
Helvétius,  médecin  renommé  de  la 
ville  de  Reims  ,  qui  se  chargea  d'eu 
surveiller  avec  soin  l'administration. 
Les  premiers  essais  dHelviitius  ayant 
eu  des  succès  ,  il  obtint  de  Louis  XEV 
la  permission  de  les  continuer  à  l'Hô- 
lel-Dieu  de  Paris ,  où ,  par  de  nom- 
breuses expériences,  il  constata  l'ef- 


IPE 

ficacité  de  la  racine  du  Brésil ,  sur- 
tout dans  le  traitement  de  lu  diar- 
rhée. 

Ce  remède  avait  été  tenu  secret 
jusqu'à  ce  moment.  Le  roi,  voulant 
répandre  dans  la  société  les  avanta- 
ges qu'il  offrait  dans  le  traitement  de 
plusieurs  maladies,  en  fît  l'acquisi- 
tion ,  moyennant  une  somme  d'ar- 
gent considérable.  Nous  ne  rapporte- 
rons pas  ici  les  détails  de  la  querelle 
qui  s  éleva  alors  entre  le  marchand  et 
le  médecin  ,  le  premier  voulant  par- 
tager la  récompense  magnifique  dont 
Louis  XIV  avait  couronné  les  succès 
des  tentatives  d'Helvétius.  Le  Parle- 
ment et  le  Châtelet  décidèrent  qu'elle 
appartenait  entièrement  à  celui  dont 
l'habileté  et  les  connaissances  avaient 
pu  mettre  si  avantageusement  en  usa- 
ge une  substance  jusqu'alors  dépré- 
ciée, et  la  venger  en  quelque  sorte  de 
l'oubli  dont  on  avait  voulu  la  couvrir 
dès  son  origine.  Ce  fut  depuis  cette 
époque  que  l'usage  de  l'Ipécacuanha 
fut  introduit  en  France.  Bientôt  après 
il  se  répandit  eu  Allemagne,  en  An- 
gleterre ,  et  daus  les  autres  contrées 
de  l'Europe. 

L'Ipécacuanha  est  un  médicament 
extrêmement  précieux  et  dont  l'em- 
ploi est  en  quelque  sorte  journalier. 
Sou  action  émétique  est  une  de  celles 
pour  lesquelles  on  l'emploie  le  plus 
fréquemment.  L'on  peut  donner  ce 
médicament  comme  émétique,  dans 
deux  intentions  différentes  :  1°  comme 
simplement  évacuant  ;  2°  comme  éva- 
cuaut  et  dérivatif.  Ainsi ,  par  exem- 
ple ,  daus  l'embarras  gastrique  ,  il 
agit  simplement  comme  évacuant ,  en 
débarrassant  l'estomac  des  matières 
bilieuses  et  muqueuses  qui  y  sont 
amassées.  Mais  dans  d'autres  circons- 
tances ,  son  action  ne  se  borne  pas  à 
l'estomac.  Ainsi  l'on  voit  souvent  des 
ophtalmies  ,  des  angines  ,  des  pneu- 
monies et  des  pleurésies  très-inten- 
ses céder  comme  par  enchantement 
à  l'administration  d'un  vomitif.  La 
dose  à  laquelle  on  administre  la  pou- 
die  d'Ipécacuanha  comme  émétique 
varie  suivant  l'âge,  le  sexe  et  le  tem- 
pérament.   Chez    les    enfaus    très- 


IPH 

jeunes,  un  seul  grain  suffit  souvent 
pour  produire  d'abondans  vomisse- 
mens  ;  chez  les  jeunes  sujets  de  huit 
à  dix  ans  ,  la  dose  est  de  cinq  à  huit 
grains  ;  pour  les  jeunes  gens  et  les 
ierames  on  porte  cette  dose  à  quinze 
et  dix-huit  grains  ;  enfin  ,  on  en  don- 
ne vingt,  vingt-cinq  ou  même  trente 
grains  aux  sujets  vigoureux  et  adultes. 
Nous  avons  déjà  dit  précédemment 
que  c'était  à  cause  de  l'action  tonique 

au'il  exerce  sur  le  canal  intestinal  , 
ans  le  cas  de  diarrhée  chronique  , 
que  ce  médicament  avait  d'abord  été 
recommandé  aux  médecins  européens 
par  Marcgraatr  et  Pison.  Depuis  que 
son  usage  a  été  introduit  dans  la  thé- 
rapeutique ,  il  a  constamment  justifié 
sa  réputation  dans  le  traitement  de 
cette  maladie.  Mais  on  doit  bien  se 
garder  de  l'employer  dans  la  dyssen- 
terie ,  quand  cette  maladie  est  accom- 
pagnée de  symptômes  d'une  irritation 
aiguë;  car  alors  il  aggraveraitl'inflam- 
mation  de  la  muqueuse  des  gros  in- 
testins, au  lieu  d'y  porter  remède. 

On  a  encore  fait  usage  de  ce  médi- 
cament donné  à  petites  doses  souvent 
iépétées  dans  la  fièvre  puerpérale, 
dans  les  rhumes  ou  catarrhes  pulmo- 
naires chroniques  ,  etc.  (a.  r.) 

IPÉGA-GUAGU.ois.  (Pison.)  V. 
Canard  musqué. 

IPÉCU.  OIS.  (Marcgraaff.)  V.  Pic 

NOIR  HUPPÉ. 

IPÉCDTIRI.  OIS.  Espèce  du  genre 
Canard.  V.  ce  mot.  (b.) 

*  IPHIONE.  Iphiona.  bot.  phai^j. 
Genre  de  la  famille  des  Synanthérées, 
Gorymbifères  de  Jussieu,  et  de  la 
Syngénésie  égale,  L.  ,  établi  par  H. 
Cassini  (Bullel.  de  laSociét.  Pliilom., 
octobre  1817)  qui  lui  a  donné  les  ca- 
ractères suivans  ;  involucre  formé 
d'écaillés  imbriquées  ;  réceptacle  nu, 
planiuscule  ;  calathide  sans  rayons  , 
composée  de  fleurons  égaux ,  nom- 
breux ,  réguliers  et  hermaphrodites; 
anthères  munies  d'appendices  basi- 
laires  ;  akènes  cylindracés  ,  hispides  , 
surmontés  d'une  aigrette  légèrement 
plumeuse.  Les  deux  Plantes  sur  les- 


IPO  11 

quelles  ce  genre  a  été  constitué  diffè- 
rent entre  elles  par  quelques  carac- 
tères. L'une  d'elles  (/.  punctata, 
Cass.  )  est  originaire  de  Galam  eu 
Afrique;  la  seconde  (/.  juniperifo- 
Iia,ti.  Cass.,  Dict.  ,  ou  /.  dubia , 
Cass.  ,  Bullet.  Philomat.  )  croît  en 
Egypte,  aux  environs  du  Caire.  C'est 
le  Conysa  pungens  de  Lamarck,  le 
Chrysocoma  mucronala  de  Forskahl , 
et  le  Stœhellna  splnosa  de  Vahl. 

(G..N.) 

*  IPHIS.  Iphis.  CRUST.  Genre  de 
l'ordre  des  Décapodes,  famille  des  Bra- 
chyures  ,  tribu  des  Orbiculaires  ,  éta- 
bli par  Leach  et  que  Latreille  n'a 
pas  adopté  (Fam.  Natur.  du  Règne 
Anim.  );  il  le  réunit  (Règne  Anim. 
de  Guvier  )  au  genre  Ixa  de  Leach 
{J^.  ce  mot),  dont  il  ne  diflere  que 
parce  qu'il  a,  de  chaque  côté,  une 
grosse  et  longue  épine  tiansverse. 
L'espèce  qui  servait  de  type  à  ce  gen- 
re ,  est  le  Cancer  septem-spinosus 
(Herbst  ,  Cancr.  T.  1,  lab.  20,  fig. 
112).  /^.  IxE  et  Leucosie.  (g.) 

*  IPHISE.  REPT.  OPH.  Daudin  a 
donné  ce  nom  à  une  Couleuvre  qui 
paraît  être  le  SeriJens  slamensis  de 
Séba  ,   Thés.  11 ,  tab.  34,  fig.  5.    (B.) 

IPHYON.  BOT.  PHAN.  (Théophras- 
te.)Syn.  d'Asphodèle  jaune.         (b.) 

IPO  ET   13  PAS.  BOT.  PU  AN.  PoisOU 

qui  passe  pour  le  plus  violent  de 
tous  ceux  que  fournissent  les  Végé- 
taux. Les  voyageurs  ont  raconté  des 
choses  incroyables  de  sa  violence; 
Leschenault,  dans  un  Mémoire  fort 
étendu  sur  les  Plantes  vénéneuses  de 
Java  (Ann.  du  Mus.  T.  xvi,  p.  459), 
a  prouvé  que  ses  effets  n'avaient  pas 
besoin  d'être  exagérés  pour  être  terri- 
bles. 11  a  reconnu  que  les  deux  poi- 
sons employés,  sous  les  noms  d  Ipo 
et  d'Upas ,  par  les  habitans  des 
archipels  de  l'Inde  danslebut  deien- 
dre  leurs  armes  plus  sûrement  meur- 
trières ,  provenaient  des  Arbres  décrits 
et  figurés  par  lui  [loc.  cit. ,  pi.  aô  et 
22)  sous  les  noms  de  Stry chaos  Tleutc 
et  Antiaris  toxicarla.  (b.) 

IPOMÉE.    Ipomœa.    bot.    phan. 


i2  IPO 

Genre  de  la  famille  des  Convolvula- 
cées ,  établi  par  Linné  dans  la  Pen- 
tandrie  Monogynie,  très- voisin  des 
Liserons  (  ConvoLuulus  )  dont  il  ne 
difleie  que  par  des  caractères  d'une 
faible  importance.  Mais  comme  ce 
dernier  genre  est  extrêmement  nom- 
breux en  espèces ,  il  est  utile  de 
conserver  Vipomœa  ,  en  convenant 
que  ses  caractères  distinctif»  sont 
d'une  très-faible  valeur.  Linné  ,  en 
établissant  ce  genre  ,  ne  le  distinguait 
des  Liserons  que  par  son  stigmate  ca- 
pitulé et  à  trois  lobes  ,  et  par  sa  co- 
rolle iufundibuliioi-me.  Jussieu  {Gen. 
Plant.)  conserve  ce  genre  avec  le 
caractère  de  Linné;  il  ajoute  que 
dansles  Liserons  les  loges  contiennent 
une  ou  deux  graines  ,  tandis  qu'el- 
les sont  polysperines  dans  Xeslpomœa. 
Kunth  (  in  Hiimb.  et  BonpL.  Nov. 
Gen. ,  3  ,  p.  no)  adopte  le  genre  dont 
il  s'agit  ici  ,  mais  en  le  ciiconscri- 
vant  d'une  autre  manière.  Ily  place 
toutes  les  espèces  qui  ont  la  corolle 
tubuleuse,  infuudibuliforme  ,  et  les 
étamines  saillantes  au-dessus  du 
jtube  de  la  corolle.  Voici  comment  on 
peut  le  caracicriser  :  le  calice  est 
monosépale  ,  à  cinq  divisions  pro- 
fondes, nu  et  persistant.  La  corolle 
est  monopétale,  régulière,  tubu- 
leuse, inl'undibuliforme,  ayant  son 
limbe  à  cinq  divisions  plissées.  Les 
étamines,  au  nombre  de  cinq  ,  sont 
saillantes  au-dessus  du  tube  de  la 
corolle.  L'ovaire  est  libre  ,  à  deux  ou 
trois  loges  renfermant  chacune  deux 
ovules.  Le  style  est  simple  ,  saillant , 
terminé  par  deux  ou  trois  stigmates 
globuleux  et  rapprochés  les  uns  con- 
tre les  autres.  Le  Iruit  est  une  cap- 
sule ordinairement  globuleuse ,  eu 
partie  recouverte  par  le  calice.  Elle 
offre  une,  deux  ou  trois  loges  ,  avec 
une  ou  deux  graines  dans  chacune 
d'elles. 

Ce  genre  ,  ainsi  caractérise  ,  se  com- 
pose encore  d'un  très-grand  nombre 
d'espèces.  Ce  sont  des  Plantes  hei  ba- 
sées ,  annuelles  ou  vivaces,  tantôt 
pressées  et  volubiles.  Leurs  feuilles 
plternes  sont  entières,  quelquefois 
pbécs  ou  pinnatllides.  l^es  fleurs  sont 


IPO 

quelquefois  très-grandes etde  couleur 
très-éclatante  ;  elles  sont  portées  sur 
des  pédoncules  simples  ou  rameux 
qui  naissent  à  l'aisselle  des  feuilles 
ou  au  sommet  des  ramifications  de  la 
tige.  Plusieurs  espèces  de  ce  genre 
sont  cultivées  dans  les  jardins.  jNous 
mentionnerons  les  suivantes  : 

Ipomée  QuAMocLiiT  ,  Ipomœa  Qua- 
moclit ,  L.  ,  Willd.,Sp.  i,  p.  879. 
Cette  espèce  ,  que  l'on  désigne  sous  le 
nom  vulgaire  de  Fleur  ihi  cardinal ^ 
est  originaire  de  l'Inde.  On  la  trouve 
aussi  dans  l'Amérique  méridionale. 
Elle  s'est  naturalisée  aux  îles  de 
France  et  de  Mascareigne.  Elle  est 
annuelle;  sa  tige  est  volubde,  et  ses 
feuilles  sont  pinnatifides  et  décou- 
pées en  lobes  linéaires  et  presque  sé- 
tacées-  Les  fleurs  sont  d'un  rouge 
éclatant,  portées  sur  des  pédoncules 
biûores  plus  longs  que  les  fleurs. 

Ipomée  Bonne-nuit ,  Ipomœa Bona- 
nox ,  L.  jCavan.,  Icon.  3  ,  p.  .52,  tab. 
000.  Cette  belle  espèce  est  également 
annuelle  et  volubile  ,  mais  ses  feuilles 
sont  eutièies  ,  ovales ,  arrondies  , 
acuminées  au  sommet ,  échancrées 
en  forme  de  cœur  à  leur  base,  et 
glabres.  Les  fleurs  sont  rouges ,  por- 
tées sur  des  pédoncules  axillaires  et 
multifloresplus  longs  que  les  feuilles. 
Elle  est  originaire  de  l'Amérique  mé- 
ridionale, (a.  r.) 

*  IPOMEPilA.  lîOT.  PHAN.  Le  genre 
ainsi  nommé  par  Nuttal  (  Gen.  of 
nurth  Amer.  Fiants)  est  le  même  que 
ripomopside,  V,  ce  mot.  (a.  r.) 

IPOMOPSIDE.  Ipomopsis.  bot. 
PiiAN.  Genre  établi  par  le  professeur 
Richard  dans  \n  Flora  Bui'eali-J me- 
ricanade  Michaux  ,  vol.  i*^'',  p.  i4i  , 
pour  l' Ipomœa  rubra  ,  L.  ,  et  qui  fait 
partie,  non  de  la  famille  des  Con- 
volvulacées ,  mais  bien  de  celle  des 
Polémoniacées.  Il  ne  se  compose 
que  d'une  seule  espèce,  Ipomopsis 
elcgans  ,  Michx. ,  loc.  cit.  ,  et  plan- 
ches de  ce  Dictionnaire;  Ipomœa  ru- 
bra, L.;  Cantua coronojji/olia ,WiUd., 
Sp.  1,  879.  C'est  une  Plante  vivace, 
dont  la  tige  sous-li  utescente  et  dres- 
:;ée  s'élève  à  une  hauteur  d'environ 


f  ^Btda^r  pàtxTeté^* 


.'icAmf/x  .fculpf 


HT/.MO/I'SIS     r.l.KCANTK 


u'OMorsis  eli:gâns.    Midix. 


IPO 

deux  pieds ,  et  se  ramifie  beaucoup 
vers  sa  partie  supérieure.  Ijes  tcuilies 
sont  allerncs,  sessiles,  très-rappro- 
chëes  ,  étalées  ,  pinnatifulcs  ,  à  divi- 
sions écartées ,  étroites  et  presque 
linéaires.  Los  fleurs,  qui  sont  d'un 
beau  rouge,  forment  une  sorte  de 
panicule  |>yiamiclalc  à  la  partie   su- 

Sérieui  e  de  la  tige  ;  elles  sont  d'abord 
rcssces  ,  puis  pendantes.  Leur  calice 
est  pre.-que  cyhndrique,  à  cinq  divi- 
sions peu  piufondes,  dre.^sécs  et  ai- 
guës; la  corolle  est  monopétalc  ,  ré- 
f;ulièrc  ,  infundibuliforme  ,  ayant  son 
imbe  à  cinq  divisions  obtuses  ou  un 
peu  acumiuécs.  Les  éiamincs,  au 
nombre  de  cinq  ,  sont  inégales  et  lé- 
gèrement saillantes.  Leurs  antbères 
sont  globuleuses  ,  à  deux  loges,  s'ou- 
vranl  par  un  sillon  longitudinal. 
L'ovaire  est  allongé ,  assis  sur  un 
disque  hypogyne  ,  annulaire;  il  offre 
trois  loges  qui  contiennent  cbacune 
de  six  à  dix  ovules  insérés  sur  deux 
rangs  alternatifs.  Le  sîyie  est  simple, 
saillant,  terminé  par  un  sfigmaîe  à 
trois  divisions  linéaires  recourbées  en 
dessous.  Le  fruit  est  une  capsule 
ovoïde  ,  allongée  ,  à  trois  côtes  ,  ter- 
minée supérieurement  par  une  pointe 
formée  par  ie  style.  Cette  capsule, 
qui  est  enveloppée  par  le  calice  per- 
sistant, ofiVe  trois  loges  contenant 
cbacune  de  six  à  dix  graines  insérées 
sur  deux  rangées  à  l'angle  interne  ,  et 
portant  une  jioinle  à  leur  soumiet. 
Les  graines  sont  irrégulièrement  cu- 
biques ,  attachées  par  le  milieu  d'une 
de  leurs  faces.  L  embryon  est  droit , 
placé  traijsversalement  au  bile,  au 
milieu  d'un  endosperme  un  peu  cor- 
né. La  radicule  est  assez  longue, 
conique;  les  deux  cotylédons  sont 
obtus,  planes,  et  nullement  cliif- 
fonnéi*. 

Ce  genre  est  évidemment  distinct 
des  Ipomées  ,  puisqu'il  n'appartient 
pas  à  la  famille  des  Cdnvolvulacces. 
Il  diffère  du  Cantiia  dont  il  se  rap- 
proche par  son  calice  urcéolé ,  ses 
graines  qui  ne  sont  pas  membra- 
neuses ,  et  par  son  port.  (a.  r,) 

*IPOTARAGUAPIN.  bot.  pu  an. 


IPS 


i5' 


Lœfling  a  cité  sous  ce  nom  un  Ar- 
brisseau de  l'Amérique  méridionale, 
<lonl  il  n'a  décrit  que  le  fruit  qui  se 
compose  d'une  noix  à  deux  loges  mo- 
nospermes, recouvertes  ])ar  un  brou 
un  peu  allongé.  Les  feuilles  opposées 
de  cet  Arbrisseau  ,  ses  épines  égale- 
ment opposées  et  axillaircs  ,  ses  sti- 
pules inieimédiaiies ,  et  ses  fruits 
pédoncules,  axillaires,  ont  fait  sup- 
poser que  c'était  une  Hubiacée  voi- 
sine du  genre  Cantliium.  (6..N.) 

IPREAU.  BOT.  PHAN.  Espèce  du 
genre  Peuplier.  /^.  ce  mot.  (B.) 

IPS.  Ips.  TNS.  Genre  de  l'ordre 
des  Coléoptères  ,  section  des  Penta- 
mères  ,  famille  des  Clavicornes  ,  tri- 
bu des  Peltoides  (Latr.,  Fam.  Natur. 
du  Règne  Anim.),  ayant  pour  carac- 
tères :  élytres  tronquées  ;  tarses  à  ar- 
ticles allongés  et  grêles  ;  massue  des 
antennes  étroite;  extrémité  posté- 
rieure de  l'abdomen  nue.  Ce  genre 
a  subi  un  grand  nombre  de  change- 
meus  ,  et  il  n'en  est  pas  un  dont  la 
synonj'mie  soit  aussi  embrouillée. 
Nous  allons  laisser  parler  Latreille  à 
ce  sujel.  On  désignait  anciennement, 
sous  le  nom  d'ips  ,  dit  ce  savant ,  dés 
Insectes  qui  rongent  la  corne  et  le 
bois.  Degéer ,  en  1775  ,  appliqua  cette 
dénomination  à  un  genre  de  Coléop- 
tères ,  qu'il  détacha  de  celui  des  Der- 
mesles  de  Linilé  ,  et  très-voisin  de 
celui  des  Scolites  de  Geoffroy.  Fabri- 
cius  ,  dans  son  Mantissa  Insecturum, 
comprit  sous  le  nom  générique  d'Ips  , 
nos  Nitidules  à  forme  oblongue,  nos 
Oacnés,  des  Tritomes  de  Geotlroy,  ou 
des  Mycélophages  et  d'autres  Coléop- 
tères analogues.  Les  Ips  de  Degéer 
devinrent  pour  lui  des  Bostriches. 
Olivier  les  réunit  aux  Scolites  ,  et  sort 
genre  Ips  fut  composé  de  quelques 
Coléoptères  désignés  ainsi  par  Rossi, 
et  de  quelques  Dermestes  de  Lin- 
né ;  il  le  plaça  dans  la  section  des 
Pentamères  ;  mais  plusieurs  espèces 
qu'il'y  rapporta  appartiennent  à  d'au- 
tres sections.  Fabricius  ensuite  (Actes 
de  la  Soc.  d'Hist.  Natur.  de  Paris  , 
Entom.  Systémat.)  le  divisa  en  plu- 
sieurs genres  ,  mais  sans  presque  rien 


i4 


IPS 


changer  à  la  coupe  qu'il  avait  ainsi 
nommée,  et  à  laquelle  il  conserva  la 
même  dénomination.  Herbst  ,  dans 
son  ouvrage  sur  les  Coléoptères, 
éclaircit  encore  ce  sujet  par  l'établis- 
sement de  quelques  autres  genres  et 
par  la  description  de  plusieurs  espè- 
ces inédites.  Paykuil  {Taun.  Suec.) 
forma  avec  les  Ips  de  Fabricius,  le 
genre  Engis  {Dac/ie),  et  plaça  dans  la 
seconde  division  de  celui  d(^s  Crvpto- 
phagcs  d'Herbst  ,  nos  Ips  propre- 
ment dits.  Insectes  qu'il  avait  aupa- 
ravant confondus  avec  les  Derrnestes. 
Fabricius  enfin ,  dans  un  ouvrage 
postérieur  {Sjsi.  Elsuth.),  adopta  le 
genre  Engis,  et  réunit  les  Cryptopha- 
ges  du  précédent ,  soit  aux  Mycéto- 
phages ,  soit  aux  Derrnestes.  Les  Ips  , 
tels  qu'ils  son  t  adoptés  par  Latreille,  se 
distinguent  des  Dacnés  et  des  Bytures 
{V.  ces  mots),  par  les  élytres  qui  re- 
couvrent tout  l'abdomen  dans  ceux- 
ci  et  qui  sont  arrondies  postérieure- 
ment; ils  diffèrent  des  Nitidules  et 
des  autres  genres  voisins  ,  par  des  ca- 
ractères de  la  même  valeur.  Ce  sont, 
en  général  ,  de  petits  Insectes  qui  se 
trouvent  sous  les  écorces  des  Arbres, 
sur  le  bois  et  même  dans  nos  habita- 
tions oii  on  les  voit  courir,  dans  tou- 
tes les  saisons  de  l'année  ,  sur  les 
châssis  et  les  vitres  de  nos  fenêtres. 
Leurs  larves  ,  qui  vivent  probable- 
ment dans  le  bois,  sont  inconnues. 
L'espèce  qui  sert  de  type  à  ce  genre 
et  qui  se  trouve  le  plus  communé- 
ment à  Paris  ,  est  : 

L'Ips  CELL.ERIER,  Ips  cellaiis ,  Oliv. 
(Entom.,  t.  2,  n"  18,  pi.  1,  f.  3,  a-b); 
Derrnestes  cellaris ,  ScopoU  ;  le  Der- 
meste  du  fumier,  Geoffroy;  C/ypto- 
phagiis  cel/aris,  Payk.;  Cryptop/iagus 
crenalus ,  Herbst.;  Derrnestes  fungo- 
rum,  Panz.  [Faun.  Ins.  Germ.,  fasc. 
39,  fig.  i4).  Il  est  très-petit,  d'un 
brun  fauve,  pubescent,  pointillé  avec 
deux  dents  de  chaque  côté  du  corse- 
let. ^  (G.) 

IFSIDA.  BOT.  PHAN.  Double  "em- 
ploi d'Ispida  dans  le  Dictionnaire  de 
Déterville.  f^.  ce  mot.  (b.) 

WSlUYiS.  Ipsides.  IKS. Division éta- 


IRE 

blie  parLatreille(Gert.  Crust.  et  Ins. 
ï.  Il  ,  p.  19)  dans  la  famille  desCla- 
vicornes ,  et  renfermant  les  genres 
Ips  et  Dacné.  f^.  ces  mots.  (g.) 

*  IPSUS.  BOT.  PHAN.  Syn.  de  Liè- 
ge. T^.  Ghève.  (b.) 

IQUETAYA.  BOT.  phan.  r.  Scro- 

PHULATRE. 

IRABULO.  MAM.  (Gumilla.)  Syn. 
de  Cabiai.  f^.  ce  mot.  (b.) 

*  IRANE.   FOLYP.?  BOT.   CRYPT.? 

Ce  nom  paraît  avoir  désigné  dans 
l'antiquité  lesCorallines  et  petits  Fu- 
cus vermifuges  dont  on  appelle  com- 
nuinément  aujourd'hui  le  mélange 
Mousse  de  Corse.  P^.  Helminthocor- 
THON.  (b.) 

IRASSE.  BOT.  PiiAN.  Bosccite  sous 
ce  nom  un  Palmier  peu  connu  de  l'A- 
mérique méridionale  qu'il  croit  ap- 
partenir au  genre  Martinèze.  P',  ce 
mot.  (b.) 

IREON.  liOT.  PHAN.  (P.  Browne.) 
Syn.  de  Sauuagesia.  P^.  ce  mot.  Le 
nom  A'Ireon  a  été  donné  comme  gé- 
nérique pir  Scopoli  ,  à  une  Plante 
qui  est  le  Léohelia  parviflora  de  Ber- 
gius.  Ce  genre  n'a  pas  été  adopté. 

(G..N.) 

IREOS.  BOT.  PHAN.  L'Iris  de  Flo- 
rence chez  les  anciens.  (b.) 

IRESINE.  Iresine.  bot.  phan. 
Genre  de  la  famille  des  Amarantha- 
cées,  et  de  la  Diœcie  Pentandric, 
établi  par  Linné,  adopté  par  \es  au- 
teurs modernes,  et  ainsi  caractérisé 
par  Kunth  {Nov.  Gêner,  et  Specics 
Plant,  œquinoct.,  vol.  11,  p.  198)  : 
fleurs  dioïques  ;  calice  à  cinq  divi- 
sions profondes  et  régulières  ;  dans 
les  mâles  ,  cinq  étamines  dont  les 
filets  sont  soudés  par  la  brise,  et  les 
anthères  à  deuxloges;  dans  les  fleurs 
femelles,  un  seul  style  surmonté  de 
deux  stigmates;  capsule  monosperme 
fendue  transversalement, 

L'Iresine  celosioides  est  l'espèce 
sur  laquelle  Linné  a  fondé  le  genre. 
C'est  une  herbe  qui  croît  dans  les 
lieux  inondés,  pendant  l'hiver,  de  la 
Virginie  et  de  la  Floride.  Elle  a  des 


IRI 

feuilles  poncluëes ,  scabres,  les  infé- 
rieures oblongues,  a  eu  m  in  ces  ,  les 
supérieures  ovales ,  lancéolées  ;  la 
tige  est  glabre,  cannelée  et  rameuse; 
SCS  fleurs  sont  Irès-pclites,  disposées 
en  une  panicule  rameuse  et  serrée. 
On  cultive  cette  Plante  dans  les  jar- 
dins de  botanique. 

Willdenow ,  Poiret  et  Kunth  ont 
décrit  une  dixaine  d'autres  espèces 
indigènes  pour  la  plupart  de  l'Amé- 
rique méridionale.  (G..N.) 

IRIA.  BOT.  PHAN.  V.  IrIE, 

IRIARTEA.  BOT.  PHAN.  Genre  de 
la  famille  des  Palmiers,  et  de  la  Mo- 
ncecie  Polyandrie  ,  L.  ,  établi  par 
Ruiz  et  Pavon  [FI.  Peruv.  et  Chil. 
Prodr.  y  p.  i59,t.  02),  et  adopté  par 
Martius  [Palmarum  Gênera,  p.  17) 
qui  l'a  ainsi  caractérisé  :  fleurs  mo- 
noïques réunies  dans  le  même  spadi- 
ce  ;  plusieurs  spathes  complètes  ,  im- 
briquées ;  fleui-s  sessiles  ,  sans  brac- 
tées ;  les  mâles  ont  un  calice  triphyl- 
le  ,  une  corolle  à  trois  pétales  ,  douze 
étamines  ou  un  plus  grand  nombre, 
et  un  pistil  rudimentaire  ;  les  fleurs 
femelles  se  composent  d'un  calice  et 
d'une  corolle  comme  dans  les  fleurs 
niàles  ,  d'un  ovaire  triloculaire  ,  sur- 
monté de  trois  stigmates  très-petits. 
Le  fruit  est  une  baie  renfermant  une 
seule  graine  pourvue  d'albumen  et 
d'un  embryon  basilaire.  Ulria/tea 
delloidea  a  un  stipe  cylindrique  an- 
nelé  d'où  pendent  plusieurs  racines 
ëpigées  ;  ses  frondes  sont  terminales  , 
à  pétioles  engaînans  et  à  pinnules 
trapézoïdales.  Les  fleurs  sont  jaunes, 
disposées  en  régimes  simplement  ra- 
meux ,  et  placés  au-dessous  des  fron- 
des. Ce  genre  a  été  réuni  par  Kuntli 
au  Ceroxylon  de  Humboldt  et  Bon- 
pland  ;  mais  ,  selon  Martius ,  ces  gen- 
res offrent  entre  eux  quelques  difie- 
rences.  f^.  Céroxyle.  (g..n.) 

IRIBIN.  OIS.  Genre  institué  par 
Vieillot  pour  y  placer  le  Daptrius 
ater ,  qu'il  a  séparé  des  Caracaras  de 
Cuvier.  P'.  Faucon,  division  des  Ca- 
racaras. (DR..Z.) 

IRIBU-ACABIRAY.ois.Syn.  vul- 


IRI  i5 

gairedu  Catharte  Aura .  V.  Cathar- 

TE.  (DR..Z.) 

IRIBORU-BICHA.  ois.  (Azzara.) 
L'un  des  noms  de  pays  du  roi  des 
Vautours.  /^.Catharte.      (nR..z.) 

IRIDAPS.  BOT.  PHAN.  (Commer- 
son.)Syn.  d'Artocarpe.  (u.) 

"*  IRIDEE.  Iiidea.  bot.  crypt. 
{Tly d rophy tes .')\iÇ. genre  ainsi  désigné 
par  Stackliouse  ,  ne  pouvant  être  con- 
servé selon  Lamouroux  ,  nous  adop- 
terons ce  nom  pour  un  genre  nou- 
veau de  Fucacées  dont  nous  propo- 
sons l'établissement ,  parce  qu'il  dé- 
signe parfaitement  les  teintes  bril- 
lantes dont  se  parent  les  Plantes 
qui  le  composent.  Quand  elles  sont 
plongées  dans  leur  élément  naturel , 
elles  y  répandent  les  plus  belles  nuan- 
ces de  l'arc-en-ciel ,  ou  les  reflets 
chatoyans  que  lancent  le  plumage 
de  certains  Oiseaux  et  quelques  varié- 
tés de  charbon  de  terre.  Ses  carac- 
tères, qui  le  placent  dans  notre  tribu 
des  Laminariées  {V.  ce  mot),  con- 
sistent dans  la  forme  de  la  fronde 
simple  ,  atténuée  inférieureraent  en 
un  stipe  court  de  la  même  substance 
que  l'expansion  qui  est  épaisse  , 
d'une  consistance  cartilagineuse,  gé- 
latineuse, formée  d'un  mucus  con- 
tenu dans  un  réseau  microscopique, 
formé  de  îilamens  entrecroisés,  res- 
semblant à  celui  d'une  Hydrodictye. 
La  fructification  consiste  en  des  tuber- 
cules épars  dans  l'épaisseur  des  fron- 
des, environnés  d'une  sorte  d'anneau 
translucide  et  devenant  souvent  durs 
et  saillans  au  point  de  rendre  la  fron- 
de rugueuse  comme  la  peau  de  cer- 
tains Squales.  Toutes  les  espèces  de 
ce  genre  brillent,  dans  la  mer,  de  re- 
flets chatoyans  ,  que  plusieurs  re- 
prennent même  lorsqu'après  une  lon- 
gue dessiccation  on  les  remet  dans 
l'eau  pour  les  faire  i-evenir;  elles  re- 
prennent alors  toute  leur  flexibilité, 
mais  ne  tardent  pas  à  se  décompo- 
ser en  une  sorte  de  gelée  ou  muco- 
sité qui  répand  une  odeur  de  vio- 
lette très-prononcée  et  fort  agréable. 
Le  Delesseria  edulis  de  Lamouroux , 
dont  De  CandoUe  faisait  une  Ulve, 


i5  IRI 

et  Agardh  un  Halyrnenia,  rentre  cer- 
lainement  dans  ce  genre  dont  nous 
connaissons  plusieurs  autres  belles 
espèces  exotiques  :  Viridea  cordala, 
]\.;  Fucus cordotus ,'^ï\nn. ,  liist.  Fuc, 
t.  116;  Halyrnenia^  Aq.,  5/?.,  p.  201 , 
à  fronde  entière  subcordée  ,  acumi- 
née,  quia  été  rapportée  par  Men- 
zies  des  côtes  occidentales  de  l'Amé- 
rique du  nord.  KJIiidœa  crispata^  N., 
à  l'ronde  sub-réniforine  ou  en  coin  , 
à  bords  très-ondulés  et  frisés  ,  décou- 
verte par  Lesson  ,  sur  les  côtes  du 
Chili,  à  la  Conception.  Ijlridœajm- 
jnllosa,  JN. ,  à  frondes  plus  allongées, 
déchirées,  se  chargeant  de  papilles 
qui ,  lorsqu'elles  viennent  à  tomber 
par  l'âge  avec  la  fructification  ,  lais- 
sent des  trous  dans  la  sullfelance  du 
Végétal  qui  alors  demeure  cancellé 
comme  le  Laminaria  Agarum.  C'est 
encore  Lesson  qui  a  découvert  cette 
espèce  aux  Mdouines.  Enfin  Viridea 
micans  ,  N. ,  à  fronde  ovoïde  obronde, 
obtuse,  à  peine  ondulée,  d'abord 
mince  ,  très-hygroméiriquc  ,  d'une 
teinte  violette  sombre  ,  et  la  plus 
chatoyante  de  tontes;  l'âge  lépaissil 
plus  que  toute  autre  ,  et  alors  ses 
fructifications  très-mullipliécs  la  ren- 
dent âpre  ;  elle  acquiert  jusqu'à  un 
])iedeldemi  de  long.  D'Urvillel'a  rap- 
portée des  Malouines  et  de  la  Con- 
ception. \Jllalymenia  reniforinis  , 
Ag.  ;  le  Fucus  lomation ,  et  le  Deles- 
séria  palmata  ,  doivent  encore  ap- 
partenir au  genre  Iridce.  (B.) 

IRI  DÉ  ES.  Iiideœ.  bot.  phan. 
Famille  naturelle  de  Planies  mono- 
cotylédoncs  à  étamines  épigynes  , 
dont  le  genre  Iris  est  le  type  et  le 
plus  nombreux  en  espèces.  La  fa- 
mille des  îridées  forme  un  groupe 
extrêmemeul  naturel  et  très-facile  à 
distinguer.  Toutes  les  Plantes  qui  le 
composent  sont  remarquables  par  la 
grandeur  ou  l'éclat  de  leurs  fleurs: 
aussi  une  multitude  d'entre  elles  for- 
ment-elles lornement  de  nos  serres 
et  (le  nos  jardins  ;  telles  sont  les  Iris, 
leslxies  ,  les  Glaïeuls  ,  les  Safrans,  les 
Bermudiennes  et  beaucoup  d'autres. 
Les  Iridées  son  t  toutes  des  Plantes  her- 


IRI 

bacécs,  généralement  vivaces ,  ayant 
leur  racine  tubéreuse  et  charnue , 
quelquefois  cependant  fibreuse.  Leur 
tige  ,  qui  est  assez  rarement  sous-fru- 
tescenle  à  sa  base  ,  est  cylmdrique  ou 
comprimée,  portant  des  feuilles  alter- 
nes, planes,  ensiformes  ou  cylindra- 
cécs,  devenant  jaunâties  dans  l'her- 
bier. Les  fleurs  sont  constamment 
enveloppées  avant  leur  épanouisse- 
ment dans  une  spathe  membraneuse, 
souvent  mince,  sèche  et  scarieuse  , 
formée  d'une  seule  ,  de  deux  ou  de 
plusieurs  pièces.  Ces  fleurs  sont  tan- 
tôt solitaires,  tantôt  diversement 
groupées.  Leur  calice  est  générale- 
ment tubuleux  ,  adhérent  par  sa  base; 
avec  l'ovaire  qui  est  infère.  Son  limbe 
est  à  six  divisions  profondes  ,  dont 
trois  intérieures  et  trois  extérieures  , 
quelquefois  inégales  et  dissemblables. 
.Les  étamines  sont  constamment  au 
nombre  de  trois  naissant  du  sommet 
du  tube;  tantôt  les  filets  sont  libres 
et  distincts,  tantôt  ils  sont  soudés  et 
monadelphes.  Les  anthères  ont  leur 
ince  tournée  vers  le  centre  de  la  fleur. 
Elles  sont  à  deux  loges  qui  s'ouvrent 
par  un  sillon  longitudinal.  L'ovaire 
est  constamment  infère  ,  à  trois  loges, 
contenant  chacune  plusieurs  ovules 
attachées  sur  deux  rangées  alternati- 
ves ,  à  l'angle  rentrant.  Le  style  est 
simple,  terminé  par  trois  stigmates 
simples  ,  bifides  ,  découpés  ou  min- 
ces ,  membraneux  et  pétîiloïdes.  Le 
fruit  est  une  capsule  à  trois  loges  po- 
Ivspermes ,  et  à  trois  valves  septi— 
fères  sur  le  milieu  de  leur  face  in- 
terne. Les  graines  se  composent  d'un 
tégument  propre  et  d'un' embryon 
parfaitement  indivis  ,  placé  dans  un 
endosperme  charnu  ou  légèrement 
corné. 

Les  genres  qui  entrent  dans  la  fa- 
mille des  Iridées  peuvent  être  parta- 
gés en  deux  sections  bien  dis!inctes  , 
suivant  que  leurs  trois  étamines  sont 
libres  ou  suivant  qu'elles  sont  mona- 
delphes. 

I''*  Section. — Elamines  libres. 

Iris  ,  L.  ;  Morœa  ,  L.  ,  auquel  il 
faut  réunir ,  selon  Jnssieu ,  le  Bo~ 


IRI 

hariia  de  Linné  el  le  Diplarrhcna  fie 
Lahillardière  ;  Ixia  ,  L.  ;  Tapeiitia, 
Comnncrs.  ;  Cipuja  ,  Aublet  ;  //'û/- 
sonia  ,  Juss.  ;  Gladivlus  ,  J^.  ;  Antno- 
lyza,  L.  ;  Jf'ilsenia^  'J'Iuinb.  ;  Cro- 
cus ,  L.  ;  Pardant/ius  ,  Koi-.  ;  Ba- 
biana  ,  Gawler  ;  Sparaxis  ,  Gawlcr  ; 
Hesperaittha ,  Gawl.  ;  Geissor/iiza  , 
Gawl.;  Trilonia,  Gawl.;  Jnoma- 
//tecrt  ,  Gawl .  ;  Triclionema ,  Gawl.; 
ylristea,  Aiton  ;  Diasia,  De  Gand.  ; 
Muiibretia ,  DcCaud. 

II*  Section. — Etarnines   monadel- 
phes. 

Galaxia  ,  Thunb  ;  Sisyr'inchium  , 
L.  •,  Tigridia,  Juss.;  J-erraria,  L.; 
P^ieusseuxia ,  Délai oche;  Fateisoriia , 
Ho  h.  Brown. 

Plusieurs  des  genres  que  nous  ve- 
nons d'énumérei'  devront  probable- 
ment être  réunis  ensemble,  quand  ils 
auront  clé  étudies  avec  plusdesévé- 
lllé. 

Quant  aux  Dilalrîs ,  Xiphidium  et 
1i  achendofjia  ,  placés  par  Jussicu  à  la 
suite  des  Iridces  dans  son  Gênera  , 
cet  illustre  bolanistc  en  a  t'ait  plus  ré- 
cennneni  une  faniille  nouvelle  sous  le 
nom  de  Dilatridées.  /^.  ce  mot  au 
Supplément.  (a.  n.) 

*  IRIDINE.  Irldina.  coNcn.  Genre 
proposé  par  Lamaick  pour  une  des 
c-.pèces  d  Anodonliles  de  Brugulèrc. 
Férussacet  Blaïuvdle  le  cousidèreut, 
avec  juste  raison,  comme  sous-genre 
des  Anodontes.  /^.  ce  mot.      (d..h.) 

*  IRIDION.  BOT.  PHAN.  On  a  rap- 
porté au  lloridula  deiilata ,  L. ,  la 
Plante  nommée  par  Burmann  (Prodr. 
6)  Iridion  verùcillatum.  (g..n.) 

IRIDIUM.  MIN.  Le  docteur  Wol- 
laston  a  découvert  ce  Métal  à  l'état 
d'alliage  avec  1  Osmium  en  des  pro- 
portions encore  inconnues.  11  se  ren- 
contre en  grains  blancs  métalliques 
avec  ceux  du  Platine  natif,  et  pré- 
sente des  indices  de  cristallisation 
d'apiès  lesquels  on  croit  pouvoir  rap- 
porter sa  forme  à  celle  d'un  prisme 
hexaèdre  régulier.  Les  grains  d'Iri- 
dium osmiuré  ressemblent  beaucoup 


mi  17 

à  ceux  du  Platine  par  leur  couleur; 
mais  ils  sont  sensiblement  plus  durs. 
Leur  pesanteur  spécifique  est  d'cnvi- 
roti  l7,2.'i.  Ils  sont  insolubles  dans 
tous  les  Acides  ,  et  donnent  ,  par  la 
calcination  dans  un  tube  ouveri  ,  une 
odeur  analogue  à  celle  du  Chlore. 
On  les  sépare  ilu  l^lalinc  brut  en  trai- 
tant le  sable  platinifère  par  l'Acide 
nitio-bjdrochlorique.  Le  Platine  se 
dissout  et  l'osmiuie  d'iridium  festc 
avec  les  matières  pierreuses,  (o.del.) 

IRIDORCHIS.  BOT.  niAN.  Nom 
donné  par  Du  l'clit-ïhouais  (Hist. 
des  Orchidées  des  îles  australes  d'A- 
frique) à  un  groupe  de  la  section  des 
Epidendreset  qui  correspond  au  gen- 
re Cymbidhuii  de  Swailz.  11  otFre 
pour  caractères  essentieL  :  une  seule 
niasse  pollinique  dans  chaque  loge 
de  l'anthère;  labclle  plane,  élargi, 
denté  au  sommet;  Heur  renversée.  Il 
ne  se  compose  que  d'une  seule  es- 
pèce {Cymbldium  equitans) ,  Plante 
des  îlesde  France  ,  de  Mascareigne  et 
de  Madagascar.  Du  Petit-Tbouars  l'a 
figurée(/o6'.  c//.,  lab.  gisons  ie  nom 
à'Equitiris.  (g..n.) 

IRIDROGALVIA.  bot.  piian. 
(Poiiet,  Encyclopéd. ,  et  Steudel.  ) 
Pour  Isidrogalvia.  f^.  ce  mot.  (g..n.) 

*  IRTE.  tria.  bot.  phan.  Le  profes- 
seur Richard  a  proposé  ce  nom  (z« 
Fersooii.Sy/i.  Plant,  i ,  p.  65)  pour  un 
sous-genre  dont  le  Cyperus  monos" 
tachyos  de  Linné  est  le  type.  Ses  ca- 
ractères consistent  :  en  un  épi  sim- 
ple ,  composé  d'écaillés  distiques  et 
imbriquées  ,  dont  les  supérieures  sont 
serrées  les  une-)  contre  les  autres,  et 
lés  inférieures  se  terminent  par  une 
aiêle.  Chaque  fleur  se  compose  d'une 
seule  étamine,  d'un  ovaire  surn)onté 
de  deux  stigmates.  Le  fruit  est  un 
akène  mutique. 

Ce  sous-genre  se  compose  de  deux 
espèces  ;  l'une  ,  Iria  Caribœa ,  Rich. 
est  le  Cyperus  monostachyos  de  Linné 
qui  croît  dans  l'Amérique  méridio- 
nale ;  l'autre ,  Iria  indica  ,  Rich.  , 
est  le  Cyperus  monostacliyus  de  Rott- 
bol  qui  croît  dans  l'Inde  ,  et  se  dis- 


i8  mi 

tingue  de  la  précédente  par  sa  touffe 
épaisse,  dressée,  et  ses  écailles  infé- 
rieures aristées.  (a.  h.) 

*  IRIQ..  BOT.  PHAN.  Ce  mot ,  em- 
ployé par  [jinné  comme  nom  spéci- 
hque  d'un  Sisymbriurn ,  a  été  donné 
par  De  Caudolle  (  Sysl.  Veget.  Nat. 
T.  II,  p  463)  à  la  quatrième  section 
qu'il  a  établie  dans  ce  genre.  /^.  Si- 

SYMBRE.  (G..N.) 

IRION.  BOT.  PHAN.  Ce  mot,  dont 
on  a  fait  Irio  ,  était  celui  par  lequel  les 
anciens  désignaient  la  Moutarde  des 
champs,  et  jusqu'au  Polygonurn  Fa- 
gopyrum.  (b.) 

•     *  IRIS.  zooL.  r.  OEiL. 

*  IRIS.  INS.  Nom  scientifique  du 
beau  Papillon  d'Europe  vulgairement 
nommé  Grand  Mars  changeant,    (b.) 

IRIS.  Iris.  BOT.  PHAN.  Genre  de  la 
famille  des  Iridées  ,  de  la  Triandrie 
Monogynie,  L.  Il  est  fort  nombreux  en 
eipèees  cultivées  dans  nOs  jardins,  et 
peut  être  caractérisé  de  la  manière  sui- 
vante :  son  calice  est  tubuleux  et  adhé- 
rent par  sa  base  avec  l'ovaire  qui  est 
complètement  infère  ;lelimbcest  à  six 
ilivisions  très-profondes,  dont  trois 
extérieures  plus  grandes  sont  quel  que- 
fois  dressées  et  quelquefois  rétléchies, 
ordinairement  marquées  sur  le  milieu 
de  leur  face  interne  d'une  rangée  lon- 
gitudinale de  poils  glanduleuxj  les 
trois  divisions  internes  ,  plus  petites 
que   les  trois  autres  ,   sont  dressées 

3uand  celles-ci  sont  réfléchies  ,  ou  ré- 
échies  quand  les  autres  sont  dres- 
sées. Les  élamines  ,  au  nombre  de 
trois,  sont  insérées  au  sommet  du 
tube  du  calice.  Leurs  filets  sont  li- 
bres,  et  leurs  anthères  allongées  à 
deux  loges  et  extrorses.  Chaque  éta- 
miue  est  placée  en  face  de  chacune 
des  divisions  calicinales  externes  et 
recouverte  par  un  des  stigmates.  Le 
st^le  est  ordinairement  triangulaire, 
tantôt  libre,  tantôt  soudé  avec  le  tu- 
be du  calice  qui  est  épais  et  charnu. 
Il  se  termine  par  trois  stigmates  pé- 
ialoïdes  allongés ,  voûtés  et  recou- 
vrant immédiatement  chaque  étami- 
ne.  Ils  sont  bilobés  à  leur  sommet 


IRI 

avec  une  petite  languette  placée  à  la 
face  inférieure  de  la  fente  qui  sépare 
les  deux  lobes  ,  et  marqués  d  une 
rainure  glanduleuse  formée  par  la 
prolongation  de  la  fente  dont  nous 
venons  de  parler.  L'ovaire  est  infère, 
à  trois  loges,  contenant  chacune  un 
assez  grand  nombre  d'ovules  attachés 
à  l'angle  interne  et  sur  deux  rangées 
longitudinales  ,  mais  alternes.  Le 
fruit  est  une  capsule  ovoïde  allongée  , 
quelquefois  un  peu  triangulaire  ,  acu- 
minée  à  son  sommet  ,  à  trois  loges , 
contenant  plusieurs  graines  dispo- 
sées sur  deux  ou  sur  une  seule  ran- 
gée. Celte  capsule  s'ouvre  en  trois 
valves  seplifères  sur  le  milieu  de 
leur  face  interne.  Les  graines  qui 
sont  globuleuses  ou  planes,  dépri- 
mées et  discoïdes,  contiennent  dans 
un  endosperme  blanc  et  corné  un 
embryon  dressé  et  cylindrique. 

On  compte  quatre-vingt-douze  es- 
pèces diris  décrites  dans  le  troisième 
volume  du  Systcma  Vegetabilium  de 
Rœmer  et  Schultes.  Ce  sont  toutes  des 
Plantes  vivaces,à  racines  fibreuses  ou 
plus  généralement  munies  d'unesou- 
che  ou  rhizome  horizontal  ,  tubéreux 
et  charnu  ,  dont  la  forme  varie  beau- 
coup suivant  les  diverses  espèces,  lies 
feuilles  sont  généralement  ensifor- 
mes,  comprimées,  engainantes  à  leur 
partie  inférieure,  quelquefois  linéai- 
res et  graminit'ormes;  les  plus  exté- 
rieures avortent  quelquefois  et  for- 
ment des  espèces  de  gaînes  scarieu- 
scs.  La  tige  ou  hampe  est  tantôt  cy- 
lindrique, tantôt  comprimée  ou  an- 
guleuse ,  simple  ou  rameuse,  portant 
ime  ou  plusieurs  Heurs  sessiles  ou  pé- 
donculées  ,  généralement  très-gran- 
des ,  violettes,  jaunes  ou  blanches  , 
accompagnées  de  spathes  scarieuses 
qui  ne  paraissent  être  que  des  feuilles 
avortées.  Les  espèces  de  ce  genre  sont 
répandues  généralement  dans  les  di- 
verses contrées  de  l'Eiuope  ,  en  Orient 
et  au  cap  de  Bonne-Espérance  ;  très- 
peu  habitent  l'Amérique.  On  en 
compte  environ  sept  à  huit  dans  l'A- 
mérique septentrionale,  et  une  seule 
au  Brésil. 

Un  très-grand  nombre  d'espèces  de 


IRI 

ce  genre  méritent ,  par  l'élégance  de 
leurs  fleiiis,  d'être  ciiltivces  dans  les 
jardins.  Nous  nous  conteiitorotis  d'en 
mentionner  ici  quelques-unes  desplus 
leinarquables.  En  génûral  on  forme 
deux  sections  dans  les  espèces  d'Iris. 
La  première  comprend  celles  dont  les 
divisions  calicinales  sont  ciliées  sur 
le  milieu  de  leur  face  interne  ,  la 
seconde  celles  qui  ont  ces  divisions 
glabres. 

f  Dluisions  calicinales  ciliées. 

Iris  Germanique  ,  Iris  Geimani- 
ca,  L.,  Red.,  Lil.,t.  Sog.  Sa  racine  est 
une  souche  ou  tige  souterraine,  ho- 
rizontale ,  charnue,  tubéreuse  ,  plane 
par  sa  face  inférieure  qui  donne  nais- 
sance à  des  radicules  fibreuses  et  chai'- 
nues,  convexe  par  sa  face  supérieure 
offrant  des  espèces  d'anneaux  formés 
succcssivemeni  par  la  base  persistante 
des  feuilles.  Celles-ci  partent,  ainsi 
que  la  tige  ,  de  la  partie  antérieure 
de  la  souche,  dont  la  postérieure  se 
(létruitsuccessivement  et  devient  tron- 
quée. Elles  sont  ensiformes,  glau- 
ques, hautes  d'un  pied,  larges  d'un 
pouce  ,  aiguës  au  sommet ,  s'embras- 
sant  et  .Vengainant  les  unes  dans  les 
autres  dans  leur  base;  la  tige  haute 
d'environ  deux  pieds  ,  et  un  peu  com- 
primée ,  porte  ordinairement  dans  sa 
partie  inférieure  deux  à  trois  feuilles 
embrassantes  et  alternes,  et  à  sa  par- 
tie supérieure  elle  offre  trois  à  cinq 
grandes  fleurs  violettes  ,  pédoncu- 
lées,  embrassées  chacune  dans  quatre 
spathes  scarieuses  avant  leur  épa- 
nouissement. Les  trois  divisions  in- 
ternes du  calice  sont  dressées  ,  obo- 
vales,  arrondies,  rapprochées  en  glo- 
be; les  trois  externes  sont  réfléchies  , 
très-obtuses  ,  munies  d'une  rangée  de 
poils  jaunes  à  leur  moitié  inférieure 
et  interne.  Celte  espèce  ,  la  plus  com- 
mune de  celles  qu'on  cultive  dans  les 
jardins,  croît  naturellement  dans  les 
lieux  secs,  sur  les  vieux  murs  de 
l'Allemagne  et  de  la  France.  Sa  raci- 
ne charnue  contient  un  suc  àcie  et 
caustique  qui  irrite  fortement  l'esto- 
mac et  le  canal  alimentaire.  C'est  un 
émétique  et  \\n  drastique  assez  vlo- 


IRI  19 

lent,  dont  les  médecins  anciens  ont 
recommandé  l'usage  dans  les  hydro- 
pisics.   Aujourd'hui  ce   remède  n'est 

f)Ius  mis  en  usage  que  par  les  gens  de 
a  campagne,  qui  l'emploient  encore 
pnur  se  purger.  Cette  espèce  offre 
plusieurs  variétés;  ses  fleurs  sont  quel- 
quefois d'un  rouge  pourpre  sombre, 
ou  jaunâtres;  elles  forment  alors  VTris 
squalens  de  quelques  auteurs. 

Iris  df.  Fi.oh£nce  ,  Iris  Florenlina  , 
L.,  Red.,  Lil.,  t.  2.^.  Cette  c.-ipèce  a 
beaucoup  de  ressemblance  avec  la 
précédente,  dont  elle  diffère  surtout 
par  ses  fleurs  constamment  blanches 
veinées  de  jaune,  sessiles,  par  le  tube 
de  son  calice  qui  est  plus  court.  Ses 
fleurs  sont  odorantes.  Elle  croît  en 
Italie,  en  Provence.  On  la  cultive 
dans  les  jardin^.  Sa  racine,  quand 
elle  est  sèche  ,  a  une  odeur  agréa- 
ble de  violette.  Elle  e.st  employée 
aujouid'hui  dans  la  parfumerie,  et 
pour  aromatiser  diverses  préparation^ 
pharmaceutiques.  On  en  met  égale- 
ment des  fragmensdansle  linge,  pour 
lui  donner  une  odeur  agréablc^Au- 
trefois  on  administrait  cette  racine 
sèche  et  réduite  en  poudre  ,  à  la  dose 
de  dix  à  vingt  grains,  dans  les  rhu- 
mes ,  les  catarrhes  pulmonaires  chro- 
niques. On  l'a  également  recomman- 
dée dans  les  affections  asthmatiques. 
On  emploie  encore  la  racine  d'Iris  de 
Florence ,  pour  faire  des  pois  à  cau- 
tères :  son  âcreté,  qui  n'est  pas  en- 
tièrement dissipée  par  la  dessiccation  , 
la  rend  très-propre  à  entretenir  dans 
la  plaieune  irritation  convenable  pour 
l'etTet  qu'on  se  propose  d'obtenir. 

Iris  de  Suze  ,  Iris  Suziana,  Vahl , 
Red.,  Lil., t.  iS.Cettebelleespèceque 
l'on  connaît,  dans  les  jardins,  sous 
les  noms  à' Iris  deuil  et  à' Iris  tigrée 
est  originaire  de  Perse,  des  environs  de 
Constantinople.  Ses  feuilles  sont  très- 
ctioites;  sa  tige  haute  d'environ  deux 
pieds,   dans   les  individus   cultivés 
est  simple  ,  sillonnée,  et  te  teimine 
en  général,  par  une  seule  fleur.  Cel- 
le-ci est  très-grande  ,  d'un  brun  fon- 
cé ,  mêlé  de  brun  clair  et  de   blanc 
avec  des  veines  pourpres.   Cette  es- 
pèce qui  est  assez  délicate  doit,  pen- 


20  IRI 

dnnt  l'hiver,  être  recouverte  d'une 
cloche  et  de  fuuiler  ,  afin  de  la  pré- 
server du  froid. 

Tris  n  aine,  Iris  pumila ,  Va  hî ,  B  ed . , 
Lil.,  t.  261.  Petite  espèce  originaire 
de  Fmnce ,  et  dont  on  fait  fréquem- 
ment des  bordures  dans  les  jardins. 
Ses  tiges  sont  courtes  ,  d'un  à  deux- 
pouces  de  hauteur  seidenienl ,  por- 
tant à  leur  sommet  une  seule  ileur 
violette  ou  panachée,  accompagnés 
d'une  spafhe  plus  courte  que  son  tu- 
be. Les  feuilles  sont  longues  de  qua- 
tre à  cinq  pouces  ,  assez  larges  ,  en- 
siformes  et  glauques. 

Iris  de  l.v  Chine,  Iris  Chinensis , 
Cav.  ;  Iris  jitnbriala  ,  Vont.  ,  Jard. 
Gels.,  t.  9;  Red.,  Lil.,  1. 1 52.  Cette  espè- 
ce est  une  des  plus  belles  du  genre  ;  ses 
racines  sont  tubéreuses,  Iraçnntes  et 
horizontales.  l-es  feuilles  sont  disti- 
ques ,  glauques  ,  ensiformes  ,  plus 
courtes  que  la  tige  ,  laquelle  est  éle- 
vée d'un  pied  et  demi  à  tleux  pieds, 
rameuse  tlans  sa  partie  supérieure  oii 
elle  poitc  de  trois  à  huit  Qeurs  de 
gratjdcur  moyenne,  d'un  bleu  pâle, 
ayant  les  divisions  calicinales  jaunâ- 
tres dans  leur  contour.  Les  divisions 
extérieures  sont  plus  larges,  mar- 
quées de  taches  jaunes.  Les  stigmates 
sont  bleus  et  frangés.  Celte  Iris  est 
assez  délicate.  On  doit  la  rentrer  en 
orangerie  pendant  l'hiver. 

f  Divisions  calicinales  non  ciliées. 

Iris  des  marais  ,  Iris  Vseudo-Jco- 
j-us ,  L.,  Red,,  Lil.,  t.  aô.'i.  Sa  racine 
ou  souche  est  horizontale  et  charnue  ; 
sa  tige  dressée  ,  un  peu  comprimée  , 
lisse  ,  glabre  et  glauque  ,  haute  d'en- 
^viron  deux  pieds,  offrant  des  nœuds 
à  l'atlache  de  chaque  feuille.  Celles- 
ci  sont  ensiformes  ,  allongées,  aiguës  , 
entières  ,  amplexlcaules.  Les  fleurs 
jaunes,  grandes, au  nombre  de  qua- 
tre à  cinq  ,  péJonculées  à  la  partie 
supérieure  de  la  tige.  Les  trois  divi- 
sions internes  sont  dressées  ,  spathu- 
lées  et  trSs-pelites.  La  capsule  est 
ovoïde  ,  allongée ,  à  trois  loges  ,  con- 
tenant chacimc  un  très-grand  nom- 
bre de  graines  planes  ,  discoïdes  , 
appliquées  les  unes  sur  les   autres. 


IRR 

Cette  espèce  croît  en  abondance  sur 
le  bord  des  marais  et  des  ruis- 
seaux aux  environs  de  Paris,  oii  elle 
fleurit  en  mai  et  en  juin.  On  ne  la 
cultive  pas  dans  les  jardins.  Ses  grai- 
nes torréfiées  ont  une  saveur  amère 
et  une  odeur  aromatique  assez  pro- 
noncée. On  a  proposé  de  les  substi- 
tuer à  la  graine  du  Café,  à  une  épo- 
que où  la  guerre  avait  interrompu 
les  communicalions  commerciales. 

Iris  de  Perse  , //«  Persica  ,  L., 
Red.,  Lil. ,  t.  189.  Cette  jolie  espèce  a 
sa  racine  bulbeuse,  ou  plutôt  le  bas 
de  sa  tige  offre  un  renflement  ovoïde , 
de  la  base  duquel  naissent  des  fibres 
épaisses  ,  et  qui  est  environné  de 
gaines  scarieuses.  Les  feuilles  sont 
linéaires  ,  subulées  ,  canaliculéfes  , 
plus  hautes  que  la  lige  qui  est  très- 
courte  et  uniflore.  La  fleur  est  variée 
de  blanc  et  de  violet.  Le  tube  du  ca- 
lice est  extrêmement  long.  Les  trois 
divisions  intérieures  sont  très-petites 
et  réfléchies.  On  cultive  cette  espèce 
dans  les  jardins.  Elle  est  originaire 
de  Perse. 

Iris  Bermudienne  ,  Iris  Sisjri/t- 
c/iinm,  L.,  Pxed.,  Lil.,  t.  29  et  458. 
Originaire  d'Espagne  ,  de  Naples  et 
de  Barbarie,  cette  espèce  a  une  racine 
Jnilbeuse,  des  feuilles  canaliculées  , 
arquées  et  quelquefois  contournées, 
deux  fois  plus  élevées  que  la  tige. 
Celle-ci,  haute  d'environ  cinq  à  six 
pouces,  se  termine,  en  général,  par 
trois  fleurs  dont  le  .tube  est  grêle  et 
Irès-iong.  Les  divisions  sont  bleues, 
]es  extérieures  marquées  d'une  tache 
jaune,  et  les  intérieures  plus  courtes 
et  réfléchies.  (a.  r.) 

IRIS.  MIN.  /^.  PiERHE  d'Iris. 

*  IPvLIN.  OIS.  Syn.  vulgaire  de 
Bergeronnette  du  printemps.  (dr..z.) 

IROUCANA.  BOT.  PHAN.  (Aublet.) 
/^.  Casearta. 

IPiRITABILITÉ.  zooE.  et  bot.  Il 
est  extrêmement  difiicile  ,  dans  l'état 
actuel  de  la  physiologie  ,  de  faire  con- 
naître d'une  manière  précise  le  sens 
que  l'on  doit  attachera  ce  mot.  Les 
diflerens   auteurs  qui  l'ont   employé 


IRll 

aux  diverses  (Jpoques  de  la  science 
sont  loin  de  lui  avoir  donné  la  même 
acception.  Ainsi ,  Glisson  ,  qui  le  pre- 
mier l'a  introduit  dans  le  langage 
physiologique  ,  appelle  Irritabilité  ia 
îbice  particulière  dont  sont  doués 
nos  organes  ,  force  qui  préside  à  tous 
leurs  niouveniens  ,  et  sans  laquelle 
leurs  fonctions  ne  pourraient  s'exé- 
cuter. Celte  théorie  fut  adoptée  par 
J.  Corter ,  qui  fit  l'application  des 
principes  émis  par  Glisson  aux  mou- 
vcmcns  qu'evécuient  les  Végétaux  , 
et  clierclia  amsi  à  démontrer  que 
tous  les  êtres  organisés  sont  doués  , 
seulement  à  des  degrés  dillérens  ,  de 
cette  propriété  spéciale  que  Glisson 
avait  nommée  Irritabilité.  Ce  fut  de- 
puis cette  époque  que  l'on  cessa  de 
ne  voir  dans  les  l'iantes  que  des  mou- 
vemens  mécaniques,  et  que  ces  mou- 
vemens  furent  rapportés  à  l'aclion 
vitale,  qui  est  le  caraclère  distinctif 
de  la  matière  organisée. 

Mais  Haller  donna  une  définition 
tout-à-fait  différente  de  l'initabilité. 
Suivant  Glisson  et  Gorter,  l'Irrita- 
bilité existant  dans  toutes  les  parties 
des  êtres  organisés  ,  cette  propriété 
pouvait  agir  sans  que  l'organe  mani- 
festât aucun  mouvement  apprécia- 
ble :  telle  est ,  par  exemple,  celle  qui 
préside  à  certaines  fonctions,  comme 
l'absorption,  la  nutrition,  etc.  Hal- 
ler, au  contraire ,  restreignit  de  beau- 
coup le  sens  de  ce  mot.  «  J'appelle 
Irritabilité  ,  dit-il ,  cette  force  ou  pro- 
priété inhérente  à  certains  tissus,  et 
en  vertu  de  laquelle  ils  se  meuvent 
sous  l'influence  des  ageus  extérieurs. 
Ainsi ,  une  partie  sera  d'autant  plus 
irritable  ,  qu'elle  se  raccourcira  ou  se 
contractera  davantage ,  quand  un 
corps  extéiieur  viendra  à  la  toucher 
ou  à  agir  sur  elle.  »  On  voit  que 
l'Irritabilité  de  Haller ,  sur  laquelle 
ce  grand  physiologiste  a  l'ait  un  si 
grand  nombie  de  belles  expériences  , 
est  la  même  chose  que  ce  que  plus 
tard  on  a  généialement  appelé  cun- 
tractilité  musculaire  ou  My utilité.  Ou- 
tre cette  action  énergique  et  vitale  , 
Haller  admettait  encore  dans  certains 
tissus,  tels  que  les  aponévroses  ,  les 


ISA  21 

tendons  ,  les  membranes  ,  une  force 
morte  ,  une  sorte  d'élasticité  organi- 
que ,  en  vertu  de  laquelle  ces  organes 
tendent  à  se  raccourcir,  à  revenir  sûr 
eux-mêmes.  Celle  force  qui  se  mani- 
feste dans  ces  tissus  ,  même  long- 
temps après  la  mort  ,  doit  être  soi- 
gneusement distinguée  de  l'Irritabi- 
lité ,  propriété  ebsenliellement  vilale 
qui  s  éteint  peu  de  lemps  après  que 
l'Animal  a  cessé  de  vivre. 

Ce  que  nous  venons  de  dire  suffit 
pour  faire  voir  que  le  sens  du  mot  Ir- 
ritabilité est  loin  d'être  rigoureuse- 
ment défini ,  surtout  depuis  que  Hal- 
ler et  ses  disciples  lui  ont  donné  une 
signification  tellement  difi'ércnle  i!e 
celle  que  Glisson  lui  avait  d'abord 
imposée.  Néanmoins  nous  partageons 
1  opinion  du  médecin  anglais  ,  réser- 
vant les  noms  de  contractililé  mus- 
culaire ou  de  myotililé  pour  les  phé- 
nomènes que  Haller  désignait  sous 
le  nom  d'Irritabilité  {/^.  Muscles, 
MvoTiLiTÉ).  Et  comme  l'Irritabilité 
de  Glisson  a  été  généralement  attri- 
buée au  système  nerveux  ,  nous  ren- 
voyons aux  mots  Cérébro-Spinal.  , 
Nerfs  et  Sensibilité,  pour  examiner 
à  fond  cette  fonction  et  discuter  les 
opinions  diverses  qui  ont  été  émises  à 
son  égard. 

Quant  à  l'Irritabilité  dans  les  Vé- 
gétaux ,  nous  en  avons  déjà  traité  en 
parlant  des  mouvemensqueles  feuil- 
les exécutent.  P^.  Failles,  (a.  r.) 

*  IRSIOLA.  BOT.  PHAN.  La  Plante 
désignée  sous  le  nom  ^ Irsiola  scaii- 
dens ,  par  Patrick  Browne  [Jamaïc. , 
47,  t.  4,  fig.  1  ,  2),  est  rapportée  au 
Cissus  stnilacina  de  WiUdenow. 

(G..N.) 

ISABELLE.  zooL.  On  a  donné  ce 
nom  spécifique  à  un  Oiseau  du  genre 
Sylvie ,  à  un  Squale ,  à  une  Libellule 
du  genre  Agrion  ,  ainsi  qu'à  une  Co- 
quille du  genre  des  Porcelaines.  P^. 
ces  mots.  (b.) 

ISACHjNÉ.  Isachue.  bot.  phan. 
Génie  de  la  famille  des  Graminées 
et  de  la  Triandrie  Digynie  ,  établi 
par  R.  Erown  (Prudr.  FI.  A 01^-. 
Hall.  T.  1,  p.  196)  qui  ie  caractérise 


■22  ISA 

ainsi  :  fleurs  disposées  en  panicii- 
les  ;  lépicène  biflore  à  deux  valves 
égales,  membraneuses  et  obtuses; 
chaque  fleurette  est  égale  ,  à  deux 
paillettes  chartacées;  la  fleurette  ex- 
térieure est  mâle  ,  linférieure  esl  fe- 
melle ^  accompagnée  de  deux  paléoles 
hypogynes.  Les  étamines  sont  au 
nombre  de  trois;  l'ovaire  est  surmonté 
de  deux  styles  que  terminent  deux 
Stigmates  pîumeux.  Le  fruit  est  en- 
veloppé dans  les  deux  valves  de  la 
glume  qui  se  sont  durcies. 

Ce  genre  se  compose  d'une  seule 
espèce  ,  Isachne  australis  ,  Brown  , 
loc.  cit.  Plante  glabre  qui  croît  dans 
les  lieux  inondés  aux  environs  de 
Port-Jackson  ,  à  la  Nouvelle-Hollan- 
de. Ses  feuilles  sont  planes  ,  avec  une 
ligule  formée  de  poils.  Selon  R.  Brown, 
le  genre  Isachne  est  très-voisin  du 
Fanlcum.  U Isachne  australis  a  même 
la  plus  glande  ressemblance  exté- 
rieure avec  le  Panicum  coloratitm. 

(A.K.) 

ISAIRE.  BOT.  CRYl'T.  Pour  Isaria. 
J^.  ce  mot.  (e.) 

ISANTHE.  Isanlhus.  bot.  pu  an. 
Genre  de  la  famille  des  Labiées  et  de 
la  Didynamie  Gymnospermie,  L.,  éta- 
bli par  Richard  (in  Miclix.  Flor.  bor. 
Am.  2,  p.  4,  tab.  5o),  et  ainsi  carac- 
térisé :  calice  campanule,  quinquéfi- 
de  ;  corolle  à  cinq  divisions  ovées 
presqu'égales,  le  tube  droit  el  étroit; 
quatre  étamines  ^rc'^qu'égales;  styla 
terminé  par  deux  stigmates  linéaires 
réfléchis  ;  quatre  noix  globuleuses 
occupant  la  caVité  du  tube  agrandi 
du  calice.  Ce  genre  ne  renferme 
qu'uns  seide  espèce,  Isanthus  cœru- 
leus,  qui  croît  dans  certaines  localités 
crétact'es  de  la  Caroline  et  de  la  Vir- 
ginie. C'est  une  Plante  herbacée,  dont 
ies  tiges  visqueuses  et  pubescenies 
sont  garnies  de  feuilles  ovales  lan- 
céolées, atténuées  aux  deux  extrémi- 
tés, et  à  trois  nervures  longitudina- 
les. Les  fleurs  d'un  bleu  clair  sont 
opposées  et  portées  sur  des  pédon- 
cules axillaires.  Cette  Plante  a  l'as- 
pect de  la  Sarriette  des  jardins.  (G..N.) 

ISARD  ou  YSARD.   mam.  Même 


ISA 

clioseque  Chamois.  F.  Antilope,  (b.) 
ISARIA.  BOT.  crypt.  [Mucédinécs.] 
Ce  genre  ,  créé  par  Persoon  ,  est  l'uu 
des  plus  remarquables  de  cette  famil- 
le par  son  mode  de  développement  ;  il 
esl  composé  de  filamens  étroitement 
entrecroisés,  formant  ainsi  une  sorte 
de  pédicule,  et  qui  s'écartent  vers  le 
sommet  de  manière  à  donner  à  tout 
le  Champignon  la  forme  d'une  mas- 
sue. Ce  pédicule  se  r.TUiifie  quelque- 
fois, et  les  filamens  portent  vers  leurs 
extrémités  des  sporules  qui  paraissent 
éparses  à  la  surface  du  capitule.  Pres- 
que toutes  les  Piaules  de  ce  genre  nais- 
sent sur  les  Insectes  morts  eu  sur  leurs 
chrysalides  ;  quelques-unes  croissent 
sur  les  bois  pourris ,  mais  moins  fré- 
quemment; elles  sont  la  plupart  blan- 
ches ,  grises  ou  jaunâtres ,  et  assez  fu- 
gaces. Ce  genre,  comme  on  peut  le  voir 
d'après  la  description  que  nous  ve- 
nons d'en  donner  ,  appartient  à  la 
dernière  section  des  Mucédinécs  à  la- 
quelle on  peut  donner  le  nom  à'Isa- 
liées.  Ce  genre  étant  l'un  des  plus 
anciennement  connus  ,est  un  de  ceux 
qui  donnent  l'idée  la  plus  juste  de  ce 
groupe;  par  l'accroissemeut  de  leurs 
fibres  ,  ces  Plantes  indiquent  déjà  un 
certain  passage  aux  Lycoperdacées  ; 
mais  les  sporules,  au  lieu  d'être  con- 
tenues dans  le  tissu  formé  par  ces 
fibres  entrecroisées,  sont  éparses  à 
leur  surface  extérieure.  (ad.b.) 

*  ISATIDÉES.  Isatideœ.  bot. 
PHAN.  C'est  ainsi  que  De  CandoUe 
[Syst.  Regn.  Veget.  T.  ii  ,  p.  565)  a 
nommé  la  dixième  tribu  de  la  famille 
des  Crucifères  ,  à  laquelle  il  a  aussi 
donné  le  nom  de  Notorhizées  Nuca- 
mentacées  ,  en  raison  de  la  structure 
de  leurs  silicules  et  de  leurs  graines. 
Le  genre  Isatis  ou  Pastel  est  considé- 
ré comme  le  type  de  cette  tribu  qui 
forme  une  association  très-naturelle, 
composée  d'Herbes  glabres  ,  plus  ou 
moins  glauques  ,  à  feuilles  entières  ou 
dentées,  les  radicales  pétiolées,  celles 
de  la  tige  sagittées  àla  base.  F .  Cru- 
cifères et  Pastel.  (g..n.) 

ISATIS  ou  RENARD  BLEU.  mam. 
Espèce  du  genre  Chien.  /^.  ce  mot.  (b.) 


ISC 

ISATIS.   BOT.    PHAN.    V.    Pa8ï£1^. 

*  ISAURE.  J saura,  polyp.  Genre 
«le  l'oniie  des  Acllnaiies  ,  dans  la  di- 
vision (les  Polypiers  sarcoïdes,  plus 
ou  moins  irriialdes,  sans  axe  central  , 
proposé  par  Savigny  qui  en  a  figuré 
plusieurs  espèces  (PI.  2,  Polypes,  un, 
Zoologie)  lians  le  grand  ouvrage  sur 
l'Egypte.  Nous  ne  faisons  qu'indiquer 
ce  genre  ,  quoiqu'il  mérite  d'êlre 
aJoplé,  Savigny  n'en  ayant  pas  en- 
core donné  la  description.    (l,.\m..x.) 

ISAURE.  Isaura.  bot.  piian.  Genre 
de  la  famille  des  Asclépiadées  et  de 
la  Pentandrie  Digynic  ,  L.  ,  établi  par 
Commerson  ,  et  reproduit  sous  le  nom 
de  Stephanolls  par  Uu  Petit-ïhouars 
iNuu.  Gêner.  JUadagasc,  p.  11)  qui 
l'a  ainsi  caractérisé  :  calice  court, 
à  cinq  divisions  étalées  ;  corolle  tu - 
buleuse  ,  ventrue  à  la  base  ,  dont  le 
limbe  est  à  cinq  lobes  tordus  ;  cinq 
étamines  comme  dans  le  genre  Asclé- 
pias;  coipuscules  à  deux  cornes; 
ovaire  double,  surmonté  d'un  style 
court;  deux  follicules  horizontaux, 
acuminés ,  épais  ;  semences  aigrettées. 
Ce  genre  a  été  réuni  au  Ceropegia 
par  Jussieu  et  d'autres  auteurs.  L'/- 
saura  Allicia  ,  Commers.  et  Poire t 
(Encyclopéd.  Supplément.),  Arbris- 
seau de  l'île  de  Madagascar,  est  la 
seule  espèce  de  ce  genre.  Cependant 
Du  Petit-Thouars  indique  le  Cerope- 
gia acuminata  de  Roxburgh  comme 
congénère  de  son  Stephanotis.  (g..n,) 

ISCA  ou  ISKA.  BOT.  PHAN.  (Paul 
.^ginette.)  Même  chose  qu'Esca.  f. 
ce  mot  dont  Isca  est  peut-être  l'é- 
tymologie.  (p.) 

ISCHÈME.  Ischœmum.  bot.phan. 
Genre  de  la  famille  des  Graminées  , 
établi  par  Linné  et  adopté  par  la  plu- 
part des  agrostographes  ,  et  qui  peut 
être  caractérisé  de  la  manière  sui- 
vante :  ses  fleurs  sont  polygames  et 
monoïques  ,  disposées  en  épis  solitai- 
res ou  géminés ,  ayant  leur  axe  ou 
rachis  articulé  ,  portant  deux  épillets 
à  chaque  articulation,  l'un  sessile  , 
placé  norizontalement,  l'autre  pédi- 
cellé  ,  mâle  ou  neutre-  L'épillet  ses- 


ISE 


25 


sde  est  biflore  ;  sa  lépicène  se  com- 
pose de  deux  valves  un  peu  coriaces; 
l'extéiieure  est  un  peu  plane,  l'inté- 
rieure est  naviculaiic.  Chaque  fleu- 
rellc  se  compose  de  deux  paillettes 
membraneuses  et  incluses  ;  la  fleu- 
rette externe  est  mâle  ,  rarement  neu- 
tre, l'intérieure  est  hermaphrodite  ; 
la  glumelle  se  compose  de  deux  pa- 
léoles  ;  les  élamincs  sont  au  nombre 
de  trois;  les  deux  styles  sont  surmon- 
tés de  deux  stigmates  plumeux. 

Ce  genre  ,  ainsi  que  le  remarque 
R.  Brown  [Frodr.Fl.Nov.-Holl.  ï.t, 
p.  ao4),  est  très-voisin  de  VJndro~ 
pogon  et  du  Sacc/iarum  ;  il  en  diffère 
seulement  par  la  fleurette  extérieure 
de  l'épillei  sessile  ,  qui  est  bivalve  et 
le  plus  souvent  mâle  ;  quant  au  Rott- 
boella  ,  il  n'en  diffère  que  par  un  de 
ses  épillets  pédicellé  ;  en  conséquen- 
ce ,  le  Rottboella  digUata  de  la  Flore 
grecque  est  une  espèce  du  genre  I3- 
chème.  R.  Brov^rn  pense  encore  que 
l'on  doit  réunir  au  genre  qui  nous 
occupe  les  genres  Schima  de  Fors- 
kahl  et  Culladua  de  Cavanilles. 

Palisot  de  Beauvois  ,  dans  son 
Agrostographie,  sépare  encore  le  Col- 
ladoa  comme  genre  distinct ,  en  con- 
venant néanmoins  du  peu  de  valeur 
des  caractères  d'après  lesquels  il  a  été 
établi.  Le  mêmeauteurfoi me  un  genre 
3Ieuschium  des  espèces  d'Ischème  qui 
ont  la  paillette  iulérleure  de  la  glu- 
ine  dans  la  fleur  hermaphrodite  ,  bi- 
fide à  son  sommet  et  portant  une 
arête  tordue.  V.  Meoschium. 

Les  espèces  du  genre  Ischème  sont 
toutes  exotiques.  R.  Brown  ,  dans 
son  Prodrome  ,  en  décrit  six  espèces 
nouvelles  qu'il  a  observées  dans  di- 
verses parties  de  la  Nouvelle-Hol- 
lande, (a.  r.) 

ISERINE.  MIN.  Titane  oxidé  ferri- 
fère,  Haiiy.  Variété  de  Titnnate  de 
Fer  trouvée  en  masses  roulées  dans 
un  sable  granitique  ,  près  de  la  sour- 
ce de  la  rivière  Iscr,  dans  le  Reisen- 
gebirge,  et  dans  le  lit  de  la  rivière 
Don  ,  dans  l'Aberdeenshire  en  Ecos- 
se. Elle  est  composée,  suivant  K,la- 
prolh  ,  de  73  parties  d'oxidule  de  Fer 


24 


ISI 


et  de  28  parties  d'oxide  de  Titane.  J^ . 
Titane  oxidé.  (g.del.) 

ISEPiTIE.  Isertia.  BOT.rnAN.  Gen- 
re de  la  famille  des  Rubiacees  et  de 
l'Hexandrie  iNJonogynie ,  L.,  établi 
par  Schreber,  adopté  par  Lainarck  , 
Vahl,  Willdenow,  Jiissieu  et  Kunth. 
Ge  dernier  en  a  ainsi  fixé  les  carac- 
tères :  calice  supère  à  six  dents,  per- 
sistant ;  corolle  infundibuliforme  , 
dont  lé  tube  est  long,  légèrement 
courbé  ,  et  le  limbe  à  cinq  divisions  ; 
six  étamines  renfermées  dans  la  co- 
rolle; un  seul  style  stipportant  un 
stigmate  en  tête  à  six  lobes  ;  drupe 
presque  globuleuse  ,  à  six  osselets 
imiloculairesetpoly  spermes.  L'espèce 
sur  laquelle  ce  genre  a  été  constitué  est 
le  GueUar(/acoccinead'Auhiet,Ise//ia 
cocci/iea ,  Vahl,  Ec/og.  2  ,  el  Lam  , 
JIl.  Gen.,  tab.  269.  C'est  un  ..Irbre 
de  médiocre  grandeur  ,  à  feuilles  op- 
posées ,  pétiolées,  ovales-oblongues , 
accompagnées  de  stipules  caduques. 
Les  fleurs  d'un  beau  rouge  sont  dis- 
posées en  une  panicule  terminale  et 
munie  dans  chacune  des  divisions  de 
fieiix  petites  bractées.  Cet  Arbre  est 
indigène  des  forêts  de  l.i  Guiane 
et  d'autres  contrées  de  l'Amérique 
méridionale. 

Une  autre  espèce  a  été  ajoiitée  à  ce 
génie  par  Vahl  {Ec/og.  2,  p.  28,  tab. 
i5)  qui  lui  a  donné  le  nom  à'îsertla 
pai\-iflura.  Elle  a  été  découverte  dans 
l'île  de  la  Trinité.  (g-.n.) 

ISIDE.  Esis.  roLYP.  Genre  de 
l'ordre  des  Isiciées  {V.  ce  mot) ,  dont 
les  caractères  sont  :  Folvpier  den- 
droïde;  articulioulatiotis  pierreuses, 
planches,  presque  translucides,  sépa- 
rées par  des  entre-nœuds  cornés  el 
discoïdes,  quelquefois  inégaux;  écor- 
ce  épaisse  ,  friable  dans  l'état  de  des- 
siccation ,  «^adhérant  point  à  l'axe  , 
et  s'en  détachant  avec  facilité;  cel- 
lules ép^> "ses  ,  non  saillantes.  JNous 
dirons  fort  peu  de  chose  sur  ce  genre 
qui  sert  de  type  à  l'ordre  des  Isidées; 
ïjous  ne  pourrions  que  répéter  ce  que 
ïious  avons  dit  dans  les  généralités 
de  ce  groupe  de  Polypiers.  Les  Isides 
varient  peu  dans  leur  forme,  elles  sont 


ISI 

toujours  cylindriques  avec  des  ra- 
meauv  épars.  Leur  couleur  n'oflVe 
point  de  grandes  différences  ;  elle  est 
blanchâtre  dans  le  Polypier  revêtu  de 
son  écorce  :  celle  de  Taxe  présente 
deux  nuances  bien  tranchées;  dans  les 
articulations  calcaires  elle  est  blan- 
che ,  semblable  au  marbre  salin  ou  à 
l'albâtre  par  sou  éclat  et  par  sa  demi- 
transparence  ;  dans  les  articulations 
cornées  ,  elle  est  brune  plus  ou  moins 
foncée,  quelquefois  presque  noire, 
d'autres  fois  jaunâtre.  Leur  grandeur 
varie  d'un  à  cinq  décir>ètres.  Ces 
Polypiers,  répandus  dans  toutes  les 
iJiers,  se  trouvent  sur  les  côtes  d'Is- 
lande, ainsi  que  sous  l'équateur;  la 
majeure  partie  des  auteurs  les  indi- 
quent comme  originaires  de  l'océan 
Indien  ;  cependant  les  espèces  con- 
nues sont  peu  nombreuses.  Ils  sont 
employés  par  les  insulaires  des  îles 
ûioluques  et  d'Amboine,  dans  une 
foule  dejnaladies  qui  pourraient  faire 
l'egarder  les  Isis  comme  un  remède 
universel ,  si  l'usage  qu'en  font  ces 
peuples  ne  prouvait  leur  ignorance 
en  médecine.  (I.AM..X.J 

ISIDÉES.  Isideœ.  polyp.  Ordre 
de  la  première  division  des  Polypiers 
flexibles  ou  non  entièrement  pier- 
reux ,  dans  la  section  des  Polypiers 
corticifères  composés  de  deux  subs- 
tances ,  une  extérieure  et  envelop- 
pante ,  nommée  écorce  ou  enci'oûle- 
ment  ;  l'autre  appelée  axe  ,  placée  au 
centre  et  soutenant  la  première.  Ce 
Sont  des  Polypiers  denrlroïdes,  for- 
més f'i'uiie  écorce  analogue  à  celle 
des  Gorgouiées  ,  et  d'un  axe  articulé 
à  articulations  alternativement  cal- 
caréo-pierreuses ,  cornées  et  solides 
ou  spongieuses  ,  presque  subéreuses. 
Linné,  dans  sou  Hortits  Cliffurlia- 
jius ,  a  le  premier  établi  le  genre 
Isis  ,  auquel  il  avait  réuni  le  Corad 
rouge  sous  le  nom  à^Esis  nobilis.  Pal- 
ias  et  quelques  autres  zoologistes  ont 
suivi  l'opinion  du  naturaliste  sué- 
dois ,  el  l'on  voit  encore  ,  dans  les 
cabinets  ou  l'on  a  conservé  l'ancien- 
ne nomenclature  ,  les  Isidées  sous  le 
nom  de  Coraux  articulés  pour  les  dis- 


ISI 

tiuguer  du  vrai  Corail  qui  n'est  point 
arliculé.  Celte  difltrence  n'est  pas  la 
seule  qui  existe  entre  ces  deux  grou- 
pes de  Polypiers  ;  la  siil^slauce  tant 
interne  qu'externe  ,  le  port ,  la  cou- 
leur, etc.,  en  oilVenl  d'autres  bien 
caraclétisées. 

Les  Jsidces  sont  composées,  comme 
tous  les  Polypiers  corlicifères,  de  deux 
parties,  une  centrale  qui  porte  le 
nom  d'axe,  et  une  enveloppe  charnue 
qu'on  appelle  écorce  ,  comme  dans 
les  Gorgoniées.  L'axe  est  l'orme  d'ai- 
ticulations  alternativement  pierreuses 
et  cornées,  variant  dans  leur  grandeur 
et  leur  diamètre  :  les  premières  sont 
blanches,  un  peu  translucides,  mar- 
quées de  sillons  plus  ou  moins  pro- 
fonds et  longitudinaux,  quelquefois 
plus  grandes  ,  souvent  plus  petites 
que  les  secondes  articulations  ou  les 
cornées.  Ces  dernières  ,  toujours 
opaques  ,  d'une  couleur  foncée  et 
brunâtre ,  se  séparent  des  premières 
avec  une  grande  facilité,  à  cause  de 
la  diftcreuoe  qui  existe  dans  leur 
composition.  Elles  semblent  desti- 
nées à  donner  aux  Isidées  les  moyens 
de  se  prêter  aux  mouvemens  des 
eaux  de  la  mer  ,  et  suppléer  par  un 
peu  de  tlexibililé  à  la  >olidilé  qui 
leur  manque  :  cet!e  flexibilité  dispa- 
raît lorsque  ces  Polypiers  sont  des- 
séchés ,  et  leur  fragilité  est  telle  qu'il 
est  impossible  de  les  fléchir  pour  les 
conserver  oans  un  herbier.  En  géné- 
ral les  Isidées  sont  d'autant  plus  fra- 
giles qu'il  y  a  plus  de  difléreuce  en- 
tre les  deux  substances  qui  composent 
l'axe.  L'écorce  ou  l'enveloppe  exté- 
rieure est  d'une  consistance  molle  et 
charnue  dans  le  Polypier  vivant;  par 
la  dessiccation  elle  devient  créta- 
cée et  friable  ,  en  général  n'adhérant 
point  à  l'axe  et  s  en  séparant  avec 
tant  de  facilité,  que  des  auteurs  ont 
prétendu  que  l'écorce  des  Isidées  n'é- 
tait jamais  entière.  Il  est  très-rare  en 
effet  d'en  trouver  de  telle  dans  les 
collections  ;  mais  dans  la  nature  il 
n'en  est  pas  ainsi  :  la  tige  et  les  ra- 
meaux de  ces  Polypiei'S  articulés  sont 
garnis  dans  toute  leur  étendue  d'une 
enveloppe  charnue,  viviliée  par  une 


ISl 


35 


foule  de  petits  Animaux  à  couleurs 
brillantes.  Celte  enveloppe  ou  écorce 
est  quelquefois  très-épaisse,  d'autres 
fois  elle  e-.t  très-mince  ,  elle  varie  sou- 
vent par  l'exposition  à  1  air  et  par  la 
dessiccation  ;  il  n'est  pas  inutile  de 
remarquer  dans  les  Isidées  une  par- 
ticularité que  nous  présentent  égale- 
ment les  Goreoniées  ,  c'est  que  dans 
les  espèces  a  écorce  mince  ,  celle-ci 
adhère  toujours  à  l'axe  ;  elle  s'en 
sépare  avec  d'autant  plus  de  facilité 
qu'elle  est  plus  épaisse.  Ainsi,  les 
Isis  et  les  Plexaurcs  ,  les  Gorgones  et 
les  Mélitécs,  nous  offrent  une  grande 
analogie,  sous  le  double  rapport  de 
l'épaisseur  de  l'écorce  et  de  son  ad- 
hérence avec  l'axe. 

Il  est  diflicile  d'expliquer  la  ma- 
nière dont  s'opère  la  croissance  des 
Isidées  :  chaque  articulation  doit-elle 
être  considérée  comme  une  famille 
particulière  ,  isolée  des  autres,  ou 
bien  tous  les  Polypes  cornmuniquenl- 
ils  entre  eux  comme  dans  la  majeure 
partie  des  Polypiers  coralligènes  flexi- 
bles? Cuvier  dit  que  «  lorsque  l'Ar- 
»  bre  des  Isis  grandit,  les  articulations 
»  cornées  de  la  tige  disparaissent, 
»  parce  que  l'Animal  les  recouvre  de 
»  couches  pierreuses  ,  en  sorte  qu'il 
»  n'en  reste  plus  qu'aux  branches.  » 
ÎNous  avons  observé  généralement 
le  contraire  dans  les  nombreuses 
Isidées  que  nous  avons  examinées  , 
à  l'exception  toutefois  de  Visis  elon- 
gata  ,  à  laquelle  la  description  de 
Cuvier  semble  appartenir.  En  effet , 
les  articulations  cornées  manquent 
dans  les  parties  inférieures  de  ce 
Polypier.  Rien  n'indique  qu'elles 
aient  existé,  et  l'on  n'en  voit  au- 
cune trace  dans  les  coupes  longi- 
tudinales ou  transversales  des  tiges. 
Ainsi,  ou  les  Polypes  changent  avec 
le  temps  la  matière  cornée  en  ma- 
tière calcaire ,  ce  qui  est  contraire  à 
ce  que  l'on  observe  sur  les  Isidées 
en  général  ,  ou  bien  il  existe  une  vie 
très-active  dans  les  tiges;  de  toutes  les 
hypothèses  la  plus  probable  est  que 
l'écorce  et  la  tige  possèdent  une  vie 
particulière  indépendante  de  celle 
qui  appartient  à  chaque  Polype  ;  que 


26  ISl 

celte  vie  existe  essentielleinenl  l'ans  la 
membrane  placée  entre  l'ecorce  el 
l'axe,  que  c'est  elle  qui  renferme  les 
organes  destinés  à  l'accroissement  et 
à  la  formation  de  la  partie  solide  in- 
terne ,  et  qu'enfin,  quoique  l'écorce 
des  parties  inférieures  des  Polypieis 
soit  dépourvue  de  Polypes  ,  la  vie 
n'y  existe  pas  moins  et  d'une  manière 
très-énergique.  Au  moyen  de  cette 
hypothèse  on  explique  avec  la  plus 
grande  facilité  ,  l'accroissement  des 
tiges  et  rameaux,  ainsi  que  celui  de 
l'empâtement.  Si  les  Polypes  étaient 

E lacés  par  séries  transversales  sur  les 
iidées,  on  pourrait  attribuer  à  cha- 
cune de  ces  séries  la  formation  d'une 
articulation  pierreuse  et  d'une  cor- 
née; mais  ces  Animaux  sont  épars  et 
placés  d'une  manière  si  uniforme  , 
que  souvent  rien  n'indique  sur  l'é- 
corce les  parties  correspondantes  aux 
disques  cornés  ou  calcaires.  Lorsque 
l'on  examine  avec  attention  ce  sque- 
lette polypeux ,  on  ne  peut  s'empê- 
cher d'être  étonné  que  des  Animaux 
regardés  comme  très-simples  dans 
leur  organisation  ,  puissent  sécréter 
des  matières  aussi  nombreuses  que 
celles  dont  il  est  composé  ,  ou  mieux 
encore  puissent  modifier  les  substan- 
ces animales  de  manière  à  former  une 
ëcorce  épaisse  et  charnue ,  et  uue 
tige  composée  départies  alternative- 
ment pierreuses  et  cornées  ,  les  pre- 
mières quelquefois  d'une  dureté  as- 
sez grande  pour  recevoir  un  beau 
poli.  La  transition  de  l'une  à  l'autre' 
ne  se  fait  pas  graduellement ,  elle  est 
subite;  il  semble  même  que  ces  deux 
corps  n'adhèrent  entre  eux  que  par 
leur  surface ,  et  qu'ils  n'ont  aucune 
communication  ,  car  jamais  nous  n'a- 
vons découvert  aucun  vaisseau,  aucu- 
ne fibre  qui  pénétrât  dans  leur  inté- 
rieur :  quelquefois  cependant  les  dis- 
ques cornés  nous  ont  paru  composés 
de  faisceaux  de  fibres,  qui  s'arrêtaient 
à  la  surface  des  disques  pierreux  ; 
c'est  peut-être  par  eux  que  se  sécrète 
la  matière  calcaire  ?  Au  reste  ,  nous  ne 
pensons  pas  que  dans  l'état  actuel  de 
nos  connaissances,  il  soit  possible  de 
donner  une  explication  satisfaisante 


ISI 

de  la  manière  dont  croissent  les  Isi- 
dées.  Il  est  facile  de  bâtir  des  hy- 
pothèses sur  un  sujet  aussi  intéres- 
sant ;  mais  tant  que  l'on  ne  connaîtra 
pas  parfaitement  l'organisation  in- 
terne et  la  manière  de  vivre  des  Po- 
lypes qui  construisent  les  Polypiers  , 
l'on  sera  exposé  à  des  eireurs  sans 
nombre.  Nous  avons  divisé  le  genre 
Isis  des  anciens  auteurs  en  trois  grou- 
pes faciles  à  distinguer  par  la  nature 
de  l'écorce  ou  de  l'enveloppe  char- 
nue, et  par  la  forme  de  l'axe  et  de 
ses  articulations.  Nous  avons  conser- 
vé le  nom  d'Isis  à  celui  qui  renferme 
l'espèce  la  plus  anciennement  con- 
nue, r/5/5  Hippurls  de  Linné.  On 
ne  connaît  point  les  Polypes  des  Lsi- 
dées  ;  les  auteurs  qui  en  ont  parlé 
les  ont  regardés  comme  les  mêmes 
que  ceux  du  Corail  parce  qu'ils  pla- 
çaient dans  le  genre  Isis  cette  pro- 
duction brillante  de  la  mer.  Ainsi , 
et  quoiqu'aucun  naturaliste  n'ait 
publié  la  description  des  Animaux 
des  Isidées  ,  nous  les  regardons  com- 
me analogues  à  ceux  des  Gorgones  ; 
ils  peuvent  offrir  des  différences  gé- 
nériques, mais  ils  se  ressemblent  par 
les  ra|)porls  généraux  qui  doivent 
lier  entre  eux  les  Polypiers  cortici- 
fères.  Leur  écoi'ce  est-elle  sèche  ou 
molle  lorsque  les  Polypes  sont  vi- 
vans?  Quoiqu'animée,  elle  peut,  sui- 
vant nous ,  avoir  une  apparence  de 
mort;  alors  la  vie  sensible  n'existe  que 
dans  la  membrane  qui  se  trouve  entre 
l'axe  et  l'écorce,  et  qui  se  prolonge 
dans  chaque  cellule  ,  comme  le  Cam- 
biuin  et  le  Liber  entre  les  couches 
corticales  et  l'Aubier.  Il  n'y  aurait 
lie  Polypes  que  dans  la  piirtie  de  l'é- 
corce encore  molle  ,  les  Polypes  dis- 
paraîtraient à  mesure  qu'elles  se  des- 
sèchent ,  mais  la  membrane  dont 
nous  avons  parlé  ,  porte  la  vie  et  la 
nourriture  depuis  la  base  jusqu'au 
sommet,  les  Polypiers  continueront 
de  croître  et  de  grossir.  Cette  hypo- 
thèse nous  semble  la  plus  probable  et 
peut  s'appliquer  à  tous  les  Polypiers 
corticifères.  Défiance, prétend  avoir 
trouvé  des  Isidées  fossiles  ;  n'ayant  ja- 
mais vu  les  objets  sur  lesquels  il  fonde 


ISI 

sou  opinion  ,  nous  croyons  devoir 
nous  borner  à  l'indiquer.  Les  Isidées 
pourvues  de  leur  ecorce  ont  tant  de 
jessemblance  avec  lesGoi  gones,  qu'il 
est  facile  de  confondre  les  unes  avec 
les  autres;  mais  privées  de  celte  en- 
veloppe ,  la  diffëience  de  l'axe  est 
telle  qu'il  n'y  a  pas  d'autre  rapport 

3ue  celui  de  la  forme  ,  la  composition 
e  cet  axe  offrant   les  plus  grandes 
dissemblances. 

Ces  Polypiers  ne  se  trouvent  que 
dans  la  zone  équatoriale  et  dans  le 
voisinage  des  tropiques ,  à  l'excep- 
tion de  l'isis  Hippuris  que  des  natu- 
ralistes ont  indiqué  dans  presque 
toutes  les  mers  :  en  Islande  ,  en  Nor- 
wège  ,  dans  la  Méditerranée  ,  dans  la- 
mer  des  Indes  ,  en  Amérique  ,  etc. 
L'ordre  des  Isidées  se  compose  des 
genres  Mélilée  ,  Mopdé  et  Iside.  P'. 
ces  mots.  (lam..x.) 

ISIDIUM.  BOT.  CRYPT.  {Lichens.) 
Genre  créé  par  Acharius  {Lichenogr. 
Univers. f  p.  iio,  tab.  ii,  (ig.  7-10), 
adopté  parDe  CandolIe(Flor.  Franc.) 
et  par  notre  collaborateur  A.  Fée 
(Essai  sur  les  Cryptogames  des  écor- 
ces,  etc.,  Introduction ,  p.  80)  qui 
l'a  ainsi  caractérisé  :  tliallus  crusla- 
cé,  uniforme,  muni  de  podétions 
{ podetia)  ou  rameaux  solides  et 
courts;  apothécions  orbiculés  ,  for- 
més d'une  lame  proligère ,  placés  au 
sommet  des  podétions  du  thallus, 
presque  enfoncés  sur  les  bords  dans 
celui-ci,  proéminens  au  centre, 
épais  ,  hémisphériques,  planes  et  ses- 
siles  en  dessous  ,  intérieinement  ho- 
mogènes. Fée  a  placé  ce  genre  dans 
les  Sphérophores,  parmi  les  Lichens 
ramifiés  à  thallus  solide  ,  dont  l'apo- 
thécion  devient  hémisphérique.  Plu- 
sieurs espèces  à'Isidium  ont  été  dé- 
crites par  Hoffman,  Schrader  et  par 
Acharius  lui-même  ,  sous  les  noms  gé- 
nériques de  Stereocaulon ,  T'erruca- 
ria,  Lepra  et  Lepraria.  Elles  se  trou- 
vent sur  les  rocbers  et  les  vieilles 
écorces  ,  dans  les  deux  continens.  On 
distingue  dans  le  nombre  V Isidium 
coiallinum,  Ach. ,  qui  croît  en  Eu- 
rope sur  les  pierres  et  les  lochers. 


ISN  27 

Les  rameaux  ou  podétions  de  ce  Li- 
chen imitent  les  branches  du  Corail 

\Isis  nohilis  ,  L.) ,  d'où  on  a  formé  les 
noms  générique  et  spécifique.    (g..n.) 

ISIDROGALVIA.  BOT.  PHAN.Ruiz 
et  Pavon(//o/'.  Perup.  et  Chil.  T.  iif, 
p.  69)  ont  établi  sous  ce  nom  un  gen- 
re de  l'Hexandrie  Monogynie,  L.,  qui 
est  le  même  que  le  ISarthecium  de 
Jussieuou  To^e/f/ia  deSmilh.  L'ins- 
pection de  la  figure  de  Ylsidrogalvia 
foliata  ,  Ruiz  et  Pav.  [loc.  c/V.,tab. 
002,  fig.  6), suffitpour  justifier  ce  rap- 
prochement. D'ailleurs,  les  auteurs 
de  ce  genre  lui  assignent  comme 
congénère  Y  Antherician  calyculatum , 
L.,  qui  est  le  type  du  genre  Toffieldia. 

V.  ToFFlEL,DIE  et  NaRTHÈCE.     (G..N.) 

*  ISIKA.  BOT.  PHAN.  Adanson 
nommait  ainsi  un  genre  que  Mœnch 
(  Method.  Nui'.  Plant.  )  a  adopté,  et 
dans  lequel  ce  dernier  faisait  entrer 
les  Lonicera  alpigena  et  cœrulea  de 
Linné.  Aucun  auteur  n'a  admis  ce 
genre.  F .  Chèvrefeuille.    (g..n.) 

*  ISINGAK.  ois.  {Fabricius.)Nom 
que  porte  le  Labbe  dans  la  Faune 
du  Groenland.  V.  Stercoraire. 

(DR..Z.) 
ISIS.  POLYP.  P'.  IstDE. 

ISKA.  BOT.  CRYPT.  F.  ISCA. 

ISNARDIE.  Isnardia.  bot.  phan. 
Ce  genre  ,  de  la  Tétrandrie  Monogy- 
nie ,  L.  ,  rapporté  d'abord  aux  Sali- 
caiiées ,  a  éié  définitivement  placé 
dans  la  famille  des  Onagraires  par 
Jussieu  (Aun.  du  Mus.  d'Hist.  Natur. 
T.  III  ,  p.  470)  qui  l'a  ainsi  caracté- 
risé :  calice  adhérent  à  l'ovaire ,  tu- 
bulé,  et  à  quatre  divisions;  corolle 
nulle;  quatie  étamines  insérées  sur 
le  sommet  du  tube;  style  simple, 
terminé  par  un  seul  stigmate;  cap- 
sule quadriloculaire  ,  entourée  par  le 
calice  ,  et  polysperme.  Ces  caractères 
étant  absolument  conformes  à  ceux 
des  espèces  de  Liidwigia  dépourvues 
de  pétales  ,  Jussieu  a  proposé  de  réu- 
nir ces  Plantes  aux  Isnardia.  Cette 
réunion  a  été  opérée  par  Poiret,  ainsi 
que  par  Rœmer  et  Schultes,  qui  ont 
décrit  six  espèces  de  ce  dernier  genre, 


98 


ISO 


savoir  :  Isnardia  palustris,  L.  ;  Isn. 
mollis,  Polret ,  ou  Ludwigia  mollis  , 
Michx.;  Jsii.  hlrsuta  ou  Ludwigia 
hirsuta  ,  Lamk.  ;  Isn.  hastala,  Ruiz 
et  Pavon  ;  Isn.  microcarpa  ,  Poiret , 
ou  Ludwigia  microcaipa  ,  Michx.,  et 
glandulosa  ,  Pursh;  et  Isn.  trifolia  , 
Poiret,  on  Ludwigia  trifolia  Ae  Bur- 
mann. 

Ces  Plantes  sont  de  petites  Herbes 
aqualiques  qui  habitent  l'Amérique 
septentrionale ,  à  l'exception  de  la 
première  que  l'on  rencontre  aussi 
en  Europe  sur  le  bord  des  endroits 
marécageux,  et  de  la  dernière  qui, 
selon  JJurmann ,  croît  dans  l'île  de 
Java.  (g..n.) 

ISOCAVxDE.  Isocardia,  conch.  Ces 
Coquilles  faisaient  autrefois  partie 
des  Cames  ou  des  Pétoncles  des  an- 
ciens auteurs.  Lorsque  Linné  institua 
des  genres  ,  il  le  fit  avec  une  grande 
réserve  et  il  dut  souvent  réunir  dans 
une  même  coupe  des  matériaux  assez 
hétérogènes.  Son  genre  Bulle  en  est 
un  exemple;  ses  Cames  pourraient 
en  être  un  autre.  C'est  avec  ces  der- 
nières qu'il  confondit  les  Coquilles 
qui  nous  occupent.  Bruguière  qui  le 
premier  par/ni  nous  réforma  les  gen- 
res de  Linné  ,  sentit  que  des  Coquil- 
les aussi  régulières  que  les  Isocardes 
ne  pouvaient  rester  dans  lu  même 
genre  que  des  Coquilles  adbérentes  , 
irrégulières  et  de  formes  différentes. 
11  saisit  très-bieii  leurs  rapports  en  les 

Î (laçant  parmi  les  Cardites.  Il  marqua 
eurs  affinités  avec  les  genres  envi- 
ronnans  ;  cependant  le  genre  Cardite 
de  Bruguière  avait  besoin  lui-môme 
de  reformes  ;  Ltamarck  les  opéra  ,  et 
l'une  d'elles  a  été  consacrée  à  l'éta- 
blissement du  genre  Isocarde.  Carac- 
térisé d'aboi  d  sur  les  Coquilles  seules, 
il  fut  admis  par  presque  tous  les  zoo- 
logistes et  depuis  coufinné  par  les 
savantes  recherches  de  Poli  il  ans  son 
grand  ouvrage  des  ïestacés  de  Deux- 
Siciles  oii  l'on  eu  trouvera  une  bonne 
description  et  d'excellentes  figures. 
C'est  sous  le  nom  de  Glossoder/ne 
qu'on  le  trouvera  décrit.  Quoique 
Ton  puisse  remarquer  dans  l'ouvrage 


ISO 

de  Klein  (Te«/.  Meth.  Ostrac,  p.  i38) 
un  genre  antérieurement  établi  sous 
le  nom  d'Isocardia  ,  on  serait  forte- 
ment dans  Terreur  si  l'on  croyait 
qu'il  y  a  des  rapports  avec  celui-ci  ou 
que  c'est  le  même,  car  Klein  y  réu- 
nit toutes  les  Coquilles  bivalves  qui 
présentaient  à  l'œil  la  forme  d'un 
cœur  :  aussi  il  ne  renferme  presque 
uniquement  que  des  Bucavdes,  pres- 
que toutes  les  espèces  connues  du 
temps  de  cet  auteur  ,  et  accidentelle- 
ment une  seule  espèce  d'Isocaide, 
V Isocardia  Cur  des  auieurs;  il  y  auiait 
donc  de  la  mauvaise  foi  ou  de  l'igno- 
rance à  dire  que  Klein  est  le  créa- 
teur du  genre  Isocarde.  Il  a  rassem- 
ble sous  cette  dénomination  des  Co- 
quilles cordiformes  de  quelques  gen- 
res qu'elles  fussent ,  et  Lamarck  a 
établi  le  genre  Isocarde  tel  que  nous 
l'entendons  aujourd'hui.  Quant  à  la 
place  que  les  auteurs  systématiques 
ont  assignée  aux  Isocardes,  ellea  assez 
varié.  Lamarck  l'a  d'abord  mis  dans 
la  famille  des  Cardiacées  ,  avec  les 
Bucardes,  les  Cardites,  etc.  Cuvier 
(Règn.  Anim.,  p.  478)  le  considère 
comrneun  sous-genre  du  genre  Came, 
Chaîna  ,  ce  qui  rompt  les  rapports 
établis  par  les  autres  auteurs.  L'opi- 
nion de  Férussac  est  dilFérerite  de 
celles  que  nous  venons  de  rapporter, 
mais  elle  se  rapproche  davantage  de 
celle  de  Lamarck;  en  conservant  la 
famille  des  Cardiacées  de  ce  dernier, 
il  en  a  éloigné  les  Cardites ,  les  Cy- 
pricardes  et  les  Hyalelles,  dont  il  a 
t'ait  avec  les  Vénéricardes  sa  famille 
des  Cardites.  Il  n'a  conservé  dans  les 
Cardiacées  que  les  Bucardes  ,  les  Hé- 
micarùes  et  les  Isocardes.  Blainville, 
dans  son  article  Molx-usquk  du  Dic- 
tionnaire des  Sciences  Naturelles,  a 
conservé  à  peu  près  la  manière  de 
voir  de  Cuvier,  c'est-à-dire  que  les 
Isocardes  sont  dans  la  fiimille  des 
Camacées  avec  les  Cames,  les  Dicé- 
rates,  les  Ethéries,lesTiidacncs  et  les 
Trigonies.  Nous  nous  sotnines  plu- 
sieurs fois  demandé  pourquoi  ces 
genres  étaient  réunis,  et  nous  avons 
vainement  cherché  à  répondre  à  cette 
question  par  les  caiaclères  lellemcnl 


ISO 

étendus  de  la  famille  qu'il  serait  pos- 
sible d'y  faire  entier  la  plus  grande 
partie  des  Conchifèrcs.  L'opinion  de 
I^afreille  (Familles  Naturelles  ,  p.  217) 
est  entièrement  la  même  que  celle  de 
Lamai'ck  ,  seulement  il  réunit  avec 
juste  raison  le  genre  Véncricarde  à 
ceux  qui  composent  les  Cardiacées. 
Voici  k'S  caractères  qui  peuvent  ser- 
vir à  faire  reconnaîire  le  genre  Iso- 
carde  :  Animal  à  corps  fort  épais  :  les 
bords  du  manteau  finement  papillai- 
res,  séparés  dans  la  partie  inférieure 
moyenne  seulement  et  réunis  en  ar- 
rière par  une  bande  transverse,  per- 
cée de  deux  orifices  ,  entourée  de  pa- 
pilles radiaires;  pied  petit,  compriuié, 
tranchant;  les  appendices  buccaux 
ligules  (Blainv.).  Coquille  équivalvc, 
cordiforme,  ventrue,  à  crochets  écar- 
tés ,  divergens,  roulés  en  spiiale. 
Deux  dents  cardinales  ,  aplaties,  in- 
Irantes  ,  dont  une  se  courbe  et  s'en- 
fonce sous  le  crochet;  une  denl  laté- 
rale ,  allongée  ,  située  sous  le  corselet; 
ligament  extérieur  fourchu  d'un 
côté. 

Le  nombre  des  espèces  connues 
d 'Isocardes  est  peu  considérable;  celle 
qui  est  le  plus  répandue  est  l'Iso- 
CAKDE  c.r.oBui.r,usE ,  Isocardia  Cor, 
Limk.  (Anim.  sans  vert.  T.  vi ,  p. 
5i,  n.  5i);  Chavia  Cor ,  L.,  Gmel.,  p. 
5299;  Cardita  Cor,  Bruguière,  Dict. 
l^ncycl.,  n.  1  ,  et  pi.  202,  fig.  1,  a,  b, 
c,d;  Poli,  l'est,  des  Deux -Siciles  , 
ï.  II ,  tab.  23  ,  fig.  1,2;  Chemnitz  , 
Conch.  T.  VII,  pi.  48,  tig.  483;  Broc- 
chi,  Conch.  toss.  sitlapp.  T.  11,  p. 
5 19;  Scilla,  de  Corporib.  marinis  la- 
pidescentibus,  tab.  16,  fig.  a,  a  ;  Isoc. 
fraterna  ,  Say  ,  INlém.  sur  les  Fossiles 
du  Marylanddans  le  Journal  de  l'A- 
cadémie de  Philadelphie,  T.  i,  pi.  1 1 , 
fig.  1.  Lamarck  en  mentionne  une 
variété  à  crochets  plus  courts  et  moins 
divergens. 

Cette  espèce  est  très-répandue  dans 
les  collections  ;  elle  y  porte  vulgaire- 
ment le  nom  dcCœur  de  Bœuf,  de  Cœur 
à  volute;  on  la  trouve  vivante  dans 
les  mers  d'Europe  et  notamment  dans 
la  Méditerranée.  Son  analogue  iden^ 
tique  se  rencontre  dans  presque  tous 


ISO  ag 

les  lieux  oîj  il  y  a  des  fossiles ,  en  Ita- 
lie et  en  Calabre.  Ce  qui  doit  surpren- 
dre ,  c'est  que  l'amdogue  fossde  se 
retrouve  parmi  ceux  du  Mary  la  nd  en 
Amérique.  La  variété  est  particulière 
aux  environs  de  Bordeaux,  quoi- 
qu'elle se  rencontre  aussi  enltalie. 
Les  autres    espèces  vivantes  sont 

risOCAKDE  lîES  GRANDES  IndES  ,    Iso- 

cardia  molthiana  ,  Lamk.,  loc.  cit.,  n. 
.î  ;  Cardita  moLikiana , Brug. ,  Ericycl., 
pi.  253,  fig.  i,a,  b,  c,  d,  qui  est  ex- 
trêmement rare  et  trè.s-distincte  de 
la  précédente  ,  et  I'I.socarde  demi- 
sillon  née,  Isocardia  semisu/cata  , 
Lamk. ,  /oc.  cit.  ,  n.  4,  espèce  non 
moins  rare  que  la  précédente  et  qui 
vient  des  mers  de  la  Nouvelle-Hol- 
lande. On  ne  peut  rapporter  avec 
certitude  qu'une  seule  espèce  fossile 
à  ce  genre  ,  c'est  le  Chama  arieli" 
lia  de  Brocchi,  Isocardia  arietina, 
Lamk.  ,  Brocchi ,  Conch.  subapp.  T. 
II,  p.  668,  pi.  16,  fig.  i5.  Les  autres 
espèces,  telles  que  Visocardia  baso- 
chiana,  Dcf.  (Dict.  des  Se.  Nat.),  n'é- 
tant que  des  moules  intérieurs,  ne 
peuvent  s'en  rapprocher  que  par  ana- 
logie de  formes  et  non  sur  les  carac- 
tères de  la  charnière  que  l'on  ne  con- 
naît pas;  c'est  pour  cette  raison  que 
les  espèces  figurées  par  Sowerby  darîs 
son  Minerai  Concliology  ,  pi.  29.6  ,  ne 
doivent  être  admises  qu'avec  doute. 

(D..H.) 

*  ISOGARPHE.  Zsocar/V/a.  bot. 
PiiAN.  Genre  de  la  fi  mille  des  Synan- 
thérées  ,  Cnrymbifères  de  Jussieu  , 
et  de  la  Syngcnc.-ie  égale  ,  L.,  établi 
par  R.  Brovv^n  {Observ.  oiithe  Compo- 
sitœ ,  p.  77)  qui  l'a  ainsi  caractérisé  : 
réceptacle  conique  ,  garnide  paillettes 
séparées  ,  semblables  entre  elles  ,  les 
extérieures  constituant  l'involucre  ; 
fleurons  tubulcuv  ,  uniformes  ,  her- 
maphrodites; anthères  mutiquesà  la 
base;  stigmates  munis  d'un  appen- 
dice allongé,  hlspidule  et  aigu  ;  akè- 
nes prismatiques  dépourvus  d'aigret- 
tes. Les  Plantes  de  ce  genre  sont  her- 
bacées et  indigènes  de  l'Amérique  mé- 
ridionale. Leurs  feuilles  sont  oppo- 
sées ou  alternes  ,  indivises.  Les  fleurs 
blanchâtres    forment  des  calai hidcs 


3b  ISO 

ovoïdes,  terminales  ,  lernées  ou  soli- 
taires. 

L'espèce  sur  laquelle  ce  genre  a  été 
fondé  est  le  Calea  opposltifolia  ,  L.  ; 
mais  les  caractères  précédeiis  ont  été 
arrangés  de  manière  à  y  comprendre 
le  Spilantlius  atriplicifolius  ,  L.  ,  qui 
diffère  du  Cal.  oppositifolla ,  surtout 
par  ses  feuilles  alleines,  ses  calathi- 
des  solitaires  ,  la  texture  et  la  forme 
des  paillettes  du  réceptacle.  R.Biown 
n'a  jamais  observé  les  trois  ou  quatre 
petites  barbes  qui,  selon  Swariz , 
forment  l'aigrette  du  Calea  opposlti- 
folia. 

Outre  les  deux  espèces  que  nous 
venons  de  citer  et  qui  ont  été  décrites 
par  H.  Gnssiui  (Dictionn.  des  Scienc. 
Natur.  ,  tab.  24)  sous  les  noms  d'7- 
socarpha  oppositifolia  et  Is.  al'.crni- 
folia,  cet  auteur  a  réuni  au  genre  eu 
question  le  Spilanthus  leiicaiitha  de 
Kunth  {Nuv.  Gêner,  et  Spec.  Plant, 
œqitinoct.  T.  iv,  p.  210)  pour  lequel 
il  a  proposé  le  nom  d'/5.  Kunthii.  Il 
en  a  aussi  rapproché  ,  mais  avec  dou- 
te, le  Pjrethraria  dichotoma  de  Per- 
soon.  (g..n.) 

*  ISOCÈRE.  Isocerus.  iNS.  Genre 
de  l'ordre  des  Coléoptères,  section  des 
Hétéronières,  famille  des  Mélastomes, 
tribu  desBlapsides,  établi  par  Megerle 
et  adopté  par  Dejean  (Cat.  des  Col. , 

fi,  66).  Latreille  réunit  ce  genre  à  ce- 
ui  des  Pédines.  J^.  ce  mot.  (g.) 

ISOCHILE.  Isochiltis.  BOT. 
PHAN.  Et  non  Isorhile.  Genre  de 
la  famille  ries  Orchidées  et  de  la 
Gynandi  ie  Monandrie  ,  L.  ,  établi 
par  R.  Brovrn  {llort.  Keiv.  ,  éd.  2  , 
vol.  5,  p.  209),  et  ayant  pour  type 
VEpidenclrum  lineare  de  Linné ,  ou 
Cymbidium  linearedcSwavtz.Cc.  genre 
oâie  les  caractères  suivans  :  les  trois 
divisions  externes  et  les  deux  divi- 
sions internes  et  supérieures  du  ca- 
lice sont  égales  entre  elles  et  conni- 
venles  ;  le  labelle  a  la  même  force  ; 
il  est  creusé  à  sa  base  et  dépourvu  d'é- 
peron ;  le  gynostème  est  dressé  ,  semi- 
cylindrique,  terminé  par  une  anthère 
operculée ,  contenant  quatre  masses 
poUiniques,  solides  et  parallèles. 


LSO 

Ce  genre  se  compose  de  trois  es- 
pèces. Ce  sont  des  Plantes  herbacées, 
vivaces  ,  parasites  ,  toutes  originaires 
de  l'Amérique  méridionale.  Leur  tige 
est  simple  ou  rameuse,  non  bulbeuse 
à  sa  base  ,  portant  des  feuilles  alter- 
nes ,  distiques  et  linéaires;  des  tleurs 
axillaires,  solitaires  ou  terminales  et 
disposées  en  épis.  Ces  trois  espèces 
sont  :  I ''  Isochilus  linearis ,  Brown, 
loc.  cit.,  qui  se  distingue  par  sa  tige 
simple;  ses  feuilles  distiques  ,  linéai- 
res ,  émarginéesau  sommet  ;  ses  fleurs 
terminales  et  en  épis.  2".  Isochilus 
graminifolius ,  Kunth  in  Humb.  Nuv. 
(Jeu.  ,  1,  p.  34o  ,  t.  78  ;  espèce  nou- 
velle ayant  la  tige  rameuse,  les  feuil- 
les distiques  ,  linéaires,  acuminées; 
les  fleurs  axillaires  et  solitaires.  Elle 
croît  dans  les  Andes  de  Popayan. 
3".  Isoc/iilus  proli/er ,  Brown,  loc 
cit.  ;  Cymbidium  proliferum  ,  Willd., 
Sp.  Sa  tige  est  prolifère  ,  portant  à 
l'aisselle  des  feuilles  qui  sont  disti- 
ques ,  lancéolées  ,  oblongues  ,  des 
bulbes  surmontés  de  deux  feuilles. 
Les  fleurs  sont  axillaires.         (a.k.) 

*  ISOCHIRDS.  CRUST.  Genre  établi 
par  Leach  ,  et  dont  Desmarest  fait 
mention  dans  le  Dictionnaire  à.ç.s 
Sciences  Naturelles  ,  sans  donner  ses 
caractères.  (g.) 

*  ISOCYNIS.  BOT.  PHAN.  Nom  don- 
né par  Du  Petil-Thouars  (Hist.  des 
Orchidées  des  îles  australes  d'Afr.  ) 
à  une  Plante  placée  dans  le  groupe 
que  cet  auteur  a  nommé  Cjnosorchis, 
et  qui  correspond  au  genre  Orc/iis  de 
Linné.  Celte  Plante  est  X'Orchis  fas- 
tigiata  ,  indigène  des  îles  de  France, 
Mascareigne  et  Madagascar.  Du  Petit- 
ïhouars  l'a  figurée  f^lvc.  cit.,  tab.  i3). 

(G..N.) 

*  ISODACTYLES.  OIS.  Mêmechose 
que  Zigodactyles.  (dr..z.) 

*ISODON.  MAM.  Pendant  que  Des- 
marest faisait  connaître  en  France 
son  genre  Capromys,  Thomas  Say 
publiait  à  Philadelphie  le  même  gen- 
re sous  le  nom  d'Isodon.  L'espèce  qui 
a  servi  de  type  à  ce  nouveau  genre 
{Capromys  Furnieri,  Desm.)  a  reçu 


ISO 

du  savant  américain  le  nom  A'Isodon 
pitorides.  f.  Cafromys.  Il  ne  faut 
donc  point  confondre  l'Isoclon  avec 
risooaon  qui  est  un  Animal  à  bourse. 

F.   PÉRAMÈÎ.E.  (iS.G.ST.-H.) 

ISOETES.  BOT.  CRYPT.  {Lycopo- 
diacées?)  Ce  genre  ,  l'un  des  plus  an- 
ciennement connus  et  des  plus  cu- 
rieux de  la  cryptogamie,  est  aussi  l'un 
«les  plusdifficiles à  ranger  dans  les  fa- 
milles déjà  établies;  peiit-êlie  méri- 
lait-il ,  comme  Richard  le  pensait,  de 
former  une  pelile  famille  à  part;  mais 
cependant ,  pour  ne  pas  multiplier  lo 
nombredecesdivisions,on  peutlepla- 
cer  à  la  suite  des  Lycopodiacées  avec 
lesquelles  il  a  quelques  rapports. 

h'Jsoe/es  lacustrls ,  Plante  assez 
commune  dans  plusieurs  parties  de 
l'Europe  ,  croît  au  fond  des  lacs 
qu'elle  tapisse  d'un  gazon  d'un  beau 
vert.  Sa  tige  est  réduite  à  un  tuber- 
cule très-court  et  assez  gros,  couver- 
te de  feuilles  nombreuses,  serrées, 
divergentes,  subulées  ,  demi-circu- 
laires, d'un  tissu  lâche  et  celluleux 
qui  les  fait  paraître  cloisonuées.  Ces 
feuilles  sont  dilatées  à  leur  base  qui 
embrasse  en  partie  la  tige  ,  et  c'est 
dans  l'intérieur  de  cette  base  dilatée 
que  se  trouve  creusée  une  ou  quel- 
quefois deux  loges  remplies  de  se- 
mences très -nombreuses.  Quelques 
auteurs,  et  Smith  en  particulier,  pré- 
tendent que  les  feuilles  du  centre 
renferment  dans  leur  base  un  organe 
particulier  qu'ils  indiquent  comme 
une  étamine  ;  mais  ce  fait  ,  qui  paraît 
très-douteux  ,  n'a  jamais  été  vérifié 
avec  assez  d'exactitude  ,  ni  exposé 
avec  assez  de  détails  pour  qu'on  puis- 
se savoir  ce  qu'il  y  a  de  vrai  dans 
cette  assertion.  Le  professeur  Delile 
a  présenté  à  l'Académie  des  Sciences, 
il  y  a  près  de  deux  ans,  un  Mémoire 
sur  celte  Plante,  renfermant  des  dé- 
tails curieux  sur  son  organisation  et 
sur  sa  germination;  mais  ce  Mémoire 
n'étant  pas  encore  publié,  les  faits 
qu'il  renferme  ne  nous  sont  pas  con- 
nus assez  exactement  pour  les  exposer 
ici.  Le  genre  Isoetes  ne  renferme 
dans  tous  les  auteurs  que  deux  e.spè- 


ISO  3i 

ces  ;  l'une  ,  qu'on  indique  dans  toute 
l'Europe,  Isoetes  lacustris,  L.,  et  dont 
on  distingue  deux  variétés;  l'autre, 
qui  croît  dans  l'Inde,  Isoetes  Coro- 
mandeliana.  Il  paraît  cependant  que 
les  deux  variétés  de  l'espèce  européen- 
ne constituent  deux  espèces  bien  dis- 
tinctes; l'une,  qui  est  le  véritable 
lacustris  de  Linné  ,  croît  dans  le 
nord  de  l'Europe,  et  jusque  dans  les 
Vosges  oii  Mougeot  l'a  recueillie  au 
lac  (le  Geradmer  ;  l'autre  ,  qui  ha- 
bite les  lacs  des  environs  de  Mont- 
pellier et  quelques  autres  parties  du 
iViidi ,  a  les  feuilles  beaucoup  plus 
étroites,  plus  longues  et  plus  redres- 
sées. Bory  de  Saint-Vincent  en  ajoute 
une  troisième  qui  se  trouverait  dans 
les  Landes  aquitaniques  ;  ses  feuilles 
sont  presque  filiformes,  et  quelque- 
fois confervoïdes.  ïhore  la  découvrit 
aux  environs  de  Saint-Vincent  même, 
près  de  Dax.  (ad.  b.) 

ISOLËPIDE.  Isolepis.  bot.  phan. 
Famille  des  Cypéracées  ,  ïriandrie 
Mouogynie,  L. — R  Brown  [Prodr.  II. 
Nov.-IIolL  T.  I ,  p.  221)  a  fait  un 
genre  particulier,  sous  ce  nom,  de 
toutes  les  espèces  de  Scirpus  de  Lin- 
né ,  qui  n'ont  pasde  soies  hypogynes 
autour  du  fruit.  Tels  sont  les  Scirpus 
/lu i tans ,  setaceus  ,  iiodusus ,  etc.  F". 

SciRPE.  (A.  R.) 

*  ISOLUS.  CRUST.  Genre  établi  par 
Leach  et  mentionné  par  Desmarest 
(  Dict.  des  Sciences  Natur.  )  qui  ne 
donne  point  ses  caractères.  (o.) 

ISONEMA.  BOT.  PII  AN.  Robert 
Brown  {Mem.  Jf'ern.  Soc.  1,  p.  63) 
a  établi  sous  ce  nom  un  genre  de  la 
famille  des  Apocynées  et  de  la  Pen- 
tandrie  Monogvnie  ,  L.,  auquel  il  a 
donné  les  caractères  suivans  :  corol- 
le hypocratériforme,  dont  le  limbe 
est  à  cinq  divisions;  cinq  étamines 
ayant  leurs  filets  simples  au  sommet 
les  anthères  sagittées  ,  adhérentes  au 
stigmate  par  leur  milieu  ;  point  d'é- 
cailles  hypogynes  ;  deux  ovaires;  sty- 
le unique,  filiforme  ;  stigmate  épais 
et  obtus.  L'espèce  sur  laquelle  ce 
genre  a  été  fondé  est  un  Arbrisseau 
de  l'Afrique  équinoxiale,  qui  est  velu 


Sa 


ISO 


et  muni  de  feuilles  opposées.  Ses 
fleurs  sont  disposées  en  corymbes 
terminaux.  Le  tube  cylindrique  de 
Ja  corolle  est  barbu  intérieurement. 
Rœmer  et  Schultes  ont  appelé  cette 
Plante  Isonema  Smeathmanni  ,  du 
nom  de  celui  qui  l'a  apportée  d'Afri- 
que. 

Postérieurement  à  l'établissement 
du  genre  Isonema  de  R.  Brown  , 
H.  Cassini  a  employé  la  même  déno- 
mination pour  un  nouveau  genre  de 
Synaiithérées.  En  attendant  qu'on 
lui  impose  un  autre  nom  (ce  qui  est 
nécessaire),  uous  le  ferons  ici  con- 
naître tel  que  son  auteur  l'a  proposé. 

Ce  genre  appartient  à  la  Syngé- 
nésie  égale  de  Linné.  H.  Cassini 
(  Bulletin  de  la  Société  Philoma ti- 
que ,  septembre  1817)  l'a  ainsi  ca- 
ractérisé :  involucre  liémispbérique, 
formé  de  folioles  imbriquées,  lan- 
céolées ,  appliquées  ,  membraneu- 
ses sur  les  bords  et  spinescenles  au 
sommet;  réceptacle  plane,  alvéolé; 
les  cloisons  des  alvéoles  membraneu- 
ses ellaciniées  :  calathide  sansrayons, 
composée  de  fleurons  nombreux  , 
presque  réguliers  et  bermapbrodites  ; 
ovaires  pentagones,  glabres,  glan- 
duleux, munis  de  bourrelets  hasi^ 
laire  et  apicilaire  ,  et  surmontés  d'une 
aigrette  longue,  blanche  et  légère^ 
ment  pi  um  eu  se. 

L'auteur  de  ce  genre  l'a  placé  dans 
la  tribu  des  Vernoniée.-Ethuliées.  Il 
n'en  a  décrit  qu'une  seule  espèce  sous 
le  nom  à! Isonema  ouata.  Le  Conyza 
chinensis ,  L.  et  Lamk, ,  paraît  en  être 
le  synonyme.  (g..n.) 

ISOODON.  MAM.   V.  PÉRAMÈLE. 

ISOPHLIS.  POLYP.?  Rafinesque- 
Schmaltz  (  Ca?:  Gen.  et  Sp. ,  tab.  20  , 
fig.  5,  A,  B.  )  désigne  sous  ce  nom  un 
genre  de  productions  marines  dont  il 
ij(!  décrit  et  ne  figure  qu'une  espèce. 
C'est,  dit-il,  une  substance  gélati- 
neuse, transparente,  plane  ,  presque 
arrondie,  garnie  sur  jiresque  toute 
sa  partie  supérieure  de  séminules  eu 

rtie  enchâssées ,  rondes  ,  situées  eu 
ignés  circulaires  et  concentriques.  Il 
a  été  observé  sur  les  côtes  de  Sicile. 


t; 


ISO 

Si  nous  le  comparons  aux  autres  pro- 
ductions marines,  sans  considérer 
l'opinion  de  l'auteur,  qui  le  regarde 
comme  une  Plante  ,  nous  serons  for- 
cés, à  cause  de  ses  caractères ,  d'en 
faire  un  Zoophyte  de  l'ordre  des  Po- 
lyclinées  dans  la  division  des  Poly- 
piers sarcoïdes  ;  le.s  rapports  que  11- 
sophlis  présente  avec  ces  êtres  sont  si 
nombreux  ,  qu'il  ne  forme  peut-être 
qu'une  espèce  d'un  des  genres  éiablis 
par  Savigny  dans  cette  famille  encore 
peu  connue.  Rafinesque  donne  le 
nom  à'Jsop/ilis  concentrica  à  l'espèce 
qu'il  a  trouvée.  (lam..x.) 

*  ISOPHYLLUM.  BOT.  PHAN.  Le 
genre  Bup/evrum,  L.,avantété  subdi- 
visé en  trois  genres  distincts  par  Hofl— 
mann  (  Plant.  Umb.  Gen.  t  ,  p.  112), 
cet  auteur  a  donné  à  l'un  d'eux  le 
nom  à'Isophjllum,  renouveléde Cor- 
dus  qui  l'employait  pour  une  espèce, 
et  il  l'a  ainsi  caractérisé  :  involucre 
général  et  involucelles  à  plusieurs 
folioles  inégales  ,  lancéolées;  pétales 
infléchis;  akènes  oblongs  ,  cyliiuiri- 
ques,  à  cinq  côtes.  \J Isopliyl.lum 
n'est  en  réalité  qu'une  sim[)le  divi-^ 
sion  du  genre  éminemment  naturel 
Buplevrum  ;  il  se  compose  des  cs|)èces 
suivantes  :  B.  jjetrœum,  B.  caricifo^ 
Hum  ,  B.  fatcatum  ,  B.  junceum  ,  B. 
Ge/ardi  et  B.  baldense.  (g..n.) 

ISOPODES.  Isopoda.  crust. 
Cinquième  ordre  de  la  classe  des 
Crustacés  ,  ayant  pour  caractères 
essenîiets:  mandibules  sans  palpes; 
pieds  uniquement  propres  à  la  lo- 
comotion ;  deux  paires  de  mâchoi- 
res recouvertes  par  deux  pieds-mâ- 
choa'es  représentant,  par  leur  réu- 
nion ,  une  lèvre  inférieure  ;  pieds  an- 
térieurs portés  |iar  un  segment  dis- 
tinct de  la  tête;  brancîiles  situées  sous 
la  queue;  corps  déprimé;  tronc  di- 
visé communément  on  sept  scgmens  ; 
quatorze  pieds  ;  un  à  six  segmens  pos- 
térieurs, formant  une  queue. 

Latreille  divisait  cet  ordre  en  deux 
familles,  celles  des  Phytibranches  et 
des  Ptérygibranches.  Dans  le  Règne 
Animal  de  Cuvier  ,  il  l'a  divisé  en 
trois  sections  sous  les  noms  de  Cyli- 


ISO 

branches,  rhyiibnmches  et  Plérygi- 
branchps  ;  enlin  dans  son  nouvel  ou- 
vrage (Fam.  Natur.  du  Règne  Anim.) 
il  fait  passer  les  deux  premières  sec- 
lions  ,  celles  des  CYtibraiichcs  cl  des 
Pliylibianches  ,  dans  l'ordredesAm- 
phipodes,  et  ne  laisse  dans  les  Isopodcs 
que  ceux  compris  dans  sa  section  des 
Pterygibi  anches.  Les  Isopodes  s'éloi- 
gnent des  Amphipodes  ,  parla  forme 
lamellaire  ou  vésiculaire  des  appen- 
dices   inférieurs   du    post-abdomen  , 
par  leurs  mandibules  dénuées  de  pal- 
pes et  par  l'absence  de  corps  vésicu- 
leux  à  la  base  des  pieds.  Ces  Crustacés 
ont  le  corps  ordiniircynent  composé 
d'une  tête  portant  quatre  antennes, 
dont  les  deux  latérales,   au  moins, 
sont  en  forme  de  soie;  ils  ont  deux 
veux  grenus.  Leur  tronc  est  formé  de 
sept    anneaux  ,    ayant    chacun    une 
paire  de  pales  ;  leur  queue  ,  dont  le 
nombre  d'anneaux  varie  d'un  à  sept, 
est    garnie  ,   en    dessous  ,   de   lames 
ou  de   feuillets  disposés  par  paires  , 
sur  deux  rangs  ,   portant  ou  recou- 
vrant les  branchies,  et  servant  aussi 
à    la   natation.    Les   oi  ganes    sexuels 
masculins  d'un  petit  nombre  d'espè- 
ces oii  on  les  a  découverts  ,  sont  dou- 
bles et  placés  sous  les  premiers  feuil- 
lets de  la  queue  ,  où  ils  s'annoncent 
par  des   filets  ou    des  crochets.   Les 
lemelles  porleîit  leurs  œufs   sous  la 
poitrine  ,  soit  entre  des  écailles  ,  soit 
dans  une  poche  ou  un  s-ic  membra- 
neux qu'elles  ^ouvrent  afin  de  livrer 
pissage  aux  petits  qui  ont  ,  en  nais- 
sant ,  la  forme  pro[ire  à  leur  espèce  , 
et  qui  ne  font  que  changer  de  peau 
en  grandissant. 

Laticille  divise  cet  ordre  en  deux 
grandes  sections  :  la  première ,  celle 
des  Aquatiques  ,  se  compose  des  Iso- 
podcs qui  sont  munis  de  quatre  an- 
tennes très-distinctes  ,  dont  les  an- 
térieures ont  au  moins  trois  à  quatre 
articles  :  les  autres  sont  dépourvus  de 
cet  organe.  Les  appendices  inférieurs 
du  post-abdomen  sont  ordinairement 
vésiculeux  et  sans  ouvertures  parti- 
culières pour  l'entrée  de  l'air.  Cette 
section  comprend  les  familles  des 
Epicarides,  des  Cymothoadées ,  des 


ISO 


53 


Sphëromides  ,  des  Asellotes  et  des 
Idotéides.  {F',  ces  mots.)  La  seconde 
section  ,  celle  des  Terrestres  ,  ren- 
ferme les  genres  tlont  les  deux  an- 
tennes intermédiaires  sont  très-peti- 
tes ,  à  peine  visibles  et  de  deux  arti- 
cles au  plus  ;  elles  avaient  échappé 
à  l'observation  de  la  plupart  des  na- 
liualistes.  Les  premiers  feuillets  de 
ceux  qui  vivent  constamment  hors 
de  l'eau  renferment  des  pneumo- 
branchies  ou  des  branchies  aérien- 
nes, faisant  l'office  de  poumons;  l'air 
y  pénètre  au  moyen  de  petits  trous 
disposés  sur  une  ligne  traus verse. 
Cette  section  renferme  la  lamille  des 
Cloportiiies.  /^.  ce  mot.  (g.) 

ISOPOGON.  IsopOgOn.   BOT.  PHAN. 

Genre  de  la  famille  des  Protéacées  et 
de  laïétrandrieMonogynie,  L., établi 
par  R.  Brown  dans  son  beau  travail 
sur  ce  groupe  naturel  de  Végétaux 
{Trans.  Lin.  Soc.  ï.  x  ,  p.  71),  et 
qu'il  caractérise  de  la  manière  sui- 
vante :  le  calice  est  quadrifide  j^  son 
tube  est  grêle  et  persistant  ;  le  »tyle 
est  caduc  en  totalité  ,  surmonté  par 
un  stigmate  fusilorme  ou  cylindrique; 
il  n'y  a  pas  de  soies  hypogynes  autour 
de  l'ovaire.  Le  fruit  est  une  noix  ses- 
sile  ,  renflée,  toute  couverte  de  longs 
poils. 

Ce  genre  se  compose   d'Arbustes 
roides  ,   ayant   les   feuilles   glabres, 
planes  ou  filiformes  ,  divisées  ou  très- 
entières;  les  tlev'rs  forment  des  capi- 
tules terminaux  ou  axillaires;  tantôt 
ces   fleurs   sont   très-serrées,  imbri- 
quées ,  et  représentent  un  cône  globu- 
leux;  tantôt    elles   sont   simplement 
fasciculées  ,  réunies  sur  un  réceptacle 
commun  plane  ,  entouré  d'un  involu- 
cre  lormé  d'écaillés  caduques  et  très- 
serrées.  \iIsopogun  est  très-voisin  du 
Felrophi/a,    dont  il  diffère  par  son 
calice   entièrement   caduc,    par   son 
st\lc  persistant  à  sa  base,  et  par  son 
fruit  qui  n'est  qu'eu  partie  recouvert 
de  poils.  R.  Brown  pense  qu'on  pour- 
rait le  diviser  en  deux  genres,  d'a- 
près le  mode  d'inflorescence  que  nous 
venons  d'indiquer.  Dans  sa  Flore  de 
la   Nouvelle-Hollande,  il   en  décrit 
3 


34 


ISO 


douze  espèces,  toutes  originaires  de 
cette  vaste  région.  A  ce  genre  il  lap- 


d 

cette  vaste  région,  j.^  ^^  gc.ic  n  laji- 
purle  le  Prulea  anelhifoLia  de  Salis- 
bury  {Parad.  ,  t.  48),  ou  Protea 
acufera  de  Gavanilles  ,  et  le  Protea 
anemonefolia  deSalisbury,ou  Piolea 
tridactylites  de  Cavanilles>       (a.b.) 

ISOPYRE.  Isopyrum.  bot.  i^han. 
Ce  genre  de  la  famille  des  Renoncu- 
lacëes ,  section  des  Helléborees  ,  et 
de  la  Polyandrie  Polygynie  ,  L.  ,  a  été 
caractérise  de  la  manière  suivante  par 
tous  les  botanistes  ,  et  en  particulier 
par  De  Candolle(Ay5f.  Nat.  Veget.'ï:. 
I,  p.  325):  calice  coloré,  pétaloïde, 
formé  de  cinq  sépales  caducs  ;  co- 
rolle composée  de  cinq  pétales  égaux 
entre  eux,  tubuleux,  bilabiës ,  plus 
courts  que  les  sépales  ,  ayant  la  lèvie 
extérieure  plus  longue  et  bifide  ; 
étamines  au  nombre  de  quinze  à 
vingt;  ovaires  au  nombre  de  deux 
à  vingt ,  surmontés  chacun  d'un  style 
stigmatifère  à  son  sommet  et  sur  sa 
face  interne.  Les  fruits  sont  des  capsu- 
les sessiles,  uniloculaires ,  polysper- 
mes ,  comprimées,  membraneuses. 

Ce  genre  ne  se  compose  que  de 
deux  espèces  :  Isopyrum  thalictroides  , 
L-,  D.  C.,  loc.  cit.,  T.  I ,  p.  323  ,  et 
Isopyrum  fumarioides  ,  L. ,  D.  G.  , 
loc.  cit.,  T.  I ,  p.  324.  Mais  une  ana- 
lyse soignée  de  ces  deux  espèces  nous 
a  convaincu  que  les  caractères  assi- 
gnés au  genre  Isopyrum  ne  convien- 
nent qu'à  une  seule  de  ces  deux  es- 
pèces, savoir:  à  V Isopy runi fumarioi- 
des ;  tandis  que  l'on  peut  former  un 
genre  nouveau  et  distinct  de  V Isopy- 
rum thalictroides.  Ce  genre  ,  que  l'on 
pourrait  appeler  Thalictrella  ,  se  dis- 
tingue de  Y  Isopyrum  par  les  caractè- 
res suivans  :  ses  étamines  sont  au 
nombre  de  trente  à  quarante,  tandis 
qu'on  en  compte  seulement  de  dix  à 
quinze  dans  l'Isopyre  ;  ses  pétales 
sont  simplement  unilabiés,  entiers  , 
au  lieu  d'être  bilabiés  et  bifides  ;  enfin 
ses  pistils  et  ses  capsules  ne  sont  ja- 
mais qu'au  nombre  de  deux,  tandis 
qu'on  en  compte  constamment  de  huit 
jusqu'à  seize  àd^ns  \  Isopyrum  fuma- 
rioides.   D'après  ces  différences  ,   il 


ISO 

nous  paraît  certain  c\ne  Vls(^pyrum 
thalictroides  forme  un  genre  distinct 
que  nous  proposons  d'appeler  Tha- 
lictrella.  V.  Thalicthelle.  (a.r.) 

'*  ISORA.  BOT.  PHAN.  (Plumier.) 
Syn.  d'Hélictères.  /^.  ce  mol.  Isora 
n'est  pas  un  nom  delà  langue  mala- 
bare  comme  on  l'a  dit  quelque  part , 
mais  américain.  (b.) 

ISOS.  BOT.  PH4.N.  C'est,  selon 
Adanson  ,  le  Groseiiler  dans  Théo- 
phraste.  (b.)"^ 

ISOTRIA.  BOT.  PHAN.Rafinesque- 
Smaltz  (  Journ.  de  Botan.  i ,  p.  220) 
a  publié  sous  ce  nom  un  genre  de  la 
famille  des  Orchidées,  et  de  la  Gj- 
nandi  ie  Digynie  ,  L.  ,  auquel  il  a 
donné  les  caractères  suivans  :  périan- 
the  à  six  divisions  ,  les  trois  extérieu- 
res égales  ,  linéraires;  les  trois  inté- 
rieures plus  courtes,  oblongues,  pres- 
que égales  ;  deux  anthères  ;  un  style; 
une  capsule  filiforme.  Ces  caractè- 
res, si  incorrects  et  si  incomplets, 
doivent  faire  ajourner  l'adoption  de 
ce  genre  dont  l'espèce  unique,  Iso- 
tria  verticillata ,  croît  dans  les  Etals- 
Unis  de  l'Amérique  méridionale. 

(G..N.) 

*  ISOTYPE.  Isotypus.  BOT.  phan. 
Genre  de  la  famille  des  Carduacées  , 
tribu  des  Onoséridées ,  établi  par 
notre  collaborateur  Kunûi  {in Humh. 
Nov.  Gêner.  4,  p.  i\),  et  qui  tient 
le  milieu  entre  les  Qnoseiis  et  les 
Stœhelina.  Yoici  ses  caractères  :  Tin- 
volucre  est  campanule ,  turbiné  à 
sa  base ,  formé  d'écaillés  lâchement 
imbriquées,  planes,  linéaires,  lan- 
céolées ,  subulées  à  leur  sommet  ,  un 
peu  scarieuses  sur  les  bords  ,  et  d'i- 
négale grandeur ,  les  extérieuresétant 
plus  courtes  ;  le  réceptacle  est  plane  , 
couvert  de  poils  courts  et  serrés;  les 
fleurons  sont  au  nombre  de  dix  en- 
viron, tous  tubuleux,  hermaphrodi- 
tes ,  ayant  leur  limbe  à  cinq  divisions 
égales  ,  lancéolées  et  étalées.  Le  tube 
anthérifère  est  formé  de  cinq  anthè- 
res ,  portant  chacune  deux  appendi- 
ces subulés  à  leur  base,  et  à  son  som- 
met  il   se  termine  par  cinq  appen- 


ISS 

dices  très-longs.  Les  fruits  sont  des 
»kènes  allongés ,  linéaires ,  à  cinq  îin- 
gles  terminés  par  une  aigrette  poilue 
cl  sessile. 

Ce  genre  ne  se  compose  que  d'une 
seule  espèce  ,  Isotypus  onuse/vii/es , 
Kunth  ,  loc.  cit.,  p.  12,  tab.  507. 
C'est  une  Plante  vivace  ,  ayant  le  port 
de  VOtioseris  purpurala;  ses  feudles 
sont  pinnatiddes  etlyrécs,  blanchâ- 
tres et  argentées  à  leur  face  inférieure  ; 
ses  fleurs  sont  roses  ,  disposées  en 
corymbes  et  portées  sur  des  pédoncu- 
les tout  chargés  de  bractées.  Elle  a 
été  trouvée  dans  la  province  de  Ve- 
nezuela ,  sur  les  rives  du  fleuve  Tiiy. 

Le  genre  Isotype  difiere  de  VOiio- 
«em  par  ses  fleurons,  tous  tubuleux 
et  hermaphrodites,  et  par  son  ré- 
ceptacle garni  de  poils,  et  du  Stce- 
helina  ,  par  son  réceptacle  portant 
des  poils  et  non  des  paillettes,  par 
ïon  aigrette  poilue  et  sa  tige  hex'ba- 
cée.  (a.  r.) 

ISPIDA.  OIS.  (Brisson.)  Syn.  de 
Martin-Pêcheur,  f^.  ce  mot.  (b.) 

ISQUIEROA.  BOT.  PHAN.  Pour  Iz- 
quierdia.  f^.  ce  mot.  (b.) 

ISSE.  Issus.  INS.  Genre  de  l'ordie 
des  Hémiptères  ,  section  des  Homop- 
tères  ,  famille  des  Cicadaires  ,  tribu 
des  Fulgorelles,  établi  par  Fabricius 
et  adopté  par  L;itieille  (Fam.  Natur. 
du  Règn.  Anim.)  qui  l'avait  réuni 
au  genre  Fulgore  dans  ses  ouvrages 
antérieurs.  En  eflet ,  ce  genre  n'en 
difiere  que  par  des  caractères  très- 
secondaires;  leur  lêle  n'est  point 
avancée  comme  celle  des  Fulgores; 
ils  ont  les  élytres  dilatées,  arquées  à 
la  base  et  lélrécies  ensuite;  leur 
corps  est  court ,  et  le  second  segment 
du  corsflet  n'est  guère  plus  étendu 
que  l'antérieur,  et  a  la  forme  d'un 
triangle  renversé  dont  la  base  est  ap- 
pliquée contre  celle  du  premier  seg- 
ment. Ces  Insectes  vivent  sur  divers 
Végétaux  ;  leurs  habitudes  sont  à  peu 
près  les  mêmes  que  celles  îles  autres 
Cicadaires.  Les  uns  sont  ailés  ,  les  au- 
tres sont  aptères;  parmiles premiers, 
on  distingue  : 

L'IssK  BOSSU ,  Issus  coleoplrati/s ,  la 


IXE  âf. 

Cigale  bossue  de  Geoffroy  ;  longue 
d'environ  deux  lignes  et  demie;  corps 
cendré  verdâtre;  front  ayant  deux  im- 
pressions noirâtres  à  son  extrémilé; 
élytres  un  peu  transparentes,  char- 
gées de  grosses  nervures  parmi  les- 
quelles l'on  observe  de  petites  veines 
ou  lignes  noirâtres;  près  du  milieu 
de  chacune  d'elles,  on  voit  une  petite 
tache  ou  un  point  noir.  Elle  se  trouve 
en  France. 

Parmi  les  Isses  aptères  ,  nous  cite- 
rons : 

L'IssE  ORYLLOÏDE,  Issus grjlloides, 
Fabr.  Il  est  jaunâtre,  avec  les  élytres 
mélangées  de  noirâire.  Il  se  trouve 
en  France  et  en  Espagne  oii  Léon 
Dufour  en  a  rencontre  une  variété 
entièrement  roussàtre.  (o.) 

ISTIOPHORE.  Istiophorus.  pois, 
(Lacépède.)  Sous-genre  de  Xiphias. 
P'.  ce  mot.  (b.) 

ISDRDS.  POIS.  Genre  formé  par 
Rafine.^que  {IchthyvL  Sic,  p.  4.5)  aux 
dépens  des  Raies.  /^.  ce  mot.       (b.) 

ITEE.  Itea.  bot.  phan.  Le  nom 
d'Ilea,  qui,  dans  l'antiquité,  dési- 
gnait le  Saule,  a  été  appliqué,  par 
Linné ,  à  un  genre  de  Plantes  de 
la  famille  des  Cunouiacces  ,  et  de 
la  Pentandrie  Digynie,  L. ,  qui  peut 
être  caractcri.«é  de  la  manière  sui- 
vante :  son  calice  est  monosépale  , 
court,  campanule,  à  cinq  divisions 
étroites  et  dressées  ;  la  corolle  se 
compose  de  cinq  pétales  linéaires  , 
aigus,  étalés  dans  leur  moitié  su- 
périeuie  ,  et  insérés  au  calice  à  la 
hauteur  de  ses  divisions;  les  éta- 
mines,  au  nombre  de  cinq,  sont 
dressées,  introrses,  alternant  avec 
les  pétales.  L'ovaire  est  libre  ,  pubes- 
cent  ,  allongé,  profondément  mar- 
qué sur  chacune  de  ses  faces  d'un 
sillon  qui  semble  annoncer  qu'il  se 
compose  de  deux  pistils  réunis;  ce 
sillon  se  prolonge  sur  le  style  qui  se 
termine  par  un  stij^mate  capitulé  et 
!)ilobé.  Le  fruit  est  une  capsule  ovoï- 
de ,  oblongue,  terminée  par  le  style 
qui  est  persistant,  otï'rant  deux  lo- 
ges qui  contiennent  chacune  un 
grand  nombre  de  graines  attachées  à 


36 


IUL 


la  cloison.  Cette  capsule  se  sépare  à 
sa  maluiilc  en  deux  parties  ou  valves, 
par  le  moyen  des  deux  sillons  longi- 
tudinaux dont  nous  venons  de  parler. 

Ce  genre  ne  se  compose  que  d'une 
setde  espèce:  Itea  Virginica ,  L., 
Lamk.,  111.,  lab.  147.  C'est  un  Ar- 
brisseau élégant  pouvant  acquérir 
une  hauteur  de  quatre  à  cinq  pieds. 
Ses  feuilles  sont  alternes,  pétiolées, 
ovales,  aiguës,  presque  glabres.  Ses 
fleurs  sont  petites  ,  bianclies  ,  dispo- 
sées en  grappes  terminales.  Il  croît 
dans  l'Amérique  septentrionale  ,  et 
on  le  cultive  dans  les  jardins  d'orne- 
ment. 

Ultea  Cyrilla  de  rTIérllier  forme 
un   genre   distinct.  K.   Cyrilla. 

(A.   R.) 

ITIAINDEINDROS.  bot.  crypt. 
Syn.  de  Prêle.  :^.  ce  mot.  (R.) 

ITICA.  BOT.   THAN.  V.  ClIATHETII. 

*  ITOUBOU.  BOT.  piiAN.  Espèce 
ne  Violette  de  la  Guiane,  selon  Au- 
blet.  V.  loNTDioN  et  Ipécacuanha. 
Le  nom  caraïbe  ({'Itauboii  a  été  ap- 
pliqué par  Surian  à  diverses  Fou- 
gères. Cb.) 

IULE.  Juins.  INS.  Genre  de  l'ordre 
des  Myriapodes  ,  famille  des  Cliilo- 
gnathes  ,  établi  par  Linné  et  ayant 
pour  caractères  :  corps  cv  lindrique  et 
fort  long,  se  roulant  eu  spirale  et 
composé  d'un  grand  nombre  d'an- 
neaux piesque  tous  portant  deux  pai- 
res de  paîes  ;  point  de  saillie  en  for- 
me d'arête  ou  de  bord  tranchant  sur 
le  côté  des  anneaux.  Linné  et  tous  les 
auteurs  jiisqn'à  Latreille  réunissaient 
sous  ce  nom  des  Animaux  dont  les 
formes  diftei  aient  essentiellement  en- 
tic  elles  ;  Latreille  en  a  formé  les  gen- 
res Gloméris  ,  Polydème  et  Polyxène, 
/^'.  ces  mots,  et  il  a  conservé  le  nom 
d'Iule  à  ceux  qiii  ont  les  caiactères 
que  nous  avons  donnés  plus  haut.  Ce 
génie  se  distingue  de  tous  les  autres 
par  ses  anneaux  qui  sont  parfaitement 
cylindriques  et  dépourvus  d'arèles.  Il 
s'éloigne  de  celui  des  Scolopendres 
par  les  anneaux  qui  ,  dans  celui-ci  , 
ne  portent  qu'une  seule  paire  de  pâtes, 
et  par  d'autres  caractères  aussi  tran- 


lUL 

chés  tirés  de  la  bouche  et  des  an- 
tennes. Latreille  (Règn.  Anim.  et  au- 
tres ouvrages)  plaçait  ces  Animaux 
dans  la  classe  des  Insectes  ,  et  en  fai- 
sait le  premier  ordre  ,  celui  des  My- 
riapodes ;  il  a  détaché  dernièrement 
(Fam.  Nat.  du  Règn.  Anim.)  cet  or- 
die  de  la  classe  des  Insectes  et  en  a 
lait  sa  classe  des  Myriapodes.  V.  ce 
mot. 

La  forme  générale  des  Iules  est 
foit  allongée,  cylindrique,  et  la  subs- 
tance qui  compose  le  grand  nombre 
d'anneaux  de  ce  corps  est  dure ,  un 
peu  calcaire  et  unie.  Ces  anneaux  va- 
rient en  nombre,  suivant  les  espèces  ; 
ils  sont  égaux,  à  l'exception  de  deux 
ou  trois  de  chaque  extrémité  ,  et  por- 
tent chacun  en  dessous  deuxpaires  de 
pâtes  contiguës  ou  très-rappiochées  à 
leur  naissance.  Leur  tète  est  de  la  lar- 
geur du  corps ,  plate  en  dessous  ,  con- 
vexe et  arrondie  en  dessus  postérieu- 
rement ,  un  peu  plus  étroite  et  pres- 
que carrée  ensuite,  à  partir  des  yeux; 
le  bord  antérieur  est  échancié  au  mi- 
lieu. Les  yeux  sont  ovales,  plans  et 
formés  de  petits  grains  à  figure  irré- 
gulièrement hexagonale;  ils  se  con- 
fondent avec  la  surface  de  la  tête  et 
ne  sont  point  saillans.  Les  antennes 
sont  insérées  tout  près  de  leur  côté 
interne  ;  elles  ne  sont  guère  plus  lon- 
gues que  la  tête  ,  assez  grosses  ,  de 
sept  articles  ,  dont  le  premier  très- 
court  ,  les  quatre  suivans  presque  co- 
niques ou  cylindiiques  et  an^incis 
insensiblement  à  leur  base  ;  le  cin- 
quième un  peu  plus  gros;  le  sixième 
également  un  peu  plus  gros,  conico- 
ovalaire,  tronqué,  et  au  bout  duquel 
on  aperçoit  l'extrémilé  pointue  d'un 
septième  article  qui  Cat  fort  petit.  La 
bouche  est  composée  :  i^de  deux  man- 
dibules formées  d'une  tige  écailleuse 
à  lextrémitéde  laquelle  est  un  arti- 
cle également  écailteux  et  surmonté 
d'une  pièce  oii  sont  implantées  trans- 
versalement de  petites  parties  cor- 
nées, trancbanles,  qui  soni  autant  de 
dénis  ;  le  dos  de  ch;ique  mandibule 
est  en  outre  emboîté  extérieurement 
dans  une  capsule  écailleuse  ,  grande  , 
ar'iiculécà  sa  base,  anguleuse  ,  com- 


IUL 

me  formée  de  deux  plans ,  dont  l'ex- 
trcniitc  de  chacun  est  échancrée;  2" 
d'une  crande  pièce  crustacce  ou  espè- 
ce de  lèvre  inférieure  que  Savigny 
considèie  comme  deux  paires  de  mâ- 
choires réuuies.  Celte  pièce  est  divi- 
sée par  plusieurs  sulures  ou  lignes 
imprimées;  on  voit  iurcriourement  et 
au  milieu  une  pièce  dout  les  bords 
sont  anguleux  ,  au-dessus  de  laquelle 
s'élèvent  parallèlement  deux  pièces 
étroites  et  en  carré  long  ,  contiguës  à 
leur  bord  interne  ,  et  dont  l'extrémité 
est  oblusément  rebordée;  de  chaque 
côté,  à  partir  de  la  ligne  commune 
servant  de  base  ,  s'élève,  dans  le  sons 
des  précédentes  ,  une  pièce  écailleuse 
de  la  même  figure  que  les  deux  du 
milieu,  mais  pins  grande,  un  peu 
élargie  el  arromlie  sur  le  côté  exté- 
rieur, au  sommet  ;  elle  a  ,  vers  l'angle 
interne  ,  âcax  petits  tubercules  que 
l'on  pieudrait  pour  deux  palpes.  La 
pièce  générale  est  plate,  et  ressemble, 
étant  très-mince,  à  un  feuillet  mem- 
braneux. Les  deux  premiers  anneaux 
du  corps  ne  forment  pas  le  cercle  ;  ils 
sont  ouverts  iuférieurement  ,  et  les 
deux  premières  paires  de  pa tes  et  même 
encore  les  secondes  semblent  êlrea[)- 
pliquées  sous  la  bouche  ;  les  deux  pre- 
mières paires  ont  un  support  membra- 
neux particulier  qui  1  emplit  les  iulei- 
vallesqueles  anueâux  laissent  entre 
eux  en  dessous.  Ces  pales  remplacent 
les  deux  paires  supérieures  de  pieds- 
mâchoires  des  Crustacés.  Le  premier 
anneau ,  qui  est  très-ouvert  et  en 
Ibnne  de  plaque,  est  une  fois  plus 
long  que  les  autres  ;  c'est  une  sorte  de 
corselet.  Le  troisième  anneau,  quoi- 
que formant  presque  un  tour  entier, 
est  cependant  ouvert  el  n'a  qu'une 
seule  paire  de  pâtes,  inséiéesde  mê- 
me que  les  précédentes  ;  le  quatrième 
est  plus  fermé  que  le  troisième  ,  mais 
n'a  encore  qu'une  paire  de  pâtes;  ce 
n'est  qu'au  (inquicmc  segment  qu'on 
en  trouve  deux  paires;  cette  dis- 
position continue^  ainsi  sans  intei- 
ruption  dans  les  femelles;  mais  dans 
les  mâles  le  septième  anneau  en  est 
dépourvu,  ou  n'en  a  qu'une  paire, 
les  organes    sexuels    entraînant    un 


ILL 


a? 


changement  dans  cette  partie.  Le.s 
deux  derniers  anneaux,  dans  les  deux 
sexes  ,  sont  entièrement  dépourvus 
de  pâtes  ,  lavant-dernier  a  le  milieu 
de  son  bord  postérieurement  avancé 
en  pointe;  il  iccoit  en  partie  le  seg- 
ment terminal  qui  est  foiuié  de  deux 
valves  arrondies  au  bord  interne  ,  ap- 
pliquées l'une  conire  l'autre,  ets'ou- 
vrant  pour  laisser  passer  les  excré- 
mens  et  les  œufs.  Lespatcs  sont  très- 
petites,  di-poséessur  ileux  séries  Irès- 
rapprochées  1  luie  de  l'autre  el  dans 
un  sens  horizontal  à  leur  base,  fai- 
sant ensuite  le  crochet;  elles  sont 
composées  de  six  petits  articles  et 
d'une  pointe  conique  et  cornée. 

Savi ,  professeur  de  bolaniqueà  Pi- 
sé, a  fait  des  observations  très -cu- 
rieuses sur  un  Iule  (7.  commimis , 
Savi)  qui  diftère  sensiblement  du  7. 
terre&tris  et  du  1.  sabulusus  avec  les- 
quels on  l'a  toujours  confondu.  Il  a 
environ  trois  pouces  et  d«;mi  de  lon- 
gueur el  semble  se  rapprocher  davan- 
tage Aes  I.  fiiscus  et  /.  Jndu.s  qui  sont 
ds  l'Inde.  Les  pores  latéraux  des  seg- 
mens  qu'on  a  regardés  comme  les 
stigmates  ne  sont  que  des  orifices  par 
lesquels  s'écoule  une  liqueur  acide  et 
d'une  odeur  désagiéable,  qui  paraît 
servir  à  la  défense  de  ces  Animaux  ; 
ies  vrais  sligiualcs  sont  deux  petites 
ouvei  turcs  placées  sous  la  pièce  ster- 
nale  de  chaque  segment ,  et  qui  com- 
muniquent inléiieuremeut  à  unedou- 
ble  série  de  poches  pneumatiques  dis- 

riOiées  en  ioiine  de  chapelet  tout  le 
ong  du  cor|is  et  d'oii  partent  les 
branches  trachéennes  qui  vont  se 
répandre  sur  les  organes.  Quoique  ces 
Animaux  aient  un  trèi-grand  nom- 
bre de  pâtes ,  ils  n'en  sont  pas  plus 
agiles;  au  contraire,  ils  marchent 
Il  es -lentement  et  semblent  glisser 
comme  des  Vers  de  lerie.  Leurs  pales 
agissent  l'une  après  l'autre,  légulié- 
rement  el  succe.-sivement  ;  chaque 
rangée  forme  une  espèce  d'ondula- 
tion; ils  remuent  en  même  temps 
leurs  antennes  ,  semblant  s'en  servir 
pour  tâter  le  terrain  el  le  corps  sur 
lequel  ils  se  promènent.  Ils  roulent 
leur  corps  en  spirale  dans  le  repos  et 


.î8 


TUL 


placentleur  tête  au  milieu.  Les  Iules 
sont  ovipares  ,  et  La  treille  s'en  est 
assure  en  ouvrant  plusieurs  femelles 
qui  lui  ont  toujours  présenté  ries 
ovaires  remplis  d'œufs  plus  ou  moins 
développés.  Au  soriir  de  l'œuf,  d'a- 
près Savi ,  les  Iules  ont  un  corps  en 
forme  de  rein  et  parfaitement  uni  , 
Sans  appendices.  Dix-huit  jours  après 
leur  naissance  ,  ils  subissent  une  pre- 
mière mue  ,  et  alois  seulement  ils 
prennent  la  forme  des  adultes;  mais 
ils  n'ont  encore  que  vingt-deux  seg- 
mens  en  tout,  et  vingt- six  paires  de 
pâtes  et  non  trois  ,  comme  l'a  dit  De- 
géer;  mais  dix-huit  paiies  sei  vent 
seules  à*la  locomotion;  après  la  se- 
conde mue,  le  corps  a  vingt -trois 
segmens  et  trente-six  paires  de  paies  ; 
et  ces  nouvelles  parties  semblent  se 
développer  à  la  partie  postérieure  du 
corps;  à  la  troisième  mue  l'Animal 
prend  trente  segmens  et  trente-six 
paires  de  pâtes  ;  et  ainsi  successive- 
ment, de  manièi'e  que  chez  les  adultes 
le  corps  est  composé  de  cinquanlo- 
neuf  segmens  dans  les  mâles  et  de 
soixante-trois  dans  les  femelles.  De- 
géer  n'a  jamais  aperçu  de  vestiges 
de  dépouilles;  mais  Savi  a  été  plus 
heureux,  il  a  vu  que  les  Iules  muent 
à  peu  près  de  mois  en  mois  depuis 
leur  naissance,  qui  arrive  en  mars  , 
jusqu'en  novembre  oii  l'auteur  a 
cessé  de  les  observer;  leur  dépouille 
se  compose,  non-seulement  de  toute 
la  tête,  mais  encore  de  la  membrane 
qui  tapisse  intérieurement  le  canal 
alimentaire  et  les  trachées.  Les  orga- 
nes de  la  bouche  sont  les  seules  par- 
ties que  Savi  n'ait  pas  retrouvées. 
Deux  ans  après  leur  naissance  ils 
changent  encore  de  peau,  et  c'est 
alors  seulement  que  les  organes  géni- 
taux deviennent  apparens. 

Les  Iules  vivent  à  terre,  particu- 
lièrement dans  les  lieux  sablonneux , 
les  bois,  etc.;  ils  répandent  une  odeur 
désagréable;  d'autres,  plus  petits, 
habitent  sous  les  écorces  d'Arbres, 
dans  la  Mousse,  etc.  ;  ils  se  nourris- 
sent de  substances  animales,  mais 
mortes  ou  décomposées  ,  ou  de  fruits, 
de  racines  ou  de  feuilles,  de  Plantes 


IVA 

potagères,  etc.  ;  ils  aiment  en  général 
les  lieux  un  peu  humides  et  sombres. 
Degéer  a  vu  un  Iule  ronger  une  larve 
de  Mouche  et  la  manger  en  partie , 
ce  qui  porterait  à  croire  que  ces  Ani- 
maux sont  carnassiers.  Cependant  le 
sentiment  le  plus  commun  est  qu'ils 
se  nourrissent,  en  général,  de  ter- 
reau. Ce  genre  est  peu  nombreux  en 
espèces.  Les  environs  de  Paris  en  pré- 
sentent plusieurs;  l'Amérique  et  l'A- 
frique nous  en  donnent  de  très- 
gnmdes.  L'espèce  la  plus  commune  à 
Pa  ris  ,  est  : 

L'Iule  terrestre  ,  I.  terrestils , 
L.  ,  Fabr. ,  GeofF. ,  Oliv.  (Eucyclop. 
Ins.  T.  VII,  p.  4i5  ,  n.  lo). 

L'IuLE  TRÈs-GRAjs'D,  /.  maximus , 
L. ,  Fabr. ,  Oliv.  ,  Latr.  Jaune  obs- 
cur; plus  d'un  pouce  d'épaisseur; 
cent  trente-quatre  paires  de  pâtes. 
Il  habite  l'Amérique  méridionale,  (g  ) 

*   IULTS.  POIS.   r.  GlRELLE. 

IDLUS.  INS.  r.  Iule. 

IVA.  Iva.  BOT.  PHA.N.  Genre  de  la 
famille  des  Synanthérées,  et  de  la 
tribu  des  Xanthiacées  ,  ayant  néan- 
moins aussi  quelques  rapports  avec 
les  Armoises  ,  et  que  l'on  peut  carac- 
tériser ainsi  :  involucre  hémisphéri- 
que, composé  de  trois  à  six  Iblioles 
unisériées  ,  à  réceptacle  plane,  garni 
de  squames  lancéolées;  fleurons  du 
disque  mâles  et  ayant  leur  corolle  in- 
fundibulilorme  et  régulière  à  cinq 
lobes;  fleurons  de  la  circonférence 
femelles,  ayant  la  corolle  courte  et  ur- 
coolée  ;  les  akènes  sont  dépourvus 
d'aigrette. 

Ce  genre  se  compose  de  cinq  es- 
pèces ,  toutes  originaires  d'Amérique. 
Trois  ont  élé  observées  dans  l'Amé- 
rique septentrionale ,  savoir  :  Jvafru- 
lescens,  L.;  Iva  imbricata  el  Iva  ci- 
/iata,  Michx.  Les  deux  autres  crois- 
sent dans  l'Amérique  méridionale, 
savoir  :  If  a  annua ,  L.  ;  et  Iva  chei- 
ranlhifoiia  ,  Kunth. 

Les  anciens  botanistes  ont  donné 
le  nom  d'Iva  et  d'Ivette  à  des  Plantes 
fort  différentes  les  unes  des  autres  : 
ainsi  \'Iva  moschata  de  Lobel  est  le 
Teucr'tum  lua  de  Linné;  Viva  Cotinga 


IVR 

de  Barère  est  le  Codnga  Moschata 
vl'Aublet  ;  l'/k-a  Pecanga  du  même 
n'est  qu'une  espèce  de  Smilax  ,  dont 
la  ivcinc  est  employée  comme  celle 
de  la  Salsepareille.  (a.k.J 

IVEÏTE.  BOT.  PIIAN.  r.  IVA. 

*  IVIRA.  BOT.  PHAN.  Le  genre  e'ta- 
bli  sous  ce  nom  par  Aublet  ,  et 
adopte  par  Cavanilles,  a  été  réuni 
au  genre  Sler'culia  de  Linné  par 
Swai  tz.  Ainsi  \' luira  prariens,  Aublet 
(Guian.,  tab.  79),  on  luira  crini/a  , 
Cav.  [Dissert.  5,  t.  162),  est  main- 
tenant le  Sterculia  luira  de  Swarlz 
[FI.  Ind.  occid. ,  2,  p.  1160).  V. 
Sterculie.  (g..n.) 

IVOIRE.  MAM.  r.  Dent,  Élé- 
phant et  Os. 

IVOIRE.  MOLL.  S_yn.  d'Eburne. 
f^.  ce  mot. 

IVRAIE  ou  YVRAIE.  Lollum. 
BOT.  PUAN.  Ce  genre,  de  la  famille 
des  Graminées ,  et  de  la  Triandrie 
Digynie  ,  L. ,  se  compose  de  Plantes 
dont  la  connaissance  remonte  aux 
temps  les  plus  reculés.  Il  est ,  en 
effet,  question  divmie  dans  la  Bible 
et  dans  les  productions  des  plus  an- 
ciens poêles.  Le  Loliiim  des  anciens  , 
et  particulièrement  celui  de  Virgile, 
paraît  être  la  Plante  qui  a  formé  le 
type  du  genre  établi  par  Linné  et  qui 
est  ainsi  caractérisé  :  épillels  disti- 
ques ,  multiflores  et  parallèles  à  l'axe 
de  l'épi  ;  lépicène  uuivalve  ,  mais  le 
plus  souvent  à  deux  valves  inégales; 
glumes  à  deux  valves  laucéolées, 
l'extérieure  mutique  ou  aristée  au- 
dessous  du  sommet  ;  ovaire  surmonté 
de  deux  stigmates  plumeux;  caryopse 
oblongue ,  convexe  d'un  côté  ,  aplatie 
et  sillonnée  de  l'autre.  Ce  genre  se  dis- 
tingue essentiellement  du  Froment 
[Triticum)  par  la  position  de  ses  épil- 
lets  qui  regardent  l'axe  par  une  de 
leurs  faces  et  non  par  un  de  leurs 
côtés. 

On  connaît  une  dixaine  d'espèces 
d'Ivraies  ,  parmi  lesquelles  nous  ci- 
terons seulement  les  deux  suivantes 
qui  sont  communes  en  Europe  : 


IXA  59 

L'IVBAiE  enivrante,  LoUuin  te- 
rnutentum,  L.  ,  vulgairement  nom- 
mée Zizanie  et  Heibe  d'Ivrogne,  est 
une  Plante  annuelle  dont  le  chaume 
dressé,  haut  de  plus  d'un  derai- 
mètre  ,  est  muni  de  quelques  nœuds 
ainsi  que  de  feuilles  engainantes, 
très-longues,  planes,  assez  larges, 
un  peu  rudes  au  toucher;  leur  gaine, 
fendue  ,  offre  à  son  orifice  une  mem- 
brane tronquée.  Une  variété  de  cette 
Plante,  dont  la  glume  extérieure  est 
mutique,  a  été  élevée  au  raiig  d'es- 
pèce et  nommée  Loliuni  aruense.  L'I- 
vraie enivrante  est  une  heibe  que  le» 
auteurs  on tprésentéesous  les  couleurs 
les  plus  sinistres  ,  comme  un  vérita- 
ble fléau  pour  les  moissons  et  pour 
4a  sauté  de  l'Homme.  Elle  pullule, 
eu  effet,  parmi  les  blés,  lorsque  les 
étés  sont  très-humides.  Ses  graines 
alors  sont  très-abondantes  dans  les 
Fromens  et  occasionent  divers  acci- 
deus,  tels  que  des  nausées,  des  vo- 
niissemens  et  l'ivresse  aux  personnes 
qui  mangent  du  pain  lait  avec  la  fa- 
rine de  ces  graines.  Nous  croyons, 
toutefois,  qu'on  a  beaucoup  exagéré 
les  principaux  effets  de  l'Ivraie  ,  effets 
qui  paraissent  dus  à  un  principe  sus- 
ceptible d'être  enlevé  ,  ainsi  que  Par- 
menlier  l'a  enseigné,  par  la  dessicca- 
tion au  four  avant  que  les  graines 
n'aient  été  réduites  en  farine. 

L'autre  Ivraie,  indigène  d'Europe, 
est  le  Loliurn  perenne ,  L. ,  Plante 
excessivement  commune  sur  les  bords 
des  chemins  et  dans  les  lieux  incultes. 
CetteGraminée  est  un  fourrage  excel- 
lent, mais  tiès-peu  productif;  elle 
ne  convient  guère  dans  les  prairies 
destinées  à  être  fauchées  ;  elle  est ,  au 
contraire,  fort  avantageuse  dans  les 
pâturages.  On  en  forme  des  tapis  de 
verdure  dans  les  jardins  paysagers  où 
elle  porte  les  noms  de  Ray-Grass  et 
de  Gazon  anglais.  {g..N.) 

IXA.  Ixa.  CRUST.  Genre  de  l'ordre 
des  Décapodes ,  famille  des  Brachyu- 
res  ,  tribu  des  Orbiculaires ,  établi 
par  Leach  et  ne  différant  des  Leuco- 
sies  que  parce  que  le  test  produit, 
de  chaque  côté  ,  une  grosse  procrai- 


4o 


IXE 


nence  cylindrique  et  mousse  qui  le 
rend  trois  fois  plus  large  que  long. 
Lalreille  (Règn.  Aniin.  de  Cuv.)  avait 
adopté  ce  genre,  mais  il  l'a  suppri- 
me dans  son  nouvel  ouvrage  (Fam. 
Natur.  duRègn.  Anim.)  L'espècequi 
servait  de  type  à  ce  genre,  est  le 
Cancer  cylindrus  de  Herbst.  V.  Leu- 
cosiE  et  IpHis.  (g.) 

*  IXÉRIDE.  IxeiU.  bot.  phan.  H. 
Cassini  nomme  ainsi  un  sous-genre 
qu'il  a  établi  dans  le  genre  Taïa.va- 
cum  ,  de  Ja  famille  des  Synanthéiées 
et  de  la  tribu  des  Chicoracées  ou  Lac- 
tucées.  Yoici  ses  principaux  caiac- 
tères  :  iuvolucre  formé  de  folioles 
oblongues  lancéolées ,  disposées  sur 
un  seul  rang,  et  à  la  base  desquelles 
sont  cinq  petites  écailles  membra- 
neuses ;  réceptacle  nu  et  plane;  ca- 
lathides  composées  de  demi-fleurons 
hermaphrodites;  akènes oblongs  mar- 
qués de  dix  côtes  longitudinales  ex- 
cessivement saillantes  en  forme  d'ailes 
linéaires  ;  le  sommet  du  fruit  prolon- 
gé en  un  col  plus  court  que  lui;  ai- 
grette blanche  et  plumeuse.  Quoi- 
que l'auleur  de  ce  sous-genre  ne  se 
soit  pas  tlécidé  à  le  séparer  complète- 
ment du  Taraxacum,  il  en  a  fait  voir 
néanmoins  les  principales  diff,  ren- 
ées ,  lesquelles  résident  dans  le  fi  uit 
et  l'involucre.  \-t'Ixeris  est  en  outre 
pourvu  d'une  vraie  tige  ,  gaiiiie  de 
feuilles  et  de  plusieurs  calathides  en 
corymbe,  tandis  que  le  Taraxacu/n 
a  une  hampe  aphylle  et  ne  portant 
qu'une  seule  c;dalliide.  Si  ces  diffé- 
rences n'otfraient  que  peu  d'impor- 
tance ,  il  était  inutile  ou  du  moins 
contraire  aux  usages  reçus  de  créer 
un  nouveau  nom  qui  fait  croire  à 
l'existence  d'un  véritable  genre  et 
isole  ainsi  une  espèce  de  ses  congénè- 
res. Nous  croyons  donc  que  l'autorité 
de  Cassini,  toute  puissante  qu'elle 
est  en  matière  de  Synanthéfées  ,  ne 
le  sera  pas  assez  en  cette  occasion 
pour  faire  adopter  le  nom  d'/.rerà 
polycephala  qu'il  a  donné  à  l'unique 
espèce  du  sous-genre,  et  que  puis- 
qu'elle appartient  au  genre  Taraxa- 
cum on  la  nommera  T.  polycephatum. 


IXI 

C'est  une  Plante  herbacée,  orginaire 
du  Napaul.  (g..n.) 

IXIE.  Ixia.  BOT.  PiiAN.  Ce  genre 
de  la  fan)illc  des  Iridées  et  de  la 
Triandrie  Monog^inle,  L.,  offre  pour 
caractères  essentiels  :  un  périanthe 
coroUoïde  ,  dont  le  tube  est  dioit ,  fi- 
lifornie,  le  limbe  étalé  à  six  div'-.ions 
régulières  ou  pret-qu'égales  :  un  stig- 
mate trifide.  Les  fleurs  sont  le  plus 
souvent  solitaires  dans  une  spathe  bi- 
valve. Linné  n'en  décrivit  qu'un  pe- 
tit nombie  d'espèces  qui  lui  semblè- 
rent essentiellement  caractérisées  par 
une  corolle  en  forme  de  roue.  Ce  fut 
par  allusion  à  la  roue  d'Ixion  qu'il 
nomma  le  genre  Ixie  ;  mais  dans  tou- 
tes les  autres  espèces  la  corolle  ,  au 
lieu  d'être  rotacée  ,  est  pourvue  d'un 
tube  long  et  giêle.  Dans  une  disser- 
tation spéciale  intilulée  :  Spécimen 
Butanicutu  inaugurale ,  e!c  ,  Leyde  , 
1766,  Daniel  de  la  Roche  soumit  à 
un  nouvel  examen  le  genre  Ixia,  et 
en  fit  connaître  quatorze  espèces. 
En  1780,  iUing  de  Stockiiolin  pu- 
blia, sous  la  présidence  de  Tbun— 
berg ,  une  dissertation  botanique  sur 
les  Ixia ,  dont  il  porta  le  nombre  à 
vingt-quatre.  Depuis  ce  temps,  les 
diveis  auteurs  ont  donné  les  des- 
ciiplions  d'une  si  grande  quantité 
de  Plantesde  ce  génie,  que  le  nouibre 
sei\  élève  aujourd'hui  à  plus  de  cent. 
Une  masse  aussi  considérable  d'espè- 
ces doit  offrir  beaucoup  de  variations 
dans  les  diverses  parties.  Quelques- 
unes  de  ces  variations  ont  paru  as- 
sez importantes  à  certains  auteurs 
pour  constituer  aux  dépens  des  Ixia , 
plusieurs  genres  dont  la  validité  n'a 
pas  encore  été  universellement  re- 
connue. Ainsi  Ker  (^««.  o/Botan.  1, 
p.  223)  a  proposé  les  genres  Geissor- 
r/iiza,  Hesperantha  et  Sparaxis;  GaAV- 
1er  a  établi  {in  Jnn.  of  Botan.  et 
Curt.  Bol.  Mag.)  les  genres  Trilonia, 
Tric/wnema,  et  adopté  le  Lapejrousia 
formé  autrefois  par  l'abbé  Pourret 
{in  Act.  Talus.,  3,  p.  79).  Mœnch  avait 
également  constitué  un  genre  Be- 
lemcada,  nom  qui  a  été  donné  par 
Persooii  à  une  section  du  grand  genre 


IXI 

Ixia.  Le  genre  Rornulea  de  Séhas- 
liani  { Flor.  Romana)  est  forn»g.^ur 
1'/.  Bulùocodiu/n.  INous  renvoyons  à 
chacun  des  mois  piccitcs  pour  appré- 
cier la  valeur  des  innovations  propo- 
sées par  ces  autours  ;  nous  n'avons  en 
vue, pour  !e  nionient,  que  la  connais- 
sance du  genre  Ixie ,  tel  qu'on  le  con- 
çoit t^ëneialeineni  et  sans  avoir  cgard 
aux  subliles  ditVérLUces  qu'on  a  cru 
observer  dans  les  organes  de  la  ti  iic- 
tificalion  de  ses  diverses  espèces. 
Néanmoins,  il  est  juste  de  dire  que 
le  genre  Ixia  se  lie ,  par  des  transi- 
tions insensibles,  avec  d'autres  gen- 
res voisins,  et  que  les  caractères  expo- 
sés plus  haut  n'établissent  pas  une 
distinction  tranchée  entre  Vlxia  et 
le  Gladiulus  ,  le  7f  itseriia  ,  le  Ga- 
laxia,  le  Tialsonia ,  VA/istea  ,  etc. 

Toutes  les  Ixies  sont  indigènes  du 
cap  de  Bonne-Espérance,  à  l'exccp- 
lion  de  quelques  espèces  [Vlxia  BuL- 
hocodium  ,  par  exemple)  qui  s'avan- 
cent jusqu'au  nord  de  l'Afrique  et 
dans  l'Europe  méridionale.  Elles  ont 
des  lacines  le  plus  souvent  bulbeu- 
ses ,  tuniquées  et  réticulées  par  les 
impressions  qu'ont  laissées  les  feuil- 
les des  années  précédentes.  Leurs 
feuilles  sont  engainantes,  entières, 
le  plus  souvent  glabres  et  plus  ou 
moins  coiirles  que  la  hampe  des 
fleurs  ,  laquelle  est  simple  ou  à  plu- 
sieuis  épis.  Les  fleurs  ne  sont  jamais 
pédonculées)  car  celles  qui  le  sem- 
blent sont  terminales  au  sommet  des 
rameaux  uniflores  de  la  hampe.  La 
plupart  des  Ixies  fleurissent  dès  les 
premiers  jouis  du  printemps  ,  au  cap 
de  Bonne-Espérance  leur  patrie;  peu 
d'entre  elles  s'y  développent  en  hi- 
ver ou  se  continuent  pendant  la  sai- 
son chaude.  Celles  qui  se  plaisent 
dans  les  localités  basses  ,  arénacées  et 
humides  ,  sont  plus  piécoces  ;  sur  les 
montagnes  ,  au  contraire  ,  elles  sont 
plus  tardives. 

On  ne  retire  aucune  utilité  de  ces 
Plantes  ,  mais  la  beauté  de  leurs  fleuis 
les  fait  cultiver  avec  soin  dans  les 
jardins  des  amateurs.  Elles  denian- 
dent  à  être  garanties  du  froid,  parce 
que  la  plupart  d'entre  elles  entrent 


IXI 


4t 


en  végétation  pendant  l'hiver.  On 
doit  aussi ,  pour  celte  raison,  les  pla- 
cer près  des  jours  sur  les  tablettes 
des  serres  de  lorangcric  ,  afin  qu'el- 
les ne  s'étiolent  pas  ou  que  la  trop 
grande  humidité  ne  leur  soit  pas  trop 
piéjudiciable.  Les  arrosemensdoivent 
elle  toujours  modérés  et  proportion- 
nés à  la  température  de  la  serre.  La 
terre  qui  leur  convient  le  mieux ,  est 
un  mélange  de  bonne  terre  franche 
avec  du  terieau  végétal.  On  les  multi- 
plie par  les  cayeux  ,  dont  leurs  bul- 
bes sont  assez  abondamment  pour- 
vus et  qu'on  enlève  lorsque  les  feuil- 
les et  les  tiges  sont  mortes.  On  met 
les  plus  forts  séparément  dans  de 
petits  pots  jusqu'au  mois  d'octobre, 
époque  à  laquelle  on  les  place  dans 
la  serre  d'orangerie  ,  ou  ,  ce  qui  serait 
mieux  ,  dans  un  bon  châssis  que  l'on 
préservci  ait  de  la  gelée.  Ne  pouvant , 
dans  le  grand  nombre  des  Ixies  du 
C;»p  ,  faire  un  choix  des  espèces  les 
plus  remarquables  par  leur  beauté, 
nous  nous  bornerons  à  citer  celle  qui 
croît  dans  les  parties  chaudes  de 
l'Europe,  et  qui  par  conséquent  mé- 
rite davantage  de  fixer  notre  atten- 
tion. 

L'IxiE  BuLEOcoDE  ,  Ixia  Bulboco- 
dium,  L.,  Redouté,  Liliac,  2,  tab.  88. 
Elle  se  dislingue  de  toutes  ses  congé- 
nères par  sa  hampe  simple  uniflore 
et  plus  courte  que  les  feuilles,  par  les 
deux  bractées  vertes  qui  accompa- 
gnent sa  fleur,  et  par  son  stigmate 
dont  chaque  division  est  profondé- 
ment bifurquée.  On  en  connaît  deux 
variétés,  une  à  grande,  et  l'autre  à 
petite  fleur,  que  quelques  auteurs 
considèrent  comme  deux  espèces  dis- 
tinctes. Cette  Plante  ,  dont  le  bulbe 
est  d'un  goût  agréable ,  croît  dans  les 
terrains  sablonneux  de  tout  le  bassin 
de  la  Méditerranée.  Les  botanistes 
qui  ont  herborisé  dans  le  bassin  des 
Landes  aquitaniques  ,  l'y  ont  retrou- 
vée depuis  Bordeaux  jusqu'à  Bayonne. 
Bory  de  Saint-Vincent  l'a  observée 
en  beaucoup  de  parties  du  versant 
Lusitanique  d'Espagne,  et  particuliè- 
rement aux  environs  de  la  Corogne 
en  Galice.  (g..n.) 


4a  IXO 

IXODE.  Jxodes.  akachn.  Génie 
de  l'ordre  des  Trachéennes ,  famille 
des  Tiques  (  Latr.  ,  Fam.  Natur.  du 
Règn.  Anim.),élablip4r  Lalreille  qui 
le  rangeait  (  Règn.  Auim.)  dans  la  fa- 
mille des  Holètres  ,  tribu  des  Acari- 
des,  division  des  Tiques,  avec  ces 
caractères  :  corps  aptère  sans  dis- 
tinction d'anneaux  ,  et  n'ayant  qu'u- 
ne petite  plaque  ëcailleuse ,  occu- 
pant son  extrémité  antérieure;  huit 
pâtes  simplement  ambulatoires  ;  pal- 
pes engainant  le  suçoir  et  formant 
avec  lui  un  bec  avancé  ,  court ,  tron- 
qué et  un  peu  dilaté  au  bout.  Ce 
genre  était  confondu  dans  le  grand 
genre  Mite  ou  Acarus  de  Linné 
et  des  anciens  auteurs.  Lalreille  a 
été  obligé  de  subdiviser  le  genre  Jca- 
rus  en  plusieurs  autres  basés  sur  l'or- 
ganisation des  parties  de  la  bouche. 
Hermann  ,  dans  ses  Mémoires  aplc- 
rologiques  ,  avait  bien  senti  la  néces- 
sité de  diviser  le  genre  Acarus  ,  et  il 
fit,  avec  ceux  que  Latreille  nomme 
Ixodes  ,  son  ^enxç,Cynorkœ%tes ;  d'an- 
ciens naturalistes  les  désignèrent  en 
latin  sous  le  nom  de  îiicinus  que  De- 
géer  avait  affecté  déjà  à  un  genre  for- 
mé avec  des  Poux  qui  vivent  sur  les 
Oiseaux. 

Le  corps  des  Ixodes  est  presque  or- 
hiculaire  ou  ovale  ,  très-plat  quand 
l'Insecte  est  à  jeun  ,  mais  d'une  gros- 
seur démesurée  quand  il  s'est  repu. 
Leur  bec  est  obtus  en  devant  ;  il  con- 
siste en  un  support  formé  d'une  pe- 
tite pièce  écailieuse,  servant  de  boîte 
à  la  base  du  suçoir  et  reçue  dans  une 
échancrure  pratiquée  au-devant  du 
corselet  ;  en  une  gaine  de  deux  piè- 
ces fort  courtes  ,  écailleuses  ,  conca- 
ves au  côté  interne,  arrondies,  et 
même  un  peu  plus  larges  à  leur  ex- 
trémité ;  chacune  de  ces  pièces,  vue  à 
la  loupe,  paraît  coupée  transversale- 
ment ,  et  il  est  facile  de  voir  que  ce 
sont  deux  palpes  qui  se  sont  allongés 
et  qui  ont  été  transformés  en  gaîne. 
Enfin  ,  la  bouche  présente  entre  ces 
deux  palpes  ou  pièces  de  la  gaîne,  le 
suçoir  qui  est  composé  de  trois  la- 
mes cornées,  très-dures ,  coniques, 
dont  les  deux  latérales  sont  plus  pe- 


IXO 

tiles,  et  eu  recouvrement  sur  la  troi- 
sième qui  est  grande ,  large  ,  moins 
colorée,  un  peu  transparente,  ob- 
tuse au  bout,  mais  remarquable  en 
ce  qu'elle  porte  un  grand  nombre  de 
dents  en  scie  et  très-fortes.  C'est  au 
moyen  de  ces  dents  que  l'Insecte  s'at- 
tache fortement  à  la  peau  des  Ani- 
maux qu'il  suce  ;  cette  lame  a  un 
sillon  dans  son  milieu  ,  et  ses  côtés 
ainsi  que  toute  sa  surface  inférieure 
sont  armés  de  dents.  De  chaque 
côté  du  bec  sont  placées  les  pâtes 
à  peu  près  à  égales  distances  les  unes 
des  autres;  elles  augmentent  in- 
sensiblement de  grandeur  à  partir 
des  premières  ou  antérieures.  Ces 
pâtes  sont  couiposées  de  six  arti- 
cles ,  dont  les  deux  derniers  forment 
un  tarse  conique  qui  est  terminé  par 
une  pelote  et  garni  de  deux  cro- 
chets au  bout;  cette  partie  est  d'un 
grand  secours  à  ces  Insectes  pour  se 
fixer  sur  les  Animaux  qui  se  trou- 
vent à  sa  portée.  Le  dessous  de  l'ah- 
domen  présente  un  petit  espace  cir- 
culaire et  écailleux  qui  paraîtrait 
indiquer  les  organes  de  la  généra-r 
tion. 

Les  Ixodes  ne  marchent  pas  vite  , 
leur  d('marche  est  lente  et  pesante  , 
mais  ils  ont  une  grande  facilité  à 
s'attacher,  avec  leurs  pales,  aux  ob- 
jets qu'ils  rencontrent,  même  au 
verre  le  plus  poli  ;  quand  ils  sont  po- 
sés sur  des  Végétaux  ,  iTs  se  tiennent 
dans  une  position  verticale,  accro- 
chés simplement  avec  deux  de  leurs 
pales  et  tenant  les  autres  étendues. 
Un  Animal  quelconque  vient-il  à 
s'arrêler  dans  leur  voisinage,  ils  s'y 
accrochent  avec  les  pâtes  qui  restent 
libres  ,  cl  quittent  facilement  la  bran- 
che oii  ils  n'étaient  fixés  que  par  deux 
de  leurs  pâtes.  Latreille  a  observé 
que  les  Ixodes  d'Europe  habitent  de 
prédilection  les  Genêts,  mais  on  en 
trouve  aussi  sur  d'autres  Plantes.  En 
Amérique,  ces  Arachnides  attaquent 
l'Homme  :  elles  se  trouvent  dans  les 
bois  en  quantités  innombrables  ,  et 
se  tiennent  sur  les  Plantes  ,  les  buis- 
sons, et  surtout  sur  les  feuilles  sè- 
ches dont  le  sol  est  couvert.  Si  l'on 


1X0 

s'airêle  un  instant  dans  ces  ciiihoits, 
et  qu'on  s'asseoie  sur  des  feuilles  ,  on 
en  est  bientôt  couvert ,  et  elles  clier- 
chenl  aussitôt  à  fixer  Irur  suçoir  dans 
le  corps  pour  pomper  le  sang 

Les  Ixodes  sont  connues  en  France 
sous  le  nom  de  Tiques  ;  celle  qui 
tourmente  les  Chiens  de  chasse  est 
désignée  par  les  piqueurs  sous  le  nom 
de  Louvette  ou  Tique  des  Chiens. 
Une  antre  nuit  beaucoup  aux  Bœufs 
et  aux  Moulons  ,  si  on  la  laisse  mulli- 
plier;  c'est  le  Redufit/s  de  quelques 
auteurs.  Elles  pullulent  tellement 
sur  les  Bœufs  ,  que  Latreille  a  vu  un 
de  ces  Animaux  rongé  par  elles  au 
point  qu'il  en  succombait  presque, 
tant  il  était  maigre  et  affaibli.  Aussi  les 
bergers  doivent-ils  visiter  avec  soin 
leurs  bestiaux  ,  afin  de  les  débarras- 
ser de  ces  Arachnides  ,  s'ils  ne  veu- 
lent pas  les  voir  se  multipliera  l'in- 
fini et  nuire  à  la  santé  de  leurs  trou- 
peaux. 

Degéer  a  trouvé  sous  le  ventre  de 
rixode  Réduve ,  un  autre  individu 
de  la  même  espèce  ,  mais  tout  noir  et 
beaucoup  plus  petit,  n'a\ant  que  la 
grandeur  d'une  graine  de  Navet;  il 
embrassait  le  ventre  de  ces  Ixodes 
avec  ses  p^  tes  et  se  tenait  là  renversé, 
dans  un  parfait  repos  ,  entre  les  pâtes 
postérieures  et  jamais  ni  plus  haut  ni 
plus  bas.  Sa  tête  se  trouvait  placée 
vis-à-vis  l'endroit  du  ventre  oii  se 
trouvent  les  organes  de  la  généra- 
tion dans  les  femelles.  Cet  auteur  a 
vu  ce  petit  individu  y  enfoncer  sa 
trompe ,  et  il  est  présumable  que  c'est 
le  mâle  qui  était  accouplé  avec  ses 
femelles.  Les  Ixodes  pondent  une 
prodigieuse  quantité  d'œufs  ,  et  Cha- 
brier  prétend  qu'ils  sortent  par  la 
bouche.  Les  Ixodes  ont  la  vie  très- 
dure  ,  et  elles  donnent  même  des  si- 
gnes d'existence  long-temps  après 
qu'on  leur  a  retranché  des  parties 
qui  semblent  être  essentielles  à  la 
vie.  Les  moyens  que  l'on  peut  em- 
ployer pour  détruire  ces  Arachnides 
sont  à  peu  près  les  mêmes  que  ceux 
dont  on  se  sert  pour  détruire  les 
Poux,  mais  les  préparations  mercu- 
rielles  sont  les  plus  efficaces. 


IXO 


45 


Les  principales  espèces  de  ce  gen- 
re sont  : 

L'IxoDE  Ricin  ,  Ixodes  Pi  ci  nus  , 
Latr.  ;  Jcariis  Ricinus  ,  L. ,  Fabr.  ; 
la  Tique  des  Chiens,  Geoff.  ;  Mite 
Réduve,  Degéer  (Mém.  T.  Viï,  p. 
101,  pi.  6,  fig,  1,  2);  Hermann  (Mém. 
Apt.  T.  v,  tab.  19).  D'un  rouge  de 
sang  fonce  ,  avec  la  plaque  écailleuse 
plus  foncée  ;  côtés  du  corps  rebordés, 
un  peu  [oilus;  palpes  engainant  peu 
le  suçoir. 

Celte  espèce  .se  Ii-ouve  dans  toute 
l'Europe,  dans  les  bois.  Elle  s'atta- 
che aux  Chiens. 

L'IxoDE  nÉTicuLÉ ,  Jxodes  rcti- 
culatus  ,  Latr.  ;  Jcan/s  Reduvius  , 
Schranck  ;  Jcan/s  re/icuiatus,Fahr., 
Rœmer ,  Hermann.  C'est  celte  espèce 
qui  s'attache  aux  Bœufs  ,  aux  Mou- 
tons et  autres  Animaux  domestiques. 

L'IxoDE  NtGXTA  ,  Ixodes  JSigua, 
Jean/s  largua  ,  Deg.  ;  yj/carus  Jrneri- 
canus  ,  L.  Long  d'environ  trois  lignes 
et  demie  ,  ovale  ,  aplati ,  rouge  ,  avec 
une  tache  blanche  sur  le  dos,  et  !eà 
jointures  (les  pales  blanches. 

Celte  espèce  se  trouve  dans  l'Amé- 
rique scplenîiionale.  Kalm  dit  avoir 
vu  un  Cheval  dont  le  dessou  ■  du  ven- 
tre et  d'autres  parties  du  corps  étaient 
si  couverts  de  ces  Animaux  ,  qu'il  en 
succomba  et  mourut  dans  de  gran- 
des douleurs.  /^.  pour  le?  autres  es- 
pèces ,  Fabricius ,  Hermann  fils  et 
Leach.  (g-) 

IXODIE.  Ixodia.  bot.  PH.4.N.  Gen- 
re de  la  famille  des  Synanthérées  , 
Corymbifères  de  Jussieu,etde  laSyn- 
génésie  égale,  L.,  établi  par  Rob. 
Brown  {in  Hort.  Kew.,  édit.  2,  vol.  4, 
p.  517),  et  qui  présente  les  caractères 
suivans  :  involucre  campanule,  for- 
mé d'écailles  imbriquées  appliquées  , 
oblongues  ,  les  extérieures  arrondies 
au  sommet,  et  munies  sur  la  face 
externe  d'une  bosse  charnue,  les  inté- 
rieures surmontées d'nn  grandappen- 
dice  étalé  pétaloïde  et  hygrométri- 
que ;  réceptacle  légèrement  conique, 
garni  de  paillettes  analogues  aux 
écailles  intérieures  de  l'involucre  ; 
calathide  sans  raj'ons  ,  composée  de 


44  IXO 

fleurons  égaux  ,  nombreux  ,  réguliers 
et  hermaphrodites:  akènes  dépour- 
vus d'aigrettes  ,  oblongs  et  héris- 
sés de  papilles.  Ce  geure  est  placé  , 
dans  VHotL  Kewensis ,  entre  le  Cœ- 
sulia  et  le  iSanlolina ,  qui  appartien- 
nent l'un  à  la  tribu  des  Hélianlhées  , 
et  l'autre  à  celle  des  Anthémidées  de 
Cassini.  Cet  auteur  pense  qu  il  en 
doit  être  éloigné  et  rangé  parmi  les 
luulées-Gnaplialiées  ,  près  des  genres 
Casshiia  et  Lepiscline. 

h'Ixodia  achilleoidcs  ,  R.  Brown  , 
loc.  cit.  ,  et  Siuis,  Bo(.  Mag.,  vol.  5?, 
n.  i534,  est  l'unique  espèce  connue. 
C'est  un  Arbuste  indigène  de  la  côte 
australe  de  la  Nouvelle-Hollande  , 
et  cultivé  maintenant  dans  plusieurs 
jardins  d'Europe.  Il  est  très-rameux, 
entièrement  glabre  ,  et  toutes  ses 
parties  vertes  sont  enduites  d'un  ver- 
nis gluant:  ses  branches  anguleuses 
sont  garnies  de  feuilles  alternes  épais- 
ses, sessiles  et  décurrentes.  Les  fleurs 
sont  disposées  en  cor^mbes  au  som- 
met des  rameaux  ;  leurs  corolles  ont 
le  tube  verdâtie,  le  limbe  rougeâtre 
inférieurement ,  et  jaunâtre  supérieu- 
rement. 

Le  nom  à'Ixodia  avait  été  donné 
par  Solander  à  un  genre  nommé  Ily- 
diopeltis  par  JMichaux.   /^.   ce  mot. 

(G..N.) 

IXORE.  Ixora.  I!ot.  phan.  Genre 
de  la  famille  des  Rubiacées  et  de  la 
TélrandrieMonogvnie,  établi  par  Lin- 
né et  ainsi  caractérisé  :  calice  qua- 
drifide  très-petit  ;  corolle  munie  d'un 
tube  long  et  grêle,  et  d'un  limbe  à 
quatre  divisions  obtuses;  anthères 
presque  sessilcs  ,  saillantes  hors  du 
tube  ;  stigmate  épais  légèrement  bi- 
fide ;  baie  biloculaire  renfermant 
une  seule  graine  dans  chaque  loge. 
Ce  genre  est  tellement  voisin  du  Fa- 
petta ,  que  Lamaick  les  a  réunis  en 
un  seul  ,  ainsi  que  le  Chomelia  de 
Jacquin.  Jussieu  (Mém.  sur  la  Fam. 
des  Rubiacées ,  p.  9)  pense  qu'on  doit 
également  placer  dans  les  Ixora  ,  le 
JLo/iice/a  co/yinbosa  de  Linné  ,  dont 
l'Héritier  avait  fait  une  espèce  de 
Loranthus.  Si  l'on  n'admet  pas  la 
fusion    proposée   par  Lamarck ,   du 


IZQ 

Pavelta  dans  V Ixora ,  ce  dernier  gen- 
re sera  encore  composé  d'une  dixainc 
d'espèces  qui  sont  des  Arbrisseaux 
indigènes  des  Indes-Orientales  et  de 
l'Amérique  équinoxiale.  La  plupart 
sont  des  Plantes  d'ornement ,  re- 
marquables par  leurs  fleurs  nom- 
breuses et  ornées  des  couleurs  les 
plus  vives.  Parmi  ces  espèces  ,  il  en 
est  une  assez  intéressante  pour  méri- 
ter d'être  mentionnée  avec  quelques 
détails. 

LIXOEE    ÉCARLATE  ,    IXOIU    COCci- 

nea,  L.;  Schetti,  Rhéede  [Hort.  Ma- 
lab.  2,  t.  i3),  est  im  bel  Aibrisseau 
dont  la  tige  atteint  un  mètre  et  demi 
de  hauteur;  elle  se  divise  en  plu- 
sieurs rameaux  qui  dans  leur  jeu- 
nesse sont  légèrement  comprimés  vers 
le  sommet.  Ses  feuilles  sont  opposées, 
à  peine  pétiolées,  ovales,  cordiiormes, 
pointues,  aiguës  etenlières.  Les  fleurs, 
d'un  rouge  écarlale  très-éclatant,  for- 
ment une  sorte  d'ombelle  presque 
sessile  et  terminale.  La  côte  du  Mula- 
bar  est  la  patrie  de  cet  Arbuste.  L'é- 
iégancede  ses  fleurs  le  lait  rechercher 
dans  la  foule  des  Végétaux  qui  or- 
nent cette  contrée;  les  habitans 
du  pajs  en  décorent  les  temples  de 
leur  divinité.  C'est  le  nom  de  cel- 
le-ci {Ixo?-a)  que  Linné  a  transporté 
dans  la  botanique  ,  en  l'appliquant 
au  genre  qui  nous  occupe.  L'ixore 
écarlate  est  cultivé  dans  les  serres 
chaudes  des  jardins  d'Europe,  oii 
il  exige  une  grande  chaleur ,  beau- 
coup d'humidité  et  de  l'ombre.  On  le 
multiplie  par  maicottes  et  boutures 
que  l'on  fait  au  printemps  sur  cou- 
ches et  sous  châssis  ,  mais  qui  ne 
réussissent  pas  toujours.  (g..n.) 

IZQUIERDIA.  lîoT.  PHAN.  Ruiz 
et  Pavon  (  System.  Flor.  Penwian. 
1  ,  p.  278  )ont  donné  ce  nom  à  un 
genre  de  la  ïétrandrie  Monogynie  , 
L.,  auquel  ils  ont  assigné  les  carac- 
tères suivans  :  fleurs  hermaphrodites 
ou  dioïques  par  avortement  ;  calice 
monophylle  quadridenté  ;  corolle  à 
quatre  pétales  ;  quatre  étamines  ; 
ovaire  surmonté  d'un  stigmate  ses 
sile.  Le  fruit  non  parvenu  à  l'état  de 


JAB 


JAB 


45 


ruittm-itë,  esl  une  drupe  luonosperine.  cl  (jui  cioît  dans  les  grandes   forêts 

l^Izquierdia  aggregata  ,   unique  es-  tlu  Pérou.   Ses  feuilles  sont  ovales, 

pèce  de  ce  genre  peu  délcrniine,  ^t  acuniinecs  ,  et  ses  pédoncules  agré- 

un  Arbre  haut  d'environ  dix  mètres  gcs  ,  uniflores.  (g..n.) 


J. 


JAAJA.  BOT.  PHAN.  Les  botanistes 
voyageurs  doivent  observer  l'Arbre 
qui  couvre,  à  Sierra-Leonc,  de  grands 
espaces  du  rivage,  et  qui  paraît  ap- 
partenir au  genre  Rhizuphora.  Est-il 
de  la  même  espèce  que  celui  des  An- 
tilles? Ce  point  a  besoin  d'être  eclair- 
ci.  (R.) 

JAATZADE.  BOT.  phax.  Selon 
Kœmpfer  ,  c'est  le  nom  de  pays  de 
Vytralia  japonica  ,  Thunb. ,  aussi 
nommé  Jaats-Ta.  fB.) 

*  JABÊBÏRETTE  ou  JABÉBI- 
INETÏE.  POIS.  L'espèce  de  Raie  à  la- 
quelle on  donne  ce  nom  au  Brésil, 
n'est  pas  encore  bien  déterminée,  mais 
ne  saurait  être  la  Raie  bouclée,  com- 
me on  l'a  cru.  (b.) 

JABET.  MoLL.  Adauson  (  Co- 
quillages du  Sénégal,  pi.  18,  tig.  8) 
appelle  ainsi  une  petite  espèce  d'Ar- 
che que  Linné  a  désignée  sotis  le  nom 
iV^?ca  afra,  et  que  Lamarck  n'a  pas 
rapportée  parmi  les  espèces  qu'il  a 
décrites.  (d..ii.) 

JABIK.  MOLL.  Linné  3  rapporté  à 
son  HJurex  (ijn'/ms,  avec  quelque 
doute,  la  Coquille  ainsi  nommée 
par  Adanson.  Le  3IiJrex  Gjrinus  , 
qui  est  une  Raneilc  de  Lamarck  ,  a 
été  désigné  par  ce  dernier  auteur 
sous  le  nom  tle  Ranelle  graniière. 
De>  changemens  dans  la  synonymie  , 
ont  été  nécessaires  ,  et  Lamarck  en  a 
icjeté  les  figures  qui ,  comme  celles 
d'Adanson ,  laissent  du  doute.  Le 
Jabik  se  trouve  dans  le  mêiue  cas  que 
beaucoup  de  Coquilles  d'Adanson  , 
qu'il  est  difficile  de  rapporter  aux 
espèces  que  nous  connaissons.  (d..u.) 


JABIRU.  niycleria.  ois.  Espèce  du 
genre  Cigogne  dont  plusieurs  auteurs 
ont  fait  le  type  d'un  genre  particulier 
qui  off'rirait  cinq  ou  six  espèces.  F". 
Cigogne.  (dr..z.) 

JABORANDL  bot.  phan.  (  Marc- 
graafF.)  Nom  de  pays  du  Piper  adun- 
cum,  L.  (u.) 

JABOROSE  Jaborosa.  bot.  phan. 
Genre  de  la  famille  des  Solanées  et  de 
la  l^enlandrie  Monogynie,  L.  ,  éîabli 
par  Lamarck  (  Encyci.  Méth.  >  qui  l'a 
ainsi  caractérisé  :  calice  court  à 
cinq  découpures;  corolle  tubuleuse, 
campanulee  ,  le  limbe  à  cinq  lobes 
aigus;  cinq  étamines  attachées  au 
Sommet  du  tube,  à  anthères  courtes; 
ovaire  supérieur  ;  style  simple;  stig- 
mate capilé;  fruit  inconnu.  Le  nom 
donné  à  ce  genre  est  tiré  d'un  mot 
arabe  qui  désigne  la  Mandragore 
dont  le  yaZio/OAa  est  voisin  et  parle 
port  et  par  les  caractères.  Les  deux 
espèces  qui  le  constituent  sont  :  i"  le 
J aborusa  inlegrifolia ,  Lamk.,  Encyci. 
Mélh.  et  lUustr.  Gen. ,  tab.  1 14  ;  a*' 
et  le  Jaborosa  runcinata  ,  Lamk.  , 
Encyci.  Elles  ont  été  découvertes  aux 
environs  de  Biienos-Ayres  et  de  Mon- 
tevideo par  Commerson.  Ces  Plantes 
5onl  pourvues  de  tiges  herbacées,  de 
feuilles  toutes  radicales  et  de  ham- 
pes unillores.  (g..n.) 

JABOT.  Ingluvies.  ois.  Plusieurs 
Oiseaux  granivores,  mais  plus  spé- 
clalcmeiit  les  Gallinacés  ,  sont  mu- 
nis do  deux  estomacs  ,  le  Jabot  et  le 
Gésier.  Le  premier  est  composé  de 
deux  portions  :  l'une  mince ,  mem- 
braneuse, Irès-dilatable,  oii  les  ali- 


46  JAC 

mens  sont  simplement  déposés  ,  et 
qui  est  si  visible  dans  les  Poules  et 
les  Pigeons;  l'autre  à  parois  muscu- 
leuses  ,  garnies  intérieurement  d'une 
membrane  muqueuse  ,  et  oii  com- 
mence la  digestion.  V.  Intestins. 

(A.R.) 

JABOTA.PIÏA.  BOT.  PHAN.  (Plu- 
mier.) Syn.  d'Ochna.  r.  ce  mot.  (b.) 

*  JABOTI.  REPT.  CHÉL.  (Maic- 
graafF.) Syn.  de  TesLudo  tubulata,  Sch. 
r.  Tortue.  (b.) 

JABOTIÈRE.  OIS.  Syn.  vulgaire 
de  Cygne  de  Guinée,   f^.  Canard. 

(DR..Z.) 

*  JABUÏICABA.     BOT.     PHAN. 

T/Arbre  brésilien  mentionné  sous  ce 
nom  pHr  Pison  a  été  regardé  comme 
appartenant  au  genre  Cynomètre.  (b.) 

JAC,  JACA  ET  JACRA.  bot. 
PHAN.  D'oii  Jaquier.  Noms  de  pays 
de  VArtocarpus  integrifolia ,  L.  V. 
Jaquier.  (b.) 

*  JACAMAICI.  ois.  Espèce  du 
genre  Jacamar.  V.  ce  mot.  (b.) 

»  JACAMACIRI.  OIS.  Syn.  de  Ve- 
netou.  r.  Jac.vmar.  (b.) 

JACAMAR.  Galbula.  ois.  Genre 
de  la  seconde  famille  de  l'ordre  des 
Zygodactyles.  Caractères  :  bec  long  , 
droit  ou  légèrement  incliné  vers  la 
pointe,  grêle,  quaiirangidaire  ,  non 
échancré;  narines  placées  de  chaque 
côté  du  bec  et  à  sa  base,  ovalai- 
res,  couvertes  dans  leur  moitié  pos- 
térieure par  une  membrane  nue  ; 
pieds  très-courts;  trois  ou  quati'e 
doigts  ;  toujours  deux  en  avant,  réu- 
nis iusqu'à  la  troisième  articulation  ; 
ailes  médiocres  ,  les  trois  premières 
i-émiges  étagées,  moins  longues  que 
les  quatrième  et  cinquième;  douze 
rectrices ,  les  deux  latérales  plus 
courtes. 

L'histoire  des  Jacamars  est  encore 
peu  connue  ,  et  leur  synonymie  of- 
fre beaucoup  d'obscurité;  il  serait 
à  désirer  qu'un  naturaliste -voya- 
geur songeât  à  s'occuper  d'une  mono- 
graphie de  ce  genre  qui  paraît  d'au- 
tant plus  facile  à  entreprendre  que  le 


JAC 

nombre  des  espèces  sur  lesquelles 
elle  s'étendrait  est  peu  considérable 
et  que  toutes  habitent  des  contrées 
rappiochées  dont  elles  ne  franchis- 
sent point  les  limites.  Un  semblable 
travail  dissiperait  beaucoup  d'incerti- 
tudes relativement  aux  mues  pério- 
diques auxquelles  ces  Oiseaux  doi- 
vent être  assujetlis,  si  l'on  en  juge 
d'après  les  diflérences  que  l'on  ob- 
serve sur  des  individus  de  même  es- 
pèce et  de  même  sexe  rapportés  à  des 
époques  différentes  de  leur  patrie 
natale.  Tout  ce  que  l'on  sait  des 
mœurs  et  des  habitudes  des  Jacamars 
se  réduit  à  quelques  notions  généra- 
les assez  vagues.  Ces  Oiseaux  se  tien- 
nent, à  ce  que  l'on  assure,  dans  les 
retraites  les  plus  sombres  des  forêts  , 
oii  l'épaisse  feuillée  les  dérobe  aux 
regards  et  aux  recherches  des  chas- 
seurs ;  leur  vie  solitaire  leur  permet 
à  peine  de  souff'ir  la  société  d'une 
compagne  ;  perchés  sur  une  branche, 
ils  y  demeureraient  immobiles  pen- 
dant des  journées  entières,  si  le  be- 
soin de  pourvoir  à  leur  subsistance 
ne  les  forçait  à  s'élancer  de  temps  à 
autre  sur  les  petites  proies  qui  volti- 
gent autour  d'eux.  Leur  vol  est  assez 
rapide,  mais  peu  élevé  ,  très-inter- 
mittent et  comme  par  secousses,  ce 
3ui  les  fait  alternativement  monter  et 
escendre  ,  toujours  dans  une  seule 
direction.  Quatre  œufs  verdâtres  , 
largement  tachetés  de  brun  ,  trouvés 
dans  un  nid  étranger  où  couvait  une 
femelle  de  Jacamar  vert  ,  feraient 
croire  que  cette  espèce  ,  seinblable  à 
notre  Coucou  d'Europe  et  à  plusieurs 
autres  Oiseaux  ,  ne  se  donne  pas  la 
peine  de  construire  un  nid  particu- 
lier, mais  qu'au  moment  de  la  ponte 
elle  s'empare  de  l'un  de  ceux  qu'elle 
trouve  sur  son  passage,  y  dépose  le 
fruit  de  ses  amours,  qu'elle  ne  quitte 
plu.s  jusqu'à  ce  que  la  jeune  famille 
soit  éclose  et  parvenue  au  point  de 
pouvoir  se  passer  des  soins  maternels. 
Du  reste  on  ne  pourrait  encore  assurer 
que  cette  observation  qui  n'a  peut-être 
pas  été  renouvelée  ,  soit  applicable 
aux  autres  espèces.  Le  chant  de  ces 
Oiseaux  est  extrêmement  borné  ,  c'est 


JAC 

tout  au  plus  uu  petit  siffleuienl  ca- 
dencé qui  ne  se  fait  enteudie  que 
dans  la  saison  des  amours.  Les  Jaca- 
mars  sont  des  Oiseaux  propres  à 
l'Aniërique  méridionale  ;  ils  y  habi- 
tent les  régions  voisines  de  i'équaleiu' 
vers  le  tropique.  Ce  genre  se  sous-di- 
vise  en  deux  sections  ,  division  basée 
sur  le  nombre  des  doigts. 

t  Quatre  doigts ,  deux  devant  et  deux 
en  arrière. 

Jacamati  Jacamaici  ,  Galbula 
grandis,  La  th. ,  Ois.  dor. ,  pi.  6;  Alcedo 
grandis  ,\Li.  Parties  supérieures  d'un 
vert  doré  ,  cuivreux  ;  premières  ré- 
miges brunes;  tectrices  caudales  su- 
périeures vertes  ,  les  inférieures  cen- 
drées, irisées  en  violet;  plumes  de 
la  base  des  mandibules  d'un  rouge 
cuivreux  ;  menton  blanc  ;  gorge  et 
parties  inférieures  rouges  ;  bec  et 
pieds  noirs.  Taille,  dix  pouces. 

Jacamar  a  longue  queue,  Galbu- 
la paradisea ,  Lalh. ,  15uff. ,  pi.  cnl. 
271;  Alcedo  paradisea,  L.  Parties  su- 
périeures d'un  brun  noirâtre  irisé; 
sommet  de  la  tête  brun  ;  menton  , 
côtés  du  cou,  poitrine  et  parties  infé- 
rieures noirâtres;  gorge  et  taches  de 
chaque  coté  de  l'abdomen  blanches  ; 
rémiges  et  rectrices  d'un  noir-violet 
irisé;  celles-ci  étagées  avec  les  deux 
intermédiaires  très  -  longues  ,••  bec  et 
pieds  noirs.  Taille  ,  onze  pouces.  La 
femelle  a  les  couleurs  ternes  et  sans 
reflets;  les  rectrices  intermédiaires 
sont  aussi  beaucoup  plus  courtes  que 
celles  du  mâle. 

Jacamar  Venetou  ,  Galbula  albi- 
rostris,  Lath.  ;  Galbula  Jlauirostris  , 
Vieill.  Parties  supérieures  d'im  vert 
doré  cuivreux  ,  très-brillanl;  front  et 
région  oculaire  d'un  brun  noirâtre 
irisé  ;  grandes  rémiges  brunes  avec  la 
base  des  barbes  internes  fauve;  rec- 
trices étagées  ,  les  deux  inieimédiai- 
res  d'un  vert  doré,  toutes  les  autres 
rousses;  menton  blanchâlre;  gorge 
roussâtre;  poitrine  d'un  vert  cui- 
vreux ;  parties  inférieures  d'un  roux 
vif;  bec  jaunâtre  à  la  base,  noir  vers 
l'extrémité.  Taille,  huit  pouces.  La 


JAC  47 

femelle  a  toutes  les  teintes  plus  som- 
bres. 

Jacamar  a  ventre  blanc  ,  Gal- 
bula leucogastra,We\\\.  Parties  su- 
périeures d'un  vert  doré:  côtés  de  la 
tête  d'un  vert  sombre  ,  bleuâtre;  ré- 
miges et  rectrices  vertes  ,  dorées,  bor- 
dées de  bleu  irisé;  gorge  et  ventre 
blancs;  le  reste  des  parties  inférieu- 
res d'un  vert  doré;  bec  et  pieds  noirs. 
Taille,  huit  pouces. 

Jacamar  -vert,  Galbula  viridis , 
Lath.,Buff.,pl.  enl.  238;  Alcedo  Gal- 
bula ,  L.  Parties  supéiieures  d'un 
vert  doré  brillant  ;  front  et  région 
oculaire  d'un  brun  noirâtre,  irisé; 
sommet  de  la  tête ,  bord  des  rémiges 
et  des  rectrices  d'un  vert  bleuâtre 
foncé;  premières  rémiges  noirâtres; 
menton  cendré;  gorge  blanche  ;  poi- 
trine d'un  vert  doré  cuivreux;  par- 
ties inférieures  rousses.  Taille,  huit 
pouces.  Cette  espèce  varie  dans  la 
couleur  de  la  gorge  qui  est  quelque- 
fois semblable  à  celle  du  ventre. 

tt  Trois  doigts  ,    deux    en    avant , 
un  seul  en  arrière. 

Jacamar  tridactyle  ,  Galbula 
tridactjla,  Vieill.  Parties  supérieu- 
res d'un  brun  noirâtre,  irisé  en  vert; 
sommet  de  la  tête  et  base  du  bec  noi- 
râtres avec  le  bord  des  plumes  qui 
sont  assez  longues  ,  d'un  roux  cen- 
dré ;  grandes  rémiges  et  rectrices 
brunes,  bordées  extérieurement  de 
vert  doré  ;  moyennes  lémiges  brunes 
lisérées  de  fauve  ;  côtés  du  cou  d'un 
brun  cendré;  menton  fauve;  gorge 
noire;  milieu  de  la  poitrine  et  du 
ventre  d'un  blanc  roussâtre;  flancs 
et  tectrices  caudales  inférieures  noi- 
râtres, frangées  de  roussâtie;  bec  et 
pieds  noirâtres.  Taille  ,  sept  pouces. 

('DR..Z.) 

*  JAGAMARALCION.  ois.  (Levail- 
lant.)  S'^n.  de  Jacamar  tridactyle.  f~. 
ce  mot.  /g  1 

JACAMEROPS.  OIS.  Nom  que 
plusieurs  auteurs  ont  appliqué  à  une 
division  du  genre  Jacamar. 

JACANA.  Parra.  ois.  Genre  de 
l'ordre   des  Gralles.  Caractèses  :  bec 


43 


JAG 


d'une  longueur  médiocre  ,  ne  dépas- 
sant pas  celle  de  la  tête  ,  droit ,  giêle, 
comprimé  légèrement,  1  enflé  vers  la 
pointe  ,  déprimé  à  ^a  base ,  qui  se  di- 
late sur  le  front  en  plaque  ou  se  relè- 
ve en  ciête;  mandibides  d'inégale 
longueur,  rinférieure  un  peu  courte 
et  formant  avec  ses  bases  un  triangle 
un  peu  plus  ouvert  ;  narines  placées 
sur  les  cotés  et  vers  le  milieu  du  bec, 
ovales,  ouvertes  ,  percées  d'outre  en 
outre;  pieds  très-longs  ,  grêles  ,  avec 
la  majeure  partie  de  la  jambe  nue; 
quatre  doigts  très -longs  et  très- 
minces,  entièrement  divisés,  munis 
d'ongles  droits  et  fort  acérés  ;  le  pou- 
ce portant  à  terre  sur  plusieurs  arti- 
culations ,  un  peu  moins  long  que 
l'ongle  qui  le  termine  ;  ailes  années 
d'un  éperon  corné  et  très-pointu  ;  pre- 
mière l'émige  presque  égale  aux  se- 
conde et  troisième  qui  sont  les  plus 
longues. 

Le  nom  imposé  à  ce  genre  est  ce- 
lui que  l'espèce  principale,  qui  fut 
long-temps  la  seule  connue  des  orni- 
thologistes ,  porte  au  Brésil  ;  on  eût 
pu  le  changer  depuis  que  l'on  a  trou- 
vé des  Jacanas  dans  toutes  les  con- 
trées chaudes  et  humides  des  deux 
continens  ;  mais  comme  à  ce  nom  ne 
se  rattachait  aucune  application  par- 
ticulière ,  vien  ne  s'opposait  à  ce 
qu'on  l'eût  conservé.  Il  n'en  était  pas 
de  même  avec  celui  de  Chirurgien  , 
que  les  pointes  acérées  dont  les  ongles 
et  les  poignets  de  ces  Oiseaux  sont 
munis  leuravaient,  comparalivement 
avec  des  lancettes  ,  fait  appliquer 
vulgairement. 

Les  Jacanas,  au  moyen  des  longs 
doigts  qui  tei minent  leurs  jambes 
élevées  et  grêles  ,  se  soutiennent  aisé- 
ment sur  les  Plantes  aquatiques  dont 
les  feuilles  s'étendent  a  la  surface  des 
eaux  dormantes:  ils  courent  avtc 
une  exirême  légèreté  d'une  feuille  à 
l'autre  pour  saisir  les  petits  Insectes 
qu'ils  savent  apercevoir  de  liès-lom. 
Celle  agilité,  jointe  à  beaucoup  de 
défiance  naturelle ,  rend  très-rares 
l'approche  et  la  surprise  des  Jacanas. 
Ces  Oiseaux,  quoiqu'armés  de  ma- 
nière à  devenir  redoutables,  soit  dans 


JAC 

l'attaque  ,  soit  dans  la  défense,  ont 
cependant  l'humeur  très-pacifique; 
tous  les  observateurs  qui  sont  parve- 
nus à  les  approcher  et  à  les  étudier 
dans  l'état  de  liberté  s  accordent  à 
dire  qu'ils  n'ont  trouvé  les  Jacanas 
aucunement  querelleurs  et  médians  ; 
ils  les  ont  vus,  au  contraire,  très- fa- 
miliers entre  eux  et  se  prodiguant 
entie  époux,  qui  semblent  être  réci- 
proquement fort  attachés,  les  témoi- 
gnages d'une  vive  affection.  Lorsque, 
pressé  d'échapper  à  quelque  danger  , 
l'un  des  diux  a  dû  fuir  d'un  vol  pré- 
cipité ,  on  l'entend  ,  après  avoir  don- 
né en  partant  le  signal  dalaime  par 
un  cri  bref  et  aigu  ,  rappeler  bientôt 
l'objet  de  sa  tendresse  par  un  siffle- 
ment plaintif.  Tout  porte  à  croire 
que  chez  ces  Oiseaux  les  unions  sont 
durables.  Ils  établissent,  leurs  nids 
au  seiu  des  Herbes  les  plus  élevées, 
dans  le  voisinage  des  marais  dont  ils 
s'éloignent  rarement;  il  arrive  même 
quelquefois  que  ces  nids,  composes 
de  Joncs  et  de  brins  d'Herbes  entre- 
lacés ,  sont  portés  par  ces  larges  feuil- 
les que  l'on  voit  surnager  en  tous 
lieux  où  se  trouvent  de  grandes  ma- 
res. La  ponte  est  de  quatre  à  cinq 
œufs  verdàtres  ,  tiquetés  de  brun  fon- 
cé. Les  Jacanas  ont  le  vol  rapide, 
mais  peu  élevé  ;  très-silencieux  pen- 
dant l^jour,  ils  font ,  la  nuit ,  reten- 
tir les  airs  de  cris  de  rappel  qui  s'en- 
tendent de  très-loin  et  portent  par- 
tout des  Impressions  désagréables. 

Jacana  Aguapeazo  ,  Pana  Chilen- 
5/5,  Var.,  Lath.  V.  Aguapecaca  de 
ce  Dictionnaire.  Parties  supéiieures 
d'un  rouge  de  carmin;  front,  tête, 
cou,  poitrine,  abdomen  et  grandes 
tectrices  alairesd'un  noir  pur  ;  flancs, 
croupion  ,  tectrices  caudales  el  rectri- 
ces  d'un  rouge  vif;  létniges  nuancées 
de  jaune  etde  vert ,  terminées  de  noir; 
petites  tectrices  alaires  noirâtres  ,  ter- 
minées de  blanc  ;  tectrices  alaires  in- 
férieures roussâtres  ;  barbes  des  plu- 
mes généralement  désunies  ;  bec  jau- 
ne, couvert  sur  la  moitié  de  sa  lon- 
gueur par  une  membrane  rouge  qui 
s'étend  jusqu'à  l'angle  de  l'œil,  puis 
remonte  sur  la  têle  oii   elle   forme 


.TAC 

d^ux  lobes  arrondis,  non  adhdrens; 
cette  membrane  descend  ensuite  cir- 
culai! etncnt  sous  le  bec  ;  pieds  d'un 
gris  de  plomb;  ongles  llcxibles  elélas- 
liques  ,  noirâtres.  Taille  ,  dix  pouces. 
Sonnini  prétend  que  celte  espèce  est 
identique  avec  le  Jacana  Tbegel.  De 
l'Amérique  méridionale. 

Jacana  bronzé,  l^  a  rraœ  ne  a,  Cww. 
Parties  supérieures  d'un  vert  bronzé, 
avec  les  tectrices  alaires  vertes;  crou- 
pion ,  tectrices  caudales  et  rectrices 
d'un  roux  sanguin  ;  corps  noir,  irisé 
de  brun  et  de  violet  ;  une  tache  blan- 
che derrière  l'œil.  Du  Brésil.  Espèce 
douteuse. 

Jacana  cannelle,  ParraJfricana, 
Gmel.,  Latli.  Parties  supérieuits  d'un 
brun  roux;  derrière  du  cou  ,  nuque 
et  rémiges  d  un  noir  pur;  sourcils 
blancs  ;  gorge  blanche  ;  poitrine  jau- 
ne ,  tachetée  et  rayée  de  noir  comme 
les  côtés  du  cou;  parties  inférieures 
d'un  brun  foncé;  bec  noirâtre  avec 
la  pointe  cendrée;  plaque  frontale 
bleue,  qui  devient  noirâtre  après  la 
mort;  pieds  d'un  noir  verdâtre;  épine 
humérale  petite  et  noire.  Taille,  neuf 
pouces.  D'Afrique. 

Jacana  commun  ,  Parra  Jacana  , 
L.,Bufr.,  pi.  enl.  022.  Parties  supé- 
rieures d'un  brun  marron  ,  les  infé- 
rieures d'une  teinte  plus  obscure  ; 
tête,  gorge,  cou  et  poitrine  d'un  noir 
irisé;  rémiges  d'un  vert  jaunâtre, 
bordées  de  noirâtre  ;  bec  jaune  ; 
membrane  frontale  non  adhérente, 
jaune  et  divisée  en  trois  lobes;  deux 
barbillons  charnus  descendant  de 
chaque  côté  de  la  mandibule  supé- 
rieure,  d'un  jaune  rougeàtre  ;  pieds 
d'un  gris  verdâtre;  épine  humérale 
grande,  conique  et  blanchâtre.  Tail- 
le, dix  pouces.  Les  jeunes  (Bii(l.,pl. 
enl.  846)  ont,  en  général,  du  blanc  à 
la  tète  et  aux  parties  inférieures;  les 
teintes  de  noir,  de  brun  mari  on  et  de 
vert  sont  moins  foncées  ;  ils  sont  aussi 
d'une  taille  un  peu  moindre. 

Jacana  Goudey  ,  Parra  Indica  , 
Lath.  Parties  supérieures  d  un  brun 
cendré,  les  inférieures  ainsi  que  la 
tête  et  le  cou  d'un  noir  bleuâtre  ;  ré- 
miges d'un  violet  noirâtre  ;  sourcils 


JAC  4q 

blancs;  bec  jaune  avec  la  base  de  la 
mandibule  supérieure  d'un  bleu  noi- 
râtre ;  une  tache  rouge  à  l'angie 
des  miindibules;  pieds  biunâtres. 
Taille,  neuf  lignes.  Du  Bengale. 

Grand  Jacana  veiit  a  chète  , 
Parra  cristala  ,  Vieill.  Parties  supé- 
rieures d'un  vert  bronzé;  léte  ,  cou, 
haut  du  dos,  poitrine  et  ventre  d'un 
vert  sombre;  un  birgc  sourcil  blanc; 
grandes  tectrices  alaires  et  rémiges 
d'un  vert  noirâtre;  crov:pion  ,  flancs  , 
abdomen  et  rectrices  d'un  brun  rou- 
geàtre; bec  jaune;  membrane  fron- 
tale relevée  eu  crèie  charnue,  lisse, 
d'un  rouge  cramoisi  :  ])ie(Js  et  doigts 
veris  ;  ongles  bruns.  Tadle  ,  dix  pou- 
ces. De  Ceyian. 

Jacana  iiausse-col  doré,  Parra 
cinnamomea  ,  Guv.  Parties  supérieu- 
res d'un  brun  marron  ,  les  inférieu- 
res d'un  brun  foncé  ;  tête  noire;  ba» 
du  cou  blanc  ;  poitrine  roussâti  e  ;  bec 
jaunâtre  ,  avec  la  membrane  frontale 
d'un  gris  bleuâtre  ;  pieds  verdâtres. 
Taille ,  onze  à  douze  pouces.  Du  Séné- 
gai 

Jacana  a  longue  queue,  Parra 
Sine/isis ,  Lath.  Parties  supérieures 
d'un  brun  rougeàtre  ,  les  inférieures 
d'un  brun  pourpré  foncé;  tête,  gor- 
ge et  devant  du  cou  blancs  ,  encadrés 
de  noir;  occiput  noir;  derrière  du 
cou  d'un  jaune  doré  brillant  ;  tectri- 
ces alaires  blanches;  grandes  rémi- 
ges noires,  les  moyennes  blanches, 
bordées  de  noirâtre  ,  les  suivantes  en- 
tièrement blanches,  enfin  les  plus 
rapprochées  du  corps  d  un  brun- 
marron  ,  quelques-unes  d'elles  ter- 
minées par  un  appendice  pédicule, 
formant  une  petite  rame  allongée; 
rectrices  noires  ,  les  quatre  intermé- 
diaires dépassant  de  beaucoup  les 
autres  par  une  courbure  élégante; 
bec  bleuâtre;  point  de  plaqLie  fron- 
tale; pieds  verts;  épine  humérale 
moyenne  et  de  couleur  de  corne. 
Taille ,  dix-huit  à  vingt  pouces.  Les 
jeunes  ont  le  sommet  de  la  tête  d'uu 
brun  foncé;  un  sourcil  blanc  ,  puis 
une  ligne  qui  borde  le  cou  et  des^- 
cend  jusqu'à  l'épaule;  cette  ligne  est 
blanche,  lisérée  de  brun,  et  dégénère 

4 


;>o 


JAC 


en  jaunàtio;  les  parties  supérieures 
brunes  ;  la  gorge  et  le  ventre  blancs; 
le  milieu  de  la  poitrine  brunâtre  , 
rayé  de  noir  ;  les  grandes  rémiges 
noires,  les  autres  blanches,  les  tiois 
extérieures  ont  les  appendices  pédi- 
cules ;  le  bec  grisâtre;  les  pieds  noi- 
râtres. De  l'archipel  des  Indes. 

Jacana  noir  ,  Parra  nlgra  ,  La  th. 
Parties  supérieuresnoires;  les  inférieu- 
res et  les  tectrices  alaires  brunes  ;  ré- 
miges vertes  ,  bordées  de  noirâtre  ; 
lectrices  noires  ;  bec  jaune  ;  mem- 
brane frontale  rouge;  pieds  cendrés. 
Taille,  dix  lignes.  Du  Brésil.  Cette 
espèce,  distinguée  par  plusieurs  au- 
teurs ,  paraît  n'être  qu'une  variété 
du  Jacana  commun. 

Jacana  Peca  ,  Parra  Brasiliensis  , 
Lath.  Tout  le  plumage  d'un  vert 
obscur,  avec  les  ailes  brunes;  rectri- 
ces  d'un  noir  verdâtre  ;  bec  jaune; 
point  de  plaque  frontale  ;  pieds  d'un 
gris  verdâtre  ;  épine  humérale  droite, 
très-pointue  et  jaune.  Taille,  onze 
pouces.  De  l'Amérique  méridionale. 

Jacana  Thégel  ,  Parra  Chilensis , 
Lath.  Parties  supérieures  d'un  brun 
violet  ;  tête,  gorge  et  portion  de  la 
poitrine  noires;  rémiges  et  rectrices 
d'un  brun  noirâtre;  ventre  blanc; 
bec  très-long,  noirâtre  ;  plaque  fron- 
tale épaisse,  charnue  ,  divisée  en 
deux  lobes  rouges;  pieds  d'un  noir 
verdâtre  ;  doigts  médiocrement  longs; 
épine  humérale  grande  et  jaune. 
Taille  ,  douze  pouces.  De  l'Amérique 
méridionale.  Il  paraît  que  c'est  cette 
espèce  d'un  naturel  criard  et  querel- 
leur qui  a  fait  penser  que  toutes  les 
autres  partageaient  les  mêmes  habi- 
tudes. Molina  ,  qui  a  observé  ces  Oi- 
seaux pendant  son  séjour  au  Chili, 
dit  que  jamais  ils  ne  quittent  les  prai- 
ries voisines  des  savanes  notées , 
qu'ils  y  sont  constamment  appariés, 
qu'ils  ne  témoignent  pas  une  grande 
défiance,  si  ce  n'est  lorsqu'on  cherche 
à  s'emparer  de  leurs  nids;  alors  ils 
entrent  en  fureur,  se  jettent  sur  l'a- 
grcs'-pur  et  défendent  leur  progéni- 
ture avec  un  courage  extraordinai- 
re. Leur  ponte  est  de  quatre  œufs 
fauves,  picotés  de  noir. 


JAC 

Jacana  VEUT,  Parra  viriilis ,  Lath, 
Parties  supérieui'es  d'un  vert  noirâ- 
tre ;  tête  ,  goi  ge  ,  cou  ,  poitrine  ,  ré- 
miges et  rectrices  noirâtres,  irisés  en 
violet;  base  du  bec  rouge  ,  l'extrémi- 
té jaune;  plaque  frontale  ronde  et 
bleue;  pieds  verdâtres  ;  épine  humé- 
rale petite  et  grise.  Tadle  ,  douze 
pouces.  (DR..Z.) 

JACAPA.  Raniphocelus.oïs.  Espèce 
du  genre  Tangara  ,  dont  Vieillot  a 
fait  le  type  d'un  genre  particulier.  P^. 
Tangatia.  (DR..Z.) 

JAGAPANl.  OTS.  Le  Japacani  de 
Marcgraafl",  espèce  du  genre  Trou-r 
piale.  f^.  ce  mot.  (dr..z.) 

*  JACAPAS.  OIS.  Dénomination 
donnée  par  Desmarest  à  sa  troisième 
division  des  Tangaras.  (dr..z.) 

*  JACAPE.  BOT.  PIIAN.  La  Grami- 
née  du  Brésil  et  de  Saint-Domingue 
désignée  sous  ce  nom  par  Marcgraafl' 
et  par  Nicolson,  n'est  pas  déterminée. 

JACAPU.  OIS.  (  Marcgraaff.)  S;yn. 
de  Jacapa.   P^.  ce  mot.  (u.) 

JACAl'UCAYA. BOT. phan.  (Marc- 
graafF.  )  Espèce  brésilienne  du  genre 
Lecythis.  (b-.) 

JACARAou  JACARE.  rept.saub. 
(  Marcgraaft'.  )  Nom  de  pays  du  Caï- 
man à  lunette.  T'.  CiiocoDii,E.     (b.) 

JACARANDA.  Jacaranda.  bot. 
PiiAX.  Genre  établi  par  Jussieu  [Ge/t. 
P/a/-!/.)dans  la  famille  des  Blgnonia- 
cées  et  qui  offre  pour  caractères  :  un 
calice  monosépale  campanule  ,  à  cinq 
dents;  une  corolle  monopétale,  tu- 
bule;ise  ,  inl'undibuliforme  ou  sub- 
campanulée  ,  ayant  son  limbe  à  cinq 
lobes  inégaux  ,  disposés  en  deux  lè- 
vres; quatre  étamines  inégales  et  di- 
dynames  ,  avec  le  rudiment  d'une 
cinquième  avortée  ;  un  style  terminé 
par  un  stigmate  formé  de  deux  la- 
melles rapprochées.  Le  fruit  est  une 
capsule  allongée,  comprimée,  li- 
gneuse ,  à  deux  loges  et  à  deux  val- 
ves ,  portant  chacune  la  moitié  de  la 
cloison  sur  le  milieu  de  leur  face  in- 
terne. Les  graines  sont  striées,  bor- 


JAC 

liées  d'une  aile  membranciise.  Ce 
genre  a  été  formé  aux  dépens  du  gen- 
re Bignonia,  dont  il  diffère  surtout 
j>ar  le  mode  de  déhisceiice  et  la  forme 
de  sa  capsule  ,  qui  est  ;dlongcc,  sili- 
quifonne,  avec  la  cloison  oppo.^ée 
«ux  valves,  tandis  quelle  leur  est  pa- 
rallèle dans  les  vorilablcs  espèces  de 
Bignoues.  Au  genre  Jacaranda  se 
rapportent  li  s  Bignonia  cœnilea  et  B. 
Jacaranda,  1j.,  amsi  que  trois  espèces 
nouvelles,  cioissant  également  eu 
Amérique  ,  savoir  :  Jacaranda  aciiii- 
folia  et  J.  ublttsifolia  de  Kunlh  {in 
Humb.  ?iov.  Gcn.  ,  3  ,  p.  i45) ,  et  J. 
rhunibifulia  de  Meyer  [JL  Esseqiieb  ) 
Ce  sont  toutes  de  grands  et  beauï  Ar- 
bres, ayant  le  port  des  JUiniosa ,  des 
feuillus  oppu?ées,  pinnécs,  et  dont  les 
fleurs  ,  en  général  violettes ,  sont 
aTjillaires  ou  lermiuales,  quelquefois 
disposées  en  panicules.  (a.  «) 

'  JACARATIA.  BOT.  PHAN.  l.cs 
liges  desséchéei  du  Cacte  hrcsilieu 
flésigné  sous  ce  nom  parPison,  ser- 
vent de  flambeau  aux  naturels  pon- 
dant leurs  voyages.  L'c;pèce  n'en  est 
pas  déterminée.  (13.) 

JACARD.  jiAM.  (Belon.)  Syu.  de 
Chacal.  T'.  Chjex.  (b.) 

*  JACARE.  BEPT.  SAUR.  F^.  Jaca- 
RA.  Le  nom  de  Jacare  est  aussi  don- 
né dans  l'Inde  au  Gavial  ,  sans  qu'on 
sache  de  quel  pays  ce  nom  est  origi- 
naire ,  s'il  est  passé  d'Asie  eu  Améri- 
que ou  d'Amérique  en  Asie.         (b.) 

JACARINI.  OIS.  Espèce  du  genre 
Gros-Bec.  f^.  ce  mot.  (b.} 

JACCHUS.  MAM  r.  Ouistiti. 

JACEE.  Jacea.  bot.  phan.  Tour- 
nefort  fonda  un  genre  Jacea  qui  fut 
adopté  par  Vaillant ,  mais  que  Linné 
réunit  aux  Centaurea.  Jnssieu,  for- 
mant de  nouvelles  coupes  dans  ce 
dernier  genre,  rétablit  le  Jacea  ,  n>ais 
il  en  élimina  une  espèce  fort  remar- 
quable (/.  pratensis)  qu'il  relégua 
parmi  les  Rhaponticum.  Enfin  plu- 
sieurs auteurs  adoptèrent  la  sépara- 
tion des  Jacées  d'avec  les  Centaurées; 
mais  ces  auteurs  n'ont  ni  bien  carac- 
térisé ni  bien  composé  les   groupes 


JAC  -.1 

qu'ils  ont  proposés.  Du  moins  tel  est 
le  sentiment  de  Cassini  qui  fait  re- 
marquerquelecaraclère  essenîiel  des 
Jacées  réside  dans  la  structure  de 
l'appendice  des  folioles  intermédiai- 
res de  1  iuvolucre,  lequel  n'est  point 
spinesceul  au  sommet,  ni  décuirenl 
sur  le  bord  de  la  foliole.  Il  f> joule  que 
le  Jacea  diffère  du  Cyanim  par  le  style 
dont  les  branches  stiguïaliques  sont 
plus  ou  moins  soudées,  tandis  qu'el- 
les sont  complitcmcul  libres  jusqu'à 
la  base  dans  les  Cjanus.  Le  genre 
Jacea  qui  doit  icnferm^r  le  Centaurea 
pratensis  éloigne  mal  à  propos  par 
Jussieu  cl  Mœnch,  fait  partie  de  la 
tribu  des  Centaurées  de  De  Candolle 
etCassini.  Il  en  a  été  f<iit  mention  à 
l'article  Centaurée  de  ce  Diction- 
naire, oii  tous  les  groupes  formés  aux 
dépens  de  ce  genre  vaste  et  Irès-na- 
tu!  el  sont  considérés  comme  de  si-n- 
ples  sections. 

La  Violette  a  quelquefois  été  nom- 
mée Jacée  de  printemps;  le  Ljchnis 
dioica,  Jacée  des  jardiniers,  et  le 
Serratula  tinctoria,  Jacée  des  bois. 

(G..N.) 

JACINTHE.  Hyacinthus.  bot. 
PHAN.  Ce  genre  ,  de  la  famille  des 
Liliacées  ou  Aspho  lélées  ,  et  (îe 
l'Hexandrie  Rlonogynie  ,  L.  ,  se 
compose  d'un  grand  nombre  d'es- 
pèces qui  toutes  sont  des  Plantes  à  ra- 
cine bulbeuse  tuniquée  ,  ayant  tou- 
les  les  feuilles  radicales  étroites  ,  les 
fleurs  disposées  en  épi  à  la  partie  su- 
périeure de  la  hampe.  Chaque  fleur 
se  compose  d'un  calice  tnbuleux,  un 
peu  renflé  vers  sa  partie  inférieure, 
ayant  son  limbe  évasé ,  à  six  divisions 
recourbées  et  égales.  Les  étamines 
sont  au  nombre  de  six  ,  incluses  , 
attachées  à  la  paroi  interne  du  calice; 
leurs  filets  sont  très-courts;  les  an- 
thères introrse-i,  allongées  et  à  deux 
loges.  L'ovaire  est  libre,  sessile,  ovoï- 
de ou  globuleux  ,  à  six  côtes  ,  à  trois 
loges  contenant  chacune  environ 
huit  ovules  attachés  sur  deux  ran- 
gties  longitudinales  à  l'angle  inter- 
ne. Le  style  est  d  une  longueur  va- 
riable ,  à  trois  angles  obtus  ,  terminé 
par  un  stigmate  à  trois  lobes.  Le  fruit 


0  2  .TAC 

est  une  capsule  ordinairement  trian- 
gulaire, quelquefois  déprimtïe  vers 
son  centre  ,  oiliant  trois  loges  et  plu- 
sieurs graines  dans  chacune  d'elles. 
Elle  s'ou%'ie  en  trois  valves  septitères 
sur  le  milieu  de  leur  lace  interne.  Les 
graines  sont  ovoïdes  ou  globuleuses  , 
offrant  quelquefois  à  leur  point  d'at- 
tache un  renflement  caronculiforme  ; 
elles  contiennent  fous  un  tégument 
propre  noirâtre  ,  un  endosperme 
blanc  et  charnu  vers  «la  base  duquel 
se  trouve  un  embryon  dressé  ,  pres- 
que cylindriqji/e. 

Quelques  auteurs  ,  à  l'exemple  de 
Miller,  ont  retiré  du  genre  Jacinthe 
les  espèces  qui  ont  le  calice  globu- 
leux, resserré  à  sa  partie  supéiieure, 
pour  eu  former  le  genre  Muscari  ;  tel- 
les sont  VHjacinthus  Muscari ,  Vil. 
tacemosus ,  VJl.  comosus ,  VH.  bo- 
t/jo/f/esdc  Linné.  /".  Muscari. 

Le  genre  Hyocinthus  est  extrême- 
ment rapproché  par  ses  caractères  et 
par  son   port  du  genre  Scilla.  Mais 
dans  ce  dernier ,   le  calice  est  formé 
de  sis  sépales  ilistincts  les  uns  des  au- 
tres jusqu'àleurbaseet  pinson  moins 
étalés,    tandis    que   dans    les  Jacin- 
thes les  six  sépales  sont  tellement  sou- 
dés que  le  calice  paraît  monosépale. 
La  plupart  des  espèces  de  Jacinthes 
sont  des  Plantes  d'agrément.  Mais  , 
parmi  toutes   ces  esj'èces,  il   en   est 
une  surtout  qui  est  cultivée  en  abon- 
dance,  c'est  la  Jacinthe  des  Jardi- 
niers. Nous  allons  d'abord  la  décrire 
à  son  état  naturel  de  simplicité  ,  après 
quoi  nous  ferons  connaître  quelques- 
unes  de  sesprincipales  variétés  et  son 
ntode  de  culture  et  de  mviltiplication. 
Jacinthe  d'Orient  ,  Hyaclnihus 
Oiiertlalis,  L.  Vulgairement  Jacinthe 
des  Jardiniers.  Celle  belle  espèce  est 
originaire  d'Orient  et  de  l'Asie -Mi- 
neure ;  mais  au.jourd'hui  elle  est  en 
quelque  sorte  natiralisée  dans  toutes 
les  parties  de  l'Europe  oii  l'on  s'oc- 
cupe de   la  CLiliuie  des   (leurs.   Son 
bulbe  est  simple,  ovoïde ,  formé  de 
tuniques  emboîtées  les  unes  dans  les 
autres  ,  et  recouvertes  extérieurement 
d'écaillés    sèches   d'un  gris  violaeé. 
Du  plateau  ou  de  la  couronne  sur  la- 


JAC 

quelle  lebuibe  est  assis  à  sa  partie  In- 
férieure naît  une  racine  composée  de 
fibres  cylindriques,  simples  et  blan- 
clics.  Les  feuilles  sont  les  unes  dres- 
sées ,  les   autres  étalées,   allongées, 
étroites  ,  un  peu  canaliculées  et  poin- 
tues, d"un  vert  agréable.  Du  centre 
de  ce  faisceau  de  feuilles  s  élève  une 
hampe  nue  de  six  à  neuf  pouces  d'é- 
lévation ,  quelquefois  davantage  ,  cy- 
lindiique,  glabre,  terminée  par  un 
épidejolies  fleursbleues  ou  blanches, 
répandant    une   o.Heur   extrêmement 
suave.  A  ces  fleurs  succèdent  des  eap- 
.sules  déprimées,  à  trois  angles  très- 
saillans  et  obtus,  s'ouvrant  en   trois 
valves  ctcontenant  des  grainesglobu- 
leiisesqui  oflient  chacune  une  caron- 
cule très-saillante  à  leur  point  d'atta- 
che. C'est  l'espèce  que  nous  venons 
de  décrire  qui ,  transpoitée  il  y  a  plus 
de  deux  siècles  dans  les  jardins  de  la 
Hollande  ,.  et  particulièrement  dans 
ceux  de  Harlem  ,  a  fourni  à  la  lon- 
gue ,  par  les  soins  du  cultivateur,  ces 
innombiables  variétés   à  fleurs  sim- 
ples et  doubles  dont  le  nombre  s'élè- 
ve aujourd'hui  au-flelà  de  deux  mil- 
le.  Aujourd'hui   le  goiit  des  Jacin- 
thes, de  même  que  celui  des  Tulipes  , 
n'est  plus  aussi  généralement  répan- 
du qu'autrefois  ,  surtout  eu  France. 
Il   fut  un  temps  oii  les  amateurs  de 
Jacinthes   pavaient  jusqu'à  deux   et 
tiois  mille    francs   un    seul   oignon 
d'une  variété  nouvelle.  Dans  les  pre- 
miers  temps  oii   la  culture  de  celle 
belle  iàliacée  comineuc  I  à  s'introdui- 
re en  Hollande,   on   ne  recherchait 
que  les  variétés  à  (leurs  simples;  cel- 
les à  fleiu'S  doubles  étaient  considé- 
rées comme  des  monsiruosilés  et  sans 
nulle  valeur.  Plus  tard,  le  goût  des 
amateurs  changea    entièrement,    et 
l'on  n'altaclfa  plus  de  valeur  qu'à  cel- 
les dont  les   tleurs  étaient  bien  plei- 
nes. Pour  qu'une  Jacinthe  ail  encore 
du  prix,  il  faut  qu'elle  soit  non-seu- 
lement grande  et  bien  pleine  ,  mais  il 
faut  qu'elle  soit  bien  r('g   lièie  ,  c'est- 
à-dire  que  ses  divisions  soient  égales 
et  recourbées  en    dehors.    Elle    ac- 
querra une  valeur  plus  grande  en- 
core si  le  cœur  est  d'une  couleur  dif- 


JAC 

féiente  de  celle  des  divisiotii  externes. 
Ou  peut  établir  trois  classes  parmi 
les  nombreuses  variétés  de  Jacinthes  : 
celles  à  [leurs  enlièiemont  simples, 
celles  qui  sont  doubles  et  entiii  celles 
qui  boul  pleines.  I^cs  deux  prl'inières 
classes  se  niulliplieut  de  cayeux  cl  de 
graines,  les  dcinièies  seulement  par 
le  moyen  des  cayeux,  paice  que  leurs 
ileuis  sont  (outà-fail  stériles.  C  est 
parie  mo\en  des  graines  que  les  lle\i- 
risles  hollandais  obtiennent  chaque 
année  un  grand  nombie  de  variétés 
nouvelles;  parles  cayeux,  au  contrai- 
re, ils  piopagent  et  conservent  les 
variétés  déjà  connues.  Dans  une  ex- 
cellente histoire  des  Jaciulhes  publiée 
à  Amsterdam  en  1768,  l'auteur  cite 
plus  de  dix-huit  cents  variétés  qui 
toutes  ont  un  nom  particulier.  On 
conçoit  que  depuis  celte  époque  le 
nombie  s  en  est  encore  de  beaucoup 
augmenté. 

La  culture  de.^  Jacinthes  ,  bien  que 
ces  Hantes  soient  assez  rustiques, 
exige  des  soins  |iarticuliers,  surtout  à 
cause  de  leur  tlor.uson  très-précoce. 
En  efTet ,  sous  le  climat  de  Paris  il 
n'est  pas  rare  de  voir  les  Jacinthes 
fleurir  dès  la  fm  de  mars  ou  dans  les 
premiers  jours  d'avril.  Les  Jacinthes 
se  pLinlent  ordinairement  en  plan- 
ches de  trois  pieds  environ  de  lar- 
geiu"  sur  une  longueur  vaiiable,  sui- 
vant le  nombre  que  1  on  en  possède. 
Chaque  planche  doit  être  creusée  à 
uneprofondeiu'  de  dix  pouces  et  rem- 
plie d'une  teric  pai  liculière  qui  est 
un  mélange  de  fumier  de  Vache  et 
de  sable  de  Bruyère.  On  unit  bien 
cette  terre  et  l'on  y  trace  des  lignes 
longitudinales  et  tiansversales  ,  éloi- 
gnées les  unes  des  autres  de  six  pou- 
ces ;  on  enfonce  un  oignon  à  chaque 
point  dintei  section  ,  api  es  quoi  on 
recouvie  le  tout  d'une  nouvelle  cou- 
che de  terre  préparée  de  tiois  à  qua- 
tre pouces  d  épaisseur  que  l'on  sou- 
tient sur  les  côtés  avec  des  tringles 
de  bois.  Ce  travad  doit  se  faire  vers 
le  milieu  de  septembre  ou  le  com- 
meucemenl  d'octobre.  La  Plante  doit 
être  ensuiie  lecouverte  avec  des  co- 
quilles dH'.iîtres  piiées,  si  l'on  peut 


JAC  5:, 

s'en  piocurer.  Lorsqu'on  craint  de 
trop  lorles  gelées  pendant  l'iiiver,  on 
recouvre  les  oignons  d'un  lit  de  paille 
sèche.  Quand  au  printemps  les  Jacin- 
thes commencent  à  fleurir,  elles  exi- 
gent de  nouveaux  soins.  Les  ama- 
teurs sont  d::ns  l'ha[)itude  de  recou- 
vrir chaque  planche  d'une  sorte  de 
petite  tente  qui  lis  gar-intit  à  la  fois 
et  de  la  neige  et  du  soleil  ,  qui  hâte 
trop  le  développement  des  fleurs, 
(jeux  qui  n'out  pas  de  lente  se  ser- 
vent de  paillassons  soutenus  sur  des 
traverses  de  bois  et  qui  remplissent  à 
peu  près  le  même  objet.  Il  faut  néan- 
moins avoir  soin  de  ne  pas  les  laisser 
couveites  trop  long  temps,  afin  que 
les  tiges  ne  s'allongent  pas  trop  par 
suite  duncsorledetiolcmenl.  La  lige 
d'un  grand  nomlire  de  variétés  de- 
mande à  être  soutenue  avec  un  petit 
tuteur  de  bois,  à  cause  du  poids  des 
fleurs  qui  lu  terminent.  Ouand  les 
fleurs  sont  passées,  on  attend  que  la 
tige  et  les  feuilleJ!  jaunissent  et  se  fa- 
nent, avant  de  retirer  les  oignons  de 
terre.  Pour  cela  on  doit  choisir  un 
beau  jour.  On  peut,  si  le  temps  est 
bien  sur ,  les  laisser  à  terre  pendant 
une  quinzaine  de  jours  ,  afin  qu'ils 
achèvent  de  bien  mûrir.  On  les  ren- 
tre ensuite  et  on  les  [)|acc  sur  des  ta- 
bletle^.  Qi.and  ils  sont  bien  secs ,  on 
les  épluche,  c'est-à-dire  que  l'on  ôte 
les  feuilles  et  les  racines  desséchées  , 
on  détache  les  cayeux  que  l'on  met  de 
côté.  Après  quoi  on  replace  de  nou- 
veau les  oignons  sur  des  planches 
jusqu'à  l'époque  oii  l'on  doit  les  re- 
planter. Il  y  a  des  variétés  dont  îles 
oignons  durent  ainsi  vingt  et  même 
vingt-cinq  ans.  Ce  sont  particulière- 
ment celles  qui  ne  poussent  que  deux 
ou  un  très-petit  nombre  de  fouilles 
chaque  année. 

Parmi  les  espèces  indigènes  ,  nous 
signalerons  les  suivantes  : 

Jacinthe  des  uois ,  Hyacinthus 
non  scriptus,  L.,  Sc///a  nalans,  D.  C, 
FI.  Fr.  Celle  espèce  est  excessive- 
ment commune  dans  quelques  bois, 
au  printemps.  Son  bulbe  est  petit, 
globuleux;  ses  feuilles  linéaires;  sa 
hampe,    haute  d'enyaon   un  pied, 


})orle  un  tipide  Heurs  d'un  iieau  bleu 
(le  ciel  et  renversées.  C'est  à  tort 
qu'elle  a  été  placée  par  quelques  au- 
teurs dans  le  genre  Scilla. 

Jacinthe  de  Rome  ,  Hyacinthus 
romanijs ,  L.  Ce(te  espèce  croît  en 
abondance  dans  les  cliamps  incultes 
de  lu  cainpar^ne  de  Piome  où  nous 
lavons  recueillie  en  fleurs  vers  la  fin 
de  mars;  elle  vient  également  dans 
le  raidi  de  la  France.  Son  bulbe  est 
très-gros;  ses  feuilles  sont  linéaires  , 
étroites;  ses  fleuisd  une  teinte  grise, 
sombre,  forment  un  épi  très-serré 
à  la  partie  supérieure  de  la  hampe. 

Jacinthe  tardive,  Hyacinthus 
serotinus  ,  L.  Cette  espèce  ressemble 
à  la  précédente  par  la  couleur  sombre 
de  ses  fleurs.  Ses  feuilles  sont  plus 
élsoiles  et  comme  canaliculées;  ses 
fleurs  forment  un  long  épi  unilatéral, 
les  trois  lobes  externes  du  calice  soîit 
recourbés  en  dehors.  Elle  croît  dans 
le  midi  de  la  France  et  la.  Baibarie  ; 
Bory  de  Saint- Vincent  l'a  retrouvée 
en  Andalousie  ,  surtout  dans  les  dé- 
tritus schisteux  de  la  Sierra-Aloréna. 

On  a  beaucoup  discuté  pour  sa  voir 
si  l'Hiaciulhe  des  anciens  était  une 
espèce  du  genre  auquel  Linné  appli- 
qua ce  nom.  On  sait  en  effet  que  ce  nom 
était  célèbre  dans  les  fables  mytholo- 
giques des  Grecs  et  des  Romains. 
Apollon  ,  jouant  au  disque  avec  le 
jeune  et  bel  Hyacinthe,  son  favori, 
le  frappe  involontairement  à  la  tête 
d'un  coup  auquel  il  succombe.  Dé- 
sespéré, le  dieu  change  en  fleuis  les 
gouttes  de  sang  d>'  son  ami  et  leur 
donne  le  nom  d  Hyacinthe.  Les  poè- 
tes qui  nous  ont  transrais  cette  fa- 
ble n'ayant  pas  donné  de  description 
de  la  Plante  qu'ils  nommaient  Hya- 
ciiithe  ,  les  botanistes  modernes  ont 
beaucoup  varié  sur  ce  sujet.  Ainsi, 
les  uns  ,  tel  que  Linné  ,  ont  cru  que 
l'Hyacinthe  étnit  la  Dalp/iinium  yJja- 
cis,  parce  que,  suivant  Ovide,  on 
lisait  les  mots  ai  ai  sur  les  fleurs 
de  l'Hyacinthe  ,  rappelant  les  cris 
plaintifsque  poussa  le  mourant.  Sau- 
maisc  ,  Sprengel  et  Sibthorp  pen- 
sent que  c'est  le  Glayeul  ,  Gladiu~ 
/us  communis.  D'autres,   et  en   plus 


JAC 

grand  nombre,  cioient  que  l'Hya- 
cinthe des  anciens  est  le  Liliuin 
J^lartagon  de  Linné,  parce  que  cette 
Plante  présente  dans  la  couleur  de 
ses  fleui  s,  dans  les  lignes  qu'elles  of- 
frent, beaucoup  de  ressemblance  avec 
ce  que  les  anciens  nous  ont  trans- 
mis sur  leur  Hyacinthe.  Mais  ou 
conçoit  qu'une  pareille  question  ne 
saurait  être  résolue  d'une  manière 
poitive  et  incontestable  ,  et  tel  est  le 
vague  qui  règne  sur  ce  sujetque,  quel- 
le que  soit  l'opinion  qu'on  adopte, 
on  ne  manquera  nid'argumens  pour 
la  défendre ,  ni  de  raisons  pour  l'at- 
îaquer. 

Le  nom  de  Jacinthe  a  été  étendu, 
par  les  jardiniers,  à  la  Tubéreuse,  à 
plusieurs  Scilles  ,  à  une  Ornithogale , 
ainsi  qu'à    une  variété  de   Prunes. 

(A.H.; 

JACKA.  BOT.  PHAN.  /^.  Jac. 

JACKAASHAPUCK.  bot.  phan. 
Selon  Valmon  de  Bomare  ,  les  Amé- 
ricains du  Canada  donnent  ce  nom  à 
l'Airelle  dont  ils  fument  la  feuille  en 
guise  de  Tabac.  (b.) 

JACKANAPER.  mam.  Ce  nom  dé- 
signe dans  quelques  anciens  voya- 
geurs qui  ont  parlé  des  îles  du  cap 
Vert  ,  le  Simin  sabœa  ,  espèce  du 
genre  Guenon.  F .  ce  mot.  (B.) 

JACKIE.  REPT.  BATR.  Espèce  du 
genre  Grenouille   P^.  ce  mot.        (b.) 

*  JACKIE.  Jackia.  bot.  phan. 
Genre  de  la  famille  des  Piubiacées  , 
et  de  la  Pentandrie  Monogynie,  L., 
ét:ibli  par  Wallich  (//.  Ind.  2 ,  p. 
521  )  qui  lui  attribue  les  caractè- 
res suivans  :  calice  adhérent  avec  l'o- 
vaire infère,  à  limbe  unilatéral  trifi- 
de;  corolle  monopétale  infundibuli- 
foruîc,  à  tube  filiforme,  à  limbe  cam- 
panule ,  à  cinq  lobes  ;  anthères  fili- 
formes setsiles  et  incluses;  style  très- 
long  terminé  par  un  stigmate  bilobé. 
Capsule  couronnée  par  le  limbe  du 
calice  unilatéral  et  développé;  à  une 
seule  loge  contenant  une  seule  grai- 
ne. Ce  genre  ne  se  compose  encore 
que  d'une  seule  espèce,  /cc>(7a  o/naia, 
loc.  cit.,  grand  Arbre  tiès-toufFu  et 


JAC 

lamilië  qui  croît  aux  environs  de 
Singapore  dans  l'Iude  ;  ses  feuilles 
sont  opposées  et  presque  décussées  , 
obovales  ,  elliptiques  ,  ncuminées  , 
courtemeul  pctiolées;  les  fleurs  for- 
ment de  grandes  panicules  axillaires 
opposées  et  peudanles.  (a.  b.) 

JAGKOU.  OIS.  (Dampier.)  Et  non 
Jacion.  Syu.  d'Ara  rouge.  /'.  Ara. 

(B.) 

JAGKSONIE.  Jacksonia.  bot. 
PHAN.  Genre  de  la  famille  des  Légu- 
mineuses et  de  la  Décandrie  Mono- 
gynie,  L.,  établi  par  R.  Brown  [Ilort. 
Kew.  ,  a*"  édit. ,  vol.  5,  p.  12)  qui  l'a 
ainsi  caractérisé  :  calice  à  cinq  divi- 
sions profondes  et  presque  égales  ;  co- 
rolle papilioniicée  dont  les  pétales 
sont  caducs,  ainsi  que  les  étamines 
qui  ont  leurs  filets  libres  ;  ovaire  à 
deux  ovules,  sin monté  d'un  style  su- 
bulé  et  d'un  stigmate  simple.  Le 
fruit  est  un  légume  un  peu  renflé , 
ové  ou  obloug  ,  à  valves  pubcscentes 
inférieurement;  graines  dépourvues 
d'arilles  calleux  [Strophiolœ).  Ge  gen- 
re a  d'abord  été  constitué  sur  une 
Plante  que  Labillardière  {Nov.-IluU. 
Spec.,\,-ç  107,  t.  I  56)avaitdécrite  et 
figurée  sous  le  nom  de  Guinphulobium 
spinosu/n.  Outre  cette  espèce,  Brown 
en  a  publié  une  autre  sou^  le  nom  de 
Jacksonia  scopaiia.  De  Gandolle 
{Prodrom.  Syst.  Eegii  T-'eg.  T.  11, 
p.  107)  vient  d'augmenter  ce  genre 
de  trois  espèces,  savoir  :  J.  horrida  , 
nouvelle  espèce  ;  J.  furceliatu  ou 
Gomp/inlubhtm  farcellatiim  ^  Bon  pi. 
[Nov. ,  5o  ,  t.  1 1  ) ,  et  J.  reliciilala  ou 
Daviesia  reticitlala  de  Smith  [Trans. 
Linn.  Soc,  9,p,  25ô).  Les  Jacksonies 
sont  des  Arbiisseaux  particuliers  à 
la  INouvelle-Hollande  ,  presque  dé- 

fiourvus  de  feuilles  lorsqu'ils  ont  pris 
eur accroissement  .ayant leurs  bran- 
ches souvent  augideuses,  et  les  ra- 
rauscules  foliiformes.  Leurs  fleurs 
sont  jaunes.  (g..n.) 

JAGO.  ois.  Nom  vulgairement 
donné  à  la  plupart  des  Perroquets 
réduits  en  domesticité.  (b.) 

JACOBiEA.  BOT.  THAN.  f^.  Jaco- 

BÉE. 


JAG  55 

JAGOB^ASTRUM.  bot.  tiian, 
Ayant  subdiviséle  genre  Jacobœaàc 
Tourncfort,  Vaillant  donna  le  nom 
de  Jacèbœastruni  au  groupe  dont  les 
espèces  étaient  pourvues  d'r.n  iuvo- 
lucre  simple,  de  fleurs  mâles  el  de 
Weml-fleurons  femelles.  Gomme  ce 
nom  était  contraire  aux  règles  impo- 
sées par  Linné  dans  sa  Philosophie 
botanique,  il  le  changea  en  celui  A'O- 
ikonna.  P'.  ce  mot.  (g.n.) 

JAGOBiEOIDES.  bot.  piian.  Ce 
nom  avait  été  donné  [)ar  Vaillant  à 
l'un  des  genres  qu'il  avait  formé.-,  aux 
dépens  du  Jacobœa  de  Tourncfort. 
Linné  le  changea  en  celui  de  Ci/iera- 
ria.    V.   GlNlÉRAIHE.  (g..n.) 

JAGOBKE.  Jacobœa.  bot.  piian. 
Sous  ce  nom  Tournefort  distinguait 
des  Senecio  les  espèces  dont  les  demi- 
fleurous  marginaux  étaient  très- ap- 
parens ,  mais  il  y  confondait  plu- 
sieurs Gorymbifères  dont  on  a  fait  de- 
puis les  genres  Cineraiia  et  Othonna. 
Vaillant  subdivisant  le  Jacobœa  de 
Tournefort ,  sépara  ces  deux  derniers 
sous  les  noms  ue  Jacubœoides  et  de 
Jacobœastritrn  qui  n'ont  point  été  ad- 
mis vu  leur  désinence  contraire  aux 
règles  delà  glossologle  botanique.  Le 
caractère  Cisentiel  An  Jacobœa  ne  pa- 
rut point  aïsez  important  à  Linné 
pour  être  employé  comme  généiiquej 
en  conséquence  ce  genre  ne  devint 
plus  à  ses  yeux  qu'une  section  du 
Senecio.  La  plupart  des  auteurs  se 
sont  rangés  à  l'avis  de  Linné  ,  et  avec 
d'autant  plus  de  raison  qu'il  deve- 
nait fort  difficile  de  connaître  les  li- 
mites du  Jacobœa.  Eu  eft'et,  ceux  qui 
ont  admis  ce  genre  s'accordent  très- 
peu  sur  sa  composition.  Vaillant  eu 
avait  séparé  sous  le  nom  de  Solidago 
les  espèces  à  feuilles  entières  ;  celles- 
ci  lui  furent  réunies  par  Adanson, 
auxquelles  il  adjoignit  les  Plantes 
formant  le  Jacc^œoides  ou  Cineraiia 
de  Linné.  Gaertner  ,  en  excluant  ces 
dernières ,  s'est conforméàpeuprèsau 
sentiment  de  Vaillant.  Necker  ima- 
gina inutilement  le  nouveau  mot  de 
Senecio  pour  désigner  le  groupe  en 
question.  Les  genres  Senecio  et  Jaco- 


56  5AG 

bœa  de  Mœnch  sont  distingués  com- 
me ils  l'étaient  par  ïoiiriiefoi  t ,  mais 
ce  botaniste  a  créé  en  outre  sur  le 
Senecio  cernuus ,  L.  ,  un  genre  Cras- 
socephttlum  ,  L.,  qui  n'a  pas  été  adop- 
té. Enfin,  comme  pour  augmenter  la 
confusion,  Tlumbcrg  a  changé  les 
anciens  noms,  donnant  au  Jacubœa 
celui  de  Senecio  et  au  Senecîo  celui 
de  J'acobœa.  Cet  exposé  sommaire 
des  versatilités  des  auteurs  louchant 
le  genre  Jcco^œa  ne  nous  seinble  p^is 
inutile;  il  doit  prémunir  contre  les 
innovations  faites  d'une  manière  in- 
considérée ou  par  un  système  de  sub- 
division qui  tend  de  plus  en  plus  à 
rompre  certains  groupes  très-natu- 
rels, quoique  ceux-ci  présentent  de 
légères  modifications  dans  la  struc- 
ture de  leurs  divers  organes.  Il  nous 
semide  donc  plus  convenable  aux' 
intérêts  de  la  science  d  en  revenir, 
relativement  au  Jacubœa,  aux  idées 
(ie  Linné  ,  c'est-à-dire  de  ne  point 
le  séparer  complètement  du  Sene- 
cio. C'est  ce  qu'a  fût  H.  Cassinl 
qui  ne  l'admet  q-,ie  comme  un  simple 
sous- genre  ;  néanmoins  il  en  a  tracé 
des  caractères  tellement  circonstan- 
ciés qu'on  serait  disposé  à  lui  donner 
une  grande  importance.  C'està  l'arti- 
cle Senkçon  que  nous  donnerons 
ceux  qui  seront  nécessaires  pour  dis- 
tinguer ce  sous  genre. 

On  a  quelquefois  appelé  JacobÉe 
MARITIME  le  Cineraria  maritinia,  L. 

(G..N.) 

"*■  JACOBEl'lS.  Jacobeœ.  r.OT.  piian. 
Dans  ses  Fa.'uilles  naturelles  des  Plan- 
tes ,  Adanson  donnait  ce  nom  à  l'une 
des  dix  sections  suivant  lesquelles  il 
partageait  les  Composées;  mais  la 
manière  artificielle  dont  il  !'a  carac- 
térisée, et  l'exclusion  du  genre  iS'e//e- 
cio  si  étroitement  lié  avec  le  Jacubœa 
que  Linné  les  a  réunis,  ont  empê- 
ché d'admettre  la  tribu  formée  par 
Adanson.  • 

Le  nom  de  Jacubece  a  été  récem- 
ment donné  par  Kuntli  {Nui^.  Gêner, 
et  Spec.  Plant,  œquinucl.  T.  iv,  p. 
a  54)  à  la  quatrième  section  qu'il  a 
Établie  dans  les  Synanthérées  de  l'A- 
mérique équinoxiale,  et  qu'il  a  corn- 


JAC 

posée  des  genres  suivans  :  Verdicium^ 

Dumerilia  ,  Kleinia ,  Cacalia ,  Ci/Ici- 
tium  ,  Senecio ,  Cineraria ,  JVerneria  , 
Tagetes  et  Bœbera.   f^.  ces  mots  -et 

Si'NANTHÉRÉES.  (G..N.) 

JACOBIN.  OIS.  Espèce  des  genres 
Corbeau  et  Gièhe.  f"^.  ces  mots.  Ce 
nomest  encore  synonyme  deMorillon, 
espèce  de  Canard.  Ou  a  aussi  appelé 
Jacobin  Huppe  ,  la  femelle  de  l'Ldo- 
Jio ,  espèce  du  genre  Coucou,  y.  ce 
mot.  (b.) 

"  JACOBIN,  BOT.  CRYPT.  Paulet 
appelle  ainsi  un  Champignon  du 
genre  Agaric,  qu  il  nomme  également 
Ventre  brun  et  Ventre  blanc.       (b  ) 

JACOBINE.  OIS.  Espèce  d'Oiseau- 
Mouuhe.  V.  Colibri.  On  a  aussi 
donné  ce  nom  à  la  Corneille  mante- 
lée.  (b.) 

JACODE.  OIS.  Syn.  vulgaire  de 
Draine.  /^.  Merlï:.  (dr..z.) 

*  JACOS.  POIS.  Les  Pois.sons  gros 
comme  des  Veaux  ,  qu'on  pêche  à  la 
Côte-d'Or  en  Guinée,  et  dont  il  est 
question  dans  l'Histoire  des  voyages, 
ne  sont  pas  connus.  (,B.) 

JACOU.  OIS.  ^.Marail  etYACQji. 

JACQUIEPi.  BOT.  PHAN.  Pour  Ja- 
quier. T''.  c?;  mot.  (b.) 

JACQUINIE.  Jacquinia.  bot. 
PHAN.  Ce  nom  imposé  par  Linué  et 
par  Jussieu  à  un  genre  de  la  famille 
des  Sapotées  ,  a  été  donné  postérieu- 
rement par  Mutis  au  genre  Trilix  de 
Linné.  Le  premier  de  ces  genres  doit 
seul  conserver  le  nom  de  Jacquinia  ; 
il  ofîVe  les  caractères  suivans  :  le  ca- 
lice est  monosépale,  persistant,  à  cinq 
lobes  incombans  par  leurs  parties  la- 
térales; la  corolle  est  monopélale, 
subcanipanulée.  Son  limbe  est  à  dix 
lobes,  cinq  alterney  plus  peils,  en 
général  dressés  ,  et  cinq  plus  gi  ands  , 
lélléchisel  externes.  Les  étamines,  au 
nombre  de  cinq,  sont  insérées  à  la 
base  de  la  corolle.  L'ovaire  est  uni- 
loculaire  contenant  un  assez  grand 
uombre  d'ovules  attachés  à  un  tro- 
phosperme  basilaire.  Cet  ovaire  est 
surmonté  d'un  style  très-court  que 


JA.D 

termine  un  stigmate  obtus.  Le  fruit 
est  une  baie  sèche  ,  globuleuse  ,  api- 
culée  à  son  sommet  ,  environnée  à  sa 
base  par  le  calice  persistant  ,  conte- 
nant d'une  à  six  grainns  attachées  à 
sa  base.  Ce  genre  se  compose  de  huit 
espèces  ,  loules  originaires  du  conti- 
nent ou  des  îles  de  l'Amérique  méri- 
dionale. Ce  sont  deij  Arbrisseaux  ou 
des  Arbustes  ,  ayant  leurs  feuilles 
tantôt  éparses  ,  tantôt  opposées  ou 
verticillées  ,  toujours  très -entières. 
Les  fleurs  sont  terminales,  disposées 
en  épis  ou  en  grappes,  rarement  so- 
litaires. Jje  genre  Jacquinia  avait 
été  placé  par  Jiissieu  dans  la  famille 
des  Sapotées.  Mais  aujourd'hui  il 
fait  partie  du  nouveau  groupe  des 
Myrsinées  ou  Ardisiacées.  Il  faut 
en  exclure  le  Jacquinia  venosa  de 
Swailz,  qui  est  une  Plante  de  la  fa- 
mille des  Rubiacées  ,  à  laquelle  Vahl 
a  donné  le  nqm  de  Psycholria  mega- 
lospcrrna.  (a.  R.) 

*  JACUAGANGA.  bot.  i'han. 
(Pisou.)  Syn.    de  Costus.  (b.) 

JACULUS.  MAM.  Nom  scienlitique 
d'une  Gerboise,  f^.  ce  mot.  (a.) 

•  JACULUS.  REPT.  oPH.  J^.  Erix. 

JACDRUTUouJACUTURU.  ois. 
F~.  Chouette  ,  sous- genre  Hiboux. 

(B.) 

JADE.  MIN.  Ce  nom  ne  se  rap- 
porte à  aucune  espèce  minérale  bien 
déterminée  ;  il  a  été  donné  à  des  subs- 
tances très-différentes  ,  telles  que  le 
Feldspath  tenace  ,  la  Prehniie  ,  et  des 
roches  composées  de  Pétrosilex  et  de 
Talc  ,  de  Feldspath  compacte  et  de 
Diallage ,  etc.  Ces  substances  ont  en 
général  des  temtes  vcrdâlres  ou  blan- 
châtres ,  et  à  cause  de  leur  dureté 
elles  suppléent  souvent  à  l'emploi 
des  matières  méialliques  chez  les 
peuples  peu  civilisés.  On  en  distingue 
trois  variétés  principales  : 

Le  Jade  képhrétique  ,  ou  la  INÉ- 
PH«ITE ,  vulgairement  appelé  Jade 
oriental.  Il  paraît  être  un  mélange 
de  Pétrosilex  et  de  matière  tal- 
queuse.  Il  est  très-dur  ,  et  pèse  spé- 
cifiquement 2,95.  Il   fond  en  émail 


JAD  57 

blanc   par    l'action    du   chalumeau, 
Sa  cassure  est  écailleuse,  et  sa  trans- 

f)arence  imite  celle  de  la  cire.  On 
e  travaille  difiicilemenl  ,  et  le  poli 
qu'il  reçoit  a  toujours  quelque  chose 
de  gra->.  Ses  couleurs  sont  le  ver- 
dàlre  ,  l'olivâtre  et  le  blanchâtre. 
Il  nous  vient  de  la  Chine,  sous  la 
forme  d'objets  sculptés  et  travaillés  à 
jour  avec  beaucoup  de  délicatesse.  Il 
est  composé,  suivant  une  analyse  de 
Kaistncr  ,  de  :  Silice  5o,5o  -,  Alumine 
10,00:  Magnésie  3i  ,00  ;  Oxide  de  Fer, 
5,.'io;  Oxide  de  Chrome,  o,o5  ;  Eau  , 
2,76.  Cette  variété  de  Jade  est  du 
nombre  des  substances  miilérales 
qu'on  employait  anciennement  com- 
me aniulelles  ,  c'est*à-dire  que  l'on 
portait  sur  soi  pour  se  soulager  ou 
se  préserver  de  certains  maux.  C'est 
parce  qu'on  la  croyait  propre  à  gué- 
rii'la  colique  néplnétique  qu'on  lui  a 
donné  les  noms  de  Pierre  néphrétique 
et  de  Pierre  divine.  On  trouve  cette 
substance  en  masses  roulées  dans  le 
lit  des  torrens  qui  descendent  de  la 
grande  chaîne  de  l'Himalaya  en  Asie. 
Il  paraît  que  ce  sont  ces  masses  déta- 
chées qui  fournissent  aux  artistes 
chinois  la  plus  grande  partie  du  Jade 
qu'ils  (ravaillent. 

Le  Jade  ascien  ou  axinien,  Bei/s- 
teiii  ,  Wern.,  vulgairement  Pierre  de 
hache.  Très-dur;  à  cassure  écail- 
leuse; couleur  d'un  vert  olivâtre: 
susceptible  de  po'i.  Il  existe  à  Ta- 
vaï-Punama  ,  île  méridionale  de  la 
Nouvelle-Zélande.  11  lire  son  nom 
de  Pierre  de  hache  de  la  forme 
sous  laquelle  les  Sauvages  l'ont  fa^ 
çonné  ,  pour  1  employer  aux  mêmes 
usages  que  nos  haches  et  nos  coins. 
On  lui  a  donné  aus.-.i  les  ntinis  de 
casse-tête  et  de  Pierre  de  la  circon- 
cision. On  trouve  de  ces  Pieries  de 
hache  dans  beaucoup  d'aulies  pays  , 
et  même  en  Europe  :  elles  se  rappor- 
tent à  différentes  espèces  de  roches, 
l'Ophite,  la  Serpentine  ,  etc. 

Le  Jade  de  Saussure  (Voyages 
dans  les  Alpes  ,  n°  1 1 2  et  1 1  3)  ;  Saus- 
surite  ,  Théodore  de  Saussure.  ïrès- 
tenace;  couleur  blanchâtre,  verdâ- 
tre  ou  bleuâtre.   Susceptible  d'allée 


58 


JAG 


ratioa,  comme  le  Feldspath  des  Gra- 
nités. Saussure  enfaisait  une  vaiiété 
du  Jade;  mais  la  plupart  des  miné- 
ralogistes le  réunissent  au  Feldspath 
compacte.  V.  Fxldspath.  C'est  un 
des  principes  coinposans  de  l'Eu- 
photide.  (g.  DEL.) 

JADELLE,  JODELLE  ou  JOU- 
DARDE.  OIS.  Syn.  vulgaires  de  la 
Foulque  Maci'oule.  /^.  Fotjlquk. 

(DR..Z.) 

*  JADEN  ET  LADEN,  bot  phan. 
Syn.  arabes  de  Ciste  ladanifère.  /^. 
Ciste.  (b  ) 

*  JiEGERIE.  Jœgeria.  bot.  phan. 
Genre  de  la  famille  des  Synanthérées, 
Corymbifèies  de  Jussieu,  et  de  la 
Syngénésie  superflue,  L. ,  établi  par 
Kunth(A'op.  Gêner,  et  Spec.  Plant, 
œquin.  T.  iv  ,  p.  277)  qui  l'a  place 
dans  la  tribu  des  Hélisuthécs ,  et  l'a 
ainsi  caractérisé  :  iuvolucre  cauipa- 
nulé  ,  composé  de  cinq  folioles  égales 
dont  lei  bords  sont  roulés  en  dedans  ; 
réceptacle  conique,  couvert  de  pail- 
lettes ;  fleurons  du  disque  tubuleux  , 
nombreux,  bermaphrodites;  ceux  de 
la  circonférence  en  languettes  et  fe- 
melles; akènes  oblongi-cunéiformes, 
dépourvus  d'aigrettes.  C  est  par  ce 
dernier  caractère  que  ce  genre  se  dis- 
tingue du  îf'iborgia;  d  diffère  de 
VUnxia  pai-  son  réceptacle  conique  et 
paléacé.  L&  Jœgeria  miiluides,  Kunlh 
{loc.  cit.,  tab.  4oo),  est  une  petite 
Plante  herbacée  dont  la  lige  est  sim- 
ple, ordinairement  à  un  seid  capitule, 
rarement  à  plusieurs.  Ses  feuilles  sont 
opposées,  entières,  sessiles,  ovales- 
allongées,  marquées  de  trois  nervu- 
res et  très-légèrement  velues  des  deux 
côtés.  Les  lleurs  sont  petites,  pédon- 
culées  et  jaunes.  Celte  Plante  croît 
dans  les  lieux  tempérés  près  d'Ario  , 
au  Mexique.  (g..n.) 

*  JAGGREÉ.  BOT.  PHAN.  Sorte 
de  sucre  que  les  babitnns  de  Suma- 
tia  retirent  delà  liqueur  qui  découle 
de  l'Aréquier,  et  que  les  Français 
prononcent  Chagari  ;  d'oii  Marsden 
croit  par  une  étymologie  un  peu  for- 
cée que  le  mol  Sucre  est  dérivé,  (b.) 


JAL 

*  JAGO.  Gallus  gigaiiteus.  ois. 
(Temmincli.)  Espèce  du  genre  Coq. 
P' .  ce  mot.  (b.) 

JAGOjN.  moll.  Il  est  difficile,  pour 
ne  pas  dire  impossible  ,  de  rapporter 
cette  espèce  d'Adanson  (Coquil.  du 
Sénég.,  pi.  iS)  à  son  véritable  genre; 
mais  il  est  probable  que  c'est  un  Car- 
dium,  puisque  dans  sa  description 
il  dit  que  la  charnière  est  semblable 
à  celle  du  Kaman  qui  est  bien  cer- 
tainement un  Cardiuin.  (D..11.) 

*  JAGORACUCU.  MAJi.  L'Ani- 
mal brésilien  mentionné  sous  ce 
nom  par  Lacbênaye-des-Bois ,  pa- 
raît être  une  grande  espèce  de  Chat. 

(B.) 

JAGUACAGUARA.  pois.  (Marc- 
graaff.)  Syn.  de  Moucharra,  espèce  du 
genre  Glyphisodon.  /^.  ce  mol.     (b.) 

*  JAGUACINI.  MAM.  On  ne  con- 
naît pas  le  Carnassier  brésilien  men- 
tionné sous  ce  nom  par  Lachènaye- 
des-Bois  qui  le  compare  au  Renard 
et  le  dit  très-dormeur,  se  nouriissant 
de   Crustacés  et  de  cannes  à  sucre. 

(«•) 
JAGUAR  ET  JAGUARETE.  mam. 
Espèces  du  genre  Chat.   F",  ce  mot. 

_{_B.) 
JxAGUAR.  FOIS.  Espèce  brésilien- 
ne de  Bodian.  F",  ce  mot.  (b.) 

JAGUARUNDI.  mam.  Pour  Ya- 
guarondi.  F',  ce  mot.  (c.) 

JAIS.  MIN.'  F.  Lignite. 

*  JAJON.  MoLL.  Nom  vulgaire  du 

f'enus  eburnea.  '•    (b.) 

»  JAKAIlvACHL  bot.  PHAN.  Syn. 

caraïbe  de  Cedrela  odorata  ,  L.   F. 
CÉDRJiLE.  (b.) 

JAKAMAR.  ois.  Pour  Jacamar. 
F.  ce  mot.  (b.) 

*  JAKANA.  REPT.  OPH.  On  ne  con- 
naît pas  la  Vipère  brésilienne  men- 
tionnée sous  ce  nom  de  pays  parSéba 
et  par  Lachênaye-des-Bois.  (b.) 

JALAP.  Jalappa.  bot.  phan.  On 
désigne  sous  ce  nom  la  racine  d'une 
espèce  du  genre  \Àseïon{Convolvuliis 


JAL 

Ja/appa,  L.),  qui  est  fort  eniplo^  ee  en 
incfleciue.  Le  Jalap  nous  vient  du 
Mexique  et  de  l'Amérique  septentrio- 
nale. Ainsi  qu'on  la  trouve  dans  te 
cominerci! ,  la  racine  de  Jalap  est  en 
morceaux  globuleux  ou  hémisphé- 
riques, quelquefois  eu  rouelles  de 
deux  à  trois  pouces  de  diamèti'c.  Sa 
surface  externe  est  d'un  brun  sale; 
son  intérieur  est  d'une  couleur  moins 
foncée  ,  marqué  de  zones  ou  de  cou- 
ches conccntiiques  emboîtées  les  unes 
dans  les  autres,  comme  les  couches 
iigneuses  dans  la  tige  des  Arbies  ili- 
colylcdonés  ;  sa  cassure  est  irréguliè- 
re ,  offrant  quelques  points  biillans 
de  matière  résineuse.  Son  odeur  est 
désagréable  et  nauséabonde  ,  surloul 
quand  il  est  réduit  en  poudre  ;  sa 
saveur  e^t  acre  et  irritante.  On  doit 
au  docteur  Félix  Cadel-Gassicouit, 
une  analyse  très-soignée  de  cette  ra- 
cine ,  publiée  dans  sou  excellente 
Dissertation  sur  le  Jalap.  Ce  chimis- 
te a  trouvé  sur  5oo  parties  de  celle 
racine  :  Résine  .'Jo  :  Eau  24;  Extrait 
goinmeux  i2  20 -,  Fécule  i2,5;  Albu- 
mine 12,5  ;  Phosphate  de  Chnux  4  : 
Muriato  de  Potasse  8,i;  et  quelques 
autres  Se!s.  Le  principe  le  jmis  actif 
du  Jalap  est  saus  contredit  la  lÀé^ine, 
qui  forme  environ  la  dixième  partie 
de  SOI',  poids  total  -.aussi  en  employant 
cette  Résine  est-on  sûr  d'obtenir  i!es 
effets  pins  coustans  que  par  l'usage 
de  la  racine  elle-même.  Le  Jalap  est 
un  médicament  puissamment  purga- 
tif, qui,  donné  à  une  dose  un  peu 
élevée  ,  peut  déterminer  des  super- 
purgaîions  violentes,  l'intlammation 
des  in:estlps  et  d  autres  accidens  très- 
graves.  Son  usage  convient  surtout 
aux  individus  chez  lesquels  prédo- 
mine le  système  lymphatique,  et  à 
ceux  dont  la  susceptibilité  nerveuse 
est  presque  nulle.  Ainsi  plusieurs 
médecins  en  ont  retiré  d'heureux  ef 
fets  dans  l'hydropisie  ascite  essen- 
tielle ,  dans  les  scrophules  et  pour 
combattre  les  Vers  intestinaux.  On 
doit  au  contraire  s'en  abstenir  toutes 
les  fois  qu'il  y  a  fièvre  ou  irritation 
locale  violente.  La  dose  du  Jalap  en 
poudre  est  d'environ    trente  à  qua- 


JAM  5(1 

raule  grains  pour  uu  adulte.  Il  est 
presque  toujours  préférable  d'em- 
ployer la  Résine  que  l'on  donne  à  la 
dose  de  quatre  à  huit  grains,  (a.  k.) 

JALOUSIE.  BOT.  PH.vN.  Nom  vul- 
gaii'e  de  l'Amaranthe  tricolore  et 
d'une  variété  de  Poires.  (b.) 

JAMAÏQUE.  MOLi..  Nom  vulgaire 
et  marchand  du  Venus  pensylvani- 
ca.  (b.) 

JAMAR.  MOX>L.  Linné  avait  rap- 
porté le  Cône  Jamar  d'Adanson  (Co- 
quil.  du  Sénég.  ,  pi,  6,  fig.  i)  à  son 
Conus  Genucnus  ;  mais  ce  Cône  ne 
pouvait  être  admis  par  la  synony- 
mie; car  on  vcit  qu'il  y  a  confondu 
plusieurs  espèces  distinctes.  Ce  serait 
au  Cône  papilionacé  de  Lamarck 
qu'il  se  rapporterait,  mais  nous  dou- 
tons beaucoup  que  le  Jamar  soit  la 
même  espèce.  (d..h.) 

JAM  ARALCTON.  ois.  (LevaiUant.) 
Même  chose  que  Jacamaralcion.  /'". 
ce  mot.  (g.) 

JAMBE.  coNCH.  Nom  vulgaire  et 
marchand  de  VOstrea  isognomon.    (li .) 

JAWBIERS.  BOT.  CRYPT.  Paulet  a 
établi  sous  ce  nom  une  famille  d'A- 
garics ,  dont  l'un  est  le  Jajibier 
ur.ANC,  et  l'autre  le  Champignon  Pié- 
glisse.  De  tels  noms  ne  sauraient  être 
adoptés.  (b.) 

JAMBLE.  moll.  L'un  des  noms 
vulgaires  des  Patelles.  (b.) 

JAMBOLANA.  bot.  piian.  La 
Plante  désignée  par  Rumph  sous  ce 
nom  re|'roduit  par  Adanson,  sem- 
ble être  une  Wyrtée  et  même  une 
Capèce  i.V Eugenia  ou  de  lUjitus.  Ce- 
pendant Linné  eut  en  vue  une  tou- 
te autre  Plante,  lorsqu'il  constitua 
son  genre  Janibolife/a ,  auquel  il  as- 
signa pour  synonyme  le  Jambolana 
de  Rumph  :  car  la  Plante  linnéenne 
est  une  Rutacée.  /".  Jambolifera. 

Cg..n.) 

JAMBOLIFERA.  bot.  phan.  Sous 
ce  noin  ,  Linné  établit  un  genre  qu'il 
décrivit  d'une  manière  fort  obscure 
et  auquel  il  assigna  pour  synonyme  le 
Jambolana  de  Rumph.  Celui-ci  fut  re- 


6o 


JAM 


connu  pour  une  Myriée  ,  tandis  que 
l'autre  fut  placé  dans  les  Rutacées  et 
décrit  par  Gaertner  {de  Fnict.  i  ,  p. 
a8o)  sous  le  nom  de  Cyminosma.  Les 
auteurs  et  particulièrement  De  Can- 
4olIe  {Prvd/Vîn.  Sjst.  liegn.  F  eg,  i, 
p.  722)  ont  adojité  le  noui  sidjslitué 
par  Gaertner.  /^.  Cyminosme.  Le 
mot  de  Jamboiifera  fut  de  nouveau 
appliqué  à  la  Plante  de  Ruinph  pnr 
Gaertner  qui  en  fit  un  genre  distinct. 
Mais  Kunth  a  démontré  (Mém.  de  la 
Soc.  d'Hist.  Nat.  de  Paris,  T.  1,  p. 
524)  que  ce  j,'enre  devait  être  réuni 
au  Myi-lus  ,  conjointemenl  avec  ÏEu- 
genia  ,  le  Sisjgium ,  le  Gre.ggla  et  le 
Caryophyllus.  V.  Myrte.       (g..n.) 

JAMBON.  CONÇU.  Nom  vulgaire  et 
marchand  du  Pïnna  saccaia.  V. 
PiNNE.  (b.) 

JAMBONNEAU,  moi^l.  Nom  sous 
lequel  Adanson  a  réuni  plusieurs 
genres,  tels  que  Moules,  Modioles 
et  Pinnes,,  et  qui  n'a  pas  été  admis. 
On  donne  plus  particulièrement  le 
nom  de  Jambonneau  aux  Coquilles 
du  genre  Pinne.  /  .  ce  mot.     (d..h.) 

JAMBOS,  JAMBOSA  et  JAM- 
BOSILR.  BOT.  PHAN.  Noms  français 
empruntés  du  malais  ,  pour  désigner 
le  genre  Eugenia  qui,  d'après  Swai  Iz 
et  Kunth  ,  doit  être  réuni  au  Myrtus 
dont  il  ne  ilifiere  nullement,  r.  M.YK- 
TE.  (A.R.) 

JAMESONITE.  min.  Nom  sous 
lequel  plusieurs  minéralogistes  ont 
réuni  les  deux  substances  qui  ont  été 
décrites  jusqu'ici  sous  les  noms 
d'Andalousite  et  de  Macle.  ;^.  ce  der- 
nier mot.  (G.DELJ 

*  JAMM  ET  JAMMA.  Ces  noms 
japonais  sont  des  adjectifs  qui,  dans 
la  langue  japonaise,  signifient  des 
espèces  sauvages  et  alpines;  ils  sont 
passés  dans  les  dialectes  malai.s:  de-là 
tant  de  Végétaux  qu'ils  précèdent, 
tels  que  Jambose  et  Jambrose  dont 
)1  a  été  question,  qui  est  ce  qu'on 
pomme  encore  Jamrosaue  dans  les 
colonies  françaises;  Jamma-buki  ,  le 
Çqrchurus  ulito/iusj  Jammai^ac,  VEu- 


JAN 

genia  raceinoi,a  ;  Jammaka  ,  ry/«/<- 
desma  sylvestris;  Jamma-simira  ,  le 
Cornus  japonicus  ,  etc. ,  etc.  (b) 

*  JANACA.  MAM.  C'est  probable- 
ment un  Antilope  que  Dapper  entend 
désigner  sous  ce  nom.  (B.) 

JANDIROBE.  BOT.  PHAN.  (Val- 
nion  de  Bomare.)  Pour  Nandirobe. 
J^.  ce  motet  Feuillée.  (b.) 

*  JAN'DOU.  OIS.  (Lachênayedes- 
Bols.  )  Même  chose  que  Yaudou.  /^. 
ce  mot.  (b.) 

*  JANDOU.  BOT.  PHAN.  Espèce 
indéterminée  du  genre  Diuscorea  qui 
croît  naturellement  sur  les  bords 
du  Zaïre  ,  et  dont  on  mange  la  racine 
comme  celle  des  aulies  Ignames,  (b.) 

*  JANFRU.pois.  Le  Razon  à  Malte 
et  dans  quelques  autres  points  du 
bassin  de  la  Médilei  rance.  (b.) 

*  JAING.  MAM.  Le  P.  Navarette 
mentionne  sous  ce  nom  un  Animal 
fabuleux  ,  qu'il  dit  se  trouver  à  la 
Chine  oii  il  se  nourrit  de  l'air  qu'il 
a.>;pire,  n'ayant  cependant  pas  de  bou- 
che, (b.) 

JANGOMAS.  bot.  phan.  L'Aibie 
mentionné  par  Bonùus  sous  ce.nom  , 
est  le  Stigmarota  de  Loureiro.       (b.) 

JANI12.  Jania.  polyp.  Genre  de 
l'ordre  des  Corallinées,  dans  la  divi- 
sion oes  Polypiers  flexibles  ou  non 
entièrement  pierreux  ,  de  la  section 
des  Calcifères  ,  c  est- à -dire  de  ceux 
dans  lesquels  la  subblauce  calcaire  , 
mêlée  avec  la  substance  animale  ou 
la  recouvrant,  est  apparente  dans  tous 
les  étals.  Ses  caractères  sont  :  Polypier 
muscoide,  capillaire  ,  dichotome  ,  ar- 
ticulé ;  articulations  cylindriques  ; 
axe  corné;  écoice  moins  crétacée  que 
celle  des  Corallines.  Tous  les  zoolo- 
gistes ont  réuni  les  Janies  aux  Co- 
rollines,  sans  en  faire  même  une  sec- 
tion particulière;  cependant  ces  deux 
groupes  de  Polypiers  diflèrent  par  des 
caractères  bien  Irancliés  et  qui  n'of- 
fient  point  d'anomalies.  Les  Coralli- 
nes soutconstammeuttricholomeSjles 
Janies  se  divisent  toujours  par  dicho- 
tomies ;  les  premières  ont  leurs  arli- 


JAN 

dilations  plus  ou  moins  comprimées , 
sont  deltoïdes  ,  cylindriques  seule- 
lueul  sur  quelques  parties  des  Poly- 
piers ,  tandis  que  les  secondes  offrent 
ces  mêmes  articulations  d'une  forme 
cylindrique  depuis  la  base  jusqu'aux 
exlrétnités.  La  position  des  Polypes 
est  peut-èlre  différente.  Seraient-ils 
placés  au  sommet  des  ramiQcations 
comme  dans  les  genres  précédens  ? 
Dans  les  Coialiiues,  loin  d  indiquer 
(îccarrtClère  ,  ils  semblent,  nu  contrai- 
re, couviir  toute  la  surface  du  Poly- 
pier sous  forme  de  filamens  très- 
courts,  et  visibles  seulement  au  mi- 
croscope sur  Ic-s  individus  que  la  mer 
n'a  jamais  découve:  ts ,  il  est  vrai, 
mais  doués  duu  mouvement  qui  ne 
peut  être  dû  qu'à  la  vie.  Les  Janies 
se  rapprochent  des  Coiallines  par  la 
substance  ,  et  surtout  par  les  corps 
ovoïdes  que  l'on  regarde  comme  des 
ovaires,  et  qui  offrent  une  analogie 
parfaite  dans  ces  deux  groupes  ;  ils  se 
lient  naturellement  l'un  à  l'autre  par 
le  Jania  corniculata  qui  présenle 
quelquefois  lous  les  caractères  d'une 
vraie  Coralline  dans  sa  partie  infé- 
rieure, tandis  qu'il  ne  s'en  trouve  au- 
cun dans  la  partie  supérieure.  Ainsi, 
ces  Polypiers  sont  iniermédiaires  en- 
tre les'^C  irallines  et  les  Galaxaures  , 
sans  appartenir  ni  aux  unes  ni  aux 
autres.  Les  Janies  ne  varient  point 
dans  leur  forme  j^énérale  ;  la  lon- 
gueur des  articuialions ,  le  plus  ou 
moins  de  divergence  des  rauieaux,  la 
forme  des  ovaires,  la  grandeur  et 
l'habitation  fournissent  seules  les  ca- 
ractères spécihqucs ,  qui  sont  très- 
difficiles  à  apcicevoir  à  cause  de  la 
petitesse  de  ces  êtres.  Dans  quelques 
espèces,  le  nombre  des  variétés  est 
considérable;  peut-être  ces  variétés 
sont-elles  de  véritables  espèces  qui  se 
perpétuent  et  qui  ne  varient  jamais  ; 
mais  tant  de  caractèi^es  les  lient  à 
leurs  cougéuères,  qu'il  est  presque 
impossible  de  les  définir  d'une  ma- 
nière bien  exacte.  Ces  Polypiers,  dans 
le  sein  des  mers  ,  paraissent  d'un 
violet  verdàtre  ou  ro^atre  ;  cette  cou- 
leur se  change  en  un  rose  ou  un 
rouge  brillant ,  plus  ou  moins  foncé  , 


JAN 


6f 


qui  devient  d'une  blancheur  éclatan-' 
le  par  l'action  de  l'air  et  de  la  lu- 
mière. J^eur  grandeur  n'est  pas  con- 
sidérable et  ne  dépasse  jamais  quatre 
c.-ntimèlres  ,  il  en  existe  de  deux  à 
trois  mlllimèlres  de  hauteur.  On  les 
trouve  à  toutes  les  latitudes,  à  toutes 
les  profondeurs,  en  général  parasites 
sur  toutes  lis  Plantes  marines  qu'elles 
couvrent  quelquefois  entièrement  de 
leurs  touffe:,  épaisses.  Certaines  espè- 
ces ,  semblables  à  un  gr.tnd  nombre 
d  Insectes  ,  ne  victinenl  que  sur  la 
Plante  marine  qu  elles  semblent  affec- 
tionnei'  ;  il  en  est  même  que  l'on  ne 
trouve  que  sur  quelques  parties  du 
Végétal  et  point  sur  les  autres.  Le 
Jania  pumila  en  offre  un  exemple  ; 
on  ne  le  voit  jamais  que  dans  la  con- 
cavité des  feuilles  du  Sargassum  tur- 
binatum.  Ces  Polypiers  peuvent  rem- 
placer la  Coralline  officinale  ;  et  il 
n'est  pas  rare  de  voir,  dans  les  meil- 
leures pharmacies,  de  la  Coralline  de 
Corse  enlièrenvent  composée  de  Ja- 
nies de  différentes  espèces.  (I.AM..X.) 

JANIPABA.  130T.  PHAN.  (Marc- 
graaff.)  Syn.  de  Genipayer.  V.  ce 
mot.  (».) 

JANIPHA.  BOT.  l'HAN.  Genre  de  la 
famille  des  Euphorbiacérs  ,  et  de  la 
Monœcie  Polyandrie  ,  L.  Il  présen- 
te des  fleurs  monoïques  et  un  calice 
campanule  quiiiquéparti  ,  sans  corol- 
le. Dans  les  fleurs  mâles  ,  on  trouve 
dix  élamines  libres  insérées  sur  le 
contour  d'un  disque  charnu  et  qui 
sont  alternativement  plus  longues  et 
plus  courtes  ;  dans  les  femelles  ,  un 
style  court ,  trois  stigmates  à  plu- 
sieurs lobes  qui  sont  réunis  ensemble 
en  une  seule  masse  pircourue  par  des 
sillons  irrégulièrement  sinueux  et 
profoiuls  ;  un  ovaire  porté  sur  un  dis- 
que charnu  ,  à  trois  loges  contenant 
un  ovule  solilaire.  Le  fruit  est  une 
capsule  à  trois  coques  bivalves.  Les 
espèces  de  ce  genre  sont  des  Arbres 
ou  des  Arbrisseaux  remplis  d'un  suc 
lactescent,  à  feuilles  alternes  et  pal- 
mées, et  dont  les  fleurs  sont  disposées 
en  grappes  paniculées,  axillaires  ou 
terminales.  Elles  sont  au  nombre  de 


h  2  JAN 

cinq  et  toutes  originaires  d'Amérique. 
L'une  d'elles  est  Irès-repandue  à  cau- 
se de  l'emploi  alimenlairc  de  sa  ra- 
cine ,  si  connue  sous  le  nom  de  Ma- 
nioc {V.  ce  mol);  celle  des  autres  pa- 
raît être  analogue  jusqu'à  wn  certain 
point,  c'est-à-dire  contenir  une  gran- 
de quantité  de  fécule  mêlée  à  un 
principe  acre  et  vénéneux  qui  se  vo- 
latilise par  la  chaleur.  Ce  genre  était 
autrefois  réuni  au  Jatropha  ou  Mérli- 
cinier,  qui  en  diffère  par  plusieurs  ca- 
ractères et  notamment  par  la  présen- 
ce d'une  corolle.  Déjà  Adanson  l'en 
avait  séparé  sous  le  nom  de  Manihot, 
nom  un  peu  barbare  auquel  on  a  dû 
substituer  celui  de  Janipha  proposé 
par  Kunth  et  tiré  d'une  autre  espèce 
qu'il  servait  à  désigner.  V.  Kunth  , 
Nov.  Gen.  T.  ii  ,  p.  106,  tab.  109  , 
et  Adr.  de  Jussieu ,  Essai  sur  les  Eu- 
phorbiacées,  p.  67,  lab.  10,  n°  .55. 
(a.  d.  j.) 

*  JANIRE.  Janira.  acai>.  Genre 
de  l'ordre  des  Acalèphes  libres  ,  ''ans 
la  classe  des  Acalèphes  ,  proposé  par 
Ocken  ,  dans  son  Système  de  Zoolo- 
gie,  aux  dépen-j  des  Béroés ,  pour 
deux  espèces  de  ce  grou[;e  qui  ont  des 
nageoires  longitudinales,  la  bouche 
pédiculée  et  deux  tentacules  bran- 
chiaux; ce  sont  les  Beroes  piiscus  et 
liexagona  qui  appartiennent  ,  du 
moins  le  dernier,  aux  Calhanires  de 
Lesueur.  (lam.  x.) 

JANOUARA  ET  JANOUARE. 
MAM.  Premiers  noms  sous  lesquels  le 
Jaguar  fut  connu  en  Europe  d'iiprès 
les  anciens  voyageurs  ,d'ou  le  Jano- 
VAKÉ  de  Séba.  (b.) 

JANRAJA.  BOT.  pnAN.  (Plumier.) 
Syn.  de  Rajania  qui  est  l'anagramme 
du  célèbre  botaniste  Jean  Rai.    (b.) 

JANSOUNA.  BOT.  PHAN.  (Gouan.) 
La  grande  Gentiane  en  Languedoc. 

(B.) 

*  JANTHINE.  KEPT.  OPH.  Espèce 
du  geni'e  Couleuvre.   K.  ce  mot.  (b.) 

JANTHINE.  Janthina.  moll.  Con- 
nu depuis  long-temps,  ce  genre  n'en 
a  pas  moins  resté  vacillant  dans  les 
Méthodes  .   comme  nous   le  verrons 


JAiN* 

bientôt  Le  premier  auteur  qui  eu  ait 
parlé  ,  est,  à  ce  qu'il  paraît  ,  Fabius 
Columna(rfe  Puipurea ,  p.  1 5  ,  {ig.  2) , 
dont  l'ouvrage  fut  publié  en  1616.  La 
ligure  qui  accompagne  sa  description 
est  très- bonne  pour  le  temps  oii 
elle  fui  laite.  Lister,  dans  son  grand 
ouvrage  {Syiiops.  Concli.^  pi.  .^72),  a 
donné  la  figure  de  la  Coquille  et  de 
l'Animal ,  piobablement  d'après  Fa- 
bius Columna  qu'il  a  soin  de  citer. 
Bre^nius,  en  170'),  sans  citer  Co- 
lumna ni  Lister,  donna  de  nouveau 
les  figures  de  l'Ani/nal  de  la  Jan- 
thme  ,  mais  ces  figures  sont  mauvai- 
^es.  D'autres  auteur.-,,  tels  que  Sloane 
en  1707,  Biowueen  1766  et  Rumph 
dans  quelques  ouvrages  qui  ont 
pour  but  la  connaissance  des  produc- 
tions de  ce; tains  pays  ,  ont  donné  la 
figure  de  la  Coquille  seuleiuent  du 
genre  qui  nous  occupe.  Un  ouvrage 
qui  aur'ait  dû  avoir  une  giande  in- 
fluence sui  l'esprit  des  zoologistes, 
est  celui  de  Forskahl  ,  ou  on  tiouve 
de  bonnes  figiues  d'un  as.sez  grand 
nombre  de  Mollusques;  publié  plu- 
sieurs années  avant  la  treizième  édi- 
tion du  Systenia  Naturœ  ,  il  aiuait  pu 
servir  à  y  ap|,orter  plusieurs  modifi- 
cations importantes,  si  la  direction 
imprimée  alors  aux  scicncei  naturelles 
n'eût  clé  différente.  L'Animal  de  la 
Janthine,  bien  connu  dans- sa  confi- 
gur.'ition  extéiieure  ,  ainsi  que  dans 
sa  manière  de  vivre  ,  n'aurait  pas  dû 
être  confondu  avec  les  Hélices ,  et 
l'on  doit  s'étonner  que  Linné  ait  com- 
mis une  pareille  eneur.  Aussi  le  gen- 
re Janthine,  que  Lnmarck  projiosa 
dans  ses  piemiers  travaux,  fut-il 
adopté  sur-le-champ.  Depuis  ,  Bosc 
donna  de  nouveau  la  figure  de  lA- 
nimal  dans  son  Traité  des  Coquilles, 
et  y  ajouta  une  bonne  description; 
néanmoins,  connue  l'observe  Cuvier, 
on  ne  connaissait  point  encore  assez 
les  rapports  des  formes  extérieures 
avec  l'organisation  ,  pour  fixer  inva- 
riablement la  place  de  ce  genre.  C'est 
dans  l'intention  de  décider  cette 
question  que  Cuvier  entreprit  l'ana- 
tomie  de  la  Janthine,  ayant  eu  à  sa 
disposition    plusieurs    individus    de 


JAN 

même  espèce  ,  lapporU's  de  mers 
l'orl  éloiguécs.  Malgré  celle  anatomic, 
nous  no  voyous  pas  eucorc  les  au- 
teurs d'un  accord  Linauimc  sur  Je 
rapport  de  ce  genre.  Cuvier  le  place 
dans  ses  Conchilics  avec  les  Phasia- 
nellcs  cl  les  AmpuUaires.  Lamarck 
le  tient  isolé  entre  les  Néritacécs  par- 
mi lesquelles  il  semble  l'avoir  oublié  , 
et  les  Macroslomcs.  Fcrussac  le  rap- 
porte à  <a  famille  des  Trochoïdcs 
dans  laqntHe  il  rassemble  au.-si  bien 
les  Janthines  que  les  Mélanopsidcs  , 
les  Néritts  que  les  Scalaires,  etc. 
Blainville,  sans  adopter  absolument 
l'opinion  de  hamarck ,  en  a  une  qui 
s'en  rapproche  plus  que  d'aucune  do 
celles  de  ses  autres  devanciers;  il 
propose  en  eflet ,  dans  son  second 
ordre  des  A^iplionobranches,  une 
cinquième  famille  sous  le  nom  d'Oxi?- 
{omes  pour  le  gcnie  Janlhine  lui 
seul.  Celle  nouvelle  famille  se  trouve 
immédiatement  après  celle  des  Ilémi- 
cyclostomes  qui  correspond  enlière- 
n)ent  à  celle  des  INérilacées  de  La- 
marck. Latreille  enfin,  dans  ses  Fa- 
milles Naturelles  ,  a  ni:inifesté  une 
opinion  différente  de  toutes  celles 
que  nous  venons  r.c  mentionner.  Cet 
auteur  établit  six  familles  dans  la  se- 
conde section  des  Pectinibranclies  ; 
la  seconde ,  sous  le  nom  de  ïurbi- 
nées  ,  est  consacrée  aux  genres  Tur- 
ritelle.  Turbot,  Ampullaire  et  Jan- 
lhine. Cette  dernière  opinion  ,  dans 
laquelle  on  aperçoit  quelque  simili- 
tude avec  celle  de  Cuvier  et  de  Fé- 
russac,  n'est  point  entièrement  sem- 
blable à  celle  de  ces  deux  zoologistes  ; 
elle  leur  est  plutôt  intermédiaire. 
Paimi  toutes  les  opinions  que  nous 
venons  de  rapporter,  celle  qui  nous 
paraît  se  rapprocher  le  plus  de  la  vé- 
rité ,  est  celle  de  Lamarck  et  de  Blain- 
ville ,  et  c'est  aussi  celle  que  nous 
adopterions  de  préférence.  D'après  les 
travaux  de  Cuvier  et  de  Blainville , 
on  peut  caractériser  le  genre  Janthine 
de  la  manière  suivante  :  Animal  de 
forme  ovale  ,  sj^iral ,  pourvu  d'un 
pied  circulaire  ,  concave  ,  en  forme 
deventouse  , accompagné  d'une  masse 
vésiculaire  ,  subcarlilagineuse ,  et  de 


JAN 


63 


chaque  côté,  d'espèces  d'appendices 
natatoires;  tête  fort  grosse;  tenta- 
cules subulés,  peu  contractiles;  les 
yeux  portés  au-dessous  de  l'extré- 
mité ;  d'assez  longs  pédoncules  situés 
au  côté  externe  des  tentacides  et  pa- 
raissant en  faire  partie;  bouche  à 
l'extrémité  d  un  mulle  fort  gios  ,  pro- 
boscidiforme  entre  deux  lèvres  verti- 
cales ,  subcartilagineuses,  garnies 
d'aiguillons  qui  se  continuent  jus- 
qu  à  la  base  d'un  petit  renflement 
lingual  ;  organes  de  la  respiration  for- 
més par  doux  peignes  branchiaux; 
l'ovaire  se  terminant  dans  la  cavité 
respiratoire;  l'organe  excitateur  mâle 
assez  petit  et  non  rélraciiie  (Blainv.). 
Coquille  ventrue  ,  conoïdale  ,  mince , 
fransparenie  ;  ouverture  triangulaire; 
columeile  droite  ,  dépassant  la  base 
du  bord  droit;  celui-ci  ayant  un  sinus 
dans  son  milieu;  opercule  remplacé 
piT  une  masse  vésiculaire  subcartila- 
gineiise  ,   attachée  sous  le  pied. 

Le  nombre  des  espèces  de  Janthine 
est  peu  c(^sidérable.  Lamarck  eu  a  in- 
diqué deux  seulement  dans  ses  Ani- 
maux sans  vertèbres.  Blainville  en  a 
ajouté  deux  autres  sur  lesquelles 
nous  conservons  quelques  doutes, 
suitoul  pour  celle  qu'il  nomme  glo- 
buleuse ,  qui  ne  diffère  de  la  Janthine 
naine  de  Lamarck  ,  que  par  un  peu 
moins  d'élévation  d:ins  la  spire.  La 
Janthine  prolongée  du  même  auteur 
est  décrite  d'une  manièie  trop  abré- 
gée pour  pouvoir  la  reconnaître  avec 
exactitude;  les  principales  différe?)- 
ces  sont  dans  la  columeile  qui  se 
prolonge  un  peu  plus  en  un  angle 
saillant ,  ce  qui  allonge  un  peu  l'ou- 
verture; ainsi  que  dans  une  suture 
plus  profonde.  Ces  légères  nuances 
suffisent-elles  pour  établir  une  es- 
pèce ? 

Janthine  commune  ,  Janthina 
commuais  ,  Lamk.  ,  Anim.  sans  vert. 
T.  VI ,  p.  -206  ,  n.  1  ;  Janlhina  fragi- 
lls ,  Lamk.,  Encyclop.  ,  pi.  4,  5, 
6  ,  fi  g.  1  ,  A  ,  B  ;  Hélix  Janlhina  , 
L. ,  Gmel.  ,  p.  5645 ,  n.  io3  ;  Lister, 
Conchyl.  ,  tab.  5,  7,2,  fig.  24; 
Cuvier,  Ann.  du  Mus.  T.  11,  p.  laS. 
Celte    espèce    était    la     seule    con- 


b4  JAN 

nue  avaut  les  travaux  de  Lamarck  ; 
elle  acquiert  un  grand  volMiiie  ,  elle 
a  une  belle  couleur  violette  moins 
foncée  vers  la  t-plre  ;  quelquefois  la 
carène  arrondie,  qui  existe  constam- 
ment dans  le  milieu  du  dernier  tour, 
sert  de  point  de  partage  dans  la  dis- 
tribution de  la  couleur,  se  trouvant 
souvent  presque  blanche  en  dessus  , 
et  tout-à-fait  violetle  en  dessous; 
dans  quelques  individus,  une  ?ône 
unique ,  violette,  se  remarque  dans 
le  milieu  du  dernier  tour;  nue  par- 
lie  de  la  base  et  la  spire  d'un  blanc 
violâlre.  Cette  Coquille  est  trochi- 
forme  ;  son  ouverture  est  subtriangu- 
laire  ;  la  columelle,  qui  est  droite, 
légèrement  torse  vers  son  milieu  , 
forme  un  des  côlés  du  triangle;  le 
bord  droit,  qui  Cït  très  mince  et  très- 
tranchant,  forme  un  sinus  plus  ou 
moins  profon.l  à  l'endroit  de  la  ca- 
rène. Mous  avons  observé  ce  sinus 
dans  tous  les  individus  que  nous 
avons  vus ,  et  si  quelques-uns  mutilés 
ne  le  présentaient  pas,  on  pouvait  tou- 
jours reconnaître  sou  existence  par 
les  stries  d'accroissement  qui  sont 
sur  la  surface  de  la  Coquille.  Cette 
espèce  ,  la  plus  commune  ,  se  trouve 
presque  partout,  dans  la  Manche  ,  la 
Méditerranée  ,  l'océan  Atlantique,  la 
Jamaïque  et  le  Chili.  Plusieurs  indi- 
vidus très-grands  nous  ont  été  don- 
nés par  notre  estimable  ami  Lesson  , 
qui  les  avait  recueillis  au  cap  de 
Bonne-Espérance.  Leur  diamètre  est 
de  quarante-quatre  millimètres  à  la 
base. 

Janthine  naine,  Janthina  exigu  a, 
Lamk.  ,  Anini.  sans  vert.  T.  vi,  p. 
206  ,  n.  2  ;  Lamk. ,  Encycl.,pl.  4,5, 
6  ,  fig.  2  ,  A,  B.  Petite  espèce  bien 
caractérisée  par  son  volume  aussi  bien 
que  par  les  stries  lamelleuses  et  lon- 
gitudinales qui  ornent  toute  sa  sur- 
face ;  l'échancrure  est  aussi  plus  pro- 
fonde que  dans  l'espèce  précédente; 
ses  tours  de  spire  plus  arrondis;  la 
suture  plus  enfoncée;  et  le  sommet 
qui  est  aigu  est  transparent ,  subvi- 
treux. Celte  jolie  espèce,  dont  on 
ignorait  la  patrie,  a  été  rapportée  par 
Lcssou  qui  l'a  trouvée  au  Chili.  Elle 


JAQ 

a  cinq  à  six  millimètres  de  diamètre  à 
la  base.  (d..h.) 

*  JANUS.  INS.  Espèce  du  genre 
Bombyx  qui  se  trouve   à    Surinam. 

(B.) 

*'JAPACANI.  OIS.  (Marcgraaflf.) 
P''.  Jacapani. 

JAPARANDIBA.BOT.PHAN.  Adan- 
son  ,  d'après  Marcgra-»ff,  appelle  ainsi 
un  Arbre  de  la  famille  des  Myrlacées 
qu'Aublet  regarde  comme  son  genre 
Firigara.  /^.  ce  mot.  (a.  n.) 

JAPONAIS.  POIS.  Espèce  de  Cotte. 
V.  ce  mot ,  sous-genre  Àspidophore. 

•  (B.) 

*JAQUEl\r.  EOî.PHAN.  Pison  men- 
tionne sous  ce  nom  deux  Mimeuses 
brésiliennes.  (b.) 

JAQUEROTTE.  bot.  fhan.  La 
Tubéreuse  dans  certains  cantons  de 
la  France  ,  particulièrement  vers 
la  Loire.  (b.) 

JAQUES,  ois.   Un  des  noms  vul- 


gaires du  Geai. 


(A.R.) 


*  JAQUET.  OIS.  Sjn.  vulgaire  de 
Sourde.  F".  Bécasse.  (dr..z.) 

JAQUETTE.  OIS.  Syn.  vulgaire  de 
Pie.  V.  Corbeau.  (dr..z.) 

JAQUIER.  Jrtocai-pus.  bot.  phan. 
Genre  de  la  famille  des  Urticées  ,  sec- 
tion des  Ariocarpées,  etde  la  Monœcie 
Monandrie  de  Linné  ,  qui  se  compose 
de  plusieurs  espèces  arborescentes , 
toutes  fort  intéressantes  à  cause  de 
leurs  fruits  qui  sont  un  aliment  ex- 
trêmement précieux  dans  les  pays  oîi 
elles  croissent ,  ce  qui  les  a  fait  dési- 
gner sous  le  nom  vulgaire  à' Arbres 
à  pain.  Voici  les  caractères  du  genre 
Jaquier  :  les  tleurs  *ont  unisexuées 
et  monoïques,  disposées  en  chatons 
placés  à  l'aiselle  des  feuilles  supé- 
rieures. Les  chatons  mâles  sont  cy- 
lindriques ,  un  peu  renflés  vers  leur 
p  irtie  supérieure  ,  longs  de  douze  à 
quinze  pouces  sur  un  diamètre  d'à 
peu  près  deux  pouces.  Les  fleurs  sont 
extrêmement  nombreuses  et  serrées 
sia-  l'axe  du  chaton.  Chacune  d  elles 
se  compose  d'un  calice  monosépale 


JAQ 

tronqué  à  son  sommet ,  à  trois  angles 
obtus ,  et  d'une  seule  élamiue  dont  le 
lilet  long  el  grêle  naît  de  la  hase  in- 
terne du  calice.  Les  chatons  lemelles 
sont  giobideux  ou  ovoïdes  ,  égale- 
ment pédoncules  et  placés  à  l'aisselle 
des  feuilles.  Leur  a\e  est  très-épais 
et  renflé,  tout  couvert  de  fleurs  exces- 
sivement serrées  les  unes  contre  les 
autres.  Chaque  fleur  offre  un  calice 
allongé  bifide,  au  fond  duquel  on 
trouve  un  petit  ovaire  libre  surmonté 
d'un  st^  le  très-long  ,  un  peu  latéral , 
grêle ,  terminé  par  deux  stigmates 
liliformes  et  divariqués.  Chaque  cha- 
ton et  la  feuille  à  l'aisselle  de  laquel- 
le il  csl  placé  ,  sont  d'abord  entière- 
ment enveloppés  dans  une  spalhe  rou- 
lée ,  foliacée  et  très -caduque.  Le 
fruit  est  tout-à-fait  analogue  à  celui 
du  Mûrier  ,  mais  il  est  plus  grand  , 
c'est-à-dire  que  les  calices  devien- 
nent excessivement  charnus,  épais, 
se  soudent  et  s'enlregrefl'cnt  entre 
eux,  et  finissent  par  former  une  sorte 
de  baie  composée  ,  dont  la  surface 
externe  présente  une  infinité  de  pe- 
tites saillies  irrégulièrement  hexago- 
nales ,  formées  par  le  sommet  de  cha- 
que fleur.  Le  centre  de  cette  baie  est 
occupé  par  un  axe  très-renflé  et  fi- 
breux. 

Jaquier  a  FETriLLEs  incisées,  Jr- 
locarpus incisa,  L.,  Si/ppl. ,  Lamk. ,  ///. 
t.  744.  Vulgairement  Rima  ou  Arbre 
à  pain  ctOtaïti.  C'est  un  Arbie  dont 
le  tronc,  de  la  grosseur  d'un  Homme, 
acquiert  une  hauteur  de  quarante  à 
cinquante  pieds.  Son  bois  est  mol, 
jaunâtre  et  léger;  son  écorce  est  lui- 
sante et  fendillée.  Toutes  ses  parties, 
lorsqu'on  les  entame  ,  laissent  échap- 
per un  suc  blanc  laiteux  et  visqueux. 
Ses  rameaux  se  réunissent  à  la  partie 
supérieure  du  tronc  ,  en  formant  une 
tête  presque  globuleuse.  Les  feiàlles 
sont  grandes  ,  alternes  ,  pétiolées  , 
ovales,  aiguës,  comme  pinnatiiides 
et  fendues  dans  leurs  deux  tiers  su- 
périeurs en  sept  ou  neuf  lobes  lan- 
céolés, aigus,  séparés  par  des  sinus 
oôtus.  Les  chatous  mâles  et  femelles 
sodit  poités  sur  le  même  rameau,  et 
placés  à  l'aisselle  des  feuilles  supé- 

TOME    JX 


JAQ  65 

ricures.  Les  fruits  sont  globuleux  ,  « 
peu  près  de  la  grosseur  de  la  fêle 
d'un  Homme.  Leur  surface  est  labo- 
teusc  et  couverte  de  petites  saillies 
anguleuses  verdAlres.  Leur  pulpe  est 
blanche,  farineuse,  légèrement  libreu- 
sc,  devenant  jaunâtre  et  succulente 
à  leur  parfaite  maturité.  Le  récepta- 
cle ou  axe  central  est  claviforme,  cliar- 
nu  et  très-fibreux.  L'Arbre  à  pain 
est  originaire  de  l'Inde  ,  de  la  côte 
du  IMalabar  et  des  Archipels  de  la 
mer  du  Sud  ,  oii  il  croît  en  abonilan- 
ce.  Les  Européens  l'ont  ensuite  trans- 
porté dans  d'auires  parties  du  globe. 
Ainsi  on  le  cultive  depuis  long- 
temps à  l'Ile-de-France  ,  à  Cayennc 
et  dans  la  plupart  des  Antilles.  Son- 
nerai el  Forster  nous  ont  transmis 
des  renseignemcns  très- inféressans 
sur  cet  Arbre.  Il  présente  deux  va- 
riétés principales  ,  l'une  stérile  et 
entièrement  privée  de  graines  ,  l'au- 
tre en  contenant  au  milieu  de  la  pulpe 
charnue  du  fruit.  Cette  dernière  va- 
riété est  celle  que  décrivirent  Rumph 
et  Sonnera  t.  Selon  Forsler  et  plusieurs 
voyageurs  modernes  ,  on  la  trouvait 
aussi  autrefois  à  Taïti  ;  mais  elle  eu 
a  tout-à-fait  disparu  ,  parce  que  les 
habitans  se  sont  uniquement  occupés 
de  cultiver  la  variété  sans  graines  , 
qui  est  plus  produc'ive  et  plus  agréa- 
ble à  manger.  Ces  graines,  à  peu 
près  de  la  grosseur  de  nos  châtai- 
gnes ,  sont  oblongues,  anguleuses, 
aiguës  à  leurs  deux  extrémités  ,  re- 
couvertes de  tuniques.  Dans  les  îles 
Célèbes  les  habitans  les  font  cuue  à 
1  eau  ou  sous  la  cendre  chaude  pour 
s  en  nourrir.  Quant  à  la  variété  sans 
graines  ,  on  la  trouve  aux  îles  Waria- 
nes  où  croît  également  da  seconde 
variété,  aux  nouvelles  Hébrides  et 
dans  l'archipel  des  Amis  ,  aux  Sand- 
wich, mais  nulle  pari  plus  abondante 
qu'à  l'archipel  des  îles  de  la  Société; 
SCS  fruits  bien  mûrs  sont  pulpeux  et 
d'une  saveur  douce  et  agréable  ,  mais 
ils  se  putréfient  facilement.  Un  peu 
avant  leur  maturité  ils  sont  farineux, 
et  lorsqu'ils  ont  été  cuits  dans  un 
four  ou  sur  le  feu  ,  ils  ont  une  saveur 
agréable    qui   rappelle  à   la   fois  le 

5 


G6  JAR 

pain  (le  froment ,  les  tubercules  de  la 
Pomme  de  terre  ou  du  ïopinaïuhour. 
Ils  sont  alors  un  aliment  aussi  sain 
que  nourrissant.  Les  habitans  de 
Taïti  et  des  îles  adjficentes  s'en  nour- 
rissent pendant  huit  mois  de  l'année, 
et  pendant  les  quatre  auties  mois  , 
c'est-à-direde  septembre  à  décembre, 
époque  oii  l'Arbre  fleurit  et  mûrit  ses 
fruits,  ils  mangent  une  sorte  de  pul- 
pe cuite  préparée  encore  avec  ses 
fruits.  On  dit  que  les  fruits  de  trois 
Arbres  suffisent  pour  nourrir  uu 
Homme  pendant  une  année.  Ce  n'est 
pas  le  seul  avantage  que  l'on  retire 
de  l'Arbre  à  pain;  son  écorce  inté- 
rieure est  formée  de  fibres  extrême- 
ment tenaces,  et  l'on  s'en  sert  pour 
tisser  des  éioffes  dont  les  habitans  se 
font  des  vêlemens. 

Une  autre  espèce  non  moins  in- 
téressante ,  d'abord  placée  dans  ce 
genre ,  est  V yhtocarpus  integrifoiia. 
Mais  cette  espèce,  qui  porte  exclusi- 
vement le  nom  de  Jaquier  dans  les 
colonies  ,  est  devenue  le  type  du 
^enre  Sitodium  de  Banks  ,sous  le  nom 
de  Sitodium  caulijlorum.  Elle  est  fi- 
gurée dans  Rhéede  ,  Roxburgh  et 
Gaertner.  /'".Sitodium.  (a.  r.) 

JARAet  JARARA.  rept.oph.  Ces 
mots  doivent  signifier  Serpent  dans 
certains  idiomes  malais,  car  J.vua- 
Capeba  est,  dansRunjph,  unPython 
de  Ceylan;  Jaka-EpÉiîa,  un  autre 
Python  dans  Rai  ;  Jaraka  ,  une  Vi- 
père javanaise  dansDaudin;  et  Ja- 
RARAKUKU ,  diverses  Vipères';  mais 
celles  -  ci  sont  brésiliennes  ,  selon 
Ruysch  et  Rai,  d'après  Pison.     (b.) 

JAPiACATIA.  BOT.  PHAN.  Ce  nom 
se  rapproche  beaucoup  de  celui  de 
Jaca/atia  donne  par  Pison  à  une 
Plante  épineuse  du  Brésil,  laquelle 
paraît  être  une  espèce  de  Cactus. 
Marcgraaff  s'en  est  servi  pour  dési- 
gner une  Plante  également  épineu- 
se, mais  dont  les  feuilles  semblent 
être  digitécs.  D'après  les  caractères 
qui  lui  sont  allribués  ,  on  présume 
qu'elle  a  quelque  affinité  avec  le  Pa- 
payer, Carica  Papaja  ,  L,      (g..n.) 

JARAK.  ROT.  PHAN.  Il  serait  peul- 


JAR 

être  intéressant,  de  rechercher  par 
quelle  cause  ce  mot  hébreu  ,  qui  si- 
gnifie Herbe,  est,  selon  Marsdenj 
celui  du  Ricin  chez  les  insulaires  de 
Sumatra.  (b.) 

JARAVE.  Jarava.  bot.  phan.  Le 
genre  de  Graminées  décrit  sous  ce 
nom  par  Ruiz  et  Pavon,  est  une  vé- 
rital)le  espèce  de  Stipa.  V.  ce  mot. 

(a.r.) 

JARAV^A.  BOT.  PHAN.  Ce  nom 
a  été  donné  par  Scopoliet  Nccker  aux 
espèces  de  Mélastomes  dont  le  fruit 
est  bacciforme  à  deux  ou  trois  loges. 


K.  MÉLASTOME. 


(G..N.) 


*  JARBUA.  POIS.  Espèce  de  Per- 
che du  sous-genre  Térapon.  T^.  Per- 
che, (b.) 

*  JARDIN.  Hortus.  bot.  Ce  nom , 
qui  littéralement  désigne  un  lieu  des- 
tiné à  la  culture  des  Plantes,  a  été 
donné  par  certains  auteurs  de  bota- 
nique aux  catalogues  descriptifs  des 
Jardins.  Avant  Linné,  les  botanistes 
donnaient  même  ce  litre  aux  flores 
de  contrées  fort  étendues;  V Hortus 
Malabaricus  de  Rhéede  en  est  un 
exemple.  La  plupart  des  catalogues 
de  Jardins  contiennent  seulement  l'é- 
numération  des  espèces  que  l'on  y 
cultive  ,  rangées  par  ordre  alphabé- 
tique ou  d'après  un  système  quel- 
conque. Ils  ne  servent  alorsqu'à  faire 
connaître  la  richesse  et  à  faciliter  la 
correspondance  des  Jardins  entre 
eux.  D'autres  catalogues  ont  plus 
d'importance  pour  la  science  ,  c'est 
lorsquilscontiennentdes  phrases  spé- 
cifiques et  même  de  courtes  descrip- 
tions faites  sur  le  vivant,  hi" Hortus 
Cliffortianus  de  Ijinné  peut  être  cité 
connue  uu  modèle  en  ce  genre.  Ils 
sont  encore  plus  utiles  pour  la  scien- 
ce, quand  des  botanistes  habiles  y 
décrivent  de  nouveaux  génies  :  tels 
sont  V Hortus  Keivensis  d'Aiton,  aug- 
menté par  R.  Brown  ,  et  le  Catalogue 
du  Jaidiu  de  Montpellier,  par  De 
Candolle.  Enfin  ,  dans  quelques  au- 
tres ouvrages  aussi  nommés  Jar- 
dins ,  on  uc  décrit  que  les  Planl.es 
les  plus  remarquables.  Parmi  ceux- 


ci ,  nous  citerons  VHortus  Elthamen- 
dis  de  Dillen,  les  Hortus  Schœnbruii- 
tiensis  et  P'ini/obo/iensis  de  Jacquin  , 
les  Jardins  de  la  Malmaison  et  deCels, 
par  Venlenat,  etc.  Los  ouvrages  pc- 
rioiliques  publics  en  Angleterre  sous 
les  noms  de  Butanical  Magazine  , 
Bot,  liegister.  Bol.  Cabinet ,  seraient 
de  celte  calegoiie  ,  si  les  autours  ne 
reproduisaient  pas  le  plus  souvent  un 
grand  nombre  de  Plantes  très-bien 
décrites  et  figurées  ailleurs.    (g..n.) 

JARDIN  DE  BOTANIQUE.  Hor- 
tus botanicus.  L'étude  des  Plantes ,  la 
propagation  de  celles  qui  par  leur 
utilité  ou  leur  beauté  contribuent  au 
bonheur  ou  aux  jouissances  de  l  Hom- 
me civilisé ,  ont  Au  leurs  plus  grands 
progrès  à  l'établissement  des  Jardins 
de  botanique.  Mais  il  fallait  que  la 
botanique  lût  élevée  au  rang  de  scien- 
ce pour  qu'on  eût  l'idée  de  cultiver, 
dans  un  même  lieu,  le  plus  grand 
nombre  possible  d'espèces  diverses 
dont  l'étude  servît  à  l'enseignenieul  , 
indépendammeutdes  avantages  qu'on 

rouvait  en  lirer  sous  le  rapport  de 
utilité  et  de  l'agrément. 
Quoique  les  arts  ,  dans  lantiquité  , 
eussent  en  généial  atteint  une  haute 
perfection  ,  celui  de  la  culture  des 
Plantes  était  resté  fort  en  arrière.  Les 
Jardins  des  Grecs  et  des  Romains  se 
réduisaient  à  des  potagers  destinés  à 
ïa  culture  des  Plantes  culinaires,  à  de 
grands  vergers  pour  celle  des  Arbres 
fruitiers  ,  ou  bien  c'était  des  bosquets 
plus  enchanteurs  à  leurs  yeux,  par 
la  verdure  et  la  fraîcheur  des  om- 
brages ,  que  par  la  variété  etlabeaulé 
des  Arbustes  qui  y  croissaient.  Trop 
de  soins  d'ailleurs  étaient  nécessaires 
aux  anciens  et  trop  peu  de  connaissan- 
ces leur  étaient  acquises  pour  qu'ils 
eussentessayé  denafuiali.-er  les  Plan- 
tes des  climats  chauds  ,  lois  même 
qu'ils  auraient  pu  se  les  procurer  par 
leurs  fréquentescommunicationsavec 
les  peuples  de  rAfriquc,  de  l'Asie- 
Mineure  et  des  Indes-Orientales. 

Cependant  leur  goût  pour  les  bel- 
les Heurs  était  poussé  souvent  jusqu'à 
l'excès.  On  ditquelesénalroniain  crut 


JAR 


6- 


nécessaiie  de  réprimer  par  des  lois  la 
passion  dont  les  cilosens  s'éprirent 
pour  les  couronnes  et  les  guirlandes. 
On  dit  aus.-^i  que  sous  les  cmpereuis 
dont  la  lâcheté  et  la  mollesse  égalaient 
la  cruauté,  les  Romains,  imitateurs  de 
leurs  tyrans  ,  ne  se  conlenlaient  plus 
de  ces  tresses  de  fleurs  ,  mais  qu'ils 
les  entassaient  dans  leurs  lits  et  leurs 
apparlemens  comme  pour  se  procu- 
rer une  sorte  d'iviesse.  11  y  a  lieu  de 
croire  que  ces  lleui's  étaient  celles 
des  champs  ,  si  nouibreuses  et  si  bril- 
lantes sous  le  beau  ciel  de  l'ilalie  ,  ou 
bien  qu'elles  appartenaient  à  quel- 
ques espèces  seulement  cultivées  en 
grand  pour  l'usage  des  Sybarites 
(le  cette  époque.  Pline,  en  effet, 
citant  les  Plantes  cultivées  dans 
les  Jardins  de  sou  feuips  ,  ne  parle, 
à  propos  de  fleurs  d'ornement,  que 
de  Roses  et  de  Violettes.  Dans  les 
peintures  brillantes  que  les  poêles 
ont  tracées  des  fameux  Jardins  des 
Hespérides,  de  Séujiramis  et  d'Alci- 
noiis ,  ils  n'ont  point  dit  ,  pour  en 
augmenter  les  délices  ,  qu'ils  fussent 
embellis  de  fleurs  ,  et  tout  fait  présu- 
ujer  que  ces  Jardins  n'étaient  que 
des  retraites  ombragées,  arrosées  et 
décorées  de  divers  uionumens. 

Le  nombre  des  Pi  ailes  cultivées 
soit  pour  l'ornement ,  soit  pour  l'uti- 
lité, ne  s'augmenta  pas  en  Europe 
durant  toute  la  période  barbare  du 
moyen  âge.  ftlais,  au  treizième  siècle  , 
lorsque  les  Croisés  furent  oblig  s  d'a- 
bandonner aux  Sarrasins  l'objet  de 
leurs  pieuses  conquêtes,  ils  en  reçu- 
rent ,  par  une  sorte  de  compensa- 
tion ,  de  légères  connaissances  ,  les 
seules  que  ces  preux  mais  ignares 
voyageurs  étaient  susceptibles  d'ac- 
quérir j  avec  quelques  notions  d'Hor- 
ticulture, ils  rapportèrent  de  l'Orient 
plusieurs  graines  de  Plantes  uli!es(/^~. 
Motre  article  Fagopyrum)  en  même 
temps  qu'un  certain  nombre  de  fleurs 
d'ornement  qur  furent  conservées 
dans  les  couvens  des  moines  ,  dont 
elles  charmaient  la  solitude  et  l'oisi- 
veté. 

Ainsi ,  pendant  que  l'Europe  ne 
possédait  encore  aucun  Jardin    re- 


68 


JAR 


marquable  par  ses  cultures,  un  goût 
très-vif  pour  les  Végétaux  d'agré- 
ment, pour  les  parterres  de  fleurs  et 
pour  les  Arbres  fruiîiers,  dominait 
chez  les  Orientaux  et  surtout  chez  les 
Persans.  A  la  vérité,  celte  passion  n'a 
pas  eu  d'aussi  beaux  résultais  qae 
chez  les  nations  occidentales  doni  la 
perfectibilité  est  \\n  caractère  essen- 
tiel. Le  plus  grand  plaisir  pour  les 
Persans,  au  rapport  de  Ka;mpfcr  ,  est 
de  se  retirer  dans  leurs  Jardins  ,  d'en 
construire  de  nouveaux  jusque  dans 
les  lieux  les  plus  écartés,  d'en  tracer 
eux-mèurcs  le  plan  et  de  diriger  leurs 
cultures.  Mais,  de  même  que  les  Chi- 
nois ,  peuple  éminemment  stationnai- 
re  dans  la  civilisation  ,  ils  se  bornent 
à  cultiver  un  certain  nombre  de  Plan- 
tes qu'ils  affectionnent ,  sans  ajouter 
à  leurs  richesses  celles  quils  pour- 
raient facilement  faire  venir  d'autres 
climats  qui,  malgré  leur  éloignement, 
ont  beaucoup  d'analogie  avec  le  leur. 
Vers  le  milieu  du  seizième  siècle,  la 
botanique  ayant  fait  quelques  pro- 
grès, des  Jardins  furent  consacrés  à 
son  enseignement.  Mais  comme  cette 
science  était  ,  pour  ainsi  dire,  fondue 
dans  la  médecine,  on  n'y  cultiva  d'a- 
bord quecertaines  Plantes  sur  les  pro- 
priétés vraies  ou  imaginaires  desquel- 
les cette  dernière  science  fondait  ses 
principaux  moyens  thérapeutiques. 
Les  professeurs  ,  sous  le  titre  de  Sim- 
pUcisles  ,  y  démontraient  les  Simples 
et  en  commentaient  les  vertus  d'après 
Dioscoride.  Rarement  leur  attention 
se  portait  sur  des  Plantes  qui  n'au- 
raient pas  eu  d'application  médicale  ; 
mais  comme  heureusement  il  régnait 
une  croyance  universelle  ,que  chaque 
Plante  était  douée  d'une  vertu  parti- 
culière, on  s'effoiçait  d'en  connaître  de 
nouvelles  afin  de  trouver  de  nouveaux 
moyens  cura  tifs  ;  et  ce  fut  ainsi  qu'un 
préjugé  seivit  à  l'avancement  des 
connaissances  en  botanique.  A  celle 
époque  cependant,  plusieurs  princes 
ou  riches  particuliers  en  Italie  se 
passionnèrent  pour  la  culture  des 
Plante;;.  Ils  éiablirent  des  Jardins  oii 
rien  n'était  épargné  pour  se  procurer 
les  Végétaux  les  plus  rares  et  les  plus 


JAR 

beaux-  Cet  exemple  fut  suivi  par  les 
A.llemands ,  les  Belges  ,  les  Fran- 
çais et  les  Anglais  qui  surpassèrent 
bientôt  les  italiens.  Il  est  même  re- 
marquable que  la  culture  des  fleurs 
est  maintenant  presque  entièrement 
négligée  dans  cette  Italie  qui  en  fut 
le  beiceau  ainsi  que  celui  des  plus 
belles  institutions. 

Si  nous  voulions  faire  ici  l'histoire 
de  l'établissement  des  principaux  Jar- 
dins de  Botanique  etsuivreles  perfec- 
tiounemens  qu'ils  ont  subis  jusqu'à 
ce  jour  ,  nous  risquerions  d'excéder 
les  limites  d'un  ouvrage  oii  tout  doit 
être  esquissé  à  grands  ti  aits  ;  il  existe 
d'ailleurs  sur  ce  sujet  un  excellent 
Mémoire  de  Deleuze  (Ann.  du  Mus. 
d'Hisl.  Nat.T.  IX,  p.  149)  auquel 
nous  renvoyons  nos  lecteurs;  ils  y 
trouveront  d'intéressans  délails  sur 
l'origine  et  la  fortunedes  Jardins  ,  tant 
publics  que  particuliers,  qui  ont  joui 
d'une  certaine  célébrité.  Cependant 
nous  n'omettrons  pas  de  parler  des 
Jardins  les  plus  remarquables  de  l'é- 
poque ac'.uelle,  parce  que  leur  splen- 
deur semble  donner  la  mesure  de  l'é- 
tat de  la  science  dans  les  diverses  con- 
trées de  la  terre. 

Parmi  les  Jardins  publics  que  pos- 
sède la  France  et  qui  soni  piesqu'en 
aussi  grand  nombre  qu'il  y  a  de  villes 
un  peu  cousidérables ,  celui  de  la 
capitale  domine  elpar  sa  vaste  éten- 
due et  par  les  soins  dont  il  est  i'objot 
de  la  partd'imc  savante  administra- 
tion. Cet  établissement  a  reçu  .depuis 
BulFon  qui  en  fut  l'inlenaant,  une 
extension  telle  qu'on  a  dû  en  changer 
le  nom  et  le  décorer  du  titre  de  Mu- 
séum d'Histoire  Naturelle.  La  bota- 
nique n'en  est  plus  qu'une  partie; 
mais  dirigé  par  des  hommes  aussi  pro- 
fonds que  nos  honorables  maîtres  De 
Jussieu,  Desfontaines,  et  par  ce  res- 
pectab;e  Thouin  qui  vient  d'être  en- 
levé à  l'horticulture  ,  le  Jardin  des 
Plantes  de  Paris  offre  tous  les  moyens 
possibles  d'instruction.  Dévastes  ser- 
res y  nourrissent  en  abondance  les 
Végétaux  des  climats  tropiques;  une 
école  de  botanique  y  présente  plus  de 
six  mille  espèces  disposées  suivant  les 


JAR 

familles  naturelles  ;  d'immenses  car- 
rés sont  destines  à  cultiver  les  Plan- 
tes d'ornement,  les  Ycgélaux  utiles  , 
et  à  reproduire  eu  abondance  les 
nombicuscs  variétés  que  la  culture  a 
lait  naître.  C  est  dans  ce  Janlin  que 
plusieurs  de  nos  contemporains  ont 
puisé  ,  par  1  étud'j  de  la  série  des  êtres 
qu'on  y  conseive,Ies  principes  fixes 
qui  donnent  à  la  botanique  toute  la 
stabilité  d'une  véritable  science;  c'est 
de  ce  Janlin  que  sont  sorties  la  plu- 

f)art  des  Plantes  remarquables  par 
eur  uldité  ou  leur  élégance.  Le  Ca- 
l'eyer  qui  fait  la  richesse  des  Antilles, 
les  Robiniers,  les  Eiablcs  ,  les  Pavia, 
les  Marronniers  ,  en  un  mot  presque 
tous  les  Arbustes  qui  décorent  nos 
bosquets,  ontencore  leurs  vieux  pères 
dans  quelques  coins  du  Jardin  des 
Plantes  de  Paris.  Les  Arbustes  de 
la  Nouvelle- Hollande  et  de  l'Amé- 
rique septentrionale  y  ont  singu- 
lièiement  prospéré.  Plusieurs  sont 
cultivés  en  pleine  terre  et  ne  sem- 
blent pas  beaucoup  souflrir  de  l'in- 
clémence des  saisons.  Paimi  les  Plan- 
tes des  pays  chauds  ,  il  en  est  même 
quelques-unes  qui  ont  réussi  bien  au- 
delà  de  ce  qu'on  avait  lieu  d'espérer, 
car  jamais  ,  dans  leur  patrie,  elles  n'at- 
teignent d'aussi  grands  développe- 
inens.  Tels  sont  les  Chamœrops  pla- 
cés devant  l'amphilhéàtie  ,  le  Cactus 
jue/ï/(^/fl«//i  pour  lequel  on  a  construit 
une  maison,  le  Cèdre  du  Labyrinthe, 
etc.,  etc. 

Plus  favorisé  par  la  nature  ,  le  Jar- 
din de  Montpellier,  aîné  de  celui  de 
Paris ,  a  l'avantage  de  nourrir  quel- 
ques Plantes  qui  ne  vivent  pas  ou 
sont  îrès-chétives  dans  ce  dernier.  Ce- 
pendant, malgré  l'activité  et  les  ta- 
îens  des  professeurs  De  Candolle  et 
Delile,  ce  Jardin  est  loin  de  pouvoir 
lui  être  comparé,  quant  au  nombre 
et  au  choix  des  espèces  cultivées.  \jh 
présence  d'une  école  spéciale  de  mé- 
decine soutient  cet  établissement  an- 
quel  les  habilans  de  Montpellier  pa- 
raissent assez  indifi'érens.  Nous  pour- 
rions en  dire  autant  de  tous  les  Jar- 
dins publics  des  autres  villes  de 
Fiance ,  qui  néanmoins  entretiennent 


JAR  69 

le  zèle  de  la  science  chez  quelques 
amateurs  et  la  propagent  jusque  dans 
les  classes  inférieures. 

Certains  élablisscmcns  particuliers 
en  France  ont  rendu  de  trop  grands 
services  à  la  botanique  pour  que 
nous  omettions  de  les  mentionner 
ici.  Ainsi  le  Jardin  de  la  Malmai- 
bon ,  fondé  par  l'impératrice  José- 
phine, était  tiès-connu  par  ses  pro- 
iluclions  rares  et  par  l'ouvrage  de 
luxe  que  Ventenat  a  publié.  Cet  au- 
teur a  également  donné  les  descrip- 
tions des  Plantes  rares  que  contenait 
le  Jardin  de  Cels  ,  agronome  et  mem- 
bre de  l'Institut.  Les  Jardins  particu- 
liers de  Boursault ,  de  Noisette ,  etc. , 
reçoivent  les  fréquentes  visites  des 
botanistes,  et  leur  procurent  la  con- 
naissance des  Plantes  rares  et  exoti- 
ques que  les  pi  opriétaires  de  ces  éta- 
blis^eniens  font  venir  à  grands  frais, 
soit  directement  de  toutes  les  parties 
du  monde  ,  soit  indirectement  par  la 
voie  de  l'Angleterre.  Près  de  Paris  , 
les  serres  du  Jardin  de  Fulchiron  à 
Passy  sont  célèbres  par  les  beaux  Pal- 
miers qu'on  y  cultive  ;  mais  c'est 
surtout  dans  celui  de  Soulange-Bo- 
din,  situé  à  Fromont,  près  Ris  (Seine- 
et-Oise) ,  que  l'on  est  enchanté  de  la 
variété  des  Arbres  étrangers  qui  y 
végètent  avec  vigueur,  grâce  aux  soins 
éclairés  du  savant  propriétaire  qui  les 
cultive. 

En  Angleterre,  les  Jardins  publics 
ne  sont  pas  nombreux,  mais  en  revan- 
che les  établissemens  particuliers  , 
d'une  grande  somptuosité  ,  ont  beau- 
coup contribué  à  répandre  dans  ce  pays 
le  goût  de  l'horticulture.  Près  de  Lon- 
dres ,  le  Jardin  de  Chelsea  qui  fut 
donné  par  un  gentilhomme  à  la  com- 
pagnie des  apothicaires,  devint  célè- 
bre par  les  travaux  de  Miller.  Celui 
de  Kew" ,  dont  le  roi  est  possesseur, 
contient  un  nombre  très- considérable 
de  Plantes.  Son  catalogue,  dressé  par 
Alton  ,  est  devenu  un  ouvrage  clas- 
sique, dont  la  seconde  édition  est  sur- 
tout précieuse  par  la  collaboration  du 
célèbre  R.  Brown.  Il  existe  dans  les 
autres  gi'andes  villes  des  trois  royau- 
mes ,  des  Jardins  de  Botanique  qui 


70 


JAR 


ont  acquis  plus  ou  moins  de  dévelop- 
pemenl ,  selon  l'activité  et  le  mérite 
des  professeurs  auxquels  la  direction 
eu  est  confiée.  Ainsi  le  Jardin  de 
Glasgow  ,  dont  l'existence  ne  remon- 
te pas  plus  haut  que  1817, atteste,  par 
son  état  florissant,  le  zèle  éclairé  du 
docteur  Hooker.  On  ne  peut  lui  com- 
parer ,  quant  à  la  rapidité  de  ses  pro- 
grès ,  que  le  Jardin  de  Genève  ,  qui 
a,  été  fondé  à  la  mêuie  époque  par 
notre  illustre  collaborateur,  le  profes- 
seur De  Candolle.  Mais  ,  comme  nous 
l'avons  dit  plus  haut  ,  ce  sont  les 
établissemens  particuliers  qui  font  la 
réputation  de  l'Angleterre  et  qui  con- 
tribuent le  plus  aux  progrès  de  la 
science.  Les  Jardi,ns  de  Ke-vv  et  de 
Chelsea  ne  sont  pas ,  à  proprement 
parler,  publics:  l'accès  ,  il  est  vrai, 
n'en  est  pas  très-difficile  ;  mais  en- 
core n'y  va-t-on  pas  avec  cette  li- 
berté dont  jouit  ,  par  exemple  ,  la 
population  parisienne  lorsqu'elle  se 
porte  au  Jardin  du  Roi.  Outre  ces 
Jardins  célèbres,  ou  en  voit  de  ma- 
gnifiques dans  les  euvirous  de  Lon- 
dres ,  parmi  lesquels  nous  citerons 
celui  de  Loddiges  ,  auteur  d'un  ou- 
vrage bien  médiocre  sous  le  rapport 
de  la  science  ,  niais  qui  nous  donne 
une  idée  du  grand  nombre  des  belles 
Plantes  qu'il  cultive. 

L'Allemagne  et  les  Pays-Bas  ne  le 
cèdent  pomlà  la  France  et  à  l'Angle- 
terre ,  quant  au  nombre  et  à  la  beauté 
des  Jardina ,  soit  publics  soit  particii- 
liers.  On  doit  placer,  eu  premièie  li- 
gne, le  jardin  de  Berlin  ,  qui ,  sons  la 
(iirection  de  Willdenow^ ,  de  Liuk  et 
de  Otto ,  et  gnlces  à  la  généreuse  pro- 
tection du  gouvernement  prussien .  est 
probablement  le  plus  riche  en  espèces 
de  tous  les  Jardins  publics.  D'après  la 
première  partie  du  Catalogue  publié 
par  Liuk,  il  est  à  présumer  que  le 
nombie  s'en  élève  à  près  de  douze 
mille.  Ce  serait  encore  plus  qu'en  An- 
gleterre oli  ,  si  l'on  s'en  rapporte  au 
Catalogue  de  Sweel  pour  tous  les  Jar- 
dins des  environs  de  Londres  ,  le 
nombre  est  à  peu  près  de  onze  mille. 
he  Jardin  de  Gand  ,  dans  les  Pays- 
B»s  ,    est   surtout    remarquable   par 


JAR 

les  soins  qui  président  à  la  culture 
des  espèces  rares  et  exotiques.  La 
Hollande  ,  en  raison  de  la  passion 
que  ses  habitans  ont  toujours  eue 
pour  les  fleurs  (passion  qui  a  quel- 
quefois dégénérée  en  véntible  ma- 
nie), a  possédé  de  tout  temjis  des 
Jardins  splendides  qu'enrichissaient 
continuellement  les  relations  de  ce 
peuple  marcliand  avec  tout  l'uni- 
vers et  surtout  avec  les  Indes-Orien- 
tales et  la  Chine.  Aussi  les  Jardins  de 
Le^ïde  et  d'Amsterdam  peuvent-ils 
être  considérés  comtne  les  pépinières 
de  tous  les  autres  Jardins  du  conti- 
nent. Dans  le  grand  nombre  de  Jar- 
dins particuliers  qui  se  remarquaient 
en  Hollande  ,  il  en  est  un  qui  a  ac- 
quis une  grande  célébrité  par  la  pu- 
blication d'un  des  premiers  ouvrages 
de  Linné  ;  c'est  celui  de  Cliffort  à 
Harticamp  près  Harlem.  L'Allema- 
gne est  de  toute  iP^urope  ,  la  partie 
ou  la  Botanique  élémentaire  est  le 
plus  universellement  répandue.  Elle 
doit  cette  supériorité  d'instruction 
primaire  à  ses  nombreuses  universi- 
tés qui  toutes  sont  pourvues  de  Jar- 
dins publics  destinés  à  la  démonstra- 
tion des  Plantes  par  des  professeurs 
spécialement  cliaigés  de  ce  soin.  In- 
dépendamment de  ces  Jardms  uni- 
versitaires ,  un  grand  nombre  de 
piinces  et  de  riches  particuliers  ont 
fondé  des  Jardins  plus  ou  moins  re- 
marquables. D'<ns  celui  de  Schœn- 
brunn  ,  l'empereur  François  P"^  pous- 
sa au  plus  haut  degré  le  luxe  et  l'art 
de  la  culture  des  Plantes  étrangères. 
Les  dé[>enses  qu'il  fit  pour  l'en»  ichir 
de  Plantes  exotiques  ,  furent  excessi- 
ves. De  très-:grands  Arbres,  des  Pal- 
miers ,  furent  expédiés  des  Antilles 
par  Jacquin ,  sur  un  vaisseau  frété 
exprès  ,  puis  transportés  avec  toutes 
les  précautions  imaginables  de  Li- 
vourne  à  Schœnbruun.  L'ouvrage 
publié  par  Jacquin  ,  sous  le  titre 
d'Ho/tus  Schctnbninnensis  ,  répond 
bien  par  I  ;  luxe  qu'on  y  a  déployé,  à 
la  magnificence  du  Jaidin  dont  il  fait 
connaître  les  pi  oductions. 

Quciqu'austère  que  soit  le  climat 
des  contrées  septentrionales  de  l'Eu- 


JAR 

rope,  la  culture  des  Plantes  exoti- 
ques n'y  a  pas  néanmoins  ctënëgligée. 
En  Suède,  sous  la  direction  de  Lin- 
né ,  le  Jardin  d'Upsal  fut  un  des  plus 
florissans  de  son  époque.  Dans  le  Da- 
nemai  ck  ,  celui  de  Copcidiague  a  été , 
vers  CCS  derniers  tcnips  ,  consirléra- 
Jdemenl  enii(  hi  par  les  soins  de  Hor- 
neniann,ct  par  les  envois  du  docteur 
Wallich.  La  Russie ,  dont  la  civili- 
sation a  été  si  tardive,  n'a  plus  rien 
à  envier  aux  régions  de  l'Europe  plus 
favorisées  de  la  nature.  Le  Jardin 
de  Pétersbourg,  récemment  fondé, 
est  placé  sous  la  direction  de  Fischer 
qui  a  été  long-temps  à  la  tête  du  beau 
Jardin  de  Goreuki.  On  dit  que  le 
plan  en  est  admirable  et  gigantesque, 
et  qu'une  étendue  de  plus  de  cent 
cinquante  mètres  en  longueur  est  af- 
fectée aux  serres  chaudes  seulement. 
Il  est  vrai  que,,  sur  les  bords  de  la 
Neva  ,  la  plupart  des  Plantes  ont  be- 
soin d'une  chaleur  artificielle  ,  car 
telle  est  la  rigueur  du  climat ,  que  le 
Peuplier  d'Italie  ne  peut  y  passer  l'hi- 
ver sans  être  abrité. 


JAR  71 

dans  la  malheureuse  Péninsule  du 
mouvement  rétrograde  que  les  fanati- 
ques impriment  aux  bonnes  institu- 
tions de  leur  pavs.  Zéa  ,  qui  depuis  a 
été  mmislrcdelaColombie  ,ctsurlout 
Lagasca  ,  persécutés,  proscrits,  ont 
fait  admirer  sur  une  Icrre  étrangère  et 
leur  mérite  scientifique  et  leur  cons- 
tance dans  l'adversité.  La  botanique 
n'a  donc  plus  de  soutien  en  Espagne; 
d'autres  intérêts  absorbent  foute  l'at- 
tention des  hommes  puissans  de  ce 
pays. 

Nous  venoDS  de  passeï'  rapidement 
en  revue  les  principaux  établissemcris 
de  l'Europe.  Il  en  est  encore  de  Irè  - 
considérables  que  nous  désirerions 
mentionner  ici  ,  mais  cette  énuméra- 
tion  nous  entraînerait  au-delà  des 
bornes  que  nous  nous  sommes  pres- 
crites. C'est  ce  motif  qui  nous  empê- 
che de  parler  des  Jardins  de  botani- 
que fondés  pnr  les  Européens  dan„ 
leurs  colonies  américaines,  asiati- 
ques et  africaines  ;  de  ceux  de  l'Ile- 
de-France  ,  de  Calcutta,  de  Pondi- 
chéry  ,  de  Cayenne  ,  de  Botany-Bay  , 


Les  pays  méridionaux  de  l'Europe    du  cap  de  Bonne-Espérance,  de  Té 


où  nous  avons  vu  que  l'horticulture 
a  pris  naissance ,  sont  aujourd  hui 
fort  en  arrière,  si  on  les  compare  aux 
contrécsseptentrionales.  Ainsi  les  Jar- 
dins d'Italie  ne  pourraient  entrer  en 
parallèle  avec  ceux  de  France  ,  d'An- 
gleterre et  d'Allemagne.  Cependant 
celui  de  Naplcs  ,  dont  Tenore  a  la  di- 
rection ,  est  remarquable  par  la  beau- 
té de  certaines  Plantes  exotiques  qui 
n'y  paraissent  pas  beaucoup  souffrir 
de  leur  transportation. 

Le  Jardin  de  Madrid ,  celui  deCoïm- 
bre  en  Portugal ,  étaient  naguère  très- 
ilorissans  p;ir  les  soins  de  Zéa  ,  de  La- 
gasca et  de  Brotero.  C'est  au  zèle  de  ces 
infortunés  directeurs  que  l'on  doit  la 
propagation  d'une  foule  de  Végétaux 
curieux  de  l'Amérique  méridionale  et 
du  Mexique  ,  Végétaux  qui  font  au- 
jourd'hui les  ornemens  des  parterres 
somptueux  du  riche  ,  de  la  chaumière 
du  pauvre  et  delà  modeste  croisée  de 
l'arlisai;!  ;  tels  .sont,  entre  autres  ,  le 
Dahlia  elle  Cobœa.  Mais  au  moment 
cil    nous   éciivons,  tout   se    ressent 


neriffe  ,  de  Mexico  ,  de  Philadel- 
phie, etc.  D'ailleurs  nous  n'avons  sur 
ces  établissemens  que  des  documens 
imparfaits  ,  si  ce  n'est  pour  celui  de 
Calcutta  qui  ,  suivant  les  rapports  des 
voyageurs ,  n'a  pas  son  pareil  dans 
tout  le  globe.  Voici  ce  qu'eu  ditLes- 
chenault  dans  une  lettre  en  date  du 
3o  novembre  1819,  adressée  au  pro- 
fesseur de  Jussieu.  «  Ce  Jardin,  si- 
tué sur  les  bords  du  Gange,  a  plus 
de  deux  lieues  de  tour;  le  sol  en  est 
d'une  grande  fécondité.  Le  docteur 
Wallich,  qui  le  dirige,  reçoit  tous 
les  moyens  de  l'enrichir ,  et  il  y  met 
toute  son  application.  Le  nombre  des 
personnes  attachées  au  Jardin  est  de 
trois  cent  quarante-cinq.  lia  des  col- 
lecteurs sur  tous  les  points  de  l'Inde 
qui  lui  envoient  des  semences,  des 
Plantes  vivantes  etdes  Plantes  sèches. 
Il  possède  une  belle  bibliothèque  ; 
quatorze  dessinateurs  sont  sans  cesse 
occupés  à  augmenter  la  collection 
des  dessins  coloriés  ,  qui  est  sansdoute 
une  des  plus  complètes  et  des  plus 


72  JAR 

belles  qui  existent.  Ces  dessios  sont 
d'un  grand  format  el  d'une  rare  per- 
fection. » 

Après  l'apercn  que  nous  venons  de 
donner  sur  les  Jardins  de  botanique 
existans  ,  il  est  convenable  d'offrir 
quelques  considérations  sur  les  modi- 
fications qu'on  doit  apporter  dans  la 
disposition  de  chacun  d'eux,  d'après 
la  nature  de  leur  institution  et  l'éten- 
due qu'on  veut  leur  assigner.  En  ins- 
tituant des  Jardins  de  botanique, 
les  anciens  avaient  pour  but  ]Mesque 
exclusif,  de  procurer  la  connaissance 
des  Plantes  médicinales.  Guy  de  la 
Brosse,  qui  fit  paraître  en  i64i  le 
Catalogue  du  Jardin  des  Plantes  de 
Paris  ,  dit  expressément  que  ses  fonc- 
tions étaient  d'aiîministrer  par  cha- 
rité des  Piaules  aux  malades,  et  d'en- 
seigner leurs  vertus  à  plus  de  deux 
cents  écoliers  accourus  de  toutes  les 
provinces.  Ce  niédecin  annonçait 
pourtant  la  culture  de  beaucoup  d'es- 
pèces nouvelles  des  Indes  ,  lesquelles 
(  suivant  ses  expressions  )  «  il  falloit 
tonnoislre  pur  la  veue  avant  que  la 
main  se  mesLit  de  leur  application. 
Que  si  vous  hochez  la  teste  ,  ajoutait- 
il  ,  pour  n'en  savoir  pas  les  proprié- 
tés ,  attendez  que  l'expérience  les 
ait  descouvertes,  et  puis  on  vous 
Jcs  enseignera.  »  Ces  dernières  ré- 
flexions prouvent  que  le  Jardin  des 
Plantes  de  Paris  fut ,  dès  son  origine  , 
consacré  à  la  science  lors  même  qu'il 
avait  pour  but  apparent  d'être  uni- 
quement destiné  à  secourir  les  ma- 
lades. Aujourd'hui,  il  n'y  a  plus  de 
spécialité  absolue  dans  l'établisse- 
ment des  Jardins  de  botanique;  on 
veut  que  la  science  des  Végétaux 
profile  ,  aussi  bien  que  la  médecine 
et  les  arts,  des  travaux  de  l'horti- 
culture. Peut-être  pourrait-on  re- 
})rocher  aux  fondateurs  modernes 
de  donner  dans  un  autre  excès  , 
de  vouloir  atteindre  une  perfection 
que  les  circonstances  locales  ne  leur 
permettent  pas  d'espérer.  En  agis- 
sant ainsi  ,  ils  restent,  d'une  part  , 
toujours  au-dessous  des  nécessités 
de  la  science ,  et  de  l'autre,  ils  pri- 
vent   les    Végétaux    imporlans    des 


JAR 

soins  qu'ils  prodiguent  à  des  Plan- 
tes à  peu  près  inutiles. 

Dans  une  grande  capitale  ,  où  les 
trésors  de  l'Etat  ne  sont  point  épar- 
gnés pour  tout  ce  qui  tend  à  son  em- 
bellissement ,  la  plus  grande  exten- 
sion doit  être  donnée  à  un  Jardin  de 
botanique,  pourvu  que  son  adminis- 
tration en  soit  confiée  à  des  profes- 
seurs instruits  et  à  des  jardiniers  in- 
telligens,  chez  lesquels  cependant  l'a- 
bondance des  objets  ne  soit  pas  une 
source  d'erreurs  et  de  confusion  Mais 
il  est  nécessaire  que  le  directeur  du 
Jardin  de  botanique  d'une  ville  peu 
considérable,  modère  son  ambition; 
il  ne  faut  pas  qu'il  s'imagine  l'em- 
porter sur  les  grands  établissemens, 
pour  la  culture  de  toutes  les  espèces 
par  exemple  ,  de  tel  genre  ,  quand  il 
sera  privé  des  reprcsentans  d'une 
foule  d'autres  genres  dont  la  con- 
naissance est  presque  indispensable 
à  celui  qui  veut  étudier  la  botani- 
que ;  car  on  ne  doit  pas  perdre  de 
vue  que  l'enseignement  delà  science 
estle  principal  objet  de  l'institution. 
Cette  passion  pour  la  culture  d'un 
seul  genre  est  au  contraire  très-loua- 
ble dans  les  établissemens  parti- 
culiers. C'est  elle  qui  enrichit  la 
science  d'espèces  nouvelles  ,  ou  ce 
qui  vaut  mieux  encore  ,  qui  porte  la 
lumière  dans  le  chaos  des  grands 
genres,  sépare  les  espèces  confusé- 
ment réunies,  et  rassemble  cellesque 
l'aibitraire  ou  l'ignorance  avaient 
disjointes. 

Lorsque  les  Jardins  publics  sont 
affectés  à  des  établissemens  spéciaux  , 
comme  ceux  des  écoles  de  médecine 
et  de  pharmacie  ,  des  hôpitaux  d'ins- 
tructions de  la  marine  ou  de  la  guer- 
re ,  ils  doivent  être  régis  sous  le  dou- 
ble point  de  vue  de  l'enseignenient 
des  principes  de  Botanique  et  de  la 
connaissance  approfondie  des  Plantes 
l'.suclles.  C'est  ici  qu'il  serait  impor- 
tant de  s'attacher  préférablement  à 
la  culture,  non-seulement  des  espè- 
ces utiles,  mais  de  celles  qui  sont 
nuisibles  ,  et  surtout  d'apporter  le 
plus  grand  soin  dans  leur  détermi- 
nation.  Le   nombre  de   ces   Plantes 


JAR 

est  d'ailleurs  assez  conside'rable  pour 
quc  leur  élude  sufllse  aux  besoins  de 
l'enseignemeut  clëmentaiie. 

Avant  de  lei  miner  cet  article ,  nous 
devrions,  peut-être,  éiiumérer  les 
avantages  que  la  science  des  Végé- 
taux et  l'Economie  publique  ont  reti- 
rés des  Jardins  de  Botanique  ;  mais 
chacun  de  nos  lecteurs  a  déjà  pressenti 
et  apprécié  ces  avantages.  Nous  au- 
rions voulu  présenter  quelques  ob- 
servations sur  le  régime  intérieur  de 
CCS  établissemens  ,  si  nous  n'avions 
réfléchi  queces  observations  ne  pour- 
raient être  générales  et  qu'elles  de- 
vraient se  modifier  suivant  une  foule 
de  circonstances  ,  variables  d'un  pa^s 
à  un  autre,  et  trop  nombreuses  ,  par 
conséquent ,  pour  que  nous  puissions 
les  indiquer  ici.  (g..n.) 

JARDINIER.  OIS.  L'un  des  noms 
vulgaires  de  l'Ortolan.  F".  Bruant. 

(B.) 

JARDINIERE,  ixs.  Le  Carabe  do- 
ré, la  Courtilière  et  d'autres  Insec- 
tes qui  attaquent  les  racines  potagè- 
res, soit  à  l'état  parfait,  soit  à  celui 
de  larves,  portent  vulgairement  ce 
nom  dans  la  plupart  des  départemens 
de  la  France.  (b.) 

JARDINIÈRE.  MOLL.  (Geoffroy.  ) 
Sy u .  d 'Hélix  /iurle/isis .  {n.) 

JARET.  rois.  L'un  des  noms  vul- 
gaires du  SparusM'œiia  ,  L.  /^.  Spare. 
Delaroche  ,  qui  écrit  Jarret,  dit  que 
c'est  le  Smar/s  aux  îles  Baléares,  (c.) 

JARGON.  MIN.  r.  ZiRCON. 

JARGONELLE.  bot.  pkan.  Va- 
riété de  Poire  d'été,  (b.) 

JARNOTE.  BOT.   PHAN.    r.  Er- 

NOTE. 

JARRA.  BOT.  PHAN.  L'un  des 
noms  vulgaires  du  Genêt  dans  cer- 
tains départemens  de  la  Fiance,    (b.) 

*  JARRET.  POIS.  r.  Jaret. 

*  JARRE"!  IMPÉRIAL,  pois.  (De- 
laroche. )  Syn.  de  Sparus  Zébra 
aux  îles  Baléares.  (b.) 

JARRETIÈRE,   pois.    r.    Lépi- 

DOPE. 


JAS  73 

*  JARRI-NÉGRIER.  bot.  ph.in. 
Le  Que/eus  Toza  dans  quelques  par- 
ties du  centre  de  la  France.  (u.) 

JARS.  ois.  On  appelle  ainsi  com- 
munément le  mâle  de  l'Oie  domesti- 
que. ^.  Canard.  (DR..Z.) 

*  JASERAN.  bot.  crypt.  Ancien 
synonyme  d'Oronge  vraie,  particu- 
lièrement dans  les  Vosges.  (b.) 

JASEUR.  Bombyciuora.  ois. Qcnve 
de  l'ordre  des  Omnivores.  Caractères  : 
bec  court,  droit,  élevé  ;  mandibvde  su- 
périeure dentée,  f'aiblenient  arquée 
vers  l'extrémité;  narines  placées  à  la 
base  du  bec  ,  ovoïdes  ,  recouvertes  de 
poils  rudes  dirigés  en  avant;  quaîrc 
doigts,  trois  en  avant,  l'extérieur 
soudé  à  l'intermédiaire;  un  pouce  ; 
ailes  médiocres  ;  première  et  deuxiè- 
me rémiges  les  plus  longues. 

Les  ornithologistes  avaient  con- 
fondu successivement  parmi  les  Mer- 
les ,  les  Pie-Grièches  et  les  Cotingas, 
les  deux  seules  espèces  qui ,  jusqu'à 
présent,  composent  tout  ce  genre. 
Quoique  la  séparation  eût  été  depuis 
long-temps  indiquée  par  Schwenck- 
feld,elle  n'a  été  faite  que  récemment 
par  Vieillot;  Temminck  et  Cuvier 
l'ont  ensuite  confir:née  en  l'adoptant. 
D'après  le  nom  latin  imposé  à  ce  gen- 
re ,  il  semblerait  que  les  Jaseurs  dus- 
sent faire  une  consommation  habi- 
tuelle de  Lépidoptères  nocturnes  et  au- 
tres Insectes  ailés;  cependant  ils  ne  les 
chassent  que  lorsque  leur  nourriture 
favorite,  qui  consiste  en  baies  et  eu 
fruits,  vient  à  manquer  absolument. 
Ces  Oiseaux  sont  voyageurs,  et  quoi- 
que l'on  eût  appelé  Jaseur  de  Bohème 
l'espèce  euiopéenne,  on  ne  la  trouve 
pas  plus  fréquemment  dans  ce  pa\s 
que  partoutailleurs  sous  la  même  lati- 
tude ;  il  paraît  qu'elle  réside  de  pré- 
férence et  plus  long- temps  dans  les 
contrées  septentrionales,  qu'elle  s'y 
occupe  de  sa  reproduction  dont  les 
détails  sont  encore  peu  connus;  elle 
ne  quitte  ces  lieux  que  lorsqu'un 
excessif  abaissement  de  température 
en  rend  le  séjour  inhabitable  ,  et 
c'est  à  ces  intempéries  locales  que 
nous    devons   de   voir  accidentelle^ 


94  JAS 

ment  ces  jolis  Oiseaux  dans  nos  pro- 
vinces tempérées.  Quoique  l'on  as- 
sure que  les  migrations  des  Jaseurs 
nous  amènent  ordinairement  ceux-ci 
en  troupes  si  nombreuses  que  le  ciel 
en  paraît  obscurci ,  jamais  nous  n'a- 
vons vu  ces  troupes  se  composer  de 
plus  de  cinq  ou  six  individus  :  du 
reste  ,  il  ne  sei'ait  pas  impossible  que  , 
dans  les  pays  du  Nord ,  ces  Oiseaux 
aient  des  mœurs  plus  sociables  ,  et  il 
est  même  assez  probable  que  les  fo- 
rêts boréales  formées  d'Arbres  rési- 
neux, dont  quelques  espèces  offrent 
en  abondance  des  fruils  charnus , 
sont  des  points  de  réunion  pour  les 
Jaseurs  qui  peuvent  encore  ne  renon- 
cer à  la  vie  sociale  que  lorsqu'une 
circonstance  fortuite  contrarie  totale- 
ment leurs  habitudes,  et  les  oblige  à 
se  disperser.  Le  nom  français  donné 
à  ces  Oiseaux  n'est  pas  plus  heureux 
que  le  synonyme  latin;  çn  effet  ,  il 
semblerait  que  les  Jaseurs  se  fissent 
remarquer  par  un  caquet  soutenu  ; 
cependant  leur  prétendue  jaserie  se 
borne  à  un  petit  cri,  à  un  gazouille- 
ment très-ordinaire  qui  n'est  pas  plus 
souvent  répété  que  celui  des  autres 
Oiseaux.  Peut-être  ce  gazouillement, 
plus  accenté  au  temps  des  amours, 
époque  peu  connue  et  dont  aucun 
auteur  ne  parle,  aura- t-il paru  à  plu- 
sieurs observateurs  une  sorte  de  ca- 
quetage  ,  en  raison  du  nombre  d'Oi- 
seaux réunis  qui  le  faisaient  entendre 
simultanément.  C'est  sur  quoi  nous 
n'avons  pas  été  à  même  de  nous 
éclairer.  Quelques  auteurs  prétendent 
aussi  que  ces  Oiseaux  sont  un  excel- 
lent gibier  ;  il  est  possible  que  ,  dans 
les  contrées  où  ils  sont  aussi  com- 
muns que  les  Merles  et  les  Grives  le 
sont  ici,  leur  chasse  pi'ésente  les 
mêmes  avantages. 

Grand  Jaseur  ,  Jmpelis  G-ami- 
lus,  Gmel.;  Bomby cilla  Bohemica, 
Briss.  ;  Bombycivora  poliocœlla  , 
Meyer  ;  Bombycivora  Garrula  ,  BufF., 
pi.  enl.  :26i.  Parties  supérieures  d'un 
cendré  vineux;  le;  inférieures  d'une 
teinte  un  peu  plus  claire;  plumes  de 
la  huppe  longues  et  disposées  en 
huppe;  front,  bandeau,  sourcils  et 


JAS 

gorge,  noirs;  rémiges  noires,  termi- 
nées par  une  tache  angulaire  blanche 
et  jaune,  les  secondaires  blanches  à 
l'extrémité  qui  se  termine  par  un 
prolongement  cartilagineux  en  forme 
de  palette  ,  d'un  rouge  vif;  tectrices 
caudales  inférieures  d'un  brun  mar- 
ron ;  rectrices  noires ,  terminées  de 
jaune;  bec  jaunâtre,  avec  la  pointe 
et  la  mandibule  inférieure  noires  ; 
pieds  noirâtres.  Taille ,  sept  pouces 
et  demi.  La  femelle  a  moins  de  noir  à 
la  gorge,  et  seulement  quatre  ou 
cinq  petites  palettes  rouges  aux  ré- 
miges d'Europe. 

Petit  Jaseur  ,  Bomhycilla  Cedfo-, 
rum  ,  Vieill.  ;  Garrulus  americnnus  , 
Du  m.  ;  Ampelis  Garrulus,  var.  La  th., 
Ois.  de  l'Amérique  septentrionale, p. 
57.  Parties  supérieures  d'un  cendié 
roussâtre;  les  inférieures  moins  fon- 
cées en  couleur;  huppe  composée  de 
plumes  effilées  ,  moins  longues  et 
moins  soyeuses  que  celles  du  grand 
Jaseur;  bande  noire  du  front  entou- 
rant les  yeux  et  venant  se  terminer 
sur  les  joues;  gorge  noire;  croupion 
d'un  gris  ardoisé  ;  rémiges  cendrées, 
frangées  de  grisâtre,  dont  quelques- 
unes  des  plus  rapprochées  du  corps 
sont  terminées  par  une  étroite  palette 
rouge;  rectrices  terminées  de  jaune; 
menton  blanc;  poitrine  d'un  gris 
roux;  ventre  jaunâtre;  abdomen  et 
tectrices  caudales  inférieures  giis  ;  bec 
et  pieds  noirs.  Taille,  cinq  pouces 
trois  quarts.  De  l'Amérique  septen- 
trionale oii  elle  niche  dans  les  forêts  , 
sur  les  Cèdres.  On  assure  que  la  ponte 
qui  se  fait  d'ordinaire  en  juin,  se 
renouvelle  en  août.  *•  (dr..z.) 

JASIONE.  Jasione.  bot.  phan. 
Genre  de  Plantes  de  la  famille  des 
Campauulacéfes  et  de  la  Pentandrie 
Monogynie ,  mais  que  Linné  avait 
placé  dans  la  Syngénésie  Monogamie, 
parce  que  les  anthères  sont  légère- 
ment soudées  entre  elles  par  leur  ba- 
se. Ce  genre  se  compose  de  trois  à 
quatre  espèces  annuelles  ou  vivaces, 
ayant  leurs  fleurs  disposées  en  capi- 
tules globuleux,  environnés  à  la  base 
d'un  involucre  polyphylle,  dont  les 


JAS 

folioles  sont  quelquefois  disposées  sur 
deux  rangées.  Chaque  ileur  offre  un 
calice  soudé  par  sa  partie  inférieure 
ou  son  tube  avec  l'ovaiie  qui  est  in- 
fère ,  aj'aut  son  limbe  découpé  en 
cinq  divisions  étroites  ;  une  corolle 
nionopétale  fendue  presque  jusqu'à 
sa  base  en  cinq  lanières  étroites ,  li- 
néaires et  dressées  ;  cinq  étaniines  in- 
sérées tout-à-fait  à  la  hase  de  la  co- 
rolle, beaucoup  plus  courtes  qu'elle  , 
a;yant  les  filets  grêles  et  dressés,  et 
les  anthères  à  deux  loges  bilobées  à 
leur  base  oli  elles  sont  légèrement 
soudées  entre  elles.  Coupé  transver- 
salement l'ovaire  qui  est  infère  offre 
deux  loges  contenant  chacune  un 
très-grand  nombre  d'ovules  attachés  à 
deux  trophosperaies  hémisphériques 
placés  sur  le  milieu  de  la  cloison.  Le 
sljle  est  long,  renilé  dans  sa  partie 
supérieure  ou  il  se  termine  par  un 
stigmate  allongé  ,  glanduleux,  velu  et 
bilobé.  Le  fruit  est  une  capsule  glo- 
buleuse couronnée  par  les  lobes  du 
calice,  s'ouvrant  seulement  par  son 
sommet  au  moyen  d'une  fente  trans- 
versale. Trois  espèces  de  ce  genre 
croissent  en  France,  savoir  :  Jaiione 
montana  ,  L.,  très-commun  dans  les 
lieux  secs  et  sablonneux,  aux  envi- 
rons de  Paris;  Jasiurie  perennis  et  /. 
humiiis  ,     l'un    et     l'autre     vivaces. 

(A.R.) 

JASME.  BOT.  PHAN.  (Daléchatnp.) 
Syn.  de  Vy^/id/usace  uillvsa,  L. 

(G..N.) 

JASMIN.  Jasniiiium.-BOT.  phan.  Ce 
genre  de  la  Diandric  Monogynie,  L., 
forme  le  type  de  la  famille  des  Jasmi- 
nées.  Les  auteurs  modernes  y  réunis- 
sent le  genre  Mugoiiuni  de  Jussieu  , 
qui  tî'en  diifère  que  par  lenombiedes 
divisions  du  calice  et  de  la  corolle. 
Les  Jasmins,  dont  on  compte  au- 
jourd'hui au  moins  une  quarantaine 
d'espèces,  sont  des  Arbustes  quel- 
quefois sarmenteux  et  grimpans  ,  ori- 
ginaires des  Indes-Oiienlales,  d'A- 
frique, de  la  Notivelle-Kollande  ou 
du  littoral  de  ia  Méditerranée.  Leurs 
feuilles  sont  opposées,  très-rarement 
al  ternei,  simples  ou  composées.  Leurs 
fleurs  ,  qui  généralement  répandent 


JAS  75 

une  odeur  agréable  ,  sont  blanches 
quelquefois  jaunes  ou  roses  ,  pédon- 
culées  et  placées  soit  à  l'aisselle  des 
feuilles,  soit  à  l'extrémité  des  ra- 
meaux. Chaque  fleur  offre  l'organisa- 
tion suivante  :  un  calice  monosépale, 
turbiné  ,  à  cinq  ou  huit  divisions  plus 
ou  moins  allongées  ,  quelquefois  très- 
courtes  (  J.  odoratissiinum'i  ;  une  co- 
rolle inouopétale  ,  hypocratérifoime, 
à  tube  long  et  grêle  ,  à  limbe  plane  , 
à  Cinq  ou  huit  lobes,  d'abord  emboî- 
tés Ici  uns  dans  les  autres  et  tordus 
en  spirale  avant  l'épanouissement  de 
la  fleur  ;  deux  étamines  sessiles,  atta- 
chées à  l'intérieur  du  tube;  un  ovai- 
re libre  ,  presque  globuleux  ,  à  deux 
loges  contenant  chacune  deux  ovules 
suspendus  et  apposés.  Le  style  est 
ordinairement  long  et  grêle  ,  terminé 
par  un  sligmate  renflé  et  bifide.  Le 
fruit  est  une  baie  profondément  bilo- 
béeou  didyme,  à  deux  loges  conte- 
nant chacune  une  ou  deux  graines; 
l'une  des  loges  avorte  quelquefois  ,  et 
alors  la  baie  semble  déjetée  d'un 
côté.  Les  graines  contiennent  un 
embryon  dressé ,  renfermé  dans  un 
endosperme  mince  dont  la  plupart 
des  botanistes  ont  méconnu  l'exis- 
tence. 

Un  grand  nombre  d'espèces  de 
Jasmin  sont  cultivées  dans  les  jar- 
dins. INous  mentionnerons  ici  les  plus 
intéressantes. 

f   Fleurs   jaunes. 

JaSMTN  FRUTIQUEUX  ou  A  FEUIL- 
LES DE  Cytise  ,  J asminum  fruticans  , 
L.  Originaire  des  parties  cenlrale  et 
méridionale  de  la  France  et  de  l'Es- 
pagne, cette  espèce  forme  une  loufte 
ou  buisson  de  trois  à  quatre  pieds  d'é- 
lévation. Sa  tige  esldressée,  rameuse; 
ses  rameaux  verts  portent  des  feuilles 
persistantes  ,  composées  de  trois  folio- 
les veis  la  p;irtie  inférieure,  réduites 
à  une  seule  foliole  vers  la  partie  supé- 
rieure des  rameaux.  Les  fleurs  sont 
jaunes  ,  inodores,  placées  au  nombre 
de  deux  à  trois  à  l'aisselle  des  feuilles 
supérieures.  Ses  baies  sont  didymes  , 
noirâtres.  On  la  cultive  dans  les  jar- 
dins où  elle  fleurit  pendant  la  plus 


76 


JAS 


grande  partie  de  l'été.  Quoique  peu 
délicate  sur  la  nature  du  terrain , 
celte  espèce  préfère  une  terre  légère. 
Elle  craint  les  hivers  i  igoureux  pen- 
dant lesquels  elle  doit  être  recouver- 
te. On  ta  multiplie  de  marcottes  ou  de 
rejetons. 

Jasmin  odorant  ,  Jasminuin  odo- 
ratissimum ,  L.  On  l'appelle  encore 
.lasmin  Jonquille,  à  cause  de  la  cou- 
leur et  de  l'odeur  de  ses  fleurs  ,  assez 
semblables  à  celles  du  Narcisse  Jon- 
quille. Celte  belle  espèce  ,  qui  nous 
vient  de  l'Inde  ,  forme  un  petit  Ar- 
brisseau de  trois  à  six  pieds  de  hau- 
teur. Ses  feuilles  sont  persistantes  , 
alternes,  composées  d'une  seule  ou  de 
trois  folioles  assez  grandes  ,  luisantes 
et  d'un  vert  agréable.  Ces  folioles  sont 
ovales-obtuses.  Les  fleurs  sont  gran-^ 
des,  d'un  beau  jaune,  d'une  odeur 
extrêmement  suave  ,  portées  sur  des 
pédoncules  triflores  qui  naissent  du 
sommet  de  la  tige.  Cette  espèce  doit 
être  rentrée  en  orangerie  pendant 
l'hiver.  On  la  multiplie  de  graines 
ou  de  marcottes. 

ff  Fleui s  blanches  ou  rosées. 

Jasmin  officinal  ou  ordinaire  , 
Jasminum  officinale ,  L.  Sous-Arbris- 
seau  dont  la  hauteur  varie  beaucoup. 
Ses  rameaux  sont  longs  ,  effilés  et  gla- 
bres. Ses  feuilles  opposées  sont  pio- 
fondément  pinnatifides  et  paraissent 
composées  ordinairement  de  sept  fo- 
lioles ovales -aiguës  ,  entières,  les 
trois  supérieures  étant  souvent  con- 
fluentes  entre  elles  par  leur  base.  Les 
Heurs  ,  blanches  et  d'une  odeur  très- 
forte  et  très-suave ,  sont  disposées 
par  petits  bouquets  axillaires  et  pé- 
doncules. Chaque  fleur  elle-même 
est  ensuite  pédicellée.  Son  calice  oflVe 
cinq  lanières  linéaires,  aiguës  ,  dres- 
sées. Le  Jasmin  est  nne  Plante  indien- 
ne ,  natuialisée  depuis  un  temps  im- 
mémorial dans  toutes  les  contrées  de 
l'Europe,  oii  on  la  cultive  non-seule- 
ment comme  Plan  te  d'ornement  ,mai3 
aussi  pour  extraire  leprincipeodorant 
de  ses  fleurs.  C  est  particulièrement 
en  Provence  que  le  Jasmin  est  ainsi 
cultivé  pour  l'usage  de  la  parfumerie. 


JAS 
Nous  en  avons  vu  des  champs  entiers 
aux  environs  de  Grasse  et  de  Nice. 
Autrefois  très-employées  comme  anti- 
spasmodiques ,  les  fleurs  de  Jasmiu 
sont  aujourd'hui  presqu'eutièrement 
inusitées  en  médecine.  Il  en  est  de 
même  de  leur  eau  distillée  que  l'on 
faisait  entrer  à  la  dose  d'une  à  deux 
onces  dans  les  potions  calmantes. 
Cette  espèce  se  cultive  en  pleine  ter- 
re ;  quelquefois  on  la  place  le  long 
des  murs  et  des  habitations  ,  qu'elle 
ne  tarde  pas  à  recouvrir  de  ses  ra- 
meaux longs  et  flexibles.  En  le  tail- 
lant et  l'arrosant  souvent ,  le  Jasmiu 
donne  des  fleurs  pendant  presque 
toute  la  belle  saison. 

Jasmin  a  grandes  fleurs  ,  Jasmi- 
num grandifluiu/m  ,  L.  Cette  belle  es- 
pèce, qui  vient  de  l'Inde  et  qu'on  dé- 
signe vulgairement  sous  le  nom  de 
Jasmin  d'Espagne,  a  beaucoup  de 
ressemblance  avec  la  précédente. 
Gomme  elle,  c'est  un  sous-Arbrisseau 
à  rameauxlongs  et  flexibles. Sps  feuil- 
les se  composent  de  sept  folioles  ova- 
les-obtuses ;  les  trois  supérieures  sou- 
vent confluentes  par  leur  base.  Les 
fleurs  sont  beaucoup  plus  grandes  que 
dans  l'espèce  précédente,  blanches 
en  dedans,  rougeâtres  à  leur  surface 
externe;  les  lobes  de  la  corolle-son t 
obovales-oblus.  Ces  fleurs  répan- 
dent une  odeur  très-agréable.  On 
cultive  aussi  cette  espèce  en  Provence 
pour  en  retirer  le  pi'incipe  aromati- 
que. Le  Jasmin  d'Espagne  se  multi- 
plie en  le  greffant  en  fente  sur  le  Jas- 
min ordinaire. 

Jasmin  des  Açores  ,  Jasminum 
ylzoricum  ,  L.  L'une  des  plus  jolies  et 
des  plus  agréables  espèces  de  ce  gen- 
re; il  forme  un  buisson  de  trois  à 
quatre  pieds  d'élévation  ,  dont  les  ra- 
meaux sont  gaimis  de  feuilles  oppo- 
sées ,  composées  de  trois  folioles  cor- 
diformes,  grandes,  glabres,  d'un  vert 
agréable  et  luisantes  à  leur  face  supé- 
rieure. Les  fleurs  sont  blanches  et 
forment  des  bouquets  à  la  partie  su- 
périeure des  ramifications  de  la  tige. 
Ce  Jasmin,  qui  demande  à  être  ren- 
tré dans  l'orangerie,  se  multiplie  de 
graines  et  de  marcottes. 


JAS 

On  cultive  encore  pliisicui"S  autres 
espèces  (le  ce  genre;  telles  sont  tfs 
Jasminum  /tumile  d'haWe,  J.  voluhile 
du  Cap;  J.  mauriùanum  de  l'Ile-de- 
France  ;  /.  geniculatum  des  îles  de 
la  mer  du  Sud;  J.  triumphans ,  etc., 
etc.  (a.B.) 

Le  nom  de  Jasmin  a  été  étendu  , 
par  des  voyageurs  peu  instruits  et 
pardes  jarduiiers,  à  d'autres  Arbustes 
qui  n'y  ont  aucun  rapport ,  comme  le 
hycium  afrurn,  qu'on  appela  Jasmin 
d'Afrique;  le  Gayac,  Jasmin  d'Amé- 
KiQUE;  le  Plumer ia  rubra  ,  Jasmin 
EN  Akbre;  le  J'hiladelphus  coro- 
narius  ,  Jasmin  bâtard  ou  blanc  ; 
une  Clématite  et  le  Lilas,  Jasmin 
BiiEU  ;  le  Gardénia  Jlorida ,  Jasmin 
nu  Cap  ;  le  Bignonia  raduans ,  J  AS- 
MiNDE  Virginie,  etc.,  etc.         (b.) 

JASMIN  DE  MER.  polyp.  Quel- 
ques marchands  d'objets  d'histoire 
naturelle  donnent  ce  uom  au  Millé- 
pore  trouqué.  A"".  Millépore. 

(LAM..X.) 

JAS  MINÉES.  Jasmineœ.  bot.  piian. 
Famille  extrêmement  naturelle  ap- 
partenant à  la  classe  des  Plantes  di- 
cotylédones monopéiales  hypogynes, 
et  que  l'on  peut  caractériser  oe  la 
manière  suivante  :  les  fleurs  sont  gé- 
néralement hermaphrodites,  excepté 
dans  le  seul  genre  Frêne  oii  elles  sont 
polygames.  Le  calice  est  monosépale, 
turbiné  dans  sa  partie  inférieure,  di- 
visé §n  quatre,  cinq  ou  huit  lobes; 
la  corolle  est  monopétale,  régulière, 
à  quatre,  cinq  ou  huit  lobes  ,  tantôt 
incombans  et  légèrement  tordus, 
tantôt  se  louchant  seulement  par  les 
bords  avant  leur  épanouissement; 
quelquefois  elle  est  femlue  jusqu'à  sa 
base  de  manière  qu'elle  est  formée  de 
quatre  à  cinq  pétales  distincts  [Omus, 
Chionantkus).  Elle  manque  quelque- 
fois enrièrcment  ainsi  que  le  calice 
(  Fraxinus  ,  Adelia  Hgustrina  ).  Les 
étamines  sont  généralement  au  nom- 
bre de  deux  ,  insérées  à  la  corolle  , 
ayant  leur  filet  couit  et  leur  anthère 
introrsc  ,  à  deux  loges,  s'ouvrant  par 
un  sillon  longitudinal.  L'ovaire  estli- 
bre,  sessile  au  fond  de  la  fleur,  à  deux 


JAS 


77 


loges  contenant  chacune  deux  ovules 
suspendus  ,  c'est-à-dire  naissant  de 
la  partie  supérieure  de  la  cloison  et 
pendans  dans  la  loge.  Le  sîyle  est 
simple,  terminé  par  un  stigmate  bilo- 
bé.  Le  huit  oflie  d'assez  grandes  dif- 
férences dans  lesdittérens  genres  par 
suite  d'avorlemcns  presque  conslaus. 
Il  est  tantôt  sec,  déhiscent  ou  indéhis- 
cent, à  une  seule  ou  à  deux  loges,  qui 
contiennent  une  ou  deux  graines;  ou 
bien  il  est  charnu  ,  à  une  ou  à  deu\ 
loges  quelquefois  osseuses.  Les  grai- 
nes se  composent  d'un  tégument  pro- 
pre ,  membraneux,  mince  ou  quel- 
quetbis  épais  et  charnu  ,  d'un  cndo- 
sperme  blanc  ,  charnu  ou  légèrement 
corné  ,  quelquefois  très  -  mince  et 
comme  niembramux ,  et  d'im  em- 
bryon dont  la  radicule  cylindrique, 
quelquefois  très-courte  ,  correspond 
au  hile.  Les  Jasminées,  telles  qu'elles 
ont  été  circonsciiles  par  Jussieu  ,  sont 
des  Arbustes,  des  Arbrisseaux  ou 
même  de  très-grands  Aibres  dont 
les  feuilles  généralement  opposées  , 
très-rarement  alternes  ,  sont  simples 
ou  composées.  Les  fleurs  sont  ou  pla- 
céesà  l'aisselle  des  feuilles  ou  formant 
des  grappes  pyramiiales  à  l'extrémi- 
té des  rameaux. 

Jussieu  {Gêner.  P/ant.) await  formé 
deux  sections  dans  sa  iamille  des  Jas- 
minées ,  suivant  que  ses  genres  ont 
le  fruit  sec  et  capsulaire  ou  charnu. 
A  la  première  de  ces  sections  appar- 
tiennent les  genres  INjctanthes ,  Li~ 
lac  ,  Hebe  et  Fraxinus  ;  à  la  seconde, 
les  genres  Chionantlius ,  Olea  ,  P/iil- 
lyrea ,  Mogorium ,  Jasminum  et  Li- 
gustrum . 

Ventenat  (Tableau  du  Règn.  Vég.) 
fit  deux  familles  distinctes  des  deux 
sections  établies  par  Jussieu.  Il  nom- 
ma Lilacées  celle  qui  renferme  les 
genres  à  fruit  capsulaire,  et  retint  le 
nom  de  Jasminées  pour  celle  dont  les 
genres  ont  le  fruit  charnu. 

Liuk  et  Hoiï'mansegg,  dans  leur 
Flore  du  Portugal,  firent  une  famille 
des  Olcinées,  dont  le  genre  Olea  de- 
vint le  type.  Cette  famille  fut  adoptée 
et  mieux  caractérisée  par  R.  Browu 
[Prodr.  Flor.  Nov.-TIulland.)  qui  ne 


19>  JAS 

laissa  parmi  les  Jasminees  que  les 
seuls  genres  Nyctant/ies  et  Jasminum , 
lëunissant  à  ce  dernier  le  genre  Mo- 
goiium  de  Jussieu.  Mais  nous  avons 
prouvé  (Mém.  de  la  Soc.  d'Hist.  Nat. 
T.  Il)  que  ces  deux  familles  ne  sau- 
raient être  séparées  l'une  de  l'autre, 
et  qu'elles  n'en  forment  réellement 
qu'une  seule,  ainsi  que  l'avait  établi 
l'illustre  auteur  des  Familles  Naturel- 
les. En  effet,  les  caractères  que  l'on  a 
donnés  pour  distiuguer  ces  deux 
groupes  sont  erronés.  Ainsi  on  a  dit 
que  dans  les  Jasminees  les  loges  sont 
monospermes  et  les  graines  dressées  , 
tandis  qu'elles  sont  dispermes  et  que 
les  graines  sont  suspendues  dans  les 
Oléinées.  Mais  il  est  certain  que  dans 
l'ovaire  des  Jasîninées  on  tiouve  deux 
loges  contenant  chacune  deux  ovules 
renversés,  aussi  bien  que  dans  les 
Oléinées.  L'endosperrae ,  que  l'on 
avait  dit  manquer  dans  les  Jasmins  , 
y  existe  toujours  ,  quoiqu'il  soit  plus 
mince,  et  dans  l'un  et  l'autre  groupe 
la  pointe  de  la  radicule  est  constam- 
ment dirigée  vers  le  hile,  c'est-à-dire 
vers  la  base  de  la  graine.  Il  n'existe 
donc  aucune  différence  marquée  en- 
tre les  Oléinées  et  les  Jasminees,  qui 
doivent  être  réunies  en  une  même  fa- 
mille. Les  genres  qui  forment  la  fa- 
njille  des  Jasminees  peuvent  être  par- 
tagés en  deux  sections,  suivant  que 
leur  fruit  est  sec  ou  charnu. 

I'^  SECTION.  — Fruit  sec. 

(LiLAcÉES,  Vent.) 

Lilac  ,  Tourn.  ,  Juss.;  liangium  , 
Juss.;  Hebe  ,  Comm.,  Juss.;  Fonlane- 
sia  ,  Labill.;  6'c///e^e/-a,  Roxb.;  Fraxi- 
nus,  L.  ;  Nyctantkes  ^  L. 

IP  SECTION.  — Fruit  charnu. 

(J-isMiNÉES  ,  Vent.) 

Chlonanthus  ,\i.\  Notetœa  ,  Vent., 
R.  Brov?n  ;  ^o/ja,  Willd. ;  Noronhia, 
Du  Petit -Thouars;  Olea  ,  L.  ;  PhU- 
tyrea,  L.;  Tetrapilus  ,  Lour.;  Ligus- 
trum ,  L.,  et  Jasminum,  L. 

(a.  r.) 

JASMINOIDES.  BOT.  phan.  (Tour- 
nefortetDiUen.)  V.  Gestreau.   (b.) 


JAS 

JASMINUM.  BÛT.  PHAN.  r.  Jas- 
min, 

*  JA.SON .  iNs  Espèce  de  papillon 
de  la  division  des  Chevaliers  grecs  de 
Linné.  (u.) 

JASONIE.  Jasonia.  bot.  phan.  H. 
Cassini  (  Bull,  de  la  Soc.  Phil.,  octob. 
181 5)  avait  proposé  sous  ce  nom  un 
nouveau  genre  de  la  famille  des  Sy- 
nanthérées ,  et  de  la  tribu  des  Inu- 
lées.  Mais  il  n'en  avait  point  indiqué 
les  caractères,  et  il  y  avait  fait  entrer 
mal  à  propos  les  Erigeroii  fœtidiim  et 
longifolium ,  qui  sont  de  vrais  jE/ï- 
geron  ,  quoique  toutes  les  fleurs  de 
leurs  caiathides  soient  de  couleur 
jaune.  Il  a  depuis  reconnu  et  rectifié 
son  erreur  en  restreignant  le  Jaso- 
nia à  un  sous-genre  d'i  Pulicaria  de 
la  section  des  Inulée>-Prototypes ,  et 
dont  voici-les  principaux  caractères  : 
involucre  composé  d'écaillés  imbri- 
quées et  linéaires  ;  réceptacle  pla- 
ne ,  fovéolé  ou  alvéolé  ;  calathide 
dont  le  disque  se  compose  de  plu-_ 
sieurs  fleurs  régulières,  hermaphro- 
dites, et  la  couronne  de  demi-fleurons 
sur  un  seul  rang  ,  en  languettes  et 
femelles  ;  ovaires  hispides  ,  surmontes 
d'une  aigrette  double  ,  l'extérieure 
courte  ,  composée  de  poils  distincts  , 
l'intérieure  longue  composée  de  poils 
inégaux  et  légèrement  plumeux. 

L'espèce  qui  peut  être  considérée 
comme  t^pe  de  ce  sous-genre  ,  a  été' 
nommée  par  l'auteur  Jasonia radiata; 
c'est  i'Erigeton  tuberosum ,  L.,  ou 
Inula  tuberosa  de  la  Flore  Française. 
Cette  Plante  croît  dans  les  monta- 
gnes du  midi  de  la  France.  Une  se- 
conde espèce  a  été  ajoutée  à  la  pré- 
cédente sous  le  nom  de  1.  discoidea  ; 
elle  était  cultivée  au  Jardin  des  Plan- 
te"; de  Paris,  mais  Cassini  a  néglige 
d'observer  ses  caractères  spécifiques. 

(G..N.) 

^  J ASPE.  MIN.  Quartz  Jaspe  de  Haûy. 
Substance  résultant  du  mélange  de 
la  matière  quartzeuse  avec  différentes 
matières  colorantes  ,  ayant  une  cassu- 
re terne  et  compacte  et  des  couleurs 
plus  ou  moins  vives,  jointes  à  l'opa- 
ciic.    Les  variétés  rouges  et   jaunes 


l 


JAS 

doivent  leurs  coiilems  à  l'oxide  et  à 
rii^'droxidede  Fer;  la  variété  veilaest 
colorée  tantôt  par  l'oxide  de  Mickelel 
tantôt  par  la  Chloritc  ou  la  Diallage  ; 
d'autres  sont  redevables  de  leurs  tein- 
tes à  des  matières  argileuses.  Les  Jas- 
pes noirs  ou  Phtnniles  doivent  la  leur 
à  l'Anthracite.  Les  J;ispes  sont  su— 
cepllbles  de  poli  et  s'emploient  dans 
les  arts  d'ornement  et  la  bijouterie. 
—  On  trouve  ces  substances  dans  les 
terrains  anciens ,  en  forme  de  couches 
de  {)eu  d  épaisseur  ,  divisées  par  les 
lissures  naturelles  en  fragmens  a  peu 
près  rhomboidaiix.  Elles  sont  quel- 

uefois  mélangées  de  Manguncse  o\i- 
é  et  d'Argile  ,  et  se  ilécomposent 
lorsqu'il  y  a  surabondance  de  Fer  et 
de  Manganèse.  —  On  trouve  aussi  du 
Jaspe  dans  les  terrains  modernes  , 
mais  seulement  en  amas  et  non  eu 
couches.  11  s'y  rencontre  ordinaire- 
ment dans  les  Argiles  sablonneuses 
ou  des  sables  argilifères.  On  a  distin- 
gué par  des  noms  particuliers  les  dif- 
férentes variétés  de  Jaspe,  d'après  les 
couleurs  qu'elles  présentent,  surtout 
lorsqu'elles  sont  taillées. 

Jaspe  agathé.  Mélange  de  Jaspe 
et  d'Agathe  dans  le  même  morceau. 

Jaspjj  égyptien  ,  ou  Caillou  d'E- 
gypte ,  offrant  des  bandes  contour- 
nées d'un  brun  foncé  sur  un  fond 
d'un  jaune  brunâtre.  On  le  trouve 
sous  la  forme  de  cailloux  roulés  dans 
le  désert  à  l'est  du  Caire. 

Jaspe  fleuri  ,  offrant  des  taches  et 
des  mélanges  de  plusieurs  couleurs, 
parmi  lesquelles  le  vert  domine. 

Jaspe  Onyx  et  Jaspe  rubannÉ. 
Composé  do  bandes  successives  diver- 
sement colorées,  tantôt  circulaires 
et  tantôt  parallèles. 

Jaspe  panaché.  Mélange  de  cou- 
leurs distribuées  sans  ordre. 

Jaspe  Porcelaine  ou  Porcella- 
NITE.  Ther^nantide  jaspoide,  Haiiv. 
Substance  ayant  l'apparence  d'un 
Jaspe,  mais  qui  est  d'une  toute  autre 
nature.  C'est  une  matière  argileuse 
qui  a  été  altérée  par  le  contact  des 
roches  pyrogènes. 

Jaspe  sanguin.  Jaspe  ou  plutôt 
Agathe  d'un  vert  obscur  dont  le  fond 


JAU  79 

est  parsemé  de  petites  taches  d'un 
rouge  foncé. 7^.  Héliotrope. 

Jaspe  schistoide,  Jaspe  noir  ou 
PiiTANiTE  ,  H.  Coloré  par  l'Anthraci- 
te. 11  fournil  dos  Pierres  de  Touche 
qui  ne  sont  pas  très-estimées  à  cause 
de  leur  trop  grande  dureté,  (g.del.) 

JASPÉE.   INS.   Nom    vulgaire  du 

Plialura  syringaiia.  (g.) 

*  JASSE.  iiSfs.  V.  Iasse. 

*  JAÏABOCA.  BOT.  PU  AN.  Marc- 
graair  désigne  sous  ce  nom  ,  et  comme 
un  grand  Roseau,  une  sorte  de  Bam- 
bou brésilien  dont  les  entre-nœuds 
servent  de  ci  uche  pour  conserver  et 
transporter  l'eau.  (b.) 

J  A T  A  R  O  N .  Jatatoniis.  conch . 
C'est  le  nom  générique  qu'Adanson  a 
proposé  (Coq.  du  Sénég.,  pi.  i5)  pour 
des  Coquilles  que  Lamarck  a  réunies 
sous  le  nom  de  Cames,  y .  ce  mot. 
Le  Tnème  auteur  a  nommé  Came 
annelé ,  Chanta  crenulata ,  l'espèce 
décrite  et  figurée  par  Adanson. 

(D..H.) 

*  JATI.  BOT.  PHAN.  Même  chose 
que  Caju-Jati.  f".  ce  mot.  (b.) 

JATOU.  MOLL.  Adanson  (Coq.  du 
Sénég.  ,  pi.  9,  fig.  21)  a  ainsi  nommé 
une  Coquille  du  genre  31urex ^  c'est 
le  Murex  glbbosus  de  Lamarck  et  le 
Murex  Lingua  vervecinaAe  Chemnitz. 
/".  Murex.  (d..h.) 

JATROPHA.  BOT.  PHAN.  F.  MÉ- 

DICINIER. 

JAUGUE.  BOT.  PHAN.  Et  non  Jau- 
he  ou  Jauge.  UUlex  europœus  dans 
les  Landes  aquitaniques  que  couvre, 
en  certains  lieux  sablonneux ,  cet  Ar- 
buste déchirant,  (b.) 

JAUMEA.  BOT.  PHAN.  Le  genre 
ainsi  nommé  par  Persoon  est  le  même 
que  \e  Klei/tia ,  décrit  en  i8o3  par 
Jussieu.  f^.  Kleini.4..  (a.r.) 

JAUNEAU.  BOT.  PHAN.  L'un  des 
noms  vulgaires  de  la  Ficaire  dans  les 
départemens  du  centre  de  la  France. 

(B.) 

JAUNE  ANTIQUE,  min.  Sorte  de 


8o  JEA. 

Marbre  employé  par  les  anciens.  V. 
Marbre.  (a.  r.) 

JAUNE  DE  MONTAGNE,  min. 
Espèce  d'Ocre.  V.  ce  mot.       (a.  r.) 

JAUNE  D'OEUF,  moll.  Nom  vul- 
gaire et  marcliand  ànNeritaF'itellus, 
L.  On  nomme  aussi  Jaune  d'oeuf 
AVL.\Ti\e  Nerùa  yJlbumen.  (b.) 

JAUNE  D'OEUF,  bot.  On  a  donné 
indifféremment  ce  nom  au  fruit  du 
Caïiiiitier  et  à  l'Oronge  vraie,      (b.) 

*  JAUNET,  POIS.  Nom  vulgaire 
du  Doré,  espèce  du  genre  Gheilion. 
P^.  ce  mot.  (b.) 

•  JAUNET  D'EAU,  bot.  than.  L'un 
des  noms  vulgaires  du  Nénuphar 
jaune.  P^.  Nénuphar.  (b.) 

JAUNGHILL.  OIS.  Espèce  du  gen- 
re Tantale.  /^.  ce  mot.  (b.) 

JAUNOTTE.  BOT.  CRYPT.  7^. 
Blanchettb. 

*  JAVAN.  OIS.  Espèce  du  genre 
Calao,  f^.  ce  mot. 

*  JAVANAISE,  rept.  oph.  (Dau- 
din.)  Espèce  du  genre  Vipère,     (b.) 

*  JAVAR.  BOT.  PHAN.  (Lesche- 
nault.  )  Syn.  de  Chou  palmiste  chez 
les  Javanais.  (b.) 

JAVARI.  MAJM.  Syn.    de   Pécari. 

(B.) 

JAVELOT.  REPT.  OPH.  Espèce  du 
genre  Erix.  /^.  ce  mot.  (e.) 

*  JAVUS.  POIS.  Espèce  du  genre 
Sidjan.  P'^.  ce  mot.  (b.) 

JAYET.  MIN.  r.  Lignite. 

*  JEAN-BOULANG.  pois. 
(Ruysch.)  C'est  du  genre  Baliste  qu'il 
faut  rapprocher  ce  Poisson  d'Am- 
boine  peu  connu,  quia  la  peau  très- 
dure  ,  dont  la  couleur  est  jaune  ,  avec 
des  raies  bleues,  et  la  caudale  semi- 
lunaire  rouge.  (b.) 

JEAN-LE-BLANC.  ois.  Espèce  du 
genre  Faucon  ,  sous-genre  Aigle.  /'. 
ce  mot.  (DR..Z.) 

JEANNETTE,  bot.  phan.  Syn.  de 
Narclssiis  poeticusy  L.  /^.  Narcisse. 

(B.) 


JEF 

*  JEAUNELET.  bot.  crypt.  L'un 
des  noms  vulgaires  du  Merulius  Can- 
tate l  lus.  (b.) 

JECKO.  REPT.  SAUR.  Pour  Gecko. 
/^.  ce  mol.  (b.) 

JEFFERSONIE.  Jeffersonia.  bot. 
PHAN.  Genre  établi  par  Barton  {Act. 
Soc.  Am.,  5  ,  p.  354j  pour  le  Pudo- 
phyllum  diphyllum  de  Linné  et  qui 
fait  partie  de  la  famille  de  Podophyl- 
lées  et  de  lOctandrie  Monogame,  L. 
Ce  genre  se  compose  d'une  seule  es- 
pèce ,  Jeffersonia  binata,  Barton  ,  loc. 
cit.  cuin  icône,  ou  /.  Bartonis  , 
Michx.  ,  ou  J.diphylla  ,  Pers.  Plan- 
te vivace  ,  originaire  des  vallées  om- 
bragées de  l'Amérique  septeuti  ionale. 
Ses  feuilles  sont  toutes  radicales,  lon- 
guement pélioîées  ,  subcordiformes  , 
fendues  du  sommet  à  la  base  en  deux 
lobes  aigus  et  un  peu  obliques  ;  elles 
sont  très -glabres  et  d'une  teinte 
glauque  à  leur  face  inférieure.  Les 
pédoncules  radicaux  sont  simples, 
dressés,  un  peu  plus  longs  que  les 
feuilles  et  uniflores.  Le  calice  est  for- 
mé de  trois  à  cinq  folioles  lancéolées, 
un  peu  concaves  et  caduques;  la  co- 
rolle de  huit  pétales  assez  semblables 
aux  sépales  du  calice.  Les  étammes  , 
au  nombre  de  huit  ,  opposées  aux 
pétales  ,  hypogynes  comme  eux  ,  ont 
leurs  filets  très-courts,  leurs  anthè- 
res à  deux  loges  s'ouvrant  par  une 
sorte  de  valve  qui  s'enlève  de  la  par- 
tie inférieure  vers  la  supérieure  , 
comme  dans  les  Berbéridées.  L'ovaire 
est  libre  ,  allongé  ,  à  une  seule  loge , 
contenant  un  assez  grand  nombre 
d'ovules  attachés  à  un  trophosperme 
longitudinal.  Le  style  est  court ,  ter- 
miné par  un  siigmate  pché  et  à  qua- 
tre lobes.  Le  fruit  est  une  capsule 
ovoïde,  terminée  à  son  sommet  par 
une  pointe  mousse  ,  offrant  à  l'exté- 
rieur une  ligne  longitudinale,  sail- 
lante, qui  correspond  au  point  d'in- 
sertion des  graines  ,  et  s'ouvrant 
vers  sa  partie  supéiieure  par  une 
scissure  transversale  incomplète. 

(A.R.) 

*  JEFFERSONITE.  min.  Variété 
de  P_\ro.\ène  augite  découverte  dans 


JËS 

les   Etats-Unis   d'Amérique  par  le 
professeur  Keating.  (o.DEL.) 

*  JEJUNUM.  zooL.   T'.  Intestin'. 

JEK.  HEPT.  orii.  Le  Serpent  bré- 
silien mentionné  sous  ce  no.7»  par 
Ruyscli  qui  en  rapporic  des  choses 
extraordinaires,  païaît  ctie  une  Cœ- 
cilie  exagérée.  ^.  CoEciLiE.  (u.) 
■  JELIN.  MOLL.  Ailanson  (Coquill. 
du  Sénég. ,  pi.  11,  fig.  6)  rapporte  à 
son  geni  e  Vei  met  un  tube  testacé  qui, 
ce  nous  semble,  est  une  véritable  Ser- 
pule.  Linné  l'a  plaeé  dans  ce  genre 
sous  le  nom  de  Serpula  intestinalis. 
V.  Serpule  et  Vermet.        (d..h.) 

JELSEMLNUM.  bot.  phan.  Syn. 
de  Jasminum  et  de  Jasmé  dans 
quelques  botanistes  anciens.         Cb.) 

JENAC.  MOLL.  Nom  sous  lequel 
Adanson  a  décrit  une  petite  espèce 
de  Crépidule  que  Linné  a  désignée 
sous  le  nom  de  Patella  Gorensis ,  et 
qui  n'est  probablement  qu'une  vario- 
le de  la  Crépidule  nnguiforme  de 
Lamarck.  (D..H.) 

*  JENSEN.  OIS.  Espèce  du  genre 
Canard.  /^.  ce  mot.  (R.) 

JERBOA  ET  JERBU.  m.vm.  Syn. 
de  Gerbo.  f''.  ce  mot  à  l'article  Ger- 
boise. (B.) 

JERNOTTE.  BOT.  phan.  Même 
cliose  qu'Ernotte.  f.  ce  mot.       (b.) 

JEROSE.  ROT.  PHAX.On  a  proposé 
ce  nom  pour  désigner  en  français  le 
genre  Anastatica.  /^.  ce  mot.       (b.) 

*  JESES.   POIS.  F".  Jesse  et  Able. 

JESITE.  Jesites.  moel.  Montfort 
a  placé  parmi  ses  Polythalames  (Co«- 
ckil.  Syst.  T.  I,  pag.  lo-i)  un  corps 
adhérent  enroulé  comme  un  Spiror- 
})e,  mais  divisé  par  plusieurs  cloisons. 
Soldani  avait  déjà  fait  connaître  ce 
corps  ;  il  est  figuré  dans  le  Teslacca 
Microscop.  de  cet  auteur,  pi.  3o,vas. 
i43,  X,  également  parmi  les  Poly- 
thaîames.  Quoique  l'on  sache  aujour- 
d'hui que  plusieurs  espèces  de  Cépha- 
lopodes viveutadhéreule»  à  la  manière 
des  Spirorbes ,  celui-ci  en  a  si  bien 
le  port  et  la  structure  qus  l'on  doit 

TOME   IX. 


JEU  8i 

rester  dans  le  doute  jusqu'à  ce  que 
des  observations  nouvelles  viennent 
confirmer  ou  détruire  l'opinion  de 
ces  auteurs.  On  sait  d'ailleurs  qu'il 
existe  un  assez  grand  nombre  de  Ser- 
pules  qui  se  cloisonnent  par  suite  des 
accroissemcns  de  l'Animal  ;  plusieurs 
Sdiquaires  sont  dans  ce  cas  :  i)  n'est 
donc  pas  impossible  de  penser  que 
CCS  petits  corjis  appartienne^  à  des 
Annelides  qui  se  sont  irrégu]B[èment 
cloisonnés.  Le  doute  que  F^^ssac  a 
conservé  en  rapportant  ce  genre  aux 
Céphalopodes  ,  pourrait  servir  à  con- 
firmer notre  opinion.  (d..u.) 

JESON.  mole.  (Adanson,  Coquill. 
du  Séuég.,  pi.  i5,  fig.  S.)  Syn.  de 
Car  dit  a  c/asi/co^/a,  Lamarck.  (d..h.) 

JESSE.  Jeses.  pois.  Syn.  de  Ghe- 
vanne,  espèce  d'Able.  f^.  ce  mot. 

JET  D'EAU  MARIN,  acal.  Quel- 
ques auteurs  ont  donné  ce  nom  aux 
Ascidies  à  cause  de  l'eau  qu'elles 
lancent  lorsqu'on  les  comprime.  Celte 
eau  est  quelquefois  irritante  et  pro- 
duit, dit-on,  des  pustules  ou  d'autres 
éruptions  sur  ks  parties  du  corps 
qu'elle  frappe.  (lam..x.) 

JEUX  DE  VAN-HELMONT.  La- 

dusHelmontil.  min.  Concrétions  pier- 
reuses ,  renfermant  dans  leur  inté- 
rieur (les  prismes  courts  à  quatre 
pans,  qui,  brisés,  ressemblent  à  des 
cubes  ou  dés  à  jouer.  Van-Helmont 
les  avait  appelés  Liidus  Paiacelsl ,  et 
leur  attribuait  de  tnès-grandes  pro- 
priétés. Elles  sont  composées  ou  de 
calcaire  iriarneux  gris  de  fumée  , 
très-compacte  et  même  susceptible 
de  poli,  ou  de  Fer  carbonate  lithoïde 
et  argileux,  et  les  cristaux  calcaires 
sont  souvent  ferrifères  et  magnésiens. 
On  remarque  quelquefois  dans  les 
interstices  des  cristaux  de  Quartz,  de 
Baryte,  de  Fer  spdthique  ,  etc.  Eu- 
tin  ces  concrétions  sont  remarqua- 
bles par  la  constance  de  ces  particu- 
larités et  par  leur  disposition  en  lits 
dans  les  couches  d'Argile  schi.iteuse 
des  mines  de  Houille  ,  et  des  terrains 
de  Calcaire  alpin.  P'.  Concrétions. 

(B.) 

6 


Sj  joh 

*  JIBE.  BOT.  PHAî^.  Syn.  de  Ba- 
daniier  selon  Rhéedc.  (b  ) 

*  JIHADE.  BOT.  PIIAN.  P'.  Ca- 
IIADE. 

*  JIRASEKIA.  BOT.  PHAN.  L'Jna- 
gallis  tenella,  L. ,  a  clé  érigé,  sous 
ce  nom  ,  en  un  genre  distinct  par 
Scbmidtf/«  Usiez:  j-lnu.  2,  p.  2  24); 
mais  ce  genre  n'a  pas  été  adopté. 

.   j|'  (G..N.) 

*  JR^CHIMIA.  BOT.  PHAN.  Le 
genre  do  Grnmlnécs  ainsi  nommé  pnr 
Tenore,  dnns  sa  Flore  de  Naples,  est 
le  même  que  le  Beckmannia  qui  , 
ayant  l'antériorilé  ,  ne  peut  changer 
de  nom.  ^.  BfiCKM ANNIE.       (a.r.) 

JOANNESÏA.  BOT.  PIIAN.  Pcrsoon 
[Enc/drid.  T.  11,  \).  583  )  a  sui  chargé 
inutilcincnl  de  ce  nouveau  mot  la 
nomenclature,  en  le  substituant  sans 
motif"  à  celui  de  Johannia  ,  Willd.  , 
qui  lui  même  était  superflu,  puisqu'il 
désignait,  un  génie  nommé  antérieu- 
rement Chiiqiiiraga  par  Jussieu.  V.  ce 
mot.  (G..N.) 

JOCK.O.  MAM.  F.  Orang. 

*  JODAMIE.  MOLi..  Defrance,  drins 
le  Dictionnaire  des  Sciences  Naturol- 
ics  ,  a  établi  ce  genre  qui  nous  sem- 
ble avoir  les  plus  grands  rapports 
avec  les  Sphéivilites  ,  et  que  nous 
menlionneions  en  traitant  de  ce  gen- 
re. T-^.  Spiiérulite.  (d..h.) 

JODELLE  ET  JOUDARDE.  ois. 
La  Foulque  en  vieux  français,     (b.) 

JOËL.  pois.  Espèce  du  genre  Athé- 
rinc.  P^.  ce  mot.  (b.) 

JOHANN  [A.  BOT.  PHAN.  Le  genre 
Chuquiraga  de  Jussieu  a  reçu  de 
Wilfuenow  ce  nouveau  nom  qui  n'a 
pas  été  adopté,  f^.  Chuquiraga. 

(O..N.) 

*  JOHjNIA.  bot.  PHAN,  Genre  de 
la  Triandrie  Monogynic  ,  L.,  nouvel- 
lement établi  par  Koxburgh  [in  JFlor. 
Ind.  1,  p.  Î72)  et  adopté  par  De  Can- 
doUe  {Prodrom.  System.  Reg.  f^'eget. 
ï.  I  ,  p.  571)  qui  l'a  placé  dans  !a  fa- 
mille des  llipjiocratéacées  ,  et  lui  a 
donné  pour  caractères  essentiels  : 
liois  anthères  sesf<iles  an  sommet  de 


JOH 

l'urccole;  fruit  en  baie,  à  cinq  loges 
et  à  un  ou  deux  ovules  dans  chaque 
loge  avant  la  maturité,  ne  contenant 
qu'un  petit  nombre  de  graines  lors- 
qu'il est  mûr.  Ce  genre  est  composé 
de  deux  espèces  ,  savoir  :  \°  Johnià 
salacioides  ,  indigène  du  Bengale,  et 
remarquable  par  ses  fleurs  orangées  , 
et  sa  baie  bonne  à  manger  ,  à  deux  ou 
trois  graines  ;  2"  J.  coromajidellana , 
qui  ci'oît  dans  les  fjiêls  des  monta- 
gnes du  Coromandel.  Cette  espèce  a 
des  baies  monospermes  sembhtbles  à 
de  petites  cerises.  (g..n.) 

JOHNIUS.  POIS.  Qu'on  a  francisé 
sous  le  nom  de  Juhn.  Ce  genre  ,  formé 
par  Bloch  ,  ne  saurait  être  admis  et 
rentre  entièrement  parmi  les  Sciènes. 
f^.  ce  mot.  (b.) 

JOHNSONrE.  Johnsonia.  bot. 
PIIAN.  Genre  de  la  famille  des  Aspho- 
délées  ,  et  de  la  Triandrie  Monogj- 
n  iCjL.,  établi  par  R.Brown(F/'6ia'/o/?î. 
FI.  Nov.-HolL,  p.  287)  qui  l'a  ainsi 
caractérisé  :  périanthe  à  six  divisions 
égales  ,  pétaloïdes  ,  marcescenles  et 
décidues;  trois  étamines  dont  les  fi- 
lets sont  insérés  à  la  base  des  divi- 
sions intérieures  du  périanthe  ,  dila- 
tés et  connés  inférieurement  ;  ovaire 
à  loges  dispermes,  surmonté  d'un 
style  filiforme,  et  d'un  stigmate  ob- 
tus; capsule  trilocula ire  à  trois  valves 
qui  portent  les  cloisons  sur  leur  mi- 
lieu ;  deux  graines  dans  chaque  loge 
ayant  leur  ombilic  muni  de  stro- 
phioles  ;  l'une  d'elles  pendante,  fixée 
au  sommet  d'une  colonne  centrale 
grêle  plus  courte  que  la  capsule. 
L'auteur  a  placé  la  Plante  qui  consti- 
tue ce  genre  auprès  du  Borja.  Elle 
eu  diffère  par  le  port,  l'inflorescence 
et  la  structure  de  la  fleur,  mais  elle 
s'en  rapproche  par  plu?ieurs  carac- 
tères. Cette  Plante  ,  Johnsonia  lupu- 
lina,  R.  Br.,  croît  sur  les  côtes  méri- 
dionales de  la  Nouvelle-Hollande. 
C'est  une  herbe  vivace,  ayant  une 
racine  fibreuse,  des  feuilles  distiques, 
linéaires  ,  dilatées  et  demi-engaînan- 
tes  à  la  base.  La  hampe  est  très-sim- 
ple et  ne  porte  vers  son  sommet 
qu'un  seul  épi  obiong  ,  dont  la  forme 


JON 

imite  les  fleurs  du  Houblon  ,  Humu- 
lus  JLupulus  (d'oii  le  nom  spécifique), 
et  qui  se  compose  de  hracit'es  im- 
briquées colorées;  les  inférieures 
petites  et  stériles ,  les  autres  uni- 
flores  et  persistantes.  Les  fleurs  sont 
petites  ,  sessiles;  chacune  d'elles  est 
accompagnée  d'une  bractée  inté- 
rieure et  latérale. 

Le  nom  de  Johnsonia  avait  été 
doni^  à  divers  genres  qui  n'ont  point 
été  adoptés  :  ainsi  le  Johnsonia  de 
ÎVliller  rentre  dans  le  Callicarpa  de 
Linné;  celui  de  Nccker  n'est  qu'une 
division  des  Solannrn ;  enfin  Adanson 
a  nommé  Jonsonia  le  Cèdre  la,    L. 

(G..N.) 

JOL.  MOLL.  Tel  est  le  nom  qu'A- 
danson  a  donné  à  une  petite  espèce 
de  Buccin  de  la  section  des  Nasses; 
mais  le  peu  de  netteté  de  la  figure 
ne  permet  pas  de  pouvoir  la  rappor- 
ter à  une  des  espèces  décrites  par  les 
auteurs.  (D..n.) 

JOLTBOTS.  BOT.  PHAN.  Syn.  vul- 
gaire de  Daphne  Mezereum  étendu 
quelquefois  à  d'autres  Lauréoles.  (b.) 

JOLITE.  MIN.  Four  lolitc.    f-'.ce 

mot.  (g.  DEL.) 

JONC.  Juncus.  BOT.  PHAN.  Type 
de  la  famille  des  Joncées ,  ce  genre  , 
tel  qu'il  a  été  limité  par  Adanson  et 
De  Candolle  ,  n'est  pas  le  même  que 
le  Juncus  de  Linné;  il  en  diffère  par 
ses  feuilles  cylindriques  et  par  sa  cap- 
sule polyspirme.  Voici  quels  sont  ses 
caractères  :  le  calice  se  compose  de 
six  sépales  écailleux  et  glumacés,  dis- 
j)Osés  sur  deuK  rangs;  les  élamines 
sont  au  nombre  de  six  attachées  à  la 
base  du  calice,  quelquefois  il  n'y  en 
a  que  trois  seulement.  L'ovaire  est 
ovoïde,  plus  ou  naoins  trianguLnire , 
à  une  ou  (rois  loges  incomplètes  con- 
tenant plusieurs  ovules.  Le  style  est 
simple,  terminé  par  trois  stigmates 
filiformes  et  velus.  Le  frL'U  est  une 
capsule  uniloculaire  ,  polysperme  , 
s'ouvrant  en  trois  valves.  Les  graines 
sont  ovoïdes  ;  elles  contiennent  un 
embryon  basilaire  dans  un  endospcr- 
me  charnu.  Les  espèces  de  ce  genre 
sont  vivaces,  très-rarement  annuelles. 


JOxN  8.^ 

Les  tiges  sont  nues  ou  feuillées,  quel- 
quefois articulées  ,  munies  de  feuillus 
cylindriques.  Les  fleurs  sont  généra- 
lement petites  et  disposées  en  pani- 
cule;  rarement  elles  sont  grandes  et 
solitaires.  ' 

De  Candolle  a  retiré  du  genre  .iTi^/z- 
cus  de  Linné  ,  toutes  les^cspèccs  qui 
ont  les  feuilles  planes  et  la  capsule 
uniloculaire,  pouren  former  un  genre 
particulier  sous  le  nom  de  I^uzula. 

Desvauv,  dans  le  Journal  de  Bota- 
nique, a  divisé  le  genre  Juncus  de  De 
Candolle  en  quaiie  genres,  savoir  : 
Marsiposperm iim  qui  a  pour  type  le 
Juncus  grand ijlurus  ,  Rostkovia  ,  le 
Juncus  magellanicus ,  Cepha/oxis  et 
enfin  Juncus.  Mais  les  différences  sur 
lesquelles  ces  geures  sont  fondés  sont 
trop  peu  importantes  pour  que  ceux- 
ci  aient  pu  être  adoptés.  Dans  une 
Monographie  que  va  publier  le 
docteur  De  Lahupe  ,  de  Lausan- 
ne,  on  compte  soixante- dix  -  neuf 
espèces.  Réparties  sous  toutes  les  zo- 
nes ,  dit  ce  jeune  botaniste,  et  à  des 
hauteurs  variables,  alpines  sous  l'é- 
quateur,  piéférnnt  les  plaines  et  les 
montagnes  sous  In  zone  tempérée  ,  les 
diverses  espèces  de  ce  genre  habitent 
particulièrement  les  lieux  maréca- 
geux de  l'Europe  ,  des  deux  Améri- 
ques et  de  la  iS'ouvellc- Hollande; 
quelques-unes  n'abandonnent  jamais 
les  boriis  de  la  mer  et  des  grands  lacs  ; 
d'autres  ne  peuvent  vivre  et  ic  repro- 
duire qu'à  côté  des  glaciers  des  Alpes 
et  des  neiges  du  pôle  ;  certaines  enfin, 
vraies  cosmopolites,  se  rencontrent, 
partout  sous  les  pas  du  botaniste. 
Parmi  les  soixante-dix-neuf  espèces 
actuellement  connues  ,  tiois  seule- 
ment habitent  in.iistinctemeut  toutes 
les  zones  et  tous  les  climats  ;  ce  sont 
les  Juncus  commun is  ,  maritimus  et 
Bufonias.  L'Europe  en  contient  tren- 
te-une espèces;  l'Ainérique  méiidio- 
uale,  quatorze;  l'Amérique  septen- 
trionale, vingt-six;  la  Nouvelle-Hol- 
lande, douze;  la  Barbarie  et  les  îles 
Canaries,  quatorze;  l'Asie,  huit;  le 
cap  de  Bonnc-Es])érance ,  sept;  les 
hautes  Alpes  et  la  Laponie  ,  dix  ;  en- 
fin quatorze  sont  communes  à  l'Eu- 


84  JON 

rope  et  à  l'Amérique  septentrionale. 
Aucune  des  espèces  fie  ce  genre 
n'est  cultivée  dans  les  jardins.  On 
fait  avec  les  feuilles  de  plusieurs  espè- 
ces et  particulièrement  du  Junciis 
^laucus  ,  des  liens  fort  employés  dans 
le  jardinage.  (a.  R.) 

L'on  a  étendu  le  nom  de  Jonc  à  des 
Plantes  qui  n'appartiennent  pas  à  ce 
genre;  ainsi  l'on  a  vulgairement  ap- 
pelé : 

Jo>"c  CARRÉ ,  un  Souchet  dont  la 
lige  présente  quatre  angles. 

JoKc  DES  Chaislers  ,  le  Scirpus 
lacitstris. 

Jonc  a  coton  ou  de  soie  ,  les  Li- 
naigretles  ou  Eriophores. 

Jonc  cotonneux.  F.  ïomex. 

Jonc  d'eau  ,  les  Scirpes  ,  Schce- 
jii/s ,  etc. 

Jonc  ÉPINEUX  ou  marin,  l'Ulex 
europceus. 

Jonc  d'Espagne  ,  le  Spartium  jiin- 
ceum. 

Soscu' ht  KSG,\e  Scirpus  lacustris,\j. 

Jonc  faux,  les  Triglocliins. 

Jonc  fleuri  ,  le  Butomus  umhel- 
latus  ,  L. 

Jonc  des  Indes,  les  cannes  faites 
avec  le  Rotang. 

Jonc  marin.  /^.  Jonc  épineux. 

Jonc  a  Mouches  ,  le  Senecio  Jaco- 
bœus ,  h . 

Jonc  du  Nil,  le  Cjperus  Papy- 
rus ,  L. 

Jonc  odorant,  VAndropogon  Scliœ- 
nant/ie  et  VAcorus  verus. 

Jonc  de  la  Passion,  la  Masselte 
{Typha.)  (b.} 

JONC  DE  PIERRE.  Jancus  La- 
pideiis.  PoiiYP.  Mercati  donne  ce  nom 
à  uueCaryoplivUie  fossile,  tandis  que 
d'autres  oiyctographes  l'appliquent 
à  des  Tubipores  pétrifiés.  (lam..x.) 

*  JONCAGINÉES.  Juncag'meœ. 
FOT.  PHAN.  Famille  naturelle  de  Plan- 
tes mouocotylédones  à  étamines  hy- 
pogynes  ,  proposée  par  le  professeur 
Richard  (!Mt.-m.  Mus.,  i,  p.  565)  pour 
quelques  genres  autrefois  placés  dans 
la  famille  polymorphe  des  Joncs  de 
Jussieu.  Lei  Jonc  tginérs,  qui  se  coin- 


JON 

posent  des  genres  Triglochin  ,  Scheu- 
chzeria  et  JJlœa ,  peuvent  être  carac- 
térisées de  la  manière  suivante  :  les 
fleurs  sont  hermaphrodites  ou  uni- 
sexuées,  munies  d'un  calice  ou  nues. 
Dans  les  Heurs  hermaphrodites  ou 
trouve  ordinairement  six  étamines  à 
filainens  Irè  -coi  ris,  à  anthères  cordi- 
fornies  et  biloculaires.  Le  centre  de  la 
fleur  offre  de  trois  à  six  pistils  réunis 
entre  eux  et  plus  ou  moins  soudés  par 
leur  côté  interne.  Leur  ovaire  est  li- 
bre ,  à  une  seule  loge  contenant  un  ou 
deux  ovules  dres-.cs  ;  le  stigmate  est 
ordinairement  sessile.  Dans  les  fleuri 
uuisexuées  ,  les  mâles  se  compo- 
sent d'une  seule  ctamine  accompa- 
gnée d'une  éc;iille,  et  les  fleurs  fe- 
melles d'un  pistil  nu.  Le  fruit  est  un 
akène  «ou  une  ca|)sule  i  enflée  et  dé- 
hiscente, qui  contient  une  ou  deux 
graines  dressées.  Ces  giainesse  com- 
posent d'un  tégument  propre  et  d'un 
embryon  dressé,  ayant 'a  même  di- 
recùou  que  la  graine,  c'est-à-dire 
dont  la  radicule  correspond  au  hlle. 

Cette  petite  famille  ne  se  compose  , 
ainsi  que  nous  l'avons  dit,  que  des 
seuls  genres  Trigluchin  et  Scheuchze- 
n'a  de  Linné,  Lilœa  de  Bonpland. 
Leurs  espèces  sont  de  petites  Plantes 
aquatiques  ,  vivant  sur  le  bord  des 
étangs  et  dans  les  eudioils  maréca- 
geux. On  pourrait  considérer  l'organi- 
sation des  deux  genres  Triglochin  et 
Scheuchzeria  sous  im  autie  point  de 
vue,  et  regarder  leurs  fleurs  com- 
me étant  également  unisexuées  et 
monoïques.  En  etlet,  dans  les  espèces 
de  Triglochin,  les  six  étamines  poiu- 
raient  être  regardées  chacune  com- 
me autant  de  fljurs  mâles  monandres, 
et  les  six  pistils  comme  autant  de 
fleurs  feuiellcs.  Cette  opinion  nous 
paraît  d'ar.tant  plus  vraisemblable, 
que  ces  six  étamines  ne  sont  pas  pla- 
cées sur  le  m^me  plan  et  qu'il  y  en  a 
trois  plus  intérieures  et  trois  plus 
extérieures.  P^.  les  iTiots  Tiugeochin 
et  ScHEUCUzEaiA  oii  celte  opinion  se- 
ra développée. 

Les  Joncaginées  viennent  naturel- 
lement se  placer  entre  les  Nayades 
et  les  A'ismacées.  Elles  se  distinguent 


JON 

des  premières  par  l^rs  graines  dres- 
sées et  leur  embryon  ayant  la  même 
direction  que  la  graine,  tandis  que 
dans  les  Nayades  l:i  graine  est  ren- 
versée et  l'embryon  a  une  direction 
opposée  à  celle  de  la  graine  ;  dans 
les  Alismacées ,  les  graines  sont  sutu- 
rales  et  l'embryon  est  recourbé  en 
fera  cheval.  (a.  r.) 

JONCÉES.  Junceœ.  bot.  pu  an. 
Cette  famille  ,  telle  qu'elle  a  été  limi- 
t«e  par  De  Candolle  et  plus  récem- 
ment par  R.  Brown(P/ort'/'.  FI.  I^ov.- 
Holl.,  1  ,  p.  257),  apparticntau  grou- 
pe des  Plantes  monocotylédones  à 
étaniiues  péi  igynes  ,  et  peut  être  ainsi 
caractérisée  :  tleurs  hermaphrodites  , 
rarement  unisexuées  et  moooïques. 
Calice  profondément  divisé  en  six  la- 
nières glumacées  ,  disposées  sur  deux 
rangées.  Etamincs  au  nombre  de  six, 
attachées  à  la  ba^e  des  divisions  du 
calice  ,  quelquefois  ,  mais  plus  rare- 
ment, au  nombre  de  trois  seulement 
qui  répondent  aux  trois  divisions 
du  calice.  Ces  étamines  ont  leurs 
filets  subulés  et  leurs  anthères  à  deux 
loges.  L'ovaire  est  libre  au  fond  de 
la  fleur.  Il  est  tantôt  à  une,  tantôt  à 
trois  loges  contenant  chacune  une  ou 
■plusieurs  graines.  Il  se  termine  à  son 
sommet  par  un  style  simple  que  sur- 
montent trois  stigmates  iilifoimesou 
un  stigmate  unique  et  tiilobé.  Le 
fruit  est  sec,  capsulaii-e,  à  une  ou 
trois  loges,  s'ouvrant  en  trois  valves 
septifères  sur  le  milieu  de  leur  face 
interne.  Quelquefois  il  est  indéhiscent 
et  monosperme  par  avortement.  Les 
graines  sont  revêtues  d'un  tégument 
propre  ,  membraneux  ,  qui ,  selon  R. 
Brovpn ,  n'est  jamais  crustacé,  ni  de 
couleur  noire.  Elles  contiennent  un 
endosperme  charnu  ou  cartdagineux 
dans  lequel  est  renfermé  un  embryon 
presque  cylindrique. 

Les  Joncées  sont  des  Plantes  an- 
nuelles ou  vivaces,  nues  oufeuillées  , 
ayant  en  général  les  feuilles  engai- 
nantes, planes  ou  cylindriques.  Les 
fleurs  sont  généralement  petites,  dis- 
posées en  grappes,  en  panicules  ou  en 
cimes. 


.TON 


8.*) 


Les  genres  qui  appartiennent  à 
cette  famille  sont  :  Juncus,  D.  C.  ; 
Luzuta  ,  D.  C.  ;  Abama  ,  Adanson. 
R.  I3ro^vn  y  a  joint  les  suivans  : 
Xerotes  ,  Dasypugon  et  Caleclasia 
qui  sont  nouveaux.  Il  a  ajouté  à  la 
lin  de  cette  famille  comme  ayant 
de  l'afilnité  avec  elle,  les  genres  Fla- 
gellaria,  L.  ;  Phitydrum ,  Banks,  et 
Burmannia ,  L.  Un  jeune  botaniste 
très-distingué  de  Lausanne  ,  De  La- 
harpe  ,  que  nous  avons  cité  en  par- 
lant du  genre  Jonc,  a  lu  à  la  Société 
d'Histoire  Naturelle  de  Paris  un  Mé- 
moire fort  intéressant  contenant  une 
monographie  détaillée  des  genres /««- 
eus  ^  Luzula  et  Abama  qui,  selon 
lui,  sont  les  seuls  qui  entrent  dans 
la  famille  des  Joncées.  Ce  travail  doit 
être  imprimé  dans  le  troisième  volume 
des  Mémoires  de  la  Société  d'Histoire 
Naturelle.  (a.  r.) 

*  JONCIER.  BOT.  PH.\N.  L'un  des 
noms  vulgaires  du  Spartium  jun- 
ceum,  L.  (b.) 

JONCINELLE.  bot.  phan.  Des  bo- 
tanistes ont  proposé  ce  nom  pour 
désigner  le  genre  Eriocaulon.  f^.  ce 
mot.  (b.) 

JONGIOLE.  BOT.  PHAN.  Le  genre 
Aphyllanlhe  a  reçu  ce  nom  dans  le 
Dictionnaire  de  Dé  terville.  ^.  Aphyl- 
I-ANTHE.  .  (b.) 

JONCOTDES.  BOT.  PHAN.  Syn.  de 
Joncées.  On  a  aussi  proposé  ce  nom 
pour  désigner  le  genre  Luzule.  V.  ce 
mot.  (b.) 

JONCQUETIA.  BOT.  PHAN.  Schrè- 
ber  appelle  ainsi  le  genre  Tapira 
d'Aublet.  y.  Tapjra.  (a.  b.) 

JONCS.  Junci.  BOT.  PHAN.  Famille 
qui  ,  telle  qu'elle  avait  été  établie 
par  Jussieu  dans  son  Gênera  Flan- 
tarum  ,  a  été  divisée ,  par  suite  des 
travaux  de  plusieurs  botanistes  mo- 
dernes ,  eu  plusieurs  autres  très-dis- 
tinctes. Ainsi, dans  la  première  section 
renfermant  les  geni"es  à  ovaire  uni- 
que ,  à  capsule  triloculairê  et  à  ca- 
lice glumacé,  ou  trouve  les  genres 
Eriocaulon ,  Ileslio  et  Xjris  qui  for- 


as,  JON 

ment  la  famille  des  Restiacées  de  R. 
Brown;  dans  la  seconde  section, 
dont  le  calice  est  semi -pélaloïde  , 
sont  les  geni'es  Callisia,  Commelina  , 
Tradescantia  formant  avec  quelques 
autres  IcsConîmélinées  de  R.  Brown; 
dans  la  troisième  section  ,  le  genre 
Butomus  forme  le  type  des  Butomées 
du  professeur  Richard,  les  genres 
Damasuniiim ,  J Usina  et  Sagittaria 
les  vraies  Alismacées.  Parmi  les  gen- 
res de  la  quatrième  section,  le  Ca- 
bomba  est  devenu  le  type  des  Caboni- 
bées  du  pi  ofesseur  Richard ,  le  Scàeu- 
chzerla  et  le  Triglochin  appartien- 
nent aux  Joncagiuees,  et  enfin  les 
genres  Naitheciuiii  ,  Helu/iias  ,  Me- 
lanthium,  Veratrum  et  Colchicr/m 
constituent  la  fanûUe  des  Colchica- 
cées  de  De  Caudolle.  Il  résulte  de -là 
que  les  genres  qui  formaient  la  famil- 
le des  Joncs  de  Jussicu,  constituent 
aujourd'hui  huit  familles  naturelles 
distinctes  ,  savoii-  :  les  Restiacées  ,  les 
Commélinées ,  les  Butomées  ,  les  Alis- 
macées ,  les  Cabombées  ,  les  Jonca- 
ginécs,  les  Co.lchicacées  et  les  Joncées 
proprement  dites.  P'.  chacun  de  ces 
mots.  (a.r.) 

JONDRABA.  BOT.  PHAN.  (De  Can- 
dolle.)  y.  Bjscutelle. 

JONÈSE.  BOT.  PHAN.  Pour  loné- 
s.ie.  f^.  ce  mot.  (cN.) 

JOîiGERMANNE.  bot.  crypt. 
Pour  Jungermanne.  J^.  ce  mot.   (b.) 

JONGIE.  eot.  PHAN.  Pour  Jungie. 
V.  ce  mot.  (b.) 

JOINOPSIS.  BOT.  PHAN.  Pour  lo- 
nopsis.  J^.  ce  mot.  (b.) 

JONQUILLE.  BOT.  Espèce  du  gen- 
re Narcisse.  /^.  ce  mot.  Paulet  ap- 
pelle Jonquille  de  Chêne  un  Cham- 
pignon de  la  famille  de  ses  Oreilles , 
qui  est  simplement  un  Agaric  des  bo- 
tanistes. (B.) 

JONSONIA.  BOT.  PHAN.  (Adanson-.) 
Sj^n.  de  Cédrèle.  F',  ce  mot.         (b.) 

JONTHLASPI.  BOT.  PHAN.  Les  an- 
ciens botMiisles  et  même  Tournefort 
donnaient  ce  nom  à  une  petite  Cru- 
cifère qui  est  devenue  let^pç  du  genre 


JOS 

Cljpeola  de  Linné.  De  Candolle  l'a 
employé  pour  de'signer  la  première 
section  qu'il  a  établie  dans  ce  genre. 
/^.  ClypÉole.  (g..n.) 

JOPPE.  Joppa.  INS.  Genre  de  l'or- 
dre des  Hyménoptères ,  famille  des 
Pupivores  ,  tribu  des  Ichneunionides, 
établi  par  Fabricius  et  adopté  par 
Laireille  (  Fam.  Natur.  du  Règne 
Anim.).  Ses  caractères  sont  :  bouche 
point  avancée  en  manière  de  bec;  pal- 
pes maxillaires  de  cinq  articles  très- 
inégaux  et  dont  le  troisième  est  en 
forme  de  hache  ;  palpes  labiaux  de 
quatre  articles  ;  extrémilé  des  man- 
dibules distinctement  bidentée;  an- 
tennes sétacées, composées  d'un  grand 
nombre  d'articles  ;  tarière  cachée. 
Les  Joppes  sont  des  espèces  du  grand 
genre  Ichneumon  de  Linné  qui  ont 
les  mêmes  habitudes  qu'eux  ;  ils  ont 
le  chaperon  court ,  corné  ,  arrondi  , 
entier;  leurs  mâchoires  sont  uniden- 
tées  et  la  lèvre  membraneuse  ,  com- 
primée et  plus  épaisse  au  bout.  L'ab- 
domen est  pétiole  ,  ovoïde  ,  voûté  en 
dessus;  leur  corps  est  orné  de  cou- 
leurs jaunes  sur  un  fond  noir.  La 
plupart  des  espèces  viennent  de  l'A- 
méiique  méridionale.  V.  Ichneumon 

et  ICHNEUMONIDES.  (O.) 

JORENA.  BOT.  PHAN.  Ce  nom  a 
été  donné  par  Adanson  à  un  genre 
formé  sur  \  Alsiiioldes  de  Lippi ,  et 
placé  près  du  Siu-iana  dont  il  diffère 
par  ses  feuilles  opposées  et  ses  grai- 
nes ovoïdes  assez  grosses.        (g..n.) 

JOSEPHIA.  BOT.  PHAN.  Knight  et 
Salisbury ,  dans  leur  Mémoire  sur 
les  Protéacées ,  ont  ainsi  désigné  un 
genre  que  R.  Brown  ,  qui  d'abord 
avait  adopté  ce  nom ,  a  changé  de- 
puis en  celui  de  Dryandra.  V.  ce 
mot.  On  s'est  récrié  contre  ce  chan- 
gement de  nom  ,  sans  réfléchir  qu'il 
y  avait  abus  de  dédier  deux  genres 
très-voisins  à  un  seul  individu  (Jo- 
seph Banks)  .quelque  grands  qu'aient 
été  les  services  qu'il  a  rendus  à  la 
science.  Les  noms  de  Josephia  et  de 
Banksia  rappelant  le  même  person- 
nage et  étant  placés  dans  la  même 
famille    naturelle,    semblaient  trop 


/  '  rtnithitr  pour,  t't  dir 


JÊ'^'Coiçnet  .f^sculp- 


JOXGER.MANXr,    T.LVIAIUX.      jrMiKliJLLX.XLI   rJM.W/SCf.  I 


JOS 

un  conceit  de  jdédicaces ,  et ,  ce  qui 
pis  est  ,  pouvaient  introduire  de  la 
confusion.  (c.K.) 

JOSÉPHINIE.  Josephinia.  bot. 
PllAN.  Genre  établi  par  Veutciiat 
(Jaid.  de  Malm.  ,  et  Wéni.  Insl.  Se. 
Pliys.  ,  1806  ,  p.  71)  et  adopté  par  R. 
Brown  qui  l'a  placé  dans  sa  l'aniillc 
des  Pédalinées.  Les  caraclèies  de  ce 
genre  sont  :  calice  à  cinq  divisions 
dressées  et  égales;  corolle  monopétale 
ayant  un  tube  court  et  un  limbe  évasé 
et  campanule,  à  cinq  lobes  inégaux, 
disposés  en  deux  lèvres,  l'une  supé- 
rieure ,  redressée  et  bifide,  l'autre  in- 
férieure ,  à  trois  lobes ,  celui  du  milieu 
étant  plus  long  que  les  autres;  éta- 
niines ,  au  nombre  de  quatre,  di- 
dynanies  et  plus  courtes  que  la  co- 
rolle; i!  y  a  le  rudiment  d'une  ciu- 
quième  étamine  avortée.  L'ovaire  est 
libre  ,  appliqué  sur  un  disque  hypo- 

f[yne,  formant  un  bourrelet  circu- 
aire.  Cet  ovaire  est  surmonté  d'un 
style  que  termine  un  stigmate  qua- 
drifide.  Le  fruit  est  une  drupe  béris- 
sée  de  pointes  ,  à  quatre  ou  buit  loges 
monosprrmcs.  Les  graines  sontalta- 
cbées  à  la  base  des  loges.  Elles  con- 
tiennent un  embryon  dressé,  dépour- 
vu d'eudosperme. 

Ce  genre  ne  se  compose  encore  que 
de  deux  espèces.  Ce  ïonl  des  Plantes 
élégantes  ,vivaccs,  rameuses,  à  feuil- 
les très-entières  et  à  ileurs  purpuri- 
nes. L'une  et  l'autre  sont  originaires 
delalNouvelle-HoUande.  La  premièie 
qui  ait  été  connue  et  décrite,  est  la  Jo- 
sephinia Imperatricis ,  Yent.,  Malm., 
tab.  100.  Sa  tige  ,  cylindrique  dans  sa 
partie  inférieure  et  létragone  supé- 
rieurement ,  s'élève  à  environ  deux 
pieds.  Elle  est  rameuse  et  couverte  de 
feuilles  opposées  ,  pétiolées  ,  ovales  , 
cordiformes  et  rabattues.  Les  tleurs  , 
d'un  gris  rose  ,  tachées  de  points  pour- 
pres ,  naissent  dans  l'aisselle  des  feuil- 
les supérieures  et  forment  un  épi  al- 
longé au  sommet  de  la  tige.  Celle 
espèce  a  fleuri  pour  la  pi-enuère  fois 
dans  le  jardin  de  Rlalmaison  ,  oii 
1  impératrice  Joséphine  accordait  de 
si    puissans   cncouragemens  à  la  bo- 


JOU  87 

tanique.  Elle  provenait  do  graines 
rapportées  par  le  capitaine  Jlamelin  , 
commandant  de  la  corvette  /e  Naiu- 
/•fl//\s/e  ,  dans  l'expédition  dontPéion 
et  Frcycinel  nous  ont  fait  connaître 
les  résultats. 

La  seconde  espèce  ,  caractérisée  par 
R.  brown  {Prorir.  J'/ur.  Nov-HulL 
1  ,  p.  620) ,  porte  le  nom  de  Josephi- 
nia grand  iflora.  (a.  R.) 

*  JOSIUM.  BOT.  PHAN.  (Belon.) 
Syn.  de  Jasmin  jaune.  (b.) 

JOTA.  ois.  Le  Vautour  décrit  sous 
ce  nom  par  Molina  paraît  êtio  le  mê- 
me que  l'Aura.  /'''.  C.4.THAHT£.      (B.) 

*  JOUAITOBOU.  BOT.  l'HAN.  (Su- 

riau.)  Syn.  caraïbe  de  Pharnaceum 
spathulalum.  (b.). 

JOUALEïTE.'bot.  PHAN.  L'<a'- 
nanlhc  pimpinelloides  dans  certaines 
parties  l'e  la  France  cenlrale.       (b.) 

JOUBARBE.  Sempe/vivitm.  bot. 
PHAN.  Genre  de  la  famille  des  Cras- 
sulacées  et  de  la  Dodécandrie  Dodé- 
cagynie ,  L.  ,  offrant  un  calice  mono- 
sépale ,  persistant,  divisé  en  six, 
huil  ou  douze  lanières;  une  corolle  de 
six  à  dix-huit  pétales  lancéolés  ,  quel- 
quefois légèrement  réunis  entre  eux 
par  leur  base  ;  des  étamines  en  nom- 
bre double  de  celui  des  pétales,  à 
insertion  périgynique;  des  pistils  au 
nombre  de  six  à  dix-huit  ,  disposés 
circulairement  au  centre  (le  la  ileur. 
En  dehors  de  l'ovaire,  on  trouve 
quelquefois  des  appendices  de  forme 
vaiiée  qui  soûl  des  ctandues  avortées. 
Chaque  ovaire  est  allongé,  à  une 
seule  loge  contenant  plusieurs  ovules 
attachés  à  un  trophosperme  longitu- 
dinal. Le  style  est  simple  ,  terminé 
par  un  stigmate  capitulé.  Le  fruit  est 
uue  capsule  allongée,  s'ouvrant  par 
une  suture  longitudinale  ,  et  renter- 
mant  plusieurs  graines  insérées  à  un 
trophosperme  sutuial. 

Les  espèces  de  ce  genre  ,  au  nom- 
bre d'environ  une  trentaine  ,  ont  des 
feuilles  épaisses  et  charnues  ,  quel- 
quefois disposées  en  1  osettes  à  la  base 
de  la  tige,  d'autres  fois  placées  sur 
les  ramilications  de  la  tige.  Les  ligeâ 


88 


JOU 


sont  simples  ou  rameuses.  La  plu- 
part des  espèces  croissent  aux  Ca- 
naries, en  Europe,  ou  au  cap  de 
Bonne-Espérance.  Nous  mentionne- 
rons ici  quelques-unes  des  espèces 
de  ce  genre. 

La  plus  commune  est  la  Joubarbe 
des  toits ,  Semperp'wum  tectorum  ,  L. , 
qui  croît  en  abondance  sur  les  vieux 
murs  et  le  chaume  des  masures. 
Ses  feuilles  sont  épaisses  ,  char- 
nues, imbriquées,  ovales,  pointues 
et  ciliées  ,  disposées  en  rosettes.  Du 
centre  de  ces  rosettes  ,  dont  un  grand 
nombre  restent  stériles,  s'élève  une 
tige  d'environ  un  pied  de  hauteur  , 
cylindrique  ,  épaisse  ,  charnue  ,  écail- 
Icuse,  rougeàtre,  terminée  par  un 
épi  de  fleurs  rougeâlres  et  assez  gran- 
des ,  pédonculées  et,  tournées  du  mê- 
me côté. 

On  en  cultive  dans  les  jardins  un 
assez  grand  nombre  d'espèces  ,  telles 
que  Sernpeivii'um  arhoreum  ,  cana~ 
riense  ,  aizoides  ,  glandulosum ,  etc.  ; 
elles  sont  d'orangerie. 

On  a  aussi  appelé  vulgairement 
PfiTiTo;  JouBAHBK  le  Sedu/ii  alburn } 
JoUBARBK  DES  viGNKS,  le  Sediiin  Te- 
lephiuiri;  Jo-ubakbe  pyramidale  ,  un 
Saxifrage;  JouBAUBE  AUX  VERS,  le 
Sedum  acre ^  etc.  (a.  r.) 

*  JOUBARBES.  BOT.  puan.  V. 
Crassulacées. 

JOUDARDË.  OIS.  P".  JODEELE. 

*  JOUEUR  DE  LYRE.  bept.  opn. 
Séba  mention ue  sous  ce  nom  un  Sei- 
pent  américain  dont  les  sifflemens 
mélodieux  auraient  la  propriété  d'en- 
chanter les  Oiseaux  même  qui  chan- 
tent le  mieux.  (b.) 

*  JOUGAU.  OIS.  Espèce  du  genre 
Chouette.  /^.  ce  mot.  (b.) 

JOUGRIS.  OIS.  Même  chose  que 
Sougris.  V.  Grèbe.  (b.) 

JOURDIN.  POIS.  Espèce  du  genre 
Lutjan.  (B.) 

JOURET.  MOLL.  Nous  ne  sommes 
pas  de  l'opinion  de  Gmelin  ,  qui  a 
rapporté  à  la  Venus  maculata  \  Cy- 
t/ierea  maculata,    Lamk.)  le  Jourct 


JDB 

d'Adanson  (Coquil,  du  Sénëg.,  pi.  17) 
qui  nous  semble  une  espèce  bien  dis- 
tincte que  les  auteurs  n'ont  point  en- 
core mentionnée  d'une  manière  satis- 
faisante. (d..h.) 

JOUTAL  bot.  phan.  (  Dict.  de 
Déterville.)  V.  Outea.  (e.) 

JOUZION.  POIS.  L'un  des  noms 
vulgaires  du  Squalus  Zygœna.    (b.) 

JOVELLANA.  BOT.  phan.  Genre 
de  la  Diandrie  Monogynie,  L.,  établi 
par  Ruiz  et  Pavon  {fl.  Peruv.  1,  p. 
i3,  t.  18,  f.  1  et  6),  et  qui  a  été  réu- 
ni par  Smith  et  Lan)arck  au  Ca/ceo- 
laria.  Persoon  [tiichirid.  1,  p.  iSJen 
a  fait  une  section  du  genre  Bœa  de 
Jussieu  ,  en  lui  conservant  le  carac- 
tère essentiel  ,  ainsi  tracé  par  les  au- 
teurs de  la  Flore  du  Pérou  :  capsule 
ovée-conique  ,  à  deux  sillons  ,  bilo- 
culaire  ,  s'ouvrant  au  sommet  en  deux 
valves  bifides.  ^G..K.) 

JOYEL.  MOLL.  y.  Choel. 

JOZO.  POIS.  Espèce  du  genre  Go»- 
bie. /^.  ce  mot.  (b.) 

JUANULLOA.  BOT.  piiAN.  Les 
auteurs  de  la  Flore  du  Pérou  ont 
donné  ce  nom  à  un  genre  qu'ils  ont 
dédié  à  la  mémoire  de  don  George 
Juan  et  de  don  Antoine  UUoa,  au- 
teurs d'un  voyage  au  Pérou  renfer- 
mant des  observations  d'Histoire  Na- 
turelle. Persoon  [Synops.  1,  p.  218)  a 
changé  ce  nom  complexe  en  celui  de 
Ulloa.  Ce  changement  a  été  justifié 
par  Do  Candolle  (Théorie  Elém.  de  la 
Botanique,  deuxième  édition,  p.  265}, 
en  rappelant  au\  botanistes  qu'ils  ne 
doivent  pas  établir  des  noms  généii- 
ques  composés  de  ceux  de  deux  per- 
sonnes. V.  UeEOA.  (G..N.) 

JUB.  Juba.  POIS.  Espèce  du  genre 
Pristipome.  V.  ce  mot.  (b.) 

JUB^E.  Jubœa.  bot.  piian.  Genre 
delà  famille  des  Palmiers  ,  établi  par 
Kunth  {In  Humb.  JSov.  Gen.  1  ,  p. 
5o8  ,  tab.  96}  qui  le  caracléiise  ainsi  : 
fleurs  hermaphrodites  ;  calice  double, 
l'un  et  l'autre  tripartis,  l'extérieur 
beaucoup  plus  court  que  l'intérieur  ; 
ctamines     en     très-grand     nombre , 


JUG 

ayant  les  filets  libres ,  les  anthères 
sagittées ;  ovaire  à  trois  loges,  sur- 
monté de  trois  stigmates;  drupe  sè- 
che ,  ovoïde;  noix  percée  de  trois 
trous  à  son  sommet;  endosperme 
creux. 

Ce  genre  se  compose  d'une  seule 
espèce ,  Jubœa  spectabilis ,  Kun  th  , 
lac.  cit.  Ce  beau  Palmier  est  origi- 
naire du  Chili.  On  le  cultive  dans  les 
jardins  ,  jusqu'aux  environs  de  Po- 
payan  oii  on  le  nomme  Coquilo  de 
Chile.  Son  stipe  est  nu  ,  sans  épines, 
couronné  par  des  frondes  pinnées. 
Ses  régimes  de  fleurs  sont  rameux  , 
renfermés  d'abord  dans  une  spathe 
monophylle.  Cet  Arbre  paraît  avoir 
beaucoup  de  rapports  avec  le  Cocos 
ChUensls  de  Molina.  (A.  R.) 

JUBARÏE.  MAM.  Espèce  du  genre 
Baleine.  F',  ce  mot.  (b.) 

JUCA  ET  JUCCA.  BOT.  PHAN.  Cette 
ortbographe  vicieuse  de  Yucca  {F',  ce 
mot  )  a  été  regardée  ,  ou  ne  sait  com- 
ment, comme  celle  du  nom  qu'on 
donnait  au  Jatropha  Dlanihot  dans 
certains  cantons  de  l'Amérique  méri- 
dionale. (B.) 

*  JUCHIA.  BOT.  PHAN.  Necker 
[Elcm.  Bot.  1,  p.  i33)  a  établi ,  sous 
ce  nom,  un  genre  aux  dépens  des 
Lobélies  de  Linné  ,  et  qu'il  caracté- 
risait par  sa  corolle  régulière,  ses 
anthères  connées,  son  stigmate  bila- 
bié  et  sa  capsule  biloculaire.  Ce  gen- 
re est  remarquable  par  la  régularité 
de  la  corolle  (  c-iraclère  que  présente 
aussi  le  genre  Cyphia  égal  ement  formé 
aux  dépens  du  Lobella);  cependant 
le  Jiichla  de  NecUer  était  trop  in- 
complètement connu  pour  pouvoir 
être  adopté.  P'.  LobÉlie.        (g..N.) 

*  judaïques  ou  pierres  ju- 
daïques. ÉCHiN.  Ou  a  donné  ce 
nom  à  des  pointes  d'Oursins  fossiles  , 
ainsi  qu'à  des  articulations  d'Encriue. 

(LAM..X.; 

JUDELLE.  OIS.  Même  chose  que 
Jadelie  et  Jodelle.  p^.  ces  mots.      (b.) 

*  JUGÉOLIiNE*.  BOT.  PHAN.  L  un 
des  noms  vulgaires  du  Sésame  dans 
les  colonies  françaises.  Ce  mol  paraîi. 


JUG  89 

ainsi  que  le  Gigeri  de  Saint-Domin- 
gue ,  une  corruption  de  CrANoiLA  qui 
désigne  la  même  Plante  au  Congo. 

(B.) 

JUGLANDEES.  Juglandeœ.  bot. 
riiAN.  Le  genre  Noyer,  Jugions  ,  d'a- 
bord placé  dans  la  famille  des  Téré- 
binthacées  ,  en  diffère  tellement  par 
un  grand  nombre  de  caractères  impor- 
tans  ,  qu'il  en  a  été  retiré  et  est  devenu 
le  tvpe  d'un  ordre  naturel  nouveau 
qui  porte  le  nom  de  Jiiglandées.  Les 
J  uglandées  ont  des  fleurs  monoïques. 
Les  mâles  sont  disposées  en  chatons 
simples  ou  coniposés.  Chaque  fleur 
offre  une  écaille  calyciforme  ,  parta- 
gée latéralement  en  deux  ou  six  lobes 
plus  ou  moins  profonds;  des  étami- 
nes  en  nombre  indéterminé,  ayant 
les  filet  s  extrêmement  courts  et  les  an- 
thères à  deux  loges.  Ces  chatons  mâ- 
les uaissent  constamment  vers  la  par- 
lie  supérieuie  des  rameaux  de  l'an- 
née précédente.  Il  n'en  est  pas  de 
môme  des  fleurs  femelles  qui,  au 
contraire  ,  se  développent  à  l'extré- 
mité des  rameaux  de  l'année.  Chaque 
fleur  femelle  se  compose  d'un  calice 
double,  adhérent  avec  l'ovaire  infère; 
rarement  le  calice  est  simple,  à  qua- 
tre divisions.  L'ovaire  est  infère  ,  uni- 
loculaire ,  contenani  un  seul  ovule 
dressé.  Il  est  surmonté  par  deux  stig- 
mates très-épais,  ou  par  un  style 
court  ei  un  stigmate  quadrilobé.  Le 
fruit  est  une  drupe  peu  charnue, 
globuleuse  ou  allongée  ,  quelquefois 
munie  de  deux  ailes  latérales,  conte- 
nant une  noix  à  deux  ou  quatre  val- 
ves. La  graine  est  bosselée  et  comme 
cérébriforme  à  l'extériem',  plus  ou 
moins  quadrilobée  à  sa  partie  infé-. 
rieure  ,  recouverte  d'un  tégument 
propre  ,  membraneux  ,  sous  lequel:, 
on  trouve  un  gi  os  embryon  ayant  les» 
cot\  lédons  charnus  et  bilobés  ,  la  ra- 
dicule supérieiu'e. 

Le  genre  Noyer  ,  qui  formait  à 
lui  seul  cette  famille,  a  été  ,  depuis  , 
divisé  en  trois  genres,  savoir  :  Noyer 
proprement  dit  qui  a  pour  type  le- 
Jugions  regia,  Ca/jade  Muttal,  dans, 
lequel  on  place  les  J.  oUvœformis  ^ 
alba,  sulcata  ,  aquatica ,  etc. ,  et  Pte~. 


go  JUJ 

rocarya  de  Kuuth  ,  ou  Juglans  Pte- 
rocarya  de  Micliaux. 

A  ces  trois  genres,  Kunlh  ajoute 
le  genre  Decostea  do  Ruiz  et  Pavon  , 
qu'il  rapproche  avec  doute  de  la  fa- 
mille des   Juglandées.    f^.   Noyer. 

(A.   B.) 

JUGLANS.  BOT.  PHAN.  V.  Noyer. 

JDGOLINE.  BOT.  PHAN.  Pour  Ju- 
géoline.  P".  ce  mot.  (b.) 

JUGULAIRES.  POIS.  Second  or- 
dre de  la  classe  des  Poissons  dans  le 
System  a  naturœ  de  Linné  ,  qui  ré- 
pond exactement  aux  xluchénoptères 
de  Diiméril.  V.  ce  mot.  Il  était  ca- 
lantérisé  par  lu  position  des  nageoi- 
res abdominales  situées  sous  la  gor- 
ge, en  avant  des  pectorales.         (b.) 

JUIF.  OIS.  Nom  vulgaire  du  Bruant 
de  roseaux  et  de  l'Hirondelle  Marti- 
net, (b.) 

JUIF.  POIS.  L'un  des  noms  vulgai- 
res du  Squalus  Zigœna.  On  le  don- 
nait anciennemenl  à  richthyocoUe  , 
espèce  du  genre  Eslui  geon.  (b.) 

JUJUBE.  Jujuba.  BOT.  phan. 
Fruit  du  Jujubier.  F",  ce  mot.    (e.) 

JUJUBIER.  Zizyphus.  bot.  phan. 
Ce  genre,  de  la  famille  des  Rhara- 
uées  ,  et  de  la  Pentandrie  Digynie, 
L.,  établi  par  Tournefort,  avait  été 
réuni  par  Lumé  au  genre  Rhamnus. 
Mais  Jussieu ,  Lamarck  et  piesque 
tous  les  auteurs  modernes  l'ont  dis- 
tingué de  nouveau  comme  genre  par- 
ticulier. Voici  ses  caractères  :  calice 
étalé,  à  cinq  divisions;  corolle  for- 
mée de  cinq  pétales  très-petils  ,  dres- 
sés ;  Cinq  étamines  à  filets  courts, 
placées  en  face  des  péiales ,  et  insé- 
rées ainsi  que  ces  derniers  autour 
d'un  disque  périgyne  qui  tapisse  le 
fond  du  calice  et  environne  l'ovaiic; 
celui-ci  est  à  deux  loges  ,  surmonté 
de  deux  stigmates.  Le  fruit  est  une 
drupe  charnue  contenant  un  noyau  à 
deux  loges.  Les  Jujubiers  soûl  des 
Arbrisseaux  ou  de  petits  Arbres  épi- 
neux, ayant  des  feuilles  alternes,  ac- 
compagnées à  leur  base  de  deux  sti-; 
pules  subulées ,  persistantes ,  se  chan- 
geant en   épines.    Leurs  fleurs  sont 


JDJ 

hermaphrodites  et  trè.s-pclites.  Parmi 
ces  espèces,  nous  distinguerons  les 
suivantes  : 

Jujubier  commun,  Zizyphus  vul- 
garis ,  Lamk. ,  lll.  tab.  i8.t,  fig.  i. 
Aibfisseau  de  quinze  à  vingt  pieds 
d'élévation  ,  offrant  sur  ses  branches 
de  petits  rameaux  filiformes  verts  , 
qu'il  renouvelle  tous  les  ans  ,  et  sur 
lesquels  se  développent  les  feuilles  et 
les  tleurs.  Ces  feuilles  sont  alternes  , 
presque  sessiles,  ovales,  obtuses, 
acuminées;  celles  delà  base  sont  ar- 
rondies ;  toutes  obscurément  dentées, 
glabres,  luisantes,  marquées  de  trois 
nervures  longitudinales.  On  trouve 
à  leur  base  deux  .stipules  subulées  , 
très-aiguës,  persistantes  et  devenant 
des  aiguillons.  Les  fleurs  sont  petites, 
jaunâtres,  rassemblées  par  petits  glo- 
inérules  à  l'aisselle  des  feuilles.  Le 
fruit  est  une  drupe  ovoïde,  rougeàtre, 
lisse,  de  la  grosseur  d'une  Olive, 
contenant  un  noyau  osseux  ,  à  deux 
loges  monospermes.  Le  Jujubier  est 
originaire  d'Orient  el  particulière- 
ment de  la  Syrie.  Selon  Pline,  il  a 
été  introduit  en  Italie  par  Sextus  Pa- 
pirius.  Aujourd'hui  il  y  forme  un 
Arbre  indigène  aussi  bien  qu'en  Es- 
pagne et  dans  le  midi  de  la  Fi-ance. 
Les  Jujubes,  ou  fruits  du  Jujubier, 
lorsqu'elles  sont  fraîches  ,  ont  une 
chair  ferme,  mais  sucrée  et  agréa- 
ble. On  les  mange  en  cet  état  dans 
les  provinces  oii  cet  Arbre  est  cid- 
livé.  Celles  que  l'on  emploie  en  mé- 
decine ont  été  séchéesau  soleil.  Unies 
aux  Dattes  ,  aux  Figues  et  aux  Rai- 
sins secs  ,  elles  forment  les  fruits  pec- 
toraux et  béchiques  ,  très-employés 
en  tisane  dans  le  traitement  des  ma- 
ladies de  poitrine. 

Jujubier  Lotos  ,  Zizyphus  Lotus  ^ 
Desf ,  FI.  Ail.  I,  p.  200;  Act.  Acad. 
1788  ,  tab.  21.  Cette  espèce  ne  forme 
qu'un  Arbrisseau  buissonneux  qui 
ne  s'élève  guère  à  plus  de  quatre  à 
cinq  pieds;  ses  rameaux  sont  irrégu- 
liers ,  tortueux,  blanchâtres,  armés 
d'épines  binées  ;  las  feuilles  sont  al- 
ternes, petitei,  ovales,  obtuses,  à 
peine  dentées  ,  offrant  trois  nervures 
longitudinales.  Les  tleurs,  d'un  blanc 


(  *  VaufAii'r  y?/M-  /  ff  Dm  * 


i\x\^fAmtr/x.    J<wA 


JFIJENNE  SAVVAGL.//Â\S/i£/i/,s  ^4I*Ji/(.4  Voit 


JUL 

pâle  et  très-petites  ,  sont  groupées  à 
l'aisselle  des  feuilles.  Les  fruits  qui 
leur  succèdent  sont  des  drupes  glo- 
buleuses ,  arrondies  ,  d'une  couleur 
brune,  de  la  grosseur  d'une  Merise. 
Leur  chair  est  pulpeuse  et  agréable. 
Cet  Al  brisseau  croît  sur  les  côtes  de 
la  Barbarie  et  surtout  de  la  Cyrc- 
naïque  ;  ses  fruits  sont  une  des  e»- 
pèces  de  Lotos  que  mangeaient  les 
anciens.  Déjà  l'Ecluse  et  J.  Bauhin 
avaient  soupçonné  que  le  Lolos  des 
anciens  Lotopbages  était  un  Jujubier, 
innis  c'est  Desfoutaines  qui,  dans  un 
excellent  mémoire  consigné  dans  ceux 
de  l'Académie  des  Sciences  pour  l'an- 
née 1 788  ,  a  mis  cette  vérité  dans  tout 
son  jour.  V.  Lotos. 

Ce  genre  renferme  encore  plusieurs 
autres  espèces  dont  on  mange  les 
fruits;  tels  sont  le  Zizyphus  spina 
Christi ,  qui  croît  en  Egypte  ,  en  Bar- 
barie et  dans  l'Arabie;  le  Zizyphus 
Jujuba,  Lamk.,  des  Indes-Orien- 
tales ,  etc. 

Le  nom  de  Jujubier  blaw  a  été 
donné  par  Daléchamp  anMelia  Aze~ 
darach,  et  par  l'Ecluse  à  VElœagrws 
angustifulius.  (a.  ».) 

JULAN.  MOLL.   Nom  donné  par 

Adanson  (Coquil.  du  Séuég.,  pi.  iq) 
à  une  petite  espèce  de  Pholade  indi- 
quée par  Linné  sous  la  dénominaliou 
de  P/iolas  striata.  (d..h.) 

JDLE.  Julus.  POIS.  Espèce  du  gen- 
re Able.  J>^.  ce  mot.  (B.) 

*  JULE.  INS.  Pour  Iule.  y.  ce  mot.» 

JULIBRISIN.  BOT.  PHAN.  Espèce 
fort  élégante  d'Acacie  qui  résiste  en 
pleine  terre  aux  hivers  dans  les  dé- 
partemens  méridionaux  de  la  France. 

(B.) 

*  JULIE.  INS.  (Geoffroy.)  V.  JEsH- 

NE. 

JULIENNE.  POIS.  L'un  des  noms 
vulgaires  de  la  Liugue-Gade  du  sous- 
genre  Lotte,  f^.  ces  mois.  (b.) 

JULIENNE.  Hesperis.  bot.  phan. 
Genre  de  la  famille  des  Crucifères  et 
de  la  Tctiadynamie  siliqueuse,  L. 
11  fut  établi  par  Touruefortet  adopté 


JDL 


9» 


par  Linné  et  tous  les  auteurs  moder- 
nes ;  ceux-ci  retendirent  plus  ou 
moins  et  y  firent  entrer  des  Plantes 
qu'on  en  a  depuis  séparées  pour  cons- 
tituer de  nouveaux  genres  ou  pour 
réunir  à  d'autres  déjà  élablis.  Ainsi 
VHcsperis  Alliaria  de  Lamarck  ou 
Eiysinium  Alliaria ,  L.,  est  devenu  le 
type  du  genre  Alliaria.  R.  Brown, 
dans  le  quatrième  volume  delà  deuxiè- 
me édition  de  V Hortus  Kewensis  ,  ». 
constitué  les  genres  Mallhiolaei  Mal- 
ço/nia  ,  dont  la  plupart  des  espèces 
étaient  placées  par  Linné  et  Lamarck 
parmi  les  Hesperis.  Le  genre  An- 
cirzeiuskia  de  De  Candolle  {Prodrom. 
Syst.  nat.  Veget.  ï.  1,  p.  1 90)  a  élé  for- 
mé sur  les  Hesperis  glandulosa  et 
pinnata  de  Persoon.  Nous  passerons 
sous  silence  les  erreurs  des  autres  au- 
teurs relativement  à  des  Plantes  qui 
font  mainleuant  partie  des  genres 
Heliophila,  C/iorispura,  Arabis,  etc., 
et  qu'ils  avaient  réunies  au  genre 
dont  il  est  ici  question.  Ces  fausses 
transpositions  sont  trop  nombreuses 
pour  qu'il  soit  convenable  d'en  faire 
ici  l'énumératiou.  Dans  le  second 
volume  de  son  Systema  J^egetabilium, 
le  professeur  De  Candolle  a  débrouil- 
lé la  synonymie  de  toutes  les  Plantes 
rapportées  au  genre  Hesperis ,  et  il  a 
ainsi  fixé  les  caractères  de  celui-ci  : 
calice  fermé  dont  les  sépales  sont  con- 
niveus  et  dont  deux  sont  bossus  en 
forme  de  sac  à  la  base  ;  pétales  on- 
guiculés ,  ayant  un  limbe  étalé,  obtus 
ou  échancré  ;  étamines  libres ,  ies  la- 
térales munies  à  leur  base  de  glandes 
vertes  et  à  peu  près  en  forme  d'an- 
neau; silique  droite,  presque  tétra- 
gone  ou  comprimée  ,  terminée  par 
deux  stigmates  droits,  sessiles  et  con- 
uivens  ;  graines  oblongues, pendantes 
et  disposées  sur  un  seul  rang,  pour- 
vues de  cotylédons  planes  et  iucom- 
bans.  Ce  genre  est  placé  dans  la  tri- 
bu des  Sisymbrées  ou  Notorhizées 
siliqaeuses  de  De  Candolle.  11  a  beau- 
coup de  rapports  avec  plusieurs  au- 
tres genres  de  Crucifères  et  surtout 
avec  le  Cheirantkus  et  \Erysimum  ; 
mais  la  .structure  de  sou  stigmate  le 
différencie  sulEsummeut.  Il  s'éloigne 


93  JUL 

en  outre  du  Cheiranthus  par  ses  coty- 
lédons incombans  ;  de  VErysimum 
par  sa  silique  qui  n'est  pas  exacte- 
ment tétragone;  du  Sisy/nbrium  pur 
son  calice  à  deux  bosses;  enfin  des 
Matthiola  et  Malcomia  qu'on  a  for- 
més à  ses  dépens  ,  par  son  stigmate 
sans  appendices  ,  très- épais  et  ob- 
tus. Les  Plantes  qui  composent  ce 
genre  sont  herbacées  ,  annuelles,  bi- 
sannuelles ou  vivaces,  à  racines  fi- 
breuses ,  à  liges  dressées  ou  étalées. 
Leurs  feuilles  sont  ovales,  lancéolées 
ou  oblongues  ,  dentées  ou  iyrées.  La 
plup^irt  des  espèces  son  l  couvertes  de 
poils,  les  uns  lymphatiques,  simples 
ou  raraeux ,  les  autres,  surtout  vers 
le  sommet  ,  glanduleux  et  sécrétant 
une  humeur  visqueuse.  Les  fleurs 
sont  disposées  en  grappes  droites, 
terminales  et  sans  bractées.  Elles 
sont  tantôt  blanches  ,  tantôt  purpuri- 
nes, quelquefois  ver^icolores  ,  et  elles 
répandent  une  odeur  agréable. Toutes 
les  Juliennes  croissent  dans  l'hémi- 
sphère boréal.  Les  champs  cultivés 
et  les  haies  sont  leurs  stations  habi- 
tuelles. Sur  les  vingt  espèces  décrites 
jusqu'à  cepui  ,  une  h;.bite  l'Améri- 
que septentrionale,  six  l'Europe  et 
treize  l'Afrique  boréale,  l'Orient  et 
l'Asie  tempérée.  De  Candolle  les  a 
distribuées  en  deux  sections  qu'il  a 
nommées  Hespeiis  et  Deilosma.  La 
première  est  caractérisée  par  le  limbe 
des  pétales  linéaire,  rougeâtre  et 
odorant,  parla  silique  à  deux  côtés 
tranchans ,  à  valves  carénées  et  à 
cloison  fongueuse.  La  deuxième  se 
distingue,  au  contraire,  par  le  limbe 
des  pétales  obové  et  par  sa  silique 
cylindracée  ou  à  peine  tétragone  ,  à 
cloison  membraneuse.  C'est  dans  cet- 
te section  que  se  trouve  l'espèce  sui- 
vante, remarquable  par  la  beauté  et 
l'odeur  agréable  de  ses  fleurs. 

La  Jux^iENNE  DES  DAMES,  Hespeiis 
matronalis  ,  L. ,  a  une  tige  cylindri- 
que, velue,  presque  simple  et  qui 
s'élève  jusqu'à  six  décimètres.  Ses 
feuilles  sont  ovales-lancéolées,  poin- 
tues et  dentées.  Les  fleurs  sont  ter- 
minales, portées  sm-  des  pédicelles  de 
la  longueur  du  calice  ;  il  leur  succède 


JtJN 

des  siliaues  dressées  ,  glabres  et  dont 
les  bords  ne  sont  point  épaissis.  Cette 
espèce  croît  naturellement  dans  les 
lieux  couverts  et  cultivés,  dans  les 
vignes  et  le  long  des  haies  et  des 
buissons  de  l'Europe  méridionale.  On 
la  cultive  dans  les  jardins  comme 
fleur  d'ornement  sous  les  noms  de 
Julienne,  Cassolette,  Beurée  ,  Da- 
mas ,  etc.  Elle  y  produit  plusieurs 
variétés  de  couleur ,  ainsi  que  des 
monstruosités  dont  la  plus  curieuse 
est  celle  que  l'on  a  nommée  foliiflura, 
et  dans  laquelle  les  pétales,  les  éta- 
mines  et  le  pistil  sont  convertis  eu 
feuilles  d'un  vert  tendre.  La  Julienne 
des  dames  est  une  Plante  de  pleine 
terre  qui  demande  peu  d'arrosement, 
un  sol  substantiel,  léger,  et  une  ex- 
position au  midi.  Les  variétés  à  fleurs 
doubles  se  niultiplient  par  la  sépara- 
tion de  leurs  boutures  dans  le  mois 
de  septembre.  Elles  prennent  aisé- 
ment racine  lorsqu'elles  sont  dans  un 
terrain  favorable.  (g..n.) 

*  JULTFÈRES.  BOT.  phan.  (La- 
marck.)  Syn.  d'Amentacées.  /^.  ce 
mol.  {a.) 

JULIS.  POIS.  T'.  GiRELLE  et  La- 
bre. 

JDM  AR.  Onotaurus.  m  am.  Le  Mulet 
provenant  de  l'accouplement  du  Tau- 
reau et  de  la  Jument  ou  du  Cheval 
avec  la  Vache,  désigné  sous  ce  nom 
par  les  anciens  ,   n'a  jamais  existé. 

(B.) 

♦  JUMEAUX.  BOT.  cuYPT.  Nom  bi- 
zarre de  l'une  des  familles  plus  bi- 
zarres encore,  s'il  est  possible,  oli  le 
docteur  Paulet  place  des  Champi- 
gnons qu'il  nomme  Nombril-blanc, 
Cuapeau-Cannelle  ,  etc.  Ce  sont 
tout  simplement  des  Agarics.       (b.) 

JUMENT.  MAM.  La  femelle  du 
Cheval,  y.  ce  mot.  (b.) 

JUNCAGO.  bot.  phan.  (Tourne- 
foit.)Syn.  deTriglocliin.  /^',  ce  mot. 

(BO 
JUNCARIA.    BOT.    PHAN.    Vieux 
synonyme  d'Or/egia  hispanica.    (b.) 

JUNCELLUS.  BOT.  PHAN.  Ce  nom 


JUN 

flesigue  les  petites  espèces  du   genre 
Scirpe  chez  les    anciens   botanistes. 

(B.) 

JUNCUS.  BOT.  piiAN.  V.  Jonc. 

*  JUNDZILLTA.  bot.  phan.  De 
{^AndioWc{System.  l^egat.  T.  n,  p.  Ôjg) 
mentionne  un  genre  ét;»bli  sous  ce 
nom  p.n-  Andrzoiovvski ,  mais  qui, 
formé  sur  le  Cuchleaiia  Diaba  ,  L., 
doit  être  réuni  au  Lepidlum.  Des- 
vaux (Journ.  (le  Bot.  .3,  p.  i63}  avait 
déjà  proposé  l'étahlisscmcnt  du  même 
genre  qu'il  nommait  Cardaria.  V. 
Lepidivm.  (g..n.) 

JUNGERMANNE.  Jungennannia. 
BOT.  CRYPT.  (IJépatiques.)  Ce  genre, 
l'iui  des  plus  nombreux  en  espèces 
et  des  plus  généialemeut  réj^iandus 
de  la  Cryptognmie ,  est  en  même 
temps  l'un  des  plus  naturels  ,  ce  qui 
n'a  pas  empêclic  plusieurs  auteurs  de 
chercher  à  le  subdiviser.  Il  a  été 
établi  parRuppius,  adopté  par  Mi- 
cheli  et  par  Linné  qui  a  réuni  sous 
ce  nom  les  trois  genres  désignés  par 
Micheli  sous  les  noms  de  Marsilea, 
de  Juiigermannia  et  de  Muscoidus , 
divisions  qui,  étant  uniquement  fon- 
dées sur  le  port  ,  ne  peuvent  être 
adoptées  que  comme  sections  de 
genre.  La  plupart  des  auteurs  ont 
adopté  le  genre  tel  que  Linné  l'avait 
circonscrit.  Hedwig  en  a  cependant 
séparé  avec  laison  \e  ^enve  uJndrœa 
qui  appartient  évidemment  à  la  la- 
mille  des  Mousses. 

Les  Jungerinannes  sont  particuliè- 
rement caraclérisées  par  une  capsule 
reufermée  dans  un  calice  membra- 
neux, en  sortant  à  sa  maturité  ,  et 
portée  sur  un  pédicelle  plus  ou  moins 
long  et  se  divisant  jusqu  à  la  moitié 
ou  jusqu'à  la  base  en  quatre  valves.' 
Celte  capsule  renierme  desséminules 
nombreuses  entremêlées  de  filamens 
en  spirales  auxquels  on  a  donné  le 
nom  à'elaler ;  ces  filamens  naissent 
tantôt  du  fond  de  la  capsule,  tantôt 
de  toute  la  paroi  interne  des  valves, 
et  tantôt  du  sommet  de  ces  valves;  il 
ne  paraît  pas  qu'ils  donnent  inser- 
tion aux  séminules  ,  mais  leur  usage 
semble  borné  à  faciliter,    par   leur 


JUN  gô 

élasticité ,  la  dispersion  de  ces  grai- 
nes. La  capsule  varie  dans  ce  genre 
par  sa  forme  ronde  ou  allongée  ,  par 
sa  division  en  quatre  valves  jusqu'à 
la  bnseousculemcn!  jusqu'à  la  moitié. 
C'est  sur  ce  dernier  caractère,  propre 
seulement  à  un  petit  nombre  d  es- 
pèces,  et  paiticulièrement  muxJu/ig. 
seq-iyUifulia  et  iniiuitUsima  de  Hoo- 
ker,  que  madenioiselle  Libcrt  a  fondé 
le  genre  Lejeunia.  V.  Ann.  Génér. 
des  Se.  Phys.  publiées  à  Bruxelles. 
Raddi  ,  qui  a  public  un  travail  tiès- 
élendu  sur  les  Jungermaunes  de  la 
Toscane,  et  qui  les  a  subdivisées  en 
plusieurs  genres  ,  a  laissé  ces  espèces 
paimi  les  vraies  Jungermannes  ,  niai» 
il  a  séparé  de  ce  genre,  sous  le  nom 
de  l'ussoinbroriia ,  le  Jung,  pusilla  , 
Roth ,  Hook.  ,  différant  de  la  plu- 
part des  autres  Jungermannes  par  sa 
capsule  qui  se  divise  en  lambeaux 
irréguliers.  Mais  c'est  particulière- 
ment sur  les  différences  que  présente 
l'espèce  de  calice  qui  enveloppe  la 
base  du  pédicelle  de  la  capsule  ,  qu'il 
a  fondé  ces  genres.  Cet  org.me  ,  qui 
a  généralement  la  forme  d'un  sac 
membraneux  ,  ouveit  à  son  sommet, 
varie  eu  eûet  beaucoup  ilans  ce  genre 
comme  Hooker  lavait  déjà  indiqué 
dans  son  superbe  ouvrage  sur  les 
Jungermannes  de  l'Angleterre.  Rad- 
di a  fondé  sur  ces  variations  les  gen- 
res suivans  :  Beliisocinia  ,  calice 
comprimé  ,  lisse,  presque  bilabié  ,  à 
bord  lacinié.  Il  a  pour  type  le  /.  lœ- 
vigata  ,  Koth. — ^Inloiria ,  calice  com- 
primé ,  bilabié  ,  à  lèvres  entières  ,  ar- 
rondies. Raddi  rapporte  à  ce  genre  le 
Jung,  platyphylla  ,  mais  il  est  dou- 
teux que  1  espèce  à  laquelle  il  donne 
ce  nom  soit  bien  la  même  que  celle 
que  Linné  et  les  botanistes  du  nord 
de  l'Europe  ont  nommée  ainsi.  — 
Frullania  ,  calice  tuberculeux  exté- 
rieurement,  presque  trigone,  divise 
à  son  sommet  en  trois  lanières  :  ce 
genre  renferme  les  Jung.  Tamariscî 
et  dilatata.  —  Candollea ,  calice  tron-» 
que  au  sommet ,  plus  ou  moins  com- 
primé. Raddi  rapporte  à  ce  genre 
les  Jung,  asplenoides  ,  L.  ;  compacta  y 
Roth;    nernorosa,    L.  ;  complanatciy. 


19^ 


JUN 


L,  —  Les  Jungermannia  proprement 
dites  sont  caractérisées  par  leur  ca- 
lice membraneux,  tubuleux  ,  plus  ou 
moins  plissé  vers  sonorifice.  Ce  genre 
renferme  encore  le  plus  grand  nom- 
bredes  espèces  ;  telles  sont  :  les  Jung, 
polyanthos  ,  scalaris ,  bidentata ,  rep- 
tans ,  etc. — Calypogeia,  calice  cylin- 
drique ,  épais,  adliérent  à  la  tige  par 
le  bord  de  son  orifice.  Ce  genre,  1  un 
des  plus  remarquables  par  la  singu- 
lière insertion  de  son  calice  ,  ren- . 
ferme  le  Jung,  trichomanes  et  deux 
espèces  nouvelles  décrites  par  Raddi. 
—  3Ietzgciia  ,  calice  membraneux  , 
turbiné,  naissant  de  la  partie  infé- 
rieure de  la  fronde.  C'est  à  ce  genre 
qu'appartient  le  Jung,  furcata  ,  L.  , 
et  le  Jung,  tomentosa  ,  HofFin. — Rœ- 
meria  ,  calice  cylindrique  tronqué, 
charnu  ,  dressé  ,  adliéient  par  sa  base 
à  la  face  inférieure  de  la  fronde.  Les 
Jung,  multijida  ,  palmata  et  pinguis 
se  lappoiient  à  ce  geni-e.  —  Pellia  , 
calice  cylindrique  ,  tronqué,  naissant 
de  la  face  supérieure  de  la  fronde. 
Raddi  ne  place  dans  ce  genre  que 
le  Jung,  cpipliylla. 

Ces  genres  sont  ibndés  laplupartsur 
des  caractères  extrêmement  minu- 
tieux,  et  sur  les  variations  d'un  or- 
gane qui  paraît  avoir  jieu  d  impor- 
tance ;  ils  n'ont  jusqu'à  présent  été 
adoptés  par  aucun  botaniste,  et  en 
effet,  le  genre  Jungermanne  paraît 
si  naturel  et  si  bien  limité  qu'on 
ne  peut  le  diviser  qu'en  sections  fon- 
dées sur  le  port  et  la  disposition  des 
femelles  comme  la  plupart  des  natu- 
ralistes l'ont  déjà  lait. 

Une  piemière  giandc  division  ren- 
ferme les  espèces  dont  la  fronde  est 
simple,  plus  ou  moins  lobée  ,  pres- 
que toujours  palmée,  étendue  sur  le 
sol ,  et  ne  présente  pas  de  folioles 
distinctes.  Telles  sont  les  Jung,  epi- 
jj/iy lia  , pinguis,  furcala  ,  elc. 

Toutes  les  autres  espèces  ont  une 
tige  simple  ou  rameuse  ,  rampante  ou 
redressée,  couverte  de  petites  feuilles 
distiques  delorme  très-variable.  Cette 
division  ,  de  beaucoup  plus  nom- 
breuse en  espèces  que  la  précédente  , 
se  divise  en   deux  groupes,   suivant 


JUN 
que  les  feuilles  sont  nues  à  leur  base 
ou  qu'elles  sont  accompagnées  de 
stipules  caulinaires  qui  foruient  en 
général  à  la  face  inférieure  des  tiges 
un  double  rang  de  petites  folioles. 
C'est  à  ces  organes  que  quelques  bo- 
tanistes éti'angers,  ne  voulant  ja- 
mais adopter  dans  la  Crypiogaraie  les 
mêmes  termes  que  pour  les  Plantes 
phanérogames,  et  multipliant  ainsi 
inutilement  le  vocabulaire  de  la 
science,  ont  donné  le  nom  d'Am- 
phigaslres. 

Le  nombre  des  espèces  connues  de 
ce  genre  s'élève  à  environ  trois  cents 
dont  près  de  quatre-vingis  croissent 
en  Europe.  L'Amérique  septentrio- 
nale en  produit  un  nombre  assez  con- 
sidérable ;  L.  De  Schweinitz  en  énu- 
mère  cinquante-huit  dont  plusieurs  , 
il  est  vrai ,  sont  communes  aux  deux 
continens.  Les  régions  équatoriales 
en  nourrissent  aussi  un  grand  nom- 
bre, et  cette  famille  ne  paraît  même 
pas  diminuer  en  allant  du  pôle  vers 
l'équateur,  comme  on  l'a  prétendu,  à 
tort,  relativement  aux  Cryptogames  , 
caria  Laponien'en  produit  que  trente 
espèces  d'après  Wahlenbei  g,  et  l'île 
de  Java  ,  dont  les  espèces  sont  cepen- 
dant moins  complètement  connues,  en 
renferme,  d'api  es  Nées  d'Esenbeck  , 
près  de  soixante.  Jl  en  est  de  même 
du  Brésil,  du  cap  de  Bonne-Espé- 
rTHce  ,  de  l'Inde,  etc.,  qui  en  pro- 
duisent beaucoup  ,  ainsi  que  Mas- 
careigne  dont  Bory  de  Saint-Vincent 
a  rapporté  plus  de  trente  fS[ièces. 
Quoique  les  espèces  de  tous  ces  pays 
ne  soientpas  encore  bien  connues,  on 
doit  remarquer  le  nombre  cou'^idéra- 
blcqueMenziesa  rapportées  de  la  Nou- 
velle-Zélande et  que  Hooker  a  figurées 
dans  ses  Musci  e.xotici  ,  car  ce  nom- 
bre paraît  confirmer  l'observation 
qu'on  a  déjà  faite  de  la  grande  pré- 
dominance des  Cryptogames  dans 
cette  île  et  non  vers  les  pôles,    (ad.  b.) 

*JUNGERMANNIÉES.  eot.crypt. 
On  a  quelquefois  employé  ce  nom 
comme  synonyme  d'Hépatiques.  /^. 
ce  mot.  (b.) 

JUNCtHANSIA.    bot.    phan.    Le 


JUiN 

genre  établi  sous  ce  nom  par  Gmelin 
{Sfsf.  Veget.,  p.  259)  est  le  même 
que  le  Curiisia  d'Aiton  ,  fondé  sur 
une  espèce  de  Sideruxjlon  de  Bur- 
mann.  T^.  Curtisie.  (g..n.) 

JUNGHAUSIA.  BOT.  phan.  Pour 
Junghansia.  /"'.  ce  mot.  (g..n.) 

JUNGIE.  Jungia.  BOT.  PHAN.  Gen- 
re de  la  famille  des  Synanthérées  et 
de  la  Syngcnësic  séparée,  L.  ,  étaldi 
par  Linné  fils  {Si/ppl.  Plant.,  p.  Sgo) 
qui  le  dédia  à  la  mémoire  de  Jungius, 
auteur  d'ouvrages  estimés  et  renfer- 
mant, scion  Du  Pclit-Tliouars  ,  les 
premiers  fondemens-des  méthodes  de 
classification  des  Plantes.  Adoptant 
ce  genre  ,  Cassini  la  placé  dans  la 
tribu  des  Nassaiiviées  ,  près  du  genre 
Dumerilia  dont  il  diffère  à  peine  ,  et 
lui  a  donné  les  caractères  suivnns  : 
involucre  cyliuilracé,  formé  de  folio- 
les à  peu  près  sur  un  seul  rang ,  éga- 
les ,  oblongues  et  obtuses  ;  réceptacle 
planiuscule  g;irni  de  paillettes  analo- 
gues aux  folioles  de  l'involucre  ;  ca- 
iathide  sans  rayons ,  composée  de 
plusieurs  fleurons  bilabiés  et  herma- 
phrodites; ovaires  oblongs,  grêles, 
anguleux,  surmontés  d'une  aigrette 
longue  et  plumeusc.  Les  calathides 
sont  réunies  par  trois  et  quatre  en  ca- 
pitules, enlouréschacun  d'un  involu- 
cre général  formé  de  bractées  analo- 
gues aux  folioles -des  involucres  par- 
tiels. Le  Jungia  ferniginea  e?t  l'uni- 
que espèce  du  genre.  C'est  une  Plante 
de  l'Amérique  méridionale  ,  dont  les 
liges  sont  ligneuses,  couvertes  d'un 
duvet  couleur  de  rouille.  Les  feuilles 
sont  alternes,  pétiolées  ,  arrondies, 
échancrécs  en  cœur  à  la  base  et  divi- 
sées en  cinq  lobes  obtus  ;  les  capitu- 
.  les  de  fleurs  sont  petits  et  disposés  en 
nue  panicule  terminale  très-ramifiée. 
Celte  espèce  n'a  été  observée  depuis 
Linné  fils  par  aucun  botaniste.  Ce- 
pendant Gaertner,  qui  n'a  fait  que 
transcrire  la  description  du  genre  ,  a 
changé  arbitrairement  son  nom  en 
celui  de  Trinacte.  Quant  au  Jungia 
de  Gaertner,  /'.  Escallonie.  (g..n.) 

JUNIA.  BOT,  FiiAN.   (Adanson.) 


JDR  5& 

Syn.    de    Clelhra,    L.    7-^.    ce    mot* 

(G..N.) 

JUiNIPERUS.  BOT.  PHAN.  r.  Ge- 
nièvre ou  Genévrier. 

*  JUNON.  INS.  Espèce  de  Staphy- 
lin*de  Geoffroy,  qui  est  un  Stène  de 
Fabricius.  (b.) 

*  JUNSA.  BOT.  PHAN.  La  Plante 
désignée  sous  ce  nom  par  Linscot , 
paraît  être  l'Arachide.  (b.) 

JUPUBA.  Cassicus  Tlœmoirhous. 
OIS.  (Vieillot.)  Nom  de  pays  d'une  es- 
pèce de  la  division  des  Cassiques  dans 
le  genre  ïroupiale.  Vs  ce  mot.     (b.) 

*  J URINÉE.  Jurinea.  bot.  piian. 
Genre  de  la  famille  des  Synanthérées, 
Ginarocéphalcs  de  Jussieu  ,  et  de  la 
Syngénésie  égale,  L.  ,  proposé  par 
Cassini  dans  le  Dict.  des  Scieuc.  Nal., 
et  placé  par  ce  botaniste  dans  la 
tribu  des  Carduinées.  \oici  les  ca- 
ractères qu'il  lui  attribue  :  involucre 
formé  de  folioles  imbriquées,  appli- 
quées ,  oblonsfues  ,  coriaces  ,  les  inté- 
iieuies  sans  appendices,  les  extérieu- 
res surmontées  d'un  appendice  étalé 
et  spincscent  :  réceptacle  planiuscule, 
hérissé  de  paillettes  inégales  et  subu- 
lées;  calathide  sans  rayons,  formée 
de  fleurons  à  corolle  oblique,  nom- 
breux, égaux  et  hermaphrodites;  akè- 
nes obovoides  ,  tétragones ,  glabres , 
striés,  présentant  une  alvéole  basi- 
laiie,  très-oblique  et  intérieure  ,  une 
aréole  apicilaiie  entourée  d'un  rebord 
crénelé,  et  portant  une  cupule  qui 
s'accroît  beaucoup  par  la  floraison  , 
devient  un  corps  épais,  tubuleux, 
hémisphéiiqiie  ou  cylindracé ,  et  se 
détache  après  la  maturité  du  fruit; 
aigrette  blanche  et  légèrement  plu- 
meuse,  attachée  autour  du  bord  ex- 
terne et  inférieur  de  la  cupule.  Celte 
cupule  forme  le  caractère  essentiel 
du  genre  Jurinea  qui  diffère  seule- 
ment en  cela  et  par  la  structure  de 
l'involucre,  du  Carduus  et  Au  Serra- 
tula.  H.  Cassini  en  a  donné  une  des- 
cription longue  et  minutieuse,  et  l'a 
regardée  comme  formée  par  la  réunion 
intime  du  plateau  et  de  l'anneau  , 
parties  du  fruit  des  Caniuinées  qui 


9'6 


JLS 


ordinairement  ne  s'accroissent  point 
après  la  floraison  ,  mais  qui  ,  dans  le 
genre  dont  nous  nous  occupons, 
changent  au  contraire  déforme,  en 
sorte  que  l'anneau  ou  la  partie  exté- 
rieure ,  considérablement  augmenté  , 
se  détache  du  fruit  après  la  maturité 
et  emporte  avec  lui  le  plateau  ou  la 
partie  centrale  qui  n'a  pas  participé 
à  l'accroissement. 

L'auteur  du  genre  Jurinea  en  a  fait 
connaître  deux  espèces,  savoir  :  \° 
Jurinea  alata,  H.  Cass.,  ou  Serratula 
data  ,  Desf.  ,  Cat.  Jard.  Paris  ;  Ser- 
ratula cyanoidcs ,  Gaertn.?  a""  /.  to- 
mentosa  ,  Cass.,  ou  Carduus  mollis, 
Marsch. ,  FI.  Taur.-  Cai'c.  ?  Cette 
dernière  Plante  est  originaire  du  Cau- 
case ,  et  il  est  douteux  que  ce  soit  le 
Carduus  mollis  de  Linné.  L'autre  est 
cultivée  au  jardin  de  Paris  ,  sans  in- 
dication d'origine.  H.  Cassini  pré- 
sume que  c'est  le  Carduus  polyclo- 
nos ,  Willd.  ,  ou  Seiratula  poljclo- 
nos,  D.  C.  {g..n) 

*  JURIOLA.  POIS.  (Delaroehe.) 
Syn.  de  Trigla  Ljra,  L.  ,  aux  îles 
Baléares.  F".  Trigli;.  (b.) 

*  JDRURA.  lîEPT  CHÉi..  T^.  Gu- 
HURA  au  Supplément.  Cette  Tortue 
est  peut-être  la  même  que  celle  dont 
le  nom  a  été  écrit  Jurtjcua.  (b.) 

JUSÈLE.  POTS.  L'un  des  noms  vul- 
gaires de  la  Mendole.  (b.) 

JUSQUIAME.  Hyoiciamus.  bot. 
IHAN.  Genre  de  la  f;i mille  des  Sola- 
nées,  et  de  la  Peutandrie  Monogynie, 
L.  ,  oilVant  des  caractères  extrême- 
ment tranchés  qui  le  font  reconnaî- 
tre facilement.  On  peut  le  caractéri- 
ser ainsi  :  calice  tubuleux,  subcam- 
panilorme,  à  cinq  lobes;  corolle  in- 
tundibuliforme;  limbe  oblique  à  cinq 
lobes  obtus  ,  inégaux  ;  cinq  t'iMmi- 
tics  déclinées  vers  la  partie  inférieuie 
de  la  fleur;  style  terminé  par  un  stig- 
mate capitulé  simple  ;  le  fruit  est  une 
pyxide  ,  c  est-à-dire  une  capsule  al- 
longée, un  peu  ventrue  à  sa  base, 
biloculaire  ,  s'ouvrant  horizontale- 
ment, en  deux  valves  superposées  , 
€nvelop[iée  en  entier  par  le  calice  qui 


JUS 

est  persistant;  les  graines  sont  bru- 
nes ,  réniformes  et  tuberculées. 

Les  Jusquiaines,  dont  on  compta 
une  quinzaine  d'espèces,  sont  toutes 
des  Plantes  herbacées  annuelles,  bi- 
sannuelles ou  vivaces,  ayant  la  lige 
généralement  velue  et  visqueuse  ,  les 
feuilles  alternes  ,  d'un  veit  pâle;  les 
fleurs  assez  grandes  ,  disposées  en 
une  sorte  d'épi  unilatéral  au  sommet 
de  la  lige.  Toutes  ces  espèces  sont  des 
Plantes  narcotiques  et  vénéneuses. 
La  plus  importante  à  connaître  et  en 
même  temps  la  plus  commune  dans 
noirecliuiat,est  la  Jusquiame  noire, 
Hyosciamus  niger,  L.  (Rich.,  Bot. 
méd.  1,  p.  296).  G  est  une  Plante 
annuelle,  très-commune  sur  le  bord 
des  chemins  et  dans  les  lieuv  incul- 
tes. Sa  tige,  haute  de  dix-huit  pouces 
à  deux  pieds  ,  est  cylidriquc  ,  un  peu 
I  ecouibée  en  arc  ,  rameuse  supérieu- 
rement, toute  couverte  de  poils  longs 
et  visqueux,  qui  existent  également 
sur  les  feuilles;  celles-ci  sont  alter- 
nes ,  éparses  ou  quelquefois  opposées 
sur  le  même  pied  ;  elles  sont  sessiles, 
grandes,  ovales  ,  aiguës,  profondé- 
ment sinueuses  sur  les  bords  et  mol- 
les. Les  fleurs  presque  sessiles,  tour- 
nées d'un  seul  côté ,  et  disposées  en 
longs  épis  ,  sont  d'un  jaune  sale  ,  vei- 
nées de  lignes  pourpres.  Le  calice 
est  à  cinq  dents  écartées  et  aiguës  ;  la 
corolle  infundibuliforme.  Le  fruit 
s'ouvre  par  un  opercule  hémisphéri- 
que. L'aspect  de  la  Jusquiame  noire 
et  son  odeur  nauséabonde  suffiraient 
seuls  pour  en  faire  soupçonner  les 
propriétés  délélèies;  ses  feuilles  flas- 
ques ,  d'un  vert  terne  ,  hérissées  de 
poils  visqueux  ;  ses  fleurs  d'un  jaune 
sale,  parcourues  de  lignes  rougeâtres, 
sont  autant  d'indices  de  ses  mauvai- 
ses qualités.  En  eû'et  la  Jusquiame 
noire  est  un  poison  narcotique  acre, 
dont  on  combat  les  accidens  par  l'u- 
sage de  rémétiqi:e,  et  ensuite  pas  les 
boissons  acidulés.  Malgré  celte  ac- 
tion délétère  ,  la  Jusquiame  est  quel- 
quefois employée  en  médecine.  Elle 
agit  à  peu  près  de  la  même  manière 
que  la  Belladone.  C'est  principale- 
ment en  l'administrant  contre  les  af- 


JDS 

fections  du  système  nerveux ,  que  l'on 
en  a  retiré  quelqu'avantage  ;  itiasi 
ilans  le  tic  douloui'oiix  de  la  face , 
dans  les  névralgies  sciatiques,  la  pa- 
ralysie ,  plusieurs  auteuis  ont  célé- 
bré ses  bons  eftéis.  C  est  ordinaire- 
ment sous  forme  d'e\ liait  que  ion 
administre  ce  méilic;iuient  à  la  dose 
d'un  à  deux  grains.  Les  mêmes  pro- 
priétés se  retrouvent  dans  la  Jus- 
quianic  blanche  et  la  Jusquiame  do- 
rée ,  autres  espèces  qui  croissent 
également  dans  la  France  méridio- 
nale, (a.  r.) 

JUSSIA.  BOT.  PHAN.  (Adansou.) 
Syn.  de  Jussiœa.  /^.  Jussiée.    (a."  r.) 

JDSSLÉE.  Jussiçea.  bot.  phan. 
Genre  de  la  famille  dos  Ouiigréeset  de 
1  Octandrie  Monogynie  ,  L. ,  très-voi- 
sin du  genre  Onagre,  dont  il  diffè- 
re par  les  caractères  suivaus  ;  le  ca- 
lice est  tubuleux  inférieurement  oii 
il  adhère  avec  l'ovaire-,  son  limbe  est 
à  quatre  ou  cinq  tlivisious  étalées  et 
persistâmes.  La  corolle  se  compose  de 
qnatre  à  cinq  pétales  inséiés  au  ca- 
lice. Les  étamines  sont  en  nombre 
double  des  pétales  et  insérées  comme 
eux  sur  le  calice.  Le  style  est  surmonté 
d'un  stigmate  à  quatre  ou  cinq  lobes 
peu  marqués.  Le  fruit  est  une  capsu- 
le allongée,  à  qualie  ou  cinq  loges 
et  à  autant  de  côtes,  couronnée  par 
le  limbe  du  calice  persistant.  Celte 
capsule  s'ouvre  entre  chaque  côte 
par  une  fente  longitudinale.  Chaque 
loge  contient  un  grand  nombre  de 
graines  attachées  à  leur  angle  inter- 
ne. Les  espèces  de  ce  genre  sont  des 
Plantes  herbacées,  très-rarement  des 
sous-Arbrisseaux  originaires  du  con- 
tinent des  deux  Amériques  ou  des 
grandes  Indes ,  oii  elles  vivent  en  gé- 
néral dans  les  lieux  marécageux  ; 
quelques-unes  sont  rampantes  ou  na- 
gent à  la  surface  des  eaux.  Leurs 
leuilles  sont  alternes  et  le  plus  sou- 
vent très-entières  ;  leurs  fleurs  sont 
pédonculées  ,  solitaires  à  Taisselle  des 
feuilles.  Le  plus  souvent  elles  sont 
jaunes  ,  très-rarement  blanches.  Ce 
genre  dédié  par  Linné  à  l'illustre  au- 
tocar des  Familles  Naturelles,  a  été 

TOME    IX. 


JUS 


•97 


nommé  Jussia  par  Adanson ,  Jussieva 
par  Schreber.  Quant  au  Jussieita  de 
Houston  ,  c'est  le  genre  Jalropka  de 
Linné.  Kuntli  {in  Hurnb.  Kuv.  Ge/t. 
6  .  p.  96)  a  décrit  dix  espèces  nou- 
velles de  ce  genre  recueillies  par  H um- 
boldt  et  Bonpiand  ,  dans  les  parties 
de  l'Amérique  visitées  par  ces  deux 
illustres  voyageurs.  Il  en  a  figuré 
quatre  sous  les  noms  de  Jussiœa  sa- 
licifulia  ,  loc^  cit.,  p.  99,  t.  55o;  Jus- 
siœa maypureiisis ,  lue.  cit.,  p.  ]00,  t. 
53i;  Jussiœa  pi/usa,  /oc.  cit.,  p.  loi, 
t.  552;  Jussiœa  macrocarpa ,  loc.  cit., 
p.  102,  t.  553.  (a.r.) 

JUSSIEUA.  BOT.  piiAN.  {  Hous- 
ton.) Syn.  de  Jatropha.  T^' .  ce  mot. 

(a.r.) 

JUSSIEVA.  BOT.  PHAN.  (Schre- 
ber.)   Pour  Jussiœa.   V.  Jussiée. 

(A.R.) 

*  JUSTICA.  BOT.  PHAN.  (Nccker  , 
Elem.  Bot.  ,  p.   55o.;  Pour  Juslicia. 

/^.  JUSTICIE.  (G..N.) 

JUSTIGIE.  Juslicia.  bot.  phan. 
Vulgairement  C.vrmantine.  Geni"» 
1i'è.->-nombreux  en  espèces  ,  qui  fait 
partie  de  la  famille  naturelle  des 
Acanthacées  et  de  la  Diandiie  Mo- 
nogynie ,  L.  Il  se  distingue  par  les 
caractères  suivans  :  son  calice  est  à 
cinq  divisions  profondes  ,  et  souvent 
accompagné  d'un  calicule  extérieur. 
La  corolle  est  monopélale  ,  iriégu- 
lière  ,  tubr.leuse  ;  son  limbe  est  à  deux 
lèvres  ,  dont  la  supérieui'e  est  échan-j 
crée  et  rinléricure  à  trois  lobes.  Les 
étamines  sont  généralement  au  nom- 
bre de  deux,  saillantes  hors  de  la  co- 
rolle et  insérées  à  son  tube.  Dans  un 
assez  grand  nombre  d'espèces  les 
dcu?;  loges  sont  écartées  lune  de 
l'autre  de  manière  à  représenter  qua- 
tre étamines  ,  soudées  deux  à  <ieux 
parleurs  filets.  Les  espèces  où  l'on 
observe  celle  disposition  constituent 
le  genre  Dianthcra  de  Linné  qui  ne 
doit  être  considéré  que  comme  une 
simple  section  du  genre  Justioia.  L'o- 
vaire est  porté  sur  un  disque  an- 
nulaire, nypogyne,  qui  forme  un 
cercle  sailLint  à  sa  base.  Coupé  trans- 


98  JUS 

versaleniciit ,  il  présente  deux  loges 
qui  contiennent  chacune  environ 
huit  ovules  attachés  sur  deux  nings 
à  leur  angle  interne.  Le  style  est 
simple  et  se  termine  par  un  stig- 
mate à  deux  lobes  inégnux.  Le  fruit 
est  une  capsule  globuleuse  ou  al- 
longée ,  quelquefois  un  peu  com- 
primée latéralement ,  à  deux  loges  et 
à  deux  valves  qui  s'écartent  l'une  de 
l'autre  avec  élasticité,  emportant  sur 
1c  milieu  de  leur  face  interne  la  moi- 
tié de  la  cloison  ,  en  sorte  qu'elles  re- 
présentent chacune  deux  demi-loges. 
Les  graines,  ordinairement  globu- 
leuses, sont  attachées  parle  moyen 
d'un  podosperme  court  et  en  forme 
de  crochet. 

Les  Justicies  sont  en  général  des 
Arbustes  élégajis  ou  des  Plantes  her- 
bacées dont  la  tige  est  cylindrique 
ou  angi  Icuse;  les  feuilles  opposées, 
rarement  ternées  ou  alternes.  Les 
fleurs,  qui  offrent  souvent  les  cou- 
leurs les  plus  vives  ,  sont  accompa- 
gnées chacune  de  deux  ou  trois  brac- 
tées ,  quelquefois  assez  rapprochées 
^our  former  une  sorte  de  calicule 
ou  un  épi  ériilleux.  Ces  fleurs  sont 
assez  ordinairement  en  épis  axillai- 
res  ,  d'avitres  fois  elles  sont  presque 
solitairts  et  portées  sur  des  pédoncules 
dichotomes  qui  naissent  de  l'aisselle 
des  feuilles  supérieures.  Toutes  ces 
espèces  sont  exotiques  et  croissent 
dans  les  régions  chauiles  du  nouveau 
et  de  l'ancien  continent.  Jussieu  a  sé- 
paré tle  ce  genre  immense  un  certain 
nombre  d'espèces  distinctes  par  la 
structure  do  leur  capsule  et  dont  il  a 
formé  le  genre  Dicliptera.  f^.  Dicx^iP- 
TÈRE.  Nous  mentionnerons  quelques- 
imes  des  espèces  les  plus  remarqua- 
bles dn  genre  Justicie,  surtout  parmi 
celles  que  l'on  cultive  le  plus  com- 
muuémenldans  les  jardins  : 

Justicie  en  Arbre  ,  Justicia  Ad- 
hatoda  ,  L.  Celte  espèce  ,  qui  est 
originaiic  de  Tînde  ,  et  qui  porte 
aussi  le  nom  de  Noyer  des  Indes  et 
de  CeyLaii ,  est  une  de  celles  que  l'on 
volt  le  plus  souvent  en  Europe.  Elle 
forme  un  Arbuste  qui  peut  s'éle- 
ver à  dix  ou  douze  pieds.  Sa  tige  est 


JUS 

ligneuse  ;  ses  rameaux  sont  nom- 
breux et  redressés  ,  portant  des  feuil- 
les opposées  ,  ovales,  lancéolées,  ai- 
guës, pubescentes  ,  d'un  vert  clair. 
Les  fleurs  sont  grandes,  blanches, 
veinées  de  ]50urpie,  réunies  en  épis 
axillaires  écailleux.  La  corolle  ofîrc 
deux  lèvres  ;  l'une  supérieiu'e  ,  échan- 
crée;  l'autre  inféiieure  ,  à  trois  lobes 
inégaux.  Cet  Aibrisseau  craint  peu 
le  froid,  et  ne  demande,  pendant  les 
hivers  à  Paris ,  que  la  chaleur  de 
l'orangerie.  On  le  multiplie  de  bou- 
tures ou  de  marcottes. 

Justicie  PECTon.\L,E,  Justicia pcc- 
toralis  ,  L.  Ses  tiges  sont  herba- 
cées ,  tétragones  ,  d'environ  un  pied 
de  hauteur  ,  glabres  et  noueuses;  ses 
feuilles  opposées  sont  linéaires  ,  lan- 
céolées ,  entières  et  glabres.  Les  fleurs 
sont  purpurines  ,  et  forment  des  épis 
dichotomes  groupés  en  une  sorte  de 
panicule  terminale.  Leurcahce,  qui 
offre  à  sa  base  trois  bractées,  est  à 
cinq  divisions  profondes.  Leur  co- 
rolle est  tubulcuse  et  bilabiée.  Celte 
espèce  ,  qui  est  commune  dans  les 
Antilles  ,  y  est  fort  epiployée.  Le  suc 
qne  l'on  en  exprime  est  appliqué  avec 
avantage  sur  les  coupures  et  autres 
plaies  récentes  ,  dont  il  favorise  la 
cicatrisation  ;  de-là  ,  le  nom  vulgaire 
à'Heibe  aux  charpentiers  ,  qui  lui  est 
donné  aux  Antilles.  On  en  prépare 
aussi  un  sirop  fort  agréable ,  et  que 
l'on  emploie  aux  mêmes  usages  que 
le  sirop  de  Capillaire  en  Europe. 

Justicie  écaklate,  Justicia  coc- 
cinea  ,  Cavanil.  Originaire  de  la 
Guiane,  ce  joli  A.rbuste  peut  s'élever 
à  une  hauteur  de  six  à  huit  pieds. 
Ses  feuilles  opposées  sont  lancéolées, 
aiguës  ,  marquées  de  nervures  assez 
saillantes.  Ses  fleurs  ,d'un  rouge  écla- 
tant ,  coristiluenl  de  longs  épis  ,  dont 
les  fleurs  se  succèdent  presque  tout 
l'été.  Elle  demande  les  mêmes  soins 
que  la  première  espèce  et  se  multi- 
plie de  la  même  manière.  Elle  passe 
l'hiver  en  pleine  terre  dans  le  midi 
de  la  France. 

JusTiCTE  PEINTE  ,  Justicia  picta  , 
L.  Indigène  des  Indes- Orientales , 
cet  Arbuste  élégant  peut  s'élever  à 


KAG 

sept  ou  huit  pieds.  Ses  jeunes  ra- 
meaux sont  carres  et  portent  des 
feuilles  opposées,  persistantes,  ova- 
les, aiguës.  Ses  fleurs  sont  grandes  , 
d'une  belle  couleur  rouge  ,  couvent 
marquées  de  taches  jaunes,  dispo- 
sées en  cpi  foliacé,  télragone.  Cette 
espèce  ,  qui  se  muUiplic  de  graines, 
demande  la  serre  cliaude  pendant 
l'hiver. 

JUSTICIE     EN    ENTONNOIR  ,     Justi- 

cia  infuinUbuliformis  ,  L.  Salisbury, 
qui  a  figuré  celte  Plante  dans  le  Fa- 
Jadisus  Londinensis  ,  fab.  12,  lui  a 
donné  le  nom  de  Crossa/idra  undiilœ- 
folla.  C  est  un  charmant  Arbuste  qui 
croît  dans  l'Inde,  et  dont  les  feuilles 
opposées  sont  ovales  ,  aiguës  ,  ondu- 
lées ,  d'un  vert  foncé.  Ses  fleurs  ,  d  un 
jaune  safrané,  forment  de  longs  épis 


KAD  90 

axillaires  et  pédoncules.  Elle  se  cul- 
tive en  serre  chaude. 

JUSTICIE     A      FEUILLE     d'HysOPE  , 

Justicia  hjssopifblia  ,  L.  Cet  Arbuste 
croît  naturellement  à  Madère.  Sa  tige, 
haute  de  trois  à  quatre  pieds  ,  est  en 
tout  temps  ornée  de  ses  feuilles  ,  qui 
sont  presque  sessilcs ,  lancéolées  , 
épaisses,  glabres.  Les  fleurs  sont  jau- 
nâtres, le  plus  souvent  solitaires  k 
l'aisselle  des  feuilles.  (a.  n.) 

^  *  JUSTINE.  INS.  (  Geoffroy.)  Syn. 
de  Libel/ula  vulgatissima.  (b.) 

*  JUVIA.  BOT.  PH.\N.  C'est  le  nom 
que  les  habitans  des  bords  de  l'Oré- 
noque  donnent  au  Bertholleha  excet- 
sa  de  Bonpland.  (g..n.) 

JYNX.  OK.  Syn.deTorcol.      (b.) 


R. 


K.AATE.  BOT.  PH.A.N.  (  Linscot.  ) 
Syn.  d'acacia  Catecliu  et  non  d'Aré- 
quier. (!î.) 

KABAN.  MoLL.Pour  Kalan.  T'.  ce 

mot.  (b). 

KABASSOU.  MAM.  Nom  de  pays 
adopté  par  Buffon  ,  pour  designer  le 
ïatou  à  douze  bandes.  (b.) 

*  K  ABEL.  oTs.  L'un  des  noms  de 
la  petite  Mouette  rieuse,  f^.  Mauve. 

(dr.z.) 
KABELIAU.    POTS.    Même    chose 
que    Cobéliau    et  Cabillau.   T^.    ces 
mots.  (b.) 

KABU  ET  KAMB.  bot.  crypt. 
[Hydi'ophyles.)  ïhunberg  rapporte 
que  les  Japoliais  qui  désignent  sous 
ces  noms  le  Laminaria  sacchaiina , 
font  grand  cas  de  cette  Plante  comme 
comestible  ,  et  la  mangent  crue  ou 
cuite.  (b.) 

*  KACALA.  BOT.  PHAN.  Même 
chose  que  Cacaloa.  F",  ce  mot.    (b.) 

KACHIN.  MoLL.  Nom  donné  par 


Adanson  (Yoyag.  au  Sénég. ,  p.  187, 
pi.  13)  à  une  Coquille  du  genre  Tro- 
chus.  Linné  en  a  fait  son  Trochus 
Panlherinus  en  y  confondant ,  à  tort , 
une  autre  espèce  d'Adauson  qui  en 
est  bien  distincte.  Cette  espèce  paraît 
être  le  Troque  Turban  ,  Trochus 
Taie/- de  Lamarck.  (D..11.) 

KAGIR.  OTS.  L'un  des  noms  de 
.pays  du  Gypaète  barbu.  P'.  ce  mot. 

(B.) 

KAD.  BOT.  PHAN.  V.  Cad. 

KADALI.  BOT.  PHAN.  V.  Cadaei. 

KADANAGU.  bot.  piian.  V.  Ca- 
da-IMaku. 

*  KADE-CANNY.  bot.  phan.  (Les- 
chenault.)  Syn.  de  Fanicum  milia- 
ceiim  ,  L.,  aux  çnvirons  de  Pondi- 
chéry.  J^.  Panic.  (b.) 

*  KADELARI.  bot.  phan.  y.  Ga- 

DEEARI. 

KADELÉE.  bot.  phan.  P^.   Ca- 

DEHUM. 


loo  K^ 

'  KADELI-POEA.  bot.  I'han.  F. 
Cadeli-Poea.. 

KADENAKO.  bot.  phan.  r.  Ca- 

DENACO. 

*  KADSURA.  BOT.  PHAN.  Genre 
ëtablipar  JussieufAnii.  Mus.,  16,  p. 
54o),  et  dont  VUvana  Japoaica  de 
Thunberg,  ou  Kadsura  de  Kœmpfer, 
t.  477,  est  le  type.  Ce  genre,  adopté 
par  Dunal  {Anori.  ,  p.  57)  et  par  De 
Candolle  (  Sjst.  ]\at.  Veg.  1 ,  p.  465), 
a  été  placé  ,  mais  avec  doute,  dans  la 
famille  des  Anonacécs  ,  dont  il  s'éloi- 
gne surtout  par  sa  tige  volubile  et  ses 
feuilles  dentées  en  scie.  Voici  du  reste 
les  caractères  qui  ontété  attribués  à  ce 
genre  :  son  calice  est  à  trois  divisions 
profondes;  sa  corolle  composée  de  six 
pétales  ovales  obliis  ;  les  étamiues 
sont  nombreuses  et  ont  leurs  fîiels 
très-courts.  Les  pistils  au  nombre  de 
trente  à  quarante  sont  réunis  sur  un 
gynopbore  cliarnu  ,  ovoïde  ,  globu- 
leux ,  prenan#  de  l'accroissement 
après  la  fécondation.  Les  Iruils  sont 
cnarnus ,  agglomérés  sur  le  gyno- 
pbore,  uniloculaires  et  contenant 
deux  graines  dont  on  ne  connaît  pas 
encore  l'organisation  ,  circonstance 
qui  empêcbe  de  pouvoir  déterminer 
bien  exactement  si  ce  genre  appar- 
tient réellement  à  la  famille  des  Ano- 
nacécs. 

Le  Kadsura  Japonica  ,  Dunal ,  loc. 
cit.,^.  bj  ,  seule  espèce  de  ce  genre  , 
est  un  petit  Arbuste  étalé,  rameux  , 
dont  la  tige  est  brune  et  verruqueusc, 
les  feuilles  courtement  pétiolccs,  ova- 
les-oblongues  ,  amincies  en  pointe  à 
leurs  deux  ex tiémi lés,  épaisses, coria- 
ces ,  glabres,  dentées  eu  scie  ou  si- 
nueuses sur  leur  bord.  Les  tleurs  sont 
blanches,  pct'.ouculécs,  solitaires,  op- 
posées aux  feuilles.  Les  carpelles  sont 
charnus  ,  rouges  ,  placés  sur  un  gy- 
nophore  blanc  et  charnu.         (a.  n.) 

*  KADULA  ET  KADUÏAS.  bot. 
PHAN.  (Théophraste.)  Syn.  de  Cuscu- 
te. /^.  ce  mot.  (b.) 

*  K^LA.  BOT.  PHAN.  (Adanson.) 
F".  C-ï;la-Dolo. 

KjEMPFÉRIE.    Kœmpfhia.   bot. 


PHAN.  Genre  de  la  famille  des  Scila- 
minées  ou  Amomées,  et  de  la  Monan- 
drie  Monogynie  ,  L.,  offrant  pour  ca- 
jactères  :  un  calice  tubuleux ,  dou- 
ble ,  à  six  divisions ,  trois  extérieu- 
res longues  ,  linéaires  et  étalées,  et 
trois  intérieures  dressées  ,  disposées 
comme  en  deux  lèvres  ,  l'une  supé- 
rieure composée  de  deux  divisions  , 
l'autre  inférieure  ibrmée  d'une  seule 
division  profondément  bilobée.  L'an- 
thère est  simple  ,  dilatée  ,  membra- 
neuse et  pétaloïi'.e  à  son  sommet  qui 
est  bifide.  Le  style  est  long  et  grêle  y 
terminé  par  un  stigmate  oibiculaire  , 
concave  et  cillé.  Le  fruit  est  une 
capsule  triloculaire ,  (rivalve  et  po- 
lysperme.  Les  espèces  de  ce  genre 
au  nombre  de  linq  à  six  sont  origi- 
naires des  Indes-Orientales.  Leur  ra- 
cine est  tubéreu-e,  charnue,  quel- 
quefois lasciculée.  Elles  sont  dé- 
pourvues de  tiges;  les  feuilles  sont  gé- 
néralement assez  larges  et  les  fleurs 
sont  radicales.  Tantôt  ces  dernières 
naissent  au  milieu  de  l'assemblage 
des  feuilles,  tantôt  elles  naissent  à 
côté.  Parnii  ces  espèces,  nous  dirons 
quelques  mots  des  trois  suivantes,: 
K^MPFÉRIE  BONDE  ,  Kœmpferia 
rolLinda,  L.,Red.,  Lil.  1,  t.  49.  La  ra- 
cine de  cette  espèce  est  f)rméé  de 
tubercule?  charnus  irréguliers  ,  blan- 
châtres ,  tantôt  arrondis,  tantôt  al- 
longés, ce  qui  constitue  deux  va- 
riétés connues  sous  les  noms  de  Zé- 
doaire  ronde  et  longue.  Aiais  ce  ne 
sont  pas  deux  espèces  distinctes,  ainsi 
que  l'ont  voulu  quelques  auteurs. 
Les  feuilles  naissent  immédiatement 
de  ces  tubercules  et  au  nombre  de 
trois  à  quatre;  elles  sont  roulées  les 
unes  dans  les  autres,  ovales-oblon- 
gues,  un  peu  pointues,  entières,  d'un 
vert  clair  à  leur  fac(^  supérieure, 
d'une  teinte  violette  très-intense  à 
leur  face  inférieure.  Les  fleurs  qui 
sont  fort  grandes,  sortent  de  la  ra- 
cine ,  à  côté  des  feuilles;  elles  sont 
réunies  au  nombre  de  cinq  à  sept  qui 
se  développent  successivement  et  ont 
chacune  une  petite  spaîhe  membra- 
neuse. Les  trois  divisions  externes 
et  \&s,  deux  divisions  internes  et  su- 


KAG 

rerieures  sont  blanches,  l'inferlte  et 
J'mférieiire  est  violelie.  Cette  espèce 
fleurit  assez  souvent  dans  les  serres. 
Sa  racine  est  très -arotnatique  ;  on 
l'efriployaiiautiefois  en  médecine. 

K^:Mi>FÉaiK  Galanga,  Kœmpferla 
Gala/iga,h.,  Hed.,Lil.  l,{.  i44.Cet;e 
espèce  qui  croît  dans  les  forets  soni- 
bros  de  l'Inde,  a  sa  racine  composée 
d'une  loufle  épaisse  de  tubercules  al- 
longes, f'usiformes,  quelquefois  ren- 
fles. De  celte  racine  naissent  deux  à 
trois  feuilles  rétrecics  en  un  pétiole 
engahiaiil;  ces  feuilles  sont  ovales, 
larges,  ondulées  sur  leur  bord,  ai- 
guës au  sommet ,  glabres  en  dessus  , 
un  peu  pubescentes  à  leur  face  in- 
férieure. Les  fleurs  au  nombre  de 
trois  à  quatre,  plus  petites  que  dans 
l'espèce  précédente,  nais.-entdu  collet 
de  la  racine  au  milieu  des  feuilles;  les 
fleurs  sont  blanches,  marquées  de 
deux  t.iches  violettes. 

K^MPFÉRIE  A   FEUILLES   LONGUES, 

Kœmpferla  lougifuiia  ,  Willd.,  Red., 
Lil.  7,  t.  089.  Cette  espèce  ressemble 
beaucoup  à  la  précédente.  Mais  sa 
racine  est  formée  de  tubercules  glo- 
buleux ;  ses  feuilles  sont  plus  allon- 
gées ,  blanches  inférieurement.  La 
division  interne  et  inférieure  des  ca- 
lices est  dune  teinte  violette  foncée. 
Elle  est  aussi  originaire   de  l'Inde. 

(A.R.) 

*  KAFAGINA.  eot.  phan.  V.  Ca- 

TAGINA. 

KAFiMARJAM.  bot.  phan.  (  De- 
lile.}  Syn.  arabe  de  Vitex  Agnus-cas- 
tus.  (b.) 

KAGENECKIE.  KagenecHa.  bot. 
PHAN.  Ce  genre  ,  de  la  Diœcie  Polyan- 
drie, et  non  de  la  Polygamie  Monœ- 
cie  ,  L. ,  a  éié  établi  par  Ruiz  et  Pa- 
von  {Hor.  Feruv.  Syst.  F'eget.  ,  p. 
290).  En  le  rapportant  à  la  tiibu  des 
Spiréacées  ,  de  la  famille  des  Rosa- 
cées, Kun\h.[in Hiirnb.  et Eonpt.  Isov. 
Gêner.,  6,   p.  207  )  en  a  anisi    ex- 

Î)osé  les  caractères  :  flors  dioïques; 
es  mâles  ont  un  calice  hémisphéri- 
que dont  le  limbe  est  à  cinq  divisions 
profondes,  régulières,  et  se  recou- 
vrant par  les  bords  avant  l'ouverture 


KAH  ,01 

de  la  fleur;  cinq  pétales  orbidulés  , 
égaux,  sessiles  sur  l'entrée  du  tube 
calicinal;  seize  à  vingt  étamines  , 
ayant  la  même  insertion  et  sur  un 
seul  rang,  à  filets  subulés,  libres,  et 
à  anthères  oblongues,  biloculaires  et 
déhiscentes  longiiudinalement.  Les 
fleufs  femelles  sont  composées  d'un 
calice  et  de  pétales  comme  ceux  des 
fleurs  mâles;  d'étamines  avortées;  de 
cinq  ovaires  libres,  renfermant  cha- 
cun vingt  ovules  fixés  sur  deux  ran- 
gées à  l'angle  interne  ,  surmontés  de 
cinq  styles  et  de  stigmates  dilatés.  Le 
fruit  est  formé  de  cinq  capsules  co- 
riaces, en  forme  de  sabot,  disposées 
en  étoile,  uniloculaires ,  déhiscentes 
longitudinalemenl  et  par  le  dessus. 
Chacune  renferme  environ  vin^^t 
graines  déprimées  ,  ailées  au  sommet , 
disposées  transversalement  et  se  re- 
couvrant un  peu  les  unes  les  autres. 
Ces  graines  ont  un  double  tégument, 
l'extérieurlrès-mince,  l'intérieur  plus 
épais  et -adhérent;  elles  sont  dépour- 
vues d'albumen  ;  leur  embryon  est 
droit  ;  la  radicule  et  les  cotylédons 
sont  elliptiques. 

Ce  genre  très-voisin,  mais  assez 
distinct  du  Quillaja  deMolina(ÂV«e^- 
madermos,^.\i\z  elPavon),se  compose 
de  deux  espèces  auxquelles  les  au- 
teurs de  la  Flore  du  Pérou  ont  donné 
les  noms  de  Kageiieckla  lanceulata  et 
K.  obloiiga.  Ce  sont  des  Arbres  indi- 
gènes du  Pérou  et  du  Chili.  Leurs 
leuilles  sont  éparscs  ,  simples  ,  entiè- 
res, accompagnées  de  stipules  gémi- 
nées et  très-petites.  Les  fleurs  sont 
terminales  ;  les  mâles  disposées  en 
corymbes;  les  femelles  solitaires. 

(G..N.) 

*_  KAGOLCA.  OIS.  Syn.  de  Mi- 
louinan  ,  espèce  de  Canard,  f^.  ce 
mot.  (B_) 

*  KAHALI.  BOT.  PHAN.  (Forskahl.) 
Les  Arabes  emploient,  sous  ce  nom, 
la  racine  deVEc/iiiim  ruùrum comme 
cosmétique.  r^i 

*  KAKAU.  MAi\r.  Espèce  du  genre 
Guenon.  /'.  ce  mot.  (b.) 

KAHIRIA.  BOT.  PHAN.  Forskahl 
{F/ora  yEgypt.-Jrab. ,  p.  1 55)  a  établi 


loj  kal 

sous  CQ  nom  un  genre  qui  est  le  même 
que  YEÛmlia  de  Linné,  f^.  ce  mot. 

(G..N.) 

*  KAIAMA.  BOT.  PHAN.  (Oviéi'iO.) 
Syn.  de  Carjota  urens.  V.  Caryota. 

(G..N.) 

KAIDA.  BOT.  THAN.  (Rhéede,  Mal. 
3,  tab.  1-5.)  Syn.  de  Pandanus'àans 
quelques  pailies  de  l'Iudc.  (b.) 

"  KAINITO.  BOT.  PHAN.  V.  Gai- 

NITO. 

*  KAIROLT.  BOT.  vnAN.  1^.  Cai- 

ROLI. 

*  KAJAN.  BOT.  PHAN.  PourCajan. 
/^.  ce  mot.  (B.) 

KAJU.  BOT.  PHAN.  Adanson  don- 
ne ce  mot  comme  synonyme  d'Aci- 
jou.  Il  n'est  probablement  que  le 
mot  Caju  qui  signifie  bois  dans  les 
idiomes  malais  autrement  écrits.  /^. 
Caju.  (b.J 

KAKA.  BOT.  PHAN.  Pour  Kauka. 
y.  Caucanthe. 

*  KAKAITSEL.  pois.  Espèce  du 
genre  Glyphisodon.  J^.  ce  mot.    (b.) 

KAKATOÈS.  Cacatua.  ois.  Nom 
imposé  à  une  petite  famille  de  Per- 
roquets, que  Vieillot ,  d'après  Bris- 
son,  a  érigée  en  genre.  F'.  Perro- 
quet. (DR..Z.) 

KAKELIK  ou  KAKERLIK.  ois. 
Espèce  du  genre  Perdrix,  qui  n'est 
peut-être  qu'une  variété  de  la  Perdrix 
rouge,  f^.  Perdrix.  (dr..z  ) 

KAKERLAK.  mam.  Syn.  de  Cba- 
crelas.  Variété  monstrueuse  du  genre 
Homme.  (b.) 

KAKERLAQUE.  iNS.  Même  chose 
que  Cancrelat.  (b.) 

*  KAKERLOE.ois.  L.'un  des  noms 
du  Pluvier  doré.  (dk..z.) 

KAKI,  bot.  PII  an.  Espèce  du  genre 
Diospyros  ,  probablement  la  même 
chose  que  Chicoy.  /^.  ce  mot.      (b.) 

KAKILE.  BOT.  PHAN.  Môme  chose 
que  Cakile.  f^.  ce  mot.  (b.) 

*  KAKLA.  BOT.  PHAN.  F'.  Cachla. 

*  KALABA.  EOT.  PHAN.  ^.  Ca- 

i.ABA. 


KAL 

*  KALABOTIS.  eot.  phan.  C^ 
mot  désigne  quelquefois  l'Oignon 
dans  les  livres  hébreux  ,  particulière- 
ment dans  les  Prophètes.  (b.) 

*  KxiLABURA.  bot.  phan.  Môme 
chose  que  Calabure.  P'.  ce  mot.  (b.) 

*  KALAGRIOCHÏENI.    conch. 

J^.  CriTENI. 

*  KALAKA  BOT.  PiiAX.  jXom  de 
pays  de  Carissa.  V.  ce  mot.  (b.) 

*  KALAMAGROSÏIS.  bot.  phan. 
fuioscoride.}  Syn.  de  Roseau,  d'oii 
Calamagrostis.  P^.  ce  mot.  (b.) 

KALAN.  MOLL,  Nom  qu' Adanson 
(Sénég.  ,  p.  107  ,  pi.  9  )a  donné  à  vin 
Strombe  qui  est  le  S/rombus  lenti- 
ginostis  Je  Linné,  et  que  l'on  pour- 
rait r.ipporter  à  d'autres  espèces  ,  si 
l'on  s'attachait  à  toute  la  synonymie 
donnée  par  Adanson  qui  cite  des  figu- 
res que  Linné  et  d'autres  ont  appli- 
quées à  des  espèces  bien  différentes. 
/^.Strombe.  (d..h.) 

KALÂNCHÉE.  bot.  phan.  Pour 
Kalancboë.  f.  ce  mot.  (a.r.) 

KALANGHOE.  Kalanchoe.  bot. 
PHAN.  Genre  établi  par  Adanson  et 
adopté  par  De  Candolle,  dans  sa  Mo- 
nographie des  Plantes  grasses,  pour 
quelques  espèces  de  Cotylédon  de 
Linné.  Ce  genre  qui  a  été  nommé 
J^eria  par  Kennedy,  appartient  à  la 
famille  de  Crassulacées ,  et  peut  être 
ainsi  caractérisé  :  calice  persistant  à 
quatre  divi.-'ions  très-piofondes;  co- 
rolle monopétale  régulière,  infundi- 
buliforine,  renflée,  à  quatre  lobes  éta- 
lés et  réfléchis;  étannnes  au  nombre 
de  huit,  disposées  sur  deux  rangées  ; 
quatre  glandes  nectarifères  à  la  base 
des  pistils  ,  qui  sont  eux-mêmes  au 
nombre  de  quatre  et  deviennent  au- 
tant de  capsules  allongées  ,  uniloctt- 
laires,  polyspermes.  Les  espèces  de  ce 
genre,  au  nombre  d'environ  si\',  sont 
■Aes  sous-Arbrisseaux  ou  des  Heibes 
grasses  ,  originaires  de  l'Inde  ou  de 
l'Ai'rique;  leurs  feuilles  sont  opposées, 
plus  ou  moins  profondément  dentées 
ou  même  piunalifides,  très-rarement 
entières  ou  siuiplcment  dentées  vers 
leur  sommet.  Les  fleurs  sont  jaunes  , 


KAL 

blanches  dans  une  seule  espèce  ,  dis- 
posées en  cor^mbe  à  l'extréinilé  des 
liges.  Parmi  ces  espèces,  celle  que 
l'on  voit  le  plus  fréqiicninieul  daus  les 
jardins  esl  le  Kalanc/toc  laciuiata  , 
D.  C,  PI.  gr.,  qui  croîl  dans  l'Inde  et 
en  Egypte.  C'est  une  Plante  giabse, 
d'enviiou  deux  pieds  de  hauteur , 
ayant  la  tige  rameuse,  cylindrique, 
très-glabre,  aiusi  que  les  feuilles  qui 
sont  opposées  profondément  et  irié- 
gulicrcmiiiit  découpées.  Les  fleurs 
sont  jaunes  et  les  divisions  de  la  co- 
rolle aiguës.  Elle  a  été  retrouvée  par 
Bory  de  Saint-Vincent  dans  l'île  de 
Mascareigne.  Cette  espèce  ,  ainsi  que 
toutes  les  autres  du  même  genre  ,  doit 
être  tenue  en  serre  chaude,     (a.b.) 

*  KALANIOS.  BOT.  priAN.tThéo- 
phraste.)  S\n.  à'ylrundo,  L.  V.  Ro- 
seau. "  (u.) 

KALENGI  -  CANSJAVA.     bot. 

THAN.    /'.  CaNSJAVA. 

KALERIA.  BOT.  PHAN.  Et  non 
Caleria.  Genre  formé  par  Adanson 
(Fam.  des  Plant.),  et  qui  répond  au 
Silène  de  Linné.  (b.) 

KALESJAM.  BOT.  phan.  L'Arbre 
du  Malabar  décrit  par  Rhéede ,  sous 
ce  nojn  ,  paraît  se  rapprocher  du 
genre  Melicocca  de  la  famille  des 
Sapindacées.  (a.r.) 

KALI.  BOT.  PHAN.  Nom  de  pays 
devenu  scientifique  d'une  espèce  du 
genre  Soude.  (b.)  « 

KALIFORMLA.  bot.  crypt.  (  Hy- 
drophytes.)  Le  genre  formé  sous  ce 
nom  par  Stackhouse  ,  dans  sa  Néréide 
britannique,  rentre  dans  le  Gigaiiina 
de  Lamouroiix.  f.  ce  mot.  (b.) 

*  KALIMÉRIS.  BOT.  PHAN.  Le  gen- 
re As/er  de  Linné  ayant  été  divisé  en 
plusieurs  sous-genres  par  H.  Cassini , 
ce  botaniste  a  désigué  l'un  d'eux 
sous  le  nom  de  Kaliméris.  Parmi  les 
caractères  qui  servent  à  le  distinguer 
des  autres  sous-genres  ,  voici  les  plus 
essentiels  :  involucre  orbiculaire  tur- 
biné ,  composé  de  folioles  à  peu  près 
égales  ,  sur  un  ou  deux  rangs ,  oblon- 
gues  et  lâchement  appliquées  ;  récep- 


KAL 


io3 


taclc  élevé-,  presque  conique  ;  o^ires 
aplatis  ,  munis  d'une  bordure  cartila- 
gineuse sur  chacune  des  deux  arêtes 
extérieure  et  intérieure  ;  aigrettes  ex- 
trêmement courtes  et  plumeuses. 
Suivant  un  usage  qui  lui  est  particu- 
lier, Pauteur  de  ce  sous-genre  a  dé- 
crit une  espèce  en  lui  imposant  la  dé- 
nomination nouvelle  comme  nom  gé- 
néiique.  Cette  Plante  {Kaliméris pla~ 
tycephala)  esl  cultivée  au  Jardin  de 
Paris,  oii  elle  est  nommée,  peut-être 
à  tort ,  jlster  Sibiricus.  (o..N.) 

*  RALIP-DAASSIE.  mam.  r.  Da- 
man. 

*  KALISON.  MoLL.  Le  Kalison  d'A- 
danson  (Sénég. ,  p.  42  ,  pi.  a  )  est  un 
petit  Oscabrion  que  Linné  et  Lamarck 
n'o!it  point  rapporté  dans  leur  sy- 
nonymie, qui  nous  paraît  être  bien 
distinct  de  toutes  les  espèces  con- 
nues, et  que  l'on  ne  saurait  confon- 
dre avec  Blainville  comme  variété 
du  Chilon  fasciculairc  de  Linné. 

(D..H.) 

*  KALKATRICI  rept.  oph.  Les 
Nègres  de  la  Guinée  donnent  ce  nom 
à  des  Serpens  aquatiques  ,  qu'on 
trouve  jusque  dans  les  étangs,  mais 
qui  poui  raient  bien  ne  pas  apparte- 
nir au  genre  Hydre.  T^.  ce  mot.  (b.) 

*  K ALLIAS.  BOT.  PHAN.  D'après 
Adanson  ,  ce  nom  ,  dont  l'étymologie 
grecque  signifie  beauté  ,  était  appli- 
qué à  une  belle  espèce  d'Anthémide. 
H.  Cassini  s'en  est  servi  pour  désigner 
un  sous-genre  de  VHeliopsis,  et  il  l'a 
caractérisé  par  ses  fruits  à  péricarpe 
driipacé  et  ridé,  ainsi  que  par  les 
corolles  >ies  Heurs  marginales  qui  ne 
sont  point  articulées  ,  mais  continues 
avec  l'ovaire.  Quoique  lauteur  de  ce 
sous-^enre  n'ait  point  prétendu  le 
séparer  complètement  du  genre  Ife- 
liopsis  ,  il  n'en  a  pas  moins  décrit 
l'espèce  sur  laquelle  il  l'a  établi ,  avec 
la  dénomination  de  A"a///as.  Il  est  à 
craindre  que  ce  nouveau  mot  ne  fasse 
prendre  le  change  aux  botanistes  ,  et 
qu'ils  ne  le  considèrent  comme  un  nom 
générique.  Le  Kallias  ouata  ,  Cas^.  , 
avait  déjà  été  i-apporlé  au  genre  He 
liupsis  par    Dunal  (  Mém.  du    Mus, 


ta4 


KAL 


T.  V,  p.  57)  qui  l'avait  nommé  Hcl. 
buphtalmoides.  Nous  croyons  que  ce 
dernier  nom  doit  être  seul  admis  , 
parce  qu'il  a  la  priorité  sur  celui  de 
Gassini  et  qu'il  rappelle  V Anthémis 
buphtalmoides  dont  Jacquin  a  don- 
né une  belle  figure  [Hort.  Schœn- 
èrun/i. ,yo\-  11,  p.  i3,  tab.  i5i).  Or- 
téga  ,  auquel  on  doit  la  première  con- 
naissance de  celte  Plante  ,  la  plaçait 
aussi  dans  le  genre  Anthémis  et  la 
nommait  A.  ovatifolia.  Enfin,  Per- 
?,oon{Enchind.  2,  p.  470)  lui  donnait 
le  nom  à'Acmella  buphtalmoides. 
C'est  une  belle  Plante  heibacée  dont 
les  tiges,  très-rameuses,  poitent  à 
leur  extrémité  de  grandes  calathides 
jaunes.  Elle  est  cultivée,  sans  exiger 
beaucoup  de  soins,  dans  le  Jardin 
Botanique  de  Paiis. 

Li'He/iopsis  canescens  de  Kunlh 
(Mou.  Gfiner.  et  Spec.  Plant,  œquin., 
4,  p.  212)  est  peut-êlre  une  variété 
de  la  précédente.  Casslni  en  a  formé 
une  seconde  espèce  de  son  sous-genre 
en  la  nommant  Kallias  dubia.  (g..n.) 

KALLSTROEMIA.  bot.  phan. 
Scopoli  appelait  ainsi  un  genre  nou- 
veau qu'il  formait  sur  le  Tribu/us 
maxinius.  V.  Herse.  (a.r.) 

KALMIE.  Knlmia.  bot.  piian. 
Genre  de  la  famille  dss  Rbodoracées 
et  de  la  Décandrie  l\lonog3nic  ,  L., 
dont  toutes  les  espèces  sont  des  Ar- 
bustes élégans  ,  toujours  verts  ,  origi- 
naires (le  l'Amérique  septentrionale. 
Leur  calice  e^t  élalt;  à  cinq  divisions: 
leur  corolle  monopélale  e.-t  déprimée 
et  renflée,  ayant  son  limbe  à  cinq 
lobes  courts  et  réfléchis  et  ofïVant 
vers  sa  partie  inférieure  dix  petites 
fossettes.  Les  éiamines  sont  au  nom- 
bre de  dix,  insérées  tout-à-fa^à  la 
base  rie  la  corolle  et  placées  horizon- 
talement, de  manièie  que  le  sommet 
de  chaque  anthère  est  reçu  et  engagé 
dans  l'ime  des  ciix  petites  fossettes 
dont  nous  venons  de  parler.  L'ovaire 
est  libre  ,  globuleux  ,  à  cinq  loges  po- 
lyspermes.  Il  est  surmonté  d'un  style 
assez  long  au  sommet  duquel  est  un 
stigmate  déprimé  ,  à  cinq  lobes  à 
peine  marqués.  Le  fruit  est  une  cap- 


KAL 

suie  globuleuse  à  cinq  loges,  «'ou- 
vrant en  cinq  valves  par  le  milieu 
des  cloisons. 

On  compte  cinq  espèces  de  Kal- 
mies;  ce  sont  des  Arbrisseaux  buis- 
sonneux ,  très-rameux  ,  ayant  leur» 
feuilles  alternes,  quelquefois  épar- 
ses  et  comme  verticillées,  entières 
et  persistantes;  leurs  fleurs  généra- 
lement roses  formant  des  espèces 
de  grappes  ou  de  corymbes  à  l'ex- 
trémité des  rameaux.  Toutes  ces  es- 
pèces présentent  un  phénomène  ex- 
trêmement remarquable ,  à  l'époque 
de  la  fécondation.  INous  avons  déjà 
dit  tout  à  l'heure  que  leurs  étamines 
étaient  étalées  horizontalement  et  que 
les  anthères  étaient  engagées  dans  les 
|>etites  fossettes  qui  existent  à  la  base 
de  la  corolle.  Dans  cet  état,  comme 
les  fleurs  sont  généralement  dressées, 
que  le  style  est  assez  long  ,  on  con- 
çoit que  la  fécondation  ne  pouri-ait 
pas  s'opérer.  Mais  voici  ce  qui  a  lieu  ; 
chaque  élamine  se  redresse  successi- 
vement ,  et  pour  dégager  son  anthère 
on  voit  le  filet  se  recourber,  former 
nn  arc  qui  ,  diminuant  sa  longueur  , 
fait  sortir  lanthère  de  la  petite  po- 
che où  elle  était  enfoncée.  Elle  se 
redrosse  alors  contre  le  stigmate  sur 
lequel  elle  ver>e  son  pollen.  Plusieurs 
des  eispèces  de  ce  genre  sont  culti- 
vées dans  les  jardins  ;  telles  sont  les 
suivantes  : 

K  ALMIE  A  LATtGES  TEUlIiLES,  jfa///î/a 

Jcitifulia  ,  L.  Bel  Arbri.'-seau  de  six  à 
huit  pieds  de  hauteur,  ayant  son  écor- 
cc  lisse  et  brunâtre  ,  ses  feuilles  op- 
posées, péliolées,  elliptiques,  aiguës  , 
entières,  coriaces  ,  très-glabres  ;  ses 
fleurs  d'une  couleur  rose  pâle,  por- 
tées sur  de  longs  pédoncules  velus  et 
visqueux  ,  forment  des  espèces  de  co- 
rymbes à  la  partie  supérieure  des 
jeunes  rameaux.  Le  Kalmie  à  larges 
feuilles  fleurit  au  mois  <^e  juin  ,  il 
refleurit   quelquefois    en   septembre. 

K.\LM1E   A   FEUILES    ETROtTES  ,    K. 

angustijolia  ,  L.  Un  peu  moins  grand 
qui;  le  précédent  dans  toutes  ses  par- 
ties, cet  Arbrisseau  porte  des  feuilles 
verticillées  par  trois  ,  quelquefois  sim- 
plement opposées,  elliptiques, allon- 


KAM 

ge'es ,  un  peu  obtuses ,  d'un  vert  olair 
à  leur  fiice  supérieure,  légèrement 
glauques  inCdrieurement,  entières  et 
très-glabres.  Leurs  fleurs  sont  pédi- 
cellees  ,  fort  petites  ,  disposées  par 
petites  grappes  à  l'aisselle  des  feuillfs 
supérieures  ,  de  manière  à  loi  mer  une 
sorte  de  corytn))c  terminal  ;  quel- 
quefois un  jeune  rameau  s'élève  au- 
dessus  du  cory'mbe,  qui  alors  n'est 
plus  terminal.  Cotte  espèce  fleurit  en 
juin  et  juillet. 

Kalmif.  glauque  ,  Kalmia  glaii- 
ca,  L.  Petit  Arbuste  buissonneux 
d'un  pied  à  un  pied  erdeini  d  éléva- 
tion,  ramenx.  Ses  feuilles  sont  sessi- 
les  ,  opposées  ,  lancéolées  ,  aiguës  , 
glabres  ,  entières  et  à  bords  recourbés 
eu  dessous  ,  d'un  vert  clair  et  luisan- 
tes à  leur  fiice  supérieure,  très-glau-^ 
ques  inféiieuremen  t.  Les  fleurs  roses  et 
longuement  pédiccUées,  forment  des 
bouquets  corynibiformes  vers  la  par- 
tie supérieure  des  rameaux.  Ces  trois 
espèces,  originaires  de  l'Amérique  sep. 
tentrionale,  se  cultivent  en  pleine 
terre  sous  le  climat  de  Paris.  Elles 
doivent  être  placées  dans  les  plates- 
bandes  de  terre  de  Bruyère,  dont 
elles  sont  un  des  plus  jolis  orne- 
menj  ,  par  leur  feuillage  toujours 
vert,  et  surtout  par  les  bouquets  de 
leurs  belles  fleurs  roses.  On  les  mul- 
tiplie de  rejetons  ou  de  boutures; 
mais  les  plus  beaux  individus  sont 
ceux    qui    proviennent    de    graines. 

(a.r.) 

*  KALOSANTHES.  bot.  phaxN. 
(Haworth.)  Z''.  Crassule. 

*  KALTA  VYRIEN.  kept.  oph. 
^.  Nymphe  au  mot  Bongare.      (b.) 

*  KAMAIIKISSOS  ET  KAMAI- 
LEUKE.  BOT.  PHAN.  (Dioscoride.) 
Syn.  de  Gléchome.  f^.  ce  mot.     (b.) 

KAMAN.  CONÇU.  C'est  ainsi  qu'A- 
danson  (Voy.  au  Sénég. ,  p.  243  ,  pi. 
18)  nomme  une  espèce  de  Biicarde 
fort  remarquable  ,  qui  est  le  Cardium 
coslatiim  de  Linné  ou  la  Bucarde  exo- 
tique des  marchands  de  Coquilles. 

(P. .H.) 

*  KAMARON.  BOT.  phan.  r.  Ca- 

MAJION. 


KAM  io5 

KAMBEUL.MOLL.Adanson  (Sénég., 
p.  1 4 ,  pi.  1  ,  lig.  1  )  a  donné  ce  nom 
a  une  Coquille  terrestre  que  Lamarck 
a  désignée  sous  le  nom  de  Bulimus 
Ka/nheulk  l'imitation  de  Bruguière. 
Férussac  l'a  fait  figurer  de  nouveau 
dans  les  excellentes  planches  qui  ac- 
compagnent son  ouvrage  sur  les  Mol- 
lusques. (n..H.) 

KAMICHL  OIS.  Palamedea.  Gen- 
re de  l'oidre  des  Alectorides.  Ca- 
ractères :  bec  court,  couico-convexe  , 
droit,  très-courbé  à  la  pointe,  com- 
primé dans  toute  sa  longueur;  man- 
dibule supérieure  voûtée  ,  l'inférieu- 
re plus  courte,  obtuse;  fosse  nasale 
grande  couverte  d'une  peau  nue  : 
narines  éloignées  de  la  base  du  bec, 
ovalaires  ,  ouvertes  sur  les  cotés  ;  tête 
Iles  petite,  duveteuse;  pieds  courts 
et  gros  ;  quatre  doigts  ,  les  trois  inté- 
rieurs très-longs,  les  latéraux  égaux  , 
l'externe  uni  à  l'intermédiaire  par 
une  membrane  ;  ongles  médiocres 
pointus  ;  pouce  allongé  portant  un 
ongle  plus  long  que  celui  des  autres 
doigts  et  tout-à-lait  droit  ;  ailes  très- 
auiples;  les  deux  premières  rémiges 
plus  courtes  que  la  troisième  et  la 
quatrième  qui  sont  les  plus  longues; 
deux  forts  éperons  à  chaque  bord. 

Jusqu'ici  l'on  n'est  |)oint  encore 
parvenu  à  pénétrer  les  véiitables  in- 
tentions de  la  nature  lorsqu'elle  a 
pourvu  le  poignet  de  certains  Oi- 
seaux, d'éperons  ou  aiguillons  forts 
et  pointus;  il  semblerait  qu'elle  les 
ait  destinés  à  des  combats  opiniâtres 
dans  lesquels  ils  eussent  pu  faire 
usage  de  ces  armes  puissantes,  et 
cependant  presque  tous  ceux  de  ces 
Oiseaux,  dont  les  mœurs  nous  sont 
connues,  se  fout  remarquer  par  leur 
douceur,  par  un  caractère  paisible 
et  même  crainlif;  on  ne  les  a  ja- 
mais vus,  par  des  attaques  dirigées, 
contre  les  autres  Animaux  au  miliea 
desquels  ils  vivent,  troubler  ainsi  la- 
tranquillilé  de  leurs  demeures  habi- 
tuelles. Tous  les  auteurs  qui  ont  pa 
observer  les  Kamichis,  soit  sauva- 
ges, soit  en  domesticité,  s'accordent 
à  leur  prêter  des  qualités  qui  les  rap- 


io6  KAM 

prochent  des  Gallinacés,  avec  lesquels, 
d'ailleurs  ,  ils  ont  de  grandes  analo- 
gies de  formes.  Tranquilles  habitaus 
des  savanes  marécageuses  ou  des  plai- 
nes riveraines  des  fleuves  qui  coupent 
en  tous  sens  la  partie  méridionale  du 
Nouveau-Monde ,  ils  y  sont  unique- 
ment occupés  de  la  recherche  de  leur 
nourriture  qui  se  compose  d'herbes 
tendres  ,  de  graines  et  autres  maliè- 
les  végétales;  lorsqu'ils  ont  subi  le 
joug  de  la  domesticité,  non-seule- 
ment ils  se  familiarisent  avec  le  maî- 
tre qui  pourvoit  à  leurs  besoins  ,  mais 
ils  lui  rendent  de  petits  services  par 
leur  exactitude  docile  ,  par  leur  intel- 
ligente vigilance  à  prévenir  et  empê- 
cher la  perte  ou  la  fuite  des  autres 
volatiles  de  la  basie-cour.  Les  Ka- 
michis  vivent  en  société;  ils  sont 
naturellement défians,  mais  peu  sau- 
vages; ils  ont  la  voix  forte  et  so- 
nore ;  ils  se  tiennent  assez  souvent  à 
terre  dans  les  broussailles  ,  quelque- 
fois on  les  trouve  perchés  à  la  cime 
des  Al  bres  élevés  qui  forment  çà  et 
là  des  bouquets  isolés  sur  les  tertres 
des  plaines  marécageuses.  C'est  au 
milieu  des  buissons  abrités  qu'ils  éta- 
blissent, à  peu  d'élévation,  un  nid 
spacieux  dans  lequel  la  femelle  pond 
deux  œufs  proportionnés  à  la  taille 
de  l'une  ou  l'autre  des  deux  espèces 
qui  composent  tout  le  genre.  Les  jeu- 
nes naissent  couverts  de  duvet ,  et 
sont  bientôt  en  état  de  pourvoir  à 
leur  subsistance  sous  la  conduite  des 
pareus  ,  ce  qui  établit  encore  un  point 
de  ressemblance  avec  les  Gallinacés. 
Kamichi  cornu,  Palaniedea  cor- 
nuta^  L.,  Buff.,  pi.  enl.  45 1.  Parties 
supérieures  d'un  noir  cendré  ou  ar- 
doisé, parsemées  de  quelques  taches 
grises  ;  tête  garnie  de  petites  plumes 
duveteuses  variées  de  blanc  et  de 
noir;  abdomen  blanc;  tectrices  alai- 
res  inféiieures  roussâtres  ;  reclrices 
égales  ,  ce  qui  rend  la  queue  carrée. 
Eec  d'un  jaune  brunâtre  ;  sommet  de 
la  tête  surmonte  d'une  corne  droite 
et  grêle  dont  la  base  est  levêtue  d'un 
fourreau  semblable  à  un  tuvau  de 
plume;  jambes  et  pieds  recouverts 
d'une  peau  écailleuse  noirâtre;  lon- 


KAN 

gueur  du  doigt  intermédiaire,  quatre 
pouces.  Taille  ,  trois  pieds. 

Kamichi  Chaïa  ou  Chaja,  Pala- 
medea  Chavaria  ^  Temm.,  pi.  color. 
219.  Parties  supérieures  d'un  noir  ar- 
doisé avec  les  plumes  frangées  de  bru- 
nâtre; sommet  de  la  tête  d'un  bleu 
d'ardoise  tacheté  de  noir;  nuque  garnie 
déplumes  longues  et  effilées  d'un  bleu 
noirâtre  avec  l'une  des  barbes  plus 
claire  ;  front ,  joues  ,  gorge  et  haut  du 
cou  garnis  de  plumes  duveteuses  blan- 
ches ou  d'un  blanc  bleuâtre  ;  un 
collier  presqi^  nu  d'un  blanc  lou- 
geâtre  suivi  d  un  autre  beaucoup  plus 
large  et  plus  épais  garni  d'une  foule 
de  petites  plumes  serrées,  noires;  le 
reste  du  cou  et  les  parties  inférieures 
d'un  bleu  ardoisé  ,  varié  de  teintes 
un  peu  plus  foncées  ;  abdomen  blan- 
châtre; bec  noirâtre,  avec  sa  base 
rouge;  aiguillons  des  ailes  jaunes; 
auréole  des  3'eux  et  pieds  rouges  ;  on- 
gles noirs.  Taille,  trente-deux  pou- 
ces. —  Cette  espèce  est  le  type  du  gen- 
re Chauna  àiVax^tx  [Prodroinu^  Mam- 
malium  et  Avium).  N'ayant  pas  pu, 
plus  que  ce  profond  naturaliste  ,  étu- 
dier les  caractères  génériques  du  Cha- 
ja, nous  avons  dii  suivre  les  crre- 
mens  de  tous  les  ornithologistes  que 
nous  avons  pu  consulter,  et  nous 
avons,  d'après  Temminck ,  adopté 
(T.  III,  p.  528  de  ceDict.)legenre  Cha- 
varia ,  dans  lequel  nous  avons  donné 
deux  descriptions  très-fautives  d'une 
seule  et  même  espèce  que  nous  re- 
portons aujourd'hui  et  ici  dans  sa  vé- 
ritable place.  Nous  la  décrivons  d'a- 
près une  dépouille  parfaitement  con- 
servée et  rapportée  de  la  partie  la 
plus  méridionale  du  Brésil.    (dr..z.) 

*  K AMPMANNL4.  bot.  phan.  (Ra- 
finesque.)  Syn.  de  Zanthoxylum  tri- 
caqjum,  Michx.  V.  Zanthoxyle. 

(B.) 

KANAHIA.  BOT.  PiiAX.  Genre  de 
la  famille  des  Asclépiadées  et  de  la 
Pentandrie  Digynie  ,  L.  ,  établi  par 
R.  Brown  (  i>/(?//z.  Tf'crn.  Soc.  1,  p. 
09)  qui  lui  a  donné  les  caractères 
suivans  :  corolle  campanulée  ,  à 
cinq  divisions  profondes  ;  colonne  à 


KAN 

nioilié  renfermée  dans  la  corolle; 
couronne  stamiuale  placée  au  soiniîiet 
du  tube  des  filets  ,  à  folioles  siibulées, 
dilatées  par  leur  partie  inférieure, 
simples  en  dedans;  masses  poUini- 
ques  pendantes;  follicules  grêles, 
stiiés;  graines  aigretlées  ? 

Le  tvpe  de  ce  genre  eslY.-fsclepias 
lanijiora  de  Forskabl  et  de  Vahl 
{Symh.  1,  p.  20,  tab.  7  )  ,  Plante  in- 
digène de  l'Anibie  beuieuse,  et  qui 
a  e,të  rapportée  récemment  par  Sait 
de  rAb\ssinie.  En  adoptant  le  nom 
générique  imposé  par  Brown  ,  Scbul- 
tes  {Sy&t.  Kegtt.  6,  p.  94)  nomme 
cette  Plante  Kannakia  Kannali. 

(G..N.) 

KANARA-PULLU.  bot.  piian. 
Nom  de  pays  du  Cynosurus  indlcus , 
L.  (B.) 

*  KAÎNAWA.  BOT.  PUAN.  Syn.  de 
Lordia  Sebestena,  L. ,  à  Amboine. 

(B.) 

*K.ANCHIL.  MAM.  Espèce  du  gen- 
re Clievrotin  ,  f'.  ce  mot ,  où  ,  par  er- 
reur ,  il  a  été  écrit  Krancliil.  (b.) 

*  KANDAR.  OIS.  Syn.  d'Anhinga 
au  Sénégal.  (b.) 

*  KANDAWAR  ou  KOLKEN- 
BOATI.  POIS.  (Renard.)  Syn.  de  Ba- 
lisles  riiigeris  ,  L.  P'.  Baliste.      (b.) 

*  KAN  DEL.  BOT.  PHAN.  r.  Can- 

DEL. 

*  KANDIS.  BOT,  PHAN.  Adanson 
(Fam.  des  Plant., Il,  p.  422)  a  désigné 
sous  ce  singulier  nom  générique  le 
Lepidluni  perfoliatum ,  L.        (g.  .N.) 

KANEELSTEIN.  min.  (Werner.) 
C'est-à-dire  Pierre  de  Cannelle.  Nom 
sous  lequel  les  Allemands  ont  décrit 
les  pierres  connues  dans  le  commerce 
sous  le  nom  à'Hyacliithes  ,  et  qui  , 
pour  la  plupart ,  se  rapportent  à  l'Es- 
sonite  d'Haiiy.  Quelques-unes  cepen- 
dant, comme  celles  de  Porto-Rico  et 
du  Groenland,  sont  des  Zircons.  f^. 
EssoNiTE  et  Grenat.  (g.  bel.) 

KANEVE.  BOT.  PHAN.  L'un  des 
noms  vulgaires  du  Chanvre.        (b.) 

KANGUROO.  Kangurus.  mam.  Ce 


KAN 


J07 


genre,  l'un  des  plus  remarquables,  à 
tous  égards  ,  de  la  famille  des  Mar- 
supiaux ,  a  reçu  de  Shaw  et  d'iliigci  , 
les  noms  de  Macropus  et  A.'Halmalii- 
rlts.  Mais  ces  noms,  tirés  delà  langue 
grecque ,  conviennent  tout  aussi  bien 
à  d'autres  Marsupiaux  ,  tels  que  le 
genre  Potoroo  ,  et  même  à  beaucoup 
de  Rougeurs,  tels  que  les  genres 
Gerboise  ,  Gerbille  ,  Mérione  etquel- 

aucs  autres  :  aussi  adopterons-nous 
e  préférence  ,  avec  L=«cépède  ,  Des- 
marest,  ïiedemann  ,  Quoy  et  Gai- 
mard  ,  le  nom  de  Kangurus  fort  an- 
ciennement proposé  par  Geoffroy 
Saint-Hilaire.  —  Dans  ce  genre,  le 
membre  antérieur ,  fort  petit  et 
assez  peu  remarquable  en  lui-même  , 
a  ciuq  doigts  ,  dont  les  deux  latéraux 
sont  les  plus  petits  ,  et  sont  ter- 
minés par  des  ongles  assez  forts  ;  la 
paume  de  la  main  e&t  nue,  et  le  ra- 
dius permet  à  l'avant-bras  une  rota- 
tion entière.  Quant  au  membre  pos- 
téiieur ,  il  s'éloigne  tellement  de  l'an- 
térieur, soit  sous  le  rapport  de  ses 
formes,  soit  sou» celui  de  ses  dimen- 
sions, qu'il  n'y  a  point  de  genre  oii 
la  ditlérence  soit  aussi  prononcée. 
Les  pieds  sont  tétradactyles  ;  le 
doigt  externe  est  assez  gros  et  al- 
longé ;  mais  il  n'e.^t  nullement  com- 
parable encore  au  doigt  voisin,  dont 
les  dimensions  dépassent  toute  pro- 
portion; son  ongle,  qui  est  un  vé- 
ritable sabot,  et  son  métatarsien, 
sont  surtout  remarquables  par  leur 
volume.  Cet  os  est  six  fois  aussi 
long  que  le  plus  long  des  métacar- 
piens; fait  d'autant  plus  digne  d'at- 
lention  ,  que  le  métacarpe  conserve 
très-généralement  les  mêmes  i^pports 
de  grandeur  dans  toute  la  série  des 
Mammifères,  comme  on  peut  le  voir, 
par  exemple  ,  chez  tous  les  Carnas- 
siers ,  à  deux  seules  exceptions  près. 
Toutes  les  phalanges  digitales  ,  sur-  ' 

tout  les  premières  ,  sont  pareillement 
très-grosses  et  Irès-allongées.  Les 
deux  doigts  internes  sont  confondus 
ensemble  jusqu'à  Pongle,  en  sorte 
qu'à  l'extérieur  ils  font  l'effet  d'uu 
seul  doigt  terminé  par  deux  ongles. 
Us  ont  aussi  beaucoup  de  longueur , 


io8  KAN 

mais  ils  sont  d'une  extrême  te'niiité  ; 
leurs  métatarsiens,  par  exemple  , 
n'ont  qu'un  diamètre  douze  fois  en- 
viron moindre  que  celui  du  grand 
doigt  ;  ce  qui  foruie  une  différence  de 
volume  véritablement  énorme.  En- 
fin ,  toutes  les  autres  portions  du  mem- 
bre postérieur  présentent  des  dimen- 
sions considérables  ;  les  deux  os  de 
la  jambe  sont  près  de  deux  fois  aussi 
longs  que  ceux  de  l'avant-bras ,  et 
leur  épaisseur,  du  moins  celle  de 
l'un  d'eux,  est  aussi  fort  grande; 
disposition  au  reste  qu'il  est  facile  de 
prévoir  à  cause  des  nombreuses  frac- 
tures qui ,  autrement ,  ne  pourraient 
manquer  d'être  causées  par  les  sauts 
prodigieux  qu'exécutent  les  Kangu- 
roos.  —  L'extrême  allongement  du 
pied  est  ce  qui  a  valu  à  ces  Animaux  le 
nom  de  Macropus  :  celui  qu'ils  ont 
reçu  d'Illiger  se  rapporte  à  l'usage 
qu'ils  font  de  leur  qiieuepour  le  saut. 
Ce  prolongement  caudal  ,  si  peu  utile 
chez  la  plupart  des  Mammifères  ,  et 
qui  n'est  même  ,  chez  beaucoup  d'en- 
tre eux,  qu'un  organe  rudimentaire, 
simple  vestige  qui  semble  ne  plus 
exister  que  pour  témoigner  de  l'u- 
nité du  plan  général  de  la  nature, 
est  ici  un  organe  de  haute  impor- 
tance ,  on  peut  dire,  véritableuîent 
un  troisième  membre.  Le  nombi  e  des 
vertèbres  caudales  est  ordinairement 
de  vingt  environ  ;  mais  il  augmente 
encore  dans  certaines  espèces,  et  il 
en  est  oii  il  anive  même  à  former  la 
moitié  du  nombre  total  des  vertèbres. 
Toutes,  à  l'exception  des  dernières  , 
présentent  toujours  des  dimensions 
(Considérables,  et  sont  comme  liéris- 
fiécs  de  larges  et  longues  apophy^es  , 
tellement  qu'on  trouverait  difficile- 
ment ailleurs  la  vertèbre  dans  un 
plus  grand  état  de  complication.  Il 
est  facile  de  juger,  d'après  ces  détails, 
de  la  force  dés  muscles  auxquels  elles 
donnent  attache.  Au  reste,  la  simple 
inspection  de  la  pelleterie  de  l'Ani- 
mal suffit  pour  indiquer  ce  que 
prouve  l'étude  du  squelette.  On  voit 
en  effet  que  la  queue,  d'ailleurs  cou- 
verte de  poils  dans  toute  son  étendue, 
est  d'une    force   et  d'une  épaisseur 


conside'rables.  Enfin,  la  préseuce  de 
la  bourse  chez  la  femelle  ,  et  de  testi- 
cules extrêmement  développés  chez 
le  mâle;  celle  de  l'os  marsupial  aplati 
et  assez  long,  et  surtout  les  propor- 
tions du  corps ,  beaucoup  plus  gros 
vers  la  région  inférieure  que  vers  la 
supérieure,  d'oii  résulte  pour  l'en- 
semble de  l'Animal  une  forme  pres- 
que conique  ,  achèvent  de  démontrer 
la  richesse  extrême  du  développement 
de toutle  train  postérieur.  Le  même 
fait ,  qui  s'observe  d'une  manière  plus 
ou  moins  distincte  chez  tous  les  Mar- 
supiaux, etlemode  particulierde  gé- 
nération de  ces  Animaux,  tiennent  à 
ime  seule  cause,  à  l'absence  d'une  ar- 
tère, comme  Geoffioy  Saint-Hilaireest 
fiarvenu  à  le  découvrir,  et  comme  nous 
e  montrerons  avec  détail  dans  un 
autre  article.  ^.Marsupiaux.  —  Les 
Kanguroos  ont  la  tête  assez  allongée 
(surtout  dans  les  grandes  espèces); 
les  oreilles  de  forme  variable,  et  les 
monstaclies  peu  développées;  leur 
verge  n'est  point  fourchue  comme 
celle  de  plusieurs  autres  Marsupiaux. 
Leur  système  dentaire  est  très-re- 
marquable par  l'absence  des  canines 
et  par  la  disposition  des  incisives  in- 
férieures ;  celles-ci,  au  nombre  de 
deux  seulement ,  sont  très-longues, 
très-fortes  ,  et  ont  une  direction  lout- 
à-fait  horizontale;  les  supérieures, 
qui  sont  au  contraire  au  nombre  de 
six,  sont  larges,  disposées  sur  une 
ligne  courbe,  ont  une  direction  ver- 
ticale ,  et  sont ,  du  moins  dans  la  plu- 
part des  espèces,  à  peu  près  égales  ; 
du  reste,  aux  deux  mâchoires,  les 
incisives  sont  séparées  des  autres 
dents  par  un  espace  assez  considé- 
rable. On  a  cru  long-temps  que  les 
mola  res  étaient  au  nombre  de  cinq 
de  chaque  côté  et  à  chaque  mâchoire 
chez  tous  les  Kanguroos,  mais  on  avait 
trop  généralisé  ce  que  l'observation 
avait  montré  seulement  à  l'égard  de 
quelques  espèces.  Fr.  Guvier  a  re- 
connu qu'il  existeseulement  chezplu- 
sieurs  quatre  mâchelières,  au  lieu  de 
cinq  ;  il  a  même  pensé  ,  à  cause  de 
cette  différence  dans  le  système  den- 
taire, devoir  subdiviser  le  genre  Kan- 


KAN 

guroo  ,  et  il  a  proposé  d'adopter  pour 
les  premiers,  le  nom  d'Illiger,  Hal- 
matunts ,  et  pour  les  seconds  ,  celui 
de  Shaw  ,  Mac/opus.  Le  même  zoo- 
logiste avait  plus  anciennement  par- 
tagé le  genre  d'après  la  considération 
de  la  présence  ou  de  l'absence  d'un 
mufle;  mais  il  n'a  pu  encore  vérifier 
si  ces  deux  modes  de  division  se  cor- 
respondent. 

La  INouvLlle-HoUande  et  les  îles 
environnantes  sont  la  pairie  desKin- 
guroos ,  mais  ils  vivent  très -bien 
dans  nos  conliées  et  peuvent  même 
s'y  reproduire.  Ce  sont  des  Animaux 
essenliellement  frugivores,  mais  qui 
mangent  sans  répugnance  tout  ce 
qu'on  Unir  donne  ,  comme  l'ont  cons- 
taté Quoy  et  Gainiaid,  qui,  ayant 
possédé  vivant  un  de  ces  Animaux, 
l'ont  vu  manger  plusieurs  fois  de  la 
viande  et  du  cuir  mêine.  Le  même 
Animal  buvait  aussi  du  vin  et  de 
l'eau-de-vic.  Dans  l'état  de  libeitc, 
les  Kangiiroos  iiabitcnt  les  lieux  boi- 
sés, et  vont  ordinairement  en  troupes 
Eeu  nombreuses.  Ils  se  Pkenneut  ha- 
ituellement  dans  la  situation  verti- 
cale ,  posant  sur  toute  la  longueur 
de  leurs  pieds  de  derrière  et  sur  leur 
queue  qui  fait  véritablement  l'office 
d  un  troisième  membre.  Ils  peuvent  , 
«lit-on  ,  franchir  d'un  saut  r  une  dis- 
tance de  près  de  trente  pieds  ,  ce  qui 
ne  paraîtra  pas  incroyable  ,  si  l'on  se 
rappelle  la  force  prodigieuse  de  leurs 
membres  postérieurs  et  de  leur  queue. 
Ils  emploient  souvent  aussi  pour  la 
progression  leurs  membres  anté- 
rieurs ,  et  même  avec  assez  d'avan- 
tage ,  parce  qu'alors  une  succession 
plus  rapide  des  mouvemens  compense 
leur  peu  d'étendue.  Quoy  et  Galmard, 
qui  ont  assisté  à  plusieurs  chasses 
aux  Kanguroos  ,  ont  même  remarqué 
«  que  lorsqu'ils  étaient  vivement 
poursuivis  par  les  Chiens ,  ils  cou- 
raient toujours  surleursquatre  pieds, 
cl  n'exécutaient  de  grands  sauts  que 
quand  ils  rencontraient  des  obsta- 
cles à  franchir.  »  Au  reste ,  pour  la 
course  comme  pour  le  saut,  ils  ne 
tirent  pas  moins  d'avantage  de  la 
richesse   de    développement  de  leur 


KAN 


103 


queue.  Dans  le  saut ,  elle  leur  sert 
tour  à  tour  de  ressort  et  de  balan- 
cier :  dans  la  course ,  ils  l'appuient 
sur  le  sol ,  et  enlevant  avec  force 
leurs  membres  postérieurs  ,  ils  les 
rapprochent  avec  rapidité  de  ceux 
de  devant;  d'oLi  résulte  un  mode  de 
progression  analogue  ,  à  quelques 
égards  ,  à  celui  d'un  Homme  qui  mar- 
che sur  des  béquilles.  Leur  queue  ne 
leur  est  pas  moins  utile  dans  les 
combats  qu'ils  se  livrent  entre  eux; 
soutenus    sur   elle,    et     s'appuyaut 

f)ar  leurs  membres  antérieurs  sur 
eur  adversaire  lui-même  ,  ils  lui  lan- 
cent de  violens  coups  de  pieds  ,  et  lui 
font,  au  mo^en  des  ongles  de  leurs 
grands  doigts  ,  de  profondes  et  dan- 
gereuses blessures.  On  a  vu  même 
quelquelois  à  la  ménagerie  du  Mu- 
séum ,  oii  l'on  noui  ribsait ,  il  y  a 
quelques  années  ,  de  grands  Kan- 
guroos ,  ces  Animaux  attaquer  de 
cette  manière  leurs  gardiens  eux- 
mêmes. 

Les  espèces  de  ce  genre  sont  nom- 
breuses, et  il  esta  penser  qu'il  en 
reste  plusieurs  encore  à  découvrir. 
Celles  que  nous  allons  faire  conn:utre 
d'abord,  oui  été,  jusqu'à  Geoffroy 
Sainl-Hil.-iire,  confondues  sous  les 
noms  de  Kanguroo  Géant,  Didelphis 
(iigaiilea  ,  Ginel.  ;  Macrupus  major  ^ 
Gtoft".  St. -Mil.  ,  parce  que  les  cou- 
leurs générales  de  leur  pelage  sont 
généralement  à  peu  près  les  mêmes; 
mais  néanmoins  elles  se  distinguent, 
on  peut  dire ,  par  tle  nombreux  ca- 
ractères. 

Le Kanguroo  brun  enfumé, ^a«- 
gurus  faliginosus  ^  Geotl".  St.-Hil.  ,  a 
quelquefois  six  pieds  de  hauteur.  II 
est  généralement  d'un  brun  fuligi- 
neux en  dessus,  gris  roux  en  des- 
sous, l'oux  sur  les  flancs;  ces  cou- 
leurs se  fondant  sur  leurs  limites  l'u- 
ne avec  l'autre  :  les  quatre  pâtes ,  une 
portion  de  l'extrémité  du  museau,  le 
derrière  du  coude,  sont  d'un  brua 
noirâtre  ;  les  oreilles  ,  brunes  sur  leur 
face  convexe ,  sont  bordées  de  poils 
blancs;  enfin,  la  queue  ,  rousse  en 
dessous  ,  est  en  dessus  d'un  brun  d'a- 
bord clair,   mais  qui  devient  très- 


110  KAN 

fonce,  et  passe  même  au  noir  vers 
son  extrémité. 

Le  Kanguroo  a  moustaches  , 
Kangurus  lablatus ,  Geoff.  St. -H.,  est 
moins  grand  que  le  précédent.  Son 
pelage  est  plus  clair  en  dessus  :  le 
dessous  de  son  corps .  \,\  face  interne 
de  la  jambe  et  de  l'yvant-bras ,  \f. 
larse  ,  une  grande  portion  du  dessous 
de  la  queue  ,  sont  d'un  gris  roussalre. 
Les  oreilles  sont  brunâtres  sur  leur 
face  convexe ,  blanches  sur  l'autre. 
Aux  membres  antérieurs  les  doigts 
sont  noiiâtres  ;  aux  postérieurs  ,  leur 
face  supérieure  est  noire  ,  nvec  du 
roussalre  tout  autour  de  chaque  ta- 
che noire.  La  queue,  d'abord  grise, 
passe  dans  son  dernier  tiers  environ 
au  brun  noirâtre  en  dessus  et  sur  les 
côtés,  au  roux  en  dessous.  Enfin  le 
bout  du  museau  est  blanc,  et  l'on 
remarque  sous  le  menton  deux  lignes 
brunes  parallèles  en  devant  ,  mais 
qui  se  réunissent  en  arrière.  Cette 
espèce  habite,  ainsi  que  la  précé- 
dente ,  la  Nouvelle-Hollande. 

Le  Kamguroo  gris-koux  ,  Kangu- 
rus j-ufo-griseus,  Geoff.  St. -H.,  est  en- 
core moindre  que  le  Kanguroo  à  mous- 
taches: il  n'aque  troispieds  et  demi.  Il 
estgénéx'alementd'un  gris-roux  tirant 
sur  le  blond  ;  cette  couleur  devient 
très-pâle  en  dessous  ,  et  le  dessous  du 
corps  est  même  blanc  sur  sa  partie 
médiane  ;  mais  elle  est  beaucoup  plus 
foncée  en  dessus  :  elle  passe  au  gris 
brunâtre  sur  les  quatre  extrémités  ,  et 
au  brun  noirâtre  sur  la  dernière  par- 
tie de  la  queue.  Les  ceilles  sont 
plus  arrondies  que  dans  les  espèces 
précédentes.  La  Nouvelle-Hollande 
est  également  la  patrie  de  cette  espèce. 

Le  Kanguroo  a  coi,  houx  ,  Kan- 
gurus rujico// is,  GeoÛ'.  St.  -  H.  ,  est 
encore  beaucoup  plus  petit  :  il  est 
d'un  gris  plus  ou  moins  roussalre  en 
dessus  et  sur  les  flancs;  mais  la  ré- 
gion postérieure  du  col  est  rousse.  La 
face  interne  des  membres  est  blan- 
che, ainsi  que  la  partie  médiane  du 
dessous  du  corps;  mais  cette  partie 
blanche  n'a  qu'une  très-petite  lar- 
geur, et  n  est  presque,  pour  ainsi 
dii^  ,  que  linéaire.  Ce  caractère,  non 


KAN 

encore  remarqué  ,  est  cependant  un 
de  ceux  qui  facilitent  le  plus  la  dis- 
tinction de  celte  espèce.  Le  dessus  de 
la  queue  est  gris  roussalre ,  le  des- 
sous blauchâtre.  Les  oreilles  sont  de 
même  couleur  que  dans  les  premières 
espèces  ,  mais  de  même  forme  que 
dans  le  Kanguroo  gris  roux.  Les  pa- 
les de  devant  sont  noires  ;  les  doigts 
des  postérieures  sont  gris-brunâlres  , 
mais  avec  du  roussâtre  en  devant. 
Le  lourde  l'œil  est  roux  ,  et  celui  de 
la  boache  blanc;  cette  dernière  ta- 
che se  prolonge  un  peu  vers  l'oeil. 
Cette  espèce  a  été  trouvée  à  l'île  King. 
F.  Cuvier  a  décrit  sous  le  nom  do 
Kanguroo  vineux  un  Kanguroo  qui 
présente  tous  ces  caractères ,  mais 
dont  le  pelage  est  plus  gris,  et 
la  tache  labiale  blanche  un  peu 
plus  prononcée  :  le  Muséum  possède 
aussi  un  autre  individu  qui  est  au 
contraire  plus  roux  :  mais  un  troi- 
sième fait  SI  bien  le  passage  de  ce- 
lui-ci au  Kanguroo  vineux,  qu'il 
esl  difficile  de  ne  pas  les  considérer 
comineappartenantàla  même  espèce. 

Le  Kanguroo  de  l'île  Eugène  , 
Pérou;  Kangurus  Eugenii ,  Desm. 
Cette  espèce  a  été  découverte  par  Pé- 
rou dans  les  îles  de  Saint- Pierre,  où 
on  la  rencontre  en  grandes  troupes; 
elle  paraît  ne  pas  exister  dans  le  con- 
tinent. On  prendrait  aupremier  coup- 
d'oeil  ce  Kanguroo  pour  un  jeune  âge 
de  l'es^.ècc  précédente  ,  à  cause  de  ses 
couleurs  qui  sont  fort  peu  différentes  , 
et  de  sa  petite  taille;  en  effet,  iî  n'a 
qu'un  peu  plus  d'un  pied  et  demi: 
mais  il  se  distingue  par  l'épaisseur  et 
le  moelleux  de  sa  fourrure  ,  par  la 
largeur  de  !a  partie  blanche  du  des- 
sous de  son  corps,  et  par  quelques 
autres  difléreuces  dans  s;i  co'orafiou  : 
mais  il  faut  avouer  que  ces  petits  ca- 
ractères n'autoriseraient  pas  à  le  re- 
garde:- couime  une  espèce  à  part ,  si 
Pérou  ne  nous  donnait  la  certitude  de 
ce  fait,  en  nous  apprenant  qu'il  vil 
en  troupes  nombreuses. 

Ijc  Kanguroo  a  bandes  ,  Kangu- 
rus fosciatus  ,  Pér.  et  Les.,  est  géné- 
ralement gris-roussâtre;  mais  la  moi- 
tié inférieure  du  corps  esl  en  dessus 


V"^  ISour^yi/    .tcitlf  ' 


KANC.l  IU)()    I.AINKIX.       K.LXdriUS    L.i.MdliR.      Ouoroi  Caiiu. 
.'\     l'uil  j)i)sti-rn'tii- droil      \\.    l'orliKii  (lu  ()H-d  posli'i-iciir   ^i■allollo. 


KAN 

vayëe  transversalement  de  gris ,  de 
roux  et  de  noir,  de  manière  à  pi,o- 
duire  un  effet  très-atjréable  ;  d'oii  le 
nom  de  Kingmoo  clcgant,  qu'on  a 
aussi  donne  à  celiC  espèce.  Le  dessous 
du  corps  est  gris;  les  tLincr,,  les  mem- 
bres et  le  museau  sont ,  au  contraire , 
plus  roux  que  le  reste  du  corps.  La 
queue  est  grise  avec  son  exlrémiic 
noire.  Le  museau  est  court ,  et  la  lête 
globuleuse.  Cette  espèce  vient  de  l'île 
Bernier  et  des  îles  voisines. 

Le  K.vNGCKOo  FiL.vNDUE  ,  Kangu- 
i-usP/niander,  GeplF. ,  qui  a  reçu  aus.^i 
les  noms  de  Videlphis  asiatica,  Pal)., 
Didelphis  firuiiii,  G  en.,  Kangurus 
Bntnii,  Desm.,  habite  les  îles  d'Aroe, 
celle  de  Solor  ,  et  quelques  autres  de 
celles  de  la  Sonde.  Il  est  générale- 
ment brun  en  dessus  ;  mais  le  de^^- 
sous  du  corps  et  la  partie  interne  des 
membres  sont  roux  :  le  museau  et 
les  doigts  sont  uoirâtres  ,  et  la  queue 
est  noire  avec  un  peu  de  blanc  à  son 
extrémité.  Les  oreilles  sont  brunâtres, 
avec  du  roux  à  leur  base.  L'individu 
que  possède  le  Muséum,  était  élevé 
en  domesticité  à  Batavia  ,  sous  le  nom 
de  Pelandoc  ou  Pelandor  Aroé ,  ou 
Lapin  il'Aroé  :  il  a  envuon  deux  pieds 
et  demi  de  hauteur. 

Le  Kanguroo  de  Lasillardière  , 
Kajigui'us  Billardieril.  Desmarest  a 
donné  ce  nom  à  une  espèce  décou- 
verte à  la  terre  de  Yan-Uiémen  par 
,  LabiUardière  ;  elle  ressemble  beau- 
coup pour  sa  coloration  à  l'espèce 
précédente  ,  mais  elle  s'en  distingue 
par  ses  mains  qui  sont  d'un  brun 
l'oux  ,  et  sa  queue  de  même  couleur 
que  le  corps,  c'est-à-dire  brunâtre  en 
dessus  et  roussâlre  en  dessous.  A  ces 
caractères  on  peut  joindre  en  outre 
les  suivans  :  une  ligne  jaune  se  re- 
marque sur  la  lèvre  supérieure,  et 
se  prolonge  en  arrière  un  peu  au-delà 
de  la  commissure  des  lèvres.  Les  on- 
gles sont  très-comprimés  ,  au  lieu  d'ê- 
tre déprimés  ,  comme  ils  le  sont  dans 
l'espèce  précédente;  et  toutes  les  in- 
cisives supérieures  sont  presque  éga- 
les :  les  deux  inférieures  sont  larges 
et  allongées.  F.  Cuvier  est  le  pre- 
mier qui  ait   regardé    celte    espèce 


KAN  m 

comme  distincte  du  Filandre,  et  qui 
l'ait  décrite.  Desmarest  lui  a  depuis 
donné  le  nom  du  voyageur  auquel 
nous  en  devons  la  counaissance.  Au 
reste  l'individu  que  possèic  le  Mu- 
séum pourrait  bien  n'être  qu'un  jeu- 
ne âge  ,  soit  (le  quelque  espèce  enco- 
re inconnue  ,  soit  même  de  l'espèce 
précédente. 

Le  Kanguroo  liAiNiiUX  ,  Kangu- 
rus laniger  [f^.  planches  de  ce  Dic- 
tionnaire), découvert  et  décrit  sous 
ce  nom  par  Quoy  et  Gaimanl ,  est 
un  des  objets  les  plus  précieux  dont 
leur  beau  voyage  ait  enrichi  la  Z<x)lo- 
gie.  Cette  ei^pèce  nommée  aussi  par 
Desmarest  Kangurus  l'ujus ,  et  qui 
est  de  même  taille  à  peu  près  que  le 
Kanguroobrun-cntumé,  est  d'un  beau 
roux  sur  la  tèle  ,  le  col,  les  flancs, 
le  dos  ,  la  face  externe  des  bras  et 
l'es  cuisses,  et  le  dessus  de  la  queue, 
dans  sa  première  partie  .  le  reste  du 
pelage  est  blanc  à  l'exception  des 
oreilles  couvertes  en  dehors  de  poils 
grisâtres  ,  et  des  doigts  qui  sont  d'un 
brun  roussâtre.  Mais  ce  Kanguroo  est 
surtout  remarquable  par  ses  membres 
encore  plus  allongés  qu'ils  ne  le 
sont  dans  les  auires  espèces,  et  par 
son  pelage  qui  rappelle  celui  de  la 
Vigogne,  tant  par  la  nature  de  ses 
poils  doux  au  toucher,  fripés  et  véri- 
tablement laineux  ,  que  par  sa  belle 
couleur.  L'individu  rapporté  au  Mu- 
séum par  Quoy  et  Gaimard,  leur  a 
été  donné  au  port  Jackson  ;  mais 
U  venait  des  environs  du  port  Mac- 
quarie. 

Desmarest  a  décrit  sous  le  nom  de 
Kanguroo  Gaimard  ,  une  fort  petite 
espèce  rapportée  également  de  «la 
Nouvelle-Hollande  par  Qûoy  et  Gai- 
mard. Cessavans  voyageurs  la  regar- 
daient également  comme  une  espèce 
du  genre  Kanguroo,  et  se  propo- 
saient de  lui  donner  le  nom  de  Lep- 
turus  :  mais  ayant  ensuite  retrouvé 
son  crâne ,  ils  ont  reconnu  qu'elle 
n'était  antre  que  le  Kanguroo-Rat,  es- 
pèce qu'on  a  séparée  avec  l'aison  des 
Kanguroos  ,  sous  le  nom  de  Potoroo  : 
nous  renvoyons  donc  sa  description 
à  ce  mot.  (is.g.sï.-h.) 


112  KAR 

KANNA..  BOT.  PHAN.  On  ne  con- 
naît pas  le  Végétal  que  Kolbe  dési- 
gne sous  ce  nom  comme  fournissant 
aux  Hottentots  une  racine  excitante 
qu'ils  mangent,  ainsi  que  les  Indiens 
font  du  Gingembre.  (b.) 

*  KANTA.  BOT.  CRYPT.  (  Champi- 
gnons.) Ce  genre,  établi  par  Adan- 
son  (  Famille  des  Plantes  ,  ii ,  p.  3  ; 
figure  dans  la  deuxième  section  de  la 
famille  des  Byssus;  il  se  caractérise 
ainsi  :  filamens  cylindriques  ,  rami- 
fiés au  sommet  et  réunis  en  bas  ,  dans 
une  grande  partie  de  leur  longueur  , 
eu  une  masse  spongieuse,  substance 
humide  ou  aqueuse  se  desséchant  en 
peu  de  temps  à  l'air  sec  en  une  subs- 
tance spongieuse.  Ainsi  circonscrit , 
le  genre  Kanta  n'est  qu'une  divi- 
sion du  Byssus  de  Micheli  et  de 
Dillen.  Adanson  n'ayant  point  fait 
de  Sp'ecies,  il  devient  assez  difficile  de 
préciser  les  espèces  de  Piaules  aux- 
quelles il  faut  rapporter  le  genre 
Kanla.  Il  paraît  à  peu  près  certain 
que  l'une  est  le  Racodium.  cellare  de 
Persoon  et  l'autre  le  Dematiiim  stri- 
gosum  du  même  auteur.  Le  genre 
Kanta  n'a  point  été  et  ne  pourrait 
être  adopté.  (a..  F.) 

KANTUFFA.  bot.  PHAN.Mimeuse 
d'Abyssinie  mentionnée  et  figurée 
par  le  voyageur  Bruce,  mais  que  les 
botanistes  n'ont  encore  pu  détermi- 
ner, (b.) 

KAOLIN.  MIN.  Espèce  d'Argile. 
^.  ce  mot.  (b.) 

KAPIRAÏ.  POIS.  J>\  Gapirat  et 
■Clupe.  (b.) 

KARA-ANGOLAM  ou  KARAN- 
<JOLAM.  BOT.  PHAN.  Rhéede  {Hort. 
Matab.  T.  iv,  p.  .f)5  ,  t.  '26)  a  décrit 
et  figiué  sous  ce  nom  un  Arbre  de  la 
côte  de  Malabar,  dont  le  fruit  est  une 
«irupe  charnue  de  la  grosseur  d'une 
§>etite  pomme.  Adanson  l'a  rap- 
,5>orlé  à  la  famille  des  Onagres,  mais 
ce  rapprochement  ne  semble  pas  na- 
turel. (G..N.) 

*  K ARABE.  MIN.  Syn.  de  Succin. 
/■'•  ce  mot.  (B  ) 


KAR 

*  KARABIQUE.  min.  r.  Srcci- 
NiQUE  au  mot  Acide. 

KARABOU,  BOT.  PHAN.  r.  Gara- 

BOU. 

*  KARAD.  BOT.  PHAN.  (Forskahl.) 
7^.  Alcarad. 

*  KARAKAL.  mam.  Même  chose 
que  Caracal.  p^.  ce  mot  et  Chat,  (b.) 

*  KARAMBOU.  bot.  phan,  Nona 
de  la  Canne  à  sucre  dans  le  centre  de 
rindostan  oii  l'on  dislingue  deux  va- 
riétés appelées,  noire  Seu-Karambou^ 
et  blanche  FaLLé-Karambou.       (b.) 

KARAPAT.  bot.  phan.  V.  Ca- 
rapat. 

KARARA.  OIS.  Syn.  d'Anhinga. 
f.  ce  mot.  (dr.,z.) 

KAllAT.  BOT.  et  min.  V.  Kuara. 

KARATAS.  Karatas.  bot.  phan. 
Genre  de  la  famille  des  Broméliacées 
et  de  l'Hexaudrie  Monogynie,  L.  , 
proposé  par  Plumier,  réuni  par  Jus- 
sieu  au  Brometia ,  mais  qui,  néan- 
moins, mérite  de  resler  distinct.  Ses 
fleurs  forment  des  espèces  d'épis  ou 
des  grappes  rameuses;  elles  soiU  ac- 
compagnées de  bractées  très-grandes 
qui,  quelquefois,  les  cachent  entiè- 
rement. Leur  calice  est  soudé  par  sa 
base  avec  l'ovaire  infère;  son  limbe, 
légèrement  tubuleux,  est  à  six  divi- 
sions ,  quelquefois  inégales  et  uu  peu 
obliques  ;  trois  sont  extérieiues  ,  trois 
intérieuies  plus  ou  moins  minces  et 
plus  colorées,  semblent  être  en  quel- 
que sorte  une  corolle  formée  de  trois 
pétales.  Les  étauiines  ,  au  nombre  de 
six,  ont  leurs  filets  courts  ,  leurs  an- 
thères sagitlées.  L'ovaire  est  infère, 
à  trois  loges  polyspermes;  le  style  est 
terminé  par  trois  stigmates  oblongs 
et  obtus.  Le  fruit  est  une  baie  quel- 
quefois presque  sèche,  à  trois  loges 
polyspermes. 

Ce  genre  se  distingue  surtout  du 
Broindia  par  ses  fleurs  distinctes  les 
unes  des  auti-es ,  souvent  disposées 
en  grappes  ou  en  panicules,  et  par 
ses  fruits  également  distincts.  Il  faut 
y  rapporter  les  Biomelia  Karatas, 
B.   Pinguin,  etc.  (a.  b.) 


KARBENI.  BOT.  PHAN.  Adanson 
(Fa m.  des  Plantes,  2  ,  p.  116)  don- 
niiit  ce  nom  à  uu  genre  qui  a  pour 
t\'pe  le  Centaurea  benedicta,  L.  f^. 
Centaxtrée.  (g..n.) 

*  KAREINA  oir  KEFSCH.  bot. 
PiiAN.  Syu.  arabe  de  Cynanclium  ar- 
boreiim.  (b.) 

*  KARETÏA-AMELPODI.  hot. 
pnAN.(Rhéed.,  Mal.  5,  p.  65,  lab.  55, 
fig.  2.)  Arbrisseau  inconipletemenl 
counu  qui  croît  dans  les  terrains 
pierreux  et  sablonneux  de  la  côte  de 
Malabar.  Ses  fleurs  pentandres  sont 
réunies  en  panicules  coryuibiformes 
aux  extrémités  des  rameaux;  leur 
couleur  est  blanche,  rayée  de  rose 
en  dessous,  et  formée  d'une  corolle 
à  cinq  divisions  ouvertes  en  étoile; 
les  anthères  sont  rouges  ainsi  que  le 
style  qui  est  fourchu.  Le  fiuitest  une 
capsule  arrondie  et  verdâlre.       (b.) 

KARGILLA.  bot.  piian.  Genre 
proposé  par  Adanson  (  Fam.  des 
Plantes,  2,  p.  100)  qui  y  réunissait 
le  Chrjsogonum,'L.,  le  Melampodium, 
L.  ,  le  TFedclta  de  Jacquiri,  et  des 
Plantes  placées  dans  les  genres  Chry- 
santhemiun  et  Bidens  par  d'anciens 
auteurs.  Ce  genre  n'a  pas  été  adopté. 

fG..N.) 

KARIA.  INS.  r.  Caria.   • 

KARIBÉPOU.bot.  PHAN.(Rhéede, 
Hort.  Mal.  ,  tab.  4  ,  pi.  55).  Les  Ma- 
labares  nomment  ainsi  une  espèce 
d'Azédarach  qui  est  fort  voisin  de 
l'Ariabcpou  s'il  n'est  pas  le  même 
Arbre.  (b.) 

KARIBOU.  MAM.  Pour  Caribou. 
V.  Cerf.  (b.) 

KARIL.  bot.  phan.  V .  Zalicô. 

*  KARINE.  OIS.  (BufFon.)  Syn.  de 
Corbiue.  V-  Corbeau.  (db..z.) 

KARI-VITANDI.  bot.  phan.  V. 
Carapu  . 

KARODl.  BOT.  PHAN.  Nom  que  les 
Brames  donnent  à  la  Plante  décrite 
et  figurée  par  Rhéede  {Hort.  Malab. 
T.  VII  ,  p.  97  ,  tab.  62  )  sous  le  nom 
de  Podava-Kelengu.  Cette  Planlv;  , 
qui  a  le  port  des  Smila.v  ,  c'est-à-dire 

TOME   IX. 


KAR 


ii3 


qui  a  une  tige  volubileet  épineuse, 
et  de  grandes  feuilles  alternes  à  plu- 
sieurs nervures  longitudinales,  a  été 
décrite  trop  incomplètement  pour 
qu'on  puisse  être  certain  de  sa  clas- 
sification. Cependant  Jussieu  lui 
trouve  de  la  ressemblance  avec  le 
Tr/ckosan//ies  y  genre  de  la  famille 
des  Cucurbitacées.  (G..N,) 

*  KAROU-BOlvADAM.  rept.  oph. 
Nom  de  pays  de  la  Cabère  ,  espèce  de 
Couleuvre,  f^.  ce  mot.  (b.) 

*  KAROU-VATPYLAI.  bot.  phan. 
(Leschonaull.)  Syn.  de  Beigara  Kœ- 
uigii  aux   environs    de  Pondichéry. 

(B.) 

KARPATON.  bot.  phan.  Genre 
de  la  famille  dei  Caprifoliacées  et  de 
la  DiandrieMonogynie,  L.,  établi  par 
Rafinesque  [Jlor.  Ludov-^  p.  7g)  qui 
lui  a  donné  les  caractères  suivans  : 
calice  adhérent,  quadridenté  ;  corolle 
tubuleuse,  divisée  au  sommet  en  qua- 
tre segmens  formant  deux  lèvres; 
deux  élamines  à  anthères  écartées; 
style  placé  sous  la  lèvre  supérieure 
de  la  corolle;  stigmate  simple;  cap- 
sule couronnée  par  le  calice  (unilo- 
culaire?),  contenant  quatre  graines. 

Ce  genre  ,  imparfaitement  connu  , 
paraît  avoir  quelques  rapports  avec  le 
Dieivilla.  11  ne  renfermequ'une  seule 
espèce ,  Karpalon  hastatum  ,  Piaf.  , 
loc.  cit.  C'est  un  Arbrisseau  indi- 
gène de  la  Louisiane  ,  ayant  des  ti- 
ges anguleuses,  divisées  en  rameaux 
sessiles,  à  feuilles  opposées,  hastécs, 
glabres  et  inégalement  dentées  vers 
leur  base.  Les  fleurs  sont  petites, 
axillaires,  agglomérées,  sessiles  et 
verticillées.  (g..n.) 

*  KARPHOLITE.  MiH.Kariiholith 
et  Strolistein  ,  Wern.  Minéral  en  fibres 
.soyeuses  et  rayonnées,  d'un  jaune 
de  paille,  avec  un  éclat  légèrement 
nacré,  donnant  de  l'eau  par  la  calci- 
nation  ,  et  l'indice  du  Manganèse  par 
la  fusion  avec  la  soude.  Pesanteur 
spécifique  ,  2,95.  11  est  composé  ,  d'a- 
près une  analyse  de  Stromeyer,  de 
Silice,  56, i5  ;  Alumine  ,  56,67  ;  Oxi- 
de  de  Manganèse  ,  19,16;  Eau  ,10,78; 
Oxide  de  Fer,  2,29;  Chaux,  0,27; 
8 


114  KAT 

Acule  fluorique ,  1,47,  La  Karpho- 
lile  a  été  trouvée  dans  le  Gx'anite  à 
Sclilackeuwitld  en  Bohème,  (g.  dei..) 

KAROCK.  OIS.  Espèce  du  genre 
Cassican.  V.  ce  mot.  (b.) 

»  KARPOU-OULODNDOU.  bot. 
PUAN.  (Leschenault.)S^'a.  deP/taseo- 
lusMax  aux  enviions  de  Pondichéry. 
/^.  Hauicot.  (13.) 

*  KAllRAK.  POIS.  INom  vulgaire 
adopté  par  quelques  auteurs  pour 
une  e.spèce  d'Anarhique.  ]^.  ce  mot. 

(B.; 

*  KARRO.  BOT.  pn.\N.  V.  Ciian- 
chan. 

*  KARSTEINITE.  min.  Syn.  de 
Chaux  anliydro-suifalée,      (g.del.) 

KARTAN.  BOT.  PU  AN.  V.  Ciiar- 

TAM. 

KARUK.A.  ois.  Espèce  du  genre 
Galliriule.  V.  ce  mot.  (b.) 

*  KARUiMB.  BOT.  PHAN.  r.  Co- 

BAMBÉ. 

KASARKA.  OIS.  V.  Casabca. 
KASCHOCÉ.  POIS.  (Sonnini.)  V. 
Mormyhe. 

*  KASMIRA.  POIS.  (Forskahl.)Syn. 
lie  Bengali ,  espèce  de  Diacope.  V .  ce 
mot.  (B.) 

*  KATAF.  BOT.  PHAN.  Espèce  du 
genre  Am^ris.  r.  ce  mot  au  Supplé- 
ment, (c.) 

*  KATE-ALLHENEI.  bot.  phan. 
Même  chose  que  Ghefe  Allimar.  V. 
ce  mot.  (b.) 

*  KATEÎ^AKU  ET  KATEVALA. 
DOT.  PHAN.  SjyH.  àH Aloe  vulgaris  ,  L. , 
à  la  côte  de  Malabar.  (b.) 

*  KATTAING-BALI.  bot.  phan. 
(Ruuiph,  jimb.,  tab.  5,  pi.  i35.)  Sjn. 
de  6'j/i5/«  C'ajan,  L.  V.  Cajan.    (b.) 

*  KATOU-BELUTTA-AiMELPO- 
DI.  bot.  pijan.  (Rhéede,  Horl.  Mal. 
b,  tab.  55,  fig.  1.)  Petit  Arbre  indéter- 
miné qui  croît  dans  les  lieux  monta- 
gneux <le  1  Inde ,  et  qui  paraît  très- 
voisin  du  Karetta-Amelpodi.  P^.  ce 
mot.  (b.) 


KAÏ 

KATOU  ET  KATTU.  fot.  phan. 
Ces  mots,  de  lu  langue  malabare,  et 
qui  ont  passé  dans  plusieurs  des  j>ays 
oii  cette  langue  a  pénétré  ,  paraissent 
être  une  désignation  générique,  et 
entrent  dans  la  composition  de  beau- 
coup de  noms  de  Végétaux;  ainsi 
l'on  nomme  : 

Katou  Adamboé  ,  dans  llnde, 
l'un  des  deux  Arbrisseaux  qui  for- 
maient  le   genre   Adamboa   de  La— 

marck.  /-^.  ADAMBF.etLAGEKSTUOMIE. 

Katou-Alou.  V.  Catu-Alu. 

*  Katou-Banda,  à  Madagascar, 
un  Olilenlandia  indéterminé. 

Katou  Calesjaji  ,  le  Mœ-Mœ  des 
Iiidous.  Aibre  qu'on  ne  peut  recon- 
naître sur  les  Indications  impai  faites 
qui  eu  ont  été  données. 

KatovCaka,  le  Laurus  Malaba- 
trum . 

Katou  Cara-Walli,  le  Pisonia 
milis. 

Katotî  Kadeli-Poeta  ,  \e  Lagers- 
trœniia  ai /su  la. 

*  Katou-Kapel,  le  Sang  de  Dragon 
ou  quelque  Aloés. 

Katou  Karoa  ,  le  Laurus  Cinna- 
moinuni.  K.  Laurier. 

Katou-Konna  ,  Vluga  higemina. 

Katou  Nabégam  ,  ie  Punica  Gra- 
natum.  V.  Grenadier. 

KATOjj-Nicni-KuA ,  V Âmomum 
Zcrumbet,  L. 

Katou- NoiuTM,  le  Vliyllanthus 
Maderaspatensis ,  L. 

*  Katou  Pacuale,  le  Base/la  ru~ 
bra. 

Katou  Patjotti  ,  le  Ciotoii  castn- 
neifollum ,  selon  Bunuann. 

Katou-Ponam  Maraavara  ,  le  Ma- 
la.xis  odorat  a. 

Katou-Taudale  ,  le  Crotalaiia 
juncea  ,  L. 

*  Katou-Teka,  un  Arbre  impar- 
faitement connu  dont  Adanson  {Fam. 
Flanc.  2,  p.  iSg)  n'a  pas  laissé  que 
de  foi  nier  un  genre  dans  la  famille 
des  Onagraiies. 

*  Katou-ïjandi,  le  Dolic  dont 
Du  Petit-ïhouars  a  formé  son  genre 
Canavali. 

Katou  Tjeroé  ,  un  Arbre  impar- 
faitement décrit    par  Rhéede ,  dont 


KEF 

Ailaason  {Fam.  Plant.  2,  p.  84)  a 
formé  un  genre  dans  sa  famille  des 
Onagres. 

Katou  Tsiaka  ,  le  Naucleaoric/i- 
talis ,  L.  0 

Katou-Tsiambou  ,  le  Sonne/alia 
indica ,  L. 

Katou-ïsjolam,  le  Zizanla  ter- 
rvstris.  (n.) 

KAT1\AKA.  OIS.  (Bufl'on.)  Espèce 
dvj  genre  Pciiélopo  ,  Phasianus  Mot- 
mot ,  \j.  De  l'Anicriquc  nidridioualo. 
/'.  l'ÉNÉLOriî.  (r)R..z.) 

KATUBARA-MARECA.  eot. 
piiAN.  (Riiéede.)  /-'.  Canavali. 

*  KAUKA.  BOT.   piiAN.   r.  Cau- 

CANTHE. 

*  KAULFUSSIA.  bot.  piian.  Sous 
ce  nom ,  Nées  d'Est-nbeck  (  Hu/ce 
Pliysicœ  Bcrulinciiscs  ,  p.  55)  a  déci  it 
un  genre  de  la  famille  des  Sjnanthé- 
rées,  que  Casslni  avail  fait  connaître 
antérieurcmcnf  sous  celui  de  Cha- 
rieis.  K,  ce  mol  au  Supplcmenî. 

(G..N.) 

KAUROCII.  BOT.  PHAN.  V.  Cal- 

LIDUNION. 

KAVEKIN.  BOT.  PfiAN.  Nom  d'une 
espèce  de  Mimusops  indéterminé  de 
la  côte  de  Coromandcl.  (b.) 

*  KAY-VARAGOUÔ.  bot.  piian. 
Qu'on  prononce  Kay-Vous.  Syn.  de 
Cynosiiriis  Coracantis ,  L. ,  aux  envi- 
rons de  PondicUcry    J^.  CynosutiK. 

.  KEBATH.  BOT.  PHAN.  Nom  arabe 
d'une  espèce  du  genre  Ménispcrme  , 
Menispermum  edule ,  Vahl  ,  dont 
Forskahl  avait  formé  un  geure  Ccba- 
tha  qui  n'a  pas  été  adopté.  Les  fruits 
de  cet  Arbre  sont  une  petite  baie  acre 
dont  on  extiait  une  liqueur  enivrante. 

*  .  (B-) 

*  KEBER.  INS.  (Scopoli.)  Syn.  de 
Hanneton  ,  Scarabœiis Meluluntha,lj. 

(B.) 

KE  BOU  L  ou  KTEBOUL.  bot.  ph  an. 
ILinon.  Ketboul.  K.  Cieboul. 

KEFFÉKIUTHE.  min.  Substance 
minérale  encore  indéterminée,  trou- 
vée près  de  Kaffa  en  Crimée  ,  et  ainsi 


KEN 


ki.'> 


nommée  par  Fischer  qui  la  regarde 
comme  uueLitliouiargc  endurcie.  On 
a  donné  aussi  ce  nom  à  ijuc  Pierre 
argileuse  compacte  d'un  rouge  brun  , 
à  cassure  couchoïdc  et  à  grains  fuis, 
trouvée  à  Weltin  sur  la  Saal.  Elle  a 
l'apparence  du  Jaspe  sans  en  avoir  la 
«Jiiieté.  (G.  DEL.) 

*  KEFSCH.  noT.  phan.  V.  Karei- 
na. 

*  KÉIiÉLUAHA.  BOT.  piian.  L'un 
des  noms  de  |>a\sdu  Bananier,âCey- 
lan  particulièrement.  (u.) 

*  KEKLIK..  POIS.  Espèce  de  Labre. 
r.  ce  mot.  (b.) 

KÉKUSCHKAt  ois.  Espèce  du  gen- 
re Canard.  ?■' .  ce  mot.  (b.) 

*  KELB-EL-BAHa  ou  KELB-EL- 
MOYEH.  POIS.  C'est-à-dire  Chien  de 

Jleiwe  ou  Cliun  d'eau.  Nom  ai  abc  des 
Poissons  du  sous-genre  Hydrocyn, 
qui  indique  la  voracité  de  ces  Ani- 
maux, (u.) 

*  KELL.  BOT.  piian.  P^.  CejiL. 

KÉMAS.  MAM.  Probablement  le 
Nagor  dans  Elien.  T^.  Antilope. 

-      .  (B.) 

MMETRI     BOT.    PIIAN.    f.    Hu- 
lE. 

*  KEMMOR.  POIS.  (  Ilésychius.  ) 
Nom  grec  d'un  Poisson  ou  peut-être 
d'un  Cctacé  qui  ne  nous  est  plus 
connu.  (b.) 

*  KEMPHAANTJES.  rept.  saub. 
Svn.  de  Lézard-Lcguan.  f^.  Iguane. 

(15.) 

KEMUM.    bot.   piian.     /  .   Kiia- 

MOUN. 

KÉNIGIE.  BOT.  PIIAN.  Pour  Kœ- 
nigie.  F^ .  ce  mot.  (b.) 

KENNA.    BOT.  PIIAN.    A'.  CllENNA. 

"*■  KENNÉDIE.  Kennedia.  bot. 
PHAN.  Genre  de  la  famille  des  Légumi- 
neuses, et  de  la  Diadclphic  Décaudrie, 
L.  ,  établi  par  Venlenat  (J(2/r/.  31alm. 
p.  io4)  pour  quelques  espèces  de 
Glycine  originaires  de  la  Nouvelle- 
Hollande  ,  et  qu'il  caractérise  ainsi  : 
calice  bilabié;  lèvre  supérieure  émar- 
ginéc,  lèvre  inférieure  à  tiois  divi- 

8* 


ii6  KEN 

sions  égales;  corolle  papilionacée  ; 
éiendard  redressé  et  recourbé  vers 
•la  base  de  la  fleur,  maculé  vers  sa 
partie  inférieure;  ailes  étroites,  rap- 
prochées conire  la  carène  qui  est  éloi- 
gnée de  rélcndard;  étamines  diadel- 
phes  ;  st}lc  long,  terminé  par  un 
stigmate  obtus;  gou-ie  allongée, 
plane,  séparée  en  plusieurs  loges  par 
de  fausses  cloisons  membraneuses  et 
transversales  ,  à  peu  près  comme  dans 
les  Casses;  graines  solitaires  dans 
chaque  loge. 

Ce  génie  se  compose  de  quatre  à 
cinq  espèces  ,  qui  sont  de  petits  Ar- 
bustes sarmenteux,àtige  volubile;  les 
feuilles  sont  altei  nos  ,  pétiolccs ,  com- 
posées de  trois  ou-iarement  d'une 
seule  foliole  coriace  ,  articulée  avec 
le  pétiole.  Les  Heurs  sont  tantôt  axil- 
laires  et  tantôt  terminales ,  portées 
surxles  pédoncules  simples  ou  mul~ 
tiflores.  Quelques-unes  des  espèces 
de  ce  genre  sont  cultivées  dans  les 
jardins;  telles  sont  les  suivantes  : 

Kennédie  purpurine  ,  Kennedia 
rubicunda  ,  Vent.  ,  loc.  cit.,  p.  io4  , 
tab.  io4;  Glycine ivbicitnda,'\N\\\à.j 
Sp.  Ce  joli  Arbuste  a  ses  liges  volu- 
biles  ,  ses  feuilles  pétiolées  ,  compo- 
sées  de  trois  folioles  ovales  ,  ai^[pës  , 
très-entières;  ses  fleurs,  grandes  et 
purpurines,  sont  placées  à  l'aisselle 
des  feuilles  et  portées  sur  fies  pédon- 
cules rameux.  Celte  espèce  fleuiit 
pendant  la  plus  grande  partie  du 
printemps  et  de  l'été.  On  la  cultive 
en  orangerie. 

Kennédie  nouGE  ,  Kennedia  cocci- 
nea  ,  Yent.,  /oc.  c/A,  tab.  lofj.  Cette 
espèce  se  distingue  de  la  précédente 
par  ses  feuilles  dont  les  folioles  sont 
obovales ,  très-obtuses  et  un  peu 
éraarginées;  par  ses  fleurs  beaucoup 
plus  petites  ,  d'un  rouge  écarlate  , 
ajant  l'étendard  marqué  de  deux  ta- 
ches jaunes  à  sa  base.  Ces  fleurs  sont 
réunies  au  nombre  de  sept  à  liuit  au 
sommet  d'un  pédoncule  long  et  grêle. 
KennEdtemonopiiti.ee  ,  Kennedia 
monophylla,  Vent.,  loc.  c//.,tab,  106. 
Cette  jolie  espèce  est  fort  distincte 
des  deux  premières,  par  ses  feuilles 
simples,    cordiformes,    lancéolées, 


KEN 

obtuses;  ses  fleurs  sont  petites  ,  vio- 
lacées ,  formant  des  espèces  de  grap- 
pes rameuses,  courtes,  placées  àï'ais- 
selle  des  feuilles.  (a.  r.) 

KÉNO.  BOT.  PII.#T.  P'.  Chéno. 

»  KENTAURIS.  eot.  phan.  P'. 
Centaurion. 

KENTIA.  BOT.  PHAN.  Adanson 
avait  établi  ,  sous  ce  nom  ,  un  genre 
aux  dépens  des  Trii^oiiella  spinosaet 
polycerata  ,  L.  Ce  genre  n'a  été 
adopté  par  aucun  botaniste,  si  ce  n'est 
par  Mœucli  qui  a  changé  son  nom 
en  celui  de  Biiceras  dont  AUioni  et 
Haller  se  servaient  pour  désigner  le 
genre  Trigonelle.  f^.  ce  mot.    (g..n.) 

KENTRANTHUS.  bot.  phan. 
(Neoker.  )  F".  Centranthus. 

KENTROPHYLLUM.  bot.  phan. 
A  l'article  Centi'.ophylle  de  ce  Dic- 
1u)nnaire  ,  nous  avons  dit  quelques 
mots  sur  ce  genre  établi  par  Necker 
[Elem.    J3ut.  ,  n°   i55);  mais  en  an- 
nonçant qu'il  avait  été  adopté  par  De 
CandoUe,  nous  ignorions  oîi  ce  sa- 
vant professeur  avait  consigné   son 
observation.  C  est  pour  réparer  cette 
omission  que  nous  allons  entrer  dans 
quelques  détails  sur  le  genre  Kentro- 
phyllum.  Il  se  compose  d'espèces  que 
Linné  a  placées  parmi  les  Car/liamus, 
et  qui  ont  été  réunies  aux  yUractylis 
par  Adanson  ,  Scopoli  ,   Gncrtner  et 
Mœncli.  Enfin,  De  CandoUe  (Flore 
Française)   les   avait    rapportées    au 
genre  Cenlaurea;  mais,  dans  sou  pre- 
mier îtlémoiie  sur  les  Composées  ,  il 
adopta  le  Kenlrophylliim  de  Necker, 
dout  il  fit  un  des  genres  de  ses  Cen- 
taurées,  Mœnch  avait  bien  observé 
que  tous  les  fleurons  de  la  calathide 
sont  réellement  hermaphrodites.  Sous 
ce  rapport,  le  Kentrophyllum  est  réel- 
lement distinct  des  Centauiea c[u.\on\. 
les  fleurs  marginales  de  la  calathide 
stériles  ou  neutres.  Par  le  reste  de  l'or- 
ganisation et  surtout  par  la  structure 
des  étammes,  il  se  rapproche  beau- 
coup des  Carlhamus  et  Carduncellus. 
Outre  les  Carlhamus  lanatus  et  Car- 
thamus   creticus  ,  qui  sont  les  types 
du  genre ,  et  que  Cassini  a  nommés 


KER 

KeiUivphyllujii  luteuin  et  Kciii.  al- 
bum,  C9t.  auteur  peuse  qu'on  doit 
probablement  y  rapporigfcles  Cartha- 
mus  glaucus  et  oxj acarma  de  Mars- 
chall-Bieberstcin  ;  pcut-clic  aussi  le 
i^art.  Jlavesccns  de  Willdenow. 

(O..N.) 

*  KEPÏUSCHA.  OIS.  Espèce  de 
liëcassenu.  /'.  ce  mol.  (u.) 

KÉR ACIIA'J  E.  MIN.  La l'ienc  pré- 
cieuse désignée  par  Plinesous  ce  nom, 
paraît  être  une  Sardoine.  (iî.) 

*  KÉRAMION.  uoT.cRYPT.  Adan- 
son  [J'aiii.  Plant.  ï.  ii,  p.  i5j  a  for- 
mé .sous  ce  nom  un  genre  qiii  répond 
à  celui  que  Donaii  appelle  Ceramian- 
thernum.  T'.  CÉkamiantuème.    (b.) 

*  KÉR  ASELM  A.  bot.  pu  \n.  Necker 
{Elcm.  Bot.,  n.  ii54)  a  créé ,  sous  ce 
nom  ,  un  genre  aux  dépens  de  V Eu- 
phoihia  ,  L.  ,  mais  dont  les  caractères 
étaient  d'une  importance  si  faible 
que  les  auteurs  (  Adr.  deJussieuet 
Rœper)qiii  ont  travaillé  récemment 
lesÉuplioi  bei,  n'eu  oui  pas inèn)e  fait 
une  section  de  ce  genre.  (g..n.) 

*  KERATK.  MIN.  Nom  donné  par 
Molîs  à  l'un  des  ordres  de  sa  seconde 
classe,  celui  qui  renferme  les  Miné- 
raux qui  ont  une  apparence  de  cor- 
ne ,  tels  que  les  mariâtes  d'Argent  et 
de  Mercure.  (g.  del,.) 

*  KÉRATELLE.  Keralella.  iNi". 
Genre  de  la  famille  des  Bracliionidcs 
dans  l'ordre  des  Crustodés  ,  caracté- 
risé par  un  organe  de  cirres  vibratiles 
se  développant  en  rotatoire  complet  , 
à  test  capsulaire  ,  postérieurement 
denté  ou  armé  et  dépourvu  de  queue. 
Nous  en  connaissons  une  seule  espèce 
déjà  trouvée  par  Millier  dans  l'eau 
des  étangs  :  elle  y  vogue  avec  rapidi- 
té ,  sans  qu  ou^ie  par  quels  moyens. 
Sa  forme  serM^celle  d  un  c'mé  un 
peu  allongé,  si  deux  sortes  de  cor- 
nes ou  de  pointes  presque  aussi  lon- 
gues se  voyant  par  derrière  aux  deu.x 
côtés  opposés,  droites  et  parallèle- 
ment allongées  aux  côtés  du  test,  ne 
lui  donnaient  uue  forme  particulière. 
C'est  le  Bracliionus  quadratus,  Miill., 


KER  117 

In/.,  tab.  49  ,f.  i2-i3;  Ëncycl.  Vers  , 
pi.  j8,f.  17,18.  (B.) 

KÉRATITE  ou  KÉRATII.ÏTE. 
ariN.  Pierre  de  cofne.  Nom  donné 
par  Lamétheiie  au  Néopèlie  de  Suus- 
•juro  ,  le  6ilex  corné  de  Bronguiart  , 
et  le  Hornstein  des  Allemands  en  par- 
tie, (o.  ni;ii.) 

KÉRATOPH\TES.  roi.\i'.  Ce 
nom,  qui  signille  Plante  de  Corne, 
a  été  donné  par  les  naturalistes  du 
moyen  âge  à  la  plupart  des  l'oîypieis 
llexibles  ,  et  spécialement  aux  Anli- 
patcs  et  aux  Gorgonoe.  f^.  ces  mots 

et  CÉRATOPHYTIS.  (E.  D..L,.) 

KÉRATOPLATE  ou  CÉRATO- 
PLATE.  Keratuplatus.  iNS.  Nom  don- 
né par  Bosc  à  v\n  genre  de  Diptèi-cs. 

P'.  CÉROPLATE.  (g.) 

*  KÉRAUDRENIE.  Kcraudrmia. 
r.OT.  PiiAN.  Genre  nouveau  établi  par 
Gay  dans  sa  Monographie  des  Lasio- 
pétalées  (  Mém.  du  Mus.  7  ,  p.  43i  ) , 
et  qui  fait  p:irtie  de  la  famille  natu- 
relle des  Bliltnériacées.  Ses  fleurs 
sont  disposées  en  coryndies  opposés 
aux  feuilles,  les  pédicelles  sont  arti- 
culés vers  le  milieu  de  leur  longueur. 
Le  calice  est  pétaloïde ,  étalé,  per- 
sistant. Il  n'y  a  pas  de  corolle  ;  les 
ctamines,  au  nombre  de  cinq  ,  toutes 
fertiles  et  distinctes,  ont  Ictus  filets 
■élargis  par  la  base ,  rapprochés  et 
se  recouvrant  laîéralement  ;  les  an- 
thères il  deux  loges  s'ouvrent  par  un 
sillon  longitudinal.  L'ovaire  est  glo- 
buleux ,  à  trois  côtes  saillantes  et  à 
trois  loges  contenant  chacune  plu- 
sieurs ovules  attachés  à  l'angle  in- 
terne. Les  styles  longs  et  grêles  ,  au 
nondDre  de  trois,  sont  qui'lquefoi.s 
soudés  entre  eux  par  leur  base.  Ls 
iruit  est  une  capsule  globuleuse  ,  hé- 
rissée", ordinairement  aune  seule  loge 
par  avortement  ,  s'ouvrant  en  trois 
valves.  Les  graines,  presque  tou- 
jours au  nombi'e  de  deux  ,  sont  re- 
courbées ,  réuiformcs. 

Ce  genre  ne  se  compose  encore  que 
d'une  seule  espèce,  Keraudienia 
liermaiiniœjblia ,  Gây,  loc.  cil.  ,  tab. 
8.  C'est  un  Arbuste  roide,  ayant  le 


ii8  KEU 

fiorldun  Z/erma/i/iia,  Ses  feuilles  sonl 
;il ternes,  très-courtement  pcîliolées, 
ovales,  elliptiques,  sinueuses,  ru- 
gueuses et  hispidcs  ,  accom[ftip[nées  à 
leur  base  de  deux  stipiiles  délacées, 
denlicuiées,  persistantes.  J^cs  fleurs, 
de  grandeur  moyenne  ,  forment  des 
corvmhes  pédoncules  opposés  aux 
feuilles.  Cet  Arbuste  a  été  recueilli  à 
la  baie  des  Chiens-Marins ,  sur  la  côte 
occidentale  de  la  Nouvelle-Hollande  , 
])ar  Gaudicliaud,  naturaliste  plein 
de  zèle  et  de  connaissances  ,  attaché 
à  l'expédition  du  capitaine  Freycinet. 

(A.   R.) 

KERKODON.  mam.  r.  Cahc. 
*  KERMA.   MAivi.    r.   Ecureuil 

COMMUN. 

KEPvMÈS.  Chermes.  ins.  Genre  de 
l'ordre  des  Hcmiplères ,  section  des 
Homoplères ,  famille  des  Gallinsec- 
tes,  étibii  |)ar  Geoffroy  et  réuni  par 
Latreille  au  genre  Cochenille,  dont 
il  ne  dilfère  que  par  le  corps  des  fe- 
melles dont  la  peau  est  tellement  dis- 
tendue, qu'elle  ne  présente  pas  le 
nioindr(;  vestige  d'anneaux,  tandis 
que ,  dans  les  Cochenilles  propre- 
nient  dites  ,  on  voit  toujours  des  ap- 
parences d'articulations  qui  rappel- 
lent l'existence  des  anneaux.  Linné 
et  GeoflVoy  ont  donné  ce  nom  à  des 
Insectes  bien  diflerens  :  le  premier 
désigne  ainsi  les  Hémiptères  que  La- 
treille nomme  Fsylles  {V.  ce  mot),  et 
que  Degéer  nomme  faux  l'ucerons. 
GeoflVoy  donne  ce  nom  ,  avec  plus  de 
raison,  auxGallinsectes  de  Réaumur, 
parmi  lesquels  se  trouve  la  Cochenil- 
le qu'on  connaît  vidgairemcnt  sous  le 
nom  de  Graine  d'écarlate. 

Les  moeurs  des  Keiinès  ,  que  Geof- 
frovdésigne  souslenomde  Gallinsec- 
tès  ,  tandis  qu'il  nomme  l*i  ogallinsec- 
les  les  Cochenilles,  sont  absolument 
les  uiêmcs  que  dans  ces  derniers.  Les 
Insectes  de  ces  deux  genres  ont  les 
mêmes  habitudes  ,  les  mêmes  carac- 
tères ,  les  mêmes  différences  entre  les 
sexes  et  les  mêmes  métamorphoses  ; 
la  femelle  vit  de  même  sur  les  Vé- 
gétaux, s'y  fixe,  y  pond  ses  œufs  et 
meurt  après  avoir  gonflé  sou  corps 


KER 

outre  mesure,  de  manière  à  recou- 
vrir ses  œufs  comme  le  fait  la  Coche- 
nille. Ces  Igi^ctes  vivent  sur  les  Ar- 
brisseaux wies  Plantes  qui  passent 
l'hiver.  La  durée  de  leur  vie  est  d'un 
an;  c'est  pourquoi  elles  ne  peuvent 
exister  que  sur  des  Végétaux  qui  vi- 
vent au  moins  ce  laps  de  temps.  Ar- 
jivés  à  la  dernière  période  de  leur 
vie,  ces  Insectes  resseniblent  à  de 
petites  boules  attachées  contre  une 
branche  et  dont  la  grosseur  varie  de- 
puis celle  d'un  grain  de  poivre  jus- 
qu'à celle  d'un  petit  pois;  mais  le 
plus  grand  nombre  ressemble  à  u^i 
bateau  renversé  el  leurs  couleurs  sont 
assez  variées.  Ces  Animaux  attaquent 
surtout  les  Arbres  fruitiers  ,  et  l'on 
voit  quelquefois  ,  au  printemps,  des 
Pêchers  tellement  couverts  de  ces 
Kermès  oblougs  et  en  petits  grains  , 
que  leurs  branches  en  sont  toutes 
galeuses.  Ce  genre  se  compose  d'une 
vingtaine  d'espèces;  l'une  d'elles  est 
employée  en  teintui'e  pour  faire  de 
l'écarlate,  et  on  en  faisait  surtout  un 
grand  commerce  avant  la  découverte 
de  la  Cochenille  du  Nopal;  c'est  : 

Le  Kermès  du  petit  Chéne  , 
Chermes  I/icis  ,  N.,  Cocci/s  Ilicis,  L., 
Fabr.  Femelle  sphérique,  d'un  lOLig^ 
luisant,  légèrement  couverte  d'une 
poussière  blanche.  Elle  se  fixe  sur  les 
tiges  et  quelquefois  sur  les  feuilles 
d'une  petite  espèce  de  Chêne  à  feuil- 
les épineuses  qui  croît  dans  les  par- 
ties chaudes  de  l'Europe  méditerra- 
néenne ,  surtout  dans  le  midi  de  l'Es- 
pagne ,  ou  ,  selon  Bory  de  Saint-Vin- 
cent ,  les  pentes  de  la  Sierra  Morena 
eu  sont  couvertes.  Beaucoup  d'habi- 
tans  du  pays  de  Murcie  n'ont  d'autre 
moyen  d'existence  que  d'y  venir  ré- 
colter le  Kermès.  Arrivé  à  son  der- 
nier degré  d'accroissement,  ce  Ker- 
mès a  une  couleur  muge  brun.  Les 
personnes  qui  font  W  récolle  de  cet 
Insecte ,  le  considèrent  sous  ti^ois 
états  différens  :  dans  le  premier  qui 
a  lieu  au  commencement  du  prin- 
temps, il  est  d'un  très-beau  rouge  et 
enveloppé  d'une  espèce  de  coton  qui 
lui  sert  de  nid,  il  a  la  forme  d'un 
bateau  renversé.  Dans  le  second  état , 


KER 

le  Kermès  est  parvenu  à  toulc  sa 
cioissauce,  et  le  coton  qui  le  cou- 
vrait s'csl  cleudu  sur  son  corps  sous 
la  forme  d'une  pous^ière  yrisàlre  ; 
enfin  dans  son  troisième  état  qui  ar- 
rive au  milieu  ou  à  la  lui  du  prin- 
temps de  l'année  suivante,  on  trouve 
sous  son  yeulre  dis-huil  cents  à  deux 
mille  petits  iiraiu»  ronds  qui  sont  les 
œufs.  La  récolte  des  Kermès  a  quel- 
quefois lieu  deux  fois  dans  l'année.; 
ce  sont  des  feuimes  ordinairement  qui 
von  tics  arracher  avec  leurs  ongles.  Ou 
arroie  de  vinaigre  le  Kermès  destiné 
pour  la  teinture,  ou  ôte  la  pulpe  ou 
poudre  rouge  renfermée  dans  le  grain, 
on  lave  ensuite  ces  grains  dans  du  vin  , 
et  après  les  avoir  fait  sécher  au  soleil, 
on  les  lustre  en  les  frottant  dans  un 
sac  oii  ou  les  renferme  en  les  mêlant 
avec  une  quantité  de  poudre  basée  sur 
le  produit  de  ces  grains  :  leur  cher- 
té dépend  du  plus  ou  moins  de  pou- 
dre qu'ils  renflent.  Le  vinaigre  altère 
la  couleur  du  Kermès;  mais  on  en 
Use  pour  détruire  sa  postérité. 

Le  Kermès  oblong  du  Pèchtr, 
Cher  mes  Persicœ  oblungiis  ,  GeoflV., 
Hist.  des  Ins.,  t.  i,  p.  5o6,  pi.  lo  , 
f-  4;  C.  Pe?sicœ  ,  Fabr.  La  femelle  est 
oblongue,  très-convexe,  d'un  brun 
foncé;  le  mâle  est  d'un  rouge  foncé  , 
ses  ailes  sont  blanches,  plus  longues 

aue  le  corps  ,  bordées  extérieurement 
'un  peu  de  rouge  :  son  abdomen  est 
terminé  par  deux  filets  oblongs  entre 
lesquels  est  une  espèce  de  queue  le- 
courbée  eu  dessous.  On  le  trouve  en 
Europe.  Nous  renvoyons  pour  les  dé- 
tails d'organisation  et  de  métamor- 
phoses, au  mot  COCIIENII.LE. 

On  appelle  aussi  Kermès,  eu  quel- 
ques caulous,  le  Chêne  (Quercuscuc- 
cifera)  qui  nourrit  llnsectc  dont  il 
vient  d'être  question.  (g.) 

KERNÈRE  ET  KERNÉRIE.  Ker- 
nera.  rot.  piian.  Genre  de  la  fa- 
mille des  Crucifères  ,  établi  par  Mé- 
dikus  [Jn  L'st.  Neu.  Ann.  2,  p. 
42  )  pour  le  Myagruiu  saxalile  de 
Linné,  dont  De  Candolle  ,  à  l'exem- 
ple de  Lamarck,  fait  une  espèce  de 
Coc/ilearia  ,   employant  le    nom    de 


KER 


ny 


Kernera  pour  celui  de  la  piemièrc 
section  de  ce  genre.  V.  Cociii^ÉARiv. 
Ce  nom  de  Kernera  a  également  été 
donné  à  d'autres  Plantes.  Ainsi  VViM- 
denow  avait  fait  un  genre  Kernera 
du  Zostcra  ocea/iicade  Linné.  Mœnch 
en  avait  formé  un  autre  sous  le  même 
nom  du  Bidenspilosa.  (a.  r.) 

*  KÉROBALANE.  Kerobalana. 
INF.  Genre  de  Microscopiques  dont 
nous  proposerons  l'établissement 
dans  la  famille  des  Urodiés  ou  ce- 
pendant il  ne  peut  guère  demeurer 
qu'artificiellement.  Les  formes  des 
espèces  qui  le  composent  sont  abso- 
lument cellesdes  Urcéolaires.  Ce  sont 
de  véritables  godets ,  de  petits  sacs 
vivans,  mais  absolument  aépourvus 
de  cirres  ou  d'organes  vibratilcs  quel- 
conques. La  piivalion  totale  de  ces 
parties  les  rejette  conséquemment 
parmi  les  Gyinno  lés  ,  quand  ou  se- 
rait tenté  ,  d'après  leur  forme  ,  de  les 
placer  parmi  les  Urcéolariés.  Cet  as- 
pect devrait  encore  les  rapprocher 
des  Bursaires,  puisque,  de  même  que 
ces  Animaux,  ils  présenlent  dans  cer- 
taines positions  la  figure  de  bourses 
ouvertes;  mais  outre  que  leur  corps 
ne  s'allonge  jamais  à  la  u)anièie  de 
celui  des  Koîpode?  cl  des  autres  gen- 
res voisins,  deux  appendices  en  ma-, 
nière  de  queue  ou  de  cornes  ajou- 
tent à  la  bizarrerie  de  leur  structure. 
Nous  connnissons  deux  espèces  de  ce 
genre oii  l'on  pourra  peut-être  admet- 
treleGlandcornudeJoblot,  quand  ce 
Microscopique  ai^a  été  revu  et  mieux 
exnminé.  Ces  espèces  sont  le  Kéro- 
balane  de  ^WxWqt  ,  Kerobalana  Mul- 
leri ,  N.,  T'orlicella  cirraia  ,  Miill., 
Inf.,  pi.  37,  f.  18,  19;  Encycl.,  p|. 
20  ,  f.  i4,  i5;  et  le  Kérobàlane  do 
Joblot,  Kerobalana  Jobloii ,  N. 
Bourse  ou  Pot  au-Lait,  Jobl.  ,  Micr. 
part.  2  ,  p.  67,  pi.  68 ,  f.  10.  La  pre- 
mière vit  dans  les  eaux  pures,  la  se- 
conde dans  les  infusions  de  paille  de 
Blé  oii  elle  n'est  pas  fort  rare.       (b.) 

*  KÉRODON.  Kerodon.  mam. 
Genre  de  Rougeurs  ainsi  nommé  par 
Fr.  Cuvier  dans  son  ouvrage  sur  les 
dents   des  Mammifères  ,  ou  il  en  a 


3 


ii2o  KER 

fait  connaître  avec  détail  le  système 
dentaire.  Les  dents  sont  en  même 
nombre  que  dans  le  genre  Cobaie, 
dont  le  Kérodon  se  rapproche  à  beau- 
coup d'égards  ;  c'est-à-dire  qu'il  ^'  a 
uatre  molaires  de  chaque  côté  et 
eux  incisives  à  chaque  mâchoire  ; 
mais  les  molaires  ont  une  forme  dif- 
férente. Les  supérieures  sont  toutes 
semblables  entre  elles  ,  et  sont  com- 
posées de  deux  parties  triangulaires  , 
réunies  du  côté  externe,  et  séparées 
du  côté  interne  de  la  dent  :  chacune 
de  ces  parties  est  entourée  de  son 
émail  propre  ,  et  l'angle  de  leur  réu- 
nion forme  une  échancrure  en  partie 
remplie  par  du  cément.  A  la  mâ- 
choire intérieure  les  molaires  sont  de 
même  forme  qu'à  la  supérieure, 
mais  elles  sont  retournées  ,  la  portion 
qui  fait  le  côté  externe  des  unes  fai- 
sant le  côlé  interne  des  autres.  La 
première  molaire  est  d'ailleurs  for- 
mée de  trois  triangles  ,  et  non  pas  , 
comme  les  autres,  de  deuxseulement. 
Les  doigts  sont  au  nombre  de  trois 
au  membre  postérieur,  et  de  quatre 
à  l'antérieur,  de  même  encore  que 
chez  le  Cobaie  ;  mais  les  jambes  sont 
proportionnellement  plus  hautes,  les 
doigts  plus  gi  os  et  plus  séparés  ;  et  les 
onglessont  larges,  courts,  assez  apla- 
tis ,  au  contraire  de  ce  qui  se  voit 
dans  ce  genre;  en  sorte  ,  et  c'est  un 
fait  remarquable,  que  les  dents  et 
les  doigts,  quoique  identiquement 
les  mêmes,  quant  au  nombre  ,  dans 
deiix  espèces  ^uii  ajinartiennent  à  la 
même  famille ,  soiélit  néanmoins  , 
sous  tous  les  autres  rapports  ,  assez 
dissemblables  pour  autoriser  leur  sé- 
paration en  deux  genres  distincts. 
Du  reste,  la  tête  est  conique,  très- 
allongée  ,  de  forme  conique,  avec  le 
chanfrein  presque  toul-à-fait  droit; 
les  oreilles  sont  à  peu  près  hémi- 
sphériques et  présentent  en  haut 
une  légère  échancrure  ,  mais  ressem- 
blent à  celles  du  Cochon  d'Inde.  Les 
moustaches  ,  dirigées  en  arrière,  sont 
d'une  longueur  si  considérable  qu'el- 
les dépassent  Focciput.  D'autres  poils, 
très-longs  aussi ,  quoique  bien  moin- 
dres que  les  moustaches ,   mais  de 


KER 

même  nature  ,  et  diriges  de  même , 
naissent  de  la  partie  supérieure  et 
surtout  de  la  partie  postérieure  de 
l'orbite  de  l'œil  ;  la  plante  du  pied 
est  nue  ;  on  aperçoit  seulement  quel- 
ques poils  très-courts  sous  les  pre- 
mières phalanges  des  doigts;  la  queue 
est  comme  chez  le  Cobaie,  nulle,  du 
moins  à  l'extérieur;  car  il  est  très- 
probable  qu'il  existe,  comme  dans  ce 
genre ,  quelques  vertèbres  coccygien- 
nes. 

Le  Moco ,  Kerodon  Sciureus.  Nous 
nommerons  ainsi  l'espèce  qui  a  servi 
de  type  au  genre,  et  qui  est  encore 
la  seule  connue  ;  elle  est  un  peu  plus 
grande  que  le  Cochon  d'Inde ,  et  a 
neuf  pouces  environ  de  longueur , 
et  quatre  pouces  et  demi  de  hauteur. 
Son  pelage  est  gris,  piqueté  de  noir 
et  de  fauve  en  dessus  ,  blanc  en  des- 
sous et  à  la  région  interne  des  mem- 
bres ;  et  entin  ,  roux  sur  leurs  parties 
externe  et  antérieui-e  ,  ainsi  que  sur  les 
parties  latérales  de  la  tête,  et  la  face 
convexe  des  oreilles;  les  moustaches 
sont  entièrement  noires.  L'Amérique 
méridionale  est  la  patrie  de  cette  es- 
pèce. C'est  à  Auguste  Saint-Hilaire 
que  nous  en  devons  la  connaissance; 
on  ne  possédait  en  eflèt  avant  son 
voyage  dans  ces  contrées  que  le  crâ- 
ne seulement.  Elle  paraît  cependant 
ne  pas  être  très-rare  au  Brésil ,  d'oti 
Auguste  Saint-Hilaire  en  a  envoyé 
plusieurs  individus  au  Muséum;  il 
est  connu  des  naturels  du  pays  et  a 
reçu  d'eux  le  nom  de  Moco ,  ainsi 
que  nous  l'ont  appris  les  notes  du 
savant  voyageur.  Nous  lui  avons 
conservé  ce  nom  en  français  comme 
on  l'a  vu.  Celui  de  Kerodon  Sciureus 
se  rapporte  à  la  nature  et  au  système 
de  coloiation  de  son  pelage  qui  res- 
semble d'une  manière  véritablement 
remarquable  à  celui  de  plusieurs  es- 

fièces  d'Ecureuils,  soit  pour  les  cou- 
eurs  ,  soit  surtout  à  cause  de  l'abon- 
dance et  même  de  la  douceur  et  du 
moelleux  du  poil  ;  et  la  ressemblance 
est  telle  sous  ce  dernier  rapport  , 
qu'en  touchant  une  peau  de  Kero- 
don on  croirait  véritablement  tou- 
cher  une   fourrure  d'Ecureuil.   On 


KER 

sail  que  tous  les  Animaux  de  la 
même  famille ,  le  Cabiai ,  le  Co- 
chon d'Inde  ,  les  Agoutis  ont  ,  au 
contraire,  le  poil  roide,  cassant,  dur 
au  loucher  et  très-peu  abondant. 

(IS.  G.  ST. -H.) 

KERONE.  Keroiia.  int.  Genre 
formé  par  Millier ,  adopté  par  Bru- 
guière  ainsi  que  par  Lamarck  ,  qui 
sentit  la  nécessité  d'y  réunir  les  Hi- 
inantopes  du  même  auteur  ;  ses  ca- 
ractères sont  :  corps  dc[)rimé  ,  muni 
de  cirres  vibratiles  sur  l'un  de  ses  cô- 
tés ou  tout  autour ,  avec  des  appen- 
dices en  dentelures  aiguillonnées  et 
rigides ,  ou  en  manière  de  soies 
flexueuses.  Les  Kérones  rentrent  con- 
séqueniment  dans  l'ordre  des  Tricho- 
dés  et  comprennent  plusieurs  espè- 
ces de  Trichodes  de  Millier.  Nous  en 
détacherons  le  Kerona  Rustellum  de 
cet  auteur,  qui,  dépourvu  d'organes 
quelconques  et  de  ciires  vibratiles, 
doit  être  renvoyé  dans  l'ordre  des 
Gymnodés.  Les  cornes,  appendices 
en  dents  de  scies  et  en  herses ,  que 
Losana  ,  naturaliste  italien,  a  donnés 
à  plusieurs  des  Microscopiques  qu'il 
a  lécemment  figurés  comme  des  Kol- 
podes  ,  dans  les  Mémoires  de  Turin  , 
nous  font  supposer  que  ces  Animaux, 
quand  leur  existence  sera  constatée 
par  de  plus  amples  descriptions  et 
par  des  dessins  moins  imparfaits, 
pourront  bien  appartenir  au  genre 
qui  nous  occupe.  Les  Kéroues  vivent 
peu  ou  point  dans  les  infusions;  on  les 
trouve  en  général  dans  les  eaux  dou- 
ces ou  dans  l'eau  de  mer  ,  mais  la 
plupart  sout  rares.  Ce  sont  de  petits 
Animaux ,  dont  quelques-uns  peu- 
vent presque  se  distinguer  à  l'œil  nu  ; 
étranges  par  leur  forme  et  par  les  ap- 
pendices qui  les  garnissent,  agiles, 
nageant  de  diverses  manières,  dont 
plusieurs  présentent  quelques  rap- 
ports d'aspect  avec  d'imperceptibks 
Crustacés.  L'agitation  qu'elles  don- 
nent à  leurs  cirres  vibratiles  les  rend 
souvent  toutes  brillantes,  et  il  en 
est  qui  semblent  former  un  passage 
■d  ces  Acalèphes  libres  ou  bien  à  ces 
Aphrodites  et  à  ces  Amphinomes  qui 
sont  munis  d'appendices  singuliers  ou 


l 


KER  ,21 

de  cils  dont  les  mouvemens  décom- 
posent si  élégamment  les  couleurs  de 
la  lumière.  Nous  en  connaissons  une 
vingtaine  d'espècesdistribuéesen  deux 
sous-genrcs  : 

t  KÉRONES  proprement  dites, ayant 
des  appendices  en  aiguillons  et  en 
crocs, parmi  lesquelles  nou*^  citerons 
comme  les  plus  remarquables  le  Ke- 
rona Silurus,  Encycl.  Vers.  111.,  pi. 
i8  ,  fig.  i5-i6,  toute  hérissée  en  des- 
sus comme  une  herse;  le  Kerona 
Histrio,  Encycl.,  pi.  17,  fig.  7-8,  qui 
nage  en  sautillant;  le  Kerona  Haus- 
//v//«, Encycl.,  pi.  17, tig.17,11-1*, ron- 
de, dont  la  moitié  est  d'une  transpa- 
rence vitrée  et  garnie  de  cirres  vibrati- 
les très-longues  et  nombreuses ,  tandis 
que  l'autre  est  obscure  avec  cinq  ou 
six  cornes  ;  \g  Kerona  rostrata,^.  , 
ui  était  un  Trichode  dans  Millier  et 
^ans  l'Encyclopédie,  pi  17,  fig.  i-3. 
Elle  vit  dans  l'eau  oii  croît  la  Len- 
ticule. 

tf  HiMANTOPEs,  Himantojms  , 
MiiU.  ;  ayant  leurs  appendices  fins 
et  allongés  en  soies.  Les  Himantopus 
Sannio,  Encycl. ,  pi.  i8,  fig.  4,  et 
Ludio,  fig.  3,  donnent  une  idée  de  la 
forme  bizaire  de  ces  Animaux  qu'on 
trouve  dans  l'eau  des  marais  ou  dans 
celle  qui  demeure  stagnante  à  l'ombre 
des  grands  bois.  (b.) 

KERPA.  BOT.  l'HAN.  P\  Cekpa. 

*  KERRIA.  BOT.  PHAN.  On  cultive, 
depuis  le  commencement  de  ce  siècle  [ 
dans  les  jardins  d'Europe,  un  joli 
Arbuste  dont  ies  fleurs  sont  jaunes 
et  constamment  doubles.  Thunberg 
en  a  fait  une  espèce  de  Corchorus ,  et 
c'est  sous  le  nom  de  CorcRurus  j aponi- 
cwiqu'ila  étéconnu  pendantplusieurs 
années,  soit  dans  les  jardins,  soit 
dans  les  livres  de  botanique.  Cepen- 
dant Smith  ,  dans  la  Monographie  du 
genre  Rubus  {in  Rees  Cyclopœdia) 
avait  rapporté  le  Corchorus  japoni- 
cus  de  ïhunberg  au  Rubus  japoni- 
eus,  L.  Possesseur  du  précieux  her- 
bier de  Linné  ,  il  avait  entre  ses  mains 
une  preuve  irréfrag;,ble  de  son  asser- 
tion. Cetteobservalionn'étaitpascon- 
nue  du  professeur  De  CandoUe  au 


132  KER 

nionient  où  il  s'assura   par  l'analyse 
que  la  Plante   en  question  avait  ses 
pétales  insérés  non  sur  le  réceptacle, 
mais  sur  le  calice  même,  et  que  lo- 
vaire  n'y  était  pas  unique  ,  mais  qu'il 
y  était  multiple.  Il  en  conclut  que  ce 
prétendu  Corchorus  était  une  Plante 
de  la  famille  des  Rosacées.  Plus  tai'd  , 
ayant  été  instruit  des  remarques  de 
Smith,  il  ne  la  rangea  point  dans  le 
genre /?;/^i/5  ainsi  que  Linné  l'avait 
fait,  parce  que  ses  fruits  ne  i>arais- 
saieut  nullement  destinés  à  devenir 
charnus  ;  que,  d'ailleurs,  son  port  et 
la  couleur  même  de  sa  fleur  s'y  op- 
posaient trop  fortement.   Cette  der- 
nière considération,  ainsi  quel'unité 
des  graines  de  chaque  ovaire,  lui  fi- 
rent rejeter  l'idée  cie  la  placer  avec 
les  Spirées.  En  conséquence,  il  crut 
nécessaire  d'établir  un  nouveau  gen- 
re sous  le  nom  de  Keriia  dont  il  ex- 
posa les  caractères  suivans  {Trans.  of 
Linn.  Soc. ,  vol.  xu  ,  p.  1 56)  :  calice  à 
cinq  lobes  ovules  ,  trois  obtus  et  deux 
terminés  par  une  légère  pointe  ,  ayant 
une  estivation  imbriquée;   cinq" pé- 
tales oi'biculés,  insérés  sur  le  calice, 
et  alternes  avec  ses  lobes  ;    environ 
Vingt  etamines  filiformes  insérées  sur 
le  calice,  à  anthères   ovées  ;   cinq  à 
huit  ovaires  libres ,  glabres,  globu- 
leux,   chacun   renfermant  un  ovule 
attaché    latcralemenl    et    surmontés 
d'autant  de  styles  ;  capsules  globu- 
leuses (  selon  'ihuuberg }.  Le  Kerria 
japonica,Y)Q  Cand. ,  est  un  sous-Ar- 
brisseau qui  croît  naturellement  au 
Japon  ,  près  de  Nagaeaki  et  ailleurs. 
Il  est  rameux  ,  sans   épines,   revêtu 
d'une  écorce  lisse  et  verte  ;  ses  bran- 
ches latérale  sont  comtes  et  naissent 
d'un  bourgeon  écailleux:   ses  fleurs 
sout  le  plus  souvent  solitaires  et  pé- 
doncuiées  sur  les  rameaux  ;  leur  cou- 
leur est  jaune  ,  et  elles  se  montrent 
extraordinairement  disposées  à  deve- 
nir doubles  ,  soit  parce  que  les  eta- 
mines  se   changent  en  pétales,   soit 
parce  que  les  ovaires  changent  aussi 
de  forme  ;  mais  il  est  à  remarquer  que 
ceux-ci   ne   sont   pas    complètement 
transfigurés.  Les  feuilles  de  cet  Ar- 
buste sont  ovales  ,  lancéolées ,  acu- 


KET 

minées,  à  nervures  pennées,  et  mu- 
nies sur  leurs  bords  de  fortes  dents 
et  de  dentelures.  Cette  Plante  existe 
depuis  plusieurs  années,  en  pleine 
terre,  à  Paris  et  dans  les  départemens 
de  l'Ouest  où  elle  a  résisté  à  des  hi- 
vers très-rigoureux.  Elle  affectionne 
les  terres  légères,  et  pour  ofirir  une 
belle  végétation  ,  elle  doit  être  expo- 
sée au  levant. 

Dans  les  Mémoires  de  la  Société 
Llnnécnne  de  Paris  ,  T.  i,  p.  25  ,  on 
lit  une  note  qui  fait  connaître  l'opi- 
nion de  Desvaux  sur  le  Corchorus  ja- 
potdcus.  Sans  faire  mention  du  Mé- 
moire de  De  CandoUe,  ce  botaniste 
rapporte  la  Plantecn  question  au  genre 
Spirœa.  Cette  opinion  a  été  embras- 
sée par  Gambessèdes  (Ann.  des  Se. 
Natur.  T.  I  ,  p.  589  )  qui,  dans  sa 
Monographie  des  Spirées,  a  consti- 
tué la  cinquième  section  de  ce  genre 
avec  \e  Kerria  japonica.  F.  Spiuée. 

(G.."N."1 

KERSAINÏON.  MIN.  Nom  donné 
en  Bretagne,  dans  les  environs  de 
Brest ,  à  un  Granité  slénitlque  noirâ- 
tre ,  à  petits  gi'ains,  et  susceptible 
d'un  beau  poli.  L'Amphibole  est  d'un 
noir  grisâtre;  le  Quartz  blanchâtre; 
le  Mica  brun;  le  Feldspath  est  peu 
abondant.  Cette  roche  est  facile  à 
tailler ,  et  s'enij^loie  dans  la  sculpture 
et  la  décoration  des  monumens.  Elle 
est  solide  et  inaltérable. De Cambryen 
a  cité  une  cnrrière  aux  environs  de 
Saint-Pol;  mais  Bigot  de  Morogues 
piétend  qu'on  ne  la  trouve  qu'en 
morceaux  roulés  sur  le  bord  de  la 
mer.  (g.  del.) 

KERUA.  BOT.  piiAN.  V.  Cerua. 

*  KESMËSEN.  BOT.  PHAN.  ;^.  ACA- 

CALIS. 

KESSUTH.  BOT.  PII  AN    r .  Cha- 

BATII  et  CllASUTII. 

*  KETMIA.  BOT.  PUAN.  (  De  Can- 
doUe.) V.  Ketmie. 

KETMIE.  Hibiscus,  bot.  piiax. 
Genre  très-nombreux  de  la  famille 
des  Malvacées  ,  et  de  la  Monadelphie 
Polyandrie  ,  L.,  qui  peut  être  ainsi  ca- 
ractérisé :  ses  fleurs  sont  environnées 


KET 

d'un  -caliculc  polyp^iylle,  Irès-ra» 
icment  compose  d'un  petit  nombre 
de  folioles  soudées  eulre  elles.  Le  ca- 
lice est  monosépale  ,  à  cinq  divisions  : 
la  corolle  formée  de  cinq  pétales, 
quelquefois  auriculés  d'un  seul  cote 
à  leur  base.  Les  étamines  forment  un 
long  tube  central.  Les  pistils  sont  au 
nombre  de  cinq  ;  ils  finissent  par  se 
souder  et  par  former  une  cajisule  à 
cinq  loges  polvspermes,  rarement 
nionospermes  ,  s'ouvraut  en  cinq  val- 
ves scptifères  sur  le  milieu  de  leur 
face  iiélcrne.  Ce  genre  est  voisin  du 
JUah'auiscus  qui  eu  diffère  surtout 
par  son  fruil  charnu.  De  Candolle 
{Prodr.  Syst.  i  ,  p.  446)  en  mentionne 
cent  dix-sept  espèces  ,  originaires 
de  toutes  les  contrées  chaudes  du 
globe  et  qu'il  divise  en  onze  sections. 
Ce  genre  offrant  un  grand  nombre 
d'espèces  intéressantes  ,  soit  par  leurs 
usages,  soit  à  cause  de  la  beauté  de 
leuis  IJeurs,  nous  allons  faire  con- 
naître les  caractères  abrégés  des  sec- 
tions établies  par  De  Candolle ,  en 
in^liquant  les  espèces  curieuses  que 
chacune  d'elles  renferme. 

i^.CKr-MONTiA.  Pétales  delà  corolle 
roulés  ,  non  auriculés;  loges  du  fruit 
polyspermes.  Ketmie  a  tireurs  de 
Li  .s ,  Hibiscus  liliijiorus ,  Ca  va  n . ,  D  i  ss . 
3,  p.  i54,  lab.  57,  fig.  1.  Cette  belle 
espèce, originairede:, forêts  montueu- 
sesde  l'île  de  Mascareigne,  est  vivace  ; 
ses  feuilles  sont  lancéolées,  oblon- 
gues  ,  entières  ,  rarement  trifidcs.  Ses 
fleui's  .ont  grandes  ,  rouges  ou  jau- 
nes ,  pédonculées  et  groupées  vers  le 
sommet  de  la  tige  ;  sa  corolle  est  éva- 
sée et  ses  pétales  sont  velus  et  lomen- 
teux  extérieurement. 

2**.  PÉntaspekmum.  La  corolle  est 
étalée  ;  les  loges  de  la  capsule  sont 
mouospermes.  Dans  cette  section  ,  on 
trouve  les  Hibiscus  ovatus ,  hastatus 
acuminalus  àe  Cavanilles,  V Hibiscus 
Pentacarpoii  de  Linné  qui  croît  en 
Toscane  et  aux  environs  de  Venise. 

5°.  Maniiiot.  Loges  de  la  capsule 
poly spermes;  involucelle  composé  de 
quatre  à  six  folioles;  graines  glabres; 
calice  à  cinq  dents  ,  se  fendant  loiigi- 
tudinalement  d'un  seul  côté.  — h'Hi- 


KET  123 

biscus Maniiiot ,  L.,Cavan.,  lac.  cit., 
lab.  63,  fig.  2  ,  ainsi  nommé  à  cause 
de  ses  feuilles  loliées  ,  assez;  sembla- 
bles à  celles  du  Maniiiot,  croît  dans 
l'Inde  et  dans  l'Amérique  méridio- 
nale. Sa  tige  est  dressée  ,  ses  feuilles 
sont  glabres  ,  divisées  en  cinq  ou  sept 
lobes  acuminés,  giossièrement  den- 
tées ;  ses  fleurs  sont  déclinées. 

4'^.  KiiT.MiA.  Loges  du  fruit  polys- 
permes  ;  graines  glabres,  corolle  éta- 
lée ;  involucre  de  cinq  à  sept  folioles  ; 
calice  à  cinq  lobes  ,  ne  se  fendant 
pas  longiludinalement.  Celte  section 
nous  offre  deux  espèces  très-souvent 
cidtivéesdans  les  jardins.  L'une, ///- 
biscus  Syriacus,  L.,  Cavan.,  loc.  cil., 
est  originaire  de  la  Syrie  el  de  la  Car- 
niole.  C'est  un  Arbrisseau  haut  de 
huit  à  dix  pieds,  portant  des  feuilles 
obovales  ,  cunéiformes,  à  trois  lobes 
dentés,  des  fleurs  très-grandes  ,  tan- 
tôt blanches,  tantôt  loses  ou  pana- 
chées ,  simples  ou  doubles  ;  ces  fleurs 
ont  un  calicule  formé  de  six  à  sept 
folioles.  Cette  espèce  se  cultive  en 
pleine  terre  sous  le  climat  de  Paris. 
L'autre,  Hib.  Rosa-sinensis ,  c^  une 
espèce  charmante  qui  nous  vient  de 
l'Inde  et  qu'on  cultive  en  abondance 
dans  les  serres.  Sa  tige  est  ligneuse  ; 
ses  feuilles  ovales,  acuminées,  gla- 
bres ,  luisantes  ,  entières  à  leur  partie 
inférieure,  très'i)rotbndément  den- 
tées à  leur  partie  supérieure.  Les 
fleurs  sont  solitaires  ,  très-grandes  , 
ordinairement  d'une  belle  couleur 
ponceau  ,  quelquefois  blanches  ou 
même  jaunes  ,  simples  ou  doubles. 

5°.  FuRCARiA.  Les  carpelles  sont 
polyspermes;  les  graines  glabres  ;  les 
folioles  de  l'involucelle  sont  bifur- 
quées  au  sommet,  ou  munies  d'une 
grosse  dent  latérale.  A  cette  section 
appartiennent  les  Hibiscus  furcatus , 
Roxb.;  scaber,  Michx.  ;  bifurcatus. 
Cavan.,  tab.'  5i  ,  fig.   1 ,  etc. 

6*.  Abelmoschus.  Carpelles  polys- 
permes ;  graines  glabres  ou  marquées 
d'une  ligne  velue  sur  leur  dos;  co- 
rolle étalée  ;  iuvolucelles  composés 
de  huit  à  quinze  folioles  entières. 
Cette  section  est  fort  nombreuse.  De 
Candolle  y  rappoilc  trente-cinq  es- 


124  KET 

pèces.  Parmi  ces  espèces ,  nous  re- 
marquerons les  deux  suivantes  : 

La  Ketmie  comestibli:  ,  Hibiscus 
esculentus ,  L.  ,  Cavan.,  Diss.  3  ,  tab. 
61  ,  fig.  2.  Celte  espèce  ,  connue  sous 
le  nom  vulgaire  de  Gombo ,  est  an- 
nuelle. Elle  ci'oît  dans  les  deux  In- 
des oîi  elle  est  cultivée  avec  soin  , 
parce  qu'on  emploie  ses  fruits  muci- 
lagineux  dans  le  Calalou.  J^.  ce  mot. 
Ses  tiges  sont  dressées ,  cylindriques  , 
velues,  hautes  de  deux  à  trois  pieds. 
Ses  feuilles  sont  cordiformes  ,  à  cinq 
lobes  obtus  et  dentés  ,  portées  sur  des 
pétioles  plus  longs  que  les  fleurs.  Cel- 
les-ci sont axillaires  (Solitaires  ,cour- 
tement  pédonculées  ;  leur  corolle  est 
mélangée  de  jaune  et  de  pourpi-e.  Ses 
fruits,  parvenus  à  leur  maturité  ,  sont 
des  capsules  pyramidales  ,  longues  de 
trois  à  quatre  pouces  ,  terminées  en 
pointe  un  peu  recourbée  à  leur  som- 
met ,  marquées  de  dix  sillons  longi- 
tudinaux séparés  par  autant  de  crêtes 
saillantes  qui  se  fendent  suivant  leur 
longueur  et  dont  les  bords  se  roulent 
en  dehors. 

L'Abelmosch  ou  Ambrette  ,  Hi- 
biscus Abelmosckus ,  L.,  Cavan.,  loc. 
cit.,  0,  tab.  62,  fig.  2,  ressemble  beau- 
coup à  la  précédente  pour  le  port; 
mais  sa  tige  est  ligneuse  et  sous-fru- 
tescente à  sa  base;  ses  feuilles  sont 
presque  peltées,  cordiformes,  à  sept 
lobes  acuminés  et  dentés  ;  sa  tige  est 
liispide;  ses  fleurs  sont  portées  sur 
des  pédicelles  plus  longs  que  les  pé- 
tioles; sa  capside  est  velue;  ses  grai- 
nes sont  petites,  réniformes  ,  exha- 
lant une  odeur  très-agréable  de  musc 
et  d'ambre.  On  les  emploie  dans  la 
parfumerie.  L'Abelmoscli  croît  natu- 
rellement dans  riude.  On  le  cultive 
aux  Antilles. 

C'est  encore  à  cette  section  qu'ap- 
partiennent  l'i/.  palustris  ,  L. ,  fort 
belle  Plante  des  marais  de  l'Améri- 
que septentrionale,  et  1'//.  roseus  dé- 
couvert par  Thore  ,  qui  ressemble 
beaucoup  à  VH.  palustiis  ,  L.,  et  qui 
est  particulier  aux  bords  de  l'Adour, 
dans  le  département  des  Landes. 

7°.  BoMBicELLA.  Carpelles  polys- 
permes;  grailles  couvertes  d'un  d\ivet 


KEV 

lanugineux;  corolle  le  plus  souvent 
étalée  ;  calicule  de  cinq  à  dix  folioles. 
Tels  sont  les  Hibiscus  gossypinus  , 
Thunb.  ;  Hib.  rnicra/i//ius  ,Hib.  ctau- 
f/c5//««s  de  Cavanilles,  etc. 

8^.  Trionum.  Carpelles  polysper- 
mes;  graines  glabres  ;  corolle  étalée; 
involucre  polyphylle;  calice  devenant 
vésiculcux  et  renflé.  Dans  cette  sec- 
tion,  nous  ne  trouvons  que  l'Hibis- 
cus Trionum,  L.,  Cavan.,  loc.  cit.  3  , 
tab.  64,  fig.  1,  qui  croît  en  Italie  et 
en  Carniole ,  et  \ Hib.  vesicarius  , 
Cav.,  tab.  62,  fig.  2,  originaire  d'A- 
frique. 

9".  Sabdariffa.  Loges  de  la  cap- 
sule polyspermes  ;  graines  glabres; 
involucelle  monophylle  multidenté; 
Plantes  herbacées  et  annuelless  Cette 
section  a  pour  type  Y  Hibiscus  Sabda- 
lijfa,  L.,  Cavan.,  loc.  cit.  5  ,  tab.  j  98  , 
fig.  1  ,  vulgairement  connue  sous  le 
nom  à' Oseille  de  Guinée,  parce  que 
ses  feuilles  ont  la  saveur  aciéule  de 
noire  Oseille. 

10°.  AzANA.  Celte  section  ne  dif- 
fère de  la  précédente  que  par  ses  liges 
arborescentes.  Parmi  ses  espèces  ,  on 
compte  les  Hibiscus  tricuspis ,Ca\sn .  ^ 
tab.  55,  fig.  2;  Hib.  circinnatus , 
WlUd.  ;  Hib.  elatus ,  Swartz,  etc. 

11*'.  Lagunakia.  Involucre  pres- 
que nul  ou  composé  d'une  seule  fo- 
liole. Ici  se  rapporte  le  ^enveLagunœa 
de  Smis  et  de  Venlenat ,  sous  le  nom 
d'Hibiscus  Falersonii.  Cette  espèce 
est  originaire  de  l'île  de  Norfolck. 

\j  Hibiscus  populneus  ,  L-,  est  de- 
venu le  type  du  genre  Thespesia  de 
Corréa  et  de  De  Candolle.  f^.  ce  mol. 

(A.R.) 

*  KETDPA.  ois.  r.  Chouette, 
sous-genre  Hiboux.  (b.] 

KEURA.  BOT.  PHAN.  L'Arbre  dé- 
crit sous  le  nom  de  Keura  odorifera 
parForskahl  {Flor.  jEgypt.-Arab..,  p. 
172)  esl  le  même  que  le  Fandanus 
odoraiissimus ,  L.  fils.  P^.  Yaquois. 

(G..N.) 

KEVEL.  MAM.  Espèce  d'Antilope. 
P'.  ce  mot.  (e.) 

KEVEL.  JUIN.  On  désigne  sous  ce 
nom  en  Angleterre ,  ainsi  que  sous 


KIB 

celui  de  Cawk,  un  Minéral  compose 
de  snliate  de  Baryte  ,  de  carbonate 
et  de  finale  de  Chaux  ,  et  qui  sert  le 
plus  souvent  de  gangue  au  minerai 
de  Plomb  du  Derbyshue.         (g. .n.) 

*  KEWER.  BOT.  PiiAN.    r.  Ca- 

HOUAR. 

KHACHYR.  BOT.  phan.  (Delile.) 
Syn.  arabe  (.VEchinops  spinosus^  L. 

f^.  ÉCHINOPE.  (B.) 

*  KHAMOUN  ou  KEMUM.  bot. 
PHAN.  Même  ciiose  que  Camium.  F". 
ce  mot.  (b.) 

KHAR-KHAFTY.  bot.  phan. 
(Delile.)  Fqrskahl  écrit  Garghafti. 
L'Orme  en  Egypte,  où  on  le  cultive 
dans  quelques  jardins  ,  mais  oii  il 
s'élève  à  peine  à  la  hauteur  d'un  Ar- 
brisseau. (B.) 

*  KHATMYCH.  uot.  phan.  (De- 
lile.) Même  chose  que  Chatmiae.  p^. 
ce  mot.  (b.) 

KHOULAN.  MAM.  r.  Choulan. 

RHYSARAN.  bot.  phan.  (Delile.) 
y.  Chaisaran. 

KIAI  -  TSAI.  BOT.  PHAN.  Même 
chose  queCay-Cu.  /^.  ce  mot.     (B.) 

KIAMBËAU.  BOT.  PHAN.  r.  ClAJt- 
BAU. 

•    '  KIAMPTAL.  BOT.  PHAN.  r. 

ClAMPTAI-. 

KIANGITCH  ou  KIANGUITS. 
OIS.  INums  kamtschadales  d'une  es- 
pèce de  Canard  ,  yîims  liy emails ,  L.  , 
qui  signifient  également  Diacre  ,  et 
qui  ont  été  appliqués  à  l'Oiseau  qui 
les  porte  par  l'espèce  de  ressemblance 
qu'on  trouve  entre  leur  chant  et  celui 
des  Diacres  russes.  P'.  Aanga.    (b.) 

KIATI.  BOT.  PHAN.  F".  Giati. 

KIBERA.  bot.  phan.  Cette  déno- 
mination avait  été  employée  par 
Adanson  (Fam.  des  Plantes,  ï.  ii,  p. 
4i7)pour  un  genre  particulier  établi 
aux  dépens  du  Sisjmbrium  de  Linné. 
Le  professeur  De  Candolle  s'en  est 
servi  pour  désigner  la  cinquième  sec- 
tion qu'il  a  établie  dans  celui-ci  (»Sy5/. 


KIE  laS 

yeget.  nat. ,  vol.  ii  ,  p.  477  ).  V.  Si- 
SYMBBE.  (g..n.) 

KIÉBOUL.   BOT.  PHAN.   r.  ClÉ- 

BOUI.. 

KIEL.  BOT.  PHAN.  (Rumph  ,  Amh. 
T.  IV,  pi.  65.)  Arbrisseau  laiteux  des 
Moluques  ,  dont  le  suc  est  employé 
dans  la  teinture  et  qui ,  malgré  qu'il 
ait  été  figuré ,  n'est  pas  encore  bien 
connu.  (b.) 

'^KIÉSELGUHR.MiN.  (Klaproth, 
Annal.  Chim.  ï.  v.)  Minéral  que  ce 
chimiste  avait  reçu  sous  le  nom  de 
Cendre  volcanîîjue  de  l'Ile-de-France. 
Il  est  d'un  blanc  grisâtre  ou  jaunâ- 
tre, friable  et  teiTeux  ,  tendre  au  tou- 
cher et  happant  à  la  langue.  Sa  pe- 
santeur spécifique  est  de  1,37.  Il  est 
composé  de  Silice,  72;  Eau,  21  ;  Alu- 
mine ,  2,5  ;  Fer  oxidé ,  2,5.  Il  se  rap- 
proche beaucoup  du  Tuf  du  Geiser , 
dont  il  ne  diffère  que  par  une  pro- 
portion d'eau  plus  considérable. 

KiESELKUPFER ,  Joliu  (Recherch. 
Chim.  T.  II ,  p.  252  ).  V.  Cuivre 

HYDRO-SILICEUX. 

KiESELMAiiACHiT ,  Hausmann  (  T. 
III ,  p.  1029).  Variété  de  Cuivre  diop- 
tasique,  composée  de  vingt-deux 
parties  de  Silice  ;  cinquante-quatre 
d'Oxide  de  Cuivre;  et  vingt-quatre 
parties  d'Eau. 

KiESELCHiEPER.  Syn.  du  Jaspe 
schisteux  de  Brongniart,  ou  Phta- 
nite  d'Haiiy. 

KlESELSINTER  et  KlESELTUFF  ,  Tuf 

du  Geiser ,  Quartz-Agathe  concré- 
tionné  ,  Thermogène  ,  Haûy.  Variété 
de   l'Opale  hyalite ,   Beudant. 

(g.  DEIi.) 

*  KIÉSELSPATH.  min.  Nom  d'un 
Minéral  décrit  par  Hausmann,  et  qui 
a  ,  selon  ce  minéralogiste,  un  tissu 
feuilleté  semblable  à  celui  du  Feld- 
spath. Ses  parties  se  séparent  en 
grains;  il  est  transparent  et  offre  un 
éclat  intermédiaire  entre  ceux  du 
Verre  et  de  la  Nacre.  D'après  l'analy- 
se qu'en  a  faite  Stromeyer,  il  est  com- 
posé de  Soude,  0,09;  d'Alumine, 
0,20;  de  Silice,  0,70,  et  de  quelques 
traces  de  Chaux  ,  de  Fer  et  de  Man- 
ganèse. Ce  Minéral  a  été  trouvé  près 


126  KIG 

Chesterfield,  dans  le  Massachussets , 

Etals-Unis  d'Amérique.  (g.)j 

KIGGELLA.IRE.  Kiggellaria. 
BOT.  PHAN.  Genre  établi  par  Jjinné, 
placé  par  De  Candolle  dans  la  famille 
des  Flacourtianées,  mais  qui  a  d'une 
autre  part  des  rapports  avec  les  Saray- 
dées.  Ses  fleurs  sont  dioïques  ;  les  mâ- 
le ^  sont  pédonculées  et  disposées  par 
faisceaux  ou  bouquets.  Leur  calice 
est  concave  à  di\  divisions  très-pro- 
fondes ,  cinq  intérieures  plus  minces 
et  comme  pétaloidcs,^  offrant  à  leur 
base  une  petite  lamelle  épaisse  et 
glanduleuse",  qui  provient  d'un  dis- 
que périgyne  tapissaVit  le  fond  du  ca- 
lice ;  étamines  au  nombre  de  dix  à 
vingt,  dressées  ,  placées  sur  deux 
rangs  circulaires  à  la  base  des  divi- 
sions calicinales;  leurs  filets  sont 
très-courîs;  leurs  anthères  presque 
cordiformcs,  à  deux  loges,  s'ouvrant 
par  unpetit  orifice  terminal.  Dans  les 
fleurs  femelles  qui  sont  pédonculées, 
solitaires  à  l'aisselle  des  jeunes  ra- 
meaux ,  le  calice  et  le  disque  sont  les 
mêmes  que  dans  les  fleurs  mâles  ;  l'o- 
vaire est  globuleux  ,  sessile  ,  unilocu- 
laire,  contenant  des  ovules  attachés  à 
cinq  trophospermes  pariétaux.  Ces 
ovules,  qui  sont  pendans,  sont  au 
nombre  de  deux  à  trois  pour  chaque 
trophosperme.  Les  styles  sont  au 
nombre  de  cinq  ou  de  deux,  terminés 
chacun  par  un  stigmate  bifide.  Le 
fruit  est  une  capsule  globuleuse  ,  co- 
riace ,  s'ouvrant  par  sa  partie  supé- 
rieure en  cinq  valves  épaisses,  inéga- 
les, soudées  entre  elles  par  leur  base, 
et  portant  chacune  sur  le  milieu  de 
leur  face  interne  deux  ou  trois  grai- 
nes dont  quelques-unes  avortent  fré- 
quemment. Ces  graines  ?ont  irrégu- 
lières et  anguleuses,  charnues  exté- 
rieurement, et  se  composent  d'un  en- 
dosperme  blanc  et  charnu  ,  renfer- 
mant un  embryon  dont  la  radicule 
est  inférievue  ,  assez  longue  et  cylin- 
drique, et  les  deux  cotylédons  planes 
€l  courts. 

Ce  genre  ne  se  compose  que  de 
deux  espèces  ,  originaires  l'une  et 
l'autre    de    l'Afrique     méridionale. 


KIL 

L'une ,  Kiggellaria afr[cana ,  L.,  Sp., 
Lamk.,  III.,  t.  821  ,  est  un  Ai-bustc 
ayant  les  feuilles  dentées  en  scie  , 
presque  glabres  à  leur  face  supérieu- 
re ;  les  fleurs  mâles  à  dix  étamines  , 
les  femelles  à  cinq  styles.  La  seconde, 
Kiggellaria  integrijblia  ,  Jacq. ,  Cuil. , 
2,  p.  296,  le.  rar. ,  t.  628,  qui  croît 
au  cap  de  Bonne-Espérance,  a  ses 
feuiiles  entières,  velues  des  deux  cô- 
tés ;  des  fleurs  mâles  à  vingt  étamines 
et  des  fleurs  femelles  dont  l'ovaire 
porte  seulement  deux  styles,    (a.  k.) 

*  KIGGELLARIÉÉS.  Kiggella- 
rieœ.  bot.  piian.  De  Candolle  (/-'/•or//'. 
Syst.,  1,  n.  257)  appelle  ainsi  sa  troi- 
sième tribu  delà  famille  des  Flacour- 
tianées ,  composée  des  genres  Klggel- 
laiia,  Melicytuset  Hydnocarpus.  f^. 
F1.ACOURTIANÉES.  (a.  r.) 

KIKI.  EOT.  PHAN.  V.  CiCl. 

KILLAS.  MIN.  Nom  donné  par  les 
mineurs  du  Cornouailles  à  un  ochisle 
argileux  plus  ou  moins  fissile,  et 
suivant  Brongniart,  à  toutes  les  ro- 
ches fissiles  de  ce  pays  ,  qui  contien- 
nent les  filons  de  Cuivre  et  d'Etain. 

(g.  DEL.) 

KILLINGA.  BOT.  PHAN.  Ce  genre 
dOmbellifères  ,  formé  par  Adanson 
(Fam.  des  Plant'.,  2,  p.  3i),  est  le 
même  que  \' Jtkamantha  de  Linné. 
V .  ce  mot.  (g..n.)  * 

KILLINGE.BOT.  PHAN.  PourKyl- 
lingie.  V.  ce  mot. 

*  KILLTÎNITE  ou  KILLÉNITE. 
MTN.  (ïaylor.  )  Subslance  d'un  vert 
pâle,  mêléde  brun  ou  de  jaune, ayant 
un  éclat  vitreux  ,  une  structure  lamel- 
louse,  donnant  par  le  clivage  un 
prisme  quadrangulaire  d'environ  i55. 
Elle  est  fusible  au  chalumeau.  Sa  pe- 
santeur spécifique  est  2,70.  Elle  est 
composée  ,  d'après  le  docteur  Barker: 
de  Silice,  52,49;  Alumine,  24, 5o; 
Potasse,  5,00;  Oxide  de  Fer ,  2,49; 
Oxide  de  Manganèse,  0.75;  Eau, 
.5,00;  Chaux  et  Magnésie  ,  o,5o.  Ou 
la  trouve  dans  des  veines  de  Granité 
qui  traversent  le  Micaschiste,  à  Kil- 
liney  ,  près  de  Dublin  en  Irlande. 
Elle  y  est  associée  au  Triphane,  avec 


KIN 

lequel  elle  a  quelque  analogie  d'as- 
pect, (g.  DEt.) 

KINA.  BOT.  PHAN.  Rhcedc  [Hort. 
lilalab.)  et  Herniann  {Mus.  Zeyl.) 
ont  décrit  ,  sous  ce  nom  vulgaire  à 
Ce^lan  ,  un  Arbre  d'oii  tlccoulc  une 
goniuie  blanclie  ,  transparente  et  sans 
odeur.  Si,  comme  Rhéode  l'indique, 
cet  Arbre  elait  son  Tsjerou-Panna  , 
on  devrait  le  rapporter  au  Calophyl- 
lum  Calaba.  Burmann  (  Thcs.  Zeyl.  ) 
a  aussi  fait  mention  d'un  Kine  qu'il 
a  place  dans  le  genre  Inophyllum  , 
qui  est  le  même  que  Je  Calopliyllum. 
/■".  Calophylle. 

Plusieurs  auteurs  ont  écrit  Kina 
pour  Quinquina.  V.  ce  mot.  (g..n.) 

*  KININE.  CHIM.  V.  Quinine. 

*  KJNIQUE.  CHIM.  P'.  Acide. 

KINKAJOU.  Potos.  MAM.  Genre 
de  Carnassiers  Plantigrades,  ayant 
aussi  quelques  rapports ,  par  ses  ca- 
ractères zoologiques  ,  soit  avec  les 
Singes  et  les  Makis,  soit  avec  plu- 
sieurs Insectivores  ,  soit  même  avec 
certaines  Chauve -Souris  ,  et  qui  mé- 
riterait, suivant  Fr.  Cuvier ,  à  cause 
des  combinaisons  remarquables  des 
caractères  qu  il  présente  ,  de  consti- 
tuer à  lui  seid  un  ordre  particulier. 
Son  svstème  dentaire  n'est  pas  tout-à- 
fait  celui  des  Carnassiers;  il  est  en- 
core moins  celui  des  Quadrumanes, 
mais  il  tient  de  l'un  et  de  l'autre. 
Les  incisives  sont,  comme  chez  les 
Carnassiers  ,  au  nom'ore  de  six  à  l'u- 
ne et  à  l'autre  mâchoire  ,  et  les  cani- 
nes au  nombre  de  deux.  Il  y  a  cinq 
molaires  de  chaque  côté  et  à  chaque 
mâchoire.  Les  deux  premières ,  sépa- 
rées des  canines  par  un  petit  inter- 
valle ,  sont,  aux  deux  mâchoires ,  pe- 
tites f  t  à  une  seule  pointe  :  ce  sont  de 
vcr'ilables  fausses  molaires.  Les  trois 
dernières  ont  la  couronne  tubercu- 
leuse; celle  du  milieu  est  la  plus 
grande  à  la  mâchoire  supérieure.  A 
l'inférieure,  toutes  les  trois  sont  de 
forme  elliptique  :  la  première  présen- 
te deux  pointes ,  mais  les  autres  n'of- 
frent qu'une  surface  unie,   et  elles 


KIN  127 

sont  opposées  couronne  à  couronne. 
Les  quatre  pâtes  sont  pentadactyles  ; 
et  chaque  doigt  est  terminé  par  un 
ongle  un  peu  crochu  et  très-compri- 
mé. Le  pouce  est  beaucoup  plus 
court  que  les  autres  doigts,  aux  pieds 
de  derrière;  le  troisième  et  le  quatriè- 
me sont  les  plus  allongés.  Aux  pieds 
de  devant ,  les  trois  doigts  du  milieu 
sonlàpeu  prèsde  même  longueur  ;  les 
deux  latéraux  sont  les  plus  courts.  La 
queue  ,  couveite  de  poils  dans  toute 
son  étendue,  est  longue  et  suscepti- 
ble de  s'enrouler  autour  du  corps; 
ce  qui  a  suffi  pour  porter  quelques 
naturalistes  à  rapprocher  le  Potlo 
des  Quadiumanes ,  parce  que  c'est 
principalement  parmi  les  Singes  que 
l'on  trouve  des  espèces  à  queue  pre- 
nante; mais  ce  rapprochement,  mo- 
tivé d'ailleurs  à  quelques  égards,  ne 
l'est  nullement  sous  ce  point  de  vue; 
car  ce  même  caractère  d'une  queue 
prenante  se  retrouve,  quoique  beau- 
coup plus  rarement  à  la  vérité,  dans 
plusieurs  familles  ,  comme  chez  les 
Rongeurs,  les  Marsupiaux  et  les 
Curnassiers  eux-mêmes.  La  tête  est 
globuleuse  ;  les  yeux  sont  grands ,  les 
oreilles  très- simples,  sans  lobule, 
de  forme  à  peu  près  demi-circulai- 
re ;  les  narines  ouvertes  sur  les  côtés' 
d'un  mufle;  la  langue,  très-douce, 
est  d'une  longueur  considérable;  les 
mamelles  sont  inguinales  et  au  nom- 
bre de  deux.  Le  poil  est  touffu  et  gé- 
néralement laineux. 

Ce  genre  est  formé  d'une  seule 
espèce  ,  placée  d'abord  par  la  plupart 
des  auteurs  systématiques  parmi  les 
F'iveira  y  sous  le  nom  de  Viverra 
caudivolvula  ,  par  quelques  autres 
zoologistes  parmi  les  Makis.  Cuvier 
est  le  premier  qui  en  ait  formé  ,  sous 
le  nom  de  Kinkajou,  un  genre  par- 
ticulier auquel  Geoffroy  Saint-Hi- 
laire  a  donné  le  nom  latin  de  Potos. 
Les  noms  de  Cercoleples  et  de  Caudi- 
volvuLus  ont  depuis  été  donnés  au 
même  genre,  l'un  par  Illiger,  l'autre 
par  Duméril  et  ïiedemann. 

Le  Kinkajou  Pottot  ,  Potos  cau-~ 
divohulus  ,  Geofir.  St. -H.,  est  à  peu 
près  de  la  taille  de  notre  Chat  domes~ 


128  KIN 

tique.  Il  est  généralement  d'un  roux 
vit"  en  dessous  et  à  la  face  interne  des 
quatre  jambes,  d'un  roux  bnm  à 
leur  face  externe  et  en  dessus  ;  les 
pâtes  et  l'extrémité  de  la  queue  sont 
même  presque  tout-à-fait  brunes.  Le 
tour  de  la  bouche  est  couvert  aussi 
de  quelques  poils  bruns.  Au  reste  la 
coloration  de  cette  espèce  est  assez 
variable  :  il  y  a  des  individus  beau- 
coup plus  clairs  que  celui  d'après  le- 
quel nous  avons  fait  notre  descrip- 
tion; et  il  en  est  chez  lesquels  une 
portion  de  la  pâte  postérieure,  et  par- 
ticulièrement le  troisième  et  le  qua- 
trième doigt ,  sont  de  couleur  fauve; 
chez  d'autres  ou  distingue  sous  la 
gorge  quelques  taches  de  couleur 
plus  claire  que  le  fond  du  pelage. 

Le  Polto  habite  de  préférence  les 
contrées  solitaires  ;  c'est  un  Animal 
nocturne,  d'une  démarche  lente,  qui 
se  tient  habituellement  sur  les  Arbres, 
en  s'aidant  de  sa  queue  qu'il  enroule 
autour  d'une  branche.  Elle  paraît 
en  effet  avoir  beaucoup  de  force,  et 
il  l'emploie  souvent,  dit -on,  pour 
tirer  des  fardeaux  assez  considéra- 
bles. Il  atteint  avec  beaucoup  de  dex- 
térité de  petits  Animaux  dont  il  fait 
sa  proie,  et  il  est  même  à  redouter 
pour  les  Oiseaux  de  basse-cour,  qu'il 
saisit  sous  l'aile,  et  dont  il  boit  le  sang 
avec  une  grande  avidité,  suivant  les 
récits  des  voyageurs.  Il  est  cependant 
bien  loin  d  être  uniquement  Carni- 
vore; il  se  nourrit  volontiers  de  ma- 
tières végétales  ;  il  aime  beaucoup 
aussi  le  miel,  et  détruit  pour  s'en 
procurer  un  grand  nombre  de  ruches, 
d'où  le  nom  dOurs  des  ruches  ou 
d'Ours  du  miel ,  qu'il  porte  dans  quel- 
ques provinces.  Il  habite  l'Amérique 
méridionale  ,  et  il  paraît  même  qu'il 
existe  aussi  dans  la  partie  méridiona- 
le de  l'Amérique  du  nord.  Il  se  trou- 
ve abondamment  répandu  en  plu- 
sieurs lieux,  et  il  est  nien  connu  des 
Américains  ,  dont  il  a  reçu  divers 
noms  ,  tels  que  ceux  de  Cuchumbi  et 
de  Manaviri.  (is.g.st.-h.) 

KINKINA.  BOT.  PHAN.  Pour  Quin- 
quina. V.  ce  mot.  (b.) 


KIS 

KINNA.  BOT.  niAN.  (Dîoscoride.) 

V.  CiNNA. 

KINO.  BOT.  PHAN.  V.  OthÉRO- 
CERNE. 

KIODOTE.  MAM.  r.  Roussette. 

KIOLO.  OIS.  Espèce  du  genre 
Gallinule,  F .  ce  mot.  (b.) 

*  KIRACAGUERO.  bot.  pran. 
K.  Curare. 

KIRGAÏSELLI.  bot.  phan.  (Rhée- 
de,  Malab.  T.  x,  tab.  i5.)  Même 
chose  que  Bujan-an-Valli.  V.  ce 
mot.  (b.) 

KIRGANELIA.  bot.  phan.  Genre 
de  la  famille  des  Euphorbiacées  , 
et  de  la  Monœcie  Pentandrie,  L.,  ca- 
ractérisé par  des  fleurs  monoïques  à 
calice  quinquéparti.  Dans  les  mâles 
on  trouve  cinq  élamines  ,  dont  deux 
plus  courtes  que  les  autres  et  dont  les 
filets  sont  soudés  en  une  colonne: 
dans  les  femelles  un  ovaire,  entouré 
à  sa  base  d'un  petit  disque  quinqué- 
lobé  et  surmonté  de  trois  styles  pro- 
fondément bipartis  ,  à  trois  loges  bio- 
vulées.  Le  fruit  est  une  baie  trilocu- 
laire  ,  et  c'est  là  ce  qui  distingue  ce 
genre  du  Fhyllanthus  avec  lequel  il 
a  du  reste  les  plus  grands  rapports.  Il 
comprend  plusieui's  Arbrisseaux  à 
feuilles  pinnatifides  et  à  fleurs  fasci- 
culées.  (a.  D.j.) 

*  KIRGHISITE.  MIN.  Nom  donné 
par  Treutler  à  un  Minéral  verdâtre  , 
à  cassure  vitreuse ,  rayant  le  Quartz , 
pesant  spécifiquement  0,7.  On  le 
trouve  en  Cristaux  maclés  dans  le 
pays  des  Kirghis.  (g.  del,.) 

*  KIR-M\'SCHAK.  mam.  Nom  de 
pays  du  Chaus,  espèce  de  Chat.  W. 
ce  mot.  (b.) 

*  KTRSCHEIN  -  WASSER.  bot. 
phan.  Eàu-de-vie  obtenue  des  Cerises 
par  la  distillation.  P'.  Cerisier,  (b.) 

KISKIS.  OIS.  Espèce  du  genre  Mé- 
sange. V.  ce  mot.  (b.} 

*KIS1T.  MOLL.  Dénomination  sous 
laquelle  Adansou  (  Voy.  auSénég.,p. 
192,  pi.  i5)a  désigné  une  petite  es- 
pèce de  Nérite  marine  que  Linné  a 


KL  A. 

nommée  Nerita  Magdaienœ ,  parce 
qu'elle  se  trouve  surtout  uux  envi- 
rons des  îles  Magdeleine.         (d..h.) 

KITAIBELIE.  KUaibdia.  bot. 
PHAN. Genre  de  la  l'aniille  des  iMalva- 
cecs  et  de  la  Monadclpliie  Polyan- 
drie, étaldi  par  VVdIdcnow  (Aor. 
Jet.  Saut.  Bcr.,  2,  p.  107,  t.  4,  f.  4) 
et  qui  pré.-cnte  pour  caractères  :  un 
calice  environné  d'un  calicide  mono- 
phylle  à  sept  ou  neuf  lobes;  une  co- 
rolle évasée  ,  formée  de  cinq  pétales 
soudés  parla  base;  des  capsules  glo- 
buleuses, mouosperraes,  réunies  en 
capitule. 

Ce  genre  se  compose  d  une  seule 
espèce,  Kilaibelia  vliifoUa,  Wilid., 
Waldst.  et  Kit.,  Vl.Hung.  i ,  p.  29,  t. 
Si.  Cette  Planle  vivace  ,  qui  croît  en 
Hongrie  et  que  Ion  cultive  dans  les 
jardins,  a  sestiges  dioites,  liautci  de 
deux  à  trois  pieds,  cylindriques, 
striées,  couvertes  de  poils  blancs  ;  ses 
feuilles  allerncs,  pétiolécs,  cordifor- 
mes  ,  velues  sur  les  deux  faces,  à  cuiq 
ou  sept  lobes  aigus  et  dentés.  Les 
fleurs  ^ont  blancîie:;,  axillaires,  so- 
litaires ou  géminées  ,  portées  sui- 
des pédoncules  simples.  Les  cap- 
suies' sont  noirâtres  et  hérissées.  Ce 
genre  est  très -voisin  des  Mauves 
el  des  Guimauves  dont  il  diffère  sur- 
tout par  la  disposition  de  ses  capsules 
qui  sont  groupées  en  capitule  et  non 
réunies  circulaircment  comme  dans 
les  deux  autres  genres.  (a.  b.) 

KITRAN    ET    CHITRAM.    kot. 

FHAN.    T^.  Al.KlTr.AN. 

KLAAS.  OIS.  (Levaillant.)  Espèce 
du  genre  Coucou.  V.  ce  mol.       (b.) 

*  KL  APROTIlIE.'A7a/5/-o//ii<x.  bot. 
PHAN.  Genre  nouvellement  constitué 
parKui)tb;m/////«/^  et  Bunpl.  Inw. 
Gêner.  T.  vi,  p.  î23,  îab.  537)  oui 
l'a  dédié  à  la  mémoire  du  célèbre  chi- 
miste Klaprolh  et  l'a  pl->cé  dans  la 
famille  des  Loasées.  Il  appartient  à 
la  Polyandrie  Mouogynie,  L,.,  et  ses 
caractères  sont  les  suivans  :  calice 
supère  ,  persistant ,  à  quatre  divi-ions 
profondes,  ovales  et  égales  eutie 
elles;    quatre   pétales  insérés  sur  le 

To.Mi:  IX. 


KLA  139 

limbe  cl  plus  longs  que  lui ,  concave; 
et  légèrement  onguiculés;  étamines 
nombreuses,  ayant  la  même  insiM- 
tion  que  les  pétales  ;  les  unes  p:ir 
faisceaux  de  quatre  ou  de  cinq  ,  op- 
posées aux  pétales,  et  fertiles;  les  au- 
tres par  cinq  ,  opposées  aux  divisions 
c.dicinales, stériles  ,  poilues,  dilatées 
en  membrane  au  sommet  ,  et  irvé- 
gulièrement  lobées;  anthères  bilocu- 
iaires,  émargiiiccs  de  chaque  côté  ; 
ovaire  presque  turbiné  ,  uniloculaire, 
renfermant  quatre  ovules  pendans  , 
surmonté  d'un  style  quadiilide  au 
sommet  ;  baie  à  trois  ou  quatre  grai- 
nes. Ce  genre  tient  le  milieu  entre 
le  Loasa  et  le  JSJentzeliai  il  se  dis- 
lingue du  premier  par  la  structure 
de  l'ovaire,  du  second  par  ses  éta- 
mines extérieures  stéiiles,  de  l'un 
et  de  l'autre  ,  par  le  nombre  des  par- 
ties de  la  fleur  ,  ain<i  que  par  la  forme 
des  étaïuiiies  stériles. 

Le  Klaprothia  menfzelioidcs  ,  uni- 
que espèce  du  génie,  est  une  Planle 
herbacée,  volubile,  à  rameaux  cou- 
verts de  gros  poils  rebroussés.  Ses 
f  uîlles  sont  opposées  ,  dentées  et  hé- 
lissées.  Les  fleurs,  en  petit  nombre , 
de  couleur  blanche  et  accompagnées 
de  bractées,  sont  portées  ^ur  des  pé- 
doncules terminaux  qui  deviennent 
axillaires  et  presque  dichotomes. 
Cette  Plante  croît  dans  les  Andes 
de  Quindiu,  près  de  Los  Volcancitos, 
dans  l'Araérique  méridionale.  (g..n.) 

KLAPROTHITE.  MiN.Laznliihde 
Riaproth;  Azuiite,  Tyrolile,  Worau- 
litc.  Substance  bleue  li  cristallisant  en 
prisme  droit  rhomboïdal  d'environ 
121°  ."o;  rayani  la  Chaux  phosphatée; 
j-esauteur  spécifique,  5,0;  iniusible. 
Elle  paraît  être  un  mélauge  de  phos- 
phate d'Alumine  ,  avec  du  pho-phate 
de  Magnésie  et  du  phosphate  de  Fer. 
L'an;! 'y se  de  Fuchs  a  donné  :  Acide 
phosplioriqup,4i,8i;Aluinine,55,73; 
i\J;igncsio,  91.34;  Oxide  de  Fer,  2,64; 
Silice,  2,10;  Eau,  6,06.  On  la  trouve 
dans  des  veines  <le  Quartz  Intvrrsant 
le  Micaschis'e  ou  le  Gneiss,  à  Worau 
eu  Slvrie  ,  ou  à  Werfcn  dans  le  pays 
de  Sa1zh(0urg.  (cdel.) 


i3o  KLE 

*  KLAPTMUÏSEN.  «or.  crypt 
(C.  Bauhin.)  Syn.  de  Sargassurn  bac- 
ciferum.'  (b.) 

*  KLEBSCHIEFER.  min.  Nom 
donné  par  Werner  à  l'Argile  schis- 
teuse happante  de  Ménil-Montant  , 
au  mlHeii  de  laquelle  se  trouve  la 
Me'nilite.  (g.d£jl.) 

KLEINHOFIE.  bot.  phan.  Pour 
Kleinhovie.  V.  ce  mot. 

KLEINHOVIE.  KLeinkovia.  bot. 
PHAN.  Génie  de  la  famille  naturelle 
des  Byttnériacées  ,  auparavant  placé 
parmi  les  Malvacées  ,  dont  les  carac- 
tères sont:  un  calice  à  cinq  divisions 
profondes^  une  corolle  de  cinq  péta- 
les, dont  un  plus  long  que  les  autres 
est  échancré  a  son  sommet;  des  éta- 
mines  monadelphes  formant  un  ur- 
céole,  divisé  en  cinq  branches  por- 
tant chacune  trois  anthères  ;  cha- 
cune de  ces  branches  est  placée  de- 
vant un  des  pétales.  L'ovaire  est  sti- 
pité  à  cinq  côtes  et  à  cinq  loges  conte- 
nant quatre  ovules.  Le  i^t^le  est  sim- 
ple, terminé  par  un  stigmate  crénelé. 
Le  fruit  est  une  capsule  turbinée  , 
renflée  ,  vésiculeusc,  à  cinq  loges  mo- 
nospermes par  avortement.  Les  grai- 
nes sont  globuleuses;  elles  contien- 
nent un  ey^bryon  dont  les  cotylédons 
sont  loulés  LU  spirale  autour  de  la 
radicule. 

Le  Kleinhouia  hospita ,  L.  ,  Cav. , 
Diss.  5,  p.  188,  t.  i46,  est  la  seule  es- 
pèce de  ce  genre.  C'est  un  Arbre  de 
moyenne  grandeur  ,  qui  croît  naîu- 
lellement  aux  Moluques^  à  Java, 
aux  Philippines,  et  que  Rumph  a  dé- 
crit çt  figujé  sous  le  nom  indien  de 
Calî-Marus.  Ses  feuilles  sont  alter- 
nes,  pétiolées,  cordiformes,  acumi- 
nées,  entières  et  veinées;  ses  fleurs 
sont  purpurines  et  disposées  en  grap- 
pes axillaires  ou  terminales,  (a.  r.) 

KLEINIE.  K/einia.  BOT.  phaw. 
Trois  genres  diflereus  ont  successive- 
ment porté  ce  nom.  Ainsi  Linné  nom- 
ma d'abord  Kltinia  un  genre  que 
plus  tard  il  appela  Cacalia%  nom  qui 
a  été  adopté  par  tous  les  botanistes. 


KLE 

Jacquincn  1765  appliqua  le  nom  de 
Kleinia  au  genre  Porophyllum  de 
Vaillant,  qui  avait  d'abord  été  con- 
servé sous  ce  nom  par  Linné.  Jiissieu 
(Ann.  Mus.  ,  2,  p.  4i4),  pensantavec 
juste  raison  que  le  genre  établi  par 
Vaillant  devait  conserver  le  nom  de*" 
Porophyllum,  .se  servit  du  nom  de 
Kleinia  pour  désig>»er  un  genre  nou- 
veau de  la  famille  des  Syuanlhérées. 
Cependant  Persoou  ,  se  rangeant  à 
l'avis  de  W^illdenow,  nomma  Jau- 
mea.  le  genre  de  Jussieu.  Néan- 
moins nous  pensons  que  c'est  ce  der- 
nier genre  qui  doit  seid  retenir  le 
nom  de  Kleinia.  Voici  ses  cai-acières  : 
les  capitules  sont  globuleux  ;  leur 
involucre  est  hémisphérique,  compo- 
sé de  grandes  écailles  çbluscs,  imbri- 
quées et  disposées  sur  trois  rangs.  Le 
réceptacle  est  nu;  tous  les  fleurons 
sont  hermaphrodites  et  réguliers.  Les 
fruits  sont  couronnés  d'une  aigrette 
courte  ,  sessile  et  plumeuse. 

Ce  genre  se  compose  d'une  seule 
espèce,  Kleinia  lineaiifulia ,  Juss. , 
Anii.  Mus.,  2  ,  p.  424,  t.  61,  f.  1.  Pe- 
tit Arbuste  à  feuilles  opposées,  linéai- 
res, connées  par  la  base  ,  simples ,  en- 
tières, poriaiîl  des  capitules  termi- 
naux et  solitaires  dont  les  fleurs  sont 
jaunes.  Cette  Plante  a  été  recueillie 
par  Commerson  vers  l'embouchure 
du  fleuve  delà  Piata.  Le  génie  Klei- 
nia doit  être  placé  dans  les  Tagéti- 
nées.  (a.'r.) 

*  KLEINIEN.  POIS.  Espèce  de  Ba- 
liste.  T^.  ce  mot.  Ce  nom  a  été  donné 
à  quelques  autres  Poissons  comme 
spécifique.  (b.) 

KLEISTAGNATHE.  Kleislagna- 
tha.  CHUST.  Fabricius  désigne  ainsi 
son  neuvième  ordre  de  la  classe  des 
Insectes  ;  il  correspond  à  la  plus 
grande  partie  des  Cr^istacés  Décapo- 
des que  Latreille  nomme  Brachyures. 
V.  ce  mot.  (g.) 

*  KLETHRA.  BOT.  phan.  Ce  nom 
employé  par  Théopliraste  pour  dési- 
gner 1  Aune  ,  est  devenu  la  racine  du 
nom  d'un  genre  de  la  famille  des  Eri- 
cinées.  V .  d-ÉTHRi;.  (b.) 


KLINGSTEIlN.  min.  Sai.  de  l'ho- 
nolithe.  V.  ce  mot.  (o.  del.) 

*  KLIP-DASS.  M\M.  C'cst-à-diio 
BLuicau  fie  Roclici .  T".  Dasi.^-'.    (b.) 

*  KLÎP-SPRENGKR.  mam.  !Mêmc 
chose  que  Gazelle  sautante.  J'.  An- 
tilope, (b) 

KLOMICM.  BOT.  pnAN.  Ce  genre  , 
établi  par  Adansou  dans  les  Cardua- 
cecs ,  n'a  pas  été  adopté.         (G..N.) 

KLOl'ODE.  Klopod-a.  inf.  Dans  le 
Diclionnaiiede  Détorville  ce  nom  est 
employé  pour  Kolpode.  V.  ce  mot. 

(B.) 

*  KTjL'K.IA.  noT.  PiiAN.Le  profes- 
seur De  Candolle  (5/^/.  Vegct.  nat.  , 
vol.  Il)  mentionne  un  genre  établi 
sous  ce  nom  par  Andicziowski ,  aux 
dépens  du  Shyjnhriuin  de  Linné.  Des 
quatre  espèces  dont  il  est  composé  , 
troisentrentdans  la  cinquième  section 
dont  Adanson  avait  autrefois  formé 
son  Kibera;  ce  sont  les  Sisjrnbrium 
supinum,  poljceratium  et  ligidiun. 
L'autre  est  le  Sisynibrium  officinale , 
D.  G. ,  ou  Erjsunum  officinale ,  L. 
Ce  genre  ne   paraît  pas  devoir  être 

adopté.    P''.    SiSYMBRE.  (O..JS-.) 

KNAVPLA.  iJOT.  PHAN.  CSmith.)  r. 
Ch.vmagrostide. 

KNAUTIK.  Knautia.  bot.  phan. 
Linné  établit  ce  genre  de  la  famille 
des  Dipsacées  ,  et  de  la  Tétrandrie 
Monogynie,  sur  des  Plantes  que  Vail- 
lant réunissait  au  Scabiosa.  Adoplé 
par  Jussieu  ,  il  présente  les  caractè- 
re-, suivans  :  calice  propre  double, 
iun  et  l'autre  supère  ,  l'extérieur 
dentelé  ou  presqu'entier,  l'intérieur 
urcéolé  très-petit ,  cilié  ou  plumeux 
sur  son  boid  ;  corolle  dont  le  tube 
est  oblong,  le  limbe  à  quatre  lobes 
inégaux  ,  l'extérieur  plus  grand  ; 
quatre  étamines  ;  stigmate  bifide  ; 
akène  coui'onné  par  le  calice  cilié 
ou  plumeux;  calice  commun  ou  in- 
volucre  renfermant  un  petit  nom- 
bre de  fleurs  égales  entre  elles  ,  cy- 
lindrique, composé  de  folioles  conni- 
ventes  di-^posées  sur  un  seul  rang  ; 
réceptacle  petit,  velu;  fleurs  termi- 
nales. Dans  son  Mémoire  sur  les  Dlp- 


KiNE  .     )3i 

sscécs ,  Th.  Couiter  a  re'.iié  de  ce 
genre  les  espèces  linnécnnes  ,  dont  le 
calice  est  aigrette  sur  son  boni  ,  et  il 
en  a  foimé  le  gcnic  Picivcephalus. 
/'.  ce  mot.  D'un  autre  côté,  il  y  a 
faileulrer  le  Scabiosa  a/vensis  ,  L., 
qui  avait  été  constitué  par  iichrader 
{Cat.  Seni.  Gott.  18 14)  en  un  genre 
distinct  sous  le  nom  de  Trichera. 
Ainsi  réformé  ,  le  genre  Knautia  est 
composé  des  espèces  suivantes  :  l'^K. 
orientalis ,  L.,  espèce  assez  jolie  qui 
croît  dans  1  Or-ent  et  que  l'on  cul- 
tiva! dans  les  jardins  de  botanique  ; 
■2°  Kn.  propontica,  L.;  5"  A"/î.  Ur- 
villœif  Coult.,  espèce  nouvelle,  dé- 
couverte par  d'Urville  dans  l'île  de 
Lcros  ,  et  que  ce  savant  navigateur 
{Enuni.  i4,  n.  119)  avait  confondue 
avec  le  Kn.  orientalis;  4°  Kn.  ari-en- 
sia ,  Coult.,  ou  Scabiosa  aruensis,  L. 
Celle  espèce  est  subdivisée  en  quatre 
variétés  qui  comprennent  plusieurs 
Scabieuses  des  auteurs  ;  telles  sont  en- 
tre autres  les  Se.  canescens ,  Balb.; 
integrifulia  ,  L.;  pubescens  ,  Willd.; 
bellidifolia  ,  Lamarck  ;  sjli'alica  ,  L.; 
langifolia,  Waldst.  et  Kit.,  etc.,  etc.; 
5°  Knautia  hybride,  Coult.,  ou  Tri- 
chera    kybrida  ,   I\œm.    et   Schult. 

(G..N.) 

KNAVEL  et  RNAVELLE.  bot. 
PHAN.  Ces  noms  allemands,  proposés 

fiar  quelques  botanistes  français  pour 
e  genre  Scléranthe,  désignent  dans 
Boerhaave  le  genre  nommé  Kelezia 
par  Linné  et  par  les  boianistcs.   K. 

VÉLEZIE.  (b.) 


*KNÉBILIÏE.  Mi-v.  LenzetDobe- 

reiuer  ,  Phillips,  p.  206.  Substance 
grisâtre  ou  Ideuatre  ,  opaque,  tenace  , 
et  trouvée  seulement  à  l'éiat  massif. 
Sa  cassure  est  imparfaitement  con- 
choïde  ,  et  son  état  est  assez  vif.  Sa 
pesanteurspécifiquc  est  de  5,7 1 4.  Elle 
est  composée  ,  d'après  Dobereiner,  de 
Silice  ,  02,5  ;  protoxiilede  Fer,  .^2,0  ; 
et  protoxide  de  Manganèse  ,  55, o. 
(g.  DEl,.) 
KISÉiùxV.  BOT.  rnvx.  Lourciro 
[Tlor.  Cochinch. ,  éd.  Willd. ,  p.  74i)  a 
formé  sous  ce  nom  un  genre  de  la 
Diœcic  iMonandric,  L.,  auquel  il  a  as- 


i3a    .  KNI 

sî§,'në  les  caractères  suivans  :  fleurs 
dioïques;  dans  les  mâles,  le  calice  est 
nul;  la  corolle  est  monopétale  ,  tubu- 
Icuse;  le  limbe  à  trois  divisions  con- 
nivcntes,  aiguës,  extrêmement  lai- 
neuses; dix  à  douze  anthères  dispo- 
sées circulairement  sur  un  filet  dila- 
té (androphore).  Les  fleurs  femelles 
ont  un  calice  infère  ,  très-court  ;  une 
corolle  comme  dans  les  fleurs  mâles  ; 
v.n  ovaire  arromii,  velu,  surmonté 
d'un  stigmate  ï^essile  et  laciiiié.  Le 
fi  uit  e-.t  une  baie  ovale  ,  succulente  et 
renl'ermant  une  graine  pourvue  d'un 
arille. 

Le  Knema  corticosa  ,  Lour.,  est  un 
grand  Arbre  des  forêts  de  la  Cochin- 
clïine  ,  dont  l'écorce  est  épaisse  ,  les 
rameaux  asccndans  ,  les  feuilles  lan- 
céolées, ti  es- entières  ,  glabres,  al- 
ternes et  péliolées.  Les  fleuis  ,  dispo- 
sées sur  des  péiloncules  teiminaux, 
ont  la  corolle  brune  à  l'extérieur  et 
d'un  jaune  rougeâtre  intérieurement. 

(G..N.) 

KNEPIER.  BOT.  piiAN.  On  désigne 
quelquefois  sous  ce  nom  le  genre  Me- 
llcocca.  V.  ce  mot.  (a.  Rf) 

KNI  FA.  BOT.  PHAN.  Adanson 
formait  sous  ce  nom  tiré  à  la  roue  de 
la  loterie  un  genre  composé  des  Mil- 
lepertuis à  deux  styles.  ^b.) 

KNIGHTIE.  A'///;§'///i<7.  bot.  phan. 
Genre  de  la  fajnille  des  Protëacées  et 
de  la  Tétrandrie  iVIonogynie,  L.,  éta- 
bli par  R.  Brown  dans  son  excellent 
travail  sur  celte  famille  {Lin.  Trans,, 
\o,  p.  igS).  Voici  les  caractères  de  ce 
genre  :  calice  régulier,  formé  de  qua- 
tre sépales  roulés  en  dehors;  étami- 
nes  en  même  nombre  attachées  vers 
le  milieu  de  la  face  interne  des  sépa- 
les; ovaire  tiès-allongé,  appliqué  sur 
un  disque  hypogyne  formé  de  quatre 
corps  glanduleux,  à  une  seule  loge 
contenant  quatre  ovules  ;  stjle  tiès- 
long;  stigmate  rende  en  massue  al- 
longée, strié  loxîgitU'!inalenient.  Le 
fruit  est  un  follicule  simple  ,  allongé, 
coriace,  terminé  par  une  longue  poin- 
te formée  par  le  style  persistant,  à 
une  seule  logeconîenar.t  qualie  grai- 
nes membraneuses  et  ailées  dans  leur 


KNO 

partie  supérieure  seulement.  Une 
seule  espèce  compose  ce  genre  qui  a 
beaucoup  de  rapports  avec  le  Rhopa- 
la,  dont  il  diffère  par  ses  graines  au 
nombre  de  quatre  ,  ailées  seulement 
à  leur  partie  supérieure.  .. 

Le  Knigktia  excelsa  ,  Brown ,  loc.  '^ 
cit.  ,  t.  2 ,  est  un  grand  et  bel  Arbre 
originaire  de  la  jNouvelle-Zélande. 
Ses  teuilles  sont  coriaces  ,  éparses  , 
pétiolées,  oblongues,  dentées  en  scie. 
Los  fleurs  sont  géminées,  très-lon- 
gues, formant  des  épis  axiliaires, 
presque  globuleux.  Les  fruits  d'envi- 
1  on  trois  pouces  de  longueur  sont  ve- 
lus, (a.  k.) 

KNIKOS.  BOT.  pliAN.  (Théophras- 
te.)  D'où  Cnicus.  P^.  ce  mot.        (jb.) 

KNIPHOFLl.  bot.  phan.  L'J/e/ris 
Uvaria,  L.,  forme  le  type  d'un  genre 
établi  sous  le  nom  de  Kniphojia  par 
Mœnch.  Dans  cette  Plante,  les  éta- 
niines  débordent  le  calice,  ce  quia 
paru  à  l'auteur  du  genre  un  caractè- 
re suffisant  pour  le  distinguer  des  es- 
pèces du  genre  Veltlicimia ,  auquel 
Gledilsch  l'avait  réuni ,  et  dans  le- 
quel les  élamines  sont  plus  courtes 
que    le   calice.  (g..n.) 

KNOWLTONIE.  Knowltonia.  bot. 
phan.  Ce  genre  ,  établi  par  Salisbury 
[Frodr.,  572)  pour  quelques  espèces 
du  genre  Adonis  de  Lmné ,  a  été 
nommé  Thebesia  par  Neckerel  y/na- 
meiiia  par  Venteuat.  Mais  le  nom  de 
Salisbury  est  généralement  adopté. 
Les  cinq  espèces  qui  composent  ce 
genre  sont  toutes  originaires  du  cap 
de  Bonne-Espérance  ;  elles  sont  viva- 
ces  ,  et  par  leur  port  elles  ressem- 
blent beaucoup  plus  à  des  Ombellifè- 
res  qu'à  des  Kenonculacécs,  bien 
qu'elles  appartiennent  réellement  à 
celte  dcinière  ramilîe.  Lrurs  racines 
sont  fa-ciculécs;  leuis  feuilles  sont 
rndicales  ,  simples  ou  divisées  en  lo- 
bes nouibreux  cl  pinnalilides  ,  roides 
et  coriaces.  La  hampe  est  di  cssée  ,  ra- 
meuse surtout  vers  la  partie  supérieu- 
re où  elle  lormc  une  sorte  d'ombelle 
composée,  accompagnée  d'uninvolu- 
crc  irrcguHer,  formé  de  plusieurs  fo- 


KNO 

lloles  simples  ou  découpées.  Le  cali- 
ce est  pentasépale  régulier;  la  corolle 
formée  de  ciuq  à  quinze  pétales  élalés 
sans  appendice  à  leur  onjj;let  ;  les  ét;i- 
mines  et  lis  pistils  sont  Tort  nom- 
breux; ces  (lernieis  bonl  placés  sur 
un  réceptacle  globuleux.  Ils  se  com- 
posent d'un  ovaire  ovoïde,  compri- 
mé ,  uniloculaiie  ,  monosperme,  d'un 
style  long  et  grêle  et  d'un  stigmate 
très-petit  et  simple.  Les  fruits  sont 
autant  de  cariopses  monospeimes  un 
peu  charnues  en  dehors.  Ce  genre 
lient  le  milieu  entre  VHydrastis  et 
VAciunis;  il  a  les  fiuils  chai  nus  du 
premier  et  les  fleurs  du  second.  Tou- 
tes les  e.-.[)èces  de  KnowUonia  sont 
acres  et  vésicantes.  (a.r.) 

KNOXIE.  Knoxia.  bot.  phan.  Ce 
genre  de  la  famille  des  Rubiacées,  et 
de  laTélrandric  Monogynie  ,  L.,aété 
établi  par  Linné  et  ainsi  caractérisé 
par  Jussieu  (Mém.  sur  les  Rubiacées, 
p.  5):  calice  quadrifide;  corolle  tubu- 
îeuse,  iiliroin)e,  dont  le  limbe  est 
quadrifide  ;  quatre  étamines  ;  fi  uit  di- 
visible en  deux  coquespresqu'arron- 
dies  ,  acuminées,  planes  d'un  côté  , 
convexes  de  l'autre,  attachées  par 
leur  partie  supérieure  à  un  axe  fili- 
forme. Le  type  de  ce  genre  est  le 
Knoxia  zeylnnica  ,  L.,  uomnié  P^is- 
sadali  par  Hermann  et  Adanson. 
L'autre  espèce  {K.  coj-yrnbosa)  est 
aussi  une  Plante  des  Indes-Oi  ieiita- 
les ,  dont  Gaertner  a  figuré  le  fruit 
(de  Fruct.  i,  t.  25).  Ce  sont  de^  her- 
bes à  fleurs  terminales  ou  axillaires  , 
disposées  en  épis  ou  en  corymbes. 
Jussieu  pense  que  les  espèces  A  Huus- 
lorna  qui  ont  les  loges  de  l'ovaire 
monospermes  ,  sont  congénères  du 
Knoxia.  Rœmcr  et  Schultes  [Syst. 
Veget.  3,  p.  552)  ont,  d'après  les  ma- 
nuscrits de  WilldenoAV  ,  décrit  deux 
Plantes  de  l'Amérique  méridionale  , 
sous  les  noms  de  Knoxia  simplex  et 
de  K.  dichotoma ,  que  Kuuth  [Nov. 
Gen.  et  Spec.  3,  p.  34i  et  548)  a  fait 
rentrer  dans  le  genre  Spennacoce  de 
Linné.  /^.  ce  mot.  (g..n.) 

*  KO.  BOT.  PHAN.  Et  non  Co.  Ce  mot 
désigne  ,    au  Japon  ,    deux    Plantes 


KOA  i53 

très-difFérenles  :  le  Riz  et  une  es- 
pèce de  Courge  ,  Cucuihita  hispida  , 
Thunb.  En  Norw^ège  ,  on  donne  ce 
nom  à  la  résine  du  Sapin.       (g..n.) 

KOALA.  Vliascolarclos.  mam. 
Blainvllle  a  donné  le  noui  de  F/ias- 
co/a/-c/ci5(  c'est-à-dire  Ours  à  poche) 
à  un  genre  fort  remarquable  de  la 
grande  tribu  des  Marsupiaux,  qu'il 
a  eu  l'occasion  de  voir  à  Londres  il  y 
a  quelques  années  ,  qu'il  a  fait  dessi- 
ner et  qu'il  a  le  premier  décrit  (dans 
le  Bulletin  de  la  Société Philomatique, 
T.  V,  i8i6,  p.  io8).  On  a  donné  de- 
puis quelques  autr*  descriptions  du 
même  Animal,  mais  toujours  seu- 
lement d'après  des  dessins.  Aussi 
croyons-nous  devoir  nous  attacher  à 
celle  de  Blainvllle,  que  nous  citerons 
même  textuellement.  «  Intermédiai- 
re ,  dit  ce  savant  zoologiste  ,  aux  gen- 
res Phaianger,  Kanguroo  et  Pha.sco- 
lome,  ses  caractères  principaux  sont  : 
six  incisives  supéiieures,  les  deux 
intermédiaires  beaucoup  plus  lon- 
gues ;  deux  inférieuies  comme  dans 
les  Kanguruos;  cinq  doigts  en  avant  , 
séparés  en  deux  paquets  opposables  , 
l'intérieur  de  deux  ;  cinq  en  arrière, 
le  pouce  très-gros,  opposable,  sans 
ougie;  lesdeuxsuivans  plus  petits  et 
réunis  jusqu'à  l'ongle;  la  queue  e.\- 
trêinement  courte.  De  la  grosseur 
d'un  Cliien  médiocre,  cet  Animal  a  le 
poil  long,  touffu,  grossier,  brun- 
chocolat;  il  a  le  port  et  la  démaiche 
d'un  petit  Ours;  il  grimpe  aux  Ar- 
bres avec  beaucoup  de  facilité  :  on  le 
nomme  Coluk  ou  Koala  dans  le  voi- 
sinage de  la  rivière  Vapauni  dans  la 
Nouvelle-Hollande.  » 

Nous  compléterons  autant  que  pos- 
sible cette  description,  soit  d'après  la 
figure  qui  fait  partie  de  la  collection 
des  vélins  du  Muséum  d'Histoire  na- 
turelle, soit  au  moyen  d'autres  do- 
cumens.  Le  dessous  du  corps  et  la 
partie  interne  du  membre  antérieur 
sont  bl;;ncs  ,  aiusi  que  la  face  con- 
cave des  oreilles  ,  qui  est  couverte 
de  très-longs  poils.  La  tête  est  peu 
allongée,  assez  globuleuse;  les  na- 
rines presque  teruiinales  et  entourées 


?:ï4.  ko  a 

d'un  inutle  assez  étendu  vers  le  fioii!  ; 
les  oreilles  sont  arrondies,  et  roeù 
est  à  peu  près  cluttaln;  nous  notons 
celle  couleur  i);uce  qu'elle  se  re- 
trouve également  stir  toutes  les  figu- 
res du  P/mscolarctos  que  nous  avons 
vues.  Il  pnraît  certain  qu'il  n'existe 
de  canines  qu'à  la  mâchoire  supé- 
rieure: mais  on  n'est  pas  d'accord  sur 
leur  nombre,  non  plus  que. sur  celui 
des  molaires.  Cuvier  a  décrit  et  même 
figuré  ce  genre  dans  son  Règne  Ani- 
mal ,  en  lui  couservant  son  nom  de 
pays,  Koala.  Il  nous  apprend  que  le 
Koala  passe  une  partie  de  sa  vie  sur 
les  Arbres  ,  l'aufre  dans  des  taniè- 
res qu'il  se  creuse  à  leur  pied  ,  et 
que  la  niètc  porte  long-temps  son  -pc 
tit  sur  son  dos  ;  ce  qui  s'accorde  bien 
avec  ce  que  nous  avons  rapporté  pré- 
cédemment d'après  Blainville,  et  ce 
qui  le  confirme  entièrement;  mais  que 
penser  de  ce  qu'ajoute  l'illustre  pro- 
fesseur? Suivant  lui,  le  pouce  man- 
querait au  pied  de  derrière  ,  et  le  pe- 
Inge  serait  de  couleur  cendrée.  Cette 
dernière  circonstance  peut  assez  bien 
s'expliquer  par  la  supposition  que  ks 
deux  naturalistes  ci-dessus  nîenlion- 
ncs  auraient  connu  deux  espèces  dlfic- 
rentes,  l'une  cendrée,  l'autre  brune; 
supposition  qui  même  ne  serait  pas 
sans  quelque  fondement,  d'autant  plus 
que  les  oreilles  ont  une  forme  beau- 
coup moins  arrondie  dans  la  figure  de 
Cuvier  que  dans  celle  de  Blainville. 
JNous  remarquerons  d'ailleurs  que  le 
Vélin  du  Muséum  représente  le  Koa- 
la de  couleur  cendrée  ,  et  c'est  aussi 
cette  couleur  que  lui  a  supposée 
Goldfuss  en  le  figurant  (Mammif ,  ^'^ 
cah.  ,  1817  )  sous  le  nom  de  Lipurus 
cineretis  :  réunion  de  circonstances 
qui  nepermet  pas  de  douter  dercxis- 
lence  de  Koalas  cendiés.  Quoi  qu'il 
en  soit,  on  a  encore  beaucoup  plus  de 
peine  à  concevoir  une  dissidence  d'o- 
pinions sur  un  caractère  aussi  impoi  - 
tant  et  aussi  tranché  que  celui  dei 
l'absence  ou  de  la  présence  du  pou- 
ce, surtout  quand,  suivant  Blainvil- 
le, ce  doigl  aurait  un  volume  consi- 
dérable. L'auteur  du  dessin  d'ap;cs 
lequel  Cuvier  a  fait  sa  description, 


KOG 

aurail-il  onns  le  pouce,  et  causé  ain- 
si une  eri-eur?  Il  est  difficile  de  croire 
à  une  pareille  inexactitude.  Mais 
comment  imaginer  aussi  que  le  pouce 
ait  pu  être  ajouté  dans  la  figure  de 
Blainville,  figure  exécutée  avec  un 
grand  soin?  Une  addition  ne  serait- 
ellepas  encore  beaucoup  moins  vrai- 
semblable qu'une  omission  ,si  grave 
qu'elle  pût  être?  On  n'admettra  pas 
d'ailleurs  qu'un  naturaliste  aussi 
exact  que  Blainville  ait  pii ,  au  sujet 
d'un  Animal  qu'il  a  vu  lui-même, 
commettre  une  aussi  grave  erreur. 
Aussi  ,  à  moins  de  vouloir  que  le 
Koala  et  le  Phascolarcios  soient  des 
Animaux  tout-à-fait  différens,  et  de 
genres  entièrement  distincts,  ce  qui 
ne  nous  paraît  guère  plus  vi'aisem- 
bbdjle  ,  il  semble  difficUe  de  ne  pas 
se  ranger  à  l'opinion  de  Blainville  ,  et 
de  ne  pas  admetti'e  avec  lui  que  le 
genre  Koala  ou  Pliascolarctos  a  un 
pouce  assez  gros,  opposable  aux  autres 
doigts,  et  non  onguiculé.  (,is.g.st.-h.) 

KOB.  MA.!\i.  Espèce  du  genre  An- 
tilope ,  difFérenle  du  Koba  ,  mais  qui 
habite  aus^i  le  Sénégal ,  oir  elle  est 
connue  sous  le  nom  de  petite  Vache 
!)rune.  /'.  Antilope,    (is.  o.st.-h.) 

KOBA.  M.4M.  Syn.  d'Antilope  du 
Sénégal.  P'.  ce  mot.  (e.) 

*  ROBALTBLUTHE.  min.  (Wer- 
ner.)  J^.  Coba.t.t. 

*  KOBEZ.  OIS.  Espèce  du  genre 
Faucon.  F",  ce  mot.  ,,     (e.) 

KOBRESIA.  BOT.  PHAN.  y.  Co- 

lîRÉSIE. 

KOCHIA.  BOT.  PHAN.  Genre  de  la 
famille  des  Chéuopodées,  et  de  la 
Pentandrie  Digynie ,  L.,  établi  par 
Uoth  {in  Schiad.  Juurn.  1800,  2, 
p.  Ô07,  t.  11)  et  adopié  par  Rob. 
Brown  {F/odr.  FI.  Nov.-Holland.,  p. 
409)  qui  l'a  aiiisi  caractérisé  :  périan- 
thc  monophyllc,  quinquéfide ,  les  de- 
coupures  appendiculées;  cincj  étami- 
nes  insérées  à  la  base  du  périanlhe  ; 
r;tricule  déprimé,  renfermé  dans  ce- 
lui-ci; graine  horizontale  à  tégument 
simple ,  dépourvue   d'albumen  ,    ou 


KOE 

n'eu  contenant  seulement  qu'une 
faible  quantité  ;  embryon  couçbé  , 
non  spiral.  Ce  genre,  conslitud  aux 
dépens  fies  Sa/sola  de  Linné,  est 
susceptible,  selon  R.  Brown  ,  d'être 
subdivisé  en  deux  ,  savoir  :  Kochia, 
dont  les  appendices  du  périantbe  sont 
subulécs,  épineuses  ,  et  la  graine  dé- 
pourvus d'albumen;  71  illemetia  , 
dont  les  appendices  sont  membra- 
neux et  dilatés  ,  et  les  graiues  munies 
d'un  albumen  peu  abondant.  Ces  rli, 
visions  n'onl  été  employées  que  com- 
me sections  d'un  même  genre  par 
Schulles  {System.  Veget.  6,  p.  244}. 
Cet  auteur  en  a  décrit ,  d'après  Rolli, 
iScbrader  et  Brown  ,  douze  espè- 
ces dont  plusieurs  avaient  appartenu 
au  genre  Chenopodium.  Ce  sont  tles 
Plantes  herbacées  ,  qui  croisseut  dans 
les  lieux  sablonneux  ,  humides,  et  en 
général  salés ,  de  l'Europe  et  de  la 
Russie  asiatique.  (g..n.) 

KOLLERIE.  Kœleria.  bot.  phan. 
Willdcnow  [Sp.,  pi.  4,  p.  760)  a 
fait  sous  ce  nom  un  genre  nou- 
veau que  Poileau  avait  décrit  aupa- 
ravant sous  celui  de  Riimea.  l'er- 
soon  s'est  servi  du  nom  de  Kœleria, 
pour  désigner  un  genre  de  Graminées 
qiii  pour  son  port  se  rapproche  des 
Phléoles  et  des  Vulpins,  tandis  que 
par  ses  caractères  il  a  de  l'analogie 
avec  les  Alra  et  les  Avoines.  Sa  lépi- 
cène  est  à  deux  valves  comprimées 
en  carène,  contenant  de  deux  à  cinq 
fleurs;  leur  glume  se  compose  de  deux 
valves,  l'extérieure  qui  est  entière  à 
son  sommet  porte  un  peu  au-dessous 
de  sa  pointe  une  petite  arête  courte; 
l'intérieure  est  bifide.  Le  fruit  est 
nu,  c  est-à-dire  non  enveloppé  par 
la  glume.  Persoou  a  réuni  dans  ce 
genre  peu  naturel  le  Toa  cnslala  de 
Linné  ,  VJira  pallesiaca  d'Allioni  , 
le  Festucaphleoldes  de  Villars  ,  VAini 
pubescens  de  Vahl.  De  Candolle  y  a 
ajouté  le  Festuca  caljcina  de  La- 
marck  et  deux  espèces  nouvelles  qu'il 
a  nommées  Kœleria  albescens  elKœlc- 
ria  macilenta.  Beauvoisy  a  également 
joint  quelques  autres  espèces  prises 
dans  les  genres  Foa,  Phalaris  et  Fes- 


KOE  ,55 

KOELLEA.  BOT.  phan.  Biria  , 
dans  sa  Dissertation  sur  les  Renoncu- 
lacées  publiée  en  18 n,  a  nommé  ainsi 
un  genre  qui  était  établi  depuis  1807 
par  Salisbury,  sous  le  nom  d'Era/i- 
t/iis.  Le  genre  Roberiia  de  Mérat 
(Flore  Paris.  1812)  est  encore  le 
même  que  celui-ci.    V.    Eranthis. 

(G..N.)- 

KOELLIA.  uoT.  pii.vN.  Le  Thy- 
mus rirginicus  ,  L. ,  était  nommé 
Kœllia  capitala  par  Mœnch.;  mais 
cette  Plante  a  été  placée  par  Michaux 
[J'ior.  Boreali-Amer.  2,  p.  6)  dans  le 
genre  Brac/iysiemum  que  l'on  a  réuni 
au  Pycnani/iemum  (i\i  même  auteur. 
F'.  Pycj^anthème.  (g..n.> 

KOELPINIA.  BOT.  phan.  Pallas  a 
constitué,  sous  ce  nom,  un  genre  qui 
a  été  réuni  au  Lampsana  par  Linné 
fils  et  au  Rhagadiolus  par  Schreber 
et  Willdenow.  H.  Cassini  s'est  servi 
de  ce  mot  pour  désigner  la  Plante 
de  Pallas  ,  comme  un  sous-genre  au- 
quel il  a  assigné  des  caractères  très- 
détaillés,  et  que  nous  n'exposerons 
pas  ici,  parce  qu'ils  seront  plus 
lard  implicitement  reproduits  à  l'ar- 
ticle Rhagadiole.  (g..n.) 

*  KOELREUTERA.  bot.  crypt. 
(Hedwig.)  f^.  FuNAiRE. 

KOELREUTÉRIE.  Koelreuteria. 
BOT.  PHAN.  Genre  de  la  famille  des 
Sapindacées  et  de  l'Octandrie  Mono- 
gynie,  L.,  établi  par  Laxmann  (  Nov. 
Comm.  Pelrop.,\id, ,  p.  56i,  t.  18)  pour 
le  Sapindiis  chinensis  de  Linné  fils. 
Ce  genre  offre  un  calice  monosépale 
campanule,  à  cinq  divisions  très-pro- 
fondes; une  corolle  de  quatre  pétales 
étalés,  onguiculés  et  appendiculés  au- 
dessus  de  leur  onglet  ,  disposés  de 
manière  qu'il  semble  que  le  cinquiè- 
me manque  ;  huit  étamines  dressées  , 
appliquées  sur  un  disque  hypogynè 
et  sinueux  ;  anthères  introrses  à  deux 
loges  s'ouvrant  par  un  sillon  longi- 
tudinal; ovaire  allongé  à  trois  an- 
gles saillans  ,  à  trois  loges  contenant 
chacune  deux  ovu!e^  superposés  ,  at- 
tachés à  l'angle  interne.  Le  style  '  qui 
se   confond    insensiblement    avec  le 


i36 


KOE 


sommet  de  l'ovaire ,  se  termine  par 
un  stigmate  â  trois  branches  allon- 
gées et  presque  sétacées.  Le  fruit  est 
une  capsule  vesiculeuse  tiès-renûée  , 
à  trois  loges  contenant  chacune  une 
ou  deux  graines  globuleuîes,  renfer- 
mant un  embryon  l'oulé  cii'culaire- 
jueut  sur  lui-niome. 

Le  Koel/euteiiapaniculata ,  Lamx., 
loc.  c//.,  l'Hérit.,  Sert.  AngL,  t.  19, 
est  un  petit  Arbre  originaire  de  la 
Chine  et  de  l'Afrique.  Il  peuts'clever 
à  une  hauteur  de  quinze  à  vingt 
pieds.  Ses  feuilles  sont  alternes,  pé- 
tiolées  .  imparipinnées  ,  composées 
ordinairement  de  tieize  à  quinze  fo- 
lioles ovales  ,  très-profondément  et 
inégalement  dentées;  ses  fleurs  sont 
jaunes  ,  assez  petites  ,  formant  une 
panicule  ou  grappe  ra?neuse  à  l'ex- 
trémité des  jeunes  rameaux.  Cet  Ar- 
bre est  naturalisé  dans  nos  jardins 
oii  on  le  cultive  en  pleine  terre.  Il  se 
plaît  dans  les  Iipux  ombragés  et  un 
peu  humides.  On  le  multiplie  de 
graines,  de  maicotles  ou  de  lejelons. 
Ses  Ueui s  s'épanouissent  en  juin. 

Persoon  avait  établi  une  seconde 
espèce  de  Kuelreuteiia  sous  le  nom 
de  K.  trifida  ,  mais  celle  espèce  fait 
aujourd'hui  partie  du  genre  Lfruillea 
de  Ivunlh. 

Le  nom  de  Koelreuteria  avait  en- 
core été  donné  à  d'autres  Plantes. 
Hedvvig  nommait  ainsi  un  genre 
de  Mousses  qu'd  a  appelé  plus  lard 
Tunnria  ,  e.\.  Murray  avait  donné  le 
même   nom  au    GineAia    de    Linné. 

(A.  R.) 

KO  l!ilGlE.  Kœ/ii  if  la.  bot.  phan. 
Genre  de  la  famille  des  Polygonées,  et 
de  laTriaudiicTrigynie,L.,  compo.^é 
d'une  seule  espèce,  Kœnigla  islandi- 
ca,  L.,  Lamk.,  1)1.,  t.  5i.  C'est  une 
petite  Plante  herbacée,  annuelle,  qui 
croît  sur  les  bords  maritimes  de  !  Is- 
lande et  des  mers  polanes.  De  sa  racine 
partent  de. ix  ou  tiois  tiges  grêles,  d'un 
à  dpu':  pouces  de  longueur,  dressées 
ou  étalées  ,  glabres,  ainsi  que  les  au- 
tres parties  delà  Plante;  chaque  tige 
porte  diins  sa  longueur  une  ou  deux 
feuilles  alternes,  obovales  -  obtuses  , 
rétrécies  à  la  base  ,   et  deux  ou  trois 


KOK 

autres  rapprochées  les  unes  des  au- 
tres au  sommet  de  la  tige  où  elles 
forment  une  sorte  d'involucre.  A  la 
base  de  ces  feuilles  on  trouve  deux 
stipules  très-larges,  minces  et  sca- 
rieuses.  Les  fleurs  sont  fort  petites  , 
réunies  en  assez  grand  nombre  à  l'ais- 
sdle  des  feuilles  supérieures.  Leur 
calice  est  regullei- ,  profondément 
triparti.  Leurs  étamines  ,  au  nombre 
de  trois  ,  sont  insérées  à  la  base  des 
'divisions  caiicinales.  L'ovaire  esl  sur- 
monté de  deux  ou  trois  stigmates  ses- 
siles.  Le  fruit  est  un  akène  enveloppé 
dans  le  calice.  (a.  k.) 

*  KOES-KOES.   MAM.    7^,  Pha-? 

LANGER. 

*  KOGO.  OIS.  Espèce  du  genre 
Philédon.  K.  Philédon.       (dr..z.) 

*  KOGOLCA.  OIS.  Espèce  du 
génie  Canard.  ^.  ce  mot.     (dr..z.) 

KOHLENBLENDE.  min.  (De 
Boru.)  Syn.  d'Anthracite.  K.  ce  mot. 

KOHLENHORNBLE^DE.  min. 
Nom  allemand  donné  par  Bayer  à  une 
maîière  noire  ,  fibreuse  ,  qu'on  liouve 
dans  la  Rétinite  de  Saxe  ,  et  qui  a  été 
prise  d'abord  pour  du  Ciiaibon,  eu- 
suite  pour  de  l'Anthracile,  et  enfin 
pour  de  l'Amphibole  charbonneux. 
Vauquelinya  reconnu  les  principes 
suivans  :  Silice ,  5o;  Carbone,  .^3; 
Alumine,  11  environ  ;  Fer,  6.  La  pla- 
ce de  ce  Minéral  n'est  pas  encore  bien 
déterminée,  et  l'on  ne  peut  dire  si 
c'est  une  espèce  niinéralogique  réelle 
ou  un  Mméral  déjà  connu,  nxêlé  avec 
du  Caibone.  P^.  Rétinite.  (g.) 

*  KOIWU  OL-COIWU.  KOT.  PHAN. 

Syn.  finlandais  du  Bouleau,  Belula 
alba,  L.  (b.j 

KOKERA.  BOT.  PHAN.  Adanson 
nommait  ainsi  un  genre  de  la  famille 
des  Amaranthacées  ,  et  dont  VjJchj- 
rantkes  alù&si/na  étnit  le  type.  C'est 
le  même  que  le  Digéra  de  Foiskahl. 

K.  DiGÈRK.  (G..N.) 

*  KOKO.  OIS.  Espèce  du  genre 
Ibis.  y.  ce  mot.  (b.) 


KOL 

KOLA.  BOT.  PHAN.  Même  chose 
que  Cola.  (b.) 

*  KOLAH.  MAM.  Même  chose  que 
Koala.  V.  ce  mot.  (is.g.st.-h.) 

KOLBIA.  EOT.  riiAN.  (Adanson.) 
Sy  n .  de  Blairia,e\.  q  u'  i  1  ue  fa  u  t  pas  con- 
foiidre  avec  Kolbie.  f^'.  ce  mot.  (b.) 

KOLBIE.  Kolbia.  bot.  phàn. 
Genre  établi  par  Palisot- Beauvois 
(Flore  d'Oware  et  de  Bénin  ,  vol-  2  , 
p.  91,  t.  120)  qui  l'a  placé  dans  la  fa- 
mille des  Cucurbitacces  el  dans  la 
Diœcie  i'entandi  ie  ,  L. ,  avec  les  ca- 
ractères suivans  :  fleurs  dioïques;  les 
mâles  ayant  un  calice  à  cinq  lobes; 
une  corolle  à  cinq  divisions  profon- 
des, bordées  de  glandules;  appen- 
dice formé  de  cinq  lanières  lancéo- 
lées, pélaliformes,  de  couleur  bleue, 
bordées  de  longs  cils  plumeux,  al- 
ternes avec  les  divisions  de  la  corolle; 
cinq  étaniines  libres ,  insérées  sur  le 
bord  de  la  couronne,  à  filets  courts 
et  à  anthères  counivcutes.  Les  fleurs 
femelles  ne  sont  pas  connues. 

Le  Kolbia  elegans  a  été  découvert 
par  Palisol-Beauvois  ,  dans  le  royau- 
me dvi  Bénin  en  Afrique.  C'est  une 
belle  Plante  à  tiges  sarmenteuses  , 
pourvues  de  vrilles  et  de  feuilles  al- 
ternes ,  pétiolées  ,  li'ès-glabres ,  ova- 
les, aiguës,  entières  et  écliancrées 
en  cœur  à  la  base.  Elle  a  des  fleurs 
rouges  ,  portées  sur  des  pédoncules 
qui  partent  d'un  pédondule  commun 
et  axillaire. 

Le  Kolbia  d'Adanson  est  synonyme 
àe  Blairia.  F",  ce  mot.  (g..n.) 

KOLIML.  BOT.  PHAN.  f^.  COLINIL. 

KOLLYRIÏE.  MIN,  Cette  subs- 
tance qui  ressemble  à  de  la  gomme  , 
a  la  cassure  vitro-résineuse  ,  et  se 
décompose  en  partie  à  l'air  ,  est  re- 
gardée maintenant  comme  une  véri- 
table espèce.  Elle  est  formée  d'un 
atome  de  trisilicate  d  Alumine  com- 
biné' avec  dix-huit  atomes  d'Eau. 
Elle  donne  beaucoup  d'Eau  par  la 
calcination.  F".  ilRGiLE  Collyrite. 

(g.  DEL.) 

KOLMAN.  BOT.  CRYPT.  [Lichens.) 


KOL  i57 

Le  genre  formé  sous  ce  nom  par 
Adarisou  qui  le  plaçait  parmi  le» 
Champignons,  répond  à  nos  Colle- 
ma.  V.  ce  mot.  (a.  f.) 

*  KOLOTES.  REPT.  SAUH.  Syn.  de 
Calotes  ou  G;dèotc.  Les  anciens  dési- 
gnaientainsi  le  Gecko,  /^.cemot.  (b.) 

KOLPODE.  Kolpoda.  inf.  Genre 
de  l'ordre  des  Gymnodés  dans  la 
classe  des  Microscopiques,  établi  par 
MûUer,  adopté  par  Bruguière  et  par 
Lamarck,  et  dont  les  caractères  que 
nous  avons  cru  devoir  réformer  sont  ; 
corps  membraneux  ,  transparent,  of- 
frant des  globules  plus  gros  que  sa 
molécule  constitutive ,  atténué  au 
moins  vers  l'une  de  ses  extrémités  , 
plus  ou  moins  variable,  mais  sans 
divergence  ,  ni  replis  membraneux  , 
ni  cavité  creusée  en  bourse  dans  son 
étendue.  Les  Kolpodes  seront  ainsi 
distingués  des  Amibes  dont  ils  n'ont 
pas  les  prolongemens  layonnés  qui 
en  changent  si  fort  la  physionomie, 
des  Paramiscies  dont  ils  n'ont  point 
les  replis,  des  Bursaires  qui  sont  ex- 
cavées.  Nous  en  connaissons  plus  de 
vingt  espèces  dont  le  plus  grand 
nombre  vit  dans  les  infusions  ;  quel- 
ques-unes se  trouvent  dans  l'eau  des 
marécages  ,  il  en  est  peu  ou  point  de 
marines,  encore  que  l'eau  des  Huîtres 
en  fournisse ,  mais  il  faut  que  cette 
eau  soit  déjà  corrompue.  Ce  sont  des 
membranes  vivantes,  translucides, 
variables ,  nageant  avec  plus  ou 
moins  de  gravité  en  glissant  sur  les 
objets  ou  entre  deux  eaux.  Un  natu- 
raliste italien,  Losana,  a  récemment 
publié  dans  les  Annales  de  Turin, 
une  monographie  de  ce  genre,  oii  le 
nombre  des  espèces  est  immense  , 
mais  les  figures  qui  accompagnent  ce 
travail  sont  si  grossières  ,  représen- 
tent des  formes  tellement  bizarres  et 
peu  naturelles  ,  outre  que  les  des- 
criptions qui  accompagnent  ces  fi- 
gures sont  insuffisantes  ,  qu'il  nous 
serait  impossible  d'en  citer  aucune , 
parce  que,  dans  notre  esprit  de  cir- 
conspection ,  nous  ne  tenons  pour 
existantes  que  les  espèces  qui  ont  été 
vues  par  plusieurs  observateurs  e^-^ 


i38 


KOL 


perimenlcs  ,  dont  nous  avons  le- 
trouvé  nous-mêmes  des  individus 
identiques  ou  du  moins  des  espèces 
voisines  qui  nous  en  démontraient  la 
possibilité.  Les  Kolpodes  se  subdivi- 
sent naturellement  en  deux  sous-gen- 
res : 

f  YiBRioNiDEs,  ayant  leur  corps 
plus  ou  moins  spatule  et  allou;j;é 
d'un  côté  ,  comme  en  bec  ou  eu  for- 
me de  cou  auquel  il  manquerait  une 
tête.  La  plupart  étaient  des  Vibrions 
pour  nos  prédécesseurs,  mais  n'ol- 
frant  pas  le  moindre  rapport  de  for- 
me ou  d'organisation  avec  les  An- 
guilles du  vinaigie  qui  sont  le  type  de 
ce  genre  ,  nous  avons  du  les  en  éloi- 
gner. Les  Kolpoda  truncala,  N.;  l^i- 
brio  utriculus,  MUll.,Inf.,  tab  19,  f. 
i5,  Encycl.,  Vers.  111.,  p.  4,  f  28,  et 
fasciolarls,  N.;  Vibriofasciula,  Miili., 
Jnf.,  pi.  19,  f.  18-19,  Eucycl.,  pi.  4. 
f.  29,  5o  ,  donnent  une  idée  de  la  for- 
me des  Animalcules  que  nous  en  rap- 
prociions. 

tf  Kolpodes  proprement  dits  , 
qui ,  quoique  atténués  antérieure- 
ment, ne  se  prolongent  jamais  de  ma- 
nière à  s'éloigner  de  la  forme  angu- 
leuse ou  de  poire.  Ce  sont  en  géoéi'al 
les  plus  variables.  Les  espèces  re- 
marquables sont  :  Kolpoda  cosmo- 
polita,  N.,  que  nous  avons  rencontré 
très-fréquemment  dans  toute  fOrte 
d'infusions  et  auquel  on  doit  rappor- 
ter une  multitude  d'Animalcules  des 
anciens  micrograpbes ,  représentes 
dans  les  figures  8  et  9  de  la  planche  28 
de  Gleichen  ,1,  a  ù  c  d ,  et  2  4  de  la 
planche  4  de  Joblot ,  etc.,  etc.  Il  iaut 
bien  distinguer  cette  espèce  terminée 
antérieurement  en  bec  assez  aigu  ,  de 
celles  qui  sont  obtuses,  beaucoup 
plus  difformes ,  et  que  ces  auteurs 
nomment  Cornemuses  dorées  et 
Pandeloques  ;  celles-ci  sont  des  Ami- 
bes.—  Le  Kolpode  Pintade  n'est  pas 
une  espèce  pioins  singulière  de  ce 
sous-genre;  on  en  avait  confondu 
deux  autres  avec  elle.  Nous  les  avons 
ainsi  distinguées  :  \^ Kolpoda  Melea- 
^■m,MiiU.,  pi.  i4,  f.  1-6,  Enc^cl., 
pi.  6,  f.  17-2;  —  2''  Kolpoda  hirudi- 
jiacea,  N.;  Meleagrls ,  Miiil.,  pi.  i5, 


KON 

f.  1-5,  Encycl.,  pi.  6,  f.  23-a5  ;  — 
5°  Kolpoda  Zigœna ,  N.  ;  Meleagrls  , 
Mull.,pl.  ,  i5,  f.  4-5,Encycl.,  pi. 
6,  f.  26-27.  Le  Kolpode  Rein,  Kol- 
poda Ren ,  Miill.jlnf. ,  tab.  i4,  f. 
20-21  ,  Encyci.  ,  pi.  7  ,  f.  20-22  , 
appartient  encore  à  ce  sous- genre. 
Cette  espèce  presqu'arrondie  ,  plate, 
translucide  ,  nage  gravement  dans 
l'eau  oii  l'on  met  tremper  des  qr.eues 
de  bouquets  au  bout  de  peu  d'heu- 
res d'infusion;  on  la  rencontre  aussi 
dans  les  infusions  de  Foin,  et  dans 
les  ruisseaux  qui  bordent  les  prai- 
ries, (b.) 

^  KOL-QUALL.  bot.  phan.  (Bruce.) 
Syn.    à.'Euphorbia    antiquorum  ,    L, 

(B.) 

KOLUPA.  BOT.  PHAN.  (Adanson.) 
Syn.  de  Gomphrène.  (b.) 

KOMANA.  BOT.  PHAN.  (Adanson.) 
Genre  lornié de  VHypericum  monogy- 
nuni ,  qui  n'a  pas  été  adopté.  (b.) 

KOME  ou  "SVASL  bot.  vn<^\ 
Qu'on  aaussiécrit  Corne.  (Kœmpfer.) 
Syn.  i  iponais  de  Riz.  (b.) 

KOMMiïRIH.BoT.  PHAN.(DeIile.) 
Syn.  arabe  de  Poirier.  (B.) 

*  KOMO  -  GOMMI.     J^.    CokE- 

GOMMI. 

KONDEA.  OIS.  Espèce  du  genre 
Couroucou.  r .  ce  mot.  (b.) 

*  KONDYLIOSTOME.  Kondj- 
Uostotna.  inf.  Genre  de  la  classe  des 
Microscopiques  et  de  l'ordre  des  ïri- 
chodés  ,  formé  aux  dépens  des  Tri- 
chodes  de  Millier,  ainsi  caractérisé  : 
corps  c^lindracé  ,  avec  un  orifice 
buccal  latéralement  situé  à  la  partie 
antérieure  amincie ,  garnie  tout  au- 
tour de  cils  vibraliles  ,  plus  longs 
que  ceux  qui  se  montrent  tout  autour 
ou  sur  quelque  autre  partie  de  l'Ani- 
mal. Les  deux  espèces  qui  composent 
ce  genre  se  liouvent  dans  l'eau  de 
mer  ,  et  même  dans  l'eau  douce  long- 
temps gardée.  La  première,  K.  hage- 
imla,^.,  Trlchoda  patula ,  Miiil., 
Inf.,  p.  181,  pi.  20,  f.  5-5;  Encvcl.  , 
pi.  5i,  f.  23-25,  est  ventrue  ,  épais- 
sie dans  la  partie  postérieure  ,  araiu- 


KOO 

cic  maïs  obtuse  eu  avant,  cl  .sc)'ai^ue 
vérilahle  Bursaiie,  si  des  ])oils  très- 
fins  n'en  garnissaient  tmit  le  poiu  toux* 
et  si  elle  n'avait  de  longs  cils  vibra- 
tiles  autour  de  l'orilice.  La  seconde, 
Kondjliu^lunia  Liniaciua,  ]N.  ,  Tri- 
chocla  païens ,  IMûll.,  Inf. ,  p.  i8i,  pi. 
a6,  f.  1S2  ;  Eucycl. ,  pi.  i  5,  f.  3i-a;3 , 
est  allongée,  amincie  en  queue  que 
l'Animal  contourne  vivement  pour 
se  retourner,  avec  l'orifice  buccal  s'e- 
largissant  un  peu  en  forme  de  cure- 
oreille.  Elle  parait  glabjè,  si  ce  n'est 
sur  ce  qu'on  peut  nommer  les  lèvres 
où  se  voient  des  cils  Irès-pronoilces, 
brillans.  (b.) 

KONIG.  BOT.  l'iiAN.  A<lanson 
CFam.  des  Plantes  ,  II ,  p.  42o)  avait 
fcjr^jid  ,  sous  ce  nom,  un  genre  aux  dé- 
pens des  .Hyssiirnàc  Linné.  Ce  genre 
n'est  conside'ré  que  comme  une  sec- 
tion par  le  professeur  De  Candolle 
[Syst.  Veget.  nat.  T.  Ii ,  p.  5i8)  qui 
lui  a  donné  le  nom  de  Lohularia  sous 
lequel  Desvaux  l'a  aussi  distinguée 
génériquemcnt.  V.  LourLARiA. 

(G..N.) 

*  KOMLTTE.  Mix.  Nom  donné  par 
Macculocli  à  une  substance  qui  pa- 
raît n'être  autre  chose  que  la  Silice 
pulvérulente.  (g.del.) 

KONITE.  MIN.    /^.  CONITE. 

*  KONOKARPOS,  bot.  phan. 
(Adanson.)  Syn.  de  Conocarpe.  V.  ce 
mot.  (B.j 

KOOKI.l.  BOT.  PHAN.  Pour  Coo- 
kia.  V.  ce  mot.  (i.) 

*  KOON.  EOT.  PHAK.  Sous  ce  nom, 
Gaertner  [de  Fruct.,  vol.  2,  p.  486,  t. 
180)  a  décrit  un  fruit  originaire  de 
Gevlan.  Ce  fruit  est  composé  de  co- 
ques ovales  comprimées,  indéhis- 
centes et  munies  de  deux  petits  tu- 
bercules pues  de  leur  point  d'attache. 
Chaque  coque  est  uniloculaire  et  ne 
renferme  qu  une  seule  graine  sans 
albumen  ,  dont  la  radicule  occupe 
une  moitié  de  la  loge  partagée  par  un 
prolongement  de  l'ombilic  ,  tandis 
que  les  cotylédons  repliés  eu  hame- 
çon occupent  l'autre  moitié.  Gaert- 
ner présumait  que  ces  coques  avaient 


KOS 


»■>*> 


été  rassemblées  sur  un  réceptacle 
commun  ,  et  qu'elles  devaient  appar- 
tenir au  genre  Ocliita.  Ce  lapproche- 
ment  ne  paraît  pas  avoir  clé  admis. 

(G..N.) 

*  KORALLION.  polyp.  r.  Co- 

lîAII.. 

KORAX.  OIS.  Syn.  de  Corbeau 
devenu  scientifiquement  spécifique 
du  Corbeau  noir.  F",  ce  mot.       (u.) 

RORDÉRA.  IJOT. CRYPT.  {Cha?npi- 
giions  )  Ce  genre  ,  établi  dans  la  cin- 
quième section  de  la  fnmille  des 
Champignons  d'Adanson  ,  n'a  point 
été  adopté,  non  plus  que  la  circons- 
cription vicieuse  de  la  famille  entière 
teUe  que  l'avait  établie  cet  auteur, 
xidanson  rapportait  à  ce  genre  le  Co- 
rail of  un  gii  s  de  Vaillant ,  ^Bot.  Paris. 
tab.  8,  lig.  1 .  C'est  le  Mesenterica  ar- 
gentea  de  Persoon  ,  Merulius  arge/i- 
tcus  de  Pries  ,  Byssiisparietina  de  De 
Candolle.  (A.  F.' 


KOREITE.  WIN.  S^n.  de  Pago 
ou  Piei  re  de  Lard.  (g  del.) 

*  KOREINBL  BOT.  phan.  Espèce 
du  genre  Gualterie.  F',  ce  mot.  {!&.) 

KORKIR.  BOT.  CRYPT.  {Lichens.) 
Adanson  a  placé  ce  genre  dans  la  se- 
conde section  de  sa  monstrueuse  fa- 
mille des  Champignons.  11  répond 
aux  genres  Opegrap/ia  ,  Graphis  ,  Le- 
cidea ,  Variolaria  ,  Ferrucaria  et 
Parmelia  d'Acharius.  Ce  genre  n'a 
point  été  adopté.  (a.  F.) 

*  RORKOR.  POIS.  Espèce  arabi- 
que du  genre  Perche.  (B.) 

RORN.  BOT.  PHAN.  Ce  mot  signifie 
Blé  dans  les  langues  d'origine  tudes- 
que  ou  geinianique.  (J^-):. 

*  ROROVIR.  BOT.  CRYPT.  /^ ,%-; 

ROVife. 

*  RORROS.  REPT.  orii.  Rein- 
wardt,  naturaliste  hollaudais  ,  a  im- 
posé ce  nom  au  Coluber  cancellatus 
d'Oppel.  (B.J 

RORSAC.   MATH.  V.  CORSAC. 

*  RORUND.  MIN.  r.  Corindon. 
ROSARIA.  BOT.  PHAN.    Le  genre 


i4o  KRA 

établi  sous  ce  nom  ,  par  Forskahl 
(Flor.  yEgypt.-Jrab.  p.  i64)  ,  est  le 
même  que  le  Dorstenia  de  Linné,  et 
l'espèce  qui  leconstitue(^05ûn'cJ^ora- 
kahlei,  Gmel)  doit  être  rapportée  au 
Dorstenia  radiata ,  Lamk.  P.  DorstÉ- 

NIE.  (G..N.) 

*  KOSLORDYLOS.  rept.  saur. 
D'oîi  Crocodile,  f^.  ce  mot.         (b.) 

*  KOSSAIF.  BOT.  PHAN.  Même 
chose  que  Chasser.  /^.  ce  mot.      (e.) 

*  KOSTER.  POIS.  r.  Esturgeon 

ÉTOILE. 

*  KOSTERA.  VOIS.  (Lepéchin.  ) 
F".  Esturgeon  Schype. 

*  KOTNON  et  KOTON.  bot. 
PH.iN.  Syn.  arabes  de  Gossypium  in- 
dicum.  r.  Cotonkier.  (b.) 

»  KOTTOREA.  ois.  Espèce  du 
genre  Barbu.  V.  ce  mot.  (b.) 

KOULAN.  MAM.  V.  Choulan. 

KOULIK.  ois.  Espèce  du  génie 
.fflracari.  V.  ce  mot.  (b.) 

KOCPARA.  MAM.  (Barrère.)  Nom 
de  pays  du  Crabier,  espèce  du  genre 
Chien,  l^ .  ce  mot.  (b.) 

KOUPHOLITHE.  min.  Nom  don- 
né à  une  variété  de  Préhnite  en  pe- 
tites lames  prismatiques.  V.  PbÉh- 
NIT£.  (G.  DEL.) 

KOUROU-M.\RY.  BOT.  PHAN.  Bar- 
rère donne  ce  nom  de  pays  au  Ro- 
seau,  des  tiges  duquel  les  Sauvages 
de  la  Gulane  font  leurs  flèches.  Les 
uns  regardent  cette  Plante  comme  le 
Saccharum  giganteum  ,  les  autres 
comme  le  Gala/rga  arundinacea.  (b.) 

KOUXEURY.  POIS.  Ou  ne  sait  à 
quel  genre  rapporter  ce  Poisson  des 
lacs  de  l'AmOrique  méiilionale  dont 
on  ne  connaît  que  le  palais  rugueux 
comme  une  lime,  et  qui  sert  aux 
naturels  pour  râper  et  polir  le  bois. 

(b.) 

KRACKEN  ou  KRAKEN.  moll. 
Animal  fabi  leux  ,  auquel  on  attri- 
buait une  taille  gigantesque  ,  et  dont 
le  cerveau  malade  de  Denys  Montfort 
voulut  faire  un  Poulpe  ,  capable 
d'avaler  une  Frégate,  ce  qu'il  a  fait 


KRA 

représenter  par  une  estampe  dans  la 
détestable  édition  de  Bufibn  par  Son- 
nini.  V.  Léviatan.  (b.) 

,  KR  AMERIE.  Krameria.  bot.  ph  an. 
Genre  établi  par  Lceding,  ayant  de 
grands  rapports  avec  la  faimlle  des 
Polygalées,  et  faisant  partie  de  la 
Téirandrie  Monog}  nie  ,  L.  Ses  carac- 
tèies  sont  :  un  calice  profondément 
quadi  iparti ,  à  divisions  presqu'éga- 
les  colorées  à  leur  face  interne  et 
marquées  de  veines  anastomosées  ; 
une  corolle  de  deux  ou  de  trois 
pétales  situés  à  la  partie  supérieure 
de  la  fleur,  redressés,  longuement 
onguiculés  et  soudés  ensemble  par 
leur  base  ;  trois  ou  quatre  étamines 
placées  immédiatement  au-dessous  des 
pétales  vers  la  partie  supérieure  d%  la 
fleur  et  composées  d'une  anthère  uni- 
loculaireappendiculée  t.  son  sommet, 
à  peu  près  conique,  bilobée  inférieu- 
rement  et  s'ouvrant  par  un  petit  ori- 
fice terminal  ;  cette  anthère  est  con- 
tinue ou  articulée  avec  le  sommet. 
Au-dessous  des  anthères,  mais  sur 
le  même  plan  on  trouve  deux  ap- 
pendices écailieux,  très-obtus,  pres- 
sant l'ovaire  latéralement.  Celui-ci 
est  libre,  ovoïde,  co!nprimé,à  une 
seule  loge  contenant  deux  ovules  op- 
posés et  suspendus.  Le  style  est  en 
général  de  la  longueur  des  étamines, 
recourbé  et  terminé  par  un  stigmate 
très-petit  et  à  peine  bilobé.  Le  fruit 
est  sec,  globuleux,  hérissé  de  pointes 
épineuses  à  une  loge  contenant  une 
ou  deux  graines  suspendues.  Celles- 
ci  se  composent  d'un  tégument  pro- 
pre recouvrant  un  gios  embryon 
dont  la  radicule  est  terminée  vers  le 
bile  ,  et  dont  les  cotylédons  sont  très- 
épais  et  très-obtus.  On  compte  sept 
espèces  de  ce  genre  qui  toutes  sont 
originaires  de  l'Amérique  méridiona- 
le ;  ce  sont  des  Aibustes  rameux, 
portant  des  feuilles  alternes,  simples 
ou  Irifoliolées ,  des  fleurs  sessiles  ou' 
pédonculces  placées  à  l'aisselle  des 
feuilles  des  jeunes  rameaux,  l-.es  ra- 
cines de  plusieurs  des  espèces  de  ce 
genre  et  entre  autres  celles  des  Kra- 
meria triandra  et  K.    ixioides ,  qui 


croissent  au  Pérou  ,  sont  employées 
en  médecine  sous  le  nom  de  Ratan- 
hia.  Ces  racines  sont  rameuses,  li- 
gneuses ,  d'un  brun  rougeàlre  ,  d'une 
saveur  très-asiringenle.  On  les  em- 
ploie surtout  dans  le  traitement  de  la 
diarrhée  chronique.  (a,  r.) 

*  KRANCHIL.   maM.    r.    Kan- 

CHIL. 

KRANHIA.  BOT.  PHAN.  (Rafines- 
que.)  Genre  formé  pour  le  Glycine 
fiutescens  ,  mais  qui  n'a  pas  été 
adopté  sous  ce  nom.  A'.  Glycine,  (b.) 

*  IvllAPFlA.  BOT.  PHAN.  Le  genre 
de  Renonculacées  établi  sous  ce  nom 
par  Ue  Candolle  {Sys/.  A'a/.  t^eget.  i, 
p.  828),  n'est  qu'une  espèce  de  Re- 
noncule. /"'.  ce  mot.  (a.r.) 

KRASCHENNINIKOWIA.  bot. 
PHAN.  Sous  ce  nom  pationimique 
presqu'impossible  à  prononcer ,  Gul- 
denste>lt  avait  étaiili  un  genre  qui 
se  trouvait  précédemment  tbrmé  par 
Adanson.   A .   Ecjrgtie   et  Diotide, 

(B.) 

*  KRATA.  ois.  Même  chose  que 
Cata.  y.  ce  mot.  (b.) 

KREIDEK.  bot.  phan.  Adanson  a 
formé  ,  sous  ce  nom  ,  un  genre  com- 
posé de  la  réunion  du  Scoparia  et  du 
Capraria  de  Linné,   y.  ces  mois. 

*  KREUZSTEIN.  min.  (Werner.) 
f^.  Harmotome. 

KRIGIE.  Kiigia.  BOT.  phan.  Gen- 
re de  la  famille  des  Synanthérées  , 
Chicoracées  de  Jussieu  ,  et  de  la  Syn- 
^énésie  égale,  L. ,  établi  par  Schreber 
et  adopté  par  Wiildenov?,  Cassini  et  la 
plupart  des  auteurs.  Il  est  ain->i  caiac- 
téri>é  :  iuvolucrc  dont  les  folioles  sont 
presque  sur  un  seul  rang,  égales, 
appliquées  ,  oblongues,  bmcéolées  , 
membraneuses  sur  les  boids;  récep- 
tacle absolument  nu  ;  calatbirle  com- 
posée de  demi-fleurons  nombreux  et 
hennaphi  oilues  ;  akèues  courts  ,  pen- 
tagones, noiiâtres,  com'ue  tronqués 
au  sommet,  munis  de  cotes  longitu- 
din^des,  siriés  transversalement,  sur- 
montés d'une  aigrette  double  ,  l'ev- 


KRU  i4i 

térieure  courte,  composée  do  cinq 
paillettes  membraneuses ,  presque  ar- 
rondies ;  l'intérieure  longue,  formée 
de  cinq  soies  capillaires,  légèrement 
plumeuses.  Le  Krigia  virginica  , 
Wdld.  ,  ou  Hyoseris  virginica  ,  h.  ^ 
est  le  type  de  ce  genre.  C'est  une  pe- 
tite Plante  herbacée  qui  a  le  port 
des  Taraxacum  ,  et  qui  croît  aux 
Étals-Unis  de  l'Amérique  septentrio- 
nale. Caasini  a  proposé  d'y  joindre 
V Hyoseris  montanade  Michaux,  qui 
par  les  caractères  de  sa  fleur  con- 
corde avec  ïeKrigia  virginica.  (g..n.) 

*  KRLSOMÉTRIS.'ois.  (Aristote.) 
Probablement  le  Chardonneret,    (b.) 

KROCKERIA.  bot.  phan.  Nec- 
ker  {Eleni.  Bol.,  n.  1097)  adonné 
ce  nom  à  un  genre  qui  rentre  dans 
V Unona  de  Linné.  Mœnch  a  aussi 
employé  la%iême  flénoinination  pour 
un  autre  genre  formé  sur  le  Lotus 
eclulis,  L.  Seringe  [in  De  Cand.  Prod. 
Syst.  T'eget.,  2  ,  p.  209  )  en  a  consti- 
tué la  première  section  du  genre  Lo- 
tus.  /-^.  LOTIER.  (G..N.) 

*  KRUBERA.  BOT.  phan.  Hoff- 
mann (  Umb.  <Jen.,^.  io4)  a  établi 
sous  ce  nom  un  génie  dont  le  Tordy- 
lium  peregrinum  de  Linné  forme  le 
type.  Celte  Plante  est  une  espèce  de 
Cachrys  ,  selon  Sprengel.  y.  Ca- 
chryde.  (g..n.) 

*  KRDEGERIA.  bot.  phan.  (Nec- 
ker,  Elem.  Bot.,  n.  iSSg.)  Syn.  de 
P'ouapa  d'Aublet.  J^.  ce  mot.  (g..n.) 

*  KRUSENSTERNE.  Krusem- 
terna.  polyp.  Genre  de  l'ordre 
des  Milléporées  dans  la  division  des 
Polypiers  entièrement  pierreux  et 
dout  les  caractères  sont  :  Polypier 
dendro'ide  en  forme  de  coupe  ou  d'en- 
tqnnoir,  à  expansions  grossièrement 
treiUissces  ,  couvertes  en  dessus  de 
protubérances  planes  irrégulières  , 
criblées  de  pores,  lisses  ou  légèrement 
striées  en  dessous.  lia  été  établi  par  La- 
mouroux  dans  son  exposition  métho- 
dique des  Polypiers  ,  et  il  ne  renfer- 
me encore  qu'une  espèce  qui  ne  par- 
vient qu'à  une  taille  médiocre.  D  une 
sorte  d'empâtement  par  lequel  lePo- 


iA2  KUA 

lypier  se  fixe  aux  rochers  ,  s'clcvc 
une  ou  plusieurs  expansions  apla- 
ties, irrégulièrement  contournées, 
formées  d'un  trèi-grand  nombre  de 
rameaux  courts,  épais,  anastomosés 
et  représentant  un  réseau  grossière- 
ment madlé.  Chaque  pstit  rameau  est 
comprimé  latéralement  ,  lisse  ou  lé- 
gèrement strié  en  dessous  ,  plus  ou 
moins  ondulenx  sur  ses  côtés  ,  et  sa 
surface  supérieure  est  couverte  de 
grosses  verrues  aplaties,  tantôt  sépa- 
rées par  une  sinuosité  assez  profonde, 
tantôt  continentes  entre  elles  ;  chaque 
verrue  est  criblée  de  petits  pores  an- 
guleux, inégaux,  qui  sont  les  orifi- 
ces de  cellules  tubuleuses  perpeudi- 
cidaires  au  Polypier  et  qui  pénètrent 
toute  sa  substance  ,  de  sorte  que  cel- 
le-ci est  très-légère  et  fragile.  La  cou- 
leur de  ce  Polypier  est  d'un  blanc 
grisâtre  lorsqu'il  est  desséché  ,  elle 
est  verte  ou  rosâtre  pendant  la  vie 
des  Polypes.  L'espèce  unique  de  ce 
genre  est  le  Krusensterna  verritcosa  , 
qui  vit  dans  là  Méditerranée  ,  la  mer 
dès  Indes ,  celles  du  Groenland  et 
dulvamtschalka.  (e.d..l.) 

*  K.TEIS.  coNcn.  xVristote  désigne 
sous  ce  nom  une  Coquille  bivalve 
munie  de  charnière  et  cannelée  ,  oii 
l'on  a  cru  reconnaître  un  Peigne  ,  une 
Bucarde  ,  etc.  (b.) 

KUAPvA.  BOT.  PtTAN.  Bruce  qui 
uousapprcnd  que  c'est  le  nom  donné, 
par  les  Abyssins  ,  aux  graines  de  V E- 
rytluina  iiidica  {!'.  EuYTHaiNfi) ,  ra- 
conte à  cette  occasion  une  chose  assez 
remarquable,  et  qui  donne  l'étjmo- 
logie  du  mot  Karat ,  employé  dans 
l'évaluation  du  poids  de  l'or  et  des 
pierres  précieuses.  Le  voyageur  an- 
glais assure  que  lorsque  les  semences 
du  Kuara  sont  sèches  elles  sont  tou- 
tes d'une  égale  pesanteur,  et  que  de 
temps  immémorial  les  Smgilas  de 
l'Afrique  s'en  servent  pour  peser  la 
poudre  dor.  Ils  les  nomment  îvarat. 
L'évaluation  par  Karat  passa  dans 
l'Inde  ,  et  de  l'Inde  en  Europe  ,  lors- 
que les  pierres  précieuses  s'y  intro- 
duisii-ent   avec   le  luxe  de  l'Orient, 

(B.) 


KUH 

*  KUDARI.  M.vM.  y.  Musc  ù  l'ar- 
ticle Chevrotain.  (b.) 

KUDDAMULLA.  bot.  phan.  Syn. 
de   3logorium  Samhac.  V.  Mogori. 

(E.) 

*  KODÏCI-VALLT.  bot.  phan. 
fRhéede ,  Hort.  Mal.  8,  t.  27.)  Plante 
imparfaitement  connue  de  la  côte  de 
Malabar  ,  dont  lo  port  offre  assez  de 
rapports  avec  celui  des  Liserons,  (b.) 

K.UEMA.  BOT.  cuYPT.  (  Champi- 
gnons. )  Ce  genre  ,  formé  par  Adan- 
son ,  répond  à  V ^ga/'icus  alneus  de 
Linné  et  paraît  être  le  Schizophyl— 
lum  de  Fries.  V.  ce  mot.  (a-ï'O 

*  KUGERCK.MAM./^.EcuREuii, 

SUISSE. 

KDHNIE.  Kuhnia.  bot.  piian.  Ce 
genre  appartient  à  la  famille  des  Sy- 
nanthérées  ,  Corymbifères  de  Jus- 
sieu,  et  il  a  été  placé  dans  la  Pen- 
tandrie  Monogynie  ,  par  Linné  à  qui 
on  en  doit  Ictablissejnenl.  Ses  ca- 
ractères ,  d'après  H.  Cassini ,  sont  : 
involucre  cylindracé  ,  formé  île  fo* 
lioles  irrégulièrement  imbriquées; 
les  extérieures  courtes,  lancéolées; 
les  intérieures  longues,  linéaires;  ré- 
ceptacle petit ,  plane  et  nu;  calathide 
sans  rayons,  composée  de  plusieurs 
Ileurons  égaux  ,  réguliers  et  herma- 
phrodites; ovaires  cylindracés ,  his- 
pidules,  striés  et  surmontés  d'une 
aigrette  plumeuse.  Les  corolles  sont 
glandideuses  ,  et  les  anthères  sont  li- 
bres ou  très-fiiiblement  soudées  en- 
tre elles  ,  et  surmontées  d'un  appen- 
dice arrondi.  La  liberté  îles  anthères 
est  une  structure  as3ez  remarquable 
dans  la  famille  des  Synaolhérées  ;  ce- 
pendant on  ne  doit  pas  ,  ainsi  que 
i  observe  Cassini,  lui  attacher  une 
trop  grop  grande  importance,  puis- 
que plusieurs  espèces  des  genres 
Ecllpta ,  Zinnia  ,  Helianthus  ,  Arte- 
niisia  ,  etc.  ,  ont  aussi  leurs  anthères 
non-cohérentes  ,  sans  que  pour  cela 
on  ait  songé  à  les  distraire  de  la  Syn- 
génésie.  Jussieua  indiqué 'a  réunion 
(lu  genre  Kuhnia  avec  le  Liatris  ,  et 
Gaertner  a  placé  dans  le  genre  Crito- 
nia  ,  la  seule  espèce  connue  de  sou 


KUN 

temps.  Cependant  Kuulh  (A'op.  Gê- 
ner, et  Spec.  Plant,  œquin.  T.  fV,*]x 
io4)  l'a  couservé  en  lui  .ijoufant  une 
nouvelle  espèce.  Cassini  le  place  dans 
la  tribu  des  Eiipaloiice,s  pi  es  du  gen- 
re Coleosanlkiis.  L'cspèci;  qui  a  servi 
de  type  à  Linné  est  le  Kuhnia  Bupa- 
torioides  ,  Plante  hcrb;»ccc,  indigène 
de  la  Pcijs\lvanie,  en  Amérique.  Mi- 
chaux a  rapporté  à  cette  espèce,  sous 
le  nom  de  Ciitonia  Kuhnia  que  lui 
avait  imposé  Gaertner,  une  Plante 
qui  en  a  été  séparée  par  Cassini  et  ap- 
pelée Kuhnia  paniculata.  h'Eupato- 
riurn  cancscens  d  Ortega  ,  indigène 
de  rî!e  de  Cuba  ,  a  été  réuni  au  Kuh- 
jiia  par  Ventenat ,  et  nommé  Kuhnia 
rosmarinifolia.  Enfin  Kunth  [loc.  cit. 
p.  io5  ,  lab.  .^09)  a  donné  le  nom  de 
Kulinia  arguta  à  sa  nouvelle  espèce 
qui  a  été  trouvée,  par  Ilumholdt  et 
lioupland,  près  de  la  ville  de  Fo- 
pa.van  ,  dans  l'Amérique  niéridio- 
nî>le.  (G..N.} 

KUimiSTERA.  lioT.  PHAN.  (  La- 
marck  et  Jussieu.  )  Syn.  de  Petalos- 
temum.  V.  ce  niot  et  Daléa.      ;e.) 

*  KULA.  BOT.  THAN.  V.  Cola. 

*  KULE.  BOT.  PHAN.  T'.  Calab. 
KUMARI.  BOT.  PIIAN-.  Syn.  indou 

à\ltue  uulgaris ,  L.,  dont  Mé.iicus 
proposait  de  faire  un  genre  sous  le 
nom  de  Kumaha.  (b/ 

KUMRAH.  ma:vi.  Et  non  Cumrach. 
(Shaw.)  Ce  serait  le  nom,  en  Barbarie, 
d'un  prétendu  métis  de  l'Ane  et  de 
la  Vache.  T^.  Jtjmart.  (b.) 

*  KUINDM.IÎVNIA.  but.  phan.  Le 
Sium  siculum  ,  L.,  dont  les  pétales 
sont  jaunes,  le  fruit  cylindrique  et 
les  iuvolucres  polyphylles,  a  été  sé- 
paré sous  ce  nom  générique  par  Sco- 
poii.  Antéiieuremcnt ,  Adaiison  en 
avait  constitué  son  genre  Arduina. 
Le  i?/G«c//a///a  de Necker  paraît  arssi 
leur  être  congénère.  (g..n.) 

KUNTHIE.  Kunlkia.  bot.  phan. 
Genre  dédié  à  notre|fcni  et  collabo- 
rateur C.-S.  Kunth  pfr  llumboldlet 
Bonpland( Plant.  Equinox.  :2,p.  ii2.S, 
t.  12a).  Ce  genre  qui  fait  partie  delà 


KUP  ,43 

famille  des  Palmiers  offre  les  carac- 
tères suivans  :  fleurs  hermaphrodites 
et  fleurs  fomelles  placées  sur  des  ré- 
gimes différens  sur  le  même  individu. 
Les  fleurs  hi  rmaphrodilcs  ont  un  ca- 
lice double  ,  l'un  el  l'aulie  à  trois 
divisions  profondes,  l'extérieur  plus 
court  ;  les  élamincs  au  nombre  de 
six  ,  ayant  les  filets  libres  ,  un  ovaire 
à  trois  loges,  surmonté  d'un  style 
épais  et  trifide.  Le  fruit  est  une  baie 
globuleuse  et  monosperme  ,  dont 
l'embryon  est  placé  à  la  base  de  l'en- 
dospernie.  Les  fleurs  femelles  ont 
leur  calice  extérieur  simplement  tri- 
denté  ,  et  leur  ovaire  surmonté  de 
trois  styles.  'Lq  Kunlkia  montana  ,11. 
et  B.,  loc.  cit.,  est  un  Palmier  de 
moyenne  grandeur  dont  le  stipe  grêle 
s'élève  à  vingt  ou  vingt  quatre  pieds  , 
tandis  que  son  diamètre  est  d'à  peine 
un  pouce.  Ses  frondes  sont  pinnées  • 
ses  régimes  raineux  d'abord  renfer- 
més dans  des  spathes  polyphylles. 
Il  croît  dans  les  lieux  montueux  et 
tempérés  du  royaume  de  la  Nouvelle- 
Grenade,  et  se  retrouve  jusqu'à  une 
hauteur  de  huit  cents  toises  au-dessus 
du  niveau  de  la  mer.  Les  habitans  le 
connaissent  sous  le  nom  vulgaire  de 
Cana  de  la  T'ibora.  (a.  r.) 

*  KUNTSN.  BOT.  PII  AN.  Même 
chose  que  Conlsjor  à  Java.  V.  ce 
mot.  (B.) 

*  KUjNZIA.  bot.  PHAN.  Sprengel  a 
donné  ce  nom  générique  au  T/garea 
de  Pursh  ou  Furshia  de  De  Candolle. 

r^.    PUKSHIE.  (G..N.) 

*  KU[>FER  ,  KUPFERGLAS  , 
f;.UPFERKIES.  MIN.  (  \\  erner.  )  P'. 
Cuivre. 

*  KUPFERGLIMMER.  min.  (Wer- 
ner.) /^.  Cuivre  abséniaté. 

*  KUPFERINDIG.  min.  (  Brei- 
ihaupt,  Hoffmann,  Handh.  deiMin. 
T.  IV,  p.  178.)  Substance  tendre,  opa- 
que, d'un  bleu  Indigo,  tirant  quelque- 
fois sur  le  bleu  noirâtre,  se  présentant 
en  masses  aplaliesou  en  rognons sphé- 
roïdaux  ,  à  surface  cristalline,  ayant 
une  cassure  conchoïdale,  un  éclat 
faiblement  résineux,  une  pesanteur 


144 


KUR 


spécrfique  de  3, 81.  Au  clialumeau , 
elle  brûle  avant  le  degré  de  la  chaleur 
rouge,  avec  une  flamme  bleue  ,  fontl 
en  un  globule  qui  est  forlemeot  agité 
et  donne  ,  à  la  fin  ,  un  bouton  de  Cui- 
vre. Leonhaidla  regarde  comme  une 
variété  du  Bunt-Kupfereiz  ou  Cuivre 
pyriteux  hépatique.  On  la  trouve  à 
Sangershausen  en  Thuringe ,  et  à 
Leogang  dans  le  Salzbourg.  (g.  bel.) 

*  KUPFERI^AZUR.  mïn.  (Wer- 
ner.}  J^.  Cuiyre  CAnBONAxÉ. 

*  KUPFERSMARAGD.MiN.(Wer- 
ner.)  J^ .  Cuivre  dioptase. 

*  KUPFER- VITRIOL,  min.  (Wer- 
ner.)  P',  Cuivre  sulfaté. 

KUPHEA.  BOT.  FHAN.  Pour  Cu- 
phea.  P'.  ce  mot.  (b.) 

*  KURKA.  bot.  phan.  Même  chose 
que  C'-irca.  /^.  ce  mot.  (b.) 

*  KURRAKKAÎN.  bot.  phan.  On 
mentionne  sous  ce  nom  une  Grami- 
née  indéterminée  de  l'île  de  Ceylan  , 
qui  est  probablement  quelque  Ëleu- 
sine ,  peut-être  un  Paspale ,  et  la 
même  que  Caracan  ,  Coracan  ou 
Couracan  ,  des  autres  parties  de  l'In- 
de ,  d'oii  serait  venu  le  nom  scienti- 
fique de  Coracana ,  donné  à  l'une  de 
ces  Graminées.  (b.) 

*  KURTE.  Kurtus.  pois.  Genre  de 
la  famille  des  Squammipennes,  dans 
l'ordre  des  Acanthoplérygiens  de  Cu- 
vier ,  formé  par  Bloch  ,  adopté  par  le 
compilateur  Graelin,  et  caractérisé 
ainsi  :  coips  ovale,  comprimé,  ca- 
réné en  dessus  et  comme  bo^su(d'oii 
le  nom  de  Kurte);  mâchoire  infé- 
rieure plus  courte  que  la  supérieure  ; 
dorsale  moins  étendue  que  l'anale  et 
placée  plus  avant:  dents  en  velours  ; 
les  écailles  plus  fines  que  dans  les 
genres  voisins.  Ce  genre  est  encore 
peu  nombreux,  et  peut-être  même 
une  seule  espèce  y  peut  être  placée 
avec  cerlilude;  c'est  le  Kurte  blo- 
CHIEX,  Kurtus  irulicus.  ,  Bloch  ,  pi. 
169,  magnifique  espèce  qu'on  dirait 
une  lame  d'argent  poli  de  dix  pou- 
ces à  un  pied  de  longueur  ,  avec  des 
lâches    dor    sur   le  dos,  et  quatre 


KYL 

marques  d'un  beau  noir  sur  la  mê- 
me partie  qui  se  relève  en  bosse;  les 
pectorales  dorées  sont  bordées  de 
rouge  ,  les  autres  nageoires  sont  d'un 
bleu  céleste  éclatant,  li^érées  de  jaune 
ou  de  blanc.  Il  n'existe  que  deux 
ravcyis  à  la  membrane  branchiostè- 
ge;  la  caudale  est  fourchue  et  l'anus 
rappioché  de  la  gorge.  D.  17,  P.  i5, 
V.  6  ,  A.  02,  c.  18.  Ce  n'est  qu'avec 
doute  qu'on  peut  rapportei  à  ce  genre 
le  Bodian-OÉillère  de  Lacépède,  ori- 
ginaire d'Amboine  ,  qui  est  le  Kur- 
tus palpebrosus  de  Schneider.  Cuvicr 
pense  que  ce  singulier  Poisson  ,  mieux 
observé  qu'il  ne  l'a  été  jusqu'ici, 
pourra  devenir  le  type  d  un  genre 
nouveau.  (b.) 

*  KYBERIA.  bot.  phan.  INecker 
(  Elern.  Bot. ,  n.  81  )  a  séparé ,  sous  ce 
nom  générique  ,  l'espèce  de  Bellls , 
L.  ,  dont  la  tige  est  caulescente.  Ce 
genre  n'a  pas  été  adopté.  P^.  Pâque- 
rette. (g..n.) 

*  KYDIE.  Kydia.  bot.  phan.  Genre 
établi  par  Rovburgh  {PL  Cor.  3,  p. 
1 1)  et  rapproché,  par  De  CandoUe,  de 
la  famille  des  Dombéyacées.  Son  ca- 
lice est  campanule ,  à  cinq  dents ,  en- 
vironné par  un  involucelle  de  quatre  à 
six  folioles  soudées  avec  le  calice  ;  sa 
corolle  formée  de  cinq  pétales  étalés 
obliquement,  obcorddormes  ,  plus 
longs  que  le  calice  ;  ses  éta mines  réu- 
nies par  les  filets  en  un  tube  cylindri- 
que, qui  se  divise  supérieurement  eu 
cinq  branches  portant  chacune  qua- 
tre anthères  à  leur  sommet;  l'ovaire 
est  simple  ,  surmonté  par  un  style  tri- 
tide  que  terminent  trois  stigmates  di- 
latés; capsule  globuleuse,  triloculai- 
re  ,  Irivalve  ,  contenant  dans  chaque 
loge  une  graine  dressée.  Ce  genre  se 
compose  de  deux  espèces,  Kydia  ca- 
lycina  ,  Roxb.,  loc.  cit-,  t.  21  5  ,  et  .AT. 
fratenia,loc.  cit.,  t.  216.  Ce  sont  deux 
beaux  Arbres  originaires  de  la  côte 
de  Coroniandel  et  de  l'Jnde  ,  portant 
des  feuilles  alternes  péliolécs  ,  à  cinq 
lobes  nigus  et  à  cinq  ner\  lires,  et  dc-j 
fleurs  blanche^disposécs  enpanicu- 
les.  (a.b.) 

KYLLINGIE.  Kyllingia  ou  Kyl- 


LAB 

linga.  BOT.  l'HAN.  Genre  de  la  fa- 
mille des  Cypcracees ,  et  de  la  Trlan- 
drie  Monog>nie  ,  L.  ,;qui  tient  en 
quelque  sorte  le  milieu  entre  les  gen- 
res Ma  fisc  us  et  Cjpcriis  dont  il  se 
distingue  à  peine.  Ses  c'pillets  sont 
réunis  en  un  ou  phisieuis  capitules 
globuleux;  ils  sont  coniprinu's  ,  al- 
longés, contenant  une  oudeux  fleurs, 
dont  une  est  rudinicnlaire  ;  les  d>'ux 
écailles  extérieures  sont  plus  petites 
et  roides  ;  les  deux  inté.ieuies  sont 
carénées,  renfermant  une  tieur.  her- 
maphrodite ,  et  quelquefois  une  se- 
conde fleur  munie  d'une  seule  écaille 
neutre  ou  mâle.  Les  étamincssonl  au 
nombre  de  trois  ;  l'ovaire  est  lenticu- 
laire, surmonté  d'un  style  bifide  et 
de  deux  stigmates  filiformes.  Le  fruit 
est  un  akène  conipiimé,  nu  ,  c'est-à- 
dire  dénué  de  soies  hypogynes.  Les 
espèces  de  ce  genre  sont  des  Plantes 
herbacées,  ayant  leur  chaume  trian- 
gulaire sans  nœuds,  garni  inférieu- 
rement  de  feuilles  engainantes  Les 
espèces  croissent  dans  Tlnde  ,  l'Amé- 
rique ,  etc.  L'une  des  pb.s  commu- 
nes est  la  KyUingia  inonocei)hala  ^ 
Roitb.,  Gram.  i,5,  t.  4,  f.  4, ainsi  nom- 
mée parce  que  ses  épillels  ibmieut 
un  seul  capitule  globuleux  au  som- 
met du  chaume ,  accompagné  d'une 


LAB  145 

ou  deux  feuilles  linéaires  formant  uu 
involucre.  Elle  croît  dans  l'Inde  , 
aux  îles  de  France  et  de  Bourbon  , 
et  à  Port  Jackson  de  la  INouvelle-Hol- 
lande.  C'est  ci  Ite  espèce  que  Forster 
[Ge/i.  65)  a  indiqucie  sous  le  iionr  de 
Tkiyocephalon  nemurale.  (a.  r.) 

KYlNODON.  RF.i'T.  OPH.  Klein  , 
dans  son  Tentamen  herpctulogiœ  ,  for- 
mait sous  ce  nom  un  genre  qui  ré- 
pond aux  véritables  Vipères.         (b.) 

KYPHOSE.  Kjphosus.  rois.  Ce  gen- 
re douteux  ,  établi  par  L  icépède  sur 
un  dessin  de  Commerson,  se  trouve 
le  même  que  celui  sur  lequel  le  con- 
tinuateur de  Bcflbn  avait  déjà  établi 
le  genre  Dorsuaiie,  et  qui  est  repro- 
duit à  la  planche  8  du  tome  m  de 
son  Ichthyologio.  Cuvier  .  qui  con- 
serve le  genre  K.phose  avec  doute, 
le  place  dans  la  funilie  des  Sq'iam- 
mipennes  de  l'os  die  des  Acanthop- 
térygiens.  /^.  Uorsuaire.  (b.) 

KYRSTEiMA.  BOT.  pijax.  Genre 
établi  par  ÎNcckcr  [Elein.  Bot.,  m 
i46)  aux  dépens  des  Eupatoiium  de 
Linné.  Il  coirespond,  selon  Cassini , 
au  Batschia  de  Mœnch  ,  genre  qu'il 
ne  faut  pas  confondie  avec  d  autres 
du  même  nom  établis  par  Gmelin, 
Thunberg  et  Vahl.  (g..n.) 


L. 


LiABARIA.  MOLi,.  Nom  donné  par 
Adanson  (Voyag.  au  Sénég.,p.  io5  , 
pi.  7,  fig.  a)  à  une  très-belle  espèce 
de  Pourpre  qui  est  le  Purpurea  coro- 
nata  de  Lamaick.  (i)..H.) 

*  LABAR.RA  (petit),  rept.  oph. 
Le  Seipent  très-venimeux  de  !a 
Guiane  ,  mentionné  sous  ce  nom  de 
pays,  paraît  être  l'Elaps  galonné. 
^.  ViPÈf^E.  (b.) 

.'LABATIE.    Labatla.  bot.    phan. 


Le  genre  constitué  sous  ce  nom  par 
Swartz,  est  le  même  que  le  Pouteria 
établi  auparavant  par  Aublet.  f. 
Poutérie.  (g..n.) 

LABBE.  OIS.  Syn.  vulgaire  de  Ster- 
coraire parasite,  y.  ce  mot.  (dr..z.) 

LABDANUM.  bot.  phan.  r.  La- 

DANUM. 

*  LABE.  rois.  Espèce  de  Cyprin. 
y.  ce  mot.  (b.) 


TOSW.    IX. 


146  LAB 

LABELLE.  Labellum.  bot.  phan. 
On  appelle  ainsi  dans  la  famille  des 
Orchidées  la  division  interne  et  infé- 
rieure du  calice,  qui  offre  en  général 
une  forme  et  un  aspect  tout-à-fait 
différens  des  autres  parties  de  la  fleur. 
Ou  la  désigne  aussi  quelquefois  sous 
le  nom  de  Tablier,  f^.  Orchidées. 

(A.   R.) 

*  LABEN.  BOT.  PHAN.  L'Arbre  de 
Madagasc;ir  que  Rochon  désigne 
sous  ce  nom  paraît  appartenir  ou 
genre  Caloph^lle.  f^.  ce  mot.       (b.) 

*  LABEO.  POIS.  L'espèce  désignée 
par  Aristote  sous  ce  nom  paraît  être 
la  même  chose  que  le  Chalu  ou  Cha- 
îne de  Rondelet.  /^.  Vergadelle  et 
Labéon.  (b.) 

LABEON.  Labeo.  pois.  Sous-genre 
de  Cyprins.  P^.  ce  mot.  (c.) 

LABER.  bot.  phan.  L'un  des  sy- 
nonymes d'Aioës  dans  Sérapion  ,  se- 
lon quelques-uns  de  ses  traducteurs. 

(B.) 

LABERDAN.  pois.  L'un  des  noms 
vulgaires  de  la  Morue,  f^.  Gade.  (b.) 

*  LABERIS.  REPT.  oPH.  Espèce  du 
genre  Couleuvre.  F',  ce  mot.       (b.) 

*  LABP:UM.  bot.  crypt.  {Champi- 
gnons.) Fries  a  ainsi  nommé  la  secon- 
de division  du  genre  Poljpurus  ,àont 
les  espèces  ont  le  chapeau  fixé  par  le 
côté  à  un  pédicule  allongé.  F".  Poly- 

l'ORE.  (G..N.) 

*LABIATIFLORES.  LaUatiflorœ. 
lîOT.  PHAN.  Ce  nom  a  été  donné  par 
De  Candolle  (Annales  du  Muséum 
d'Hist.  Nalur.  T.  xix)  à  un  groupe 
de  la  famille  des  Synanlhcrées,  que 
Lagasca  [Amenidades  Natur.  de  las 
Espanas)  a  publié  de  son  côté  sous 
le  nom  de  Chœnanthophorœ .  C'est  en 
1808  que  le  botaniste  français  a  fait 
connaître  à  l'Itisiitiit  le  résultat  de 
ses  travaux  ,  mais  il  ne  l'imprima 
qu'en  1812.  Lagasca  avait  rédigé  ses 
observations  dès  i8o5,  mais  il  les 
avait  conservées  en  manuscrit  jus- 
qu'en 1811.  Quoi  qu'il  en  soit  de  la 
priorité  du  nom  lionné  à  ce  groupe  , 
les  deux  botanistes  sus-mentionnés 
sont  assez  d'accord  sur  sa  composi- 


LAB 
tion.  L'un  et  l'autre  y  réunissent  les 
Synanlhérées  dont  le  caractère  essen- 
tiel consiste  dans  le  limbe  de  la  co- 
rolle divisé  en  deux  lèvres ,  l'exté- 
rieure plus  large  que  l'intérieure. 

Le  professeur  De  Candolle  place  ses 
Labiatiflores  entre  les  Chicoracées  et 
les  Cinarocéphales  de  Jussieu  ;  il  y 
dislingue  trois  sortes  de  corolles  :  1° 
celles  à  lèvre  extérieure  quadridentée, 
l'intérieure  réduite  à  un  seul  filet; 
2'^  celles  à  lèvre  extérieure  tridentée  , 
l'intérieure  profondément  divisée  en 
deux  filets  j  3°  celles  à  lèvre  exté- 
rieure tridentée,  l'intérieure  biden- 
tée.  Cependant  quelques  calathides 
de  Labiatiflores  ont  leurs  corolles 
centrales  régulières ,  et  les  margi- 
nales n'ont  point  de  lèvre  intérieu- 
re. Ces  diversités  dans  la  structure 
des  corolles  de  ce  groupe,  ont  paru 
assez  importantes  à  l'auteur  pour  que, 
d'après  leur  considération  ,  d  ait  par- 
tagé les  Labiatiflores  en  quatre  sec- 
tions. La  première  se  compose  des 
genres  Bainadesia  et  Bacazia ,  dont 
les  corolles  offrent  la  première  sorte 
de  structure  ci-dessus  désignée.  La 
seconde  section,  caractérisée  par  ses 
corolles  à  lèvre  intérieure  partagée  en 
deux  lanières  filiformes,  est  subdivi- 
sée d'après  la  considération  de  l'ai- 
grette. Les  genres  à  aigrette  plumeuse 
et  sessile,  sont  au  nombre  de  trois, 
savoir  :  Mutisia ,  Dumerilia  ,  Cha- 
brœa.  Les  Chœtanthera ,  Homoian- 
thus  ^  Plazia,  Onossris,  C/ariunea, 
Leucœria  et  Chaptaha,  composent  la 
suijdivision  dont  l'aigrette  est  poilue 
et  sessile.  Celle-ci  est  stipilée  et  poi- 
lue dans  le  Dolichlasium.  C'est  enco- 
re d'après  la  considération  tle  l'ai- 
grette qu'est  subdivisée  la  troisième 
section ,  celle  dont  les  corolles  of- 
frent la  troisième  soi  te  de  structure 
ci -dessus  mentionnée.  Les  genres 
Perdicium ,  Trixis,  PruusUa  et  Nas- 
saiH'ia,  possèdent  une  aigrette  poi- 
lue; elle  est  plumeuse  dans  les  Sphœ- 
rocephalus,  Panagj/u/n ,  TiiptUium 
et  Juiigia;  enfin,  elle  n'existe  pas 
daus  \i:  Pamphalea.  Les  Labiatifloies 
douteuses  sont  les  genres  DeneAia, 
Disparago,  Polyachurus,  Leria.  Tous 


ces  genreb  sont  indigènes  «lu  iNou- 
veau-Monde ,  et  même  de  l'Améiique 
méridionale,  excepté  le  Càaptalia.  Se- 
lon H.  Cassiiii ,  le  groupe  des  Labia- 
liflores  fait  partie  (sauf  quelques  geu 
res  dont  la  slructuie  de  la  corolle  a 
été  mentionnée)  des  deux  tribus  qu'il 
a  établies  sous  les  noms  de  Mutisiées 
et  de  Nassauviées.  ^.  ces  mots.  Mais 
comme  plusieurs  Mutisiées  croissent 
en  Afrique  ,  il  s'ensuit  que  les  Labia- 
tiflores  ne  sont  pas  des  Plantes  dont 
les  limites  géographiques  soient  aussi 
marquées  que  le  professeur  De  Gan- 
dolle  l'a  prétendu. 

Les  Ouoséridées  (  Onoser'ulœ  )  de 
Kunth  (  ISou.  Gen.  et  Sp.  Plant, 
asquin.  T?.  iv,  p.  4)  qui  font  partie 
de  la  section  qu'il  nomme  Cardua- 
cées ,  contiennent,  d'après  leur  au- 
teur, la  plupart  des  Labiatifloros. 
/^'.  OnosÉridées.  (g.n.) 

LABIDE.  Labidus.  iNs.  Genre  de 
l'ordre  des  Hyménoptères ,  section 
des  Porte- Aiguillons  ,  famille  des  Hé- 
térogynes  ,  tribu  des  Mutillaires,  éta- 
bli par  Jurine  et  adopté  par  Latreillc 
avec  ces  caractères  :  mandibules  très- 
arquées  ;  palpes  maxillaires  aussi 
longs  au  moins  que  les  labiaux  ,  com- 
posés de  quatre  articles;  antennes 
insérées  près  de  la  bouche.  Les  La- 
bides  différent  desDoryles,  dont  ils 
sont  cependant  très-voisius,  par  les 
mandibules  qui  sont  plus  grêles  et 
plus  longues  dans  ceux-ci  ;  par  les 
palpes  maxillaires  qui  sont  très- 
courts  et  composés  de  deux  articles 
chez  les  Doryles,  et  par  les  cellules 
cubitales  qui  sont  en  plus  petit  nom- 
bre dans  ces  dernières.  Ces  Hymé- 
noptères sont  propres  à  l'Amérique  , 
tandis  que  les  Doryles  n'habitent  que 
l'Inde  et  l'ancien  continent.  La  cel- 
lule radiale  des  ailes  supérieures  des 
Labides  est  ovale  et  allongée  ;  elles 
ont  en  outre  trois  cellules  cubitales  , 
dont  la  première  est  presque  carrée  , 
la  seconde  plus  petite  et  recevant  la 
premièx'e  nervure  récurrente ,  et  la 
lrv.iisième  grande ,  atteignant  le  bout 
de  l'aile  et  ne  recevant  point  de  ner- 
vure récurrente.  Le  premier  segment 


L\B 


>47 


de  l'abdomen  a  ses  côtés  relevés ,  et 
il  a  la  forme  d'une  selle  à  Cheval.  Les 
jambes  vont  en  s'élargissant  vers 
leur  extrémité  ,  et  les  épines  qui 
sont  placées  au  bout  des  quatie  der- 
nières, ainsi  que  le  premier  article 
des  tarses  postérieurs  ,  sont  dilatés  et 
plus  épais  à  leur  base.  On  ne  connaît 
pas  les  habitudes  et  les  métamorpho- 
ses de  ces  Insectes.  La  seule  espèce 
connue  jusqu'à  présent  est  : 

La  Labide  de  Latreille  ,  L.  La- 
treillei,  Jurine.  Elle  a  huit  lignes  de 
long  ,  son  COI  ps  est  rougeâtre  ,  pubes- 
cent;  la  tête  est  transverse  ,  petite  et 
noirâtre;  les  mandibules  et  les  an- 
tennes sont  de  la  couleur  du  corps  ; 
les  trois  yeux  lisses  sont  grands  com- 
parativement à  ceux  des  autres  Hy- 
ménoptères ;  ils  sont  jaunâtres,  lui- 
sans  et  disposés  en  triangle.  Les  ailes 
ont  une  teinte  d'un  noirâtre  clair 
avec  les  nervures  brunes;  l'abdomen 
est  allongé  et  courbé  en  dessous  à 
son  extrémité.  On  la  trouve  à  Cayen- 
ue.  (G.) 

LABIDOURES  ou  FORFICULES. 
INS.  Nom  donné  parDuméril  à  une  fa- 
mille qui  ne  renferme  que  le  genre 
Forficule.  f.  ce  mot.  (g.) 

*  LABIÉ,  LABIÉE.  Lablatus ,  La- 
blata.  BOT.  PHAN.  On  dit  d'un  calice 
ou  d'une  corolle  qu'ils  sont  labiés  ou 
mieux  bilabiés  quand  leur  limbe  est 
partagé  en  deux  lèvres,  l'une  supé- 
rieure et  l'autre  inférieure;  quelque- 
fois la  lèvre  supérieure  manque  ou 
est  tiès-courte;  dans  ce  cas  ,  la  co- 
rolle est  unilabiée  comme  dans  les 
genres  Jjuga,  Teucrium  ,  etc. 

La  corolle  labiée  proprement  dite 
se  distingue  de  la  corolle  personnée 
qui  oflfre  également  deux  lèvres,  eu 
ce  que  ses  deux  lèvres  sont  écartées 
l'une  de  l'autre  ,  tandis  qu'elles  sont 
rapprochéesdans  la  corolle  personnée, 
P' .  Corolle  et  Calice.  (a.r.) 

LABIÉES.  Labiatœ.  bot.  phan. 
L'une  des  familles  les  plus  naturelles 
du  règne  végétal ,  appartenant  aux 
Plantes  dicotylédones  monopélales 
hypogynes  ,  et  dont  Linné  a  dispersé 


i48 


LAB 


les  genres  dans  la  deuxième  et  la  qua- 
torzième classes  de  son  système.  Les 
Labie'es  sont  des  Plantes  herbacées, 
annuelles  ou  vivaces  ,  plus  rarement 
des  Arbustes  ou  des  Arbrisseaux. 
Leur  tige  est  quadiaugulaii e  ,  ra- 
meuse, à  rameaux  opposés;  les 
feuilles  sont  simples  ,  également  op- 
posées; les  tleurs  soat  généiale- 
inent  placées  à  l'aisselle  des  feoil- 
Ics  SLipéiieures ,  el  forment  par  leur 
réunion  des  épis ,  des  grappes,  des 
pauicnles  ou  des  capitules  accompa- 
gnés de  bractées  qui  manquent  quel- 
quefois. Le  c^lice  est  mono.^épale  ,  tu- 
biileux  ou  campanifurme,  à  cinq  ou 
à  dix  divisions  plus  ou  moins  profon- 
des ,  égales  ou  inégales,  quelquefois 
disposées  en  deux  lèvres.  La  corolle 
est  monopélide  ,  tubnleuse  ,  le  plus 
souvent  bilabiée  ,  rarement  à  une 
seide  lèvre,  ou  même  régulière;  la 
lèvre  supérieure  généralement  bilo- 
bée  embrasse  et  recouvre  la  lèvre  in- 
féiicure  avant  l'épanouissement  de  la 
fleur.  La  lèvre  inférieure  présente 
trois  lobes  généralement  uiégaux, 
celui  du  milieu  étant  plus  grand  que 
les  deux  lobes  latéraux.  Lesétnmines, 
au  nombre  de  quatre  ,  didynames  , 
c'est-à-dire  deux  plus  grandes  et  deux 
plus  petites,  sonr  ordinairement  rap- 
prochées par  paires  et  placées  sous  la 
lèvre  supérieure  ;  quelquefois  elles 
sont  au  contraire  déclinées  vers  la 
partie  inférieure  de  la  fleur ,  ou  même 
écartées  les  unes  des  autres  et  presque 
égales  entre  elles.  Dans  quelques 
genres,  les  deux  élamines  les  plus 
courtes  avortent  ou  sont  réduites  à 
l'état  rudimentaire.  Les  anthères  sont 
à  deux  loges  distinctes  ou  même  quel- 
quefois écartées  1  une  de  l'autre  par 
un  connectif  plus  ou  moins  long. 
L'ovaire  est  appliqué  sur  un  disque 
hypogyne  ou  gjMJobase  épais  et  plus 
large  que  l'ovaire  lui-même,  aulour 
duquel  il  forme  un  rebord  plus  ou 
moins  saillant.  Cet  ovaire  est  pro- 
fondément partagé  en  quatre  lobes 
qui  sont  chacun  autant  de  loges  con- 
tenant un  ovule  dressé.  Le  style  naît 
du  centre  commun  ou  de  l'axe  extrê- 
mement déprimé  de  l'ovaire  ;  il  est 


LAB 

long ,  grêle  ,  simple ,  terminé  par  un 
stigmate  à  deux  divisions  allongées  et 
inégales.  Le  fruit  se  compose  de  qua- 
tre coques  monospermes  ou  akènes 
réunis  sur  le  disque  et  enveloppés 
par  le  calice.  Quelquefois  un  ou  plu- 
sieurs de  ces  akènes  avortent.  Chaque 
akène  renferme  une  graine  dressée , 
dont  le  tégument  propre  recouvre 
un  embryon  à  radicule  courte  et 
tournée  veiS  la  base  de  la  graine. 
Dans  quelques  genres  néanmoins  il  y 
a  un  endoaperme  très-mince. 

Celte  famille  est  tellement  natu- 
relle, qu'on  pourrait,  en  quelque 
sorte  ,  la  considérer  comme  un  grand 
genre.  En  effet,  les  différentes  cou- 
pes génériques  qui  y  ont  été  établies 
sont  généralement  fondées  sur  des 
nuances  d'oiganlsalion  extrêmement 
minutieuses  ,  en  sorte  que  la  forma- 
tion des  genres  est  tout-à-fait  artifi- 
cielle. C  est  au  reste  ce  que  l'on  doit 
également  observer  dans  toutes  les 
autres  familles  extrêmement  naturel- 
les, comme  les  Onibcllifères  ,  les  Gra- 
minées ,  les  Légumineuses  ,  etc.  Com- 
me ces  genres  -ont  fort  nombreux , 
nous  y  établirons  plusieurs  divisions, 
ainsi  qu'on  le  verra  par  le  tableau 
suivant  : 

!'■'=  Section.  —  Deux  élamines. 

Lycopus  ,  L.  ;  Jnietliystea  ,  L.  ; 
Cunila,  L.  ;  ZizipJtura ,  L.  ;  Moiiar— 
(la,  L.  ;  EosmariniJS ,  L.  ;  Sah'ia,  L.; 
Collinsonia  ,  Jj.  ;  Jfesiringia,bmïÛ\\ 
Microcurjs  ,  Brown. 

IP  Section.  —  Quatre  étamines. 

A.  Corolle  unitabiée. 

j4iuga  ,  L.  ;  Teucrium  ,  L. 

B.  Corolle  bilabiée. 

f  Etamines  divergentes. 

Menlha  ,  L  ;  Hyssupus ,  L.  ;  Peiil- 
la  ,  L.  ;  Satureia  ,  L. 

f  f  Etamines  réunies  sous  la  lèvre 
supérieure, 
u   Calice  régulier  à  cinq  ou  dix  dents. 

Nepeta  ,  L.  ;  Lavandula  ,  L.  ;  Gle- 
choma  ,  L.  ;  Lamiiim  ,  L.  ;  Belonica  , 
L.  ;    Mairubium,   L.  ;    Ballota,  L.  ; 


LAB 

Leonurus  y  L.  ;  j^nisomeles,  Biown  ; 
P/ilomls,  L.;  Lei/cas ,Burm.;  Leçrio- 
iis ,  Pers.  ;  Hemigenia  ,  Brown;  He- 
miand/a,  Br.  ;  Isanlhus  ,  Rich.  ;  Pjc- 
nanlheinuni  ,  Kicli.  ;  Bracliyslemum  , 
Ricli.  ;  Pogoslemon  ,  Dcsf.  ;  Barbu  la  , 
Lour.  ;  Bis/ropogon  ,  IHciit.;  Side- 
ritis,L  ;  Galeopsis ,  L.  ;  Galeubdu- 
lon  ,  AU.;  Stac/tys,  L.  ;  Ziete/iia, 
Gledit.  ;  jyjolucella ,  L.  ;  Rizoa  ,  Ga- 
van. 

^  Calice  bilabié. 

Thymus ,  L.  ;  Orlganurn  , L.;  Tliyrn- 
bra,  L.  ;  3Ielissa  ,  L.  ;  Dracocepha- 
luni  ,  L.  ;  Melittls  ,  L.  ?  Horminum,- 
Prunella,  L.  ;  Lepechinia  ,  Willd.  ; 
Sculellaria,  L.  ;  Coleus  ,  Lour.  ;  C/ii- 
lodia,  Bi'.  ;  Cryp/iia  ,  Br.  ;  Proslan- 
theia,  Labill.  ;  Cdinopodiuin ,  L.; 
Gardoquia  ,  Ruiz  et  Pavon  ;  Peiilo- 
mia,  Kunih;  Pras/um  ,  L.  ;  P^a- 
tostoma  ,  Bcauv.  ;  Tricliostemma  ,  L.  ; 
Pluyma ,  L . 

■j-f-j-  Examines  déclinées. 

Ocymum  ,  L.  ;  Plectiantlius  ,  l'Hc- 
rit.  ;  Hyptis  ,  Jacq. 

La  famille  des  Labiées  est  si  natu- 
relle, et  ses  caractères  sont  tellement 
tranches,  que  nous  croyons  inutile 
d'indiquer  comment  on  la  distingue 
des  Verbénacées  et  des  Borraginees  , 
entre  lesquelles  elle  doit  être  placée. 

(A.K.) 

*  LABIO.  MOLL.  Ocl<.en  ,  dans  son 
Système  d'iiisioire  naturelle,  a  "pro- 

Eosé  sous  ce  nom  un  genre  démeni- 
ré  des  Turbo  de  Linné  ou  des  Tro- 
chus.  Ce  démembiement  n'a  pas  été 
adopté.  J^.  Trocuus  et  Turbo. 

(d.-h.) 
*LABIUM.  TNs.Nomsoiisleqiiel  on 
désigne  la  lèvre  intérieure  des  Insectes 
par  opposition  au  mot  Labrum  qu  on 
applique  à  la  lèvre  supérieure.  La 
lèvie  inférieure  ou  simplement  la 
lèvre  e<t  assez  compliquée  ,  et  résulte 
de  ia  jnnction  plus  ou  moins  intime 
de  deux  mâchoires  qui  font  ?uite  aux 
mâchoires  proprement  dites.  f\  Bou- 
che, (aud.) 

LABIUM  ET  LABRUM  VENE- 
1\IS.  BOT.  PHAN.  L'un  des  synony- 


LAB 


1*9 


mes  anciens  du  Dipsacus  syluesf/is. 
P".  Abreuvoir  et  Cardére.        (b.) 

LABLAB.  BOT.  PHAN.  Ce  genre, 
que  J^inné  et  Gaertner  ont  réuni  au 
i)olickos ,  en  avait  été  séparé  par 
Adanson  (Fam.  des  Plantes,  a,  p. 
5^')).  Il  a  été  rétabli  par  Mœnch  et 
défniitivement  adopté,  en  ces  derniers 
temps,  par  Savi  et  par  De  Candolle 
(  Prodr.  Sysl.  utiiv.  f'eget  ,  2,  p.  4oi) 
qui  en  ont  distingué  six  espèces. 
Nous  avons  admis  la  fusion  de  ce 
genre  telle  que  l'ont  opérée  Linné  et 
Gaertner,  et  l'espèce  principale  a  été 
déente'  ilans  ce  Dictionnaire  sous  le 
nom  de  Dolic.  /^.  ce  mot.         (g..n.) 

LABRADOR  (  Pierre  de  ).  min. 
Ce  nom  a  élé  donné  au  Felds[;ath 
opalin ,  trouvé  sur  les  côtes  de  ce 
pays  ,  dans  1  îie  de  Saint-Paul  ,  «f 
dont  plusieurs  minéralogistes  font 
aujourd  liui  une  espèce  particulière 
sous  ce  même  nom  ,  ou  sous  celui  de 
Labradorite.  On  a  aussi  donné  le 
nom  fie  Hornblende  du  Labrador  à 
une  variété  d'Ilypcrsthène  qu'on 
avait  méconnue.    F'.  Feldspath  et 

HyPERSTHÈNE.  (g.  DEL.) 

LABRADORA.  ois.  Syn.  de  Ma- 
careux Moine,  /'".ce  mot.      (nR..Z.) 

LABRA  DORISCHE-HORNBLEN- 
DE.  MIN.  Syn.  d'IJyperslène.  A',  ce 
mot.  (b.) 

LABRADORITE.  min.  (Delamé- 
thrie.)   Syu.    de  Pierre  de  Labrador, 

(B.) 

LABRAX.  POIS.  ■  Sous  ce  nom  , 
employé  par  les  anciens  pour  dési- 
gner l'Anarrliique  l^oup  ,  Klein  avait 
établi  un  genre  qu'd  caractérisait  par 
des  écailles  en  scie,  une  grande  bou- 
che et  beaucoup  de  dents  serrées 
très-fines.  Pallns  a,  depuis,  formé 
pour  des  Poissons  du  Kamtschatka  utt 
genre  nommé  de  même  ,  et  lui  a  attri- 
bué pour  caractères  :  un  <  orps  assez 
long,  garni  d'écaillés  ciliées,  à  lêtfr 
petite  sans  armure  ,  à  bouche  peu 
fendue  ,  armée  de  petites  dents  co- 
niques ,  inégales  ,  a  lèvres  charnues  ; 
dorsale  régnant  tout  le  long  du  dos, 
n'ayant  que  des  épines  minces,  pré- 


ifm  L.\.B 

sentant  plusieurs  séries  de  porcs 
disposées  sérialenicnt ,  de  manière  à 
former  comme  plusieurs  lignes  laté- 
rales. Cuvier  admel  ce  genre  avec 
doute  après  les  Scare:^,  à  la  fin  de  la 
famille  des  Labroïdes  ,  dans  l'ordre 
des  Acanlhoptérygions.  (u.) 

LABRE.  JLabnis.  rois.  Ce' genre, 
l'un  des  plus  nombreux  en  espèces  , 
s'il  n'est  pas  celui  qui  en  renferme  da- 
vantage, fut  établi  par  Arté;li,  adopté 
par  Lmné  dans  son  ordre  des  Thora- 
èiques  ,  et  devint ,  dans  la  Méthode  de 
Cuvier,  le  type  de  la  famille  des  La^ 
broïdcs.  Les  doubles  lèvres  charnues 
des  Poissons  qui  le  composent  lui  méi  i- 
tèrcnl  le  nom  sous  lequel  les  ichlhyo- 
logistes  l'ont  désigné.  Ses  caractères 
consistent  dans  les  ouies  serrées,  à  cinq 
rayons;  les  dents  maxillaires  coni- 
ques dont  les  mitoyennes  et  antérieu- 
res plus  longues  ,  les  pharyngiennes 
Cylindriques  et  mousses ,  disposées 
en  forme  de  pavé  ,  les  supérieures  sur 
deux  grandes  plaques  ,  les  inférieu- 
res sur  une  seule  qui  correspond  aux 
deux  autres.  L'estomac  n'est  pas  un 
ciil-de-sac,  mais  se  continue  avec  un 
intestin  sans  cœcuin  ,  qui  après  deux 
replis  se  termine  en  un  gros  rectum; 
la  vessie  aérienne  est  simple  et  robus- 
te ;  l'une  des  deux  lèvres  tient  immé- 
diatement aux  mâchoires,  et  l'autre 
aux  soiis-oibicidaires.  Les  Libres 
sont  de  taille  moyenne ,  agiles  ,  d'une 
forme  qui  est  celle  qu'on  attache  le 
plus  nalurellemenlàridée  dePoisson. 
Ils  vivent  de  Crustacés  et  de  Mollus- 
ques dont  l'appareil  robuste  de  leur 
système  dentaire  leur  permet  de 
broyer  jusqu'aux  parties  dures.  Leur 
chair  est  savoureuse;  cependant  on 
en  porte  rarement  sur  nos  marchéi. 
Ils  habitent  presque  toutes  les  parties 
du  globe  depuis  le  Groenland  jusque 
sous  lalignc,  mais  en  plus  grand  nom- 
bre dans  les  climats  chaudset  non  loin 
des  rivages  de  la  mer.  Tous  sont  re- 
vêtus des  plus  somptueuses  livrc^^s  ; 
leurs  écailles  resplendissent  de  l'éclat 
des  Métaux  polis  ,  du  feu  des  Pierres 
précieuses  êi,  des  teintes  les  plusivives. 
La  Méditerranée  eo  nourrit  plusieurs 


lab 

des  plus  élégaus  ;  la  Polynésie  en  pos- 
sède d'une  incroyable  beauté;  mais 
la  plupart  des  espèces,  qui  se  ressem- 
blent beaucoup  par  la  forme  ,  n'ayant 
été  établiesque  sur  les  couleurs  sujet- 
tes à  varier  ,  ouqui  se  détériorent  par 
la  moi  t  ,  il  y  règne  une  grande  confu- 
sion ;  pour  s'y  reconnaître,  on  a  dû 
y  former  les  coupes  ou  sous-genres 
suivans  : 

f  Labres  proprement  dits ,  qui 
n'ont  ni  épines,  ni  dentelures  aux 
opercules  et  aux  préopercules ,  avec  le 
corps  oblong,  la  queue  sans  appendi- 
ces ,  les  joues  et  opercules  couverts 
d'écailles  ,  la  ligne  latérale  droite  ou 
à  peu  près.  Ce  sout  eux  que  l'on  trou- 
ve en  plus  grand  nombre  dans  la 
Méditerranée,  oii  plusieurs  sont  dé- 
signés sous  le  nom  vulgaire  de  Tourds 
et  Tour  do  us. 

La  Vieille  ,  Labrus  vetula  ,  L. , 
Bloch,  pi.  293.  La  nageoire  caudale  est 
arrondie;  ce  Poisson  atteint  un  peu 
plus  d'un  pied  de  long;  ses  couleurs 
sont  l'orangé  le  plus  vif  et  le  bleu  le 
plus  beau;  sa  tête  est  rougeâtre;  les 
pectorales  ,  l'anale  et  la  caudale  sont 
bordées  de  noir;  la  dorsale  est  cou- 
verte de  petites  taches  ;  l'iris  est  azuré. 
Cette  espèce  est  des  mers  de  l'Europe 
boréale;  on  la  trouve  depuis  les  côtes 
de  Norwège  jusqu'en  Bretagne  oii  on 
la  nomme  Cra  batte  et  oli  l'on  en 
prend  suffisamment  pour  eu  faire  des 
salaisons. 

Le  Beegylie  ,  Labrus  maculatus  , 
Bloch  ,  pi.  290.  Sa  nageoire  caudale 
est  arrondie  ;  le  dernier  rayon  de  l'a- 
nale et  de  la  dorsale  est  plus  lont^que 
les  autres  ;  sa  couleur  générale  est  le 
brunâtre  velouté  avec  des  raies  d'un 
beau  brun  foncé  et  de  plus  disposées 
alternativement  sur  la  poitrine;  les 
nageoires  d'un  jaune  teinté  de  violet 
sont  tachetées  de  brun  luisant,  l'iris 
est  doré.  Cette  espèce  des  mers  du 
Nord  atteint  jusqu'à  quinze  pouces; 
sa  chair  est  grasse  et  exquise. 

Le  CocK  ,  Labrus  Coquus ,  L.  , 
GmeL,  5j5/.  iVa/.,  XIII,  T  i,p.  1297- 
Petite  espèce  extrêmement  coinmune 
sur  la  cote  de  Cornouailies ,  qui  est 
d'un  pourpie  obscur  ,  varié  de  bleu 


LA.B 

foncé  ,  avec  le  ventre  jaunâtre  et  la 
queue  arrondie. 

Le  Paon,  Encycl.  Met. ,  Pois. ,  pi. 
5i,  f.  1 37  ;Z(ai/7/5 /'afo  ,  L.,Gmel.  , 
Syst.  Nat.,  xiii,  T.  i,  p.  1288,  assez 
commun  dans  la  Méditerranée ,  de- 
puis nos  côtes  jusqu'en  Syrie,  et  y  at- 
teignant neuf  on  dix  pouces  de  lon- 
gueur. Ce  Poisson  passe  pour  être  le 
plus  beau  de  la  nier  j  et  pour  le  re- 
connaître entre  tous  les  autres  ,  on 
n'aura  qu'à  imaginer  leLapis-Lazuli , 
le  Rubis,  le  Saphir,  l'Emeraudc  et 
l'Améthyste  incrustés  dans  l'or  des 
écailles  polies  d'un  Poisson  élégam- 
mentconformé.  Sa  chair  est  médiocre. 

Le  MÉRO  ,  Labriis  marginalis  ,  L.  , 
Gmel., /oc.  c//.,p.  1288.  Cette  espèce 
à  laquelle  nous  conservons  le  nom 
qu'on  lui  donne  en  Espagne  oîi  Lœ- 
tling  la  décrivit  ou  plutôt  se  borna  à 
la  mentionner,  est  d'un  beau  biun 
velouté,  chatoyant  dans  toutes  ses 
parties;  un  large  liséré  jaunâtre  au- 
tour de  toutes  ses  uageoiies  la  singu- 
larise. Nous  l'avons  vue  assez  (Vé- 
quemraenl  en  1809  sur  la  poissonne- 
rie de  la  Corogne  en  Galice. 

Le  CÉNOT ,  JLabriis  trimaculatus , 
L.  ,  Gmel.  ,  /oc.  cit.,  1294.  Cette  pe- 
tite espèce  à  laquelle  nous  conservons 
le  nom  vulgaire  qui  la  désigne  dans 
les  îles  Baléares  ,  se  trouve  aussi  dans 
l'Océan  et  jusque  sur  les  côtes  de  la 
Norwège.  Sa  couleur  est  le  rouge; 
deux  taches  d'un  beau  noir  à  la  base 
de  la  dorsale  et  une  entre  cette  na- 
geoire et  la  caudale  la  caractérisent. 

La  Tanche  DE  MER  ,  Labrus  Tinca  , 
L.  Ce  L?ibre  habite  les  lieux  les  plus 
profonds  sur  les  côtes  d'Angleterre 
principalement.  Sa  couleur  est  d'un 
rouge  sale  foncé,  élégamment  mar- 
quéede  nombreuses  lignes  de  bleu,  de 
rouge  vif  et  de  jaune.  Toute  commu- 
ne qu'elle  est ,  cette  espèce  a  besoin 
d'être  mieux  examinée  pour  savoir  si 
elle  ne  convient  pas  au  sous-genre 
Crénilabre,  le  troisième  du  genre 
qui  nous  occupe. 

Le  Perroquet  ,  Labrus  Pslttacus  , 
L.,  Gmel., /oc.  cit.,  p.  11285.  Sa  cou- 
leur est  d'un  beau  vert  d'Emcraude, 
excepté  sous  le  ventre  qui  est  jaunâ- 


LAB  ir,i 

tre  ;  une  bande  d'un  beau  bleu  règne 
de  chaque  côté  ,  de  la  tète  à  la  queue. 
On  trouve  ce  Labre  dans  la  Méditer- 
ranée et  dans  les  mers  d'Arabie. 

Le  TouRD  ,  Labrus  l'urdus  ,  L., 
Gmel., /oc. CiV.,  p.  lagi.  Cette  espèce, 
l'une  des  plus  communes  dans  la  Mé- 
diterranée oîi  l'on  en  trouve  plusieurs 
variétés  ,  n'atteint  guère  que  neuf 
pouces  de  long.  On  lui  a  donné  le 
noui  qu'elle  porte  et  qui  désigne  éga- 
lement la  Grive,  paice  qu'ainsi  que 
cet  Oiseau  elle  est  couverte  de  petites 
taches  blanchâtres  ,  brunes  ,  rouges 
ou  bleues  ,  semées  sur  les  diverses  par- 
ties du  corps  et  les  nageoires,  et  tou- 
jours en  opposition  avec  la  couleur 
du  fond. 

Les  Labrus  punctalus ,  Bioch  ,  pi . 
295  ;  Microlépidote,  Labrus  mi.crolc- 
jndutus ,  Bloch,  pi.  292  ;  Rayé,  La- 
brus tessellatus ,  Bloch,  pi.  291  ;  La- 
brus gutlatus  ,  Bloch  ,  p.  287  ,  f .  j  ; 
Labrus  punctatus ,  Bloch,  p.  agS  ; 
Ariste  de  Lacépède  ;  Hassek,  Labrus 
.  iuermisde  Forskahl;  Labrus  ferrugi- 
neusj  Labrus  occetlaris,  L.  ;  Labrus 
Luscus ,  L.;  Labrus  Cornubius ,  L.  ; 
Labrus  mix/us ,  L.  ;  Echiquier,  Xa- 
brus ceri/iquadralus dehAoéy).  ;  Labrus 
Paru/icus ,  L.  ;  Bercgsnyl  Ire  de  Lacé- 
pède ,  Labrus  Sui//us ,  L.  ;  Double- 
Tache  ,  Labrus  bimaculatus  , L.  jOssi- 
phage,  Labrus  ossiphagus  ,  L.  ;  Oni- 
te  ,  Labrus  Onitis,  L.  ;  Pentacanthe 
de  Lacép.  ;  Labrus  lunulatus ,  Fors- 
kahl  ;  Canude  ,  Labrus  Cydneus  ,  L.  ; 
Ballau  ,  Labrus  Ballait  de  Pennant  ; 
Perruche  de  Plumiei  ;  Keklik,  La- 
brus Perdica  de  Foi  skahl  ;  Labrus 
Comber,  L.  ;  Aurite  de  Daubanton, 
Labrus  au  ri/us ,  L.  ;  Labrus  Oyena, 
Forskahl;  Labrus Melagasler ,  Bloch, 
pi.  296,  fig.  1  ;  Cappa,  Lepisme  et 
Grison  de  Lacépède  ,  eic.  ,  sont 
quelques-unes  des  espèces  de  ce  sous- 
genre  plus  remarquables  encore  que 
le  reste  par  l'éclat  de  leurs  teintes. 

ff  GiRELLEs,  Julis,  Cuv.  ,  qui 
ont  une  seule  dorsale  ,  la  tète  entière- 
ment lisse  et  sans  écailles,  non  plus 
que  les  joues  et  les  opercules  ,  ce  qui 
les  distingue  surtout  du  sous-gcnrc 
précédent;  la  ligne  latérale  est  forte- 


i52  LiB 

meut  coudée  vers  la  fin  de  la  dorsale. 
On  en  trouve  plusieurs  espèces  dans 
nos  mers  tempérées.  Gaimard  en  a 
surlout  rapporté  de  la  Polynésie  et 
des  Philippines  dont  la  beauté  sur- 
passe tout  ce  qu'on  eût  pu  concevoir. 
L'élégante  richesse  dé  ces  Poissons 
est  cause  que  les  ichthyologisles , 
Bloch  entre  autres  ,  se  sont  complui»  à 
en  figurer  un  certain  nombre. 

La  GiRELLE  ,  Encvcl.  ,  pi.  Sa  ,  fig. 
199;  Labrus  Ju/is,  L.  ,  Gmel. ,  Sjsi. 
JV<z/.,xiii,  T.  I,  p.  1288;  Bloch  ,  pi. 
287,  f.  1.  C'est  l'un  des  plus  jolis 
Poissons  qui  existent  :  il  se  lient  par 
bandes  éticcelanles  de  reflets  l)i  illans 
parmi  les  rochers  de  la  Méditerranée, 
de  l'Archipel  et  de  la  nier  Rouge.  Il 
ne  dépasse  guère  six  pouces  de  lon- 
gueur. Sa  coideur  générale  est  un 
violet  éclatant,  1  elcvc  de  chaque  côté 
par  une  bande  en  zig-zagde  l'orangé 
le  plus  vif;  les  n^igeoircs  anales  et 
dorsales  sont  pcin'.es  de  trois  bandes, 
l'une  jaune  ,  l'autre  rouge ,  et  la  der- 
nière bleue.  Sa  chair  est  en  outre  dé- 
licate. Il  mord  aisément  à  la  ligne. 
Il  en  existe  plusieurs  variélés;  ou 
distingue,  dit -on  ,  les  niâles  des  fe- 
melics  à  «leiix  taches  noires  situées 
l'une  au-dessus  de  l'autre  sur  le  pre- 
misr  rayon  delà  nageoire  du  dos.  d. 
21,  p.  i4,  V.  6,  A.  i3,  c.  12. 

Les  Labrus p'œtus  de  Schneider, pi. 
55;  Labrus  brasilicnsis ,  L.^  Bloch, 
pi.  2S0;  Labrus  lunaris  ,  L. ,  Bloch  , 
pi.  281  j  Labrus  viridis ,  Bloch  ,  pi. 
1282  ;  Labrus  cjanuccp/ialus  ,  L.  , 
Bloch,  pi.  286;  Labrus  liebraicus  , 
Lacép.,  Pois.  ï.  m  ,  pi.  29,  fig.  o;La- 
brus  chluruplerus ,  Bloch  ,  p.  288  ;  La- 
brus ]y]elapleri/s ,  Bloch  ,  pi.  2 86  ,  f. 
2;  Malaptéronote  ,  Lac,  111,  pi. 
01  ,  fig.  1  ;  Pai  terre,  Lac.  ,  m,  pi. 
29  ,  fig.  2  ;  Ténioure  ,  Lac. ,  m  , 
pi.  29,  fig.  1  ;  Lnbrus  bifasciatus  , 
Bloch,  pi.  188;  Labn/s  b/i'i/ia/us  et 
Mac/v/epidutus ,  Blocli  ,  pi.  284  ,  f.  1 
et  2;  Sparc  hcmisplière,  Lac.  ,  m, 
pi.  1.5,  f.  5 ,  et  Bracliion  ,  pi.  18,  f.  3  , 
sont  les  espècf'S  constatées  de  ce  ma- 
gnifique sous-genre. 

Les  Coi  is  de  Licéijièile,  ditCuvier 
(Règn.  Anim.T.  11,  p.  262),  d'après  les 


LAB 

dessins  de  Commerson ,  se  sont  trouvé.s 
des  Girelles ,  oii  le  dessinateur  avait 
négligé  d'exprimer  la  séparation  du 
préopercule  et  de  l'opercule.  L'espè- 
ce appelée  Angulé  paraît  même  n'être 
que  le  Labrus  melapterus.  Les  Holo- 
gymnoses  du  même  auteur  ne  sont 
encore  que  des  Girelles. 

fff  CriÉNii..iBRES  ,    CrenHalrus  , 

3ui  ont  le  corps  oblong  ,  une  seule 
01  sale  soutenue  en  avant  par  de  for- 
tes épines,  garnies  le  plus  souvent 
chacune  d'un  lambeau  membraneux  ; 
et  les  bords  des  préopercules  dentelés  , 
ce  qui  les  distingue  surtout  des  vrais 
Labres,  dont  ils  ont  d'ailleurs  les 
joues  écailler.ses.  Ils  avaient  éié  mal 
à  propos  et  malgré  leurs  doubles  lè- 
vres confondus  pour  la  plupart  avec 
les  Lutjans  ,  dont  Cuvier  a  senti  la 
nécessité  de  les  séparer  pour  les  rap- 
porter à  leur  véritable  place. 

Le  MÉLOPS  ,  Labrus  Melops ,  L., 
Gmel.,  Syst.  Nat.  xiii,T.  i,  p.  1290. 
Cette  belle  espèce  ,  qui  n'a  guère  que 
six  pouces  et  qui  se  trouve  sur  les 
côtes  de  la  Méditerranée  et  particu- 
lièrement à  Nice  où  on  l'appelle 
Fournie,  varie  selon  les  sexes.  Le 
mâle  est  d'un  rouge  de  Corail  ,  avec 
des  lignes  bleues  qui  s'étendent  jus- 
qu'à la  nuque;  la  tête  est  traversée 
en  dessous  de  bandes  d'outremer  ;  les 
lèvres  sont  blanches  ;  une  tache  de  la 
même  teinte  a  sur  les  yeux  la  forme 
d'une  paire  de  lunettes.  La  femelle 
porte  ces  divers  ornemens  sur  uu 
fond  noisette. 

Le  Met.le,  Labrus  Merula ,  L.  , 
Gmel.,  Aj5AiN<Zi'.  XIII ,  T.  I,  p.  J298. 
Sa  taille  est  d'environ  un  pied;  sa 
couleur,  d'un  bleu  foncé  tirant  sur  le 
noir,  est  chatoyante  ,  ce  qui  en  relève 
la  nuance  uniloime,  et  comme  si  les 
Labres  devaient  nécessairement  pré- 
senter sur  quelque  partie  de  grandes 
opi-osiiions  de  temtes,  les  jeux  sont 
d'(.n  lOi'ge  vif  avec  l'iris  d'or.  L?s  an- 
ciens ont  célébré  ce  Poisson  et  chargé 
SOI)  liisloire  de  ces  fables  absurdes 
qui  leur  élaienl  si  i'aniilières.  Jls  fai- 
saient giand  cas  de  sa  chair  qui  est 
encore  fort  estimée  dans  la  Méditer- 
ru  née. 


LAB 

La  Lapine,  Labrus  Lapina,  L., 
GmeL  ,  loc.  cit. ,  p.  i  293  ;  JLutjanus  , 
Lacép.  h'flassum  des  Arabes,  qu'on 
trouve  dans  la  mer  Rouge,  dans  la 
Médilci  ranëe  et  surtout  d;insla  Pro- 
pontide  ,  est  le  plus  grand  des  Labres 
et  atteint  dix  -  huit  pouces.  Ses  arê- 
tes deviennent  verdâtres  par  la  coc- 
tion.  La  caudale  est  arroDciie  et  Itleuâ- 
tre,  tachetée  de  rouge,  ainsi  que  l'ana- 
le, la  dorsale  marbrée  de  jaune  et  de 
rouge  ,  piquetée  de  bleu  célérité  ;  les 
autiesnageoire.i  sont  d'un  beau  bleu. 
Le  corps  est  verdàtre  avec  trois  lignes 
de  taches  d'un  beau  rougè  ,  dispo- 
sées en  zig-z^g. 

Les  Lui] anus  Chrysops  ,  Blocli ,  pi. 
248;  Erythropterus  et  nolatus  ,  id., 
249  ;  Linkii ,  /'</.,  262  ;  virescens  ,  id., 
354  ,  et  K erres  ,  id.  ,  25.5  ;  rupcslris  , 
id.,  aSo;  bidens,  id.,  266;  les  La- 
brus quinqusrnaculalus ,  Bloch,  p. 
292 ,  f .  2  ;  Norwe^icus  de  Schneider, 
griseus ,  cornubius  ,  guttatus  ,  viridis , 
occeltaris  ,  fuscus  ,  occellatus  ,  o/iua- 
ceiis ,  unimaculus  de  Linné  ;  les  Pois- 
sons de  mer  de  Nice  décrits  )iar  Ris- 
so  sous  le  nom  générique  de  Lutjans; 
les  Perça  scripta  et  Mediterraiiea  de 
Linné,  sont  encore  des  Créuihibres  , 
parmi  lesquels  rentrera  peut-être  le 
Labrus  Tinca  dont  il  a  été  question 
plus  haut. 

-ffff  SuBLETS  ,  Coricus ,  Cuv.,  qui 
joignent  aux  caractères  des  Ciénila- 
bres,  une  bouche  prolractile  à  peu 
près  comme  celle  des  Filous  qui 
sont  le  sixième  sousgenre  des  L^djres. 
Ce  sont  tie  fort  petits  Poissons  de  la 
Méditerranée ,  que  Risso  a  décrits 
sous  les  noms  de  Lutjan  verdâlre  et 
deLutjan  Lamarck. 

fff-ff  CiiÉtLiNES  ,  Cheilinus ,  qui 
ont  la  tête  écailleuse  ,  et  dont  les  der- 
nières écailles  de  la  queue  s'avan- 
cent sur  les  bases  de  ses  rayons.  La 
ligne  Intérale  est  intenompue  vis-à- 
vis  la  fin  de  la  (iorsale.  Laccpède 
avait  ét;ibli  cette  division  comme  gen- 
re ,  auquel  on  peut  lapporter  sa 
Chéiline  trilobée,  T.  m,  pi.  3i,  f. 
3;  les  Sparus  fasciatus ,  pi.  2^7,  et 
Chlurourus  ,  pi.  260,  et  le  Sparus  ra- 
diatus  de  Schneider  ,  pi.  56.  Le  Chéi- 


LAB 


i.'iS 


line  Scarc  de  Lacépcde ,  qui  est  le 
Labrus  Scarus ,  L.,  Gmel.  Syst.  Nat. 
xui ,  T.  1 ,  p.  I  283  ,  n'avait  été  éta- 
bli par  Arlédl  et  Linné  ,  dit  Cuvier, 
que  sur  une  description  équivoque 
et  sur  unehgurede  BelonjOÙl'on  ne 
peut  même  voir  de  quel  genre  est  le 
Poisson  dont  il  veut  parler.  La  ligu- 
re et  la  description  de  Rondelet  ,  lib. 
VI,  cap.  II,  p.  iS"*  ,  que  l'on  cite 
ordinairement  avec  celle  de  Belon  , 
appartient  à  un  Poisson  tout  diflérent, 
du  genre  des  Spares  ,  et  qui  fut  Ircs- 
célèbre  dans  1  antiquité. 

fff-ff  f  Filous,  Epibulus ,  Cuv., 
qui  peuvent  donner  à  leur  bouche 
une  extension  considérable  ,  et  en 
faire  une  espèce  de  tube  capable 
d'atteindre,  au  loin,  les  petits  Pois- 
sons qui  passent  à  proximité,  au 
moyen  d'un  mouvement  de  bascule 
de  leur  maxillaire  ,  qui  s'opère  en 
faisant  glisser  en  avant  leur  intcr- 
jnaxillaire.Onn'en  connaît  qu'une  es- 
pèce ,  originaire  des  mers  des  Iijfles, 
le  Sparus  insidialor,  L.,  Gmel.,  Syst. 
Nat.  xiri ,  T.  1,  p.  1273;  Encycl. 
Pois.  ,  pi,  49  ,  lig.  78g.  Ce  Poisson  ac- 
quiert jusqu'à  dix  [)otices  de  long,  son 
corps  a  laligure  de  celui  d'un  Cyprin, 
ses  écailles  sont  larges,  grandes,  d'un 
vert  d'airain  ,  et  le  dernier  rang  em- 
piète sur  l'anale  ainsi  que  sur  la  cau- 
dale ,  comme  dans  les  Chéilines  ;  la 
ligne  latérale  est  interrompue  de 
même. 

f  f  f  f  f  f  f  GoMPHOSES  ,  Gomp/iosus , 
qui  sont  des  Labres  à  tête  entière- 
ment lisse,  et  dont  le  museau  prend 
encore  la  forme  d'un  tube  par  le  pro- 
longement des  Intermaxillaires  et  des 
mandibulrtires  que  le^  tégumens  lient 
ensemble,  jusqu'à  la  petite  ouvertu- 
re de  la  bouche.  On  en  connaît  deux 
esjièces  de  la  mer  des  Indes  ,  les  Goni- 
phosus  cœiuleus  et  variegalus ,  Lac, 
Pois.,  T.  m ,  pi.  5,  fig.  1  et  2.     (b.) 

LABRE  ou  LÈVRE  SUPÉRIEU- 
RE. Labrum.  iNS.  On  désigne  sous 
ce  nom  une  petite  pièce  impaire  qui 
entie  d;ins  la  compo-itinn  île  la  bou- 
che des  Animaux  articulés;  elle  en  e.-.t 
assez  souvent  la  partie  la  plus  avancée 


i5i  LA.C 

et  s'articule  avec  le  chaperon.  On  la 
voit  dans  les  Insectes  et  on  la  retrouve 
avec  des  formes  peu  dififérentes  dans 
les  Crustacés  et  les  Arachnides.  V. 
Bouche.  (axtd.) 

LA.BROIDES.  pois.  Troisième  fa- 
mille de  l'ordre  des  Acanthoptéry- 
giens  dans  la  méthode  de  Cuvier  :  ce 
sontdebeaux  Poissons  caractérisés  par 
une  forme  assez  semblable,  de  grandes 
écailles  brillantes  ,  une  seule  dorsale 
soutenue  en  avant  par  des  épines 
fortes  ,  garnies  le  plus  souvent  cha- 
cune d'un  lambeau  membraneux  , 
et  les  mâchoires  couvertes  de  grosses 
lèvres  charnues.  Cette  famille  contient 
les  genres  Labre,  Rason  ,  Chromi;;  , 
Scare  et  Labrax.  V.  ces  mots.      (b.) 

*  LABRUS.  POIS.  V.  Labre. 

LABRUSCA.  BOT.  phan.  Ce  nom  , 
qui  chez  les  anciens  désignait  la  Vi- 
gne sauvage  ,  indigène  de  l'Europe 
méridionale,  a  été  scientifiquement, 
mais  improprement,  transporté  par 
LiiiSé  à  une  Vigne  de  l'Amérique 
septentrionale.  V .  Vigne.  On  a  quel- 
quefois écrit  Lambrusca.  {&■) 

LABURNUM.  bot.  phan.  Nom 
scientifique  du  Cytise  Faux-Ebénier, 
qui  pourrait  n'être  pas  le  Laburnum 
de  Pline  et  des  anciens  ,  dont  le  bois 
était  blanc.  (b.) 

LABYRINTHE,  moll.  Espèce  du 
genre  Hélice,  y.  ce  mol  et  Carocol- 
le.  (b./ 

LABYRINTHE,  bot.  crypt.  Ce 
nom ,  qui  désigne  une  espèce  exoti- 
que du  genre  Glyphide  de  Fée,  était 
employé, dans  la  baroque  nomencla- 
ture de  Paulet ,  pour  désigner  des 
Champignons  du  genre  Dœdalea  oii 
cet  auteur  mentionne  les  Labyrin- 
thes Chapeau,  Etrille  et  Rocher.  V. 
DŒDALEA.  (b.) 

LAC.  GÉOL.  En  géographie  physi- 
que ,  science  qu'on  peut  regarder  com- 
me une  branchede  la  géologie  ,  on  en- 
tend par  ce  mot  une  étendue  d'eau  si- 
tuée dansTinléiieur  des  terres,  c'est- 
à-diie  le  contraire  d'île  ,  puisque  les 
îlessontdesétendues  de  terre  environ- 
nées d'eau.  Il  en  est  d'eau  douce  et 


L\C 

d'eau  salée  ;  les  premiers  sont  plus  par- 
ticulièrement appelés  Lacs,   les  au- 
tres, pour  peu  que  leur  étendue  soit 
considérable ,  sont  des  Caspiennes  ou 
mers  intérieures  ;  mais  toutes  ces  dis- 
tinctions sont  en    général  fort   arbi- 
tiaires.   On  a  recherché  quelle  est  la 
cause  delà  salure  de  ces  Caspiennes  , 
et  posé  en  principe  que  toute  éten- 
due d'eau  intérieure  qui  ne  s'épan- 
chait  pas   dans    la   mer   par    quel- 
que fleuve  ou  autre  canal,  devait  être 
salée  :  c'est  une  erreur,  il  y  a  des  Lacs 
d'eau  douce  qui  ne  communiquent 
avec  aucune  mer.  Les  Lacs,  soit  sa- 
lés ,  soit  d'eau  douce  ,  présentent  évi- 
demment le   fond    de  plus  grandes 
masses  d'eaux  dont  l'évaporation  ou 
l'écoulement  enlevèrent   une  grande 
•partie,  et  la  plupart  des  grands  bassins 
de  fleuves ,  oii  l'on  trouve  des  brisures 
perpendiculaires  aux  cours  d'eaux  , 
furent  d'anciens  Lacs.  V.  Bassins.  A 
mesure  que  les  eaux  se  retireront  par 
leur  diminution  pi ogressive  ,  beau- 
coup de  golfes  deviendront  des  Lacs  ; 
tels   seront   un   jour  en   Europe,    le 
Zuyderzée  ,    par  exemple  ,   dont    le 
Te'xel   et  les  îles  voisines  préparent 
la  fermeture  ;  sur  les  côtes  d'Asie  les 
mers  de  Chine,   de  Corée  ,  du  Japon 
et   d'Okotsk  ;   en  Amérique  le  golfe 
du  Mexique  et  la  mer  des  Antilles. 
Ces   parages  seiout  d'abord  comme 
des  vastes   lagunes  ,  communiquant 
encore  avec  la  mer,  et   long-lemps 
.saumâtres;    car    les    lagunes,  ordi- 
nairement   séparées   de  la   mer  par 
dos   langues    de     terre ,    comme    le 
Frich-Hafl"  et   le  CurischafF  dans   la 
Baltique  ou  comme   les  lagunes   de 
nos  côtes  .le  Provence  ,  diffèrent  seu- 
lement  des    Lacs  par   la  qualité  de 
leurs  eaux.   Les  étangs  ne  sont  que 
des  Lacs  plus  petits  encore  ,  souvent 
créés  artificiellement  par  la  retenue 
de  quelque  cours  d'eau  dont  on  inter- 
cepte la  vallée  par  une  digue.  Les  Du- 
nes ,  t^.  ce  mot ,  déterminent  la  forma- 
tion d'étang- semblables  sur  les  côtes, 
dont  elles  inlenoinpent  la  communi- 
cation des  pentes  avec  l'inlérieur  du 
pays.  C'est  ainsi  que  dans  les  Laudes 
aquitaniques     on    voit    une    longue 


LAC 

chaîne  d'étangs  au  revers  des  sables 
amoncelés;  ces  étangs  e(  les  lagunes 
ont  des  Plantes  et  des  Poissons  qui 
leur  sont  propres.  Dins  les  pays 
intertropicaux  ,  ils  ont  des  Coquil- 
les plus  solides  que  celles  du  reste 
des  eaux  douces.  Les  Lacs  de  mon- 
tagne ,  entre  lesquels  on  doit  citer 
ceux  de  Genève  et  cie  Conslance  en 
Suisse,  de  Halstadt  dans  la  Haule- 
Aulriche  ,  soûl  des  fonds  de  vallées 
traversés  par  des  cours  d'eaux,  qui 
pourront  se  vider  un  jour  par  le  creu- 
sement des  rivières  qui  les  traversent. 
Quand  cela  aura  lieu  pour  les  Lacs 
du  fleuve  Saint-Laurent  dans  le  Nou- 
vcau-iMonde  ,  le  bassin  de  ce  fleuve 
sera  comme  celui  du  Danube  où  l'on 
peut  reconnaître  encore  aujourd'hui 
un  ancien  enchaînement  de  Lac.  Du 
reste  les  Lacs  tendent  à  rompre  leurs 
parois  par  infiltration  du  côté  le  plus 
profond  oii  porte  le  poids  des  eaux. 
V.  Laxdes.  (b.) 

*  LACARA.  BOT.  PHAN.  Sprcngel 
[Neue  Endt.  a,  p  !î6)  a  élabli  «ous  ce 
nom  un  genre  de  la  famille  des  Légu- 
mineuses ,  et  de  la  Décandrie  Mono- 
gynie  ,  L.  ,  auquel  il  a  imposé  les  ca- 
ractères suivans  :  calice  campanule, 
à  cinq  dents  ;  cinq  pétales  inégaux  , 
onguiculés,  marqués  de  nervures',  le 
supérieur  et  l'inférieur  concaves;  dix 
étamines  libres  ,  insérées  sur  la  partie 
inférieure  du  calice  ,  velues  à  la  base, 
plus  Ioniques  que  les  pétales  ;  anthè- 
res oscillantes  i  capsule  velue.  Ce 
genre  n'a  pu  être  classé  à  cause  de 
son  fruit  inconnu.  De  Candoile  {Pio- 
drom.  Sjst.  regct  ,  vol.  2,  p.  52.ï)le 
relègue  à  la  fin  des  Légumineuses 
parmi  les  genres  non  susceptibles 
d'être  classés.  Le  Lacara  triplinervia, 
Spreng,  [loc.  cit.),  est  un  Arbrisseau 
du  Brésil  pourvu  de  feuilles  très- 
grandes,  alternes,  pétiolées,  oblon- 
fjues,  très-entières  ,  coriaces,  inéga- 
es  et  à  triple  nei'vure.  Les  grappes 
de  fleurs  sont  axillaircs.  (g..n.) 

LAÇAT AjNE.  bot.  phan.  Varié'.é 
de  Banane  fort  estimée  aux  Philip- 
pines, (b.) 

.LAGATHA.    bot.   phan.  Et  non 


LAC  i55 

Lacara.  Dans  Théophraste ,  c'est 
l'Arbrisseau  désigné  par  Pline  sous 
le  nom  de  Vacciniinn  qui  ne  con- 
vient pas  à  noire  Airelle,  mais  au  Ma- 
lialeb.  /'.  Prunier.  (b.) 

■^LACATHKA.  bot.  PHAN.Salisbu- 
ry  [Farad.  Lond.  t.  56)  a  séparé  ,  sous 
ce  nom  générique,  le  Gordonia  pu- 
besccns.  Ce  genre  n'ayant  pas  été 
adopté  ,  De  "CandoUe  [Prudr.  Sysl. 
Vegel.  uiiiv).  ï.  i,  p.  628)  s'est  servi 
du  mot  Lacathea  ,  pour  désigner  la 
troisième  section  qu'il  a  établie  parmi 
les  Gordonies.  V .  ce  mot.       (cN.) 

LACCA.  INS.  et  bot.  L'un  des  sy- 
nonymes de  Laque  dans  l'ancienne 
droguerie.  V.  Lacque.  Dans  l'her- 
bier d'Amboine ,  ce  nom  désigne  la 
Balsamine  de  nos  jardins.  (b) 

*  LACCOPHILE.  Laccophilus,  iNS. 
Genre  de  l'ordre  des  Coléoptères,  sec- 
tion des  Pentamères,  famille  des  Hy- 
drocanlhares  ,  établi  par  Leach  et 
dont  nous  ne  connaissons  pas  les  ca- 
ractères ;  il  n'a  pas  été  adopté  par  La- 
treille  ;  son  type  est  le  Dytiscus 
mtnutiisàc  Fabricius  ,  D.  marmoreus 
d'Olivier  ,  etc. ,  qui  se  trouve  à  Paris. 
f^.  Dytique.  (g.) 

*  LACELLIA.  BOT.  phan.  Genre 
de  la  famille  des  Synanthérées,  nou- 
vellement établi  par  Viviani  {Flor, 
Lyb.  Spec,  Gènes,  i8j4)quira  dédié 
au  docteur  Délia  Cella,  auteur  d'un 
voyage  dans  la  Cyrénaïque  pendant  le- 
quel il  a  recueilli  un  grand  nombre  de 
Plantes  qui  croissent  dans  cette  con- 
trée peu  connue.  Ce  genre  appartient 
à  la  tribu  des  Carduacées  ,  et  se  rap- 
proche des  Centaurées.  Yoici  ses  ca- 
ractères essentiels  :  réceptacle  paléa- 
cé  soyeux;  fleurons  du  disque  ré- 
guliers et  à  cinq  dents;  demi-fleurons 
de  la  circonférence  tubuleux,  filifor- 
mes et  allongés  ;  akènes  denticulés, 
surmontés  d'une  aigrette  plumeuse, 
et  couronnés  de  plusieurs  appendices. 
L'espèce  unique  de  ce  genre  ,  Lacellia 
libyen  ,  a  les  feuilles  radicales  pinna- 
tifidcs ,  celles  du  sommet  entières; 
les  fleurs  sont  petites  et  disposées  en 
paniculcs.  (g..n.) 

*  LACËPÉDÉE.  Lacepedea.  bot. 


i56  LA.C 

PHAir.  Genre  de  la  famille  desHip- 

Eociatéacées,  établi  par  notre  colla- 
orateur  Kunth  (  in  Humb.  Nov. 
Gêner.  5,  p.  i42)  et  auquel  il  assigne 
les  caractères  suiyans  :  calice  à  cinq 
divisions  |nofondes  ,  elliptiques  ,  con- 
caves et  inégales;  corolle  de  cinq  pé- 
tales courieuient  onguiculés,  obo- 
vales  ,  allonges  ;  cinq  étamines  insé- 
rées entre  le  disque  sur  lequel  l'o- 
vaire est  appliqué  et  le  calice:  leurs 
filets  sont  libres,  égaux  et  distincts 
les  uns  des  auties;  les  anthères  sont 
cordiformes,  à  deux  loges  s'ouvrant 
par  un  sillon  longitudinal.  L'ovaire  , 
appliqué  sur  un  disque  hYpf>gy"e 
dont  Je  bord  annulaire  est  à  dix  lo- 
bes, otVre  trois  loges  contenant  cha- 
cune huit  ovules  insérés  sur  deux 
rangs  à  l'angle  interne.  Le  style  est 
dresse  ,  à  trois  stries  ,  terminé  par  un 
stigmate  trilobé.  Le  fruit  est  une  baie 
ovoïde  ,  trifide  au  sommet  ,  à  trois 
loges  dans  chacune  desquelles  ou 
trouve  de  deux  à  trois  graines  réni- 
formes. 

Ce  genre  a  beaucoup  de  rapports 
avec  le  Tiigunia  ,  mais  il  s'en  distin- 
gue par  le  nombre  de  ses  étamines  , 
ses  filets  libres  et  son  fruit  charnu. 
La  seule  espèce  qui  le  compose  ,  La- 
cepedea  iusig/iis ,  Kunth,  loc.  ci/., 
tab.  444,  est  un  Ai  bre  portant  des 
feuilles  opposées  ,  dentées  en  scie  ,  ac- 
compagnées de  deux  stipules  pétio- 
laires.  Les  fleurs  sont  blanclies,  pé- 
dicellées  ,  disposées  en  paniculcs  ter- 
minales et  rameuses,  et  dont  les  l'a- 
meaux  sont  opposés,  accompagnés  de 
bractées.  Il  croît  auprès  de  Xalapa  , 
dans  le  Mexique.  (a.  r.J 

*  LACÉl'ÉDIEN.  POIS.  Espèce  du 
genre  Gymnètre.  /^.  ce  mot.       (b.) 

LACERON.  BOT.  PHAN.  L'un  des 
noms  vulgilres  du  Laitron  commun. 
^.  LArrRoN.  (b.) 

LACERÏ.  POIS.  Syn.  de  Calliony- 
me  lisse. /^ .  Callionyme.  (b.) 

LACERTA.  KEPT.  saur.    r.  LÉ- 

ZAKD. 

LACERTIENS.  bept.  5Aur.  Se- 
conde famille  de  l'ordre  des  Sauriens 


LAC 

(^.  notre  tableau  erpélologique ,  T, 
VI  ,  p.  282),  caractérisée  par  une  lan- 
gue mince,  extensible  et  terminée 
en  deux  longs  filets  comme  celle  des 
Couleuvres  et  des  Vipères  ;  le  corps 
des  Animaux  qui  la  composent  est 
allongé.  Tous  les  Laccrtiens  ont  cinq 
doigts  munis  d'ongles  séparés,  iné- 
gaux ,  surtout  ceux  de  derrière.  Leurs 
mouvemens  sont  agiles  ;  leurs  écail- 
les sont  disposées  ,  sous  le  ventre  et 
autour  de  la  queue  ,  par  bandes 
transversales  et  parallèles  ;  leur  tym- 
pan est  à  ileur  de  tête  et  membra- 
neux; une  production  de  la  peau 
fendue  longltudinalement ,  qui  fer- 
me par  un  sphincter,  protège  l'oed. 
Sous  l'angle  antérieur  est  un  vestige 
de  troisième  paupière  ;  leurs  fausses 
côtes  ne  formentpoint  de  cercle  entier  ; 
les  mâles  ont  une  double  verge  , 
l'anus  est  une  fente  transversale.  Deux 
genres  composent  cette  famille  très- 
nombreuse  en  espèces,  les  Monilors 
ou  Tupinambis  ,  et  les  Lézards.  F". 
ces  mots.  i^-) 

LACERTOIDES.  rept.  saur. 
(Blainville.)  Syn.  de  Lacertiens.  P'.  ce 
mot.  '  (B-) 

*  LACET,  pois.  L'un  des  noms 
vulgaires  des  Rémores,  /'.ce   mot. 

(b.) 
LACET  DE  MER.  bot.  crypt.  r. 
Bo^^4.u  de  mer. 

LACHE.  POTS.  Même  chose  que 
Callique.  r.  ce  mot.  (l^  ) 

LACHÉNALIE.  Lachenalla.  bot. 
PHAN.  Ce  genre  de  la  famille  des  As- 
phodé.ées,  et  de  l'Hexandiie  Monogy- 
nie,  L.,  offre  pour  caractères  :  un  pé- 
rianlhe  tubuleux  ,  coloré,  pétaloïde  , 
double  ,  l'extérieur  moitié  plus  court 
à  trois  divisions  égales,  l'intérieur 
également  à  tiois  divisions  très-pro- 
fondes. Les  étamines  ,  au  nombre  de 
six,  sont  insérées  chacune  sur  une 
des  divisions  du  calice.  Leurs  filets 
sont  longs  et  giêles,  leurs  anthères  à 
deux  loges.  L'ovaire  est  à  trois  côtes 
très-saillantes  et  à  trois  loges  polysper- 
mes.  Le  style  de  h  longueur  des  éta- 
niiives  est  terminé  par  un  stigmate 
épais  et  trilobé.  Le  fruit  est  une  cap- 


LAC 

suie  à  trois  loges  et  à  trois  valves, 
dont  les  graines  sont  planes  et  mcin- 
bianeuses.  Toutes  les  espèces  de  ce 
genre  assez  nombreux  sont  originai- 
res du  cap  de  Bonne-Espcrauce.  Ce 
sont  des  Plantes  bulbeuses,  dont  le 
bulbe  est  Ibrnië  de  tuniques  cmljoî- 
tees  ;  les  ftuilles  sont  toutes  radica- 
les; la  hampe  nue  se  teiniinc  par  un 
épi  de  fleurs  pcdicellées  et  souvent 
pendantes.  l'Iusieurs  de  ces  espèces 
sont  cultivées  dans  les  Jardins  ,  paice 
que  généralement  leurs  fleurs  sont 
d'une  couleur  agréable.  Parmi  ces 
espèces  on  distingue  les  suivantes  : 
Lachenalia  tficulor,  Jacq.,   Se.  Nat. 

I,  t.  61.  De  son  bulbe  qui  e^t  blan- 
châtre naissent  deux  l'euilles  engai- 
nantes, étroit  es,  pointi  liée»  de  pourpre 
à  leur  sommet.  La  hampe  haute  de 
près  d'un  pied,  également  tachée  de 
pourpre,  se  teruiiue  par  un  épi  de 
fleurs  jaunes  mélangées  de  vei  t  et  de 
pourpre.  Cette  e.-pèce  fleurit  en  avril. 
On  cultive  encore  les  espèces  suivan- 
tes .  Lachenalia  luteola ,  L.  quadri- 
cvlur,  L.  pendilla  ,  L.  purpureo-cœ- 
rulea,  L.  la/iccœfulia.  Toutes  se  cul- 
tivent à  peu  près  connue  les  Jacin- 
thes en  pots,  mais  elles  doivent  être 
rentrées  l'hiver  dans  l'orangerie.  On 
les  multiplie  par  le  moyen  des 
cayeux.  (a.  r.) 

LACHESIS.  REPT.  OPH.  Le  genre 
formé  par  Daudin,  sons  ce  nom 
d'une  des  Parques  ,  n'a  pas  été  adopté 
et  rentre  dans  le  genre  Scylale.  P'.  ce 
mot.  (b.) 

*  LACHîNÉA  BOT.  cRVPT.  [Cham- 
pignons.) Nom  de  la  seconde  section 
proposée  par  Pries  {Syst.  Mycolog.T. 

II,  p.  77)  dans  le  genre  Pezizc.  J^. 
ce  mot.  (g..n.) 

LACHNÉE.  Lachnea.  bot.  phan. 
Genre  de  la  famille  des  Thymelées,  et 
de  rOctandrie  iMonogynie,  L.  ,  ayant 
un  callcetubideux  grêle,  évasédanssa 
partie  supérieure  oii  il  se  termine  par 
un  limbe  à  quatre  divisions  inégales. 
Les  élamines  au  nombre  de  huit  sont 
saillantes  au-dessus  du  tube  ;  le  style 
est  long,  grêle,  terminé  par  un  stig- 
mate simple  composé  de  glandes  très- 


LAC  157 

saillantes.  Le  fruit  est  ovoïde-allon- 
gé,  sec,  monosperme  et  indéhiscent. 
Les  espèces  de  ce  genre  au  nombre 
de  quatre  sopt  originaires  du  cap  de 
Bonne-Espérance.  Ce  sont  de  petits 
Arbustes  à  feuilles  alternes,  eparses 
ou  in)briquées,  à  fleurs  petites  et 
réunies  en  tète  à  l'extrémité  des  rami- 
fications de  la  tige.  On  voit  assez  sou- 
vent fleurir  dans  les  seri  es  le  Lachnea 
eriocephala  ,  L.,  Bot.  Mag.,  t.  1295. 
C'est  un  fort  joli  petit  Arbuste,  d'en- 
viron un  pied  de  hauteur  ,  ayant  ses 
feuilles  linéaires  disposées  sur  quatre 
rangs  ,  ses  fleurs  blanches  réunies  au 
nombre  de  vingt  à  trente  au  som- 
met des  rameaux.  Il  fleurit  en  mars 
et  avril.  On  le  multiplie  de  boutures 
et  de  marcottes.  (a.  b.) 

L  ACH  .\  OSPER  M  E.  Lachnosper- 
mum.  BOT.  PHAN.  Genre  de  la  famil- 
le des  Svnanlhéiées,  Cinarocéphales 
(le  Jussieu  ,  et  i!e  la  Sytigénésie  égale, 
L.,  établi  par  Willdenow  iSp.  Fiant. ^ 
T.  ni,  p.  1787)  qui  lui  a  donné  les  ca- 
ractères suivaii-.  :  involucre  cylindra- 
cé  ,  composé  de  folioles  imbriquées  , 
ap|)liquées  ,  ovales,  louienteuses  , 
surmonté  d'un  appendice  étalé,  su- 
bulé  ;  réceptacle  garni  de  poils  Irès- 
longs  j  capitule  composé  ue  fleurons 
nombreux,  égaux,  réguliers  et  her^. 
maphrodites;  akènes  velus,  dépour- 
vus d'aigrette-  Le  Lachnuspermum 
ericifuliuni,  AVilld.,  a  été  originaire- 
ment décrit  sous  le  nom  de  Slœhelina 
fasciculata  ,  par  Thunberg  (Prodr. 
Fiant.  Capens.)  qui  l'a  rapporté  du 
capde  Bonne-Espérance.  Poiret(En- 
cycl.  Méth.)  en  a  fait  une  espèce  de 
Serratula.  Les  affinités  de  ce  genre 
sont  indéterminées  ,  quoique  Jussieu 
l'ait  placé  entre  le  Xerantliemum  et  le 
Tessaria.  Cassini  est  indécis  s'il  doit 
le  ranger  dans  la  tribu  des  Carlinécs 
ou  dans  celle  des  Liulées.  Cependant 
il  est  probable,  ajoute-l-il,  qu'il  ap- 
partient à  la  première.  (g..n.) 

*  LACHNOSTOME.  Lachnostoma. 
BOT.  PiiAN.  Genre  de  la  famille  des 
Asclépiadécs  de  Pi.  Brown.,  et  de  la 
Pentandrle  Digynie,  L.,  établi  par 
Kunth    (  Noua   Gen.   et  Sp.    Plant. 


i58  LAC 

œquin.  5,  p.  l  gq,  t.  aSa)  qui  l'a  ainsi 
caractérisé  :  calice  à  cinq  divisions 
])rofondes  ;  corolle  presque  hypocra- 
tériforme ,  dont  le  tube  e^t  court  et 
le  limbe  à  cinq  divi.^ions  étalées ,  l'en- 
trée barbue  ;  couronne  insérée  à  l'eu- 
trée  de  la  corolle  ,  composée  de  cinq 
folioles  à  deux  lobes  charnus  et  en 
forme  de  croissant  ;  akènes  terminés 
par  une  membrane;  niasses  poUini- 
ques  comprimées,  pendantes  et  alta- 
cliées  latéralement  par  leur  sommet 
rétréci  ;  stigmates  miitiques;  follicules 
inconnus.  Ce  genre  qui  se  rapproche 
du  Cynanchiim ,  se  compose  d'une 
seule  espèce,  Lachnostoma  Tigrinutn, 
Kunth  ,  lot.  cit..  Plante  à  tige  volu- 
bile  ,  à  feuilles  opposées,  oblongues  , 
elliptiques  et  acuminées.  Ses  fleurs  , 
parsemées  de  taches  en  réseau  ,  sont 
«lisposées  en  grappes  ombelliformes 
et  longuement  pédonculées.  Elle  croît 
près  de  Santa-Fé  de  Bogota.  (o..N.) 

♦LA.CHNUM.  BOT.  CRYPT.  [Cham- 
Ijignons.)  Le  Peziza  uirglnea,  Balsch, 
a  été  séparé  sou';  ce  nom  générique  , 
par  Retz  ,  dans  la  seconde  édition  de 
S'A  Flora  Sca/idinauica  ,\y.  Sag.  Fries 
elPersoon  n'ont  pas  entièrement  adop- 
té cette  séparatiou.  Le  premier  de  ces 
auteurs  [System.  Mycolog.  T.  n,  p- 
77)  a  donné  le  nom  de  Lac/inea  déri- 
vé de  Lachnum ,  à  une  section  du 
genre  Pezize.  /^.  ce  mot.  (g..n.) 

LACHTAK.  MAM.  Le  Phoque  du 
Kamschalka  indiqué  sous  ce  nom  par 
Krascheninnikow  paraît  être  le  P/'io- 
ca  baibata  selon  Erxlebcn.  (e.) 

*  LiCIANA.  MOLL.  (Humphrey.) 
/^.  Camk. 

LACIS.  BOT.  l'HAN.  (Schieber.  j 
Sjn.  de  iMouréra  d'Aublet.  F.  ce 
mot.  (B.) 

LACISTEMME.  Lacistemma.  bot. 
apHAN.  Ce  genre,  décrit  par  Swartz 
(/'/.  Ind.-Occid.  2,  p.  1091),  est  le 
même  que  le  Nematosperma  ,  publié 
auparavant  par  le  professeur  Richard 
dans  les  Actes  de  la  Société  d'Histoire 
Naturelle  de  Paris.  F".  Nématospxr- 

3IE.  (A.R.) 


LAC 

LACQDE.  BOT.  PiiAN.  Poîir  Lique. 
/'.  ce  mot.  (G..N.) 

*  LACRYMARTA.  bot.  phan. 
(  Hcister.  )  Svn.  de  Coix.  f .  ce  mol. 

(B.) 

*  LACRYMATOIRE.  Lacryma- 
toria.  INF.  Genre  de  Microscopiques 
de  l'ordre  des  Gymnodés  ,  dans  le- 
quel il  termine  la  famille  des  Molé- 
culaires ,  comme  pour  faire  par  l'al- 
longement du  corps  cylindracé  des  es- 
pèces qui  le  composent  le  passage  aux 
Vibrionides.  Ses  caractères  consis- 
tent dans  l'allongement ,  en  forme  de 
cou,  delà  partie  antérieure  que  ter- 
mine un  renflement  sensible  en  ma- 
nière de  tête  ou  en  forme  de  spatule 
ou  de  bouton.  Le  Vibrio  Olorde  Mill- 
ier, que  nous  avions  rapporté  au  gen- 
re Amibe  (^.  ce  mol),  sous  le  nom 
d'Amibe  à  long  cou,  et  que  nous 
avons  eu  occasion  d'observer  depuis, 
doit  rentrer  clans  le  genre  dont  il  est 
ici  question  et  dont  la  forme  des  espè- 
ces, quand  elles  prennent  leur  entier 
développement,  rappelle  celle  de  ces 
petils  vases  en  verre,  connus  des  anti- 
quaires sous  le  nom  deLTcrymatoires, 
et  que  nous  i  elrouvons  fréqueinmenl 
dans  Ica  tombeaux  des  anciens.  Nous 
en  connaissons  envinm  sept  espèces 
qui,  dans  leurs  habitudes  et  leur  ma- 
nière de  nager,  présenlenl  quelques 
rapports  avec  les  Planaires.  luiS  F'/brio 
yfcits,  Miil!.,  Inf. ,  pi.  8,  f.  9,  lo;  En- 
cycl.  Vers.,  pi.  4,  f.  8;  Sagitta  ,  Miill., 
pi.  8,  f.  11-12,  Encycl.,  pi.  4,  f.  9, 
ainsi  que  les  Eiichelis  rétrograda  , 
Miill.,  pi.  5,  f.  4,  5,  Encycl.,  pi.  2,  f. 
19,  et  Episto/nium,  Miill.,  pi.  5,  f. 
1-2, -Encycl.,  pi.  2,  f.  17,  qui  est  le 
Flacon  de  Gleichen  ,  Dis.,  pi.  19,  f. 
C.  m  ,  appartiennent  au  genre  La- 
crymatoire.  (b.) 

LACTARLA  et  LACTARIS.  bot. 
PHvN.  Les  Plantes  à  qui  les  anciens 
donnaient  ces  noms,  paraissent  être 
nos  Tithymales.  /'.  Euphorbe,   (b.) 

*  LACT ARIA.  bot.  crypt.  [cham- 
pignons.) Quelques  auteurs  ont  don- 
né ce  nom  aux  Champignons  rem- 
plis d'un  suc  blanc  ,  épais,  ordinai- 
rement vénéneux  et  à  slype  central 


nu.  Persoon  et  De  Candolie  ont  (»\t 
un  sous-gcnre  des  yfgaricl  lactorit, 
ailoplé  par  Frics  [Systcrna  Mycologi- 
cum)  sous  le  nom  grec  de  Gallorhei  ; 
cet  auteur  en  fait  connaître  quarante- 
une  espèces  dont  la  plupart  sont  eu- 
ropéennes. Ce  sous- genre  est  lui- 
niènie  subdivisé  eu  Gallorhei,  Tri- 
cholomoulei ,  Limacini  ,  Rivulares  , 
Prop/ii.  Cette  dernière  section  ren- 
ferme les  Poivrés  laiteux  de  Paulet. 
f^.  Laitexjx.  (a.  F.) 

LACTÉ.  REPT.  OPH.  Espèce  du 
genre  Couleuvre.  ^.  ce  mot.         (b.) 

L,\CTERON.  BOT.  PHAN.  Ce  nom 
d'oii  pourrait  bien  être  dérive  celui 
de  Laitroa  est  employé  par  Pline 
pour  désigner  probablement  la  mê- 
me Plante.  (B.) 

*  LACTIQUE.  MIN.  r.  Acide. 

*  LACTIVORE.  MAM.  Geoffroy 
Saint-Hilaire  nomme  ainsi  {F',  art. 
ISIabsupiaux  du  Dict.  des  Se.  Nat.) 
la  période  de  développement  qui  suc- 
cède ,  chez  le  Mammifère  ,  à  celle 
dite  fœtale.  Comme  le  nom  même 
de  Lactivore  l'indique  ,  cette  période 
comprend  le  te»np5  duiant  lequel  le 
jeune  Mammifère  est  allaité  par  sa 
mè;e.  Elle  commence  souvent  ,  com- 
me cliez  les  Ruminans,  à  l'époque 
même  de  la  naissance;  mais  il  s'en 
faut  bien  qu'il  en  soit  toujours  de 
même  :  les  jeunes  Marsupiaux  ,  par 
exemple,  naissent,  non-seulement 
avant  d'être  Laclivoies  ,  mais  même 
avant  d'être  parvenus  à  la  période 
fœtale,  f'.  Mammifères  et  Marsu- 
piaux. (IS.G.  ST.-H.) 

LACTUGA.  BOT. PHAN.  r.  Laitue. 

LAC  TUC  É  E  S.  Lactuceœ.  bot. 
piiAN.  La  tribu  de  SynantUérées 
ainsi  nommée  par  H.  Cassini ,  est  la 
même  que  celle  que  nous  avons  ap- 
pelée Chicoracées  avec  tous  les  au- 
tres    botanistes,    f^.    Chicoracées. 

(a.  r.) 

*  LACUNES.  Lacunx.  eot.  piian. 
On  trouve  fréquemment  dans  le  tis-u 
cellulaire  de  certaines  Plantes  ,  et  en 
particulier  dans  celles  qui  vivent 
dans  l'eau  ,  des  espaces  vides  plus  ou 


LAD  iSg 

moins  considérables  ,  et  -qu'on  avait 
jusau'.^  présent  attribués  a  la  ruptu- 
re des  cellules  du  tissu  aréolaire.  Ce 
sont  ces  espaces  auxquels  on  donne 
le  nom  de  Lacunes.  Le  professeur 
Amici  de  Modènc  ,  auquel  on  doit 
d'excellentes  observations  sur  l'orga- 
nisation des  parties  élémentaires  des 
Végétaux  ,  pense  que  les  Lacunes  ne 
proviennent  pas  du  déchirement  du 
tissu  cellulaire.  Ce  sont,  selon  lui 
des  espaces  plus  ou  moins  réguliers, 
contenant  de  l'air.  Quelquefois  elles 
offrent  sur  leur  paroi  interne  des 
poils  d'une  nature  particulière,  en 
forme  de  houppe  ou  de  pinceau  ,  qui 
ont  été  vus  par  Mirbel  et  Amici.  On 
peut  distinguer  deux  espèces  de  La- 
cunes ;  les  unes  ont  pour  orifice  ex- 
térieur, un  des  pores  corticaux ,  et 
communiquent  avec  l'air  extérieur. 
Les  autres  n'ont  aucune  communica- 
tion externe.  Il  est  piobable  que  ces 
dernières  qui  existent  surtout  dans 
les  Plantes  qui  manquent  de  tubes 
poreux ,  sont  dues  au  déchirement  du 
tissu  cellulaire.  (a.  r.) 

*LAGUNES.  GÉoL.  Pour  Lagunes. 
J^.  ce  mot  et  Lac.  (b.) 

*  LACUTURRIS.  bot.  ph  an.  C'est, 
dans  Dodoens  ,  la  variété  de  Chaux 
comestible  que  l'on  désigne  ordinai- 
rement sous  le  nom  de  Ciiaux  de  Mi- 
lan, (b.) 

LADANUM.  BOT.  PHAN.  Pline 
nommait  ainsi  une  Plante  commune 
dans  les  champs,  et  qui  appartient 
au  genre  Galéopside  [Galeopsis  La- 
danum ,  L.).  Z^".  Galéopside.  On  a 
réservé  ce  nom  à  une  substance  gom- 
mo-résineuse  extraite  des  Cistuslada-' 
niferus  ,  Cretlcus,  laurifulius  ,  etc. 
Quant  à  l'extraction  de  cette  gomme- 
résine  ,  nous  ne  reproduirons  pas  ce 
qui  a  été  dit  à  l'article  Ciste,  f^.  ce 
mot.  Le  Ladanum  ou  Lahdaiiuiii 
existe  très-rarement  à  l'état  de  pure- 
té dans  le  commerce  de  la  droguerie. 
On  en  distingue  deux  sortes  :  l'une 
est  le  Ladanum  en  pain  qui  se  pré- 
sente sous  la  forme  de  masses  d'un 
brun  noirâtre ,  poisseuses  et  envelop- 
pées dans  des  vessies.  L'autre  est  en 


i58  LAC 

œquin.  5,  p.  199,  t.  aSa)  qui  l'a  ainsi 
caractérisé  :  calice  à  cinq  divisions 
profondes  ;  corolle  presque  hypocra- 
tériforme  ,  dont  le  tube  est  court  et 
le  limbe  à  cinq  divi.nons  étalées ,  l'en- 
trée barbue  ;  couronne  insérée  à  l'eu- 
trée  de  la  corolle  ,  composée  de  cinq 
folioles  à  deux  lobes  charnus  et  en 
forme  de  croissant  ;  akènes  terminés 
par  une  membrane;  masses  pollini- 
ques  comprimées,  pendantes  et  alta- 
chées  latéralement  par  leur  sommet 
rétréci  ;  stigmates  miitiques;  follicules 
inconnus.  Ce  genre  qui  se  rapproche 
du  Cynanchum ,  se  compose  d'une 
seule  espèce,  Lachnostoma  Tigrinum, 
Kunth  ,  lot.  cit..  Plante  à  tige  volu- 
bile  ,  à  feuilles  opposées,  oblongues  , 
elliptiques  et  acuminées.  Ses  fleurs  , 
parsemées  de  taches  en  réseau  ,  sont 
<lisposées  en  grappes  ombelliformes 
et  longuement  pédonculées.  Elle  croît 
près  de  Santa-Fé  de  Bogota.  (o..N.) 

*LA.CHNUM.  BOT.  CRYPT.  [Cham- 
pignons.) Le  Peziza  i^irginea,  Balsch, 
a  été  séparé  sous  ce  nom  générique  , 
par  Retz ,  dans  la  seconde  édition  de 
s-A  Flora  Scandinavica  ,\).  829.  Fries 
elPersoon  n'ont  pas  entièrement  adop- 
té cette  séparation.  Le  premier  do  ces 
auteurs  [System.  Jljcolog.  T.  ii,_p. 
77)  a  donné  le  nom  de  Lachnea  déri- 
vé de  Lachniun ,  à  une  section  du 
genre  Pezize.  /^.  ce  mot.  (g..n.) 

LACHTAK.  MAM.  Le  Phoque  du 
Kamschatka  indiqué  sous  ce  nom  par 
Rrascheninnikow  panut  être  le  P/iu- 
ca  barbaia  selon  P2rxlebcn.  (b.) 

*  LiCiAiNA.  MOLL.  (Humphrey.) 
p^.  Camk. 

LACIS.  BOT.  PHAN.  (Schieber.  ) 
Syn.  de  I\louréra  d'Aublet.  P".  ce 
mot.  (e.) 

LAGISTEMME.  Lacistemma.  bot. 
3PHAN.  Ce  genre,  décrit  par  Swarlz 
{FI.  Ind.-Occid.  2,  p.  1091],  est  le 
même  que  le  Nema.'osperma ,  publié 
auparavant  par  le  professeur  Richard 
dans  les  Actes  de  la  Société  d'Histoire 
Naturelle  de  Paris.  J^.  Nématosper- 
3tE.  (a.iî.) 


LAC 

LACQUE.  bot.  piian.  Pour  Lique. 
f.  ce  mot.  (G..N.) 

*  LACRYMARIA.  bot.  phan. 
(  Heister.  )  Svn.  de  Coix.  f.  ce  mot. 

(B.) 

*  LACRYMATOIRE.  Lacrjma- 
toria.  INF.  Genre  de  Microscopiques 
de  l'ordre  des  Gymnodés  ,  dans  le- 
quel il  termine  la  famille  des  Molé- 
culaires ,  comme  pour  faire  par  l'al- 
longement du  corps  cylindracé  des  es- 
pèces qui  le  composent  le  passage  aux 
Vlbiionides.  Ses  caractères  consis- 
tent dans  l'allongement,  en  forme  de 
cou,  de  la  partie  auléiieure  que  ter- 
mine un  renflement  sensible  en  ma- 
nière de  tête  ou  en  forme  de  spatule 
ou  de  bouton.  Le  Vibrio  Olorde  Mill- 
ier, que  nous  avions  rapporté  au  gen- 
re Amibe  (^.  ce  mot),  sous  le  nom 
d'Amibe  à  long  cou,  et  que  nous 
avons  eu  occasion  d'observer  depuis, 
doit  rentrer  dans  le  genre  dont  il  est 
ici  question  et  dont  la  forme  des  espè- 
ces, quandelles  prennent  leur  entier 
développement,  rappelle  celle  de  ces 
petits  vases  en  verre,  connus  des  anti- 
quairessousle  nom  dcLicrymaloires, 
et  que  nous  i  etrouvons  fréqueinment 
dans  Ica  tombeaux  des  anciens.  Nous 
en  connaissons  envlnm  sept  espèces 
qui,  dans  leurs  habitudes  et  leur  ma- 
nière de  nager ,  présentent  quelques 
rapports  avec  les  Planaires  L?s  F'ibrio 
Aciis,  Miil!.,  Inf.,  pi.  8,  f.  9,  10;  En- 
cycl.  Vers.,  pi.  4,  f.  8;  Sagitta  ,  Miill., 
pi.  8,  f.  n-12,  Encycl.,  pi.  4,  f.  9, 
ainsi  que  les  Enchelis  relrograda  , 
Miill.,  pi.  5,  f.  4,  5,  Encycl.,  pi.  2,  f. 
19,  et  Epislomium ,  Mull.,  pi.  5,  f. 
1-2, -Encycl.,  pi.  2,  f.  17,  qui  est  le 
Flacon  de  Gleichen  ,  Dis.,  pi.  19,  f. 
C.  m  ,  appartiennent  au  genre  La- 
crymatolrc.  (b.) 

LACTARLA  et  LACTARIS.  bot. 
PHvN.  Les  Plantes  à  qui  les  anciens 
donnaient  ces  noms  ,  paraissent  être 
nos  ïithymales.  /'.  Euphorbe,    (b.) 

*  LACT ARIA.  bot.  crypt.  [Charn- 
pignons.)  Quelques  auteurs  ont  don- 
né ce  nom  aux  Champignons  rem- 
plis d'un  suc  blanc  ,  épais  ,  ordinai- 
rement vénéneux  et  à  stype  central 


LA.C 

nu.  Persoon  et  De  Candolle  ont  f;iit 
un  sous-gcnie  des  jlgarici  lactarii, 
ailoplé  par  Fiies  {Syste/na  Mycolagi- 
cum)  sous  le  nom  grec  de  Gallorhei  ; 
cel  auteur  en  fait  connaître  quarante- 
une  espèces  dont  la  plupart  sont  eu- 
ropéennes. Ce  sous- genre  est  lui- 
même  subdivise  eu  Galloihei ,  Tri- 
cholomuidei ,  Limacini  ,  Rit^ulares  , 
Piopiii.  Cette  dernière  section  ren- 
ferme les  Poivres  laiteux  de  Paulet. 
f^.  Laiteux.  (a.  f.) 

LACTÉ.  REPT.  OPH.  Espèce  du 
genre  Couleuvre.  ^.  ce  mot.         (b.) 

L\CTERON.  BOT.  PHAN.  Ce  nom 
d'où  pourrait  bien  être  dérive  celui 
de  Laitron  est  employé  par  Pline 
pour  désigner  probablement  la  mê- 
me Plante.  (B.) 

*  LACTIQUE.  MIN.  r.  Acide. 

*  LACTIVORE.  MAJi.  Geoffroy 
Saint-Hilaire  nomme  ainsi  {ï^.  art. 
Mabsupiaux  du  Dict.  des  Se.  Nat.) 
la  période  de  développement  qui  suc- 
cède ,  chez  le  Mammifère,  à  celle 
dite  fœtale.  Comme  le  nom  même 
de  Lactivore  l'indique  ,  celte  période 
comprend  le  temps  durant  lequel  le 
jeune  Mamuùfère  est  allaité  par  sa 
niè:e.  Elle  commence  souvent  ,  com- 
me chez  les  Ruminans,  à  l'époque 
même  de  la  naissance;  mais  il  s'en 
faut  bien  qu'il  en  soit  toujours  de 
même  :  les  jeunes  Marsupiaux,  par 
exemple,  naissent,  non-seulement 
avant  d'être  Laclivores  ,  mais  même 
avant  d'être  parvenus  à  la  période 
fœtale.  P' .  Mammifères  et  Marsu- 
piaux. (IS.G.  ST.-H.) 

LACTUCA.  BOT.  PiiAN.  r.  Laitue. 

LACTUCÉES.  Lactuceœ.  bot. 
PHAN.  La  tribu  de  Synanthérées 
ainsi  nommée  par  H.  Cassini ,  est  la 
même  que  celle  que  nous  avons  ap- 
pelée Chicoracées  avec  tous  les  au- 
tres   botanistes.    P".    Chicoracées. 

(a.  r.) 

*  LACUNES.  Lacunes,  bot.  phan. 
On  trouve  fréquemment  dans  le  tis-u 
cellulaire  de  certaines  Plantes  ,  et  en 
particulier  daus  celles  qui  vivent 
dans  l'eau  ,  des  espaces  vides  plus  ou 


LAD  ir.9 

moins  considérables  ,  et  -qu'on  avait 
jusqu'.^  prc.^cnt  attribués  a  la  ruptu- 
re des  cellules  du  tissu  aréolaire.  Ce 
sont  ces  espaces  auxquels  on  donne 
le  nom  de  Lacunes.  Le  professeur 
Amici  de  Modcnc  ,  auquel  on  doit 
d'excellentes  observations  sur  l'orga- 
nisation des  parties  élémentaires  des 
Végétaux  ,  pense  que  les  Lacunes  ne 
proviennent  pas  du  déchirement  du 
tissu  cellulaire.  Ce  sont,  selon  lui 
des  espaces  plus  ou  moins  réguliers, 
contenant  de  l'air.  Quelquefois  elles 
offrent  sur  leur  paroi  interne  des 
poils  d'une  nature  particulière,  en 
forme  de  houppe  ou  de  pinceau  ,  qui 
ont  été  vus  par  Mirbel  et  Amici.  On 
peut  distinguer  deux  espèces  de  La- 
cunes ;  les  unes  ont  pour  orifice  ex- 
térieur, un  des  pores  corticaux ,  et 
communiquent  avec  l'air  extérieur. 
Les  autres  n'ont  aucune  communica- 
tion externe.  Il  est  probable  que  ces 
dernières  qui  existent  surtout  dans 
les  Plantes  qui  manquent  de  tubes 
poreux,  sont  dues  au  déchirement  du 
tissu  cellulaire.  (a.  r.) 

*  LACUNES.  GÉoL.  Pour  Lagunes. 
J^.  ce  mot  et  Lac.  (b.) 

*LACUTURRIS.  bot.  phin. C'est, 
dans  Dodoens  ,  la  variété  de  Chaux 
comestible  que  l'on  désigne  ordinai- 
rement sous  le  nom  de  Chaux  de  Mi- 
lan, (b.) 

LADANUM.  bot.  phan.  Pline 
nommait  ainsi  une  Plante  commune 
daus  les  champs,  et  qui  appartient 
au  geni'e  Galéopside  [Galeopsls  La- 
danum  ,  L.  ).  K.  Galéopside.  On  a 
réservé  ce  nom  à  une  substance  gom- 
mo-résineuse  extraite  des  Cistuslada- 
niftrus  ,  Creticus,  laurifolius  ,  etc. 
Quant  à  l'extraction  de  cette  gomme- 
résine  ,  nous  ne  reproduirons  pas  ce 
qui  a  été  dit  à  l'article  Ciste,  f^.  ce 
mot.  Le  Ladaiium  ou  Labdanuin 
existe  très-rarement  à  l'état  de  pure- 
té dans  le  commerce  de  la  droguerie. 
On  en  distingue  deux  sortes  :  l'une 
est  le  Ladanum  en  pain  qui  se  pré- 
sente sous  la  forme  de  masses  d'un 
brun  noirâtre,  poisseuses  et  envelop- 
pées dans  des  vessies.  L'autre  est  en 


i6a  LAG 

fertile,  cuutenu  dans  un  involucellc 
inonophylle  tubuleux,  à  cinq  divi- 
sions; corolle  infundibuliforme  à  tube 
très-court ,  à  cinq  divisions  égales  et 
r^gulièies  ;  tube  staminal  surmonté 
de  cinq  peliles  dents  membraneu- 
ses; style  renflé  dans  s;\  partie  su- 
périeuic,  termine  par  deux  stigmates 
allongés  et  roulés  en  dehors;  akène 
allongé  ,  couronné  par  une  aigrette 
sessile  membraneuse,  très- courte 
et  fîmbriée.  Les  espèces  de  ce  genre, 
au  nombre  de  cinq  ,  sont  des  Plan- 
tes herbacées  ou  sous-frulescentes  , 
à  feuilles  opposées,  le  plus  souvent 
roides  et  cqriaces  *  les  tleurs  sont 
blanches  ou  rouges  ,  tonnant  des 
capitules  terminauv.  Toutes  ces  es- 
pèces sont  originaires  de  l'Amérique 
méridionale.  La  plus  commune  et 
celle  que  l'on  cultive  quelquefois  dans 
les  jardins,  est  la  Lagasca  mollis, 
Cavan.,  Ann.Sc.  Nat.  6,  p.  335,  t.  44. 
C est  une  Plante  herbacée,  vivace , 
originaire  de  1  île  de  Cuba.  Ses  feuil- 
les inférieures  sont  opposées  ,  les  su- 
périeures alternes,  pétiolées  ,  ovales- 
aiguës  ,  à  peine  dentées  ,  et  poilues  ; 
les  capitules  sont  longuement  pédon- 
cules et  terminaux.  On  doit  à  noire 
coUaboiateur  Kuuth  la  desciljîtion 
de  trois  espèces  nouvelles  de  ce  gen- 
re ,  savoir  :  Lagasca  lubra,  Kunlh  , 
Jiov.  Gen.  4,  p.  24,  t.  3ii,Z,.  helian- 
thifulia y  lue.  cil.,  p.  25  ,  et  L.  suaue- 
olens ,  tue.  cit. ,ip.  25.  (a.  R.) 

"  LAGÉCIE.  BOT.  PHAN.  Pour  La- 
goécie.  /^.  ce  mot.  (B.) 

*  LAGENA.  MOLL.  Genre  proposé 
par  Klein  (Te/it.  Jflet/i.  Ostrac. ,  p.  49) 
pour  de>  Coquilles  du  genre  Buccin  , 
principalement  pour  celles  qui  ,  selon 
lui ,  ont  la  forme  d'une  bouteille.  On 
ne  doit  pas  être  étonné  qu'un  genre 
pareil  n'ait  été  adopté  de  personne. 

(D..H.) 

LAGENAGA.  bot.  phan.  (  Avi- 
cenne.)  Syn.  de  Bourrache.  F",  ce 
mot.  (b.) 

LAGÉNIFÈRE.  bot.  phan.  Pour 
LagénOj  hore.  /^.  ce  mol.  (b.) 

LAGÉNITE.  POLYP.  foss.  Ce  nom 
désigne  dans  les  anciens  oryctogra- 


LAG 

plies  des  Alcyons  fossiles  qui  ont  ef- 
fectivement quelque  chose  de  la  for- 
me de  petites  bouteilles.  On  reten- 
dait aussi  à  des  concrétions  ou  agglu- 
tinations arénacées  de  la  même  figure. 

(B.) 

LAGENOPHORE.  Lagenophora. 
BOT.  PHAN.  Genre  de  la  famille  des 
Synanthérées,  Gorymbifères  de  Jus-  • 
sieu,  proposé  par  H.  Cassini  (Bull, 
de  la  Société  Phdom.,  décembre  i8i6) 
sous  le  nom  de  Lagenifeia  qu'il  a 
changé  depuis  en  ce.\yx\àe  Lagenopho- 
ra. Voici  ses  principaux  caractères  : 
involucre  irrégulier  dont  les  folioles 
sont  un  peu  inégales  ,  disposées  sur 
deux  rangs  ,  oblongues,  aiguës  ,  ap- 
pliquées et  coriaces  dans  leur  partie 
in  lérieure,  étalées,  membraneuses  et 
colorées  à  leur  sommet;  réceptacle 
plane  et  dépourvu  de  paiileties;  cala- 
tiii'ie  radiée;  fleurons  du  centre  en 
petit  nombre,  réguliers  et  mâles; 
fleurons  de  la  circonférence  s-ur  un 
seul  rang,  en  languettes  et  femelles; 
ovaires  dt  la  circonféience  très- 
grands,  comprimés  des  deux  côtés, 
obovales  ,  piolougés  en  un  col  court, 
teiniiués  par  un  bouirelet  sans  ai- 
grette. Ce  dernier  caractèie,  qui  don- 
ne aux  fruits  l'apparence  de  petites 
bouteilles  à  goulots,  et  qui  a  fait  ima- 
giner le  nom  générique,  est  un  de 
ceux  qui  distinguent  \&  Lagenophora 
du  Bellis,àe.  l'ester  et  du  Calendula. 
Cassini  le  place  dans  la  tribu  des  As- 
tétées  ,  non  loin  du  Be/lis.  Il  se  com- 
pose des  deux  espèces  suivantes  :  1° 
Lagenophora  Commersonii  ou  Calen- 
dula Magellanica  ,  Willd.  Celte  pe- 
tite espèce  a  été  découverte  au  détroit 
de  Magellan  par  Commerson  qui  lui 
donnait,  dans  ses  manuscrits  ,  le  nom 
A'yîster  nudicài/lis.  Du  Petit-'ïhouars 
l'a  retrouvée  dans  l'île  de  Tristan  d'A- 
cugna  ,  et  l'a  nommée  Calendula 
pusilla.  2".  Lagenophora  Bi/lardieri  , 
Plante  recueillie  à  la  terre  de  Van- 
Diémen  par  i^ahillardière  qui  l'a  àé- 
crhe  {JVou.-Hol/and.  Plant,  spec.) 
sous  le  nom  de  Bellisstipitata.  (g.  .n.) 

LAGÉNULE.    Lagenula.   moix.  ? 
Montforl  a  propose  de  former  ce  genre 


LAG 

{Conc/ifl.  Syst.  T.  i,  p.  niij  pour 
un  petit  corps  fort  singulier,  figure 
depuis  long-temps  dans  le  bel  ouvra- 
ge de  Soldani  (  Test,  rnicrosc.  ,  îab. 
130,  vas.  348).  Il  ressemble  à  un  pe- 
tit œufsupporté  par  un  pied  çompo.--é 
de  i)lusieurb  pelits  calices  ajustes  les 
uns  aux  autres.  Il  e>l  fort  douteux 
que  ce  corps,  qui  se  tiouve  dans  les 
sables  de  ta  mer  Adriatique  ,  doive 
être  conservé  parmi  les  Mollusques. 
Néanmoins  Moulfoi  t  le  caiaclénso  de 
la  manière  suivante  :  coquille  libre  , 
univalve,  cloisonnée,  droite,  inter- 
scctée,  pyriforme;  sommet  aigu  ;  base 
aplatie;  bouche  ronde;  cloisons  iné- 
gales, unies;  siphon  inconnu.  La 
seule  espèce  de  ce  genre  est  la  LagÉ- 
>'ui.E  VLEURIE  ,  Lagenulafiosculota  , 
Montf.  (D..H.) 

*  LAGÉNULE.  INF.  Espèce  du 
genre  Enchélide.  l'.  ce  mot.        (b.) 

LAGÉiNULE.  Lagenula.  bot. 
pn AN".  Genre  de  la  Tétrandrie  Mono- 
gynie,  L.  ,  établi  par  Loureiro  [Flor. 
(échine. ,  édit.  Willd.  ,  p.  3)  qui  l'a 
ainsi  caractérisé  :  calice  infèic  ,  per- 
sistant, à  quatre  folioles  ovales, 
oblongues  ,  Réfléchies  ;  coiolle  nulle  ; 
nectaire  à  quatre  lobes  charnus, 
dresses  et  connivens  ;  quatre  cîami- 
iies  dont  les  filets  sont  subulés  et  les 
anthères  ovées  ,  incombantes;  ovai- 
re caché  par  le  nectaire  ,  surmonté 
d'un  style  épais,  plus  court  que  les 
étamines ,  et  d'un  ïligniiiie  simple; 
baie  petite  ,  en  forme  de  bouleille 
dont  le  col  est  resserré  ,  blloculaire 
et  disperme.  Ce  genre  présente  quel- 
que affinité  ,  selon  Willdenow  ,  avec 
le  Siriiu/i  de  Linné  ;  il  s'en  éloigne 
cependant  par  son  ovaire supère,  tau- 
dis qu'il  est  infère  dans  le  Sirium 
myrtifolium  qui  ,  d'ailleurs,  a  été 
réuni  au  Santalum. 

\.ç.  I.agenulapedata  ,\iO\xx.  ,  est  un 
Arbrisseui  de  médiocre  grandeur 
qui  croît  dans  les  montagnes  de  la 
Gochinchine.  Sa  lige  est  grimpante, 
rameuse  et  munie  de  vrilles.  Ses  feuil- 
les sont  pédalées,  composées  de  cinq 
folioles  ovales  ,  crénées  et  cotonneu- 
ses. Les  fleurs  ,  disposées  en  grappes 


L^O 


i6" 


lâches,  ont  une  couleur  verte  blan- 
châtre. .  (G..N.} 

JjAGERSrR0MIE.Xfl^t'/A7/œ//«a. 
BOT.  PliAN.  Ce  genre,  de  la  famille 
des  Salicariées  et  de  la  Polyandrie 
Monogynie  ,  a  été  établi  par  Linné  , 
et  piésente  les  caractères  essentiels 
suivans  :  calice  campanule  à  six  divi- 
sions ;  corolle  composée  de  six  pétales 
ondulés  et  pourvus  d'un  onglet  fili- 
foine;  étauiines  nombreuses  ,*  dont 
six  extérieures  plus  longues  ,  à  anthè- 
res orniculées;  fruit  capsulaire  à  six 
loges  polysi^ermes.  En  adopiant  ces 
caractères,  à  l'exception  de  ceux  du 
fruit ,  qui  nctaient  pas  connus  alors, 
Jussieu  (Ge«er.  Fiant.,  p.  55i)  indi- 
qua l'affinité  de  ce  genreavec  le  Man- 
chausla  ,  f.  ce  mot ,  et  quelques  au- 
teuis  les  ont  réunis.  On  a  aussi  pro- 
posé dcluiadjoindre  le  Catjplectusàê 
la  Flore  du  Pérou,  qui  néanmoins  a 
été  conservé  par  Kunth.  Les  Lagers- 
tiomies  sont  des  Arbrisseaux  ,  pour 
la  plupart  indigènes  des  Indes-Orien- 
tales ;  leurs  feuilles  sont  simples, 
ayant  la  forme  de  celles  du  Grena- 
dier; les  inférieures  sont  opposées; 
les  supérieures  alternes  ,  et  dans  leurs 
aisselles  s'élèvent  des  pédoncules 
portant  plusieurs  fleurs  disposées  eu 
panicules. 

La  Lagerstkomik  des  Indes  ,  JLa- 
ger&trœm,iaindica,\i.  ;  Lamk.,///i/5f/-. 
Gcn..,  lab.  470  ,  fig.  1  ,  est  l'espèce  la 
plus  remarquable.  C'est  le  Tsjinkia 
d.j  llumph  {Herb.  Jmboin.  7  ,  p.  61, 
tab.  28) ,  et  le  Sili  de  Kcempfer 
[Amœn.  exot.  855).  Ce  bel  Arbris- 
seau croît  principalement  à  la  Chine 
et  au  Japon.  Ses  tiges  sont  hautes 
d'environ  deux  mètres  ;  ses  rameaux 
anguleux  portent  des  feuilles  alter- 
nes ,  presque  sessiles  ,  ovales  ,  entiè- 
res et  rudes  sur  les  boids.  Les  fleurs 
sont  remarquables  par  la  beauté  de 
1  urs  corolle^  dont  les  onglets  sout 
trcs-longs  et  le  limbe  d'un  pourpre 
éclatant.  Une  autre  espèce  non  moins 
belle  croît  sur  les  bords  des  rivières  , 
dans  les  terrains  sablonneux  et  pier- 
reux de  la  côte  de  Malabar.  C'eît  le 
LiOgerst rœtnia    Regina  ,    Roxburgh 


i64 


LAG 


[Coromand.  i  ,  p.  46,  tab.  65).  La- 
marck  (Diclionn.  Encyclopëd.)  en 
avait  fait  soi;  genre  /Idahiboa  ,  nom 
«lërivc  decciiù  dV/(/c/«^t»e  sous  lequel 
Rheede  (Mabb.  4,  tab.  20  et  21)  l'a- 
vait décrit  et  figure.  Les  Ileuv.s  de 
cette  espèce  soni  grandes  ,  purpuri- 
nes et  semblables  à  des  Roses.  On 
cultive  quelques  Lagerstrcemla ,  et 
■■surtout  le  Z/fl^.  indien,  dans  les  jar- 
dins de  botanique.  Ils  se  multiplient 
par  remets  ,  par  marcottes  et  par  bou- 
tures. On  les  tient  d'abord  sur  cou- 
che et  sous  châssis  ;  on  les  place  en- 
suite dans  une  terre  substatitielle  et 
dans  la  serre  chaude  pendant  l'hiver. 

(G..N.) 

LAGETTO.  Lngcîta.  bot.  phan. 
Génie  de  la  famille  des  Thyméle'es  et 
de  rOclandrie  Monogynic,  L.,  établi 
par  Jiissieu  et  très-voi»in  des  Daphne 
I  ^ont  il  diffère  par  les  caractères  sui- 
vans  :  calice  tubuleux,  épais,  coriace, 
rétréci  vers  sa  gorge  où  il  présente 
quatie  glandes  ;  limbe  à  quatre  divi- 
sions; huitétamines  presque  sessiles, 
attachées  au  tube  du  calice  et  inclu- 
ses ;  ovaire  sui monté  dun  style  et 
d'un  stigmate  simple.  Le  fruit  est  glo- 
buleux ,  pislforme  ,  velu  en  dehors, 
monosperme  et  recouvert  par  la  base 
du  calice  qui  est  persistante. 

Deux  espèces  forment  ce  genre  : 
l'une  ,  Lagetto  Bois-denïejxe  ,  La- 
getla  lintearia  ,  Lamk.  ,  111. ,  t.  289,  a 
été  réunie  au  genre  Daphné  par 
Sv^^artz  sons  le  nom  de  DapLne  La- 
getta.  C'est  un  Aibrisfeau  de  douze  à 
quinze  pieds  d'élévation,  à  tige  ra- 
jneuse  ,  portant  des  feuilles  alternes  , 
ovales  ,  allongées,  aiguës,  glabres  sur 
leurs  à&wx  faces  ,  longues  d'environ 
trois  pouces.  Les  fleurs  forment  des 
giappesou  panicules  rameuses  et  ter- 
minales. 11  croît  communément  sur 
les  montagnes  à  Saint-Domingue  et  à 
la  Jamaïque.  Le  nom  de  iJois-denlelle 
sous  lequel  cet  Arbrisseau  est  commu- 
ïiément  désigné,  vient  de  l'organisa- 
lion  particulière  de  son  écorce.  Lors- 
qu'on a  enlevé  la  partie  externe  com- 
{josée  de  1  épidémie  et  de  l'enveloppe 
lerba  ée  ,  on  trouve  les  couches  cor- 
ticales formées  d'un    grand  nombre 


LAG 

de  feuillel.s  superposés  qui  se  compo- 
sent de  fibres  entrelacées  et  anasto- 
mosées ensemble  de  manière  à  former 
un  réseau  ou  une  sorte  de  tissu  qu'on 
a  compaié  à  celui  d'une  dentelle.  Ce 
tissu  offre  assez  de  solidité  pour  qu'on 
pui.^se  en  f^ire  dans  le  pays  des  or- 
nemcns  de  toilette,  des  fichus,  des 
garnitures  ,  etc.  (a.b.) 

*  LAGGION  ou  SCHEUGGIO. 
POIS.  Syu.  de  Labre  dans  le  golfe  de 
Gênes.  (b.) 

*  LAGOCÉPHALE.  pois.  Espèce 
du  genre  Gobie.  V.  ce  mot.  (b.) 

LAGOECIE.  JLagacia.  bot.  phan. 
Genre  de  la  famille  des  Ombellifêres 
et  de  la  Pentandrie  Monogynie  ,  éta- 
bli par  Linné  ,  et  ainsi  caractérisé  : 
calice  à  cinq  découpures  multifides  et 
capillaires;  cinq  [létale^  bicornes  et 
plus  courts  que  le  calice  ;  cinq  étami- 
nesdela  longueur  de  la  corolle  ;  ovai- 
re inférieur  surmonté  d'un  seul  style 
et  d^un  stigmate  simple;  akène  uni- 
que couronné  parles  découpures  ca- 
licinales  ;  ombelle  simple  ;  involucre 
général  formé  de  huit  à  neuf  rayons 
peclinés  ,  pinnalilideset  réfléchis  ;  in- 
volucres  partiels  à  quatre/olioles  ca- 
pillacées,  ciliées  et  enveloppant  les 
petites  tleui».  L'unité  d'ovaire,  de 
style  et  de  stigmate  est  une  structure 
tellement  exceptionnelle  à  celle  qui 
caractérise  les  Ombellifêres  ,  que  Jus- 
sieu  n'a  placé  le  genre' Lo^cec/fl  qu'à  la 
fin decelle famille.  Ilseraitinléressant 
de  rechercher  les  causes  physiologi- 
ques qui  altèrent  ainsi  tlans  ce  genre 
la  symétrie  de  la  famille  ,  ou  ,  en  d'au- 
tres termes  ,  de  s'assurer  si  le  Lagœcia 
a  un  seul  fruit  par  l'efFel  d'un  avorte- 
ment  ou  d'une  soudure  naturelle. 

Le  LagjÉcia  cu/ni/ioides ,  L. ,  est 
une  assez  jolie  IManteherbacée  ,  dont 
les  feuilles  sont  pinnées,  glabres  et 
pétiolées.  Les  fleuis  sont  dispO;.ées  en 
ombelle  pédoncidée,  solitaire  et 
formant  ime  lête  abondamment  ve- 
lue et  munie  à  sa  base  d'un  involucre 
rayonné  Irès-remarquable.  Elle  croît 
dans  les  îles  de  l'archipel  Grec  et 
dans  l'Orient.  On  la  cullive  au  Jar- 
din des  riantes  de  Paris.  (g..n.} 


LAG 
LAGOMYS.  MAM.  r.LikxRE. 

*  LAGONDI.  BOT.  PHAN.  Runiph 
(  Heib.  Amb.  ,  vol.  4 ,  p.  48  et  60  )  a 
désijjDé  sous  le  nom  générique  de 
Lagondium  ,  tire  du  mut  malais  La- 
gondi ,  lieux  Plantes  des  [rules-Oiien- 
talesque  Linné  et  Bmmann  ont  rap- 
poilées  au  geure  Vitex.  Le  Lagon- 
dium vu! gare  el  le  Lag.  Utloicum  de 
llumph  appartiennent,  selon  Linné, 
l'un  au  P'iiex tnfolia,i\\\\  a  pour  s\  uo- 
nyme  le  (\iraAosi  de  Rhéede  [Hort. 
JWû/ûi.,douxicnie partie,  p.  i5,f.  11), 
l'autre  au  F'.  J\egu/ic/o,  qui  est  le 
£e/n  iV'osi de  Rhéede  (/oc.  cit.,  p.  i5, 
f.  12).  Lamarck  (  Eucycl.  M('lh.)  a 
prouvé  depuis  (|ue  le  Cara  Nosi  el  le 
JBem  Aosi  de  Rhéede  ne  sont  que  des 
variétés  de  la  même  Plante  ,  et  celte 
opiniou  a  été  partagée  léccaiment 
par  IJaniilton  (  Transact.  of  Linn. 
Soc.  ï.  XIV,  p.  186).  Il  a  réuni  le 
F'itex  Isegundo  de  Linné  au  V.  trifo- 
lia  ,  dont  le  Lagondium  vulgare  de 
Rumpl)  fst  un  synonynîe  ,  et  :!  a  éta- 
bli le  F'ilex  paniculata ,  auquel  il  a 
rapporté  le  Z(a^o«(//«//2  littoreum.  K. 
VlT£X.  (g..n.) 

LAGOiSI.  GÉoL.  Plusieurs  locali- 
lés  célèbres  des  environs  de  Voilera  , 
de  Sienne  en  Toscane,  présentent  un 
phénomène  géologique  remarqua- 
ble ,  que  l'on  désigne,  dans  le  pays, 
sous  le  nom  particulier  de  Lagoni. 
On  voit  des  vapeurs  très-chaudes, 
blanchâlres  et  qui  répandent  une 
forte  odeur  de  Soufre  ,  d'Hydrogène 
sulfuré  et  de  Bitume,  s'élever  con- 
tinuellement et  souvent  avec  beau- 
coup de  force  et  de  bruit,  du  sein 
d'amas  plus  ou  moins  considérables 
d'eaux  noii'es  et  boiubeiises;  quel- 
quefois, mais  rarement,  les  vapeurs 
sortent  immédiatement  des  fentes  des 
rochers,  qui  sont  alors  peu  éloignés 
des  amas  vaseux  ;  tout  porte  à  faire 
croire  que  les  vapeurs  qui,  en  traver- 
sant l'eau  ,  la  font  parrâlre  en  ébul- 
lition,  sont  pioduites  par  une  cause 
qui  gît  prolondémenl  dans  le  s  jin  de 
la  terre,  et  dont  le  foyer  est  placé 
dans  des  couches  au  moins  inférieu- 
res aux   lerraiuà    secondaires;    celte 


LAG  i65 

cause,  sans  doute  analogue  à  celle 
qui  produit  les  volcans,  n'en  diffère 
peut-être  que  parce  que  la  chaleur  sou- 
terraine ne  s'élève  pas  asstz  pour 
foudre  Us  substances  minérales  cl  les 
iTJeler  en  dehors  à  l'étal  liquide. 
L'analyse  des  eaux  proveuues  des 
vapeiu's  condensées  ,  a  fait  reconnaî- 
tre dans  celles-ci  la  présence  de  sul- 
fates de  Fer,  de  Chaux,  de  Magnésie, 
d'Ammoniaque,  et  notamment  celle 
de  l'Acide  boiacique,  quoique  les 
terrains  dont  paraissent  sortir  les  va- 
peurs ne  contiennent  pas  tous  les 
élémens  de  ces  substances.  Ces  ler- 
lains  sont  principalement  composés 
d'une  espèce  de  Psammite  calcaire 
connu  sous  le  nom  de  Maciguo,  de 
Calcaire  compacte,  brim ,  coupé  par 
des  lits  interrompus  île  Silex  corné 
el  d'Argile  schisieuse,  qui  ne  parais- 
sent renfermer  aucuns  vestiges  de 
corps  oigaiiisés.  Suivant  Alex.  Bron- 
gniart  qui  a  visité  quelques  Lagoni 
de  la  Toscane,  l'eau  el  l'humidité 
qui  se  rencontrent  dans  les  mêmes 
lieux  est  plutôt  le  résultat  de  la  cou- 
ilensalioii  des  vapeurs  sorties  duseiu 
de  la  terre,  qu'elle  n'est  une  des 
causes  du  phénomène.  Le  même  ob- 
servateur a  fait  remarquer  que  les 
parois  des  fissures  ,  par  lesquelles  les 
vapeurs  se  dégagent ,  sont  corrodées 
el  altérées  ,  de  manièie  a  donner 
l'idée  de  la  foim  ition  des  Pierres  \ë~ 
niformes  des  environs  de  Florence. 
Il  paraît  aus^i  que  contre  l'assertion 
contraire  de  Patrin  ,  les  Lagoni  ne 
sont  pas  dans  des  terrains  volcani- 
ques ,^ni  anciens  ni  modernes  ,  et  non 
loin  des  lieux  oii  ou  les  rencontre , 
ou  voit  en  même  temps  des  amas 
boueux,  plus  ou  moins  considéra- 
bles, qui  font  remonter  l'existence 
du  même  phénomène  à  une  époque 
très-ancienne.  (c.p.) 

*  LAGONYCHÏDM.  uot.  phan. 
Genre  de  la  famille  des  Légumineu- 
ses et  de  la  Décnndric  Monogj  nie  , 
L.  ,  proposé  par  Marschall  de  Bie- 
berstein  {Fi.  Taur.-Caucas.  Siippl. 
288;  et  adopié  par  De  Can Jolie 
{î'roàr.  Syst.  Vcgct.  2,  p.  448)  avec 


i6t>  i.AG 

les   caractères  suivans  :  fleurs   iier- 

Hiaphrodiles  ,  avortées  pour  la  plu- 

f>arl  ;  calice  à  cinq  dents;  pétales 
ibres;  dix  étamines  hjpogyncs,  à 
filets  non  soudé-;  et  à  anlhèies  dé- 
pourvues de  glandes  ;  style  tordu  au 
sommet;  légume  stipité ,  indéhis- 
cent ,  ovécylindracé,  presque  didy- 
ine ,  rempli  de  pulpe,  un  peu  courbé  , 
obtus,  uni  el  ne  pouvant  se  diviser 
en  aucune  nianière.  Ce  genre  a  été 
réuni  par  Kunlh  avec  le  Prosopis. 
Son  fruit  ayant  beaucoup  de  ressem- 
blance avec  celui  de  V acacia  Fanie- 
siana ,  Steven  le  regarde  comme 
congénère  de  celui-ci.  Une  seule  es- 
pèce le  constitue  ;  elle  a  été  nommée 
Ijai;onycliiu!!i  StepJianianum  ,  el  elle 
croît  dans  les  plaines  arirles  entre  le 
Caucase  et  la  mer  Caspienne.  Mi- 
cbaux  l'a  trouvée  aussi  en  Perse  en- 
tre Mossul  et  Bagdad,  (g.n.) 

LAGOPÈDE.  Lagopus.  ois.  Es- 
pèce du  genre  Tétras  ,  dont  Vieillot  a 
fait  le   type  d'un  genre  particulier. 

r.  TÉTR.\S.  (DR..Z,) 

•  LAGOPODA.  TNS.  Linné  donne 
ce  nom  spécifique  à  la  femelle  de  la 
Mégacbile  du  Rosier  [Jpis  centuncu- 
laris ,  L  ).  r.  Méga.chii>e.  (o.) 

LAGOPUS.  OIS.  K.  Lagopède. 

LAGOPUS.  FOT.  PHAN.  Ce  qui 
signifie  Pied  <te  Lièvre.  Nom  scien- 
tifique d'un  Plantain  ,  donné  par  les 
anciens  botanistes  à  plusieurs  autres 
Plantes,  telles  qu'un  Lotier,  l 'Antiiyl- 
lide  vulnéraire,  le  Trèfle  des  champs 
et  le  Gnaphale  dioïque.  Cette  derniè- 
re Plante  est  le  Lagopyrum  (Blé  de 
Lièvre;  d'IIippocrate.  (b.) 

*  LAGOSERIS.  BOT.  PHAN.  Genre 
de  la  famille  des  Synantbérées  , 
Chicoracées  de  Jussieu,  et  de  la  Syn- 
génésie  égale,  L.  ,  établi  par  Mars- 
chall  de  Bicbersteiu  (  Ceiitur.  Plant, 
far.  Ross.)  el  caractérisé ,  dans  le 
troisième  volume  de  sa  Tlora  Tau- 
rico-Caucas'ca ,  d'une  manière  aussi 
brève  que  la  suivante  :  réceplacle 
couvert  de  paillettes  capillaires;  in- 
volucre  ceint  d'un  calicule;  aigrette 
poilue,  scssile.  L'auteur  de  ce  genre 


LAG 

la  couipoié  du  Crépis  Neniausensis 
(ie  Gouan  el  de  \Hieracium  purpii- 
reum  de  Willdenow.  Ces  deux  Plan- 
tes ,  d'après  l'opinion  de  Cassini ,  for- 
ment deux  genres  distincts  quoique 
très-i'approchés  ;  dans  l'un ,  les  fruits 
sont  uniformes,  aigrettes  et  non  ai- 
lés; dans  l'autre,  les  fruits  margi- 
naux sont  dépourvus  d'aigrellcs, 
munis  d'ailes  longitudinales,  et  ne 
ressemblent  point  aux  fruits  du  cen- 
tre qui  sont  aigrettes.  En  conséquen- 
ce ,  et  avant  qu'il  eût  connaissance 
de  l'établissement  du  Lngoseris  de 
Marschall  ,  il  en  avait  formé  deux 
genres  :  l'un  ,  Plerotheca  ,  pour  le 
Crépis  Nemausensis ,  et  l'autre  ,  Inty- 
bellin  ,  pour  VHieraciiim  purpiireiun. 
Si  la  distinction  de  ces  genres  est 
prise  en  considération  par  les  bota- 
nisles  ,  il  sera  peut-être  conveuable 
de  substituer  le  nom  de  Lagoseris  à 
celui  à^Intybellia  qui  lui  est  posté- 
rieur de  plusieurs  années.       (g..n.) 

LAGOTHRI CHE.  Lagolhri.v.^ 
MAM.  Genre  de  Quadrumatîes  établi 
par  Geoffroy  Saint-Hdaire  dans  la 
division  d<;s  Singes  Platyrhinins  ou 
Sapajous.  P\  Sapajou.  (îs.g.st.-h.) 

LAGOTIS.  BOT.  PHAN.  Ce  genre, 
établi  par  Gaertner  [Act.  Petrop.  i4, 
p.  535,  t.  18),  est  le  même  que  le 
Gymnandra  dé  Pallas,  fondé  sur  le 
lihinanthvs  Diandra,  L.  Selon  Jus- 
sieu ,  on  doit  le  réunir  au  Bai'/sia;  il 
diffère  particulièrement  du  Rhinan- 
thus ,  en  ce  qu'il  a  deux  élamlnes  au 
lieu  de  quatre.  K.  Bartsie  et  Rni- 
NANTHE.  (g..N.) 

LAGOUAN.  BOT.  PHAN.  On  ne 
sait  à  quel  genre  appartient  l'Arbre 
des  Philippines  ainsi  nommé  ,  et  qui 
fournit  un  très-beau  bois  rouge^  em- 
ployé dans  les  constructions.       (b.) 

*LAGRrAIRES.  Lagrlariœ.  iNS. 
Tribu  de  l'ordre  des  Coléoptères  , 
section  des  Hétéromères  ,  famille  des 
Trachéli'les  ,  établie  par  Latreille 
(Fam.  Natur.  du  Règn.  Anim.),  et 
ayant  pour  caractères  :  le  péuullième 
article  des  tarses  bilobé  ;  corps  allon- 
gé ,  plus  étroit  en   devant,   avec  le 


167 

souTorit  i!  est  cylindrique  ,plus  élroit 
que  l'abdomen  et  sans  rebords  j  les 
él^tres  sont  assez  convexes,  plus  lar- 
ges posléiieuremenl  ;  l'cciisson  est 
très-petit  ;   leurs   jambes   sont   assez 


LAG  L.'iG 

corselet  cylindracé  ou  carré  ;  palpes 
maxillaires  terminés  par  un  article 
plus  grand,  triangulaire;  antennes 
smiples,  filiformes,  ou  grossissant 
insensiblement  vers  le  bout  ,  le  plus 

souvent  et  du  moins  en  partie  grc-  allongées,  g.  êles  ^  sans  épîneVbi'en 
nues,  et  ternnnées,  dans  les  mâles  <Ustincles  à  leur  extrémité-  l'avant- 
au   moms,  |)ar  un  article  plus  long      '       "  •  ■      ■  ' 

que  les  précédens.  Les  mœurs  de  ces 
Insectes  nous  sont  entièrement  in- 
connues. Lalreille  dit  que  Svaudo- 
ner  a  observé  les  méiamorphosv-s 
d'une  espèce  du  genre  Lagiie  ,  mais 


il  n'a  pas  publié  cette  observation. 
Cette  famille  se  compose  des  genres 
Lagrie  et  Satyre,  y.  ces  mots,     (g.) 

LAGRIE.  Lagria.  ins.  Genre  de 
l'ordre  des  Coléoptères  ,  section  des 
Héléromèrcs,  Himille  des  Tracbéli- 
des  ,  tribu  des  Lagriaires,  établi  par 
F.abricius  ,  et  ayant  pour  cnraclères  : 
pénultième  article  ries  tarses  bilobé  ; 
mandibules  bidentécs  à  leur  extré- 
mité ;  mâcboires  membraneuses,  à 
deux  divisions  presque  égnles  ;  palpes 
maxillaires  terminés  i)arun  article  en 
forme  de  bâche;  les  labiaux  beau- 
coup plus  petits  ,  gros  à  leur  extré- 
mité ;  labre  échancré  ;  menton  foit 
court,  transversal;  antennes  presque 
grenues ,  grossissant  vers  leur  extré- 
mité et  insérées  à  nu,  près  d'une 
échancrure  des  yeux.  Ces  Insectes 
ont  été  confondus  avec  divers  genres, 
dont  ils  se  distinguent  cependant 
beaucoup,  par  Linné  qui  en  avait 
placé  une  (  Lagria  hirta  )  avec  les 
Chrysomèles.  Geoffroy  l'avait  placée 
avec  les  Csntharides,  et  Degécr  avec 
les  Ténébrions.  Ce  genre  se  compose 
d'un  nombre  d'espèces  assez  limité  ; 
le  corps  de  ces  Insectes  est  oblong, 
avec  la  tête  et  le  corselet  plus  étroits 
que  l'abdomen  ;  leurs  élytres  et  mê- 
me tout  le  reste  du  corps  est  ordinai- 
rement mou,  flexible  et  souvent  pu- 
bescent  ;  les  antennes  sont  composées 
de  onze  articles  ordinairement  assez 
courts;  dans  les  mâles,  le  onzième 
est  plus  long  ;  les  yeux  sont  échan- 
crés;  le  corselet  est' quelquefois  carré 
comme  dans  une  espèce  exotique (ia- 
gria  tuheiculata,  Fabr.),  mais  le  plus 


dernier  article  des  tarses  s'élargit  en 
forme  de  cœur,  et  les  deux  crochets 
du  dernier  sont  simples.  Ces  Insectes 
se  dislmguent  des  Mélandrvcs  ,  par 
les  palpes  maxillaires  qui  sont  très- 
grands  et  en  forme  de  triangle  ren- 
versé dans  ceux-ci  ;  ils  s'éloignent  des 
I^lufftus  et  des  Calupus ,  par  la  lèvre 
qui  est  profondément  écliancrée  (ians 
ces  deux  genres.  Deje3n(Cat.  des  Col., 
pag.  72)  mentionne  huit  espèces  de 
ce  genre  ;  la  plus  commune  en 
France  et  celle  qui  sei  t  de  type  est  ■ 
La  Lagrie  hérissée  ,  L.  hirta 
Fabr.,  Oliv.,t.  3,  n.  49,  pi.  1,  fig.  ^^ 
a,b,c;  Chrysomela hirta,  1».;  la  Can- 
tharide  noire  à  étuis  jaunes  ,  GeofF. 
Ins.  ,  t.  i,p.  344;  Ténébrion  velu', 
Geoti".  Cette  espèce  se  trouve  aux  en- 
virons de  Paris.  Fabricius  a  formé 
avec  la  femelle  une  espèce  qu  il  nom- 
me L.  pubescens.  L'Afrique,  l'Amé- 
rique et  la  Nodvelle-Hoilande  pré- 
sentent plusieurs  espèces  de  ce  genre. 
r.  Olivier,  Fabricius,  Latreille  , 
Schonnherr,  etc.  (o.)' 

*  LAGROLA.  OIS.  L'un  des  noms 
vulgaires  de  la  Corneille,  r.  Cor- 
beau. (15  ) 

*  LAGUNA..  BOT.  PiiAN.  Ce  nom 
donné  par  Cavanilles  (Z>«5e//.,  5  ,  p, 
173  ,  t.  71  ,  f.  1  )  à  un  genre  de  la  fa- 
mdle  des  Malvacées,  a  été  modifié  par 
Schreber  et  Willdenow  en  celui  de 
Lagunœa  qui  a  prévalu,  p .  Lagu- 
NÉE.  {o..ii.) 

LAGUNCULARIA.  bot.  phan. 
Genre  établi  par  Gaeriner  fils(Carp. , 
p/ 5209,  t.  217;  pour  le  Conocarpus 
racemosa  de  Swartz,  et  appartenant  à 
la  famille  des  Combrétacées  et  à  la 
DécandrieMonogynie,  L.  On  peutca- 
ractériser  ce  genre  de  la  manière  sui- 
vante :  calice  adhérent  avec  l'ovaire 
infère,  dont  le  limbe  est  court  et  à 
cinq  dents  ;    corolle  formée  de  cinq 


i6S  LA.G 

pétales  Irès-petits  ,  insérés  à  la  base 
des  incisions  du  calice;  ëtamines  au 
nombre  de  dix ,  libres  et  dressées. 
Ovaire  infère  un  peu  comprimé  ,  sur- 
monté d'un  style  de  la  mêrae  hauteur 
que  les  étamines  ,  et  d'un  stigmate 
simple.  Le  fruit  est  compiimé,  strié  , 
couronné  par  le  limbe  du  calice;  il 
est  indéhiscent,  uniloculaire  et  mo- 
nosperme. La  graine  est  oblongue , 
formée  d'un  épisperme  mince  et  mem- 
bi'aneux  ,  recouvrant  un  embryon 
dont  les  cotylédons  sont  roulés  eu 
spirale  autour  de  la  radicule. 

Le  Laguncularia  racemosa, Gaerln. , 
/oc.  cil. ,  est  un  Arbuste  rameux  ,  dif- 
fus, de  six  à  neuf  pieds  d'élévation. 
Ses  feuilles  .sont  opposées,  pétiolces  , 
ovales,  très -entières  ,  obtuses,  très- 
glabres.  Les  (leurs  sont  petites  ,  to- 
menteuses  ,  formant  des  grappes  ra- 
meuses à  rameaux  allongés  ,  grêles  et 
disposés  î  rfiissclle  des  feuilles  ou  à 
l'extrémité  des  r.imcaux.  Cet  Ai  bus- 
te croît  aux  Antilles  et  ù  Cayenne  sur 
le  bord  de  la  mei'.  Dans  cette  derniè- 
re colonie  ,  il  est  connu  sous  le  nom 
vulgaire  de  Palétuvier  soldat,  (a.  r.) 

LAGUNEE.  Lngunœa  ou  Lagimea. 
BOT.  PHVN.  Genre  de  la  fiindle  des 
Malvacées  et  de  la  Wonadelphie  Po- 
Ivandiie,  L.  ,  établi  par  Cavaniljes 
(Disse/-/. ,  3  ,  p.  571  ).sous  !e  nom  de 
Laguiia  dont  la  désinence  a  été  modi- 
fiée par  Schreber  et  Willdenow.  Il 
est  ainsi  caractérisé  :  calice  nu  à  cinq 
dents  ;  anthères  placées  au  sommet  et 
à  la  superficie  i!u  tube  staminal;  cinq 
stigmates;  capsule  à  cinq  loges  et  à 
cinq  valves  portant  les  cloisons  sur 
leur  milieu,  séparables  et  laissant  au 
centre  un  axe  central  filiforuie.  De 
Candolle  (Pz-of/z-ow.  Sjst.  Regii.  Ve- 
get.  T.  I ,  p.  474)  place  ce  genre  à  la 
fin  de  la  famille,  et  il  fait  remarquer 
qu'il  offre  les  mêmes  rapports  avec 
l'Hibiscus  que  le  Sida  avec  le  Malva. 
Le  Solaiidra  de  Murray  et  îe  T/igue- 
ra  de  Ca vanilles  en  sont  congénères. 
On  connaît  quatre  es]ièces  de  Lagu- 
iiœa,  savoir:  1°  L.  lobata  .,  Willd., 
Hibiscus  Solandra  ,  l'Hér.  ,  Sù/p. 
Nou.  ,    1,1-    4gi  ;    2'   i.   sinuqta , 


LAG 

Hornem.  ;  5°  L.  ternata  ,  Cav.  ;  4**  et 
L.  aculea/a  ,  Cav.,  sur  laquelle  le 
genre  a  été  constitué.  La  première  et 
probablement  laseconde  sont  indigè- 
nes de  l'île  deMascareigne,  la  tioisiè- 
medu  Sénégal  etla  quatrième  de  Pon^ 
dichéry.  Quant  au  Lagiinea  sqiiam- 
mea  ,  Venten. ,  Malm.,  t.  42  ,  il  a  été 
replacé  par  DeCandolledans  le  genre 
Hibiscus  sous  le  nom  à^ H.  Paterso- 
nii ,  et  y  foi  nie  le  type  de  la  2"^  sec- 
tion sous  le  nom  de  Lagunaria.  Tf^. 
Ketmie. 

Dn  autre  s^enre  Lagunœay  établi  par 
Lourelro  ,  doit  rentrer  dans  le  genre 
Renouée.  /^.  ce  mot.  (g..n.) 

LAGUNE.S.  GÉoli.  Les  graviers , 
les  sables  et  les  limons,  chariés  par 
les  cours  d'eau  qui  viennent  débou- 
cher dans  le  fond  du  golfe  Adriati- 
que ,  et  notamment  par  la  Brenta  , 
l'Adige  et  le  Pô  ,  s'accuuuilent  à  l'em- 
bouchuie  de  ces  fleuves  par  l'effet  de 
la  résistance  qu'oppose  à  leur  marche 
l'action  en  sens  opposes  des  vagues  de 
la  nier;  sur  plusieurs  points  de  la 
côte  cotte  accumulation  de  matériaux 
a  reculé  les  rivages,  et  elle  a  produit 
de  nombreux  bancs  et  fonds  sablon- 
neux qui  ne  sont  plus  séparés  que 
par  des  canaux  sinueux  et  peu  pro- 
ibnds  :  ce  sont  ces  flaques  d'eau  ma- 
rine entourant  des  terres  basses  et 
formées  d'un  sol  d'attérissement ,  que 
l'on  désigne  spécialement  aux  envi- 
rons de  V  enise  ,  sous  le  nom  de  La- 
gunes; cette  ville  célèbre,  qui  semble 
s'élever  du  sein  de  la  mer,  est  cous- 
truite  sur  un  terrain  de  celte  nature, 
La  foruiation  des  Lagunes  est  comme 
celle  des  attérissemens  un  phénomè- 
ne géologique  qui  n'a  pas  cessé  de  se 
produire;  on  possède  beaucoup  de 
documeos  historiques  qui  attestent 
que  des  lieux  qui  sont  aujourd'hui 
plus  ou  moins  éloignés  de  la  mer, 
étaieîit  autrefois  baignés  par  ses 
eaux.  Le  port  d'Hatria,  maintenant 
Adria ,  se  trouve ,  par  exemple ,  à 
25,000  mètres  de  la  côte  ,  suivant 
Prony  dont  le  beau  travail  met  à 
même  de  suivre  siècle  par  siècle  la 
marche    des    attérissemens    sur    ce 


LAG 

point.  Beaucoup  de  faits  de  ce  genre 
ont  été  cités  à  tort  en  preuve  de  la 
diminution  des  eaux  de  la  mer.  P' . 
MiiR.  (c.  P.) 

On  peut  surtout  donner  comme  un 
indice  certain  de  cette  diminution  et 
sans  arguer  delà  citation  biin.ile  d'Ai- 
gues-Moi  les  oiiscmbarqua  leroisaint 
Louis  ,  lacôte  méridionale  delà  pénin- 
sule ibérique  où  se  voient  encore  des 
Lagunes  ,  connues  sous  le  nom  d'Al- 
buTieras,  et  qui  t'aient  jadis  bien  plus 
nombreuses  qu'elles  ne  le  sont  main- 
tenant. Au  temps  de  Strabon  ,  si 
rapproché  de  nous  ,  en  couiparaison 
de  r<^oque  oii  les  continens  com- 
mencèrent à  prendre  la  fîi^ure  qu'ils 
conservent  aujourd'hui ,  diverses  La- 
gunes de  ce  genre  se  voyaient  sur- 
tout vers  la  baie  de  Cadix  ,  dont  l'île 
était  beaucoup  plus  distante  de  la 
côte  ferme  qu'elle  ne  l'est  actuel- 
lement :  le  Guadalète  a  métamor- 
phosé tous  ces  lieux  en  attorissemens, 
et  Cadix  n'est  plus  séparé  du  conli-' 
uent  que  par  un  simple  chenal  ,  ap- 
pelé de  Santi-Pétri.  lien  est  de  même 
de  l'embouchure  du  llio-ïinto  ,  où 
la  baie  d'Huèlva  ne  présentera  bien- 
tôt plus  que  des  Lagunes  ,  et  oii  le 
port  de  Palos  ,  célèbie  par  l'embar- 
quement de  Christophe  Colomb  ,  est 
aujourd'hui  assez  loin  du  rivage.  Le 
reste  des  côtes  de  l'Europe  présente 
les  mêmes  phénomènes  en  beaucoup 
d'endroits.  On  trouve  des  Lagunes  en 
deda  ns  des  dunes ,  V.  ce  mot ,  le  long 
des  Landes  aquilauiques  oii  le  bas- 
sin d'ArcachoH,  qui  se  ferme,  devien- 
dra bientôt  une  jjaguue  pareille.  Le 
Zuiderzée  en  Hollande  doit  éprou- 
ver le  même  sort,  ainsi  que  le  Fris- 
chaffet  le  Curichaff  dans  la  Baltique, 
mer  qui  doit  à  son  tour  devenir  un 
lacou  plutôt  une  Caspienne.  Onappel- 
le  encore  Lagunes  ,  les  amas  d'eaux 
intérieures  ,  plus  grands  que  des 
étangs  et  plus  petits  que  des  lacs. 
C'est  surtout  lorsqu'ils  n'ont  pas 
de  dégorgeoir  qu'on  leur  donne  ce 
nom.  (b.) 

LAGUNEZIA.  bot.  phan.  Nom 
substitué  par  Scopolià  celui  de  Ra~ 


LAG  169 

couhea  qu'Aublet  avait  donné  à  uu 
genre  réuni  àc^\x\=>AVHomaUuin.  V. 
ce  mot.  (G..N.) 

LAGUNOA  ou  mieux  LLA- 
GUNOA.  BOT.  PHAN.  (  Ruiz  et 
Pavon.)  Genre  de  la  famille  des  Sa- 
pindacées,  section  des  Dodonéacées 
de  Kuuth,  nommé  plus  tard  Ami- 
rula  par  Persoon  et  qui  se  distin- 
gue [varies  caractères  suivans:  fleurs 
monoïques  ;  les  mâles  ont  un  ca- 
lice quinquéfide ,  l'incision  infé- 
rieure étant  plus  profonde  ;  point  de 
corolle  ;  huit  éta mines  insérées  au 
centre  de  la  fleur,  saillantes  par  l'in- 
cision inférieure;  leurs  filets  sont  li- 
bres, attaches  sur  un  disque  hypogy- 
ne  et  orbiculaire.  L'ovaire  est  à  l'état 
rudimentaire.  Dans  les  fleurs  femel- 
les ,  on  trouve  un  calice  persistant, 
semblable  à  cel;u  des  fldurs  mâles  ; 
des  vestiges  d'étamines,  pas  de  dis- 
que ,  un  ovaire  libre  à  trois  angles  et 
à  trois  loges  dispermes.  Le  style  est 
subnié,  marqué  de  trois  sillons  lon- 
gitudinaux, terminé  par  un  stigmate 
obtus.  Le  fruit  est  une  capsule  pres- 
que globuleuse,  à  trois  angles  et  com- 
me formée  de  trois  coques  ,  chacune 
uniloculaiie  ,  monosperme  par  avor- 
temeut,  s'ouvrant  par  une  fenle  lon- 
gitudinale. Les  graines  sont  globu- 
leuses-, dures,  luisantes,  composées 
d'un  tégument  propre  qui  recouvre 
immédiatement  un  embryon  roulé 
en  i^pirale  et  dont  la  radicule  est  tour- 
née vers  le  hile. 

Ce  genre  se  compose  de  trois  espè- 
ces qui  croissent  dans  l'Amérique 
méridionale.  L'une  a  été  décrite  par 
Ruiz  et  Pavon  sous  le  nom  de  Lagu- 
noa  nitida;  les  deux  autres  sont  dé- 
crites dans  les  JSlova  Gênera  de  Hura- 
boldt  et  Kiinth  sous  les  noms  de  La- 
gunoa  prunifolia  et  L.  mollis.  Ce  sont 
des  Arbres  à  feuilles  alternes  ,  sim- 
ples ou  ternées  ,  dentées  en  scie  et 
membraneuses.  Leurs  fleurs  sont  por- 
tées sur  des  pédoncules  axillaii  es  ;  les 
mâles  et  les  femelles  sont  souvent 
réunies  sur  un  même  pédoncule. 

(A.B.) 

LAGURE.  Lagurus.  bot.  phak. 


»70  LAI 

Genre  de  la  famille  des  Graminées  et 
de  la  ïriandric  Digynie,  L.,  que  l'on 
leconnaîi  à  ses  fleurs  disposées  en  une 
panicule  cylindrique  et  spiciforme; 
epdlets  uniflorcs;  lepicèue  à  deux 
valves  très-longues,  étroites,  velues 
sur  leurs  boi  ds  ;  glume  à  deux  val- 
ves ,  l'extérieure  terminée  par  deux 
soies  à  son  sommet  et  portant  un  peu 
au-dessus  de  son  dos  une  arête  tordue 
a  sa  base;  la  supérieure  entière  et 
mulique.  Etamines  au  nombre  de 
trois;  glumelle  composée  de  deux 
paleoles  entières,  glabres,  un  peu 
rentlces  à  leur  base.  Fruit  allongé, 
nu,  non  marqué  d'un  sillon. 

heLagurus  ovalus  ,  L.,  est  une  es- 
pèce fort  commune  dans  les  provin- 
ces méiidionales  de  la  France.  Son 
chaume  est  grêle,  d'environ  un  pied  à 
dix-huit  pouces  de  hauteur  aux  lieux 
humides;  ses  feuilles  sont  velues; 
sa  panicule  est  Irès-resserrée  et  for- 
me une  sorte  dépi  ovoïde  ,  blanchâ- 
tre et  très-velu.  Bory  de  Saint-Vin- 
cent en  a  découvert,  dans  les  lieux 
arides  des  côtes  maritimes  de  toute 
J a  France,  une  jolie  variété,  dont 
lepi,  qui  ne  laisse  pas  d'ère  assez 
gios,  est  soutenu  par  un  chaume  qui 
n  excède  jamais  dix-huit  lignes  ou 
deux  pouces  dffe  hauteur.  (a.  r.) 

LAGDRIER.  bot.  phan.  Même 
chose  que  Lagure.  r.  ce  mol.     (b.) 

LAGQRUS.  MAM.  et  BOT.  Comme 
qui  dirait  Queue  de  Lièvre.  V.  Cam- 
PAGNOI,  A  COURTE  QUEUE  et  LaguRE. 

LAHAUJUNG.  OIS.  Espèce^du 
genre  Héron.  T^.  ce  mot.       (dr..z.) 

LAHAYA.  BOT.  PHAN.  Le  genre 
Hagea  de  Ventenat  a  été  désigné 
par  Schultes,  sous  cette  dénomina- 
tion qui ,  en  effet,  est  plus  conforme 
au  nom  du  Jardinier  Lahaye  auquel 
la  Plante  a  été  dédiée.  Mais  ce  chan- 
gement n'étant  pas  absolument  indis- 
pensable ,  on  est  généralement  con- 
venu  de  ne   pas  l'adopter.  V.  Ha- 

r.ÉE.  (G..N.) 

LAICHE.  Carex.  bot.  phan.  L'un 
des  genres  les  plus  considérables  de 


LAI 

la  famille  des  Cjpéracèes  et  de  1» 
Monœcie  Triandrie  ,  L. ,  très-facile  à 
reconnaître  par  ses  fleurs  unisexuées , 
ordinairement  monoïques,  très -ra- 
rement dioïques ,  disposées  en  cha- 
tons globuleux,  ovoïdes  ou  cylindri- 
ques et  allongés  ,  tantôt  uni^exuës  , 
mâles  ou  femelles,  tantôt  androgynes, 
c'est-à-diie  composés  de  fleurs  mâles 
vers  leur  sommet  et  de  fleurs  femelles 
à  la  base;  plus  rarement  les  chatons 
mâles  et  les  chatons  femelles  sont  por- 
tés sur  deux  individus.  Les  fleurs 
mâles  se  composent  de  deux  ou  trois 
etamines  placées  à  l'aisselle  d'une 
écaille.  Les  fleurs  femelles  sont  for- 
mées d'une  écaille  à  l'aisselle  de  la- 
quelle on  trouve  un  pistil  triangu- 
laire ou  comprimé  ,  'renfermé  dans 
un  utricule  tronqué  et  bidenté  à  son 
sommet.  Le  stvle  est  court  ,  terminé 
par  deux  ou  trois  stigmates  filiformes 
ou  velus.  Le  fruit  est  un  akène  tri- 
gone  ou  lenticulaire  ,  entièrement 
renfermé  dans  l'utricule.  Les  Laiches 
sont  des  l'Lmles  herbacées,  généra- 
lement vivaces  et  souvent  munies 
d'un  rhizome  ou  souche  horizontale 
rameuse,  pouvant  s'étendre  à  de  très- 
grandes  dislances.  Leui\  chaume  est 
simple  ,  presque  constamment  à  trois 
angles  très-aigus  ;  leurs  feuilles  sont 
alternes,  engainantes,  munies  d'une 
gaîne  entière.  Dans  les  espèces  mo- 
noïques, les  chatons  mâles  occupent 
la  partie  supérieure  du  chaimie  et  1p.s 
chatons  femelles  sout  placés  au-des- 
sous. Le  nombre  des  espèces  de  ce 
genre  est  extrêmement  considérable. 
Elles  se  plaisent  dans  les  lieux  maré- 
cageux, sur  le  bord  des  étangs  et  des 
ruisseaux  :  quelques-unes  viennent 
dans  les  lieux  secs  et  sablonneux  , 
d'au  très  s'élèvent  aune  hauteur  assez 
considérable.  Presque  toutes  sont  ori- 
ginaires de  l'hémisphère  boréal  et 
surtout  de  l'Europe  septentrionale. 

Parmi  ces  espèces,  une  seule  méri- 
te quelque  attention  ;  c'est  la  Laiche 
DES  s.iBLES  ,  Carex  arenaria,  L.  , 
Rich.,  Bot.  méd.,  i,  p.  56.  Cette  es- 
pèce est  remarquable  par  la  longueur 
de  sa  racine  qui  est  une  souche  hori- 
zontale rampante  ,  grosse  comme  une 


LAI 

filume  de  Cygue ,  noueuse  et  cuve- 
oppe'e  de  gaines  des  feuilles  dessé- 
chées et  devenues  l)iunâiies.  Ses  ra- 
meaux sont  redresses ,  triangulaires, 
hauts  de  six  à  dix  pouces  ,  rudes  sur 
les  angles;  les  feuilles  sont  cngaî- 
iiantei  ,  étroites,  aiguës,  très-rudes 
au  toucher.  Les  fleurs  sont  roussâ- 
tres,  disposées  en  une  grappe  formée 
de  cinq  à  six  cpilicts  ovoïdes  al- 
longés ;  les  épillets  inférieurs  sont 
formés  de  flours  femelles  ,  les  supé- 
rieurs de  fleurs  mâles  et  femelles  cn- 
Iremêlées.  Les  écailles  sont  ovales, 
lancéolées,  très-aiguës  ,  plus  longues 
que  les  fruits  qui  ?out  triangulaires 
et  terminés  par  deux  petites  poin- 
tes. Celte  espèce  croît  communément 
dans  les  lieux  sablonneux.  On  la  sè- 
me souvent  sur  les  bords  de  la  mer 
et  dans  les  dunes  oii  ses  longues  ra- 
cines rampantes,  qui  s'étendent  rapi- 
dement et  en  tous  sens,  servent  à  fixer 
la  mobilité  des  sables.  Ses  racines  ont 
une  saveur  légèrement  aromatique, 
qui  a  quelque  analogie  avec  celle  de 
la  Salsepareille.  AuSsi  l'a-t-on  propo- 
sée comme  succédanée  indigène  de 
celle  racine,  et  est-elle  désignée  sous 
le  nom  de  Salsepareilled'Allemagne. 
On  l'emploie  en  décoction  dans  le 
traitement  de  la  maladie  sj'piiilitique. 
Les  feuilles  de  la  plupart  des  gran- 
des espèces  de  Laiches  si  communes 
au  bord  des  marais  .coupent  souvent 
par  leur  tranchant  comme  des  cou- 
teaux ,  étant  très-finement  et  tiès- 
durement  dentées.  Les  botanistes  ne 
doivent  pas  s'y  prendre  inconsidé- 
rément pour  se  pencher  à  la  surface 
des  eaux  dans  lesquelles  ils  vou- 
draient atteindre  quelque  Plante  éloi- 
gnée du  bord.  Dans  certains  marais 
des  Landes  aquilaniques  ,  ces  Lai- 
ches coupent  au  point  que  les  bottes 
des  chasseurs  de  Canards  en  sont 
prompteraent  mises  hors  d'usage. 

(A.R.) 

LAIE.  M.^M.  La  femelle  du  San- 
glier. V.  Cochon.  (b.) 

LAINE,  r.  Poil. 

LAINE  DE  FER.  min.  Nom  donné 
par  quelques  naturalistes  à 'des  flo- 


LAI  171 

cous  blancs  et  laineux  d'oxide  de 
Zinc,  qui  se  subliment  pendant  la 
fusion  de  certains  minerais  de  Fer  , 
entre  autres  ceux  des  mines  d'Auriac 
ctdeCascalel  en  Languedoc,  (g.dei,.) 

LAI  NETTE,  bot.  ciiypt.  {Mousses.) 
Nom  français  proposé  par  Bridel  pour 
le  genre  Lasia.  P'.  ce  mot.      (a.  f.) 

LAIT.  Lac.  mam.  bot.  et  chim. 
Nous  ne  considérerons  ici  ce  flui- 
de dont  la  nature  a  gratifié  tou- 
tes les  femelles  des  Mammifères 
pour  la  nourriture  première  de  leurs 
petits  ,  que  sous  le  rapport  de  sa 
composition  chimique  et  de  ses  pro- 
priétés. En  conséquence  nous  i en- 
voyons nos  lecteurs  aux  mois  Mam- 
mifères ,  Mamelles  et  Sécrétions 
pour  le  reste  de  l'histoire  naturelle 
du  Lait  ,  c'est-à-dire  pour  tout  ce 
qui  concerne  l'organisation  animale 
qui  préside  à  sa  formation  ,  et  son 
utilité  dans  l'économie  vivante.  La 
composition  et  les  propriétés  soit 
physiques  soit  chimiques  du  Lait 
des  difFérens  Mammifères,  sont  tel- 
lement variables ,  que  l'on  ne  peut 
exprimer  avec  exactitude  d'une  ma- 
nière générale  sa  pesanteur  spécifique, 
sa  couleur  ,  sa  saveur,  etc.  Tout  ce 
que  nous  pouvons  dire  de  ce  liquide 
en  général ,  c'est  qu'il  est  toujours 
opaque ,  d'un  blanc  plus  ou  moins 
pur  ,  plus  dense  que  l'eau  ,  d'une  sa- 
veur douce  et  d'une  odeur  qui  varfe 
suivant  les  Animaux  et  les  substan- 
ces dont  ils  se  nourrissent.  Le  Lait  de 
la  Vache,  celui  dont  l'Homme  fait  la 
plus  grande  consommation,  va  prin- 
cipalement fixer  notre  attention,  et 
nous  feron^connaître  succinctement 
les  diversités  que  ce  liquide  offre 
dans  les  femelles  de  quelques  autres 
Animaux,  comme  dans  la  Femme  ,1a 
Jument,  l'Auesse ,  la  Brebis  et  la 
Chèvre. 

Lait  de  Vache.  Sa  couleur  est 
d'un  blanc  légèrement  bleuâtre.  Sa 
densité  varie  d'après  les  quantités  de 
beurre  et  de  f.oraage  qu'il  contient, 
et  ces  quantités  ne  sont  pas  cons- 
tamment les  mêmes  sur  le  même 
individu  ,  quand  on  retire  son  Lait 


172  LAI 

à  des  intervalles  de  temps  entre  les- 
quels les  rapports  de  l'Animal  avec 
les  corps  extérieurs  subissent  de 
nombreux  changemens.  En  général 
il  est  formé  :  i"  de  Beurre  ;  2°  de 
matière  caséeuse  ou  fromage  pur; 
3°  d'Eau  en  très-grande  proportion  ; 
4**  d'un  Acide  libre  (lactique,  sui- 
vant Schéele  et  Berzélius  ;  acéti- 
que,  selon  Fourcroy  ,  Vauquelin  et 
Thénard)  ;  5°  de  Sucre  de  Lait  ;  6°  de 

Ï)lusieurs  Sels  neutres  ,  tels  que  le 
actate  de  Fer,  l'acétate  et  le  phos- 
phate de  Potasse  ,  les  phosphates  de 
Chaux  et  de  Magnésie  et  le  chlorure 
de  Potassium. 

Si  on  l'abandonne  à  lui-même  et  à 
une  température  de  dix  à  douze  de- 
grés ,  il  se  sépare  en  deux  parties.  La 
crème,  qui  y  était  tenue  seulement 
en  suspension  ,  vient  occuper  la  par- 
tie supérieure  oii  elle  forme  une  cou- 
che plus  ou  moins  épaisse.  Le  Lait 
écrémé  ne  tarde  pas  à  s'aigrir,  sur- 
tout si  la  température  est  augmentée, 
et  il  se  divise  de  nouveau  en  deux 
portions  dont  l'une  est  un  coagulum 
assez  consistant ,  et  l'autre  un  liqui- 
de légèrement  jaune  verdâtre,  auquel 
on  a  donné  les  noms  de  sérum  et  de 
petit-Lait.  C'est  de  la  crème  que  l'on 
obtient  la  plus  grande  quantité  de  la 
matière  grassse  ou  du  Beurre.  V.  ce 
mot.  Lorsque  par  l'agitation  ou  en  a 
séparé  celui-ci ,  il  ne  reste  que  le  Lait 
de  Beurre  qui  se  compose  de  sérum 
et  de  fromage.  Ce  dernier  peut  facile- 
ment en  être  extrait,  soit  spontané- 
ment par  l'acesccnce  du  liquide,  soit 
par  l'action  des  Acides  ,  de  l'Alcohol 
et  de  l'Ether  qui  coagulent  le  Lait , 
les  preu)iers  en  se  combi^pnt  avec  la 
matière  caséeuse,  les  autres  en  exer- 
çant sur  elle  une  légère  action  ,  ou 
plutôt  en  s'emparant  de  l'eau  qui  la 
tenait  en  solution.  Les  Alcalis  ,  au 
contraire,  ne  le  coagulent  point;  ils 
redissolvenl  même  le  fromage  qui  a 
été  séparé  par  les  Acides.  Une  cha- 
leur élevée  graduellement  jusqu'à 
l'ébuUition  du  Lait,  ne  produil  sur 
lui,  s'il  est  récent  ,  qu'un  bouisouf- 
flement  qui  résulte  de  la  formation 
de  plusieurs  pellicules  à  sa  surface  ; 


LAI 

mais  si  ce  liquide  est  extrait  depuis 
quelque  temps  ,  l'élévation  de  la  tem- 
pérature atmosphérique  suffit  pour 
le  coaguler.  Ce  phénomène  s'observe 
fréquemment  pendant  les  chaleurs  de 
l'été. Il  faut  toutefois  prendre  en  con- 
sidération l'état  électrique  de  l'at- 
mosphèrequi  paraîtaussi  exercer  une 
influence  tiès-marquéc  sur  la  coa- 
gulation du  Lait. 

La  saveur  du  sérum  ou  petit- Lait 
dépend  de  l'Acide  lactique  libre  et 
des  Sels  neutres  qu'il  tient  en  disso- 
lution. Sa  transparence  est  altérée 
par  une  portion  de  fromage  que  I'o.t 
enlève  en  y  mêlant  du  blanc  d'œuf 
et  en  faisant  bouillir  le  liquide,  puis 
le  passant  à  travers  une  feuille  de 
papier. 

Lait  de  Femme.  Moins  épais , 
moins  caséeux  que  celui  de  la  Vache; 
il  ne  coagule  ,  suivant  Parmenlier  et 
Deyeux ,  que  par  les  Acides  concen- 
trés. Il  a  une  saveur  très-douce,  et 
il  est  visqueux,  mais  non  géhilineux 
ni  tremblant. 

Lait  d'Anksse.  De  même  que  le 
précédent,  il  ne  contient  que  très-peu 
de  fromage.  Sa  crème,  d'une  faible 
consistance,  donne  un  beurre  blanc, 
mou  et  fade. 

Lait  de  Jument.  Il  est  moins 
fluide  que  les  Laits  de  Femme  et  d' A- 
nesse.  On  n'y  trouve  néanmoins  que 
de  faibles  pi'oportions  de  fromage  el 
de  beiure  ,  et  il  contient  de  plus  du 
sulfate  de  Chaux,  d'après  Parmentier 
et  Deyeux.  On  sait  que  certaines  hor- 
des tartares  en  font  un  grand  usage 
non-seulement  comme  aliment ,  mais 
encore  par  la  liqueur  alcoholique 
qu'ils  en  obtiennent  et  qui  leur  tient 
lieu  d'eau-de-vie. 

Lait  de  Bkebis.  Sa  densité  est,  en 
général,  un  peu  plus  grande  que  celle 
du  Lait  de  Vache.  Le  beurre  qu'il 
contient  est  plus  abondant  et  plus 
fusible,  et  son  fromage  plus  gras.  Il 
a  en  outre  une  odeur  particidière  qui 
le  fait  aisément  reconnaître. 

Lait  de  Ciièvue.  Le  beurre  qu'il 
fournit  est  ferme  ,  blanc  et  moins 
abondant  que  dans  les  Laits  de  Vache 
et  de  Brebis.  Son  fromage  estgélati- 


LA.Î 

ncux  et  a  plus  de  consistance  que  ce- 
lui de  ces  derniers  Animaux.  L'odeur 
de  Chèvre  qui  le  caractérise  est  due  , 
selon  Chevreul ,  aux  Acides  caproi- 
que  el  caprique,  que  ce  chimiste  y  a 
découverts  en  assez  fortes  propor- 
tions. Il  ajoute  qu'en  général  les  Laits 
des  divers  Animaux  sont  odorans  en 
laison  du  développement  de  ces  Aci- 
des contenus  dans  leurs  beurres. 

D'autres  Quadrupèdes  donnent  un 
Lait  d'assez  bonne  qualité  pour  que 
l'Homme  en  ail  fait  son  profit.  Le  plus 
remarquable  est  le  Lait  de  la  femelle 
du  Chameau  qui  forme  la  base  prin- 
cipale de  la  nourriture  des  Arabes  et 
des  aulies  tribus  errantes  des  déserts 
de  l'Afiique.  (g..n.) 

L.KTV  VÉGÉTAL.  Uu  grand  nombre 
de  Végétaux  ont  un  suc  propre  ,  dont 
l'aspect  est  absolument  semblable  au 
Lait  des  Animaux,  mais  qui  le  pi  us  sou- 
vent est  doutj  de  qualités  arnères  et 
odorantes  qui  décèlent  des  principes 
acres  et  délétères.  Tel  est  principale- 
ment le  Lait  des  Euphorbiacées  ,  des 
Asclépiadées  ,  des  Sapotées,  des  Urti- 
cées ,  des  Papavéracées ,  etc.  L'exis- 
tence de  ce  Lait  dans  toutes  les  Plan- 
tes d'une  même  famille,  l'a  fait  em- 
ployer comme  caractèie  essentiel  par 
les  botanistes;  il  est  en  effet  l'indice 
d'une  structure  particulière  d'organes 
qui  détermine  toujours  la  nature  lai- 
teuse de  leur  suc  propre.  Il  arrive 
quelquefois  que  ce  Lait  est  coloi  é  de 
ciiveises  manières;  par  exemple,  il 
est  orangé  dans  les  Chélidoines. 

Le  Lait  de  quelques  Euphorbiacées 
et  Apocynées  s'épaissit  à  l'air  et  se 
change  en  une  matière  particulière  à 
laquelle  on  a  donné  le  nom  de  Caout- 
chouc. P^.  ce  mot. 

De  tous  les  Laits  végétaux  le  plus  cé- 
lèbre est  celui  de  l'Arbre  ou  Bois  de  la 
Vache  ,  Pa/o  ciel  Vacca  ,  sur  lequel 
Humboldta  donné  lespremiersrensei- 
gnemens  dans  les  Annales  du  Mus.  , 
T.  II,  p.  j8o.  L'Arbre  qui  le  produit 
forme  uiigenre  nouveau  qui  a  été  nom- 
mé Galactodendrum  par  Kunth  {in 
Ilurnb.  et  BonpL.  T.  vfi ,  p.  i63)  et 
placé  dans  la  famille  desUrticées.  V. 
Galactodendrum  au  Supplément. 


LAI 


173 


Boussingault  et  Rivero  ont  publié 
un  Mémoire  sur  la  composition  chi- 
mique de  ce  Lait.  Voici  le  résultat 
de  leurs  expériences  :  1°  Cire  en 
très-grande  quantité  ;  2°  Fibrine;  3" 
un  peu  de  Sucre  ;  4°  un  Sel  à  base  de 
Magnésie  ,  mais  qui  n'est  pas  uu  acé- 
tate ;  5°  une  matière  colorante-  Il  ne 
renfeime  ni  Albumine  ni  substance 
caséeuse.  /^.  pour  plus  de  rensei- 
gnemens,  le  Mémoire  original  im- 
primé à  Sanla-Fé  de  Bogota  en  i  SaS  , 
et  la  traduction  qui  en  a  été  faite 
dans  les  Annales  de  Chimie  et  de 
Physique,  T.  xxili,  p.  319.  (g..n.) 

Plusieurs  Plantes  ont,  à  cause  de 
la  blancheur  de  quelques-unes  de 
leurs  parties  ou  du  suc  qu'elles  don- 
naient,  reçu  du  vulgaire  le  nom  de 
Lait.  Ainsi  l'on  a  appelé  : 

Lait  d'Ane,  le  Laitron  commun  ; 

Lait  battu,  la  Fumeterre  offici- 
nale. 

Lait  de  Cochon  ,  Vffyoseris  radi- 
cata. 

Lait  de  Couleuvue  ,  V Euphorbia 
Cyparissias. 

Lait  d'Oiseau  ,  l'Ornithogale 
blanc. 

Lait  doré,  V^garicus  delicîosus 

Lait  de  Sainte-Marie,  le  Car- 
dans marianiis  ,  etc. 

On  a  aussi  étendu  le  même  nom  à 
des  substances  minérales  ,  et  appelé  : 

Lait  de  Chaux  ,  de  l'Eau  dans  la- 
quelle on  a  fait  dissoudre  une  cer- 
taine quantité  de  Chaux. 

Lait  de  montagne  ,  la  même  chose 
qu'Agaric  minéral. 

Lait  de  Soufre  ,  le  liquide  opaque 
et  blanc  que  l'on  obtient  en  versant 
un  Acide  dans  une  dissolution  aqueu- 
se d'hyiro-sulfate  de  Potasse,  de 
Soude  ou  d'Ammoniaque  ,  assez  éten- 
due pour  tenir  quelque  temps  le  Sou- 
fre en  suspension.  (b.) 

La.1T  de  lune.  Nom  donné  par 
les  anciens  minéralogistes  à  une  va- 
riété pulvérulente  de  Chaux  carbo- 
natée,  appelée  Bergmilch  par  les  Al- 
lemands. /^.  Chaux  c.\rj30natée. 

(g.  DEL.) 

LAIT  DE  ÏIGRE.  bot.  crypt. 
{Champignons.)     Jacques    Breyne, 


17*  LAI  . 

botaniste  de  Dantzick ,  donne  ce 
nom  à  un  Champignon  qu'on  ap- 
pelle To-Emik  la  Chine.  Cette  Plan- 
te a  élc  nommée  Lac-Tigridis  à 
cause  du  préjugé  qui  veut  qu'elle 
soit  produite  par  l'urine  du  Tigre  qui 
se  coagule  sur  le  sable.  On  croit  , 
mais  sans  fondement ,  que  ce  Cham- 
pignon est  voisin  de  la  Truffe  à  Cham- 
pignon d'Italie,  f^.  Truffe,  (a.  f.) 

LAITANCE  ou  LAITE,  pois.  Or- 
gane qui  représente  ,  dans  la  quatriè- 
me classe  des  Verlébrés  ,  les  testicu- 
les; proprement  l'attribut  du  mâle 
dans  le  Poisson.  V.  ce  mot.         (b.) 

LAITERON.  BOT.  phan.  F.  Lai- 

TRON. 

LAITEUX.  BOT.  CRYPT.  Famille 
établie  par  Paulet  pour  tous  les 
Champignons  qui  laissent  échapper 
unehumeur  laiteuse  ,deque!quegcn- 
re  qu'ils  soient.  Il  mentionne  des  Lai- 
teux briquetés  ,  poivrés  ,  cerclés  , 
Moutons,  zones,  Chevilles,  pointus, 
etc.  Il  faut  remarquer  que  le  Mouton, 
loin  d'être  doux,  est  précisément 
l'Agaric  meurtrier  de  BuUiard.     (b.) 

LAITIER.  BOT.  PHAN.  L'un  des 
noms  vulgaires  des  Polygales ,  que 
des  botanistes  français  ont  proposé 
pour  désigner  ce  genre  dont  aucune 
espèce  n'est  cependant  laiteuse,  (b.) 

LAITIER.  MIN.  On  donne  ce  nom, 
dans  les  forges ,  à  une  matière  vi- 
treuse ,  opaque  et  brunâtre,  plus  fu- 
sible et  moins  pesante  que  la  fonte, 
et  qui  recouvre  celle-ci  dans  le  creu- 
set, à  mesure  que  la  fusion  s  opère. 
Elle  est  formée  de  Chaux,  de  Silice, 
d'Alumine;  d'un  peu  d'oxide  de  Fer  , 
et  quelquefois  d'un  peu  d'oxide  de 
Manganèse.  Par  analogie  ,  les  miné- 
ralogistes ont  donné  le  nom  de  Lai- 
tier des  volcans  aux  Obsidiennes,  et  à 
des  laves  vitreuses  de  couleur  noire 
ou  brunâtre  ,  qui  avaient  l'apparence 
des  Laitiers  de  forge.  (g.  del.  j 

LAITON.  MIN.  r.  Cuivre. 

LAITRON.  Sonchus.  bot.  phan. 
Genre  de  la  famille  des  Synanthérées, 
Chicoracées  de  Jussieu  ,  et  delà  Syn- 
génésie  égale  ,   L. ,  établi  par  Tour- 


LAÏ 

neforl  qui  y  réunissait  des  Plantes 
séparées  ensuite  par  Vaillant  sous 
des  noms  génériques  que  l'on  a  cru 
devoir  remplacer  par  ceux  de  Picri- 
dium  et  d' Urospermum.  V.  ces  mots. 
Cependant  Linné,  n'adoptant  point 
les  distinctions  opérées  par  Vaillant , 
plaça  d'abord  le  Picridium  parmi  les 
Sonchus  ,  mais  plus  tard  il  l'en  éloi- 
gna ,  et  commit  une  erreur  plus  grave 
en  unissant  ce  Picridium  au  Scorzo- 
nera.  Le  genre  Sonchus  ,  très.- voisin 
du  Lactuca  ,  puisqu'd  n'en  diffère 
que  par  ses  fruits  dépourvus  de  col, 
est  ainsi  caractérisé  par  Cassini  :  in- 
voUicre  campanule  ,  composé  de  fo- 
lioles imbriquées,  appliquées,  oblon- 
gues-lancéolées,  obtuses,  un  peu 
membraneuses  sur  les  bords  ;  récep- 
tacle légèrement  concave,  tantôt  ab- 
solument nu  ,  tantôt  alvéolé  ou  garni 
de  papilles;  calathide  dont  les  fleu- 
rons sont  nombreux  ,  en  languette 
et  hei  inaphrodltes  ;  ovaires  obovales  , 
comprimés  ,  toujoius  dépourvus  de 
col  ,  quelquefois  munis  d'une  bor- 
dure sur  chacune  des  deux  arêtes  , 
surmontés  d'une  aigrette  légèrement 
plumeuse. 

Ce  genre  se  compose  d'une  tren- 
taine d'espèces  ,  en  général  très-lac- 
téscentes  ,  pour  la  plupart  indigènes 
du  bassin  de  la  Méditerranée.  Quel- 
ques-unes sont  répandues  et  commu- 
nes dans  toute  l'Europe  ;  tels  sont  les 
Sonchus  an'cnsis  et  oleraceus,  L.  On 
ti'ouve  dans  les  Alpes  ,  les  Pyrénées  et 
les  Vosges  ,  deux  belles  espèces  remar- 
quables par  leurs  calathides  de  fletirs 
bleues  ou  lilas.  Ce  sont  les  Sonchus  al- 
pinus  &\.P lumieri ,  L.  Lesîles Canaries 
eu  nourrissent  une  espèce  (Sonchus 
fruticosus ,  Willd.)  dont  la  tige  est  li- 
gneuse et  les  fleurs  d'un  jaune  doré  , 
grandes  et  disposées  eu  larges  corym- 
bes  au  sommet  des  rameaux.  On  la 
cultive  en  Europe  oii  il  faut  avoir  la 
précaution  de  la  tenir  dans  les  serres 
d'orangerie  pendant  l'hiver.    (o..iy.) 

LAITUE.  MOLL.  Nom  vulgaire  et 
marchand  du  Mu /ex  saxatilis ,  espèce 
du  genre  Rocher.  J^.  ce  mot.       (b.) 

LAITUE.    Lactuea.  bot.  rii.\N. 


'  LU 

Genre  de  la  famille  des  Syiianthé- 
rées ,  Chicoracées  de  j  ussieu ,  et  de 
la  Syngenésie  égale,  L.  ,  ainsi  ca- 
raclérise  par  H.  Caséini  :  involuere 
presque  cylindrace,  composé  de  fo- 
lioles imbriquées,  appliquées,  les 
extérieures  ovales,  les  intérieures 
oblougues;  réceptacle  plane  et  sans 
appendices  ;  calatliide  composée  de 
demi-fleurons  nombreux  et  herma- 
phrodites ;  ovaires  comprimés,  orbi- 
culaires  ou  elliptiques,  quelquefois 
munis  d'une  bordure  sur  les  tieux 
areles ,  toujours  pourvus  d'uu  col 
articulé  par  sa  base,  d'abord  court  et 
gros  ,  terminé  par  un  bourrelet,  puis 
long  et  grêle,  surmonté  d'une  ai- 
grette légèrement  plumcuse.  Vaillant 
a  le  premier  l^iit  connaître  le  carac- 
tère essentiel  de  ce  genre  ,  lequel  ré- 
side darts  le  fruit  prolongé  supérieure- 
ment en  un  col ,  caractère  qui  le  dis- 
tingue principalement  du  Sunc/ius 
dont  il  est  très-voisin. 

Les  Laitues  sont  au  nombre  d'une 
vingt  line  d'espèces,  indigènes  des 
climats  tempérés  de  l'hémisphère  bo- 
réal. Une  d'entre  elles  est  employée  à 
des  usages  assez  iinportans  pour  que 
nous  (levions  en  donner  ici  une  his- 
tojic  abiégce. 

La  Laitue  cultivée,  Lacluca  sa- 
twa ,  L.  ,  est  une  PUnle  herbacée, 
annuelle,  ayant  la  tige  dressée,  cy- 
lindrique, épaisse,  simple  inférieu- 
rement  ,  ramifiée  supérieurement. 
Ses  leuilles  inféiieures  sont  sessiles  , 
embrassantes,  obovales,  oblongues  , 
arrondies  au  sommet,  ondulées  sur 
les  bords;  les  supérieures  sont  gra- 
duellement plus  petites  ,  cordiformes 
et  denticiilées.  Les  fie, us  sont  d'un 
jaune  pâle,  petites,  nombreuses  et 
disposées  en  corymbes.  Celte  espèce 
n'a  encore  été  rencontrée  nulle  part 
à  l'état  sauvage.  Quelques  botanis- 
tes pensent  qu'elle  est  le  résultat  de 
la  culture  de  certaines  espèces  ( Lac- 
tuca  quercina  ou  Lactuca  pirosa  ) 
qui,  de  vénéneuses  et  narcotiques, 
sont  devenues,  à  la  longue,  douces 
et  salubres,  surtout  dans  leurs  par- 
ties qui  ne  contiennent  point  de 
suc  laiteux  oii  semble  résider  le  prin- 


laï 


17'5 


cipe  vireiix.  Cette  opinion  est  vrai- 
semblable, car  les  variétés  que  la 
culture  a  fait  naître  sont  extrême- 
ment nombreuses  ,  et  prouvent  com- 
bien cette  Piaule  est  sujette  aux  dé- 
générescences ,  et  comme  il  est  diffi- 
cile de  reconnaître  son  véritable  type. 
Les  cent  cinquante  variétés  de  Lai- 
tue cultivée  peuvent  être  rapportées 
a  «rois  races  principales  qui  se  perpé- 
tuent par  leurs  graines. 

Laitue  pommée,  Lactuca  saiwa 
capiiala.  Ses  feuilles  inférieures  sont 
tiès-nombreuse?,  pressées  les  unes 
contre  les  aulies  et  formant  une  tête 
arrondie  comme  dans  le  Chou;  cel- 
les qui  occupent  l'intérieur  étant 
étiolées  ,  sont  blanches  ou  légèrement 
jaunâtres  ,  tendres  et  très-aqueuses. 

Laitue  frisée  ,  Lacluca  satiua 
crispa.  Elle  a  des  feuilles  découpées  , 
crépues  sur  les  bords,  et  ne  for- 
mant pas  une  tête  arrondie  comme 
dans  les  variétés  de  la  première  race. 
On  regarde  comme  une  vaiiélé  de 
la  Laitue  frisée  la  Plante  cultivée 
aux  environs  du  Mans,  sous  le  nom 
de  Laitue-Epinard  ou  Laîiue-Chi- 
corée,  qui  est  appelée  par  quelques 
boianisies  ,  Lacluca  laciniala  ou 
palrnata. 

Laitue  komaine,  Lactuca  satiua 
longifolia.  Ellese  reconnaît  facilement 
à  ses  teuilles  allongées  ,  non  bosselées 
ni  ondulées  ,  dressées,  et  formant  un 
assemblage  oblong  peu  compacte. 

Les  usages  cuhnaires  des  Laitues 
sont  si  vulgaires  qu'il  serait  oiseux  de 
les  indiquer.  C'est  un  aliment  très- 
rafraîchissant  qui  convient  surtout 
aux  tempérame'ns  robusles.  Quoique 
étiolée  el.  remplie  de  sucs  aqueux  et 
innocens  ,  la  Laitue  jouit  cependant 
de  propriétés  narcotiques  assez  mar- 
quées. L'eau  distillée  de  Laitue  est 
souvent  prescrite  par  les  médecins 
dans  les  potions  anodines  et  calman- 
tes. La  culture  des  Laitues  demande 
quelques  soins.  Elles  craignent  le 
froid  et  veulent  une  terre  meuble, 
chaude  et  amendée  avec  du  terreau 
de  couches.  Afin  de  retarder  le  dé- 
veloppement de  la  tige  ,  et  pour  favo- 
riser l'étiolement   des  feuilles   inté- 


176 


LAK 


rieures  ,    les   jardiniers    les    scrrenl 
avec  un  lien  de  paille. 

Parmi  les  autres  espèces  de  Lai- 
tues qui  croissent  en  France ,  ou  re- 
marque le  Lactuca  sytvestris  ,  De 
Cand.,  Flor.  Franc.,  Plante  qui  vient 
dans  les  lieux  incultes  ainsi  que  le 
Lactuca  pirosa ,  et  qui  jouit  comme 
celles-ci  de  propriétés  narcotiques 
assez  dangereuses.  Le  Lactuca  pe- 
reiinis ,  L.  ,  est  une  belle  espèce  à 
fleurs  bleues  ou  violetles  que  l'on 
trouve    dans   les   champs  cultivés. 

(G..N.)^ 

On  a  étendu  le  nom  de  L;iitue  à 
des  Plantes  qui  n'en  sont  pas;  ainsi 
l'on  appelle  quelquefois  vulgaire- 
ihent  : 

Laitue  d'Ane  ,  les  Garderas  et  di- 
vers Chardons. 

Laitue  d'Anguilles  ,  les  Ulves  à 
expansions  linéaires,  r//?fe5//«û//5  par- 
ticulièrement dans  certains  étangs 
sauraâtres  des  salines  de  France. 

Laitue  de  Brebis  ,  les  Mâches  ou 
Valérianelles. 

Laitue  de  Chèvre,  les  petites 
espèces  d'Euphorbes  ou  Tithjmales. 

Laitue  de  Chien  ,  le  Chiendent  ou 
le  Pissenlit  vulgaire. 

Laitue  de  Cochon  ou  de  Porc, 
l'Hypochéride  fétide. 

Laitue  de  Grenouilles  ,  le  Po- 
tamot  crépu. 

Laitue  de  Lièvre  ,  le  Lailron 
commun. 

Laitue  marine  ,  les  Ulves  à  ex- 
pansions larges ,  et  quelquefois  les 
Euphorbes  des  rivages ,  ou  la  Criste , 
Critlimum. 

Laitue  de  muraille,  le  Sisjm- 
hrium  Irio  ,  des  Prenanthes  et  des 
Laitrons.  (b.) 

*  LAITUES.  BOT.  PHAN.  Adanson  , 
dans  ses  Familles  des  Plantes  ,  nom- 
mait aiusi  la  première  des  dix  sec- 
tions qu'il  a  établies  dans  les  Synan- 
thérées.  Cette  section  correspond  aux 
Chicoracées  de  Vaillant  et  de  Jus- 
sieu.  f^.  ce  mot.  (G.N.j 

*  LAK.  POIS.  f".  Elope. 

*  LAKHBY.  BOT.  PHAN.  r.  Dat- 
tier. 


L.AM 

*  LAKINIA.  bot.  PHAN.  Même 
chose  que  Babela  au  Bengale.  F".  Ba- 

BELA.  (b.) 

LAKTAK.  MAM.  On  ne  sait  quel 
est  le  Phoque  du  Kamtschalka  ,  qui 
ne  se  pêche  pas  au-dessous  du  56^  de- 
gré ,  qui  a  plus  de  douze  pieds  de 
long,  qui  pèse  au  moins  huit  cents  li- 
vres, et  que  Kraschenninikow  a  men- 
tionné sous  ce  nom.  (b.) 

*  LALAN.  bot.  PHAN.  (Rumph.J 
Marsden  écrit  Lallang.  Syn.  malais 
de  Saccharum  spicatum  et  de  Raphis 
trU'ialis  ,  Lour.  Espèce  du  genre  Su- 
cre, (b.) 

LALE.  BOT.  PHAN.  Le  FritUlaiia 
imperialis  ^  L.,  quand  il  fut  introduit 
en  Europe ,  était  désigné  chez  les 
fleuristes  flamands  ,  suivant  Dalé- 
champ,  par  ce  nom  turc  qui  sigui- 
fie  aussi  la  Tulipe.  (b.) 

*  LALE- VIBSIT.  BOT.  phan.  (Fia- 
court.)  Paraît  être  le  Poivre  blanc  , 
fort  commun  à  Madagascar.         (e.) 

*  LALIA.  BOT.  PHAN.  (Rumph.) 
L'un  des  noms  de  pays  du  Termina- 
lia  Catalpa.  (b.) 

*  LALLAiNG.  bot.  phan.  (Mars- 
den.) F.  Lalan. 

LALO.  BOT.  phan.  V.  Baobab. 
C'ejt  aussi  la  même  chose  que  l'Hi- 
biscus esculentus  et  que  Calalou.  F. 
ce  mot  et  Ketmie.  (b.) 

*  LALONDA.  BOT.  phan.  (Fia- 
court.  )Jasminée  indéterminée  de  Ma- 
dagascar, (b.) 

LAMA.  MAM.  Pour  Llama.  V.  ce 
mot  et  Chameau. 

*  LAMA.  EOT.  PHAN.  La  Plante 
épineuse  de  ITnde  et  de  l'Arabie  qui 
pioduit  du  Mastic,  mentionnée  par 
Pline  sous  ce  nom,  ne  peut  êlre  re- 
connue, (b.) 

LAMAN.  BOT.  piiAN.  V.  Brèdes. 

*LAMANDA.  bept.  oph.  Le  grand 
Serpent  do  Java  ,  brillant  des  plus 
riches  couleurs  ,  mentionné  sous  ce 
nom  par  Séba  ,  paraît  devoir  êti  e  un 
Python.  (B.) 


L.\M 

LAMANTIN,  jyjanatus.  mam.  Geu- 
!■«  d«  Cétacés  herbivores ,  caractérisé 
par  l'exislcncG  de  chaque  coté  et  à 
chaque  niàcljoire  de  neuf  molaires. 
Les  supérieures  sont  à  peu  près  car- 
rées,  les  inférieures  un  peu  plus  al- 
longées; mais  toutes  ont  leur  cou- 
ronne formée  de  deux  collines  trans- 
versales qui  présentent  trois  mame- 
lons ;  en  out:e  chaque  dent  a  deux 
petits  talons,  qui  sont ,  à  la  mâchoire 
supérieure,  de  grandeur  à  peu  pi'ès 
égale  ,  tandis  qu'à  l'inférieure  ,  l'un 
deux,  le  postérieur,  est  très-consi- 
dérahle  ,  le  second  venant  au  con- 
traire à  disparaître  piesque  entière- 
ment. Il  n'v  a  ni  incisives  ni  canines. 
Au  reste,  ce  S3'stème  de  dentition 
varie  beaucoup  avec  1  âge.  Ainsi  les 
mamelons,  et  ensuite  lescolliues  elles- 
mêmes  ,  s  usent  par  la  mastication  ,  et 
il  n'en  existe  plus  de  traces  chez  les 
individus  avancés  en  âge.  Les  mo- 
laires antérieures  viennent  même  à 
tomber,  et  c'est,  suivant  Cuvier ,  à 
mesure  que  les  postérieures  acquiè- 
rent du  développement.  Ainsi  beau- 
coup d'individus  ont  seulement  tren- 
te-deux molaires,  ce  qui  explique  le 
peu  d'accord  des  zoologistes  sur  le 
«ombre  des  dents  du  Lamantin  ,  et 
concilie  très-bien  beaiicoupd'observa- 
tions  qui  paraissaient  contradictoires. 
C'est  ainsi  que  Cuviev avait  lui-même, 
dans  son  Règne  Animal  ,  caractérisé 
le  genre  par  l'existence  de  trente- 
deux  dénis  seulement.  Un  autre  fait 
très-remarquable,  et  que  l'analogie 
pouvait  faire  soupçonner,  c'est  que  le 
Lamantin  n'est  pas,  à  toutes  les  pério- 
des de  SI  vie,  privé  d'incisives.  Sui- 
vant les  observations  de  Blaiuville  et 
de  Cuvier,  on  en  trouve  deux  petites 
à  l'une  et  à  l'autre  mâchoire.  Les  mem- 
bres antérieurs  ,  véritables  nageoires , 
où  l'on  découvre  néanmoins  sans  pei- 
ne sous  la  peau  qui  les  enveloppe  ,  les 
cinq  doigts  composés  chacun  de  trois 
phalanges,  sont  terminés  par  quelques 
ongles  plats  et  arrondis,  et  qui  ont 
ainsi  une  ressemblance  grossière  avec 
ceux  de  l'Homme.  Ces  ongles  sont 
ordinairement  au  nombre  de  quatre  , 
le  pouce  n'étant  pas  onguiculé  ;  mais 

TOME   IX. 


LAM 


177 


on  en  trouve  fréquemment  trois  et 
même  deux  seulement,  tandis  que 
sur  quelques  individus  il  en  existerait, 
au  contraue^  jusqu'à  cinq.  Les  mem- 
bres posléricui  set  le  bassin  paraissent 
manquer  entièrement.  C'est  en  vaiu 
que  Uaubenton  en  a  cherché  les  ves- 
tiges dans  un  fœtus  qu'il  a  disséqué; 
et  aucun  squelette  ne  les  présente 
non  plus,  quoique  l'analogie  dût 
portei  à  croire  qu'on  les  trouverait  de 
même  que  chez  le  Dugong.  Le  coips, 
déforme  oblongue,  et  qu'on  a  plu- 
sieurs fois  comparé  à  une  outre  ,  est 
terminé  par  une  queue  plate  ,  lai  ge  , 
comme  tronquée,  et  dont  la  forme 
rappelle  celle  d'un  éventail.  La  fête 
est  terminée  par  un  museau  char- 
nu, oii  l'on  voit  veis  la  pailie  su- 
jiérieure  ,  les  narines  très  petites  et; 
dirigées  en  avant.  La  lèvre  supé- 
rieure, échanciée  à  sa  partie  mé- 
diane, est  garnie  de  poils  roides  et 
assez  abondans.  L'œil  e.-^t  tiès-peîit; 
il  n'y  a  pointtie  conque  auditive ,  et  le 
trou  auriculaire  ne  s'aperçoit  que 
difficilement;  la  langue  estélioile  et 
assez  petite.  Les  mamelles  .'■ont  pec- 
torales, oïdinaiiemeut  peu  visibles; 
elles  deviennent,  au  contiaire,  très- 
proéminentes  au  temps  de  la  gesta- 
tion et  de  l'allaitement.  BufFon  avait 
(lit ,  on  ne  sait  trop  sur  quel  fonde- 
ment, que  la  vulve  n'est  pas  située 
comme  dans  les  autres  Animaux  au- 
dessous,  mais  au-dessus  de  l'anus. 
Mais  Cuvier  a  constaié  qu'il  n'y  a  à 
cet  égard  aucune  anomalie.  Quant  à 
l'organisation  intérieuie,  tout  l'appa- 
reil digestif  est  bien  celui  d'un  Her- 
bivore; les  intestins  sont  boursoufflés, 
et  l'estomac  est  divisé  en  deux  parties 
et  en  deux  petites  poches  aveugles. 
Enfin  les  dents  sont ,  comme  on  a  pu 
le  voir  par  nuire  description  ,  tout-à- 
fait  appropriées  au  régime  végétal ,  et 
tellement,  qu'elles  .^out  piesque  en- 
tièi  ement  semblables  à  celles  de  cer- 
tains Pachydermes.  L;  col  n'a  que 
six  vertèbres,  comme  l'a  dit  Lauben- 
lon  ,  et  encore  ces  vertèbres  sont-elles 
très-courtes.  Il  y  a  seize  paires  de 
eûtes;  mais  deux  seulement  s'unis- 
sent au  sternum. 


178  LA.M 

Les  mœurs  des  Lamantins  ne  sont 
pas  moins  curieuses  que  leur  orga- 
nisation. Ces  êtres  mitoyens  ,  placés 
au-delà  des  limites  de  chaque  classe  , 
suivant  l'expression  de  BufFon  ,  ne 
sont  point  encore,  comme  les  Dau- 
phins et  les  Baleines,  des  Animaux 
véritablement  marins.  On  ne  les  trou- 
ve pas  dans  la  haute  mer,  mais  seu- 
lement au  voisinage  des  îles  et  des 
côtes,  et  vers  l'embouchure  des  fleu- 
ves, oii  ils  remontent  même  quelque- 
fois jusqu'à  des  distances  considéra- 
bles. La  plupart  des  voyageurs  affir- 
ment qu'ils  restent  constamment  dans 
l'eau  :  il  paraît  cependant  qu'ils  vien- 
nent à  bout  de  se  traîner  à  terre.  Ils 
vont  ordinairement  en  troupes  ,  serrés 
les  uns  contre  les  autres ,  les  jeunes 
étant  placés  au  milieu.  Ils  n'ont  au- 
cune défiance  ,  du  moins  dans  les 
contrées  oii  ils  n'ont  point  encore  ap- 
pris à  redouter  la  puissance  de  l'Hom- 
me. Ils  se  laissent  approcher,  toucher 
même  sans  aucune  crainte,  levant  la 
tète  hors  de  l'eau  ,  et  il  faut ,  dit-on  , 
les  frapper  très-rudement  pour  qu'ils 
prennent  le  parti  de  s'éloigner.  La 
chair  de  ces  Animaux  ressemble,  sui- 
vant plusieurs  voyageurs,  à  celle  du 
Bœuf,  suivant  d'autres  à  celle  du 
Veau;  leur  graisse  est  pareillement 
très-bonne.  Aussi  la  pêche  du  La- 
mantin se  fait-elle  très-fréquemment. 
«  Pour  le  prendre  ,  dit  un  voyageur 
qui  a  vu  cette  pêche  sur  les  côtes  de 
Saint-Domingue  ,  on  tâche  de  s'en 
approcher  sur  une  nacelle  ou  un  ra- 
deau ,  et  "on  lui  lance  une  grosse  flè- 
che attachée  à  un  très-long  cordeau; 
dès  qu'il  se  sent  frappé,  u  s'enfuit, 
et  emporte  avec  lui  la  flèche  et  le 
cordeau  à  lextrémité  duquel  on  a 
soin  d'attacher  un  gros  morceau  de 
iiége  ou  de  bois  léger  pour  servir  de 
bouée  et  de  renseignement.  Lorsque 
l'Animal  a  perdu  par  cette  blessure 
son  sang  et  ses  forces ,  il  gagne  la 
terre;  alors  on  reprend  l'extrémité 
du  cordeau  ;  on  le  roule  jusqu'à  ce 
qu'il  n'en  reste  plus  que  quelques 
brasses;  et  à  l'aide  de  la  vague  on 
tire  peu  à  peu  l'Animal  vers  le  bord, 
ou  bien   on  achève  de  le  tuer  dans 


LAM 

l'eau  à  coups  de  lance.  »  L'attache- 
ment de  ces  Animaux  pour  leurs  com- 
pagnons fournil  alors  un  spectacle 
touchant;  ils  cherchent  à  délivrer  le 
blessé  du  harpon  ,  et  on  en  a  vu  sou- 
vent suivre  constamment  le  cadavre 
de  leur  mère  ou  de  leur  femelle  ,  pen- 
dant qu'on  le  traînait  vers  le  rivage. 
On  conçoit  combien  la  pêche  de  ces 
Animaux  est  rendue  facile  par  leur 
peu  de  défiance.  Aussi  les  pêcheurs 
exercés  peuvent-ils  en  un  jour  se 
procurer  un  très-grand  nombre  d'in- 
dividus. 

L'intelligence  du  Lamantin  ,  son 
instinct  social  et  doux  ,  font  avec  ses 
formes  grossières  un  contraste  véri- 
tablement bien  remarquable,  et  qui 
a  frappé  tous  ceux  qui  lui  ont  donné 
quelque  attention,  a  Ces  Animaux  ,  a 
dit  Buflbn  ,  quoique  informes  à  l'exté- 
rieur,  sont  à  l'intérieur  très-bien  or- 
ganisés ,  et  si  l'on  peut  juger  de  la 
perfection  d'organisation  par  le  résul- 
tat du  sentiment ,  cfs  Animaux  seront 
peut-être  plus  parfaits  que  les  autres 
àl'iuférieur.  w  Au  reste  les  voyageurs  , 
toujours  amis  du  merveilleux,  ont 
encore  exagéré  l'intelligence  déjà 
si  étonnante  du  Lamantin,  sans 
doute  pour  avoir  cru  trop  facile- 
ment à  de  faux  récits  ;  mais  d'au- 
tres ont  encore  été  plus  loin.  En 
se  rappelant  tout  ce  qu'on  a  débité 
sur  l'existence  des  Hommes  marins, 
en  songeant  au  nombre  de  ceux  qui 
ont  dit  avoir  vu  de  ces  êtres  merveil- 
leux ,  à  la  manière  pleine  d'assurance, 
au  ton  de  vérité  dont  ils  le  soutien- 
nent, il  est  difficile  de  se  persuader 
que  le  seul  désir  de  tromper  ait  don- 
né naissance  à  toutes  leurs  assertions. 
Demaillet,  dans  le  but  de  prouver 
l'origine  aquatique  de  l'espèce  hu- 
maine, a  particulièrement  dans  son 
ouvrage  intitulé  Telliamed  ,  rassem- 
blé un  grand  nombre  de  témoigna- 
ges attestant  la  vérité  de  semblables 
récits.  Il  est  bien  prouvé  mainte- 
nant que  ces  fables  ont  leur  source, 
quelques-unes  dans  de  coupables 
supercheries,  mais  la  plupart  dans 
quelques  ressemblances  grossières  de 
l'Homme  avec  les  Lamantins  et  avec 


LAM 

certaines  espèces  voisines  ,  comme  le 
DugODg.  Les  longs  poils  de  la  lèvre 
supérieure,  qui  de  loin  pouvaient 
être  pris  pour  des  cheveux;  la  forme 
des  ongles;  surtout  les  mamelles  si- 
tuées sur  la  ])oilrinc  ,  et  à  peu  près 
arrondies  comme  chez  la  Femme  ; 
l'habitude  qu'ont  ces  Animaux  d'éle- 
ver hors  de  l'eau  la  partie  aniérieure 
de  leur  corps  ;  sans  doute  aussi  leur 
peu  de  défiance,  leur  douceur,  leur 
intelligence,  ont  suffi  pour  faire  attri- 
buer les  formes  humaines  à  des  Ani- 
maux si  peu  semblables  à  l'Homme; 
confusion  quipeul  paraître  bien  éton- 
nante ,  mais  qui  n'en  est  pas  moins 
certaine  (  V.  Cuvier ,  Oss.  Foss.  ï. 
IV  ).  Qu'on  lise  la  description  d'un 
de  ces  Hommes  marins ,  quelle  que 
soit  la  manière  dont  on  ail  exagéié 
les  ressemblances ,  on  retrouvera 
presque  toujours ,  avec  de  l'attention, 
les  caractères  d'un  Lamantin  ou  d'un 
Dugong.  Au  reste,  et  nous  faisons 
cette  remarque  sans  chercher  à  ex- 
cuser une  erreur  aussi  grossière , 
prenant  ces  Animaux  pour  de  vérita- 
bles Poissons  à  cause  de  leur  séjour 
habituel  dans  la  mer,  on  ne  pouvait 
manquer  d'être  vivemeut  surpris  de 
leur  voir  des  poils,  des  ongles,  des 
mamelles  ;  et  si  rilouime  les  éleva  jus- 
qu'à lui ,  c'est  surtout  parce  qu'il  les 
voyait  sortir  ainsi  des  limites  de  leur 
classe.  Le  nom  de  Puisson-Femme , 
donné  en  plusieurs  lieux  au  Laman- 
tin ,  prouve  la  vérité  de  cette  remar- 
que. Le  nom  de  Lamantin  lui-même 
tire  peut-être  sa  source  de  la  même 
origine  :  ce  mot  est  dérivé  par  cor- 
ruption ,  comme  l'a  montré  Buôbn  , 
du  nom  de  Manati  ou  Manate  que  les 
Galibis  et  les  Caraïbes,  habitans  de 
la  Guiane  et  des  Antilles,  don- 
naient dans  leur  langue  au  Lamantin 
d'Amérique.  De  ce  nom  ,  en  y  réu- 
nissant l'ai  ticle  ,  les  îNègres  des  îles 
françaises  d'Amériqueont  fait  Lama- 
nati\  puis  Lamand.  Quant  au  nom 
de  Manati  \\x\-mèmQ  .  il  paraît  avoir 
été  emprunté  des  Espagnols  ,  et  don- 
'  né  au  Larai.ntin,  à  cause  de  ses  on- 
gles qui  donnent  à  la  terminaison  de 
ses  nageoires  quelque  ressemblance 


avec  une  main ,  ressemblance  qui  a 
dû  nécessairement  paraître  fort  sin- 
gulière chez  un  Animal  <jue  l'on  con- 
sidérait comme  un  Poisson.  Les  noms 
de  Bœuf,  de\  ache  et  deYeau  marins 
ont  aussi  été  donnés  en  divers  lieux  au 
Lamantin  ,  de  même  qu'au  Dugong. 
INous  pensons  que  ces  dénominations 
doivent  tenir  à  la  remarque  qu'où 
aura  faite  de  quelques  ressemblances 
grossières  dans  les  formes  plutôt  qu'à 
la  similitude  du  régime  entre  ces  Ru- 
minans  et  le  Lamantin.  En  effet ,  à 
moins  que  le  genre  de  nourriture 
d'un  Animal  ne  présente  quelque 
singularité,  le  vulgaire  le  remarque  à 
peine,  et,  au  contraire,  tout  ce  qui 
frappe  ses  yeux  ne  manque  pas  de 
fixer  son  attention.  Il  est  bien  certain 
d'ailleurs  que  quelques  peuples  ont 
trouvé  de  la  ressemblance  entre  la 
tête  du  Bœuf  et  celle  du  Lamantin  , 
et  même  au  point  d'avoir  attribué 
à  l'un  des  cornes  semblables  à  celles 
de  l'autre.  On  sait  enfin,  d'un  autre 
côté,  que  les  Phoques,  Animaux  car- 
nassiers, ont  aussi,  et  niême  beau- 
coup plus  généralement,  reçu  les  mê- 
mes noms. 

On  a  beaucoup  hésité  sur  la  place 
que  doivent  occuper  les  Lamantins 
dans  la  série  animale.  Presque  tous 
les  zoologistes  sont  seulement  tom- 
bés d'accord  sur  un  point,  sur  la 
nécessité  de  la  réunion  du  Laman- 
tin et  ilu  Morse  ,  quoique  celui- 
ci  soit  quadrupède  et  carnassier.  Ce 
rapprochement ,  contraire  à  tous  les 
rapports  naturels,  semblait  si  heu- 
reux ,  et  on  était  tellement  persuadé 
de  sa  justesse,  que  Rai,  plaçant  le 
JNIorse  paimi  les  Carnassiers  ,  à  la  suite 
des  Chiens  ,  crut  devoir  y  placer  aussi 
le  Lamantin;  que  Klein  alla  jusquà 
affirmer  qu'on  devait  s  être  tïompé  en 
3  cfusant  à  ce  Cétacé  des  pieds  de  der- 
rière ;  et  que  tous  les  auteurs  systé- 
matiques ,  et  Linné  lui-même  ,"dans 
quelques-unes  des  éditions  de  son 
SystemaNaturœ.  placèrent  en;  emble, 
dans  un  même  genre  ,  le  Lamantin  -, 
le  Dugong  et  le  Morse.  Lacépède  fut 
le  premier  qui  sépara  enfin  ces  trois 
Animaux  ,  dont  il  fitavec  juste  raison 

13* 


i8o  LAM 

des  genres  particuliers,  et  Cuvier, 
adoptant  les  trois  genres  Morse  ,  Du- 
gonj^  et  Latnanliii  de  Lacépcde  ,  en 
établit  en  outre  ,  sous  le  nom  de  Stel- 
lère,  un  quatrième  comprenant  l'A- 
nimal de  Sleller  d'abord  confondu 
aussi  avec  les  Lamantins.  De  celte 
manière,  le  genre  Lamantin  reste 
composé  de  deux  espèces  seulement 
dont  l'une  habite  l'Amérique  méri- 
dionale ,  et  la  seconde  l'Afrique. 

Le  Lamantin  d'Amérique  ,  Cuv., 
Manatus  americaiius  ,  Desmar.  ;  le 
grand  Lamantin  des  Antilles,  BufF.  ; 
le  Manatc  de  quelques  auteurs.  Cu- 
vier a  fait  connaître  avec  délail  l'os- 
téologie  de  cette  espèce  dans  son 
grand  ouvrage  sur  les  Ojsemens  Fos- 
siles. Elle  se  trouve  répandue  dans 
une  partie  du  littoral  de  l'Amérique 
méridionale;  elle  a  quelquefois  plus 
de  vingt  pieds  de  longueur,  et  pèse 
huit  milliers-  Il  y  a  un  |,eu  moins  du 
quart  de  la  longueur  totale  entre  l'in- 
serlion  des  nageoires  et  le  museau. 
Toute  la  peau  est  grise,  légèrement 
chagrinée;  quelques  poils  isolés  se 
voient  en  divers  points,  et  surtout 
vers  la  comrnissnie  des  lèvres  et  à  la 
face  palmaire  des  nageoires  où  ils 
sont  un  peu  plus  abondans. 

Le  Lamantin DuSÉNÉGAL,Adans., 
JUana/us  Senega/e/isis  ,  Desmar.  Cette 
espèce  se  trouve  dans  piesque  tou- 
tes les  rivières  de  la  côte  occiden- 
tale d'Afrique.  La  plupart  des  carac- 
tères qui  lui  ont  été  attribués  appar- 
tiennent égalemeutauLauianlin  d'A- 
mérique ,  ou  sont  erronés.  Adanson 
seul  nous  a  donné  une  description 
exacte  dont  nous  evtrairons  les  dé- 
tails suivaiîs  :  la  longueur  du  La- 
mantin du  Séuégn]  n'excède  pas  huit 
pieds  ,  et  son  poids  huit  cents  livres  ; 
sa  couleur  est  cendrée-noire;  l'iris  est 
d'un  bleu  foncé,  et  la  prunelle  noire. 
Les  femelles  ont  deux  mamelles 
plutôt  elliptiques  que  rondes  ,  placées 
près  de  l'aisselle  ;  la  peau  <  st  un  cuir 
épais 3"c  six  lignes  sous  le  ventre  ,  do 
neuf  sur  le  dos  et  d'un  pouce  et  demi 
sur  la  tète.  Les  nègres  Oualofes  ou 
Yolofes  appellent  ccl  Animal  Lereou. 
Cuvier  a    trouvé  d'autres  caractères 


LAM 

dans  la  tête  osseuse  moins  allongée 
à  proportion  de  sa  largeur  que  dans 
le  Lamantin  d'Amérique,  dans  la 
fosse  nasale  plus  large  ;  les  orbites 
plus  écartées;  les  fosses  temporales 
plus  larges  et  plus  courtes;  les  apo- 
physes zygomatiques  du  temporal 
beaucoup  plus  renllées;  enfin  dans 
la  partie  antérieure  de  la  mâchoire, 
courbée,  et  non  droite  comme  dans 
l'autre  espèce. 

Ou  n'a  point  encore  bien  distingué 
d'autres  espèces  de  Lamantins.  Ce- 
pendant deux  crânes  récemment  trou- 
ves sur  les  cotes  de  la  Floride  orien- 
tale, et  déciits  (Journ.  Ac.  Se.  Nat. 
Philadelphie  ,  vol.  3  ;  et  Faun.  Amé- 
ric.)  par  Harian  ,  sembleraient  indi- 
quer une  nouvelle  espèce  ,  que  ce 
zoologiste  propose  de  nommer  Ma- 
nalus  latlrost/is ,  dans  le  cas  où  son 
existence  se  trouverait  confirmée  ul- 
tciieurement.  Quant  au  grand  La- 
mantin de  la  mer  des  Indes  ,  de 
Bufton  ,  il  n'est  autre  que  le  Dugong  ; 
son  Lamantin  du  Kamischalka  est  le 
Stellère;  et,  suivant  Cuvier,  son  petit 
Lamantin  d'Améiique  ne  serait  qu'un 
double  emploi  du  grand  Lamantin 
des  Antilles. 

Lamantins  fossiles.  Des  osse- 
mcns  fossiles  de  Lairumtins  se  liou-- 
venl  répandus  en  assez  grande  abon- 
dance sur  divers  points  de  la  France, 
llenou,  professeur  d'histoiie  natu- 
relle à  Angers  ,  en  a  particulièrement 
découvert  un  grand  nombre  dans  le 
département  de  Maine-et-Loire, 
dans  les  couches  de  Calcaire  coquil- 
lier  situées  près  de  la  rivièie  de  Layon. 
Ordinairement  mutiles,  et  quelque- 
lois  même  un  peu  roulés ,  ces  osse- 
mens  ont  été  trouvés  avec  d'autres 
débris  d'Animaux  marins,  de  Pho- 
ques et  de  Cétacés.  Ils  consistent  en 
des  fragmens  de  membres,  de  ver- 
tèbres ,  de  côtes  et  de  tète.  Cuvier, 
qui  les  a  décrits  et  figurés  clans  sou 
ouvrage  sur  les  Ossemens  Fossiles,  où 
il  démontre  qu'ils  appartiennent  à  un 
Lamantin  différent  des  espèces  au- 
jourd'hui connues  ,  a  frdt  connaître 
aussi  plusieuis  autres  fragmens  tiou- 
vés     aux    environs    de    Bordeaux , 


CFauàiûr pifur ,  etdar 


■t  J^sculp 


LAMATUK    KCAIU, ATE  .       M4RIŒA    CO((l\f:.t.    \\u\\. 


LAM 

d'Etampcs  ,  de  Mantes  ,  à  l'île  d'Aix 
et  dans  quelques  autres  localités  : 
lui-même  en  a  découvert  quelques- 
uns  à  Longjumcau.  a  11  est  donc 
bien  certain,  dit  Cuvier  en  termi- 
nant l'important  Mémoire  auquel 
nous  avons  empriuilé  ces  détails  sur 
les  Lamantins  fossiles,  qu'un  Ani- 
mal du  genre  des  Lamantins,  génie 
aujourd  hui  [n'opre  à  la  zone  torride  , 
habitait  l'ancienne  mei  qui  a  cou- 
vert l'Europe  de  ses  coquillages  à  une 
époque  postérieure  à  la  formation  de 
la  craie,  mais  antérieure  à  celle  ou  se 
sont  déposés  nos  Gypses,  et  où  vi- 
vaient sur  notre  sol  les  Paléotliériums 
et  les  genres  leurs  contemporains.» 
(is.  G.  ST. -H.) 

LAMARCK.EA.  hot.  phan.  Le 
professeur  Richard  ,  dans  les  Actes 
de  la  Société  d'Histoire  Maturelle  de 
Paris,  fit  en  l'honneur  du  célèbre  au- 
teur de  la  Flore  Française,  de  l'His- 
toire des  Animaux  sans  vertèbres, 
etc.,  un  genre  de  Solanées  qu'il  nom- 
ma Marckea.  C'est  le  même  genre 
que  Persoon  et  Poiret  appellent  La- 
marckea.  K.  îM.vrcke.v.  D'un  autre 
côté,  le  professeur  Kœler,  séparant  le 
Cyiiosurus  aureus  des  autres  espèces 
du  même  genre  ,  en  a  fait  un  genre 
nouveau  sous  le  nom  de  Lamavckea ^ 
mais  ce  genre  a  été  nonmié  (.hrysuriis 
par  Persoon.  (a.  h.) 

LAMARKIA.  bot.crypt.  [Hydro- 
phyles.)  Le  genre  formé  sous  ce  nom 
par  Olivi,  est  devenu  \ii  Spongodium 
de  Lamouroux.  V.  ce  mot.  (e.) 

LAM BARDE,  pois.  (Rlsso.)  Le 
Squale  Roussette  à  iNice.  (b.) 

LAMBDA.  INS.  Ce  nom  d'une  let- 
tre grecque  a  élé  imposé  à  une  Noc- 
tuelle sui  les  ailes  de  laquelle  on  en 
reconnaît  la  figure  dans  deux  taches 
noires.  (b.) 

LAMBERTIE.  Lambert ia.  bot. 
PHAN.  Genre  de  la  famille  des  Pro- 
téacées  et  de  la  ïétrandrie  Mouogy- 
nie  ,  L. ,  établi  par  Smi  h  et  aujoui- 
d'hui  adopté  par  tous  les  botanistes 
modernes.  11  se  compose  de  jolis  Ar- 
bustes à  rameaux  verticillés  ,  portant 


LAM  181 

des  feuilles  alternes ,  le  plus  souvent 
très  -  entières  ;  des  fleurs  réunies 
en  capitules  terminaux  solitaires  , 
composés  de  sept  fleurs  ,  environnés 
d'un  involucre  dont  les  folioles  sont 
colorées.  Chaque  fleur  est  composée 
d'un  calice  lubuleux  ,  à  quatre  divi- 
sions i  ecourbées  et  tordues  en  spirale, 
portant  chacune  une  étamine.  L'o- 
vaire est  environné  de  quatre  écadles 
hypogynes,  distinctes  ou  soudées  en 
une  petite  gaîne.  Cet  ovaire  esta  une 
seule  loge  et  contient  deux  ovules  ;  le 
stigmate  e.-^t  allongé  ,  subulé.  Le  fruit 
est  un  follicule  unilocidaire,  coriace 
et  presque  ligneux  ,  cunéiforme  et 
quelquefois  teruiiné  pai' deux  pointes 
à  son  sommet  ;  il  contient  des  graines 
membraneuses  sur  les  bords.  Toutes 
les  espèces  de  Larnbcrtla  croissent  à 
la  Nouvells-lIoUande.  Plusieurs  sont 
cultivées  dans  les  jardins;  telle  est 
surtout  la  sidvanfe: 

Lambertie  élégante  ,  Lambertia 
elegans  ,  Sir.ith,  Lin.  Trans.  ,  4,  p. 
2i4,  t.  20.  Cette  jolie  espèce  est  ori- 
ginaire de  la  cote  orientale  de  la  Nou- 
velle-Hollande ;  elle  croît  aux  envi- 
rons de  Port-Jackson  ,  dans  les  lieux 
découverts  et  rocailleux.  Elle  peut 
s'élever  à  la  hauteur  de  cinq  à  six 
pieds;  ses  rameaux  sont  courts,  ordi- 
nairement ternes  ,  aiïjsi  t[ue  ses  feud- 
les  qui  sont  éiroitcs,  allongées  ,  cus- 
pidées  au  sommet,  coriaces,  persis- 
tantes, très- entières  ,  glabres  et  lui- 
santes à  leur  face  supéi  ieuie  ,  to- 
menteuscs  et  ferrugineuses  inférieu- 
rcment ,  à  bords  réOéchis.  Les  fleurs 
sont  rouges,  réunies  au  nombre  de 
sept  dans  un  involucie  écailleux  et 
imbriqué.  Le  fruit  est  cunéifoime  et 
terminé  par  deux  cornes  écartées 
l'une  de  1  autre.  Cette  espèce  fleurit 
en  général  au  mois  d'avril.  On  la 
cultive  en  terre  de  Bruyère  ;  elle 
doit  être  abritée  dans  1  orangerie. 
Elle  se  multiplie  facilement  de  bou- 
tures. 

Une  autre  espèce  rie  ce  genre  est 
remarquable  par  ses  invoUicres  cons- 
tamment unillores.  Rob.  Brown  l'a 
nommée  pour  cette  raison  Lambertia 
unifiera.  (a.  n.) 


l82 


LAM 


LAMBICHE.  OIS.  Syn.  vulgaire  de 
la  Guignette  dans  les  Vosges  et  sur 
les  bords  de  la  Moselle.  V .  Cheva- 

I.IER.  (DR..Z.) 

LAMBIN.  MAM.  L'un  des  noms 
vulgaires  du  Paresseux.  V.  BfvADYPe. 

(B.) 

LA.MB1S.  MOLL,.  Nom  sous  lequel 
les  marchands  dcsignent  pcirliculiè- 
remcnt  une  espèce  de  Ptërocère  ,  Ptt- 
rocera  La??ibis  de  Lamarck;  ils  don- 
neot  aussi  le  nom  de  Lambis  du  i^a 
GRANDE  ESPÈCE  au  Strombus  latissi- 
mus ,  Lin.,  de  Lambis  ailé  de  i.a 
MOYENNE  ESPÈCE  au  Strornbus  Gigas , 
Lin.,  de  Lambis  marbré  au  Stro/n- 
bus  lentiginosus ,  L. ,  et  enfin  de  Lam- 
bis  NON   AILÉ   DE  LA   GRANDE  ESPECE 

au  Slrombus  lucifer,  L.  (d..h.) 

LAMBRUS  ET  LAMBRUSQUES. 
BOT  PHAN.  De  jLa/7?A/'z/5ca, par  cor- 
ruption de  Labjuisca.  Noms  vulgai- 
res,  dans  certains  cantons  du  Midi, 
de  la  y  igné  sauvage.  (b.) 

*  LAME  PROLIGÈRE.  Lamina 
proligera.  bot.  crypt.  (  Lichens.  ) 
Acharius,  en  donnantlenomde  Lame 
proligère  à  un  organe  mince,  coloré, 
caduque  par  vétusté,  lisse,  que  l'on 
observe  dans  les  apothécions  scu- 
{elloïdes,  dont  il  forme  le  disque,  a 
semblé  croire  qu'il  remplissait  dans 
les  Lichens  le  rôle  que  le  placenta 
remplit  dans  les  Phanérogames.  Quoi- 
qu'il ne  soit  pas  prouvé  que  la  Lame 
proligère  renferme  exclusivement  les 
gongyles  reproducteurs,  il  est  certain 
néanmoins  que  la  nature  a  pris  un 
soin  extrême  de  sa  conservation.  Nos 


LAM 

Elle  constitue  quelquefois  l'apothé- 
cion    tout    entier  comme     dans    les 
Entographes,  les  Hclérographes ,  les 
Opégraphes    et   les    Lécidées ,    mais 
elle   n'en   fait  qu'une  partie  dans  la 
plupart  des  autres  genres.  Cet  orga- 
ne serait,  suivant  nous,   une   sorte 
d'ovaire  stérile,  la  nature  n'ayant  pu 
atteindie  son  but  entièrement,  et  les 
hommes  qui  étudient  les  êtres  orga- 
nisés savent  très-bien  que  la  nature 
a  ses  ébauches.  Ce  qui  fortifie  cette 
assertion,  c'est  que  les  autres  parties 
de   la  Plante  paraissent  en  être  dé- 
pendantes   et    avoir    pour    fonction 
principale,   celle  de  concourir  à  sa 
conservation.     Le     thalle    la    reçoit 
dans  la   jeunesse    et  la  préserve  c!e 
tout  frottement  ;   la  marge  des  scu- 
lelles  ,   le  périlhécion  des  Verrucai- 
rcs,  ne  paraissent  pas  avoir  d'autre 
rôle  que  celui  d'empêcher  les  chocs 
extérieurs  ,  et  l'on  remarque  que  cet 
organe ,  renfermé    quelquefois   dans 
une   double  enveloppe,   va  toujours 
chercher  la  lumière  en  déterminant 
dans  l'apothécion  une  dilatation  plus 
ou  moins  complète.  Acharius  ne  re- 
connaît de  Lame  proligère  que  quand 
cette  dilatation  est  complète  ,  comme 
cela  a  lieu  dans  les  fruits  sculellés  ou 
patellulés;  tel  n'est  point  notre  avis. 
On  peut  regarder  l'apothécion  d'une 
Pyrénule,  par  exemple,  comme  une 
scutelle  non  déhiscente,  et  en  effet, 
supposez  que  la   nature  en  dilate  le 
sommet,  alors  le  périthécion  devient 
le  corps  de  la  scutelle  et  le  nucleumde 
la  Lame  proligère;  il  en  est  de  même 
pour  tous    les    genres   à  apothécion 
lobuleux  ,  et  cette  théorie  peut  aussi 


observations    particulières  nous  ont    s'appliquer  aux  fructifications  linéai 
prouvé,  contre  l'opinion  d' Acharius,    res.  On  conçoit,  d'après  cette  expli 


que  la  Lame  proligère  n'était  pas 
seulement  dans  les  fruits  scutellés, 
mais  qu'elle  pouvait  s'observer  aussi 
dans  les  apothécions  de  tous  les  gen- 
res de  Lichens  sous  des  formes  très- 
variées.  Elle  est  nue  dans  les  Léci- 
dées, les  Opégraphes  et  les  Gyropho- 
res ,  entourée  et  défendue  des  chocs 
extérieurs  par  un  périthécion  dans  les 
Verrucariées  ,  et  par  une  marge  dans 
les  Lécanores  ,   les   Parraélies  ,   etc. 


cation,  que  le  nom  de  Lame  proli- 
gère n'est  plus  convenable;  nous  at- 
tendons pour  le  changer  que  de  nou- 
velles observations  aient  confirmé  et 
fortifié  notre  opinion.  La  Lame  pro- 
ligère existe  dans  tous  les  apothécions 
scutello'ides  verruculeux  ,  et  dans  no- 
tre genre  Plectocarpon  qui  appartient 
à  notre  groupe  des  Parmélies,  ordre 
des  Slictées.  P'.  Nucleum  et  Plecto- 
carpon. (a.  F.) 


LâM 

LAMELLE.  Lamella.  bot.  On 
donne  particulièrement  ce  nom  aux 
appendices  pétaloidcs  qui  naissent 
sur  ceilaines  corolles  :  par  exemple  , 
dans  le  Lauriei  -Rose ,  les  Lychnides, 
plusieurs  Borraginces ,  etc. 

Le  mot  deZ(awe//a  est  aussi  employé 
par  les  auteurs  de  Mycologie  ,  pour 
désigner  la  pariie  des  Champignons 
qu'on  a  nommée  en  français  feuillet, 

i)arce  qu'elle  y  est  disposée  comme 
es  feuillets  d'un  livre.  F.  Feuillet 
et  Agaric.  (g..n.) 

LAMELLIBRANCHES.  moll. 
C'est  à  Blainville  que  l'on  doit  la 
création  de  cette  nouvelle  dénomina- 
tion pour  rassembler  en  une  seule  di- 
vision tous  les  Animaux  mollusques, 
dont  les  branchies  par  paires  très- 
larges  et  en  lames  aplaties  ,  sont  pla- 
cées entre  le  corps  et  le  manteau; 
presque  tous  les  Conchilères  ou  Co- 
quilles bivalves  doivent  rentrer  dans 
cette  division  dont  uous  reparlerons 
à  l'article  Mollusque  auquel  nous 
renvoyons.  (d..h.) 

LAMELLICORNES.  Lamellicor- 
nes. INS.  Dernière  famille  de  l'ordie 
des  Coléoptères,  section  des  Penla- 
mères.  C  est  une  de  celles  qui  ren- 
ferment les  Insectes  les  plus  nombreux 
et  les  plus  grands  ,  et  le  trait  entomo- 
logique  le  plus  saillant  qui  la  distin- 
gue des  autres  est  d'avoir  les  anten- 
nes terminées  en  une  massue  ,  soit 
feuilletée  ,  c'est-à-dire  composée  d'ar- 
ticles en  forme  de  lames  disposées  en 
éventail  ou  à  la  manière  des  feuillets 
dun  livre,  s'ouvrant  et  se  fermant 
de  même;  soit  en  peigne  et  dont  les 
feuillets  sont  perpendiculaires  à  l'axe, 
ou  bien  composées  d'articles  cupulai- 
res  et  emboîtés  ;  le  premier  ou  l'infé- 
rieur delà  massue  éta  nt  en  forme  d'en- 
tonnoir, tronqué  obliquement  et  ren- 
fermant coucentriquement  les  autres. 
La  tête  des  Lamellicornes  se  pro- 
longe en  avant,  et  cette  partie  avan- 
cée est  ce  qu'on  appelle  Chaperon  ; 
plusieurs  des  Insectes  que  cette  fa- 
mille comprend  sont  remarquables 
■  par  leur  taille ,  les  éminences  en  for- 
me de  cornes,  de  tubercules,  que  pré- 


LAM  i85 

sentent,  dans  les  mâles,  la  tête,  le 
corselet ,  ou  ces  deux  parties  simul- 
tanément; leur  corps  est,  en  géné- 
ral ,  ovale    ou  ovoïde  ;  les  antennes 
sontordinairementcomposées  de  neuf 
à   dix  articles,  et  insérées  dans  une 
cavité  sous  les   bords  de  la  tête  ;  les 
yeux  s'étendent  plus  en  dessous  qu'en 
dessus,  ils  sont  peu  saillans;  la  bou- 
che varie  ,  mais  la  lèvre  est  le  plus 
souvent  couverte  par  le  menton  qui 
est  grand  et  corné  ;  les  deux  premiè- 
res jambes  ,  et  souvent  d'autres  ,  sont 
dentées  au  côté  extérieur  et  propres  à 
fouir;    les    articles  des    tarses   sont 
toujours  entiers.  Les  Lamellicornes 
se   nourrissent  ,  soit  de  matières  vé- 
gétales décomposées  ,  comme  les  fien- 
tes, le  fumier,  le  tan,   etc.,  soit  de 
feuilles   et  de  racines  des  Végétaux  , 
soit  enfin  du   miel  des  Heurs  ou  des 
liqueurs    exsudées    par   les    Aibres; 
ceux   qui   vivent  de   matières   végé- 
tales   altérées  ont  presque  tous  une 
teinte  noire  ou  brune  ;  quelques-uns 
sont  même  nocturnes;  les  autres  re- 
cherchent la  lumière;  ils  sont  ornés 
de  couleurs  métalliques  ou  variées, 
et  très-agréables.  Leur  démarche  est 
en  général  lourde  et  leur  vol  souvent 
étourdi  comme  celui  des  Hannetons. 
Le  canal    alimentaire    des    Lamelli- 
cornes se  compose  en   général  d'un 
œsophage   très-court    qui    se     dilate 
aussitôt  en  un  jabot  de  formes  très- 
variées  suivant  les  genres  ;  d'un  ven- 
tricule   chylifique    plus     ou    moins 
long ,  ayant  quelquefois  sur  toute  sa 
surface  des  papilles  conoïdes  ou  cla- 
viformes,  ou  des  traces  de  plissures, 
et  étant  toujours  replié  sur  lui-même 
un  nombre   de  fois  plus   ou   moins 
grand  ,  suivant  sa  longueur  relative- 
ment à  celle  de  l'Animal  entier.   Il 
donne  toujours  attache  à  quatre  vais- 
seaux hépatiques  de  longueur  très- 
variable,   et   il   finit  par  un  intestin 
grêle,   filiforme  et   terminé  par   un 
cœcum  plus  ou  moins  distinct.  Les 
larves  des  Lamellicornes  ont  un  es- 
tomac cylindrique,  entouré  de  trois 
rangées  de  petits  cœcunis;  un  intes- 
tin grêle  très-court  ;  un  colon  énor- 
mément gros,  boursoufflé,  et  un  rec- 


184  LAM 

tuin  médiocre.  Les  trachées  de  l'In- 
secte parfait  sont  presque  vésicu- 
laires. 

Les  larves  des  Insectes  de  cette  fa- 
mille se  ressemblent  presque  toutes. 
Leur  corps  est  long  ,  presque  demi- 
cjlmdrique,  charnu,  mou  et  ridé; 
il  est  blanchâtre  ,  divisé  en  douze  an- 
neaux ,  et  la  têie  esl  écailleuse  et  mu- 
nie de  fortes  mandibules.  Ces  lar- 
ves ont  six  pieds  écailleux  bruns 
ou  roussâtres  ;  de  chaque  côté  du 
corps  on  voit  neuf  stigmates  ;  Pextré- 
milé  postérieure  du  corps  de  ces  lar- 
ves est  courbée  en  dessous  ,  plus 
épaisse,  et  de  couleur  bleutitre  ;  elles 
se  tiennent  cachées  dans  la  terre  ou 
dans  le  tan  des  Arbres  :  et  ces  der- 
nières se  nourrissent  de  cette  matière 
ou  du  terreau;  d'autres  vivent  d'excré- 
mens  et  de  fumier;  un  grand  nom- 
bre se  nourrit  des  racines  de  divers 
Végétaux ,  et  nous  est  quelquefois 
très-nuisible  en  attaquant  ceux  que 
nous  cidtivons  et  employons,  ou  en 
les  déracinant.  Ces  larves  se  font 
toutes,  dans  leur  séjour,  une  coque 
ovoïde  avec  la  terre  ou  les  débris  des 
matières  qui  leur  ont  servi  de  nourri- 
ture ,  et  qu'elles  lient  ensemble  avec 
une  matière  glutineuse  qu'elles  font 
sortir  de  leur  corps.  Quelque  -unes 
de  ces  larves  ne  se  changent  en  njm- 
phes  qu'au  bout  de  trois  ou  quatre 
ans. 

Dans  le  Gênera  Cn/st.  et  Ins.  de 
La  treille  ,  ces  Insectes  formaient  plu- 
sieurs familles;  dans  ses  Familles  Na- 
turelles du  llcgne  Animal  ,  ce  savant 
auteur  a  divisé  les  Lamellicornes  en 
deux  tribus.  Ce  sont  les  Scaiabéi- 
des  qui  répond'  nt  aux  Lamellicor- 
nes ou  Pélalocèies  de  Duméril ,  et 
les  Lucanides  ou  Serricornes  Piio- 
cères  du  même.  P'.  Sc.4.raeÉides  et 
Lucanides.  (g.) 

*  LAMELLINE.  Lamellina.  inf. 
Nous  proposerons  sous  ce  nom  signi- 
ficatif de  sa  figure  un  genre  de  Mi- 
croscopiques, dans  l'ordre  des  Gym- 
nodés  ;  il  se  compose  d'Animaux 
invisibles  à  l'œil  nu,  dont  les  carac- 
tères consistent  dans  l'aplatissement 


LAM 

du  corps  qui  est  hoTnogène,  pluS  ou 
moins  approchant  de  la  forme  d'un 
carré  long,  tronqué  aux  deux  extré' 
mités  ,  de  manière  à  présenter  quatre 
angles  droits.  Ce  seraient  de  vérita- 
bles Bacillaires,  s'ils  n'étaient  pa^ 
beaucoup  plus  larges  et  membra- 
neux, et  si  des  mouvemens  sinueux 
sur  la  longueur  n'y  indiquaient  une 
reptation  sensible.  Le  Monas  Lamel- 
liita,  Miill.,  Inf.,  p.  7,  tab.  1 ,  f .  ib,  17, 
Encycl.  Vers  111.  ,  pi.  1  ,  fig.  8,  fait 
partie  de  ce  genre,  ainsi  que  les  deux 
êtres  singuliers  repi-ésenlés  par  Jo- 
blot ,  paj't.  2,  p.  33,  f.  2,  M.  etc.,  p. 
18,  pi.  3,  fig.  R.  li.  Tous  vivent  dans 
les  infusions  végétales;  on  dirait  de 
petites  lames  de  verre  vivantes;  la 
première  se  trouve  aussi  dans  l'eau 
de  mer  gardée.  Le  Gomium  piilvina- 
tnrn  de  Millier  appartient  aussi  à  ce 
genre.  (b.) 

LAMELLIROSTRES.  ors.  (Gu  vier.) 
Famille  dOiseaiix  qui  renferme  la 
plupart  des  Palmipèdes,  et  dont  le 
caractère  principal  consiste  en  un  bec 
épais,  revêtu  d'une  peau  molle  plu- 
tôt que  d'une  corne.  (dr..z.) 

LAMELLOSODENTATI.  ois.  (II- 
liger.)S\n.  do  Lamellirostres.  V.  ce 
mot.  (e.) 

LAMENTIN.  mam.  Pour  Laman- 
tin. V.  ce  mot.  (b  ) 

LAMEO.  POIS.  (Risso.)  Le  Requin 
à  jNicc.  V.  Squale.  (b.) 

*  LAMIAIRES.  Laniianœ.  iNS, 
Tribu  de  l'ordre  des  Coléoptères,  sec- 
tion desTéIramères  ,  famille  des  Lon- 
gicornes  ,  établie  par  Latreille  (Fara. 
Natur.  du  Règn.  Anim.),  et  ayant 
pour  caractères  :  dernier  article  des 
palpes  ovalaire  et  rétréci  en  pointe 
vers  le  bout;  tête  verticale. 

Celte  tribu  renferme  les  genres 
Aciocine,  Acanthocine,  Lamie,  Po- 
gonochère  ,  Monochance,  Tétiaope  , 
Paimène,  Dorcadion  et  Saperde.  F^. 
ces  mots  et  Lamie.  Le  genre  Gnoma 
de  Fabricius  est  une  jéunion  de  La- 
mies  ,  de  Sa  perdes  et  de  Callidies  à 
corselet    plus   long   et    cylindrique. 

(G.) 


LA.M 

LAMIASTRUM.  bot.  piian.  (Heis- 
1er.)  Syn.  de  Galeopsls  Galeobdolon  , 
L.  f^.  Galéopside.  (b.) 

LAMIE.  La/nia.  pots.  Espèce  du 
genre  Squale  ,  devenue  type  de  l'un 
des  sous-genrcs  établis  par  Cuvicr. 
f^.  Squale.  (b.) 

LAMIR.  Lam'ia.  ins.  Genre  de 
l'ordre  des  Coléonlères,  seclion  des 
Tétrainères  ,  famille  des  Longicor- 
nes,  tribu  des  Lamiaires,  établi  par 
Fabricius  aux  dépens  du  grand  genre 
Ceranibvx  de  Linné-  Ce  genre  a  été 
partagé  depuis  Fabricius  ou  plusieurs 
sous-gcnres  basés  sur  des  caractères 
très-secondaires  et  tirés  pour  la  plu- 
part de  la  forme  et  des  proportions 
du  corps.  Lalrcille  ,  dans  tous  ses  ou- 
vrages ,  s'était  servi  de  ces  genres 
pour  établir  des  divisions  dans  les 
Lamies  de  Fabricius.  Ce  n'est  que 
dans  ces  derniers  temps  (Familles 
Natur.  du  Règn.  Anim.  )  qu'il  aadop- 
té  quelques-uns  des  nombreux  gen- 
res formés  par  Thunberg,  iMegerle 
et  Schonherr;  mais  comme  son  ou- 
vrage {loc.  cit.)  ne  présente  que  les 
caractères  des  familles,  qu'il  ne  fait 
qu'énumérer  les  genres  qui  entrent 
dans  chacune  délies,  et  que  la  plu- 
part des  auteurs  qui  les  ont  établis 
ne  lont  fait  que  dans  leurs  collec- 
tions ,  nous  les  considérerons  comme 
n'étant  point  encore  publiés  et  nous 
ne  les  présenterons  que  comme  divi- 
sions du  genre  Lamie.  Les  carac- 
tères essentiels  du  genre  Lamie  , 
dans  toute  l'extension  que  nous  lui 
donnons  ici,  sont  :  labre  très-ap- 
parent, s'avançant  entre  les  man- 
dibules; palpes  filiformes  terminés 
par  un  article  ovalaire  ou  presque 
cylindrique  ;  antennes  quelquefois 
sétacées,  quelquefois  compo  ées  d'ar- 
ticles très-courts  ,  presque  grenus  , 
avec  la  base  environnée  par  les 
yeux  qui  sont  allongés  en  forme  as 
reins  ;  tête  verticale  ;  corselet  épineux 
ou  rugueux,  plus  ou  moms  long; 
corps  cylindrique  dans  quelques- 
uns  ,  aplati  dans  d'autres.  Ces  In- 
sectes se  distinguent  des  Priones  par 
la  forme  du  labre  qui  est  très-petit 


LAM  i85 

et   peu   apparent  dans  ceux-ci  ;   ils 
s'éloignent  des   Gallicliromes  et  des 
Cerambyx  par  leur  tête  qui  est  ver- 
ticale tandis  qu'elle  est  penchée  en 
avant  dans  ceux-ci  ,  et  que  le  der- 
nier article  de  leurs  palpes  est   plus 
grand  et  en  forme  de  cône  renversé. 
Ces   Insectes  avaient  été  placés  par 
Linné  avec  les  Cerambyx;  les  carac- 
tères que  Fabricius  leur  a  assignés  en 
les  en  séparant,  ne  les  distinguent  pres- 
que pas  du  genre  précédent ,  ainsi  que 
de  ceux  des  Saperdes  et  des  Gnomes 
qu'il  a  aussi  établis.  Tous  ces  Coléop- 
tères ont  la  languette  en  forme  de 
cœur,  avec  une  échancrure  plus  ou 
moins  profonde  au  milieu  du  bord 
supérieur.  Les  mâchoires  sont  pareil- 
lement   terminées    par    deux    lobes 
dont  l'intérieur  plus  petit  ,  en  forme 
de  dent.  Le  tube  digestif  des  Lamies 
a  bien  plus  d'étendue  que  dans  les 
autres    Longicornes.    Léon    Dufour 
(Ann.  des  Scienc.  Nalur.    T.    iv,  p. 
112  ,  pi.  6  ,  fig.  .T  )  dit  qu'il  a  quatre 
fois  la  longueur  de  l'Insecte  [Lamia 
Textor)  ;  il  n'a  pas  trouvé  de  jabotdis- 
tinct  de  l'œsophage  quiatteint  àpeine 
le  commencement  du  corselet;  le  ven- 
tricule chylifique  en  est  séparé  par  un 
bourrelet  prononcé,  siège  d'une  val- 
vule; il  égale  en  longueur  la  moitié 
de  tout  le  tube  alimentaire  ;  il  est  cy— 
lindroïde  et  se  replie  en  deux  grandes 
circonvolutions   maintenues  par  des 
brides      tracliéennes     excessivement 
multipliées;   sa    surface   externe  est 
couverte  de  points  papilliformes  que 
la   loupe    rend   à  peine  sensibles   et 
dont  la  saillie  varie  suivant  le  degré 
de  contraction  de  l'orgaue;  l'intestin 
grêle  est  filiforme  ;  il  se  renfle  en  un 
cœcum  allongé  ;  le  rectum,  distinct 
de   ce  dernier    par   une  contracture 
valvulaire,  est  long  dans  la  femelle 
et  renfermé  dans  un  étui  qui  lui  est 
commun  avec  l'oviducte  ;  il  est  coudé 
à  son  origine,  et  ce  coude  est  main- 
tenu par  deux  brides  musculaires  dis- 
tinctes ,  destinées  sans  doute  à  facili- 
ter o\i  à  régler   ses  mouvemens  lors- 
que l'oviducte  s'allonge  pour  la  ponte. 
Les  Lamies  font  entendre  ,  comme 
tous  les  Longicornes ,  un  bruit  aigu 


i86 


LAM 


produit  par  le  frottement  des  parois 
intérieures  du  corselet  contre  la  base 
du  niésothorax.  Lee  larves  de  la  plu- 

f)art  des  espèces  vivent  dans  le  bois  à 
a  manière  de  celles  des  autres  Lon- 
gicornes  ;  c'est  là ,  et  surtout  dans  les 
chantiers  ,  que  Ton  trouve  l'Insecte 
parfait.  Quelques  espèces  ,  qui  com- 
posent le  genre  Dorcadion  ,  se  tien- 
nent constamment  à  terre,  et  La- 
treille  pense  que  leurs  larves  vivent 
dans  les  racines  de  divers  Végétaux. 
Ce  genre  est  très-nombreux  en  espè- 
ces ;  elles  sont  répandues  dans  loules 
les  parties  du  monde  ,  et  surlout  dans 
les  pays  boisés  ,  entre  les  tropiques. 
L'Amérique  méridionale  en  fournit 
beaucoup  à  corps  aplati;  ceux  qui 
ont  le  corps  plus  ou  moins  cylindri- 
que appartiennent  à  l'ancien  conti- 
nent. 

I.  Corselet  ayant  de  chaque  côté  un 
gros  tubercule  mobile,  enfoncé  et 
terminé  par  une  épine;  corps  tou- 
jours très-aplali,  avec  les  anten- 
nes très-grêles  ,  fort  longues  ,  et 
les  deux  pieds  anlérieurs  ordinai- 
rement très-allongés. 

Genre  :  Acrocine.  V.  ce  mot. 

II.  Corselet     sans    tubercules    mo- 

biles. 

t  Corps  très-aplati ,  deux  fois  au 
moins  plus  large  que  haut. 

Genre  :  Acanthocine. 

Lamie  Charpentier  ,  Lamia  (Edi- 
lis ,  Fabr.  ;  jîcanlhocinus  (Edilis , 
Oli\.,  ibid.,  pi.  9,  fig.  Sg,  a,  b, 
c  ,  D.  Cette  espèce  a  le  corps  d'un 
gris  cendré ,  avec  des  points  et  deux 
bandes  transverses  brunes  sur  les 
étuis  ,  et  quatre  petites  taches  jaunes 
disposées  en  une  ligne  transverse  sur 
le  corselet.  Il  est  commun  dans  le 
nord  de  l'Europe,  et  se  trouve  rare- 
ment en  France. 

■{•f  Corps  non  déprimé  ,  à  peu 
près  aussi  haut  que  large:  longueur 
totale  ne  surpassant  point  trois  lois  la 
largeur;  élytres  beaucoup  plus  larges 
à  leur  base  que  le  corselet  et  dimi- 
nuant vers  leur  extrémité  ;  pâtes  for- 


LAM 

tes  ;  antennes  au  moins  aussi  longues 
que  le  corps. 

Genre  :  Lamie,    Lamia  ,     Fabr. 

Lamte  triste  ,//.  tristis,  C.  Iristis, 
Oliv.,  ibid.  ,  pi.  9  ,  f.  62.  Elle  a  un 
peu  plus  d'un  pouce  de  long  ;  son 
corps  est  noir  ,  avec  une  légère  teinte 
cendrée  ;  les  élytres  sont  grises,  cha- 
grinées ,  avec  deux  taches  très-gran- 
des ,  noires  sur  chaque.  On  la  tiouve 
dans  le  midi  de  la  France  et  en  Au- 
triche sur  le  Cyprès.  Le  genre  Pogo- 
nochère  [Pogonocheriis ,  Mcg.  )  ne  se 
distingue  pas  des  Lamies  par  des  ca- 
ractères assez  tranchés;  l'espèce  qui 
lui  sert  de  type  est  la  Lamia  hispida, 
Cerambys  hispidus,  Fahr.,Pogonochc- 
rus  hispidus ,  Meg. 

f  f  f  Corps  non  déprimé  ;  lon- 
gueur totale  ayant  au  moins  quatre 
fois  la  largeur  du  corps  ;  élytres  pres- 
que aussi  lai  ges  à  leur  extrémité  qu'à 
leur  base;  pales  grêles,  beaucoup 
plus  minces  que  celles  des  Lamies. 

Genre  :  Mo^ocuA.Mt.{Mo/ioc/ia/ni/s, 
Meg.). 

Lamie  Cordonnier  ,  L.  Su/or, 
Oliv.  ,  ibid. ,  pi.  3  ,  fig.  20  ,  a  ,  b  ,  c  ; 
Monoc/iamus  Siitor,  Meg.  Longue  de 
près  d'un  pouce;  élytres  parsemées 
d'un  grand  nombre  de  petites  taches 
d'un  gris  jaunâtre  formées  par  un 
duvet.  Elle  se  trouve  communément 
en  Suisse. 

tttt  Corps  de  même  que  dans  la 
division  précédente  ;  chaque  œil  divisé 
en  deux  par  la  base  des  antennes  ,de 
sorte  que  l'Insecte  semble  eu  avoir 
quatre. 

Genre  :  TÉtraope  (  Tetraopes  , 
Sch.). 

Lamie  Tornator  ,  L.  Tomator, 
Fabr.  ;  Tetraupes  Tornator,  Sch.  ; 
Ceramb.  Tornator,  Oliv.  ,  Entom.,  4, 
67,  p.  100,  i38  ,  t.  8  ,  f.  52;  Cer.  te- 
trophtalmus,  Forst.  Elle  est  longue 
de  quatre  lignes,  rouge  avec  quatre 
points  noirs  sur  le  corselet  et  autant 
sur  ch.Tque  élytre  ,  les  pâtes  et  les 
antennes  sont  noires.  Elle  se  trouve 
dans  l'Amérique  du  nord. 

fffff  Abdomen  ovale;  antennes 
plus  courtes  que  le  corps. 


LAM 

Genres  :  pAiiUÈiJT.{Parmc/ia,  Meg.) 
et  DoRCADioN  {Dorcadion ,  Sch.)- 

Nous  lie  connaissons  pas  les  carac- 
tères qui  distinguent  le  genre  Far- 
mena  du  genre  Doicadion.  L'espèce 
qui  sert  de  type  au  premier  est  la  La- 
mia  fasciata  de  Yillers,  et  parmi  les 
Dorcadious  ,  celui  qui  est  le  plus 
commun  en  France  est  : 

La  Lamie  f  uijIgjnedse  ,  Lfulîgi- 
wrt/or  ,Fahr.,  Latr.  ;  Cer.fuliginator  , 
Oliv. ,  i^/r/., pi.  4,  f.  21  ,  a  ,b,  c,  d; 
Dorcadion  fuliginator,  Sch.  —  INoir 
avec  la  tête  et  le  corselet  cliagrinés  et 
les  cKtres  cendrées.  Cette  dernière 
couleur  passe  au  brun  dans  une  va- 
riété qui  liabite  les  lieux  élevés  ;  alors 
chaque  élytre  offre  deux  lignes  blan- 
châtres longitudinales.  Cette  espèce 
est  commune  aux  environs  de  Paris. 

Quoique  le  genre  Saperde  ne  soit 
pas  très-bien  caractérisé,  on  l'a  con- 
servé. V.  ce  mot.  (g.) 

L.AMIER.  Lamhim.  bot.  phan. 
Genre  de  la  famille  des  Labiées  et  de 
la  Didynamie  Gymnospermie  ,  établi 
par  Linné  et  ainsi  caractérisé  :  calice 
tubuleux  à  dix  stries ,  à  cinq  dents 
inégales  et  très-aiguës;  corolle  dont 
le  tube  est  long  ,  évasé  à  son  orifice  , 
la  lèvre  supérieure  entière  ,  en  forme 
de  voûte  ,  et  recouvrant  les  étamines , 
la  lèvre  inférieure  à  trois  lobes  ,  deux 
latéraux  plus  petits  et  comme  ap- 
pendiculés  ,  celui  du  milieu  plus 
grand  ,  un  peu  concave  et  échancié  ; 
quatre  étamines  didynames,  à  an- 
thères velues  ;  ovaire  quadrilobé  ,  sur- 
monté d'un  style  bifide  à  son  som- 
met. 

Une  quinzaine  d'espèces  de  La- 
miers  ont  été  décrites  par  les  auteurs. 
Elles  se  trouvent  toutes  dans  l'hé- 
misphère boréal  :  une  croît  dans  l'A- 
mérique septentrionale  ,  et  les  autres 
en  Europe  et  dans  l'Orient.  Parmi 
celles  qui  sont  très-communes  en 
France  ,  dans  les  champs,  les  haies 
et  les  lieux  ombragés,  la  plus  re- 
marquable est  le  Lamium  album  , 
vulgairement  nommé  Ortie  blan- 
che, que  l'on  employait  autrefois  en 
médecine  contre   les  scrophules ,  la 


LAM  187 

leucorrhée,  etc.  Les  Abeilles  ^e  plai- 
sent particulièrement  à  butiner  sur 
ses  fleurs.  Les  autres  espèces  françai- 
ses ,  Lamium  amplcxicaule  ,  L.  ma- 
cu/atum,  sont  des  Heibes  à  petites 
fleurs  rougesetpiesquesausagréraenl. 

(G..N.) 

LAMINAIRE.  Laminaria.  bot. 
cuYPT.  {Hjdrophyles.)  Ce  genre  ,  ty- 
pe de  notre  famille  des  Laminariées, 
fut  d'abord  distingué  sous  le  nom  de 
Laminarius  par  boussel  daus  sa  Flo- 
re du  Calvados  ,  mais  si  mal  caracté- 
risé qu'on  pouvait  le  considérer  com- 
me douteux.  Stackhouse  l'adopla 
sans  le  mieux  définir  ,  en  lui  donnant 
le  nom  de  Giganlea  qui  ne  pouvait 
être  admis.  C  est  Lamouroux  qui  le 
constitua  définitivement  en  lui  assi- 
gnant d'abord  pour  caractères  :  raci- 
nes fibreuses  ,  rameuses.  Cette  défini- 
tion n'étant  pas  suflisante,  Agardh  la 
reforma  de  la  sorte  :  fronde  fibreuse  , 
munie  de  racines  et  stipitée  ,  mem- 
braneuse ou  coriace;  fructification  en 
graines  pyriformes,  disposée  dans  les 
lames  de  la  fronde.  Nous  adopte- 
rons de  tels  caractères  en  y  ajoutant 
que  les  frondes  sont  dépourvues  de 
côtes  ,  ce  qui  éloignera  des  Laminai- 
res proprement  dites  les  Laminaria 
Jgaruni,  esculenta  et  costata  des 
auteurs,  outre  plusieurs  autres  que 
nous  possédons  et  dont  nous  forme- 
rons le  genre  Jgarum.  V-  ce  mot  à 
l'article  LaminariÉes.  Le  Fucus sac- 
cAû/ï«i/s  des  auteurs  est  le  type  de  ce 
genre,  dans  lequel  se  rangent  beau- 
coup des  plus  considérables  Hydro- 
ph}  teà  de  la  mer  et  dont  nous  connais- 
sons un  grand  nombre  d'espèces  qui  se- 
ront incessamment  décrites  et  figurées 
dans  un  travail  auquel  nous  mettons 
la  dernière  main  en  ce  moment ,  et 
qu'avait  projeté  feu  notre  ami  et  col- 
laborateur Lamouroux.  Les  Lami- 
naires peuvent  être  réparties  provi- 
soirement en  trois  sous-genres  qui 
devraient  peut-être  constituer  par 
la  suite  autant  de  genres  difterens  et 
dont  presque  toutes  les  espèces  sont 
propres  aux  mers  septentrionales  de 
l'hémisphère  boréal  ;  plusieurs  y  sont 
communes  aux  côtes  du  nouveau  et 


î88  LAM 

de  l'ancien  continent.  Ce  sont  des 
Plantes  coriaces  ,  d'un  verl  foncé  ou 
roussâtre,  muqueuses  à  leur  suiTace 
et  remplies  d'un  principe  gélati- 
neux et  sucré  qui  se  manifeste  en 
efHorescences  farineuses  et  blanchâ- 
tres à  la  surface  de  la  fronde  quand 
on  les  dessèche  sans  avoir  la  pré- 
caution de  les  laver  dans  l'eau  douce 
avant  de  les  préparer.  Toutes  de- 
meurent long-temps  hygrométriques 
après  la  dessiccation. 

t  FiSTULAiRES.  Racines  fhreuses  ; 
stipe  Jistuleux ,  entièrement  vide.  Ce 
sous-genre  forme  le  passage  aux  Ma- 
crocystes  oii  les  pélioles  de  chaque 
feuille,  qui  ne  sont  que  des  frondes 
partielles  ,  peuvent  être  également 
considérés  comme  des  stipes  fistu- 
leux  ,  et  de  même  absolument  vides. 

Laminaire  Trompette  ,  Lamina- 
ria  buccinalis,  Lamx.  ,  Fucus  bitcci- 
nalis  ,  L.,Turn.,/«f.  ,  pi.  iSc) ,  dont 
le  stipe  énorme  ,  fistuleux  ,  vide  ,  ac- 
quiert souvent  plusieurs  toises  de  lon- 
gueur ,  et  plusieurs  pouces  de  dia- 
mètre; amincivers  sa  base, il  se  renfle 
en  s'allongeant.  La  fronde  ou  lame 
quis'y  insère  est  allongée,  pinnée  ou 
pinnalifide,  épaisse  ,  coriace,  noirâ- 
tre, avec  ses  divisions  ou  pinnides, 
aiguës.  Nous  possédons  cependant 
un  échantillon  oii  ces  pinnules  élar- 
gies vers  l'extrémité  y  sont  obtuses. 
Jelés  à  la  côte,  les  stipes  ,  en  s'y  des- 
séchant ,  sont  quelquefois  comme  de 
gros  tubes  cornés  qui  imitent  la  forme 
de  tronipelles  ou  plutôt  de  cornets  à 
bouquins.  Cette  Plante,  qui  se  trouve 
sur  les  côtes  de  la  pointe  méridionale 
de  l'Afrique,  y  fut  remarquée  par  les 
navigateurs  dès  l'époque  oii  l'on 
doubla  le  cap  de  Bonne -Espérance  ; 
et  les  anciens  botanistes  l'appelaient 
Trombœ  marinœ  ,  J.  B.  H. ,  3  ,  p.  88  , 
ou  Arundo  indien,  fluitans  ,C.  B.  P.  19. 

Laminaire  Ophiure  ,  L.  Ophiura, 
N.  ,  espèce  des  plus  remarquables, 
rapportée  de  Terre-Neuve  par  des 
bateaux  de  pêcheurs  et  que  Lapylaie 
a  appelée  longicruris  ,  nom  qui  nous 
paraît  inadfnissible ,  parce  que  le 
stipe  de  ce  Laminaire  ne  saurait  être 
comparé  à  une  cuisse.    Sa  lame   ou 


LAM 

fronde  serait  à  peu  près  celle  de  la 
Sucrière  ,  si  elle  n'était  beaucoup 
moins  ondulée  et  plus  mince  ,  étant 
comme  du  parchemin;  elle  acquiert 
jusqu'à  six  ou  huit  pieds  de  long  sur 
quatre  à  huit  pouces  de  large.  Son 
sUpe  fistuleux,  absolument  vide,  de 
six  lignes  à  dix-huit  de  diamètre  ,  est 
cylindrique  ,  ridé  ,  noirâtre,  souvent 
long  de  quatre  pieds,  et  ressemblant 
à  une  Couleuvre. 

ft  Saccharines.  Racines  fibreuses , 
rameuses;  stipe  solide ,  corné  ,  de- 
venant comme  Ligneux. 

*  Fronde  constamment  simple  et 
entière. 
La  Laminaire  Sucrière,  Lami- 
naria  saccharina  ,  Lamx.,  Fucussae- 
c/iarinus  ,  L.  On  a  confon  lu  sous  ce 
nom  plusieurs  espèces  fort  distinctes  , 
et  généralement  toutes  celles  de  la 
section  qui  nous  occupe.  Mais  quand 
on  examine  ces  Végétaux  avec  atten- 
tion ,  les  différences  deviennent  frap- 
pantes. La  véritable  Laminaire  Su- 
crière est  la  plus  commune  sur  nos 
côtes  atlantiques  oii  nous  l'avons  ob- 
servée depuis  le  cap  Finistère  ,  en  Ga- 
lice,  la  baie  de  Saint-Jean-de-Luz  et 
Biarits,  au  rocher  de  Cordouan  ,  Belle- 
Ile  et  les  côtes  de  Bretagne  ,  enfia 
jusqu'à  celles  du  Calvados  et  de  Pi- 
cardie. On  la  retrouve  sur  les  côtes 
d'Angleterre  et  jusqu'en  Norwège. 
Son  stipe  arrondi,  de  îa  grosseur 
du  doigt,  court  parallèlement  à  la 
longueur  de  la  lame,  qui  est  mem- 
braneuse, un  peu  coriace  ,  d'un  roux 
verdâtre,  ovoïde,  oblongueou  subli- 
néaire ,  a Iteignnut  jusqu'à  six  et  neuf 
pieds  de  long  ,  lancéolée  ,  aiguë  ,  fort 
ondulée  ,  même  frisée  sur  les  bords  , 
anondie  ou  même  subcordée  au 
point  d'insertion  sur  ce  stipe.  Nous 
en  connaissons  trois  variétés  princi- 
pales :  a..  La  Laminaire  Sucrière  à 
fionde  obronde,  très -large  par  rap- 
port à  sa  longueur.  /2.  Celle  qui  est 
oblongue  ,  mais  non  absolument  li- 
néaire)/ Celle  qui  est  linéaire  et  fort 
étroite.  Il  en  existe  encore  une  varié- 
té S.  monstrueuse  et  qui  présente  sur 
l'une  de  ses  pages  vers  le  centre  et 


LAM 

longitudlnalement  une  superrélation 
ondulée ,  crépue  ,  implantée  sur  Tune 
des  faces  de  la  lame. 

Laminaire  i^ongipède  ,  L.  longi- 
pes ,  IN.  Confondue  avec  la  précéden- 
te ,  elle  a  son  slipe  bien  plus  long  sur 
lequel  la  lame  s'implante  en  s'allon- 
geanl  de  manière  à  cire  aussi  aiguë 
par  en  bas  que  par  son  extrémité  su- 
périeure. Sa  substance  est  d'ailleurs 
beaucoup  plus  mince,  et  comme  un 
friigilc  parchemin.  Elle  acquiert  la 
même  longueur,  demeure  toujours 
plus  étroite  et  se 'trouve,  mais  beau- 
coup plus  rarement,  sur  nos  côtes 
atlantiques.  Nous  en  devons  au  sa- 
vant Mertens  des  échantillons  re- 
cueillis dans  les  mers  du  Kamtschatka. 

Laminaire  cornée  ,  Laminaria 
cornea  ,  N.  Toujours  confondue  avec 
la  Sucrière,  n'est  jamais  aussi  large, 
dépasse  fo;  t  rarement  plus  de  deux 
pieds  de  longueur,  a  sa  fronde  arron- 
die vers  son  insertion  sur  le  stipe  ,  et 
sa  substance  est  très-épaisse  ,  dure  et 
comme  delà  corne  quand  elle  est  des- 
séchée; elle  est  aussi  moins  mucila- 
gineusc,  plus  verte  ,  très-dure  ,  à  pei- 
ne ou  point  ondulée,  et  sa  solidité 
fait  que  des  Flusti'es  se  fixent  plus 
volontiers  à  sa  surface.  Nous  en  con- 
naissons trois  variétés  :  «t.  entière, 
plus  petite  et  la  plus  commune;  /?. 
plus  longue,  plus  verte,  moins  dure 
et  avant  sa  fronde  comme  étranglée 
aux  deux  tiers  de  sa  longueur.  Tur- 
ner  a  figuré  celte  variété  comme 
l'un  des  deux  états  de  son  Laminaria 
saccharina-  y.  La  Monstrueuse  ,  qui 
porte  une  superfétation  crépue,  mais 
peu  distincte  et  ordinairement  sur 
l'un  des  côtés  de  la  fronde. 

Laminaire  de  Lamouroux,  L. 
Laniouroiixii ,  N.  Au  premier  coup- 
d'œil  facile  à  confondre  avec  les  es- 
pèces 1  et  2,  mais  bien  plus  petite, 
ue  dépassant  guère  dix -huit  pouces 
à  deux  pieds  ,  ayant  son  slipe  allongé , 
sa  fronde  lancéolée  ,  elliptique  ,  éga- 
lement atténuée  vers  son  insertion  et 
vers  sa  pointe.  Elle  n'est  que  légère- 
ment crépue  sur  ses  bords.  Elle  nous 
a  été  communiquée  par  Lamouroux, 
qui  l'avait  fort  bien  distinguée  sans 


LAM  189 

lui  donner  de  nom  particulier,  et  par 
Chauvin  ,  botaniste  Ibrt  distingué  de 
Chcu,  qui  l'avait  reçue  de  'rerre- 
Neuve. 

Nous  connaissons  encore  dans  cette 
section  les  Laminaria  latifolia  et 
faiycia  d'Agaidh.  ;  Lurea  ,  N. ,  Phyl- 
litis,  Tuin.  ;  S/acA/iousii  ,^.  {PkyL- 
lilis  ,  Stack.)  ,  Dermaloclea ,  Lapyl. , 
piridissima ,  N . ,  vittala ,  N . ,  Sarnien- 
sis  ,  N. ,  etc. 

**  Frondes  simples  dans  leur  jeu- 
nesse ,  se  divisant  et  se  palmant 
dans  l'état  adulte. 

Laminaire  papyrine  ,  Laminaria 
papjrina  ,  N.,à  fronde  entière  ,  ovoï- 
de ,  oblongue  ,  aiguë,  d'un  beau  vert. 
Se  partageantàson  extrémitéen  deux, 
trois  ou  quatre  divisions  aiguës, 
peu  profondes  ,  ayant  son  stipe  un 
peu  comprimé  ,  très-court  et  d'un 
beau  vert  pâle.  Cette  espèce,  fort  min- 
ce et  transparente,  paraît  être  le  L. 
debilis  d'Agardh,  nom  inadmissible, 
car  cette  Plante  n'est  pas  plus  débile 
qu'une  autre  ;  sa  longueur  est  de  trois 
à  huit  et  dix  pouces  ,  sa  largeur  d'un 
à  cinq  ou  six.  La  figure  4  de  la  Lami- 
naire 9  de  Dillen  puraît  convenir  à 
sou  état  de  jeunesse.  Nous  l'avons 
trouvée  dans  la  baie  de  Cadix  ,  et  re- 
çue de  Corse  oii  la  recueillit  Soulei- 
lol,  officier  du  génie,  botaniste  très- 
habile. 

Laminaire  digitée  ,  L.  digitata , 
Lamx. ,  fucus  digitatus ,  L. ,  Turn. , 
Fuc.  ,  pi.  i52.  Sa  fronde  est  d'abord 
cordée,  très-entière  et  d'une  consis- 
tance cornée  ,  épaisse,  brunâtre.  Elle 
se  divise  très-profondément  par  son 
extrémité.  Sou  stipe  est  court.  Elle 
devient  généralement  brune  ou  noi- 
re en  se  desséchant.  Cette  espèce  est 
commune  sur  nos  côtes.  Lapylaie 
nous  en  a  communiqué  des  échantil- 
lons recueillis  à  Terre-Neuve. 

Laminaire  palmée  ,  L.  palmaia, 
N.  ,  confondue  avec  la  précédente  et 
habitant  avec  elle  nos  côtes.  Elle  de- 
vient beaucoup  plus  grande  ,  sa  cou- 
leur est  plus  verte  ,  son  stipe  est  tou- 
jours très-long  ,  souvent  de  la  gros- 
seur du  pouce  et  égal  à  la  fronde  qui 


igo  LAM 

se  divise  en  une  multitude  de  laniè- 
res ,  et  qui  se  réfléchit  des  deux  côtés 
vers  l'inserlioa  de  manière  à  présen- 
ter une  dilatation  considérable  et  à  se 
réfléchir  par  les  côtés  sur  le  stipe. 
Nous  en  possédons  un  échantillon 
venu  de  Valparaiso  sur  la  côte  de 
l'Amérique  méridionale. 

Laminaire  conique,  L.  conica, 
confondue  encore  avec  lai.  digUata; 
elle  a  sa  fronde  conique  et  rétiécie 
vers  l'insertion  sur  le  stipe  qui  est 
plus  long  que  chez  cette  Plante  ,  mais 
plus  court  que  dans  la  précédente. 
Ses  divisions  sont  des  lanières  minces 
et  très-profondes.  La  figure  de  cette 
espèce  est  à  peu  près  celle  d'un  éven- 
tail ouvert  dont  lesbranches  seraient 
séparées.  Elle  est  moins  fréquente  que 
les  autres  sur  nos  côtes. 

INous  possédons  encore  dans  cette 
section  les  Laminaria  fiabelliformis  , 
grande  espèce  rapportée  des  Maloui- 
nes  par  Lesson;  bifidans  et  trijidans , 
]N . ,  de  Terre-lNenve  ;  Delisei  ,  N. ,  du 
même  pays,  espèce  fort  belle  et  dont 
nous  devons  la  connaissance  au  sa- 
vant et  modeste  lichénographe  de 
Vire,  etc.,  etc. 
*»*  Fi'ondes   constamment  divisées. 

Laminaire  biroxcinée  ,  L.  hinui- 
cinata  ,  N.  Celte  belle  espèce,  décou- 
verte récemment  par  Durville  sur 
les  côtes  du  Ciiili ,  à  la  Conception ,  a 
son  stipe  plein  ,  court ,  de  la  grosseur 
d'une  plume  d'Oie;  sa  lame  est  cor- 
née, épaisse,  oblongue,  obtuse,  et 
produit  sur  les  bords  des  pinnules 
nombreuses,  roncinées ,  inégalement 
dentées. 

Laminaire  des  buveurs,  Lami- 
naria potatorum,  Lamx.  ,  fucus  po- 
tatorum  ,  Lab. ,  Nov.-Hol.  T.  ii ,  pi. 
057  ,  Turn.,  /^wc. ,  pi.  242  (figure  ex- 
cellente). Cette  espèce,  dont  nous  de- 
vons un  échantillon  magnifique  à  la 
générosité  du  savant  Labillardière , 
est  d'une  consistance  cornée;  ses 
frondes  sont  extrêmement  épaisses, 
divisées  irréguUèreraënt  jusqu'à  leur 
base.  Ses  expansions  solides  devien- 
nent assez  larges  et  sont  assez  solides 
pour  que  les  sauvages  de  la  Nouvellc- 


LAM 

Hollande  en  fassent  des  vases  pour  y 
conserver  et  transporter  de  l'eau.  Elle 
a  été  observée  au  capde  Van-Diémen. 
Les  autres  espèces  de  celte  section 
qui  nous  sont  connues  sont  les  La- 
minaria Corium  ,  N.,  de  Valparaiso; 
Laminaria  radiata ,  Agardh,  Fucus 
radiatus ,  Turn.  ,  Fuc.  ,  pi.  i54; 
Laminaria  reniformis,  Lamx.  ,  Ess. , 
pi.  22 ,  t.  I  ,  f.  3.  Du  cap  de  Bonne- 
Espérance,  etc. 

fff  CÉPOIDES.  Racines  bulbeuses. 

La  plupart  des  espèces  de  ce  sous- 
genre  avaient  été  confondues  sous  le 
nom  de  Fucus  bulbosus. 

IjAMinaire  bulbeuse  ,  Laminaria 
bulbosa,  Lamx.  ;  Fucus  bulbosus ,  L.  , 
à  stipe  comprimé, épais  ,  fort  allongé, 
simple,  pai  tant  d'unbulbe  creux, sou- 
vent énorme,  se  dilatant  en  une  fron- 
de conique ,  flabelliforme,  pi'ofondé- 
ment  divisé  en  lanières  fort  longues, 
linéaires.  Cette  espèce  ne  commence 
guère  à  se  trouver  qu'à  partir  du  gol- 
fe de  Gascogne  pour  s'élever  vers  le 
nord.  Elle  de%'ient  fort  grande.  Son 
stipe,  très-allongé  et  uni,  outre  son 
énormité,  la  distingue  suffisamment 
de  la  suivante.  ]Nous  en  connaissons 
deux  variétés  :  «.  à  lanières  larges 
d'un  pouce  au  moins;  ^.  à  lanières 
plus  nombreuses,  fort  étroites  ,  larges 
d'une  à  trois  lignes  au  plus  ,  et  moins 
coriaces. 

Laminaire  de  Turner  ,  Lamina- 
ria Turneri,^.  ;  Fucus  bulbosus  ,  Tur- 
ner, Fuc-,  pi.  i53.  Confondue  avec  la 
précédente  ,  elle  en  diflère  cependant 
beaucoup  par  son  bulbe  bien  plus 
gros  et  déformé,  son  stipe  court,  très- 
dilaté,  ailé  ou  lobé  marginalement  au 
point  d'en  être  entièrement  diflbrme, 
et  par  sa  fronde  en  éventail  Irès-ou- 
vert ,  se  réfléchissant  latéralement 
des  deux  côtés  et  plus  large  que  lon- 
gue. Elle  est  rare;  on  ne  la  trou- 
ve guère  en  France  qu'aux  environs 
de  Cherbourg  ;  mais  elle  devient  plus 
abondante  sur  les  bords  des  îles  con- 
tenues dans  l'angle  formé  par  la 
Normandie  et  la  Bretagne  ,  ainsi  que 
sur  les  côtes  d'Angleterre. 

Lacunaire  ponctuée  ,  L.  pu/ic/a- 


LAM 

ta,  N.,  ou  brevipes?  Agnrdh.  Nous 
avons  découvert  cette  espèce  sur  les 
côles  de  Belle-Ue,  au  sud  tle  la  Breta- 
gne, dausl'étéde  i8oo.  Bonneniaison 
paraît  ^.'avoii  retrouvée  sur  celles  de 
Quiniper  dans  le  Finistère.  Sa  racine 
est  un  petit  bulbe  seniblabie  à  une 
Ciboule  ;  son  slipe  est  fort  court ,  dé- 
passant rarement  une  à  trois  lignes 
de  longueur.  La  fronde  est  d'abord 
ovoïde  ,  plus  ou  moins  large  et  amin- 
cie aux  deux  extrémités  ;  elle  se  divise 
avec  l'âge  eu  deux  ou  trois  lanières. 
Sa  consistance  à  demi-pap\  racée  et 
membraneuse  la  rend  remarquable  , 
ainsi  que  sa  couleur  jaunâtre  ,  sa 
transparence  et  l'aspect  ponctué  que 
lui  donnent  les  fructifications  éparses 
sur  toute  sa  surface.  Elle  ne  dépasse 
guère  dix  à  quinze  pouces  de  long, 
sur  deux  à  cinq  de  large. 

La  Laminaria  Beluisii  d'Agardh  , 
Ulva  A///^05a,Beauv.,0\vareetBen., 
pi.  i.ï,  appartient  à  celte  section,  (b.) 

*  LAMINARIÉES.    bot.    crypt. 

{Ily  r/rop/ij les .)  Nous  proposons  ici  l'é- 
tablissement de  cette  nouvelle  famil- 
le parmi  les  Hydrophy  tes  ,  aux  dépens 
des  Fucacées  oia  elle  avait  été  com- 
prise,  et  dont  elle  diflère  beaucoup 
par  l'oig.inisation  des  Plantes  que 
nous  proposonsd'y  comprendre.  Leur 
coutexture  place  les  Lamiuariées  en- 
tre les  Fucacées  et  les  Ulvacées  ,  elle 
est  bien  plus  simple  que  dans  les  pre- 
mières et  fort  semblable  à  celle  des  se- 
condes; elle  consiste  en  des  corpuscules 
infiniment  petits,  intercalés  dans  un 
réseau  fibrilhiire  qui  les  contient ,  et 
parmi  lesquels  de  plus  gros  sedévelop- 
pcnt  en  propagulesougongylesépars, 
jamais,  coramedansles  Fucacées,  réu- 
nis en  tubercules  distincts,  groupés 
en  quelque  partie  que  ce  soit  de  l'ex- 
pansion ,  et  suilout  aux  extrémités. 
Toutes  sont  caulescenles  ,  et  se  fixent 
contre  les  rochers  aux  lieux  les  plus 
battus  des  vagues  par  des  racines 
bien  caractérisées,  enlaçantes,  sou- 
vent très-fortes  et  comparables ,  pour 
l'aspect  et  la  consistance ,  à  celles  de 
beaucoupdePhanérogames.  Les  tiges, 
ordinairement  très-solides,  présentent 


LAM 


191 


dans  certains  genres  une  complica- 
tion fort  digne  d'examen  ;  on  y  re- 
connaît une  substance  corticale  bien 
distincte,  une  substance  cornée  qui 
en  se  desséchant  acquiert  une  dureté 
considérable  et  qui  très-flexible  du- 
rant l'état  de  vie  est  évidemment  for- 
mée, comme  le  bois  ,  de  couches  con- 
centriques, enfin  au  centre,  une 
substance  médullaire  dont  la  couleur 
ei  la  consistance  est  très-dilfèrente 
de  celle  du  reste  de  la  tige.  Nous 
avons  examiné  ces  parties  soigneuse- 
ment avec  le  microscope  ,  elles  sont 
cependant  encore  vasculaires  et  nous 
n'y  avons  pu  distinguer  de  trachées. 
La  fructification  paraît  consister  en 
corpuscules  généralement  très -pe- 
tits, dispersés  dans  le  réseau  ponc- 
tué des  frondes,  lesquelles,  dispo- 
sées en  forme  de  lames,  deviennent 
dures  ou  cornées  par  la  dessiccation. 
C'est  parmi  les  Laminariées  qu'on 
rencontre  toutes  les  espèces  dont 
quelques  peuplades  maritimes  tirent 
de  grossiers  alimens.  Elles  sont  plus 
ou  moins  mucilagineuses  et  sucrées 
et  reprennent  l'apparence  de  la  vie 
après  une  longue  dessiccation  ;  quel- 
ques-unes remouillées  répandent  une 
odeur  de  Violette  et  de  'Thé  fort  sen- 
sible ;  la  plupart  se  nissolvent  en  gelée 
lorsqu'on  les  laisse  tremper  trop  long- 
temps. Elles  sont  transparentes,  et 
acquièrent  en  géiiéial  les  plus  gran- 
des proportions  parmi  les  Végétaux 
de  la  mer.  Il  est  des  espèces  qui  at- 
teignent à  dix  ,  à  vingt  ,  et  même  à 
plusieurs  centaines  de  pieds  de  lon- 
gueur. Nous  n'en  connaissons  aucu- 
ne qui  se  trouve  entre  les  tropiques. 
Les  espèces  simples  que  nous  avons 
observées  sont  toutes  de  l'hémisphère 
boréal  oii  elles  croissent  depuis  le  00 
jusqu'au  70°  noid; les  espèces  rameuses 
son  l  propres  à  l'hémisphère  austral,  oii 
elles  se  rapprochent  davantage  du  tro- 
pique, pour  s'étendre  jusqu'aux  poin- 
tes les  plus  méridionales  des  trois 
conlinens  du  sud.  On  a  peine  à  con- 
cevoir comment  les  Laminaires  qui 
forment  le  type  de  celte  famille,  ont 
pu  être  placées,  par  Agardh  ,  entre  les 
Furcellaires  et  les  Zonaires  qui  sont 


193  LAM 

lesPadines  deLamouioux  ;  ces  deux 
genres  en  sont  peut-être  les  plus  éloi- 
gnés de  tous  ceux  dont  se  compose 
la  classe  des  Hydiopli^ïtes. 

Les  geures  qui  composent  celte  bel- 
le famille  sont  au  nombre  de  six  qui 
peuvent  être  i-épartis  ,  ainsi  qu'il  suit, 
en  deux  sections: 

f  Supportées  par  des  tiges  ramifiées. 
DuRViLLÉE,  Duruil/œa,!^.;  Lesso- 
NiE,  Lessonia,  N.;  Macrocyste,  Ma- 
crocjstis  ,  Agardh. 

f  f  Supportées  par  des  stipes  simples. 

Agare  ,  Jgarum,  N.;  Laminaire, 
Laminaria  ,  Lamx.  ;  Iridée  ,  Iri- 
dœa ,  N . 

Les  genres  Diirvillée  et  Agare 
n'ayant  pas  été  décrits  dans  ce  Dic- 
tionnaire oii  nous  ne  traitions  pas 
des  H)dropliytes  inarticulées  du 
premier  ordre  quand  noire  savant 
confrère  Lamouioux  s'y  occupait  de 
cette  pai  lie  de  la  science  ,  nous  allons 
y  suppléer  maintenant. 

!*>,  DuRviLLÉE ,  Duruillœa.  Ce 
genre  véritablement  extraordinaire 
et  dont  l'espèce  unique  est  fort  im- 
portante à  connaître  puisqu'elle  four- 
nit un  excellent  aliment  aux  habi- 
tans  des  côtes  occidentales  de  l'A- 
mérique du  sud ,  sera  dédié  à  Dur-- 
ville,  officier  de  marine  très-distin- 
gué et  naturaliste  fort  instruit,  qui 
réunissant,  comme  par  une  sorte  de 
miracle  ,  les  connaissances  nécessai- 
res pour  faire  plus  utilement  que  ne 
l'ont  jamais  pu  faire  d'autres  marins, 
un  voyage  de  découverte ,  mérite  que 
son  nom  ne  soit  pas  atlachéà  quelque 
Végétal  vulgaire,  démembré,  peut- 
être  à  lort,  de  quelque  autre  genre. 
Nous  le  caraclérisons  :  expansion 
coriace,  se  divisant  en  lanières  subu- 
lées,  tubuleuses  ,  recouvei  les  d'un 
épiderme  distinct ,  et  remplies  par 
une  moelle  celluleuse  de  nature  par- 
ticulière fort  différente  de  la  substan- 
ce de  la  Plante  ,  et  assez  semblable  à 
celle  de  certains  gros  Scirpes  des  ma- 
rais. Nous  n'en  connaissons  qu'une 
seule  espèce,  Vurvillœa  utilis ,  N. 
i^y.  planches  de  ce  Dictionnaire), 


LAM 

Fucus  antarcticus  de  Chamisso  ;  elle 
est  gigantesque.  Le  Gentil ,  dans  la 
relation  de  son  voyage  ,  l'as'ait  déjà 
mentionnée  (T.  ii,  pi.  5),  elnous  avait 
appris  que  les  marins  espagnols  qui 
la  nomment  Porro,    reconnaissaient 
les  approches  des  côtes  du  Chili  ,  à 
ses    masses  flottantes.   Léman  ,  dans 
l'excellent  Dictionnaire  de  Levrault, 
en  avait  fait  une  Laminaire  (T.  xxv, 
p.  189),  ayant  avec  beaucoup  de  sa- 
gacité discerné  l'analogie  qu'elle  pré- 
sentait avec   ces  Plantes.   La  racine 
ne  nous  est  pas  suffisamment  connue, 
elle  retient  la  Durvillée  à  de  grandes 
profondeurs  dans  la  mer.  Une  expan- 
sioa  épaisse,  aplatie  mais  très-forte  , 
en  part  pour  se  diviser  en   lanières 
cylindriques  ,    qui   atteignent    plu- 
sieurs brasses  de  longueur,  se  four-' 
chent   plusieurs    fois   de    manière   à 
rappeler  la  figure  en  très-graud  du 
Fucus  Loreus  de  nos  côtes  ,  ont  jus- 
qu'à deux  et  trois  pouces  de  diamè- 
tre à  leur  base  ,  oti  se  voient  aussi 
quelques  petites  expansions  aplaties, 
s'amincissent  vers  leur  extrémité  qui 
est  pointue.  Eu  les  voyant  flotter  on 
dirait    des    Serpens    ou    les  bras  de 
quelque  énorme  Céphalopode.  Leur 
couleur  est   d'un  olivâtre  tirant  sur 
le   brun  ,  et  devient  noire  pour  peu 
qu'on  ne  les  dessèche  pas  avec  pré- 
caution. Leur  épiderme  ,    qui   paraît 
fort  poli  ,  se  recouvre  avec  l'âge  d'un 
réseau  particulier  noirâtre  qui  s'en  dé- 
tache, etprésente  alors  tellement  l'as- 
pect d'une  Hydrodyctie  ,  que  préparé 
à  part,  un  botaniste  exercé  y  pourrait 
être  trompé.  Sous  cet  épiderme  est  hi 
substance  même  de  la  Fiante  formée 
de  globules  pressés  dans  une  mucosité 
compacte,  lesquels  sont  contenus  dans 
une  multitude  de  fibres  confervoïdes, 
transparentes,  entrecroisées,    qu'un 
grossissement  de  cinq  cents  fois  rend 
seid  bien  visibles  au  microscope;  cette 
substance  a  d'une  à  trois  lignes  d'é- 
paisseur, selon  le  diamètre   des  ra- 
meaux. La  moelle  centrale  blanchit 
à  mesure  qu'elle  se  dessèche,   mais 
les  alvéoles  qui  la  forment,  pénétrées 
d'eau  ,  sont   alors  à  peine  visibles  , 
tandis  qu'elles  le  deviennent  beau- 


LAM 

coup  dans  la  dessiccation.  En  consi- 
dérant la  coupe,  ?oit  transvcisaïft  , 
soit  horizontale,  du  Durvillœa  iitilis, 
on  dirait,  à  la  couleur  près  ,  celle  de 
la  tige  du  Sel/pus  lacustris  de  nos 
contrées.  On  vend  sur  tous  les  inar- 
cliés ,  depuis  Linja  au  Pérou  ,  jus- 
qu'à la  Conception  au  Cliili ,  les  ra- 
meaux ou  lanières  de  cette  singulière 
Laminariée  ;  les  hahitans  la  vien- 
nent acheter,  comme  un  légume,  afin 
de  s'en  nourrir.  Lesson  ,  digne  com- 
pagnon de  Durvilie,  nous  en  a  com- 
muniqué des  éciiantillons  recueillis 
aux  Malouines.  Quand  elle  est  bien 
préparée  pour  Therbier,  elle  y  prend 
une  couleur  de  noisette  foncée,  fort 
agréable  et  un  peu  luisante;  replon- 
gée dans  l'eau  elle  y  reprend  l'appa- 
lence  de  la  vie  ,  au  point  de  pouvoir 
être  parfaitement  étudiée  en  tout 
temps ,  mais  elle  ne  tarde  pas  à  s'y 
dissoudre  en  une  gelée  d'un  goût  uu 
peu  fade,  cependant  assez  agréable  , 
et  qu'on  sent  devoir  être  nouriissanle, 
2".  Agar£,  Agarum.  Le  caractère 
de  ce  genre  consiste  dans  une  ou  plu- 
sieurs nervures  très- saillantes  ,  qui 
parcourent  la  fronde  ou  lame  dans 
toute  sa  longueur  ,  tandis  que  les 
Laminaires  proprement  dites  sont 
totalement  énervées,  et  conséquem- 
ment  plus  rapprochées  des  Ulvacées 
dont  elles  ne  diffèrent  réellement 
que  par  leur  tige  ou  stipe  souvent 
cornc'î  et  par  leurs  racines  si  remar- 
quables. De  telles  nervures,  qu'on 
ne  retrouve  aussi  caractérisées  que 
dans  certains  Fucus  proprement  dits  , 
dénotent  une  organisation  qui  tend 
à  se  compliquer,  mais  la  fiuctifî- 
cation  n'en  devient  guère  pl«5  dis- 
tincte. Le  nom  ÔLjlgaium,  que  nous 
avons  conservé  à  ce  genre  ,  était 
celui  dune  de  ses  espèces ,  chez  les 
algologues  qui  l'avaient  emprunté  de 
quelque  langue  du  Nord  oii  il  dési- 
gne les  Algues  marines  mangeables. 
Tous  les  Agares  sont  des  Plantes 
boréales  ;  on  n'en  a  trouvé  encore  au- 
cune au-dessous  du  cinquantième 
degré  de  latitude  nord,  si  ce  n'est 
quelques  échantillons  épars  de  Ves- 
cutenturii(\n\  ont  été  découverts  par  le 


LAM  ,95 

respectable  colonel  Dudrcsnay,  explo- 
rateur zélé  des  Hydrophylcs  de  la 
côle  de  Saint-Paul-de-l^éon  en  Bre- 
tagne. Deux  sous-genres  doivent  être 
établis  pourrcpartir  six  ou  huit  espè- 
ces qui  peuvent  exister  daus  ce  genre. 

f  Stipc  nu  entre  l'insertion  de  la  f ronde 

et  de  la  racine, 

*  Lame  entière  munie  de  plus  d'une 

nervure. 

Agauf.  a  cinq  côtes  ,  Àgarum 
iiuinquecoslatum  ,  ]N.  ;  Laminaria  cos- 
tala  ,  Agardh  ;  f  tiens  costatus  ,  Tur- 
ner,  Fuc.,  pi.  2126.  Nous  ne  connais- 
sons cette  élégante  espèce  que  par  la 
planche  de  Turuer  qui  lui  donne  ou 
atipc  comprimé,  s'éundant  en  nue 
lame  linéaire  à  peu  près  de  !a  fornic 
de  îjotre  Laminaire  cornée ,  mais  par- 
courue dans  toute  sa  longueur  par 
cinq  nervures  très-pronoucées.  Un 
seul  échantillon  en  a  été  rapporté  eu 
Europe  par  Menz:es  qui  le  recueillit 
sur  les  côtes  occiiientales  de  l'Amé- 
rique du  Nord.  On  n'en  saurait  trop 
recommander  la  recheicbeaux  voya- 
geurs qui  visiteront  les  mêmes  lieux. 

'**    Lame    criblée    de  trous ,  munie 
d'une  seule  nervure. 

Agake  CRiiîREUSE  ,  Jgarum  cri- 
brosuni ,  N.  ;  Laminaria  yigarum  , 
Lamx.  ;  l'iicus  ylgaruin,  Turn.,  Fuc., 
pi.  7  5;  Flor.  Dan.,lAh.  i.^)42.  11  existe 
[^eut-èlre  deux  espèces  tous  ce  nom, 
du  moins  nous  possédons  dans  notre 
collection  des  échantdlons  qui  ,  avec 
les  caractères  communs  donnés  à  l'es- 
pèce qui  nous  occupe,  ont  un  faciès 
fort  difîérent.  Les  uns  ont  leur  fronde 
ou  lame  ronde,  très-ondulée  ou  crê- 
pée sur  les  bonis  ,  avec  la  consistance 
plus  épaisse  ,  et  les  trous  qui  la  cri- 
blent inégaux  et  anguleux.  Les  au- 
tres ont  leur  fronde  oblongue,  moins 
coriace,  proportionnellement  plus 
allongée,  plus  verte,  et  sont  pi'icés 
de  trous  londs  tellement  réguliers, 
quoique  inégauv  en  gramieur,  qu'on 
dirait  ceux  de  ces  gros  crililes  de  par- 
chemin dont  on  se  sert  dans  certai- 
nes feimes  pour  tamiser  des  graines 
nourricières.  L'une  et  l'autre  variétés 


j  9  * 


LAM 


nous  ont  c'ë  communiquées  par  De- 
liîe  ,  Chauvin,  Lamouroux  et  Lapi- 
laye  comme  venant  de  Teric-Neuve. 
On  les  retrouve  en  Norwège  et  jus- 
qu'au Kamtschatka. 

ff  Stipe  muni  de  pinniiles  entre  Vin- 
serlion  de  la  lame  et  de  la  racine. 

Agare  mangeable  ,  Agarum  es- 
ci/le/Uum ,^.  ;  Laminaria  esculenta, 
Lamx  ;  Fucus  csculentus  ,  L.;Turn., 
Fuc,  pi.  117.  Il  doil  exister  encore 
plusieurs  espèces  confondues  sous  ce 
nom.  Il  est  (.lifficile  de  croire  que  les 
individus  longs  dun  à  deux  pieds 
que  l'on  trouve  sur  nos  côtes,  et  celui 
qu'a  figuré  ïuruer,  appartiennent  à 
la  même  espèce  que  le  Laminaria  es- 
culenta  de  l'Ecosse  et  des  mers  du 
Nord,  qu'on  dit  atteindre  dix  aunes 
de  long.  On  assure  d'ailleurs  qu'il  en 
existe  à  stipe  rond  ,  à  stipe  comprimé, 
à  stipe  carré,  ce  qui,  certes,  pré- 
sente d'exccUens  caractères.  Quoi 
qu'il  en  soit ,  nous  en  possédons  deux 
variétés  fort  distinctes  ,  l'une  et  l'au- 
Ue  des  côtes  de  Bretagne.  Toutes 
deux  ont  leur  fronde  d'un  vert  ten- 
dre et  linéaire,  longue  d'un  à  trois 
pieds  ,  et  des  petites  expansions  dis- 
posées en  faisceaux  sin-  les  deux  côiés 
du  stipe  vers  le  milieu  ;  mais  la  variété 
a  a  ces  petites  expansions  ou  pinnules 
épaisses  ei  sul)uiées  vers  leur  extré- 
mité :  (g  les  a  planes,  larges,  dila- 
tées et  arrondies. 

AgaPiE  de  Delise  ,  yigarum  Deli- 
sei ,  N.  î^ous  devons  la  connaissance 
de  cet  le  espèce  à  Delise  qui  nous  a  sa- 
crifié le  seul  échantillon  qu'il  possé- 
daitetqu'ilavaitreçu  de  Terre  Neuve. 
Cet  échantillon  précieux  présente  des 
pinnules  lancéolées  ,  stipitées  ,  en  for- 
me de  feuilles  de  Laurier  ,  éparses 
sur  les  deux  côtés  du  stipe  dans  pres- 
que toute  sa  longueur. 

AgaredeLapylaie,  Agarum  Py- 
laii,  N.  Cette  espèce,  découverte  à 
Terre-îNeuve  par  L  ip}  laie,  a  sa  fi  onde 
ovoïde  ,  très^ndulée  ,  et  non  linéaire 
comme  les  ■précédentes.  Les  pin- 
nules du  stipe  sont  aussi  bien  plus 
grandes,  ondulées  ,  cunéiformes,  fort 
élargies  vers  leur  extrémité  où  elles 


LAM 

oui  souvent  plusieurs  pouces  de  lar- 
geur. (B., 

LAMINCODART.  bot.  phan.  L'un 
des  noms  de  pays  du  Minuartia.  V .  ce 
mot.  (b.) 

LAMIODONTES.  poi..  ross. 
C'est-à-dire  dents  de  JLamie.  V. 
Gjlossopètjîes.  (b.) 

*  LAMIOLA.  pois.  (Risso.)  C'est- 
à-dire  petite  Lande.  Le  Milandre  à 
Nice.  P'.  Squale.  (b.) 

LAMIUiM.  BOT.  PHAN.  /^'.  Lamieiî. 

*  LAMOUROUXELLE.  bot. 
CRYPr.  [Conjervées.)  Nous  proposons 
rétablissement  de  ce  S-ous-gense  dans 
le  genre  Conferve.  V.  ce  mot.      (b.) 

*  LAMOUROUXÎA.  bot.  crypt. 
[Hjdrophytes.)  On  ne  voit  pas  pour- 
quoi Agardh  avait  changé  le  nom  de 
Claudea^  genre  dédié  par  Laraouioux 
à  son  respectable  père,  pour  celui  du 
fils  ,  et  on  ne  s'explique  pas  davantage 
pourquoi  depuis,  au  lieu  de  le  res- 
tituer, il  a  nommé  le  même  genre 
Onelia.  V.  Claudée.  (b.) 

*  LAMOUR.ODXIE.  Lamou- 
rou.xia.  bot.  phan.  Genre  dédié  par 
Kuulh  (  in  Humboldt  Nuv.  Gen.  2,  p. 
33.5)à  notre  collabora  leur  La  mouroux, 
dont  la  science  déplore  en  ce  moment 
la  mort  récente  et  prématurée.  Ce 
genre  faisant  partie  de  la  famille  des 
Rhinanthacées  ,  et  de  la  Didyna- 
mie  Angiospermie  ,  L.  ,  offre  les  ca- 
ractères suivans  :  calice  campanule 
à  peu  près  égal  ,  à  deux  divisions 
latérales  et  bifides.  Corolle  monopé- 
tale à  tube  court ,  à  gorge  très  allon- 
gée ,  rentlée  et  comprimée;  limbe  à 
deux  lèvies  ,  la  supérieure  entière  et 
«n  forme  de  casque  ,  l'mférieure  plus 
étroite  et  à  troislobes  presquégaux  : 
quatre  étamines  didynames,  dont  les 
deux  plus  courtes  sont  parfois  rudi- 
meiJtaires;  anthères  rénilbrmes;  cap- 
sule ovoïde,  comprimée,  à  deux  loges 
contenant  des  graines  membraneu- 
ses ,  recouvertes  d'un  réseau  cellu- 
leux.  Ce  genre  se  compose  de  sept 
espèces  originaires  de  l'Amérique  mé- 
ridionale, et  qui  toutes  y  ont  été  ob- 


LA. M 

seivées  et  recueillies  pîirHuinboldt  et 
Bonpland.  Ce  sont  des  Plantes  herbh- 
cees  ,  dressées  et  i  ameuses  ,  dont  les 
feuillas  sont  opposées ,  dentées  en 
scie  ou  niênie  pinnatifidci.  Leurs 
fleurs  sont  rouges,  grandes,  axillaires 
et  solitaires.  Sur  les  sept  espèces  dé- 
crites par  Kuntli  dans  l'ouvrage  cité 
précédemment,  Irois  ont  été  figurées. 
Ce  sont  les  Lamourouxia  virgata  , 
Kuntli,  loc.  cit.,  2,  p.  536,  t.  167; 
J^amourou.xia  serratifutia ,  Kunth, 
loc.  cit.,  t.  168,  et  Lamourouxia 
rhinanthifolia ,  Kunth',  loc.  cit.,  t. 
169.  (A.R.) 

LAMPADIE.  Larnpas.  moll.  Gen- 
re établi  par  iVIonll'ort(6"o//c^j/.  Syst. 
T.  II,  png.  242)  pour  une  petite  Co- 
quille microscopique,  très- voisine  des 
Cristellaires  de  Lam.irck.  Férussac , 
dans  ses  Tableaux  systématiques  ,  ne 
l'a  point  admise  comme  genre  ;  il  l'a 
jilacée  dans  sou  genre  Lenticuline, 
dans  la  sous-division  des  Cristellées. 
/^.  Lenticuline  et  IVummulite. 

(D..H.) 

LAMPAS.  MOLL.  Nom  vulgaire 
que  Ton  donne  à  plusieurs  espèces 
de  Strombes.  F',  ce  mot.         (d..h.) 

LAMPAS.  BOT.  PHAN.  D'oii  Lam- 
pette,  qui  désigne  encore  dans  le 
^litWV yigrostemma  Githago  ,  L. ,  nom 
par  lequel  les  anciens  désignaient  les 
diverses  espècesdu  gen; e  7.jc/^///5qui 
ornent  les  champs.  (b.) 

LAMPP:  ou  LAMPE  ANTIQUE. 
MOLL.  Espèce  du  genre  Hélice.  V. 
ce  mot  et  Carocolle.  (b.) 

*_  LAMPER.  POIS.  La  Lamproie 
qui  porte  ce  nom  à  Surinam,  selon 
Stadmann  ,  poun  ait  bien  être  une 
espèce  particulière  ,  et  non  la  notre  , 
comme  le  dit  ce  voyageur.  (b.) 

LAMPÉRY.  BOT.  piiAN.  Rumph 
[Herb.  Amb.  )  a  décrit  ,  sous  ce 
nom  vulgaire  dans  les  îles  de  la 
Sonde  ,  une  drupe  que  l'on  suppose 
appartenir  à  une  Plante  de  la  famille 
des  Rosicécs  ,  et  de  la  tribu  des 
Amygdalées.  (g..n.) 

LAMPETTE.  bot.  ihan.  V .  Lam- 
PAS.  On  étend  aussi  ce  nom,  et  par  la 


même  raison,  an  I.ycJniis  Tlos-Cu- 

CUli  ,1j.  (i;    \ 

LAMl>ILLON.  pojs.  Pour  Lam- 
proyon.  r.  ce  mot.  (u.) 

LAMPOCARYE.  Lampocarya.  uot. 
PHAN.  Genre  de  la  famille  des  Cypé- 
racécs,  établi  par  R.  Brown  {Pnnlr. 
ri.  IS'ou.-Holl.  1,  p.  258)  qui  lui  as- 
signe pour  caractères  :  des  épillets 
unjflores  ,  composés  d'écaiiles  imbri- 
quées en  tous  sens,  dont  les  exté- 
rieures sont  vides  :  les  étamincs  va- 
rient de  trois  à  six  ,  et  leurs  filets  sont 
persislans;  l'ovaire  c^t  dépoiuvu  de 
soies  liypogyncs,  surfuonié  d'un  sty- 
le trifide  et  de  trois  stigmates  indivis. 
Le  fruit  est  une  noix  osseuse  ,  lisse 
mucronéeà  son  sommet  ['aria  base  du 
style  qui  est  persistante.  Ce  genre 
établit  le  passage  entre  les  genres 
Cladlum  et  Gahnia  ,  et  difièred'ii  pre- 
mier par  ses  filets  staminaux  persis- 
tans,  et  par  son  style  formant  une 
pointe  sur  le  fiuit  ;  et  du  second  par 
son  fruit  constamment  lisse.  A  ce 
genre  R.  Brown  rapporte  deux  espè- 
ces :  l'une,  Lampocarya  aispera,  est 
tout-à-fait  nouvelle;  l'autre,  /..  Iiexau- 
clra,  est  le  Gahnia  trijida  de  Labillar- 
dière.  Ces  deux  espèces  croissent  à  la 
Nouvelle-Hollande.  (a.r.) 

LAMPOTTE.  MOLL.  Les  petites 
Patelles  que  les  pêcheurs  mangent 
sur  nos  côtes,  ou  dont  ils  emploient 
la  chair  comme  appât.  (b.) 

LAMPOURDE.  Xanthium.  bot. 
PiiAN.  Genre  d'une  organisation  sin- 
gulière ,  formant  avec  YJinbrosia, 
yiya  et  le  Fransera  une  petite  famille 
voisine,  quoique  suffisamment  dis- 
tincte des  Synanthérées.  Ce  genre  pré- 
sente les  caractères  suivans  :  les  (leurs 
sont  unisexuées  et  monoïques  ;  les 
mâles  forment  des  capitides  globu- 
leux, placés  vers  la  partie  supérieure 
des  rameaux  ;  leur  involucre  est  cojn- 
posé  d'écaillés  imbriquées  sur  plu- 
sieurs rangs;  le  réceptacle  est  ovoï- 
de ;  chaque  fleur  est  accompagnée 
d'une  écadle  de  forme  variable  ;  son 
calice  manque:  sa  corolle  est  tubu- 
leuse,  évasée  de  la  base  au  sommet 

i3* 


1 9^  LAM 

■•>  cinq  dénis  et  à  cinq  nervures  lon- 
gitudinales qui  se  bifurquent  à  leur 
sommet  pour  suivre  chacun  des  bords 
des  (lents.  Les  étamincs  au  nombre 
de  cinq  sont  monadelphes ,  et  leurs 
filets  réunis  forment  un  lube  cylin- 
drique inséré  tout-à-fait  à  la  base  de 
la  corolle;  les  anthères  sont  généra- 
lement saillantes  au-dessus  de  la  co- 
jolle  ,  rapprochées  les  nues  contre  les 
autres,  mais  libres.  Les  tleurs  fe- 
melles sont  géminées,  très-rarement 
solitaires  ,  placées  à  l'aisselle  des 
feuilles  dans  un  involucre  ovoïde ,  qui 
paraît  formé  Je  la  soudure  de  deux 
involucres  renfermant  chacun  une 
fleur.  Cet  involucre  se  rétrécit  supé- 
rieurement où  il  se  termine  par  deux 
petits  cols  à  travers  lesquels  on  voit 
sortir  et  saillir  les  stigmates.  La  face 
externe  de  cet  involucie,  qui  est  per- 
sistant ,  est  toute  hérissée  de  poils  , 
dont  quelques-uns  ,  beaucoup  plus 
grands,  deviennent  épineux.  Cha- 
que fleur  femelle  se  compose  d'un 
ovaire  inlère,  ovoïde,  allongé,  dont 
le  limbe  est  nu!  ou  formé  de  trois  di- 
visions étroites  et  rapprochées  contre 
le  styic.  La  corolle  manque  eutièie- 
meut.  Le  style  e^t  d'une  longueur 
variable  ,  trè.s-simple  ,  continu  avec  le 
sommet  de  l'ovaue  et  terminé  par 
deux  stigmates  linéaires  divergens  , 
glanduleux  sur  leur  face  interne.  Le 
fruit  est  un  véritable  akène  ,  allongé  , 
terminé  eu  pointe  à  son  sommet ,  or- 
dinairement marqué  de  dix  ligues  ou 
stries  longitudinales.  Ces  akènes  sont 
entièrement  renfeimés  deux  à  deux 
dans  les  involucres  qui  se  sont  ac- 
crus et  dont  une  partie  des  poils  sont 
devenus  épineux.  Chaque  akène  con- 
tient une  graine  dressée,  portée  sur 
un  funicule  assez  long.  Elle  se  com- 
pose du  tégument  propre  qui  est 
mince  et  membraneux ,  et  d'un  em- 
bryon homotrope  dont  la  radicule 
est  cunique. 

Ce  genre  renferme  ciuq  espèces  ;  ce 
sont  des  Plantes  herbacées  annuelles 
ou  vivaces,à  tiges  rameuses,  quelque- 
ibisépineuses,  à  feuilles  alternes,  plus 
ou  moins  profondément  incisées.  De 
ces  cinq  espèces,  trois  croissent  en 


L\M 

Finance,  dans  les  lieu\  incultes  ou  dans 
les  vignes,  snyoiv:  X a nl/iii/ m  stru7na- 
riiim,  X.  spinosuin  et  X.  orientale.  Ces 
deux  dernières  se  rencontrent  sur- 
tout dans  les  provinces  méridionales 
de  la  France;  des  dei.x  autres  l'une, 
Xanthium  eclnnatuin,  iViurray,  est 
encore  peu  connue;  on  ignore  sa  pa- 
trie; l'autre,  Xantkium  catharticurn  , 
Kunth  {in  Ilumb.) ,  a  été  trouvée  au 
Pérou  dans  les  environs  de  Quito.  V. 
Xanthiacées.  (a  n.) 

LAMPRIE.  Lamprias.  tns.  Genre 
de  l'ordre  des  Coléoptères,  section 
des  Penlamères  ,  famille  des  Carnas- 
siers ,  tribu  des  Cirabiquos  ,  division 
des  Troncatipenues ,  établi  par  Bo- 
nelli  et  ayant  pour  caractères  :  palpes 
extérieurs  finissant  par  un  article 
dont  la  forme  se  i  approche  de  celle 
d'un  cône  renversé  ou  d'un  cylindre, 
et  qui  est  tantôt  un  peu  plus  gros  que 
le  précédent  ,  tantôt  de  la  même 
épaisseur  ;  crochets  des  tarses  pecti- 
nes en  dessous  ;  pénultième  article 
de  tous  les  tarses  simple  ou  point  di- 
visé en  deux  lobes;  corselet  plus 
large  que  long. 

Les  Cimindes  diffèrent  des  Lam- 
pi  ies  par  des  caractères  tirés  des  ar- 
ticles des  palpes.  Les  Lébies  s'en  dis- 
tinguent par  les  tarses.  Enfin  les  Dro- 
mies  et  les  Démétries  s'en  éloignent 
par  la  forme  de  leur  corselet.  Ces  In- 
sectes vivent  en  général  sous  les  écor- 
ces  des  Arbres  ,  quelquefois  ils  vien- 
nent courir  sur  les  feudies  et  sur  les 
tiges,  et  alors,  si  on  en  appioche,  ils 
se  laissent  tomber  à  terre  et  ont  bien- 
tôt disparu  aux  y^eux  du  chasseur  qui 
ne  peut  les  prendre  qu'en  dépouillant 
tout  le  sol  de  ses  herbes  et  des  peti- 
tes pierres  sous  lesquelles  ils  se  ca- 
chent. L'espèce  qui  sert  de  t^pe  à  ce 
genre  est  : 

La  LaMPRIE  CYANOCÉPnALE,  L. 
cyanoccp/iala  ,  Bouell.  ;  Lebia  cya- 
nacepàala,  hatr.;  Carabus ,  Fabr.  , 
Panz.  ,  Faun.  1ns.  Germ.  ,  lxxv  ,  5. 
Elle  est  lougue  de  près  de  deux  lignes 
et  demie;  son  corps  et  sa  tète  sont 
bleus,  son  corselet  est  rouge  ainsi 
que  les  paies  qui  n'ont  que  les   ge- 


LAM 

noux  de  bleus.  Elle  se  trouve  à  Paris 
sous  les  écorces  des  Arbres.  On  en 
liouvf  une  espèce  très-voisine  en  Suè- 
de qiieDufsmidt  a  noiiniico  Chloroce- 
phala;  elle  ne  diffère  de  la  [îrccéden- 
le  que  par  les  pâtes  qui  n  ont  pas  les 
genoux  noirs.  Elle  se  ti  Olive  également 
aux  environs  de  Ldie.   A'.  Lébie. 

(G.) 

*  LAMPRILLON.  rois.  Même 
cbose  que  Laniproyon.  P\  ce  mot. 

(G.) 

L  A iM  P  R I M  E.  Lamprirna.  iNs. 
Genre  de  l'ordre  des  Coléoptères  , 
section  des  Pentanières ,  famille  des 
Lamellicornes,  tribu  des  Liicanides, 
établi  par  L.lreille  et  ayant  pour  ca- 
ractères :  antennes  coudées,  com- 
posées de  dix  ai  ticles  ;  point  de  labre 
apparent;  languette  divisée  en  deux 
pièces  allongées  et  soyeuses  j  mâchoi- 
res découvertes  en  dessous  jusqu'à 
leur  base  ;  niaudibulcs  grandes  et 
comprimées  dans  les  niàli;s  ;  corps 
convexe ,  surtout  dans  les  mâles. 

Ces  Insectes  diflèrent  des  Lucanes 
et  des  Plalycères  par  leur  menton  qui 
est  très-peiit  et  ne  recouvre  pas  les 
mâchoires,  tandis  qu'il  est  grand  et 
ne  les  laisse  pas  apercevoir  dans  ces 
deux  génies  ;  ils  s'éloignent  desSino- 
dendresetdes  OEsales  par  des  carac- 
tères de  la  même  valeur  et  par  la  for- 
me du  corps.  Fabricius  a  placé  la  seu- 
le espèce  qu'il  a  connue  de  ce  genre 
avec  les  Lethrus  {Lethrus  œ/ieus). 
Schreber  a  donné  (Trans.  de  la  Soc. 
Linn.  de  Loudrcs  ,  T.  vi,  p.  18.^)  une 
descrijHiou  complète  du  même  Insec- 
te et  l'a  rangé  avec  les  Lucanes.  G  est, 
en  fft'ct,  de  tous  les  genres  de  la  fa- 
mille des  L  unellicorues,  ceUiiavccle- 
quel  ces  Coléoptères  ont  le  plus  de 
rapports.  Les  L^iniprinies  ont  une 
tête  bienxlécouverte  ,  armée  de  deux 
mandibules  coinprituécs  ,  dioites  ,  di- 
rigées en  avant ,  dentées  à  leur  partie 
ifllérieureetsupériourc,  et  très-velues 
en  dedans.  Leurs  mâchoires  sont  in- 
sérées en  des.^oiis;  leur  lobe  terminal 
est  petit  et  pointu  ,  et  elles  portent 
chacune  un  palpe  fdiforme.  Les  an- 
tennes sontcomposées  de  dix  articles  , 
les  quatre  derniers  fornienlla  massue; 


LAM  197 

mais  le  premier  article  de  celle  mas- 
sue est  beaucoup  plus  petit  et  en  for- 
me de  dent;  elles  sont  iuséiées  au- 
dessus  des  mandibules,  en  avant  des 
yeux  et  sous  une  petite  éminencc  du 
devant  de  la  tête.  Les  yeux  sont  assez 
grands  et  se  prolongent  un  peu  au- 
dessous.  Le  corselet  est  très- grand, 
deux  fois  plus  large  que  long  ,  con- 
vexe ,  légèrement  rebordé  et  dilaté  de 
clia({ue  côté  vers  son  milieu.  L'écus- 
son  est  arrondi  postérieurement;  les 
ély  très  sont  moins  longues  que  le  cor- 
selet ,  convexes  ,  et  vont  en  se  rcti  écis- 
sant  jusqu'à  l'extrémité.  Le  sternum 
du  mésothorax  est  avancé  en  pointe 
dirigée  veis  le  piothorax.  Les  jand)es 
antérieures  sont  courtes  et  larges,  et 
offrent  au  côté  intérieur  près  de  l'é- 
pine souvent  élargie  qui  les  termine  , 
un  petit  pinceau  de  poils  réunis  , 
pointu  et  semblable  lui-même  à  une 
autre  épine;  les  autres  pales  sont 
moins  loi  tes  ,  à  peu  près  do  la  même 
longueur.  Ces  Insectes  sont  très- 
brilians  et  paraissent  jusqu'à  présent 

riopres  à  la  Nouvelle-Hollande  et  à 
lie  de  Norfolk  ,  de  la  mer  Pacifique. 
Leurs  mœurs  nous  sont  inconnues  , 
mai?  elles  doivent  être  les  mêmes  que 
celles  des  Passâtes.  L'espèce  qui  sert 
de  type  à  ce  genre  est  : 

La  LA^I  PRIME  BRONZÉE  ,  L.  œnca , 
L<jtr.  ;  Lelhrus  œiieus,  Fabr.;  Luca- 
nus  œneiis ,  Scïuch.  [T?-aiis.  of  Linn. 
Societ.  T,  VI,  pi.  ao,  lig.  1).  Cette 
espèce  est  longue  de  près  d'un  pouce; 
ses  mandibules  sout  beaucoup  plus 
longues  que  la  tête  ,  très-velues  inté- 
rieurenicnt,  obliquement  tronquées 
et  simplement  bidentées  à  h  ur  extré- 
mité ,  avec  une  troisième  dcnl  sans 
échancrure  remarquable  au  bord  in- 
terne ;  le  corps  est  vert  ;  les  élyties 
sont  de  la  même  couleur  ,  plus  bril- 
lantes^ un  peu  ridée.s.  Lus  jambes  an- 
térieures soutarmées  de  huit  dents  au 
côté  extérieur;  l'épine  est  eu  demi^ 
croissant,  pointue  au  bout,  avec  des 
dentelures  extérieures;  le  sternum 
est  ntoins  avancé  que  dans  la  Lampri- 
rna aurala  ou  Liicantis  œneus ,  var.  , 
Schreb.  La  Lampriina  cuprea  a  les 
mandibules  beaucoup  plus  courtes  el 


presques  glabres.   Ces    trois  espèces 
ont  le  bord  antérieur  de  la  tête  trans- 
versal ,  un  peu  echaucré  ou  concive 
Son    vertex    offre     une     dépression 
triangulaire. 

Ces  Insectes  étaient  très-rares  dans 
les  collections  en  France;  ils  com- 
mencent à  devenir  plus  communs,  et 
les  voyageurs  de  l'expédition  autour 
du  monde  de  la  corvette  la  Coquille  , 
en  ont  rapporté  quelques-uns.      (g.) 

*  LA.MPRIS.  POIS.   (Relzius.)  /'. 

ClIP.YSOÏOSE- 

LAMPROIE.  POIS.  Espèce  du 
genre  Pétrorayzon.  P'.  ce  mot.  On  a 
aussi  appelé  Lamproie  aveugle  ,  la 
Myxine.  F',  ce  mot.  (i5.) 

*  L.IMPROSOME.  Lamprosoma. 
INS.  Genre  de  l'ordre  des  Coléopîè- 
res  ,  section  des  Télramères  ,  famille 
des  Cycliques,  tribu  des  Oirysomé- 
lines  ,  établi  par  Kirby  {Trans.  of 
Lin.  Soc.)  et  adopté  par  Latreille 
fFam.  ISntureiles  du  Règne  Anun.). 
Les  caractères  de  ce  genre  sont  :  an- 
tennes couries,  pectiuées  et  en  scie, 
insérées  au  devant  des  yeux  et  dis- 
tantes le;,  unes  des  autres. 

Ces  Insectes  se  distlnguçnt  des 
Chlamys  et  des  Clytres  par  des  ca- 
ractères tirés  de  la  forme  du  corps , 
des  p.ties  et  des  antennes  ;  ifs  sont  en 
général  de  petite  taille  ,  globuleux  ; 
leur  tète  est  entièrement  caclice  sous 
le  corselet  qui  est  très-bossu  et  pen- 
cbé  eu  avant;  celui-ci  est  beaucoup 
plus  large  postérieurement  etliniten 
pointe  joignant  l'écusson  qui  est  Ijès- 
pefit.  Les  élylres  sont  courtes,  ex- 
trêmement bombées  ;  elles  ont  de  lé- 
gères stries  de  points  enfoncés. 

On  ne  connaît  pas  les  liabitude; 
de  ces  Insectes  qui  liabiteut  tous  les 
contrées  cbaudes  de  l'Amérique  mé- 
ridionale. Ils  sont  ornés  des  couleurs 
les  plus  brillantes.  Dejean  (  Cat.  des 
Col.,  p.  125  )  eu  mentionne  cinq  es- 
pèces ;  la  plus  belle  est  ie  Lampro- 
soma /u/gida  ,  De'].  Cette  espèce  est 
longue  de  près  de  deux  lignes  et 
large  d'une  ligne  et  demie  au  moms  ; 
elle  est ,  eu  dessus  ,  d'un  beau  rou- 
ge métallique  extrêmement  luisant , 


LAM 

changeant  eu  jaune  ,  bleu  ,  violet  cl 
rouge  vif,  suivant  les  angles  sous 
lesquels  on  présente  l'Animal  aux 
rayons  lumineux  ;  le  dessous  est 
bleu.  Kirby  décrit  une  autre  espèce 
sous  le  nom  de  L.  bicolor.  (g.) 

*  LAMPROTORNIS.  ois.  (  Tem- 
miuck.)  Syn.  deStourne.  K.  ce  mot. 

(DR..Z.) 

LAMPROYON.  pois.  On  appelle 
ainsi,  à  peu  près  indifféremment ,  les 
petites  espèces  du  genre  Pétromyzon  , 
ainsi  que  les  jeunes  Lamproies.    V. 

PÉTROMYZOX.  (B.) 

L  AMPS  ANE.  Lampsana.  bot.  phan. 
Genre  de  la  famille  des  Synanthé- 
rées  ,  Chicoracées  de  Jussieu ,  et  de 
la  Syngénésie  égale,  L.,  établi  par 
Tournefort ,  et  adopté  par  Linné  qui 
a  modifié  arbitrairement  sa  dénomi- 
nation en  celle  de  Lapsana.  Voici 
ses  caractères  :  iuvolucre  formé  de 
huit  folioles  oblongues  appliquées  , 
accompagnées  à  la  base  de  quelques 
écailles  surnuméraires  ,  appliquées  et 
ovales  ;  réceptacle  nu  et  plane  ;  ca- 
lathiile  composée  de  demi-fleurons 
nombreux  et  hermaphrodites;  ovai- 
res obovoïdes  ,  oblongs  ,  un  peu  com- 
primés ,  glabres  ,  lisses  ,  striés  et  dé- 
pourvus d'aigrettes.  En  constituant 
ce  genre  ,  Tournefort  n'y  comprenait 
qu'une  seule  espèce  ,  le  Lampsana 
commuais.  Linné  y  réunit ,  mais  à 
tort,  les  Plantes  qui  font  partie  des 
genres  Iledypnuis ,  Rhagadiolits  et 
Zacinllia.  D'un  autre  côté  il  eu  avait 
séparé  le  Lampsana  fœtida  ,  qu'il 
avait  placé,  d'après  Vaillant ,  parmi 
les  Hjoseris.  Haller  ,  Lamarck  et  De 
Gandolle  ,  ont  réuni  aux  Lampsana  , 
VHyoseiis  minima  de  Linné  ,  qui 
est  devenu  le  type  du  ^en\e  Arnoseris 
de  Gaertner.  Les  genres  Rhagadio- 
lus ,  Zacintha  et  Jrnaseris,  détachés 
du  Lampsana,  ont  été  admis  par  Cas- 
sini  qui  a  placé  celui-ci,  malgré  ses 
akènes  dépourvus  d'aigrettes  ,  dans  la 
section  des  Crépidécs  de  la  tribu  des 
Lactucées.  Il  l'a  composé  des  quatre 
espèces  suivantes  ;  i"  Lampsana  com- 
munis ,  L.;  2°  L.  glandnlifera ,  Cass., 
ou  L.  lyiala,  Willd.;  5°Z/.  v'u-gata. 


LAM 

Desfont.;  i"  h.  fœtida  ,  le  I3  pe  du 
Taraxaconastruni  de  Vailhuit  ,  ou 
Leoiilodontoidcs  de  Micheli.  Ce  sont 
des  Plantes  lieibacées  indigènes  de 
l'Europe ,  des  hords  de  la  Méiiiteira- 
ne'e  et  de  la  mer  Cispieune.  La  pre- 
mière est  très-commune  dans  les  lieux 
incultes  et  cultives  de  toute  l'Europe, 
oii  elle  tleurit  pendant  tout  l'été.  Les 
habitans  de  Coustanlinople  la  con- 
naissaient autrefois,  au  rapport  de 
Belon  ,  sous  le  nom  générique  au- 
jouid  hui  atloplé  ,  et  ils  en  faisaient 
usage  comme  nliment.  On  lui  a  donné 
le  noin  vulgaire  dïlerbe  aux  ma- 
melles ,  p.'rce  que  son  suc  était,  dit- 
on  ,  efficace  contre  les  gerçures  qui 
surviennent  au  sein  des  nourrices. 

Pline  el  Dioscoride  donnaient  le 
nom  de  Lampsana  ,  au  Raphanus 
Raphanistrum  ;  quelques  auteurs  des 
premiers  âges  de  la  botanique,  Cœ- 
salpin  etDaléchamp,  l'appliquaient 
aussi  à  des  Crucifères,  comme,  par 
exemple,  îx  la  iMoutarde  sauvage  ,  Si- 
iiapis  arvensis.  Enfin  Lobe!  et  Do- 
dœns  l'ont  réservé  à  la  Plante  de  l'or- 
dre des  Chicoracées  ,  qui  forme  le 
type  du  genre  dont  il  est  question 
dans  cet  ai  ticle.  (g..n.) 

LAMPT  ou  LANT.  mam.  (  Dap- 
per.)  Gel  Animal  africain  paraît  être 
le  Zébu  selon  BiiSon.  (b.) 

LAMPUGA.  POIS.  Lainpugo  selon 
Rondelet.  Nom  donné  sur  les  côtes 
d'Espagne  ,  et  particulièrement  dans 
la  Biscaye  ,  au  Corjphœna  Hippurus  , 
L.  ,  doutob  fait ,  à  certaines  époques, 
des  pèches  considérables  pour  ali- 
menter des  salaisons  qui  se  consom- 
ment en  carême.  A  Nice,  selon  d'au- 
tres ,  c'est  la  Fiatolc.  (b.) 

LAMPUGE  ET  LAMPUGNE.  pois. 
Syn.  vulgaires  de  Liche,  espèce  de 
Gasiérostée,  P'.  ce  mot ,  et  du  Poni- 

pile.    P^.    COBYPHOENE.  (B.) 

LAMPYRE.  Lampyris.  iNS.  Genre 
de  l'ordre  des  Coléoptères  ,  section 
des  Penlamères,  famille  des  Seiri- 
cornes  ,  division  des  Malacodermes  , 
tribu  des  Lamp^  rides,  établi  par 
Linné  el  adopté  par  tous  les  entomo- 


LAM  199 

logistes  ,  avec  ce3  caractères  :  corse- 
let en  demi-cercle  et  cacb.mt  entiè- 
rement la  tète  ,  ou  en  carré  transver- 
sal ;bouclie  liès-petitC;  palpes  maxil- 
laires terminés  par  un  article  finis- 
sant en  pointe;  extrémité  postérieure 
de  l'abdomen  pbosphorique  ;  yeux 
très-gros,  dans  les  mâles  surtout. 

Ces  Insectes  se  distinguent  des  Ly- 
cus ,  avec  lesquels  ils  ont  beaucoup 
d'affinité  ,  par  la  tête  qui  est  rctrécie 
et  piolongée  en  bec  dans  ceux-ci; 
ils  s'éloignent  des  Omalisus  en  ce 
que  leurs  palpes  finissent  en  pointe  , 
tandis  qu'ils  sont  terminés  par  un 
article  tronqué  dans  ces  derniers; 
enfin  les  Téléphores  et  les  Mathlines 
en  sont  séparés  par  des  caractères 
tirés  des  palpes.  Le  nom  ô.e  Lampy- 
ris a  été  donné  par  les  Grecs  à  tous 
les  Insectes  qui  répandent  ,  pendant 
la  nuit ,  une  lumière  pbosphorique; 
les  Latins  donnaient  à  ces  Insectes 
les  noms  de  Ciciiidcla  ,  Noctiluca  , 
Lucio  ,  Luciola  ,  Li/cernitta  ,  Inoen- 
diila.  Avant  que  Fabricius  eiit  bien 
distingué  ce  genre  et  lui  eût  assigné 
les  caractères  qui  lui  sont  propres  , 
on  l'avait  longtemps  confondu  avec 
ceux  de  Téléphores  et  de  Malachies, 
sous  le  nom  de  Cantharis.  Geoffroy  , 
en  les  séparant  des  Téléphores  ,  les 
a  néanmoins  associés  avec  les  Lycus , 
et  Linné  les  a  encore  confondus  avec 
les  Lycus  et  les  Pyroch/va.  Ces  In- 
sectes, dont  quelques  femelles  sont 
connues  sous  le  nom  de  Vers  luisans, 
et  que  les  voyageurs  appellent  Mou- 
ches lumineuses,  Mouches  à  feu,  etc., 
ont  le  corps  très-iuou  ,  particulière- 
ment l'abdomen  qui  est  comme  plis- 
sé ;  il  est  oblong  ,  ovale,  déprimé; 
la  fêie  est  enfoncée  et  comme  en- 
châssée dans  le  corselet;  les  antennes 
sont,  très-rapprochées  à  Icnr  base, 
filiformes,  pectinécs,  plumeuses  ou 
en  scie  dans  plusieurs  mâles,  avec  le 
troisième  article  de  la  longueur  du 
suivant;  la  bouche  est  petite  et  sans 
saillie  ;  les  palpes  maxillaires  sont 
sensiblement  plus  grands  que  les  la- 
biaux ,  avec  le  dernier  article  ovoïde 
et  pointu  ;  les  yeux  sont  globuleux  , 
arrondis,  asse^  grands;   le  corselet 


forme  une  plaque  très-graufle ,  plaie, 
demi-cii'oulaire  ,  vebordc'e  ,  qui  cache 
entièrement  la  tête  ,  et  qui  est  à  peu 
près  aussi  large  que  les  élytrcs;  l'ab- 
domen est  composé  d'auneaux  qui 
forment  aulanl  de  plis  et  qui  sont 
terminés  latéralement  en  angles  ai- 
gus ;  les  él_ytres  sont  coriaces  ,  un 
peu  flexibles;  quelques-uns  les  ont 
très-courtes,  les  feuicUes  de  quel- 
ques autres  eu  sont  tout-à-fail  dé- 
pourvues ainsi  que  d'ailes,  et  telles 
sont  les  espèces  du  noid  de  1  Europe. 
D'après  Du  four  (Ann.  des  Scicnc.lNat., 
t.  5  ,  p.  225) ,  le  Ver  luisant ,  qui  est 
la  femelle  aptère  d'un  Lampyre  d'Eu- 
rope ,  a  un  canal  alimentaire  dont 
l'étendue  a  environ  deux  fois  celle  de 
tout  le  cor})s.  L'oesophage  est  d'une 
brièveté  qui  le  rend  imperceptible  ; 
il  se  ddale  «ussilôt  pu  un  jabot  court. 
Le  ventricule  chylifique  est  séparé 
du  jabot  par  im  étranglement  valvu- 
jaire;  il  est  lorl  long,  lisse,  c'est-à- 
diie  r'épourvu  de  papilles  ,mais  bour- 
soufflé  et  cylindroïque  dans  ses  deux 
tiers  antérieurs,  intestiniforme  dans 
le  reste  de  l'organe.  L'inte-iliu  grêle 
çst  fort  court;  celui  qui  est  destiné 
au  séjour  des  mttlères  fécales  en  est 
brusquement  distinct  ;  il  est  tlexueux 
et  ofl're  un  renflement,  peut-être 
inconstant,  qui  représente  le  cœcum 
et  qui  dégénère  on  un  rectum  al- 
longé. 

On  a  fait,  sur  la  matière  lumineuse 
de  ces  Insectes  ,  plusieurs  expériences 
qu'il  serait  trop  long  de  rapporter 
ici.  Beckerhiein  en  a  publié  dans  les 
Annales  de  Chimie  (î.  4,  p.  19];  Car- 
radori  a  fait  des  expériences  sur  le 
Lampyre  italique  ,  et  Trévirauus  a 
observé  plusieurs  espèces  dece  genre. 
Il  résulte  de  toutes  ces  observations 
que  les  L  tmpyrcs  vivent  très-long- 
temps dans  le  vide  et  dans  diOTérens 
Gaz,  excepté  dans  les  Gaz  acides  ni- 
treux,  muriatique  et  sidfurcux  ,  dans 
lesquels  ilt.  meurent  en  peu  de  minu- 
tes. Laur  séjour  dans  le  Gaz  Hydro- 
gène le  rend,  du  moins  qvielquefois, 
détonnant.  Privés,  par  miuilation  , 
de  cette  partie  lumineuse  du  corps  , 
ils  continuent  encore  de  vivie  ,  et  la 


LAM 

même  partie,  ainsi  détachée,  con- 
serve pendant  quelque  temps  sa  pro- 
priété lumineuse  ,  soit  qu'on  la  sou- 
mette à  l'action  des  ditférens  Gaz, 
soit  dans  le  vide  ou  à  l'air  libre.  La 
phosphorescence  dépend  plutôt  de 
l'état  de  mollesse  de  la  matière  que 
de  la  vie  de  l'Insecte  ;  on  peut  la  faire 
renaître  en  ramollissant  celte  matière 
dans  l'eau.  Les  Lampyres  luiient 
avec  vivacité  dans  l'eau  tiède  et  s'é- 
teignent dans  l'eau  froide ,  il  pa- 
raît que  ce  liquide  est  le  seul  agent 
dissolvant  de  la  matière  phosphori-. 
que.  Toutes  lesespèccs  de  Lampyres 
brillent  pendant  la  nuit.  La  partie 
lumineuse  est  placée  au-dessous  des 
deux  ou  trois  derniers  anneaux  de 
l'abdomen,  qui  sont  ordinairement 
diine  couleur  plus  pâle  que  les  au- 
tres ,  et  y  forment  une  tache  jaunâtre 
ou  blanchâtre.  La  lumière  qu'ils  ré- 
pandent est  plus  ou  moins  vive  ,  d'un 
blanc  verdâtre  ou  bleuâtre  ,  comme 
celle  des  différens  Phosphores  :  il  pa- 
raît qu'ils  peuvent  varier  à  volonté 
son  action  ,  ce  qui  a  lieu  surtout 
lorsqu'on  les  saisit.  Ces  Insectes  sont 
nocturnes;  ou  voit  souvent  les  mâles 
voler  ,  ainsi  que  des  Phalènes ,  autour 
des  liunières  ,  ce  qui  peut  porter  à 
conclure  que  la  lumière  les  attire  et 
que  la  nature  a  doué  leurs  femelles 
de  cette  propriété,  afin  que  les  mâ-f 
les  puissent  les  apercevoir  dans  la 
nuit  et  se  livrer  à  l'acle  de  l'accou- 
plement. Pendant  le  jour  ,  ces  Insec- 
tes restent  cachés  sous  l'herbe;  mais 
si  l'on  se  promène  en  6i.é  après  le 
coucher  du  soleil  ,  on  les  aperçoit 
au  pied  des  buissons  ,  répandant  une 
lumière  plus  ou  moins  vive  qui ,  dans 
des  temps  où  l'ignorance  régnait  à 
un  haut  degré  en  France,  a  causé 
de  grandes  frayeurs  à  des  voyageurs 
qui  pienaientces  petits  Animaux  pour 
des  levenans,  des  feux  follets,  etc. 
En  Amérique,  et  même  eu  Italie, 
les  Lain|iyres  pioduisent  un  spectacle 
d'autant  plus  curieux,  que  les  deux 
sexes  sont  ailés  ;  on  voit  alors  l'air 
sillonné  eu  mille  sens  divers  par  des 
lumières  qui  vont  tantôt  s'arrêter  sur 
des  Aibvcs  ,  tantôt  se  joindre  ou  bien 


L,A.1VI 

se  perdre  dans  des  buissons  ou  dans 
l'Lerbe. 

La  larve  des  Lampyres  ressemble 
beaucoup  à  la  Iciuclle  de  l'Insecte 
parfait;  elle  est  munie  de  six  pâtes 
ecailleuscs  placées  sur  les  trois  pre- 
miers anneaux  ;  la  lêle  est  de  forme 
ovale ,  Irès-pelite  et  munie  de  deux 
antennes  coniques  ,  assez  grosses  , 
courtes  et  divisées  en  trois  articles. 
La  bouche  porte  deux  longues  dents 
écailleuses  ,  minces  ,  courbées  et  très- 
pointues.  Le  corps  est  composé  de 
douze  anneaux;  il  est  plus  large  dans 
son  milieu  qu'aux  extrémités  ,  et  sa 
parlie  postérieure  est  tronquée  trans- 
versalement. La  nourriture  de  cette 
larve  se  compose  d'herbes  et  de  feuil- 
les de  différentes  Plantes;  elle  mar- 
che fort  lentemeijt  en  s  aidant  de  la 
partie  postérieure  de  son  coi  ps  ,  re- 
tire sa  têle  ,  et  reste  immobile  dès 
qu'on  la  touche.  Quand  cette  larve 
veut  se  transformer  en  nymplie,  sa 
peau  se  fend  de  chaque  côté  du  corps  , 
et  dans  toute  1  étendue  des  tiois 
premiers  anneaux  ;  leur  partie  supé- 
rieure se  détache  lout-à-fait  de  cles- 
sous,  et  la  larve  tire  sa  tête  hors  de 
la  peau  qui  la  couvre,  à  peu  près 
comme  ou  tire  1«  main  hors  d'une 
bourse;  les  deux  fentes  latérales  don- 
nant à  l'Insecte  un  espace  très-grand 
j)our  sortir  de  sa  vieille  peau,  il  en 
vient  aisément  à  bout  (Inns  peu  de 
minutes.  Lanvmphea  le  cor  [is  courbé 
en  arc  ou  en  demi-cercle  ;  on  I  ui  voit 
encore  remuer  et  allonger  la  tète  ,  de 
même  que  les  antennes  et  les  pâtes. 
Suivant  Degéer  ,  les  larves  et  les 
nymphesdes  Lampyres  de  noire  pays 
jouissent  de  la  propriété  d'être  lu- 
mineuses; on  a  dit  que  quelques  mâ- 
les n'avaient  pas  celte  propriété  ;  mais 
ils  en  jouissent  encore,  quoique  fai- 
blement. Les  femelles  des  Lampyres 
d'Europe,  obseï  vées  par  Degéer,  pon- 
dent, sur  le  gazon  ou  sur  î'iierbeoii 
elles  vivent ,  un  très-grand  nombre 
d  œufs  assez  gros,  de  forme  lomie  et 
d'un  jaune  citriu  ,  enduits  d'une  ma- 
tière visqueuse  qui  sert  à  les  attacher 
sur  les  Plantes. 

Le  nombre  d'espèfces  de  Lampyres 


LAM  201 

connus  se  monte  à  peu  près  à  soixan- 
te. Dejean  (Cat.  des  Col.  ,  p.  56)  en 
mentionne  trentc-huitespèces. Celles 
qu'on  peut  considérer  comme  les  ty- 
pes du  genre  sont  : 

Le  Lami'Vre  luisant.  Lé.  nocti- 
luca,  Lin.,  Panz.,  l'aun.  1ns.  Germ.^ 
XI4I ,  7.  Rlâle  long  de  quatre  li- 
gues ,  noirâtre  ;  autennes  simples  ; 
corselet  demi -circulaire  ,  recevant 
entièrement  la  tête  ,  avec  deux  taches 
transparentes  eu  croissant  ;  ventre 
noir;  derniers  anneaux  d'un  jaune 
pâle.  C'est  la  femelle  de  cet  Insecte 
qui  est  vulgairement  désignée  par 
les  campagnards  sous  le  nom  de  Ver 
luis.int;  elle  se  trouve  d'une  extré- 
milé  de  l'Europe  à  l'autre. 

Lampyrk  d'Italie  ,  Lé.  Iialica  , 
Lin.,  Oliv.,  Col.  II.  28  ,  12.  Nommé 
dans  le  pays  Lucclola.  Corselet  ne 
recouvrant  pas  toute  la  tête,  Irans- 
veisal  ,  rougeâtre  ,  ainsi  que  l'écus- 
sou  ,  la  poitrine  cl  une  partie  des 
pieds  ;  tête  ,  étuis  et  abdomen  noirs  , 
les  deux  derniers  anneaux  du  corps 
jaunâtres.  Les  femelles  sont  ailées. 
J^.  ,  pour  les  autres  espèces,  Fa- 
bricius  et  Olivier,  Col.  11  ,  n°   28. 

(G.) 

LAMPYRIUES.  Lampyrldes.  ins. 
Tribu  de  l'ordre  des  Coléoptères  ,  sec- 
tion des  Pentamères,  famille  des  Ser- 
ricornes  ,  division  des  Malacodermes, 
établie  par  Latreille  qui  lui  donne 
pour  caractères  (  Familles  Naturelles 
du  Règne  Animal  )  :  corps  droit , 
mou,  avec  le  corselet  plat,  tantôt 
demi-circulaire,  tantôt  carré  ou  tra- 
pézoïde ,  avancé  sur  la  tête  qu'il  re- 
couvre totalement  ou  postérieure- 
ment. Les  palpes  maxillaires  au  moins 
sont  plus  gros  vers  leur  extrémité. 
Les  mandibules  sont  généralement 
petites,  déprimées,  pointues  et  en-, 
tières  au  bout  dans  la  plupart,  uni- 
denlées  au  côté  interne  dans  les  au- 
tres. Le  pénultième  article  des  tarses 
est  bilobé  ;  les  crochet:>  du  dernier 
ne  sont  ni  dentés  ni  appendiculés.  Les 
femelles  de  quelques-uns  sont  aptè- 
res, ou  n'ont  que  des  éiytres  trèsn. 
courtes. 

t  Antennes  très-rapprochées  à  leuii 


90J  LAM 

base;  bouche  petite;  tète  des  uns 
avancée  en  museau  ,  celle  des  autres 
cachée  entièrement  ou  en  majeure 
partie  par  le  corselet  ,  avec  les  yeux 
très-grands  dans  les  mâles;  extrémité 
postérieure  de  l'abdomen  phospho- 
rescente dans  plusieurs. 

Genres  :  Lycus,  Om alise  ,  Phen- 
GODE ,  Amydète  et  Lampyre.  /^.  ces 
mots. 

ff  Antennes  séparées  à  leur  base 
par  un  écart  notable;  tête  point  avan- 
cée eu  manière  de  museau  ,  obtuse 
ou  arrondie  en  devant  ,  simple- 
ment recouverte  à  sa  base  avec  la 
bouche  et  les  yeux  de  grandeur  ordi- 
naire. 

Genres  :  Drile  ,  Téléphore  et 
Matlhine.  /^,  ces  mois.  (g.} 

LAMUTA.  BOT.  PHAN.  (Rumph.) 
S^'n.  de  Cynomètre.  ï^.  ce  mot.   (b.) 

*  LA.MYRE.  Lamyra.  bot.  phan. 
Dans  le  Bulletin  de  la  Société  Phllo- 
matique  de  novembre  1818  ,  H.  Cassi- 
ni  a  proposé  ,  sous  ce  nom  ,  rétablis- 
sement d'un  genre  de  la  famille  des 
Synanthérées  ,  qu'il  a  formé  aux  dé- 
pens du  Cirsium.  Ayant  ensuite  consti- 
tué plusieurs  autres  genres  avec  des 
espèces  rapportées  à  )u.-;te  titre  à  celui- 
ci  ,  il  ne  l'a  plus  considéré  que  com- 
me un  sous-genre  ;  néanmoins  il  a 
continué  à  lui  assigner  des  caiactères 
distinctifs  et  à  donner  à  ses  espèces 
le  nom  générique  de  Lamyra.  Nous 
ne  reproduirons  point  ici  tous  les  dé- 
tails de  l'organisation  de  ce  sous-gen- 
re tels  qu'ils  ont  été  exposés  par  l'au- 
teur ;  ils  sont  les  mêmes  que  dans  le 
Cirsium;  mais  nous  en  mentionne- 
rons les  caractères  essentiels.  Les  fo- 
lioles extérieures  et  intermédiaires 
de  l'invoUicre  sont  munies  d'un  ap- 
pendice qui  offre  à  sa  base  interne 
une  protubérance  calleuse,  tubéreuse, 
charnue  ou  fongueuse  ;  les  akènes 
sont  lisses  ,  arrondis  ,  sans  bourrelet 
apicilaire  ,  cl  pourvus  d'un  péricarpe 
très-épais  et  dur  après  la  maturité  ; 
leur  aréole  basiiaire  large  orbicu- 
laire  ,  n'est  point  oblique  ;  l'aigrclte 
est  blanche  et  formée  de  poils  phi- 
nieux  à  peu  près  égaux  ;  les  corolles 


LAN 

sont  pi'ssque  régulières.  Cassini  place 
dans  ce  sous-genre  huit  espèces  in- 
digènes des  régions  méditerranéenne 
et  orientale  :  1"  Lamyra  triacantha  , 
Cass.,  ou  Carduiis  Casabonœ,  L.  Cette 
belle  Plante  croît  dans  l'Europe  aus- 
trale, et  notammentaux  îlesd'Hycres; 
2°  L.  unciutala,  Cass.,  ou  Carduus 
hispanicus  ,  Lamk. ,  Encycl.  Méth.  ; 
5°  L.  diacantha,  Cass.,  ou  Carduus 
diacanthus ,  Labillardière  {Ico/i.  PL 
Syriac.  rar.,àéc.  2,  p.  7,1.  3);  Cnicus 
afer ,  VVilld.  ;  4"  L.  anguslifblia  , 
Cass.;  Cnicus  ec/tinocep/iaius ,yVi[\(\. 
Cette  espèce  croît  sur  le  Caucase  ; 
5°  L.  pinnalijida  ,  Cass.,  ou  Cirsium 
horridum,  Lagasca  ,  Geii.  et  Sp.  PL, 
p.  24.  Cette  Plante  que  Lagasca  a 
trouvée  en  Esp;igne  dans  le  royaume 
de  Gieuade,  n'est  rapportée  qu'avec 
doute  au  groupe  des  Lamyra  ;  6"  L. 
stipulacea,  Cass.,  ou  Carduus  Stella- 
tus  ,  L.  ;  7°  L.  alata  ,  H.  Cass  ;  S'*  L. 
glabella ,  Chss.  Ces  deux  dernières 
e-;pèces  sont  originaires  du  royaume 
de  INaples.  (g..n.) 

*  LAMYXIS.  BOT.  CRYPT.  {Cham- 
pignons.) Raiinesque-Schmaltz  a  pro- 
posé ce  genre  dans  les  Annales  de  la 
Nature  (1820^,  pour  un  Champignon 
qui  se  trouve  sur  les  Hèlres  dans  les 
monts  Catskille  aux  Etals-Unis;  il 
le  dit  inleimédiaire  entre  le  Sistotre- 
ma  et  le  liulet,  dont  il  difl'ère  par 
ses  porcs  inégaux,  poîygènes  et  lacé- 
rés ;  sou  slipe  est  latéral ,  très- 
court  ;  son  chapeau  est  globuleux, 
blanc  eu  dessus  avec  des  taches  d'un 
brun  rouge  briqueté  eu  dessous  ,  et 
muni  vers  son  bord  d'un  sillou  con- 
centrique. Rafinesque , en  donnant  à 
cette  Plante  le  nom  de  Sistotrema  glo- 
hularis ,  fait  douter  de  la  vahdité  de 
ce  genre.  (a.  r.) 

LANAPiIA.  BOT.  PHAN.  Plusieurs 
Plantes  ont  reçu  cette  dénomination, 
^oit  à  cause  du  duvet  laineux  qui  les 
couvre ,  soit  eu  raison  de  l'emploi 
qu'on  en  fait  pour  dégraisser  les 
étoffes  de  laine.  Ainsi  dans  le  pre- 
mier cas ,  le  Bouillon  h\ai\c{Verbas- 
cuni  T/iapsus,  LO,  et  dans  le  second  , 
le  Gypsopkila  i^ralhium  ,   L. ,  ainsi 


LAN 

que  la  Saponaire,  ont  été  nommés  jLa- 
iiaria  par  les  anciens. 

Le  genre  yhgolasia  a  été  nommé 
Laiiaria  par  Aiion  {Ho/l.  Kew.).  F". 
Abgolasib.  (g..n.) 

LANCE  DE  CHRIST,  hot.  L'un 
des  noms  vulgaiics  de  l'Ophioglosse 
vulgaire  et  du  Lycopc commun,  (b.) 

*  LANCE0LA1\L\.  bot.  piian. 
(De  Candolle.)  J^.  Héliophile. 

LAINCÉOLÉ,  LANCÉOLÉE. 

Lanceolatus,  Lanceolata.  zooL.  bot. 
On  emploie  cet  adjectif,  soit  en  zoo- 
logie ,  soit  eu  botanique,  pour  dési- 
gner toute  partie  de  Plante  ou  d'Ani- 
mal qui  présente  la  forme  d'un  ter 
de  lance.  (B.) 

LANCERON  ou  LANÇON,  pois. 
Nom^  vulgaire  des  jeunes  Brochets. 
r.  ÉSOCE.  (b.) 

LANCETTE,  pois.  Espèce  du  gen- 
re Gobic,  y.  ce  mot,  et  nom  vulgaire 
des  Moiirines  en  quelques  lieux,  (b.) 

LANCISIA.  bot.  phan.  Genre  de 
la  famille  des  Sjnanlhérées  ,  établi, 
en  1719  ,  par  Poutédéra  sur  une 
Mante  assez  mal  décrite  pour  que 
les  ailleurs  qui  ont  adopté  posté- 
rieurement le  nom  proposé  par  Pon- 
tédéra ,  ne  se  soient  pas  accordés 
relativement  à  l'espèce  de  Cvtula  qui 
lui  a  servi  de  t^pe.  Adanson  a  cru 
que  c'était  le  Cotula  coiunoplfolia , 
L.  ,  et  celle  opinion  est  aussi  celle 
qui  résulte,  selon  Cassini  ,  de  lobs- 
cure  description  du  botaniste  ita- 
lien. Gaertn'T  a  donné  pour  t>,pe  au 
JLancisia  le  Coin  la  lurbinata  ,  L. ,  dont 
on  a  fait  le  genre  Ceiiia.  Persoon  a 
composé  son  Lancisia ,  de  Plantes 
qui  appartiennent  au  Lidheckia  de 
Bergius.  Au  milieu  de  ces  change- 
niens  et  de  ces  fausses  ajiplicalious 
d'un  mot  ancien  à  des  choses  qui 
sont  d'ailleurs  assez  convenablement 
nommées  ,  le  meilleur  parli  est  de  le 
rayer  des  registres  de  l'histoire  na- 
turelle. En  conséquence  nous  ren- 
voyons pour  la  connaissance  des  ob- 
jets, à  tous  les  mots  génériques  cités 
dans  cet  article.  (g..n.) 


LAN  2o5 

LANCISTÈME.  bot.  piian.  Pour 
Lacistèmme.  F',  ce  mot.  (b.) 

LANÇON.  POIS.  L'un  des  noms 
vulgaire"s  de  l'Équille.  V.  ce  mot.  On 
l'élend  aussi  au  jeune  Brochet,  (b.) 
LANCRETIE.  Lancretia.  bot. 
PIIAN.  Genre  de  la  famille  des  Hy- 
péricinées  et  de  la  Décandrie  Poly- 
gyuie,  L.,  établi  par  Delile  (FI.  d'E- 
gypte ,  p.  69  ,  t.  2.5  )  qui  l'a  ainsi  ca- 
ractérisé :  calice  à  quatre  ou  cinq 
sépales  égaux  entre  eux;  quatre  ou 
cinq  pétales  ;  dix  étaniines  libres  , 
dont  cinq  pluscourlesetopposccsaux 
pétales  ;  quatre  à  cinq  stj  les.  Le  Lan- 
cretia siiffruùcosa  ,  Delile  (  loc.  cit.  ) , 
est  l'unique  espèce  de  ce  genre  :  c'est 
un  sous- Arbrisseau  à  feuilles  simples, 
dentées  ou  crenées ,  et  à  fleurs  ter- 
minales. Il  avait  été  trouvé  autrefois 
en  Egypte  par  Lippi  qui,  dans  ses 
manuscrits  que  possède  le  professeur 
de  Jussieu  ,  l'avait  nommé  Âscyroi- 
des  africanum.  Lors  de  l'Expédition 
d'Egypte,  Delile  retrouva  celte  Piaule 
dans  les  mêmes  lieux  ,  et  on  crut 
alors  qu'elle  était  particulière  aux 
contrées  arrosées  par  le  Nil.  Il  n'en 
est  pourtant  pas  ainsi  :  l'Egspte  est 
la  dernière  limite  du  Lancretia ,  qui 
a  pour  véritable  patrie  tout  l'intérieur 
de  l'Afrique  compris  entre  la  mer 
Rouge  et  les  côtes  occidentales  de 
l'Océan.  Cette  Plante  ,  peu  répandue 
dans  l'Egypte,  est  au  contraire  tiès- 
commune  auSénégal,d'oiiJ.Gay  ena 
reçu  plusieurs  échantillons.  (G..N.) 
*  LAN  DARIUS,  ois.  (Frisch.)  Syn. 
du  Busard  Saint-iNlartin.  K.  Faucon. 

(DR..Z.) 

LANDES.  Ericeti.  gÉol. Étendues 
de  terrain  géuéralemeutunies.dont  le 
sol  arénacc  est  rendu  noirâtre  par  un 
peu  de  détritus  végétal  que  n'eui por- 
tent point  les  eaux  pluviales,  ordinai- 
rement stagnantes  à  leur  surface  et  ne 
se  dissipant  guère  que  par  l'évapora- 
tion  ;  elles  sont  stéiiles  ou  revêtues 
seulement  de  quelques  Plantes  courtes 
qui  en  foi  meut  la  sombre  et  miséra- 
ble verdure.  L'ingratitude  delà  terre, 
qui  ne  paierait  par  aucune  récolte 
abondante  les  soins  que  l'Homme  se 


304  LAN 

donnerait  pour  leur  cullure,  fait  oi'- 
dinairemeut  des  pa^s  de  Landes  des 
solitudes  ,  mais  non  ce  qu'en  géologie 
ainsi  qu'en  géographie  physique  on 
appelle  Désert.  V.  ce  mot.  Dans  les 
Landes ,  le  sol  n'est  point  composé 
d'une  arène  mobile  que  soulèvent 
les  venis  comme  ils  le  font  des  vagues 
de  la  mer,  et  qui  ne  présente  plus, 
quand  le  sable  a  disparu ,  qu'une  siu- 
facedépouillée,  formée  depierresetde 
rochers.  Le  terrain  des  Landes  estplus 
consistant,  et  s'il  n'est  pas  propre  à 
toutes  sortes  de  Végétaux  ,  c'est  peul- 
êlre  moins  à  sa  stérilité  qu'à  son  peu 
de  profondeur  qu'il  le  doit  ;  en  effet  , 
à  quelques  pieds  au-dessous  de  sa 
surface  ,  à  quelques  pouces  même , 
on  trouve  une  couche  dure  et  com- 
pacte ,  brunâli'e  ,  foncée ,  épaisse  de 
plusieurs  pouces  à  plusieurs  pieds  , 
formée  d'arène  quarizeuse ,  lice 
par  un  ciment  oii  le  Fer  est  souvent 
en  si  grande  quantité  qu'il  peut  en 
être  extrait  avec  avantage,  et  fournir 
aux  besoins  di;  fonderies  qui  se  trou- 
vent en  quelques  pays  de  Landes. 
Cette  couche  dure,  dont  on  tire  parfois 
uneassezboiinepierreàbâlir,estnom- 
mée  Alios  dans  l'Aquitanique.  Elle 
devient  plus  dure  et  une  véritable  brè- 
che quand  des  cailloux  roulés  de  tou- 
tes les  grosseurs,  antiques  galets, 
s'y  niclent  au  point  n'y  dominer. 
Les  eaux  pluviales  n'ayant  guère  d'é- 
coulement sur  les  Landes,  qui ,  pres- 
que partout ,  sont  exaciement  hori- 
zontales, pénétrant  le  sol  après  avoir 
d'aboid  stagné  à  sa  surtace  ,  sont  re- 
tenues par  l'Alios,  et  lui  perlent 
peut-être  parles  principes  dont  elles 
se  sont  chargées  comme  dissolvant  , 
les  matériaux  du  ciment  qui  eu  aide 
l'augmentation  :  car  on  croit  avoir 
jremarqué  en  plusieui's  endroits  que 
l'Alios  se  répare  quand  on  eu  a 
extrait  quelques  parties.  C'est  même 
un  préjugé  parmi  les  habitans  que 
les  Bruyères  Iburnisàcnt,  dans  celte 
circonstance,  la  matière  ferrugineuse 
délayée  par  l'eau  ,  et  qui  colorant  en 
rouge  ,  eu  jaune  ou  eu  brun  la  cou- 
che dure,  y  dépose  le  mêlai  qu'on 
en  extrait.   Par  l'obstacle  qu'oppose 


L.\N 

l'Alios  aux  infiltrations  ,  il  suffit 
de  creuser  la  terre  à  un  ,  deux  ou 
trois  pieds  ,  pour  trouver  ordinaire- 
ment l'eau  ,  et  c'est  la  fraîcheur  qui 
en  résulte  qui  nourrit  les  racines  d'u- 
ne végétation  dont  la  nature  est 
sans  doute  déterminée  par  la  lon- 
gueur qu'il  est  permis  aux  racines 
d'atleindre,  puisque  des  Arbres  qui 
auraient  besoin  de  beaucoup  de  fond  , 
ainsi  que  les  Végétaux  pivotans,  n'y 
sauraient  croître  ,  l'Alios  s'opposant  à 
renfoncement,  à  ime  profondeur  suf- 
fisante ,  de  racines  considérables.  Ce- 
pendant, en  quelques  cantonsdes  pays 
de  Landes  oii  l'Alios  est  plus  pro- 
fond ,  ou  bien  oli  quelque  accident  le 
brisa ,  on  trouve  de  beaux  Arbres, 
entre  aulres  le  Pin  maritime  et  de 
superbes  Roures.  Dans  une  baronie 
de  Saint-Magne  qui  appartint  à  Va.  fa- 
mille de  l'auteur  de  cet  article  ,  ou 
voyait  encore ,  en  1790,  au  hameau 
nommé  Brau,  l'un  de  ces  vénérables 
Chênes  dont  le  diamètre  n'avait  pas 
moins  de  douze  pieds  ,  et  sous  lequel 
le  bon  Henri ,  quand  il  tenait  sa  cour 
à  Nérac  ,  s'était,  dit-on  ,  reposé  pour 
dîner  dans  une  partie  de  chasse.  Cet 
obstacle  à  l'infiltration  des  eaux 
qu'oppose  l'Alios  ,  est  encore  la  cause 
qu'on  trouve  dans  les  Landes  beau- 
coup de  lagunes  sans  issues,  formées 
par  les  eaux  pluviales,  toutes  peu  pro- 
fondes,mais  remarquables  parla  pure- 
té de  leurs  eaux  reposant  sur  un  fonds 
de  sable  blanc.  Les  Poissons,  qui  n'y 
sentent  conséquemment  jamais  la  va- 
se, sont  réputés  délicieux.  La  plupart 
sont  des  Cyprins,  l'Anguille  et  le  Bro- 
chet; c'est  dans  l'une  de  ces  lagunes  de 
la  baronie  de  Saint-Magne,  appelée La- 
huco,  réputée  très-profonde,  que  nous 
avons  vu  prendre  un  Congre  de  tiois 
pieds  de  long,  qui  causa  un  grand  ef- 
froi à  tous  les  paysans  de  corvée  ai- 
dant à  cette  pêche  et  qui  l'appe- 
lèrent un  Serpent  d'eau.  Un  Pois- 
son éminemment  marin,  trouvé  dans 
une  lagune  d  eau  douce  ,  à  vingt 
lieues  environ  des  côtes  de  l  Océan 
et  sans  qu'on  puisse  supposer  qu'il  y 
ait  eu  communication  depuis  sa  nais- 
sance ,  entre  Lahuco  et  le  golfe  do 


LAN 

Gascogne,  est  un  l'ail  trcs-reinar- 
qiinhlc  m  lii'+toire  natmolle.  Il  est 
probitl)le  qu'il  existe  encore  plus 
(l'un  Congre  flans  la  lagune  oii  le  se- 
cond coup  de  filet  vamena  celui  que 
nous  y  avons  vu. 

On  trouve  des  .Laudes  plus  ou 
moins  élendues  en  Ecosse  ,  aux  najs 
de  Galles  et  de  Cornouailles  ,  en  Wesl- 
phalie,  en  Flinire,  en  Bretagne, 
en  Sologne  et  sr.rtoul  vers  les  cotes 
de  G.iscogne  entre  la  Garonne  et  l'/V- 
dour,  où  elles  ont  donné  leur  nom  à 
un  département  dont  les  Landes  les 
mieux  caracicrisces  occupent  presque 
toute  la  surface.  Les  parties  delà  Po- 
méranie,  du  Branlebouig  et  delà 
Pologne,  que  nous  avons  visitées, sont 
aussi  ,  en  neaucoiip  d'endroils  ,  cou- 
vertes de  Landes  ,  qui  pirtoul  indi- 
quent l'antique  présence  de  la  mer 
ou  le  fond  mis  à  sec  de  quelque  grand 
amas  d'eau.  La  végétation  de  ces  soli- 
tudes est  ordinairement  forn)éeparles 
Erica  cinerea  ,  scopana  ,tetralix  et 
ciliaris,  avec  des  Ulex  si  communs 
qu'ils  en  ont  piis  le  nom  de  Lan- 
(lier.  Dans  le  Midi,  quelques  Cistes 
s'y  mêlent  déjà  ;  des  Graminées  cour- 
tes et  rigides  ,  le  Festuca  ovina  ,  entre 
autres,  y  fournissent  une  maigre 
nourriture  à  des  Moutons  chétifs.  Les 
Licliens  scypliiphores  et  coralloides 
y  sont  fort  communs  aux  lieux  tour- 
beux fréquens  dans  ces  Landes.  On 
y  trouve  encore  la  vcgétittion  propre 
aux  tourbières  ,  et  sur  les  bords  des 
lagunes  ,  quelques  Plantes  particuliè- 
res, telles  que  le  Lobelia  Dortmanna, 
regardé  jusqu'ici  comme  exclusive- 
ment du  Nord  ,  et  que  nous  avons 
rencontré  dans  les  Landes  d'Anvers, 
et  dans  l'étang  de  Cazan  au  revers  des 
dunes  aquitaniques. 

La  surface  des  grandes  Landes  est  su- 
Jelte  à  un  mirage  qui  ne  le  cède  point 
par  ses  effets  les  plus  extraordinaires 
à  celui  des  déserts  de  li^gypte  et  de 
rAr;ibie,  sur  lequel  Monge  a  donné  un 
excellent  Mémoire.  En  Languedoc  , 
en  Provence  ,  dans  le  Dauphiné  ,  en 
Espagne,  il  existe  aussi  des  Landes, 
mais  les  Bruvères  y  disparaissent  peu 
à  peu;  des  Cistes,  des  Mufflicrs,  des 


LAN  2o5 

Astragales,  et  surtout  des  Labiées 
aromatiques  les  remplacent;  cepen- 
dant les  Ulex  y  persistent  long-temps 
vers  le  sud.  Ce  sont  ces  Landes  qu'on 
nomme  Garrigues  dans  quelques 
cantons  de  la  France  méditerranéen- 
ne. Il  est  probable  que  les  Steppes  de 
l'Asie  centrale  ,  à  la  nature  de  la  vé- 
gétation près  ,  sont,  comme  les  Para- 
méras  de  la  ijéninsule  Ibérique,  d'im- 
menses Lanies  plus  élevées  au-dessus 
du  nivc.iu  de  la  mer  que  celles  de  la 
France  et  de  la  Germanie.  (b.) 

Lx\NDIA.  BOT.  PHAN.  Commcrsou 
nommait  ainsi  un  genre  de  llubia- 
cées  qui  ne  diffère  du  Mussœnda  ,  que 
parce  que  toutes  les  divisions  du  ca- 
l-ce sont  égales  entre  elles.  Cette  lé- 
gère différence  ne  parnît  pas  suffire 
pour  distinguer  un  genre  ;  elle  exige 
seulement  qu'on  en  modifie  le  ca- 
ractère générique,  f^.  Muss.ï;sdA. 

(G..N.) 

LANDIER.  BOT.  PiiAN.  (Lamarck.) 
Syn.  d'Ajonc (t7e.r).  /^.  ce  mot.  (b.) 

LAINDOLPHIE.  Landolphia.  bot. 
riiAN.  Genre  de  la  fatnille  des  Apo- 
cynces  ,  et  de  la  Peutandrie  Mono- 
gynie,  L.,  établi  par  Palisot-Beau- 
vois  (Flore  d'Oware  et  de  Bénin,  t.  i, 
p.  54  ,  t.  35) ,  dédié  au  capitaine  Lan- 
dolphe  ,  commandant  le  vaisseau  qui 
porta  Beauvois  en  xlfiique.  Ce  genre 
est  ainsi  caractérisé  :  calice  persistant, 
compo-é  de  cinq  à  six  folioles  coria- 
ces ,  éciilleuses,  imbriquées,  les  in- 
térieures plus  petites  ;  corolle  mono- 
pétale ,  tubulée  ,  le  limbe  à  cinq  divi- 
sions égales  ,  obliques  ,  le  tube  velu 
à  son  orifice  ;  cinq  étamines  alternes 
avec  les  divisions  de  la  coi-olle  ,  msé- 
rées  à  l'orifice  du  tube  ,  à  filets  courts 
et  à  anthères  oblougues;  style  fili- 
forme; stigmate  presque  divisé;  ovai- 
re pi  esqàe.  globuleux  ,  comprimé, 
marqué  sur  son  pourtour,  de  dix 
stries;  baie  charnue  ,  presque  globu- 
leuse, déprimée,  uniloculaire ,  ren- 
fermant plusieurs  graines  aplaties, 
attachées  à  un  axe  central.  Ce  genre 
oiFre ,  selon  Beauvois ,  des  ressem- 
blances avec  le  Gynopogoii  de  Fars- 


20  6  LAN 

ter,  mais  il  en  est  suffisamment  ùis- 
lingué  par  le  fruit. 

La  LANDOI.PHIED'OwARE,Z,a/?f/(?/- 

plùa  Owarie/isis ,  Beauv.,  loc.  cil.,  esl 
un  AibrJsseau  qui  croît  dans  l'inté- 
rieur des  terres  du  royaume  d'Oware. 
Ses  feuilles  sont  opposées  ,  oyales- 
oblongues  ,  entières  ,  lisses  et  aiguës. 
Ses  fleurs  sont  terminales  ,  disposées 
sur  une  panicule  en  forme  de  corym- 

1)0.  (G..N.) 

LANFARON.  INS.  L'un  des  noms 
vulgaires  de  l'Attclabe  delà  Yigne 
dans   quelques    provinces   du   Midi. 

(B.) 

LAING.  MAM.  L'Animal  delà  Chi- 
ne, mentionné  par  le  P.  Navarette  , 
comme  ayant  les  jambes  de  devant 
très-longues  et  celles  de  derrière  fort 
courtes  ,  serait-il  une  espèce  de  Gi- 
rafie  ou  un  Musc?  (b.) 

*  LANGADIS.  KEPT.  SAUR.  Bar- 
bol  dit  qu'on  nomme  ainsi  en  iVfiique 
une  espèce  de  Ciocodile  qui  ne  vit 
jamais  dans  l'eau.  (b.) 

LANGAHA.  rept.  oph.  Genre  de 
la  f;imi!le  des  vrais  Serpens  munis  de 
crochets  à  venin  ,  dans  l'ordre  des 
Ophidiens  ,  établi  par  Lacépède  sur 
un  Serpent  découvert  à  Madagascar 
par  Bruguière  qui  le  fit  connaître 
dans  le  Journal  de  Physique,  en 
1784.  Ses  caractères  sont  :  des  pla- 
ques en  forme  d'anneaux  et  faisant 
le  tour  de  la  queue  derrière  l'anus; 
de  petites  écailles  seulement  vers  l'ex- 
trémité de  la  queue;  tète  et  ventre 
garnis  de  grandes  plaques;  anus  sim- 
ple, transversal  et  sans  ergot;  dents 
aiguës;  des  crochets  venimeux;  na- 
seau long  et  j)ointu.  On  n'en  connaît 
qu'une  espèce  qui  n'existe  ,  à  ce  qu'il 
paraît,  dans  aucune  des  collections 
de  l'Europe.  C'est  le  Langaha  Kada- 
gascaiiensis  ,  Lacép.  ;  Ampliisbœna 
Langaha,  Schneid.  Ce  Serpent ,  rou- 
geâlre  sur  le  dos,  et  qu'on  dit  être 
fort  à  ci'aindre,  acquiert  trois  pieds 
de  long.  (B.) 

LANCEOLE,  bot.  phan.  L'un 
des  noms  vulgaires  de  l'Euphraise 
officinale.  (r.) 


LAN 

LANGIT.  BOT.  PiîAX.  Nom  vul- 
gaire de  pays  proposé  dans  le  Diction- 
naire de  Déterville,  pour  désigner  le 
genre  Ayianthe.  p^.  ce  mot.         (b.) 

LANGLEIA.  bot.  phan.  (Scopoli.) 
Syn.  de  Casearia.  V.  ce  mot.       (b.) 

LANGODIUM.       BOT.       PHAN. 

(Rumph.)  Pour  Lagondium.    T'.  ce 
mot.  (b.) 

LANGOU.  BOT.  CRYPT.  [Champi- 
gnons.) L'un  des  noms  vulgaiies  du 
BoLeius  JiJglandis  ,  L.  ,  qu'on  mange 
en  plusieurs  cantons  de  la  France. 

(B.) 

LANGOUSTE.  Pallnurus.  CKtJST. 
Genre  de  l'ordre  des  Décapodes  ,  fa- 
mille des  Macroures  ,  tribu  des  Lan- 
goustines (Latr.  ,  Fam.  Nalur.  du 
Kègn.  Anim.)  ,  établi  par  Fabricius  , 
et  ayant  pour  caractères  :  queue  tei'- 
minée  par  une  nageoire  composée  de 
feuillets  presque  membraneux ,  à 
l'exception  de  leur  base,  et  disposée 
en  éventail;  pédoncule  des  antennes 
intermédiaires  beaucoup  plus  long 
que  les  deux  filets  articulés  de  leur 
extrémité  ;  tous  les  pieds  presque  sem- 
blables ,  terminés  simplement  en 
pointe  ou  sans  pince  diàaclyle;  tho- 
rax cylindrique;  antennes  latérales 
sétacées  ,  fort  longues  ,  hérissées  de 
piquans;  yeux  grands  ,  presque  sphé- 
riques  ,  situés  à  l'extrémitéantérieure 
du  thorax;  leurs  pédicules  insérés 
aux  extrémités  latérales  d'un  sup- 
port commun,  fixe  et  transversal. 

Les  Langoustes  diffèrent  des  Scil- 
lares  par  les  antennes  et  par  les  yeux; 
elles  s'éloignent  des  Ecrevisses  par 
des  caiactères  de  la  même  valeur. 
Les  antennes  extérieures  des  Lan- 
goustes sont ,  proportions  gardées  , 
beaucoup  plus  grosses  que  les  corres- 
pondantes des  autres  Macroures  :  elles 
sont  portées  sur  un  gratid  pédoncule, 
très-hérissées  de  poils  et  de  piquans, 
et  fort  longues.  Les  intermédiaires 
ont  essentiellement  la  figure  des  an- 
tennes analogues  des  Brachyures  , 
et  n'en  diffèrent  que  parce  qu'elles 
sont  plus  grandes;  ellcj  sont  placées 
un  peu  au-dessus  des  précédentes. 
Les   pieds -mâchoires  extérieurs  .ou 


J..\XCOLrSTK  ROJiDEK  JiU.XIlliUS  ^^ARGJ.\LtTl'S  .  Oxlov  et  Gaam. 


LAN 

les  derniers  ressemblonl  à  de  petits 
pieds  avances  et  dont  les  articles 
inférieurs  sont  dentelés  et  velus  au 
côté  interne.  Le  thorax  ou  le  corse- 
let est  soyeux  ,  parsemé  d'un  grand 
nombre  d'épines  très-aiguës  el  d'as- 
pérités. Les  épines  sont  beaucoup 
plus  fortes  antérieurement ,  elles  sont 
en  forme  de  dents  ,  comprimées  et 
très-acérées,  surtout  les  deux  qui 
sont  placées  derrière  les  yeux.  La 
poitrine  l'o.me  une  espèce  de  plas- 
tron triangulaire,  inégal  ou  tuber- 
cule ,  sur  les  côtés  duquel  sont  insé- 
rées les  pâtes  qui,  à  raison  delà  li- 
gure triangulaire  de  cette  pièce,  s'é- 
cartent graduellement  de  devant  en 
arrière.  Ces  pâtes  sont  courtes  ,  assez 
fortes  ,  et  se  terminent  toutes  par  un 
doigt  simple,  crochu  ,  gai  ni  de  pe- 
tites épines  ou  de  poils.  Elles  n'ont 
point  de  pinees  ;  les  aulérieures  sont 
plus  courtes  que  les  quatre  suivantes 
et  que  celles  surtout  de  la  troisième 
paire.  Les  segmens  de  la  queue  sont 
ordinairement  traversés  par  un  sillon 
dans  leur  largeur;  ils  se  terminent 
latéralement  en  manière  d'angle  di- 
rigé en  arrière  et  souvent  dentelé  ou 
épineux;  en  dessous,  les  anneaux 
sont  unis  les  uns  aux  autres  par  une 
membrane.  Ce  qui  dislingue  les  fe- 
melles des  mâles,  c'est  que  ceux-ci 
ont,  aux  quatre  anneaux  du  milieu 
de  la  queue  ,  deux  filets  membraneux 
ovales,  auxquels  les  œufs  s'attachent 
après  la  ponte.  Suivant  Avislote,  la 
Langouste  {Carabiia)  femelle  diffère 
du  mâle  en  ce  qu'elle  a  le  premier 
pied  fendu.  Comme  d'après  la  ma- 
nière de  compter  de  ce  naturaliste, 
la  première  paire  da  pieds  est  celle 
qui  est  la  plus  voisine  de  la  queue, 
son  observation  est  exacte  ,  et  ef- 
fectivement, les  femelles  ont,  vers 
la  base  du  doigt  de  ces  pieds  ,  une 
sorte  d'ergot  qui  manque  dans  le 
mâle. 

Les  Grecs  ont  donné  le  nom  de  Ca- 
rabos ,  à  l'espèce  de  Langouste  la  plus 
commune  de  nos  mers  ;  c'est  celle 
que  les  Latins  nommèrent  Locusta. 
Belon ,  Rondelet  et  Gesner  l'ont 
mentionnée  sous  ce  dernier  nom.  De- 


LAN 


207 


là  ,  l'origine  du  mot  de  Langouste 
par  lequel  on  désigne  dans  notre 
langue  cette  espèce.  Latreille  a  pré- 
féré employer  ce  mot  pour  désigner 
ce  genre,  que  celui  de  l'alinuie  qui 
n'est  que  la  traduction  littérale  du 
nom  assez  impropre  que  Fabricius  a 
donné  à  ce  genre.  Les  femelles  de 
Langoustes  que  l'on  trouve  dans  nos 
mers,  portent  depuis  le  mois  de  mai 
jusqu'en  août  ;  leurs  œufs,  que  l'on 
nomme  corail,  sont  disposés  dans  l'in- 
térieur de  leur  corps  en  deux  masses 
allongées,  de  la  grosseur  d'un  tuyau 
de  plume  et  d'un  très-beau  rouge; 
ils  se  dirigent,  en  divergeant,  vers 
deux  ouveitures  situées,  une  de  cha- 
que côté,  vers  la  base  des  pâtes  in- 
termédiaires ;  ces  œufs  sont  très-pe- 
lits  en  sortant  du  corps  de  la  mère  , 
mais  ils  croissent  insensiblement  pen- 
dant une  vingtaine  de  jours  qu'ils 
demeurent  attachés  aux  feuillets  du 
dessous  de  la  queue  ;  ce  temps  écoulé, 
elle  les  détache  tous  ensemble  de  leur 
enveloppe  ,  et  on  les  trouve  souvent 
fixés  contre  des  rochers  ,  ou  errans  et 
abandonnés  aux  courans  ou  aux  va- 
gues. Ce  n'est  qu'une  quinzaine  de 
jours  après  que  ces  œufs  éclosent. 
Suivant  Aristote  ,  la  femelle  replie  la 
partie  large  de  la  queue  pour  compri- 
mer ses  œufs  au  moment  oii  ils  sor- 
tent de  son  corps  ,  et  elle  allonge  les 
feuillets  inférieurs  afin  qu'ils  puis- 
sent les  recevoir  et  les  retenir.  Après 
celte  dernière  ponte ,  elles  en  font 
une  seconde  en  se  débarrassant  to- 
talement de  leui's  œufs;  alors  elles 
sont  maigres  et  peu  estimées  ,  et  l'on 
ne  recherche  que  les  mâles.  L'accou- 
plement a  lieu  au  commcncemenl  du 
printemps.  Aristote  décrit  aussi  les 
mues  qu'il  avait  très-bien  observées, 
et  il  dit  qu'elles  se  font  au  printemps 
et  quelquefois  en  automne. 

Les  Langoustes  abandonnent  nos 
côles  vers  la  fin  de  l'automne  ou 
au  commencement  de  l'hiver ,  et  alors 
elles  gagnent  la  haute  mer  et  vont  se 
cacher  dans  les  fentes  des  rochers  à 
de  très-grandes  profondeurs.  Elles  vi- 
vent de  Poissons  et  de  divers  Ani- 
maux marins,  et  parviennent,   au 


ioH 


LAN 


bout  de  quelques  années ,  à  la  lon- 
gueur d'un  pied.  Ces  Crustacés  peu- 
vent vivre  très-long-temps ,  et  s'ils 
parviennent  à  se  réfugier  A:\us  quel- 
ques lieux  peu  favorables  à  la  pêche  , 
ils  atteignent  une  grosseur  très-con- 
sidérable. D'après  Hisso  ,  les  mâ- 
les vont  à  la  recherche  de  leurs  fe- 
melles en  avril  et  en  août  ;  dans  l'ac- 
couplement ,  les  deux  sexes  sont  face 
à  face,  et  se  pressent  si  fortement, 
qu'on  a  de  la  peine  à  les  séparer  , 
même  hors  de  l'eau.  Sur  les  cotes  de 
1Nice  on  pêche  ce  Ci'ustacé  avec  des 
nasses.  On  met  dans  des  paniers  ,  des 
pales  de  Poulpes  brûlées,  des  petits 
Poissons,  des  Crabes,  eic.  ,  on  les 
descend  pendant  l.i  nuit  dans  des  en- 
droits rocailleux  oii  les  Langoustes  se 
plaisent  beaucoup,  et  on  prend,  le 
lendemain  mitin  ,  celles  qui  sont  de- 
dans. On  fait  une  grande  consomma- 
tion de  ces  Crustacés  sur  nos  tables,  et 
on  les  envoie  dansl'inlérieur  et  àParis 
oii  ils  sont  très-recheichés.  Pour  les 
faire  voyager  ,  on  les  fait  cuire  ,  sans 
quoi  ils  se  gâteraient  en  route.  En 
i8o4  ,  Latreille  a  débrouillé  (Annal, 
du  Mus.  d'Hist.  Nalur.  de  Paris,  17'' 
cahier)  le  chaos  qu'offraient  à  l'égard 
des  espèces  les  ouvrages  antérieurs. 
Olivier  (Encyclopédie  Méthodique, 
art.  PalinurÈ)  a  encore  jeté  quelque 
lumière  sur  ce  genre  qui  se  compose 
de  huit  à  neuf  espèces  :  la  principale 
et  celle  qui  est  la  plus  commune  en 
France  ,  est  : 

La  Langouste  commune  ,  Palinu- 
rus  vulgaris,  Latr.  ;  Pal.  Locusta , 
Oliv.  ;  Pal.  quadricorais ,  Fabr.  , 
Leach  [Maine.  JSrlt.,  ôo);  Langouste  , 
Belon  ;  Pal.  Langouste,  Bosc.  Elle 
est  grande  ,  rougeàtre  ,  avec  le  test 
hérissé  de  piquans  ,  garni  de  duvet  , 
et  armé  ,  à  sa  partie  antérieure,  au- 
dessus  des  yeux  ,  de  deux  dents  très- 
fortes  ,  avancées ,  comprimées  et  den- 
telées en  dessous  ;  la  queue  est  tache- 
tée ou  ponctuée  de  blanc  jaunâtre; 
des  segmens  ont  un  sillon  transversal 
et  interrompu.  Les  pieds  sont  entre- 
coupés de  jainiâtre  et  de  rougeàtre. 
/^^.,  pour  les  autres  espèces,  Latreille 
et  Olivier  (/of.  c/V.)  (g.) 


LAN 

LANGOUSTINES.  Palinurl. 
CRUST.  Tribu  de  l'ordre  des  Déca- 
podes ,  famille  des  Macroures,  éta- 
blie par  Latreille  (Fam.  Natur.  du 
Pvègn.  Anim.)  qui  eu  avait  fait  une 
famille  dans  ses  autres  ouvrages. 
Cette  tribu,  telle  qu'il  l'adopte  {toc. 
cit.  )  ,  a  pour  caractères  :  tous  les 
pieds  presque  semblables  ,  à  tarses 
coniques  ;  aucun  d'eux  ne  se  ter- 
minant par  une  main  parfaitement 
didactyle;  les  antennes  latérales  sont 
sétacées,  longues  et  épineuses.  Cette 
tribu  ne  renferme  que  le  genre  Lan- 
gouste. /^.  ce  mot.  (g.) 

LANGOUZE.  BOT.  PHAN.  Nom 
vulgaire  ,  à  Mascareigne,  du  Carda- 
mome de  Madagascar,  qui  croît  aussi 
dans  celte  île.  (B.) 

LANGRAYEN.  Ocyptems.  ois. 
(Cuvier.)  Genre  de  l'ordre  des  Insec- 
tivores. Caractères  :  bec  court ,  co- 
nique ,  arrondi ,  comprimé  à  la  poin- 
te ,  un  peu  élargi  à  la  base;  mandi- 
bule supérieure  inclinée  veis  l'extré- 
mité qui  est  un  peu  échancrée;  base 
flu  bec  entourée  de  soies  fortes  et 
longues;  narines  placées  assez  pi  èsde 
la  base  du  bec,  ovoïdes  ,  ouvertes  ; 
pieds  courts  ;  quatre  doigts  ,  trois  en 
avan'. ,  l'interuiéiliaire  plus  long  que 
le  tarse,  les  latéraux  inégaux,  l'ex- 
terne uni  à  l'intermédiaire  jusqu'à  la 
première  articulation  ;  l'interne  seu- 
lement à  l'origuie;  ailes  assez  lon- 
gues ,  dépassant  quelquefois  l'extré- 
mité de  la  queue;  les  trois  premières 
rémiges  étagées  ,  les  quatrième,  cin- 
quième et  sixième  les  plus  longues. 
L'histoire  particulière  de  ces  Oi- 
seaux est  encore  fort  obscure;  aucun 
des  voyageurs  qui  eût  pu  nous  la  pro- 
curer ne  s'en  est  occupé,  et  tout  ce 
que  nous  en  savons  se  borne  à  des 
faits  qui  sont  communs  aux  Oiseaux 
de  plusieurs  autres  genres  ,  et  parti- 
culièrement aux  Hirondelles.  Sonne- 
rat  dit  qu'elles  se  rapprochent  aussi 
des  Pies-Grièchos  par  le  coiuage  et 
même  la  témérité  quelles  mettent 
dans  l'attaque  et  la  défense  contre 
des  Oiseaux  d'une  taille  et  d'une  force 
bieu  disproportionnées  à  la  leur.  Les 


LAN 

Larigrayens  sont  habitans  de  l'Inde 
et  de  rOccanique. 

Langrayen  a  ventre  ijlanc  , 
Ocypterus  /eucogas/er,  Valenciennes, 
Méiii.  du  Mus.  T.  vi,  pi.  7,  fig.  9; 
Lanii/s  /eucor/tj/ic/ii/s ,  Gmel.  ;  Z-rt- 
/iius  Dominicaniis  ,{jn\c\.  ;  l'ie-(iriè- 
clie  de  Manille,  Bull'.  ,  pl.enluni.  9, 
fij;.  1.  Parties  supérieures  brunes; 
tète  et  cou  ardoisés;  remises  et  rec- 
trices  d'un  gi  is  ardoise  en  dessus , 
blanchâtres  en  dessous;  parties  infé- 
rieures blanches;  queue  laiblement 
fourchue;  bec  i)leu  ;  pieds  noirâtres. 
Taille,  six  pouces.  De  Timor  et  Ma- 
nille. 

Langrayen  kri'n  ,  Artainus  fus- 
cus,  Vieill.  Front  bordé  de  noir; 
plumage  généralement  d'un  gris  rem- 
bruni, plus  clair  sur  la  poitrine  et 
les  parties  inférieures,  à  l'exceplion 
des  rémiges  qui  tout  noires;  queue 
giise  en  dessous  et  tei  minée  de  blanc 
sale  sur  les  rectrices  lalérales;  bec 
bleuâtre,  noir  à  la  pointe;  pieds 
bruns.  Taille,  six  pouces  et  flemi. 
Cette  espèce  pourrait  bien  être  la 
même  que  la  suivante. 

Langrayen  enfumé  ,  Ocjp/erus 
Jiiscatus,  Valenc.  ,  Mém.  du  Mus. 
T.  VI,  pi.  9,  fig.  1.  Plumage  d'un 
brun  enfumé  ;  joues  noirâtres;  lémi- 
ges  et  rectrices  d'un  bleu  ardoisé  ; 
tectrices  caudales  noires;  exirémilé 
des  barbes  internes  des  deuxième, 
troisièmeet  quatrième  rectrices,  blan- 
che, ce  qui  forme  en  dessus  une 
bandelette  blanchâtre;  bec  bleu; 
pieds  noirs.  Taille,  six  pouces  trois 
lignes.  DesMoluques. 

Langrayen  gkis  ,  Ocyplerus  cine- 
reus  ,  Valenc.  ,  Mém.  du  Mus.  T.  vi, 
pi.  9,  fig.  2;  Arlamus  ciiieieus  , 
Vieill.  Parties  supérieures  d'un  gris 
bleuâtre;  tête  grise;  joues  noires; 
rémiges  ardoisées  ,  d'un  blanc  grisâ- 
tre en  dessous  ,  n'alteignant  pas  l'ex- 
tiémité  de  la  queue  qui  est  arrondie^ 
rectrices  noires  ,  terminées  de  blanc  à 
l'exception  des  deux  internK.'diaires  ; 
parties  inférieures  d'un  brun  ti  ès- 
clair  ;    bec   bleu,    noir  à    la  pointe; 

f)ieds  bruns.  Taille  ,  sept  pouces  trois 
isnes.  De  Timor. 


LAN 


209 


Lanor  vyen  a  lignes  blanches , 
Ocypterus  alho-uiilatus ,  Cuv. ,  Règn. 
Aiiim.T.iv,  pi.  5,  fig.  6;  Valenc, 
^lém  du  Mus.  T.  vi,  pi.  8,  fig.  1, 
Parties  supérieures  d'un  brun  noirâ- 
tie;  tète  et  parties  inférieures  d'un 
brun  plus'clair  ;  rémiges  d'un  bleu 
aidoisé  ,  avec  les  barbes  externes  des 
seconde  ,  troisième  et  quatrième  ré- 
miges blanches;  rectrices  noires  ,  les 
latérales  plus  longucs,  de  manière 
que  la  queue  est  fourchue,  marquées, 
à  l'evceplion  des  intermédiaires  ,  d'u- 
ne tache  blanche  à  l'extrémité  ;  bec 
bleu  ;  pieds  noiis.  Taille  ,  six  pouces 
et  demi,  i^es  jeunes  ont  la  majeure 
partie  du  plumage  roussâtre,  tacheté 
de  blanc;  les  petites  tectrices  alaires 
terminées  par  une  tache  noirâtre, 
avec  un  point  blanc  ;  la  tache  blan- 
chi- des  rectrices  lisérée  de  noir;  le 
bec  blanc,  avec  la  pointe  brune.  De 
Timor. 

Langrayen  petit,  Arlamus  minor, 
Vieill.  Plumage  d'un  brun  roux  fon- 
cé ,  avec  les  joues  et  le  mtulou  noi- 
làtres;  rémiges  et  reclrice-i  noires, 
ces  dernières  terminées  de  blanc;  bec 
bleuâtre  ;  pieds  noir.s.  Taille  ,  cinq 
fjouces.  Di3r,  terres  Australes. 

J-iangrayen  Tch.v-Cuert  ,  Lanius 
viridis  ,  Ij.  ;  Jr.'amus  viridis,  VieilL, 
BufF. ,  pi.  enlum.  "ho  ,  fig.  2.  Parties 
supérieures  d'un  vei  t  sombre:  tête 
olivâtre;  rémiges  noirâuej,  bordées 
de  vert;  rectrices  intermédiaires  d'un 
vert  sombre,  les  latérales  noirâtres  à 
la  base  ;  parties  Inférieures  blanches  ; 
bec  d'un  bleu  foncé  ;  pieds  noirs. 
Taille,  six  pouces.  De  Madagascar. 

Langrayenv  VENTRERoux  ,  Ocyp- 
U'/i/s  ruji\'e/iler,  Valenc,  Mém.  du 
Mus.  T.  vr,  pi.  7,  fig.  1.  Parties  su- 
périeures d'un  brun  lavé  de  grisâtre; 
tète  cendrée;  rémiges  aussi  longues 
que  les  rectrices  ,  ardoisées;  tectrices 
alaires  terminées  de  blanc  ;  queue  ar- 
rondie; rectrices  d'un  bleu  noirâtre, 
terminées  de  blanc  grisâtre  ;  pâlies 
inférieures  roussâtres;  bec  bleu; 
j)!eds  noirs.  Taille,  six  pouces.  Du 
Bengale.  (dr..z.) 

*  LANGSDORFFIE.  Langsdorffia. 


2 1  o  LAN 

BOT.  PilAN.  Genre  de  la  Monœcie 
Triandiie  ,  L.,  établi  par  Mai  tins 
[Eschweg.  Jour  a.  von  Brasilien)  et 
adopte  par  Richard  père  ,  qui  l'a  pla- 
cé dans  la  nouvelle  famille  des  Bala- 
noplîore'es,  et  l'a  ainsi  cai'aclérisé  : 
fleurs  monoïques  sur  des  capitules  sé- 
pares. Le  pnorantlie  des  mâles  est 
owoïde-conique ,  revêtu  de  folioles 
chanrjres;  les  fleurs  sont  portées  sur 
des  pédicelles  plus  longs  que  les  fo- 
lioles du  phorantbe  ;  elles  ont  un  ca- 
lice à  trois  divisions  profondes,  éta- 
lées ,  ovales  ,  tronquées  et  concaves  ; 
trois  étamiues  dont  le  tube  anthéri- 
fère  [Synème]  est  très-court,  et  les 
anthères  soudées  et  extrorses.  Les 
fleurs  femelles  sont  sétiformes  et  très- 
serrées  sur  un  phoranthe  globuleux 
nu  inférieuremenl;  leur  ovaire  est 
infère ,  grêle  et  presque  fusiforme  ;  le 
limbe  du  calice  est  couvert  de  ver- 
rucosilés  qui  existent  sur  son  bord  ; 
le  style  est  simple ,  de  moitié  plus 
court  que  l'ovaire,  et  portant  à  son 
sommet  des  stigmates  globuleux.  Une 
.se*de  espèce  constitue  ce  genre  cu- 
rieux. Richard  père  iloc  cit.)  l'a 
nommé  Langsdorffia  janeirensis ,  et 
en  a  publié  une  très-belle  figure  ac- 
comprignée  àes  détails  les  plus  inté- 
ressan».  Martius  lui  avait  donné  le 
nom  spécilique  A'hypogea.  C'est  une 
Plante  herbacée,  dont  la  racine  est 
épaisse,  horizontale,  rameuse,  les 
pédoncides  couverts  d'écaillés  lancéo- 
lées ,  imbriquées  et  serrées  les  unes 
contre  les  autres.  Elle  a  été  découver- 
te d..ns  les  forêts  ombragées  ,  près  de 
Rio  de  Janeiro,  par  IjangsdorfF  et 
Martius.  (g..n.) 

LANGUARD.  ois.  Syn.  vulgaire 
du  Torcol.  P'.c&m.o\..  (dr..z.) 

LAINGUAS.  BOT.  PHAN.  (Kœnig.) 
F".  Het  lénie. 

LANGUE.  zooL.  Généralement 
l'organe  du  goût,  la  Langue  peut 
encore,  par  l'effet  de  la  complication 
de  structure  qu  elle  vient  alors  à  ac- 
quérir, et  principalement  par  le 
grand  développement  des  muscles 
qui  entrent  dans  sa  composition  , 
remplir   d'autres  fonctions  plus  ou 


LAN 

moins  importantes  :  ainsi  ehezl'Hojn- 
me  ,  par  exemple  ,  elle  contribue  à  la 
formation  de  la  parole  ,  à  la  déglu- 
tition et  à  la  mastication  Sa  struc- 
ture devenant  au  coatrau'e  plus  sim- 
ple chez  les  Animaux  inférieurs  ,  elle 
perd  son  volume  ,  sa  mobilité,  se  ré- 
duit presque  à  une  simple  membra- 
ne ,  et  les  fondions  dont  elle  s'ac- 
quittait secondairement  ,  ou  sont 
transmises  à  d'autres  organes  ,  ou 
même  ne  s'exécutent  plus. 

La  Langue  est  une  des  parties  qui 
fournissent  les  meilleurs  caractères 
au  zoologiste  ,  soit  à  cause  de  son  im- 
portance physiologique  ,  soit  à  cause 
des  variations  sans  nombre  qu'elle 
présente  souvjent  d'un  genre  à  l'au- 
tre ,  sous  le  rapport  de  son  volume  , 
de  sa  forme,  de  sa  structure  ,  du  de- 
gré de  liberté  dont  elle  jouit,  du 
nombre  et  de  la  disposition  de  ses 
papilles;  soit  enfin  parce  que  sa  po- 
sition, presque  externe,  la  rend  un 
des  organes  les  plus  facilement  ac- 
cessibles à  l'observation.  Aussi ,  di- 
verses particularités  plus  ou  moins 
remarquables  de  son  organisation 
ont-elles  servi  à  caractériser  une  mul- 
titude de  genres,  et  même  valu  à  plu- 
sieurs des  noms  ,  tels  que  ceux  de 
Pteroglossiis ,  de  Glossophage  et  de 
Microglosse.  Il  est  à  regretter,  pour 
la  justesse  comme  pour  la  précision 
de  nos  systèmes  et  de  nos  métho- 
des,  que,  souvent  molle  et  charnue, 
comme  chez  la  plupart  des  Mam- 
mifères ,  elle  ne  puisse  être  toujours 
conservée  par  les  voyagRurs  ,  et  man- 
que ainsi  très-fréquemment  dans  les 
collections  zoologiques. 

Nous  renvoyons  ,  pour  la  descrip- 
tion des  muscles  qui. composent  la 
Langue,  aux  Mémoires  assez  récem- 
ment publiés  (1822  et  1825)  de  Baur, 
de  Blandin  et  He  Gerdy.  Le  nombre 
de  ces  muscles,  la  manière  dont  ils 
se  confondent  en  plusieurs  points,  ont 
long-temps  arrêté  les  anatomistes  : 
on  n'avait  pu  ni  bien  indiquer  leur 
disposition,  ni  même  déterminer  exac- 
tement leurs  limites  ,  et  on  avait  dé- 
claré le  tissu  de  la  Langue  véritable- 
ment inextricable.  Au  reste  ,  les  ré- 


LA.N 

sultats  où  sont  parvenus  les  auato- 
mistes  que  nous  venons  de  citer , 
montrant  on  ne  peut  mieux  la  clifH- 
cultë  du  sujet.  Gerdy  a  en  elïet  trouvé 
le  nombre  de  ces  muscles  ou  Inis- 
ceaux  musculaires  plus  considérable 
encore  qu'on  ne  l'imaginait  :  ainsi ,  il 
a  distingué  un  muscle  lingual  super- 
ficiel ,  deux  linguaux  profonds,  des 
linguaux  trausveises,  des  linguaux 
verticaux,  qui  forment  les  muscles  in- 
trinsèques; les  extrinsèques  sont  les 
deux  stjlo-glosses ,  les  deux  hyo- 
glosses  ,  les  deux  génio-glosscs,  les 
deux  glosso-stanhvlins  ,  sans  parler 
des  faisceaux  hyo-glosso-épiglotti- 
qups  qui  ne  sont  pas  coustans. 

La  membrane  du  dos  ou  de  la  face 
supérieure  de  la  Langue  ,  ou  la  mem- 
brane gustaiivc  ,  est  une  continuation 
de  la  muqueuse  qui  tapisse  toute  la 
cavité  orale  ,  et  elle  n'en  diffère  guère 
que  par  le  développement  plus  consi- 
dérable des  papilles.  Ces  papilles  soûl 
de  plusieurs  sortes  :  les  Coniques  , 
ainsi  nommées  à  cause  de  leur  for- 
me ,  couvrent  toute  la  face  supérieure 
de  la  Lfingue  ;  il  y  a  même  deux  sor- 
tes de  papilles  coniques  ,  les  unes 
toujours  molles,  flexibles,  très-fines, 
vasculaires,  et ,  selon  Blainville ,  pro- 
bablement nerveuses;  elles  occupent 
surtout  la  pointe  et  le  bord  de  la 
langue  :  les  autres  ,  plus  fermes  ,  plus 
grosses;  c'est  au  milieu  qu'elles  se 
trouvent  le  plus  souvent.  Les  Fungi- 
formes  ,  ainsi  nommées  à  cause  de 
leur  forme  qui  rappelle  celle  d'un 
Champignon,  sont  plus  grandes  que 
les  coniques  ,  mais  peu  nombreuses  : 
c'est  vers  le  bout  qu'elles  se  trouvent 
en  plus  grand  nombre.  Enfin  les 
papilles  Caliciformes  ou  à  calice,  dont 
le  nom  indique  suffisamment  la  for- 
me ,  sont  encore  en  bien  moindre 
nombre  j  et  ne  se  voient  qu'à  la  par- 
tie postérieure  de  la  Langue  ,  oii  elles 
se  disposent,  sur  deux  ligues  obli- 
ques ,  d'une  manière  ordinairement 
>ymétrique.  D'autres  anatomistes  ont 
aussi  divisé  les  papilles  en  Filiformes, 
Fungiformes  ou  Coniques,  et  Lenti- 
culaires. 

La   plupart  des  Mammifères  ves- 


semblent  beaucoup  àriloiumepour 
la  structure  de  la  Langue:  seulement, 
les  papilles  sont  de  fo:me  et  quel- 
quel'ois  de  nature  différentes.  C'est 
ainsi  qu'on  trouve  chez  les  Chats  , 
et  dans  quelques  autres  genres,  des 
papIU'^s  revêtues  d'étuis  cornés  as^ez 
semblables  à  de  petits  ongles  :  ce 
sont  ces  papilles  cornées  qui  donnent 
à  la  Langue  du  Chat  la  dureté  que 
chacun  lui  connaît,  et  qui,  lorsque 
l'Animal  vient  à  lécher,  lui  fait  pro- 
duire sur  la  peau  l'effet  d'une  râpe. 
La  Langue  du  Porc-Epic  a  ,  sur  les 
côtes  ,  de  larges  écailles  terminées 
par  plusieurs  pointes;  dans  d'autres 
genres,  chez  plusieurs  Cétacés,  par 
exemple,  les  papilles  sont  peu  ou  ne 
sont  point  distinctes;  mais  les  Four- 
miliers et  les  Echidnés  ont  une  Lan- 
gue véritablement  bien  différente  , 
mince,  allongée,  et  susceptible  d'une 
extension  considérable;  elle  ressem- 
ble ainsi  à  celle  de  plusieurs  Oiseaux 
et  de  beaucoup  de  Reptiles  ;  mais  le 
mécanisme  de  son  extension  est  tout 
autre,  et  la  ressemblance  est  plutôt 
apparente  que  réelle. 

Le  caractère  classique  de  la  Lan- 
gue ,  chez  les  Oiseaux  ,  est  d'être 
soutenue  par  un  ou  par  deux  os  qui 
en  traversent  l'axe ,  os  que  les  ana- 
tomistes  ont  généralement  regardés 
comme  des  élcincns  nouveaux  d'or- 
gmisation  ,  mais  dont  Geoffioy  Saint- 
Hilaire  a  trouvé  les  analogues  dans  les 
cornes  postérieures  de  l'hyoïde.  Ces  os 
de  la  Langue  ,  ou  ,  snivaul  la  nomen- 
clature de  cet  anatomiste,  les  glosso- 
hjaux,  ne  manquent  réellement  dans 
aucune  classe  :  on  voit  toujours  en 
effet  une  ou  deux  pièces  en  rapport 
avec  la  Langue,  et  en  même  temps  ap- 
puyées sur  le  hasihyal  ou  le  corps  de 
l'os  hyoïde;  ces  pièces  ne  sont  autres 
que  les  glossohyaux,  qui  conservent 
ainsi  constamment  les  mêmes  cou- 
nexions.  Les  Mammifères  ont  deux 
glossohyaux;  mais,  chez  beaucoup 
d'Oiseaux  et  chez  les  Poissons ,  rien 
ne  s'interposant  plus  entre  ces  deux 
pièces,  à  cause  de  l'état  rudimentaire 
des  muscles  linguaux,  elles  se  rap- 
prochent et  se  confondent  sur  la  li- 


212    "  LAN 

j^ue  médiane;  et  il  n'y  a  plus  qu'un 
s^'ul  gtossohyal.  La  disposition  pai- 
liculièie  du  glossohyal  des  Oiseaux 
tient  à  rallongement  du  col  et  de 
toutes  les  parties  cervicales  dans  cette 
classe  :  on  conçoit  eu  effet  comment 
la  longueur  considérable  du  basihyal 
et  du  glossohval,  oblige  celte  der- 
nière pièce  à  s'avancer  proiondément 
dans  la  Langue. 

La  Langue  des  Oiseaux  est  d'ail- 
leurs très-rudimentaiie  et  Irès-pcu 
épaisse.  Le  glossohyal ,  quoique  trcs- 
grêle  lui-même  ,  en  forme  une  gran- 
de partie,  et  n'est  recouvert  que  de 
quelques  muscles  irès-minces  et  des 
tëgumens;  et  même  si  dans  quelques 
genres  ,  comme  chez  les  Perroquets 
et  les  Phénicoplères  ,  elle  est  volu- 
mineuse, et  paraît  un  p(^u  plus  sem- 
blable à  celle  des  Mammiières  ,  c'est 
encore  wne  simple  apparence  tenant 
à  la  présence  d'un  ausas  de  tissu  cel- 
lulaire et  de  graisse.  La  Langue  du 
Flannnant  passe  même,  à  cause  de 
celle  structure  gralsseu>e  ,  pour  un 
mel.<;  liès-reclierché.  On  sait  que 
l'empereur  Héliogabale  enli^etenait 
constHiiiment  des  tioupes  chargées 
<le  lui  procurer  en  abondance  des 
Langues  de  Flau)mans  ;  et  aujour- 
d'hui même,  il  paraît  que  ces  Langues 
sont  encore,  eu  plusieurs  lieux,  re- 
cherchées avec  une  égale  avidité  , 
quoique  dans  un  autre  but.  Ainsi 
Geoffroy  Saint-Hilaire  a  souvent  vu 
enEg}i>te  le  lac  Mcuzaleh  (à  l'ouest 
de  Damielte)  couvert  d'une  multitude 
de  barques  pleines  de  Flammans  : 
les  chasseurs  se  procurent  ainsi ,  en 
arrachant  et  en  pressant  lesLangues  , 
une  substance  graisseuse  qui  rem- 
place poL.i  eux  le  beurre  avec  avan- 
tage. 

La  L:)nguc  est  pareillement  assez 
épaisse  chez  les  Perroquets,  ou  du 
njoins  chez  une  partie  d  entre  eux  : 
car,  dans  cette  famille,  généralement 
caraciérisce  par  le  volume  plus  con- 
sidérable de  cet  organe,  il  est  un 
petit  genre  qui  en  est  presqu'cntiè- 
rement  privé  :  je  veux  parler  de  la 
section  des  iMlcroglo^ses  de  Geoffroy 
Saint-Hilaire,  ou  Aras  à   trompe  de 


LAN 

Levaillant.  Ce   voyageur,   saisissant 
\\\\  rapport  qui  n'avait  véritablement 
rien  de  réel  ,  leur   avait   donné   ce 
nom  ,  parce  que  ,  disait-il ,  leur  Lan- 
gue  est  une   espèce  de  trompe  avec 
laquelle  ils  prennent  leur  nourriture 
à  rinstar  de  l'Eléphant.  Mais  Geof- 
froy ayant  eu   l'occasion  de  voir  vi- 
vant un  de  ces  Aras  ,  a  reconnu  que 
cet  organe,  considéré  par  Levaillant 
comme  la  Langue,  était  formé  de  l'ap- 
pareil hyoïdien  et  de  ses  dépendances; 
la  véritable  Langue  ne  consistant  plus 
que   dans    une   petite   lubérosité   de 
forme   ovale   et   d'apparence   cornée 
(Mém.  du  Mus.,t.  x).   L'Autruche 
n'a  paieilleincnt  qu'une  Langue  très- 
courte  ,  et  tellement   même  qu'on  a 
douté  de  son  existence;  il  n'y  a  dail- 
leurs  aucune  papille,  de  même  que 
chez  le  plus  grand  nombre  des  Pas- 
sereaux et  des  Gallinacés  ;  mais  l'or- 
dre des  Grimpeurs  est  sans  contredit 
celui  qui  présente  les  modifications 
les   plus   lemarquables.  INous  avons 
déjà  parlé  des  Perroquets  :  nous  ajou- 
terons seulement  qu'ils  ont  des  pa- 
pilles assez  semblables  aux  papilles 
fungifoimes    des    Mammifères.    Les 
Toucans  ont   la    Langue   étioite   et 
garnie   de   chaque    côté   de   longues 
soles,    qui   lui   donnent  l'apparence 
d'une  véritable  plume  ,  d'oii  le  nom 
de  Fteroglossus  ,  qu'on   a  donné  au 
sous-genie    Aiacari.    Celle  des   Pics 
n'est  pas  moins  singulière,  soit  par 
la  présence  de  plusieurs  épines  pla- 
cées sur  les  bords,  soit  par  une  dis- 
position toute  particulière  de  l'hyoï- 
de, dont  lei  cornes  antérieures  ont 
acquis  un  développement  prodigieux; 
d'oùrésulte ,  par  un  mécanismequ'on 
fera  connaître  ailleurs,  la  possibilité 
dont  jouit  le  Pic,  de  faire  sortir  de 
son  bec  sa  Langue  tout  entière. 

Nous  trouvons  chez  les  Reptiles 
autant  de  variations  que  chez  les  Oi- 
seaux. Elle  est  le  plus  souvent  chai- 
nue  ,  soit  en  grande  partie  ,  soit  mê- 
me dans  son  entier.  Elle  manque,  a 
dit  Hérodote,  chez  le  Crocodile  ,et  ce 
Quadrupède  est  le  seul  qui  présente 
cette  partlcularllé;  depuis  ,  la  même 
observation  a  été  faite  également  par 


LAN 

Arislote  et  par  lous  les  voyageurs. 
Les  analomlstesde  l'ancionne  Acadé- 
mie des  sciences  ont  cependant  mon- 
tré qu'elle  existe  léellenient  ,  mais 
qu'elle  est  attachée  au  palais  sur  toute 
sa  circonférence  ,  et  ils  ont  accusé 
d'inexactitude  l'historien  grec.  Son 
observation  est  coprndnnt  très-juste, 
comme  Geoffroy  Saint  -  Ililaiie  l'a 
constaté  :  la  Langue  n'est  nullement 
apparente  à  l'extéiieur  sur  le  vivant, 
et  n'existe  véritablement  que  pour  l'a- 
natomiste.  «  Toute  la  peau  ,  dit  Geof- 
froy Saint-llilaire  (Ann.  du  Mus.,  t. 
Il),  comprise  entre  les  brandies  de 
la  mâchoire  inférieure  se  trouve  re- 
vêtue en  dedans  d'une  chair  spon- 
gieuse, épaisse  et  mollasse,  qui  y  est 
inséparablement  attachée  dans  touîe 
son  étendue  ;  mai-^  ce  muscle  ou  cette 
Langue  est  en  quelque  sorte  masqué 
à  l'extérieur  par  une  continuation 
des  enveloppes  générales  ;  c'est  une 
peau  jaunâtre,  chagrinée,  et  entiè- 
rement semblable  à  celle  du  palais.» 
Cet  état  rudimentaire  de  la  Langue 
du  Crocodile  est  même  précisément 
ce  qui  lui  rend  nécessaires  et  ce 
qui  explique  les  services  qu'il  reçoit 
d'un  petit  Oiseau  ,  qui  ,  dit  Héro- 
dote ,  entre  dans  sa  gueule  qu'il  tient 
ouverte  ,  et  mange  les  Insectes  qui 
lui  sucent  le  sang  :  fait  véritable- 
ment surprenant  ,  et  souvent  révo- 
qué en  doute  ,  mais  dont  Geoffroy 
Saint-Hilaire  a  eu  en  Egypte  plu- 
Sieurs  fois  l'occasion  de  vérifier  l'exac- 
titude. 11  a  constaté  que  cet  Oiseau  , 
qu'Hérodote  désigne  sous  le  nom  de 
Trorhiltts ,  n'est  autre  que  le  Chara- 
rfm/5  a?^i7:)////s  d'Hasselquist ,  et  que 
les  petits  Animaux  dont  il  délivre  le 
Crocodile  sont  des  Insectes  suceurs, 
et  non  pas  des  Sangsues,  comme  on 
avait  généralement  traduit  par  erreur. 
Chez  les  Salamandres,  la  Langue 
est  adhérente  comme  chez  le  Croco- 
dile, mais  seulement  p;ir  sa  pointe 
et  non  par  ses  l)ords.  Ou  sait  qu'elle 
est  libre,  très-extensible  et  bifur- 
quée  vers  sa  pointe  dans  la  plupart 
des  Sauriens  et  des  Ophidiens.  Les 
Crapauds  et  les  Grenouilles  ont  la 
Langue  en  pai;lie  fixée  à  la  mâchoire 


LAN  2,5 

inférieure,  et  sa  portion  libre  est  du 
moins,  dans  l'état  ordinaire,  repliée 
dans  la  bouche. 

Chez  beaucoup  de  Poissons  ,  la 
Langue  ne  consiste  plus  que  dans 
une  simple  saillie  à  la  partie  infé- 
rieure de  la  bouche,  et  sa  înembranc 
dorsale  ne  diffère  pas  ordinairement 
de  la  muqueuse  qui  tapisse  tout  le 
reste  de  la  cavité  orale  •  enfin  chez 
d'autres,  comme  les  Cartilagineux  , 
la  Langue  semble  manquer  entière- 
ment. 

C'est  sur  les  bords,  et  smloul  vers 
la  pointe  de  la  Langue,  que  réside 
le  sens  àw  goût.  Ce  sons  n'a  point  , 
comme  les  autres  sens  spéciaux 
la  vue,  l'odorat  et  l'ouïe,  un  nerf 
sensitif  particulier.  Celui  qui  trans- 
met à  l'encéphale  les  sensations  du 
goût ,  le  nerf  Lingual ,  n'est  en  effet 
qu'une  branche  de  la  cinquième  pai- 
re; et  l'on  sait  que  ce  nerï  envoie 
également  un  rameau  à  chacun  des 
autres  sens  :  rameau  dont  la  destruc- 
tion ,  suivant  les  expériences  de  Ma- 
gendie  et  les  observations  patholo- 
giques de  Serres,  entraîne  même 
celle  du  sens  auquel  il  appartient. 

(IS.G.  ST.-H.) 

En  raison  de  la  figureplusou  moins 
ressemblante  de  certains  êtres  des 
règnes  organiques  ,  ou  de  quelques- 
unes  de  leurs  parties  avec  la  Langue, 
on  a  vulgairement  appelé  : 

Langue  d'Agneau.  (Bot.)  Le  Vlan- 
tago  média ,  L. 

•  Langue  d'Anolis.  ('Bot.':  Le  Mc- 
lastoina  ciliata  aux  Antilles. 

Langue  de  Boeuf.  (Bot.)  La  Bu- 
glosse  officinale  ,  le  Fothos  cordata  et 
la  Fistuline ,  genre  de  Champignons. 

Langue  de  Cerf.  Lingua  Ceruina. 
(Bot.)  La  Scolopendre  et  la  plupart 
des  Fougères  à  frondes  entières  ,  mê- 
me le  Botrychium  Lunaria. 

Langue  de  Chat.  (Zool.)  Une  Tel- 
line  ,  Tellina  Lingua-Telis.  (Bol.)  Le 
Bidens  tripartila  et  un  Eupatoire  de 
Saint-Domingue. 

*  Langue  de  Châtaignier  ou  de 
Chêne.  (Bot.)  La  Fistuline  Langue 
de  Bœuf. 

Langue    de    Cheval.    (Bot.)  Le 


2i4  LAN 

RusciiS  Hjppoglossitrn ,  espèce  du 
genre  Fragon. 

Langue  de  Chien.  (Bot.)  La  Cy- 
noglosse  officinale  et  d'au  ires  Borragi- 
nées,  telles  que  le  Myosotis  Lappula. 

Langue  de  Noyer  et  Langue  de 
Pommier.  (Bot.)  Divers  Agarics  pa- 
rasites à  pédicule  iHîéraL 

Langue  d'Oie,  (liot.)  Le  Pingul- 
cula  pulgaris,  L. 

Langue  d'Oiseau   ou  Oknitho- 

GLOSSE    des    V1EIEL£S     PHARMACIES. 

(Bot.)  Le  fruit  du  Fiêae  et  le  Slelia- 
ria  hulostea. 

Langue  d'Or.  (Zooi.)  La  ïelline 
i'oliacéc. 

Langue  de  Passereau.  (Bot.)  Le 
Stellera  passeiina  et  le  Folygonum 
avicidare. 

Langue  de  Serpent.  (Bot.)  L'O- 
phioglossc  vulgaire  et  les  Clavaires 
de  Liiinc  ,  dont  on  a  composé  le  genre 
Geoglossurn ,  ce  qui  siguifie  Langue 
de  teiTC. 

L.iNGUE  DE  Serpent.  (Foss.)  Ue 
petites  Glossopètres. 

Lakgue  de  Tigre.  (Zool.)  Une  es- 
pèce du  genre  Yénus,  Kenus  tigri- 
na. 

*  Langue  DE  terre.  (Bot.)  f.  Lan- 
gue DE  Serpent. 

Langue  de  Vache.  (Bot.)  La  Sca- 
bieuse  des  champs ,  la  grande  Con- 
soude  en  quelques  parties  de  la 
France  ,  et  ic  Talinum  polyandrum 
au  Pérou.  (b.) 

LANGUETTE,  pois.  Espèce  du 
genre  Pleuronecte.  /'.  ce  mot.  On  a 
aussi  donné  ce  nom  aux  Manches  de 
couteau  ou  Solens.  \\\.) 

LANGUETTE.  Ljgula.  ins.  On 
désigne  sous  ce  nom  une  partie  de 
la  lèvre  inférieure;  elle  fait  suite  au 
support  ou  menton ,  et  donne  inser- 
tion aux  palpes ,  aux  paraglosses  ,  etc. 
V.  Bouche.  (aud.) 

LANGUETTE.  Ligula.  bot.  Plu- 
sieurs organes  des  Végétaux  ont  été 
nommés  ainsi  par  les  botanistes.  On 
appelle  Languettes  ou  fleurons  ligu- 
les les  demi-flcurons  des  Synanthé- 


LAN 

rées  dont  le  tub-  est  court  et  épanoui 
en  un  limbe  oblong,  unilatéral,  ordi- 
nairement terminé  par  quelques  pe- 
tites dents.  Jacquiu  a  donné  le  nom 
de  Languettes  {Ligulœ)  aux  appendi- 
ces qui  ,  dans  les  Stapella,  parlent  du 
bas  du  capuchon  ,  aUernent  avec  les 
cornes  et  sont  étalés  sur  la  corolle. 

Dans  les  Graminées,  l'appendice 
membraneux  qui  couronne  la  gaine 
de  la  feuille  est  nommé  Languette 
{Ligula,  Collai e). 

Le  genre  Aizoon  est  quelquefois 
appelé  vulgairement  Languette. 

(G..N.) 

LANGURIE.  Laug!'ria.ms.  Gen- 
re de  l'ordre  des  Coléoptères ,  sec- 
tion àss  Tétramères  ,  famille  des  Cla- 
vipalpe.s,  établi  par  Latreille  aux  dé- 
pens du  genre  Trogossite  dans  le- 
quel Fabricius  Pavait  placé  ,  et  ayant 
pour  caractères  :  dernier  article  des 
palpes  maxillaires  allongé,  et  plus 
ou  moins  ovalaire  ;  massue  des  an- 
tennes de  cinq  articles  ;  corps  linéai- 
re. Ces  lusectes  se  distinguent  des 
Clypéastres  ot  des  Agalliidies  par  les 
tarses  et  par  d'autres  caractères;  ce 
qui  a  déterminé  Latreille  à  placer  ces 
derniers  dans  la  famille  des  Xylo- 
phages ,  quoiqu'ils  se  rapprochent, 
sous  bien  des  rapports,  du  genre 
Phalacre  qui  appaitient  à  la  famille 
des  Glavipalpes.  Les  Erotyles  ,  les 
Triplax  et  les  Tritomes  s'en  distin- 
guent par  leurs  palpes  maxillaires  en 
hache  et  par  la  forme  de  leur  corps; 
enfin  les  Phalacresont  la  massue  des 
antennes  de  trois  articles  et  le  corps 
globuleux.  Les  Languries  ont  les  an- 
tennes plus  courtes  que  le  corps  ,  in- 
sérées devant  les  yeux  ,  et  composées 
de  onze  articles  dont  les  cinq  der- 
niers forment  une  massue  allongée  , 
comprimée  et  perfoliée.  Leur  labre 
est  corné,  peu  avancé  et  presque 
échancré.  Les  mandibules  sont  cor- 
nées ,  avancées  et  terminées  par  deux 
dents  aiguës.  Les  raâchoiies  sont  cor- 
nées ,  bifides  ,  avec  le  lobe  extérieur 
coriace,  un  peu  velu  à  sa  partie  supé- 
rietne,  et  le  lobe  intérieur  plus  court 
et  bifide  ;  elles  portent  chacune  un 
palpe  filiforme  composé   de   quatre 


LAN 

articles;  le  premier  est  très-petit ,  les 
deux  suivans  égaux  et  le  dernier  un 
peu  plus  loug,  plus  épais,  de  forme 
ovale.  Les  palpes  labiaux  sont  com- 
posés de  trois  articles  petits  et  le  der- 
nier est  un  peu  plus  long  et  un  peu 
eu  massue.  La  lèvre  est  presque  cor- 
difornie  ,  entière  ;  le  meuton  est  en 
carré  transversal,  beaucoup  plus 
large  que  la  lèvre  ,  un  peu  rétréci  et 
arrondi  supérieurement.  Le  corps 
des  Langui  ics  est  linéaire  ;  leur  cor- 
selet est  arqué  et  convexe  j  l'écusson 
arrondi  postérieurement,  elles  c\y- 
trcs  longues,  recouvrant  les  ailes  et 
l'abdomen.  Les  pales  sont  grêles,  as- 
sez longues;  leurs  tarses  ont  leurs 
deux  premiers  articles  allongés, 
triangulaires;  le  troisième  est  plf.s 
large,  bifide,  et  le  dernier  est  allon- 
gé ,  un  peu  arqué  et  terminé  par  deux 
crochets.  Les  mœurs  des  Languries 
nous  sent  entièrement  inconnues;  il 
est  fort  probable  qu'ils  vivent  dans 
les  Bolets  et  dans  le  bois  pourri  , 
comme  les  Triplax  ,  les  seuls  Insectes 
de  cette  famille  qui  se  trouvent  en 
France  et  dont  on  connaît  les  méta- 
morphoses. Ce  sont  des  Insectes  as- 
sez rares  dans  les  collections  ,  et  le 
genre  ne  se  compose  que  de  cinq  ou 
six  espèces.  Dejean  (Catal.  des  Col., 
p.  129)  en  mentionne  deux;  la  prin- 
cipale ,  celle  qui  sert  de  type  au  gen- 
re ,  est  : 

La  Langurie  bicolobe  ,  L.  bico- 
lor,  Lalr.  ,  Oliv.  ,  Col.  T.  v,  n.  88  , 
pi.  1  ,  fig.  1.  Elle  est  noire  ,  avec  le 
corselet  fauve  ,  à  l'exception  de  son 
dos  qui  est  noir.  Cette  espèce  se 
trouve  à  Cayenne.  V.  ,  pour  les  au- 
tres, Olivier  {loc.  cit.)  et  Latreille 
{Gêner.  Crust.  et  Ins.)  (g.) 

*  LANIAIRES.  MAM.  r.  Canines 
et  Dents. 

LANIER.  OIS.  Espèce  du  genre 
Faucon. /^.  ce  mot.  (dk..z.) 

LANIFERA.  bot.  phan.  (Pline.) 
Le  Cotonnier  selon  Adanson.      (b.) 

LANIO.  OIS.  r.  Lanion. 

LANIOGERE.  Laniogèrus.  mot.l. 
C'est  à  Blainville  que  l'on    doit   la 


LAN 


31& 


créa  lion  de  ce  nouveau  genre.  Dès 
1816  il  fut  connu  par  l'exliait  qui 
en  a  été  publié  dans  le  Bulletin  de  la 
Sociélé  Philomatique  pour  cette  an- 
née. Férussac ,  dans  ses  Tableaux 
S3'slémaliques  des  Animaux  mollus- 
ques ,  a  adopté  ce  genre  et  l'a  placé 
dans  les  rapports  indiqués  par  son 
ciéaleur,  c'est-à-dire  qu'il  l'a  rangé 
dans  les  Gastéropodes,  dans  la  famille 
des  Poly branches  à  côté  desEolideset 
des  Glauques,  entre  lesquels  il  sejt 
de  passage.  Blainville  a  reproduit  ce 
genre  dans  le  Dictionnaire  des  Scien- 
ces ,  dans  l'atlas  duquel  il  est  figuré  ; 
il  en  a  montré  les  rapports  à  l'article 
Mollusque  du  même  ouvrage  en  le 
rangeant  tout  près  des  Glauques  et 
des  Cavolines.  Voici  les  caractères 
que  Blainville  assigne  à  ce  genre  : 
corps  nu,  allongé,  convexe  en  des- 
sus, plane  en  dessous,  terminé  par 
une  sorte  de  queue  ,  la  tête  assez  dis- 
tincte ;  quatre  tentacules  fort  petits; 
les  branchies  en  forme  de  longues 
lanières  molles,  flexibles,  disposées 
en  un  seul  rang  de  chaque  côté  du 
corps  ;  l'anus  et  les  organes  de  la  gé- 
nération à  droite  dans  un  tubercule 
commun;  si  on  veut  comparer  ces  ca- 
ractères à  ceux  du  genre  Glauque, 
on  verra  que  les  Laniogères  s'en  dis- 
tinguent très-bien  ,  quoique  très-voi- 
sines. On  n'en  connaît  encore  qu'une 
seule  espèce  que  Blanville  a  vue  dans 
le  Muséum  britannique;  il  la  nom- 
me : 

Laniogère  d'Elfort  ,  Laniogèrus 
Elfortianus ,  Blainville  ,  Dicl.  des  Se. 
Nat.  T.  XXV,  pag.  243,  planches  du 
même  ouvrage  ,  douzième  cahier,  fig. 
4  à  6  ;  a«  Laniogèrus  Blanvillii , 
Féruss.  ,  Tab.  syst.  ?  (d..h.) 

LANION.  Lanio.  ois.  Genre  établi 
par  Vieillot ,  et  dont  les  deux  espèces 
fimt  partie  de  notre  genre  Batara.  F'. 
ce  mot.  (DR..Z.) 

LANISTE.  Lanistes.  moll.  Genre 
proposé  pnr  Montfort  {Conchil.  Syst. 
T.  II ,  pag.  12  3)  pour  une  Coquille  du 
genre  AmpuUaire.  ^.  ce  mot.  (d.,h.') 

LANIUS.   OLs.  (Linné.)  r.  Pir.- 
Grièche. 


3i6  LAN 

LANNERET.  ois.  Le  Lanîerinâle. 
V.  Faucon.  (b.j 

jLANSA.  EOT.  riiAN.  Dans  les  îles 
de  rarchipel  Indien,  on  donne  ce 
poni  au  LaiisLuni  de  Ruinph  ,  que 
plusieurs  auteurs  donnent  comme 
synonyme  du  Coo/'/a  de  Sonnerai.  T^. 
Lansium  et  Cookie.  (g..n.) 

LANSAG.  BOT.  PHAN.  Petite  et  jo- 
lie variété  de  Poire  d'automne.     («.) 

LANSIUM.  BOT.  PHAN.  Riimph 
{Herb.  Jmb.  i,  p.  i5i  ,  t.  54  et  hW)  a 
décrit  et  figuré  sous  ce  nom  plusieurs 
Arbres  de  l'archipel  Indien,  qui  ont 
été  rapportes  au  genre  Cookla  de 
Sonnerat.  /'".  ce  mot.  Cette  détermi- 
nation paraît  n'avoir  pas  été  connue 
du  docteur  Jack,  puisqu'il  a  publié 
dans  le  quatorzième  volui^ie  des  Tran- 
sactions de  la  Société  Linnéenne  de 
Londres  ,  une  notice  sur  le  genre 
Lansium,  sisns  mentionner  comme 
.synonyme  le  genre  Cookia;  il  l'a  pla- 
cé dans  la  famille  des  Méliacées , 
et  lui  a  attribué  des  caractères  un 
peu  différens  de  ceux  assignés  au 
Cookia  par  los  auteurs.  Ces  caractè- 
res sGul  :  un  calice  à  cinq  divisions 
profondes  ;  une  corolle  à  cinq  pétales 
arrondis;  le  tubeslaminifèreurcéolé, 
ayant  l'orifice  entier;  dix  outhèrcs 
inclu.ses  ;  ovaire  à  cinq  loges ,  sur- 
nionlé  d'un  style  court  ,  en  colonne  , 
et  d'un  stigmate  plane  à  cinq  rayons; 
baie  coriace  extérieurement ,  à  cinq 
loges  et  à  cinq  graines  qui  avortent 
dans  presque  toutes  les  loges ,  excep- 
té dans  une  ou  deux  seulen^eut  ;  se- 
mences enveloppées  d'un  tégument 
pulpeux  et  sapide  ;  albumen  nul  ;  co- 
tylédons inégaiix  et  peltés.  Le  Lan- 
sium domesdcum  ,  figuré  par  Rumpli 
Uoc.  cit.,  t.  54),  Plante  des  îles  Ma- 
laises ,  est  la  seule  espère  que  le  doc- 
teur Jack  admette  ,  quoiqu'il  seuible 
disposé  à  lui  joindre  encoi  e  le  Lan- 
sium muittanum  de  Rumph  [loc.  cit., 
t.  56).  Cependant  celui-i-i  olFrc  quel- 
ques différences  dans  les  parties  de 
la  fleur  ,  et  paraît  être  congénère  du 
Milnea  de  Ko^iburgh.  (G..N.) 

LAÏSÏ.  MAM.  y.  Lampt. 


LAN 

LANTANIER.  Lanlana.noT.vaki^. 
Ce  genre  de  la  famille  des  Verbénacées 
et  de  la  Didynamie  Angiospermie,  L., 
établi  par  Plumier,  souslenomdera- 
mara,  est  ainsi  caractérisé  :  calice  tiès- 
court,  tubuleux  ,  à  quatre  dents  peu 
marquées;  corolle  dont  le  li;be  obli- 
que ,  renflé  au  milieu  ,  est  beaucoup 
plus  long  que  le  calice,  et  dont  le 
liud)e  est  horizontal,  à  quatre  lobes 
inégaux  ;  quatre  étaminesdidynames  , 
non  saillantes;  style  indivis;  drupe 
bacciforme  ,  à  un  seul  noyau  ;  celui-ci 
pas  tagéen  deux  loges  dontchacune  est 
monosperme.  Le  Carachcraviburnoi- 
des  de  Forskahl  a  été  réuni  par  Vahl 
au  Lautaiia.  Adanson  en  avait  déta- 
ché une  espèce  sous  le  nom  générique 
d'Of/ia  qui  a  été  changé  par  Médicus 
en  celui  de  Spielmannia.  V.  ce  mot. 

Les  Lantana  sont  des  Arbustes, 
rarement  des  Herbes  ,  à  rameaux  an- 
guleux ,  quelquefois  munis  d'aiguil- 
lons. Leurs  fouilles  sont  simples  ,  op- 
posées ou  le  plus  ordinairement  ter- 
nées  ,  crénelées,  rugueuses  et  âpres 
au  toucher.  Les  fleurs  forment  des 
capitules  axillaires,  pédoncules,  ac- 
compagnés de  bractées;  leurs  corol- 
les sont  colorées  de  plusieurs  nuan- 
ces ,  tantôt  violettes,  tantôt  orangées, 
jaunes  ou  blanches.  Ou  en  connaît  à 
peu  près  trente  espèces  presque  tou- 
tes indigènes  des  pays  chauds  de  l'A- 
méri(]ue.  Plusieurs  sont  cultivées 
en  Europe  où  elles  produisent  un 
effet  très-agréable  à  cause  de  leur 
feuillage  toujours  vert  et  de  leurs 
chsrmans  capitules  de  fleurs.  Nous 
nous  bornerons  à  la  description  suc- 
cincte des  espèces  suivantes  qui  sin- 
passenten  beauté  leurs  congénères. 

Le  L\NTANIER  A  FLtlURS  VAKlÉES, 

Lantana  Camara,  L.  ;  Camara  fiore 
nonspinoso  ,  PlLun.,Gen.  "h'i,  le.  71, 
!'.  1  ,  est  ww  Arbrisseau  d'environ  \\\\ 
mètre  de  hauteur  ,  dont  le  tronc  tor- 
tueux se  divise  en  rame;iux  dépour- 
vus d'aiguillons.  Ses  feuilles  sont  op- 
posées ,  pétiolées  ,  ovales,  aiguës  ,  un 
peu  velues  et  ridées.  Ses  Heurs  sont 
d'abord  jaunes ,  uiais  elles  passent 
ensuite  au  louge  écarlate.  Les  fouilles 
de  cet  Arbrisseau  sont  aromatiques  , 


(');aMlfrJ'm.v',-//>u'  jfijj 

IxAiN'TiWA     Ephtciur  . 


fir..,,.,  ..:„/,■ 


LAN 

et  l'on  s'en  sert,  en  Améfique,  aux 
mêmes  usages  auxquels  nous  em- 
ployons celles  de  la  Mélisge  dentelles 
offrent  la  forme,  la  saveur  et  l'odeur. 

Le  Lantanikr  piquant,  Laiitana 
aculeata  ,  L. ,  ligure  dans  les  Plan- 
ches de  ce  Dictionnaire,  est  un  peu 
plus  élevé  que  le  précédent,  mais  il 
se  distingue  surtout  par  les  aiguillons 
crochus  qui  couvrent  ses  branches. 
Ses  feuilles  sont  opposées  ,  péliolées, 
ovales  presque  en  cœur,  aiguës,  cré- 
nelées, ridées  et  rudes  au  toucher. 
Les  fleurs  sont  semblables  à  celles  du 
Lantana  Camara.  Cet  Arbiisseau 
est,  ainsi  que  le  précédent ,  originai- 
re de  l'Amérique  méridionale. 

D'autres  espèces  de  Lantana  se  font 
remarquer  par  l'odeur  agréable  et  la 
jolie  couleur  des  fleurs.  Telles  sont 
entre  autres  les  L.  odurata  et  involu- 
crata.  Ces  Piaules  exigent  en  Europe 
la  serre  chaude  ou  tempérée.  Quoique 
d'une  texture  fibreuse,  peu  succu- 
lente et  par  conséquent  peu  délicate, 
elles  ne  peuvent  supporier  le  moin- 
dre air  de  gelée.  Cependant  le  Lan- 
tana aculeata  n'est  pas  aussi  sensible 
aux  effets  du  froid  que  les  autres  es- 
pèces. Une  terre  bonne  et  consistante, 
et  des  arrosemens  fréquens  leur  sont 
nécessaires.  On  a  soin  de  les  dépoter 
deux  fois  par  an  ,  à  cause  de  la  gi  an- 
de  quantité  des  racines  dont  l'ac- 
croissement est  très-rapide.  Lors- 
qu'on les  meta  l'air,  peiidatit  l'été,  il 
faut  leur  donner  une  exposition  om- 
bragée. Leur  multiplication  est  faci- 
le ,  soit  par  le  moyen  des  giaines  se- 
mées en  pots  sur  couche,  soit  par  les 
boutures  qui  reprennent  aisément 
lorsqu'on  les  fait  dans  une  terre  peu 
légère,  et  dans  des  pots  placés  dans 
une  couche  tempérée  et  ombragée. 

(G..N.) 

*  LANÏEBU.  BOT.  PHAN.  Syn. 
macassar  d'Alfa  arundinacea  ,  espèce 
du  genre  Canche.  (b.) 

LANTEilNE.  conçu.  INom  vul- 
gaire et  marchand  de  la  Mye  tron- 
quée et  des  Anatines.  [-&.) 

*  LANTERNE.  Latemca.  bot. 
cuyPT.  [Chani pignons.)  Ce  geuie  éla- 


LAO 


aiTt 


bli  par  Poiteau  et  Turpin,  pour  une 
Plante  qu'ils  ont  observée  à  l'île  de  la 
Tortue  ,  a  reçu  de  ces  naturalistes  les 
caractères  suivans  :  volva  de  forme 
ovoïde  ,  se  déchirant  en  deux  ou  trois 
lobes;  trois  branches  ou  pelites  co- 
lonnes cylindriques  ,  réunies  par  leur 
sommet  ;  conceptacle  en  forme  de 
cul  de  lampe  ,  située  au-dessous  de  la 
voûte  produite  par  la  rencontre  de  la 
partie  supérieure  des  branches,  ser- 
vant de  placenta  aux  corps  reproduc- 
teurs. Ce  genre  se  compose  d'une 
seule  espèce  nommée  par  les  auteurs 
Lateniea  trlscapa;  il  a  des  rapports 
d'organisation  avecles  Clalhreset  no- 
tamment avec  le  genre  Colonnaria  , 
établi  par  Rafinesque-Schmaltz.  La 
grandeur  de  ce  singulier  Champir 
gnon  est  de  deux  pouces  et  demi  sur 
deux  de  diamètre;  il  a  la  forme  dun 
trépied  sacré;  les  branches  ,  blanches 
à  leur  base  ,  se  teiguent  dans  leur 
partie  supérieure  ,  ainsi  que  le  cul  de 
lampe  qui  en  dépend  ,  d'un  beau 
rouge  vermillon  ,  semblable  à  celui 
qu'on  remarque  sur  les  Clathres.  Cel- 
te Plante  ,  d'une  substance  sèche  et 
spongieuse,  se  trouve  à  l'ombre  des 
grands  Arbres  sur  les  débris  de  Vé- 
gétaux. Plusieurs  mycologues  n'ont 
pas  admis  ce  genre  qu'ils  jaugent 
parmi  les  Clathres.  (a  fj 

LANTERNE  ROUGE. bot. crypt. 
L'un  des  noms  vulgaires  du  Clathre 
cancellé.  (b.) 

LANTOR.  bot.  phan.  Pour  Loa- 
tar  ,  dans  les  anciens  voyageurs,  d'où 
J.  Bauhiu  avait  emprunté  ce  nom. 

LAOMEDEE.  Laomedea.  polyp. 
Genre  de  l'ordre  des  Sertulariées,  de 
la  division  des  Polypiers  flexibles  ,  qui 
a  pour  caractères  :  Polypier  phyloide  , 
rameux;  cellules  stipitées  ou  substi- 
pitées  ,  éparses  sur  les  tiges  et  les  ra- 
meaux. Il  renferme  une  dixaine  d'espè- 
ces dont  les  fornies  générales  n'ont  pas 
toujours  beaucoup  d'analogie  entre 
elles;  le  seul  caractère  fondamental 
consiste  dans  le  peu  de  longueur  du  pé- 
doncule qui  supporte  les  cellules  ;plu' 
sieurs  lucinc  ont  ce  pédoncule  assez; 


ai8 


LAP 


allongé,  ce  qui  les  rapproche  des 
Clyties  dontquelques  Laomédées  dif- 
fèrent à  peine.  Les  unes  ont  des  tiges 
roides,  branchues,  se  fixant  aux  ro- 
chers par  des  radicules  filiformes; 
d'autres  sont  volubiles,  grimpantes 
et  parasites  sur  les  Thalassiophyles 
et  autre's  productions  marines  ;  il  y 
en  a  d'articulées  ,  d'autres  qui  ne  le 
sont  pas.  La  forme  des  cellules  varie 
suivant  les  espèces  ;  elles  sont  en  gé- 
néral campaniforraes ,  à  ouverture 
entière  ou  dentée;  deux  ou  trois  es- 
pèces ont  leurs  cellules  presque  tu- 
buleuses.  Les  pédoncules  sont  sim- 

Eles ,  annelés  ou  contournés  en  vis. 
es  ovaires  sont  gros  ,  vésiculeux  et 
presque  toujours  asillaires.  La  subs- 
tance des  Laomédées  est  membrano- 
cornée,  quelquefois  légèrement  cré- 
tacée ;  leur  grandeur  varie  beaucoup; 
leur  couleur  est  fauve  ou  brunâtre. 
Elles  se  trouvent  dans  toutes  ^es 
mers.  Les  espèces  rapportées  à  ce 
genre,  sont:  Laomedea  a/itipal/ies  , 
Sauvagii,  simplex,Laiiii,  rlichotoma, 
spinosa ,  genicutata  ,  gelatinosa  ,  mu- 
ricata  et  reptaiis.  (e.  d..i,.  ) 


LAPAGÉRIE.  Lapageiia.  bot. 
PHAN.  Genre  de  la  famille  des  Aspa- 
raginées  ,  et  de  l'Hexandrie  Monogy- 
nie  ,  L. ,  dédié  par  Ruiz  et  Pavon 
{Flor.  Feruv.  3  ,  p.  64  )  à  l'épouse  de 
Napoléon  ,  née  Joséphine  Lapageric  , 
qui  encouragea  par  son  exemple  la 
culture  des  Végétaux  exotiques  ,  dans 
ses  beaux  jardins  de  Malfnaison.  Ce 
genre  oilre  un  calice  coloré  ,  pétaloï- 
de ,  campaniformc  ,  formé  de  six  sé- 
pales égaux;  six  étamines  attachées  à 
la  base  des  sépales  ayant  les  filets  su- 
bulés;  les  anthères  dressées,  oblon- 
gues  ,  aiguës;  l'ovaire  libre,  allongé, 
à  trois  côtes ,  à  une  seule  loge ,  conte- 
nant un  grand  nombre  d'ovules  atta- 
chés à  trois  trophospermes  longitudi- 
naux et  disposés  sur  deux  rangées; 
le  style  est  allongé,  peu  distinct  du 
sommet  de  l'ovaire  ,  terminé  par  un 
stigmate  renflé  et  légèrement  trilobé. 
Le  fruit  est  une  baie  ovoïde  ,  allon- 
gée ,  triangulaire ,  marquée  de  trois 
aillons    longitudinaux    qui     eorres- 


LAP 

pondent   aux    trois    trophospermes. 

Ce  genre  ne  renferme  qu'une  seule 
espèce  ,  Lapageria  rosea  ,  Ruiz  et  Pa- 
von ,  loc.  cit. ,  p.  65  ,  tab.  297.  C'est 
une  Plante  sa  rmenteuse  et  grimpante 
dont  la  tige  est  rameuse,  cylindi  ique^ 
noueuse,  nue  vers  sa  partie  inté- 
rieure, portant  supérieurement  des 
feuilles  alternes,  cordiformes  ,  ai- 
guës, très-entières,  marquées  de 
trois  ou  cinq  nei'vures  longitudi- 
nales. Les  fleurs  sont  très-grandes, 
d'une  belle  couleur  rose,  axillaires 
et  portées  sur  un  pédoncule  assez 
long  et  tout  couvert  d'écaillés. 

Cette  belle  Plante  croît  dans  les  fo- 
rêts du  Chili,  aux  environs  de  la 
Conception.  Les  habitans  mangent 
ses  fruits  dont  la  pulpe  est  douce  et 
agréable.  Ses  racines,  fibreuses  et  fas- 
ciculées,  sont  employées  aux  mêmes 
usages  que  la  Salsepareille  ,  c'est-à- 
dire  qu'elles  sont  sudoiifiques  et  diu- 
rétiques, (a.  r.J  , 

LAPATHON  ET  LAPATHUM. 
EOT.  PHAN.  Les  anciens  donnaient  ce 
nom  à  plusieurs  Plantes  potagères  ou 
à  d'autres  qui  jouissaient  de  piopi'ié- 
tés  laxatives.  'Pelles  étaient  plusieurs 
espèces  que  les  botanistes  modernes 
ont  rapportées  au  genre  Rumex  ;  ils 
nommaient  encore  ainsi  l'Epinard 
et  le  Bon-llenri  {Chenupodium  Bo- 
nus-Henricus).  Le  genre  Lapathum 
de  Tournefort  a  été  réuni  par  Lin- 
né au  Rumex.  Dans  la  Monogra- 
phie de  ce  dernier  genre  publiée  en 
iSigpar  Campdéra,  le  Lapathum  de 
Tournefort  est  considéré  comme  un 
sous-genre  caractérisé  par  le  calicule 
naissant  de  l'articulation  du  pédon- 
cule et  n'ayant  jamais  ses  divisions 
réfléchies.  V .  Patience  et  Rtjmex. 

(G..N.) 

LAPEREAU.  MAM.  Le  petit  du 
Lapin  ,  et  non  du  Lièvre ,  comme  il 
est  dit  dans  le  Dictionnaire  de  Le- 
vrault.  (b.) 

LAPEIROUSIA.  BOT.  phan. 
Thunberg  (  Prodr.  Flor.  Capens.  )  a 
ainsi  altéré  le  nom  du  Lapeyrousia, 
genre  établi  en  l'honneur  de  Picot  de 
Lapeyrouse.  ;f^.LAPEYROusiE.  (g..3S.) 


LAP 

LAPEYROUSIE.  Lapeyrouaia. 
BOT.  riiAN.  Deux  genres  de  Plantes 
ont  reçu  ce  nom.  Le  premier  -a  cté 
formé  par  l'abbé  Pourret  [Jet.  To- 
los.)  sur  des  Plantes  de  la  famille  des 
Irldées  et  dont  le  Gladiolus  denticu- 
ialuf  et  VLvia  corjmbusa  ,  L.,  sont  les 
types.  Ce  genre,  auquel  on  avait  assi- 
gné pour  caractères  essentiels  :  une 
corolle  bypocratériforme ,  le  limbe  à 
six  divisions  plus  courtes  que  le  tube, 
trois  stigmates  bifides,  une  capsule 
membraneuse  et  polysperme,n'a  pas 
été  généralement  adopté.  En  consé- 
quence ses  espèces  doivent  rentrer 
dans  les  genres  Glayeul  et  Ixie.  F". 
•  ces  mots. 

En  1800,  Thunberg  publia  dans 
la  seconde  parlie  de  son  Prodro- 
mus  Plant  arum  Capenslum  ,  un  genre 
de  la  famille  des  Synanlhérées  et  de 
la  Syngénésie  IVustranée,  L.,  auquel 
il  donna  le  nom  de  Lapejroiisia. 
Adoptant  ce  genre,  Cassini  en  a  ain- 
si tracé  les  caractères  d'après  les  des- 
criptions imparfaites  de  Linné  fils  et 
de  ïhunberg  :  involucre  formé  d'é- 
caillcs  disposées  sur  plusieurs  l'angs, 
imbriquées  ,  hcarieuses  supérieure- 
mentj  les  intérieures  suimontées 
d'un  gi-and  appendice  étalé,  lancéo- 
lé et  scarieux  ;  réceptacle  plane  et 
garni  de  papilles;  calathide  dont  les 
fleurs  du  centre  sont  nombreuses , 
régulières  ,  hermaphrodites  ;  celles  de 
la  circonférence  en  languettes  et 
neutres  ;  akènes  surmontés  d'une  ai- 
grette très-courte,  mince  et  annulaire. 
Cassini  place  avec  doute  ce  genre 
dans  la  tribu  des  Inulées,  près  des 
st,en\es  Rosenia  et  Leysera.  11  a  pour 
type  une  Plante  découverte  au  cap 
clc  Bonne-Espérance  par  Thunberg  , 
laquelle  ayant  été  communiquée  à 
Linné  fils  ,  fut  nommée  par  celui-ci 
Osmi/es  calycina.  L'Héritier  (  Sert. 
Angi.)  l'a  décrite  de  nouveau  en  la 
rapportant  au  genre  Relhania.  (g..n.) 

*  LAPHL  MAM.  f^.  Cerf  commun. 

LAPHIATI.REPT.  op^,  Même  cho- 
se qu'Aulique,  espèce  du  genre  Cou- 
leuvre, f^.  ce  mot.  (B.) 


LAP  a,  9 

LAPHRIE.  Laphria.    ins.  Genre 
de  l'ordre  des  Diptères  ,  famille  des 
Tanystomes,  tribu  des  Asiliques,  éta- 
bli par  Mcigcn  ,  et  ayant  pour  carac- 
tères  :  épistome  barbu  ;    tête  point 
globuleuse  ,   ni  entièrement  occupée 
par  les  yeux ,  même  dans  les  mâles  ; 
tarses  terminés   par  deux  pelotes  et 
deux    ciochets;    dernier  article   des 
antennes  presque  ovale,  sans  stylet 
saillant.  Ces   Insectes    diflfèrent   des 
Asiles  et  des  autres    genres  de  la 
même  famille,  en  ce  que  ceux-ci  ont 
tous  le  dernier  article  des  antennes 
terminé  par  un  stylet  ou  par  une  soie. 
Les  Laphhes  ont  la  tête  transversale  ; 
on  voit  entre  les  yeux  et  au-dessus  de 
la  trompe,  qui  est  dirigée  en  avant  et 
en  haut,  un  paquet  de  jjoils  roides. 
Les  antennes  sont  plus  longues  que  la 
tète,  en  massue  compoiée  de  trois  ar- 
ticles dont  le  premier  plus  long  que 
le  second  ,  et  le  dernier  presque  ova- 
le, en  fornie  de  palette;  les  yeux  sont 
grands  ,  saillans.  Le  coi'Selet  est  très- 
grand,   convexe  ,   presque    toujours 
velu  ;  il  se  rétrécit  en  avant  et  l'orme 
un  cou  qui  supporte  la  tête.  Les  ailes 
sont  grandes  ;  l'Insecte  les  porte  cou- 
chées horizontalement  sur  l'abdomen; 
dans  le  repos  ,  elles  le  dépassent.  Les 
pâtes   sont    très -fortes,   surtout    les 
cuisses  qui  sont  quelquefois  dentées 
intérieurement;  les  jambes  sont  ar- 
quées, elles  supportent  un  tarse  com- 
posé de  cinq  articles  dont  le  premier 
est  grand  ,  les  trois  suivans  beaucoup 
plus  petits  ,  et  le  derniei^  profondé- 
ment bilobé  est  terminé  par  deux  crO' 
chets  et  deux  pelotes.  Tous  ces  orga- 
nes sont  très-velus.  L'abdomen   est 
moins  large  que  le  corselet  et  très-velu 
dans  quelques  espèces.  Les  mœurs  de 
ces  Insectes  ne  sont  pas  connues;   il 
est  probable  que  leurs  larves  ressem- 
blent à  celles  des  Asyles  et  qu'elles 
vivent  comme  elles  dans  la  terre  ;  ce 
genre  se  compose  de  sept  à  huit  es- 
pèces ;  la  principale  est  : 

La  Laphrie  dorée,  L.  aurea  ^ 
Fabr.  ,  Coqucb.  ,  ILlustr.  Icoii.  Ins, 
Z>ec.  3,tab.ij5,fig.9.Cettebelleespèce 
a  dix  lignes  de  long;  sa  tête  est  cou- 
verte de  longs  poils  d'un  jaune  doré  ; 


320  LAP 

le  corselet  est  noir  ,  avec  des  poils 
Jjruns  ;  l'abdomen  est  brun  ,  avec 
l'exlre'inité  des  anneaux  bordée  en 
dessus  de  poils  d'un  jaune  doré.  Les 
ailes  sont  d'un  brun  jaunâtre  le  long 
du  bord  extérieur.  Les  pâtes  sont 
grandes  ,  velues;  les  cuisses  sont  noi- 
res ou  brunes  ;  les  jambes  et  les  tar- 
ses sont  jaunes  ,  excepté  le  dernier 
article  qui  est  brun.  Cette  espèce  se 
trouve  en  Europe  et  aux  environs 
de  Paris.  (g.) 

LAPIA.  BOT.  PHAN.  Nom  malais 
d'un  Aibre  d'Amboine  employé  pour 
la  construction  des  toits.  C'est  le  Lig- 
num  muscosum  de  Rumph.  Le  même 
auteur  désigne  aussi  sous  le  même 
nqm  le  Sagoutier.   p'.  ce  mot. 

(G..N.) 

LAPIN.  MAM.  Espèce  du  genre 
Lièvre.  V.  ce  mot.  On  a  étendu  ce 
nom  à  des  Animaux  fort  différens. 
Ainsi  l'on  a  appelé  : 

Lapin,  le  Strix  Cunicularia ,  Oi- 
seau du  génie  Chouette;  un  Poisson 
de  l'île  de  Tabago,  selon  Laches- 
naye-des-Bois  ,  et  une  Coquille  du 
genre  Porcelaine,   Cyprœa  stercora- 

Lapin  d'Allemagne  ,  le  Souslik. 

Lapin  d'Amériquk  ,  l'Agouti. 

Lapin  d'Aroe  ,  le  Kanguroo  Phi- 
landre. 

JjAPIn  DE  Bahama  ,  le  Monax. 

Lapin  du  Brésil  ,  le  Cobaie  Apé- 
réa  ou  Cochon  d'Inde. 

Lapin  Chinois  et  des  Indes  ,  le 
même  Rongeur,  le  Gerbo  ,  et  l'Utias 
«jui  est  le  Capromys  de  Desmarest 
et  de  ce  Dictionnaire.  • 

Lapin  de  Java,  l'Agouti,  fort 
mal  à  propos  ,  puisque  c'est  un  Ani- 
mal américain. 

Lapin  a  longue  queue  ,  le  Tolaï , 
espèce  de  Lièvre. 

Lapin  de  Normège,  le  Lemming. 

(B.) 

*  LAPIS-LAZDLI.  min.  r.  La- 

ZULITE. 

LAPLACrOE.  Laplacea.  bot.  phan. 
Genre   nouveau   de    la    famille    des 


LAP 

Ternstrœmiacées  ,  et  de  la  Polyau- 
drie  Monogynie ,  établi  par  Runlli 
{inHunib.  ]Sop.  Ge/ier.  5  ,  p.  208)  qui 
lui  a  donné  pour  caractères  :  un  ca- 
lice persistant,  composé  de  quatre 
sépales  orbiculaires  et  imbriqués  ,  dé- 
pourvu de  bractées;  une  corolle  de 
neuf  pétales  hypogynes  et  presque 
égaux;  des  étamines  en  très-grand 
nombre,  disposées  sur  trois  rangées, 
insérées  à  la  base  des  pétales  et  ayant 
leurs  filets  libres  et  distincts  ;  un  ovai- 
re sessile  et  supérieur  à  cinq  loges 
contenant  chacune  trois  ovules;  les 
styles  ,  au  nombre  de  cinq  ,  sont  réu- 
nis entre  eux  ;  la  capsule  est  à  cinq 
loges  ,  s'ouvrant  en  cinq  valves  sep- 
tifères  sur  le  milieu  de  leur  face  in- 
terne; chaque  loge  contient  trois 
graines  pendantes  et  aliacliées  à  l'axe 
central  ;  ces  graines  sont  surmontées 
d'une  aile  allongée. 

Ce  genre  est  très-voisin  des  Terns- 
trœmia  et  Freziera  ,  <lont  il  se  distin- 
gue surtout  par  son  calice  de  quatre 
sépales  ,  sa  corolle  de  neuf  pétales  et 
ses  graines  ailées. 

La  seule  espèce  qui  le  compose,ia- 
placea  speciosa ,  Kunth  ,  /oc.  cit.  5  , 
p.  209 ,  tab.  46i  ,  est  un  grand  et  bel 
Arbre  qui  croît  au  Pérou  ,  dans  les 
forêts  ,  entre  Gonzanama  et  Loxa. 
Ses  rameaux  sont  terminés  chacun 
par  un  bourgeon  loulé  ;  ses  feuilles 
sont  éparses  ,  très-entières  ,  coriaces 
et  non  ponctuées.  Ses  fleurs  sont 
blanches  ,    très-grandes  ,  odorantes, 

Sédonculées  et  solitaires  à  l'aisselle 
es  feuilles.  (a.  b.) 

*  LAPLACÉES.  Laplaceœ.  bot. 
phan.  De  CandoUe  appelle  ainsi  sa 
quatrième  tribu  dans  la  famille  des 
Ternstrœmiacées,  tribu  qu'il  carac- 
térise ainsi  :  calice  dépourvu  de  brac- 
tées ,  formé  de  trois  à  quatre  sépales; 
pétales  surpassant  plusieurs  fois  en 
nombre  celui  des  sépales;  étamines 
nombreuses  ,  ayant  les  blets  libres  , 
les  anthères  attachées  par  la  base; 
styles  soudés  en  un  seul  ;  finit  à  cinq 
loges;  graines  pourvues  d'un  endos- 
perme  charnu  ou  «;orné.  Celte  tribu 
ne  se  compose  que  des  deux  genres 


LAP 

Cochlospermurn  et  Laplacca  ,  l'un  cl 
l'aiilre  élaltlis  par  Kunlh.        (a.  r.) 

LAPLYSIE.  MOLL.  /".  Aplysie, 
et  pour  Laplysie  verte  /^.  Act.eon. 

*  LAPON.  MAM.  S\n.  d'Hyper- 
boréen  ,  espèce  du  geare  Homme.  /^. 
ce  mol. 

*  LAPONE.  OIS.  Espèce  du  genre 
Clioiiette.  P'.  ce  mot.  (b.) 

LAPOURDIEll.  BOT.  PHAN.  L'un 
des  noms  vulgaires  de  la  Bardane 
dans  le  Midi.  (b.) 

LAPPA.  BOT.  PHAN.  Les  anciens 
botanistes  ,  tels  que  Matliiole,  Dalé- 
cliamp  et  C  Bauliin  ,  nommaient 
ainsi  la  Pluule  que  l'on  désigne  en 
lV;inç,ais  sous  1^;  nom  de  Bardane.  /^ . 
ce  mot.  Tournefoi  t  admit  le  nom  gé- 
nérique de  Lappa  en  excluant  toute- 
lois  les  Plantes  que  les  anciens  avaient 
mal  à  propos  associées  à  la  Bardane  , 
et  qui  constituent  le  genre  Xanlldum. 
Cependant  Linné  préféra  réiablir  le 
nom  A' Arctiuin^  par  lequel  Dioscoride 
et  les  Grecs  désignaient  le  Lappa. 
Cette  dernière  dénomination  a  été 
a  loplée  par  Jussieu,  Lamarck  et  De 
CandoUe  ,  parce  que  c'est  un  terme 
de  comparaison  pour  les  fruits  char- 
gés daspérités  crochues  ,  semblables 
à  celles  des  folioles  de  l'involucre  de 
la  Bardane,  fruits  qu'on  nomme  lap- 
pacés  [fructus  lappacei.).         (g..n.) 

LAPPAGO.  BOT.  PHAN.  Le  genre 
de  Graminées  ainsi  nommé  par 
Scbreber,  a  pour  type  le  Cenchrus 
lace/nusus  de  Linné.  Haller  l'avait 
antérieuiement  nommé  T/agiis,  nom 
«jui  a  été  adopté  par  Palisot  de 
Beauvois   dans  sou   Agroslographie. 

y.  TUAGUS.  (a,  R.) 

LAFPAGUE.  BOT.  phan.  Pour 
Lnppago  et  Tragus.  V.  ces  mots,   (b.) 

LAPPULA.  BOT.  PHAN.  Plusieurs 
Plantes  dont  les  fruits  sont  hérissés 
de  pointes,  et  plus  ou  moins  resseni- 
l)lans  avec  les  calalhides  de  la  Bar- 
dane {Lappa) ,  avaient  été  nommées 
Lappiila  par  les  anciens.  Linné  em- 
j>loya  ce  nom  comme  spécitique  pour 
diverses  espèces,  et  entre  autres  pour 


LAQ  iai 

un  Myosotis  dont  Mœnch  constitua  le 
genre  Lappiila.  Ce  genre  a  été  réta- 
bli par  Lehmann  et  Reichenbach 
sous  le  nom  à! Ec/iino^permum.  V.  ce 
mot.  (G..N.) 

LAPPULIER.  BOT.  PHAN.  Quel- 
ques botanistes  français  ont  employé 
ce  nom  pour  désigner  le  genre  Trium- 
fetta.  f^.  ce  mot.  (u.) 

LAPSANA.  BOT.  PHAN.  (Linné.) 
V.  Lam^sane. 

LAQUE.  BOT.  INS.  On  appelle 
ainsi  une  substance  résjneuse  qui  dé- 
coule de  plusieurs  Arbres  lactescens 
originaires  de  l'Inde,  par  suite  de  la 
piqûre  d'un  petit  Insecte  nommé 
Coccus  Lacca.  Les  Arbres  sur  les- 
quels ou  1  écolte  la  Laque  sont  les  Ju- 
cus  iiidica,  Ficus  religiosa,  Crolon 
iacciferum  et  plusieurs  auti'es.  C'est 
afin  d'y  déposer  ses  œufs  que  le  Coc- 
cus Lacca  perce  les  jeunes  branches 
des  Arbres  que  nous  venons  de  nom- 
mer ;  on  eu  voit  bienlôt  sortir  un  suc 
résineux  qui  se  concrète  en  formant 
une  croûte  irrégulière.  Dans  le  com- 
merce ,  on  distingue  trois  sortes  de 
Laque  :  celle  en  bâton ,  celle  en  grains 
et  celle  en  plaques  ou  Laque  plate. 
La  piémière,  ou  la  Laque  en  bâton, 
est  celle  qui  est  encore  adhérente  aux 
branches  de  l'Arbre.  Elle  forme  une 
croûte  irrégulière  plus  ou  moins 
épaisse;  lorsqu'on  l'eu  détache,  on 
voit  que  sa  partie  interne  est  garnie 
d'un  grand  nombre  de  peiites  cel- 
lules dans  lesquelles  il  n  est  pas  rare 
de  trouver  encore  le  petit  In^ecte  qui 
l'a  formée.  Elle  est  rouge  , semi-trans- 
parente, à  cassire  très-résineuse, 
d'une  saveur  un  peu  astringente,  et 
répandant  une  odeur  assez  agréable 
quand  ou  la  brûle.  Selon  Hatchett  , 
qui  en  a  fait  l'analyse ,  elle  se  com- 
pose :  de  Résine,  68;  matière  colo- 
rante, lo;  Cire,  6;  Gluten,  5,.'); 
corps  étrangers  ,  6,5;  perte,  4,o. 

La  seconde  variété  qu'on  nomme 
Laque  en  grains  est  celle  que  l'on  a 
détachée  des  branches  ;  elle  est  généra- 
lement en  petits  fragmens  d'une  cou- 
leur moins  foncée  que  la  précédente. 
Ou  y  a   trouvé  :  Résine, *88, 5 j,  ma- 


ÎW2  LAR 

tière colorante,  2,5  j  Cire  ,  4,5  ;  Glu- 
ten, 2  ;  perte,  2,5. 

Enfin  ,  la  Laque  plate  est  celle  que 
l'on  a  fondue  dans  Teau  bouillante 
et  qui  a  été  ensuite  coulée  sur  des 
pierres  lisses  et  polies.  Hatchett  y  a 
trouvé  :  Résine,  90,9;  matière  colo- 
rante, 0,5  ;  Cire,  4;  Gluten,  2,8; 
perte ,  1,8. 

Celte  Résine  était  autrefois  em- 
ployée en  médecine  comme  tonique 
et  asti'ingente.  Mais  son  usage  est  de- 
puis long-temps  abandonné.  Au- 
jourd'hui on  s'en  sert  pour  la  prépa- 
ration des  poudres  dentifrices,  pour 
la  fabrication  de  la  cire  à  cacheter 
dont  elle  est  une  des  parties  consti- 
tuantes, (a.  B.) 

*  LAQTJIL.  BOT.  PHAN.  Nom  de 
pays  du  Colletia  serratifulia.        (b.) 

LAR.  MAM.  Nom  spécifique  lin- 
néen  du  Gibbon.  /^.  Oeano.       (b.) 

LAR.  OIS.  Syn.  ancien  de  Mouette. 
F".  Mauve.  (de..z.) 

LARBRÉE.  Laibrea.  bot.  phan. 
Genre  de  la  famille  des  Parony- 
chiées  ,  établi  par  Aug.  Saint-Hilaire 
pour  la  Stellaria  aquatica  de  Linné  , 
qui  diflfère  essentiellement  du  geni'e 
Stellaria  par  l'insertion  périgynique 
de  ses  étamines,  caractère  qui  semble- 
rait l'éloigner  de  la  famille  des  Caryo- 
phyllées.  Ce  genre  peut  être  ainsi  ca- 
ractérisé :  calice  tubuleux  ,  urcéolé  à 
sa  base  ,  divisé  en  cinq  lobes  ;  corolle 
formée  de  cinq  pétales  bipartis  et  pé- 
rigynes ,  de  même  que  les  étamines 
qui  sont  au  nombre  de  cinq;  ovaire 
uniloculaire  et  polysperme ,  conte- 
nant des  graines  attachées  à  un  tro- 
phosperme  central  ;  capsule s'ouvrant 
à  son  sommet  en  six  valves. 

La  Larbrea  aquatica ,  St.-Hil.  ,  est 
une  petite  Plante  vivace  dont  les  ti- 
ges sont  rameuses,  les  feuilles  oppo- 
sées, les  fleurs  très-petites,  blan- 
ches, pédoncidées  et  axillaires.  Elle 
croît  dans  les  lieux  tourbeux  ,  aux 
environs  de  Paris.  (a.  r.) 

LARD  ET  LARES,  mole.  Noms 
vulgaires  et  marchands  du  Murex  Me- 


LAR 

longena  ,  L. ,  espèce  du  genre  Pyrule 
de  Lamarck.  (b.; 

LARDÈRE,  LARDERELLE  et 
LARDIER.  ois.  Noms  vulgaires  de 
la  petite  Mésange  bleue  ,  qu'en  d'au- 
tres cantons  on  nomme  aussi  Larde- 
riche  ,  Lardeire  et  Lardoire.         (b.) 

LARDITE.  MIN.  Ou  Pierredelard  ; 
Pierre  à  magots  ,  synonyme  de  P;)go- 
dite.  On  a  aussi  donné  ce  nom  à  des 
Pierres  d'une  autre  nature,  qui  par 
leur  aspect  et  leurs  veines  blanches  et 
rouges  avaient  quelque  ressen^blance 
avec  le  lard.  Tels  sont  certains  mor- 
ceaux de  Quartz  que  l'on  trouve  dans 
les  montagnes  du  Forez.      (g.del.) 

LARDIZABALE.  Lardizabala. 
BOT.  PHAN.  Ce  genre  de  la  famille  des 
Ménispermées  ,  et  de  la  Diœcie  Mo- 
nadelphie,L.,a  été  établi  parRuiz  et 
Pavon  [FI.  Peiiiv.  Prodr.  p.  i43,  t. 
07),  et  adopté  par  De  Candolle  {Sjst. 
T^eget.  unw.  1?.  i,  p.  5ii)  qui  l'a 
ainsi  caractérisé  :  fleurs  dioïques  ou 
polygames  ;  calice  dont  les  sépales 
sont  disposés  sur  deux  ou  trois  ran- 
gées ,  alternes  ,  les  extérieurs  plus 
grands  ;  six  pétales,  sur  deux  rangées, 
plus  petits  que  le  calice  ,  placés  sur 
un  réceptacle  qui  s'élève  un  peu  du 
fond  du  calice.  Les  fleurs  mâles  ont 
des  étamines  dont  les  filets  sont  réu- 
nis en  cylindre,  et  portent  six  an- 
thères ovées ,  distinctes  et  déhis- 
centes extérieurement.  Les  fleurs  fe- 
melles ont  leurs  anthères  avortées  , 
mais  les  étamines  v  sont  cependant 
distinctes;  elles  renferment  trois  à 
six  ovaires  distincts  ,  surmontés  de 
stigmates  sessiles  capités  et  persis- 
tans  ;  ces  ovaires  deviennent  des  baies 
charnues  ,  oblongues  ,  à  six  loges  po- 
lyspermes.  Ce  genre  se  compose  de 
trois  espèces  indigènes  des  forêts  du 
Chdi  et  du  Pérou.  Ce  sont  des  Ar- 
brisseaux grimpans,  glabres,  dont  les 
feuilles  deux  ou  trois  fois  ternées  , 
sont  portées  sur  un  pétiole  articulé 
dans  les  ramifications.  Les  fleurs  mâ- 
les forment  des  grappes  axillaires  ,  ou 
des  faisceaux  rameux  ;  les  pédoncules 
des  fleurs  femelles  sont  unlflores.  La 
pulpe  de  leurs  baies  est  douce  et  co- 


LAR 

inostible.  Le  Jjardizabala  biternata  , 
R.  et  Pav.,  a  ëlé  tiès-bien  figuré  d.iiis 
le  Voyage  de  ljapeyrou»c ,  T.  vi,  p. 
265,  t.  67,  et  8.  On  peut  en  dire  au- 
tant des  L.  tri/eniala ,  Riu'îî  et  Pav., 
et  L>.  tri/h/ia/a  ,  dont  les  figures  91 
et  92  du  premier  volume  des  Jcories 
Selectœ  de  Benj.  Delessert,  sont  ex- 
cellentes. {O..N.) 

*  LARDTZABALÉES.  Lardizaba- 
leœ.  BOT.  PHAN.  Dans  son  i°/oa'/a///.vs 
Regni  J^egetabilis  ,  T.  i  ,  p.  9.5  ,  De 
Candollc  a  ainsi  nomn.é  la  première 
section  de  la  famille  des  Mënispcr- 
mces  ,  section  caractérisée'  par  les 
fleurs  le  plus  souvent  dioïques  ,  le 
nombre  symétrique  c!es  parties  des 
fleurs  mâles  ,  les  carpelles  distincts  , 
nombreux,  polyspcrmcs  ,  phwilocu- 
laires,  et  par  les  feuilles  coînposécs. 
Elle  renferme  les  genres  JLardiza- 
bala  ,  Staunlonia  et  Burasaia.  K.  ces 
mots.  (G..N.) 

LARDOIRE.  OIS.  V.  Lardère. 

LARE.  OIS.  Traduction  du  mot  La- 
rus.  Sya.  de  Mauve.  V.  ce  mot. 

(DR..Z.) 

LARES.  MoLL.  V.  Lard. 

LAREX.  BOT.  PHAN.  On  trouve  , 
dans  quelques  anciens  ,  ce  nom  em- 
ployé pour  Larix.  V.  Mélèze,     (b.) 

*  LARGE-RAIE.  pois.  Espèce  de 
Tœnianole,  sous-genre  de  Scorpœ- 
nes.  y.  ce  mot.  (b.) 

LARGES-DOIGTS,  rept.  saur. 
Syn.  A'Jnolis principalis.  V.  Anolis. 
On  étend  quçlquefois  ce  nom  aux 
Geckos.  (b.) 

*  LARGDP.  OIS.  Espèce  des  gen- 
res Cormoran  et  Huppe.  V.  ces  mots. 

*LARINUS.  INS.  "Nom  donné  à  un 
genre  établi  aux  dépens  des  Lixes,  et 
qm  n'a  pas  été  adopté.  (g.) 

LARIX.    bot.    PHAN.    V.  MÉLÈZE. 

*iiARME.  INF.  (Gleichen.)  Espèce 
du  genre  Cercaire.  K.  ce  mot.      (b.) 

LARME  DE  CHRIST  et  LARMES 
DE  JOB.  bot.  PHAN.  Ces  noms  vul- 


LAR 


225 


gaires  du  Coix  ont  été  quelquefois 
étendus  aux  graines  du  blaphylier. 
T'.  ce  mot.  (b.) 

LARME  DE  LA  VIERGE,  bot. 
PHAN.  Nom  vulgaire  de  VOrnithoga- 
luin  arabiciim  ,  Plante  africaine  que 
nous  avons  retrouvée  dans!' Andalou- 
sie méridionale.  (b.) 

•  LARMES  DE  GÉANTS,  polyp. 
ro,?s.  Ce  nom  a  été  donné  par  d'an- 
ciens auteurs  à  des  articulations  de  la 
colonne  de  Crinoïdes  ou  Encrinc.  ^. 
Crinoïde.  (e.  D..L.) 

LARMES  MARINES.  ANNEL.  Nom 
sous  lequel  l'abbé  Dicquemare  a  dé- 
crit et  figuré  dans  le  Journal  de  Phy- 
sique pour  l'année  1776  de  petites 
masses  gélatineuses  de  la  grosseur 
d'un  grain  de  raisin  ,  terminées  par 
une  longue  queue  et  ressemblant 
assez  bien  à  des  Larmes  bataviques. 
Ces  corps  singuliers  renfermaient  des 
Animaux  filiformes  qui  paraissaient 
être  des  petites  Annelides.  Bosc  a  sup- 

f)Osé  que  les  Larmes  marines  étaient 
e  fi^ai  de  quelque  Poisson  ou  de  quel- 
que Mollusque  ;  l'observation  pourra 
seule  éclaircir  ce  point;  mais,  à  en 
juger  parl'analogiejonpourraitcroire 
que  ces  vessies  glaireuses  ne  sont  au- 
tre chose  que  les  cocons  de  quelque 
Annelide  dans  l'intérieur  duquel  vi- 
vraient pendant  un  assez  long  temps 
le.i  jeunes  individus  ,  comme  cela  se 
remarque  dans  les  Sangsues  et  les 
Lombrics  (/^.  Annal,  des  Se.  Nat. 
T.  IV  et  v).  Ces  corps  ont  été  trou- 
vés au  Havre;  ils  ad  lieraient  par  leur 
pédicelle  à  des  Plantes  marines. 

(aud.) 

*  LARMIER.  BOT.  PHAN.  L'un  des 
noms  vulgaires  du  genre  Coix.  /^.  ce 
mot.  (b.) 

LARMILLE.  bot.  phan.  On  ap- 
pelle en  quelques  cantons  ,  Larmille 
des  champs  ,  le  Grémil  officinal  ;  et 
Larmille  des  Indes  ,  le  Coix  Larme 
de  Job.  (b.) 

LAROCHEA.  bot.  phan.  (DeCan- 
doUe  et  Haworth.)  F'.  Crassule. 


éài  LAR 

LARONDE.  Larunda.  crust.  Gen- 
re établi  par  Leach  et  cori  espoiidant 
à  celui  de  Cyame.  r\  ce  mot.      (g.) 

LARRATES.  Larratœ.  ixs.  Nom 
donné  par  Latreille  à  une  tribu  de 
l'ordre  des  Hyménoptères ,  famille 
des  Fouisseurs ,  à  laquelle  il  donne 
pour  caractères  (Fam.  Natur.  du  Rè- 
gne Anim.):  labre  entièrement  caclié 
ou  peu  découvert  ;  abdomen  ovoido- 
conique  ou  conique  ;  mandibules 
ayant  une  profonde  échanciure  au 
côté  intérieur.  Celle  tribu  (aupara- 
vant famille)  se  distingue  de  toutes 
les  autres  par  rcchancrurc  que  pré- 
sente le  bord  inférieur  des  mandi- 
bules ,  qui,  à  raison  de  la  saillie  en 
forme  de  dent  ou  de  pointe  d'un  de 
leurs  angles,  ont  reçu  de  Jurine  le 
nomd'épcronnées.  Leurs  antennes  ne 
sont  J2;uère  plus  longues  que  la  tête 
et  sont  insérées  à  la  base  d'un  chape- 
ron court  et  transversal  ;  elles  sont 
de  treize  articles  dans  les  mâles  ,  et 
de  douze  dans  les  femelles;  les  man- 
dibules sont  fort  étroites  ,  allongées , 
arquées  ,  croisées  avec  l'extrémité 
pointue  et  entière  ;  les  palpes  sont 
filiformes,  les  maxillaires  ont  six  arti- 
cles et  les  labiaux  quatre  ;  la  languet- 
te est  évasée  en  forme  de  cœur,  échan- 
crée  ou  bifide,  et  offre  souvent  de 
chaque  côté  une  petite  division  ;  la 
tête  est  large  et  aplatie  en  devant,  et 
les  yeux  ovales  ,  entiers  et  souvent 
convergens  ,  au  moins  dans  les  mâ- 
les. Tous  ont  trois  yeux  lisses  très- 
distincts  ;  le  corselet  est  allongé  , 
tronqué  ou  très-obtus  postéri  ure- 
ment  ;  les  ailes  supérieures  offient 
deux  ou  trois  cellules  cubitales  com- 
plètes ;  l'abdomen  est  porté  sur  un 
très-court  pédicule  ;  les  pieds  sont 
courts,  garnis  de  petites  épines  et 
propres  à  fouir  la  terre.  Les  femelles 
sont  armées  d'un  aiguillon  assez 
fort.  Ils  sont  très  vifs  et  très-agiles  , 
et  ou  les  trouve  sur  le  sable  et  sur 
les  fîpurs. 

A.  Trois  cellules  cubitales  fermées. 

Les  genres  :  Palake,  Lakke  et  Lv- 
nops. 

JJ.  Deux  cellules  cubitales  fermées. 


LAR 

Los   genres  :  MiscoPHE,  Dinète. 
K.  ces  mots.  (g.) 

LARRE.  Lnrra.  iNs.  Genre  de 
l'ordre  des  Hyménoptères  ,  section 
des  Porte-Aiguillons  ,  famille  des 
Fouisseurs,  tribu  des  Larrates ,  éta- 
bli par  Fabiicius.  Ses  caractères 
sont  :  ailes  supérieures  ayant  une 
cellule  radiale  petite  ,  légèrement  ap- 
pendicée  ,  et  trois  cellules  cubitales  , 
dont  la  première  plus  grande  ,  la  se- 
conde recevant  les  ceux  nervures 
récurrentes  et  la  troisième  presque 
demi-lunaire,  n'atteignant  point  le 
bout  de  l'aile;  antennes  ayant  la  mê- 
me forme  dans  les  deux  sexes;  le 
second  article  presque  en  forme  de 
cône  renversé;  côté  interne  des  nian- 
ddîulcs  sans  saillie  ni  dents  ;  lan- 
guette sans  divisions  latérales  dis- 
tinctes. Les  Larres  ressemblent  beau- 
coup aux  Pompilles,  tant  par  leurs 
formes  générales  et  leurs  couleurs  , 
que  parleurs  habitudes;  ils  s'en  dis- 
tinguent cependant  par  leur  tête  qui 
est  plus  large,  par  leurs  mandibules 
et  par  leurs  pâtes  qui  sont  plus  cour- 
tes; ils  se  rapprochent  oncoie  plus 
des  Astates  ,  mais  ceux-ci  sont  beau- 
coup plus  grands  et  leurs  mandibu- 
les n'offrent  joint  d'éperon.  Illiger 
avait  déjà  observé  que  les  Larres  de 
Fabricius  ne  sont  point  les  Insectes 
que  Latreille  nomme  ainsi,  avec  la 
plupart  des  entomologistes;  mais  les 
Hyménoptères  qui  forment  son  genre 
Stize.  Jurine  a  fait  aussi  la  même  re- 
marque; Fiibricius  a  séparé  des  Lar- 
res de  Latreille  ,  quelques  espèces 
très-semblables  aux  autres  quant  à 
la  physionomie,  mais  dont  la  bouche 
présente  quelques  différences;  c'est 
le  genre  Lyrops,  Jurine  ne  l'a  pas 
admis.  Ces  Hyménoptères  se  trou- 
vent dans  les  terres  sablonneuses  des. 
pays  chauds  ,  ils  affectionnent  les 
fleurs  d'Ombellifères  ,  et  surtout  cel- 
les des  Carottes.  Les  femelles  piquent 
fortement.  L'espèce  qui  se  troiive  le 
plus  souvent  en  France  et  dan?  le 
Midi ,  est  : 

Le      LaRRE      ICHNECMONIFOBME    , 

L.   Jchneiirnoniformis ,  Fabr.,  Panz. 


LAR 

{Faun.  Ins.  Germ.,  fasc.  76,  lab.  18, 
mas.);  il  a  près  de  huit  lignes  de  long; 
son  corps  est  d'un  noir  obscur  sans 
taches  :  son  abdomen  est  d'un  noir 
luisant  avec  les  deux  premiers  an- 
neaux fauves.  Coqucljg^  t  (  III.  Icônes 
Insect.,  deuxième  dëcl|||jpl.  12,  fig. 
10)  en  a  donné  une  bonne  figure.  Le 
Larra  cnalhema  de  la  même  plaiiche 
n'en    est   peut-être   qu'une    variété. 

(G.) 

LARREA.  BOT.  rn\N.  Genre  de 
la  Décandrie  Monogynie,  L.,  appai- 
tenant  à  la  première  section  des  Ru- 
tacées  de  Jussieu  ou  aux  Z3goph_yl- 
lées  de  Brown  ,  très -voisin  des  Fa- 
bagelles.  Il  présente  les  caiaclèics 
suivans  :  calice  à  cinq  divisions  pro- 
fondes et  inégales  ;  cinq  pétales  alter- 
nes plus  longs  et  onguiculés  ;  dix  cta- 
mincs  ,  dont  les  iilels  s'insèrent  cha- 
cun en  dehors  et  à  la  base  d'une 
écaille  bifide;  ovaire  sur  un  court 
support,  globuleux  ,  marqué  de  cinq 
sillons  peu  a|)parens  ,  à  cause  du  poil 
qui  couvre  sa  surface  ,  à  cinq  loges 
dont  chacune  renferme  cinq  ou  six 
ovules  suspendus  à  l'angle  interne  ; 
cinq  st^-Ies  soudés  en  un  seul  penta- 
gone et  aigu  ,mais  qui  finissent  par  se 
séparer  et  se  réfléchir  au  sommet.  Le 
fruit,  à  cinq  angles,  se  sépare  à  la  ma- 
turité en  autant  de  coques  indéhis- 
centes, qui  renferment  vine  graine  so- 
litaire par  avortenient,  ovoïdc-oblon- 
gue  jlisseetpendanle;  l'embryon  ver- 
dâtrc  est  enveloppé  d'un  périsperme 
blanc ,  plus  épais  que  lui ,  et  offre  une 
radicule  tournée  en  haut.  Les  espèces 
decegcnrc  ,  au  nombre  de  trois  .crois- 
sent dans  l'Amérique  méridionale, 
dans  les  États  de  Bucnos-Ayres.  Ce 
sont  des  Arbri.sseaux  à  feuilles  oppo- 
sées et  munies  à  leur  base  d'une  dou- 
ble stipule,  tantôt  découpées  jusqu'au 
pétiole  en  plusieurs  folioles,  tantôt 
simples  et  divisées  plus  ou  moins 
profondément  en  deux  lobes.  Leurs 
fleurs  jaunes  sont  portées  sur  des  pé- 
doncules ,  qui,  solitaires  à  chaque 
nœud,  naissent  entre  deux  stipules. 
On  peut  les  voir  toutes  trois  figurées 
dans  les  Icônes  de  Cavanllles ,  tab. 
ôogelôGo.  (a.d.  ï.) 


LAR 


•J25 


*  LARUNDA.  CBUST.  (  Leach.  )  r. 
Cyame. 

LARUS.  OIS.  r.  Mauve. 

LARVA.  OIS.   r.  Macareux. 

*  LARVAIRE.  Larwaria.  polyp. 
ross.  Genre  appartenant  à  l'ordre 
des  Milléporées  ou  peut-être  à  celui 
des  Escharrées  ,  et  dont  les  caractères 
sont  :  Polypier  libre  ,  cylindrique  , 
percé  dans  son  centre  ,  diminuant  de 
grosseur  aux  deux  bouts,  couvert  de 
j)ores  simples  ,  disposés  par  rangées 
circulaires  et  régulières,  et  composés 
d'anneaux  qui  tendent  à  se  détacher 
les  uns  des  autres.  Defrance  a  établi 
ce  genre  pour  de  petits  corps  cylin- 
driques, poreux,  fragdes,  percés  dans 
leur  centre,  que  l'on  trouve  fossiles 
dans  les  couches  du  Calcaire  grossier 
descn>Irons  de  Paris,  à  Bracheux  et 
près  de  Beauvais  ,  au  milieu  d'un  sa- 
ble quarlzeux  rempli  de  Coquilles 
analogues  à  celles  du  Calcaire  gros- 
sier. Ces  corps  ne  paraissent  point 
avoir  été  adhérens  et  semblent  être 
formés  d'anneaux  qui  tendent  à  se 
détacher  à  la  manière  des  pièces  arti- 
culaires de  la  colonne  des  Crinoïdes. 
Leur  surface  externe  est  couverte  de 
pores  disposés  régulièrement  par 
rangées  circulaires.  Ces  pores  traver- 
sent l'épaisseur  du  polypier  et  s'a- 
perçoivent également  dans  l'intérieur 
du  canal  qui  le  parcourt  suivant  sa 
longueur.  Ce  genre  renferme  trois 
espèces  décrites  par  Defrance,  dans 
le  Dictionnaire  dos  Sciences  Naturel- 
les, tom.  ^5  :  ce  sont  les  Laruaria  re- 
liculata,  limbata,  merinula.  (E.D..I..) 

LARVES.  Larva.  iNs.  Nom  sous 
lequel  on  désigne  les  Insectes  dans 
leur  second  âge  ou  à  leur  sortie  de 
l'oeuf.  Les  Chenilles  et  toute  espèce 
de  Ver  qui  deviendra  un  jour  Insecte 
sont  des  Larves.  L'œuf  eU  le  premier 
dtgré  du  développement,  la  Larve 
rsl  le  second  état ,  la  nvmphc  le  troi- 
sième et  l'Insecte  parfait  le  quatriè- 
me ou  dernier.  Quelque  variées  que 
soient  les  formes  dans  ces  quatre 
états,  on  reconnaît  qu'elles  sont  dues 
au  développement  successif  des  pai- 

i5 


226 


LAR 


ties  ,  comme  cela  se  voit  dans  tous  les 
Animaux  ,  qu'ils  soient  ovipares  ou 
vivipares.  Il  nous  a  paru  nécessaire 
de  présenter  dans  un  seul  et  unique 
cadre  ces  diverses  périodes.  Nous  en 
traiterons  au   mot  Métamorphoses. 

(aud.) 
*  LARY.  mam.  Nouvelle  espèce  du 
genre  Ecureuil.  P'.  ce  mot  au  Sup- 
plément. (ïS.  G.  ST.-H.) 

LARYNX.  ZOOL.  L'anatomie  hu- 
maine a  défini  le  Larynx  l'appareil 
de  la  voix,  et  cette  définition  a  passé 
dans  plusieurs  ouvrages  d'anatomie 
comparée  ,  quoiqu'elle  ne  fût  nul- 
lement admissible  pour  une  grande 
partie  des  Vertébrés  eux-mêmes. 
Dans  la  grande  classe  des  Oiseaux 
la  voix  ne  se  produit  pas  à  l'origine 
de  la  traeliée-artère  ,  mais  à  sa  termi- 
naison ,  et  cette  classe  est  précisément 
celle  dont  la  voix  a  le  plus  d'étendue , 
de  force  et  d'éclat.  Une  autre  classe, 
celle  des  Poissons ,  est  entièrement 
mueile.  On  serait  donc  conduit,  par 
la  définition  que  nous  venons  de  ci- 
ter, à  supposer  que  l'appareil  laryn- 
gien manque  chez  les  Poissons  ,  et  se 
trouve  transposé  chez  les  Oiseaux. 
Or  ,  il  est  bien  certain  que  le  Larynx 
existe  chez  les  Oiseaux  ,  comme  par- 
tout ailleurs ,  à  l'origine  de  la  trachée- 
artère,  quel  que  soit  le  liei;  de  la 
formation  delà  voix;  et  Geoffroy 
Saint-Hilaiie  est  parvenu  à  démon- 
trer qu'il  ne  manque  nullement  chez 
les  Poissons  ,  et  que  si  on  l'a  mécon- 
nu dans  cette  classe,  c'est  en  partie 
à  cause  de  son  développement  plus 
considérable.  Ainsi  il  s'en  faut  bien 
qu'on  puisse  regarder  l'appareil  la- 
ryngien comme  un  organe  spécial 
pour  'a  voix  :  tout  ce. qu'on  peut 
dire ,  c'est  qu'il  offre  dans  un  grand 
noTubre,  mais  non   dans  la  totalité 

des  Animaux ,  une  réunion  de  moyens 
favorables  à  la  voix. 

Nous  arrivons  ici  à  la  conclusion 
où  nous  mène  toujours  l'étude  d'un 
organe  quelconque.  Rien  de  fixe  dans 
l'organisation,  rien  de  constant  hors 
la  connexion  :  la  forme,  la  fonc- 
tion  même   sont  toujours  fugitives 


LAR 
d'un  Animal  à  l'antre;  si  ce  n'est 
lorsqu'elles  viennent  à  dépendre  de  la 
connexion  ,  comme  il  airive  fréquem- 
ment ,  et  comme  nous  en  avons  un 
exemple  dans  le  Larynx  lui-même. 
Ainsi  les  ij««)rts  de  position  de 
cet  organe  liront  une  dépendance 
de  l'appareil  respiratoire  ,  et  cons- 
tamment ,  en  effet,  on  le  voit  con- 
courir plus  ou  moins  directement  à 
la  respiration;  une  autre  fonction, 
celle  de  la  production  de  la  voix  , 
venant  seulement  à  s'ajouter  à  celle- 
ci ,  et  devenant  même  la  principale 
dans  certains  cas,  ceux  particulière- 
ment oii  les  fonctions  respiratoires 
du  Larynx  sont  moins  importantes  et 
moins  directes.  Geoffroy  Saint-Hi- 
laire  a  de  même  et  tout  récemment 
montré  qu'une  grande  partie  des  or- 
ganes de  l'audition  n'étaient  que  des 
organes  appartenant  essentiellement 
à  la  respiration,  mais  tombés  hors 
d'usage;  ainsi,  les  deux  fonctions  de 
la  production  et  de  la  perception  de 
la  voix,  qui  s'opèrent  par  un  méca- 
nisme si  merveilleux  et  par  des  ap- 
pareils si  admirablement  combinés, 
ne  sont  l'iui  et  l'autre  que  des  fonc- 
tions comme  surajoutées  à  la  respi- 
ration, et  exécutées  par  des  portions 
de  l'appareil  respiratoire  ,  devenues 
inutiles ,  et  tombées  dans  les  condi- 
tions rudiraentaires. 

Il  nous  suffit,  dans  cet  article, 
d'avoir  démontré  que  le  Larynx  n'est 
point  proprement  l'organe  de  la  voix, 
et  qu'ainsi  son  existence  est  possible 
chez  les  Animaux  même  dont  la  res- 
piration n'est  pas  aérienne;  et  nous 
nous  bornerons  ici  à  ces  considérations 
générales.  L'histoire  anatomique  du 
ijarynx  chez  les  Oiseaux  et  chez  leà 
Poissons,  se  lie  trop  intimement  à 
celle  de  la  trachée-artère  pour  que 
nous  puissions  les  séparer  ,  sans  nous 
exposer  ou  à  faire  de  nombreuses  ré- 
pétitions, ou  à  mettre  de  l'obscurité 
dans  notre  exposition.  D'ailleurs, 
comme  l'a  dit  Geoffroy  Sainl-Hilaire, 
et  comme  il  suit  de  ce  qui  précède  : 
«  En  nous  dépouillant  de  tout  préju- 
gé pour  noua  en  rapporter  au  témoi- 
gnage de  nos  sens  ,  nous  ne  pouvons 


LAS 

apeicevoir  dans  cet  organe  qu'uue 
première  couronne  de  la  Irachée-ar- 
tère  ,  à  la  vérité  dans  un  ordre  si  ré- 
gulier et  dans  un  système  si  bien 
combine,  qup  toutes  ^os  parties  ten- 
dent à  devenir  au  profit  de  l'appa- 
reil respiratoire  le  vestibule  de  celui- 
ci.  M  A'.  Trachée-Artère. 

(IS.  G.  ST.-H.) 

*  LASALLIA.  BOT.  crypt  (  Li- 
chens. )  Ce  genre  a  été  consacre  à  la 
mémoire  de  feu  Lnsalle,  jai'dinier  de 
Fontainebleau ,  par  le  docteur  Mérat, 
dans  sa  Flore  des  environs  de  Paris, 
oîi  il  est  ainsi  caractérisé  :  feuille  car- 
tilagineuse, entière,  lacuneu.^e,  atta- 
chée inférieurcment  par  une  espèce 
de  pédicule  central ,  portant  des  scu- 
telles  d'abord  concaves  ,  puis  planes  , 
à  disque  uni  ,  pourvues  d'un  reliord 
analos^uc  à  la  croûte.  Le  genre  Lasal- 
lia  corje-pond  à  notre  genre  Um- 
bilicaria.  V.  Gyropiiorées.  Une  seu- 
le espèce  croît  en  France  :  c'est  le 
Lasallia puslulata ,  Liche/i puslulatiis , 
Linn.;  Umbillcaria  puslulata  d'Hoff- 
mann. Il  abonde  sur  les  rochers  de 
Fontainebleau  ,  et  dans  plusieurs  au- 
tres localités  de  la  France.        (a.  f.) 

*  LASGADICM.  bot.  than.  Genre 
de  la  famille  des  Euphorbiacées  et  de 
la  Monœcie  Polyandrie,  L.,  établi  par 
Rafinesque-Schmallz  [Flor.  Lmluv., 
p.  ii4  )  qui  l'a  ainsi  caractérisé  : 
fleurs  monoïques;  calice  dont  le  lim- 
be est  entier;  corolle  nulle;  fleurs 
mâles  off'ranl  environ  douze  étami- 
nes,  dont  les  filets  sont  courts,  les 
anthères  épaisses  ;  fleurs  femelles 
ayant  un  ovaire  trilobé,  surajouté 
d'un  style  à  trois  divisions  profon- 
des ;  capsule  ovée ,  lisse  et  à  trois 
graines.  Ce  genre  ,  adopté  par  Adrien 
de  Jussieu  [Eupkorblacearum  Gênera, 
p.  62  ) ,  demande  une  description  plus 
complète  du  fruit  et  de  la  grnine. 
Il  ne  se  compose  que  d  une  seule  es- 
pèce ,  Lascadium  lanuginosum  ,  Raf , 
qui  croît  dans  la  Louisiane.  C'est  un 
Arbrisseau  rameuxet  lanugineux  sur 
toute  sa  superficie.  Ses  feuilles  sont 
alternes  ,  portées  sur  de  longs  pétio- 
les ;  ses  fleurs  sont   terminales ,  les 


LAS  227 

mâles  en  grand  nombre  groujxieà  su- 
tour  dune  feuille  qui  occupe  le  ccn- 
ti-e.  (G..N.) 

*  LASCENO.  BOT.    PHAN.   (Gari- 

del.)  Syu.  vulgaire  de  Mjagrum  pe-- 
renne ,  L.  (b.) 

LASER.  Léaserpitintn.  bot.  phan. 
Ce  genre  ,  de  la  famille  des  OndicUi- 
fères  ,  et  de  la  Pentandrie  Diïvnie  . 
Ij.  ,  ptesen.e  les  caractères  suivans  : 
calice  h  peine  perceptible,  à  cinq  pe- 
tites dents; corolle  à  cinq  pétales  pres- 
que égaux,  ouverts  et  plies  à  leur 
sommet  de  manière  à  paraîire  échan- 
crés  en  cœur  ;  diakènc  ovale  ou 
oblong  ,  garni  de  huit  ailes  membra- 
neuses et  longitudinales  placées  en- 
tre les  stries  ou  côtes  primaires  des 
fruits.  Les  fleurs  forment  une  om- 
belle composée  ,  grande  et  bien  gar- 
nie. Linvolucre  et  les  involucelles 
sont  polyphylles.  Ce  genre  a  beau- 
coup de  rapports  avec  les  Ligusiicum; 
aussi  a-t-on  transporté  réciproque- 
ment et  comme  promené  plusieuis 
espèces  d'un  genre  à  l'autre.  Mœnch 
en  a  séparé  le  Laserpitium  Siler ,  L. , 
pour  former  le  ge'ire  Siler  qui  n'a  pas 
été  admis.  Celui  que  Crantz  et  Gaert- 
ner  ont  constitué  sous  ce  dernier 
nom  a  pour  type  Vjlngelica  aquilegi- 
folia  ,  Lamk. ,  que  plusieurs  auteurs 
avaient  placé  parmi  les  Laserpitium. 
Sprengel  {Umbell.  Spec,  p.  <n)  avait 
d'abord,  réuni  au  Cnidiu/n ,  sous  le 
nom  de  C.  Fonlanesii ,  les  Laseip. 
peucedanoides,  Desf.,  etZ«.  atlanticum 
de  Poiret  ,  m;iis  dans  la  suiie  (  in 
Schult.  System,  f^cget.  ,  p.  .'i55)il  fit 
de  cette  Plante  une  espèce  do  Ligui,- 
ticum.  Le  genre  AcipliyUa  de  Fors- 
\.Q<c{Char.  Gen.,  p.  i5G,  tab.  68) 
avait  été  réuni  aux  Lasers  par  Linné 
fils,  malgré  les  diff'ércnces  notables 
que  fournissaient  ses  caractères. 
Sprengel  en  a  fait  encore  une  e.-pece 
de  Ligusticum.  V.  Livèche.  Après 
tous  ces  changemens  et  beaucoup 
d'autres  qu  il  est  inutile  d'indiquer 
ici ,  le  genre  Laserpitium  se  trouve 
réduit  à  une  quinzaine  d'espèces  qui 
croissent  presque  toutes  dans  les  pays 
monlucux  du  midide l'Europe.  Parmi 


228 


LAS 


celles  qui  sont  indigènes  de  Fiance  , 
on  diolingiie  :  le  Liaserpitium  lallfu- 
fiuni ,  L.  ,  que  l'on  liouvc  dnns  la  fo* 
rèt  de  Fontainebleau  ,  sur  le  côlcaii 
près  de  la  Seine  ;  le  Laserpitiurn  Si~ 
1er  f  L.  ,  Ombellifère  dont  les  feuilles, 
deux  ou  trois  fois  ailées,  sont  remar- 
quables par  leur  longueur,  et  qui  est 
fort  commune  entre  les  fenles  des 
rochers  des  Alpes ,  du  Jura  et  des 
départemens  méridionaux.  On  ren- 
conlre  aussi  d^us  les  Alpes  deux  au- 
tres espèces,  L.  Idrsatum  ,  Lamk. ,  et 
L.  Prutenicuni,  L.,  qui  se  distinguent 
par  Iclegrince  de  leur  feuillage  dé- 
coupé enpinnulesexlrêmenientfines  , 
pointues,  trifides  ou  pinnatifides. 

(G..N.) 

LASIA.  BOT.  PHAN,  Le  genre  pu- 
blic sous  ce  nom  par  Loureiro  {Flur. 
Cuchinchin.  ,  éd.  Willd.  )  doit  être 
réuni  au  Potlios.  f.  ce  mot.    (g..]S) 

LASLA.  BOT.  CRYPT.  V.  Lasie. 

*  LASTANTHE.  Lasianthus.  bot. 
PHAN.  Genre  de  la  famille  des  Ru- 
biacécs  ,  et  de  la  Téliandrie  Mono- 
gynie  ,  L.,  établi  par  le  docteur  Jack 
{Traiisact.  of  tlie  Linn.  Soc,  vol.  i4, 
p.  125)  qui  lui  a  donné  pour  carac- 
tères essentiels  :  un  calice  à  quatre  di- 
visions profondes  et  linéaires  ;  une 
corolle infundibuiiforme poilue;  qua- 
tre étamines;  quatre  stigmates  linéai- 
res ,  épais  ;  baie  à  quatre  noyaux.  Ce 
genre  se  compose  de  deux  sous-Ar- 
brisseaux à  tleurs  axillaires  ,  à  brac- 
tées opposées,  et  à  fruits  en  baies 
bleues.  Le  Lasinni/ii/s  cyanocarpus  , 
Jack  ,  caractérisé  par  ses  bractées 
grandes  et  cordiformes,  croît  sur  la 
cote  ouest  de  Sumatra.  L'autre  espè- 
ce ,  J^aslanthus  attenuatus ,  Jack,  se 
dislingue  par  ses  feuilles  glabres  en 
dessus,  et  par  ses  bractées  lancéolées. 
Cet  Arbri-seau  est  indigène  de  l'in- 
térieur de  Bencoolen. 

Le  nom  de  Lasianthus  avait  été 
employé  par  Linné  pour  désigner  un 
Arbrisseau  de  l'Amérique  septentrio- 
nale ,  dont  il  fit  ensuite  une  espèce 
A'Hypencum,  mais  qu'il  plaça  défi- 
nitivement dans  le  "enre  Gordonia. 


LAS 

De  CaudoUe  (  Prodr.  Syst.  Viùv. 
F'cget.  1 ,  p.  .^)28)  s'est  servi  de  ce  mot 
pour  la  première  section  qu'il  «  éta- 
blie dans   ce  genre.  /^.   Gordonie. 

(G..N.) 

LASIANTHERE.  Lasianthera. 
BOT.  PHAN.  Palisot-Beauvois  (Flore 
d'Oware  et  de  Bénin,  i ,  p.  85,  t.  5i) 
a  décrit  et  figuré,  sous  le  nom  de 
Lasianthera  africana  ,  une  Plante 
de  la  Pentandrie  Monogynie  ,  L. , 
sousfrutescente  ,  sarmenteuse  ,  dont 
les  feuilles  sont  ovales -oblongues  , 
entières  et  cuspidées.  Les  fleurs  sont 
portées  siu^des  pédoncules  axillaires , 
divisés  en  quatie  ou  cinq  rayons  iné- 
gaux en  ombelle  et  foruiant  une 
petite  tête  globuleuse;  elles  ont  un 
calice  fort  petit ,  à  cinq  dents  ,  et  ac- 
compagné d'une  ou  deux  petites 
bractées  subulées;  la  corolle  est  un 
peu  plus  longue  que  le  calice  ;  son 
tube  est  court,  et  le  limbe  à  cinq  lobes 
profonds  ,  lancéolés  ;  cinq  étamines 
insérées  à  la  base  delà  corolle,  dont 
les  filets  sont  larges  et  alternes  avec 
les  lobes  de  celles-ci  ;  les  anthères 
oblongues,  couvertes  de  longs  poils 
blanchâtres;  style  court.  Le  î^iuit  est 
inconnu.  L'auteur  de  ce  genre  l'avait 
rapporté  à  la  famille  des  Apocynées  ; 
mais  ce  rapprochement  n'étant  jus- 
tifié par  aucune  considération  déduite 
de  la  structure  de  la  fleur,  De  Can- 
dolle  {Prodr.  Syst.  iiniv.  Regn.  peg., 
t.  1,  p.  636)  en  a  formé  le  second 
genre  des  Lééacées  ,  seconde  tribu 
de   la    famille   des    Ampélidées.    F". 

LÉÉACÉES.  (G-..N.) 

LASIE.  Lasius.  tns.  Genre  de 
l'ordre  des  Hyménoptères,  détaché 
par  Fabricius  du  genre  Fourmi ,  mais 
que  Latreille  y  réunit  en  le  considé- 
rant comme  uue  division  de  ce  der- 
nier genre.  /^".Fourmi.  (g.) 

LASIE.  Lasia.  bot.  crypt.  (Mous- 
ses.)  Genve  étahli  parPalisotde  Beau- 
vois  dans  le  Prodrome  de  l'OEthéo- 
gamie,  p.  zS.  11  est  caractérisé  par 
une  coifFe  velue  et  hérissée  de  longs 
poils  ;  un  opercule  conique  ,  aigu  ; 
seize  dents  simples,  lancéolées  ,  mem- 
brttneuses  ;  une  urne  droite ,  ovale  , 


LAS 

à  tube  médiocre  droit  ;  gaîne  tu- 
berculeuse enveloppée  dans  un  pé- 
richèse.  Le  Lasia  a  été  créé  aux  dé- 
pens du  genre  Pterygynandrum  de 
Bridel  ,  qui  est  le  Pterogonium  de 
Schwœgiicheii.  ïcl  qu'il  a  été  con- 
servé par  les  auteurs,  le  Lasia  ren- 
ferme cinq  espèces  :  le  L.  acicularis, 
Macrumitrium  aciculare  de  Bridel  , 
qui  est  devenu  le  Schlut/ieiinia  aci- 
cularis du  mcine  autour ,  et  dont  la 
patrie  est  l'Ile-de-France  ;  le  />.  mar- 
ginata  do  Bridel,  aussi  de  l'Ile-de- 
France  ;  le  L.  Smithii  de  Bridel , 
c'est  le  Leptodon  Smithii  de  Molir, 
Hypnum  Smithii  de  Dickson,    (a.  f.) 

*  LASIOBOTRYS.  bot.  cbypt. 
{Hjpoxylées.)  Sprengcl  et  Kunze  ont 
créé  ce  genre.  Il  est  basé  sur  le  Do- 
thidea  Lonicerœ  de  Fries  ,  dont  il 
ne  semble  pas  devoir  être  séparé, 
les  différences  qu'il  présente  avec 
ses  congénères  ne  semblant  pas 
suffisantes.  V.  Dothidée.        (a.f.) 

LASIOCAMPE.  Lasiocampa.  iNs. 
Schranck  donne  ce  nom  à  un  geni-e 
de  Lépidoptères  formé  aux  dépens 
des  Bombyx.  (g.) 

*  LA.SIONITE.  MIN.  (Fucbs,  Jour- 
nal de  Schweigger,  T.  XVIII,  p.  286, 
et  ï.  XXIV,  p.  121.)  Substance  en 
cristaux  capillaires  ,  trouvée  dans  les 
fissures  d'un  Fer  bydroxidé  ,  dans  la 
mine  de  Saint-Jacob  ,  près  d'Amberg 
(Haut-Paiatinat).  Elle  est  composée  , 
suivant  une  analyse  de  Fuchs  :  de  56, 
56  d'Alumine;  ri4, 72  d'Acide  phos- 
phorique  et  28  d'Eau.  Ce  n'est  pio- 
bablemont  qu'une  variété  d'hydio- 
phospbate  bi-alumineux  ou  Wavel- 
lite. /^.  ce  mot.  (g.del.) 

*  LASIOPE.  BOT.  PHAN.  Genre 
de  la  famille  des  Synautliérées ,  Co- 
rymbifères  de  Jussiou  ,  et  de  la  Syn- 
géuésie  supertlue,  L.,  établi  par  H. 
Cassini  (Bidl.  de  la  Soc.  philom.  , 
sept.  1817  )  qui  l'a  ainsi  caraclétisé  : 
involucre formé  de  loliolcs  lancéolées 
et  irrégulièrement  iinbriquéts;  ié- 
ceptacle  ponctue,  |  laue  et  ajjsolu- 
ment  nu;  calathide  dont  les  fleurs  du 
centre  sont  nombreuses,  égales  ,  la- 


LAS  229 

biées  et  hermaphrodites  ;  celles  de  la 
circonférence  sur  un  double  rang, 
les  intérieures  non  radiantes  ,  femei- 
les  ,  les  extérieures  radiantes  ,  à  deux 
languettes  et  femelles;  anthères  mu- 
nies, au  sommet  et  à  la  base,  de 
longs  appendices  ;  ovaires  cylindra- 
cés,  hérissés,  surmontés  d'une  ai- 
grette plumeuse.  Ce  genre  a  été  pla- 
cé, par  son  auteur  ,  près  du  Chap- 
trJia,  dans  la  tribu  des  Mutisiées.  Il 
est  remarquable  par  la  diversité  des 
corolles  de  la  calathide  ;  celles  du 
milieu  du  disque  sont  presque  régu- 
lières, tandis  que  les  autres  du  mê- 
me disque,  mais  plus  excentriques  , 
sont  profondément  labiées.  Les  fleurs 
du  rang  intérieur  delà  circonférence 
sont  intermédiaires,  par  leur  struc- 
ture ,  entre  celles  du  disque  et  celles 
de  la  rangée  extérieure;  elles  possè- 
dent des  rudimens  d'étamines  ;  cel- 
les-ci manquent  totalement  dans 
les  fleurs  extérieures  dont  les  corol- 
les présentent  deux  languettes,  l'une 
très-longue,  à  peine  tridentéc,  l'au- 
tre petite  et  bifide.  Le  style  du  La- 
5/o/>K5  est  celui  des  autres  Mutisiées  , 
c'est-à-dire  divisé  au  sommet  eu 
deux  languettes  extrêmement  cour- 
tes ,  semi-orbiculaires. 

Le  Lasiopus  anibiguns,  Cass.,  est 
l'unique  espèce  du  genre.  Celte  Plante 
est  remarquable  parles  poils  laineux 
dont  le  collet  do  la  racine  ainsi  que 
la  hampe  sont  hérissés.  Ses  feuil- 
les radicules  sont  elliptiques ,  obtu- 
S'es,  légèrement  sinuées  sur  les  bords, 
glabres  en  dessus  ,  tomenteuses  eiî 
dessous.  Ses  fleurs  foiincnt  uns  grau- 
do  calathide  terminale,  jaune  dans 
le  centre  et  orangée  à  la  circonfé- 
rence. Sonnerai  Ta  recueillie  au  cap 
de  Bonne-Espérance,  et  l'a  nommée 
avec  doute  ,  dans  lllerbier  de  Jus- 
sieu  ,  Arnica  cracea;  mais  celle  dé- 
nomination paraît  être   erronée. 

LASIOPËTALE.  Lasiop^iahun. 
BOT.  PHAN.  Genre  établi  par  Smith 
{Lin.  Sac.  Trans.,^,  p.  216),  d'abord 
placé  dans  la  famille  des  Ericinées 
puis  rapproché  des  Rhamnées  ,  mais 
qui  aujourd'hui  fait  partie  du  groupe 


(les  Lasiopétalëes  ilans  la  famille  des 
Buttnériacées.  Gay  ,  dans  son  Me'- 
moirc  sur  les  Lasiopétalëes  ,  a  limité 
les  caractèi  es  du  genre  qui  nous  oo- 
cupe;  et  plusieurs  espèces  qui  y 
savaient  été  rapportées,  sont  devenues 
les  types  de  deux  genres  nouveiuix  , 
sous  les  noms  de  Tliomasia  et  de  Se- 
riiigia.  Nous  allons  donc  exposer  les 
carnctères  du  genre  Lhisiopétale  ,  tels 
qu'ils  ont  été  donnés  par  cet  habile 
observateur.  Ce  sont  des  Arbustes 
peu  élevés,  à  rameaux  effilés.  Leurs 
feuilles,  dépourvues  de  stipules  ,  sont 
alternes  ,  péliolées  ,  linéaires,  allon- 
gées, entières,  à  bords  roulés  en 
dessous ,  ayant  la  face  supérieure 
glabre  et  l'inférieure  pubescenfe.  l^cs 
fleurs  sont  disposées  en  épis  ou  on 
grappes  opposées  aux  feuilles.  Chacu- 
ne d'elles  porte  une  bractée  tripartite 
et  persistante  appliquée  contre  son 
calice.  Le  calice  est  coloré  ,  pétaloï- 
de,  persistant,  subcampanulé  ,  à  cinq 
divisions.  La  corolle  se  compose  de 
cinq  pétnlcs  très-petits  et  presque 
glanduliformes.  Les  étamines,  au 
nombre  de  cinq,  ont  leurs  fdets  li- 
bres ;  leurs  anthères  ovoïdes  ,  allon- 
gées, à  deux  loges  s^ouvrant  chacune 
par  une  petite  fente  terminale.  L'o- 
vaire est  simple  ,  sessile  ,  à  trois  loges 
contenant  chacune  deux  ovules  re- 
dressés, attachés  à  la  partie  inférieu- 
re de  l'angle  interne.  Le  style  est 
court  et  se  termine  par  un  stigmate 
trilobé.  Le  fruit  est  une  capsule  re- 
couverte par  le  calice  persistant  ;  elle 
est  à  trois  loges  et  à  trois  valves  dont 
les  boi'ds  rentrans  forment  les  cloi- 
sons. 

Ce  genre  ainsi  caractérisé  ne  ren- 
ferme plus  que  deux  espèces,  l'une  et 
l'autre  originaires  de  la  Nouvelle- 
Hollande  ,  savoir  :  Lasiopetalum  fer- 
rugineum ,  Smith  ,  et  L.  parvlfiorum , 
Rudge. 

Le  Lasiopetalum  ferruglneum  , 
Smith  ,  Gay  ,  Las.,  16  ,  t.  3,  est  très- 
fréquemment  cultivé  dans  les  jardins. 
C'est  un  Arbuste  de  trois  à  cinq  pieds 
d'élévation  ,  qui  croît  dans  différentes 
parties  des  côtes  de  la  Nouvelle- 
lioHandc.  Ses  feuilles  sont  alternes. 


LAS 

quelquefois  très-rapprochées  et  com- 
me opposées,  linéaires,  lancéolées, 
aiguës ,  très-entières  ,  à  bords  réflé- 
chis ,  glabres  en  dessus  ,  tomenteuses 
et  ferrugineuses  à  leur  face  inférieure, 
longues  d'environ  trois  à  quatre  pou- 
ces ,  larges  de  quatre  à  cinq  lignes. 
Les  fleurs  sont  blanchâtres,  disposées 
en  épis  opposés  aux  feuilles.  Cette 
espèce  se  cultive  dans  la  terre  de 
Bruyère.  Elle  doit  être  rentrée  dans 
l'orangerie  pendant  l'hiver. 

Parmi  les  diverses  espèces  d'abord 
rapportées  à  ce  genre,  quatre  appar- 
tiennent aujourd'hui  au  genre  Tho- 
masia  de  Gay  ,  savoir  :  Lasiopetalum 
purpureum.  Ait.;  Lasiop.  solana- ■ 
ceum,  Sims;  Lasiop.  triphyllurn,  La- 
bill.  ,  et  Lasiop.  quercifulium  ,  An- 
drews. Une  autre  constitue  le  nou- 
veau genre  Seringia  du  même  au- 
teur ,  c'est  le  Lasiopetalum  arbores- 
cens  d'Alton.  F'.  Seringie  et  Tho- 

MASIE.  (A.R.) 

*  LASIOPÉTALËES.  bot.  phan. 
Section  ou  tribu  établie  par  Gay 
(Méjp.  Mus.  T.  Tii)  dans  la  famille 
des  Byttnériacées  ,  et  qui  se  compose 
des  genres  Seringia  ,  Lasiopetalum  , 
Tliomasia ,  Guichenotia  et  Kerau- 
drenia.  V.  Byttnékiacées.     (a.r.) 

*LASIOPOGON.  BOT.  PHAN.  Gen- 
re de  la  famille  des  Synanthérées,  Co- 
rymbifères  de  Jussieu  ,  et  de  la  Syn- 
génésie  superflue,  L.,  établi  pnr  Cas- 
sini(Bull.  de  la  Soc.  philom.,  mai 
1818)  qui  l'a  ainsi  caractérisé  :  in- 
volucre  formé  d'écaillés  presque  sur 
un  seul  rang,  appliquées,  linëai- 
les  ,  coriaces  ,  membraneuses  sur  les 
bords  ,  surmontées  dun  appendice 
étalé,  très-obtus,  scarieux ,  luisant 
et  coloré  ;  quelques  bractées  folia- 
cées, dont  le  sommet  est  arrondi  ou 
tronqué  ,  forment  une  sorte  de  se- 
cond involucre  extérieur  ;  réceptacle 
plane  ,  nu  et  fovéolë  ;  calathide  dont 
les  fleurs  centrales  sont  en  petit 
nombre  ,  régulières  et  hermaphrodi- 
tes ,  celles  de  la  circonférence  sur 
plusieurs  rangs  ,  nombreuses  ,  tubii- 
leuse*  et  femelles  ;  ovaires  ovoïdes 
un    peu    comprimés,    très  -  glabre*  , 


LAS 

surraontés  d'une  aigrcUc  donl  les 
poils  sont  excessivement  pluineux. 
Ce  dernier  caractère  est  ce  qui  dis- 
tingue surtout  le  Lasiopogon  du  Gna- 
phatiitm ,  dont  il  est  très-voisin.  La 
Plante  sur  laquelle  ce  genre  a  été 
constitué  fut  décrite  et  figurée  par 
Desfbntaines  (/7or.  allant.  T.  ii ,  p. 
267,  I.  23i),  sous  le  nom  de  Gna- 
phalium  muscoides.Ca.ssini  l'a  nom- 
mée Lasiopogon  lanatum.  Elle  est 
herbacée,  toute  couverte  de  poils 
laineux  ;  sa  tige  est  Irès-courte  ,  grê- 
le ,  filiforme  ,  laineu^e  supérieure- 
ment,  garnie  de  feuilles  alternes, 
sessiles,  linéaires,  spatlnilées  et  très- 
entières;  ses  fleurs  sont  solitaires  au 
sommet  des  ramuscules.  Elle  a  été 
trouvée  dans  le  royaume  de  Tunis. 

(G..N.) 

*  LASIOPTERA.  bot.  phan.  Les 
Thlaspi  campestre  et  hirtum,  L,,  ont 
été  séparés ,  sous  ce  nom  générique  , 
par  Audrzeiowski.  Brovpn  et  De  Can- 
dolle  ont  placé  ces  deux  Plantes  parmi 
les  Lepidium.  V.  ce  mot.       (g..n.) 

LASIOPYGE.  Lasiopyga.  mam. 
Division  proposée  par  Illiger  dans  le 
genre  Guenon.  Elle  était  caractérisée 
principalement  par  1  absence  des  cal- 
losités aux  fesses,  comme  l'indique 
le  nom  même  de  Lasiopyge,  et  cepen- 
dant renfermait  avec  la  Guenon  Doue 
qui  seule  mérite  ce  nom  ,  d'autres  es- 

I^èces  ;  aussi  ce  genre  ,  fondé  d'ail- 
eurs  sur  un  caractère  sans  importan- 
ce ,  n'a-t-il  pas  été  adopté.  V.  Gue- 
non. (IS.G.ST.-H.) 

*  LASIOSPERME.  Lasiosper- 
mum.  BOT.  PHAN.  Genre  de  la  famille 
des  Syuanlliérées ,  Corymbifères  de 
Jussicu  ,  et  de  la  Syngénésie  super- 
flue, L. ,  établi  par  Lagasca  (Gen. 
et  Sp.  Plant.,  p.  3i)  et  adopté  par 
Cassini  avec  les  caiactères  suivans  : 
involucre  hémisphérique  formé  d'é- 
cailles  régulièrement  imbriquées  , 
appliquées  ,  ovales  ou  oblongues  , 
très-obtuses,  coriaces,  membraneu- 
ses sur  les  bords  ;  réceptacle  légère- 
ment plane  ,  garni  de  paillettes  oblon- 
gues, lancéolées;  calalhide  dont  les 
fleurs  centrales  sont  nombreuses,  ré- 


LAS  «5i 

gulicrcs,  hermaphrodites;  celles  de 
la  circonférence  non  radiantes ,  sur 
un  seul  rang,  en  languettes,  et  fomel- 
les;  akènes  subglobuleux,  hérissés 
de  longs  peils  et  dépourvus  d'aigrei- 
te.  Cassini  place  ce  genre  dans  la 
tribu  des  Anthéniitlées ,  près  de  1'^/- 
iiacyilus  dont  il  difièrc  par  ses  fruits 
hérissés  de  longues  .soies.  Le  Lasio- 
spermitm  pedi/HCularc  ,  Lagasc,  San- 
tolina  eriosperma ,  Pers.,  est  l'unique 
espèce  de  ce  genre.  Cette  i'iante  her- 
bacée a  une  tige  rameuse ,  haute  de 
trois  à  quatre  décimètres  ;  ses  feuil- 
les sont  sessiles,  linéaires  et  bipiu- 
nées;  ses  calathides  sont  très-petites, 
jaunes  et  solitaires  au  sommet  de  la 
tige  et  des  rameaux.  Elle  est  origi- 
naire de  certaines  montagnes  de  l'I- 
talie. 

Fischer  (Catalogue  du  jardin  de 
Gorenki,  1812)  a  indiqué  un  autre 
genre  de  Synanthérées  sous  le  nom 
Ae  Lasiopermum.  C'est  le  Lasiospo/a 
de  Cassini.  P^.  Lasiospore.    (g..n.) 

*  LASIOSPORE.  Lnsiospora.  jîot. 
phan.  Ce  genre  de  la  famille  des  Sy- 
nanthérées, Chicoracées  de  Jussieu  , 
et  de  la  Syngénésie  égale,  L.,  a  été 
indiqué  par  Fischer  (Catalogue  du 
jardin  de  Gorenki ,  1812}  sous  le  nom 
de  Lasiospermum ;  mais  comme  La- 
gasca a  emplové  la  même  dénomi- 
nation pour  un  genre  dont  il  a  de 
plus  donné  les  caractères  ,  Cassini  a 
cru  convenable  de  modifier  le  nom 
imposé  par  Fischer  en  celui  de  La- 
siospora.  Voici  les  caractères  qu'il 
lui  a  imposés  :  involucre  presque  cy- 
lindracé  ou  campanule, forméd'écail- 
les  appliquées  et  disposées  sur  deux 
rangs,  les  extérieures  courtes,  ova- 
les, lancéolées,  coriaces,  supérieu- 
rement appendiculées  ,  les  intérieu- 
res longues  ,  lancéolées  ,  carénées  sur 
le  dos  ,  membraneuses  sur  les  bords; 
réceptacle  plane,  fovéolé,  absolu- 
ment nu;  calathide  dont  les  demi- 
fleurons  sont  étalés  en  forme  de 
rayons  ,  nombreux  et  hermaphro- 
dites ;  akènes  légèrement  stipités  , 
oblongs ,  cylindracés,non  prolongés 
en  un  col,  munis  de  côtes  longilu- 


23a  LAS 

dinales ,  hérissés  de  très-longs  poils 
laineux,  simples  et  appliqués,  sur- 
montés d'une  aigrette  plumeuse.  Ce 
genre  lient  le  milieu  entre  le  Scur- 
zonera  et  le  Gelasia;  il  a  l'aigrette 
du  premier  el  rinvoiucre  du  second  ; 
mais  la  principale  difFérence  réside 
dans  les  longs  poils  qui  couvrent  ses 
fruits. 

Les  Scorsonera  ei'wsperma  et  en- 
slfolia  de  Marshail-Bieberstein  ,  Tl. 
Taur.-Cauc,  et  Scorzonera  hlrsuta  , 
D.  G.,  FI.  Fr.,  sont  les  espèces  ad- 
mises par  Fischer  dans  son  génie 
Lnsiospermum.  Cassini  lésa  nommées 
Laslospura  angustifulia ,  ensifolia  el 
hiisuta;  il  leur  a  }oint  le  Scorzonera 
cretica  de  Willdenow,  sous  le  nom 
de  Laslospura  cretica.  Les  deux  pre- 
mières croissent  daus  le  Caucase  et 
dans  les  régions  comprises  entre  cette 
chaîne  et  la  mer  Caspienne;  la  troi- 
sième habite  les  lieux  pierreux  du 
midi  de  l'Europe  ;  eniiu  la  quatrième 
a  été  trouvée  daus  l'île  de  Crète  par 
Tourneforl.  (G..N.) 

*  LASIOSTÊME.  Laaiostemum. 
BOT.  PHA.N.  Gtnie  delà  famille  des 
Kutacées  ,  section  des  Cuspariées, 
établi  par  Nées  d'Esenbeck  et  Mar- 
tius  dans  leur  travad  sur  le  groupe 
qu'ils  nomment  Fraxinellées  (  ^Ict. 
Ciir.  nat.  Bonn.,  1 1 ,  p.  149).  Ce  gen- 
re ofïre  pour  caractères  :  un  calice 
monosépale,  à  cinq  divisions  piofon- 
des  ,  aiguës  et  étalées;  une  corolle 
campaniforme  ,  tonnée  de  cinq  pétales 
libres;  cinq  étaniincs  hypogynes  ,  al- 
ternes avec  les  pétales  ,  dressées  , 
presqu'égalcs,  trois  seulcïiieut  étant 
fertiles  cl  antliérilëres,  deux  autres 
stériles  et  privées  d'anthères.  Ovaire 
hémisphérique  ,  à  cinq  lobes  ,  entouré 
par  un  disque  hypog^ne  ;  style  tili- 
foruie  ,  tciminé  par  un  stigmate  très- 
petit,  obtus.  Le  fiuit  se  compose  de 
cinq  carpelles  ou  coques  mouosper- 
nies. 

Ce  genre  ne  renferme  qu'une  seule 
espèce  ,  Laaio&lemurn  sylvestre ,  Nées 
et  Mart.,  loc.  cit.,  t.  26.  C'est  un  Ar- 
bre ou  uTi  Arbrisseau  à  feuilles  alter- 
nes, pétiolées,  composées  de  trois  fo- 


LAS 

lioles  digitées  ,  glanduleuses  et  ponc- 
tuées, et  à  fleurs  disposées  en  grap- 
pes simples,  longues  et  pédonculées. 
Il  a  été  rapporté  du  Brésil  par  le 
piiucedeNeuwied.  Auguste  de  Saint- 
Hilaire ,  dans  son  travad  sur  les  R.u- 
tacéps(Mém.  Mus.,x,  p.  ô8oet  suiv.), 
ayant  examiné  avec  un  grand  soin  les 
difFérens  genres  mentionnés  par  Nées 
et  Martius  dans  leurs  Fraxinellées, 
a  prouvé  que  leur  genre  Liosioste-^ 
rnurn  était  une  véritable  espèce  de 
Galipea  qui  devait  retenir  le  nom  de 
Galipea  sylueslris ,  et  se  placer  entre 
les  G.fehrifuga  et  G.  helcrophylla.  V. 
Galipea.  (a,  r.) 

LASIOSTOMA.  bot.  phan.  Schre- 
ber  appelle  ainsi  le  genre  Rouhamon 
d'Aublet  qui  est  une  véritable  espèce 
du  genre  btrychnos.  /"'.  Vomiquier. 

(A.R.) 

LASS.  BOT.  PHAN.  Le  genre  Fa- 
vonia  de  Cavanilles  avait  été  désigné 
sous  ce  nom  usilé  au  Sénégal,  par 
Adanson.  V.  Pavonib.  (g..n.) 

*LASTRÉE.Z-a5/Aœû!.BOT.CRYrT. 
{Fougères.)^Q\.\?,  avons,  dans  ce  Dic- 
tionnaire (T.  VI,  p.  .^88),  proposé  réta- 
blissement de  ce  genre,  en  le  dédiant  à 
Delastre  de  Châtellerai^t ,  botaniste 
rempli  de  sagacité,  auquel  nous  de- 
vons des  observations  microscopiques 
parfaitement  bien  faites  el  de  la  plus 
haute  importance.  Il  doit  faciliter  l'é- 
tude de  ces  nombreux  Polypodes  entre 
lesquels  il  devenait  indispensable  d'é- 
labbr  des  coupes  ,  et  dès  qu'on  en  aura 
saisi  les  caractères  ,  il  paraîtra  des  plus 
na  turels  dans  la  famille  des  Polypodia- 
cées  ,  telle  que  nous  la  circonscrivons. 
kSa  fi  uclification  consiste  en  sorespar-' 
faitemeut  nues  ,  c'est-à-dire  dépour- 
vues d'induse  quelconque  ,  et  consti- 
tuées par  des  paquets  arrondis,  im- 
plantés sur  les  nervures  des  pinuules, 
mais  jamais  à  leur  extrémité.  Daus  le 
genre  Voly podium ,  au  contraire  ,  de 
tels  paquets  sont  constamment  ter- 
minaux, c'est-à-dire  qu  ils  se  déve- 
loppent à  l'extrémité  d'une  nervure 
fructifère  et  toute  particulière  ,  plus 
courte  que  les  nervures  stériles.  De 
cette   différence    d'implantation  des 


LAS 

soies  qui  pourra  paraître  un  carac- 
tère bien  léger  à  certains  botanistes 
qui  n'y  aurout  pas  réfléchi,  résulte 
cependant  une  organisation  totale- 
ment différente  dans  les  Végétaux 
où  nous  la  faisons  remarquer.  En 
effet,  que  l'on  considère  un  Poly- 
pode  ,  selon  notre  déiîuilion  ,  on  y 
trouvera  des  nervures  stériles  dispo- 
sées en  un  réseau  particulier,  s'anas- 
tnmosant  les  unes  aux  autres,  qui  pré- 
sentant conséquemment  vers  le  bord 
des  frondes  une  limite  au  parenciiy- 
mecelluleux,  ne  lui  permettent  guère 
de  s'exlravaser  ,  s'il  est  permis  d'em- 
ployer cette  expression  ,  pour  varier 
à  l'infini  la  lornie  de.-^  frondes.  Il 
arrive  ici  ce  qui  a  lieu  chez  certaines 
Phanérogames  ,  oii  les  nervures  limi- 
tent les  feuilles  comme  condamnées 
à  demeurer  entières  ou  à  se  lober 
tout  au  plus  ,  ainsi  que  dans  les  Pas- 
siflores par  exemple ,  oii  lorsque  le 
parenchj'ine  tend  à  se  répandre  en 
dehors  des  nervures,  celles-ci  le  con- 
tiennent et  le  gcnenl  au  point  de  pro- 
duire ces  avortemeus  par  lesquels  Je 
feuillage  de  certaines  espèces  présente 
des  formes  si  bizarres.  Les  Poîypodes, 
soumis  aux  mêmes  lois  ,  ont ,  en  gé- 
néral ,  leurs  frondes  entières  ,  lobées 
ou  tout  au  plus  pinnatifides  ;  ils  n'en 
ont  guèi-e  de  tripinnées  que  lorsque 
la  pinnule  stipilée  représente  la  ré- 
pétition de  la  fronde  entière.  Ce  ré- 
seau de  nervures  stériles  contient, 
entre  certaines  de  ses  mailles  ,  une 
nervure  simple  ,  s'échappant  d'un  an- 
gle des  anastomoses  et  portant  à  son 
extrémité  qui  n'aboutit  à  aucune  au- 
tre, la  friictihcation  terminale,  ce 
qui  représente  un  pédoncule  axil- 
laire.  iJans  lesLastiées,  au  contraire  , 
les  neivui es  sont  ou  simples  ,  ou  al- 
ternes ,  mais  libres  par  leur  extrémi- 
té ,  jamais  anastomosées,  et  consé- 
quemment ne  formant  nul  réseau  li- 
mitant, qui  force  le  parenchyme  cellu- 
laire à  se  renferinei  dans  des  circons- 
criptions délcrmiuantes  de  la  forme. 
Aussi  peut-il  s'étendre  librement  le 
long  de  ces  nervures  indépendantes 
ellesaccompagiicr,  au  point  quenulic 
des  deux  parties  constitutives  de  la 


LAS 


335 


fronde  n'apportant  le  moindre  obs- 
tacle à  son  développement,  celle-ci 
peut  varier  à  l'infini  ;  c'est  consé- 
quemment parmi  les  Lastrées  que  nous 
trouvons  presque  tous  les  Polypodes 
bipinnés  ,  tripinnés  et  décomposés  de 
nos  prédécesseurs.  On  n'y  voit  jamais 
denervui-es  dont  l'extrémité  supporte 
les  sores  et  qui  représentent  un  pé- 
doncule ;  on  pourrait  dire  que  la  fruc- 
tification est  fixée  aux  ramules  même 
de  la  Plante.  En  effet  les  sores  des 
Lastrées  se  trouvent  vers  le  milieu 
des  nervures  indifféremment. 

Les  espèces  de  Lastrées  sont  fort 
nombreuses;  celtes  que  produit  l'Eu- 
rope sont  VOreupteris ,  le  Thelipteris  , 
le  Phœgopteris ,  le  Dryopteris  et  le 
Calcarea.  Parmi  les  exotiques,  nous 
citerons  celle  que  ,  d'après  Linné,  on 
nomma  Poiy podium  uititum  ,  et  deux 
belles  espèces  dont  l'une  nous  a  été 
communiquée  par  Poiteau  et  l'autre 
par  Balbis.  i".  Laistrœa  Poitcana,  à 
fronde  bipinnatifide;  pinnulcs  se- 
condaires légèrement  recourbées  en 
croissant,  libres  seulement  vers  leur 
extrémité  ,  connées  et  unies  par  leur 
base  au  point  de  n'y  être  distinguées 
que  lorsqu'on  regarde  la  Fougère  i 
travers  le  jour.  Les  nervures  tertiai- 
res supportent  les  fruits  vers  le  mi- 
lieu de  leur  longueur  ,  elles  sont  par- 
faitement simples,  opposées  et  légè- 
rement arquées.  Cette  espèce,  origi- 
naire de  la  Guiane  ,  est  une  belle 
Fougère  ,  large  ,  longue  ,  du  moins 
les  échantillons  que  nous  avons  vus 
ont  de  deux  à  trois  pieds  ;  ils  sont 
d'un  vertsombre.  2".  Lastrœa  Balbi- 
5iû/ia;N.,àslipelong(dehuit  à  quinze 
pouces) ,  nu  ,  tétragone  ,  sulqué  sur 
une  ou  deux  de  ses  faces;  fronde  suh- 
quinquangulaire ,  bipinuée;  pinnules 
primaires  opposées;  pinnules  se- 
condaires alternes,  les  inférieures 
pinnatifides,  les  supérieures  cou- 
ilueutes  ou  simplement  profondé- 
ment dentées,  à  divisions  aiguës; 
nervures  tertiaires  opposées,  les  qua- 
ternaires alternes  ,  dont  la  première  , 
et  rarement  la  seconde  ,  supportent  ub 

f)etit  paquet  de  sores  vers  le  milieu  de 
eur  étendue.  Cette  espèce  élégante  et 


334  L.iT 

d'un  beau  vert  se  trouve  dans  les  An- 
tilles ;  elle  pourrait  bien  être  le  Poly- 
podium  porloricence  de  Sprengel,  qui 
n'est  pas  tellement  propre  à  Porto- 
Rico  que  ce  nom  puisse  être  adopté. 

LASYNÉMA.  bot.  phan.  PourZ-j- 
sinema.  V.  ce  mot.  (g..n.) 

*  LATA.  BOT.  PHAN.  On  ne  sait  à 
quoi  rapporter  le  fruit  de  la  Guiane 
mentionné  sous  ce  nom  par  l'Ecluse, 
et  que  ce  botaniste  a  fait  connaître 
dans  son  ^.ro/fca.  (u.) 

LAÏANIER.  Latania.  bot.  phan. 
Ce  genre,  de  la  famille  des  Palmiers 
et  de  la  Diœcie  Monadelphie  ,  L. ,  se 
reconnaît  aux  caractères  suivans  :  ses 
fleurs  sont  dioïques.  Les  fleurs  mâles 
sont  enveloppées  dans  une  spathe 
formée  de  plusieurs  folioles  imbri- 
quées. Le  spadice  est  rameux;  cha- 
que rameau  ,  environné  à  sa  base  d'u- 
ne écaille  spathiforme,  se  divise  à  son 
sommet  en  plusieurs  épis  ou  chatons 
cylindriques,  écailleux.  Chaque  écail- 
le porte  une  fleur  à  son  aisselle.  Le 
calice  est  sessile,  à  six  divisions  pro- 
fondes ,  dont  trois  extérieures  plus 
courtes  ;  les  étamines  sont  au  nombre 
de  quinze  à  seize  ,  ayant  leurs  filets 
monadelphes  réunis  en  un  tube 
épais,  et  leurs  anthères  oblongues  et 
biloculaires  ;  le  fruit  globuleux  ,  un 
peu  charnu,  contenant  tiois  noyaux 
triangulaires.  La  graine  renferme  un 
endosperme  corné  ,  plein  ,  contenant 
un  très-petit  embryon  placé  dans  sa 
partie  supérieure.  Gaertner  a  décrit 
ce  genre  sous  le  nom  de  Cleophora. 
Mais  le  nom  de  Latania  donné  par 
Commerson  et  adopté  par  Jussieu  et 
par  Lamarck,doit  être  préféré  comme 
étant  le  plus  ancien. 

Ce  genre  se  compose  de  deux  ou 
trois  espèces  originaires  des  îles  de 
France  et  de  Mascareigne.  La  pre- 
mière qui  ait  été  connue  est  le  La- 
'ï'ANiER  DE  Bourbon  ,  Latania  borbo- 
/«Cû,  Lamk.,  Dict.  C'est  un  Pabnier 
dont  le  stipe  cylindrique  droit ,  assez, 
élevé,  se  couronne  d'une  belle  touffe 
de  grandes  feuilles  pétiolées,  palmées 
en  forme  d'éventail;  les  folioles  sont 


LAT 

nombreuses  ,  roides ,  ensiformes ,  ai- 
guës, glauques,  pubescentes  sur  leur 
côte  longitudinale  et  souvent  pliées 
en  deux  suivant  leur  largeur.  Cette 
espèce  croîtaux  lieux  maritimes  et  sa- 
blonneux de  Mascareigue.  Il  est  très- 
probable  que  le  Latania  chinensis  de 
Jacquin,Fi'8gm.  Bot.,  i,  p.  16,  t.  1 1 , 
f.  1,  est  la  même  espèce.  On  en  con- 
naît encore  deux  autres  ,  savoir  :  1* 
Latania  rubra  ,  Jacq.  ,  loc.  cit.,  t.  8  , 
que  Gaertner  a  décrit  et  figuré  sous 
le  nom  de  Clophora  lontaroides  {De 
Fr.  et Sem. ,  2,  p.  i85,  t.  120  ,  f .  1  )  ; 
2°  et  Latania  Comrnersonii,  Sprengel. 

(A.U.) 

LATAX.  MAM.  Syn.  de  Loutre,  (s.) 

*  LATÉPORE.  Latepora.  polyp. 
Foss.  Genre  de  l'ordre  des  Tubipo- 
rées,  dans  la  division  des  Polypiers 
entièrement  pierreux  ,  établi  par  Ra- 
finesque  dans  le  Journal  de  Physique 
(1819,  tom.  88,  429)  pour  des  corps 
pierreux ,  composés  de  tubes  cloison- 
nés; cloisons  à  plusieurs  rangs  régu- 
liers de  porcs  latéraux.  L'auteur  n'en 
mentionne  qu'une  espèce  ,  le  Latepo- 
ra alba,  dont  le  nom  indique  la  cou- 
leur, qui  a  ses  tubes  soudés  ,  lisses  ,  à 
cinq  ou  six  côtés,  et  qu'il  a  découver- 
te uansles  Etats-Unis  d'Amérique. 

(E.D..L,.) 

LATÉRALISÈTES  ou  CHÉLO- 
TOXES.  i.vs.  Duméril  nomme  ainsi 
une  famille  de  Diptères  dont  les  ca- 
ractères sont  d'avoir  le  suçoir  nul  o  i 
caché ,  une  trompe  rétractile  dans 
une  cavité  du  front  ,  des  antennes 
avec  un  poil  isolé  ,  latéral ,  simple  ou 
barbu.  Cette  famille  comprend  vine 
grande  partie  des  Diptères  athérlcè- 
rcs  de  Latreille.  (g.) 

LATÉRIGRADES.  Lateiigradœ . 
ARACHN.  Tribu  de  l'ordre  des  Pul- 
monaires ,  famille  des  Dipneumones  , 
établie  par  Latreille  et  ayant  pour 
caractères  :  les  quatre  pieds  anté- 
rieurs toujours  plus  longs  que  les 
autres,  tantôt  la  seconde  paire  sur- 
passant la  première  ,  tantôt  les  deux 
presque  de  la  même  longueur.  L'A>- 
nimal  les  étend  dans  toute  leur  lon- 
gueur ,  ainsi  que  les  quatre  autres ,  et 


LAT 

peut  marcher  de  côlé,  à  reculons  oii 
on  avant.  Les  mandibules  de  ces  Ara- 
iicides  sont  ordinairement  petites  et 
leur  crochet  est  replié  transversale- 
ment. Leurs  yeux  sont  toujours  au 
nombre  de  huit,  souvent  très-iné- 
gaux et  formant  ,  pnr  leur  réunion  , 
un  serment  de  cercle  ou  un  crois- 
sant; les  deux  latéraux  postérieurs 
sont  plus  reculés  en  arrière  ou  plus 
rapprochés  des  bords  latéraux  du 
corselet  que  les  autres.  Les  mâchoi- 
res sont ,  dans  le  grand  nombre,  in- 
clinées sur  la  lèvre.  Le  corps  est  d'or- 
dinaire aplati ,  en  forme  de  Crabe  , 
avec  l'abdomen  grand,  ariomli  ou 
triangulaii-e. 

Ces  Araignées  portent  le  nom  d'A- 
raignées-Crabes, parce  qu'elles  mar- 
chent souvent  à  reculons  ou  de  côté 
comme  ces  Crustacés  ;  elles  se  tien- 
nent tranquilles  ,  les  pieds  étendus 
.'^ur  les  Végétaux;  elles  ne  font  point 
de  toiles  ,  et  jettent  simplement  quel- 
ques fils  solitaires  tendant  à  arrêter 
leur  proie,  sur  laquelle  elles  se  jet- 
tent; elles  se  forment  une  habitation 
entie  les  feuilles ,  dont  elles  rap- 
prochent,  contournent  et  fixent  les 
boi'ds  avec  de  la  soie.  Leur  cocon  est 
orbiculaire  et  aplati  ,  et  elles  le  gar- 
dent assidûment  entre  quelques  feuil- 
les jusqu'à  la  naissance  des  petits. 

Cette  tribu  se  compose  des  genres 
Thomise  ,  Philodrome  ,  Micromate  et 
Stënélope.  A  .  ces  mots.  (g.) 

*  LATHAGRIUM.  eot.  crypt. 
[Lichens.)  Acharius  a  donné  ce  nom  a  u 
cinquième  sous-genre  de  son  genre 
Collema.  Il  est  ainsi  défini  :  thalle  fo- 
liacé ;  lobes  membraneux  ,  larges  ,  lâ- 
ches ,  nus  ,  d'une  couleur  verte  noi- 
râtre. Les  Collema  uigtesccns ,  Jlacci- 
dum,  derrnatlnum,  etc., rentrent  dans 
ce  sous-genre.  P'.  Collema.  (a.  f.) 

LATHRjEA.  eot.  phan.  r.  Clan- 
destine. 

LATHROBIE.  Lathrohium.  tns. 
Genre  de  l'ordre  des  Coléoptères , 
section  des  Pcntamères ,  famille  des 
Brachélytres  ,  tribu  des  Fissilabres, 
établi   par    Giavenhorsl ,   et    ayant 


LAT  âS5 

pour  caractères  •  tête  entièrenicnt 
dégagée  et  distinguée  du  corselet  par 
un  étranglement  en  forme  de  col  ; 
labre  profondément  échancré  ;  pal- 
pes filiformes,  termines  brusquement 
par  un  article  beaucoup  plus  petit 
que  le  précédent,  pointu,  souvent 
peu  distinct,  les  maxillaires  beau- 
coup plus  longs  que  les  labiaux  ;  an- 
tennes insérées  au  devant  des  yeux  , 
en  dehors  du  labre  et  près  de  la  base 
des  mandibules  ;  tarses  antérieurs 
dilatés. 

Ces  Insectes  ,  qui  ont  les  plus 
grands  rapports  avec  les  Staphylins 
proprement  dits ,  s'en  distingueut  par 
1  insertion  des  antennes  ctpar  la  forme 
du  corps  ;  ils  s'éloignent  des  Pœdè- 
rcs ,  auxquels  ils  semblent  réunir  les 
Staphylins,  par  la  forme  du  labre 
qui  n'est  pas  échancré  dans  ceux-ci , 
et  par  leurs  palpes.  Les  Lathrobies 
vivent  sous  les  débris  de  matières 
animales  et  végétales  ,  sous  les  pier- 
res et  dans  les  lieux  frais  et  humi- 
des ;  ils  se  nourrissent  de  débris  de 
Végétaux  et  d'Animaux  ,  sont  très- 
agiles  et  fuient  en  relevant  leur  ab- 
domen comme  pour  en  menacer  leur 
ennemi.  Dejean  (Cat.  des  Col.,  p.  24) 
mentionne  vingt-sept  espèces  de  ce 
genre;  elles  sont  toutes  propres  à 
l'Europe;  la  plus  commune  à  Paris 
est  : 

Le  Lathrobie  allongé  ,  L.  eloii- 
gatiim.,  Grav.  (Col.  Micropt.,  p.  55), 
Lair. ■,Sfa])/iilinus  elongatus,  Lin .  ;  Fœ- 
derus  elongatus,  Fabr.,  Panz.(7''a««. 
Ins.  Germ.y  fasc.  g,  fig.  12  ).  Il  est 
noir,  brillant;  les  élytres  sont  d'un 
roux  sanguin  à  leur  extrémité;  les 
pâtes  sont  d'un  roux  pâle.  V.,  pour 
les  auti'es  espèces,  Gravenhorst  {loc. 
cit.),  Fabricius  ,  Olivier,  etc.      (g.) 

LATHYRIS.  EOT.  phan.  Nom 
scientifique  de  la  grande  Enurge ,. 
espèce  du  genre  Euphorbe,  f^.  ce 
mot.  (b.) 

*  LATHYRUS.  bot.  phan.  r\ 
Gesse. 

LATIALITE.  min.  (Gismondi.) 
Même  chose  qu'Haiiyne.  /^.  ce  mol. 

(B.) 


336  LAT 

LATIRE.  Latirus.  moll.  Démem- 
brement des  Fuseaux  établi  à  tort  eu 
genre  par  Monlfoil  (Conchyl.  Syst. 
T.  II,  p.  53i) ,  sur  le  simple  caractère 
d'un  ombilic  iufundibuliforme,  plus 
grand  qu'il  ne  l'est  ordinairement 
dans  les  Fuseaux.  /^.  ce  mot.    (d.  .H.) 

LATIROSTRES.  ois.  Famille  de 
la  méthode  de  Vieillot ,  qui  comprend 
les  genres  Spatule  et  Savacou.  f^.  ces 
mots.  (DR..Z.J 

*  L.\TONIE.  KEPT.  OPH.  Espèce 
d'Elaps  de  Daudin.  /^.Vipère,  (b.; 

*  LATOSATIS.  liOT.  phax.  Du 
Pctit-Thouars  (  Hist.  des  Orchid,  des 
îles  australes  de  l'Afriq.  )  a  nommé 
ainsi  une  espèce  de  son  genre  Sator- 
cAis,  laquelle  ,  dans  le  langage  lin- 
néen  ,  serait  nommée  Satjriurn  lati-^ 
folium.  Cette  Orchidée  est  indigène 
de  l'île  de  Mascareigue  ,  et  elle  est  fi- 
gurée par  l'auteur  {loc.  cit.,  t.  loj. 

(G..N.) 

LATRIDIE.  Latridius.  ixs.  Genre 
de  l'ordre  des  Coléoptères ,  section 
des  Télramères,  famille  des  Xylo- 
phages,  tribu  des  ïrogossita  ires,  éta- 
bli par  Herbst ,  et  dont  les  caractères 
sont  :  palpes  très-courts ,  les  maxil- 
laires très-peu  saillans  ;  mandibules 
petites,  point  saillantes;  antennes 
notablement  plus  longues  que  la  tète  , 
composées  de  onze  articles  ,  flont  le 
second  est  plus  grand  que  les  sui- 
vans  ;  massue  des  antennes  de  trois 
articles;  articles  des  tarses  entiers; 
corps  étroit  et  allongé.  Ces  ln~ectes 
sont  en  général  très- petits  ;  leur  corps 
est  étroit  en  devant  et  s  élargit  jus- 
qu'à la  partie  postérieure  de  l'abdo- 
jnen.  Ils  diffèrent  des  Sjlvanus  de 
Latreille  par  leurs  antennes,  par  les 
formes  du  corps;  ils  s'éloignent  des 
Méryx  du  même  par  les  palpes  maxd- 
lairesGui  sont  saillans  dans  ceux-ci. 

Ces  Insectes  vivent  sur  les  vieux 
bois,  sur  les  murs,  dans  1  intérieur 
des  maisons.  Us  ont  été  placés,  p^r 
Pavkull  et  Fabricius  ,  parmi  les  Der- 
niestes,  et  parmi  les  Ips  par  Olivier. 
Dejean  (Gat.  des  Col.,  p.  102)  en 
mentionne  douze  espèces  :  la    plus 


LAD 

commune  de  celles  qui  se  trouvent  à 
Paris  est  : 

Le    L.VTRIDIE    DES    FENÊTRES.  ,   L. 

Jenestralis.  ,  Laîr.  ;  L.  /ongicornis , 
Herbst  (Col.  5  ,  tab.  44  ,  fig.  1).  Il  est 
d'un  fauve  obscur,  pubescent,avccles 
antennes  et  les  pieds  fauves;  la  poi-  ' 
trine  et  l'abdomen  sont  noirâtres;  le 
corselet  est  plus  étroit,  arrondi  pos- 
térieurement ,  avec  une  fossette  au 
milieu  ;  les  élytres  sont  striées;  les 
stries  sont  formées  de  points  enfoncés 
et  alignés.  Olivier  l'a  décrit  (Col.,  t. 
2,  n^'  18  ,  pi.  3 ,  fig.  21)  sous  le  nom 
d'Ips  enfoncé.  (g,) 

LATRODEGTE.  Latrodectus. 
ARACHN.  Nom  donné  parWalkenaerà 
un  genre  d'Araignée,  que  Lalreille 
réunit  au  Théridion.  y.  ce  mot.  (g.) 

*  L.\TRDNCULI.  foss.  Selon  De- 
france,  c'est  le  nom  que  Luid  a  doupé 
à  des  espèces  de  vertèbres  fossiles  qui 
ont  à  peu  près  la  forme  des  dames  de 
trictrac.  (a.  b.) 

LAU.  pois.  L'un  des  noms  vulgai- 
res du  Zeus  Faber.  V.  TA^.         (b.) 

LAUDANUM,  bot.  phan.  Pour 
Ladanum.  /^.  ce  mot.  (b.) 

*  LAUGÈLE.  POIS.  La  Vandoise  , 
espèce  d'Able  ,  porte  ce  nom  dans  sa 
jeunesse  eu  quelques  cantons,     (b.) 

LAUGÉRIE.  Laugeria.  bot.  phan.. 
Ce  genre,  de  la  famille  des  Rubiacées 
et  de  la  Pentanririe  Monogynie  ,  L.,  a 
été  établi  par  Jacquin  [Am.,  64,  t. 
177);  mais  ,  suivant  Schrader,  Per- 
soon  et  Kunth  ,  il  ne  diffère  pas  sen- 
siblement du  Guettarda  et  doit  y  être 
réuni.  En  effet,  les  seules  différences 
qui  ont  été  signalées  entre  ces  deux 
genres  consistent  dnus  le  nombre  des 
divisions  de  la  corolle  ,  des  étamines 
et  des  loges  du  noyau  ,  caractères 
d'une  faible  importance  dans  la  vaste 
famille  des  Rubiacées.  P^.  GuET- 
tarde.  fA.R.) 

LAU.MONITC.  MIN.  Zéolithe  ef- 
ûorescenle ,  Zéolithe  de  Bretagne. 
Substance  minérale  d'un  blanc  légè- 
rement nacré  ,  tendre  et  fragile,  pe- 
sant spécifiquement  2,  3,  et  divisible 


en  prismes  rhomboidaux  d'environ 
86°  3o',  dont  la  base  est  inclioée  sur 
l'arclc  aiguë  (le  ii5°  3o'.  C'est  un  si- 
licate double  d'Alumine  et  rie  Chaux, 
avec  lîau  ;  contenant  en  poids  32  par- 
ties d'Alumine  ,  52  de  Silice,  g  de 
Chaux,  et  17  d'E^u.  Elle  donne  de 
l'Eau  par  la  calcinalion,  et  se  ré- 
sout en  gelée  dans  l'Acide  nitrique. 
Ses  cristaux  sont  susceptibles  de  s'al- 
térer par  leur  exposition  à  l'air  ,  et 
finissent  même  par  tomber  en  pous- 
sière. Au  chalumeau,  ils  se  boni  souf- 
flent en  commençant  à  fondre,  et 
donnent  un  émail  blanchâtre  qui  par 
un  feu  prolongé  se  li  an -forme  en  un 
verre  demi-transparent.  Ses  formes 
les  plus  ordinaires  sont  le  prisme  pri- 
mitif,  et  le  même  terminé  par  des 
sommets  dièdres  ou  modifié  sur  les 
arêtes  latérales.  Ses  variétés  de  struc- 
ture sont  la  bacillaire,  la  lamellaire 
et  Taciculaire.  Ce  Minéral  a  été  ob- 
servé pour  la  première  foi»  par  Gillet 
de  Laumont ,  dans  la  mine  de  Plomb 
d'Huelgoëten  Bretagne,  dont  le  filon 
traverse  un  terrain  lutermédiaire.  On 
la  trouve  aussi  avec  la  Chaux  phos- 
phatée limpide  au  Sainl-Gothard  , 
dans  la  Wacke  à  Schemnitz  en  Hon- 
grie et  dans  les  Roches  amygdaloïdes 
du  Vicentin  ,  de  Fcroë,  d'Irlande  et 
d'Ecosse.  (g.  BEI..) 

*  L\VS-\.YE.Launœa.  bot.  phan. 
Genre  de  la  famille  des  Synaiithé- 
•rées,  Chicoracées  de  Jussieu  ,  et  de 
la  Syngénésie  égale,  L.,  établi  par 
H.  Cassini  (Dlct.  des  Sciences  Nat., 
t.  25,  p.  02 ij  qui  la  ainsi  caractéri- 
sé :  involucre  formé  de  folioles  régu- 
lièrement imbiiquées  ,  appliquées, 
obtuses  au  sommet,  membrautuses 
sur  les  bor.'.s,  les  ex'.éneures  ovales 
el  les  intérieures  oblongues  ;  récepta- 
cle I  lane  et  nu  ;  calathide  dont  les 
demi-fleurons  sont  au  nombre  de 
douze  envii  on  et  hermaphrodites  ; 
akènes  (non  encore  raùrs)  très-allon- 
gés, non  sensiblement  amincis  vers 
le  haut ,  pourvus  d'un  bourrelet  api- 
cilaire  pubescent ,  et  surmontés  d'une 
longue  aigrette  composée  de  poils 
très-légèreraent  plumeux  à  leur  par- 


LAU 


20) 


tie  supérieure.  L'auteur  de  ce  genre 
l'a  placé  entre  le  Picridium  et  le 
Sunchus,  en  faisant  observer  que  cette 
place  est  encore  incertaine  ,  puisque 
ses  caractères  essentiels  distinctifs  ne 
sont  établis  que  sur  des  fruits  non 
parvenus  à  l'état  de  maturité.  Le 
Launœa  bellidifolia ,  H.  Cass.,  est 
1  unique  espèce  du  genre.  Cette  Plan- 
te a  été  recueillie  à  Madagascar,  par 
Commer>on.  Elle  est  herbacée  ,  en- 
tièrement glabre;  sa  tige,  couchée  ho- 
rizontalement,  est  simple,  très-lon- 
gue ,  grêle  ,  pourvue  d'articulations 
îrès-éloignées  les  unes  des  autres  , 
et  à  chacune  desquelles  existent  deux 
petites  feuilles  en  forme  d'écaillés  , 
exacîement  opposées.  Dans  l'aisselle 
de  lune  de  ces  petites  feuilles,  naît 
un  rudiment  de  rameau  portant  une 
rosette  d'environ  cinq  feuilles  inéga- 
les et  analogues  à  celles  du  Bellis 
pereunis ,  L.  Dans  l'aisselle  de  l'autre 
petite  feuille  ou  bractée  squammifor- 
me,  s  élève  un  rameau  pédonculifor- 
me  ,  garni  d'écaillcs  el  terminé  par  la 
calathide.  (&..>'.) 

LAUPAiSKE  ou  PANKE.  bot. 
PHAN.  (Feuillée.)  Syn.  du  Francoa  de 
Cavanilles.  (b.) 

*  LAUPÉ.  bot.  PH.4N.  Nom  de 
pays  du  genre  Godoya  de  la  Flore  du 
Péi'ou.  (b.) 

LAURÉLIE.  Laurelia.  bot.  phan. 
Jussieu  a  nommé  ainsi  le  genre  Paio- 
iiia  de  Ruiz  et  Pavon,  parce  qu'il  exis- 
tait déjà  un  autre  genre  dédié  à  Pa- 
von par  Cavanilles.  Ce  genre  Laure- 
lia appartient  à  ia  famille  des  Moni- 
miées  et  à  la  Monœcie  Dodécandrie, 
L.  liCS  fleurs  mâles  et.  les  fleurs  fe- 
melles réunies  pèle-mèie  sont  pédon- 
culëes  el  forment  des  grappes  courtes 
et  iixillaires.  Elles  se  composent  d'un 
calice  ou  plutôt  d'un  involucre  mo- 
nosépale ,  campanule,  très-évasé  et 
presque  plane  dans  les  fleurs  mâles, 
oii  il  se  divise  supérieiirementenune 
(iixaine  de  lobes  réguliers  el  disposés 
sur  deux  rangs;  dans  les  fleurs  fe- 
meilesilestplusallongé ,  se^  divisions 
sont  beaucoup  plus  nombreuses  , 
très- inégales  ,  disposées  sur  quatre 


238 


LAD 


ou  cinq  rangs.  Les  étamines  sont  au 
nombre  de  quinze,  ayant  la  plus 
gi-ande  analogie  avec  celles  des  Lau- 
riers; leurs  filets  sont  courts,  épais, 
munis  vers  leur  base  d'une  grosse 
glande  sur  chacun  de  leurs  côtés; 
leur  anthère  est  cordiforme,  allongée, 
introrse,  à  deux  loges  s'ouvrant  cha- 
cune par  toute  leur  face  interne  au 
moyen  d'une  valve  qui  s'enlève  de  la 
base  vers  le  sommet.  Dans  l'involuci'e 
femelle  on  trouve  un  nombre  exlrê- 
mement  considérable  de  pistils  fili- 
formes qui  en  garnissent  presque  en- 
tièrement la  paroi  interne.  Ces  pistils, 
recouverts  de  longs  poils  soyeux,  se 
composent  d'un  ovaii'e  très- allongé, 
à  une  seule  loge  contenant  un  ovule 
dressé ,  surmonté  d'un  très  -  long  style 
que  termine  un  stigmate  glabre.  Après 
la  fécondation  ,  les  divisions  ou  lobes 
externes  de  l'involucre  se  détachant, 
et  on  le  voit  se  resserrer  vers  son 
sommet  contre  la  partie  supérieure 
des  styles  qui  est  saillante.  Quand 
les  fruits  sont  tout-à-fait  mûrs  ,  cet 
involucre  péricarpoïde  se  rompt  irré- 
gulièrement en  quatre  ou  cinq  valves. 
Les  fruits  sont  encore  filiformes, 
très -velus,  munis  du  style  qui  est 
persistant  ;  ils  sont  raonospermes  et 
indéhiscens.  Leur  graine  contient 
dans  unendosperme  charnu  nn  très- 
petit  embryon  dressé  ,  placé  vers  sa 
base. 

Ce  genre  ne  se  compose  que  d'une 
seule  espèce  ,  Laurelia  aromatica  , 
Juss.,  Ann.  Mus  ,  i4,p.  119;  Pavo- 
nia  scmp'^nnrens ,  Ruiz  et  Pavou  , 
Syst.  C'est  un  grand  Arbre  originaire 
du  Chili.  Ses  feuilles  sont  opposées, 
persistantes,  coriaces,  elliptiques, 
aiguës,  irrégulièrement  dentées,  gla- 
bres et  d'un  vert  clair.  Les  fleuis 
sont  rougeâtrcs ,  dispo.-ées  en  gr;ip- 
pes  et  portées  sur  des  pédoncules 
tomenteux.  Au  Chili  on  se  sert  du 
bois  de  Laurel  pour  faire  des  plan- 
ches et  des  charpentes.  Ses  feuilles 
froissées  entre  les  doigts  répandent 
une  odeur  très-aromatique,    (a.  r.) 

LAURFJjLE.  «ot.  l'HAN.  Nom 
substitué  dans  le  Dictionnaire  de  Dé- 


LAU 

terville  à  celui  de  Cansjèré.  V.  ce 
mot.  On  l'applique  en  quelques  par- 
ties de  la  France  méridionale  au  Né- 
rion.  (.B.) 

LAUREMBERGIA.    bot.    phan. 
(Bergius.)  Syn.  de  Serpicule.        (b.) 

LAUKENGIE.  bot.  crypt.  [Hy- 
drophjtes.)  Genre  parfaitement  carac- 
térisé ,  établi  par  Lamouroux  dans 
son  excellent  Essai  sur  les  Thalas- 
siophytes ,  et  qu'on  reconnaît  à  sa 
fructification  formée  de  tubercules 
globuleux  ,  un  peu  gigartins  ,  situés 
à  l'extréitiité  des  rameaux  ou  de  leurs 
divisions,  et  formant  parfois  des  dila- 
tations obtuses  et  renflées  en  massues 
ou  en  grappes  tuberculeuses.  Il  arri- 
ve souvent  ,  dit  Lamouroux  ,  qu'à 
l'époque  de  la  maturité  des  graines  , 
les  enveloppes  du  tubercule  se  déchi- 
rent, et  que  les  capsules  sont  mises  ù 
nu.  Ce  genre  app^rlient  à  la  famille 
des  Floridées ,  oii  il  est  si  naturel  et  si 
bien  tranché  qu'on  a  peine  à  conce- 
voir comment  Agardh  ne  l'a  point 
adopté  et  a  pu  surtout  en  placer  les 
espèces  dans  son  genre  Chuadria  for- 
mé sur  des  caractères  si  vagues  et 
d'espèces  tellement  disparates ,  qu'on 
ne  le  saurait  adopter,  du  moins  tel 
que  nous  le  présente  l'algologue  sué- 
dois. Les  Laurencies  ont  quelque 
chose  lie  gélatineux  tant  qu'elles 
sont  dans  l'eau  ,  aussi  la  plupart 
adhèrent  d'abord  au  papier  quand  on 
les  prépare  ,  mais  elles  acquièrent? 
ensuite  quoique  chose  de  corné ,  re- 
viennent quand  on  les  mouille  ,  se 
ramollissent  et  se  détériorent ,  mais 
ne  se  dissolvent  pas  aussi  Hicilement 
en  gelée  que  les  Iridée* ,  les  Géli- 
dies  ,  etc.  On  prétend  en  outre  qu'el- 
les ont ,  à  certaines  époques  de  l'an- 
née, une  saveur  très-poivrée ,  même 
acre  et  brûlante,  qui  les  rend  pro- 
pres, chez  certains  peuples  du  Nord  , 
à  remplacer  le  Piment  des  pays 
chauds  ,  dans  les  grossiers  assaison- 
nemens  de  leurs  mets.  Sur  vingt 
espèces  environ  qui  nous  sont  cou- 
nues  ,  trois  ou  quatre  paraissent  être 
propres  à  ja  Méditerranée,  autant  à 
nos  côtes  océaniques  ,  le  reste  est  dis-» 


LAlj 

tribuc  dans  les  mers  icmpôiccs  des 
deux  mondes.  Nous  en  possédons  une 
espèce  nouvelle  de  Bahama,  commu- 
niquée par  Chauvin  ,  zélé  botaniste 
de  Caen.  Nous  la  menlionnerons  ici 
particulièrement  avec  les  dcuv  espè- 
ces les  plus  communes  de  nos  bords  , 
par  exemple  : 

1  ".  L AURENCTE  DE  ChaU VlN,ZaW^/7» 

ciaCAaui^ùii ,?i.,d\in  jaunâtre  tirant 
sur  le  rose  ,  assez  rii,Mde  dans  l'état 
de  dessicc:ition;  à  exjiansious  de  deux 
a  cinq  pouces  de  long,  grêles,  munies 
de  rameaux  alternes  ,  décroissans  de 
longueur  vers  l'extrémité  de  la  Plan- 
te, comme  aUcs  à  leur  tour  par  les 
ramules  également  alternes,  oïdiuai- 
rement  simples  ,  de  longueur  égale  , 
sensiblement  renflés  à  leur  extrémité; 
môme  lorsque  la  fructification  ne  s'y 
est  pas  encore  développée  ;  elle  a  quel- 
que chose  d'iiypuoïde.  La  base  des  ti- 
ges est  ordinairement  tpute  dépouillée 
de  rameaux  el  produitquelquefois  des 
expansions  tout-à-fait  simples.  Elle 
croît  sur  les  coquilles  et  sur  les  ro- 
chers. 

2°.  Laurencte  pinnattfjde,  Lau- 
renciapinnatijida  ,  Lamx.;  Fucus pin- 
natifidus,  ïuru.,  pi.  20,  la  plus  com- 
mune sur  nos  cotes,  et  dont  le  Fucus 
usmunda  de  Gmelin  n'est  pas  une  va- 
riété comme  on  l'a  cru,  cette  Plante 
étant  une  autre  Laurencie  bien  dis- 
tincte, .i".  Laurencia  oblusa,  Lamx., 
Fucusobtusus,  parfaitement  représen- 
tée dansTurner,  pi.  21,  qui,  répandue 
sur  toutes  nos  côtes,  a  été  retrouvée 
jusqu'à  la  Nouvelle-Hollande.  4<'.  Le 
Fucus  cranospermus  de  Delile,  dans  sa 
Flore  d  Egypte  ,  appartient  au  genre 
qui  nous  occupe.  (b.) 

LAURENÏEA.  bot.  piian.  (One- 
ga.) rfyn.  de  Sa/iui/alia.   V.  ce  mot. 

(A.R.) 

LAURENTIA.  bot.  phan.  La  Plan- 
te que  Micheli  avait  décrite  et  figurée 
sous  ce  nom  ,  a  été  réunie  au  genre 
Liobelia  par  Linné.  Adanson  ,  ayant 
séparé  celui-ci  en  deux  genres ,  a  con- 
servé le  nom  employé  par  Micheli , 
pour  les  espèces  dont  le  fruit  est  bi- 
loculaire. /^.  LoBÉLiE.  (g..n.) 


LAU  ^5^ 

LAUREOLE.  Laureota.  bot.  pu  an 
/'.  Uaphné. 

*  L  AU  RE  T.  MAM.  Même  chose 
q-ie  Caubet.  /^.  Bourret.  (b.) 

^^LiAURlER.  Laurus,  bot.  phan. 
Très-grand  genre  ,  type  de  la  famille 
des  J^aunnces,  appartenant  à  l'En- 
néandne  Monogycie,  L.,  et  dont  les 
espèces  nombreuses  font  l'ornement 
et  souvent  la  richesse  des  pays  qu'el- 
les habitent.  Ces  espèces ,  qui  sont 
des  Arbres  ou  des  Arbrisseaux  géné- 
ralement ornés  dans  toutes  les  sai- 
sons d'un  épais  et  vert  feuillage 
croissent  principalement  dans  l'ar- 
chipel Indien  ,  le  continent  et  les  îles 
de  l'Amérique  équatoriale  et  les  di- 
verses conti  ées  de  l'Asie.  Il  est  peu 
de  genres  qui  offrent  autant  d'intérêt 
que  celui  des  Lauriers,  soit  à  cause 
tie  la  beauté  des  espèces  qui  le  com- 
posent et  dont  plusieurs  sont  culti- 
vées dans  les  jardins,  soit  surtout  à 
cause  de  l'utilité  et  de  l'importance 
dun  grand  nombre  d'entre  elles 
dans  l'économie  domestique  ,  les  arts 
et  la  thérapeutique.  En  effet  c'est  à  ce 
genreque  nous  sommes  redevables  du 
Camphre,  de  la  Cannelle,  du  Sassa- 
fras, des  baies  de  Pichurim  ,  du  fruit 
de  l'Avocatier  et  d'une  foule  d'autres 
produits  non  moins  intéressans.  Nous 
croyons  devoir  entrer  dans  des  détails 
assez  étendus  sur  ce  genre  et  en  dé- 
crire quelques  espèces  remarquables. 
Etudions  d'abord  les  caractères  gé-- 
nériques  des  Lauriers.  Leurs  fleurs 
sont  hermaphrodites  ou  incomplète- 
ment unisexuées  ,  c'est-à-dire  que 
l'on  retrouve  toujours  les  rudimens 
du  sexe  qui  avorte.  Le  calice  est  mo- 
nosépale, subcampaniforme  ou  étalé, 
à  quatre  ou  cinq  divisions  profondes 
généralement  concaves.  Les  étamines 
sont  au  nombre  de  neuf,  quelquefois 
de  six  seulement  ou  de  douze  ,  insé- 
rées à  la  base  des  divisions  calicina- 
les.  Les  filets  sont  libres,  planes,  of- 
i'rant  à  leur  base  un  ou  deux  appen- 
dices irréguliers,  d'apparence  glan- 
dulaire et  le  plus  souvent  stipités.  Les 
anthères  sont  adnées,  à  deux  lo^^es 
introrses,  s'ouvrant  chacune  par  un 


e4^ 


LAD 


ou  deux  petits  panneaux  qui  se  rou- 
lent de  la  partie  inférieure  vers  la  su- 
périeure. L'ovaire  est  libre ,  ovoïde 
ou  allongé^  à  une  seule  logecontenan  t 
un  ovule  pendant.    Le  style  est  un 

S  eu  oblique  et  recourbé  ,  marqué 
'un  sillon  longitudinal  et  glandu- 
leux qui  vient  aboutir  à  un  stigmate 
latéral ,  évasé  et  un  peu  concave.  Le 
fruit  est  une  drupe  sèche  ou  char- 
nue, souvent  accompagnée  du  calice 
qui  forme  à  sa  base  une  sorte  de  cu- 
pule. La  graine  est  renversée.  Son 
tégument  est  mince ,  son  embryon  est 
sans  endosperme,  a^antses  deux  co- 
tylédons exlrêmement  épais  ;  sa  ra- 
dicule conique  et  très- courte,  quel- 
quefois recouverte  et  cachée  par  deux 
prolongemens  de  la  base  des  cotylé- 
dons ,  comme  on  l'observe  par  exem- 
ple dans  le  Laurier  ordinaire. 

Les  Lauriers  ,  ainsi  que  nous  l'a- 
vons dit  précédemment,  sont  ou  de 
grands  Arbres  ou  des  ArbrisscHux 
d'un  port  élégant.  Leurs  feuilles  al- 
ternes et  généralement  persistantes 
sont  lisses,  et  répandent ,  lorsqu'on 
les  froisse  entre  les  doigts  ,  une  odeur 
très-aromatique.  Leurs  fleurs  sont, 
en  général  ,  vcrdàtres ,  petites  et  de 
peu  d'apparence ,  tantôt  placées  à 
l'aisselle  des  feuilles  ,  tantôt  diverse- 
ment réunies  à  l'extrémité  des  ra- 
meaux. 

Ce  genre  est  très-polymorphe.  On 
doit  lui  réunir  les  genres  Ocotea  , 
Aniba  et  Aiovea  d'Aublel  qui  sont 
de  véritables  espèces  de  Laurier, 
ainsi  que  le  genre  Perseaàe  Plumier 
comme  Linné  l'avait  déjà  fait  piécc- 
demment.  En  effet ,  le  caractère  prin- 
cipal qui  a  servi  à  distinguer  les  gen- 
res Ocoiea  et  Persea  conservés  par 
plusieurs  botanistes  modernes  ,  con- 
siste surtout  dans  l'anthère  que  l'on 
dit  être  à  quatre  loges.  Mais  dans  ces 
deux  genres,  l'anthère  n'est  réelle- 
ment qu'à  deux  loges  ,  qui  s'ouvrant 
chacune  au  moyen  de  deux  panneaux 
superposés  ont  fait  croire  à  un  grand, 
nombre  d'observateurs  que  l'anthère 
était  à  quatre  loges.  Plus  récemment 
le  célèbre  R.  Biowna  proposé  f  P/c- 
d/vrn.     Tlur.    ]So\j.  -  Holl.  ,    i  )    de 


LAU 

faire  un  genre  particulier  du  Laurus 
Cinnamomum  y  qui  fournit  la  Can- 
nelle, sans  indiquer  toutefois  les  ca- 
ractères de  ce  genre. 

Les  nombreuses  espèces  de  ce  gen- 
re ,  dont  nous  mentionnerons  les  plus 
intéressantes  ,  peuvent  être  réparties 
en  deux  sections ,  suivant  que  leurs 
feuilles  sont  persistantes  ou  cadu- 
ques. 

§  I.  Feuilles  persistantes. 

Laurier  d'Apollon,  Laurus  nohi- 
/is  ,  L.,Lamk.,  III.  ,  t.  32i,  f.  i.  Cet- 
te espèce,  la  seule  qui  soit  indi- 
gène de  l'Europe, est  un  Arbre  élé- 
gant, toujours  vert,  acquérant  de 
vingt-cinq  à  trente  pieds  de  hauteur 
et  même  plus  dans  les  contrées  méri- 
dionales. Ses  feuilles  sont  alternes, 
elliptiques  ,  lancéolées  ,  aiguës ,  eour- 
lement  péliolées,  sinueuses  sur  les 
bords  ,  fermes  ,  luisantes  ,  glabres  , 
d'un  vert  assez  vif  en  dessus  ,  plus 
ternes  à  la  face  inférieure.  Les  (leurs 
sont  unisexuées  et  dioïques.  Les  mâ- 
les sont  axillaires  ,  disposées  par  pe- 
tits faisceaux  de  deux  à  quatre  ,  por- 
tées sur  un  pédoncule  commun  court. 
Chaque  faisceau  offre  un  involucre 
composé  de  quatre  bractées  squam- 
miformes,  concaves,  obtuses  ,  bi  unes 
et  caduques.  Le  calice  est  monosépa- 
le, à  quatre  divisions  profondes ,  ob- 
tuses ,  étalées,  concaves;  douze  éta- 
niincs  à  peu  près  de  la  longueur  du 
calice,  disposées  sur  trois  rangées, 
quatre  extéiieures  op|Josées  aux  divi- 
sions calicinales,  quatre  moyennes 
alternes  et  enfin  quatre  plus  inté- 
rieures. Les  fleurs  femelles  offrent 
la  même  disposition  que  les  mâles. 
Les  fruits  sont  des  drupes  ovoïdes  , 
de  la  grosseur  d'une  petite  Cerise, 
charnues  extérieuiemcnt,  d'une  cou- 
leur rouge  et  presque  noire  quand  ils 
sont  parvenus  à  leur  état  parfait  de 
maturité.  Le  Laurier  d'Apollon  est 
surtout  très  commun  en  Orient ,  dans 
les  îles  de  la  Grèce  et  sui  les  côtes  de 
Baibarie;  des  forêts  en  sont  formées 
aux  Canaries.  11  s'est  parfaitement  na- 
turalisé en  Italie  et  même  dans  les 
provinces  du  midi  de  la  France.  Mais 


LAU 

à  Paris  ,  et  à  plus  forte  raison  dans  le 
nord  de  la  France,  il  souffre  du  froid 
et  ne  prend  qu'un  faible  accroisse- 
ment. Aussi  le  place-t-on  toujours 
contre  des  murs  bien  exposes  au  mi- 
di. 11  est  peu  d'Arbres  qui  ait  été  aii- 
tiiDl  célébré  par  les  poètes  de  l'anti- 
quité. Ovide  nous  peint  la  nymplie 
IJapliné  clfengée  en  Laurier  pour  se 
dérober  aux  transports  amoureux 
d'Apollon.  Depuis  ce  temps  le  Lau- 
rier fut  consacré  au  dieu  de  la  poésie 
et  de  la  musique,  On  en  ceignait  la 
tète  des  poètes  ,  des  triomphateurs  et 
des  athlètes  vainqueurs  dans  les  jeux 
olympiques;  et  dans  le  moyen  âge, 
l'usage  de  ceindre  d'une  couronne  de 
Laurier  muni  de  ses  baies  la  tête  des 
jeunes  docteurs,  a  lait  donner  à  cettr; 
cérémonie  le  nom  de  Baccalauréat 
(Bacca  Lauri).  Le  Laurier  est  utile  en 
médecine .  Ses  feuilles ,  froissées  entre 
les  doigts  ,  exhalent  une  odeur  agréa- 
ble ,  et  lorsqu'on  les  brûle  ,  elles  ré- 
pandent une  tumée  suave.  Maintenant 
on  ne  les  emploie  guère  que  pour  aro- 
matiser les  ragoîits.  Quant  aux  fruits 
ou  baies  de  Laurier,  leur  péricarpe 
contient  une  assez  grande  quantité 
d'Huile  volatile  très-odorante;  tandis 
que  leur  amande  fournit  par  l'expres- 
sion une  Huile  grasse  quel' on  emploie 
quelquefois  pour  pratiquer  des  em- 
brocalions  sur  diverses  parties  «du 
corps.  Elle  estverdâtre,  d'une  con- 
sistance butyreuse,et  son  odeur  oflVe 
faiblement  celle  des  feuilles  de  Lau- 
rier. 

Laurier  CAJsrNEi,LiER ,  Laurus 
Clnnamomum ,  L.  ;  Rich.,Bot.  Méd., 
1  ,  p.  i8i.  Le  tronc  du  Cannellier 
s'élève,  dans  un  bon  terrain,  jusqu'à 
une  hauteur  de  vingt -cinq  à  trente 
pieds;  il  a  quelquefois  dix-huit  pou- 
ces de  diamètre.  Son  écorce  extérieu- 
re est  grisàtie  et  presque  rouge  en 
dedans.  Ses  feuilles  sont  opposées  , 
courtement  pétiolées,  ovales,  lan- 
céolées, longues  de  quatre  à  cinq 
pouces  ,  larges  d'environ  deux  pou- 
ces ,  fermes  ,  coriaces  ,  très-entières  , 
glabres  et  luisantes  à  leur  face  supé- 
rieure ,  cendrées  en  dessous  ,  mar- 
quées de  trois  à  cinq  nervures  longi- 


* 
L.^U  s'il 

tudinales  cl  parallèles.  Les  fleurs 
sont  petites  ',  jaunâtres  ,  disposées 
en  une  sorte  de  panlcule  rameuse  et 
lâche,  placée  à  l'aisselle  des  feuilles 
supérieures.  Le  fruit  est  une  drupe 
ovoïde,  de  la  grosseur  d'une  petite 
noisette,  enlouiée  à  sa  base  par  le 
calice  persistant,  de  sorte  qu'elle 
ressendjie  un  peu  à  un  petit  gland  de 
Chêne  environné  de  sa  cupule.  Le 
Cannellier  habite  l'île  de  Ceyian  ,  oii 
on  le  cultive  dans  un  espace  d'envi- 
ron quatorze  lieues,  qui  s'étend  en- 
Ire  Matusa  et  INegambo  et  qu'on  nom- 
me pour  celte  raison  champ  de  la 
Cannelle.  W  croît  aussi  à  la  Chine 
et  au  Japon.  Sa  culture  s'est  égale- 
ment introduite  aux  îles  de  France 
et  de  Mascareigne,  aux  Antilles,  à 
Caycnne  et  dans  quelques  autres  par- 
ties du  Nouveau-Mmide.  Le  célèbre 
Poivre  assure  qu'il Histe  à  la  Co- 
chinchine  une  espèce  de  Cannelle 
supérieure  même  à  celle  de  Ceyian. 
Le  Cannellier  vient  d'être  introduit 
en  Egypte.  Il  y  a  quelques  années 
que  Mehemed  Ali  Pacha  ,  vice-roi 
du  pays  ,  fit  achètera  Paris,  dans  le 
magnifique  jardin  de  Boursaut ,  deux 
très-beaux  pieds  de  Cannellier,  qui 
furent  transportés  au  Caire.  Ils  s'y 
sont  si  bien  multipliés,  qu'ils  y  ont 
formé  des  plantations  considérables  , 
qui  bientôt  pourront  verser  leur  pro- 
duit dans  le  commerce.  Le  Cannel- 
lier ne  fournit  pas  seulement  l'écorce 
aromatique  et  excitante  connue  sous 
le  nom  de  Cannelle;  ses  racines  et 
ses  grosses  tiges  renferment  une  très- 
grande  quantité  de  Camphre  entière- 
ment semblable  à  celui  qu'on  extrait 
du  Laurier  Camphrier. 

Laurier  Camphrier  ,  Laurus 
Carnphora ,  L.  ;  îlich.  ,  Bol.  Méd.,  i  , 
p.  i8ï.  C'est  un  Arbre  assez  élevé, 
ayant  à  peu  près  le  port  d'un  Tilleul; 
il  croît  dans  les  lieux  montueux  des 
régions  orientales  de  l'Inde  et  parti- 
culièrement au  Japon  et  à  la  Chine. 
Ses  feuilles  sont  alternes  ,  pétiolées, 
ovales  ,  arrondies  ,  acuminées  ,  entiè- 
res ,  coriaces  ,  glabres  et  luisantes  eu 
dessus  ,  glauques  en  dessous.  Les 
fleurs  disposées  en  corymbes  longue- 
16 


♦ 
a4s  LÂU 

ment  pédoncules,  sont  d'abord  ren- 
fei niées  dans  des  boutons  écailleux, 
strobiliformes  ,  axilbit  es  ,  ovoïdes  , 
composés  d'écaillés  scarieuses,  rous- 
ses, pubescentes,  obtuses,  terminées 
par  une  petite  pointe,  et  frangées  sur 
les  bords.  Les  fruits  ressemblent  à 
ceux  du  Canuellier ,  nuis  ils  sont  un 
peu  plus  petits.  Le  Camphre  ,  qui  est 
une  Huile  volatile  conci  ète  d'une  na- 
ture particulière  ,  existe  en  abondan- 
ce dans  toutes  les  parties  de  cet  Ar- 
bre. Au  moment  ou  l'on  vient  de  l'en 
extraire  parla  distillation  ,  il  est  im- 
pur, en  grains irrégulieis,  d'une  cou- 
leur grise  et  assÇi  semblable  au  sel 
marin.  C'est  dans  cet  état  qu'on  le 
iianspoi  te  en  Europe  pour  y  être  pu- 
jifié.  Long-temps  la  Hollande  fut  en 
possession  exclusive  de  rafiuer  le 
Camphre  ;  m^  aujourd'hui  celte 
opération  se  fiH|fég,dement  eu  Fran- 
ce. Le  procédé  consiste  à  mêler  le 
Camphre  avec  de  la  Chaux  et  à  le 
faire  sublimer  ilans  un  appareil  con- 
venable. Dans  son  état  de  pureté  ,  le 
C  imphre  est  une  substance  concrète , 
blanche,  hyaline,  légère,  grasse  au 
loucher  ,  cristallisable  en  prismes 
hexaèdres,  d'une  odeur  très-péné- 
trante et  sui  gene/is.  Semblable  aux 
Huiles  volatiles  iins  sa  composition  , 
il  jouit  aussi  des  mêmes  pr(îpriétés 
chimiques.  Ainsi  il  se  volatilise  à  l'air 
et  finit  par  disparaître  sans  laisser 
aucun  résidu.  Soumis  à  l'action  du 
feu  ,  il  se  fond  ,  puis  se  change  en  une 
vapeur  ilont  la  tension  et  la  densité 
sont  peu  considérables;  il  se  dissout 
facilement  dans  l'Alcohol  ,  les  Huiles 
et  les  Gaz  acides.  L  Lau  le  précipite 
de  sa  solution  alcoholique  ,  mais  en 
retient  elle-même  une  petite  portion 
en  suspension.  Par  l'action  de  l'Aci- 
de nitrique  ,  le  Camphre  se  transfor- 
me en  un  Acide  particulier  que  Bouil- 
lou-Lagrange  a  nommé  Acide  cam- 
phorique.  Le  Camphre  entre  souvent 
dans  les  préparations  officinales  dont 
rtauesl  le  véhicule;  mais  commi-  il 
n'y  est  que  très-)  eu  soluble,  on  l'y 
rend  miscible  par  l'inleimède  d'un 
jaune  d'œuf  ou  d'un  mucilage.  Le 
Cainplire  est  un  médicament  e>trê- 


LAU 

moment  précieux  et  très-énergique. 
Il  est  à  la  fois  excitant  etsédalif.  Oa 
l'emploie  surtout  dans  les  affections 
sj)asmodiques  et  nerveuses  ,  dans  les 
lièvres  putrides,  etc.  Il  s'administre 
tantôt  en  poudre  ,  tantôt  en  suspen- 
sion dans  un  liquide  quelconque.  Sa 
dose  varie  suivant  l'âge  du  malade  et 
les  effets  qu'on  se  propose  de  produire. 

Laukier  rouge  ,  Lauius  borbo- 
nia,  L.  Cette  espèce  est  originaire  de 
l'Amérique  septentrionale,  oii  elle  ne 
forme  qu'un  Aibre  de  pclile  taille, 
dont  les  feuilles  sont  alternes,  ellipti- 
ques, lancéolées,  aiguës,  vertes  et 
glabres  supérieurement,  d'une  teinte 
glauque  à  leur  face  inférieure.  Les 
fleurs  sont  petites,  formant  des  grap- 
pes ou  paniculcs  axillaires  ,  dont  les 
pédoncules  sont  rouges.  Les  drupes 
sont  d'une  teinte  bleuâtre,  envelop- 
pées en  partie  par  le  calice  qui  est 
rouge ,  épais  et  cupulilbrme.  Ou  cul- 
tive quelquefois  cette  espèce  dans  les 
jardins.  Elle  demande  à  être  rentrée 
dans  l'orangerie  pendant  l'hiver-  Son 
bois  est  dur  et  susceptible  d'un  beau 
poli  ;  on  l'emploie  à  la  fabrication  des 
meubles. 

Laubier  Avocatier,  Laurus  Per- 
sea,  L.;  Persea  gralissima  ,  Gaertner 
fils,  de  Fruct.  3,  p.  222.  Celte  espèce 
est  connue  sous  le  nom  vulgaire 
d'Avocatier  ou  de  Poirier  Avocat. 
Elle  est  originaire  du  continent  de 
l'Amérique  méridionale ,  et  elle  a 
été  transportée  successivement  aux 
Antilles,  à  l'Ile-de-Fjance,  etc.  C'est 
un  Arbre  qui  peut  atteindre  une  élé- 
vation considérable  et  dont  les  bran- 
ches et  les  rameaux  forment  une  vas- 
te cime.  Ses  feuilles  sont  alternes  ,  pé- 
tiolées,  rapprochées  les  unes  des  au- 
tres à  la  partie  supérieure  des  jeunes 
rameaux  ,  ovales,  acuminées,  un  peu 
sinueuses,  vertes  et  lisses  en  dessus, 
glauques  et  blanchâtres  en  dessous, 
longues  de  quatre  à  six  |)Ouces  et  lar- 
ges de  deux  à  trois.  L's  fleurs  sont 
petites,  vcrdâtres ,  formant  à  l'ais- 
selle des  feuilles ,  des  grappes  plus 
courtes  que  les  feuilles.  Ces  fleurs 
sont  herma])hroditcs.  Il  leur  succède 
des  fruits  charnus  longuement  pé- 


LAU 

duncdlës  ,  ayant  la  forme  et  la  grds- 
seÉfr  d'une  poire  de  "bcuiré  ,  mais 
plus  allongés.  Leur  noyau  est  ovoude 
et  très-gros.  Ces  fruilssont  très  recher- 
ches.  Leur  ccorce  est  assez  épaisse  , 
leur  cliair  loiidantc  ,  absolument 
semblable  au  beuire  pour  la  consis- 
tance, d'une  saveur  loii  le  particulière, 
3111,  dit-on,  approche  à  la  Ibis  de  celle  ' 
c  l'artichaut  et  de  la  noiselle.  On 
sert  en  généial  ces  fruits  eu  uième 
temps  que  le  bouilli  ;  on  les  coupe 
par  tranches  ou  quartiers.  Quelque- 
fois on  les  assaisonne  avec  du  jus  de 
citron  ,  des  epices  ou  des  arouiales  , 
d'antres  fois  avec  du  sucre. 

A  celte  première  section  appartien- 
nent encore  plusieurs  autres  espèces 
non  moins  intéiessantes ,  mais  que 
nous  nous  contenterons  seulement 
d'indiquer.  Telles  sont  les  suivantes  : 

Laiikieh  C.vsse,  Lamas  Cassia, 
L.,  qui  croît  aux  Indes-Orientales  ,  et 
que  pendant  long-temps  on  n'a  con- 
sidëi  é  que  comme  une  simple  variété 
du  Cannellier.  Sun  écorce  est  con- 
nue en  Europe,  sous  les  noms  de 
Cassia  lignea ,  de  Xjlocassia  ou  de 
Cannelle  du  Malabar.  Elle  est  moins 
aromatique  ,  moins  agréable  et  moins 
esliimîe  que  la  C^'uncllc  de  Ceyian. 
Néanmoins  elle  fait  partie  de  plu- 
sieurs préparaiions  pharmaceutiques 
très-compliqi:ées. 

Laurikr  a  longues  feuilles  ou 
Malabathrtjm  ,  Laurus  Malaba- 
ihnirn,  Lamk.  Egalen)eut  originaire 
de  l  Inde,  ce  Laurier  avait  aussi  été 
confondu  avec  levraiCannellierjmais 
il  en  diffère  surtout  par  ses  feuilles 
extrêmement  longues  et  plus  étroites 
que  celles  du  Cannellier.  Ce  sont 
ces  feuilles  que  l'on  trouve  mention- 
nées dans  les  anciennes  pharmaco- 
pées sous  les  noms  de  Malabat]irum 
et  AQfolium  Indicum.  Elles  sont  aro- 
matiques et  excitantes. 

Laurier  Culilaavan  ,  Laurus  Cu- 
lilauan,  L,  Il  croît  aux  Moluques  ,  à 
Amboine  et  dans  quelques  autres 
parties  de  l'Inde.  Son  ccorce  dési- 
gnée par  Rumphius  sous  le  nom  de 
Cortex  caryophjlloides  ,  est  connue 
dans  le  commerce  sous  celui  de  Gan- 


nelle  Gi(jpflée.  Elle  est  rnoius  estimée 
que  la  Cannelle  de  Ccylan. 

Laurier  Pichurim  ,  Laurus  Pi^ 
churim  ,  Rich.  Pendant  fort  long- 
temps on  n'a  su  à  quel  Arbre  rappor- 
ter les  fruits  connus  dans  le  com- 
merce, sous  les  noms  de  Muscades 
de  Para  ou  Fèves  Pithurim.  Mais 
nous  nous  sommes  assurés  que  ces 
fruits  sont  ceux  fie  cette  espèce  de 
Laurier,  qui  croît  dans  l'Amérique 
méridionale. 

%  II.  Feuilles  caduques. 

Laurier  Sassafras,  Laurus  Sas^ 
sa/ras,  L.  ;  Rich.,  Bot.  Méd.,  i,  p, 
J82.  Arbre  de  trente  à  quarante  pieds 
de  hauteur,  oiiginaire  des  forêts 
de  l'Amérique  septentrionale  ,  mais 
qu'on  cultive  très-bien  en  pleine  ter- 
re sous  le  climat  de  Paris  ,  oii  il  ac- 
quiert une  hauteur  presquaussi  con- 
sidérable. S(m  poit  est  à  peu  près 
celui  d'un  Eiable.  Ses  fouilles  sont 
alternes,  pétiolécs,  grandes  ,  pubes- 
centes  ,  d'une  figure  très-varice,  tan^» 
tôl  ovales  ,  prcsqu'obluses  ,  atténuées 
vers  la  base  et  entières  ,  tantôt  à  deux 
ou  trois  lobes ,  et  co. difoimes.  Elles 
sont  vertes  supérieui  emcnt  et  blau- 
ehâties  à  leur  face  inféiieure.  Les 
Heurs  sont  dioïques ,  jaunâtres,  for- 
mant de  petites  panlcules  qui  parlent 
du  centre  d'un  bourgeon  renfermant 
aussi  les  feuilles  Le  fruit  est  une  pe- 
tite drupe  ovoïde  ,  de  la  grosseur 
d'un  pois  et  de  couleur  violette , 
entourée  à  sa  ba:^e  par  le  calice  qui 
est  pei  sistanl.  C  est  principalement  la 
racine  de  cet  Arbre,  et  surtout  son 
écorce,  que  l'on  emploie  en  médeci- 
ne sous  le  nom  de  Sassafras.  Le  com- 
merce nous  l'apporte  en  morceaux  de 
la  grosseur  du  bras,  biunâtres  et  com- 
me ferrugineux  à  l'extérieur  ,  d'une 
saveur  et  d'une  odeur  aromatiques  , 
plus  développées  dans  l'écorce  que 
dans  le  bois.  On  fait  aussi  usage  de 
l'écorce  des  jeunes  branches.  Le  Sas- 
safras est  un  médicament  sudorifi- 
que ,  que  l'on  emploie  dans  la  goutte, 
la  syphilis  ,  le  rhumatisme  et  les  ma- 
ladies chroniques  de  la  peau.  On 
l'adminiitre  ordinairement  en  infu- 

i6* 


244  LAU 

sion  ,  en  le  mêlant  aux  auti^s  médi- 
camens  sudorifiques. 

Le  Laurier  faux  Benjoin  ,  Lau- 
riis  Benzoin  ,  L.  Il  est  originaire  de 
l'Amérique  septentrionale.  Pendant 
long-temps  on  a  cru  qu'il  fournissait 
le  Benjoin  ,  que  l'on  sait  aujourd'hui 
provenir  du  Sljrax  Benzoin .    ( A .  R .) 

On  a  étendu  le  nom  de  Laurier  à 
divers  Végétaux  dont  les  feuilles  pré- 
sentent par  leur  consistance  ou  leur 
forme  quelques  rapports  avec  celles 
des  Arbres  dont  il  vient  d'être  ques- 
tion ,  ainsi  l'on  a  appelé  : 

Laurier  Alexandrin  ,  chez  les 
anciens  ,  le  Ruscus  Hypoglossum.  K. 
Fragon. 

Laurier  Amandier  ,  le  Prunus 
Lauro-cerasus  ,  L. ,  parce  qu'on  em- 
ploie ses  feuilles  pour  donner  par 
infusion  au  lait  un  goût  d'amande 
a  mère. 

Laurier  aromatique  ,  le  Bresil- 
let  du  genre  CœsaJpinia. 

Laurier  Ciïr  ise,  le  P  ni  nus  Lauro- 
cerasus.  T^.  Cerisier. 

Laurier  épineux,  une  variété  du 
Houx ,  Ilex. 

Laurier  Epurge,  leDaphne  Lau- 
reola. 

Laurier  grec  ,  le  l^lelia  Azeda- 
rach. 

Laurier  impérial  ou  au  lait  , 
la  même  chose  que  le  Laurier  Ce- 
rise. 

Laurier  des  Iroquois  ,  le  Laurus 
Sassafras. 

Laurier  a  languette  ,  la  même 
chose  que  le  Laurier  Alexandrin. 

Laurier  d'Espagne  ,  le  Prunus 
Lauro-cerasus  ,  d'autant  plus  iinpro- 

E rement  que  cet  Aibre  originaire  des 
ords  de  la  mer  ÎNoire,  très-cultivé 
dans  le  midi.de  la  France  ,  est  abso- 
lument étranger  à  la  péninsule  Ibé- 
rique. Nous  n'en  avons  rencontré 
aiie  quelques  pieds  cultivés  au  jar- 
din de  botanique  de  Madrid,  et  à 
Sainl-Ildéfonse  ,  oîi  ils  passaient  pour 
avoir  été  introduits  au  temps  de  Phi- 
lippe V. 

Laurier  de  mer  ,  un  PhyUanthus 
aux  Antilles. 


LAU 

Laurier  nain  ,  le  Vacciiiium  uli- 
ginosum  en  Sibérie.  ^ 

Laurier  de  Portugal  ,  le  Prunus 
Lusitanica,  espèce  du  genre  Cerisier. 

Laurier  rose,  \cNeriumOleander 
et  jusqu'à  VEpUobium  spicatum,  L. 

Laurier  rose  des  Alpes,  le  Rho- 
dodendrum  alpinum. 

Laurier  rouge  ou  odorant  ,  le 
Plumena    ruhra.     V.    Franchipa- 

NIER. 

Laurier  de  Saint-Antoine  ,  l'^- 
pilobium  spicatum.  V.  Epilohe. 

Laurier  sauvage  ,  le  Myrica  ce- 
rifera  ,   au  Canada. 

Laurier  Tin,  le  F'ibumum  Ti~ 
nus. 

Laurier  de  Trébisonde  ,  le  Pru- 
nus Lauro-cerasus  ,  L. 

Laurier  tulipier  du  tulipifè- 
RE  ,  les  Magnoliers.  (b.) 

LAURIERS  (famille  des;.  Lauri. 

ROT.  PHAN.   f^.  LaURINÉES. 

LAURIFOLIA.  bot.  phan.  Ce 
nom  irrégidier  avait  été  donné  par 
les  anciens  botanistes  à  divers  Arbres 
exotiques,  particulièrement  au  TFin- 
terania  aromatica,  au  Syderoxylum 
mite,  au  Garcinia  Mangostana,  etc. 

(B.) 

LAURINE.  BOT.  PHAN.  Variété 
d'Olive.  (b.) 

LAURINÉES.  Laurineœ.  bot. 
PHAN.  Famille  naturelle  de  Plantes 
Dicotylédones  Apétales  ,  à  étamines 
périgynes  ,  qui  a  emprunté  son  nom 
et  ses  principaux  caractères  du  genre 
Laurier.  Les  Plantes  qui  forment  cet- 
te famille  sont  toutes  des  Arbres  ou 
des  Arbrisseaux  à  feuilles  alternes  , 
très-rarement  opposées  ,  entières  ou 
lobées  ,  persistantes  ou  caduques.  Le 
seul  genre  Cassyt/ta  s'éloigne  des  au- 
tres genres  de  cette  famille  par  sa 
tige  heibacée,  rampante  et  dépour- 
vue de  feuilles.  Les  fleurs  sont  géné- 
ralement petites  ,  verdâtres  et  de  peii 
d'apparence,  hermaphrodites  ou  uni- 
sexuées  ,  disposées  eu  panicules  ou  en 
ombelles  simples.  Leur  calice  est 
monosépale  ,  otliant  de  quatre  à  six 
divisions,  quelquefois  à  peine  mar- 


LAU 

quées  et  imbriquées  avant  Iriir  t'pa- 
uouissemenl.  Les  élamincs  géné«ilc- 
raent  au  nombre  de  douze  sont  yési- 
gynes  et  disposées  sur  deux  rangs  ; 
quelques-unes  de  ces  ctaniines  avor- 
tent ou  sont  stériles  ;  leurs  iilcfs  of- 
frent ordinairement  à  leur  base  une 
ou  deux  gj-osses  glandes  globuleuses 
et  péilonculées.  Les  anthères  sont  ad- 
nées  à  la  partie  supérieure  des  filels; 
elles  sont  à  deux  loges  s'ouvrant 
chacune  par  un  ou  deux  panneaux 
ou  valves,  qui  s'enlèvent  de  la  base 
vers  le  sommet.  L'ovaire  est  libre  , 
globuleux  ou  ovoïde  ,  à  une  seule  lo- 
ge ,  conlenanl  un  ovule  pendant  du 
sommet  de  la  loge;  le  siyle  est  sim- 
ple, terminé  par  un  stigm;»te  simple  , 
dilrtté  et  souvent  membraneux.  Le 
fruit  est  une  sorte  de  baie  sèche  ou 
de  drupe  ,  contenant  une  graine  dé- 
pourvue d'endosperme  ,  dont  les  deux 
cotylédons  sont  excessivement  épais 
et  charnus.  La  radicule  est  tournée 
vers  le  bile.  Les  genres  qui  appar- 
tiennent à  cette  famille  sont  les  sui- 
vans  :  i''  Laurus  ,  L.,  auquel  on  doit 
réunir,  comme  nous  l'avons  dit  à 
l'article  Lauiiier  ,  les  genres  Ocotea, 
Aniba,  Jjouea  d'Aublet,  et  Persea 
de  Plumier;  ^°  Agatophyllum;  î^"  Eu- 
rjandra,  R.  Brown  ;  4°  Crjptocarya  , 
Br.;  5"  Litsœa  do  Jussieu  ,  qui  com- 
prend le  Tetranthera  de  Jacquin  , 
V  flexanthus  deLoureiro,  et  le  Toniex 
deThunberg;  G**  XePierygium'AcCoT- 
rea  auquel  on  doit  réunir  le  Sàorea  de 
Roxburgh,  le  Drjobalanops  et  le  Vip- 
terocarpus  deGaertner  fils  ;  7"  le  Cas- 
sytha  ,  malgré  son  port  qui  est  celui 
d'une  Cuscute.  On  rapproche  encore 
de  cette  famille  le  Gomoitega  de  Ruiz 
et  Pavon ,  malgré  son  fruit  qui  est 
une  noix  à  trois  loges  monospermes  , 
et  le  Gyrocarpus  de  Jacquin.  Quant 
aux  genres  Myristica  et  Virola^  d'a- 
bord placés  dans  cette  famille  ,  ils  en 
ont  été  retirés  pour  former  un  ordre 
naturel  particulier  sous  le  nom  de 
Myristicées.  K.  ce  mot.  (a.  R.) 

LAUBIOL.  OIS.   Syn.  ancien  du 
Loriot  d'Europe.  (dr..z.) 

LAUROPHYLLE.    Laurophyllus. 


LAU 


245 


noT.  niAN.  Thunberg  (P/oc//-.,  p.  i, 

3i,et  JFVo/'.  Cape/is.,p.  557)  a  consti- 
tué sous  ce  nom  un  genre  placé  dans 
la  Tétrandric  Monogynie,  L.,  quoi- 
que la  Plante  soit  polygame  ou  dioï- 
que.  Il  lui  a  donné  les  caractères 
suivans  :  calice  télraphylle;  corolle 
nulle  ;  ovaire  supère  ;  style  uni- 
que. Fleurs  mâles  sur  des  indivi- 
dus différens.  De  tels  caractères  sont 
trop  incomplets  pour  qu'on  puisse 
avoir  quelque  idée  précise  sur  ses 
affinités.  L'espèce  unique  dont  il  se 
compose  f  LauivpJiylLus  Capensis  ) , 
est  un  Arbre  élevé  ,  qui  croît  dans  le 
pays  des  Hotlentots,  non  loin  du  cap 
de  Bonne-Espérance.  Ses  feuilles  sont 
alternes,  éparscs ,  dentées  en  scie, 
oblongues,  \in  peu  aiguës  et  pétiolées. 
Les  fleurs  sont  petites  et  disposées  en 
panicules.  (G..N.) 

LAUROSE.  BOT.  PHAN.  Nom  .subs- 
titué par  quelques  botanistes  à  celui 
de  Nërion  ,  plus  généralement  adopté. 
V.  NÉnioN.  (b.) 

LAURUS.  BOT.  PHAN.  /^,  Lau- 
rier. 

*  LAUSA.  BOT.  PHAN.  Une  espèc» 
ou  variété  de  Cocos  dans  Rumph. 

(B.) 

*  LAUTON.  MAM.  J^.  Guenon 
Maure  au  mot  Guenon. 

LAUVINESou  LAVANGES. 
géol.  J^.  Avalanches. 

LAUXANIE.  Laiixania.  in>s.  Gen- 
re de  l'ordre  des  Diptères,  famille 
des  Athéricères,  tribu  des  Muscides  , 
établi  par  Latreille  et  Fabricius,  et 
ayant  pour  caractères  :  antennes  plus 
longues  que  la  tête  ,  avec  le  dernier 
articlÉ  plus  allongé  que  les  précédens 
et  linéaire;  cuillerons  petits  ;  balan- 
ciers nuls  ;  ailes  couchées  sur  le  corps 
qui  est  peu  allongé  et  arqué.  Les 
Lauxanies  diffèrent  des  Sépédons  et 
des  Loxocères  ,  par  des  caractères 
tirés  de  la  forme  des  antennes  et  de 
celle  du  corps  :  ils  s'éloignent  des 
ïétanocères  par  des  caractères  de  la 
même  valeur.  Le  corps  de  ces  Dip- 
tères est  court ,  arqué  en  dessus,  avec 
la  tête  comprimée  transversalement  ; 


s-iG  LAV 

leur  abdomeh  est  triangulaire  el  apla- 
ti ;  le  jjreinicr  article  de  leurs  anten- 
nes est  plus  long  que  le  suivant  ;  elles 
ne  sont  point  insérées  sur  la  partie  la 
plus  élevée  de  ta  tête  ;  les  ailes  sont 
plus  longues  que  le  corps  et  courbées 
postérieurement.  Ces  Insectes  habi- 
tent les  bois;  leurs  larves  elleurs  habi- 
tudes nous  sont  inconnues.  Fabricius 
en  a  décrit  trois  espèces,  dont  deux; 
lifibifcnt  l'Amérique  niéridioualc,  et 
la  troisième  les  environs  de  Paris  et 
l'Allemagne  ;  cette  dernière  est  : 

Le  Lauxanie  rufitarse,  Ij.  nifi- 
tarsis,  Latr.,Z,.  cjlindricomls,  Fabr., 
Gqcqueb.  {lUiistr.  Icon.  Ins.,  déc.  3  , 
tab.  24,  fig.  4j;  il  est  long  d'environ 
deux  lignes,  noir  luisant,  poilu, 
avec  les  ailes  et  les  tarses  d'un  roux 
jaunâtre.  (g.) 

LAVANDE.  Lavandula.  bot. 
PiiAN.  Genre  de  la  iainille  ile,>  La- 
biées et  de  la  Didynamie  Gymnosper- 
niie,  L. ,  qui  se  compose  d'un  giand 
nombre  d'espèces  très-odoranles,  gé- 
néralement sous- frulescenles,  poi- 
tant  des  feuilles  entières  ou  plus  ou 
^oins  profondénient  décou|)ées  ,  et 
des  (leurs  violacées  ,  disposées  en 
épis  cylindi  icpies  et  pédoncules.  Ces 
fleurs  offrent  \\n  calice  tu])uleux  , 
.•^Irié  ,  denté  au  sommet,  accompa- 
gné d'une  petite  bractée  arrondie; 
la  corolle  est  à  deux  lèvies,  la  su- 
périeure émnrginée,  l'iulerieure  à 
trois  lobes  obtus;  les  étamines  sont 
courtes  et  renfermées  dans  l'intérieur 
de  la  corolle.  Plusieurs  espèces  de  L  i- 
vandcs  croissent  en  France  ou  sont 
cultivées  dans  les  jardins.  Telles  sont 
les  suivantes  : 

Lavande  Of ficinalb  ,  Lav^diila 
vera,  D.  C.  ,  FI.  Fr.  ,  Supp].,  098. 
C'est  un  petit  Arbuste  d'un  à  deux 
pieds  d'élévation,  ayant  sa  tige  fru- 
tescente à  sa  base  et  ses  rameaux  lier- 
bacés  ,  gièles  ,  pubesceos  et  blanchâ- 
tres ,  portant  iuférieurement  des 
feuilles  opposées  ,  .sessilcs  ,  lancéo- 
ées  ,  étroites,  aiguës  ,  p..'bescentes  ; 
terminés  supérieurement  par  un  pé- 
doncule nu  ,  dont  la  partie  supérieu- 
re est  garnie  de  verlicilles  très-rap« 


LAV 

proches  de  petites  fleurs  violettes  for- 
mant un  épi  cylindrique.  Chaque 
verticille  est  accompagné  de  deux 
bractées  obovales-obtuses  ,  longue- 
ment mucronées.  La  Lavande  est 
originaire  des  provinces  méridio- 
nales de  la  France;  elle  est  surtout 
très-conmiune  en  Espagije  ,  où  elle 
couvre  de  vastes  espaces  de  ter- 
rains arides.  On  la  cultive  dans  les 
jardins.  Cette  Plante  a  une  odeur 
forte  et  camphrée  ;  c'est  avec  elle 
qu'on  piépare  l'eau  spiritueuse  de 
Jjavande  ,  principalement  employée 
dans  la  toilette. 

Lavande  Spic,  Lavandula  Spica, 
D.  C.,  /oc.  cil.  (Jette  espèce  ainsi  que 
la  précédente,  bien  distinguée  par 
les  botanistes  anciens  ,  avait  été 
confondue  par  les  modernes.  Mais 
De  Candolle  a  de  nouveau  prouvé 
qu'elles  devaient  être  séparées.  Elles 
ont  l'une  et  l'autre  le  même  port, 
mais  la  Lavande  Spic  se  distingue  de 
la  précédente  par  ses  feuilles  élargies 
au  sommet  et  comme  spalhulées  ,  par 
ses  calices  non  cotonneux  et  par  la 
forme  de  ses  bractées.  On  la  cultive 
également  dans  les  jardins.  Les  par- 
fumeuis  de  la  Provence  eu  retirent 
une  huile  volatile  Irès-odoraule,  con- 
nue sous  le  nom  vulgaire  d'huile 
d'Aspic;  elle  est  encore  fort  commune 
en  Espagne. 

Lavande  StÉciias  ,  Lavandula 
Siœchas ,  L.  Cette  espèce  croît  dans 
les  contrées  méridionales  de  la  Fran- 
ce ,  dans  les  endroits  pieneux  et  in- 
cultes; l'Espagne  et  les  Canaries  eu 
sont  couverte^.  Elle  y  forme  un  Ar- 
buste de  deux  à  tiois  pieds  de  hau- 
teur. Ses  feuilles  sont  persi.stantes , 
linéaires,  étroites.  Ses  fleurs  forment 
un  épi  ovoïde ,  dont  les  bractées  , 
surtout  celles  du  sommet,  sont  beau- 
coup plus  grandes  que  les  fleurs  et 
colorées  en  violet. 

Ou  cultive  encore  dans  les  jardins 
les  Lavandula  pinnata  et  L.  muliiji- 
da,  dont  les  feuilles  sont  profondé- 
ment découpées  et  multifides.  (a.  r.) 

LAVANDIÈRE,  ois.  Syn.  cte 
Bergeronnette   grise  dans   son   plu- 


LAV 
tnage    d'été.    P".    Bergeronnette. 

'DU..Z.) 

LAVANDIERE,  pois.  Syn.  deCal- 
lionyme  Lyre.  >^.  Callionyme.(b.) 

LAVANDOU.  bot.  phan.  (Lins- 
cot.)  Nom  de  pays  du  petit  Galang^ 
des  boutiques.  (b.) 

LAVANUULA.  bot.  phan.  V.  La- 
vande. 

LAVANÈSE.  coT.  phan.  V.  Ga- 

1.ÉGA. 

LAVARET.  pois.  V.  Saumon, 
sous-genre  Ombre. 

LAVATÈRE.  Lavalera.  bot. 
PHAN.  Genre  de  la  famille  des  Mal- 
vacées  ,  et  de  la  iMonadelphie  Pohan- 
drie ,  établi  par  Linné,  ol  ainsi  ca- 
ractérisé :  calice  iuîérieur  divisé  en 
cinq  lolioles  soudées  par  la  base  ;  ca- 
'Jice  extérieur  ou  involucre  composé 
•de  trois  ou  six  folioles  soudées  jus- 
qu'à leur  milieu  ,  ou  ,  si  l'on  veut  , 
involucre  nionophylle,  à  trois  ou  six 
découpures  peu  pi'ofondes  ;  corolle  à 
cinq  pétales,  coidiformcs,  planes, 
ouverts  ,  plus  grands  que  le  calice  et 
adhérens  entre  eux  par  la  base  ainsi 
qu'au  tube  slaminal;  étamines  nom- 
breuses ,  à  fdets  monarlelphes  infé- 
rieurement  ;  fruit  multiple  ,  composé 
de  dix  à  vingt  carpelles  caps  laires  , 
raonospermes  ,  disposés  circulaire- 
ment  autour  d'un  axe  plus  ou  moins 
développé.  Les  Lavatères  sont  des 
Arbrisseaux  ou  des  Herbes  très-('le- 
vées  ,  garnis  de  poils  étoiles  très- 
nombreux,  et  à  fleurs  axillaires  blan- 
ches ou  rougeâtres.  Daus  son  Pro- 
dromus  Syst.  Végétal.  T.  i,  p.  458, 
le  professeur  De  Candolle  en  a  fait 
connaître  vingt-six  espèces  qu'il  a 
disposées  en  quatre  sections  de  la 
manière  suivante  : 

%  I.  Stegia.  Cette  première  sec- 
tion était  considérée  dans  la  Flore 
Française  ,  comme  un  genre  distinct. 
Le  réceptacle  ou  l'axe  du  fruit  se 
développe  en  un  disque  qui  recouvre 
les  ovaires.  Des  deux  espèces  qui  la 
constituent ,  l'une  d'elles  [Lavalera 
trimesiris,  L.,  Stegia  Lavatera,  D.  G., 
FI.  Fr.)  est  une  Plante  très-élégante, 


L\V  247 

haute  de  trois  décimètres  ,  à  feuilles 
alternes,  péliolées,  presqu'arrondies , 
cordiformes  ,  les  supérieures  très-an- 
guleuses. Ses  tl.'urs  sont  fort  gran- 
des ,  d'un  rouge  vif ,  quelquefois  de 
couleur  declian-,  avec  des  raies  pour- 
prées. Elle  croît  dans  les  lieux 
chnuds  du  bassin  de  la  Méditerranée, 
la  Syrie  ,  l'Espagne  ,  quelques  locali- 
tés du  midi  de  la  Fi-ance,  etc. 

§  II.  OtRiA.  Cette  spclïpn  a  été 
élevée  an  rang  de  goin'c  pai-  Médikus 
et  Mœnch.  Le  réceptMcle  du  fruit, 
central  ,  conique  et  saillant  ,  la  ca- 
ractérise facilement.  Elle  se  compose 
de  quatorze  espèces  appartenant  pour 
la  plupart  à  la  région  médirerrAnéen- 
ne.  Plusieurs  croissent  aux  Canaries, 
et  une  seule  {Ty.  Jiilii)  a  été  trouvée 
parBurchell  au  cap  de  Bonne-Espé- 
rance. Parmi  les  belles  Plantes  que 
renferme  cette  section,  nous  citerons: 
1°  le  Lavatera Olbi a  ,  L.,  Aibrisseau 
d'un  aspect  charuiant  lorsqu'il  est  en 
fleur  et  qui  ,  sous  ce  rapport,  con- 
vient à  la  décoration  des  jardins  oii 
il  peut  passer  toute  l'année  en  pleine 
terre.  Ses  tiges  sont  hautes  de  plus 
dun  mètre  ,  et  se  divisent  en  ra- 
meaux longs,  effilés,  et  garnis  de 
feuilles  alternes  pétiolées,  assez  gran- 
des ,  molles,  Mancliatres  et  nu  peu 
cotonneuses;  les  inférieures  à  cinq, 
les  supérieures  à  trois  lobes  dont  ce- 
lui du  milieu  e-t  fort  grand  et  pointu. 
Les  fleurs  sont  |>urpurines  ou  vio- 
lettes, presque  sessiles ,  et  solitaires 
dans  les  aisselles  supérieures  des 
feuilles.  Celte  Plante  croît  dans  le 
midi  de  l'Europe.  2".  Le  Lavatera 
Thuringiaca ,  L.  ;  sa  tige  est  herba- 
cée, droite,  cotonneuse,  haule  de 
six  à  sept  décimètres.  Ses  feuilles  sont 
pétiolées  ,  légèrement  cotonneuses  , 
les  inférieures  à  cinq  lobes  ,  les  su- 
périeures à  trois,  dont  celui  du  mi- 
lieu est  le  plus  long.  Ses  fleurs  sont 
portées  sur  des  pédoncules  solitaires, 
deux  fois  plus  longs  que  le  pétiole. 
Cette  espèce  est  indigène  de  l'Euro- 
pe méridionale.  Dui  ville  l'a  égale- 
ment recueillie  aux  environs  d'O- 
dessa. Le  Lavatera  acerifolia  est  en- 
core  une  très-jolie   espèce  de  cette 


248  LA.V 

section  ;  elle  croît  ^p^torellement  à 
Ténériffe,  et  on  la  cultive  avec  assez 
de  facilité  daos  les  jardins  dq  bota- 
nique. 

§  III.  AxoLOPHA.  Le  réceptacle  se 
termine  en  autant  de  crêtes  membra- 
neuses qu'il  y  A  de  carpelles  au  fruit. 
Cette  section  ne  renferme  que  trois 
espèces  dont  la  plus  remarquable  est 
le  Laca/era  mari/ima  ,  figuré  par  Ca- 
\anilles  (^/sse//.  2,  t.  52,  f.  5).  Cette 
Plante  croît  sur  les  rochers  de  la 
France  méridionale  et  de  lEspagne. 

§  IV.  Antiiema.  Sous  ce  nom,  Mé- 
dikus  a  encore  fait  un  genre  dis- 
tinct, mais  ce  n'est  qu'une  simple 
section  caractérisée  par  son  récepta- 
cle petit,  fovéolé  ,  non  caillant,- 
ni  développé  en  forme  de  crêtes. 
Cinq  espèces  ,  essentiellement  mé- 
diterranéennes ,  c'est- à  -  dire  ,  in- 
digènes des  îles  ou  du  littoral  de  la 
Méditerranée  ,  constituent  cette  sec- 
tion. Ou  distingue  ,  parmi  ces  Plan- 
tes ,  la  Lavatera  arburea.  Cette  espè- 
ce a  une  tige  arborescente  ,  des 
feuilles  anguleuses,  pliées,  un  peu  co- 
tonneuses ,  des  (leurs  portées  sur  des 
f^édicelles  axillaires  plus  courts  que 
e  péliole.  Elle  sort  des  limites  géo- 
■graphiques  que  nous  avons  assignées 
aux  Plantes  de  cette  section,  car  on 
prétend  qu'elle  se  trouve  aussi  en 
Angleterre  et  aux  Canaries. 

Deux  espèces  (  Lavatera  laiiceo- 
lata,  Willd.,  et  La\>.  tripartila,  D.  C.} 
ne  sont  pas  assez  bien  connues  pour 
être  exactement  classées.  (g..n.) 

LAVÉNIE.  Lavenia.  bot.  phan. 
Espèce  linnécnne  de  f^erbesina  deve- 
nue type  du  genre  Adenoslemma  de 
Forster,  pour  lequel  Swartz  a  voulu 
rétablir  l'ancien  nom  de  Lauenia.  V. 
Adénostême.  (b.) 

LAVER.  BOT.  PHAN.  (Lonicer.  ) 
Syn.  ^(Rnantlie  fîstulosa.  (Dodœns.) 
Syn.  de  Cresson  et  de  Siuni  lalifo- 
lium,  L.  (b.) 

LAVES.  MIN.  Ce  nom,  tiré  du 
mot  allemand  laufen  (couler),  s'appli- 
que eu  général  à  toutes  les  substan- 
ces minérales  en  masse  qui  ont  éprou- 
vé l'action  des  feux  volcaniques,  et 


LAV 

sont  sorties  de  la  terre  en  se  répan- 
dant à  sa  surface  sous  la  forme  de 
couraus  embrasés.  Il  désigne,  non 
une  roche  particulière,  mais  un  en- 
semble de  roches  provenant  d'un 
même  mode  de  formation  et  ayant 
entre  elles  des  rapports  remarquables 
décomposition  et  de  structure.  Nous 
ne  les  considérerons  ici  que  sous  le 
point  de  vue  minéralogique  ,  c'est-à- 
dire  relativement  aux  caractères  spé- 
cifiques qu'elles  empruntent,  soit  de 
la  contexture  ,  soit  de  la  nature  de 
leurs  parties  composantes,  et  nous 
renvoyons  à  l'article  Volcans  pour 
tout  ce  qui  lient  à  leur  histoire  géolo- 
gique ,  aux  causes  des  éruptions  ,  à  la 
vitesse  et  à  la  grandeur  des  courans, 
à  la  fluidité  et  à  la  chaleur  des  La- 
ves ,  enfin  à  l'origine  encore  problé- 
matique des  matières  altérables  par 
le  feu  qu'elles  renferment  acciden-* 
tellement.  • 

D'après  un  beau  travail  de  Cordier 
sur  la  nature  des  substances  volca- 
niques ,  les  Laves  ne  sont  composées 
que  d'un  très-petit  nombre  de  subs- 
tances minérales,  formant  un  tissu 
de  grains  ou  cristaux  microscopiques 
que  caractérise  la  présence  constante 
du  Fer  titane.  Les  autres  principes 
essentiels  sont  le  Feldspath  et  lePy- 
roxène.  L'Amphibole  y  est  trèî-rare. 
vQuelques  Minéraux  s'y  montrent  ac- 
cidentellement en  cristaux  isolés  et 
fort  nets;  tels  sont  l'Amphigène, 
rOlivinc,  le  Mica,  etc.  Les  diverses 
sortes  de  contexture  des  Laves  rap- 
pellent presque  toutes  leur  formation 
par  voie  de  fusion  ignée  ;  les  princi- 
pales sont  les  contextures  cellulaire, 
vitreuse,  porph^roïde,  am^gdalaire 
et  varioiaue.  Suivant  Cordier,  les 
substances  volcaniques  peuvent  se 
rapporter  à  huit  types  généraux  de 
composition ,  dont  chacun  fournit 
deux  espèces  dans  lesquelles  le  Feld- 
spath et  le  Pyroxène  prédominent 
chacun  à  leur  tour.  De-Ià  deux  gran- 
des divisions  dans  le  tableau  métho- 
dique de  ces  substances  :  les  Laves 
feldspathiques  et  les  Laves  pyroxé- 
niques.  Chacune  de  ces  divisions  se 
partage  en  deux  groupes ,  composés 


LAV 

l'un  des  roches  non  altérées,  l'autre 
de  celles  qui  eut  subi  une  dccoinposi- 
tion  ou  altération  quelconque. 

1"  type.  Laves  composées  exclusi- 
vement de  cristaux  iiiicroscopi(iues, 
entrelacés  ,  d'un  égal  volume  ,  réunis 
par  juxtaposition  et  olFranl  dos  va- 
cuoles plus  ou  moins  raies. 

Lave  feldspath.  Leucosline. 

L.  pyroxén.  Basalte. 

2*  type.  Laves  composées  de  verre 
boursoufflé,  presque  toujours  mélan- 
gées de  cristaux  microscopiques  plus 
ou  moins  abondans. 

L,  feldsp.  Pumilc  ou  Pierre  Ponce. 

L.  pyrox.  Scorie. 

5*  type.  Laves  composées  de  verre 
massif,  presque  toujours  mélangées 
de  cristaux  microscopiques. 

L.  feldsp.  Obsidienne. 

L.  pyrox.  Gallinace. 

4*^  type.  Laves  composées  de  cris- 
taux et  de  grains  vitreux  microsco- 
piques non  adbérens. 

L.  feldsp.  Spodite.  Cendres  blan- 
ches volcaniques. 

L.  pyrox.  Cincrite.  Cendres  rouges 
volcaniques. 

_  5«  type.  Laves  composées  de  grains 
vitreux  ,  souvent  entremêlés  de  cris- 
taux microscopiques  d'un  volume 
très-inégal,  faiblement  adhérens  ou  ci- 
mentés par  des  substances  étrangères. 

L.  feldsp.  Alloïte.  (ïuf  blanc  pon- 
ceux.) 

L.  pyrox.  Pépérite.  (Tuf  volcanique 
rouge  ou  brunâtre.) 

6«  type.  Laves  formées  de  cendres 
volcaniques  plus  ou  moins  décompo- 
sées ,  réunies  par  des  cimens  très- 
variés. 

L.  feldsp.  Trass. 

L.  pyrox.  Tufa. 

7«  type.  Laves  provenant  de  la  dé- 
composition des  roches  leucostiniques 
et  basaltiques;  pâte  aigiloïde  avec 
jnatières  infiltrées  ;  aspect  terreux. 

L.  feldsp.  Téphrine. 

L.  pyrox.  Wacke. 

8*  types,  Laves  provenant  de  la 
décomposition  des  Pumites  et  Sco- 
ries j  aspect  terreux. 

L.  feldsp.  Asclérine. 

L.  pyrox.  Pouzzolite.       (g.  dei>.) 


LAV  a49 

LAVETTE  ou  LAYETTE,   ois. 

Syn.   vulgaire  d'Alouette  commune 

dans  quelques  cantons  méridionaux 

de  la  France.  (u.) 

LAVIGNON.  Laulgnoiius.  conçu. 
Cuyier  a  proposé  sous  celte  dénomi- 
nation un  sous-genre  de  Mactres  qui 
réunit  plusieurs  des  Lutraires  de  La- 
marck.  r.  Lutraire.  Férussac  , 
dans  ses  Tableaux  Systématiques,  a 
élevé  ce  sous-genre  au  titre  de  genre 
dans  la  famille  des  Mactracces.  Nous 
pensons  que  si  on  conserve  cette  cou- 
pe ,  elle  doit  être  considérée  comme 
sous-genre  des  Myes  de  Lamarck.  p^. 
ce  mot. 

Ce  nom  de  Lavignon  est  emprunté 
des  pêcheurs  de  nos  côtes  qui  le  don- 
nent vulgairement  aux  mêmes  co- 
quillages que  l'on  trouve  enfoncés 
dans  le  sable.  (d..u.) 

LAVISANUS.  BOT.  Pour  Levisa- 
nus.  P' .  ce  mot.  (b.) 

LAVOIR  DE  VÉNUS,  bot.  fiian, 
S\n.  de  Càrdère.  F",  ce  mot  el 
Abueuvoir.  (b.^ 

*  LAVRADIE.  Lavradia.  bot. 
PHAN.  Ce  genre,  de  la  famille  des 
Violacées  ,  et  delaPentandrie  Mono- 
gynie,L.,fut  établi  par Vellozo dans 
l'ouvrage  que  Vandeili  ,  professeur  à 
Coimbre ,  publia  sous  le  titre  de 
Florœ Lusitanicœ  etBrasil.  Spécimen, 
et  dont  Rœmer  fit  imprimer  une  édi- 
tion à  Nuremberg.  Les  caractères  tra- 
cés par  ces  auteui  s  étaient  tellement 
énigmatiques  que  la  plupart  des  bo- 
tanistes ont  méconnu  les  affinités  de 
ce  genre.  Plusieurs  en  ont  même  al- 
téré la  dénomination  en  écrivant  tan- 
tôt Lauradia ,  tantôt  Leuradia.  Ce- 
pendant Rob.  Brown  {Botany  of  Con- 
go,  p.  22)  indiqua  la  place  de  ce 
genre  dans  les  Violacées  ,  en  propo- 
sant avec  doute  de  le  réunir  au  Cono-^ 
horia  d'Aublet.  Tel  était  l'étal  des 
connaissances  que  l'on  possédait  sur 
le  Lavradia  lorsque  notre  savant 
compatriote  Auguste  Saint-Hilaire- 
rapporta  du  Brésil  la  Plante  de  Vel- 
lozo et  quatre  autres  espèces  nou- 
velles. Un  des  premiers  travaux  qui 


25o  L.IV 

signalèrent  son  retour  fut  le  Mé- 
moire très-étendu  ,  intitulé  :  Mono- 
graphie des  genres  Sauvagesia  et  La- 
vradia  (Mém.  du  Mus.  T.  xi} ,  dans 
lequel  il  fit  connaître  aussi  complète- 
ment que  possible  le  genre  en  ques- 
tion. Voici  la  manière  dont  il  l'a  ca- 
ractérisé :  calice  à  cinq  divisions  pro- 
fondes, étalées,  persistantes  et  fer- 
mées dans  le  fruit;  cinq  pétales  ex- 
térieurs, hypogyncs  ,  égaux,  très- 
ouverts,  ovés  ou  ovales-lancéolés, 
caducs;  point  de  filets  hypogynes; 
corolle  intérieure  monopétale  ,  ovée  , 
conique  ,  dentée  au  sommet ,  persis- 
tante ,  insérée  sur  un  très-court  gy- 
nophore  ;  cinq  élamincs  ayant  la 
même  insertion ,  opposées  aux  di- 
visions caliclnales  ,  alternes  avec 
les  pétales  extérieurs  ,  ayant  leurs  fi- 
lets très-courts,  adhérens  à  la  base 
de  la  corolle  intérieure  ,  les  anthères 
fixées  par  la  base  ,  elliptiques  ,  bilo- 
culaires ,  et  s'ouvrant  latéralement 
par  une  suture  longitudinale  ;  style 
terminal ,  dressé  ,  terminé  par  un 
très-petit  stigmate;  ovaire  supère  , 
uniloculaire  dans  la  partie  supérieu- 
re ,  triloculaire  inférieurement;  cap- 
sule enveloppée  par  les  divisions  du 
calice  de  la  corolle  intérieure  et  par 
les  éfamines,  ovée,  aiguë,  à  trois 
valves,  uniloculaire  et  vide  dans  la 

Fartie  supérieure  ,  triloculaire  par 
introtlexion  des  valves ,  et  polys- 
perme;  graines  disposées  sur  deux 
rangs,  très-petites,  pourvues  d'uu 
tégument  crustacé,  d'un  périsperme 
charnu,  d'un  embryon  droit,  axile, 
dont  la  radicule  est  plus  grande  que 
les  cotylédons  et  regarde  l'ombilic. 

Le  genre  Lauradia  difière  du  Sau- 
vagesia par  la  forme  conique  de  ses 
corolles  extérieure  et  intérieure  dont 
les  pétales  sont  lancéolés  au  lieu  d'ê- 
tre obovés  ;  par  l'absence  de  filets 
placés  au-dessus  des  pétales  dan.  le 
Sauvagesia  ;  par  ses  anthères  ellipti- 
ques, qiielquefois  membraneuses, 
taudis  que  celles  de  l'autre  genre  sont 
étroites  et  linéaires  ;  enfin ,  par  la 
singulière  organisation  du  fruit. 

Les  Lavradies  sont  des  so>is-Ar- 
brisseaux  très-glabres,  fleurs  feuilles 


LAX 

sont  simples,  très-courtes, péliolées, 
munies  de  stipules  géminées,  ciliées 
et  persistantes.  Les  fleurs  sont  blan- 
ches ou  roses  ,  axillairesou  termina- 
les ,  disposées  en  grappes  ou  rare- 
ment en  panicules,  et  toujours  ac- 
compagnées de  bractées. 

Aug.  Saint-Hilaire  a  nommé  La- 
vradia  Vellozii  l'espèce  qui  peut  être 
considérée  comme  type  du  genre. 
Les  quatre  espèces  nouvelles  ont  re- 
cules noms  AeLavradiaericoides  [loc. 
cil.  ,  tab.  2  ,  b)  ;  Lav.  elegantissima 
(loc.  cit. ,  tnb.  3).  C'est  la  Plante  que, 
dans  l'aperçu  de  son  voyage  au  Bré- 
sil ,  l'auteur  avait  nommée  Sauuage- 
sia elegantissima ;Ij. glandulosa  (tab. 
4,fig.  a);  et  iv.  capillaris  (tab.  .'>). 
Ces  Plantes  sont  indigènes  de  l'em- 
pire Brésilien.  Le  L.  glandulosa  est 
limité  aux  pâturages  marécageux  et 
assez  élevés  des  provinces  de  Saint- 
Paul  et  des  Mines.  Les  L-  Vellozii  et 
capilUiJ'is  ne  se  trouvent  que  dans  la 
chaîne  de  montagnes  nommée  Serra 
do   Espinhaco  par  D'Eschwege. 

(G..N.) 
LAWSONIA.      BOT.     PHAN.     /^. 

Henné. 

LAXMANNIE.  Ln.xmannia.  bot. 
PHAN.  Plusieurs  genres  ont  été  dési- 
gnés sous  ce  nom  par  les  botanistes. 
Forster  le  donna  primitivement  à  un 
genre  de  Composées  qui  fut  réuni  au 
Bidens  et  au  Spilanthus  par  Rox- 
burgh.  Rob.  Brown  [Prodr.  Flor. 
Nou.-Hollnnd.  ,  p.  285) ,  admettant 
cette  réunion  ,  nomma  Laxmannia 
un  genre  de  1 1  famille  des  Asphodé- 
lées  et  de  l'Hexandrie  Monogyuie , 
L.  Ayant  reconnu  plus  tard  que  le 
genre  de  Foi'ster  méritait  d'être  con- 
servé ,  au  lieu  de  le  rétablir  sous  son 
ancien  nom  ,  il  préféra  lui  imposer 
celui  de  Felrohium.  D'autres  LaiX- 
mannia  ont  encore  été  proposés.  Ce- 
lui, de  S.  G.  Gmelin  était  fondé  sur 
le  Crucianella  stylosa.  Fischer  a  vou- 
lu aussi  séparer  sous  ce  nom  géné- 
rique le  Geuin potentilloides  àonlSe- 
ringe  (  in  De  Cand.  Prod/om.  Syst. 
Veget.  T.  II  )  a  fait  le  type  delà  sec- 
tion qu'il  a  nommée  Stictogeum.  En- 


LAZ 

fin  ,  selon  Sieudel  ,  le  nom  de  La.r- 
mannia  a  ctc  emplo^'é  par  Raeuscli 
pour  une  autre  Plante  qu'il  a  nom- 
mée Laxm.  anuenda.  (^nioique  le 
genre  de  R.  Brown  n'ait  pas  l'an'e- 
rioriîé  sur  celui  de  Forsier  ,  il  de- 
vient nécessaire  ,  dans  1  intérêt  de  la 
science  ,  de  l'admcitre  seul  sous  le 
nom  de  Ln.xmaiinia  ,  parce  qu'il  a  été 
décrit  avec  toute  l'exactitude  dési- 
rable, ce  que  l'on  ne  peut  dire  du 
genre  de  For.-^ler.  En  conséquence, 
nous  renvoyons  aux  mois  Pktko- 
BiUM,  Benoîte  et  Chucianelle  pour 
les  autres  Laxmannia ,  et  nous  expo- 
sons les  caractères  donnés  par  l'illus- 
tre auteur  du  Vrodiomus  ]  lui:  Nut-œ- 
Ilollandiœ  :  périantlie  à  six  divisions 
colorées,  conniventes  à  la  base  et 
persistantes;  six  ëtHUiines  dont  les 
filets  sont  subulés  ,  glabres  ,  insérés 
sur  les  divisions  du  périanthe,  et  les 
anthères  peltées  ,  presque  arrondies  ; 
ovaire  n'ayant  qu'un  petit  nombre 
de  loges;  style  simple;  stigmate  ob- 
tus; capsule  renfermée  dans  le  calice 
persi<;tant  ,  à  trois  loges  cl  à  trois 
valves  portant  les  cloisons  sur  leur 
milieu  ;  graines  peltées ,  à  ombilic 
nu  ;  embryon  dorsal  parallcle  à  l'om- 
bilic. 

Ce  genre  est  voisin  du  Sowerbea  et 
de  \ Aphyllanthes.  11  se  compose  de 
deux  espèces  qui  croissent  au  port 
Jackson  et  sur  les  côtes  méridionales 
de  la  Nouvelle-Hollande.  R.  Brown 
les  a  iiommi:esIjax/!:a/iri/a  g/aci/is  et 
JLa.vm.  miitor.  Ce  sont  des  Plantes 
herbacées  ,  vivaces  ,  a\  aiil  le  poi  t  des 
Polycarpœa  ou  Hagea.  Leur  racine 
est  fibreuse.  Leurs  tiges  sont  rameu- 
ses,  filiformes  et  garnies  de  feuilles 
f)oinlues;  les  radicales  agglomérées  ; 
es  caulinaires  alternes  et  comme  in- 
sérées sur  le  milieu  d'une  gaîne 
courte,  scarieuse ,  laineuse  sur  les 
bords  et  fendue  au  sommet.  Ses  fleurs 
sont  presque  sessiles  ,  petites,  pour- 
prées ou  blanches,  et  pourvues  d'u- 
ne bractée;  leur  capitule  est  petit, 
porté  sur  un  pédoncule  terminal  et 
en  forme  de  hampe.  (g..n.) 


court.)  Un  Nénufar  de  Madagascar 
qui  paraît  être  le  Nytnphœa  alba.  (b.) 

LAZULITE.  MIN.  Vulgairement 
Lapis-l^azuli  et  Pierre  d'azur,  La- 
zurstei/i  ,  W.  Substance  minérale 
d'un  bleu  d'azur,  opaque,  fusible, 
soluble  en  gelée  dans  les  Acides  , 
composée  de  six  atomes  de  silicate 
d'Alumine  et  d'un  atome  de  silicate 
de  Soude,  ou  en  poids,  de  Silice, 
44;  Alumine,  35;  Soude,  21;  ayant 
pour  forme  primitive  un  dodécaodie 
rhouiboïdal.  Sa  cassure  est  mate, 
à  grain   très-serré  ;   sa  dureté  suffi- 


sante pour  qu'elle  étincelle  par  le 
choc  au  briquet.  Sa  pesanteur  spé- 
cifique est  de  2,76  à  2,94.  Les  seules 


variétés  connues  sont  :  le  Lazulite 
cristallisé  ,  le  granulaire  et  le  com- 
pacte. Il  est  souvent  entremêlé  de 
veines  blanches  de  Feldspath,  de 
Chaux  caibonatée  ,  et  de  veines  Jau» 
•  nés  de  Fer  pyriteux.  Celte  substance 
appartient  au  sol  primordial.  On  la 
tiouve  en  filons  d;ins  le  Granité  et  le 
Calcaire  granulaire  en  Sibérie,  près 
du  lac  Baikal:  dans  la  petite  Buka- 
rie  ,  le  Thibet ,  la  Chine  ;  et  enfin 
dans  le  Chili.  Le  Lazidile ,  lorsqu'il 
est  d'un  beau  bleu  et  exempt  de  ta- 
ches blanches  ,  est  recherclié  par  les 
artistes  qui  taillent  et  polissent  les 
Pierres  ;  on  en  fait  des  coupes,  des  ta- 
batières ,  des  plaques  pour  être  em- 
ployées en  revêtement.  Mais  son 
principal  usage  est  de  fournir  à  la 
peinture  celte  belle  couleur  bleue, 
connue  sous  le  nom  d'Outremer,  qui 
est  presque  inaltérable.  Pour  la  pré- 
parer ,  on  broie  cette  Pierre  ,  et  on  la 
réduit  en  poudre  fine  que  l'on  mêle 
avec  de  la  résine  pour  en  former  une 
pâle.  Puis  à  l'aide  du  lavage  ,  on  ex- 
trait de  ce  mélange  une  poudre  qui, 
étant  desséchée ,  donne  1  Outremer. 

(g.  DEL.) 

*  LEACHIE.  Leachia.  moll.  (Le- 
sueur.)  7^".  Calmaret. 


*  LEACHIE.  Leachia.  bot.  phan. 
Genre  de  la  famille  desSynanthérées, 
Corymbifcres  de  Jussieu  et  de  la  Syn- 
génésie  fruslranée,  L.,  établi  par  H. 
*  LAZEAZE.   BOT.    PHAN.   (Fia-*  Cassini   (Diction,    des    Se.  Natur.  , 


a52 


LEE 


t.  25,  p.  388)  qui  lui  a  imposé  des  ca- 
ractères très-détail  lés  parmi  lesquels 
nous  choisissons  les  siiivans  comme 
dtant  les  plus  essentiels  :  involucre 
double  ;  l'extérieur  plus  court ,  étalé  , 
dont  les  folioles  soudées  à  la  base  , 
un  peu  coriaces  ,  ovales  ,  lancéolées 
€t  obtuses, sontplacéespresquesur  un 
seul  rang  ;  l'intérieur  campanule  , 
formé  de  folioles  appliquées ,  sou- 
dées à  leur  base ,  égales  ,  larges ,  ova- 
les, lancéolées,  colorées,  coriaces  à  la 
base,  membraneuses  sur  les  bords; 
calathide,  dont  les  fleurons  du  centre 
sont  nombreux  ,  réguliers  ,  herma- 
phrodites; ceux  de  la  circonférence 
neutres,  au  nombre  de  huit,  sur  un 
seul  rang,  en  languettes  cunéiformes 
et  tridentées  ;  réceptacle  hémisphé- 
rique ,  garni  de  paillettes  liuéaires  , 
membraneuses  et  colorées  ;  ovaires 
obovoïdes-comprimés  ,  arqués  en  de- 
dans ,  surmontés  de  deux  squammu- 
lules  opposées,  très-courtes  ,  larges,* 
charnues  et  irrégulièrement  barbel- 
lulées ;  akènes  pourvus  sur  chaque 
côté  d'une  bordure  cartilagineuse  , 
irrégulièrement  découpée  et  qui  s'est 
développée  après  la  fleuraison. 

Mœnch  avait  autrefois  distingué  ce 
genre  du  Coreopsîs  et  lui  avait  impo- 
sé la  dénomination  vicieuse  de  Co~ 
reopsoides.  Le  Coreopsis  lanceolata  , 
L.,  en  est  le  type.  On  cultive  au  Jar- 
din des  Plantes  de  Paris  cette  jolie 
espèce  qui  est  originaire  de  la  Caro- 
line. C'est  une  Plante  herbacée,  à 
tiges  dressées  ,  hautes  de  près  d'un 
mètre,  et  garnies  de  feuilles  oppo- 
sées ,  presque  sessiles  ,  bmcéolées  et 
très-entières.  Les  calathides  des 
fleurs  sont  jaunes  ,  solitaiies  au  som- 
met de  longs  pédoncules  terminaux. 

Cassini  a  ajouté  deux  espèces  dé- 
crites par  Linné  et  par  Persoon  sous 
les  noms  de  Coreopsis  auriculata  et  de 
C.  crassifoUa.  Lr\  première  est  le  Lea- 
chia  tiifoliata ,  la  seconde  le  L.  cras- 
sifoUa ,  Cass.  (G..N.) 

LÉEBA.  BOT.  PHAN.  Ce  genre , 
établi  par  Forskahl  [Flora  JEgyp- 
tiana  ,  p.  lyij  )  ,  a  été  réuni  au 
Menispermiim    par     Delile     (  Flora 


LEB 

yEgypt.  illustr. ,  3o,  t.  5i,  f.  2).  De 
CandoUe  (  Syst.  Veget.  ,  1  ,  p.  629)  a 
placé  cette  espèce  dans  le  genre  Coc- 

CUluS.  (G..N.) 

LEANGIUM.  BOT.  crypt.  {Cham- 
pignons. )  Ce  genre,  d'abord  créé  par 
Link  ,  a  ensuite  été  réuni  au  Didy- 
mium  qui  diffère  à  peine  du  Dlder- 
ma  ,  auquel  quelques  auteurs  le  réu- 
nissent. Son  principal  caractère  était 
d'avoir  un  péridium  composé  d'une 
enveloppe  simple,  mais  un  examen 
attenlit'a  démontré  qu'elle  était  dou- 
ble dans  les  Diderma  floriforine  et 
stellare ,  types  du  genre;  c'est  pour- 
quoi Link  l'avait  fait  di.-^paraître. 
Nées  ,  Ehrenberg  et  d'autres  cryp- 
togamistes  l'ont  rétabli  depuis  ,  après 
s'être  assurés  ,  d'abord  ,  que  l'en- 
veloppe était  simple  dans  le  Di- 
derma physaroides  ,  et  que  dans  les 
deux  autres  Diderma  que  nous  ve- 
nons de  nommer,  les  graines  étaient 
portées  sur  une  columelle  qui  n'était 
point  une  deuxième  enveloppe  ,  mais 
bien  un  organe  particulier  qui  simu- 
lait une  double  membrane,  fait  qui 
explique  l'erreur  de  Link.         (a.  F.) 

LÉARD.  bot.  PHAN.  Le  Peuplier 
noir  dans  certains  cantons  de  la 
France  centrale.  {&■) 

LÉBAKH.  Eo'x.  PHAN.  Nom  de 
pays  du  Balanitc  de  Delile.  (b.) 

LEBBECK.  BOT.  phan.  Vulgaire- 
ment Bois  noir  à  l'Ile-de-France.  Es- 
pèce du   genre  Acacie.  F^.  ce  mot. 

LEBECKIE.  Lebeckia.  bot.  phan. 
Genre  de  la  famille  des  Légumineu- 
ses, constitué  par  Thunberget  placé 
par  les  auteurs  systématiques  dans 
la  Diadclphie  Décandrie,  L. ,  quoi- 
qu'il ait  des  étamines  monadelphes. 
Voici  ses  caractères  essentiels  :  ca-r- 
lice  découpé  en  cinq  lobes  aigus ,  • 
presque  égaux  et  à  sinus  arrondis; 
dix  étamines  toutes  réunies  en  une 
gaîne  fendue  antérieurement  ;  lé- 
gume cylindrique.  Les  Lébeckies  sont 
des  Arbrisseaux  ou  Arbustes  indi- 
gènes du  cap  de  Bonne-Espérance, 
ayant  le  port  des  Genêts,  à  feuilles 


LEB 

simples  ou  trifoliées  ,  quelquefois 
nulles.  De  Candolle  (  Prodr.  Syst. 
f^eget.^  2,  p.  i36)  eu  a  décrit  onze 
espèces  dont  plusieurs  étaient  pla- 
cées dans  les  genres  Spartiian  et  Ge- 
nisla  par  Linné  ;  telles  sont  les  Le- 
beckia  contaminata  et  sepiaria.  La- 
marck  a  l'éuni  aux  Cytises,  sous  les 
noms  de  Cjtisus  sericeus  et  de  C  ca- 
pensis,  les  Leheckia  sericea  et  L.  cy~ 
tisoides.  Cette  dernici-e  a  ,  djjù  autre 
côté ,  été  placée  par  Linné  dans  son 
^enre  Ebenus.  (g..n.) 

LÉBÉRERZ.  Miv.  Mot  allemand 
qiîi  veut  dii'e  Minerai  hépatique,  et 
par  lequel  ou  a  désigné  certaines  va- 
riétés compactes  de  Mercure  sulfuré 
et  (le  Cuivre  pyriteux.  (g.  del.) 

LÉBRRFELS.  mjn.  Roche  hépati- 
que. D'après  Beurard,  ïrapp  intermé- 
diaire pénétré  Je  Fer  oxidé.    (g.del.) 

Lî-BERfS.  nEPT.  oi'n.  Espèce  du 
genre  Vipère.  V.  ce  mût.  [n.) 

LÈÉERKIES.  MIN.  C'est-à-dire 
Pyrite  hépatique.  Nom  donné  par 
Weiner  à  certaines  variétés  de  Fer 
sulfuré  passant  à  l'état  d'hydrate; 
et  par  Léonhard ,  au  Fer  sulfuré 
magnétique.  (g.  del.) 

LÉliÉROPAL.  MIN.  (Werner.  ) 
Syn.  de  Ménilite  ou  de  l'Opale  ré- 
sinile  de  Ménil-Montant  ,  près  de 
Paris.  (g.del.) 

LÉBERSPATH.  mtn.  (  Werner.  ) 
Variété  de  Baryte  sulfatée  pcnctrce 
(le  matière  bitumineuse,  f^.  Baryte 

SULFATÉE  rÉTIDE.  (G.  DEL.) 

LÉBÉÏIiNE.  «EPT.  opH.  Espèce  du 
genre  Vipère,  f^.  ce  mot.  (b.) 

*  LÉBÉTINE.  Lebelina.  bot.  piian. 
Genre  de  la  famille  des  Synanthérées, 
Corymb.fères  de  Jussieu,  et  de  la 
Syngénésie  superflue  ,  L.,  établi  par 
Cassini  (Dict.  des  Se.  nat.  T.  xxv, 
p.  ^94),  et  placé  par  ce  botaniste  dans 
la  tribu  des  ïagétinées.  Voici  ses 
principaux  caractères  :  involucre 
double;  l'extérieur  plus  court,  com- 
posé d  environ  douzebraclées  presque 
Sur  un  seul  rang  ,  dressées,  linéaires, 
subulées  ,  pinnatifides  et  glanduleu- 


LEB 


s53 


ses  sur  la  nervure;  l'intérieur  cylin* 
dracé  ,  un  peu  élargi  de  bas  en  haut  , 
forme  d'environ  vingt  folioles  égales, 
presque  sur  un  seul  rang,  soudées 
inféricurcment,  appliquées,  glandu- 
leuses et  appendiculées  au  sommet  ; 
réceptacle  conoïde ,  alvéolé  ,  garni  de 
lîmbrilles  courtes  ,  épaisses  et  char- 
nues; calalhide  dont  les  fleurons  da 
centre  sont  nombreux,  hermaphro- 
dites ,  à  corolle  un  peu  irrëgulière, 
ceux  de  la  circonférence  au  nombre 
de  douze,  en  languettes  et  femelles; 
ovaires  cylindracés,  striés,  velus  et 
surmontés  d'une  aigielle  double; 
l'extérieure  courte,  composée  d'envi- 
ron dixpaillettesoblbngues,  spathu- 
lées;  l'intérieure  composée  d'autant 
de  paillettes  filiformes,  légèrement 
plumeuses  dans  leur  partie  supérieu- 
re. Le  genre  Lebelina  est  très-voisin 
du  Dissodia  ,  mais  il  en  diffère  suffi- 
samment par  la  structure  de  l'involu'- 
cre  y  du  réceptacle  et  de  l'aigrette. 
L'espèce  sur  laquelle  il  a  été  consti- 
tué ,  a  reçu  le  nom  de  Lebetina  caa~ 
ccllata.  C'est  une  Plante  herbacée, 
très- odorante  ,  comme  les  Tagétes , 
dont  la  tige  est  dressée  ,  rameuse  et 
garnie  de  feuilles  éparses  ,  sessiles  et 
profondément  pinnatifides.  Ses  fleurs 
sont  jaunes  et  accompagnées  de  brac- 
tées qui  forment  un  assemblage  ana- 
logue à  rinvolucre  de  \ j4 tracty Lis  cait- 
cellata.  Cette  Plante  est  cultivée, 
sans  indication  d'origine  ,  au  Jardin 
des  Plantes  de  Paris.  Cassini  propose 
avec  doute  de  joindre  à  celte  espèce 
les  Dissodia  porophylla  ,  coccinea  et 
Cauaniltesii  de  Ligasca.  Celte  derniè- 
re Plante  a  été  érigée  en  un  genre 
distinct  nommé  par  les  uns  JVillde- 
noi'ia  ,  Adenopliyllum  et  Schlechten~ 
dalia  par  les  autres.  F^.  ces  mots. 

(G..N.) 

LÉBIA.S.  POIS.  Genre  établi  par 
Cuvier  (Règn.  Anim.  T.  11,  p.  799) 
dans  la  famille  des  Cyprins,  de  celle 
des  Cysnidrosomss  de  f3uméril.  Ses 
caractères  consistent  dans  les  dents 
comprimées  et  dentées;  leur  corps 
est  aplati,  très-déprimé  ,  couvert  d'é- 
cailles  ;  la  bouche  est  petite  ;  la  mem- 
brane hranchioslcgc  k  cinq  rayons; 


a54 


LEB 


une  seule  dorsale.  Du  reste  ,  ce  sont 
des  Poissons  forl  voisins  des  Pœcilies. 
Deux  espèces  qui  n'étaient  pas  décri- 
tes, dont  on  ignore  la  patrie  et  qui  se 
trouvent  conservées  dans  les  galeries 
du  Muséum  ,  composaient  ce  genre 
auquel  not'e  savant  et  laborieux  ami 
Lesueur,  de  l'Académie  de  Philadel- 
phie, vient  d'en  ajouter  une  troisiè- 
me, observée  vivante  dans  les  eaux 
douces  de  la  Floride  ;  c'est  le  Lebias 
ellipsoïdes.  D.  ii,  a.  lo,  v.  lo,  P.  ii, 
c.  20.  (b.) 

LEBIE.  Lebia.  ins.  Genre  de  l'or- 
dre des  Coléoptères  ,  section  des  Pen- 
tamères  ,  famille  des  Carnassiers  , 
tribu  des  Csrabiques  troncatipenues, 
établi  par  Latreille  et  ayant  pour 
caractères  :  crochet'^  des  tarses  den- 
telés en  dessous;  le  dei  nier  article  des 
palpes  filitoime  0.1  presque  ovalaire  , 
4ionqué  à  sou  extrémité  ,  mais  jamais 
sécuriforme  ;  antennes  filiformes;  ar- 
ticles des  tarses  presque  triangulaires 
ou  Gordiformcs  ,  le  pénultième  bifide 
DU  bilobé;  corps  court  et  oplati;  tête 
ovale,  peu  rétrécie  postérieurement; 
corselet  court ,  transversal  ,  plus  lar- 
ge que  la  tête  ,  prolongé  poslérieure- 
n)ent  dans  son  milieu  ;  él\trcs  larges, 
presque  carrées.  Latreille  .ivait  divi- 
sé ce  genre  en  trois  sections  basées  s^r 
les  proportions  du  corselet,  et  la  con- 
sidération du  pénultième  article  des 
tarses.  Bonelli  a  converti  ces  divi- 
sions en  autant  de  genres  nouveaux  , 
auxquels  il  en  a  ajouté  un  de  plus; 
les  quatre  genres  qu'il  a  élablis  sont 
les  Lébie  ,  Lamprie ,  Dromie  et  Dé- 
métriade  ;  ces  genres  furent  adoptés 
par  Latreille ,  dans  llconographie  des 
Insectes  d'Europe  et  dans  ses  Famil- 
les Naturelles  du  Règne  Anunal. 
Dcjean  (Catal.  général  des  Col.,  etc., 
t.  1,  p.  253}  a  réuni  les  deux  premiers 
genres  de  Bonelli,  ceux  de  Lébie  et 
de  Lamprie  ,  parce  que  les  caractères 
que  cet  auteur  donnait  à  ces  genres 
pour  les  di:5tinguer,  n'existent  pas 
dans  toutes  les  espèces;  ainsi  Bonelli 
donnait  pour  caractères  au  genre 
Lamprie  d'avoir  le  pénultième  article 
des  tarses   simple,  les  antennes  li- 


LEB 

néaires  et  le  dernier  article  des  palpes 
tronque;  les  caractères  qu'il  attri- 
buait à  son  genre  Lébie  étaient  d'a- 
voir le  pénultième  article  des  tarses 
bifide ,  les  antennes  plus  minces  à 
leur  base,  et  le  dernier  article  des 
palpes  moins  tronqué  que  dans  les 
Lampries.  Dejean,  qui  possède  vingt- 
trois  espèces  de  ces  deux  genres,  en 
les  examinant  toutes  attentivement, 
s'est  convaincu  qu'il  était  impossible 
d'admettre  le  g^nre  Lamprie  ,  car 
même  dans  le  Lamprias  cyanoce- 
phala,  qui  est  le  tvpe  du  genre  ,  le  pé- 
nultième article  des  tarses  n'est  point 
simple,  comme  le  dit  Bonelli,  mais 
il  est  distinctement  bifide,  et  il  y  a 
des  espèces  oii  il  est  difficile  de  déci- 
der s'il  est  bifide  ou  bilobé,  mais  il 
n'est  simple  dans  aucune;  et  quant 
aux  autres  caractères  ils  sont  si  peu 
sensibles  qu'il  ne  croit  pas  qu'ils 
soient  suffisons  pour  servir  de  carac- 
tères à  un  genre.  Le  genre  Lébie,  tel 
qu'il  est  rcUreinl  par  Dejean  {lue. 
cit.),  se  distingue  des  Dromies  et  des 
Démétriades  ,  par  le  corselet  qui  est 
presque  aussi  long  qtie  large  dans  ce.s 
derniers  genres  ,  tandis  qu'il  est  tou- 
jours plus  large  que  long  dans  le 
premier;  il  se  distingue  des  Cvmin-- 
des  par  la  forme  des  palpes,  et  des 
Bracliynes  par  leur  languette  ,  leur 
corps  Irès-aplati,  et  l'absence  de  ces 
organes  de  crépitation  qui  sont  par- 
ticuliers à  ces  derniers  Carabiques. 
Les  Lébies  ont  le  dernier  article  des 
palpes  filiforme  ou  presque  ovalaire  , 
plus  ou  moins  tronqué  à  l'extrémité  , 
mais  jamais  sécuriforme;  leurs  an- 
tennes sont  filiformes  et  plus  courtes 
que  le  corps  qui  est  large  et  aplati; 
leur  tète  est  ovale  et  peu  rétrécie  pos- 
térieurement ,  le  corselet  est  court  , 
transversal,  plus  large  que  la  tête, 
et  prolongé  postérieurement  dans  son 
milieu  ;  ce  caractère  est  tout-à-fait 
particulier  à  ce  genre,  et  il  le  distin- 
gue de  tous  ceux  avec  lesquels  il  a 
quelques  rapports  ;  les  élytres  sont 
larges  ,  légèrement  convexes  ,  tron- 
quées à  l'extrémité  et  en  forme  de 
carré  peu  allongé.  Les  mâles  ont  les 
trois  premiers  articles  des  tarses  an- 


LEB 

tel  leurs  dilatés  et  garuis  en  dessous 
Je  poils  assez  courts  el  serres.  Ces 
Insectes  se  trouvent  en  général  sous 
les  écorces.  On  en  rencontre  quel- 
qucloià  sous  des  pierres.  Presque  tou- 
tes les  espèces  connues  sont  d  Europe 
ou  d'Amérique.  Celle  qui  sert  de  t^  pe 
au  geme  ,  est  : 

Le  LÉBiE  PETITE  Croix  ,  H.  Crux 
minor,  Latr.,  Gyi.,  Dej.  {loc.  cit.,  p. 
361);  Carabus  C/ax minor,Fiihi.;  Car. 
Crux  majur,  Oliv. ,  m,  35,  p.  96, 
n.  loa,  t.  4,  f.  4:2,  a,  b;  le  Chevalier 
rouge ,  Geoir.  Elle  est  longuç  de  deux 
ligues  et  demie  à  deux  lignes  trois 
quaits;  noiie  ,  avec  la  base  des  an- 
tennea  et  le  corselet  iauves  ;  les  ély- 
tros  sont  d'un  fauve  pâle  avec  une 
tache  scutellaire  el  une  grande  ban- 
de postérieure  trausverse  et  dilatée  à 
la  suture,  noiies;  les  pieds  sonlfau- 
ves  avec  les  genoux  el  les  tarses  noirs. 
Elle  se  trouve  en  Europe,  et  est 
rare  à  Paris.  T' .  pour  les  autres  espè- 
ces ,  Latreiile,  Fabricius  ,  Olivier,  et 
l'excollenl  ouviage  du  comte  Dejean, 
que  nous  avons  déjà  cité  plus  haut. 

(o) 

*  LEBRETONIE.  Lebrelonia.  bot. 
PiiAN.  Genre  de  la  famille  des  ftlal- 
vacées ,  et  de  la  Monadelphie  Polyan- 
drie ,  il. ,  établi  par  Schrank  [Piant. 
rar.  Hort.  Mon.,  lab.  90),  adopté  et 
ainsi  caractérisé  par  De  Candolle 
[Prodrom.  Syst.  Regii.  T'eget.  i  ,  p. 
446)  ;  calice  à  cinq  divisions  profon- 
des, entouré  d'un  petit  involucre  à 
cinq  divisions  profondes  el  plus  com- 
tes que  celles  du  calice  intérieur  ; 
cinq  pétales  tordus  pendant  l'esliva- 
tion  ,  à  limbe  étalé;  dix  styles;  car- 
pelles au  nombre  de  cinq  ou  de  qua- 
tre par  avortemeul,  nionospermes  , 
indéhiscens.  Ce  genre  est,  selon  De 
Candolle  ,  très-voisin  de  la  seconde 
section  des  Fav^onia  qui  se  compose 
de  Plantes  indigènes,  comme  le  Z«ei/e- 
tonia,  de  l'Amérique  équinoxlale.  La 
Plante  qui  a  servi  de  type  au  genre  a 
été  nommée  L.  cocc/'/ica par  Schrank. 
Ses  fleurs  sont  grandes,  d'un  roiige 
écarlale;  ses  feuilles  ovées  ,  acuini- 
Hées,  dentées  en  scie,  sont  pubes- 
centes  en  dessus  et  cotonneuses  en 


LEG  a55 

dessous.  Nées  el  Marlius  {Nov,  Acl. 
Bonn.  XI,  p.  98  )  en  ont  publié  une 
seconde  espèce  à  laquelle  ils  ont  don- 
né le  nom  de  IL.  laiifoUa.  Endn ,  De, 
Candolle  a  réuni  avec  doute  au  LéS- 
bretoida  ,  le  Schouwia  semi-serrata  de 
Schrader  {GixUing.  Ann. ,   1821,  p. 

717).  (G..N.) 

*  LEGANAGTIS.  bot.  crypt. 
(  Lichens.  )  Ce  genre  a  été  fondé 
par  Eschweiler  dans  son  Systema 
Lichen um  ,  pag.  i4,  et  placé  dans 
la  cohorte  des  Graphidées.  Il  est 
aiuji  caractérisé  :  thalle  crustacé  ,  at- 
taché ,  uniforme;  apolhécion  oblong 
et  allongé  d'une  manière  difforme  , 
immergé,  noir;  périihécium  in- 
fère et  latéral,  avec  une  marge  con- 
crète foriné^par  le  thalle  ,  à  nu- 
clcuin  nu,  *disque  plane  un  peu 
convexe;  thèq'ucs  fusifoimes,  cy- 
lindriques, en  anneau.  Le  type  de 
ce  genre  est  VOpegrapha  astroidea  de 
\'Lng/i.sh  Bol,  vol.  26,  lab.  1847. 
\j' .l/thonia  lyncea,  que  l'on  trouve  si 
fréquemment  dans  les  environs  de 
pHns,  rentre  dans  le  genre Z/erfl«flc//5, 
qui  nous  semble  bien  voisin  des 
Al  thonies.  Eschweiler  en  possède  six 
espèces  nouvelles  toutes  américaines; 
il  ne  donne  les  caractères  spécifiques 
d'aucune  d'elles,  el  il  nomme  l'es- 
pèce figurée  Lecanactis  lobala.  (a.  f.) 

*  LÉCANANTHE.  Lecananthus. 
BOT.  PHAN.  Genre  établi  par  W.  Jack 
{]\]al.  Mis.  2)  eB adopté  parW.  Carey 
el  Wallich  dans  le  Ilora  Jndica,  2,  p. 
519.  Ce  genre,  qui  fait  p.irtie  de  la 
famille  des  Rubiacées  et  de  la  Pen- 
landrie  Monogynie  ,  offre  les  carac- 
tèies  suivans  :  calice  adhérent  avec 
l'ovaire  ,  élargi ,  campanule  ,  coloré  , 
el  à  cinq  divisions  inégales;  corolle 
mouopétale  ,  à  tube  court ,  à  limbe  à 
cinq  divisons;  ovaire  à  deux  loges 
contenant  un  petit  nombre  d'ovules 
attachés  à  un  Irophospcrme  convexe 
qui  lient  à  la  cloison  ;  style  bifide 
surmonté  de  deux  stigmates  linéaires. 

Ce  genre  se  compose  d'une  seule 
espèce,  Lecananthus  erubescens  ,  W. 
Jack.,  loc^cit.  C'est  un  petit  Arbuste 
dressé  ,  ayanl  à  peu  près  le  porl  d'un 


256  LEG 

Cephaelis.  La  tige  est  à  quatre  ani!;les 
dont  deux  plus  saillans-,  les  feuilles 
opposées  ,  ovales  ,  lancéolées  ,  rétré- 
cies  et  aiguës  aux  deux  extrémités  , 
entières;  les  stipules  sont  larges  tt  li- 
gules. Les  fleurs  sont  réunies  en  une 
porte  de  capitule  ,  entouré  d'un  invo- 
lucre.  Cette  Plante  a  été  trouvée  par 
Wallich  aux  environs  de  Seringa- 
pore.  .  (a.  b.) 

LECANARIA.  bot.  crypt.  [Li- 
chens.) C'est  le  nom  donné  par  Acha-^ 
rfus  à  la  première  section  du  genre 
Pannelia  tel  que  cet  auteur  l'avait 
d'abord  établi  dans  sa  Méthode;  elle 
renferm/iit  les  Parmélies  à  thalle 
crustacë  ,  uniforme,  dont  la  marge 
dé  l'apothécioli  est  discolore.  Ce  sous- 
genre  constitue  en  en  ti«  notre  genre 
Lécanore,  mais  ne  fait  qu'une  partie 
du  Lecanora  d'Acharius  qui  renfer- 
mait les  espèces  à  thalle  figuré  en 
folioles  soudées  ou  en  squammes.  J^. 
SqUAMMATIIÉES  etLÉCANOKE.    (a.  F.)' 

*  LÉCAISOGARPE.  ieca«occ/7Ji/5. 
BOT.  PHAN.  Genre  de  la  famille  des 
Amaranthaccei  ,  et  de  la  Monandiie 
Monogynie  ,  L.,  récemment  établi 
par  les  frères  Nées  d'Esenbeck(/'/a«/. 
Hort.  med.  Bonn.  Icon.  Select.,  p.  i , 
4)  qui  lui  ont  imposé  les  caractères 
essentiels  suivans  :  fleur  hermaphro- 
dite ;  calice  pentaphjUe  ,  herbacé; 
corollenuUe  ;  une.  ou  deux  étamines 
opposées  aux  folioles  calicinales  et  à 
anthères  didymes  ;  style  simple  ,  per- 
sistant ,  surmonté  de  deux  stigmates  ; 
caryopse  {cystis)  orbiculaii-e ,  dépri- 
mée ,  bordée  :  graine  unique  ,  hori- 
zontale. Ce  genre  est  voisin  de  Vyl- 
maianthus  ,  mais  l'hermaphrodilisme 
de  ses  tleurs,  le  nombre  de  ses  éta- 
mines, et  la  structure  de  son  fruit 
l'en  distinguent  suffisamment.  Il  ne 
renferme  qu'une  seule  espèce  qui 
croît  dans  le  Napaul.  C'est  \eLecano- 
carpus  caulijlorus ,  Nées  [loc.  cit.), 
dont  voici  la  synonymie  :  Amaran- 
ihiis  caulijlorus ,  Link  ,  Enitm.  Hort. 
BcroL  ,  vol.  II,  p.  589;  Amarantlius 
diandrus  ,  Spreng.  ,  Neue.  Entd.  3,  p. 
20  ;  jigroglocJun  chenopodioides  , 
Schrad. ,  Calai.  Hort.  Gœtt.  ;  et  Bli- 


LEC 

tant/tus  nepalensis,  Reichenbach,  Cat. 
HortrDresd.  C'est  une  Plante  herba- 
cée ,  verte  ,  à  feuilles  alternes ,  pélio- 
lées,  sans  stipules,  à  fleurs  disposées 
en  capitules  axillaircs  ,  sessiles  dans 
les  angles  que  font  les  divisions  di- 
chotomiques des  capitules,  très-pe- 
tits au  moment  de  la  floraison;  les 
fruits  se  développent  beaucoup  dans 
leur  maturation.  Lesauteursont  joint 
à  la  description  très-détaillée  de  cette 
Plante  une  bonne  figure  qui  repré- 
sente l'espèce  et  l'analysé  complété 
de  ses  o;  ganes. 

Le  nom  d'^^/o^/oc/t/zz,  imposé  par 
Schiader,  est  antérieur  pour  sa  pu- 
blication à  celui  de  Lecanocarpus ; 
cependant  les  auteurs  dé  ce  genre 
qui  l'avaient  fait  graver  depuis  long- 
temps sous  ce  dernier  nom ,  n'ont  pas 
cru  devoir  le  changer.  (G..N.J 

LÉCANORE.i>eca«o/-<i.  bot.  crypt. 
{Lichens.)^Q  genre  Lécanore,  tel  que 
nous  l'avons  restreint ,  se  compose 
des  Lichens  à  thalle  crustacé  ,  tarla- 
reux  ou  lépreux,  sous-carlilagineux  , 
uniforme,  avec  et  sans  limites  ;  l'apo- 
thécium  est  orbiculaire,  épais,  sessi- 
le ,  marginé  ,  à  disque  plane  con- 
vexe, à  mqrge  discolore;  la  lame 
proligère  est  colorée.  Ainsi  caracté- 
I  isé  notre  genre  Lecanora  exclut  les 
Patellaires  à  marge  concolore  de  De 
Candolie;  il  rejette  aussi  ]es  Leca- 
nora d'Acharius,  dont  le  thalle  est 
figuré  ;  celles-ci  rentrent  dans  notre 
gioupe  des  Sqnammariées.  Ij'habitat 
des  Lecanora  est  très-varié.  Elles  en- 
vahissent les  parois,  les  murs,  les 
pierres  ,  les  rochers  ,  la  terre  ,  l'épi- 
(lerme  des  troncs  d'Arbres  ,  les  vieux 
bois  et  même  les  feuilles  vivantes  de 
certains  Arbres  exotiques.  On  peut 
porter  à  environ  cent  cinquante  le 
nombre  des  espèces  connues  de  ce 
genre;  nous  en  avons  décrit  treize 
nouvelles  espèces,  qui  sont  figurées 
dans  not^rc  Essai  sur  les  Cryptogames 
des  écorces  exotiques  officinales.  En- 
viron une  cinquantaine  de  Lécanores 
se  trouvent  en  France;  parmi  les  es- 
pèces inédites  de  notre  collection  se 
distinguent  les  suivantes  :  Lecanora 


LEC 

cocci/iea ,  N.  ,  ^.  planches  de  ce 
Dictiounaire  et  noire  Elssai  sur  les 
Cryptogames  des  ecorces  exo»tqiies 
officinales,  tab.  27,  fig.  7,  pag.  i:io: 
thalle  granuleux  ,  fendillé  dans  la 
partie  iructifère  seulement,  sans  li- 
mites ,  d'un  blanc  grisâtre  ;  apolhé- 
cious  sous-ininiergcs  ,  j.ressés;  à  dis- 
que concave  ,  de  couleur  écarlate,  à 
nîarge  très  ep.(is>e.  Cette  belle  Planle 
a  le  port  d'une  Urcéolaire  ,  mais  sou 
organisation  ne  penne l  pas  de  la  sé- 
parer des  Lécanores.  Elle  croît  en 
Amérique,  sur  1  ccorce  de  divers  Fi- 
guiers. Lecanora  tpiphylla,  IN.  (A". 
Essai ,  etc.,  tab.  1  ,  fig.  28,  pag.  93  ). 
Thalle  interrompu,  sous-^qua^lmu- 
leux  ,  blanchâtre,  assez  épais;  a[)0- 
thécions  à  marges  très-épaisses  ,  fer- 
rugineuses, à  disque  creusé  ,  pale.  On 
trouve  celte  Plante  sur  Its  feuilles 
des  Aibres  de  Cayeuue.  Lecanura 
tartarea,  Ach.  ,  Syn.  Mctli.  Lic/i.  ,  p. 
173;  Venucaria  tartarea^  Hoffm.  , 
FI.  Genii.  ,  p.  lyS  ;  Patellaria  tarla- 
/ea.  De  Cand.,  FI.  Fr.  Sp.  989;  à 
thalle  tartareux  granulé,  d'un  blaiu; 
cendié  ;  apolhécious  épars  ,  à  disqut 
plane  un  peu  convexe,  ruguleux,  cou- 
leur de  brique  pâle,  à  marge  inflé- 
chie, ensuite  (lexuouse.  C'est  celte 
espèce  si  commune  sur  les  roches  et 
sur  la  terre,  qui  sert,  dans  le  Nord, 
à  teindre  les  étoffes.  (a.f.) 

»  LÉCANORÉES.  bot.  crypt.  {Li- 
c/ie/is.)  Cette  tiibu,  établie  dans  no- 
Ire  Méthode  Lichcnographique  (p. 
53),  renferme  les  Lichens  dont  l'apo- 
thécion  est  patellulé,  sessile  ,  uiuni 
d'un  rebord  et  d'une  lame  proligère 
colorée ,  et  dont  le  thalle  crustacé, 
amorphe ,  est  adhérent.  Ce  support 
est  ordinairement  limité,  assez  sou- 
vent orbicuhire  ,  d'une  épaisseur 
variable.  Les  Lecanorées  vivent  sur 
les  ecorces  ,  les  vieux  bois  et  les  pier- 
res, s'étendent  sur  la  terre  humide, 
incrustent  les  Mousses  et  les  débris 
de  Végétaux.  Les  feuilles  vivantes  de 
plusieurs  Arbres  exotiques  en  nour- 
rissent un  petit  nombre  d'espèces 
très-remarquables.  Cinq  genres  com- 
posent ce  groupe;  ce  sont  les  genres 


LEC 


i57 


Myriotrema,  Urceolaiia,  EcJiinopla- 
ca ,  Lccidea  cl  JLecanora.  P' .  ces  mots- 
le  troisième  au  Supplément.  Les  Le- 
canorées se  lieul  aux  Variolaires  et 
aux  Squainmariées  par  le  genre  Lé- 
canorc.  (a.  f.) 

LECCEA.  l'ois.  Svn.  de  Caraax, 
V.  ce  mol,  chez  les  pêcheurs  du 
golfe  de  Gênes.  (b.) 

*  LÉCHÉE  ou  LÉQCÈE.  Lehiea. 
BOT.  PHAN.Cegeiirc,  établi  pai  Linné 
quileplaçait  dansla  Triandrie  Trigy- 
nie  ,  avait  été  rapporté  à  la  famille  des 
Caryophylléey  par  Jussieu.  Dunal  [in 
De  Cand.  Frud.  SyÛ.  Veg.,  i,p.  280) 
l'a  réuni  aux  Cisiinces  ,  et  en  a  ainsi 
tracé  les  caractères  :  calice  à  trois  sé- 
pales ,  accompagné  de  deux  bractées 
ou  sépales  extérieurs  ;  trois  pétales 
lancéolés  ;  étamines  variant  en  nom- 
bre depuis  Mois  jusqu'à  douze,  mais  of- 
frant ordinairement  le  nombre  ternai- 
re ;  ovaire  à  peu  près  trigone  ;  trois 
stigmates  à  peine  distincts  ;  capsule  à 
trois  valves  qui  portent  sur  leur  mi- 
lieu les  cloisons  ou  de  fortes  nervu- 
res ,  auxquelles  sont  attachées  des 
graines  en  petit  nombre,  et  munies 
d'un  albumen  charnu,  d'un  embryon 
dorsal  droit  ,  à  ladicule  infère  et  à 
cotylédons  ovés-oblongs. 

Ce  génie  renferme  six  espèces  ,  tou- 
tes indigènes  de  l'Amérique  septen- 
trionale ,  parmi  lesquelles  nous  cite- 
rons le  Lecheamiiior,  Pursh,  Larak., 
Jllustr.  ,  t.  52  ,  et  le  Z<.  lacemulcsa , 
Michx.Lamaick(Illustr.  ,t.  281,  f.  5) 
a  donné  de  celui-ci  une  bonne  figure 
sous  le  nom  de  Gaura.  Ce  sont  des 
Plantes  herbacées,  à  fleurs  nombreu- 
ses et  petites  et  à  rameaux  inférieurs 
difïereus  des  floiifères.  Le Lechea  chi- 
nensis  de  Loureiro  paraît  être ,  selon 
Ue  Candolle  ,  une  espèce  dé  Comraeli- 
née.  (G..N.) 

*  LECHEGUAN  A.  ins.  Nom  donné 
parles  Brésiliens  et  par  Félix  d'x\zza- 
ra  à  une  Guêpe  qui  se  trouve  au  Bré^ 
sil  et  au  Paiaguay  ,  et  dont  le  miel 
a  quelquefois  des  propriétés  délétères. 
Auguste  de  St.-Hilaire  a  failli  être 
empoisonné  par  ce  mielj  ce  savant 
donne  les  détails  de  cet  empoisonne- 


2  58  LEC 

inent  dans  les  Annales  des  Sciences 
Naturelles  (T.  ir,  p.  o*).  Cette  Guêpe 
est  nouvelle  et  appartient  au  genre 
Poliste  de  Latreille  qui  l'a  nommée 
Polisles Lecheguana.  V.  Poliste.   (g.) 

LÉGHENAULÏIE.  Lechenaultia. 
BOX.  PHAN.  Genre  de  la  famille  des 
Goodénoviées,  établi  par  R.  Brown 
[Proclrom.  i  ,  p.  58i  )  en  l'honneur 
du  botaniste  el  voyageur  français  Lé- 
chenault  de  la  Tour.  Il  se  compose 
de  quatre  espèces  ,  toutes  originaires 
de  la  Nouvelle -Hollande.  Ce  sont 
des  petits  Arbustes  ou  quelquefois  des 
Plantes  herbacées  ,  vivaces ,  glabres  , 
portant  des  feuilles  étroites ,  très-en- 
tières ,  et  des  fleurs  ,  soit  axillaires  , 
soit  terminales.  Leur  calice  est  adhé- 
rent ;  leur  corolle  monopétale  est 
fendue  longitudinalement  d'un  côté. 
Les  anthères  sont  cohérentes  entre 
elles  au  moment  de  l'épanouissement 
des  fleurs.  Les  grains  de  pollen  sont 
composés.  Le  stigmate  est  caché  au 
fond  d'un  indusium  bilabié.  La  cap- 
sule est  prismatique,  biloculaire  ,  à 
quatre   valves   dont   deux    opposées 

Ïiortent  la   moitié  de  la  cloison  sur 
eur  face  interne.  Les  graines  sont  cu- 
biques ou  cylindracées,  dures. 

Ce  genre  est  très-voisin  de  VJn- 
thotium  ,  mais  il  en  diflfère  ,  ainsi  que 
de  tous  les  autres  genres  de  cette  fa- 
mille, par  son  pollen  composé  de  qua- 
tre petites  masses  sphériques.  (a.  u.) 

*  LECHEOIDES.  bot.  phan.  r. 

HÉLIANTHÈME. 

LÈCHEPATTE.  mam.  L'un  des 
-noms  vulgaires ,  mais  très-impropre, 
del'Uneau.  (b.) 

LECHUZA.  OIS.  Syn.  vulgaire  de 
Chevêche.  V.  Chouette.      (dr..z.) 

LECHYAS.  BOT.  PHAN.  Le  fruit  de 
la  Chine  désigné  sous  ce  nom  par 
d'anciens  voyageurs,  paraît  êtie  le 
Litchi.  (b.) 

LECIDÉE.  Lecidea.  bot.  crypt. 
{Lichens.)  Ce  genre,  le  quatrième  de 
notre  groupe  des  Lécanorées ,  a  été 
fondé  par  Acharius  dans  son  Metho- 
dus  Lichenum  ,  et  conservé  sans  mo- 
dification importante  dans  les  autres 


LEC 

ouvrages  de  cet  auteur;  il  figure  dans 
l'ordre  premier  des  Lichens  Idiotha- 
lames  homogènes  ,  et  est  ainsi  carac- 
térisé :  réceptacle  universel,  varia- 
ble, crustaeé  ,  étendu  ,  attaché,  uni- 
forme ,  non  figuré,  foliacé,  stuppeux; 
réceptacle  partiel ,  scutelliforme ,  ses- 
sile,  couvert  en  entier  par  une  mem- 
brane cartilagineuse,  contenant,  un 
parenchyme  solide  et  similaire  dans 
toutes   ses  parties;  disque  marginé. 
Nous  avons  cru  devoir  modifier  ces 
caractères  ,  et  nous  considérons  seu- 
lement comme  Lecidea  les  Lichens 
à   thalle  difforme  dont  l'apothécion 
patellulé  est  muni   d'une  marge  de 
la  même  couleur  que  le  disque.  Nous 
écartons  ainsi  de  noire  genre  les  Lé- 
cidées  d'Acharius  dont  le  thalle  est 
figuré  en  folioles  libres  ou  soudées  ; 
nous  formons  avec  ces  Plantes  notre 
genre  Circinaria,  et  nous  rétablissons 
le  genre  Placodium.  Nous  excluons 
ainsi  les  espèces  renfermées  dans  le 
sous-genre   Lepidoma.    V.    ce   mot. 
Nous  avons  eu  entre  les  mains,  sous 
le  nom  de  Cyrtelia,  plusieurs  Lichens 
f  enaut  d'Acharius;  ils  nous  ont  prou- 
vé que  ce  lichéno^raphe  avait  songé 
à  démembrer  le  genre  Lecidea  dont 
il  aurait  distrait  les  espèces  à  apothé- 
cions  immarginés  ,  qui  de  noirs  quand 
ils  sont  secs,  deviennent  rubiconds 
lorsqu'on  les  humecte.  Les  Lécidées 
naissent  sur  les  écorces ,  les  vieux 
bois,  les  pierres,  la  terre  humide, 
etc.;  leur  thalle  est  fort  variable  ;  elles 
aiment  l'humidité,  et  leur  consistance 
est  plus  molle  que  celle  des  Lécano- 
rées. Eschweiler  place  ce  genre  parmi 
les  Verrucariées  ;  ce  rapprochement 
ne  nous  semble  point  heureux.  L'or- 
ganisation des  Lecidea  ne  permet  pas 
de  les  isoler  des  Lécanorées  ,  avec  les- 
quelles elles  ont ,  par  leur  scutelle  et 
par  leur  structure ,  un  rapport  très- 
intinie.  Nous  nous  bornerons  à  faire 
connaître  les  espèces  suivantes  : 

Lécidée  AURiGÈRE  ,  Lecidea  auri- 
gera ,  N.  ,  Essai  sur  les  Crypt.  des 
Ecorc.  exot.  officin. ,  tab.  28  ,  fig.  1  , 
p.  106.  Thalle  membraneux  ,  cendré, 
limité  de  brun ,  couvert  de  tubercules 
ovoïdes  glisses  ,  couleur  gris  cendre 


LEC 

à  l'extérieur ,  jaune  doré  à  l'intciieur, 
s'ouvrautdans  la  vieillesse  de  la  Plan- 
te; apoluecions  noirs,  épars,  ronds, 
souvent  diflormes  ;  à  disque  concave  , 
un  peu  plane,  uu  ,  ayant  une  marge 
cpaisse.  Celte  belle  espèce  se  fixe  sur 
les  écorces  des  Quiuc^uiuas  de  l'A- 
inériquc  du  sud. 

LÉCIDÉE    DE   Du   PeTIT-ThOUARS  , 

Lecidea  Thouarsii ,  N.  (  /"'.  plaa- 
ches  de  ce  Dictionnaire).  Thalle  sous- 
Oibiculaire,  molla.sse ,  à  laciniures 
arrondies  et  incisées  ,  crustacé  vers  le 
centre  ,  stuppeux  vers  ses  exlréniités  , 
roussâlre;  apoihécious globuleux,  dif- 
lormes, couleur  de  brique  pâle,  im- 
marginés.  La  Lécidee  d'Aubert  Du 
Petit-Thouars  incruste  lei  Mousses  et 
les  Fougères  des  genres  Trichomanes 
et  IlymenophyLluiii  dans  les  lieux 
montagneux  de  Mascareigne.  Elle  y 
a  été  trouvée  par  le  botaniste  auquel 
nous  nous  sommes  fait  un  devoir  de 
la  dédier.  (a.  f.) 

*  LËCIDEES.  BOT.  CRYPT.  [Lldiens.) 
Deuxième  sous-ordre  de  la  famille 
des  Lichens  Gasiérothalames  de  la 
Méthode  proposée  par  Frics  (  Act.  de 
Stockh.,  1821).  Ce  groupe  renferme 
les  Trachjlia  ,  Léeculea ,  Opegrapha  , 
Gyi'opliora.  il  correspond  presque 
exactement  aux  Lichens  Idlothala- 
mes  homogènes  à  apothécions  margi- 
nés  d'Acharius.  Le  mot  Gastérolha- 
lames  signifie  apothécions  ventri;s  ou 
bombés.  (a.  f.) 

*  LECISGIDM.  BOT.  PHAN.  Ce  nom 
a  été  donné  par  Gaertner  fils  {Carpo- 
logia  ,  p.  2ai  ]  à  un  genre  qui  ne  peut 
être  admis  définitivement,  dans  Ti- 
gnorance  absolu^e  oii  l'on  est  des  par- 
ties de  la  fleur.  Le  fruit ,  qui  est  une 
drupe,  a  été  figuré  (  /oc.  cil.  ,  t.  220, 
f .  5  )  sous  le  nom  de  L.  clrupaceum.  il 
l'avait  reçu  du  professeur  Desfontai- 
nes ,  et  il  é! ait  nommé  Chrysopkyllum 
dans  sa  collection.  (g..n.) 

LECRISTICUM.  bot.  phan.  Vieux 
synonyme  à'Jgnuscastus.  V.  Vitex. 

(B.) 

*  LEGYTHIDEES.  Lecjthideœ. 
BOT.  PHAN.  Petite  famille  de  Fiantes, 


LEC  20  () 

voisine  à  la  fois  des  Myi*t»es  .et  des 
Malvacée.i,et  qui  se  compose  des  gen- 
res Lccjthis,  Couroupita,  Couratari, 
Pirigata  et  BerlhuLleùa.  Elle    offic 
les  caractères  suivaus  :  le  calice  tur- 
biné adhérent  par  sa  base  avfc  l'o- 
vaire ;  son  limbe  oflVe  de  quatre  à  six 
divisions  persistantes;  la  corolle  est 
formée  de  quatre  à  six  pétales  un  peu 
inégaux  ,  élargis  par  leur  base  ou  ils 
Se  soudent  latéralement,  de  manière 
à  représenter  une  corolle  nionopélale 
rotacée.  Les  étamines  sont  excessive- 
ment nombreuses,  monadelphes,  for- 
mant un  iircéole   monophylle   très- 
grand  ,  d'abord  circulaire  ,  percé  dans 
i^on  centre  d'un  trou  pour  le  passage 
du  style,  et  déjeté  d'un   côté  en  une 
languette  Ircs-grande  ,  élargie  ,  con- 
cave ,  découpée  et  frangée  à  sou  som- 
met qui  est  très-obtus,  ayant  toute 
sa  face  supérieure  recouverte  d'an- 
thères   cordiformes    et   biloculaires. 
L'ovaire  est  adhérent  au   calice  par 
SCS    deux  tiers  inférieurs;   son  tiers 
supérieur  est  libre,  conique,  recou-r 
vert  d'une  couche  épaisse  ,  jaunâtre 
en  forme  de  disque  épigyue.  Le  style 
est  épais  ,  très-couit ,  terminé  par  un 
stigmate   lobé.   Coupé    transversale- 
ment, l'ovaire  présente  de  deux  à  six 
loges ,    chacune    contenant   une   ou 
plusieurs  graines  dressées   ou   atta- 
chées à  l'angle  interne  de  la  loge.  Le 
fruit  est  une  capsule  ligneuse,  sou- 
vent d'un  volume  considérable,  d'u- 
ne forme  variable  suivant  les  espèces 
et  les  genres ,  quelquefois  remplie  in- 
térieurement d'une  sorte  de  pulpe  fi- 
breuse, ordinairement  à  deux,  qua- 
ti-e  ou  six  loges  contenant  une   ou 
plusieurs   graines;   celles-ci  se  com- 
posent  d'un   tégument   propre  ,  re- 
couvrant un  gros  embryon  dont  l'or- 
ganisation varie  dans  les  cinq  geni'es 
dont  se  compose  cette  famille.  Ainsi 
dans  les  genres  Couiouplta  et  Coura- 
tari ,  la  radicule  est  cy  liodrique  ,  très- 
longue  ,  recourbée  autour  des  deux 
cotylédons  qui  sont  planes   et  chif- 
fonnés. Dans  le  Pirigara  la  radicule 
eit  excessivement  courte  et  les  deux 
cotylédons^  très-épais.  Dans  le  Lecy- 
this  et  le  Bertholletia  l'embryon  est 

17* 


26o  LEC 

tout-àTfait  indivis  et  semble  mono- 
cotylédon.  V.  chacun  de  ces  genres. 

(A.  R.) 

LECYÏHIS.    BOT.   PHAN.  Gen- 
re placé  par  Jussieu  dnns  la   famil- 
le des  IVlyrtées  dont  il  se  rapproche 
en  effet  beaucoup,  mais  qui  en  dif- 
fère néanmoins  par  plusieurs  carac- 
tères   qui  ont  eugHgé  le    professeur 
Richard,  à  en  former  un  gioupe  par- 
ticulier sous  le  nom  de  Lec^thidées. 
V.  ce  mot.  Les  Licy this  sont  tous  des 
Arbres  ou  dt'S  Aibrisseaux  à  feuilles 
alternes,  persistantes,  très-entières  , 
non  parsemées  de  points  glanduleux. 
Leuis  fleuis,   qui  sont  parfois  très- 
grandes  ,   blanches    ou  purpurines  , 
forment  A^ts  espèces  de  grappes  sim- 
ples ou   rameuses,   placées    soit    fiu 
sommet  des  ramifications  de  la  tige  , 
soit  à  l'aisselle  des  feuilles.  Elles  ol- 
frenluB  calice  turbiné  ,  adhérent  par 
sa   base   avec  l'ovaire   infère,  divisé 
supérieui'emenl  en  six  lanières  étroi- 
tes. La  corolle  se  compose  de  six  ])C- 
tales  un  peu  inégaux  ,  obtus,  soudés 
ensemble  par  leur  base  au  moyen  des 
filets  slaminaux  et  reprcseuianl  ainsi 
une  coioUe  monopétale  rotacée.    Les 
étamines  sont  extrêmement  nombreu- 
ses,  monadelpheS;,   formant   un    ui- 
céole  circulaire ,  dcjeté  d'un  côté  en 
une  languette  large  et  concave  ,  dont 
toute  la   face   supérieure  est   garnie 
d'anthères  presque  sessiies  et  dont  le 
sommet  est  découpé  et  frangé.  L'o- 
vaire est  seml-mièrc  ,  à  deux,  quatre 
ou  six  loges  contenant  chacune  une 
seule  graine  ,  tiès-rarementplusieurs. 
Le  style  est    court  ,   épais  ,  terminé 
par  vm  sliguiale  lobé.  Le  fruit  est  une 
capsule  ligneuse  ou  une  pyxide,  ovoï- 
de, déprimée,  offrant  vers  la  réunion 
de  ses  deux  tiers  inféi  ieurs  ,  avec  son 
tiei  s  supérieur  ,  une  ligne  circulaire 
sur  laquelle  on  remarque  les  six  lobes 
du    calice   s'ouvra nt  en  cet   endroit 
par   un  opercule  formé  de  toute   la 
partie  supérieure  et  dont  la  face  in- 
férieure est  conique  et  présente  qua- 
tre  enfoncemens  qui  correspondent 
aux  loges  dont  ils  sont  la  paroi  su- 
périeure. Les  graines  sont  ovoïdes  , 
allongées.  Elles  se  composent  d'un 


LED 

épisperme  membraneux  qui  recouvre 
un  embryon  dont  l'organisation  sin- 
gulière a  été  décrite  de  la  manière 
suivante  par  le  professeur  Richard 
dans  son  Analyse  du  fruit,  p.  84.  L'a- 
mande du  Lecy  this  est  un  corps  char- 
nu ,  amygdalin ,  tellement  solide  Pt 
homogène  ,  qu'il  est  extrêmement 
difficile  d'en  distinguer  les  deux  ex- 
trémités ,  c'est-à-dire  de  reconnaître 
la  radicule  et  le  corps  cotylédonairc. 
Par  la  germination ,  un  des  bouts 
forme  d  abord  une  petite  protubé- 
rance qui ,  après  avoir  rompu  lépis- 
perme,  se  prolonge  ensuite  en  ra- 
cine; l'autie  donne  naissance  à  une 
gemmule  écaillcuse  qui ,  en  se  déve- 
loppant ,  forme  la  tige.  La  ressem- 
blance de  cette  amande  avec  celle  du 
Pekea  nous  porte  à  la  regarder  aussi 
comme  un  gros  corps  radiculaire  ou 
comme  un  embiyon  qui  semble  con- 
sister dans  la  seule  radicule.  Ce  corps, 
après  la  germination  ,  paraît  comme 
un  renflement  bulbiforme  ou  lubé- 
reux  du  bas  de  la  jeune  tige.  L'aman- 
de de  la  graine  du  BerthoLLetia  ,  nom- 
mée Tonha  par  les  Gayennois ,  res- 
semble à  celle  duLecylhis. 

Les  espèces  de  ce  genre  que  l'on 
nomme  vulgairement  Quatela ,  au 
nouibre  d'environ  huit  à  dix  ,  sont 
toutes  originaires  de  l'Amérique  mé- 
ridionale, à  l'exception  d'une  seule 
espèce  ,  Lecy  this  lanceolata ,  Poiret , 
qui  croît  à  Madagascar.  Leurs  fruits, 
qui  sont  tiès-solides,  durs  et  épais, 
forment  des  vases  ou  gobelets  que 
1  on  désigne  sous  le  nom  vulgaire  de 
Marmite  de  Singe.  Willdenow  a  réu- 
ni à  ce  genre  le  Couroupita  d'Aublet , 
sous  le  nom  de  Lecy  this  bracleata  , 
mais  ce  genre  doit  rester  distinct.  P^. 
Couroupita.  (a.  r.) 

*  LÉDA.  Leda.  zool.?  bot.?  iJr- 
throdiées.)  Genre  de  la  division  des 
Conjugées,  établi  par  nous  dans  ce 
Dictionnaire  ,  T.  i  ,  p.  ôgS  ,  pour  des 
êtres  ambigus,  dont  les  espèces  con- 
nues avaient  été  confondues  parmi 
les  Conferves,  et  plus  tard  dans  le 
genre  Zygnéma  des  algolegues  mo- 
dernes. Ce  genre  Zygnéma  ,  que  quel- 


LED 

ques  observateurs  superficiels  s'ohsti- 
nent  à  conserver  lel  que  le  fil 
Agardli ,  est  cepciiflant  si  évidem- 
ment partagé  en  plusieurs  autres, 
qu'il  faut  une  singulière  obstination 
pour  n'en  pas  adopter  les  coupes. 
Quoi  qu'il  en  soit,  les  espèces  singu- 
lières en  seront  facilement  reconnues 
par  les  deux  propagulcs  ovoïdes  con- 
tenues dans  chaque  locule  proligère. 
Le  véritable  Confert-'a  ericetonim  , 
souvent  confondu  avec  le  nebulosa , 
qu'on  a  regardé  à  tort  comme  sa  va- 
riété totalement  aquatique,  icntre 
dans  ce  genre  oii  un  véritable  accou- 
plement a  lieu  comme  dans  les  autres 
Conjugées  par  l'union  de  deux  fila- 
mens.  —  Le  Zygnema  bipuiutatiim  /2 , 
Ljngbye  ,  est  le  type  du  genre  ,  en- 
core que  le  savant  danois  ait  confon- 
du cette  espèce  avec  une  autre  dont  il 
a  fait  son  Zygnema  bipunctatum,  uni- 
punctalum  ,  rapprochement  bien  bi- 
zarre par  l'énoncé  même,  (b.) 

LEDE,  BOT.  PHAN.  Pour  Lédon.  l^. 
ce  mot.  On  appelle  quelquefois  vul- 
gairement Lèdi:  le  Ciste  ladnnifère 
ou  autre  espèce  du  même  genre,    (b.) 

*  LÉDOGARPON.  bot.  phan.  Ce 
genre,  de  la  Décandrie  Pentagynie, 
a  été  établi  par  le  professeur  Desfon- 
taines (Mém.  du  Mus.  d'Hist.  Nat. 
T.  IV,  p.  25o  ,  tab.  1  3)  qui  l'a  pbicé 
dans  la  famille  des  Géraniacees  ,  et 
lui  a  imposé  les  caractères  suivans  : 
calice  persistant ,  profondément  dé- 
coupé en  cinq  segmens  ovales,  lan- 
céolés et  aigus  ,  entouré  d'un  involu- 
cre  composé  de  feuilles  subulées 
bi  ou  trifurquées  ;  corolle  hjpogyne, 
étalée,  à  cinq  pétales  arrondis  au 
sommet,  alternes  avec  les  divisions 
calicinalcs;  dix  étamines  plus  cour- 
tes que  la  corolle  ,  cinq  alternative- 
ment un  peu  pli,s  longues  que  les  au- 
tres ,  à  filets  persistaus  et  à  anthères 
oblongues  obtuses  ,  biloculaires,  dé- 
hiscentes longitudinalemenl;  ovaire 
supère,  soyeux  ,  surmonté  decinqsty- 
les  épais  ;  CTpsule  ovale  ,  obtuse  , 
soyeuse,  à  cinq  loges  ,  à  cinq  valves 
bifides  ,  portant  les  cloisons  sur  leur 
milieu  ;   graines    nombreuses ,    atta- 


LED  26r 

chées  à  l'axe  central  des  loges.  L'au- 
teur de  ce  genre  a  reconnu  de  grands 
rapports  avec  son  organisation  et  colle 
des  Oxa/is  ,■  c'est  ce  qui  l'a  déterminé 
à  le  placer  parmi  les  Géraniées.  Il  a 
toutefois  exprimé  l'analogie  du  port 
de  la  Plante  avec  celui  de  certains  Hé- 
liantlièmes  qui  s'en  distinguent  ce- 
pendant par  leurs  feuilles  toujours 
entières.  Après  avoir  comparé  atlcn- 
tiveinent  les  caractères  du  nouveau 
genre  nvec  ceu\  des  Géraniacees 
et  des  Cistinées ,  nous  cro\ons  qu'il 
serait  mieux  placé  auprès  de  ces  der- 
nièies. 

Le  Liedocarpon  C/nloense ,  Desf. 
{loc.  cii.) ,  est  la  seule  espèce  du  gen- 
re. C'est  un  Arbrisseau  indigène  du 
Chili,  à  tige  droite,  divisée  en  ra- 
meaux grêles ,  portant  des  feuilles 
opposées  ou  plutôt  verticillées  ,  sans 
stipules  ,  soyeuses  ,  partagées  jusqu'à 
la  base  en  trois  parties  étroites,  ai- 
guës et  repliées  sur  les  bor^ls.  Les 
Heurs  sont  terminales  au  sommet  des 
rameaux.  (g..n.) 

LEDON.  Leduni.  bot.  phan.  Gen- 
re de  la  famille  de  Rhodoracées  et  de 
la  Décandrie  Monogynie,  L.,  offrant 
jiour  caractères  :  un  calice  très-petit, 
étalé  ,  à  cinq  dents  ;  une  corolle  for- 
mée de  cinq  pétales  sessiles  ;  dix  éta- 
mines,  rarement  cinq  ,  ayant  des  an- 
thères allongées,  dressées,  à  deux 
loges,  s'ouvranl  chacune  par  un  pore. 
L'ovaire  est  ovoïde  ,  appliqué  sur  un 
disque  hypogync  à  cinq  lobes,  à  peine 
distinct  de  la  base  de  l'ovaire.  Celui- 
ci  offie  cinq  loges  contenant  chacune 
un  très-grand  nombre  d'ovules  atta- 
chés à  un  tropliosperme  axillaire  et 
saillant.  Le  style  est  long,  cylindri- 
que, terminé  par  un  stigmate  très- 
petit,  à  cinq  mamelons  obtus.  Le 
fruit  est  une  capsule  ovoïde  ,  à  cinq 
loges  polyspermes  ,  s'ouvrant  de  la 
base  vers  le  sommet  en  cinq  valves 
dont  les  bords  rentrans  forment  les 
cloisons.  Les  graines  sont  très-grêles 
et  comme  filiformes.  Ce  genre  se 
compose  de  deux  espèces  originaires 
des  contrées  boréales  de  l'Europe  et 
de  l'Amérique,  et  qui  ,  l'une  et  Tau- 


262 


LED 


tre,   sont  cultivées  dans  les  jardins 
pour  leur  élégance. 

Le  LÉDON  DES  MAHAis ,  Ledum pa- 
lustre,  L.  ,  croît  en  Allemagne,  en 
Pologne  et  dans  le  nord  de  la  France. 
C'est  un  petit  Arbuste  rameux  ,  d'en- 
viron un  pied  de  hauteur ,  portant  ries 
feuilles  éparses  ,  frès-rapprochées  ,  li- 
néiires,  lancéolées,  courlemcnt  pélio- 
lées,  à  bords  rabaltus  en  dessous,  gla- 
bres et  un  peu  bombées  à  leur  face 
supérieure,  toutes  couvertes  inférieu- 
rementd'un  duvet  tonienle\ix  etrous- 
sâtre.  Les  fleurs  sont  blanches,  lon- 
guement pédonculées,  réunies  en 
grand  nombre  au  sommet  des  ramifi- 
cations de  la  tige.  La  capsule  est 
ovoïde,  allongée,  surmontée  par  la 
base  du  style,  et  à  cinq  loges  polvs- 
permes. 

Le  LÉDON  A  I^ARGES  FEUILLES,  Le- 

dum  latifollum ,  L.  Celte  espèce, 
qui  est  originaire  de  l'Amérique  sep- 
tentrionale, est  vulgairement  connue 
sous  le  nom  de  Thé  de  Labrador.  Elle 
est  plus  grande  que  la  précédente  , 
dont  elle  offre  le  port.  Ses  feuilles , 
rapprochées  les  unes  des  autres  vers 
la  sommité  des  branches ,  sont  ova- 
les, lancéolées,  à  bords  rabattus  , 
glabres  en  dessus,  tomenleuses  et 
rousses  à  leur  face  inférieure.  Les 
fleurs  sont  plus  grandes,  disposées 
comme  dans  l'espèce  précédente  vers 
le  sommet  des  rameaux.  L'infusion 
des  feuilles  a  une  saveur  astringente 
et  aromatique  ;  on  la  substitue  au 
Thé  dans  quelques  parties  de  l'Amé- 
rique septentrionale. 

Le  Ledum  thymifullum  forme  un 
g^eure  distinct  sous  le  nom  de  Leio- 
phyllum.  V.  Léiophylle.     (a.  b.) 

LÈDRE.  Ledra.  iNS.  Genre  de 
l'ordre  des  Hémiptères,  section  des 
Homoptères  ,  famille  des  Cicadaires  , 
tribu  des  Cicadelles  ,  établi  par 
Fabricius ,  et  adopté  par  Latreille 
(  Règne  Anim.)  qui  lui  donne  pour 
caractères  :  les  deux  premiers  ar- 
ticles des  antennes  presque  de  lon- 
gueur égale  ;  coi'selet  dilaté  unique- 
ment sur  les  côtés.  Ce  genre  se  distin- 
,','ue  de  r.Ktalion  de  Latreille,   par 


LEE 

l'insertion  des  antennes  qui  sont  in- 
férieures dans  le  dernier  et  frontales 
dans  le  premier.  Il  s'éloigne  des 
Membraces  de  Fabricius  par  la  forme 
du  corselet;  la  tête  e»t  aplatie  et  for- 
me une  espèce  de  chaperon  à  trois 
point. s  mousses  dont  une  dans  le 
milieu  ,  cl  les  deux  autres  sur  les 
côtés;  elle  porte  deux  antennes  in- 
sérées entre  les  yeux  ;  l'écusson  est 
distinct;  le  corselet  est  dilaté  sur  les 
côtés;  le  bord  postérieur  est  angu- 
leux ,  concave  à  la  ]>ase  de  l'écusson; 
i 'abdomen  est  allongé.  L'espèce  qui 
sert  de  type  à  ce  genre  est  : 

Le  LÈDRE  A  oreilles,  Ledra  au- 
rita ,  Fabr.,  Lalr.;  Cicada  aujila , 
Linn  ;  la  Cigale  grand  Diable  ,  Geoff. 
{ Ins. ,  t,  1  ,  p.  422  ,  pi.  9  ,  fig.  1  ) , 
Panz. ,  Scha;ff.  Cet  Insecte  est  long  de 
près  de  cinq  lignes  ;  il  est  d'un  brun 
vcrddtre  ,  pointillé  de  noir,  lavé  d'un 

f)eu  de  rouge.  Le  dessus  du  corps  et 
es  pâtes  sont  d'un  jaune  verdâtre; 
les  éiytîes  sont  transparentes  avec  les 
nervures  brunes.  On  trouve  cet  In- 
secte sur  le  Chcne  aux  environs  de 
Paris  et  en  Allemagne;  il  est  assez 
rare.  (g.) 

LEDUM.  bot.  piian.  P'.  Lédon. 

*  LÉÉACÉES.  Leeaceœ.  bot. 
piian.  C'est  le  nom  que  De  Candolle 
{Prodr.  Syst.  Veg.  uiiiv.  ,1,  p.  635)  a 
donné  à  la  seconde  tribu  qu'il  a  éta- 
blie dans  la  famille  des  Ampélidées 
ou  Yiniférées  ,  et  qu'il  a  caractérisée 
ainsi  :  corolle  monopétale;  étamines 
alternes?  avec  les  pétales,  et  sou- 
vent monadelphes  ;  fruits  et  graines 
dont  la  structure  est  peu  connue  ;  les 
pédoncides  des  fleurs  ne  se  convertis- 
sent point  en  vrilles.  Cette  tribu  ne 
renferme  que  les  deux  génies  suivans  : 
Leea  ,  L.  ,  et  Lasianthera ,  Beauv.  f'. 
ces  mots.  (g.  n.) 

LÉÉE.  Leea.  bot.  phan.  Ce  genre, 
établi  par  Linné  ,  a  été  placé  dans  la 
famille  des  Ampélidées  ou  Yinifé- 
rées par  De  Candolle  [Prodr.  Sjst. 
Veg.,  1,  p.  635)  qui  l'a  ainsi  caracté- 
risé :  calice  à  quatre  dents;  corolle  à 
einq  petites  divisions  recourbées  en 
dehors  ;  ctamines  formant  un  urcéole 


LEE 

quiuquélobé ,  à  Texldricur  duquel  les 
filets  sont  soudés  et  placés  entre  les 
divisions  de  la  coi  elle;  anthères 
ovées,  glabres;  style  simple  ;  haie  à 
quatre  ou  six  loges  ,  dont  quelques- 
unes  avortent;  graines  solitaires  (se- 
lon Gaertner)  dans  les  loges,  dressées, 
munies  d'un  albumen  cartilagineux  , 

3uinquélobé  ,  et  d'un  embryon  cylin- 
rique  ,  acuminé  ,  arqué  ,  légèrement 
excentrique.  De  Canrlolle  réunit  à  ce 
genre  VAquilicia  de  Linné  ,  que  Jus- 
sieu  plaçait  dans  les  Méliacées  ;  l'ur- 
céole  staminifère  dont  il  est  pourvu 
justifie  en  eflfet  ce  dernier  rapproche- 
ment, ou  du  moinsélablit  une  grande 
affinité  entre  les  Méliacées  et  les  Vini- 
férées.  On  connaît  sept  espèces  de 
Leea,  toutes  indigènes  des  Indes- 
Orientales.  (g..n.) 

*LÉÉLITE.  MIN.  (Claïke,  Annal. 
de  Philos.  1818).  Substance  miné- 
rale encore  peu  connue  ,  trouvée  à 
Gryphytta  en  Westmannie;  elle  est 
de  couleur  rouge  et  d'un  éclat  sem- 
blable à  celui  de  la  corne.  Sa  pesan- 
teur spécifique  est  de  2,71.  Elle  est 
formée,  d'après Clarke ,  de  Silice,  76  ; 
Alumine ,  aa;  Manganèse  ,  2,5  ;  Eau  , 

0,5o,  (g.  DEL.) 

LEERSIA.  BOT.  cnyPT.  {Mousses.) 
Ce  genre ,  créé  par  Hedwig ,  n'a  point 
été  conservé,  le  nom  de  I^eersia 
ayant  été  précédemment  employé  par 
Svvartz  pour  un  genre  de  la  famille 
des  Graminées.    V.  Encalypta    et 

LÉEBSIE.  (a.  F.) 

LÉERSIE.  Leeisia.  bot.  phan.  Ce 
genre  ,  de  la  famille  des  Graminées  , 
et  de  la  Triandrie  Digynie  ,  L.,  éta- 
bli par  Swartz  ,  avait  été  nommé  Js- 
prella  par  Schreber ,  et  plus  antérieu- 
rement Homalocenchrus  par  Haller. 
Néanmoins  ,  le  nom  de  Leersia  ,  qui 
rappelle  un  botaniste  dont  les  tra- 
vaux ont  eu  une  heureuse  influence 
sur  les  progrès  de  l'agrostographie  , 
a  été  plus  généralement  adopté.  Le 
Leersia  se  distingue  facilement  à  ses 
épillets  uniflores  ,  uniquement  com- 
posés d'une  glume  bivalve  sans  lépi- 
cène.  La  valve  externe  est  plus  gran- 
de ,  comprimée  ,  carénée  et  en  forme 


LEG  a65 

de  nacelle  ;  l'intérieure  est  étroite  , 
également  très-comprimée.  L'ovaire 
est  surmonté  de  deux  stigmates  plu- 
nieux.  Le  nombre  des  élamines  va- 
rie d'une  à  six  dans  le  petit  nombre 
d'espèces  qui  forment  ce  genre. 

L'espèce  la  plus  commune  est  le 
Leersia  oryzoides  ,  Swartz  ,  ou  F/ia- 
laris  orjzoit/es  de  Linné.  C'est  une 
Plante  vivace  et  rampante  qui  croît 
dans  le  voisinage  des  eaux  ,  et  qui  a 
été  observée  en  Europe ,  en  Asie  et 
dans  l'Amérique  septentrionale.  Ses 
chaumes  ,  dont  les  noeuds  sont  velus  , 
ont  une  hauteur  d'environ  deux 
pieds.  Ses  fleurs  forment  une  pani- 
cule  dressée.  (a.  r.) 

LÉFLINGE.  BOT.  phan.  Pour  Lœ- 
flinge.  F",  ce  mot.  (b.) 

LEGNOTIS.  BOT.  PHAN.  (Swartz.) 
Syn.  de  Cassipourier.  /' .  ce  mot.  (n.) 

LEGOUZIA.  BOT.  PHAN.  (Duraù- 
de.)  Syn.  de  Carnpanula  Spéculum , 
Prismatocarpe  de  l'Héritier.  F",  ce 
mot.  (B.) 

*  LEGUAN  ET  LEGUA^iA.REPT. 
SAUR.  Noms  vulgaires  des  Iguanes 
à  Saint-Domingue.  '&.) 

LEGUME.  Legumen.  kot.  phan. 
On  appelle  ainsi  le  fruit  des  Légumi- 
neuses plus  généralement  désigné 
en  français  sous  le  nom  de  Gousse. 

.      '  (A.  il.) 

LEGUMINEUSES.  Leguminosœ. 
BOT.  PHAN.  Famille  de  Plantes  dico- 
tylédones polypclales,  à  étaminespé- 
rigynes.  Lorsque  l'on  ne  considère  les 
Légumineuses  qu'en  masse,  celte  fa- 
mille paraît  être  ,  au  premier  abord  , 
une  des  plus  naturelles  du  règne  vé- 
gétal. Mais  lorsqu'on  l'examine  plus 
attentivement ,  lorsque  l'on  étudie  en 
détail  l'organisation  particulière  des 
genres  nombreux  qui  la  composent , 
on  est  frappé  des  diflférenees  remar- 
quables qu'ils  présentent,  et  dès-lors 
disparaît  cette  uniformité  qu'on  avait 
cru  apercevoir  dans  ce  groupe  de 
Végétaux.  Tâchons,  sans  entrer  dans 
des  détails  que  ne  comporte  pas  la 
nature  de  cet  ouvrage,  de  faire  néan- 
moins  connaître    assez    exactement 


264  LEG 

rorgaulsatlon  générnle  des  Légumi- 
neuses. 

/  On  peut  rapporter  à  trois  types 
principaux  la  structure  des  fleurs 
dans  la  famille  des  Légumineuses  , 
ce  qui  forme  trois  grandes  sections  ou 
tribus  désignées  sous  les  noms  de  Pa- 
pilionacces  ,  de  Csesalpiniées  ou  G^s- 
siées  et  de  Mimosées.  Etudions  suc- 
cessivement l'organisation  de  chacun 
de  ces  trois  groupes. 

1°.  Papilionacées. — Le  calice  est 
monosépale,  tubuleux   ou   turbiné, 
ordinairement  à  cinq  dents  on  à  cinq 
divisions   plus  ou  moins   profondes  , 
quelquefois  inégales  et  comme  dispo- 
.sées  en  deux  lèvres  ;  quelquefois  le  ca- 
lic»   est  accompagné  extérieurement 
d'une  ou  de  plusieurs  bractées  ;  il  est 
généralement   persistant.    La  corolle 
est  composée  de  cinq  pétales  onguicu- 
lés ,  inégaux  ,  et  a  reçu  le  nom  de  co- 
rolle papiiionacée.L'uu  de  ces  pétales 
est  supérieur  ,  en  général  plus  grand 
que  les  autres,  qu  il  embrasse  et  re- 
couvre avant  l'épanouissement  de  la 
fleur  ;  il  porte  le  nom  kY étendard ^  deux 
sont  latéraux  ,  égaux  et  semblables, 
tantôt  appliqués  contre  les  deux  in- 
férieurs ,  tantôt  ouverts,  ce  sont  les 
aites  ;   deux   enfin    sont    inférieurs , 
rapprochés    l'un  contre  l'autre,    de 
même  forme ,  souvent  soudés  par  leur 
bord  inférieur;  on  les  appelle  la  ca- 
rène. Quelquefois  la  soudure  des  pé- 
tales est  plus  grande   et  ils  sont  tous 
les  cinq  réunis  on  tube  par  leur  par- 
tie inféiieuro  de  manière  à  représen- 
ter une  corolle  mouopétale,  c"e>t  ce 
que  l'on   observe  entie   autres  dans 
plusieurs  e  pèces  de  Trèfles  et  en  par- 
ticulier dans  le  Trèfle  des  prés.  Les 
ëtamines,  au   nouibre   de  dix,  sont 
généralement  ciiadclphes,  c'est-à-dire 
soudées  par  leurs  filets  en  deux  fais- 
ceaux ;   l'un    inféieur,   composé   de 
neuf  filets,  forme  un  tube  fendu  su- 
périeurement ;      l'autre,     supérieur, 
composé  d'une  seule  étamine;  rare- 
ment les  étamines  sont  monadelphes; 
plus  rarement  encore  elles  sont  en- 
tièrement libres  et  distinctes  les  unes 
des  autres.  Les  anthères  sont  cQj'di- 
formes  ou  globuleuses  ,  à  deux  loges 


LEG 

s'ouvrant  chacune  par  un  sillon  lon- 
gitudinal. L'insertion  des  étamines  et 
des  pétales  est  ,  en  général ,  périgy- 
nique  dans  un  grand  nombre  de  gen- 
res de  la  famille  des  Légumineuses, 
c'est-à-dire  qu'elle  .se  fait  à  la  paroi 
interne  du  calice  qui  forme  un  tu- 
be quelquefois  allongé,  et  au  som- 
met duquel  se  fait  l'msertion  ;  mais 
un  nombre  non  moins  considéra- 
ble de  genres  présentent  une  inser- 
tion évidemment  hypogynique.  Dans 
le  genre  Dalea ,  les  ailes  et  les  deux 
pétales  inférieurs  sont  attachés  à  la 
partie  supérieure  du  tube  staminaK 
L'ovaire  ,  dont  la  forme  varie  beau- 
coup ,  est  à  une  seule  loge  ,  et  con- 
tient depuis  une  jusqu'à  un  nombre 
très-considérable  d'ovules  attachés  à 
un  trophosperme  qui  occupe  la  sutu- 
re supérieure  du  fruit.  Le  style  est 
plus  ou  moins  allongé,  oblique  et 
formant  quelquefois  un  angle  plus  ou 
moins  aigu  avec  le  sommet  de  l'ovai- 
re. Le  stigmate  est  simple,  glandu- 
leux, quelquefois  accompagné  d'un 
bouquet  de  poils  plus  ou  moins  vo- 
lumineux. Le  fiuit  est  une  gousse 
dont  nous  indiquerons  plus  loin 
l'organisation  et  les  variétés. 

2°.  CjEsalpiniées.  —  Le  calice 
es!  à  trois  ,  quatre  ou  cinq  divi- 
sions profondes,  étalées,  caduques  : 
la  corolle  se  compose  de  cinq  pé- 
tales inégaux  ou  quelquefois  presque 
égaux  ,  et  ne  formant  jamais  une 
corolle  papilionacée.  Quelquefois  les 
pétales  manquent  entièrement.  Les 
étamines,  au  nombre  de  dix,  sont, 
en  général  ,  libres  et  distinctes;  as- 
sez souvent  plusieurs  de  ces  étamines 
avortent  ou  .sont  stériles  et  à  l'état 
rudimentairc.  Le  fruit  est  générale- 
ment une  gousse. 

5".  Mimosées.  — Le  calice  est  mo- 
nosépale ,  tubuleux  ou  campanule, 
régulier  ,  à  quatre  ou  cinq  dents  ou 
à  q  .aire  ou  cinq  divisions  quelque- 
fois très -profondes  ,  colorées  et  pé- 
laloïdes.  11  est  accompagné  extérieu- 
rement d'un  calicule  cupuliforme 
à  quatre  ou  cinq  dents,  ou  simple- 
ment d'une  ou  de  plusiours  bractées 
régulières  ou  irrégulières.  La  corolle 


LEG 

manque.  Les  étamines  sont  extrême- 
ment nombreuses,  rarement  au  nom- 
bre de  cinq  ou  de  dix  ,  monailelphes 
parla  base  rie  leurs  filets  ou  libres  et 
distinctes.  Les  anthères  sont  ordinai- 
rement globuleuses,  didymes,  à  deux 
loges.  L'ovaire  est  souvent  stipitc5 
à  sa  base.  Le  fruit  est  une  gousse.  Le 
caractère  que  nous  venons  de  tracer 
des  Mimosées  diffère  de  celui  qu'on 
en  donne  ge'néraicment.  Tous  les  au- 
tres botanistes  décrivent  les  Plantes 
de  ce  gioupe  comme  pourvues  d'un 
calice  monosepale  et  d'une  corolle 
monopëlale  régulière.  Mais  nous 
croyons  que  cette  manière  d'envisa- 
ger l'organisation  des  Mimosées  est 
feu  naturelle  et  contraire  à  ce  que 
on  observe  dans  les  deux  autres 
groupes  de  celte  famille.  En  effet,  le 
prétendu  calice,  que  nous  considé- 
rons comme  un  calicule,  manque 
quelquefois  ou  du  moins  ne  ^|psiste 
qu'en  une  seule  écaille  ou  bractée, 
ainsi  qu'on  le  voit  dans  le  Mimosa 
pudica;  or  ,  dans  les  autres  groupes  , 
nous  avons  fait  remarquer  que  l'on 
trouve  quelquefois  en  dehors  du  vé- 
ritable calice  une  bractée  calicinale. 
Quant  à  la  prétendue  corolle  mono- 
pétale régulière  ,  elle  nous  pir;iît  de- 
voir être  assimilée  au  c;dice.  En  effet, 
on  n'a  pas  d'autre  exemple  de  corolle 
monopétale  régulière  dans  aucun  des 
genres  nombreux  qui  forment  les 
deux  autres  sections.  Quant  à  la  co- 
rolle pseudo-monopétale  de  quelques 
espèces  de  Trèfle,  elle  ne  peut  être 
citée  comme  une  preuve  d'analogie  , 
car  la  réunion  des  pétales  par  leur 
base  en  un  tube  n'a  lieu  que  par  l'in- 
termédiaire (lu  tube  staminal,  ce  qui 
n'a  pas  lieu  pour  les  Mimosées.  Dans 
notre  manière  de  voir,  les  Mimoses 
seraient  donc  apétales.  Or,  c'est  ce 
qui  a  lieu  pour  plusieurs  genres  ap- 
partenant aux  Papilionacces  ou  aux 
Caesalpiniées. 

Nous  avons  dit  précédemment  que 
le  fruit  des  Légumineuses  en  gé- 
néral était  une  gousse  ou  légume  ; 
c'est  même  de  cette  particularité  que 
ce  groupe  de  Végétaux  a  emprun- 
te son    nom.  Mais  cette  gousse  offre 


LEG  aG.»! 

les  différences  les  plus  grandes  , 
et  c'est  principalement  d'après  cet 
oigane  que  sont  établis  la  plupart 
des  genres  de  celle  famille.  Ain- 
si généralement  les  gousses  sont  al- 
longées, compricnées  ,  uniloculaires , 
polyspcrmos  et  bivalves.  Mais  quel- 
quefois elles  sont  globuleuses  et  mo- 
nospermes; d'autres  fois  elles  sont 
cybndriques  et  presque  filiformes. 
Dans  certiiius  genres,  elles offienl  un 
grand  nombre  d'articulations  qui  se 
séparent  les  unes  des  autres  à  l'épo- 
que de  la  maturité.  Dans  d'autres, 
elles  sont  purtagées  en  deux  ou  en  un 
très-grand  nombre  de  loges  pir  de 
fausses  cloisons.  Quelquefois  l'inté- 
rieur des  gousses  est  rempli  d'une 
substance  pulpeuse  et  charnue.  D'au- 
tres fois  elles  resienl  indéhiscentes. 
Les  graines  des  Légumineuses  sont 
ou  globuleuses,  ou  lenticulaires,  ré- 
niformes  ou  anguleuses.  Leur  tégu- 
,ment  propre  recouvre  une  amande 
qui  tantôt  se  compose  uniquement 
de  l'embryon  ,  et  tantôt  se  compose 
d'un  endosperme  charnu  ,  quel- 
quefois simplement  membraneux  , 
qui  rccouvie  en  totalité  l'embryon. 
Celui-ci  a  sa  radicule  tantôt  droite 
et  tantôt  recourbée  sur  la  feule  qui 
sépare  les  deux  cotylé  Ions.  Lo-s 
Légumineuses  ne  varient  pa-.  mouis 
dans  leiu'  port  et  la  disposition  de 
leurs  organes  de  la  véi^étaiion,  que 
dans  ceux  de  la  fructification.  Ain- 
si depuis  le  Pois  et  la  Lentille  qui 
sont  des  Herbes  annuelles  jusqu'aux 
Robinia,  aux  Gymnoctadiis ,  etc., 
qui  sont  de  grands  Arbres  ,  on 
trouve  dans  celte  famille  tous  les 
degrés  intermédiaires  de  grandeur 
et  de  durée.  Les  feuilles  sont  al- 
ternes ,  très  -  rarement  opposées  , 
articulées,  simples  ou  le  plus  sou- 
vent composées  et  offrant  tous  les  de- 
grés et  toutes  les  modifications  possi- 
bles. Ces  feuilles  sont  «ecompagnées 
de  deux  stipuler ,  que  l'on  retrouve 
également  à  la  base  des  folioles  dans 
les  feuilles  composées.  C'est  surtout 
dans  cette  famille  que  Ion  observe 
ees  mouvemens  d'irritabilité  si  re-^ 
marquables  et  si  connus  dans  la  Scn- 


266  LEG 

sitive  ,  et  ceux  qui  paraissent  être 
sous  l'influenGe  de  la  lumière ,  et  que 
Linné  a  désignés  sous  le  nom  de  som- 
meil des  Plantes.  Dans  les  Mimosées, 
surtout  celles  de  la  Nouvelle-Hollan- 
de, les  feuilles  manquent  et  sont  ré- 
duites à  leur  pétiole  qui  est  dilaté  , 
foliiforme,  et  ressemble  tout-à-fait  à 
une  feuille  simple.  V.  Acacia.  Les 
Légumineuses  peuvent  présenter  en 
quelque  sorte  tous  les  modes  d'inflo- 
rescence. Ainsi  leurs  fleurs  sont  axil- 
laires  ou  terminales,  solitaires,  gé- 
minées ,  fasciculées  ,  en  épis,  en  grap- 
pes ou  en  panicules. 

Les  genres  de  cette  farftille  sont 
extrêmement  nombreux.  De  Candol- 
le ,  dans  le  second  volume  de  son  Pro- 
dromus ,  en  compte  :283,  auxquels 
se  rapportent  plus  de  3,ooo  espè- 
ces. Les  botanistes  ont  donc  dû  cher- 
cher de  tout  temps  à  grouper  ces  gen- 
res pour  en  faciliter  la  recherche  et 
la  classification  systématique.  Ainsi  ,^ 
Jussieu,  qui  a  décrit  quatre-vingt- 
dix-huit  genres  de  cette  famille  (Ge«. 
Plant.),  les  a  divisés  en  onze  sections 
dont  les  caractères  sont  tirés  de  la 
régularité  ou  de  l'irrégularité  de  la 
corolle,  de  la  disposition  des  étami- 
nes  et  de  la  structure  de  la  gousse. 

Robert  Brown ,  dans  ses  General 
Remarcks ,  a  divisé  les  Légumineuses 
en  trois  grands  groupes  ,  ainsi  que 
nous  l'avons  nous-même  exposé  plus 
haut,  savoir  :  les  Mimosées  ,  les  Lo- 
mentacées  ou  Caesalpiniées  et  les  Pa- 
pilionacées.  Cette  division  a  égale- 
ment été  adoptée  par  Kunth  dans  le 
sixième  volume  des  Nova  Gênera.  Ce 
célèbre  botaniste  a  de  plus  subdivisé 
les  Papilionacées  en  plusieurs  autres 
sections  naturelles.  Apeuprèsàla  mê- 
me époque  le  docteur  Bronn  a  publié 
une  très-bonne  dissertation  sur  les 
Légumineuses,  oii  il  étudie  les  diffé- 
rentes modifications  d'organisation 
que  présentent  leurs  diverses  parties 
et  une  classification  naturelle  des 
genres.  Mais  la  classification  la  plus 
récente  et  à  la  fois  la  plus  com- 
plète est  celle  que  le  professeur  De 
Candolle  a  présentée  dans  le  second 
volume  de  sou  Prodromus.  Nous  al- 


LEG 

Ions  faire  connaître  celle  classifica- 
tion en  indiquant  les  genres  dbnl  se 
compose  chacun  des  groupes  qui  y 
ont  été  établis. 

Dans  le  nombre  des  genres  ca- 
ractérisés et  décrits  par  De  Can- 
dolle, plusieurs  sont  nouveaux  et 
établis  par  le  savant  professeur  de 
Genève.  Il  divise  la  famille  des  Lé- 
gumineuses en  quatre  sous-ordres  , 
savoir:  i**  les  Papilionacées  ;  a'*  les 
Swartziées;  o'^  les  Mimosées;  4"  les 
CîEsalpiniées.  Chacun  de  ces  sous- 
ordres  ,  mais  particulièrement  le 
premier  elle  dernier,  est  ensuite  sub- 
divisé en  plusieurs  tribus  dont  cha- 
cune' offre  des  sous-tribus.  C'est  en 
multipliant  ainsi  le  nombre  des  divi- 
sions et  des  subdivisions  que  le  pro- 
fesseur De  Candolle  arrive  à  une 
classification  ,  au  moyen  de  laquelle 
on  peut  parvenir  assez  facilement  aux 
genrq||[fexcessivement  nombieux  qui 
forment  cette  famille.  Voici  l'énumé- 
ration  de  ces  genres  : 

\"  Sous-ordre.  —  Papilionacées. 

i""*  Tribu  :  Sophobées. 

Myrospermum  ,  Jacq.  ;  Sopliora , 
L.  ;  Edivardsia,  Salisb.;  Ormosia, 
Jacks.  ;  F'irgilia  ,  Lamk.  ;  Macrotro- 
pis  ,  D.  C.  ;  Anagyris,  Tourn.  ;  Ther- 
mopsis,  R.  BroAvn  ;  Eaptisia,  Vent.  ; 
Cyclopia,  Vent.  ;  Podalyra,  Lamk.  ; 
Chorizema  ,  Labill.  ;  Podolobium ,  R. 
Brown;  Oxylobium  ,  Andr.  ;  Callis- 
tachys  ,  Vent.  ;  Brachysema  ,  R.  Br.; 
Gompholohium ,  Smilh;  Burtonia , 
R.  Brown;  Jacisonia ,  R.  Brown; 
P^iminaria  ,  Smith;  Sphœrolobium, 
Smith  ;  Jotus  .  Smith  ;  Dilltvynia  , 
Smith  ;  Eutaxia ,  R.  Br.  ;  Sclewtham- 
nns  ,  R.  Br.  ;  Gastrolobium  ,  R.  Br.  ; 
Euchilus  ,  R.  Br.  ;  Pullenœa ,  Smith  ; 
Dauiesia ,  Smith;  Mirbelia,  Smith. 

2^  Tribu  :  Lotées. 

Génistées. 

Houea ,  Rob.  BroT/vn -yplatylobium , 
Smith  ;  Platychllum  ,  Delaunay  ; 
Bossiœa  ,  Vent.  ;  Goodia  ,  Salisbury  ; 
Scottea , R.  Br.  ;  Templetonia ,  R.  Br.; 
Bofriia,  Thunb.  ;  /^rtscofl,De  Caud.  ; 
Borbonia ,  L,  ;  Jchyronla  ,  Wendl.  ; 


LEG 

Ltpaiia ,  L.  ;  Priestleya  ,  De  Cand.  ; 
Hallia ,  Thunb.  ;  Heylandia ,  D.  C.  ; 
Crotataria,  L. ;  Hypocalyplus ,  Th.; 
P'iborgia  ,  Sprengel  ;  Luddigesia  , 
Sims  ;  Dichilus  ,  De  Cand.  ;  LebecLia  , 
Thunb.  ;  Sarcophy llum  ,  Thunb.  ; 
Aspalathus ,  L.  ;  Ulex ,  L.  ;  Slaura- 
canthusy  Link  ;  Sparlium ,  L.  ;  Ge- 
nisla,h. ,  Lanilt.  ;  CyUsus,ïi.  Cand.; 
Adenocarpus ,  D.  C.  ;  Ononis,  L.;  Re- 
quienia ,  D.  C.  ,  Leg.  ;  Jnthyllis ,  L. 

Trifoliées. 

Medicago  ,  L.  ;  Trigonella  ,  L.  ;  Po- 
cockia.  Serin  g.;  Melilotus ,  L.:  Tri- 
foliurn  j  L.  ;  Dorycnium,  Tourn.  ; 
Lotus  .  L.  ;  Tetragonolobus  ,  Scop.  ; 
Cyamopsis,  D.  G. 

Cl ito  fiées. 
Fsoralea  ,  L.  r  Indigofera ,  L.  ;  C//- 
iona,h.  ;  Neurocarpum  ,  Desv.  jMar- 
tiusia  ,  Schult.  ;  Cologania  ,  Kiinth  ; 
Ûalactia ,  Brown  ;  Odoiiia  ,  Berlolo- 
iii  ;  P'ilmurinia  ,  D.  C.  ;  Grona ,  Loiir.; 
Cul/œa  ,  D.  C.  ;  Otoptera  ,  D.  C  ;  Piie- 
raria  ,  D.  C.  ;  Dumasia,  D.  C.  ;  Gly- 
cine, D.G.  ;  Chœtocaly.v,  D.  C. 

Galégées. 

Petaloslemum ,  Rich.  ;  Dalea  ,  L.  ; 
Glycyrhiza  ,  L.;  Galega ,  Laink.; 
Tephrosia,  Pers.;  Amorpka,  L.  :  Ey- 
senhavdlia  ,  Kunth  ;  Nissolia  ,  Jacq.  ; 
Mullera,  L.;  Loiic/iocarpus ,  Kunth  ; 
Robinia,  D.  C;  Poilœa,  Vent.;  Sa- 
binœa,  D.  C.  ;  Coujsetia,  D.  C;  Scs- 
bania,  Pers.  ;  Aga/i,  Rheed.  ;  Glolti- 
diurriy  Desv.;  Piscidia,  L.;  Dauben- 
tonia,  D.  C;  Corynella,  D.  C;  Cara- 
gana,  hamk. ;  Jlalimodendrou,  Fisch.; 
Diphysa  ,  Jacq.  ;  Calophaca  ,  Fisch.  ; 
Colutea,  R.  Br.;  Sphœr-ophysa,  D.  C; 
Swaimona,  SaUsb.;  Lessejtia  ,  D.  C.} 
Sutfierlandia ,  Pi.  Br. 

Asiragalées. 
Phaca,  L.;  Oxylropis,  D.  C;  ^s- 
iragalus, D.C.;  Gulde/isrœdfia,Fisch.; 
non  Neck.;  Bisserula,  L. 

5*  Tribu  ;  Hédysaeées. 

Coionillées. 

Scorpiurus,  L.;  Coronilla,  Neck.; 
Astrolohium  ,    Desv.  ;     Ornithopus  , 


LEG 


267 


DesY.;  Hippoaepis  ,  L.;  Securigera  , 

Euhédysarées. 
Diphaca,  Lour.;  Pictetia ,  D.  C; 
Orniocarpum,QeaL\xv.;Amicia,K\x-aÛ\; 
Poirelia  ,  Veut.;  Myriadenus,  Desv.; 
Zornia ,  Grael.;  Stylosanthes,  Swartz; 
Adesmia ,  D.  C.  ;  A'.schynomene  ,  L.; 
Srnilhla,  Ait.;  Lourea ,  Neck.;  Ura- 
ria,  Desv.;  ]^ic/iolso/iia,  D.  C;  Des- 
modium  ,  D.  C;  Dicerma ,  D.  C.  ;  Ta- 
verniera  ,  D.  C;  Hedysarum ,  L.; 
Onobrychis ,  Tourn.;  Eleiotis,  D.C; 
Lespedeza ,  Rich.,  in  Michx.;  Ebe- 
nus  ,  L.;  Flemingia,  Roxb. 

Alhagèes. 

Alhagi,  Tourn.;  Alysicarpus  ,'^ec\i,; 
Bremontiera ,  D.  C. 

4''  Tribu  :  ViClÉES. 

Cicer,  L.;  i'^^a  ,  Tourn.;  Vicia, 
Tourn.;  Er>jum,  L.;  P/sw/ra,  Tourn.; 
Lathyrus,  L.;  Orobus ,\.. 

5*^  Tribu  :  PiiASÉoi>ÉES. 

A  brus ,  L.;  Sweelia,  D.  C;  JUa- 
cranthus ,  Poir.;  Rothia  ,  Pers.;  7e- 
ramnus  ,  Brown e  ;  Amphicarpœa  , 
Elllot;  Kennedya  ,  Vent.;  Rliyncho- 
sia,  Lour.;  Fagelia,  Neck.;  JJlste- 
ria  ,  Nutlal  ;  Apios  ,  Boerh.;  Phaseo- 
lus  ,  L.;  Soja,  Mœnch  ;  Dolichos  , 
L.;  P'igna,  Savi  ;  Lablab  ,  Adans.; 
Pachyrhizus,  Rich.;  Parochetus,  Ha- 
miit.;  Diiiclea,  Kunth;  Psophocar- 
pus  ,  Neck.;  Canavalia  ,  D.  C.;  Mu- 
cuna,  Adans.;  Cajanus,  D.  C;  Lu- 
pinus,  L.;  Cy lista.  Ait.;  Erylhrina  , 
L.;  Rudolphia,\N\\\à.;  Butea,  Roxb. 

6*  Tribu  :  Dalbergiées. 

Denis  ,  Lour.  ;  Endespermum  , 
Plu  m.;  Pongamia ,  Lamk.;  Dalber- 
gia  ,  L.;  Pterocarpus  ,  L.;  Drepano- 
carpus,  Meyer;  Ecastaphyllum,  Rich.; 
Ameriinnum,  Browne;  Brya, Browne; 
Deguelia ,  Au  blet. 

IF  Sous-ordre.  —  Swartziées. 

Swarlzia^^'iWà.;  Baphia  ,  Afzé- 
lius.     . 

IIP  Sous-ordre. — Mimosées. 

Eiitada,  Adans.;  Mimosa  ,  Adans.; 


s68 


LEG 


Gagnebin  a ,  Neck .  ;  Inga  ,  PI  u  m .  ; 
Schrankia  ,  Willd.  ;  Darlinglonia  , 
D.  G.;  Desmanthus  y  Willd.;  Adenan- 
thera  ,  L.;  Prosopis,  L.;  Lagony- 
chium,  Bieb.;  ^cac/a,  Willd. 

IV^  Sous-ordre. — GiESALPiNiÉES. 

i"  Tribu  :  Géoffrées. 

Arac/iis  ,\j.  ;  Voandzeia ,  DuPetil- 
Thouars;  Perallea,  Kunth:  Bron- 
gniartia,  Kunth;  Andira ,  Lamk.; 
Geoffroy  a  y  Jacq  ;  Brownea,  Jacq.; 
Dipterix ,  Schreb. 

a*  Tribu  :  Cassiées. 

Moringa,  Burm.;  Gleditschla  ,\i.\ 
Gymnoc/adus,Liam]i.;Ar2oma,ljouY.; 
Guilandina,  Juss.;  Couùeria,  Kunth  ; 
Cœsalpinia,  Plum.;  Poiiiciana,  L.; 
Mezoneuron  ,  Desf.  ;  Reichardia  , 
Roth.;  Hoffmanseggia ,  Cav.;  Mela- 
nosticta  ,  D.  C;  Pomaria  ,  Cav  ;  Ho- 
ma/oxy/on  ,  L.;  Parkinsonia  ,  Plu- 
mier; Cadia  ,  Forsk.;  Zuccagnia  , 
Cav.;  Ceratonia  ,  L.;  Hardwickia  , 
Roxb.;  J onesia  ,  Koxh.;  Tachigalia  , 
Aubl.;  Baryxylum,  Leur.;  Molden- 
havera  ,  Schrad .  ;  Humboldtia,  Vahl  ; 
Heterostemon  ,  Desf.;  Tamarindus  , 
L.;  Cassia,  L.;  Labichea ,  Gaudi- 
chaud  ;  Metrocynla  ,  Petit-Thouars  : 
Afzelia,  Smith;  Schotia,  Jacq.;to- 
paifera ,  L.;  Cyitometra ,  L.;  Intsia  ^ 
Petit-ïhouars;  Epeiua,  Aubl.;  Pa~ 
riuoa  ,  Aubl.;  Anthonota  ,  Bcauv.; 
Outea  ,  Aubl.;  fouapa,  Kw\A.\  Hy- 
meiiœa,  L.;  Schnella ,  Raddi;  Bul^ 
hinia  ,  Plum.;  (ercis,  h.  ;  Palovea  , 
Aubl.;  Aloexylon  y.\jonv.;  jlrnaria  , 
Mutis  ;  Bowdichia,  Kunth  ;  Criidya  , 
Willd.  ;  Dia/ium  jBurm.  ;  Codanum, 
Solaud.;  Valairea,  Aubl. 

3*  Tribu  ;  DÉtahiÉES. 

Delarium,  Juss.;    Coj-dyla,  Loiir. 

Genres  obscujs. 

Phyllolobium  ,  Fisch.;  Amphino- 
Viia  ,  D.  C;  Sarcodum  ,\jo\\t.\  Va- 
rennea,D.C.:  Cra/ordia,  Rafin.;  Am- 
modendron,  Fiscli.;  Lacara,  Spreug.; 
Harpalyce  ,  Mocino  ;  Diptaprion  , 
Viv.;  Riveria ,  Kunth. 

Après  avoir  tracé  les  caractères  des 


LEG 

Légumineuses  et  des  groupes  qui  y 
ont  été  établis  ,  après  avoir  énuméxé 
les  genres  qui  composent  chacun  de 
ces  groupes,  il  nous  paraît  nécessaire 
de  dire  quelques  mots  des  Légumi- 
neuses considérées  sous  les  rapports 
économique  et  médical.  CettefamiUe, 
avons-nous  dit  dans  notre  Botanique 
Médicale,  vol.  ii ,  p.  .'')89 ,  par  le 
grand  nombre  de  médicamcns  et  de 
substances  nutritives  qu'elle  fournit, 
mérite  un  intérêt  particulier  de  la 
part  du  n)édecin  et  de  l'économisle. 
Eu  exposant  les  caractères  de  la  fa- 
mille ,  nous  avons  fait  remarquer  les 
différences  souvent  fort  tranchées 
qu'elle  présente;  ces  différences, 
nous  les  retrouvons  également  dans 
les  propriétés  médicales  des  Légumi- 
neuses et  dans  leur  mode  d'action  sur 
l'économie  animale.  F^n  effet ,  nous 
trouvons  dans  la  famille  des  Légumi- 
neuses :  1°  des  médicamen.s  purga- 
tifs; 2"  des  substances  toniques  et  as- 
tringentes ;  5°  des  résines  et  des  bau- 
mes ;  4"  des  agens  aromatiques  et 
excitans  :  5°  des  principes  sucrés  ; 
6°  des  matières  colorantes;  7'' des 
huiles;  8"  des  gommes  ;  9**  et  entin 
de-<  matières  nutritives. 

La  propriété  purgative  est  celle 
que  l'on  observe  le  plus  généralement 
dans  les  Légumineuses  ,  et  en  même 
temps  celle  qui  existe  dans  le  plus 
grand  nombre  de  leurs  organes.  Les 
feuilles  et  les  fruits  des  Cassia  obo- 
vata,  C.  acutifolia  ,  et  C  lanceclata, 
forment  les  espèces  de  Séné  du  com- 
merce. La  pulpe  douce  et  sucrée  , 
contenue  dans  les  gousses  du  Canéfi- 
cier  (  Cassia  Jistula  ,  L.  )  et  du  Carou- 
bier, est  un  des  laxatifs  les  plus  doux; 
celle  des  Tamarins  est  légèrement 
acide  ,  mais  agit  de  la  même  ntranière. 
Presque  toutes  les  autres  espèces  de 
Casses  possèdent  cette  vertu  purga- 
tive, et  dans  les  différentes  contrées 
oii  elles  croissent  on  les  substitue  au 
Séné  d'Egypte.  L'analyse  chimique 
que  Lassaigne  et  Chevallier  ont  faite 
du  Séné  de  la  Pnlte  nous  a  appris  que 
son  action  purgative  est  due  à  un 
principe  particulier,  extractiforme , 
que  ces  jeunes  chimistes  ont  nommé 


LEG 

Cathartine.  Il  serait  curieux  de  ve- 
cherclier  si  celle  substance  exisle 
dans  les  feuilles  du  Baguenaudier 
qui  jouissent  des  mêmes  propriétés, 
et  qui  souvent  sont  mélangées  aux 
Scnës. 

Les  principes  astringens  ne  sont 
pas  rares  dans  la  famille  qui  nous  oc- 
cupe. La  plupart  des  espèces  du  genre 
Acacie,  lorsque  leurs  gousses  sont 
encore  vertes,  fournissent  un  extrait 
d'une  saveur  fort  asîringente,  en 
grande  partie  composée  de  tannin  ; 
tels  sont  le  Cachou  et  le  suc  d'Aca- 
cia. C'est  à  cette  classe  qu'appartien- 
nent encore  le  Sang-Dragou  ,  le  bois 
de  Campêche  cmplové  dans  la  tein- 
ture ,  et  qui,  à  cause  de  sa  saveur 
astringente,  a  été  recommandé  par 
les  medecms  anglais ,  comme  un 
excellent  tonique.  Nous  pourrions 
également  citer  ici  le  Pois-Cliiclie,  à 
cause  de  l'Acide  oxalique  qu'il  exsu- 
de naturellement  ,  s  il  n'était  pas  ra- 
tionnel de  le  ranger  parmi  les  subs- 
tances nutritives. 

L'écorce  d'un  grand  nombre  de 
Légumineiises  a  une  saveur  amèie  et 
astringente,  et  jouit  de  propriétés 
toniques.  Les  diverses  espèces  du 
genre  Geoffrœa  bonl  dans  ce  cas.  On 
les  a  employées  soit  dans  le  traite- 
ment des  fièvres  intermittentes  ,  soit 
comme  anlhelminliques. 

Si  maintenant  nous  passons  aux 
principes  résineux  et  balsamiques  , 
nous  les  trouverons  abondans  dans 
plusieurs  Végétaux  de  cette  famille. 
Les  baumes  du  Pérou  et  de  Tolu  dé- 
coulent de  deux  espèces  du  genre 
Myroxylon  ;  la  Résine  Animé  est 
produite  par  X'Hymenœa  Courbaiil. 

Plusieurs  Légumineuses  sont  re- 
marquables par  leur  odeur  forte  et 
leur  saveur  aromatique,  et  doivent 
être  placées  parmi  les  agens  excitans. 
Les  diflërentes  espèces  de  Mélilot ,  le 
Fénugrec ,  sont  très -odorantes  et 
employées  surtout  comme  sudorifi- 
ques  et  délersives.  La  Fève  Tonka  , 
qui  répand  une  odeur  si  agréable,  est 
la  graine  d'une  Légumineuse  améri- 
caine ,  nommée  par  Aublet  Couma- 
rvuiia  odorata.  La  racine  de  quelques 


LEG  36g 

espèces  est  diuréliqueet  sudorifique  ; 
telles  sont  celles  de  Bugraneet  d'As- 
ti agale  sans  tige. 

La  racine  de  la  Réglisse  a  une  sa- 
veur douce,  sucrée  et  mucilagineuse, 
que  l'on  retrouve  aussi  dans  celle  de 
\Abius  precatorius  en  Amérique, 
(^ui  porte  le  nom  de  Réglisse  des  An- 
tilles et  dont  les  graines  luisantes  et 
dures,  d'un  beau  rouge,  marquées 
d'une  tache  noire,  servent  à  faire 
des  colliers ,  des  bracelets  et  d'au- 
tres oruemens.  Cette  saveur  sucrée 
existe  encore  dans  la  racine  du  Trètle 
des  Alpes,  dans  les  feuilles  de  Vjs~ 
tragalus  glycyphyllos  ,  etc.  \JHedy- 
sarum  J//iagi ,  qui  croît  en  Egypte, 
se  couvre  dune  exsudation  sucrée, 
que  l'on  recueille,  et  qui  porte  le 
nom  de  Manne  Alhagi. 

La  gomme  existe  dans  un  grand 
noml)rc  de  Légumineuses  ,  des  gen- 
res Astragale  et  Acacie.  Ainsi  la  gom- 
me Adrag  inte  est  produite  par  les 
Jstragalus  gummifer,  Labill.  ;  jistr. 
creluus  ,  L.  ;  ex  Jsir.  verus  d'Olivier. 
La  gomme  Arabique  et  la  gomme 
du  Sénégal  découlent  spontanément 
des  Acacia  vera  ,  A.  arabica,  A.  Sé- 
négal,  et  probablement  de  plusieurs 
autres  espèces  encore  mal  connues. 
Nous  ferons  la  même  remarque  à 
l'égard  de  l'huile  grasse  qui  se  trouve 
en  abomlauce  dans  les  graines  de 
l'Aracliis  et  du  Moringa  oleiftra- 

La  famille  des  Légumineuses  est 
riche  en  principes  colorans.  Le  plus 
précieux  de  tous  est,  sans  contredit, 
i'iniiigo,  que  l'on  retire  des  espèces 
du  genre  Incligofera,  mais  qui  existe 
aussi  dans  d'autres  Plantes  de  la  mê- 
me famille  et  même  de  familles  diffé- 
rentes. Nous  devons  encore  mention- 
ner ici  les  différens  bois  de  teinture, 
tels  que  le  bois  du  Brésil  et  le  bois 
de  Sapan  ,  produits  par  Heux  espèces 
du  genre  Cœsalpinie,  le  bois  de  Cam- 
pêche par  l'Héinaloxylon,  et  le  Santal 
rouge  par  le  Pterocarpus  Santalinus. 
Ces  ditFérens  genres  appartiennent 
à  la  section  des  Cœsalpiniées  et  four- 
nissent un  principe  colorant  rouge. 
Les  diverses  espècesde  Genêt ,  au  con- 
traire, donnentuncbelleteinte  jaune. 


2JO  LEI 

La  famille  des  Légumineuses  n'est 
pas  moins  importante  par  le  grand 
nombre  de  substances  aUmentaires 
qu'elle  nous  fournit.  En  eSet,  les 
graines  de  toutes  les  espèces  de  cette 
famille  qui  ont  les  cotylédons  épais 
et  cbarnus,  sont  en  grande  partie 
formées  de  fécule  amilacée  et  ser- 
vent utilement  à  la  nourriture  de 
l'Homme.  Qui  ignore  en  effet  que  les 
Pois  ,  les  Haricots  ,  les  Fèves  ,  etc. , 
appartiennent  à  cette  famille  ? 

Enfin,  si  nous  récapitulons  les  dif- 
férens  matériaux  qui  existent  dans 
les  Légumineuses;  si  nous  faisons 
attention  aux  différences  qu'ils  pré- 
sentent dans  leur  nature  et  leur  mode 
d'action ,  nous  ne  pourrons  nous 
empêcher  de  conclure  que  cette  f<i- 
mille  s'écarte  sensiblement  des  lois 
d'analogie  dans  les  propriétés  médi- 
cales ,  et  que  malgré  des  ressemblan- 
ces assez  grandes  entre  la  nature  de 
?[uelques-uns  de  ses  produits ,  cette 
àmille  doit  être  comptée  parmi  cel- 
les qui  s'éloignent  des  lois  générales 
de  i'aualogie  entre  la  structure  des 
organes  et  les  propriétés  médicales. 

(A.B.) 

*  LÉIANITE.  MIN.  TSom  donné 
par  Delamétherie  à  une  roche  qui  est 
le  Polierschiefer  des  minéralogistes 
allemands.  Il  y  a  réuni  les  Pierres  à 
faux  ,  lesquelles  sont  des  roches  mé- 
langées de  parties  distinctes  et  de  Tri- 
poli. (G..N.) 

*  LEIBISITZIE.  Leibnitzia.  bot. 
PHAN.  Genre  de  la  famille  des  Synan- 
thérées  ,  Corymbifères  de  Jussieu  ,  et 
de  la  Syngenésie  superflue ,  L.  ,  éta- 
bli par  H.  Cassini  (Dict.  des  Se.  INat. 
T.  XXV,  p.  4 20)  qui  l'a  placé  près  du 
Leria  dans  la  tribu  des  Mutisiées. 
Voici  ses  principaux  caractères  :  in- 
volucre  ovoïde,  cachant  entièrement 
les  fleurs  ,  formé  d'écaillés  très-iné- 
gales ,  imbriquées  ,  appliquées,  étroi- 
tes ,  oblongues- lancéolées  ,  épaisses, 
coriaces,  carénées, membraneuses  sur 
les  bords,  obtuses  cl  colorées  au  som- 
met; réceptacle  large,  plane  et  nu; 
^alathide  dont  les  fleurons  du  disque 
soi}t  nombreux  ,  hermaphrodites,   à 


LEI 

deux  lèvres,  l'extérieure  tridenlée, 
l'intérieure  divisée  en  deux  jusqu'à 
la  base;  ceux  de  la  circonférence 
presque  sur  un  seul  rang ,  biligulés 
et  femelles  ;  akènes  oblongs  ,  compri- 
més, allonges  en  col,  surmontés  d' une 
aigrette  composée  de  poils  ti'és-légè- 
rement  plumeux. 

Le  Leibnitzia  cryptogama  ,  H. 
Cass.  ,  Tussilago  Anandria  ,  L.  , 
est  une  Plante  herbacée  qui  croît 
dans  les  champs  montueux  près 
du  fleuve  Jénisée  en  Sibérie.  De 
sa  racine  s'élèvent  immédiatement 
des  hampes  et  des  feuilles..  Celles-  ci 
varient  de  forme  et  de  grandeur;  les 
unes  sont  lyrées  ,  les  autres  non  ly- 
rées.  Les  hampes,  hautes  de  deux  à 
trois  décimètres  ,  portent  des  calathi- 
des  solitaires  dont  les  folioles  de  l'in- 
volucre  sont  rougeàlres  au  sommet. 
Cette  Plante  fut  d'abord  nommée 
Anandria  par  Siegesbeck  ,  qui  , 
n'ayant  pas  aperçu  ses  étamines,ea 
tira  un  argument  contre  la  théorie  de 
la  fécondation  sexuelle.  Cependant  , 
quelques  années  plus  tard,  Tursen, 
un  des  disciples  de  Linné,  publia, 
sous  sa  présidence  ,  dans  les  Améni- 
tés Académiques,  une  dissertation 
sur  cette  Plante  ,  oli  il  prouva  l'exis- 
tence des  étamines  ,  et  proposa  de  la 
réunir  au  Tussilago.  Linné  inséra, 
dans  son  Hortus  Upsalieiisis  ,  de  nou- 
velles observations  sur  V Anandria. 
Il  prétendit  que  cette  Plante,  exposée 
au  soleil  et  dans  un  terrain  plus  sec, 
changeait  de  caractères  et  qu'elle  de- 
venait semblable  à  l'espèce  décrite 
par  Gmelin  (  FI.  Sibirica  ,  T.  11 ,  p. 
i45,  t.  67,  f.  2).  En  conséquence  il 
en  fit  deux  variétés  dépendantes  ,  se- 
lon lui ,  de  l'exposition  plus  ou  moins 
chaude  et  de  la  nature  du  terrain. 
Néanmoins  l'auieur  de  la  Flore  de  Si- 
bérie fit  connaître  des  observations 
toutes  contraiies  à  celles  de  Linné  ,  et 
ajouta  comme  une  preuve  de  plus  en 
faveur  de  la  diversité  des  deux  espè- 
ces ,  la  différence  des  contrées  de  la 
Sibérie  qu'elles  habitent.  La  Plante 
de  Gmelin  est  indigène  des  environs 
d'Irkutsk  et  d'Okotsk.  Elle  a  été 
adoptée  comme  espèce  distincte  par 


LEI 

Willdenow  sous  le  nom  de  Tussila- 
_£o  lyrata,  el  par  Cassini  sous  celui 
de  Leibnitzia phœnogama.  Celui-ci  a 
confirmé  les  observations  de  ïursen, 
relativement  à  la  présence  des  éta- 
niines  dans  les  Plantes  de  ce  genre  ; 
il  est  vrai  qu'elles  sont  dune  peti- 
tesse extrême  et  analogues  à  celles 
d'une  espèce  d'Eupatoire  ,  nommée 

Sar  Cassini  E.  micrustemon,  en  raison 
e  l'exiguité  de  ses  organes  mâles.  /'. 
Bulletin  de  la  Société  Philomatique, 
1822  ,  p.  l43.  (G..N.) 

LEICHE.    Scymnus.    pois.    Sous- 
genre  de  Squale.  F",  ce  mot.         (b.) 

*  LElGYilE.Leigfàa.  bot.  phan.  H. 
Cassiui  a  proposé,  sous  ce  nom  ,  un 
sous-genre  des  Helianlluis ,  caractéri- 
sé d'après  lu  structure  de  l'invoUicre 
et  de  l'aigrette.  Le  premier  de  ces 
organes  est  formé  de  folioles  réguliè- 
rement imbriquées,  appliquées,  sur- 
montées chacune  d'un  grand  appen- 
dice très-étalé  ,  analogue  aux  feuilles. 
L'aigrette  est  composée  de  squamel- 
lules  sur  un  seul  rang  ,  persistantes  , 
dont  deux  grandes  opposées  ,  triquè- 
tres ,  filiformes  ,  et  les  autres  petites 
et  en  forme  de  paillettes.  Ce  sous- 
genre  a,  selon  l'auteur,  beaucoup 
d'affinité  avec  le  J^iguieraàe  Kunth. 
Il  renferme  les  espèces  suivantes  :  1" 
Leighia  elegans ,  H.  Cass. ,  qui  est 
peut-être  VHelianîhus  squarrosus  de 
Kunth  [Nov.  Gêner,  et  Spec.  .^quin. 
T.  IV,  p.  222,  t.  377)  ou  \'H.  linearis 
de  Cavanilles.  On  cultive  cette  Plante 
au  Jardin  du  Roi  à  Paris.  2".  Leighia 
èico/or,  Cass.;  Helianthus  angustifo- 
lius ,  L.  et  Michx.  ,  espèce  indigène 
de  la  Virginie.  3°.  Leighia  micro- 
phylla  ,  Cass.  ;  Helianthus  microphyl- 
liis  ,  Kunth  {loc.  cit.  T.  1  v,  p.  220  ,  t. 
376).  Cette  espèce  a  été  trouvée  au 
Pérou  par  HumbolcU  et  Bonpland. 

(G..N.) 

LEIMANTHroai  ou  LEIMAN- 
THEMUM.  BOT.  PHAN.  WiUdenow 
a  constitué  ce  genre  sur  plusieurs  es- 
pèces placées  dans  les  genres  Helo- 
nias  et  Melanthium  par  les  auteurs. 
V.  ces  mots.  (g..n.) 

LEIMONITES.  ois.  (Vieillot.)  Fa- 


LEI  371 

mille  qui  comprend  les  genres  Stour- 
ne  ,  Etourneau  et  Pique-Bœuf,  dont 
les  espèces  se  distinguent  par  le  bec 
droit,  très-entier,  obtus  à  l'extré- 
milé  qui  est  un  peu  aplatie  et  ren- 
flée. (DR..Z.) 

*  LEINCHERTA  et  LEINKERIA. 

BOT.  ni  AN.  Scopoll  et  Neclvcr  ont  subs- 
titué ces  noms  à  celui  de  Roupala, 
employé  par  Aublet ,  et  que  Schre- 
ber,  R.  Browu  et  Kunth  ont  encore 
changé  en  celui  de  R/iopala.  V.  ce 
mot.  (G..N.) 

LÉIOBATE.  Leiohatus.  pois.  (Ra- 
finesque  et  Blainville.)  V-  Raie. 

*  LÉIOCÉRES.  MAM.  Sous-genre 
d'Antilope,  r.  ce  mot.  (b,) 

LÉIODE.  Leiodes.  iNS.  Genre  de 
l'ordre  des  Coléoptères  ,  section  des 
Hétéromères ,  famille  des  Taxicor- 
nes  ,  section  des  Crassicorues  (Latr.  , 
Fani.  Natur.  du  Règu.  Anim.),  éta- 
bli par  Latreilleet  ayant  pour  ca- 
ractères :  antennes  découvertes  à  leur 
insertion  ou  n'ayant  point  la  base  ca- 
chée par  le  bord  latéral  et  avancé  de 
la  tête,  et  terminées  par  une  massue 
de  cinq  articles  ;  articles  des  tarses 
entiers;  jambes  épineuses;  corps 
presque  hémisphérique. 

Ces  Insectes  avaient  d'abord  été 
confondus  aveclesSphéridies  qui  sont 
des  Pentamères  ;  Latreille  en  a,  le 
premier,  formé  un  genre  propre.  II- 
liger,  n'ayant  pas  connaissance  de 
son  travail ,  a  donné  au  même  genre 
le  nom  à'Anisotonia,  et  il  y  a  compris 
les  Phalacres  de  Paykull.  Fabricius 
a  réuni  les  Léiodes ,  les  Phalacres  et 
les  Agathidies  sous  la  même  dénomi- 
n&tion  d'Anisotome.  Ce  genre ,  tel 
qu'il  est  restreint  par  Latreille,  dif- 
fère de  celui  des  Epitrages  de  cet  au- 
teur par  la  position  des  antennes  et 
par  d'autres  caractères  tirés  des  man- 
dibule- et  des  mâchoires;  il  s'éloigne 
des  Tétratomes ,  par  les  antennes 
qui,  dans  ceux-ci,  ont  la  massue 
composée  seulement  de  quatre  arti- 
cles. Les  Léiodes  ont  les  mandibules 
avancées  au-delà  du  labre  ;  les  palpes 
courts;  le  dernier  article  des  maxiU 


a73  LEI 

lalres  est  presque  cjlindi'iquc  ,  et  le 
même  des  labiaux  presque  ovoïde  ; 
les  mâchoires  ont  deux  lobes  dont 
l'externe  é'roit  ,  linéaire  et  presque 
en  forme  de  palpe. 

Les  Insectes  de  ce  genre  habitent 
les  Champignons ,  les  vieux  bois  et 
les  écorces  d'Arbres  morts.  Ils  sont 
assez  rares.  L'espèce  qu'on  trouve  en 
France  est  : 

Le  LilODE  FERRUGINEUX  ,  L.  fei- 
ruginea,  Latr.  ;  Auisotoma  ferrugi- 
nea,  Fabr.  Il  est  entièrement  rouge  , 
jaunâtre  ;  les  élytressout  striées.  F'. , 
pour  les  autres  espèces,  Fabricius, 
Panzer  et  Latreille.  (g.) 

*  LÉIODERMA.  bot.  crypt.  (Per- 
soon.)  Sous-genre  de  Tremelles.  f^. 
ce  mot.  (b.; 

*  LÉIODERIMES.  rept.  oph.  F.s- 
mille  établie  dans  notre  Tableau  er- 

f)étologique  ,  et  qui  ne  contient  que 
e  genre  Cœcilie  sur  les  confins  des 
Ophidiens  et  des  Batraciens.  La  peau 
non  écailleuse  en  est  le  caractère,  (b.) 

*  LÉ  lODIîSE.  Leiodina.  inf. 
Genre  de  Microscopiques  ,  formé  de 
quelques  espèces  détachées  du  genre 
Cercaire  ,  si  incoliércnt  dans  MùUer. 
De  l'ordre  desGymnodés  ,  il  fait  par- 
lie  de  la  famille  des  Urodiés.  Déjà 
avancées  dans  l'organisation ,  les 
Léiodines  ont  une  ouverture  buccale 
bien  prononcée  ,  mais  cette  ouvertu- 
re est  dépourvue  de  cirres.  Une 
queue  bifide  termine  le  corps  qui  se 
compose  d'une  sorte  de  fourreau  lâ- 
che et  comme  musculaire,  se  con- 
tractant ou  s'allongeant  au  moyen 
d'anneaux  peu  distincts  ,  mais  qui  ne 
leur  ont  pas  moins  mérité  chez  d'an- 
ciens micrographes  le  nom  de  Che- 
nilles aquatiques.  Nous  en  connais- 
sons trois  espèces  :  \°  Leiodina 
Crumena,  ]N.  ;  Cercaria  Cru  mena, 
Mull. ,  Inf.,  tab.  20,  f.  4-6  ;  Encycl. , 
pi.  9,f.  19-21.  Ventrue,  ayant  sa  par- 
tie antérieure  ouverte  en  forme  de 
■cône  ,  sans  aucune  trompe  ni  organe 
-qui  en  sorte ,  mais  avec  un  organe  in- 
terne, antérieur  et  cordiforme  tou- 
jours agité,  qui  paraît  servir  à  la  res- 
piration et  non  à  la  déglutition  ,  com- 


LEI 

me  le  dit  Millier.  Elle  habite  l'eau  de 
mer.  2°.  Leiodina  verniicularis^^.  ; 
Cercaria  vermicularii  ,  Miill.,  pi.  20, 
f.  8,  20;  Encycl.,  pi.  9,  f.  3o-32.  Des 
eaux  douces  oîi  croît  la  Lenticule  et 
dans  les  infusions  d'écorce.  5*.  Leio- 
dina forcipata  ,  N.  ;  Cercaria  forcipa- 
ta ,  Miill. ,  pi.  20,  f  21-23  ;  Encycl. , 
pi.  9,  f.  33-35.  Ces  deux  dernières 
projettent  hors  de  l'ouverture  bucca- 
le une  sorte  de  trompe  rétractile  et 
bifide ,  mais  nue  et  sans  apparence  de 
cirres  ni  d'organes  rotatoires.       (b.) 

LP^IOGNAÏHE.  Leiognathus.  pois. 
Le  genre  formé  sous  ce  nom  par  La- 
cépède  ne  saurait  être  conservé,  selon 
Cuvier.  L'espèce  qu'y  rapportait  le 
coutiïiuateur  de  Bufibn  pourrait  bien 
n'être  qu'un  double  emploi  de  son 
Cœsio  Poulain  ,  et  doit  rentrer  dans 
le  geure  Zéc.  f^.  ce  mot.  (b.) 

*  LEIOLOBIUM.  BOT.  l'HAN.  De 
Candolle  {Prodr.  Sfst.  Veget.  univ.y 
2  ,  p.  343  )  a  ainsi  nommé  la  seconde 
section  du  genre  Hedysarum.  V. 
Sainfoin.  (g..n  ) 

*léiopal^a.  bot.  crypt. 
(Acharius.)  Sous-genre  de  Verrucai- 
res.  K.  ce  mot.  (b.) 

*  LEIOPHYLTCA.  bot.  phan.  Nom 
donné  par  De  Candolle  {Prodr.  Syst. 
f^eget. ,  2  ,  p.  37  )  à  la  seconde  sec- 
tion qu'il  a  établie  dans  le  genre 
P/iylica.  V.  ce  mot.  (g..n.) 

*  LÉIOPHYLLE.  Leiophyllum. 
bot.  phan.  Ce  genre ,  de  la  famille 
des  Rliodoracées  et  de  la  Décandrie 
Monogynie  ,  L. ,  a  été  établi  parPer- 
soon  pour  le  Leduni  tliymifolium. 
Plus  tard,Desvaux(Journ.  deBot.)  l'a 
nommé  Dendriurn,  et  Pursh  Ammyr- 
sine.  Mais  le  nom  de  Peisoon  doit 
être  préféré  ,  à  cause  de  son  antério- 
rité. Voici  quels  sont  ses  caractères  : 
le  calice  esta  cinq  divisions  très-pro- 
fondes et  régulières  ;  la  corolle  est 
coenme  campanulée,  formée  de  cinq 
pétales  simplement  cotnigus  par  leur 
base.  Les  élamines ,  au  nombre  de 
dix  ,  sont  dressées  et  saillantes;  les 
anthères  sont  presque  globuleuses  ,  à 
deux  loges  s'auvrant  par  un  sillon 


LEi 

luDgitudinal.  L'ovaire  est  prismati- 
que, appliqué  sur  un  disque  hypogy- 
iie  lobé.  Il  otlie  trois  loges  contcnaut 
clxHcune  un  grand  nombre  d'ovules 
attacbés  à  l'angle  interne.  Le  style  est 
un  peu  oblique,  terminé  par  un  stig- 
mate très-petit,  à  trois  mamelons  ob- 
tus. Le  fruit  est  une  capsule  ovoïde  , 
presque  globuleuse,  terminée  à  son 
sommet  par  le  style  persistant,  enve- 
loppée en  partie  par  le  calice  et  s'ou- 
vrant  en  trois  valves  par  le  sommet. 

Ce  genre  a  été  formé,  ainsi  que 
nous  l'avons  dit  précédemment,  aux 
dépens  du  genre  Ledum  dont  il  dif- 
fère ,  1°  par  son  calice  à  cinq  divisions 
profondes;  a'  par  ses  anthères  glo- 
buleuses s'ouvrant  par  un  sillon  Icn- 
gitudinal  et  non  par  un  pore  ;  3^  par 
son  ovaire  à  trois  loges  et  sou  style 
oblique;  4"  par  sa  capsule  à  ti ois  lo- 
ges et  à  trois  valves  s'ouvrant  par  le 
sommet  et  non  par  la  base. 

Une  seule  espèce  compose  ce  genre, 
c'est  le  Leiophyllum  ikyinifolium , 
Pers.  ,  ou  Ledum  t/iymifulium ,  Ait.  , 
Jmmyrsinebuxifolia,  Puisb.  C'est  un 
petit  Arbrisseau  ayant  le  port  d'un 
Diosma,  rameux,  élevé  d'environ  un 
pied,  dont  les  feuilles  éparses  sont  pe- 
tites, obovales  ,  obtuses,  coriaces,  gla- 
bres et  luisantes  sur  les  deux  faces. 
LiS  fleurs  sont  très-petites,  blanches, 
pédonculées,  léunies  en  grand  nom- 
bre au  somme!  des  rameaux.  Il  croît 
dans  les  lieux  humides  de  l'Amérique 
septentrionale.  (a.ii.) 


LÉIOPOMES.  POIS.  Famille  éta- 
blie par  Dumcril  dans  Pordre  des  Ho- 
lobranches,  sous-ordre  des  ïhoraci- 
ques,  que  caractérisent  les  ventrales 
au-dessous  des  pectorales  ;  un  corps 
épais,  comprimé;  les  mâchoires  gar- 
nies de  dents  et  les  opercules  lisses. 
Des  espèces  maritimes  la  composent 
cl  y  sont  distribuées  dans  les  genres 
Chéiline  ,  Libre,  Girelle,  Rason , 
Chroinis,  Plésiops  ,  Ophicéphale  , 
Chéilion  ,  Chéilodiptère  ,  Hologym- 
nose  ,  Monodactyle  ,  Trichopoiie  , 
Ospluonème  ,  Hiatule  ,  Coris,  Goui- 
phose,  Filou,  Plectorhynque,  Pogo- 
niaSjSpare,  Diptérodon  et  Mulet,  (b.) 

TOMB    IX 


LEJ  273 

*  LEIOPOTEIUUM.  bot.  phan. 
Nom  donné  par  De  Candolle  (  Prodr. 
Srst.  Veget. ,  2  ,  p.  549  )  à  la  prc- 
u.ière  section  qu'il  a  établie  dans  le 
^cnv&Polcriuin.  ;t^.  cemol.     (g..n.) 

*  LEIOREUMA.  bot.  crypt.  {Li- 
chens.) 'L'Opegrapha  Lyellii  {Englis/i 
Bolan.,  vol.  27,  tab.  1876)  a  servi 
à  établir  ce  genre.  Eschweiler,  qui 
en  est  l'auteur  [Sjstema  Lichenum, 
p.  i5),  le  caractérise  de  la  manière 
suivante:  thalle  crustacé ,  attaché, 
uniforme  (souvent  coloré);  apothécion 
allongé,  linéaiie  ohlong,  immargé  , 
sous-rannileux  ;  périthécium  latéral  ' 
plane,  élargi,  faisant  corps  avec  la 
marge  forméepar  le  (halle;  nucléuni 
à  quatre  faces,  à  disque  plane,  cana- 
liculé  (noir,  ,  voilé  de  blanc  dans  la 
jeunesse  ;  thèques  grandes  dans  plu- 
sieurs espèces,  ovales-cylindriques, 
en  anneaux.  Le  génie  Leiureuma  est 
le  deuxième  genre  de  la  première  co- 
horte des  Graphidées.  (a.  f.) 

LÊIOSTOME.   POIS.   (Lacépède.) 

r.  SCIÈNE.  ^ 

*  LElOSTPtOMA.  bot.  crypt. 
(  Champignons.  )  Nom  proposé  par 
Fries  pour  remplacer  celui  de  Thele- 
phora  ,  généralement  employé  parles 
botanistes  (a.  f.) 

*  LÉIOTRIQUES.  MAM.  Première 
.section  du  genre  Homme.  /^.  ce  mot. 

(B.) 

LEISTE.  Leislus.  iNs.  Nom  donne 
par  Frœlich  au  genre  Pogonophoré 
de  Latreille.  J^.  ce  mot.  (g.) 

*  LEJEUNIA.  BOT.  crypt.  [Hépa- 
tiques. )  Ce  genre  a  été  créé  dans  les 
Annales  des  Sciences  pliysiques  de 
Bory  de  Saint-Vincent  et  Drapiez,  par 
mademoiselle  Libertqui ,  àMalmédy, 
s'occupe  avec  succès  des  parties  \es 
plus  difficiles  de  la  botanique.  Il  est 
fondé  sur  deux  Jungcrmannes  parfai- 
tement figurées  dans  le  recueil  préci- 
té; l'une  était  le  Jungermannia  minu- 
tissima  de  Hooker  ,  l'autre  le  Junger- 
mannia  serpillifolia  àe  Dickson,  qui 
toutes  deux  croissent  dans  les  Ar- 
dcnnes  sur  l'écorcedes  Arbres. (a.  r.) 

18 


374  LEM 

LELEBA..  BOT.  PHAN.  Syu.  de  Cay- 
Hop,  V.  ce  mot,  ù  Amboine.      (b.) 

*  LEMA.  rois.  On  ne  saïu'ait  re- 
connaître les  deux  Poissons  d'Am- 
boine  auxquels  Ruysch  a  donné  ce 
nom  de  pays.  (b.) 

LEMA.  Leina.  IKS.  Genre  établi 
par  Fabrlcius ,  et  coireipoadant  à 
celui  de  Criocèrc.  F",  ce  mut.        (g.) 

LEMANEE.  Lemanea.  bot.  crypt. 
[Chaodinées.)  Genre  que  nous  avons 
institué  eu  1808  dans  les  Annules  du 
Muséum  d'Histoire  naturelle  (T.  xii , 
p.  177,  pi.  21)  aux  dépens  des  Con- 
ferves  de  Linné  ,  et  dont  nous  avions 
alors  bien  tnal  saisi  les  caractères. 
Trompés  par  une  figure  de  Vaillant 
qui  induisit  en  erreur  les  botanistes  , 
et  par  des  observations  faites  trop  le- 
gèremcnl  sur  le  sec  ,  nous  avions  cru  à 
l'existence  d'un  filament  interne  et 
n'avions  pas  vu  le  mucus  dont  les  fila- 
inens  des  véritables  Lémanées  sont 
remplis  ,  et  qui  lui-même,  pénétré  de 
rainules  formées  d'articles  ovoïdes , 
présente  au  microscope  l'organisation 
d'uu  Nusioc  ,  d'un  Choetophore  ,  ou 
des  rainules  de  Batracliospcrme.  On 
dirait  l'une  de  ces  Plantes  intéiieure- 
mentenséi'ée  dans  la  substance  mem- 
braneuse et  nue  dont  se  forment  les 
filamens  rigides  et  non  muqueux  des 
Lémanées,  qu'on  pourrait  considérer 
comme  des  Batiachospermes  retour- 
nés. Nous  ignoions  absolument  le 
mode  de  reproduction  de  ces  Plantes. 
Vaucher  a  été  comme  nous  induit  en 
erreur  par  des  êtres  parasites,  et  par- 
ticulièrement par  la  présence  de  l'une 
de  nos  Audouinelles ,  quand  d  a  par- 
lé de  bourrelets  etde  verticilles.  Mais 
il  avait  mieux  que  nous  démêlé  la 
structure  interne  et  caractéristique 
dont  nous  devons  la  démonstration  à 
l'infatigable  Mougeot.  Agardh  adopta 
notre  génie  Lémanée  ,  et  nous  pen- 
SOU-;  que  les  raisons  qui  ont  détermi- 
né Lvugbye,  d'après  l'exemple  de 
Link,  à  changer  son  nom  pour  celui 
de  Nulularia,  sont  insuffisantes.  Le 
nom  du  savant  et  modeste  Léman 
mérite  bien  qu'on  le  conseï  ve  dans  la 
botanique,  cl  parce  qu'il  e.\ibte  un 


LEM 

naturaliste  étranger  ,  Lehmann ,  au- 
quel Sprengel  dédia  un  genre  Leh~ 
rnaanea,  nous  ne  voyons  pas  pour- 
quoi notre  compatriote  n'obtiendrait 
point  un  honneur  dont  la  différence 
d'orthographe  ne  ferait  pas  un  dou- 
ble emploi  de  nom.  Nous  peisévére- 
lons  donc  à  maintenir  le  nom  de  Lé- 
ininée,  en  reportant  aux  Batrachos- 
permesnosi.  bat/ achospernwsa ,  ser- 
lulaiina  et  Dillenu.  iMieux  observé 
aujouidhui,  notre  genre  ilemeurera 
composé  du  Limanea  Luratlina  ,^., 
qui  est  le  Cun/e/va/liiviatilis  Aq  Lin- 
né, du  L.  Incurvata  qui  fut  le  Con- 
fi-tua  torulosa  des  auteurs  ,  et  du  L. 
Jucina  ,  espèce  fort  rare  et  certaine- 
ment très-ilislincie  de  toutes  les  au- 
tres ,  encore  qu'Agardh  nous  ait  paru 
la  confondre  avec  notre  CoraUina. 
Agardh  ,  dans  sou  Sjstema,  en  ajoute 
deux  espèces  sous  les  noms  de  subli/is 
et  de  variegata  :  la  première  originai- 
re des  rivières  d'Ostio-Gothie  ,  et  la 
seconde  des  fleuves  de  l'Amérique  sep- 
tentrionale, (b.) 

»  LÉMANINES.  bot.  phan.  Sous- 
genre  de  Batrachospermes.  F',  ce 
mot.  (b.) 

LÉMANITE.  MIN.  Jade  de  Saus- 
sure, des  bords  du  lac  Léman.  A". 
Jad£.  (g.  DEL.) 

LE  MI  A.  BOT.  PHAN.  Ce  genre, 
proposé  par  Vandelli  (  Flor.  I^usit. 
Bras.  ,  p.  55,  t.  2)  ne  diffère  pa^  du 
Pu/tulaca  de  Linné.  /^.  Pourpier. 

(G..N.) 

LEMTNG  ou  LEMMING.  mam. 
Espèce  et  sous-genre  de  Campa- 
gnols. /''.  ce  mot.  (b.) 

LEMMA.  bot.  cuypt.  {Maisiléa- 
cées.)  Quelques  auteurs  ont  voulu 
substituer  ce  nom  emprunté  de  Théo- 
phraste  à  celui  de  Mar  ilée,  Marsilea. 
On  ne  peut  guère  deviner  ce  qu'était 
le  Leinma  des  anciens;  il  paraît  que 
c'était  quelque  Fucacée  ou  Ulve 
croissant  sur  lesécailles  d'Huître,  (b.) 

LEMMER-GEYER.  ois.  Syn.  de 
Gypaète  barbu. /^.  Gypaète.      (b.) 

LEMMING.  MA.M,  y.  Leming. 


LEM 

LEMNA.  BOT.  piiAN.  V.  Lenticu- 
le. 

LEMNKSCIA.  BOT.  piiAN.  Schrc- 
ber  et  Willdenow  ont  inutlleineiit 
propose  ce  uorn  pour  remplacer  celui 
de  /^"fl/î/crtea  employé  par  Aublet.  V. 
ce  mot.  (G..N.) 

*  LEM  NIA.  hei't.  batr.  L^  Gre- 
nouille qui  porte  ce  nom  tians  Seba  , 
et  que  cet  auteur  dit  être  la  nourri- 
ture habituelle  d'un  Serpent  i!u  mê- 
me nom  ,  n'est  pas  déteinjinée.    (b.) 

LEMNISQUE.  rept.  opii.  Espèce 
du  genre  Couleuvre.  P',  ce  mot.  (b.) 

LÉMONLAÏIS.  MIN.  La  Pierrcpré- 
cieuse  ainsi  nommée  cliez  les  anciens, 
notamment  dans  Pline,  est  l'Eme- 
raude  selon  Wallerius.  (b.) 

LEMOjNIE.  Lemoiiia.  bot.  phan. 
Sous  ce  nom  générique  l'abbé  Pour- 
ret  [Act.  Tolus.,  vol.  3,  p.  i3)  a  sé- 

Eire'  les  espèces  de  Gladiolus  dont 
3  periantbe  est  campanule,  le  tube 
court,  légèremenl  courbé,  les  divi- 
sions pre^que  égales  et  ovales.  Persoon 
n'a  fait  de  ce  genre  qu'une  simple 
division  du  Gladiolus.  /^.  Glayeul. 

(G..N.) 

*  LEMOSTfIE?iE.  Lemust/ienus. 
iNS.Genre  de  Toi  dre  des  Coléoptères , 
section  des  Pentauières,  famille  des 
Carnassiers,  tribu  des  Carabiques 
Tlioiaciques,  établi  par  Bonelli  et 
réuni  par  Latreille  (Règn.  Auim. 
T.  m)  au  genre  Dolique.  r.  ce  mot. 

(G.) 

LEMOULEMON.  INS.  A  Cayenrie  , 
on  désigne  sous  ce  nom  \m  Insecte 
qui  paraît  appartenir  à  la  famille  des 
Capricornes.  (g.) 

Lé  MUR.  MAM.  JT.  LÉMURiE.srs  et 
Maki. 

LÉMURIENS.  Lemurini.  maaï. 
Seconde  famille  de  l'ordre  des  Qua- 
drurnanes  établie  par  GeofïVov  Sàinl- 
Hilaire  :  elle  comprend  les  genres 
Indri,  Maki,  Loris,  Nyctièbe  ,  Ga- 
lago  ,  Tarsier,  et  en  général  tous 
ces  Animaux  connus  sous  le  nom 
vulgaire  de  faux  Singes,  à  cause  de 


LEN  375 

leurs  nombreux  rapports  avec  l.i 
première  famille  de  l'ordre,  ou  celle 
<les  vrais  Singes.  On  a  déjà,  dans  ce 
Dictionnaire  ,  remarqué  plusieurs 
fois  que  Linné,  ic  législateur  de  la 
zoologie,  guidé  par  un  senlimont  ex- 
quis des  Fiippoils  d(S  êtres,  avait 
comme  tieviné  tout  ce  qu'une  étude 
appiofoiidie  a  révélé  à  ses  succes- 
seurs. Jja  l'amdlc  des  Léiîuiriens  cor- 
respond en  elTet  exactement  au  genre 
Lernur  i\q  Linné  ,  de  même  que  celle 
des  Singes  à  son  genre  Simia.  Les 
Lémuriens  se  distinguent  facilement 
par  leurs  dents  incisives  qui  ne  sont 
plus  ,  comme  chez  les  Singes  ,  au 
nombre  de  quatre  à  chaque  mâchoire, 
j)ar  l'ongle  de  leur  deuxième  doigt 
des  pieds  de  denière,  qui  est  en 
alêne,  et  par  leurs  narines  termi- 
nales et  sinueuses,  d'oii  le  nom  de 
Strepairrhi/iins  donné  aussi  à  cette 
famille  par  GeoflVoy  Saint-Hilaire. 

(IS.G.  ST. -H.) 

LENA.-NOn;L.  BOT.  phan.  C'est-à- 
dire  Bois  de  Noël  ,  et  qu'on  prononce 
Legrja.  Nom  du  Coiwolvulus  scopa- 
rii/s  qui  donne  le  bois  de  Rose  aux 
Canaiies.  (b.) 

LEJiDOLA.  POIS.  L'un  des  syno- 
nymes vulgaires  d'Exucet.  P'.  ce  mot. 

(b.) 

*  LENGON.  BOT.  PHAN.  On  ne 
peut  reconnaître  de  quel  fruit  gros 
comme  une  Noix  veut  parler  .sous  ce 
nomFlacourt,  dans  sa  relation  de 
iMadagascar.  Il  noircit  l'intéiieur  de 
la  bouche  et  parfume  Ihaleine.  (b.) 

*  LENGUADO.  POIS  (Delaroche.) 
Syn.  de  Pleuronecles  Sola ,  L.,  aux 
des  Baléaies.  f^.  Px-eukonecte.     (b.) 

LENIDIE  Lenidla.  bot.  phan.  Le 
genre  de  Dilléniacées,  ainsi  nommé 
par  Du  Potit-TUouars,  avait  déjà  été' 
nommé //'o//;zm  par  Roth.Cc  dernier 
nom  doit  être  conservé.  A'.  VVormie. 

(a.r.)* 

*  LENOK.  POIS.  (Pallas.)  Espèce  de 
Suimou  des  torrens  de  la  Sibérie 
orientale.  {^\ 

LENS.  IN3.  r.  Lente. 

LENS.  BOT.  PHAN.  F.  Lentille. 


276  LEN 

LENTAGINE.  bot.  puan.  L'un 
des  noms  vulgaires  du  Kiburnum 
Tinus.  V.  VioBNE.  '       (b.) 

LENTAGO.  BOT.  phax.  Espèce  du 
i^'enie  Viorne  dans  Linné.  Cesalpin 
donnait  ce  nom  au  Vihurnum  Tinus. 

(B.J 

LENTE.  POIS.  (Risso.  )  Le  Sparus 
Celtik  Nice,  (b.) 

LENTE.  Lens.  iNs.  Nom  dqnnë 
aux  œufs  du  Pou  de  la  tête  de 
rilomme.   /^.  Pou.  (g.) 

*  LENTE.  BOT.  PHAN.  (Garidel.) 
Le  Medicago  falcata  dans  quelques 
cantons  du  midi  de  la  France,     (b.) 

LENTIBULARIA.  bot.  phan. 
Syn.  d'Utriculaire.  f^.  ce  mot.    (B.J 

*  LENTIBDLARIÈES.  Lenùbula- 
riœ.  BOT.  PHAN.  Petite  famille  appar- 
tenant à  la  classe  des  Plantes  dicoty- 
lédones monopctales  hypogynes  ,  éta- 
blie par  le  professeur  Ricli.ird,  adop- 
tée par  Poiteau  et  Turpin  (FI.  Paris  , 
1,  p.  26)  et  par  R.  Brown  [Frodr. 
Flor.  Nov.-Holland.,  i,  [>.  429).  Cette 
famille,  qui  ne  se  compose  que  des 
seuls  genres  Ulricidaire  et  Pinguicu- 
lau'e  jusqu'alors  placés  dans  1|S  Pri- 
mulacces  ,  otfre  les  caractères  sui- 
vons :  le  calice  est  persislant,  mono- 
sépale  ,  à  deux  ou  trois  divisions  dis- 
posées en  deux  lèvres  ;  la  corolle  est 
naonopctale,  irrégulièie,  éperonnée, 
à  deux  lèvres.  Les  étamiues  ,  au  nom- 
bre de  deux,  sont  insérées  tout-à-fait 
à  la  base  de  la  corolle  cl  incluses.  Les 
an  ibères  sont  terminales  et  unilocu- 
laires.  L'ovaire  est  sessde  ,  à  une  seu- 
le loge  ,  contenant  un  grand  nombre 
d'ovules  très-serrés  les  uns  contre  les 
autres  sur  un  Iropliospcnne  globu- 
leux, ccuIltI  et  dressé.  Le  style  est 
simple  et  tiès-court  ;  le  stigmate  est 
membraneux,  composé  de  deux  la- 
melles inégales.  Le  finit  est  une  cap- 
sule uniloculaire,  polysperme,  ayant 
un,  trophospern'.c  ou  placenta  central 
et  s'ouvrant  soit  par  son  sommet  au 
moyen  d'une  fonte  longitudinale,  soit 
comme  utse  boîle  à  savonnette,  c  est- 
A-dire  par  le  moyen  d'un  opercule. 
Les  graines    sont    très -petites ,   dé- 


LEN 

pourvues  deudosperme  et  renfer- 
mant un  embryon  ordinairement  in- 
divis et  comme  monocotylédon. 

Les  Plantes  qui  composent  cette  fa- 
mille sont  de  petites  Herbes  qui  vivent 
au  milieu  des  eaux  ou  dans  les  lieux 
liumides,  tourbeux  ou  inondés.  Leurs 
feuilles  sont  disposées  en  rosette  à  la 
base  des  tiges  ,  ou  caulinaires  ,  divi- 
sées en  lobes  capillaires  ,  radicifor- 
mes  et  vésiculeuses.  Cette  petite  fa- 
mille se  distingue  surtout  des  Primu- 
lacées  par  son  poi  t  ,  par  ses  étamines 
qui  ne  sont  pas  opposées  aux  lobes  de 
la  corolle  et  ses  graines  dépourvues 
d'endosperme.  (a.  r.) 

LENTICULA.  bot.  phan.  Syn.  de 
Lenticule.  V.  ce  mot.  (b.) 

LENTICULAIRES  ou  PIERRES 
LENTICULAIRES,  moll.  Nom  que 
l'on  donne  quelquefois  aux  Lenticu- 
lites  et  aux  Nummulites.  Ou  donne 

f)articulièrement  le  nom  de  Pierres 
enticulaires  à  celles  qui  contiennent 
uu  grand  nombre  de  ces  corps  agré- 
gés par  un  circuit  solide.         (d..h.) 

LENTICULE.  Lemiia.  bot.  phan. 
Il  n'est  personne  qui  n'ait  remarqué 
à  la  surface  des  eaux  dormantes  dans 
les  fossés  et  les  marres  ,  ces  petites 
efflorescences  d'un  vert  clair,  ayant  à 
[)cu  près  la  forme  de  Lentilles  ,  et  que 
pour  cette  raison  on  nomme  vulgaire- 
ment Lentilles  d'eau.  Ce  sont  autant 
«le  petites  Piaules  pbanérogames  qui 
fbrineut  un  genre  particulier  dans  la 
lainille  des  iNayades,  et  qui  a  reçu 
successivement  les  noms  de  Lenticu- 
la  ,  HjdrupÂace  eiLemna.  Comme  ces 
Plantes  sont  dune  grande  ténuité  et 
que  l'organisation  de  leurs  fleurs  ,  à 
cause  de  leur  e\trème  jieiitesse,  est 
encore  fort  peu  connue,  nous  croyons 
devoir  la  décrire  avec  quelque  détail, 
l'ayant  étudiée  complètement  dans 
toutes  ses  parties,  dans  une  des  es- 
pèces que  l'on  rencontre  le  plus  com- 
uiunénient. 

Li  Lemna gihha .  L.,  Sp.  1 37 7,  est 
une  petite  fiante  annuelle  ,  flottante 
à  la  surface  des  eaux  où  elle  lesseni- 
ble  en  quelque  sorte  à  des  petites 
feuilles   lenticulaires  dépourvues  de 


LEN 

lige  et  de  pétiolrs;  tantôt  elles  sont 
isolées  ,  tuntôt  elles  sont  réunies 
et  groupées.  Ces  petites  frondes  qui 
composent  toute  la  Plante  ,  rem- 
plissent à  la  fois  les  usages  de  tiges 
et  de  feuilles.  Elles  sont  ,  ainsi  que 
nous  l'avons  dit,  lenticulaires,  tiès- 
renflées  et  gibbeuses  à  leur  face  infé- 
rieure qui  est  séparée  de  la  supérieu- 
re par  un  rebord  mince  et  saillant. 
Vers  la  partie  la  plus  étroite  de  la 
fronde  ou  observe  de  chaque  côté  du 
rebord  une  fente  ou  fissure  par  la- 
quelle on  voit  sortir  soit  une  autre 
fronile  ,  de  laquelle  il  doit  en  sor- 
tir une  troisième  un  peu  plus  tar.d  , 
soit  les  tleurs  et  quelcnics  radicules 
qui  descendent  perpendiculairement. 
Les  fleurs  sont  monoïques  et  renfer- 
mées d'abord  complètement  dans  une 
spathe  sessile,  monophylle  ,  compri- 
mée ,  irrégulièrement  cunéiforme  , 
mince  ,  membraneuse  et  comme  réti- 
culée. Celte  spathe  se  fend  sur  lune 
de  ses  faces  pour  laisser  saillir  les 
étamines  et  le  stjle.  Chacune  d'elles 
renfern.e  une  fleur  femelle  ,  qui  se 
compose  d'un  pistil  unique  et  d'une 
à  deux  fleurs  mâles  également  com- 
posées d'une  seule  étamine.  Ces  éta- 
mines ou  fleurs  mâles  offrent  un  filet 
cylindrique  plus  long  que  le  pistil  , 
terminé  à  son  sommet  par  deux  an- 
thères'juxta-posées,  globuleuses,  uni- 
loculaires  et  s'ouvrant  chacune  par 
un  sillon  longitudinal.  Le  pistil  of- 
fre un  ovaire  ovoïde  compiimé ,  à 
une  seule  loge  contenant  de  deux  à 
cinq  ovules  dressés.  Le  style  est 
gros  ,  cylindrique  ,  terminé  par  un 
stigmate  tronqué  et  concave.  Le 
fruit  est  une  petite  capsule  arron- 
die ,  quelquefois  comprimée  ,  conte- 
nant une  ou  j)lusieurs  graines  et  res- 
tant indéhiscente.  Ces  graines  qui 
sont  ovoïdes-arrondies  ,  marquées 
d'une  suture  saillante  ou  raphé  ,  se 
composent  d'un  tégument  propre  as- 
sez épais  et  d'un  embryon  monoco- 
tylédoM,  qui  forme  à  lui  seul  toute 
la  masse  de  l'amande.  Plusieurs  au- 
tres espèces  de  ce  genre  croissent 
également  dans  nos  eaux  dormantes  ; 
telles  sont  les  Lemtia  trisulcn,  L.nn- 


LE>' 


Î77 


nor,  L.  polyrlùza  qui  est  la  plus  gran- 
de, et  Là.  ailiiza  qui  est  plus  petite. 

LENTICULLNE  et  LEINTICULI- 
TE.  MoLL.  Ce  genre,  que  l'on  con- 
fondait autiefois.avec  les  Caméiincs 
<'u  Nummulites,  a  été  créé  par  La- 
marck  pour  de  petits  corps  lenticu- 
lau-es  polythalamcs  qui  ne  diffèrent 
des  Nummulites  que  par  les  cloisons 
qui  s'étendent  jusqu'au  centre  de  la 
coquille  et  par  l'ouverture  qui  reste 
visible  lorsque  celle  des  Nummulites 
disparaît  constamment.  Ces  caractè- 
res ont  paru  suffisans  à  la  plupart 
des  zoologistes  pour  conserver  les 
deux  genres  et  les  placer  dans  des  fa- 
milles différentes.  Une  étude  ccmpa- 
lative  des  espèct-s  de  ces  deux  gen- 
res ,  et  sintout  de  celles  qui  ne  sont 
pas  pétrifiées,  aurait  fait  apercevoir 
une  structure  absolument  semblable 
dans  les  deux  genres;  si  quelques  lé- 
gères dilféretices  se  remarquent  quel- 
quefois, elles  se  lient  toujours  par 
des  nuances  insensibles.  Nous  traite- 
rons de  ces  corps  au  mol  Nummuli- 
tes. (D..H.) 

*LENTIGO.  MOLL.  Klein  (;Ue//<:of/. 
Ostiac,  p.  loo)  propose  de  réunir 
dans  le  genre  qu'il  nomme  ainsi  , 
toutes  les  Coquilles  dont  les  tuber- 
cules aplatis  et  arrondis  ressemblent 
plus  ou  moins  à  des  Lentilles.  De  pa- 
reHs  genres  ne  méritent  pas  même 
d'être  examinés.  (d..h.) 

LENTILIER.  Lenticulas.  pois. 
Sjn.  d'Achire.  V.  ce  mot.  (b.) 

LENTILLAC.  pois.  L'un  des  noms 
vulgaires  de  TEmissole ,  espèce  de 
Squale.  V.  ce  mot.  (jj.) 

LENTILLADE.  rois.  Ce  nom 
s'applique  ,  sur  les  côtes  de  la  Médi- 
terranée, à  plusieurs  espèces  de  Raies, 
particulièrement  à  lOxyrinque  (b.) 

LENTILLE.  Lens.  bot.  phan.  Ce 
genre,  établi  par  Tournefort,  a  été 
réuni  par  Linné  aux  espèces  d'Ers 
{Efviim)  dont  il  ne  diffère  que  par  sa 
gousse  plus  comprimée  ,  à  une  ou 
deux  graines  lenticulaires  et  non 
globuleuses.  /^,  Ers.  (a.  rJ 


27S  LEO 

LENTILLEN.  bot.  phan.  L'un 
des  noms  vulgaires  du  JLathyrus  sa- 
tivus.  V.  Gesse.  (b.) 

LENTISQUE. Lentiscus.-Roi  piian. 
Espèce  du  genre  Pistachier.  Ou  a 
quelquefois  fort  improprement  ap- 
pelé l'individu  mâle,  Lentisquf,  du 
PÉ.ROTJ ,    et   le  Phyllirea  angustifolia 

LeNTISQUE    BATARD    OU    EAUX    LeN- 
TISQUE.  (B.) 

LEJNTOS.  BOT.  PHAN.  (  Gouan.  ) 
Syn.  vulgaire  à'O/w/iis  JSalrix.  T^. 
Ononiue.  (b.) 

*LENZINITE.  MJN.  (John.)  Subs- 
tance blanche ,  d'un  aspect  mnt  et 
terreux  ,  tendre  ,  légèrement  translu- 
cide et  opaline,  douce  au  toucher  et 
happant  à  la  langue.  Pesant  spécifi- 
quement 2,10,  elle  est  composée, 
suivantJohn  de  Berlin  ,  de  Silice,  Sy  ; 
Alumine,  67,  et  Eau,  25.  Elle  est  re- 
gardée par  firongniart  comme  une 
variété  de  son  espèce  Collyi  ite.  On  la 
trouve  en  morceaux  isolés  à  Kall  , 
dansl'Eifeld.  (g.  dix.) 

LEO.  MAM.  /^.  Lion  au  mot  Chat. 

LEOGARPUS.  BOT.  crypt. 
{Champignons.)  Petits  Champignons 
presque  globuleux  ,  munis  d'un 
përidium  simple  ,  membraneux  ou 
crustacé  ,  fragile  ,  et  qui  s'ouvre  pour 
donner  passage  aux  sémiuules  ;  celles- 
ci  sont  entassées  siu-  des  filamens 
fixés  intérieurement  et  à  la  bise.  Ce 
genre  a  été  créé  par  Link  qui  ,  quel- 
que temps  après  ,  l'a  réuni  au  Vkysa- 
rum  dont  il  est  en  effet  très-voisin, 
ainsi  que  du  Diderma  f^.  ces  mois. 

(A.  F.) 

LEOCROCOTÏE.  mam.  Ln  cré- 
dule antiquité  donnait  ce  nom  à  un 
Animal  fabuleux  qu'on  supposait 
provenu  de  l'acco.plement de  l'Hvène 
mâle  avec  la  Lionne.  (u.) 

*  LÉODICE.  Leodice.  annel. 
Genre  de  l'ordre  des  Néréidées  ,  fa- 
mille des  Eunices  ,  établi  par  Savi- 
gny  (Syst.  des  Annelides,  p.  1 5  ri  48) 
aux  dépens  du  genre  Eunice  de  Gu- 
vier  qu'il  a  érigé  en  famille,  et  ayant 
pour  caractères  distiactifs  :  trompe 


LEO 

armée  de  sept  mâchoires  ,  trois  du 
côté  droit,  quatre  du  côté  gauche; 
les  deux  mâchoires  intérieures  et  in- 
férieures très-simples.  Antennes  dé- 
couvertes :  les  exle'iieures  longues  , 
filiformes;  les  mitoyennes  et  l'impai- 
re   de    même.    Branchies   pectiuées. 
Front  à  deux  ou  à  quatre  lobes.  Ce 
genre  oflfre  plusieurs  traits  de  ressem- 
blance avec  ceux  de  Lysidice  ,  d'A- 
glaure  et  d'Otnone  ;  il  ditfère  essen- 
tiellement des  deux  derniers  par  un 
nombre  moindre  de  mâchoires,  et  il 
se    dislingue    des    Lysidices    par   la 
longueur   des    antennes,    les    bran^ 
chies  pectinées  et  le  front  lobé.  Un 
examen  plus  attentif  fournit  encore 
d'autres  caractères  :  le  corps  des  Léo- 
dices  est  linéaire  ,  cylindrique  ,  com- 
posé de  segmens  courts  et  nombreux; 
le  premier  segment  n'étant  point  ré- 
tréci ni  saillant  sur  la  tête,  et  Le  se-  ^ 
cond  étant  plus  court  que  le  troisiè- 
me. Les   pieds  sont   dissemblables  , 
c'e.'>l-à-dire  qu'on  voit  des  cirres  len- 
taculaires  ,  allongés,  subulés  ,  non  ar- 
ticulés ,  rarement  nuhs,   et  des  pie.ls 
proprenutit  dits  ambulatoires  ,  pour- 
vus de  cirres  ;  ces  pie  Is  ont  deux  fais- 
ceaux di-tincts  ,  outre  un  paquet  de 
soies  coniques  ,  qui  sort  de  la  base  du 
cirre  supérieur  ;   les  soies  sont  sim- 
ples ou  terminées  par  un  appendice, 
(^uant    aux   cirres  ils   ont    plus    ou 
inoms  de  saillie;  les  supérieurs  sont 
plus  pointus,  les  inférieurs  sont  gé- 
néralement gibbeus  à  leur  base  exté- 
rieure.   La    dernière   paire  de   pieds 
diffère  essentiellement  des  autres  ,  en 
ce  qu'elle  est  convertie  en  deux  filets 
terminaux.   Les  branchies  sont  fili- 
formes ,  légèrement  annelées,  pecti- 
nées d'un  côté,  surKiut  vers  le  tiers 
ou  le  milieu  du  corps  ;  les  dents  qui 
les  composent  sont  longues,   filifor- 
mes ,  et  décroissent  par  degrés  de  la 
base  au  sommet  de  la  tige  commune  ; 
elles  sont  tournées  du  côté  de  la  ra- 
me.  La  lêle  est  plus  large  que  lon- 
gue,  rétrécie   par    derrière,  divisée 
par  devant  en  quatre  ou  deux  lobes  , 
parfaitement    libre,     et    découverte 
ainsi  que  les  antennes.  Les  yeux  sont 
grands  et  situés  entre  les  antennes 


CJau^ùer  pptx'ettià''- 


Shmdx  SLi'lp; 


Fi^.l.    LEODICE  iVISTTENNEE   (grossie)    LEODJCE    INTENNATA .    Sav. 
a.   Téie  en  dessus-       fc.    Tête  Je pro/îl .       c  .    .¥arJu>ire<r.      d.    L'un  des  pieds. 


LEO 

miloyenncs  el  les  antennes  extérieu- 
res. Les  anieniips  sont  complètes, 
plus  longues  que  la  tête;  les  miloycn- 
nes  grandes  ,  filiibi mes  ,  eotnposees 
quelquefois  d'aiticles  girmis;  l'im- 
paire exactement  sembinble  aux  mi- 
toyennes, plus  longue;  les  extérieu- 
res ressembliint  de  même  exactement 
aux  mitoyennes,  plus  courtes.  La 
bouche  otlVe  une  trompe  qui  ne  dé- 
passe pas  le  front ,  et  qui  est  pourvue 
de  mâchoires,  au  uond>re  de  sept, 
trois  à  droite  et  quatre  à  gauche  ;  les 
extérieures  s'appliqu;int  complète- 
ment sur  les  intérieures  dans  le  re- 
pos. Les  deux  premières  ,  à  commen- 
cer par  les  intérieures  ou  les  posté- 
rieures, sont  semblables  l'une  à  l'au- 
tre ,  étroites  ,  avancées  ,  non  déniées, 
pointues  ,  crochues  à  leur  bout  ,  exac- 
tement opposées  et  articulées  sur  une 
double  tige  plus  courte  qu'elles;  les 
secondes  sont  encore  presque  sem- 
blables entre  elles  ,  l.irges  ,  aplaties  , 
obtuses,  profondément  crénelées,  op- 
posées ,  ou  à  peu  près  ,  et  articulées 
sur  le  dos  des  premières  ,  dont  elles 
ne  dépassent  pas  le  bout  lorsqu'elles 
sont  formées  ;  les  troisièmes  sont  de- 
mi-circulaires ,  concaves,  profondé- 
ment crénelées  ;  celle  du  côté  droit 
est  plus  petite,  pins  finement  créne- 
lée, plus  rentrée  que  sa  correspondan- 
te ,  et  située  aussi  un  peu  plus  haut  , 
presque  vis-à-vis  la  quatrième  et  der- 
nière mâchoire  du  côté  gauche  ,  qui 
est  également  demi-circulaiie  ,  cré- 
nelée et  courbée  en  voûte.  La  lèvre 
inférieure  est  beaucoup  plus  large 
que  la  première  paire  de  mâchoires. 
Ces  mâchoires  si  compliquées  et  la 
double  tige  qui  les  supporte  ,  ne  ré- 
pondent visiblement,  suivant  Savi- 
gny  ,  qu'aux  deux  mâchoires  supé- 
rieures des  Aphrodites  ;  la  lèvre  ,  par 
sa  position  ,  serait  l'analogue  de  leurs 
mâchoires  inférieures.  Saviguy  décrit 
huit  espèces  qu'il  range  dans  deux 
tribus ,  de  la  manière  suivante  : 

f  Deux  cirres  tenlaculaires  derriè- 
re la  nuque.  Cirres  supérieurs  de  tous 
les  pieds  ,  beaucoup  plus  longs  que 
les  rames  ,  peu  ou  point  dépassés  par 
les  branchies. 


LEO  279 

i""^  Tribu  :  LéCOcHcœ  sirnplices. 

La  LÉODICE  GlG.\NTESQUr.  ,  L.  gi- 
gantea  ,  Sav.,  ou  VEimice  gigantea  , 
Cuv.,  qui  est  la  même  espèce  que  la 
Nereis  aphroditois  de  Pal  las  [Nova 
Act.  Petrop.  T.  ii  ,  p.  229  ,  tab.  b  , 
fig.  1-7),  est  la  plus  grande  des  An- 
nelides  connues;  son  corps  est  long 
de  quatre  pieds  et  davantage.  On  la 
trouve  dans  la  mer  des  Indes. 

La  LÉODICE  ANTF.NNÉi; ,  L.  anten- 
nata  ,  Sav.  (ouvrage  d'Eg\ptc  ,  pi.  5  , 
fig.  i);  elle  est  très-commune,  sur 
les  côtes  de  la  mer  l\ouge  ,  dans  les 
cavités  des  Madrépores  ,  d^s  Coquil- 
les ,  etc. 

Les  autres  espèces  de  celte  tribu 
sont  :  les  Leodice  gallica,  Sav.;  L. 
nofH'egica  ,  Sav.,  ou  la  JSe/'eis  norwe- 
gica  de  Linné;  L.  piiiuata ,  Sav., 
ou  la  Ncreb ptnnata  deMuUer;  et  L. 
àispanica,  Sav. 

ff  Point  de  cirres  tcntaculaires. 
Cil  res  supérieurs  aussi  courts  ou  plus 
courts  que  les  rames ,  dépassés  dé 
beaucoup  par  les  branchies. 

2*^  Tribu  :  Leodicœ  marpfiysœ. 

La  LÉODJCE  OPALINE,  L.  opalina, 
Sav.,  ou  la  Nereis  sanguinea  de  Mon- 
tagu  [Trans.  Linn.  Suc.  T.  xi ,  p. 
26,  tab.  3,  fig.  1);  on  la  trouve  sur 
les  côtes  de  l'Océan, 

La  LÉODICE  TUBicoLE,  L.  tubico- 
la,  Sav.,  ou  la  Nereis  tubico  la  de 
Muller  [Zool.  Dan.,  part.  1 ,  page  60, 
tab.  18,  fig.  1-6).  Elle  a  été  trouvée 
dans  les  mers  du  Nord  ,  et  offre  celte 
particularité  remarquable  d'habiter 
constamment  des  tubes  solides  et 
transparens     comme     de    la    corne. 

(AtJD.) 

LEONCITO.  MAM.  Ce  nom  signi- 
fie proprement  Lionceau  en  espa- 
gnol, il  paraît  que  les  habitais  de 
l'Amérique  méridionale  l'ont  ajpli- 
qué  à  une  petite  espèce  de  Singe,  y. 
'Tamarin.  (r.) 

LEONIE.  Leonia.  bot.  phan. 
Genre  de  la  Pentandrie  Monogynie, 
L.,  établi  par  Ruiz  et  Pavon  (Flor. 
Perup.  et  Chil.  2,  p.  69,  t.  222),  et 


uSo  LEO 

ainsi  caraclérisé  :  calice  ti'ès-court, 
à  cinq  dents  arrondies,  scarieuses  sur 
les  bords  et  caduques  ;  corolle  six 
fois  plus  grande  que  le  calice  ,  à  cinq 
pétales  concaves  et  obovales;  urcéole 
membraneux,  trcs-pelit,àcinq  dents, 
chacune  surmontée  d'une  anthère  bi- 
loculalre;  style  très -court,  terminé 
par  un  stigmate  aigu  ;  baie  ou  drupe 
globuleuse,  à  plusieurs  loges  mono- 
spermes.  Le  professeur  De  Jussieu 
(Ann.  du  Mus.  d'Hist.  Nat. ,  i5,  p. 
349)  pense  que  ce  genre  doit  être 
réuni  au  Theophrasta ,  et  par  consé- 
quent qu'il  doit  prendre  place  à  la 
lin  de  la  famille  des  Apoeynées. 

Le  Leoniaglj cicaj-pa ,^\\\z eiV?iy . , 
loc.  cit.,  est  un  Arbre  de  douze  à 
quinze  mètres  de  haut,  qui  croît  dans 
les  forêts  des  Andt-s  du  Pérou.  Son 
tronc  est  cendré;  ses  branches  ,  for- 
mant une  cime  épaisse  ,  sont  couver- 
tes de  feuilles  alternes  ,  très-grandes  , 
ovales  ,  oblongues  ,  acuuiinées  ,  co- 
riaces ,  très-entières,  fortement  vei- 
nées eu  dessous  ,  luisantes  supérieu- 
rement. Les  fleurs  sont  disposées  en 
grappes  ou  en  panicules  axillaires,  et 
munies  de  bractées  très-petites,  ova- 
les et  membraneuses.  (G..N.) 

LEONICENIA.  bot.  piian.  Scopoli 
et  Neckcr  {Elem.  Bot.,']M)  ont  donné 
ce  nom  générique  à  une  Plante  rap- 
portée au  Fothergllla  ■\^iw  Aublet ,  et 
que  l'on  doit,  selon  Jussieu  ,  placer 
dans  les  Mélastomces.  (g..n,) 

LEONICEPS.  MAM.  (Klein.)  Syn. 
de  Pinche.  (b.) 

LEONOTIS.  BOT.  PHAN.  Persoon 
{Endùrid.,  2,  p.  1 27)  a  donné  ce  nom 
à  une  division  du  genre  Phlomis,  ca- 
ractérisée par  la  lèvre  supérieure  de 
la  corolle  liès-longue,  diessce,  con- 
cave, 1  iidérleure  très-courte,  irilide 
etmarccscentc.  Celte  section  a  été  éle- 
vée au  rang  de  genre  par  R.  BroAvn 
{Prodr.  Flvr.  Nov.-HolL  et  in  Hort. 
Kew.,  2*"  édit.,  3,  p.  409)  qui,  en  ou- 
tre, a  formé  aux  dépens  des  Phlomis 
un  troisième  genre  nommé  Let/cas. 
Le  Leunads  correspond  à  l'ancien 
genre  Leonitnis  de  Tournefort.  Il  se 


LEO 

compose  de  trois  espèces  originaires 
du  cap  de  Bonne-Espérance  et  des 
Indes-Orientales  ,  savoir  :  i*'  Leoiio- 
lis  Leonurus ,  ou  Phi.  Leonurus  ,  L.  ; 
2°  Z(.  L.eonoiis,  ou  PhL  Leonotis 
L.;  et  Z(.  nepetifolia  ou  Phi.  nepeii- 
folia,  L.  V.,  pour  plus  de  détails 
sur  ces  Plantes  remarquables  par 
leur    beauté,    le    mot   Phlomidb. 

,  ^  (G..N.) 

LEONriCE.  Leontice.  bot.  phan. 
Genre  de  la  famille  des  Berbéridées  , 
composé  d'un  petit  nombre  d'espèces 
herbacées  vivaces,  qui  croissent  eu 
Orient  ou  dans  l'Amérique  septentrio- 
nale. Leur  calice  est  caduc ,  com- 
posé de  six  sépales  disposés  sur  deux 
rangs  et  alternativement  plus  petits; 
leur  corolle  de  six  pétales  ovales, 
dépourvus  de  glandes  ,  mais  munis 
sur  leur  onglet  chacun  d'une  petite 
écaille  ;  les  étamines  au  nombre  de  six 
ont  les  filets  trè^-courts,  l'ovaire  libre 
est  surmonté  d'un  style  ovoïde  ,  al- 
longé,  court,  oblique,  que  termine 
un  stigmate  simple.  Le  fruit  est  une 
capsule  vésiculeuse,  ovoïde,  mince  et 
membraneuse,  à  une  seule  loge  con- 
tenant trois  à  quatre  graines  globu- 
leuses insérées  au  fond  de  la  capsu- 
le, qui  est  tantôt  indéhiscente,  et 
tantôt  se  rompt  irrégulièrement.  Les 
graines  se  cojnposeut ,  outre  le  té- 
gument, d'un  endosperme  charnu  j 
creux  dans  son  centre  et  contenant 
un   embryon  dressé. 

Les  Le'ontices  ont  ordinairement 
une  souche  chainue  ,  tubéreuse  , 
d'oii  s'élèvent  des  feuilles  radicales 
pétiolées ,  divisées  en  lobes  nom- 
breux. Leur  tige  porte  une  ou  plu-» 
sieurs  feuilles.  Leurs  fleurs  forment 
des  épis  ou  des  panicules.  Le  pro- 
fesseur Richard,  dans  la  Fioie  de 
JMichaux,  avait  retiré  de  ce  genre  le 
Leontice  thatictroides  ,  pour  en  faire 
un  genre  particulier  sous  le  nom  de 
Caidopliyllum.  Mais  ce  genre  ,  qui  a 
été  adopté  par  Willdenowet  ]Nutlall, 
ne  l'a  pas  été  par  De  CandoUe  qui 
en  fait  simplement  une  section  du 
genre  Leontice. 

La  Plante  nommée  par  Linné  Leon- 
tice   Leontopelaloides  ,    n'est    autre 


LEO 

chose    que    son    Tacca  pinnatifida. 

*  LÉONTICOIDES.  bot.  phan. 
Nom  donne  par  De  Candolle  (  Sjs/. 
T^eget.  A' ai. ,  2  ,  p.  1 14  }  à  la  pr»  niière 
section  du  genre  Corjdalis ,  laquelle 
renferme  seulement  les  Corjdalis  ver- 
ticillaris  et  Corydalis  opposiiifo/ia, 
indigènes  de  la  Perse  et  de  i'Asie-Mi- 
neure.  (g..n.) 

LÉONTOBOTANOS.  bot.  phan. 
S^n.d'Orobanche.  F",  ce  mot.     (u.) 

LEONTODON.  bot.  phan.  r. 
Lion-Dent. 

LÉOINïODONTOIDÉESou  FAUX 
LION-DENTS,  bot.  piian.  Première 
section  établie  par  De  Gandolle  [Syn., 
p.  i258,  etFIor.  Fr.  T.  iv,  17)  dans  le 
genre  Hieracium ,  si  nombreux  en 
espèces,  f^.  Eperviëre.  Ce  nom  est 
renouvelé  de  Micheli  et  de  Séb.  Vail- 
lant. (B.) 

*  LEONTONYX.  bot. PHAN.  Genre 
delà  famille  des  Synanthérées  ,  Go- 
rymbifères  de  Jussieu  ,  et  de  la  Syn- 
génésie  superflue,  L.?,  établi  par  H. 
Cassini  (Dict.  des  Se.  Nat.,  vol.  25,  p. 
466)  qui  l'a  ainsi  caractérisé  :  invo- 
lucre  oblong,  formé  de  folioles  im- 
briquées, appliquées,  oblongues,  lan- 
céolées, coriaces,  membi-aneuses,  ter- 
minées   par  un  appendice   oblong  , 
tubulé  ,  arqué  en  dehors  ,  roide  ,  épais 
et  coriace;  réceptacle   plane  et  nu  ; 
calathide    oblongue,    composée     de 
fleurons  égaux,  nombreux,  réguliers, 
hermaphrodiles  ,  ofli:aut  à  la  circon- 
férence trois  ou  quatre  fleurs  femel- 
les ,  à  corolle  pi  us  grêle  et  tubuleuse  ; 
ovaires  cylindriques,  ornés  de  papil- 
les ,  surmonlés  d'une  aigrette  longue 
et  formée  de  poils  légèrement  plu- 
meux  dans  leur  partie  supérieure.  Les 
calathidesnombrcuses  forment  un  ca- 
pitule iriégulier  ,  entouré  d'un  invo- 
lucre  de  bractées  foliacées.  Ce  genre, 
constitué  aux  dépens  du  Gnaphaliuin 
de  Linné,  a  de  grands  rapporis  avec 
celui-ci,  ainsi  qu'avec  \e  Leonfopo- 
dium,  autre  démembrement  du  Gna- 
plialium  ;  il  se  rapproche  également 
des  Helichrysum.  r.  ces  mots  pour 


LEO  981 

la  comparaison  des  caractères  gêné'- 
riques. 

Les  deux  espèces  qui  composent  ce 
genre  sont  :  1  ^  Leonlonyx  tunientosa  , 
Cass.  ,  ou  Gnaphalium  squarrosurn , 
L.  ;  a°  L.  colurata,  Cass.,  ou  Gn.tinc- 
tum  ,  ïhunb.  Elles  croissent  au  cap 
de  Bonne-Espérance.  (g..n.) 

LEONTOPETALON  ou  LEOINTO- 
PETALUM.  BOT.  PHAN.  C'était  le  nom 
employé  par  les  anciens  botanistes 
pour  désigner  la  Plante  de  l'Italie  et  de 
l'Orient  à  laquelle  Linné  donna  celui 
de  Leontice  JLeontopetalum.  Tourne- 
fort  l'avait  admis  comme  nom  géné- 
rique ,  et  il  y  avait  réuni  le  C/irysugo- 
num  de  Dioscoride  ,  mais  la  dénomi- 
nation de  Leontice  quoique  posté- 
rieure a  prévalu.  Le  mot  de  Leonlope- 
talum  est  employé  par  De  Candolle 
{Syst.  P'eget.  Nat.,  2,  p.  24)  pour 
désigner  la  première  section  de  ce 
genre.  (g..n.) 

'*  LÉONTOPHTALME.     Leonto- 
phtalmum.  bot.  phan.  Genre  de  la 
famille  des  Synanthérées,  Corymbifè- 
res  de  Jussieu  ,  et  de  la  Syngénésie 
superflue,  L. ,  établi  par  Willdenow 
(  Magaz.  der  nat.  freund.  zu  Berl.  1 , 
Jahr.  1807,  p.  i4o)  et  ainsi  caractérisé 
par   Kunlh  (  Nou     Gêner,    et   Spec. 
Plant,  œquin.  T.  iv,  p.  296)  :  invo- 
lucre  accompagné  à  sa  base  de  qua- 
tre bractées  coriaces  et  inégales,  com- 
posé de  folioles  imbriquées  ,  oblon- 
gues ,  arrondies  au  sommet ,  scarieu- 
ses   et   striées;     réceptacle  garni   de 
paillettes    lancéolées  ,   carénées  ,    un 
peu  plus  longues  que  l'ovaire,  et  dé- 
coupées   en  deux  ,   trois    ou    quatre 
dents;  cabithidedont  les  fleurons  du 
centre    sont   nombreux  ,   tubuleux, 
hermaphrodites  ,  et   ceux  de  la  cir- 
conférence en  languettes  cunéiformes 
et  femelles;  akènes  surmontés  d'une- 
aigrette   formée  de  paillettes    nom-v 
breuses  ,    linéaires,  subulées  ,     sca- 
rieuses,  blanchâtres,  planes  ,  égales; 
et    persistantes.    Kunth    a   placé   ce 
genre  dans  ia  tribu  des  Hélianthées  à 
laquelle  Cassini  l'a   également   rap« 
porté.  Le  Leonlophtatmum  peruvior^ 
num  ,  Kunth ,  /oc.  cit. ,  tab.  409 ,  er\ 


!l82 


LlîO 


<st  l'unique  espèce.  Elle  a  ëté  rap- 
portée du  Pérou  par  Humboldt  et 
Bonpland.  C'est  un  Arbuste  à  feuilles 
opposées  ,  entières  ,  coriaces  ,  à  fleurs 
terminales,  solitaires,  jaunes  et  lon- 
guement pédonculées.  (g..n.) 

LÉONTOPODE.  Leontopodium. 
BOT.  FHA.N.  Sous  ce  nom,  employé  par 
les  anciens  pour  désigner  des  Fiantes 
de  familles  diverses,  p^rmi  lesquelles 
on  remarque  quelques  Synanihérées , 
Peisoon  avait  formé  un  sous-genre 
parmi  les  Gnaphalium.  En  1817,  R. 
Brown  proposa  de  l'élever  au  rang  de 
genre,  mais  il  n'en  donna  point  les 
caractères.  Nous  allons  exposer  les 
plus  essentiels  parmi  ceux  qui  ont 
été  tracés  par  Cassini  d'abord  dans 
le  Bulletin  de  la   Société  Philomati- 

aue ,  de  septembre  1819,  pu  is  rectifiés 
ans  le  Dictionnaire  des  Sciences  Na- 
turelles, vol.  2,'i,  p.  475   :    involucre 
arrondi,  composé   de  folioles  inéga- 
les ,  imbriquées,  appliquées,  ovales- 
oblongnes  ,  coriaces  ,  laineuses  exté- 
rieurement ,  glabres  intérieurement , 
pourvues   d'une  large  bordure  sca- 
rieuse   et  irrégulièrement  découpée; 
réceptacle  héIni^pbérique  ,  piofondé- 
ment  alvéolé,  à    cloisons    charnues, 
tronquées  au  sommet  ;  calathide  glo- 
buleuse df)nt  les  fleurons  du  disque 
sont  réguliers,  mâles  avec  un   rudi- 
ment d  ovaire  ;  les  fleurons  de  la  cir- 
conférence tubuleux  et  femelles.  Le 
faux  ovaire  des  fleurs  mâles  est  privé 
d'ovule  ,  oblong,  grêle  ,  un  peu  pu- 
bescent ,  pourvu  d'un  bourrelet  basi- 
laire  ,  surmonté  d'une   aigrette  lon- 
gue, composée  de  poils   légèrement 
plumeux.  L'ovaire  des  fleurs  femelles 
de  la  circonférence  a  une  forme  à  peu 
près  semblable  à  celle  du  fiux  ovaire, 
seulement  il  est  obovoïde  et  compri- 
mé; son  aigrette  est  également   lon- 
gue et  composée  de  poils  soudés  par 
la   bsse,    légèrement  plumeux    dans 
leur  partie  supérieure.    Le   capitule 
de  fleurs  offre  au  centre  une  calathi- 
de qui  est  sessiîe,  renferme  dans  son 
milieu  un  grand  nombre  de  fleurons, 
et  n'a  qu'un  seul  rang  de  fleurs  fe- 
melles ,  tandis  que  les  calathides  ex- 


LEO 

térieures  sont  portées  sur  de  courts 
pédoncules  ,  que  les  fleurons  de  leur 
disque  sont  peu  nombreux  ,  et  que 
ceux  de  la  circonférence  forment  plu- 
sieurs rangées.  En  proposant  d'éta- 
blir le  Leontopodium  ,  Pc.  Biown  l'a- 
vait placé  entre  le  ^enve.  ^ntennaria 
oii  il  avait  été  confondu  paiGaertner, 
et  le  genre  Gnaphalium.  Mais  quand 
ce  dernier  eut  été  subdivisé  de  nou- 
veau par  Cassini ,  les  démembreméns 
qui  en  ont  résulté  ,  tels  que  les  Leon- 
tonjx,  Filago  ,  etc.,  présentèrent  sur- 
tout de  grandes  aCSnités  avec  le  genre 
en  question.  Le  Leontopodium  fait 
partie  de  la  tribu  des  Inulées,  et  ne 
se  compose  que  d'un  petit  nombre 
d'espèces.  On  en  comptait  cinq  dans 
le  sous  -  genre  .  fornié  par  Persoon  , 
mais  R.  Brown  et  Cassini  n'admet- 
tent que  les  deux  espèces  suivantes  : 
1  °  Leontopodium  àlpinum  ,  Ciss. ,  Fi- 
lago Leontopodium  ,  L.  ;  J ntennaria 
Leontopodium  ,  Gaertn.  ;  (inaplia- 
lium  Leontopodium ,  Pers.  CetlePlan- 
te  est  herbacée,  cotonneuse  et  re- 
marquable par  les  trois  bractées, 
dont  une  très-grande,  qui  entourent 
le  capitule  des  fleurs.  Elle  est  assez 
abondante  sur  les  sommets  des  Al- 
pes,  des  Pyrénées  et  du  Jura.  a**. 
Le  Leontopodium  sibiricum  ,  H. 
Gass.  ;  Gnaphalium  leontopodioides  , 
Pers.  ,  a  été  confondu  avec  la  précé- 
dente espèce,  mais  il  s'en  distingue 
surtout  par  son  capitule  composé 
seulement  de  trois  calathides,  par 
ses  bractées  linéaires,  lauctolées  ,  et 
par  ses  aigrettes  plus  grandes  et 
plus  fortes.  Cette  espèce  croît  en  Si- 
bérie, près  du  lac  Baïkal.  (cN.) 

LÉONTOSÈRE.  min.  On  ne  con- 
naît plus  la  Pierre  précieuse  ou  l'xVga- 
the  ,  à  laquelle  les  anciens  donnaient 
ce  nom  ,  laquelle  ,  selon  quelques- 
uns  ,  avait  la  propriété  «  de  vaincre  la 
rage  des  bêtes  féroces ,  »  et  selon  le 
crédule  Pline  ,  de  chasser  les  Scor- 
pions, (b.) 

LEONTOSTOMON.  bot.  ph.vn. 
(Gesner. }  Syn.  de  i'Ancolie  des  jar- 
dins. (O..N.). 

LÉONURE.  Leonurus.  bot.  phan. 


LEO 

Genrede  la  nimille  des  Labiées  et  de  la 
DidynamieGymnospermie,  L. ,  ainsi 
caractérisé  par  R.  Brown  [Prodrom. 
Flor.  Nov.-Holland. ,  p.  5oi;  et  in 
Ailoii  ïlort.  Kew.,  a''  édit.,  vol.  3,  p. 
4o5)  :  calice  à  cinq  dents;  corolle 
dont  la  lèvre  supcricure  est  entière  , 
rinférieurc  à  trois  découpures  ,  celle 
du  milieu  indivise;  anthères  à  lobes 

Sarallèles  et  rapprochés  ;  stigmates  à 
eux  divisions  égales.  Le  Leonunis 
est  très-voisin  des  genres  Phtumis  , 
Leucas  et  Leonotis  ,  car  il  n'en  diffè- 
re essenliellemeut  que  par  la  struc- 
ture du  stigmate  qui,  dans  ces  der- 
niers ,  n  pflre  qu'une  très-courte  divi- 
sion supérieure,  et  par  leiapproche- 
nient  des  lobes  des  anthères,  lesquel- 
les ,  au  contraire  ,  sont  très-rappio- 
chées  d.ins  les  genres  que  nous  ve- 
nons de  citer.  Tournefort  avait  cons- 
titué sous  le  nom  de  Leonurus  un 
genre  différent  de  celui  dont  nous 
parlons  ici  et  qui  a  été  établi  par 
Linné.  Ce  genre  de  Tournefort  est 
maintenant  le  Leonotis  de  Persoon 
et  Robeit  Brown.  T^.  ce  mot.  C'est 
sans  doute  ce  qui  a  engagé  La- 
marck,  dans  la  première  édition 
de  la  Flore  Française,  à  rétablir 
pour  celui-ci  le  nom  de  Cardiaca  ^ 
anciennement  admis  par  Toiirnefoi  t. 
Mœnch  l'a  subdivisé  en  trois  genres 
nommés  Cardlaca,  Chaiturus  et  Van- 
zetia^  mais  les,deux  premiers  ne  sont 
considérés  par  De  CandoUe  (Flore 
Française  ,  2*^  édit.)  que  comme  de 
simples  sections. 

Environ  dix  espèces  de  Leonurus 
ont  été  décrites  parles  auteurs.  Ce 
sont  des  Plantes  herbacées,  assez  éle- 
vées ,  et  qui  croissent  pour  la  plupart 
dans  l'Europe  orientale  et  la  Russie 
asiatique.  L  espèce  suivante  est  la 
plus  remarquable. 

Le  LÉoNuiiE  Cardtaque,  Leonu- 
rus Cardiaca  ,  L.  ,  vulgairetnént 
Agripauuje  ,  est  une  Plante  haute  de 
six  à  neuf  décimètres  et  même  davan- 
tage lorsqu'on  I4  cultive.  Sa  tige  ,  un 
peu  rameuse  ,  porte  Aç^s,  feuilles  pétio- 
lées,  d'un  vert  foncé  en  dessus,  les 
inférieures  larges  ,  presque  arrondies 
et  partagées   en  trois   lobes  princi- 


LEO  385 

paux  dentés  ou  incisés  sur  les  bords. 
Les  supérieures  sont  plus  étroites, 
découpées  en  lobes  simples  et  poin- 
tus ;  enfin  celles  qui  occupent  le  haut 
de  la  tige  sont  quelquefois  entières. 
Les  fleurs  d  un  rouge  clair,  mêlé  de 
blanc,  forment  des  faisceaux  très- 
denses  en  forme  de  vei  ticillés  dans 
les  aisselles  des  feuilles.  La  lèvre  Su- 
périeure de  la  corolle  est  velue.  Celle 
Plante  croît  dans  les  lieux  iiiculles  et 
le  long  des  haies  de  lEurope.  Son 
nom  de  Cardiaque  vient  de  ce  qu'elle 
était  employée  autrefois  pour  guérir 
la  cardialgie  des  enfans.  (c.n.) 

LÉOPARD.  Leopardus.  mam.  Es- 
pèce du  genre  Chat,  /'.ce  mot.    (b.) 

LÉOPARD.  MOLL.  P'.  Bouche 
b'Argent  et  Turbo.  Les  marchands 
de  Coquilles  donnent  aussi  ce  nom  à 
une  Porcelaine  ainsi  qu'à  un  Cône. 

(B.) 

*  LEOPOLDLME.  Leopoldinia. 
ROT.  PHAN.  Genre  de  la  famille  des 
Palmiers ,  et  de  la  Monœcie  llexan- 
drie  ,  L.,  nouvellement  établi  par 
Marti  us  (Gfrt.  e/ .S/:>.  Palm.  Bras//:  ^ 
p.  58,  t.  5u  et  53)  qui  Ta  ainsi  car.;c- 
térlsé  :  fleurs  monoïques  rassemblées 
sur  un  même  régime  paniculé  et  très- 
vameux  ,  sessiles  dans  de  petites  fos- 
settes ,  et  accompagnées  de  bractées  ; 
spiithe  nulle.  Les  fleurs  mâles  sont 
pourvues  d'un  calice  à  trois  folioles 
imbriquées  ,  d'une  corolle  à  trois  pé- 
tales ,  et  de  six  étamines.  Les  fleurs 
femelles  obt  un  calice  et  une  corolle  , 
comme  dans  les  mâles,  un  ovaire  tri- 
loculaire  ,  des  stigmates  sessiles  , 
excentiiques.  Le  fruit  est  une  baie 
drupacée ,  sèche,  à  fibres  réticu-r 
lées  ,  ne  contenant  qu'une  seule 
graine  munie  d'un  albumen  égal,  et 
d'un  embryon  latéral  et  presque  ba- 
silaire.  Le  Palmier ,  sur  lequel  ce 
genre  a  été  constitué,  est  indigène 
du  Brésil.  Sa  tige,  revêtue  d'un  réseau 
de  fibrilles,  n'est  pas  tiès-élevée; 
son  bois  est  tendre  ,  rougeâtre.  Il  a 
des  frondes  pinnées ,  non  épineuses  , 
un  régime  très-rameux,  couvert  d'un 
duvet   ferrugineux.   Les  fleurs  sont 


284  LEP 

petite» ,  rougeâtres  ,  et  les  fruits  d'un 
vert  jaunâtre.  (o.N.) 

LEORIS.  MAM.  V.  Loris. 

LEOTIA.  BOT.  cRYPT.  {Champi- 
gnons.) Hill  est  le  créateur  de  ce  gen- 
re conservé  avec  des  modifications 
par  tous  les  mycologues.  Persoon , 
dans  sa  Mycologie  Européenne  ,  le 
caractérise  ainsi:  chapeau  ovale  ou  or- 
biculaire  dont  le  bord  élevé  entoure 
le  stipe.  Cet  auteur  décrit  neuf  espè- 
ces dont  voici  les  principales  :  i° 
Leotia  circi/ians,  Pers.  ,  charnue 
(grande) ,  roux-cannelle  ,  à  chapeau 
orbiculaire,  convexe.  Celte  Plante  se 
trouve  dans  les  pineraies,  en  Allema- 
gne et  en  Suisse;  elle  croît  sur  la 
terre  et  se  groupe  circulairement.  Le 
chapeau  des  jeunes  espèces  est  sous- 
visqueux  ,  pâle-livide,  de  trois  à 
quatre  lignes  de  largeur;  à  marge 
sous-ondulée;  le  stipe  est  couleur  de 
suie;  à  base  noirâtre.  2".  Leotia  Cla- 
vus,  Pers.;  chapeau  assez  grand  .  hé- 
misphérique, jaune-rouge;  stipe  fuli- 
gineux, verdâlre  ou  sous-olivâtre  ,  at- 
ténué en  dessous;  la  substance  en  est 
un  peu  ferme;  le  chapeau  sous-glo- 
buleux ,  assez  grand  comparative- 
ment à  la  gi-andeur  des  stipes  ;  celui- 
ci  est  lisse ,  couvert  de  quelques 
squammes  en  fort  petit  nombre;  il 
noircit  par  la  dessiccation.  Mougeol 
et  Nestler  l'ont  trouvé  sur  le  bois  de 
Sapin,  au  bord  des  ruisseaux. 

Le  genre  Leotia  de  Plill ,  qui  com- 
prenait plusieurs  Helvelles  et  des  Pe- 
zizes ,  a  été  réuni  au  premier  de 
ces  genres  par  quelques  auteurs. 
D'autres  botanistes  l'ont  partagé  et 
ont  créé  comme  genres  les  trois 
principales  coupes  ou  sous-genres 
formés  primitivement -par  Persoon, 
savoir  :  Mitrula,  Leolia  et   Verpa. 

(A.  F.) 

*  LEPACHYS.  BOT.  PHAN.  Sous  ce 
nom,  Ralinesque  (Journ.  de  Physi- 
que, août  1819)  a  établi  un  nouveau 
genre  delà  famille  des  Synanthérées. 
Les  caractères  qu'il  lui  a  imposés 
6ont  trop  vagues  pour  qu'on  puisse 
le  distinguer  du  Rudbeckia,  aux  dé- 
pens duquel  il  a  été  formé.  H.  Cas- 


LEP 
sini  propose  d'en  faire  une  section  de 
ce  dernier  genre  ,  sous  le  nom  de 
Lepachjs  ou  à'Obelistheca  (autre  dé- 
nomination employée  par  Rafinesque 
pour  le  même  genre),  section  qui  se- 
rait caractérisée  par  l'absence  de  l'ai- 
grette. (O..N.) 
♦  LÉPADELLE.  Lepadella.  inf. 
Genre  de  la  famille  des  Brachionides, 
dans  l'ordre  des  Crustodés,  dont  les 
caractères  sont  :  test  univalve  en  ca- 
rapace ,  indifféremment  denté  ,  ou 
écnancré  par  derrière;  organes  diges- 
tifs obscurs  ,  mais  rapprochés  de  la 
partie  antérieure  quand  ils  sont  dis- 
tincts ,  les  ci  lia  ires  ne  formant  pas  de 
rotifères  i-adiés  complets;  queue  ter- 
minale bifide.  Ce  genre  faisait  partie 
des  Brachions  de  Millier,  mais  ne 
pouvait  demeurer  confondu  sous  un 
même  nom  avec  des  espèces  bivalves 
ou  ulriculaires  ,  non  plus  quavcc  des 
Anourelles  ,  ou  espèces  sans  queue, 
car  une  queue  ne  laisse  pas  que  d'être 
un  caractère  foit  considérable  ,  lors- 
qu'elle s'articule  déjà,  ce  qui  marque 
une  complication  d'organisation  im- 
portante à  signaler.  Les  Lépadelles 
vivent  dans  les  eaux  douces,  parmi 
les  Lenticules  et  les  Charaçnes.  Pro- 
tegeespar  une  petitecarapace  translu- 
cide ,  elles  y  nagent  avec  i-apidité  à 
la  manière  des  petits  Crustacés.  Le 
Brachioniis  lamellaris,  MûU.,  p.  34o, 
tnb.  47,  fig.  8-11,  Encycl.,  pi.  27, 
fig.  2  2-2.'i  ;  le  Trichoda  coinuta , 
Mull.,p.  208,  tab.  3o,f.  1-3,  Encycl., 
pi.  i5,  f.  24-26,  et  le  Brachionus  pa- 
tella,  Mvill.,  p.  34i,  pi.  48,  f.  18-19, 
Encycl.,  pi.  27,  f.  26-00,  sont  les  es- 
pèces qui  peuvent  le  mieux  donner 
ridée  de  ce  qu'on  doit  entendre  par 
une  Lépadelle.  (b.) 

LÉPADITES.  MOLL.  Foss.  /'.  Ba- 

L.\NE. 

LÉPADOGASTRE.  Lepadogaster. 
POIS.  Genre  formé  par  Gouan  ,  adop- 
té par  tous  les  ichthyologistes  ,  placé 
par  Cuvier  dans  la  famille  des  Disco- 
boles ,  de  l'ordre  des  Malaeoptéry- 
giens  Subbrachiens  ,  et  par  Duméril 
dans  sa  famille  des  Plecloplères  ,  de 
l'ordre  des  Téléobranches.  Ses  carac- 


LEP 

lèressonl  dans  l'ampleur  des  pectora- 
les dcsceudues  à  la  face  inferieui-e  du 
tronc  ,  où  elles  prenneiit  <les  lajons 
l)liis  ioits,  se  replacent  un  peu  en 
avaul  et  s'unissent  l'une  à  l'aulie  sous 
]a  gorge  par  une  membrane  transver- 
se dirigée  en  avant  ;  une  aulre  mem- 
brane transverse  dirigée  en  arrière , 
adhéi  eute  au  bassin  ,  et  se  prolon- 
geant sur  les  côtes  pour  s'attacher  au 
corps,  leur  tient  lieude  veutrales.  Du 
reste  le  corps  est  lisse  et  sans  écail- 
les ;  la  tète  eflrlargc  et  déprimée,  le 
museau  saillant  et  extensible;  les 
ouies  .^ont  peu  leudties,  garnies  de 
quatre  ou  cinq  rayons.  Les  Lépa- 
dogaslres  sont  de  petits  Poissons 
matins  qui  n'ont  qu'une  dorsale 
molle  vis-à-vis  une  anale  pareille.  Leur 
intestin  est  court,  droit,  sans  cœ- 
ciun  ;  la  vessie  natatoire  manque;  ce- 
pendant, dil  Cuvier  ,  ils  n'en  nagent 
p.is  moins  avec  vivacité  le  long  des 
rivages.  Ils  sont  fort  voisins  des  Cy- 
cloplères.  Les  espèces  que  nous  en 
connaissons  sont  réparties  en  deux 
sous-genres. 

f  PoRTE-EcuELLLS  de  Cuvier,  Lé- 
padogastères  de  Lacépède  ,  Lepado- 
gaster,  Gouan,  oii  la  membrane  re- 
]résentant  les  ventrales  règne  circu- 
lairement  sous  le  bassin  et  forme  un 
disque  concave,  et  chez  qui,  d'un  au- 
tre côté,  les  os  de  l'épaule  forment 
en  arrière  une  légère  saillie  qui  com- 
plète un  second  disque  avec  la  mem- 
brane qui  unit  les  pectorales.  La  plu- 
part  se  trouvent  près  de  nos  côtes. 

*  Où  la  dorsale  et  l'anale  sont  dis- 
tinctes de  la  caudale. 

l>e  GouANiEN,  Lepadogasler  Goua- 
nii,  Lacép.,  Pois.  T.  i,  pi.  aS  ,  f.  3-4; 
le  Porte-Ecuelle ,  Ericycl.  Pois.,  pi. 
86,  fig.  356;  Lepadogasler  rostratus 
lie  Schneider;  Poisson  d'une  forme 
baroque  ,  avec  deux  filamens  déliés 
auprès  des  nai  ines  ;  le  corps  verdâtre, 
cuuveit  de  petits  tubercules  bruns, 
a\anlla  tête  en  cœur,  plus  grosse  que 
le  corps,  oii  entre  de  gros  yeux  se 
voient  en  dessus  deux  taches  brunes 
eu  forme  de  croissant.  Cette  esjièce 
atteint  de  dix   pouces  à  un  pied  de 


LEP  385 

long,  et  se  tient  dans  les  galets  des 
1  ivages  du  golfe  de  Lyon  et  de  Gênes. 
Le  Lépadogasire  Balbisicn  figuré 
par  Risso,  pi.  4,  lîg.  g ,  et  le  Lepado- 
gasler Candoliidu  même  auteur  ,  petit 
Poisson  qui  n'a  guère  que  trois  pou- 
ces ,  complètent  cette  section. 

**  Où  les  nageoires  dorsale,  caudale 
et  anale  n'en  font  qu'une. 

Le  Lepadogasler  If  illdenowii ,  for t 
bien  figuré  par  Risso,  pi.  4,  f.  lo, 
t:ès-|>etii  Poisson  de  la  mer  de  Nice, 
dépourvu  d'appendice  aux  narines, 
est  la  seule  espèce  connue  de  cette 
section.  La  couleur  de  son  dos  est 
celle  de  la  feuille  morte,  nuancée  de 
bruuâtre  avec  de  trèi-petils  points 
rouge.s. 

ff  GomÉsoc£S,  Gobiesox  de  La- 
cépède, qui  n'ont  point  ces  doubles 
rebords  par  lesquels  les  ventrales  et 
les  pectorales  forment  un  double  dis- 
que. Ils  ont  une  seule  dorsale,  et  leur 
anale,  distincte  de  la  caudale,  est 
courte.  On  en  connaît  trois  espèces  : 

Le  Testar,  Gobiésoce  de  Lacépè- 
de, T.  Il,  pi.  19,  f.  1  ;  Cycloptenis 
nu  dus?  L. 

Le  Lepadogasler  dentex  de  Schnei- 
der ,  Poisson  peu  connu,  médiocre- 
ment représenté  par  Lacépède,  d'a- 
près un  dessin  de  Plumier;  originaire 
des  rivières  de  l'Amérique  méridio- 
nale; le  Cyclopierus  ùimaculalus  de 
Penuant,  Bouclier  à  double  tache, 
Encycl.  Pois. ,  pi.  86  ,  fig.  Z55 ,  très- 
petite  espèce  des  côtes  d'Angleterre, 
et  le  Cjclopterus  litloreus  de  Schnei- 
der, complètent  ce  sous-genre,      (b.) 

LEPANÏHES.  Lepanthes.  bot. 
PHAN.  Genre  de  la  famille  des  Or- 
chidées ,  établi  par  Swartz  (  Hoi\ 
Ind. -Occident. ,  3,  p.  lôôy)  pour 
quelques  espèces  auparavant  placées 
dans  le  geme  Epidendrum ,  dont 
elles  diffèrent  par  les  caractères  sui- 
vans  :  les  trois  divisions  extérieures 
du  calice  sont  ovales  ,  acuminées,  u» 
peu  concaves,  étalées  et  soudées  en- 
semble par  leur  base  ;  les  deux  inté- 
rieures sont  très-petites,  difformes, 
rapprochées    du   gynoslème.   Le  la- 


286  LEP 

belle  est  nul  ;  mais  le  gynoslèmc  qui 
est  cylindrique,  présente  deux  j^)tti- 
te5  ailes  falcifoimes ,  placées  à  son 
sommet  ou  à  sa  base  ;  le  stigmate  est 
une  petite  fossette  glanduleuse  située 
au-dessous  de  l'antUère  ;  celle-ci  est 
terminale  ,  operculée ,  à  deux  loges 
contenant  chacune  une  seule  masse 
pollinique  solide  et  globideuse.  Le 
fruit  est  une  capsule  pédicellée  ,  ar- 
rondie et  trigone.  Ce  genre,  encore 
assez  imparfaitement  connu ,  nous 
paraît  avoir  de  grands  rapports  avec 
le  Stells.  Il  se  compose  de  petites 
Plantes  parasites  croissant  sur  Iccor- 
ce  des  autres  Arbres.  Leur  tige  est 
simple,  courte,  monophylle  ;  les 
fleurs  très-petites  ,  disposées  en  un 
épi  qui  naît  de  la  gaine  de  la  feuille. 
Dans  sa  Flore  des  Indes- Occidenta- 
les ,  Sn\  artz  décrit  quatre  espèces  de 
ce  genre,  observées  par  lui  à  la  Ja- 
maïque. Ces  quatre  espèces  avaient 
d'abord  été  signalées  par  le  même 
auteur  comme  faisant  partie  du  gen- 
re Epidendre ,  dans  le  Prodrome  de 
sa  Flore.  (a.  R.) 

LEPAS.  aïoLL.  Nom  scientifique 
des  Balanes  dans  Linné,  et  nom  vul- 
gaire et  marchand  des  Patelles,  y. 
Bai>ane  et  Patelle.  Les  marchands 
de  Coquilles  nouiment  LÉpas  en  ba- 
teau, le  Patella  rustica  ;  LÉpas  fen- 
du ,  VEmarginulaJissura  ;  LÉPAS  de 
Magellan,  le  Fissure/lapida;  LÉ- 
pas EN  TREILLIS,  le  Fissurella  gJŒca, 
etc.  (B.) 

LÉPECHINIE.  LepecJnaia.  bot. 
PHAN.  Genre  de  la  famille  des  La- 
biées et  de  la  Didynamie  Gymuos- 
permie ,  L. ,  établi  par  Wilidenow 
{Eiiumer.  Hort.  BeroL,  n.  21)  qui  lui 
a  donné  pour  caractères  essenliels  : 
un  calice  doot  la  lèvre  supérieure  est 
bifide  ,  l'inférieure  divisée  en  trois 
lobes  presqu'égaux  ;  deux  élamines 
écartées.  Ce  genre  ,  qui  a  été  réuni 
à  V Hormiiium  de  Linué  par  Persoon, 
se  compose  de  deux  espèces  ,  savoir  : 
JLcpechinia  spicata  et  L.  clinopodifo- 
lia.  Celle-ci  croît  en  Sibérie  ;  la  pre- 
mière, qui  était  cultivée  au  jardin  de 
Jicrlin  ,  et  dont  Wilidenow  a  donné 


LEP 

une  bonne  figure,  a  été  l'apportée  du 
Mexique  par  Humboldt  et  Bonplaud. 

(G..N.) 

*  LEPIA.  BOT.  PHAN.  Nom  donné 
par  De  Candolle  à  la  cinquième  sec- 
tiondugenreZe'/><W/w/7î.  V. LÉPIDIER. 
Desvaux  (  Journ.  de  Bot.  ,  5,  p.  i65) 
s'en  était  servi  pour  désigner  un  genre 
composé  d'espèces  appartenant,  pour 
la  plupart,  à  celte  section. 

Dans  Hiil  {Exot. ,  n.  20)  ce  nom  est 
synonyme  de  Zinnia  p^ciflura  ,  L. 

•  (G..N.) 

LEPIC  AUNE.  BOT.  PHAN.  Lapey- 
rouse  (  Hist.  abrégée  des  Plantes  des 
P\ rénées} a  donné  ce  nom  à  un  genre 
de  la  famille  des  Syuanthérées,  établi 
antérieurement  par  Mœnch  sous  ce- 
lui de  Calonia.  iJe  même  que  ce  der- 
nier auteur,  il  lui  donnait  pour  types 
les  Hieracium  btattarioides  et  am- 
plexicaule ,  L.  ;  mais  il  y  faisait  aussi 
entrer  plusieurs  autres  espèces  à! Hie- 
racium ,  tels  que  les  H.  intjbaceum , 
grand ijlorum  ,  prunellœfoUum  ,  etc. 
Ce  genre  a  été  adopté  par  Cassini, 
qui  en  a  exclu  plusieurs  de  ces  es- 
pèces et  l'a  restreint  aux  H.  blatta- 
riuidcs  et  grand  ijlorum.  Ne  lui  trou- 
vant aucune  afiiuité  avec  les  Eper- 
vières ,  il  l'a  placé  entre  le  Barckhau- 
s/a  et  le  Crépis.  A  l'article  Eper- 
viÈRE  {l^.  ce  mot),  nous  avons  ex- 
primé l'opinion  universellement  re- 
çue sur  ce  nouveau  genre.      (g..n.) 

*  LÉPICÈNE.  Lepicena.  bot. 
PHAN.  Le  professeur  Richard  a  don- 
né ce  nom  aux  deux  écailles  les  plus 
extérieures  de  chaque  épillet  dans  la 
liimille  des  Graminées.  C'est  la  mê- 
me partie  que  Linné  nommait  calice, 
Jussieu  glume  ,  et  Palisot  de  Beau- 
vois  baie.  La  Lépicène  contient  une, 
deux  ou  un  nombre  plus  ou  moins 
considérable  de  fleuis.  En  général 
elle  est  formée  de  deux  écailles  ou 
valves;  mais  quelquefois  elle  ne  se 
compose  que  d'une  seule.  Enfin  cet 
organe  peut  offrir  un  grand  nombre 
de  modifications  dans  sa  forme,  sa 
consistance,  sa  longueur,  relative- 
ment aux  Heurs  qu'il  recouvre,  la 
présence   ou  l'absence   de   soies   ou 


LEP 

d'arcics.  Ces  diverses  modifications 
oui  été  mises  eu  usage  par  les  ag^ios- 
logiaphes  pour  l'établissement  des 
gcures  dans  la  vaste  ramillc  dos  Gra- 
niiuées.  V.  ce  mot.  (a.ii.) 

LÉPIDAGATHYS.  bot.  phan. 
Gt^re  de  la  famille  des  AcautUacées 
et  de  la  IJidyuamic  Angiosperniie , 
L. ,  proposé  par  VVilldenow  {Species 
Fiant.  T.  m,  p,  4og  )  qui  l'a  ainsi 
caractérisé  :  calice  polyphyllc  imbri- 
qué ;  corolle  dont  la  lèvre  supérieure 
est  Irè  -petite,  l'inférieure  tripartite; 
capsule  Iriloculaire.  Ce  genre,  très- 
voisin  des  Acanthes,  a  été  couslilué 
sur  une  Plante  des  Indes-Orientales 
dont  les  éclianlillons  n'étaient  pas  en 
bon  éiat.  Aussi  a-t-il  besoin  d'une 
révision  attentive  avaut  dèlre  admis 
définitivement.  Le  Lepidagathis  cris- 
tata,  W.  ,  a  une  tige  ligneuse,  des 
feuilles  opposées,  sessiles,  linéaires, 
obtuses  e!  trcs-enticres;  ses  fleurs  sont 
agglomérées  en  capitules.        (G..N.) 

*  LÉFIUAPLOA.  BOT.  PHAN.  C'est 
le  nom  donné  par  Cassini  à  un  des 
gioupes  qu'il  a  formés  dans  le  genre 
Venumia.  Il  lui  assigne  ,  pour  le  dif- 
féiencicr  essentiellement  des  Veriiu- 
riia  proprement  dits ,  un  involucre 
loimé  d'écaillcs  dont  les  extérieures 
ont  le  sommet  étroit,  subulé  et  nul- 
lement coloré,  tandis  que  ,  dans  ces 
dern  iers  (  f .  Novoe-Boracensis,  prœal- 
ta,  etc.),  les  écailles  intérieures  de 
l'iuvolucie  ont  le  sommet  arrondi, 
large  et  co'oré.  Ce  sous-genre  se  com- 
pose d'une  douzaine  d'espèces  indi- 
gènes de  l'Amérique  méridionale.  J^. 
Veiîsoxie.  (G..N.) 

*  LEPIDIASTRUM.  uot.  phan. 
Sous  ce  nom  ,  De  CandoUe  a  désigné 
la  septième  section  du  genre  Lepi- 
ditun.  V.  LÉPiDiER.  (g..n.} 

*  LÉPIDIE.  Lepidia.  annel.  Savi- 
gnv  (%st.  des  Anim.,p.  4n,  note)  pio- 
joscce  nom  pourdésignerun  nouveau 
genre  qu'il  suppo-c  pouvoir  être  éta- 
bli sur  une  espèce  d'Annelide ,  la 
j\e/eis  stelli/e/a  de  Millier  (  Zoo/. 
JJan.  ,  part.  2  ,  tab.  6a,  fig.  i-3).  Sa- 
vigny  n'a  pas  vu  l'Animal,   mais  il 


LEP  1187 

juge,  d'après  la  figure  et  la  descrip- 
tion ,  qu'on  devrait  trouver  des  an- 
tennes et  qu'il  existe  une  grosse  trom- 
pe couronnée  de  tentacules;  deux 
mâchoires  cornées;  des  cirrcs  lenla- 
culaires  au  nombre  de  six  ;  des  ciircs 
supérieurs  en  forme  d'écaillés  ellipti- 
ques, appliquées  transversalement 
sur  le  dos;  deux  faisceaux  de  soies, 
ou  plutôt  deux  lames  réunies  pour 
chaque  pied  ,  et  les  cirres  inférieurs 
très-courts.  Ce  genre  otVre  plusieurs 
points  de  lesseniblanee  extérieure 
avec  les  Aphrodites.  Il  appartient, 
dans  la  Méliiode  de  Savigny  ,  à  l'or- 
dre des  Néréidées  et  à  la  famille  des 
Néréides.  (auu.) 

LEPJDIER.  Jjepidium.  bot.  piian. 
Genre  de  la  famille  des  Crucifères  et 
de  la  Tétiadynamie  siliculeuse  ,  L.  , 
•ainsi  camclérisé  par  De  Candolle 
(Sjst.  Veg.  JSat.,  2,  p.  527)  :  calice  à 
quatie  folioles  égales  ;  quatre  pétales 
entiers;  six  étamines  létradynaraes, 
libres,  et  dont  les  filets  ne  piésentent 
aucune  dent;  silicule  ovale,  dépri- 
mée ,  déhiscente,  à  valves  carénées, 
tantôt  ne  piésentant  aucun  appendi- 
ce ,  tantôt  ailée  vers  le  sommet,  à 
cloison  memlJ^aneu^e,  étroite  ,  égale 
aux  valves  ou  quelquefois  plus  courte 
que  celles-ci,  et  alors  la  silicule  est 
échancrée,  surmontée  d'un  st\le  fili- 
forme, ordinairement  tiès- court; 
graines  solitaires  et  pendantes  dans 
chaque  loge,  triquètrps  ou  compri- 
mées, à  cotylédons  oblongs  Ou  li- 
néaires, incoinbans.  Ce  genre  est  le 
type  de  la  neuvième  tribu  établie  par 
De  Candolle  sous  le  nom  de  Lépidi- 
nées  ou  de  Notcrhizées  ang.iStisep- 
tées.  Les  auteurs  Tout  souvent  confon- 
du avec  le  Thlaf,pio\\  on  ont  fort  mal 
défini  les  caractèies.  Dans  la  seconde 
édition  de  VHoitus  Kewensis ,  R. 
Biowu  a  fixé  les  limites  du  Lepidium 
el  y  a  réuni  des  espèces  que  Linné 
plaçait  dans  les  genres  Tàlaspi  el  Co- 
chlearia.  En  adoptant  cette  réforme, 
De  Candolle  y  a  fondu  les  genres 
Kaiidls  d'Adanson  ,  Cardaria  et  Le- 
pia  de  Desvaux.  Le  Lepidium  se  dis- 
lingue facilement  du  Thlaspi  par  ses 


aSS 


LEP 


loges  constamment  monospermes  et 
par  ses  cotylédons  incoinbans  au  lieu 
d'être  accombans;  il  diffère  du  Sene- 
liiera  par  ses  silicules  déhiscentes  ,  à 
valves  carénées  ,  taudis  qu'elles  sont 
indéhiscentes  et  à  valves  concaves 
dans  ce  dernier  genre;  enfin  ses  loges 
monospermes  empêchent  de  le  con- 
fondre avec  VEunomia  dans  lequel 
les  loges  sont  dispernies. 

Les  Lépidiers  sont  des  Plantes 
herbacées  ou  à  peine  sous- frutes- 
centes. Leurs  tiges  sont  cylindri- 
ques, rameuses,  à  feuilles  simples, 
de  formes  diverse-;  ;  ils  ont  de  peti- 
tes fleurs  blanches  et  disposées  en 
grappes  terminales  ,  longues  et  dres- 
^ées.  Plus  que  la  plupart  des  autres 
Crucifères,  ces  Plantes  se  trouvent 
dispersées  sur  toute  la  surface  du 
globe  ,  car  dix  espèces  croissent  on 
Europe,  quinze  dans  les  provinces' 
d'Asie  voisines  de  l'Europe,  sept 
au  cap  de  Bonne -Espérance,  neuf 
dans  la  Nouvelle-Hollande,  et  onze 
en  Amérique.  Ces  espèces  ont  été  dis- 
tribuées de  la  manière  suivante  en 
sept  sections  par  le  professeur  De 
Candolle. 

§  I.  C.VRDARIA.  Desvaux  (Journal 
de  Bot.  ,  5,  p.  i63  )  en  avait  fait  un 
genre.  Elle  est  caractérisée  par  sa  si- 
licule  ovale  eu  cœur,  presque  dépri- 
mée, à  valves  concaves  sans  ailes  sur 
le  dos,  et  surmontée  d'un  style  filifor- 
me. Elle  forme  le  passage  au  moyen 
du  caractère  fourni  par  la  concavité 
des  valves,  entre  le  Seneblera  et  le 
Lepidium ;  mais  son  port  semblable 
à  celui  de  ce  dernier  genre  est  une 
raison  pour  ne  pas  l'eu  éloigner. 
L'unique  espèce  qui  le  constitue  est 
\e  Lepidium  Draba  que  Linné  ,  dans 
sa  seconde  édition  ,  avait  transporté 
parmi  les  Cuchlearia-  (l.e\.\.e  Plante, 
qui  est  très -commune  dans  les 
champs  cultivés  de  1  Europe  australe , 
se  rencontre  aussi  à  Monimartre  et  à 
la  plaine  des  Sablons  dans  les  envi- 
rons de  Paris;  mais  elle  y  est  peu 
abondante. 

§  2.  ÉLLirsAKiA.  La  silicule  est  el- 
liptique, à  valves  carénées,  et  sur- 
montée d'un  style  filiforme.  Les  es- 


LEP 

pèces  de  cette  section  ressemblent 
par  leur  port  à  celles  de  la  précé- 
dente; leur  silicule  ne  diffère  de  la 
silicule  des  Lepia  ,  une  des  sections 
suivantes  ,  que  parce  qu'elle  est  styli- 
fère  ;  au  reste  ,  les  ElUpsaria  servent 
de  lien  entre  le  Cardaria  et  les  au- 
tres Lepidium.  Quatre  espèces,  dont 
trois  sont  indigènes  du  bassin  de  la 
Méditerranée,  et  une  de  la  Sibérie, 
composent  celte  section.  INous  nous 
contenterons  de^  les  indiquer  :  Le- 
pidium Chalepense  ,  L.  ;  L.  oxjo- 
tum ,  Labill.  ;  L.  glastifolium  ,  Desf. , 
Flor.  Atl.  ,  t.  i47  ;  et  L.  amplexicau- 
/e,  Wdld. 

§  3.  Bradypiptum.  Cette  section 
offre  une  sdicule  elliptique,  entière 
ou  presque  échancrée  ,  à  valves  caré- 
nées ,  munie  d'un  style  court,  à  pei- 
ne saillant  ;  le  calice  est  persistant  ou 
ne  tombe  que  très-tard;  les  feuilles 
caulmaires  ne  sont  ni  aniplexicaules, 
ni  auriculées.  Elle  renferme  trois  es- 
pèces ,  savoir  :  Lepidium  cœspilosum  , 
Desv.  ,  indigène  d'Arménie  ;  L.  curo- 
ponifvlium ,  Fisch.  ,  de  la  Russie 
orientale,  et  i.  Humloldtii,  D.  C. , 
qui  croît  dans  les  hautes  montagnes 
liu  Pérou  ,  près  de  Chillo ,  et  qui  a 
été  réuni  par  Kunth  au  Henehieray 
sous  le  nom  de  S.  dubia. 

%  4.  Cardamon.  Le  genre  Nastur- 
lium  de  Boerhaave  et  de  Médikus,  qu'il 
ne  faut  pas  confondre  avec  un  autre 
genre  de  Crucifères  formé  par  Brown 
el  qui  a  reçu  la  même  dénomination  , 
compose  cette  section.  Elle  est  carac- 
térisée par  sa  silicule  presque  orbicu- 
lée,  écliancrée  au  sommet,  à  valves 
carenées-naviculaires  ,  un  peu  ailées 
sur  le  dos  ,  munie  d'un  style  très- 
court  caché  dans  l'échancrure  ;  co- 
tylédons divisés  en  trois  lobes.  On 
ne  compte  que  deux  espèces  dans 
cette  section  ,  savoir  :  le  Lepidium 
salivum ,  L.  ;  et  le  L.  spinescens,  D.  C. 
La  première  offre  assez  d'intérêt  pour 
mériter  une  couite  description. 

Le  Lépidier  cui^tivé,  Lepidium 
sativum ,  L.  ,  vulgairement  Cresson 
alénois  et  Nasitort,  est  une  petite 
Plante  annuelle  dont  la  tige  est  dres- 
sée ,  cylindrique  ,  glauque  ,  rameuse. 


LEP 

IiaijtP  d'environ  trois  decinièlics.  Ses 
letiille.s   inférieures    sont   péliolces  , 
bipinnatifidcs,  glabres  et  glauques  ,  à 
segmens  incises;  Jes  inférieures  sont 
pi esque  simples  et  sessiles.  Lcsfleuis 
.-ont  blanches  ,   très  -  petites  ,  portées 
sur  de  coui  ts  pétioles  ,  et  forment  des 
e'pis  courts  à  rextréinitc  supérieure 
des  rameaux.   Celte  Piaule  ci  oïl  n;i- 
turellementen  Perse  et  dans  d'autres 
conlrees   de  l'Orient.   On  la  cultive 
dans  les  jardins  potagers  de  l'Euro- 
pe ,  d'où  elle  s'échappe  et  naît  spon- 
tanément aux  environs.  Une  variété 
dont   les    feuilles  sont    sinueuses    (t 
crépues,  est  fort  commune  partout. 
La    saveur   du    Cresson   aléuois    est 
chaude,  légèrement  acre  et  piquante. 
C'est  un  antiscorbutique  et  un  assai- 
sonnement agréable  dans  les  salades  ; 
quelquefois  même  on  le  mange  5a us 
n)élanged'auti  es  Herbes  potagères. 

§  5.  Lepta.  Celte  section,  dont  plu- 
sieurs espèces  formaient  un  genre 
auquel  Desvaux  donnait  le  nom  ci- 
dessus  employé  et  qui  a  été  dé.-igué 
sous  celui  de  Lnsiuptera  par  Àn- 
drzeiowski,  offre  les  caractères  sui- 
vans  :  silicule  presque  orbicuiéc  , 
échancrée  au  sommet,  à  valves  na- 
viculaires  ,  munies  au  sommet  d'ailes 
souvent  adnées  au  style,  lequel  est 
très-court  et  renfermé  dans  léchan- 
ciure;  cotylédons  entiers.  Les  Lepi- 
dium  campestre  et  hirtum  ,  qui  crois- 
sent en  Europe  ,  étaient  des  TldaspL 
de  Linné.  LesZ.  leivcarjmin,  D.  C, 
etZy.  spinosum  ,  L.,  se  trouvent  dans 
1  Orient  ;  le  L.  rotundum  est  une 
Plante  indigène  de  la  JN'ouvelle-Iiol- 
lande. 

%  6.  DiLEPTiUM.  Ce  nom  est  em- 
piunté  à  Rafinesque-Schmaltz  {Flor. 
Ludou.,  p.  85)  qui  a  fait  un  genre 
particulier  de  cette  section.  Elle  est 
caractérisée  par  sa  silicule  presque 
elliptique,  échancrée  au  sommet,  à 
valves  carénées  ,  non  ailée  sur  le  clos 
ni  au  sommet,  et  n'ayant  presque 
point  de  style.  Les  fleurs  sont  tres- 
peliles,  quelquefois  à  deux  ou  quatre 
étamines  ,  ou  plus  rarement  man- 
quant de  pétales.  On  y  compte  plus 
de  vmgt  espèces  indigènes  de  toutes 

TOME    IX. 


les  parties  du  monde,  et  parmi  les- 
quelles nous  indiqucions   commcles 
plus  remarquables  :  le  Lepidium  vb- 
guncum,  L.,  de  l'Amérique  septen- 
trionale ;  le  /..  ruderale  ,  qui  se  trou- 
ve dans  les  lieux  slérdes  de  presque 
lc)ute  l'Europe ,  depuis  l'Italie  et   la 
iMance  méiidionale  jusqu'à    Péfers- 
bouig  ,  et  depuis  l'Angleterre  jusqu'à 
Constantmople  ;  le  L.  pcjfoliatum  de 
1  Europe    orjenlale  et  de  l'Asie   qui 
lui  est  contiguë.  Cette  espèce  est  fa- 
cile  a    distinguer    à  ses  feuilles  in- 
lericures  multifides  ,    tandis  que  les 
supérieures  sont  très-entières  et  am- 
pKxicaules;  le  L.  piscidium  des  îles 
de  la  mer  du  Sud  ,  qui  sert  aux  ha- 
bilans   à    enivrer  le   Poisson;    enfin 
plusieurs   espèces     indigènes    de    la 
Nouvelle-Hollande, du  cap  de  Bonne- 
Espérance  et  de  l'Amérique  méridio- 
nale, tellef;  que  lesZ,.  Iiyssupifulium, 
folwsum  ,  JSovœ-HoUandiœ ,  subden- 
tatum  ,  CliJcIdcara,  Bonariense ,  etc. 

§  7-  LEPfDiASTKUM.  La  silicule  est 
ovée  ou  elliptique,  très-entière  et 
nullement  échancrée ,  terminée  en 
pointe  parlestigmate  presque sessile, 
a  valves  carénées  et  sans  appendi- 
ces. Cette  section  se  compose  de  onze 
espèces,  parmi  lesquelles  on  distingue 
le/,,  latifolium  et  le  L.  Jberis,  indigè- 
nes d'Europe,  et  le  L.  oleraceum, 
Forst. ,  delà  Nouvelle-Zélande.  La 
saveur  de  cette  espèce  est  légèrement 
acre  et  même  agréable,,  approchant 
de  celle  de  l'Epinard  ou  de  la  Laitue. 
Ce  fut  à  l'aide  de  cet  antiscorbutique 
que  l'équipage  du  capitaine  Cook  fut 
guéri  de  la  maladie  qui  le  désolait 
pendant  une  longue  traversée. 

Plusieurs  espèces  de  Lepidium  éta- 
blies par  Linné  sont  devenues  les  ty- 
pes des  genres  Eunomia,  Teesdalia, 
Huic/iinsia  de  De  Candolle  et  R. 
Brown.  F',  ces  mois.  (g..n.) 

*  LÉPIDINÉES.  Lepidineœ.  bot. 
PHAN.  C'est  le  nom  donné  par  De 
Candolle  {Syst.  Veg.  Nat.,  vol.  2  ,  p. 
521)  à  la  neuvième  tribu  des  Cruci- 
fères. Elle  est  ainsi  caractérisée  :  sili- 
cule oblongue,  ovée,  didyme  ou 
obcordée,  à  cloison  très-étroite,  à 

•9 


2  go  LEP 

valves  eaicnées  ou  Irès-concaves  ; 
graines  solitiires  ou  en  petit  nombre 
dans  chaque  loge  ,  ovées  ,  non  bor- 
dées ;  cotylédons  planes,  rarement 
trilobés  ou  découpés,  incombaus.  D'a- 

f»rès  ce  dernier  caractère  et  celui  de 
a  cloison  très-étroite  des  silicules  , 
cette  tribu  a  été  encore  nommée  No- 
torbizées  angustiseptées  {Nulorhizeœ 
nngiisllseptœ).  Parla  structure  des  co- 
tylédons et  la  forme  des  graines  ,  elle 
est  voisine  des  Tblaspidécs.  Elle  se 
lie  aussi  avec  les  Camélinées  et  les 
Isatidées  ,  au  moyen  des  genres  Seiie- 
biera  et  Â^thionema.  (g..n.) 

*  LÉPIDION.  POIS.  (Risso.)  Es- 
pèce du  genre  Gade.  (b) 

LÉPIDION.  BOT.  PHAN.  (Diosco- 
vide.)  Syn.  de  Passerageou  Lépldier. 
y.  ce  dernier  mot.  (b.) 

LÉPI UIOPTÈPtES .  Lepidioplera . 
INS.  îNom  donné  par  Clairville  aux 
Inseclcs  à  ailes  i'arineuses  ,  plus  con- 
nus sous  le  nom  de  Lépidoptères. 
r.  ce  mot.  (g.) 

LEPIDIUM.  BOT.  PHAN.  r.  LÉPl- 

DIER. 

LÉPI  DOC  AFiPODENDPvON.  bot. 
PHAN.  (  Boerhaave.  )  Syn.  de  Protéa. 
f^.  ce  mot.  Adanson  nommait  Le- 
pidccarpus  une  section  du  même  gen- 
re. (B.) 

*  LEPIDOCARYUM.  bot.  phan. 
Genre  de  la  famille  des  Palmiers  ,  et 
de  la  Polygamie  Diœcic  ,  L.,  nouvel- 
lement ctiibli  par  Martius  (  Gen.  et 
Spec.  Palm.  BrasiL,  p.  49,  t.  43-47; 
qui  lui  a  imposé  les  caractères  sui- 
vans  :  régime  [Spadix)  enveloppé  de 
phisieur-s  spathes  incomplètes;  fleurs 
distiques  ,  di.sposces  en  chatons  légè- 
rement comprimés  ,  et  accompagnées 
de  petites  spathes.  Les  fleurs  mâles 
sont  composées  d'un  calice  campa- 
nule à  tiois  petites  dents;  d'une  co- 
rolle à  trois  pétales;  de  six  étamines 
dont  les  anthères  sont  ovées-oblon- 
gues  ,  et  adnées  par  leur  dos  au  filet. 
Les  fleurs  hermaphrodites  olîrent  un 
calice  comme  dans  les  mâles  ;  une  co- 
rolle monopéfale  ,  trifide  ;  six  étami- 
nes; trois  stigmates  connés,  linéai- 


LEP 

res,  dressés;  une  baie  drupacée,  ren- 
fermant une  seule  graine  munie  d'un 
albumen  homogène,  d'un  embryon 
latéral  logé  dans  la  fossette  circulaire 
ombilicale.  Le  type  de  ce  genre  est 
un  Palmier  du  Brésil,  dont  le  stipe 
ost  piHit ,  composé  à  l'intérieur  d'un 
bois  dur  et  rougeâtre  ,  revêtu  des  dé- 
bris des  pétioles  ,  à  froudes  termina- 
les ,  flabelliformes  ,  irrégulièrement 
fendues  ;  les  régimes  placés  entre  les 
fiondes,  portant  des  fleurs  roses  et 
rougeâtres.  Les  fruits  sout  en  forme 
de  cônes  ,  et  dune  couleur  brune- 
lougpâtre.  (g..n.) 

*  LÉPIDOKROIT.  MIN.  Variété 
de  Fer  hydraté  en  petits  rognons  ,  à 
texture  fibreuse  et  écailleuse,  d'un- 
éclat  métalloïde  et  d'un  brun-rougeâ- 
tre,  accompagnant  dans  quelques  lo- 
calités le  Fer  hydraté  aciculaii'e  ou 
iibreux.  (g.  DEL.) 

LÉPIDOLÈPRE.  Lepîdoleprus. 
POIS.  Genre  formé  par  Risso  ,  et  voi- 
sin des  Gades ,  adopté  par  Cuvier, 
qui  le  place  sous  le  nom  de  Grena- 
dier dans  la  première  famille  de  l'of- 
dre  des  Malacoptérygiens  Subbra- 
clîiens.  Ses  caractères  consistent 
dans  les  sous-orbiculaires  s'unissant 
en  avant  entre  eux  et  avec  les  os  du 
nez  pour  former  un  museau  déprimé 
qui  avance  au-dessus  de  la  bouche, 
et  sous  lequel  celle-ci  conserve  sa 
mobililé.  La  tête  entière  et  tout  le 
corps  sont  garnis  d'écaillés  dures  et 
hérissées  de  petites  épines.  Les  ven- 
trales sont  petites  et  un  peu  jugulai- 
res; les  pectorales  médiocres;  la  pre- 
mière dorsale  est  courle  et  haute;  la 
deuxième  dorsali^et  Tanale  .«ont  très- 
longues  et  s'unissent  en  pointe  à  la 
caudale.  Les  dents  aux  mâchoires  sont 
fines  et  courtes.  Les  deux  espèces  con- 
nues de  ce  genre  vivent  dans  les  plus 
grandes  profondeurs  de  la  Méditerra- 
née ;  elles  sont  connues  sous  le  nom 
de  Trachyrvnche  et  de  Cœlorhy  nche. 
Risso,  qui  les  a  fait  connaîtie,  les  a 
figurées  pi.  7,  fig.  '21  et  22.  (b.) 

LÉPIDOLIÏHE  ou  LILALITHE. 
MIN.  Variété  de  Mica  ,  en  masses 
composées  de  petites  écailles  ou  la- 


LEP 

nielles  ,    ordinairement    de    couleur 
violette  ,  et  dont  on  faisait  une  espèce 
particulière,  avant  que  Cordier  eût 
démontré  son  identité  avec  le  Mien. 
(g.  dp.l.) 

*  LEl'TDOMA.  I50T.  cnvr-r.  (i- 
c/tc/is.)  Soiis-gcnrc  du  Lccic/ea  de  la 
Méthode  lichénoi^raphique  d'Acha- 
riiis;  il  est  cnraclt'iijé  par  un  thalle 
cruslacé  effiiguré  ;  il  correspond  nu 
genre  Psora  du  même  auteur,  genre 
que  nous  avons  cru  devoir  rétablir. 
Le  sous-geure  JLcpiduma  du  Synop.iis 
Lichenuiii  et  de  la  Lichénographie 
universelle  ,  a  reçu  de  l'extension  et 
rcnfei  me  les  espèces  du  sous-genre 
Saphenaria ,  qui  est  notre  Circinaria. 

(A.  F.) 

*  LEPIDOXOTE.  Lepidonola.  an- 
Nti..  Genre  établi  p:u  Le;Kh  aux  dé- 
pens des  Aphrodiles  de  Linné  et 
ayant  pour  type  Vyiphrodita  sq//am- 
niata  ,\j.  Saviguv  l'avait  précédem- 
ment distingué  sous  le  nom  de  Pol\- 
noé.  J^,  ce  mot.  (attd.) 

LÉPIDOPE.  Lepldupus.  pois. 
Genre  établi  par  Gouan  ,  adopté  par 
Cuvier,  sous  le  nom  de  J.inetièie, 
dans  la  t'amille  des  Tœnioïdes ,  de 
l'ordre  des  Acanthoptérvgiens  ,  et 
par  Duméril  qui  le  place  dans  sa  fa- 
mille des  Pétalosomes.  Ses  caractères 
consistent  dans  l'allongement  du 
corps  qui  est  aplati  et  garni  d'une 
dors-ile  fort  prolongée.  Les  mâchoires 
bont  pointues,  et  les  dents  aussi  fortes 
et  aiguës  que  dans  les  ïrichiures. 
L'anale  est  fort  remarquable,  étant 
composée  d'un  seul  ra\on;  elle  est 
courte  et  située  vers  l'extiéinué  de 
la  queue.  Deux  petites  écailles  poin- 
tues, mobiles  ,  situées  sous  les  pecto- 
rales ,  y  tiennent  lieu  de  ventrales. 
On  eu  connaît  deux  espèces  qui  fu- 
rent d  abord  cotifondues;  l'une  et 
l'autre  vivent  dans  la  Méditerranée. 

LeGouANiEN,  type  du  genre,  Le- 
pidopus  Gotcanianus  ,  Lac,  Pois.  T. 
II,  p.  .T20  ;  la  Jarretière,  Encycl. 
Pois.,  pi.  84,  f.  564,  a  sa  mâchoire 
inférieure  plus  avancée  que  la  supé- 
rieure OLi  sont  trois  longue»  dents 
ciochues  ,  outre  celles  qui  la  garnis- 


LEP  291 

sent.  Cette  espèce  n'atteint  jamais 
deux  pieds  de  longueur  ;  .sa  couleur 
générale  est  argentée,  avec  des  reflets 
ozuréset  la  nuque  bleue.  L'anus  oc- 
cupe le  milieu  du  coi  pj.  b.  7,  D.  5.5, 
V.  1,  A.  1.  La  seconde  espèce  connue 
a  été  décrit''  plusieurs  fois  comme 
une  espèce  nouvelle  ,  et  toujours  sous 
des  noms  nouveaux',  elle  est  bien 
plus  granJe  ,  aiteignunt  plus  de  qua- 
tre pieds  et  resplcndissautede  la  plus 
belle  teinte  d'argent.  îlisso  l'a  dédiée 
a  Péi  on  ;  c'est  le  Tric/iinrus  caudatus 
d'Eiiphrasen  et  ensiformis  de  Van- 
delii;  1?  Vandcllius  lusitaniens  de 
Shaw  et  le  Ziphothcca  (ciradens  de 
Monta  gu.  (b.) 

*  LEPIDOPHORUM.  bot.  viian. 
L'e  genre  formé  sous  ce  nom  par  Nec- 
ker  [Elcin.  Bot.,  n.  i22),  aux  dépens 
des  .y«//!ty.v/i  de  Linné,  n'a  pas  été 
adopté.  (G..N.) 

*  LÉPIDOPHYLLE.  Lepidophyl- 
ium.  BOT.  PHAN.  Genre  de  la  famille 
des  Synanihérées,  Corynibifères  de 
Jussieu  et  de  la  Syngénésie  super- 
flue, L.,  établi  par'Cassini  (Bulletin 
de  la  Soc.  Phiiom.  ,  décemb.  1816) 
qui  l'a  ainsi  caractérisé  :  involucre 
oblong  ,  cylindr;!cé,  formé  d'écaillés 
imbriquées,  appliquées,  les  extérieu- 
res ovales,  les  intéiieures  oblongues, 
très-obtuses,  coriaces  ,  à  bords  mem- 
braneux, ciliés  ou  frangés;  récepta- 
cle petit ,  plane  et  nu  ;  calathide  cy- 
lindracée  ,  dont  le  disque  ne  se  com- 
pose que  d'un  petit  nombre  de  fleurs 
(4  à  6)  régulières,  hermaphrodites; 
la  circonférence  de  deux  ou  trois 
fleurs  distantes  en  languettes  et  fe- 
melles; ovaires  oblong's  ,  striés  ,  sur- 
montés d'une  aigrette  longue  ,  for- 
mée de  poils  inégaux  ,  paléiforraes 
et  plumeux.  Ce  genre  est  placé,  par 
son  auteur,  dans  la  tribu  des  Asté- 
récs,  près  du  Baccharis  ,  avec  lequel 
il  a  beaucoup  d'aflioité  ;  il  se  rappro- 
che aussi  du  Bracliyris  de  Nullall, 
dont  il  est  peut-être  congénère.  One 
seule  espèce  le  constitue  :  c'est  le 
Lepidopkyllum  cuprcssifarme ,  Cass., 
Baccharis  cupressi/brmis ,  Pers.,  Ar- 
brisseau rapporté  de  la  Patagoniepar 

'9' 


292 


LEP 


Gommeison,  et  qui  est  surtout  re- 
marquable par  SCS  feuilles  extrênic- 
Dient  petites  ,  r;ipprochees  et  dispo- 
sées sur  quatre  rangées  longitudina- 
les. (G..N.) 

*  LÉPIDOPILUM.  BOT.  CRYPT. 
[Mousses.)  Sous-genre  éiabli  dans  le 
Pilotiidium  de  Palisot-Beauvois  pour 
les  espèces  dont  la  coifie  est  héris- 
sée de  paillettes.  Le  Pilotrichiim  sca- 
brisetum  de  Richard  et  de  Sch-\vae- 
grichen  ,  qui  croît  sur  \ç,s,  Arbres  c!e 
la  Guiane  ,  est  la  .seule  espèce  qui  fi- 
gure dans  ce  sous-genre.  T^.  Pilo- 
rnicauM.  (a..f-) 

LÉPIDOPOMES.  POIS.  Famille 
d  Holobranches  de  l'ordre  des  Ab- 
dominaux ,  et  dont  les  caractères 
correspondent  evactemeut  aux  gen- 
res Magil  et  Exoceius  de  Linné ,  que 
l'auleiu"  de  la  Zoologie  analytique 
élevant  ainsi  dans  l'ordre  méthodi- 
q  ic,  divise  en  Exocet,  Mugilomore , 
Ohauos  ,  Mugiloïde  et  Muge.       (b.) 

LÉPIDO  PT  ÈPt  E8 .  Lcpldoju-era . 
INS.  Ordre  d'Insec(cs  établi  par  Lin- 
né ,  et  auquel  Fabricius  a  donné  le 
nom  de  Glossates  {Glossata.)  Il  for- 
mait ,  dans  tous  les  ouvrages  de  La- 
treille  ,  le  dixième  ordre  ;  mais  de- 
puis que  ce  savant  a  converti  ses  My- 
riapoùes  en  classes  (  Fam.  Nat.  du 
Règne  Anini.),  il  ne  forme  plus  que 
le  neuvième  ordre  de  la  classe  des 
Insectes  :  il  est  ainsi  caractérisé  : 
quatre  ailes  membraneuses  ,  couver- 
tes d'une  poussière  farineuse  formée 
de  petites  écailles;  une  trompe  rou- 
lée en  spirale  à  I-»  bouche. 

Les  Lépidoplèrcs  sont  les  Insec- 
tes les  plus  beaux  et  ceux  que  la 
nature  a  le  plus  favorisés  sous  le 
point  de  vue  des  orneraens  ;  ces  Ani- 
maux sont,  parmi  les  Insectes,  ce 
que  les  Oiseaux-Mouches  et  les  Co- 
libris sont  parmi  les  Oiseaux.  Doués 
d'une  très-grande  facilité  pour  le  vol , 
ils  semblent  destinés  à  régner  sur  Tes 
fleurs,  et  on  dirait  qu'a  eux  seuls 
est  attribué  le  droit  de  choisir  leur 
nourriture  dans  leur  corolle,  en  pom- 
pant, avec  leur  longue  trompe,  le 
suc  qu'elle  contient.  Leurs  ailes  sont, 


LEP 

en  général  ,  ornées  des  couleurs  les 
plus  variées  et  les  [)lus  brillantes  : 
l'or,  l'argent,  l'azur,  l'émeraude  et 
la  pourpre  s'y  mélangent  de  mille  et 
mille  man'ères  poiw  produire  des 
flessius  de  la  plus  grande  beauté,  et, 
tandis  que  la  nature  n'a  donné  aux 
ailes  des  autres  Insectes  que  la  surfa- 
ce rigoureusement  nécessaire  à  l'exé- 
Ciition  de  leurs  mouvemens  ,  il  sem- 
ble qu'elle  s'est  plue  à  s'écarter  de 
cette  règle  en  faveur  des  Lépidoptè- 
res, en  augmentant  beaucoup  l'éten- 
due de  leurs  ailes,  afin  d'avoir  la 
f.iculté  de  produire  des  dessins  plus 
grands  et  d'exercer  davantage  son 
pinceau.  Elle  a  emplové  ,  pour  l'or- 
neinent  de  ces  Insectes  privilégiés  , 
(lU  genre  de  peinture  que  l'on  con- 
naît sous  le  nom  de  mosaïque.  Des 
écailles  en  nombre  infini  ,  diverse- 
ment colorées  ,  implantées  sur  les 
deux  surfaces  de  leurs  ailes  et  dispo- 
sées par  imbrication,  comme  les  tui- 
les d'un  toit ,  avec  une  harmonie 
admirable  ,  composent ,  par  leur  réu- 
nion ,  ces  dessins  si  diversifiés  et  si 
éiégans  qui  surprennent  et  charment 
les  regards  ;  enfin  la  nature  a  été  si 
prodigue  d'ornemens  à  l'égard  des 
Lépidoptères  ,  qu'elle  a  voulu,  con- 
tre sou  habitude  ,  que  ces  Animaux 
en  eussent  jusque  dans  leur  enfance  ^ 
ou  sous  la  forme  de  chenille  et  sou- 
vent encore  sous  celle  de  chrysalide. 
Il  semble  que  cette  sorte  de  supré- 
matie que  la  nature  paraît  avoir  don- 
née aux  Papillons  a  dirigé  Degéer 
et  Olivier  dans  leurs  distributions 
méthodiques  des  Insectes,  puisqu'ils 
ont  placé  les  Lépidoplèrcs  à  la  tête 
de  la  classe  des  Insectes. 

La  bouche  des  Lépidoptères  ne 
diffère  pas  organiquement  de  celle 
des  Insectes  broyeiu's  ou  pourvus  de 
mâchoires.  Savigny  et  Lntreille  ont 
démontré  quelle  était  composée  des 
mêmes  pièces,  mais  que  ces  pièces 
étaient  appropriées  aux  fonctions 
qu'elles  étaient  destinées  à  remplir; 
ainsi ,  plusieurs  sont  restées  rudi- 
mentaires  ,  tandis  que  d'autres  ont 
pris  un  accroissement  excessif.  Cette 
bouche  est  composée  d'un  labre  sou- 


LEP 

vent  presque  Invisible,  conique  ou 
bubulë;  de  deux  maudibulci  coinces, 
très-petites  ,  ludinientaiies  ,  poilues 
ou  garnies  tic  petites  écailles,  fixes 
et  d'aucun  usage;  de  deux  mâchoires 
cornées,  en  forme  de  filets  tubulai- 
res  ,  orijinaircmenl  l'oit  longs  ,  sou- 
dés inférieurcinent  et  à  demeure  , 
J'usqu'à  la  naissance  des  palpes  ,  avec 
a  lèvre  pareillement  fixée  et  fermant 
la  cavité  buccale ,  se  réunissant  au- 
delà,  par  leur  bord  interne,  pour 
former  une  trompe  {lirigua,  Fab.)ou, 
pour  la  distinguer  nominalement  des 
autres  parties  désignées  ainsi,  nom- 
mée par  LalreiUe  spiritrompe  (  trom- 
pe en  spirale),  dont  l'intérieur  pré- 
sente trois  canaux  ;  de  deux  palpes 
maxillaires  souvent  presque  imper- 
ceptibles, d'un  à  trois  articles  insé- 
rés près  du  coude  des  mâchoires,  et 
de  deux  palpes  labiaux  ou  inférieurs, 
de  trois  articles  très-garnis  de  poils 
ou  d'écaillés  ,  remontant  de  chaque 
côté  de  la  spiritrompe  et  lui  formant 
une  sorte  d'étui.  La  lèvre  est  formée 
d'une  seule  pièce  plate  et  triangu- 
laire. 

Les  antennes  des  Lépidoptères  sont 
variables  et  toujours  composées  d'un 
grand  nombre  d'articles;  elles  sont 
toujours siuiples  dansceu'x  qui  volent 
le  jour,  c'est-à-dire  les  Diurnes,  et 
elles  se  terminent  par  un  bouton  plus 
ou  moins  renllé.  Dans  les  espèces  qui 
font  le  passage  des  Diurnes  aux  Noc- 
turnes ,  elles  prenn'^ntla  forme  dune 
massue  allon"ée  ou  d'un  fuseau,  et 
lorsqu  on  arrive  aux  espèces  qui  ne 
paraissent  que  la  nuit ,  elles  ressem- 
blent à  un  fil  ou  à  une  soie  tantôt 
simple  et  tantôt  pectinée ,  et  souvent 
même  plumeu;e,  soit  dans  les  deux 
sexes  ,  soit  dans  les  mâles  seulemeîjt. 
On  découvre  ,  dans  plusieurs  espè- 
ces ,  deux  veux  lisses  cachés  entre 
les  écailles  et  situés  entre  les  yeux 
ordinaires;  ils  sont  denii-sphériques, 
à  facettes  et  souvent  assez  gros.  La 
trompe  n'est  d'aucun  usage  et  man- 
que quelquefois  dans  plusieurs  Lépi- 
doptères crépusculaires  ou  noctur- 
nes. Les  trois  segmens  dont  le  tronc 
des  Insectes  Hexapodes  est  composé 


LEP 


ago 


se  réunissent  ici  en  un  seul  coips; 
ils  sont  intimement  'inis,  cl  l'anté- 
rieur est  très-court  et  transversal, 
comme  cela  a  lieu  dans  la  plupart  des 
Hyménoptères  et  des  Diptèios;  il  ne 
varie  jamais  de  forme  ,  et  les  diffé- 
rences que  les  I.épidoptères  présen- 
tent, tant  sur  leur  dos  que  dans  les 
autres  parties  ,  proviennent  des  écail- 
les et  des  poils  du  dos  qui  imitent 
quelquefois  une  huppe  ou  une  crête. 
L'abdomen  est  composé  de  six  à  .sept 
anneaux;  il  est  attaché  au  corselet 
par  une  très-petUe  portion  de  son 
diamètre  ,  et  n'offre  ni  aiguillon  ni 
tarière  comme  les  Hyménoptères  ;  il 
n'y  a  que  quelques  femelles  comme 
celles  des  Cossus  qui  aient  les  der- 
niers anneaux  rétrécis  et  prolongés 
pour  former  un  oviducte  en  forme  de 
queue  pointue  et  rétractile.  Le  des- 
sus de  l'abdoinen  offre ,  dans  quel- 
ques espèce^; ,  des  écailles  et  des  poils 
relevés  et  formant  des  sortes  de  dou- 
blures. Les  quatre  ailes  des  Lépidop- 
tères sont  simplement  veinées  ,  de 
grandeur  et  de  position  variables  : 
les  premières  ou  les  supérieures  sont 
toujours  plus  grandes  que  les  infé- 
rieures ;  dans  plusieurs  espèces  une 
portion  de  ces  organes^  plusoumoius 
spacieuse ,  est  toul-à-laii  nue  et 
transparente.  Les  écailles  sont  im- 
plantées, au  moyen  d'un  pédicule  , 
sur  leur  surface  et  disposées  en  re- 
couvrement avec  une  symétrie  re- 
marquable; leur  figure  n'est  pas  cons- 
tamment la  même  ,  et  le  plus  souvent 
elles  sont  oblongues,  arrondies  à  leur 
base  du  côté  du  pédicule  qui  les  at- 
tache à  l'aile  ,  et  tronquées  à  l'autre 
extrémité  av.^c  plusieurs  petites  dénis. 
Les  ailes  inférieures  sont  souvent 
plissées  à  leur  bord  inlerne  et  sem- 
blent former  un  canal  propre  à  rece- 
voir et  à  gaiau  tir  l'abdomen.  Les  qua- 
tre sont  quelquefois  relevées  perpen- 
diculairement dans  le  repos  ,  et  c'est 
ce  qui  a  lieu  pour  les  Papillons  diur- 
nes ;  dans  d'autres,  elles  sont  hori- 
zontales ou  inclinées  en  manière  de 
toit  :  c'est  le  cas  des  Lépidoptères 
crépusculaires  et  nocturnes.  La  na- 
ture a  pourvu  ces  Insectes  i'un  or- 


294  LEP 

gane  propre  à  retenir  les  ailes  dans 
cette  situation  :  c'est  une  espèce  de 
frein  ou  de  crochet  attaché  aux  ailes 
inférieures  et  passant  daris  uue  bou- 
cle des  supérieures. 

Les  pâtes  des  Lépidoptères  sont  au 
nombre  de  six;  ils  ont  des  tarses  coni- 
poiés  de  cinq  articles  et  terminés  par 
deux, crochets  :  dans  plusieurs  Lépi- 
doptères diurnes,  les  deux  pieds  an- 
térieurs sont  beaucoup  plus  petits, 
inutiles  au  mouvement  et  repliés  de 
chaque  côté  sur  la  poitrine  ,  en  iur- 
nière  de  cordons  ou  de  palatines;  ils 
sont  terminés  par  des  tarses  gros, 
velus,  dont  les  articles  sont  moins 
distincts  et  sans  crochets  apparens 
au  bout.  Quelquefois  ce  caractère  n'est 
propre  qu'à  l'un  des  sexes.  Les  Lépi- 
doptères qui  ont  les  pâtes  antérieures 
ainsi  organisées  ont  été  nommés  Té- 
trapes  ou  Tétrapodes.  Les  Lépidop- 
tères ne  préscnlent  jamais  que  deux 
sortes  d'individus,  des  mâles  et  des 
femelles;  ils  sont  toujours  ailés,  et 
on  ne  peut  en  excepter  que  très- peu 
dont  les  femelles  sont  aptères.  Les 
mâles  des  Lépidoptères,  surtout  les 
nocturnes  ,  découvrent  leurs  femelles 
d'une  distance  très-considéiable  ,  et 
à  l'aide  de  l'odorat,  qui  paraît  être 
chez  ces  Aniuiaux  d'une  finesse  ex- 
quise. Les  deux  sexes  restent  pen- 
dant quelque  temps  unis  ;  souvent 
la  femelle  ,  qui  est  toujours  plus 
grosse,  entraîne  dans  les  airs  le  mâle 
qui  reste  atlaché  à  elle.  Celles -ci 
pondent  leurs  œufs  ,  souvent  fès- 
nombieux,  sur  les  substances  ordi- 
nairement végétales  dont  leurs  lar- 
ves doivent  se  noiurir,  et  elles  pé- 
rissent bientôt.  L'intestin  des  Lépi- 
doptères est  composé  d'un  premier 
estomac  latéral  ou  jabot ,  d'un  se- 
cond estomac  boursouflé,  d  un  intes- 
tin grêle  assez  long  et  d'un  cœcum 
près  du  cloaque. 

Les  larvos  des  Lépidoptères,  que 
l'on  connaît  sous  le  nom  «le  Chenil- 
les ,  sont  compose»  •-  de  douze  an- 
neaux non  compris  la  tête;  elles  ont 
de  chaque  côté  neuf  sîigmates  ,  elles 
sont  munies  de  six  pieds  écailleux  ou 
à  crochets,  (\m  correspondent  à  ceux 


LEP 

de  l'Insecte  parfait;  elles  ont,  en  ou- 
tre ,  quatre  à  dix  pieds  membraneux, 
dont  les  deux  derniers  où  les  posté- 
rieurs sont    situés  à  l'extrémité  du 
corps  et  près  de  l'anus.  Le  corps  de 
ces   larves   est   en  général  allongé  , 
mou,  presque  cylindrique  et  coloré 
diversement ,  tantôt  hérissé  de  poils, 
de  tubercules  ,  ou  d'épines,  et  tantôt 
nu  ou  ras  ;  leur  tête  est  revêtue  d'un 
derme  corné  ou  écailleux;  on  voit,  de 
chaque   côté,   six    petits  grains  lui- 
sans ,    qui   paraissent   être   de   petits 
yeux  lisses  ;    elle  a  ,  de  plus  ,   deux 
antennes  très-courtes  et  coniques,  et 
une  bouche  composée  rie  deux  fortes 
mandibules  ,    de    deux     mâchoires , 
d'une  lèvre  et  de  quatre  palpes  ;  com- 
me ces  larves  sont  destinées  à  vivre 
de  matières  coriaces  ,  telles  que  des 
feuilles,  des  racines  et  même  du  bois, 
la  nature  les  a  pourvues  d'organes  as- 
sez forts  pour  remplir  ces  fonctions 
pendaiit  qu'elles  sont  dans  cet  état  ; 
mais  aussitôt  que  ces  Animaux  sont 
appelés  par  elle  à  devenir  habitans 
des  airs  et  à  se  nourrir  du  nectar  des 
fleurs    et   de  matières    fluides  ,    elle 
change  ces  fortes  mandibules  et  ces 
mâchoires    dures    et    puissantes    en 
longs  filets  ,  minces  et  déliés  ,  réunis 
enlie  eux,   formant  une  trompe  tor- 
tillée sur  elle-même  et  dont  la  fonc- 
tiou  n'est  plus  que  de  sucer.  La  ma- 
tière soyeuse  dont  elles  font  usage  , 
s'élabore   dans  d^x  vaisseaux  inté- 
licuis,  longs  et  tortueux,   dont  les 
extrémités  supérieures  vienuenî  ,  en 
s'amiucissant ,  aboutir  à  la  lèvre;  la 
filière  qui  donne  issue  aux  fils  de  la 
soie ,   est  un   maukelon  tubulaiie  et 
conique  situé  au  bout  de  la  lèvre.  Les 
chenilles   qui  n'ont ,   en   tout  ,   que 
dix  à  douze  pieds  ,  ont  été  appelées  à 
raison  de  la  manière  dont  elles  niar- 
chent  ,    Géomètres   ou  ArpenLeuses. 
Elles  se  cramponnent  avec  leurs  pâ- 
tes  écailleuses  au  plan  de  position, 
et  ,  élevant  les  articles  inteimédiaires 
du  corp-.  en  forme  d'anneau  ou  de 
boucle  ,    elles   i  approchent   les  der- 
nières pâtes  des  précédentes  ,  déga- 
gent celles-ci  ,   s'accrochent  avec  les 
dernières,  et  portent  leur  corps  en 


LEP 

avant  poui"  recommencer  la  nicnje 
manœuvre.  Quelques-unes  de  ces  clie- 
nillcs  dites  en  bâton  ,  se  fixent ,  dans 
le  repos  ,  ;uix  biiinches  des  Végétaux 
par  les  seids  pieds  de  derrière  ,  se 
tiennent  immobiles  et  ressemblent  à 
une  petite  branche.  D'autres  clie- 
nillcs  ayant  quatorze  à  seize  pâtes 
dont  quelques-unes  des  mcmbi'aneu- 
scs  intermédiaires  sont  plus  courtes, 
portent  le  nom  de  denù-Arpenteuses 
ou  fausses  Géomètres.  Les  pieds 
membraneux  des  chenilles  sont  sou- 
vent terminés  par  une  couronne  île 
petits  crochets  plus  ou  moins  com- 
plète. Leur  intestin  est  composé  d  un 
gros  canal  sans  inflexions  ,  dont 
la  partie  antérieure  est  quelquefois 
un  peu  séparée  en  manière  d'esto- 
mac et  dont  la  partie  postérieure 
forme  un  cloaque  ridé  ;  il  donne 
attache  à  quatre  vaisseaux  biliaires 
très-longs  et  s'insérant  iort  en  ar- 
rière, f^.  ,  pour  plus  de  détails  ,  l'ar- 
ticle MÉTAMORPHOSES  et  Ics  ouvrages 
de  L^onnet  sur  l'anatomie  de  la  Clie- 
nille  du  Cossus,  et  de  Hérold  (Hist. 
du  Développ.  des  Pap.  i8i.t).  La 
plupart  des  chenilles  se  nourrissent 
des  feuilles  des  Végétaux;  d'autres 
en  rongent  les  racines  ,  les  boutons  , 
les  fleurs  et  les  graines;  les  parties 
ligneuses  les  plus  dures  des  Arbres 
ne  résisieut  pas  à  quelques  espèces 
et  entre  autres  à  celles  qui  produi- 
sent le  genre  de  Nocturnes  que  Ton 
nomme  Cussi/s.  D'autres  chenilles 
rongent  uos  draps  et  nos  élofles  de 
laine  ;  elles  n'épargnent  pas  même 
le  cuir,  le  lard,  la  cire  et  difl:"c- 
rentes  graisses.  Plusieurs  vivent  ex- 
clusivement d'une  seule  matière  , 
mais  d'autres  s'accommodent  indif- 
féremment de  plusieurs  sortes  de 
nourritures  et  ont  mérité  le  nom  do 
Polyphages.  Quelques  chenilles  se 
réunissent  eu  société  sous  une  tente 
de  soie  qu'elles  filent  en  commun; 
d'autres  se  fabriquent  des  fourreaux 
fixes  ou  portatifs  ;  plusieurs  se  lo- 
gent et  se  creusent  des  galeries  dans 
le  parenchyme  des  feuilles.  Tou- 
tes ces  chenilles  ne  sortent  que  la 
nuit  ,  inai-^  le  plus  grand  nombre  se 


LKP  agf. 

plaît  à  la  lumière,  l^es  chenilles  chan- 
gent ordinairement  quatre  fois  de 
peau  avant  de  passer  à  l'état  de  chry- 
.salide  ou  de  nymphe.  F',  ces  mots. 
La  plupart  filent  alors  une  coque  oîi 
elles  se  renferment;  une  liqueur-sou- 
venl  lougeatro  que  les  Lépidoptères 
jettent  par  l'anus  au  moment  de  leur 
métamorphose,  attendrit  un  des  bouts 
de  la  coque  i-t  facilite  leur'sortie  ; 
communément  encore  ,  une  des  ex- 
trémités du  cocon  est  plus  faible  ou 
présente  une  issue  propice  par  la  dis- 
position des  fils.  Quelques  chenilles 
lient  avec  leur  soie  des  molécules  de 
terre ,  des  feuilles  ou  les  parcelles 
des  substances  oit  elles  ont  vécu,  et 
s'en  forment  ainsi  une  coque  gros- 
sière. Les  chrysalides  des  Lépidop- 
tères diurnes  sont  à  nu  et  fixées 
par  l'extrémité  postérieure  du  corps. 
Toutes  ces  chrysalides  ou  nymphes 
de  Lépidoptères  oflVeut  un  caractère 
particulier  ;  elles  sont  emmailloltées 
ou  en  forme  de  momies.  Ces  chrysa- 
lides éclosent  en  peu  de  jours;  sou- 
vent même  les  Lépidoptères  don- 
nent deux  généralions  par  année  ; 
quelques  autres  passent  l'hiver,  et 
l'Insecte  ne  subit  sa  dernière  méta- 
morphose qu'au  printemps  ou  dans 
l'été  de  l'année  suivanie.  L'Insecte 
parfait  sort  de  la  chrysalide  à  la 
manière  ordinaire  ou  par  une  fente 
qui  se  fait  sur  le  dos  du  corselet. 
Les  larves  des  Ichneunionides  et 
des  Chalcidites  ,  ainsi  que  celles  de 
quelques  Diptères  ,  délrui^enl  beau- 
coup de  chenilles  et  de  chrysalides  , 
et  nous  délivrent  ainsi  de  ces  Insectes 

Î[ui  ,  sous  leur  état  de  chenilles  , 
ont  de  grands  dégâts  dans  les  jar- 
dins et  surtout  à  nos  Arbres  fruitiers. 
Il  serait  trop  long  d'exposer  ici  les 
différentes  méthodes  qu'on  a  em-. 
ployées  pour  faciliter  l'étude  des  Lépi- 
doptères ;  aucune  d'elles  n'est  satis- 
faisante, et  les  organes  de  la  mandu- 
cation  étant  beaucoup  plus  simples, 
que  dans  les  autres  ordres,  ofFreui, 
moins  de  ressources  ;  il  serait  à  sol:- 
haiter  que  les  lîaturalistes  fissent  aux 
ailes  des  Lépidoptères  l'application 
de.i  principes  élaDlit>  par  Juriue,  re- 


296 


LEP 


lalivemenl  à  celles  des  Hyménoptè- 
res. Les  auteurs  iconographes  que 
l'on  peut  consulter  pour  la  deteinii- 
natiou  des  espèces  d'Europe ,  sont 
Esper  ,  Hubuer  ,  Engrameîle  ,  Go- 
dard. ,  etc.  Quant  aux  exotiques  ils 
ont  été  traités  par  Cramer,  StoU  , 
Donovan  ,  AbijDt ,  Lewin  ,  Harris, 
Godard,  Fabriclus.  Valh.  Oclisen- 
heimer^  est  très-important  pour  l'é- 
puration de  la  synonymie,  et  quoi- 
qu'il ait  établi  un  grand  nombre  île 
genres  sans  en  donner  les  caractères, 
il  n'en  est  pas  moins  recomniandable. 
Latreille  partage  les  Lépidoptères  en 
trois  familles  qui  correspondent  aux 
trois  genres  composant  cet  ordre  dans 
la  métliode  <lc  Linné.  Ce  sont  les 
Diurnes,  les  Crépusculaires  elles  Noc- 
turnes. /^.  ces  mois.  (g.) 

LÉPIDOSPERME.  Lepidosperma. 
BOT.  PHAN.  Genre  de  la  famille  des 
Cypéracées ,  voisin  des  genres  Cla- 
dium  et  Scleria,  établi  par  Labillar- 
dière  et  adopté  par  R.  Brown  [P/odr. 
Flor.  Nov.-Holl.)  qui  en  a  décrit  un 
grand  nombre  d'espèces  nouvelles. 
Toutes  sont  des  Plantes  herbacées, 
vivaces  ,  originaires  de  la  Nouvelle- 
Hollandc  ,  ayant  des  chaïunes  sim- 
ples, dépourvus  de  feuilles,  excepté 
à  leur  base.  Leurs  fleurs  forment  des 
panicules  ,  plus  rarement  des  épis  di- 
visés et  terminaux.  Les  épiUets  con- 
tiennent une  ou  deux  tleurs  et  se 
composent  d'écaillés  imbriquées  en 
tous  sens  et  dont  un  gr^nd  uonibre 
sont  vides.  Autour  de  l'ovaire  on 
trouve  six  squanimules  bypogynes  , 
planes  ,  un  peu  épaissies ,  et  légère- 
ment soudées  par  leur  base.  Le  style 
est  caduc.  Le  fruit  est  un  akène  renflé 
et  obtus.  Ce  genre  ne  diflFère  des  Cla- 
dlurn  que  par  la  présence  de  ses  soies 
hypogynes  ,  cl  des  Scleria  que  par  le 
nombre  de  ses  soies  ou  écailles  hy- 
pogynes, par  sesépiUets  touiours  her- 
maphrodites. Dans  sa  Flore  de  la 
Nouvelle  -  liollande  ,  Labiliardière  a 
décrit  et  ligure  sept  es[)èces  de  ce 
genre ,  savoir  :  Lepidospenna  ela- 
tioi',  t.  11  ;  L.  gladiata,  t.  12  ;  L. 
longitudiiinUs  ,  t..i3;  L.  globusa  ,  t. 


LEP 

i4;  L,, filiformis ,  t.  i5  5  //.  squammor 
ta,  t.  16;  L.  telragona  ,  t.  17.  Le  nomr 
bre  des  espèces  caractérisées  par  R. 
Brown  est  de  dix-neuf.  (a.  r.) 

LÉPIDOTE.  POIS.  Pour  Lépidope 
dans  le  Dictionnaire  de  DéterviUe. 
Les  anciens  paraissent  avoir  désigné 
par  ce  nom  le  Biuny,   P'.  Cyprin. 

(B.) 

LEPIDOTE.  BOT.  CRYPT.  (Beau- 
vois.)  f^.  Lycopode. 

LEPIDOTIS.  MIN.  La  Pierre  men- 
tionnée sous  ce  nom  par  Pline,  imi- 
tait l'éclat  et  les  reflets  des  écailles 
de  Poisson  ;  un  tel  caractère  ne  suffit 
pas  pour  reconnaître  ce  dont  préten- 
dit parler  le  crédule  compilateur  Ro- 
mani, (b.) 

*  LEPIDOTOSPERMA..BOT.  PHAN. 

(Rœmer  et  Schultes.)  Pour  Lépidos- 
perme.  /^.  ce  mot.  (g..n.) 

*  LEPIGONUM.  BOT.  PII  AN.  Sous 
ce  nom  générique ,'  Wahlenberg  a 
séparé  les  espèces  d'Jire/iar/a y  dont 
la  capsule  esl  à  li'ois  valves  ,  les  feuil- 
les munies  de  stipules.  Quelques- 
unes  ,  qui  croissent  dans  les  endroits 
salés,  sont  des  Plantes  grasses,  et 
Kaworth  en  a  constitué  son  genre 
Slipi/laria.  Persoon  et  Seringe  {ia 
De  Cand.  Prodr.,  1,  p.  4oo)  ne 
considèrent  ce  genre  que  comme  une 
section  des  Areiiaiia ,  section  qu'ils 
nonjment  Speigularia.   y.   Sabline. 

(G..N.) 

LEPIMPHiS.  POIS.  Rafinesque, 
dans  son  Itiologia  Siciliana  ,  établit 
sous  ce  nom  un  genre  voisin  des  Co- 
rvphœnes  qu'il  caractérise  par  un 
corps  conique  et  comprimé  ;  la  tête 
comprimée  et  anguleuse  en  dessus; 
une  seule  dorsale;  les  ventrales  falci- 
formeS  et  réunies  à  leur  base  par  une 
lame  écailleuse.  Il  en  existe  deux 
espèces  dont  l'une,  commune  dans 
le  golfe  de  Palerme,  y  est  nommée 
Pesce  Capone;  c'est  \e  Lepimphis Hip- 
puruides ,  qui  acquiert  jusqu'à  dix- 
huit  pouces  de  long;  l'autre  est  le 
Leplmphis  juber ,  et  n'a  guère  qu'un 
pied;  on  le  nomme  Munacada  dans 
le  pays.  Ce  genre  n'est  pas  définitive- 
ment adopté,  (b.) 


LEP 

LEPIOTŒ.  BOT.  cRYPT.  (  mil.  ) 
Syn.  d'Agaric  Adopté  pour  un  sous- 
genre  par  Per.soon  et  par  Pries,  r. 
Agabic.  (_v.  F.) 

*  LEPIPTERUS.  POIS,  llafiuesque 
(ftioL  Sic,  p.  i6)  établit  sous  ce  nom 
un  genre  qu'il  avait  appelé  Lepterus 
dans  un  ouvrage  précédent  et  qui  pa- 
raît devoir  rentrer  dans  les  Holocen- 
tres.  Il  ne  contient  qu'une  espèce 
nommée  letola,  qui  appartient  à  k 
famille  des  l'ercoïdes ,  et  se  trouve 
dans  la  mer  de  Catane  où  sa  chair  est 
peu  estimée.  (b.) 

^  *  LÉPIRE.  Lepirus.  ins.  Genre  de 
Charansons  ,  établi  par  Germar,  et 
adopté  par  Latreille  (Fam.  Naiur.  du 
Règne  Anim.).  Wous  ne  connaissons 
pas  ses  caractères;  l'espèce  qui  sert 
de  type  à  ce  genre  est  le  Curculio 
Colon  de  Fabncius.  ■   (g.) 

LÉPIRONIE.  Lepironia.  bot. 
PHAN.  Genre  de  la  famille  des  Cypé- 
racées  et  deTHexaudrie  Monogynie  , 
L.,  établi  par  le  professeur  Richard 
dans  le  Synopsis  Plantarum  de  Per- 
soon,  avec  les  caractères  suivans  :  les 
fleurs  forment  un  épi  latéral,  sessile  , 
ovoïde,  allongé  ,  pointu,  formé  d'é- 
cailles  imbriquées  très-étroitement, 
cartilagineuses,  les  plus  inférieures 
Vides  et  sessiles  ,  les  supérieures  uni- 
flores  j   chacune  de  ces  écailles,  qui 
est  large  et  obtuse  ,  renferme  environ 
seize   paléoles,  très-rarement   douze 
ou  quatorze,  dont  les  ileux  extrémi- 
tés plus  larges,  comprimées  et-care- 
nées,  formeut  une  sorte  de  glume  qui 
enveloppe  les   autres;  celles-ci  sont 
planes,  étroites,  d'une  largeur  inéga- 
le, et  paraissent  être  en  quelque  sorte 
des  étamines    avortées.    Le   nombre 
des  étamines  varie   de   trois  à  six  ; 
leurs  filets  sont  courts;  les  anthères 
très-longues  ,   linéaires  ,  surmontées 
d'une  petite  pointe.  L'ovaire  est  com- 
primé, lenticulaire  ;  le  style  est  com-t, 
suruiouté  de  deux  stigmates  filifor- 
mes. Le  fruit  estuu  akène  lenticulai- 
re ,  osseux  ,  terminé  en  pointe.  On  ne 
connaît   qu'une  seule   espèce   de    ce 
genre,  Lepironia  mucronata ,  Rich., 
loc.  cit. ,  Plante  vivace,  originaire  de 


LEP 


»97 


Madagascar ,  ayant  ses  chaumes  sim- 
ples, dépourvus  de  feuilles,  hauts  de 
deux  à  trois  pieds,  articulés  intérieu- 
rement comme  ceux  de  plusieurs  es- 
pèces de  Joncs,  terminés  à  leur  som- 
met par  une  pointe  roide  et  très-ai- 
guë, et  portant  latéralement  un  seul 
épi  de  fleurs  à  environ  un  pouce  au- 
dessous  de  leur  sommet,  (a.  n.) 

LÉPISACANTHE.  Lepisacanthus. 
POIS.  Genre  de  la  famille  des  l'ercoï- 
des  à  dorsale   double,   dans    l'ordre 
des  Acanlhoplérygiens;  fort  remar- 
quable en  ce  qu'il  tient  aux  Sciènes, 
aux  ïrigles  et  aux  Gastérosiées  par 
divers  points  de   conlormation.    Le 
corps  est  court ,   gros  et  entièrement 
cuirassé  d'énormes  écailles  anguleu- 
sei ,   âpres   et   carénées;    quatre   ou 
cmq  grosses  épines  tiennent  lieu  de  la 
première  dorsale;   les  ventrales  sont 
composées  d'une  énorme  épine  cha- 
cune, à  la  base  interne  de  laquelle  se 
trouvent     quelques     rayons    mous  , 
presque   imperceptibles;    la   tête  est 
grosse  ,   cuirassée  ;   le  front  bombé  , 
la  bouche  grande  ,  les  mâchoires  gar- 
nies seulement  d'un  velours  très-ras 
au  lieu  de  dénis.  La  membrane  bran-  . 
chiostège  est  à  huit  rayons  ,  et  l'on 
distingue  quelque  apparence  de  den- 
telures aux  opercules.  On  n'en  con- 
naît qu'une  espèce  des  mers  du  Ja- 
pon, qui  fut  décrite  pour  la  première 
fois  par  Houttuyn  comme  un  Gaste- 
rosteus,   ensuite  par  Thunberg  sous 
le  nom  de  Sciœna  cataphracta,  et  fi- 
gurée par  Schneider,  pi.  24,  sous  le 
T^om  de  Monocen/ris  cnrinata.  Sa  tail- 
le n'est  que  de  cinq  à  six  pouces,  et 
ses  grandes  écailles  ciliées  sont  termi- 
nées par  un  aiguillon.  (b.) 

*LÉPISCLINE.  BOT.  PHAN.  Genre 
de  la  famille  des  Synanthérées  ,  Co- 
rymbifères  de  Jussieu  ,  et  de  la  Syn- 
génesie  égale,  L.,  établi  par  Cassini 
(biiU.  de  lu  Société  Philomat.,  février 
iSiSJ  qui  l'a  caractérisé  ainsi  :  invo- 
hîcre  ovoïde  ,  cylindracé  ,  formé  d'é- 
cadles  imbriquées,  appliquées;  les 
extérieures  ovales  ,  scarieuses  ;  le^ 
intérieures  oblongues  et  coriaces  in-^ 
léiieurement,  ariondies,  concaves  " 


298  LEP 

scarieuses  et  colorées  supéiieurenieul; 
léceptacle  petit ,  plane,  garni  d'écail- 
lés oblongues  ,  larges  ,  obtuses ,  tron- 
quées ou  déniées  au  sommet  ;  cala- 
thide  oblongue ,  composée  de  fleurs 
nombreuses  ,  égales  ,  régulières  et 
hermaphrodites;  oftVant  très-souvent 
à  la  cii'conférence  une  ou  deux  fleurs 
femelles  dont  la  corolle  est  plus  grê- 
le; ovaires  oblongs  ,  pourvus  d'un 
bourrelet  basilaire  ,  surmontés  d'une 
aigrette  dont  les  poils  sont  légère- 
ment plumeux.  Ce  genre  est  placé 
par  son  auteur  dans  la  tribu  des  Inu- 
lées  ,  section  des  Inulées-Gnapha- 
liées.  Il  se  compose  de  deux  espèces 
rapportées  par  Linné  à  son  genre 
Gnaphaliiim,  savoir  :  i'^  Lephclliie 
cymusa  ,  Cav.,  ou  G/iaphalium  cymo- 
sum,  L.;  2"  L.l  niidifolia,  Cass.,ou 
Gn.  nudifolium  ,  L.  Ces  deux  Plan- 
tes croissent  au  cap  de  Bonne-Espé- 
rance. La  dernière  avait  été  placée 
par  Gaertner  dans  son  nouveau  gen- 
re Anaxeion  ,  mais  Cassini  prétend 
que  celui-ci  est  l'oriné  de  Plantes  qui 
ne  sont  nullement  congénères,  que  le 
type  (G/i. /betidum),  de  l'aveu  même 
de  Gaertner  ,  lui  est  même  étranger 
par  les  caractères  ,  que  son  Anaxetoii 
arboreum  est  la  Plante  sur  laquelle 
Necker  avait  constitué  son  genre  Ar- 
gyranthus  ,  etc.  Ces  motifs  ont  détei- 
minéCassini  à  ne  point  adopter  le  nom 
générique  donné  par  Gaerner  ,  et  à 
le  réserver  pour  un  genre  particulier 
qui  serait  composé  uniquement  de 
VAnaxelon  crispum  de  cet  auteur. 
/^.  ce  mot.  (G..N.) 

LEPISME.  Lepisma.  iNs.  Genre 
de  l'ordre  des  ïh^sanoures,  famille 
des  Lépismènes  ,  établi  par  Linné  ,  et 
adopté  par  tous  les  entomologistes. 
Les  caractères  de  ce  genre  sont  :  yeux 
très-petits  ,  fort  écartés  ,  composés 
d'un  petit  nombre  de  grains  ;  corps 
aplati  et  terminé  par  trois  filets  de  la 
même  longueur  ,  insérés  sur  la  même 
ligne  et  ne  servant  point  à  sauter. 
Les  Lépismes  ont  le  corps  allongé 
et  couvert  de  petites  écailles  souvent 
argentées  et  brillantes;  il  est  mou  et 
déprime."  Leurs  antennes  sont  eu  for- 


LEP 

me  de  soies  et  partagées,  dès  leur 
base  ,  en  un  grand  nombre  d'articles^ 
La  bouche  est  composée  d'un  labre, 
de  deux  mandibules  presque  mem- 
braneuses ,  de  deux  mâchoires  à 
deux  divisions  avec  un  palpe  de  cinq 
à  six  articles  ,  et  d'une  lèvre  à  quatre 
découpures  et  portant  deux  palpes  de 
quatre  articles.  Le  tronc  est  de  trois 
pièces  ;  l'abdomen  ,  qui  se  rétrécit 
peu  à  peu  vers  son  extrémité  posté- 
rieure ,  a  ,  le  long  de  chaque  côté  du 
ventre  ,  une  rangée  de  petits  appen- 
dices portés  sur  un  court  article  et 
terminés  en  pointe  soyeuse  ;  les  der- 
niers sont  plus  longs;  de  l'anus  sort 
une  espèce  de  stylet  écailleux,  com- 
primé ,  et  de  deux  pièces  :  viennent 
ensuite  les  trois  soies  articulées  qui 
se  prolongent  au-delà  du  corps.  Les 
pieds  sont  courts  et  ont  des  hanches 
très-grandes  ,  fortement  comprimées 
en  manière  d'écaillés.  Ces  Insectes  se 
distinguent  des  Machiles  de  Latreille 
(V.  ce  mot)  par  des  caractères  tirés 
de  la  forme  du  corps  ,  et  surtout  en 
ce  que  ces  derniers  ont  la  fiiculté  de 
sauter,  ce  que  ne  peuvent  pas  les  Lé- 
pismes  :  ce  sont  de  petits  Animaux 
qu'Aidrovande  et  GeoGioy  avaient 
nommés  Foibicines ,  et  que  l'on  com- 
pare à  de  petits  Poissons  à  raison  de 
la  manière  dont  ils  se  glissent  eu  cou- 
rant et  des  couleurs  brillantes  de 
quelques  espèces  ;  ils  se  cachent  ordi- 
nairement dans  les  boiseries  ,  les  fen- 
tes des  châssis  qu'on  n'ouvre  que  ra- 
rement ,  ou  sous  les  planches  un  peu 
humides,  etc.;  d'autres  se  tiennent 
sous  les  pierres.  Ces  petits  Animaux 
courent  très-vile,  et  il  est  difficile  de 
les  saisir  sans  enlever  une  partie  des 
écailles  dont  leur  corps  est  couvert; 
ils  paraissent  fuir  la  lumière.  La 
mollesse  des  organes  masticateurs  de 
ces  Insectes  annonce  qu'ils  ne  peu- 
vent ronger  des  matières  dures  :  ce- 
pendant Linné  et  Fabricius  ont  dit 
que  l'espèce  commune  se  nourrit  de 
sucre  et  de  bois  pourri  :  suivant  le 
premier,  elle  ronge  les  livres  et  les 
habits  de  laine;  GeoÔroy  pense  qu'el- 
le mange  les  individus  du  Psoque 
pulsatcur ,  connu  sous  le  nom  de  Pou 


LEP 

de  bois.  L'espèce  qui  sert  de  typq  au 
genre  est  : 

Le  Lépisme  du  sucke  ,  L.  sacc/ta- 
ri/ia  ,  Liuu.,  Fabr.,  Latr.;  la  Forbi- 
cine  plate,  GeofF.  (  Ins.  H.  xx  ,  3  ), 
ScliœlF.  (Elem.  Entom.  Lxxv).  Long 
de  quatre  lignes  ,  d'une  couleur  ar- 
gentée et  un  pcii  plombée,  sans  ta- 
che. Il  est  très-commun  en  Europe 
et  est  originaire  d'Amérique.       (g.) 

*  LEPISME.  Lepisma.  bot.  phan. 
De  Candolle  (Théorie  élément,  de  la 
Botan.,  p.  4o8)  donne  ce  nom  à  une 
sorte  d'écaillés  membraneuses  ou  un 
peu  charnues  qui  se  Irouventà  la  base 
des  ovaires  dans  les  Pivoines ,  les 
Ancolics  ,  etc.,  et  qui  paraissent  être 
tantôt  des  étamines  avortées  ,  tantôt 
des  expansions  du  torus.  Dans  ce  der- 
nier cas  ,  les  Lépismes  très-dévelop- 
pés  entourent  quelquefois  les  ovaires 
en  entier,  par  exemple,  dans  la  va- 
riété du  Pœiiia  Moulan  appelée  pa- 
paveracea.  (g..n.) 

LEPISMENES.  Lepismenœ.  iNS. 
Famille  de  l'ordre  des  Thysanoures, 
établie  par  Latreille,  et  renfermant 
le  genre  Lépisme  de  Linné.  Les  ca- 
ractères de  cette  famille  sont  :  anten- 
nes divisées,  dès  leur  naissance,  en 
un  grand  nombre  d'articles  ;  des  pal- 
pes très  -  distincts  et  saillans  à  la 
bouche  ;  abdomen  muni  de  chaque 
côté  ,  en  dessous  ,  d'une  rangée  d'ap- 
pendices mobiles  ,  en  forme  de  fausses 
pâtes  ,  et  terminé  par  des  soies  arti- 
culées ,  dont  trois  plus  remarqua- 
bles. Ces  Insectes  se  tiennent  cachés 
dans  les  lieux  oii  la  lumière  du  jour 
ne  pénètre  pas  ;  ils  sont  très-agiles  , 
quelques-uns  exécutent,  à  l'aide  de 
leur  queue  ,  des  sauts  assez  longs. 
Les  Lépismèues  renferment  les  gen- 
res Rlachile  et  Lépisme.  F.  ces  mots. 

LEPISOSTEE.  Lepisosteiis.  pois. 
Genre  tiès-reinarquable  de  la  famille 
des  Clupes,  dans  l'ordre  des  Mala- 
coptérvgicns  abdominaux  selon  la 
méthode  de  Cuvier,  et  de  la  famille 
des  Siagonoles  de  Duméril.  «  De  tous 
les  Poissons,  dit  Lacépède  (T.  v,  p. 
335),  les  Lépiiostées  sont  ceux  qui  ont 


LEP  399 

reçu  les  armes  défensives  les  plus 
sûres.  Les  écailles  dures,  épaisses  et 
osseuses  ,  dont  toute  leur  surface  est 
revêtue,  forment  une  cuirasse  impé- 
nétrable à  la  dent  de  presque  tous  les 
habitaus  des  eaux,  comme  l'enve-» 
loppe  des  Osiracions  ,  le  bouclier 
des  Acipensères ,  la  carapace  des  Tor- 
tues ,  et  la  couverture  des  Caïmans. 
A  l'abri  sous  leur  tégument  privi- 
légié ,  plus  confians  dans  leurs  forces, 
filus  hardis  dans  leurs  attaques  que 
es  Esoces  ,  les  Synodes  et  les  Sphy- 
lènes  avec  lesquels  ils  ont  de  Irès- 
grands  rapports  ;  ravageant  avec  plus 
de  sécurité  le  séjour  qu'ils  préfèrent; 
exerçant  sur  leurs  victimes  une  ty- 
rannie moins  contestée;  satisfaisant 
avec  plus  de  facilité  leurs  appétits 
violens;  ils  sont  d'autant  plus  vora- 
ces  ,  et  porteraient  dans  les  eaux 
qu'ils  habitent  une  dévastation  à  la- 
quelle très-peu  de  Poissons  pour- 
raient se  dérober  ,  si  ces  mêmes  écail- 
les défensives,  qui  par  leur  impénétra- 
bilité ajoutent  à  leur  audace  ,  ne  di- 
minuaient pas  leur  grandeur  et  leur 
inflexibilité  ,  la  rapidité  de  leurs 
mouvemens,  la  facilité  de  leurs  évo- 
lutions ,  l'impétuosité  de  leurs  élans  , 
et  ne  laissaient  pas  ainsi  à  leur  proie 
quelque  ressource  dans  l'adresse  et 
l'agilité.  Mais  cette  même  voracité 
les  livre  souvent  entre  les  mains  de 
leurs  ennemis  ;  elle  les  porte  à  mor- 
dre sans  précaution  à  l'hameçon  pré- 
fiaré  pour  leur  perte;  et  cet  efifet  de 
eur  tendance  naturelle  à  soutenir 
leur  existence  leur  est  d'autant  plus 
funeste  par  son  excès,  qu'ils  sont 
très-recherchés  à  cause  de  la  bonté 
de  leur  chair.  »  Les  caractères  du  gen 
re  Lépisostce  consistent  dans  un  mu- 
seau très-prolongé  formé  de  la  réu- 
nion des  intermaxillaires,  des  maxil- 
laires et  de>  palatins,  au  vomer  et  à 
l'ethmoïile;  la  mâchoire  inférieure 
l'égale  en  longueur,  et  l'un  et  l'au- 
tre hérissés  sur  toute  leur  surface  in- 
térieure de  dents  en  râpe,  ont  le  long 
de  leur  bord  une  série  de  longues 
dents  pointues.  Leurs  ouies  sont 
réunies  sous  la  gorge  par  une  mem- 
brane commune  qui  a  trois  rayons  de 


500  LEP 

chaque  côté.  Ils  sont  revêtus  d'ëcall- 
les  d'une  dureté  pierreuse  ;  la  dor- 
sale et  l'anale  sont  vis-à-vis  l'une  de 
l'autre  et  fort  en  arrière.  Les  deux 
rayons  extrêmes  de  la  queue  et  les 
premiers  de  toutes  les  autres  nageoi- 
res sont  garnis  d'écaillés  qui  les  font 
paraître  dentelés.  Leur  estomac  se 
continue  en  un  intes'in  mince,  deux 
fois  replié  ,  ayant  au  pylore  beau- 
coup de  cœcums  courts;  leur  vessie 
natatoire  est  cellulcuse  et  occupe  la 
longueur  de  l'abdomen  (Cuv.,  Règ. 
Anim.  2,  p.  181).  Ce  sont  des  Pois- 
sons d'eau  douce  très-forts  et  pres- 
qu'inattaquables.  Il  est  très-douteux 
qu'il  s'en  trouve  dans  les  deux  Indes 
comme  on  l'a  avancé.  Leur  patrie 
constatée  est  jusqu'ici  les  fleuves  et 
les  lacs  de  l'Amérique  ;  on  en  con- 
naît trois  espèces  : 

Le  Gavial,  Lepisosteus  Gavial, 
Lac. ,  Pois.  ï.  V,  p.  335;  Caïman  , 
Encycl.  Pois.,  pi.  71  ,  f-  29->;  Esox 
osseus,  L.,  Gmel.,  SysL  Nat.  xiii ,  T. 
1,  p.  1089.  Ce  Poisbon  présente  une 
grande  ressemblance  avec  le  Croco- 
dilien  dout  on  lui  a  donné  le  nom 
comme  spécifique.  On  dirait  le  Ga- 
vial privé  de  pâtes;  tout  son  corps 
est  couvert  d'écaillés  rhomboïdales 
qui  semblent  avoir  été  disposées  par 
l'art  ;  sa  longueur  est  de  deux  pieds 
et  plus  ;  sa  couleur  veidâtre  en  des- 
sus ,  violâlre  en  dessous  ,  et  les  na- 
geoires tirent  sur  le  rougeâtre.  D.  6, 
P.  11,  V.  6,  A.  5,7,  c.  12. 

La  Spatule  ,  Lepisosteus  Spatula , 
Lac,  Pois.,  /oc.  c//., p.  6,  f.  2  (bonne). 
L'extrémité  du  museau  de  ce  Pois- 
son est  plus  large  que  le  reste  des 
mâchoires  ;  la  longueur  de  sa  tête  est 
à  peu  près  égale  à  celle  de  la  moitié 
du  corps;  les  opercules  sont  rayon- 
nées  et  composées  de  trois  pièces.  Le 
palais  est  hérissé  de  petites  dents  ; 
chaque  mâchoire  est  garnie  de  deux 
rangées  de  dents  courtes,  inégales, 
crochues  et  serrées.  L'œil  est  trè^- 
près  de  la  bouche.  Outie  les  deux 
rangs  de  dents  de  chaque  mâchoire, 
celle  d'en  haut  est  armée  de  deux 
séries  de  dents  plus  longues  ,  sillon- 
îjées  ,  éloignées  les  unes   des  autres 


LEP 
et  distribuées  irrégulièrement.  Ces 
dents  plus  longues  sont  reçues  dans 
une  cavité  opposée  oii  elles  s'implan- 
tent. Au-devant  des  orifices  des  na- 
rines, deux  de  la  mâchoire  inférieu- 
re transveisent  la  supérieure  ,  de 
sorte  que  lorsque  la  bouche  est  fer- 
mée elles  montrent  leur  pointe  au- 
dessus  du  museau.  P.  i3,  V.  7. 

Le  Roblo,  Lepisosteus  Roblo,  Lac, 
Pois.,  loc.  cit.,  p.  339;  Esox  chilien- 
sis  ,  Gmel.,  loc.  cit.,  p.  1392,  habile 
les  côles  d'i  Chili  ,  acquiert  jubqu'à 
un  mètre  selon  Lacépède  ,  a  la  chair 
délicate  et  fort  transparente.  Les  Chi- 
liens qui  le  font  saler  en  font  un 
certain  commerce.  B.  10,  d.  i4,  p. 
11,  v.  6,  a.  8,c.  22.  (B.) 

*  LÉPISURE.  POIS.  (  Lacépède.  ) 
Espèce  du  genre  Diacope.  f^.  ce  mot. 

(B-) 

*  LEPOCERE.  Lepocera.  polyp. 
Genre  de  l'ordre  des  Caryophyllai- 
res,  dans  la  division  des  Polypiers 
entièrement  pierreux  ,  établi  par  Ra- 
finesque  (Journ.  de  Phys.  ,  1819  ,  T. 
Lxxxviii,  p.  429)  qui  le  cai'actérise 
par  une  écorce  très-distincte,  et  par 
sa  bouche  qui  est  à  peine  radiée.  Le 
naturaliste  américain  fait  mention 
des  espèces  suivantes  :  L.  amhiocra  , 
xylopris,  rugosa  ,  lœvigata;  il  n'en 
donne  point  la  description.  Nous  pré- 
sumons qu'elles  se  trouvent  dans  les 
Etals-Unis.  (e.d..l.) 

LEPODUS.  POIS.  Rafinesque  a  éta- 
bli sous  ce  nom,  aux  dépens  des  Sca- 
res  ,  un  genre  qui  contient  l'espèce 
appelée  imperialis  par  Cupani,  et  Sa- 
j-agus  dans  les  mers  de  Sicile.  11  n'a 
pas  encore  été  adopté.  (B.) 

LÉPORINS.  MAM.  Famille  de 
Rongeurs,  établie  par  Desmarest  dans 
le  vingt-quatrième  volume  de  La  pre- 
mière édition  de  Déterville  ,  qui  con- 
tient seulement  les  deux  genres  Liè- 
vre et  Pika.  /^.  ces  mots.  (b.) 

LÉPRAIRE.  Lepraria.  bot.  crypt. 
Pour  Lèpre  ,  Lepra.  V.  ce  mot.  (b.) 

LÈPRE.  Lepra.  bot.  crypt.  {Li- 
chens.) Avant  que  le  genre  Lepra  fut 


LEP 

fixe ,  le  mot  qui  sert  à  le  designer  fut 
employé  par  llnller  ,  Wiggers  ,  Per- 
soon  et  De  Candolle  pouf  nommer 
des  Plantes  dont  les  unes  sont  pla- 
cées maintenant  dans  les  Gollema, 
les  Urcéolaires  ,  les  Lécanorcs  ,  les 
Isidium  et  les  Lécidées  ,  el'les  autres 
reléguées  dans  des  genres  qui  ne  fi- 
gurent plus  dans  la  famille  des  Li- 
chens. F.  Palmella  et  Sporotri- 
CHUM.  Achnrius,  dans  sa  Méthode, 
avait  fait  deux  genres  du  Lcpra ,  le 
P/z/twa/va  pour  les  espèces  à  thallus 
pulvérulent  où  nul  (considérant  alors 
les  gongyles  comme  des  apothécions), 
et  le  Le pr aria  pour  les  espèces  à  ihal- 
lus  crustacé.  Plus  tard,  dans  la  Li- 
chénographie  et  le  Synopsis,  il  les  a 
réunis,  et  c'est  ce  genre  qu'il  nomme 
Liepraria,  que  nous  adoptons  sous 
le  nom  de  Lepra ,  plus  ancien.  Bory 
de  Saint-Vincent ,  en  l'an  V  de  la 
république ,  constitua  le  premier  ce 
genre  sous  le  nom  de  Fkytoconis 
dont  Linné  avait  fait  ses  Byssus  pul- 
véndens.  Nous  le  caractérisons  ainsi  : 
thalle  crustacé,  lépreux  ,  uniforme 
sans  limites;  apothécion  nul;  gon- 
gyles nus,  libres  et  agglomérés, 
épars  sur  la  surface  de  la  Plante. 
Bien  que  plusieurs  espèces  de  Le- 
pra  aient  été  réparties  dans  les  Lé- 
canores  et  les  Lécidées  et  que  plu- 
sieurs autres  aieut  figuré  dans  les 
Conferves  ,  il  serait  hasardeux  d'en 
conclure  que  toutes  doivent  dispa- 
raître du  genre.  Les  Lèpres  se  trou- 
vent sur  les  murs,  les  pierres  et  les 
vieilles  écorces  ;  on  les  rencontre  ra- 
rement sur  les  écorces  d'Ai  bres  sains; 
elles  se  plaisent  dans  les  lieux  som- 
bres et  humides  ;  plusieurs  sont  odo- 
rantes. Le  thalle  ,  si  l'on  peut  don- 
ner ce  nom  à  l'agglomération  des 
gongyles  ,  est  d'une  consistance  mol- 
le et  spongieuse,  il  varie  beaucoup  : 
sa  couleur  est  ordinairement  assez 
vive  ;  voici  l'ordre  des  nuances  par 
degré  de  fréquence  :  jaune  et  jaune- 
soufie,  verte,  blanche,  grise,  rose 
et  blanchâtre.  Le  Lepra  est  le  Pulina 
et  le  Conia  d'Adanson;  son  nom  lui 
a  élc  donné  à  cause  de  la  ress^'m- 
blance  de  celte  sorte  de  Lichens  avec 


LÊP  Soi 

les  affections  cutanées  connues  sons 
le  nom  de  dartres.  Nous  ne  fe- 
rons connaître  que  l'espèce  suivante 
qui  est  cosmopolite  :  P/iytoconis  can- 
dellaris  ,  Boi  y  ,  Lepra  flava  ,  N.  ;  Lé- 
prària  flava  ,  Ach.  ,  Lich.  univ.,  p. 
665;  Fulveraria  flaira  de  Floerke  ; 
Lichen  flavid us  Ae  Schreber,  etc.,  à 
croûte  etïuse,  égale,  mince,  un  peu 
ridée,  très-jaune,  composée  de  gra- 
nules globuleux,  nus.  Nous  avons  des 
échantillons  de  cette  Plante  ,  venant 
d'un  grand  nombre  de  régions  é\x 
globe.  Le  genre  Xe^/vx commence  l'or- 
dre des  vrais  Lichens  dans  notre  mé- 
thode ;  il  est  placé  dans  le  groupe 
des  Coniocarpécs.  (a. F.) 

LEPRONCUS.       BOT.       CRYPT. 

(  Lichens.  )  Ce  genre  créé  par  Ven- 
tenat  sur  une  des  divisions  -du 
genre  Lichen  de  Linné  ,  renferrtie 
les  Lichens  lépi'eux  de  cet  auteur. 
Il  est  ainsi  caractérisé  :  poussière 
éparse  sur  une  croii te  lépreuse  (  or- 
gane mâle  selon  quelques  naturalis- 
tes) ;  tubercules  ordinairement  con- 
vexes ,  sphéroïdes,  linéaires,  oblongs 
(organes  femelles);  il  renferme  les 
Opégraphes ,  les  Patellaiies,  etc.; 
enfin  ,  tous  les  Lichens  à  thalle  adhé- 
rent, amorphe  ,  ayant  des  tubercules 
ou  des  scutelles  dont  la  marge  est 
peu  prononcée.  Le  genre  Leproncus 
n'a  pu  être  adopté.  (a.  F.) 

LEPROPINAGIA.  BOT.caYPT.(i«- 
chens.)  Genre  artificiel ,  non  adopté, 
créé  par  Ventcnat  dans  la  famille 
des  Lichens;  il  renferme  des  Patel- 
laires  ,  des  Urcéolaires  et  même  des 
Verrucaires.  F.  ces  mots.        (a. F.) 

*LEPROSIS.BOT.cRYPT.(i/c/!eos.) 
Necker  avait  proposé  ce  nom  pour 
remplacer  celui  de  Lichens,  y.  ce 
mot.  (a.  .f) 

LEPTA.  BOT.  PHAN.  Loureir» 
{Flor.  Cochinchin-,  éd'it.  Willdenow, 
1,  p.  io4)  a  établi  sous  ce  nom  ui> 
genre  de  la  Tétrandrie  Monogynie  » 
L.  ,  auquel  il  a  donné  les  caractères 
suivans  :  calice  très-petit  ,  à  quatre 
divisions  profondes,  étalées;  quatre 


ScTj  LEP 

pétales  presque  triangulaires  striés, 
courbés  eu  dedans;  quatre  étamines 
à  filets  subulés  et  insérés  ïur  les  an- 
gles du  réceptacle  ;  ovaire  presqu'ar- 
rondi;  style  à  peu  près  nul  ;  stigmate 
obtus;  biie  à  quatre  lobes  nionospjt- 
mes.  Ce  genre  est  à  peine  connu  ; 
aussi  a-t-il  été  rapporté  à  divers  au- 
tres genres  par  les  auteurs.  Ainsi  Jus- 
sieu  l'a  réuni  au  SAimmia  de  ïhun- 
berg ,  Sprenge!  à  V Hex  ,  Sniith  au 
P^itis  et  Poiret  à  VGthera.  Dans  le  se- 
cond volume  de  son  Pi-odroinus  Syst. 
Keget.y  De  GandoUe  l'a  placé  à  la  fin 
de  la  famille  des  Célastrinées.  Uue 
seule  espèce  le  constitue  ;  c'est  le  Lep~ 
ta  triphylla,  Lour.,  Arbrisseau  très- 
rameiix  ,  à  f^uillps  ternées  ,  l.Tncco- 
lées  et  Ii'ès- entières.  Ses  fleurs  sont 
blanches  ,  petites  et  dispersées  eu 
grappes  axillaires.  Il  cruît  dans  les 
forêts  de  la  Cochinchine.         (g..N.) 

LEPTADEINIE.  Leptadenia.  eot. 
PHAS.  Dans  son  travail  sur  les  Asclé- 
piadées  ,  publié  dans  le  premier  volu- 
me des  Mémoires  de  la  Société  Wer- 
nérienne,  R.  Brown  appelle  ainsi  un 
nouveau  genre  de  cette  famille  qui  se 
compose  de  deux  ou  trois  espèces  vo- 
lubiles  ,  cendrées  ,  à  feuilles  planes  et 
opposées  et  à  fleurs  disposées  en  om- 
belles placées  latéralement  à  côté  des 
pétioles.  Leur  calice  est  à  cinq  divi- 
sions profondes;  leur  corolle  mono- 
pétale ,  presque  rotacée  ,  ayant  le  tu- 
be très-court,  la  gorge  munie  d'écail- 
lés ;  les  étamine»  sont  libres,  à  an- 
thères simples  à  leur  sommet;  les 
masses  poUiniques  sont  droites,  atta- 
chées par  leur  base  et  réirécies  à  leur 
sommet.  Le  fruit  n'est  pas  connu. 

(A.H.) 

*LEPTALEUM.  bot.  phan. Genre 
de  la  famille  des  Crucifères,  établi 
par  De  Gandolle  (  Syst.  Veget.  Nat. , 
2,  p.  fiio)  qui  l'a  ainsi  caractérisé  : 
calice  fermé,  composé  de  sépales  li- 
néaires, égaux  à  la  base;  pétales  li- 
néaires, du  double  plus  longs  que  le 
calice;  quatre  étamines  alternes  avec 
les  pétales  ,  dont  deux  plus  longs  ;  si- 
lique  cylindracée,  indéhiscente  ?  bilo- 
culaire ,  à  valves  convexes  ,  et  à  cloi- 


LEP 

son  étroite  ;  deux  stigmates  aigus  , 
réunis  en  un  seul  ;  semences  nom- 
breuses disposées  en  un  seul  rang. 
Ce  genre  fuit  [  artie  de  la  tx'ibu  des 
Sisymbriéesde  DeCandoUe.  Il  est  ca- 
ractérisé par  un  aspect  très-grêle  , 
particulier  ,  et  par  ses  quatie  étami- 
nes formées  peut-être  chncvuie  par  la 
soudure  de  deux,  une  dernière  étant 
avortée.  En  adoptant  cette  théorie ,  on 
n'éloignerait  pas  le  Leptalcurn  de  la 
Tétradynamie  de  Linné  ,  classe  qui 
renferme  toutes  les  autres  CrucifèreSi 
Par  ses  fleurs  il  ressemble  au  Malco~ 
T/ila  ,  par  son  stigmate  à  V Hesperis , 
et  p;ir  son  calice  et  sa  sillque  au  67- 
symbriur?i.  Deux  espèces ,  aont  l'une 
était  placée  dans  ce  dernier  genre , 
constituent  le  Leptaleum.  De  Gan- 
dolle les  a  décrites  sous  les  noms  de 
L.  Jilifulium  ei  L.  pygmœum ,  et  el- 
les ont  été  figurées  dans  les  Icônes 
Se/ectœ  de  Beuj.  Delessert  (T.  ii,  tab. 
68).  La  premièi  e  croît  en  Sibérie  et  la 
seconde  en  Perse.  (G..N.) 

*  LEPTAMNIUM  et  LEPTAM- 
NUS.  BOT.  PHAN.  Ces  noms  ont  été 
donnés  par  Rafinesque-Schmaltz  à  un 
genre  formé  aux  dépens  des  Oroban- 
ches  ,  et  qui  est  le  même  que  VEpifa- 
gus  de  Nuttall.    F",  ce  mot  et  Oro- 

BANCHE.  (G..N.) 

*  LEPTANDRE.  Leptandra.  bot. 
PHAN.  Nuttall  {Geii.  ofNorth  Jiner. , 
1,  p.  7  )  a  proposé  d'établir  un  genre 
nouveau  pour  la  Veronica  virginica 
de  Linné,  genre  qui,  selon  ce  bota- 
niste, se  distinguerait  des  Véroni- 
ques par  son  calice  à  cinq  divisions, 
sa  corolle  tubuleuse  .campanulée,  ses 
étamines  très-saillantes  et  sa  capsule 
dont  les  loges  sont  polyspermes. 
Mais  ces  diftérens  caractères  sont  de 
fort  peu  d'importance  et  d'ailleurs  se 
rencontrent  soit  isolément ,  soit  réu- 
nis dans  plusieurs  autres  espèces  qui 
appartiennent  sûrement  au  genre  Vé- 
ronique. Nous  pensons  donc  que  le 
genre  proposé  par  le  célèbre  botanis- 
te américain  ne  peut  être  adopté.  F". 
VÉRONIQUE.  (a.  r.) 

LEPTANTHE.    Leptanthus.    bot. 


LEP 

iPHAN.  Ce  genre,  de  la  Triandrie  Mo- 
iiogynie  ,  L.,  voisin  du  Pontederia,  a 
été  établi  par  Kicliard  (  in  Mic/ix. 
F/or.  Boreali-Jrner.y  i,  p.  24);  mais 
il  est  idenliqiie  avec  le  gcnie  Hete- 
ranthera  constiUic  ai)leiieureinent 
par  Beauvois  ,  dans  le  4"^  volume  des 
Actes  de  Piiiladclphie.  /^.  HÉ'riRAN- 
TiiÈJiK.  Le  Lepla/ithus  gramineus  se 
distingue  des  auircs  espèces  par  des 
caractères  qui  ont  païusuflisans  pour 
en  former  un  genre  particulier  au- 
quel Wiildenovv  a  donné  le  nom  de 
Scholleia.  K.  ce  mot.  (g..n.) 

LEPTASPIS.  Leptaspis.  bot.  phax. 
C'est  im  genre  de  Graminées  établi 
par  R.  Brovvn  {Prodr.  ,  i  ,  p.  2n)  et 
qui  oHre  des  tleurs  monoïques.  Les 
mâles  ont  une  lépicèoe  unitlore  ,  bi- 
valve ,  une  glume  plus  giande  ,  coui- 
posée  de  deux  paillettes  membraneu- 
ses ;  l'exlune  ovale  concave  ;  l'inter- 
ne plus  étroite  ,  linéaire,  plane;  point 
de  soies  hypogyncs.  Les  fleurs  femel- 
les ont  la  lépicène  semblable  à  celle 
des  mâles  ;  la  valve  externe  de  la  glu- 
me est  très-renflée ,  presque  globu- 
leuse ,  avec  une  petite  ouverture  à 
son  sommet;  l'interne  trèâ-pelite  et 
linéaire.  Point  desoies  hypogyncs; 
le  style  eît  terminé  par  trois  stigma- 
tes velus.  Le  fruit  est  renfermé  dans 
la  valve  externe  de  la  glurae,  qui  est 
vésiculeuse.  Ce  genre  se  compose 
d'une  seule  espèce,  Leptaspis  Baiik- 
5//,  Brown  ,  lue.  cit.  Cette  Plante, 
originaire  delà  Nouvelle -Hollande, 
a  le  port  du  Pliai  us  latifulius  ,  dont 
elle  se  rap[uoche  aussi  beaucoup  par 
son  organisation  ,  n'eu  difFéiant  que 
par  lorganisation  de  la  valve  externe 
de  sa  glume.  (a.  r.) 

LEPTE.  Leptiis.  arachn.  Genre  de 
l'ordre  des  Trachéennes  ,  famille  des 
Miciophthires  de  Latreille  (Fam.  Nat. 
du  Règn.  Anim.),  auquel  ce  savant 
donne  pour  caractère.-.  :  six  pâtes  :  un 
suçoir  avancé  ;  des  palpes  apparens  , 
cou'.ls  et  presque  coniques  ;  corps 
très-mou  et  ovale.  Ces  Arachnides  ont 
le  corps  ovale  ,  renflé  ,  la  partie  anté- 
rieure piésente  comme  une  tête, 
ayant  de  chaque  côté  un  point  noir  , 


LEP  Zo% 

les  yeux  probablement  ;  la  peau  qui 
couvre  le  corps  est  souple  ,  bien  ten- 
due et  luisante;  l'Animal  la  fronce  et 
la  ride  quelquefois. «Ce  genre  s'éloi- 
gne des  Coiis  pir  le  corps  qui  est 
mou,  tandis  qu'il  est  écaillcux  dans 
ces  derniers.  Ils  diffèrent  des  Atomes, 
en  ce  que  ceux-ci  n'ont  point  de  su- 
çoirs ni  de  palpes  visibles.  Ces  petites 
Arachnides  sont  parasites  ;  l'espèce 
la  plus  commune,  Leptus  Phalangii , 
vit  sur  le  ^AyicU&uv  [P halaiigium  Opi- 
lio);  souvent  elle  ne  s"y  tient  fixée 
que  par  sou  suçoir.  Une  autre  espèce 
est  très-commune  en  automne  sur 
les  Graminées  et  d'autres  Plantes  ; 
c'est  : 

Le  Lepte  atjtomnai,  ,  Leptus  aii- 
titmnnlis,  Lair.,  Acarus  autumiialis , 
Shaw  (Miscell.  Zool.,  t.  2,  pi.  42).  Il 
est  très-petit  et  d'une  couleur  rouge  ; 
il  grimpe  et  s'insinue  dans  la  peau,  à 
la  racine  des  poils  ,  et  cause  des  dé- 
mangeaisons très-vives  ;  il  est  connu 
vulgairement  sous  le  nom  de  Rouget 
par  les  habitans  des  campagnes;  no- 
tie  savant  ami  Quoy  ,  naturaliste  et 
médecin  distingué  ,  nous  a  appris 
qu'il  e-'t  très-commun  ,  à  l'époque  des 
vendanges,  dans  le  département  de  la 
Chaieute-Inférieiue  ,  oii  il  est  connu 
sous  le  nom  de  Vendangeron.  La- 
treille a  apaisé  les  démangeaisons 
qu'il  cause  en  lavant  les  endroits  ir- 
rités avec  de  l'eau  mêlée  d'un  peu  de 
vinaigre.  (g.) 

LEPTEMON.  BOT.  piian.  (Rafi- 
nesque.)Syn.  de  Crotonopsis.  F",  ce 
mot.  (b.) 

LEPTÉRANTHE.  Lepteranthus. 
BOT.  PiiAN.  INecker  [Ehm.  Bot.,  n. 
I  5o)  a  proposé  de  distinguer  ,  sous  ce 
nom  générique ,  toutes  les  espèces 
Linnéennes  de  Centaurées  ,  dont  les 
écailles  de  l'involucre  sont  recour- 
bées ,  plumeuses  des  deux  côtés  ,  et 
dont  les  akènes  fertiles  sont  pourvus 
d'une  aigrette  soyeuse.  La  section  des 
Centaurea  ,  à  laquelle  Persoon  donne 
le  nom  de  Phijgia  ,  correspond  à  ce 
genre  de  Neckei,  qui  a  pour  type  le 
('entauiea  Phrygia  de  Linné,  espèce 
qui  croît  dans  les  hautes  montagnes 


èoi 


LEf 


de  l'Europe.  Cassîni  a  adopté  ce  gen- 
re ,  ainsi  que  le  Jacea,  formé  aux  dé- 
pens des  Centaurées.  Non-seulement 
ces  deux  genres  ne  sont  à  nos  yeux 
qu'un  seul  et  unique  groupe,  mais 
ils  ne  nous  semblent  pas  devoir  être 
séparés  du  Centaurea.  F",  ce  mot. 

(G..N.) 

LEPTERUS.  POIS.  (Rafinesque.) 
V.  Lepii'terus. 

*  LEPTIDIUM.  BOT.  PHAN.  Nom 
donné  par  de  Gingins  (  in  De  Cand. 
Prodr.  ,  i  ,  p.  5o4  )  à  la  cinquième 
section  qu'il  a  établie  dans  le  genre 
Yiolelte.  /^.  ce  mot.  (g..n.) 

*  LEPTINELLE.  Leptinella.  eot. 
PH\N.  Genre  de  la  famille  des  Synan- 
thérées  ,  Corymbifèros  de  Jussieu  ,  et 
de  la  Syngénésie  nécessaire,  L.  ,  éta- 
bli par  H.  Cassini  (Bullet.  'le  la  Soc. 
Philomat.  ,  août  1822)  qui  l'a' ainsi 
caracléiisé  :  involucre  hémi-^phéri- 
que  ,  formé  d'environ  dix  écailles  ap- 
pliquées ,  sur  deux  ou  trois  rangs  , 
très-la igcs  ,  membianeuses  et  sca- 
rieuses  sur  le  bord  supérieur;  récep- 
tacle nu  ,  conoïde  ;  calathide  tantôt 
unisexueile  ,  tantôt  nronoique  ;  le 
disque  composé  de  fleurons  nom- 
breux ,  réguliers  et  mâles  ;  la  circon- 
férence composée  de  fleurs  en  lan- 
guettes et  femelles.  Les  fleurs  mâles 
renferment  un  rudiment  d  ovaire  qui 
est  petit,  dépourvu  d'aigrelte,  et 
surmoiilé  d'un  sl\lc  long,  simple, 
terminé  au  sommet  par  une  tronca- 
ture orbiculaire.  L'ovaire  des  fleurs 
femelles  est  grand,  obovale,  avec 
une  bordure  sur  les  deux  côtés  ;  il  est 
dépourvu  d'aigrette.  Lests  le  est  long, 
surmonté  de  deux  stigmates  larges  et 
divergens. 

H.  Cassini  a  placé  ce  genre  dans  la 
tribu  des  Anlhémidées  près  des  genres 
Ilippia,  Colula  et  Gymnostyles  ou  Sa- 
liva. Il  en  a  décrit  deux  espèces  {Lep- 
tinella scariosa  et  L.  pinnata)  qui 
soutde  Irès-petiles  Planles  herbacées 
dont  la  pairie  est  inconnue.  Enfin  , 
il  a  indiqué  avec  doute,  comme  con- 
génères de  ion  Leptinella ,  les  Hippia 
peduncularis  elBogotensis  de  Kuuth. 

(G..N.) 


LEP 

LEPTIS.  Lep/is.  INS.  Genre  de  l'or- 
dre des  Diptèies  que  Fabricius  nom- 
me ainsi  dans  son  Système  des  An- 
tliates  et  qu'il  appelait  auparavant 
Rhagio.  Latreille ,  qui  a  établi  un 
genre  d'Arachnides  ,  sous  le  nom  de 
Lepie,  n'adopte  pas  la  première  déno- 
mination de  Fabricius  et  continue 
d'appeler  Rhagie  {Rhagio)  les  Insec- 
tes du  genre  Leptis  de  ce  dernier.  P^. 
Rhagie.  (g.) 

LEPTOCARPE.  Leptocarpus.  bot. 
PHAN.  R.  Brown  appelle  ainsi  un 
nouveau  genre  qu'il  a  établi  dans  la 
famille  des  Restiacées  et  qu'il  carac- 
térise de  la  manière  suivante  '■  les 
fleurs  sont  unisexuées,  dioïques  ,  dis- 
posées en  faisceaux  ou  en  chatons. 
Leur  pcrianlhe  est  formé  de  six  écail- 
les glumacées.  Dans  les  fleurs  mâles 
on  cortipte  trois  étamines,  dont  les 
anthères  sont  simples  et  peltées  :  dans 
les  fleurs  femelles  ,  un  ovaire  unilo- 
culaire,  monosperrae,  surmonté  d'un 
style  simple  et  de  deux  ou  trois 
stigmates  filiformes.  Le  fruit  est  un 
akène  crustacé  ,  couronné  par  la  base 
du  slvle.  Ce  genre  se  compose  d'espè- 
ces qui  croissent  à  la  Nouvelle-Hol- 
lande et  au  cap  de  Bonne-Espérance. 
Ce  sont  des  Plantes  herbacées  dont 
les  chaumes,  dépourvus  de  feuilles, 
sont  simples  et  environnés  à  leur 
base  de  gaines  fendues.  Les  fleurs, 
comme  nous  l'avons  dit,  sont  dispo- 
sées en  faisceaux  ou  en  chatons,  dif- 
férence qui  en  entraînant  quelques  au- 
tres dans  l'organisation ,  pourrait ,  se- 
lon R.  Brown  ,  déterminera  former  un 
genre  particulier  de  chacun  de  ces 
groupes.  Dans  l'ouvrage  que  nous 
avons  cité  précédemment,  Brown  don- 
ne les  caractères  de  sept  espèces  de  ce 
genre  ,  observées  par  lui  à  la  Nouvelle- 
Hollande.  Parmi  ces  espèces,  on  re- 
marque leLepfucarpussimp/exqui  est 
le  Res/iu  simplexàe  Forster,  et  le  Lep- 
tocarpus tenax  ou  Schœnoduin  tenax 
fœmina  de  Labillardière  ,  Nouv.- 
Holl.,  t.  229.  Selon  Brown,  le  Scliœ- 
nodurn  tenax  nias  du  même  auteur 
appartient  à  un  autre  genre  qu'd 
nomme  Lyginia.  Il  faut  encore  rap- 


LÉP 

porter  au  genre  Lcplocarpus  les  Res- 
tio  irnbricalus  de  Thunberg,  dista- 
chjos  de  Rolthoel,  et  quelques  autres 
espèces  e'galem eut  originaiies  tluxap 
(le  Bonne-Espcrance.  (A.  ii.) 

*  LEPTOCARPÉE.  Leptocarpœa. 
BOT.  l'HAN.  Le  professeur  De  Candol- 
le,  dans  le  second  volume  de  son 
Syslema  J'egelabtiiim  ,  appelle  ainsi 
un  genre  nouveau  qu'il  l'ornic  dans 
la  famille  des  Crucifères  ,  pour  le  Si- 
symbrium  Lueselii ,  L.  Ce  genre  a 
pour  caractères  :  une  silique  très- 
grêle  et  cylindrique,  dressée;  iinslig- 
niatc  sessile  et  bilobc  ;  un  calice  éta- 
lé ,  forme  de  quatre  sépsles  égaux; 
des  graines  fort  petites  ,  disposées  sur 
une  ou  deux  rangées.  Les  fleurs  sont 
jaunes  et  inodores;  les  cotylédons 
sont  probablement  incombans.  Ce 
genre  nous  paraît  devoir  être  réuni 
au  Sisymbrium.  (a.r.) 

LEPTOCARYON.  bot.  phan. 
(Dioscoride.)  Syn.  de  Noisette,     (b.) 

LEPTOCÉPHALE.  ie^)/oce/7/^a/i/5. 
rois.  Genre  établi  par  Gronou  ,  pla- 
cé dans  l'ordre  des  Malacoptérygiens 
ap.odes,  et  conséquemment  de  la  fa- 
mil  le  des  Auguiformes,  qui  est  la  seule 
qu'on  y  trouve.  Ses  caractères  consis- 
tent dans  l'ouverture  des  branchies 
sitiiécs  de  chaque  côlé  en  partie  sous  la 
gorge  ;  dans  la  petitesse  de  la  dorsale 
et  de  l'anale  qi;i  sont  à  peine  visi- 
bles, et  s  unissent  à  la  pointe  de  la 
queue:  dans  le  corps  qui  est  comprimé 
comme  un  ruban.  L;  tête  est  extrême- 
ment petite,  ayant  le  museau  pointu  ; 
on  n'en  connaît  encorequ'une  espèce: 
le  MoRKisiEN,  Lac,  Pois.  ï.  it ,  p.  3, 
f.  Q  ;  Leptoçep/ialus  JUorrisii ,  Qnxel., 
SysL  J\a/.  xiii,  T.  i,  p.  ii5o;  vul- 
g;iiremeut  le  H.4.51EÇON  de  mer,  pe- 
tit Poisson  des  côtes  d'Angleterre  , 
long  de  quatre  ou  cinq  pouces  ,  d'une 
forme  bizarre  ,  lancéolé  aux  deux 
extrémités.  Le  Leptocephalus  Spal- 
lanzanl  de  Risso  appartient  aux  Spha- 
gébranches.  K.  ce  mot.  (b.) 

LEPTOCERAS.  bot.  phan.  R. 
Brown  {Prodr.  F/or.  Nov.-Holl.  ,  p. 

TOME    IX. 


Î'EP  3o5 

525)  a  ainsi  nomméla  seconde  section 
du  genre  Caladcnia  ,  qui  ,  par  ses  ca- 
ractères assez  saillans,  sera  probable- 
uunt  par  la  suite  érigée  en  genre 
distinct.  V.  Caladénie.  (g..n.) 

♦  LEPTOCÈRE.  Leptocem.  ixs. 
Genre  de  l'ordre  des  Coléoptères , 
section  des  Télramères,  famille  des 
Longicornes ,  tribu  desCcrambycIns, 
établi  parDejean  (Catal.  des  Coléopt., 
p.  loS)  et  dont  il  ne  doÉne  pas  les 
caractères.  La  seule  espèce  qui  forme 
ce  genre  est  le  Cerambyx  scriptus  de 
Fabricius.  Il  se  trouve  à  l'Ile-de- 
France. 

Le  même  nom  a  aussi  été  donné  à 
un  genre  de  Charançons  mentionné 
par  Latreille  (  Familles  Naturelles  du 
Règne  Animal  )  et  dont  ce  savant  ne 
donne  pas  les  caractères.  (g.) 

LEPTOCHLOA.  bot.  phan.  Gen- 
re de  la  famille  des  Graunnées  ,  et  de 
la  Triandrie  UiÀ;ynie  ,  L.  ,  établi  par 
Palisot-Beauvois(A<>vostographie,  p. 
71,  tab.  i5,  f.  1)  qui  l'a  ainsi  caracté- 
risé :  panicule  simple,  à  épillets  al- 
ternes et  simples,  et  à  locustes  dispo- 
sées d'un  même  côlé;  lépicène  (glu- 
me.  Palis.)  renfermant  trois  à  cinq 
fleurs,  et  dont  lesjvalves  sont  lancéo- 
lées ,  aiguës  et  presque  égales  aux 
fleurs;  giume  inférieure  (paillette, 
Beauv.)  naviculaire  et  aiguë  ,  la  su- 
périeure bifide  et  dentée  ;  caryopse 
libre  ,  sillonnée. 

Ce  genre  est,  selon  Beauvois,  un 
de  ceux  qui  ont  le  plus  de  rapport 
avec  le  Poa  ,  dont  il  se  distingue  par 
le  port  ,  sa  panicule  simple,  ses  ra- 
meaux grêles  et  ses  locustes  disposés 
du  même  côté.  Les  espèces  qui  lui 
ont  été  rapportées  par  l'auteur  sont 
au  nombre  de  trois  ,  savoir  :  \°  L,ep- 
tochloa  capillacea  ,  Beauv. ,  ou  Cyno- 
surus  capillaceus  ;  û°  L.  Jiliformis;  3* 
et  Lé.  i'irgata. 

Chr.  Godofr.  Nées  d'Esenbeck  {Syl- 
loge  Plantarum  novarum ,  Ratis- 
bonne,  i8i4),  en  donnaut  la  descrip- 
tion très-dét:.illée  d'une  nouvelle  es- 
pèce, Leptoihloa procera,  que  le  prin- 
ce de  Neuwied  a  rapportée  du  Brésil, 


3o6 


LEP 


et  qui  est  cultivée  au  jardin  de  Bonn , 
a  fait  en  même  temps  une  pelite  mo- 
nographie de  ce  genre.  Il  a  indiqué 
comme  synonymes  génériques  !c  Lep- 
/ostachys  de  Meyer  et  VOxjdenia  de 
iNultall.  Quelques  espèces  placées  dans 
le  Rhabdochloa  par  Palisot-Beauvois 
doivent  encore  faire  partie  du  Lepto- 
çhloa;  et,  d'un  autre  côté,  on  doit 
éliminer  de  celui-ci  les  L.  cynosuroi- 
iles  ,  lenenima  et  rnonostachya  de 
Rœmer  et  îlchultes.  En  définitive,  il 
a  composé  le  Leptochloa  des  Plantes 
suivantes  :  i"  L,.  fliformis;  2"  L. 
jirocera^  Nées,  qui  a  peut-être  pour 
•synonyme  le  Festuca filifurmis  de  La- 
marck;  S**  L.  virgata-,  4°  Z>.  chinen- 
sis ,  Nées  ;  5°  L.  du?ningensis ,  Nées  , 
ou  Rhabdochloa  domingensis  ,  Palis. - 
Benuv.  ;  6"  L,.  gracilis  ,  Nées  ,  ou 
Ch/oris  g/acilis  ,  Kunth;  j"  L.  du- 
bla  ,  Nées  ,  ou  Chlôris  dubia  ,  Kuntli; 
S'*  L.  digitaria  ,  Nées  ,  ou  Chloris  d'i- 
^g-iVa/ïû ,  Kunth.  (g..n.) 

*  LEPTOCORISE.  ins.  Genre  de 
l'ordre  des  Hémiplères,  section  des 
Hétéroptères,  famille  des  Géocori- 
ses ,  tribu  des  Longilabres,  mention- 
né par  Lntreille  (  Fam.  du  Règn. 
Anim.,p.  42i)  et  dont  les  caractères 
nous  sont  inconnus.  Il  est  voisin  du 
genre  Alyde.  (g.) 

*  LEPTOCRAMBE.  bot.  phan. 
Nom  donné  par  De  CanJoUe  à  la  se- 
conde section  du  genre  Crambe ,  la- 
quelle correspond  au  genre  Rapis- 
Iriim  de  Médikus  et  de  Mœnch.  J^. 
Crambe.  (g..n.) 

LEPÏODACTYLES.  Uptodacty- 
la.  3IAM.  Illiger  forme  sous  ce  nom 
une  petite  famille  entre  les  Makis  et 
les  Marsupiaux  pour  le  genre  Aye- 
Aye.  V.  ce  mot.  (b.j 

*  LEPTODERMIS.  Leptodermis. 
T.oT.  PHAN.  Genre  de  la  famille  des 
Rwbiacées  et  de  la  Pentandrie  Mono- 
gynie  ,  L.  ,  établi  par  Wallich  {iti  FI. 
Ind-,  2,  p.  191)  qui  lui  donne  les 
caractères  suivans  :  calice  supéiieur; 
corolle  monopétale  ,  infundil)iilifor- 
me;  élamines  courtes  et  incluses; 
ovaire  accompagné  d'une  bractée  ca- 


LEP 

iiciforme  ,  tubuleusc  et  bilobe'e;  cet 
ovaire  est  à  cinq  loges  contenant  cha- 
cune un  seul  ovule  dressé.  Le  stig- 
mate est  à  cinq  lobes.  Le  fruit  est 
une  capsule  à  cinq  loges  monosper- 
mes ,  s  ouvrant  en  cinq  valves. 

Ce  genre  ne  se  compose  que  d'une 
seule  eapèce  ,  Leptodermis  lanceolata, 
Wall.  ,  loc.  cit.  C'est  un  Arbrisseau 
à  feuilles  opposées,  presque  décus- 
Gées,  lancéolées,  aiguës,  entières, 
portées  sur  un  court  pétiole.  Les 
fleurs  sont  blanches,  inodores,  ter- 
nées  et  placées  au,  sommet  des  ra- 
meaux. Il  Cl  oit  dans  les  montagnes 
du  Napaul.  (a.  b.) 

LEPTODON.  BOT.  CRYPT.  [Mous- 
ses. )  Weber  et  Molu  (  Tab.  Syn. 
Jilusc.  )  avaient  propesé  ce  nom  pour  le 
genre  Z/as/rt  de  Palisot-Beauvois;  ce 
dernier  nom  ayant  la  priorité  a  dû 
pi'évaloir.  /^.  Lasia.  (-*-.  r.) 

LEPTOGASTER.  ins:  (Meingen.) 
Syn.  deGouype.  T^.  ce  mot.         (b.) 

*  LEPTOGIUM.  BOT.  CRYtT.  {Li- 
chens.) Sixième  sons-genre  établi 
parmi  les  Collémas  par  Acharius;  il 
renferme  huit  espèces  ,  et  est  ainsi 
caractérisé;  ihalle  foliacé;  lobes  ar- 
rondis, membraneux  ,  d'une  consis- 
tance très-tendre  ,  nus  ,  d'un  gris- 
cendré,  presque  diaplianes;  apothé- 
cionssous-pédicellés.  Userait  biendé- 
snable  qu'un  lichénographe  habile  fît 
une  Monographie  du  genre  Colleina 
dont  la  France  possède  un  grand 
nombre.  Pouzolz  a  récolté  en  Corse, 
à  San-Bonifacio ,  le  Collema  azureum 
de  Swartz  qui  n'avait  encore  été 
trouvé  qu'à  la  Jamaïque  par  ce  der- 
nier botaniste ,  et  par  nous  sur  les 
Quinquinas  péruviens.  Ce  beau  Li- 
chen rentre  dans  la  section  dont  il  est 
ici  question.  (a.  f.) 

LEPTOLÈNE.  Leptolœna.  bot. 
PiiAN.  Du  Petit-Thouars  dans  son 
Histoire  des  Végétaux  des  îles  austra- 
les dAfrique,  p.  4i  ,  appelle  ainsi 
i!u  genre  nouveau  de  Plantes,  qu'il 
établit  dans  sa  pet: le  famille  des 
Chlénacées.  Ce  genre  se  compose 
d'une  seule  espèce,  Leptolœna  multi- 


LEP 

flotu^  loc.  cit.,  T.  II.  C'est  un  petit 
Arbuste  élégant,  originaire  do  Ma- 
dagascar. Ses  rameaux  sont  grêles  ; 
ses  feuilles  alternes,  courtenientpc- 
tiolécs  ,  ovales -oblongucs,  eulières, 
un  peu  ondulées  sur  les  bords,  gla- 
bres ,  accompagnées  à  leur  base  de 
deux  stipules  Irès-caducs.  Les  (leurs 
sont  blanches,  i  eu  nies  en  corunbe 
terminal.  Cliaque  ileur  olFre  un  in- 
volucrc  monoplij'lte  épais  à  six  dents; 
le  calice  est  plus  long  que  l'involu- 
cre  ,  formé  de  trois  sépales  coucaves  ; 
la  corolle  est  composée  de  cinq  péta- 
les rétrécis  à  leur  b;ise  et  rappro- 
chés de  manière  à  former  un  tube. 
Les  étamincs,  au  nombre  de  dix, 
sont  nionadelpbes  par  leur  base  ou 
elles  constituent  un  urcuole  entier. 
L'ovaire  est  à  trois  loges  .contenant 
chacune  deux  ovules;  le  style  est 
épais,  terminé  par  un  stigmate  trilo- 
bé. Le  fruit  est  une  capsule  unilocu- 
laire  et  monosperme  pru'  avortement, 
enlièrement  recouverte  par  l'involu- 
cre  qui  est  charnu.  La  graine  se  com- 
pose d'un  tégument  propre  qui  est 
coriace,  d'un  endospernie  corné  et 
d'uu  embryon  dont  la  radicule  cy- 
lindrique est  tournée  vers  le  bile. 
Cet  Aibrisseau  ,  commun  autour  de 
f'oulepointe  ,  fleurit  en  août.  Le 
genre  Leplolœna  est  très-voisin  du 
Sa/co/œna,-  cependant  il  eii  diftere  : 
1°  par  le  calice  plus  long  que  l'invo- 
lucie;  2°  par  ses  étamines  seulement 
en  nombre  double  des  pétales  ;  5°  et 
par  son  fruit  uniioculaire  et  mono- 
sperme, (a.  r.) 

LEPTOMÈRE.  Lcptomera.  cursx. 
Genre  de  l'ordre  des  Lœmodipodes, 
famille  des  Filiformes  (Latr.  ,  Fam. 
!Natur.  du  Règn.  Ani:n.),  établi  par 
Latreille  et  a^ant  pour  caractères: 
pieds  au  nombre  de  quatoize,  dispo- 
sés en  une  série  continue  depuis  la 
lête  jusqu'à  l'exlrémiié  postéiieure 
du  corps,  y  co.iipiis  les  deux  pre- 
mieis  qui  sont  annexés  à  la  lè'e.  Ces 
pieds  Sont  Irès-gi  èles  ;  corp>  composé 
d'une  tèie  et  de  six  segmens. 

Ces  Crustacés  se  distinguent  des 
genres  Proton   et  Chevrolle,    parce 


LEP  3o7 

que  ceux-ci  n'ont  que  dix  pieds,  les 
premiers  en  série  continue  ,  et  les  se- 
conds en  série  intei  rompue.  LcCrus- 
tacé  qui  forme  le  type  de  ce  genre  est 
la  Squillaveiitricosa  i\o.  Millier  (Zool. 
Dan.,  lab.  56,  fig.  i-3);Hcrbst(Cancr. 
T.  xxxvi,  fig.  II).  Latreille  rap- 
porte aus-ii  à  co  genre  l'espèce  repré- 
sentée par  Siabber  (Mcm.,  lab.  lo, 
lig.  2)  qui  a  un  appendice  en  forme 
de  lobe  à  tous  les  pieds  ,  les  deux 
jiremiers  e\ceplés,  et  le  Cuncvr peda- 
itjs,  Monlagu  [l'rans.  Liiin.  T.  xi, 
pi.  2  ,  lig.  b)  qui  en  a  tous  les  pieds 
pourvus,  moins  ceux  de  la  première 
et  des  tiois  dernières  paires.         (g.) 

LEPTOMÉRIE.  Leptomeria.  bot. 
THAN.  Génie  de  la  fimille  des  Santa- 
lacées  ,  très-voisin  des  T/iesium,  éta- 
bli par  Rob.  Brovs^n  [rrodr.  i,  p, 
355),  et  qui  peut  être  ainsi  caracté- 
risé :  calice  adhérent  avec  l'ovaire 
infère  et  tei  lainé  par  un  limbe  rola- 
cé  ,  à  quatre  ou  cinq  divisions  pro- 
fondes et  persistantes  ;  disque  épigy- 
ne  à  quatre  ou  cinq  lobes;  étamines 
au  nombre  de  cinq,  insérées  eu  de- 
hors des  lobes  du  disque;  stigmate 
lobé.  Le  fruit  est  une  drupe  couron- 
née par  le  limbe  du  calice.  Ce  genre 
se  compose  de  petil^s  Arbustes  à  feuil- 
les éparses  ,  petites  et  quelquefois 
nulles.  Leuis  Heurs  sont  également 
luit  petites,  disposées  en  épis.  Le 
genre  Comaïuha  proposé  par  Nuttall, 
pour  le  Thesiuni  umhella:um ,  nous 
paraît  devor  être  réuni  à  ce  genre. 
Le  Ijeptomeria  auquel  Bi-ovfu  léunit 
le  TliesLLiin  driipaceuin  de  LabilJar- 
dière ,  diffère  des  Thes'ium  par  la 
présence  d'un  disque  éj.igyne.  (a.  h.) 

*  LE  PT  OMIT  US.  EOT.  crypt. 
(Co«/è/ve>s  .^)  Genre  récemment  éta- 
bli par  Agardh  {Syst.  Alg.  ,  p.  23  et 
49)  qui  lui   donne   pour  caractères  .- 

des  liianu'ns  hyalins  ou  peu  colorés. 

...  •'1  ,      *  .      ,  ,    ' 

aracunoKles,    obscurément  acicules, 

libre»,  dioits,  ef  non  entrelacés.  Ce 
sont,  au  due  eie  l'aLleur  ,  les  ébau- 
ches de  la  végélaîion  sur  les  corps 
inondés.  Il  en  menlionne  dix  espè- 
ces, toutes  excessivement  petites  ,  à 


5o8 


LEP 


peine  visibles  à  l'œil  désarnie  et  ne  se 
manifestant  guère  que  comme  un  du- 
vet pale.  Les  unes  croissent  sur  les 
liydrocharides  de  l'eau  douce,  d'au- 
tres sur  les  Cémmiaircs  de  la  mer. 
Mademoiselle  Libert  en  a  découvert 
une  espèce  fovt  éle'ganle  dans  les  en- 
virons de  Maimédy;  nous  l'avons 
communiquée  à  Agardli  qui  lui  a 
conservé  le  nom  do  Libertiœ  par  le- 
quel nous  la  désignâmes  le  premier. 

(B.) 

LEPTON.  liOT.  PiiAN.  La  Plante 
désignée  sons  ce  nom  dans  Pline  pa- 
rnîi  être  la  petite  Centaurée.  J^ .  Ery- 
thrée, (b.) 

'  *  LEPÏONÈME.  Leptoriema.  bot. 
PiiAN.  Genre  de  la  famille  des  Eu- 
phorbiacées  ,  et  fie  la  Diœcie  Pentan- 
drio,  L.,  nouvollenrenlétabli  par  no- 
tre collaborateur  Adrien  de  Jussieu 
{De  Euphorb.  Gêner ib.  ^  p.  19,  [)1. 
4,  f.  12)  qui  l'a  ainsi  caractérisé: 
fleurs  dioiques  ;  calice  à  cinq  divi- 
sions profondes.  Les  fleurs  màlcs  sont 
pourvues  de  cinq  ou  rarement  six 
étamines  dont  les  filets  sont  libres, 
capillaires  ,  saillans  ,  les  antbères 
grosses,  courbées  ,  à  loges  distinctes 
pendant  la  préfleuraison  et  ensuite 
redressées.  Les  fleurs  femelles  pré- 
sentent trois  à  cinq  styles  profondé- 
ment divisés  en  deux  ,  surmontant 
un  ovaire  à  trois  ou  cinq  loges  di- 
spermes.  Le  fruit  est  capsulaue,  glo- 
buleux, déprimé,  à  trois  ou  plus  fré- 
quemment cinq  coques  bivalves  etdi 
spermes.  Le  placenta  porte  trois  à 
cinq  cloisons,  et  forme  svipérieure- 
rneht  autant  d'expansions  [massu/œ) 
pendantes  dans  les  loges , et  sous  les- 
quelles on  voit  les  funicules  qui  sus- 
pendent les  ovules.  Ce  genre  ne  se 
compose  que  d'une  seule  espèce  que 
Poirel  (Dict.  Eneycl.)  avait  décrite 
sous  le  nom  A'  Jcalyp/ia  veiiosa.  C'est 
un  Arbuste  de  Madagascar  ,  à  feuilles 
alternes,  stipulacées  ,  longuement 
péliolées ,  presque  entières  et  velues. 
Les  pédoncules  des  fleurs  sont  soli- 
taires et  axillaires  ,  plus  longs  et  uni- 
flores  dans  les  individus  femelles  , 
multiflo!  os  dans  les  mâles,  et  accom- 


LEP 

paguésde  plusieurs  bractées linéaifes. 

(G..N.) 

*  LEPTONTA.  BOT.  cbypt.  [Cham- 
pignons.) Quinzième  sous-genre  d'A- 
garic dans  la  iMélbode  <!e  Fries.  F'^. 
Agaiito.  (b.) 

LEPÏOPE.  Leptopus.  ins.  Genre 
de  l'ordre  des  Hémiptères ,  section 
des  Hétéro|)ièrcs  ,  fimille  des  Géoco- 
rises ,  tribu  des  ^culées,  établi  par 
Latrcille,  et  ayant  pour  caractèi'es  : 
bec  court ,  arqué  et  éjùneux  en  des- 
sous ;  antennes  en  forme  de  soies  ; 
cuisses  antérievires  grandes  et  épi- 
neuses. Ce  genre  se  dislingue  de  celui 
de  Salde  par  le  bec  qi;i  est  long  dans 
ce  dernier.  Les  Pélogonies  de  Lalreil- 
)c  s  en  distinguent  par  les  antennes 
et  par  la  fonce  du  corps.  L'espèce 
sur  laquelle  Lititille  a  établi  ce  genre 
est  : 

Le  Leptope  littokai,  ,  L.  littora- 
lis,  Latr.  Il  est  long  de  deux  li- 
gnes,.ovaie,  d'un  cendré  obscur,  avec 
quelques  taclxes  sur  les  élytres  et  leur 
bord  extérieur  ,  blancbâtres.  Leurs 
appendices  membraneux  sont  pâles 
avec  les  nervures  obscures  ,  les  pieds 
sont  d'un  jaunâtre  pâle.  Cette  espèce 
a  été  trouvée  en  Espagne  par  Léoa 
Dufour.  Le  Leptupns  lapidicola  eu 
est  très-voisin  ;  il  a  été  découvert 
dans  le  dépai  tcmcnl  du  Calvados  par 
lîasochcs.  (g.) 

LEPTOPÎIYTE.  Leptophytus.  bot. 
FiiAN.  Ce  nom  a  été  donné  par  H. 
Cassini(Bullel.  de  la  Société  Philom., 
janvier  1817)  à  ime  section  du  genre 
Leysera  ,  laquelle  se  dislingue  des  es- 
pèces considérées  comme  types  de  ce- 
lui-ci prtr  sa  calatliidc  discoïde  au 
lieu  d'être  radiée  ,  par  son  involucre 
oblonç,  cvlindracé  ,  formé  d'écaillés 
dressées  ,  entièrement  appliquées  , 
non  appendiculées ,  très-aiguës  au 
sommet ,  tandis  que  les  vrais  Leysera 
ont  l'involucre  campaniforme,  formé 
d'écaillcs  surmontées  d'un  appendice 
élaléet  airoudi  au  sommet.  Le  Leptu- 
pliytus  diffère  en  ou  Ire  du  Leysera 
par  sa  tige  berbacée.  L'auteur  de  ce 
sous-genre  a  donné  une  très-longue 
description  de  tous   les  organes  flo- 


LEP 

raux ,  description  que  nous  ue  pou- 
vons retracer  ici ,  en  ayant  fait  con- 
naître les  caractères  les  plus  sail- 
lans.  Une  seule  espèce  le  consli- 
tue;  c'est  le  Gnaiihaluim  leyscruiHes , 
Desf.,  Flor.  Athuit-,  auquel  Cassini  , 
d'après  un  principe  qui  lui  est  parti- 
culier, adonné  le  nom  dcl^cpiap/iy/us 
leyseruides.  Il  a  néanmoins  indiqué 
celui  de  Lty&era  discoidea  pour  ceux 
qui  admettent  qu'une  espèce  doit  por- 
tera nom  du  genre  principal  auquel 
l'auteur  du  J^eptopliytus  convient  lui- 
même  qu'il  doit  être  rap[  orté.  V.  au 
surplus  le  mot  Leyséroî.  (g..n.) 

LEPTOPODE.  rois.  Sous-geme 
deCoryphœne.  V.  ce  mot.  (u.) 

*  LEPTOPODE.  Leptopoda.  bot. 
PiiAN.  Genre  de  la  famille  desSynan- 
thérées  et  de  la  Syngénésie  super- 
flue, L.,  (tabli  par  r^ultall  [Gêner,  uf 
JSurlh  Amer.  Plants  )  qui  lui  a  don- 
né les  caractères  suivans  :  involucre 
couit,  formé  de  folioles  aiguës,  dispo- 
sées sur  un  seul  rang;  réceptacle  nu 
et  hémisphéiique;  fleurs  du  disque 
nombreuses,  légulières,  liermaphio- 
dites ,  ayant  une  corolle  à  tube  court, 
et  à  limbe  glanduleux,  quatiri  ou 
quinquédenté;  un  ovaire  cylinilracé  , 
glabre ,  surmonté  d'une  aigrette  com- 
posée de  huit  à  dix  paillettes  oblon- 
gues,  obtuses  ,  un  peu  découpées  ; 
fleurs  des  rayons  nombreuses,  neu- 
tres ,  disposées  sur  un  seul  rang  ,  et 
présentant  une  corolle  à  languette 
tridentée  et  élargie  vers  le  sommet. 
Ce  genre  est  très -voisin  de  V  Hele- 
nium ,  dont  il  ue  diÛère  que  par  son 
involucre  simple  et  par  les  fleurs 
neutres  delà  circonférence.  Il  a  aussi 
beaucoup  de  rapports  avec  les  genres 
Gaillardla  ou  Ga/ardiact  Baldnina, 
mais  il  en  est  suffisammeut  distinct 
par  des  caractères  que,  dans  la  crain- 
te d'être  prolixe  ,  nous  ne  pouvons 
énumérer  ici  ;  il  suffira  de  jeter  les 
veux  sur  les  descriptions  de  ces  gen- 
res. P".  BaLDUIN£  etGALABDIE. 

Le  Leptopoda  Heienium ,  Nuttall, 
Galardia  Jinihriata  y  IMichx.  ,  est  une 
Plante  herbacée  dont  la  tige  est  simple. 


LEP 


3o9 


haute  d'environ  un  mètre,  garnie  dans 
sa  partie  moyenne  de  feuilles  décur- 
renfes,  les  iulérieures  très- lougues, 
linéaires  ,  laucét)lées  ,  les  supérieures 
moins  longues,  sessiles  et  linéaires. 
La  calatliiile  composée  de  fleurs  jau- 
nes est  solitaire  au  sommet  de  la  tige. 
Cette  Plante  croît  dans  les  terrains 
marécageux  et  découverts  de  la  Caro- 
line et  de  la  Géorgie.  (G..N.) 

LEPTOPODIE.  Leptopodla.  citusT. 
Genre  établi  par  Leach.  P'.  Macro- 
rODlE.  (g.) 

*  LEPTOPOR  A.BOT.cKYPT.(C/^a,;,. 
piguons.)(jcuve  formé  aux  dépens  des 
bolets;  il  renferme  les  espèces  qui 
ont  leurs  porfs  situés  à  la  partie  su- 
périeure de  la  Plante.  Rallnesque- 
Schmaltzen  fait  connaître  plusieurs 
nouvelles  espèces  ;  ce  genre  est  encore 
mal  caractérisé  :  les  Leptupora  niuea, 
stercuraria  et  difformis  ,  de  l'Amé- 
lique  boréale,  sont  les  types  de  ce 
genre  créé  par  Rafiaesque.     (a.  F.) 

*  LEPTORAMPHE.  ois.  Division 
formée  par  Duméril  (Zool.  An.,  p. 
47)  parmi  les  Passereaux  pour  ceux 
qui  ont  le  bec  long,  étroit,  sans 
cchancrureet  souvent  flexible.    (13.) 

LEPTORCHIS.  bot.  phan.  Sous 
ce  nom,  Du  Petit-Thouars  (Hist.  des 
Orchidées  des  îles  australes  d'AlV.)  a 
étrdjli  un  genre  qui  correspond  au 
Malaxis  de  SAvartz.  Les  deux  espèces 
dont  il  se  compose  et  qui  croissent 
dans  les  îles  de  France  et  de  Bour- 
bon ,  ont  été  nommées  par  l'auteur  , 
selon  sa  nomenclature  particulière, 
FLavileptis  et  Erylhruleptls.  J^.  ces 
snots.  (G..N.) 

LEPÏORIMA.  P01.YP.?  Rafines- 
que  établit  sous  ce  nom  un  genre  qu  il 
est  impossible  de  rapporter  avec  certi- 
tude, soit  au  règne  végétal  parmi  les 
Ilydrophytes  ,  soit  au  règne  animal , 
mais  qu'on  peut  supposer  appartenir 
aux  Polypiers  jusqu'à  ce  qu'il  ait  été 
de  nouveau  examiné.  L'auteur  le  dit 
voisin  de  son  genre  Phytelis  {P^.  ce 
mot)  et  le  caractérise  ainsi  :  corps  pa- 
rasite ,  irrégjdier,  coiiacc,  onistacc  , 


3 10  LEP 

friable  ,  poreux  en  dessus.  Il  en  men- 
tionne trois  espèces  : 

Uunchilata  ,  rose  ,  lobd  ,  ondulé  ,  à 
pores  rouges,  très-petits  et  égaux; 

Le  nivea ,  blanc  ,  lisse ,  à  pores  pe- 
tits et  inégaux  ; 

h'ocu/afa ,  rongea  Ire  ,  lisse  ,  à  bord 
convexe  et  sans  pores,  mais  garni  au 
milieu  de  grands  pores  inégaux,  plus 
grands,  entourés  d'un  cercle  blan- 
châtre. 

Ces  trois  espèces  des  mers  de  Sicile 
sont  parasites  sur  les  Zostèrcs  et  les 
Fucncées.  fs.) 

LEPTORRIS.  BOT.  PHAN.  Pour 
Leptorchis.  /^'.  ce  mot.  (u.) 

*  LEPTORMUS.  BOT.  ph  vn.  (  De 
Candolle.)  Sous-genre  d'Hëliopbile. 
r.  ce  mot.  .  (b.) 

LEPTOSOMES.  pots.  Famille  de 
l'ordre  des  Holobranches  Tlioraci- 
cjues,  composée  d'espèces  à  branchies 
complètes,  ayant  les  ventrales  situées 
sous  les  pectorales;  le  corps  très-min- 
ce ,  aussi  haut  que  long  ,  et  les  yeux 
latéraux.  Elle  répond  aux  genres 
Chœtodon  et  Zée  ,  et  contient  tous 
ceux  qu'en  ont  formes  les  ichthyolo- 
gistcs.  Cb.) 

LEPTOSOMUS.  OIS.  (Vieillot.) 
Syn.  de  Vouro  idriou.  (B.) 

*  LEPTOSOPHOS.  MIN.  La  Ro- 
che ainsi  nommée  dans  Pline  paraît 
être  un  Porphyre.  (b.) 

LEPTOSPEUME.  Leptospermi/m. 
BOT.  PHAN.  Genre  de  la  famille  des 
Myrtinées  ,  et  de  l'Icosandrie  Mono- 
gynie,  L.,  composé  d'un  assez  grand 
nombre  d'espèces  qui  sont  toutes  des 
Arbustes  ou  des  Arbrisseaux  origi- 
naires de  la  Nouvelle -Hollande  , 
avant  les  feuilles  généralement  peti- 
tes ,  coriaces  ,  persistantes  ,  alternes  , 
pointillées  et  odorantes;  les  fleurs 
terminales  ,  solitaires  ou  groupées  et 
réunies  plusieurs  ensemble.  Leur  ca- 
lice est  turhiué  à  sa  base  nix  il  a;1hère 
avec  l'ovaire  infère;  son  limbe  est  à 
cinq  divisions  égales  ou  régulières  ; 
la  corolle  se  compose  de  cinq  pétales 
égaux  ,  étalés  en  forme  de  rose  et  ob- 
tus. Les  élamines  sont  nombreuses  , 


LEP 

un  peu  réunies  ensemble  par  la  base 
de  leurs  filets.  L'ovaire  est  infère  ,  à 
cinq  loges  contenant  chacune  un 
grarjd  nombre  d'ovules  ;  le  style  est 
simple,  terminé  par  un  stigmate  un 
peu  élargi,  déprimé  el  à  peine  bilobé. 
Le  fruit  est  une  capsule  globuleuse, 
ligneuse  ,  ombiliquée  ,  couronnée  par 
le  limbe  calicinal  ,  à  trois  ,  quatre 
ou  cinq  loges,  contenant  chacune  un 
tiès-grand  nomhre  de  graines  allon- 
gées ,  très-menues  et  s'ouvrant  par 
son  sommet  en  autant  de  valves  eep- 
tifères  sur  le  milieu  de  leur  face  in- 
terne. Ce  geni'e  très-rapproché  des 
DIelaleuca  eu  diffère  surtout  par  ses 
ctamines  non  réunies  en  plusieurs 
faisceaux  ,  par  son  fruit  capsulaire  et 
non  charnu.  Plusieurs  des  espèces  de 
ce  genre  sont  cultivées  dans  les  jar- 
dins, et  demandent  à  être  rentrées 
dans  l'orangerie.  TNous  citerons  les 
suivantes  : 

Leptosperme  Thé  ,  Leptojpermum 
Thea  ,  Willd.,  petit  Arbuste  d'un  à 
deux  pieds  d'élévation  ,  rameux  et 
quelquefois  étalé.  Ses  feuilles  sont 
éparses  ,  très-rapprochées  ,  petites, 
linéaires,  allongées,  entières,  aiguës, 
coriaces,  persistantes,  glabres,  ponc- 
tuées. Les  fleurs  sont  blanches  ,  pe- 
tites ,  axillaires.  Les  capsules  sont 
déprimées  ,  à  cinq  côtes  ,  à  cinq  loges 
s'ouvrant  eu  cinq  valves  par  la  moitié 
supérieure.  Les  feuilles  de  cette  espè- 
ce ont  une  saveur  et  une  odeur  aro- 
matiques et  agréables.  A  la  Nouvelle- 
Hollande  on  les  emploie  en  infusion 
théiforme  .  et  Cook  dit  que  leur 
usage  a  été  fort  utile  pour  les  gens 
de  son  équipage. 

Leptospi;rivie  a  balais  ,  Leptos- 
pcrmum  scujiarium  ,VoTSt.,  Gen.,  t. 
56.  Cette  espèce,  plus  grande  que  la 
précédente  dont  elle  est  très-voisine, 
s'élève  à  une  hauteur  de  trois  à  qua- 
tre pieds.  Ses  feuilles  sont  plus  roi- 
des  ,  un  peu  plus  larges  et  très-ai- 
guës. Les  fleurs  sont  blanches;  ses 
capsules  ligneuses  ,  déprimées,  à  cinq 
loges.  Les  feuilles  de  cette  espèce 
s'emploient  aux  mêmes  usages  que 
celles  du  Leptosperme  Thé. 

Leptosperme  soyeux  ,  Leptosper- 


LEP 

mum  sericeum  ,  Labill.,  Nouv-Holl. , 
2,  t.  147.  C'est  un  Arbrisseau  de 
cinq  à  six  pieds  d'ëliivalion ,  dont  les 
feuilles  éparscs  et  Irès-rapprochées 
sont  obovales,  aiguës,  petites,  cou- 
vertes sur  leurs  deux-  faces  de  poils 
blancs  et  soyeux.  Les  fleurs  sont 
grandes  et  blancbcs.  La  capsule  est 
également  soyeuse.  Ces  trois  espèces 
et  plusieurs  autres  que  l'on  cultive 
encore  dans  les  jardius,  doivent  être 
rentrées  en  orangerie.  On  les  cultive 
dans  la  terre  de  bruyère  ,  et  ou  les 
multiplie  de  graines.  (a.  R.) 

LEPTOSTACHYA.  *bot.  phan. 
(Adauson,  d'après  Micheli.)  Syn.  de 
Phryma.  F",  ce  mot.  (b.) 

•  LEPTO.STACHYS.  bot.  phan. 
Le  genre  de  Graminées  constitué 
sous  ce  nom  par  Meyer  {Essequeh.', 
p.  75)  est  le  même  que  le  Leptocfi/oa 
de  Palisol-Beauvois.  F",  ce  mot.  (g.  .n.) 

LEPTOSTOME.  Leptostomum.  bot. 
CRYPT.  (  JUousses.  )  Ce  genre  créé  par 
R.  Biown  ,  dans  les  Actes  de  la  Soc. 
LinnéenuedeLondres,  »o,  p.  i3o,  T. 
XXiii,  f.  2,  et  conservé  par  Schwse- 
grichen  dans  la  deuxième  partie  du 
premier  Supplément  d'Hedwig ,  p. 
346  ,  figure  dans  la  troisième  classe  : 
Mousses  à  péristome  ,  orûre  premier, 
Acrocarpes  de  la  Métbode  de  Bridel. 
Le  péristome  est  simple,  membra- 
neux, annulaire,  plane,  indivis, 
prenant  naissance  de  la  membrane 
interne  de  la  capsule;  celle-ci  est 
oblongue,  amincie  à  sa  base  en  une 
sorte  d'apophyse  conoide  ;  sa  coiffe 
est  glabre,  lisse  et  caduque.  Cinq  es- 
pèces de  Mousses ,  qui  toutes  crois- 
sent sur  les  rochers  dans  les  Etats- 
Unis  et  la  Nouvelle-Hollande  ,  com- 
posent ce  genre  q'ji  n'a  pas  été  adop- 
té par  la  totalité  des  botanistes. 
Hooker  place  les  quatre  premières  es- 

f)èces  ,  celles  dont  les  poils  des  feuil- 
es  sont  simples,  parmi  les  Gymnos- 
tomes  ,  et  l'unique  espèce  qui  forme 
la  section  dont  les  poils  des  feuilles 
sont  rameux  parmi  les  Brys  ;  on 
est  certain  que  le  genre  heplostomum 
a  de  l'aualogie  avec  les  Brys  ei  Icà 


LEP 


3ii 


Gymnostomcs  ;  néanmoins  il  eu  est 
distinct  puisqu'il  est  muni  d'un  pé- 
ristome qui  manque  dans  les  G>  m- 
noslomes  ,  et  que  ce  péristome,  indi- 
vis dans  le  gi;nre  qui  nous  occupe  , 
est  divisé  dins  les  Brys.  Nous  pen- 
sons donc  que  le  Lcptoslome  doit  être 
conservé.  Les  deux  espèces  suivantes 
sont  très-remarquables  :  i^Leptosto- 
megiêle  ,  Leplustumuin gracile  (Men- 
zies  ,  Brown,  Brid.  ),  à  feuilles  ova- 
lesoblongues  im  peu  aigués  ,  à  poi! 
simple  égalant  la  moitié  de  la  fei;ule; 
à  capsules  oblongues  ,  équilalérales  , 
inclinées;  on  la  tiouve  dans  les  om- 
brages hu:nides  de  la  Nouvelle-Zé- 
lande près  de  la  baie  de  Duski  ; 
j"  Lcptoslome  de  Menzics  ,  JLeptostu~ 
mum  Menzieiiii  (Biown,  Brid.);  Gjiii- 
nodtomum Menzi'esii.  [Hook.),  à  feuilles 
oblongues,  lancéolées  ,  aiguës,  à  [loil 
simple,  quatre  lois  plus  court  que  les 
feuilles  ,  à  capsules  oblongues  incli- 
nées ,  recourbées  en  aie.  Cette  Mous- 
se forme  des  touffes  d'un  vert  agréa- 
ble sur  la  terre,  dans  diverses  par- 
ties des  Et;tts-U|ùs.  Menzies  est  le 
premier  qui  l'a  fait  connaître,     (a  .  i".  ) 

*  LEPTOSTROMA.  bot.  crypt. 
{ITjpoxylées.)  Fries  a  établi  ce  genre 
(Cla>s.  ii,Ord.  11,  16),  fort  voisin 
de  VHjsleniirn.  Il  n'en  diflère  en  ef- 
fet que  par  ses  conceptacles  sans  ou- 
veitujfes  .  ne  renfermant  point  de  li- 
quide gélatineux.  Paimi  les  dix  es- 
pèces qui  ont  été  décrites  ,  nous  ci- 
terons le  Leploslroma  Jilkiuum ,  qui 
se  trouve  dans  la  Flore  Française , 
sous  le  nom  de  Hypoderma  utriœ- 
fonne  avec  sa  variété  qui  cioît  sur 
la  Fougère  femelle ,  variété  qui  fait 
partie  des  Cryptogames  de  la  belle 
collection  de  Mougeot  et  Nesllcr , 
oii  elle  a  reçu  le  nom  de  Sclero- 
tium  F  tendis  ,  et  le  Leptos/roma  bul- 
gare ,  nommé  Sclemhiiin  nilidum 
dans  le  même  recueil.  Ehrenberg  a 
aui^si  un  genre  Lepto&lwma  ;  mais 
Fries  ne  pen»e  pas  que  rc  soit  le 
sien  ,  et  propose  pour  ce  Leptostwma 
le  nom  à^Ectroiiroma  ,  caractérisé  par 
ses  conceptacles  contigus.  Ce  dernier 
botaniste  croit  que  le  genre  Sc/iizo- 


5i2  LEP 

derma  d'Ehrenberg  est  son  genre  Lep- 
tostroma.   ^'^.  Schizoderme.     (a. F.) 

*  LEPÏOTHECA.  bot.  crypt. 
{Moussea.)  Genre  établi  par  Sclnvœ- 
grichen  {Spec.  Musc,  suppl.  ,  2,  p. 
l35,  t.  107)  qui  l'a  ainsi  caractérisé  ; 
péristome  double ,  à  seize  dents  ;  l'in- 
térieur muni  de  cils  très-courts.  Ce 
genre  est  très-distinct  par  son  port; 
mais  ,  selon  l'auteur,  il  se  rapproche 
tellement  du  Leplostornitm,  qu'on  ne 
peut  l'en  disliuguer  que  par  un  ca- 
ractère artificiel.  Il  ne  se  compose 
que  d'inie  seule  espèce  trouvée  près 
«lu  port  Jackson  dans  la  Nouvelle- 
Hollande  ,  par  Gaudicliaud  ,  et  nom- 
mée en  son  \\oxmevn'  Leptotheca  Gau- 
dickaudi.  Walker  Arnott  (Mém.  Soc. 
Hist.  Nat.  ï.  u)  place  cette  Mousse 
parmi  les  Bryuin.  (g..n.) 

LEPTOTHRIUM.  bot.  phan. 
(Kunth.)  Syn.  dlsochile.  F.  ce  mot. 

(B.) 

*  LEPTOTHYRIUM.  bot.  crypt. 
{Hjpoxflées.)  Ce  genre  est  intermé- 
diaire entre  les  genres  I^eptostroma 
el  Xjloma.  11  a  été  fondé  par  Kunze. 
Persoon  pense  qu'il  doit  être  réuni 
au  Xyloma.  La  seule  espèce  connue 
est  le  Leptotliyiium  Lunariœ  qui  se 
fixe  sur  les  feuilles  de  la  Lunaire, 
dont  le  réceptacle  est  en  foime  d'é- 
cusson,  sillonné  longitudinalement , 
etrecouvi'e  des  sporidies  fusiCurmes. 

(A.  F.) 

*  LEPTUBERIA.  bot.  crypt.  {Li- 
chens.) Rafinesque-Schmaltz  a  fondé 
ce  genre  pour  des  Lichens  à  thalle 
cruslacé  amorphe.  Il  n'est  pas  suffi- 
samment caractérisé  pour  que  nous 
puissions  l'adopter.  (a. F.) 

LEPTTJRE.  Leptura.  iNs.  Genre 
de  l'ordre  des  Coléoptères,  section 
des  Tétramères,  famille  des  Longi- 
cornes,  tribu  des  Leptui êtes,  établi 
par  Linné  qui  y  comprenait  beau- 
coup d'Insectes  appartenant  à  présent 
à  d'autres  genres.  Fabricius  a  beau- 
coup restreint  ce  genre  et  Latreille 
l'a  adopté  avec  ces  caractères  :  yeux 
lin  peu  échaucrés,  n'entourant  pas  la 
base  des  antennes  ;  tête  rétrécie  en 
manière    de     cou  ,     immédiatement 


LEP 

après  les  yeux;  antennes  longues, 
grêles,  à  articles  cvlindracés  ;  corselet 
rétréci  de  la  base  à  l'extrémité,  uni  , 
ou  n'ayant  ni  épines  ni  tubercules. 
Les  Leptures,  telles  qu'elles  sont  ca- 
ractérisées ici  ,  différent  des  Desmo- 
cères  et  des  Vesperus(/^.  ces  mots), 
en  ce  que  les  Insectes  de  ces  deux 
génies  ont  la  tête  prolongée,  mais 
non  rétrécie  en  arrière  ;  elles  se  dis- 
tinguent des  Stencores  (  Rliagium  , 
Fabr.  )  par  leur  corselet  qui  est  lisse 
et  mutique,  tandis  qu'il  porte  de  cha- 
que côié  un  tubercule  en  forme  d'é- 
f)inc  dans  c^dernier  genre.  Enfin  el-r 
es  diffèrent  des  ïoxotes  et  des  Pa- 
chytes  par  la  forme  de  leur  corps  qui 
est  allongé,  tandis  qu'il  est  court  et 
pour  ainsi  dire  triangulaire  dans  ces 
derniers  genres  et  que  leur  corselet 
•porte  de  chaque  côté  un  tubercule 
bien  distinct. 

Le  genre  Lepture  de  Linné  com- 
comprenait  tous  les  Insectes  dont 
Geoffroy  a  formé  depuis  son  genre 
Stencore  et  quelques  Callidies  et  au- 
tres genres  voisins.  Ce  dernier  a  si- 
gnalé d'une  manière  précise  les  cou- 
pes génériques  qui  appartiennent  à 
la  famille  des  Longicorues  ;  la  coupe 
à  laquelle  il  donne  le  nom  de  Leptu- 
re est  composée  des  Saperdes ,  des 
Callidies  ,  des  Clytres  et  d'une  par- 
tie des  Molorques  de  Fabricius.  De- 
géer  s'est  rapproché  ,  à  cet  égard ,  de 
Linné;  il  a  épuré  le  genre  Lepture  en 
n'y  laissant  que  les  espèces  dont  les 
antennes  sont  posées  devant  les  yeux. 
Il  réunit  les  Leptures  et  les  Priones 
de  GeoOroy  en  autant  de  petites  fa- 
milles dont  Fabricius  a  converti  plu- 
sieurs en  autant  de  genres;  mais  il  ne 
confond  pas  ,  comme  l'avaient  fait 
tous  les  précédens,  les  Donacies  avec 
ces  espèces. 

Les  Leptures  ont  la  tête  ovale , 
penchée,  plus  large  postérieurement 
que  l'extrémité  antéi'ieure  du  corse- 
let, ou  distinguée  de  cette  partie  par 
un  étranglement.  Leurs  yeux  sont 
entiers  ou  légèrement  échancrcs  , 
saillans  ;  les  antennes  sont  insérées 
entre  eux  ,  filiformes,  de  la  longueur 
du  corps.  Les  palpes  sont  courts  et 


LEP 

ont  le  dernier  article  presque  trian- 
gulaire et  comprimé;  le  lobe  e\té-' 
rieur  de  leurs  mâchoires  est  allongé 
et  rétréci  à  sa  base ,  et  la  languette 

Erofondémcnt  bifide.  Le  corps  des 
icptures  est  allongé  ;  leur  corselet  est 
conique  ,  rétréci  en  devant  ,  plus 
étroit  que  l'abdomen.  Les  ély  1res  di- 
minuent de  largeur  depuis  la  base 
I'usqu'à  l'extrémité  ;  elles  sont  aussi 
ongues  que  l'abdomen.  Enfin  les  pâ- 
tes sont  longues.  Le  canal  digestif 
des  Lcplures  est  composé  d'un  très- 
court  jabot  j  le  ventricule  cliylifique 
débouche  presque  aussitôt  de  la  tête; 
il  est  à  peu  près  droit,  hérissé  de  pa- 
pilles courtes  et  obtuses,  assez  pro- 
noncées surtout  à  sa  partie  antérieu- 
re ;  l'intestin  grcle  est  replié  sur  lui- 
même  ,  filiforme,  et  se  renfle  en  un 
cœcum  oblong  ,  terminé  par  un  court 
rectum.  Les  vaisseaux  hépatiques 
sont  au  nombre  de  six  ;  ils  s'insèrent 
séparément  à  la  base  du  ventricule 
chylifique  ,  font  un  grand  nombre  de 
circonvolutions  et  vont  se  réunir  en 
deux  faisceaux  de  trois  chaque  qui 
aboutissent  au  commencement  du  cœ- 
cum. Les  larves  des  Leptures  vivent 
dans  le  bois  pourri  et  ressemblent 
essentiellement  à  celles  des  autres 
Longicornes  ;  les  Insectes  parfaits  se 
trouvent  dans  les  bois  ,  sur  les  fleurs 
et  sur  les  troncs  des  Arbres.  Dejean 
(Cat.  des  Col.,  p.  H2  ,^  menlioane 
quarante-six  espèces  de  Leptures, 
presque  toutes  d'Europe;  la  plus 
commune  à  Paris  est  : 

La  Lepturk  tokentefse  ,  L.  lo- 
znentosa ,  Fabr.  ,  Oliv.  (Col.  T.  iv, 
n.  69  ,  pi.  2  ,  fig.  i3;.  Elle  est  noire; 
son  corselet  est  couvert  d'un  duvet 
jaunâtre.  Les  élylres  sont  testacées, 
avec  l'extrémiié  noire  et  tronquée; 
les  pâtes  sont  noires.  /^.,  pour  les 
autres  espèces,  Latreille  ,  Fabricius  , 
Olivier,  Gylhenhal ,  etc.  (g.) 

LEPTURE.  Leptitnts.  bot.  piian. 
Genre  établi  par  I\.  Browti  dans  la 
famille  des  Graminées,  pour  le  Rutt- 
boella  repe/is  de  Forster  ,  et  qu'il  ca- 
ractérise ainsi  :  fleurs  disposées  en 
épi  cylindrique  articulé  ;  chaque  ar- 


LEP 


Si! 


ticle  portant  une  seule  fleur  placée 
dans  une  petite  fossette  du  rachis.  La 
lépicène  est  univalve  ,  cartilagineuse, 
contenant  une  ou  deux  fleurs,  et  quel- 
quefois le  rudiment  d'une  troisième. 
La  glume  est  incluse  ,  membraneuse  , 
mutique,  à  deux  valves  :  lorsqu'il  y 
a  deux  fleurs  ,  l'une  et  l'autre  sont 
hermaphrodites,  mais  l'externe  est 
pédicellée,  chacune  ofTuUdeux  petites 
paléoles,  trois  étamines  ,  deux  styles 
portant  chacun  un  stigmate  plu- 
raeux.  Le  Lepturus  repens  est  une 
petite  Graminée  rampante  sur  les 
rivages  sablonneux  de  la  Nouvelle- 
Hollande.  Ses  rameaux  sont  ascen- 
dans  ,  ses  feuilles  distiques ,  linéai- 
res ,  roides.  (a.  r.) 

LEPTURÈTES.  Lepturetœ.  iNs. 
Tribu  de  l'ordre  des  Coléoptères ,  fa- 
mille des  Longicornes ,  établie  par 
Latreille  qui  la  caractérise  ainsi  : 
antennes  insérées  hors  des  yeux  qui 
sont  entiers  ou  simplement  un  peu 
échanciés,  mais  non  étroits,  allon- 
gés et  lunules.  Ces  Insectes  ont,  en 
général ,  la  tète  ovoïde  ou  ovalaire  , 
rétrécie  brusquement  à  sa  base,  en 
manière  de  col  ;  leur  corselet  est  co- 
nique ou  trapézoïde.  L'abdomen  est 
ordinaiiement  presque  triangulaire. 
Le  corps  est  souvent  arqué,  avec  les 
pâtes  longues.  Les  antennes  sont  fré- 
quemment rapprochées  entre  les 
yeux.  Latreille  diviseainsi  cette  tribu: 

I.  Tête  prolongée  derrière  les  yeux, 
avant  le  cou  ,  en  conservant  la  même 
largeur;  yeux  toujours  un  peu  échan- 
crés  ;  antennes  souvent  courtes  ,  à  ar- 
ticles obconiques  ;  abdomen  plus  car- 
ré que  triangulaire. 

A.  Corselet  mutique  ou  sans  tuber- 
cules pointus  sur  les  côtés.  Les  gen- 
res :  Desmocère  ,  Vesperus. 

B.  Un  tubercule  pointu  ,  en  forme 
d'épine  sur  le  milieu  des  côtés  du 
corselet.  Le  genre  :  Stencore. 

II.  Tête  rétrécie  en  manière  de  cou 
immédiatement  après  les  yeùx;  an- 
tennes longues  ,  grêles,  à  articles  cy- 
lindracés  ;  abdomen  presque  triangu- 
laire. Les  genres  Toxote  (  Toxote  et 


5i4  LEP 

Pacliyte ,  De).),  Leptube.  f^.  tous  ces 
mots.  (g.) 

LEPTDRDS.  OIS.  (Brisson.)  Syn. 
de  Phaéton.  F",  ce  mot.  (b.) 

LEPTURDS.  BOT.  PHAN./^.  Lep- 

TURE. 

LEPTYNIïE.MiN.  Nom  donné 
par  Haiiy  à  un  Roche  composée  de 
Feldspath  JPagranulaire  dans  un  état 
d'atténuation  qui  lui  donne  un  as- 

Î)ect  analogue  à  celui  du  Grès.  C'est 
e  VYeisstein  des  minéralogistes  al- 
lemands. Elle  a  beaucoup  de  rap- 
ports avec  la  Pegmatile.  Ses  teintes 
sont  ordinairement  blnnches  ,  quel- 
quefois verdâti  es.  Le  Minéral  qui  s'y 
trouve  le  plus  fréquemment  dissé- 
miné est  le  Grenat.  On  y  trouve 
aussi  le  Mica  ,  et  plus  rarement  l'Am- 
phibole et  le  Corindon.        (G.DEIi.) 

*  LEPUROP ETALON,  bot.  phan. 
Genre  de  laPenlandrie  Trigynie ,  L. , 
établi  par  S.  Elliot  [Sketch  of  Botany 
of  Sûuth-Carolina  and  Geurgia) ,  et 
caractérisé  de  la  manière  suivante  : 
calice  à  cinq  divisions  profondes; 
cinq  pétales  squammiformes  ,  insérés 
sur  le  calice;  capsule  libre  supérieu- 
rement, uniloculaire  et  bivalve.  Le 
Lepurupetalon  spalhulalum ,  EU.  , 
Fyxidanthera  spathulata,  Muhlem- 
berg ,  Catal.  ,  est  la  seule  espèce  du 
genre  ;  on  la  trouve  dans  le  sud  des 
Etals-Unis  d'Amérique.  (g..n.) 

LEPIJS.  MAM.  y.  Lièvre. 

*  LEPUSCULI.  BOT.  CRYPT.  [Cham- 
pignons. )  Le  Bouc  a  nommé  ainsi 
plusieurs  Agarics  que  l'on  tente: ait 
vainement  de  déterminer.        (a.  F.) 

LEPUSCULUS.  MAM.  (Klein.)  Syn. 
de  Lapin.  (b.) 

LÉPYRODIE.  Lepyrodia.  bot. 
PHAN.  Genre  de  la  famille  des  Res- 
tiacées  ,  établi  par  Rob.  Brovv^n  ,  et 
caractérisé  par  des  fleurs  hermaphro- 
dites ou  uniséxuées  ,  et  dioïques  ;  un 
calice  formé  de  six  écailles  glumacées, 
presque  égales  ,  saillant  au-dessus  de 
la  bractée,  à  l'aisselle  de  laquelle  il 
est  placé.  Dans  les  fleurs  mâles  on 
compte  trois  étamines  ,  à  anthères 


LER 

simples  et  peltées  ,  avec  un  rudiment 
de  pistil.  Dans  les  fleurs  femelles  l'o- 
vaire est  surmonté  de  trois  styles  et 
le  fruit  est  une  capsule  triloculaire  à 
trois  lobes  et  à  trois  angles  saillans 
par  lesquels  elle  s'ouvre.  Chaque  lo- 
ge contient  une  seule  graine.  Ce  gen- 
re est  rapproché  de  X'Elegia  du  même 
auteur,  et  par  son  calice  accompa- 
gné de  bractées  ,  et  par  ses  fleurs 
niàlesdontle  calice  est  semblable  à 
celui  des  fleurs  femelles.  Il  se  com- 
pose de  quatre  espèces  qui  ont  été 
observées  à  la  Nouvelle  -  Hollande. 

(A.R.) 

LEQUE.  BOT.  PHAN.  1^.  Léchée. 

LERCHÉE.  Lerchea.  bot.  phan. 
Genre  de  la  Monadelphie  Pentandrie, 
établi  par  Linné  qui  lui  a  donné 
pour  caractères  essentiels  :  un  calice 
a  cinq  dents;  une  corolle  infundibu- 
liforme,  quinquéfide  ;  cinq  anthères 
insérées  sur  un  tube  formé  par  la 
réunion  des  filets;  un  style  ;  une  cap- 
sule triloculaire  et  polysperme.  Ce 
genre,  qui  est  trop  peu  connu  pour 
qu'on  puisse  en  déterminer  les  affini- 
tés naturelles ,  ne  se  compose  que 
d'une  seule  espèce  ,  Lerchea  lo/igi- 
cauda,  L.  C'est  un  Arbrisseau  sans 
élégance  ,  dont  les  branches  sont 
comme  articulées  et  portant  des  feuil- 
les opposées  ,  lancéolées,  accompa- 
gnées de  stipules.  Les  fleurs  sont 
tris-petites,  et  forment  un  épi  ter- 
minal très-allongé.  Cette  Plante  croît 
dans  les  Indes-Orientales. 

Haller  [Hort.  Gulting.,  a,  p.  21  et 
32  )  a  donné  le  nom  de  Lerchea  à 
des  espèces  de  Salsula  et  de  Chenopo- 
dium.  (G..N.) 

*  LERE.  MAM.  On  ne  sait  quelle 
est  la  Chauve-Souris  brésilienne  à 
laquelle  Marcgraaft'a  donné  ce  nom. 

(B.) 

LEREOD.  MAM.  L'un  des  noms 
de  pays  du  Lamantin  en  Afrique, 
particulièrement  au  Sénégal.        (k.) 

LÉRIE.  Leria.  bot.  phan.  Genre 
de  la  famille  des  Synanthérées,  et  de 
4a  Syngénésie  superflue ,  L.  ,  établi 
par  De  Candolle  (Annales  du  Mus. 
d'Hist.  Nat.  T.  XIX  )  ,    adopté    par 


F 


LER 

Kunth  et  Cassini  qui  en  ont  modifié 
les  caractères.  Parmi  ceux  qu'a  propo- 
sés ce  dernier  botaniste  ,  voici  les  plus 
essentiels  :  involucre  presque  cylin- 
drique ou  campaniforme  ,  formé  d'é- 
cailles  nombreuses,  disposées  sur  plu- 
sieurs rangs,  inégales,  imbriquées, 
linéaires  ,  aiguës,  membraneuses  sur 
les  bords   et  au  sommet  ;  réceptacle 
plane   et   absolument  nu;   calathide 
dont  les   fleurs  oftVent   une   grande 
diversité   dans    leurs    formes.   Celles 
du  centre  possèdent  une  corolle  va- 
riable ,  à  cinq   découpures    inégale- 
ment profondes  ,  fomiant  ordinaire- 
ment deux  lèvres  dont  l'intérieure  est 
artagée  en  deux  jusqu'à  la  base  et 
'evtéricure  à  trois  segmens  plus  ou 
moins  longs;  le  tube  des  anlbères  est 
muni  au  sommet  de  cinq  appendices 
arrondis  ou  tronques  et  à  la  base  de 
dix  appendices  très-longs   et  filifoi- 
mes.  Les  fleurs  des  rangées  internes 
de  la    circonférence  ont    la   corolle 
courte  ,  très-grêle,  tubuleuse  et  com- 
me terminée  au  sommet  par  une  très- 
petite  languette  ;    point   d'élamines. 
Les  fleurs  de  la  rangée  externe  de  la 
circonférence  ont  la  corolle  tubuleu- 
se ,  étroite  ,  à   languette  longue  ,  li- 
néaire ,    irrégulièrement  dentée    au 
sommet;  point  d'étamines  ni  de  lan- 
guette intérieure.  Le  style  est  sem- 
blable à  celui  des  autres  genres  de 
Mulisiées,  tribu  dans  laquelle  Cassini 
place  le  Leria.  Les  akènes  sont  légè- 
rement pcdicellés ,  oblongs  , parsemés 
de  papilles,  suruiontés  d'un  col  très- 
grêle  et  d'une  aigrette  dont  les  soies 
sont  à  peine  plumeuses. 

En  décrivant  le  genre  Leiia,  Kunth 
ne  s'accorde  pas  parfaitement  pour 
les  caractères  avec  Cassini  ;  il  n'ad- 
met que  deux  sortes  de  fleurs  ,  celles 
de  la  circonférence  femelles ,  en 
layons,  ayant  la  corolle  à  deux  lan- 
guettes ,  et  toutes  les  autres  herma- 
phrodites et  à  corolles  bilabiées. 
Cette  dissidence  dans  l'énoncé  des 
caractères  génériques  porte  Cassini  à 
conjecturer  que  la  Plante  qui  a  servi 
de  type  à  Kunth  n'est  pas  identique 
avec  la  sienne  ,  quoique  cet  habile 
botaniste  (iYbp-.  Gêner.  etSpec.  Fiant. 


LER 


5i5 


œquin. ,  4,  p.  5)  ait  indiqué  comme 
synonyme    le    Tussilago   nutans    de 
Linné.  C'est  la  Plante  qui  peut  être 
considérée  comme  l'espèce  fondamen- 
tale du  genre  Leria.  De  Candolle  lui 
en  avait  associé   cinq    autres  ,   dont 
une  seulement  (  Tussilago  albicans  , 
Sw^arlZ)  est  sa  congéaère  ,  selon  Cas- 
sini. Le  Tussilago  de  Linné,  aux  dé- 
pens duquel  le  nouveau  genre  a  été 
constitué  ,    était   un    groupe   mons- 
trueux   que   plusieurs  botanistes  se 
sont    appliqués  à  diviser.  On  serait 
tenté  de  croire  que  le  Thyrsanthema  , 
un   des   quatre   groupes   formés   par 
INecker    avec    le    Tussilago ,    est  le 
même  que  le  Leria;  mais  quelle  con- 
fiance aoil-on  accorder  à  cet  auteur, 
puisque  ses  quatre  genres  '<  sont  des 
énigmes  impossibles  à  deviner,  parce 
que  Necker  n'a  indiqué  aucune  des 
espèces   qui  les  composent ,   et  que 
leurs     descriptions     caractéristiques 
contiennent   les   plus  grossières  ab- 
surdités? w  Tels  sont  les  considérans 
d'un  jugement,  un  peu  sévère  à  la  vé- 
rité, mais  assez  juste,  que  Cassini  a 
porté  contre  le  novateur  de  Manheim. 
De  Candolle  avait  placé  le  genre  Le- 
ria dans  ses  Labiali flores.   La  diver- 
sité des  corolles  ne  peut  être  un  argu- 
ment contre  l'existence  de  cette  tribu; 
leur  labiation .   il  est  vrai,  est  quel- 
quefois si  peu  manifeste  qu'on  pour- 
rait y  voir  les  passages  des  corolles 
labiées  aux  corolles  régulières.  Mais 
ce  caractère,  combiné  avec  ceux  four- 
nis par  les  autres  organes  floraux ,  a 
servi  utilement  à  Cassini  pour  distin- 
guer les  Mutisiées  et  Nassauviées  qui 
ne  sont  autre  chose  que  les  Labiati- 
flores  de  De  Candolle  ou  Chœnanto- 
phores  de  Lagasca.  F",  ces  mots. 

Les  genres  avec  lesquels  le  Leria 
oflre  le  plus  d'affinités  sont  le  Chap- 
talia  de  Ventenat  et  le  Leibnitzia  de 
Cassini.  Nous  n'en  ferons  pomt  res- 
soitir  les  différences,  parce  qu'elles 
pourront  être  facilement  senties  par 
la  lecture  des  caractères  de  ces  gen- 
res dont  nous  avons  seulement  ex- 
primé les  plus  essentiels. 

On  ne  connaît  avec  certitude  que 
deux  espèces  de  Leria.  Cassini  les  a 


3i6  LER 

nommées  L.  lyrata  et  L.  integrifolia, 
et  leur  a  donné  comme  synonymes 
douteux  les  Tussitago  autans  {L.  nu- 
tans ,  D.  G.  et  Kunth)  et  albicans  des 
auteurs  linoéistes.  Ces  Plantes  sont 
indigènes  d«s  Antilles  et  de  l'Améri- 
que méi'idionale.  (g..n.j 

*  LERN ACANTHE,  zool.  Sous- 
genre  de  Lernée.  P".  ce  mot.        (b.) 

*  LERNANTHROPE.  zool.  Sous- 
genre  de  Lernée.  P^.  ce  mot.       (b.) 

LERNÉE.  Lernœa.  zooi,.  L'un  des 
genres  dont  il  est  le  plus  difficile  de 
déterminer  la  place  dans  nos  métho- 
des de  classification  ,  et  qui  semble 
former  le  type  d'un  ordre  particulier 
qu'on  ne  saui-ait  rapporter  avec  cer- 
titude à  ce  qu'on  nomme  les  Vers  in- 
testinaux où  les  place  Cuvier  (Règn. 
Anim.  T.  iv,  p.  36)  ,  ou  bien  aux 
Vers  mollusques  de  Linné  oii  ce  lé- 
gislateur, qui  créa  le  genre  dont  il 
est  question  ,  l'avait  intercalé.  Dumé- 
ril ,  ne  sachant  qu'en  faire  ,  selon 
l'observation  de  Blainville  ,  l'omit 
dans  sa  Zoologie  analytique.  Dès 
1 809  ,  Lamarck  eut  l'idée  de  rappro- 
cher les  Lernées  des  Sangsues  et  des 
Lombrics  ;  il  les  plaça  vers  le  com- 
mencement de  sa  classe  des  Anneli- 
des.  Enfin  ce  savant:  a  senti  la  néces- 
sité de  le  retirer  encore  de  ce  groupe 
pour  en  former  un  particulier  ,  qui 
marche  à  la  suite  de  sa  classe  des 
Vers  en  terminant  sa  grande  série  des 
Animaux  inarticulés  sous  le  nom  d'E- 
pizoaires.  V.  ce  mot.  Tous  ces  chan- 
gemens  prouvent  que  non-seulement 
les  Lernées  n'étaient  pas  faciles  à  col- 
loquer  ,  mais  qu'elles  étaient  encore 
assez  mal  connues.  Leur  histoire  était 
une  sorte  de  chaos ,  malgré  tout  ce 
qu'on  en  avait  écrit  et  les  figures 
qu'on  avait  données  d'une  douzaine 
d'espèces,  quand  Blainvillepublia  d'a- 
bord, dans  le  vingt-sixième  volumedu 
Dictionnaire  de  Levrault,  un  de  ces 
articles  qui  peuvent  être  considérés 
comme  des  dissertations  préférables 
par  leur  importance  à  tant  d'ouvrages 
qiu  ne  conlienneut  rien  de  neuf  que 
ies  figures,  mais  qui  n'en  sont  pas 


LER 

moins  mis  en  avant  comme  des  titres 
à  ITustitut.  Dans  <^e  savant  travail,, 
qui  n'est  modestement  donné  que 
comme  l'extrait  d'un  travail  plus 
étendu  qui  a  paru  depuis  dans  un 
Journal,  Blainville  convient  qu'on 
Scfit  encore  fort  peu  de  chose  sur  l'or- 
ganisation des  Lernées  ,  qui  n'ont 
guère  été  examinées  jusqu'ici  que  par 
des  naturalistes  qui ,  se  bornant  à  dé- 
crire les  formes  extérieures  des  êires  , 
ne  passaient  guère  outre»  et  ne  péné- 
traient jamais  ilans  ces  détails  anato- 
miques  sur  lesquels  on  sent  aujour- 
d'hui la  nécessité  de  baser  la  science. 
Les  Lernées  sont  munies  d'une  en- 
veloppe transparente,  jaunâtre  ou 
brunâtre,  flexible  ,  quoique  plus  ou 
moins  résistante  ;  et  elle  nous  a  paru, 
dans  trois  espèces  que  nous  avons 
eu  occasion  d'examiner,  surtout  à  la 
partie  supérieure  du  corps,  comme 
celle  à  peu  près  des  Ecrevisses  que 
l'on  surprend  au  moment  oii  elles 
viennent  de  changer  d'enveloppe.  La 
forme  de  ces  Animaux  varie  beau- 
coup, elle  est  très-bizarre,  mais  elle 
commence  déjà  à  présenter  cette  sy- 
métrie qui  se  remarque  à  partir  des 
Epizoaires  ,  comme  un  des  caractères 
les  plus  iraportans  de  l'animalité.  On 
y  distingue  un  partie  antérieure  plus 
petite  ,  plus  étroite  ,  que  Blainville 
appelle  sans  difficulté  un  thorax,  oti 
la  tète  est  quelquefois  tant  soit  peu 
sentie.  Cette  partie  offre  les  premières 
traces  des  véritables  appendices  dans 
les  crochets  dont  la  bouche  est  armée 
et  même  dans  certains  rudimens 
d'antennes  qui  motivent  le  rappro- 
chement qui  existe  dans  la  méthode 
de  Lamarck  (Anim.  sans  vert.  T.  m) 
entre  les  Epizoaires  et  les  Insectes. 
Ces  antennes,  comme  d'essai,  sont 
déjà  subarticulées,  et  l'on  trouve  jus- 
qu'à des  traces  d'yeux  sessiles  ou 
stemmates.  Ces  parties  et  d'autres 
rapports  lient  encore  les  Lernées  aux 
Crustacés  branchlopodes  par  le.s  Ca- 
lyges,  selon  la  remarque  de  Cuvier. 
«  Quant  aux  appendices  de  toutes  les 
espèces  que  j'ai  pu  examinur  avec 
soin,  dit  Blainville,  j'ai  trouvé  que 
la  bouche  était  constamment  pour- 


LER 

vue  d'une  paire  de  crochets  moldles 
convergens ,  quelquefois  de  deux  et 
môme  d'une  sorte  de  lèvre  inférieure. 
Pour  les  véritables  ,  qui  se  ioi«j!;ncnt 
;iu  thorax  ,  ils  sont  généralement  peu 
nombreux.  Dans  les  espèces  que  letn- 
grandeur  m'a  permis  de  disséquer,  j'ai 
trouvé  que  la  couche  musculaire  qui 
double  l'enveloppe  extérieure,  le 
plus  ordinairement  fort  simple  et 
coinpo>ée  de  fibres  longitudinales 
soyeuses,  se  subdivise  en  portions 
latérales  pour  les  appendices  et  sub- 
appendices. Le  canal  intestinal  est 
complet,  c'est-à-dire  étendu  de  la 
bouche  à  l'anus.  Il  paraît  même  qu'il 
fait  quelquefois  des  replis  ou  circon- 
volutions. La  bouche  ,  médiocre  ,  si- 
tuée ordinairement  à  la  partie  infé- 
rieure du  céphalothorax  ,  est  au  mi- 
lieu d'un  espace  dont  la  peau  est  mol- 
le; elle  est  constamment  accompa- 
gnée ,  à  droite  et  à  gauche ,  d'un 
crochet  court,  aigu  et  corne;  mais 
on  ne  le  voit  souvent  qu'à  l'aide  d'u- 
ne trèï-forte  loupe.  Le  canal  intesti- 
nal se  ici  mine  en  arrière  datis  un 
tubercule  ou  mamelon  plus  ou  moins 
saillant  et  médian.  Je  n'ai  pu  dissé- 
quer le  système  circulatoire  ;  mais  il 
est  certain  qu'il  existe  ,  ou  du  moins 
les  auteurs  qui  ont  observé  ces  Ani- 
maux vivans  en  parlent  d'une  maniè- 
re certaine.  On  ne  peut  cependant 
pas  dire  qu'il  y  ait  d'autres  organes 
de  respiration  que  les  subappendices 
de  la  peau.  Les  organes  de  la  géné- 
ration ne  sont  pas  connus  plus  com- 
plètement. On  sait  seulement  que 
dans  toutes  les  espèces  du  groupe  il 
existe  de  ciiaque  côté  du  tubercule 
anal  une  sorte  de  sac  de  forme  un 
peu  variable  et  qui  est  rempli  par 
une  infinité  de  corpuscules  quelque- 
fois ronds  ,  d'autres  fois  anguleux  ou 
même  discoïdes,  qui  sont  indubita- 
blement des  œids  ,  comme  nous  l'ap- 
prend une  observation  curieuse  du 
docteur  Surrirai  qui  habile  le  Havre. 
D  aprè-.  celte  observation  ,  ces  Ani- 
maux naissent  sous  une  forme  qu'ils 
perdent  p.ir  la  suite  en  avançant  en 
âge;  et  celte  forme  est  beaucoup 
moins  anomale  que  celle  que  l'Ani- 


LER 


017 


mal  finit  par  acquérir,  de  sorte  que 
c'est  une  métamorphose  en  sens  in- 
verse de  ce  qui  a  lieu  ordinairement. 
Nous  ignorons  du  reste  s'il  existe  des 
sexes  distincts.  On  ne  peut  non  plus 
rien  dire  du  s\stèmc  nerveux  ,  mais 
il  paraît  qu'il  doit  exister.  » 

Les  Lernces  sont  des  parasites 
qu'on  trouve  sur  les  Poissons,  soit  de 
rivière  ,  soit  de  mer  ;  elles  sont  pour 
les  autres  habitans  des  eaux  ce  que 
les  Taons  sont  pour  ceux  de  la  terre 
el  de  l'air  ;  elles  en  attaquent  les  par- 
ties les  plus  sensibles  ,  y  pénètrent  , 
s'y  fixent  et  s'y  nourrissent ,  causant 
souvent  d'insupportables  douleurs  à 
leurs  victimes  au  point  d'en  rendre 
plusieurs  comme  furieux.  Les  Ler- 
nées  se  fixent  jusqu'entre  les  écailles; 
mais  c'est  autour  des  yeux  ,  aux  plis 
des  nageoires  oii  la  peau  est  plus  fi- 
ne .  dans  la  bouche  même  et  dans  les 
ouies,  qu'elles  choisissent  leur  domi- 
cile; elles  s'y  enfoncent  en  suçant  et 
longcaril  jusqu'au  point  d'y  disparaî- 
tre. Blainville  ,  élevant  le  genre  Ler- 
née  à  la  dignité  de  famille ,  y  établit 
huit  genres  que  nous  conserverons 
ici. 

1.  LernÉocère,  Z,p/'/7eoc<?ra.  Corps 
plus  ou  moins  allongé  ,  renflé  dans 
son  milieu  ou  ventru,  droit  ou  con- 
tourné, couvert  d'une  peau  lisse  et 
presque  cornée  antérieurement  ;  ter- 
miné en  avant ,  à  la  suite  d'un  long 
cou ,  par  un  renflement  céphalique 
bien  distinct,  armé  de  trois  cornes 
immobiles  ,  branchues  à  l'extrémité  , 
deuxlatérales  et  une  supérieure;  trois 
petits  3'eux  lisses  à  la  partie  antérieu- 
re de  la  tète;  bouche  inférieure  en 
suçoir  ;  aucune  trace  d'appendice  au 
corps.  Nous  citerons  comme  type  de 
ce  genre  le  JLeinœa  brancliialis ,  L.  , 
Gmcl. ,  Sysi.  Nat.  ,  xiii ,  T.  i ,  p, 
ôiii;  Miill.,  Zoo/.  Ban.,  tab.  118,  L 
4  ;  Encycl.  Vers  ,  pi.  78  ,  f.  2  ,  qui  se 
tient  sur  les  branchies  des  Morues 
dans  les  mers  du  Nord  oli  les  Groen— 
landais  la  recherchent  pour  s'eo 
nourrir.  Les  Lernœa  cyclopterlna , 
Miill.,  Procir.y  27-ir>,  Gmel.,  lac.  cit.^ 
p.  3i47;  —  Suiririeiisis ,  Blainv.,/oc, 
cit. ,  n .  3  ;  —  et  Cyprinacea ,  L. ,  Gmel. , 


3i8  LEK 

hc.  cit.,  p.  5i44;  Encycl.  ,  pi.  -/S,  f. 
6  ,  sont  les  autres  Lernéoccics  con- 
nues. 

a.  ^JERNÉoPENNE ,  Lerneopenna. 
Corps  allongé  ,  cylindrique,  subcar- 
lilagineux,   terminé    antérieurement 

Ïiar  un  renflement  céphalique,  circu- 
aire  ,  tronqué  ,  garni  dans  sa  circon- 
férence d'un  grand  nombre  de  ma- 
melons au  milieu  desquels  est  pro- 
bablemeutla  bouche,  et  pourvu  d'une 
paire  de  cornes  courtes  ,  obliques  en 
arrière  ,  postérieurement  terminées 
en  pointe  et  a^^aut  de  chaque  côté  des 
filets  coniques  ,  creux,  bien  rangés  et 
imitant  les  barbes  d'une  plume,  à  la 
partie  antérieure  et  supérieure  des- 
quels sont  deux  filamens  très-fins  et 
tiès-allongés ,  servant  probablement 
d'ovaires. 

Les  espèces  de  ce  genre  sont  les 
Lerneopenna  Boccunii ,  Blainv.  ,  loc. 
cii.y  n.  i;  Lernœa  cirrhosa,  Lamark., 
Journ.  de  Phys.,  1787,  n,  6;  En- 
cycl. ,  pi.  78  ,  f.  5;  Pennella  d'Oken  ; 
—  L.  Holtenl,  Blainv.,  n.  2}  Ler~ 
jiœa  E.xoce/i,  Al  t.  Holm. ,  i8oa;  — 
et  L.  sagitta  ,  Blainv.,  n.  5  ;  Penna- 
tu/asag/fta  ,Gmel., loc.  cit.  ,p.  5865  , 
EU.,  Act.jîngl.,  53,  tab.  20,  f.  6. — 
Le  Pennatula  mirabilis,  L.  el  Miill.  , 
Zool.Dan.,  est  regardé  par  Gmelin 
comme  l'état  adulte  de  cette  dernière, 
qui  ne  serait  alors  qu'un  individu 
imparfait. 

3.  Lebnée  proprement  dite ,  Lei- 
nœa.  Corps  peu  allongé,  subcylin- 
drique ou  |déprimé  ,  sans  traces  de 
divisions  ou  de  rudiment  d'appendi- 
ces sur  les  côtés;  un  renflement  cé- 
phalique plus  ou  moins  distinct;  la 
bouche  inférieure  pourvue  d'une  pai- 
re de  crochets  ;  l'abdomen  terminé 
par  deux  sacs  ovifères  plus  ou  moins 
prolongés. 

Les  espèces  de  ce  genre  sont  les 
Lernœa  clavata,  Miill.,  Zoul.  Van.  , 
Gmel.,  Syst.  Isat..  loc.  cit.  ,  p.  3j4ri; 
Encycl.,  p.  78,  f.  4  ;  Blainv. ,  loc.  cit., 
lî.  I .  —  L.  Hasten  ,  Blainv.,  n.  2  ,  — 
el  jL.  cyclophora  ,  Blainv.,  n.  3. 

4.  LebnÉowïze  ,  Lerneumyzsa. 
Corps  ovoïde  ou  déprimé ,  avec  une 
sorte  du  céphalothorax  eu  forme  de 


LER 

cou  étroit,  cylindrique,  terminé  an- 
lérieurementparune  bouche bilabiée, 
pourvue  en  eSet  de  mandibules  en 
crochets  et  d'une  lèvre  inférieure; 
un  suçoir  plus  ou  moins  protractile  à 
la  1  aciue  inférieure  de  l'abdomen  ; 
deux  sacs  ovigères  peu  allongés.  Les 
espèces  qui  appartiennent  à  ce  genre 
n'ayant  d'appendices  qu'à  la  bouche, 
on  sent  qu'elles  ne  peuvent  guère  se 
déplacer    et   circuler  à    volonté  ,  et 

Si'elles  doivent  demeurer  fixées  oii 
les  se  développèrent,  et  seulement 
tourner  sur  elles-mêmes  par  le  moyen 
de  leur  bouche  qui  sert  comme  de 
pivot  au  seul  mouvement  qu'il  leur 
soil  donné  d'exercer. 

Les  espèces  de  ce  genre  sont  les 
Lernea  uncinata,  Miill., Zoo/.  Dan.; 
Gmel.,  loc.  cit.,  p.  .^i45;  Encycl.,  pi, 
78  ,  fjg.  7;  —  JL.  pinnarum  ,  Gmel.  , 
loc.  cit.,  p.  oi47; — JLerneoinyzon  py- 
riformis  ,  Blainv.,  loc.  cit.  n.  5;  — 
JL.  pernettiana ,  Blainv.,  n.  4,  Per- 
netty,  Voyag.  aux  Mal.  ,  pi.  5,  6, 
— et  Lerneomyzon  elongata  ,  Blainv., 
n.  5. 

5.  Lernentome,  Lernentoma.  Gen- 
re qui  répond  à  celui  que  Lamarck 
(Anim.sans  vert.T.  m,  p.  255)  établit 
sous  le  nom  dEnlomode.  /^.  ce  mot. 
blainville  le  caractérise  de  la  sorte  : 
corps  eu  général  carré  ,  subdéprimé  , 
avec  des  espèces  de  bras  ou  d'appen- 
dices de  forme  variable  et  inarticulés 
de  chaque  côté  ;  la  têle  plus  ou  moins 
distincte  ,  pourvue  de  cornes  et  de 
crochets  à  la  bouche;  les  sacs  ovifères 
le  plus  souvent  ciaviformes.  Ce  grou- 
pe renferme  les  espèces  les  plus  bi- 
zarres sous  le  rapport  des  siuguliers 
appendices  qui  hérissent  le  corps  et 
qui  servent  à  fixer  l'Animal  de  ma- 
nière à  ce  qu'il  soit  presque  immo- 
bde. 

Les  espèces  de  Lernenlomes  sont  : 
les  Lernea  radiata  ,  Miill.,  Zool. 
Dan.;  Guiel.,  loc.  cit.^  p.  5i46;  En- 
cyclop.,pl.  78  .  fig.  9;  Lntomoda  ra- 
diata, Lamk.;  loc.  cit.,  n.  4; — L.  Go- 
bina,  Miill.,  Gmel. ,  Encyclop.,  pi. 
78  ,  fig.  8  ;  Entomoda  ,  n.  3,  Lamk.; 
— L.  nodosa,  Miiil. ,  Gmel.,  Encycl., 
pi.  78,  fig.  10;  —  L.  Asellina,  WaW., 


LER 

Gmel.,  Encycl.,  pi.  78,  fîg.  a  ; — IjCT- 
nentoma  Triglœ,  Blainy.,  n.  5j — Ler- 
nea  cornuta  ,  Mlill.,  Gmel.  ,  Encycl., 
pi.  ySjfig.  10;  —  eiLéurnentomaDu- 
J'resnii,  Blainv. ,  n.  7. 

6.  Lernacanthe,  Lernacantha. 
Corps  gros,  court,  assez  déprimé, 
pourvu  de  chaque  côté  d'appendices 
rudimeolaires  ,  aplatis ,  digités  et  car- 
tilagineux ;  la  tête  béparee  du  thorax 
par  un  sillon  et  portant  de  chaque 
côté  un  rudiment  d'antennes;  bouche 
inférieure  accompagnée  d'une  paire 
de  mâchoires  ou  de  palpes;  les  sacs 
ovifcres  ^ros,  courts  et  aplatis. 

Le  Lernacantha  Delarochiana  , 
Hlaiuv.  ,  décrit  antérieurement  par 
Délai  oche  sous  le  nom  de  Chondra- 
cantc  du  Thon ,  est  la  seule  espèce  de 
ce  genre. 

7.  LEnNÉopoDE,Z,errteo/7or/a.  Corpis 
lisse,  assez  allongé,  divisé  en  abdo- 
men ovale  et  céphalothorax  aplati  et 
couvert  d'un  bouclier  crustacé;  une 
paire  de  palpes  courts ,  gros  ,  coni- 
ques et  subarticiilés,  accompagnant  la 
bouche;  deux  paires  de  pieds  articu- 
lés ,  suboiiguiculés  sous  le  thorax  ; 
des  sacs  ovifères  courts  et  subcylin- 
driques. 

Les  espèces  de  ce  gimre  sont  :  les 
Lerneopoda  Brungniartii  ,  Blainv.  , 
loc.  cit.,  n.  i;  — et  Z*.  Salmonea,  L., 
Gmel. ,  loc.  cit.,  p.  3x44;  Encycl.,  pi. 
78,rig.  i3-i6,  Entomoda;  n.  i,Lamk* 

8.  Lernanthropk,  Lemanthropus. 
Corps  ovale  ,  assez  allongé  ,  divisé  en 
deux  parties;  un  bouclier  céphalo- 
thoracique,  et  un  abdomen  prolongé 
en  arrière  par  une  large  écaille  dé- 
bordant l'extrémité  du  tronc  ;  deux 
très-foris  crochets  verticaux  sous  le 
front;  trois  paires  de  très-petits  a p- 

f>endices  crochus  et  transver^es  sous 
e  thorax  proprement  dit;  une  paire 
de  bras  simples  ,  reiitlés,  et  une  se- 
conde paii'e  bifide  et  comme  bran- 
chiale sous  l'abdomen;  les  sacs  ovi- 
fères longs  et  cvlindriques. 

Une  seule  espèce  ,  le  Lerneanl/iro- 
pus  Munca,  Blainv., compose  ce  nou- 
veau genre  formé  sur  des  iniivi  lus 
trouvés  dans  un  petit  Diodon  apporté 
de  Manille. 


LES  3i9 

Blainville  pense  que  le  Lernea  Hu' 
c//orti5 ,  Gmel. ,  loc.  cit.,  p.  3i4.5,  et 
quelques  autres  espèces  imparfaite- 
ment décrites  pardivors  naturalistes  , 
pourront,  étant  mieux  examinées, 
rentrer  dans  les  genres  ci-dessus  men- 
tionnés ou  bien  eu  constituer  de  nou- 
veaux, (b.) 

*  LERNENTOME.  zool.  Sous- 
genre  de  Lernée.  f^.  ce  mot.        (b.) 

*  LERNÉOCERE.  zool.  Sous- 
genre  de  Lernée.  Z^".  ce  mot.        (b.) 

*  LERNÉOMYZE.  zool.  Soiis- 
genre  de  Lernée.  /^.  ce  mot.        (b.) 

*  LERNÉOPENNE.  zool.  Sous- 
genre  de  Lernée.  P^.  ce  mot.        (b.) 

*  LERNÉOPODE.  zool.  Sous- 
geure  de  Lernée.  /^.  ce  mot.        (b.) 

LEROT  ou  LIRON.  mam.  Espèce 
du  genre  Loir.  7^.  ce  mot. 

On  a  appelé  Lékot  a  queue  do- 
rée un  Echimys  ,  et  Lérot  volant 
une  espèce  de  'Paphien.  F",  ces  mots, 

(B.) 

LEROUXIE.Zerow.rea.  bot.phan. 
Le  docteur  Mérat ,  dans  sa  Flore  des 
environs  de  Paris ,  a  établi  sous  ce 
nom  un  genre  nouveau  pour  la  Lysi~ 
machia  nernoriim  ,  L. ,  qui  croît  dans 
les  bois  un  peu  humides.  Le  carac- 
tère principal  de  ce  genre  consiste 
dans  la  capsule  qui  s'ouvrirait  en 
boîte  à  savonnette  ,  ce  qui  ferait 
rentrer  ce  prétendu  genre  parmi 
les   Anagallis.  V.  Lysimachie. 

(A.  R.) 

LERQUE.  BOT.  PHAN.  Pour  Ler- 
chée.  V.  ce  mot.  (b.) 

LERWÉE.  MAM.  L'Antilope  men- 
tionné sous  ce  nom  {A ntilope Lerwia) 
par  SImw,  et  vulgairement  appelé 
Fisch-Tall,  est  le  Kob  selon  Pallas; 
mais  Cuvier  n'admet  pas  ce  rappro- 
chement. V.  Antilope  du  Sénégal. 

(B.) 

LESAN-EL-A'SFOUR.  bot.  De- 
lile  nous  apprend  que  les  fruits  du 
Fraxinus  Ornus  portent  ce  nom  au 
Can  e ,  oîi  leur  saveur  aromatique 
les  fait  rechercher,  et  où  on  les  vend 


$90 


LES 


dans   les   boutiques    pour    être  mis 
dans  divers  assaisonnemens.         (b.) 

*  LESBIA.  OIS.  (  Gmelin.)  Syn.  de 
Bruant  Mitilène.  V.  ce  mot.  (dr..z.) 

LESBIE.  Lesbiiis.  pois.  Du  Dic- 
tionnaire de  Délerville.  Pour  Lébias. 
P^.  ce  mot.  (b.) 

LESCHE  DE  MER  ou  ASCHÉE. 
ANNEL.  Nom  vulgaire  employé  par  les 
pêcheurs  de  nos  côtes  pour  désigner 
une  espèce  d'Annelide  qui  leur  sert 
d'appât.  V.  Arénicole.  (aud.) 

LESKEA.  BOT.  CRYPT.  (Mousses.) 
Hedwig  a  créé  ce  genre  sous  le  nom 
6e  Leskia  changé,  sans  doute  par 
eri-eur ,  en  celui  de  Leskea  qui  a 
prévalu.  Ses  caractères  sont  :  pé- 
ristome  double  ;  l'cNtérieur  à  seize 
dents  subulées,  infléchies;  l'intc- 
rieur  formé  pnr  une  membrane  di- 
visée en  seize  Lmières  égales;  coiiTe 
cucullil'orme.  Les  nombreuses  espè- 
ces qui  forment  ce  genre  ont  le  port 
des  Hypnes,  avec  lesquels  on  les  a 
loiig-temps  confondues.  Lh  plupart 
des  botanistes  l'ont  adopté.  Néan- 
moins, Palisot-Beauvois  a  refusé  dp 
le  reconnaître  et  ne  voit  en  lui  qu'un 
Hypnum.  Il  est  certain  qu'il  n'eu  dif- 
fère guère  que  par  les  dents  du  péris- 
tome  interne,  infléchies  daqs  le  Les- 
kea, et  réfléchies  dans  V Hypnum, 
caractère  propre  seulement  à  l'établis- 
sement d  un  sous-genre.  On  comp- 
te près  de  soixante-dix  espèces  de 
Leskça,  dont  la.seplièmc  partie  en- 
vuon  est  propre  à  la  France.  Un  plus 
grand  nombre  se  trouve  dans  l'Amé- 
rique septentrionale  ;  quelques-unes 
seulement  croissent  dans  le  Mexique 
et  le  Pérou.  On  dislingue  parmi  ces 
dernières  :  i*  le  Leskea  involvens  , 
Hedw. ,  Spec.  Musc,  p.  25i  ;  Fée, 
Essai  sur  les  Gryptogam.  des  Ecorc. 
exot.  officin.,p.  i45,  tab.  34,fig.  6.; 
à  tige  rampante  ,  capillaire  ,  biplnnée  , 
dont  les  rameaux  sont  droits,  les 
feuilles  distiques  ,  étalées,  ovales  ,  ai- 
guës ,  très-entières,  à  nervure  pellu- 
cide,  s'elfaçaut  avant  d'arriver  au 
sommet;  capsule  ovale,  penchée; 
opercule  en  bec  recourbé.  Celte  Plante 


LES 

a  ie  port  de  Y  Hypnum  pfoliferum  et 
de  V Hypnum  gjatum,  avec  des  pro- 
portions beaucoup  moindres;  ses  ra- 
meaux ne  sont  pas  bipinnés  ;  les  feuil- 
lessont  ponctuées.  Elle  croît  fréquem- 
ment sur  les  troncs  et  les  branches 
du  Cinchona  condaminea,  près  de 
Loxa.  'î'*.  Leskea  densa ,  Hook.  et 
Kunth,  Syn.  fiant.  Orb.  nov,  spec, 
p.  1  ;  Fée,  loc  cit. ,  p.  i45,  tab.  34, 
fig.  1  ;  à  tiges  en  touft'es  rampantes, 
rameuses,  à  feuilles  ovales,  imbri- 
quées en  tous  sens,  sous-acumiuu- 
lées,  très-entières,  sans  nervures,  à 
capsule  oblongue,  cylindracéc,  droi- 
te ,  munie  d'un  opercule  conique , 
acuminé.  Cette  Plante  croît  au  Pé- 
rou ,  sur  les  vieilles  écorces  des  Quin- 
quinas, (a. F.) 

LESK.L\..  BOT.  CRYPT.  P'.  Leskea. 

LESPÉDÈZE.  Lespedeza.  bot. 
PHAN.  Genre  de  la  famille  des  Légu- 
mineuses ,  et  de  la  Diadelphie  Décan- 
drie  ,  L.  ,  établi  par  le  professeur  Ri- 
chard (  in  Micliaux  T'I.  Bar.  Am. , 
2  ,  p.  70  )  pour  quelques  espèces  au- 
paravant placées  parmi  les  Sainfoins 
dont  elles  diflèrent  par  les  caractères 
suivans  :  le  calice  est  à  cinq  divisions 
profondes  ,  presque  égales,  linéaires, 
lancéolées  ou  même  subulées;  la  co- 
rolle est  papilionacée;  les  élamines 
diadelphes;  l'ovaire  est  stlpité  ,  ovo'i- 
de,  comprimé,  ayant  un  stjle  fili- 
forme, terminé  par  un  sligmate  co- 
noide  et  capitulé.  Le  fruit  est  une 
gousse  très- petite  ,  lenticulaire  et  mo- 
nosperme. Michaux,  dans  sa  Flore 
de  l'Amérique  septentrionale ,  rap- 
porte à  ce  genre  quatre  espèces.  Leur 
tige  est  sous-frutescente  ,  leurs  feuil- 
les rarement  simples  ,  plus  souvent 
trifoliée^.  Toutes  croissent  dans  les 
diverses  parties  de  l'Amérique  sep- 
tentrionale. Ces  espèces  sont  :  1°  Les- 
pedeza sessilijlora  ou  Hedysarum 
junceum,  Walt.;  Medicago  virgini- 
ca,  L.,  qui  croît  dans  la  Virginie  et 
la  Caroline;  2"  Lespedeza  procum- 
bens,  M'ichx.,  tab.  Sg;  espèce  Irès-voi- 
sine  de  XHedysarum  violaceum  ,  L.  ; 
3"  Lespedeza  capitala  ,  dont  les  fleurs 
forment  des  capitules  sessiles  et  ter- 


LES 

minaux;  4"  Lespcdeza  polystacfiia  , 
Michx.  ,  loc.  cit. ,  lab.  4o,  ou  Iledj- 
■saram  àir/um ,  L.    f^.   Sainfoin. 

LESSERÏIE.  Lesserfia.  bot. 
PHAN.  Ce  genre  ,  delà  l'jiinille  des  Lé- 
gumiueuses  et  do  la  Diadeipliic  Dc- 
caudric  ,  L.,  a  été  dédié  au  protecteur 
dfe  la  bolanique  à  Paris  ,  à  l'hono- 
rahle  Benjamin  Uclcsscrt,par  DeCan- 
dolle  {Jatragatugia,  |).  3?  )  qni  lui  a 
imposé  les  caractères  essentiels  sui- 
vans  :  calice  divisé  jusqu'à  la  moitié 
de  sa  longueur  en  cinq  découpures; 
étendard  plane;  carène  obtuse;  dix 
étamincs  dont  une  libre  et  les  neuf 
autres  réunies  en  un  faisceau  ;  style 
velu  dans  la  partie  anlérieuro  et 
près  du  sommet,  nu  dans  la  partie 
postérieure,  et  surmonté  d'un  stig- 
mate capilé;  légume  scaiieux,  in- 
débiscent,  comprimé  ou  renflé,  plus 
petit  vers  le  sommet.  Ce  génie  ne  se 
composait  daiis  l'origine  que  de  deux; 
espèces  placées  par  Linné  dans  les 
Colutea.  K.  Brown,  en  l'admettant 
dans  la  seconde  édiliou  de  Vllortus 
ICewensis ,  y  réunit,  sous  le  no  >)  de 
L.  diffusa ,  le  Galega  dubia  de  Jac- 
quin  {le.  rar.  ,  3,  t.  576).  Le  Frodro- 
mus  Syst.  Veget.  ,  dont  le  deuxième 
volume  vient  de  paraître  ,  contient  la 
description  de  dix -sept  espèces  de 
Lesserties  dont  sept  seulement  sont 
rapportées  avec  certitude  à  ce  genre; 
les  dix  autres  étant ,  pour  la  plupart , 
des  Plantes  décrites  cemme  des  Colu- 
tea par  Thunberg. 

Les  Lesserties  sont  des  Plantes  her- 
bacées ou  rarement  sous-frutescenles, 
toutes  indigènes  du  cap  de  Bonne- 
Espérance.  Leurs  feuilles  sont  pen- 
nées avec  impaire.  Leurs  fleuis  sont 
purpurines  ,  portées  sur  des  pédon- 
cules axillaires  ,  et  disposées  en  grap- 
pes penchées.  Parmi  les  espèces  bien 
déterminées ,  nous  citerons  les  Les- 
sertia  annua  el  Lessertia  pcreiinans , 
qui  sont  les  types  du  genre  ,  Les- 
sertia  falcifurmis  ,  dont  le  professeur 
De  CindoUe  (Mémoires  sur  les  Lé- 
gumineuses,  vi,  t.  46)  a  publié  tout 
récemment  la  description  et  la  figure. 

(G..N.) 


LES  321 

•  LESSONIE.  Lessonia.  bot. 
CRYPT.  {Hydrojihytes.)  Genre  très- 
remarquable  de  cette  belle  famille 
des  Lifminaiiées,  dont  nous  avons 
proposé  la  formation,  p.  iqi  du  pré- 
sent volume  de  ce  Dictionnaire,  et 
di."  la  première  section  que  particula- 
risent des  tiges  fort  distmctes,  qui  se 
ramifient  dans  les  Lcssonies.  Les  ra- 
cines sont  puissantes,  rameuses,  s'ac- 
crochent sur  les  rochers  par  les  fen- 
tes de  ceux-ci,  y  deviennent  sou- 
vent dures  ,  très  -  grosses  ,  en  amas 
considérables  qui  ,  lejelés  à  la  côte 
avec  les  tiges,  quand  le  Végétal  a 
cesse  de  vivre  ,  y  ibrment  de  grands 
amas  d'un  détritus  mollasse  et  tin- 
feux.  Ces  tiges,  dont  la  base  doit 
être  conopaiéc  à  un  véritable  tronc  , 
peuvent  acquérir  des  dimensions 
énormes.  Nous  en  avons  exarniné  qui, 
semblables  à  d'assez  foi  tes  branches 
d'Arbres,  n'avaient  pas  moins  que 
deux  à  trois  pouces  de  diamètre,  ou  la 
grosseur  du  bras  ;  leursubstance  dure 
el  flexible  ,  mais  cependantrésistante  , 
élaitrecouvei  te  d'une  écoi  ce  rugueuse 
et  bosselée,  présentant  des  nœuds  d'oii 
les  vieilles  branches  étaient  tombées, 
d'un  brun  foncé  quand  on  les  imbi- 
bait, et  pouvant  alors  se  couper  avec 
un  instrument  tranchant ,  mais  deve- 
nantd'une  extrême  dureté  par  la  des- 
siccation, d'une  teinte  d'ardoise  noi- 
râtre et  en  tout  semblable  à  de  la  cor- 
ne. Le  retrait  y  était  considérable,  et 
des  coupes  transveisales  que  nous  en 
avions  laites,  dont  le  dianièti'e  n'était 
pas  moindre  que  deux  pouces,  se  rédui- 
saient à  un.  Sur  ces  coupes  ou  tran- 
ches que  nous  conservons  précleuse- 
mentdans  notre  herbier,  on  distingue 
plus  que  dans  tout  autre  Hydrophyle 
des  couches  conccnti  iques  en  tout 
semblables  à  celles  du  bois  des  Di- 
cotylédones les  mieux  caiactérisées, 
et  au  centre  un  canal  médullaire  plus 
foncé  et  plus  mou.  A  l'extrémité  de 
ces  tiges  ,  comme  d'une  cime  d'Ar- 
bre, partent  des  rameaux  souvent 
fort  entrelacés,  plus  ou  moins  com- 
primés dans  les  espèces  qui  nous  sont 
connues  ,  rugueux  à  leur  surface  cor- 
tlciformc  etconst  immenldichotomes. 


0  2  2  LES 

Cette  disjposition  dichotomique  ]  re- 
vient de  la  manière  dont  se  dévelop- 
pent les  frondes  par  lesquelles  ces  ra- 
meaux   sont    termines.    Ces   frondes 
sont  un  peu  moins  épaisses  que  celles 
des  Laminai iées  de  la  seconde  sec- 
tion;   allongées   dans  leur  jeunesse, 
elles  finissent   par    se  fisser  pour   se 
divibcren  dtux  feuillesquià  leur  tour 
se  doivent  diviser  encore  ;  mais  cette 
division  ne  s'opère  point  par  l'extré- 
mité de  la  lame  ,  comme  la  chose  ar- 
rive poia"  les  L  miinaires  proprement 
dites.    Elle   a    lieu   premièrement    à 
l'insertion  même  de  la  fronde  sur  la 
ramule  qui  la  supporte  el.qu'on  peut 
considérer  comme  un  pétiole.  Elle  y 
commence   d  abord    comme  par  un 
trou  ou  déchiruie  mitoyenne  qui  se 
pioiongc  ensuite  longitudinalement , 
de  sorte  que,  parvenue  à  l'extrémité, 
elle  {'orme  deux   lames  distinctes  de 
ce  qui  d'abord  n'en  était  qu'une  seu- 
le. Le  inême  phénomène  a  lieu  dans 
les  Macrocvsles  :  mais  ici  les  frondes 
ou  Ccuilles  ierminalesne  se  fissent  pas 
intérieurement  seulement   en  deux  , 
mais  en  trois  ,  quatre  et  même  -jus- 
qu'en six  grandes  divisions.  La  fructi- 
fication de  ces  Plantes  consiste  ,  com- 
me dans  le  reste  des  Laminariées  ,  en 
des  groupes  ou  propagules  granifor- 
mes,  compactes  et  disperses  dans  l'é- 
tendue des  lames  et  qui  fini.-sent  par 
lei.r  donner  une  certaine  rudesse  au 
tact.  Avant  le  développement  de  ces 
groupes  ,  la  lame  est  lisse  ,  brunâtre 
et  plus  ou    moins  mince  et  transpa- 
rente. Elle  devient  ensuite  épaisse  et 
opaque.  LesLessonies sont  dans  toute 
l'étendue  du  mot  des  Arbres  marins 
q  ui  paraissent  acquérir  de  grandes  di- 
mensions. Nous  en  posséc'ons  trois  es- 
pèces dont  aucun  auteur  n'avait  en- 
core parlé  ;  ces  espèces  sont  : 

Lessunia  fuscescciis  ,  N.,  à  lige  ai'- 
borescente,  inférieureuienl  siinplc, 
se  divisantàson  extrémitéen  rameaux 
nombreux,  cylindriques  ,  qui  à  leur 
tour  se  fourchent  eu  raniulcs  entrela- 
cées ,  fort  comprimées,  noirâtres, 
supportant  des  frondes  linéane.';  ou 
ovales-allongées ,  acuminées  inférieu- 
rcment  et  supérieuremcu!  j  a  bords 


LES 

légèrement  ou  fort  obscurément  den- 
té.>  quand  ces  bords  ne  sont  pas  d'une 
intégrité  parfaite.  Cette  espèce  nous 
fut  d'abord  communiquée  par  Lesson 
qui  l'avait  rccuedlie  à  la  Conception 
du  Chili  et  par  Durville  qui  l'a  rap- 
portée des  îles  iMalouines ,  oli  elle 
croît  en  grande  quantité  à  quelque 
distance  du  rivage.  Elle  sera  figurée 
dans  la  relation  du  voyage  de  la  Co- 
quille. 

Lessoiiiniiigrescens,  N.,  à  tige  divi- 
sée, produisantdans  louteson étendue 
des  rameaux  al  ternes  qui  se  divisant  à 
leur  tour  en  ramules  fourchées  par  la 
t'ivision  des  lames  ,  forment  le  long 
du  Végétal  des  paqu.ets  de  frondes  ou 
ieuiiles  linéaiies  longues  d'un  pied  à 
dix-huit  pouces  ,  larges  dun  pouce 
au  plus  5  très-entières,  plus  consis- 
tantes que  dans  la  précédente,  et 
d'une  couleur  noirâtre  qui  devient 
très-foncée  par  la  dessiccation.  Elle 
est  originaire  du  capHorn  ,  et  nous  fut 
commumquée  en  i824  par  notre  coî- 
laboraleur  Lamouroux  et  par  Chau- 
vin ,  zélé  botaniste  de  Caen  ,  qui  la 
nommait  Laminavia  ramusissima. 

Lesson  ia  quercifolia  ,^.  Nous  n'en 
connaissons  que  les  derniers  rameaux 
qui,  moins  comprimés  que  dans  les 
espèces  piécédenles,  et  couverts  d'u- 
ne sorte  de  villosilé  due  peut-être  à 
la  présence  de  quelque  Céramiaire 
ou  d'un  petit  Polypier  flexible  n'en 
sont  pas  moins  (lichotomes.  Les  lames 
ou  fi ondes  qui  s'y  implantent  sont 
oblongues,  irrégulièrement  dentées 
sur  les  bords  tie  manière  à  présenter 
obscurément  la  figure  d'une  feuille 
de  Chêne  qui  sciait  étioite  par  rap- 
port à  sa  longueur.  Sa  surface  devient 
plus  rugueuse  que  celle  des  espèces 
précédentes,  les  gongyles  y  étant 
beaucoup  plus  gros  et  égalant  en  vo- 
lume des  grains  de  moutarde.  Elle 
nous  fut  communiquée  anci'^nnemenl 
par  Lesueur  qui  la  r;:pporta  de  son 
voV'ige  aux  Tei  res  xVusirales.  Nous  la 
croyons  de  la  Nouvelle-Hollande  ;  du 
moins  Chauvin  nous  en  a-t-il  en 
1826  communique  un  échantillon 
donné  comme  venant   de  ce   pays. 

(13.) 


LES 

LESTÈVE.  Lesteva.  lys.  Génie 
de  l'ordre  des  Coléoptères,  section 
des  Pentamcres,  famille  des  Braclic- 
Ijtres,  tribu  des  Aplalis  (Fani.,iNat. 
du  Règn.  Aniin.  de  Lalr.),  c'iahli  par 
Lalreillc,  el  presque  eu  même  temps 
par  Gravcnlioist  qui  lui  a  douné  le 
nom  à'ylutophaf^us ,  el  ayant  pour 
caractères  •  antennes  insérées  devaut 
les  yeux  et  sous  un  rebord,  presque 
de  la  même  grosseur,  avec  la  plupart 
des  articles  en  cône  renversé,  et  le 
dernier  presque  cylindrique;  palpes 
liliforme.s.  Ces  Insectes  se  distinguent 
des  Aloéchares  par  l'insertion  des 
antennes  qui,  dans  ces  derniers  , 
n'est  pas  lecou verte  par  un  rebord 
de  Id  tète.  Dans  les  Protéines  les  an- 
tennes vont  en  grossissant  vers  l'ex- 
trémité ainsi  que  dans  les  Omaiies 
et  les  Oxytèles. 

Les  antennes  des  Lsslèves  sontln- 
séiécs  devant  les  yeux  sous  nn  re- 
bord de  la  lêle;  elles  sont  presque 
hiiformes  ,  composées  de  onze  articles 
dont  le  dernier  est  presque  cylindri- 
que ;  tous  ces  articles  sont  presque 
<|ela  même  grosseur.  Les  palpes  sont 
nliformes  ;  les  maxillaires  sont  de 
quatre  articles  ;  le  troisième  un  peu 
plus  gros  que  les  autres,  le  dernier 
beaucoup  plus  grêle,  allongé,  plus 
long  que  les  trois  autres  réunis  ;  les 
Labiaux  de  trois  articles;  la  tète  est 
libie,  entièrement  séparée  du  corse- 
let ;  le  corps  est  déprimé  ,  avec  le  cor- 
selet allonge,  piesque  en  cœur,  tron- 
qué el  rétréci  postérieurement.  Les 
étytres  recouvrent  ordinairement  la 
plus  grande  partie  de  l'abdomen  et 
les  ailes;  les  tarses  ont  leurs  articles 
allongés  ,  et  le  dernier  beaucoup  plus 
court  que  les  précédens  réunis.  Les 
Lestcves  se  trouvent  sur  les  fleurs  et 
sur  les  Arbres  ;  quelques-unes  fré- 
quentent particidièrement  les  fleurs 
de  l'Epine  blanche  [CratiSgus  oxya- 
cantha).  On  en  connaît  une  dou- 
zaine d'e.-pèces ,  toutes  européennes 
et  de  petite  taille.  Leurs  métamor- 
phoses nous  sont  inconnues. 

J^a  Lestève  alpine,  Lesteva  alpl- 
na  ,  Latr.  [Gêner.  Cnjst.  et  Ins.  T.  i, 
p.    297,  n°   2);    S.'ap/iilinus  alpinus 


LES  3a  5 

(Frtbr.,  Oliv.  ,  Entom.  ï.  m,  Sfa- 
phyl.,p.  7,2,  n°45,pl.  6,  fig.  55); 
Antophagns  alpinus,  Graven.  (Co- 
léopt.  Micr.,  p.  188,  n.  2).  Cette 
espèce  est  longue  de  deux  lignes 
el  ^.\cnnc  ;  la  lète  est  noire  ,  avec 
les  antennes  brunes  et  lisses  à  leur 
base,  la  bouche  est  un  peu  testacée; 
le  front  est  très  -  enfoncé  ;  le  corse- 
let est  brun  ,  ponctué  ,  nn  peu  bor- 
dé ;  les  élytres  sont  d'un  lestacé  pâle  , 
luisan  t  ;  le  dessous  d  u  corps  est  noir  • 
les  pâtes  sont  d'un  t;\stacé  pàïe.  Cet 
Insecte  se  tiouve  en  Laponie,  ainsi 
que  dans  les  hautes  monlagues  de 
l'Allemagne  et  de  la  Uussie.  (g.) 

LESTl BOUDOLSE .  Lestihudesia . 
BOT.  PiiAN.  Genre  établi  parDu  Pclit- 
Thouars  (Want. desîles  Auslr.,  1,  p. 
55  ,  tab.  16)  dans  la  famille  des  Ama  • 
ranthacécs,  et  adopté  par  R.  Brown 
[Pivdr.  Hoi:  Isov.-Iloll.  1 ,  p.  4i5), 
avec  les  caractères  suivans  :  calice  à 
cinq  divisions  profondes;  étamiuos 
au  nombre  de  cinq  ,  réunies  par  leur 
base  et  monadelphes  ;  anthères  à 
dciix  loges;  ovaire  linilocu'aire,  po- 
lysperme;  style  court  ou  nul;  stig- 
m.-.tes  fdiforuies  ,  recourbés,  au  nom- 
bre de  trois  à  quatre  ;  capsule  polys- 
perme  s'ouvrant  transversalement  en 
boîte  à  savonnette.  Ce  genre  est  très- 
voisin  des  Cclosia  dont  il  ne  diffère 
guère  que  par  ses  trois  à  quatre  stig- 
mates tilifoimes,  tandis  que  le  stig- 
mate est  simple  ou  seulement  bilobé 
dans  les  vraies  Célosies.  Du  Petit- 
Tiiouars  en  a  fait  connaître  une  seule 
espèce  qu'il  nomme  Lest'ibudcsia  spi- 
caîa.  Elle  est  originaire  de  Madagas- 
car. Rob.  Brown  en  a  décrit  une  se- 
conde espèce  qu'il  nomme  Lestihude- 
sia a/borescens  ,  parce  que  sa  tige  est 
frutescente  et  volubile.  iillc  croît  à  la 
Nouvclic-Hollande.  Le  même  auteur 
dit  qu'on  doit  réunir  au  même  genre 
les  l.'elosia  pianiculata,  virgatacitri- 

LESTIBUDÉE.  Lestibudœa.  bot. 
PHAX.  Necker  appelait  ainsi  un  genre 
nouveau  qu'il  formait  avec  le  Calen- 
dula  gramiiiifolia;  mais  ce  genre  n'a 
pas  été  adopté.  (a.  r.) 


oi4  LET 

LESTITIS,  BOT.  m  AN.  Syn.  d'A- 
lislolocheClématilc.  («•) 

LESTRIS.  OIS.  (Illiger.)  S^/ii.  de 
Labe  ou  Stercoiane.  (B-) 

LET-CHI  ou  LIT-CHI.  bot.  iu'ak. 
Fiuit  délicieux  d'uue  espèce  dEu- 
phoria  ,  Irèi-cullivëe  maintenant  à 
Mascareigne  et  à  rilc-O.c- France. 

(e.) 

LÉÏHIFÈRE.  KEPT.  OPH.  Sous- 
division  établie  par  Blainville  ,  dans 
le  genre  Yipcre  ,  à  laquelle  appar- 
tient l'Haïe  ,  dont  le  venin  ,  dit-on  , 
lait  mouiir  dans  le  sonimeii.        (b.) 


LÈTHRE.  Lethrus.  iNS.  Genre  de 
l'oidie  de-^  Coléoptères,  section  des 
Pentanières,  famille  des  Lamellicor- 
nes, tribu  dos  Scarabéldes ,  division 
des  Avénicoles  (Lalr.,  Fam.  INat.  du 
Règne  Anim.),  établi  par  Scopoli  et 
adopté  par  Fabricius  et  tous  les  en- 
tomologisle5  avec  ces  caractères  :  pal- 
pes labiaux  terminés  par  un  article 
de  la  longuei\r  au  moins  des  précé- 
dens;   mandibules   cornées,    fortes, 
avancées  et  arquées  autour  du  labre 
qui  est  aussi   saillant;   antennes   de 
onze  articles,  le  neuvième  étant  en 
forme  d'entonnoir  et  enveloppant  les 
deux  derniers;  tête  prolongée  en  ar- 
rière ;   abdomen  fort  court.   Ces  In- 
sectes ont   de  grands  rapports   avec 
les    Géotrupes'ou    les    Scaiabés    de 
Fabricius  ;  mais  ils  en  diffèrent  par 
la  massue  des  antennes  ,  qui  dans  ces 
dei-niers  est  formée  d'articles  libres 
et   en  feuillets.   Les  Lèthres   ont   le 
corps  arrondi  et  convexe  ;  les  mâles 
ontles  mandibules  plus  grandes,  avec 
une  branche  ou  une    forte  dent  au 
lôtc    extérieur.     Leurs   éiylres   sont 
voûtées  et  inclinées  autour  de  l'abdo- 
men ,et  les  pales  postérieures  reculées 
en  arrière.  Ces  Coléoptères  volent  le 
.soir  après  le  coucher  du  soleil  ;   ils 
contrefont   les   morts  quand   on    les 
prend,  au-rapport  de  Fischer  (Ann. 
des  Scicnc.  Natur. ,  t.  î,  p.  221).  Le 
Lèthre  Céphalote  est  un  Insecte  tiès- 
nuisible  aux  endroits  cultivés  ,  parce 
qu'il  cherche  de  préférence  les  bour- 
geons et  les  feuilles  à  peine  appareu- 


LET 

Les  ,  et  les  coupe  net  avec  les  pinces 
tranchantes  de   ses    mandibules.  Ea 
Hongrie,  où  il  fait  beaucoup  de  mal 
aux  vignes,  ou  l'appelle  Schneider  , 
c'est-à-dire  Tailleur.  Il  grimpe  très- 
bien  ,  et  après  avoir  coupé  les  bour- 
geons de  la  Plante,  il  revient  sur  ses 
pas  en  marchant  à  reculons  ,  et  ein- 
porte  son    butin   dans   le  trou  qu'il 
habite.  Chaque  trou  est  creusé  dans 
la  tei  re  ,  il  est  occupé  par  un  couple  ; 
mais  à  l'époque  des  amours  ,  il  arrive 
souvent   qu'un  mâle  étranger  vient 
troubler  la  tranquillité  du  ménage  et 
cherche  à  s'introduire  dans  l'habi- 
tation ;   alors  il  se  livre  un   combat 
acharné  entre  le  mâle  propriëtaiie  et 
l'usurpateur.  L»  femelle  ne  reste  pas 
inactive;  elle  bouche  l'ouverture  du 
trou  ,  soutient  son  compagnon  ,  et  le 
poussant  sans  cesse  par  le  dernère  , 
e'ie  entretient  l'animosité  du   com- 
bat;   l'action    ne    cesse    qu'après   la 
mort  ou  la  fuite  de  l'agresseur.  Fis- 
cher (/oc  cit.)  décrit   quatre  espèces 
de  ce  genre,  toutes  propres  à  la  Rus- 
sie ;  celle  qui  est  la  plus  commune  et 
la  seule  connue  avant  lui  est  : 

Le  LÈTIIRE  CÉPHALOTE,  L.  Ce- 
phalotes  ,  Fabr.,  Lalr.,  Oliv.  (Col.  1, 
2,  1,  1),  Fischer  (Entomogr.  de  la 
Russie,  T.  i,  p.  io5,  tab.  lô  ,  fig. 
1).  Long  de  huit  à  neuf  lignes  ,  large 
de  cinq  à  six  ,  tout  noir  avec  le  tho- 
rax et  les  élytres  lisses.  Il  se  trouve 
dans  les  champs  arides  de  la  Tarta- 
ric  ,  de  la  Hongrie  et  de  la  Russie; 
en  Sibérie  près  du  Yolga  ,  et  près 
de  Charkow.  H  vit  dans  les  fumiers 
secs  ,  et  autour  des  racines  ,  des  Plan- 
tes vivaces  et  des  sous-Arbrisseaux. 
Lîî  Lethrus  œneus  de  Fabricius  ap- 
partient au  genre  Lainpiime.  F',  ce 
mot.  (0-) 


LETTSOMIE.  Lettsomia.  bot. 
PHAN.  Genre  de  la  famille  des  Con- 
volvulacées et  de  la  Pentandrie  Mo- 
nogynie  ,  L.  ,  établi  par  Roxburghet 
adopté  par  Wallich  dans  le  second 
vohune  de  la  Flora  hidica  de  Carey 
oii  il  en  a  décrit  un  grand  nombre 
d'espèces  nouvelles.  Voici  coinment 
il  le  caractérise  :  calice  penlasépale  ; 


LEU 

corolle  campanulcc  ou  infundibuli- 
formc;  ovaire  à  deux  loges;  stigmate 
bilobé;  fruit  sec  ou  cli.irnu  ,  à  deux 
loges,  chacuue  contenant  une  ou 
deux  graines  dont  l'embryon  est  dres- 
sé ,  recourbé  ,  et  Jes  col\lédons  cbif- 
fonnés.  Ce  génie  se  compose  de  IMmm- 
tes  herb:icées,  vivaccs,  lactescentes, 
s'étendant  beaucoup,  et  munies  de 
feuilles  simples  et  de  fleurs  axillaires. 

Dans  la  Flora  Inclica  citée  précé- 
demment, le  docteur  Waliich  a  dé- 
crit, avec  un  soin  minutieux,  douze 
espèces  de  ce  genre  qu'il  range  en 
deux  sections  ,  suivant  qu'elles  ont  la 
corolle  campanulée  ou  infundibuli- 
forme.  Parmi  ces  espèces,  plusieurs 
sont  nouvelles;  les  autres  avaient 
déjà  été  décrites  sous  les  noms  de 
Convohulus  ouà'  Ipomœa }  telles  sont  : 
\°  Lellsomia  neruosa  ou  Convohulus 
nervosus  ,  Burm. ,  Flor.  Ind.  ;  2°  Le//- 
sornia  setosa  ou  Ipom.  strigosa  ,Roth; 
5'  Lcttsornia  pomacea  ou  Ipom.  zey- 
lanica ,  Gaertn. 

Il  existe  encore  un  autre  genre 
Letlsomia ,  proposé  par  Ruiz  et  Pa- 
von  dans  leur  Flore  du  Chili  et  du 
Pérou  ,  fort  différent  de  celui  de  Rox- 
burgh  ,  mais  qui  n'a  pas  été  adopté. 

(A.  R.) 

LEUCADE.  Leucas.  bot.  phan. 
Genre  de  la  famille  des  Labiées  et  de 
la  Didynamie  Gymnospermie  ,  L.  , 
indiqué  par  Burmann  (  Thesaur. 
Zeyl. ,  p.  i4o)  et  établi  par  R.  Brown 
{Frodr.  Flor.  Nov.-Holl.  ,  p.  5o4) 
avec  les  caractères  suivans  :  calice  tu- 
buleux  à  dix  stries  ,  terminé  par  huit 
à  dix  dents  quelquefois  inégales  ;  co- 
rolle dont  le  casque  ou  la  lèvre  supé- 
rieure est  concave  ,  entière  ,  barbue  ; 
la  lèvre  inférieure  à  trois  petits  seg- 
mens,  celui  du  milieu  plus  grand; 
anthères  didymes  ,  nues  ,  à  lobes 
écartés  ;  stigmate  bilabié  ,  la  branche 
supérieure  ti'ès-courle.  Linné  réunis- 
sait ce  genre  avec  les  Phlomis  ,  dont 
il  présente  ,  entre  autres  caractères  , 
celui  qui  est  tiré  de  la  structure  du 
stigmate.  Mais  comme  il  en  diffère 
par  le  calice  et  la  corolle,  et  que  d'un 
autre  côté  il  a  quelques  rapports  avec 
le  genre  Lconurus  ,  le  professeur  l)es- 


LEU  ?>25 

fontaines  (Mém.  du  Muséum  ,  T.  xi  ' 
p.  1)  l'a  adopté  et  en  a  publié  la  mo- 
nographie, lî.  Brown  a  indiqué  com- 
me type  11!  Phlomis  Zeylaiiica  ,  L.  , 
et  lui  a  adjoint  plusieurs  autres  espè- 
ces des  contrées  équaloriales  déentes 
par  Svvariz,  Yalh  ,  Retz  et  Willdc- 
now.  Il  a  ,  en  outre,  fait  connaître 
vn\e  espèce  de  la  Nouvelle-Hollande, 
sous  le  nom  de  F.  Jlaccida.  Sept  nou- 
vel les  espèces  indigènes  des  Indes- 
Oi  icntales  ont  été  décrites  avec  soin 
et  figurées  par  Desfontaines  qui  les  a 
nommées  :  1°  Leucas  lieliaiiiliemifo- 
lia,  2°  F:  tcrnifolia ,  5"  F.  lamiifo- 
lia  ,^'^  F.  lanceœfolia  ,  5"  i.  marru- 
bioides  ,  6°  F.  procumbens ,  7"  et  //. 
capilata.  (g..n.) 

LEUCADENDRON.  bot.  phan.  Ce 
genre  ,  de  la  famille  des  Protéacées  , 
avait  été  réuni  aux  Protea  par  Linné. 
Adanson  lui  av,ait  donné  le  nom  de 
i'onocarpos.  Salisbury  ,  dans  son 
Paradisi/s  Foiidiiie?isis ,  en  a  public 
plusieurs  espèces  qu'il  a  distribuées 
dans  les  genres  Protea  ,  Eiirjsper- 
mujii  et  Chasme.  Enfin  R.  Brown, 
examinant  de  nouveau  la  famille  des 
Protéacées  {Trans.  Fi/in.,vo\.  10,  p. 
5oj,  a  1  établi  le  genre  Feucadciidroii 
qu'il  a  caractérisé  ainsi  :  fleurs  réu- 
nies en  tête  ,  dioïque^  par  l'avorte- 
ment  ou  l'imperfection  des  organes 
sexuels.  Ses  fleurs  femelles  possèdent 
un  stigmate  oblique,  en  massue, 
émarginé,  hispidule.  Le  fi  uit  est  une 
noix  ou  samarc  monosperme  ,  ren- 
fermée dans  les  écailles  du  strobile 
formé  par  les  fleurs.  Ce  genre  se 
compose  d'environ  quarante  espèces, 
qui  diffèrent  principalcjnent  des  Pro- 
tea, auxquels  on  les  rapportait  autre- 
fois, par  leurs  fleurs  dioïques.  La 
séparation  des  sexes  soupçonnée  par 
Linné  dans  son  Protea parviflora  avait 
été  observée  très-positivement  par 
Lamarck  dans  le  Protea  pinifolia 
qui  est  devenu  le  type  du  genre  ^îu- 
lax ,  voisin  du  Feucadendron.  R. 
Brown  et  d'autres  savMus  botanistes 
anglais  ont  confirmé  cette  structure 
par  l'examen  d'un  grand  nombre  de 
Plantes  vivantes.    Tous    les  Leuca- 


3a6 


LEO 


dendrons  sont  indigènes  de  l'Afrique 
australe,  et  surtout  des  environs  du 
cap  de  Eonne-Espérance.  Ce  sont  des 
Arbrisseaux,  rarement  des  Arbres, 
souvent  couverts  d'nn  duvet  soyeux. 
J^eurs  feuilles  sont  très  -  entières. 
J-ieurs  fleurs  sont  disposées  en  capi- 
tules terminaux  et  solitaires  ,  enve- 
loppées, le  plus  souvent,  pat  des 
bractées  imbriquées  ou  des  feuilles 
verticillées  et  colorées.  (g..n.) 

LEUCiERIA.  BOT.  PHAN.  (De 
Caudolle.  )  Pour  Leucheria.  V-  ce 
mot.  (B.) 

LEUCANTHÈME.  Leucanthemum. 
BOT.  PHAN.  Ce  nom  ,  qui  paraît  avoir 
désigné  cliez  les  anciens  la  Camomil- 
le romaine  ,  a  été  donné  par  Tourne- 
fort  à  un  genre  de  Composées  que 
Linné  réunit  à  son  Chrjsanlhemum. 
F~.  ce  mot.  (g..n.) 

LEUCAS.  BOT.  PHAN.  V.  Lexjca- 
DE.  Ce  nom  avait  aussi  été  donné  au 
Dry  as  vctopetata,  V.  Dryade  ,  et  par 
Gésalpin  au  Lamium.  (b.) 

*  LEDCATHON.  bot.  phan.  L'un 
des  noms  de  l'OEnantlie  dans  Dios- 
coride.  (b.) 

*  LEUCEORUM.  bot.  phan.  (Pli- 
ne.) ]Mèrae  chose  que  Dorypétron.  K. 
ce  mot.  (b.) 

*  LEUCHEUIE.  Leucheria.  bot. 
PHAN.  Ce  genre,  de  la  famille  des  Sy- 
nanthérées  ,  a  été  établi  par  Lagas- 
ca  ,  dans  sa  dissertation  sur  les  Cliœ- 
nantophores,  publiée  en  181 1.  En  le 
plaçant  auprès  du  Chaptalia  et  du 
Clarionea,  parmi  les  Labiatiflores  qui 
correspondent  à  celle  tribu,  le  pro- 
fesseur De  CandoUe  (Ann.  du  Mu- 
séum, T.  XIX,  1812)  a  présenté  ce 
genre  sous  une  dénomination  légè- 
rement modifiée  ;  il  l'a  nommé  Leu- 
cœria.  Yoici  les  caractèies  qui  peu- 
vent être  déduits  de  la  description 
fournie  par  Lagasea  ;  involucre  pres- 
que bémisphéiique,  dont  les  écailles 
sont  probablement  disposées  sur  un 
seul  rang;  réceptacle  pl;ine,  ponctué, 
portant  près  de  ses  bords  une  rarrgée 


LEU 

circulaire  de  petites  écailles  (squam- 
muies)  analogues  à  celles  de  l'invo- 
lucre,  et  qui  sépa;entles  (leurs  mar- 
ginales des  autres  fleurs;  calathide 
sans  rayons  ,  composée  de  fleurons 
hermaphrodites,  nombreux  ,  dont  les 
corolles  oflient  deux  lèvres,  l'inté- 
rieure bipartite  et  roulée  eu  spirale  j 
akènes  non  piolongés  en  col,  sur- 
montés d'une  aigrette  légèrement  plu-' 
meuse.  Dans  l'exposition  des  caractè- 
res que  Iburrit  le  réceptacle  ,  nous 
nous  sommes  conformés  au  sentiment 
de  Cassini;  car  l^agasca  considère  les 
petites  écailles  de  cet  organe  comme 
les  écailles  intérieures  de  l'involucre. 
L'auteur  de  ce  genre  n'a  pas  décrit 
les  espèces  qui  le  composent  ;  il  a  in- 
diqué seulement  ses  aflinités  avec  les 
genres  Perezia  et  Laslorrhiza  ,  ce  qui 
revient  au  même  que  celles  assignées 
par  De  Candolle.  Les  Leucheries  sont 
des  Plantes  herbacées  ,  ordinairement 
cotonneuses,  blanchâtres  ,  à  feuilles 
alternes,  sessiles,  pinnatifides ,  à  ca- 
lathides  terminales,  souvent  dispo- 
sées en  corymbes  ,  composées  de 
fleurs  purpurines  ou  jaunâtres.  Elles 
habitent     l'Amérique     méridionale. 

(O..N.) 

*  LEUCICHTE.  POIS.  Espèce  de 
Saumou   du   sous  -  genre   Corégone. 

(B.) 

*  LEUGISCUS.  POIS.  r.  Able. 

LEUCIÏE.  MIN.  Syn.  d'Amphi- 
gène.  p".  ce  mot.  (g.  del.) 

LEUCOCHRYSOS.  min.  La  Gem- 
me ainsi  nommée  par  Pline  et  dont 
il  distinguait  deux  espèces,  celle  à 
veine  blanche  et  l'enfumée ,  peut  être 
indifl'éremment  un  Quartz  hyalin  , 
quelque  Topaze  ou  une  Chrysoli- 
ihe ,  etc.  (B.j 

LEUCODON.  BOT.  crypt.  ( Glous- 
ses.) Un  péristome  simple,  externe  , 
membraneux,  à  seize  dents  fendues 
en  deux;  une  coiffe  cuculliforme  dis- 
tinguent ce  genre  voisin  des  Ptercgj- 
naiiclrum  et  lies  Neckera.  Dix  espèces, 
dont  la  plupart  sont  exotiques,  le 
composent  :  elle.-?  sont  rameuses,  à 
rameaux  cylindriques  qui  se  courbcn 


LEU 

par  la  sdcheressc  ;  les  folioles  du  pc- 
vichèse  sont  longues  et  engaîriiintes; 
la  capsule  est  tlroile,  pedicellcc;  le  pe- 
ristome  est  remarquable  par  sesfleuts 
blanchâtres  ,  caractère  qui  lui  a  valu 
le  nom  de  Leucodon.  Elles  croissent 
sur  les  Arbres.  Bridtl  a  adopte  ce 
genre  fonde  par  Schwœgriclien.  Pnr- 
mi  les  espèces  françaises,  on  distin- 
gue le  Leucodon  de  Ramond ,  Leu- 
cudoii  Rarnundi  ,  Pter'igynaîidrum 
Ramondi  ,  U.  G. ,  Flor.  Fr.mç.  ;  à  tige 
droite,  divisée  en  rameaux  cylindri- 
ques, grêles;  à  feuilles  ovales-lan- 
céolées, striées;  à  pédicelles  très- 
courts  ;  à  capsule  ovale.  On  la  trouve 
dans  les  Pyrénées  ,  sur  les  troues 
d'Arbres,  oii  elle  a  été  découverte  par 
Ramond.  Cette  Plante  a  quelque  rap- 
port avec  l'espèce  suivante  dont  elle 
aiffère  cepenilant  pnr  sa  tige  non 
rampante  ,  divisée  à  sa  base  en  la- 
meaux  ;  par  ses  feuilles  très-entières  , 
un  peu  tournées  d'un  seul  côté  ; 
par  ses  pédicelles  très-courts,  et  par 
son  péristome  ;  à  denticulalions  té- 
nues, ovales,  très-entières,  striées. 
Le  Leucodon  queue  d'Ecureuil  ,  L. 
Sciuroides ,  Schwœgr.,  décrit  dans  la 
Flore  Française  ,  sous  le  nom  de  Di- 
cranurtf  Sciuroides  ,  très -commun 
dans  toute  la  France.  Sa  lige  est  ram- 
pante et  rameuse  ;  ses  rameaux  sont 
l'asligiés ,  ascendans  et  arqués  ;  les 
feuilles  sont  imbi-iquées  ,  ovales, 
acuminées;  la  capsule  est  oblpngue 
et  ovale.  Cette  Mousse  ,  si  commune  , 
a  été  pour  les  botanistes  un  tel  sujet 
de  controverse  que  la  synonymie  en 
est  encore  vacillante.  Palisot-Beauvois 
en  a  fait  un  Cccalyphum;  Ehrhart  , 
Smith  ,  Swartz  ,  De  Candolle ,  un 
Dicranum  ;  c'est  un  J'issidcns  sui- 
vant Hedwig  ;  un  Fascina  d'après 
l'opinion  de  Schrank  ;  un  Pterigj- 
naiidrum  pour  Bridel,  qui,  depuis,  a 
changé   d'opinion;    un    Pteruguniii/n 

{)our  Turner;  un  Trichostomiim  pour 
'alisot-Boauvois  ;  enfin,  celte  Mous- 
se était  un  Hjpniim  pour  Linné. 

'\.  F.) 

*  LEDCODRABA.  r.oT.  i-iian.  (De 
Candolle.)  Sous-genre  de  Drave.  F^. 
ce  mot.  (b.) 


LEU  32  7 

LEUCOGRAPHIS.  jîot.  piian.  La 
Plante  ainsi  nommée  par  Pline,  peut 
être  le  C\irduiis  Ijciicogniphus ,  L., 
qui  est  un  Circiitrn.  Selon  d'autres  , 
mais  sans  fondement,  c'était  un  So- 
tidago.  (b.) 

LEUCOJON  ou  PERCE -NEIGE. 
Leucoium.  bot.  piian.  Ce  nom  ,  fort 
ancien  dans  la  langue  de  la  botani- 
que, a  été  employé  par  Théophraste 
et  par  Dioscoride.  Le  premier  nom- 
mait Leucoium  la  Plante  bulbeuse  à 
laquelle  les  botanistes  modernes  ont 
conservé  le  même  nom  générique. 
Dioscoride,  au  contraire,  appelait 
ainsi  certaines  espèces  de  Crucifères 
qui  toutes  appartiennent  au  genre 
Cheirantkus.  iNous  ne  nous  occupe- 
rons dans  cet  article  que  du  genre 
Leucoium  des  modernes.  Ce  genre 
appartient  à  la  famille  des  Narcissées 
et  à  rilexandrie  Monogynie,  L.  Ses 
fleurs,  ainsi  que  l'indique  son  nom  , 
sont  blanches  ,  pédonculées  ,  réimies 
plusieurs  ensemble  dans  une  spathc 
inonopliylle  et  terminale.  Le  calice 
est  adhérent  par  sa  base  avec  l'ovaire 
infère.  Son  limbe  est  comme  campa- 
nule, à  six  divisions  très-profondes  , 
ovales  ,  oblongues  ,  un  piu  épaissies 
et  verdàtres  à  leur  extrémité  supérieu- 
re; trois  de  ces  divisions  sont  un  peu 
plus  courtes  que  les  trois  autres.  Les 
étamines  ,  au  nombre  de  six ,  sont 
dressées  et  incluses  ,  insérées  sur  une 
sorte  de  bourrelet  ou  de  disque  épi- 
gyne  garnissant  le  sommet  de  l'ovai- 
)e;  les  anthères  sont  inirorses  et  à 
deux  loges.  L'ovaire  est  ovoïde  infère  , 
à  trois  loges  contenant  chacune  un 
assez  grand  nombre  d'ovules  atta- 
chés à  l'angle  interne  et  disposés  sur 
deux  rangées.  Le  style  est  de  la  lon- 
gueur des  étamines  ,  quelquefois  un 
peu  renflé  eu  massue  ,  terminé  par 
vm  stigmate  extrêmement  petit  et  en- 
tier. Le  fruit  est  une  capsule  globu- 
leuse à  trois  loges  et  à  trois  valves. 

Les  espèces  de  ce  genre  croissent, 
en  général,  dans  les  montagnes,  et 
fleurissent  souvent  lorsque  la  terre 
est  encore  couverte  de  neige.  De -là 
les  noms  de  Tiivéole  et  de  Perce-Nel- 


3i8  LED 

ge  ,  sous  lesquels  ou  les  de'signe  assez 
communément.  Ce  sont  de  petites 
Plantes  à  bulbe  ovoïde,  à  feuilles  li- 
néaires et  à  hampe  généralement  com- 
primée et  ensiforme.  Les  deux  sui- 
vantes sont  souvent  cultivées  dans  les 
jardins. 

Leucoion  du  printemps  ,  Leu- 
coiuni  veriium  ,  L.  Celle  petite  espèce, 
qui  est  indigène  d'Europe,  a  ses  feuil- 
les linéaires,  très-étroites;  sa  hampe, 
haute  de  cinq  à  six  pouces  ,  terminée 
par  une  sprithe  membraneuse,  mo- 
nophyl!e,  d'où  sortent  une  ou  deux 
fleurs  blanches,  variées  de  vert. 

Leucoton  d'été,  £.  œst'wum ,  L. 
Beaucoup  plus  grande  que  la  précé- 
dente dans  toutes  ses  parties,  ceile  es- 


1  pied  a  un  pu 
tiou  ,  est  comprimée  et  ensiforme. 
Ses  fleurs  ,  plus  grandes  ,  aj'ant  cha- 
que division  marquée  d'une  tache 
verte,  sont  pédonculées  et  sortent  au 
nombre  de  quatre  à  buit  d'une  spathe 
nionopétale  et  terminale.  Ces  (!eux 
espèces  se  cultivent  en  pleine  terre. 

(A.R.J 

*LEUCOL/ENA.  eot.phan.  Sous 
ce  nom,  R.  Brown  {Gêner.  Rematis 
on  the  But.  of  Terra  Australis  ,  p.  25) 
a  indiqué  un  nouveau  genre  qui  ap- 
partient à  la  famille  des  Ombellifè- 
res  ,  mais  dont  il  n'a  point  donné  les 
caractères.  Il  a  seulement  parlé  des 
diversités  d'inflorescences  queprésen- 
tent  les  espèces  ,  quoique  d'ailleurs  el- 
les soient  Irès-rapi^rochées  parle  port , 
et  les  parties  esseulielles  de  la  fructi- 
fication. Le  nombre  des  rayons  de 
leurs  ombelles,  celui  des  fleurs  qui 
comprend  les  rayons  ,  sont  très-varia- 
bles, puisque  certaines  espèces  ont 
une  ombelle  composée  de  plusieurs 
rayons  ,  tandis  que  chez  d'autres 
elle  n'en  a  que  trois,  deux  et  même 
lin  seul.  Ce  singulier  genre  pourrait  , 
selon  Sprengel  ,  être  rapporté  au 
ïrachymène  de  iludge.  /^.  ce  mot. 

(G..N.) 

*  LEUCOLITHE.  min.  7^.  Dipy- 

RE. 


LEU 

*  LEUCOMÉRIDE.  Leucomeris. 
bot.  phan.  Genre  de  la  famille  des 
Sjnanthérées  ,  tribu  des  Carduacées, 
et  de  la  Sy^ngénésie  égale,  L.,  récem- 
ment établi  par  D.  Don  {Prudrorn. 
Tloiœ  Nepalensis ,  p.  i6y  )  qui  l'a 
ainsi  caractérisé  :  luvolucre  oblong  , 
cylindracé,  formé  de  plusieurs  fo- 
lioles coriaces  ,  appliquées  et  imbri- 
Î [tuées  ;  réceptacle  petit  et  marqué  de 
bsseltes  ;  calatbide  composée  de  qua- 
tre fleurons  hermaphrodites  ,  dont  le 
tube  est  très-long,  fibforme  ,  le  lim- 
be à  cinq  divisions  réfléchies;  anthè- 
res blanches  ,  à  moitié  saillantes  hors 
du  tube  de  la  corolle  ,  munies  de 
deux  longues  soies  à  la  base  ;  stigma- 
te saillant,  bifide  j  akènes  cylindra- 
cés ,  entièrement  velus,  surmontés 
d'une  aigrette  très-longue  ,  composée 
de  poils  légèrement  plumeux.  L'au- 
teur de  ce  genre  n'a  point  indiqué  ses 
affinités  immédiates,  et  l'a  seulement 
placé  entre  les  g'^nres  Liatris  et  Eu— 
patorium.  Il  ne  se  compose  que  d'une 
seule  espèce  qui  a  reçu  le  nom  de 
Leucomeris  speclabilis  ,  et  qui  a  été 
trouvée  dans  le  Na'paul  et  le  Siiina- 
gur  par  Wallich.  C'est  un  Arbris- 
seau dressé,  à  rameaux  anguleux, 
couvert  d'un  duvet  blanchaUe.  Ses 
feuilles  sont  .allernes  ,  eliiptiques- 
oblongues,  aiguës,  entières,  coriaces, 
atténuées  à  la  base  ,  vertes  en  dessus, 
et  couvertes  en  dessous  d'un  duvet 
blanchâtre.  Les  fleurs  sont  pédoncu- 
lées et  disposées  eu  corymbes  termi- 
naux. (G..N.) 

*LEUCOMYCES.  bot.  crypt. 
{Champignons.)  Battara  a  donné  ce 
nom  à  des  Champignons  du  genre 
Agaric  remarquables  par  leur  blan- 
cheur. On  les  a  rapportés  aux  Aga— 
ricus  asper  et  rubescens  {Leucomyces 
gemmatus);  A.  pohaceus  {L.  super- 
nefuscus),  A.  ouoideus{L. pectinatns), 
A.  phafoides  {L.  specios/ur).  On  ne 
sait  point  exactement  quels  sont  les 
heuconiyces  reniformis  et  pectinatus 
aller.  (a.  F.) 

LEUGONARCISSUS.  bot.  phan 
(C.  Bauhin.)  Syai.  à' Aiithericum  sero 
tinum  ,  L.  (b.) 


LEU 

*  LEUCONOTIS.  BOT.PHAN.  Gen- 
re de  la  famille  des  Apocynées  de 
R.  Brown  ,  et  de  la  Tctrandrie  Mono- 
gynie  ,  L.,  établi  par  le  docteur  Jack 
{Transact.  of  t/te  Liiin.  Suciet.,  vol. 
i4,  p.  i2i)quira  ainsi  caractérisé  : 
calicf;  infère,  à  quatre  divisions  pro- 
fondes ;  corolle  doQt  le  tube  est  plus 
étroit  supérieurement ,  et  le  limbe 
à  quatre  seginens;  quatre  élamines 
incluses  ,  alternes  avec  les  segmens 
de  la  corolle;  ovaire  simple,  à  deux 
loges  dispermes;  style  unique  court; 
stigmate  conique  au  sommet  et  en 
forme  d'anneau  à  la  base  ;  baie  ren- 
fermant une  à  trois  graines  sans  albu- 
men, et  munie  d'un  embryon  renver- 
sé. Ce  genre  semble  à  l'auteur  tenir 
le  milieu  entre  le  Cerbera  et  le  Caris- 
sa.  Il  ne  renferme  qu'une  seule  Plan- 
te ,  JLe/iconoùs  anceps ,  qui  croît  à 
Sumatra.  C'est  un  Arbrisseau  lactes- 
cent, à  feuilles  opposées,  sans  stipu- 
les ,  à  fleurs  disposées  en  corymbes 
dichotoraes  et  axillaires.  (g..n.) 

•  LEUCONYMPH^A.  bot.  phan. 
Boerhaave  (  Horl.  Lugd.  Bot. ,  36  i  ) 
nommait  ainsi  le  genre  Nymp/iœa  tel 
qu'il  a  été  limité  par  JNecker,  Richard 
et  De  CandoUe.  /^.  ce  mot.     (g..n.) 

LEUCOPHRE.  Leucuplua.  inf. 
Genre  fort  naturel  et  parfaitement  ca- 
ractérisé de  l'ordre  des  Trichodés, 
dans  la  classe  des  Microscopiques  , 
institué  par  JMiillerquiluidonna  pour 
caractères  :  cor[)S  transparent,  garni 
de  cils  de  toutes  parts,  c'est-à-dire 
comme  velu  ,  et  hérissé  sur  toute  la 
superficie  de  poils  courts  ,  soyeux  ,  ce 
qui  les  distingue  de  nos  Péritriques 
qui  n'en  ont  que  tout  autour,  des  véri- 
tables Trichodés  qui  n'en  présentent 
qu'un  faisceau,  et  des  ÎMystaco.delles 
qui  les  oui  distribues  en  deux  séries. 
Lamarck  n'a  pas  distingué  ces  Ani- 
maux et  les  a  confondus  avec  le  gen- 
re formé  par  Miiller  sous  le  nom  de 
Trichode.  J^.  ce  mot.  Ce  sont  pour  la 
plupart  des  êtres  invisibles  à  l'œil  dé- 
sarmé, et  qui  pour  la  forme  ont  des 
analogues  dans  l'ordre  des  Gymno- 
dés  dont  ils  diâêrent  cependant  beau- 


LEU  .îSig 

coup  par  les  cils  ou  poils  dont  ils 
sont  couverts.  La  plupart  sont  ma- 
rins; peu  vivent  dans  les  infusions. 
JNous  en  connaissons  près  d'une  tren- 
taine d'espèces  distribuées  en  cinq 
sections  ou  sous-genres. 

t  ENCHÉL,iDrENS.  En  forme  de 
poire.  LiCS  espèces  de  cette  section 
sont  les  Leucophra  acuta ,  Miill.  , 
Inf.,p.  i3i,  pi.  ga,  f.  i  i-i  j  ;  Encycl., 
Yers  ill. ,  pi.  1 1 ,  f.  5-5 ,  etc.;  Leuco- 
p/ira  acuta,  Miill.,  pi.  aa  ,  1.  8-9; 
Encycl.,  pi.  11  ,  fig.  1,  a.  De  l'eau  de 
mer  fraîche  ou  corrompue. 

tf  VoLVociENS.  Corps  obrond. 
Les  Trichoda  ho/rida,  Miill.,  pi.  24, 
f.  5;  Encycl.,  pi.  la,  f.  36,  qu'on 
trouve  dans  l'eau  des  Moules  man- 
geables; T.  vcslciilifera,  MiUl. ,  pi. 
aa  ,  f.  a-5  ;  Encycl.  ,  pi.  10,  f.  33-a4; 
Joblot,  Micr.  ,  pi.  3,  f.  E-s  ,  qui  vit 
dans  diverses  infusions  végétales;  T. 
Mamilla,  MuU.,  Inf. ,  pi.  ai ,  f.  5-5  ; 
Encycl.  ,  pi.  10  ,  f.  3-3  ,  de  l'eau  oii 
croît  la  Lenticule  ,  sont  les  espèces 
les  mieux  caractérisées  de  celte  sec- 
tion ,  oix  rentre  probablement  le  Leu- 
cop/ira  posthuma  ,  Miill. ,  pi.  ai ,  fig. 
i3  ;  Encycl.,  pi.  10,  i  3. 

ttt  Pat^amÉciexs.  Corps  allongé, 
avec  un  indice  de  sillon  vers  la  par- 
tie amincie.  Les  Lcncopkra  notata, 
Mùll.,  pi.  2-2,  f.  i3-i6;  Encycl.,  pi. 
11,  f.  6-9,  de  l'eau  marine;  Conflic- 
tor,  Miill.,  pi.  21  ,  f.  1-2  ;  Encycl.  ,  pi. 
10  ,  f.  1-2  ,  et  le  Poisson  en  forme  de 
bouteille  de  Joblot ,  pi.  j  2  ,  f.  Y  ,  ap- 
partiennent à  ce  sous-genre. 

tttt  KoLPODiENs.  Plus  ou  moins 
trigones  ,  en  forme  de  ce  que  les  an- 
ciens micrographes  nommaient  des 
Pandeloques.  Les  Leucophra  pertusay 
Miill.  ,  pi.  21  ,  f.  ifi-iG  ;  Encycl.,  pi. 
lo,  f  i5-i6,  de  l'eau  des  marais,  et 
fluida,  Miill.  ,  Zool.  Dan. ,  tab.  70  , 
f.  1-6  ;  Encycl.  ,  pi.  1 1  ,  f.  24-29  ,  de. 
l'eau  des  Moules,  font  partie  de  celte 
quatrième  section. 

ttttt  Pbotéoides.  a  corps  varia- 
ble ;  sont  les  Leucophra  dilatata  ^ 
Midi. ,  pi.  21  ,  f.  19-21  ;  Encycl.,  pi. 
10,  fig.  ]9-2i,et//ï7C/a,  Miill.  ,pl.  ai, 
f.  17-18;  Encycl.,  pi.  jo  ,  f.  17-18.  I1& 
nagent  à  la  manière   des  Planaires,, 


33o 


LEU 


mais  en  changeant  un  peu  de  forme. 
Les  Leucophra  crinita  ,  Miill.  ,  pi. 
27,  f.  2];  Encycl.,pl.  i4^  f.  18;  Tri- 
choda  Larus ,  MuU.  ,  pi.  3i,  i.  6-7  ; 
Encycl.  ,  pi.  16,  f.  6-8;  Leucophra 
bursata,  Mûll .,  pi.  a  1 ,  f.  1 2  ;  Encycl. , 
pi.  10,  f,  12;  T.  nodulala,  Mull. ,Z^oo/. 
Dan.,  tab.  80,  f.  A-i  ;  Encycl.,  pi.  11, 
f.  1.^-21,  etcet  Animal  si  polymorphe  , 
représenté  par  Joblot,  pi.  ia,fig.  A-x, 
sous  les  noms  de  Chenille,  Chausse, 
Guêtre,  Cornet-à-Bouquin  ,  etc.,  sont 
des  espèces  ambiguës  de  ce  genre  fort 
singulier.  (b.) 

LEUCOPHTALMOS.  min.  La 
Gemme  ainsi  nommée  par  Pline  pa- 
raît être  une  Sardoiiie.  (b.) 

LEUCOPHYLLE.  Lcucophyllum. 
BOT.  PHAN.  Genre  de  la  famille  des 
Antirrhinées  et  de  la  Didynamie  An- 
giospermie,  établi  par  Humboldt  et 
Bonpland  {Plant,  œqiiin.,  2  ,  p.  96,  t. 
109)  pour  un  Arbuste  très-rameux, 
couvert  dans  toutes  ses  parties  d'un 
duvet  blanc  et  tomcnteux.  Le  Z<ewco- 
pliyllum  amhiguum ,  lue.  cit.  ,  croît 
au  Mexique  auprès  d'Aclopan  à  une 
hauteur  d'environ  mille  cinquante 
toises  au-dessus  du  niveau  delà  mer. 
Ses  feuilles  sont  alternes,  très-entiè- 
res. Ses  fleurs  sont  solitaires  à  l'ais- 
selle des  feuilles  et  de  couleur  vio- 
lette. Leur  calice  est  à  cinq  divisions 
profondes  et  égales.  Leur  corolle  mo- 
nopétale, lubuleuse  et  subcampani- 
forme,  plus  longue  que  le  calice, 
ayant  son  limbe  à  deux  lèvres,  la  su- 
périeure bilobée  ,  l'inférieure  à  trois 
divisions  ,  dont  celle  du  milieu  est  la 
plus  large.  Les  étamines  sont  didv- 
names  et  incluses.  Les  anthères  sont 
à  deux  loges  écartées.  Le  style  est 
terminé  par  un  stigmate  simple.  Le 
fruit  est  une  capsule  biloculaire  et 
polysperme.  (a.r.) 

*  LEUCOPHYTE.  Leiicophyta. 
BOT.  PHAN.  Dans  ses  Observations  sur 
les  Composées,  R.  Brown  a  indiqué  la 
formation  de  ce  genre  qui  appartient 
à  la  famille  des  Synantliérées  ,  et  à  la 
Syngénésieséparée,  L.Cassini  le  place 
dans  la  tribu  des  Inulées  ,  section  des 


LEU 

Inulées-Gnaphaliées.  Voici  les  prin- 
cipaux caractères  que  ce  dernier  bo- 
taniste lui  a  attribués  :  involucre 
composé  d'environ  dix  folioles  ,  à  peu. 
près  égales,  appliquées  ,  obovales- 
oblongues,  scarieuses  ,  non  colorées, 
coriaces  dans  leur  milieu,  laineuses 
extérieurement  et  au  sommet;  récep- 
tacle nu  et  très-petit;  calathide  for- 
mée de  trois  fleurs  égales,  régulières 
et  hermaphrodites;  ovaires  obovoï- 
des ,  glanduleux,  surmontés  d'une 
aigrette  blanche  ,  composée  d'un 
seul  rang  de  paillettes  égales,  libres 
supérieurement  ,  soudées  à  la  base  , 
linéaires-laminées  ,  garnies  des  deux 
côtés  dans  leur  partie  supérieure  de 
longues  barbes  épaisses.  Les  calathi- 
des  nombreuses  et  sessiles  forment 
un  capitule  globuleux,  entouré  d'un 
involucre  général  court,  composé  de 
bractées  à  peu  près  égales  et  appli- 
quées. En  indiquant  ce  genre,  R. 
Brown  l'avait  placé  entre  les  genres 
Calocepkalus  et  Craspedia  ow  Richea. 
Mais  Cassini  lui  a  trouvé  plus  de  rap- 
ports avec  le  Stœbe  et  le  Dlsparago  ; 
il  en  a  décrit  une  seule  espèce  qu'il 
a  nommée  Leucop/iyta  Brownii ,  en 
l'honneur  du  savant  botaniste  qui  l'a 
découverte  dans  la  Nouvelle-Hollan- 
de ,  près  le  port  du  roi  George ,  et 
sur  la  côte  australe,  au  détroit  de 
Bass.  Cette  espèce  est  un  Arbuste  co- 
tonneux ,  blanc  ou  blanchâtre  ,  quel- 
quefois même  verdâtrc.  Sa  tige  est 
très-rameuse  ,  garnie  de  feuilles  al- 
ternes,  sessiles  ,  linéaires  ,  obtuses  et 
très-entières.  Les  capitules  se  com- 
posent de  fleurs  jaunes.  (g..n.) 

LEUtOPOGON.  Leiicopogon.  bot. 
PHAN.  Genre  établi  par  II.  Brown 
dans  la  famille  des  Epacridées,  aux 
dépens  du  geni'e  S/jphelia  ,  et  carac- 
térisé de  la  manière  suivinle  :  chaque 
fleur  est  accompagnée  exîérieurement 
de  deux  bractées  ;  le  calice  est  à  cinq 
divisions  profondes  et  égales  ;  la  co- 
rolle est  infundibuliforme ,  à  tube 
court ,  à  limbe  quinquéfide  et  barbu 
longitudinaiement.  Les  cinq  étami- 
nes sont  incluses.  L'ovaire  est  globu- 
leux ,  à  deux  ou  cinq  loges;  le  style 


LEU 

est  court ,  simple ,  terminé  par  un 
stigmate  tiès-pclit.  Le  disque  qui 
porte  l'ovaire  forme  uu  rebord  légè- 
rement lobé;  rarement  en  disque 
rnanque  en  totalité.  Le  fruit  est  une 
ilrupc  charnue,  qucbjucfois  presque 
sèche  et  coriaite.  Toutes  les  espèces 
de  ce  genre  habitent  le-;  diverses  par- 
ties de  la  Nouvelle-Hollande  et  de  la 
terrede  Van-Dicmen.  R.  Brown.dans 
son  Prodrome,  en  décrit  quarante- 
huit  espèces.  Ce  sont ,  en  général ,  de 
très-petits  Arbustes  à  feuilles  éparses, 
coriaces,  persistantes,  très-entières  , 
le  plus  souvent  étroites  et  lancéo- 
lées. Leurs  fleurs  sont  fort  petites, 
disposées  en  épis  ou  en  grappes  axil- 
laires  ou  terminales-  R.  lirown  a  pla- 
cé dans  ce  genre  le  Styphelia  lanceo- 
lala  de  Smith  ;  le  Styp/i.  liichei ,  La- 
bill.  ,  Nov.  -Holl.,  t.  60  ;  le  Stjph. 
obovata  ,  LablU.  ,  t.  67  ;  le  Sljph.  tri- 
c/iocarpa ,  Labill.  ,  t.  66;  le  Sljph. 
ericuicles ,  Smith;  le  Sljph.  pirgata  , 
Labill.,  t.  64;  le  ^^Ijph.  collina, 
Labill.,  t.  6.5;  le  Styph.  arnplexi- 
cau/is ,  Rudge.  Les  autres  espèces 
sont  des  Plantes  tout-à-fait  nouvelles, 
observées  par  cet  illustre  botanisîc 
dans  les  aifTércntcs  régions  de  la 
Nouvelle-Hollande  qu'il  a  visitées. 

(A.K.) 

LEDCOPSIS.  INS.  Pour  Leucos- 
pis.  f^.  ce  mot.  (g.) 

*  LEUCOPTÈRES.  ois.  Espèces 
des  genres  Glaucope, Foulque  etSter- 
ne.  /^.  ces  mots.  (b.) 

*  LEUCORODIA.  ois.  Nom  scien- 
tifique d'une  espèce  du  genre  Spatule. 
J^.  ce  mot.  [B.) 

*  LEUCORYX.  MAM.  Ou  Oryx 
blanc,  espèce  d'Antilope.  /'''.  ce  mot. 

•  (B.) 

LEUCOSCEPTRUM.  bot.  puan. 
Smith  [Exot.  Bot.,  2,p,  11 3,  t.  116) 
a  décrit  et  figuré  sous  le  nom  de 
Leucosceplrum  canum  une  Plante  for- 
mant un  génie  nouveau  qui  appar- 
tient à  la  Uid^naiiile  Angio-;permie  , 
L.,  et  à  la  famille  des  Yerbénacées. 
Ses  tiges  sont  couvertes  d'un  duvet 
blanc,  et  se  divisent  en  rameaux 
comprimés  et  quadraugulaircs.  Elles 


LEU 


35i 


portent  des  feuilles  opposées  ,  oblon- 
gues  ,  elliptiques,  presque  lancéolées, 
dentées  en  scie,  aiguës  à  leur  sommet, 
rétrécies  en  pétioles  à  leur  base,  vei- 
nées ,  glabres  et  blanchâtres  en  des- 
sous. Les  flcui's  forment  un  bel  épi 
terminal ,  et  chacune  d'elles  est  ac- 
compagnée d'une  ])etite  bractée  l)lan- 
châtre.  Le  calice  est  court  ,  tubulcux, 
à  cinq  segmens  obtus,  inégaux;  la 
corolle  ,  plus  longue  que  le  calice,  a 
un  tube  court  et  un  limbe  presque 
bilabié,  à  cinq  lobes  inégaux  ,  obtus  j 
les  quatre  étamines  sont  didynames  , 
siillanfes  ,  inclinées  et  très-longues; 
les  anthères  arrondies  ;  l'ovaire  qua- 
drilobé  ,  portant  un  style  plus   hmg 

3ue  les  étamines.  Le  fruit  se  compose 
e  quatre  akènes  luisans  et  tronqués. 
Celte  Plante  a  été  trouvée  dans  les  fo- 
lêts  du  Napaul.  (g..n.) 


LEUCOSIE.  Leiicosia.  crtjst.  Gen- 
re de  l'ordre  des  Décapodes,  famille 
des  Bracliyurcs  ,  tribu  des  Oibiculai- 
res  (Lat.,  Fam.  Nat.  du  Règn.  Anim.), 
établi  par  Fabricius  et  a\ant  pour 
caractères  :  test  rond  ,  bombé  ,  com- 
me globuleux  ;  yeux  placés  dans  un 
court  rétrécissement  de  sa  partie  an- 
térieure, petits,  à  pédicules  courts, 
presque  iuimobdes  dans  leurs  fosset- 
tes entre  lesquelles  en  sont  d'autres 
qui  cachent  de  ti  ès-courtes  antennes. 
Pieds -mâchoires  extéi  leurs  pointus, 
formant  ensemble  un  triangle  dont  la 
pointe  est  en  haut.  Les  pieds  de  ces 
Crustacés  vont  en  diminuant  graduel- 
lemetit  à  partir  des  serres  qui  sont  or- 
dinairement longues  et  cylindriques 
dans  les  mâles  surtout.  Les  autres 
pieds  sont  onguiculés,  courts,  sou- 
vent grêles  :  la  queue  est  composée 
de  quatre  à  cinq  tablettes  ,  celle  de  la 
femelle  est  grande,  presque  01  bicu- 
laire ,  et  recouvre  la  poitrine. 

Ces  Crustacés  diflërent  des  Maia  et 
des  Inachus  par  des  caractères  tirés 
du  nombre  de  feuillets  de  la  queue; 
ils  se  d.istinguent  des  Coristes  par  la 
iormetUi  corjis  et  les  antennes,  et  des 
J.va  de  Leach  ,  parce  que  ces  der- 
niers ont  de  chaque  côté  du  lest  une 
grossccniiuence  cylindrique  et  mous- 


332 


LEU 


se  ou  une  pointe  grosse  et  longue. 
Suivant  Boscel  Risse,  les  Leucosies 
font  leur  séjour  dans  les  moyennes 
profondeurs  de  la  mer,  dans  les 
ëcueils  des  rochers  calcaires  ,  parmi 
lesFluslrcs  et  les  Madrépores,  et  y 
vivent  solitaires  et  cachées.  Elles  at- 
tendent ,  pour  sortir,  que  le  hasard 
leur  amène  quelque  proie  facile  à 
saisir.  La  démarche  de  ces  Animaux 
est  lente,  et  on  ne  les  voit  guère  cou- 
rir que  dans  le  danger.  Suivant  Risso, 
la  femelle  de  la  Leucosic  Noyau  a 
deux  ou  trois  cents  œufs  rougeàtres  , 
qui  écloseat  pendant  l'été.  Gfes  Crus- 
tacés sont ,  en  général  ,  de  grandeur 
moyenne  ;  on  ne  les  mange  pas.  La- 
treille  a  fait  plusieurs  coupes  dans  ce 
genre;  il  les  base  sur  le  plus  ou  moins 
grand  nombre  de  tubercules  et  épines 
du  test  et  sur  sa  forme  plus  ou  moins 
globuleuse.  L'espèce  qui  se  trouve 
dans  nos  mers  est  : 

La  Leucosie  Noyau,  L..  Nucleas  , 
Fabr.  ,  Bosc,  Latr.  ,  Risso,  Herbst 
(Carier.,  tab.  3  ,  fig.  j4);  Cancer  Ma- 
crochclos,  Rondel.,  Aldrov.  Elle  est 
globuleuse  avec  de  petits  grains  épars 
sur  les  côtés  et  à  l'extrémité  posté- 
rieure et  ime  petite  éminence  en  for- 
me de  dents  de  chaque  côté,  en  avant 
et  au-dessus  des  deux  serres.  Elle  a 
une  épine  aiguë,  recourbée  de  chaque 
côté,  au-dessus  de  la  naissance  des 
deux  pa  tes  postérieures  ,  et  deux  dents 
au  bord  postérieur  du  test  ;  les  doigts 
sont  très-longs,  grêles,  filiformes  et 
pointus.  Cette  espèce  habite  la  Médi- 
terranée. 

On  trouve  communément  à  l'état 
fossile  la  Leucosie  CranioLnrequi  vit 
sur  la  côte  de  Malabar.  J^.  Crustacés 
FOSSIIiES.  (g.) 

LEUCOSIE.  Z«e?/co5/!a.  bot.  phan. 
Ce  genre  de  la  Pentandrie  Monogy- 
nie,  L. ,  a  été  établi  par  Du  Petit- 
Thouars  (  Gênera  JWou.  Madag.  ,  n. 
79)  et  placé  dans  la  famille  des  Téré- 
binthacées.  Selon  R.  Brow^n ,  il  doit 
être  réuni  au  Chailletia  qui  constitue 
un  ordre  distinct  sous  le  nom  de 
Chailletiées  ou  de  Chailletiacées.  T^. 
ce  mot  au  Supplément.  Dans  le  2*^  vo- 


LEU 

lume  de  %on  Pr-odroin.  Syst.  F'eg.,  p. 
58,  De  CandoUe  a  conservé  ce  genre, 
et  l'aainsi  caractériséd'aprèsDuPetit- 
ïhouars  :  calice  quinquéfide  ;  cinq 
pétales;  cinq  étamines;  ovaire  adhé- 
rent au  calice? contenant  trois ovulea; 
stj  le  unique  ;  fruit  tijjgone  ,  renfer- 
mant nn  noyau  rugueux  el  osseux. 
L'espèce  unique  qui  compose  ce  gen- 
re a  été  nommée  Leucosia  Thouarsia- 
na  par  Rœiner  et  Schulles.  Sprengel, 
adoptant  l'opinion  de  Brown  ,  l'a  de- 
signé sous  le  nom  de  Chailletia  LeU' 
cosia.  C'est  un  Arbrisseau  petit  et 
liès-grêlc.  Ses  feuilles  sont  munies 
duu  petit  nombre  de  nervures  sca~ 
bres  et  cotonneuses  ,  blanchâtres  en 
dessous.  Il  croît  dans  l'île  de  Mada- 
gascar. (g..n.) 

*  LEUGO  SINAPIS.  eot.  piian. 
Sous-genre  établi  par  De  Candolle 
parmi  les  Slnapis.  f^.  Moutarde. 

(B.) 

LEUCOSPERME.  Leucospermum. 
BOT.  PHAN.  Ce  genre,  de  la  famille  des 
Protéacées ,  fut  réuni  par  Linné  aux 
Protea.  Salisbury  en  forma  son  genre 
Leucadendrum  qu'il  faut  bien  distin- 
guer du  Leiicadendrori  de  R.  Biown. 
C'est  ce  dernier  botaniste  qui  a  don- 
né le  nom  de  Leucospermum  au  gen- 
re dont  il  est  ici  question  ,  et  qui  l'a 
ainsi  caractérisé  :  calice  irrégulier, 
labié,  dont  trois  des  divisions  (rare- 
ment toutes)  sont  réunies  par  leurs 
onglets,  tandis  queleslames  stamini- 
fères  sont  distinctes  ;  style  filiforme, 
caduc  ,  surmonté  d'un  stigmate  épais- 
si ,  glabre  ,  quelquefois  inéquilatéral  ; 
noix  reuQée  ,  sessile,  lisse;  capitule 
des  fleurs  en  nomiu'e  indéfini;  invo- 
lucre  polyphylle.  imbriqué. 

Le  Leucademiron  cunocarpoden- 
dron  ,  L. ,  Spec.  Plant. ,  éd.  i,  p.  gS, 
ou  Protea  conocarpa  ,  Thunb.  ,  es- 
pèce la  plus  anciennement  connue, 
peut  être  considérée  comme  le  type 
du  genre  Leucospermum.  R.  Brown 
[Transact.  Linn.  Soc.  ofLondon,  vol. 
X,  p.  96)  en  a  décrit  dix-huit  espè- 
ces qui  toutes  croissent  dans  l'Afri- 
que austiale,  principalement  aux 
environs  du  cap  de  Bonne-Espérance. 


LEO 

Ce  sont  des  Aibiisseatix,  ordinaire- 
incut  très-peîiis,  quflquclois  aibo- 
rcscens,  le  plus  souvent  hoi  issus  ou 
colonneux.  Leurs  feuilles  sont  entiè- 
1  es  ou  munies  au  sommet  de  dente- 
!  ures  calleuses.  Les  capiUiles  sont 
terminaux  ;  ils  se  coniposenlde  (leurs 
jaunes  ,  taulôt  très-distinctes,  imbri- 
quées et  accompagnées  de  bractées, 
et  cndui'cies,  tantôt  réunies  en  fais- 
ceaux sur  un  réceptacle  à  peu  près 
plane  ,  et  munies  de  paillettes  cadu- 
ques. (G..N.) 

*  LEDCOSPHOEROCEPHA- 
LUS.  ]!OT.  CRVPT.  {Champignons.) 
B;iHara  donne  ce  nom  à  diveis  Aga- 
rics de  couleur  blanche,  à  chapeau 
bombé.  Il  nest  guère  possible  de  dé- 
terminer exactement  quelles  sont  les 
espèces  qui  y  correspondent  suivant 
la  nomenclature  moderne.  On  dési- 
gne pourtant  parmi  eux  VJgaricus 
canipestris.  (a.  f.) 

LEUCOSPIS.  Leiicospis.  ins.  Gen- 
re de  l'ordre  des  Hyménoptères,  sec- 
tion des  Térébrans  ,  famille  des  Fupi- 
vores,  tribu  des  Chalciilites ,  établi 
par  Fabricius,  et  ayant  pour  caiac- 
tères  :  cuisses  des  pieds  postérieurs 
très-grandes  ;  abdomen  paraissant 
appliqué  contre  l'extrémité  postérieu- 
re du  corselet,  comprimé  dans  toute 
sa  hauteur  ,ar)ondi postérieurement , 
avec  la  tarière  recourbée  sur  le  dos; 
les  ailes  supérieures  sont  doublées. 
Ces  Insectes  se  distinguent  des  Chal- 
cides  par  l'abdomen  ,  qui ,  dans  cetix- 
ci,  est  attaché  au  corselet  par  un  pé- 
dicule très-apparent.  Ils  se  distin- 
guent des  Eulophes  par  les  pieds  pos- 
léiieurs,  qui,  dans  ces  derniers, 
n'ont  ni  les  cuisses  à  la  fois  très  ren- 
flées et  lenticulaiies,  ni  les  jambes 
très-arquées.  Ces  llyménopières  ont 
la  tête  triangulaire,  comprimée  ,  ap- 
pliquée contre  le  thorax;  les  antennes 
sont  insérées  entre  les  yeux,  cou- 
dées, composées  de  douze  articles, 
dont  les  dix  derniers  forment  une 
tige  conico-cylindrique  ;  les  palpes 
sont  courts,  un  peu  renflés  au  bout; 
les  maxillaires  sont  composés  de  qua- 
tre   articles  dont  le  pénultième    est 


LEU  333 

allongé,  les  labiaux  de  trois;  les 
mandibules  sont  bidenlées  ;  la  lan- 
guette est  très-échancrée  ,  le  corselet 
a  son  premier  segment  grand  ,  carré; 
les  ailes  supérieures  ont  une  cellule 
cubitale  incomplète ,  et  une  cellule 
radiale  liès-éhoiie  et  fort  allongée; 
les  pâtes  postérieures  sont  propres 
pour  le  saut  ;  la  jaudie  est  arquée  et 
terminée  par  une  forte  pointe,  elle 
reçoit  dans  sa  courbure  la  cuisse  qui 
est  renflée;  enfin,  l'abdomen  eslova- 
laire ,  comprimé  postérieurement , 
paraissant  se^sile  ,  le  premier  anneau 
tenant  au  corselet  par  une  bonne 
partie  de  sa  largeur,  et  le  point  cen- 
tral du  mouvement  n'étant  qu'au  se- 
cond anneau.  Dans  les  femelles,  il 
porte  une  tarière  de  trois  filets  qui 
prend  naissance  à  la  poitrine,  et  re- 
monte sur  le  dos  dans  uneiainru'e. 

Cis  Insectes  placent  leurs  œufs 
dans  les  nids  des  Abeilles  maçonnes 
et  dans  quelques  guêpiers.  L'espèce 
la  plus  commune  est  : 

Le  Leucospis  dousigère,  Leucos- 
pis  dursigera ,  Fabr.  ,  la  femelle  ; 
Latr.  ;  L  diqmr,  Fabr.,  le  mâle 
(Panz.,  l'aari.  Ins.  Germ.  Lviii,  xv). 
Noir;  abdomen  presque  une  fois  aussi 
long  que  le  corselet,  avec  trois  ban- 
des et  deux  petites  taches  jaunes  ;  une 
ligne  transverse  sur  lécusson  et  deux 
autres  à  la  partie  antérieure  du  cor- 
selet de  cette  même  couleur.  Lon- 
gueur, environ  sept  lignes.  On  trou- 
ve cette  espèce  dans  les  parties  méri- 
dionales de  la  France  et  aux  environs 
de  Paris.  /^.  pour  les  autres  espèces  , 
la  Monographie  de  KKig  (Actes  des 
Cur.  de  la  Nat.  de  Berlin)  et  Jurine. 

(G.) 

*  LEDCOSPORUS.  eot.  crvpt. 
(  C/iarnpig/ions.  )  Première  série  des 
espèces  du  genre  Agaric  de  Fries. 
P^.  Agaric.  C'est  aussi  le  nom  de  la 
quatrième  série  des  Bolets.  f\  ce  mot, 

(A.  F.) 

LEUCOSTICTOS.  min.  Même 
chose,  ou  à  peu  près,  que  Leploso- 
phos.  f^.  ce  mot.  (b.) 

LEUCOSTIiNE.  min.  C'est-à-dire 
Roche  à  petits  points  blancs.  De  Lamé- 


334 


LEU 


therie  a  le  premier  donne  ce  nom 
aux  Porphyres  rouges  ,  à  brise  de  Pë- 
trosilex,  contenant  de  petits  crist.tux 
de  Feldspath  blanc.  Cordier,  dans 
son  Tableau  méthodique  des  Laves, 
l'applique  h  celles  de  ces  Roclies  qui 
sont  pétrosiliceuses  ,  et  composées  de 
cristaux  microscopiques  entrelacés  , 
d'un  égal  volume,  réunis  par  juxta- 
position et  ofïVant  entre  eux  des  va- 
cuoles plus  ou  moins  rares.  Il  en  dis- 
tingue trois  variétés  :  la  Leucostine 
compacte  ou  Phonolite  ,  la  Leucos- 
tine écailleuse  ou  Dolérite  ,  et  la 
Leucostine  granulaire  ou  Domite. 
/^.    les    mots    Roches    et    L.ives. 

(g.  DEL.) 

LEUCOTHOÉ.  Lcucollwe.  crust. 
Genre  de  l'ordie  des  Amphijiodes  , 
famille  des  Cievetlines,  établi  par 
Leacb  aux  dépens  des  Gammarus  de 
Latrcille  ,  et  n'en  différant  que  par  le 
pouce  des  mains  antérieures,  qui  est 
biarticulé.  Ce  genre  a  été  formé  sur 
un  petit  Crustacé  des  mers  Britanni- 
ques ;  c'est  le  Cancer  artlculosits  de 
Monlagu  [Trans.  Linn.  T.  vu,  tab. 
6,  fig.  6).  F.  Crevettes  et  Che- 
vrettes. \0.) 

LEDRADIA.  bot.  phan.  (Poiret.) 
Pour  Lavradia.  f^ .  ce  mot.     (g. .N.) 

LEUTRITE.  MIN.  Pleire  marneu- 
se d'un  blanc-giisatre  très-phosplio- 
rique  ,  avec  laquelle  on  amende  les 
terres  à  Leutre  ,  près  d'Iéna,  en  Saxe. 
(g.del.1 

LEU-TZE.  OIS.  Espèce  du  gcnic 
Cormoran.  V.  ce  mot.  (dr..z.) 

LEUZÉE.  Leuzea.  bot.  i'han.  Ce 
genre  de  la  famille  des  Synanlhérées, 
Ginarocépliales  do  Jussieu  ,  et  de  la 
Syni;énésie  égale,  L.,  a  été  dédié  au 
savant  cl  respectable  Delcuze  par  De 
Candolle  (Flore  Française  ,  deuxième 
édition)  qui  l'a  ainsi  caractérisé  :  iu- 
volucre  ind^riqué,  sphérique ,  com- 
posé d'écaillés  sans  piquans  ,  arron- 
dies, scarieuses  et  lacérécsau  sommet; 
réceptacle  hérissé  de  soies  soudées  par 
la  base  ;  fleurons  nombreux ,  régu- 
liers et  hermaphrodites;  akènes  tu- 
berculeux, surmontés  d'une  aigrette 
longue  et  plumeuse.  Ce  genre  a  été 


LEV 

constitué  aux  dépens  des  Centaurea 
de  Linné.  Adanson  avait  déjà  propo- 
sé sa  formation  sous  le  nom  de  Rha- 
coma  ;  mais  il  y  avait  réuni  une 
Plante  qui  forme  le  type  du  Rhapon- 
ticu/n.  Les  genres  auprès  desquels  let/ 
Leuzea  doit  être  placé  sont ,  selon 
De  Candolle ,  le  Saussurea  et  le 
Ciiiara;  mais  Cassini  indique  une 
plus  grande  affinité  entre  le  genre  en 
question  et  les  genres  Rhaponticum 
et  T'oT'iiicium.  Il  offre  ,  en  effet ,  l'iu- 
volucre  du  premier  et  l'aigrette  du 
second.  Le  genre  Hookia  de  Necker, 
indiqué  par  De  Candolle,  comme  ren- 
fermant le  Leuzea  ,  est  plus  voisin  de 
V Jj  tfredia  et  du  Rhaponlicum. 

La  Leuzée:  conifère  ,  Leuzea  ca- 
ri if  ern  ,  D.  C,  FI.  Fr.  et  Ann.  du 
Rluséiiin  d'IIist.  Natur.  ï.  xvt  , 
('entaurea  conifera,  L.,csî  une  Plan- 
te herbacée,  dont  la  tige  haute  en- 
viron de  deux  décimètres,  est  droite, 
cotonneuse  ,  garnie  de  feuilles  verdâ- 
tres  supérieurement  ,  cotonneuses  en 
dessous  ,  les  radicales  péliolées,  ova- 
les ,  lancéolées,  presque  simples,  les 
caulinaires  plus  étroites  et  pinnatifi- 
des.  La  calathide,  très-grande  et  ter- 
minale, se  compose  de  fleurs  purpu- 
rines; son  involucre,  formé  d'écaillés 
luisantes  et  jaunâtres  ,  a  été  comparé 
par  C.  Baudin  à  un  cône  de  Pin; 
d'oii  le  nom  spécifique  de  conifera 
imposé  par  Linné.  Cette  Plante  croît 
dans  les  montagnes  de  la  France  mé- 
ridionale. (g..n.) 

LEVANTINE,  conçu.  Nom  vul- 
gaire et  marchand  de  diverses  Co- 
quilles du  genre  Vénus.  (n.) 

LÉVENHOOKIE.  La-enhoolia. 
BOT.  PHAN.  Genre  de  la  famille  na- 
turelle des  Slyiidiées,  lequel  se  com- 
pose d'une  solde  esf)ècc,  Levenlioukia 
pusilla ,  Brown  [Pradi.  Tlor.  Nov.~ 
Holl.,  i,p.  573).  C'c.-'t  une  très-petite 
Plante  ayant  le  port  et  la  grandeur  du 
liadiola  mil/egraua,  des  feuilles  al- 
ternes péiio'iées  ,  Irès-rapprochées  les 
unes  des  auties  au  sommet  des  ra- 
mifications de  la  tige  ,  et  de  très-peti- 
tes (leurs  fasciculées  au  milieu  des 
feuilles.  Le  calice  est  à  cinq  divisions 


r< 


LEV 

inég.'ilcs  disposées  en  deux  lèvres.  Li 
cuiolle  est  tubuleiise,  son  limbe  est 
quinqiicpaiti  et  iriegulier.  Le  labelle 
est  concave,  plus  élevé  que  la  coIob- 
ir.ie  slaniinifèi  e ,  articule  avec  le  tube  , 
^mobile  dans  cet  endroit.  La  colon- 
e  staniiniicro  est  dressée  ,  attachée 
au  tube  a.i-dessous  de  l'articulation 
du  label  le.  Les  anthères  ont  leurs  deux 
loges  placées  l'une  au-dessous  de 
1  autre.  Les  deux  stigmates  sont  ca- 
llaircs  et  la  capsule  est  à  une  seule 
oge.  Cette  petite  Plante  piésentc  un 
phénomène  d'irritablité  irès-rcmar- 
quable.  Nous  avons  dit  que  son  la- 
belle ou  division  inférieure  de  sa  co- 
rolle était  articulé  avec  la  colonne 
staniinifère.  Lorsqu'une  cau^e  quel- 
conque irrite  celle  partie,  elle  se  re- 
«hesse  avec  rapidité.  On  sait  qu'un 
phénomène  analogue  s'observe  dans 
le  Stylidium  où  la  colonne  staniiuale 
est  également  irritable.  (A.R.) 

*  LEVERIAN.  OIS.  Espèce  du 
genre  Couroucou,  V.  ce  mot.,  et  sy- 
nonyme de  Balbusar.  V .  Aigle,  (b.) 

LÉVIATAN.  r>EPT.?  Dans  plusicui  s 
passages  de  la  Bible  et  parliculière- 
inent  dans  le  livre  de  Job  ,  il  est  parlé 
<1  un  Animal  amphibie  nommé  Lé- 
viatan.  Les  uns  ont  cru  reconnaît) e, 
dans  la  description  incomplète  de 
cet  Animal,  le  Crocodile,  d'autres 
la  Baleine  ,  quelques-uns  une  es- 
pèce de  Serpent.  iMais  on  manque  de 
données  positives  pour  pouvoir  déter- 
miner, en  histoire  naturelle,  à  quelle 
espèce  aujourd'hui  connue  appai  tient 
le  Lcviatan  des  livres  sacrés,    (a.  r.) 

LEVINA.  BOT.  PHAN.  (Adanson.) 
Syn.  de  Prastum.  F',  ce  mot.       (b.j 

LEVISAÎNUS.  BOT.  PHAN.  Ce  mot 
servait  à  designer  une  Plante  que 
Linné  réunit  à  son  Vrotea.  D  un  au- 
tre côté ,  Schreber  la  substitué  à 
celui  de  Staavia  déjà  proposé  par 
Tliunberg.  J^.  ce  mot.  (g.  N.) 

LEVISILEX.  MIN.  Nom  donné  par 
de  Lamétherle  à  la  variété  de  Silex 
appelée  Ncctique  ,  à  cause  de  sa  gran- 
de légèreté,  /g.  DEL.) 

LEYISÏIGU3L  bot.  piian.  Nom 


LEW  5.i:, 

scientifique  et  spécifique  de  la  Livc- 
che.  f^.  ce  mot.  (b.) 

LEVRAUT  ET  LEVRETEAU. 
Le  petit  du  Lièvre.  V.  ce  mot.    (b.) 

LEVRETTE,  mam.  Femelle  du 
Lévrier.  (u.) 

LEVRETTE,  ins.  Nom  donné  par 
Gcoilro^  à  une  espèce  de  Coléoptère 
de  son  genre  Becmare  ou  Rhinoma- 
cre  ,  décrit  sous  le  n.  i"  ,  et  qu'il  est 
tort  difficile  de  déterminer.  (o.) 

LEVRICHE.  MAM.  Femelle  du 
Levion.  (b.) 

LEVRIER.  Canls  Grains,  mam. 
(Linné.)  Race  ou  plutôt  espèce  du 
genre  Chien,  r'.  ce  mot.  (b.) 

*  LEVRIER  A  STRIES,  ins. 
(GeoflVoy.)  Espèce  du  genre  Lycle. 

(B.) 

*  LEVRIERS.  POIS.  Les  pêcheurs 
donnent  ce  nom  aux  Brochets  mâles, 
plus   allongés   que  les    lemelles.  F'. 

ESOCE.  (B.j 

LEVRON.  mam.  Très-petite  va- 
riété de  Lcviier,  originaire  d'Italie. 

*  LÉVYNE.  MIN.  (Brewsïï, 
Edimb.  Journ.  T.  ii,  p.  332  ).  Subs- 
tance blanche,  demi-transparente, 
«l'un  éclat  vitreux,  fragile,  ayant  pour 
forme  primitive  un  ihomboïde  de 
79°  29.  Le  clivage  est  peu  sensible  ; 
la  cassure  est  imparfaitement  con- 
choïdale.  Ct'tte  substance  observée 
pour  la  premièi  e  fois  par  Hculand , 
a  été  souuiise  à  un  examen  optique 
par  Brewsler  qui  lui  a  donné  le 
nom  de  Lévyne  ,  en  Tbonneur  du 
jeune  minéralogiste  Eévy  ,  auquel  on 
doit  la  première  description  de  ce 
minéral.  Chauffée  dans  le  tube  de 
verre,  elle  donne  beaucoup  d'eau, 
et  devient  opaque.  On  la  trouve  à 
Dalsnypen  ,  lians  une  des  îles  Féroë  , 
dans  les  cavités  d'une  Amigdaloïde 
qui    contient    aussi    de    la   Stilbite. 

(g.  DEL.) 

LFCWISIE.  Lewisla.  bot.  than. 
Pursh  (  Flora  Americœ  seplenlr. ,  p. 
368  )  a  décrit  sous  le  nom  de  Lewisia 
redh'h'a ,  une  Plante  de  la  Polyandrie 


356  LËY 

Monogynie,  L. ,  dont  il  n'a  pas  fixé 
les  caractères  génériques  ,  mais  pour 
lesquels  il  a  renvoyé  au  volume  on- 
zième des  Transactions  de  la  Société 
Linnéenne  de  Londres.  C'est  en  vain 
que  nous  avons  iccherché  ces  carac- 
tères à  la  source  ci-dessus  indiquée; 
nous  sommes  donc  obligés  de  don- 
ner ici  la  description  complète  de 
cetle  Plante.  Elle  a  une  racine  fusi- 
forme,  rameuse  et  de  couleur  de  sang. 
Ses  feuilles  sont  radicales  ,  linéaires  , 
presque  charnues  ,  légèrement  obtu- 
ses. La  hampe  ne  porte  qu'une  ou 
deux  fleurs  attachées  à  un  pédicelle 
géniculé  à  la  base.  Le  calice  est  co- 
loré ,  scarieux  ,  composé  de  sept  à 
neuf  folioles  ,  étalées ,  ovales  ,  aiguës  , 
concaves  ,  veinées  ,  les  intérieures 
plus  étroites.  La  corolle  est  formée  de 
quatorze  à  dix-huit  pétales  blancs  , 
lancéolés  ,  étalés  ,  presque  du  double 
plus  longs  que  le  calice.  Les  étami- 
nes  ,  en  nombre  égal  à  celui  des  pé- 
tales, ont  leurs  filets  opposés  à  ceux- 
ci  ,  et  insérés  sur  eux.  L'ovaire  est 
supère  ,  ové  ,  glabre  ,  surmonté  d'un 
style  filiforme,  plus  long  que  les  éta- 
mnies,  et  supérieurement  bifide.  La 
capsule  est  oblongue  triloculaiie  ; 
chaque  loge  renferme  deux  graines 
lenticulaires  ,  noires  et  luisantes. 
Celte  Plante  croît  sur  les  bords  de  la 
l'ivière  de  Clai'k  ,  dans  l'Amérique 
septentrionale.  (g..n.) 

*LEYCESTERIE.  Lejcesterio. 
BOT.  FHAN.  Nouveau  genre  de  la  fa- 
mille des  Rubiacées  ,  et  de  la  Pentan- 
drie  Monogynie,  L. ,  établi  par  Wal- 
lich  {Flor,  Inrj.  2,  p.  181),  et  qui  a 
pour  caractères  :  un  calice  supérieur, 
à  cinq  divisions  inégales;  une  corolle 
infundibuliforme,  renflée  etgibbeuse 
à  sa  base,  ayant  son  limbe  divisé  en 
cinq  lobes  presque  égaux  ;  les  étami- 
nes  sont  saillantes;  le  stigmate  ca- 
pité.  Le  fruit  est  une  baie  couronnée 
par  le  calice  ,  à  cinq  loges  polysper- 
mes.  Les  graines  sont  lisses  et  lui- 
santes. Ce  genre  ,  dit  Wallich  ,  sert 
à  établir  le  passage  entre  les  Rubia- 
cées et  les  Caprifoliacées. 

La  seule  espèce  qui  le  compose , 


LEY 

Leycesteria  formosa ,  Wall. ,  loc.  cit., 
est  un  charmant  Arbuste,  originaire 
des  montagnes  du  INapaul.  Ses  feuil- 
les sont  opposées  ,  ovales ,  lancéolées., 
échanctées  et  subcordiformes  à  leu,'^ 
base.  Les  fleurs  sont  purpurines  t^,yi 
disposées  en  longues  grappes,  (a.  r.)"' 

LEYSÈRE.  Leysera.  bot.  phan. 
Genre  de  la  famille  des  Synantliérées, 
Corymbifèresde  Jussieu,el  delà  Syn- 
génésie  superflue,  L.,  établi  par  Vail- 
lant, sous  la  dénomination  à.'  Asterop- 
terus ,  qu'ont  proposée  de  nouveau 
Adanson  etGaertner,  bien  postérieu- 
rement à  la  publication  et  à  l'admis- 
sion universelle  du  iej'se/a  de  LinnéJ 
Voici  ses  caractères  essentiels  :  invo- 
cre  campanule  ,  formé  d'écaillés  nom- 
breuses ,  régulièrement  imbriquées, 
appliquées  ,  ovales  ou  oblongues , 
coriaces  ,  pourvues  d'une  bordure 
membianeuse,  terminées  par  un  ap- 
pendice étalé  ,  scarieux  et  incolore  ; 
réceptacle  plane  ,  muni  d'une  rangée 
de  paillettes  situées  entre  les  fleurs  du 
centic  et  celles  delà  circonférence. Les 
fleurs  du  centre  sont  nombreuses,  ré- 
gulières, hermaphrodites;  leur  ovai- 
re est  pédicelle,  long  ,  grêle  ,  cylin- 
drique, surmonté  d'une  aigrette  com- 
posée de  dix  paillettes  dont  cinq 
très- longues  ,  plumeuses  au  sommet, 
et  cinq  plus  courtes  alternant  avec 
les  précédentes.  Les  fleurs  de  la  cir- 
conférence sont  femelles  et  pourvues 
d'une  corolle  à  languette  oblongue 
tridentée;  d'un  ovaire  lone,  çrêle, 
cylindrique,  surmonte  d  une  aigrette 
courte  en  forme  de  couronne,  divisée 
presque  jusqu'à  sa  base  en  seginens 
inégaux  et  iiréguliers.  Ce  genre  fait 
partie  de  la  tribu  des  Inulées,  sec- 
tion des  Inulées -Gnaphaliées  de 
Cassini.  On  doit  cofjsidércr  comme 
type  fondamental ,  le  Leysera  Gna- 
phaludes,  L.,  Aibusle  indigène  du 
cap  de  Bonne-Espérance  ,  et  que  l'on 
cultive  au  Jardin  des  Plantes  de  Pa- 
ris. Linné  avait  ajouté  à  son  genre 
Lejsera  comme  seconde  espèce  le 
Callicurnia  de  Bui  Uiann  ;  et  Cassini 
y  réunit  encore  le  Gnaphalium  ley- 
seroides  de  Desfoutaines  ,  mais  il  en 


^^^  LEZ  337 

forma  un  sous-genre,  sons  le  nom  de  suffisamment  des  Ameivas  et  des  Sau- 

Leptopliytus.  Néanmoins,   on  devra  regardes  qui  d'ailleurs  ont  leur  queue 

nommer  cette  espèce  Xe/i-eAa  (/«coi-  compiimce.    Les    Lézards,    compiis 

dea.  ^.  Leptopiiyte.  Quant  au  Ley-  sous  les  carnctères  ci-dessus  énoncés 

sera paleacea  de  Linné  et  de  Gaert-  sont  encore  assez  nombreux,  et  for- 

ner,    il   fait  partie  du   Rclliania  <le  ment  avec  les  Couleuvres  les  genres 

1  Héritier,  et  Necker  en  avait  consti-  d.;  Reptiles  dont  on  trouve  le   plus 

tué  son  genre  Micimuxia.  Les  cspè-  d'espèces  en  Europe  et  notamment  en 

ces  àc  Ley  sera  décntos  par  Tluin-  France.  Ce  sont  des  Animaux  agiles 

berg,  le  sont  avec  trop  peu  de  dé-  élégans  dans    leurs   formes,    coura- 

tails  pour  elre  adoptées.  D'ailleurs  ,  geux  ,  innocen.s,  et  dont  les  couleurs 

1  une  (i  elles  a  été  érigée  en  \\n  genre  sont  souvent  très-briilantes   Ils  s'en- 

parliculier   par  De  Candolle  qui  l'a  gourdissent  durant  l'hiver  qu'ils  pas- ' 

nommée5jK«cff/y;/m./^\cemot.  (g.n.)  sent  blottis  dans  ^X^s  trous /ils  parais- 

TF7AKn     T         ,  ■•^^•"t  fautant  plus  vifs  quc'la  chaleur 

l^b/^ARD.  Z«ce//a.    REPT.   s.\tJR.    est  plus  gran  le,  aimant  à  s'alloncer 
JLe  genre  ainsi  nommé  par  Lmné  peut    sur  la  pierre  nue  à  l'ardeur  du  soleil 
e«recon.sideré  comme  n'existant  plus,    dont  en  été  ils  semblent  savourer  les 
une  partie  des  Animaux  qu'y  corn-    rayons ,  en  tirant  commecertains  Ser- 
prenait  ce    naturaliste   ayant    passé    pens  leur  langue  qu'ils  promènent  et 
dans  I  ordredcs  Batraciens,  et  leres-    agtent  autour  deleur  mâchoire;  aus- 
te  ,   qui  tonne  1  ordre  des  «auricns  ,     si  ,  dans  quelques  cantons    les  croil- 
ayant   ete     reparti     non- seulement    on  venimeux   et  redout--t-on   cette 
dans  desgenivs  nouveaux,  mais  en-    langue    que  le  vulgaire  nomme   un 
core  dans  des  familles  fort  distinctes    dard;  en  d'autres  lieux,  au  contraire 
et  II  es -caractérisées.  Les  Léz-nds  ,    on  ne  fait  pas  de  mal  à  ce  Reptile    on 
tels  que  les  comprennentaujou.dhui    le  nomme  l'ami  de  l'Homme     d'ans 
Jes  erpeto  ogistes  ,  ont  pour  caraclè-     la  pensée  ou  l'on  est  que  lorsque  les 
res  :  une  langue  mince     extensible,    Serpens  cherchent  à  mordre  les  habi- 
termmee  en  deux  longs  filets  ;  le  pa-    tans  de  la  campagne  en  s'en  anpro- 
la.s  arme  de  deux  rangs  de  dents  ;     chant  traîtreusement,  le  Lézard  les 
un  collier  sous  le  cou  formé  par  une    avertil-du  danger  en  faisant  du  bruit 
rangée  transversale  de  larges  écailles    ou  se  jetant  sur  l'agresseur  pour  lé 
séparées  de  celles  du  ventre  par  un  es-    combattre.   Il  n'y  a   sorte  de   conte 
pace  ou  il  n  y  en  a  que  de  petites  com-    quon  ne  fasse  sur  cet  Animal    nui  du 
me  sous  la  gorge;  un  corps  allongé;    reste  est  doux,  sapprivoise  aisément 
des  pieds  munis  de  cinq  doigts  armés    fuit  à   la  moindre  apparence  du  plus 
d  ongles  non  opposables     séparés  et    petit  danger,  mais  mii  se  voyant  ré- 
inegaux;  une  queue  cylindrique,  sans    duit  à  la  défense  ,  niontre  aufaut  d'a- 
crele,  m  carène.  La  fente  de  l'anus    dresse   que   de   résoluMon.  Nous    en 
est  transversale     des  plaques  garnis-    avons  vu  plusieurs  saisir  bravement 
•seul  le  dessous  du  corps;  une  partie    au  museau  dos  Chiens  d'arrêt  qui  les 
des  os  du  crâne  s  avance  sur  les  tem-    avaient  surpris  dans  quelque  pelouse 
pes  et  sur  les  orbites,  en  sorte  que  le    sèche,  et  ne  pas  lâcher  prise  malrrré 
dessus  de  la  lete  est  muni  d'un  bon-    les  secousses  violentes  et  les   efïmfs 
cher  osseux  ou  couvert  de  grandes    que  faisaient  ces  Chiens  pour  se  déli- 
écailles;   le  tympan  y  est  a  fleur   et    vrer.  Tous  „nt  la  vie  fort  dure-    il 
membraneux;  la  paupière,  composée    faut  leur   casser   les    reius   pour 'les 
d  une  seule  pièce  orbiculaue  et  feu-    tuer  ou  leur  enfoncer  quelque  énine 
due  long.tudinaleinent,  s'ouvre  ou  se    dans   l'un    des    naseaux.   Ils    vivent 
lernie  au  moyen  d  un  petit  sphincter,     long-temps   sans  manger  ni  boire  • 
Ces  .Animaux  noutniades  comme  les    mais  ils  boivent  très -certainement' 
Dragons,  m  goitre  comme  les  Iguanes;     encore  qu'où  ait  avancé  le  contraire' 
la  disposition  des  dents  les  dislingue    II  peuvent  parvenir  à    un  âge  fort 

TOM£    IX. 


538  LEZ 

avancé.  Les  Moucherons,  les  Insec- 
tes, les  petits  Mollusques  teiieslres, 
des  Reptiles  moins  giands  qu'eux  , 
et  des  œufs  des  petits  Oiseaux  qu'ils 
vecherclient  en  grimpant  aux  Aibres, 
forment  leur  nourriture  habituelle  ; 
mais  ils  veulent  une  proie  vivante. 
Ils  sont  à  leur  tour  dévorés  par  les 
Serpens  et  surtout  par  l^s  Oiseaux 
de  proie  ,  qui  font  un  grand  dégât 
parmi  eux.  Ils  paraissent  doués  d'une 
certaine  intelligence  et  enclins  à  la 
curiosité.  On  les  voit  souvent  sus- 
pendre leur  fuite  pour  regarder  l  ob- 
jet qui  causa  leur  effroi,  lorsqu'ils 
ont  acquis  la  certitude  que  ce  n'était 
pas  quelque  ennemi  dévorant.  Nous 
en  avons  observé  plusieurs  fois  hu- 
mant ,  pour  ainsi  dire  ,  les  rayons 
du  jour  , entendant  lomberprès d'eux 
quelque  chose  ,  ou  voyant  une  feuille 
s'aiiiter,  venir  reconnaître  les  objets 
qui  avaient  appelé  leur  attention  ,  et 
retourner  ensuite  à  leur  première 
place  après  s'être  tranquillisés  par 
une  scrupuleuse  investigation.  Ou 
les  voit  d'autres  t'ois  dans  l'aîtiiu- 
de  de  l'attcnlion  relever  leur  jolie 
tête  le  plus  qu'ils  peuvent  pour  do- 
miner un  plus  grand  horizon,  et  re- 
garder autour  d'eux  sans  trop  s'ef- 
frayer de  la  présence  de  l'Homme; 
mais  l'aspect  d'un  Chien  les  fait  fuir 
de  très -loin.  Ils  changent  de  peau 
comme  les  autres  Pveptiles.  C'est 
lorsqu'ils  sont  remis  des  fatigues  que 
leur  cause  cette  opération  qu'ils  se  li- 
vrent aux  plaisirs  del'amourqui  pour 
eux  paraît  être  une  passion  très-vive  ; 
elle  les  rend  querelietirs  ,  et  l'on  voit 
souvent  les  mâles  se  battre  avec 
acharnement  pour  la  possession  o'u- 
ne  femelle,  avec  laquelle  ils  vh'ent 
fidèlement  après  l'avoir  conquise  ;  les 
individus  de  chaque  couple  s'écar- 
tent peu  l'un  de  l'autre.  L'accouple- 
ment est  intime;  les  œufs  qui  eu  ré- 
sultent ont  leur  coque  blanchâtre  et 
membraneuse  ;  ils  sont  confiés  à  la 
chaleur  du  soleil  qui  les  fait  éclore  , 
et  grandissent  à  mesure  que  le  petit 
Lézard  s'y  développe.  Au  moment  de 
la  naissance  de  cet  Animal  ,  il  s'en 
trouve  qui  sont  le  double  de  ce  qu'ils 


LEZ 

étaient  quand  ils  furent  pondus< 
Avant  de  s'engourdir  pour  passer 
1  hiver,  ils  changent  encOkC  une  fois 
de  peau.  On  ne  les  trouve  jamais 
dans  l'eau,  dont  ils  n'approchent 
guère  ,  et  que  même  ils  semblent 
craindre,  s'y  noyant  aisément.  Leur 
queue  est  excessivement  fragile;  le 
moindre  coup  suffit  pour  la  casser  , 
et  la  détacher  même  assez  près  de  son 
insertion.  Séparée  du  corps  ,  elle  con- 
tinue de  s'agiter  long-temps  et  de  ma- 
nifester quelque  sensibilité  ,  tandis 
que  le  Lézard  qu'on  en  a  privé  fuit , 
sans  jjaraître  trop  s'embarrasser  de  ce 
qu'il  a  perdu.  Nous  avons  vu  de  ces 
queues  ainsi  abattues  demeurer  tran- 
quilles et  comme  fatiguées  après  s'ê- 
tre d'abord  fort  tourmentées  en  tout 
sens  ;  mais  quand  on  les  piquait ,  elles 
s'agitaient  de  nouveau.  Le  Lézard 
qui  a  perdu  sa  queue  la  reproduit  en 
partie,  ou  du  moins  pendant  la  cica- 
trisation elle  s'allonge  et  croît.  Il  ar- 
rive quelquefois  qu'elle  se  bifurque  ; 
la  moindre  mutilation  suffit  pour  fai- 
re fourcher  cette  partie  dans  les  pe- 
tites espèces  dont  on  rencontre  fré- 
quemment des  individus  à  deux 
queues  ,  mais  alorsl'unedes  extrémi- 
tés est  toujours  plus  ])etile  que  l'au- 
tre et  comme  implantée.  La  chair  des 
Lézards  passe  pour  sudorifique,  ce 
qui  fait  qu'on  ne  la  mange  point;  ce- 
pendant elle  est  assez  bonne ,  et  nous 
avons  vu,  dans  une  année  de  disette 
qui  affligea  V Andalousie, 'de  pauvres 
liabilans  s'en  nourrir  presque  uni- 
quement et  s'en  bien  trouver.  Cuvier 
ayant  réuni  aux  Lézards  les  Takydro- 
mesdeDaudia,  on  doit  les  répartir 
en  deux  sous-genres. 

f  Takydromes,  c'est-à-dire 
prompts  coureurs.  Ils  ont  la  queue 
excessivement  longue  en  proportion 
du  corps,  des  rangées  d'écaillés  car- 
rées même  sur  le  dos;  leur  forme  gé- 
nérale est  presque  ophioïde  ;  ils  n'ont 
point  de  tubercules  poreux  sous  les 
cuisses ,  mais  ou  leur  trouve  deux 
vésicules  auxcôlés  de  l'anus.  Daudin, 
qui  distingua  ces  Animaux  ,  en  men- 
tionna deux  espèces,  le  Takydrome 
brun  à  quatre  raies,  et  le  Nacré  à  six 


LEZ 

raies,  figurés  dans  la  planche  Sg  de 
l'Hisloire  des  Reptiles  ,  qui  fait  partie 
du  Buflon  de  Sonnini.  Bosc  soupçon- 
ne l'existence    d'une  lioisiùme.  "On 
n'indique  le  lieu  uatHJ  d'aucune. 
tt  LÉZARDS  piopienicnt  dits,  qui 
.n'ont    point   de  vésicules  à  l'^inus, 
mais  où  règne  sous  chaque  cuisse  une 
rangée  de  petits  grains  ou  de  tuber- 
cules formc'S  d'écalllrs  rudes  au  tou- 
cher ,  et  munis  de  pores.  Les  espèces 
européennes  connues  de  ce  sous-gen- 
re ,  qui  s'élèvent  niaintcnanf  à  quinze 
espèces  au  moins,  avalent  été  pres- 
que toutes  coufonducs  sous   le  nom 
de  Lacerta  agi/isp:\v  Linné  ,  et  depuis 
ce  naturaliste,  Daudin  ,lcprcniier,  en 
débiouilla  la  confusion.  Mais  les  es- 
pèces  qu'élshlit    cet     erpétologiste  , 
bien  tranchées  quand  on  en  examine 
quelque  individu  pnrfaiteujent  carac- 
térisé ,  [iréscntent    des   dégrtdaiions 
individuelles  de  lune  à  l'autre  qui 
les  rendent  fort  difficiles  à  reconnaî- 
tre eu  beaucoup  d'occasions.  Nous  ci- 
terons comme  les  plus  dignes  d'arrê- 
ter l'attention    des   naturalistes    par 
leur  beauté  ou    par    leurs  rapports 
avec  l'Homjne  : 

Le  Grand  LÉzakd  vert,  Lnc. , 
Quadr.  Ovip.,  p.  ôop,  pi.  20,  Encycl.' 
Rept.  Lézard,  pi.  6  ,  f .  5;  Lacerta 
occellata  ,  Daudin;  Lacer/a  agilis  y, 
Linn.,  Gmel.,  Syst.  JSat.,  xiri.  T.' 
1  ,  p.  1071;  Seps  vïridis,  Laurent. 
Amph.,  n.  ut.  La  plus  belle  espèce 
du  genre,  assez  commune  dans  le  mi- 
di de  la  France,  en  Italie,  en  Barba- 
rie, en  Espagne  et  généralement  dans 
tout  le  bassin  de  la  Méditerranée  ; 
mais  il  est  douteux  fjue  cet  Animal 
se  tioiive  jusqu'au  Kamlscbalka,  car 
l'ayant  observé  avec  soin  dans  plu- 
sieurs des  contrées  oii  il  se  plaît ,  il 
nous  a  paru  extrêmement  sensible 
au  froid.  En  ayant  imême  trouvé 
plusieurs  fort  beaux  individus,  au 
mois  de  janvier,  engourdis  dans  les 
troncs  des  racines  d'Olivier  ,  que 
nous  fiisions  déraciner  pour  notre 
chaiidage  durant  le  siège  de  Badajoz, 
eu  Est);imadure,  tous  ceux  que  nonsi 
laissâmes  exposés  à  l'air  v  mouraient, 
encore  que  le  froid  de  la  nuit  n'ait 


LEZ  339 

jamais  fiiit  descendre  le  thermomètre 
de   Réaumur  à  un   demi-degré  au- 
dessus  de  zéro,  tandis  que  ceux  que 
nous  fîmes   dégourdir   et   que  nous 
nourrissions  par  délassement  dans  la 
grange  qui  nous  servait  d'asile,   se 
portèrent  à  merveille,  et  purent  pro- 
fiter de  la  liberté  que  nous  leur  don- 
nâmes au  Kctour  des  premiers  rayons 
printaniers.  Le  Léznrd  vert  est    déjà 
fort  commun  clans  les  Landes  aqui- 
taniques  ,     oiv   il    se    tient    dans    les 
Bruyères  au  boid  des   bois.  On   en 
trouve  communément  des  individus 
d'un  pied   à  quinze  pouces  de   lon- 
gueui-  ;  nous  en  avons  tué  qui  avaient 
jusqu'à  deux  pieds  de  lextrémifé  du 
museau  à  celle  de  ia  queue  ,  mais  i!s 
sont  rares.  Nous  n'en  avons  jamais 
rencontré  à   queue  double.    Ce   bel 
Animal  un   peu  trapu,   mais  cepen- 
dant d'une  forme  encore  élégante,  a 
son  dos  noir  ,  et  non  couleur  d'or 
d  cmeraude  ,  d'azur ,  de  rouge  ,  com- 
me le  dit  Laccpède  qui  l'a  décrit  un 
peu  trop  poétiquement  ;  mais  ce  dos 
est  formé  de  très-petites  ccùUes  sem- 
blables à  ces  perles  en  verroterie  dont 
on  forme  de  petites  bourses  élégan- 
tes; sur  ce  fond,  des  ronds  en  perles 
d'un  vert  d'émeraude  ou  jaunâtre, 
sont   distribués  avec    profusion,    et 
l'harmonie  de  ce  vert  cristallin  et  du 
noir   brillant   sur    lequel   il   éclate  , 
n'a  pis  besoin  dêue  exagérée  pour  être 
a.lmiiable.  La  tête  est  brillamment 
marbrée  de  verl  et  de  noir,  ainsi  que 
le  dessus  des  cuisses  et  des  pâtes;  la 
queue  est  brunâtre ,  et  tout  le  des- 
sous d'un  jaune  verdâtre.  Le  Lézard 
dont   il    est  question    est   innocent, 
mais  hardi;  il  fuit  au  moindre  bruit , 
non  lâchement,  s'arrêtant  de  distan- 
ces  en   distances    pour    observer  la 
cause  de  sa  crainte  ,  et  si  on  le  presse 
de  trop  près  il  se  jette  sur   l'assail- 
lant en  faisant  entendre  un  certain 
soutflimient  qui  rappelle  en  petit  celui 
que  font  entendre  les  Oies  eu  colère. 
Comme  on  en  trouvait  beaucoup  aux 
environs    d'une  barouie    de    Saint- 
Mague  ou  nous  avons  passé  les  pre- 
miers temps   de  notre  jeunesse,   et 
que  nous  en  avons  été  souvent  vio- 


34o  LEZ 

lerament  mordus  en  leur  faisant  ia 
petite  guerre  que  l'enfance  livre  à  tout 
ce  qui  fuit ,  nous  pouvons  affirmer 
que  leur  dent  ne  produit  aucun  m  cu- 
vais effet  après  la  douleur  du  moment. 
Il  suffit  d'avoir  vu  un  seul  grand  Lé- 
zard vert,  pour  s'ëtonner  que  Linné 
ait  pu  confondre  cette  espèce  avec 
le  Lézard  gris. 

Le  LÉZARD  VERT  ,  Lacerta  i>iridis, 
Daud.  T.  Hi,  p.  54;  Lacerta  agilis , 
■},  L.,  Gniel.,  loc.  cit.;   Seps  varius  , 
Laurent.  Amph.,n.  iio,  tab.  5,  f.  2. 
Plus  petit  que  le  précédent  d'un  tiers 
environ,  plus  svelte;  le  fond  de  ses 
parties    supérieures    est    d'un    beau 
vert,  et  les  taches  ou  les  bigarrures 
en  sont  noires,  ce  qui  est  le  contraire 
de  l'espèce  précédente.    Le  dessous 
est  également  d'un  jaune  verdatre  , 
mais  plus  brillant.  Il  suffit  d'avoir  vu 
cet  Animal  pour  ne  pas  le  regarder 
comme  une  variété  du  Lacerta  occel- 
Inta.W  se  trouve  aux  mêmes  lieux,  oii 
nous  en  avons  observé  quelques  in- 
dividus dont  le  dessous  élait  bleuâtre. 
Cette  espèce  est  l'une  des  deux  que 
nous  avons  trouvées  le  plus  commu- 
nément aux  environs   de   Fontaine- 
bleau ,  dans  les  lieux  découverts  à  la 
base  des  collines  de  grès.  L'autre  es- 
pèce que  nous  y  avons  observée  est 
en   dessus   d'un    vert   tirant   sur  le 
bleu  si  répandu  sur  la  wbe  de  beau- 
coup de  Sauriens  du  Nouveau-Monde; 
c'est  le  Lacerta  Brongnartli  de  Dau- 
din  ;  en  le  comparant  au  Lézard  que 
LatreiUe    décrivit    sous    le    nom  de 
Verdelet.  Lacerta  viridula,   comme 
un  Animal  de  l'histoire  de  Pavana , 
nous  avons  peine  à  croire  qu'il  n'y 
ait  pas  eu  quelque  erreur  dans  l'éti- 
quette du  bocal  qui  contenait  l'indi- 
vidu décrit  par  notre  savant  confière, 
et  nous  regardons  ces  deux  Animaux 
comme  identiques. 

Le  LÉZARD  DES  SOUCHES,  Laccjta 
stijpium,  Daud.,  pi.  35,fig.  -2,  fort 
commun  au  bois  de  Boulogne  ,  dans 
les  environs  de  Paris  ;  ce  Lézard  plus 
petit  que  les  précédens  ,  plus  grand 
que  le  gris  ,  de  la  couleur  du  der- 
nier sur  le  dos  ,  sur  les  flancs  et  «n 
dessoixs ,  long  de  six  à  huit  pouces , 


et  très-agile,  semble  être  un  vérita- 
ble  hybride. 

Le  LÉZARD   GRIS  DES    MURAI1.1.E3  , 

Lacerta  agilis,  a.,  L.,  Gmel. ,  loc.  cit.., 
p.  1070  ,  Lac.  ,  Qiiadr.  Ov.  ,  p.  298 , 
Kncycl.  Rept.  Lézard,  pi.  6,  fig.  2. 
Répandu  dans  toute  l'Europe  ,  mais 
surtout  dans  le  midi  de  la  France, 
ce  petit  Animal  s'y  fait  remarquer 
par  sa  vivacité  ;  il  est  d'ailleurs  pres- 
que domestique  ,  vivant  dans  les 
murs  de  toutes  nos  habitations.  C'est 
particulièrement  contre  ceux  des 
jardins  oii  ion  appuie  des  espaliers, 
et  dont  les  moellons  offrent  des  trous 
qui  lui  peuvent  servir  de  refuge  , 
qu'il  semble  se  plaire;  il  y  vient 
guetter  les  Insecies  destructeurs  des 
fruits  ,  «t  nous  l'y  avons  surpris  in- 
sinuant sa  petite  langue  dans  les 
blessures  faites  aux  raisins  par  le 
Diptère  qu'il  venait  de  saisir.  Leur 
multitude  dans  les  pays  de  vignobles 
oli  les  propriétés  sont  enceintes  de 
pierres  sèches  et  sur  les  coteaux  pier- 
reux est  incroyable.  Nous  en  avons 
observé  plusieurs  variétés  très  remar- 
quables ,  qui  mieux  examinées  se- 
raient peut-être  autant  d'espèces.  La 
première,  la  plus  belle,  mince,  plus 
agile  ,  sans  aucune  tache  ,  d'un  brun 
cannelle  clair  avec  le  dessous  blan- 
châtre; la  seconde  plus  grande  avec 
deux  lignes  longiludmales  d'un  brun 
noir  sur  le  dos,  et  les  flancs  variés 
de  verdâire  et  fie  noir  ;  la  troisième 
avec  trois  lignes  longitudinales 
noires,   dont  celle  du  milieu  est   la 

f)lus  étroite;  la  quatrième  avec  les 
ignés  et  de  erosses  taches  noires  dis- 
persees  ,  entrecoupées,  et  le  dessous 
couleur  d'acier,  beaucoup  plus  gros- 
se d'ailleurs  et  moins  leste  ;  la  cin-v 
quième  enfin  avec  des  lignes  et  de 
grosses  taches  noires,  et  le  dessous 
du  corps  lavé  d'une  teinte  rougcâlre 
souvent  ti^ès-vive  et  piquetée  de  noir. 
Nous  avons  perdu  un  travail  fait 
en  Espagne  sur  ces  Reptiles,  ou  nous 
avions  déciit  et  figuré  avec  le  plus 
grand  soin  les  Lézirds  que  notre  sé- 
jour nous  permit  d'y  observer.  Nous 
y  avions  letrouvé  le  Lacerta  macu— 
lata  de  Daudin  ,  découvert  par  Bosc 


LHE 

aux  environs  de  la  Corogne  ,  el  nous 
pouvons  répondre  qu'il  est  ccvlaine- 
jnent  une  espèce  bien  distincte,  en- 
core que  Cuvier  ne  le  regarde  que 
couimc  une  variété. 

Le  Tiliguèra  de  Sardaigne  qu'on  a 
rapporté  au  genre  Lézard  ,  paraît  êli  e 
à  Cuvier  une  espèce  douteuse;  ce 
n'est  peut-êlreque  le  Lacerta  virldis. 
Le  Ij.  dumetoruin  de  Surinam,  Bos- 
cm«a  de  Saiut-Domingiie,  Teyuu  du 
Paraguay  ,  sont  les  espèces  américai- 
nes constatées  de  ce  genre. 

Les  Améivas  ,  qui  ont  été  confon- 
dus par  quelques-uns  avec  les  Ani- 
maux dont  il  vient  d'être  question, 
rentrent  comme  sous-genre  parmi  les 
Tupinambls.  /^.  ce  mot. 

On  a  étendu  le  nom  de  Lézard  à 
des  Reptiles  qui  n'en  sont  pas,  et 
même  à  un  Mammifère  :  aiuM  l'on  a 
appelé  LÉZA.RD  Écaillé,  le  Pango- 
lin ;  LÉZARD  DE  MER  ,  le  Callyonvrnc 
Lyre,  un  Esoce  et  un  Saumon;  Lé- 
zard d'eau,  les  Batraciens  du  genre 
Triton;  Lézard  Leguan,  les  Igua- 
nes, et  un  variété  de  Galéote  appe- 
lée Kemkaantjh  ,  c'est-à-dire  Coq 
de  bataille.        .  (b.) 

LÉZARDELLE.  bot.  phan.  Ce 
nom  a  été  employé  par  plusieurs 
botanistes  français  pour  désigner  le 
genre  Saururus.  P' .  ce  mot.  (b.) 

*  LÉZARDET.  bept.  saur.  Nom 
donné  par  Daudin  ,  à  une  division  du 
genre  Agamc  oii  il  plaçait  comme  es- 
pèce unique  le  Laceita  marmorata , 
h.,  qui  forme  aujourd'hui  le  genre 
Marbré  de  Cuvier.  /^.  Marbré.  Dau- 
din a  aussi  donné  ce  même  nom  à 
une  espèce  de  Tupinambis.  P^.  ce 
mot.  On  l'applique  vulgairement  aux 
petits  Lézards  gris.  (g.) 

LHERZOLIÏE.  min.  Pyroxène  en 
roche  de  Charpentier(Jour.  des  Min., 
t.  02,  p.  Sai).  Le  Lièvre  a  ainsi  nommé 
une  Roche  composée  de  Pyrovène  la- 
mellaire, grenu  ou  compacte,  observée 
en  grandes  masses  par  Charpentier, 
près  de  l'étang  de  Lherz  ,  el  sur  tout 
le  terrain  qui  s'étend  depuis  la  vallée 


LIA  54i 

de  Vicdessos  ,  jusqu'à  celle  de  la 
Garonne.  Elle  forme  des  assises 
puissantes  d;ins  le  sol  primordial  , 
et  alterne  avec  le  Calcaire  primitif. 
La  Lherzolilc  compacte  a  été  confon- 
due avec  la  Serpentine  ;  elle  «;n  dif- 
fère en  ce  qu'elle  est  plus  dure,  et 
ne    contient  ni  ïalc    ni  Feldspath. 

(g.  DEL.) 

LIABON.  Liahiirn.  bot.  puan. 
Sous  cette  dénomination  ,  Adanson 
(Familles  des  Plautcs ,  vol.  2,  p.  i3i) 
avait  constitué  un  genre  de  la  famil- 
le des  Synanthérées  ,  qui  avait  pour 
type  une  Plante  de  la  Jamiiïque  dé- 
ciiln  et  figurée  par  P.  Browne  sous 
le  nom  de  Sulidagv.  Linné  réunit 
cette  Plante  à  son  genre  jJmellus,  et 
plus  lard  ,  Swartz  ,  dans  ses  Obseiva- 
tioncs  Butaiiicœ ,  adopta  cette  réu- 
nion. Willdcnow^  ignorant  sans  dou- 
te ou  n'ayant  aucun  égard  à  la  déno- 
mination pioposce  par  Adanson  .éta- 
blit son  Sla/iea  qui  est  identique  avec 
le  Liabum.  Enlin  \e  ^vnre  y/ndroma- 
càia,  proposé  parHumboldl  el  Bon- 
pland(/-'/a///'. ^S^fz/rt.,  vol.  2,  p.  io4}, 
est  encore  le  mêuie  sous  un  nouveau 
nom.  Il  est  certain  que  si  on  veut  ici 
être  sévèie  dans  l'application  de  la 
loi  de  l'antériorité,  le  nom  AeLiiabain 
doit  être  préféré  à  tous  les  autres; 
mais  alors  comment  pourra -t- on 
changer,  sans  occasioner  beaucoup 
de  confusion ,  le  nom  à'Jndrorna- 
chia  donné  à  la  plupart  des  espèces 
par  Kunth  [Nop.  Gêner,  et  Spec.  T. 
IV,  p.  97-1  o3)?  Cette  considération 
nous  semble  assez  puissante  pour 
empêcher  de  ressusciter  un  mot  bi- 
zarre qui  désignait  un  genre  très-mal 
caractérisé  et  composé  de  Plantes  non 
congénères.  C'est  un  motif  semblable 
qui  a  fail  préférer  le  nom  de  Diejya- 
iiia  proposé  par  Jussieu  pour  un 
geme  de  Chicoracées  à  celui  de  Tul- 
jw/s  antérieurement  donné  par  Adan- 
son. Cassini  a  une  toute  autre  opi- 
nion relativement  au  nom  du  genre 
dont  il  est  ici  question.  Il  adopte 
maintenant  le  Liabum,  et  il  substitue 
les  noms  de  L.  Brownei  et  L.  Jus- 
siœi  à  ceux  à'Andromachia  Poiteaui 
et  A'J.  Ji/ssievi  qu'il  avait  lui-même 


342 


LIA 


donnés  à  ces  Plantes.  La  première  est 
le  Starkea  umbellata  ,  Willd.  P".  , 
pour  les  détails  génériques  et  les 
usages  1  emarquables  d'une  espèce  in- 
digène du  Péi'ou,  le  mot  Androma- 
CHIA.  (g..n.) 

LIAGORE.  Liagora.  polyp.  IDi- 
chotoniaria  ,  Lamk.  Genre  de  l'ordre 
des  Tubiilariées  dans  la  division  des 
Polypiers  flexibles.  Caractères  :  poly- 
pier pbytoïde,  rameux ,  fistuleux,li- 
chétiiforme  ,  encroûté  d'une  légère 
couche  de  matière  crétacée.  Beau- 
coup de  naturalistes  ont  regardé 
comme  des  Plantes  marines  ces  êtres 
que  Lamouroux  range  dans  son  gen- 
re Liagora  ,  et  qu'il  croit  devoir  rap- 
porter au  règne  animal.  ïurner, 
Gmelin  ,  Desfonlaines  et  Rolh  en  fi- 
rent des  Fucus.  Mais  Gmelin  et  Es- 
per  en  avaient  déjà  fait  des  ïubu- 
iaires.  Les  Liagoies  ont  le  port ,  la 
forme  et  même  la  couleur  de  certains 
Lichens  ;  elles  sont  couvertes  d'une 
légère  incrustation  de  carbonate  cal- 
caire ^  leur  substance  intérieure  est 
gélatineuse  et  assez  ferme.  Ijeurs  tiges 
et  rameaux  sont  cylindroïdes  dans 
l'état  de  vie  ou  lorsqu'on  les  a  mis 
tre'mper  dans  l'eau;  ils  se  resserrent, 
s'aplatissent  et  se  plissent  de  diverses 
manières  par  la  dessiccation. Lamou- 
roux attribue  à  toutes  les  Liagores 
une  tige  fistuleuse.  jNous  ne  savons  si 
ce  caractère  existe  dans  les  espèces 
que  nous  n'avons  point  examinées; 
jnais  nous  l'avons  vainement  cherché 
sur  les  Liagora  versicolor  et  articu- 
/a/a  que  nous  avons  étudiés;  celles- 
ci  ont  leur  tige  pleine.  Nous  avons 
soumis  ces  espèces  à  difFérens  essais 
pour  reconnaître  leur  organisation  ; 
mises  dans  l'Acide  nitrique  très-af- 
faibli ,  leur  croûte  calcaire  ne  tarde 
pas  à  être  enlevée  avec  une  eftervcs- 
cence  assez  vive  ;  il  reste  un  axe  gé- 
latineux assez  Solide  ,  ayant  tout-à- 
fait  l'aspect  de  certaines  iMantes  ma- 
rines décolorées  et  macérées  dans 
l'eau  de  la  mer,  après  qu'elles  ont 
été  détachées  depuis  quelque  temps. 
En  examinant  au  microscope  des 
fragmcns  de  Liagoies  dépouillées  de 


LIA 

leur  incrustation  crétacée  ,  on  aperçoit 
à  la  surface  et  spécialement  aux  ev- 
tréinités  des  rameaux,  des  espèces  de 
bouquets  branchus,  infiniment  pe- 
tits ,  implantés  dans  la  substance  gé- 
latineuse de  l'axe  ;  ils  ont  beaucoup 
de  ressemblance  avec  ce  que  l'on  re- 
marque à  la  surface  des  grandes  Co- 
ralliuées  dépouillées  aussi  de  leur 
matière  crétacée  par  les  Acides  ,  mais 
ils  sout  bien  moins  distincts.  Mises 
sur  les  charbons  allumés  ,  les  Liago- 
res, dépouillées  ou  non  de  leur  in- 
crustation ,  ne  donnent  en  brûlant 
aucune  odeur  animale.  On  n'aper- 
çoit sur  leur  sin  face  aucune  trace  de 
fjores  ;  leur  couleur  varie  :  elle  est 
)lauche  ,  rougeàtre  ,  jaune  ou  verte  ; 
elles  vivent  dans  les  mers  des  climats 
chauds.  Lamouroux  a  rapporté  les 
Liagores  aux  Tubulariées  II  nous 
semble  qu'elles  auraient  plus  de  rap- 
ports avec  les  Coralliuées ,  si  toute- 
lois  elles  appartiennent  véritablement 
au  règne  animal.  Ce  genre  renferme 
les  Liagora  persicolor  ,  ceraiioides  , 
phjscioides ,  aurantiaca  ,  farinosa  , 
a/hicans  ,  distenta,  arliculata,  toutes 
originaires  des  nrers  des  pays  chauds 
de  la  zone  tempérée  ou  des  tropiques. 
On  n'en  trouve  aucune  espèce  au- 
dessus  du  quarantième  degré  nord. 

Agardh  comprend  ce  genre  dans 
son  Sjstema  ^Jlgarum  ,  et  le  place 
dans  l'ordre  des  Floridées.    (E.D..I..) 

LIAIS  (PIERKE  de),  min.  On  donne 
ce  nom,  dans  l'art  de  la  bâtisse,  à 
une  Pici  re  calcaire  à  grain  fin ,  à 
cassure  terreuse  ,  formant  dans  les 
leirains  lerliaiies  des  environs  de  Pa- 
ris ,  des  bancs  de  sept  à  quinze  pou-, 
ces  d'épaisseur  :  elle  est  recherchée 
comme  tiès-propre  à  être  employée 
pour  les  rampes,  les  cliapiteaux,  les 
colonnes,  les  balustrades,  etc.  Elle 
est  facile  à  tailler  et  assez  tenace 
pour  conserveries  moulures,  (g.  del.) 

LIANE.  BOT.  Ce  nom  vulgaire  , 
employé  dans  toutes  les  colonies 
firtuçaises  par  les  premiers  tlibustiers 
et  passé  dans  la  langue  française  ,  dé- 
signe tout  Végétal  sarmenteux  dont 
les  rameaux  débiles  choisissant  d'au- 


très  Vëgétau-<*pour  support,  giim- 

f>enl  le  long  des  ironcs  d'Arbres  ,  s'en- 
acetil  dans  leurs  raineaux  ellinissent 
quelquefois  par  les  ctoull'or  sous  iiuc 
verdure  plus  épaisse  encore  que  la 
leur.  Quelques-unes  se  serrent  au 
bois  comme  notre  Lie:  rc  ;  d'autres 
sont  moins  étreignantes  ,  comme  nos 
Clématites  et  nos  Liserons  des  haies; 
d'autres  enlin  sont  accrochantes  , 
comme  nos  Ronces.  Ces  Ronces  .  ces 
Liserons,  ces  Clématites,  ces  Lierres, 
notre  Biione  et  notre  Taninus  se- 
raient des  Liâmes  aux  Antilies,  à  la 
Guiane  et  dans  l'île  de  Mascareigne. 
Mais  aucune  des  Plantes  qui  dans  nos 
haies  ou  dans  nos  buissons  remplis- 
sent un  tel  rôle,  n'égale  en  force  ou  en 
étendue  les  Lianes  des -pays  chauds. 
^Nous  en  avons  vu  couvrir  de  proche 
en  proche  des  parties  assez  considé- 
rables de  certaines  forêts,  et  finir  par 
les  confondre  en  une  seule  masse  de 
feuillage.  Le  nom  de  Liane  vient  évi- 
demment de  lien,  parce  que  les  ra- 
meaux des  Lianes  lient  étroitement 
les  objets  qu'elles  saisissent.  Beau- 
coup de  Plantes  non-seulement  <!e 
genres  divers  ,  mais  encore  de  famil- 
les et  de  classes  diflerentes  sont  des 
Lianes.  Il  en  existe  parmi  les  Her- 
bes et  les  Arbustes  ;  des  Fougères 
même  rampent  en  Lianes.  Les  Ghi- 
mifères  sont  les  seuls  Végétaux  qui 
n'en  adoptent  jamais  les  formes. 
Parmi  les  Lianes  les  pli»s  communes 
et  dont  les  noms  sont  presque  cou- 
sacrés  ,  nous  citeions  les  : 

Liane  a  l'Ail,  le  Bignonia  allia- 
cea,  L.  ,  aux  Antilles. 

*  Liane  amère,  V Abuta  canch- 
cans  à  Caycnne. 

*  Liane  a  l'Ane  ,  V Omphalea 
diamJra  à  la  Guiane. 

*  Liane  d'Asie  jaune  ,  le  Tetra- 
pteris  inœqualis  de  Cavanillcs ,  selon 
Surian. 

*  Liane  Avancaké,  une  espèce  du 
genre  Phaseolus. 

Liane  a  bariuque  ,  le  Riviida  oc~ 
tondra  à  Saint-Domingue  ;  VEcasla- 
phyllum  Brownii  à  la  Martinique. 

Liane  .1  Batate,  le  Convohulus 
Balatas. 


LIA 


543 


Liane  a  Bauuuit  ,  le  Convolsjulus 
brasiliensis,  employé  comme  purgatif 
dans  loulos  les  Aniilles  par  les  an- 
ciens flibustiers. 

Liane  blanche,  \e  Rivlnia  lœvis 
à  la  Martinique  ;  un  Bign(jniaàiii.nul- 
Domingue. 

Liane  de  Boeuï\,  Vjicacia  scan- 
dens  à  S  lint-Thomas. 

Liane  Bondieu  ,  W-ihus  prccato- 
riiis ,  L. 

*  Liane  a  bouton  j  un  Dura/t/a, 
aussi  nommé  Castor  et  Ronda  par  les 
anciens  naturels  de  Saint-Domingue. 

Liane  brûlante,  une  Aroïdc  qui 
paraît  appartenir  au  genre  Diacon- 
tium,  et  qui  contient  un  lait  acre  à 
Saint-Domingue.  A  la  Martinique  , 
c'est  le  Tragla  volubilis. 

Liane  BRÛLÉE  ,  le  Gouania  domln- 
gensis  aux  Antilles. 

Liane  a  Cabuit,  un  Tabeinœ- 
montana  à  Saint-Domingue  ,  un  Eu- 
patoire  grimpant  à  Mascareigne. 

Liane  a  Cacone,  le  Passiflura 
maliformis ,  selon  Turpin,  etleZ>c(-- 
lichos  urens ,  suivant  INicolson. 

Liane  a  caleçon,  les  Bauhinies  , 
le  Murucujr),  l'Aristoloche  bilobée  , 
et  la  plupart  des  Passiflores  dont  les 
feuilles  ont  deux  plus  grands  lobes. 

Liane  carrée  ,  le  Paullinia  pin- 
riala  à  la  Guiane  ;  un  Serjania  à 
Saint-Domingue. 

*  Liane  a  cercle  ,  le  Pelrœa  uu- 
lubilis  à  Cayenne. 

Liane  de  Chat  ou  Gru'ie  de 
Chat  ,  le  Bignonia  Ungiiis  Cad  à 
Saint-Domingue  et  à  la  Guiane. 

*  L*[ANE  A  Chiques,  le  Tournefur- 
tia  nitida  à  Saint-Domingue. 

Liane  A  Citron.  Adanson  appelle 
ainsi  une  Plante  grimpante  du  Séné- 
gal nommée  ïobl  ou  Toll  par  les  na- 
turels et  dont  le  fruit  ressemble  au 
Citron  par  sa  saveur  acide. 

Liane  a  Cochon.  On  ignore  quel- 
le Plante  des  Antilles  Nicolson  dési- 
gne ainsi.  A  Mascareigne  et  à  l'Iie- 
de-France  nous  avons  entendu  nom- 
mer ainsi  par  les  nègres  diverses  es- 
pèces ou  variétés  de  Dioscorea  et  un 
(^issampelos  sauvage. 

Liane  en  coeur  ,  le   Cissampelos 


344  LIA 

Fareira  à  Saint- Domiague  ;  les  gran- 
des espèces  de  Liserons  qui  couvrent 
les  forèls  à  Mascareigne  et  surloat  à 
l'Ile-de-France. 

Liane  contbk-poison,  la  Feuillée 
grimpante. 

LiAN£  Corail,  un  Cissus  aux  An- 
tilles,selon  Siuian;  le  PoiWjsa  à  l'Ile- 
de-France  ou  celte  belle  Liane  paraît 
avoir  été  porte'e  de  Madagascar. 

Liane  a  cordes  ,  le  Bigiionia  vimi- 
nea. 

Liane  A  Coui.EUVB£ ,  la  Feuillée 
grimpante. 

Liane  coupante.  Encore  que  nul- 
le Graminee  u'oRre  ie  port  des  Lia- 
nes, on  a  ,  selon  Auhlet,  donné  ce 
nom  à  \ Arundofarv.ta  ,  dont  le  feuil- 
lage embarrasse  lesjfunbes  quand  on 
parcourt  les  marais  de  la  Guiane,  et 
coupe  les  bottes  comme  le  ferait  un 
couteau. 

Liane  acoureux,  aussi  nommée 
Tlmac  à  Saint-Domingue ,  paraît  être 
une  Térébinlhacée  encore  peu  con- 
nue. 

Liane  a  Crabes  ,  le  Bignonla 
œquiiiocualis  aux  Antilles;  le  Convol- 
vulus  Pes-Caprœ  à  l'Ile-de-France. 

Liane  Crape  ,  même  chose  que 
Liane  à  cordes. 

Liane  croc  de  Chien,  le  Ziziphus 
iguaneus  à  Saint-Domingue. 

Liane  a  crochets,  l'Ourouparia 
d'Aublelà  la  Guiane. 

Liane  a  eau,  un  Gouet grimpant 
qui  fournit  assez  d'eau  quand  on  le 
coupe  par  tronçons  pour  dcsallcrer 
les  chasseurs. 

Liane  a  enivrer  le  Poias«N ,  le 
Robinia  JSicou  à  la  Guiane. 

*  Liane  épineuse,  le  Pisonia 
aculeata  à  la  Martinique  ;  le  Paulli- 
nia  aslatica  à  l'Ile-de-Franée. 

Liane  tranche,  le  Securida  c  vo- 
lubilis à  la  Martinique;  le  Dracon- 
tium  pertusum  sur  la  Terre -Ferme; 
le  Bigiiunia  Kerera  ù'Aublet  à 
Cayenne  ;  un  Smilax  à  l'Ile- de- 
l'rance. 

Liane  a  geler  ou  a  olacer  ,  un 
Cissampelos  aux  Antilles. 

*  Liane  a  grand  eois  ou  des 
<;rakds  iîois.  Ou  ne  sait  trop  quelle 


LIA 

Plante  est  désignée  sous  ce  nom  aux 
Aatilles.  A  l'Ile-de-France  ,  c'est  un 
Liseron  qui  s'élève  à  une  hauteur  ex- 
traordinaire dans  les  forêts. 

*  Liane  a  grand  Cerf,  le  Pauonia 
sjjicata  de  Cavanilles,  selon  Surian. 

Liane  jaune  ,  le  Bignonia  viminea 
et  Vipomœa  tuberosa  aux  Antilles. 

Liane  a  lait,  l'O/e/ia  d'Aublet  k 
la  Guiane. 

Liane  laiteuse  ,  divers  Apocins  et 
le  Cj/ianchum  hirsuturn  sux  Antilles. 

Liane  maugle  ,  l'Echites  bijlora. 

*  Liane  a  malingre  ,  le  Convol- 
vitlus  unibellatus. 

Liane  a  médecine  ,  même  chose 
que  Liane  à  Bauduit. 

*  Liane  Miribal  ,  le  Banisteiia 
convoluulifulia. 

Liane  Mibipi  ,  diverses  Bignones. 
Liane  mince,  le  Jiajaiiia  scanc/ensm 
Liane  a  Minguet,  le   dssus  si- 
cjoides,  selon  Turpin ,  à  Saint-Do- 
mingue. 

*  Liane  malabare,  une  variété 
àe  Diascoiea  à  1  Ile-de-France. 

Liane  Ouarit  ,  même  chose  que 
Liane  à  Minguet. 

Liane  Palétuvier,  VEchites  bi- 
flora  à  Cayenne. 

Liane  a  panier  ,  le  Bignonia 
œquinoctialis  à  Cayenne  et  plusicui'S 
autres  espèces  du  même  genre. 

Liane  Papaye,  VO/nphalea  dian- 
dra  aux  Antilles. 

Liane  de  Paque  ,  le  Securidaca 
volubilis  à  la  Martinique. 

*  Liane  DE  la  Passion,  diverses 
Passiounaires,  particulièrementcelles 
qui  ont  le»  plus  grandes  fleurs. 

Liane  a  Patates  ou  Liane  a 
Raves,  l'Iguame  selon  Surian. 

Liane  percée  ,  le  Dracontium  per- 
tusum. 

Liane  a  Persil  ,  le  Serjania  tritcr- 
nata  à  Saint-Domingue ,  et  le  KoL- 
reutera  triphylla  à  la  Martinique. 

Liane  a  pissf.r,  un  iiiuinia  aux 
Antilles,  selou^Surianj  un  Smilax  à 
ri!e-de-France. 

Liane  purgative,  même  chose 
que  Liane  à  Bauduit. 

Liane  quinze  jour^s ,  le  Cissampe- 
los Caiapeba  à  la  Martinique. 


LIA 

Liane  a  raisins,  un  Coccolubaîx 
Saint-Domingue,  et  les  Iiivinia&  la 
Martinique. 

*  Liane  a  Rai'e,  le  Bignonia  echi- 
nata  à  Caycnue. 

Liane  a  Réglisse  ,  Vylbrus  preca- 
torius. 

Liane  rouge.  Ce  nom  est  appliqué 
indillcrcmnienl  auBigtivwa  aÛiacea, 
au  Zizlphus  volubilis  et  au  Tetracera 
aspera.  , 

*  Liane  RUDE  ou  de  Saint- Jean, 
le  Peliœa  volubilis. 

Liane  a  sang.  On  n*a  pas  encore 
reconnu  l'espèce  désignée  par  Wicol- 
son  .^ous  ce  nom.  On  soupçonne  que 
c'est  un  Millepertuis. 

Liane  a  savon  ,  le  Momordica 
operculata  selon  Tuipin,  le  Gouania 
domingensis  selon  Poileau  ,  un  Banis- 
teria  suivant  Poupée-Desportes. 

Liane  a  SAVONNEriE,  le  J'euillea 
scandens. 

Liane  a  scie,  le  Paulli/iia  curassa- 
vicah  Sauit-Domingue. 

Liane  a  Serpent  ,  diverses  Aris- 
toloches, particulièrement  l'yJnguici- 
da  des  botanistes. 

*  Liane  de  sirop  ,  le  Columnea 
scandens. 

Liane  tocoyenne  ,  le  Bignonia 
œquinoctialis  à  la  Guiane. 

Liane  a  Tonnelles,  les  diverses 
espèces  de  Quaraoclit  aux  Antilles, 
et  d'Ipomées  aux  îles  de  France  et  de 
Mascareigne. 

*  Liane  a  Tulipes  ,  à  l'Ile-de- 
France  la  seule  espèce  de  Passiflore 
qui  croisse  naturellement  à  la  lisièie 
des  forêls. 

Liane  a  Vers  ,  le  Cactus  triangu- 
laris  selon  Nicolson 

*  Liane  vulnéraire,  même  chose 
que  Liane  d'Asie  jaune.  (b.) 

LIARD.  ROT.  PHAN.  L'un  des 
noms  vulgaires  du  Peuplier  chez  les 
pépiniéristes.  (e.] 

*  LIAS.  GÉOL.  Les  terrains  oolilhi- 
qucs,  si  abondans  dans  tout  le  nord- 
ouest  de  l'Europe  et  dont  notamnrent 
les  montagnes  du  Jura  sont  formées  , 
reposent  principalement  en  Angle- 
terre comme  eu  Franco  sur  une  séi  ie 


LIA  54^ 

puissante  de  couches  nombreuses  et 
alternantes  de  Calcaire  marneux,  gé- 
néralement gris  ou  bleuâtre  etd'Ai'- 
gile  schisteuse  de  couleur  également 
foncée.  C'està  l'ensemjjle  de  ces  cou- 
ches remarquables  par  le  grand  nom- 
bre et  la  variété  des  corps  organises 
fo>siles  qu'elles  renferment,  que  les 
géologues  anglais  ont  les  premiers 
donné  le  nom  parliciilier  de  Lias 
qu'ils  prononcent  comme  si  nous 
écrivions  Bayasse.  Cette  expressioa 
courte,  facile  à  écrire  et  à  lire  dans 
toutes  les  langues,  insignifiante  par 
elle-même  el  que  pour  cela  seul  il 
était  très-bon  de  conserver,  est  heu- 
reusement adoptée  aujourd  huipar  la 
plupart  des  géologues  du  continent 
pour  désginer  les  dépôts  sédimenteux 
qui  leur  paraissent ,  par  leur  position 
relative  et  leurs  Fossiles,  être  sem- 
blables à  ceux  primitivement  bien 
observés  et  bien  décrits  en  Angleterre 
coniine  y  constituant  le  premier 
membre  ae  la  grande  formation  ooli- 
thique  {Oolite  formation).  Ce  sont 
donc  les  descriptions  spéciales  du 
Lias  de  l'Angleterre  qui  doivent  nous 
servir  de  terme  de  comparaison  et 
fournir  le  type  de  ce  que  les  uns  ap- 
pelleront une  formation  particulière 
indépendante,  tandis  que  d'autres  y 
verront  ,  soit  efleclivement  le  com- 
mencement des  terrains  oolithiques  , 
soit  la  terminaison  des  formations  qui 
ont  précédé  ;  question  qui  paraît  être 
indifférente  en  elle-même,  mais  qui 
tient  cependant  aux  diverses  maniè- 
res d'envisager  les  principes  fonda- 
mentaux de  la  science  géologique; 
question  qui  au  surplus  est  étran- 
gère au  sujet  qui  nous  occupe.  {V. 
Terrain.)  Notre  but ,  pour  le  mo- 
ment, doit  être  de  bien  caractériser 
ce  que  les  Anglais  ont  appelé  Lias , 
afin  qu'il  soit  facile  de  rapporter  les 
portions  de  l'enveloppe  de  la  terre  que 
l'on  peut  observer  partout  ailleurs 
qu'en  Angleterre  et  spécialement  en 
France  à  la  même  cause  et  à  la  mê-i 
me  époque  de  fondation. 

Le  Lias  est  un  dépôt  sédimenteu\ 
composé  «le  particules  également  fi-' 
nés   et  légères ,  dans  lequel  l'Argilç- 


346  LIA 

domine  essentiellement  ;  les  assises 
inférieures  ou  les  plus  anciennes  sont 
même  presque  uniquement  formées 
de  lits  argileux  puissaus  que  séparent 
de  loin  en  loin  quelques  bancs  de 
Calcaire  marneux,  coaiparativement 
très-minces.  C'est  en  s'élevant  dans 
la  formation  que  l'on  voit  les  cou- 
ches solides  du  Calcaire  devenir  plus 
nombreuses  ,  au  point  que  dans  le 
tiers  supérieur  environ  du  dépôt  , 
considéré  dans  son  ensemble,  et  qui 
dans  quelques  carrières  ou  sur  les  fa- 
laises ,  présente  des  coupes  de  plus  de 
cent  pieds  de  puissance,  les  couches 
dé  Calcaire  marueux  et  celtes  d'Ar- 
giles qui  alternent  avec  lui  sont  en 
nombre  égal  ,  ayant  chacune  au  plus 
un  pied  d'épaisseur,  ce  qui  donne  à 
ces  coupes  1  aspect  de  murs  régulière- 
ment rubannés.  Eft'cctivement ,  bien 
que  la  couleur  dominante  de  tout  le 
système  soit  le  gris-bleu  plus  ou 
moins  foncé  ,  la  teinte  des  bancs  cal- 
caires est  plus  pale  que  celle  des  cou- 
ches d'Argde  qui,  presque  toujours 
humides,  paiaisseut  le  plus  souvent 
noires  ou  d'un  violet  foncé;  ces  der- 
nières sont  plus  rarement  juuuâti  es  , 
quelquefois  elles  sont  teintes  en  cou- 
leur de  rouille  à  leur  tranche  visible 
et  dans  les  fissures  par  des  eaux  fer- 
rugineuses j  la  grande  quantité  de 
matière  charbonneuse  disséminée  et 
de  Bitume  que  quelques-unes  renfer- 
ment les  rend  réellement  noires  et 
semblables  à  de  la  boue.  Le  Calcaire 
est  assez  généralement  d'un  gris  plus 
ou  moins  bleu;  cependant  dans  plu- 
sieurs localités,  celui  des  parties  infé- 
rieures devient  plus  épais,  et  sa  cou- 
leur est  le  blanc  un  peu  cendré.  Les 
Anglais  nomment  ce  Calcaire  White 
Lias ,  pour  le  distinguer  du  Bli/e 
Lias  ,  expression  composée  qui  est 
plus  habituellement  employée  que 
celle  de  Lias  seule  pour  désigner  spé- 
cialement les  couches  solides  de  la 
formation.  Quelle  que  soit  sa  cou- 
leur,  le  Calcaire  du  Lias  est  générale- 
ment compacte,  dur,  sans  cavité  ,  ho- 
mogène dans  ses  parties  et  donnant 
une  cassure  conchoïde;  quelques  va- 
liétés  peuvent  prendre  un  beau  poli 


LLi 

et  être  employées  comme  marbres  ; 
quelques-unes  sont  surtout  remar- 
quables par  un  grand  nombre  de  pe- 
tites Ammonites  changées  en  Spath 
calcaire  blanc  et  par  d'autres  qui  ont 
conservé  une  partie  noire  de  leur 
test  dont  l'intérieur  est  rempli  de 
cristaux  de  Chaux  carbonalée.  Le 
Lias  blanc  peut  servir  de  Pierre  li- 
thographique. L'Argile  interposée 
est  schisteuse;  elle  se  divise  facile- 
ment en  feuillets  minces  parallèle- 
ment au  plan  des  couches.  Celles-ci 
sont  presque  toujours  horizontales, 
et  on  les  voit ,  notamment  en  Angle- 
terre ,  recouvrir ,  sans  perdre  cette 
situation  ,  d'à uti'es  couches  inclinées 
ou  contournées  dépendant  de  la  for- 
nation  houillière ,  dont  elles  ne  sont 
généralement  séparées  dans  ce  pays 
que  par  les  assises  également  hori- 
zontales de  Marne  gypsifère  et  mu- 
riatilère  et  de  Grès  diversement  colo- 
ré (Ked  mari  and  new  red  sand  sione 
des  Anglais  ,  Grès  bigarré  des  Fran- 
çais ,  et  Bu  nier  sand  stein  des  Alle- 
mands )  ;  \es  Argdes  inférieures  du 
Lias  se  lient  même  d'une  manière  si 
nuancée  avec  les  assises  supérieures 
des  Marnes  gypsifères  en  Angleterre 
et  en  France  ,  qu'il  semble  douteux  , 
au  prem.er  aspect,  que  d'autres  for- 
mations puissantes,  telles  que  le 
Quadersandstein  et  le  Muschelkaik 
des  Allemands,  puissent  être  inter- 
posées ,  d  une  manière  directe  ,  quel- 
que part  entre  les  deux  systèmes  ar- 
gileux ,  ainsi  que  des  géologues  célè- 
bres le  croient  encore;  et  jusqu'à  ce 
qu'une  superposition  évidente  vien- 
ne constater  le  fait,  il  paraîtra  plus 
prudent  d'admettre  que  ces  dernières 
formations  sont,  comme  paraît  le  croi- 
re maintenant  l'iUustie  géologue  des 
deux  mondes ,  plus  contemporaines  et 
équivalentes  duj  Calcaire  oolithique 
du  Lias  que  d'une  origine  antérieure 
à  celle  de  ces  deux  dépôts.  Dans  tous 
les  cas  ,  le  Lias  nous  paraît  réunir 
beaucoup  des  caractères  qui  annon- 
cent un  dépôt  lent  et  tranquille  de 
matières  apportées  de  loin  et  proba- 
blement en  partie  par  des  courans 
continentaux  affluant  dans  la  mer ,  et 


LIA. 

cela  d'une  manière  périodiquement 
régulière,  ce  qu'indique  d'une  part 
l'absence  de  matériaux  grossiers  cl 
pesans  et  l'état  de  conservation  des 
Végétaux  torrcsires  et  des  Animaux 
marins,  et  d'autre  part  les  alternan- 
ces si  multipliées  île  couclies  calcai- 
res et  argileuses  de  même  nature. 
Sous  tous  ces  rapports  ,  les  circons- 
tances qui  ont  présidé  à  la  formation 
du  Lias  se  sont  répétées  à  plusieurs 
époques  Irès-diÛérentcs  de  l'àgc  de 
la  terre,  et  par  cette  raison  il  est  très- 
souvent  difficile  de  distinguer  autre- 
ment que  par  une  étude  détaillée  des 
Fossiles,  et  mieux  encore  par  la  su- 
perposition réelle ,  le  Lias  propre- 
meut  dit  de  systèmes  calcnreo-argi- 
leu\  très-puissaus  qui  avec  le  même 
aspect  séparent  en  plusieurs  assises  le 
terrain  oolithique  eu  le  recouvrant 
{Oxfurt  c/ay,  Argile  de  Dives,  Kim- 
tneridge   claj,  Argile   d'HonOear). 

Ou  évalue  en  Augletei're  après  de 
huit  cents  pieds  la  puissance  totale 
du  Lias.  Les  Minéraux  qu'il  contient 
sontpeu  nombieux;  le  Fer  à  l'état  de 
sulfure  y  est  le  plus  abondant  ;  il  s'y 

Îirésente  en  rognons  ou  nodules  dont 
a  décomposition  donne  lieu  à  la  pro- 
duction (le  cristaux  de  Chaux  sulfatée 
et  à  l'oxide  de  Fer  qui  colore  forte- 
ment un  grand  nombre  de  sources; 
le  Plomb  et  le  Zinc  sîilfurés,  la  Bary- 
te et  la  Sli'ontiane  sulfatées  sont  en- 
core des  Minéraux  du  Lias  ;  quelques 
restes  de  corps  organisés  s'y  trouvent 
changés  en  Silex.  La  Silice  à  l'état  de 
Quartz  s'y  voit  cristallisée  dans  quel- 
ques cavités;  mais  les  Silex  en  bancs 
ainsi  que  le  Grès  et  le  Sable  y  sont 
rares. 

Les  Fossiles  du  Lias  sont  Irès- 
nombreux  et  très -variés;  presque 
toutes  les  couches  contiennent  des 
fragmens  plus  ou  moins  gros  de  tiges 
de  Végétaux  dicotylédous  et  mono- 
cotylédons qui  sont  changés  en  Li- 
gnites  et  pénétrés  de  Pyrites.  L'exa- 
men de  quelques  feuilles  bien  con- 
servées a  fait  reconnaître  la  présence 
de  Fougères  et  de  Joncs  ,  Plantes  ter- 
#  restres  et  marécageuses;  les  débris 
d'Animaux  ont  presque  tous  appar- 


LIA  547 

tenu  évidemment  à  des  êtres  marins 
de  toutes  les  classes  jusqu'aux  Rep- 
tiles inclusivement.  On  cite  plu- 
sieurs Zooph^tes,  parmi  lesquels  une 
espèce  de  Turhinulia  de  Lamarck  , 
cinq  espèces  distinctes  d'Encrines  du 
genre  Penlacrinite,  dont  plusieurs  ont 
été  conservées  entières,  une  variété 
d'Oursins  (C/daris),  une  immense 
quantité  de  Coquilles  univalvcs  et 
bivalves  des  genres  Ammonite,  Nau- 
tile ,  Bclemnile  ,  Hélicine  ,  Troclius  , 
Tornatille  ,  Mélanie,  Modiole,  Unio  ? 
Cardite,  Astarté,  Arche,  CucuUée  , 
Térébratule  ,  Spirifer,  Gry[ihée,  Smi- 
Ire ,  Peigne ,  Plagiostome  ,  Lime  ,  Per- 
ne,  etc.,  parmi  lesquelles  il  faut  dis- 
tinguer comme  plus  caractéristiques 
\  .ammonites  Bucklandi  ,  la  Gryphœa 
incurva ,  le  Plagiostoma  giganlea. 
Les  zoologistes  outreconnuplus.de 
vingt  espèces  d'Ammonites  qui  sont , 
ainsi  que  les  autres  Fossiles  ,  plutôt 
groupées  avec  ordre  qu'accumulées 
pêle-mêle  dans  toutes  les  couches. 
Ainsi  ,  nous  avons  remarqué  dans 
plusieurs  localités  l'Ammonite  de 
Buckland  très-abondante  et  presque 
unique  dans  un  certain  banc  de  Cal- 
caire dont  la  surface  était  presque 
toute  recouverte  d'une  manière  lé- 
gulière  par  des  individus  de  même  di- 
mension ,  disposés  sur  le  plat  et  à 
égales  distances  ;  d'aut)  es  couches 
renferment  plus  essentiellement  des 
Entroques,  d'autres  des  Bclemnites, 
d'autres  des  Gryphées  ,  etc.  Bien  , 
nous  le  répétons  ,  que  cette  espèce  de 
distribution  doive  seulement  être  vue 
en  masse  pour  paraître  vraie  ,  il  im- 
porte de  ne  pas  négliger  cette  obser- 
vation ,  et  nous  citerons  encore  ,  pour 
lui  donner  plus  d'importance  ,  l'exis- 
tence d'une  couche  d'Argile  bitumi- 
neuse ,  tenace  ,  dont  l'épaisseur  est 
d'environ  deux  pieds  et  demi,  qui  ne 
contient  presque  pas  de  Fossiles  ca- 
ractérisés et  qui  paraît  comme  mar- 
brée, parce  qu'elle  est  remplie  de 
.  corps  finement  bianchus  qu'on  ne 
peut  mieux  comparer  qu'à  des  espèces 
de  Fucus,  quoique  ces  corps  ne  se 
distinguent  de  la  masse  que  par  une 
couleur  plus  foncée  ;  nous  avons  vu 


548  LIA 

cette  même  couche  8ur  une  grande 
étendue  des  côtes  de  l'Angleterre  , 
sur  celles  opposées  delà  Normandie, 
et  dernièrement  de  Bonnard  l'a  re- 
trouvée dans  les  terrains  de  la  Bour- 
fogne ,  qu'il  rapporte  avec  raison  au 
lias. 

On  cite  encore  comme  ayant  ëté 
trouve's  dans  ce  système  des  becs  de 
Sèches,  plusieurs  espèces  de  Pois- 
sons ,  des  os  et  des  écailles  de  Tor- 
tues; mais  les  Fossiles  les  plus  re- 
marquables, ceux  qui  dans  ces  der- 
niers temps  ont  le  plus  mérité  de  fixer 
l'attention  et  qui  ontHonné  lieu  aux 
recherches  des  plus  habiles  géolo- 
gues, ce  sont  ces  gigantesques  Sau- 
riens dont  l'organisaiion  totalement 
étrangère  à  la  nature  actuelle  ,  a  pré- 
senté pour  le  Lias  et  pour  la  classe 
des  Reptiles  sous  l'investigation  des 
savans  anglais,  un  phénomène  ana- 
logue et  non  moins  étonnant  à  celui 
observé  antérieurement  avec  tant 
d'art  et  de  persévérance  dans  le  Gyp- 
se des  environs  de  Paris  et  pour  la 
classe  des  Mammifères  par  noire  plus 
illustre  anatomiste.  Ces  Animaux  an- 
tiques et  maintenant  perdus  apparte- 
naient à  deux  genres  bien  distincts 
qui  ont  reçu  les  noms  d'Ichtyosaure 
[Ic/ityosauius]  et  de  Plésiosaure  {Fte- 
siosaurus).  Les  premiers,  les  Ichtyo- 
saures, avec  les  caractères  des  Rep- 
tiles Sauriens,  présentaient  celui  d'a- 
voir quatre  membres  propres  à  la 
natation  et  disposés  de  la  même  ma- 
nière que  les  deux  membres  anté- 
rieurs des  Cétacés  ;  organisation  qui 
semble  annoncer  que  ces  singidiers 
Animaux  ne  pouvaient  que  nager  et 
non  marcher  à  terre  ,  quoique  d'un 
autre  côté  pourvus  de  poumons  et 
non  de  branchies  ,  ils  fussent  obli- 
gés de  respii'er  l'air  atmosphérique. 
Parmi  les  pièces  les  plus  remar- 
quables de  leur  squelette  par  leur 
forme  anomale  ,  les  vertèbres  de 
toutes  les  espèces  peuvent  toujouis 
être  reconnues  lorsqu'on  les  rencon- 
tre isolément;  elles  ressemblent  à  des 
disques  étroits  dont  les  deux  faces 
jirliculaires  sont  concaves  comme  cel- 
\qs  des  vertèbre»  de  Poiesons.  On  a 


LIA 

trouvé  des  caractères  pour  établir 
dans  ce  genre  quatre  espèces  qui  dif- 
fèrent essentiellement  les  unes  des 
autres  par  la  forme  de  leurs  dents, 
par  la  longueur  de  leur  museau  et 
par  les  proportions  de  leur  taille  ; 
l'espèce  la  plus  commune,  1'/.  corn- 
mu/lis,  pouvait  atteindre  plus  de 
vingt  pieds ,  ainsi  que  Yl.  platyo- 
dun  ,  caractérisé  par  ses  dents  dépri- 
mées ;  cependant  on  trouve  un  assez 
grand  nombre  de  petits  individus 
qui  ont  de  un  à  trois  pieds  seulement, 
et  que  l'on  ne  saurait  rapporter  qu'a- 
vec doute  à  ces  deux  espèces  gigan- 
tesques dont  se  distingue  encore 
fiarfaitement  1'/.  teiiuirustiis  par  la 
ongueur  de  son  museau  ,  la  petitesse 
de  SQS  dents  et  le  grand  nombre  de 
ses  vertèbres  dorsales  et  caudales. 
Nous  avons  vu  pendant  le  voyage 
que  nous  avons  fait  en  Angleterre, 
l'année  dernière,  le  plus  bel  échan- 
tillon qui  existe  de  cette  espèce  ;  il 
était  encore  en  la  possession  de  miss 
Mary  Anning  qui  a  recueilli  sur  les 
côtes  de  Lyme  Régis  presque  tous 
les  Fossiles  du  Lias  qui  depuis 
sont  devenus  célèbres  par  les  tra- 
vaux auxquels  ils  ont  donné  lieu. 
Cette  jeune  Anglaise,  par  son  zèle  et 
son  intelligence ,  a  su  créer  avec  ces 
objets  \xn  commerce  aussi  utile  pour 
la  science  qu'il  est  honorable  et  lucra- 
tif pour  elle.  Elle  nous  a  permis  de 
prendre  un  dessin  que  nous  nous 
sommes  empressés  de  communiquer 
à  Conybeare  et  Cuvier.  L'Ichtyosaure 
à  long  museau  qu'il  représente  est 
presque  complet,  et  il  avait  au  moins 
douze  pieds  de  longueur  ,  des  dents 
fines  et  Irès-courles  sur  des  mâchoi- 
res grêles  ,  étroites  ,  longues  de  plus 
de  deux  pieds.  {V.  Ichtyosause.) 

Les  Plésiosaures ,  moins  rappro- 
chés des  Poissons  ,  plus  semblables 
en  tout  aux  Reptiles  que  les  Ichtyo- 
saures ,  n'avaient  pas  les  vertèbres 
discoïdes  de  ces  derniers  ,  mais  ils 
leur  ressemblaient  par  les  quatre 
membres  égalemeut  organisés  pour 
la  natation  ,  à  la  manière  de  ceux  des 
Cétacés  ,  quoique  présentant  des  dif-  4| 
férences  notables  dans  le  nombre  et 


LIA 

la  forme  des  os  de  ces  parties  ;  la  for- 
me des  vcrlèbres  a  permis  de  diatin- 
giier  dans  ce  genre  cinq  espèces  qui 
ont  éië  nommées  Plesius.  trigonus , 
P.  pentagonus,  P.  carniatus,  P.  doli- 
chodeirus  et  P.  receiitiur,  dont  tou- 
tes ,  à  l'exception  de  la  dernière  ,  ap- 
partiennent au  Lias.  Le  plus  remar- 
quable, le  mieux  connu  est  le  P.  clo- 
lichodelriis  découvert  parConybeare, 
qui  en  a  fait  le  sujet  de  l'une  des  dis- 
sertations les  plus  impoi tantes  du 
dernier  numéio  des  Transactions  de 
la  Sociéli'  géologique  de  Londres;  ce 
Reptile  ,  qui ,  comme  V Ic/itjos.  com- 
munis  ,  paraît  avoir  atteint  plus  de 
vingt  pieds  de  longueur ,  avait  un  col 
plus  long  que  tout  le  lesle  du  corps, 
et  composé  de  plus  de  trente  verlèbi  es, 
nombre  supérieur  à  celui  des  vertè- 
bres du  col  de  tous  les  autres  Ani- 
maux; ce  col  flexible,  comme  l'est  le 
corps  des  Serpens ,  se  terminait  par 
une  têle  très-petite  qui  présentait  les 
caractères  essentiels  de  celle  des  Lé- 
zards. L'organisation  singulière  de 
cet  Animal  avait,  pour  ainsi  dire,  été 
devinée,  d'après  de  simples  fragmens, 
par  Conybcare,  avant  que  la  décou  ver- 
te dun  squelette  presque  entier  trouvé 
encore  à  Lyme  Régis  par  miss  Mary 
Anning  ,  soit  venue  contirmer  les  sa- 
vantes conjectures  du  géologue  an- 
glais. Ce  beau  Fossile,  acheté,  dit-on, 
la  somme  de  cent  louis  par  le  duc  de 
lîuckingham,  a  été  mis  par  lui ,  dans 
le  pur  intérêt  de  la  science  ,  à  la  dis- 
position des  membres  de  la  Société 
géologique  de  Londres  ,  pour  qu'ils 
puissent  le  faire  dessiner  et  Iç  décri- 
re. Nous  avons  eu  l'occasioti  d'exa- 
miner avec  soin  celte  magnifique 
pièce  qui  occupe  un  espace  de  plus  de 
douze  pieds  de  long  sur  si\'  de  large  , 
et  nous  avons  pu  reconnaître  qu'il 
fallait  un  aussi  habile  naturaliste  que 
le  secrétaire  de  la  Société,  Th.  Webs- 
ter ,  pour  mettre  autant  de  soin  et 
d'exactitude  que  l'on  en  remarque 
dans  l'exécution  du  dessin  qui  a  été 
inséré  dans  les  Transacùoiis  de  la  So- 
ciété géologique  ,  et  dont  luie  copie 
beaucoup  réduite  se  voit  dans  les 
planches  de  noire  Dictionnaire.   Le 


LIA  54 9 

plus  bel  échantillon  de  la  même 
espèce  de  Plésiosaures,  après  celui 
dont  nous  venons  de  parler,  est  celui 

3ue  possède  maintenant  le  Muséum 
Histoire  Naturelle  de  Paris;  nous 
avons  presque  été  témoins  de  sa  dé- 
couverte faite  sur  la  plage  de  Lyme 
Pvegis  par  des  matelots  de  ce  petit 
port ,  qiM  ,  après  l'avoir  exti'ait  avec 
tout  le  soin  possible,  sous  la  surveil- 
lance de  miss  Mary  Anning  ,  venaient 
de  le  cédera  cette  dernière.  L'un  des 
premieis  à  l'examiner  ,  nous  nous 
sommes  trouvés  heureux  de  pouvoir 
ne  pas  laisser  échapfier  une  occa- 
sion favorable  d'être  de  quelque  uti- 
lité aux  savansde  notre  pays  en  fai- 
sant hommage  au  Muséum  d'Anato- 
mie  comparée  d  une  pièce  unique  qui 
aurait  pu  toujours  manquer  à  sa  belle 
collection  sans  le  hasard  qui  nous  a 
lait  devancer  les  amateurs  et  les  sa- 
vans  anglais.  A.  l'exception  du  col  et 
de  la  têle  qui  manquent,  le  reste  du 
corps  est  presque  cnlièrenient  con- 
servé, et  cette  partie  a  même  sur  le 
Fossile  du  duc  de  Buckingham  cet 
avantage  ,  que  les  vertèbres  dorsales 
ne  sont  pas  déplacées.  N'ayant  pas 
possédé  assez  à  temps  ce  dernier  indi- 
vidu du  Plesiosaurus  dolichodeirus , 
l'auteur  des  Recherches  sur  les  Osse- 
mens  fossiles  n'a  pu  en  insérer  la  des- 
cription et  le  dessin  dans  lederniervo- 
luinedeson  ouvrage,  maisil  vient, par 
anticipation  ,  de  joindre  ce  dessin  au 
discours  préliminaire  de  la  nouvelle 
édition  qu'il  prépare.  (Discours  sur  les 
révolutions  de  la  surface  du  globe, 
etc.,  G.  Cuvier,  1826,  p.  oSy,  pi.  111.) 
Tous  les  Reptiles  dont  nous  venons 
de  parler  se  trouvent  ensemble  soit 
dans  les  couches  solides,  soit  dans  les 
couches  argileuses  du  Lias  ,  et  quel- 
quefois même  les  portions  d'un  mê- 
me squelette  sont  enveloppées  dans 
des  couches  de  nature  différente;  les 
os  qui  paraissent  avoir  appartenu  à 
un  même  individu  sont  généralement 
réunis,  au  point  que  la  découverte 
d'une  seule  vertèbre  ou  d'une  seule 
phalange  autorise  à  rechercher  dans 
le  même  lieu  les  autres  parties  de  l'A- 
nimal, parce  que  les  recherches  ont 


35o 


LIA 


souvent,  comme  nous  l'avons  appris 
de  miss  Mary  Anning  elle-même  ,  été 
couronnées  du  succès;  les  os  sont  bri- 
sés ou  plutôt  comme  écraFcs  par  le 
poids  des  masses  supéiieures  ,  car  ils 
sont  rarement  usés  ou  roulés;  si  l'on 
en  trouve  dans  cet  clat  ?ur  les  plages, 
il  est  plus  que  probable  que  ,  déta- 
chés des  couches  qui  les  renfer- 
maient, ils  ont  éprouvé  l'action  mo- 
derne des  vagues;  cependant  beau- 
coup de  ces  os  sont  recouverts  par  de 
petites  Huîtres  et  de  petites  Gryphées 
qui  adhèrent  fortement  à  leur  surfa- 
ce,  observations  qui  semblent  indi- 
quer que  les  squelettes  déposés  en- 
tiers sur  un  fond  vaseux  n'ont  éié  re-s^. 
couverts  que  lentement  par  de  nou- 
velle vase  au  milieu  de  laquelle  ils 
ont  pu  être  écrasés  par  l'accumula- 
tion ou  le  tassement  de  dépôts  posté- 
rieurs. Lyme  l\egis',  que  nous  avons 
cité  déjà  plusieurs  fois,  est  une  petite 
ville  duDorselshiresur  la  côte  sud  de 
l'Angleterre  opposée  à  celle  de  la  Nor- 
mandie, entre  Gaen  et  Bayeux  :  les  fa- 
laises qui  dans  ce  lieu  ontplus  de  cent 
mètres  de  hauteur  à  pic  sont  piesque 
entièrement  formées  par  les  assises 
rubannées  du  Lias  qui  supportent  les 
couches  inférieures  de  la  Craie  et  du 
Sablevert ,  dont  elles  ne  sont  séparées 
sur  quelques  points  seulement  que 
par  des  Sables  ooliihiques  ferrugi- 
neux que  l'on  regarde  comme  la  re- 
présentation de  touîe  la  formation 
oolithiquecaJcaire.Celieuquia  fourni 
letype  desdescriplionsdu  Liî.'s  est  de- 
venu célèbre  par  le  grand  nombre  de 
Fossiles  et  surtout  d'Ichtyosaures  et 
de  Plésiosaures  qui  y  ont  été  trou- 
vés et  qui  enriciiissent  la  plupart 
des  collections  de  l'Angleterre  et  de 
Paris;  tel  est  richl\osaure  décrit 
par  sir  Evcrard  Home'et  figuré  avec 
le  plus  grand  luxe  pnr  Clift  sous  le 
nom  de  P/ofeo-Sauri/S;  il  appartient 
au  Musée  britannique.  La  Société 
géologique  de  Londres  ,  le  Musée  des 
chirurgiens,  les  collectioîis  de  l'Uni- 
veisité  d'Oxfort ,  celles  de  l'Académie 
de  Bristol  ,  les  cabinets  ];articuliers 
de  Buckland  ,  Conybeare,  Jonhston  , 
Cumberland  ,  de  la  Bêche ,  possèdent 


'      LIA 

également  un  grand  nombre  de 
squelettes  et  d'ossemens  détachés 
qui  proviennent  de  la  même  localité. 
Le  Lias  se  présente  sur  nos  côtes 
avec  les  mêmes  caractères  qu'à  Lyme 
Régis  ,  entre  Gaen  et  Bayeux ,  aux  en- 
virons dePort-en-Bessin;  les  t'f.lalses 
deDives  qui  paraissent  plutôt  appar- 
tenir à  une  époque  postérieure  {Ox~ 
fort  ctay)  ,  ressemblent  tellement 
aussi  à  celles  de  Lyme  que  l'on  pour- 
rait facilement  les  rapportera  la  mê- 
me formation  ,  et  que  peut-être  même 
dans  le  premier  lieu  les  deux  dépôts  ar- 
gileux se  trouvent  réunis  et  en  contact 
immédiat,  les  couches  inférieui'es  du 
Calcaire  oolithique  manquant.  Les 
couches  du  Calcaire  de  Vieux-Pont, 
celles  du  pays  plat  compris  entre  Ga- 
rentan  et  Valognes  représentent  par- 
faitement le  Lias  des  environs  de 
Bristol ,  et  ce  que  l'on  a  appelé  pen- 
dant long-temps  en  France  le  Cal- 
caire à  Gryphées  arquées  ,  le  Calcaire 
de  Bourgogne,  notamment  des  envi- 
rons d'Aulun  etd'Avalon,  fournit  un 
autre  exemple  authentique  du  Lias 
en  France.  V.  Terrain.  (c.p.) 

LTATRIDE.  Liatris.  bot.  phan. 
Genre  de  la  famille  des  Synanthé- 
rées,  et  de  la  Syngénésie  égale,  L., 
établi  par  Schreber ,  et  que  l'on  peut 
caractériser  de  la  manière  suivante  : 
l'iuvolucre  est  cylindrique  ou  plus 
ou  moins  renflé,  composé  d'écaillés 
foliacées ,  imbriquées  sur  plusieurs 
rangées,  appliquées  les  unes  contre 
les  auli-es  par  leur  base  ,  un  peu  écar- 
tées et  quelquefois  recourbées  dans 
leur  partie  supérieure;  le  lécoptacle 
est  plane,  offrant  des  alvéoles  super- 
ficielles ,  mais  du  reste  dépourvu  de 
soies  et  d'écaillés  ;  tous  les  fleurons 
sont  rée;ulieis,  hermaphrodites  et 
fertiles  ;  la  corolle  est  tubuleuse,  son 
limbe  est  étroit,  semi-quinquéfide  , 
régulier;  le  tube  staminal  est  in- 
clus, terminé  à  son  sommet  par  cinq 
dents;  le  style  est  implanté  sur  un 
disque  épigyne  annulaire;  le  style 
est  long ,  grêle ,  terminé  par  deux 
stigmates  très-longs  et  très-grêles.  Le 
fruit  est  cylindracé  ,  strié ,  surmon- 


LIA 

le  d'une  aigrette  sessile  et  plumeiisc. 

Toutcà  les  espèces  de  ce  genre  sont 
originaires  de  l'Ainérique  scplentrio- 
uaK;.  Cesonl  des  Plantes  heibacces,  vi- 
vaces  ,  élégantes,  à  racine  souvent  ren- 
flée et  biilbiforme.  Leur  tige  est  dres- 
sée, gënéralsnicnt  simple,  ainsi  que 
leurs  feuilles  qui  sont  eparscs.  Les 
fleurs  sont  eonstamuient  purpurines, 
disposées  en  épis  ou  en  grappes  à  l'ex- 
tréniité  de  la  tige.  Les  espèces  de  Lia- 
tris  avaientd'abord  été  placées  dansle 
genre  Serratula  ,  dont  elles  ont  en 
effet  tout  le  port.  Nous  décrirons  ici 
l'espèce  qui  a  servi  de  type  à  ce  gen- 
re :  la  Liatris squarrosa ,  VVilld.  ,  qui 
a  été  jusqu'à  présent  fort  mal  décrite 
niéine  par  H.  Cassiui. 

Liatris  squarrosa,  Willd.  Sa  ra- 
cine est  bulbeuse  et  arrondie  ,  à  peu 
près  de  la  grosseur  d'une  petite  noix. 
Sa  tige  est  dressée  ,  simple,  haute 
d'environ  un  pied  et  demi ,  striée  lon- 
giturlinalcmenl  et  pubescente;  les 
feuilles  sont  allcrncs,  linéaires,  lan- 
céolées ,  un  peu  ondulées  ,  pubescen- 
tes  et  rudes  au  toucher ,  et  offrant 
une  seule  nervure  longitudinale;  les 
capitules  sont  pédoncules,  solitaires 
à  l'aisselle  des  feuilles  supérieures  et 
formant  par  leur  réunion  (6  à  8)  une 
sorte  d  épi  ou  de  grappe  teiniinale; 
l'involucrc  est  ovoïde,  composé  d'é- 
cailles  foliacées,  imbriquées,  linéai- 
res, lancéolées,  aiguës,  recourbées 
dans  leur  moitié  supérieure,  stiiées 
lon^iîudinalement  et  couvertes  de 
poils  rudes  ;  le  réceptacle  est  un  peu 
convexe  et  très-nu;  les  fleurons  sont 
tous  hermaphrodites  et  fertiles  ,  plus 
longs  que  l'involucre  ;  tous  ceux  de  la 
circonférence  sont  fortement  iccour- 
bés  en  dehors  ,  caractère  qui  n'a  pas 
encore  été  noté  ;  ceux  du  centre , 
bien  moins  nombreux  ,  sont  dressés  ; 
les  divisions  du  limbe  sont  linéaires  , 
étroites,  velues  sur  leur  face  interne 
excepté  à  leur  sommet;  le  tubesta- 
iiiinal  est  inclus,  lenniué  à  son  som- 
met par  cinq  dents  obtuses,  et  à  sa 
base  par  dix  dents  plus  courtes;  l'o- 
vaire est  surmonté  d'un  disque  épi- 
gyne  saillant,  du  milieu  duquel  s"é- 
iève  un  style  grêle  ,  terminé  par  deux 


LIB  85 1 

stigmates  linéaires ,  très-longs  et  ve- 
lus. Le  fruit  est  cylindrique,  un  peu 
renflé  vers  son  sommet,  marqué  de 
stries  longitudinales,  velu  cl  terminé 
par  une  aigrette  plumeuse  et  sessile, 
un  peu  plus  longue  que  le  tube  de  la 
corolle.  (a.  r.) 

*  LIATRIDÈES.  Liatrideœ.  bot. 
PiiAN.  Le  professeur  Richard,  dans 
la  classification  du  Jardin  Médical  de 
Paris  ,  avait  proposé  ce  nom  pour  un 
groupe  qu'il  établissait  parmi  les  Sy- 
nanthérées,  et  qui  se  composait  des 
genres  Tarchonanthus ,  Venwnia  et 
Liatris.  Mais  le  même  botaniste  a  plus 
tard   abandonné  celte  classification. 

(A.  R.) 

LTAVERD.  BOT.  phan.  L'un  des 
noms  vulgaires  de  ï'iris  Pseudo-Jco- 
rus,Ij.  (b.) 

LIBADION.  BOT.  PHAN.  Syn.  de 
petite  Centaurée.  /^.Erythrée,  (b.) 

LIBANC  OTJ  LIVANE.  ois.  Nom 
vulgaire  du  Pélican.   /^.  ce  mot. 

(DR..Z.) 

LIBANIONouLTBYCE.BOT.PHAN. 
Syn.  de  Buglosse.  P".  ce  mot.       (b.) 

L  T  B  A  N  O  ï  I D  E .  Libanotis  .bot. 
PHAN.  Le  mot  de  Libanotis  était  em- 
plojé  par  Tabernœmonlanus  et  par 
d'autres  vieux  botanistes  pour  dési- 
gner une  Plante  que  Linné  réunit  à 
son  genre  Athamanta.  Plusieurs  au- 
teurs modernes  ont  voulu  restituer  à 
ce  dernier  genre  le  nom  primitif  de 
Libanotis.  Haller ,  Crantz  ,  Scopoli  et 
Lamarck  ont  nommé  ainsi  le  type  du 
genre,  c'est-à-dire  l'^Ma/zza/z/o  cre- 
tensis.  K.  Athamanthe.        (g..n.) 

*  LTBAS.  BOT.  PHAN.  (Thévenot.) 
Syn.  àeRheum  Ribes  ,  L.,  dans  quel- 
ques parties  de  l'Orient,  r''.  Rheum. 

(B.) 

*  LIBELLA.  POIS.  (Gaza.)  Syn.  de 
Squatus  Zigœna.  V.  Squale,      (b.) 

LIBELLES  ou  ODONATES.  ins. 

Nom  donné  par  Fabiicius  à  l'une  des 
tiois  familles  d'Insecles  de  l'ordre 
des  Névroptères  dont  il  a  fait  une 
classe.  Leicharting,  Link  et  quel- 
ques autres  auteurs  ont  donné  le  nom 
de  Libelloïdes  ou  Libelluloides  à  tout 


55j  LIB 

l'ordre  des  Névroplèies,  et  Liireille  a 
désigné  sous  le  nom  de  Libollulines, 
les  Insecles  que  Fabricius  a  nommés 
Odonates.  ^.  ce  mot  et  ceux  de   Li- 

BELIiULlNES  ,    L1BEM.ULE   et  AgRTON. 

(G.) 

LIBELLULE.  Lihellula.  iNs.  Gen- 
re de  l'ordre  des  Névroptères  ,  section 
des  Subulicornes  ,  famille  des  Libel- 
lulines  ,  établi  par  Linné,  restreint 
par  Fabricius,  Latreille  et  tous  les 
entomologistes  ,  et  renfermant  les  In- 
sectes qui  ont  pour  caractères  :  ailes 
étendues  horizontalement  dans  le  re- 

f)os;  tête  presque  globuleuse,  avec 
es  yeux  très-grands,  contigus  ou 
très-rapprochés;  la  division  mitoyen- 
ne de  la  lèvre  beaucoup  plus  petite 
que  les  latérales  qui  se  joignent  en 
dessus  par  une  suture  longitudinale  , 
en  fermant  exactement  la  bouche. 

Ces  Insectes  dltïèrent  des  jEshnes 
parla  lèvre  qui ,  dans  ce  dernier  gen- 
re ,  a  le  lobe  intermédiaire  plus  grand 
et  les  deux  autres  écartés  ,  armés 
d'une  dent  très-forte  et  d'un  appen- 
dice en  forme  d'épine.  Ils  s'éloignent 
des  Agrions  en  ce  que  ceux-ci  ont  les 
ailes  élevées  perpendiculairement 
dans  le  repos;  ces  deux  genres  ont 
toujours  l'abdomen  cylindrique  .tan- 
dis qu'il  est  déprimé  dans  les  Libel- 
lules. Leur  tête  est  grosse  ;  leurs  yeux 
sont  grands,  contigus  postérieure- 
ment :  on  volt  entre  eux  et  les  an- 
tennes une  élévation  vésiculeuse  et 
trois  petits  yeux  lisses,  peu  apparens, 
disposés  autour  de  cette  partie  élevée; 
les  ailes  sont  horizontales  et  éten- 
dues; l'abdomen  est  ordinairement 
long,  déprimé  et  ayant  trois  faces 
comme  une  c'pée.  Les  larves  et  les 
nymphes  ont  cinq  appendices  réunis 
en  forme  de  queue  pointue  à  l'extré- 
mité postérieuve  du  corps  qui  est 
court  et  déprimé.  La  mentonnière  est 
voûtée  ,  en  forme  de  casque  ,  avec  les 
deux  serres  en  forme  de  volets. 

Ou  connaît  vulgairement  les  Li- 
bellules sous  le  nom  de  Demoiselles  ; 
leur  corps  est  en  général  orné  de  cou- 
leurs assez  agréables,  et  leurs  ailes, 
vues  à  certains  jours,  présentent  des 
reflets  de  toutes  les  teintes  :  plusieurs 


LIB 

espèces  les  ont  même  colorées  en  par- 
tie. Vander  Lindcn  { Monographia 
Libellulinarum  Eurupœ,  Bruxelles, 
i825)en  mentionne  quatorze  espèces; 
la  plus  commune  et  celle  qui  peut 
servir  de  type  au  genre ,  est  : 

La  Libellule  déprimée  ,  JLihell. 
depiessa,  L.  ,  Villers  ,  Oliv.  (Encycl. 
Méthod.),  Panz.  {Faun.  Gej-in.,  fasc. 
88  ,  n.  '2  2  ,  mas) ,  L^lr.  ;  L.  FiiedricJi- 
dalensis,  Miill.  ;  la  Philinte,  Geoff. 
(mas);  l'Eléonore,  ejusd.  (  fœm.  ); 
Réauniur  (Mém.,  tab.  5.5,  fig.  1, 
fœm.  ).  Son  abdomen  est  large  ,  dé- 
primé ,  bleu  en  dessus  dans  les  mâles, 
olivâtre  dans  les  femelles,  et  ayant 
une  tache  jaune  de  chaque  côté.  Les 
ailes  sont  transparentes  ,  avec  une 
grande  tache  d'un  jaune  brun  à  leur 
base  et  une  petite  tache  oblocgue 
noire  au  bout.  Les  membranes  3cces- 
soires  sont  blanches.  7^.,  pour  les  au- 
tres espèces,  Olivier  (Encycl.),  Latr., 
Fabr.  et  Vander  Linden  {loc.  cit.) 

(G.) 

LIBELLULINES.  Lihellulinœ.  iNS. 
Famille  de  l'ordre  des  Névroptères, 
tribu  des  Subulicornes  ,  établie  par 
Latreille,  et  comprenant  le  grand 
genre  Libellule  de  Linné.  Les  carac- 
tères de  cette  famille  sont  :  trois  ar- 
ticles aux  tarses  ,  des  mandibules  et 
des  mâchoires  cornées  ,  tiès-fortes  et 
dentées  ;  abdomen  n'étant  point  ter- 
miné par  des  lllets  ou  par  des  soies; 
oiganes  sexuels  du  mâle  situés  sur  le 
dessous  du  second  anneau  abdomi- 
nal. Ces  Insectes  sont,  dans  leur 
classe,  ce  que  les  Hirondelles  sont 
parmi  les  Oiseaux.  Doués  d'une  très- 
grande  force  musculaire  dans  les  ai- 
les ,  ils  ont  généralement  un  vol  trèsc- 
rapide  pendant  lequel  ils  saisissent 
les  Insectes  dont  ils  se  nourrissent; 
ils  sont  très-carnassiers  ,  fondent  sur 
leur  victime  comme  les  Oiseaux   de 

firoie  ,  et  la  dévorent  en  planant  dans 
es  airs.  Les  formes  des  Libelluli- 
nes  sont  svelles;  elles  sont  ornées  de 
couleurs  variées  et  agréables,  et  le  tis- 
su de  leurs  ailes  ressemble  à  une  gaze 
éclatante.  Les  mœurs  des  Libellules 
ont  été  observées  par  Degéer,  Réau- 
mur ,    Geoffroy    et    autres    auteurs. 


LIB 

Comme  ils  ont  tous  adoptd  le  genre 
Libellule  tel  que  l'a  elabli  Linné  ,  les 
détails  qu'ils  donnent  sur  Ipuis  habi- 
tudes conviennent  aussi  bien  au  genre 
Libellule  proprement  dit  qu'aux  au- 
tres genres  établis  yiw  Latrcillc  h  ses 
dépens;  c'est  pourquoi  nous  allons 
donner  dans  cet  article  un  exposé 
succinct  des  observations  de  ces  au- 
teurs. 

Ces  Ndvroptèrcs  ont  la  tête  grosse, 
arrondie  ,  ou  en  forme  de  triangle 
large;  elle  porte  deux  grands  yeux 
lisses  sur  le  vertex;  les  antennes  sont 
insérées  sur  le  front  et  derrière  une 
élévation  vésiculeuse;  elles  sont  com- 
posées ,  dans  le  plus  grand  nombre  , 
de  cinq  à  sept  articles  ou  du  moins  de 
trois  ,  dont  le  dernier  est  composé  et 
s'amincit  en  forme  de  stylet  ;  le  labre 
est  demi-circulaire  et  voûté;  les  rrian- 
dibiile-i  sont  irès-fortes,  dentées  et 
écailleuse,->;  les  mâcboires  sont  termi- 
nées par  une  pièce  de  la  même  con- 
sistance ,  elles  sont  dentées  ,  épineu- 
ses et  ciliées  au  côté  interne  ,  elles 
portent  cbacune  un  palpe  d'un  seul 
article  ,  appliqué  sur  le  dos  et  imitant 
la  galète  des  Ortboplèi  es  ;  la  lèvre  est 
grande,  voûtée,  à  trois  feuillets  ou 
divisions,  sans  palpes;  on  voit  daus 
l'intérieur  de  la  bouche  une  sorte  d'é- 
piglotte  ou  de  langue  vésiculeuse  et 
longitudinale.  Le  corselet  de  ces  lu" 
sectt-s  est  gros  et  arrondi,  il  porte 
quatre  ailes  grandes  ,  très-réticulées, 
souvent  transparentes,  très-brillan- 
tes ;  quelquefois  elles  sont  horizon- 
tales dans  le  repos,  d'aulres  fois  elles 
sont  élevées  perpendiculairement  ; 
leurs  pieds  sont  couri;;  et  courbés  en 
avan',  et  leur  abdomen  est  en  géné- 
ral très-allongé,  en  forme  d'épée  , 
c'est-à-'iire  aplati  en  dessus  et  angu- 
leux en  dessous  ,  ou  en  forme  de  ba- 
guette plus  ou  moins  cylindrique.  Au- 
dessous  du  second  anneau  sont  les 
organes  sexuels  chez  les  maies  ;  les 
femelles  les  ont  au  dernier  anneau  ; 
aussi  leur  accouplement  est-il  très- 
remarquable  et  très-singulier.  C'est 
depuis  le  printemps  jusqu'au  milieu 
de  l'automne  que  ces  Insectes  se  li- 
vrent à  l'amour  •  on  voit  alors  les  mâ- 

TOME  IX- 


LIB  355 

les  chercher  des  femelles  avec  les- 
quelles ils  iniissent  s'unir,  et  l'on 
itncontre  souvent  sur  les  Plantes  ou 
en  l'air  deux  Libellules,  dont  l'une 
cjui  est  le  mâle  vole  la  première,  et  a 
1  extrémité  de  son  corps  posé  sur  le 
cou  de  la  suivante  qui  est  la  fen)elle. 
(^)uand  un  mâle  veut  se  joindre  à  une 
frmcllc  ,  il  vole  autour  d'elle  et  lente 
toujours  de  se  ti  ouver  au-dessus  de  sa 
tête;  dès  qu'il  en  est  assez  près  ,  il  la 
saisit  avec  ses  p;iles  cl  s'y  cramponne 
fortement  ,  il  contourne  en  même 
temps  son  corps  pour  en  amener  le 
bout  sur  le  cou  delà  femelle  ,  et  il  l'y 
attache  de  manièie  qu'elle  ne  puisse 
plus  se  dét.icher  de  lui,  au  moyen  des 
pièces  qu'il  porte  au  bout  du  dernier 
anneau,  et  que  Vandcr  Linden  nom- 
me appendices  a/ta/es.  Quand  ces  Ani- 
maux sont  ainsi  joints,  ils  vont  se  po- 
ser sur  une  branche,  et  quand  la  fe- 
melle, excitée  {)ar  les  préludes  dont 
nous  venons  de  pailer,  se  décide  à 
céder,  elle  contourne  .son  corps ,  le 
porte  sous  le  ventre  du  mâle  et  appro- 
che l'extrémité  de  son  abdomen  oti 
sont  placés  les  organes  générateurs 
du  deuxième  anneau  du  mâle,  et  alors 
la  jonction  s'opère.  Pendant  tout  le 
temps  que  dure  laccoupletncnl,  le 
mâle  tient  toujours  sa  femelle  parle 
cou  et  ils  cherchent,  dans  cette  posi- 
tion ,  la  solitude.  Quclquelois  il  ar- 
rive qu'un  mâle  jaloux  vient  les  trou- 
bler et  cherche  à  débusquer  celui  qui 
est  attaché  à  la  femelle;  alors  le  cou- 
ple impoi  luné  par  les  coups  de  dents 
de  ce  mâle  ,  est  obligé  ds  quitter  la 
place,  et  d'aller,  sans  se  séparer,  se 
poser  sur  une  autre  branche.  Quand 
il  fait  très-chaud  ,  l'accouplement  est 
plus  long  et  ils  restent  bien  plus  long- 
temps ensemble  que  quand  l'atmos- 
phère est  froid.  Ils  restent  toujours 
uuis  plusieurs  heures  de  suite  ,  et 
quand  ils  sont  dérangés,  ils  s'accou- 
plent de  nouveau  quelques  minutes 
après. 

C'est  dans  l'eau  que  les  femelles 
vont  déposer  leurs  œufs  qu'elles  ne 
gardent  pas  long-temps  aprè>  avoir 
été  fécondées;  ils  sortent  de  leur 
corps  par  l'ouverture  oii  s'est  intro- 

35 


554  LIB 

(luit  l'orgiine  du  mâle  ,  el  qui  est  si- 
tuée près  de  l'anus-,  ces  œufs  sont 
réunis  et  forment  une  espèce  de  grap- 
pe. Les  Lrves  el  ies  nymphes  vivent 
dans  l'eau  jusqu'à  ce  qu'elles  aient 
pris  tout  leur  accroissement  et  qu'el- 
les soient  prêtes  à  se  changer.  Elles 
sont  assez  semblables  aux  Insectes 
parfaits,  aux  ailes  près.  Les  larves, 
qui  ne  diffcient  pas  beaucoup  des 
nymphes  ,  p;u  viennent  à  cet  état  lo;s- 
qu'elles  sont  encore  jeunes,  et  l'on 
n'aperçoit  dans  celles-ci  que  quatre 
petits  corps  plats  et  oblongs  au  plus  ; 
ce  sont  les  fourreaux  des  ailes.  Leur 
lête,  sur  laquelle  on  ne  découvre  pas 
encordes  veux  lisses,  est  remarquable 
par  la  forme  singulière  de  la  pièce  qui 
remplace  la  lèvie  inférieure,  c'est  une 
espèce  rie  masque  recouvrant  les  man- 
dibules ,  les  mâchoires,  et  presque 
tout  le  dessus  de  la  tête;  il  est  com- 
posé d'une  pièce  principale,  triangu- 
laire, tantôt  voûtée,  tantôt  plate  ,  et 
que  Réaumur  nomme  mentonnière. 
Celte  pièce  s'ailic  lîe,  par  une  char- 
nière ,  avec  un  pédicule  ou  sorte  de 
manche  annexé  à  la  tête.  Aux  angles 
latéraux  et  supérieurs  de  cette  pièce 
principale,  sont  insérées  deux  autres 
pièces  transversales,  mobiles  à  leur 
base  ,  soit  en  forme  de  lames  assez 
larges  et  dentelées  ,  soit  sous  la  figure 
de  crochets  ou  de  serres.  Réaumur  a 
donné  le  no.n  de  volets  à  ces  diffé- 
rentes pièces.  C'est  au  moyen  de  cet 
appareil  que  les  larves  et  les  nym- 
phes attrapent  leur  proie;  elles  sont 
très-carnassières  el  se  tiennent  con- 
tinuellement à  l'afTiit;  pour  ne  pas 
être  découvertes ,  elles  se  tiennent 
cachées  à  moitié  dans  la  boue  ,  el  leur 
corps  en  est  presque  toujours  sali. 
Aperçoiveut-elie~  un  Insecte  à  leur 
portée,  elles  déploient  leur  menton 
d'une  manière  très-preste  etsalsissent 
leur  proie  avec  les  tenailles  de  son 
extrémité  postérieure.  Les  volets  va- 
rient selon  les  espèces  auxquelles  ap- 
partiennent les  nymphes  et  les  lar- 
ves; ils  servent  à  ciistmguer  celles  des 
Libellules  de  celles  des  TEshnes. 
Outre  ce  masque,  qui  recouvre  toule 
ia  tête  des  larves  et  des  nymphes , 


LIB 

leur  bouche  présente  quatre  dents 
qui  sont  analogues  aux  mandibules 
et  aux  mâchoires  de  l'Insecte  par- 
fait; Tinlérieur  de  leur  bouche  offre, 
comme  dans  ceux-ci,  un  avance- 
ment an-ondi  ,  presque  membra- 
neux, situé  sous  les  deuls,  qui  est 
le  palais,  et  que  Réaumur  appelle 
langue.  Leur  corps  est  plus  ou  moins 
court ,  quelquefois  large  et  déprimé, 
d'autres  fois  allongé  el  cylindrique  , 
l'extrémité  postérieure  de  leur  abdo- 
men présente  tantôt  cinq  appendices 
en  forme  de  feuillets  ,  de  grandeur 
inégale,  pouvant  s'écarter  ou  se  rap- 
procher, et  composant  alors  une 
queue  pyramidale;  tantôt  trois  lames 
allongées  et  vel  nés  ,  ou  des  espèces  de 
nageoires.  Ces  Insectes  les  épanouis- 
sent à  chaque  instant ,  ouvrent  leur 
rectum  ,  le  remplissent  d'eau  ,  puis  le 
ferment,  et  éjaculcnt  bientôt  après, 
avec  force ,  une  espèce  de  fusée  de 
cette  eau  mêlée  de  grosses  bulles 
d'air.  C'est  par  ce  jeu  que  ces  Ani- 
maux favorisent  leurs  mouvemens. 
Le  tube  digestif  va  en  ligne  droite 
depuis  la  bouche  jusqu'à  l'anus  , 
mais  il  a  trois  lenflemens  que  Réau- 
mur regarde  comme  trois  estomacs. 
L'intérieur  du  rectum  pi  éscnte  ,  sui- 
vant Cuvier ,  douze  rangées  longi- 
tudinales de  petites  taches  noires, 
rapprochées  par  paires  ,  semblables 
aux  feuilles  ailées  des  botanistes.  Vues 
au  microscope,  chacune  de  ces  ta- 
ches est  un  composé  de  petits  tubes 
coniques  ayant  la  structure  des  tra- 
chées, et  d'où  partent  de  petits  ra- 
meaux qui  vont  se  rendre  dans  six 
grands  troncs  de  trachées  piincipales 
parcourant  toute  la  longueur  du 
corps.  Lrs  nymphes  des  Libellnlines 
vivent  dfins  leau  pendant  dix  ou  onze 
mois;  elles  changent  de  peau  plu- 
sieurs fois  pendant  cet  intervalle.  Les 
nymphes  qui  sont  prêles  à  changer 
de  forme  sont  reconnais-ables  à  la 
figure  des  fourreaux  des  ailes  qui  se 
détachent  l'un  de  l'autre,  et  qui, 
dans  quelques  espèces,  changent  de 
position.  C'est  depuis  le  milieu  du 
printemps  jusqu'au  commencement 
de  l'automne  que  leur  dernière  meta- 


LIB 

morpliose  a  lieu  t  elles  sortent  alors 
de  l'eau  ,  restent  quelque  temps  à 
l'air  pour  se  sécher ,  ensuite  elles 
vont  se  placer  sur  vine  bi  ;iuche  d'Ar- 
bre ou  une  tige  de  jonc  ,  oii  elles  se 
cramponnent  avec  leurs  pales  en  se 
plaçant  toujours  la  tête  en  haut. 
Quelques-unes  se  niélamorphoscnt 
quelques  heures  après  être  sorties  de 
l'eau  ,  d'autres  restent  un  jour  entier 
avant  de  comuienccr.  Les  jnouvemens 
par  lesquels  elles  préparent  leur 
transformation  sont  intérieurs,  et  le 
premier  ctFet  sensible  qu'ils  produi- 
sent est  de  Taire  fendre  le  fourreau  sur 
le  corselet.  C'est  par-là  que  la  Libel- 
lule fait  sortir  la  lête  et  les  pâtes  ,  et 
Ï)Our  achever  de  les  tirer  de  l'euvc- 
oppe  ,  elle  se  renverse  la  têle  en  bas 
et  n'est  soutenue  dans  celte  altitude 
que  par  ses  derniers  anneaux  qui 
sont  restés  engagés  dans  leur  an- 
cienne couverture  et  iorment  une  es- 
pèce de  crochet  qui  empêche  l'Insecte 
de  tomber.  Quand  riusecle  est  i  esté 
îissez  long-temps  dans  cette  posture, 
il  se  retourne  ,  saisit  avec  les  ciochets 
de  SCS  pâtes  la  partie  antérieure  de 
son  fbuireau  ,  s'y  cramponne  et  achè- 
ve d'en  li:  er  l'extréinité  de  son  corps. 
J3ans  cet  état ,  les  ailes  sont  étioites  , 
épaisses  ,  plissécs  comme  une  feuille 
d'Arbre  prête  à  se  développer  ;  ce 
n'est  que  deux  heures  après  qu'elles 
sont  assez  solides  et  développées  pour 
que  1  Animal  puisse  s'en  servir  et  vo- 
ler. C'est  alors  qu'on  voit  ce  joli  In- 
secte s'élever  dans  les  airs  avec  grâce 
et  légèrelé,  faire  cent  tours  et  dé- 
tours sans  se  reposer,  et  se  livrer 
bientôt  après  à  l'amour. 

Linné  avait  formé,  comme  nous 
l'avons  dit  plus  haut ,  lé  genre  Libel- 
lule avec  les  Insectes  qui  composent 
la  famille  dont  nous  traitons  ;  dans 
la  Méthode  de  Fabricius  ,  cette  fa- 
mille forme  l'ordre  des  Odonales 
(/^.  Libelles),  qu'il  divise  en  trois 
genres.  Uéaumur  avait  senti  la  né- 
cessité de  diviser  le  grand  genre 
Libellule,  et  il  l'avait  partagé  eu 
trois  divisions;  Degcer  en  fait  deux 
familles  :  l'une  comprend  les  Libel- 
lules et  les  iEshnes  ,   et  l'autre  les 


LIB 


355 


Agrions  de  Fabricius.  Latreille  n'a 
rien  changé  aux  coupes  établies  par 
Fabricius,  et  il  partage  cette  famille 
en  trois  genres  comme  l'a  fait  cet  au- 
teur. Yandcr  Linden  ,  médecin  ù 
Bruxelles  ,  vient  de  publier  une  Mo- 
nographie des  Libellulines  d'Europe 
dans  laquelle  il  suit  exactement  la 
classification  de  Latreille.  Nous  de- 
vons à  l'amitié  de  ce  dernier  savant , 
la  commiinication  de  ce  petit  ouvrage 
qui  est  fort  rare  à  Paris.  L'auteur  se 
sertd'une  manière  secondaire  de  deux 
caractères  qu'il  a  découvei  Isdans  ces 
Insectes  :  i".  Les  mâles  des  Libel- 
lules et  des  jEshnes  ont  trois  pièces 
saillantes  à  rexl^émilé  de  l'abdomen, 
qui  leur  servent  à  saisir  les  femelles; 
ces  pièces  sont  au  nombre  de  quatre 
dans  les  Agrions. Vander  Linden  leur 
donne  le  nom  d'appendices  de  l'a- 
nus {appendices  anales)  comme  nous 
l'avons  dit  plus  haut.  2°.  Le  bord  in- 
terne des  ailes  a,  dans  plusieurs  es- 
pèces, une  membiane  mince,  quel- 
quefois colorée  et  qui  n'a  jamais  de 
nervures;  il  la  nomme  membranule 
accessoire  {mcjuhranula  accesso/ia). 
L'existence  et  la  couleur  de  cette 
membranule  accessoire  lui  sert  de 
caractère  pour  distinguer  les  espèces. 
Il  divise  en  outre  les  genres  en  coupes 
basées  sur  la  forme  des  yeux  et  sur  la 
forme  et  la  couleurdes  ailes.  Presque 
en  même  temps  que  l'auteur  dont 
nous  venons  de  parler,  Toussaint  de 
Charpentier  (//wœ  entom.,  etc.,  Jf'ra- 
tialauiœ ,  1825  J  a  publié  une  Mono- 
graphie des  Libellulines  d'Europe  , 
dans  laquelle  il  s'est  servi  aussi  des 
appendices  de  la  queue  pour  carac- 
fciiser  les  espèces;  il  a  figuré  ce,-,  ap- 
pendices daus  une  planche  assez  bien 
gravée.  P'.  Libellule  ,  ^shne  et 
Agriun.  (g.) 

LIBELLULOIDES.  Libeltuloides. 
iNs.  Link  et  Lecharting  donnent  ce 
nom  aux  Insectes  de  l'ordre  des  Né- 
vroptères.  V.  ce  mot  et  Libelles, 

(G.) 

LIBER  ou  LIVRET,  p.ot.  phan. 
C'est  la  partie  la  plus  intérieure  de 
l'écorce.  Le  Liber,  ainsi  nommé  par- 

23* 


356 


LIB 


ce  qu'il  se  compose  de  plusieurs  feuil- 
lets superposes  ,  que  1  on  a  compares 
ù  ceux  d'un  livre  ,  est  placé  entre  les 
couches  corticales  et  les  couches  li- 
gneuses. Ces  (euillels  ou  lames  du 
Liber  se  composent  d'un  réseau  vas- 
culaire,  dont  les  aréoles  allongées  sont 
remplies  d'un  tissu  cellulaire.  Il  arrive 
fréquemment  que  les  diverses  couches 
du  Liber  sont  intimement  soud<'cs  les 
unes  .avec  les  autres,  et  qu'elles  ne 
peuvent  se  séparer.  Mais  ou  parvient 
presque  constamment  à  les  isoler  en 
faisant  macérer  le  Liber  dans  l'eau  , 
qui  finit  par  détruire  le  tissu  cellulai- 
re qui  unissait  ensemble  les  lames 
minces  qui  le  composent.  Le  Liber 
est  la  parlio  vivante  de  l'écorce  ,  mais 
on  lui  a  attribué  un  rôle  qu'il  ne  joue 
pas  dans  l'accroissement  des  tiges. 
On  a  dit  que  c'était  lui  qui  chaque 
année  se  changeait  en  bois,  de  ma- 
nière qu'à  chaque  printemps  il  s'en 
forme  une  couche  nouvelle,  à  mesure 
que  la  couche  de  l'année  précédente 
s'endurcit  et  devient  ligneuse.  La 
plupart  des  physiologistes  s'appuient 
sur  une  expérience  de  Duhamel,  qui 
paraît  inexacte  ,  puisqu 'aucun  expé- 
rimentateur n'a  pu  ,  en  la  répétant  , 
arriver  au  même  résultat.  Duhamel 
avait  dit  que,  lorsque  l'on  passait 
une  anse  de  fil  d'aigent  dans  la  cou- 
che de  Libtr,  et  qu'on  ramenait  les 
deux  bouts  sur  l'écorce  ,  le  fil  d'ar- 
gent finissait,  au  bout  d'un  ou  deux 
ans  ,  par  se  trouver  dans  le  bois , 
d'oii  l'on  tirait  la  conséquence  que 
ce  Liber  s'était  transformé  en  Aubier. 
Mais  celte  observation  est  inexacte, 
car  toutes  les  fois  que  l'on  a  réelle- 
ment engagé  le  fil  d'argent  dans  le 
Liber,  on  l'y  a  toujours  retrouvé  à 
quelqu'époque  que  l'on  en  ait  fait 
l'examen.  Ce  n'est  pas  le  Liber  qui 
forme  le  bois  ,  ainsi  qu'on  l'a  généi'a- 
lement  dit  jusqu'à  présent.  Mais  voici 
comment  a  lieu  ce  phénomène.  Cha- 
que année  au  moment  oii  la  végéta- 
tion recommence,  il  .'^e  forme  entre 
la  face  interne  de  l'écorce  et  la  face 
externe  du  bois  un  fluide  visqi:eux 
et  organisé  que  l'on  a  nommé  Cam- 
blum;  c'est  ce  fluide  qui  est  en  quel- 


LIB 

que  sorte  un  tissu  cellulaire  liquide', 
qui  forme  à  la  fois  chaque  année  une 
nouvelle  couche  ligneuse  et  une  nou- 
velle lame  de  Liber.  Le  Liber  se  re- 
nouvelle et  se  répare.  Ainsi  lorsqu'on 
en  a  enlevé  une  plaque  sur  un  Arbre 
en  pleine  végétation  ,  el  que  l'on  ga- 
rantit la  plaie  du  contact  de  l'air  ,  on 
voit  suinter  des  diverses  parties  mises 
à  nu  ,  le  fluide  visqueux  nommé 
Cambiurn  qui  s'organise  petit  à  petit 
et  finit  par  remplacer  la  plaque  d'é- 
corce.  T'.  aux  mots  Accroissement 
des  VÉGÉTAUX  ,  Cambium,  quelques 
autres  détails  sur  cet  objet.      (a.r.) 

»  LIBERÏIE.  Liberlia.  bot.  phan. 
Deux  genres  ont  été  établis  sous  ce 
nom  ,  en  l'honneur  de  mademoiselle 
Libert  deMalmédy  ,femm.e  véritable- 
mentsavanteetmodeste,àquila  Flore 
Française  est  redevable  de  la  décou- 
verte d'un  grand  nombre  d'espèces 
intéressantes  ou  nouvelles.  L'vin  de 
ces  genres  a  été  fondé  par  Dumortier 
[Obseruaf.  Botanicœ,  Touriiay ,  i823), 
pour  quelques  espèces  (ï Hetnefocal- 
lis ,  telles  que  //.  cœru/ea  ,  yfn- 
rlrewsii  ,  Japonica  ,  cordala  ,  dont 
Trattinnick  a  fait  le  genre  Hosia  ,  et 
Sprengel  le  genre  J  iink'ia.  Le  se- 
cond genre  est  celui  que  Lejeuue  , 
botaniste  distingué,  auteur  de  la 
Flore  de  Spa  ,  vient  de  proposer 
dans  le  douzième  volume  des  Nova 
Acta  de  l'Académie  des  Curieux  de 
la  nature  de  Bonn.  Ce  genre  appar- 
tient à  la  famille  des  Graminées  ,  et 
l'auteur  que  nous  venons  de  citer  lui 
attribue  les  caractères  suivans  :  fleurs 
disposées  en  panicule  simple  et  pen- 
chée; épillets  ovoïdes  acuminés,  com- 
f>osés  cte  huit  à  dix  fleurs  écartées; 
épicène  bivalve,  h  valves  inégales; 
gliime  à  deux  écailles  ,  l'extérieure 
ovale  lancéolée  ,  terminée  par  trois 
soies  à  son  sommet,  et  oftVant  sur 
son  bord  ,  de  chaque  côté,  une  petite 
oreillette  meiuhraneuse  ;  écaille  su- 

f»érieure  ovale,  obtuse,  ciliée;  pa- 
éolesde  lagiumelle  oblonguesetspa- 
thulées.  Le  fruit  est  allongé  et  pro- 
fondément marqué  d'un  sillon.  Ce 
genre  se  compose  d'une  seule  espèce , 


LIB 

Libertia  ^rduennensis,  Lejeunc,  lue. 
cit.,  t.  65.  Elle  cruît  dans  les  mois- 
sons ,  aux  environs  de  S[)a.  Si  l'on 
examine  avec  soin  le  caractère  de  ce 
genre  et  la  figure  que  Lejeune  a  don- 
ne'e  de  sa  Plante,  on  verra  qu'elle  a 
absolument  le  port  d'un  Brome,  et 
qu'elle  s'en  rapproche  aussi  beau- 
coup par  ses  caractères.  En  effet  le 
genre  Libertia  ne  nous  semble  être 
qu'une  espèce  de  Brome  ,  oii  par  acci- 
dent l'arête  dorsale  a  avorté,  ce  qui 
a  déterminé  l'allongement  des  trois 
nervures  principales  au-delà  du  som- 
met de  la  paillette  et  la  Ibrmation  de 
trois  soies.  Il  serait  important,  avant 
d'adopter  le  nouveau  genre  ,  de  savoir 
si  la  Plante  a  été  de  nouveau  retrou- 
vée ou  si  elle  n'est  qu'une  variété  at  - 
cidentclle.  (a.b.) 

*  LIBIBALTE.  rois.  Ou  ne  con- 
naît plus  le  Poisson  désigné  sous  ce 
nom  dans  Athénée  comme  se  trou- 
vant dans  le  Bosphore.  (b.) 

LIBIDIBI.  EOT.  PiiAN.  Un  Cœsal- 
pinia  sert ,  sous  ce  nom  ,  à  tanner  le 
cuir  dans  quelques  cantons  de  la 
Terre-Ferme  en  Amérique.  (b.) 

*  LIBINIA.  Libiiiia.  crust.  Genre 
de  l'ordre  des  Décapodes  ,  établi  par 
Leach  et  réuni  par  Latreille  au  genre 
Maia.  Le  Crustacé  qui  sert  de  t^  pe  à 
ce  genre  est  le  JIJaia  lunulaia,  Latr., 
Risso  (Crust.,  pag.  49,  lab.  1,  fig.  4). 
;^.  Maia.  (g.) 

LIBISTICUM.  BOT.  l'HAX.  (Fuchs.) 
S^n.  de  Livêche.  F',  ce  mot.        (b.) 

LIBOT.  molIj.  Lamarck  a  eu  bien 
raiiou  de  ne  rapporter  qu'avec  doute 
leLibot  d'Adaiison(Voyag.  auSénég., 
pag.  27,  pi.  2)  au  Fa/el/a  uinbeLLa 
de  Linné.  11  existe  des  différences  no- 
tables, si  l'on  compare  la  descriptiou 
du  Libot  à  celle  de  l'espèce  que  nous 
venons  de  citer;  l'une  est  bleue  en  de- 
dans ,  d'un  noir  grisâtre  en  dehors, 
tandis  que  l'autre  est  constamment 
rose.  Ce  qui  a  pu  pioduire  l'eneur  , 
c'est  que,  dans  sa  Synonymie,  Adan- 
jion  cite  la  tig.  21  de  la  pi.  558  de 
Lister  ,  qui  est  douteuse  ,  et  que  les 
auteurs  rapportent  généralement  au 


HB  557 

Pateila  unibella.  Le  Libot  d'Adan- 
son  est  donc  une  espèce  qui  n'a  point 
encore  été  reconnue.  (n..ii.) 

LIBYCE.  BOT.  PIIA.N.  V.  LiBANION. 

LTBYTIIÉE.  Libythea.  iNs.  Genre 
de  l'ordre  des  Lépidoptères,  famille 
dos  Diurnes,  liibu  des  Papillonides 
nacres,  établi  par  Fabricius  aux  dé- 
pens du  giand  genre  Papilio  de  Lin- 
né, et  dont  les  caiactères  sont  :  an- 
tennes terminées  en  bouton  allongé, 
presque  en  l'orme  de  massue;  palpes 
supérieurs  très-avancés,  en  l'orme  de 
bec  ;  pâtes  auléi  ieures  très-courtes  et 
repliées  en  palatine  dans  les  mâles, 
ces  pâtes  semblables  aux  suivantes  et 
pareillement  ambulatoires  dans  les 
iemelles.  Ces  Papillons  ont  les  ailes 
anguleuses,  comme  dans  les Vanesses; 
ils  tiennent  beaucoup  des  Nymphales 
par  leurs  ailes  inférieures  qui  sont , 
comme  dans  ces  derniers ,  courbées 
sous  l'abdomen  pour  lui  former  un 
canal  dans  lequel  il  se  loge;  ils  s'en 
rapprochent  encore  par  la  manière 
dont  leurs  chrysalides  sont  suspen- 
dues ;  mais  tous  leurs  pieds  sont  pro- 
pres au  mouvement  dans  les  femelles, 
et  leurs  palpes  supérieurs  fort  remar- 
quables par  leur  longueur.  La  che- 
nille de  l'espèce  de  France (2^.  Ce//is), 
est,  après  les  premières  mues  ,  verte 
avec  le  dos  plus  coloré  et  marqué 
d'une  ligue  blanche  longitudinale, 
sur  les  côtes  de  laquelle  sont  de  pe- 
tites taches  noires  ,  distribuées  par 
couples  sur  les  anneaux  ;  chaque  côté 
du  ventre  a  ,  en  outre  ,  une  ligne 
semblable  ,  surmontée  parfois  d'une 
raie  incarnate  ,  également  longitudi- 
nale ;  la  tête  est  jaunâtre  ;  les  pâtes 
antérieures  et  membraneuses  sont 
noires  ;  le  corps  est  légèrement  velu  ; 
cette  chenille  a  du  rapport  avec  cel- 
les des  genres  Pieris  et  Satjri/s , 
elle  vit  sur  le  Micocoulier  commun 
[Celtis  australis) ,  et  quelquefois  sur 
le  Cerisier.  Elle  est  sujette  à  être  pi- 
quée par  V Ichneunwn  compunctor. 
La  chrysalide  est  ovale-obtuse,  pres- 
que sans  éminences  angulaii'es,  verte 
avec  quelques  traits  blancs  ;  elle  se 
suspend  perpendiculairement  et  par 


358 


Lie 


la  queue  au  boi'd  des  feuilles.  Ce 
genre  renferme  huit  espèces  dont  six 
sont  nouvelles  et  ont  élé  décrites  pour 
la  première  fois  dans  l'Encyclopédie 
ûléthodique,  par  Godard.  La  plus 
connue  et  celle  qui  vit  en  France  est: 
LaLiHYTiiÉEDU  Micocoulier,  L. 
Celtis,  God.,  Latr.,Fabr,;  Fapilio  N. 
Celtis,  Fabr.,  Esper  (paît,  i,  p.  168, 
tab.  87,  cent.  Sy,  fig.  2  et  5  )  ;  l'Ë- 
chancré ,  Engram.  (Pap.  d'Eur.,  t. 
1,  p.  5 10,  pi.  1,  S""  Suppl.  ,  fig.  5  a- 
f-bis).  Les  ailes  supcruures  ont  le 
bord  postérieur  tiès-anguleux,  avec 
une  ëchancrure  (rès-uiarquée.  Leurs 
deux  faces,  ain^i  que  la  supérieure 
des  secondes  ailes  ,  sont  d'un  brun 
fonce  avec  des  tacbes  d'un  jaune 
orangé  ou  fauve.  On  voit  pi^ès  de  la 
côte  des  premières  ailes  ,  et  tant  en 
dessus  qu  en  dessous  ,  une  tache 
blanche}  le  des-ous  des  secondes  est 
roussâtre  ,  leuis  bords  sont  arrondis. 
Elle  habite  le  Tyrol  ,  l'Italie  et  le 
midi  de  la  France.  (g.) 

LTCAMA.  MAM.  Ou  ne  sait  quelle 
est  l'Antilope  designée  par  ce  nom 
cafre  par  quelques  voyageurs;  on  a 
cru  y  reconnaître  le  Bubale.         (b.) 

Lie  ANIE.  Z/Zc-aw/a.  bot.  phan. 
T^ulgairement  Caligni.  Ce  genre  de 
la  Pentandrie  Monogynie,  établi  par 
Aublet  (Guian.,  i,  p.  119,  t.  45),  a  élé 
placé  dans  la  famille  des  Rosacées, 
tribu  des  Chrysohalanées.  Schreber 
en  a  changé  le  nom  en  celui  de  He- 
dychrea,  et  cette  substitution  inutile 
a  été  adoptée  par  plusieurs  auicurs. 
Voici  ses  caractères  esseiiiiels  :  calice 
muni  extérieuiement  de  deux  petites 
bractées,  et  ayant  un  iimbe  qumqué- 
fide  ;  corolle  nulle  ;  cinq  étamines 
opposées  aux  lobes  du  calice  ou  trois 
seulement  par  suite  d'avortement,  se- 
lon Richard  ,  insérées  sur  l'enti  ée  du 
tube  calicinal  ;  un  seul  ovaire  dans 
le  fond  du  calice  ,  surmonté  d'un  sty- 
le courbé  latéral?  Le  fruit  est  une 
drupe  en  forme  d'olive,  charnue, 
contenant  un  noyau  monosperme. 
Une  seule  espèce,  Liicania  i/icana, 
Aubl.  ,  consiitue  ce  genre.  C'est  un 
A-vbuste  in^'igène    de  la  Guiane  ,  à 


Lie 

feuilles  oulongues,  acuminées,  blan- 
châtres en  dessous  ,  à  petites  Heurs 
disposées  en  épis  terminaux.    (g..n.) 

LICARIA.  BOT.  PHAN.  Un  Arbre 
de  la  Guiane  a  été  mentionné  sous  le 
nom  de  Llcaria  gtiianeasis  par  Au- 
blet (Guian.,  p.  3jo,  t.  T2i)  qui  n'en 
a  pas  vu  les  organes  de  la  fructifica- 
tion. Cet  Arbre  s'élève  à  plus  de 
vingt  mètres;  son  écorce  est  ridée  et 
roussâtre;  ses  feuilles  sont  alternes  , 
ovales  ,  acuminées  ,  entières  ,  glabres 
et  pctiolées.  Le  bois  est  j)eu  compacte, 
jaunâtre,  et  exhale  une  odeur  de  rose. 
Lamaick  présume  que  c'est  une  es- 
pèce de  Laurier.  (g..n.) 

LICATI.  BOT.  PHAN.  PourLiçaria. 
f^.  ce  mot. 

LICCA  ET  LICEA.  POIS.  L'un  des 
noms  vul;4aires  du  Lyzan  sur  la  côte 
de  Nice.  t'^.  Gastérostée.  (b.) 

LICE.  MAM.  La  Chienne  de  chasse 
qui  poi  te  et  noui  rit  des  petits       (b.) 

LICEA.  pois.  f^.  LicçA. 

LICEA.  bot.  cuyft. {Càampignons.) 
Genre  formé  par  Schiadcr,  com- 
posé de  petites  Plantes  fugaces,  que 
l'on  trouve  sur  le  bois  mort  et  les 
murs  des  caves.  On  les  caiactérise  : 
fongosités  à  péridium  membraneux 
fragile  ;  poussière  séminale  privée 
de  filamens  ,  s'ouvrant  irrégulière- 
ment en  sommet.  Deux  espèces  seu- 
lement sont  décrites  dans  la  Flore 
des  environs  de  Paris  ;  niais  onze 
figurent  dans  les  diverses  mycolo- 
gies.  Celle  qui  a  servi  de  type  est 
le  Licea  circu/ncissa  ,  Pers.,  Syn. 
i6g,  Sphcb/vcaj'pus  sessllis  de  Bul- 
liard  ,  Champ.,  p.  iSa,  t.  4i7,  fig.  5. 
Cette  petite  Plante  est  friable;  elle 
naît  sur  le  bois  mort ,  d'abord  arron- 
die ,  jaune,  puis  brune  en  dehors, 
jaune  doré  en  dedans  et  s'ouvrant  en 
boîle  à  savonnette  ,  caractère  qui  lui 
a  valu  son  nom.  Elle  se  trouve  vers 
la  fin  de  l'autonme  ;  2"  Licée  des 
cônes,  Licenslrobiliiia,K\h.  et  Schvv^., 
u"  3o3,  I.  6,  fig.  3.  Péridiums  roux  , 

fiuis    bruns,   serrés    les   uns   contre 
es    autres ,    arrondis  -  oblongs  ;    ils 


Lie 

s'ouvrent  inegulièremenl.  La  pous- 
sière est  jaune  sale,  quclquelois  blan- 
chàlre.  l^a  base  des  péiidiuinsjicrsistc 
après  l'cruption  des  poussières  el res- 
semble à  un  petit  guêpier.  Celte  es- 
pèce croît  à  la  surface  des  écailles  des 
vieux  cônes  de  Sapins.  Le  genre /v/cea 
est  très-voisin  des  Tubulina  et  Lyco- 
^ala;  il  appartient  à  l'ordredesCbam- 
pignons  anglocarpesdo  l'ersoon,  gas- 
troinycicns  de  Liuk.  (a.i'.) 

LÏCHANOTDS.  mam.  (Illiger.  ) 
Sjn.  d'Indri.  /^.  ce  mol.  (b.) 

LIGUE.  Lichia.  pois.  Sous-genre 
de  Gastérostée.  f^.  ce  mot.  Unelaut 
pas  le  confondre  avec  Leiche  ,  Scyni- 
Hus ,  qui  est  un  sous-genre  de  Squa- 
les. (B.) 

LICHEN.  BOT.  cnYiT.  Genre  Lin- 
nc'en  devenu  la  nombreuse  famille 
des  Lichens.  F",  ce  mot.  (b.) 

*LICHEN-AGARICUS.  bot. 
CRYPT.  [Hypoxylons.)  Michelia  donné 
ce  nom  à  des  Plantes  qu'il  j;igeait 
être  intermédiaires  entre  les  Lichens 
et  les  Champignons.  De  CandoUe  a 
adopté  le  Licnen-Agaric  ,  sous  le 
nom  de  Sphœrla.  F',  ce  mot  etXvLA- 

EIA.  (a.  F.) 

LICHEN ASTRUM.  bot.  crypt. 
[Hépatiques.)  Micheli  et  Linné  ont 
nommé  Juitgennannia  {  V.  ce  mot  ) 
le  genre  que  Uillen,  dans  sou  Histoire 
des  Mousses  ,  avait  appelé  Lichenas- 

trum.   /^\  IIÉl'ATIQUKS.  (a.  F.) 

LICHENÉES  ou  LIKENÉES.  ins. 
Ce  nom  a  été  donné  à  quelques  che- 
nilles de  Noctuelles  (  N.  Fraxini  , 
Spunsa  ,  Nupla,  P/amiasa,  etc.  ),  par- 
ce qu'elles  se  houirissent  de  Lichen. 
Colle  du  Aoc/ua  Spo/isa,  Phalène  Li- 
kenée  rouge  de  Geoffioy  ,  porte  le 
nom  de  Licheuée  du  Chêne.  F.  Noc- 
tuelle, (g.) 

LICHENOIDES.  bot.  crypt.  {Li- 
c/icns.)  Dillen,  dans  son Hisfuria  JlJus- 
curuin  ,  avait  placé  sous  ce  nom  tous 
les  Lichens  ci  ustacés  ou  à  expansions 
mendjraneuses  ,  planes  ou  rameuses. 
Il  réunissait  ainsi  la  presque  totali- 
té des  genres  connus  ,  moins  les  es- 


LIC  Sâç) 

nèccs  fruticulcuscs  et  filamenteuses. 
Micheli  a  aussi  un  genre  Lichenoides 
qui  comprend  les  ^ev/Y/ca/m et  autres 
genres  voisins  des  modernes.  Enfin 
lioflinann  a  employé  le  même  mot 
pour  les  Lichens  à  expansions  laci- 
niées  ;  ainsi  les  Ramalinées  desauteurs 
sont  pour  lui  des  Lichcnoides.  Son 
Liiclienuides fiainmeum  est  le  Dufou- 
rea  flammeum  d'Acharius  qui  rentre 
dans  notre  genre  Fycnutliclia ,  lequel 
fait  partie  des  Céuoinycées.         (a.  F.) 

*  LICHÉNOPORE.  Lichertopora. 
POLYP.  Genre  de  Polypier  proposé 
par  Defrance,  dans  le  Dictionnaire 
des  Sciences  Naturelles  ,  pour  de  pe- 
tits corps  qu'il  n'a  connus  qu'à  l'état 
fossile  ,  et  que  nous  avons  découverts 
à  l'état  vivant  sur  les  niasses  madré- 
poriques  de  la  Méditerranée.  Ce  petit 
genre  est  suffisamment  caractérisé,  et 
nous  ne  doutons  pas  qu'il  ne  soit 
adopté  par  le  plus  grand  nombre  des 
zoologistes.  Defrance  assigne  les  ca- 
ractères suivaus  à  ce  genre  :  Polypier 
pierreux  ,  fixé,  orbiculaire,  avec  ou 
sans  pédicule,  poreux  à  la  surface 
Supérieure  oii  se  trouvent  des  crêtes 
ou  des  rangées  rayonnantes  de 
tubes.  Ces  petits  Polypiers  se  rencon- 
trent principalement  dans  les  sables 
coqnillieis  de  Hauteville  et  d'Or- 
glande  ,  t'éparlement  de  la  Manche  , 
ainsi  qu'aux  environs  de  Paris,  à  Par- 
nes  ,  à  Moiichy-le-Châtel,  à  Chau- 
niont ,  etc.  Ils  sont  petits,  orbioulai  - 
res  ,  souvent  bordes  par  une  marge 
lisse,  relevée  et  très-inince ,  ce  qui 
leur  donne  de  la  ressemblance  avec 
un  petit  plat;  en  dessoi:s,  ils  sont 
presque  lisses  et  offrent  const  niment 
des  traces  de  leur  adhérence;  Tespèce 
vivante  est  constamment  fixée  par 
son  centre,  quelquefois  par  toute  la 
face  inférieure;  elle  est  souvent  iso^ 
lée,  d'autres  fois  groupée,  de  manière 
cependant  que  chaque  individu  puis- 
se se  séparer  et  se  distinguer  l'acile- 
nienl:  nous  nommerons  l'espèce  vi-r 
vante,  LiciiÉnoporedl  Lamourolx, 
JLichenopora  hamoiirouxil ;  nous  la 
consacrons  à  la  mémoire  du  savant 
professeur  de  Caen  ,  que  la  nio:  t  à 


36o 


Lie 


trop  tôt  enlevé  aux  Sciences  Naturel- 
les qu'il  a  illustrées  dans  plusieurs  de 
leurs  parties  les  plus  difficiles.  Cette 
espèce  qui  a  les  plus  grands  rapports 
avec  celle  que  Dei'rance  a  nommée 
Lichcnopore  crépu  ,  est  adhérente 
par  presque  toute  sa  base  à  l'excep- 
tion du  bord  qui  se  relevant  est  libre; 
il  est  d'un  blanc  violâlre  ,  surtout  au 
centre  oii  sont  places  les  pores  lu- 
buleux  qui  sont  disposés  les  uns  à 
côté  des  autres  de  manière  à  former 
des  rayons  as.^ez  réguliers  qui  se  di- 
rigent vers  le  centre;  l'intervalle  des 
rangées  de  lubes  est  criblé  de  pores 
ovales  ou  arrondis.  Ce  Polypier 
n'acquiert  pas  plus  de  deux  lignes  de 
diamètre.  LiciiÉnopore  crépu,  Li~ 
chenopora  crispa ,  Def.  ,  Dict.  Scienc. 
Nat.  T.  XXVI,  pag.  257.  Celle-ci  ne 
se  trouve  qu'à  l'état  fossile  ,  aussi 
bien  dans  les  Muuières  de  Valognes 
que  dans  celles  des  environs  de  Paris, 
et  notamment  à  Parnes,  à  Chaumont 
et  à  Mouchy-le-Chàtel  ;  elle  a  les  mê- 
mes dimensions  que  la  précédente; 
comme  elle ,  elle  est  iiiar^iuée,  mais 
les  pores  s'étendent  jusque  sur  le 
bord,  ce  qui  n'a  pas  lieu  dans  les 
Licliénopoies  de  Lamouioux  ;  elle  est 
plus  aplatie  ,  les  tubes  forment  un 
plus  grand  nombre  de  rayons ,  ils 
sont  moins  prolongés,  l'intervalle  des 
crêtes  est  plus  étroit  et  ne  présente 
point  de  pores.  Les  deux  autres  es- 
pèces qui  appartiennent  à  ce  genre 
sont:  le  LicHÉNOPORK  tubbxné,  Li- 
chenopora  lu/binata ,  Def.,  qui  est 
pédicule ,  et  le  Lichénoporb  des 
CRAIES,  Liclienopoia  crelacca  ^  Del'., 
qui  se  trouve  sur  les  Oursins  de  ttleu- 
don  ,  et  d'autres  corps  de  la  craie.  Il 
est  dépoiuvu  de  tubes.  (d..h.) 

LICHENS.  BOT.  CRYPT.  Les  Li- 
chens sont ,  après  les  Champignons  , 
les  Plantes  les  plus  communes  de  la 
Cryptogaraie.  On  les  trouve  sur  pres- 
que toutes  les  parois  ;  les  troncs  d'ar- 
bres ,  les  pierres  ,  les  vieux  bois ,  la 
terre  humide  ,  se  couvrent  de  ces  pa- 
rasites qui ,  se  fixant  sur  le  marbre 
le  plus  dur  et  souvent  même  sur  le 
1er.   y   laissent   des  traces  cternelles 


Lie 

d'une  existence  passagère.  Toutes  sont 
terrestres  ;  un  seul  genre  ,  très-rap- 
proché  des  Hépatiques,  l'Endocarpon 
vit  quelquefois  sur  des  roches  qui  se 
trouvent  dans  un  état  continuel  d'ir- 
rigation. Les  feuilles  de  plusieurs  es- 
pèces de  Plantes  vivaces  des  climats 
voisins  des  tropiques  se  chargent  sou- 
vent aussi  de  Lichens  qui  les  rendent 
très-remarquables.    (  f^.    Squamma- 

RIÉES.) 

Rien  n'est  plus  varié  que  la  forme 
de  ces  singuliers  Végétaux  ;  tantôt  ce 
sont  des  croûtes  impeiceptibles,  des 
lignes  fugaces  ;  tantôt  des  folioles 
élégamment  disposées ,  des  expan- 
sions arborescentes  ou  des  filamens, 
d'une  dimension  considérable.  Les 
organes  auxquels  les  botanistes  ont 
donné  le  nom  de  fruit  ,  sont  aussi 
de  foruie  très-diversifiée  ;  on  en  voit 
de  sessiles  et  de  stipités  ,  de  linéaires 
et  d'arrondis  ,  de  globuleux  et  d'apla- 
tis. Ils  sont  simples  ou  composés  , 
immergés  dans  leur  support  ou  su- 

fierficiels,  etc.  La  couleur  que  le  thal- 
e  affecte,  est  fort  rarement  la  cou- 
leur verte;  le  jnunàîre,  le  gris  cen- 
dré, le  gris  paille,  sont  les  nuances 
les  plus  coujinunes.  La  nature  a  mis 
plus  de  luxe  dans  les  couleuis  dont 
elle  a  embelli  les  apothécions;  plu- 
sieurs d'entre  eux  sont  rouges  pour- 
pres j  l'orangé,  le  jaune,  le  rose  les 
décorent  souvent;  placés  sur  un  fond 
assez  ordinairement  pâle  ,  ils  ressor- 
tent  agréablement  et  donnent  quel- 
quefois à  ces  petites  Plantes  une  vé- 
ritable élégance. 

Les  Lichens  sont  des  Plantes  poly- 
morphes ,  avides  d'humidité  qui  fon- 
ce leur  couleur  ,  d'une  consistance 
jamais  charnue,  sans  racines  vérita- 
bles ,  n'adhérant  aux  corps  que  pour 
y  chercher  un  support ,  ne  tirant  leur 
nourriture  que  de  l'air,  pourvues  de 
parties  legardées  comme  fruits  (apo- 
thécions) presque  toujours  sessiles , 
toujours  arrondies  ,  ne  s'ouvrant  à 
aucune  époque  de  la  vie  de  la  Plante, 
ayant  unedurée  beaucoup ])luslongue 
que  celle  des  Champignons  et  même 
que  celle  des  Hypoxylons  ,  douées  de 
la  propriété  de  végéter  aussitôt  que  le 


Lie 

thermomètre  est  au-dessus  de  zéro,  et 
que  l'air  est  humide,  quelle  que  soit 
d'ailleurs  la  saison  ou  ces  couditious 
aient  lieu. 

De  ces  diveis  caractères  un  seul 
e?t  absolu  ,  c'est  la  présence  d'un 
thalle;  si  quelques  espèces  en  sout 
privées  ,  et  ce  fait  est  très-rare,  on 
doit  le  regarder  comme  un  vérita- 
ble avortement  ou  bien  penser  que 
cet  organe  est  d'une  telle  ténuité  que 
nos  yeux  ne  peuvent  le  voir. 

En  considérant  la  famille  des  li- 
chens dans  son  ensemble  et  avec 
une  scrupuleuse  attention,  on  s'as- 
sure bientôt  qu'elle  est  sans  limites, 
et  que  ses  genres  ,  et  même  ses  espè- 
ces ,  sont  assez  difficiles  à  trancher: 
de-là  l'embarras  d'établir  une  métho- 
de sans  anomalies.  Il  esta  remaïquer 
que  les  familles  qui  semblent  être  les 
j)lus  naturelles  ,  sont  aussi  celles  qui 
semblent  se  fondre  davantage  avec  les 
familles  voisines  ;  il  faut  excepter  de 
celte  règle  les  grandes  tribus  pliané- 
rogamiques,  telles  que  les  Crucifères, 
les  Synanthérées  et  quelques  autres. 
Quant  aux  Cryptogames  et  au\  Aga- 
mes ,  l'échelle  n'est  point  interrom- 
pue et  les  transitions  sont  ménagées; 
les  Fougères  ,  par  exemple  ,  touchent 
aux  Hépatiques  par  VHymeitophyl- 
/«/w,  aux  Palmiers  et  aux  Cycadéespar 
les  Fougères  en  arbre;  les  Mousses  se 
fondent  avec  les  Jongermannes  par 
les  Aiidrœa ,-  les  Hépatiques  ont  des 
espèces  lichéuoïdes  et  des  espèces 
muscoïtles;  les  Algues  offrent  les  Nos- 
tochs  qui  sont  des  Collema  imparfaits, 
et  certaines  Corniculaires  sont  .issez 
voisines  des  Conlèrvées. 

Les  botanistes  français  ,  d'après  De 
Candolle  ,  ont  long-temps  rejeté  de  la 
famille  des  Lichens  la  division  des 
Hypoxylée.-,  connue  sous  le  nom 
d'Hypoxylous  lichéuoïdes  ,  qu'Acha- 
rius  et  les  botanistes  allemands  ont 
toujours  regardés  comme  étant  de  vé- 
ritables Lichens,  etcet^e  opinion,  très- 
répandue  aujourd'iuii ,  est  devenue  la 
nôtre;  en  effet  on  donne  couune  ca- 
ractère essentiel  des  Uypoxylons  li- 
chénoïdes  de  laisser  échapper  une 
pulpe  séminifère  qui  reste  aussi  dans 


Lie 


S6i 


le  conceplacle  ;  quel  caractère  est  plus 
vague  ?  Et  lors  même  qu'il  serait 
constant  que  cette  pulpe  s'échappe 
dans  toutes  les  espèces  ,  outre  la  diffi- 
culté de  s'en  assurer  sur  des  Plan'es 
aussi  petites  que  les  Verrucaires  et  les 
Opcgraphes ,  î-crait-il  possible  d'adop- 
ter une  définition  qui  devrait  rigou- 
reusement faire  rejeter  de  la  famille 
des  Lichens  le  genre  Spliœroplioron  y 
et  quelques  autres  véritables  Li- 
chenées  dont  les  apothécions  se 
comportent  comme  les  conceplacles 
d'une  Hypoxylée?  Nous  regardons 
cette  question  comme  jugée,  et  nous 
croyons  inutile  de  la  discuter  plus 
au  long. 

Ce  n'est  guère  que  vers  la  fin  du 
siècle  passé ,  et  plus  particulièrement 
«le  nos  jours ,  que  l'on  a  commencé 
à  étudier  l'organisation  des  Lichens; 
voici  en  peu  de  mots  ce  qu'un  exa- 
men attentif  a  démontré  de  plus  po-' 
sitif. 

On  reconnaît  à  la  première  vue 
dans  un  Lichen  deux  p:.'rties  distinc- 
tes, dont  l'une  n'est  qu'une  modifica- 
tion de  l'autre,  et  qui  toutes  deux 
f)araibsent  jouer  le  même  rôle  dans 
a  repioduction  de  la  Plante.  La 
plus  apparente  est  le  thalle  ou  fronde 
composé  de  deux  parties  nommées 
corticale  et  médullaire  ;  la  première 
est  la  couche  supérieure,  la  deuxième 
la  couche  inférieure.  Dans  les  Li- 
chens crustacés  uniformes  cette  der- 
nière manque;  dans  les  Collema  elle 
est  à  peine  distincte.  Ces  deux  subs- 
tances constituent  à  elles  seules  le 
thalle  que  l'on  regarde  comme  le  ré- 
ceptacle universel  des  Lichens. 

Quelques  formes  qu'affecte  le  thal- 
le, qu'il  soit  plane  ou  redressé,  on  ne 
peut  jamais  le  considérer  comme  une 
vraie  tige.  Hedw^ig  a  vainenieut  es- 
sayé de  le  prouver.  Le  thalle  est  une 
espèce  de  réceptacle  général  des  gon- 
gyles  ou  des  apothécions,  ayant  la 
forme  d'u:ic  croule  ou  d'une  tige  sans 
qu'on  puisse  raisonnablement  les  y 
comparer.  Les  apothécions  sont  des 
réceptacles  partiels  de  gongyles,  et 
paraissent  remplir  le  rôle  que  les  con- 
ceplacles remplissent  dans  les  Fuca- 


563 


Lie 


cëes.  Ces  organes  varient  beaucoup 
leurs  formes  ,  ils  sont  carpomorphes, 
mais  il  est  prouvé  que  ce  ne  sont 
.  point  fies  fruits.  On  les  divise  en 
^  apothécions  vrais  et  en  apotliécions 
secondaires.  Les  apothécions  vrais 
sont  au  nombre  de  quinze.  J^.  plus 
loin  le  tableau  que  nous  en  don- 
nons, et  qui  fait  connaître  les  princi- 
f)aux  caractères  qui  les  différencient  ; 
es  apothécions  secondaires  ou  ac- 
cessoires sont  les  cyphelles  situés  à 
la  partie  inférieure  du  thalle  des 
Stictfcs ,  V.  ce  mot;  les  pulvinules, 
espèce  de  ramifications  ou  de  végé- 
tations parasites  qui  se  fixent  à  la 
surface  supérieure  du  thalle  de  quel- 
ques G^rophores  et  du  genre  Eiio- 
derme  ;  les  .soredies  ,  petits  tas  de 
poussière  ,  composés  de  gongyles 
«us.  Acharius  comptait  parmi  eux 
les  Céphalodes  dont  nous  croyons 
devoir  faire  un  apoihécion  véiitable. 
Quoique  l'organe  carpoinorphe  des 
Lichens  (  l'apothécion  )  ne  joue  pas 
le  rôle  que  le  fruit  joue  dans  les  Pha- 
nérogames ,  il  est  cq)endant  d'une 
structure  plus  compliquée  que  celle 
du  thalle  et  doit  être  ,  suivant  nous, 
considéré  comme  une  ébauche  im- 
parfaite d'un  réceptacle  séminifère. 
La  partie  la  plus  importante  de  cet 
organe  est  la  lame  proligère  ;  nous 
avons  émis  une  opinion  nouvelle  à 
l'égard  du  rôle  qu'elle  est  destinée  à 
remplir,  T\  Lame  proligère;  elle 
paraît  former  le  disque  dans  les  Li- 
chens scu telles,  et  le  nucléum  dans 
les  espèces  à  apothécions  globu- 
leux ,  etc.  Yient  ensuite  le  périthé- 
cium  qui  se  présente  sous  la  forme 
d'une  enveloppe  crustacée  cartilagi- 
neuse ,  diaphane  dans  les  genres  Po- 
rina  et  Endocarpon.  Lorsqu'un  apo- 
thécion  estpoui  vu  lout  à  la  fois  de  nu- 
cléum et  de  péritlîécium,  il  est  appelé 
Thalamus.  Enfin  on  désigne  par  le 
nom  de  Spora  ou  T/ieca  les  vaisseaux 
transparens  qui  se  trouvent  entre  la 
lame  et  le  noyau  ;  on  ne  peut  les  dé- 
couvrir qu'à  l'aide  du  micioscope  ; 
ces  organes  ont  fourni  au  docteur 
Ëschweiler,  |)ar  les  différences  de  for- 
mes qu'ils  présentent,  l'un  des carac- 


^ 


Lie 

tères  distinctifs  de  ses  genres.  Il  est 
probable  que  la  reproduction  des  Li- 
chens s'opère  par  les  gongyles  :  ce 
sont  des  corps  globuleux  ,  opaques  , 
épars  dans  les  différentes  parties  du 
thalle  et  du  Lichen,  surtout  dans  la 
partie  corticale  et  la  lame  proligère. 
On  leur  a  refusé  le  nom  de  séminu- 
les  ,  parce  que  ces  noms  supposent 
toujours  la  fécondation  sexuelle.  Hed- 
wig  a  cru  voir  des  sexes  dans  les  Li- 
chens ;  il  nomme spermatocyslidie  les 
gongyles  q»d  deviennent  transparens 
parla  macération  ,  et  croit  qu'ils  ren- 
ierraent  des  organes  mâles  [F'.  Pro- 
PAGULEs).  Les  gongyles  qui  restent 
opaques  sont,  suivant  cet  auteur, 
des  capsules  vides  et  flétries.  Ce  sys- 
tème n'a  plus  de  sectateurs  aujour- 
d'hui. 

Il  vient  de  paraître  à  Francfort 
NatitrgescheUite  der  Flec/iten  ,  par 
".  Wallroth  ,  un  vol.  gros  in-8*', 
1824  )  une  histoire  naturelle  des  Li- 
chens. Cet  ouvrage  de  plus  de  700 
pages  ne  traite  encore  que  du  thalle, 
lie  sorte  que  nous  n'osons  rien  dire 
de  l'ensemble  de  la  théorie  qu'il  pro- 
pose. Il  nous  semble  pourtant  que 
lauteur  est  trop  minutieux  dans  ses 
détails  et  qu'il  a  créé  un  trop  grand 
nombre  de  termes  nouveaux ,  tous 
fort  difficiles  à  retenir.  Que  devien-- 
dra  la  science  si  pour  connaître  une  . 
seule  famille  du  Règne  Végétal,  il 
faut  étudier  i5oo  pages  de  petit  texte, 
et  se  familiariser  avec  une  termino- 
logie barbare?  Quoiqu'il  ne  soit  pas 
dans  notre  usage  de  citer  des  phra- 
ses latines  .  nous  croyons  ne  pou- 
voir nous  dispenser  de  transcrire  la 
phrase  suivante  :  elle  mettra  le  lec- 
teur à  même  de  porter  un  jugement 
aussi  certain  que  si  le  livre  entier 
lui  était  connu  ;  il  verra  quels  sont 
les  dangers  qui  menacent  la  langue 
botanique  ,  si  de  telles  innovations 
pouvaient   être  admises. 

«  Patellai'ia  fusco-lutea.  Lecidea  , 
Ach. ,  Syn.,  p.  42.  Blastemate  aculy- 
to  veirucoso  chiurogonimicio  tephro- 
phoeno,  facile  in  massant  ehlorop/iœ- 
nain.  fatiscentc;  cjinatiis  plaiw-con~ 
vexiusculis  margiiiem  excludentibus , 


Lie 

ex  speirematum  ubertale  varia ,  nuric 
dilule  fuscesccntibus  ,  nuiic  /iuidis 
intusque  melanophœ/iis.  » 

Les  anciens  n  ont  fait  connaître 
dans  leurs  écrits  que  deux  ou  trois 
Licliens.  On  Ic.->  tiouve  parmi  les  es- 
pèces foliacées  et  filamenteuses.  Ce  ne 
iiit  que  fort  long-lcnips  après  la  re- 
naissance des  lettres  que  les  Bauhin 
et  leurs  contcmpoiaius  ont  décrit 
plusieurs  espèces  qui ,  devenues  as- 
sez nombreuses ,  ont  été  séparées 
en  genres  et  eu  sous- genres  par 
Dillen  et  Miclieli.  Dillen  a  quatie 
genres  :  i.  Treriiella  (  CoLleina  et 
JSostoc/i  des  aulcurs);  a.  Usnca;  3. 
Coralloides  (  Cenotnyve  ,  Sp/iœruphu- 
lon  ,  Stereucaitloii ,  etc.);  '*•  Lichenui- 
des  (  JLecanora  ,  Parmelia  ,  Sticta , 
Gyruphora,  etc.)-  Son  genre  Lichen 
appartient  aux  Hépatiques  j  ce  sont 
des  Marchantes.  Micheli  n'a  que  des 
sous-genres  au  nombre  de  trente- 
huit  ;  mais  ils  sont  si  bien  établis  que 
la  plupai  t  ont  scivi  plus  tard  à  Hoff- 
mann et  à  Acharius  pour  la  création 
de  leurs  genres. 

Adanson  ,  Ventenat,  et  avant  lui 
Hoffmann  dont  les  travaux  sont  si 
justement  apprécies  des  naturalistes  , 
ont  forme  des  genres  qui  ont  été  plus 
ou  moins  bien  reçus  des  botanistes; 
il  serait  intéressant,  mais  peut-être 
trop  long  d'analyser  leurs  tiavaux  ; 
nous  allons  arriver  de  suite  à  Acha- 
rius,qui  est  regHrdé  comme  le  premier 
de  tous  les  lichéiiographes.  Personne 
mieux  que  lui  n'a  connu  l'organisa- 
tion des  Lichens  à  l'étude  desquels  il 
a  voué  ;a  vie  entière.  On  lui  a  repro- 
ché d'avoir  lui-même  détruit  les  mé- 
thodes qu'il  avait  élevées,  mais  en 
examinant  ses  ouvrages,  on  s'aper- 
çoit que  ce  reproche  n'est  pas  entiè- 
rement mérité  ,  car  son  idée  primitive 
n'a  changé  que  dans  les  détails  et 
point  dans  le  fond.  Nous  ne  parlerons 
point  du  Prodruinits  qui  ne  doit  être 
considéré  que  comme  un  essai.  Sa 
niétfiode  de  Lichens  a  commencé  une 
réputation  à  laquelle  la  Lichénogra- 
phie  universelle  a  mis  le  sceau.  On 
trouve  çà  et  là  quelques  mutations 
qui  prouvent  la  yersalililé  des  opi- 


LIC  565 

nions  de  l'auteur  ;  ce  qui  d'abord 
avait  é!é  établi  sous-genre  dans  un 
ouvrage  est  devenu  un  genre  dans 
un  autre  ouvrage  du  même  auteur, 
et  vice  versa  ;  mais  rien  n'est  niieux 
circonscrit  que  les  genres  qu'il  a 
créés.  Son  système  est  entièrement 
basé  sur  les  considérations  suivan- 
tes :  les  Lichens  ont  des  apoihécions 
non  formés  par  leur  thalle  (Idiolha- 
lames),  formés  parle  thalle  (Homo- 
thalames),  en  partie  seulement  for- 
més par  le  thalle  (  Cœnothalames  ); 
ils  n'ont  point  d'apothécions  (Alhala- 
mcs),  ils  sont  homogènes  ,  hétérogè- 
nes et  hypérogènes  (Composés);  en- 
fin leurs  formes  sont  différenciées  : 
de-là  les  dénominations  de  Phyma- 
todcs  ,  Discoïdes  ,  Céphaloïdcs  ,  Scu- 
tcllés ,  Peltés,  etc.;  de-là  les  classes 
et  les  ordres  suivans  : 

Classe  F". — Idïothalames. 

Ordre  i*"^  -.  Homogènes. 

Spiloma  [Coniocarpun,  D.  C,  Flor.' 
Yr.);  ylrthonla;  Solorina;  Gyalecla; 
JLecidca\  Calyciuin  (subdivisé  plus 
tard  en  quatre  genres  par  Acharius  )  ; 
Gyrophura  ;  Op^grapha. 

Ordre  ii  :  Hétérogènes. 

Graphis;  Verrucaria;  Endocarpon. 

Ordre  m  ;  Hypérogènes. 

Try pet  hélium;  Glyphls;  Chiodecton. 

Classe  H.  —  Coenothalames. 

Ordre  x'^'^  :  Phymatodes. 

Porina;  Thelotrerna  ;  Pyrenida; 
Variolaria  ;  Sagedia  ;  Polyslro/na. 

Ordre  ii  :  Discoïdes. 

Urceolaria  ;  Lecanora  ;  Parmelia  j 
Borrera  ;  Cetraria  ;  Sticta  ;  Peltidea  ; 
Isephivma;  Roccella;  Evernia;  Du- 
fourea. 

Ordre  m  :  Céphaloïdcs. 

Cenomyce  ;  Bœomyces  ;  Isidium  ; 
Slereocaulon  ;  Sphœrophoroii  ;  lihizo.- 
morplia. 

Classe  ni. HoMOTHALAMES. 

Ordre  i^'  :  Scutellés. 
Akctoria  ;  Ramalina  ;  CaLlema,. 


364  Lie 

Ordre  ii  :  Peltés. 

Cornicularia  ;  Usnea. 

Classe  IV.  —  Athalames. 

Lepraria. 

Le  seul  reproche  important  que 
l'on  puisse  adresser  à  cette  savante 
méthode  est  de  détruire  les  affinités 
naturelles. 

Depuis  quelques  années  ,  et  posté- 
rieurement à  Acharius  ,  il  a  paru 
plusieurs  ouvrages  sur  les  Lichens; 
presque  tous  sont  dus  aux  Alle- 
mands, dont  aucun  na  adopté  sans 
modifications  le  système  d'Acharius. 
Nous  allons  parler  des  principaux. 

Fries  ,  dans  les  Actes  de  l'Acadé- 
mie de  Stockholm,  année  iSai  ,  pro- 
posa une  méthode  enlièreinent  basée 
sur  le  thalle;  cette  méthode ,  qui  n'est 
point  irréprochable,  groupe  cepen- 
dant assez  bien  quelques  genres  , 
mais  en  omet  un  graud  nombre  de 
très-importans.  En  voici  un  extrait  : 

I.  GONIOTHALAMÉ^S. 

1.  Lépraires  :  Lepraria,  Pulvei'a- 
ria ,  Pùyria,  Isidiuin.  2.  Variolaires  : 
Spiloma ,  Conioloma  ,  Coniangium  , 
Kariolaria. 

II.  Mazediates. 

1.  Galycium  :  Pyrenotea  ,  Caly- 
ciiim,  Strigula  ,  Coniucjbe.  a.  Sphae- 
rophores  :  R/iizoniurp/ia ,  Tham/no- 
nyces ,  Sphœrophuroii ,  Roccella. 

III.  Gastérothalames. 

1 .  Verrucaires  :  Verrucaria ,  Tlie- 
lotiema,  2'rjpethelium,  Endocarpon. 
2.  Lécidées  :  Trachylia ,  Lecidea  , 
Opegrap/ia ,    Gyrophura  ,  Graphis. 

IV.  Hyjiénothalames. 

1.  Discoïdes  :  Biatura  ,  Cullema  , 
par-rnella,  Peltidea.  2.  Céphaloïdes: 
Bœomyces  ,  Cenomyce ,  Stereocaulun, 
Usnea. 

Les  genres  Alecloria  ,  Burrera  , 
Cetraria ,  C/ùodecloii ,  Cornicularia  , 
Dufourea  ,  Euernia  ,  Glyphis ,  JVe- 
p/irorna,  Polystroma;  Ramalina  ,  Sa- 
gedia  ,  Farina  ,  Solorina ,  Stereocau- 
Ion,  Siicta ,  Urceolaria,  ou t  été  omi's 


Lie 
ou  réunie  à  des  genres  voisins  ;  il  en 
est  d'antres  qui  n'out  pas  de  places 
déterminées  dans  le  système  à  cause 
des  affinités  qu'ils  ont  avec  plusieurs 
des  sections  établies.  On  peut  encore 
reprocher  à  cet  auteur  d'avoir  fondé 
ou  conservé  plusieurs  genres  qui  ne 
reposent  point  sur  des  caractères  soli- 
des; tels  sont  le  Pw/i^era/m  qui  doit 
rentrer  dans  le  genre  Lepraria,  le  Co- 
niolorna  fondé  sur  la  variété  /2  du  Spi" 
lu/na  turnidulurn,  et  qui  doit  rester 
dans  ce  dernier  genre;  le  Conian~ 
gium  ,  qui  doit  toujouis  faire  partie 
des  Lecidea,  etc.  ,  etc. 

Le  Systema  Lichenum  de  Eschwci- 
1er,  publié  en  i824  ,  établit  aussi 
des  groupes  ou  des  cohortes.  Ce  bo- 
taniste a  étudié  l'organisation  des 
Lichens  en  observateur  habile  et 
exercé  ;  mais  on  doit  lui  reprocher 
d'avoir  cherché  ses  caractère»  géné- 
riques dans  la  structure  interne, 
ce  qui  ayant  nécessité  l'emploi  du 
microscope  ,  ne  permet  pas  de  l'étu- 
dier sans  le  secours  de  cet  instru- 
ment. Ce  botaniste  ne  nous  semble 
point  aussi  heureux  que  Pries  dans 
le  rapprochement  de  ses  genres  ; 
nous  lui  reprocherons  d  avoir  fait 
trop  de  sections  dans  le  genre  Ope- 
grapha,  et  de  s'être  éloigné  beaucoup 
trop  d'Acharius  qui  devrait  toujours 
servir  de  guide.  Cependant  nous  nous 
plaisons  à  reconnaître  que  ce  liché- 
nograph.e  est  un  babile  analomiste, 
et  que  sa  méthode  est  ingénieuse.  Elle 
est  fondée  sur  le  nucléum  qui  est  nu 
ou  couvert  d'un  périthécium;  la  cou- 
che médullaire  est  celluleuse  ou  fila- 
menteuse. 

Cohorte  I.  —  Graphidées. 

Thalle  crustacé;  apothéclon  oblong 
ou  allongé,  sous-immergé ,  ridé  ou 
canaliculé. 

Diorygma  ,  Leiorreuma ,  Graphis , 
Opegrapfia  ,  Oxislorna,  Scaphis  ,  Le- 
canactis,  Sclerophytoa,  Pyrochroa. 

Cohorte  II.  —  Vi:rrucariées. 
Thalle    crustucé;    apothécion    ar- 
rondi ,  globuleux  ou  patelluliforme  , 
planc-ouvert. 


LÎC 

Variolaria ,  Pvrina  ,  Thehtrema , 
Veriucaria,  Fyrenula,Pyrenastrum, 
Limboria,  ijrccolarla,I^cidea,  Bia- 
tora. 

Cohorte  III.  — Tryi'Éthéliacées. 

Thalle  crustacc  ;  apothccion  île 
forme  diverse,  immeigé,  à  verrues 
formées  par  la  substance  médullaire 
du  thalle. 

jlrthonia  ,  Porof hélium,  Medusula, 
Opht/ia/mid/i/m  ,  Tiypctheliiim  ,  As- 
trolhclium,  G/jpàis,  C/dodeclon,  Co- 
nioloma. 

Cohorte  IV.  —  Parméliacées. 

Thalle  foliacé  dans  un  grand  nom- 
bre d'espèces,  rarement  crustace'  ou 
gélatineux;  couche  corticale  supé- 
rieuie  dans  les  espèces  crustacces ,  in- 
timement jointe  avec  la  couche  mé- 
dullaire dans  les  espèces  gélatineuses; 
apolhécion  scutelliforme  ;  lame  dis- 
coïde ,  marginée  par  le  thalle. 

hecanora  ,  Collema  ,  Curnicularia , 
Farmelia  ,  Stlcta  ,  Hagenia. 

Cohorte  V.  — Dekmatocarpes. 

Thalle  foliacé  ,  membraneux  ,  cou- 
vert par  une  couche  corticale  supé- 
rieure ;  apothécion  sous-arrondi  ou 
immergé  ,  osliolé  ou  libre  et  man- 
quant de  marge. 

Suloiina  ,  Dermatocarpon  ,  Gjro- 
phora  ,  Endocarpon,  Capilularia  , 
Pellidea. 

Cohorte  VI.  —  Plocariées. 

Thalle  cylindrique  en  buisson  , 
couvert  de  toutes  parts  par  une  cou- 
che corticale;  apolhécion  arrondi, 
immergé  dans  le  thalle  ou  libre  et 
privé  de  marge. 

Jsidium ,  P/ocaria,  Sphœrophoron, 
Roccella  ,  Slereocaulon  ,  Dufuurea. 

Cohorte  VII.  — Usnéacées. 

Thalle  fruticuleux  ,  quelquefois  la- 
cinié  ,  comprimé,  couvert  de  toutes 
part-  par  une  couche  corticale;  apo- 
thécion scuiellifornie,  à  lame  discoïde, 
marginée  par  le  thalle. 

Ei'crnia  ,  Cet/aria  ,  Usnea. 

L'un  des  caractèies  principaux  de 


Lie  sen 

cette  méthode  se  tire  de  la  forme  et 
de  la  disposition  des  thèques,  ainsi 
que  de  l'anneau  qui  les  entoure  le 
plus  souvent.  Ccsorganes  ,  regardés 
comme  fructifères,  ont  besoin  d'être 
grossis  deux  cents  fois  pour  que  leurs 
formes  soient  mise^  à  découvert  ;  il 
faut  ramollir  le  Lichen  et  lui  rendre 
sa  souplesse,  faire  des  coupes  et  les 
soumettre  au  microscope.  On  conçoit 
sans  peine  ce  que  cette  nécessité  pré- 
sente de  difficultés  ;  elle  est  telle  que 
le  découragement  doit  en  cire  la  suite 
nécessaire. 

Quelque  parfait  que  puisse  être  un 
système,  il  esttoujours  artificiel  etdoit 
présenter  plus  ou  moins  d'anomalies; 
puisqu'il  en  doit  être  ainsi,  nous 
pensons  que  les  auteurs  systémati- 
ques ne  sauraient  trop  se  persuader 
combien  il  est  important  de  rendre 
l'élude  de  la  science  facile  et  de  la 
mettre  à  la  portée  de  tous  les  esprits. 
La  méthode  de  Cassini  sur  les  Sy- 
nanthérées  ,  celle  d  Eschv\reiler  sur 
les  Lichens  ,  peuvent  avoir  toutes 
deux  le  méiile  de  l'exactitude;  il  est 
douteux  cependant  qu'elles  soient 
suivies  et  qu'elles  fassent  aimer  la 
science. 

Depuis  Eschweiler  ,  Chevallier  a 
donné,  dans  son  Histoire  générale 
des  Hypoxylons,  une  mélhode  par- 
tielle qui  comprend  les  genres  qui 
figurent  dans  notre  groupe  des  Ver- 
rucariées  et  des  Graphidées.  Il  nous 
a  semblé  que  cet  auteur  était  obscur 
et  peu  d'accord  avec  lui-même.  Nous 
examinerons  son  travail  à  l'article 
Verrucariées.  F',  ce  motetPoRO- 

PHÉRÉES 

C'est  de  la  méthode  naturelle  seule 
que  l'on  doit  attendre  le  perfection- 
nement des  diverses  branches  de  la 
botanique.  Nous  avons  dirigé  tous 
nos  eilorts  pour  groupi-r  convenable- 
ment les  genres  de  Lichens  en  con- 
servant la  presque  totalité  des  genres 
d'AcharIu>.  Le  thalle  nous  a  fourni 
nos  divisions  les  plus  Importantes  ; 
l'apothéclon  nous  a  servi  à  établir 
les  genres;  ii  ne  fallait  rejeter  aucun 
de  ces  moyens ,  mais  les  combiner 


366  Lie 

tous  deux.  Un  organe  isolé  ne  peut , 
suivant  nous  ,  suffire  pour  établir  une 
méthode  durable.  En  histoire  natu- 
relle comme  en  morale  les  idées  ex- 
clusives entravent  la  marche  de  l'es- 
prit humain  et  rendent  toutes  les 
théories  vicieuses. 


Lie 

La  présence  du  thalle  étant  le  ca- 
ractère absolu  qui  fait  reconnaître  un 
Lichen,  nous  n'avons  pas  cru  pouvoir 
nous  dispenser  de  le  choisir  pour 
première  base  d'une  Méthode.  Voici 
les  modifications  de  formes  que  cet 
organe  est  susceptible  d'affecter. 


Thalle 


Adhérent 
dans  toutes 
ses  parties.. 

Libre,  appli- 
qué ou  fixé 
seulement 
par  une  de 
ses  parties. 


Difforme. 

Fi"uré  en  folioles  soudées. 


A  surfaces 
dissemblables. 


A  surfaces 
semblables. 


Membraneux. 
Gélatineux. 
Coriace. 

Lacinié  tendant  à  s'aplatir. 
Ramifié  tendant   1  Fistuleux. 
à  s'arrondir..    \  Solide. 

Fistuleux. 

Solide. 


Filamenteux. 


On  voit  que  les  grandes  subdivi- 
sions données  par  ce  tableau  rappel- 
lent les  sections  du  genre  Lichen  de 
Linné  qui  partageait  les  Lichens  en 
crustacés  ,  foliacés  ,  coriaces  ,  oinbi- 
liqués,  ramifiés  ,  filamenteux,  tirant 
ainsi  du  thalle  la   principale  consi- 


dération sur  laquelle  ses  sous-genres 
étaient  fondés. 

La  seconde  base  de  notre  Méthode 
est  fournie  par  l'apothécion  dont  les 
formes  extérieures  sont  très-vnriées. 
Nousavons  adopté  pour  leurs  différens 
noms,  les  noms  créés  par  Acharius. 


GoNGYLES; 


Nus  (  Glomerula  ). 

Stipilé.< 


Renfermés 

dans  un 
apolhéciou. 


Sessile. 


Globuleux  {Mycina,  N.). 
Scyphatiforme  [Calycia). 
L  i  n  éa  i  re  (  Lirella  ) . 
Hémisphérique  [Tubercula). 

f  ^    Appliqué  (Fa- 


Discoïde. 


Sphérique.< 


te  lia  la  ) . 
A  bords  libres 

(  Scutella  ). 
Cilié  {Orbilla). 
]Noncilié(PÉ?//fl). 
Caché  dans  le  thalle  (  Tha- 
lamla  ) . 
Toujours  fermé 
(  Cepkalodia  ). 
Se  déchirant 
avec  l'âge  {Cis- 
tula). 


Marginé. 

Immar- 
giné. 


Superfi- 
ciel. 


Ciipulé  [Ciipula). 

Turbiné  (  Turbinarla). 

A  plis  concentriques  {Gyroma). 

En  combinant  les  formes  princi-  huit  groupes  qui  s'enchaînent.  Ce 
pales  du  thalle  et  celles  de  l'apothé-  sont  là  les  principaux  types  de  la  fa- 
cion,   il  est  possible   d'établir  dix-     mille  ,  les  grands  genres  ,  s'il  est  per- 


Lie 

mis  d'adoptei-  cette  manière  de  s'ex- 
primer. En  les  disposant  en  cercle  on 
rapproche  ainsi  les  Bœoniyce'es  des 
Ccnomycëes. 

Les  points  de  contact  qui  se  trou- 
vent entre  les  Lichens  et  les  autres 
familles  cryplo^amiques  ,  nous  ont 
conduit  aux  divisions  suivantes. 

Ordre  naturel  des  Lichens. 

f  Thalle  adhérent  amorphe. 
a.  Apolhccion  stipilè. 

§  I.  —  Faux  Champignons. 
Apolhécion  arrondi ,  chai-nu. 

BOEOMYCÉES. 

Bœomyces ,  Achar. 
Apolhccion  creusé,  non  charnu. 

Galycioïdes. 
Caly cil/m ,  Ach.  ;  Jcolium  ,  N. 
(3.  Apothécion  sessile. 

§  IL — Faux  Hypoxylons. 

Apothécion  linéaire. 

GraphidÉes. 

Arthonia  ,  Ach.  ;  Heterographa  , 
N.;  Enlerugrapha,  N.  ;  Opegrapha  , 
Ach.;  Graphis ,  Ach.;  Sarcographa , 
N.  ;  Fissurina,  N. 

Apothécion  hémisphérique. 

Verrucariées. 

*  Glyphidées. 

Glyphis ,  Ach. 

**  Trypélhéliacées. 

Chiodecton  ,  Ach.  ;  Trypethelium  , 
Ach. 

***  Porinées. 

Paimentaria,  N.;  Pyrenula,  Ach.; 
Porina  ,  Ach.  ;  f^errucaria  ,  Ach.  ; 
Tketotreina  ,  Ach.  ;  Ascidium  ,  IN. 

****  Thécarlées, 

Thecaria ,  IN. 

Genre  obscur. 

Polyslroma  ,  Ach. 

§  III.  —  ^^rais  Lichens. 

Gongyles  nus. 


lAC 

CoNIOCARPÉES. 


367 


Lepraria  ,  Ach.  ;  Coniocarpon ,  De 
Cand. 

Apothécion  s'évasanten  coupe. 

Variolaires. 

Gassicurtia,  N.  ;  P'ariularla ,  Ach. 

Apothécion  marginé  discoïde. 

LÉCANORÉES. 

Myriotrema  ,  N.  ;  Echinoplaca  , 
N.  ;  Urccotaria;  N.  ;  Lecidea,  Ach.; 
Lecanoia ,  Ach. 

ft  Thalle  figuré  en  folioles  soudées. 

Squammariées. 

*  Espèces  qui  croissent  sur  les  écor- 

ces,  la  terre  ou  les  pierres. 

Fsora,  D.  G.  ;  Squaimnaria,  D.  G.  ; 
Placodium,  D.  G. 

**  f^spèces   qui  croissent  sur  les 

feuilles. 

Nernatora  ,    N.  ;  Racoplaca  ,    N.  ; 

Pkyllocharis  ,  N.  ;    Craspedon  ,  N.  ; 

MelanophlhaUnum ,  N.:    Aulaxina  ^ 

N.  ' 

ftt  Thalle  libre. 

*  Surfaces  dissemblables. 

Ci.  Appliqué. 

A.  Etendu  en  folioles  membra- 
neuses. 

Apothécion  scutelloïde  marginé  li- 
bre vers  les  bords. 

Pahméltacées. 

Parmelia  ,  Ach.  ;  Circinaria  ,  N.  ; 
Sticta,  Schreb.  ;  Plectocarpon ,  N.  ; 
Delisea  ,  N . 

B.  Thalle  étendu  en  folioles  géla- 
tineuses à  l'état  humide. 

GoLLÉMATÉES. 

Col  le  ma. 

c.  Thalle  étendu  en  folioles  co- 
riaces. 

Apothécion  arrondi,  onguiculé, 
rénii'ornie  ,  attaché  par  le  côté. 

PEIiTIGÈRES. 

Erioderma  ,  N.  ;  Solurina  ,  Ach.  ; 
Pelugera,  N.  ,  Peltidea  et  Nephro- 
ma ,  Ach. 


^68  LTC 

/g.  Thalle  fixé  au  centre. 

Apothécion  sous-patelluld  à  sur- 
face rugueuse  ou  marquée  de  stries. 

Gyrophora,  Acliar.  ;  Umbilicaria  , 
Peis. 

.     •*  ïhalle  à  surfaces  semblables. 

A.  Tendant  à  s'aplatir  ,  lacinié. 

Apothécion  scutelloïde. 

Ramalinées. 

Cetraria,  Ach.  ;  fioccella,  Ach.  ; 
Barrera,  Ach.  ;  Evernia  ,  Ach.  ;  Ra- 
malina ,  Ach. 

B.  Tendant  à  s'arrondir. 

1.  Filamenteux,  traversé  par  une 
nerviile. 

Apothécion  scutellé,  immai'giné , 
cilié. 

USNÉES. 

Usnea  ,  Ach. 

2.  Non  traversé  par  une  nerviile, 
quelquefois    légèiement    comprimé. 

'  '  CoRNICUL  AIRES. 

Alectoria  ,  Ach.  ;  Condcularia  , 
Schr.  ;  Cœnogonium  ,  Ehrenb. 

c.  Thalle  dendroïde. 

1.  Solide. 

Apothécion  globuleux  émettant 
une  poussière  noire. 

SPHiEBOPHORES. 

Isldium  ,  Ach.  ;  Sphœioplioron  , 
Pers.  ;  Stereocauluii. 

2.  Fistuleux. 

Apothécion  hémisphérique  ,  char- 
nu. 

CÉNOMYCÉES. 

Cladonia,  D.  C.  ;  65.  Scyphopho- 
riis  ,  D.  C.  ;  Pycnothelia  ,  Duf, 

jippendix. 

Apothécion  arrondi,  immergé. 

Thalle  foliacé,  coriace. 

%  IV.  Fausses  liépatlques. 

Endocarpon. 

Inceitœ  sedis 

Tricharia. 


Lie 

INous  renvoyons  le  lecteur  aux  dif- 
férens  articles  que  nous  avons  faits 
pour  chacun  de  ces  genres,  afin  qu'on 
puisse  connaître  à  fond  les  raisons 
qui  ont  motivé  les  moditications  ap- 
portées dans  la  Méthode  d'Acharius. 

Il  n'est  pas  encore  possible  de  don- 
ner avec  exactitude  la  géographie  bo- 
tanique des  Lichens;  comme  l'Iiumi- 
dité  et  une  chaleur  tempérée  sont  né- 
cessaires au  développement  de  ces 
Végétaux,  on  doit  en  conjecturer 
que  dans  les  lieux  trop  chauds  ou 
trop  froids  il  n'y  en  a  qu'un  petit 
nombre.  11  esta  remarquer  que  dans 
les  États-Unis  et  dans  toute  l'A- 
mérique septentrionale ,  les  espèces 
que  l'on  trouve  sont,  à  peu  d'excep- 
tions près,  les  mêmes  que  les  nô- 
tres. Nous  avons  fait  la  même  remar- 
que à  l'égard  des  espèces  récoltées 
dans  les  îles  Malouines  par  Gaudi- 
chaud  et  Uurville.  Acharius  a  décrit 
huit  cents  Lichens  et  plus  de  cinq 
cents  variétés.  Nos  travaux  sur  les 
ccorces  officinales  ont  augmenté  de 
deux  cents  espèces  ce  nombre  déjà 
si  considérable;  si  on  ajoute  à  ce  to- 
tal le;  espèces  décrites,  depias  Acha- 
rius ,  dans  divers  ouvrages  isolés  ,  et 
celles  qui  se  trouvent  dans  noire 
collection ,  et  dans  les  herbiers  non 
moins  riches  de  Delise ,  Léon  Du- 
four,  Bory  de  Saint-Vincent,  Pcr- 
soon,  et  dans  ceux  de  plusieurs  iia- 
tanistes  étrangers  ,  on  peut  hardi- 
ment porter  à  deux  mille  quatre 
cents  espèces,  les  Lichens  qui  pour- 
raient entrer  dans  un  nouveau  Sy- 
nopsis, et  ce  nombre  est  encore  loin 
de  la  réalité.  Que  de  pays  restent  en- 
core à  explorer  !  Que  de  choses  in- 
connues dans  des  contrées  que  l'on 
croit  connaître  ! 

Les  Lichens  ne  sont  point  sans 
importance  pour  l'Homme.  La  méde- 
cine leur  doit  un  médicament  pré- 
cieux dont  les  effets  ne  sont  plus  con- 
testés. Le  Lichen  dislande  est  un 
puissant  analeptique  ;  on  en  prépare 
des  décoctions  ,  des  pâtes  ,  des  gelées, 
des  pastilles,  un  chocolat,  et  sous 
toutes  ces  formes  son  administration 
a  été  suivie  d'heureux  effets.  Ce  n'est 


uc 

pas  le  seul  Lichen  qui  serve  en  nie'de- 
cine  ;  on  a  indiqué  les  t  siiea  barbata 
el/lurida  com  me  propres  à  !;i  i  rc  croître 
les  cheveux  ;  le  Scyp/iophoi us pixy  da- 
tas contre  la  coqueluche  descnlans; 
le  Peltigera  a/)/itosa  est  cinétique;  le 
Pelligcni  canina  ;t  été  réputé  excel- 
lent pour  combaltrf  la  rage.  iNous 
sommes  loin  de  g^inmlir  toutes  les 
vertus  exagérées  aliribiiées  aux  Li- 
chens, mais  leur  importance  n'est  pas 
seulement  dans  les  services  qu'ils  ueu- 
veui  rendre  à  l'Homme  malade;  l'art 
du  teintuiier  leur  doit  plus  encoie 
que  la  médecine.  Plus  les  Lichens 
paraissent  s'éloigner  delà  forme  cius- 
♦  acée,  plus  ils  sont  propres. aux  usa- 
ges médicinaux  ;  plus  ils  s'en  lappro- 
client,  au  contraire,  plus  ils  convu-n- 
neut  a.  la  teinture.  C'est  pai  ticulière- 
ment  dans  le  nord  de  l'Europe  qu'ils 
servent  à  cet  usage.  Les  paysans  de 
la  Westrogotiiie  sont  les  premiers 
qui  ont  découvert  une  matière  colo- 
rante dans  la  Léce.nore  tartareuse  :  ils 
l'ont  employée  pendant  des  siècles  à 
la  teinture  en  rouge  de  plusieurs  pe- 
tits ouvrages  faits  au  tour,  qui  es!  , 
pour  eux  ,•  l'objel  d'un  commerce 
assez  lucratif.  Ce  ne  fut  que  quel- 
que temps  après  l'établissement  de 
Icuis  manufactures  de  drap,  qu  ils 
ont  imaginé  d'employer  ce  Lichen,  et 
par  suite  plusieurs  autres,  à  la  teiii- 
tuie  des  étoiles  de  laine.  Il  y  a  en  An- 
gleterre et  en  Hollande  ,  des  fabriques 
de  couleurs  dont  la  matière  piemièie 
ue  consiste  qu'en  Lichens  récoltes 
sur  les  rochers  de  la  Suède  et  de  la 
Norwège.  L'Orseille  et  la  Parelle 
d'Auvergne  sont  deux  objets  assez 
impoi  tans  du  commerce  français. 

Presque  tous  les  Lichens  ,  placés 
sous  l'eau  ou  à  la  lumière,  déga- 
gent de  l'Oxigène  comme  les  feuil- 
les des  autres  Végétaux.  On  ob- 
serve en  rompant  le  thalle  des  Li- 
chens ,  que  sa  substance,  de  blanche 
qu'elle  était,  devient  verte  peut-être 
par  la  combinaison  de  l'Oxigène  de 
l'air.  Ils  passent  au  jaune,  dans  les 
herbiers,  en  vieillissant. 

Plusieurs  Lichens  fournissent  de  la 
gomme  et  uu  principe  amer  dont  on 


Lie 


%^ 


les  débarrasse  en  ajoutant  à  l'eau 
des  macérations  faites  à  froid,  une 
petite  quantité  de  carbonate  de  Soude 
ou  de  l'olasse.  C'est  la  présence  de  ce 
nuicllage  qui  hîs  rend  propres  à  servir 
à  la  nutiition.Lt'S  habitans  de  l'Islan- 
de préparent  avec  le  Celraria  Islandi- 
ca  ,  un  gruau  et  une  farine  nommée 
J/ce//gras;  en  Sibérie  on  fait  avec  la 
Pulmonaire  de  Chêne,  une  bicrre  as- 
sez agréable.  Le  Cladonia  raiigifcrina 
est  le  pâturagt^  le  plus  commun,  dans 
les  parties  les  plus  septentrionales  de 
l'Iiuiope.  Les  Lapons  lui  doivent  la 
conservation  du  leur  bétail,  seule  ri- 
chesse des  âpres  climats  qu'ils  habi- 
tent. Leurs  champs,  sans  verduie  ,  se- 
raient bientôt  sans  Animaux  ,  si  le 
Renne  ne  paissait  les  Lichens  que  sou 
in>linct  lui  fait  trouver  sous  la  neige 
ou  sur  les  écorcesdu  peu  d'Arbres  qui 
semblent  v('géter  a  regret  sur  cette 
terre  désolée.  S'il  n'est  pas  prouvé 
que  la  terre  ait  clé  créée  pourlHom- 
ine,  la  nature  lui  a  du  moins  donné 
l'intelligence  nécessaire  pour  que  la 
terre  devint  son  domaine.         (a.  F.) 

*  LICHIN A .  BOT.  cuYPT.  (  Hydro- 
phyles.^  Agardh  a  formé  sous  ce  nom 
y\\\  genre  aux  dépens  du  GigaitinaAc 
Lauiouroux  et  du  Gelidium  de  Lyng- 
bye.  il  lui  ailribue  pour  caractères  : 
nn  tubercule  solil;iire  percé  d'un 
poie,  et  il  en  mentionne  deux  espè- 
ces ,  Lickina  pygniœa  et  conjinis. 
Nous  avons  la  certitude  que  ces  deux 
espèces  pour  Icquelles  l'algologue 
suédoi-  ne  cite  point  le  synouj  me  de 
Gigartina  pyguiœa  de  Lamouroux 
(Ess.,  pi.  49,  iab.4,f.  i2-i5,\  Plante 
qu'd  1  envoie  à  son  Cliuiul ria  Kalifor- 
mis,  sont  cependant  la  Phnte  de  feu. 
notre  ami  sous  deux  formes,  et  sim- 
plement des  variétés  du  Gelidium 
pygmœum  de  Lypgbve  [Hydroph.,  p. 
4i;;  l'ucus pygimrus  *  et  /2  de  Tiuner 
(pi.  ao4)  qu'Ach^'rius  {P/vdr.  Lich. , 
p.  208)  avait  pris  pour  un  Lichen,  et 
nommé  S/ereocaulon  coujiite.  Cette 
Plante,  l'une  des  plus  petites  de  la 
classe  des  Hydropliy tes,  n'en  est  pas 
moins  assez  dure  et  rési-tante.  Elle 
est  très-commune  sur  les  rochers  des 


070  Lie 

côtes  septenIrionalesderEurope,  aux 
limiles  de  la  lifiute  marée  et  dans  [en 
lieux  que  n'alteignentquedurHUt  peu 
do  temp^  les  plus  liaules  vagces  ou  la 
petite  pluie  qui  résulte  de  leur  brise- 
ineut.  A'ous  l'avons  oUservce  à  Belle- 
Ile  en  nier  Ibimant  une  zone  noirâtre 
sur  les  ilaucs  coupés  à  pic  de  la  côte  , 
aux  liii>itosde  l'eau.  Lesson  nous  eu 
a  communiqué  un  échantillon  rap- 
porlé  de  la  Gonceplion  ,  au  Chili ,  qui 
ne  nous  semble  différer  en  rien  de 
l'espèce  européenne.  (b.) 

LICHTEiNSTEINIA.  bot.  pha^. 
Deux  genres  ont  été  établis  sous 
ce  nom  par  les  auteurs  allemands. 
Wendiand  a  ainsi  caraclérisé  l'un 
d'eux  :  calice  double,  l'exlcrieur  et 
l'intérieur  à  trois  ou  cinq  dent.-;  ; 
corolle  monopélale,  tubuleuse;  cinq 
étamines  réunies  à  leur  sommet  et 
plus  longues  que  la  corolle  ;  disque 
inséré  siu'  le  calice;  ovaire  supérieur 
à  un  seul  slyle  ;  baie  renfermant 
cinq  graines.  Ce  genre ,  qui  ap[:Hr- 
tieut  à  la  Penîandrie  Monosvrà^^, 
L. ,  est  voii!n  des  Lorantlms  et  ne 
renferme  (pi'une  seule  espèce  qui  est 
indigène  du  cap  de  Bonne-Espérance. 
C  est  un  Arbrisseau  à  feuilles  oppo- 
sées, ovales,  ei  à  fleura  rouges  dispo- 
sées en  bouquets  axillaires. 

L'autre  genre  a  é'.é  constitué  par 
Willdenow^  dans  le  premier  volume 
du  Magasin  des  curieux  de  la  nature 
de  Berlin,  et  caractérisé  de  la  maniè- 
re suivaule  :  calice  nul;  six  pétales 
ondulés  et  canaliculés  ;  six  étamines 
hypogynes  ;  ovaiio  supérieur  surmon- 
té de  trois  styli's;  capsvile  trtloculaire 
contenant  plusieurs  graines  attachées 
aux  sutures  nés  valves.  Ce  genre,  de 
l'Hexandrie  Tiigynie  ,  se  compose  de 
deux  espèces  qui  croissent  au  cap  de 
Bonne-Espérance.  Willdenow  Lura 
donné  les  noms  de  Lichtensteinia  lœ- 
vigata  cl  uiidulata.  (g..n.) 

LICIET,'  BOT.  PHAN.  Pour  Lyciet. 
V,  ce  mot.  (b.) 

LICINE.  Licinus.  iNS.  Genre  de 
l'ordre  des  Coléoptères  ,  section  des 
Pentamèies,  famille  des  Carnassiers, 


Lie 

tribu  des  Cnrabiques  Thoraciques  , 
éiabli  par  Latreille  ,  et  ayant  pour  ca- 
ractères :  dernier  article  des  palpes 
extérieurs  presque  en  forme  de  lia- 
elle;  antennes  point  moniliformes  ; 
mandibules  très-obtuses  à  leur  ex- 
trémité. Ces  Insectes  diffèrent  des 
Harpales,  et  de  tous  les  petits  genres 
que  celui  des  Féronies  de  Laireille 
comprend,  par  la  niauièie  dont  se 
terminent  leurs  mandibules  et  leurs 

Erilpes  extérieurs  ;  l'évasement  du 
or.l  antérieur  de  leur  tête  est  un 
carac'ère  qu'ils  n'ont  de  commun 
qu'avec  les  Badistes  et  les  Dicèles  ,  et 
qui  distingue  ces  gi^nres  de  tous  les 
autres,  ijes  Licines  ont  la  tête  assez 
^ros^e,  aplatie,  leurs  antennes  sont 
hlilbunes,  composées  d'articles  pres- 
que cylindriques;  la  languette  est 
saillante;  elle  a  ,  de  cliaque  côté  du 
bord  supérieur,  une  oreillette  mem- 
braneuse et  pointue.  L'écliancrure 
du  menton  n'a  point  de  dentelures; 
le  bord  antérieur  et  supérieur  de  la 
têleest  cintré,  le  labre  est  échancré, 
ainsi  que  les  mandibules  qui  sont 
tronquées  et  très-obtuses.  Le  corselet 
est  aussi  large  ou  presque  aus^i  large 
que  l'abdomen  ,  souvent  presque  car- 
ré avec  les  an'^les  arrondis;  les  deux 
premiers  articles  des  tarses  antérieurs 
sont  dilatés  dans  les  mâles  et  for- 
ment une  palette  arrondie  ,  garnie  en 
dessous  de  papilles  nombreuses  et 
serrées.  Les  larves  des  Licines  sont 
presque  semblables  à  celles  des  Har- 
pdes  ;  seulement  elles  sont  plusa|)la- 
ties  et  plus  allongées.  On  trouve  l'In- 
secte parfiit  sous  les  pierres,  et  le 
plus  souvent  dans  les  terrains  calcai- 
res et  élevés.  Leur  couleur  est  tou- 
jours noire.  On  peut  diviser  ce  genre 
en  deux  sections  ;  dans  la  première  se 
rangent  ceux  qui  sont  aptères;  tel  est: 
Le  LiciNB  si.r.piioiDE ,  L.  silphoi- 
des ,  Clairv.  (Entom.  Helv.,  t.  a,  pi. 
1.^),  b.  B.j;  Carahus  si/p//oides  ,  Fabr, 
Long  d'environ  huit  lignes  ,  noir  avec 
le  corselet  presque  carré,  échancré 
en  devant;  élytiespouctuée^,  presque 
riflées  ,  et  ayant  chacune  neuf  lignes 
imprimées.  On  le  trouve  dans  plu- 
sieurs départemens  de  la  France  et 


Lie 

en  Allemagne.  Parmi  les  espèces  ai- 
ic'es  nous  citerons  : 

Le  LiciNE  jîcn  ANCRÉ  ,  Ij.  einqrgi- 
natiis,  Carabiis  cassideus  ,  Fabr.;  Crt- 
JiWje  echancré,  Oliv.  (Enlom.  T.  ni, 
n"  35,  pi.  i3,  fig.  ifio).  Il  se  trouve 
aux  environs  de  Paris  el  en  Alle- 
magne. (G.) 

LICOCHES.  MoLL.  L'un  des  noms 
vulgaires  des   Limaces.   P^.   ce  mol. 

(■5-) 

LICONDO.  liOT.  PHAN.  (Linschotl.) 
Gnmd  Arbre  du  Coiii,'o  qui  ne  jieut 
êlre  qu(;  le  Baobab,  f^.  ce  mot.     (b.) 

L I C  O  P  H  II  E.  JLicopfiris.  poltp. 
Lorsque  l'on  examine  avec  soin  le 
corps  auquel  Moiitlbrt  (  ConcliU. 
^yst.  ï.  i)ii  donné  ce  nom,  on  se 
demande  pourquoi  les  a;. leurs  qui 
eu  oui  paiié  l'ont  toujours  conserve 
parmi  les  iMollusques  ;  ce  corps  a 
tant  de  lapports  avec  les  Oibilolites 
de  Limaick  qui  sout  des  Polvi>iers, 
qu'il  esl  iuijossible  de  les  sép;iier 
généiiquement  à  moins  de  le  l'aire 
sur  h;  ;.oul  caiaclèrc  des  inégalités 
qui  se  voieut  dans  l'un  et  qui  n'exis- 
tent p;i3  dans  l'autie;  si  on  lait  atten- 
tion en  outre  au  passage  insensible 
des  espèces  depuis  les  plus  tubercu- 
leuses jusqu'aux  plus  planes  ,  comme 
celle  des  environs  de  Paris  ,  el  à  l'era- 
biiiras  oii  l'on  seiait  de  fi\er  une 
limite  entre  elles,  on  sera  forcé  de 
convenir  que  le  Licopbre  forme  l'ex- 
licmité  d'une  série  dont  l'Oibitolitc 
de  Giignon  serait  le  commencement. 
Toute  celte  série  doit  iijCon!est.d)!c- 
ment  appartenir  :,  nu  seul  el  même 
gi  ure  auquel  nous  renvovons.  /-^. 
ORBnOIJTK.  ''  (u..u,) 

LICORNE.  Monoceros.  mam.  Les 
naturaliste?  modernes,  à  peu  pi  es  d'un 
accord  unamine,  placpnl  la  Licorne 
presque  au  rang  de  ces  êtres  fabu- 
leux que  l'imagination  des  poêles 
s'est  plue  à  créei ,  et  ne  lui  supposcut 
guère  une  existence  plu.-,  réelle  qu'au 
Grifibn  ,  à  l'Hippogriffe  ou  aui  mer- 
veilleuses Syrèues.  On  a  peine  en  ef- 
fet*à  se  défendre  de  cette  opinion, 
quand  on  se  rappelle  que  la  Licorne 
n'a  été  vue  par  aucun  zoologiste,  ni 


Lie  37. 

par  aucun  voyageur  don'  l'instruc- 
lion  et  la  bonne  foi  bien  connues 
missent  le  témoignage  bors  de  doute  ; 
que  les  récits  qui  attestent  son  exis- 
tence, n'ont  pour  la  plupart  aucune 
autbcnticilé;  que  toutes  les  préten- 
dues cornes  de  ce  Quadrupède,  qu'on 
a  dit  avoir  découvertes  ,  et  qu'on  a 
montrées  en  divers  lieux,  se  sont 
trouvées  ,  à  l'examen  ,  n'être  que  des 
cornes  d  Orix  ,  ou  des  dents  de 
Waiwlial,  el  quelquefois  même  de 
l'ivoire  tourné  ;  enliii  que  de  nom- 
lirouses  et  actives  iccberclies  ont  été 
faites  à  plusieurs  reprises,  et  tou- 
jours sans  succès.  Ce[)eniiant  la  ques- 
tion n'est  point  encore  décidée  d'une 
manière  tellement  certaine  ,  que  nous 
ne  Cl  oyions  devoir  rapporter  quel- 
quei-uns  des  nombreux  faits  qui 
viennent  à  l'apjjui  île  l'opinion  con- 
tiaiie  ;  opinion  qui  paraît  encore 
être  celle  de  plusieurs  naturalistes 
très-iecommandMbles. 

L'existence  d'un  Animal  uniccrne, 
ou,  comme  on  peut  le  dire,  ayant  ses 
deux  cornes  réunies  sur  la  ligne  mé- 
diane ,  n'est  d'ailleurs  pas  ,  comme  on 
l'a  dit  ,  anaiomiqucment  impossible; 
et  c'est  ce  que  semblent  prouver  plu- 
si(urs  faits  propies,  soit  à  nos  races 
domestiques  de  Moutons  et  de  Cbè- 
vres ,  soit  même  au  jeune  âge  de 
l'Antilojie  Caaina. 

Tous  les  auciens  p;) rient  de  l'exis- 
tence de  la  Licorne  ,  comme  d'un 
fait  dont  il  n'y  a  p  is  à  douter.  «  Elle 
a,  dit  Pline  (livre  viir  ,  des  Ani- 
maux Icrresires  )  ,  la  tête  du  Cerf, 
les  pieds  de  l'EiépUant  ,  la  queue  du 
S.inglier,  la  forme  générale  du  Che- 
val ;  une  COI  ne  noire,  longue  de 
deux  coudées,  ^ort  du  milieu  de  son 
front;  elle  habite  le  pa,s  des  In- 
diens-Oiséens  ,  qui  lui  font  la  chas- 
.>-e;  mais  on  ne  peut,  dit -on,  la 
prendre  vivante.  «Au  reste  les  an- 
ciens lui  allribuaient  aussi  pour  pa- 
trie l'Afrique  centrale,  et legardaient 
sa  corne  comme  une  arme  redouta- 
ble ,  ainsi  qLie  nous  l'apprennent 
plusieurs  auteurs;  et  c'est  atissi  dans 
l'Asie  et  dans  l'Afrique  centrales 
qu'elle    habiterait  suivant  les  rela- 

:34* 


072  Lie 

tions    modernes.    Les   Arabes   nom- 
ment Champhur  un  Animal  qui  ,  dit- 
on  ,  ressemble  à  l'Ane,  mais  qui  por- 
te   une   corne  au   milieu    du   front; 
et   la   Brebis  de  Madagascar,   de   la 
taille  d'une  Chèvre,  a  de  même  une 
seule  corne.  On  croit   aussi  géucra- 
lenienl  dans  une    grande    partie   de 
l'Afrique  ,   comme    nous    l'apprend 
Sparrmann  dans  son  Voyage  au  Cap, 
à  l'existence   d'un  Animal  unicorne 
qui  ressemblerait  beaucoup  au  Glie- 
val.    Le    naturaliste    suédois    ajoute 
même,  d'après  un  voyageur  qu'il  nous 
représenle  comme  instruit  et  comme 
très-digne  de   foi  ,  qu'il   existe  dans 
une  plaine  du  pays  des  Hottenlol?- 
Chinois  ,  sur  la  surftice  unie  d':in  jo- 
cher,  nn  dessin  grossièrement  trace, 
il  est  vrai  ,  et  tel  ,  dit-il,  qu'on  peut 
l'attendre   d'un    peuple    sauv;ige    et 
sans  arts  ,  mais  oîi  l'on  reconnaît  ce- 
pendant sans  peine  la  Licorne.  Enfin 
les  Hottcntots-Ciiinols  auraient  don- 
né au    même    voyageur  des   détails 
sur  la  cbasse  de  cet  Animal  fort  rai  e , 
extrêmement  léger  à  la  course,  mé- 
chant    et     furieux.     Si    Sparrmanti 
avait  vu  lui-même  ce  dessin  ,  et  s'il 
avait  a-ppris  directement  des  nalurels 
du  pays  les  détails  très-circonstanciés 
qu'il  rapporte,   son  seul  témoignage 
ne  permeîtrait  plus  guère  de  doute. 
Un  voyageur  italien  ,  nommé  Bar- 
théma  ,   dit  avoir^vu  à  la   Mecque, 
<c  dans  une  cour  murée  ,  deux  Li- 
cornes ,  qu'on  lui  montra  comme  de 
grandes  raretés;  »  il  en  donne  une 
description  assez  détaillée  ,  et  ajoute 
«  qu'elles    avaient    été   données    au 
sultan  de  la  Mecque  y^ar  nn  roi  d'E- 
thiopie ,  comme  la   plus  belle  chose 
et   le   plus   riche   trésor  qui   fût   au 
inonde.  »   (  J^.  Ilincrano  de   L.   de 
Barthéraa  ,   i5i7).  Suivant  un   Hol- 
landais, nommé  Cloele,  une  Licorne 
fut  tuée  ,  en  1  791  ,  par  vme  troupe  de 
Hottentots  ,  à  seize  journées  de  Cam- 
bado,  et  à  trente  journées  (en  voya- 
geant  avec    un    chariot  de    Bœufs) 
de  la  ville  du  Cap.  Ce  Cloele  offrait 
même  de  fournir  une  peau  de  Licor- 
ne ,    si  on  voulait  lui   donner    une 
somme  qui  valût  un  voyage  de  trente 


Lie 

jours;   et  il  ajoutait  que  la  figure  de 
cet  Animal  se  trouve  gravée  sur  plu- 
sieurs centaines  de   rochers  par   les 
Hottentots    qui     habitent    les    bois. 
Ainsi  se  trouve  confirmé  le  fait  que 
rapporte  Sparrmann  ;  fait  également 
vérifié  par  Barrow  qui  dit  avoir  vu 
[dusieurs  fois  de  semblables  figures 
à   côté   de    plusieurs    autres   qui    re- 
présentaient d'une  manièie  paifaite- 
meut  reconnaissable  divers  Animaux 
réels    de    l'Afiiqiie    centrale.     INous 
pouvons  même  ajouter  ici  que  De- 
lalande  et  son  compagnon  de  voyage 
Yeireaux  ont  pareillement,  dans  la 
même  contrée  ,  recueilli  divers  indi- 
ces  qui    tendraient  aussi  à   prouver 
1  exislence   de   la    J^icorne;    ils  l'ont 
vue   figurée  en  manière  d'ornement 
sur  un  manche  de  poignard  avec  un 
Singe  et    un  autre   Quadrupède  ;   et 
plusieurs  Hottentots  leur  ont  assuré 
qu'ils  l'avaient  eux-mêmes  observée. 
Enfin  plus  récemment  encore  ,  divers 
documens,    recueillis    par    Férussac 
dans  le  Bull,  des  Se.  Nat.  (avril  1824, 
n.    3,    p.    37:1),    nous    sont    encore 
venus  à  la  fois  et  de  l'Afrique  et  de 
l'Asie  centrales.  Un  esclave  des  envi- 
rons   de    Koldagi   a   raconté  de  son 
propre  mouvement,  au  voyageur  Ed. 
Riippel ,  qu'il  existe   dans  son   pays 
un  Animal  de  la  grandeur  d'une  Va- 
che,   mais   fie    la   forme  svelte  de  la 
Gazelle  ,  dont  le   mâle  porte  sur  le 
front   une  longue  corne   droite    qui 
manque  à  la  femelle;  cet  Animal  por- 
terait dans  le  pays  le  nom  de  ]Nilul<- 
ma.  Cet    esclave,   qui  n'avait  jamais 
été  questionné  sur  la  Licorne,  a  d'ail- 
leurs donné  diverses  preuves  de  sin- 
cérité ;  il  a,  par  exemple,    fait  une 
desci'iption   très-exacte   et   très- fidèle 
de  r(.)ie  de  Gambie.  A  peu  près  dans 
le  même   temps  le  major  Latlar  qui 
avait    un    connnandement    dans    les 
montagnes  de  l'est  du  Népaul ,  faisait 
constater  par  un  rapport  officiel ,  que 
la  Licorne,  Animal  regardé   comme 
fabuleux  ,  exisleréellement  dans  l'in- 
térieur du   Thibel  ;  et  il  en  donniiit 
une  description  détaillée.  Enfin  l'on 
a  envoyé  à  la  Société  de  Calcutta  une 
grande  corne  eu  spirale    provenant 


Lie 

d'une  Ucorne ,  avec  le  dessin ,  la 
description  el  des  obseï  valions  sur  les 
mœurs  de  ce  Quadrupède,  dont  tous 
les  h.'ibitans  de  U'iioie,  que  le  com- 
merce et  la  dévotion  conduisent  ciia- 
que  année  au  INcpaul  ,  altesJcnl  una- 
uimcment  rexistencc.  Ce  Quadrupè- 
de qu'ils  nomment  Chiro,  habiterait 
la  contrée  boisée  connue  des  indi- 
gènes sous  le  nom  de  Chnngilung 
(/^.  Gazette  du  gouver.  de  Calcutta, 
Asiat.  Journ.,  décembre  i824,  et 
l>ull.  Se.  Nat.  ,  loc.  cil.). 

Tous  ces  témoignages  si  remar- 
quables, tous  ceux  nombreux  en- 
core, mais  moins  aulhenliqucs  ,  que 
nous  pourrions  ajouter;  la  manière 
véritablement  étonnante  dont  la  plu- 
part s'accordent  entre  cu\  pour  leurs 
détails,  ne  suffisent  pas  sans  doute, 
comme  nous,  le  verrons  ,  pour  dé- 
montrer l'existence  de  la  Licorne  , 
mais  ils  montrent  du  moins  qu'on 
ne  doit  pas  trop  légèi  ornent  pronon- 
cer qu'il  ne  faut  voir  en  elle  qu'un 
être  fabuleux.  Attribuer  uniquement 
à  l'amour  du  merveilleux  cette  mul- 
titude de  témoignages  en  faveur  d'un 
même  fait  ;  regarder  comme  entiè- 
rement fausses  et  comme  dénuées  de 
tout  fondement  des  choses  attestées 
de  nos  jours  par  les  grossiers  ha- 
bitans  ae  l'Arabie  ,  du  INépaul  et 
de  la  Cafrerie,  après  l'avoir  été  par 
Arisfote  ,  par  Eiieu  ,  par  Pline,  n'est 
d'ailleurs  nullement  possible,  nulle- 
ment rationnel.  Aussi  la  plupart  des 
naturalistes  modernes  ,  tout  en  se  re- 
fusant à  admctîre  l'exibience  de  la 
Licorne  ,  ont-ils  bien  senfi  que  quel- 
que chose  de  réel  devait  avoir  donné 
naissance  à  une  croyance  aussi  géné- 
ralement répandue  ,  et  ont-ils  cher- 
ché à  l'expliquer, pensant  bien  qu'une 
opinion  foimée  de  tant  d'élémens  di- 
vers ,  pourrait  bieji  être  fondée  sur 
l'cxagéi  ation  ,  mais  non  pas  su\'  le 
mensonge  seul.  De-là  diverses  con- 
jectures dont  il  est  important  de  faire 
connaître  les  principales. 

On  voit  sur  divers  mouumens 
égyptiens  des  figures  de  l'Oriv  dessi- 
nées si  exactement  de  profil ,  qu'une 
seule  corne  est  apparente ,  la  seconde 


Lie 


575 


se  trouvant  entièrement  cachée  par 
celle  qui  se  trouve  du  côté  du  spec- 
tateur. N  est-il  pas  possible  que  la 
vue  (l'une  semblable  figure  ait  donné 
l'idée  de  la  LicorneV  Celte  conjecture 
a  d'autant  plus  de  vraisemblance  que 
les  formes  el  les  proportions  qu'on 
lui  attribue,  sont  à  peu  près  celles  de 
rOrix  ,  et  que  ses  cornes  sont  par- 
faitement semblables  à  celles  de  cette 
Antilope;  et  elle  se  concilie  d'ail- 
leurs Irès-bien  avec  l'hypothèse  de 
Pallas.  Cet  illustre  naturaliste  ayant 
remarqué  [Spicilegia  Zool.,  f'asc.  xii) 
que  le  nombre  des  cornes  n  était  pas 
constamment  Je  même  chez  les  Anti- 
lopes ,  et  ayant  vu  dans  la  même  es- 
pèce des  individus  qui  en  avaient 
trois ,  et  d'autres  qui  n'en  avaient 
qu'une.seule,  l'utconduilà  penser  que 
lu  Licorne  pourrait  bien  n'être  qu'une 
variété  unicorne  de  quelque  espèce 
de  ce  genre,  et  particulièrement  de 
1  Orix.  Sans  vouloir  donner  toutes  les 
prc'ivcs  qui  pourraient  venir  à  l'ap- 
pui de  cette  opinion  ,  nous  ferons 
remarquer  seulement  que  tout  ce  qui 
a  été  dit  pour  démonlrer  l'existence 
de  la  Licorne  ,  se  concilie  admirable- 
ment bien  avec  elle.  La  patrie  de  l'O- 
rix  est  précisément  la  région  de  l'A- 
frique ou  l'on  suppose  généralement 
qu'elle  existerait;  et  quant  aux  diffé- 
rences de  taille,  de  coideur  et  de 
patiie  que  lui  attribuent  quelques- 
unes  des  descriptions  qu'on  en  a  don- 
nées ,  elles  s'expliquent  très-bien  , 
puisqu'il  existe  d'autres  espèces  plus 
©u  moins  voisines  de  1  Orix  ,  comme 
sont  l'Algazel  et  le  Leucorix  ,  et  qui 
peuvent  de  même  par  anomalie  de- 
venir unicornes.  On  concevra  de 
même  l'observation  que  nous  avons 
rapportée  d'une  Licorne  de  l'Inde  à 
coiiie  en  spirale,  observation  à  la- 
quelle son  authenticité  semblait  don- 
ner de  l'importance.  Si  en  effet  les 
Licornes  ne  sont  que  des  variétés 
unicornes  d'Antilope  ,  pourquoi  n'en 
existerait-il  pas  à  corne  en  spirale  , 
aussi  bien  qu'à  corne  droite?  On  a 
dit,  il  est  vrai,  que  si  la  corne  pré- 
sentée à  la  Société  de  Calcutta  ,  avait 
été  une  corne  d'Antilope,   elle  eiJt 


Sji 


Lie 


été  reconnue  pour  telle  par  les  nieni- 
bies  de  celte  ^Société  :  mais  Tiotis 
Clorons  qu'on  peut  re'pondie  à  celte 
objection  j  la  seule  qu  on  puisse  faire. 
On  sait  en  ctrct ,  et  c'est  Pallas  lui- 
même  qui  l'a  remarqué  le  premier, 
que  la  corne,  chez  les  Antilopes  qui 
n'en  ont  par  anomalie  qu'une  seule, 
acquiert  un  développement  considé- 
rable ,  et  prend  une  forme  et  une 
direction  différenlcs  de  ce  qui  a  lieu 
dans  l'ëtat  normal,  lintîn  il  n'est  jias 
jusqu'à  i  exlrciiie  rareté  de  la  l-.icor- 
iie  qui  ne  vienne  à  l'appui  de  1  hy- 
pothèse de  Pallas  ;  hypothèse  qui 
réunit  tous  les  caiactères  de  l.i  vcriïé, 
et  qui  semble  nor.s  mettre  en  droit 
de  conclure  que  très-probabiement 
la  Licorne,  telle  que  les  anciens 
l'imaginaient  ,  n'existe  pas  dans  la 
nature.  INous  disons  probablement; 
car  tant  que  la  prétendue  Licorne 
n'aura  pas  été  vue  elle  même  par  des 
naturalistes,  tant  qu'on  n'aura  pas 
bien  constué  qu'elle  n'est  léellernent 
qu'une  Antilope  l'.nomale  ,  quelque 
vraisemblabie  ((ue  puisse  être  la  con- 
jecture de  Palhis,  on  devra  to'ijouis 
la  regarder  comme  un  peu  hypothé- 
tique ;  imitant  ainsi  ,  à  quelques 
égards  ,  la  réserve  de  son  illustre  au- 
teur, qui.  dix  ans  après  la  publication 
de  ses  Spicilegia ,  écrivait  encore  à 
Sparrmann  :  «Je  suis  depuis  long- 
temps ircs-persuadé  que  les  récits  des 
anciens  ,  coacci  nant  la  Licorne,  n''é- 
taient  pas  dénués  de  tout  fondement, 
mais  que  peut-être  les  Aniilopes 
unicornes,  dont  j'ai  parlé  ,Jasc.  XII 
Spicilegiorum,  y  avaient  donné  lieu, 
ou  que  jadis  lorsque  l'intérieur  de 
l'Afrique  était  plus  fréquenté  par  les 
voyageurs  européens  ,  ils  connais- 
saient quelque  autre  espèce  piii ticu- 
liére  d'Animaux  unicornes,  qui  nous 
sont  à  présent  inconnus.  » 

Le  Naiwhal  a  aussi,  par  comparai- 
son ,  été  nommé  Licorne  de  mer. 

(IS.  G.  ST. -H.) 

LICORNE.  POIS.  Nom  donné  quel- 
quefois aiiA  Balistes  du  sous-genre 
Monacanlhe.  P^.  Balisïe.  (b.) 

LICORNE.   JiJofwceros.  moi^l.  De 


Lie 

BlainviUe  ,  dans  le  Dictionnaire  des 
Sciences  Naturelles  ,  ï.  XXVi ,  attri- 
bue la  création  de  ce  genre  à  Mont- 
i'oit;  cependant  nous  trouvons  dans 
la  Philosophie  Zoologique  de  La- 
marck  le  genre  Munoceros ,  établi  dans 
la  famille  des  Purpuracées  ,  entieles 
Pourpres  et  les  Concholepas  où  est  sa 
place  naturelle.  Nous  le  retrouvons, 
dans  l'Extrait  du  Cours  ,  dans  la  ia- 
mille  des  Purpurifères  ,  sous  la  même 
liéiiomination  et  dans  les  mêmes  rap- 
poits.  IMonlfort  a  dû  puiser  à  cette 
source  pour  la  formation  de  ce  genre 
dont  il  a  traduit  le  nom  en  français 
et  changé  la  dénomination  de  ]fJu/io~ 
ceros  en  celle  d' Un/cor/ius.  Ce  genre, 
extrait  des  Pourpres,  a  ensuite  été 
adopté  par  le  ]ilus  giand  nombre  des 
conchyliologues.  Cuvier,  Férussac  , 
de  Ëlainville  l'ont  admis  coinmesous- 
gciire  des  Pourpres  dont  il  présente 
la  forme  générale  et  la  columelle 
aplaiie.  Voici  les  caractères  que  lui 
donne  Lamarck  :  coquille  ovale;  ou- 
verture longitutlinale  se  terminant 
inféi  ieuiemenl  par  une  échancrure 
oblique  ;  une  dent  conique  à  la  base 
interne  du  bord  droit.  I^e  seul  carac- 
to!  e  important  qui  sépare  ce  genre 
des  Pouipies  est  la  dent  conique, 
conslante  ,  plus  ou  moins  longue  ,  qui 
se  voit  à  la  base  du  bon!  droit.  Cette 
dent ,  dont  on  ne  connaî(  pas  le  mo- 
de de  formation,  poiniait  être  pro- 
duite, à  ce  que  pense  de  BlainviUe, 
par  l'organe  de  la  génération,  dont 
le  passage  est  vers  cet  endroit.  Cette 
idéo'  pourrait  se  confiimer,  car  les 
Licornes  ne  sont  p  is  les  seules  Co- 
quilles qui  aient  une  saillie  sur  le 
bord  droit.  Nous  en  avons  reconnu 
une  presque  semblable  ou  du  moins 
très-analogue  dans  trois  espèces  du 
genre  Tuibinellede  Lamarck,  et  un 
véritable  Euseau  rapporté  dernière- 
ment par  lexpédition  de  la  corvette 
/a  Coquille  présente  ce  caractère  aussi 
conslamment  et  d'une  manière  aussi 
tranchée  que  les  Licornes.  Ce  carac- 
tère, s'appliqur.nt  à  plusieurs  genres , 
devient  beaucoup  moins  certain  pour 
celui  qui  nous  occupe,  et  pourrait  ap- 
porter de  la  confusion  dans    divers 


Lie 

genres,  si  on  voulait  en  faire  l'ap- 
plication exacte  cl  rigoiueiise.  On 
doit  donc  enleurlre  par  Monoceros  les 
Coq  II  il  les  qui,  avec  tous  les  caractèies 
des  Pourpres  ,  ont  de  plus  une  dent 
sur  le  bord  droit.  Ce  genre  est  peu 
noinhiCLix  en  espèces;  Lain;trck  en 
décrit  cinq  ,  et  Brocclii  une  fossile 
eu  Italie. 

Licorne  tuilée,  Munoceros  imhii- 
catum  ,  Lamk.  ,  Auim.  sans  vert,  T. 
VII,  af)i,  n.  2;  Eucycl.  ,pl.  596,  fig. 
ï  ,  a,  b  ;  Buccinuni  Munoceros ,  Bi  iig. , 
Dict.  Encvcl.,n.  11  ;  Martini  ,  Cou- 
chil.  Gib.'T.  iii,pl.  69,  fig.  761;  Fa- 
vanne,  Conch,  ,  pi.  27,  fig.  d  ,  1.  On 
trouve  celte  Coquille  ,  la  plus  com- 
mune du  genre,  figurée  dans  le  ma- 
gnifique ouvrage  de  Marions;  une 
autre  espèce  que  Lamarck  y  rapporte 
également ,  s'y  voit  pi.  .5o  ,  c  Si  on  les 
compare  avec  le  soin  nécessaire  ,  on 
voit  qu'elles  appai  tiennent  à  deux 
espèces  très-distinctes,  et  la  seule  fi- 
gure qui  représente  la  Licorne  tuiiée 
dans  cet  ouvrage  est  celle  de  la  plan- 
clie  10  ,  c.  C'est  une  Coquille  ovale  à 
spire  courte,  composée  de  quatre  à 
cinq  tours  dont  le  dernier  est  très- 
grand.  Ils  sont  couverts  de  côtes 
transverses,  couvertes  d'écaillés  ser- 
rées ,  ce  qui  rend  la  coquille  rude  au 
toucher.  Elle  est  de  couleur  brun 
fauve,  plus  ou  moins  foncé  ,  selon  les 
individus;  en  dedans  elle  eit  blan- 
che; sa  columelle  est  arquée  comme 
dans  les  Pourpres  ,  et  aplatie  de  mê- 
me. A  la  base  ùela  lèvre  droite  se  voit 
une  deat  courbée  ,  grande  ,  pointue  , 
dont  la  base  assez  large  se  continue 
en  dedans  par  une  côtesaillanie.  C'est 
dans  les  mers  Magellaniqucs  que  se 
trouve  cette  Coquille,  qui  a  quelque- 
fois jusqu'à  trois  pouces  de  longueur. 

Les  autres  espèces  sont  le  Monoce- 
ros cingitlatum  ,  Lamk.  y.^nim.  sans 
vert.  ï.  VIT ,  p.  2,'io,  n.  1  ;  Encyclop., 
pi.  4,  a,  b,  qui  e.t  extrêmement  ra- 
re; Je  Monoceros  striatum,  L;imk.  , 
loc.  cU.,n.  5;  Monoceros  Narval,  En- 
c\cl.  ,  pi.  596,  fig.  3  ,  a,  b  ;  le  Mono- 
ceros glabratum,  ibid.,  loc.  cit.,  n.  4, 
et  Encycl. ,  pi.  596  ,  fig.  5  ,  a,  b  ,  es- 
pèce fort  remarquable  et  recherchée , 


LID  37  T) 

et  \e  Monoceros  crassilabrum,  Lamk., 
loc.  ci!.,  n.  5;  Encyc!.,pl.  696,  fig.  2, 
a,  b.  Brocchi  a  nommé  ,  dans  sa  Con- 
chyliologie su!)a[;cnnine  ,  pi.  4  ,  fig. 
12,  Bucciniirn  Monachanles  ,  l'espèce 
qui  se  tiouve  fossile  dans  le  Plaisan- 

liu.  (D..II.) 

*•  LTCORNEÏ.  roTs.  Espèce  du 
genre  Rason.  F .  en  moi.  (b.) 

LICUALA.  BOT.  PiiAN.  Thunberg 
{Act.  llohn.  ,  1782  ,  p.  284)  a  établi 
ce  genre  qui  appartient  à  la  famille 
des  Palmiers  et  à  l'Hexandrie  Mono- 
gynie.  Dans  son  Gcnera  Palniarum  , 
Marti  us  l'a  ainsi  caracléiisé  :  fleurs 
sejsilcs,  hermaphrodites,  envelop- 
])ées  de  plusieuis  spathes  incomplè- 
tes ;  calice  à  trois  divisions  profondes  ; 
corolle  à  trois  pétales  légèjemenl  sou- 
dés ;  six  étamines  1  éunies  à  la  base  en 
urcéole;  ovaire  Iriloculairc  surmonté 
d'un  style  simple  et  de  deux  stigma- 
te»; drupe  raonosperme;  embryon  laté- 
ral. Ce  genrenorenfermequ'uneseule 
espèce  que  Rumph  {Herb.  Amb.,  1  , 
t.  9}  avait  décrite  et  figurée  sous  le 
simple  nom  de  Lkuala;  Lamarck  en 
a  fait  r.ne  espèce  de  Corypha.  Cette 
Plante  [Licuala  spinosa  ,  Thunb.)  a 
une  tige  courte  et  grê!e  ,  formée  d'un 
bois  très-dur.  Ses  frondes  sont  termi- 
nales, palmées-raiiécs ,  à  pétioles 
épineux  et  à  pinnules  frangées.  Elle 
croît  dans  les  In.les  -  Orientales  et 
pr  ncipalemenl  dans  les  ^loluques. 

(G..N.) 

LIDA-BOAYA.  bot.  piian.  L'un 
des  noms  de  pays  chez  les  Malais 
êCAloe  vera,  L.,  espèce  du  genre 
Aloès.  (b.) 

LIDBECKIE.  Lidbeckla.  bot. 
PHA.N.  Genre  de  la  famille  des  Synan- 
tliérées  ,  Gorymbifères  de  Jussieu  ,  et 
de  la  Syngénésie  superlTue  ,  L.  ,  éta- 
bli par'Bergius  (Pe.sr/v"/)/'.  FI.  Cap., 
p.  006,  t.  5,  f  9)  et  adopté  par  Cassi- 
ni  qui  lui  attribue  les  caractères  si.i- 
vans  :  iiivolucre  formé  de  iblioles  un 
peu  inégales  ,  disposées  irrégulière- 
ment sur  trois  rangs,  appliquées, 
oblongues-lancéolées  ,  coriaces,  gla- 
bres et  ciliées  sur  les  bords  ;  récepta- 
cle hérissé  de  poils  inégaux  ;  fleurs  du 


376 


LID 


disque  nombreuses  ,  régulières  ,  her- 
maphrodites ,  aynnt  un  ovaireoblonj^, 
muni  de  côtes  longitudinales  et  de 
deux  bourrelets  ,  l'uu  à  la  b.Tse,  l'au- 
tre au  soinint;t  ,  dépourvu  d'aigrette, 
et  surmonté  d'un  nectaire  très-élevé, 
épais  ,  cy'inùracé  ,  sur  lequel  le  style 
est  articulé.  Les  fleurs  de  la  circon- 
féience  sont  disposées  sur  un  seul 
rang  ,  eu  languettes  et  neutres  ;  elles 
possèdent  seulement  un  rudiment 
d'ovaire  long  et  membraneux.  Lns 
botanistes  ne  se  sont  accordés  ni  sur 
les  car;ictèrcs  de  ce  genre,  ni  sur  sa 
composition.  Leurs  descriptions  ne 
sont  souvent  qu'une  suite  d'erreuis 
copiée-;  servilement  les  unes  sur  les 
autres,  et  ce  que  plusieurs  ont  nom- 
mé L'idbeckia  offiail  l'assemblage  de 
quelques  espèces  sans  affinités.  Ainsi 
les  fleurs  de  la  ciicnnférence  ont  été 
décriles  comme  femelles,  l'involucre 
comme  monophylle,  le  réceptacle 
comme  absohnnent  nu,  etc.  ,  etc. 
L'organe  nommé  nectaire  pnr  Cassini 
était  géuéralenlent  considéré  comme 
un  des  articles  du  st^  le  qui  était  cen- 
sé en  posséder  doux  dont  l'inférieur 
était  plus  court.  En  rectifîaut  ces  er- 
reurs, Cassini  a  placé  dans  le  Lid- 
/'ffcXv'ad'aboidle  L.  pectlna.'a  ,  Berg., 
etleZy.  /oiaAz.Wi!ld.,qu'il  a  nommé 
Z/.  qia/i(ji/e/uùa-Ce'^ein'es\aiiélc.  con- 
ibndu  avec  le  Cotula  par  Linné. 
Wdldenow  admit  sa  distinction, 
mais  il  y  réunit  le  Cotula  turbinata  , 
L.,  t^'pe  du  genre  Cenia  de  Couimer- 
sou  et  de  Jussieu.  C'est  un  genre 
semblable  que  Lamarck,  dans  ses 
Illustrations  des  genres,  constitua 
sous  le  nom  de  Lancisia  autiefois 
proposé  par  Poi!  fédéra  pour  une  au- 
tre Plante  du  genre  Culula.  Ce  der- 
nier nom  a  été  encore  appliqué  par 
Persoon  au  vrai  Lidùeciia  ;  mais  il 
en  a  séparé  le  Cenia. 

Les  Lidbeckies  appartiennent  à  la 
tribu  des  Antbémidées  de  Cassini.  Ce 
sont  des  Plantes  herbacées,  à  tiges 
simples  ou  peu  rameuses  ,  à  feuilles 
pinnatitides  ou  quinquélobécs  ,  et  à 
tleuis  imitant  celles  des  Chrysanthè- 
mes. Elles  croissent  au  cap  de  Bonne- 
Espéiauce.  (o-.n.) 


LIE 

LIDMEE.  aiAM.  On  ne  sait  quelle 
est  l'Aniilope  que  le  voyageur  âhaw 
entend  désigner  sous  ce  nom.      (b.) 

*  LIEBERKUHNE.  Lieberkuhna. 
BOT.  PHAN.  Genre  de  la  famille  des 
Synanthérées  ,  Corymbifères  de  Jus- 
sieu ,  et  de  la  S\ngcnésie  superflue, 
L.,  établi  par  Cissini  qui  l'a  ainsi  ca- 
ractérisé :  involucre  composé  de  fo- 
lioles imbriquées  ,  oblongues-lancéo- 
lées  ,  membraneuses  et  étalée^  dans 
leur  partie  supérieure;  réceptacle  pla- 
ne et  nu;  calalhide  radiée  ;  fleurons 
du  centre  peu  nouibreux ,  herma- 
phrodites ,  ayant  une  corolle  ordi- 
nairement labiée,  à  lèvre  inlérieure 
profondément  divisée  en  deux,  etàlè- 
vre  extérieure  divisée  en  trois  an  som- 
met ou  jusqu'à  la  moitié  ;  fleurons  de 
la  circonférence  femelles,  a\ant  une 
corolle  à  lube  long  et  à  languette  lon- 
gue, large  et  terminée  par  deux  ou 
trois  dents.  Lps  akènes  sont  très- al- 
longés, amincis  de  bas  en  haut  ,  sur- 
montés d'une  aigrette  de  poils  nom- 
breux, inégaux  et  très-légèrement 
plumeux.  L'auleur  de  ce  genre  le 
place  dans  la  tribu  des  Mutisiées  en- 
tre les  genres  Leiia  et  LeibnUzia 
dont  il  ne  diffère  que  par  de  faibles 
caractères.  Il  est  seulement  composé 
des  deux  espèces  suivantes  :  i**  Lie- 
berkuhna bracteata,  Cass.  ,  onPerdi- 
cium  piloselloides  ,  Vahl ,  Jet.  Suc. 
nat.  Hafii.  T.  ii,  p.  38,  tab.  .5  ;  a°  JL. 
nudipes,  Cass. ,  ou  Tussilago  piimila  , 
Svfartz  ,  Tlor.  liid.  Oecid.,  vol.  3  ,  p. 
i55o.  Ce  sont  de  petites  Plantes  her- 
bacées dont  la  première  est  indigène 
des  environs  de  Montevideo  et  la  se- 
conde des  hautes  montagnes  de  la 
Jamaïque.  (g..n.) 

LIEGE.  BOT.  cHiM.  Celte  couche 
épidermoïde  du  bois  dune  espèce  de 
Chêne  (^.  ce  mot)  a  été  examinée 
chimiquement  par  Chevrcul  qui  l'a 
traitée  successivement  parl'Eau  et  par 
l'Alcohol.  Indépendamment  de  plu- 
sieurs principes  colorans,  de  l'Acide 
gallique  ,  des  substances  résineuses  et 
de  quelques  Sels  à  base  de  Fer  et  de 
Chaux,  il  y  a  découvert  deux  subs- 
tances particulières  qu'il  a  nommées 


LIE 

Cërine  et  Subéiine.  La  première 
Cl  istallise  en  petites  aiguilles  blan- 
ches ,  offre  quelques  rapporis  avec  la 
cire,  mais  s'en  dislingue  essentielle- 
ment en  ce  que,  m  ise  dans  l'ea  u  bouil- 
lante, elle  se  ramollit  sans  se  liqué- 
fier et  qu'elle  se  précipite  au  fond  du 
vase.  Elle  ne  paraît  pas  susceptible 
d'ètie  dissoute  par  l'eau  de  Potasse. 
Jji  Subcrine  est  le  tissu  propre  du 
Liège.  Par  l'action  de  l'Acide  nitri- 
que ,  celle  substance  produit  un 
Acide  particulier  qui  a  reçu  le  nom 
de  Subcrique.   /^^.  Acide.       (o..n.) 

On  appelle  Liége  des  Antilles  ou 
Bois  de  Liège,  une  espèce  de  Born- 
bax.  K.  Fromager.  (ij.) 

LIÉGE  FOSSILE  ou  DE  MON- 
TAGNE. MIN.  L'un  des  noms  vul- 
gaires de  l'Asbeste.  (b.) 

LIEN.  REPT.  OFH.  Espèce  du  gen- 
re Couleuvre.  V.  ce  mot.  (u.) 

*  LIEN -SIEN.      BOT.     PHAN.     V. 

Campsis. 

LIERNE.  ROT.  PHAN.  L'un  des  noms 
vulgaires  de  la  Clématite  des  haies. 

(B., 

LIERRE.  Hedera.  bot.  ni  an. 
Genre  placé  par  Jussieu  dans  la  fa- 
mille des  Caprifoliacées  ,  majs  qui 
loinie  le  type  d'un  ordre  naturel 
nouveau  que  nous  avons  nommé 
Hédéracées.  p^.  ce  mot  au  Supplé- 
ment. Ce  genre  offre  les  caractères 
suivans  :  le  calice  est  tuibiné,  adhé- 
rent, terminé  pnr  cinq  dents  très- 
courtes;  la  corolle  se  compose  de 
cinq  pétales  lancéolés  ,  sessilos  , 
égaux,  étalés  ou  rabattus;  les  éta- 
niines,  au  nombre  de  cinq,  sont 
dressées;  leurs  anthères  sont  cordi- 
formes ,  obtuses  ,  à  deux  lo<(cs.  L'o- 
vaire  est  semi-iuiere,  a  cmq  loges 
contenant  chacune  un  seul  ovule  qui 
naît  de  la  partie  la  plus  supérieure 
de  la  cloison  et  est  renversé.  Le  style 
est  court,  cylindrique,  simple,  ter- 
miné |)ar  un  stigmate  à  cinq  lobes  à 
IJoine  marqués.  Le  fruit  est  glnbii- 
eux  ,  charnu  ,  pisiforme  ,  couronné 
par  les  dents  du  calice  ,  contenant 
cinq  petits  noyaux  osseux  et  mono- 
spermes.  Ce  genre  se  compose  d'un 


LIE  577 

petit  nombre  d'espèces,  environ  huit, 
dont  une  seule  est  partout  commune 
en  Europe;  une  autre  vient  des  Ca- 
naries, une  troisième  de  Ceylao,  elles 
cinq  autres  ont  été  observées  dans 
l'Amérique  méridionale,*  particuliè- 
rement à  la  Jamaïque.  Mais  il  est 
tiès-prohabie  <pie,  parmi  ces  espèces, 
quelques-unes  doivent  cire  rappor- 
tées à  un  autre  genre  ,  et  particulière- 
ment à  Vylialia. 

Les  espèces  de  Lierre  sont,  en  gé- 
néral, des  Arbrisseaux  grimpans,  à 
feuilles  alternes,  entièresoulobées  ,  et 
à  fleurs  petites,  blanchâtres  ,  disposées 
en  cimes  ou  en  panicules.  Parmi  ces 
espèces  ,  nous  croyons  ne  devoir  par- 
ler ici  que  de  la  plus  commune. 

Lierre  grimpant  ,  Hedera  Hélix, 
L.,  Bull.,  t.  i55  ,  Arbrisseau  sarmen- 
teux  etgrimpHnt,  s'clevant  en  s'ac- 
crochant  sur  les  Arbres  ,  les  vieilles 
murailles  et  pouvant  acquérir  dans 
les  provinces  méridionales  de  l'Euro- 
pe une  grosseur  considérable.  Ainsi, 
parmi  ceux  qui  existent  à  la  pro- 
menade del  Prato  à  Florence,  on 
en  trouve  qui  n'ont  guère  moins  d'un 
pied  de  diamètre.  Bory  de  Saint- 
Vincent  nous  dit  en  avoir  vu  de  pres- 
que aussi  gros  dans  nos  provinces  sep- 
tentrionales, particulièrement  contre 
un  mur  de  jardin  ,  sur  la  loute  de 
Baveux  à,  Port-en-liessin ,  côtes  du 
Calvados  ;  il  a  remarqué  qu'aucun 
Lichen  ne  croît  sur  l'écorce  du  Lier- 
re ,  même  des  plus  vieux  individus. 
C'est  au  moyen  de  petits  suçoirs 
ou  radicelles  courtes  et  serrées  , 
naissant  de  tous  les  points  de  la 
surface  en  contact  avec  les  corps 
étrangers,  que  le  Lierre  s'accroche  et 
s'élève  sur  les  Arbres  et  les  édifices. 
Ses  feuilles  sont  alternes,  péliolées, 
d'une  figure  très-variée.  Ainsi ,  elles 
sont  quelquefois  cordiformes  ,  entiè- 
res ;  quelquefois  à  deux  ,  trois  ou  cinq 
lobes  plus  ou  moins  profonds  ;  tou- 
jours elles  sont  glabies  et  luisantes. 
Leuis  fleurs  sont  petites,  verdàlres  , 
disposées  en  cimes  ou  ombelles  sim- 
ples. Les  fruits  sont  globuleux  ,  pisi- 
lormes,  orabiliqués  ,  noii's  ou  jaunes 
suivant  les  variétés. 


37»  LIK 

Le  Lierre,  comme  nous  l'avons 
dit  ,  croît  naturellement  dans  toutes 
les  contrées  de  l'Etuope.  Il  se  plaît  de 
préférence  dans  les  bois  couverts  et 
l)umides.  Cet  Arbrisseau,  emblème 
de  l'amitié',  produit  un  fort  joli  effet 
dans  les  paysages.  On  le  plante  aussi 
fréquemment  le  long  des  murs,  dont 
il  cache  la  nudité  par  son  feuillage 
toujours  vert.  Dans  les  contrées  méri- 
dionales ,  et  particulièrement  dans  le 
Levant,  on  extrait  des  vieux  troncs 
de  Lierre,  au  moyen  d'incisions  pra- 
tiquées à  leur  écorce,  une  substance 
grisâtre,  gommo-résineuse  ,  connue 
sous  le  nom  de  Gomme  de  Lierre. 
Les  fruits  du  Lierre  sont  légèrement 
purgatifs  ;  quelques  médecins  en  ont 
prescrit  l'usage  dans  l'ictère,  l'hy- 
-dropisie.  Les  feuilles  sont  employées 
pour  entretenir  sur  les  cautères  une 
fraîcheur  agréable.  (a.  r.) 

On  a  étendu  le  nom  de  Lierre  à 
des  "Végétaux  qui  n'appartiennent 
pas  à  ce  genre  ;  a'ui^'i  l'on  a  appelé  • 

Lierre  aquatique  ou  d'eau  ,  le 
Lemna  irisulca.  V.  Lenticule. 

Lierre  du  Canada,  le  Rhm  Toxi- 
codendron ,  L. 

Lierre  a  cinq  feuilles  ,  le  Cissus 
quinquefulius  ,  L. 

LiEKRE  TERRESTRE,  le  Glécome. 
^.  ce  mot.  (b.) 

LIEU.  POIS.  L'un  des  noms  vul- 
gaires du  GadePoUack.  /^.  Gade.(b.) 

•^LIEURE.  OIS.  Syn.  vulgaire  du 
grand  Coq  de  Bruyèi  e.  r.  Tétras. 

(DR..Z.) 

LIEVPiE.  Lepus.  MAM.  Ce  gen- 
re, l'un  des  plus  remarquables  ,  des 
plus  naturels  et  en  même  temps 
des  plus  nombreux  en  espèces  de 
tout  l'ordre  des  Rongeurs,  présente 
un  ciractère  Irès-dig'ne  d'attention  , 
et  qui  lui  est  propie ,  dans  ses  in- 
cisives siipéiieures  au  nombre  de 
quatre;  les  inférieures  sont,  com- 
me à  l'ordinaire  ,  au  nombre  de  deux 
seulement.  Il  y  a  six  molaires  de  cha- 
que côté  à  la  mâchoire  supérieure, 
et  cinq  seulement  à  l'inférieure.  Ces 
molaires,  sans  racines  ,  sont  à  la  su- 
péi  ieure,  deux  fois  environ  plus  lar- 


LIE 

ges  que  longues  ;  l'antérieure  est  un 
peu  moindie  que  les  suivantes,  et 
la  postérieure  est  encore  beaucoup 
plus  petite;  elles  ont  toutes  leur  cou- 
ronne divisée  en  deux  parties  par  une 
ligne  transversale,  excepté  l'inté- 
rieuie  qui  présente  seulement  sur  son 
bord  plusieurs  festons,  et  la  posté- 
rieure qui  est  tout-à-fait  simple.  A  la 
mâchoire  inférieure  ,  les  molaires 
ont ,  comme  à  la  supérieure ,  leur 
couronne  divisée  en  deux  parties; 
mais  elles  diffèrent  en  ce  qu'elles  sont 
aussi  longues  que  larges.  Les  incisives 
sont  longues,  larges  ,  aplaties  en  de- 
vant. Des  quatre  incisives  de  la  mâ- 
choire supérieure,  les  deux  princi- 
pales sont  longues,  fortes,  divisées 
sur  toute  leur  longueur  par  un  sillon 
profond ,  en  deux  parties  bombées 
dont  l'externe  est  la  plus  large;  en- 
fin ,  taillées  eu  biseiu  à  leur  face 
postérieure.  Les  deux  autres  incisives 
sont  btaucoup  plus  petites  et  placées 
immédiatement  derrière  les  deux  an- 
térieures; elles  sont  arrondies,  mais 
un  peu  plus  larges  que  longues.  Une 
autre  observation  fort  remarquable 
est  Celle  de  l'existence  momentanée 
de  six  incisives  chez  les  jeunes  indi- 
vidus. «  L'S  Lipins,  dit  Geoffroy 
Saint-Hilaii-e  (  Système  dentaire  des 
Mammifères  et  des  Oiseaux) ,  naissent 
et  meurent  avec  quatre  incisives, 
mais  non  pas  avec  Us  quatre  mêmes. 
Ils  naissent  avec  la  premièie  et  la  se- 
conde paire,  puis,  c'est-^à dire  quel- 
ques jours  après,  arsive  une  autre 
|>aire  ,  une  troisième  paire  de  dents. 
Ces  nouvelles  dents  finissent  par  ac- 
quérir un  volume  ,  et  par  prendre  , 
en  s'approchant  de  très-près  et  par 
derrière  de  la  première  paire, une  di- 
rection qui  provoque  et  qui  décide  la 
chute  de  la  dernière  paire  intermé- 
diaire. La  chute  de  celle-ci  ne  se  fait 
toutefois  point  sans  un  engagement , 
sans  une  sorte  di;  lutte.  Les  deux 
paires  de  dents  sont  momentanément 
en  présence;  il  y  a  coexistence,  du- 
rant quelque  temps,  des  dents  qui 
vont  tomber  et  de  celles  qui  arrivent 
pour  en  prendre  la  place.  Les  Lapins 
ont  donc  six  incisives  durant  une  pe- 


LIE 

*"te  période  qui  est  de  deux  à  cinq 
jours.  Dans  ce  niomnnt  de  leur  exis- 
tence, ils  njoutent  ainsi  à  bien  d'au- 
tres rapports  qu'ils  ont  avec  K-s  Kan- 
guroos  ,  un  caiactèie  de  p!us  ,  le 
même  nombre  de  d.-nts  inci^vés.  » 
Les  membres  antérieurs,  plus  grêles 
et  beaucoup  plus  courts  que  les  pos- 
térieurs ,  sont  terminés  par  cinq 
aoigti  armés  d'ongles  robustes  ,  assez 
longs  et  un  peu  aiqués;  le  troisième 
doigt  est  le  plus  long;  le  pouce  ,  qui 
se  voit  vers  le  bas  du  métacarpe,  et 
ne  pose  par  sur  le  sol ,  est  tiès-pelit  ; 
son  ongle  est  d'ailleurs  semblable  à 
celui  des  autres  doi^çts.  Les  membres 
postei  ieurs sont  t£tradactyles.  Tous  les 
doigts  dans  toute  leur  étendue,  et 
même  la  plante  et  la  paume,  sont  cou- 
verts de  poils  comme  le  reste  du 
corps,  caractère  remaïqué  par  les 
anciens,  et  qui  a  valu  à  une  espèce 
du  genre  le  nom  de  Dasypodc.  La 
queue,  ordinaiiement  très-velue,  est 
courte  ,  et  même  quelquefois  ,  comme 
chez  le  Tapeti,  presque  nulle.  Les 
oreilles,  presque  nues  en  dedans  et 
couvertes  de  poils  ras  en  dehors,  sont 
très-mobiles  et  très-giandes  ;  la  lèvre 
supérieure  est  entièrement  fendue  sur 
Ja  ligne  médiane,  et  l'intérieur  de 
la  bouche  est  recouveitde  pods  ,  ca- 
ractère bien  reniirquable ,  et  q  ti  n'a 
pas  échappé  non  plus  à  Arislole  et 
aux  anciens.  Les  yeux  sont  assez 
grands  et  latéraux ,  et  les  narines  sont 
étroites,  plus  laiges  en  dehois  qu'en 
dedans;  on  voit  à  leur  partie  supé- 
rieure un  repli  transversal  qui  peut, 
en  s'ahaissant ,  recouvrir  leurs  ori- 
fices. Il  y  a  généralement  de  six  à  «lix 
mamelles,  et  elles  sont  les  unes  pec- 
torales, les  autres  abdominales.  Le 
Lièvre  et  le  Lapin  en  ont  l'un  et  l'au- 
tre dix  ,  dont  quatre  seulement  sont 
pectorales.  Les  diverses  parties  du 
canal  alinientaire  sont  trè-;-dcvelop- 

fiées,  et  le  cœcum  a  surtout  un  vo- 
unic  considérable;  il  est  plusieurs 
fo:s  aussi  grand  que  l'eslomac,  et  sa 
cavité  est  divisée  par  une  valvule  spi- 
rale qui  correspond  à  des  élrangle- 
mens  assez  nombreux.  Nous  ne  par- 
lerons pas  ici  des  organes  génitaux  du 


LIE  573 

mille,  déjà  décrits  dans  l'article  G  éNÉ- 
hation  de  notre  savant  collaborateur 
Dumas.  Nous  remarquerons  seule- 
ment que  la  verge  est  dirigée  en  ar- 
rière comme  cela  se  voit  aussi  chez 
beaucoup  d  autres  Rongeurs;  legland 
est  tantôt  cylindrique  comme  chez 
^^s  Liièvies  proprement  dits,  et  tan- 
tôt mince  et  recouibé  en  alêne,  com- 
me chez  les  Lagomys.  Mais  nous  de- 
vons arrêter  un  peu  plus  long-temps 
notre  attention  sur  les  organes  fe- 
melles. Le  corps  de  l'utérus  est  sé- 
paré en  deux  cornes  fort  allongées, 
dont  cliacune  a  sou  orifice  particu- 
lier dans  le  vagin  ;  on  plus  exacte- 
ment, et  comme  l'a  dit  (ieoflroy  Saint- 
Hilaire,  le  corps  est  petit,  rudimen- 
taire  ,  à  peu  près  nul  ;  tandis  que  les 
cornes  ont  au  contraire  acqurs  un 
développement  considérable.  Sous  ce 
rapport  ,  comme  le  remarque  ce  na- 
turaliste, les  organes  sexuels  de  l'es- 
pèce humaine  et  ceux  du  Lapin  sont 
aux  deux  bouts  de  l'échelle.  Le  corps, 
de  l'utérus  est  en  effet  très-volumi- 
neux, et  les  cornes  sont  très-rudimen- 
taireschcz  la  femme.  Cette  disposition  . 
de  la  matrice  chez  les  femelles  de  ce 
genre  explique  très-bien  comment  la* 
superfétation  est  jiossible  chez  elles, 
c'est-à-dire  comment  elles  peuvent 
concevoir  lorsqu'elles  sont  déjà  plei- 
nes. Arisîote,  qui  avait  connaissance 
de  ce  fait ,  dont  il  parle  dans  plusieurs 
passages,  en  avait  même  cherché  une 
explication,  l^a  femelle  du  Dasypode, 
diî-il ,  est  sujette  à  la  siiperfélalion  ,  à 
cause  de  la  grande  abondance  du 
sperme  du  mâle,  abondance  qui  se 
manifeste  par  la  quantité  de  poils 
dont  il  est  couvert. 

■j-  Lièvres  proprement  dits  ,  Lepus. 

Le  genre  Lièvre,  si  l'on  en  sépare 
quelques  espèces,  les  Lagomys,  qui 
doivent  former  un  genre  à  part  ,  et 
que  nous  décrirons  à  la  fin  de  cet  ar- 
ticle, forme  l'un  des  genres  les  plus 
naturels  de  l'ordre  des  Rongeurs.  On 
retrouve  constamment  chez  eux  ,  non- 
seulement  les  caractèies  principaux  ^ 
mais  même  beaucoup  d'autres  qui 
n'oul  qu'une  importauce  bien  secoB,-« 


38u 


LIE 


daiie ,  et  parliculièrement  ceux  de 
coloration.  Toutes  les  espèces  sout 
d'un  gris  roiissâtre  tiqueté;  l'œil  se 
trouve  toujours  compris  dans  une  ta- 
che, le  plus  souvent  blanche,  mais 
toujours  plus  pâle  que  les  parties  en- 
vironnantes. IS'ous  désignerons  pour 
abréger ,  sous  le  nom  de  tache  ocu- 
laire ,  celle  tache  dont  nous  aurons  à 
parler  dans  la  description  de  chaque 
espèce.  La  queue  est  toujours  blan- 
che en  dessous,  le  dessus  étant  noir  , 
si  ce  n'est  dans  quelques  espèces 
comme  chez  le  Lapin  d'Amérique  ,  et 
dans  l'espèce  à  laquelle  nous  don- 
nons le  nom  de  Lièvre  à  queue  rousse. 
A  l'exception  delà  gorge  qui  est  or- 
dinairement de  la  couleur  générale 
ducorpsou  decelledes  membiesauté- 
rieurs,  le  dessous  du  corps  est  ordinai- 
rement blanc,  les  oreilles  sont  lou- 
Iours  noires  à  leur  cxt'.émité.  Le  pé- 
age est  très-fourni  et  se  compose  de 
Eoils  soyeux  et  laineux  fort  abondans. 
a  plus  grande  partie  de  la  tète  n'est 
couverte  que  de  poils  soyeux;  la  nu- 
que et  le  derrière  du  col  n'ont  au  con- 
traire que  des  poils  laineux ,  très- 
CQurts  et  doux  au  toucher  :  cette  par- 
*tie,  dont  l'étendue  est  variable,  est 
généralement  d'une  couleur  uniforme 
et  différente  de  celle  des  parties  voi- 
sines. 

Peu  d'espèces  sont  aussi  fécon- 
des que  celles  de  ce  genre.  Suscep- 
tibles d  engendrer  dès  la  première 
année,  les  femelles  ne  portent  que 
trente  jours  environ  et  mettent  bas 
plusieuis  petits  qu'elles  ailaitrnt  pen- 
dant trois  semaines.  Ces  |)etits  nais- 
sent couverts  de  poils,  et,  contie  l'o- 
pinion des  anciens  ,  les  yeux  ouverts. 
Plusieurs  espèces  se  creusent  des  ter- 
riers plus  ou  moins  profonds  ;  et  tou- 
tes sont  des  espèces  noclutnes.  Nous 
n'insisterons  pas  sur  leur  timidité  qui 
est  devenue  proverbiale ,  et  que  notre 
inimitable  La  Fontaine  a  si  bien 
peinte  :  timidité  qui  tient  probable- 
ment à  l'extrême  susceptibilité  de 
l'appareil  de  l'audition,  loutle  mon- 
de connaît  également  l'exlrênie  agi- 
lité de  ces  Animaux  et  leur  grande 
facilité  pour  le  saut.  Au  reste  ils  sa- 


LIE 

vent  aussi  employer  la  ruse  pour  évi- 
ter la  poursuite  du  chasseur  et  dérou- 
ter les  Chiens.  On  en  a  vu  souvent, 
par  exemple,  se  réfugier  au  milieu 
d'un  troupeau  de  Brebis  ,  comme 
s'ils  savaient  n'avoir  rien  à  en  redou- 
ter. Certaines  espèces  de  ce  genre  ha- 
bitent les  bois  et  la  plaine;  d  autres 
les  montagnes  et  les  pays  sablonneux. 
Elles  se  nourrissent  toutes  de  diverses 
substances  végétales  ,  el  chacun  sait 
condîien  le  goût  de  leur  chair  varie 
suivant  la  nature  de  celles-ci.  Les  in- 
dividus qui  vivent  sur  les  bords  des 
étangs ,  dans  les  plaines  basses  el 
dans  le  fond  des  bois  ,  de  mê  ne  que 
ceux  qu'on  élève  en  domesticité,  ne 
valent  ordinairement  pas  ceux  qui 
habitent  les  montagnes,  les  lisières 
des  bois  ou  les  vignes.  Les  Grecs  et 
les  Romains  faisaient  grand  cas  de  la 
chair  de  ces  Animaux  ;  les  Orientaux 
l'estiment  au  contraire  fort  peu,  et 
elle  était  même  défendue  dans  la  loi  de 
Moïse  qui  supposait  possible  chez  eux 
la  rumination.  Le  commentateur  d'A- 
nstote  ,  Camus,  a  donné  comme  des 
preuves  de  cette  proposition  ,  la  res- 
semblance qui  exisle  entre  les  orga- 
nes de  la  génération  des  Lièvres  et 
c'eux  des  llnminans  ,  et  l'existence 
en  Norwège  de  Lièvres  cornus.  On  a 
en  effet  plusieurs  fois  prétendu  avoir 
vu,  et  on  a  été  jusqu'à  figurer  de 
prétendues  cornes  de  Lièvres.  Mais 
une  chose  plus  lemaïquable  ,  est  l'i- 
dée d'un  Allemand  qui  a  été  conduit 
dans  ces  derniers  temps  à  croire  que 
le  F^ièvre  devait  ruminer ,  par  l'opi- 
nion qu'il  avait,  que  le  cœcum  est 
une  poche  destinée  à  un  genre  parti- 
culier de  rumination.  Cette  singulière 
opinion  le  porta  à  f  lire  des  observa- 
tions sur  des  Lapins,  et  il  aurait  vu 
ces  Animaux  rendre  des  déjections 
d'une  nature  particulière  qu'ils  re- 
prenaient ensuite  pour  les  remâcher 
et  les  avaler  de  nouveau. 

Les  espèces  qui  composent  le  genre 
de?  Lièvres  proprement  dits  ,  présen- 
tent tous  les  caractères  que  nous 
avons  indiqués  ,  et  se  distinguent  par- 
ticulièrement des  Lagomys  parleurs 
longues  oreilles  ,  par  leur  queue,  par 


LIE 

la  longueur  de  leurs  membres  de  der- 
rière ,  par  l'imperleclion  de  leur  cla- 
vicule, el  par  l'espace  sous-orhitaire 
percé  en  réseau  dans  le  squelette.  Ces 
espèces  sont  Irès-nombrouscs  ,  et 
souvent,  à  cause  de  leur  grande  res- 
seniblancf,  diflicilts  à  distiuguer.  Ou 
donne  gcuéialeiuent  le  nom  de  La- 
pins à  ceux  qui  ressemblent  à  no- 
tie  Lapin  par  leurs  oreilles  un  peu 
arrondies  et  plus  courtes  que  dans  le 
reste  du  genre.  Les  autres  conservent 
le  nom  de  Lièvres. 

Le  LiÈVRB  COMMUN  ,  Lepiis  ti- 
midus  ,  L.  ,  est  l'espèce  \-\  plus  cou- 
nue  de  cette  première  section.  Il  se 
trouve  dans  presque  toute  l'Europe 
tempc'rée,  et  même,  dit-on,  dans 
TAsie-Alineure  et  dans  la  Syrie.  Il  est 
généralement  fauve  roiissàtre  ,  avec 
le  dessous  du  corps  blanc  ;  la  partie 
externe  du  membre  postérieur  est 
d  un  roux  moins  vif  et  quelquefois 
presque  gris;  le  membre  antérieur, 
le  col ,  la  poitrine ,  les  jOues  étant  au 
contraire  roux.  Lesoreilles,  variées  de 
roux,  de  noir,  de  fauve  el  de  blanc  , 
sont  blanches  à  leur  partie  externe  et 
noires  à  leur  extrémité.  Le  des-ious  de 
la  tète  est  blanc  ;  la  tache  oculaire  est 
blanche  ou  biauciiâtre,  et  va  de  la 
base  de  l'oreille  à  la  narine;  la  nu- 
que et  le  dessus  du  col  sont  d'un 
roux  plus  ou  moins  vif;  la  queue, 
blanche  en  des-ous  ,  noire  en  dessus  , 
est  longue  de  trois  pouces  environ. 
On  voit  assez  fréquemment  des  Liè- 
vres enlièreuieut  blancs  par  l'effet  de 
la  maladie  albine.  Cette  espèce,  qui 
ne  se  creuse  pas  de  terriers  ,  vit 
solitaire  ;  el  comme  le  remarque 
Fr.  Cuvier  (  dans  son  article  Lièvre, 
du  Dictionnaire  des  Sciences  Natu- 
relles )  ,  a  c'est  peut-être  à  cet  ins- 
tinct que  l'on  doit  attribuer  la  li- 
berté dont  jouit  sou  e>pèce  entière, 
tandis  que  le  sociable  Ltpin  est  de- 
venu partout  (iouiestique.  »  INous  ne 
croyons  pas  devoir  parler  de  la  chasse 
du  Lièvre  que  tout  lemonde  connaît, 
et  qui  se  trouve  décrite  partout  ;  nous 
remarquerons  seulement  qu'on  dé- 
truit annuellement  un  nombre  con- 
sidérable de  ces   Animaux,   et  que 


LIE  381 

l'espèce  est  cependant  toujours  extrê- 
mement nombreuse- 

Le  Ltkvrk  a  queue  rou.sse  ,  Lepua 
riijicaudatui,  ,  N.  Nous  nommerons 
ainsi  une  nouvelle  espèce  envos  éc  tout 
réceu)ment  du  Bengale  par  le  célèbre 
voyageur  Dus  aiicel ,  et  qui  ressemble 
beaucoup  ;iu  Lièvre  commun.  Elle  se 
distingue  néanmoins  très-facilement 
par  sa  queue  plus  longue,  et  rousse 
eu  desius  au  lieu  d'être  noire  ,  par  sa 
tache  oculaire  moins  pionoucée  et  sa 
jouo  tl'un  loux  très-méiangé  de  noir, 
par  son  poil  beaucoup  plus  lude,  et 
par  sa  taille  un  peu  moins  considéra- 
ble. Le  Muséum  ne  posbèiie  de  cette 
espèce  qu'un  seul  individu  dont  les 
oreilles  sont  eu  mauvais  état;  nous 
avons  seulement  pu  reconnaître  que 
la  tache  uoi  e  de  leur  extrémité  est 
assez  éUuidue.  Ses  mœurs  nous  sont 
entièrement  inconnues. 

Le  MoussEï,,  Lepus  nigricollis , 
Fr.  Cuv. ,  Dict.  des  Se.  Natur.  Le 
dessus  (lu  corps  est  roux  tiqueté, 
avec  les  flancs  ,  les  cuisses  ,  la  portion 
la  plus  antérieure  et  la  portion  la  plus 
postérieure  du  dos,  d'un  gris  pareil- 
lement tiqueté  ,  en  sorte  que  la  partie 
rousse  se  trouve  entourée  de  gris  ;  la 
queue  ,  blanche  en  dessous,  est  d'un 
gris  un  peu  brunâtre  en  dessus.  Le 
membre  antérieur  est  roux  eu  de- 
hors; la  gorge  et  la  partie  inférieure 
de  celui  de  derrière  ,  sont  d'un  rous- 
sâtre  clair.  Le  dessus  de  la  tête  est 
roux  tiqueté  ;  le  desous  étant  blanc, 
comme  celui  du  corps,  et  les  joues 
grises.  L'oreille,  blanche  à  sa  base, 
est  roussâtre  par  derrière,  avec  son 
extrémité  d'un  brun  noirâtre.  Enfin  , 
le  dessus  du  col  et  la  nuque  sont 
d'un  noir  brunâtre,  cette  tache  se 
prolongeant  sur  le  milieu  du  dos,  et 
formant  presque  un  collier  entier. 
Cette  espèce,  de  la  taille  d'un  gros 
Lapin  ,  a  été  découverte  au  Malabar 
p^r  Lescheuiiult.  Elle  habite  aussi 
plusieurs  autres  parties  de  l'Inde,  et 
parlicidièrement  Java  ,  d'oii  elle  a  été 
CQVovée  par  Duyaucel  et  Diard. 

LeLiÈVREo'ÉGYPTE  ,Lepus .f^gyt)' 
dus,  GeolT.  St.-Hil.  Cette  espèce  est 
presque  entièremsnt  fauve  en  dessus; 


38a  LIE 

son  pelage  est  seulement  tiqueté  en 
quelques  endroits  , comme  sur  in  lèie; 
la  gorge,  la  poitrine  et  les  membres 
sont  aussi  de  cette  couleur.  Le  des- 
sous du  corps ,  de  la  tête  et  de  la 
queue  est  blanc;  la  queue  est  noire 
en  dessus;  les  oreilles  sont  d'un  loux 
brunâtre,  avec  leur  extrémité  noirâ- 
tre ;  le  dessous  des  doigts  est  brun, 
et  la  tache  oculaire  ,  qui  va  de  l'o- 
reille à  la  narine  ,  est  d'un  fauve  très- 
clair.  Celte  espèce  ,  de  la  taille  du 
Lapin  ,  mais  dont  les  oreilles  sont 
proportionuellemtnt  plus  longues 
que  chez  le  Lièvre  lui-même  ,  a  été 
.découverte  en  Egypte  pai-  Geoffroy 
Saint-Hilaire. 

Le  Lièvre  du  Cap  ,  JLepus  Capen- 
sis  ,  L.  Quoiqu'il  ait  été  réuni  à  l'es- 
pèce précédente  par  G.  Cuvier  et 
par  Desmaiest,  nous  croyons  cepen- 
dant avec  Geoffroy  Saint-iiilaire  et 
Vv.  Cuvier,  qu'il  doit  en  être  distin- 
gué. 11  est  généralement  dun  gris  un 
peu  loussâlre,  avec  la  gorge  et  les 
membies  roux,  et  le  dessous  des  pieds_ 
brun.  Le  dessous  du  corps  et  de  la 
queue  est  blanc  ;  le  lour  de  l'œil  et  le 
dessus  de  la  tête  n'étant  que  blanc 
roussâtre  :  le  dessus  du  col  est  grisâ- 
tre ;  le  bout  du  museau  est  roussâtre  , 
et  l'oreille  d'un  giisbrun  piqueté  de 
roussâtre  ,  avec  l'extiémite  noire;  la 
queue  est  noire  en  dessus.  Cette  es- 
•  pèce,  de  la  taille  du  Lièvre,  est  très- 
remarquable  par  ses  oi  cilles  et  ses 
membres  extiêmement  allongés.  De- 
lalande  en  a  rapporté  du  Cap  plu- 
sieurs indivitlus. 

Le  LiÈVHE  DES  RocHEHS  ,  Lepus 
saxa/i/is  ,  F.  Cuv.,Dict.  desSc.  Nat., 
a  la  même  patrie  et  à  peu  près  les 
mêmes  pronoitions  que  le  précédent; 
mais  sa  taille  est  un  peu  moindie.  Il 
est  roussâtre  en  dessus ,  gris  rous-â- 
tre  sur  les  membres,  gris  sur  les 
flancs  et  la  gorge;  le  dessus  du  col 
est  d'un  roux  vif,  ainsi  qu'une  |ioi- 
tion  des  oredies  dont  l'extrémité  est 
noire,  avec  la  i  artie  niterne  d'un 
gris  piqueté  de  noir  et  de  fiuve;  la 
tête  est  aussi  à  peu  près  de  cette  cou- 
leur; la  tache  oculaire  est  d'un  gris 
cendré;   le  dessous   de   la   tête,    du 


LIE 

corps  et  de  la  queue  est  blanc;  le 
dessus  de  la  queue  est  noir  ,  et  le  des- 
sous des  pâtes  est  brun.  Delalande  , 
qui  a  découvert  au  Gap  cette  belle 
espèce,  et  qui  l'a  rapportée  au  Mu- 
séum, nous  a  appris  qu'elle  est  rare  , 
et  vit  dans  les  montagnes. 

Le  ÎjIÈ VR  E  VARIABLE ,  Lepus  va- 
7iabilis,  Pall.  ,  et  une  des  espèces 
les  plus  remarquables  à  cause  des 
chaugemens  de  couleur  qu'il  subit 
selon  les  saisons.  En  hiver  ,  il  est  en- 
tièrement blanc  ,  avec  le  bout  de  l'o- 
reille noir,  et  les  deux  couleurs  de 
son  pelage  sont  alors  précisément 
celles  qui  se  i  elrouvent  chez  presque 
toutes  les  espèces  qui  blanchissent  eu 
hiver,  comme  sont  1  Heimine  parmi 
les  Mammifères  jleLagopède  et  le  Té- 
tras des  Saules  parmi  les  oiseaux.  En 
été,  il  est  en  dessus  d'un  gris  fauve, 
avec  les  membres  d'un  roux  pâleuni- 
foruTj,  lagorged'uu  blanc  roussâtre, 
et  le  dessous  du  corps,  de  la  tcte  et 
delà  queue  entièrement  blancs.  L'o- 
reille est  i)lancheà  sa  paitie  externe, 
avec  le  bout  noir  elle  bord  jaune  ,etle 
tour  de  l'œil  est  blanc;  la  queue, 
blanche  en  dessous  ,  est  noire  en 
dessis.  Un  fait  qu'il  est  important  de 
lematquer,  est  la  manière urégulièrc 
dont  les  cbangemens  périodiques  de 
couleur  paraissent  s'opéier;  les  uns 
étant  déjà  en  partie  blancs  sur  le 
corps,  tandis  qu'ils  sont  encore  roux 
sur  les  pâtes,  et  réciproquement;  d'oii 
il  résulte  que  ces  Animaux  présentent 
sous  le  rapport  de  leur  coloration  , 
une  multitude  de  variations.  Celte 
cs[ièce,  dont  la  fourrure  d'hiver  est 
assez  répandue  dans  le  commerce  , 
mais  n'est  pas  très-estimée,  habite 
tout  le  nord  del'Europe,  ainsique  les 
Alpes  et  le  Groenland.  Pallas,  qui  a 
donné  une  excellente  histoire  de  cette 
espèce  [V.  Glires),  ditqu'on  ne  trouve 
pas  de  Lièvres  variables  conservant  en 
été  leur  pelage  blanc.  Il  paraît  cepen- 
d.mt qu'il  en  existerait  dans  le  Groën- 
laud.  Le  même  naturaliste  a  au  con- 
traire trouvé  en  Russie  une  variété 
qui  ne  blanchit  en  hiver  que  fort  ia- 
coniplétement;  c'est  cell«  qu'il  a  dési- 
gnée sous  le  nom  de  Lepus  hylridus. 


LIE 

Le  Lièvre  glacial,  Lepiis  gla- 
cialis,  ,  Suppl.  au  Voy.  du  Cap. 
Piirry.  INous  ne  connaissons  celte  es- 
pèce que  par  la  Faune  américaine  de 
Haiîan  ,  qui  la  caractérise  ainsi  : 
pelage  blanc  ;  oieilles  noires  à  l'ex- 
treniilé  ,  plus  longues  que  la  ^êie  j 
ongles  iorts  ,  lai  ges  et  déprimés.  Les 
jeunes  sont  d'un  gris  blanchâtre  ,  et 
la  femelle  met  bas  huit  pelits  à  la 
l'ois.  Celle  e.-pèce  ,  à  laquelle  on  doit 
pe.  t-êtie  rapporter  le  Lièvre  varia- 
ble (lu  Groenland,  habite  égale- 
ment celte  contrée. 

Le  ToLAÏ  ,  Lepiis  Tolai ,  Pall. 
Nous  empruntons  à  l'allas  les  détails 
que  nous  allons  douiier  ^ur  celte  es- 
pèce encore  peu  C(Uinue.  Elle  ressem- 
ble beaucoup;  pour  la  taille  et  les 
])roporlions  ,  à  notre  Lièvre  et  au 
Lièvre  variable;  mais  sa  tête  est  plus 
oblongue,  plus  comprimée,  plus 
éhoile.  Le  dos  et  la  tète  sout  mêlés 
de  gris  et  de  brun  pâles ,  le  dessous 
du  corps  étant  blanc  ,  et  le  des  ous  du 
col  jaunàtie.  Les  oreilles  ont  le  bord 
snpéiieur  noir,  et  les  membres  sont 
jaunâtres  ;  la  queue  est  noire  eu  des- 
sus el  blanche  en  dessous.  Le  Tolaï 
conserve  en  hiver  le  même  pelage  : 
seulement  ses  couleurs  deviennent 
plus  pâles  dans  cette  saison.  Il  habile 
la  Sibérie  ,  la  Mongolie  ,  la  Tartarie  , 
et  se  trouve  jusqu'au  Thibel.  Il  diffè- 
re beaucoup  du  Lièvre  variable  par 
ses  habitudes.  Quand,  par  exemple, 
on  lui  lait  la  chas.se,  il  court  droit 
devant  lui  ,  et  ne  tarde  pas  à  se  réfu- 
gier ,  soit  dans  des  fentes  de  rochers  , 
soit  dans  li'autres  cavités.  Le  Lièvre 
variable  fait,  au  contraire  ,  de  nom- 
breux dttouis ,  fuyant  à  la  manière 
de  notre  Lièvre.  Le  Tolaï  ,  nommé 
p>nr  Ci'.vicr  Lipin  de  Sibérie  ,  tient  en 
quelque  sorte  le  milieu  tntre  la  sec- 
tion des  Lièvres  et  celle  des  Lapins. 
Nous  passons  maintenant  à  l'histoire 
de  celle-ci. 

LeLvPTN  ORDINAIRE,  Lepiis  Cttni- 
ciilus,  L.  Cette  espèce,  originaire 
d'Espagne,  mais  maintenant  répan- 
due dans  toutes  les  parties  ch.mdes 
ou  tempérées  de  l'Europe  ,  et  presque 
partout  où  les  Européens  ont  formé 


LIE  385 

des  établissemcns  ,  est  généralement 
d'un  roux-grisâtre  tiqueté,  avec  les 
patts  et  le  derrière  du  cou  roux  ,  et  le 
dessous  du  corps,  de  la  tête  et  de  la 
queue  blanc.  Les  oreilles,  grisâtres 
en  th^hors  ,  sont  en  dedans  d'un  loux 
li(]uelé  j  elles  ont  un  liséré  noir  à  la 
partie  supérieure.  Le  Lapin  ,  quoi- 
que fort  semblable  au  Lièvre  parles 
couleurs  de  sou  pelage,  est  une  es- 
pèce bien  distincte,  et  dont  les  mœurs 
sont  même  tiès-iiilférentes.  Sa  fécon- 
dité est  [)lus  grande  encore,  et  il  élève 
ses  petits  ilans  un  terrier  qu'il  se  creu- 
se. Les  petits  ne  sortent  que  lorsqu'ils 
sont  déjà  très-forts  et  tuut-àfait  en 
élaldese  suffire  à  eux-mêmes.  Alors 
même  ils  s'aii  éloignent  fort  peu,  et 
se  font  un  nouveau  teirier  près  de 
celui  oii  ils  sont  nés.  Le  Lnpin  a  été 
partout  réduit  en  domesticité;  aussi 
l'espèce  présente-t  elle  un  nombre 
considérable  de  variétés.  On  trouve 
des  individus  gris,  de  blancs,  de 
noirs  etde  jiunes.  Chez  d'autres  indi- 
vidus ,  ces  diverses  couleurs  se  trou- 
vent mélangées.  On  nomme  Lapiri 
rie/te  une  variété  i  emarquable  par  sa 
couleur  d'ardoise  plus  ou  moins  fon- 
cée ,  et  Lapin  d' Angora  une  autre 
variété  dont  le  poil  est  très-long  et 
très-doux. 

LeL  VPIN  DES  SABLES  ,  Lepus  arena- 
liiis^  N.  Nous  nommerons  ainsi  une 
nouvelle  espèce  découverte  par  Dela- 
lande  dans  les  sables  du  pa;^s  des 
Hottentots  :  elle  est  en  dessus  d'un 
gris-cendré  tiqueté  ,  avec  les  mem- 
bres ,  la  gorge ,  les  Uancs  ,  le  tour  de 
l'œil  et  le  bout  du  mus-iau  roux.  La 
taclie  (lu  derrière  du  cou  esl  grise 
et  fort  petite  ;  le  dessous  de  la  tête  est 
d'un  blanc  roussàtre ,  et  le  dessous 
du  corps  est  blanc;  la  queue,  paieil- 
lemenl  blanche  en  dessous  ,  esl  noire 
en  dessus.  Les  oreilles  sont  de  même 
couleur  que  chez  le  Lapin  ,  seulement 
avec  une  taclie  noire  plus  étendue  à 
son  extrémité.  Cetleespèce,  d'un  quart 
plus  petite  que  notre  Lapin  ,  ressem- 
ble beaucoup,  par  les  couleurs  de  son 
pelage,  au  Lièvre  du  Cap,  dont  elle 
diffère  au  contraire  beaucoup  par  ses 
formes. 


3S4                    LIE  LIE 

Le  Tapbti  ,  Azzara  ,  Lepus  Brasi-  qu'il  dit  qu'une  espèce  de  Liè-i^re  Var- 

liensis,  L.,  A  \ede^>us  du  corps  varié  riahle  existe  communément  dans  la 

de  roux  et  de  noir  ,  le  derrière  du  col  J)aie  d"Hudson  ,  la  province  de  Ne\v- 

d'un  roux  vif,  le  dessus  delà   tête  York,    la   Virginie,  la  Pensylvanie, 

et  les  oreilles   d'un  roux   brunâtre,  elc.   ( /^.  Journal  de  Ph.  et  de  Méd. 

la  joue  d'un  roux  noirâtre,  et  la  tache  de  Boston  ,  t.  u  ,  p.   2.  )  Au  reste  ,  le 

oculaire   fauve.  J^a  poitrine  est  rous-  Lapin    de  Viiginie   nous    est  encore 

sâtre;  le  dessous  de  la  tête  est  blanc  ,  trop  imparfaitement  connu  ,  pour  que 

et  cette  couleur  se  prolonge  eu  tache  nous  ne  conservions  aucun  doute  sur 

jusqu'au-dessous  de  l'oreille;  le  des-  son  existence  réelle,   comme  espèce 

sous  du  corps  est  aussi  de  cetle  cou-  distincte, 

leur.  Mais  le  caractère  le  plus  remar-  Lièvres  fossiles. 
quable    est  l'extrême  brièveté  de  la 

queue  ,  qui  paraît  nulle  et  se  cou-  On  a  trouvé  dans  la  caverne  de 
fond  avec  le  poil  des  cuisses.  Celte  Kirkdale  quelques  os  appartenant  à 
espèce,  de  la  taille  de  notre  Lapin  des  une  espèce  de  ce  genre,  et  parliculiè- 
sables,  habile  l'Auiéritjue  u)éiidio-  rement  un  calcaîiéaui ,  quelques  03 
nale.  Elle  vit  dans  les  bois  ,  etse  léfu-  du  métatarse,  une  portion  de  ma- 
gie sous  les  troncs  d'Arbres,  sans  se  choire  inférieure,  elc  Ces  fragmcns 
creuser  de  terriers.  vieuneiit  d'une  espèce  très-voisine 
Le  Lapin  u' Amérique,  £e7J//5.>//?2e-  de  notre  Lièvre,  si  ce  n'est  de  noire 
ricanus, Gme].;  L.  lli/c/sonius,  i'aW.,  Lièvie  lui-même.  {F.  Cuv.  ,  Oss. 
habite  l'Améiique  septenuionalc,  et  Foss.  ,  T.  V).  On  a  trouvé  aussi 
ressemble  beaucoup  au  pi  écédentpar  dans  les  brèches  osseuses  de  Cette, 
les  couleurs  de  son  pelage;  mais  il  de  Gibraltar  et  d'Ulivcto  près  de 
en  dift'ère  par  sa  queue  longue  envi-  Pise(/^'.  Cuv.,  Oss.  Foss,  T.  iv),plu- 
ron  de  deux  pouces,  et  roussàtre  en  sieurs  ossemens  appartenant  aussi  à 
dessus  ;  et  par  ses  membres  plus  al-  cegnnre.  Aiusi  ona  trouvédans  celles 
longés.  Sus  oreilles,  qui  sont  aussi  de  Gibraltar  une  m.àchoiie  venant 
plus  longues,  sont  roussàtres  et  lise-  d'une  petite  espèce  de  Lipin;  dans 
rces  de  noir,  et  ses  pâtes,  surtout  les  celles  de  Cette  ,  un  grand  nombre  de 
postérieures  ,  en  grande  partie  blan-  fragmens  venant,  les  uns  d'une  es- 
ches, ija  taille  est  d'ailleurs  égale  à  pèce  de  la  taille  et  de  la  forme  de  no- 
celle  du  Tapeii  avec  lequel  il  a  clé  tre  Lapin  sauvage,  les  autres  d'une 
confondu  jKirplusieursauIeurs, et  par  espèce  d'un  tiers  plus  petite;  et 
Cuvier  lui-même.  Plusieurs  natura-  enfin,  dans  celles  d'Ulivelo  ,  une 
listes  ont  dit  que  cette  espèce  blan-  mâchoire  qui  ne  présente,  comme 
chit  en  hiver;  selon  Warden  ,  elle  une  portion  des  ossemens  de  Celte, 
devient  seulement  blanchâtre,  au  aucune  différence  avec  notre  espèce 
contraire  de  son  Varying-Hase  qui  commune  ;«  ce  qui ,  au  reste  ,  comme 
devient  eniièrement  blanc.  le  remarque  1  illustre  auteur  des  Re- 
Le  Lapin  db  Virginie  ,  Lepus  cherches  sur  les  Ossemens  fossiles , 
Virgiiiiaiiiis,  Harlan,  Fauu.  Amer.,  ne  prouve  pas  davantage  pour  un  lieu 
p.  196.  C'est  ce  même  Varying-  que  pour  l'autre  une  identité  d'es- 
llase  de  Warden.  Harian  le  caracté-  pèce.  » 

rise   ainsi   :   brun-  grisâlre   en    été  ,  ,  ■   l^gomys  ou  Pika  ,  Lagomys. 
blanc  en  hiver,  avec  le  lourdes  yeux 

de  couleur  fauve-rougeâtre  dans  tous  Pallas  a  le  premier  distingué  des 

les  temps.  Les  oreilles  et  la  tête  sont  Lièvres  proprement  dits  les  trois  pe- 

presque    de  même  longueur,    et    la  tits  Animaux  qui  constituent  ce  gen- 

queue  est  très-courte.  C'est ,  (iltHar-  re  ;  et  il  en  avait  formé  (  G  lires  ,  p. 

lan,   probablement  de    celte   espèce  28J,  sous  le  nom  de  Ze/^o/É^s  ecfl«r/«/« , 

que  parle  Lewis  dans  sa  Notice  des  une    section   à  part,   dont  Cuvier  a 

Animaux  du  pays  du  Missouri ,  lors-  fait  depuis  avec  raisou  un  genre  sous 


LIE 

le  nom  de  Lagomys.  Lems  princi- 
paux cnractères  sont  d'avoir  Us  oreil- 
les pelites ,  les  jambes  à  peu  |iiès  éga- 
les ,  le  trou  soiis-orbit-iire  .-rnipl»; ,  les 
clavicules  presque  complètes,  el  la 
queue  nulle.  Le  sillon  de  leurs  gran- 
des incisives  siipeiieures  est  beau- 
coup plus  prononcé  encore  que  chez 
les  Lièvres  ,  de  sorte  que  chacune 
d'elles  paraît  double.  Les  molaires , 
comme  Fr.  Cuvier  l'a  constaté,  ne 
sont  qu'au  nombre  de  cinq  de  cha- 
que, côlé  ,  à  chaque  màelioire,  la 
dent  postérieure  des  Lièvres  venant 
à  manquer.  Au  reste  ,  nous  avons  dit 
combien  elle  est  |iclile  et  de  peu 
d'importance  dans  ce  genre  lui-mê- 
me. Enfin  la  dernière  molaiie  iuCé- 
ricure  n'a  sa  couiOiine  formcc  que 
d'une  seule  surface  elliptiqi.e,  sans 
aucun  sillon  ,  et  les  membres  sont 
plus  courts  que  chez  les  Lièvres. 
Tous  les  Lagomys  ont  été  trouvés 
en  Sibérie. 

Le  SuiiGAN  ,  Lepiis  pui.illas ,  Pall., 
G/.,  p.  5]  ;  J^agonijs  pusiUus,  Desm. 
Nous  décrivon-  cette  espèce  ainsi  que 
les  suivantes  d'après  Pallas.  Sa  taille 
est  de  six  pouces  neuf  lignes,  et  son 
pelage  très-  doux  ,  très -fourni  ,  très- 
long  ,  est  mélangé  de  brun  et  de  cris, 
avec  1  extreuiite  des  pieds  d  un  jau- 
nâtre pâle,  le  dessous  du  corps  d'un 
blanc  sale  ,  et  la  gorge  ,  les  lèvres  et 
le  nez  tout-à- fait  blancs.  Les  oieilles 
à  peu  près  triangulaires  sont  bordées 
de  blanc.  Ce  petit  Animal  vil  solitai- 
re et  si  retiré  qu'on  le  prend  très- 
difficilement ,  et  qu'il  est  même  tiès 
rare  de  le  voir,  malgiéles  cris  aTgus 
qu'il  fait  entendre  au  coucher  et  au 
lever  du  ^oleil  ,  et  quoiqu'il  décèle 
ainsi  sa  présence.  Il  habite  le  plus 
souvent  la  lisière  des  bois  ,  et  se  nour- 
rit particulicieuient  des  fleurs,  des 
feudics  et  de  l'écorce  du  Cjlisi/s  supi- 
nus  ,  ou  Robinla  frutescens  e\  du  Ce- 
j'asus  pumita ,  ainsi  que  du  Pommier 
sauvage. 

Le  PiK.v ,  Lepus  alpirn/s ,  Pall.  , 
Glir. ,  p.  45  ;  Lagomys a/pi/ius,  Desm . , 
est  généralement  roux-jaunâtre  avec 
quelques  longs  poils  noirs  ;  le  dessus 
du  corps  est  d'un  fauve  pâle  ,  le  tour 

TOME    IX. 


LIE  385 

dp  la  bouche  cendré  ,  le  dessous  des 
pieds  bruns  ,  elles  o.eiilcs  rondes  et 
de  couleur  brune.  Sa  longueur  est  de 
neuf  pouces  sept  lignes.  Cette  espèce 
très-commune,  et  très-connue  des 
chas.seur.s  de  Sibérie  ^  n'avait  échappé 
aux  recherches  des  naturali.>,trsavaut 
Pallas,  que  parce  qu'elle  habile  les 
monl^ignes  les  plu.-,  eseaipées  e!  les 
rochers  les  plus  iuiiee(ssibles ,  choi- 
sissant toutefois  (les  lieux  boisés  ,  hu- 
mides, el  ou  elle  trouve  en  abondance 
de  1  herbe.  Ces  Animaux  vivent  soit 
dans  de.s  teriier.s  qu'ils  se  cieusent, 
soit  dans  les  fentes  des  lochcis  ,  soit 
même  dans  des  troncs  d'Arbres.  Ils 
vivent  tantôt  deux  ou  plusieurs  eu- 
send)Ie  ,  tai.tùt,  au  contiaire,  seuls. 
Vers  le  milieu  du  mois  d'août,  ils 
préparent  et  font  sécher  avec  g: and 
soin  pour  leur  provision  d'hiver,  de 
l'heibe  et  des  ièuilles  qu'ils  entassent 
en..uite  ,  et  mettent  à  l'abri ,  soit  sous 
des  rochers ,  si)it  dans  des  troncs 
d'Arl)ies.  Ils  se  réunissent  ordinaire- 
ment p!usi<!urs  pour  ce  tr.ivail,  et 
pioporlionncnl  la  quantité  de  leurs 
[>iovisions  au  nombie  des  iniiividus 
qui  loivent  s'en  nouriir.  Les  tas 
qu'il.s- forment  ainsi  ont  souvent  la 
hauteur  dun  homme,  et  un  diamè- 
tre de  plus  de  huit  pieds.  Cet  ihstinrt 
admirable,  ce  soin  de  lavenir  ont 
rendu  ces  petits  Animaux  célèbres 
dans  toutes  les  contrées  qu'ils  habi- 
tent. Au  reste,  il  ai  rive  souvent  que 
leur  travail  presque  incroyable,  et  la 
peine  immense  quils  se  sont  donnée 
pour  la  préparation  et  le  transport 
d'une  aussi  grande  quantité  d  herba- 
ge s,  sont  tout-à-lait  perdus  pour  eux; 
car  ce/,  amas  sont,  à  cause  de  leur 
hauteur,  très- fréquemment  décou- 
vert-, par  les  chas>euis  qui  vont  à  la 
recherche  de  la  Zibeline,  et  fournis- 
sent alors  à  la  nourriture  de  leurs 
chevaux. 

L'Ogoton,  Lepus  Ogolona,  Pall.  , 
p.  .^9  ;  Lagomys  Ogulona  ,  l)esm.  , 
est  généralement  d'un  gris  pâle  ,  avec 
les  pieds  jaunâtres  et  le  dessous  du 
corps  blanc.  Les  oreilles  sont  ovales; 
on  remarque  à  leur  base  quelques 
poils  blancs.  Cette  espèce  ,  un  peu 
a5 


386 


LIE 


plus  grande  que  le  Sulgan  ,  se  trouve 
particulièrement  au-delà  du  lac  Baï- 
kal  ,  dans  la  Mongolie  cl  d;ins  les 
inoiilagnes  pierreuses  rie  la  Sclenga. 
Elle  sort  rarement  pendant  le  jour. 
Son  cri  est  un  s-itflement  liès-aigu, 
qui  se  distingue  très-facilemenl  de 
celui  du  Fika  et  de  celui  du  Sulgau. 
Elle  se  nourrit  d'ecorce  d'Aubépine 
et  de  Bouleau,  mais  surtout  de  di- 
verses Plantes  qui  cioissent  dans  les 
sables  ,  el  d'une  espèce  de  Véi'onique 
qui  végète  même  sous  la  neige.  Com- 
me l'espèce  précédente  ,  elle  fait  des 
provisions  pour  l'biver,  formant  des 
tas  de  forme  liéniisphérique  d'un 
pied  environ  de  hauteur.  On  en  voit 
dès  le  mois  de  septend)re  une  grande 
quantité  ;  mais  au  [M'intemps  ,  lors  de 
la  fonte  des  neiges,  tous  ont  disparu, 
et  il  reste  à  peine  quelques  débris. 
Ce  petit  Animid  fait,  dit  Pallas  ,  la 
principale nourritui  e  du  ChatlManul. 
Il  a  aussi  pour  ennemis  diverses  es- 
pèces d'Oiiieaux  de  proie  diurnes  et 
nocturnes  ,  et  plusieurs  petits  Qua- 
drupèdes carnassiers,  comme  l'Her- 
mine. 

Lagomys  fossiles . 

Cuvier  (Oss.  Foss.  T.  iv)  a  décrit 
divers  ossemens  fossiles  de  Lagomys 
trouvés  dans  les  brèches  osseuses  de 
Coiseelde  Saidaigne.  On  a  trouvé 
dans  les  premières  un  crâne  ressem- 
blant beaucoup  à  celui  du  Pika  ;  ce- 
pendant l'orbite  du  Lagomys  fossile 
est  plus  grand  et  le  crochet  de  la 
base  antérieure  de  l'arcade  zygoma- 
tique  plus  saillant.  Dans  celles  de 
Sardaigiie  on  a  trouvé  des  dents  et 
des  portions  de  mâchoire  annon- 
çant une  espèce  plus  grande  que  l'O- 
golon  ,  mais  un  peu  moindre  que  le 
Pika  et  le  Lagoaiys  fossile  de  Corse. 
I!  était  naturel  de  soupçonner  qu'elle 
ne  illfféiait  pas  de, cette  dernière 
ensevelie  dans  une  île  voisine;  mais 
11  n'en  est  rien.  Les  parties  supé- 
rieures de  la  tête  ne  sont  pas  sem- 
bliibles,  non  plus  que  le  tiou  sous- 
oibltaire  ;  et  l'arcade  zygoinatique 
n'<;st  pas  inclinée  de  même. 

C^ulre  les  Lagomys,  on  avait  enco- 


LIG 

re  placé  parmi  les  Lièvres  quelques 
Animaux  encore  peu  connus  ,  et  qui 
doivent  être  rapportés  à  des  genres 
bien  difTéi'ens.  'Tels  sont  le  Cuy  ,  pe- 
tit Animal  du  Chili ,  de  la  taille  d'un 
petit  Rat,  à  queue  presque  nulle, 
qui  aurait  bien  les  dents  des  Lièvres, 
mais  qui  n'a  que  quatre  doigts  aux 
pieds  de  devant ,  et  qui  en  a  ,  au  con- 
traire, cinq  à  ceux  de  derrière;  le 
Pampa,  qui  paraît  être,  comme  l'a 
reconnu  Desmarest ,  un  véritable 
Agouti  (/^.  CiiLOROMYs);  et  le  Vis- 
cache,  Quadrupède  fort  répandu 
dans  l'Amérique  méridionale,  et  qui 
n'a,  comme  le  Pampa,  que  quatre 
doigts  en  avant  et  trois  en  arrière 
{V.  Viscache).  Enfin  l'Hélamys  du 
Cap  a  reçu  le  nom  de  Lièvre  sauteur , 
et  i'Alagtaga  celui  de  Lièvre  volant. 
Le  Lièvie  des  Ind«s  paraît  êtie'le 
Gerbo  ( /^ . ,  pour  tous  ces  mots, 
Gerbcuse.),  et  le  Lapin  d'Aroé  est  le 
Kanguroo Filandre.  (/^.  K.anguroo.  ) 

(IS.G.  ST.-H.) 

LIÈVRE.  MOLL.  Nom  vulgaire  et 
marchand  d'une  fort  grande  Porce- 
laine ,  le  Cjprœa  lestudinaiia  ,  L.  (b.) 

LIÈVRE  DE  MER.  pois.  moll. 
On  a  Indltféreminent  donné  ce  nom  à 
des  Poissons  tels  que  \e  Blerutius  oc- 
cellaris  et  le  Cycloptère  Lump,  ainsi 
qu'aux  grosses  Aplysies.  V^.  ces  mots. 

(B.) 

LIEVRITE.  MIN.  (Werner.)  f^. 
Fer  calcaréo-siliceux. 

LIGAMENT,  zool.  conch.  On  ap- 
pelle ainsi  en  anatomie  les  parties 
blanches  ,  tendineuses  el  résistantes 
qui  servent  à  unir  les  os  entre  eux  et 
à  solidifier  les  articulations.  Ce  mot 
a  également  été  employé  en  conchy- 
liologie pour  désigner  la  partie  qui 
réunit  et  maintient  les  deux  valves 
des  Conchifèi  es.  C'est  dans  ce  dernier 
sens  seulement  que  nous  entendons 
ce  mot.  V.-  Coquille.  (d..h.) 

LIGAN.  INS.  C'est  une  espèce  d'A- 
beille indéterminée  de  la  grandeur 
de  celles  d'Europe,  qui  fait  son  nid 
dans  les  Arbres  creux  aux  Philip- 
pines, (g.) 


LIG 

*  LIGANS.  REPT.  8AXJR.  Le  grand 
Lézard  afiicaiu  de  quatre  pieds  de 
long  mentionné  par  Barhot  comme  un 
manger  délicieux  pour  les  nègres, 
est  peut-êlre  quelque  Iguane  ,  dont 
le  nom  serait  une  corruption  de  Lé- 
guan.  (b.) 

LIGAR.  MOLL.  Nom  donné  par 
Adanson  (Vov.  auvSénég.,  p.  i  58,  pi. 
lo  ,  fig".  6)  à  une  Coquille  du  genre 
Turbo  ,  Turritelle  de  Lamarck;  c'est 
la  Turritclla  terehra  de  cet  auteur, 

(D..H.) 

*  LIGATDLE.  bot.  crypt.  Nom 
proposé  pnr  Bride)  jiour  désigner  en 
français  son  genre  Desmalodon  qui 
n'a  pas  été  adopté.  V.  ïrichostome. 

(B.) 

LTGHTFOOTIE.  Lightfootla.  bot. 
PiiAN.  Genre  établi  p;ir  l'Héiilier 
{Serturn  ^-tngl.  ,  p.  4)  pour  la  Lobella 
ieiiella,  L.,  Mant.,  ou  Campa/tu  la 
teiiella  ,  L.,  Suppl.  Ce  genre  dill'ère 
des  Cam|  anules  par  les  caractères 
suivans  :  le  calice  est  adhérent  par  sa 
base  avec  l'ovaire,  divisé  supérieure- 
ment en  cinq  lanières  ;  la  corolle 
est  monopétale  à  cinq  divisions  tiès- 
profoudes  ,  ce  qui  fait  que  la  corolle 
paraît  formée  de  cinq  pétales  ;  les 
ëlamines,  au  nombre  de  cinq,  ont 
leurs  filets  élargis  et  comme  squam- 
miformes.  L'ovaire  est  semi-infère,  à 
trois  ou  cinq  loges  contenant  un 
grand  nombre  d'ovules.  Le  style  est 
simple  ,  terminé  par  un  stigmate  à 
trois  ou  cinq  lobes  étoiles.  Le  fruit 
est  une  capsule  couronnée  par  les 
lobes  du  calice,  à  trois  ou  cinq  loges 
et  s'quvrant  en  trois  ou  cinq  valves. 

L'Héritier  (/oc.  cit.)  figure  deux  es- 
pèces de  ce  genre  :  Liglufootia  oxicoc- 
coides ,  t.  4  ,  ou  Lobelia  lene/Ia,  L.  , 
Mant.  ,  qui  croit  au  cap  de  Bonne- 
Espérance  ,  et  Liglufootia  suhulata  , 
1.  5  ,  également  du  Cap. 

Il  y  a  encore  plusieurs  autres  ^cn- 
rei  Liglufootia.  .\\nA  Scbreber  a  lait, 
sous  ce  nom  ,  un  genre  de  Hubiacées 
qui  doit  être  réuni  au  Ruiuhletia. 
Un  autre  genre  Liglufootia  a  été  éta- 
bli pnrSwartz.  Il  est  voisin  du  Proc- 
Ha.  Mais  le  genre  de  l'Héritier  doit 


LIG  3«7 

seul  retenir  le  nom  du  botaniste 
Lightfoot ,  à  cause  de  son  antériorité. 
Il  sera  donc  nécessaire  de  donner  un 
autre  nom  au  geni  c  de  Swartz.  (a.  k.) 

LIGIE.  Ligia.  crust.  Genre  de 
l'ordre  des  Isopodcs,  section  des  Ter- 
restres ,  famille  des  Cloporlides,  éta- 
bli par  Fabricius  aux  dépens  des 
Cloportes  de  Linné,  £t  ayaut  pour 
caractères  :  antennes  latérales  ou  ap- 
parentes ,  terminées  par  une  pièce 
composée  d'un  grand  nombre  de  pe- 
tits articles;  extrémité  postérieure  du 
corps  ayant  deux  pointes  fourchues; 
quatoize  pales  semblables,  ongui- 
culées, attachées  par  paires  aux  sept 
premiers  segmens  du  coips;  queue 
composée  de  six  segmens  garnis  en 
dessous  de  dix  lames  ou  écailles  dis- 
posées par  imbrication  sur  deux 
rangs  longitiidinauv.  Fabiieius  avait 
placé  dabord  l'espèce  la  plus  connue 
de  ce  genre  avec  ses  Cytuothua-,  et  ce 
n'est  que  dans  le  Supplément  de  sou 
Entomologie  systématique  qu'il  l'en 
a  distinguée.  Quoi  qu'il  en  soit,  les 
Ligies  sont  faciles  à  distinguer  des 
Aselles  ,  des  Idolées  ,  des  Sphéromes, 
etc.,  par  leurs  antennes  dont  les  in- 
termédiaires sont  très  peu"  apparen- 
tes ,  tandis  qu'elles  le  sont  beaucoup 
dans  tous  ce6  genres.  Elles  s'éloignent 
des  Philoscies  ,  des  Cloportes  et  des 
Porcellions,  par  des  eaiactères  de  la 
même  valeur  et  par  les  appendices  de 
l'extiémité  postérieure  du  corps.  La 
bouche  des  Ligies  est  composée  d'un 
labre  ,  de  deux  mandibules ,  d'une 
languette  et  de  deux  paires  de  mâ- 
choires. Le  labre,  presque  membra- 
neux, en  deini-ovale  transversal,  un 
peu  votité  au  milieu  ,  est  fixé  au  bout 
lie  l'extrémité  antérieure  de  la  Icte  , 
qui  représente  une  espèce  de  surla- 
bre ou  de  chaperon  transversal.  Les 
mandibules  ,  qui  sont  cruslacées  , 
sont  beaucoup  plus  épaisses  à  leur 
bise,  robustes,  comprimées  et  brus- 
quement arquées.  Le  côté  interne  de 
leur  e-itrémité  est  élargi  ,  concave 
dans  son  milieu  ,  avec  la  pointe  su- 
périeure comme écailleuse,  noirâtre, 
et  divisée  en  quatre  dentelures  obtu- 


388  LIG 

ses.  La  mandibule  gauche  diffère  de 
la  droite  par  ses  dentelures  qui  sout 
plus  prononcées.  La  languette  est 
située  imniédlalement  en  dessous  et 
dans  l'entre-deux  des  mandibules; 
elle  se  compose  de  deux  pièces  réu- 
nies en  demi-cercle.  Les  deux  mâ- 
choires supérieures  sout  presque 
membraneuses,  dirigées  obliquement 
et  convergeant  ensemble  ;  elles  sont 
divisées  jusqu'à  la  base  en  deux  piè- 
ces allongées  et  étroites,  presque  li- 
néaires, comprimées,  et  dont  l'une 
supérieure  et  un  peu  plus  interne  ; 
celle-ci  est  plus  petite  et  terminée  par 
quelques  longs  cils  réunis  en  fais- 
ceau pointu  et  diiigé  brusquement 
en  manière  de  crochet ,  vers  l'exté- 
rieur de  la  bouche.  Cette  division  re- 
présente, en  quelque  sorte,  le  palpe 
flagelliforme  des  pieds-mâchoiiesdis 
Crustacés  Décapodes;  l'autre  division 
est  écaiîleuse  et  dentelée  à  son  extré- 
mité supérieure,  avec  quelques  cils 
au-dessous  sur  le  bord  interne.  Les 
mâchoires  suivantes  sont  membra- 
neuses, en  formede  Viiivules  qui  em- 
boîtent la  face  postérieure  des  mâchoi- 
res précédentes,  leur  bout  est  arrondi, 
et  sans  dentelures.  Les  deux  pieds- 
mâchoireâ  sont  membraneux,  très- 
comprimés  ,  pareillement  concaves 
sur  leur  face  antérieure  ou  interne  et 
divisés  en  six  articles;  le  premier  est 
beaucoup  plus  grand ,  en  forme  de 
carré  long ,  de  sorte  que  les  deux 
premiers  articles  étant  contigiis  l'un 
à  l'autre  ,  et  par  une  ligne  droite,  au 
bord  interne,  imitent  une  sorte  de 
lèvre;  leur  extréinité  supérieure  et 
interne  se  prolonge  comme  une  divi- 
sion labiale  ;  les  autres  articles  com- 
posent, par  leur  réunion  ,  une  pièce 
triangulaire  ou  conique  ;  obtusément 
dentelée  au  côté  interne  ,  et  munie 
extérieurement  de  quelques  petites 
épints  géujinéesou  ternées.  On  pour- 
rait regarder  cette  pièce  comme  re- 
présentant un  palpe  inséré  près  de 
la  buse  extérieure  de  la  dilatation  ter- 
minale de  celte  fausse  lèvre.  Telles 
sont  les  parties  qui  composent  la 
bouche  .des  Ligies  ;  à  l'exemple  de 
Latreiile,  nous  avons  un  peu  insisté 


LIG 

sur  leur  O!  ganisalion  parce  que  Fa- 
bricius  n'avait  donné  que  des  des- 
criptions très-incomplètes  de  ces  or- 
ganes. Les  Ligies  ont  la  tête  emboîtée 
dans  une  échancrure  du  premier  seg- 
ment du  corps;  eUe  est  en  tonne  de 
cône  transversal.  Les  yeux  sont  assez 
grauils,  arrondis,  concaves  et  com- 
posés d'un  très-grand  nombre  d.e  fa- 
cettes hexagones  ;  les  antennes  sont 
f)lacLes  sur  ime  ligne  transversale  à 
a  pariic  antérieure  de  la  tête  et  près 
de  la  base  du  chaperon  ;  elles  sont 
très-rapprocliées  et  semblent  partir 
d'une  base  commune  ;  les  latérales 
ou  cxlérieiues  sont  sétacées  ,  de  la 
longueur  de  la  moitié  du  corps  dans 
l'espèce  comn)une  ,  de  six  articles  ,  la 
plupart  c^^lindriques  ,  dont  les  deux 
premiers  fort  courts  ,  et  les  trois  der- 
niers allongés  ;  4e  sixième  ou  le  ter- 
minal e>t  le  plus  long  ,  con>posé^ 
dans  cette  même  espèce  ,  de  treize  pe- 
tits articles  et  terminé  lnsensibleu)ent 
en  pointe.  Les  antennes  mitoyennes 
s'insèrent  au  côté  interne  des  précé- 
dentes ,  elles  sont  très-petites,  llli- 
formes  ,  de  deux  ar'.icles  cotnprimés, 
dont  le  dernier  est  oblus.  Les  seg- 
meus  du  corps  sont  beaucoup  plus 
bu  ges  que  longs  ,  au  nombre  de 
treize j  dans  les  derniers,  l'angle  an- 
térieur se  prolonge  en  arrière  ,  en 
manière  de  pointe;  les  pales  sont 
portées  parles  sept  premiers  segmens 
antérifUiS;  elles  sont  insérées  sur  les 
côtés  inférieurs  du  corps  ,  et  elles  ont 
çà  et  là  quelques  petites  épir.es  ; 
elles  sont  composées  de  six  articles 
dont  le  premier  se  dirige  vers  la  j  oi- 
tnne  et  forme  ensuite,  avec  le  sui- 
vant ,  un  coude  ou  un  angle.  Le 
dernier  article  des  pâtes  est  écail- 
leux  ,  pointu  au  bout  avec  une  petite 
dent  au-dessous.  Les  dernièics  pâtes 
sont  un  peu  plus  longues  et  vont 
en  arrièie.  Ce  que  l'on  nomme  la 
queue  chez  les  Crustacés  ,  est  iôrmé 
par  les  six  segmens  postérieurs  ;  ils 
sont  plus  courts  que  les  précédens  , 
excepté  le  dernier  qui  est  presque 
carré ,  avec  le  boid  postérieur  arqué  , 
arrondi  au  milieu,  échancré  et  uni- 
denté  de  chaque  côté;  il  donne  alta- 


LIG  LIG                      58ç> 

che  à  deux  styles,  plus    ou   moins  eus  assimilis,  L'mn.,  Bastev.;  O/iisci/s 

longs    dirigés  en  arrière,  et  compo-  ag///s,  Panz.;  Oniscus  hypnurum    Cii- 

sés  chacun  d'une  pièce  coinpiiniée  ,  vier,  etc.,  elc.                                  '(o.) 
tranchante  sur  les  bords  ,   et  ayant 

à  rextrëniité  deux  pointes  coniques,  LIGNEUX,  bot.  ciiim.  Fourcroy 
allongées  et  presque  égales;  l'inté-  donnait  ce  nom  ,  qUe  De  Gandolle  a 
rieure  est  seulement  un  peu  plus  Ion-  proposé  de  remplacer  par  celui  de  Li- 
gue, et  offre  à  son  extréini(é  un  lrè.<-  gnine  qui  est  plus  correct,  à  un  prin- 
petit  article  allant  en  pointe.  On  voit  cipe  immédiat  formant  la  base  de 
sur  la  suil'ace  inférieure  de  chacun  tous  les  cor[)s  Ligm-ux.  Il  est  inco- 
de ces  six  segmens  ,  deux  feudU  ts  loie,  inodore,  insipide,  plus  dense 
mend)raneux  ,  transparcns  ,  qui  sont  que  l'Eau,  eu  fdamens  ou  fdircs  très- 
en  triangle  curviligne  ,  et  servent  de  flexibles  et  d'une  grande  ténacité.  Ce 
nageoires  et  de  branchies.  Les  feud-  principe  lésisleà  la  plupart  des  a"ens 
lets  de  la  paire  supérieure  sont  plus  cliiiniques;  il  est  pailailemcnt  iuso- 
pctits.  Les  deux  suivans  ,  dans  les  lublc  dans  l'Eau  soit  à  froid  soit  à 
mâles,  portent  à  leur  base  interne  chaud,  dans  lAlcohol ,  l'Ether,  les 
et  inférieure  ,  un  appc  ndice  membra-  huiles  fixes  et  volatiles.  Les  Alcalis  et 
neux  ,  long  et  linéaire.  Quoique  les  le  Chlore,  lorsqu'ils  sont  étendus  de 
Ligies  soient  très-communes  sur  nos  beaucoup  d'Eau,  ne  lui  foni  éprouver 
côtes  ,  leurs  mœurs  nous  sont  encore  pre-qu  aucune  altération.  Pour  l'in- 
inconnues  ;  nous  savons  seulement  telligcncc  des  phénomènes  que  ce 
qu'elles  fréquentent  assez  les  embou-  corps  préseule  loisqu'il  est  soumis 
chures  des  riv'ères  et  des  fleuves,  et  à  l'action  de  l'Acide  svdfurique,  de 
qu'elles  se  cachent  sous  les  pieries  l'Acide  nitrique  et  du  Feu  ,  il  e>t  né- 
on les  amas  d'objets  et  de  Plantes  cessaire  d'en  connaître  la  composi- 
rejetées  par  la  mer.  Elles  se  roulent  tion.  Selon  Gay-Lussac  et  Thénard, 
sur  elles-mêmes  ainsi  que  les  Clopor-  le  Ligneux  du  Chêne  est  formé  : 
tes  ,  auxquelles  elles  ressemblent  sous  d'Oxigèue  4i,  78:  de  Carbone  .')2,53; 
beaucoup  d'autres  rapports;  elles  sont  dllydiogène  5,  69;  ou  deCaibone 
très-agiles  ,  grimpent  avec  facilité  sur  62,  55,  d'Hydrogène  et  d'Oxigène 
les  rochers  et  sur  les  construclions  dans  les  pi  opoi  lions  nécessaires  pour 
maritimes  dans  les  endroits  humides,  former  l'Eau  4?,  47.  Cctie  composi- 
et  si  elles  aperçoivent  le  moindre  tion  est  tiès-analogue à ctUede l'Acide 
danger  elles  se  laissent  tomber  en  acétique  ainsi  qu'à  celle  de  plusieurs 
repliant  leuis  pâtes  sous  le  corps  autres  principes  végétaux  ;  mais  pour- 
quelles  mettent  en  boule.  L'e-pèce  la  tant  quelle  difterence  dans  leurs  pro- 
plus commune  sur  nos  cotes  et  que  priétés  physiques!  Quoi  de  moins  ana- 
i'on  trouve  aussi  sur  celles  d'Espa-  logue  en  apparence  que  du  bois  et  de 
gne  ,  est  :  l'Acideacétique!  Pour  expliquercette 
La  LiGiE  OCÉANIQUE,  £.  oceanica,  difféience  de  propriétés  que  présen- 
Fabr.,  Latr.  [Geii.  Cri/st.  et  Ins.  \  teni  des  substances  dont  la  composi- 
Leach.;  Onisciis  oceaiilcus ,\j\nn.;C\o-  tiou  est  pr(  squ'idcntique,  Ga\  -Lussac 
porte  océanique, Oliv.,  Baster'Subst.  a  émis  I  hypothèse  ,  qu'un  arrange- 
11,  tab.  10,  fig.  4);  Ligia  oceanica,  ment  de  particules  ditférent  dans  les 
Pennant  (Zool.  Hist.  T.  iv,  tab.  18,  de.ix  corps  est  la  seule  cause  des  pro- 
fig.  2).  Antennes  extérieures  de  moi-  priétés  qui  les  distinguent  l'un  de 
tié  plus  courtes  que  le  coips,  ayant  l'autre.  La  théorie  de  Gay-Lussac  sur 
leur  dernier  segment  composé  de  la  composition  tIcs  corps  organiques 
tieize  articles;    styles  de  la  queue  à  est  aussi  très-favorable  à  l'explication 

f)eu  près  égaux  entre   eux,   et  aussi  des  eliangemens   ou  transformations 

ongs   que   cette  queue.  Corps  long  que  ces  corps  subissent  par  les  agens 

d'environ   un   pouce  ,  jaunâtre.    On  chimiques.  En   cft'et ,  si  les  élémens 

peut  rapporter  à  ce  genre,  les  Onis-  qui  composent  les  corps  organiques 


Sgo  LIG 

sont  en  proportions  telles  qu'on 
Jouisse  considérer  ceux-ci  comme  for- 
més d'Kau,  d'Hvdrogène  carboné  ou 
d'autres  combinaisons  binaires  unies 
à  du  Carbone  ou  à  d'autres  corps 
simples  ou  combinaisons  de  corps  sim- 
ples ,  on  conçoit  que  la  plus  légère 
soustraction  ou  addilioii  d'une  de  ces 
combinaisons  binaires  devra  iVnre 
varier  la  composition  et  les  propriétés 
des  corps  organiques.  C  est  ce  qui 
résulte  des  curieuses  expériences  de 
Braconnot  de  Nancy,  relatives  à  l'ac- 
tion des  Acides  sur  le  Ligneux.  En 
traitant  à  froid  dans  un  mortier  de 
verre,  par  l'Acide  suilurique  concen- 
tré, du  Ligneux  pui  tel  que  des  vieux 
chiffons  de  toile  de  chanvre,  ce  chi- 
miste a  obtenu  une  masse  mucilagi- 
neuse  tenace  ,  exempte  de  malièie 
charbonneuse  et  qui  était  soluble 
dans  l'Eau.  Après  "avoir  neutralisé 
l'Acide  par  de  la  craie  ou  mieux  par 
de  la  litliarge  ,  il  a  filtré  ,  fait  évapo- 
rer la  liqueur,  et  le  résidu  était  une 
substance  à  laquelle  il  a  donné  le 
nom  de  gomme  arUlîciell  ',  nom  im- 
propre, selon  Clievreul  ,  puisqu'elle 
ne  produit  point  il'Acide  sacchoLicti- 
que.  Cependant  celte  substance  a  en- 
tièrement l'aspect  vitreux  ,  le  goût 
fade  et  inodore  de  la  gomme  arabi- 
que. Elle  rougit  la  teinture  de  "J'our- 
nesol  ,  mais  1  Acide  qu'elle  renferme 
n'est  pas  le  suHurique  ,  puisque  sa 
solution  n'est  pas  piécipitée  par  les 
Sels  de  bar\te.  Si  Ion  fait  bouillir, 
pendant  dix  heures  ,  la  substance 
gommeuse  en  question  dans  l'Acide 
Sulfurique  éteniiu  ,  on  la  transforme 
en  sucre  et  en  un  Acide  que  ïhénaid 
présume  être  de  1  Aciile  hyposull'uri- 
que  uni  à  une  matière  organique  ,  et 
que  Braconnot  a  nommé  végéto-sul- 
fuiique.  Le  sucre  a  une  grande  res- 
semblance avec  celui  de  raisin.  Il 
cristallise  en  petites  lames  réunies  en 
globules  ;  sa  saveur  est  fraîche  et 
franche  ;  il  se  dis':out  dans  l'eau  et 
dans  l'Alcohol  bouillant,  et  se  con- 
vertit en  Alcohol  au  moyen  de  la 
levure;  loo  parties  de  Ligneux  don- 
nent ii4,7  de  sucre.  L'Acide  nitri- 
que agit  aussi  à  l'aide  de  la  chaleur 


LTG 

sur  le  Ligneux ,  de  manière  à  pro- 
duire une  substance  blanche  qui  res- 
semble à  celle  obtenue  par  l'Acide 
sulfurique.  La  Potasse  caustique, 
chautTée  avec  le  Lit;neuv  ,  le  ramollit 
et  le  (tissout  presque  instantanément; 
et  si  l'on  étend  d'eau  cette  solution, 
on  peut  en  préci)ùler  par  l'Acide  sul- 
furique une  substance  que  Braconnot 
a  nommée  Ulmine  artificielle.  Celle- 
ci ,  après  avoir  été  lavée  et  sécliée, 
est  noire  comme  du  Jayet,  très  fragi- 
le ,  peu  sapide,  inodore,  insoluble 
dans  l'eau  froide  ,  mais  soluble  dans 
l'eau  bouillante  qu'elle  C(dore  en 
brun.  Klle  se  conduit  avec  les  bases 
salifiables  comme  un  Acide  faible.  . 
Le  Ligneux,  distillé  dans  une  cornue, 
donne  lieu  à  un  dégageinent  d'eau  , 
d'Acide  acétique,  d'huile  empyreu- 
matique  ,  d  Acide  carbonique  ,  et 
d'Hydrogène  carboné.  Le  résidu  est 
du  charbon  qui  a  la  forme  du  Li- 
gneux et  dont  la  quantité  est  de  18 
à  19  parties  pour  100. 

Les  usages  d\i  Ligneux  sont  fort 
importans  dans  l'économie  publique. 
C  e>t  ce  corps  qui  réuni  en  couches 
nonil)ieuses  et  concentriques  dans 
les  Aibies  dicotylédons  ,  et  en  fi- 
bres disséminées  dans  les  Monoco- 
tylédons ,  constitue  le  bois  propre 
à  la  confection  des  ouvrages  de  char- 
pente, de  menuiserie  ,  etc. ,  etc.  P^. 
Bois.  Le  Ligneux  des  Plantes  her- 
bacées ,  disposé  en  faisceaux  longs, 
llevibles  ,  faciles  à  séparer  du  tissu 
cellulaire  adjacent  ,  sert  à  fabri- 
quer les  cordes  et  les  fils  dont  ou 
compose  les  tissus.  /".  particulière- 
ment les  mois  Chanvre  ,  Lin  et 
PriORMiuM.  L'emploi  secondaire  de 
ces  tissus  pour  ta  fabrication  du  pa- 
pier,  est  tellement  connu  que  nous 
ne  croyons  pas  devoir  en  parler  ici. 
Les  singulières  transfoi  maiions  dont 
Braconnot  a  montré  que  le  Ligneux 
est  susceptible  augmentiMont  proba- 
blement un  jour  les  avantages  de 
cette  substance  pour  la  société,  (g.  .n.) 

*  LIGNIDIUM.  BOT.  CRYPT.  iC/mm- 
pig/iuns.)  Ce  genre  établi  parLink  se 
présente  sous  forme  de  conceplacles 


LIG 

globuleux  portes  sur  une  membrane 
étalée;  ils  sont  simples  .membraneux, 
irrégulièrement  décliirés,  renfermani 
des  Hocons  adliérens  ,  disiincts  des 
sporidies  ou  séminiiles  qui  sont  réu- 
nies. Il  est  voisiîj  des  Fittocarpium , 
Strorigylium,  Entei'uiium  el  Diph- 
tlieiLuiii;  il  ligure  dans  la  série  des 
Mycélodéens,  ordre  des  Gastioui^- 
ciens.  D^ux  espèces  sont 'iécrites  par 
les  auteurs  ;  ce  sont  :  i  "  \v:LignHiiim 
muscicola  que  F  ries  a  fait  conuailie 
dans  ses  OI)servations  mycologiques 
et  qui  foinie  ^ur  plusieurs  Ilypiium 
de  pelilci  laclies  blanc-grisàtres  de 
quatre  à  six  lignes  de  l.irge  ;  a**  le 
Lignidium  Jlavuin  qui  est  le  t^pe  du 
genre  (Link,  Beivl.  Mag.  3,  p.  24,  T. 
II,  (ig.  57);  il  naît  sur  le  bois  mort; 
sesconceptacles  sont  gi  is-jaunâlres  à 
l'exlérieui-;  les  flocons  intérieurs  jau- 
nes; les  sémiuules  brunes.       (a.  F.) 

»  LIGiNIlNE.  BOT.  CHIM.  (De  Can- 
dolle,  Théorie  Elém.  de  la  Botani- 
que.) Syn.  de  Ligneux.    /'.  ce  mot. 

(G..N.) 

LTGNIPERDE.  Ligniperda.  ins. 
Nom  donné  par  Pallas  [Spicile^ia 
Zoologica)  au  Bostriché  Tarière,  f^. 

BOSTRICHE.  (g.) 

LIGNITE.  GÉOL.  En  parlant  de  la 
Houille  (r .  ce  mot),  il  ne  nous  a  pas 

faru  possible  de  séparer  entièrement 
histoire  de  ce  dernitT  comluislible 
de  celle  du  Lignite  ni  de  celles  de 
l'Anthracite  et  de  la  Tourbe,  parce- 
que  toutes  ces  expressions,  s;ins  être 
synonymes  ,  ne  désignent  cependant, 
à  dire  vrai,  que  des  modifications, 
de  létal  charbonneux  ,  auquel  ont 
passé  les  substances  végétnies  en- 
fouies à  des  époques  plus  ou  moins 
reculées  ,  sous  les  couches  dont  la 
terre  s'est  successivement  enveloppée 
depuis  l'existence  de»  coips  organi- 
sés. Pour  le  minéralogiste  le  Lignite 
pourrait  être  uniquement  tout  char- 
bon ibssile,  d'un  noir  plus  ou  moins 
foncé  ,  quelquefois  d'un  brun  clair  , 
brûlant  avec  tl.^mme,  sans  beaucoup 
de  fumée,  sans  se  boiirsoutler  et  se 
prendre  en  une  masse  ,  comme  le  font 
la  plupart  des  Houilles  ,  sans  se  fon- 


LIG  591 

dre  et  couler  comme  le  font  les  Bitu- 
mes, ré[.andant  une  odeur  dtsagiéa- 
ble,  acre  et  piquante,  présentant  essen- 
tiellement dans  son  tissu  l'organisa- 
tion fibreuse  du  bois,  et  laissant  en- 
fin pour  résidu,  après  la  combustion, 
une  cendre  pulvéïulente,  assez  scm- 
bl.dde,  par  son  aspect  cl  sa  composi-, 
tion  ,  à  celle  des  Végétaux  j  quel  que 
soit  d'ailleurs  le  gisement  du  combus- 
tible ,  ainsi  caracléiisé;  le  Jjignite 
alors  pouirart  se  rencontrer  dans  le 
mêmi;  lieu  .  dans  la  même  couche  , 
dans  la  même  m.issc  avec  de  l'Anthia- 
cite,  de  la  Houille  et  de  la  Tourbe; 
mais  d'un  autie  côté  ,  pour  le  géolo- 
gue ,  qui  tien!  moins  compte  des  va- 
riétés de  foi  me,  de  couleur,  de  pro- 
priété des  substances ,  que  de  l.i  place 
qu'elles  occupent  dans  le  sein  de  la 
terre  ,  le  Lignite  poiurait  être,  au 
contraire,  toutes  matières  charbon- 
neuses quels  que  soient  leurs  caractè- 
res extérieurs,  mais  qui  sont  propres 
exclusivement  à  certains  leirains  , 
tandis  qu'il  regarderait  comme  An- 
thracite ,  comme  Houille  ,  comme 
Tourbe  ,  des  matières  quelquefois 
semblables  aux  premières,  et  seule- 
ment distinctes  par  leur  gisement  ;  il 
résulte  de  ces  deux  manières  de 
voir  que  le  Lignite,  considéié  niiné- 
ralogiquenient,  serait  toute  autre  cho- 
se que  le  Lignite  considéré  géolo- 
giquciuent,  el  que  la  même  expres- 
sion deviendrait  commune  à  deux 
idées  très  -  distinctes  ,  inconvénient 
grave,  auquel  on  se  proposerait  Im- 
pai  faitement  de  remédier,  en  distin- 
guant l'espèce  uiinéralogique  de  l'es- 
pèce géologique  ,  si  toutefois  encore 
Je  mot  espèce  pouvait  être  ici  em- 
ployé pour  ne  .-ignaler  dans  un  cas 
que  certains  modes  d'altération  d'une 
même  substance,  et  dans  l'aulieque 
les  diverses  cii  constances  de  gise- 
ment de  celte  substance  altérée  de 
plusieurs  manières  ;  nous  sommes 
loin  de  penser  que  Ion  puisse  en  agir 
ainsi,  parce  que  nous  croyons  qu'on 
ne  sauiait  irop  attacher  d'iniporlance 
4,à  conserviu  aux  mois,  toujours  la  mê- 
me valeur,  surtout  dai^s  l'étude  des 
dilTércnles  branches  de  l'Hisfoiie  ]Na- 


ôgj  LIG 

turelle ,  qui  sont  trop  intimement 
liées  entres  elles,  pour  que  le  lan!:;a- 
ge  scientifique  ne  doive  pas  rigou- 
reusement cire  le  même  pour  tou- 
tes. Or  quelle  parité  ,  quel  rapport 
d'idée  pourrait- on  établir  entre  ce 
que  l'on  apiielle  une  espèce  de  Mam- 

•  mifère,  d'Oiseau  ,  de  Plante  ,  de  Mi- 
néral ,  qui  sont  des  corps  finis  et  ca- 
racléiisés  parleur  ("orme,  leur  oiga- 

~  nisation  ,  leur  composilion  ,  avec  ce 
que  l'on  appellera  ,  pat*  exemple  ,  l'es- 
})èce  géologique  du  Ligiiile  qui  com- 
prendra la  collection  de  diverses 
nuances  d'altération  ,  suivies  par  les 
Végétaux  trouvés  dans  le  sein  de  la 
terre,  depuis  telle  couche  jusq.u'à  (elle 
autre  couche  presqu'arhilrairemeul  ! 
Les  coupes,  les  divisions  facililenl,  il 
est  vrai,  l'étude,  mais  la  géologie  est 
une  science  de  généralités  qui,  com- 
me la  physiologie  ,  repousse  par  sa 
nature  l'emploi  de  toute  nomencla- 
ture trop  systématique;  elle  se  com- 
pose e-^sentiellcment  de  faits  et  d'ob- 
servaiions  qu'il  est  plus  nécessaire  fie 
coordonner  et  lier  entre  eux,  qu'il 
n'est  utile  de  les  isoler  ,  et  qui  ne 
])euvent,  dans  tous  les  cas  ,  être  dis- 
tribués mélhoiiiqaement  dans  des  or- 
dres, des  genres  et  dt  s  espèces  dis- 
tinctes, comme  on  peut  le  faire  pour 
des  êtres  et  des  corps  nombreux,  tels 
que  des  Oise;iux  ,  des  Insectes,  des 
Plantes,  des  Minéraux,  etc.,  qu'il 
s'agit  de  distinguer  les  uns  des  autres. 
Ij'iucouvénicnt  que  nous  venoiîs  de 
signaler,  celui  de  prendre  dan-  une 
acee[ition  toute  difféienle  le  mot  Li- 
gnite ,  existe  réellement  ,  ainsi  que 
l'on  jieut  s'en  convaincre  en  étudiant 
les  ouvrages  des  minéralogistes  com- 
parativement à  ceux  des  géologues  , 
et  nous  croyons  que  ppur  l'éviter  il 
faut  d'une  part  ne  pas  vouloir  dési- 
gner sous  ce  nom  une  espèce  miné- 
rale douée  de  propiiétés  et  de  quali- 
tés particulières,  et  par  conséquent 
caractérisée  d'une  manière  précise,  et 
que  d'une  autre  part  on  ne  doit  pas 
non  plus  comprendre  sous  cette  dé- 
nomination ,  et  comme  espèce  géolo^' 
gique,  tous  les  charbons  fossiles  qui 

Se  rencontrent  dans  certaines  cou- 


LTG 

ches  de  la  terre  exclusivement;  en 
conservant  au  mot  Lignite  le  sens 
consacré  par  l'usage,  dans  le  langage 
habituel  des  géologues,  quelqu'arbi- 
traire  ,  quelque  peu  philosophique 
qu'il  paraisse,  on  ne  s'expose  pas  du 
moinsà  donner  des  idées  fausses,  com- 
me il  peut  arriver  qu'on  le  fasse  si  l'on 
cherche  à  couvrir  le  vague  qui  ne 
peut  être  réellement  dissipe  ,  par  une 
appareuced'exactitude  et  de  précision 
qui  n'est  que  trompeuse.  Nous  enten- 
dons, d'api  es  cela,  par  Lignite,  avec  la 
piupart  des  géologues:!  "les  bois  et  les 
riantes  carbonisés  dans  le  sein  de  la 
teri  e  ,  qui  ont  conservé  ]eur  l'orme 
originelle  ou  au  moins  l'organisation 
ligneuse,  dans  quelques  formations 
qu'ils  se  rencontrent  ;  2"  les  couches 
icgulières  ,  les  amas  constans  ou  ac- 
cideulels  de  matière  chaibotineuse  , 
pureou  mélangée,  don!  l'organisation 
végétale  j>e  ut  n'être  pi  us  aperçue  dans 
toutes  les  parties  ,  mais  qui  se  ren- 
contrent dans  les  terrains  de  f'oima- 
tion  postérieure  à  celle  des  teiTains 
ho u il! ici  s  bien  caractérisés (/^Miuuii.- 
le).  Quoiqie  pouvant  se  rencontrer 
dan-;  presque  tous  les  terrains  ,  cha- 
cune des  diverses  variétés  )u  incipales 
de  malièie  charlionneuse  prédomine 
cependant  dans  des  systèmes  de  cou- 
clu;  dont  l'âge  est  différent  ,  et  la 
di,-,tiuction  minéralogique  des  char- 
bons de  terre  désignés  d'après  leurs 
caractères  extéi  leuvs, leurs  pioiiriéiés 
et  leurs  usages  par  les  noms  d'An- 
thracite ,  de  Houille  ,  de  Lignite  et  de 
Toiu'be  ,  s'accorde  assez  bien,  d'une 
manière  générale,  avec  l'ancienneté 
de  Ibrmalion  et  ]es  circons:ances  de 
gisement  de  ces  variétés.  Ainsi  l'An- 
thracite appartient  princijialement 
aux  ]dus  anciens  teirains  de  transi- 
tion; la  Houillemoins  ancienne  abon- 
df  dans  les  premiers  terrains  secon- 
daires. Le  Lignite,  déjà  commun  d>tns 
les  dernieis  de  ceux-ci  ,  paraît  plus 
exclusivement  propre  aux  tenains 
tertiaires  dont  les  assises  les  plus  mo- 
dernes renferment  la  Toirbe  |uo- 
premcut  dite.  Voigt  paraît  être  le 
premier  qui ,  sous  le  rapport  géolo- 
gique ,  ait  cherché  à  faire  bien  res- 


LIG 


.    „  LIG                     593 
sortir  I  accord  de  certains  caractères  ment  moins  que  les  couches  nreileu- 
exter.eurs  des  L.gn.tes  ,   avec   leurs  ses;  on  ne  connaft  aucune  exploiia- 
gisemens       et    qui    ait    propose    de  tion  in.poi  t.u,lc  de  ce  Li^niie     dont 
les  séparer  des  Houilles  propirmont  les  us.gcs  son.  presque  nuls, 
^les.  Cette  distinction  ,  bonne  coin-  Le  Lignu.de  liled'Aix,  ainsi  nom- 
me   considc.at.on    gène,  aie  ,   adm.se  mé  d'ap.ès  le  ^isemcnl  bien  constaté, 
pai  vverner,  qui  .k's.gnaii  les  Ligni-  sur   les  côtes  de   Bieiacne,  près  de 
tes,  sous  ie  nom  de /i/c^///>i(;/,/e,  dont  Rochelort,    de    bois    t'a.l.on.sès    en 
11  aistinguait  plusieurs  vaiiélés.adop-  amas  et  même  en  couches  dans  les 
lee  et  établie  en   France,  par  D,.u-  sables  qui  séparent  le  terrain  «oliii- 
r)uissonetAlex.Biongniart,e.lmain-  que  de  laCaie,  réunirait  naturelle- 
tenant  généralement  reçue;  ce  der-  ment  tous  les  dépots  de  la  même  épo- 
nier  savant  qui  a   fortement  appu\é  que,  qui  sont  irèsabondans  sur  les 
sur  Ja  nécessite  de  la  disiinclion  ,  a  cotes   sud   de  l'Anglelerie  ,    notam- 
proposc  dernièrement,  comme  résul-    m.nl     dans     le     sable    ferrugineux 
tat  de  ses  observations  sur  cet  imi'or-  dilaslings,  oii  le  l.ii,Mnte  se  trouve 
tant  sii]et,  de  classer  tous  les  gise-  le  plus  rré(pienim.-nt  en  bancs  régu- 
mens  de  Lignilcs  connus  sous  qua-  liers  ,    cousidéi  ables  ,    qui    alternent 
tre  types  principaux  que  Ion   dési-  plusi.urs  fois  avec  ceux  de  Giès  et 
gnerait,   suivant  lui,  par  les  déno-  d'Argile,  à  la  manière  des  charbons 
ininalions  de  :   1°  Lignite  du  Lias;  de  teire  auxquels  il  ressemble  par  les 
2     Lignite  de  lîie  d'Aix  ;  3°  Lignite  Caractères  extériems,  et  par  les  ex- 
soissonnois;  4"  Lignite  supeificiel.  ]>loilalions  auxquelles  il  donne  lieu.  Ce 
Le  l^ignile  du   Lias  comprendrait  Lignite  est  souvent  apcoinpagné   de 
non-seulement  les  bois  fossiles  car-  cristaux  de  (^)uartz  hvalin  qui  lapis- 
bonisés  que  lenfeimenl  les  couches  sent  les  fissures,  et  des   cavités   qui 
calcaréo-argileuses,inféiieuiesauCal-  paraissent  avoir  été  praliquées   d:ins 
caire  oolithique  ,  mnis  aussi  ceux  que  le  bois  dont  il  provient ,  p.ir  des  lar- 
contienncnt  non  moins  fréquemment  ves  ou   des   Vers  marins,  sont  rem- 
Jes  dépôts  de  même  n;iture  qui  sépa-  plies   de    Silex  Calcédoines.    Le  Fer 
rent  la  grande  foimation  des  Calcai-  sulfuré  se  rencontre  avec  lui  dcmême 
res  duJuia  en  plusieurs  groupes,  ou  qu'avec  le  Lignite  du    Lias,  et  l'on 
qui  la  recouvrent,  tels  que  les  Argiles  aiecueilli  notamment  à    lîle  d'Aix, 
de   Dives  [Oxfort  claj),   les   Argiles  au  milieu  des  amas  de  bois ,  et  dans 
diiont\ei\i-{Kimmef7f/geclaj).\^(îL[-  les  couches  s;.bleuses   et   maïueuses 
gnite  de  cette  période  qui  commence  oui    les   enveloppent  ,    des    nodules 
après  le  dépôt  du  Calcaire  alpin  et  d'une   matière    résineuse,  brune  ou 
s  arrête  à  celui  dis  sables  ferrugineux  d'un  jaune  oiangé,  qui,  d'après  l'a- 
et  sables  veits  [Iro/i  et   G/cen  Saïui)  nalyse  qui  en  a  été  faite  ,  paraît  con- 
exclusivemant ,  se  trouve  le  plus  or-  tenir  beaucoup  moinsirAcidesuccini- 
dinaii-ement  en  fragmens  dissémines  que,  que  n'en  contient  le  siiccin  des 
ou  eu   petits  amas  qui  sont    visible-  foimations    supérieures    à    la   Craie, 
ment  les  débiis  de  \égél;iux  mono-  Presque  toutes  les  liges  reeonnaissa- 
colyiédones  et  dicotylédones,  iiaimi  blés  dans  le   Lignite   de  lîle  d'Aix, 
lesquels  on  a  reconnu  quelques  fetiil-  annoncent  des  Végétaux  dicolylédo- 
les  de  Fougères;  presqua  lonjoi.rsles  nés,  dont  quelques-uns  au  milieu  de 
morceaux     isolés   et    qui    paraissent  la  masse  chu  lionneuse  ont  été  chaii- 
avoir  été  fracturés  et  baloîtes  avant  g<-s  en  Silex.  On  a  reconnu  dans  le 
leur  enfouissement  sont  |énélrés  de  mêiiie  lieu   de  véritables  J'uci/S;  les 
sulfure  de  Fer,  et  souvent  leur  surfa-  fossiles  caiactérlsiiques  sont  marins  ; 
ce  est  recouverte  par  de  grandes  Huî-  mais  ils  se  trouvent    plutôt  dans  les 
très   ou   de    petites   Gryphces   qui   y  couches  supérieures  au  Lignite  qu'a- 
adhèrent  foitement.  Les  bancs  soli-  vec  celui-ci  même;   ce  sont  des  Bé- 
dés de  Calcaire  marneux  en  reufer-  lemnites ,  des  Nautiles  [N.  triangu- 


094  LIG 

laris) ,  des  Sphérulites ,  les  Ichthio- 
saicolites  de  Desmaiest  ,  les  Grj~ 
phœa  Aquila  et  Columba ,  le  Pecien 
qumquecustatus  ,  etc.,  et  quelques 
osseinens  qui  paraissent  avoir  appar- 
tenu à  des  Reptiles  et  des  i'oissons. 
Le  Lignite  .-oissonnois  ,  postérieur 
à  la  Craie  ,  mais  antérieur  au  Galcii- 
re  grossier  parisien  et  peut-être  mê- 
me en  partie  du  même  âge  ,  appar- 
tiendrait presqu'exclusivement ,  d  a- 
près  Brongniart  ,  à  l'époque  de  la 
formation  du  l'Argile  plastique  qu'il 
faut  regarder  corume  la  plus  impor- 
tante pour  la  pi  oduction  des  Lignites, 
puisque  le  savant  dont  nous  analy- 
sons dans  ce  moment  les  opinions 
particidières  ,  croit  devoir  rnpjiorter 
à  la  même  époque  ,  non-seulement 
toutes  les  couches  carbonifères  qui 
donnent  lieu  à  de  nombreuses  ex- 
ploitations dans  les  vallées  de  l'Aisne, 
aux  environs  de  Soissons  et  de  Laon, 
auprès  de  Châieau-Thierry,  d'Eper- 
nay  ,  etc.;  tous  les  dépôts  de  combus- 
tibles charbotm  eux  du  bassin  de  Paris, 
et  qui  ont  été  découverts  à  Auleuil ,  à 
Marly  ,  à  Mantes  ,  à  Dieppe  ,  mais  en- 
core une  grande  partie  des  gîtes 
puissans  de  charbon  de  terre  ,  ex- 
ploités depuis  long-temps  dans  le  midi 
de  la  France,  comme  de  véritable 
Houille  ,  tels  que  ceux  des  mines  de 
Saint-l'aulet  près  du  Pont-Saint-Es- 
prit, de  JVlimet,  de  Saint-Savourin  , 
Gréasque  ,  Gardannes  ,  La  Cadière  , 
Fuveau  ,  Peynier,  Roquevaire  ,  Mar- 
tigues,  etc.,  dans  le  département  des 
Boiiches-dii-Rhône ,  entre  Marseille, 
Aix  et  Toulon,  ceux  des  mines  d"E- 
treverne  en  Savoie;  tous  les  chai  bons 
exploités  dans  la  giande  vallée  de  la 
Suisse  qui  sépare  le  Jura  des  Alpes  ; 
tels  que  ceux  de  Vcinier,  piès  Ge- 
nève ,  de  Paudex  ,  de  Moudon  ,  pi  es 
Lausanne,  de  Saint  Saphorin  ,  près 
Yevay,  de  Kœpfnach  près  Horgen 
sur  le  lac  de  Zurich,  dOf^ningen, 
près  du  lac  de  Constance  ,  eic,  dépôis 
qui  font  tous  partie  du  grand  amas 
de  roches  d'agrégation,  connu  sous  le 
nom  de  Molasse  ,  et  dcnl  la  forma- 
lion  paraît  en  effet  correspondre  à 
celle  de  noire  argile  plastique  pari- 


LIG 

sienne  jusques  et  y  compris  peut-être 
celle  de  notre  Gypse  à  ossemens. 

Le  Lignite  soissonnois  aurait  donc 
pour  caractère  principal  de  former 
souvent  des  couches  puissantes  qui 
alternent  avec  des  Grès,  des  Sables  et 
des  Argiles,  et  de  se  présenter  sur 
une  grande  étendue,  lians  les  ter- 
rains qui  sont  immédiatement,  supé- 
rieurs à  la  Craie  ;  il  est  souvent  mé- 
langé avec  ces  Argiles  et  ces  Sables  , 
de  manière  que  l'on  ne  saurait  recon- 
naître dans  le  tissu  de  toutes  ses  par- 
ties une  organisation  végétale;  il  sem- 
ble être,  au  contraire  ,  le  plus  souvent 
comme  la  plupart  des  Houilles  ,  le 
produit  de  la  trituration  de  parties 
charbonneuses  qui  n'auront  été 
transportées  et  déposées  qu'api  es  cet- 
te opération;  il  renferme  du  Succin 
dans  leqiel  l'Acide  succinique  est  en 
quantité  notable  ,  du  MiJlite  ,  du  Bi- 
tume pétrole  ,  et  parmi  les  Minéraux 
proprement  dits  du  Zinc  et  du  Fer 
sulfuré  ,  du  Gyp^e  en  cristaux  ,  de  la 
Chaux  caibonatée  ,  de  la  Strontiane 
sulfniée,  du  Silex  agato  ,  du  Quartz 
hyalin.  Lts  fossiles  végétaux  et  ani- 
maux qui  l'accompagnent  sont  très- 
variés  et  trèj-abondans  ;  parmi  les 
premiers  on  n'a  pas  reconnu  de  Plan- 
tes marines  ,  mais  des  Plantes  terres- 
tres continentales  ou  marécageuses  , 
point  de  Fougères  ,  ni  de  tiges  ni  de 
feuilles  de  Plantes  semblable^  à  celles 
qui  caractérisent  les  véiitables  Houil- 
les; les  grands  Végétaux  y  sont  ordi- 
nairement croisés  et  couchés  dans 
tous  les  sens;  bien  que  tlans  plu- 
sieurs localités  on  cile  des  troncs 
d  Arbres  volumineux  qui  ont  conser- 
vé une  position  veiticale.  Les  Ani- 
maux observés  dans  les  divers  gites 
de  Lignite  soissonnois,  ne  sont  pas 
en  moins  grand  nombre  que  les  vé- 
gétaux,       i 

Ï2 yliithracothcrium  de  Cuvier  (Re- 
cherches sur  les  ossemens  fossiles  , 
ï  m,  p.  598),  des  os  de  Mastodontes 
et  une  lête  de  Castor,  ont  été  trou- 
vés ,  le  premier  dans  les  Ligniles  de 
Cadibona  ,  et  les  autres  dans  le  Li- 
gnite de  Kœpfnach  ,  près  Horgen  sur 
le  lac  de  Zurich.  Les  Mollusques  re- 


LIG 

cueillis  ge  rapportent  prcs(fiie  tous 
a  des  Animaux  des  eaux  douces  ,  et 
quelques-uns  à  des  Animaux  m.irins; 
ies  uns  et  les  autres  se  voient  quel- 
quefois mêlés  dans  les  mêmes  cou- 
che.-,, t;indis  que  d'autres  fois  des  lits, 
uniquement  remjilis  de  Coqudies 
d'eau  douce,  alternent  à  plusieurs 
reprises  avec  des  lits  d'apparence 
marine  (Soissonnois).  Parmi  les  Co- 
quilles d  e.m  douce  on  a  distingué 
cinq  espèces  de  1  Lmorhes  ,  autant  de 
Palu.lines  ,  des  i'iiyses,  i\es  Mélar.ies, 
des  Ménalopsides  ,"  (ies  Nêritines  ,  Aes 
Ancyles  ,  des  Cyrènes,  et  parmi  les 
Coquilles  marines  des  Cérithcs  ,  des 
Ampullaires,  des  Huîtres. 

La  dénomination  df»  Lignite  super- 
ficiel de  Brongniarl ,  seiait  réseivée 
à  tous  les  IVagmens  ou  ainas  de  bois 
charbonneux  ,  plus  ou  moins  altéré  , 
qui,  sans  avoir  les  caractèi  es  de  la 
Tourbe  [f.  ce  mot),  seraient  plus 
modernes  que  le  Lignite  ;>oissonnois, 
et  même  que  tous  les  bancs  solides 
des  derniers  dépôts  d'eau  douce  des 
terrains  parisiens  ,  ceux  enfin  qui 
font  seulement  partie  des  couches 
meubles  superficielles  et  dont  les  bois 
accum^ilés  dans  l'île  det>haloii  ,  près 
Saint-Gcrmain-en-Laye ,  ceux  du 
Port-à-l'Anglais  sur  les  bords  de  la 
Seine  au-dessus  de  Paris ,  peuvent 
donner  un  exemple;  ces  Lignites  for- 
ment des  amas  quelquefois  considé- 
rables d'Arbres  entiers  accumulés 
les  uns  sur  les  autres  au  milieu  d'un 
limon  sablonneux  ,  qui  renfei  me  des 
Coquilles  d'eau  douce,  des  débris 
d'Insectes  aquatiques  et  d'Aniuiaux 
terrestres  ,  des  fruits  ,  etc.,  assez  sem- 
blables à  ceux  qui  existent  mainte- 
nant sur  le  sol  environnant,  mais 
souvent  aussi  des  ossemens  de  grands 
Mammifères  ,  dont  les  espèces  n'exis- 
tent plus  sur  ce  même  so!  ,  circons- 
tance qui  donne  à  ces  dépôts  un  ca- 
ractère antédiluvien  et  qui  autorise 
à  les  regarder  comme  d'une  origine 
antéiieuie  à    l'état   actuel  du  globe. 

Après  avoir  indiqué  d'une  manière 
générale  quels  sont  les  phénomènes 
géologiques  de  la  distribution  des  ma- 
lièies  charbonneuses  plus  nouvelles 


LIG  Sgfi 

que  la  Houille ,  dans  les  divers  stra- 
tes de  lécorce  de  la  terre  ,  nous  de- 
vons tracer  quelques-uns  des  carac- 
tère; princi[>aux  qui  ont  engagé  les 
minéralogistes  à  leconnaître,  parmi 
les  Lignites ,  plusieu;  s  variétés  ,  dont 
les  propriétés  mériient  d'être  con- 
nues, parce  qu'elles  l'ont  rechercher 
ces  variétés  pour  des  usages  dont 
quelques-uns  sont  tiès- imimrfans 
pour  les  arts  et  l'agi  icuiluie.  Ces 
principales  variétés  sont  : 

Le  Lignite PiciFoiîME  ,  Fechkolhle 
des  Allemands,  qui,  comme  l'indique 
son  nom  ,  a  l'a^^iiect  luisant  de  la 
Poix  ;  la  sti  ucture  (ibreuse  du  bois 
paraît  à  l'eNlérieur  de  quelques  frag- 
mens ,  mais  le  plus  souvent  cette 
si  1  ucture  a  disparu  et  le  Lignite  ne 
présente  plus  qu'une  masse  compacte 
qui  donne,  en  se  cassant,  des  sur- 
faces conrhoïdes  ;  quelquefois  il  se 
divise  en  feuillets  ou  bien  en  frag- 
mens  paiallélipipédiques  à  la  ma- 
nière de  quelques  variélés  de  Houille 
dont  il  e.-t  difficile  de  le  distini^ucr, 
d'autant  plus  que  sa  couleur  est  le 
noir  liiisantel  qu'il  brûle  avec  facilité 
et  sans  répandre  l'odeur  désagréable 
de  la  plupart  des  autres  Lignitcs. 
C'est  celte  variété  que  l'on  exploite 
dans  les  mines  de  Provence  ,  que 
nous  avons,  d'après  Brongniart,  rap- 
portée au  Lignile  sois>onnois  ,  dans 
celles  de  la  Suis-^e,  dans  les  Arden- 
nes  à  Ruette  ,  dans  la  vallée  de  l'Ina 
en  Autriche  ,  à  Cadibona  dans  le 
golfe  fie  Gênes,  à  Sarzane  en  Ligu- 
rie  ,  etc.  A  cette  même  variété  appar- 
tient le  Jayet  que  sa  dureté  ,  sa  cou- 
leur noire  foncée,  sa  texture  dense 
et  homogèiie  rendent  susceptible  de 
prendre  un  beau  poli  et  d'êire  taillé 
sur  une  meule  pour  être  transfoiiué 
en  objets  d'ornemcns,  tels  que  des 
boutons  ,  des  pendnns  d'oreilles  ,  de* 
colliers  ,  des.  chapelets  ,  des  rosai- 
res ,  etc.,  et  en  général  dei  parures  de 
deuil.  Le  Jayet  se  rencontre  en  frag- 
mens  ou  en  noibiles  dans  le  Lignite 
picifoime  commun  ,  et  peut-être  avec 
loutes  les  autres  variétés  de  Lignte, 
mais  accidentellement;  les  exploita- 
tions des   environs   de  Roquevaire  ^^ 


396  LTG 

Marseille  et  Toulon  ;  celles  de  Bales- 
tat  dans  les  Pyrénées,  de  Saint-Co- 
lombe, Peyrat  ei  la  Bastide,  sont,  en 
France  ,  celles  qui  lournissent  le  pins 
de  Jayet  au  commeice  ,  et  qui  on  ont 
fourni  une  assez grandequantiléà  une 
époque  où  la  mode  faisait  recheiclier 
les  bijoux  de  celle  espèce.  Les  mines 
de  Siint-Colombe  qui  ont  employé 
jusqu'à  1200  OLiviiers  ,  n'en  occupent 
plus  maintenant  qu'environ  i5o. 
L'Espagne,  la  Saxe,  la  Prusse,  ont 
des  mines  de  Jayet  dont  on  fait  le 
même  usage  qu'en  France.  Quelques 
auteurs,  et  notamment  Voigl  et  Bron- 
gniart  ,  rapportent  à  la  vaiiélé  de 
Lignite  picifoime,  le  Candel  Cual  ou 
charbon  chimlclle  des  Anglais  ,  quoi- 
que l'on  assure  que  celte  sous-va- 
riéié  existe  dans  les  couches  de?  ter- 
rains iiouilliers  de  Newhaven  (  f^. 
Houille  compacte). 

Le  Lignite  TERNE,  d'un  noir  plus 
ou  moins  foncé,  mais  toujours  terne, 
répandant  en  brûlant  une  fumée 
épaisse  et  presque  toujours  acre  et 
fétide  ,  présente  une  structure  ,  tantôt 
massive  j  tantôt  schisteuse,  mais  rare- 
ment ligneuse  ;  il  e-t  le  plus  souvent 
en  couches  et  souillé  par  des  matiè- 
res terreuses  et  des  sables.  Les  ex- 
ploitations de  Sainte-Marguerite,  près 
Dieppe  ;  la  plupart  des  gîtes  du  Sois- 
sonnois,  les  mines  de  Piolenc  ,  dans 
le  déparlement  i!e  Vaucliise  ,  de  Leip- 
sick  on  Allemagne,  celles  de  Tœplitz 
et- des  environs  de  Carlsbad  en  Bo 
liême,  fournissent  des  e\e?nples  de 
cette  variété  de  Lignite  ,  dont  les 
principaux  usages  sont  de  plusieurs 
sortes  ;  lorsqu'il  est  en  masses  soli- 
des ,  qu'il  n'est  pa?  par  trop  impié- 
gné  d'infiltrations  pyriteuses  ,  il  peut 
servir  pour  faire  cuire  la  Chaux  et 
pour  toute  opération  analogue;  lors- 
qu'il manque  de  cohérence  ,  et  que 
les  Pyiiles  qu'il  contient  se  décom- 
posent facilement  à  l'air,  on  l'emploie 
pour  fabriquer  des  sulfates  de  Fer 
et  d'Alumine;  on  le  répand  encore 
sur  les  terres  pour  les  amender 
(Sainte-Marguerite,  Soi.-'Sonnois);  une 
sous-variété  qui  est  terreuse,  pulvé- 
'vulente  ,   d'un  brun  noir,  que   l'on 


LIG 
trouve  principalement  à  Brulh,  et  qui 
dans  le  commerce  est  connue  sous  le 
nom  de  terre  de  Cologne ,  est  em- 
ployée dans  les  peintures  grossières. 
On  distingue  bien  encore  plusieurs 
autres  variétés  sous  les  noms  de  Li- 
gnite fibreux,  c\  lindroïde,  bacillaire, 
mais  elles  sont  de  trop  peu  d'impor- 
tance sous  les  rapports  géologiques 
et  techniques ,  pour  que  nous  de- 
vions nous  arrêter  à  les  décrire  ici. 

(O.P.) 

LIGNIVORES  ou  XYLOPHA- 
GES.  INS.  Duméril  donne  ce  nom  à 
une  famille  de  l'ordre  des  Coléoptè- 
res qui  correspond  à  celle  que  La- 
treille  nomme  Longicornes.  /-'".  ce 
mot.  (g.) 

LIGNONIA.  BOT.  PiiAN.  Le  genre 
Paypayrola  d'Aublet  a  reçu  de  Sco- 
poli  ce  nouveau  nom  quia  été  adop- 
té par  Rœmer  et  Schultcs.  Jussieu  et 
Ijamarck  se  sont  contentés  de  modi- 
fier la  dénomination  primitive  en 
celle  de  Payrola.  V.  ce  mot.    (g..n.) 

LIGTU.  BOT.  PHAN.  Nom  de  pays 
devenu  sclentifi(|ue  pour  désigner 
uneespèce  da^enre yl/siroeme/ia.  T^. 
ce  mot-  •  (B.) 

LIGULA.  INT.  y.  Ligule. 

LIGULAIRE.  Ligularia.  bot. 
PiiAN.  Genre  de  la  i'amille  des  Sy- 
nanthérées,  Corymbifères  de  Jussieu, 
et  de  la  S\ngénésie  superflue  ^  L., 
établi  par  H.  Cassini  (Bulletin  de  la 
Société  Philom.,  septembre  1816)  qui 
l'a  ainsi  caractérisé  :  involucre  cy- 
lindracé,  formé  Je  folioles  égales, 
disposées  sur  un  seul  rang,  conti- 
guës  ,  libres ,  appliquées  ,  oblon- 
gues,  lancéolée-,  aiguës  au  som- 
met, membraneuses  sur  les  bords; 
à  la  base  de  l'involucre  on  observe 
une  ou  deux  bractées  linéaires  subu- 
lées;  réceptacle  plane  absolument  nu; 
calathide  radiée,  don!  les  fleurons  du 
centre  sont  nombreux,  hermaphio- 
dites  ,  ceux  de  la  circonférence  sur 
un  seul  rang,  en  languettes  et  fe- 
melles; corolles  des  fleurs  femelles 
portant  à  la  base  quelques  longs  fi- 
lets qui  sont  des  rudimens  d'étaml- 


LIG 

nés;  ovaires  supportés  par  un  léger 
pédicelle,  oblongs,  striés  ,  glabres  , 
pourvus  d'un  boiA-relet  au  sumiiict  , 
et  surmoutés  d'une  aigrellc  composée 
de  poils  légèrement  pluniciix.  Les 
styles  ont  leur  partie  supérieure  et 
la  face  exiérieure  des  sliginaîopho- 
res  hérissées  de  papilles;  les  bourre- 
lets stignialiques  sont  confondus  en 
une  seule  masse,  à  l'eNcepiion  de  la 
base  oii  ils  sont  partagés  par  un  léger 
sillon.  Ce  genre  a  été  placé  par  son 
auteur  ,  dans  la  tribu  des  Adéuost^- 
lées,  entre  les  nouveaux  génies  Seiie- 
cillis  et  Ce/m/s/a.  Il  se  di  .tinguc  des 
Cineraria  par  la  présence  des  brac- 
tées qui  se  trouvent  à  la  bise  de  l'm- 
volucre,  par  les  étamines  rudimeu- 
taires  de  ses  fleurs  ("emellos,  et  par 
les  caractèies  du  siyle.  L'espèce  que 
Cassini  considcie  comme  Ijpe  de  ce 
nouveau  genre  ,  est  le  Cineraria  sibi- 
rica  ,  L.  Celle  Planîe  ci  oïl  eu  Sibéiie, 
dans  le  Levant  et  sur  les  moulagnes 
de  l'Europe  australe.  Cassini  soup- 
çonne eu  outre  que  le  Cineraria  cas- 
pica  de  Marschall  est  une  seconde 
espèce  de  Ligularia. 

Un  autre  genre  de  Plantes  a  été 
formé  sous  le  nom  de  Ligularia  par 
Duval  (Plantes  giasses  du  jinlin 
d'Alençon,  p.  ii).  Il  avait  pour  type 
le  Saxlfraga  sarmentosa  ,  Wdld.  ; 
ïnais  Haworth  ne  l'a  considéré  ,  avec 
juste  raison  ,  que  comme  une  section 
du  genre  Saxifrage.  F",  ce  mol. 

Rumph  s'était  autrefois  servi  du 
mot  Ligularia  pour  désigner  la  Plan- 
te nommée  par  Linné  Euphtrbia  ne- 
riifuiia.  (G..N.) 

LIGULE.  Ligula.  int.  Genre  de 
Veis  intestinaux  de  l'oidiedes  Ces- 
toïdes.  Caractères  :  i°  avant  le  déve- 
loppement complet,  corps  aplati, 
continu,  tiès-loug,  paicouru  sur  ses 
deux  faces  par  un  sillon  longitutiinal 
et  médian  ;  point  de  tête  ni  d'organes 
génitaux  visibles  ;  2  "  après  l'entier 
fléveloppement ,  corps  aplati,  conti- 
nu, tiès-long;  tète  munie  de  deux 
fossettes  latérales  très-simples  ;  ovai- 
res formant  une  ou  deux  séries  lon- 
gitudinales, avec  des  lemnisques  sail- 


LIG 


397 


Inns  (organes  génitaux  mâles)  situés 
sur  la  ligne  médiane.  Pallas  confou- 
dail  ces  Animaux  avec  les  Tœnia.s,  et 
l^inné  avec  les  Fascioles.  L'oiganisa- 
tion  des  l^igules  est  d'une  extrême 
simplicité.  Lorsqut  l'on  examine  cel- 
les qui  vivent  dans  les  Poissons,  ou  , 
d  après  l'ii^potlièse  de  Rudolplii, 
celles  doni  le  développement  nesl 
pa.-.  complet ,  d  semble  que  l'on  ait 
sous  les  yeux  une  bandelette  d'Albu- 
mine coagulée,  dont  la  surface  plus 
ou  moins  lidée  est  parcoui  ue  sni  cha- 
cune ('e  ses  iaceà  par  un  sillon  longi- 
tudinal et  médian.  (^)ue  loi.  di>sèque 
cette  masse  ,  qu'on  la  soumelie  à  la 
macération,  qu'on  en  examine  des 
portions  minces  au  micioscope  ,  quel- 
ques recheiches  que  l'on  piii>se  faire, 
on  ne  trouve  toujours  qu'une  subs- 
tance blaneliàtie ,  assez  firme,  sans 
fibro.^  ,  vaisseaux  ou  oiganes  quel- 
conques. Cependant  les  Li,:;ules,  mê- 
me en  cet  élal  ,  ?ont  des  Animaux  vi- 
x'ans  iloul  les  mouvemcns  sont  très- 
sensd)les.  Lorsqu'on  les  met  dans 
l'eau  ,  elles  se  meuvent  de  diverses 
l.içonscl  nagent  à  la  manièie  de  Sang- 
sues. La  portion  que  l'on  regaide 
comme  la  tête  est  en  général  plus 
épaisse  et  plus  pointue  que  la  posté- 
rieuie;  on  ne  peut  y  apeicevoir  rien 
qui  ressemble  à  des  suçoirs  ;  les  plis  y 
sont  plus  réguliers  que  sur  le  re.^tedu 
corps  ;  les  bo;ds  sont  épais,  pli.-sés, 
et  souvent  ondulés.  INlême  dans  cet 
élal,  les  Ligides  parvieilnent  à  de 
grandes  dimensions;  on  en  a  observé 
de  plus  de  trois  pieds  de  long  et  d'un 
demi-pouce  de  large.  L'organisation 
de  ces  giands  individus  n'était  pas 
plus  apparente  que  dans  les  plus  pe- 
tits. 

Il  n'est  pas  rare  de  trouver  dans  les 
intestins  (les  Oiseaux  aquatiques  des 
Ligules  absolument  semblables  à  cel- 
les des  Poissons  ,  c'e-<t-à-dire  dont  la 
structure  n'est  pas  plus  complexe; 
so.ivenl  aussi  elles  présentent,  dans 
une  étendue  plus  ou  moins  grande, 
une  série  d'ovaiies  liès-distiiicts.  Ces 
ovaires  ont  la  forme  d'un  petit  sac 
et  sont  placés  très-près  les  uns  des 
autres  sur  une  ou  deux  rangées  Ion- 


398 


LIG 


gltudlnales  qui  occupent  toujours  le 
cenire  du  corps;  chaque  ovaire  pa- 
raît communiquer  à  l'extérieur  par 
une  petite  ouverture,  et  toutes  ces 
ouvertures  sont  placées  du  uièiwe 
côté.  Rudolphi  a  observé  sur  le  Li- 
gula  sparsa ,  vu  petit  corps  C3lin- 
drique  sortant  par  l'ouverture  de  cha- 
que ovaire.  Il  le  regarde  couime  l'or- 
gane génital  mâle.  On  dislingue  fa- 
cilement la  présence  des  ovaire^  dans 
les  Ligules  ,  par  une  lij^ue  brune  lon- 
gitudinale plus  apparente  du  coté  oii 
sont  placées  les  ouvertures  de  coui- 
munication  avec  l'extérieur.  Du  côté 
opposé,  on  aperçoit  ordinairement 
sur  la  ligne  médiane,  une  bandelette 
très-étioite ,  un  peu  saillante  ,  limi- 
tée de  chaque  côté  par  un  petit  sillon. 
Ses  œufs  sont  ovalaires-,  de  couleur 
brune,  et  très-nombreux.  La  plupart 
des  Ligules  des  Oiseaux  sont  mar- 
quées antérieurement  de  lignes  trans- 
versales, rapprochées,  régulières; 
quelques  Ligules  paraissent  vérita- 
blement articidées  dans  cette  partie; 
le  reste  du  corps  est  ou  irrégulière- 
rnenlridé,  ou  tout-à-fail  lisse. 

Bremser  a  observé  sur  une  Ligule 
tiouvée  dans  le  Cormoran  commun 
(  L'igula  iiiterrupta)  une  (êle  distincte 
cil  l'on  remarquait  une  fossette  li- 
néaire sur  chaque  côté;  ces  fossettes 
ressemblaient  à  celles  des  Bolhriocé- 
phales  solides  et  noueux;  la  tête  était 
Irès-mince,  presque  triangulaire  et 
aiguë  en  avant.  Nous  avons  trouvé 
dans  le  même  Oiseau  une  Lisule  qui 
otirait  également  a  son  exti-emite  an- 
térieure deux  fossettes  linéaires.  G  est 
la  seule  e-^pèce  oii  l'on  ait  encore  re- 
marqué ces  organes.  Si  Ion  excepte 
les  ovaires  et  les  suçoirs  de  l'extré- 
mité antérieure  ,  la  structure  des  Li- 
gules des  Oiseaux  est  la  même  que 
celle  des  Ligules  des  Poi-sons.  Ces 
seules  diiFérences  d'organisation  entre 
les  Ligule^  des  Poissons  et  celles  des 
Oiseaux,  la  circonstance  d'habitation 
constamment  dans  l'abdomen  chez 
les  Poissons ,  dans  l'intérieur  des 
voies  digestives  chez  les  Oiseaux 
aquatiques  ;  de  plus  ,  une  observation 
siuîjulière  relativement  aux  Bolhrio- 


LIG 

céphales  solides  et  noueux  (  V.  ces 
espèces)  ,  ont  porté  Rudolphi  à  avan- 
cer que  les  Ligufes  étaient  destinées 
par  la  nature  à  passer  une  partie  de 
leur  vie  dans  les  Poissons;  que  là, 
elles  étaient  entièrement  dépourvues 
d'organes  génitaux,  et  par  conséquent 
infécondes;  que,  pai'venues  dans  les 
voies  digestives  des  Oiseaux  qui  s'é- 
taient nourris  de  Poissous  affectés  de 
Ligules  ,  elles  y  prenaient  un  nou- 
veau degré  d'accioissement,  leurs  or- 
ganes génitaux  se  développaient  ,  et 
qu'elles  pouvaient  alors  se  multiplier 
par  germes.  Cette  hypothèse,  quoi- 
que fondée  sur  des  faits  d'observation 
exacte,  paraît  fort  éli  ange,  et,  si  elle 
e-t  l'expression  d'une  loi  de  la  na- 
ture relative  à  ces  êtres ,  c'est  une 
nouvelle  singularité  ajoutée  à  toutes 
celles  que  nous  présentent  les  Vers 
intestinaux.  Il  paraît  certain  égale- 
ment que  les  Ligules  des  Poissons, 
arrivées  à  une  époque  de  leur  exis- 
tence ,  sortent  de  l'abdomen  de  ces 
Animaux  en  s'iusinuant  entre  les 
muscles  du  dos  et  en  perforant  la 
peau. 

L'on  a  dit  que  l'on  a  vu  des  Ligules 
encore  vivantes  dans  des  Poissons 
bouillis  et  servis  sur  table;  c'est  une 
exagération  d'observateurs  superfi- 
ciels et  peu  scrupuleux.  Il  n'y  a  pas 
d'elles  vivans  qui  puissent  résister  à 
l'action  pi  olongée  de  l'eau  bouillante. 
D'ailleurs,  la  vie  des  Ligules  est  as- 
sez fugace;  elles  ne  tardent  pas  à 
mourir  lorsqu'on  les  plac_^  dans  l'eau 
à  une  tempéiature  modérée.  Les  Li- 
gules ont  été  tiouvées  dans  l'abdomen 
des  Poissons  qui  vivent  passagèrement 
ou  habituellement  dans  l'eau  douce, 
et  particulièrement  les  espèces  du  gen- 
re Cyprin.  On  les  trouve  également 
dans  les  voies  digestives  des  Oiseaux 
aquatiques  et  piscivores.  On  a  trouvé 
une  Ligule  dans  les  intestins  grêles 
d'un  Veau  marin  nourri  depuis  quel- 
que temps  avec  des  Brèmes.  Il  existe 
dans  un  lac  du  royaume  de  Naples 
nommé  Lago  fu  ci  no  ,  une  espèce  de 
Cyprin  voism  du  Barbeau  ,  et  que 
l'on  nomme  dans  le  pays  Laaca  et 
Lascaqna.  Ce  Poisson  contient  assez 


LIG 

fréqueranient  des  Ligules  rapportées 
au  Ligula  sirnplicissima  pni-  Rudol- 
plii  ;  on  uoininc  ces  Vers  Maca/v/i/ii 
pialti.  On  les  in;inge  avec  délices. 

Les  espèces  de  Ligules  sont  peu 
nonibieUscs  et  assez  diflicilos  à  dis- 
tiuguef  etitie  elles.  Leurs  dilFéreuces 
spécifiques  ne  consistent  guèie  que 
dans  la  position  des  ovaues,  pour 
celles  qui  en  sont  pourvues.  Quaut 
aux  autres  ,  Huilolfilii  les  réunit  tou- 
tes sous  le  nom  de  Ligula  sirnplicis- 
sima. (e.  U..L..) 

*  LIGULE.  Z/<^'«/(Z.coxcii.L.Tinarck 
avait  daboril  donné  le  nom  de  Oona- 
cille,  et  ensuite  ciiui  li'Ampliidesine 
à  un  génie  que  Montagu  {'le^t.  Biit. 
p.  2i)  avait  antérieurement  éial)li 
sous  le  nom  de  Ligule;  il  était  ju,-.te, 
par  1  antéi  ioiité  ,  de  coyserver  celui 
de  Montagu  ;  c  est  ce  que  Fé^u^sac  a 
fait  dans  ses  Tableaux  systématiques. 
Ce  genre  ,  sur  lequel  Férussac  a  don- 
né quelques  détads  à  l'arlicle  Am- 
PHinESAii;  de  ce  Dictionnaire,  a  été 
placé  par  cet  auteur  dans  la  famille 
des  Mactracées  ,  à  l'imilation  de  La- 
marck.  Blamvdle  ,  en  laisant  une 
sous-division  des  Lucines,  aurait  dû 
aussi  en  rapprocher  les  Erycines  qui 
ont ,  avec  elles  ,  beaucoup  d'analogie; 
mais  on  voit  d'après  la  citation  des 
figures  faites  par  Blainville,  qu'il 
connaissait  peu  ce  genre,  jiuisqu'il 
renvoie  à  la  planche  28a  ,  fig.  1 ,  a  , 
b  ,  c  ,  de  l'Encvclopédie  ,  qui  présente 
la  Lucine  lactée  de  L-nmarck,  laquelle 
est  le  tvpe  du  ■^^nx&Loiipes  de  Poli. 
Latreille,  dans  son  dernier  ouvrage, 
loin  de  coufondie  les  Amphidesmes 
avec  un  autre  genre  ,  en  fait  une  fa- 
mille à  pai  t  sous  le  nom  d'Auiphides- 
mites.  Il  y  joint,  avec  quelque  ré- 
sei  ve  ,  les  genres  Listera  ,  Lyonsia 
et  Cryptodon  de  Turton.  Cette  nou- 
velle famille  de  Latieiile  est  la  hui- 
tième de  la  première  section  du  qua- 
trième ordre. 

Lamarck  décrit  seize  espèces  d' Am- 
phidesmes ,  desquelles  il  faudra  re- 
trancher quelques-unes  qui  sont  des 
Lucines  ou  qui  appartiennent  à  d'au- 
tres genres.   Férussac  a   fait  voir  à 


LIG  3pt) 

l'arlicle  Amphidesme  que  les  Amphi- 
desmes lactée  et  lucinale  de  Lam.irck 
étaient  une  ^etile  ei  même  Coquille, 
la  Tellina  laclca  de  Linné  ,  qui  se 
trouve  encore  dans  le  genre  Lucine 
sous  le  nom  (h;  Liicina  laclea.  L'Am- 
[diidesme  donacile  a  la  plus  grande 
analogie,  (piant  à  la  charnière,  avec 
la  i'rassatclla  glabrala  ;  elle  devrait 
donc  se  placer  plutôt  avec"  elle  qu'a- 
vec les  autres  Aiilphidesmes.  Sower- 
by,dans  son  IJencra,  a  manifesté  une 
opinion  dilféiente,  c'est-à-due  qu'il  a 
placé  et  l'Amphidesinc  donacile,  et 
la  drassalella  gtabrala  dans  le  genre 
Erycine  auquel  elles  servent  de  type. 
Cette  opinion  ,  que  nous  n'adoptons 
pas,  prouve  ce|)endant  l'analogie  de 
ce-  deux  Coquilles.  Il  est  à  présumer, 
d'après  cela  ,  que  les  antres  espèces 
ont  besoin  d  èlie  examinées  avec  une 
nouvelle  attention  ,  puisque  dans  les 
six  premières  trois  doivent  en  être 
ôiées.  Les  Ampliidesmes  ont  beau- 
coup d'analogie  avec  les  Erycines  ; 
nous  pensons  même  qu'il  sera  con- 
venable de  les  réunir  lorsqu'un  jilus 
grand  nombre  d'espèces  vivantes d'E- 
rycines  seiout  venues  à  la  connais- 
sance des  zoologistes.  La  principale 
différence  entre  ces  genres,  c'est  que 
dans  les  Erycines  le  ligament  in- 
terne est  placé  entre  les  deux  dents 
cardinale^  ,  tandis  que  dans  les  Am- 
phidesmes ou  Ligules  les  dénis  car- 
dinale^ sont  placées  à  côté  de  la  fos- 
sette. Voici  les  caractères  que  La- 
marck assigne  à  ce  genre  :  coquille 
transverse,  Inéquilatt  raie  ,  subovale 
ou  arrondie,  quelquefois  un  peu 
baillante  sur  les  côtés;  charnière 
ayant  une  ou  detix  dents  et  une  fos- 
sette étroite  en  gouttière  pour  le  li- 
gament intérieur  ;  ligament  double, 
un  externe  court ,  un  autre  interne 
Hxé  dans  les  fosseites. 

LiGUi-E  PANACHÉE,  Ligula  uarie- 
ga/a,  A/nphidesfua  variegata,  Lamk., 
Anim.  sans  vert.  T.  v  ,  p.  490  ,  n°  1  ; 
A niphldesina  variegatum ,  Sovsr.  (  Tlie 
Gênera  uf  liecent  and  Tossil  Skells  y 
9"^  cahier,  fig.  1);  Tellina,  Encyclop. 
pi.  291  ,  fig.  3.  Coquille  ovale,  oblon- 
gue,    mince,     peu    convexe,    d'ua 


4oo 


LIG 


blanc  pourpré  ou  viola tre,  présen- 
tant des  taches  de  rouge  IJi  un  ,  irré- 
gulières ,  comme  éciites;  toujours 
finement  striée  transvei  salement  ;  les 
siries  sont  très-fines  et  se  perdent  veis 
les  crocliels  qui  sout  petits,  à  peine 
saillans.  En  dedans,  cette  Coquille 
offre  une  grande  tache  d'un  rouge 
brun  foncé  qui  diminue  insensible- 
meut  vers  Ici  bords  qui  sont  lisses. 
Il  y  a  sur  chaque  yalve  deux  dents 
cardinales  fort  petites;  l'inipreision 
du  manteau  a  une  échancruie  très- 
profonde  comme  dans  les  ïellines  ,  et 
sur  le  côté  postérieur  on  remarque 
un  [)li  sinueux  cou) me  dans  ce  der- 
nier genre.  (d..h.) 
LIGULE.  Ligtila.  bot.  phav.  On 
donne  ce  noai ,  dans  les  Giaminées  , 
à  \■^  petite  lamelle  ou  languette  qui 
naît  du  sommet  ou  bord  Idjre  de  la 
gaîno  dé  la  fouille.  Quelquefois  la  Li- 
gule est  foi  mée  par  des  poils.  Ce  petit 
organe  fournil  assez  souvent  (i'excel- 
lens  caractères  pour  distinguer  cer- 
taines espèces.  (A.R.) 

*LIGULÉE  (cokolle).  cor.  phan. 
Cette  sorte  de  corolle  s'observe  dans 
la  famille  des  S\nanlhérées  ;  c'est 
quand  la  corolle  monopctale  com- 
mence par  un  tube  et  qu'elle  va  en- 
suite en  s'élargissant  et  formant  une 
languette  plane  et  latérale,  comme 
dans  toutes  les  Chico -acées  et  dans 
les  fleurs  de  la  circonférence  dans  les 
Radiées;  la  fLur  qui  offre  une  sem- 
blable corolle  est  appelée  un  demi- 
fleuron.  /  (a.r.) 

LIGDRITE.  MIN.  Viviani  a  re- 
marqué une  substance  verte,  trans- 
parente, à  cassure  vitreuse,  dissémi- 
née dans  une  Roche  talqueuse  des 
bords  de  la  Stuia,  en  Ligurie.  Cette 
substance  ,  d'après  lexamcu  qu'en  a 
fait  'Vauqueliu  ,  ne  serait  qu'une  mo- 
dification du  Titane  silicéo-calcaue. 
Elle  est  formée,  suivant  Viviani  ,  de 
Silice,  57,45  ;  Alumine  ,  7,06  :  Chaux, 
25. 5o;  Magnésie,  2,56;  0\idedeFer  , 
5,00;  Oxidede  Manganèse,  o,5o.Elle 
est  plus  dure  que  la  Chrysolithe 
oiieutale,  eL  sa  pesanteur  spécifique 
est  de  0,49.  (g.  DEL.) 


LIG 

LIGDRIUS.  MIN.  (Exode,  chap. 
28,  vers.  19.)  L'une  des  douze  pierres 
qui  ornaient  le  rational  du  grand- 
prêtre  Aaron,  et  que  l'on  croit  être 
la  mênre  chose  que  le  Lyncurius.  J^. 
ce  dernier  mot.  (g.del.) 

LIGDSTICUM.  UCT.  phan.  r.  Li- 

VÈCUE. 

LIGUSTROIDES.  bot.  phan.  (Lin- 
né.) Syn.  de  Volkamérie.  P'.  ce  mot. 

(B.) 

LTGUSTRDM.  bot.  phan.  r. 
Troène. 

LIGDUS.  MOLL.  (Montfort.)  V. 
Ruban  ,  Agathine  et  Hélice. 

LIIŒNEE.   INS.    f  .  LlCHENÉE. 

LILACEKS.  BOT.  PHAN.  Ventenat 
(Tabl.  Règn.  Végét.  ,  2,  p.  006)  ap- 
pelait ainsi  une  famille  naturelle  de 
Plantrs  qu'il"  formait  avec  les  genres 
de  la  fiinille  des  Jasniinées  ayant  le 
fruit  capsulaire.  Tels  sont  les  gen- 
res Njctanlhes  ,  Lilac ,  Fontanesia  , 
Fraxi/uis.  Mais  cette  famille  ne  diffè- 
re par  aucun  caracîère  des  Jasmi- 
nées.  F',  ce  mot.  (a.  r.) 

LIL.EA.  BOT.  PHAN.  /^.  LiLÉE. 

LILAK.  BOT.  PHAN.  Pour  Lilas.  /^. 
ce  mot.  (b.) 

*  LIL.ILITHE.  MIN.  P\  LÉpiDo- 

LITHE. 

LILAS.  Syringa,  L.  bot.  phan. 
jL//ac,Tourn.  Genre  de  la  famille  des 
Jasminées  et  de  la  Diandrie  Monogy- 
nie  ,  L. ,  qui  se  compose  d'un  petit 
nombre  d'espèces,  mais  qid  toutes 
sont  des  Arlirisseaux  d'un  port  élé- 
gant que  l'on  Ccdtive  dans  les  jar- 
dms  ,  surtout  à  cause  de  l'odeur  suave 
que  répandent  leurs  fleurs.  Les  Lilas 
ont  leurs  feuilles  opposées,  entières, 
pétiolées,  dépourvues  de  stipules; 
leurs  fleurs  violettes  tendies,  dis- 
posées en  grappes  rameuses  ou  en 
lh\rses  redressés.  Leur  calice  est 
nionosépale  ,  turbiné  ,  à  quatre 
dents  très-courtes  ;  leur  corolle  est 
monopétalc  ,  légulièie,  hypocratéri- 
forme  ,  à  tube  allongé  ,  un  peu  renflé 
dans  sa  partie  supérieure,  à  limbe  of- 
frant quatre  lobes  étalés  et  obtus,  et 


LIL 

.ïcgèremenl  concaves.  Les  tlnmiiics  , 
au  nombre  de  deux,  sont  sessilcs 
dans  la  pnrtie  siipeiieure  d\i  tube  , 
qu'elles  ne  dépassent  pas.  L'ovaire 
est  à  deux  loges  contenant  chacune 
deux  ovules  pendans.  Le  style  est 
simple,  termina  par  un  stigmate  pro- 
fondément biparti  et  à  divisions  li- 
néaires et  siibuli'es.  Le  fruit  est  «ne 
capside  allongée  ,  comprimée  ,  à  deux 
loges  contenant  cliacu!ic  une  seule 
grame  plane  et  s'ouvrant  en  deux 
valves  naviculaires,  cmporlant  cha- 
cune la    moitié  do    la  cloison. 

Ltlas  commun  ,  Sj/i/i^ni  vulgaiis  , 
L.  Cet  Arbrisseau  élégant ,  que  nous 
cultivons  en  si  grande  abondance 
dans  nos  jardins,  est  originaire  He  la 
Perse  et  du  Levant.  Il  fut  intro- 
duit vers  i563  en  Allemagne  par 
Augier-Ghislen  de  Biisbecq,  ambas- 
sadeur de  Ferdinand  P'  ,  cmpereiu' 
d'Autriche,  auprès  flu  sultan  Soli- 
man II.  Ce  fut  Matthiole  qui,  dans 
ses  Commentaires  sur  Dioscoi  ide  ,  en 
parla  pour  la  première  fois  et  en 
donna  la  première  figure.  Le  Lilas 
peut  s'élever  à  une  hauteur  de  dix  à 
douze  pieds  et  quelquefois  même  au- 
delà.  Ses  feuilles  sont  opposées,  pé- 
tiolées  ,  cordiformes  ,  aiguës,  tiès- 
entières,  glabres  sur  leurs  deux  faces. 
Les  fleurs  sont  d'une  couleur  violette 
extrêmement  claire,  nuance  que  l'on 
désigne  sous  le  nom  de  couleur  lilas. 
Elles  forment  des  ihyrses  dressés  , 
coniques  ,  composés  d'un  très-grand 
nombre  de  fleurs  serrées  ,  et  elles 
répandent  une  odeur  extrêmement 
suave.  On  a  des  variétés  à  fleurs  rou- 
geâlres  et  d'autres  à  fleurs  d'un  blanc 
très -pur.  Quelquefois  les  feuilles 
sont  variées  de  blanc  ou  de  jaune. 
Cet  Arbiisseau  ne  craint  pas  les 
froids  les  plus  rigoureux  de  nos  cli- 
mats. Il  est  extrêmement  rustique  et 
vient  presqu'égalemont  bien  dans 
toutes  les  espèces  de  terrain  et  à  tou- 
tes les  expositions.  Ses  fleurs  s'épa- 
nouissent en  général  dès  les  premiers 
jours  du  mois  de  mai  ,  et  sont  dans 
notre  clinml  l'aimonce  du  printemps. 
On  multiplie  le  Lilas  par  tous  les  pro- 
cédés  possibles  ;    ainsi  par   graine  , 

TO.ME   JX. 


LIL  4oi 

par  greffe  ,  par  marcottes  et  surtout 
par  éclats. 

Lilas  DE  Persi:,  Syringa  Ferska, 
L.  Cette  espèce  ,  originaire  des  mê- 
mes contrées  ,  est  beaucoup  plus  pe- 
tite que  la  précédente  dans  toutes  ses 
parties.  Sa  lige  s'élève  à  une  hauteur 
lie  trois  à  quatre  pieds.  Ses  rameaux 
sont  grêles,  effilés,  tombans;  ses 
l'euilles  sont  lancéolées  ,  entières;  &ts 
fleurs,  plus  petites,  formant  des  grap- 
pes beaucoup  plus  grêles.  11  y  a  une 
variété  à  leuilles  laciniées  et  pinnatifi- 
des.qiie  l'on  désigne  quelquefois  sous 
le  nom  de  Lilns  à  feuilles  de  Persil. 

LilasVar  i's,Syn//go  Ruihomagen- 
sis.  C'est  une  simple  vaiiclé  obtenue 
à  Rouen  en  1777  par  Varin  ,  jardinier 
habile,  qui  dirigeait  le  jardin  bota- 
nique de  cette  ville.  Elle  provient  de 
graines  de  Lilas  rie  Perse  à  feuilles  la- 
ciniées.  C'est  la  même  variété  que 
l'on  a  nommée  en  Angleterre  Sjringa 
sinensls.  Elle  tient  le  milieu  entre  le 
Lilas  ordinaire  et  le  Lilas  de  Perse. 
Elle  forme  un  Arbrisseau  buisson- 
neux et  touffu  ,  de  cinq  à  six  pieds 
d'élévation.  Ses  feuilles  sont  cordi- 
formes ,  allongées  ;  ses  fleurs,  très- 
grandes  ,  forment  des  grappes  moins 
bien  fournies  que  celles  du  Lilas 
commun  ;  mais  d'une  couleur  plus 
vive.  Lorsque  cette  variété  est  bien 
conduite  ,  elle  forme  des  touffes  d'une 
beauté  surprenante.  Ceux  qui  exis- 
tent dans  les  parterres  du  Jardin 
du  Lu\end)Ourg  font  chaque  année 
l 'admiration  de  tout  Paris  pendant  le 
mois  de  mai. 

On  a  quelquefois  appelé  Ltlas  de 
TETîRE  ,  VHyaciiuhus  J/usca/i  ,  et 
V Hyacinthus  monslrusus ,  L. ,  et  Li- 
las DES  Indes  ,  le  Melia  ylzedarach. 

(A.  R.) 

LILÉE.  Lilœa.  r,OT.  phan.  Genre 
de  la  famille  des  Jonoaginécs  et  de 
la  Monœeie  Monandrie,  L.,  établi  par 
Bonpland  [P!.  œquin.  1  ,  p.  221,  t. 
63)  pour  une  petite  Plante  aquatique 
originaire  des  environs  de  Santa-Fé 
de  Bogota  dans  11  ISouvelle-Gienade, 
qu'il  a  nommée  JLi/œa  mbutata. 
Elle  a  en  quelque  sorte  le  port 
d'un  Jonc  ,  c'est-à-dire  qu'elle  forme 

26 


4oj  LIL 

iiH«  touffe  de  feuilles  cylindriques  , 
subulées  ,  engainantes  par  leur  base. 
Les  fleurs  sont  mouoïqups.  Les  mâles 
forment  des  chatons  ovoïdes  ,  allon- 
gés ,  composés  d'écaillés  imbriquées 
en  tous  sens,  à  l'aisselle  de  chacune 
desquelles  on  trouve  une  seule  éta- 
mine.  Les  tleurs  femelles  sont  de  deux 
sortes  ;  les  unes  forment  des  épis 
ovoïdes,  allongés,  longuement  pé- 
doncules ,  composés  d'une  trentaine 
de  fleurs  sessiles,  comprimées,  rap- 
prochées et  imbriquées.  Ces  fleurs  , 
entièrement  dépourvues  d'enveloppes 
florales,  se  composent  d'un  ovaire 
comprimé  ,  à  une  seule  loge  et  à  une 
seule  graine,  d'un  seul  style  court, 
et  d'un  stigmate  capitulé.  Les  autres 
sont  solitaires,  disiincles,  presque 
sessiles  ,  et  naissant  du  collet  delà  ra- 
cine. Celles-ci  sont  ovoïdes,  allon- 
gées, élargies  vers  leur  sommet  oii 
elles  se  terminent  par  deux  appen- 
dices iamelleux  qui  forment  un  bord 
incomplet.  Le  style  est  excessivement 
long;  et  capillaire.  Le  fruit  est  uu 
akène  contenant  une  graine  dressée  , 
composée  d'un  embryon  monocoty- 
lédon recouvert  par  un  tégument 
propre,    mince   et    membraneux. 

(A.R.) 

LILIACEES.  Liliaceœ.  bot.  phan. 
Nous  avons  déjà  dit  à  l'article  As- 
PiiODÉLÉES  ,  que  les  deux  familles 
naturelles  de  Végétaux  désignées  par 
Jussieu  sous  les  noms  de  Liliacées  et 
d'Asphodélées  devaient  être  réunies 
eu  une  seule,  qui  retiendrait  le  nom 
de  Liliacées ,  comme  étant  le  plus 
ancien  et  le  plus  généralement  connu. 
Eu  effet ,  ceux  qui  compareront  dans 
le  Gênera  Plantarum  ,  les  caractères 
assignés  à  ces  deux  familles  ,  s'aper- 
cevront facilement  qu'ils  se  ressem- 
blent tellement,  qu'il  est  presque 
impossible  de  saisir  entre  eux  la  moin- 
dre différence  qui  soit  de  quelque 
importance.  Cette  difficulté  tient  non 
pas  à  la  manière  dont  les  caractères 
de  ces  deux  groupes  sont  tracés,  mais 
à  l'organisation  des  genres  qui  les 
composent,  laquelle  n'off"re  pas  de 
différences  propres  à  l'établissement 
de  deux  familles.  En  effet,  la  struc- 


LIL 

ture  du  calice  est  la  même  ;  les  e'ta- 
mines  sont  en  même  nombre  et  insé- 
rées de  la  même  manière  ;  l'ovaire  , 
le  style  et  le  stigmate,  enfin  le  fruit 
et  la  graine  présenlent  une  même  or- 
ganisation. Cependant  nous  conve- 
nons que  pour  un  œil  exercé  il  existe 
quelque  différence  de  port  ,  d'aspect 
extérieur  entre  les  Liliacées  et  les 
Asphodélées  ,  et  que  leur  mode  de 
geiinination  n'est  pas  absolum(mt 
semblable.  Ainsi  dans  les  Asphodé- 
lées ,  le  cotylédon  reste  engagé  dans 
l'intérieur  de  la  graine  et  tient  à  la 
gaine  qui  enveloppe  la  gemmule  au 
moyen  d'un  polongement  filiforme. 
Ce  mode  de  germination  est  en  effet 
celui  qu'on  observe  le  plus  fréquem- 
ment dans  les  Asphodélées ,  mais 
néanmoins  tous  les  genres  de  celle 
famille  ne  germent  pas  lie  celte  ma- 
nière,  par  exemple  le  T^ellheimia.  Et 
d'ailleurs,  celte  différence  dans  la 
germination  lorsqu  elle  n'est  pas  liée 
à  une  différence  d'organisation,  peut- 
elle  être  regardée  comme  suffisante 
pour  former  deux  familles  naturel- 
les ?  Nous  ne  le  pensons  pas,  et  à 
l'exemple  de  Ventenat ,  nous  croyons 
ne  devoir  former  qu'une  seule  fa- 
mille des  Liliacées  et  des  Asphodé- 
lées de  l'illustre  auteur  du  Gênera 
Plantarum. 

Les  Liliacées  forment  une  vaste 
famille  de  Plantes  monocotylédones  , 
à  étamines  périgynes  dont  les  genres 
Lis,  Tulipe,  Aloës  et  Asphodèle, 
peuvent  êlre  considérés  comme  les 
types.  Ces  Plantes,  qui  font  l'orne- 
ment de  nos  parterres  par  la  beauté 
et  l'éclat  de  leurs  fleurs,  et  souvent 
par  l'odeur  suave  qu'elles  répandent, 
varient  singulièrement  dans  leur 
port.  Ainsi  quelquefois  leur  racine 
est  surmontée  par  un  bulbe  dont  la 
forme  et  l'organisation  varient  beau- 
coup ,  ainsi  qu'on  peut  le  voir  en 
comparant  le  bulbe  écailleux  du  Lis 
avec  le  bulbe  presque  solide  de  cer- 
taines Tulipes  ;  dans  une  foule  d'au- 
tres genres,  la  racine  est  dépourvue 
de  bulbe  et  se  compose  de  fibres  ca- 
pillaires ou  plus  ou  moins  volumi- 
neuses. Les  feuilles  sont  quelquefois 


LIL 

toules  radicales,  planes  ou  cylindri- 
ques et  creuses  ,  ou  épaisses  et  char- 
nues. La  lige,  lorsqu'elle  existe,  est 
génëralemout  simple,  mais  le  plus 
souvent  les  fleurs  sont  portées  sur 
une  hampe  nue,  simi)lo  ou  rameuse. 
Les  fleurs  varient  bciiucoup  dans  leur 
grandeur  et  leur  disposition.  Ainsi 
tantôt  elles  sont  solilaues  et  termina- 
les, îauiôl  disposées  en  épis  plus  ou 
moins  allongés,  plus  ou  moins  den- 
ses, tantôt  elles  forment  des  grappes 
rameuses  ou  des  ombelles  simple. 
Toujours  ces  fleurs,  qui  sont  sessiles 
ou  pédouculées  ,  sont  accompagnées 
à  leur  base  d'une  bractée  et  quelque- 
fois enveloppées  dans  uue  spallie 
composée  d'une  ou  de  plusieurs  fo- 
lioles. Le  calice  est  coloré  et  péta- 
loïde  ,  formé  de  siv  sépales,  tantôt 
entièreuient  dislincls  ,  taulôl  soudés 
ensemble  par  leiu-  base  ,  ou  même 
dans  une  partie  plus  étendue  de 
leur  longueur,  de  manière  à  ce  qu'ils 
forment  un  tube  plus  ou  moins  al- 
longé ,  ainsi  qu'on  le  remarque  dans 
les  Aloes  ,  les  Lachenalia  ,  Tiitoma  , 
Keltheiinia  ,  etc.  Ces  six  sépales  sont 
disposés  sur  deux  rangées,  de  ma- 
nière que  trois  sont  intérieurs  et 
trois  extérieurs;  le  plus  souvent  ils 
sont  égaux  et  la  fleur  est  rét;alière  , 
rarement  ils  sont  inégaux  et  la  fleur 
est  irrégulière.  Les  élamines  sont  au 
nombre  de  six.  Leurs  filets  sont  giê- 
les  ou  élargis  à  leur  base,  quelque- 
fois bifides  ou  trifides  à  leur  sommet, 
monadelphes  dans  le  Cyanella  Ca- 
petisis.  L'insertion  est  le  plus  sou- 
vent périgynique,  c'est-à-dire  que 
les  filets  sont  attachés  sur  les  sépales, 
tantôt  vers  leur  base ,  tnnlôt  vers 
leur  milieu  ou  vers  leur  partie  supé- 
rieure; mais  dans  un  assez  grand 
nombre  de  genres,  ces  étaminessont 
bien  réellement  hypogyniques  ,  c'est- 
à  dire  qu'elles  ne  sont  nullement  in- 
sérées sur  le  calice,  c  e-t  ce  que  l'on 
observe  dans  les  Lis,  les  Aloës,  les 
Aulx,  le  Tritoma  ,  etc.  L'ovaire  est 
entièrement  libre,  sessile  au  fond  de 
la  fleur,  à  trois  côles  et  à  trois  loges, 
contenant  chacune  un  noinlire  va- 
riable d'ovules  toujours  dispoéscn 


LfL  4o.> 

deux  rangées  longitudinales.  Dans  le 
Veltheimia ,  il  y  a  deux  ovules  seu- 
lement dans  chaque  loge.  Le  stvlc  ist 
simple,  marqué  de  trois  sillons  lon- 
gitudinaux ;  il  nianque  quelquefois, 
et  alors  le  stigmate  est  sessile.  Celui- 
ci  est  toujours  à  trois  lobes  plus  ou 
moins  maïqués.  Le  fiuit  est  ld)re  et 
sujièrc  ,  quelquefois  charnu  ,  miis  le 
plus  souvent  sec  et  déliiscent,  ovoïde, 
ou  globuleux  ,  à  tiois  côtes  plus  ou 
moins  sadlantcs,  séparées  par  des 
sillons  longitudinaux  ,  à  trois  loges  , 
contenant  oïdinairemeut  plusieui.s 
graines  et  s'ouvrant  en  trois  valves 
septilères  .sur  le  milieu  de  leur  face 
interne.  Les  graines  ,  dont  la  forme 
varie,  sont  recouvertes  d'iui  tégu- 
ment tantôt  noir  eLcrusfacé,  tantôt 
simplement  meml)raneux.  Elles  con- 
tiennent dans  un  endopcrn)e  blanc 
et  charnu  ,  un  embryon  cylindrique, 
axile,  et  dont  la  radicule  correspond 
au  bile.  Cet  embr\on  est  quelquefois 
contourné  sur  lui-même  ,  ainsi  qu'on 
l'observe  dans  les  Aulx  par  exemple. 
Les  genres  qui  composent  cette  fa- 
mille sont  assez,  nombreux,  ainsi  que 
le  montrera  lénumération  suivante  : 

%\.  Fleurs  en  épi;  racines  fibreuses; 
calice  tubideux. 

AletvLs,  L.  ;  Veltheimia  ,  Gledilsh; 
Trituma  ,  Curtis;  Aluë,  L. 

§  ÏI.  Fleurs  en  épi;  racines  fibreuses; 
calice  à  cinq  divisions  profondes. 

J/il/tiiricu/n  ,  L.  ;  Phalangiiim  , 
Tourn.  ;  Asphodelus ^  L.  ;  Yucca,  L.; 
Sijpa/ulra ,  L.  ;  Sowerbœa,  Smith; 
JLaxma/inia  ,  Brow.  :  Borya  ,  L.ibill.; 
Johnsvnia,  Br.;  Xarithor/hœa,  Smith; 
Arihropoilimn ,  W.  Br.  ;  Chlur-çp/iy- 
tiiin  ,  Kerr. ;  Lœ&ia ^  R.  Br.;  Tricoij- 
nc ,  R.  Er. 

§  in.  Fleurs  en  épi  ;  racine  bul- 
beuse; calice  tu})u!eux  à  sa  base. 

BasHœa,  Juss.  ;  Hjacuithiis,  Tour- 
nefort;  Muscaii,  Touin.  ;  Phor~ 
rnium  ,  Forst.  ;  Iilassuida,  Thunb.  ; 
Lachen-alia,  Jacq. 

%  IV.  Fleurs  solitaires  ,  en  épi  ou 
en  ombt  lie  ;  racine  bulbeuse  ;  calice 
à  six  divisions. 

2G* 


4o4  LIM 

CyaneUa,  L.  ;  /îlbiica,  L.;  Scil- 
la  ,  h.  ■  Ornilhogalum  ,  f  j.  ;  AlUum  , 
L.  ;  L'iUinn  ,  L.  ;  Tulipa,  L.  ;  Zî/'j'- 
thronium  ,  L.  ;  Methunica  ,  Juss.  ; 
Uvulnria  ,  L.  ;  FiitULaria  ,  L.  ;  7//z- 
pe/ialis  yJu'^is.  (a.  r.) 

LILTAGO.  EOT.  PHAN.  Les  anciens 
bolanistcs  donnaient  ce  nom  à  diver- 
ses Llliacëes.  Cortlvis  l'avait  appli- 
qué particulièrement  à  une  Plante 
dont  Tournefort  fit  son  genre  FAa/a/?- 
gium  et  que  Linné  plaça  parmi  les 
yliitkeiicum  ;  ce  mot  ne  fut  plus  em- 
ployé que  comme  spécifique.  /'.  Pha- 

LANGÈRE.  (g..N.) 

LILTASTROM.  bot.  fhan.  Tour- 
nefort avait  forme,  sous  cette  déno- 
mination proscrite  par  Linné,  un 
genre  que  ce  dernier  natiiraliste  réu- 
nit aux  Antheiicujii ,  mais  qui  ,  selon 
Jussieu,  doit  faire  partie  du  genre 
Phalangium.  V.  ce  mot.         (g.n.) 

Lir^IO-ASPHODELUS.  EOT.(Tour- 
nefort.  )  Syn  d'Hémérocalle.  V. 
ce  mot.  (>î..N.) 

LILIO-HYACINTHUS.  bot.  than. 
Sous  ce  nom  générique,  qui  n'a  pas 
été  adopté,  To.irnefort  avait  séparé 
des  Scilla,  les  espèces  à  bulbes  écuil- 
leuses. /^.  SciLLE.  (g..n.) 

LILIO-NARCISSDS.  bot.  phan. 
Tournefort  nommait  ainsi  un  genre 
dont  les  espèces  ont  été  placées  par 
Linné  parmi  les  Amarvllis.  F.  ce 
mot.  "  (G..N.) 

LILIUlVL  BOT.  PHAN.  F".  Lis. 

LILIUM  LAPIDEUM.  polyp.  Les 
anciens  oryclographes  ont  donné  ce 
nom  à  VEiicriiùtes  monlLiformis  de 
Miiller.  V.  Encrinites.       (e.d  .i..) 

LILLOIS.  JtAM.  Variété  de  pcliis 
Chiens  qui  provient  du  croisement 
du  Doguin  et  du  rvoquet.  (b.) 

LIMACE.  Limax.  moll.  Animaux 
Mollusques  gastéropodes  de  la  famil- 
le des  Limaciens  de  Lamarck  ,  dans 
l'ordre  des  Pulmonés  terrestres.  Les 
Limaces  ,  comuie  les  Hélices  ,  lurent 
connues  des  anciens;  Aristote  et  Pli- 
ne les  mentionnèrent;  d'autres  au- 
teurs,  tels  que  Ray,  Murait,   Ilar- 


LIM 

der,  Redi,  Swammerdam,  cherchant, 
j)ar  une  étude  plus  approfondie  ,  à 
éclairer  l'histoire  des  Limaces  et  des 
Limaçons  ,  donnèrent  sur  leurs 
mœurs  ,  leur  accouplement  et  leur 
analomie  des  détails  curieux  qui 
ne  furent  pas  toujours  exempts 
d'erreurs.  Lister  ,  dans  son  Synop- 
sis ,  donna,  d'après  Redi  ,  plusieurs 
planches  oii  des  détails  analomiques 
sont  représenlés.  Dans  leur  indica- 
tion ,  on  remarque  plusieurs  er- 
reurs que  le  grand  Swammerdam , 
dont  les  tlavaux  sont  antérieurs,  ne 
commit  pas.  Lister  fut  le  seul  de  son 
époque  qui  rattacha  les  Limaces  à  son 
système  général  de  conchyliologie  ; 
les  autres  auteurs  jusqu'à  Ï3ruguière 
ne  les  mentionnèrent  pas,  ou  les  éloi- 
gnèrent des  Mollusques,  dans  la  clas- 
se des  Vers  nus;  en  un  mot ,  ne  les 
regardèrent  pas  comme  voisines  des 
Hélices.  Nous  devons  en  excepter  ce- 
pendant d'Argenville  ,  qui  plaça  les 
Liuiaces  à  la  fin  de  ses  Coquilles  ter- 
resties  qui  iont,  à  la  ?\n.  de  son  sys- 
tème, une  partie  séparée.  Nous  en 
excepterons  également  Miiller  qui, 
dans  son  Hi.^toire  des  Vers  terres- 
tres et  fluviatiles  ,  commença  ses 
Testacés,  par  les  Limaces  qu'il  fit 
suivre  des  Hélices  et  dont  il  décri- 
vit un  assez  bon  nombre  d'espèces. 
Linné,  dans  son  Système,  ne  suivit 
pas  le  bon  exemple  de  Miiller;  il 
établit,  comme  on  le  sait,  trois  clas- 
ses dans  les  Vers  :  les  Intestinaux  , 
les  Mollusques  et  les  Testacés.  Ce  fut 
dans  la  classe  des  Mollusques,  avec 
les  Tétliis  ,  les  Doris  et  les  7\plysies  , 
que  fut  placé  le  genre  Limace  ,  lors- 
que les  Hélices  ,  qui  ont  par  l'organi- 
sation tant  d'analogie  avec  elles  ,  fu- 
rent portées  parmi  les  Testacés  à  côté 
des  Nérites  et  des  Turbos.  Les  auteurs 
qui  suivirent  le  système  linnéen  à  la 
lettre  ,  comme  Bruguière  et  les  au- 
teurs anglais  du  même  temps,  adop- 
tèrent entièrement  cet  arrangement 
défectueux.  Cuvier,  qui,  dès  1798, 
proposa  dans  son  Tableau  élémen- 
taire d'histoire  naturelle  d'heureux 
changemens  dans  la  classe  des  Mol- 
lusques ,  plaça   les  Limaces  en  tête 


LLM 

des  Cistéropodes ,  mais  les  linl  en- 
core assez  éloignées  des  Hélices.  La- 
niarck  ,  dans  son  Système  des  Ani- 
maux sans  vertèbres  ,  suivit  l'opinion 
de  Cuvier.  Le  défaut  de  coquille  des 
Limaces  fut  la  cause  de  l'erreur  dans 
laquelle  tombèrent  aussi  bien  Linné 
et  Bruguièrc    que   les   deux   savans 
zoologistes  que  nous  venons  de  citer. 
Draparnaud  ,  dans  son  Histoire  des 
Mollusques  terrestres  et  tluviatiles  de 
la  France,  lut  le  premier  qui  repro- 
duisit l'opinion    de    Millier ,  c'est-à- 
dire  qu'il  remit,   à  l'exemple  de  ce 
savant ,  les  Limaces  près  des  Hélices. 
Lamarck    ne   manqua  pas   de  saisir 
cet  heureux    rapprochement;    aussi 
voyons-nous  que ,  dans  sa  Philoso- 
phie zoologique  ,  il  rapprocha  sa  fa- 
mille des  Limaciens  de  celle  des  Co- 
limacées  ,   et  qu'ainsi   se  trouvèrent 
beaucoup  mieux  en  rapport  les  deux 
genres  Limace  et  Hélice.  De  Roissy, 
dans   le  BuÛon  de  Sonnini ,    ayant 
presque  entièrement  atlopfé  le  pre- 
mier système  de  Lnmarck,  laissa  les 
Limaces  avec   les   Mollusques  nus  , 
et  par  conséquent  fort  loin  des  Héli- 
ces. 11  faut  dire  que  l'ouvrage  de  Rois- 
sy est  antérieur  de  plusieurs  années  à 
la    Philosophie    zoologique ,    et  que 
se  publiant  dans  le  même  temps  que 
l'ouvrage  de  Draparnaud  ,  sou  savant 
auteur  n'aura  pu  profiter  des  travaux 
de  ce  dernier.  Comme  nous  l'avons 
fait  remarquer,  Cuvier  ,  après  avoir 
éloigné  les  Limaces  des  Hélices  ,  fit 
voir  ,  par  son  excellent  Mémoire  ana- 
tonrique  sur  ces  deux  génies,  qu'il 
existait  à  peine  des  diÛerences  suffi- 
santes pour  les  séparer  à  l'avenir,  quoi- 
qu'en  apparence  ils  fussent  fort  dissem- 
blables.Cuvier,  ayant  reconnu  dans  les 
travaux  des  premiers  naturalistes  des 
eri'curs    et  des   lacunes  ,    entreprit  , 
malgré  les  travaux  de  Swammerdam 
sur  le  même  sujet  ,   de  rendre  com- 
plètement l'anaiomie  de  ces  Mollus- 
ques en  donnant  de  meilleures  figu- 
res que  ses  devanciers,  ainsi  qu'une 
description  anatomique  très  exacte  et 
plus  complète.    Cuvier  a    rendu   an 
grand   service  à  la   science.  D'après 
cela,   il    est  facile  de  penser  que  la 


LIM  4oî 

nouvelle  opinion  de  Cuvier  dut  rece- 
voir sou  application  dans  la  classifi- 
cation qu'il  proposa  dans   le  second 
volume  du  Règne  Animal.  Nous  trou- 
vons ,  en  etfet ,  les  Limaces  dans  les 
Pulmoncs  terrestres  ,  à  côté  des  Héli- 
ces ,  et  il  établit  le  passage  des  deux 
genres  par  les  deux  sous-genres  Testa- 
celle  et  l'armacellc  qui  outdes  coquil- 
les rudimenlaires ,   comme    au  reste 
Lamarck  l'avait  fuit  dans  l'Extrait  du 
Cours,  quoiqu'il  conservât  toujours 
les  LimacesetlesHélicesdans  deux  fa- 
milles et  dans  deux  sections  différen- 
tes ,  mais  voisines.  Cet  arrangement 
resta  le  même  d'ans  son  grand  et  der- 
nier ouvrage  sur  les  Animaux  sans  ver- 
tèbres. Férussac  ,  dans  ses  Tableaux 
systématiques  ,    adopta    entièrement 
l'opinion  de  Cuvier;   seulement,  au 
lieu  de  faire  des  Limaces  et  des  Hé- 
lices des  genres  ,  il  en  fit  des  familles. 
Il  sépara  aussi  du  genre  Limace  les 
Arions  sur  la  simple  différence  d'un 
porc  muqueuxà  rexlrémisé  du  corps. 
Ce  genre  ,  ce  nous  semble,  ne  saurait 
être  adopté   autrement  que   comme 
sous -genre   ou   comme   une  simple 
section  dans  le  genre.  Notre  opinion 
à  cet  égard   est  conforme  à  celle  de 
Blainville,  dans  son  article  MoLLXJS- 
Qur.   du   Dictionnaire    des    Sciences 
INaturelles.  Latreille  ,  dans  son  der- 
nier ouvrage  intitulé  :  Familles  Na- 
turelles du  Règne  Animal ,  a  rappro- 
ché ,  à  l'exemple  de  Cuvier  et  de  Fé- 
russac ,    les   Limaces    des    Hélices, 
quoiqu'il  en  ait  fiilt ,  comme  ce  der- 
nier, deux  familles   dont  l'atrange- 
ment    oflre   des    différences    de  peu 
d'importance.  {V.  PuLMONÉs  et  Nu- 
m LIMACES.  ) 

Le  corps  des  Limaces  étant  très- 
contractile  ,  doit  être  d'une  forme 
tiès-variable;  cepenciant  on  lui  re- 
connaît une  forme  ovale  ,  allongée  , 
plus  obtuse  antérieurement  que  pos- 
térieurement ,  oii  il  se  termine  en 
pointe  carénée,  quelquefois  arrondie. 
Le  dos  des  Limaces  est  bombé,  con- 
vexe ,  plus  que  demi-cylindrique  , 
plus  épais  antérieurement  oii  l'on  re- 
marque un  disque  charnu,  épais, 
ovale  ,  plus  ou  moins  grand  ,  plus  ou 


4-. 6  LIM 

moins  fortement  séparé  du  reste  delà 
peau,  et  sous  lequel  ia  tète  peut  se  ré- 
tiacler.  Celte  partie  se  nomme  cui- 
rasse. La  face  iui'ciieure  de  la  Limace 
est  eutièremeut  plane;  elle  est  aussi 
grande  que  l'Animal  et  lui  sert  à  la 
progression  ;  ce  piccl  déborde  un  peu 
sur  les  côlés  le  corps  de  l'Animal, 
et  surtout  eu  avant;  à  sa  jonction 
avec  la  tète,  ou  remarque  un  sillou 
assez  profond  qui  le  sépare.  Quoi- 
qu'un peu  renflée,  la  tête  se  distin- 
gue fort  peu  du  reste  du  corps;-  elle 
porte  deux  paires  île  tentacules  con- 
tractiles; ils  sont  c,  lindriques  et  ter- 
jninés  par  un  renflement.  Le  renfle- 
ment de  la  première  paire  est  seule- 
ment transparent  ,  celui  de  la  paire 
supérieure  laisse  voir  un  |)oint  noir 
qui  est  l'œil.  Ils  sont,  sous  le  rapport 
de  la  structure  et  de  la  manière  dont 
ils  se  contractent ,  absolument  sem- 
blables à  ceux  des  Hélices.  La  bou- 
che est  placée  en  avant  ,  et  en  dessous 
de  la  tète  ,  c'est  une  ouverture  infun- 
dibuliforme,  piissée  dans  son  con- 
tour et  qui  présente  à  la  lèvre  supé- 
rieure une  dent  cornée  ,  solide.  Sur  le 
côté  droit  du  corps  se  voient  trois  ou- 
vertures :  la  première  ,  assez  peu  ap- 
parente ,  en  général,  est  placée  à  la 
base  du  tentacule  droit;  elle  se  voit 
sur  une  sorte  de  bourrelet;  elle  don- 
ne passage  aux  organes  de  la  généra- 
tion. La  Seconde  ,  beaucoup  plus 
grande,  est  placée  dans  une  échau- 
crure  du  bord  du  bouclier  du  côté 
droit;  elle  donne  passage  à  l'air  qui 
entre  ou  sort  de  la  cavilé  branchiale. 
La  troisième  ouverture  est  fort  petite; 
elle  est  percée  sur  le  bord  an  tel  ieur  de 
l'ordice  de  la  lespiraiion  ;  c'est  la 
tej'minaison  de  l'intestin  ou  lanus. 
La  peau  des  Limaces  est  chagrinée, 
rugueuse  ,  trèj-somhlable  à  celle  des 
Hélices;  elle  est  fort  épaisse  ,  très- 
sensible  ,  très-contractile,  continuel- 
lement invisquée  par  une  humeur 
muqueuse,  abondante,  qui  sort  d'une 
grande  quantité  de  cryptes  muqueux 
dont  un  plus  considérable  et  plus 
enfoncé,  placé  à  l'extrémité  posté- 
rieure, en  donne  une  quaulilé  assez 
notable  dans  plusieurs  espèces.  Tou- 


LIM 

tes  les  Limaces  n'ont  pas  ce  crypte , 
ce  qui  a  porté  Férussac  à  distinguer 
coinnre  genre  celles  des  Limaces  qui 
le  présentent.  La  locomotion  s'opère, 
dans  les  Limaces,  de  la  même  ma- 
nière que  dans  les  Hélices.  Les  mus- 
cles ,  dispo■^és  sous  la  peau ,  y  for- 
mentiine  couche  dont  il  n'est  point 
lacile  de  distingue-r  les  faisceaux. 
Cette  couche  musculaire  est  plus 
épaisse  à  la  face  inférieure  ,  oîi  est  le 
pied,  que  partout  ailleurs.  Outre  ce 
système  musculo-culané  des  Lima- 
ces, elles  oti'reut  encore  des  muscles 
propres  au  mouvement  de  certaines 
parties.  C'est  ainsi  que  ia  masse  buc- 
cale, les  tentacules  et  la  verge  en  ont 
qui  leur  sont  particuliers.  Les  tenta- 
cules sont  des  cylindi  es  creux,  formés 
par  la  peau  revêtue  en  dedans  de  fi- 
bres musculaires,  circulaires.  La 
contraction  de  ces  fibres  suffit  proba- 
blement pour  produire  l'allongement 
de  ces  parties;  leur  conlraction  s'o- 
père par  un  nuiscle  longitudinal  qui 
part  du  grand  muscle  médian  de  l'A- 
nimal, se  bifurque,  envoie  une  par- 
tie de  ses  fibres  au  tentacule  supérieur 
et  l'autre  à  1  inférieur.  Ce  muscle 
contient  le  nerf  optique  dans  son  mi- 
lieu ;  il  s'insère  en  s'épanouissant  un 
peu  à  l'origine  du  renllement  des  ten- 
tacules. Les  muscles  propres  de  la 
massebuccale  ont  une  disposition  en- 
tièrement semblable  à  celle  des  Hé- 
lices, c'est-à-dire  .qu'il  y  a  plusieurs 
muscles  courts,  assez  épais,  qui  sont 
destinés  à  la  niastlcation.  Ils  se  réu- 
nissent à  un  long  faisceau  musculai- 
re, qui  est  destiné  à  retirer  en  arrière 
et  sous  le  bouclier  toute  la  tête  et  ses 
dépendances.  Nous  parlerons  du 
muscle  piopre  de  la  verge  lorsque 
nous  décrirons  les  organes  de  la  gé- 
nération. La  bouche  est  assez  grande; 
elle  e^t  armée  à  sou  bord  supérieur 
d'une  dent  cornée  qui  dilfère  de  celle 
des  Hélices  en  ce  qu'elle  n!est  pas 
dentée  ;  la  partie  inférieure  présente 
une  langue  épaisse,  allongée  ,  munie 
Q  une  plaque  assez  dure;  dans  la  ca- 
vité buccale,  et  de  chaque  côté,  abou- 
tissent les  canaux  excréteurs  des 
glandes  salivaires.  Ces  glandes,  dans 


LIM 

les  Limaces,  sont  beaucoup  plus 
courtes  que  dans  les  Hélices.  De  la 
bouche  naît  un  œsophage  fort  étroit , 
assez  court ,  qui  se  rentle  bientôt  en 
un  vaste  estomac  qui  présente  un  cul- 
tle-sac  à  son  extiémilé  postérieure. 
C'est  vers  cet  endroit  que  viennent 
aboutir  les  canaux  biliaires  qui  simt 
l'ort  considérables  ;  cet  estomac  ,  dans 
sa  position  naturelle,  se  dirige  d'avant 
en  airiereet  de  droite  à  gnuche;  l'in- 
testin e-t  beaucoup  plus  étroit;  il  naît 
postérieurement  de  l'estomac;  il  fait 
plusieuis  circonvolutions  ,  accompa- 
gné et  enveloppé  des  lobes  du  ioie.  Il 
se  replie  en  avant  j)Our  se  terminer, 
comme  nous  l'avons  vu  ,  près  de  l'o- 
rifice pulmonaire.  Le  foie  est  fort 
grand  ,  divisé  en  deux  lobes  ,  l'un 
droit  et  l'autre  gauche  et  postérieur. 
Celui-ci  contient  l'ovaire.  Les  orifi- 
ces des  canaux  biliaiiessout  si  grands, 
dit  Biainville,  qu'il  suffit  dinsufHer 
l'esionuic  pour  gonfler  tous  les  lobes 
bépa  tiques  avec  la  plus  grande  fa- 
cilité. 

Le  système  de  la  circulation  se 
compose  d'artères  et  de  veines  Le 
cœur  est  placé  presque  sur  le  milieu 
de  la  cavité  du  poumon  ;  il  est  enve- 
loppé d'un  péricarde  qui  adhère  à  la 
paroi  supériture  de  celte  cavité.  La 
coquille  que  i  enferme  la  cuirasse  est 
placée  de  manière  à  protéger  cet  or- 
gane ,  puisqu'elle  est  située  immédia- 
tement au-dessus.  Le  cœur  est  ovale  , 
et  sa  pointe  sediiige  eu  arrière  et  en 
dessous.  Loreillelte  s'y  insère  par  sa 
face  supérieure.  Celle-ci  a  la  forme 
d  un  croissant  dont  les  pointes  s'é- 
tendent en  avant  et  rassemblent  tou- 
tes les  veines pilmonaiies  qui  y  abou- 
tissent au  boi'd  externe  et  convexe. 
On  n  a  point  encore  découvert  de 
valvules  à  1  entrée  de  l'aorte.  Ce  vais- 
seau important  se  distribue  d'une 
manière  piesque  semblable  à  celle 
des  Hélices.  Il  n'y  a  même  de  diffé- 
rence sensible  que  dans  la  position 
du  second  tronc  qui  se  rend  au  foie  . 
à  rinte.>tin  et  aux  autres  viscères.  Ce 
changement  de  position  est  dû  à  la 
manière  dont  les  oiganes  delà  Lima- 
ce   sont   rassemblés,  au  lieu    d'être 


LLM 


4o7 


portés  dans  une  coquille  spirale.  Cu- 
vier  fait  observer  que  la  couleur  des 
artères  de  la  Limace  est  d'un  beau 
blanc  de  lait,  ce  qui  les  fait  recon- 
naître lacilrment,  et  produit  l'effet 
d'une  injection  des  [jIus  délicates. 
Quand  on  examine  par  dcdan.s  l'en- 
veloppa généi  aie  de  la  Limace,  dit 
Cuvier  dans  son  excellent  Mémoire  , 
on  voit  de  chaque  côté  un  gran'd 
vaisseau  longitudinal  qui  grossit  en 
avant.  Il  reçoit  beaucoup  de  bran- 
ches de  l'enveloppe  même,  et  Ion 
voit  sur  sa  longueur  des  Irons  par 
lesquels  il.  lui  en  vient  des  viscères  ; 
les  trois  principaux  sont  toul-à- 
fliit  à  sa  partie  antérieure.  Ces  deux 
vaisseaux  sont  les  deux  veines  ca- 
ves; ils  embrassent  chaaun  de  leur 
côté  le  contour  de  la  cavité  pulmo- 
naire; dans  tout  ce  cercle  par  lequel 
la  cuirasse  ou  manteau  se  joint  au  dos 
proprement  dit,  il  en  part ,  dans  ce 
ciicuit  ,  une  infinité  de  petites  bran- 
ches ,  qui  sont  les  artères  pulmonai- 
res et  qui  donnent  naissance  à  ce 
beau  réseau  dont  la  cavité  de  la  rcs- 
pirallcn  est  tapissée;  ré>eau  qui  re- 
produit à  son  tour  des  veinules,  les- 
quelles aboutissent  toutes,  en  derniè- 
re analyse,  dans  l'oreillette  du  cœur. 
Le  réseau  vasculaire  dont  nous  ve- 
nons de  parler  tapisse  la  cavité  pul- 
monaire qui  est  presque  ronde  ;  il  cou- 
vre de  mailles  à  peu  près  semblables 
les  parois  de  celte  cavité  ,  à  l'excep- 
tion de  l'endroit  occupé  par  le  péri- 
carde. Le  bouclier  et  la  plaque  os- 
seuse qu'il  contient,  dans  le  plus 
grand  nombre  des  Limaces,  sont 
placés  au-dessus  de  cette  cavité,  de 
manière  à  la  protéger.  Sa  face  infé- 
rieure est  formée  par  une  sorte  de 
cloison  musculeuse  qui  la  sépare  des 
viscères  ,  et  que  l'on  a  comparée  à  un 
diaphr;!gme.  Nous  avons  dit  précé- 
demment oii  était  placée  l'ouverture 
qui  fait  communiquer  la  cavité  pul- 
monaire à  l'air  atmosphérique.  Cet 
orifice  est  susceptible  de  contraction 
et  de  dilatation  ,  suivant  les  besoins 
de  l'Animal.  11  paraît  que  les  mou- 
vemens  sont  pioduitspar  les  muscles 
communs  de  la    peau,  car  jusqu'à 


4o8 


LIM 


présent  pei'sonne  n'a  décrit  de  fibres 
propres  pour  les  opérer.  Les  radicules 
veineuses  qui  naissent  du  réseau  pul- 
monaire se  réunissent,  d'après  Cuvier, 
en  plusieurs  troncs  qu)  aboutissent  sé- 
parément dansToreillette,  cequia  dé- 
terminé sa  forme  eu  croissant.  D'a- 
près blaiaville ,  elles  formeraient  un 
seul  tronc  qui  se  rendrait  isolément 
à  l'oreillette.  Cuvier  nomme  organe 
de  la  viscosité  et  Blaiuville  organe 
de  la  dépuration  urinaire  un  organe 
qui  entoure  le  péricarde  et  forme  au- 
tour de  lui  un  cercle  presque  com- 
plet. Il  est  revêtu  au-dehors  d'une 
membrane  lisse  et  grisâtie  à  l'inté- 
rieur. Il  est  com|)osé  d'un  grand 
nombre  de  lames  très-minces  qui  ad- 
hèrent aux  parois  par  un  de  leurs 
bords  ;  le  canal  excréteur  fait  le  mê- 
me contour  que  l'organe  lui-même; 
il  s'adosse  au  rectum  pour  soi  tir  à  cô- 
té de  lui  sur  le  bord  de  l'ouverture 
de  la  'respiration. 

Les  organes  de  la  génération  diffè- 
rent peu  ,  en  général,  de  ceux  des  Hé- 
lices; cependant  ceux-ci  ont  de  plus 
les  vésicules  mullifides  et  la  poche  du 
dard.  Dans  la  Limace  ils  se  composent, 
i^d'uu  ovaire  situé  dans  le  lobe  pos- 
térieur du  foie  dans  lequel  il  est  pres- 
que entièrement  caché  ;  il  est  granu- 
leux ,  et  on  en  voit  naître  par  des  ra- 
dicules un  canal  ou  oviducte  d'abord 
très-mince  et  très-éiroit,  reployé  sur 
lui-même  un  très -grand  nombre 
de  fois.  Sou  diamètre  augmeute  in- 
sensiblement eu  se  rapprochant  de 
l'organe  que  Cuvier  nomme  matrice. 
2**.  Cette  matrice  dont  les  parois  sont 
épaisses,  est  boursoufflée  et  compo- 
sée intérieurement  de  cellules  assez 
régulières  qui  sont  remplies  d'une 
abondanle  viscosité.  Après  plusieurs 
inflexions  ,  le  testicule  se  change  en 
un  canal  plus  étroit ,  cylindrique  ,  à 
parois  lisses  ,  épaisses,  et  qui  se  renfle 
un  peu  avant  de  so  terminer  dans  le 
cloaque.  5".  Une  sorte  de  vessie  ou  un 
sac  à  une  seide  ouverture  se  voit  à 
côté  du  canal  déférent  du  festicide  ; 
ses  paiois  sont  épaisses  ;  elles  se  ré- 
trécissent en  un  col  très-court  qui 
s'insère  dans  le  canal  déférent,  pou 


LIM 

avant  qu'il  n'entre  dans  la  cavité 
commune  de  la  génération.  Cette  pe- 
tite poche,  dont  on  ignore  les  usages, 
est  habituellement  remplie  d'un  flui- 
de jaunâtre  et  épais.  Ces  différentes 
parties  constituent  l'appareil  femelle 
de  la  génération.  Nous  ferons  remar- 
quer que  l'organe  que  Cuvier  nomme 
matiice,  Blaiuville  le  désigne  sous  le 
nom  de  seconde  partie  de  1  oviducîe 
ou  de  testicule.  L'appareil  maie  est 
composé  d'un  testicule  peu  ditléient 
de  celui  des  Hélices  :  il  est  pourvu 
d'un  canal  déférent  qui ,  au  point  oii 
la  matrice  et  l'oviducte  se  réunissent, 
se  joint  intimement  à  eux  ainsi  que  le 
testicule.  Un  organe  granuleux,  en 
forme  de  bande  blanche,  se  remar- 
que le  long  de  la  matrice  et  l'accom- 
pagne en  giossissani;  celte  partie  que 
Blainville  compare  à  l'épidiilyme,  se 
prolonge  au-delà  de  la  portion  bour- 
soufflée de  l'oviducte.  C'est  seulement 
dans  cet  endroit  qu  on  en  voit  naître 
un  canal  qui,  d'après  de  Blainville, 
se  recourbe  en  se  prolongeant  assez 
loin  pour  aboutir  à  la  base  de  la  ver- 
ge. La  verge  est  plus  courte  que  dans 
l'Hélice,  elle  est  plus  large  eu  ariiè- 
re  qu'en  avant,  oii  elle  s'amincit  peu 
à  peu.  Elle  est  creuse  dans  toute  sa 
longueur;  elle  forme  pai' conséquent 
un  long  sac  dont  les  parois  assez 
épaisses  sont  musculaires;  les  fibres 
qu'on  y  remarque  sont  annulaires  ; 
ces  fibres  annulaires  ont  le  même  usa- 
ge que  celles  des  tentacules  ,  c'est-à- 
dire  que  lorsque  le  pénis  entre  en  ac- 
tion ,  il  sort  en  se  renvei  saut  et  se  re- 
tourna ntalisolu  ment  conune  les  tenta- 
cules; il  est  fixé  à  sa  base  par  un  muscle 
épais,  as-.ezcoiul,  qui  loi  sque  les  orga- 
nes delà  génération  etsurtout  la  verge 
ont  rempli  leurs  fonctions,  la  retire 
eu  dedans  et  en  la  retournant  ,  agis- 
sant de  même  que  le  muscle  rétrac- 
teur des  tentacules.  Ce  muscle  s'insè- 
re postérieurement  sur  la  cl^iison 
charnue  que  jious  avons  vu  précé- 
demment séparer  fa  cavitié  reîpiratri- 
ce  de  la  cavité  viscérale.        '  •'  ' 

Le  sysième  nerveux  ne  difl'érant  pas 
essentiellement  de  celui  des  Hélices, 
nous  renvoyons  à  ce  mot  pour  les  dé- 


LIM 

tails  que  nous  en  avons  donnes.  On 
doit  sentir  cependant  que  la  distri- 
bution de  quelques  fdcisa  dû  se  trou- 
ver légèrement  niodiCiec  flans  les  Hé- 
lices par  la  position  des  viscèies. 

Lesorgjincs  dessenschez  les  Lima- 
ces paraissent  être  aussi  peu  actifs  que 
cfiez  les  Hélices.  Le  toucher  y  est 
également  d'une  grande  dclicalesso. 
La  vue  semble  nulle  ,  quoique 
Swammerdam  ait  trouvé  toutes  les 
parties  qui  constituent  l'œil.  Elles 
sont  dépoui  vues  de  l'audilion  ;  n)ais 
elles  goûtent  et  elles  odorent,  puis- 
qu'elles sont  attirées  par  une  nourri  tu* 
rc  qui  leur  plaît  et  qu'elles  se  rassem- 
blent en  assez  grand  nombre  sur  les 
Plantes  ou  les  matières  qu'elles  préfè- 
rent. Cependant  legoûldoit  êireassez 
obtus,  si  on  en  juge  d  api  es  lélat  delà 
langue  et  d'une  partie  de  la  bouche 
qui  soutcornées.  Les  Limaces,  comme 
les  Hélices,  cherchent  en  automne 
un  abri  conti'e  le  froid  ;  elles  p.uais- 
sent  y  être  moins  sensibles  que  les 
Hélices,  car  on  en  voit  encore  loisque 
toutes  celles-ci  ont  disparu  ;  elles  s'en- 
foncent dans  la  terre,  se  cachentdans 
les  vieux  murs,  et  elles  paraisseut 
préférer  les  vieux  troues  d'Arbres 
pourris  dans  l'intérieur  desquels  il  y 
a  delhumus  produit  de  leiir  pourritu- 
re. Arrivées  dans  l'endroit  qu'elles 
jugent  convenable,  elles  se  contrac- 
tent autant  qu'elles  le  peuvent  dans 
le  sens  de  la  longueur;  quelquefois 
elles  le  sont  au  point  de  présenter  une 
forme  presque  hémi.phérique.  Elles 
passent  l'hiver  dans  un  état  presque 
complet  d'engourdissement  ;  cet  état 
cesse  insensiljlement  à  mesure  que 
la  chaleur  revient,  et  elles  sortent 
de  leurs  trous  lorsque  déjà  les  Plantes 
ont  commencé  à  pousser.  C'est  aussi  à 
cette  époque,  vers  le  comniencement 
de  mai,  que  les  Limaces  s'accouplent. 
On  n'a  point  encore  de  détails  suffi- 
sans  sur  leur  accouplement.  Les  an- 
ciens avaient  eu  connaissance  de 
quelques-uns  des  faits  qui  y  sont  re- 
latifs ,  puisque  Rcdi ,  et,  d'après  lui , 
Lister,  ont  tîguré  des  Limaces  daus 
ce  moment.  Depuis  il  n'y  a  eu  que  les 
observations   eucore  incomplètes  de 


LIM  4o9 

Werlicb;  elles  son  tinséiées  dansl'Isis 
deOkcn,  et  Férussac,  dans  son  grand 
ouvrage  ,  les  a  rapportées  dans  leur 
entier.  Nous  ne  pouvonsles reproduire 
ICI  ,  mais  nous  engageons  beaucoup 
les  naturalistes  qui  sont  à  portée  de 
faire  ces  sortes  de  recherches  d  ob- 
server le  plus  exactement  possible 
l'aecouplenu;nt  rks  Limaces;  c'est  un 
lait  très-inléiessanl  et  qui  manque 
encore  pour  j.lusieuis  points.  Les 
l^in)aces  pondent  peu  de  temps  apiès 
raccoupliment ,  ordinairement  à  la 
lin  de  mai  ou  au  commencement  de 
juin.  Elles  déposent  leuisœufs,  qui 
sont  jaunâties  et  arrondis  ,  ilans  des 
endroits  abrités  du  soleil;  tlles  en 
placent  quelques-uns  dans  le  même 
endroit  e(  vont  chercher  un  autre  lieu 
pour  en  déposer  quelques  autres.  Ces 
œuls,  d'abord  assez  transparens,  de- 
viennent opaques  à  mesure  que  l'em- 
bryon quds  reideiment  se  dévelop- 
pe ;  il  sort  de  l'œuf  plus  ou  moins 
fHomptement ,  suivant  l'état  de  cha- 
eur  de  l  atmosphère. 

LesLim.ices  habitent  toutes  les  ré- 
gions de  l'Europe  et  l'Amérique  septen- 
trionale. On  en  trouve  aussi  aux  deux 
extrémités  de  l'Afrique  ainsi  qu'à  la 
Nouvelle-Hollande.  LesespècesdeLi- 
macessonl  fort  difficiles  à  distinguer 
entre  elles ,  quoiqu'elles  soient  en 
moins  grai)d  nombre  que  les  Hélices; 
elles  se  confondent  facilement  par  des 
nuances  insensibles  de  coideur  et  de 
lormesdu  corps.  Les  travaux  sur  ce 
genre  et  sur  l 'établissement  des  espèces 
manquent  encore  d'un  point  capital , 
c'est  la  conuiiissance  anatomique  de 
l'organe  excitateur  qui  pourra  seule 
servu- définitivement  à  leur  distinc- 
tion. Swammerdau)  ,  le  premier,  d'a- 
près les  habitudes  des  Limaces,  les 
avait  distinguéesendeuxgioupes  :  les 
domestiques  et  les  ngresles.  Blain- 
ville  maintint  ces  divisions  en  les 
désignant  par  les  noms  de  Lima- 
ces rouges  et  de  Limaces  grises. 
Férussac  proposa  un  nouveau  genre 
pour  les  Limaces  rouges ,  et  con- 
serva le  nom  de  Limace  pour  les 
grises.  Outre  le  caractère  bien  sensi- 
ble du  point  inuqueux  des  Limaces 


4io 


LIM 


rouges,  elles  présentent  encore  d'au- 
tres différences  assez  notables  ,  c'est 
ainsi  qu'elles  ont  toujours  la  peau 
uniCormëmeiit  colorée,  que  l'extré- 
mité du  corps  n'est  point  sensible- 
ment carénée  comme  dans  les  Lima- 
ces grises;  enfin  elles  inanqueut  de 
ror!:,'aue  excitateur,  ce  qui  suppose, 
comme  l'observe  Blaluville  ,  un  mode 
différent  d'accouplement.  Ces  diffé- 
rences seront  plus  facilement  appré- 
ciées ,  en  consultant  l'article  Arion 
de  ce  Dictionnau'e  oii  Férussac  a  in- 
diqué les  espèces  qu'il  y  rapporte. 
Nous  conservons  néauu)oins  l'opinion 
de  Blainvilie,  et  nous  divisons  com- 
me lui  le  genre  Limace  eu  deux  sec- 
tons.  L'aiticle  Arîon  de  Férussac 
est  la  pieuiière.  Nou.î  allons  indiquer 
les  principales  espèces  de  la  seconde 
après  avoir  donné  les  caractèies  gé- 
néraux du  genre  :  Animal  ayani  le 
corps  ovale-oblong,  conrplétement 
gasteropole;  la  peau  partout  fort 
épaisse  ,  mais  surtout  à  la  partie  an- 
térieure du  dos,  oii  elle  forme  un 
écusson  plus  ou  moit)s  ciiconscrit  ou 
bouclier  coriace  contenant  dans  son 
épaisseur  un  rudiment  de  coquille 
plus  ou  moins  évideni  ;  cavité  pul- 
monaire située  au-dessous  de  l'écus- 
son  et  avant  son  orifice  plus  ou  moins 
avancé  sur  le  bord  droit  ;  anus  au 
bord  postérieur  de  celte  ouverture  ; 
terminaison  des  organes  de  la  géné- 
ration par  une  ouverture  commune 
située  à  la  racine  du  tentacule  anté- 
rieur droit.  (Blainv.) 

Ltmace  cendrée  ,  Limax  ciiiereus, 
Lin.,  Gmel.,  pag,  3ioo,  n.  4  ;  Drap., 
Moll.  terrest.  et  tluv  de  la  Fiance; 
Lamk.,  Anim.  sans  vert.  T.  vi,  p. 
4o,  n.  .^  ;  Liinnx  arit/tji/on/m,  Fév.  , 
Hist.  des  MoU.  terrest.  et  fluv.,  p.  68, 
p!.  4,  fig.  1  et4,etpl.  8,a.fig.  i. 

Limace  tachetée,  Limax  varie- 
gatus  ,  Drap  ,  lue  cit. ,  p.  127  ,  n.  g  ; 
JLimax flauus ,  Lin.,  Syst.  Nat.,  pag. 
3i02,  n.  7;  Limax  variegatus ,  Fér.  ^ 
loc.  cit.,  pi.  .»>,  fig.  1  à  6. 

Limace  agreste  ,  Lima.x  agrestes  , 
Lin. ,  Gmel. ,  p.  3ioi  ,  n.  6;  Lamk., 
Anim.  sans  vert.,  loc.  cit.,  u.  4; 
Drap.,  loc.  cit. ,  pi.  9,  fig.  9;  Fer.  , 


LIM 

loc.  cit.,  p.  73,   pi.  5,  fig.   7  à  lo. 

Limace  des  forêts  ,  Limax  sylva- 
ticus  ,  Drap.  ,  lac.  cit.,  pi.  9  ,  fig.  ro; 
Féruss.  ,  Tab.  du  genre  Limace  dans 
IfJist.  des  MoU.  terrent,  et  fluv.,  p. 
22,  n.  8. 

Limace  Jayet,  lAmax  Gagates , 
Drap. ,  loc.  cit.,  pi.  9  ,  fig.  1  ;  Férus.  , 
loc.  cit.,  p.  76,  pi.  6,  fig.  ] ,  2. 

Limace  marginée  ,  Limax  margi- 
natus ,  Drap.  ,  lue.  cit.  ,  pi.  9  ,  fig.  7  ; 
Limax  marginal  us ,  Liii  ,  Gmel.,  p. 
3io2,  n.  10;  Roissy,  Bufï.  de  Sonni- 
ni,  tom.  h  de.i  Moll.,  p.  182.  (d.h.) 

LIM.ICE  GORGE  DE  PIGEON. 
ROT.  CRYPT.  Paulei  donne  ce  nom  à 
un  Agaric  d.-  sa  famille  des  Glaireux, 
qui  paraît  être  V ^garicus  clypeatus, 

L.  .  (B.) 

LDIACE  PIERREUSE  ou  LI- 
MACE DE  MER.  poLYP.  et  moll. 
Nom  vulgaire  d'une  variété  du  Ma- 
drepora  pileus ,  L.  ,  dont  Lamarck  a 
fait  son  l'uiigia  Limacina.  r.  FoN- 
oiE.  On  a  aussi  appelé  les  Aplysies  et 
les  Doris  Limaces  de  mer.    (e.d..i..) 

*LIMACELLE.  Limacella.  moll. 
Génie  que  Blainvilie  a  établi  pour 
un  MollusqLie  de  la  famille  des  Lima- 
cincs  qu'il  a  eu  occasion  d'observer 
dans  la  collection  du  Mu«éiun  Bri- 
tannique. Quoique  ce  Mollusque  ait 
la  foi  tne  des  Limaces  ,  il  en  diffère 
cependant  en  ce  que  le  pied  est  sépa- 
ré du  manteau  par  un  sillon  qui  t'ait 
tout  le  tour  du  corps.  Voici  les  ca- 
ractères que  Blainvilie  a  donnés  à  ce 
genre  dans  son  aride  MoLLUSQUEdu 
Dictionnaire  des  ScieMces  Natui  elles  : 
corps  allongé  ,  subcylnidi  ique  ,  pour- 
vu d'un  pied  aussi  long  et  aussi 
large  que  lui,  dont  il  n'est  séparé  que 
par  un  sillon,  enveloppé  dans  une 
peau  épaisse  ,  formant  à  la  partie  an- 
térieure du  dos  une  sorte  de  bouclier 
protecteur  de  la  cavité  pulmonaire 
dont  l'orifice  est  à  son  bord  droit; 
les  orifices  de  l'appareil  générateur 
dislaus;  celui  de  loviducle  a  la  par- 
tie postérieure  du  côté  droit ,  et  com- 
muniquant par  un  sillon  à  la  termi- 
naison de  l'organe  mâle  située  à  la 
racine  du  tentacule  droit.  La  seule 


LLM 

espèce  connue  de  ce  genre  avait  d'a- 
bord été  nommée  par  Blainvillc  Li- 
."Macelle  lactescente  ,  Liinacella 
/acicsce/is ;  mais  di-puis  ,  il  lui  a  subs- 
tilué  le  nom  de  Limacelle  d'El- 
roET,  Limacella  Elfurliana,  espèce 
qui  n'est  ni  décrite  ni  iiginée. 

La  sinijulaiité  dos  caractères  de 
cet  Animal  a  paru  telle  à  Blainville  , 
qu'il  a  ajouté  robseivation  suivante 
que  nous  extrairons  lextuoUement. 
«  Cette  combinaison  de  caractères 
nous  paraît  si  anouiale,  que  nousdou- 
tons  réellemeut  que  nous  ayons  bien 
observé  le  Mollusque  sur  lequel  nous 
avons  établi  ce  genre.  »  (d.,h.) 

*  LIMACES.  Limaces,  moll.  Fa- 
mille de  Mollusques  gastéiopodes 
pulmonés  ,  terrestres,  déjà  ëlablie 
sous  le  nom  de  Limaciens  (  A',  ce 
mot)  parLamarck,  à  laquelle  Férus- 
sac,  en  y  faisant  des  chingeniens 
assez  notables,  a  donné  le  nom  de  Li- 
maces. Cette  lamille,  qui  fiiit  partie 
de  l'ordre  des  Géophiies  de  cet  au- 
teur ,  est  divisée  de  la  manière  sui- 
vante : 

A.  Entièrement  cuirassées;  tenta- 
cules contractiles. 

1.  DlCÈUES, 

Oncliides;  Oncbidies, 

2.  ÏÉTRACÈRES. 

Vaginule,  Philomique,  Eu  mêle  , 
Véronicelle. 

B.  Cuirassées  anléiieurement;  qua- 
tre tentacules  rétractiles. 

Limacelle  ,  Arion,  Limace  ,  Par- 
macelle. 

c  Unitestacées  avec  cuirasse  sans 
cpliier. 

Plectropliore. 

D.  Unitestacées  ,  sans  cuirasse  avec 
collier. 

Testacelle. 

L'arrangement  de  cette  famille  con- 
duit insensiblement  des  Limaces  aux 
Limaçons  par  l'inlermédiaiie  des 
Plectrophores  et  des  Testacelles  qui 
avoisincnl  les  Hélicarions  et  les  Vi- 
trines. Cet  ordre  nous  semble  le  plus 
naturel,  et  nous  l'adopterions  de  pré- 
férence à  tout  autre  s'il  ne  contenait 
quelques    genres  très-incertains   de 


LLM  4n 

Rafinesque.  Nous  renvoyons  pour 
plus  de  détails  aux  dill'érens  genres 
qui  entrent  dans  la  composition  de 
cette  famille.  (d..ii.) 

LI.MACLA.  TOT.  piiAN.  Ce  gcme  de 
Lourciro  (//  Coclùnck. ,  édit.  Vv'illd. 
2  ,  p.  7(5i)  a  éti'  réuni  au  Cocculus  par 
De  Ctindolle  [Sj^t.  Vegct.  Nat.  i  ,  p. 
526)  qui  a  donné  le  nom  de  Cocculus 
LifiHicic  à  l'unique  espèce  dont  il 
était  composé.  Jussieu  (Ann.du  Mus. 
d'Hist.  iNatur.,  vol.  xi,  p.  i5i)  avait 
indiqué  ce  rappiocheincnt  en  éta- 
blissant que  les  genres  l.pibaterium 
deFoister  et  Liniacia  de  Louieiro 
étaient  identiques.  Or  les  deux  es- 
pèces A'Epibiileriurn  font  aussi  par- 
tie des  Cocculus.  f-^.  ce  dernier  mot. 

Le  nom  de  Limacia  a  encore  été 
donné  par  Dietrich  au  liumea  de 
Poiteau.  (g..n.) 

*  LIMACIENS.  MOLL.  Famille  éta- 
blie par  Lamaick,  dans  la  Zoologie 
pliilosophique  ,  pour  les  genres  On- 
chide  ,  Limace,  Paniiacolle  ,  Vitrine 
et  Testacelle.  Lamarck  a  reproduit  la 
même  famille,  sous  le  même  nom  et 
sans  aucun  changement ,  dans  l  Ex- 
trait du  Cours,  ainsi  que  dans  les  Ani- 
maux sans  vei  t.  T.  vi,  pag.  42.  En 
consult^mt  les  mots  suivans  Lima- 
çons, LlMACELLESjLlîNtACES,  LlMACl- 

NÉs  et  PcLMoNÉES  ,  OU  aura  Une  idée 
suffisante  des  cliangemens  apportés  à 
cette  famille  par  les  divers  auteurs. 

(D..H.  ) 

LIMACINE.  Limacina.  moll.  Cu- 
vier  (Rètn.  Anim.  T.  11)  a  ci  éé  pour 
cet  Animal  ,  très-voisin  desClios,  un 
genre  qu'il  a  nommé  ainsi  Lamarck, 
en  l'adoptant  ,  a  fait  sentir  que  ce 
nom  ,  en  rappel.tnl  l'idée  d'une  Li- 
mace ,  ne  pouvait  convenir,  puisque 
la  Limacine  est  pourvue  d'une  co- 
quille spirale,  régulière.  Blainville  a 
changé  ce  nom  pour  celui  de  Spira- 
telle  que  nous  adoptons  et  auquel 
nous  renvoyons.  (i)..H.) 

*  LIMACINÉS.  Limacina.  moll. 
Famille  établie  par  de  Blainville  (ar- 
ticle Mollusque  d  u  Dict.  des  Sciences 
]Nat.) ,  pour  les  Hélices  et  les  Limaces 
des   auteurs.    Blainville   a  été  con- 


4ia  LIM 

duilàla  x-éimloudc  ces  deux  familles, 
probablement  par  la  difficulté  de  pla- 
cer plulôt  dans  l'une  que  dans  l'au- 
tre, certains  genres  qui,  par  les  tran- 
sitions qu'ils  pi  ésentent,  laissent  dans 
le  doute  à  l'égard  de  la  famille  à  la- 
quelle ils  doivent  appartenir;  Blain- 
ville  a  distribué  de  la  manière  sui- 
vante, la  famille  des  Limacinés. 

f  Le  bord  antérieur  du  manteau 
renflé  en  bourrelet  et  non  en  bou- 
clier ;  une  coquille. 

Ambrette  ,  Bulime  ,  Agatblne  , 
Clausilie  ,  INlaillot  qui  comprend  les 
genres  Partule  et  P^erligOi  Tomogère, 
Hélice. 

ff  Le  bord  antérieur  du  manteau 
élargi  en  une  espèce  de  bouclier;  co- 
quille nulle  ou  presque  membra- 
neuse. 

Yitrine  qui  renferme  les  genres 
Helicolimax  et  Hélicaron ,  Férus .  ;  Tcs- 
tacelle,  Parmacelle  ,  Limacelle  ,  Li- 
mace, Oncbidie  qui  comprend  le  genre 
Véronicelle ,  Bluiiiv.  r.  tous  ces  mots. 

(D..U.) 

*  LIMACODE.  Limacodes.  iNs. 
Genre  de  l'ordre  des  Lépidoptères  , 
famille  des  Nocturnes  ,  tribu  des 
faux  Bombyx  ,  établi  par  Latreille 
(Fam.  Matur.  du  Règn.  Aiiim.),  et 
répondant  à  une  sous-division  de  la 
première  division  des  Bombyx  de  cet 
auteur (Ge«e/-.  Crusl.,  etc.,  t. 4, p.  219). 
Les  caractères  de  ce  genre  sont  :  an- 
tennes peu  ou  point  pecliuées  dans  les 
deux  sexes;  ailes  en  toit;  chenilles 
rampantes,  ayant  les  pieds  écaiileux 
rétractiles;  les  membraneux  suintant 
une  liqueur  gluante.  Latreille  rap- 
porte à  ce  genre  les  Heplalus,  Testucio, 
AselLus  et  Bufo  de  Fabricius  et 
plusieurs  autres.  (g.) 

LIMAÇON.  MOLi>.  C'est  sous  cette 
dénomiuâliou  que  Férussac  a  réuni 
en  famille,  les  genres  qui  pour  la 
plupart  constituent  la  famille  des  Coli- 
inacés  de  Lamarck.  /^.  ce  mot.  Cepen- 
dant il  y  a  des  différences  notables, 
puisque  le  genre  Hélice  de  Férussac  , 
à  lui  seul  ,  renfermait  presque  tous 
ceuxdesColimacésdeLamarck.  Voici 
de  quelle  manière  cette  famille  est 


LIM 

distribuée  dans  les  Tableaux  systéma- 
tiques des  Animaux  Mollusques  : 

A.  Une  cuirasse  et  un  collier.  ÏÉ- 
TRACÈRES.  Hélicarion,  Fér.;  Hélicoli- 
mace  ,  Fér. 

B.  Un  collier  sans  cuirasse. 
1.  TÉTRACÈRES.  Uélice. 

3.  UicÈRES.Yerligo, Partule./^. ces 
mots.  (D..H.) 

LIMAÇONNE.  INS.  (Goedart.)  Lu 
chenille  du  Bombyx fascelinaàcYai- 
biicius.  (B.) 

*  LIMAÇONS.  MOLL.  Cette  expres- 
sion ,  synoiîyme  d'Hélice  dans  le  plus 
graud  nombre  des  auteurs,  a  poui^ 
tant  été  employée  par  d'autres  d'une 
manière  plus  générale  pour  désigner 
toutes  les  Coquilles  enroulées,  soit 
marines  ,  soit  terrestres  ,  dont  la  for- 
me, plus  ou  moins  globuleuse,  pré- 
sentait quelques  rapports  avec  celle 
des  véritables  Hélices.  D'Ai-genville 
est  un  de  ceuxqui  lagéncialisèrent  le 
plus.  Adinson  l'appliqua  à  la  pre- 
mière section  de  ses  Coquillages  uni- 
valves  sous  le  nom  de  Limaçons  uni- 
valves;  il  y  rangea  douze  genres  divi- 
sés en  cinq  familles  ;  l'une  d'elles  ,.la 
troisième  ,  comprend  le  genre  Lima- 
çon qui  ne  renferme  que  des  Coquil- 
les véritablement  terresti-es  ,  lorsque 
tous  les  autres  genres  de  la  section 
des  Limaçons  ne  comprennent  que 
des  Coquilles  d'eau  douce  ou  mari- 
nes. Les  auteurs  plus  modernes,  en 
conservant  le  mot  de  Limaçon  ,  le 
restreiguii-ent  beaucoup,  et  ne  l'ap- 
pliquèrent plus  qu'aux  seules  Coquil- 
les terrestres.  (D..11.) 

*  LIMACTIUM.      DOT.    CRYPT. 

(Fries.)  f^.  Agaric. 

LIMACULE.  PoiM.  ross.  Luid  pa- 
raît désigner  sous  ce  nom  une  sorte 
de  Glossopètre.  J^.  ce  mol.  (b.) 

LIMANDE.  POIS.  Espèce  du  genre 
Pleurouecte.  F",  ce  mot.  (b.) 

LIMAS.  MOLL.  Yieux  syu.  français 
de  Limace,  r.  ce  mot.  (b.) 

LIMAX.  MOLL.  r.  Limace. 

LIMBx\RDE.  Limbarda.  bot.  puan  . 
Genre   de  la  famille  des  Svnaulhé- 


IIM 

rées,  Corynibif'ères  cle  Jiissicu  ,  el  de 
la   Syngcnésie  supeillue,   L.,  établi 
par  Adanson,  et  adoplépai  H.  Cassini 
qui  l'a  ainsi  caractérisé  :   involucre 
presque  hémisphérique  ,  foriiié  de  fo- 
lioles   membraneuses  ,    imbriquées  , 
entièrement    appliquées  ,   nullement 
appendiculées,  linéaires-lancéolées  et 
coriaces  ;     réceptacle    large  ,   plane  , 
marqué  de  fossettes  ,  et  héi  issé  de  pa- 
pilles; calalhldes  radiées  donllesfleius 
centrales  sout  nombreuses,  réguliè- 
res ,  hermaphrodites  ,  celles  de  la  cir- 
conférence nombreuses  ,  disposées  à 
peu  près  sur  un  seul  ran;^',  en  lan- 
guettes et  femelles  ;   anthères  pour- 
vues à  la  base  de  longs  appendices  su- 
bulés  et  découpés;  akènes  oblongs, 
cylindriques  ,  hérissés  de  longs  poils, 
surmontés  d'une  aigrette  composée  de 
poils  légèrement  pluuieux.  Ce  geure 
fait  partie  de  la  tribu  des  luulées, 
section  des  Inulées  prototypes  de  Cas- 
sini. 11  a  été  constitué  aux  dépens  des 
Initia  ,   et  ne   diffère  de  ce   dernier 
genre  que  par  la  structure  de  l'invo- 
lucre  qui  est  surmonté  d'un  appen- 
dice étalé  et  foliacé  dans  les  vraies 
Inules.  Le  Limbarda  tricitspis  ,  Cas- 
sini,  ou  Iiiiila  crithmoides  ,  L.,  est 
le   type  du  genre.  C'est  un  Arbuste 
rameux  ,  garni  de  feuilles  linéaires  , 
épaisses  ,  charnues,  persistantes  pen- 
dant l'hiver  ,  tridentées  au  sommet, 
dans  l'aisselle  desquelles  naissent  de 
petits  faisceaux  de  feuilles  disposées 
en   rosette  cl  appartenant  à  un   ra- 
meau non  développé.  Les  calathides 
sont  jaunes   el  solitaires  au  sommet 
dés  rameaux.  Cette  Plante  n'est  pas 
rare   sur  les  bords  de  la  Méditerra- 
née. On  mange  ses  feuilles  confites 
dans  le  vinaigre.  Cas-ini  réunit  avec 
doute  ,  au  genre  Limbarda  ,    VInula 
viscosa  de  i3esfontaines.  (g..n.) 


LIM  4i3 

le  tube  est  la  partie  inférieure  rétré- 
cic  et  cylindrique,  le  Liml)e  est  lu 
partie  plane  et  étalée ,  qui  présente 
quatre  ou  cinq  lanières,  f.  C.vl,ice 
el  CoiioLLK.  (v.  R.) 

LLVIBILITE  otT  LIMBITE.  min, 
(Saussure,  Journal  de  Physique,  T. 
XLiv,  p.  24i).  Substance  d'un  jaune- 
brunâtre,  assez  tendic,  fusible  en 
émail  noir,  et  disséminée  en  grains 
irréguliers  dans  les  lavesde  la  colline 
de  Liudjourg  ,  en  brisgiu.  Elle  a 
beaucoup  de  rapports  avec  la  Chu- 
site  du  même  auteur,  trouvée  dans 
la  même  roche  basaltoide  ,  et  qui  n'en 
ddlère  que  par  sa  fusibilité  en  émail 
blanc.  ILiiiy  el  la  plupart  des  miné- 
ralogistes n'ont  vu  dans  ces  substan- 
ces que  des  altérations  de  l'Olivine 
ou  Péiidot  granuliforme.  (g.del.) 
LIMBORCHLA.  bot.  phax.  (Sco- 
poli.)  Syn.  du  Cuutoubea  d'Aublet. 
f^.  ce  mot.  (G..N.) 

LIMBOKIA.  BOT  cRYPT. {Lichens.) 
Genre  établi  par  Acbarius  (y/c/.  de 
Stuckholm,  iSi'i  ,  p.  a-tb;  qui  l'a  ainsi 
caractérisé  :  couceptacles  noirs  ou 
gris  eu  forme  de  petites  coupes,  dont 
ie  bord  est  découpé  et  irrégulier, 
semblables  à  une  couronne.  Ils  ne 
sont  point  stipilés  comme  les  Caly- 
cium  dont  ils  se  rapprochent  beau- 
coup par  le  lesie  de  l'oiganisatiou  ; 
le  thallus  forme  une  croûte  très- 
mince,  unifoiuie,  adhérente  aux 
bois  et  aux  écorces  d'Arbres.  La  place 
de  ce  geure ,  parmi  les  Lichens  ,  n'est 
pas  sans  objeclion,  car,  selon  des 
naturalistes  dont  l'autorité  est  très- 
respectable,  il  serait  mieux  classé 
]iarmi  les  Urédinées  de  la  famille  des 
Champignons.  En  le  considérant 
comme  appartenant  aux  Lichens, 
notre  collaborateur  P'ée  l'a  réuni  , 
ainsi  que  le  Coniocybe  et  le  Cyphe- 
/iwmd'Acharius,  en  un  seul  geure, 
qu'il  nomme  Acolium.  Persoon  [Act. 
ir'eter.,  j8io,  p.  xi)  a  décrit  et  figu- 
ré l'espèce  prujcipale  sous  le  nom 
générique  de  SclUzoxylurn.  (g..n.) 
LIME.  Lima,  conçu.  Ce  genre,  créé 


LIMBE.  Limbus.  v.ot.  ph.vk.  Dans 
un  calice  monosépale  ou  une  corolle 
monopétale,  on  donne  le  nom  de 
Limbe  à  la  partie  évasée  .qui  offre  les 
divisions.  Le  Limbe  est  surtout  dis- 
tinct fiuand  le  calice  ou  la  corolle  — -  i  u  i 
ont  tubuleuxà  leur  base.  Ainsi  dans  par  Brugu.ère  dans  les  planches  de 
la  corolle  du  Lilas,  du  Jasmin,  etc.,    l'Encyclopédie,  n  avait  point  ete  ca~ 


4i4 


LIM 


vactérisé  par  lui  ;  Lamarck  ,  dans 
ses  premiers  travaux  ,  lui  imposa  , 
le  premier  ,  les  caractères  généri- 
ques ,  et  depuis  il  lut  admis  par  la 
plupart  des  zoologistes.  BruL;uière 
avait  placé  ce  genre  à  la  suite  des  Pei- 
gnes ,  et  c'est  avec  eux  en  elFet  qu'il  a 
le  plus  de  rapport.  Lamarck  ,  dans  le 
Système  des  Animaux  sans  vertèbres  , 
1801 ,  le  mit  également  en  rapport  avec 
ce  genre  et  les  Houlettes.  Lorsque  cet 
auteur  établit  des  Himilles  parmi  les 
Mollusques  dans  sa  Pbiiosopbie  zoo- 
logique,  il  compi  it  dans  celle  des  B^s- 
sil'ères  la  Linie  ,  la  Houlelteet  d'autres 
genres  qu'il  sépara  des  Peignes  qui 
furent  placés  dans  la  famille  des  Os- 
tracés.  Cet  arrangement  resta  abso- 
lument le  même  dans  l'Extrait  du 
Cours  publié  en  181 1  ;  mais  dans  son 
dernier  ouvrage  il  apporta  quelques 
changemens ,  institua  la  famille  des 
Pectinides  qu'il  forma  d'une  partie 
des  genres  de  ses  Ostracés  et  des  Bys- 
sifères  de  l'Extrait  du  Cours  ,  et  réta- 
blit ainsi  les  rapports  naturels  des  Li- 
mes avec  les  Peignes  ,  les  Houlettes  et 
les  Plagiostomes.  Cuvier  ,  Règne  Ani- 
mal,  con^erva  le  genre  Huître  à  peu 
près  tel  que  que  Linné  l'avait  fait.  Les 
Linjes ,  les  Peignes  ,  etc.  ,  s'y  trouvè- 
rent compris  à  litre  de  sous-genres. 
Férussac  n'adopta  pas,  à  cet  égard  , 
le  sentiment  de  Cuvier  ;  il  préféra 
l'opinion  de  Lamarck;  il  admit  la  fa- 
mille des  Pectinides  ,  et  le  genre 
Lime  y  fut  compris.  Blainville  , 
dans  son  article  Mollusque  du  Dic- 
tionnaire des  Sciences  Naturelles ,  ad- 
mit par  le  fait  la  famille  des  Pectini- 
des de  Lamarck  ,  en  lui  donnant  le 
nom  de  Subostiacés;  il  la  réforma 
en  en  élnignant  deux  genres  :  celui 
de  la  Lime  y  resta.  Latreilie  conserva 
l'opinion  de  Cuvier  en  élevant  au 
titre  de  famille  le  genre  Huit!  e  de  ce 
zoologiste  ;  il  le  divisa  en  deux  tribus, 
dont  la  seconde  répond  assez  bien 
aux  Pectinides  de  Lamarck  :  c'est 
dans  cette  tribu  des  Ostracés  que  se 
trouvent  les  Limes. 

D  après  ce  que  nous  venons  d'ex- 
poser, ilestfacile  devoir  qu'il  n'existe 
que  deux  opinions  sur  le  genre  qui 


LIM 

nous  occupe.  Doit-il  rester  dans  les 
Ostracés  ou  faire  partie  des  Pectini- 
des ?  Toute  la  question  est  là  ;  si  ou 
considère  les  différens  caiactèies  des 
Limes  ,  et  si  on  les  compare  à  ceux 
des  Peignes,  on  leur  trouvera  beau- 
coup plus  de  rapports  qu'avec  les 
Huî'res.  Si,  avec  Poli  ,  ou  s'attache 
plus  spécialement  à  1  Animal  ,011  lui 
trouvera  bien  des  rapports  a^  ce  les 
Huîires  et  les  Avicules  ;  mais  on  lui 
en  trouvera  plus  encore  avec  les  Pei- 
gnes. La  coquille  des  Limes  s'éloigne 
certainement  beaucoup  de  celle  des 
Huîtres  proprement  dites  ;  elle  est  vé- 
gulièie,  solide,  non  foliacée,  non 
adhérente  ,  si  ce  n'est  par  le  byssus 
que  porte  l'Animal.  Elle  a  des  oreil- 
lettes cardinales  comme  les  Peignes  ; 
seulement  elles  sont  plus  courtes  ,  et 
le  lig  ment  est  placé  de  même  dans 
uncfossette  cardinale  triangulaire.  La 
principale  diiïér'înce  entre  ces  genres  , 
ditrérence  que  Latreilie  a  parfaite- 
ment saisie,  puisque  c'est  sur  elle 
qu'il  l'a  séparé  en  deux  familles  voi- 
sines ,  est  l'existence  du  byssus  dans 
les  Limes,  lorsqu'il  manque  presque 
toujours  dans  les  Peignes.  Nous 
croyons  que  Lntreille  a  donné  à  ce 
caractère  trop  d'importance,  et  nous 
conservons  l'opinion  de  Lamaick,  en 
laissant  ce  genre  dans  la  famille  des 
Pectinides.  Poli,  dans  son  bel  ouvrage 
des  Testacés  des  Deux-Siciles ,  a 
donné  l'anatomie  d'une  espèce  de 
Lime  que  l'on  trouve  assez  fréquem- 
ment dans  la  Méditerranée  ;  il  lui  a 
reconnu  tant  de  ressemblance  avec 
l'Animal  de  l'Avicule  qu  il  n'a  pas 
cru  devoir  les  séparer  en  deux  genres. 
Dans  sa  méthode ,  ces  deux  genres 
réunis  foi  ment  celui  qu  il  nomme 
Glaucodermes  ;  il  ne  peut  èire  admis 
/tel  qu'il  est;  car  la  difïérence  entre 
les  coquilles  seules  est  si  grande  , 
qu'elle  a  suffi  depuis  long-temps  à 
tous  les  auteurs  pour  les  séparer. 
Voici  de  quelle  manière  Blainville 
caractérise  ce  genre  :  corps  médio- 
crement comprimé  ,  subsymétrique  , 
enveloppé  dans  un  manteau,  fpndu 
dans  presque  toute  sa  circonférence  , 
très-finement  frangé  sur  ses  bords  et 


LIM 

sans  aucun  indice  de  siphon;  bou- 
che entonre'e  de  lèvres  frangées  et  de 
dcuxpiircs  d';ippendiccs  lahi.iux;  un 
appendice  abdominal  (le  pied;  rudi- 
nientaire  avec  un  byssus.  Coquille 
m^ale,  plus  ou  moins  oblique,  pres- 
que equivalve  ,  sul)auiiculairc,  ré- 
gubèreinent  bâillante  à  la  p;irlie  au- 
térieure  du  bord  inférieur;  les  som- 
mets anicrieuis  et  écartés  ;  charnière 
buccale  ,  longitudinale  ,  sans  dents; 
ligament  arrondi ,  piesque  exlérieur, 
inséié  dans  une  excavation  de  chaque 
valve  ;  impression  mwscidaire  cen- 
trale ,  pait.igée  en  tiois  parties  dis- 
tinctes. Les  espèces  de  ce  genre  sont 
peu  nombreuses  :  Lamarck  en  donne 
six  vivantes  dans  diû'éienles  mers  , 
et  Defrincc  en  cite  onze  e>pèces  fos- 
siles ,  parmi  lesquelles  il  y  en  a  quel- 
ques-unes de  douieuses  par  la  atffi- 
cullé  quou  a  de  les  dégager,  pour 
la  plupart,  de  la  pierre  dure  qui  les 
enveloppe.  Parmi  les  Coquilles  du 
genre  Plagiostonie,  il  y  en  a  plusieurs 
qui  sont  également  douteuses  à  cause 
de  leur  mauvais  élat  de  conservation 
habituel.  Comme  dans  les  Plagiosto- 
mes  d  ne  doit  pas  y  ayoir  de  bâdle- 
ment  pour  le  passage  d'unbvssus, 
toutes  les  fois  que  le  côté  antérieur 
des  valves  est  caché  ou  cassé  ,  il  est 
impossible  de  décider  le  genre.  Cela 
est  si  vrai  que  le  Plagiostonie  semi- 
lunaire  ,  que  l'on  rapporte  comme 
type  du  genre  ,  est  pourtant  une  vé- 
ritable Lime  ,  comme  nous  en  som- 
mes certains  d'après  un  individu  bien 
conservé  de  noire  collection.  La  Co- 
quille nommée  par  Sovveiby  {Minerai 
Conchology ,  pi.  i  02  ) ,  Lima  gibbosa, 
n'est  point  une  Lime  ;  car  ,  possédant 
plusieurs  individus  de  cette  espèce, 
les  deux  valves  réunies  et  dans  un 
parfait  état  de  conservation ,  nous 
pouvons  affirmer  qu'il  n'existe  pas  le 
moint'.re  bâillement  entre  les  valves 
pour  le  passage  d'un  byssus.  Il  est 
donc  nécessaire  de  la  rapporter  parmi 
les  Plagiostomes.  On  voit  pUr  ces  ob- 
servations combien  il  importe  d'exa- 
miner avec  soin  et  sur  des  individus 
qui  offrent  un  boa  état  de  conserva- 
tion les  caractères  génériques. 


LLM  4,5 

Lime  commune  ,  Lima  squamosa , 
Lamk.;  OslreaLima,  Gmel.,  n°  q5 
Chimnitz,  Conch.  T.  vu  ,  tab    68 
fig.  Gôi;  Eiic^clop.,   pi.    206,  fig   4; 
DArgenville  ,  Conch.,  pi.  24  ,  fig.  e. 

LlM£SUlîiîQriL\TÉUAL£,jL///Zr7^//a- 

cialis  ,  Lamk. ,  Anlm.  sans  vert.  T.  vi, 
pag.  157,  n.  ?>;  Ostiea  glaiialts,L.y 
Gmel.,  n.  96;  Kiiorr,  Vergu.  ï.  vi, 
tab.  56,  fig.  5;  Eucyclop.,  pi.  206, 
fig.  2  et  3. 

Lime  enflée,  Limainflata,  Lamk., 
Anim.  sans  vert.,  loc.  cit.,  n.  1;  Lis- 
ter, Sf/iup.  Cunch.,  tab.  177,  fig.  i4; 
Encyclop.,  pi.  206,  ûg.  5.       (u..ii.) 

*  LIME.  MOLL.  f^.  Cancellaire. 

LIME.  BOT.  PHAN.  Ce  mot  qui  est 
syn.  de  Limon,  désigne  aussi  quel- 
quefois le  Fhalaris  aspera  ou  Al- 
pisle  rude  et  un  Cynosurus.         (b.) 

LIME-BOIS  Xylutrogi.  ins.  "Tribu 
de  Tordre  des  Coléoptères,  section 
des  Penlanières  ,  famille  des  Serricor- 
nes ,  division  des  Malacodermes,  à 
laquelle  Latreille  donne  pour  carac- 
tères (Fam.  Nat.  du  Règn.  Anim.): 
COI  ps  toujours  long,  étroit  et  ordi- 
nairement linéaire  ,  <ivec  la  tête  pres- 
que oibiculaire  ou  piesque  globu- 
leuse ,  dégagée  ou  distincte  du  cor- 
selet par  un  étranglement  brusque, 
en  forme  de  col.  Les  mandibules 
sont  courtes,  épaisses  et  dentées.  Les 
antennes  sont  filiformes  ou  amincies 
vers  le  bout.  Les  tarses  sont  filifor- 
mes, leur  pénultième  article  est  rare- 
ment bilobé.  Les  élylres  sont  quel- 
quefois très-courtes.  Le  nom  français 
(le  Lime-Bois  a  été  établi  la  première 
fois  par  Cuvier  qui,  dans  son  Ta- 
bleau élémentaire  de  l'Histoire  Natu- 
relle des  Animaux,  traduisit  ainsi  le 
mot  Lymexylon  qui  désigne ,  dans 
Fabricius  ,  un  genre  de  Coléoptères. 
Duméril  (Zool.  Anal.)  donne  le  nom 
de  Ruine-Bois ,  aux  Insectes  de  cette 
ti-ibu.  Sous  la  forme  de  larve,  ces 
Insectes  vivent  dans  le  bois  et  le 
percent  dans  tous  les  sens  ;  ils  sont 
quelquefois  très-nuisibles  aux  bois 
de  constructions  navales  qu'ils  gâtent 
entièrement  {f" .  Lymexylon).  La- 


4i6  LIM 

treille  divise  celte  tribu  en  cinq  gen- 
res ,  ce  sont  les  genres  Ati  aclocère  , 
Hylécœte  ,  Lymexylon  ,  Cupès  et 
Rhysode.  V.  ces  mots.  (g.) 

LIMÉNITIS.  INS.  Fabriciiis  a  for- 
mé sous  ce  nom  un  gevire  de  Colëop- 
tèi'es  diurne.i  qui  comprend  le  Papil- 
lon du  Peuplier,  le  Papillon  Sibylle 
et  quelques  autres  analogues.  P'. 
Nymphale.  (g.) 

LLMÉOLE.  Limeum.  bot.  phan. 
Ce  genre  ,  de  la  famille  des  Portula- 
cées  et  de  IHeplandrie  Digynie  ,  L.  , 
est  ainsi  caracléiisé  :  calice  à  cinq  fo- 
lioles ovales,  acuininées,  membra- 
neuses sur  les  bords  ;  corolle  à  cinq 
])etales  égaux  ,  ovales  ,  obtus  ,  plus 
courts  que  le  calice;  sept  étammes 
non  saiilanles  ,  à  filets  dilatés  et  cor- 
nés à  la  b.isc;  oviiire  sU'père,  globu- 
leux ,  surmonté  de  deux  styles  à  stig- 
mates obtus;  fruit  sphériqne  divisi- 
ble en  deux  parties  que  Gaerlner  re- 
gardait comme  des  graines  nues  ,  et 
qui  sont  hèmispbériques  ,  scabres  en 
dehors,  concaves  à  leur  lace  inté- 
rieure. Le  Limeum  africanum  ,  L. , 
est  le  type  du  genre.  C  est  une  Plante 
quia  le  port  de  la  Corrigiole  et  qui 
croît  dans  l'Afrique  orientale  et  aus- 
trale. Une  seconde  espèce  a  été  ajou- 
tée par  Linné  fils  qui  lui  a  donné  le 
noni  de  Z>.  ap/ijl/um  p.uqnel  Thun- 
berg  a  substitué  celui  i\e  L.  capense , 
parce  qu'il  nommait  une  autre  es- 
pèce nouvelle  L.  œthiopicum. 

Le  L.  humile  de  Forskahl  est  la 
même  Plante  que  V Andracluie  tele- 
phioides  ,  L.  (g..n.) 

*  LIMETTIER.  bot.  phan.  On 
donne  ce  nom  à  une  des  sections  du 
genre  Oranger. /^.  Oranger,  (a.r.) 

*  LIMIA.  BOT.  rHAX.  Ce  genre,  éta- 
bli par  Vandelll,  rentre  dans  le  Fi- 
tex  de  Linné.  /^.   ce  mot.      (g..n.) 

LIMICOLES.  Limicùlœ.  ois.  Ilii- 
ger  a  formé  sous  ce  nom  une  famille 
des  Oiseaux  qui  vivent  dans  les  terres 
limoneuses  ;  tels  sont  les  Courlis  ,  les 
Bécasses  ,  les  Barges  ,  etc.         (g..n.) 

(JMICDLA.  ois.  Nom  scientifique 
substitué  par  Vieillot  à  celui  de  JLi- 


LIM 

mosa ,  imposé  par  Brisson  au  genre 
Barge. /"^.  ce  mot.  (g..n.) 

*  LTMIR.WEN.  BOT.  PHAî*.  L'Ar- 
bre de  Madagascar  désigné  sous  ce 
nom  par  Flacourt ,  nous  paraît  être 
un  Fromager,  Bombax.  (b.) 

*  LIMNACÉS.  MOLi..  De  Blainville 
a  nommé  ainsi  la  famille  des  Lim- 
néens     de     Lamarck.     K.    ce    mot. 

(D..H.) 

*  LIMN-\DIE.  L'tmnadia.  crust. 
Genre  de  l'ordre  des  Phyllopodes ,  fa- 
mille des  Aspidiphores  de  Latreille 
(  Fam.  Nat.  du  Piègn.  Anim.),  établi 
par  notre  collaborateur  Adolphe  Bron- 
gniart  qui  lui  donne  pour  caractères  : 
corps  entièrement  renfermé  dans  un 
test  bivalve;  deux  yeux  rapprochés; 
quatre  anteunes,  deux  petites  sim- 
plr's,  deux  grandes  divisées  en  deux 
branches  ;  vingt-deux  paires  de  pâtes. 
Ces  Crustacés  diffèrent  des  Jpus  par 
la  forme  du  test ,  et  par  leurs  grandes 
antennes  qui  manquent  dans  ces  der- 
niers ;  ils  s'éloignent  des  Branchipus 
par  la  présence  du  test ,  par  la  posi- 
tion des  yeux  ,  les  antennes  bifides  et 
le  nombre  double  des  pâtes.  Les  Da- 
phiiia  s'en  distinguent  facilement  par 
leur  tête  saillante  hors  du  test  ;  et 
les  genres  Cypris  ,  Cylhcrée  et  Lyn- 
ceus  en  sont  suffisamment  distingués 
par  la  forme  de  leurs  anteiuies  et  le 
nombre  des  pâtes.  Cependant  quel- 
ques espèces  de  Lyncées  s'en  rap- 
prochent par  leurs  formes  extérieu- 
res. Ce  genre  avait  été  confondu  par 
Herm=inn  fils,  avec  les  Daphnies,  et  il 
en  avait  donné  une  courte  descrip- 
tion sous  le  nom  de  Daphnia  gigas. 
Adolphe  Brongniart  en  a  rencontré 
un  grand  nombre  d'individus  ,  et 
ayant  remarqué  qu'ils  différaient  par 
beaucoup  de  caractères  du  genre  dans 
lequel  Hcrmann  les  avait  placés  ,  il 
les  a  étudiés  avec  soin  et  a  établi  le 
genre  qui  nous  occupe.  Le  corps  des 
Limnadia  est  entièrement  renfermé 
dans  un  test  bivalve,  ovale,  trans- 
parent, iaiinâtre  ,  lisse  et  n'offrant 
que  quelques  zones  parallèles  à  son 
bord  lisse;  l'Animal  contenu  dans  ce 
test  est  allongé  et  recourbé  à  sa  par- 


lie  pos  le  lie  lire;  sa  tête  n'est  pas  sé- 
parée du  reste  du  corps.  Les  yeux  , 
placés  à  sa  partie  antérieure,  ne  sont 
pas  sphériques,  mais  leurs  coic's  in- 
ternes sont  presque  plans  ,  tandis  que 
leurs  côlës  externes  sont  très-con- 
vexes; ils  sont  tiès-rapprocîiés,  con- 
tenus dans  une  même  protubérance 
de  la  tête  et  composés  d'une  infinité 
de  petits  globules  inégaux  qui.  re- 
çoivent chacun  un  nerf  envoyé  du 
cerveau.  Au-dessous  des  yeux  et  sur 
la  ligne  moyenne  ,  on  voit  une  crête 
peu  saillante  qui  ofire  de  chaque  côté 
une  petite  antenne  simple,  élargie  à 
son  extrémité  ctcréneléesur  ses  bords; 
plus  eu  dehors  se  trouvent  deux 
grandes  antennes  aussi  longues  que 
la  moitié  du  corps,  d'abord  simples 
et  composées  de  huit  articles  et  en- 
suite divisées  en  deux  branches , 
chacune  formée  de  douze  articles.  La 
bouche  est  située  en  dessous  de  ces 
antennes  et  composée  de  deux  ni.à- 
choires  et  de  deux  mandibules.  Les 
mâchoires  forment  par  leur  réunion  , 
«ne  sorte  de  bec  or  iinairement  re- 
plié sous  la  tête  ;  les  mandibules  sont 
renflées  en  forme  de  poire,  arquées 
et  tronquées  à  leur  extrémité  infé- 
rieure ;  leur  partie  supérieure  est 
insérée  au  sommet  de  la  tète  derrière 
les  yeux  ,  taudis  que  les  deux  extré- 
mités planes  se  rejoignent  à  l'entrée 
de  la  bouche  et  sont  réunies  par 
leur  bord  antérieur.  Ces  mandibules 
bi'oient  les  alimens  dune  manière 
très-remarquable,  en  exécutant  cha- 
cune, autour  des  points  d'insertion 
comme  d'un  axe  ,  des  mouvemens 
oscillatoires  qui  augmentent  et  dimi- 
nuent alternativement  l'angle  com- 
pris entre  les  deux  extrémités  planes 
qui  les  terminent  inférîeurement.  On 
volt  à  la  partie  supérieure  de  la  tête 
un  petit  appendice  vasculaire  droit 
et  incolore  ,  dont  l'usage  'est  inconnu. 
Le  corps  ou  tronc  de  ces  Crustacés  se 
compose  de  vlugl-trois  anneaux  dont 
les  vingt-deux  premiers  portent  cha- 
cun une  paire  de  pâtes  branchiales; 
le  dernier  segment  forme  la  queue 
qui  est  terminée  par  deux  filets  di- 
vergeus.  Les  pâtes  se  divisent  à  une 


LIM  4,7 

petite  distance  de  leur  insertion  en 
deux  branches  dont  l'une,  iuleiue 
porte  quatre  appendices  branchiaux 
tiès-cdiés,  et  l'autre,  externe,  est 
sunpie;  avant  de  se  diviser  la  pale 
présente  à  sa  face  externe,  un  ap- 
pendice cylintliiquc,  légèrement  ren- 
flé et  qui  paraît  avoir  un  canal  dans 
son  milieu.Cet  appendice  es!  recouveit 
par  un  loiig  filet  qui,  dans  les  onziè- 
me, douzième  et  lieizième  paires  de 
pâtes,  s'étend  beaucoup  dans  la  cavilc 
qui  se  trouve  entre  le  dos  de  l'Ani- 
mal et  la  carène  du  test ,  et  après 
lesquels  les  œufs  adhèrent.  Les  dix 
premières  pâtes  sont ,  à  peu  près  ,  de 
la  même  longueur  et  égales  aux  glan- 
des antennes  ;  les  suivantes  dimi- 
nuent rapi.iement  jusqu'aux  der- 
nières qui  sont  très-courtes.  Le  cer- 
veau est  situé  à  la  partie  antérieure 
de  la  tête  sous  les  yeux  ,  il  s'étend 
entie  les  bases  des  deux  grandes  an- 
tennes et  embiasse  une  petite  partie 
de  l'œsophage  ;  il  est  réniforme  ,  gru- 
meleux ,  grisâtre;  sa  convexité  don- 
ne naissance  aux  dçux  nerfs  optiques; 
on  ne  pe^^t  distinguer  ni  cordon  ner- 
veux ni  ajjcune  autre  partie  du  sys- 
tèriie  nerveux.  Le  tube  digestif  est 
sim])le  dans  toute  son  étendue,  et 
n'offre  ni  Qpecum  ni  vaisseau  bilieux  ; 
il  est  feulemeut  renflé  dans  son  mi- 
lieu ,  commence  entre  les  deux  mâ- 
choires ,  passe  sous  le  cerveau  ,  se 
porte  en  arrière  et  se  courbe  encore 
une  fois  pour  suivre  la  direction  du 
corps.  Le  vaisseau  dorsal ,  placé  en- 
tre l'iiitestiu  et  le  dos,  se  terminedans 
la  tête.  A  la  partie  antérieure  on 
trouve  un  autre  vaisseau  assez  consi- 
dérable qui  s'étend  entre  le  canal  in- 
testinal et  la  base  des  pâtes.  Adolplic 
Brongniart  pense  que  c'est  le  tronc 
pulinonaire.  Les  œufs  de  ces  Crusta- 
cés sont  situés  dans  l'intéiieur  du 
corps,  sur  les  côtes  du  canal  intes- 
tinal et  dans  le  premier  article  des 
pâtes  jusqu'à  la  base  de  ce  canal  ré- 
current dont  on  a  parle  ru  décrivant 
les  pâtes.  Us  sont  arrondis,  transpa- 
rens  et  d'une  grosseur  variable,  et 
ils  ne  sont  pas  réunis  en  masses , 
mais  épars.  Beaucoup  d'individus  of- 

27 


4i8  LIM 

frent,  en   outre,  une  masse  d'œufs 
très-considérable,    agglomérés   dans 
la  cavité  du  test  ;  ces  œufs  sont  beau- 
coup plus  développes  que  les  autres  , 
jaunâlres  ,    et    ont  tous   une     partie 
unloucée  soit  au   centie  soit  à   l'un 
des  bords  ;  ils  adhèrent  tous  par  des 
filaniens     Irès-déliés    aux    filets    des 
dernières  pâtes.  Ces  œufs  ainsi  pla- 
cés sortent  de  la  cavité  du  test  par 
deux  roules  diflei  entes  ;  quand  l'Ani- 
mal est    tranquille  il  les  pond  un   à 
un  par  la  paitie  antérieure  du  corps 
oit  lis   ai  rivent   peu    à   peu  à  l'aide 
du    mouvement    des   branchies  ;    ils 
hor:ent  alors  en  dessous  des  mandi- 
bules; quand  au  contraire  l'Animal 
est  inquiété  ou  placé  danS  un  espace 
qui  ne  lui  confient  pas  ,  il  les  rejette 
en  masse  par  la  partie  pos'érieure  du 
test.  Ce  qu'il  y  a  de  plus  curieux  à 
cclaircir  dans  Ihistoirc;  de  ces  Ani- 
maux ,  c'est  leur  mode  de  génération. 
Sur  plus  de  mille  individus  qu'Adol- 
phe Biongniait  a  observés  à  Fontai- 
nebleau ,  d  n'en  a  pas  trouvé  un  seul 
qui  n'ait  des  œufs  soit  sur  le  dos  soit 
dans  l'intéiieur  du  corps.  On  ne  peut 
expliquer  ce  phénomène  qti'en  stip- 
po^ant   que  ces  Crustacés  sont  sus- 
cejJlibles  de  fournir  plusieurs  géné- 
rations par  une   seule   fécondation  ; 
alors  il  faudrait  penser  que  la  géné- 
ration   qui    existait   loisqu'Adolphe 
Brongniart  les  a  trouvés  à  Fontaine- 
bleau ,  n'avait  pas  besoin  d'être  fé- 
condée et  consistait  uniquement  en 
femelles  ;    ou    bien   on   pourrait    les 
regarder  comme  hermaphrodites  avec 
fécondation  mutuelle  ou  avec  fécon- 
dation propre.  On  ne  connaît  pas  les 
matières  dont  se  nourrissent  ces  Crus- 
tacés ;  ceux  qui  ont  été  conservés  vi- 
vons ,  étant  privés  de  toute  nourri- 
ture, ont  mangé  leurs  œufs.  Ils  na- 
gent sur  le  dos ,  comme  la  plupart  des 
Eniomostracés,  mais  d'une  manière 
continue  comme  les  yfpus  et  non  par 
sauts    comme    les    Daphnia.    Leurs 
grandes  antennes  paraissent  être  leur 
p.'incipal  organe  de  natation  ,  leurs 
pâtes  ne  remuant  que  pour  remplir 
les  fonctions  de  branchies.  Ils  chan- 
gent de  peau  assez  souvent.  La  seule 


LTM 

espèce  connue  jusqu'à  présent  est! 

La  LiMNADiE  d'Hermann,  Limna- 
dia  Hermanni  y  Ad.  Br.  (  Ann.  du 
Wus.  d'Hist.  INat.,  t.  6,  pi.  i3;;  Baph' 
nia  gigas  ^  Henn.  (Mém.  Aptér. ,  p. 
loi,  t.  5);  elle  est  longue  de  quatre 
lignes,  d'une  couleur  blanchâtre 
transparente.  (g.) 

LIiVliN_'EA.  MOLL.  Genre  formé  par* 
Poli  pour  les  Animaux  des  Mulettes  et 
des  Anodontes.  V.  ces  mots.  (d..h.) 

LIMNANTHEMUM.  bot.  phan. 
Pour  Limnanthus.  /^.cemot.  (g..N.) 

LIMNANTHUS.  bot.  piian.  Sous 
ce  nom  ,  INecker  {Eiem.  Bot. ,  n.  65i) 
avait  rétabli  le  génie  JSyrnp/ioides  de 
Touinefoit,  réuni  par  Linné  à  son 
Menjanthes i  mais  le  nom  de  Villar- 
sia ,  substitué  par  Gmelin  ,  ayant  été 
admis  par  plu-ieurs  auteurs  et  no- 
tamment par  Ventenat ,  R.  Brown  et 
De  Candolle,  c'est  ar.  mot  Villar- 
siE  que  seront  exposés  les  caractères 
génériques.  (g..n.) 

LIMNEE.  Linmea.  moll.  Et  non 
Lymnée.  Geniedela  famille  des  Pul- 
monés  aquatiquesde  Cuvierel  decelle 
des  Limuéensde  Lamarck,  définitive- 
ment établi  et  caractérisé  par  ce  der- 
nier zoologiste.  Aucun  des  cônchylio- 
logues  qui  ont  précédé  LamarcK  n'a 
pieii?é  à  faire  de-;  Limnées  un  genre 
séparé  ;  ainsi  après  avoir  été  confon- 
dues ,  tantôt  avec  les  Hélices,  les 
Bulimes,  et  plus  généralement  avec 
les  Buccins  ,  dénomination  qui  leur 
fut  consacrée  par  Lister,  Geoffroy, 
Millier,  etc.;  elles  fvirenl  enfin  rassem- 
blées sons  de  bons  caractères  dans  le 
Système  des  Animaux  sans  vertèbres  ; 
on  doit  s'élonuer  que  les  naturalistes, 
qui  précédèrent  cette  époque,  n'aient 
pas  senti  la  nécessité  de  ce  genre  ,  car 
Miiller,  Geoffroy  et  Lister  lui-même 
qui  connaissaient  l'Animal,  ne  pou- 
vaient, sans  rompre  les  rapports  les 
plus  évidens ,  les  ranger  parmi  les 
autres  Coiuilles  soit  terrestres  soit 
marines.  Bruguière  surtout  qui  avait 
comîiiencé  à  opérer  quelques  réfor- 
mes dans  le  système  linnéen,  pouvait 
mieux  que  personne  établir  ce  genre  : 
mais  entraîné  pas  le  caractère  trop 


LliM 

vague  qu'il  avait  imposé  aux  Buli- 
mes,  il  y  confondit  les  Limuées  com- 
me beaucoup  d'autres  Coquilles 
étrangères  à  ce  genre.  Le  gcme  Lim- 
nce  créé  ,  Draparnaud  le  iiiemier 
l'adopta,  el  ce  savant,  qui  joignait 
à  une  connaissance  exacte  des  Mol- 
lusques, un  esprit  judicieux  qui  lui 
en  faisait  saisir  les  rapports  ,  ne 
manqua  pas  de  rapprocher  les  Liin 
nées  des  Physes  el  dos  Planorbes,  ce 
que  Lamarck  n'avait  pas  fait  dans 
son  premier  ouvrage.  Cet  illustre  na- 
turalislene  tarda  pasà  sentir  la  jusle.-se 
de  l'idée  de  Draparnaud  ;  aussi  peu 
de  temps  après  l'époque  que  nous 
venons  tie  mentionner,  dans  lExtrait 
du  Cours,  il  rappioclia  ,  comme  Cu- 
vier  l'avait  aussi  mdiqué,  les  Lim- 
nées  des  autres  Pulmonés  aquatiques. 
D  autre-,  'zoologistes,  tels  que  Biain- 
ville  et  Féiussac,  adoptèrent  entière- 
ment cette  manièie  devoir.  Les  rap- 
ports qui  unissent  les  Limnées  aux 
autres  genres  voisins  sont  donc  justes 
puisqu'a[>rès  quelque  divergence  tou- 
tes les  opinions  se,sont  réunies  en  une 
seule,  celle  (!e  Draparnaud.  Les  Lim- 
nées sont  des  Coquilles  lacustres,  gé- 
ijcralement  minces,  subvilrées,  assez 
fragiles,  qui  se  plaisent  surtout  dans 
les  eaux  stagnantes  oii  souvent  elles 
se  multiplient  considérablement.  Les 
Limnées  habitent  toutes  les  régions 
de  la  terre  vers  les  pôles  ,  comme 
."■ous  la  zôme  torride  et  dans  les  ileux 
hémisph^ies.  L'Animal  observé  de- 
p\iis  long-temps  a  été  anatomisé  par 
Cuvier,  dont  l'excellent  travail  est 
inséré  parmi  les  Mémoires  des  An- 
nales du  MuséuuK  Blainville  en 
fît  aussi  la  dissection  ,  el  ses  reclier- 
clies  confirment  celles  de  Cuvier; 
enfin  nous-mêmes  l'avons  également 
•"aile  et  nous  avons  vu  tout  ce  que 
^i  deux  anatomi>tes  avaient  d'abord 
°  'rvé.  Nous  allons  entrer  dans 
^ï"'^  ues  détails  abrégés  sur  la  struc- 
^^.^'^  -  ces  Animaux.  Le  corps  ies 
î'""^  contenu  dans  une  coquille 
P'"j  °  nioins  allongée  ,  souvent 
^^^  *fl  lui- ^  ^*  toujours  en  spirale, 
^^^^  .  l'^c  ces  diverses  formes 
suivant    les^         -^    ressemble   en 


id.M  419 

cela  à  tous  les  autres  Mollusques  Ira- 
chélipodes  auxquels  celui-ci  appar~ 
tient,  il  remplit  ordinairement  com- 
plètement la  coquille  ,  quelquefois 
même  il  a  de  la  peine  à  y  être  en- 
tièrement contenu  ;  il  est  pourvu 
d  tui  lai  ge  pied  ovale,  lié  par  un  pé- 
doncule au  reste  du  corps;  il  s'y  in- 
sère sous  le  col  et  le  manteau  qui 
l'enveloppe  aussi  bien  que  la  partie 
antérieure  de  son  corps,  se  fixe  à 
l'insertion  du  pied  en  prenant  plus 
d'épaisseur  vers  son  bord  libre  ;  la 
lèle  est  large,  non  séparée  du  reste 
par  un  col  pourvu  de  deux  tentacu- 
les conlractile>;  les  yeux  non  pédon- 
cules y  sont  insérés  à  la  base;  au  côté 
inieine  ces  tentacules  sont  triangu- 
laires ,  épais  ,  peu  allongés.  Un  voile 
'harnu,  échancré  dans  le  milieu  ,  for- 
me deux  larges  appendices  ,  un  do 
chaque  côté  ,  ce  qui  donne  beaucoup 
d'ampleur  à  la  tête;  la  bouche  est 
aiitérieuie,  mobile,  et  la  ma'sse  est 
obtuse  ,  considérable  ,  elle  prend  des 
formes  assez  différentes;  Cuvier  dit 
qu  elle  a  de  la  ressemblance  avec  une 
boi.che  humaine  ,  Blainville  qu'elle 
a  la  forme  d'un  T  renversé  ;  cette 
bouche  est  ai  niée  de  deux  dents  ou 
mieux  d'une  dent  divisée  en  deux 
parties  par  une  échancrure  moyenne; 
au  fond  s'aperçoit  une  langue  char- 
nue très-grosse,  et  au-dessus  l'ou- 
vertiiie  de  l'œsophage;  celui-ci  peu 
renflé  est  accompagné  de  deux  glan- 
des salivaires  dont  les  canaux  excré- 
teurs aboutissent  aux  parties  latérales 
de  la  bouche  ;  il  continue  à  s'avancer 
sans  augmenter  de  volume  et  par- 
vieutàun  estomac'tiès-charnu ,  très- 
épais  ,  comparable  pour  la  structure 
au  géiler  d'un  Oiseau;  l'intestin  qui 
en  sort  est  gris,  d'une  grosseur  uni- 
forme et  assez  long;  il  fait  plusieurs 
grandes  circonvolutions  dans  le  foie  , 
reçoit  à  l'orifice  pyiorique  les  vais- 
seaux biliaires ,  et  se  termine  à  l'anus; 
le  foie  est  très-grand  ,  grenu  ,  il  oc- 
cupe la  presque  totalité  des  tours  de 
spire.  La  cavité  de  la  respiration  est 
plusprofondéinent  enfoncée  que  dlins 
les  Hélices,  et  son  orifice  extérieur 
en  difïere    aussi   par  une  languette 


a? 


4i20 


LIM 


qui  peut  le  boucher  et  qui  se  con- 
tourne en  gouttière  dans  le  temps  de 
la  respiration  ;  du  reste  elle  a  beau- 
coup de  ressemblance  avec  celle  de 
ce.i  dernières  pour  la  distribution  des 
vaisseaux.  Le  système  veineux  et  ar- 
tériel pour  la  circulation  générale  ne 
présente  rien  de  particulier  ;  ils 
sont  en  tout  analogues  à  ce  qui  se 
remarque  dans  les  Mollusques  du 
même  ordre.  Les  organes  de  la  géné- 
ration ont  également  beaucoup  de 
ressemblance  avec  ceux- des  Hélices  , 
et  sont  presque  aussi  compliqués';  ils 
se  composent  d'un  organe  maie  et 
d'un  organe  femelle  ;  l'organ»  mâle 
comprend  deux  parties  :  un  organe  ex- 
citateur qui  sort  au-dessous  du  ten- 
tacule dioit  à  la  base  duquel  vient 
aboutir  un  canal  déférent  qui  prend 
son  origine  au  testicule.  L'organe  fe- 
melle se  compose  d'un  ovaire,  d'un 
oviducte  ,  d'une  poche  à  viscosité,  et 
d'un  orifice  extérieur.  L'ovaire  est 
granuleux,  jaunâtre,  accolé  au  foie 
avec  lequel  il  remplit  les  premiers 
tours  de  spire;  il  en  naît  l'oviducte  , 
conduit  membraneux  ,  d'abord  assez 
large,  contourné  plusieurs  fois,  se 
rétrécissant  ensuite  beaucoup;  iltra-' 
verse  une  partie  du  foie  ,  gagne  le 
testicule  à  travers  lequel  il  passe  pour 
gagner  ensuite  le  renQement  cylin- 
drique ou  la  poche  à  viscosité;  elle  est 
plissée  transversalement  et  assez  ré- 
gulièrement ;  elle  est  destinée  à  rece- 
voir les  œufs  et  à  les  invisquer  de 
matière  glaireuse  avant  qu'ils  ne 
puissent  être  pondus  ;  le  renflement 
se  termine  à  un  canal  plus  étroit  qui 
reçoit  celui  d'ut^^e  petite  poche  ou 
vessie  dont  l'usage  ne  paraît  pas  encore 
bien  connu  ;  peu  apiès ,  il  aboutit  à 
lorifice  extérieur  qui  se  voit  très- 
profondément  placé  à  l'endroit  oli  le 
pédoncule  dés  pieds  se  .réunit  au 
corps.  Les  deux  orifices  de  la  géné- 
ration se  trouvant  fort  éloignés,  cela 
nécessite  de  la  part  des  Limnées  un 
mode  d'accouplement  singulier  qui 
n'est  pas  le  même  que  celui  des  Hé- 
li^s  ;  dans  ce  genre  deux  individus 
siS&sent;  ici  il  en  faut  trois  ,  celui  du 
milieu  agissant  lui  seul  comme  mâle 


LIM 

et  comme  femelle ,  les  deux  autres 
n'agissant  que  connne  mâle  ou  com- 
me femelle  seulement.  Souvent  à  ces 
deux  individus  viennent  s'accoupler 
d'autres,  ce  qui  quelquefois  constitue 
de  fort  longues  traînées  flottantes  à 
la  surface  des  ea-ux ,  dont  tou-.  les  in- 
dividus agissent  à  la  fols  comme 
mâle  et  comme  femelle  excepté  les 
deux  des  extrémités.  Le  système  ner- 
veux a  beaucoup  deressemblance  avec 
celui  des  autres  Mollusques  trachéli- 
podes  ;  l'anneau  cesopha'gien  ou  le 
cerveau  est  composé  supérieurement 
de  deux  ganglions  réunis  par  un 
tronc  méilian  transversal ,  infcrieure- 
ment  de  trois  autres  ganglions  dont 
les  deux  latéraux  sont  intimement 
liés  aux  deux  premiers;  de  ces  gan- 
glions partent  des  filets  dont  la  dis- 
tribution générale  ne  présente  rien 
de  particulier  ;  elle  est  semblable  à  ce 
qui  existe  dans  les  Mollusques  du 
même  ordre.  Les  Limnées  sont  géné- 
ralement de  couleur  brun-foncé  ou 
brun-verdâtre  ;  leur  peau  lisse  sans 
tubercules,  mcUe  et  visqueuse,  pa- 
raît plus  sensible  'encore  que  celle 
des  Hélices  ou  des  Limaces  ,  car  au 
moindre  attouchement  elles  se  con- 
tractent ,  rentrent  toutes  leurs  parties 
dans  la  coquille,  et  devenant  d'une 
pesanteur  spécifique  plus  considéra- 
ble,  elles  tombent  au  fond  de  l'eau; 
comme  elles  sont  forcées  de  venir  res- 
pirer l'air  en  nature,  elles  ne  peuvent 
lester  très-long-temps  au  Jond  de 
l'eau  ,  mais  pour  revenir  à*la  surface 
elles  sont  obligées  de  ramper  sur  le 
fond  jusqu'à  ce  qu'elles  atteignent  le 
bord,  ou  de  ramper  le  long  des  tiges 
des  Plantes  aquatiques,  ce  qu'elles 
font  avec  assez  de  rapidité;  lorsqu'elles 
sont  à  la  surface ,  elles  se  tiennent 
dans  une  position  renversée  ,  la  face 
inférieure  du  pied  dirigée  en  haut  e' 
la  coquille  en  bas  plongée  dans  l'ea" 
Il  paraît  que  dans  cette  position  ^f~ 
nimal  peut  ramper  à  la  surfar 
1  eau  ;  on  suppose  alors  qu  un  , 
che  très-mince  de  liquide  \  . 
point  d  appui  aux  eiiorls  tn,-.rc  -,    , 

de  son  pied  ,  mais  cela  e  i) 

*•       '  ••  *î  '  eau  ne 

concevoir,  car  on  sait 


LDI 

peut  servir  de  point  d'appui  pour 
opérer  des  mouveinons  que  lorsqu'elle 
est  frappée  promplrniciif  et  p;ir  une 
surface  assez  large-,  et  cette  condition 
si  nécessaire  à  la  natation  est  loin 
de  se  rencontrer  ici.  Voici  les  carac- 
tères qui  conviennent  à  ce  genre  : 
Animal  ovale,  plus  ou  moins  spiral; 
les  bords  du  manteau  épaissis  sur  le 
cou;    le  pied    grand,   ovale;    la   tète 

f»ourvuede  deux  tentacules  triangu- 
aires,  aplatis  ,  auriformcs  ;  les  yeux 
sessiles  au  côté  interne  de  ces  tenta- 
cules ;  bouche  avec  deux  appendices 
latéraux  considérables  ,  et  armc?c 
d'une  dent  supérieure  bifide  ;  l'orifice 
de  la  cavité  pulmonaire  en  forme  de 
sillon  ,  percé  au  côté  droit ,  et  bordé 
mférieiirement  par  une  sorte  d'ap- 
pepdice  auiiforme  pouvant  se  plier 
en  gouttière;  orifices  des  organes  de 
la  génération  distans  ;  celui  de  l'ovi- 
ducte  à  l'entrée  de  la  cavité  pulmo- 
naire ;  celui  de  l'organe  mâle  sous  le 
tentacule  droit  (  Blainv.  ).  Coquille 
oblongue,  quelquefois  turriculée  ,  à 
spire  saillante;  ouverture  entière, 
plus  longue  que  large;  bord  drtiit 
tranchant;  la  partie  inférieure  remon- 
tant sur  la  coluuTeile  et  y  f'oimant  un 
pli  très-oblique  en  rentrant  dans  l'ou- 
verture ;  point  d'opercule.  Les  espè- 
ces de  ce  genre  sont  très-difficiles  à 
caractériser;  on  ne  peut  se  servir  que 
des  [)roportions  des  diverses  parties 
du  test,  pour  celles  dont  les  Ani- 
maux ne  sont  pas  connus  ou  pour  les 
fossiles;  on  doit  recourir  aux  Animaux 
lorsqu'il  est  possible  de  le  faire  ,  ce 
qui  piésente  d'autres  difficultés  que 
tous  les  observateurs  ne  sont  pas  à 
même  de  vaincre.  Nous  ne  citerons 

Eas  parmi  les  espèces  de  ce  genre  la 
limnée  columnaire,    que  l'on  a  re- 
connu être  une  Coquille  terrestre  que. 
Férussac  a  placée  dans  la  section  des 
Agathines. 

Limnée  des  iTWGS  ,  Limnea  sta- 
gnalis,  Lamk.,  Anim.  sans  vert.  T. 
VI  ,  pag.  169  ,  n.  2  ;  Hélix  stagnalis, 
Linné,  Gmel,  pag.  36.07,  n.  iiiS; 
Buccinium stagiiale ,  Midi.,  Verni.,  p. 
i32  ,  n.  327  ;  Limneus  stagnalis  , 
Drapar.,    Mol  1.,  pi.  2,  fig.  38  et  36-, 


UM  4,, 

Favannp,  Concliil.,  pi.  6i,  f.  16  :  En- 

cycl.,pl.4,59,fig.t;,  a,  b.  Coquille  lu 
plus  commune  et  la  plus  grande  du 
genre,  qui  se  trouve  abondamment 
dans  nos  étangs  et  nos  rivières  ;  elle 
est  ovale,  aiguë,  composée  de  sept 
touis  dont  le  dernier  est  très-grand 
et  sidianguleux  supérieurement  ;  elle 
est  niuice,  tianspaicute,  de  couleur 
cornée  ,  substiiée  longitudinalemcnt  j 
la  spire  est  conique,  tiès-aiguë,  l'ou- 
vertuie  est  grande  ,  évasée;  la  colu- 
mellc  se  joint  au  bord  droit  par  un 
très-gros  pli;  longueur  ,  plus  de  deux 
polices. 

Limnée  des  marais,  Limnea  pa- 
lustris ,  Lamk.,  Anim.  sans  vert.  T. 
VI,  pag.  ]6o,  n.  3;  Hélix  fragilis , 
Gmel.,  pag.  SG-^jS,  n.  129;  Heltx pa- 
li/stris,  ;7'/r/.,pag.  5658,  n.  i3i  ;  Hé- 
lix Cor  l'IIS  y  ibirl.,p:)g.  3665,  n.  20  3  ; 
Lym/ieuspali/s/ris,  Drapar. ,  Moll .,  pj. 
2,  fig.  4o,  4i  cl  42,  et  pi.  3,  fig.  12. 

LIMNÉENS.  MOLL.  Cetië"fi- 
mille  fut  créée  par  Lamarck  ,  dans 
lExtrait  du  Cours  de  zoologie,  1811. 
Il  y  avait  réuni  le  genre  Conovnle, 
que  depuis  il  en  sépara  avec  juste 
raison.  Les  genres  qui  la  composent 
aujourd'hui  sont  réunis  par  de  très- 
bons  caractères,  tirés  principalement 
de  l'organisation  de  l'appareil  de  la 
respiration.  Quoique  vivans  dans 
l'eau,  les  Animaux  de  ces  genres  sont 
obligés  de  venir  à  la  surface  re-pirer 
l'air  qui  porte  son  influence  sur  uu 
réseau  vasculaire  semblable  à  celui 
des  Colimacés.  p^.  Hélice. 

Les  anciens  auteurs  donnaient  le 
nom  de  Buccins,  à  la  plupart  de>  Co- 
quilles qui  sont  placées  aujouçd'hui 
dans  celte  famille.  Lister  donnait  aux 
Planorbes,  le  nom  de  Pourpres,  et  il 
les  avait  assez  bien  circoncrils;  ce- 
pendant Linné  rangea  indistincte- 
ment les  Planorbes  et  lesLimnées  par- 
mi les  Hélices  ,  ce  qui  réunissait  dans 
un  même  genre  des  Animaux  foi  idif- 
férens  et  des  Coquilles  d'un  aspect 
q>ii  devait  laisser  peu  de  doutes  sur 
leur  origine.  Millier,  en  créant  le 
genre  Planorbe  ,  a  rempli, une  indi- 
cation très-juste;  aussi  tous  les  con- 


433 


LIM 


chyliologues  ,  exceptd  les  savans  an- 
glais, qui  se  sont  tenus  à  la  lettre  de 
Linné  ,  l'ont  adoptée.  On  doit  s'élon- 
ner,  après  la  création  de  ce  premier 
genre,  que  personne  n'ait  songé  à 
établir  une  coupe  pour  les  Liinnées 
qui  se  trouvaient  dans  le  même  cadre 
d'observations;  et  Miiller ,  qui  avait 
si  judicieusement  séparé  les  Planor- 
bes ,  confondit  celles-ci  avec  les  Buc- 
cins. Biuguière  les  retira  des  Hélices 
de  Linné  ,  les  rangea  dans  son  genre 
Bulime,  où  elles  n'étaient  pas  mieux 

F  lacées  ,  et  où  elles  restèrent  jusqu'à 
époque  où  Lamarck  ,  dans  le  Sys- 
tème des  Animaux  sans  vertèbres  , 
créa  le  genre  Llmnée  ,  qu'il  éloigna 
d'abord  des  Planorbes,  mais  qu'il  en 
rapprocha  bientôt  après.  D;ins  l'in- 
tervalle ,  un  genre  très-analogue  aux 
Limnées  ,  qui  avait  été  créé  riepuis 
long-temps  par  Adanson ,  sous  le  nom 
de  Buline  ,  fut  reproduit  par  Drapar- 
naud,  sous  celui  de  Physe,  qui  fut 
généralement  adopté.  Les  trois  genres 
Limnée  ,  Physe  et  Planorbe  ,  consti- 
tuent aujourd'hui  pour  Lamarck,  la 
famille  qui  nous  occupe  ,  ayant  repor- 
té aux  Auricules  les  Conovules  qui 
ne  s'en  distinguent  pas  sufiisaiument 
comme  genre.  Cuvier  n'a  point  adop- 
té cette  famille;  cependant  les  Irois 
genres  qui  la  constituent,  ont  servi  de 
base  au  groupe  des  Pulmonés  aquati- 
ques d^ns  lequel  il  a  réuni  plusieurs 
genres,  dont  l'organisation  n'est  point 
encore  bien  connue.  Férussac  adopta 
la  famille  des  Limnées  de  Lamarck.  11 
y  groupa  plusieurs  genres  nouveaux 
et  bien  incertains  de  Rafinesque  ,  et  y 
ajouta  le  genre  Anc^le  de  Geoffroy  , 
c'est  même  le  seul  changement  iin- 

f»ortant  quece  savant  aitapporlé  dans 
es  Limnées.  Lamarck  avait  placé 
les  Ancyles  parmi  les  Calyptraciens, 
il  est  vrai  avec  toute  la  réserve  con- 
venable pour  un  genre  aussi  peu 
connu  ,  quant  à  l'organisation  de  son 
Animal.  11  y  avait  é!é  conduit ,  sans 
doute  ,  pir  l'analogie  des  formes  du 
test.  Quelques  considérations  sur  ce 
genre  que  Férussac  donna  à  l'article 
AncyIiE  de  ce  Dictionnaire  nous  por- 
tèrent à   adopter   son   opinion    dans 


LIM 

notre  ouvrage  sur  les  Coquilles  fossiles 
des  environs  de  Paris  avant  la  publi- 
cation de  l'important  article  Mollus- 
que du  Dictionnaire  des  Sciences 
Naturelles  par  Blainville. 

Ce  savant  zoologiste  émet  une  opi-^ 
nion  fondée  sur  des  observations  nou- 
velles qui  confirment  l'opinion  de 
Lamarck,  puisque  les  Ancyles  se 
trouvent  reporîées  parmi  les  Scuti- 
branches  ,  dans  la  première  famille 
des  Otidés  qui  renferment  les  genres 
Haliotide  et  Ancyle  qui' précèdent  la 
famille  des  Calyptraciens.  Blain- 
vi"lle  ,  dans  l'ai  ticle  précité  ,  a  changé 
le  nom  de  Limnéens  pour  celui  de 
Limnacés.  Elle  renferme,  comme 
dans  l'ouvrage  de  Lamarck  ,  les  trois 
genres  Limnée  ,  Pbyse  et  l'ianorbe. 
K.  ces  mots  et  Anctle.  (d..h.) 

LIMNESIUM.  BOT.  PHAN.  (Sieges- 
beck.)  Syn.  de  Knaulia ;  (Cordus)  de 
Graliole;  (Dalécharap)  de  petite  Cen- 
taurée ,  Erythrœa.  («.) 

LIMNETIS,  lioT.  PH.\N.  Le  genre 
de  Graminées  ainsi  nommé  par  Per- 
soQU  est  le  même  que  le  Sparlina  de 
Schreber  ou  Tj-achj notia  de  Richard. 
Le  nom  de  Sparlina  étant  le  plus  an- 
cien doit  être  préféré.   P^.  Spartine. 

(A.B.) 

LIMNIA.  BOT.    PHAN.    Syn.    de 

Claytuniasiblrica  ,\i.  (b.) 

*  LIMNICHUS.  INS.  Genre  de  Co- 
léoptères établi  par  Zicgler  et  très- 
voisin  des  .Sj/v/tw*.  Nous  ne  connais- 
sons point  ses  caractères.  La  princi- 
pale espèce  est  le  Lhnniclius  sericeus 
de  Duft ,  Byrr/ius  pygmeus  àeS{\xv\n. 
Il  se  trouve  en  Autriche.  (g.) 

LIMNITES.  MIN.   Pierres  sur  les-  . 
quelles  on  voit  des  lignes  sinueuses 
qui  ,  selon   Léman   (Dict.   de  Deter- 
viile),  ressemblent  aux    traits  d'une 
carie  de  géographie.  (b.) 

*LIMNIUiVl.  coNCH.  Oken,  dansson 
Système  général  de  Zoologie,  p.  236, 
a  proposé  ce  genre  pour  V  Unio  picto- 
rum.  On  sent  bien  qu'un  tel  démem- 
brement n'a  pu  être  adopté.  J^.  Mu- 

LETTfi.  (D..II.) 

LIMNIUS.  INS.  Nom  donné  par 


LIAI 

IlUger  à  un  genre  de  Coléoptère  que 
Latreille  avait  déjà  établi.  V.  Elmis. 

(G.) 

*  LIMINOBIE.  Lininohia.  iNs.  Gen- 
re de  l'ordre  des  Diptères,  (amille  des 
Némocèies,  tribu  des  Tipiilaires,  éta- 
bli par  Meigen  et  ayant  pour  carac- 
tères :  trompe  fort  courie  ,  avec  deux 
grandes  lèvres;  point  de  petits  yeux 
lisses;  pâtes  longues-  dernier  article 
des  palpes  guère  plus  long  que  le 
précédent ,  sans  divisions  articulaires 
apparentes;  antennes  sétacées,  sim- 
plement velues  ,  entièrement  monili- 
lorraes  depuis  le  troisième  ou  le  qua- 
trième article  ;  le  premier  de  ces  ar- 
ticles très- sensiblement  plus  long 
que  le  suivant  ;  surface  des  ailes  gla-  ' 
bre;  longueur  des  quatre  premiers 
pieds  peu  différente.  Meigen  ,  dans 
ses  premiers  ouviages,  avait  donné  à 
ce  genre  le  nom  de  L.imoiiia  ,  et  La- 
treille l'avait  employé  dans  >on  (Mè- 
nera, le  Dictionu.iire  d  Histoire  N.i- 
turelle  et  dans  tous  ses  autres  ouvra- 
ges. Ce  n'est  que  dans  ces  derniers 
temps  (Fam.  INatur.  du  Règn.  Aniiii.) 
qu'il  la  cbitngé  à  l'exetnple  de  Mei- 
gen. Cet  auteur  ayant  plutôt  égard  à 
la  forme  des  antennes  qu'à  celle  îles 
palpes  ,  a  rapporté  à  son  genre  Ziim- 
nvbiala  Tipula  riuosa  de  Linné  ,  que 
Degéer  figure  et  qui  est  placée  par 
Latreille  avec  son  genre  Perlicia  (/^. 
ce  mot).  Nous  pensons,  avec  ce  der- 
nier, qu'il  faut  en  séparer  cette  espèce 
et  celles  qui  lui  sont  analogues,  et 
restreindre  le  genre  Limnobie  aux 
espèces  qui  onl  les  palpes  terminés 
par  un  article  simple.  Eu  adoptant  les 
genres  E,noplera  et  Trichucera  de 
Meigen  que  Lalreille  réunissait  (Dict. 
d'Hist.  lNat.)au  genre  Limonie  eii  en 
faisant  des  divisions,  nous  laisserons 
donc  dans  le  genre  Limnobie  les  es- 
pèces qui  composent  sa  preiniére  di- 
vision et  nous  traiterons  des  rleux 
au'.-es  genres  à  leur  lettre  ou  au  sup- 
plément. 

Les  Limnobies  se  distinguent  des 
genres  Cténopbore  ,  Pédicie  ,  Tipide 
et  Népbrotome  par  le.>  palpes  qui 
sont  terminés  par  un  article  grand  et 
composé  de  nœuds  ou  de  petits  aili- 


LIM 


433 


clos,  tandis  qu'il  est  simple  dans  Us 
premiers;  elles  s'éloignent  îles  Tri- 
chocèies  et  autres  genres  voisins  par 
les  antennes  qui  n'ont  pas  pbisde 
dixai  ticlcs  dans  ceux-ci  ,  et  par  d'au- 
tres caractères  tirés  des  patos  ,  des  ai- 
les ,  etc.  Ce  .sont  des  Di[ilèies  qui  ont 
les  ibrroes  générales  des  Tipulcs  et 
qui  vivent  comme  elles  dans  les  lieux 
bumides  etombiagi's.  Dcgé^r  a  don- 
né (les  détails  fort  C(uieux  sur  les 
mœurs  d'une  espèce  de  ce  genre 
{Limnobia  replicata).  Sa  larve  vit  de 
feuilles  de  Mousse  qui  se  trouvent 
dans  l'eau  ,  et  ressemble  à  une  che- 
nille épineuse:  son  corps  est  long 
d'environ  un  pouce  et  laige  d'une  li- 
gne et  demie;  il  est  cylindrique 
et  sans  pâtes,  et  composé  de  orize 
anneaux;  la  tète  est  tiès-petite  ;  elle 
oSre  deux  antennes  et  deux  yeux 
noirs  ou  taclies  qui  les  représentent. 
Les  mandiliulcs  sont  dentelées  ,  et 
la  lèvre  inférieure  porte  deux  petits 
palpes.  Quand  on  l'inquiète,  elle 
roule  son  corps  en  cercle.  Elle  se  fixe 
sur  les  Plantes  au  moyen  de  quaire 
crochets  écailleux  placés  dans  une 
cavité  du  der.nier  anneau  du  corps; 
et  quand  elle  veut  changer  de  pl.ice , 
elle  s  accroche  pai-  les  dents  et  ensui- 
te par  ces  crochets,  et  avance  ainsi 
en  pliant  son  corps  comme  le  ferait 
une  chenille  serpentante.  La  nymphe 
flotte  à  la  surface  de  l'eau  :  elle  est  al- 
longée, presque  cylindrique,  d'un 
brun  tirr.nt  un  peu  sur  le  vert;  plus 
pâle  en  dessous,  parsemée  de  petits 
poinis  nous  avec  des  bandes  pli^s  obs- 
cures. Cette  nymphe  porte  au-devant 
de  son  corselet  deux  corne->  allon- 
gées, tubulaircs,  quisontlcs  organes 
de  la  respiraiion;  elle  a  toujours  soin 
de  tenir  leurs  extrémités  hors  de 
l'eau  ,  afin  de  respirer,  et  si  on  la  re- 
tourne ,  et  que  ses  cornes  ne  soient 
plus  placées  ainsi,  elle  se  démène  et 
se  courbe  de  diverses  manières  jus- 
qu'à ce  qu  elle  ait  repris  sa  première 
position.  Le  dernier  anneau  de  l'ab- 
domen et  même  plusieurs  autres  pré- 
sentent des  crochets  qui  servent  à 
celte  nymphe  pour  s'accrocher  aux 
tiges  des   Mousses  et  autres  Plantes 


42i 


LIM 


aquatiques.  L'Iosecte  parfait  ëclot 
six  jours  après  que  la  larve  a  passé  à 
l'état  de  nymphe.  Il  sort  par  une 
fente  qui  se  fiit  ati-Jevant  dis  corse- 
let sur  la  lête  el  sur  une  portion  de  la 
poitrine.  Les  Limnobies  sont  très- 
communes  au  printemps  dans  les 
prés  et  au  bord  des  fossés  et  des  ri- 
vières. On  en  trouve  beaucoup  aux 
environs  de  Paris.  La  plus  commune 
est  : 

La  LiMNOBiE  PEINTE  ,  Limtwbia 
plcta  ,  Melg.  ;  Tipula  picla  ,  Fabr.  , 
Schell.  (Dipt.,  t.  58,  fig.  i).  Antennes 
noires,  avec  le  dernier  article  fauve; 
corselet  cendré;  abdomen  jaunâtre, 
avec  trois  lignes  noiiâlres;  ailes  cen- 
drées avec  des  lignes  annulaires  dans" 
leur  milieu  et  des  taches  marginales 
noirâtres. 

La     LlMNOÎÎIE    A     AILES      PLIEES  , 

Limnobia  replicata,  dont  nous  avons 
pniié  plus  haut,  est  décrite  par 
Linué  et  Fabricius.  Degéer  l'a  figu- 
rée dans  son  Histoire  des  Insectes  , 
T.  VI,  pV  20.  V.  ,  pour  les  antres 
espèces  ,  Fabricius  et  surtout  Meigeu. 

(G.) 

LIMNOBION.  Limnobium.  bot. 
PHAK.  Genre  de  la  famille  desHydro- 
charidées,  établi  par  le  professeur  Ri- 
chard ,  dans  son  travail  sur  cette  fa- 
mille (Mém.  Inst.  Se.  Phys.  1811,  p. 
72),  pour  VHydrocharis  Spongia  de 
Bosc.  Ce  genre  offre  les  caractères 
SLiivans  :  les  tleurs  sont  dioïques , 
réunies  dans  une  spalhe  pëdonculée, 
diphylle  et  multillore.  Le  calice  est 
;\  six  divisions  très-profondes  et  éta- 
lées ;  les  trois  intérieures  sont  péta- 
îoïdes ,  plus. longues  et  plus  étroites. 
Dans  les  fleurs  mâles  ,  les  ëtamines  , 
au  nombre  de  neuf,  sont  monadel- 
phes  et  à  anthères  Iméaires;  dans  les 
(leurs  femelles  on  trouve  trois  appen- 
dices courts  ,  placés  chacun  en  fcice 
des  divisions  intérieures;  les  stigma- 
tes ,  au  nombre  de  six  ,  sont  bipartis. 
Le  fruit  est  une  péponide  ovoïde,  po- 
lysperme  ,  renfermant  des  graines 
obovoïdes  à  tégument  couvert  de  fi- 
brilles. 

Ce  genre  se  compose  d'une  seule 
espèce,  limnobium  Boscii ,   Rich.  , 


LIM 

loc.  cit.,  t.  8  ;  Hydrocharis  Spongia  , 
Bosc  ,  Ann.  Mus. ,  9,  p-  ^96  ,  t.  3o. 
C'est  une  Plante  aquatique  originaire 
des  lieux  touibeux  de  la  Carohne  in- 
férieure. Ses  feuilles  sont  pétiolées, 
radicales,  subcordiformes ,  entières, 
marquées  de  cmq  nervures  longitudi- 
nales. Les  feuilles  inférieures  sont  re- 
marquables par  le  grand  développe- 
ment du  lissu  cellulaire  de  leur  face 
inférieure  qui  forme  une  sorte  de 
coussinet  spongieux  piopieà  soutenir 
tes  fe ailles  à  la  surface  de  l'eau. 

(A.R.) 

LIMNOCHARE.  Limnochans. 
ARACHN.  Genre  de  l'ordre  des  ïra- 
ciiéeuues ,  famille  des  Hydrachnel- 
les,  établi  par  Latieille  aux  dépens 
du  genre  Tlydrackn a  de.  Millier.  Ce 
genre  se  distingue  de  celui  d  Hy- 
di  achne  par  ses  palpes  qui  sont  sim- 
ples ,  tandis  qu'ils  ont  un  appendice 
mobile  dans  ce  dernier  genre.  Tous 
les  autres  caractères  sont  les  mêmes 
dans  ces  deux  genres  ,  et  leurs  mœurs 
sont  paifaitement  semblables  aussi. 
L'espèce  qui  sert  de  type  à  ce  genre 
est  V^carus  aquaticus ,  L.  ;  Acarus 
aquaticus  holosericeiis ,  Dtg.  (Ins.,  7, 
IX,  i5,  20);  Trombldium  aquaticiim, 
Hermann  (Mém.  Apt.  ,1,  11)./^.  Hy- 
DRACHNE  et  Hydrachnelles.      (g.) 

LIMNOCHARIDE.  Limnocharis. 
lîOï.  PHAN.  Genre  établi  par  Hum- 
boldt  et  Bonpiapd  {PL  yEquin.) , 
adopté  par  le  professeur  Richard  qui 
l'a  placé  dans  sa  nouvelle  famille  des 
Butomées.  Ses  fleurs  =ont  hermaphro- 
dites, pédoncidées,  disposées  en  sertu- 
le  ou  ombelle  simple  et  enveloppées 
dans  Une  spatlie  polyphylle.Le  calice 
est  à  six  divisions  très  -  profondes  ; 
trois  extérieures  vertes  minces  ,  et 
trois  intérieures  colorées,  pétaloï- 
des  et  plus  grandes.  Les  étamines 
sont  au  nombre  d'une  vingtaine, 
entourées  d'un  grand  nombre  de  fda- 
mens  stériles.  Les  pistils  varient  de 
six  à  vingt  réunis  au  centre  de  la 
fleur.  Ils  sont  dressés,  allongés,  ter- 
minés en  pointe  recourbée  au  som- 
met, uniloculaires ,  contenant  uu 
trrand  nombre  d'ovules  attachés  à  un 


LIM 

rëscau  vasculaire  ,  qui  tapisse  la  pa- 
roi interne  de  l'ovaire.  Le  fruit  est 
ëg-alement  allongé,  sec  ,  indéhiscent , 
conleuant  des  grain,  s  recourbées  en 
forn)e  de  fer  à  cheval  et  recouvertes 
d'un  îégument  propre  strié  trans- 
versalement. L'embryon  a  également 
la  forme  d'un  fer  à  cheval. 

Gageure  se  compose  de  deux  espè- 
cesoriginairesde  l'Amérique  méiidio- 
nale  Ce sontileux Plantes  aquatiques, 
vivaccs  ,  ayant  les  feuilles  radicales  et 
engainantes;  des  fleurs  blanches  ou 
jaunâtres  ,  dis^jo-ées  en  seitulc  ou 
ombelle  simple  au  sommet  d'une 
hampe.  L'une  ,  Limnocharis  Plumic- 
■ril ,  Rich.  ,  /oc.  cit.,  t.  20  et  19,  n. 
2  ,  est  le  Limnocharis  emarginata , 
Humb.  etBonpl.,  PL  .F.q-i,  t.  34,  ou 
Alisma  flava ,  L.,  déjà  mentionné 
dans  le  Catalogue  de  Plumier  sous  le 
nom  de  Damasonium  maximutn  Plan- 
t agitas  folio  ,  t.  11.^).  Elle  croît  à  St.- 
Domingue  et  sur  le  continent  de  l'A- 
méiique  méridionale.  L'autre  ,  Lim- 
nocharis Humboliltii ,  Fiich. ,  loc. 
cit. ,  t.  19  ,  f.  1 ,  est  le  Slratiotes  nym- 
phoides ,  Willd.  ,  Sp  ,  4,  p.  821.  Il  a 
été  trouvé  par  Humboldt  et  Bonpland 
aux  enviions  de  Caracas.         (a.  r.) 

LIMNOPEUCE.  BOT.  phan.  (Vail- 
lant.) P^.  HirpuRis. 

LIMNOPHILE.  Limnophi/a.  bot. 
PHAN.  Genre  de  la  famille  des  Scro- 
phularinées  et  de  la  Uidynamie  An- 
gio^permie,  L.,  établi  parR.  Brown 
{Procir.  PL  Nov.-Holl.  ,  442)  pour 
VHottonia  i/idica,  L.,  et  auquel  il 
donne  les  caractères  suivans  :  calice 
tubuleux,  à  cinq  divisions  égales; 
corolle  infundibuliforme;  limbe  à 
cinq  lobes  égaux;  étamines  didyna- 
nies  incluses  ;  anthères  rapprochées 
et  réunies  par  paires  ;  stjle  terminé 
par  un  stigmate  dilaté  et  oblique; 
capsule  bdoculaire,  à  deux  valves 
biparties  ,  la  cloison  étant  foimée  par 
les  bords  rentrans  des  valves.  La 
Limnophila gratioloides  ,  R.  Brown  , 
loc.  cit.,  est  une  Plante  qui  croît  dans 
les  lieux  aquatiques.  Ses  l'eiiilles  sont 
opposées,  profondément  incisées,  sou- 
vent tripariites  et  semblant  en  quel- 


HM  4j5 

que  sorte  vcrticillécs.  Ses  fleurs  sont 
axillaircs  ,  pédonculées  et  accompa- 
gnées de  deux-  bractées.  Elle  croît 
non-seulement  dans  l'Inde,  mais  à  la 
Nouvelle-liollamle.  (a.r.) 

L I M  N O R I E.  Limnoria.  cnusT. 
Genre  de  1  ordre  des  fsopides,  sec- 
tion des  Aquatiques,  famille  des  Cy- 
molhoadées  (Latr.,  F;un.  Nat.),  établi 
par  Leach  ,  réuni  aux  Cvmothoas  de 
Fabricius  par  Latrcille^Règn.  Anim.) 
et  adopté  par  ce  dernier  (  t'hui.  Nat., 
etc.)  avec  ces  caractères  :  corps  C)  liti- 
dro-liuéaire;  yeux  grenus  et  formés 
de  petits  yeux  lisses  (ocelles),  rap- 
prochés. Lesquatreantennes  insérées 
sur  la  même  ligne,  de  la  longueur, 
au  plus  ,  de  la  tête,  de  quatre  articles; 
tous  les  pieds  simplement  propres  à 
la  marche  ;  dernier  segment  abdomi- 
nal grand,  suboi biculaire.  Ce  genre 
se  distingue  du  genre  Cymothoa  pro- 
prement dit  par  la  tète  qui  est  plus 
étroite  que  le  piemier  segment  dans 
ce  dernier  et  par  ses  yeux  qui  sont 
peu  apparcus  La  seule  espèce  connue 
de  ce  grnre  est  : 

La  LiMN'ORlE  TÉRÉCRANTE,  L.    te- 

rehrans,  Leach.  Elle  est  longue  d'en- 
viron une  ligne  à  une  ligue  et  demie 
du  pied  anglais.  Son  corps  est  cendré, 
avec  les  yeux  d'un  noir  tirant  un 
peu  sur  la  couleur  de  poix.  On  la 
trouve  en  quelques  parties  des  côtes 
d'Angleterre,  ou  elle  se  loge  dans  les 
trous  qu'elle  fait.  K.  Cyjiotiioa  et 
Cymothoades.  (g.) 

L I M  O  D  O  R  E .  Limodorum .  bot. 
PHAN.  Orchidées  ,  Juss.  ,  Gynandrie 
Monandrie ,  L.  Ce  genre  ,  établi  par 
Tourncfort  et  adopté  par  la  plupart 
des  botanistes  ,  renferme  un  très- 
grand  nombre  d'espèces  qui,  d'après 
les  travaux  des  auteurs  niodernes, 
doivent  aujourd'hui  êire  ré|)artiesen 
plusieurs  genres  distincts.  Le  type 
de  ce  genre  et  l'espèce  qui  a  servi  à 
son  établissement  est  le  Limodorum 
aborlivum;  c'est  donc  surtout  d'après 
cette  espèce  que  doit  être  tracé  le  ca- 
ractère lie  ce  genre.  Toutes  celles  qui 
y  ont  été  réunies  et  qui  nolFrent  pas 
les  mêmes  signes  caractéristiques  de- 


4d6 


LIM 


vront  être  portées  dans  d'autres  gen- 
res. Or  voici  ces  caractères  tires  de 
l'espèce  que  nous  avons  nommée  tout 
à  l'heure.  L'ovaire  n'est  pas  tordu  en 
spirale.  Les  trois  divisions  externes 
du  calice  sont  semblables ,  dressées 
et  presque  conniventes  ;  les  deux 
intérieures  et  latérales  sont  plus  étroi- 
tes ;  le  lahelle  est  sessile  ,  di  essé ,  en- 
tier, terminé  à  sa  base  par  un  éperon 
plus  ou  moins  allongé.  Le  gynoslè- 
me  est  très  -  long  ,  semi  -cylindrique  , 
c'est  à-dire  plane  sur  son  côté  anté- 
rieur et  convexe  postérieurement  ; 
l'anthèreest  tel  minale,operculi l'orme, 
contenant  deux  masses;  polliniques, 
pullacées  ,  agglutinées  entre  elles  du 
côté  interne.  Le  stigmate  est  placé 
immédiatement  au-dessous  de  l'an- 
thère. 

Tels  sont  les  caractères  des  véri- 
tables Limodoies.  Ils  ne  conviennent 
qu'à  un  très-petit  nombre  de  celles 
qui  y  ont  été  placées.  Ainsi  plu- 
sieurs doivent  être  mises  parmi 
les  Blet'ia.  V.  ce  mot.  D'autres 
ont  formé  le  genre  Geodonim  de 
Jaclison.  Quelques  autres  ont  servi  à 
l'établissement  des  genres  Caljpso  , 
Calapogon  ,  etc.  Ainsi,  parmi  les  es- 
pèces du  genre  Bleda  ,  on  a  pincé  les 
Llmo'IorumTankerviUœ  ^  L.;  L.  al- 
tum,  Ij.purpitreum  ,  L.  Dans  le  genre 
Geodorurn  ,  on  trouve  les  Limodorum 
nutans  ,  L.  rccunnim.  f^e  lÀmodorum 
bulbosuni  forme  le  genre  Calypso  ,  et 
dans  le  genre  Calapogon  ,  R.  Brown 
a  placé  le  Limodururn  tuhe'-osum  et 
quelques  autres  espèces  analogue-;. 

•Le  Limodorum  ahortivum  ,  Willd., 
Sp. ,  Orcà/s  abortira  ,  L.,  qui  forme 
le  type  du  genre ,  est  une  grande 
Plante  vivace  qui  croît  dans  les  forêts 
ombragées  et  montueuses  ;  sa  racine 
se  compose  fie  grosses  fibres  cylin- 
driques et  charnues;  sa  lige,  haute 
de  deux  à  trois  pieds  ,  porte  des  feuil- 
les très  -  courtes  j  embrassantes  et 
presque  scinblab'ês  à  des  écailles. 
Les  tleurs  sont  d'un  poiu  pie  obscur  , 
formant  en  petit  nombre  un  épi  à  la 
partie  supérieure  de  la  lige. 

Dans  le  Prodrome  de  la   Flore  du 
Napaul ,  Don  a  décrit  sous  le  nom  de 


LIM 

Limodorum  roseum  une  espèce  nou- 
velle qui  a  beaucoup  de  rapports  a  vec 
l'espèce  précédente.  (a.  R.) 

LIMON.  BOT.  I'p.4lN.  Fruit  du  Li- 
monier. P'.  ce  mot.  (b.) 

LIMON.  GJSOL.  P'.  Matière  et 
Terrain. 

LIMONELLTER.  bot.  phan.  Pour 
Limonie.   P^.  ce  mot.  (b.) 

♦  LIMONH.  OIS.  (Flacourt.)  Les 
Tourterelles  et  les  Pigeons  à  Mada- 
gascar, (b.; 

LIMONIA.  INS.  et  BOT.^.  Limonie, 

LIMONIASTRUM.     bot.    phan. 

(Heister.)  Syo.  de  Statice  monopetala. 

fB.) 

*  LIMONIATIS.  MIN.  Il  est  im- 
possible de  reconnaître  quelle  Pierre, 
semblable  à  son  Smaragdas^  le  com- 
piialeur  Pline  entendit  désigner  sous 
ce  nom,  (b.) 

LIMONIE.X//7?o///a.  INS.  Nom 
donné  par  Meigen  et  par  Latreille 
aux  Diptères  qu'ils  ont  nommés  de- 
puis Limuoble. /^.  ce  mot.  (g.) 

LIMON  lE.  iMmonia.  bot.  pha.v. 
Ce  genre,  établi  par  Linné,  fait  par- 
lie  de  la  famille  des  Auiantiées.  Dans 
son  travail  s;ir  cette  famille ,  Correa 
de  Serra  a  retiré  plusieurs  des  espèces 
qui  y  avaient  été  rapportées  pour  en 
faire  des  genres  nouveaux  qui  ont  été 
généralement  adoptés.  Ainsi  le  Li- 
muitia  munophylla  forme  le  genre 
Alalantia  ,  le  Limonia  peut aphy lia 
et  //.  arhorea  le  genre  Glycosmis,  et 
le  Limoitia  trifoUala  le  génie  'ïripha- 
sia  Les  espèces  qui  forment  aujour- 
d'hui le  véritable  genre  Limonia  of- 
frent les  caraclères  suivans  :  le  cali- 
ce est  à  quatre  ou  cinq  divisions  pro- 
fondes ;  la  corolle  se  compose  de 
quatre  ou  cinq  pétales  sessiles  ;  les 
étamines  sont  libres  et  distinctes, 
rarement  au  nombre  de  quatre  à 
cinq  ,  plus  souvent  en  nombre  ciou- 
ble  des  pétales.  Le  fruit  est  une 
baie  pulpeuse  à  quatre  ou  cinq  lo- 
ges monospermes.  De  Candolle  , 
dans  le  premier  volume  de  son  Fro- 
dromiis  systemalis ,     rapporte    à    ce 


LIM 

genre  onze  espèces  ,  la  plupart  oiîgi- 
naires  de  l'Inde  et  de  h\  Chine,  Ce 
sont  des  Arbres  ou  des  Arbrisseaux 
souvent  munis  d  épines  ,  a^ant  des' 
feuilles  simples,  Irifoliëes  ou  pinnees, 
des  fleurs blaucKos  ou  roses,  exhalant 
une  odeur  suave  aualoj^ue  à  celle  des 
autres  Arbres  de  la  mènie  famille. 

Parmi  ces  espèces  nous  ciicions  la 
Léimonia  acidissima ,  L.,  Lunk.  ,  111., 
t.  355,  f.  I,  orii;inaire  de  l'Inde, 
mais  qu'on  cultive  également  eu 
Améiique.  C'est  un  Arbrisseau  élé- 
gant ei  toujours  vert  ,  dont  les  feuil- 
les sont  impaiipinnées  et  les  [leurs 
blanches  disposées  en  panicules  cour- 
tes et  axillaires.  Ses  fruits  ,  qui  sont 
jaunes  et  globuleux,  répmdent  une 
odeur  très-suave  qui  approche  beau- 
coup de  celle  de  l'Auis.  Leur  pulpe 
est  très-acide  et  très-agréable.  On  en. 
fait  des  boissons  rafraîchissantes  ,  ou 
on  les  confit  au  sucre.  (.\.  r.) 

LIMONIER.  BOT.  PHAN.  On  appel- 
le ainsi  une  division  du  genre  Oran- 
ger ,  que  l'on  désigne  plus  commu- 
nément sous  le  nom  de  Citronnier.  A^. 
Oranger.  (a.  r.) 

*  LIMONITE.  MIN'.  (Hausmann  , 
Manuel  de  Minéralogie,  t.  i,'p.  280.] 
Substance  noiie,  op.ique,  à  cassure 
conchoïdale,  ayant  l'éclat  de  la  cire 
el  donnant  une  poussière  d  un  jaune 
d'ocre  ;  médiocrement  dure  :  pusant 
spécifiquement  2,600.  Au  chalumeau, 
sa  couleur  n'éprouve  aucun  change- 
ment remarquable;  par  un  feu  pro- 
longé ,  elle  fond  >ur  les  bords  en  une 
scorie  noirâtre.  Par  la  calcinalion  , 
elle  ionne  une  poussière  rouge.  Elle 
paraît  être  une  comijinaison  ou  un 
méUnge  de  Fer  limoneux  et  de  Fer 
phosphaté  représenté  parles  propor- 
tions suivantes  :  hydrate  de  Fer  , 
74,5oq;  piiosphate  de  Fer,  24,870; 
oxide  de  Manganèse,  i,5;  total  , 
100  679.  On  la  liouve  avec  le  Fer  li- 
moneux commun  {  Thoneisenstein) 
en  petites  masses  ou  en  lits  trèi-min- 
ces  dans  les  terrains  d'alluvion. 

(g.  DEL.) 

LIMONIUM.  BOT.  rHA.\.  On  a 
beaucoup  disserté  pour  savoir  quelle 


LIM  4^7 

ëtait  la  Plante  ainsi  nommée  par 
Dioscoride.  Les  uns  ont  voulu  que  ce 
flit  la  Pyrole  {Pyrola  rolundifuUa, 
L.),  d'autres  le  lieta  syh'cstiis\  quel- 
ques-uns le  Scnecio  J)u/ia.  Mais  la 
plu[iart  des  boianistes  s'accordent 
pour  le  Slatice  Liinonium  ,  L  ,  dont 
Tonrnefort  avait  fait  un  genre  sous  le 
nom  de  Limonium.  ^.  Statjce. 

(a.r.) 
LIMOSA.  OIS.   (Brisson.)  Syn.  de 
Barge.  F.  ce  mol.  (u.) 

LIMOSELLE.  Linwsdia.  bot. 
piian.  Ce  genre  ,  de  la  Didynamic 
Angiospermie  ,  L.,  avait  été  désigné 
par  Vaillant  sous  le  nom  de  Planta- 
ginella.  Jussieu  l'avait  placé  parmi 
les  Primulacées,  mais  il  a  été  rap- 
porté aux  Scrophularinées  par  De 
C;uidolle  et  R.  Biown  qui  enontain-r 
si  exprimé  les  caractères  :  caliceàcinq 
divisions  peu  profondes  ,  égales;  co- 
rolle campanulée  ,  à  tube  court  et  à 
cinq  petites  divisions  égales;  quatio 
ét;unines  presque  égales,  quelquefois 
réduites  au  nombre  de  deux  ;  stigma- 
te capité  ;  capsule  à  deux  valves  sépa- 
rées par  une  cloison  parallèle  et  im- 
complèle.  Ce  génie  renferme  des 
Plantes  herbacées  ,  très-petites  ,  ram- 

f «alites  et  qui  croissent  dans  les  loca- 
ités  marécageuses.  Leurs  feuilles 
sont  fasciculées  ,  à  pétioles  diialés  et 
piesque  engaînans  à  la  base.  Les 
fleurs  sont  suiilaires  et  portées  par  des 
hampes.  On  n'en  connaît  qu'un  très- 
petit  nombre  d'espèces,  dont  la  pL.s 
remarquable,  Lirnosella  oqi/atica  , 
\j.  ,  croît  dans  les  lieux  inond('S  de 
l'Europe.  On  la  trouve  fréquemment 
aux  environs  de  Paris  et  surtout  à 
Bondy.  (G..N.) 

LIMULE.  Limulus.  crust.  Genre 
de  l'ordre  desXyphosuresdeLatreillfe 
(P'am.  Nat  du  Règne  Aniin),  que  cet 
auteur  rangeait  (Règne  Anim  parCu- 
vier)  dans  son  01  die  des  Branchiopo- 
des,  section  des  Pœcilopes;  ee  genre  a 
été  établi  par  Millier;  il  a  pour  caractè- 
res, suivant  Latreille  :  pointdesiphon; 
la  base  des  pieds  (ceux  du  céphalo- 
thofaxou  de  la  division  antérieure  du 
corps)  qui,  les  deux  derniers  exceptés. 


438 


LTM 


servent  à  la  locomotion  et  à  la  préhen- 
sion, est  hérissée  de  petites  e'pines  et 
fait  l'office  de  mâchoires.  Test  dur  , 
divisé  en  deux  boucliirs  offrant  eu 
dessus  deux  sillons  longitudinaux  ,  et 
recouvrant  tout  le  corps,  qui  se  ter- 
mine postérieurement  par  une  pièce 
très-dure,  ensiforme  et  mobile. 

Le  corps  desliimules  est  divisé  en 
deux  parties  :  la  première  ou  l'anté- 
rieure, que  La  treille  nomnie  céphalo- 
thorax ,  est  recouverte  par  un  bou- 
clier lunule  débordant  ,  et  portant 
deux  yeux  très-écartés  l'un  de  l'autre, 
entre  lesquels  Cuvier  a  observé  trois 
petits  ^eux  lisses  rapprochés  ;  au-des- 
sous de  la  carapace  dont  nous  venons 
de  parler ,  sont  insérés  ,  sur  une  saillie 
conique  ,  en  forme  de  bec  ou  de  labre, 
deux  corps  semblables  à  deux  petites 
serres  de  Crabe ,  didactyles  ou  mo- 
iiodactyles,  selon  les  sexes,  composées 
de  deux  articles  que  Latreille  consi- 
dère comme  les  antennes  et  que  Sa- 
"vigny  assimile  à  la  seconde  paire  de 
pieds-mâchoires  des  Crustacés  ,  ainsi 
qu'aux  mandibules  des  Arachnides  , 
et  auxquels  il  donne  le  nom  de  man- 
dibules succédanées,  ou  fausses  man- 
dibules. A  la  suite  de  ces  antennes  se 
ti-ouventsix  paiies  de  pieds,  dont  les 
deux  derniers  réunis  forment  un 
grand  feuillet  portant  les  organes 
sexuels,  et  dont  les  dix  autres  libres, 
et  tous  ,  à  l'exception  des  deux  pre- 
miers, didactyles.  Ces  pieds  sont  com- 
posés de  six  articles  :  le  radical ,  ou  la 
hanche  ,  est  hérissé  de  piquans  ou 
épines  dont  le  nombre  est  très-con- 
sidérable aux  deux  ou  trois  premières 
f»aires  de  pieds.  Ces  articles  tiennent 
ieu  de  mâchoires  ;  l'article  suivant , 
ou  le  premier  de  la  cuisse  ,  offre  aussi 
quelques  épines.  La  dixième  paire  de 
pieds  diffère  des  autres  par  divers  ca- 
ractères ,  et  surtout  par  les  hanches  , 
qui  ne  sont  point  maxillaires,  et  par 
l'extrémité  antérieure  du  dernier  ar- 
ticle de  la  jambe  ,  qui  se  termine  par 
quatre  petites  lames  mobiles  ,  droites, 
allongées  ,  pointues  ,  égales  et  rap- 
prochées en  un  faisceau  longitudinal; 
la  partie  extérieure  de  cette  m^me 
extrémité  de  la  jambe  donne  attache 


LIM 

au  dernier  arlicle ,  qui  est  terminé  y 
comme  les  autres,  par  deux  doigts 
mobiles  qui  diffèrent  un  peu  des  pré- 
cédent. Le  pharynx  débouche  entre 
les  hanches  de  toutes  ces  pâtes  ;  l'œ- 
sophage se  diiige  en  avant ,  l'estomac 
des  Limules  étant  situé,  comme  dans 
les  Crustacés  décapodes  ,  vers  le  bord; 
antérieur  du  test.  La  seconde  partie 
du  corps  des  Limules  ,  ou  la  posté- 
rieure ,  est  recouverte  par  un  bou- 
clier qui  a  ,  en  dessus  ,  la  forme  d'ua 
trapézoïdeéchancié  postérieurement, 
avec  les  bonis  latéraux  armés  d'épines^ 
mobiles  et  alternantes;  en  dessous  et 
dans  un  creux  en  forme  de  boîte 
presque  carrée  ,  sont  cinq  paires  de 
feuillets  ou  de  larges  pieds  natatoires, 
dont  la  face  postérieure  est  garnie  de 
branchies.  L'anus  est  placé  à  la  racine 
/le  la  pointe  qui  termine  le  corps  : 
cette  pointe  est  cornée  ,  très-dure  , 
droite  ,  trigone,  très-pointue  et  sou- 
vent armée,  sur  le  dos,  de  petites 
dentelures  ;  elle  s'insère  dans  une 
cavité,  au  milieu  de  l'échancrure  pos- 
térieure de  la  seconde  pièce  du  test , 
et  elle  est  articulée  avec  elle  par  le 
moyen  d'une  tête  dont  les  deux  côtés 
sont  dilatés  et  appuyés  sur  deux  sail- 
lies de  cette  pièce.  Le  cœur,  comme 
dans  les  Stommapodes  ,  est  un  gros 
vaisseau  garni,  en  dedans  ,,  de  co- 
lonnes charnues  régnant  le  long  du 
dos  el  donnant  des  branches  des  deux 
côtés;  un  œsophage  ridé,  remontant 
en  avant,  conduit  dans  un  gésier  Irès- 
charnu  ,  garni  intérieurement  d'une 
veloutée  cartilagineuse  toute  hérissée 
de  tubercules,  et  suivi  d'un  intestin 
large  et  droit.  Le  foie  verse  la  bile 
dans  l'intestin  par  deux  canaux  de 
chaque  côté.  Une  grande  partie  du 
test  est  remplie  par  l'ovaire  dans  les 
femelles ,  et  par  les  testicules  dans 
les  mâles. 

L'Ecluse  et  Bontius  sont  les 
premiers  naturalistes  qui  aient  men- 
tionné et  figuré  des  Limules;  Mill- 
ier les  confond  avec  les  Apiis;  Fa- 
bricius  les  en  a  distingués,  mais  il 
les  a  placés  dans  son  ordre  des  Kleis- 
tagnathes  ou  Décapodes  brachiures 
de  Latreille;  enfin  Lamarck,  ayartt 


LIM 

conservé  le  nom  de  Lirnulc  au  genre 
j4pus  ,  appelle  Polyphème  le  getue 
tlont  nous  traitons.  Ces  Animauv 
vivet;it  d;ins  les  mers  des  p;i^s  cliauils; 
pendant  l'élé  ils  viennent  lesoi-r, 
presaiie  toujours  p:,r  couples  ,  sur 
les  plages  >ablonneuses  ou  maréca- 
geuses. La  femelle,  qui  est  plus  grosse, 
porte  sur  son  dos  le  mâle  ,  sans  que 
celui-ci  y  soit  en  état  d'accouplement 
ni  violemment  attaché  :  leurs  mouve- 
mens  sont  fort  lents  eî  trè^-cil cons- 
crits, et  lorsqu'ils  marchent,  on  ne 
voit  aucune  des  pales  ;  dès  qu'on  les 
touche  ,  ils  s'arrêtent  et  relèvent  leur 
queue  pour  se  défendre.  Ils  restent 
toute  la  nuit  à  moitié  hors  de  l'eau  , 
et  ne  cherclientàse  sauver  que  quand 
ils  sèment  que  le  danger  commence  à 
être  imminent.  Leur  queue  est  très- 
redoutce  dans  l'Inde  et  en  C^noline, 
parce  qu'on  est  dans  l'oninion  que  la 
piqûre  est  venimeuse:  les  sauvages  se 
servent  de  celte  pointe  en  guise  de 
fer  de  flèche.  La  chair  des  Limules 
est  bonne  à  manger  ,  et  leurs  œufs 
sont  très-délicais  ;  on  sert  sur  les 
tables  ,  à  la  Chine  et  au  Japon  ,  l'es- 
pèce qui  lui  est  projire  ,  et  qui  arrive  , 
avec  rage,  à  une  longueur  de  deux 
pieds.  Ces  Animaux  se  trouvent  dans 
les  mers  des  deux  ludes  ,  depuis  l'é- 

auateur  jusqu'au  quarantièuie  degré 
e  latitude  ;  ils  sont  communs  dans  le 
golfe  du  Mexique  ,  sur  les  côtes  de 
G.troline  ,  aux  Moluques  et  dans  les 
mers  du  Japon  et  de  la  Chine.  Les 
Américains  appellent  ces  Crustacés 
King-Krab  ;  les  nègres  des  bords  de 
la  mer  se  servent  du  test  vide  pour 
puiser  de  l'eau  ou  pourd'audes  usa- 
ges iloraestiques.  On  connaît  quatre 
ou  cinq  espèces  de  ce  genre  ;  nous 
citerons  : 

Le  LiMTTLE  PoLYPHÈME,  L.  Foly- 
phemus  ,  Fabr. ,  Linn.;  Llmulus  Cy- 
c/ups ,  Fabr.  (jeune)  :  Munoculus  Po~ 
lyphemus,  Linn.  ;  Limulus  Suwerbii, 
Leach  (Zool.  jMiscelL,  pi.  84).  Il  varie, 
selon  l'âge,  pour  la  taille  et  la  cou- 
leur. Les  vieuv  sont  d'un  b\  un  noi- 
râtre, et  les  jeunes  d'un  jaunâtre  qui 
tire  sur  le  brun.  L'arête  du  milieu 
du  dos  a,  sur  chaque  pièce  du  test, 


LIN  4,9 

trois  épines  ;  le  stylet ,  formant  la 
queue  ,  est  à  peu  pi  es  de  la  longueur 
du  coip,.  Cttie  espèce  se  trouve  sur 
les  côtes  sablonneuses  d'une  gn.nde 
partie  de  l'Améiique. 

Les  Limules  sont  rares  à  l'état  fos- 
sde;  jll^qu■à  présenl  on  n'en  a  trouvé 
que  dans  certaines  couches  d'une  an- 
tiquité moyenne  ,  à  Solenbofen  et 
lappenlieun.  La  seule  espèce  connue 
et  à  laquelle  Uesmaresl  a  donnd  le 
nom  de  LiMULE  de  Walcii  ,  Limulus 
H  alchii  ,  dans  son  Histoiie  iNaturelle 
des  Crustacés  fossiles,  p.  lôcj,  lafe.  n, 
fig.  6  et  7  ,  e>l  le  Cancer  pcruersus  dé 
Knorr  et  Walch  (INJonum.  du  déluge, 
T.  1,  p.  i36,  pi.  i4).  Klle  ne  diffère 
des  espèces  vivantes  que  par  le  rebord 
de  la  première  pièce  de  la  carapace, 
qui  est  arrondi,  au  lieu  de  former  uiî 
angle  aigu  devant  la  bouche,  et  par 
d'autres  caractères  tirés  de  la  forme 
et  des  épines  du  test.  (g.) 

LIN.  Linurn.  bot.  phan.  Genre 
de  la  Penlandiie  l'entngynie  ,  L.  , 
d'abord  placé  dans  la  famille  des 
Caryoph, liées  ,  mais  qui  forme  au- 
jourd'hui le  type  d'un  ordre  natu- 
rel nouveau  nommé  Linacées.  V.  ce 
mot.  Le  genre  Lin  se  compose  d'un 
ti  ès-grapd  nombred'espèces.  Ce  sont 
des  Plantes  herbacées  ,  ou  de  petits 
Arbustes  à  feuilles  alternes,  très-ra- 
rement opposées,  entièies  ;  leurs 
fleurs  ,  terminales  et  divei sèment  dis- 
posées ,  sont  jaunes  ,  bleues  ou  blan- 
ches ;  leur  calice  est  régulier,  formé 
de  cinq  sépales  incombans  ;  leur  co- 
rolle est  comme  campanulée  ,  com- 
posée de  cinq  pétales  onguiculés  en- 
tiers ,  d'aboi d  incombans  et  tordus  en 
spirale  avant  leur  épanouissement; 
les  étamines  ,  au.  nombre  de  cinq , 
sout  monadelphes  tout-à-fait  par  leur 
base,  et  offrent  entre  chacune  d'elles 
un  petit  appendic^fililbrme ,  qui  sem- 
ble être  un  filament  d'étamine  avor- 
tée ;  l'ovaire  est  légèrement  stipilé  , 
globuleux  ,  à  sic  ou  dix  loges  quel- 
quefois incomplètes,  c'est-à  direcora- 
n)i'niquant  ensemble  deux  par  deux  , 
à  cause  de  l'imperfection  de  trois  ou 
de  cinq  des  cloisons  :  chaque  logq 


43o  LIN 

contient  un  seul  ovule  attaché  à  la 
partie  supérieure  de  la  loge  et  ren- 
versé. Les  styles  sont  au  nombre  de 
trois  à  cinq  ,  terminés  chacun  par  un 
stigmate  allongé;  le  fruit  est  une  cap- 
sule globuleuse,  à  six  ou  dix  loges 
complètes  ou  incomplètes  et  mono- 
spermes ,  s'ouvrant  en  trois  ou  cinq 
valves  qui  se  séparent  presque  tou- 
jours en  deux;  les  graines  sont  géné- 
ralement ovoïdes  ,  comprimées,  lisses, 
composées  d'un  tégument  propre  , 
d'un  endospermegénérdement mince 
et  d'fln  embryon  ayant  la  même  di- 
rection que  la  graine. 

Les  espèces  de  ce  genre  sont  assez 
nombreuses  :  De  CandoUe  ,  dans  le 
premier  volume  de  son  Prodrurnus 
systematis,en  énumère  cinquante-six. 
Ces espècescroissent,  pour  la  plupart, 
sur  les  bords  du  bassin  méditerranéen; 
plusieurs  se  trouvent  dans  l'Amé- 
rique méridionale  et  l'Amérique  sep- 
tentrionale ,  et  qi\elques- unes  en 
Afrique  et  au  cap  de  Bonne-Espé- 
rance. Ce  genre  est  surtout  fort  in- 
téressant à  cause  d'une  de  ses  eS|Tèces, 
le  Lin  usuel,  dont  nous  allons  parler 
ici  avec  quelques  détails. 

Lin  t/suEL  ,  Liiium  i/sitalissiniuniy 
L.  C'est  une  Plante  annuelle,  origi- 
naire du  plateau -de  la  Haute-Asie, 
mais  abondamment  cultivée  ,  depuis 
un  temps  presque  immémorial  ,  dans 
les  diverses  contrées  de  l'Europe  ,  oli 
elle  est  devenue  indigène.  Sa  racine 
est  grêle,  pivolanîe  ,  poussant  une 
tige  simple,  cylindriqiie  ,  d'un,  de 
deux  ou  de  trois  pieds  de  "hauteur, 
seulement  rameuse  vers  son  somuiet , 
©t;  tout-à-fait  glabre  ,  ainsi  que  les 
autres  partiesdela  Plante.  Les  feuilles 
sont  cparses,  sessiles,  lancéolées,  ai- 
guës ,  très-entières  ,•  marquées  de  trois 
nervures  longitudinales,  et  d'un  vert 
glauque  ;  les  fleurs  sont  d'un  bleu 
tendre  ,  terminales  au  sommet  des 
ramidcations  delà  tige;  les  étami- 
nes  et  les  stigmates  soiit  au  nom- 
bre de  cinq  ,  et  le  fruit  est  une  cap- 
sule globuleuse,  environnée  à  sa  base 
par  le  calice  et  contenant  des  graines 
ovoïdes,  comprimées,  lisses  et  lui- 
santes. Cette   Plante  offre   un  très- 


LIN 

grand  intérêt  et  est  l'objet  d'une  cul- 
ture extrêmenient  soignée ,  à  cause 
des  fibres  de  sa  tige,  avec  lesquelles 
on  fait  les  tissus  de  fd  les  plus  tî  ns  et 
les  dentelles  les  plus  précieuses.  On 
cultive  cette  Plante  dans  deux  in- 
tentions, ou  pour  obtenir  ses  graines 
3ui  sont  employées  en  médecine  et 
ans  les  arts  ,  ou  pour  obtenir  la  fi- 
lasse de  ses  tiges.  Dms  le  premier 
cas  ,  les  soins  du  cultivateur  doivent 
tendre  à  choisir  les  variétés  qui  pro- 
duisent le  plus  grand  nombre  de 
capsules,  et,  dans  le  second,  celles 
dont  les  tiges  sont  les  plus  longues. 
On  distingue  un  assez  grand  nom- 
bre de  variétés  de  Lin  dans  les  pays 
oii  ce  Végétal  est  cultivé  ;  les  princi- 
pales sont  les  suivantes  :  i".  Le  Lin 
froid  ou  grand  Lin  est  celui  dont  les 
tiges  acquièrent  la  plus  grande  liau- 
tcur  et  qui  donne  un  très  petit  nom- 
bre do  capsules.  C'est  la  variété  la 
plus  précieuse  et  celle  que  l'on  pré- 
fère dans  plusieurs  contrées  de  la 
Flandre  ,  de  la  Belgique  ,  et  même 
aux  environs  de  Lille  ,  oli  la  récidie 
d'un  lieclare  planté  de  cette  espèce 
se  venri  quelquefois  jusqu'à  6,000  et 
•7,000  francs. 

a*".  Le  Lin  chaud  ou  Têlard ,  beau- 
coup moins  élevé  que  le  précédent. 
Sa  tige  est  raraçuse  et  porte  un  grand 
nombre  de  capsules;  aussi  doit-on  le 
préférer  quand  on  a  pour  but  piin- 
cip;d  In  récolte  des  graines. 

ô".  Enfin  on  nomme  Lin  moyen 
une  variélé  qui  tient  le  milieu  entre 
les  deux  premières  ,  c'est-à-dire 
qu'elle  séiève  un  peu  moins  que  le 
grand  Lin  et  donne  un  peu  moins  de 
capsules  que  le  Têlard.  Cette  variété 
est  surtout  cultivée  dans  les  provinces 
méiidionales. 

En  généial  ,  la  culture  du  Lin  est 
assez  chanceuse  et  demande  de  gran- 
des précautions.  11  lui  faut  un  terrain 
substantiel  et  fertile,  frais,  mais  non 
trop  humide  ;  les  engrais  doivent  y 
être  abondans  et  renouvelés  à  chaque 
récolte.  11  faut  préparer  Je  terrain 
par  des  labours  fréquens.  On  sème 
lé  Lin  à  deux  époques  différentes, 
comme  on  fait  pour  le  Blé  ,  c'est-à- 


LIN 

dire  avant  et  après  l'hiver  ;  ce  qui 
forme  le  Lin  d'hiver  et  le  Lin  d'élé  : 
il  r'est  pas  indifférent  de  choisir  l'une 
ou  l'autre  de  ces  deux  époques.  Ainsi, 
dans  un  pays  chaud  et  dans  un  ter- 
rain un  peu  sec  et  sablonneux  ,  on 
fera  bien  de  semer  le  Lin  avaul  l'hi- 
ver ,  afin  qijclcs  pluies  de  l'automne 
soient  piolitables  au  développement 
de  la  semence;  au  coniraire,  dans  les 
pays  un  peu  froids  et  dans  les  teriains 
très-sul)st^uliels,  on  pourra,  sans  in- 
convénienl,  attendre  la  fin  de  l'hi- 
ver. Le  choix  de  la  semence  est  une 
chose  fort  importante;  les  agronomes 
s'accordent  gcnéialcment  à  recon- 
naître qu'elle  déqénère  lorsqu'on  la 
sème  plusieurs  années  de  suiie  dans 
le  même  terrain  :  on  doit  donc  la  re- 
nou<^eler  chaque  année  ,  et  la  tirer 
des  pays  oii  1  on  sait  qu'elle  est  la 
meilleure  pour  le  teruiiu  oii  on  la 
doit  culliver  et  pour  le  but  qu'on  se 
propose.  Celle  qui  vient  du  noi  d  de 
l'Europe  est  généralement  la  plus  es- 
timée; cependant  il  est  des  culliva- 
teurs  qui  ne  renouvellent  pas  leur 
semence  ,  et  qui  néanmoins  obtien- 
nent ,  chaque  année,  de  belles  ré- 
colles. Mais,  pour  arrivera  ce  résul- 
.lat,  il  faut  avoir  le  soin  de  choisir, 
dans  chaque  variété  que  l'on  cultive  , 
les  graines  les  plus  grosses  et  les  plus 
saines  :  par  ce  moyen  ,  on  peut  se 
dispenser  de  changer  de  semence;  ce 
qui  est  une  économie  poi;r  le  cidti- 
vateur.  Il  faut  noter  ici  que  ,  comme 
la  graine  de  Lin  est  très-huileuse  , 
elle  s'altère  et  se  rancit  rapide- 
ment, et  ne  peut  être  conservée  plus 
d'une  année  lorsqu'on  veut  la  faire 
servir  de  semence.  Le  Lin  se  sème 
comme  le  Blé,  c'est-<à-dirc  à  la  vo- 
lée. Le  terrain  doit  avoir  été  dispo-é 
par  planches  un  peu  bombées.  La 
quantité  moyenne  de  semence  est 
d'environ  vingt-cinq  livres  pour  dix 
mille  pieds  carrés  de  terrain.  On 
brise  les  mottes  et  on  herse  de  même 
que  dans  la  culture  des  Céréales. 
Lorsque  le  jeune  plant  commence  à 
pousser ,  il  faut  le  sarcler  avec  soin 
et  fréquemment  ,  parce  que  ,  sans 
cette  précaution  ,    il   serait    bientôt 


élouffépar  les  mauvaises  herbes  ,  qui 
poussent  avec  plus  de  rapidité.  Dans 
les  temps  de  sécheresse  et  dans  les  lo- 
caliiésoiicelaest  possible, il  n'est  rien 
d(!plus  avantageux  que dcpouvoir ar- 
roser le  Lin  p;ir  le  moyen  des  irriga- 
tions. Lor-que  le  Lin  est  parvenu  à 
sa  maluiilé  ,  t'puque  variable  suivant 
les  locrflilés  el  le  temps  ou  a  été  fait  le 
semis,  et  <jue  l'on  reconnaît  au  des- 
sèchement des  tiges  el  des  feuilles  et 
à  l'ouverture  spoulanée  des  capsules 
il  faut  commencer  bi  récolle  :  celle-ci 
se  fait  en  arrachant  à  la  main  et  par 
poignées  les*  tiges  de  Lin  ,  dont  on 
fail  de  petites  bottes  qu'on  laisse  quel- 
que temps  sur  le  tenain,  en  ayant 
soin  de  les  placer  debout  ;  mais  il  ne 
faut  pas  les  y  laisser  trop  long-iemps, 
pour  ne  pas  perdre  la  graine  qui 
tombe  des  capsules  enlr'ouvertes.  Il 
faut  b;ittie  ces  liges  sur  de  grands 
draps;  le>  graines  se  détachent  tiès- 
facilement.  Quelquefois  -on  bat  le 
sommet  des  tiges  sur  un  banc,  avec 
un  maillet  de  bois  ,  qui  brise  les  cap- 
sules et  met  les  graines  à  nu.  Cette 
graine  doit  être  ensuite  vannée  et 
Cidiléejpour  la  débiurasscr  de  tous 
les  Iragmens  de  capsules  qui  y  sont 
juélangés. 

Les  tiges  du  Lin  doivent  ê^re  rouies 
et  préparées  comme  celles  du  Chan- 
vre; on  les  fait  ensuite  sécher,  et  on 
les  peigne  pour  obtenir  la  filasse. 

Les  graines  de  Lin  sont  fort  usi- 
tées en  médecine.  Outre  l'huile  grasse 
qu'elles  contiennent  en  abondance, 
ces  graines  renferment  aussi  un 
mucilage  extrêmement  visqueux  et 
épais  :  leur  décoction  est  éminem- 
ment émolliente;  elle  convient  dans 
tous  les  cas  d'irritation  interne  et 
externe.  On  fait,  avec  ces  graines 
réduites  en  farine ,  des  cataplasmes 
éraoUiens  très-fiéquemment  usités. 
Pour  extraire  l'huile  des  graines,  il 
faut  d'abord  attendre  trois  ou  quatre 
mois ,  parce  qu'on  a  remarqué  qu'elle 
y  était  plus  abondante  au  bout  de  ce 
temps  qu'au  moment  oii  elles  vien- 
nent d'être  récollées  ;  on  les  passe 
ensuite  à  un  moulin  qui  en  extrait 
l'huile.  Celle-ci  est  employée  à  dif- 


432 


LIN 


férens  usages  ;  ainsi  ,  on  peut  s'en 
servir  pour  l'éclairage.  On  l'emploie 
beaucoup  dans  la  peinture  à  l'iuiile  , 
parce  qu'elle  jouit  de  la  propriété  de 
se  sécher  assez  rapidement. 

Une  autre  espèce  de  Lin  encore  in- 
téressante, c'est  le  Lin  vivace  ou  Lin 
de  Sibérie  ,  Linum  perenne  ,  L.  11 
ressemble  beaucoup  au  précédent  ; 
mais  ses  racines  sont  vivaces ,  et  la 
piu'tie  iuférieure  de  ses  tiges  finit  par 
devenir  ligneuse.  Celte  espèce  ,  ori- 
ginaire de  la  Sibérie  ,  est  cultivée  , 
dit-on  ,  en  Suède  et  dans  quelques 
parties  de  l'Allemagne»;  mais  ,  en 
France ,  on  ne  la  voit  guère  que  dans 
les  jardins.  Cependant  sa  culture 
pourrait  oftVir  de  grands  avantages  ; 
car  elle  réussit  ti  es  bien  dans  les  ter- 
res maigres  et  sablonneuses  :  LuUin 
de  Châteauvieux  l'a  cultivée  avec  suc- 
cès aux  environs  de  Genève.  Selon 
Bosc  ,  la  méthode  la  plus  avantageuse 
serait  de  la  placer  par  lignes  et  d'éloi- 
gner les  touffes  d'environ  trois  pieds 
les  unes  des  autres.  On  pourrait  plan- 
ter entre  chacune  d'elles  des  Choux  , 
des  Navets,  ou  d'autres  Légumes.  On  a 
remarqué  que,  lorsque  le  Lin  végèteà 
l'ombre ,  sa  filasse  est  pi  us  fine  ;  néan- 
moins on  prétend  qu'elle  ne  vaut  pas 
celle  du  Lin  annuel.  Quelques  au- 
teurs ont  dit  que  le  Lin  de  Sibérie  ne 
dure  que  trois  ans  ;  nous  pouvons 
assurer  qu'il  en  existait  autrefois  plu- 
sieurs pieds  dans  le  jardin  de  la  Fa- 
culté de  médecine  de  Paris  ,  qui  ont 
duré  plus  de  dix  ans. 

Il  croît  en  France  un  assez  grand 
nombre  d'espèces  de  Lin  ,  qui  quel- 
quefois offrent  des  fleurs  très-grandes, 
d'une  belle  couleur  jaune  ou  bleue  : 
tels  sont ,  par  exemple  ,  le  Lin  cam- 
panule et  le  Lin  de  Narbonne.  On 
cultive  quelquefois  dans  les  jardins 
une  très-belle  espèce  ,  Linum  tiigy- 
7ium,  Bonpl. ,  PI.  rar.  de  Malm. ,  .58  , 
t.  17.  C'est  un  Arbuste  assez  élevé, 
originaire  des  Indes-Orientales.  Sa 
tige  est  dressée  ,  rameuse  ,  ligneuse 
dans  sa  partie  inférieure  ;  ses  feuil- 
les sont  elliptiques  et  mucronées  au 
sommet;  ses  fleurs  sont  jaunes  ,  très- 
grandes  ,   groupées   à   l'aisselle   des 


LIN 

feuilles.  Celte  espèce  se  cultive  dans 
la  serre. 

A  l'exemple  de  Gmelin  ,  les  bota- 
nistes modernes  font  un  genre  dis- 
tinct du  Linum  Radiola,  L.,  sous  le 
nom  de  Radiola.  /^.  ce  mot.    (a.r.) 

On  a  quelquefois  étendu  le  nom 
de  Lin  à  des  Plantes  qui  n'appartien- 
nent pas  à  ce  genre,  et  même  à  des 
êtres  qui  ne  sont  pas  du  domaine  de 
la  Botanique  ;  ainsi  l'on  a  appelé  : 

Lin  d'Amérique  ,  VJgape  ame~ 
ricana  ,  L. 

Lin  Étoile  ,  le  Lysimachia  stel- 
lata  ,  L. 

Lin  incombustible  ,  l'Asbeste  ou 
Amianthe.     ' 

Lin  de  Lierre  ou  maudit  ,  la 
Cuscute. 

Lin  de  M.\rais  ou  de  Prés  ,  les 
Linaigrettes. 

Lin  maritime  ou  de  Mer,  des  Fu- 
cus et  des  Couferves. 

Lin  sauvage,  V Anthir/inum  Pelis- 
se/ianu  m.  (B.) 

LIN  DE  LA  NOUVELLE-ZÉ- 
LANDE. BOT.  piiAN.  Nom  vulgaire 
du  Fliormium  tcnax.  V .  Phormioîst. 

(A.    R.) 

LINACÉES.  Linaceœ.  bot.  phan. 
Petite  famille  de  Plantes  qui  si»  com- 
pose du  seul  genre  Linum  de  liinné, 
auparavant  placé  dans  la  famille  des 
Caryoph^  liées.  Ce  petit  groupe  se 
distingue  par  les  caractères  suivans.: 
son  calice  est  persistant  ,  à  trois  , 
quatre  ou  cinq  divisions  profondes  , 
imbriquées  latéralement.  La  corolle 
se  compose  de  quatre  à  cinq  pétales 
onguiculés  à  leur  base  ,  tordus  en 
spirale  avant  lépanouisseiuent  de  la 
fleur.  Les  étamines  ,  au  nombre  de 
quatre  à  cinq ,  sont  nîonadelphes  à 
la  bnse  de  leurs  filets  ,  entre  cha- 
cun desquels  on  trouve  assez  sou- 
vent un  petit  appendice  subulé  ,  qui 
semble  être  un  filet  d  étamine  avor- 
tée. Les  anthères  sont  à  deux  loges 
introrses,  s'oiivrant  par  une  suture 
longitudinale  ,  et  attachées  presque 
par  leur  base.  L'ovaire  est  globuleux, 
sessile,  à  six ,  huit  ou  dix  loges ,  dont 


LIN 

la  moitié  sont  séparées  par  des  cloi- 
sons incomp.lcles  partant  de  l'axe 
central  ,  mais  n'atteignant  pas  jus- 
qu'au-; parois  :  chaque  loge  contient 
un  seul  ovule  suspendu.  Le  fruit  est 
une  capsule  globuleuse  ,  souvent  ter- 
minée par  une  petite  pointe  formée 
par  la  base  du  stvic  :  celle  capsule 
oflre  autant  de  loges  monospennes 
que  l'ovaiie  ;  elle  .s'ouvre,  par  son 
sommet  ,  en  qu;itrc  ou  cinq  valves  , 
qui  se  partagent  ensuite  chacune  en 
deux.  Lis  graines  sont,  en  général  , 
lisses  et  luisaiile.s  ;  leur  tégument 
ptopre  est  légèrement  charnu  à  sa 
face  interne  ,  et  recouvre  un  embryon 
ayant  la  mêmediieclion  que  la  grame, 
c'est-à-dire  dont  la  radicule  coiies- 
pond  au  hlle. 

Les  Linacées  ,  qui  sont  des  Planles 
lieibacées  ,  annuelles  ou  vivaces,  ou 
de  petits  Arbustes  à  feuilles  alternes  , 
excepté  dans  une  seide  espèce  [Linuni 
catliarticum  ,  L.),  se  disiiiiguent  sur- 
tout des  Caryophyllées  ,  qui  ont  les 
feuilles  opposées,  par  la  struclure  de 
leur  ovaire  et  de  Icui  capsule,  et  par 
leurs  graines  dépourvues  dendo- 
sperme.  Celte  petite  famille  forme  en 
quelque  sorte  le  passage  entre  les 
Caryophyllées  ,  les  Malvacécs  et  les 
Géraniacées.  (a.  r.) 

LTNAGROSTIS.  rot.  phax.  Syn. 
d'Eriophore.  f .  ce  mot.  (b.) 

LIN  AIGRETTE,  bot.  phan.  Quel- 
ques botanistes  français  ont  employé 
ce  nom  pour  désigner  le  genre  iiiio- 
phore.  V .  ce  mot.  (b.) 

LIN.'VII\E.  Linaria.  bot.  phan. 
Ce  génie  de  la  famille  des  Scrophu- 
larinées  et  de  la  Didynamie  Angio- 
speimie,  L.,  fut  établi  par  Tourne- 
fort,  et  léuiiipar  Linné  aux  ylntir- 
rhlnuin.  Con.-titué  de  nouveau  par 
tous  les  botanistes  modernes  ,  il  pré- 
sente les  caractères  suivans  :  calice 
irrégulier,  à  cinq  divisions;  corolle 
personnée ,  munie  d'un  éperon  à  la 
base;  limbe  bilabié ,  la  lèvre  supé- 
rieure bifide,  réfléchie,  l'inférieure 
trifide  ;  la  gorge  fermée  par  le  palais 
(partie  mo\eniie  de  la  lèvre  supé- 
rieure); quatre  étamiues  didynames, 

TOME    IX. 


LIN  4:.3 

incluses ,  avec  une  cinquième  rudi- 
mentaire;  anthères  à  lobes  écartés; 
stigmate  obtus;  capsule  ovée,  déhis- 
cente par  le  sommel.  Ce  gi-nre  se 
compose  d'un  très -grand  nombre 
d  v'spècos  dont  la  plupart  sont  indi- 
gènes du  bassin  de  la  Méditerranée, 
•juelqucs-unrs  croissent  dans  l'Amé- 
rique septentrionale  et  dans  les  ré- 
gions tempérées  de  l'Amérique  méri- 
dionale. Ce  sont  des  Plantes  herbacées 
ou  rarement  ligueuses,  à  feuilles  al- 
ternes; les  inférieures  quelquefois 
opposées  ou  vcrticillées.  Les  fleurs 
sont  assez  élégantes  ,  accompagnées 
de  bractées,  dispo-ée.s  en  é[)is ,  ou 
solitaires  dans  les  aisselles  des  feuil- 
les. On  en  trouve  de  toutes  les  cou- 
leurs; mais  le  plus  souvent  elles  sont 
jaunes,  et  parfois  blanches,  bleuâ- 
tres ou  légèrement  purpurines.  Parmi 
elles  qui  sont  tiès-répan  lues  en 
France ,  nous  citerons ,  coinuie  espèce 
fondamentale,  la  Linaiue  vuj.gvire, 
J. inaria  l'tilga/is,  Lamk.  ,  ou  jlnthir- 
ruium  I. inaria.  L.  Elle  a  des  feuilles 
lancéolées  ,  linéaires  et  une  tige  dres- 
sée :  les  fleurs  forment  de  beaux  épis 
de  fleurs  jaunes  qui  terminent  les 
tiges.  Ce  fut  sur  cette  Plante  que 
lànné  observa  le  phénomène  intéres- 
sant de  la  régul  irisation  des  fleurs, 
}>hénomène  qu'il  désigna  sous  le  nom 
de  Pélorie.  P'.  ce  mot.  Mais  cet  acci- 
dent (si  toutefois  l'on  doit  nommer 
ainsi  l'état  normal  de  la  fleur)  se 
jirésente  bien  plus  fréquemment  sur 
la  Linaria  spuria  qui  croît  abondam- 
ment dans  les  champs  cultivés  de 
l'Europe.  Si,  quelque  temps  après  la 
moisson ,  on  observe  les  fleurs  de 
cette  espèce,  on  en  trouve  une  grande 
quantité  qui  offrent  tous  les  intermé- 
diaires entre  la  fleur  personnée  et  la 
fleur  parfaitement  régulière,  et  cela 
souvent  sur  le  même  individu.  Il 
semblerait  que  ce  phénomène  est  dé- 
terminé par  les  altérations  que  la 
Plante  a  subies  de  la  part  des  hommes 
par  les  travaux  de  la  culture,  ou  de 
celle  des  Animaux  qui  broutent  et 
mutilent  cette  Liuaire  jusque  près  de 
sa  racine. 

Mœnch   a    constitué  sous  le  nom 

28 


4r>4 


LtN 


A'Elatine,  un  genre  aux  dcpens  des 
Linaircs  ,  et  dont  le  L.  Elatine  est  le 
type.    Ce  genre  n'a    pas  été  adopté. 

(G..N.) 

LINAR.IA    OIS.  INom   scientifique 
du  Sizerin.  F^.  Gros-Bec.  (b.) 

*  LINCKIE.  Linckia.  bot.  crypt. 
(  Chaodinées.  )  Le  nom  de  Linckia 
avait  été  imposé  par  Micheli  aux 
Nostochs,  quand  ce  savant  sentit  qu'on 
devait  ies  séparer  des  ïremelles.  Mais 
Vaucher  ayant  adopté  un  nom  spé- 
cifique donné  par  Linné  pour  nom 
générique,  celui  de  Micheli  se  trou- 
vait sans  emploi.  Les  algologues  mo- 
dernes l'ont  appliqué  à  des  Plantes 
dont  les  illameus  simples,  terminés 
en  pointe  cilifère,  partant  et  diver- 
geant d'un  centre  commun,  sont  ou 
du  moins  paraissent  inarticulés,  mar- 
qués tout  au  plus  de  macules  ,  de 
forme  iirégulière  dans  leur  intérieur, 
et  formant,  au  milieu  du  mucus  qui 
les  environne,  des  corps  hémisphéri- 
ques et  irréguliers  ,  gélatineux,  mais 
d'une  certaine  solidité.  Les  Linckies 
ont  de  grands  rapports  avec  les  Ghœ- 
tophores,  et  n'en  difierent  que  parce 
que  leurs  filauiens  ne  sont  pas  ra- 
meux ,  et  que  des  articulations  n'y 
sont  pas  distinctes.  Peut-être  ces  ca- 
lacières  ne  sont-ils  pas  réels,  et  de 
moilleurs  instrumens  que  ceux  que 
nous  possédons  pourraient  un  jour 
les  faire  disparaître.  De  Candolle  en 
faisait  des  Batrachospermes.  Lyng- 
byc,  qui  est  cependant  un  observateur 
exact,  a  ,  malgré  les  caractères  impo- 
sés par  lui-même  au  genre  dont  il 
est  question  ,  compris  parmi  les  es- 
pèces qu'il  y  admet  des  Plantes  qui 
ne  peuvent  y  demeurer.  Telles  sont 
ses  Linckia  Zosterœ ,  ceramicola  et 
punclifbrniia ,  trop  visiblement  arti- 
culées pour  n'être  pas  des  Chœto- 
phores.  F",  ce  mot. 

Nous  citerons  comme  exemple  les 
espèces  suivantes  :  Linckia  atra , 
Lyngb.  ,  Tent.  ,  p.  196  ,  t.  67  ,  D.  1 , 
2,  3,  4;  Linckia  piridis ,  Lyngb., 
loc.  cit.  ,  t.  67  ,  D.  5  ,  6  ,  7  ,  toutes 
deux  parasites  des  Céramiaires  dans 
l«s  eaux  de  la  mer;    et  le  Linckia 


LIN 

dura,  Lyngb.,  loc.  cit.,  p.  197, 
t.  67,  qui  habite  les  eaux  douces. 
Les  deux  Plantes  que  Lyngbye  re- 
.  garde  comme  des  variétés  de  cette 
dernière  sont  évidemment  des  espèces 
que  nous  avons  examinées  et  carac- 
térisées. (B.) 

LINCONIE.  Linconia.  bot.  piian. 
Genre  de  la  PenlandrieDigynie  ,  éta- 
bli par  Linné  {Mant.  ,  p.  147),  dont 
la  place  est  encore  incertaine  dans  la 
série  des  ordres  naturels  ,  mais  que 
De  Candolle  {Prudr.  Syst.  2,  p.  'i5) 
rapproche  de  la  famille  des  Brunia- 
cées.  Voici  ses  caractères  :  l'ovaire 
est  infère  ,  couronné  par  le  limbe  du 
calice  qui  est  à  cinq  dents  obtuses; 
la  corolle  se  compose  de  cinq  péta- 
les concaves,  persistans ,  insén's  au 
sommet  du  tulse  du  calice  et  alter- 
nant avec  ses  dents;  les  cinq  étami7 
nés  sont  persistantes  et  placées  entre 
les  pétales;  l'ovaire  est  à  deux  loges 
contenant  chacune  deux  ovules:  il 
est  surmonté  de  deux  styles  filifor- 
mes ,  divergens  ,  et  devient  un  fruit 
composé  de  deux  coques  membra- 
neuses, monospermes,  terminées  par 
les  styles  persistans ,  et  s'ouvrant  par 
leur  côté  interne;  les  graines  sont 
ovoïdes . 

Les  espèces  de  ce  genre  sont  peu 
nombreuses  ;  ce  sont  de  petits  Ar- 
bustes ,  ayant  le  port  des  Bruyères , 
des  feuilles  roides,  subulées  et  comme 
veiticillées ,  et  des  fleurs  agrégées. 
Ce  genre,  dont  Swartz  a  le  mieux  fait 
connaître  l'organisation  ,  se  rappro- 
che beaucoup  du  genre  Staavia.  Des 
quatre  espèces  qui  le  composent , 
trois  croissent  au  cap  de  Bonne-Es- 
pérance, savoir  :  Linconia  alopecu- 
roidea ,  L.;  L.  tliymifolia,  Sw.;  et 
L.  cuspidata.  Ces  deux  dernières  es- 
pèces avaient  été  placées  parmi  les 
Diosma  par  Thunberg.  La  quatrième» 
Linconia  Peruuiana ,  Laink.  ,  qui 
croît  au  Pérou  et  dont  on  ne  connaît 
pas  le  fruit,  n'appartient  probable- 
ment pas  à  ce  genre.  De  Candolle 
présume  qu'elle  pourrait  être  une 
espèce  du  genre  Margyricarpus. 

(a.  r.) 


LïiN 

LlîSDÈRE.  Lindera.  bot.  piian. 
Thunberg  {Flor.  Japon.,  p.  i45,  t. 
2i)  a  établi  ce  genre  qui  appailient  à 
l'Hexandiie  Monogynie  ,  L.,  mais 
dont  les  caractères  n'ont  pas  été  assez 
bien  établis  pour  qu'on  ait  pu  le  pla- 
cer convenablement  dans  la  série  des 
ordres  naturels,  La  seule  espèce 
dont  il  se  compose  a  été  nommée  par 
Thunberg  Lindera  itmbcllala.  Cost 
un  Arbrisseau  dont  la  lige  est  garnie 
de  rameaux  alternes,  flexueux  ,  gla- 
bres, très-étalés  ;  les  leuilles  ramas- 
sées au  sommet  des  rameaux  sont 
péliolées,  ovales-oblongues,  pointues, 
entières  ,  vertes  et  glabres  en  dessus  , 
velues  et  pâles  en  dessous.  Les  (lein  s 
sont  petites  et  disposées  en  ombelles 
simples  ,  solitaires  et  terminales;  cha- 
cune de  ces  fleurs  est  dépourvue  de 
calice;  la  coiolie  est  à  six  pétales 
obtus  et  jaunâtres  ;  les  six  étamines 
ont  leurs  filets  insérés  sur  l'ovaire  et 
plus  courts  que  la  corolle;  l'ovaire 
est  supère  ,  ovale  ,  glabre,  surmonté 
d'un  style  droit  à  deux  stigmates  ré- 
fléchis ;  le  fruit  est  capsulaire  et  à 
deux  loges.  Cet  Arbrisseau  croît  au 
Japon  sur  le  mont  tahonna,  ou  il 
fleurit  dans  les  mois  d'avril  et  mai. 
Les  Japonais  le  nomment-K"i^/o-//osy/, 
et  fabriquent  avec  son  bois  des  bros- 
ses molles  pour  se  nettoyer  les  dcnls. 
Adanson  avait  donné  le  nom  de 
Lindera  à  un  genre  d'Ombellifères , 
formé  sur  le  Myrrlds  daucoides  de 
Morisonou  Chœropkyllu/n  coloratum 
de  Linné.  (g..n.) 

LINDERNIE.  Lindemia.  bot. 
PHAN.  Ce  genre  de  la  famille  des 
Scrophuiarinées  ,  et  de  la  Didynamie 
Angiospermie ,  L. ,  est  ainsi  carac- 
térisé :  calice  à  cinq  divisions  pres- 
qu'égales;  corolle  tubuleuse,  à  deux 
lèvres,  dont  la  supérieure  est  très- 
courte  et  échancré^,  l'inférieure  tri- 
fide  ;  quatre  étamines  didynames  , 
dont  les  deux  inférieures  ont  le  filet 
denté  et  plus  long  que  l'anthère  ; 
style  unique  suimonté  d'un  stigmate 
échancré;  capsule  biloculaire,  àdeux 
valves  séparées  par  une  cloison  pa- 
rallèle et  portant  un  grand  nombre 


LIN 


4Ô.') 


de  graines.  Ces  caractères  ,  qui  ont 
été  tracés  par  Linné  et  modiliés  par 
Jussieu  ,  ne  conviennent  absolument 
qu'au  Lindemia  pyxidaria ,  petite 
Plante  à  feuilles  opposées  et  à  tieurs 
axillaires,  qui  croît  dans  les  loeali- 
lés  aquatiques  de  certaines  conliées 
d'I^uropeetdel'Ainéiique  septentrio- 
nale, h.  13rown  {Prodr.  11.  Nov.- 
Ilo/land.  ,  p.  44o  )  a  fait  entrer  dans 
ce  genre  trois  espèces  de  la  INouvelle- 
Ilollande  qui  piésentent  quelquçs 
différences  dans  la  .«tructure  de  la 
corolle,  dont  la  lèvre  supérieure  est 
rétuse  et  l'inférieure  bicarenée  à  la 
base  ,  et  dans  les  anthères  qui  sont 
soudées  deux  à  deux.  Il  a  c\clu  des 
Lindemia  \e  L.  dianthera  de  Sw^artz 
et  le  L.  japunica  de  Tliunberg.  De- 
puis cette  indication,  Kunth  [Nou. 
Gen.  etSp.  Fl.œquin.,  n.  ii,  p.  569)3 
réuni  la  Plnnle  de  Swarlz  au  genre 
Herpeslis.  f^.  ce  mot.  (g..x.) 

*  LINDLEYE.  Lindkya.  bot. 
PHAN.  Genre  de  la  famille  des  Ro- 
sacées ,  établi  par  Kunth  (  in  Humb. 
Nuu.  Gen. ,  6  ,  p.  209)  et  caractérisé 
ainsi  :  fleui's  hermaphrodites;  calice 
turbiné  à  la  base;  limbe  à  cinq  di- 
visions ;  corolle  de  cinq  pétales  insé- 
rés à  la  gorge  du  calice  ;  disque  an- 
nulaire portant  les  étamines  ,  égale- 
ment inséré  à  la  gorge  du  calice  ;  éta- 
mines au  nombre  de  quinze  à  vingt, 
ayant  les  anthères  lancéolées,  bilo- 
calaires  ,  recourbés  brusquement  à 
leur  base;  l'ovaire  est  libre  et  à  cinq 
loges  contenant  chacune  deux  ovules 
collatéraux  ,  fixés  par  un  point  un 
peu  au-dessous  de  leur  sommet,  et 
pendans;  les  styles,  au  nombre  de 
cinq  ,  sont  terminés  par  autant  de 
stigmates  renflés  en  massue;  le  fruit 
est  une  capsule  recouverte  par  le  ca- 
lice, ovoïde,  pentagone,  ligneuse,  à 
cinq  sillons  et  à  cinq  loges  s'ouvrapt 
en  cinq  valves  ,  portant  chacune  une 
des  cloisons  sur  le  milieu  de  leur 
face  interne  :  chaque  loge  contient 
une  ou  deux  graines  ,  membraneuses 
et  comme  ailées  sur  leurs  bords. 

Ce  geiire  est  très-voisin  du  Vau~ 
quelinia  ,  autre  genre  nouveau  établi 

28* 


456  LrN 

par  notre  savant  collahomleur.  Il 
fortne  en  quelque  sorte  le  passage 
entre  les  Spiréacées  et  les  Poiuacées  , 
et  se  compuse  d'une  seule  espèce  , 
Lindleya  ]\Jesplloldes ,  Kunlh  ,  loc. 
cit.,  6,  p.  237,  t-  562  bis.  C'est  un 
Arbre  qui  a  le  port  de  notre  Pom- 
mier et  quiest  tiès-rameiix.  Ses  feuil- 
les sont  éparses  ,  simples,  entières, 
crénelées,  accompagnées  de  stipules 
pétiolaires  et  géminées  ;  ses  fleurs 
sont  blanches,  pédonculées,  axillai- 
re>  et  solitaires  vers  le  sommet  des 
rarneaux.  Cet  Arbre  est  très-commun 
au  Mexique.  On  le  trouve  à  une  hau- 
teur de  onze  cents  toises  au-dessus 
du  niveau  de  la  mer,  et  ses  fleurs  s'c- 
panouissent  en  mai.  (a.  u.) 

LINDPIDJI.  BOT.  PHAN.  Nom  ja- 
vanais d'une  petite  espèce  de  Palmier 
qui  paraît  être  un  Areca  ,et  qui  croît 
dans  quelques  forêts  de  Java  ,  parti- 
culièrement au  canton  presque  désert 
cl  volcanique  appelé   Bagnia-Vaugi. 

(B.) 

LINDSEE.   Lindscsa.  bot.  crypt. 
(  Fougères.  )    Ce    genre    établi    par 
Dryander    dans    le    iS*   volume    des 
Transactions  de  la  Société  Linnéenne 
de  Londres,  a  été  décrit  par  Smith 
{in  Jet.  Taurin.   5,  p.  4i3)etparla 
plupartdesbolanistes,  avec  les  carac- 
tères suivans  :  sores  disposés  en  une 
ligne  continue  et  parallèle  au  bord 
de  la   fronde  ;  induse  linéaire,   con- 
tinu ,    attaché   du  côté    du   disque , 
libre  extérieurement.  Ce  genre  avait 
été  confondu  anciennement  avec  les 
Adianthum,   dont  les  fructifications 
sont  disposées  en  masses  distinctes  et 
sont   couvertes   par  des  membranes 
lunulaires  attachées   au   bord  de  la 
fronde ,  et  qui  s'ouvrent  du  côté  du 
disque.  On  .t  décrit  un  nombre  assez 
considérable   d'espèces  toutes    indi- 
gènes des  contrées  inti  atropicales  des 
deux  continens.  Plusieurs  de  celles 
■qui  ont  servi  de  type  pour  l'établis- 
sement du  genre  ont  été  publiéessous 
le  nom  générique  à' Adianthum  ,  par 
Aublet ,  et  croissent  dans  la  Guiane  ; 
telles   sont    les    Lindsœa    sagitlata  , 
fa/cata  et  Guiancnsis.  Lies  autres  ha- 


LIN 

bitent  principalement  les  Indes-Orien- 
tales ,  les  îles  de  France  et  de  Masca- 
reigne  ,  la  Nouvelle-Hollande  ,  etc. 
Leurs  frondes  ont  des  nervures  qui 
parlent  de  îa  ba^e  des  pinnules  ,  et 
se  bifurquent  plusieurs  fois  ,  ou  ,  en 
d'autres  termes,  qui  sont  plusieurs 
fois  dichotomes.  (G..N.) 

LINE.  MAiy:.  P'.  Ecueeuil  com- 
mun. 

*LINÉAIRE.  zooL.  dot.  Cet  adjec- 
tirs'era[iioie  indifféremment  en  zoo- 
logie ou  en  botanique  pour  evprimer 
la  figure  en  forme  de  ligne  de  quel- 
qiic  partie  d'un  Animal  ou  d'une 
Plante.  On  dit  conséquemment  d'une 
lèuille  qu'elle  est  linéaire.  Ce  mot  est 
souvent  devenu  spécifique.  (b.) 

LTNETTE.  pois.  L'un  des  noms 
vulgaires  du  Trigla  Hirundo.  V. 
Trigle.  (b.) 

*  LING.  POIS.  L'un  des  noms  de 
pays  d'une  variété  allongée  de  Mo- 
ine. V.  Gare.  (b.) 

•  LINGALINGAHAN.  bot.  phan. 
(Camelll.)  Probableuient  VAcalypha 
spicijlora.  (b.) 

»  LINGHIROUÏS  VAHON-RA- 

NOU.  BOT.  l'iTAN.  (Flacourt.)  Proba- 
blement un  Agave  ou  un  Aloës  dont 
la  racine  passe  pour  un  excellent  ver- 
mifuge à  Madagascar,  (b.) 

*LING0.  BOT.  PHAN.  (Rochon.) 
Liane  de  Madagascar  employée  dans 
la  teinture  des  pagnes.  C'est  proba- 
bleuient le  Nauclea  citrifulia  de  La- 
marck.  (b.) 

LÏNGOUM.  BOT.  phan.  C'est  le 
nom  sous  lequel  Rumphius  [Amb.  , 
2  ,  lab.  70  )  décrit  le  Fterocarpus 
Draco  ,  Arbre  d'oii  découle  le  Sang 
Dragon.  P'.  I'térocarpe.        (a.r.) 

LINGUA  CERVINA.  bot.  phan. 
BOT.  cfiYPT.  {Fougères.)  V.  Langue 
DE  Cerf.  (b) 

LINGUARD  et  lingue,  pois. 
Nom  vulgaire  d'une  Lotte  et  du  Gade 
Morue.  (b.) 

LINGUATULE.  Unguatula.xsT. 
Genre  de  Vers  intestinaux  établi  par 


LIN 

Froëlich  et  adopté  par  Lainarck  :  il 
renferme  quelques  Animaux  dont  la 
tête  est  munie  de  plusieurs  suçoirs. 
Zeder,  et  après  lui  Rudolphi ,  ont  ap- 
pelé ce  genre  Polysloine.  /'.  ce  mot. 
Schrank  a  égalcnnnl  décrit  sous  le 
nom  de  Liiiguatiila  quelques  Ento-r 
zoaires  que  iludolphi  rapporte  aux 
genres  P'ilaire  et  Tiicuocéphale.  /'. 
ces  mots  et  Amulaire.        (£.  n..L.) 

LINGUE,  rois.  /^.  Lingitard. 

»  LINGUELLE.  Linguella.  moli.. 
C'est  à  Blainville  que  l'on  doit  l'éta- 
blissement de  ce  genre,  pour  un  Mol- 
lusque nu  de  l'ordre  des  Inférobran- 
ches,  dans  un  mémoire  dont  on  trouve 
l'extrait  dans  le  Bullelin  de  la  Société 
Philomatique ,  et  leprodi  it  en  partie 
à  l'article LiNGU£LLE du  Dictionnaire 
des  Sciences  Nalurolles.  Le  seul  Ani- 
mal que  Blainville  ait  observé  est 
conservé  dans  la  collection  du  Mu- 
séumbritannique.Cesavanta  caracté- 
risé ainsi  le  genre  qu'il  forme  actucl- 
lementrcorps  nu,  ovale,  très-dépri- 
mé ,  linguitoruic;  le  manteau  débor- 
dant le  pied  de  toutes  parts,  si  ce  n'est 
antérieurement,  oii  la  tête  est  à  dé- 
couvert et  pourvue  de  deux  paires  de 
tentacules  dont  une  supérieure  et 
l'autre  labiale  ;  les  organes  de  la 
respiration  en  forme  de  lamelles  obli- 
ques, n'occupant  que  les  deux  tiers 
postérieurs  du  manteaiï  ;  l'anus  infé- 
rieur est  situé  au  tiers  postérieur  flu 
côté  droit;  l'orifice  dos  organes  de  la 
génération  dans  un  même  tubercule 
au  tiers  antérieur  du  même  cote.  Le 
genre  ne  se  compose  jusqu'à  présent 
que  d'une  seule  espèce.  Blainville 
l'a  nommée  Li>'gu£lle  d'Ei-fort, 
Linguella  Elfortiana ;  elle  est  figurée 
dans  le  douzième  cahier  des  planches 
du  Dictionnaire  des  Sciences  Natu- 
relles. Sa  longueur  est  d'un  pouce  et 
demi  environ  ;  elle  est  ovale ,  très- 
déprimée  lurtout  en  arrière  ;  le  pied 
est  un  grand  disque  charnu  qui  oc- 
cupe tout  le  ventre;  le  manteau  qui 
est  fort  ample  le  déborde  tout  autour  ; 
c'est  sous  le  bord  saillant  et  libre  de 
ce  manteau  que  se  trouvent  les  bran- 
chies, formées  d'une  série  de  lames 


LIN 


43- 


très-fines,  serrées,  obliques,  qui  ne 
commencent  qu'au  tiers  antérieur  du 
manteau  ;  la  tète  est  très-grosse,  cour- 
bée en  dessus  ,  placée  eu  lie  le  pied  et 
le  manteau  ou  elle  l'ait  saillie  ,  elle  est 
limitée  en  avant  par  une  ligue  demi- 
circulaire;  le  manteau  la  recouvre  en 
f>artie,  mais  il  n'y  adhère  que  sur  la 
igné  médiane;de  chaque  coié  de  cette 
adhérence  ,  se  voit  en  avant  un  tenta- 
cule creux  à  son  extrémité,  comme 
pédicule  au-dessous  et  plus  vers  la 
bouche  ;  on  voit  de  chaque  côté  un 
autre  tentacule  qui  est  labial  ;  la  bou- 
che ovalaire  ,  transverse  ,  (dlie  de  gros 
fdiscouvergens;  au-dessus  se  voit  une 
èvre  épaisse  ,  bombée  dans  la  ligne 
médiane, finement  dentelée  et  connue 
festonnée  Blainville  n'ayant  pu  dis- 
séquer l'Animal,  on  ignore  s'il  est 
pourvu  de  mâchoires,  et  on  ne  con- 
naît rien  de  son  organisation  inté- 
rieure; cependant  d'api  es  la  desciip- 
fion  on  est  à  même  de  fixer  les  rap- 
ports des  Linguellcs  qui,  quoique 
différentes  pour  plusieurs  points  des 
Phillidiens,  doivent  pourtant  se  pla- 
cer non  loin  d'elles  dans  le  système. 

(i)..fi.) 
LINGUISUGES.  Latreille  désigne 
ainsi  (Ilist.  Nntur.  génér.  et  particu- 
lière des  Ins.  T.  ii  ,  p.  107)  une  di- 
vision de  ses  Insectes  édenlés  dont 
l'extrémitédela  lèvre  inférieure  forme 
une  langue  distincte.  Celte  division 
comprend  les  Hyménoptères.  K.  ce 
mot.  (g.) 

LIINGULE.  Liiigiila.  aïOLt.  Séba 
nvait  figuré  depuis  long-temps  la  Lin- 
gule  complète  avec  son  pédicule , 
mais  il  l'avait  considérée  comme  une 
espèce  d'Anatife;  ce  qui  est  cause, 
probablement,  du  peu  d'attention 
que  l'on  donna  à  sa  citation  ,  car  Lin- 
né et  Gmelin  après  lui,  n'ayant  vu 
sans  doute  que  des  valves  séparées  de 
cette  Coquille  ,  en  firent  une  Patelle. 
Rumphius  ,  par  les  mêmes  motifs  que 
Linné  ,  se  trompa  également;  il  pen- 
sait que  c'était  losselct  de  quelque 
espèce  de  Lim;ice,  ce  que  F'avanne 
avança  aussi  d'après  lui.  Chemnilz, 
qui  vit  la  Coquille  complète,  la  piacfi 


438 


LIN 


pHiini  les  Pinnes  ;  il  igaorait pro- 
bablement l'existence  du  pédicule  , 
sans  quoi  il  n'aurait  pas  commis  une 
pareille  erreur.  Bi  uguière  fut  le  pre- 
mier qui  établit  un  genre  particu- 
lier pour  cette  Coquille  qui  était  res- 
tée long-temps  incertaine  entre  des 
familles  et  des  genres  très-difFérens, 
Bruguière  avait  établi  ce  genre  dans 
les  planches  de  l'Encyclopédie,  mais 
il  ne  put  le  caractériser,  la  mort 
l'ayant  enlevé  aux  sciences  avant  qu'il 
eût  pu  achever  son  ouvrage.  Ce  fut 
Lamarck  qui,  le  premier,  caractérisa 
ce  genre  dans  le  Système  des  Ani- 
maux sans  vertèbi'es.  Cuvier  ,  auquel 
nous  empruntons  la  plupart  de  ces 
détails  ,  ht  l'anatomie  de  ces  Mollus- 
ques ,  et  les  trouva  si  diflérens  des 
autres  Acéphales  qu'il  fit  alors  pres- 
sentir qu'il  serait  nécessaire  d'en  faire 
un  ordre  à  part  avec  les  Orbicules  et 
Ici  ïérébratules  ,  ce  que  Lamarck  ne 
tarda  pas  à  réaliser  dans  sa  Philoso- 
phie Zoologique  en  établissant  la  fa- 
mille des  Brachiopodes  qu'il  composa 
des  trois  genres  que  nous  venons  de 
mentionner.  Félix  de  Roissy  ,  dans  le 
BufFon  de  Sonnini,  suivit  l'idée  de 
Cuvier  et  de  Lamarck,  mais  il  alla 
plus  loin  qu'eux  en  réunissant  aux 
trois  genres  des  Brachiopodes  les  Cir- 
rhopodes  des  auteurs,  c'est-à-dire  les 
Auatifes,  lesBalanes,Coronules,  etc., 
qui,  certainement,  s'en  éloignent 
d'une  manière  notable.  Lamarck  , 
dans  l'Extrait  du  Cours,  laissa  la  fa- 
mille des  Brachiopodes  composée 
telle  qu'elle  se  trouvait  dans  la  Phi- 
losophie Zoologique.  Cuvier  (Règne 
Animal)  laissa  également  les  Brachio- 
podes composés  des  mêmes  genres. 
Lamarck,  dans  son  dernier  ouvrage  , 
n'apporta  non  plus  aucun  change- 
ment à  la  famille  des  Brachiopodes , 
et  le  genre  Lingulé  la  terminant ,  se 
Irouve  le  dernier  des  Acéphales  ,  et 
par  conséquent  sur  la  limite  de  ceux- 
ci  et  des  véritables  Mollusques.  Fé- 
russac,  dans  ses  Tableaux  Systéma- 
tiques, proposa  quelques  change- 
meus  dans  les  Brachiopodes  ;  il  les 
distribua  en  plusieurs  familles  parce 
qu'il  y  joignit    les    genres  Cranie  , 


LIN 

Thécldée  et  Magas;  il  aurait  pu  y 
réunir ,  ce  nous  semble  ,  les  Spiri- 
féres  de  Sowerby.  Blainville  ,  dans 
son  article  Mollusque  ,  du  Diction- 
naire des  Sciences  Naturelles  ,  fit 
aussi  de  grands  changemens  dans 
celtefamille.  Outre  les  trois  genres  de 
L;imarck  et  de  Cuvier ,  ainsi  que  ceux 
admis  par  Férussac ,  on  y  trouve, 
à  litre  de  divisions  des  'ïérébratules, 
les  gçnres  faits  à  leurs  dépens  par 
Sovverby,  et,  de  plus,  les  genres 
Strophomène  deRafinesque,  Plagios- 
lome  ,  Dianchoreel  Podopside.  Blain- 
ville ,  dans  l'opinion  où  il  est  que  les 
Lingules  sont  fort  voisines  des  Patel- 
les, quant  aux  points  principaux  de 
l'organisation  ,  termine  la  classe  des 
Céphalés  par  celles-ci,  et  commence 
la  classe  suivante  ,  les  Acéphales  , 
par  les  Lingules,  voulant  ainsi  éta- 
blir un  passage  presque  insensible 
entre  ces  deux  classes  par  ce  rappro- 
chement qui  paraît  singulier.  La- 
tieille  ,  dans  ses  Familles  Natui'elles, 
a  divisé  les  Brachiopodes  en  deux 
ordres  et  en  plusieurs  familles; 
dans  le  premier  ordre  ,  les  Pédoncu- 
les ,  on  trouve  une  première  famille  , 
les  Equivalves  ,  ne  comprenant 
qu'un  seul  genre,  qui  est  celui  de  la 
Lingule;  la  seconde  famille  ,  les  Iné- 
quivalves,  se  compose  aussi  d'un 
seul  genre,  les  Térébratules.  Le  se- 
cond ordre  ,  les  Sessiles  ,  ne  renferme 
qu'une  seide  famille  établie  sous  le 
nom  de  Fixivalves;  elle  se  compose 
des  genres  Orbicule  ,  Cranie  ,  et  avec 
doute  ,  des  genres  Piadiolite  et  Sphé- 
rulite.  En  examinant  la  famille  des 
Oslracés  du  même  auteur,  on  re- 
trouve plusieurs  des  genres  queBlain- 
ville  avait  fait  entrer  dans  les  Bra- 
chiopodes ,  tels  que  Producte  ,  Po- 
dopside, Diunchore,  Plaglostome;  cet- 
te vacillation  fait  voir  que  ces  genres 
ont  besoin  d'être  examinés  avec  tout 
le  soin  nécessaire  pour  llécider  de 
leur  véritable  place.  Blainville  ,  qui  a 
eu  occasion  d'observer  l'Animal  de  la 
Lineule,  au  Muséum  Britannique, 
ne  se  trouve  pas  entièrement  d  accoid 
avec  la  description  faite  par  Cuvier. 
Le  point  le  plus  capital  est  ce  qui  est 


LIN 

i^lalif  au  cœur.  Cuyier  a  reconnu 
deux  de  ces  organes,  et  Blaiuville 
pense  que  ce  que  Cuvier  a  considéré 
comme  deux  cœurs,  u'élait  autre 
chose  que  deux  oreillet  les  qui  abou- 
tissaient à  un  ventricule  médian  qui 
donnait  naissance  à  une  arlère-aoi  te; 
ceci  n'est,  nous  croyons,  qu'une  pré- 
somption fondée  sur  une  analogie 
qui  peut  tromper.  Il  nous  semble  , 
comme  le  dit  Blaiuville  lui-même, 
que  le  fait  est  assez  important  pour 
avoir  besoin  d'êlre  vérifié. 

Nous  ne  pouvons  entrer  ici  dans 
tous  les  détails  anatoiniques  d'orga- 
nisation des  Lingules.  Ces  détails 
sont  aujourd'hui  connus  de  tout  le 
monde ,  depuis  la  publication  de 
lexcellent  Mémoire  de  Cuvier  ,  dans 
le  premier  volume  des  Annales  du 
Muséum;  nous  y  renvoyons  avec 
toute  la  confiance  que  doivent  inspi- 
rer les  travaux  d'un  aussi  célèbre 
zoologiste.  Voici  les  caractères  que 
l'on  doit  donner  aujourd'hui  à  ce 
genre  :  coquille  subéqulvalve,  apla- 
tie ,  ovale ,  oblongue  ,  tronq^uée  à  son 
sommet,  un  peu  en  pointe  à  sa  base, 
élevée  sur  un  pédicule  charnu  ,  ten- 
dineux, fixé  aux  corps  marins  ;  char- 
nière sans  dents;  Animal  déprimé, 
ovale,  un  peu  allongé  ,  compris  en- 
tre les  deux  lobes  d'un  manteau  fen- 
du dans  toute  sa  moitié  antérieure  ou 
céphalique  ,  et  portant  des  branchies 
pectinées  ,  adhérentes  à  la  face  in- 
terne; bouche  simple,  ayant  de  cha- 
que côté  un  long  appendice  tentacu- 
laire  ,  cilié  dans  tout  sou  bord  exter- 
ne, et  se  rétractant  en  spirale  dans 
la  coquille.  Ou  ne  connaît  encore 
qu'une  seule  espèce  vivante  de  ce 
genre;  il  est  rare  de  la  rencontrer 
avec  son  pédicule  qui  est  quelquefois 
fort  long.  Sowerby  ,  dans  sou  Mine- 
rai Conckology  ,a  rapporté  à  ce  genre 
des  Coquilles  fossiles  dont  il  a  fait 
trois  espèces,  et  qui  pourraient  bien 
n'être  que  des  variétés  d'une  même 
espèce  ,  comme  l'observe  très- judi- 
cieusement Defrance.  Il  serait  aussi 
possible  (\\\ç.  ces  petites  Coquilles, 
assez  mal  figurées,  appartinssent  au 
genre  Moule,  et  lussent  des  espèces 


UN  4r,5 

jeunes  ou  dont  ,lcs  crochets  seraient 
médians. 

LiNGULE  Xî(ATitiE,Lifigula  ylnu- 
tiiia ,  Lamk.  ,  Anim.  sans  verlèbies, 
T.  VI,  p.  afjS,  n.  i  ;  Séha  ,  Mus.  T. 
m,  pi.  16,  fig.  4;  Palella  it/igi/i^  , 
L.,  iS''  édit.,  n.  96  ;  Cuvier  ,  Annales 
du  Mus.  T.  1 ,  p.  69  ;  toute  la  planche 
qui  cbt  en  regard;  Encyclop.  Mélh.  , 
pi.  260,  fig.   i,a,b,c. 

Les  espèces  lossiles  de  Sowerby 
sont  : 

LiNGULE  MYTiLOÏDE ,  Lingula  mj- 
tUuides.  [Minerai  Conchology,  pi.  19, 
fig.  1 ,  2.) 

LiNGCJLE  MINCE ,  Lingula  tenais  , 
ib.  ,  fig.  5. 

LiNGULE  OVALE,  Lingula  ovalis , 
ib.  ,  pi.   19  ,  fig.  4.  (D..H.) 

LINKIE.  Linkia.  bot.  piian.  Ce 
nom  a  été  donné  par  Persoon  {En- 
chirid.,  i,  p.  iiip)  au  genre  Z^es/ow/a/- 
«/'adeia  Flore  du  Pérou.  Il  existait, 
en  effet,  deux  genres  dédiés  au  célè- 
bre professeur  du  Jardin  du  Roi  ,  et 
admis  sous  les  noms  de  Fonlanesia 
et  de  Louichea.  V.  ces  mots.  Celui 
qui  fait  le  sujet  de  cet  article  a  été 
placé  dans  la  famille  des  Solanées  et 
dans  la  l'entandrie  Monogynie  ,  L.  ; 
ou-lui  assigne  les  caractères  suivans  : 
calice  à  cinq  divisions  profondes  ,  li- 
néaires ,  lancéolées  ;  corolle  campa- 
uulée  doulle  tube  est  pentagone  ;  cinq 
élumiues  à  anthères  sagitlées  ;  ovaire 
supère  surmonté  d'un  seul  style; 
baie  à  cinq  loges  polyspermes.  L'es- 
pèce qui  a  servi  de  type  à  ce  genre  est 
le  Linkia  spinosa ,  Pers.,  Vesfontainia 
spinosa  ,  Kuiz  et  Pavon  ,  qui  croît 
dans  les  grandes  forêts  du  Pérou. 
C'est  un  Arbrisseau  de  trois  à  quatre 
mètres  de  hauteur,  trcs-rameux  ,  à 
feuilles  opposées,  ovales,  dentées, 
à  fleurs  solitaires  portées  sur  des  pé- 
doncules axillaires.  Les  habitans  du 
Pérou  eu  f  irmeut  des  haies  vives  ;  ses 
fleurs,  d'une  belle  couleur  rouge, 
lui  donnent  une  certaine  élégance. 
Ses  feuilles  ent  une  saveur  amère  et 
teignent  le  papier  en  jaune.  Une  se- 
conde espèce  a  été  décrite  et  figurée 
par  Humboldt  et  Bonpbnd  (Plinles 


44o  LIN 

cquinoxiales  ,  T.  "l,  p.  1 67 ,  t.  45)  sous 
le  nom  de  Desfontainia  splendens. 
Elle  croît  sur  les  hautes  montagnes 
du  Pérou.  (o.N.) 

LINLIBRISIN.  BOT.  ru  AN.  Même 
chose  que  Julibriiin.  P".  ce  mot.  (b.) 

LTNNÉE.  Linnœa.  bot.  phan.  Gen- 
re de  Plantes  dédié  par  Gronovius  à 
l'immortel  auteur  du  Sjstema  Natu- 
rœ.  Ce  genre  fait  pai  lie  de  la  famille 
des  Caprifoliacées  et  de  la  Pentandrie 
Monogynie,  L.  11  se  compose  d'uue 
seule  espèce ,  Linnœa  borealis  ,  L. 
C'est  une  petite  mais  élégante  Plante 
vivace  ,  ou  plutôt  un  petit  Arbuste 
rampant  et  étalé  sur  le  sol.  Sa  tige 
est  très-grèle ,  cylindi  ique ,  rameuse  , 
assez  longue  ,  étalée  ;  ses  rameaux 
sont  reilressés  ,  velus,  ainsi  que  la 
tige  ,  les  feuilles  ,  et  en  général  toutes 
les  parties  vertes  de  la  Plante.  Les 
feuilles  sont  opposées  ,  courtement 
pétiolées  ,  ovales  ou  elliptiques,  den- 
tées seulement  vers  leur  partie  supé- 
rieure, d'un  vert  clair.  Les  fleurs  sont 
placées  au  sommet  des  rameaux  qui 
s'allongent  et  sont  nus,  dans  leurs 
trois  quarts  supérieurs;  ils  se  divisent 
supérieiuement  en  deux  pédoncules 
grêles,  terminés  chacun  par  une  seule 
fleur.  A  la  base  des  deu\  pédoncules  on 
trouve  deux  petites  bractées  subulées 
et  opposées.  Le  calice  est  adhérent 
avec  l'ovaire.  Son  limbe  se  compose 
de  cinq  divisions  linéaires  ,  dressées. 
La  corolle  est  monopétale  ,  en  clocbe 
allongée  ,  à  cinq  lobes  obtus  ;  les  éta- 
mines  ,  au  nombre  de  quatre,  sont 
incluses  et  un  peu  inégales.  L'ovaire  , 
qui  offre  trois  loges  ,  contenant  cha- 
cune deux  ovules  suspendus  ,  est  sur- 
monté d'un  stigmate  un  peu  renflé  et 
à  trois  lobes  peu  marqués.  Le  fruit 
est  une  petite  baie  globuleuse,  cou- 
ronnée par  le  limbe  du  calice. 

Cette  petite  Plante  ,  d'un  port  char- 
mant, croît  dans  toutes  les  régions 
boréales  de  l'Ancien  et  du  Nouvea\i- 
Continent.  On  la  trouve  dans  les 
Alpes;  elle  est  très-commune  en  Al- 
lemagne; elle  vient  également  dans 
l'Amérique  septentrionale,  aux  îles 
Aleutiennes ,    au    K.amtschalka  ,    en 


LIN 

Sibérie,  etc.  On  la  cultive  dans  les 
jardins  de  botanique,  mais  on  l'y 
conserve  difficilement.  (a.  r.) 

LINOCARPUM.  BOT.  PHAN.  Mi- 
chel! {Gênera,  t.  21)  donnait  ce  nom 
générique  à  une  Plante  que  Linné 
léunit  aux  Linum  ,  mais  que  les  bo- 
tanistes modernes  regardent  comme 
un  genre  distinct  ,  sous  le  nom  de 
Radiola  ,  qui  lui  avait  été  imposé  par 
Rai.  P^.  Radiole.  (g..n.; 

LINOCIERA.  BOT.  PII  AN.  Genre 
de  la  famille  des  Jasminées  et  de  la 
Diandrie  Monogynie  ,  L. ,  établi  par 
Vahl  {Enumer.,  i  ,  p.  46)  qui  l'a  ainsi 
caractérisé  :  calice  à  quatre  dents  j 
corolle  à  quatre  pétales  ;  deux  étaini- 
nes  à  anthères  sessiles  ;  ovaire  supé~ 
rieur  surmonté  d'un  seul  style;  baie 
sèche  ,  à  deux  loges  monospermes.  Ce 
genre  a  été  décrit  par  Swartz  dans 
son  Frodronws  sous  le  nom  de 
Thouinia  ,  qui  ayant  été  appliquée 
d'autres  Plantes,  n'a  pu  être  conser- 
vé pour  le  genre  dont  d  est  ici  ques- 
tion. Jussieu  etLamarckIe  regardent 
comme  congénère  du  Lhionanthus, 
avec  lequel  il  n'offre  qu'une  légère 
différence  dans  le  fruit.  lise  compose 
de  trois  ou  quatre  espèces  indigènes 
des  Antilles  et  des  Indes-Orientales. 
Celles  qu'on  doit  considérer  comme 
types  sont  :  \°  Llnociera  ligustiina  , 
Vahl,  ou  Thouinia  /igiJs/rina,Svfdr\.2 , 
Prodr.  C'est  un  Arbrisseau  qui  croît 
dans  les  lieux  arides  de  la  Jamaïque. 
On  dit  que  cette  espèce  a  été  égale- 
ment trouvée  à  la  Nouvelle-Hollan- 
de. 2".  Linociera  latifolia ,  Vahl  et 
Gaerln.  fils,  CarpoL,  t.  2i5  ;  C/iio- 
nanllws  dumingensis  ,  Lamarck.  Elle 
habite  l'île  de  Saint-Domingue. 

(O..N.) 

LINODESMON.  bot.  phan.  'Ges- 
ner.)  Syn.  de  Cuscute,   f^.  ce  mot. 

(B.) 

LINODRYS.  BOT.  PHAN.  (Diosco- 
)"ide.j  C'est-à-dire  .Lin-Chéne.  Une 
Germandrée  qui  pourrait  bien  être 
le  Teacrium  •  Chamœdrys  des  bota- 
nistes modernes.  (b.) 

LINOIDES.  BOT.  PHAN.  (Dillen.) 
Syn.  de  Linum  Radiola  y  L.         (b.) 


LIN 

LINOPHYLLUM.  bot.  piian.  Nom 
donué  par  les  botanistes  anciens  à 
plusieurs  Plantes  dont  les  fouilles 
étroites  rappelaient  celles  de  quelques 
espèces  de  Lin  ;  tel  est  le  T/tesium 
Linophyllum  ,  L.  ,  etc.  (a.  r.) 

LINOSOSTIS.  BOT.  niAN.  Même 
chose  qu'Hermubotane.  f^.  ce  mol. 

(B.) 

LINOSPAllTUM.  BOT.  phan.  Ce 
nom,  appliqué  par  les  anciens  au 
Stijm  lenacisaima  ,  est  donné  par 
Adanson*  au   Lygeum   Sparturn ,    L. 

(B.) 

LINOSYRIS.  BOT.  PHAN.  Espèce 
du   genre  Chr^socome.    /'.  ce  mot. 

(B.) 

LINOTTE.  OIS.  L'une  des  espèces 
les  plus  communes  du  genre  Gros- 
Bec  ,  qui  s'élève  fort  bien  en  domes- 
ticité ,  et  dont  les  chants  sont  pres- 
que aussi  agréables  que  ceux  du  Se- 
rin, y.  Gros-Bec.  On  appelle  Linotte 
plusieurs  autres  espèces  du  même 
genre.  (i,.) 

LINSCOTSIA.  BOT.  PHAN.  (Adan^ 
son.)  S}  n.  du  genre  Limeu/n  de  Bur- 
mann  et  Linné.  /^.  LimÉuLE.  (g..n.) 

LINSENERZ.  min.  C'est-à-dire 
Minerai    letu'iculaiie.     Nom     donné 

Ear  Blumeubach  au  Fer  hydraté  glo- 
uliforme,  el  par  Werner  au  Cuivre 
aiséuiaté  en  octaèdres  obtus,  (g.  del.) 

LINTERNUM.  BOT.  phan.  (Cœsal- 
pin.)  Syn.   d'Alaterne.    P^.    ce  mot. 

(B.) 

LINTHURIE.  Linthitris.  moll. 
Montfort ,  dans  la  Conchyliologie 
systématique  ,  T.  i ,  p.  254  ,  propose 
sous  ce  nom  un  genre  de  Coquilles 
cloisonnées  dont  il  a  donné  la  figure 
à  sa  manière ,  c'est-à-dire  avec  des 
additions,  et  qui  ne  peut  raisonna- 
blement se  lapporler  qu'au  genre 
Cristellalre  de  Laraarck.  J^.  ce  mot. 

(D..H.) 

LINUM.  BOT.  PHAN.  F^.  Ltn. 

LINYPHIE.  Linjphta.  arachn. 
Genre  de  l'oidre  des  Pulmonaires  , 
famille  des  Aranéides,  section  des 
Dipneumones,  tribu  des  Orbitèles  , 


LIN  4  il 

établi  par  Latreille,  et  ayant  pour 
caractères  :  mâchoires  carrées  ,  droi- 
tes ,  presque  de  la  même  largeur; 
yeux  dispo'-és  de  la  manière  suivante: 
quatre  au  milieu,  formant  un  trapèze 
dont  le  coté  postérieur  plus  large  est 
occupé  par  deux  yeux  beaucoup  plus 
gros  et  [)lus  écartés;  les  quatre  a  ut  rss 
groupés  par  paires;  une  de  chaque 
côté,  et  dans  une  direction  oblique. 
Ces  Arachnides  diiTèrcnt  des  l'hol- 
cijs  par  les  yeu\  et  par  la  forme  du 
coips  ;  elles  s'éloignent  des  Ulobores 
par  les  quatre  yeux  de  devant  qui 
sont  placés  à  intervalles  égaux  dans 
ces  dernières;  enfin,  des  caractères 
de  la  même  valeur  les  distinguent 
des  Tétragnathes  et  des  Epcïres.  Les 
Linyphies  vivent  sur  les  buissons  , 
les  Genévriers  ,  les  Pins  ou  bien  les 
fenêtres  et  les  coins  de  murailles; 
elles  y  construisent  une  toifc  horizon- 
tale pendue  entre  les  branches  ,  si 
c'est  sur  un  arbre,  mince  et  dont 
l'étendue  varie  à  raison  de  la  proxi- 
mité ou  de  l'éloignemcnt  des  points 
d'altache.  Pour  la  maintenir  parfai- 
tement horizontale  ,  elles  tendent  par 
dessus  (les  fils  perpeudiculaires  et 
obliques  qu'elles  fixent  aux  lieux  en- 
vironnans.  L'Animal  se  lient  ordi- 
nairement au  milieu  de  sa  toile,  dans 
une  position  renversée ,  ayant  le 
ventre  en  haut;  un  Insecte  a-t-il  le 
malheur  de  se  laisser  engager  dans  ce 
filet,  la  propriétaire  accourt ,  le  perce 
avec  ses  mandibule-  à  travers  la  toile, 
et  ensuite  y  fait  une  déchirure  afin 
(le  le  faire  passer  et  de  le  sucer  ,  ce 
qu'elle  fait  sans  l'envelopper  de  soie, 
ITnsecle  étant  mort  ou  affiiibli  par 
l'eff'et  du  venin.  Les  mâles  ressem- 
blent si  peu  à  leurs  femelles  qu'on  ne 
les  croirait  pas  «le  la  même  espèce  ;  ils 
se  trouvent  toujours  placés  dans  la 
même  toile  que  les  femelles,  pendant 
le  mois  de  septembre;  leurs  pales  sont 
beaucoup  plus  grêles  et  plus  allon- 
gées; leur  abdomen  est  aus>i  beau- 
coup plus  long  ;  leurs  palpes  sont  ter- 
minés par  un  gros  boulon  qui  se  sé- 
pare en  deux  quanti  on  le  presse ,  et 
présente  deux  pièces  écaillcuses  ea 
forme  de  valves  de  Coquilles,  du  mi- 


442  LIN 

lieu  desquelles  on  voit  sortir  d'autres 
pièces;  on  y  remarque  surtout  des 
pièces  en  forme  de  crochet  et  un 
tuyau  court  et  annele.  Les  mâles  sont 
bien  plus  heureux  que  ceux  des  Epei- 
res  et  des  autres  Araignées ,  puisque  , 
d'après  Degèer,  ils  sont  reçus  par 
leurs  femellesquine  font  aucun  mou- 
vement qui  puisse  leur  donner  sujet 
de  craindre  pour  leurs  jours.  Les 
deux  sexes,  au  moment  de  l'accou- 
plement ,  sont  dans  une  position  len- 
versée,  le  ventre  de  l'un  vis-à-vis  le 
thorax  de  l'autre  ;  ils  entrelacent 
leurs  pâtes,  et  le  mâle  introduit  le 
bouton  de  l'extrémité  de  ses  palpes 
dans  louverture  sexuelle  de  la  fe- 
melle, et  l'y  laisse  une  ou  deux  mi- 
nutes; puis  le  retire  et  recommence 
le  même  jeu  avec  ses  deux  palpes 
alternativement.  Pendant  tout  ce 
temps,  son  ven  tre  a  un  mouvement  de 
vibration.  A  l'époque  de  la  ponte,  le 
ventre  des  femelles  grossit  be;iucoup; 
le  cocon  dans  lequel  elles  mettent 
leurs  œufs  est  composée  d'une  soie 
lâche;  elles  le  placent  auprès  de  leur 
toile;  les  œufs  sont  d'un  rougeâlre 
tirant  sur  le  jaune;  ils  ne  sont  point 
agglutinés  entre  eux.  Ce  genre  se 
compose  de  plusieurs  espèces.  La 
principale  et  elle  qui  a  fourni  à 
Degécr  les  observations  que  nous  ve- 
nons de  rapporter  ,  est  : 

La    LlNYl'HIE   TRIANGULAIRE,  Li- 

nyphia  triangu/aris  ,  Lalr. ,  Walck. 
(Hist.  des  Aranéides  ,  fasc.  5  ,  tab.  9  , 
la  femelle);  Araneaiesupina  sylves- 
tris,  Degéer.  Les  yeux  sont  placés 
sur  des  taches  noires;  le  tronc  est 
d'un  brun  roussâli  e  clair  ,  avec  trois 
lignes  noires;  l'abdomen  est  ovale, 
court  ou  presque  globuleux,  avec 
une  bande  brune  ,  marquée  de  peti- 
tes taches  blanches,  découpée  sur 
les  bords  le  long  du  milieu  du  dosf 
elle  est  longue  de  six  à  sept  millimè- 
tres ,  et  fait  son  nid  dans  les  bois. 
Elle  est  fort  commune  à  Paris,  au 
Lois  de  Boulogne.  (g.) 

*  LTNZA.  BOT.  CRYPT.  {Hydrophy- 
ées.)  Espèce  du  genre  Ulve.  F",  ce 
moi.  (jj.) 


LIO 

*  LTNZE.  PoxYP.  Guettard  (  Mém. 
T.  IV,  p.  i4o)  nous  dit  que  «  c'est  un 
genre  de  corps  marins  composé  de 
fibres  longitudinales  qui  se  ramifient 
et  forment  par  leurs  ramifications 
des  mailles;  qui  est  membraneux  et 
parsemé  de  petits  trous  visibles  seule- 
ment à  la  loupe.  »  Il  n'a  pas  été  adop- 
té par  les  naturalistes.  (e.  d..i,.) 

LION.  MAM  Espèce  du  genre  Chat. 
/^.  ce  mot.  On  a  étendu  le  nom  de  ce 
Carnassier  ,  qualifié  de  roi  des  Ani- 
maux ,  à  un  Lézard,  à  imCrustacé 
de  la  JMédilerranée  du  genre  Gala- 
thœa  ,  au  Couguar  qu'on  appelait 
Lion  d'Amérique,  au  Mii'iméléon 
(Lion  des  Fourmis),  au  Phoca  juba- 
ta  (Lion  marin)  ,  aux  larves  des  Hé- 
mérobcs  (Lion  des  Pucerons) ,  etc.  (B.) 

LIONCEAU.  MAM.  Les  jeunes 
Lions  des  deux  sexes.  (b.) 

LIONDENT.  Leontodon.  bot. 
PHA.v  Ce  genre  ,  de  la  famille  des  Sy- 
nanthérées  ,  Chicoracécs  de  Jussieu  , 
et  de  la  Syngénésie  égale  ,  L. ,  pré- 
sente les  caractères  suivans  :  involu- 
cre  campanule,  composé  de  folioles 
inégales, irrégulièrement  imbriquées, 
appliquées  ,  oblongues  ou  lancéolées; 
réceptacle  marqué  de  petites  fossettes 
plus  ou  moins  profondes;  cabithide 
ibrmée  de  demi  fleurons  en  languet- 
tes,  nombreux  et  hermaphrodites; 
akènes  oblongs  ,  surmontés  d'un 
bourrelet  et  d'une  aigrette  composée 
de  paillettes  et  de  poils  soyeux.  Lin- 
né réunissait  à  ce  genre  le  Taraxa- 
cum  ,  que  Tournefort  en  avait  séparé 
et  qui  en  a  été  de  nouveau  démembré 
par  les  botanistes  modernes. 

Le  nombre  des  espèces  de  Liondents 
s'élève  à  plus  de  quinze  ,  parmi  les- 
quelles nous  citerons  comme  les  plus 
communes  en  France  les  Leontodon 
autumnale  ,  L.  hastile  et  L.  hispi- 
dum  de  Linné.  Presque  toutes  sont 
indigènes  de  l'Europe  et  surtout  de 
la  région  méditerranéenne.      (g..n.) 

LIONNE.  MAM.  La  femelle  du 
Lion.  V-  ce  mot  et  Chat.  (e.) 

*  LIOPHLÉE.  INS.  Genre  de  l'or- 
dre des  Coléoptères  ,  tiibu  des  Curcu- 


LIO 

lionilos  ,  établi  par  Latreillc  (Fani. 
Nal.du  Règn.  Aniin)  et  dont  nous  ne 
eonnaissons  pas  les  caractères,     (g.) 

LIORHYNQUE.  Liorhynchus.  int. 
Genre  de  l'ordre  des  i\éniatoïdes.  Ca- 
ractères :  corps  élastique  ,  cylindri- 
que ;  tète  dépourvue  de  tubercules , 
munie  d'une  trompe  rétraclile  et 
lisse.  Ce  genre  ,  établf  par  Rudol- 
phi ,  ne  renferme  que  tiois  espèces 
dont  deux  sont  imparfaitement  con- 
nues, peut-être  même  devrait-il  être 
suppriuié  ou  au  moins  rctabU  avec 
d'aulres  caraclèies.  Dans  son  Synvp- 
sis ,  Rudolphi  ne  se  dissimule  point 
que  ce  genre  est  très-arlificiel  ;  il  n'a 
pas  jugé  à  propos  cependant  de  rien 
changer  à  ce  qu'il  avait  institué  dans 
l'Histoire  des  Enlozoaires;  la  plupart 
des  auteurs  l'ont  adopté  tel  qu'il  e>t  ; 
nous  suivrons  sou  exemple.  L'Ani- 
mal sur  lequel  ce  genre  a  d'abord  été 
fondé  est  un  petit  Nématoïie  long  de 
deux  ou  trois  lignes  et  pas  plus  gros 
qu'un  cheveu  ;  Rudolphi  l'a  trouvé 
une  seule  fois  et  en  abondance  dans 
les  infîstins  grêles  d'un  Blaireau  ; 
personne  ne  l'a  retrouvé  depuis.  Tout 
ce  qu'il  put  observer,  c'est  que  cet 
Animalcule  avait  un  intestin  de  cou- 
leur noirâtre  et  que  sa  tête  était  mu- 
nie d'une  trompe  courte  et  lisse  qu'il 
faisait  rentrer  et  sortir,  et  au  moyen 
de  laquelle  il  se  fixait  aux  villosités 
des  intestins.  lia  rapporté  à  ce  genre 
un  autre  Ver  trouvé  dans  l'estomac 
d'un  Phoque  et  décrit  avec  peu  de  dé- 
tails, comme  un  Ascaride,  par  Millier 
et  Fabricius.  Gmelin  etZeder  en  ont 
fait  un  Echinorhynque.  Il  est  douteux 
à  quel  genre  il  appai  tient  véritable- 
ment. Enfin  Rudolphi  rapporte  enco- 
re aux  Liorhynques  un  Ver  trouvé 
par  Zeder  dans  l'estomac  de  l'An- 
guille. Ce  dernier  auleur  le  nomma 
d'abord  Goezia  inermis ,  ensuite  Co- 
chlus  inermis,  et  la  description  qu'il 
en  a  donnée  est  loin  d'être  exacte. 
Celle  qu'en  a  donnée  Rudolphi  dans 
le  Synopsis  (p.  007  )  est  beaucoup 
meilleure  ;  il  regrette  de  n'avoir  pu 
observer  ce  Ver  vivant.  Nous  l'avons 
trouvé  deux  fois   et    en  abondance 


LIO  445 

dans  l'estomac  d'Anguilles  pêchécs 
dans  l'Orne;  nous  l'avons  observé 
vivant;  ayant  étudié  son  organisa- 
tion autant  qu'a  pu  le  permettre  la 
délicatesse  de  ces  Animaux  ,  nous 
pouvons  ainsi  ajouter  quelques  oh- 
scrvations  à  celles  de  Rudolphi.  Le.s 
plus  grands  que  nous  ayons  vus  ont 
un  pouce  de  longueur  et  leur  diamè- 
tre égaie  celui  d'un  fil  de  grosseur 
moyenne  ;  ils  sont  blancs  ,  rigides  et 
diflicilesà  casser;  leur  grosseur  est  à 
peu  près  égale  dans  toute  leur  éten- 
due; ils  sont  néanmoins  un  peu  at- 
ténués à  leurs  evtrémités.  La  peau 
est  couverte  d'anneaux  nombreux  , 
très-finement  et  tiès-élégamment 
denticulés  en  arrière  ;  dans  les  quatre 
cinquièmes  postérieurs  de  l'Animal  , 
les  anneaux  forment  à  peine  une  sail- 
lie sur  la  peau,  mais  en  avant  oii  ils 
sont  plus  écartés  et  moins  nombreux, 
ils  sont  beaucoup  plus  saillans  et 
leurs  denticulés  plus  évidentes;  ils 
jouissent  également  d'une  plus  gran- 
de mobilité.  Lors  des  mouvemensde 
l'Animal,  on  les  voit  s'écarter  et  se 
rap[)rocher  continuellement.  Ils  for- 
ment des  anneaux  complets  et  non 
des  tours  de  spirale,  comme  l'a  cru 
Zeder,  qui  pour  cela  avait  nommé  ce 
Ver  Cochlus.  Nous  n'avons  pu  décou- 
vrir de  fibres  musculaires  dans  l'en- 
veloppe cutanée;  mais  l'analogie  de 
mouvement  et  de  ressemblance  avec 
les  autres  NématoïHes  ne  permet  pas 
de  douter  qu'il  n'existe  deux  plans 
de  fibres  ,  un  extérieur  transversal , 
l'autre  sous-jacent  et  longitudinal. 
Au-devant  du  premier  anneau  anté- 
rieur se  trouve  la  tête  ou  si  l'on  veut 
la  trompe.  Elle  est  de  forme  coni- 
que ,  tout- à-fait  lisse  ,  nue  et  très- 
mobile  ;  on  la  voit  s'allonger  en  pain 
de  sucre  ou  se  raccourcu"  et  pren- 
dre une  forme  hémisphérique;  mais 
elle  ne  rentre  point  dans  le  corps 
comme  la  trompe  des  Echinorliyn- 
que .  ;  elle  n'est  point  rétractile  ,  mais 
seulement  contractile.  La  bouche  , 
très-petite  ouverture  arrondie,  punc- 
tiforme  ,  située  à  l'extrémité  antérieu- 
re de  la  tète,  n'a  point  de  lèvres, 
comme   l'a  cru   Zeder   et  après  lui 


444  LIO 

Rudolphî,  La  queue  des  femelles  est 
droite  et  terminée  par  une  papille 
très-aiguë;  celle  des  mâles  est  roulée 
en  spirale  et  son  extrémité  est  plus 
obtuse.  L'intestin  s'étend  sans  cour- 
bures de  la  bouche  à  l'anus  ;  il  est 
d'abord  très-étroit  et  dans  la  partie 
antérieure  delà  cavité  vésicale  que  les 
organes      génitaux    ne     remplissent 

f)omt;  il  ne  pai'aît  point  adhérent;  on 
e  voit  suivre  les  mouveraens  de  la 
tête;  il  s'élargit ensuiteetvient,  après 
s'être  rétréci  de  nouveau,  se  terminer 
à  l'anus  ,  petite  ouverture  transversale 
placée  à  peu  de  disiance  de  l'extré- 
mité postérieure.  Les  mâles  sont 
moins  longs  que  les  femelles,  et ,  tou- 
tes proportions  gardées  ,  beaucoup 
plus  grêles.  La  verge  [apiculuin)  est 
unique,  courbée,  longue,  cylindri- 

3ue  ,  et  sort  à  une  très-petite  distance 
e  l'extrémité  posiéneure;  nous  n'a- 
vons pu  distinguer  si  c'est  par  l'anus 
ou  par  une  ouverture  particulière. 
Nous  n'avons  pu  voir  non  plus  les 
replis  de  la  peau  eu  forme  d'ailes  que 
Rudolphi  dit  exister  sur  les  parties  la- 
térales de  la  queue  et  entre  lesquels  la 
verge  ferait  saillie.  Nous  n'avons  rien 
îiperçu  qui  pût  en  faire  soupçonner 
l'existence,  et  cependant  nous  avons 
examiné  au  moins  une  vingtaine  de 
mâles.  L'organe  génital  mâle  extérieur 
se  compose  d'une  vésicide  séminale 
peu  longue  et  d'un  conduit  prépara- 
teur plus  gros  que  la  vésicule  à  son 
origine  et  qui  finit  en  s'amincissant 
d'une  manière  insensible.  Ces  deux 
parties  se  distinguent  l'une  de  l'autre 
par  un  rétrécissement  très-piononcé; 
réunis,  ils  ont  à  peine  deux  fois  la 
longueur  de  l'Animal  et  forment  plu- 
sieurs replis  autour  de  l'intestin.  Les 
organes  génitaux  de  la  femelle  sont 
disposés  comme  dans  tous  les  Néma- 
toïdes.  Nous  n'avons  pu  apercevoir 
extérieurement  de  valve;  elle  est  sans 
doute  cachée  par  le  repli  d'un  des 
anneaux,  mais  en  ouvrant  l'Animal 
et  en  suivant  les  ovaires,  nous  les 
avons  vus  se  réunir  pour  former  l'u- 
térus qui  se  termine  par  un  vagin  as- 
sez long;  CCS  deux  derniers  organes 
|ft«t  toujours   situes    dans   la  partie 


LIP 

antërieui'e  de  la  cavité  viscérale.  Nous 
n'avons  pu  voir  encore  à  quel  point 
le  vagin  aboutit  intérieurement ,  car 
il  s'est  toujours  trouvé  détaché  dans 
les  manoeuvres  que  nous  avons  faites 
pour  ouvrir,  au  moyen  d'une  aiguille 
émoussée  ,  la  peau  qui  est  fort  résis- 
tante. Les  ovaires  sont  très-blancs, 
assez  gros  ,  et  d'une  dimension  égale 
dans  les  deux  tiers  de  leur  étendue  , 
puis  ils  se  rétrécissent  subitement  et 
se  terminent  par  un  conduit  filifor- 
me ,  excessivement  ténu  ;  leur  lon- 
gueur égale  à  peu  près  trois  fois  celle 
de  l'.'Vnimal:  ils  ne  diffèrent  point 
pour  la  forme  des  ovaires  des  Pilai- 
res. Les  œufs  sont  elliptiques,  trans- 
parens  sur  leurs  bords  et  marqués 
d'une  grande  tache  opaque  dans  leur 
milieu.  Les  espèces  rapportées  à  ce 
genre  sont  \es  Liorhynchiis triincatus y 
gracilescens  et  denticulatus.  (e.u.  .i,.; 

LIOU-LIOU.  INS.  A  Cayenne  on 
donne  ce  nom  à  un  Insecte  de  la  fa- 
mille des  Cicadal;  es.  (g.) 

*  LIPALITHE,  MIN.  Nom  donné 
parLenz  à  une  variété  de  (quartz  qui 
se  rapproche  de  la  Calcédoine  ou  du 
Silex  pyromaque  (John,  Recherches 
chimiques,  T.  iv,  p.  jgo).  (g.del.) 

LIP  ARE.  Lipaïus.  iNS.  Genre  de 
l'ordre  des  Coléoptères,  section  des 
Tétramères,  famille  des  Rhyncho- 
phores  ,  tribu  des  Charansonites  de 
Latreille  (Familles  Naturelles  du  Rè- 
gne Animal  ) ,  établi  par  Olivier  et 
ayant  pour  caractères  :  ma=sue  des 
antennes  de  quatre  articles  commen- 
çant au  huitième  ;  menton  propor- 
tionnellement plus  grand  que  dans 
les  genres  Charanson  ,  Brachyrhine, 
Brachycère  ,  etc.  Museau,  tiompe  li- 
bre ou  non  reçue  dans  un  sillon  ou 
enfoncement  du  présternum  ;  point 
de  pieds  sauteurs:  jamais  de  forts 
crochets  aux  jambes  ;  pénultième  ar- 
ticle des  tarses  bilobé  ;  antennes  cou- 
dées. Ces  Insectes  se  distinguent  des 
Brachyrhines,  des  Pxhynchèues,  etc., 
par  des  caractères  tirés  de  la  forme 
des  antennes  et  du  nombre  d'articles 
qui  forment  la  massue;  ils  s'éloignent 
des  Bronchiis  et  des   Flintfies  en  ce 


que  ceux-ci  onl  la  niassiiedcs  anfen- 
ncs  composée  clc  tiois  articles.  Les 
Lipares  vivent  presque  toujours  à 
terre  ;  leurs  mœurs  ne  sont  p-is  enco- 
re bien  connues  ;  Ocjean  (Cal.  des 
Col.  ,  p.  88)  menlionue  ne  if  espèces 
de  ce  genre  qui  sont  tontes  propres  à 
l'Europe  ;  celle  qui  est  In  plus  com- 
mune à  Paris  et  ([ui  sert  de  t^pe  au 
genre,  est  : 

Le  Ltpare  germain,  L.  ger/na- 
nus,  Ohv.  (Col.  T.  V,  n.  83,  pi.  Sa  , 
fig.  495,  et  pi.  4  ,  lig.  43;.  Tiès-noir  ; 
corselet  pomîillé,  marqué  de  deux 
points  d'un  giis  fauve,  formés  par  des 
poils;  élytifs  cliagrinéfs  ,  réunies, 
tantôt  sans  taches,  tantôt  mouche- 
tées de  roussâlre;  cuisses  plus  ou 
moins  déniées.  On  le  trouve  au  pied 
des  murs  dansl'herbe.  (G.) 

*  LIPAREA.  bot.  phan.  (Théo- 
phraste.  )  Syn.  de  Colutea  arbores- 
cens  ,  L.  F".  Baguenaudier.        (b.) 

LIPARÈNA.  r.oT.  phan.  (Poiteau.) 
Syn.  de  Drypèles.  f^.  ce  mot.      (b.) 

L  IPARIE.  Z//?a/-/(z.  bot.  phan. 
Genre  de  Pl?.ntes  de  la  famille  des 
Légumineuses  ,  et  de  la  Diadelphie 
Décandrie,  L.  ,  établi  par  Linné 
{Mant.,  i56),  mais  qui  a  été  modifié 
par  De  Candolle  [Frodr.  ,  2,  p.  121) 
qui  l'a  caracléiiàé  de  la  manière  sui- 
vante :  le  calice  a  son  tube  court ,  son 
limbe  à  cinq  lobes,  dont  quatre  su- 
périeurs lancéolé-^,  aigus,  presque 
égaux,  et  un  inférieur  très-long,  el- 
liptique et  pétaloïde.  La  corolle  est 
glabre;  l'étendard  est  ovale-oblong; 
les  ailes  allongées,  l'une  recouvrant 
l'autre  avant  leur  épanouissement  ;  la 
carène  est  di  oile,  aiguë  et  étroite  ;  les 
étamines  diadelphes  ;  l'ovaire  sessile 
est  très-court  ;  le  style  filiforme.  La 
gousse  est  ovoïde  et  contient  un  petit 
nombre  de  graines. 

Ce  genre,  ainsi  caractérisé,  ne  ren- 
ferme plus  qu'une  seule  espèce,  Lipa- 
ria  sp/iœrica,  i-.  [Mant.,  268),  placée 
par  Lamarck  parmi  les  Borbonia. 
C'est  un  Arbuste  originaire  du  Cap  , 
glabre  dans  toutes  ses  parties  ,  à  l'ex- 
ception des  pédicelles  et  de  l'ovaire 
qui  sont  très-velus.  Ses  feuilles  sont 


LIP  445 

lancéolées  ,  aiguës  et  piquantes  à  leur 
sommet,  très- entières ,  marquées 
d'un  grand  nombre  de  nervures  et 
dcpouvuc^  de  stipules.  Ses  fleurs, 
d'un  jaune  orange,  formeut  un  capi- 
tule globuleux. 

Les  autres  espèces  placées  par  Lin- 
"oé  dans  ce  genre  n'en  oiVrent  pas  les 
caractères.  Le  professeur  De  Candol- 
le en  a  fait  un  genre  particulier  qu'il 
a  nommé  Prientleya.  P'.  ce  mot. 

(A.  R.) 

LTPAR-TS.  POIS.  Espèce  du  genre 
Cycloptèrc.  y.  ce  mol.  (b.) 

LIPARIS.  Liparis.  iNS.  Ce  nom  a 
été  donné  par  Ochsenheimer  à  un 
genre  de  Lépidoptères  qu'il  a  formé 
avec  les  yirctia  Monacha,  disparu 
Sa/icis  ,  C/irysorrhœa  ,  aunflua  ,  etc. 
f\  Arctie.  (g.) 

*  I^IPARIS.  Liparis.  bot.  phan. 
Genre  de  la  famille  des  Orchidées  et 
de  la  Gynandiie  Monandrie,  L.  ,  pro- 
posé par  le  professeur  Richard  dans 
son  travail  sur  les  Orchidées  d'Eu- 
rope ,  et  adopté  par  J.  I^indley  {Bot. 
Begis/.  ,882).  Ce  genre  a  été  formé  aux 
dépens  des  Malaxis,  et  a  pour  type 
le  Malaxis  Loeselii  de  Svvarlz.  Voici 
ses  caractères  :  le  calice  est  étalé  ;  le 
Libelle  est  supérieur ,  sessile,  entier, 
un  peu  creusé  en  gouttière;  le  gynos- 
tème  est  allongé ,  recourbé  ,  membra- 
neux sur  ses  bords  dans  sa  partie  su- 
périeure ;  l'anthère  est  terminale  , 
operculée  ,  contenant  deux  masses 
polliniques  solides  ,  ovoïdes  ,  parta- 
gées en  deux  par  un  sillon  longitudi- 
nal. Ce  genre  diffère  surtout  du  Ma- 
laxis par  son  gynostème  allongé  et 
membraneux  sur  ses  bords,  et  par  ses 
masses  polliniques  divisées.  Outre  le 
Malaxis  LéOeselii ,  on  doit  encore  y 
rapporter  les  espèces  suivantes  :  Ma— 
Iaxis  liliifolia,  31.  flavescens  ,  Du 
Petit-Thouars  ;  M.  puipurascens ,  Du 
Petit-Thouars;  le  Cymbidiuni  bitubet- 
culalum,  Hooker  ,  E.xot.  Flor.,  1 16;  le 
Malaxis  disdcha  ,  Du  Petit-Thouars  ; 
M.  cœspilosa ,  Du  Petit-Thouars,  et 
le  Cymbidiuni  rejlexum  ,  Brown. 

Ces  espèces  sont  généralement  de 
petites  Plantes,  ayant  la  tige  renflée 


446  LIP 

et  bulhiforrae  à  sa  base  ;  des  feuilles 
presque  toujours  radicale»  et  au  nom- 
bre de  deux  ,  tantôt  membraneuses  , 
tantôt  charnues  ;  de  petites  fleurs 
jaunâtres.  Elles  sont  terrestres  ou  pa- 
rasites, (a.  r.) 

LIPIN.  MOLL.  Dénomination  im- 
posée par  Adanson  (Voy.  au  Sénég  , 
p.  125  ,  pi.  8  ,  fig.  i8)  à  une  Coquille 
nommée  Murex  afer  par  Linné ,  et 
placée  dans  le  genre  Fuseau  ,  sous  le 
nom  de  Tusus  a/er ,  par  Lamarck. 
(Anim.'sans  vert.  T.  Tii ,  p.  i5i  , 
n.  29.)  (D..H.) 

*  LIPOCARPHA.  BOT.  PHAN.  Ce 
nom  a  été  donné  par  R.  Brown  {Bo- 
tany  of  Congo  ,  p.  4o)  au  genre  qu'il 
avait  nommé  Hypœljptum  ,  d'après 
'Vahl  ,  dans  son  F rodromus  Florœ 
JSfovœ-HollancUœ .  C'est  pour  éviter 
qu'on  le  confonde  avec  VHjpœlyp- 
tum  de  Richard  ,  autre  genre  très- 
voisin  ,  qu'il  a  cru  nécessaire  de  pro- 
poser ce  changement  de  dénomina- 
lion.  Le  genre  Lipocarpha  appartient 
à  la  famille  des  Cypcracées  et  à  la 
Triandrie  Monog^nie.  R.  Brown  le 
caractérise  ainsi  :  écailles  imbri- 
quées ,  uniflores  ;  périanthe  mem- 
braneux ,  à  deux  valves  presque  éga- 
les ,  opposées  aux  écailles  ;  point  de 
soies  hypogynes  ;  style  bifide  caduc  ; 
akène  renfermé  dans  le  périanthe. 
Les  Plantes  de  ce  geni  c  ont  des  chau- 
mes sans  nœuds  ,  iriquèlres  ,  munis 
de  feuilles  à  la  base  ;  leurs  fleurs 
forment  des  épis  terminaux  ,  agrégés , 
capituliformes  et  entourés  par  un 
involucre. 

UHjpœlyptum  argenteum  deYahl 
peut  être  considéré  comme  le  type  de 
ce  genre  ,  et  doit  prendre  le  nom  de 
Lipocarpha  argentea.  Cette  Plante 
croît  sur  la  cèle  ouest  d'Afrique  , 
ainsi  que  dans  l'Amérique  méridio- 
nale. On  devra  lui  réunir  VHypœ- 
lyptum  microcephalum  de  la  Nouvelle- 
Hollande,  sous  le  nom  de  L.  micro- 
cephala.  (g..n.) 

LTPOINIZ.  OIS.  (Vieillot.)  Syn.  de 
Roucoul.  /^.  ce  mot.  (dr..z.) 

*  LIFO  TRICHE,  bot.  phan. 


LIP 

Genre  de  la  famille  des  Synanthérées, 
Corymbifères  de  Jussieu  ,  et  de  la 
Syngénésie  superflue,  L. ,  élabli  par 
R.  Brown  [Ohserp.  on  Ike  Compositœ  , 
p.  118)  qui  l'a  ainsi  caractérisé:  in- 
volucre dont  les  écailles  sont  imbri- 
quées sur  deux  rangs  et  presque  éga- 
les ;  réceptacle  convexe  ,  garni  de 
paillettes  foliacées  dislincles  ;  capi- 
tule radié  ;  fleurons  du  disque  her- 
maphrodites, ayant  les  stigniHtes  mu- 
nis d'un  appendice  aigu  et  iiispidule  ; 
demi -fleurons  de  la  circonférence, 
sur  un  seul  rang,  en  languettes  ,  et 
femelles  ;  akènes  à  peu  près  unifor- 
mes ,  turbines,  surmontés  d'une  ai- 
grette soyeuse  et  caduque. 

Ce  genre  est  voisin  du  31elanan- 
thera  de  Richard  et  Brown  ;  il  ofifi  e 
aussi  de  l'affinité  avec  VEclipta  de 
Linné,le//e(/e//rtde  JacquinetleZ)/c- 
medea  de  Cassini  :  ce  dernier  le  place 
dans  sa  section  des  Hélianthées  pro- 
totypes. L'auteur  l'a  établi  sur  une 
Plante  non  décrite,  et  pour  laquelle 
il  n'a  proposé  aucun  nom  spécifique. 
Elle  est  indigène  de  l'Afrique  équi- 
noxiale.  Ses  feuilles  sont  opposées  , 
indivises  ;  ses  fleurs  sont  jaunes  et 
portées  sur  des  pédoncules  termi- 
naux. (G..JSf.) 

LIPPIE.  Lippia.  bot.  phan.  Ce 
genre  ,  de  la  famille  des  Verbéuacées 
et  de  la  Didynamie  Angiospermic,  L., 
fut  établi  et  imparfaitement  caractéri- 
sé par  Linné.  Examiné  de  nouveau 
par  ¥>.\xn\h.[Nov.  Gen.  etSpec.  Fiant, 
œqinnoct.,  2,  p.  262)  ,  il  a  été  aug- 
menté de  plusieurs  Plantes  rapportées 
à  d'autres  genres  ,  et  caractérisé  de  la 
manière  suivante  :  calice  à  quatre  ou 
cinq  dents  ,se  fendant  ensuite  endeux 
segmens  ;  corolle  dont  le  tube  est 
évasé  supérieurement  ;  le  limbe  plane 
et  bilabié  ;  la  lèvre  supérieure  échan- 
crée  ,  bilobée  ,  l'inférieure  trifide  ; 
quatre  élaraines  didynames  non  cail- 
lantes ;  stigmate  capité  ,  rarement  li- 
néaire et  latéral  ;  drupe  petite  ,  sèche, 
couverte  par  le  calice  ,  séparable  en 
deux  loges  monospermes.  Ce  genre  se 
compose  d'environ  vingt  espèces  in- 
digènes de  l'Amérique,  et  surtout  des 


LIQ 

conticcs  méridionales;  plusieurs  fai- 
s.iient  partie  des  genre <  Verbeiia  de 
Liune  ,  Zapania  de  Lunaick  ,  et 
yJlojsia  dOitcga.  Parmi  ces  espèces, 
nous  citerons  les  suivantes  :  i''  Lip- 
j}ia  nodijlora  ,  Mich.  ,  ou  f'erbena 
nodijlora  ,  L.  ,  qui  cioît  dans  l'Amé- 
rique du  Nord  et  dans  lîle  de  Cuba  ; 
S''  Lippia  asperifulla,  Rich.  (;l  Kunth, 
ou  F'erbena  glubidifera  de  l'Héritier 
(Stirp.  1  ,t.  12);  3" Lippiahusula,V^i\\., 
Mutis  et  Linné  ;  4''  Lippia  cilrodora  , 
owf^eibgna  triphylla,  i'iiérit.  ,  loc. 
cit.  T.  ,11  CeltedcrnièrcPlantc  est  très- 
remarquable  par  ses  jolis  llnrses  de 
fleurs,  et  par  ses  feuilles  qui  répan- 
dent une  odeur  toi  t  agréable  de  ci- 
tron loisqu'on  les  froisse  entre  les 
mains.  Les  autres  espèces  sont  des 
Arbrisseaux  ,  des  sous- Arbrisseaux 
ou  des  Herbes,  à  feuilles  simples,  op- 
posées ,  quelquefois  dentées  en  scie  , 
ou  crénelées.  Les  fleurs  sont  blan- 
châtres ,  accompagnées  de  bractées  , 
et  disposées  en  capitules  ou  en  pani- 
cules  ordinairement  axillaires,  quel- 
quefois terminaux. 

Lie  Lippia  ouata  ,  L.  ,  Mant.  ,  réuni 
d'abord  aux  Selago  ,  est  devenu  le 
type  du  genre  Microdoii  de  Cliolsy. 
f^.  ce  mot.  (G..N.) 

.  LTPPISÏES.Z///j/7/s/e5.  moll.  Gen- 
re proposé  par  Montfort  pour  une 
Coquille  marine  que  Ficlitel  avait 
placée  parmi  les  Argonautes,  mais  qui 
doit  bien  plutôt  appartenir  aux  Dau- 
phinules  dont  elle  a  les  caractères. 
F".  Davphinule.  (d..h.) 

LTPURA.  MAM.  Illiger  a  donné  ce 

nom  à  un  genre  qu'il  forme  de  VHy- 

l'ax  hudsoneus  de  Schrebcr  ,  espèce 

dont  l'existence  est  encore  douteuse. 

(ts.g.  st. -h.) 

LIQUIDAMBAR.i/?wiV/(2w3aA 
BOT.  PiiAN.  Genre  de  Plantes  autre- 
fois placé  dans  la  famille  des  Amen- 
tacées,  mais  qui  aujourd'hui  appar- 
tient à  la  nouvelle  famille  des  Myri- 
cées  établie  parle  professeur  Richard. 
Ce  genre  onre  pour  caractères  :  des 
fleurs  unisexuées  et  monoïques  ;  les 
mâles  forment  de  petites  grappes  ra- 
meuses et  se  composent  d'un  très- 


LI(^)  447 

grand  nombre  d'étamines  dépour- 
vues entièrement  de  calice  ,  de  corolle 
et  même  d'écaillcs  qui  eu  tiennent 
lieu;  ces  grappes  sont  accompagnées 
d'un  involucre  télraphyllc  et  caduc. 
Les  fleurs  femelles  forment  des  cha- 
tons globuleux  ,  également  accompa- 
gnés d'un  involucre  de  quatre  folio- 
les. Ces  fleurs  sont  très-serrées  et 
soudées  entre  elles.  Leur  calice  est 
évasé  ,  monosépale ,  tronqué  et  iné- 
gal à  sou  bord;  il  renferme  deux 
ovaires  uniloculaires  ,  soudés  par 
leur  base  avec  le  calice  et  terminés 
chacun  [lar  un  long  style  et  par  un 
stigmate  recourbé.  Le  fruit  se  com- 
pose de  deux  capsules  uniloculaires  , 
terminées  p.ir  une  longue  pointe  re- 
courbée â  leur  sommet,  s'ouvrantpar 
leur  côté  interne  et  renfermant  plu- 
sieurs graines  |>ariétales  et  ailées. 

Le    LlQUIDAMBAR    RESINEUX  ,    Lï- 

qnidambar  stjracijiua ,  L.  ,  est  un 
grand  Arbre  originaire  de  l'Amé- 
rique septentrionale;  mais  que  l'on 
cultive  également  très-bien  en  pleine 
terre  dans  le  climat  de  Paris.  Par  son 
port  et  son  feuillage  il  ressemble 
beaucoup  à  un  Erable  et  surtout  au 
Sycomore.  Mais  ses  feuilles  sont 
généralement  alternes,  pétinlées,  à 
cinq  lobes  lancéolés  ,  profonds  et 
inégalement  dentés.  On  retire  de  cet 
Aibre  une  substance  balsamique 
connue  sous  le  nom  de  Liquidambar. 
On  1  obtient  soit  par  des  incisions  fai- 
tes au  tronc  et  par  lesquelles  elle  dé- 
coule naturellement ,  soit  en  faisant 
bouillir  les  branches  dans  l'eau.  Le 
premier  est  le  plus  pur  et  le  plus  esti- 
mé. Il  est  liquide,  consistant,  d'une 
couleur  ambrée,  d'une  odeur  agréa- 
ble eld'unesaveur  acre  etaroma  tique. 
Le  second  est  plus  épais  ;  il  a  une 
couleur  rouge  brunâtre  assez  foncée  ; 
son  odeur  est  également  agréable. 
Ce  baume  est  peu  employé  en  méde- 
cine. Onlui  substitue  généralement  le 
baume  du  Pérou.  H  est  stimulant  et 
aromatique.  Pendant  fort  long- temps 
on  s'en  est  surtout  servi  pour  parfumer 
les  gants.  Quelquefois  on  le  mélange 
dans  le  commerce  avec  le  styrax  li- 
quide. 


448  LIU 

On  cultive  encore  une  autre  es- 
pèce de  ce  genre,  originaire  d'O- 
rient :  c'est  le  hiquidambar  orienta- 
lis ,  L.  Il  diffère  du  précédent  par 
ses  feuilles  beTucoiip  plus  petites  et 
dont  les  lobes  sont  plus  profondé- 
ment dentés. 

Quant  au  l.iquiclamhar  asplenifo- 
lia  ,  il  forme  le  genre  Cornptonia.  V. 
ce  mot.  (a.  r.) 

LIQUIRITIA.  BOT.  PHAN.  Mœnch 
a  rctahli  sous  ce  nom  Imposé  par 
Brunfels  un  genre  formé  d'une  espè- 
ce de  Réglisse,  mais  que  les  botanis- 
tes n'ont  pas  adoplé.  (b.) 

*  LIRCEUS.  Lirceus.  crtst.  Gen- 
re de  l'ordre  des  Isopodes  établi  par 
Rafiinesque  (^/?//rt/5  oyAû/?//.,  n  i), 
ayant  pour  caractères  :  quatre  anten- 
nes ,  dont  les  deux  supérieures  set.ie- 
ment  sont  très-longues,  formées  de 
quatre  grands  articles  qui  augmen- 
tent en  dimension  vers  le  haut ,  et  de 
plusieurs  autres  petits,  terminaux; 
les  deux  inférieures  plus  courtes  que 
la  tête  qui  est  arrondie;  yeux  ronds  , 
latéraux;  pâtes  pourvues  d'un  ongle 
terminal;  coips  pinnatifide,  formé  de 
sept  segmens  ,  sans  écailles  latérales  ; 
queue  grande,  airondie  ,  utriculée 
en  dessous  avec  des  appendices  ca- 
chés. L'espèce  qui  a  servi  à  Rafines- 
que  pour  établir  ce  genre  est  le  Lii-- 
ceusjvfilinal/sàc  ce\  auteur.  C'est  un 
Animal  très-voisin  des  Aselles,  long 
d'un  quart  de  pouce  ,  à  clos  convexe  , 
à  queue  semi-trilobée  ,  dont  la  cou- 
leur est  noirâtre.  Il  vit  dans  les  sour- 
ces des  environs  de  Lexinglon.     (g.) 

LIRELLE.  BOT.  CRYPT.  On  donne 
ce  nom  à  l'apothécinn  ou  au  récep- 
tacle des  Opégraphes.  Il  est  sessile  , 
linéaire  ,  flexueux,  s'ouvrant  par  une 
fente  longitudinale.  (g..n.) 

LIRI.  MOLL.  Nom  donné  par  Adan- 
son  à  une  petite  Coquille  qu'il  rap- 
porte à  son  genre  Lépas  ,  et  qui  n'est 
probablement  autre  chose  qu'un  Ca- 
bochon. Gmelin  (Linné  ,  i  î^  édit.,  p. 
5714,  n.  110)  lui  a  donné  le  nom  de 
Patella  peruersa.  (d..h.) 

*  LTRICONITE.  min.  (Jameson.) 


LIS 

Même  chose   que   Lirocone.   F",    ce 
mot.  (B.) 

LIRIODENDRON.  bot.  piiax.  r. 

TULTPIER. 

LIRION.  BOT.  PHAV.  (Théophras- 
te.)  Syn.  iV  Amaryllis  lutea,  L. ,  et 
nom  grec  rlu  Lis.  (b.) 

LIRIOPE.  BOT.  PHAN.  Le  genre 
ainsi  nommé  par  Lourelro  ne  paraît 
pas  devoir  être  séparé  du  Sanstuiera. 
On  doit  encore  faire  rentrer  dans  ce- 
lui-ci le  Salmia  de  Cavanilles,  nom- 
mé aussi  Pleomele  par  Salistiury ,  et 
qui  se  compose  des  Jlelris  fragrans 
et   hy acintlioides ,   L.    /^.  Sanseviè- 

RE.  (G..N.) 

*  LIRIOZOA.  POLYP.  V.  TuLi- 

PAIRE. 

LIRIOZOON  OU  LTRIOZOUM. 
POLYP.  Le  genre  formé  sous  ce  nom 
par  De  Molle  ,  et  dans  lequel  ce  baroa 
confondait  des  Encrlnes  et  Isis  ,  n'a 
pas  été  adopté.  (e.d..i..) 

LIRIS.  INS.  Genre  d'Hyménoptè- 
re  ,  établi  par  Fabricius  ,  et  corres- 
pondant au  genre  Stize  {V.  jce  mot) 
de  Latreille;  Il  y  a  joint  aussi  quel- 
ques espèces  des  genres  Larre  et  Ly- 
rope.  {r.  ces  mots.)  (g.) 

*  LIROCONE.  MIN.  Ce  nom  dési- 
gne dans  le  système  minéralogique 
de  Mohs  ,  l'un  des  genres  de  l'ordre 
^\ç?,  Malachites,  composé  de  deux  es- 
pèces ,  ayant  pour  caractère  com- 
mun ,  de  donner  par  la  trituration 
une  poussière  d'un  vert  Irès-pâle.  Ces 
espèces  sont  :  le  Lirocone  prismatl-^ 
que  (Cuivre  arsénlalc  octaèdre  obtus) 
et  le  Lirocone  hexaèdre  (Fer  arsénia- 

té).  (g.  DEL.) 

LIRON.  MAM.  Syn.  de  Lérot.  K. 
ce  mot.  (b.) 

LIS.  TÀlium.  BOT.  PHVN.  Genre 
de  Plantes  monocolylédones  ,  type 
r'e  la  famille  des  Lillacées  ,  et  que 
Ion  reconnaît  aux  caractères  sui- 
vans  :  son  calice  coloré  et  péta- 
loïde  est  formé  de  six  sépales  dis- 
posés en  cloche  évasée  ;  ces  sé- 
pales sont  égaux  et  marqués  sur  le 
milieu  de  leur  face  interne  d'un  sillon 


LIS 

glanduleux  et  longitudinal.  Les  t?la- 
mines  nu  nouihro  do  six  sont  drcssuca 
et  égales;  les  antlières  sont  allougcts, 
presque  linéaires  et  à  deux  loges.' 
L'ovaiieest  libre  ,  obovoïde  ,  un  peu 
dépruné,  marqué  de  six  côtes  s:.il- 
i.uucs,  à  trois  loges  contenant  un 
grand  nombre  il'ovule-;  ("iispo>é.s  suv 
deux  rangées  longilu.litudes.  Le  style 
est  long,  terminé  par  un  stigmate 
renflé  et  à  tioi.',  lobes.  Le  fruit  est 
une  capsule  ovoïde  à  six  côtes  sail- 
lantes ,  à  trois  loges  pol>s[)ermes 
s'ouvrant  en  trois  valves  scptilères 
sur  le  milieu  de  leur  face  interne.  Les 
graines  sont  planes  ;  elles  contien- 
nent un  embr\on  cylindrique  ,  placé 
au  nidieu  d'un  eu'dospei  uie  blanc. 
Les  espèces  de  ce  gcnie  .sont  assez 
nombreuses,  et  un  grand  nf)nd)re  se 
culiivent  dans  nos  jardins  dont  elles 
font  1  ornemeni.  Leur  bulbe  oûie  un 
caractère  très-propre  à  les  faire  rlis- 
tinguer  ;  il  se  compose  décailles  cbar- 
nues  et  inibiiquées  les  unes  sur  les 
autres.  La  tige  qui  acqidert  quelque- 
fois une  hauleur  de  cinq  à  six  p:eds 
est  cy lin  irique,  simple,  cbaigée  de 
feuilles  élioitcs,  liuéaires,  épaises  ou 
veilicillées.  Les  tleurs  sont  ircs-g.an- 
des,  formant  un  cpi  à  la  partie  supé- 
rieure dé  la  tige  ;  elles  sont  dressées 
ou  renversées  ,  blanches  ou  plus  sou- 
vent jaunes  ou  louges.  iNous  allons 
mentionner  ici  les  espèces  que  l'on 
cultive  le  plus  souvent  dins  les  jar- 
dins. 

Lis  BL,.\Nc  ,  Lilium  candiduni ,  L  „ 
lied.,  Lil.,  ;.  19g.  Le  Lis  blanc  q;ii 
est  l'espèce  le  plus  répandue  el,  l'une 
des  plus  belles  du  genre,  est  origi- 
naire du  Levant  ,  mais  aujourd'hui  il 
est  en  quelque  sorte  indigèn'e  de' 
toutes  les  contrées  méridionales'  de 
l'Europe.  Son  bulbe  est  de  la  gros- 
seur du  poing,  composé  d'un, très- 
grand  nombre  d'écadles  indiiiqiiées  , 
charnues  ,  étroites  et  dont  les  plus 
intérieures  se  terminent  supérieure- 
ment en  une  feuille  radicale.  Celles- 
ci  sont  très-allongées  et  étalées,  étroi- 
tes. La  tige  qui  naît  du  centic  du 
bulbe  est  cylindrique,  haute  d'envi- 
ron  trois    pieds  ,   simple  ,    glabre  , 

TOME   IX. 


LIS  44 q 

toute  couvcite  de  feuilles  ëparses 
trcs-rapjMochécs,  linéaires,  aigui^".  ' 
un  peu  suuieilscs  sur  les  bords;  1.  s 
llcuis  au  nombre  de  cinq  à  huit  for- 
ment un  épi  à  la  partie  supérieure  de 
;a  tige.  Llles  sont  très-grandes  ,  bbir,- 
ches  ,  pédonculées  et  dressées.  Celte 
belle  espèce  fleurit  aux  mois  de  juin 
et  de  jmllet.  On  en  cultive  plusieurs 
variété^  dans  les  jardins  ,  telles  sont  ■ 
1  le  Lis  A  Fi.runs  noi  hles;  i»  b' 
Lis  ii.NSANGi.ANjiî,  dou t  les  sépales 
sont  marqués  de  lignes  ou  t,,chps 
pourpres;  elles  existent  aussi  sur  les 
ieudles,  la  tige  et  jusque  sur  les 
écailles  du  bulbe  ;  .S^  le  L13  a 
ïruiLLi:s  PANACHÉES.  La  culture  du 
Lis  et  de  ses  variétés  est  fort  simple 
et  n'exige  pas  de  grands  soins.  La 
terre  de  bi  uyère  e.-l  celle  qui  lui 
convient  le  mieux,  mai.  il  se  pb.ît 
également  dans  les  autres  espèces  de 
terrain^.  Tous  les  trois  ou  (juatre  ans 
on  doit  .'éplanter  les  oignons  pour 
en  séparer  les  cayeux.  Le  Lis  blanc 
est  non-seulement  une  des  plus  "lan- 
dcs  et  des  plus  belles  e>pèce.  que^nous 
culiivon-,  dan^  nos  jardins,  mais  il 
J  emporte  surelles  par  son  parfum  ex- 
quis. Cependant  son  odeur  est  aussi 
suave  que  délicieuse  dans  un  jardin 
qu\^lle  devient  dangereuse  lorsqu'on 
la  respire  dans  l'intéi  leur  dun  appar- 
tement. On  a  vu  les  accidensles  plus 
graves  et  ni^me  la  mort  survenir  chez 
des  individus   qui   étaient  restés  ex- 

Eosés  aux  émanations  Civs.  fleurs  du 
is  pendant  une  nuit.  De  tout  temps 
le  Lis  a  été  cultivé  avec  s;)in  et 
chanté  par  les  poètes  de  tous  les 
siècles  comme  l'emblème  delà  pureté 
virgiuale.  Ils  nous  font  représenté 
comme  devant  son  origine  à  quel- 
ques gouttes  de  lait  échappées  du 
sein  de  Junon,  et  tombées  sur  la 
terre  au  moment  oii  la  déesse  repous- 
se Hercule  encore  enfant,  qui  avait 
profité  du  sommeil  de  l'i  pouse  de  Ju- 
piter pour  se  nourrir  de  son  lait.  Le.^ 
médecins  ont  fait  usage  des  diverses 
parties  du  Lis  blanc.  Les  écailles  de 
son  bulbe,  qui  sont  légèrement  acres, 
cuites  dans  l'eau,  ou  mieux  encore 
sous  les  cendres,  ont  été  employées 

29 


45o 


LIS 


pour  faire  des  cataplasmes  légère- 
jnent  excitans  et  propres  à  Mter  la 
suppuration  dans  les  abcès  froids.  On 
a  fait  avec  ses  fleurs  une  eau  distillée 
très-odorante ,  que  l'on  employait 
autrefois  comme  antispasmodique, 
mais  qui  aujourd'hui  est  à  peu  près 
inusitée. 

Lis  bplbifère,  Lilium  bulbiferum, 
L.,  Sp.;Red.,Lil.,  t.  210.  De  son  bul- 
be, qui  est  également  écailleux  et 
imbriqué  ,  s'élève  une  tige  d'environ 
deux  à  trois  pieds  ,  couverte  de  feuil- 
les éparses  et  étroites,  d'un  vert  plus 
foncé  que  dans  l'espèce  précédente , 
offrant  à  leur  aisselle  des  bulbilles 
ovoïdes  ,  d'un  vert  foncé  ,  sessiles  et 
écailleux;    ses   fleurs   aussi    grandes 

3ue  celles  de  l'espèce  précédente  sont 
ressées  et  forment  un  épi  comme 
dans  le  Lis  blanc  ;  quelquefois  la  tige 
n'en  porte  qu'une  ou  deux  ;  elles  sont 
d'un  jaune  rougeâtre,  et  marquées  de 
petites  taches  brunes  et  disséminées. 
Cette  espèce  croît  dans  les  monta- 
gnes un  peu  élevées  en  France ,  en 
Allemagne  ,  en  Italie ,  etc.  On  la  cul- 
tive dans  les  jardins. 

Le  Lis  ORANGÉ ,  Lilium  croceum  , 
Desf.,  est  considéré  par  quelques  au- 
teurs comme  une  simple  variété  de 
l'espèce  précédente.  lien  diflfère néan- 
moins par  sa  tige  plus  élevée,  par 
ses  fleurs  beaucoup  plus  nombreuses , 
et  par  l'absence  totale  de  bulbilles  à 
l'aisselle  des  feuilles.  Il  croît  plus 
particulièrement  en  Allemagne ,  et 
se  cultive  également  dans  les  jardins. 

Lis  Martagon,  Lilium  Martagon, 
L.,  Red.,  Lil.,  t.  i46.  Cette  jolie  es- 
pèce se  trouve  dans  les  bois  mon- 
tueux  d'une  grande  partie  de  la 
France.  Sa  tige  s'élève  à  une  hauteur 
d'environ  deux  pieds  ;  elle  porte  des 
feuilles  lancéolées,  étroites  ,  aiguës  , 
verlicillées  ordinairement  par  six. 
Ses  fleurs  sont  purpurines  marquées 
de  taches  noires  ;  elles  sont  renver- 
sées et  ont  leurs  sépales  fortement 
roulés  en  dehors.  Ces  fleurs  répan- 
dent une  odeur  assez  désagréable  ; 
mais  la  Plante  forme  un  très-bel  effet 
et  on  la  cultive  fréquemment  dans  les 
jardins.   Elle  réussit  mieux  dans  la 


LIS 

terre  "de  bruyère  ,  et  fleurit  en  mai  el 
juin. 

Lis  uePomi'ONe,  Lilium  Pompo- 
niuni,  L.,  Sp  ;  Red.,  Lil.,  t.  7.  Il  est 
originaire  des  montagnes  du  midi  de 
la  France.  Sa  lige  ne  s'élève  guère  au- 
delà  d'un  pied  à  un  pied  et  demi. 
Ses  feuilles  sont  lancéolées  ,  étroites  , 
éparses  et  Irès-rapprochées  les  unes 
des  autres.  Ses  fleurs  plus  petites  que 
dans  les  espèces  précédentes  sont 
renversées,  d'un  beau  rouge  pon- 
ceau,  et  ont  leurs  sépales  roulés  en 
dehors.  Cette  espèce,  qui  fleurit  vers 
Je  mois  de  juillet,  se  cultive  dans  les 
jardins. 

Lis  TIGRÉ  ou  Lis  DE  LA  ChINE  ,  Li~ 

Hum  tigiinum ,  Bot.  Mag. ,  t.  1257. 
Cette  espèce  est  originaire  de  la  Chine, 
du  Japon  et  de  la  Cochinchine  ,  et  il 
n'y  a  guère  plus  d'une  vingtaine 
d'années  qu'elle  a  été  introduite  dans 
les  jardins  d'Europe  parles  Anglais. 
Sa  tige  qui  peut  s'élever  jusqu'à  une 
hauteur  de  cinq  à  six  pieds,  porte  des 
feuilles  éparses  ,  lancéolées  ,  étroites  , 
beaucoup  plus  courtes  vers  la  partie 
supérieure.  Ses  feuilles  offrent  à  leur 
aisselle  des  bulbilles  noirâtres  ,  com- 
me dans  le  Lis  bulbifère.  Les  fleurs 
sont  extrêmement  grandes,  d'un  rou- 
ge un  peu  orangé  avec  des  taches 
d'un  pourpre  foncé.  Ces  fleurs  quel- 
quefois très-nombreuses  forment  une 
sorte  de  grappe  simple  à  la  partie  su- 
périeure de  la  tige.  Cette  belle  espè- 
ce aujourd'hui  assez  commune  est 
très-rustique  ,  et  se  cultive  en  pleine 
terre. 

Lis  SUPERBE  ou  Martagon  du  Ca- 
nada ,  Lilium  superbum,  L. ,  Sp.; 
Red.,  Lil.,  t.  io3.  Il  y  a  environ  un 
siècle  que  ce  Lis  ,  qui  doit  être  consi- 
déré comme  la  plus  belle  espèce  du 
genre,  a  été  introduit  en  Europe  par 
Pierre  Collinson,  membre  de  la  So- 
ciété royale  de  Londres.  Son  bulbe  , 
quoiqu'assez  petit,  donne  naissance 
à  une  tige  qui  souvent  s'élève  à  six 
et  même  sept  pieds.  Ses  feuilles  lan- 
céolées et  étroites  forment  des  verti- 
cilles  de  huit  à  dix  feuilles.  Ses  fleurs 
d'un  rouge  orangé,  ayant  leur  fond 
jaune  et  tigré  de   taches  pourpres  ^ 


LIS 

sont  cxtrê.ncment  nomhreiises,  ren- 
versées ,  et  lorment  uu  thyrse  élégant 
qui  souvent  ne  se  compose  pas  de 
moins  d'une  trentaine  de  llcurs.  Le 
Lis  superbe  est  originaire  du  Cana- 
da ;  on  doit  le  cultiver  dans  la  terre 
de  bruvère  et  surtout  à  l'exposition 
uunora.  On  le  multiplie  parle  movtn 
des  cayeux  ,  que  l'on  enlève  tousles 
trois  ou  quatre  ans  ,  en  déplantant  les 
oignons.  Plusieurs  autres  espèces  de 
ce  genre  mériteraient  d'être  citées 
ici,  à  cause  de  la  beauté  de  leurs 
fleurs  ;  telles  sont  :  le  Liiuiin  Japo- 
niciini  ,  Thunb.;  le  Lilium  Philadel- 
j^hicuniy  L.  ;  Lilium  Chalcedonicuni , 
L.;  LiLiumPyienaicum  ,  Gouan  ,  etc. 

On  a  étendu  le  nojn  de  Lis  à  des 
Plantes  qui  souvent  n'oflrent  même 
pre^que  aucun  trait  de  ressemblance 
avec  les  Plantes  de  ce  beau  genre; 
ainsi  l'on  a  appelé  . 

Lis  AsrHODÈLE ,  le  genre  Héraé- 
rocalle  et  le  Crinum  americanum. 

Lis  ÉPINEUX ,  le  Calesbœa  spinosa  , 


L. 


Lis  d'étang  ,  le  Nymphœa  alba  , 


Lis  DES  Incas,  \  Alsttœmeiia  Lichtu. 

Lis-Jacinthe  ,  le  Scilla  IMio-Hya- 
cinthus. 

Lis  nu  i  xvo'S  ,V  J  marj  llis  Sarnien- 
sis  ,  L. ,  et  ï  L'waria  Japonica. 

Lis  DE  MAI,  le  Curn/allaria  majalis. 

Lis  DES  MABAis,  les  Iris,  particu- 
lièrement le  Pseudo-ylcorus. 

Lis  DE  Mathiole  ,  le  Pancratiu/n 
maritirnum. 

*  Lis  DE  MER,  les  Encrines. 

Lis  DU  Mexique,  X Amaryllis  Bel- 
Jadona. 

Lis  Narcisse,  \ Amaryllis  Atamas- 
co  et  le  Pancratium  maritirnum  ^  L. 
Lis  ORANGÉ ,  \' Ilemerocallis  fulva  , 

•  Lis  de  Perse  ,  le  Fritillaria  Per- 
sica. 

Lis  de  Saint-Bruno,  le  Phalan- 
gium  liliastium. 

Lis  de  Saint-Jacques,  V Amaryl- 
lis formosissima. 

Lis  de  Saint- Jean  ,  Le  Gladiolus 
commuais. 


LIS  45 i 

Lis  de  Svrxte,  l'Hibiscus Suratea- 
sis. 

Lis  de  Suze.  Même  chose  que  Lis 
de  Perse. 

Lis  des  teinturiers  ,  la  Gaude  et 
la  Lysimaque  vulgaire. 

Lis  Turc,  l'ixie  de  la  Chine. 

Lis  des  vallées.  Même  chose  que 
Lis  de  mai. 

Lisvi:rm£il.  Même  chose  que  Lis 
Asphodèle. 

Lis  vert  ,  le  Colchicum  autum- 
Jiale.  (b.) 

LISEROLLE.  Evolvulus.  bot. 
PHAN.  Genre  de  la  Pentandrie  Digy- 
nie  ,  et  de  la  famille  des  Convolvula- 
cées, qui  se  compose  en  général  de 
petites  Plantes  herbacées  étalées,  ra- 
meuses ,  non  Inclescentes,  rarement 
dressées  ,  portant  des  feuilles  alternes 
et  entières  ,  des  tleurs  blanches  ou 
bleues  axillaires  et  pédonculées,  ayant 
un  calice  à  cinq  divisions  profondes  , 
une  corolle  monopétale  rotacée ,  à 
cinq  lobes  plissés ,  un  ovaire  à  deux 
loges  contenant  chacune  deux  ovu- 
les; cet  ovaire  est  surmonté  de  deux 
styles  profondément  bifides,  dont 
chaque  division  porte  un  stigmate 
simple.  Le  fruit  est  une  capsule 
ovoïde  enveloppée  par  le  calice  per- 
sistant et  s'ouvrant  oïdinairement  en 
deux  valves.  Les  espèces  de  ce  genre, 
au  nombre  d'une  vingtaine  environ  , 
croissent  en  grande  partie  dans  l'A- 
mérique méridionale;  d'autres  dans 
l'Inde,  et  quelques-unes  dans  la  Nou- 
velle-Hollande. Aucune  de  ces  espè- 
ces ne  mérite  d'intérêt  et  n'est  culti- 
vée dans  nos  jardins,  (a.r.) 

LISERON.  Convohulus.  bot.phan. 
Grand  genre  formant  le  type  de 
la  famille  des  Convolvulacées  ,  et 
appartenant  à  la  Pentandrie  Mono- 
gynie  ,  L.  Il  se  compose  d'un  nombre 
très-considérable  d'espèces,  qui  crois- 
sent dans  toutes  les  contrées  du  globe, 
mais  qui  augmentent  vers  les  régions 
méridionales.  Ce  sont  des  Plantes 
herbacées ,  annuelles  ou  vivaces  , 
ayant  souvent  une  racine  tubéreuse 
et  charnue,  une  tige  volubile  ou 
rampante,  des  feuilles  alternes  gêné- 

^9* 


452 


LIS 


ifilemeiit  simples  cl  entières,  quel- 
quefois incisées  ,  des  fleurs  jvir- 
ibis  très-graTidrs  et  colore'es  ,  di- 
versement disposées  ,  nues  ou  iic- 
compagnées  de  deux  bractées  plus 
ou  moins  grandes.  Leur  calice  eU 
à  cinq  divisions  profondes  et  éga- 
les ;  la  corolle  est  monopélale,  régu- 
lière ,  infundibuliforme  ou  campanu- 
lée  à  cinq  lobes  plissés  par  le  milieu  ; 
les  étamines  au  nombre  de  cinq  sont 
incluses;  l'ovaire  est  à  deux,  rarement 
à  trois  loges  contenant  chacune  deux 
ovules  redressés.  Le  style  est  simple 
et  inclus  terminé  par  deux  ou  trois 
stigmates  globuleux  ou  allongés.  Le 
fruit  est  une  capsule  enveloppée  par 
le  calice  ,  à  une,  deux  ou  trois  loges 
contenant  chacune  une  ou  rarement 
deux  graines  et  s'ouvrant  en  général 
en  deux  ou  trois  valves.  Dans  le  Pio- 
droine  de  la  Flore  de  la  Nouvelle- 
Hollande,  l\ol).  Brown  a  séparé  des 
Liserons  ,  pour  en  former  un  genre 
particulier  sous  le  nom  de  Calyslegia, 
le  Cutipoivutus  seplum,  C.  Soldanella, 
C.  spithameiis ,  L.,  et  deux  espèces 
nouvelles  qu'il  nomme  Calystcgi.a 
marginata  et  Calystegla  renifurmis. 
Ce  genre  ne  diffère  des  vrais  Liserons 
que  par  son  calice  enveloppé  de  deux 
bractées  foliacées,  très-grandes,  et  par 
son  ovaire  à  deux  loges  séparées  l'une 
de  l'autre  par  une  cloison  incom- 
plète. Mais  ces  caractères  nous  pa- 
raissent insuffisans  pour  former  un 
genre  particulier  ,  car  beaucoup  d'au- 
tres espèces  de  vrais  Convolvulus  , 
sont  également  munies  de  deux  brac- 
tées ,  un  peu  plus  petites,  il  est  vrai, 
et  l'ovaire  dans  un  grand  no.mbre 
d'autres  espèces  offre  tous  les  passa- 
ges entre  l'unilocularité  et  la  bilocu- 
larité.  La  distinction  entre  le  genre 
Convolvulus  et  le  genre  Ipomœa  ,  est 
assez  difficile.  Selon  les  uns  le  pre- 
mier se  distingue  parce  qu'il  offre 
deux  ou  trois  stigmates  distincts  , 
tandis  qu'il  n'y  a  qu'un  stigmate  à 
deux  ou  trois  lobes  dans  les  Ipumœa. 
Mais  le  professeur  Kuntli  a  autre- 
ment circonscrit  ces  deux  genres.  Il 
place  parmi  les  Convolvulus ,  toutes 
les  espèces  dont  les  étamines  sont  in- 


LTS       ' 

cluses  ,  et  forme  le  genre  Ipomœa  de 
toutes  celles  qui  les  ont  saillantes  au- 
dessus  du  tube  de  la  corolle.  Il  ré- 
sulte de-là  évidemment  que  ces'dcux 
genres  n'en  forment  qu'un  seul ,  qui, 
peut  se  d:viser  en  deux  sections  prin- 
cipales, représentant  chacune  les 
genres  Convolvulus  et  Ipomœa  des 
auteurs  modernes.  Nous  avons  dit 
précédemment  que  le  nombre  des  es- 
pèces de  ce  génie  était  très-considé- 
rable. Plusieurs  d'entre  elles  méritent 
un  iniérêt  particulier,  parce  qu'elles 
nous  fournissent  des  médicamens  ou 
des  alime.MS  utdes;  ce  sont  celles-là 
seulement  que  nous  mentionnerons 
ici  : 

LisEiîoN  Jalap,  Convolvulus  Ja~ 
lapa,  L.,  Rich.,  Bot  Méd.,  t.  i,p.  281. 
Cette  espèce  est  originaire  des  envi- 
rons de  Xalappa  au  Mexique  ,  d'où 
est  venu  le  nom  de  Jalap  ,  sous  le- 
quel on  la  connaît.  Elle  croît  égale- 
ment dans  d'autres  parties  de  l'Amé- 
rique méridionale  et  septentrionale; 
car  il  est  prouvé  aujourd'hui  que  la 
Plante  désignée  par  Michaux,  sous 
le  nom  à! Ipomœa  inacrorhiza ,  dans 
sa  Flore  de  l'Amérique  boréale  ,  est 
bien  la  même  qui;  celle  du  Mexique  , 
dont  le  professeur  Desfonlainesa  don- 
né la  desciipiion  et  la  figure  dans 
le  troisième  volume  des  Annales  du 
Muséum.  Sa  racine  est  fuslforme  ou 
arrondie  ,  blanche  ,  charnue  ,  lactes- 
cente, dormant  naissance  à  plusieurs 
tigeslierbacées,sarmenteuses,  s  triées, 
de  la  grosseur  d'une  plume  à  écrire  , 
parsemée  de  petits  tubercules  ,  s'éle- 
vant  à  une  hauteur  de  quinze  à  vingt 
pieds  et  s'em-oulant  autour  des  coips 
voisins.  Ses  feuilles  sont  alternes,  pé- 
tiolées,  subcordiformes,  'entières,  ai- 
guës ,  quelquefois  divisées  en  deux, 
trois  ou  cinq  lobes  plus  ou  moin.s 
profonds  ,  glabres  à  leur  face  supé- 
rieure ,  velues  inférieurement.  Les 
tleurs  sont  grandes,  violacées,  soli- 
taires à  l'aisselle  des  feuilles  oii  elles 
sont  portées  siu'  des  pédoncides  assez 
longs.  Le  calice  est  persistant,  à  cinq 
divisions  profondes.  La  corolle  est 
infundibuliforme,  évasée.  Les  étami- 
nes   sont   incluses.    La    capsule    est 


LIS 

ovoïde,  arrondie  ,  enveloppée  parie 
calice,  ordinairement  à  quatre  loges 
contenant  chacune  une  ou  deux  grai- 
nes anguleuses.  Cest  la  r:iciire  de 
cette  Plante  que  l'on  emploie  en  mé- 
decine sons  le  nom  de  Jalap.  Nous 
avons  parlé  des  propriéli  s  de  ce  mé- 
dicament au  mot  Jalap,  auquel  nous 
renvo\ons. 

LiSEKON  SCAMMONJÎE,   CoUVoU'ulus 

Scam/nu/iea,  L.,  Kich.,  Bot.  Méd.,  i, 
p.  -282.  Celte  espèce  qui  croît  en  Sy- 
rie et  dans  |  lusieurs  contrées  de  1  O- 
iient ,  a  une  racine  vivace  ,  allongée, 
épaisse,  charnue,  lactescente  ,  d'où 
s'élèvent  des  tiges  grêles  ,  volidjiles  , 
un  peu  velues  ,  de  quatre  à  cinq 
pieds  de  hauteur.  Elles  portent  des 
feuilles  alternes,  péliolées,  haslées, 
aiguës  ,  glabres  et  entières.  Les  fleurs 
sont  rougeàtres ,  plus  petites  que  dans 
l'espèce  précédente  ,  réunies  au  nom- 
bre de  11  ois  à  six  sur  un  pédoncule 
lamifié  et  placé  à  l'aissilie  des  ieuil- 
les.  Le  calice  est  également  persis- 
tant. C'est  de  la  racine  de  celte  Plante 
que  l'on  retire  la  substance  gommo- 
résiueuse  connue  sous  15"  nom  de 
Scammonée  d\l lep.  Pour  l'obtenir  on 
pratique  à  la  partie  supéiionre  des 
racines,  mise  à  nu,  des  incisions 
plus  ou  moins  profondes.  Il  s  en 
écoule  un  liquide  blanc  et  lactescent 
que  l'on  reçoit  dans  de  petites  coquil- 
les oii  il  se  concrète.  La  Scaiimionée 
d'A-lep  est  en  morceaux  peu  volumi- 
neux ,  d'un  gris  foncé ,  à  cassure  ré- 
sineuse ,  d'une  odeur  forte  et  désa- 
gréable, d'une  saveur  àcie  et  amère. 
Selon  l'analyse  de  iàouillon-Lagrange 
et  Vogel  ,  elle  se  compose  de  60  par- 
ties de  Résme;  5  de  Gomme  ;  2  d'Ex- 
trait, et  de  o.ô  parties  de  débris  vé- 
gétaux et  antres  substances  étrangè- 
res. Cette  Gomme  résine  q'.ie  l'on 
appelle  aussi  Diagrède  est  un  purgatif 
drastique  très-violent  que  l'on  ne 
doit  employer  qu'avec  beaucoup  de 
circonspection  et  à  des  doses  très- 
faibles  ,  tell-e  que  celle  de  4  à  6  grains, 
que  l'on  peut  augmenter  gratluelle- 
nient. 

Liseron  Méchoacan,  Convohidus 
Mechoacana,  L.  Ce  Liseron  est  origi- 


LIS 


455 


naire  de  l'Amérique  méridionale;  on 
le  connaît  sous  les  noms  vulgaires 
de  Biyonc  d'homérique  ,  Patate  pui- 
gative  ,  Rliubaihc  blanche,  Scainrno- 
née  d'ylrnéiique.  Sa  raciue  est  tubé- 
reuse ,  charnue,  blanche  et  pleine 
d'un  suc  lactescent.  Ses  tiges  sont 
longues,  anguleuses,  sarmenteuses  , 
flexibles  ,  portant  des  feuilles  alternes 
pétioIée<  ,  cordiformes  ,  cnlièns  ,  des 
fleuis  blanches  ou  louges  ,  axillaires, 
pédonculées  et  sohtancs,  grandes 
comme  celles  du  Liseron  .lalap.  On 
trouve  cette  espèce  au  Ilrésil  ,  au 
Mexique  et  dans  d'antres  parties  de 
lAmérique  méridionale.  C'est  la  ra- 
cine de  cette  Plante  qui  est  connue  et 
employée  en  méiiecine  sous  le  nom 
de  Méchoacan.  Celle  raciue  ,  telle 
qu'on  la  trouve  dans  le  commerce, 
est  coupée  en  rouelles  ou  en  mor- 
ceaux Irréguliers.  Généralement  elle 
est  privée  de  son  écorce.  Elle  est 
blanche  et  comme  farinacée  ,  sans 
odeur,  a^ant  une  saveur  faiblement 
âcie.  Assez  souvent  cette  substance 
est  falsifiée  avec  la  racine  de  bryone  , 
que  l'on  y  mêle.  La  racine  de  Mé- 
choacan est  faiblement  purgative.  On 
en  lail  aujourd'hui  assez  rarement 
usage;  sa  dose  doit  èlre  plus  élevée 
que  celle  du  Jalap.  On  l'administre 
de  la  même  manièie. 

LlSEKON      TUHBITH  ,      CônvolvuIuS 

Tuipethum  ,  L.  Le  Tuibilli  est  origi- 
naire de  Ceylan.  Ses  racines  ,  comme 
celles  de  toutes  les  espèces  précéden- 
tes ,  sont  giosses,  charnues,  allon- 
gées ,  blanches  en  dedans  et  lactes- 
centes. Ses  tiges  sont  également  grêles 
et  volubiles,  ses  feuilles  cordifoimes, 
anguleuses  et  un  peu  crénelées,  blan- 
ches et  cotonneuses,  portées  sur  un 
pétiole  ailé.  Ses  fleurs,  grandes  et 
blanches,  sont  réunies  au  nombre  de 
trois  à  quatre  sur  des  pédoncules 
axillaires.  La  racine  de  celte  Plante 
est  connue  ,  dans  les  pharmacies, sous 
le  nom  de  Tuibitk  végétal.  On  l'y 
trouve  sous  la  forme  de  tronçons  cy- 
lindriques ,  longs  de  quatre  à  cinq, 
pouces,  sur  un  pouce  de  diamètre,  et 
dont  on  a  quelquefois  enlevé  la  pai- 
tie  centrale;  ils  oliicut  à  leuis  deux 


Hb^t 


LIS 


extrëmilës  un  grand  nombre  d-e  pe- 
tits pertuis  qui  sont  autant  de  vais- 
seaux coupés  transversalement,  de 
sorte  que  selon  la  remarque  de  Gui- 
bourt  (Hist.  des  Drog.  simpl.),  cette 
racine  ressemble,  au  premier  abord,  à 
la  tige  d'une  Ptantemonocot^'lédonée. 
Le  ïurbith  végétal  est  fortement  pur- 
gatif, mais  on  l'emploie  très-rare- 
ment aujourd'hui. 

Les  quatre  espèces  que  nous  ve- 
nons de  décrire  ,  savoir  :  le  Jalap, 
la  Scammonée  ,  le  Méchoacan  et  le 
Turbitli ,  sont  exotiques.  Elles  sont 
remarquables  par  leur  propriété  pur- 
gative, qui  est  plus  ou  moins  in- 
tense. Il  est  important  de  remar- 
quer que  la  même  propriété  se  trou- 
ve également  dans  plusieurs  de  nos 
espèces  indigènes ,  qui  ont  aussi 
une  racine  tubéreuse  et  charnue; 
c'est  ce  que  l'on  remarque  sur- 
tout pour  les  Convolvulus  sepiiim, 
Convolvulus  Soldanella ,  Convulvulus 
arvensis  et  plusieurs  autres.  En  effet 
cette  action  purgative  est  due  à  un 
principe  résineux  ,  dont  la  quantité 
variable  indique  le  degré  d'action 
dans  les  racines  des  diverses  espèces 
de  Liserons.  Ainsi  dans  la  racine  de 
Jalap,  d'après  l'analyse  faite  par  le 
docteur  Félix  Cadel-Gassicourt,  cette 
résine  est  dans  la  proportion  d'un 
dixième;  tandis  qu'il  n'y  en  a  qu'un 
vingtième  dans  celle  du  Convolvulus 
arvensis y  d'après  le  travail  récem- 
ment publié  par  Chevallier.  Il  résulte 
de-lâ  qu'en  doublant  la  dose  de  la 
racine  du  petit  Liseron  des  champs, 
on  peut  obtenir  des  résultats  entière- 
ment analogues  à  ceux  que  produit 
le  Jalap.  Mais  celle  propriété  purga- 
tive tenant,  ainsi  que  nous  venons  de 
le  voir,  à  la  présence  d'un  principe 
résineux  ,  pourra  ne  pas  exister  dans 
quelques  espèces  du  genre  ,  lorsque 
ce  principe  lui-même  n'y  existera 
pas.  C'est  ce  que  prouvent  plusieurs 
Liserons  et  principalement  les  deux 
suivans ,  dont  les  racines  sont  em- 
ployées comme  aliment. 

Liseron  Patate  ,  Convolvulus  Ba^ 
tatns ,  L.  Vulgairement  Patate  Ou 
Batate.  La  Patate  originaire  de  l'Inde 


LIS 

est  aujourd'hui  cultivée  et  naturali- 
sée dans  presque  toutes  les  parties 
chaudes  du  globe.  Ses  racines  tubé- 
reuses et  charnues  sont  fusiformes , 
rouges,  violacées  en  dehors, blanches 
intérieurement;  cependant  il  y  a  des 
variétés  à  racines  jaunes  ou  blanches 
extérieurement.  Ses  tiges  sont  très- 
grêles,  herbacées,  volubiles;  celles  qui 
s'étalent  à  terre  s'y  enracinent  de 
distance  en  distance  ;  elles  portent 
des  feuilles  alternes  ,  pétiolées  ,  cor- 
diformes  ou  hastées,  quelquefois  trilo- 
bées. Les  fleurs  qui  sont  blanches  en 
dehors  ,  presque  nues  à  leur  face  in- 
terne, sont  portées  sur  de  longs  pé- 
doncules axillaires,  au  sommet  des-* 
quels  elles  sont  réunies  plusieurs 
ensemble.  Les  Patates  sont  un  légu- 
me sain  et  agréable;  elles  sont  un 
peu  fiirineuses  et  sucrées.  Dans  les 
pays  chauds  leur  culture  n'exige  ni 
frais  ,  ni  soins  très-multipliés  ;  on  les 
traite  comme  nous  faisons  ici  pour  la 
Pomme  de  terre.  Mais  dans  nos  cli- 
mats cette  culture  demande  de  gran-' 
des  précautions.  Voici  le  procédé  gé- 
néralement usité:  on  prépare  vers  la 
mi-avril  une  couche  de  trois  pieds  et 
demi  de  large  ,  sur  deux  d'épaisseur, 
en  fumier  de  cheval  bien  chaud  ,  que 
l'on  recouvre  d'environ  six  pouces 
de  terre.  Lorsque  la  couche  a  perdu 
sa  trop  grande  chaleur ,  on  place 
dans  fa  terre  qui  la  recouvre  et  à 
deux  ou  trois  pouces  de  profondeur, 
des  tranches  de  racine  de  Patate  , 
comme  pour  la  Pomme  de  terre.  Ces 
morceaux  doivent  être  à  environ 
huit  pouces  de  distance  les  uns  des 
autres.  Quand  les  jets  qui  ne  tar- 
dent pas  à  en  naître  ,  ont  acquis 
environ  un  pied  de  longueur ,  on  les 
enlève  ,  on  en  retranche  toutes  les 
feuilles  à  l'exception  de  celle  qui  les 
teimine  ,  et  on  les  plante  pre.-qii'ho- 
rizontalement  dans  une  planche  bien 
profondément  labourée  et  à  environ 
deux  pieds  de  distance  les  uns  des 
autres.  La  Patate  jusqu'au  moment 
de  sa  récolte  qui  se  fait  vers  le  milieu 
d'octobre  ,  n'exige  d'autres  soins  que 
d'être  purgée  des  mauvaises  herbes 
et  d'être  arrosée  de  temps  en  temps. 


LIS 

mais  abondamment.  Oa  calcule  que 
chaque  pied  peut  produire  environ 
deux  livres  de  racines.  En  général 
les  (erres  légères  sont  celles  qui  con- 
viennent le  mieux  à  la  Patate.  Il  y  a 
encore  plusieurs  autres  modes  de  cul- 
ture qu'il  n'est  pas  de  notre  sujet  de 
l'aire  connaître  ici  avec  détails. 

Le  Liseron  comestible,  Convuli'U' 
lus  edulis ,  décrit  par  Thunberg  dans 
sa  Flore  du  Japon  et  dont  ce  natura- 
liste n'a  pas  observé  les  Heurs,  ne 
nous  paraît  pas  différer  de  la  Palaie. 
Ses  racines  se  mangent  au  Japon 
comme  celles  de  la  Patate. 

Quelques  espèces  de  Liserons  sont 
cultivées  dans  les  jardins  comme 
Plantes  d'agrément;  tels  sont  :  le 
Liseron  tricolore,  Convolvulus  tri- 
coloi-y  L  ,  connu  sous  les  noms  de 
Belle  de  jour  et  de  Liset.  Il  est  origi- 
naire de  Portugal  et  d'Espagne.  C'est 
une  Plante  annuelled'un  pird  environ 
d'éléf  ation  ,1e  plus  souventétalée.  Ses 
feuilles  sont  lancéolées  ;  ses  fleurs 
solitaires,  campanulées  ,  bleues  sur 
les  bords  du  limbe  de  la  corolle  , 
blanches  au  milieu  et  jaunes  à  la 
gorge.  On  cultive  encore  le  Lise- 
bon  satiné,  Convolvulus  Cmorum, 
également  originaire  de  la  Péninsule. 
C'est  un  joli  petit  Arbuste  de  deux 
pieds  de  hauteur,  portant  des  feuilles 
lancéolées  et  satinées,  couvertes  d'un 
duvet  argenté.  Ses  fleurs  qui  sont 
blanches,  lavées  de  rose,  s'épanouis- 
sent pendant  la  plus  grande  partie  de 
l'été. 

On  a  aussi, -mais  mal  à  propos, 
nommé  Liseron  rude  ,  le  Smilax 
espéra  ,  L.  (a.  r.) 

*  LISERONS.  BOT.  piiAN.  Syn.  de 
Convolvulacées,  t^.  ce  mot.         (B.) 

LISET  BLANC  et  BLEU  ou  LI- 
SETTE ET  LISERET.  BOT.  PHAN. 
Yieux  noms  des  Convolvulus  sepium 
^t  tri color.  r.his'Enos.  (b.) 

LISETTE,  COUPE-BOURGEON, 
BÊCHE.  INS.  On  a  donné  ces  noms  à 
«des  Insectes  des  genres  Atfelabiis , 
Eumolpus  ,  Pyralis ,  etc.,  qui  font 
beaucoup  de  tort  aux  boutons  de  Vi- 
gnes, aux  greffes  des  Pêchers  et  au- 


LIS 


455 


très  Arbres  fruitiers,  f^.  Attf.labe  , 
EuMOLPE  ,  Pyrale  et  Vigne,     (g.) 

LISIANTHE.  Lisianthus.  bot. 
PHAN.  Ce  genre  ,  de  la  famille  des 
Gentianées  ,  et  de  la  Pentaudric  Ui- 
g^nie,  L.,  est  ainsi  caractérisé  :  calice 
presque  campanule,  divisé  au  som- 
met en  cinq  segmens  courts  se  re- 
couvrant et  diaphanes  sur  les  boids; 
corolle  infundibuliforme  dont  le  lim- 
be offre  cinq  divisions  étalées ,  éga- 
les ,  la  gorge  imberbe  ;  cinq  étami- 
nes  un  peu  inégales,  à  anthères  sa- 
gitlées;  style  long,  surmonté  d'un 
stigmate  à  deux  lamelles  ;  capsule 
biloculaire ,  à  cloisons  formées  par 
l'introflexion  des  valves;  graines  an- 
guleuses ,  non  bordées.  Les  Lisian- 
thes  sont  des  Plantes  herbacées,  rare- 
ment ligneuses,  à  feuilles  presque 
sessilcs,  à  fleurs  offrant  plusieurs 
modes  d'inflorescence,  tantôt  solitai- 
res, tantôt  en  ombelles  ,  en  corym- 
bes  ,  en  pnnicules  ou  en  épis."  Le 
nombre  des  espèces  s'élève  aujour- 
d'hui à  une  trentaine  environ;  elles 
sont  toutes  indigènes  de  l'Amérique 
méridionale  et  des  Antilles,  excepté 
les  Lisianthus  carinatus  et  triner- 
vius  de  Lamarck  qui  croissent  à  Ma- 
dagascar. Aublet  a  décrit  et  figuré  , 
dans  ses  Plantes  de  la  Guiane  ,  plu- 
sieurs Lisianthes  remarquables  par 
leur  beauté  et  la  saveur  amère  qu'ils 
partagent  avec  les  autres  Gentianées. 
Tels  sont  les  Lisianthus purpurascens^ 
alatus  et  grandijlorus .  Enfin  ,  c'est 
aux  auteurs  de  la  Flore  du  Pérou  et 
à  Kunth  que  l'on  doit  la  connaissance 
de  la   plupart  des  autres   espèces. 

(G..N.) 

LISIMACHE.  BOT.  PiiAN.  Pour 
Lysimaque.  V.  ce  mot.  (b.) 

LISIZA.  POIS.  Syn.  de  Japonais, 
espèce  du  genre  Cotte ,  T^.  ce  mot , 
sous-genre  Aspidopbore.  (b.) 

*  LTSONGÈRE.  ois.  Ce  mot  qui 
signifie  en  espagnol  Flatteur,  dans 
le  sens  gracieux ,  a  été  appliqué  par 
Pcrnetty,  dans  son  Voyage  aux  Mu- 
louines,  à  un  Oiseau-Mouche,  f^. 
Colibri.  (b.) 


456  LIS 

LISOR.  coNCH.  Blainvllle(Diclion- 
naire  des  Sciences  Nalurelles)  pense 
que  le  Lisor  d'Adanson  (Voyag.  au 
Sénég.  ,  pi.  17  ,  fig.  16)  a  été  rappoiië 
à  tort ,  par  Gmelin  ,  au  Maclra  slul- 
lorum  ,  et  que  c'est  probablement 
une  Vénus  et  peut-être  la  Venus 
lœta.  Nous  ne  partageons  pas  l'opi- 
nion de  Blainvllle,  car  en  lisant  la 
Description  d'Adanson  ,  p.  25i,nous 
voyons  que  le  ligament  est  intérieur, 
placé  dans  une  fossette  entre  des 
dents  lamelleuses,  et  qu'il  y  a  de 
plus,  à  la  charnière,  des  dents  laté- 
rales ,  également  Linielleuses ,  carac- 
tères qui  conviennent  essentiellement 
aux  Macties  et  non  aux  Vénus.  Si  on 
joint  à  cela  la  ressemblance  dans  la 
couleur,  la  tlisposilion  des  rayons  et 
le  bâilloment  des  valves ,  on  sera 
porté  à  croire  que  le  Lisor  est  bien  la 
même  Coquille  que  le  Mactia  stiiltu- 
rum  (D..H.) 


LTSPE.  MOLL.  Adanson  (Voy.  au 
Sénég. ,  pi.  Il,  fig.  2)  a  placé  sous  ce 
nom ,  dans  son  genre  Vermet,  une 
agrégation  de  tubes  calcaires  con- 
tournés inégnllèrement ,  et  qui  ap- 
partient plutôt  au\  Serpules  qu'à  ce 
genre.  Linné  lui  a  donné  le  nom  de 
Serpula  glomerata.    V.   Serpule. 

(D..H.) 

LISPE.  Lispa.  ixs.  Genre  de  l'or- 
dre des  Diptères,  famille  des  Athé- 
ricères ,  tribu  des  INiuscides,  division 
des  Créophiles  ,  Latr.  (F^mi.  Nat.  du 
Règn.  Aniuî.) ,  ayant  pour  caractè- 
res :  une  ti'ompe  distincte  ;  cuillerons 
grands,  recouvrant  en  majeure  par- 
tie les  balanciers  ;  côtés  de  la  tête 
non  prolongés  en  manière  decoi  nés 

fiortant  les  yeux;  ailes  couchées  sur 
e  corps;  antennes  insérées  près  du 
front,  plus  courtes  que  la  tête,  en 
palette  allongée,  avec  une  soie  plu- 
meuse;  second  article  un  peu  plus 
long  que  le  troiiième.  Ces  Dip- 
tères s'éloignent  des  Mouches  et 
autres  genres  voisins  ,  parce  que 
ceux-ci  ont  les  ailes  écartées;  ils 
diffèrent  du  genre  Acliias  par  la  tête 
qui,  dans  ceux-ci,  est  prolongée  de 
chaque  côte.  La  seule  espèce  qui  com- 


LIS 

pose  ce  genre  se  trouve  fréquemment 
sur  le  sable  des  bords  des  mares  oii 
elle  court  très-vite. 

LisPETENTAcuLAiRE,  L'ispa  teuta- 
culata,  Degéer,Latr.  Elle  ressemble 
à  la  Mouche  domestique  pour  la  !aille 
et  la  couleur  ;  son  coipi  est  d'un  noi- 
râtre cendré  avec  le  devant  de  là  tête 
blanchâtre  ,  les  palpes  jaunâtres  et 
l'abdomen  marqué  île  plusieurs  ta- 
ches d'un  blanchâtre  soyeux  ,  dont 
deux  très-distinctes  sur  son  dérider 
anneau  ;  ses  ailes  sont  transparentes 
et  sans  taches;  les  palpes  sont  grands, 
très-déliés  à  leur  base,  et  s'éiargis- 
sant  ensuite  en  forme  de  spatule  ci- 
liée sur  les  boi  (Is.  Elle  se  trouve  dans 
toute  la  France  et  à  Paris.  (g.) 

*  LISSA.  POIS.  (Delaroche.)  Nom 
donné  aux  îles  Baléares  à  une  variété 
du  Mugil  cephalus ,    L.   y.    Muge. 

(B.) 

LISSANTHE.jLma/?//ie.BOT.BHAN. 
Genre  établi  par  Rob.  Brown  {Prudr. 
Tïur.  JSotJ.-HulL  1,  p.  54o)  dans  la 
famille  des  Epacridées  ,  et  la  Pen- 
tandrie  Monogynie ,  L.,  pour  quel- 
ques espèces  placées  d'abord  dans  le 
genre  Stjp/ielia,  dont  elles  diffèrent 
par  lescaractères  suivans  .  le  calice  est 
nu  ou  accompagné  da  deux  bractées  ; 
la  corolle  est  in'undibulifoime  ;  son 
hinbe  est  à  cinq  divisions  éiroites  ,  dé- 
pourvues de  poils.  L'ovaiie  est  à  cinq 
loges  et  devient  une  drupe  charnue, 
renfermant  un  noyau  osseux  et  solide. 

Les  espèces  de  ce  genre  ,au  nombre 
de  six,  sont  de  petits  Arbustes  dres- 
sas, ayant  des  feuilles  éparses,  irès- 
petites  ,  persistantes,  entières;  des 
fleurs  blanches  et  petites  formant  des 
grappes  ou  des  épis  axillaires  ;  quel- 
quefois elles  sont  solitaires  à  l'aiselle 
des  feuilles. 

Parmi  ces  espèces  ,  on  dislingue  le 
lÂasaiilke  claph/wides ,  R.  Brown, 
loc.  cil.;  Styplielia.  daphnoides,  Smith, 
New.-HoU.  48  ,dont  les  feuilles  sont 
elliptiques,  lancéolées,  niucronées 
au  sommet;  les  fleurs  axillaires,  le 
calice  accompagné  de  deux  bractées  ; 
la  corolle  infundihuliforme.     (a-  R.) 

'  LISSE.  Lissa.  CRCST.  Genre  de 


LIS 

l'ordre  des  Décapodes,  famille  des 
Brachyure«,  Iribu  des  Triangulaires, 
ctabli  par  Leach  {lU/'sc.  Zool.  T.  ti, 
lab.  85)  et  ayant  pour  raraclères  se- 
lon lui  :  premier  ;iriiclede>  antennes 
exlérieures  cylindi  iquc  ,  plus  gros  et 
plus  long  que  le  second  ;  quelques 
poils  en  massue  >nr  les  antenne»  ;  ser- 
res beaucoup  plus  giosses  et  un  pou 
plus  longues  que  les  autres  pales  qui 
.sont  tontes  noduleuses,  ainsi  que  les 
bras  qui  din)inucnt  progressivement 
de  grauileur  depuis  la  seconde  jiaire 
jusqu'à  la  cinquième;  ongles  minces, 
lisses  au  bout;  cuapacc  fortement 
noduleuse  ,  sans  épines  ,  avec  le  front 
avancé  et  échancré  au  bout  ;  orbites 
des  yeux  ayant  une  fissure  en  dessus 
et  en  arrière;  yeux  portés  sur  de 
courts  pédoncules. 

Latredie  n'a  pas  adopté  ce  genre; 
il  le  réunit  à  ses  Imuhus.  La  seule 
espèce  que  nous  connaissions  et  qui 
.'^ert  de  tvpe  au  genre  est  le  Lissa  C/ii- 
ragra,  LeacU  [lue.  cit.);  Cancer  C/ti- 
ragra  ,  Heibst,  lab.  17,  fig.  96;  Ina- 
cJiiis  Chinigia,  Fabr.,  Litr  ;  Maia 
Chiragra,  bosc.  Elle  se  trouve  dans  la 
Méditerranée.  (g.) 

*  LISSOCHILE.  Lissochi/us.  bot. 
m  VN.  Genre  nouveau  établi  p^r  Ro- 
bert Brown  ,  publié  par  J.  Lindiey 
{Cullect.  t.  3i;  et  faisant  partie  de  ia 
famille  des  Oi  clii  'érs  et  de  la  Gynan- 
dric  Monandrie,  L.Voicise- caractères 
tels  qu  ils  ont  été  donnés  par  Lind- 
iey ,  toc.  cit.  Les  trois  folioles  inté- 
rieures du  calice  sont  Irès-gran  :es, 
étalées  et  en  forme  d'ailes  ;  les  trois 
extérieures  sont  beaucoup  plus  peti- 
tes et  réiléchies.  Le  labclle  est  con- 
cave à  sa  base  et  redressé  dans  sa 
partie  supérieuie  ;  il  s'unit  inférieu- 
jemcnt  avec  les  deux  cotés  du  gy- 
noslème.  L'anthèie  est  teiminale  et 
operculiforme  ,  elle  renferme  deux 
niasses  polliniques  bilobé(!s  (.ans  lein- 
partie  inférieure,  et  attachées  au  som- 
met du  sti^'male  par  \\x\  appendice 
lainelleux  qui  leur  est  commun  à 
toutes  les  deux.  Ce  génie  ne  se  com- 
pose encore  que  d'une  seule  espèce, 
L.issoc/iiliis  speciosiis,  Lindiey,  dont 


US 


4r»7 


ce  jeune  et  savant  botaniste  a  donné 
une  excellente  (igureàla  planche  5r 
de  ses  CuUvctariea.  Il  y  rapporte  avec 
doute  le  Satyiitirn  gignniviiin ,  Lin., 
Stippl.,  4o2.  C'est  i.ne^l'lanle  n<m  pi- 
I  asile,  ayant  la  tit^e  renflée  et  biilbi- 
lormo  inférieiirement  ;  les  feuilles 
longues,  planes,  charnues,  sans  nor- 
vures  et  ensd'ormes  ;  les  tlcurs  jaunes, 
glandes,  disposées  eu  un  long  épi 
terminal.  Cette  es|>èce  croît  au  cap 
de  Bonnc-Espcrance.  (a.  u  ) 

*  LISSONOTR.  IJssvnotus.  in.s. 
Genr<!  de  l'ordre  des  Coléoptères, 
section  des  Tétramères,  famille  des 
Longicornes  ,  tribu  desCérandivcins, 
établi  par  Ualman  et  adopte  par  La- 
tieille  (Fam.  Nat.  du  Règn.  Anim.) 
qui  ne  donne  |)as  ses  caractères.  L'es- 
pèce qui  sert  de  type  à  ce  genre  est  le 
LisAon()tiisc(]iiestns ,  Callidium  eqiies- 
//■/i,  Fabr.  Schouuher  en  cite  quatre 
espèces  dont  il  fiit  une  petite  famille 
dans  son  genre  Ceranibyx.  (g.) 

TJSSOSTVLIS.  jîoT.  riiAX.  Four 
Lyssostylis.  V.  ce  mot.  (u.) 

*  LISTERA.  lîOT.  PU  AN.  Robert 
Biown,  dans  la  seconde  édition  du 
Jardin  de  Kew  ,  a  fait  un  genre  Lis- 
tera qui  a  pour  type  les  Op.'irvs  ufafa 
et  Ophrys  fa/v/«/a  de  Linué.  Mai-;  ces 
espèces  ne  dilïèrent  pas  générique- 
ment  de  V Ophrys iiidiis  avis  ,  L.  ,  qui 
constitue  le  type  du  genre  Aeu//ia.  Le 
piofe.sscur  Richard,  dans  son  tra- 
vail sur  les  Orchidées  «l'Europe,  a 
donc  cru  devoir  réunir  le  genre  Lis- 
tera au  Aeut//a.  P'.  NiÎottie. 

Adanson  avait  donné  le  nom  de 
Listera  à  un  genre  qu'il  avait  formé 
dans  la  famille  des  Légumineuses  et 
qui  correspond  à  peu  près  au  génie 
Spartiiirn  de  Linné  ;  mais  ce  nom  de 
genre  n'a  pas  été  adopté  (a.  R.^ 

LISTRONITE.  conch.  Lui  1  donne 
ce  nom  à  um;  Coquille  fossile  qui  a 
(les  stries  rayonnantes  à  sa  surface,  et 
dont  les  deux  valves  sont  également 
bombées.  Il  est  à  présumer  que  ce 
n'est  pas  nue  Huître  véritable;  mais 


458 


LIT 


à   quel  genre  rapporter  ce  corps? 

(D..H.) 

LITTA.  BOT.  PHAN.  Syn.  de  Vohi- 
lia  d'Aublet.  V.  ce  mot.  (b.j 

LTÏCHI  ou  LETCHI.  bot.  phan. 
Nom  vulgaire  d'une  espèce  du  genre 
Eup/ioria.    /^.    ce   mot.  (a.  r.) 

LITIIACNE.  BOT.  PKAN.  Genre  de 
la  famille  dts  Graminées,  et  de  la 
Monœcie  Tiiandiie,  L.  ,  établi  pjir 
Palisot-Beauvois  (Agroslograpliie  ,  p. 
i35)  qui  lui  a  impose  les  caractères 
suivans  :  chaume  rameux  ;  épis  sim- 
ples ,  dissemblables,  celui  qui  ter- 
mine l'axe  à  épillets  unifloies  et  mâ- 
les; lepicène  nulle;  glumes  (paillet- 
tes, Palisot-Beauv.)  très-aiguës;  trois 
«tamines;  les  épis  axillaires  .sont  com- 
posés d'épillets  uniflores  et  femelles  , 
ceux-ci  ont  les  valves  de  la  lepicène 
très-aiguës  ;  les  glumes  coriaces  ,  dont 
la  valve  inférieure  est  tronquée  ,  na- 
viculaire  et  gibbcuse;  les  écailles 
tronquées,  frangées;  le  style  est  sim- 
ple, et  les  stigmates  sont  plumeux. 
Ce  genre  ne  se  compose  que  d'une 
seule  espèce  que  Swartz  plaçait  dans 
le  genre  Olyra  sous  le  nom  à'Oljra 
pauclflora.  Cette  Graminéo  croît  dans 
les   forêts  de  la  Jamaïque.        (g..n.) 

LTTHAGROSTIS.  bot.  phan. 
(Gaertner.)  Syn.  de  Coix  Lachijma- 
Johi.  (b.) 

LTTHANTHRAX.  mtn.  Syn.  grec 
•de  Chaibon  de  pierre  [Steinkohle  des 
Allemands),  employé  par  Boetius  de 
Boot  et  Walleiius.  On  a  confondu 
sous   ce  nom  la  Houille  et  le  Jayet. 

(g.  DEL.) 

LIÏHARGE.  MIN.  CHiM.  On  dési- 
gne par  ce  nom  ,  dans  le  commerce ,  le 
protoxide  de  Plomb  fondu  et  cristal- 
lisé en  lames  jaunes  par  le  refroi- 
dissement. Elle  est  souvent  colorée 
«n  rouge  par  un  peu  de  Miniuui  ; 
mais  elle  icdevient  jaune  lorsqu'on 
ia  chauffe  dans  un  tube  de  verre  fer- 
mé ,  le  Minium  se  réduisant  à  l'état 
•de  protoxide.  Toute  la  Litharge  du 
«commerce  provient  de  l'exploitation 
«des    mines   de   Plomb    argentifères. 


LIT 

Elle  contient  piesque  toujours  une 
petite  quantité  d'Acide  carbonique 
qu'elle  enlève  à  l'air  humide  et  qui 
s'y  trouve  à  l'état  de  sous-carbonate 
de  Plomb. 

LiTHAiîGE  d'Argent.  Protoxide  de 
Plondi  fondu  ,  qui,  ne  contenant 
pas  de  Minium  ,  n'est  point  rougeâ- 
Ire  ,  et  a  un  brillant  argenté. 

Litharge  d'Or.  Protoxide  de 
Plomb  fondu  ,  qui  a  une  couleur 
jaune  assez  éclatante.  (g.  del,.) 

LITHÉOSPHORE.  min.  Targioni 
et  Llcetus  ont  donné  ce  nom  à  la 
Pierre  ]>hosphorescente  de  Bologne,  et 
dans  ces  derniers  temps  ,de  Laméthe- 
rie  l'a  pareillement  appliqué  à  la  Ba- 
ryte sulfatée  radiée.  (g.  del,.) 

*LITHINE.  min.  chim.  Oxide  de 
Lithium,  f^.  ce  mot.  (g.  del.) 

*  LITHIUM.  MIN.  Nouveau  Métal 
qui,  par  ses  propriétés,  doit  être 
placé  entre  le  Barium  et  le  Sodium  , 
et  qui,  en  s'unissant  à  l'Oxigène 
dans  lapioporlion  de  loo  à  78,2,  pro- 
duit uu  Oxide  alcalin  appelé  Lithion 
par  les  Suédois  ç.\IJthine  par  les  Fran- 
çais. Davy  l'ayant  obtenu  à  l'état  mé- 
tallique, a  trouvé  qu'il  possè  le  des 
propriétés  analogues  à  celles  du  So- 
dium et  du  Potassium.  La  Lilhine  a 
été  découverte  en  1818  par  Avfwed- 
son  dans  la  Pétalite  ,  le  Triphane  et 
la  Tourmaline  verte.  Berzeliusl'a  re- 
trouvée depuis  dans  la  Rubellite; 
elle  est  blanche ,  très-caustique ,  sans 
odeur  ;  elle  verdit  fort  et  sent  le  sirop 
de  Violettes  ;  fond  à  un  degré  de  tem- 
pérature qui  n'est  pas  très-élevé  ,  et 
forme  des  sels  neutres  avec  tous  les 
Acides.  Sa  tendance  à  attaquer  le 
Platine  par  la  chaleur  fournit  un 
moyen  de  reconnaître  sa  présence 
dans  les  Minéraux.  Pour  cela  ,  il  suf- 
fit de  traiter  le  Minéral  au  chalumeau 
par  le  carbonate  de  Soude  sur  une 
feuille  de  Platine.  S'il  y  a  de  la  Li- 
thine  ,  elle  est  mise  à  nu  et  colore  le 
Platine  en  jaune  brunâtre  tout  autour 
delà  masse  fondue.  (g.  del.) 

LITHIZONTOS.  min.  Variété 
d'Escarboucle  ,  suivant  Pline  ,  d'une 


LIT 

couleur  bleue  assez  faible,  et  que 
l'on  soupçonne  être  une  variété  de 
Grenat  ,  plutôt  que  de  Corindon 
bleuâtre.  V-  Escarboucle.    (g.  dkl.) 

LITHOBIBLION.  min.  Nom  don- 
né par  Wallerius  aux  empreintes  de 
feuilles  sur  les  pierres  et  aux  feuilles 
fossiles  elles-mêmes.  (g.  del.) 

LIÏHOBIE.  Lithubius.  iNS.  Genre 
de  la  classe  des  Myriapodes  ,  ordre 
des  Cliilopodes,  famille  des  jEqui- 
pèdes  de  Latreille  (Fam.  Natur.  du 
Règn.  Anim.)  ,  établi  par  Leach,et 
ayant  pour  caraclèies  :  antennes  sé- 
tacées  ,  composées  d'articles  presque 
coniques,  dont  les  deux  premiers 
sont  plus  grands;  lèvre  largement 
ëchancrée  en  devant,  avec  le  bord 
supérieur  dentelé  et  les  yeux  grenus; 

3uinze  paires  de  pieds;  plusieurs  des 
emi-segmens  supérieurs  cachés  sur 
les  autres.  Ces  Animaux sedistinguent 
des  Sciitigères  par  les  pieds  qui  ,  dans 
ceux-ci ,  sont  inégaux  ;  ils  s'éloignent 
des  Scolopendres  et  des  Crytops  par 
les  anneaux  du  corps,  qui,  dans 
eeux-ci  ,  ont  tous  les  demi-segmcns 
dorsaux  découverts.  Léon  Uufour 
(Ann.  des  Se.  Nat.  T.  ii ,  p.  8i)  a 
donné  l'anatomie  de  ce  genre;  d'a- 
près ce  savant,  les  organes  de  la  di- 
gestion se  composent  :  i"  de  deux 
glandes  salivaires;  2°  d'un  lube  ali- 
mentaire droit,  de  la  longueur  de 
l'Animal  ;  et  3°  d'une  paire  de  vais- 
seaux bépatiques.  Les  organes  géné- 
Fateurs  mâles  sont  composés  :  1°  de 
deux  testicules  composés  chacun  d'u- 
ne paire  de  glandes  allongées,  poin- 
tues et  parcourues  par  une  rainure 
médiane;  ils  ont  élé  pris  parTrévlra- 
nus  pour  des  masses  graisseuses;  a** 
de  trois  vésicules  séminales  ,  deux  la- 
térales et  une  intermédiaire.  Cette 
particularité  qu'offre  seul  le  Lilhobie, 
d'avoir  trois  vésicules  séminales  ,  est 
fort  remarquable  ,  et  Léon  Dufour 
dit  qu'il  n'en  a  jamais  rencontré  que 
dans  ce  genre  en  nombre  impair  ;  3* 
d'une  verge  qui  est  placée  dans  le 
dernier  segment  dorsal  du  corps  du 
Lithubius.  Les  organes  femelles  se 
composent  :  1*  de  l'ovaire  qui  con- 


Hï  4!-M, 

siste  en  un  seul  sac  allongé  aw'v  con- 
tient des  œufs  globuleux  et  blancs; 
•2'^  des  glandes  sébacées  de  l'oviducte; 
et  5°  de  la  vulve  qui  est  Oanquée  à 
droite  et  à  gauche  par  une  pièce  cro- 
chue ,  bi-arlii;ulée  ,  terminée  par  une 
pointe  bifide  et  ai  niée  à  sa  base  de 
deux  dents  courtes.  Les  Lithobies 
vivent  à  terre  ,  sous  des  pierres,  com- 
me les  Scolopendres;  ou  en  rencontre 
souvent  en  élé  sous  les  tas  de  l'ian- 
tcs ,  le  bois  pouni,etc.  Leacli  eu 
décrit  trois  espèces  dont  deux  Se 
trouvent  en  Angleterre.  Cdle  que 
nous  tiouvons  en  Fiance  et  qui  sert 
de  tvpe  au  genre  est  : 

Lo  LniiouiE  FouKcnu ,  L.  fuifica- 
tus  ,  Leacb  ,  Lalr.  ;  Scolopendra  furji- 
cala,  L.  ,  Tréviranus  (Venu.  Sclirit.  - 
Anat.  tab.  4  ,  fig.  6-7)  ;  L.  foijicata  et 
coteup/iatra?  Panz.  [Faun.  Ins. ,  fasc. 
5o ,  fig.  i5-i2);  la  Scolopendre  à 
trente  pâtes,  Geoff.  Jjongueur,  un 
pouce  au  plus,  lisse,  luisante,  tan- 
tôt d'un  brun  de  poix,  tantôt  d'un 
roux  qui  tire  sur  l'ambre.  Elle  se 
trouve  Iréqucmment  en  été  dans  les 
jardins  du  midi  de  la  France  et  de 
Paris.  (g.) 

*  LIÏHOBRYON.  bot.  cryi-t.  (7./. 
c/!<?/zs.)  Dillen  nomme  L/i/iuùrjo/i  co- 
ralloides  le  Cladonia  ceranuides  d'A- 
cbarius.  (a.  F.) 

LrrHOCALAiMES  ou  STÉLÉ- 
CHITFS.  BOT.  Foss.  On  trouve  ce 
mot  dans  les  anciens  oryctographcs 
pour  désigner  ce  qu'ils  regardaient 
comme  des  tiges  de  Bambous  ou  de 
Hoseaux  fossiles.  (u.) 

LITHOCARDIUM.  conch.  Les 
moules  des  Bucardes  fossiles  dans  les 
anciens  oryctographes.  (b.) 

LTTIIOCARPES.  bot.  foss.  Syn. 
de  fruits  fossiles.   /^.  Cirpolithes. 

(B.) 

*LITHOCIA.BOT.cRYPT.(Z,/c/4e/«.> 
Troisième  sous-genre  du  genre  P'er~ 
rucaria  d"Acbarius(5j«.  Met/i.  L,ick.y  , 
p  90).  U  renferme  les  espèces  à  thalle 
sous-tartareux  ,  crustacé,  conligUy 
foudu  en  aréolesou  pulvérulent.  U  est 


46o  LIT 

nlnsi  nommé,  pai-ce  que  la  presque 
totalité  des  espèces  se  fixent  sur  les 
pieiTcs.  (a.  F.) 

UïHODE.  Lithodes.  cnusT.  Gen- 
re de  l'ordre  des  Décapodes  ,  famille 
des  Bracliyures,  tiibii  des  Triangu- 
laires, établi  \r<\r  Leach  et  Lalreille 
en  même  temps  et  ayant  pour  carac- 
tères :  pieds -mâchoires  extérieurs 
étroits,  avancés  ,  allongés  et  sembla- 
bles à  de  petits  pieds;  yeux  rappio- 
chés  à  leur  base;  les  quatre  antennes 
sadiantes  ;  serres  plus  courtes  que 
les  pieds  suivans,  les  deux  pieds 
postérieurs  très -petits,  repliés  et 
point  j)ro|)res  à  la  inarche.  Ces  Crus- 
tacés ressemblent  beaucoup  aux  Ina- 
chus  ,  aux  P.irtheiiopes  et  aux  Maïas  ; 
}nais  ils  en  différent  surtout  par  la 
forme  de  leurs  deu\  pieds  postérieurs 
et  par  d'autres  caractères  tirés  des  an- 
tennes ,  de  la  carapace  et  des  autres 
jiarties  du  corps.  Leiu'  carapace  e-^l 
triangulaire,  très -épineuse  ,  renflée 
postérieurement  de  chique  côté  par  le 
grand  développement  des  régions 
branchiales  et  terminée  en  avant  par 
un  rostre  bifurqué,  garni  de  fortes 
pointes  sur  les  côtés.  Les  yeux  sont 
gros,  rapprochés  et  portés  sur  de 
courts  pédoncules;  les  antennes  ex- 
térieures ont  à  peu  près  la  moitié  de 
la  longueur  du  corps;  elles  sont  in- 
sérées sous  les  yeux  ,  et  leurs  deux 
premiers  articles  sont  plus  longs  que 
les  autres;  les  inlermédi;iires  sont 
avancées  ,  assez  longues,  divisées  en 
deux  soies  comprimée.!  ,  multiarticu- 
lées.  L'abdomen  est  membraneux  , 
composé  de  six  plaques  crustacées. 
L'espèce  qui  sert  de  type  à  ce  genre 
et  qui  se  tiouve  dans  nos  mers  est  ; 

Le  LiTHoDE  aiîctique  ,  L.  aictica, 
Latr.  ;  Lithodes  Maia  ,  LchcIi  [Mo//. 
Ji/il.,  tab.  24  1;  Cancer  Ma/a ,  L.; 
Inac/ius  Maja  ,  Fabr.  ;  Farl/ienope 
Maja,  id.  et  Herbst  [Ca/icr.  ,  tab. 
]5,  fig.  87);  Crabe  épineux,  Ascan. 
[Icoii.  rar.  natur.,  tab.  4o).  Long  de 
trois  pouces,  tout  hérissé  d'épines  ; 
serres  et  trois  pieds  suivans  chargés 
de  tubercules  épineux  ;  doigts  des 
pinces  ayant  de  petits  faisceaux;  il  se 


LIT 

trouve  dans  les  mers  du  nord  de 
l'Europe.  (g.) 

*  LITHODÉMON,  min.  Syn.  de 
Ja>et.  (B-) 

*  LITHODENDRON.  roLYP.Genre 

établi  par  Schweigger.  Caractères  : 
polypier  calcaire  ,  rameux  ,  portant 
des  cellules  lamelleuses  ;  rameaux 
écartés,  cylindriques;  cellules  cya- 
thiformes.  Il  comprend  les  Oculines 
et  les  Caryophylles  a  tige  rameuse 
de  Lamarck.  (E.D..L..) 

LITHODENDRUM.POLYP.  C'est- 
à-dire  Arbie-Pierre.  D'anciens  oryc- 
tographes  nommaient  ainsi  des  Po- 
lypiers  coralloïdes   ou    cornés. 

(E.D..L.) 

LITIiODOME.  Llthodomus.  conch. 
Cuvier  (Règu.  Anim.T.  11  )a  proposé' 
un  sous-genre  sous  ce  nom  pour  des 
Coquilles  du  genre  Modiole  qui  ont 
la  propriété,  comme  beaucoup  d'au- 
tres Mollusques  acéphales  ,  de  percer 
la  pierre  nu  les  Polypiei  s  pierreux.  Ou 
a  j)ié:endu  que  ces  Modioles  se  creu- 
saient des  loges  aussi  bien  dans  le 
Granile  ou  les  Roches  non  calcaires 
que  cLtus  les  Pierres  calcaires.  Ce  fait 
n'est  pas  encore  bien  certain  ;  quoi 
qu'il  en  soit,  ce  sous-genre  ne  sau- 
rait êire  conservé,  pui-que  fanato- 
mic  des  Animaux  ne  diffère  en  rien 
de  celle  des  antres  Modioles  et  que  la 
coquille  elle-même  ne  présente  pas 
de  différences  suffisantes  pour  légiti- 
mer cette  coupe.  ^.  M0D10X.E  et  Li- 

TllOPflAGES.  (D..H.) 

LITHOFUNGCS.  poLYP.  On 
trouve  ce  nom  dans  les  anciens  oryc- 
togi-aphes  pour  désigner  des  Poly- 
piers fossiles  qui  présentent  quel- 
ques rapports  de  forme  avec  des 
Champignons.  («■) 

LITHOGÉNÉSIE  ou  FORMA- 
TION DES  PIERRh:S.  Partie  de  la 
Lithologie  qui  a  pour  objet  la  recher- 
che des  causes  qui  ont  donné  nais- 
sance aux  substances  pierreuses  et 
des  lois  qui  président  à  leur  forma- 
lion,  (g.  DEL.) 

LIT  HOG  LOSSE.     Ul/iodossuin. 


LIT 

POTS.  ross.  L'an  des  synonymes  do 
Glossopèlres.  A',  ce  mot.  (b.) 

LITHOGL\'PIIITES.  juv.  Nom 
générique  ilonné  par  \\  iillci  ius  à  des 
Pierres  qui  présentent  la  forme  de 
difTérens  objets  connus.  En  ce  sens  , 
il  est  synonyme  de  Pierre  figurée.  Ou 
l'a  regardé  aussi  comme  l'équivalent 
du  Bildstein  des  Allem:uids  ou  du 
Talc  graphique  d'IIaiiy.       (g.  dkl.) 

LrrilOLOGlE.  Partie  de  la  Miné- 
ralogie qm  s'occupe  plus  spéciale- 
ment lies  l'ienes.  Ce  dtrnier  mot 
n'yant  plus  une  acception  bien  dé- 
tei  minée,  le  nom  de  Lithologie  a  été 
presque  entièrement  abandonné. 

(G.DKL  ) 

LITIIOMARGEmin.  r.  Argile. 

LITllOMORPHYTES.  mtn.  Même 
chosequc  Lilhoglyphilcs.  /^.  ce  mot. 

(B.) 

*  LITIIONTHLASPI.  bot.  piian. 

(  Coluuuia.  )  Syn.  de    Thlaspi  saxa- 
ti/e,  L.  [li.] 

L  t  T  H  O  M  R I B I O  N .  bot.  vu  an. 
(Daléchainp.  )  Syn.  d'Hei  ni^iro  ghi,- 
bre.  (a.) 

•  LITHOPHAGE.  Lithophagas. 
INS.  Genre  de  l'ordre  des  Coléoptères, 
.section  des  Télramères  ,  famille  des 
Xylophages  ,  tribu  des  Trogossitaii  es, 
établi  par  Litreille  (Fam.  Natur.  du 
Règn.  Anim.),  et  dont  il  ne  donne 
pas  les  caractères.  Il  avoisine  les  M}'- 
cétophages  et  les  Agathidies. 

Le  nom  de  Lithophage  ou  Man- 
geur de  pierres  a  été  donné  par  Ues- 
bois  (  Dict.  des  Animaux  )  à  un  petit 
Ver  qui  se  trouve  dans  l'ardoise  ; 
Desbois  dit  que  ce  Ver  s'en  nourrit  , 
qu'il  a  quatre  mâchoires  qui  lui  ser- 
vent de  lienls  ,  et  qu'il  subit  des  mé- 
tamorphoses dans  une  petite  enve- 
loppe qu'd  se  fabrique  dans  la  pierre 
dont  il  suce  le  suc.  Personne  ,  à  notre 
connaissance,  n'a  encore  retrouvé 
cet  Animal  remarquable,  et  nous 
craignons  bien  qu'on  ne  doive  le 
ranger  parmi  les  Animaux  créés  par 
l'imagination.  Latreille  (Nouv.  Dict. 
d'Hist.  Nat.  )  demande  si  ce  serait  la 
chenille  d'une  espèce  de  Tinéilc.    (g.) 


LIT  4fii 

LlTHOPIIAGES.coNCH.  Les  Mol- 
lusques Lithophages  ne  se  rencon- 
trent que  parmi  les  Acéphales  ou 
Conchiferes.  On  a  réuni  sous  celte 
dénomination  tous  ceux  qui  ont  la 
singulière  propriété  de  ronger  les 
jnerres  calcaires  ,  pour  se  loger  et  se 
mettre  à  l'abri  des  chocs  extérieurs, 
l'rcsque  toutes  les  familles  des  Con- 
chilères  ont  des  genres  qui  préfèrent 
soit  le  bois,  soit  la  pierre.  IN  o  us  en 
p.irlous  à  mesuie  que  l'occasion  se 
|né->ente  ;  nous  ne  les  cunsitlérons 
pas  non  plus  ici  comme  une  famille 
parlieulière  ,  mais  comme  olliant  une 
l)ropiiélé  qui  leur  estcommiuie.  Ou  a 
eu  des  opinions  foi  t  ditleientes  sur 
la  manièredont  ces  Animaux  peuvent 
[lercer  lespierr<;s  ;  quelques  personnes 
peusenl  que  l'Animal  choisit  les  pier- 
res dans  l'état  de  molle;«se ,  parce 
qu'ellesonl  vu  desPhol  ides  dans  quel- 
ques dépôts  vaseux  blancs,  peuconsis- 
tans,  qu'elles  auiont  regardés  comme 
une  ]>ieire  commenc  inte  ;  mais  cette 
opinion  ne  peit  supporte:  le  moindre 
examen  approfondi  ;  car  s  il  faut  une 
pic!  re  tendre  à  l'Animal  ,  lorsqu'il 
s'y  introduit  ,  il  faut  qu'elle  reste 
dans  le  même  état  pendant  toute  la 
durée  de  la  vie;  si  elle  vient  à  durcir 
il  ne  trouve  plus  les  conditions  con- 
venables pour  vivre,  il  doit  néces- 
sairement périr  ;  il  serait  impossible 
alors  lie  trouver  vivant  un  Litho- 
|.hage  quelconque  dans  une  pierre 
duie  ,  ce  qui  est  loin  d'être  vrai.  Ou 
a  supposé  que  l'Animal  ,  par  des 
mouvemens  mu!ti|)liés  et  les  fiotte- 
temens  nombreux  des  aspérités  de  sa 
coquille  contre  les  parois  de  sou 
étroite  prison,  était  dans  le  cas  d'aug- 
menter lentement  la  cavité  qui  le 
contient,  mais  ce  moyen  tout  méca- 
nique trouve  des  objections  puis- 
santes :  1°  les  Perforans  se  tiouvent 
souvent  dans  des  pierres  d'une  du- 
reté et  dune  densité  quelquefois  plus 
grande  que  la  coquille  elle-même, 
qui  est  d'ailleurs  souvent  foi  t  mince; 
2°  les  aspérités  quelconques  de  la 
coquille  ne  sauraient  servir  à  aug- 
menter la  cavité  qui  la  contient, 
puisque    l'on     devrait    les     trouver 


462  LIT 

émoussées  ou  usées  par  les  frolle- 
mens ,  et  il  n'en  est  pas  ainsi;  que 
toutes  s'v  tiouvent  dans  une  Irès- 
Lelle  conseï  valion  ,  niêtne  dans  les 
lames  ou  les  aspérités  les  plus  déli- 
cates ,  qui  quelquefois  les  couvrent. 
Un  grand  nombre  de  Coquilles  per- 
foi'antes  sont  entièrement  lisses,  et 
sont  dans  l'impossibilité  de  se  re- 
tourner dans  la  cavité  qui  les  con- 
tient par  une  crête  pierreuse  qui  s'en- 
fonce dans  la  rainure  que  laissent 
les  crochets  des  deux  valves.  Fleu- 
riau  de  Bellevue  qui  a  fait  un  grand 
nombre  de  recherches  sur  ces  Ani- 
maux, a  observé  que  les  Pholades 
étaient  constamment  enveloppées 
d'une  liqueur  épaisse  ,  noire ,  qui 
sans  doute  était  une  liqueur  corro- 
sive.  Ayant  observé  aussi  que  ces 
Animaux  étaient  phosphorescens  ,  il 
pensa  que  ce  pouvait  bien  être  à  l'A- 
cide phosphoreux  qu'était  due  la 
propriété  de  corroder  les  pierres,  qui 
est  particulière  aux  Lithophages. 
Supposer  aux  Peiforans  une  liqueur 
corrosive ,  il  faut  également  en  sup- 
poser la  sécrétion  et  son  organe  sé- 
créteur; je  dis  supposer  parce  qu'on 
a  cherché  inutilement  l'organe  sé- 
créteur. Fleuriau  a  pensé  que  ce 
devait  être  le  pied  qui  en  aevait 
fournir  le  plus;  mais  si  l'on  fait  at- 
tention que  les  Saxicaves  ,  par  exem- 
ple ,  et  les  Modioles  ont  cet  organe 
entièrement  rudimentaire ,  que  les 
Animaux  de  ce  premier  genre  ont 
le  manteau  à  peine  ouvert  à  l'endroit 
du  pied  ,on  se  demandera, pour  ceux- 
là  au  moins  ,  où  pourrait  être  placé 
l'organe  sécréteur.  Si  l'organe  qui 
produit  la  liqueur  corrosive  des  Li- 
ihophages  n'est  pas  connu,  il  ne  s'en- 
suit pas  qu'il  n'existe  pas,  et  cette 
seule  objection  raisonnable  contre 
l'opinion  de  Fleuriau  de  Bellevue  ,  ne 
me  semble  pas  suffisante  pour  la  dé- 
truire. 11  est  à  présumer  que  la  li- 
queur sécrétée  est  acide  ,  car  les  Li- 
thophages  vivent  toujours  dans  les 
pierres  calcaires.  On  n'a  point  encox-e 
une  observation  constatée  qu'ils  puis- 
sent vivre  dans  des  pierres  d'une  na- 
ture  différente ,  et  ce  fait  confirme 


LIT 

beaucoup  l'opinion  du  savant  obser- 
vateur que  nous  venons  de  citer. 
Nous  n'admettrons  donc  pas  l'opi- 
nion de  Blalnville,  qui  pense  que  la 
macération  de  la  pierre  par  le  mucus 
de  l'Animal,  est  dans  le  cas  de  la 
di'isoudre  lentement;  il  donne  à  l'ap- 
pui de  son  opinion  les  Patelles  qui  se 
creusent  sur  les  rochers  une  place 
qu'elles  adoptent;  mais  il  faut  dire 
que  c'est  sur  une  pierre  calcaire  ten- 
dre que  cela  se  remarque;  il  faudrait 
que  le  même  phénomène  se  répétât 
sur  les  calcaires  les  plus  durs  ,  et  l'ob- 
servation manque.  Il  serait  difficile 
de  concevoir  au  reste,  même  à  un 
chimiste,  comment  un  morceau  de 
pierre  calcaire  exposé  à  une  longue 
macération  dans  un  mucus  de  Mol- 
lusque qui  ne  contiendrait  aucun 
principe  dissolvant,  pournàt  cepen- 
dant se  ramollir,  ou  se  dissoudre  ,  ou 
se  désagréger.  On  voit  par  ces  doutes 
nombreux  que  la  question  qui  nous 
occupe  est  loin  encore  d'être  résolue  ; 
il  manque  une  foule  de  conditions 
avant  d'arriver  à  une  solution  com- 
plète :  ce  serait  d'examiner  les  mu- 
cosités des  Lithophagcs  ,  par  les 
moyens  chimiques,  de  chercher  sur  un 
grand  nombre  et  dans  tous  les  genres 
les  organes  de  sécrétion  qui  sont 
probablement  placés  dans  les  bonis 
du  manteau,  s'assurer  que  ces  Ani- 
maux ne  peuvent  vivre  que  dans  les 
pierres  calcaires,  etc.  C'est  ainsi  que 
l'on  pourrait  prétendre  résoudre  une 
question  intéressante  ei  importante 
tout  à  la  fois.  (d..h.) 

*  LITHOPHILE.  Lithophilus.  \ss. 
Genre  de  Coléoptères  de  la  fimille  des 
Taxicornes ,  tribu  des  Diapériales, 
établi  par  Megerle  ,  et  dont  nous  ne 
connaissons  pas  les  caractères.  La 
seule  espèce  de  ce  genre  est  le  Trïto- 
ma  coronata  de  Fabricius.  (g.) 

LITHOPHILE.  Lithophila.  bot. 
PHAN.  Genre  delà  famille  des  Ama- 
ranthacées,  et  de  la  Monadelphie 
Diandrie  ,  L., établi  parSv\rar(z  {Flor. 
lad.  -  Occid. ,  i  ,  p.  48  )  et  qui ,  très- 
rapproché  du  Gomphrena,  s'en  dis- 
tingue par  les  caractères  suivans  :  ses 


LIT 

fleurs  forment  des  épis  terminaux  , 
ovoïdes  ou  allonges  ,  composes  d'uu 
très-grand  nombre  de  tlcurs  imbri- 
quées etsessiles;  chaque  (leur  est  ac- 
compagnée de  trois  braclces  sqiiam- 
macées,  minces,  membraneuses  et 
scaiieuses ,  enveloppant  la  fleur  en 
totalité.  Le  calice  esl  mince  et  mem- 
braneux ,  compiimé  ,  à  cinq  divisions 
un  peu  inégales,  glabres  ou  couver- 
tes de  poils  lanugineux- Les  clamincs, 
au  nombre  de  deux,  paitant  d'une 
sorte  de  tube  membra'ncux  qui  em- 
brasse la  base  de  l'ovaire  et  se  termine 
par  les  deux  filets  staminaux  qui  sont 
opposés.  Les  anthères  sont  oblon- 
gues  ,  dressées,  jaunes,  à  une  seule 
loge.  L'ovaire  est  arrondi  et  presque 
lenticulaire,  surmonté  d'un  style 
très-court  que  terminent  deux  stig- 
mates subulés  et  divergens.  Le  fruit 
est  un  akène  membraneux  et  un  peu 
vésiculeux.  Swartzn'a  décrit  qu'une 
seule  espèce  de  ce  genre ,  Litho- 
phila  muscoides  ,  /oc.  cit.  Cette  petite 
Plante  forme  des  touffes  d'un  à  deux 
pouces  d'élévation  sur  les  Roches  ma- 
ritimes de  toutes  les  Antilles.  Svi^artz 
ne  l'avait  trouvée  que  dans  la  petite  île 
déserte  de  Navazra.  Nous  en  possédons 
deséchantillons  recueillis  parle  profes- 
seur Richard,  à  Sainie-Cioix  ,  à  Anti- 
gue  ,  Spanishtown  ,  Sainl-Euslache  , 
etc.  Les  feuilles  radicales  sont  linéai- 
res ,  étroites,  entières  ,  un  peu  obtu- 
ses ,  glabres ,  excepté  vers  leur  base 
cil  elles  sont  chargées  de  longs  poils 
soyeux.  Les  tiges,  qui  sont  le  plus 
souvent  étalées  ,  sont  longues  d'un  à 
deux  ])Ouces  ;  elles  portent  des  feuil- 
les opposées,  plus  courtes  que  les  ra- 
dicales. Les  fleurs  entourées  de  brac- 
tées scarieuses  et  blanches  forment 
un  petit  épi  ovoïde  allongé,     (a.  b.) 

*  LITHOPHILLES.    Lithophillœ. 
ahachn.  P^.  Drasse. 

LITHOPHOSPHORE,  min.  Ou 
Pierre  phosphorescente.  Synonyme 
de  la  Baryte  sulfatée  radiée  de  Bolo- 
gne, (g.  DEL.) 

LITHOPHYLLES.  bot.  foss.  Dans 
quelques  oryctographes ,  ce  mot  dé- 


LIT  46:5 

signe  les  empreintes  de  feuilles  dans 
les  couches  calcaires.  (b.) 

LITHOPHÏTE  ET  LIÏHOXYLE. 
roLYP.  D'anciens  auteurs  désignent 
communérïient  par  ces  mots  les  Po- 
lypiers dendroides  pierreux.  (e.d..i..) 

LITHOPllYTES.  polyp.  C'est-à- 
dire  Plante- Pierre.  Cuvler  (l\ègn. 
Anim.  T.  iv,  p.  80)  adopta  ce  nom 
emprunté  des  anciens  naturalistes 
pour  désigner  un  groupe  de  Polypiers 
dont  l'axe  intérieur  est  de  substance 
picrieuse  et  Çi-aé.  Il  comprend  les 
Isis  ,  les  Madrépores  et  les  Millépo- 
res.  J^.  ces  mots.  (e.d..l,.) 

LITHOPORE.    poLYP.    r.  MiL- 

LÈPORE. 

LITHOSIE.  JAtho&ia.  ins.  Genre 
de  l'ordre  des  Lépidoptères,  famille 
des  Nocturnes,  tribu  des  Tinéites  , 
établi  par  Fabricius ,  et  ayant  pour 
caractères  :  antennes  et  yeux  écartés, 
les  premières  simples  dans  la  plu- 
part ;  spiritrompe  très -distincte  et 
allongée;  palpes  inférieurs  plus  courts 
que  la  tête  ,  cylindiiques,  recourbés, 
de  trois  articles  dont  le  dernier  plus 
courtque  les  précédens;  palpessupé- 
rieurs  cachés;  ailes  couchées  hori- 
zontalement sur  le  corps  ou  en  toit 
arrondi.  Chenilles  vivant  à  nu,  à 
seize  pâtes.  Les  Lithosies  se  distin- 
guent des  Ecailles  et.  des  Callimor- 
phes  ilont  La  treille  avait  fait  des  sec- 
tions de  son  genre  Lilhosie  dans  la 
première  édition  du  Dictionnaire 
d'Histoire  Naturelle  de  Déterville  , 
par  la  manière  dont  ces  deux  genres 
portent  leurs  ailes  ,  par  les  palpes  et 
par  les  clienilles  qui  sont  toujours 
renfermées  dans  des  tuyaux.  Les 
Yponomeutes  s'en  rapprochent  beau- 
coup ,  mais  elles  en  diffèrent  par  les 
palpes  inférieurs  qui  sont  plus  longs 
que  la  tcte.  Ochsenheimer  range  avec 
ses  Ejprepia  ,  qui  comprennent  plu- 
sieurs espèces  d'Arcties  et  les  Calli- 
morphes  de  Latreille  ,  quelques-unes 
des  Lithosies  de  ce  dernier.  Olivier 
(Encycl.  Méth.)  ne  distingue  pas  les 
Lithosies  des  Bombyx.  Ce  genre,  tel 
qu'il  est  restreint  aujourd'hui,  ré- 
pond presque  entièrement  à  celui  de 


464  LIT 

Lithosie  de  Fabricius ,  ainsi  qu'aux 
S6['\ues(Sclina)  de  Schrank.  Les  Li- 
ihosies  sont  des  Nocliirnes  oii)ëes  de 
couleurs  assez  variées  et  tiès-agréa- 
bles  ;  leur  forme  est  étroite  et  allon- 
gée. Elles  se  tiennent  t'.auquilles  pen- 
dant le  jour  sur  le  troue  des  Arbres  ■ 
ou  sur  la  tige  des  Plantes.  Leurs  che- 
nilles ont  de  grands  rapports  avec 
celles  des  Arcties  et  des  Calliinorphes; 
elles  sont  allongées,  cylindriques, 
velues  et  rayées  ou  tachetées  de  rouge 
ou  d'autres  couleurs.  Elles  se  nour- 
rissent de  Lichens  et  de  Plantes  pha- 
nérogames. Litreille  divise  ce  genre 
ainsi  qu'il  suit  : 

■j-  Antennes  des  nidles  pectinées. 

Lithosie-Chouette  ,  L.  granuni- 
ca  ,  Fabr.,  Latr.  ;  la  l^halène-Choiiel- 
te  ,  Geoii'r.;  l'Ecaillé  -Chouette  ,  En- 
gr;im.(Pap.  d'Eur.,pl.  i56,  fig.  202). 
Ailes  jaunes,  les  .supérieures  layées 
de  noir  ;  les  inférieures  avec  une  ban- 
de noire  sur  le  bord  postérieur. 

ff  antennes  simples  dans  les  deux 
sexes,  tout  au  plus  ciliées  dans  les 
mâles. 

LiTiiosii;  GJLNTii>LE  ,  L.  pulc/iella  , 
Fabr.,  Latr.;  Bombyx  pulcliella  , 
Oliv.  ;  la  (jcnlille,  Engraui.  {Ibid.  , 
pi.  22  1  ,  fig.  oog).  Ailes  blancbes  ,  les 
supérieures  ponctuées  de  noir  et  de 
rouge  sanguin  ,  les  inférieures  ayant 
une  bande  noire  le  long  du  bord  in- 
férieur. Sa  chenille  vit  sur  l'Héliotro- 
pe d'Europe.  Du  midi  de  la  France  ; 
extrêmemeni  rare  à  Paiis.  (g.) 

LITllOSMUNDA.  bot.  ross.  On  a 

•  quelquefois  désigné  snus  ce  nom  les 

empreintes  de  Fougères  des  bouillie - 

ves.  (b.) 

LITHOSl  ERMUM.  bot.  than.  J^. 

Gremil. 

L I T  H  O  T  H  L  A  S  P  L  bot.  pu  an. 
Pour  Lithouthlaspi.  J^.  ce  mot. 

LITHOXILE.  POLYP.  et  BOT.  foss. 

V.  LlTHOPHYTE. 

LITHOXYLE.  bot.  phan.  Syn. 
de  bois  pétrifié.  (b.) 


LTT 

*  LTTH RODES,  min.  (  Karstein.  ) 
F .  El^.olithe. 

LTTORNE.  ois.  Espèce  du  genre 
Merle.  F.  ce.mot.  (b.) 

LITSEE.  Llisœa.  bot.  phan.  Gen- 
re établi  par  Lamarck,  adopté  par 
Jussieu  et  faisant  partie  de  la  farajUe 
des  fjnurinée-i  et  de  la  Diœcie  Polyan- 
drie ,  L.  Le  même  genre  a  été  nommé 
Tetranthera  par  Jacquiu  et  Hexan~ 
thus  par  Loureiro.  Voici  ses  caractè- 
res :  ses  fleurs  sont  dioïques  ,  dispo- 
sées en  ombelle  et  accoujpagnées  à 
leur  base  d'un  invoUicre  de  quatre  à 
six  folioles  caduques.  Leur  calice  est 
monosépale;  son  limbe,  quelquefois 
entier,  otTre  le  plus  souvent  de  quatre 
à  six  divisions  égales.  Dins  les  tleurs 
mâles  ,  on  compte  de  six  à  quinze 
étamines  ayant  leurs  anthères  qua- 
driloculaires  ,  et  îles  glantles  placées 
à  la  base  de  leurs  lilamens  intérieurs. 
Le  pibtil  est  à  l'état  rudiinentaire. 
Dans  les  fleurs  femelles  ,  on  trouve 
les  étamines  sléiiies,  un  ovaire  sur- 
moulé d'un  stigmate  dilaté  et  lobé. 
Le  fruit  est  une  baie  nue,  c'est-à- 
dire  non  environné  par  le  calice.  Ce 
genre  se  compose  d'environ  une 
douzaine  d'espèces  originaires  d'Asie 
ou  de  l'Amérique  méi  idionalc.  •  Ce 
sont  de  gramis  Arbres  portant  des 
rameaux  et  àii^  feuilles  alici  nés,  très- 
entières  ,  coriaces  et  dépourvues  de 
stipules;  des  fleiu's  réunies  plusieurs 
enscndjle  dans  un  iuvolucie,  et  for- 
mant ainsi  des  espèces  de  capitules, 
tantôt  axiilaires  et  solitaires,  tantôt 
di^[)0sées  en  corymbcs  ou  en  ombel- 
les. Pa uni  ces  espèces  nous  distingue- 
rons : 

Le  LiTSÉE  DE  LA  Chine,  Litsçea 
chinensis,  Lamk.,  Dict.  ;  TetranthsUd 
lauriJoUa  ,  Jacq. ,  Hort.  Sc/iœn.  ;  Sebl- 
fera  glulinusa  ,  Lour.  C'est  un  grand 
et  bel  Arbre  que  l'on  connaît  aussi 
sous  le  nom  de  faux  Cerisier  de  la 
Chine  ,  et  qui  depuis  long-  temps  est 
cultivé  à  rile-de-Francc.  Ses  feuilles 
sont  alternes  ,  ovales,  un  peu  obtu- 
ses ,  très-enlièies  ,  finement  réticulées 
à  leur  face  supérieure  ,  un  peu  glau- 
ques inférieurenienl.  Les  fleurs  sont 


LIT 

a\illaires ,  portées  sur  des  pédoncules 
velus  et  (lichotomes.  Le  fruit  est  une 
Laie  glol)ulcuse,  à  peu  piès  do  l,i 
grosseur  d'une  petite  cerise  ,  et  dont 
la  chair  a  une  saveur  camplirée  et 
désagréable.  (a.  ii.) 

LITT^.A.  BOT.  PHAN.  Le  Bona- 
partea  juncea  de  la  Flore  du  Pérou 
avait  reçu  de  Bninnhof  le  nom  de 
L'uiœa  gcmiiirjlora.  [O..TH.) 

LITTORELLE.    LUtorella.    bot. 
PHAN.  Genre  de  la  famille  des  Planta- 
ginécs  ,  et  de  la  Monœcie  Télrandrie, 
L.,  composé  d'une  seule  espèce  ,  Lit~ 
torella    laci/stris  ,    L. ,    Lanik.  ,    III.  , 
t.    2.')8.   C'est  une  petite  Plante  qui 
croît  sur  le  bord  des  étangs,  dans  les 
endroits    récemment  recouverts  par 
l'eau.    Elle    forme   de  petites  touiles 
dres-ces  ,  qui  p,ir  leur  poi  t  semblent 
plutôt  annoncer  une  Plante  monoco- 
tviéiione  qu'un  Végétal    à   embryon 
bilobé.  Les  feuilles  sont  toutes  radi- 
cales, effilées,  cylindriques  ,  dilatées 
et  à  bords  membraneux  à  leur  base. 
Les  (leurs  sont  monoïques  et  axillai- 
res  ,  réunies  eusemlde  de  maniéi  e  que 
ion  trouve  à   l'aisselle  d'une   même 
fcudic    une   fleur  mâle  longuement 
péiionculée  ,  placée  entre  deux  fleurs 
femelles  sessiles.   Le  pédoncule  de  la 
Heur  mâle  est  cylindrique,  presque 
de  la  longueur  des  feuUIes  ,  ofïVant 
vers  sa  pailie  inféiieure   une   petite 
écaille  obtuse  et  roulée.  La  fleur  elle- 
même  est  tout-à-fait  terminale;  elle 
offïe  un  calice  divisé  presque  jusqu'à 
sa  base  en  quatre  lanières  linéaires, 
obtuses  ,  dressées  ;  la  corolle  est  mo- 
nopétale  tubuleuse,  un  peu   évasée 
vers  sa  partie  supérieuie  ,  qui  dépasse 
le  calice  et  se  teimine  par  quatre  lo- 
bes obtus  et  réguliers.  Les  etamines, 
au  nombi  e  de  quatre,  sont,  ainsi  que 
la    corolle,    hypogynes;   leurs    filets 
sont  subulés,  quatie  fois  plus   longs 
que  la  corolle;  les  anthères  sont  cor- 
diformes,   bii  des  à  leur  partie  infé- 
rieure   par  laquelle  elles   sont  atta-, 
chées  à  leur  filet  et  renversées  en  de- 
hors   de   manièie   qu'elles   semblent 
pendantes  et  attachées  par  leur  som- 
met. Un  petit  rudiment  de  pistil  oc- 

TOME    IX. 


LU"  4f,f> 

cupe  le  centre  de  la  fleur.  Le^  Ueuis 
femelles  sont  ses^iles.  Chacune  d'el- 
les est  accompagnée  «l'une  écaille  ou 
biactée  obtuse  qui  l'envelopp»,-  pres- 
qu'en  totalité.  Le  calice  est  divisé 
presque  j.squ'à  sa  base  en  liois  la- 
nières étroites  et  aiguës.  La  corolle 
est  monopétalc,  urcéolée  ,immédiale- 
ineut  appliquée  sur  l'ovaire  ,  rétrécie 
à  son  sommet  qui  se  termine  par  un 
limbe  irrégulièrement  tronqué. L'ovai- 
re estovoide  .sessilc  ,à  uneseuleloge, 
contenant  un  seul  ovule  dressé.  Le 
style  se  tes  mine  et  se  confond  avec  le 
stiguiale  qui  est  six  ou  sept  fois  plus 
long  que  la  Heur,  subulé,  légèrement 
velu  et  glanduleux.  Le  finit  est  un 
petit  akène  ovoïde,  recouveiten  to- 
talité par  les  enveloppes  florales  qui 
sont  persistantes,  bon  péricarpe  est 
duretpresque  osseux.  Sa  graine,  qui 
est  dressée,  se  compose  d'un  tégu- 
ment mince  et  mombianeux,  adhé- 
rent avec  un  eudosperme  blanc 
charnu  ,  contenant  dans  son  centre 
un  embryon  dicssé  presque  cvlindri- 
que.  Le  lÀttorella  /aa/sJ/is  a\a\l  d'a- 
bord étédéciit  par  Linné  lui-même 
sous  le  nom  d''.  Plaiitagu  uuijïura,  mais 
cette  Plante  forme  bien  réellement  uu 
genre.  /^'.  Plantain.  (.v.  r.) 

"  LITTORIiNE.  Liitorina.  moll. 
Férussàc,  dans  ses  Tableaux  Systé- 
matiques des  Animaux  mollusques  , 
a  divisé  le  genre  Paiudine  des  au- 
teurs en  cinqsous-gcnres  dont  le  der- 
nier a  reçu  le  nom  de  Littorine.  Ce 
sous-genre,  sans  présenter  une  divi- 
sion très-naturelle,  est  pourtant  utile 
à  conserver  en  ce  qu'il  réunit  un  as- 
sez grand  nombre  de  petites  Coquil- 
les fluvialiles  ou  marines  que  l'on 
plaçait  tantôt  dans  les  Cyclostomes 
tantôt  dans  les  Turbos  ou  d'autres 
genres  dont  elles  s'éloignent  égale- 
ment. T' .  Pai.udine.  (d..u.) 

*LITU AGEES.  Litunceœ.  moix. 
Blainville  ,  à  l'article  Mollusque  du 
Dictionnaire  des  Sciences  iNaturelles , 
a  donné  ce  nom  à  une  famille  de  Co- 
quilles cloisonnées  dont  il  réunit  les 
genres  sou-,  les  caractères  suivans:  Ani- 
mal à  peu  près  inconnu ,  si  ce  n'est 

3o 


466 


LIT 


dans  la  Spirule  ;  coquille  polylUalame 
ou  cloisonnée  ,  symétrique  ,  enroulée 
dans  une  plus  ou  moins  grande  partie 
de  son  étendue,  mais  constamment 
droite  vei's  sa  partie  terminale  ,  de 
manière  que  l'ouverture  n'est  jainais 
modifiée  par  l'avant-dernier  tour. 
Cette  famille  ,  d'après  la  forme  des 
cloisons,  se  trouve  partagée  en  deux 
sections  :  la  première  comprend  les 
Coquilles  dont  les  cloisons  sont  si- 
nueuses ;  elle  renferme  les  deux  gen- 
res Ammonocératile  et  Hauiite  ;  la 
seconde  section  renferme  les  Coquilles 
à  cloisons  simples.  Les  genres  qui  la 
composent  sont  :  Spirule  qui  com- 
prend comme  sous-genres  les  Horto- 
les  et  les  Spirolines  auxquelles  sont 
rapportées  les  Lituites  ,  Liluole  ,  Sca- 
phite  et  Ichthyosareolile.  Le  genre 
Scaphite  est  placé  évidemuient  hors 
de  ses  rapports.  V.  ce  mot,  ainsi  que 
ceux  des  genres  que  nous  venons  de 
citer.  (D..n.) 

LITDITE.  Lituites.  moll.  Genre 
établi  par  Denis  de  Montfort  dans  sa 
Conchyliologie  Systématique  (  ï.  i  , 
pag.  278)  pour  un  corps  péirifié,  assez 
rare  dans  les  collections ,  qui  est  fort 
voisin  des  Spirules ,  et  qui  en  diffère 
cependant  par  plusieurs  points  im- 
portans. Depuis  la  création  de  ce  genre 
que  Lamarck  n'a  point  mentionné  , 
les  auteurs  systématiques  ont  eu  sur 
lui  des  opinions  différentes  ;  ainsi  Cu- 
vier  l'a  admis  au  nombre  des  sous- 
genres  que  renferme  son  grand  genre 
ISautlle;  il  l'a  mis  en  rapport  avec  les 
Hortoles  qu'on  ne  saurait  en  séparer, 
avec  les  Spirolines  et  les  Nodosaires, 
l'éloignant  assez  des  Spirules.  Férus- 
sac  les  en  rapprocha  ,  mais  les  con- 
fondit avec  les  Spirolines.  Dans  le 
troisième  groupe  de  son  genre  Spiro- 
line,Blain ville  saisit  avec  plusde  jus- 
tesse leurs  rapports  ,  il  en  fit  une  des 
sections  du  gt^nre  Spirule  ,  et  nous 
pensons  que  dans  celte  opinion  les 
Lituites  ne  sont  pas  assez  séparées  des 
Spirules.  Lps  Lituites  ne  diffèrent  des 
Hortoles  que  par  l'enroulement  des 
ours  de  spire  qui  commencent  la  co- 
uille;  dans  la  LiUiite  ,  les  tours  sont 


LIT 

contigus;  dans  l'Hortole,  ils  sont  sé- 
parés comme  dnns  les  Spirules  ;  mais 
les  genres  Liluite  et  Hortole  diffèrent 
des  Spirules  pur  des  caractères  bien 
tranchés  ;  le  premier  est  la  continua- 
tion de  la  coquille.en  ligue  droite  ,  ce 
qui  ne  se  présente  pas  dans  la  Spirule; 
le  second  est  la  position  du  siphon; 
dans  les  Spirules,  il  est  marginal;  dans 
les  deux  genres  qui  nous  occupent, 
il  est  constamment  au  centre  des  cloi- 
sons. Ces  motifs  nous  semblent  suffi- 
sans  pour  ddinellre  le  genre  Liluite 
de     Montfoit    en    y     rapportant    les 
Hortoles  du   même   auteur,  et  de  le 
rapprocher   des   Spiiules  dont  il  est 
très- voisin  ,  ainsi  que  des  Spirolines. 
Les  caractèies  de  ce  genre  peuvent 
être  exprimés  ainsi  :  coquille  libre  , 
cloisonnée  ,  contournée  en  spirale  à 
son  sommet  ;  tours  contigus  ou  sépa- 
rés, le  dernier  se  continuant  en  ligne 
droite;  cloisons  simples,  rcgulièies, 
percées    au    centie   par   un    siphon. 
Nous  rapportons  à  ce  genre  leLrruiTK 
AUGURAL,  LituilesLituus,  D.  M.  ,Cou- 
chyl.  Syst.  T.  1  ,  pag.  ^78,  et  le  Li- 
TUITE  CROSSE  ,  Litiùles  corwolvans  , 
N.;  Hortulus  co/if-'oluafis  ,  Montfort, 
loc.  cit.,  pag.  28i,  qui,  avec  une  même 
forme,  ne  diffère  de  l'espèce  précé- 
dente que  par  la  séparation  des  tours 
de   spire  qui    forment  son   sommet. 

(U..H.) 

LITUOLE.  Lituola.  moll.  Genre 
delà  famille  des  Liluolées(;^.  ce  mot), 
établi  par  Lamarck  pour  des  Coquilles 
mulliloculaires  microscopiques  de  la 
Craie.  C'est  dans  sa  Philosophie  Zoo- 
logique qu'il  fut  d'abord  établi  sous 
la  dénomination  de  Liluolite  qui  fut 
changée  en  celle  de  Liluole  dans 
l'Extrait  du  Cours,  et  maintenue  dans 
les  Animaux  sans  vertèbres.  Les  ca- 
ractères donnés  à  ce  genre  s'éloignent 
si  essentiellement  de  ceux  donnés  par 
Montfort  à  .ses  Lituites,  que  nous 
croyons  q  le  c'est  à  tort  qu'on  a  cher- 
ch('  à  réunir  ces  deux  genres  essen- 
tiellement différens  par  le  volume 
d'abord,  la  régularité  des  cloisons 
dausl'un  ,leur  irrégularité  dans  l'au- 
tre, et  l'existence  d'un  siphon  cen- 
tral dans  les  Lituites  ,  lorsque  les  Li- 


LIT 

tuoles  ne  prcsenlcnt  jamais  ceUc  par- 
tie, et  n'offrent  que  trois  ou  six  tioiis 
à  la  dernière  cloison.  Voici  les  taiac- 
tères  que  Laniaick  assigne  aux  Li- 
tiioles  :  coquille  iiiultiloci.laiif; ,  par- 
liellemenl  tn  spiiaie,iiiscoïcli',i.  toi.r» 
conliyu-,  le  licrnicr  se  iciniinHnl  en 
ligue  droite;  loi^es  iiregiilieics;  cloi- 
sons lran'>veis,il(.s  cl  simples  sans  si- 
phon ,  la  dernièie  percée  de  tri)is  à 
six  tious.  On  ne  connaît  encore  les 
Lituoles  qu'à  l'étal  fossile;  elles  ^onl 
petites,  multiloculaires  ,  divisées  par 
des  cloi.-ons  assez  peu  régulières;  elles 
comniencenl  à  s'enrouler  comme  de 
très-petits Nautilesà  tours  contigus  et 
unis,  et  finissent  en  ligne  droite;  les 
cloisons  ne  sont  las  percées  d'un  si- 
phon; la  dernière  cloison  olfre  de 
tiois  à  six  tious,  les  autres  en  sont 
dépourvues;  les  deux  seules  espèces 
de  ce  genre  sont  les  suivantes  : 

LiTUOLE  NAUTILOIDE,  LilUola  liau- 

tiloidea,  Lanik., Anim.  sans.  veit.  T. 
VII,  p.  6o4  ,  n.  1  ;  Liluola  naiitiloi- 
des  ,  ibid.;  Encyclop.,  pi.  46f) ,  fig.  6  ; 
Liluolitcs  uautiloidea ,  ibid  ;  Ann .  du 
Mus.  T.  v,png.  245,  n.  i,et  T.  viii , 
pi.  63,  fig.  12;  on  la  tiouve  fossile 
dans  la  Craie  de  Meudori  ,  elle  n'a 
pas  plus  de  quatre  nullimèlris  delou- 
gueur. 

LiTUOLE  DiroRME,  Llluola  defur- 
mis,  Lamk.,  loc.  cit.,n.  2;  Lituula 
defurmis ,  ibid.;  Encyclop.,  pi.  466, 
fig.  I,  a,L);  Liiuolites defurmis, ibiii . ; 
Ann.  du  Mus,  n.  2,  et  T.viii,pl.  6:2  , 
fig.  i3,  a  ,  1);  elle  se  trouve  avec  la 
précédeiile,  et  n'en  est  peut-être 
qu'une  variété;  cependant  elle  p;:- 
raîtrait  avoir  conslammenl  ladernièie 
cloison  complèie  ,  non  pei  torée  ;  elle 
n'est  longue  que  de  deux  milliinèti  es. 

(D..H.; 
L I T U O  L  E ES.  MOLL.  Limaick 
avait  d'abord  proposé  cette,  famille 
sous  le  nom  de  Liituolacées  dans  si 
Pliilosophie  Zoologique.  Outre  les 
genres  Lituolite,  Sp:rolinite  et  Spi- 
rule  ,  il  V  joignait  les  Ortliocères  ,  les 
Kippuiiles  et  les  Béieuiuites.  Depuis 
(Exilait  du  Cours),  il  changea  le  uom 
de  Liluolacées  en  celui  de  Lituo- 
lëes,  et  il   a  séparé  de  celte  famille 


LIV 


4€7 


avec  juste  raison  les  trois  derniers 
genres  que  nous  venons  de  citer.  Elle 
resta  doue  conlpo^ée  de  tloi.^  génies 
seulement  qui  furent  conservés  dans 
le  même  ordre  dans  les  Animaux  sans 
vertèbres.  Cuvicr  n'a  point  admis 
celle  famille.  Dans  son  Règne  Animal, 
on  trouve  le  grand  genre  Nautile  di- 
visé en  plusieurs  sous-genres;  l'un 
d'eux,  Liliius,  comprend  tumme 
sous-divisions  les  genres  Lituite  , 
liorlde  ,  Spiroline,  INodosnire  et 
Hoitocéiatite.  Férussac  (  Tableaux 
Sy>témaliqucs  des  Animaux  mollus- 
ques) a  conservé  celte  famiUe  de  L  :- 
marck  dans  laquelle  il  u'«  apporté 
que  peu  de  changcmeiis.  Il  la  com- 

Eose  des  quatre  génies  Canope  , 
ituole  ,  Spiiolinc  et  Spiiule.  Le 
genre  Spiroiine  est  divisé  en  trois 
groupes  :  1",  Coquille  à  sommet  con- 
tourné. Genre  :  JNogrobe,  Mnntf.  2". 
Tours  détachés.  Genre  :  Hoi  tôle , 
3]ontf.  S*".  Tours  contigus.  Genres  : 
Spiroline,  Lamk.,  et  Limite,  Wonlf. 
A  l'exception  du  génie  Canope,  sur 
lequel  nous  conservons  quelques 
doutes,  ou  peut  admettre  ,  avec  quel- 
que changement,  la  division  de  Fé- 
russac  pour  cette  famille,  f^.  aussi 
les  noms  de  genres  que  nous  venons 
de  citer.  (n..H.) 

LITUOLITE.  Lituolites .  moi,l . 
Ou  a  donné  ce  nom  aux  Lituoles  à 
lélat  fossile  ou  de  pétrification.  Ces 
terminaisons  en  ite ,  que  l'on  avait 
établies  pour  distinguer  les  espèces 
fossiles  des  v;\r;;ntes  dans  un  même 
genre,  .sont  abamlonnécs  avec  juste 
raison.  ?^.  LiTUOEE.  (d..h.) 

LIVECHË.  Ligusticnm.  bot.  phan. 
Génie  de  la  famille  des  Ombellifères  , 
et  de  la  Pentandric  Digvnie,  L. ,  of- 
frant pour  caractères  :  ombelle  et 
ombellules  formées  de  plusieurs 
ra\ons,  et  munies  d'involucres  et 
d'invoUicelles  pol\phylies;  calice  à 
cinq  dents  à  peine  visibles;  cinq  pé- 
tales ovales,  lancéolés,  entiers, 
égaux,  courbes  en  dedans;  cinq  éta- 
mines;  ovaire  surmonté  de  deux  sty- 
les rapprochés  ,  un  peu  courts  et  à 
stigmates  simples;  akène  ovale- 
5o* 


468  LIV  LIV 

oblong,  marqué  de  chaque  côlé  de  des  deux  tiers  du  corps;  elles  sont 
cinq  sillons  profonds  ,  et  consëqueui-  insérées  au-devant  des  yeux  dans  une 
nient  présenlant  cinq  angles  ou  côtes  échancrure  latérale;  les  trois  pre- 
épaisses  et  un  peu  saillantes.  Ce  genre  niiers  articles  sont  très-grands  et  les 
a  beaucoup  de  rapports  avec  le  La-  suivansgreuus  ,  très  serrés  eldif&ciles 
serj}itii/m, le  Se/inum  eil'ylnge/ica;  il  à  distinguer;  le  dernier  est  termi- 
ne diffère  même  du  premier  qu'eu  ce  né  par  deux  soies  divergentes  dont 
que  ses  fruits  ne  sont  pas  i  élevés  de  l'inlerieure  plus  courte.  La  tête  est 
côtes  aussi  saillantes  et  men^ibraneu-  giande  ,  aplatie  et  carrée  avec  un  en- 
scs.  La  faiblesse  de  ce  caractère  a  été  foncement  longitudinal  et  profond  au 
cause  qu'on  a  transporté  successive-  milieu.  Les  yeux  sont  grands  et  pla- 
meut  plusieurs  Plantes  d'un  genre  à  ces  sur  les  côtés  ;  on  voit  derrière 
YauUe.A\nsi\esLaserpi/iumsimj}/ex,  chacun  d'eux  un  petit  œil  lisse.  Le 
L. ,  Dauricum  ,  Jacq.  ,  peuceclanui-  dessous  de  la  tête  est  creux  dans  tout 
des,  Desfont. ,  siliciju/ii/m  ,  Jacq.,  et  le  milieu  de  sa  longueur.  Le  corselet 
verlicilh.tum  ,  Waldst.  et  Kil.,  pa-  est  grand,  peu  convexe;  le  premier 
raissent  devoir  être  réunis  aux  i/^i/s-  segmeut  est  court  ,  transversal;  l'é- 
ticum.  Spreugel  a  proposé  d'y  rap-  cusson  est  triangulaire  et  obtus.  Les 
porter  encore  les  genres  G//?^/V//i//72  et  élytres  sont  un  peu  coriaces  ,  en  toit 
^ciphylla  àc.  Forsler,  les  y/ //laman-  assez  aigu  ;  elles  sont  raai'quées  de 
t/ta  Cen-aria  et  Liba/iotis  ,  L.,  alata  deux  nervures  principales,  épaissies 
de  Maischall,  et  multiflora  àe  S\h-  à  l'angle  externe  de  la  base  et  dilatées 
thorp.  D'un  auirecùté,  il  ena  démem-  au  bord  extérieur  qui  est  fort  arqué, 
bré  le  L.  lenuifotium  de  Rainond  ,  L'abdomen  e=t  conique  ;  son  extré- 
pour  en  former  le  genre  Jf  alrothia.  mité  est  munie  ,  dans  les  femelles  , 
/■^.  ce  mot.  d'une  tarière  logée  entre  deux  poin- 

La  LtvÈCHE  COMMUNE  ,  Ligusùcutn  tesconiques  ;  les  pâtes  sont  courtes  et 
Leiisticum  ,\j. ,  a  été  placée  parmi  grosses.  Les  femilles  déposent  leurs 
les  AngeLica  par  Allioni ,  Lamarck  œufs,  qui  sont  peu  nombreux  ,  ovales 
et  De  Candolle.  Les  autres  espèces  et  assez  grands  ,  dans  les  boulons  des 
naissent  dans  les  pays  montueux  de  fleurs  du  Joncartlculé;  ce  qui  produit 
lEurope  méridiouale.  (g..n.)       une  monslruositéqui  a  la  forme  d'une 

balle  de   Graminee   très-grande.    La 

Ll  VIE. -Lù/rt.  i>'s.  Genre  de  l'or-  larve  et  les  n,mphes  ressemblent, 
dre  des  Hémiptères,  soclion  des  Ho-  quant  à  la  ligure  ,  à  celles  des  Psylles 
moplères,  famille  des  Hyménclytres,  du  Figuier.  Elles  sont  oblongues  , 
tribu  des  Psyllides  ,  établi  par  La-  fort  obtuses  aux  deux  extrémités  et 
treille  aux  dépens  du  genre  PsvUe  de  très  -  déprimées  ;  les  antennes  sont 
Geoffioy,  et  ayant  pour  caractères  :  très-apparentes,  annelées  et  coniques, 
antennes  <le  dix  articles,  très-gros-  Les  larves  ne  diffèrent  des  nymphes 
ses  à  leur  base  ;  tête  carrée  et  allon-  que  parce  qu'elles  n'ont  pas  les  rudi- 
gée  ;  premier  segment  du  corselet  mens  d'élytres  decelles-ci.  Leur  dé- 
très-distinct.  Ces  Insectes  ressemblent  marche,  sous  ces  deux  élats  ,est  lour- 
beaucoup  aux  Psylles;  mais  ils  en  de  et  lente;  elles  demeurent  cons- 
diffèrent  par  les  antennes  qui  sont  tamment  enfermées  dans  l'intérieur 
d'une  même  venue  dans  ces  derniers,  des  galles  qu'elles  ont  produites  sur 
par  la  tête  qui  est  courte  et  par  le  le  Jonc,  se  nourri-senl  du  suc  de 
premier  segment  du  corselet  qui  est  cette  Plante  ,  et  rendent  par  l'anus 
petit  et  peu  distinct;  ils  s'éloignent  une  matière  farineuse ,  tiès-blanchc, 
des  Pucerons,  paice  que  ceux-ci  au  milieu  de  laquelle  elles  semblent 
n'ont  que  six  à  sept  articles  aux  an-  prendre  plaisir  à  vivre.  L'Insecte 
lennes  et  des  Thrips  qui  ont  huit  ar-  parfait  s'y  tient  aussi  fort  tianquil- 
ticles  à  ces  mêmes  antennes.  J>es  an-  lemenl  et  saute,  de  même  que  les 
tenues  des  Livies  sont  de  la  longueur    Psylles,  plus  qu'il    ne  marche.   La 


LIV 

seule  espèce  connue  de  ce  genre  est  : 
La  LiviEDEs  Joncs  ,  L.  Juncorum  , 
Latr.  [Gêner.  Crust.  et  lus.  T.  m,  p. 
170  ),  Fsylla  Juncorum  ,  ibul.  (  Hist. 
Nat.  des  Fourmis,  p.  oja  ,  pi.  12,  fii;. 
3).  Elle  a  un  peu  plus  d'une  ligne  de 
long;  ses  antennes  ont  les  trois  pre- 
miers articles  louges  ,  les  suivans 
blancs  et  les  deux  derniers  noirs;  la 
tête  est  rouf^e  ;  le  cor^eiel  est  roujiieâ- 
trc;  les  clytres  sont  transparentes  et 
les  ailes  d'un  blanc  bleuâtre;  l'abdo- 
men est  rougeàti  e  à  sa  naissance  , 
jaune  à  la  fin;  la  tarière  est  noire  et 
les  pâtes  d'un  blanc  jaunâtre.  Cet  In- 
secte fréquente  les  lieux  marécageux 
des  environs  de  Paris  et  de  plusieurs 
parties  de  la  France.  (g.) 

HVISÏONE.  Livistona.  bot. 
PHAN.  Dans  son  Proiirjrnus  Florœ 
Novœ-Hollandiœ ,  p.  267  ,  R.  Brown 
a  fondé  ce  genre  de  la  l'amille  des  Pal- 
miers et  de  l'Hcxandric  Monosrynie  , 
L.,  et  lui  a  assigné  les  caractères  sui- 
vans :  fleurs  herinapbrodites  ;  pé- 
riantlie  double,  l'un  et  l'autre  tvipar- 
lites  ;  six  étaminesdoul  les  filets  sont 
distincts  et  dilatés  à  la  base;  trois 
ovaires  cohéiens  par  leur  face  inté- 
rieure ,  sui montés  de  styics  réunis  et 
d'un  stigmate  indivis  ;  baie  raono- 
spernie  (unique  par  avorlemeut  de 
deux  ovaires)  ;  albumen  creux  dans 
son  centre;  embryon  dorsal.  Ce  gen- 
re doit  être  placé,  selon  R.  Brown, 
entre  le  Corypha  et  le  Chamcerups. 
Les  deux  espèces  qui  le  constituent 
sont  :  1°  Livistona  incrmis  ,  Palmier 
élevé  de  six  à  douze  mètres  ,  et  dont 
les  stipcs  sont  dépourvus  d'épines. 
2".  L,.  humllis  ,  qui  ne  s'élève  qu'à 
un  ou  deux  mètres  ,  et  dont  les  troncs 
sont  épineux.  Ces  deux  Palmiers 
croissent  dans  les  contrées  intcrtro- 
picales  de  la  Nouvelle -Hollande. 
Leurs  frondes  sont  palmées,  à  pinnu- 
les  bifides  et  séparées  par  des  fila- 
mens.  R.  Brown  indique  en  outre 
comme  appartenant  à  ce  genre  le 
Latania  chinensis ,  Jacq.  (  Fragm. 
.Bo/.  ,  p.  16,  t.  11,  f.  1).  (G..N.) 

LIVON.  MOLi..  Le  Turbo  Pica  de 
Linné  et  de  Lamarck  a  été  ainsi  nom- 


LIV  469 

iné  par  Adanson  (Yoy.  «uSénég.,  pi. 
la.fig.  7).  r.  ïujiBO.  (n..H.) 

*  LIVON  ECU  JJuoneca.  crlst. 
C'est  un  des  genres  que  Leach  a  éta- 
blis avec  tant  de  piodigalité  dans  la 
famille  des  CjUiollioadés  et  que  La- 
treille  n'a  pas  adopté,  f^.  Cymothoa- 

DÉS.  (o.) 

*  LIVOT.  ois.  L'un  des  noms  vul- 
gaires de  la  Buse.  f^.  Faucon,     (b.) 

LIVRE.  BOT.  PHAN.  Grosse  variëlc 
de  Poires  acerbes  qui  ne  se  mangent 
que  cuites.  ^g  \ 

LIVREE.  MAM.  On  nomme  ainsi 
une  diï-positiou  particulière  des  cou- 
leurs du  pelage  chez  plusieurs  Mammi- 
fères dan ,  leur  jeuueàge,  comme  chez 
les  Lionceaux,  les  jeunes  Tapirs  et  les 
Faons  de  la  plupart  des  Cerfs.  Les 
couleurs  d'un  jeune  Animal  en  livrée 
1  appellent  constamment  celles  que 
présentent  d  une  manière  permanente 
d'autres  espèces  du  même  genre;  et 
on  pourrait  même  pour  celles-ci,  au 
lieu  de  dire,  comme  on  le  fait  ordi- 
nairement, qu'elles  n'ont  pas  de  Li- 
vrée dans  leur  jeune  âge,  admettre 
qu'elles  la  conservent  pendant  toute 
la  durée  de  leur  vie.  Cette  remarque 
peut  servir  à  expliquer,  pour  certains 
cas  ,  comment  deux  espèce»  très-voi- 
sines peuvent  différer  beaucoup  sous 
le  rapport  de  leur  pelage  ,  quoique 
ordinairement  toutes  les  espèces  d'un 
même  genre  naturel  aient  un  système 
de  coloration  analogue,  f".  Mammi- 
fères. (IS.  G.  ST.-H.) 

LIVRÉE.  Moi.L.  Nom  vulgaire  de 
l'Hélix  nemoralis ,  l'une  des  Coquilles 
les  plus  communes  des  campagnes  de 
la  France.  (b.) 

LIVRÉE.  INS.  Les  amateurs  et  les- 
jardiniers  donnent  ce  nom  à  la  che- 
nille du  Bombyx  Neuslria.  Elle  se 
nourrit  des  feuilles  de  divers  Arbres 
fruitiers.  (o.) 

LIVRÉE  D'ANCRE,  ins  Geoffroy 
donne  ce  nom  à  l'Insecte  que  Fabri- 
cius  décrit  sous  le  nom  de  Trichius 
fasciatus.  T'.  TnicHiii.  (g.) 

*  LIVRET.  BOT.  pn.vN.  r.  LiB£H. 


47»  LIX 

LIXE.  Li.viis.  INS.  Genre  de  l'or- 
A\e  des  Colëoplèi-es  ,  section  des 
Totramères,  famille  des  Rliyncho- 
pliores  ,  tribu  des  Cliaransonites  , 
établi  prir  Fabviciiis,  et  ayant  pour 
caractères  :  pénultièuie  arlicle  des 
tarses  bilobé  ;  antennes  coudées,  in- 
sérées près  du  milieu  d'un  avance- 
ment antérieur  et  en  forme  de  tiompe 
delà  tête,  composées  de  onze  articles 
dont  les  quatre  derniers  au  moins 
composent  une  massue  allongée  et 
en  fuseau.  Cesinsccles s'éloignent  des 
Brentes  ,  des  Attelabes ,  des  Rhyn- 
chèiies  et  desCharansouspioprement 
dits  par  des  caractères  tiiés  des  an- 
tenues,  de  la  forme  du  corps  et  des 
pâtes.  Ils  ont,  en  général ,  une  forme 
allongée,  rétrécic  aux  deux  extrémi- 
tés ;  leur  corps  est  souvent  couvert 
de  petites  écailles  ou  d'un  duvet  gri- 
sâtre ou  cendré.  La  trompe  est  assez 
longue  et  avancée  ;  les  élytres  sont 
ti  ès-dures  ,  pointues  au  bout  ;  les  tar- 
ses sont  terminés  par  des  ongles  ro- 
bustes au  moyen  desquels  ils  s'accro- 
chent fortement  aux  doigts  lorsqu'on 
les  saisit  ;  ils  vivent  ordinairement  sur 
les  Plantes  de  la  famille  des  Compo- 
sées ,  comme  les  Jacées,  les  Char- 
dons et  autres.  Ils  marchent  très- 
lentement.  D'après  Léon  Dufour , 
lappareil  digestif  des  Lixes  débute 
dansrarrière-bouchc,  par  deux  vais- 
seaux salivaircs  d'une  ténuité  capil- 
laire ,  flexueux  ,  repliés  et  assez 
longs.  Le  canal  alimentaire  a  près  de 
trois  fois  la  longueur  du  corps  ;  l'œ- 
sophage est  grêle,  suivi  d'un  jabot 
ellipsoïde  d'une  consistance  presque 
calleuse  parcourue  à  l'intérieur  par 
11! lit  colonnes  composées  de  soies  im- 
briquées et  destinées  à  broyer  encore 
les  alimens.  Le  ventricule  chylifi- 
que  ,  d'abord  dilaté  et  boursouflé,  de- 
vient c\lind;ique,  comme  un  intes- 
tin ,  se  replie  et  s'enfle  de  nouveau,  et 
ijeu  avant  l'insertion  des  vaisseaux 
îépatiques  ,  on  voit  un  espace  hérissé 
de  papilles.  L'intestin  grêle  est  long  , 
flexueux  ou  replié;  il  se  dilate  en  un 
cœcum  allongé,  terminé  par  un  rec- 
tum filiforme.  La  larve  d'une  espèce 
de  notre  pays  a  été  observée  par  De- 


LIX 

géer.  C'est  cette  espèce  que  Linné  a 
nommée  Curculio  par  apiec/icus, i^avce 
qu'il  croyait  que  cette  larve  étant  man- 
gée par  les  Chevaux  avec  la  Plante 
dans  laquelle  elle  se  nourrit  ,  leur 
donnait  la  maladie  appelée  paraplégie, 
et  que  les  Suédois  nomment  StaïÀ-ra, 
comme  la  Plan'i;.  C'e^t  dans  l'inté- 
rieur des  tiges  liela  Phellandrie  aqua- 
tique ,  Ombellifère  qui  cioîtdans  les 
marais  ,  que  vit  cette  larve  ;  elle  se 
nou>rit  de  la  moelle  qui  se  trouve 
dans  la  partie  submergée  de  ces  tiges  ; 
elle  est  longue  d'environ  sept  lignes  ; 
toute  blanche,  avec  la  tête  écailleuse 
et  d'un  brun  jaunâtre  ;  la  bouche  est 
garnie  de  ti  ès-petits  poils  et  composée 
de  deux  mandibules  cornées,  fortes 
et  très-pointues  ;  de  deux  petites  lè- 
vres ,  de  deux  mâchoires  et  de  quatre 
palpes;  cette  larve  se  tiansforme  en 
nymphe  au  commencement  de  juil- 
let; celle-ci  est  nue,  sans  coque  et 
de  la  même  couleur  que  la  larve;  les 
élytres  et  les  pâtes  sont  appliquées 
sur  les  côtés,  et  la  trompe  est  coui  bée 
sous  la  poitrine;  elle  vit  toujours 
dans  la  tige,  et  quand  elle  est  prête 
à  se  transformer  en  Insecte  parfait, 
elle  remonte  toujours  dans  celte 
tige,  au-dessus  du  niveau  de  l'eau  , 
la  ronge  en  partie  avec  les  deuts  et 
fait  une  ouverture  ovale  qui  lui  sert 
de  passage.  Dejean  ,Cat.  des  Col.,  p. 
97)  mentionne  vingt  et  une  espèces 
de  Lixes;  celle  qt:i  est  la  plus  com- 
mune à  Paris,  et  dont  nous  venons 
de  donner  l'histoire  ,  est  : 

Le  LiXE  PA.RAPLF.CTIQUE  ,  L.  pa~ 
rap/ecticus ,  Fabr.  ,  Oliv  (Col.  T.  v, 
n.  83 ,  pi.  21  ,  fig.  299;.  ï'  ^st  long  de 
plus  de  six  lignes  ,  noirâtre  ,  couvert 
d'un  duvet  court,  séné,  d'un  jaune 
gris;  trompe  mince  ,  cylindrique  ,  de 
la  longueur  du  corselet;  élytres  ter- 
minées chacune  par  une  jiointe  aiguë; 
cuisses  simples.  Celte  espèce  se  tiou- 
ve  à  Paris;  paruii  Ii^s  autres  espèces 
de  ce  genre  il  y  en  a  une  qui  a  reçu 
le  nom  de  Llxus  odoiUalglcus,  parce 
qu'on  lui  a  attribué  une  vertu  odon- 
talgique.  f^.  ,  pour  les  autres  es- 
pèces ,  Latreille  ,  Olivier,  Fabncius  , 
etc.  (g.) 


*  LIZARI.  BOT.  PHAN.  V.  EZAKI. 

LLAGUNOA.  bot.  fhan.  P\  La- 

GUNOA. 

LLAMA.  MAM.  D'ou,p;ir  corrup- 
tion, Lama.  Espèce  du  genre  Clia- 
meau.  /'.  ce  mol.  (b.) 

*  LLAVEA.  BOT.  CRYPT.  [Fougè- 
res.) Lagasca  {Gen.  et  Spec. ,  p.  53j  a 
donné  ce  nom  à  un  nouveau  genre 
qu'il  a  ainsi  caraclcrisé  :  fructilica- 
tions  en  forme  de  pointes  ou  de  pe- 
tites lignes  obliques  sur  la  nervure, 
recouvertes  entièrement  dans  leur 
jeunesse  pnr  un  incluse  membianeux, 
continu,  qui  s'ouvie  de  dedans  en 
dehors  ;  capsules  pcdlcellécs  ,  munies 
d  un  anneau  qui  se  détache  avec  élas- 
ticité. Ce  genre,  qui  a  beaucoup  de 
rapport  avec  V^sp/e/uum,  ne  se 
compose  que  d'une  seule  espèce  in- 
digène (le  l'Amérique  méridionale  et 
a  laquelle  Lagasca  a  donné  le  nom 
de  Llavea  curdifolia.  {g..n.) 

LLITHL.  BOT.  riiAN.  (Feuillée.) 
Nom  de  pays  du  Laitrus  caustica  , 
Willd.  Arbre  du  Chdi  qui  n'appar- 
tient peut  être  pas  au  genre  dans  le- 
quel on  la  placé.  (b.) 

LLOQUL  BOT.  PiiAN.  Nom  de  pays 
du  Pindéa  de  la  Flore  du  Pérou,  (c.) 

*  LLORENÏEA.  bot.  phan.   r. 

LoBENTEA.  (b.) 

*  LLUZ.  POIS.  (Delaroclie.)  Syn. 
de  Gadus  Merlucius  ,  L. ,  aux  îles  Ba- 
léares. F".  Gade.  ;ii.) 

*  LO.  MAM.  Syn.  de  Lynx.  C'est 
le  Los  des  Danois.  P'.  Chat.         (b.) 

LOASA.  Loasa.  bot.  phan.  Genre 
établi  par  Adanson,  d'abord  placé 
dans  la  famille  des  Oiiagres  ,  mais 
dont  Jussieu  a  fait  le  type  d'un  ordre 
naturel  nouveau  qu'il  a  nommé  Loa- 
.sées.  V.  ce  mot.  Les  caractères  du 
Loasa  sont  les  suivans  :  ce  sont  des 
Plantes  herbacées  ,  rameuses,  ayant 
beaucoup  de  ressemblance  dans  leur 
port  avec  les  Bryoncs  ,  ordinairement 
couvertes  de  poils  irès-cuisaris.  Leur 
tige  est  volubile  ou  sarmenteuse; 
leurs  feuilles  alternes  ou  opposées, 
dentées  ou  incisées,  et  partagées  en 


LOA 


471 


lobes  plus  ou  moins  profonds  et 
quelquefois  pinnatifides.  Les  (leurs 
sont  portées  sur  des  pédoncules  ()ui 
ofliciil  en  quelque  .^ortc  toutes  les 
positions,  c  esl-à-dire  qui  sont  tanliH 
axillaiies,  tantôt  terniinaux  ,  laté- 
raux ou  oiiposés  aux  feuilles.  Ces 
Ueuis  ,  qui  sont  jaunes  ou  d'un  rouge 
pâle,  sont  solitaires  ou  réiuiics  ru 
grappes  paucitlores.  Leur  calice  a  llié- 
renl  avec  l'ovaire  infère  a  cinq  lobes 
piofonds  et  égaux.  La  corolle  se  com- 
])osc  de  cinq  pétales  onguiculés  ,  eon- 
caves ,  égaux,  étalés,  attachés  au 
lindîe  du  calice.  En  deiUus  do  la  co- 
rolle soûl  cinq  écailles  dressées,  al- 
ternes avec  les  pétales  ,  et  offrant  à 
leur  sommet  deux  ou  trois  lobes.  Les 
étamincs  sont  foi^nombreuses  ;  dix 
d'entre  elles  plus  «érieures,  stériles 
et  dépourvues  d'anthères,  sont  pl,i- 
cëcs  par  paires^en  lace  de  choque 
écadlc;  les  autres,  plus  courtes,  sont 
disposées  en  cinq  faisceaux  opposés 
aux  pétales.  Les  ani hères  sont  dros- 
sées ,  à  deux  loges  s'ouvranl  par  un 
sillon  longitudinal.  L'ovaire  est  in- 
fère, à  une  seule  loge,  contenant 
trois  Irophospermes  parit'taux.  Le 
style  est  dioit,  divisé  à  son  commet  en 
trois  branches  rapproehces.  Le  fruit 
est  une  capsule  oblougue,  couronnée 
par  le  limbe  du  calice,  offrant  une 
seule  loge  polysperme  et  dont  les 
graines  sont  attachées  à  trois  Irophos- 
permes longitudinaux  qui  correspon- 
dent aux  sutuies.  Cette  capsule  s'ou- 
vre par  sou  sommet  en  liois  valves. 
Les  graines  qu'elle  renferme  sont 
très-nombreuses  et  loi  tpetites  ,  ay,inl; 
un  tégument  lâche  et  réticulé  à  l'ex- 
térieur, mince  et  membraneux  inté- 
rieurement. Elles  contiennent,  au 
milieu  d'un  endosperme  charnu  ,  un 
embryon  presque  cylindrique  dont 
la  radicule  est  tournée  veis  le  hile. 

Toutes  les  espèces  de  ce  genre 
sont  originaires  de  l'Amérique  mé- 
ridionale et  particulièrement  du  Pé- 
rou Linné  n'en  a  décrit  qu'une 
seule  ,  Luasa  hispida.  Lamarck  , 
dans  le  Dictionnaire  de  Botanique 
de  l'Encyclopédie'  Méthodiqxic  ,  en 
a    fait  connaître   cinq  espèces  nou- 


473  LOA 

vellei  qui  lut  avaient  élé  communi- 
quées par  Jussieu.  Ce  dernier  bota- 
niste, dans  le  cinquième  volume  des 
Annales  du  Muséum,  p.  25  ,  donne 
une  petite  Monographie  de  ce  genre 
dont  il  porte  les  espèces  au  nombre 
de  douze.  Enfin  ,  le  professeur  Kunth 
[inllumb.  Nuv.  Gêner.  6,  p.  ii5)  en 
décrit  quaire  espèces  nouvelles,  dont 
trois  oris^inaires  du  Péiou,  et  une 
seule  de  la  Nouvelle-Grenade,  (a.  r.) 

LOASÉES.  Loaseœ.  bot.  phan. 
Le  professeur  Ju>sieu  ,  dans  le  cin- 
quième volume  des  Annales  du  Mu- 
séum d'Histoire  Naturelle  de  Pans,  a 
proposé  d'établir  une  famille  parti- 
culièie  pour  les  genres  Loasa  et 
j^Jentzelia.  Gette^nille  a  été  adoptée 
par  KuDlh  'Jn  mnnb.  Nov.  Gêner  5, 
p.  ii3)  qiù  y  a  réuni  le-;  genres  Tur~ 
liera  de  Linné  ,  FMr/qucta  d'Aublet 
et  un  genre  nouveau  qu'il  nomme 
Klaprotliia.  Voici  quels  sont  les  ca- 
ractères de  la  famille  des  Loasécs  :  le 
calice  est  monosépale ,  tubuleux  ,  li- 
bre ou  adhérent  avec  lovaire  in- 
fère; son  limbe  est  à  cinq  divisions  ; 
la  corolle  se  compose  de  cinq  pétales 
réguliers,  phaies  ou  concaves,  quel- 
quefois plus  petits  que  les  lobes  du 
calice  ;  la  gorge  du  calice  est  garnie 
de  cinq  écailles  ou  d'uu  bord  mem- 
braneux et  découpé  qui  manquedans 
quelques  genres.  Les  étamines  sont 
généialement  trè. -nombreuses,  quel- 
quefois en  même  nombre  que  les  pé- 
tales ;  assez  souvent  les  nlus  extérieu- 
res sont  plus  grandes;  elles  sont  in- 
sérées au  calice;  les  anthèies  sont 
allongées,  inlrorses,  à  deux  loges 
s'ouvrant  par  un  sillon  longitudinal: 
l'ovaire  est  libre  ou  infère,  à  une 
seule  loge  offrant  iutéricuiemcnt 
trois  trophospermes  longitudinaux  , 
quelquefois  saillans  en  forme  de  cloi- 
sons et  portant  plusieurs  ovules  pé- 
rilropes  ou  suspendus.  Cet  ovaire 
est  surmonté  de  trois  longs  styles 
grêles,  quelquefois  réunis  et  soudés 
en  un  seul ,  et  terminés  chacun  par  un 
Stigmate  simple  ou  sous  forme  de 
pince.=<u.  Le  fruit  est  une  capsule  cou- 
ronnée parles  lobes  du  calice  ,  quand 


LOA 

l'ovaire  était  infère,  nue,  quand  il 
était  libre  et  supère;  uniloculaire  ,  à 
trois  trophospermes  longitudinaux, 
correspondant  au  milieu  de  la  face 
interne  des  valves  dans  tous  les  gen- 
res, excepté  dans  le  ioo^noiiils  sont 
placés  vis-à-vis  les  sutures.  Cette 
capsule  s'ouvre  par  son  sommet  seu- 
lement en  trois  valves  incomplètes. 
Les  graines  sont  très-nombreuses  y 
péritropes  ou  pendantes.  Dans  le 
genre  Turnera,  elles  sont  accompa- 
gnées d'un  arille  membraneux  ,  in- 
complet et  unilatéral,  que  nous  n'a- 
vons point  observé  dans  les  autres 
genres;  leur  tégument  propie  est 
généralement  réticulé;  il  renferme  au 
centre  d'un  endosperme  charnu,  un 
embryon  ayant  la  niême<lireclIonque 
la  graine  ,  c'est-à-dire  dont  le  bout 
de  la  radicule  est  tourné  vers  le  bile. 
Les  Loasées  sont  des  îlerbes  ra- 
meuses ,  souvent  couvertes  de  poils 
hispides  et  dont  la  piqûre  est  brû- 
lante comme  celle  des  Orties  ;  leurs 
feuilles  sont  éparses  ou  opposées , 
entières  ou  diversement  lobé'»  ;  leuis 
fleurs,  assez  souvent  jaunes  et  gran- 
des, sont  tantôt  solitaires,  tantôt 
diversement  groupées.  Cette  famille, 
qui  ne  se  compose  que  d'un  petit 
nombre  de  genres,  a  élé  divisée  par 
Kunth  [in  Humb.  Nov.  Gêner.  5  ,  p. 
11 5)  en  deux  sections  caractérisées 
de  la  manière  suivante: 

§  I.  Loasées  traies. 

Etamiues  indéfinies;  ovaire  adhé- 
rent avec  le  calice;  trophospermes 
placés  devant  les  sutures  du  péri- 
carpe : 

Loasa  ,  Adans. ,  L.;  Menlzelia,  L.; 
Klaprothla ,  Kunth. 

§  II.  Turnéracées. 

Etamines  définies;  ovaire  libre; 
trophospermes  placés  sur  le  milieu 
de  la  face  interne  des  valves;  grai- 
nes arillées  : 

Turnera  ,  L.  ;   Piriqueta  ,  Aublet. 

Il  n'est  pas  très-facile  de  détermi- 
ner la  place  que  les  Loasées  doivent 
occuper  dans  la  série  des  ordres  na- 
turels ;  voici  ce  que  dit  à  cet  égard  le 


LOBE], IF.     NAINE  .         LODELLI  JSADfJ .     Kiinûi. 


LOB 

célèbre  botaniste  à  qui  l'on  en  doit 
la  formation.  Cette  famille  se  rap- 
proche des  Onagraires  ,  mais  en  dif- 
fère par  des  caractères  ti  anches  ,  et 
surtout  par  ceux  tires  de  sou  ovaire 
et  de  son  fruit.  Elle  a,  comme  les 
Myriées ,  des  étamines  nombreuses 
et  un  seul  style;  mais  elle  en  est  dis- 
tinguée par  son  port  et  la  structure 
de  son  fruit  ;  sa  corolle  polypétale  , 
ses  étamines  nombreuses  et  son  fruit 
uniloculairc  l'éloiguent  des  Campa- 
nulacées  qui  sont  monopétalcs  ,  mul- 
tilocuiaires  et  à  étamines  ddbuies.  On 
ne  peut  la  rapprocher  des  Cucurbi- 
tacées  quoique  celles-ci  aient  des 
graines  également  attachées  à  des 
trophospermes  pariétaux  ,  puisqu'el- 
les ont  de  plus  des  fleurs  à  sexes  sépa- 
rés, sans  pétales,  et  des  élamiues  très- 
peu  nombreuses.  Si  on  la  compare 
enfin  avec  les  Nopalées  ou  Caciées  , 
on    trouvera   pcui-èue    une   affinité 

f>lus  caractérisée  par  ce  style  et  cette 
oge  uniques  ,  et  p  ir  l'adhérence  des 
graines  ou  des  placentas  qui  les  por- 
tent aux  parois  du  fruit.  Ce  rapport 
se  fortifiera  par  l'examen  comi)aiatif 
de  la  tleur  du  Loaza  avec  celle  du 
Cactus  Fereskia  dans  laquelle  on 
trouve  une  conformation  extérieure 
presque  semblable,  deu\  espèces  de 
pétales  et  des  étamines  nombreuses 
qui  ont  la  même  structure,      (a.  r.) 

*  LOBAG.  BOT.  PHAN.  On  ne  sait 
positivement  à  quel  Végétal  appar- 
tient cette  racine  des  Philippines  citée 
par  Camelli  comme  un  excelleut  an- 
tidote contre  le  venin  des  Serpeus. 
Jussieu  pense  que  ce  peut  être  l'O- 
phioxylum.  (b.) 

LOBARI.\.  BOT.  CY^.WT.  {Lichens.) 
Ilotfmann  a  créé  ce  genre  dans  ses 
riantes  licbénoïdes  pour  la  presque 
totalité  des  Lichens  membraneux  et 
ibliacés  placés  depuis  ,  pai"  Acharius 
(  Licheiiograp/i,  univ.  ) ,  dans  les  Cor- 
niculana,  Imbricaria,  P/ijscia,  Pla- 
ttsma  et  Lubaria  ,  subdivisions  du 
genre  Lichen  tel  qu'il  avait  été  partagé 
d'abord  dans  son /^/W/o/7Z//5.  De  Can- 
doUe  a  établi ,  à  l'aide  de  ces  sections  , 
autant  de  genres  distincts,  qui  n'ont 


LOB  473 

F  oint  été  adoptés.  La  méthode  des 
-ichens  avait  conservé  un  genre  Lo- 
baria  qui  n'est  pas  le  même  que  ce- 
lui d'Hoilinann.  Il  ne  comprend 
qu'un  petit  nonibre  d'espèces  à  fo- 
lioles coriaces,  membraneuses,  li- 
bres ,  lobées  ,  à  lobes  larges  ,  arron- 
dis ,  héiissés  en  dessous  ,  fructifères  , 
à  scutelles  ép;irses  ,  .sous-sessiles.  De 
Candolle  a  conservé  ce  genre  qu'on 
ne  retrouve  plus  dans  la  Licbénogra- 
phie  universelle  ni  dans  le  Synopsis. 
Des  cinq  espèces  qui  figurent  ilaiis  la 
Flore  Française  ,  trois  ont  été  réu- 
nies aux  Stictes;  ce  sont  les  Lobaiia 
herbacea ,  pulmonaria  et  scrobicula- 
ta ,  et  deux  se  retrouvent  parmi  les 
Parmélies  ,  sous  les  mêmes  noms  spé- 
cifiques; ce  sont  les  Lobaiia  peila- 
ta  et  glomulifcra.  V.  Parmélie  et 
Sticte.  (a.  F.) 

LOBE  i:t  LOBÉ.  Lobus ,  Loba'.us. 
BOT.  Pn.vN.  Lue  feuille  ,  une  corolle, 
un  péiale  et  en  général  un  organe 
plane  quelconque  est  appelé  lobé 
qiiand  il  est  partagé  par  des  sinus 
plus  ou  moins  profonds,  en  un  cer- 
tain nombre  de  divisions  qu'on  nom- 
me des  Lobes  ;  ainsi  on  dit  tèuille  bi- 
lobée ,  trilobée,  multiloliée.  Ou  <'i 
également  donné  le  nom  de  Lobes  ou. 
feuilles  séminales  aux  coiylédoiis  de 
l'embryon.  C'est  dans  ce  sens  qu'on 
dit  embryon  itnilobé  ou  bllobé.  (a.  R.) 

LOBELLl.  BOT.  PHAN.  P'.  LoBKLlE. 

LOBÉLL\CÉES.  Lobeliaceœ.  bot. 
PiiA.v.  A  l'articie  Campanulacées, 
nous  ayons  déjà  dit  que  le  groupe  de 
Végétaux  étibli  sous  le  nom  de  Lo- 
béliacées  nous  paraissait  devoir  de- 
meurer réuni  aux  Campanulacées.  /'. 
ce  mot.  (a.r.) 

LOBÉ  LIE.  Lohelia.  bot.  phax. 
Genre  de  la  famille  des  Campanula- 
cées ,  section  des  Lobéliacées,  coin- 
jiosé  d'un  nouvbre  tiès- considérahle 
d'espèces  qui  croissent  dans  presque 
toutes  les  parties  du  globe  ,  mais  plus 
spécialement  dans  l'Amérique  méri- 
dionale et  le  cap  de  Bonne-Espérance. 
Ce  sont  des  Plantes  herbacées  ,  an- 
nuelles ou  plus  souvent  vivaces ,  ou 


474  LOB 

des  Arbustes  portant  des  feuilles  sim- 
ples, alterues ,  dentées;  des  fleurs 
bleues  ,  blanches  ou  i  ouges,  disposées 
en  giappes  terminales  ou  quelquefois 
solitaiies  et  axillaires.  Presque  toutes 
les  espece-.de  Lobélles  sont  lactescen- 
tes, ainsi  qu'on  le  remarque  dans  un 
grand  nouibre  d'aulres  Plantes  de  la 
famille  des  Campanulacées.  Plu- 
sieurs sont  extrêmement  acres  et  vé- 
néneuses. Les  caractères  de  ce  genre 
sont  les  suivans  :  le  calice  est  ad- 
hérent avec  l'ovaire  infère;  son  lim- 
be est  à  cinq  divisions  égales.  La  co- 
rolle est  :nonopétaie,  irrégulière,  tu- 
buleuse;  son  limbe  est  à  cinq  lobes 
inégaux,  di.^posés  en  deux  lèvres  : 
l'une  supérieure  ,  formée  de  deux 
divisions;  l'autre  inférieure,  de  trois 
divisions.  Les  étamiues,  au  nombre 
de  cinq  ,  sont  réunies  entre  elles  par 
les  filets  et  les  anthères,  et  forment  un 
tube  généralement  saillant,  terminé 
par  des  poils,  et  au  travers  duquel 
passent  le  style  et  le  stigmate;  celui- 
ci  est  généralement  bllobé.  Le  fruit 
est  une  capsule  ,  libre  seulement  par 
sa  partie  supérieure  ,  couronnée  par 
les  lobes  calicinaux,  ofTiant  une, 
deux  ou  rarement  trois  loges  poly- 
spermes  ets'ouvrant  par  son  sommet 
en  deux  valves  septifères  sur  le  mi- 
lieu de  leur  face  interne.  Nous  allons 
donner  ici  la  description  de  quelques- 
unes  des  espèces  les  plus  remarqua- 
bles, soit  par  la  beauté  de  leurs  fleurs 
qui  les  a  fait  introduire  dans  nos  jar- 
dins ,  soit  par  leurs  usages  et  leurs 
propriétés.  Nous  ferons  seulement 
remarquer  ici  que  sur  plus  de  cent 
espèces  qui  couiposent  ce  genre  , 
trois  -ieulement  croissent  en  Europe  , 
Savoir  :  LobeliaDorljnanna  ,  dans  les 
maraisduNord,maisqui  a  été  trouvée 
jusque  dans  l'étang  deCazaudansl'A- 
quiiauie  par  Bory  de  Saint-Vincent. 
f^.  Landes.  Lobelia  u refis ,  dans  les 
régions  moyennes  ,  et  JL-  laurentia  , 
en  Italie  et  dans  le  midi  de  l'Espagne. 

LoBÉLTE  CARDINALE,  LobcUa  Cat- 

dinalis  ,  L  Cette  espèce  ,  qui  est  ori- 
ginaire de  la  Virginie,  est  berbacée 
et  vivace.  Sa  tige  ,  qui  est  simple  ,  s'é- 
lève à  une  haulein-  de  deux  à  trois 


L013 

pieds  et  porte  des  feuilles  ovales-lan- 
céolées ,  aiguës  et  sessiles.  Ses  fleurs , 
qui  sont  grandes  et  dune  belle  cou- 
leurécarlale, forment  à  lapartiesupé- 
rieure  de  la  tige  un  épi  de  nuit  à  dou- 
ze pouces  de  longueur.  Celte  belle 
espèce  est  aujourd'hui  fort  commune 
dans  les  jardins.  Elle  peut  passer 
Ihiver  en  pleine  terre  ,  eu  ayant  soin 
de  la  couvrir;  mais  néanmoins  il  est 
plus  prudent  de  la  rentrer  dans  l'o- 
rangerie. Il  faut,  pour  cette  espèce  , 
un  terre  franche  et  légère.  On  la 
multiplie  facilement  de  graines,  de 
boutures  au  printemps  ou  d'éclats  en 
automne. 

LoBÉXiiE  ÉCLATANTE,  JLohella  ful- 
gens  ,  Boupl.  ,  PI.  Nav.  et  Malm.  T. 
VII.  Cette  espèce  ,  l'une  des  plus 
belles  de  ce  genre ,  a  é'é  trouvée  près 
de  Valladolid,  au  Mexique,  par  Hum- 
boldtet  Bonpland.  Sa  tige  est  simple, 
dressée  ,  cylindrique,  purpuresceule 
et  un  peu  velue  ;  ses  feuilles  sessiles  , 
lancéolées,  aiguës,  irrégulièrenient 
dentées  et  légèrement  velues;  ses 
fleurs  grandes  ,  disposées  en  un  long 
épi  et  du  pourpre  le  plus  pur  et  le 
plus  intense.  Li  Lobélie  éclaiante  est 
aujourd  hui  assez  commune  ;  elle 
doit  être  rentrée  en  orangerie  pen- 
dant Ihiver. 

Lobélie  a  longues  fleurs  ,  Lobe- 
lia lungiflora,  L.  ,  Jacq.  ,  Hort. 
Find.,\.  27.  Celte  espèce  est  annuel- 
le et  croît  dans  presque  toutes  les  An- 
tilles. Sa  tige  est  rameuse,  haute 
d'environ  un  pied,  velue  et  un  peu 
ru  ie;  ses  feuilles  sont  lancéolées,  ve- 
lues à  leur  face  inférieure,  profon- 
dément et  irrégulièrement  dentées. 
Les  fleurs,  solitaires  à  l'aisselle  dé!s 
feuilles ,  sont  blanches.  Leur  tube , 
long  de  trois  à  quatre  pouces  ,  se  ter- 
mine par  un  limbe  ouvert ,  à  cinq  di- 
visions inégales.  La  Lobélie  à  longues 
fleurs,  que  Ion  cultive  quelquefois 
ici  dans  les  serres,  est  extrêmement 
vénéneuse.  Son  suc  est  très-àcre  et 
caustique. 

Lobélie  Ttjpa  ,  Lobelia  Tupa ,  L. 
Originaire  de  la  côte  occidentale  de 
l'Amérique  méridionale ,  celte  espèce 
a  sa  tige  dressée  ,  haute  de  cinq  à  six 


LOB 
pieds  ,  rameuse  ,  oortanl  des  feuilles 
sessilcs  et  un  peu  decurrentes,  ovalcs- 
lanceolces,  aiguës,  legèteinent  co- 
tonneuses el  blanchâtres.  Ses  fleiiis, 
qui  foimont  un  long  épi  leiminal  ', 
sont  d'un  rouge  vif,  longues  d'environ 
deux  pouces.  Ccltoespèceesll'uue  des 
plus  vénéneuses  du  genre.  Toutes  ses 
parties  sont  remplie.-,  d'un  suc  bl;.nc 
et  laiîeux  d'une  extrême  àcreté.  Son 
odeur  scuIp  ,  suivant  plusieurs  voya- 
geurs, suffit  pour  pi  évoquer  le  vo- 
missement. 

LoBÉi.TE  SYPHiLiTiQiE ,  Lobclia 
syphiliiica,  L.,  Rich.,  Bot.  !\léd.,  i  , 
p.  546.  Originaire  des  foreÇs  de  l'A- 
mérique septentrionale  ,  cette  Lobélie 
présente  une  lii^e  lieibacéc,  simple, 
droite,  haute  d'environ  deux  pieds  , 
anguleuse,  velue  ,  surtout  inlérieu- 
remcnt;  ses  feuilles  sont  altt-rnes  , 
sessiles,  rapprochées  ,  lancéolées, 
^'5"ës,  légèienicnt  pubescenles,  ir- 
régulièrement dentées  ,  el  un  peu  si- 
nueuses sur  les  bords.  Ses  Heurs, 
violacées  el  solitaires  à  l'aisselle  des 
feuilles,  forment  à  la  partie  suj)érieu- 
re  delà  tige  un  épi  ti  ès-ollongé ,  en- 
trecoupé de  feuilles.  Toute  la  Plante 
est  lactescente  et  répand  une  odeur 
un  peu  vireusc,  loisqu'ou  la  fioisse 
entre  les  floigts.  Sa  racine  ,  qui  se 
compose  d'une  touffe  de  fibres  grêles 
et  blanchâtres,  a  une  saveur  acre  que 
l'on  a  comparée  à  celle  du  Tabac. 
KIlea  été  analysée  par  Boissel  (Bull. 
Pliarm.,  decend).  ]824]qui  y  a  trou- 
vé :  i**  une  matière  grasse  de  consis- 
tance butyieuse;  2**  du  sucre  incris- 
tallisable  et  infeimenlescible  ;  3°  une 
matière  mucilagineuse;  4°  du  mala- 
le  acide  de  Chaux  ;  fi°  du  malate  de 
Potasse  ;  6"  des  traces  dune  matière 
amère  tiè.s-facilement  altérable  ;  7" 
des  muriate  et  sulfate  de  Potasse  , 
etc.,  e:  du  ligneux.  Donnée  à  faible 
dose,  la  décoction  de  cette  racine 
excite  la  transpiration  cutanée;  à 
dose  un  peu  plus  élevée,  elle  aug- 
mente les  déjections  alvines,  et  enfin 
agit  quelquefois  comme  émélique,  si 
ellee.-st  idus  concentrée.  Cependant, 
d'après  Boissel,  l'extrait  qu'il  a  fait 
prendre  à  plusieurs  Animaux  n'a  ja- 


LOB 


475 


mais  provoqué  le  vomissement.  Cclt/C 
racine  jouit  chez  les  médecins  de 
l'Amérique  septentrionale  d'une  très- 
grande  réi)Utatiou  dans  le  trai;emeut 
de  la  -SNpiiili,-, ,  et  iU  ^adlnini^lrent 
quelquefois  seule,  daulies  fois  en 
lui  as.-ocianl  l'usage  du  inircure.  Les 
Canadiens  l'tniplox  aient  depuis  long- 
temps et  en  Taisaient  un  secict  que  le 
docteur  Johnson  parvint  à  leur  arra- 
cher. Il  le  communiqua  au  voyageur 
Kalm  ,  qui  le  lit  connaître  en  Èuiope 
vers  l'année  i7f)6.  Mais  on  l'y  em- 
ploie très-peu  ,  malgré  les  essais  ten- 
tés il  y  a  une  cinquantaine  d'années 
par  Dupau  qui  dit  avoir  constaté  son 
efficacité  dans  un  grand  nombre  de 
cas.  \^c  Lubelia  ure/is  ,  L.,  quicioît 
dans  les  bois  humides  aux  environs 
de  Paris  ,  possède  à  peu  près  les  mê- 
mes propriétés  j  mais  on  n'en  fait  pas 
usage.  (.4,.  n.) 

LOBIER.  BOT.  cRYPT.  Paulet  donne 
ce  nom  à  un  Bolet  subéreux  qu'il  dé- 
crit comme  nouveau  dans  son  genre 
Xylometron.  (b.) 

LOBIOLES.  BOT. CRYPT.  [Lichens.) 
On  nomme  ainsi  les  subdivisions  du 
thalle  en  petites  pièces  ou  lanières 
dont  la  forme  imite  celle  des  feuilles. 

(A.  r.) 

LOBTPEDE.  OIS.  Genre  établi  par 
Cuvier  (Règn.  Aniin.)pour  le  Tringa 
hypeiburœa.  V.  Trixga.       (dr..z.) 

*  LOBOITE.  MIN.  Celte  substance 
pierreuse  ,  regardée  d'abord  comme 
une  espèce  pariiciilière,  n'est  qu'une 
variété  d'Idocrase  ,  voisine  de  l'Ege- 
ran.  Elle  a  été  dédiée  au  comte  de 
Lobo,  q  i  en  aval  donné  le  premier 
une  description.  On  la  trouve  à  Fru- 
gard  ,  en  Uplande ,  non  loin  des  mines 
de  Dannemora.  Elle  est  composée  , 
d'après  Berzelius  ,  de  Silice  ,  36  ;  Alu- 
mine, i7,5o  ;  Chaux,  37,65;  Magné- 
sie, 2, .52  ;  Fer  oxidé  ,  5,2.5.  (g.  bel.) 

LOBULAIRE.  Lobularia.  polyp. 
Genre  de  l'ordre  des  Alcyonées  ,  dans 
la  division  des  Polypiers  sarcoïdes  . 
formé  aux  dépens  des  Alcyons  de 
Linné  ,  ainsi  caractérisé  •  corps  com- 
mun ,  ch.irnu  ,  élevé  sur  sa  base  ,  ra- 


476 


LOB 


lement  soutenu  par  une  tige  courte, 
simple,  ou  munie  de  lobes  variés; 
surface  garnie  de  Polypes  épars  ;  Po- 
lypes entiéiement  rétractiles  ,  ayant 
nuit  cannelures  au  dehors  et  huit 
tentacules  peclinés  II  a  été  établi  par 
Savigny,  et  ne  renferme  encore  que 
trois  espèces  qui  vivent  dans  les  mers 
de  l'Europe,  iics  Animaux  habitant 
ces  masses  polypeuses  ,  ont  été  ob- 
servés et  décrits  par  plusieurs  au- 
teurs; Lamouroux  a  donné  une  des- 
cription détaillée  ,  avec  figuies  ,  de 
celui  du  Lobularia  digitata  (  Alcyo- 
nium  lobatum),  dans  son  Histoire  des 
Polypiers  ,  p.  5^8  et  suivantes.  Les 
figures  données  par  Ellis  ,  Spix  et 
Lamouroux,  ne  se  ressemblent  guère; 
nous  pensons  néanmoins  que  ces  dif- 
férences ne  peuv<mt  être  rapportées  à 
aucune  inexactilude  ,  mais  dépendent 
de  î  état  du  Polype  ,  à  l'instant  oii  il 
a  été  dessiné.  Ainsi ,  par  exemple  ,  la 
figure  de  l'Animal  du  Lobularia  digi- 
tata, donnée  par  le  dessinateur  Spix  , 
ot  copiée  par  Lamouroux,  pi.  i4, 
fig.  1  ,  A,  nous  spiiible  représenter  le 
Polype  comme  nous  l'avons  observé 
lorsqu'il  est  déjà  mort  d  puis  quelque 
temps  ,  mais  nullement  desséché  et 
encore  saillant  hors  de  sa  cellule;  ses 
tentacules  sont  cou  tractés  ,  on  ne 
peut  plus  les  dérouler  sans  dilacé- 
ralion.  Les  Polypes  des  Lobulaires 
sont  placés  à  la  surface  du  corps 
charnu  qui  les  soutient;  ils  sont  très- 
nombreux  ,  entassés  sans  ordre  ,  et 
logés  dans  des  cellules  à  ouverture 
crénelée  et  profondes  de  quelques 
lignes  ;  elles  communiquent ,  par  leur 
fond ,  avec  des  canaux  longitudinaux 
plus  étioils  ,  qui  parcourent  toute  la 
longueur  du  Polypier.  Le  corps  du 
Polype  est  i  enfermé  dans  un  sac  mem- 
braneux, fortifié,  à  lexlcrieur  ,  par 
huit  bandeletits  filiformes  ,  longitu- 
dinales ,  fixées,  d'une  part,  au  bord 
de  la  cellule  ,  et  de  l'autre  à  la  base 
des  tentacules.  Par  sa  contraction  ,  le 
sac  peut  faire  saillir  au  dehors  le 
corps  du  Polype  dont  l'extrémité  an- 
térieure est  munie  de  huit  tentacules 
couverts,  sur  une  de  leurs  faces,  de 
papilles  mobiles.  Au  milieu  des  ten- 


LOB 

tacules  se  trouve  la  bouche,  petite 
ouverture  arrondie  ,  entourée  d'ap- 
pendices très- irritables.  Toute  cette 
partie  supérieure  de  l'Animal  est 
fixée  à  un  corps  cylindrique  beau- 
coup plus  petit  ,  se  terminant  en  ar- 
rière.par  huitfilamens  tortueux,  in- 
tcstinifoi  mes  ,  dont  l'extrémité  paraît 
libre  et  flottante  dans  le  fluide  qui 
remplit  le  sac.  Les  mouvemens  de 
ces  Polypes  sont  lents  ;  les  œufs  sont 
gros  ,  sphériques  et  rougeàtres  lors  de 
leur  maturité.  Il  nous  semble  que 
c'est  à  tort  que  Lamarck  pense  que  le 
coi  ps  mollasse  qui  supporte  les  Poly- 
pes des  Lobulaires  ,  ne  doit  pas  être 
considéré  comme  un  Polypier.  Sou 
tissu  a  le  plus  grand  rapport  avec 
l'rcorce  des  Gorgones.  Comme  celte 
écoice  ,  il  est  formé  d'une  substance 
gélatineuse  empâtant  une  infinité  de 
petits  grains  calcaires;  si  l'on  place 
dans  l'Acide  niliique  affaibli  un 
fragment  de  Lobulaire  digilée,  frais 
ou  desséché  ,  il  >e  pioduit  une  effer- 
vescence assez  vive,  et  bientôt  la  por- 
tion gélatineuse  ,  plus  cou^idélable 
que  la  portion  calcaire,  reste  à  nu. 
Nous  n'avons  pu  y  découvrir  de  tra- 
ces de  fibres  ,  et  moins  encorr  de  ces 
fiîamens  roides  que  l'on  voit  dans 
l'intérieur  des  Alcyons  desséchés. 
L'ouverture  des  cellules  est  crénelée 
ou  étoilée  comme  celle  de  plusieurs 
Gorgones;  mais  au  lieu  d'un  axe  cor- 
né, la  partie  centrale  des  Lobulaires 
est  composée  de  canaux  irréguliers , 
longitudinaux,  dont  les  parois  sont 
formées  d'une  substance  semblable  à 
celle  de  l'extérieur  du  Polypier;  elle 
contient  néanmoins  une  plus  petite 
quantité  de  granulations  calcaires; 
dans  l'état  vivant  ,  ces  tubes  sont 
remplis  d'un  liquide  transparent. 
Ajoutons  que  les  Polypes  des  Lobu- 
laires ont  les  plus  grands  rapports 
de  forme  et  d'organisation  avec  ceux 
des  Gorgones;  et  que  la  masse  qui  les 
soutient  est,  comme  lécorce  et  l'axe 
de  ces  dernières  ,  le  résultat  évident 
du  travail  des  Polypes. 

Le  genre  Lobulairo  comprend  les 
Lobularia  digitata  ,  cu/ioidca  et  pal- 
mata.  (x:.d..l.) 


LOC 

LOBULAIRF..  Lobularia.  bot. 
PHAN.  Ce  genre,  ëlabli  par  Desvaux 
(Journ.  de  Botanique  ,  5  ,  p.  172)  aux 
dépens  des  /lljssum,  n'est  considéré 
que  comme  une  section  de  ce  dernier 
gen  re  par  De  Candol  le  (iS/s/e/rai  T'eget. 
Nat.  2  ,  p.  5 18).  Cette  section  a  pour 
type  W-ilyssum  maritimum,  Lainarck, 
ou  Clypeola  maridma  ,  L.       (g..n.) 

LOBULE  Lubulus.  bot.  pu  an. 
Dans  les  embryons  à  deux  cofylctlons 
ine'f,'aux  ,  le  professcui  Mirbi-rappelle 
Lobule  le  cotyléilon  le  plus  peiit  et 
qui  semble  à  l'élat  rudinientaire. 
L'embr, on  de  l;i  .Macre  {Trapa  na- 
ians,  L.)otrre  l'exemple  le  plus  mar- 
qué dans  l'inégalité  des  deux  cotylé- 
dons, (a.  r.) 

■*  LOCHE.  Mor.L.  Nom  vul^'aire  dei 
Limaces  et  des  Arions.   /''.  ces  mots. 

LOCHEIUA.  BOT.  riiAN.  (Necker.) 
Syn.  de  Sigesbeckic.  ^'.  ce  mot.  (b.) 

LOCHliS.  POIS.  Nom  générique 
français  adopté  par  Cuviev  pour  le 
génie  Cobile.  .'".  ce  mot.  On  appelle 
vulgairement  Lochjs  de  mer,  l'Aphy e. 

P'.  GoBlE.  (B.) 

LOCHNERLA.  bot.  piian.  Ce  nom 
générique  a  été  imposé  par  Scopoll 
au  Peiim-Kara  de  Rhéede  (Ilort. 
Malab.  4,  lab.  24)  qui  est  mainte- 
nant une  espèce  du  genre  Elœocar- 
piis.  (O..N.) 

LOCOMOTION,  zooi,.  Ce  mot 
présente  en  physiologie  un  sens  assez 
étendu;  il  signifie  non-seulement  la 
faculté  que  possèdent  les  Animaux  de 
se  transporter  d'un  lieu  dans  un  au- 
tre ,  mais  encore  la  fonction  en  vertu 
de  laquelle  ils  meuvent,  sous  la  dé- 
pendance de  leur  volonté  ,  ou  leur 
corps  eu  totalité  ,  ou  simplement  quel- 
ques-unes de  leurs  parties.  La  Loco- 
motion est  en  quelque  soi  te  le  com- 
plément de  la  sensibilité  dans  le  rè- 
gne animal,  puisque  c'ist  par  le 
moyen  de  leur  faculté  locomotrice 
que  les  Animaux  peuvent  exécuter 
les  dilFéi  eus  mouvemens  qui  doi\ent 
concourir  à  leur  conservation.  La  Lo- 
comotion s'exécute  au  moyeu  d'or- 


LOC  47f 

gancsdont  rousemble  conslituc  l'ap- 
})areil  locomoteur.  Cet  appareil  se 
compose  des  organes  actifs  et  des 
organes  passifs  du  mouvement.  Les 
premiers  sont  ['encéphale  o\x  réside  la 
volilion  ou  la  volonté  d'exécuter  tel 
ou  tel  mouvement ,  les  nerfs  qui  la 
transmettent  aux  muscles  qui  l'exé- 
cuient  sous  leur  intluence.  Les  os  ou 
parties  duies  qui  prêtent  un  point 
d'appui  aux  muscles  et  favorisent 
ainsi  les  mouvemens  en  sont  les  or- 
ganes passifs. 

La  Locomotion  considérée  dans 
son  sens  le  plus  étendu  ,  c'est-à-dire 
comme  signifiant  la  faculté  q^^onl  les 
Auimiux  de  [louvoir  à  volonté  se 
transporter  d'un  lieu  dans  un  autre, 
ne  s'exécute  pas  de  la  même  nianièie 
dans  la  séné  des  Animaux.  Ainsi 
l'Hounne,  les  Quadrupèdes,  certains 
R.eptile^  et  Insectes  maixhent ;  le.5  Oi- 
seaux ,  les  Chauve-Souris,  et  un 
grand  nombre  d'Iusecles  volent ^  les 
l'oisMins  nagent  i  les  (Jphidiens,  les 
Vers  rampent,  etc.,  etc.  Ces  dilférens 
modes  de  Locomotion  seront  traités 
aux  mois  Marche,  Progression, 
Natation,    Reptatiom    et  Vol,. 

(a.  r.) 

LOCULAR.  bot.phan.  Espèce  du 
genre  Froment.  V.  ce  mot.  (b.) 

LOCUSTA.  INS.  Nom.;scientifique 
des  Sauterelles.  /-'.  ce  mot.  Los  an- 
ciens donnaient  aussi  ce  nom  à  quel- 
ques Crustacés  du  genre  Palœmon. 
j^.  ce  mot.  (g.) 

LOCUSTA.  bot.  phan.  Nom  scien- 
tifique de  la  Valériane  devenue  type 
du  genre  Fédia.  J^.  ce  mot.  (b.) 

LOCUSTAIRES.  Locusujriœ.  ins. 
Famille  de  l'ordre  des  Orthoptères 
sauteurs  ,  établie  par  Lalnille  et 
ayant  pour  caiaclères  :  antennes  sé- 
tacées  ;  tarses  à  quatre  articles  ;  ély- 
tres  et  ailes  en  loit  ;  pâtes  postérieu- 
res propres  au  saut.  Cette  famille 
renferme  la  division  des  Gryllus  Tet- 
tigonia  de  Linné.  La  division  des 
Gryllus  Locusta  appai  tient  au  genre 
Criquet  proprement  dit.  Latreille  , 
dans  ses  ouvrages  antérieurs  ,  ne 
rangeait  dans    cette  famille  que    le 


478  LOD 

genre  des  Sauterelles  <  Locusta  );  il 
l'a  subdivisé  depuis  (Fam.  Nat.  du 
Règne  Anim.),  et  à  présent  la  fauiille 
des  Locustaires  renferme  cinq  genres 
rangés  dans  les  trois  divisions  sui- 
vantes : 

A.  Des  cintres  et  des  ailes  ordi- 
naires dans  les  deux  sexes. 

Les  genres  :  Sauterelle,  Cono- 

CÉPHALE  ,  PeNNICURNE. 

B.  Mâles  ailés  ,  femelles  aptères  ou 
n'ayant  que  des  élytres  très-courtes. 

Le  genre  :  Anisoptère. 

c.  Les  deux  sexes  presque  aptères, 
n'offrant  au  plus  que  des  élyties  très- 
courtes,'  en  forme  d'écaïUcs  arron- 
dies et  voûtées. 

Le  genre  :  Ephipigère.  f^.  tous 
ces  mots.  [g.) 

LOCUSTE.  Locusta.  bot.  phan. 
Quelques  agrostographes  appellent 
ainsi  l'assembLige  de  fleurs  réunies 
dans  une  lépicène  et  que  l'on  dési- 
gne plus  généralement  sous  le  nom 
d'Kpillet.  /^.  Epillet.  (a.k.) 

LOCDSTELLE.  ois.  Espèce  du 
genre  Sylvie,  f^.  ce  mot.  (b.) 

*LODALITHE.  min-.  (  Sévergin  , 
Mém.  de  l'Acad.  imp.  des  Se.  de  Pé- 
tersbourg,  T.  i,  p.  558.)  Ce  n'est  , 
suivant  Léonhard  ,  qu'une  variété  de 
Feldspath.  (g.del.) 

LODDE.  POIS.  Espèce  du  genre 
Salmone.  F",  ce  mot.  (b.) 

LODDTGÉSIE.  Loddigesia.  bot. 
phan.  Genre  de  la  famille  des  Légu- 
mineuses et  de  la  Monadelphie  Dé- 
canlrie,  L.,  établi  par  Sims(2?o/c- 
7iical]\Ja^'azine,  t.  960),  et  adopté  par 
De  Caudolle  [Prvdrumus  Sjst.  feg. 
2,  p.  i56)qiii  l'a  -liusi  caractérisé  : 
calice  un  peu  renflé,  à  cinq  dents 
aiguës;  corolle  dont  Téteudai  d  est  de 
plusieurs  fois  moins  long  que  les 
ailes  et  la  carène  :  dix  élamines  toutes 
réunies  par  leurs  filets;  ovaire  oblong, 
comprimé  ,  à  deux  ou  quaire  ovules. 
Ce  genre  fait  partie  des  Génistées  ou 
delà  première  section  de  la  tribu  des 
Lotées.  Il  est  placé  non  loin  des  Cro- 
alaria,  avec  lequel  il  offre  de  tels 


LOD 
rapports  que  la  plupart  des  jardiniers 
ont  donne  ce  nom  à  la  seide  espèce 
qui  le  constitue  ,  et  qui  a  été  nommée 
par  Sims  Lothligenia  uxalidifulia. 
C'est  un  petit  Aibnsscau  très-rameux 
et  glabie  ,  indigène  «lu  cap  de  Boune- 
Espérance.  Ses  feuilles  sont  pétiulées, 
accompagnées  de  stipides  suliulc'es  , 
et  composées  de  trois  folioles  obcor- 
dées  mucronées.  Ses  fleurs  au  nom- 
bre de  tiois  à  huit  forment  une  petite 
ombelle  ,  et  sont  de  couleur  blauclie, 
avec  une  teinte  purpurine  au  sommet 
de  la  carène.  (g..n.) 

LODICULARIA.  bot.  phan.  Pa- 
lisol  de  Beauvois,.  dans  son  Agrosto- 
graphie,  a  établi  sous  ce  nom  un 
genre  particulier  pour  la  Rottboella 
Jasciculata  de  Desfoutaines ,  qui  ne 
diffère  des  autres  espèces  du  genre 
Rottboella  que  par  la  longueur  et  la 
forme  des  paléoles  de  la  giuuielle.  Ce 
caractère  ne  paraît  pas  suffisant  pour 
l'établissement  d'un  genre.  V.  Rott- 
boella. (a.  n.) 

LODICULE.  Lodicula.  bot.  phan. 
Palisot  de  Heauvols  appelle  ainsi  les 
deux  petites  écailles  les  plus  inté- 
rieures des  fleurs  dans  les  Graminées, 
et  que  le  professeur  Richard  avait 
nommées  antérieurement  Glumelle. 
K.  ce  mot.  (a.r.) 

LODOICEE.  Lodoicea.  bot.  phan. 
Il  n'est  persoune  qui  ne  counaisse  ces 
énormes  fruits  ,  souvent  d'une  forme 
si  bizarre  ,  et  que  l'on  nomme  vulgai- 
rement Cocus  des  Maldives.  Pend.mt 
long- temps  on  n'a  su  à  quel  Arbre  ils 
appartenaient  ,  ni  même  quelle  était 
au  juste  leur  patrie,  puisqu'on  les 
croyait  généralement  origiu;iires  deà 
îles  Maldives  ;  mais  Commerson  et 
surtout  L  djiUardière  nous  ont  ,  les 
premiers,  donné  des  renseignemens 
certains  à  cet  égard,  et  nous  ont  ap- 
pris que  l'Arbie  qui  les  produit  croît 
naturellement  dans  les  îles  Sechelles, 
sur  le  rivage  de  la  mer,  et  que  leurs 
fruits  ,  souvent  transportés  à  d'énor- 
mes distances  par  les  flots  ,  viennent 
abordcrsur  dcsrivageslointains  C'est 
ainsi  que  l'on  a  cru  que  les  Maldives 
étaient  leur  lieu  natal  j  on  en  a  vu 


LOD 

mcme  arriver  sur  des  points  encore 
plus  éloignés  de  leur  véritable  patrie. 
Commerson  ,  dans  ses  manuscrits  ,  en 
avait  lornié  un  genre  sous  le  nom  de 
JLo./oicea  ;  ce  genre  a  été  adopté  par 
Labillardière  fAnn.  Mus.  l'ar.  9, 
p.  i4o)  qui  en  a  fait  connaître  le  ca- 
ractère avec  détail. 

J-.C  CoCOTlKIl  BES   SeCHF.LLES  ,    Lo- 

(iu/cea  Sec/ic/Zamm,  Libill., /oc.  ci/., 
t.  i3,  est  un  Palmier  di.nt  le  stipe 
droit  et  cylindrique  peut  acquéi  ir  une 
hauteur  de  quaniute  piecU  cta;:-delà. 
Il  Cjt  niarqiu;  d'eini^ireinles  lormées 
par  les  leuilles  qui  s'en  détachent 
chaque  année.  Celles-ci  ,  poitéos  sur 
de  longs  pétioles  ,  forment  au  som- 
met du  stipe  une  vaste  couronne  com- 
posée ordinairement  de  quinze  à  vingt 
feuilles.  Lespétioles  sont  longs  de  sept 
a  huit  pieds,  élargis  et  membraneux 
àlourbnse;  les  feuilles  sont  ovales, 
subcordiformes  à  leur  base  ,  olbant  à 
leur  contour  un  grand  nombre  de  di- 
visions profondes  et  plissées  en  forme 
d  éventail.  Les  fleurs  sont  unisexuées 
et  séparées  sur  deux  individus  dis- 
tincts. Le  régime  de  fleurs  mâles  se 
compose  d'un  petit  nombie  de  cha- 
tons cylindriques  longs  d'environ 
deux  pieds  et  demi  sur  un  di miètre  de 
trois  à  quatre  pouces.  Ils  se  compo- 
sent de  larges  écailles  étioiteinentim- 
briquées,  se  divisant  en  dessus  vers 
le  quart  de  leur  laigeur  en  deux  la- 
mes verticales  qui  enveloppent  pres- 
qu'en  totalité  un  faisceau  composé 
d'environ  une  trentaine  de  fleuis  im- 
briquées. Ces  fleurs  sont  disposées  sur 
deux  rangées  et  séparées  les  imes  des 
autres  par  une  petite  écaille.  Ciiaque 
fleur  se  compose  d'un  calice  de  sixsé- 
pales  étroits  allongés,  creusés  en  for- 
me de  gouttière  ,  et  de  vingt-qu^itreà 
trente-six  élamines  attachées  sur  un 
réceptacle  commun.  Le  régime  de 
fleurs  fcnrelles  est  un  peu  rameux  ,  et 
porte  uu  petit  nombre  de  fleurs  sessi- 
îes.  Leur  calice  est  composé  de  cinq 
à  sept  sépales  très-larges  et  étioite- 
inent  appliques  sur  le  pistil.  L'ovaire 
.presque  sphérique  est  surmonté  de 
trois  ou  q.iatre  stigmates  allongés  et 
aigus.  Le  fruit  est  une  noix  d'un  pied 


LOD  479 

«t  demi  de  long,  contenant,  selon 
Labillardière  ,  sous  une  pajtie  li- 
brr  use  ,  trois  ou  quatre  noy:uix  qui 
léussissent rarement  tous.  Ces  noyaux 
qui  sont  connus  sous  le  nom  de  (  u- 
cos  des]}Ja/(/ii'cs,  sont  tiès-gios,  lujirs, 
osseux,  ép;iis,  terminés  à  leur  partie 
Supéiieure  par  deux  ou  trois  lobes 
saillans  ,  séparés  les  unsdes  autres  par 
des  enfoncemcns  profonds.  C'est  cn- 
tie  ces  lobes  qu'on  trouve  une  ouver- 
ture oblonguc  ,  garnie  de  filires  sur 
ses  bonis  ,  et  donnant  issue  à  l'em- 
bryon au  moment  de  la  geimination. 
L'amande  renfermée  dans  cette  noix 
est  dure.  L'endjryon  est  placé  dans 
une  petite  cavité  située  à  la  partie  su- 
périeure (le  l'amande  ou  endospcrme. 
Ce  beau  Palmier  a  été  transporté 
par  Sonnerai  à  l'Ile-de-France.  Son 
amande  est  un  aliment  assez  médio- 
cre ,  et  ses  feuilles  ,  li  ès-consistantes  , 
sont  utilement  employées  pour  cou- 
vrir les  maisons.  (a.  k.) 

LOEFLINGIE.  Lixflingla .  dot . 
PHAN.  Ce  genre  établi  par  Linné  ,  et 
placé  ])ai  ce  naturaliste  dans  sa  Trian- 
drie  iNionogynie  ,  fait  maintenant  par- 
lie  de  la  nouvelle  famille  des  Parony- 
chiées  d'Auguste  Saint-Hilaiie.  On 
le  rangeait  autrefois  parmi  les  Caryo- 
phyllées,  famille  aux  dépens  de  la- 
quelle une  partie  de  celle  des  Paro- 
nycbiées  a  été  constituée.  Dans  l'ex- 
position des  genres  qui  composent 
cette  dernière,  le  professeur  A. -L.  de 
Jussieu  (Mémoires  du  Muséum  d'His- 
toire JNaUirelle,  T.  11 ,  p.  586)  impose 
les  caractères  suivans  au  Lœjli/igia  : 
calice  divisé  très-prolbndomenl  en 
cinq  divisions  bidentées  à  la  base; 
corolle  à  cinq  pétales  très-petits  et 
connivens  ;  trois  étamines  ;  style  uni- 
quesurmonfé  d'un  slyle(selou  Linné) 
ou  plutôt  de  trois  (d'après  Auguste 
Saint-Hilaire);  capsule  uuiioculaire  à 
trois  valves  et  pol, sperme.  Ce  g  nre 
fait  partie  de  la  première  section  des 
Paronychiées  ,  it  ction  à  laquelle  Au- 
guste Saint-Hilaire  a  donné  le  nom 
de  Sclérauthées;  mais,  ainsi  que  le 
Minuarlia,  il  diflère  des  autres  genre.v 
voisins  par  l'exiitcnce  de  sa  corolle 


48» 


LOE 


et  ses  capsules  polyspcrmes.  Auguste 
Sainl-Hilitire  entrevoit  donc  la  possi- 
bilité  d'établir  encore,  au  moyen  de 
ces  deux  genres  ,  un  petit  groupe 
dans  la  section  des  Sclérantuées  et 
qui  rapprocherait  singulièrement  les 
familles  des  Paron\ ciliées  et  des  Ca- 
ryopliyllées  ,  puisque  les  deux  genres 
que  nous  venons  de  citer  ne  se  dis- 
tinguent de  ces  dernières  que  pur 
leurs  étamines  et  leurs  corolles  pé- 
rigynes.  On  ne  connaît  que  deux  ou 
trois  espèces  de  Lœflingies.  Celle  qui 
doit  être  considérée  comme  type,  a 
été  nommée  Lœflingia  hispanica ja&r 
Linné  [yJct.  Hoirn.  i758,  ï.  i,  T  i) 
qui  l'a  dédiée  au  célèbre  vo\ageur 
Lœfling,  auquel  on  en  doit  la  pre- 
mière description.  Celte  Plante  est 
herbacée  ,  et  pousse  du  collet  de  sa 
racine,  des  tiges  grêles,  pubesccntes, 
visqueuses,  très-r;imeuses,  longues  de 
un  à  deux  déciiuèties  ,  coucliées  et 
ctîilées  sur  la  terre.  Les  feuilles  sont 
petites,  linéaires,  subulëes ,  opposées 
et  ramassées  ou  fort  rapjJrochéLS  les 
unes  des  autres  au  sommet  des  ra- 
meaux et  de  leurs  divisions.  Le>  fleuis 
sont  petites,  asilaires,  sessiles  et  so- 
litaires. La  Lœflingia  /lisjja/iica  cioît 
naturellemeu  t ,  comme  son  nom  spéci- 
fique l'indique,  partout  en  Espagne  et 
en  Portugal.  INous  l'avons  reçue  d'un 
botaniste  qui  l'a  recueillie  en  Fiance, 
dans  le  déj)artement  des  Pyrénées- 
Orientales.  Cavanilles  (/co/ze5  ,  2,  p. 
39,  t.  i48  ,  f  i2)  a  donné  la  descrip- 
tion et  la  figure  d'une  seconiie  espèce 
sous  le  nom  de  Lœjliiigia  pentandra 
qui  croît  aussi  eu  Espagne  sui  les 
bords  de  !a  Méditerranée  ,  et  qui  dif- 
fère principalemeJit  de  la  précé- 
dente par  ses  éiainines  au  nombie  de 
cinq.  Examinée  de  nouveau  avec  plus 
de  soin,  elle  doit  sans  doute  consti- 
tuer un  genre  distinct  des  vraies  Lœ- 
flingia. (g..n.) 

LOESELIE.  Lœselia.  bot.  phan. 
Ce  genre  ,  établi  par  Linné  ,  avait  été 
placé  parce  natur;iliste  ,  ainsi  que  par 
la  plupart  des  auteurs  qui  ont  suivi 
son  système  ,  dans  la  Diiiynamie  An- 
giospeimie;   mais   une  connaissajice 


LOG 

F  lus  positive  de  ses  organes  sexuels 
a  fait  reporter  dans  la  Pentandric 
Monogynie  par  Rœmer  et  Schultes. 
La  place  qu'il  doit  occuper  dans  les 
familles  naturelles  n'était  pas  non  plus 
bien  exactement  déterminée.  Jussieu 
l'avait  rangé  ,  d'après  le  caractère 
donné  par  Linné  ,  à  la  fin  des  Con- 
volvulacées. Gaertner  en  ayant  décrit 
le  fruit  avec  son  exactitude  accoutu- 
mée ,  l'auteur  du  Gênera  Plantarum 
reconnut  ensuite  (Annales  du  Mus. 
d'Hist.  Nat.  ,  t.  5  ,  p.  269)  que  le 
genre  L^œselia  devait  faire  partie  des 
Polémoniacées  ,  et  qu'il  était  extrême- 
ment voisin  de  VHoitzia,  peut-être 
même  identique  avec  lui.  Voici  les 
caractères  essentiels  d'après  Gaertner 
ctLamarck  :  calice  tubuleux  à  quatre 
ou  cinq  denlsaiguës  ,  droites  et  cour- 
tes ;  corolle  à  cinq  divisions  profon- 
des, oblongueset  ciliées;  cinq  étami- 
nes, dont  quatre  in-érées  sur  le  tube, 
et  la  cinquième,  plus  courte  ,  insérée 
sur  le  milieu  d'une  des  divisions  de  la 
corolle  ;  un  seul  style  fillfoi  me  ter- 
miné par  un  stigmate  en  massue  ; 
capsule  à  trois  valves  s'ouvrant  par  le 
sommet ,  chacune  portant  une  cloison 
sur  son  milieu  ,  et  renfermant  une  ou 
deux  graines  dais  chaque  loge. 

h^t  Lœselia  ciliata  ,  L.  et  Lamarck 
(llluslr.,  t.  527),  est  encore  la  seule  es- 
pèce connue.  C  est  une  Plante  herba- 
cée dont  la  tige  est  quadi angulaire  , 
rameuse  ,  garnie  de  feuilles  opposées  , 
ovales,  un  peu  pointues,  dentées  en 
scie  et  rétrécies  à  la  base.  Les  fleurs 
naissent  sur  des  pédoncules  axillaires  , 
et  sont  accompagnées  de  deux  sortes 
de  bractées  ,  les  unes  extérieures  ,  im- 
briquées en  foi  me  de  cône  ,  oppo- 
sées ,  ovales  ,  arrondies  ,  veinées  , 
presque  sessiles  ,  et  bordées  de  dents 
sélacées  ;  les  autres  intérieures,  si-" 
tuées  à  la  base  des  calices  ,  membra- 
neuses et  ciliées.  Celte  Plante  croît 
pi  es  de  la  Vera-Cruz  en  Amérique. 

;g-..n.) 

*  LOGANÉES.  Loganeœ.  eot. 
PH,iN.  Robert  Brown  (  Prodr.  FI. 
Nuv.-HolL.  1,  p.  455),  en  parlant  du 
genre  Logania  ,  fut  voir  ses  rapports 
avec  les  genres  Geniostoma,  Anasser 


LOG 

de  Jussieu  ,  /b^/œa  et  Usterîa,  et 
(lit  que  ces  divers  gcDi  es  doivent  pro- 
biiblemenl  former  un  ordre  distinct 
inteiniédiaire  enire  les  A|  oejnérs  et 
les  Rubiacces.  Plus  lard,  fi;.ns  ses  Uc- 
niarqnes  générales,  le  même  bota- 
niste développe  davantage  celte  idée  , 
et  ùtant  toui-à-f'iit  le  j\o^ania  de  la 
famille  des  Gentianées  dont  il  lavait 
d'abord  ia|i|. roche,  il  le  place  plus 
près  des  Apocv  nées  ou  avec  les  geni  es 
Genio.stoma  àe  Forster  dont  V/Inas- 
ser  de  Jussieu  est  à  peine  distinct  , 
Usteria,  Gœrtnera  ileLairaick,  Fa- 
gamœa  d'Aubltl  et  peut-èire  le  1  a- 
grœa,  il  forme  une-  section  distincte 
ou  une  petite  famille  ,  que  l'on  peut 
appeler  Logànée,.  iMais  le  célèbre  bo- 
lani>te  anglais  n'indiqn;e  pas  les  ca- 
ractères de  cette  nouvelle  famille, 
qui  selon  lui  est  destinée  à  cond)ler 
le  vide  qui  existe  entre  les  Apocy- 
iiées  et  les  Rubiacces,  plusieurs  des 
Plantes  qui  lui  appartiennent  étant 
munies  de  stipules.  (a  r.) 

LOGANIE.  Logania.  bot.  imian. 
Ce  genre  est  le  même  que  \ Etwsma 
d'AndrcAVs  ,  nom  qui  n'a  pas  été  gé- 
néralement ailopté.  Robei  t  Brown 
qui  a  établi  le  genre  Logania  ,  le 
plaça  d'aboid  [P/vdr.  JSoo.-HolL)  k 
la  fin  des  Gentianéts  ,  à  cause  de 
quelque  rapport  avec  les  genres  Mi- 
/rasacme  el  L.racum.  Mais  plus  laid 
(Gêner.  Remarks)  il  le  rapprocha  des 
Apoc\i]ées  oii  avec  quelques  autres 
genres  il  forme  une  section  ou  une 
petite  famille  qu'il  nomma  Loganées. 
/^.  ce  mot.  Ce  genre  a  été  ainsi  ca- 
lactérisé  :  calice  à  cinq  divisions  pro- 
fondes ;  corolle  monopétale  subcam- 
panulëe,  à  gorge  velue  et  limbe  quin- 
quéparti  ;  cinq  étainines  plus  courtes 
que  le  limbe;  ovaire  surmonté  d'un 
st^le  persistant ,  terminé  p>ar  un  stig- 
mate ovoide  capitulé;  capsule  s'ou- 
vrant  en  deux  parties  et  ofirant  deux 
trophospermcs  attachés  sur  le  mi- 
lieu de  chaque  partie  ,  et  finissant 
par  devenir  libres;  graines  attachées 
par  l'»  milieu  de  leur  face  inférieuie. 
Brown  décril  onzeespèces  dcce  genre, 
toutes  originaires  de  la  Nouvelle- 
roME  IX. 


LOG  48» 

Hollande.  Ce  sont  de  petits  Arbus- 
tes ou  des  Plantes  heibacces  ,  portant 
des  feuilles  tt  es  (  nlières  ,  souvent 
munif's  de  stipules  qui  se  soudenl  et 
forment  une  gjiîne  inleritctiolnire 
J>es  fifurs  sont  blanches,  leiminales 
ou  axillidres  ,  tantôt  solitaires  ,  tantôt 
en  grappes  ou  en  coijndies.  A  ce 
genre  Kohoi  t  Brown  rappoiie  l'^'.ta- 
cum  lOi'inaU'  de  Labiilardièie ,  sous 
le  nom  ait  Logania  lalifolia,  cl  Vl.uoi>- 
ma  albiflora  d'Andicws,  sous  ctlui 
à<t  Logania  Jloribunda.  (a.h.) 

LOGE.iîOT.rH.\N.  On  appelle  ainsi 
la  cavité  simple  ou  multiple  que  pré- 
sente un  ovane  ou  un  péi  Écarpe,  une 
anthère,  etc.,  lorsqu'on  les  coupe 
ti  an^versalement  :  c'est  dans  ce  sens 
qu'on  dit  ovaire  à  une,  deux,  qua- 
tre ,  cinq  Loges,  etc.  (a.  \\.) 

*  LOGFIA.  BOT.  l'iiAN.  Genre  de 
la  famille  des  Synanlhérées,  proposé 
par  Cassini  (Bullet.  de  la  Soc.  Phi- 
lom.,  septembre  1819)  qui  b'i  a  im- 
posé les  caractères  suivans  :  iuvolu- 
cre  formé  de  cinq  écailles  sui-  un  seul 
r-ang,  égales  ,  appliquées  ,  munies 
d'une  larse  bordure  membraneuse, 
gibbeuses  et  ossifiées  dans  leur  pai  lie 
inférieure;  quelques  écailles  rudi- 
mentaires  sont  situées  à  l'extéiieur; 
réceptacle  plane,  muni  de  cinq  pail- 
lettes situées  entre  les  deux  rangées  de 
fleurons  extérieurs;  c^lalhide  ovoïde 
puamidalc,  pentagone  ,  dont  hs 
fleurs  du  centre  ,  au  nombre  de  cinq  , 
sont  régulières  et  hermaplnodiles  ] 
celles  de  la  ciiconférence  au  noinhre 
de  dix  sur  deux  rangées,  fubnleuses 
et  femelles  ;  ovaires  des  fleurs  cen- 
trale-, oblongs,  diois  et  surmontés 
d'une  aigrette  composée  de  poils  ca- 
ducs et  à  peine  plumeux;  ovaires  des 
fleurs  de  la  cii  confi-rence  ohlongs 
arqués  en  dedans  et  dépourvus  d'ai- 
grette. Ce  genre  est  un  démemiiie- 
ment  du  Fi  ta  go  de  Linné,  et  ne  se 
compose  que  de  deux  espèces  assez 
communes  en  France,  et  particu- 
lièrement aux  environs  de  Paris.  Ce, 
sont  les  F.  montana  et  /.  ga/lica. 
Cette  dernière  esi)èce  est  la  seule  à 
laquelle  se  rapportent  précisément 


482 


LOI 


les  caractères  génériques  exposés  plus 
haut,  car  la  première  se  rapproche 
beaucoup ,  de  l'aveu  de  Cassini  lui- 
inêine  ,  du  genre  Oglifa,  autre  ana- 
gramme du  mot  Filago.  L'auteur  de 
ces  subdivisions  génériques  paraît 
être  revenu  à  des  idées  plus  en  har- 
monie avec  celles  qui  dominent  chez 
la  plupart  des  classificaleurs;  il  ne  con- 
sidère plus  que  comme  dessous-genres 
du  Filago,  ces  groupes  que  d'abord 
il  avait  établis  comme  très-dislincls. 

(G.N.) 

LOGHANIA.  BOT.  PHAN.  {Scopoli 
et  Necker.)y,yn-  du  Rujschia  de  Jac- 
quin.  f".  ce  mol.  (c.N.J 

*  LOGOLIS.  BOT.  PHAN.  (Gaert- 
ner.)  F'.  Gyainanura. 

LOIR.  Mjoxus.  MAM.  Ce  genre  de 
Rongeurs  ,  qui  appartient  à  la  gran- 
de famille  des  Rats,  a  néanmoins 
quelques  rappoits  avec  celle  des 
Ecureuils  ,  soit  par  'ses  caractères 
zoologiques  ,  soit  surtout  par  ses  ha- 
bitudes; il  fait  même  partie,  dans 
quelques  ouvrages  systématiques,  du 
genre  Sciiirus.  11  a  quatre  molaires  de 
chaque  côié,  et,  comme  presque 
tous  les  autres  Rongeuis,  deux  inci- 
sives à  chaque  mâchoire.  Ces  inci- 
sives sont  longues  ,  foi  tes  ,  plates  à 
leur  partie  antérieure  ,  et  comprimées 
et  anguleuses  à  la  postérieure;  les 
supérieures  sont  coupées  cairément  ; 
les  inférieures  sont  pointues.  Les 
molaires  se  divisent  dès  leur  base  en 
racines  ,  et  leur  couronne  plate  ofiVe 
des  ligues  transveises  saillantes  et 
creuse?.  A  la  mâchoire  supérieure, 
la  première  nrolaire  est  formée  de 
trois  tubercules,  dont  deux  sont  ex- 
ternes ,  et  l'un  interne.  Les  autres  sont 
plus  grandes  et  de  forme  carrée. 
Quant  aux  molaires  inférieures*,  elles 
diffèrent  peu  des  supérieures.  Les 
membres  sont  à  peu  près  égaux.  Le 
posléi  ieur  est  terminé  par  cin|  doigts 
armés  d'ongles  aigus  et  comprimés  ; 
le  pouce,  assez  court,  est  susceptible 
de  s'écarter  des  autres  doigts,  etest 
même  un  peu  opposable  dans  quel- 
ques eiiconslances.  L'antérieur  n'est 
au   contraire    que   tétmdactylc  ,    le 


LOI 

pouce  ne  consistant  plus  que  dans  un 
tubercule  allongé  ,  sur  lequel  cepen- 
dant on  aperçoit  encore  un  rudiment 
d'ongle  ;  les  quatre  autres  doigts  sont 
d'une  longueur  moyenne.  La  paume 
est  nue  et  a  cinq  tubercules,  et  la 
plante  ,  pareillement  nue  ,  en  a  six  : 
toutes  ces  parties  et  le  dessous  des 
doigts  sont  également  recoirverts 
d'une  peau  très-douce.  La  queue  est 
bien  différente  de  celle  des  Rats  ;  elle 
est  toujours  couveife  de  poils  abon- 
dans  ,  et  quelquefois  même  presque 
aussi  toutfue  que  celle  d'un  Ecureuil. 
La  langue  est  douce  et  assez  longue  ; 
l'oreille  est  membraneuse,  la  pupille 
ronde  et  même  très-cqntractile;  et 
il  y  a  entre  les  deux  narines  un  petit 
mufle.  Les  moustaches  sont  lon- 
gues, les  lèvres  épaisses  et  velues;  la 
supérieure  al  fendue  ,  et  l'inférieure 
forme  une  sorte  de  gaîned'oii  sortent 
les  incisives  ,  à  cause  d'une  disposi- 
tion particulière  des  bords  qui  se  réu- 
nissent l'un  à  l'autre  en  arrière  de  ces 
dents.  Il  y  a  dans  ce  geine  ,  ou  du 
moins  dans  les  espèces  les  plus  con- 
nues, huitmaraelles,  dont  quatre  sont 
pectorales,  et  quatre  ventrales.  Mais 
un  des  faits  les  plus  curieux  de  l'or- 
ganisation de  ce  genre,  est  l'absence 
du  cœcum  ,  qui  existe  chez  tous  les 
autres  R.ongeurs  soit  de  la  famille 
des  Rats  ,  soit  de  toute  autre  famille  , 
et  qui  a  même  généralement  dans 
cet  ordre  un  volume  considérable. 
Celte  anomalie  est  d  ailleurs  d'au- 
tant plus  remarquable  que  ces  Ani- 
maux sont  très  -  frugivores.  Leur 
nourriture  consiste  en  fruits  rie  toute 
espèce  ,  qu'ils  vont  chercher  sur 
les  Arbres  oli  la  forme  de  leurs 
ongles  leur  permet  de  grimper  avec 
beaucoup  de  facilité.  Cependant  , 
quoique  leur  régime  soit  essentielle- 
inentvégétal  ,  quand  ils  viennent  à 
rencontrer  des  nids,  ils  font  souvent 
leui'  proie  des  œufs  et  même  des  jeu- 
nes Oiseaux  qu'ils  y  trouvent.  Ce 
sontpourla  plupartdcpetits  Animaux 
nocturnes  ,  dont  le  pelage  est  généra- 
lement peint  de  couleurs,  sinon  bril- 
lantes, du  moins  agréables  et  har- 
monieusement disposées.    Ils  vivent 


LOI 

sur  les  Arbres,  à  la  manière  des 
Ecureuils  ,  et  peuvent  comme  eux  , 
mais  toutefois  avec  moins  du  facilite, 
sauter  de  branches  en  branches.  Ils 
sont  ainsi  presque  loujours  à  l'abri 
de  l'atlaque  des  Animaux  carnas- 
siers ;  cependant  lorsqu'ils  ne  peu- 
vent l'éviter,  ils  se  défendent  avtc 
courage,  cl  font  à  leuis  ennemis  de 
cruelles  morsures  ;  on  pre'tend  même 
que  les  plus  grosses  espèces  du  genre 
ne  redoutent  pas  la  belette.  C'est  à  la 
fin  du  pi  inlemps  que  l'accouplement 
.1  lieu;  et  les  pciits  ,  ordinaiiemeiit 
au  nombre  de  cinq  environ  ,  naissent 
en  été.  A  l'approche  de  l'hiver,  les 
Loiis  font  dans  leur  retraite  une  pe- 
tite provision  de  noisettes  ,  de  châ- 
taignes et  d'autres  fruits  ,  et  lorsq  e 
la  température  n'est  plus  que  de 
7°  environ,  ils  tombent,  comme  la 
Marmotte  ,  dans  un  eiigouidissement 
qui  dure  autant  que  les  froids.  Ils  se 
réveillent  cepemiaut  de  temjis  à  au- 
tre, soit  lorsque  le  froid  devient  vif, 
soit  lorsqu'il  y  a  long- temps  qu'ils 
n'ont  pris  de  nourriture.  C'est  pendant 
CCS  intervalles  de  vedle  ,  etanssi  api  es 
leur  engourdissement  ,  qu'ils  con- 
somment leuis  provisions.  De  nom- 
breuses et  intéressantes  observations 
ont  été  faites  dans  ces  derniers  temps 
sur  la  léthargie  hibernale  des  Loirs 
par  Mangili  (Ann.  du  Mus.  T.  x),  pjir 
de  Sai^sy,  par  Edwards  ([iitluence  des 
agens  physiques  sur  la  vie),  et  par 
(1  autres  phy>iologi>tes;  nous  en  fe- 
rons coniiaîlie  quelques- unes.  La 
respiration  est  suspendue  et  renou- 
velée.! des  intervalles  réguliers;  mais 
ces  intervalles  varient  suivant  la  tem- 
pérature; à  5°  un  individu  observé 
par  Mangili  respirait  22  ou  24  fois 
de  suite  en  une  minute  ,  après  4  mi- 
nutes de  repos.  En  outre  la  tempéra- 
turc  de  l'Animal  baisse  be.iucnup  ; 
ainsi  un  Lérot,  qui  en  été  avait  56°,  5, 
n'avait  plus  au  mois  de  décenibre 
que  21**,  suivant  les  observations  de 
Saissy.  Cet  abaissement  de  la  tempé- 
rature pendant  la  saison  fioide  a  été 
ti  ès-bien  expliquée  parle  savant  pliy- 
siologisie  Edwards  ;  il  a  montré  que 
les  Animaux  hibernans  {y.  ce  mot) 


LOI  48. -^ 

produisent  habituellement  moins  de 
chaleur  que  les  autres  Animaux  à 
sang  chaud;  et  qu'ils  sont,  sous  ce 
rappoit,  il'une  manière  permanente 
dans  les  mêmes  conditions  que  tous 
les  ieuncs  Animaux. 

On  n'a  encore  bien  distingué  dans 
ce  genre  que  quatre  espèces,  dont 
une  seule  est  éliangèrc. 

l>e  Loir,  Bulf. ,  vin,  24;  Myoxus 
dis ,  Gm.,  qui  a  donné  son  nom  au 
genre  ,  est  l'espèce  la  pi  us  giaude  ;ila 
près  de  six  pouces  du  bout  du  museau 
à  l'origine  de  la  queue.  Il  est  générale- 
ment gris  cendré  en  dessus,  avec  ie  des- 
sous et  la  partie  interne  des  membres 
d'un  blanc  un  peu  roussàtie;  la  queue 
est  entièrement  d'un  cendré  brunâtre. 
L'j  tour  de  l'œil  est  noirâtre,  et  le 
dessus  de  la  tète  est  d'un  gris  plus 
pâle  que  le  reste  du  corps;  enlin  les 
pâtes  sont  blanches  avec  une  tache 
brune  sur  le  métacarpe  el  sur  le  mé- 
tatarse. Les  01  cilles  sont  courtes,  à 
peu  près  derni-circulaiics  ,  et  la 
queue,  à  peu  près  de  la  longueur  du 
corps  ,  est  toud'iie  et  distique.  Cette 
espèce  habite  les  foièis  de  l'Europe 
méridion?le  ;  clic  se  fait  un  lit  de 
mousse,  soit  dans  le  tronc  d'un  Ar- 
bre creux,  soit  dans  une  fente  de 
rocher,  mais  loujours  dans  un  lieu 
sec.  La  chair  des  Loirs  a  le  goût  de 
celle  du  Cochon  d'Inde;  el  elle  était 
estimée  chez  les  RouKiins  ,  au  point 
qu'ils  les  élevaient  et  les  engraissaient 
])our  leurs  tables  ,  comme  nou.s 
fai  ons  des  L.^pins.  On  est  même 
niainlenr.nt  encore  en  Italie  dans 
l'iisage  de  les  manger.  On  se  les  pro- 
cure en  faisant  dans  un  lieu  sec,  une 
fosse  que  Ion  tapisse  de  mousse,  et 
oii  l'on  met  des  faines  ;  les  Loirs  s'y 
rendent  en  grand  nombre,  et  on  les 
trouve  engourdis  vers  la  fin  de  l'au- 
tomne ;  c  est  précisément  le  temps  de 
les  manger. 

Le  LÉROT,  BulT.jViii,  25;  Myo.xtis 
Nitela,  Gm.,  a  le  dessus  delà  tête, 
du  coips  el  du  premier  tiers  de  la 
queue,  d'un  roux  vineux,  avec  les 
flancs  gris  el  le  dessous  de  la  tête, 
du  corps  et  de  la  queue  ,  ainsi  que  la 
lèvre  supérieure,    blancs.    L'œil    se 


484  LOI 

trouve  jjlacé  dans  une  grande  laclie 
noire  qui  se  prolonge  jusqu'au-des- 
sous de  l'oreille.   Les  membres  sont 
blancs,    à   l'exception    de   la    partie 
supérieure  de  celui  de  denière,  qui 
est  noire.   La  queue  ,    toute  blanche 
en  dessous,  noire  en  dessus  dans  ses 
deux  derniers  tiers  ,  et  toute  blanciie 
à  son  extrémité  ,  est  plus  longue  que 
le  corps  ,  et  terminée   par  des  poils 
longs   et  assez   abondans.    Enfin   le 
Lërot  a  les  oreilles  plus  ovales  que  le 
Loir,   et   sa    longueur    est    moindre 
d'un  cinquième  environ.  Celte  espèce 
habite  tous  les  climats  tempérés»de 
l'Europe,  et   même  la  Pologne;    elle 
est  plus  nombieuse  et  plus  répandue 
que  celle  du  I^oir,  el  se  trouve  sou- 
%'enL  dans  les  jardins,  el  quelquelbis 
même  dans  les  maisons.  Il  se  niche 
dans  les  Ivouj  fies  murailles  ,  e.t  aussi 
dans  les  Arbres  creux.  Il  est  souvent 
très-nuisible  par  l'habitude  qu'il  a  de 
courir  sur  les  espaliers,  el  d'entamer 
les    meilleurs   fruits  au   moment  où 
ils  commencent  à  mûrir;    il   détruit 
ou   gâte   particulièrement    beaucoup 
de   pèches.  Il  est  d'ailleurs  entière- 
ment  inutile   à   l'homme  ,   et  ne  se 
mange  pas  comme  le  Loir,  sa  chair 
étant    désagréable    et   de     mauvaise 
odeur.  Le  Lérot  poste  en  beaucoup 
de  lieux  le  noift  de  Loir  ou  de  Loirot. 
Le  MrscARDiN,  Mjoxus  Muscat - 
diiius,  Gm.,  Mus  Avellanarhis,  Lin., 
est    entièrement    d'un     beau    fauve 
roussâtre  ,  avec  le  dessous  de  la  tète  , 
la  gorge  et  la  poitrine  blancs,  et  le 
dessous    du    corps   blanc   roussâtre. 
Cette  jolie  espèce,  de  la  taille  du  Mu- 
lot ,  a  les  oreilles  courtes  et  la  queue 
un  peu  plus  longue  que  le  corps  ,  et 
terminée  par  des  poils  assez  longs  et 
abondans  ;   elle   est    répandue   dans 
presque  toute   l'Europe   méridionale 
ou  tempérée  ,  oii  elle  se  trouve  ordi- 
nairement dans  les  bois  ,  quelquelbis 
aussi  dans  les  jardins.  Elle  se  retire 
l'hiver  dansles vieux  troncs  d'Arbres, 
se  faisant  d'ailleurs  un  nid  à  la  ma- 
nière de  l'Ecureuil.  Ce  nid,  placé  or- 
dinairement assez  bas  ,  est  fait  d'her- 
bes entrelacées  ;  il  a  environ  six  pou- 
ces de  diamètre  ,  et  n'csl  ouvert  que 


LOI 

par  le  haut.  L'espèce  du  Muscardin 
<  st  moins  nombreuse  que  celle  du 
Lérot;  on  prétend  qu'elle  renferme 
deux  variétés  ,  dont  1  une  ,  la  seule 
qui  se  trouve  en  France,  n'a  aucune 
odeur,  et  l'autre  a  au  contraire  l'o- 
deur du  musc;  quoi  qu'il  en  soit  la 
chair  de  tous  les  individus  est  désa- 
gréable. 

Le  LÉROT  nu  Sénégal,  ,  Myo.vus 
Coupcii  ,¥r.  Cuv  ,  Mamm.  Lith.;  le 
Loin     BiuRiN  ,     dJyoxus    muiinus  , 
Desm.,  Mamm     Suppl.  Ce  Loir ,  uu 
peu   plus  gra_      que  le  Muscardin  , 
et  qui  a  la  queue  plate,  mais  garnie 
de  poils  longs  et  abondans  ,  a  le  des- 
sus du  corps  et  la  queue  d'un  cen- 
dré un  peu  roussâtre  ,  avec  le  dessous 
blanc  giisâlre.  Les  pâtes  sont  blan- 
châtres, et  les  oreilles  un  peu  ovales. 
Fr.  Cuvier  a  donné  à  cette  espèce  le 
nom   de  Myuxus  Coupeli ,   nom    du 
voyageur  qui  a  i apporté  du  Sénégal 
1  individu    type    de    sa    description  ; 
mais  nous  pensons  qu'elle  ne  diffère 
pas  du  Jilyoxus  murinus  ,  espèce  pu- 
bliée à  peu  près  dans  le  même  temps 
par  Desmaresl  d'après  d'autres  indi- 
vidus rapportés  du  cap  de  Bonne-Es- 
pérance par   Delaiande.   Le  Mjoxus 
murinus  différerait,  il  est  vrai,   par 
sa  couleur  cendrée  noirâtre,  et  qui  ne 
tire  nullement  sur  le  roussâtre,  com- 
me celle    du    M.  Coiipeii.    Mais   on 
sait  que  les  Animaux  noirs  ou  noirâ- 
tres prennent  à  la  longue,  par  lac- 
lion    de   la    lumière,    une   teinte  de 
brun  ou  de  roux;  et  il  est  bien  pos- 
sible  que  la  couleur  du  31.  Cuupeit 
ne  soit  que  l'eflet  de  ce  changement  ; 
d'autant  plus  qu'il  est  d'ailleurs  en 
Fuauvais  état  et  que   la  pointe  seule 
de  ses  pods   esl  roussàlre,   tout    ce 
qui  n'est  pas  exposé  à  l'action  de  la 
lumière   étant   au    contraire    cvacte- 
ment  de  mêine  couleur  que  chez  le 
M.  murinus.  Les  habitudes  de  cette 
espèce  sont  peu  connues  ;  Fi'.  Cuvier 
nous  apprend  seulement  qu'elle  e^t  , 
comme    les     espèces     européennes  , 
soumise   à   un  sommeil  léthargique. 
Nous  savons  cependant  et  nous  pou- 
vons ajouter  qu'elle  se  trouve  assez 
fréquemment  au  Cap  dans  les  mai- 


LOK 

sons.  On  trouve  aussi  au  Sénégal  de 
petits  Loirs,  dont  lacouleur  géneiale 
et  les  proportions  sont  celles  du 
M.  muiiiius ,  mais  dont  la  taille  est 
moindre;  le  ventre  est  aussi  pUis 
blanc.  Nous  en  avons  vu  plu-,icurs 
individus  entièrement  semblables  ,  et 
nous  pensons  qu'il  pourrait  bien 
consliliier  une  espèce  dislincle. 

Le  Myoxiis  /MoAileSclireber,  dont 
le  pelage  est  en  dessus  d'un  gris  fauve, 
€1  qui  habiterait  la  Russie  et  la  Géor- 
gie ,  n'est,  suivant  G.  Cuvier,  qu'une 
variété  .lu  Loir;  et,  suivant  Fr.  Cu- 
vier, qu'un  Lérot  dont  la  queue 
n'a  pas  pris  tout  son  accroissement. 
Quant  au  Dégu  de  iMolina',  Sciurus 
IJegus,  Gm.,  petit  Animal  du  Chili , 
dont  le  pelage  est  d'un  blond  obscur 
avec  une  ligne  noirâtre  sur  l'épaule, 
qui  vit  en  société  dans  des  terriers  , 
et  qui  n'hiberne  pas,  celte  espèce  e;t 
encore  Irès-doutetise.  On  a  aussi  rap- 
porté à  ce  genre  la  Gerbille  du  Ta- 
marisc  {V.  G£Rboise),  les  Ecureuils 
Guerlinguets,  et  le  Rat  à  queue  do- 
rée de  buffon.  Cette  espèce,  qu'on 
avait  nommée  aussi  Lérot  à  queue 
dorée,  et  Loir  épineux  ,  a  été  rejiortée 
depuis  dans  le  genre  Echimys  de 
Geoffroy  Saint-Hilaire;  P'.  Echimys 
HUPPÉ.  On  a  aussi  quelquefois  dési- 
gné le  Gerbo  ,  sous  le  nom  de  Loir  de 
montagne  ,  et  le  Pola touche  sous  ce- 
lui de  Loir  volant  ,  r.  Gerboise  et 
PoLAToucHE.  Enfin  ,  suivant  DesTua- 
rest,  il  serait  au  contraire  [.o^sible 
qu'on  dût  rapporter  à  ce  geniele  Mus- 
culus  frugivorus  ,  et  le  Muscitlus 
dichrurus  de  Rafinesque  (/^.  Rat), 
ainsi  que  \e  3Jus  floridanus  d'Ord  , 
espèce  que  Harlan  (  Faiina  Amevi- 
ca/ia  ,  p.  i4i  )  place  parmi  les  Cam- 
pagnols. (13.  G.ST.-H.) 

LOIROT.  MAM.  Le  Lérot  porte  le 
nom  de  Loirot  dans  quelques  parties 
de  la  France.  J^.  Loir.     (is.g.  st.-h.) 

LOISELEURIA.  bot.  phan.  fDes- 
vaux.)  /^.  Azalée. 

LOKAINDI.  bot.  phan.  Nom  gé- 
nérique proposé  par  Adauson  pour  le 
Karim-niuta  de  Rhéede.  Ce  genre  a 
reçu    plusieurs  autres   noms,   entre 


LO.M  485 

autres  celui  de  Isiota  qui  lui  a  été 
im[)osé  par  Lamarck  et  qui  a  éié 
adopté  [lar  les  auteurs  modernes.   V. 

NiOTA.  (O..N.) 

LOLIGO.   MOLI,.    y.  CALa-AR. 

*  L()LIGOIDÈES.  Loligoi,k-œ. 
MOLL.  Nom  proposé  pai  Lesuour  pour 
désigner  les  Calmars  doni  il  fait  une 
famille.  /'.  ce  mol,  T.  ni,  p.  63.  (b.) 

*  LOLiGOI'SrS.   MoLL.    r.  Gal- 

MAKET. 

LOLlUiM.  BOT.  PHAN,  y.  Ivraie. 
*  LOLOTIER.  BOT.  phan. 
(Proyart.)  Syn.  de  Papayer,  Ccu-ica 
Papaja  ,  L. ,  sur  les  cole.s  d'Afrique  , 
au  nord  du  Zaïre  ,  oii  l'on  nomme 
son  fruit  Lolo  et  non  Papaye.      (b.) 

LOMAN.  MOLL.  Nom  donné  uar 
Adanson  (Voy.  au  Sénég.,  pi.  6,  lig. 
7)  au  Conus  textilis  de  Lmué  et  de 
Lamarck.  Il  est  connu  sous  le  nom 
vulgaire  de  Drap  d'or.  C'est  une  es- 
pèce qui  varie  beaucoup,  avec  la- 
quelle on  en  a  fait  plusieurs.  {d..h.) 

LOMANDRA.  bot.  phan.  Gen- 
re de  la  famille  des  Joncées  et  de 
l'Hexandrie  Trigynie  ,  L.,  établi  par 
Labillardière  (Nouv- -Holl.,  i  ,  p.  gS) 
et  auquel  R.  Bro\\  n  a  donné  le  nom 
de  Xero/es,  en  lui  assignant  les  ca- 
ractères suivans  :  les  fleuis  sontdioï- 
ques  ;  leur  calice  coloré  est  à  six  divi- 
sions profondes  ;  dans  les  fleurs  mâ- 
les ,  les  trois  divisions  intérieures  ,  et 
quelquefois  les  trois  internes,  sont 
soudées  ensemble  par  leur  base  ;  les 
sixétamines  sont  attachées  au  périan- 
the  ,  et  ofirent  des  anthères  peltées  ; 
on  trouve  un  pistil  rudimentaire  au 
centre  de  la  fleur.  Dans  les  fleurs  fe- 
melles ,  les  six  sépales  sont  distincts 
et  peristans  ;  les  étamines  sont  pri- 
vées d'anthères  ;  l'ovaire  est  h  trois 
loges  monospermes,  surmonté  de 
trois  s'yles  un  peu  soudés  par  leur  par- 
tie inférieure.  Le fi  uitest  une  capsule 
cartilagineuse,  à  trois  loges,  «'ou- 
vrant en  trois  valves ,  septifères  sur  le 
milieu  de  leur  face  interne  et  conte- 
nant chacune  une  graine  peltée.  Labil- 
lardière, danssa  Florede  laNouvellc- 


486  LUM 

Hollande,  avait  décrit  seidenicnt 
deux  espèces  de  ce  genre.  R.  Browu  , 
dans  son  Prodrome  ,  eu  cai'aclérisc 
Vingt-quatre  sous  le  nom  de  Xérole^. 
Il  réunit  à  ce  genre  les  Dracœiia  ubli- 
qua  elJilifunnisAe  Thunberg.  Toutes 
ces  espèces  sont  originaires  de  la 
Nouvelle-Hollande.  Ce  sont  des  Hei'- 
bes  vivaces  ,  roidcs  ,  sèches  ,  ayant 
un  port  tout  particulier.  Leur  racine 
est  fibreuse  ;  leur  tige  très-courte  ou 
plus  souvent  nulle.  Leurs  feuilles 
sont  étroites  ,  planes  ,  linéaires  ,  quel- 
quefois canaliculées,  très-rarement 
filiformes ,  dilatées  à  leur  base  en 
forme  de  gaine  scarieuse  ,  et  quelque- 
fois dentées  vers  leur  partie  supérieu- 
re. Les  fleurs  sont  disposées  en  paui- 
cule,  en  grappe,  en  épi  ou  en  capitu- 
le au  sommet  de  la  tige.  Le  tégument 
propre  de  la  graine  est  quelquefois 
lâchement  adhérent  et  simule  une 
sorte  d'arillc.  L'embryon  est  droit  , 
cylindrique,  placé  à  la  base  d'un  en- 
dosperme  cartilagineux.  Ce  genre  , 
par  plusieurs  de  ses  caractères,  se 
rapproche  de  la  famille  des  Palmiers. 
Les  deux  espèces  décrites  et  figurées 
par  Labill.irdière  sont  XesLomand/ a 
riglda  ,  loc.  cit. ,  i,  p.  gS  ,  t.  120  ,  et 
Liomandra  lungifolia  ,  loc,  cit.,  i,  p. 
92,  t.  119.  (a.r.) 

LOMAPJA.  BOT.  CRVPT.  (  Fou- 
gères. )  Ce  genre  qui  ne  nous  pa- 
raît différer  en  rien  de  celui  que  Ro- 
bert Browfu  a  établi  depuis  sous  le 
nom  de  Stcgania,  fut  fondé  par  Will- 
denow  ;  il  se  rapproclie  surtout  des 
Blechnum  avec  lesquels  il  fut  d'a- 
bord confondu,  et  quelques  espèces 
même  qu'on  doit  peut-être  rapporter 
à  ce  genre ,  furent  laissées  parmi 
les  Blecluiiini  par  Willdenow  :  tel  est 
le  Blechitnm  boréale  ou  Osmunda  spi- 
ca/i5  de  Linné  qui  ,  par  ses  carac- 
tères ,  forme  le  passage  entre  les  Lo- 
maria  ou  Stegania  de  R.  Brown  et 
les  vrais  Blechnum.  Ce  genre  peut 
être  ainsi  caractérisé  :  capsules  entou- 
rées d'un  anneau  élastique,  disposées 
en  une  série  continue  le  long  du 
bord  de  la  fronde  fertile,  et  finis- 
sant par  couvrir  toute  leur  surface 


LOM 

inférieure;  tégument  marginal  con- 
tinu, membraneux  et  scarieux,  sou- 
vent divisé  en  lanières  s'ouvrant  en 
dedans.  Dans  toutes  les  espèces  de  ce 
genre  les  froides  fertiles  sont  plus 
grêles  ,  à  pinnules  étroites  et  comme 
contractées;  le  tégument  s  étend  ordi- 
uairemeut  jusqu'à  la  nervure  moyen- 
ne ,  et  finit  par  être  déjetc  en  dehors, 
par  le  développement  des  capsules. 
On  voit  que  les  Lomaria  diffèrent  des 
Blechnum  en  ce  que  le  tégument  naît 
du  bord  même  de  la  fronde  dans  les 
premiers,  (andisque,  dans  les  seconds, 
il  prend  toujours  naissance  à  quelque 
distance  du  bord  de  la  fronde  qui 
n'est  pas  contractée  comme  dans 
les  Lomaria.  Quant  aux  geiu  es  io/«a- 
ria  elSiegania,  nous  ne  voyons  pas  de 
caractères  propres  à  les  distinguer,  la 
seule  différence  qu'on  pourrait  ob- 
server entreeux  ,  consistant  en  ce  que 
dans  les  Stegania  le  tégument  est  or- 
dinairement parfaitement  continu  et 
entier  ,  tandis  que  dans  les  vrais  Lo- 
maria il  est  divisé  en  lanières  nom- 
breuses et  scarieuses.  Si  on  admettait 
cette  distinction,  les  iS/e^a/zia  ,  parmi 
lesquels  on  devrait  probablement  ran- 
ger le  Blechnum  boréale  ,  habiteraient 
presque  tous  les  climats  froids  et  tem- 
pérés des  deux  hémisphères  ,  tandis 
que  les  vrais  Lomaria  seraient  beau- 
coup plus  fréquens  dans  les  régions 
équatoriale.7  ,  quelques  espèces  seule- 
ment s'étendant  jusque  dans  les  ré- 
gions tempérées  de  l'hémisphère  aus- 
tral ;  en  réunissant  ces  deux  genres 
dont  les  caractères  distinctifssout  si  lé- 
gers ,  on  voit  que  les  Lomaria  se  ren- 
contrent sur  presque  tous  les  point? 
du  globe  ,  mais  ils  sont  plus  fréquens 
dans  la  zone  inlertropicale  et  dans 
l'hémisphère  austral  que  dans  nos 
régions  boréales  ou  le  Lomaria  borea- 
lis  {  Blechnum  boréale  ,  Willd.  )  est  le 
.seul  représentant  de  ce  genre.  Toutes 
les  espèces  de  ce  genre  ont  la  fronde 
une  ^eule  fois  pinnatifide,  à  divi- 
sions longues,  étroites  et  entières; 
leurs  nervures  sont  pinnées,etlesner- 
vules  ne  sont  ordinairement  qu'une 
ou  deux  fois  bifurquées  ;  quelques  es- 
pèces seulement  présentent  une  tige 


LO.M 

choile  et  assez  clevt'o  pour  qu'on 
puisse  les  ranger  au  nombre  des  Fou- 
gères arborescentes  ;  tels  sont  le  Lo- 
inaria  Boryana  ,  Willd. ,  de  l'île  Mau- 
rice ,  et  le  homaria  lubusla  (  Vteris 
palinœfurmis,  Du  Pel.-ïh.  )  de  lîle 
Tristan  d'Acugua.  (ad.  m.) 

*  LOMASPORA.  «or.  phan.  (De 
CandoUe.)  J^.  Arabis.  (b.) 

LOMATIE.  Lomatia.  bot.  i'iian. 
Genre  de  la  famille  des   Protéacées  , 
établi  parR.  Brown  dans  son  travail 
général  sur  cette  famille  {Lin.  Traits., 
lo  ,  p.    199)   pour    quelques  espèces 
d'Embo/kriu/ri  ,Aout  Knip;hl  et  Salis- 
bury  ont  fait  leur  genre  Tricondylus. 
Le  genre  Lurnada  présente  des  fleurs 
jaunes-rougeàlros,  dépourvues  d'in- 
vol acre,  disposées  en  grappes  termi- 
nales ,  quelquefois  axiUaires ,  allou- 
1,'écs   ou   courtes   et   coi ymbiforuies. 
Le  calice  est  irrégulicr  ,  formé  de  sé- 
pales distincts  et    tournés  du  même 
côté.  Les  ctamines  sont  placées  dans 
une  petite    fo&sette   que    présente   la 
partie  supérieure  de  la  face    interne 
de  cliaque  sépale.  Les   trois  glandes 
liypogynes  sont    placées    d'un    seul 
côté  ;  l'ovaire  est  pédlcellé  ,  allongé  , 
polysperme.  Le  style  est  persistant , 
terminé  par    un    stigmate  oblique  , 
dilaté,   orbiculaire  et  un  peu  plane. 
Le  fruit  est  un   follicule  ovoïde  ,  al- 
longé ,  s'ouvrant  par  une  suture  lon- 
gitudinale   et    contjenant    un     assez 
grand  nombre  de  graines  planes  ,  ter- 
minées  par    une   aile  membi-aneuse 
dans  leur  partie  supérieure.  Robert 
Brovfn  a  décrit  cinq   espèces   de  ce 
genre,  toutes  originaires  de  la  Nou- 
velle-Hollande. Ce  soait  des  Arbustes 
portant  des  feuilles  alternes,  généra- 
ieraent  divisées  à  la  manière  des  feuil- 
les des  Ombeliifères  ,  très -rarement 
simples  et  entières  et  quelquefois  de 
figures  variées  sur  le  même  individu. 
Les  espèces  de  ce  genre  sont   ■    1" 
la  Lomatia  silaifulia,  Br.  ou   Eîiibo- 
thrium   silaifoUum  ,     Smith,    New- 
ffoll.    2".  Lomatia  tincturia  ,  Bi'.  ou 
Embothriumlinctorium  ,\j^h\W. ,  Noi^.- 
Hol.,i.  42  et45.  Ses  graines,  infusées 
dan^    l'eau,    fournissent  une  belle 


l.OM  487 

couleur  rouge.  5^.  Lomatia  poly- 
niorpha  y  Br.  4"^.  Lomatia  ilicij'olia  ^ 
i(l.  b°.  Lomatia /o/ii;i/o/ia, ici., o\\  Em- 
bolhrium  myricoides  ,  Gaertn. ,  Carp., 
2i5,t.  218.  (v.)t.) 


•  LOMATION.  BOT.  cRYPT.  (//y- 
drophytcs.)  Ce  nom,  donné  à  un 
genre  de  Fucus  inédit  par  Targioni 
Tazetti  ,  est  devenu  spécifique  pour 
une  Déicsserie  très-rare  que  nous 
soupçonnons  devoir  rentrer  parmi 
nos  Iridities.  F",  ce  mot.  (b.) 

LOMATOPllYLLE.  Lomatophyl- 
liim.  BOT.  ruAN.  Genre  proposé  ])ai- 
Willdenow  dans  le  Magasin  des  Cu- 
rieux de  la  Nature  de  Berlin  pour  y 
placer  le  Dracœna  maiginata  d'Ai- 
ton  ,  ou  Alocs piirpurea  de  Lamarck. 
Ce  genre  est  trop  imparfùtcmeni 
caractérisé  pour  pouvoir  cire  adop- 
té. (G..N.)  I 

LOMBA.  BOT.  PU  AN.  La  Piaule 
que  Rumpli  a  décrite  et  figurée 
sous  ce  nom  (vol.  6,  t.  69,  f.  1)  est  le 
Eiper  peltaium.  r.  Poivrier,  (a.  r.) 

LOMBPiIC.  KUPT.  oi'H.  Le  Serpent 
figuré  sous  ce  nom  (pi.  65)  dans  l'Fn- 
cyclopédie  par  oidre  de  matières  est 
un  Orvet.  V.  ce  mot.  (b.) 

LOMBRIC.  Lumbricus.  annei.. 
Nom  sous  lequel  la  plupart  des  natu- 
ralistes désignent  un  genre  d'Anneli- 
des  très-anciennement  admis,  el  qui 
a  pour  type  le  Lumbricus  terrestris, 
communément  Yer  de  terre.  Savigny, 
dont  nous  avons  adopté  la  méthode 
pour  la  classe  des  Anneliiles,  substi- 
tue au  nom  générique  de  Lombric 
celui  d'Enterion.  ;  F.  ce  mol.)  Il  ap- 
plique celui  de  Lombi  ics  ,  Lumbrici, 
à  une  famille,  et  emploie  la  dénomi- 
nation de  Lombricines  ,  Lumbricinœ  , 

(aud.) 


pour  désigner  un  ordre 

LOMBRICAIRE 

[Hydrophytes.)    Pour 
y.  ce  mot. 

*  LOMBRICINES. 
ANNEL.  Savigny  (Syst 
des,  p.  99)  désigne  sous  le  nom  d  An- 
nelirles  Lombricines,  Jnnelides  Lum- 
bricinœ ,  le  iroisiciiic  ordre  de  ceil» 


BOT.   CRYPT. 

Lumbricaire. 

(B.) 

Lumbricinœ. 
des  Anneli- 


488  '  LOM 

classe.  Toutes  ces  Annelides ont  pour 
caractères  :  point  d'yeux  ,  d'antennes 
ni  de  pieds  ;  point  de  mâchoires  ,  de 
cines  ,  de  branchies  ;  des  soies  mo- 
biles rangées  sur  les  côtés  du  corps. 
La  bouche  est  nue  ou  tentaculée  ;  les 
soies  sont  rarement  métalliques  et 
très  -  rarement  rétractiles;  elles  ne 
sont  point  groupées  par  faisceaux, 
mais  isolées,  ou  tout  au  plus  rappro- 
chées par  paires  ,  qui ,  dans  leur  dis- 
position sur  les  côtéi  des  sagmens, 
représentent  assez  bien  les  rames  des 
Annelide»  Néréidées.  Elles  varient 
pour  la  forme  et  sont  quelquefois  hé- 
rissées de  petites  épines  mobiles.  L'a- 
nus s'ouvre  derrière  ou  dessous  le 
dernier  segment.  Cet  ordre  comprend 
deux  famdles  très  -  distinctes  ,  les 
Echiures  et  les  Lombrics.  V.  ces 
mois.  (aud.) 

*L0:^1BRIC0IDE.  REPT.opn.?Es- 
pècedu  genre  Cœcilie.  V.  ce  mot.  (b.) 

*  LOMBRICS.  Lurnbrici.  annel,. 
Savigny  (Syst.  des  Annel.  ,  p.  loo  et 
io3)  nomme  ainsi  une  famille  de  l'or- 
dre des  Lombricines  ,  et  lui  assigne 
les  caractères  suivans  :  branchies 
nulles  ;   l'organe  respiiatoire  ne  dé- 

E assaut  point  la  sui  lace  de  la  peau  ; 
ouche  rétractile,  à  deux  lèvres,  sans 
aucun  tentacule;  pieds  ou  appendi- 
ces latéraux  remplacés  par  des  soies 
non  fasciculées  ,  distribuées  sur  tous 
les  segmens,  et  formant,  par  leur  dis- 
position ,  des  rangées  longitudinales 
sur  le  corps,"  soies  non  l'étractdes  , 
sans  éclat  métallique;  point  de  smes 
à  crochets.  L'analomie  démontre  que 
l'intestin  est  dépourvu  de  cœcum  et 
qu'il  va  droit  à  l'anus  ;  il  reçoit  dans 
son  trajet  plusieurs  des  fibi'es  muscu- 
laires propres  aux  anneaux  du  corps  , 
ce  qiii  constitue  autant  de  petits  dia- 
phiagmes.  La  circulation  est  assez 
facile  à  découvrir;  on  voit  naître  du 
canal  iniestinal  et  de  la  surface  inter- 
ne de  l'enveloppe  extérieure  ,  une  in- 
finité de  petits  vaisseaux  veineux  qui 
s'entrecroisent  avec  denombi  eusesar- 
tériolcs.  Ces  veinasse  réunissent  en 
un  tronc  commun  placé  longitudina- 
lement  sous  le  ventre,  et  il  en    part 


LOM 

antérieurement  cinq  petits  canaux 
qui  aboutissent  à  un  canal  dorsal, 
qu'on  peut  considérer  comme  un 
cœur.  De  petites  artères  naissent  de 
celui-ci  et  viennent  former  un  réseau 
avec  les  veines  de  la  périphérie  du 
corps.  La  respiration  paraît  sefFec- 
tuer  à  la  surface  de  la  peau.  Quant 
aux  organes  générateurs,  ils  existent 
sur  le  même  individu  et  les  appareils 
de  l'un  et  de  l'autre  sexe  se  voient  vers 
le  tiers  antérieur  du  corps.  Les  Lom-? 
bries  pondent  des  cocons  ou  des  œufs 
qui  ont  la  plus  grande  analogie  avec 
ceux  des  Sangsues.  Léon  Du  four  les 
a  décrits  avec  soin  (Ann.  des  Se.  Nat. 
ï.  V,  p.  17).  Celte  famille  comprend 
deux  genres^  celui  d'Entérion  qui 
correspond  au  geme  Lombric  pro- 
prement dit ,  et  celui  d  Hypogéon.  V. 
ces  mots.  (axju.) 

LOMÉCHLISE.  Lomechusa.  ins. 
Genre  de  l'ordre  des  Coléoptères  , 
section  des  Pentamères  ,  f.imille  des 
Brachélytres ,  tribu  des-IMicrocépha- 
les  ,  établi  par  Gravenhorst  et  ayant 
pour  caractères  :  antennes  formant 
une  massue  peifoliée  ou  en  fuseau  , 
à  partir  du  quatrième  article,  sou- 
vent plus  courte  que  la  tète  el  le  cor- 
selet. Palpes  terminés  en  alêne  ;  tête 
s'enfonçant  dans  le  corselet  jusqu'aux 
yeux;  point  d'épines  aux  jambes.  Ces 
Insectes  diffèrent  des  genres  Tachine 
et  Tachypore  par  les  jambes  qui  , 
dans  ceux-ci,  sont  épineuses;  ils 
s'éloignent  des  Aléochares  et  autres 
genres  voisins  par  des  caractères  de 
la  même  valeur.  Ces  Insectes  sont 
très-petits;  on  les  trouve,  comme  les 
autres  Brachélytres,  sous  les  pierres, 
les  tas  d'herbes  ou  de  feuilles  pour- 
ries, etc.  L'espèce  qui  sert  de  type  au 
genre  est  : 

La  LoMÉCHUSE  PARADOXE,  L.  pa- 
rar/oxa  ,  (irav.  ,  Latr.  ;  Staphylius 
einarginatus  ^  Oliv.  (Col.  T.  m,  n. 
42,  pi.  2,  fig.  \i).  Elle  est  jaunâtre  et 
les  bords  du  corselet  sont  relevés. 
Elle  se  trouve  à  Paris.  Latieille  rap- 
poile  à  ce  gerre  les  ylleochara  bi- 
piinctata  ,  lanuginosa  ,  nitida  ^fuma- 
ta  ,  nana  de  Gravenhorst.  (o.) 


LOM 

LOMEISÏACÉES.  Lomentaceœ. 
UOT,  PHAN.  On  Hppclle  ainsi  l'une 
des  grandes  tribus  de  la  famille  des 
Lcf^umincuscs,  à  laquelle  quelques 
auteurs  donnent  aussi  le  nom  de  Ce- 
salpinées.  V.  Légumineuses,  (a.  «.) 

*  LOMENTATKE.  Lorncntaria. 
BOT.  CRYPT.  {Cunfen  écs.)  Génie  très- 
naturel  ,  l'orme  p  irL\  nj,'l)ye  dans  son 
Tenlamen  d'algologie  danoise, p.  loo, 
et    que    nous    avons  soigneusement 
examiné.   Cet    examen   nous  a    déjà 
nionti  é  qu  il  ne  peut  demeurer  parmi 
les  Floridées  ou  le  plaçait  Lamoii- 
roux,   comme   une  troisième  section 
de  son  genre  Gigartina,  en  soupçon- 
nant   néanmoius    qu  il    en    pouirait 
ètie  distingué.  Cetle  erreur  de  place- 
ment   était    justifiable    par    l'avpect 
des  Lomenl^iies  ,  doni  les  couleurs, 
la   grosseur   des  tubes  et   la  consis- 
tance offrent  en  etlel   quelques  rap- 
ports avec  ce  qu'on  observe  dans  la 
famille  qui  unil  les  Fucacées  aux  Ul- 
vacées,  mais  l'on  a  peine  à  concevoir 
comment  Agardh  a  pu  confondre  de 
tels  Végétaux  ,  tubuleux  ,  et  si  évi- 
demment ai  ticulés,  avec  des  Acantho- 
phoies  ,  des  Bryopsides,  des  Lauren- 
ties    et  des    Furcellaires  ,    dans   son 
genre  Chundria  si  monstrueusement 
composé  de  Plantes  qui  u'ap[)ar!ien- 
ncnl    seulement    pas    à    des  familles 
.semblables.  Il  fallait  que  l'algoiogue 
de  Lund  n'en  eût  eu  que  des  éclian- 
îillons  desséchés  ,  oii  il  ne  pût  distin- 
[uer    l'organisation    confervoïde    si 
lien  rendue  dans  la  figure   5  de  la 
panche    5o   de    Lyngbye,    et   qui   a 
éciappé  à  Turner,  dont  le  dessin  est 
au  reste   un    peu   exagéré.    Les    ca- 
rac^res  du   genre  qui  nous  occupe 
conistent  eu  des  filamens  ronds  ,  tu- 
bulux,  subgélatineux,  obtus,  dou- 
bles dont  le  lube  ou  filament  inlé- 
rieui  très-distinct,    rempli    par    la 
substnce  colorante,   est  articulé  de 
distai-e  en   distance    au   moyen   de 
cloisos    transversales    doubles  ,  les 
deux   ibes    (  l'extérieur   et    l'inté- 
rieur) !  rétrécissant  au  point  d'inter- 
section de  SOI  te  que  l'arliîle  paraît 
plus  ounoins  renflé  vers  le  milieu  , 


LON  48.) 

et  quelquefois  même  ovoiMe.  La  fruc- 
tification qui  ne  nous  a  jamais  p;jiu 
gigarline  ,  consiste  en  gemmules  con- 
tenues dans  quelques-unes  des  arti- 
culations de  1.1  l'I.inte  vers  l'extré- 
mité, ou  dans  l'étendue  des  rameaux. 
Les  Lomciilaiics  sont  des  Plantes 
éliganles,  verdàtrcs,  ou  plus  sou- 
vent pourprées,  dont  on  trouve  plu- 
sieurs espèces  en  dehors  des  tropi- 
ques, sur  le.-,  locliers  nue  la  mer 
laisse  à  sec  soit  à  toutes  les  m.irées  , 
soit  seulement  dans  les  .s\  zigie>.  Quel- 
ques-unes adhèrent  follement'"  au 
papier  dans  la  préparation,  d'autres 
n'y  tiennent  que  peu.  L'espèce  la 
plus  commune  et  en  mêim;  temps 
la  |)lus  remarquable  de  nos  riva- 
ges est  le  /Mme/ttaria  piirpiirea  ,  IN., 
Lomentaria  articulaln  ,  Lyngb.,  loi. 
cit.,  t.  lo  ;  Ch<t/i(lria  articitlata  , 
Agardh,  Sp  ,  p.  ô.'i?;  Ulva  arluulata. 
De  Cand.,  Flor.  Fr.  T.  ii,  p.  7  ;  Ju- 
ci/s  a///cu/a/i/s,Ti[in.,  ///«/.,  pi.  106  ; 
Gigartina  arttvittata  de  Lamoiiroux. 
Le  nom  tiré  des  articulations  de  cette 
Piante  devait  êlie  rejeté  puisque 
Inules  les  Lomentaires  sont  essen- 
tiellement articulées.  (b.) 

LOMENTUM.  bot.  phan.  Willde- 
now  nommait  ainsi  les  gousse.s  qui 
sont  articuh  es,  c'est-à  dire  séparées 
en  deux  ou  plusieurs  loges  monosper- 
mes par  désarticulations  tiaubversa- 
les.  F'.  Gousses.  (a.r.) 

»  LOMEINTUM.  bot.  crypt. 
{Champignons.)  Les  Champignons  qui 
ontleursiiperficie comme  parsemée  de 
farine  ont  été  appelés  Lomcntacés  ,  et 
leurs  parcelles  farineuses  nomm.ées 
Lvmenta  par  quelques  mycologues. 

{K.   V.) 

LOMONITE.  MIN.  (Werner.)  Pour 
Laumonite.  V.  ce  mot.  (b.) 

LOMPE.  POIS.  V.  Cycloptère. 

LONADE.  Louas,  bot.  piian.  Ce 
genre,  de  la  famille  des  Symnthérées, 
Cor\  mbifères  de  Jussieu  ,  et  de  la  Syn-  ^ 
génésie  égale,  L.,  a  été  proposé  par 
Adanson  et  adonté  par  Jussieu  ,  G.iert- 
ner  ,  Ue  Candolle  et  Cassini  qui  l'ont 
ainsi  caractérisé  :  involucre  hémis- 
phérique, formé  d'écaillés  imbi  iquécâ. 


490 


LON 


appliquées,  olilonqucs,  anouclies  au 
sommet,  concaves  et  meinhrniieiises 
sur  les  bords;  réceptacle  élevé  ,  co- 
noïde  ,  garni  île  paillettes  analogues 
aux  folioles  de  l'iuvolucre;  calalhide 
globuleuse,  composée  de  ileurons 
égaux  ,  nombreux  ,  régulicis  et  her- 
maphrodites; ovaires  obovoïdes,  gla- 
bres, portant  sur  leur  face  inférieure 
une  glande  saillante  ,  surmontée 
d'une  aigrette  en  forme  de  couronne 
continue  ,  membraneuse  et  irj  éguliè- 
rement  dentée.  Ce  genre  appartient  à 
la  tribu  des  Anthémidées,  et  il  est 
voisin  de  l'Hvmcnolèpe  dont  il  diffè- 
re parla  structure  du  réceptacle  et  de 
l'aigrette.  V.  Hyménolèhe.  L'espèce 
sur  laquelle  il  a  été  fondé  avait  éié 
rapportée  par  Linné  ,  de  même  que 
V Hymenolepis  leptucephala  ,  au  genre 
Âthanasia,  dans  lequel  ,  selon  Cassi- 
ni,  l'aigreite  est  composée  de  paillet- 
tes articulées  ,  imitant  les  petits  os  ou 
phalanges  qui  composent  les  doigts 
des  Animaux.  Une  structure  si  sin- 
gulière mérite  bien  qu'on  ne  confon- 
de pas  avec  les  Plantes  qui  en  sont 
douées,  celle-»  dont  l'aigrette  est  for- 
mée de  simples  paillettes  ou  d'une 
membrane  en  forme  de  couronne,  i^e 
Lonas  Inodora  ,  Gaerln. ,  Z,.  umbella- 
/fl  ,  H.  Cass.  ,  est  une  Plante  herba- 
cée dont  la  lige  est  rameuse,  les  feuil- 
les pinnatifides  ,  glauques;  les  cala- 
thides  jaunes,  disposées  en  ombelles 
terminales.  Elle  croît  dans  le  bassin 
de  la  Méditerranée.  A  cette  espèce 
Cassini  a  ajouté  la  description  d'une 
nouvelle ,  sous  le  nom  de  Lonas  mi- 
nima  ,  qui  n'en  est  peut-être  qu'une 
variété.  (<>..N.) 

LONCIIÈRES.  MAM.  Tlliger  nom- 
me ainsi  un  genre  oli  il  place  diver- 
ses espèces  à  épines  de  la  famille  des 
Rats  ,  et  particulièrement  l'Echimys 
huppé.   /^.  EcxiiMYs.     (is.  G.  ST.-II.) 

LONCHITLS.  BOT.  cRYPT.  [Fou- 
gères. ]  Ce  goure  peu  nombreux  ,  éta- 
bli par  Linné  ,  appartient  à  la  section 
des  Polypodiacées  ;  son  caractère  es- 
sentiel est  d'avoir  les  capsules  dispo- 
sées en  groupes  lunules  ,  placés  au 
fond  des  sinus  des  créneluresdesfcuil- 


LON 

les  ,  sur  le  bord  même  de  la  fronde  , 
et  recouvertes  par  ini  tégument  mar- 
ginal également  de  forme  lunulée  , 
s'ouvrant  en  dedans.  L'espèce  qui  a 
servi  de  type  à  ce  genre  ,  le  JLonchitis 
hirsuta,  L.  ,  est  assez  commune  à  la 
Mai  tinique  et  dans  les  autres  îles  des 
Antilles;  c'est  une  très-grande  Fou- 
gère à  pétiole  velu,  blanchâtre;  la 
Ironde  est  trois  fois  pinnatifide  ,  à 
piunules  oldougues,  profondément 
crénelées,  à  crénelures  obtuses,  et 
dont  les  sinus  portent  sur  leur  bord 
des  groupes  de  capsules  recouverts 
par  un  tégument  membraneux  ,  légè- 
rement hérissé  de  poils.  On  connaît 
encore/juelques  espèces  de  ce  genre  , 
mais  beaucoup  plus  rares;  la  plupart 
sont  de  l'Amérique  équinoxiale,  une 
habite  Tîle  de  Mascareigne  oii  la  dé- 
couvrit Bory  de  Saint-Vincent  :  au- 
cune des  espèces  connues  n'est  arbo- 
rescente, (ad.  b.) 

LONCHIURE.   Lonchlurus.  rois. 
Sous  genredcSciènes.  F^.  ce  mot.  (b.) 

*    LONCHOCAPvPE.    Lonchocar- 
piis.    noT.   PHAN.   Kunth  {in  Humb. 
Nuv.  Gen.  ,  6,  p.  383)  a  établi  sous  ce 
nom  un  genre  nouveau  dans  la  ta- 
mille  des  Légumineuses.  Ce   genre, 
adopté  par  De  Candolle(P/ofl^/'.  SjsC, 
2, p.  259),esl  formé  d'espèces  aupara- 
vant dispersées  dans  les  genres  Val- 
bergla  ,   Robi/iia  ,   Ameriinnum,  etc. 
Voici  les  caractères  qui  lui  ontélé  as- 
signés :  soncalicecampaniformeetun 
peu  resserré  dans  sa  partie  supérieu- 
re ,  se  termine  par  cinq  dents  à  peint 
marquées.  La  corolle,  qui  est  papilio 
nacée  ,  offre  un  étendard  orbiculair , 
émarglné  ,    subcordiforme  ,   étalé  'l 
presque  réfléchi;  les  ailes  sont  à  pu 
près  delà  longueur  de  l'étendarc  et 
delà  carène  et  adhérentes  à  cette  er- 
nière;  les   dix   étamines   diadeUies 
ou  quelquefois  monadelphes.  L'vai- 
re  est  courtemcnt  slipité,   contfîant 
de  sept  à   neuf  ovules.    Le  stimate 
est  obtus   ou   un  peu   globulei-  La 
gousse  ,  un  peu  stipitée  ,  estalLigée, 
lancéolée  ,  plane  ,  membraneu-  >  "I7 
déhiscente,  contenant  de   qitie   a 
huit  graines  rcniformes  dont'  radi- 


1.0N 

cule  est  infléchie.  Kunth  avait  place 
dans  ce  genre  les  Robin ia  seruea  , 
Poiret  ;  îiobinia  violacea  ,  Bchuv.  ; 
Dalbergia peiitaphjlla  ,  Poiret  ;  Dalb. 
domingensis,  Turpin  ;  Ameiiinnum 
scandens ,  WMld- ;  ylmeriiii.  lalifo- 
lium,  Willd.;  et  deux  espèces  entiè- 
rement nouvelles  qu'il  a  nommées 
Lonchocarpus  purulatus  et  Lunch, 
macrophjllus.  Le  professeur  De  Can- 
dolle  [lue.  cit.)  adople  ces  huit  espèces 
de  Kunlli  ,  et  y  ajoute  onzeautrcs  es- 
pèces dont  quelques-unes  sont  tout- 
à-fait  nouvelles.  Touies  ces  espèces 
sont  des  Aibres  dépourvus  d'épines, 
croissant  dan»  les  Antilles  ou  l'Amé- 
rique méridionale.  Ijcurs  feuilles  sont 
impaiipinnées  ,  composées  do  folioles 
opposées  et  pétlolulées.  Leurs  fleurs 
sont  purpurines.  Ce  geui'e  est  encore 
peu  exactement  limité.  Il  renferme 
des  espèces  à  étaminos  luonadelphcs  , 
diadelphcs  ou  semi-diadelphes,  mais 
toutes  ces  espèces  s'accordent  assez 
pour  le  port.  (À.  R.) 

*  LONGANE.  BOT.  piiAN.  Fruit 
du  IfOnganier ,  espèce  du  genre  Eu- 
phoria.  F",  ce  mot.  (b.) 

^  *  LONGCHAMPIA.  bot.  ph\n. 
Sous  ce  nom  ,  le  Gnaphalium  Ley- 
seroides ,  Desfont.  ,  Fiur.  Âtl.  ,  2  ,  p. 
267  ,  a  été  érigé  en  un  genre  distinct 
par  Willdenow,  dans  le  Magasin  des 
Curieux  de  la  Nature  de  Beilin.  Cas- 
sini  n'ayant  sans  doute  pas  connais- 
sance de  ce  genre  a  {orme ,  sur  la 
même  Plante  ,  un  sous-genre  de  Ley- 
sera  qu'il  a  nommé  Leptophyte.  F", 
ce  mot.  (G..N.) 

LONGICAUDES.  ors.  Lune  des 
sections  élnblies  par  Blainvil le  parmi 
les  Gallinacées.  (dr..  z.)  i 

LOI\GICAUL»ES  ou  MACROU- 
RES. CEI' ST.  Doméril  emploie  ces  mots 
pour  désigner  une  famdle  de  1  ordre 
des  Décapodes  que  Latreille  désigne 
simplement  sous  le  nom  de  Macrou- 
res. V.  ce  mot.  (g.) 

*  L0^'GIC0:NE.OIs.  r.  Gros-Bec. 

LONGICORNES.Zo//^/co/-/2M.  ixs. 
Famille  de  l'ordre  des  Coléoptères  , 
sectiou  des  Tétraraçrcs,  établie    par 


LOiN  491 

Latreille  et  ayant  pour  caractères:  les 
trois  premier-,  ailiclcs  des  tarses 
garnis  de  brosses  en  dessous  ,  cl  les 
lieux  inici  médiaires  huiics,  triancu- 
laires  ou  en  cœur  :  le  troisième  article 
élant  profondément  divisé  en  deux  lo- 
bes. Mâchoires  n'awuit  point  de  dent 
cornée  à  leur  côté  intei  ne  ;  languette 
tiiangulaire  ou  cordiforme  ,  écliaii- 
crée  ou  bifide  ;  antennes  filiformes 
ou  sélacécs  ,  de  la  longueur  du  coips  , 
ou  [lus  loiu;ues;  tantôt  iiiséiées  d.ms 
une  écbancruie  des  yeux;  tantôt  en 
dehors,  l'ieds  longs  ,  grêles  avec  les 
tarses  allongés;  corps  ;dlongé.  Les 
larves  de  Longicornes  sont  aiiodes  ou 
presque  apodes;  elles  vivent  dans  l'in- 
térieur lies  Arbres  ou  sous  leurs  écor- 
ces  :  leur  corps  est  mou  ,  blancliàlie  , 
plus  gros  eu  avant ,  avec  la  tête  ('cail- 
leuse  pourvue  de  mandibules  fortes 
et  sans  autres  parties  saillantes  :  elles 
percent  souvent  les  Arbres  très-pro- 
fondément ou  les  criblent  de  trous; 
d'autres  rongent  les  racines  des 
Plantes  ;  en  général  elles  causent 
de  grands  dommages.  Les  femel- 
les des  Longicornes  cn.t  l'abdomen 
terminé  par  un  oviducte  tubulaire  et 
corné  ;  leurs  antennes  sont  assez  gé- 
néralement plus  courtes  que  celles 
des  mâles.  Ils  produisent  un  petit  son 
aigu  en  frottant  les  parois  intérieures 
du  corselet  contre  le  pédicule  de  la 
base  de  l'abdomen.  Plusieuis  sont 
nocturnes ,  quelques-uns  fréquentent 
les  fleurs  ,  d'autres  se  troi;vent  sur  le 
vieux  bois  et  les  troncs  d'Arbres.  La- 
treille (Fam.  TSat.  du  Règne  Anim.) 
divise  cette  famille  en  cinq  tribus  dans 
l'ordre  suivant:  Prioniens  ,  Céram- 
bycins ,  Nécydalides  ,  Lainiaires  et 
Lepturètes.  ^.  ces  mots.  (g.) 

*  LONGINA.  bot.  crypt.  L'un 
des  vieux  syn.  de  Blec/inum  boréale  , 
Swariz;  Osrnonda  spicans ,\j.      (u.) 

LONGIPALPES.  Longipatpaù.  iNs. 
Latreille  [Gen.  CrusC.  et  1ns.  T.  i , 
p.  196)  désignait  ainsi  une  petite  divi- 
sion des  Carabiques  qui  renfermait  les 
genres  Drypta,  Galciita  et  Zitphium. 
Il  ne  l'a  pas  conservée  dans  ses  ouvra- 
ges postérieurs  ,  et  il  s'est  servi  de  ce 


iga  LOO 

mot  (Fam.  Nat.  duRèfcne  Aniin.)pour 
designer  une  tribu  de  la  famille  des 
JBrachélytres  qui  a  pour  caractères: 
têle  dégagée  et  étrangle'e  postérieure- 
ment ;  labre  entier  ;  palpes  maxillaires 
presque  aussi  longs  que  la  lête  ,  avec 
le  quatrième  on  dernier  article  caché 
ou  peu  apparent.  Cette  tribu  renferme 
quatre  genres  qui  sont  ;  les  genres 
Pédère,  Stilique  ,  Stène,  Evae:>thèle. 
V.  ces  mots.  (g.) 

*LONGlPÈDES.ois.  (Scopoli.)  Syn. 
d'Echassiers  et  espèce  du  genre  Four- 
milier. V .  ce  mot.  (b.) 

LOINGIPENNES.  ors.  (  Cuvier.  ) 
Syn.degrandsVoiliers.  V .ç,cmo\.{'&  ) 

LONGIROSTRES.  ois.  (Cuvier.) 
Famille  de  l'ordre  des  Echassiers  qui 
comprend  les  Oiseaux  munis  d'un 
long  bec;  tels  sont  les  Bécasses,  les 
Couihs,  les  Ibis  ,-e!c.  (a.  n.) 

LOiNG-NEZ.  zooL.  On  a  donné  ce 
nom  comme  spécifique  à  un  Singe,  à 
un  Serpent  du  gcni  e  Tli}  plilops  ainsi 
qu'à  un  Squale,  r.  ces  mots.       (b.) 

*  LONGOUZE.  noT.  PHAN.  (Fia- 
court.)  Nom  m^legacbe  d'une  e.-pèce 
d'Amonie  qui  cioit  aussi  aux  îles  de 
France  et  de  Mascareigne.  Lamarck 
l'appelle  Amomu/n  madagasca/iense. 

LONGUE-EPINE,    pois.    (Bonna- 

lerre.)Sjn.d'Altinga./^. DiODoN.  (b.) 

LONGUE-MITRE,  bot.  crypt.  F. 

MACnOMITRlUM. 

■*  LONGUP.  ois.  Garrulus  gabii- 
culalus.  Fjsçèce  du  genre  Corbeau,  y. 
ce  mot.  (b.-) 

LONICERA.  bot.  phan.  r.  Chè- 
vrefeuille. 

LONIEU.  MOLL.  Gmelin  ,  dans  la 

l3'^  édit.  du  LifsL  JVati/rœ  ,  a  donné 
au  Lonier  d'Adanson  (Voy.  auSénég., 
pi.  12  ,  fig.  6]  le  nom  de  Trochus  gri- 
seus.  V.  Troque.  (d..h.) 

LONTARUS.  bot.  phan.  Ce  genre, 
fie  la  famille  des  Palmiers,  est  le 
même  que   le  Burassus.   V.  ce  mot. 

(A.  R.) 

*LOOSA.  BOT.  PHAN.  (  Linné.) 
Pour  Loasa.  f^.  ce  mot.  (iJ.) 


LOP 

LOPÉZIE.  LopezUi.  bot.  phak. 
Genre  établi  par  Ca vanilles  ,  dans  la 
famille  des  Onagres  ,  et  de  la  Mo- 
nandrie  Monogynie  ,  L.  ,  très-facile  à 
reconnaître  aux  caractères  suivans  : 
le  calice  est  adhérent  par  sa  base 
avec  l'ovaire  qui  est  infère  :  son  limbe 
est  étrdé  ,  à  quatre  divisions  tiès-pro- 
fondes  et  un  peu  inégales;  sa  corolle 
se  compose  de  cinq  pétales  inégaux  ; 
deux  supérieurs  ,  onguiculés  et  cou- 
dés à  leur  base  et  offrant  deux  bosses 
glandideuses  ,  les  deux  latéraux  sont 
plus  glands  et  également  onguiculés, 
rinfériiur  est  le  plus  petit  •  chaque 
fleur  n'oiFre  qu'une  .seule  étamine 
dressée,  placée  vers  la  partie  supé- 
rieure; son  filament  est  plane  et 
comme  canaliculé  à  sa  base  oii  il  em- 
brasse la  partie  inférieure  du  style. 
L'ovaire  est  infère,  globuleux,  à 
quatre  loges  contenant  chacune  qua- 
tre ovules  attachés  deux  à  deux  et 
Siiperpo  es  par  paire.  Le  style  est  plus 
court  que  l'étamine  ,  terminé  par  un 
stigmate  simple.  Le  fruit  est  une  baie 
presque  sèche,  s'ouvranl  seulement 
par  son  sommet  en  quatre  dents  qui 
correspondent  aux  cloisons.  Les  grai- 
nes sont  suspendues  et  contiennent 
un  embryon  dépourvu  d'endo.^perme 
et  renversé  comme  les  graines. 

On  connaît  quatre  à  cinq  espèces 
de  ce  genre  ,  toutes  originaires  du 
IMexiq.ie.  Cesonten  général  des  Plan- 
tes herbacées,  annuelles  ,  à  l'excep- 
tion d  une  seule  espèce  qui  est  vivace 
et  sous-frutescente  à  sa  base,  et  que 
pour  cette  raison  ,  Rœmer  et  Schul- 
les  ont  appelée  Lopezia  fiutescens. 
Ton  es  les  Lopézies  ont  les  feuilles 
alternes  ,  dentées;  les  fleurs  violacées  , 
petites,   pédonculées   et  axillaires. 

L'espèce  la  plus  commune  dans  les 
jardins  e~.\.\e Lopezia mexlcaiia,N ii\\\. 
En um.  i,  p.  3,  ou  Lopezia  race- 
rnosa,  Cavan.,  Icon.i,  p.  (  2,T.  xviii. 
C'est  une  Plante  élégante  annuelle  , 
dont  la  tige  rameuse  est  haute  d'en- 
viron un  pied,  un  peu  anguleuse  et 
velue  ;  les  feuilles  sont  alternes  ,  ova- 
les ,  aiguës  ,  marquées  de  dents  éloi- 
gnées, glabre.-.;  les  fleurs  sont  purpu- 
rines ,  poi  lées   sur  de  longs   pédon- 


LOP 

cilles  axillaiiTS  ef  iiniflores.  Cette 
espèce,  que  l'on  a  lonjj'-tcMnps  ciilti- 
■vée  eu  scrie  ,  végèlo  très-bien  en 
pleine  terre.  On  la  plante  dans  ies 
parlenes.  (:^.  ^  j 

LOPHA.  LopJia.  i.vs.  Genre  éla- 
bli  p;ir  IMegcrlc,  et  qne  Lalreille 
reunit  à  celui  de  Beinhidion.  V.  ce 
mot.  i^ç,  \ 

LOPH-VNTUS.  BOT.  piiAN.  Linné 
et  Foister  avaient  employé  ce  nom 
pour  désigner  deux  genres  dont  l'un 
a  été  réuni  aux  Hyssopi/s  ,  et  l'autre 
aux  Jf'althcria  :  on  ne  s'en  sert  plus 
que  comme  spécifique  dans  tes  gen- 
res ainsi  que  pour  la  principale  espèce 
Ae  Metivsiderus.  P'.  ces  mots.  (g..n.) 

LOPIIAR  KT  LOPIÏAUFS.  pois.  Le 
Poisson  de  la  Propontidc  ,  connu  sous 
le  nom  de  Lophar  ,  dont  Linné  avait 
fait  un  Perça  ,queLacépède  avait  r.ip 
porléà  son  genieCenlropome,  etdont 
Ratinesque  [Jlio/.  Sic. ,  p.  17)3  formé 
un  genre  sous  le  nom  de  Lupharis  , 
a  poui-  caractères  :  les  ventrales  réu- 
nies par  uue  membiane  transver- 
sale. F'.  Perche.  (b.) 

*LOPIIAR[x\A.  Bor.  puav.  Nom 
sons  lequel  Necker  [Elern.  Bot.,  n. 
556  )  a  formé  un  genre  couiposé  des 
espèces  d'E/ica  qui  ont  les  anthères 
surmontées  d'une  arête  en  foime  de 
crête.  Ce  caractère  qui  e^it  peut-ê:re 
bon  j)our  dislinguei'  une  seclion  ,  n'a 
pas  assez  de  valeur  pour  moliver  l'é- 
tablissement d'ungenre./'.  Bruyère. 

(G..N.) 

LOPH!^RL\A.  BOT.  piian.  (Dict. 
des  Se.  Nat.)  Pour  Lopharina.  /^.  ce 
mot.  (g.n.) 

LOPHIDIDM.  BOT.  PIIAN.  Le  gen- 
re de  Fougères  établi  sous  ce  nom 
jjar  Richaid  ,  rentre  dans  le  Hcliizœa 
de  Smith.  /'.  ce  mol.  (b.) 

LOPHIE.  Lophius.  POIS.  Genre  de 
l'ordre  des  Biauchio>tèges  de  Linné  , 
(]ui  n'entre  que  par  toice  dans  la  fi- 
inille  des  Percoïdes  ,  de  1  ordre  des 
Acanthoptéiygiens  de  Cuvier ,  de- 
vant former  uue  quatrième  Iribu 
qu'on     pourrait    nommer  les    Bau- 


LOP  4j,- 

droies  et  qu'il  remplit  seul  ;  ce  genre 
a  pour  caractères  généraux  :  outie 
un  squelette  cartilagineux  ,  et  la  peau 
sans  écailles  ,  des  pecioialcs  sui>i.o'- 
tées  comme  par  deux  bras  ,  su.iienus 
chacun  par  deux  os  compaiables  au 
nidiiis  et  au  cubitus;  des  ventrales 
placées  loil  en  avant  des  pectorales  • 
do.,  opercules  et  des  rayons  bran- 
chioslèges  enveli>j)pés  dans  la  jieau  , 
et  les  ouïes  ne  s'ouvianl  que  par  un' 
trou  percé  eu  arrière  des  pectorales 
«Ce  sont,  dit  Cuv.er  (l\ègn.  Anim.' 
1 .  1 ,  p.  389),  des  Poissons  voraces  à 
estomac  large  ,  à  mie  tiu  court  ,  qui 
peuvent  vivre  très-long- temps  hors 
de  1  eau  ,  à  cause  .'u  peu  d  ouverture 
de  leurs  ouïes.»  Trois  sous-genres  v 
sont  établis. 

t  Les  LopiiiES  pipprcment  dites  , 
qui  ont  la  tèle  extièjnement  large  et 
déprimée,  épineuse  eu  beaucoup  de 
points,  ayant  la  gueule  très-fcndue 
année  de  dents  pointues  ,  la  màclioiié 
indrieure  garnie  île  noirdjreux  bai- 
bdlons  ,  deux  >  orsales  di;t:ncies  ,  et 
quelques  rayons  libres  et  mobiles  sui- 
la  tèie;  la  membrane  des  ouïes  forme 
un  cul  de-sac  ouvert  dans  l'aisselle 
soutenue  par  six  rayons  très-allongés' 
mais  Topercule   petit.   Leur  inlestin' 
a  deux  cœcums  très  .courts  vers  son 
origine,  la  vessie  natatoire  manque. 
On  n'en  connaît  qu'une  espèce;    le 
Luphiiis  vii'iparus  de  Schneider    et  le 
Lvphius  Fergiisun  de   L;icépède  ,    ne 
paraissent  que  de  simples   variétés 
ou  ayant  été  établies  sur  des  indivi- 
dus mal  préférés. 

Li  Bai'droye  ou  Baudroie,  vulgai- 
rement Galanga  ,  Crapaud  ou  Diable 
de  mer  ,  et  Maie  pécheresse;  LupJiius 
plscaturius,  L. ,  Gmel  ,  Syat.ISiat.  xiir 
T.i,  p.  1479;  Bloch.,  pi.  87;  Encycl.' 
Pois.,  |>1.8,  f  26;  Lac,  Pois.  T.  1,  p. 
5o 4 ,  pi .  1 .3  ,  f  j  ;  I e  /ia/ia  marina ,  et  le 
Rana  piscatiix  des  anciens  ,  que  les 
formes  bizarres  et  comme  monstrueu- 
ses de  ce  Poisson  avaient  beaucoup 
fiap|)és  ,  et  sur  lequel  ils  débitèrent 
des  contes  absurdes,  perpétues  chez 
les  pêcheurs  qui  disent  paiticuliè- 
rement  la  Baudroyc  l'ennemie  du 
Requin  «cl    capable    de  le    vaincre,     . 


4g4  LOP 

«  Une  It'le  démesurée  (dit  Bosc) 
avec  des  nageoires  ventrales  et  pec- 
torales eu  l'orme  de  main  frappent 
d'abord  ceux*qui  observent  une  Lo- 
phie  Baudi  oye  pour  la  première  fois  ; 
sa  mâchoire  intérieure  est  plus  avan- 
cée que  la  supérieure;  sa  bouclie  est 
très- grande  et  continuellement  ou- 
verte, tout  l'inléiieur  est  garni  de 
dents  inégales  et  nombreuses ,  sem- 
blables à  celles  des  mâchoires  ;  la 
langue  est  courte  et  épaisse;  les  na- 
rines sont  placées  deriière  la  lèvre 
supérieure  et  jn'éseulent  comme  la 
forme  d'un  verre  à  pâte  mobile.  Les 
yeux  sont  placés  à  la  partie  supé- 
rieure de  la  tête  ,  et  irès-rapprochés 
l'un  de  l'auUe;  entre  eux  s  élève  un 
loug  filament  terminé  par  une  mem- 
brane assez  large  et  hilobée  à  la  base 
de  laquelle  on. en  trouve  une  autre 
petite  et  triangulaire.  Ce  filament  est 
suivi,  dans  la  direction  du  dos,  de 
trois  ou  cinq  auires  d'autant  plus  pe- 
tits qu'ils  s'éloignent  plus  de  la  tête  , 
avec  des  membranes  moins  larges  , 
simples  ,  et  des  fils  le  long  de  leur 
tige;  des  barbillons  vermiformes  gar- 
nissent les  côtés  du  corps,  de  la 
queue  et  de  la  tête  ,  au-dessus  de  la- 
quelle paraissent  quelques  tubercules 
ou  aiguillons  particulièrement  entie 
les  yeux  et  la  première  nageoiie  du 
dos.  Il  y  a  deux  dorsales  dont  la  pre- 
mière a  sa  membrane  bien  plus 
courte  que  les  ra\ons  qui  la  fixent.  La 
couleur  de  ce  Poisson  est  obscure  en 
dessus ,  blanchâtre  en  dessous  ;  la 
caudale  ainsi  que  les  pectorales  sont 
bordées  de  noir,  la  peau  est  imie  , 
tlasque,  sans  écaille  ni  ligne  laté- 
rales, n  La  Baudroye  se  trouve  dans 
toutes  les  mers  d'Europe  ;  dans  la 
Méditerranée  elle  dépasse  rarement 
dix-huit  pouces  à  deux  pieds  de  lon- 
gueur; dans  l'Océan  elle  devient 
plus  grande  ;  nous  en  avons  vu  pren- 
dre sur  les  côtes  d'Aicachon  de  plus 
d'un  mètre  de  longueur.  Lacépède 
dit  qu'il  y  en  a  de  plus  d'une  toise, 
et  Pontoppidan  assure  qu'on  en  voit 
en  Noiv\rège  qui  ont  jusqu'à  quinze 
pieds.  Partout  la  figure  étrange  de 
cet  Animal  le  rend  un  objA  de  dé- 


LOP 

goût,  on  ne  le  porte  guère  sur  aucun 
marché  ,  les  pauvres  même  déflai- 
gnent  sa  chair  et  la  disent  malfai- 
sante ;  nous  pouvons  assurer,  en 
ayant  fait  plusieurs  fois  u>age,  qu'elle 
est  blanche,  d'un  goiit  fort  agréable 
et  saine.  Geoffroy  de  Saint  Hilaire  a 
lu  àriusùtut  un  Mémoire  fort  inté- 
ressant sur  l'analomie  de  celte  espèce 
et  particulièrement  sur  les  filamens 
singuliers  qui  la  caractérisent;  ce 
Mémoire  enrichit  l'excellent  recueil 
des  Annales  ,  rédigé  par  Audouiu  et 
Bron^niait,  nos  collaborateurs.  «Ce 
Poisson  ,  dit  enfin  Lacépède  ,  n'ayant 
ni  armes  défensives  dans  ses  tégu- 
mens  ,  ni  force  dans  ses  membres  ,  ni 
célérité  dans  sa  natation  ,  est ,  malgré 
sa  grandeur  ,  contraint  d'avoir  re- 
cours à  la  ruse  pour  se  procurer  sa 
subsistance,  de  réduire  sa  chasse  à  des 
embuscades,  auxquelles  d'ailleurs  sa 
conformation  le  rend  très-propre  ;  il 
s'enfonce  dans  la  vase  ,  se  couvre  de 
Plantes  marines  ,  se  cache  entre  les 
pierres,  et  ne  laisse  apercevoir  que 
1  extrémité  de  ses  filamens  qu'il  agite 
en  divers  sens,  auxquels  il  donne 
toutes  les  fluctuations  qui  peuvent 
les  faire  ressembler  davantage  à  des 
Vers  ou  autres  appâts.  Les  autres  Pois- 
sons attirés  par  cette  apparente  proie, 
s'approchent,  et  sont  engloutis  par 
le  seul  mouvement  de  la  Lopliie 
Baudroye  ,  dans  son  énorme  gueule, 
et  y  sont  retenus  par  les  innombra- 
bles dents  dont  elle  est  armée.  »  Ce 
Poisson  n  est  ni  rare  ni  commun  ,  et 
lespêcheuis  disent  qu'il  croît  avec 
beaucoup  de  promptitude  ,  B.  6  ,  D. 
lo,  11,  p.  24,  26,  V.  5,  A.  9,  i3,c. 
6,8. 

ff  Chironectes  ,  qui  ont  comme 
les  Baudroyes  ou  Baudroies  ,  des 
rayons  libres  sur  la  iéte,  dont  le  pre- 
mier est  grêle,  terminé  souvent  par 
une  houppe,  etdont  les  deux  suivans, 
augmentés  d'une  membrane  ,  sont 
quelquefois  très-renflés  et  d'autres 
fois  réunis  en  une  nageoire.  Leur 
corps  et  leur  tète  sont  comprimés  , 
leur  bouche  ouverte  vei  ticalement  ; 
leurs  ouïes  ;^oiit  munies  tle  quatre 
ravons  ne  s'ouvrant  que  par  un  canal 


LOP 

cl  un  {lelit  Irou  dciiièic  les  pcclo- 
ralcs  ;  leur  dorsale  occupe  presque 
tout  le  dos;  des  appendices  cliaiuus 
garnissent  souvent  tout  leur  corps. 
Leur  vessie  nalaloire  est  grande  ; 
leurs  intestins  sonl  médiocres  et  sans 
cœcunis .  Ils  peuvent  remplir  d'air 
leur  vaste  estomac  à  la  manière  des 
Tctrodons  et  gonflei  leur  ventrecom- 
nie  un  hallou  ;  à  terre  leurs  nageoires 
paires,  en  l'oiine  de  pâtes,  les  aident  à 
ramper,  beaucoup  mieux  qu'on  ne 
croirait  un  Poisson  susceptible  de  le 
faire  :  aussi  les  Irouve-l-on  parfois 
assez  loin  de  l'eau  sur  le  rivage  où 
l'on  assure  qu'ds  peuvent  demeurer 
hors  do  leur  clément  jusqu'à  deux  on 
trois  jours  ,  ce  qui  n'empêche  point 
qu'on  n'en  renconti  edans  la  haute  mer 
parmi  les  bancs  liotlans  des  Fuca- 
cees  ,  oi.1  nous  en  avons  souvent  pê- 
che ,  particulièrtnieni  enirs  des  pa- 
quets de  Sargassi/m  />  ace /J'en/ m.  Il 
n'en  existe  guère  que  dans  les  mers 
intertropicales.  Linné  n'en  connais- 
sait qu'une  espèce  ;  aujourd'hui 
l'on  en  voit  au  moins  une  douzaine 
dans  les  collections.  Ce  sont  des  Pois- 
sons beaucoup  moins  grandi  que  les 
Baudroies  proprement  dites,  qui  ne 
px-csentent  aucun  aiguillon,  qui  sont 
comprimés  dans  un  sens  ditférent  , 
c'esl-à-dire  verticalement  ,  dont  les 
couleurs,  sans  être  brillantes,  sonl 
variées  et  ajoutent  à  la  bizarieric  des 
formes. 

L'Histrion  ,  Lophius  Histrio  ,  L  , 
Ginel., /oc.  c//. ,  p.  i48i;  Bloch  ,  pi. 
111  ;  Encycl. ,  l'ois.,  pi.  g,  f.  3(S  ;  Gua- 
perua  ,  Marcgraaff,  Bras,  i.'io.  Cette 
espèce  à  qui  la  bizarrerie  delà  forme 
et  de  ses  mouvemens  a  mérité  le  nom 
qui  la  désigne,  se  tioiive  indifférem- 
naent  dans  les  mers  de  l'Amérique  et 
des  Indes  ;  elle  acquiert  de  ncul  à  di\- 
pouces  de  longueur.  Sa  couleur  gé- 
nérale est  d'un  jaune  orangé  diapré 
de  taches  brunâtres,  d.  1-1-12,  p.  10- 
11  ,  v.  5  ,  A.  7,  c.  10. 

Le  RiQUET  A  i,A  Houppe  ,  Lophius 
iricorn:s ,  Cuv.  ;  L  hisphlus,  Schn.  , 
i42,  variété  de  l'Histrion;  Lacépède  , 
Pois.  T.  I,  p.  025,  pi.  i4,f.  i.lNous  pou- 
vons aûirmer  que  ce  Poisson  n'est  pas 


LOP  43r, 

une  variété  d'âge  du  précédent ,  mais 
bien  une  espèce  beaucoup  plus  petite, 
que  nous  avons  retrouvée  assez  fré- 
quemment à  l'Ile-de-France,  oiiCom- 
mer.son  1  avait  dessinée.  C'est  ce  des- 
sin tiès-exacl  qu'a  reproduit  Lacé- 
pède. Sa  couleur  de  nankin,  ses 
taches  aulriinent  disposées  et  d'un 
brun  glauque  ou  bleuâtre,  sa  taille 
beaucoup  plus  petite,  la  membrane 
qui  teimine  son  filet  antérieur  tnfur- 
quéc,  cl  surtout  les  alentours  de  sa 
bouche  dépourvus  de  toute  espèce  de 
filels  ,  la  caractérisent  suffisamment. 
Nous  en  avons  conservé  des  individus 
durant  plusieurs  jours  dans  des  vases, 
avant  soin  de  ne  pas  laisser  l'eau  se 
corrompre,  et  comme  on  le  fait  des 
Cypi  ins  dorés.  Ils  demeuraient  quel- 
quefois des  journées  entières  dans  une 
imiuobili  té  qui  les  eût  lait  croire  morts, 
mais  tout-à  coup  ds  nageaient  de  la 
façon  la  plus  singulière,  et  comme 
s'ils  eussent  maiclié  gravement  dans 
le  lluide  donl  ils  étaient  enviionués; 
il'aulres  fois,  se  gonflant,  ils  venaient 
à  la  surface  de  l'eau  ou  ils  demeu- 
raient exondés  aux  trois  quarts.  Ayant 
une  fois  graduellement  ajoutéde  l'eau 
douce  à  l'eau  de  mer,  oii  nous  con- 
servions un  de  ces  Poissons  ,  il  finit 
par  vivre  dans  l'eau  douce  la  plus 
pure  sans  y  paraître  soulTi  ir,  pendant 
plus  de  huit  jours  après  lesquels  il 
mourut  probablement  d'inanition,  d. 
i-j-ii,p.  i2,v.  .^,A.  6,c.  10. 

L  Uni  ,  J.ophius  lœvigatus ,  Bosc , 
Cat  l'un  des  Chii  ouecles  les  plus  com- 
muns ,  et  Cependant  il  avait  échappe 
à  tous  les  iclith\ologistes.  Il  e^t  aussi 
l'un  des  plus  petits.  INous  l'avons 
retrouvé  à  imlre  départ  d  Europe  et 
à  notie  retour  dons  les  parages  des 
îles  du  cap  Vert,  parmi  les  Sargasses, 
et  nous  en  avons  également  conservé 
un  individu  vivant  pendant  quelque 
temps.  D.  1-3-12  ,  F.  10,  V.  6  ,  A.  6,  c. 
10. 

Le  CoMMEUsoxiuN  ,  Lac. ,  lue.  cil.  , 
pi.  1 4,  f.  5  ;  le  Chirouecte  ,  Lac. ,  loc. 
cit. ,  f .  2  ;  les  Lophius  strialus  et  mnr— 
moratus  de  Schaw,  avec  le  Hérissé  et 
le  Lisse  de  Lacépède,  Ann.  du  Mus.  T. 
IV,  pi.  4.'),  f.  3  et  4  ,  sont  d'autres  es- 


4(i6  LOP 

pèccs  de  ce  .sous-geîire  sur  lequel  Cu- 
vier  a  donné  un  Mémoire  dans  le  lo- 
me  premier,  p.  118  ,  des  Annales  du 
Muséum. 

fff  iMalthées  ,  qui  ont  la  lête  ex- 
traordinnirement  élargie  et  aplatie, 
princip;ilument  sur  la  saillie  et  le  vo- 
lume du  sulj-oiiercule  ;  les  yeux  lort 
eu  avant;  la  bouche  sous  le  museau  , 
médiocre  et  prolraclile;  les  ouïes  sou- 
tenues par  SIX  ou  sept  rayons  ,  et  ou- 
vertes à  la  face  doisale  par  un  trou 
au-dessous  de  chaque  pectorale  ;  une 
seule  petite  dorsale  molle ,  ce  qui  fait 
.cnco;  e  une  exception  aux  caractè.es 
de  l'oidre  ou  le  savant  Cuvier  place 
les  Lophies.  Le  corps  est  hérissé  de 
tubercules  osseux  ,  des  barbillons 
y  régnent  tout  le  long  sur  les  cô- 
tés; mais  la  tète  et  dépourvue  de 
layons  libres,  ce  qai  'indique  dans 
les  Malthées  des  mœurs  très-difl'éren- 
tes  de  celles  des  Lophies  dont  se 
composent  les  deux  sous -genres  pré- 
cédens.  Il  n'y  existe  dailleurs  ni 
vessie  natatoire  ni  ccecum. 

L;i  Ciï\uvE-SoURis,  Lophius  Ves- 
peniLio  ,  L.,  Gmel.,  Loc.  cil.,  p.  i48o; 
Bloch,  pi.  110;  Kncycl.  Pois.,  pi. 
9,  f.  27;  Gwac^/c7//,7,iM^^cgr.,  BrasU., 
p.  i45.  L'un  des  plus  vilains  Poissons 
de  la  mer,  presqu'en  losange,  hérissé 
de  pointes ,  avec  un  museau  tellement 
pointu  qu'on  la  quelq  .efois  nouimé 
petite  Licorne;  on  trouve  cette  espèce 
de  Lophiedans  les  mers  d'Amérique, 
particulièiement  aux  xlntdles,  oii  elle 
acquiert  nn  à  deux  pieds  de  long. 
n.  5-7,  P.  19,  V.  5  ,  6,  A.  6,  c  11,  1.^. 

La  LoPHjE  DE  Faujas,  Lac.  ,  loc. 
cit.,  p.  5i8  ,  pi.  1 1 ,  f.  :2  et  5  ;  Luphius 
stellatits ,  Wahl  ,  Soc.  ' Copenfi-  T. 
IV,  pi.  3,  f.  5  et  4.  Gitte  espèje,  ve- 
nue au  Muséum  de  Paiis  de  la  Col- 
lection de  L  I  Haye,  n"a  guère  que 
quatre  pouces  de  long.  Ti  è--aplatie  , 
sa  partie  antérieure  est  comme  dis- 
coï  le  ,  terminée  par  un  prolongement 
du  corps  eu  l'orme  de  queue;  lisse 
on  desious  ,  toute  héri-sée  de  tube,- 
cules  en  de-sus  ,  e  le  est  encore  garnie 
au  po'U  tour  et  à  la  bouche  qui  e^it  uu 
peu  en  dessous  de  la  partie  antéiieu- 
re  d'autres    mamelons    hérissés   qui 


LOP 

rappellent  les  piquaus  des  Mélocac- 
tes.  B.  .5,  D.  .5,  p.  5,  V.  13  ,  A.  5  ,  c.  7. 
Les  Lophies  rentrent  si  difficile- 
ment dans  la  famille  oii  elles  ne  sem- 
blent avoir  été  placées  par  1  illustre 
Cuvier  qu'avec  doute,  et  tout  en  of- 
fiant  enlreeux  des  rapports  fiappans, 
lessous-geui  es  qui  s'y  rapportent  pré- 
sentent (le  si  grandes  diÔérences,  soit 
dans  la  direction  de  la  compression 
de  leur  corps,  soit  dans  la  situa- 
tion de  leur  bouche  ,  l'absence  ou  la 
présence  des  appendices  et  de  la  vessie 
natatoire,  la  nudité  ou  l'aspérité  de 
leur  pou  et  leur  aspect  néanmoins 
toujours  étrange,  qu  il  serait  peut- 
être  à  propos  d  en  former  une  famille 
distincte,  bien  plijs  rapprochée  qu  on 
ne  l'a  fait  des  Cartilagineux,  ainsi  que 
le  pensait  Linné;  et  dans' laquelle 
les  Lophies  proprement  dites  ,  les 
Ghirouectes  et  les  Malthées  seraient 
élevées  à  la  dignité  de  genre.  Nous 
soumettons  nos  doutes  à  cet  égard 
au  savant  qui  prépare  une  grande 
histoire  des  Poissons  ou  tous  les 
points  douteux  de  leur  histoire  seront 
éclaircis.  (B.^ 

*  LOPmODON.  MAM.  V.  Paljeo- 

THERltM. 

LOPHIOLA.  BOT.  PHAN.  Le  nom 
de  LiOpJiiola  aiirea  a  été  donné  par 
Gawlerà  une  Plante  qui  rentre  dans 
le  genre  Coiiostylis  de  B:ovv"n  ,  et  qui 
a  été  nommée  par  Puish  C.  ameiica- 
na.  /'.  CONOSTYLE  (g.n.) 

*  LOI'HIOLÈPE.  Lop/iiolepis.  eot. 
PiiAN.  C  est  le  nom  d  un  sous-genre 
que  Cassini  a  établi  parmi  les  Cir- 
siuni,  et  qui  est  essentiellement  ca- 
ractérisé par  les  appendices  des  écail- 
les de  liuvolucre,  lesquels  sont 
longs  ,  arqués  en  dehors  et  bordés 
de  petites  épines.  Ces  caracières  le 
distinguent  des  vrais  Cirsiu/n  dont  les 
appiudices  de  l'involucre  sont  courts, 
droits  et  sans  épines;  des  J'icnornort 
chiz  lesquels  ces  appendices  sont 
longs,  étalés,  arqués  en  dehors, 
épais  ,  roides  ,  et  .aînés  d'épines  tiès- 
longues;  et  des  Orlhucenlrun  (der- 
nier sous-geme  du  iirsium),  qui  ont 
les  appendices  longs  ,  étalés  ,  droits, 


LOP 

roides,  subules  et  spinescens.  On  voit 
donc,  par  ces  faibles  différences,  que 
les  sous-genres  en  question  se  fon- 
dent les  uns  dans  les  autres  h'Or- 
thocentron^  en  effet,  est  tellement 
intermédiaire  entre  les  Lophhlepis  et 
les  vrais  Cirsium  ,  qu'il  nous  semble 
réunir  ces  sous-gcnres,  et  ne  loi  mer 
avec  eux  qu'une  seule  et  indivisible 
association. 

Les  quatre  espèces  assignées  avec 
certitude  au  Lophiolepis ,  sont  :  i° 
Cirsium  ciliatu/n  ou  Ciiictis  ciliatus  , 
Willd.  ;  2°  Cirsium  arachnoideum  , 
Marschall-Biebcrstein  ;  5°  ( irsium 
nutans  ,  qui  est  peut-être  le  Ciiicus 
JimbrUitus  de  iMaiscliall;  4"  et  C'/>- 
siumlaiiceulatum,  UeCand.,  ou  Car- 
duus  lanceolatus ,  L.  ;  mais  cette 
dernière  Plante  n'est  placée  qu'avec 
doute  parmi  les  Lupkiolepis.  Outre 
ces  espèces  ,  Gassini  indique  comme 
appartenant  probablement  àcesous- 
gonie,  les  Cirsium  eriophurum  ,  De 
Gand.  ;  Cirs.  serri/latum  ,Jlriibrljlum., 
laniferum  et/appaceu/n  de  IMarschall- 
Bieberstein.  (g..n.) 

LOPHIRA.  lîOT.  PHAN.  Gaertner 
fils  (  Ca/p.  52  ,  tab.  i88  ,  fig.  2)a  dé- 
crit et  figuré  sous  le  nom  de  Lop/ilra 
alata,  Banks,  Mss.,  le  liuit  d'un  gen- 
re a"uquel  il  attribue  les  caractères 
suivans  :  le  calice  est  libre,  persis- 
tant, forme  de  cinq  folioles  impu- 
res ,  linéaires  ,  roides  ,  foi  tement  vei- 
nées et  réticulées;  l'une  d'elles  étant 
plus  grande  que  les  autres  est  obtuse 
et  forme  une  sorte  de  languette  ;  les 
étamines  sont  en  grand  nombre;  l'o- 
vaire est  libre  ,  surmonté  d'un  style 
simple  ,  subulé  ,  terminé  par  un  stig- 
mate à  deux  divisions  linéaires  ai- 
guës. Le  finit  est  une  sorte  de  noix 
coriace,  recouverte  par  le  calice,  à 
une  seule  loge  indéhiscente  ,  conte- 
nant une  seule  graine  dressée,  dont 
l'embryon  ,  dépourvu  d'endosperme, 
a  la  radicule  inférieure  et  les  cotylé- 
dons cbarnus  et  épais.  Gctte  espèce, 
la  seule  que  l'on  connaisse  ,  est  un 
Arbre  originaire  des  forêts  de  l'A- 
frique ausirale;  ses  feuilles  alternes 
sont  longues  ,   lancéolées  ,  cordifor- 


LOP 


•*f)7 


mes,  roides  et  dépourvues  de  sti- 
pules. Ses  fleurs  sont  disposées  eu 
grappes. 

Ge  genre  paraît  avoir  quelques  rap- 
ports avec  les  Erables  ,  dont  il  s'é- 
loigne par  plusieurs  caractères  im- 
Jiortans.  (a.  r.) 

■*  LOPHIUM.  BOT.  cR-ypT.  {Hypoxy- 
Ions.)  Ce  genre,  ciéé  par  Fiies,  .i 
pour  type  VHysicnum  mytUinuai  do 
l'oraooii  ,qui  est  \ Ilvpoxylon  ustra- 
ceum  de  Bulliard.  il  e-^t  voisin  des 
llysterlum  y  mais  il  en  diffère  pour- 
tant p^r  ses  thèques.qui  sortent  du 
•  éceplacle.  Il  est  caractérisé  ainsi 
qu'il  suit  :  réceptacles  comprimés  , 
piesquc  membraneux  ,  s'ouvrant  par 
une  fente  longitudinale  ;  thèques 
t'ioites,  s'écliappant  sous  foi  me  pu- 
bescenle.  Il  ne  icnl'crine  encore  que 
deux  espèces.  (a.  f.) 

LOPHIUS.  POIS.  r.  LopiuE. 

LOPHOBRANCHES.  rois.  Qua- 
trième ordre  de  la  classe  des  Pois- 
sons dans  la  .^léthode  de  Guvier  oii 
les  branchies  se  divisent  en  petites, 
houppes  rondes,  ilisposées  par  pai- 
res le  long  lies  arcs  branchiaux, 
structure  dont  on  ne  retrouve  aucua 
autre  exemple  chez  les  Poissons.  Ces 
parties  sont  d'ailleurs  enfr-rmées  sous 
un  grand  opercule  attaché  de  tous 
cotés  par  une  membrane  qui  ne 
laisse  qu'un  petit  trou  pour  la  sortie 
de  l'eau.  Ils  ont  tout  le  corps  cuirassé 
et  d'un  aspect  étrange.  Ce  sont  les 
genres  Syngnathe  ,  Hippocampe  ,  Sé- 
léaostome  et   Pégase,    f'.   ces  mots. 

•  LOPHONOCERE.  ins.  Genre  de 
l'ordre  des  Coléoptères,  famille  des 
Longicornes  ,  tribu  des  Céramb\cins, 
mentionné  par  Latreille  (Fam.  Nat. 
du  Règne  Anim.)  et  dont  nous  ne 
connaissons  pas  les  caractères.    (G.) 

LOPHONOTES.  POTS.  La  famille 
établie  sous  ce  nom  par  Duméril , 
parmi  ses  Holobranches  ,  a  pour  ca- 
)  actèrcs  :  les  ventrales  situées  sous  les 
pectorales  ;  le  corps  épais  ,  comprimé, 
et  la  dorsale  très-longue.  Elle  con- 
tient les   genres  ïœnianote ,    Gory- 


498 


LOP 


phœne ,  Centrolopbe,  Hëmipféro- 
note ,  Coryphœnoïde  et  Chevalier. 
V.  ces  mois.  (b.) 

LOPHOPHORE.  OIS.  Tenimlnck 
a  changé  ainsi  le  nom  du  genre  du 
Mon-iul  établi  par  Vieillot,  qui,  ayant 
l'antériorité,  doit  être  adopté.  V. 
MONAUL.  (a.r.) 

LOPHORHY.NQUE.  ois.  V.  Ca- 

ni.4.MA. 

LOPHORINE.  OIS.  Vieillola  voulu 
faire  SOUS  ce  nom  un  genre  paiticu- 
lier  pour  leSupeibe,  Paradisea  su- 
perba  ;  mais  ce  genre  n'a  pas  été 
adopté.  (a.  r.) 

LOPHOTE.  Lophotes.  pois.  Gen- 
re appartenant  à  la  famille  des  Tœ- 
nioïdes  de  Cuvier  dans  l'ordre  des 
Acanthoptérygiens  de  sa  Méthode 
ichthyologique  ,  et  à  la  famille  des  Pé- 
talosomes  de  Diiinéril.  Il  fut  établi 
par  Giorna  dans  les  xicles  de  l'Aca- 
démie de  ïurui  (i8o5-i8o8,  p.  19,  pi. 
■ï)  d'après  un  individu  mal  conservé. 
Cuvier  ayant  eu  occasion  de  revoir  ce 
Poisson  et  d'en  observer  un  individu 
de  quatre  pieds  de  long  pris  dans  les 
mers  de(jènes,  nous  en  a  donné  une 
description  plus  exacte  et  une  figure 
parfaite  dans  les  Annales  du  Muséum, 
T.  XX,  fig.  17.  Ou  ne  peut  donc  mieux 
faire  poiu'  donner  une  idée  de  cet  Ani- 
mal que  de  laisser  parler  lui-même  le 
savant  qui  l'a  scrupuleusement  carac- 
térisé :  «  Les  Lophotes,  dit-il  (Règn. 
Anim.T.  11,  p.  24?)  ont  le  corps  allon- 
gé et  finissant  en  pointe,  la  tête  courte, 
surmontée  d'une  crête  osseuse  ,  très- 
élevée  ;  rayon  épmcux,  bordé  en  ar- 
rière d'une  membrane,  et  à  partu'  de 
ce  ra^'on  une  nageoire  basse  à  rayons 
presque  tous  simples,  rognant  égale- 
ment jusqu'.à  la  pointe  de  la  queue 
qui  a  une  caudale  distincte,  et  en 
dessous  de  cette  pointe  est  une  très- 
courte  anale.  Les  pectorales  sont  mé- 
diocres ,  artnées  d'un  premier  rayon 
épineux,  et  sous  elles  on  distiiigueà 
peine  des  ventrales  de  quatre  ou  cinq 
rayons  excessivement  petites.  Les 
dents  sont  pointues  et  peu  serrées;  la 
bouche  est  dirigée   vers  le   haut  ,  et 


LOP 

l'œil  est  fort  grand.  On  compte  six 
rayons  aux  branchies  ;  la  cavité  abdo- 
minale occupe  pi^esque  toute  la  lon- 
gueur du  corps.  »  On  n'en  connaît 
encore  qu'une  espèce  qui  est  le  Lo- 
photus  Lacepedianiis,  qui  n'a  été  trou- 
vé jusqu'ici  que  dans  la  Méditerra- 
née, (b.) 

LOPHYPiE.  KEi>T.  sAtJR.  Sous- 
genre  d'Agame.  /^.  ce  mot.  (B.) 

LOPHYRE.  Lophynis.  moll.  Poli, 
dans  son  grand  ouvrage  des  Testacés 
des  Deux-Siciles,  a  donné  ce  nom 
aux  Animaux  des  Oscabrions.  V .  ce 
mot.  (D..H.) 

LOPHYPvE.  Lophyrus.  iNS.  Genre 
de  l'ordre  des  Hyménoptères  ,  section 
des  Térébrans  ,  .famille  des  Porte- 
Scies,  tribu  des  ïenlhrcdines ,  établi 
par  Latreille,  et  correspondant  à  la 
première  division  du  genre  Hjloloma 
de  Fabricius,  et  à  la  première  famille 
du  genre  Ptero/ie  de  Juriue.  Ce  genre 
est  ainsi  caractérisé  :  antennes  des 
mâles  de  seize  articles  au  moins,  en 
peignes  ou  en  panaches  ;  celles  des 
iemelles  simplement  en  scie ,  plus 
grêles  vers  leur  extrémité;  labre  très- 
apparent  i  mandibules  tridentées  ; 
ades  ayant  une  grande  cellule  ra- 
diale; trois  cellules  cubitales  presque 
égales,  la  première  et  la  ?econde  re- 
cevant chacune  une  nervure  récur- 
rente ,  et  la  troisième  atteignant  le 
bout  de  laile. 

Les  Lophyres  se  distinguent  des 
Tenthrèdes  ,  des  Athalies  ,  des  Méga- 
lodontes,  et  aulr^'S  genres  voisins, 
par  les  articles  des  antennes  et  par 
les  cellules  des  ailes.  Ce  sont  des 
Hyménoptères  de  taille  moyenne,  et 
qui  appartiennent  à  l'Europe.  L'es- 
pèce qui  sert  de  t^  pe  à  ce  genre  est  : 

Le  LoPHYRE  nu  Pin,  L.  Fini, 
Latr.,  Jurine;  Hylotoma  Fini,  Fab.; 
le  màle  {V^nz. ,  Faun.  Ins.  Germ.  , 
/lise.  87,  tab.  17,  le  même  sexe); 
Hylotoma  dorsata ,  Fabr.  ;  la  femelle 
(Pânz.,  loc.  cit.^fasc.  62,  tab.  9).  Le 
mâle  est  long  de  quatre  lignes,  noir, 
avec  les  antennes  très-baibues  ;  les 
jambes  et  les  taises  sont  dun  jaune 


LOP 

sale,  tirant  sur  le  brun.  Les  iein*ellcs 
sont  plus  grandes  et  plus  grosses  , 
d'un  gris  jaunâtre,  avec  la  têie  et  les 
tarses  noirs;  les  baibc^  îles  antennes 
sont  très-courtes.  La  larve  de  cette 
espèce  vit  en  sociét'i  sur  les  branches 
du  Pin  ;  elle  est  blanchâtre ,  avec  la 
lête  d'un  brun  juinâtre  et  qualie 
rangs  de  taches  noires.  La  nymphe 
est  renfermée  d.ins  une  coque  ovale 
assez  dure  dont  une  des  extrémités 
se  détache ,  à  la  sortie  de  l'Insecte 
parHùt,  eu  manièie  décalotte,  cl  y 
reste  attachée  comme  un  couvercle 
de  boîte.  Cette  espèce  se  trouve  à 
Paris.  On  peut  rapporter  à  ce  genre 
les  Ptcronus  La/ùrs  de  Jurine  et 
IJflo/oma  Junipcii  de  Fabricius. 

(G.) 

LOPIIYROPES.      Lophyrupa. 

CRUST.    y.    LoPHYROPODES. 

LOVIl YROPODES .  Lop/irropcla. 
CRUST.  Ordre  (ci-devant  famille  sous 
le  nom  de  Lopiiyiopes)  établi  par 
Latieille,  et  se  composant  du  genre 
Mvnuculus  de  Linné  et  de  quelques 
espèces  de  celui  qu  il  nommait  (^'o^ter. 
Lalreille  les  a  désignés  collective- 
ment (Règn.  Anim.  de  Cuv.  )  par  la 
dénomination  de  Branchjopudes;  ce 
sont  Iss  Entornostracés  de  Millier. 
Schœfler ,  Hermann  ,  Jurine  père  et 
fils,  Ramdhor,  Prévost,  Brongniart 
lils  et  Strauss  ont  ajouté  beaucoup 
aux  observations  de  cet  auteur  ,  et 
complété  en  grande  partie  l'histoire 
qu'il  nous  avait  donnée  de  ces  Ani- 
maux, Les  caractères  de  cet  ordre 
sont  :  un  œil  sessile  et  in)mobile; 
tète  confondue  avec  le  thorax;  corps 
protégé  par  un  test;  pieds  au  nom- 
bre de  six  ou  huit,  en  y  comprenant 
les  pieds-mâchoires,  ces  pieds  étant 
natatoires  dans  le  plus  grand  nom- 
bre ,  branchifèi  es  ,  sans  onglet  sen- 
sible au  bout,  el  garnis  de  soies,  de 
poils,  etc.  ,  mais  non  foliacés  comme 
c  ux  de  l'ordre  des  Aspidiphores. 
Ces  x\nimaux  habitent  le  plus  sou- 
vent les  eaux  douces  ;  leurs  œufs 
forment  tantôt  deux  paquets  ou  deux 
grappes  situées  à  la  base  de  l'abdo- 
men ;  taiilôl  ils  sont  ras.semblés  ,  au- 


L01\  43c, 

dessous  du  lest,  sur  le  dos  de  l'A- 
nimal. 

Lalreille  divi.-.e  cet  ordre  en  deux 
familles;  ce  sont  les  IJnivalves  el  les 
Osiracodcs.  f^.  ces  mois.  (o.) 

LO  Pli  Y  RU  S.  RF.pr.  mou.  jns. 
/'.  LopnvuE. 

IjOI'I.MIK.  Lnpiniia.  nnr.  ph.v.v. 
Génie  de  la  famille  des  Malvacées  et 
dé  la  Monadelihie  Polyandrie,  L.  , 
établi  par  Mai  tius  ;  Ayrù  ^Ut.  Bunn. 
XI  ,  p.  c,6  )  qui  l'a  ainsi  caraciérisé  : 
involucclle  plus  long  que  le  calice, 
à  vingt  folioles  sélacé<-s  et  conui- 
vcnlts;  corolle  plane  ;  colonne  stami- 
nale  un  peu  recourbée  [si/ùthjle.va); 
trente  à  quaran'e  .mlhèies  ;  dix  stig- 
mates ;  cap-iulc  à  cinq  coques  enduites 
d'un  mucilage  >isc|u;ux.  Ce  genre 
a  le  port  des  Sida;  il  .se  rapproche 
aussi  du  Pavonia  el  de  V L'iviia,  mais 
il  sen  distingue  facilement  par  la 
viscosité  de  son  fruit  avant  la  dessic- 
cation. Une  seule  espèce  à  laquelle 
Maitius  a  ilonné  le  nom  de  Lupi- 
rnia  malacophylla  ,  constitue  ce  nou- 
veau genre.  Link  cl  Otto  l'ont  dé- 
crite et  figurée  dans  leur  Recueil  des 
Plantes  rares  du  jardin  de  Berlin 
(  T.  1  ,  p.  "67,  t.  ôo  )  sous  le  nom  de 
Sida  malacophylla.  C'est  un  Arbris- 
seau pubescent  ,  à  feuilles  orbicu- 
laires  presque  cordiformes ,  et  à  dou- 
bles dentelures  sur  les  l>«rJs  ;  les 
(leurs  sont  joliiaii  es  dans  lis  aisselles 
des  feuilles  ,  el  de  couleur  écarlate. 
Celte  Plante  croît  dans  les  lieux  ma- 
récageux de  la  province  de  Bahia  au 
Brésil.  (G..N.) 

LOQUE.  F>oT.  PiiAN.  L'un  des 
noms  vulgaires  de  la  IJouce-Amèie, 
et  dans  Its  Cévènes,  selon  Bosc  ,  du 
Carlina  acaitlis,  dont  on  mange  les 
réciplacles  charnus  en  guise  d'Arti- 
chauts, (b.) 

Les  habitant  de  la  province  de 
Jacn  de  Bracamoros,  dans  l'Amé- 
rique méridionale,  donnent  aussi  le 
nom  de  Loque  au  Kageiicckia  gluti- 
iwsa  de  Kunth.   ï^.  K.  vGr.NUCKiE. 

(G..N.) 

LORVNTïIE.   Loranthtis.    bot. 


5oo  LOR 

PHAN.  Genre  d'abord  placé  dans  la 
famille  des  Caprifoliacées ,  mais  for- 
mant aujourd'hui  le  type  d'une  nou- 
velle famille  nommée  Loranthées. 
Les  Loranthes  sont  tous  des  Végé- 
taux parasites,  vivaces  et  ligneux, 
fort  analogues  pour  le  port  et  l'orga- 
nisation à  noire  Gui  qui  appartient  à 
la  même  famille.  Leur  tige  est  géné- 
ralement rameuse  et  cylindrique; 
leurs  feuilles  le  plus  souvent  oppo- 
sées ,  rarement  alternes ,  coriaces  , 
persistantes,  tiès-entières,  m;uquées 
de  nervures  longitudinales;  les  fleurs, 
dioiques  dans  la  seule  espèce  qui 
croisse  en  Europe  ,  sont  hermaphro- 
dites dans  toutes  les  autres.  Ces  fleurs 
sont  quelquefois  très-petites  et  ver- 
dâtres  ,  d'autres  fois  fort  grandes  et 
colorées;  elles  sont  rarement  soli- 
taires, le  plus  souvent  groupées  en 
épis,  en  grappes,  ou  en  panicules 
terminales  et  axillaiies.  Chaque  fleur 
est  accompagnée  d'une  ou  deux  pe- 
tites bractées  squammiformes  ,  ou 
d'un  calicule  tantôt  court  et  en  forme 
de  cupule,  tantôt  recouvrant  l'ovaiie 
en  totalité.  Le  calice  est  adhérent 
avec  l'ovaire  infère;  son  limbe  est 
quelquefois  à  peine  marqué;  d'au- 
tres fois  il  forme  un  petit  rebord  mem- 
braneux et  saillant  très-manifeste. 
La  corolle,  dont  la  longueur  varie 
depuis  une  ligne  Jusqu'à  deux  pou- 
ces ,  se  compose  de  quatre  à  huit 
pétales  linéaires  ,  tantôt  libres  et  dis- 
tincts les  uns  des  autres,  tantôt  sou- 
dés entre  eux  dans  une  étendue  plui 
ou  moins  considérable  de  leur  lon- 
gueur. l-.a  corolle,  considérée  dans 
son  ensemble ,  est  allongée  ,  tubu- 
ieuse  ,  assez  souvent  oblique  ,  et  ren- 
flée dans  sa  partie  inférieure.  Chaque 
pélale  porte  sur  sa  face  interne  une 
étamine  dont  le  filet  est  attaché  plus 
ou  moins  haut  sur  cette  face  interne. 
Les  fdels  sont  subulés,  dressés  ;  l'an- 
thère est  allongée  ,  à  deux  loges  , 
s'ouvrant  par  un  sillon  longitudinal 
et  du  côté  interne.  Celte  anthère  , 
échancrée  à  sa  base,  est  très-cadu- 
que, et  ne  tient  au  filet  que  par  le 
sommet  de  celui-ci.  L'ovaire  est  tur- 
biné, infère,  couronné  p.ir  un  disque 


LOR 

épigyne,  saillant,  annulaire;  il  oflre 
une  seule  loge  qui  contient  un  seul 
ovule  renversé.  Le  style  est  cylindri- 
que ,  simple  ,  généralement  de  la 
longueur  des  étamiues  et  quelquefois 
plus  long;  il  se  termine  par  un  stig- 
mate renflé  et  simple.  Le  fruit  est 
une  haie  généralement  ovoïde  ou  glo- 
buleuse, omhiliquée  à  son  sommet, 
contenant  dans  une  pulpe  charnue, 
visqueuse.el  glu;inte,  une  seule  graine 
renversée.  Celle-ci  se  compose  d'ua 
tégument  propre  qui  n'est  pas  dis- 
tinct (le  l'endocarpe  et  d'un  endos- 
perme  charnu  qui  contient  dans  sa 
partie  supérieure  un  embryon  axile, 
cylindrique,  dont  la  radicule,  tour- 
née vers  le  hile  ,  lui  donne  une  di- 
rection semblable  à  celle  de  la  graine  ; 
cette  radicule  est  entièrement  recou- 
verte par  une  lame  de  l'endosperme, 
en  sorte  que  l'embryon  est  totale- 
ment intraiie.  Quelquefois  on  trouve 
dans  une  même  amande  deux  et  jus- 
qu'à quatre  embryons,  circonstance 
qui  se  remarque  également  dans  le 
Gui. 

Le  nombre  des  espèces  de  ce  genre 
est  extrêmement  considérable  ,  et  il 
serait  fort  à  désirer  que  quelque  bo- 
taniste en  entreprît  une  bonne  mo- 
nographie ;  car  il  règne  une  assez 
grande  coufusion  parmi  ces  espèces, 
qui  croissent  dans  toutes  les  réglons 
chaudes  du  globe,  une  seule  étant 
originaire  d'Europe  [JLoranthus  Eu~ 
ropœuSy  Jacq.)  Linné,  dans  la  pre- 
mière édition  du  Species  Plantarum  , 
publiée  en  lySj,  n'en  décrivit  qu'une 
seide  espèce  {Lor.  americanus).  En 
1762,  dans  la  seconde  édition  du 
même  ouvrage,  il  en  fit  connaître 
cinq  ,  trois  originaires  de  l'Amérique 
méridionale ,  une  de  la  Chine  et 
une  de  l'Inie.  L,<marck,  dans  l'En- 
cyclopédie, en  décrit  vingt -cinq 
espèces,  dont  plusieurs  entièrement 
nouvelles.  Ce  nombre  est  porté  à 
vingt-six  par  Willdcnow  {Sp.  Fiant. 
1799).  Persoon ,  dans  son  Synopsis, 
en  mentionne  quarante-trois  espèces  , 
parmi  lesquelles  quinze  avaient  été 
décrites ,  et  un  grand  nombre  figu- 
rées dans  le  troisième  volume  de  la 


LOPa 

Floie  du  Chili  et  du  Pérou  de  WuU 
cl  Pavon.  Plus  récemment  notre  col- 
laborateur, le  professeur  Kuntli,  eu 
a  décrit  vingt-huit  espèces  nouvelles, 
dans  les  Nova  Gênera  de  Iliimboldl 
etBonpland,  trouvées  par  ces  célè- 
bres voyageurs  dans  les  diverses  par- 
ties de  l'Amérique  méridionale  qu'ils 
ont  visitées.  Si  l'on  ajoute  à  ce  nom- 
bre quelques  autres  espèces  décrites 
isolément  par  plusieurs  botanistes  , 
on  verra  qu'il  peut  être  évalué  à  en- 
viron quatre-vingts,  sans  compter 
plusieurs  espèces  nouvelles  et  iné- 
dites qui  existent  dans  les  herbiers. 

Nous  avons  déjà  dit  qu'une  seule 
espèce  de  ce  genre  croiss;iit  en  Euro- 
pe ;  c'est  le  Loranthus  Europœus  , 
Jacq. ,  Vind. ,  aSo  ;  Auslr. ,  t.  5o.  Il 
croît  ,  parasite  ,  sur  le  tronc  des 
Chênes,  des  Poitiers,  des  Pommiers 
et  des  Châtaigniers;  c'est  un  petit 
Arbuste  ayant  le  port  du  Gui.  Sa 
tige  est  ligneuse  ,  dichotome  et  comme 
articulée;  ses  feuilles  sont  assez  gé- 
néralement opposées ,  quelquefois  al- 
ternes sur  le  même  individu;  elles 
sont  elliptiques  ,  obtuses  ,  entières  , 
un  peu  coriaces,  glabres  et  veinées, 
surtout  inférieuiement.  Les  fleurs 
sont  dioïques ,  formant  un  épi  soli- 
taire au  sommet  de  chaque  rameau. 
Le  calice  a  son  limbe  légèrement 
denté  ;  la  corolle  est  formée  de  six 

E étales  portant  chacun  une  étamine. 
e  fruit  est  une  baie  globuleuse  ,  pi- 
siforme,  jaunâtre,  presque  translu- 
cide, contenant  une  seule  graine  au 
milieu  d'une  pulpe  gluante.  Cette 
Plante  a  d'abord  été  observée  en  Au- 
triche par  Jacquin  ;  elle  est  aujour- 
d'hui assez  commune  sur  les  Arbres 
du  parc  de  Schœnbrunn.  Pallas  l'a 
retrouvée  en  Sibérie.  Elle  existe  éga- 
lement en  Italie,  dans  les  Calabres, 
où  elle  croît  principalement  sur  les 
Châtaigniers.  Plus  récemment,  le  fils 
du  professeur  Savi  de  Pise  l'a  trouvée 
dans  la  chaîne  de  l'Apennin ,  au  nord 
de  Pise. 

Le    LORANTHE    CUCULLA,1RE  ,    Lo- 

ranthiis  cucullaiis ,  Lamk. ,  Diction. 
d'Hist.  Nat.  ,  I ,  p.  444  ,  T.  xxni ,  est 
une  des  espèces  les  plus  belles  et  les 


I^OIV  50 1 

plus  singulières  de  ce  geiuo.  C'.st  la 
mi-me(|uelcpiolesscurKicliar(laindi- 
quée.sous  le  nom  de  Loianilius  ùracica- 
///.v,  dans  les  Actes  de  la  Socictéd'His- 
toiie  Naturelle  de  Paris.  Elle  est  pa- 
rasite ;  ses  feuilles  sont  opposées, 
sessiles,  lancéolées,  entières,  falci- 
formes  ,  aiguës  et  veinées.  Ses  Heurs 
sont  portées  sur  un  péilonculc  axil- 
hiiie  long  il'un  pouce,  bifurqué  à 
son  sominet  ,  cl  dont  chaque  blanche 
porte  tiois  Heurs  recouvertes  en  par- 
tie par  une  large  bractée  conliibrmc, 
repliée  eu  deux,  coriace,  peisislanic 
et  rouge.  Chaque  fleur  est  accom- 
pagnée d'un  calicule  inoiiopiiylle  , 
ovoïde,  ayant  son  jjord  liideuté;  ce 
calicule  est  plus  long  que  le  calice 
propre,  qui  est  adhérent  avec  l'o- 
vaire, et  terminé  par  on  limbe  court 
et  entier.  La  corolle  se  compose  de 
six  pétales  distincts  fortement  roulés 
en  dehors  dans  leur  partie  supé- 
rieure. Celle  espèce  est  originaire  île 
b  Guiane.  D'après  une  analyse  .soi- 
gnée que  nous  e.n  avons  faite,  nous 
ne  serions  pas  éloignés  d'en  faire  le 
type  d'ua  genre  distinct  par  sa  large 
bractée  cuculliforme  et  son  calicule 
recouvrant  l'ovaire  en  totalité. 

i'.\.  R.) 

LORANTHEES.  LoranlhecE.  bot. 
rn.\.N.  Cette  famille  naturelle  de  Plan- 
tes, qui  a  pour  types  le  Loranthus 
et  le  f^iscum,  a  d'abord  été  indiquée 
par  le  professeur  Richard  sous  le  nom 
de  Viscoïdécs  ,  dans  son  Analyse  du 
Fruit,  p.  33.  Un  peu  plus  tard, 
Jussieu  l'a  décrite  sous  celui  de  Lo- 
ranlhées  {  Ann.  Mi;s.  12,  p.  286), 
nom  qui  a  été  généralement  adopté. 
Celte  famille  peut  être  caractéri.sée 
de  la  manière  suivante  :  les  fleurs  sont 
généialemcut  hermaphrodites,  tiès- 
rarenient  unisexuées  cl  dioïques;  le 
calice  est  adhérent  avec  l'ovaire  in- 
fère ;  son  limbe  forme  un  rebord 
souvent  peu  distinct,  quelquefois  lé- 
gèrement denté.  Ce  calice  est  accom- 
Eagné  exiérieurement ,  soit  de  deux 
raclées  ,  soit  d'un  second  calice  cu- 
puliforme,  ou  enveloppant  et  ca- 
chant quelquefois  enlièrement  le  vé- 
ritable calice.  La  corolle  se  compose 


502 


LOR 


de  quntre  à  huit  pétale:,  iasére's  vers 
le  sommet  de  l'ovaire;  ces  pétales  sont 
quelquefois  entièrement  distincts  les 
uns  des  autres  ,    d'autres  fois  soudes 
entre  eux  dans  une  étendue  plus  ou 
moins  considérable  ,   de    manière  à 
représenter  une  corolle  monopéfale. 
Les  élamines  sont  en  même  nombre 
que  les  pétales;  elles  sont  sessiles  ou 
portées    sur    des    filets    quelquefois 
très-longs ,    et    chacune    d'elles    est 
attachée  au  milieu  de" la  face  interne 
de  chaque  pétale.  Leur  anthère  est 
allongée ,  à  deux  loges  ,  s'ouvrant  par 
un  sillon  longitudinal.  Les  anthères 
du  Gui  ,  par  leur  singulière  organi- 
sation ,  s'éloignent  de  celles  des  au- 
tres Loranthées.   L'ovaire  est   géoÊ- 
ralement  intèie  ,   quelquefois   seule- 
ment semi-infère  ;  il  offre  une  seule 
loge  qui  ne  contient  qu'un  ovule  ren- 
versé. Cet  ovaire  est  couronné  par  un 
disque  épigjne  étendu  ,   sous  forme 
d'anneau,  en  dedans  de  l'inseï  tien  de 
la  corolle  ;  l'j  style  est  souvent  long 
et  grêle,  quelquefois  manquant  en- 
tièrement ;    le  stigmate   est   soLiveut 
simple.   Le    fruit    e^t   généralement 
charnu  ,  contenant  une  seule  graine 
renversée,   adhérente  avec  la   pulpe 
du    péricarpe     qui    est     gluante     et 
visqueuse.     Cette    graine     renferme 
un    endospenne    charnu  ,    dans    le- 
quel  on   trouve  un  embryon    cylin- 
drique ,    ayant     la    radicule    supé- 
rieure ,    c'est-à-dire   tournée  vers  le 
bile.  La  graine  étant  renversée  ,  cette 
radicule  est  quelquelbis  un  peu  sail- 
lante en  dehors ,  par  une  ouverture 
qui  se  trouve  à  l'i  ndospfrmc  ,  ainsi 
qu'on  le  voit  dans  le  Gui  par  exem- 
ple. Il  arrive  quelquefois  qu'un  môme 
endosperme  renferme  plusieurs  eui- 
bryons. 

Les  Lorauthées  sont  pour  la  plu- 
part des  l'ianles  vivaces  et  parasites, 
quelques-unes  sont  lerrcsires.  Leur 
tige  est  ligneuse  et  ramifiée;  les 
feuilles  sout  simples  et  opposées,  en- 
tières ou  déniées,  coriaces  et  ge'né- 
ralement  persistantes,  sans  stipules. 
Les  fleurs  sont  diverseuient  dispo- 
ées,  tantôt  solitaires  ,  le  plus  souvent 
groupées  en   épis ,    en  grappes ,    ou 


LOR 

en  paniculesaxillaircs  ou  (crminales. 
Les   genres  rapportes  à   cette  fa- 
mille par  Jussieu  sont,  outre  le  Lo~ 
ranthus  et  le  f^iscurn,  le  Rhi::ophora, 
L. ,  l'y^z/cwèa  de  Thunberg,  le  Chlo- 
ranlkus  de   l'Héritier,   le    Codonium 
de  Vahl.  Mais  Robert  Brown  a  mo- 
difié cette  réunion  de  genres,  Ainsi  il 
eu  a  retiré  avec  juste  raison  le  Rhi- 
zopkora ,    qui  a    un   ovaire   à   deux 
loges  polyspermes ,   des  graines  dé- 
pourvues d'endosperme  ,  et  un  em- 
bryon dont  la  germination  hâtive  se 
fiit  quand  la  graine  est  encore  ren- 
fermée dans  son   péricarpe ,   et  que 
celui-ci  tient  encore  à  la  Plante-mère. 
Il  en  a  formé  un  ordre  naturel  nou- 
veau, sous  le  nom  de  Rhizophorées  , 
auquel   il  a   réuni   les   genres   Bru- 
giiiera  et   Carallia.  Plus  récemment 
le   même   botaniste   a   fait  du  genre 
Cklorantkus  de  l'Héritier  le  type  d'une 
nouvelle    famille    qu'il    a    nommée 
Ghloranthées  ,  famille  qui  a  été  adop- 
tée par    J.    Lindley.   Mais   nous  ne 
partageons   pas    entièrement   la  ma- 
nière de  voir  du  célèbre  botaniste  an- 
glais sur  l'organisation  de  ce  genic. 
Il  le   décrit   comme    tout-à-fait    dé- 
pourvu   de    périanthe,    tandis    que 
nous  pensons  qu'il   a    un   périanthe 
double.  En  effet,  dans  le  Chiuranthus 
i/iconspicuus  ,    la    seule    espèce    qui 
nous  soit  connue,  nous  avons  trouvé 
un  ovaire  infère  ,  c'est-à-dire  adhérent 
avec  le  calice.  Celui-ci  forme  du  côté 
externe  un  petit  rebord  entier  qui  en 
est  véritablement  le  limbe.  La  corolle 
se  compose  de  quatre  pétales  soudés 
ensemble  par   leur  base ,    les   deux 
moyens  étant  eutièiement  réunis  et 
n'en  formant  qu'im  seid  ;  chacun  de 
ces  pétales  porte  à  sa  face  interne  une 
atithère  sessile  allongée,  à  deux  loges, 
souvraul  par  un  sillon  longitudinal. 
Robert  Brown,  au  contraire,  ne  men- 
tionne pas  le  limbe  calicinal  ,  et  pour 
lui  les  pétales  ne  sont  que  des  filets 
d'étamines  dilatés  et  pét^doïdes.  Mais 
nous  ne  saurions  adopter  cette  ma- 
nière de  voir,  et  l'analogie  vient  à 
l'appui  de  notre  opinion.  Eu  effet,  il 
est  évident  que,  dans  ce  genre,  l'o- 
vaire est  infère  ;  ce  que  prouve  l'in- 


Lon 

srition  épig^ue  de  I.i  corolle  ;  on 
second  lieu  ,  ce  goure  csl  bien  ('oi- 
tainemcnt  pourvu  d'une  corolle.  L'a- 
nalogie le  prouve  encore.  En  ellol , 
l'organe  que  ni)us  avons  considéré 
dans  ce  genre,  comme  la  corolle,  esl 
absolument  analogue  el  semblaltle 
pour  sa  position  à  la  corolle  des  autn  s 
Lorantliées;  comme  elle,  elle  porto  les 
étamines.  INlais  il  exi-lc  entre  le  Lhlo- 
raiitkus  et  les  Loranlhées  une  ddl'e- 
rence  bien  plus  imj)ortante;  c'est  la 

f>osition  de  l'embryon.  Dans  toutes 
es  premièi'es,  cet  embryon  est  placé 
au  sommet  de  l'endosperme ,  et  sa 
radicule  est  tournée  vers  le  bile. 
Dans  le  Chloranthus ,  au  contraire, 
l'embryon  a  une  position  et  une  di- 
rection tout-à-i'ait. opposées  ,  c'est-à- 
dire  qu'il  est  placé  à  la  partie  inl'é- 
rieure  de  l'endosperme  ,  et  que  sa 
radicule  est  tournée  vers  la  partie 
inférieure  du  péricarpe,  taudis  que 
les  cotylédons  soûl  dirigés  vers  le 
liile.  Cette  différence  est  la  seule  de 
quelque  importance  qui  existe  en  re 
le  Cldoranthus  et  les  Loranlhées. 
Suffit-elle  l'iour  séparer  ce  genre  et 
en  faire  une  famille  distincte?  Nous 
ne  saurions  nous  prononcer  dans  ce!  te 
question. 

La  famille  des  Lorantliées  se  dis- 
tingue surtout  des  Caprifollacées , 
auxquelles  elle  était  d'abord  réu- 
nie, par  sa  corolle  le  plus  souvent 
polypétale,  pai  ses  étamines  opposées 
aux  divi>ions  de  la  corolle,  par  sou 
ovaire  constamment  uniloculaire  , 
contenant  un  seul  ovule  renverïé. 
Cette  famille  doit  être  placée  entre 
les  Capritoliacées  el  les  Rubiacécs. 
Robert  Brown  ,  au  contraire  ,  la  rap- 
proche des  Protéacées  ,  parce  qu'il 
considère  également  les  i^oranthées 
comme  apétales.  (a.  r.) 

*  LORÉE.  Lorca,  eot.  crypt. 
{Jlydrophytes.)  •  Notre  collaborateur 
Lamouroux  paraissait  avoir  le  dessein 
de  former  un  genre  du  Fucus  loreus, 
L. ,  qui  est  VHimantalia  lufea  de 
Lyngoye  ;  il  indique  ce  genre  sous 
le  nom  de  £o/eadans  son  arlfcle  Fu- 
cus  du  piéseut  Diclioniiairc  ,  ainsi 


LUR  f.o.î 

<iirau  mol  lIiMANTALi.v.  Cependant 
ic    genre   auquel   Lyngb^c  a  donné 
celle  dernière  dénomination  nous  pa- 
laît    tiès-bon  ,   et   surtout    parfaite- 
mont  nommé  , //or<?c  élaiii  un  ailjec- 
tif  tel  qu'on  employait  souvent  Stack- 
liouse  qui  ,  on  lait  de  nomenclature, 
n'est  pas  un  modîJio  à  suivre.    Nous 
caractérisoious  conséquemmenl  avec 
Lyiigbve  le  genre  dont  il  est  ques- 
tion ,  soit  qu'on  adopte;  l'un  ou  l'au- 
tie  nom  ;  tronde  compiinue,  dicho- 
tome,  partant    d'une    ba«c    cyathi- 
l'orme,  dont  la  ii  uclificalion  consiste 
on    des   tubercules  noudiu  u\  ,  épars 
sur   toute  la    surface   de    la    Plante. 
Nous  connaissons  ileux  esjièces  de 
ce  genre  :  Iliinanlalia   lorea ,  Lyng- 
bye,  Tenl.,  p.  56,   lab    \i ,  \  ,  J'l'cus 
lureiis  ,    L.  ,   Turn.,    UtI».    196  (mé- 
diocre) ;  Slackli. ,  Nér.  Biil.  ,  lab.   lo 
(bonne;,  dont  le  J'uciis  eluitgatus,  L., 
esl  im  double  emploi ,  el  dont  la  base 
cyalhiforme  ou  lurbinée  a  été  dc-crite 
et  figurée  à  part  dans  la  Flore  de  Nor- 
wège  sous  le  norn   à! Lha  prunifor- 
mis.  Celle  Plante  ,  commune  sur  les 
rochers  que  la  mer  découvre   rare- 
ment,  sur   toutes   les   côtes  océaiies 
de  l'Europe,  et  dont  nous  avons  vu 
pariiculièrenjent  des  individus  énor- 
mes ,   à    belle-Ile-eu- Mer,    sur    la 
riv(;  dite   de  la  Mer  siuvagc,   s'ac- 
croclie  dans  les  fentes  par  un  empâ- 
tement d'oli  s'élève  couunc  une  cap- 
sule   liès-évasée,   fermée   d'un    dia- 
phragme, d'un  à  deux  pouces  de  lon- 
gueur et  de  diamètre, «du  centre  de 
laquello  sort  une  fronde  en  manière 
de    lanière    légèiement   comjîrimée, 
épaisse  comme  le  doi^t ,  et  se  divisant 
régulièrement  à  l'infini  ,  de  distance 
en    distance,   en   dicliolomies ,  jus- 
qu'aux extrémités   de  la  Plante  qui 
est  consistante,  enduite  d'une  cer- 
taine viscosité  ,  longue  de  deux  à  dix 
pieds,  très  flexible ,  mais  cajiable  de 
résister  aux  plus  grands  efforts  de  la 
vague   courroucée.  Il  ariive   cepen- 
dant que  les  lanières  ,  qu't)n  dirait  de 
cuir,    sont  parfois   détachées  de   la 
base  cyalhiforme  ou  lurbinée  ;  alors 
pelotonnées  par  la  lame,  elles  sont 
rejetées  sur  le  rivage  eu  grands  amas 


5o4 


LOR 


inextricables.  La  couleur  générale 
est  olivâtre ,  tirant  sur  le  bisire  ,  toute 
piquetée  de  noirâtre  quand  la  Plante 
est  en  fructification. 

L'expédition  de  la  Coquille  nous  a 
rapporté  une  seconde  espèce  de  ce 
genre  que  nous  nommerons  Himan- 
tatia  Dun'illœi;  elle  vient  des  côtes 
delà  Conception  au  Chili.  Egalement 
dichotomes  ,  les  divisions  en  sont  plus 
rapprochées  ,  la  base  de  la  tige  est 
plus  grosie  ,  et  les  extrémités  s'apla- 
tissent au  point  de  devenir  foliacées 
ou  membraneuses,  sans  néanmoins 
s'élargir.  (b.) 

•LORENTEA.  BOT.  FHAN.  Ortega 
avait  constitué  sous  ce  nom  un  genre 
connu  antérieurement  sous  celui  de 
Sanuitalla.  /".  ce  mot.  Lagasca  s'est 
servi  de  la  même  dénominal  ion  pour 
désigner  un  nouveau  genre  de  la  fa- 
mille des  Synanthérées  que  Cassini 
établit  également ,  mais  un  peu  plus 
tard  ,  et  qu'il  nomma  Chtonia.  Il  ap- 
partient à  la  tribu  des  Tagétinées  ,  et 
selon  Cassini  ,  on  doit  le  placer  entre 
les  genres  Pectis  et  Cryptopetalon  , 
dont  il  ne  diffère  que  par  la  struc- 
ture de  l'aigrette.  Ces  légèies  ditle- 
rences  ne  paraissent  pas  suffisantes 
pour  autoriser  des  distinctions  géné- 
riques, y.  Pectis.  (g..n.) 

LORL  OIS.  PourLory.  V.  ce  mot. 

(DR..Z.) 

LORI  CAIRE.  Loticaria.  pois. 
Dernier  génie  tie l'ordre  des  Malacop- 
térygiens  abdominaux,  de  la  i'amille 
des  Siluroïiles  de  Cuvier  et  de  celle 
des  Olophores ,  parmi  les  Holobran- 
clies  abdominaux  de  Duméril,  élabli 
par  Linné  dans  l'ordre  des  Abdomi- 
naux. 11  a  pour  caractères  :  des  pla- 
ques anguleuses  et  dures  cuirassant 
entièrement  le  corps  et  la  tête,  se 
distinguant  des  Silures  cuirassés  par 
la  bouclie  placée  sous  le  museau  ; 
cette  bouche  présente  quelque  analo- 
gie avec  celle  qui  distingue  parmi  les 
autres  Siluioïnes  le  sous-genre Syno- 
«lonte.  Les  Loricaires  ont  encore  des 
interraaxillaires  petits,  suspendus 
sous  le  museau  ,  et  des  mandibulaires 
transverses    et  non    réunis,  portant 


LOR 

des  dents  longues  ,  grêles,  (Icxibles  et 
terminées  en  crochet  ;  un  voile  cir- 
culaire ,  large  et  membraneux  ,  en- 
toure l'ouverture  de  celte  bouche; 
les  os  pharyngiens  sont  garnis  de 
nombreuses  dents  en  pavé.  Les  vrais 
opercules  sont  immobiles  comme  dans 
les  Asprèdes;  mais  deux  petites  pla- 
ques extérieures  paraissent  en  tenir 
heu.  La  membrane  branchiostège  a 
quatre  rayons.  Le  premier  rayon  de 
la  dorsale  ,  des  pectorales  et  même 
des  ventrales  ,  sont  de  fortes  épines. 
Ou  n'y  trouve  ni  cœcum  ,  ni  vessie 
aérienne.  Les  Poissons  de  ce  genre 
sont  répartis  dans  les  deux  sous- 
genres  suivans. 

f  Hypostomes  ,  qui  ont  une  deuxiè- 
me petite  dorsale  munie  d'un  seul 
rayon  comme  dans  les  Callichtes. 
Leur  voile  labial  est  simplement  pa- 
pillcux  et  porte  un  petit  barbillon  de 
chaque  côté.  Ces  Poissons  n'ont  pas 
de  plaque  sous  le  ventre.  Leurs  in- 
testins, roulés  en  spirale,  sont  très- 
grêles  et  douze  à  quinze  fois  plus 
longs  que  tout  le  corps.  On  les  pêche 
dans  les  rivières  de  lAmérique  méri- 
dionale. 

Le  Lorlcaria  catapkracta  de  Schnei- 
der ,  qui  n'est  pas  celui  de  Linné  ;  le 
Loricaria  Plecosiomus  ,\j.  ,  Gmel. , 
tiyst.  Nat.,  xui,  T.  i,  p.  i563;  Bloch, 
pi.  374  ;  Guacuri  de  Marcgraaff ,  Bia- 
sil. ,  166;  Encycl.  Pois.,  pi.  65,  f. 
260;  Lac,  Pois.  T.  v,  pi.  4,  f.  2  ,  re-  • 
présenté  par  Séba,  T.  m,  t.  29,  f.  11, 
et  une  autre  espèce  inédite  que  nous 
ayons  entrevue  dans  les  galeries  du 
Muséum,  complètent  ce  sous-genre. 

tf  Loricaires  proprement  dites, 
qui  n'ont  qu'une  dorsale  située  en 
avant;  le  voile  labial  garni  sur  les 
bords  de  plusieurs  barbillons  et  quel- 
quefois hérissé  de  villosilés  ;  le  ventre 
garni  de  plaques  en  dessous  ,  et  les 
intestins  de  grosseur  médiocre. 

Le  Cuirassé,  Lioricaiia  catapkrac- 
ta.  L.,  Gmel.,  loc.  cit.  ,  j).  i363  ;  cir- 
r/iosa  de  Schneider  et  setigera  de  La- 
cépède  ;  le  Plécoste,  Encycl.  Pois.,  pi. 
65,  f.  afjg  ,  Bloch,  pi.  375,  f.  3,  re- 
présenté par  Séba,  T.  m,  tab.  39  , 
fjg.   ]4,  a  sa  nageoire  caudale  four- 


LOll 

chue  ,  ayant  le  premier  ra\on  de  sou 
lobe  supérieur  très-allongé,  et  dé- 
passant quelquefois  même  le  corps 
ea  longueur,  c.uaclère  qui  est  im- 
parfailemeul  indiqi;é  dans  plusieurs 
figures  tailes  sur  des  individus  des- 
séchés qui  avaient  été  mutilés.  C'est 
encore  un  Poisson  des  eaux  de  l'A- 
mérique méiidionale.  Le  Loricaiia 
/«ac///a/ade  Bloch,  pi.  575,  f.  1,  dont 
Lacépè  le  a  représenté  une  variété, 
T.  V,  pi.  4  ,  f.  1  ,  appartient  encore 
à  ce  sous-genre.  (b.) 

*  LORICAIRE.  Lovicaria.  polyp. 
Genre  de  l'ordie  des  Cellariées  dans 
la  division  des  Polypiers  Uexibles , 
établi  par  Lamouroux  aux  dépens 
des.Sertulaires.  Caractères  :  Polypier 
phytoïde,  comprimé,  aiticulé,  très- 
rameux;  rameaux  nombreux,  pres- 
que dicbotomes  ;  chaque  articulation 
composée  de  deux  cellules  adossées, 
jointes  dans  toute  leur  longueur  ;  ou- 
vertures  latérales    si'uées    dans    les 

Earties  supérieures  des  cellules  ,  sem- 
lables  à  une  cuirasse  Irès-étroile  à 
sa  base.  Ce  genre,  que  Lamouroux  a 
séparé  des  Crisies,  à  cause  de  la 
forme  singulière  des  cellules  des  Po- 
lypiers qu  il  y  rapporte  ,  ne  renferme 
encore  que  [ei  Loricaria  europœa  et 
americana.  (e.  d..i..) 

*  LORICAIRH  Loricaria.  bot. 
CRVPT.  [Hydrophjtes.)  Nous  trouvons 
dans  l'article  FucacÉes  de  feu  notre 
collaborateur  Lamouioux  (T.  vu,  p. 
71  de  ce  Dict.)  ce  nom  proposé  com- 
me celui  d'un  genre  nouveau  formé 
aux  dépens  des  Fucus,  mais  dont  les 
caractères  ne  sont  pas  même  indi- 
qués. Il  eût  répondu  probablement  à 
celui  pour  lequel  dans  l'article  Fu- 
cvs{ibid.,  p.  73)  il  propose  le  nom  de 
Lo/-ea  (  p^.  ce  mot;;  ou  ne  peut  ad- 
melti'e  ce  nom  ,  puisque  Lorlcaii  e 
était  antérieurement  consacré  en  zoo- 
logie. (E.) 

LORICERE.  Z/O/vce/a.  ins.  Genre 
de  l'ordre  des  Coléoptères ,  section 
des  Pentamores  ,  famille  des  Carnas- 
siers, tribu  des  Carabiques  ,  division 
des  Thoraciques ,  établi  par  La- 
treille,  et  ayant  pour  caractères  :  au- 


LOR  5oIi 

tenues  courtes,  asant  les  troisième, 
quatrième  et  cinquième  articles  plu.s 
courts  et  plu>.  gros  que  les  autres  cl 
velus;  derniers  articles  des  palpes 
intermédiaires  et  postérieurs,  pres- 
que cylindriques;  rôle  interne  de.s 
premières  jambes  lorlemcnt  échan- 
cré. 

Ce  genre  diflerc  des  Pogonophores, 
Onuiphoronsel  iNébries ,  par  les  jam- 
bes antérieures  qui  ,  dans  ceux-ci , 
n'ont  point  déchancruro  intérieure; 
ils  s'éloignent  (les  Klaphres  et  genres 
voisins  par  des  caractères  tires  des 
antennes,  des  yeux  et  des  formes  du 
corps.  Ces  Insectes  sont  allongés  et 
très-voisins  par  la  forme  dis  li;u  pa- 
les ;  la  fête  est  petite  ,  ovale  ,  el  termi- 
née en  arrière  par  un  cou  un  peu 
déprimé;  les  yeux  sont  saiUans;  le 
corselet  est  presque  orbiculaire, 
tronqué  et  rebordé  ;  les  piles  sont  as- 
sez longues  et  les  tarses  sont  termi- 
nés par  deux  ongles  égaux.  Les  Ijo- 
ricères  se  trouvent  sous  les  pierres  , 
dans  les  lieux  humides  et  au  bord 
des  rivières.  Nous  en  avons  trouvé 
bei  ucoiip  à  Amiens,  sous  la  Mousse  et 
au  pied  des  Arbres,  dans  les  bois. 
L'espèce  qui  sert  de  type  au  genre  , 
et  qui  se  trouve  dans  le  nord  de  la 
Fiance  el  à  Paris,  est  : 

La  LoRicÉRE  BRONZÉE ,  Loiiccra 
œnca ,  Latr.  ;  Carabus  pilicornts , 
Fabr.  Longue  de  liois  lignes;  d'un 
noir  bronzé  en  dessous  ,  d'une  belle 
couleur  d'airain  en  dessus  ;  élylres 
striées  ,  ayant  cliacune  trois  points 
enfoncés  disposés  en  ligne  dans  le 
sens  de  la  longueur.  (g.) 

LORIOT.  Orlolus.  013.  Genre  de 
l'ordre  des  Omnivores,  dont  les  ca- 
ractères sont  :  le  bec  en  cône  allongé, 
comprimé  horizontalement  à  sa  base , 
tranchant;  la  mandibule  supérieure 
relevée  par  une  arête  ,  échancrée  à 
sa  pointe  ;  les  narines  latérales  , 
nues,  percées  à  peu  près  hori/ontale- 
meut  dans  une  grande  membrane; 
trois  doigts  devant  et  un  derrière;  le 
tarse  plus  court  que  le  doigt  du  mi- 
lieu ,  ou  de  même  longueur;  l'externe 
réuni  à  ce  dernier  ;  les  ailes  niédio- 


5j6 


LOR 


cres,  avec  la  ])ieniière  réniige  tivs- 
courte  ,  et  la  rleuxièmc  moins  longue 
que  la  lioisicme;  celle-ci  élanl  la 
plus  longue  de  toutes.  Les  Loriots 
ont  ainsi  ries  rapports  assez  intimes 
avec  les  Merles,  dont  ils  se  distin- 
guent d'ailleurs  facilement  par  la 
grosseur  de  leur  bec  et  la  brièveté  de 
leur  tarse.  Ces  caractères  sont  surtout 
pi'ononcès  dans  certaines  espèces;  et 
ordinairement  le  degré  d'exagération 
de  l'un  d'eux  correspond  à  celui  de 
l'autre  ;  en  sorte  que  quelques  Lo- 
riots qui  ont  le  bec  un  peu  plus  grê- 
le,  ont  aussi  le  tarse  un  peu  plus  al- 
longé; tel  est  particulièrement  le 
Prince-Rcgent  qui  se  trouve  ainsi  un 
peu  plus  voisin  des  Merles,  i^es  Lo- 
riots se  rapj^roclient  aussi  des  Trou- 
piales  à  d'autres  égards  et  particuliè- 
rement par  la  disposition  de  leurs 
couleurs  ;  Linné  ,  Lnthain  et  Gme- 
lin  avaient  même  réuni  les  uns  et  les 
autres  dans  leur  genre  Oriolus;  mais 
Daudin,  Vieillot,  Temraiiick  et  Cu- 
vier  ont  reconnu  que  les  Troupialcs 
s'éloignent  sous  jjeaucoup  d'autres 
rapports  des  vrnis  Loriots  ,  et  les  en 
ont  séparés  pour  en  lormcr  un  genre 
particulier  sous  le  nom  à'icterus: 
dans  la  méthode  de  Cuvier,  les  Lo- 
riots et  les  Iclèrtis  ou  Troujîiales  sont 
même  placés  dans  des  familles  toutes 
différentes.  Le  goure  Oriolus  se  trou- 
ve ainsi  composé  uniquement  d'espè- 
ces de  l'ancien  continent  etdel'Aus- 
tralasie  ,  tandis  ipie  tous  les  Troupia- 
les  sont  au  contr.sire  répandus  seule- 
ment dans  l'Amérique.  Ainsi  nous 
voyons  encore  icf,  comme  dans  le 
plus  grand  nombi  e  des  cas  ,  les  divi- 
sions que  commnndent  les  caractères 
zoologiques  des  cires,  correspondre  à 
celles  qu'indiquerait  leur  distribution 
géographique.  Les  Loriots  vivent 
dans  les  bois,  ordinairement  par  cou- 
ples, mais  ils  se  réunissent  par  famille 
pour  leurs  voyages  jiériodiques  ;  ils 
se  tiennent  habitueilcment  sur  les 
branches  les  plus  élevées  des  Arbres, 
et  attachent  à  leur  extrémité  leur  nid 
qu'ils  forment  de  brins  de  paille  et 
de  chanvre  artistement  entrelacés 
avec  des  rameaux  ,  cl  dans  lequel  ils 


LOR 

mettent  ensuite  des  yilumes,  des  toi- 
les d'Araignées  et  de  la  Mousse.  Ils 
se  nourrissent  également  ou  d'In- 
sectes et  de  Vers,  ou  de  différentes 
sortes  de  baies  ,  et  paraissent  même 
plutôt  frugivores  qu'insectivores. 
Presque  toutes  les  espèces  se  ressem- 
blent par  leur  plumage;  ce  qu'au 
reste  on  observe  à  l'égard  de  pres- 
que tous  les  genres  vraiment  na- 
turels. Les  couleurs  des  mâles  sont 
le  jaune  et  le  noir,  et  celles  des  fe- 
melles, le  jaune  verdâlre  et  le  noirâ- 
tre. Les  jeunes  mâles  ressemblent  à 
ces  dernières  dans  leur  premier  âge  , 
et  lis  ne  revêtent  complètement  le 
plumage  propre  à  leur  sexe  qu'à  la 
troisième  année. 
Loriot  de  la  Chine.  F".  Loriot 

RIEUR. 

Loriot  Coudougnan  ou  Coudou- 
GAN.  F".  Loriot  rieur. 

Loriot  Coulavan  ,  Buff. ,  PI.  enl. 
5o,  Oriolus  chineusis,  Lath.,  a  le  bec 
de  même  forme  que  chez  le  Loriot 
d'Europe,  mais  plus  gros  et  les  couleurs 
du  plumage  généralement  semblables 
à  celles  de  celte  espèce.  Il  se  distingue 
d  ailleurs  facilement  par  une  large 
bande  noire  qui  s'étend  d'un  côté  du 
bec  à  l'autre  ,  en  pussant  sur  les 
^eux  et  l'occiput ,  et  par  les  couvertu-^ 
1  es  des  ailes  qui  sont  jaunes.  De  la 
Chine,  des  îles  de  la  Sonde,  et  surtout 
de  la  Cochinchine. 

Loriot  d'Europe,  Oriolus  Galhu- 
la  ,  L.,  est  l'un  des  plus  beaux  Oi- 
seaux de  France.  Sa  taille  est  à  peu 
près  celle  du  Merle.  Le  corps  et  la  têle 
son! ,  chez  le  mâle,  eu  dessus  et  en 
desous  ,  d'un  beau  jaune  ,  à  l'excep- 
lion  d'une  petite  tache  noire  qui  va 
du  bord  inférieur  de  la  mandibule 
supérieure  à  l'œil.  Les  ailes  sont  noi- 
res avec  uue  tache  jaune  sur  leur  mi- 
lieu ,  et  un  petit  liséré  blanc-jaunâ- 
tre à  l'extrémiiédes  pennes.  La  queue 
est  noire  dans  ses  deux  premiers  tiers, 
jaune  à  sou  extrémité  ;  les  deux  pen- 
nes médianes  n'ont  cependant  qu'un 
liséré  jaune.  Le  bec  est  rouge.  La 
femelle  est  en  dessus  d'un  vert  olivâ- 
tre ,  en  dessous  d'un  gris  mêlé  de 
jaunâtre  ,  avec  de  peliles  lignes  bru- 


LOR 

nés.  Enfin  le  croiipion  csl  jaune,  Ic3 
ailes  brunâtres  ,  et  la  queue  d'un 
brun-vert  olivâtre  avec  un  peu  de 
jaune  à  son  evtrcniitë.  Celte  espèce 
est,  lors  de  son  passage,  assez 
commune  dans  dilliMentes  parties  de 
1  Europe  ,  et  ptrliculièrouicut  en 
France  et  en  Hollande;  elle  ariive 
dans  nos  contrées  vers  le  milieu  du 
printemps  et  les  quitte  eu  automne. 

Loriot  grivelé  ,  Oriultis  macula- 
nts ,  Vieill.  De  Java.  Il  paraît  n'être 
qu'un  jeune  ài^e. 

Loriot  d'Or  ouLonionou  ,  Vaill., 
Ois.  d'Afr.  ,  160;  Oriti/us  auralas  , 
Vieill.  Généralement  d'un  beau  jau- 
ne avec  une  tache  noire  autour  de 
l'œil  ;  les  pennes  des  ailes  noires  avec 
une  bordure  jaune  ;  les  deux  média- 
nes de  la  queue  noires,  avec  l'extré- 
mité jaune  :  les  suivantes  jaunes  sur 
une  plus  grande  étendue  ,  el  l'extei  ne 
entièrement  jaune.  Bec  d'un  brun 
rouge  foncé.  Celte  espèce  habite  le 
sud  de  l'Afrique  el  la  Cote-d'Or. 

Loriot  de  paradis,  Oriulus  au- 
reiis,(Jr\nc\.;  Oriulus  par adiseus,  Du- 
inont,  a  été  long-lemps  placé  parmi 
les  Oiseaux  de  Paradis,  sous  le  nom 
de  Paradis  01  ange  ,  à  cause  de  léclat 
de  son  plumage;  mais  il  a  été  reporté 
enfin  parmi  le>Loiiots  parLevaillaut, 
A  ieillot  et  Temminck.  Il  est  à  peu 
près  de  la  taille  du  Loriot  d'Europe. 
La  gorge  ,  les  bords  du  bec  ,  une 
grande  partie  de  l'aile  et  la  queue,  à 
l'exception  d'une  petite  tache  jaime 
placée  à  l'extrémité,  sont  noirs  ;  la  tê- 
te ,  le  col  ,  et  la  parure  que  forment 
les  plumes  Irès-allongées  du  col,  sont 
d'une  belle  couleur  orangée;  le  reste 
du  corps  est  généralement  jaune. 
La  femelle  de  ce  magnifique  Oiseau 
estgénéraleirtenl  olivâtre;  et  il  paraît 
que  les  jeunes  mâles  lui  ressemblent 
daps  leur  premier  âge.  L'espèce  ha- 
bite lei  Moluques. 

Loriot  Prince-Régent,  Oriolus 
Regens,  Quov  el  Gaim.  Cette  espèce, 
que  l'éclat  et  la  richesse  de  son  plu- 
mage rapprochent  du  Loriot  de  Para- 
dis, dont  au  contraire  il  s'éloigne  par 
ses  formes,  est  généralement  d'un 
beau  noir  velouté,  avec  le  dessus  de 


LOR 


ao7 


la  tête  ef  du  col  couvert  de  plumes 
courtes,  très-seriées ,  d'un  jaune 
orangé  ,  et  les  pennes  sicou  laires 
d'un  beau  jaune  éclatant.  Ouoy  et 
Gaimard  oui  donné  dans  la  Zoologie 
(iu  Voyage  autour  du  monde  une 
très-bonne  figure  de  cette  espèce  :  et 
on  eu  voit  maintenant  au  Àlustum 
un  bel  individu  donné  par  Gainot  et 
Li\ssou.  Elle  habite  la  Nouvcllc-llol- 
landc. 

Loriot  riecr,  Vaill.,  Ois.  d'Afr., 
263  ,  Oriolus  rnelanocephalus ,  Gnal. 
'J  cte  et  poitrine  noires  ;  couvertures 
des  ailes  jaunes;  bout  des  pennes 
alaires  jaune;  toute  la  queue  étant 
aus-i  de  cette  couleur,  à  l'exception 
d'une  portion  des  pennes  médianes 
qui  est  noiie.  Ije  (.'ouihuignau  ne  dif- 
léreiait  jias  spécifiquement  du  Loriot 
rieur,  suivant  plusieurs  ornitholo- 
gistes; il  paraît  cependant  avoir  la 
queue  noiie  sur  une  beaucoup  plus 
grande  étendue,  et  le  bec  plus  petit. 
Le  Loriot  rieur  habite  l'Inde,  el  le 
Coudougnan  l'Atriqne  méridionale. 

Loriot  varié  ,  Oriolus  variegatus, 
Vieill.  Habile  la  Nouvelle-Hollande, 
el  est  ainsi  décrit  par  Vieillot  :  le 
fiont  noir  ;  le  dessus  du  corps  ,  le  col 
et  la  gorge  mélangés  de  hlanc,  de 
noir  et  de  venlâlre;  les  flancs  jaunes  , 
ledessops  du  corps  blanc  avec  des  ta- 
ches noires;  la  queue  noirâtre  avec 
une  bordure  d'un  gris  bltuàlie,  et 
une  grande  tache  blanche  au  bout 
des  huit  pennes  latérales. 

Loriot  a  ventre  blanc,  Temm., 
PI.  col.  :2î4,  Oriulus  xartthonolus  , 
liorsf.  Habile  Java.  Le  mâle  est  d'un 
jaune  vif  sur  le  dos  ,  les  scapulaires  , 
les  couvertures  du  dessous  de  la 
queue  et  l'extrémité  interne  de  toutes 
les  pennes  latérales  delà  queue  ;  d'un 
beau  noir  sur  la  tête,  le  col  ,  la  poi- 
trine, les  ailes  et  la  queue;  tout  le 
venirc  est  blanchâtre  avec  de  pe- 
tites taches  noires  sur  le  milieu  des 
plumes.  Ce  Loriot,  le  plus  petit  de 
tous,  n'a  que  SIX  pouces  six  lignes  de 
long. 

Loriot  vert  ,  Oriolus  viridis  , 
Vieill.  ;  Gracula  viridis  ,  Lath.  A 
près  de  dix  pouces  de   long.  H  esl 


5o8  LOR 

généralement  ;l'iin  vert  pâle  avec 
des  taches  bi  unes  et  noirâtres  à  la 
gorge  ,  le  dessous  du  corps  blanchâ- 
tre avec  des  siries  nouâtres  ;  les  ailes 
et  la  queue  noiiâhes;  le  bec  de  cou- 
leur de  corne  et  les  pieds  noirs.  De 
l'Australasie.  (is.  g.  st.-h.) 

LORIPÈDE.  Luripes.  conch.  L'A- 
nimal de  la  Lucine  lactée  qui  a  servi 
à  Poli  pour  rétablissemer>t  de  ce 
genre  est  probablement  semblable  à 
celui  des  autres  Liicines  autant  qu'il 
est  possible  d'en  juger  par  l'identité 
des  caractères  des  coquilles  compa- 
rés entre  eux  ;  nous  ne  pensons  pas 
d'après  cela  qu'il  soit  nécessaire  «le 
séparer  eu  deux  genres  des  Coquilles 
analogues  jusqu'au  moment  où  la 
connaissance  de  l'Animal  d'une  autre 
Lucine  soit  venue  confirmer  ou  dé- 
truire l'analogie  (pic  nous  croyons 
maintenant  suffisamment  fondée.  F. 
Lucine.  (d..ii.) 

*  LORIPES.  MOLL.  (Ocken.)  r. 
Cyprine. 

LORIQUE.  BOT.  PHAN.  Le  tcgu- 
ment  propre  de  la  graine  ou  l'épi- 
spermeest  quelque  fois  formé  de  deux 
lames  dont  l'une  est  extérieure  ,  sou- 
vent crustacée  comme  dans  le  Ricin 
que  Gaertner  nommait  Testa,  et  Mir- 
m\Lo7-ique.  V.  Epispekme.    (a.b.) 

LORIS.  Loris,  mam.  Genre  de 
Quadrumanes  Lémuriens,  très-re- 
ïnarquable  [)ar  les  foi  mes  sveltes  du 
corps  ;  par  les  membres  grêles  et 
allongés  ;  par  la  tête  arrondie  ,  en 
même  temps  que  le  museau  est  re- 
levé ,  et  le  nez  prolongé  en  boutoir; 
par  les  yeux  ronds,  d'une  extrême 
grandeur,  et  seulement  séparés  par 
une  cloison  osseuse  très-mince  , 
l'ouverture  du  canal  lacrymal  étant 
d'ailleurs  placée  hors  de  l'orbite.  Les 
oreilles  sont  arrondies  ,  et  les  narines 
^'ouvrent  sur  les  côtés  d'un  muile 
glanduleux,  divisé  sur  la  ligne  mé- 
diane par  un  sillon  qui  se  prolonge 
sur  toute  la  lèvre  supérieure,  où  se 
voit  même  une  légère  échancrure. 
]pa  queue  est  tout-à-fait  nulle  , 
du     moins    à    l'extérieur  ,     car     il 


LOR 

existe  cinq  vertèbres  coccyglennes 
Le?  membres  diffèretil  principalement 
de  ceux  des  Makis  par  leur  plus 
grande  longueur  et  leur  extrême  gra- 
cilité ;  ils  sont  tous  pentadactyles  et 
terminés  par  une  véritable  main  , 
c'est-à-dire  qu'ils  orft  tous  le  pouce 
distinct  et  opposable-,  celui  du  pied 
de  derrière  est  surtout  très-allongé 
et  très-séparé  des  autres  doigts.  Les 
ongles  sont  tous  larges  et  plats  , 
excepté  celui  du  second  doigt  du 
membre  postérieur  qui  est  étroit  , 
pointu  et  arqué ,  caractère  qui  se 
trouve  généralement  chez  tous  les 
Lémuriens  ,  et  particulièrement  chez 
les  Makis.  Le  tibia  est  plus  long  que 
le  fémur,  et  le  tarse  et  le  métatarse 
sont  égaux.  Le  système  deulaii-e  a 
beaucoup  de  rapports  avec  celui  des 
Galagos.  La  mâchoire  supérieure  a 
de  chaque  côté  deux  petites  incisives 
séparées  des  deux  autres  par  un  in- 
tervalle vide;  une  canine,  et  six  mâ- 
chelières  ,  dont  lus  trois  premières 
ne  sont  que  de  fausses  molaiies;  les 
trois  dernières  ont  deux  pointes  eu 
dehors  ,  et  un  large  talon  avec  deux 
tubeicules  eu  dedans;  la  moyenne 
est  la  plus  grande  dos  trois ,  et  la 
troisième  la  plus  petite.  A.  la  mâ- 
choire inférieure ,  il  y  a  de  chaque 
côlé  trois  incisives  allongées  et  poin- 
tues, contiguës  à  celle  de  l'autre 
côlé  ,  et  surtout  remarquables  par 
leur  position  proclive  ;  une  canine 
qui  passe  en  arrière  et  non  pas  en 
avant  de  la  canine  supéiieure,  et 
cinq  mâchelières  ,  dont  deux  fausses 
molaires  ;  les  deux  premières  vraies 
molaires  ont  quatre  tubercules  poin- 
tus ,  la  dernière  en  a  cinq.  Chaque 
mâchoire  se  trouve  ainsi  avoir  dix- 
huit  dents  ,  nombre  qui  se  trouve 
également  chez  les  Galagos  et  chez 
les  Makis. 

L'organisation  intérieure  du  Lo- 
ris n'est  pas  bien  connue  encore; 
cependant  on  doit  à  Daubenton  la 
connaissance  de  plusieurs  faits  inté- 
ressans.  On  devait  s'attendre  ,  chez 
tm  Animal  dont  le  corps  est  si  allon- 
gé et  si  grêle  ,  à  trouver  un  grand 
uombrc'  de  vertèbres  :  il  en  existe  en 


LOR 

effet  quinze  dorsales  et  neuf  lombai- 
res. Les  mamelles  ,  pectorales  comme 
chez  tous  les  Quadrumanes  ,  sont 
au  «ombre  de  quatre  ,  mais  il  paraît 
quil  n'existe  que  deux  glandes  mam- 
maires. Les  organes  de  la  génération 
ressemblent ,  à  beaucoup  d  égai  ds  ,  à 
ceux  des  Makis;  mais  le  clitoris  est 
surtout  lemarquablc  chez  la  femelle  ; 
il  soit  de  l'exil émité  inlcTieiire  de  la 
vidve,  el  il  est  si  gros  qu'il  semble 
occuper  une  partie  de  celte  ouver- 
ture .  il  a  autant  de  grosseur  que  le 
pénis  du  mâle,  et  autant  de  longueur 
au  dehors  de  la  vulve;  sou  exlrémile 
est  partagée  en  deux  petites  branches 
entre  lesquelles  se  trouve  placé  l'ori- 
fice du  canal  de  l'iuèlre,  comme  l'a 
constaté  Daubenlou  ,  en  injectant 
par  le  clitoiis  de  l'air  dans  la 
vessie.  «  De  tous  les  Animaux  que 
nous  avons  disséqués,  dit  l'illus- 
tre collaborateur  de  BuUbn  (  T. 
xiiT ,  p.  a  18),  la  femelle  du  Loris  est 
la  seule  dont  l'urètre  suive  le  corps 
du  clitoris  ,  et  pei  ce  le  gland  comme 
dans  la  verge  et  le  gland  des  mâles.  » 
Les  anatomistes  ont  à  peine  fait  atten- 
tion à  ce  fait  ,  découvert  il  y  a  qua- 
tre-vingts ans  par  Daubenton  ;  il  en 
est  peu  ,  cependant  ,  qui  méritent 
autant  d'être  remarqués.  Ainsi  se 
trouve  démontrée  ,  de  la  manière  la 
plus  complète  et  la  plus  certaine  ,  l'a- 
nalogie du  clitoris  avec  le  pénis  du 
mâle  ;  en  effet ,  tandis  que  chez  cer- 
tains Oiseaux,  nous  voyons  le  pénis 
rudimentaire  comme  le  clitoi  is  de  la 
femelle,  et  iinpeiforé  comme  lui  [F". 
Clitoris  ;  et  Geoffroy  yainl-Hilaire, 
Mém.  du  Mus.  d'Hist.  Nit.  ix),  le 
clitoris  réalise  au  contraire,  chez  le 
Loris,  toutes  les  conditions  d'un  vé- 
ritable pénis  ;  rapport  bien  remar- 
quable ,  surtout  quand  on  songe  que 
le  Loris  est  un  Quadrumane,  c  est-à- 
dire  un  des  Mammifères  que  son  orga- 
nisation rapproche  le  plus  de  l'Hom- 
me ;  et  d'autant  plus  important  que 
l'unité  de  composition  organique  ne 
peutreposersur  une  base  solide  qu'au- 
tant que  l'analogie  de  l'organe  femelle 
et  de  l'organe  mâle  est  démontrée. 
Si,   en  effet,  il   n'y   avait  pas  unité 


LOR 


.noq 


de  composition  pour  tous  les  indi- 
vidus de  la  même  espèce,  comment 
l'admellre  pour  l'universalité  des 
êtres? 

Le  Loris  grêle  ,  Loris  gracilis 
Geoff.  St.-Hil.;  le  Louis,  Huti".,xiii' 
XXX,  p.  210;  Tan/ii^'nu/i/s ,  Séba , 
est  la  seule  cs|)èce  de  et;  genre  établi 
par  Geoffioy-Saint-Hilaire  (  Mag.  , 
Encyc.  T.  vu,  1796),  sous  le  nom 
di' Loris  ,  adopté  depuis  par  lou.s  les 
zoologislis  ,  excepté  par  Illiger  qui 
l'a  nommé  Stenups. —  Il  habite  Cey- 
lan  ,  et  le  nom  de  Loris  ou  Loeris  est 
celuiqueles  Jlollan  lais  lui  ont  donné. 
Son  pelage  est  généralement  roussà- 
Ire;  mais  il  a  lu  tour  des  yeux  roux  ; 
une  tache  blanche  sur  le  front  ;  le 
bout  du  museau  ,  les  côtés  de  la  tète  , 
la  mâchoire  inférieure  ,  le  dessous  du 
col  de  couleur  blanchâtre  ;  la  poitrine 
el  le  venlie  mêlés  de  blanchâtre  et 
de  cendré;  enlin,  la  face  interne  des 
membres  et  les  pieds,  de  couleur 
grise ,  teinte  de  blanchâtre  ou  de 
jaunâtre.  Sa  taille  est  à  peu  près  celle 
de  l'Ecureuil  ;  son  poil  est  très-fin  , 
très-doux  et  laineux.  Ses  habitudes 
sont  peu  connues.  On  sait  cepen- 
dant qu'il  est  fort  lenl  dans  ses  mou- 
vemens  ;  qu'il  dort  presque  tout  le 
jour,  et  qu'il  se  nourrit  de  fruits, 
d'œufs .  d'Insectes. 

G.  Fischer  {  V.  Lettre  à  Geoffroy 
sur  une  nouvelle  espèce  de  Loris)  a 
décrit  comme  une  nouvelle  espèce, 
un  Quadrumane  qu'on  ne  considère 
généralement  que  comme  inie  variété 
d'âge  du  Loris  grêle  de  Geoffroy.  Il 
lui  avait  donné  le  nom  de  Loris  cey- 
lanicus.  Le  Loris  du  Bengale  de  Buf- 
lon  ,  et  quelques  autres  espèces  nom- 
mées quelquefois  aussi  Loris,  appar- 
tiennent au  genre  Nycticèbe  de  Geof- 
froy Saint-Hilaire.  y.  ce  mot. 

fis.  G.  ST. -II.) 

LORMAN.  CRUST.  L'un  des  nom.s 
vulgaires  du  Homard  dans  le  midi 
de  la  France.  (b.) 

LORMUZE.  R£PT.  s.\uR.  L'un  des 
noms  vulgaires  du  Lézard  gris,  (u.) 

LOROGLOSSE.  Loroglossum.  bot. 
rii.s.N.   Le  professeur  Richard,  dans 


5io  LOS 

son  travail  sur  les  Orchulées  trEuro- 
pe,  a  fait  sous  ce  nom  un  genre  nou- 
veau pour  les  Satyrium  hirclnum  et 
(intropophorum  de  Linné,  places  par 
Swartz  dans  le  genre  Orchis.  Yoici 
les  caractères  du  genre  Lumirlossiim  : 
le  calice  est  en  forme  de  casque  ;  le 
labelle  est  allongé  ,  à  trois  divisions 
étroites,  dont  la  moyenne  est  bifide; 
l'éperon  est  très-court;  le  gynostènie 
et  l'anthère  ont  la  même  forme  que 
dans  le  genre  Orchis,  mais  les  deux 
masses  poliiniques  sont  attachées  sur 
un  même  rétinacle,  renfermé  dans 
une  petite  poche  ,  comme  dans  les 
vrai^  Sérapias ,  tandis  que  dans  les 
espèces  d'Orchis ,  qui  toutes  sont 
éperonnées  ,  chaque  masse  pollinique 
est  insérée  sur  un  lëtinacle  parlicu- 
lier.  Les  espècesilece  genre  ont  abso- 
lument le  port  des  Orchis.  Comme 
eux,  elles  offrent  deux  gros  tubeicu- 
les  ovoïdes  ,  blancs  ,  charnus  ,  une 
tige  portant  des  feuilles  engainantes, 
et  des  fleurs  disposées  en  un  épi  den- 
se au  sommet  de  la  tige.  Le  Loroghs- 
6um  liircinum  ,  Rich. ,  loc.  cit.  ;  Saty- 
rium Idrcinum  ,  L.,  croît  dans  les 
bois  couverts  et  sablonneux  ,  où  il 
se  fait  reconnaîlre  par  son  odeur 
dfe  bouc  extrêmement  forle  et  désa- 
gréable. Sa  tige  a  environ  un  pied  et 
demi  à  deux  pieds  de  hauteur.  Ses 
fleurs  sont  d'un  vert  pâle,  tachetées 
de  pourpre.  Son  labelle  est  excessive- 
ment long  et  étroit;  la  division 
moyenne ,  qui  a  environ  un  pouce  et 
demi  de  longueur,  est  bifide  à  son 
sommet.  Le  L,o?vglussum  antropopho- 
rum ,  Rich.;  Satyrium  antropopko- 
rum ,  L  ,  est  moins  grand  que  le  pré- 
cédent, il  croît  sur  les  pelouses  dé- 
couvertes à  Foniainebleau  ,  et  dans 
beaucoup  d'autres  parties  de  la  Fran- 
ce. Ses  fleurs  sont  légèrement  purpu- 
rines ,  et  leur  labelle  ,  par  sa  figure 
singulière  ,  a  quelque  ressemblance 
avec  un  homme  pendu.  (a.r.) 

LOPiY.  ois.  Sous-genre  de  Perro- 
quets. P'.  ce  mot.  (b.) 

LOSET.  MOLi..  Adanson  (Voy.  au 
Sénég.,  pi.  c),  lig.  53)  nomme  ainsi 
une  petite  Coquille  (juidoit  nppartc- 


LOT 

nir  au  genre  Fuseau,  et  que  Gmelin 
a  placé  dans  les  Murex  ,  sous  le  nom 
à.ellu7ex  fusïformis  [Syst,  Nat.  ,  p. 
5549,  n-  88).  (D..H.) 

LOSS.  MAM.  ]r.  Elan,  au  mot 
Cerf. 

^  LOSSAN  EX  LOSSON.  tns.  L'un 
des  noms  vulgaires  de  la  Calandre  du 
Blé.  (B.) 

LOT  ALITE  ou   LOTALALITE. 

MIN.  (Sewcrgin,  Actes  de  l'Acaii.  de 
Pélersbourg,  T.  xv,  p.  485.)  Varié- 
lé  de  Diallage  verte  ,  trouvée  près  de 
Lotala  en  Finlande.  (g.  dkl.) 

LOTE  OIT  LOTTE,  pois.  Espèce 
de  Gade  devenue  le  type  d'un  sons- 
genre.  F".  Gade.  On  a  encore  appe- 
lé Lole  vivipare,  la  BIcnnie;  Lole  de 
Hongi  ie  ,  le  grand  Silure  commun 
ou  Glanis  ;  Lote  Barbotte  ou  Lote 
franche,  leCobite;  grande  Lote,  la 
Lingue,  etc.  (b.) 

LOTEA.  BOT.  PiiAN.  Ce  genre , 
proposé  par  Médicus  et  Mœnch  ,  ne 
forme  plus  qu'une  section  des  Lotus 
de  De  Candoile  et  Seringe.  /^.  Lotier. 

(G..N.) 

LOTEN.  bot.  crypt.  Adanson 
nommait  ainsi  un  genre  composé  de 
toutes  les  espèces  de  Byssus  de  Mi- 
chel i  et  de  Dillen.  Cfes  espèces  fila- 
menteuses font  maintenant  partie 
d'un  grand  nombre  de  genres  dis- 
tincts dans  les  familles  des  Algues  et 
des  Champignons.  (g..n.) 

*LOTEES  Zyo/eœ.  bot.  piian.  C'est 
le  nom  donné  par  De  Candoile  ,  dans 
le  second  volume  de  son  FroHromus  , 
et  dans  le  sixième  Mémoire  sur  les 
Légumineuses,  à  la  seconde  tribu  de 
cette  famille.  Elle  est  caractérisée  par 
sa  corolle  papilionacée;  ses  étamines 
monadelphes  ou  diadelphes;  son  lé- 
gume continu  ,  uniloculaire  ou  rare- 
ment biloculaire  par  l'introflexion  de 
l'une  des  sutures;  son  embryon  ho- 
motrope  dont  les  cotylédons  sont  pla- 
niuscules,  et  se  développent  par  la 
germination  en  feuilles  inunies  de 
stomates.  Cette  tribu  contient  un  très- 
gt;^and  nombre  de  genres  répartis  en 
cinq  sous-tiibus,  savoir:  1"  Génis- 


LOT  LOT  6,, 

lees -,   2°    Trifoliées  ;    ô'   Clitoiiécs  ;  une  à    deux  seulement.   Elle   ne  se 

4"  Galcgées  ;  b»  Astragalécs.  P'.  pour  compose  que  d'une  seule  espèce     le 

1  énunidialion  des  genres  le  mot  Liî-  J.otikr  co.mkstible  ,  7.    cdulis   'l 

GUMiNEtSES.  (G..N.)  Plante  qui  doît  natureliemeni  dans 

T  r^-^T    r»  ''^    n\\<X\.  de  rEurojie  et    en    E''vple 

LOTIER   Lolu^.  BOT.  phan.  Genre  Elle  a  îles  lij^es  legé.  cm<<nt  couchées  ' 

do  la  famille  des   L  gumineuscs  ,    et  velues,  des   fe.iilles  à   trois  folioles  ' 

de  la  Diadclphie  Décandi  ie,  L.,  ca-  ohovales;  des  fleuis  jaunes,  axillai- 

racUrisé  de  la  manière  suivante  par  res.soliiairesougéininécs.Leursgous- 

Seringe    (  in  De  Candolle  Prodrom.  se.^  sont  len.iu's  ,  succulentes  ,  d'une 

Syst.  regel.,  2,  p.  iog)  :  calice  tul)u-  saveur   douce,  analogue  à   celle  des 

leuxà  cinq  divisions  profondes  ;  ailes  petits  Pois  ,  et  se  mangent  dans  qucl- 

de  la  coioile  presque  égale-,  à  l'éten-  ques  pays. Sa  ctdluie  étant  iacilcsous 

dard;  caiène  en  forme  de  bec;  style  le  climat  de  Paris,  liosc  a  conseillé  de 

droit;  stigmate  Gubulé  ;    légume  cy-  lemployer  pour  nourrir  les  besliau.v 

lindracé    ou    compiimé,    dépourvu  et  surtout  les  Cochons, 
d'ailes   ou  de  bordures  foliacées.  Ces        Ea  seconde  section  l'orninit  le  "eurc 

caractères  excluent  du   genre  Lufus  Lo/ea  de   Médicus  et   Mœuch.^'ElIc 

plusieurs  Plantes  que   Linné  y  avait  est  caractéiiséc  par  son  légume  long 

réunies.  C'est  ainsi  que  le  Z?c/7c/«i/OT  et  comprimé;    ses   fleurs    presqu'en 

de  Tournclort  et    le    Tet/agonolobus  ombell-s.  On  y  a  réuni  cinq  espèces 

deScopoli  ont  été  réiablis  par  Seringe  dont  l.i  principale  est  le  L.  ornithopo- 

{loc.  cit.),  qui  a  placé  dans  le  premier  dioiiies  ,  L. ,  Plante  célèbre,  en  ce  que 

de   ces  genres  plusieurs  espèces  lin-  c'est  sur  elle  que  Garcia  ab  liorto  dé- 

néeunes  de  Lotus,  telles  que  les  L.  couviit  le  phénomène   du   sommeil 

rectus,  grœciis  et  /drsiitus  ,  et  ,  dans  des    Plantes. 

le  second,  les  espèces  remarquables  La  troisième  section,  que  Seringe 
par  leurs  légumes  munis  de  boi  dures  nomme  Eulutus  ,  a  un  légume  lou" 
foliacées;  telles  sont  les  Plantes  que  cylindiacé,  et  des  fleurs  en  corymbes. 
Linné  nommait  L.  tetragonolubus  et  Elle  renfcrn)e  plus  de  quarante  espè- 
L.  siliquosus.  Le  genre  Lotier  .  dé-  ces,  parmi  lesquelles  deux  seulement 
barrasse  de  ces  Plantes  hétéiomoi-  méritent  de  lixer  notre  attention, 
plies  ,  renferme  encore  une  cinquau-  Le  Lotier  de  Saint-Jacques,  Lo- 
taine  d'espèces  pour  la  plupart  iudi-  tus  jacobœus  ,  L..  a  une  lige  presque 
gènes  du  bassin  de  la  Méditerranée,  ligneuse,  glaucescente  ,  des  feuilles 
Quelques-unes  habitent  d'autres  con-  composées  de  trois  folioles  linéaires 
liées  assez  éloignées,  telles  que  les  mucronécs  ,  des  bractées  et  des  stipu- 
lades-Orientales ,  le  cap  de  Bonne-  les  aussi  linéaires  ;  les  fleurs  suppor- 
Espérance  ,  la  iNouvelle-Hollande  ,  la  tées  par  des  pédcncules  plus  longs  que 
Nouvelle-Zélande  et  l'Amérique  du  la  feuille  ,  disposées  en  corymbes;  et 
uord.  Ce  sont  des  Piaules  herbacées,  des  légumes  cylindriques,  glabres, 
à  feuilles  palmées,  trifoliées  ,  à  slipu-  Les  corolles  sont  d'un  pourpre  noir 
les  foliacées.  Les  fleuis,  de  couleur  avec  l'étendard  jaunâtre.  On  cultive 
jaune,  rarement  blanchâtres  ou  ro-  cette  Plante  pour  rornement  des  jar- 
i>es ,  au  nombre  de  une  à  six,  sont  dins  ,  en  raison  de  ses  couleurs  va- 
portées  sur  des  pédoncules  axillaires  riées  ainsi  que  de  l'élégance  de  son 
et  accompagnées  d'une  feuille  florale,  port,  mais  elle  e\ige  d'être  rentrée 
Seringe  [loc.  cil.)  a  disposé  les  espè-  pendant  l'hiver  dans  l'orangerie.  Elle 
ces  de  Lotus  eu  trois  sections.  La  pre-  est  originaire  de  Saint-Jacques  ,  l'une 
mière ,  à  laquelle  il  a  donné  le  nom  des  îles  du  cap  Vert. 
(\c  Krokeria,  qui  était  employé  par  Le  Lotier  corniculé  ,  Z0///5  cor^ 
Mœnch  comme  généri(|ue  ,  se  distin-  niculatus  ,  lj.,csl  une  espèce  extrème- 
gue  à  son  légume  renflé  ,  succulent,  meut  abondante  eu  Europe.  Les  di- 
courbéj  et  ù  ses  fleurs  au  nombre  de  verses  stations   oii   elle  so  trouve  la 


512  LOT 

font  varier  tellement  qu'il  est  souvent 
très-difficile  de  se  persuader  que  c'est 
la  même  Plante.  Dans  les  chann^ç  et 
sur  le  bord  des  routes  ,  elle  est  gla- 
bre, ses  liges  sont  couchées  et  ses  fo- 
lioles obovées.  Dans  les  lieux  humi- 
des, ses  tiges  sont  velues  ,  fisiuleuses, 
et  s'élèvent  à  une  grande  hauteur. 
Elle  a  des  feuilles  ovales  et  grasses 
dans  les  localilés  marilimes.  Enfin 
elle  présente  quelquefois  des  tiges  fili- 
formes el  des  feuilles  linéaires,  lan- 
céolées. Ces  divers  états  de  la  même 
Plante  ont  ëié  considérés  comme  des 
espèces  distinctes  par  quelques  bota- 
nistes. (g..n.) 

Le  nom  de  Lotier,  corruption  de 
celui  de  Laitier  ,  est  aussi  donné  vul- 
gairement au  Polygala  vulgaiis  ,   L. 

(B.) 

*  LOTO.  MIN.  Nom  donné  en  Tosca- 
ne à  la  poussière  sablonneuse  ,  mêlée 
de  paillettes  de  Mica  ,  qui  se  rassem- 
ble sur  le  bord  et  au  fond  des  lagu- 
nes,  dont  l'eau  donne  par  évapora- 
tion  de  l'Acide  borique.  Elle  n'est 
q9e  le  résidu  du  lavage  du  Macigno  , 
qui  est  traversé  par  les  vapuirs 
aqueuses,  chargées  d'Acide  borique. 
Elle  est  composée,  suivant  Klaproth, 
de  Silice,  il' Alumine  ,  d'Oxide  de  Fer, 
de  Soufre  et  de  sulfate  de  Chaux. 

(g.  DEL.) 

*  LOTOIDES.  BOT.  piiAN.  Sous  ce 
nom  De  CandoUe  (  Prodivm.  Sysl. 
P'eget.  Nat.  2,  p.  i56  )  a  désigné  la 
cinquième  section  du  genre  C^  lise  ,  à 
laquelle  il  donne  les  caractères  sui- 
vans  :  calice  dont  le  lube  est  court , 
obconique,  la  lèvre  supérieure  bi- 
partite ,  l'inférieure  tridentée;  la  co- 
rolle à  peine  plus  longue  que  le  ca- 
lice. Cette  section  renferme  quatre 
espèces  qui  son  t  des  sous-Ai  brisseaux 
à  tiges  rameuses  couchées  ,  et  à  fleurs 
jsunes,  peu  nombreuses  et  réunies 
en  tête;  la  plus  remarquable  de  ces 
Plantes  est  le  (yàsus  argenteus ,  L. , 
jolie  espèce  assez  commune  dans  les 
lieux  incultes  de  tout  le  bassin  de  la 
Méditerranée.  (g..n.) 

LOTOIRE.  Lotorium.  moll.  Mon  t- 
fort , qui, dans  sa  Conchyliologie s\s- 


LOT 

tématique  ,  a  proposé  un  très-grand 
nombre  de  genres  ,  avait  établi  celui- 
ci  à  tort  pour  un  démembrement  des 
Murex  de  Linné  que  Lamarck  avait 
établi  sous  le  nom  de  Triton.  V.  ce 
mot.  (D..H.) 

*  LOTONONIS.  BOT.  PHAN.  De 
CandoUe  {Frodrom.  Sy&t.  f  eg.  2  ,  p. 
j66  )  nouune  ainsi  la  seconde  section 
du  genre  Ononis ,  laquelle  offre  des 
stipules  non  adnées  ou  à  peine  adnées 
au  pétiole,  foliacées  comme  dans  les 
Lotus;  mars  des  étamines  monadel- 
phes  comme  dans  les  Ononis.  Elle  se 
couipose  de  vingt-huit  espèces  toutes 
indigènes  ducapde  Bonne-Espérauce, 
et  dont  le  plus  grand  nombre  n'ap- 
partient qu'avec  doute  au  genre  Ono- 
nide.  V.  ce  mot.  (g..n.) 

LOTOR.  MAM.  Syn.  de  Raton.  T>'. 
ce  mot.  (b.) 

LOTORIUM.    MOLL.    ;---.  LoTOIRE. 

LOTOS.  BOT.  PHAN.  Dans  les  ou- 
vrages des  naturalistes  ,  des  poètes  et 
des  historiens  de  l'antiquité,  il  est 
souvent  fait  uienlion  des  diverses  es- 
pèces de  Lotos  ,  dont  les  fruits  ser- 
vaient d  ahmens.  Les  descriptions 
fort  incomplètes  qui  en  ont  été  don- 
nées ,  ont  néanmoins  suffi  pour  faire 
voir  qu'un  assez  grand  nombre  de 
Végétaux  différens  entre  eux  avaient 
porté  le  nom  de  Lotos  chez  les  an- 
ciens ,  et  aujourd'hui  on  admet  as- 
sez généralement  qu'ils  peuvent  être 
ranges  en  trois  classes  ,  savoir  :  les 
Lotos  arboresccns  ,  les  Lotos  aqua- 
tiques et  les  Lotos  herbacés  ou  ter- 
restres Les  Végétaux,  oli  l'on  a  cru 
reconnaître  ces  divers  Lotos  ,  sont  : 

1°.  LoTOS  EN  Arbre.  Homère  par- 
le de  l'Arbre  des  Loto[)hages  ,  dont 
le  fruit ,  doux  comme  le  miel ,  faisait 
oublier  aux  étrangers  leur  patrie. 
Théophraste  en  parle  dans  le  même 
sens  ,  et  en  donne  la  description  sui- 
vante :  le  Lotus  est  de  la  grandeur 
du  Poirier,  ou  un  peu  plus  petit;  ses 
feuilles  découpées  ressemblent  à  cel- 
les de  l'Yeuse.  11  y  en  a  plusieurs  va- 
riétés distinguées  par  le  fruit.  Celui- 
ci ,  de   la  grosseur  d'une  fève,   naît 


l 


s 


LOT 

parallèlement  sur  les  branches,  à  la 
manière  des  baies  du  Myrte,  el  mûrit 
comme  les  grappes  de  Riiisia.  eu 
changeant  de  couleur.  On  en  lait  un 
vin  qui  s'aigrit  au  bout  de  trois  jours. 
Du  reste,  le  fruit  est  très -aboudant 
sur  l'Arbre,  et  IWrbre  lui-même  est 
commun  sur  la  côte  de  C^rihage  ,  oîi 
l'on  raconte  que  l'armée  n'Ophellus  , 
privée  de  toute  autre  nourriture  ,  vé- 
cut plusieurs  jours  des  seules  drupes 
du  Lotus.  C'est  dans  l'île  des  Loto- 
hages  que  le  fruit  acquiert  la  saveur 
a  plus  exquise  ;  mais  le  bois  de  l'Ar- 
bre, qui  est  noir  cl  dont  on  fait  des 
flûtes,  est  préférable,  au  contraire, 
dans  la  C\réna'ique.  (Fée,  FI.  de 
Virg.  ,  p.  b2.)  Atnéuée  ,  qui  nous  a 
donné  aussi  une  description  de  cet 
Arbre,  dit  que  son  fruit  porte  un 
noyau  très-petit ,  et  prend  à  l'époque 
de  sa  maturité  parfaite  une  couleur 
ourprée,  et  acquiert  la  grosseur 
'une  olive.  Un  passage  de  Polybe  , 
qui  dit  avoir  vu  lArbre  des  Lotos,  a 
commencé  à  mettre  sur  la  voie  pour 
arrivera  sa  détermination  boliniquc. 
Le  Lotos  des  Lolopliages  ,  est- il  dit; 
dans  cet  historien  ,  est  un  x\rbrisseau 
rude  et  aimé  d'épines.  Ses  feuilles 
sont  petites,  vertes  et  semblables  à 
celles  du  Rhamnus.  Ses  fruits,  encore 
tendres  ,  ressemblent  aux  baies  du 
Myrte;  mais  lorsqu'ils  sont  mûrs,  ils 
égalent  en  grosseur  les  olives  rondes, 
se  teignent  d'uiîe  couleur rougcâtre  et 
renferment  un  noyau  osseux.  Clusius 
et  Jean  Bauhin  soupçonnèrent  que  le 
Lotos  des  Lolopliages  devait  être  une 
espèce  de  Jujubier.  Cette  opinion  fut 
ensuite  adoptée  par  Shaw  ,  dan*  son 
Voyage,  où  il  en  donna  une  figure 
incom[)Iète.  Mais  c'est  au  professeur 
Desfontaines  ,  q;ii  a  visité  les  lieux  oii 
les  anciens  faisaient  croître  l'Arbre 
des  Lotos,  que  l'on  doit  la  confirma- 
tion de  ce  lait.  Il  a  prouvé  que  cet 
Arbie  était  véritablement  un  Juju- 
bier, et  dans  le  beau  Mémoire  qu'il 
a  publié  à  ce  sujet  i_Mém.  Acad.  Se, 
année  1788,  t.  21)  ,  il  l'a  décrit  el  fi- 
guré sous  le  nom  de  Zizyphtis  LiOtits. 
Cette  opinion  dusavanl  auteur  de  la 
Flore  Atlantique  a  été  généralement 

TOME    IX. 


LOT  5,5 

adoptée  par  tous  les  commwitalcurs 
cl  tous  les  auteurs  qui  se  sont  occupés 
il  anl'quilés  botaniques.  INous  avons 
déjà,  à  l'article  Ji'JUHiER  de  ce  Oic- 
tiounaire,  donné  In  description  du 
Zizyphus  Lolus;  nous  croyons  donc 
inuiile  de  revenir  ici  sur  lès  caractè- 
res botaniques  de  cette  espèce. 

Pline  parle  aussi  d'un  autre  LdIos 

3ui  croît  en  Italie  oii  il  porte  le  nom 
e  Celtis  et  dont  les  fruits  ressem- 
blent à  des  cerises.  Beaucoup  d'auteurs 
pensent  que  le  naturaliste  de  Rome  a 
voulu  désigner  ainsi  l'Arbre  que  les 
modernes  ont  appelé  Celtis  australis  , 
cl  dont  les  fruits  ont  une  saveur  acer- 
be et  peu  agréable. 

2".  i^oTos  AQUATIQUES.  On  en  dis- 
tinguait trois  espèces  qui  croissaient 
dans  les  eaux  du  Nil.  Ces  Plantes 
étaient  en  grande  vénération  cliez 
les  Egyptiens  qui  en  ornaient  leurs 
édifices  et  en  paraient  le  frontde  leurs 
divinités.  L'une  de  ces  espèces,  que 
les  anciens  appelaient  Cyarnus  egyp- 
riacus  et  qu'Hérodote  désigne  sous  le 
nom  de  Lis  rosé,  avait  une  racine 
épaisse,  charnue,  qui  servait  d'ali- 
ment. Sa  fleur  rose  était  deux  fois 
plus  grande  que  celle  du  Pavot  ;  son 
fruit ,  que  l'on  comparait  à  un  rayon 
circulaire  de  miel  ,  renfermait,  dans 
des  alvéoles  creusées  à  sa  face  supé- 
rieure ,  une  trentaine  de  fèves  arron- 
dies ,  propres  à  servir  d'aliment.  11 
est  impossible  de  ne  pas  reconnaître 
daris  cette  description  le  Nelumho, 
liympkœa  INelurnbo  ,  L.,  ou  JSelurn- 
hium  speciusam  ,  VN  illd.  Mais  nous 
devons  ajouter  que  cette  esjièce  n'exis- 
te plus  dans  les  eaux  du  iSil  ;  elle  en 
a  disparu  et  n'y  lorme  plus  ces  mas- 
ses de  verdure,  au  milieu  desquelles 
les  habitans  des  rives  du  iNil  allaient 
respirer  un  aii-  frais  et  parfumé.  Au- 
jourd'hui le  Nelumbo  ne  se  trouve 
plus    que  dans  l'In.le. 

Une  secondeespèce  de  Z/o/i/sest  celle 
que  lesanciensajjpelaient  simplement 
Lotos.  Sa  racine,  dit  Hérodote,  est  tu- 
béreuse et  charnue;  ses  fleurs  sont 
•grandes  ,  blanches,  et  ressemblent  à 
celles  du  Lis.  Aucoucherdusoleil,on 
la  voit  se  fermer  et  souvent  s'enfoncer 

35 


5i4 


LOT 


sous  les  eaux  ,  pour  ne  se  remontrer 
qu'au  retour  de  cet  asire.  Son  fruit  est 
semblable  à  celui  du  Pavot  et  renfer- 
me une  très-grande  quantité  de  grai- 
nes que  l'on  mange  et  dont  on  fait 
une  sorte  de  pain.  Cette  espèce  ne 
saurait  être  confondue  avec  la  précé- 
dente; elle  en  diffère  et  par  la  forme 
(le  sa  racine,  la  couleur  de  sa  fleur  , 
la  structure  de  son  fruit.  Tout  indi- 
que que  c'est  le  Is'ymphœa  Lotus  de 
Linné  ,  qui  ci  oît  encore  dans  les  eaux 
du  Nil  ,  et  dont  la  racine  ,  la  fleur  et 
le  fi  uit  s'accordent  parfaitement  avec 
ce  que  les  anciens  nous  ont  transmis 
de  leur  Lotos. 

Enfin  une  Iroislème  sorte  de  Lo- 
tus aquatique  est  celle  que  les  Ara- 
bes désignent  sous  le  nom  de  Li- 
noufar  ,  d'oli  l'on  a  fait  le  nom 
français  de  Nénuphar  ,  qui  a  été 
donné  au  genre  I<lymphœa.  Ceite 
espèce  croissait  également  dans  le 
IS'il.  Elle  se  distingue  de  la  précé- 
denle  par  ses  feuilles  non  dentées  ,  ses 
fleurs  plus  petites  et  d'une  belle  tein- 
te bleue  de  ciel.  C'est  à  cette  espèce 
que  Savigny  a  donné  le  nom  de  Nyin- 
jji'iœa  cœndea. 

5°.  Lotos  Plante  terrestre. 
Dans  plusieurs  passages  de  l'Iliade  et 
de  rOdys.-ée  ,  Homère  parle  dun 
Lotus  existant  partout  dans  les  cam- 
pagnes, et  qu'il  dit  servir  de  nourri- 
ture aux  chevaux  d'Achille  ou  aux 
bœufs  dérobés  par  Mercure.  Diosco- 
ride  ,  Galieu  et  Paul  d'Egine  disent 
que  ce  Lotus  a  des  feuilles  trifoliées, 
et  qu'il  se  rapproche  beaucoup  du 
Cytise.  C'est  donc  parmi  les  Plantes 
dont  les  l)o!ani»les  ont  formé  la  fa- 
mille des  Légumineuses,  qu'il  con- 
vient de  reconnaître  le  Lotus  trifolié 
d  Homère.  Mais  comme  celte  famille 
est  extrêmement  nombreuse  en  espè- 
ces et  que  parmi  elles  uy  très-grand 
nombre  offre  ce  caractère  de  feuilles 
trifoliées,  il  est  assez  difficile  d'arriver 
à  une  détermination  rigoureuse  de 
celte  espèce.  Ainsi  quelques-uns  out 
cru  que  ce  LoIlS  était  le  Medicago 
falcata ;  d'autres  le  Lotus  cornkula- 
tus  ;  eniin  plusieurs  pensent  avec 
Sprengel  et  Fée  que  c  est  le  Melilutus 


LOI] 

officlnalis  y  qui  en  effet  est  comm  n 
j)artout  et  forme  un  excellent  four- 
rage. Telle  est  l'énumération  rapide 
des  principales  espèces  de  Lotus  des 
Anciens.  Nous  n'avons  pas  cru  de- 
voir nous  étendre  beaucoup  sur  ce 
sujet  qui  prêle  singulièrement  àl'ai- 
bitraire.  Ceux  qui  désireront  des  dé- 
tails plus  circonstanciés  sur  ce  point 
de  botanique  ancienne  pourront  re- 
courir aux  ouvrages  de  Sprengel  et 
surtout  à  la  Flore  de  Virgile  de  notre 
collaborateur  Fée  ,  oîi  nous  avons 
puisé  la  plupart  des  faits  consignés 
dans  cet  article.  (a.  r.) 

LOTTE,  rois.  -P".  Lote. 

LOTUS.  BOT.  niAN.   ^.  JUJURIER, 

Lotos  et  Nénuphar. 

J..OUBINE.  POIS.  L'un  des  noms 
vulgaires  du  Centropoine  Loup.  On 
donne  aussi  ce  nom  à  une  Perclie  de 
la  Guiane.  (  B.  ) 

LOUCHE.  POIS  Labrus  luscun,  L., 
espèce  du  genre  Labre.   /^.  ce  mot. 

(B.) 

LOUCHINS.  crust.  Ecrit  Louchy- 
ris  dans  Déterville.  L'un  des  synony- 
mes vulgaires  de  Cloportes.  P"^.  ce 
mot.  ■  (B.) 

LOUICIIEA.  BOT.  PHAN.  Ce  nom 
3  été  donné  par  l'Hérilierà  une  Plan- 
te rapportée  d'Afrique  par  le  profes- 
seur Jlouicbe  Desfontaines  ,  et  que 
Linné  avait  autrefois  réunie  au  Cam- 
pfiorosma.  Elle  forme  effectivement 
un  genre  très-distinct  et  même  très- 
éloigné  de  celui-ci  :  mais  Forskahl 
l'avait  décrit  antérieurement  sous  le 
unmVle  Vtemnllius  qui  a  été  adopté. 
7^.  Ptéiianthe.  (g..n.) 

*  LOUISE.  1N3.  (Geoffroy.)  r, 

AORION. 

LOUP.  Lupus.  MAM.  Espèce  du 
genre  Chien. On  appelle  Loup  doré  le 
Chacal  ,  et  Loup  noir,  deux  .nulres  es- 
pèces «lu  même  genre.  Le  Lynx  du 
genre  Chat  a  été  quelquefois  nom- 
mé Loup  cervier,  et  l'Hvène  Loup 
Tigre.  '  (b.) 

LOUP  MARIN.  MAM.  Ce  nom  a  été 


LOU 

quelquefois  donné  à  des  Phoques  et 
même  à  l'Hyène.  (b.) 

LOUP  DE  MER.rois.Espèce  d'Ana- 
)  hique.  Perche  du  genre  Centioponic 
aussi  appelée  Louhine.  Les  pèchcurâ 
nomment  nussi  quelquefois  Loups,  les 
vieux  Brochets.  (b.) 

LOURADIA.  BOT.  PiiAN.  Pour  Z,a- 
vradia.  F'.  Lavradii;.  (g..nO 

LOUREE.  Lourea.  bot.  1'H.vn. 
INeckcr  {Elern.  Bot.,  n.  i5i8)  est 
le  premier  auteur  qui  ail  pioposc  ce 
genredela  famille  des  Légimuneuscs 
et  (le  la  Diadolphie  IJécaudrie,  L. 
Mœnch  lui  donna  plus  lard  le  nom 
de  Chrisliû.  Desvaux  et  De  Candolle 
l'ont  adopté  sous  le  nom  donné  par 
INecker,  et  en  ont  ainsi  Iracé  les  ca- 
ractères: calicecampallulé,persi^tant, 
à  cinq  divisions  peu  profondes  ,  éga- 
les, étalées  ,  rentlées  et  enveloppant 
le  fruit  après  la  fieuraison;  corolle  pa- 
pilionacée  doulléteudard  est  en  cœur 
renversé,  la  carène  ohluse  ;  élamines 
diadelphes  ;  légume  composé  de  cinq 
à  six  articles,  planes  ,  mouospermes, 
réunis  à  la  suite  les  uns  des  autres  et 
cachés  dans  le  calice.  Ce  genre  est  un 
démembrement  du  grand  genre //er/j- 
5<7/7//«  de  Linné.  lia  beaucoup  de  i  ap- 
ports d'une  pai  t  avec  les  Dcsmodiian 
qui  ont  été  également  séparés  AenHe- 
dysarum  et  de  l'aulreavec  les  Smithia 
qui  se  rapprochent  beaucoup  des  Es- 
chïnomene.  Il  se  compose  de  trois  espè- 
ces que  nous  ne  ferons  qu'indiquer  , 
savoir  :  i**  L.  F'espertilionis,  Desv.  , 
Hedjsarum  f^esperfilionis ,  L.  fils  et 
Jacq. ,  le.  rar.  5  ,  t.  566  ;  2°  L.  obcor- 
data,  Desv.,  ou  Hedys.  obcordalum 
Poiret.;  0''^  L.rernjonnis,  D.  C.  ,ou//e- 
djs.  jenifunne,  Loureiro.  Ces  Plantes 
croissent  dans  la  Cochinchine  et  dans 
les  îles  de  l'Archipel  indien.  Dans  1  ou- 
vrage que  le  professeur  De  Candolle  a 
publié  tout  récemment  sur  les  Légu- 
mineuses ,  le  genre  Lourea  fait  partie 
delà  tribu  des  Hédysarées. 

Jaiime  Salnt-Hilaire  (Bull,  de  la 
Soc.  Pliilora.  jdécemb.  i8ii)  a  donné 
les  caractèies  d'un  genre  Z/ow/ea  qui 
n'est  point  celui  de  INecker,  et  dont  il 
a  depuis  converti  le  nom  en  celui  de 


LOU 


5  if. 


Moghauia  ;  mais  ce  genre  rentre  com- 
me section  sous  le  nom  d'Osl/jodium 
dans  le  tkmingia  de  Roxburgh.  V. 
ces  mots.  ((;..n.) 

LOUREIRA.  BOT.  l'iiAN.Ce  genre, 
établi  par  Cavanilles  ,  est  identique 
avec  le  Muzinna  d'OrIcga  ,  adopté 
sous  ce  dernier  nom  par  notre  colla- 
borateur A.  De  Jussitu  dans  la  Mo- 
nographie des  genres  de  la  famille 
des  Euphorbiacées.  ?^.  Mozinni;. 

(O..N.) 

LOUTRE.  Lut/a.  ivi.\m.  Genre  de 
Carnassiers  appartenant  à  la  famille 
dés  \ermifornios  ,  et  lun  de  ceux  qui 
composaient  le  grand  genre  Musttia 
de  Linné.  11  se  trouve  en  ellct ,  sous 
tous  les  rapports,  très -voisindes  Mar- 
tes et  des  Mouflettes  ,  malgré  les  mo- 
dification s  tiès-iem:ii(|ua  i  il  es  que  pré- 
sentent diverses  parties  de  son  orga- 
nisation, et  particulièicment  l'appa- 
reil de  la  locomotion,  l^es  Loutres 
ont  à  l'une  et  à  l'autre  mâchoire  le 
même  nombre  de  dents  ;  savoir  :  six 
incisives ,  deux  «  auines  et  dix  mâchc- 
lières,  sur  lesquelles  on  compte  six 
fausses  molaires  ,  deux  carnassières  , 
et  (  ce  qui  iorine  un  des  caractères 
généraux  de  la  familh;  des  Vermifor- 
nit's)  lieux  tuberculeuses.  Toutes  ces 
dents,  et  surtout  les  incisives  et  les 
canines ,  sont  très-semblables  pour 
leurs  formes  à  celles  des  Mutes  et 
des  .  Mouffettes  ;  néanmoins  comme 
tous  les  genres  voisins  ont  géuéiale- 
uient ,  à  cause  du  nombre  dilférenl  de 
leurs  fausses  molaires,  trente-deux  , 
trente-quatre  ou  trente-huit,  mais 
non  pas  trente-six  dents  ,  le  S3Slème 
de  dentition  des  Loutres  leur  est  ex- 
clusivement projire,  et  peufservir  à 
caractériser  le  geure.  Au  reste  ,  quel- 
ques dents  out  aussi  des  formes  par- 
ticulières ;  les  carnassières  supérieu- 
res présentent  à  leur  partie  interne  un 
talon  considérable,  et  on  voit  de  mê- 
me un  tubercule  très-étendu  en  ar- 
rière des  inférieures.  En  somme, com- 
me l'a  remarqué  Fr.  Cuvier,  «  le  .sys- 
tème de  dentition  des  Louîres  est  ce- 
lui des  Martes,  modiiîé  par  le  grand 
développement  île  la  partie  de  ce  sys- 

55* 


5i6  LOU 

lènie  qui  a  pour  objet  de  triturer  les 
alimens,  et  non  de  les  couper  ;  c'est- 
à-dire  que  ce  développement  caracté- 
rise des  Animaux  moins  carnassiers 
et  plus  frugivores  que  les  Martes.  » 
On  sait  en  eflet  que  les  Loutres  peu- 
vent se  nourrir  de  substances  végé- 
tales ,  et ,  par  exemple ,  d'herbages  et 
de  jeunes  branches  d'arbres,  quelle 
que  soit  la  croyance  populaire  à  cet 
égard. 

Les  organes  de  la  locomotion  sont 
de  même  pour  l'essentiel  semblables 
à  ceux  des  Martes,  et  présentent  en 
général  les  mêmes  caractères,  mais 
avec  beaucoup  plus  d'exagéi-ation. 
Les  membressont  d'une  extrême  briè- 
veté ;  chez  un  individu  de  près  de 
deux  pieds  de  long  ,  le  fémur  et  les  os 
de  la  jambe  n'excèdent  pas  trois  pou- 
ces ;  et  encore  les  Loutres  ,pour  nous 
servir  de  l'expression  usitée  en  his- 
toire naturelle,  sont-elles  véritable- 
ment empêtrées.  Au  contraire  le 
corps  est  d'une  extrême  longueur, 
et  tellement  qu'il  n'est  aucun  genre  qui 
mérite  mieux  le  nom  de  Vermiforme. 
Les  doigts  sont ,  comme  chez  les 
Martes,  au  nombre  de  cinq  à  chaque 
pied  ;  mais  ils  sont  réunis  sur  toute 
leur  longueur  (excepté  chez  la  Lou- 
tre du  Cap  )  par  une  large  et  forte 
membrane;  caractère  qui  ne  se  re- 
trouve parmi  les  Carnassiers  que  chez 
les  seuls  Phoques,  quoiqu'on  l'ait 
aussi  attribué  parerreur  à  la  Marte  Vi- 
son. Enfin  la  queue,  ordinairementde 
moitié  environ  moins  longue  que  le 
corps,  et  quelquefois  beaucoup  plus 
courte,  est  toujours  aplatie  horizonta- 
lement,comme  cheztous  les  Mammifè- 
res aquatiques.  Elleest  dans  son  entier 
revêtue  tle  poils  plus  rudes  et  moins 
longsqueccu:<  du  corps.  Ceux-ci  sont 
de  deux  sortes  ,  les  uns  soyeux,  lui- 
sans  ,  assez  longs  ,  ordinairement  de 
couleur  brune;  les  autres  laineux, 
plus  courts  ,  plus  abondans,  plus  fins, 
ordinairement  de  couleur  grisâtre. 
Quelques  Loutres  ,  et  particulière- 
ment l'espèce  indienne  décrite  par 
Fr.  Cuvier  sous  le  nom  de  Barang  , 
ont  le  poil  assez  rude  :  d'autres  ,  au 
contraire,    et  surtout  la  Loutre  du 


LOU 

Kamtscliallia  ,  ont  une  fourrure  que 
sa  douceur  et  sa  finesse  rendent  ex- 
trêmement précieuse.  Les  moustaches 
sont  formées, dans  le  plus  grandnom- 
bre  des  espèces  ,  de  longs  poils  blancS 
ou  blanchâtres:  et  presque  toutes  ont 
aussi  un  inufle  plus  ou  moins  déve- 
loppé.' Ln  langue  est  a^sez  douce , 
et  l'oreille  et  toujours  simple  et  très- 
petite.  Les  patcs  antérieures  sont  en- 
tièrement nues  en  dessous  ;  mais  à 
celles  de  derrière  ,  le  talou  se  trouve 
couvert  de  poils.  Les  mamelles  sont, 
du  mouis  chez  la  Loutre  commune, 
au  nombre  de  quatre-,  elles  sont  très- 
peu  apparentes  ,  si  ce  n'est  à  la  fin 
de  la  gestation  et  pendant  l'allaite- 
ment. L'os  pénial ,  comme  chez  les 
Martes  ,  existe  assez  développé  chez  le 
mâle;  et  le  clitoris  contient  de  même 
un  os  chez  la  femelle.  C'est  encore  un 
caractère  commun  aux  Loutre#et  à 
toute  la  famille  des  Yermiformes  d'a- 
voir deux  petites  glandes  situées  près 
de  l'anus,  et  qui  sécrètent  une  li- 
queur fétide.  Enfin  le  crâne,  dans  son 
ensemble,  est  élargi  et  déprimé,  sur- 
tout à  la  partie  postérieure  ,  et ,  quoi- 
que semblable  par  ses  principaux  ca- 
ractères à  celui  des  Martes ,  il  rappelle 
aussi,  sous  plusieurs  rapports,  celui 
de  certains  Phoques.  Au  leste,  ou 
pourrait  faire  la  même  remarque  à 
l'égard  de  toutes  les  autres  [jarlies  de 
l'organisation.  Ainsi  se  trouve  liée 
avec  la  grande  série  des  Carnassiers 
terrestres  celle  de  ces  Carnassiers  am- 
pliibies  si  souvent  rapprochés  des  Cé- 
tacés. 

L'allongement  extrême  du  corps 
chez  la  Loutre,  l  aplatissement  de  sa 
queue,  et  surtout  la  large  palmature 
de  ses  pieds  ,  sont  autant  de  caractè- 
res qui  indiquent  un  Animal  aquati- 
que. En  effet  ,  la  Loutre  qui  ne  mar- 
che qu'avec  peine  et  très-lentement , 
nage  au  contraire  avec  la  plus  grande 
facdité  ,  plonge  très-bien,  et  peut  , 
dit-on,  demeurer  long  -  temps  sous 
l'eau.  Elle  passe  même  en  quelques 
lieux  pour  un  véritable  amphibie; 
fable  qui  n'avait  pas  même  besoin 
d'être  démentie,  et  que  BufFon  s'est 
donné  la  peine  de  réfuter,  en  remar- 


LOU 

quant  qu'elle  a  besoin  de  respirer  à 
peuprès  comme  tous  les  Animaux  ter- 
restres ,  et  que  si  même  il  lui  arrive 
tie  s'engager  dans  une  nasseà  la  pour- 
suite d'un  poisson,  on  la  trouve  noyée. 
Elle  se  nourrit  en  eilet  de  prérérènce 
de  poissons  ,  et  en  détruit  une  grande 

auantité.  Aussi  est-elle  très-redoutée 
es  pêcheurs  qui  lui  attribuent  une 
intelligence  et  une  industrie  presque 
surnaturelles.  Dans  ses  pêches,  elle 
commence  toujours,  disent-ils,  par 
remonter  contre  le  courant,  afin  de 
n'avoir  plus  qu'à  le  suivre,  lorsqu'elle 
revient  à  sou  gîte  chargée  de  proie  et 
déjà  fatiguée.  Ce  gîte  est  tout  sim- 
plement la  t'ente  d'un  rocher  ou  la  ca- 
vité d'un  aibre,  oii  elle  se  lait  ordi- 
nairement un  lit  de  feuilles  sèches  : 
on  en  a  même  vu  quelquefois,  suivant 
la  remarque  de  Buffon  ,  serctirer  dans 
i\eà  piles  de  bois  à  flotter  ;  ce  qui  ne 
doit  nullement  étonner.  La  Loutre, 
qui  craint  peu  le  froid  et  l'humidité  , 
préfère  en  eflet  toujours  le  trou  le  plus 
voisin  de  la  rivière  oii  elle  a  coutume 
de  pêcher  :  habitude  dont  on  trouve 
la  cause  dans  son  organisation  qui  lui 
rend  la  marche  si  pénible.  On  sait  de 
même  combien  les  Phoques  ,  pour  les- 
quels la  marche  est  encore  beaucoup 
plus  difficile  ,  préfèrent  pour  leur  re- 
traite les  lieux  les  plus  voisins  de  la 
mer.  La  Loutre  est,  dit-on,  assez  do- 
cile pour  que  l'on  soit  en  plusieurs 
lieux  parvenu  à  la  dresser  à  pêcher 
au  profil  de  ses  maîtres,  et  à  rappor- 
ter fidèlement  sa  proie.  Buffon  au 
contraire  a  plusieurs  fois  essayé  d'é- 
lever en  domesticité  et  d'apprivoiser 
de  jeunes  individus  ,  sans  y  avoir  ja- 
mais réussi  :  «Ils  cherchaient  toujours 
à  mordre,  dit-il,  même  en  prenant 
du  lait,  et  avant  que  d'être  assez  forts 
pour  mâcher  du  poisson  ;  au  bout  de 
quelques  jours,  ils  devenaient  plus 
doux,  peut-être  parce  qu'ils  étaient 
malades  et  faibles;  et  loin  de  s'accou- 
tumer à  la  vie  domestique,  ils  sont 
tous  morts  dans  le  premier  âge.  »  Il 
faut  cependant  bien  se  garder  de  con- 
clure que  toute  semblable  tentative 
doive  rester  de  même  sans  succès  :  il 
n'est  point  d'être  que  l'Homme  ne 


LOI" 


5i7 


puisse  ,  avec  plus  ou  moins  de  peine, 
façonner  à  son  joug.  Ainsi  nous  avons 
vu  une  Loutre  élevée  en  domesticité 
par  un  paysan  qui  l'avait  prise  jeune: 
elle  était  apprivoisée  de  la  manière 
la  plus  complète,  caressait  et  suivait 
son  maître  à  la  nianièi  c  d'un  chien  , 
et  se  montrait  même  très-peu  farou- 
che à  l'égard  des  étrangers.  Il  est  vrai 
«juc  le  possesseur  de  cette  Loutre 
croyait  presque  ,  en  l'adoucissant  , 
avoir  opéré  un  prodige,  parce  que 
ses  préjugés  lui  avaient  toujours  fuit 
sup|)oser  à  cet  Animal  un  naturel 
lout-à-fait  intraitable. 

Toutes  les  Loutres  ont  a  peu  près 
le  même  pelage  ;  toutes  sont  d'un 
brun  plus  ou  moins  foncé  en  dessus, 
d'un  brun  plus  clair  en  dessous  ,  et 
surtout  à  la  gorge  qui  est  même  quel- 
quefois presque  blanche;  aussi  la  dis- 
tinction des  espèces  du  genre  est-elle 
trés-difTicile.  On  n'a  même  cru  pen- 
dant long-temps  qu'à  l'exiblence  de 
trois  seulement;  mais  dans  ces  der- 
niers temps  les  envois  faits  de  divers 
points  du  globe  par  plusieurs  voya- 
geurs ,  et  particulièrement  du  cap  de 
bonne-Espérance,  de  l'Inde  et  des 
deux  Amériques,  par  Uelalande  , 
Duvaucel  ,  Diaid,  Leschenault  de  la 
ïour,  Auguste  de  Saint-Hilairc  et 
Lherminier,  ayant  fait  counaître  non- 
seulement  les  pelleteries ,  mais  ca 
même  temps  les  squelettes  ou  du 
moins  les  crânes  d'un  grand  nombre 
de  Loutres;  il  a  été  facile  de  se  con- 
vaincre qu'il  existe  un  assez  grand 
nombre  d'espèces  qu'avaient  fait  con- 
fondre la  ressemblance  de  leur  pelage 
et  le  peu  de  précision  des  seules  des- 
criptions qu'on  en  avait  possédées  jus- 
qu'alors. Vy.  Cuvicr  croit  même  pou- 
voir, au  moyen  de  ces  précieux  maté- 
riaux ,  établir  jusqu'à  onze  espèces  , 
dont  une  appartiendrait  à  l'Europe, 
trois  à  l'Amérique  méridionale,  trois  à 
l'Ainpiique  septentrionale,  trois  aux 
Indes-Orientales,  et  une  au  sud  de 
l'Afrique.  INous  suivrons  dans  cet  ar- 
ticle le  travail  de  ce  zoologiste  (  P^. 
Loutre  du  Dictionnaire  des  Scien- 
ces Naturelles  ),  quoique  quelques- 
unes  des  espèces  qu  il  admet  ne  soient 


fii8 


LOU 


peut  êtie  pas  assez  caractéiisées  pour 
qu'il  ne  reste  quelque  doute  sur  leur 
distinction  réelle.  —  Nous  décrirons 
d'abord  les  trois  espèces  ancienne- 
ment connues. 

La  Loutre  d'Europe,  Luira  pul- 
garis,F,rx[.;  Mi/stelaLu/ra,  L.,a  deux 
pieds  de  long  ;  elle  est  en  dessus  d'un 
brun  foncé,  en  dessous  d'un  gris  bru- 
nâtre avec  la  gorge  et  l'extrémité  du 
museau  d'un  grisâtre  clair.  La  cou- 
leur de  la  gorge  se  fond  insensiblement 
et  se  nuance  avec  celle  du  dessus  du 
corps.  On  a  trouvé  quelquefois  des 
individus  dont  le  pelage  était  varié 
de  petites  taches  blanches  qu'on  a  re- 
gardées comme  l'effet  de   la  maladie 
albine.  C'est  cette  variété  queUesma- 
rest  a  décrite  dans  sa  Mammalogie 
sous  le  nom  de  Lutra  vulgaris  varie- 
gata  1    d'après   un   bel   individu   qui 
fut  pris   à  l'Ile-Adam  ,   et  que  pos- 
sède le  Muséum.  Celte  espèce  entre 
dans  le  rut  en  hiver;  la  femelle  met 
basau  printemps  trois  ou  quatre  petits 
qui  se  séparent  d'elle  au  bout  de  deux 
mois  environ.  Nous  ne  décrirons  pas 
la  chasse  de  la  Loutre  qui  se  fait  de 
diverses  manières,  et  dont  tout  l'art 
consiste  à  lancer  l'Animal   dans   un 
lieu  oii  il  n'y  a  que  peu  d'eau  ;  autre- 
ment  elle   échappe    ficilement   aux 
chiens.  Sa  chair  se   mange  en  mai- 
gre, mais  elle  est  peu  estimée  parce 
qu'elle  conserve  un  goût  désagréable 
de  poisson  ;  sa  fourrure,  employée  à 
divers    usages,   l'est  surtout  depuis 
quelques  années  dans  le   commerce 
de   la    chapellerie.    L  espèce    qui    se 
trouve  répandue  dans  toute  l'Europe  , 
et  qu'on  crovail  même  habiler  aussi 
l'Inde  et  l'Amérique  ,  était  très-bien 
connue  des  anciens  ,  comme  on  le  voit 
par   divers    passages    d'Hérodote    et 
d'Aristote.  On  ne  peut  en  effet  douter 
que  VEnhyd/is  des  Grecs  ne  soit  la 
Loutre  ,  surtout  depuis  la  découverte 
de   la  Mosaïque  de  Palestrine  oii   se 
voient  représentés  deux  individus  à 
côté  desquels  se  trouve  placé  le  mot 
Enhjdris. 

La  LOUTKE  D'AMÉBIQUE,(i.  Cuv.; 
Lutra  BraslUensis ,  Geoff.  St. -H.; 
Mustela  lui  ris  Bi  as  i  liens  is  ,  Gm.  ;  la 


LOU 

Saricovienne  de  Geoffroy  et  de  plu- 
sieurs auteurs,  habite  l'Amérique  me»- 
ridionale,  et  paraît  exister  aussi  dans 
le  sud  de  l'Amérique  septentrionale  : 
elle  est  plus  grande  que  noire  Loutre; 
son  pelage  est  généralement  d'un 
brun  fauve,  un  peu  plus  clair  sur  la 
tête  et  le  col ,  plus  foncé  vers  l'extré- 
mité (les  membies  et  de  la  queue, 
avec  la  gorge  et  l'extrémité  du  mi.-r 
seau  d'un  l)lanc  jaunâtre.  Cette  es- 
pèce n'a  point  de  véritable  mufle; 
seulement  les  narines  sont  nues  sur 
leur  contour.  Ses  habitudes  sont  peu 
connues,  et  le  peu  de  détails  que 
donnent  sur  elle  les  voyageurs  peu- 
vent tout  aussi  bien  être  rapportés 
aux  autres  Loutres  de  l'iVmérique 
méridionale. 

La  Loutre  du  Kamtschatka, 
Geoff.  St. -H.;  Lutra  marina,  Erxl.  ; 
Lutra  Iutris,Fr.  Cuv.;  Mustela  lutris, 
L. ,  a  presque  trois  pieds  et  demi  de 
longueur;  sa  queue  ,  proportionnel- 
lement plus  courte  que  dans  lesaulres 
espèces  ,  n'a  qu  un  pied  trois  pouces. 
Elle  est  généraleinenl  d'un  beau  brun 
marron  lustré,  dunt  la  nuance  varie 
suivant  la  disposition  des  poils,  avec 
la  tête,  la  gorge,  le  dessous  du  corps 
elle  bas  des  membres  antérieurs  d'un 
gris  brunâtre  argejité.  La  magnifique 
fourrure  de  cette  espèce  est  pi  inci pa- 
iement composée  de  poils  laineux  , 
surtout  à  la  partie  supérieure  du 
corps.  Sa  douceur,  son  moelleux, 
son  éclat  en  fout  l'une  des  plus  pré- 
cieuses pelleteries  qui  soient  répan- 
dues dans  le  commerce;  elles  sont 
surtout  recherchées  dans  la  Chine  et 
le  Japon  ou  les  Russes  et  les  Anglais 
en  transportent  annuellement  un 
grand  nombre.  La  Loutre  du  Kam- 
tschatka habite,  outre  cette  contrée, 
la  partie  la  plus  septentrionale  de 
l'Amérique  ,  et  plusieurs  îles  ;  elle  se 
tient  le  plus  souvent  sur  le  bord  de 
la  mer ,  et  non  pas,  comme  les  autres 
espèces  ,  à  portéo  des  eaux  douces. 
Le;,  voyageurs  rappoilent  que  dans 
celte  espèce  qui  vit  par  couple,  la  fe- 
melle ne  met  bas  qu'un  seul  petit, 
après  une  gestation  de  huit  à  neuf 
mois.  On  ne  sait  si  la  Loutre  de  Sleller 


LOU 

doit  èUe  rappoilée  à  celle  espèce  à 
laquelleerie  ressemblerait  parlo cou- 
leurs de  son  pelage,  t;in,lis  qu'elle 
aurait  un  s^slèuie  deulaire  tout  j);!!- 
ticulier.  On  cotiDaît aussi  foi  l  iiuoin- 
pléteinenl  le  Carnassier  décrit  sous  le 
nom  àsMuslela  HudsonUa  par  Lacc- 
pède,  et  qui  habite  le  Canada.  Cet 
Animal ,  que  sa  gramle  taille  ne  per- 
met pas  de  confondre  avec  la  Loutre 
du  Canada  de  Fr.  Cuvier,  pouirait 
bien  n'être  également  que  la  Lou- 
tre du  Katnl>chalka  ;  telle  est  du 
moins  l'opinion  de  Desmarest  (  HJam- 
malogie)  et  de  Harlau  (/flw//a -////('- 
.//fa/^û.  ) 

La  LouTME  nu  Cap,  Lutra  iniin- 
guis ,  Cuv.  ,  rapportée  du  pays  des 
Hotienlols  par  Delalande  ,  est  encore 
une  es[>ècc  bien  disîincte  à  tous 
égards,  et  qu'on  doit  même  considc- 
ler  comme  loiniant  dans  le  getirc  une 
section  particulière,  à  cause  des  ca- 
ractères fort  remarquables  que  pré- 
sentent les  pieds.  Les  doigts  gros  et 
courts  sont  très-peu  palmes,  suitoiit 
aux  membres  antérieurs;  ils  sont 
d'ailleurs  de  grandeur  fort  inégale, 
et  les  deux  plus  longs,  le  second  et 
le  tioisième  ,  ont  leur  première  pha- 
lange réunie.  Enfin  les  ongles  man- 
quent partout ,  si  ce  n'est  aux  deux 
grands  doigts  du  meiubrc  postérieur, 
ou  même  ils  u'existent  que  très-rudi- 
meutaires.  Celle  espèce  tout-à-fiiit 
anomale  se  trouve,  comme  on  le  voit, 
rendue  plus  terrestre  par  l'imperfec- 
tion de  sa  palmature  :  les  membres 
.sont  aussi  moins  allongés  ,  et  le  corps 
un  peu  raccourci  proportionellement. 
On  sait  cependant  par  Delalande 
qu'elle  vit  à  peu  près  à  la  manière  des 
autres  Loutres  ,  et  se  nourrit  comme 
elles  de  Poissons  et  de  Crustacés.  Elle 
est  plus  grande  que  1  espèce  d  Eu- 
rope ,  mais  lui  ressemble  d'ailleurs 
assez  bien  par  son  s\slème  dentaire, 
et  même  par  les  couleurs  de  son  pe- 
lage généralement  d'un  brun  châ- 
tain avec  lexlrémité  du  museau  et  la 
gorge  blanches. 

La  LoutukBauano,  Luira  Baraiig, 
Fr.  Cuv.,  habite  l'Inde,  el  particu- 
lièrement Java  et  Sumatra  ,  d'oLi  elle 


l'OU  5,5 

a  été  envoyée  par  Diard  et  Duvaucel. 
Elle  a  un  pied  huit  pouces  de  long, 
et  la  queue  a  huit  pouces;  elle  se  re- 
connaît assez  bien  par  son  pelage 
rude,  brun  sale  en  dessus,  avec  la 
gorge  d'un  gris  brunâtre  qui  s-e  fond 
avec  le  brun  du  restf  du  pelage  :  les 
pods  laineux  sont  d'un  gris- brun 
sale. 

Le  SiMUNG  qu'on  po;iriail  nom- 
mer Lutra  perspicillara  ,  s'il  doit 
lécllcmenl  être  distingué  des  autres 
Loutres  de  l'Iude,  est  une  espèce  in- 
diquée par  Railles  (  Cal.  .les  .Mamm. 
de  yuma'.ra  ,  Tr.  Liun.  de  I^ondres  , 
T.xiu  ),  et  à  laquelle  Kr.Cuv.  pensé 
qu'on  peut  rapporter  une  jeune  l^ou- 
Ire  envoyée  par  Diard.  Cet  individu 
est  d  un  brun  foncé,  i»lus  clair  et  un 
peu  rous.sàlie  en  dessous  avec  le  tour 
des  yeux  ,  les  colés  de  la  têle  et  la 
gorge  blanchâtres  et  le  menton  blanc. 
Dans  l'état  adulte  le  Simung  se  dis- 
tingue encore  du  Karang  par  sa  taille 
plus  considérable. 

La  Loutre  NiHNAijîRouINiii-NAyiE, 
Lutra  A'air,  Fr.  Cuv.  ,  habile  aussi 
l'Inde,  et  a  été  envoyée  de  Poudi- 
chéry  par  Lcschenault  ;  elle  a  deux 
pieds  quatre  ponces  ,  sans  rom|)ter  la 
queue  qui  a  un  pied  cinq  pouces; 
son  pelage  e^t  d'un  châtain  foncé  en 
dessus,  plus  clair  sur  les  côtés  du 
corps,  d'un  blanc  loussâtre  en  des- 
sous ,  sur  la  gorge ,  les  côtés  de  la  lêle 
et  du  col  elle  tour  des  lèvres;  le  bout 
du  museau  est  roussâlre  ,  et  deux  ta- 
ches à  peu  près  de  la  même  couleur 
sont  placées  l'une  en  dessus  ,  l'autre 
eu  dessous  de  l'œil. 

La  Loutre  de  la  Trinité  ,  Lutra 
i/isu/aris,  Fr.  Cuv.,  envoyée  de  la 
Trinité  par  Robin  ,  a  les  poils  courts 
et  tiès-lisses  :  elle  est  d'un  brun  clair 
en  dessus,  blanc  jaunâtie  en  dessons, 
sur  les  côtés  de  la  têle,  la  gorge  et  la 
poitrine.  Cette  Loutre  a  deux  pieds 
tiois  pouces,  et  la  queue  a  un  pied 
six  pouces. 

La  Loutre  de  la  Guiane,  Lutra 
enudris  ,  Fr.  Cuv.  ,  a  trois  pieds  et 
demi  avec  sa  queue  qui  forme  le  tiers 
de  cette  longueur  :  elle  est  d'un  brun 
très-clair  surtout  en  dessous,  avec  la 


520  LOU 

gorge  et  les  côtés  de  la  face  presque 
blancs. 

La  Lot'TRE  DE  LA  Caroline,  JLutra 
lataxina,  Fr.  Cuv.,  est  un  peu  plus 
grande  que  la  précédente  :  elle  est 
d'un  brun  noirâtre  en  dessus,  d'un 
brun  moins  foncé  en  dessous ,  avec  la 
gorge,  l'extrémité  du  museau  et  les 
côtés  de  la  tête  grisâtres.  Le  Muséum 
doit  les  individus  qu'il  possède  à  Lher- 
minier  qui  les  lui  a  envoyés  de  la  Ca- 
roline du  sud. 

Enfin  la  Loutre  du  Canada  ,  Lu- 
tra Canadensis, Fr.  Cuv. ,  n'est  connue 
que  par  sa  tête  osseuse  qui  ressemble 
beaucoup  à  celle  de  la  Loutre  d'Eu- 
rope dont  elle  diffère  cependant  à 
quelques  égards,  et  surtout  en  ce  que, 
vue  de  profil ,  elle  suit  une  ligne  plus 
inclinée  surtout  dans  sa  partie  anté- 
rieure. Au  reste ,  le  crâne  de  la  Lou- 
tre du  Canada  ressemble  beaucoup 
aussi  à  celui  de  l'espèce  précédente. 

On  a  aussi  rapporté  aux  Loutres 
quelques  espèces  qui  doivent  être 
placées  ,  et  qui  ont  déjà  été  reportées 
dans  d'autres  genres.  Tel  est  le  Ya- 
pock  qui  a  en  effet  les  pieds  palmés 
comme  lis  Loutres,  mais  qui  est  un 
véritable  Didelphe.  (  f^.  ce  mot.  )  On 
a  aussi  donné  le  nom  de  Loutre  d'E- 
gypte à  l'Ichneumon.  P^.  Mangouste 
au  mot  Civette.  (is.  o.  st. -h.) 

*  LOUVAREAU.  Luvarm.  pois. 
Nous  trouvons  ce  genre  établi  par 
Rafinesque,  mentionné  et  fig-uré  dans 
son  Indice  d' Ithiutogia  sici/ia/ia,  p. 
39,  pi.  1,  f.  1.  Selon  qu'on  en  peut 
juger  par  le  dessin  incomplet  qui 
représente  ce  Poisson  de  la  Méditer- 
ranée,  il  aurait  de  très-petites  ven- 
trales situées  sous  les  pectorales  à 
neuf  rayons  ,  une  dorsale  étendue  sur 
la  moitié  postérieure  jusqu'à  la  queue 
à  quatorze  rayons,  l'ovale  du  même 
nombre,  et  parfaitement  apposée  en 
dessous  ,  une  petite  adipeuse  comme 
les  Scombres,  vers  l'insertion  d'une 
caudale  fourchue.  Les  opercules  sont 
dépourvus  de  toute  dentelure-,  et  l'on 
ne  distingue  aucunes  dents  dans  une 
bouche  grossièrement  représentée.  Ce 
genre  fait  partie  dçl'ordie  des  S/ro- 


LOX 

matini  de  l'auteur.  Il  ne  contient 
qu'une  espèce  nommée  Liivarus  im- 
perialis ,  Poisson  de  cinq  pieds  de 
long,  etdont  la  chair  est  exquise. ^(b.) 

LOUVETEAU,  mam.  Le  petit  du 
Loup  et  de  la  Louve.  (b.) 

LOUVETTE  ou  PHA.LÈNE  LOU- 
VETTE.  INS.  Nom  vulgaire  de  VHe- 
piatus  lupulinus  dont  la  chenille  vit 
sur  le  Houblon.  F".  Hépiale.       (g.) 

LOVELY.  ois.  Espèce  du  genre 
Gros-Bec.  P'.  ce  mot.  (b.) 

LOWANDO.  MAM.  (BuffonJ  Syn. 
de  Tartarin.  V.  Cynocéphale  et  Ma-^ 
CAQUE.  (g.) 

LOXIA.  ois.  F'.  LoxiE. 

LOXIDIUM.  BOT.  PHAN.  Ce  nom  , 
donné  par  Ventenat  {Decad.  Gen. 
7\ot^.)à  un  genre  de  Légumineuses, 
est  postérieur  à  celui  de  Swainsona 
proposé  par  Saiisbury  et  adopté  par 
R.  Brown  etDeCandoUe.  /^.  SwAiN- 

SONE.  (g..N.) 

LOXIE.  Loxia.  ois.  Genre  de  l'or-r 
dre  des  Granivores.  Caractères  :  bec 
médiocre,  fort,  très-comprirr.é  ;  les 
deux  mandibules  également  cour- 
bées ,  crochues  ;  leur  extrémité  se 
croisant;  narines  latérales,  arron- 
dies ,  placées  vers  la  base  et  cachées 
par  des  soies  dirigées  en  avant  ;  trois 
doigts  en  avant,  divisés  ,  un  en  ar- 
rière ;  ailes  médiocres;  la  première 
rémige  la  plus  longue;  queue  four- 
chue. Dans  tous  les  pays  oii  croît 
spontanément  le  Piiï ,  se  trouvent  les 
Becs-Croisés  ;  c'est  de  la  graine  de  cet 
Arbie  qu'ils  tirent  leur  principale 
nourriture  ;  ils  savent  disséquer  avec 
beaucoup  d'adresse  le  cône  ligneux 
et  n'y  laissent  aucun  vestige  de  l'a- 
raancle  favorite.  Lorsque  ce  mets 
vient  à  leur  manquer,  ils  se  jettent 
IndifTéremment  sur  toutes  les  graines 
que  peuvent  leur  fournir  les  Plantes 
desséchées  qui  font  la  triste  parure 
des  crêtes  arides.  Ces  Oiseaux  recher- 
chent de  préférence  les  régions  bo- 
réales ,  et  c'est  même  au  milieu  des 
frima ts  qu'ils  se  livrent  à  ces  élans 
d'amour  pour  lesquels  la  plupart  des 


LOX 

autres  êtres  attendent  le  retour  des 
feux  du  prinlemps.  Ils  établissent 
leur  nid  dans  les  Sapins  toulliis  ;  il 
est  artislemcnt  construit  avec  des  pe- 
tites bûchettes  qui  enveloppent  le 
mol  duvet  ;  ils  y  pondent  quatie  ou 
cinq  œufs  d'un  gris  verdâtrc  ,  irrégu- 
lièrement tachetés  dcbrun  rougeàtre. 

Bec-Croisé  ou  I'kkroqlt.t  des  Sa- 
pins ,  Loxia  Fjliupsitaccus ,  i3echstj 
Loxia  curuiivslra  majur ,  G:nel.; 
Frisch,  T.  ii,fig.  2.  Bec  très-loi  t , 
trèà-courbé,  large  à  sa  base  de  sept 
lignes,  plus  court  que  le  doigt  du 
milieu  ,  la  pointe  croisée  de  k  man- 
dibule inférieure  ne  dépassant  point 
le  bord  supérieur  du  bec.  Le  mâle 
adulte  a  les  couleurs  principales  d'un 
cendré  olivâtre;  des  taches  brunes, 
bordées  de  cendré  sur  la  tète  ;  le 
cioupion  d'un  jaune  verdâtre  qui  est 
aussi  la  couleur  de  la  poiti  ine  et  du 
ventre,  mais  nuancé  de  grisâtre;  les 
rémiges  et  les  rectrices  d'un  brun 
noirâtre,  lisérées  de  cendré  olivâtre; 
les  rectrices  caudales  brunes  ,  avec 
une  large  bordure  plus  claire.  Les 
jeunes  de  l'année  sont  d'un  cendré 
brun  sur  les  parties  supérieures,  avec 
des  taches  d'un  brun  jjIus  ibncé  sur 
la  tête  et  le  dos  ;  les  parties  inférieu- 
res sont  blanchâtres  ,  avec  des  taches 
longitudinales  brunes;  le  croupion 
et  les  tectrices  caudales  supérieures 
sont  jaunâtres.  Api  es  leur  pre- 
mière mue  ,  suivant  qu'elle  est  plus 
avancée  ,  toutes  les  parties  du  corps 
sont  d'un  rouge  ponceau  ;  les  lémiges 
et  les  rectrices  noirâtres,  lisérées  de 
rougeâtre.  La  femelle  diflère  peu 
du  jeune;  elle  a  les  parties  supérieu- 
res d'un  cendré  verdâtre,  avec  de 
grandes  taches  brunâtres ,  la  gorge 
et  le  cou  d'un  gris  nuancé  de  brun  ; 
le  croupion  jaunâtre;  l'abdomen  et 
les  tectrices  caudales  inférieures  blan- 
châtres ;  une  grande  tache  brune 
sur  la  queue.  Longueur,  sept  pou- 
ces. 

Bec-Ckoisé  des  Pins  ou  commtiv, 
Loxia  curuirustra ,  \'.  ,  ButT.  ,  PI.  enl. 
3i8.  Bec  long,  faiblement  courbé, 
large  à  sa  base  de  cinq  lignes,  de  la 
longueur    du   doigt  du     milieu  ;    la 


LOX  Sj, 

pointe  croisée  de  la  mandibule  infé- 
rieure dépassant  le  boid  inférieur  du 
bec.  Le  mâle  adulte  est  d'un  cendré 
vertlâlie,  avec  le  front  et  les  joues 
gris ,  tachetés  de  j.iunâtre  et  de  blan- 
châtre; le  croupion  jaune,  les  par- 
ties inférieures  jaunâtres  ;  l'abdomen 
gris  tacheté;  les  rémiges  et  les  rec- 
trices noirâtres,  lisérées  de  verdâtre. 
Les  jeunes  ont  les  parties  supé- 
rieures d'un  gris  biun  ,  nuancé  de 
verdâtre  ;  les  parties  inférieures  blan- 
châtres, avec  des  taches  longitudi- 
nales brunes  et  noires.  A.près  la 
première  mue,  ils  sont  diin  rouge 
de  brique,  plus  ou  moins  teints  de 
verdâtre,  et  ont  une  grande  laclre 
brune  sur  les  tectrices  caudales  infé- 
rieures qui  sont  blanches.  I^a  fe- 
melle res.<emble  au  jeune,  son  plu- 
mage se  nuance  de  teintes  veidâtres 
et  jaunâtres.   Longueur ,  six  pouces. 

Bec-Ciioisé  1  alcirostue,  Ijoxia 
falcirustra  ,  Lath.  Le  mâle  adulte  est 
d'un  gris  verdâtre;  il  a  deux  bandes 
transversales  sur  les  ailes,  et  la 
queue  très-fourchue.  Les  jeunes, 
jusqu'à  l'âge  de  deux  ans,  ont  le 
plumage  d'un  rouge  de  laque.  Lon- 
gueur, ti  ois  pouces.  Amérique  sep- 
tentrionale. 

Bkc-Croisé  de  SiBÉniE,  Vieill.  ; 
Luxia  Sibérien,  Lath.  Cet  Oiseau, 
décrit  par  Pallus,  T.  viii,  n"  55, 
quoique  considéré  par  Vieillot  comme 
un  Dec-Cioisé  ,  doit  être  placé  parmi 
les  Gros-Becs.  (ur..z.) 

LOXOCARYE.  Loxocarya.  bot. 
niAN.  Genre  de  la  famille  des  Res- 
tiacées,  établi  par  Robert  Brown 
pour  une  Plante  qu'il  nom\ne  Loxo- 
carya cinerea  ,  Prodrum.  Flor.  Nou.- 
HolL.  1  ,  p.  249,  et  qui  oiYre  les  ca- 
ractères suivans  :  ses  chaumes  sont 
privés  de  feuilles,  recouverts  de  gai- 
nes, pubcscens  ,  cendrés,  simples  et 
cylindriques  inférieurement ,  divisés 
en  panicule  à  leur  partie  supérieure. 
Les  fleurs  sont  placées  seule  à  seule 
au  sommet  des  rameaux  ,  et  accom- 
pagnées de  bractées  mucionécs  et  pu- 
bcscentes.  Le  péi  ianthc  est  Ibrmé  de 
quatre  écailles.  Lovairo  est  nionos- 


523  LOX 

penne ,  tenniné  par  un  slyle  simple 
et  snbulé  ,  el  pnr  vm  sligmate  égale- 
ment simple.  Le  fruit  est  un  l'olli- 
cule  cartilagineux  ,  s'ouvrant  par  son 
côté  convexe.  Ce  genre  est  voisin  du 
Rcstio,  mais  il  en  diffère  par  son  ovai- 
re monosperme  et  son  sîyle  simple. 

(A.R.) 

LOXOCERE.  Loxocera.  iNS.  Gen- 
re de  Tordre  des  Diptères,  famille 
des  Alhéricères  ,  tribu  des  Muscides, 
établi  par  Meigen  et  adopté  par  La- 
treille  qui  lui  donne  pour  caiactères  : 
antennes  plus  Ioniques  que  la  tête  , 
avec  le  dernier  arlicle  plus  allongé 
que  les  précédens,  el  linéaire;  coips 
long  et  menu;  tête  presquepyramidale; 
ailes  couchées.  Cas  Insectes  diffèrent 
des  genre;  bepedon  ,  Lauxanie,  Té- 
tanocère,  etc.  ,  par  des  caractères  ti- 
rés de  la  forme  des  antennes  ,  des 
pieds,  du  corps  et  des  ailes.  Ils  ont 
de  la  ressemblance  ,  au  premier  coup- 
d'œil  ,  avec  certains  Ichneumons. 
L'espèce  qui  sert  de  type  à  ce  genre 
est  : 

La  LoXOCÈUE  ÎCIINEUMONIDE,  Lo- 
xocera  Ichnei/monea  ,  Panz.  (  7'ai//i. 
Ins.  Genn. ,  fasc.  73,  If'lj-  24).  Noire; 
J)a.se  de  l'abdomen  en  dessus;  deux 
tiers  posiéiieurs  du  corselet  et  pâtes 
fauves  ;  ailes  Iranjparentcs  ,  à  ner- 
vures rembrunies.  Celle  espèce  se 
trouve  dans  les  bois  ,  sur  les  feuilles. 
Elle  habite  Paris  et  rAllcmagne.  (g.) 

*  LOXODON.  BOT.  PiiAN.  Genre 
delà  famille  des  S\  nanthérées  ,  Co- 
rymbifères  de  Jussiou  ,  et  de  la  Syn- 
génésie  superflue  ,  L.  ,  proposé  par 
Cflssini  (Diclionn.  des  Se.  Watur.  T. 
xxvxi ,  p.  253)  qui  lui  assigne  les  ca- 
ractères siiivans  :  involucre  presque 
campanule,  composé  de  folioles  ,  sur 
deux  ou  trois  rangs,  irrégulièrement 
imbriquées  ,  inégales  et  lancéolées  ; 
réceptacle  plane  et  sans  appendices. 
Les  fleurs  du  centre  sont  nombreu- 
ses et  hermaphrodites;  elles  ont  une 
corolle  dont  le  limbe  n'est  point  dis- 
tinct du  tube,  à  cinq  divisions 
dressées  ,  oblongues  ,  lancéolées  ,  sc- 

f>:trées    -ptr     des     divisions     incga- 
es;    anthères  pourvues  au    sommjet 


LOX 

d'un  appendice  long,  linéaire,  et  à 
la  base,  de  deux  appendices  très- 
longs  ,  filiformes.  Les  fleurs  de  la 
circonférence  sont  femelles  ;  elles 
forment  deux  rangées  dont  l'inté- 
rieure offre  une  corolle  moifts  lon- 
gue que  le  style,  et  à  languette  va- 
riable ;  la  corolle  de  chaque  fleur 
est  plus  longue  que  le  style  ;  la 
languette  est  longue,  linéaire,  en- 
tière, bi  ou  tridentéc  au  sommet; 
point  d'étamines  rudlmentaires  ni  de 
languette  intérieure;  o  varies,  tu  si- 
formes,  oblongs  ,  dépourvus  de  col , 
hérissés  de  poils  gros  et  courts  ,  sur- 
montés d'une  aigrelle  légèrement 
plumeuse.  Ce  génie  a  été  constitué 
aux  dépens  des  Ckaptalia  dout  il 
diffère  par  ses  fleurs  centrales  ,  her- 
maphrodites et  à  corolles  régulières. 
11  a  beaucoup  de  rapports  avec  le 
Lieherkuhna  et  le  Lasiupus,  autres 
genres  proposés  larCassini  qui  lésa 
tous  places  dans  la  tribu  des  Muti- 
siées.  Deux  espèces  sont  attribuées 
à  celui  dont  il  est  ici  question.  Ce 
sont  les  Tussilagu  [Ckaptalia)  exsca- 
pa,  Pers.  ;  et  Ckaptalia  runcinata  de 
Kunth,  auxquelles  Cassini  donne  les 
noms  de  Loxodon  breuipes  et  L.  lun- 
gipes.  La  première  croît  aux  envi- 
rons de  Montevideo,  et  Igi  seconde 
dans  les  Andes  de  la  Nouvelle-Gre- 
nade. Kunth  en  a  donné  uue  figure 
[Nov.  Gêner,  et  Spec.  Fiant,  œquin., 
4,  tab.  3o5).  (G..N.) 

*  LOXONIA.  BOT.  PHAN.  Genre 
de  la  Didynamie  Angiospermie  ,  L.  , 
établi  par  William  Jack  {Trans.  Linn.^ 
'soc.  vol.  XIV,  i"' partie,  p.  4o)  gui 
l'a  placé  dans  la  nouvelle  famille 
constituée  par  ce  botaniste  sous  le 
nom  de  Cyrtandracées  ,  et  l'a  ainsi 
caractérisé  :  calice  à  cinq  divisions 
profondes  ;  corolle  infundibulifornie 
dont  le  limbe  est  quinquéfide  et  bi- 
labié;  quatre  étamines  fertiles  ,  plus 
courtes  que  la  corolle  ;  stigmate  bi- 
lobé  ;  capsule  ovée ,  renfermée  dans 
le  calice,  biloculaire,  polysperme  ; 
cloisons  repliées  en  dedans  de  ma- 
nière à  constituer  les  placentas  ;  grai- 
nes sans  appendices.  L'auteur  de  ce 


LUB 

genre  en  a  décrit  deux  espèces  sous 
les  noms  de  Loxunia  disaolor  et  Lux. 
hirsuta.  Ce  sont  des  Plantes  indigè- 
nes de  Sumatra  ,  dans  l'intérieur  de 
Bencoolen,  à  feuilles  opposées,  l'une 
d^elles  plus  petite  ,  le  plus  souvent  à 
côtés  inégaux  et  à  fleurs  en  grappes. 

LOYCA.  ojs.  (MoliuaO  y.  Eroua- 

NEAU. 

LOYETTE.  OIS.  L'Emérillon  en 
vieux  français.  (u.) 

LUA.  BOT.  PiiAN.  (Loureiro.)  Syn. 
de  Riz  à  la  Cocliinchine  oii  l'on  en 
cultive  cinq  variétés  ou  espèces.  Le 
Froment  y  est  appelé  Lua-mi.     (b.) 

*  LUAN.  MAM.  Syn.  chilien  de 
Guanaque.  f.  ce  mot  à  l'article  Cha- 
meau, (jj.) 

*  LUBARO.  POIS.  (Delaroche.) 
Syn.  de  Perça  Labrax ,  L. ,  aux  îles 
Baléares,  f^.  Peuche.  (iî.) 

LUBIN.  rois.  L'un  des  noms  vul- 
gaires du  Centropome  Loup.        (u.) 

LUBINIE.  Lubinia.  bot.  phan. 
Genre  de  Plantes  de  la  famille  ^\es 
Primulacécs  et  de  la  Pentandrie  Mo- 
nogynie,  L.  ,  établi  par  Comiuerson 
et  adopté  par  Ventenat  (Jaid.  de 
Cels,  p.  96  )  qui  en  a  tracé  le  carac- 
tère de  la  manière  suivante  :  son  ca- 
lice est  monosépale,  persistant,  à 
cinq  divisions  profondes;  la  corolle 
est  mouopétale  ,  irrégulière  ,  lubu- 
leuse,  et  son  limbe  a  cinq  lobes  un 
peu  inégaux.  Les  élamines  ,  au  nom- 
Bre  de  cinq  ,  ont  leurs  fiUts  attachés 
à  la  corolle  ,  leurs  anthères  ovoïdes 
et  obtuses.  Le  style  est  surmonté  d'un 
stigmate  obtus.  Le  fruit  est  une  cap- 
sule ovi-iïde  ,  terminée  à  son  sommet 
par  une  pointe  ,  ne  s'ouv.aut  pas  na- 
turellement. 

Une  seule  espèce  forme  ce  genre  ; 
c'est  la  Lubiniaspathulala,  Vent.,  lac. 
cit.,  t.  96  ,  décrite  par  Limarck  sous 
le  nom  .de  Lysirnachia  Maujitiana, 
111.  Gén.,  n.  19,  80.  C'est  une  Plante 
lierbacée  et  bisannuelle  ayant  le  port 
du  ConvoU'idus  tricolor,  et  qui  aété  ob- 
sei  vée  par  Commersonà  l'iledeMas- 
careigueet  non  à  Maurice,  oiiBory  de 


LUC  5j3 

Saint-Vincent  a  remarqué  ,  dans  la 
Relation  de  son  voyage  ,  qu'elle  croît 
dans  les  rochers  volcaniques  storicux 
des  régions  inférieures  peu  éluignée.s 
de  la  mer,  et  surtout  au  pays  brûlé. 
Sa  tige  lisluleusc,  cylindrique  et  la- 
ineuse, porte  des  feuilles  ailougées, 
alternes,  obovales  ,  spatliulées,  en- 
tières. Les  fleurs  sont  jaunes,  pé- 
donculées  ,  axdlaiies  et  solitaires. 
Cette  Piaule  a  autrefois  Henri  dans  le 
jardin  de  Cels,  de  graines  envoyées 
par  André  Michaux. "^  Le  genre  Jjiibl- 
nia  est  Irès-rappioché  du  l.jainta- 
c/iia;  il  en  diflère  par  ses  feuilles  al- 
ternes, Sa  corolle  tubuleuse  et  irré- 
guhère,  et  sa  capsule  indéhiscente. 

(a.  H.) 
LEC.VNH  Lucanus.  iNS.  Genre  de 
l'ordre  des  Coléoptères,  section  des 
Pentamères,  famille  des  Lamellicoi- 
nes,  tribu  des  Lucanides,  établi  par 
Linné  et  restreint  |uir  Fabiicius  et 
Ijali cille  aux  Insectes  qui  ont  pour 
caractères  :  point  de  lalire  appa- 
rent; languette  divisée  en  deux  piè- 
ces allongées  et  soyeuses  ;  menton 
recouvrant,  par  sa  largeur,  la  par- 
tie inférieure  des  mâchoires.  Wigi- 
dius,  selon  Pline,  est  le  premier 
qui  ait  donné  le  nom  de  Lvcani 
aux  Scarabés  cornu»;  Pline  s'est  ser- 
vi du  mot  Lucanus  pour  désigner 
l'une  des  piincipales  espèces  de  ce 
genre.  Geoll'ioy  avait  conservé  le 
nom  de  Flatycerus  que  plusieurs  au- 
teurs avaient  donne  à  ces  Insectes 
pour  désigner  ce  genre;  mais  La- 
treille  lui  a  conscivé  le  premier  nom 
que  Scopoli  avait  donné  avant  Geof- 
fioy.elqui  était  adoplé  par  Linné 
et  tous  les  entomologistes.  La  tèle  des 
Lucanes  est  plus  ou  moins  grosse; 
celle  du  mâle  l'est  plus  que  celle  de 
la  femelle;  elle  est  plus  large  que 
longue,  anguleuse,  souvent  irrégu- 
lière, avec  des  élévations  plus  ou 
moins  saillantes.  Le  chaperon  rst 
assez  grand,  avancé  en  pointe;  les 
mandibules  sont  très-grandes,  foi  tes, 
cornées,  arquées  et  dentées  intérieu- 
rement ;  celles  des  femelles  sont 
moins  longues  que  celles  des  mâles. 
Les  auleuues  sont  composées  de  dix 


l 


524  LUC 

articles  dont  le  premier  est  fort  long 
et  dont  les  derniers  forment  une  mas- 
sue comprimée,  pectinée  ou  dentée 
en  scie;  le  corselet  est  un  peu  con- 
vexe en  dessus  ,  arrondi  sur  les  côtés 
et  plus  ou  moins  rebordé;  l'écusson 
est  jieu  visible  dans  quelques  espèces; 
les  clytres  sont  dures ,  de  la  longueur 
de  l'abdomen  ;  les  ailes  sont  membra- 
neuses ,  repliées  ;  et  les  pâtes  sont 
longues  et  armées  quelquefois  d'é- 
pines assez  fortes  ;  les  jambes  des 
antérieures  sont  dentéeslatéralement  ; 
le  dernier  article  des  tarses  est  armé 
de  deux  crochets  et  d'un  appendice 
intermédiaire  terminé  par  deux  soies 
divergentes. 

Les  Lucanes  difïèrent  des  Lampri- 
mes  par  les  mâchoires  qui,  dans  ceux- 
ci  ,  sont  découvertes  '  jusqu'à  leur 
base;  ils  s'éloignent  des  Platycères 
)ar  leui's  yeux  qui  sont  coupés  par 
es  bords  latéraux  de  la  tête  ,  tandis 
qu'ils  sont  entiers  dans  ces  derniers. 
Enfin  ,  les  l'axyles  et  les  Passales  s'en 
éloignent  par  leur  labre  qui  est  très- 
grand.  liCs  larves  des  Lucanes  sont 
très-grosses  et  courbées  en  arc  comme 
celles  des  autres  Lamellicornes  ;  elles 
sont  composées  de  treize  anneaux  ; 
leur  tête  est  brune  ,  écailleuse  et  ar- 
mée de  deux  fortes  mâchoires  avec 
lesquelles  elles  rongent  le  bois  dans 
lequel  elles  vivent.  Elles  ont  six  pâ- 
tes écailleuses,  attachées  aux  trois 
premiers  anneaux.  Ces  larves  vivent 
quatre  ou  cinq  ans  dans  cet  état;  au 
bout  de  ce  temps,  elles  se  construi- 
sent ,  dans  le  bois  oii  elles  ont  vécu  , 
une  coque  avec  la  sciure  du  bois 
qu'elles  ont  rongé,  s'y  métamorpho- 
sent en  nvmphes  et  n'en  sortent 
qu'à  l'étatd'Insecte  parfait.  Aprèsleur 
dernière  métamorphose  ,  les  Lucanes 
meurent  bientôt;  ils  s'accouplent 
peu  de  temps  après  et  périssent  bien- 
tôt. Degéer  a  observé  que  ces  Insec- 
tes se  nourrissent  de  la  liqueur  miel- 
leuse qui  se  trouve  répandue  sur  les 
feuilles  du  Cliênc.  Ils  volent  le  soir 
autour  des  grands  Arbres ,  et  les  fe- 
melles cherchent  à  y  introduire  leurs 
oeufs.  La  principale  espèce  de  ce  gen- 
re, et  la  plus  commune  partout  est  : 


LUC 

Le  Lucane  Geri- Voilant,  Luca- 
niis  Cerviis  ;  L.  ,  Fabr.,  Oliv.  (Col.  , 
tab.  I,  n«  1  ,  pi.  1  ,  fig.  i);  le  grand 
Cerf-Volant  (P/fl/jj'ce/ws),  Geofi". ,  De- 
géer. Il  est  noir;  ses  élytres  sont 
l>runes  ,  ainsi  que  la  têle  et  le  corse- 
let; les  mandibules  sont  grandes  , 
avancées ,  bifurquéès  à  leur  extré- 
mité et  unidentées  intérieurement 
dans  les  mâles;  elles  sont  beaucoup 
plus  petites  dans  les  femelles.  Geof- 
froy et  Olivier  ont  décrit  une  variété 
de  cette  espèce  sous  le  nom  de  Luc. 
Capreolus;  mais  il  est  reconnu  que 
les  mâles  du  Capreolus  s'accouplent 
avec  les  femelles  du  Cervus,  et  récipro- 
quement. C'est  ce  qui  vient  d'être  tiès- 
bien  démontré  par  le  burlesque  Mé- 
moire de  Jean  Kœchlin ,  intitulé  :  Re- 
marques sur  le  Lucane  ou  Cerf- Vo- 
lant, ijupiiméà  Mulhouse  et  accom- 
pagné d'une  planciie  lithographiée 
représentant  la  tête  du  grand  et  du 
petit  Cerf- Volant  avec  celles  de  dif- 
férentes variétés  qui  lient  ces  deux 
espèces.  Nous  ne  citerons  qu'un  pas- 
sage de  ce  curieux  Mémoire.  Le  père 
Trost  {f^erzeichniss  Eichstadtischer 
Inscclen ,  V.  Pater  Trost ,  p.  Sa)  nous 
dit  :  «  J'ai  trouvé  celui-ci  (la  variété 
très-petite  )  dans  l'accouplement  avec 
une  femelle  bien  plus  grande  que  lui. 
Il  y  avait  encore  dans  la  société  plu- 
sieurs mâles  de  différente  grandeur; 
le  plus  fort  lui  disputa  long-temps  la 
possession  de  la  fiancée  ,  mais  en  vain, 
le  petit  ne  voulut'  pas  se  désemparer 
de  sa  femelle  ,  qui  l'emportait  sur 
son  dos  ,  si  je  ne  m'étais  saisi  de  toute 
l'honorable  société.  »  Quoique  le  Mé- 
moire de  Jean  Kœchlin  soit  écrit  d'u- 
ne manière  aussi  singulière  ,  il  n'en 
est  pas  moins  rempli  d'observations 
curieuses  et  intéressantes  sur  les 
mœurs  de  ces  Insectes. 

Le  genre  Lucane  se  compose  d'une 
trentaine  d'espèces  dont  le  plus  grand 
nombre  est  propre  aux  pays  chauds 
de  l'Amérique  et  de  l'Afrique.  T^. , 
pour  leur  description,  Olivier  (loc. 
cit.),  Fabricius,  Latreille,  etc.      (g.) 

LUC  AIN  IDES.  Lucanules.  iKs. 
Tribu    do    l'ordre   des  Coléoptères, 


LUC 

section  des  Pentamères  ,  famille  des 
Lamellicornes,  composée  en  grande 
partie*  dn  genre  Lucane  de  Linné  ,  et 
ayant  pour  caractères  :  antennes  tou- 
jours composées  de  dix  articles  ayant 
les  feuillets  de  leur  massue  disposes 
perpendiculairement  à  l'axe,  et  eu 
ni^inièrc  de  peigne.  Les  Lucanldes 
volent  ordinaircuicnt  le. soir;  leurs 
larves  vivent  dans  le  tronc  des  vieux 
Arbres;  elles  sont  presque  semblables 
à  celles  des  Scarahéides.  Lalreille 
(Fam.  Nat.  du  Règn.  Auim.)  divise 
ainsi  cette  tribu  : 

T.  Labre  soit  nid  ou  cache,  soit 
extérieur  ,  mai»  trè>-petil  ;  lanijuette 
insérée  derrière  le  menton  ,  tantôt 
ciicliéc  par  lui  ,  tantôt  •saillante  , 
grande  et  bilobée;  antennes  forte- 
ment coudées;  màchoiies  ordinaire- 
ment terminées  par  un  lobe  membra- 
neux ou  coriace  ,  péuicilliforme  dans 
1.1  plupart,  rarement  armées  de  dents 
cornées. 

f  Languette  cachée  par  le  menton 
ou  découverte  ,  mais  très-petite  et 
entière;  corps  convexe. 

Genres  iSiNODENDRE ,  OEsale. 

f  f  Languette  toujours  saillante  a  u- 
delà  du  menton,  grande  et  divisée 
en  deux  lobes. 

*  Corps  convexe  ,  du  moins  dans 
les  mâles. 

Genres  :  Lampri.me,  Piiolidote. 

**  Corps  déprimé  dans  les  deux 
stxes  ;  veux  coupés  par  les  bords  la- 
téraux de  la  tête. 

Genres  :  Lucane  (La treille  y  rap- 
porte les  genres  Figule  et  OEgule 
de  Mac-Leay  fils),  jNigidie,  Dobcus. 

Yeux  entiers. 

Genres  :  CERL'ciirs ,  Platycère. 

n.  Labre  toujours  découvert ,  fixe 
et  grand;  languette  couronnant  le 
menton,  entière;  antennes  simple- 
ment arquées  et  velues  ;  mâchoires 
cornées  et  fortement  dentées  ;  corse- 
let séparé  de  l'abdomen  par  un  étran- 
glement ou  intervalle  notable. 

Genres  :  Paxilxe,  Passai>e.  T'. 
tous  ces  mots.  (t>) 


LUC 


5j5 


*  LUCCIOLA.  INS.  V.  Lampyre 
d'Italie. 

*  LUCÉiXA.  MOLL.  (Ocken.)  Syn. 
d'Ambrelte.  V.  ce  mot.  (u.) 

LUCERN AIRE.  Uicernaricu  acai-. 
Genre  de  Zoophytes  de  l'ordre  des 
Acalèphes  fixes,  oiVrant  pour  carac- 
tèies  :  un  corps  gélatineux  ,  subco- 
nique ,  ayant  sa  partie  supérieure  al- 
longée et  atténuée  en  queue  dorsale 
terminée  par  une  ventouse;  l'infé- 
rieure plus  ample,  plus  large  ,  avant 
son  bord  divisé  en  lobes  ou  rayons 
divergens  et  lenlaculifères  ;  bouclic 
inférieure  et  centrale  ;  des  tentacules 
courts  ,  nombreux  ,  à  l'cxlréinité  de 
chaque  rayon  Ce  genre  a  élé  établi 
par  O.-F.  Millier  pour  un  Animal 
qu'il  découvrit  dans  la  mer  duINoid 
et  qu'il  fit  connaître  sous  le  nom  de 
Luceruaria  quadiicurnis.  Tous  les 
naturalistes  l'ont  a(lo[Ué.  Gmelin  le 
range  paimi  les  Vers  mollusques,  en- 
tre les.  Méduses!  Cuvier  le  rapproche 
des  Actinies.  Lunarck  le  classe  avec 
les  Radiaires  dans  la  division  des  Ha- 
diaires  mol  lasses  anomales  ;Schweig- 
ger  le  place  entre  les  Zoanihes  et  les 
Astéries  dans  sa  classe  des  Radiaires. 
Millier,  Fabricius  ,  Montagu  ,  Fle- 
ming, ont  successivement  fait  con- 
naître leurs  observations  sur  les  Lu- 
cernaires  ;  mais  le  travail  le  plus 
intéressant  sur  ces  Animaux  a  été 
donné  par  Lamouroux  dans  un  Mé- 
moire inséré  parmi  ceux  du  Muséum 
d'Histoire  Naturelle  de  Paris. 

Les  Luceinaires  fixées  par  l'extré- 
mité de  leur  queue  aux  corps  sous-- 
marins  et  spécialement  aux  Thalas- 
siophytes,  peuvent  néanmoins  se  dé- 
placer pour  s  attacher  ailleurs;  elles 
sont  ordinairement  pendantes  ,  la 
bouch*  eu  bas,  m:)is  elles  peuvent 
prendre  toutes  sortes  de  situations; 
leur  corps  aplati  ou  concave  en  des- 
sus est  conique  en  dessous  et  se  ter- 
mine par  une  portion  rétrécie,  cy- 
lindroïde  ou  anguleuse  ,  quelquefois 
contournée,  que  l'on  a  nommée 
Queue ,  et  dont  l'extrémité  est  munie 
(l'une  sorte  de  ventouse  qui  leur  per- 
met de  s'alt:icher  d'une  manière  as- 


526 


LUC 


sez  intime  aux  corps  sous-marins.  La 
peau  de  cette  surface  supérieure  est 
lisse  ou  légèrement  plissée;  sa  trans- 
parence laisse  voir  au  travers  les  or- 
ganes contenus  dans  l'intérieur  de 
lAniinal  ;  la  surface  inférieure  est 
plane  ou  concave  ,  lisse  ou  plissce  , 
suivant  les  mouvemens  ;  au  centre  , 
existe  un  tube  diaphane,  saillant, 
quadritide ,  au  fond  duquel  est  une 
ouverture  ronde,  et  derrière  celle-ci , 
une  autre  ouverture  arrondie  dont  la 
circonférence  est  garnie  de  plusieurs 
corps  opaques ,  discoïdes  ,  placés  de 
champ  et  liés  ensemble  par  une  subs- 
tance membraneuse  ,  irritable:  celte 
sorte  d'anneau  paraît  faire  l'office  de 
mâchoires.  Tout  cet  appareil  consti- 
tue la  bouche.  Le  bord  de  la  portion 
élargie  du  corps  des  Lucernaires  ou 
le  limbe  est  divisé  plus  ou  moins  pro- 
fondément en  huit  rayons  portant  à 
leur  extrémité  et  inférieurement  un 
grand  nombre  de  tentacules  disposés 
en  bouquet,  et  terminés  par  un  ren- 
flenieiil  sea>i-giobuleux.  Une  espèce 
a  sou  limbe  divisé  en  huit  parties  d  é- 
gale  longueur;  ulie  autre  n'a  que 
quatre  divisions  prmcipales  ,  et  cha- 
cune est  subdivisée  en  deux  près  de 
son  extrémité.  Les  rayons  lentaculi- 
fères  des  Lucernaires  >ont  suscepti- 
bles de  se  contracter  et  de  se  replier 
vers  la  bouche  ,  ensemble  ou  séparé- 
ment ;  ils  servent  ,  conjointement 
avec  les  tentacules,  à  saisir  les  petits 
Animaux  dont  les  Lucernaires  se 
nourrissent.  On  trouve,  en  ouvrant 
le  corps  des  Lucernaires  ,  un  sac  ou 
estomac  étendu  de  la  bouche  jusque 
vers  l'extrémité  de  la  queue  ;  de  la 
surface  de  l'estomac  partent  des  ca- 
naux ondulés,  intestinilbrmes ,  se 
diiigeant  veis  les  rayons  du  limbe 
jusqu'à  l'origine  des  lentacuks;  ils 
n'ont  point  d  orifice  excréteur  dans 
celle  partie  et  sont  de  véritables  cœ- 
cums  ;  ils  sont  attachés  sur  des  ban- 
delettes de  nature  fibreuse,  et  le  tout 
est  enveloppé  d'une  membrane  très- 
mince.  Ils  sont  au  nombre  de  huit 
dans  une  espèce,  de  quatre  seule- 
ment dans  l'autre,  mais  probable- 
ment ils  ïunl  doubles. 


LUC 

Laniouroux  admet  ,  d'après  les 
descriptions  des  auteurs,  cinq  espè- 
ces de  Lucernaires,  mais  il  paraît 
constaté  qu'il  n'y  a  véritablement 
que  deux  espèces  ,1e  Lucernaria  qua- 
dricornis ,  Miill.  ,  et  le  Luc.  octora- 
dia/a  ,hnTnx.  (£.  D..ii.) 

*  LUCERNAIRE.  Lucernaria.  bot. 
CBYPT.  ?  [/Irthrodiées.)  Legenre  ainsi 
appelé  par  Roussel  qui  ne  savait  pas 
sans  doute  qu'un  genre  d'Acalèphes 
portait  ce  notn  ,  répond  à  peu  près  à 
notre  genre  Tendaridée.  T^.  ce  mot. 

(B.) 

LUCERNULA.  bot.  phak.  (Gaza.) 
Syii.  de  Lychnide.  P'.'ce  mot.     (b.) 

LUCHERAN.  OIS.  (Albin.)  Syn. 
d'Effraie ,  Strix  Flammea ,  L.  /^. 
Chouette.   •  (b.) 

LUCHS-SAPHIR.  MIN.  Ce  mot, 
dont  la  véritable  signification  est 
Saphir  de  Lynx,  n'est  point,  com- 
me on  l'avait  pensé,  une  des  va- 
riétés du  Corindon  bleu  auxquelles 
on  donne  le  nom  de  Saphir  blanc. 
Selon  Léman,  il  désigne  le  Saphir 
d'eau  des  joailliers,  que  Cordier  a 
déciit  sous  le  nom  de  Dichroïle.  F. 
ce  mot.  (g..n.) 

*  LUCIE.  Lucla-  Savigny  donne 
ce  nom  à  la  seconde  famille  de  ses 
Ascidies  Téthydes  ,  caracttl-risée  par 
un  corps  flottant;  orifices  diamétra- 
lement opposés  et  communiquant  en- 
s^emble  parla  cavité  des  branchies  ; 
cavité  branchiale  aux  deux  extrémi- 
tés; l'entrée  supérieure  dépourvue  de 
filets  tentaculaires  ,  mais  précédée 
par  un  anneau  dentelé:  branchies 
séparées.  Cette  famille  est  divisée  en 
deux  sections  : 

La  première  ,  ou  Lucies  simples , 
entièrement  systématique,  ne  ren- 
ferme aucun  genre.  La  seconde,  ou 
Lucies  composées  ,  renferme  le  genre 
Pyrosome. /^.  ce  mot.  (E.D..L.J 

LUCIFUGES  ou  PHOTOPHY- 
GES.  INS.  Duméril  (Zool.  Analyt.) 
désigne  ainsi  une  famille  de  l'ordre 
des  Coléoptères  qui  embrasse  les  pre- 
mières tiibus  de  la  famille  des  Mêla- 


LUC 
sonies  de  Laticille.  V.  Mélasomks. 

(o.) 
LUCILIE.  Liicilia.  bot.  pn\j|. 
Genre  de  la  famille  desSynanlliérccs, 
Coiymbifères  de  Jussieu,  et  de  la 
Syiigéuosie  superflue  de  Linné,  élabli 
Par  H.  Cassini  (BuUet.  de  la  Soeicté 
Pliilomat. ,  février  ibiy;  qui  l'a  ainsi 
caractérisé  :  involucre  cylindracé  , 
accompagné  à  sa  base  de  trois  brac- 
tées, formé  d'écaillos  imbriquées, 
bcarieuses  ;  les  intéiieures  longues, 
étroites,  linéaires-aiguës;  réceptacle 
plane  et  nu;  fleurs  du  centre  peu 
nombreuses ,  régulières  et  lierma- 
pbroditcs  ;  étamines  dont  les  appen- 
dices supérieurs  sont  soudes  entre 
eux  ,  et  les  inférieurs  longs  et  fdifor- 
mes  ;  fleurs  de  la  circonl'érence  sur 
\\n  seul  rang  ,  peu  nombreuses ,  fe- 
melles, et  à  corolle  très-longue  ;  le 
stvle  a  deux  stigmatophores  longs  et 
grêles  ;  ovaires  cylindiacés,  hérissés 
de  longs  poils,  surmontes  d'une  ai- 
grette composée  de  poils  à  peine  plu- 
meux,  la  plupart  bifurques  au  som- 
met. 

Ce  genre  fait  partie  de  la  tribu  des 
Inulées-Gnaphaliées  de  Cassini  ,  et 
se  place  entre  le  Cheureulia  et  le  l'a- 
celis  du  même  auteur  ,  dont  à  peine 
on  peut  le  distinguer  par  les  caractè- 
les.  Cassini  avoue  d'ailleurs  que  le 
genre  Lucilia  devra  ,  ainsi  que  beau- 
coupd'autres,  être  réuni  au  Gnapha- 
lium  par  les  botanistes  qui  n'aiment 
point  la  multiplicité  des  genres.  Le:, 
ceux  espèces  qui  composent  celui 
«lont  il  s'agit  dans  cet  article,  sont  : 
i"  Lucilia  acutifolia,  Cass.  ,  ou  Ser- 
ratula  aculifulia ,  Poircl.  Celte  Plante 
est  indigène  de  Montevideo;  2°  Lu- 
cilia micTophylla  ,  Cass. ,  espèce  dou- 
teuse établie  sur  un  individu  qui 
n'existe  que  dans  l'herbier  du  pro- 
fesseur Desfonlaines  ,  et  dont  la  patrie 
est  ignorée.  (g..n.) 

LUGIiNE.Z///c/// a.  MOLL.  Linné  avait 
confond'!  les  Lucines  en  partie  avec 
les  Vénus,  en  partie  avec  les  Tellines  ; 
elles  ne  présentent  cependant  jamais 
les  caractères  de  ces  deux  genres 
quoiqu'elles  s'en  rapprochent;  aussi 


LUC  ru; 

Biuguièrc  les  sénara  dan.s  les  plan- 
ches de  rEncyciopédie,  et  sans  le 
caractériser  ,  indiqua  ce  groupe  aux 
zoologistes;  Lamarck  l'adopta  dans 
le  Système  des  Animaux  sans  vertè- 
bics,  cl  lui  donna  des  caractères  gé- 
nériques qu'il  reproduisit  dans  les 
Annales  du  iMuscum.  En  publiant 
1  i-.xlVait  du  Cours,  ce  célèbre  natu- 
raliste n'apporta  aucun  changement 
ilans  la  composition  du  genre  ,  et 
nailopla  |)as  le  Luripts  de  l'oli.  Le 
premier  cl  le  seul  démembrement  ;i 
été  proposé  sous  le  nom  de  l'imbria, 
par  Megerlc,  et  ensuite  so.,s  celui  de 
Coibeille  par  Cuvier  dans  le  Règne 
Animal  ;  ce  genre  avec  Cette  dernière 
dénomination  a  été  généralement 
adopté  des  conch^  liologues  ,  el  entre 
autres  de  l^amarck  ,  Férussac  ,  etc. 
Le  démcmbicment  des  Corbeilles 
était  le  seul  qu'on  pouvait  faire  en 
l'appujant  sur  de  bons  caiaclères, 
cai ,  malgré  la  variabilité  des  carac- 
tères extérieurs  des  coquilles  des 
Lucines  ,  il  est  impossible  ,  du  jnoins 
dans  l'état  de  nos  connaissances, d'eu 
faire  plusieui  s  coupes  génériques  ;  et 
c'est  sans  doutcd'après  cette  analogie, 
pour  ainsi  dire  forcée,  qui  lie  les  espè- 
ces de  ce  genre,  que  Lamai  ck ,  et  plus 
récemment  encore  Ëlainvillc,  y  ont 
réuni  le  Loripécle  de  Poli.  Eirectivo- 
ment,la7'e'/////a/(7C/c'a,Lin.,quiserlde 
type  au  savant  zoologiste  napolitain  , 
présente  tous  les  caractères  extérieurs 
des  Lucines  ,  ce  qui  porte  à  croire 
que  celles-ci  ont  les  mêmes  caractères 
zoologiques  que  celles-là,  ce  qui  est 
indiqué  et  pai'  la  charnière  etpar  les 
impressions  des  muscles  ou  du  man- 
teau. .» 

Blainville,  dans  sou  article  Mol- 
LTisQUK ,  ne  s'est  pas  contenté  de  réu- 
nir ce  seul  genre  aux  Lucines;  il  y  a 
ajouté  les  Amphidesmes,  et  replacé 
les  Corbeilles  que  Cuvier  eu  avait  sé- 
parées; quant  à  ces  dernières,  peut- 
être  est-ce  en  juger  trop  prématuré- 
ment ,  puisqu'on  ne  connaît  pi>int 
l'Animal,  il  que  les  coqudles  n'ont 
qu'un  seul  trait  de  ressemblance, 
l'existenee  des  dents  latérales  à  la 
charnlèic  ;  il  suffit   ilc  comparer  les 


528 


LUC 


caractères  de  ces  deux  genres  pour  se 
convaincre  deleursdifferencis;  quant 
aux  Amphiflesmes,  elles  nous  parais- 
sent rapprochées  des  Lucines  d'une 
manière  plus  forcée  encoie;  outre 
qu'elles  ont  le  ligament  intérieur 
comme  quelques  Lulraires  ou  Lavi- 
guons  de  Cuvier,  et  celles  entre  au- 
tres qui  se  rapprochent  de  la  Galcl- 
nelle  d'Adansou.  caractères  que  ne 
présentent  jamais  les  Lucines  ,  quoi- 
que quelques-unes  aient  le  ligament 
très-enfoncé  cuire  des  nymphes  sail- 
lantes qr.i  le  cachent  en  partie  au- 
dehors  ;  les  Ampidesmes  n'ont  pas 
non  plus  les  impressions  musculaires 
des  Lucines  ,  et  l'impression  du  man- 
teau est  profondément  sinueuse,  ce 
qui  annonce  l'existence  de  grands  si- 
phons et  d  un  pied  lamelliforme  plu- 
tôt semblable  à  celui  desTellines  qu'à 
celui  des  Lucines.  Nous  nous  abste- 
nons donc  d'admettre  ce  change- 
ment ,  cousidérant  avec  le  jilus  grand 
nombredesconch  Y  liologues  modernes 
que  les  Lucines  foi  ment  à  elles  seules 
im  groupe  nalurellemetit  caractéi  isé 
par  l'impression  des  muscles  et  le  dé- 
faut de  pli  irrégulier,  ce  qui  les  dis- 
tingue des  Tellines  ,  par  le  ligament 
extérieur,  l'impression  des  muscles  et 
du  manteau  ,  ainsi  que  la  disposition 
des  dents  cardinales,  ce  qui  les  sépare 
des  Aniphidesmes ,  et  enfin  par  la 
forme  des  crochets  des  dénis  cardi- 
nales ,  la  position  et  ia' constance  des 
dents  latérales,,  ce  qui ,  joint  aux  au- 
tres caractères,  les  éloigne  des  Cor- 
beilles. Ce  genre  est  caractérisé  de  la 
manière  suivante  :  coquille  suborbi- 
culaire  ,  inéquilalérale,  à  crochets  pe- 
tits ,  pointus,  obliques;  dt^ux  dents 
cardinales  divergentes  dont  une  bi- 
fide,  et  qui  sont  variables  ou  dispa- 
raissent avec  l  Age;  deux  dents  laté- 
rales dont  une  est  quelquefois  avor- 
tée, la  postérieure  plus  rapprochée 
des  cardinales  ;  deux  impressions 
miisculaires  très-séparées  dont  la  pos- 
térieure forme  un  prolongement  en 
fascie  ;  l'impression  du  manteau  est 
simple  ;  ligament  extérieur.  Si  l'on 
veut  admettre  le  Loripède*  de  Poli 
comme  une  véritable  Lucine ,  alors  on 


LUC 

pourra  caractériser  l'Animal  de  la 
manière  qui  suit  :  corps  orbiculaire  , 
symétrique,  comprimé,  enveloppé 
par  un  manteau  sinueux  sur  les  bords, 
entièrement  fermé  ,  si  ce  n'est  infé- 
rieurement  et  en  arrière  oii  il  se  ter- 
mine par  une  assez  long  tube,  uni- 
que; appendice  abdominal  fort  allon- 
gé ,  flagelliforme;  les  branchies  à 
demi  réunies  en  un  seul  lobe  de  cha- 
que côté  ;  bouche  sans  appendices  la- 
biaux. 

On  ne  connaît  pas  encore  un  très- 
gran  1  nombre  d'espèces  vivantes  ap- 
partenant à  ce  genre  ;  il  est  beaucoup 
plus  nombreux  en  espèces  fossi^s, 
et  les  environs  de  Paris  en  offrent 
plus  à  eux  seuls  que  tous  les  autres 
terrains  tertiaires  connus  si  on  en 
juge  d'apiès  les  collections  et  les  ou- 
vrages publiés  jusqu'aujourd'hui  ; 
nous  en  avons  décrit  et  figiu  é  vingt- 
deux  espèces  dans  notre  Description 
des  Coquilles  fossiles  des  environs  de 
Paris  ,  et  nous  les  avons  partagées  en 
plusieurs  groupes  dont  les  caractères 
peuvent  également  convenir  aux  es- 
pèces vivantes. 

Nous  proposerons  plusieurs  chan- 
gemens  en  les  soumettant  toutefois 
aux  conchylioiogues  ,  c'est  de  re- 
placer dans  le  genre  qui  nous  oc- 
cupe plusieurs  Coquilles  que  les  au- 
teurs rangent  habituellement  parmi 
les  Vénus  de  Linné  ou  les  Cythérées 
de  Lainarck.  Ce  sont  pour  K'S  espèces 
vivantes  les  Cythérées  à  boid  rose  et 
tigérine ,  et  pour  les  fossiles  celle  que 
dernièrementB.TSierot  a  nommée Cy- 
therea  leonina  d;ms  son  Mémoire  sur 
les  Fossiles  des  environs  de  Bordeaux, 
et  une  autre  espèce  encore  inédite  de 
la  même  localité  qui  a  beaucoup  de 
rapport  avec  la  précédente.  Si  nous 
examinons  ces  espèces  avec  tout  le 
soin  nécessaire  et  comparativement 
avec  les  Lucines ,  nous  leur  trouve- 
rons tous  les  caractères  de  ce  genre  , 
des  coquilles  aplaties,  orbiculaires  , 
rayonnantes,  qui  n'ont  jamais  plus 
d'une  ou  deux  dents  à  la  charnière  ; 
une  dent  hitcrale  plus  éloignée  que 
dans  les  Cylhérées  qui  présentent 
toujours  une  grande  impression  mus- 


LUC 

culaire  ,  antérieure  ,  eu  forme  de 
languette  ,  une  impression  du  man- 
teau simple  sans  la  siniiosilé  plus  ou 
moins  prôfande  qui  se  remarqnedans 
les  Cythérées  au  côté  postérieur,  et 
qui  indique  dans  ce  genre  l'exis- 
tence des  siphons;  enfin  l'intérieur 
de  la  coquille  parsemé  de  points  en- 
foncés ,  entourés  d  un  cercle  plus 
ou  nîoins  régulier,  caraclèie  qui  se 
retrouve  dans  presque  (outes  les 
Lucincs ,  et  qui  tient  probablement 
à  une  organisation  particulière  du 
manteau;  les  Coquilles  qui  présen- 
tent toutes  un  caractère  appartenant 
si  essentiellement  aux  Lucines  ne 
peuvent  en  aucune  manièie  resler 
parmi  les  Cythérées.  La  seule  objec- 
tion que  l'on  pourrait  faiie,  c'est  que 
les  quatre  espèces  que  nous  propo- 
sons de  restituer  aux  Lucines  n'offrtnt 
jamais  qu'une  dent  latérale  au  lieu 
de  deux  qui  caractérisent  ordinaire- 
ment les  Lucines  ;  mais  cette  anoma- 
lie dans  ces  espèces  ne  saurait  être  un 
obstacle  pour  ne  pas  admettre  leurs 
rapports  naturels,  puisqu'elle  a  lieu 
assez  fréquemment  pour  d'autres  es- 
pèces qu'on  n'a  pas  nioinsrangées  dans 
le  genre.  Nous  citerons  pour  exemple 
le  Litcina  edentula  qui  n'a  ni  dents 
cardinales  ni  dents  latérales  ;  nous 
pourrions  ajouter  leLucina  Menardi, 
espèce  fossile  qui  est  dans  le  même 
cas,  et  plusieurs  autres.  Si  ces  espèces 
restent  parmi  les  Lucines,  lorsqu'à  la 
rigueur  elles  en  présentent  moins  les 
caractères,  pourquoi  celles  que  nous 
proposonsd'y  introduire  n'y  seraient- 
elles  pas  admises? 

he  Li/cina  car/wria,  Lamarck,  ne 
peut  rester  parmi  les  Lucines,  elle 
n'en  présente  pas  les  caractères;  elle 
a  bien  plutôt  ceux  des  Tellines 'parmi 
lesquelles  on  la  reportera  indubita- 
blement lorsqu'on  l'aura  examinée 
avec  quelque  soin  ;  ce  qui  l'éloigné 
au  premier  abord  de  ce  genre  est 
l'impression  sinueuse  du  manteau  qui 
a  une  écliancrure  très-profonde  ;  ce 
qui  l'en  éloigne  encore,  c'est  qu'elle 
est  dépourvue  de  rimprrssion  mus- 
culaire ,  liuguiforme ,  antérieure  ;  en- 
fin elle  a  sur  le  côté  l'inflexion  ou  le 


LDC  0  20 

pli  des  Tellincs,  il  est  vrai,  tiè.s- 
faiblemeut  prononcé,  mais  il  n'en 
existe  pis  moins.  Après  avoir  fait  ces 
rectifications  que  nous  pen.sons  être 
importantes,  voici  comment  nous 
avons  à  établir  nos  coupes  . 

■j-  Coquilles  orbiculaires ,  lisses; 
quelquefois  les  dents  delà  charnière 
avortées. 

a.  Espèces  qui  n'ont  ni  le  corselet, 
m  la  lunule  saillans  ou  indiqués  par 
une  ligne. 

LirciNK  ÉDBNTÉE,  Lucina  edentula, 
Lamk.  ,  Anim.  sans  vert.  T.  v,  pag. 
.'>4o,  n.  3;  reruisedenlula,^. ,Gmc\., 
5286,  n.  8o;  Lister,  Concli.,tab.  260, 
fig.  86;  Mart.,  Concli.  Cab.  T.  vu  ' 
p.  54,  pi.  4o,iig.  427  à  42q;  Encycl.  , 
pi.  a84  ,  (ig.  5  ,  a  ,  b.c.  Elle  n'a  ja- 
mais de  dents  cardinales  ,  ni  de  dents 
latérales.  LUe  est  jaune  d'abricot  en 
dedans,  ce  qui  lui  a  valu  chez  les 
marchands  le  nom  vulgaire  d'Abricot. 

LuciNE  LACTÉE  ,  Luciiia  lactea  , 
Lamk.,  Anim.  sans  vert.  ,  loc.  cit.,  n. 
1 2  ;  Ampludesma  lactea  ,  ibid. ,  Anim. 
sans  veri.  T.  v,  p.  491,  n.  5  ;  Amplu- 
desma lucinalis  ,ibid.,  loc.  cit. ,  n.  6; 
Chemnitz,  Conch.  T.  \i,  tab.  i5 
fig.  125;  Loripes,  Poli,  Testac.  des 
Deux-Siciles,  T.  i,  tab.  i5,fig.  28, 
29  ;  Encycl.  ,  pi.  286  ,  fig.  1  ,  a  ,  b  ,  c. 
Coquille  toute  blanche  ,  qui  a  seule- 
ment une  ou  deux  dents  cardinales  , 
jamais  de  dents  latérales.  Elle  est  as  - 
sez  mince,  subdiaphane.  Elle  se  trou- 
ve vivante  dans  la  Méililerranée,  à 
l'Ile-de-France ,  et  fossile  dans  les 
faluns  de  la  Touraine ,  d'après  La- 
'  marck. 

LuciNE  GÉANTE ,  Lucina  gigantea , 
N.  ,  Descripi.  des  Coq.  foss.  des  en- 
virons de  Paris  ,  T.  i,  p.  91  ,  pi.  i5  , 
fig.  Il  ,  12.  Très-grande  Coquille 
fossile  qui  n'a  jamais  de  dents  à  la 
charnière.  Elle  se  trouve  à  Parnes  , 
Mouchy,  Liancourt  et  Chaumont, 
dans  le  Calcaire  grossier. 

(i.  Espèces  qui  ont  la  lunule  et  le 
corselet  .saillans  ou  indiqués. 

LtJciKE  DE  JMÉNARO,  Litcina  Me- 
nardi,  N.,  Descript.    d^s  Coq.  foss. 
des  environs  de  Paris,  ï.  i,p.  94,  n. 
6,  pi.  16,  fig.    i5,    i4.  Espèce  fort 
54 


53o 


LUC 


belle  et  fort  grande  que  nous  avons 
trouvée  à  Maulette,  près  Houdan , 
et  que  nous  avons  dédiée  au  savant 
professeur  Ménard  de  la  Groye.  Elle 
est  remarquable  par  la  grandeur  et 
la  saillie  que  font  sa  lunule  et  le 
corselet;  elle  est  lisse  et  n'a  jamais 
de  dents  à  la  charnière. 

LucixF.  Albelle,  Liicina  Albella , 
Lamk.,  Ann.  du  Mus.  T.  vu,  p.  24o, 
n.  8  ,  et  ï.  XTi ,  pi.  42  ,  fig.  6  ,  a  ,  b  ; 
i^iW. ,N.,Descript.  des  Coq.  foss.  des 
environs  de  Paris,  loc.  cit.,  pi.  17,  fig. 
1,  2.  Elle  estde  Grignon. 

LuciNE  CALLEUSE  ,  Lucitia  callosa, 
N.  ;  Venus  callosa,  Lamk.  ,  Ann.  des 
Mus.  T.  VII,  p.  i5o,  et  T.  xx,pl.  82, 
fig.  6,  a,  b;  Lucina  callosa  ,  N.,  Des- 
cript.  des  Coq.  foss.  de  Paris, /or.  cit., 
n.  9,  pi.  i7,f'S-  5,4,  5. 

f  f  Coquilles  orbiculaires  ,  couver- 
tes de  stries  ou  de  lames  concentri- 
ques. 

A.  Espèces  dont  lalunule  et  le  cor- 
selet ne  sont  ni  saiilans  ni  indiqués. 

LuciNE  Ratlssoire  ,  Lucina  Ra~ 
dula,  Lamk.,  Anim.  sans  vert.  T.  v, 
p.  54i  ,  n.  5j  Tellina  Radula,  Won- 
tagu  ,  Te^.  Elit.  T.  11,  fig.  1,  2;  Peti- 
ver,  Gazophil. ,  tab.  gS  ,  n.  i8.  Elle  a 
beaucoup  de  rapports  avec  la  Lucine 
concentrique  que  l'on  trouve  fré- 
quemment fossile  aux  enviions  de 
Paris  ,  et  qui  est  à  peu  près  de  la 
même  taille.  Elle  vit  dnns  l'océan  Bri- 
tannique. 

LuciNE  CONCENTRIQ.UE,  Lucina 
concentrica ,  Lamk.,  Ann  du  Mus. 
T.  VII,  p.  208  ,  et  T.  XII,  pi.  42,  fis;.  • 
4  ,  a  ,  b  ;  ibid.  ,  Anim.  sans  vert.  T. 
V,  p.  54i  ,n.  6  j  Encycl.,  pi.  280,  fig. 
2  ,  a  ,  b ,  c  ;  Lucina  concentrica  ,  N.  , 
Descript.  des  Coq.  foss.  des  environs 
de  Paris  ,  T.  i  ,  p.  98  ,  n.  1 5.  Espèce 
très-commune  dans  les  Calcaires  gros- 
siers du  bassin  de  Paris  ,  ornée  de 
lames  concentriques,  élégantes;  la 
coquille  est  lentiforme  ,  assez  épaisse. 

Lucine  SILLONNÉE,  Lucina  sulca- 
ta  ,  Lamk.  ,  Ann.  du  Mus.  T.  vii ,  p. 
24o  ,  n.  9  ,  et  T.  xii,  pi.  42,  fig.  9,  a, 
b  ;  ibid.  ,  N.  ,  Descript.  des  Coq.  foss. 
de  Paris,  loc.  cit.,  pi.  i4,  fig.  12,  i3. 


LUC 

Coquille  arrondie,  très-souvent  plus 
longue  que  large  ,  couverte  de  sillons 
arrondis  et  concentriques'.  C'est  à 
Parnes  ,  à  Mouchy  età  Chàtéau-Rou- 
ge  qu'elle  se  rencontre  le  plus  ordi- 
nairement. Elle  est  de  la  grandeur 
de  l'ongle. 

B.  Espèces  dont  lalunule  et  le  cor- 
selet sont  saiilans  ou  indiqués. 

LuciNE  DE  LA  Jamaïque,  Lucina 
jamaicensis ,  Lnmk.  ,  Anim.  sans 
vert.  T.  V,  p.  5.Î8,  n.  1  ;  Venus  ja- 
maicensis,  Chemnitz,  Conch.  T.  vu, 
p.  24  ,  pi."  09  ,  fig.  4o8  ,  409  ;  Lister, 
Conch.  ,  tab.  ooo  ,  fig.  lôy;  Encycl., 
pi.  284,  fig.  2,  a,  b,  c.  Coquille  gran- 
de ,  peu  épaisse  ,  d'une  couleur  fauve 
en  dedans  ,  couverte  en  dehors  de  la- 
mes peu  saillantes,  subrégulières, 
distantes;  corselet  et  lunule  très- 
saillans  ,  bien  marqués. 

LuciNE  ÉPAISSE,  Lucina  Pensylva- 
nica  ,  Lamk.  ,  Anim.  sans  vert. ,  loc. 
cit.,  n.  1  ;  Venus  Pensjlvanica,  h. , 
Gmel.  ,  p.  0283,  n.  71;  Lisier , 
Conch.,  tab.  5  ,  fig.  8;  Born.,  Mus. 
Cœs.  Vind.,\ah.  4,  fig.  S;  Chemnitz, 
Conch.  ï.  vil ,  pi.  57  ,  fig.  .094,  395  , 
096;  Encycl.,  pi.  28*,  fig.  1,  a,  b,  c. 
Espèce  très- remarquable  par  son 
épaisseur,  la  grandeur  de  son  corse- 
let qui  est  lrè.-.-saillantet  de  la  lunule 
qui  est  grande  ,  enfoncée  et  fortement 
circonscrite;  elle  est  couverte  de  la- 
mes obsolètes,  distantes  ;  elle  est  toute 
blanche.  C'est  dans  l'Océan  d'Améri- 
que qu'ellesetrouve.  L'espècesuivan- 
te  fossile  ,  desfalunsdelaTouraine  et 
des  environs  de  Bordeaux,  quoique 
plus  petite  et  plus  gonflée,  a  beau- 
coup de  rapports  avec  elle. 

LiciNE  CoLOMBELLE,  Lucina  Co~ 
tiunbdla,  Lamk. ,  Anim.  sans  vert. 
T.  V,  p.  548  ,  n.  i5;  Basterot,  Mém. 
de  la  Soc.  d'Hist.  Nat.  de  Paris ,  T. 
u,  première  partie,  pi.  5,  fig    11. 

f+f  Coquilles  orbiculaires  qui  ont 
des  stries  ou  des  côtes  divergentes  du 
sommet  à  la  ba.se. 

Lucine  Tigék  ine,  LucinaTigerina, 
N.;  Cytherea  Tigerina,  Lamk.,  Anim. 
sans  vert.  T.  v,  p.  .^74,  u.  53;  Venus 
Tigerina,  L.,  Gmel.,  p.  3285,  u    69  ; 


LUC 

Lister,  Conclî.,  t.  53?,  fig.  174; 
Ghemnilz  ,  Conch.  T.  vu,  lab.  07' 
fig.  590,391  :  Encycl.,  pi.  277,  fig.  4^ 
a,  b.  D'après  ce  que  nous  avons  dit 
prëcérlcmment,  nous  rapportons  ici 
celte  espèce;  nous  nerépéteious  pus 
pour  quels  motifs,  puisque  nous  les 
avons  exposés. 

LUCINE  A  BOKD  ROSE  ,  Lucilia pUTlC- 

tara,  N.;  Cytheiea  punctata  ,  Lamk., 
Anim.  sans  vcit.,  lue.  cit.,n.  54  ;  re- 
nus  punctata,  L.  ,  Gmel.  ,  n.  74,- 
Ghemnilz ,  ï.  vu  ,  p.  1 5  ,  pi.  37,  fig. 
597  et  598  ;  Encycl.  ,  pi.  277  ,  fig.  3, 
a ,  b  ,  c.  Celte  grande  et  belle  espèce 
est  remarquable  autant  par  son  épais- 
seur que  p;ir  ses  côtes  rayonnantes  , 
aplaties,  et  par  son  bord  agréable- 
ment coloré  en  rose  pui purin.  Lin- 
né avait  remarqué  que  dans  l'inté- 
rieur des  valves  elle  était  ponctuée, 
d'oii  le  nom  qu'il  lui  imposa.  Nous 
savons  que  ces  points  sont  particu- 
liers aux  Lucines. 

LuciNE  Lionne  ,  Lucina  Leoiùna , 
'^.;Cyt/icrea  Leuni/ia,  Basterot,  Mém. 
de  la  Soc.  d'Hist.  JNat.  de  Paris,  T. 
II,  1"  paît.,  p.  90,  n.  4,  pi.  6,  fig.  j. 
Très-belle  espèce  fossile  très-voisine 
de  la  Lucina  punctata  ,  qui  n'en 
diflFère  eu  rien,  si  ce  n'est  par  des 
stries  transverses  très-fines  ,  très- 
serrées  ,  qui  coupent  à  angle  droitles 
cotes  plates  et  ra\onnantes.  Des  indi- 
vidus qui  ont  conserve  leur  couleur 
onl  présenté  à  Basterot  des  teinles  ro- 
sées ,  intenses  vers  les  sommets  et 
formant  des  bandes  peu  dislinctes 
vers  les  bords.  Elle  est  aussi  grande 
que  la  précédente.  Elle  se  trouve  aux 
environs  de  Bordeaux. 

Lxjcine  divergente  ,  Lucina  diva- 
ricata,  L^mk. ,  Anim.  sans  veit.  T. 
V  ,  p.  54i  ,  n.  7;  ibid.  ,  Ann.  du  Mus. 
ï.  vil,  p.  229;  Tellina  divaricata , 
L.,GmeI.,  y.  324i  ,  n.  74  ;  Sowtrby, 
Minerai  Conchology  ,  t.  4i7  ;  Chem- 
nitz,  Conch.  T.  vi,  p.  i54,  pi.  i3,fig. 
129;  Bast.  ,  Méin.  de  la  Soc.  d'Hist. 
Nat  de  Paris  ,  T.  11,  prem.  paît. ,  p. 
86.  n.  2  ;  Encycl.  ,  pi.  285  ,  fig.  '*  ,  a  , 
b;  Poli,  Test,  des  Deuv  -Siciles  ,  pi. 
i5,  fig.  25.  Espèce  petite  ,  remarqua- 
ble par  la  m.Tuicre  universelle  dout 


elleest  répandue,  se  rencontrant  dans 
les  mers  dcllnde,  de  l'.Vmériqud  la 
>lediterranée,  l'Océ.m  ,ctfos.siled.-;ns 
tous  les  terrains  tertiaires  de  l'It.-.li* 
delà  France,  de  l'Allemagne  et  clé 
1  Angleterre.  "    („   „^ 

LUCINIUM .  BOT.  PHAN.  (Plukrnet.) 
^'yn.  d  Jmyns  balsani/Jini.  y.  Bai;- 
mier  au  Supplément.  (g.) 

*LUClOouLUCIOL.A.,Ns.Mêmc 
cho,^  que  Lucciola.    r.   Lampyre 

«ITAE.E.  ^^.^ 

LUCIODONTE.  pois.  foss.  Nom 
lort  improprement  donné  à  de  petites 
Glossopeires  que  l'on  prenait  pour 
des  dents  de  Brochets.     •  (yx 

LTJCIOLA.  BOT.  CRYPT.  On  a  don- 
ne quelquefois  ce  nom  à  l'Ophio- 
glosse  vulgaire  ,  dans  l'idée,  sans  fon- 
dement, qu'elle  b.illc  pendant  la 
""'^'     •  (B.) 

LUCIUS.  P01.-1.  Nom  scientifique 
du  Brochet,  r,  EsoCE.  (g.) 

LECDLLAN.  min.  (John.)  Pour 
Luculhlc.  V.  ce  mot.  (g  .n.) 

LUCULLITE.  MIN.  Une  variété  de 
Marbre  noir,  remaïquable  par  sa  féti- 
dité, fut  nommée  Lucullan  par  John 
qui  a  cru  y  reconnaître  le  Marmor 
Luculleum  de  Pline  rapporté  d'E- 
gypte par  le  consul  Lucullus.  Ce 
nom  ,  légèrement  modifié  en  celui  de 
Lucullite,  a  été  adopté  par  Jameson 
I)our  la  dixième  sous-espèce  du  Cal- 
caire rhomboïde.  (g..n.) 

LUCUMa.  Lucuma.  bot.  phan. 
Genre  établi  par  Jussieu  dans  la  fa- 
mille des  Sapotces,  et  dans  la  Pen- 
tandrie  Mnnogynie  ,  L.  ,  ayant  pour 
type  W'ickras  mamnwsa  de  Ijinné  ,  et 
qui  se  compose  de  six  à  huit  espèces  : 
ce  sont  des  Arbres  lactescens,  por- 
tant des  feuilles  éparses,  très-entiè- 
res, dépourvues  de  stipules,  et  des 
Heurs  solitaiies,  pédonculées  ,  quel- 
quefois réunies  au  nombre  de  deux 
à  liois  à  l'aisselle  des  feuilles.  Leur 
ctlice  est  à  cinq  divisions  profondes  • 
leur  COI  olle  monopétale  à  cinq  divi- 
sions; les  étamines,au  nombre  de 
cinq,  offrent  entre  chacune  d'elles, 

.'4* 


r.52  LUD 

un  appendice  filamenleux  qui  paraît 
être. une  ttamine  stérile.  L'ovaire  est 
libre  et  présente  de  cinq  à  dix  loges 
monospermes.  Le  fruit  est  un  nucu- 
lalne  contenant  d'un  à  dix  noyaux 
osseux  marqués  d'une  très-grande 
aréole  ombilicale.  Les  graines  sont 
dépourvues  d'endosperme.  Ce  genre 
diffère  surtout  de  l'Achras  ,  par  le 
nombre  cinq  de  ses  parties  et  ses 
graines  dépourvues  d'endosperme. 

Le   Lucuma  mammosa,  Gaertner 
filsjCarp.  129,  tab.  2o3  et  2o4 ,  est 
un  Arbre  qui  atteint  quelquefois  une 
hauteur  de  cent  pieds;  il  croît  à  Cu- 
ba ,   au  Pérou  et  à  la  Jamaïque.  On 
le  connaît  dans  nos  colonies  sous  les 
noms  vulgaires  de  Marmelade  natu- 
relle et  de  Jaune  d'œuf.   Ses  feuilles  , 
qui   ont    quelquefois     jusqu'à    deux 
pieds   de  longueur  ,  sont  allongées  , 
lancéolées,    coriaces,    très-entières, 
glabres   et   portées   sur   des   pétioles  , 
d'environ  deux  pouces  de  longueur. 
Les  fleurs  sont  solitaires ,   pédoncu- 
lées ,   situées   à    l'extrémité    des   ra- 
meaux   Le  fruit  est  une  grosse  baie 
oblongue  ,  mucronée  à  son  sommet , 
rude  à  sa  face  externe  ,  pulpeuse  et 
charnue  intérieurement  où  elle  pré- 
sente une  coule-ur  jaune  lougeâtre; 
des  dix  loores  de  l'ovaire,  une  seule 
reste    et    renterme   un   noyau    très- 
gros,   ovoïde,   allongé,    terminé   en 
pointe  à  ses  deux  extrémités ,  lisse  , 
luisant ,  et  d'une  teinte  brune  claire 
d'un  côté,offrantde  l'autre  iinearéole 
ombilicale  plus  claire  et  qui  contient 
une  graine  dont  le  tégument  est  sim- 
ple et  recouvre  un  embryon  très- gros, 
dressé  ,  blanc,  a^ant  les  cotylédons 
fort  volumineux  et  la  radicule  très- 
petite  et  obtuse. 

Outre  cette  espèce  qui  est  \'  A  diras 
mammosa,  L.,  ce  genre  en  renferme 
encore  huit  ou  dix  autres,  toutes  ori- 
ginaires de  l'Amérique  méridionale. 

(a.  r.) 
LUDIEPi.  Ludia.BOT.  phan.  Gen- 
re établi  par  Commerson  et  Jussieu  , 
d'abord  placé  dans  la  famille  des  Ro- 
sacées ,  mais  transporté  par  Kunth 
dans  sa  nouvelle  famille  des  Bixinées. 
Ce  genre  se  compose  de  trois  espèces. 


LUD 

toutes  originaires  des  îles  de  France 
et  de  Mascareigne.Ce  sont  des  Arbris- 
seaux rameux  ,  portant  des  feuilles  aU 
ternes,  dépourvues  de  stipules,  des 
fleurs  blanches  ,  disposées  à  l'aisselle 
des  feuilles  ou  le  long  des  rameaux. 
Leur  calice  estmonosépsle,  turbiné  à 
sa  base  ,  offrant  de  cinq  à  sept  lobes 
pétaloïdes;   les  étamines  sont  extrê- 
mement nombreuses  ,    attachées  sur 
un  disque  saillant ,  crénelé.  Les  éta- 
mines, dont  les  filets  sont  grêles  et 
capillaires  ;  les  anthèi'es  presque  glo- 
buleuses, didymes  et  a   deux  loges  , 
sont  persistantes.  L'ovaire  est  libre  , 
ovoïde  ,  terminé  en  pointe  à  son  som- 
met oii  il  se   confond  avec  le  style; 
celui-ci  se  divise  àsa  partie  supérieure 
en    deux ,   trois    ou    quatre    lanières 
terminées  chacune  par  autant  de  stig- 
mates. Coupé  trausvei  salement ,  l'o- 
vaire présente  une  seule  loge  conîe- 
,  nant  un  assez  grand  nombre  d'ovules 
attachés  à  des  fropliospermes  parié- 
taux dont  le  nombre  est  le  même  que 
celui  des  divisions  du  style.  Dans  le 
Ludia  sessiflora  on  trouve  six  ovules 
attachés  par  paires  à    trois   trophos- 
permes.  Le  fruit  est  une  baie  peu  suc- 
culente, uniloculaire  et  polyspermc. 
Le  LuDiER  VARIABLE,  Ludia  hete' 
rophylla,  Lamk.,  Dict.  111.,  tab.  466, 
est  lespèce  dont  on  a  tiré  le  nom  du 
genre.    Elle   est  remarquable  par  la 
figure  diverse   de  son   feuillage  aux 
différentes  époques  de  son  dévelop- 
pement.  Quand    la    Plante    est    fort 
jeune  ,  les  feuilles  sont  petites,  roi- 
des,    luisantes,    fortement    dentées 
et   épineuses   au    sommet    de    leurs 
dents  comme  dans  le  Houx.  Un  peu 
plus  tard  ,  les  dents  disparaissent ,  les 
feuilles  s'allongent  et  deviennent  sem- 
blables à  celles  du  Myrte  ou  de  l'Oli- 
vier. Enfin  ,  quand  l'individu  est  en 
pleine  végétation  ,    elles  sont  obo- 
vales,  arrondies  ,  très-entières  et  pé- 
tiolées;  les  fleurs  sont  solitaires,  cour- 
temeut  pédonculées,  placées  à  l'ais- 
selle des  feuilles.  Leur  calice  est  gé- 
néralement à  sept  lobes  obtus. 

Les  deux  autres  espèces  de  ce  genre 
sont  le  Ludia  m.yrdfolia  et  Ludia  ses- 
A////Zwa  de  Lamarck.  (a.  b.) 


LUI) 

LUDOLFIA.  BOT.  riiAN.  (Willtle- 
iiow.)  /^^.  ARUNDiNAinii,  (Adausou.) 
Syn.  de  Tétragouie.  ^.  ce  mol.    (b.) 

LUDOVIE.  Ludouia.  bot.  i-han. 
Ruiz  et  Pavon,  dans  la  Flore  du  Cbili 
et  du  Pérou,  ont  ctublisous  le  nom  do 
CaiiudotJica ,  un  genre  nouveau  dé- 
dié au  roi  d'Kspagne  Clmrles  IV,  et 
à  la  reine  Louise  son  épouse  ,  el 
qu'ils  placent  d:ins  la  f'iimille  des 
Pajmiers  et  dans  la  Monœcic  Polyan- 
drie. Persoon  proposa  de  chauL^er  ce 
nom  ,  un  peu  long,  en  celui  de  JLu- 
doi'ia.  Mais  ce  ciiangenieul  ne  fui  pas 
adopté  par  Kunlh,  qui  fil  voir  que 
le  genre  de  Ruiz  et  Pavon  n'apparte- 
nait pas  à  la  famille  des  Palmiers  , 
mais  bien  à  celle  des  Aïoïdées.  Les 
caractères  de  ce  genre  étaient  encore 
imparfaitement  connus  ,  quand  ré- 
cemment Poiteau  de  retour  à  Paris  , 
après  un  séjour  de  plusieurs  années 
3  Cayenne,  en   a  rapporté  deux  c.->- 

fièces  de  ce  genre,  dont  il  a  exposé 
es  caractères  dans  le  neuvième  volu- 
me des  Mémoiies  du  Muséum  d'His- 
toire Naturelle,  p.  -ib.  Plumier  est  le 
premier  botaniste  qui  ait  fait  men- 
tion de  ce  genre;  il  en  représenta  une 
espèce  dans  les  planches  5o  et  in  de 
ses  descriptions  des  Phuiles  d'Amé- 
rique ,  mais  il  ne  la  décrivit  point 
comme  genre  distinct.  Piuiz  et  Pavon 
ont  trouvé  cinq  espèces  dont  ils  ont 
fait  leur  genre  Carliidovica.  Enfin 
Poiteau  eu  a  découvert  deux,  qu  il 
a  déciites  avec  soin.  C  est  sculc- 
)nent  depuis  cette  époque  que  l'on  a 
bien  connu  la  vérilable  structure  de 
ce  genic,  dont  nous  allons  donner  les 
caractères  tels  qu'ils  ont  été  présentés 
par  Poiteau.  Les  fleurs  sont  monoï- 
ques, disposées  sur  un  spadice  cylin- 
drique ,  enveloppé  d'une  spatlie  de 
plusieurs  folioles.  Les  fleurs  inàles 
réunies  par  quatre  sont  placées  au 
milieu  des  fleurs  femelles;  leurcdice 
est  en  cône  renversé  ,  ouvert  à  sa  par- 
tie supérieure  oi.1  il  présente  un  grand 
nombre  de  divisions  courtes  disposées 
sur  deux  rangs;  les  étamines  sont  fort 
nombreuses,  attachées  à  la  paroi  in- 
terne du  calice.  Les  fleurs  femelles  ont 


un  calice  profondément  qusdriparti , 
(piatie  filamens  stériles,  très- longs 
el  hypogynes,  opposés  aux  folioles 
du  calice,  et  que  Uuiz  et  Pavon  ont 
décrits  à  tort  comme  quatre  styles; 
un  ovaire  libre  déprimé,  léiragone,' 
à  une  seule  loi^e ,  conten  inl  nu  très- 
grand  nombre  d'ovules.  Le  sllginate 
est  sessile,  large,  discoïde,  plane  et  à 
quatre  angles.  Le  fruit  est  une  haie 
uniloculaire  polyspeinie  ,  dont  les 
graines  anguleuses  sont  attachées  à 
quatre  trophosperines  parii-laiix.  Les 
espèces  de  ce  genre  sont  des  Plantes 
vivaces  ,  quelquefois  gi  iiupanles 
d'autres  lois  ayant  le  port  de  petits 
Palmiers.  Les  deux  espèces  décrites 
par  Poiteau  sont  :  la  Ltjdovik  orim- 
rAXTE  ,  Luduvia  funifera  ,  loc.  cit., 
t.  1.  C'est  une  Plante  sainienteuse  et 
grimpante,  dont  la  tige  arrondie, 
noueuse,  piesquc  simple,  s'élève  sur 
les  Arbres,  jusqu'à  une  hauteur  de  ao 
à  25  pieds  ,  el  s'y  attache  fortement 
au  moyen  de  racines  cauliiiaires  ou 
aériennes,  courtes  et  rameuses,  qui 
paraissent  remplir  l'office  de  suçoirs. 
Outre  ces  racines  la  Plante  parvenue 
à  une  certaine  hauteur  en  émet  d'au- 
tres plus  grosses  qui  descendent  per- 
pendiculairement vers  la  terre.  Les 
feuilles  sont  allernes,  engainantes, 
longues  d'un  à  deux  fiieds,  divisées 
ni  us  ou  moins  profondément  en  deux 
lobes  ,  plissées,  nerveuses  ,  sèches  et 
roides  comme  celles  d'un  jeune  Pal- 
mier ;  le  spadice  est  cylindrique,  pé- 
doncule et  axillaire.  Cette  espèce  croît 
à  la  Guiane  près  de  la  livère  de  la 
Mana  ,  et  aux  environs  de  la  Ga- 
brielle.  Les  habitans  et  les  Nègres 
l'appellent  Liane  franche.  La  seconde 
espèce  est  la  Luoovje  rr.RRESTaE  , 
Ludovia  siibacaulis ,  Poit.,  loc.  cit. 
Elle  a  le  port  d'un  jeune  Palmier 
dont  la  tige  n'est  pas  encoie  dévelop- 
pée. Sa  lige  ne  s'élève  guère  au-delà 
d'un  pied.  Les  Nègres  l'appellent 
yliouma  Cochon.  Elle  est  commune 
dans  les  bois  liuinides  auprès  de  la 
Gabrielle.  (a.  n.) 


LUDUS-HELMONTIL 
Jeux  de  Yan-Helmont. 


MIN.    V. 


5j4  LUF 

LUDWIGI E.  Ludwigia.  bot.  pha>.  . 
Genre  de  la  famille  des  Ouagraires, 
et  de  la  Tétrandrie  Monogynie  ,   L., 
établi  par  Linné  et  adopté  par  tous 
les    autres     botanistes.     Son     calice 
adhérent  par  sa  base  avec  l'ovaire  in- 
fère ,  se  termine  par  un  limbe  per- 
sistant à    quatre  lobes   allongés;    la 
corolle  se  compose  de  quatre  pétales 
onguiculés  ;    les    étimines    sont  au 
nombre    de    quatre;    l'ovaire    est    à 
quatre  loges  pol^'spermes  ,  surmonté 
d'un    style  simple  et   d'un  stigmate 
lobé.  Le  iruil  est  une  capsule  ovoïde 
ou  allongé'^,  souvent  à  quatre  angles, 
couronnée  par  les  lobes  rlu  calice  ,  et 
s'ouvrantseulementpar  unlrouqui  se 
forme  à  son  sommet.  Ce  genre  se  com- 
pose d'un  assez  grand  nombre  d'es- 
pèces qui  croissent  surtout  dans  l'A- 
mérique septentrionale  ou  les  Indes. 
Ce  sont  des  Plantas  herbacées,  rare- 
ment  sousfrutescentes  à  leur  base  , 
portant  des  feuilles  alternes  entières 
et  des  fleurs  axillaires.  Un  assez  grand 
nombre  des  espèces  rapportées  d'a- 
bord à  ce  genre  en  ont  été  séparées; 
ainsi  Linné  lui-même  en  a  retiié  les 
espèces  qui  ont  les  étamines  en  nom- 
bre double  des  pétales  pour  en  faire 
son  genre  Jussiœa.  Les  espèces  apé- 
tales  doivent    être   placées    dans    le 
genre  Isnarclia.  Ainsi  parmi  les  neuf 
^ispèces  décrites  par  Michaux  (/'/.  Bor. 
Americ.),  trois  étant  dépourvues  de 
corolle  doivent  être  transportées  dans 
le  dernier   j^enre;    ce    sont  les  Lud- 
wigia  n'aida  ,   micrucarpa  et  mollis. 
Ce   genre  mériterait  d'être  examiné 
de  nouveau  avec  soin  pour  bien  dé- 
terminer les  espèces  qui  lui  appar- 
tiennent réellement,  (a.r) 

LUFFA.  BOT.  PHAN.  Tournefoit  et 
Adanson  avaient  iàit  un  genre,  sous 
ce  nom ,  de  la  Papangaie.  Mais  Linné 
l'a  réuni  au  Momordica  en  l'appelant 
Momordica  Luffa.  Plus  tard  Cava- 
niltes  {Jcon.  rar.,  i,  p.  7)  a  établi 
dans  la  famille  des  Giicurbitacées  un 
genre  Luffa  ,  qui  nous  paraît  diffé- 
rent des  Momordica  et  qui  doit  de- 
meurer distinct.  Voici  ses  caractères  : 
^es  fleurs  sont  monoïques.  Les  mâles 


LUH 

ont  un  calice  campanule  ,  à  cinq  la- 
nières étroites  et  caduques ,  une  co- 
rolle monopétale,  régulière,  à  cinq 
flivisions   très-profondes    qui   simu- 
lent une  corolle  de  cinq  pétales.  Les 
étamines,  au  nombre  de   cinq,  sont 
libres  et  distinctes  les  unes  des  au- 
tres.   Leurs   fdets  sont  attachés  sur 
autant   de    tubercules    glanduleux  , 
alternes  avec  les  divisions  de  la  co- 
rolle. Les  fleurs  femelles  ont  un  calice 
dont    le   tube   adhère    avec    l'ov^re 
qui  est  anguleux  et  infèie-  le  limbe 
et  la  corolle  sont  les  mêmes  que  dans 
les   fleurs   mâles;   les  cuiq  étamines 
sont  rudimcntaires;  le  style  est  très- 
court ,  terminé  par  quatre  stigmates 
épais  et  renflés.  Le  fruit  est  une  pé- 
ponide  sèche  ,  allongée,  marquée  de 
dix  angles  peu  saillans,  offrant  inté- 
rieurement un  grand  nombre  de  grai- 
nes attachées  par  des  fil  a  mens  à  trois 
trophospermes    pariétaux  ,    et    s'ou- 
vra nt  au  moyen  d'urr  petit  opercule. 
Le  caractère   le   plus  saillant  de  ce 
genre  consiste  surtout  dans  ses  cinq 
étamines   entièrement  libres  et  dis- 
tinctes  les   unes  des  autres  ,   carac- 
tère qui   ne  se  retrouve  que  dans  le 
genre  Grvnovia,  dans  la  famille  des 
Cucurbitacées.  Quant  à  la  déhiscence 
par  le  moyen   d'un  opercule,  Cava- 
nilles   ne  la   donne   que  comme  un 
caractère  incertain  ,   ne  l'ayant    ob- 
servée que  sur  un  fruit  qui  peut-être 
n'était  pris  entier.   L'espèce  qu'd  dé- 
crit et  figure  {Luffa  fœtida  ,  loc.  cil., 
t.  9  et  10)   Cat  originaire  de  l'Inde  , 
mais  cultivée  aux  îles  de  France  et  de 
Mascareigne.  Rhéede  l'a  mentionnée 
sous  le  nom  de  Picirma  [Hort.  Mal. 
8  ,  p.  1 5,  t.  7)  et  Rumph  sous  celui 
de    Peiuta  Bengalensis  (  Herb.  Amb. 
Y,  p.  4o8,  t.   169).  (a.r.) 

*  LUFFA-RADJA.  ijot.  pkan. 
Même  chose  que  Calilang  des  Java- 
nais, à  Amboine.  f^.  Catilang.  (b.) 

LUIIEA.  BOT.  PHAN.  Genre  de  la 
Polyandrie  Monogynie,  L.,  établi  par 
Wiïldenow  (  Ac/.  Soc.  Nat.  Scrut. 
Berol.,  .T  ,  p.  409,  t.  5)  et  adopté  par 
De  Candolle  qui  l'a  placé  à  la  suite 
de  la  famille  des  Tiliacées  ,  et  lui  a 


imposé  les  caractères  suivans  :  invo- 
lucellecourt  àneul  lolioles  ;  calicedi- 
visé  prolondémciil  eu  cinq  parties  ; 
cinq  pétales;  étamines  nombreuses, 
à  filets  subiilcs  ,  velus  à  la  basi'  ei 
réunis  en  cinq  faisceaux  auxquels 
sont  adncs  inft'rieurenient  dis  pro- 
cessus en  forme  de  pinceaux;  an- 
thères arrondies  ;  style  épais,  termi- 
né par  un  stigmate  tronqué.  Le  fruit 
est  inconnu.  Ce  genre  a  ,  selon  \)c 
Candolle  ,  des  rapports ,  d'un  côté 
avec  le  Greana,  de  l'autre  avec  Wt- 
/egi ia ," §enTe  nouveau  formé  sur  une 
espèce  mexicaine.  11  ne  se  compose 
que  d'une  seule  Plante  à  laquelle 
VVilldenow  (/or.  cil.  et  Spec.  Plant., 
5,  p.  i434)  a  donné  le  nom  de  Liihea 
speciosa.  Ses  feuilles  sont  alternes  ,  à 
trois  nervures  ,  marquées  déveines  , 
presque  cordilormes  ,  obtuses  et  iné- 
galement dentées;  elles  sont  poitées 
par  des  pétioles  courts  et  pubescons. 
Les  Heurs  sont  blanches ,  peu  nom- 
breuses ,  et  disposées  en  grappes  ter- 
minales. (G..N) 

*  LUIDA.  BOT.  cRYi'i'.  [Mousses.) 
Ce  genre  ,  créé  par  Adausou  dans  la 
ftimiUe  des  Mousses,  est  artificiel  el 
non  susceptible  d'être  adopté.  C'est 
parmi  les  Gymnustomiim  ,  Jf'eissia  , 
Dicranum,  Tortula ,  Bryum,Ncc- 
Àera,  liypniun  ,  l'/sside/ts ,  etc.,  qu'il 
faut  chercher  les  Luida  d'Adansou. 

(A.  F.) 

LUJULA.  uoT.  PHAN.  L'un  <les 
noms  vulgaiics  de  l' Alléluia  ,  Oxalis 
Acetosella.  V.  OxALiDii.  (li.) 

LULAT.  CONCH.  Linné  rapporte  à 
son  Mytilus  Modiolus  le  Lulat  d'A- 
danson  (Voy.  auSénég.,  pi.  ifi).  Com- 
me celte  espèce  de  Linné  en  comprend 
plusieurs  on  no  sait  Irop  de  laquelle 
on  doit  maintenant  la  rapprocher. 
Lamarck  cite  avec  doule  le  Lulat, 
dans  la  synonymie  du  Modiola  l'a- 
puana ,  tandis  que  le  Mylilus  Mo- 
diolus de  Linné,  est  cilé  à  .son  Mo- 
diola  Tulipa.  Il  paraît  ,  d'après  la 
description  d'Adansoii ,  que  le  Lulat 
est  une  espèce  particulière  qui  n'a 
point  été  sufiisamnient  étudiée  des 
auteurs.  F.  MoDioi,f..  (i)..n.) 


LU  LU.  OI.5.  L>pèce  du  qcnic 
Alouette,  f^.  ce  mot.  (b.) 

LUMACHELLEov  LUMAQUEL- 
LE.  MIN.  On  donne  ce  nom  à  une 
variélé  de  Matbie  ou  Chaux  carbo- 
nalée  susceptible  dépoli  ,  rctift-rmanl 
des  Coquilles  pour  la  plupart  brisée.s 
el  en  si  grande  qunnlite  que  ce  Mai- 
bie  en  paraît  i iilièremenl  composé. 
Les  minéralogistes  le  désignent  sous 
le  nom  de  Chaux  carbonatée  gianu- 
laire  coquillière.  /'.  Chaux.      (o..n.) 

LUMBRIGAIRE.  Lumbricaria 
BOT.  CRYi'T.  {nydrui/iyici>.)\\i\\so\.- 
Beauvois  s'étanl  un  peu  piessé  d'éta- 
blir des  genres  dans  tou>  les  ordres 
de  la  Cryptogainiu  qu'il  n'avait  que 
superficiellement  examinés  ,  forma 
son  Lurnbiicana  du  J'ucus  lunibri- 
calis,  L. ,  qui  est  une  Furcellaire  de 
J^amouroux  ,  genre  aulérieurement 
adopié  par   tous   les  algologues.    r. 

FliRCELLAlKE.  (jj  ) 

LUMBRICIÏE.  FO.SS.  Nom  in.pro- 
pre  que  l'on  a  dotmé  autrelois  k  des 
Serpules  fossiles  que  l'on  a  comparés 
ou  pris  pour  des  Vers  de  terre  pétri- 
fies- (D..U.) 

LUMBRICUS.  ANNF.I-.  r.  Lombric. 

LUMIE.  BOT.  PHAX.  Nom  donné  à 
l'uni;  des  sections  élaLlies  parmi  les 
espèces  nombreuses  du  genre  Oran- 
ger, f^.  Oranger.  (a.  b.) 

LUMIERE.  La  cause  qui  rend  les 
objets  visibles  à  nos  yeux  a  trop  d'im- 
portance pour  que  ,  dans  un  ouvrage 
d'histoire  nalurelle,  nous  omet'ions 
de  développer  succinctement  le.s  prin- 
cipaux phénomènes  qu'elle  présente, 
sans  pourtant  entrer  dans  les  nom- 
breuses recherches  qui  exigent  lap- 
plicalion  du  calcul  et  qui  constituent 
l'optique  ,  branche  importante  de  la 
physique  proprement  dite. 

Quelle  Cal  la  nature  de  la  lumière  ' 
Celte  question  a  éîé  un  sujet  de  mé- 
ditation pour  les  plus  gran  !s  physi- 
ciens, mais  elle  n'a  pas  pu  encore  être 
parfaitement  résolue.  Deux  théories, 
dont  nous  exposerons  seulement  les 
principes  ,  ont  été  embrassées  pav  les 
savans.  La  première,  due  au  génie  de 


536 


LUM 


Descartes,  a  élé  udiuise,  sauf  quelques 
modifications,    par  des   hommes   du 
plus  grand  mérite  ,  tels  que  Huygens 
et  Euler,YoungelFresnel.  lis  pensent 
que  la  Lumièie  est  un  fluide  extrê- 
mement subtil  .  un  Ether   répandu 
dans  l'espace  universel,  éprouvant  de 
la  part  des  corps  que  l'on  considère 
comme  des  sources  de  Lumière,  une 
action   qui  lui  imprime  un  mouve- 
ment d'ondulation  semblable  à  celui 
de  l'air  agité  par  le  sou   ou  à  celui 
de    l'eau,    lorsqu'on    y    laisse    tom- 
ber des  corps  pesans.  Ce  mouvement 
est  oscillatoire ,   de    telle  sorte   qu'à 
partir  du  point  ou  commence  l'agita- 
tion ,  les  molécules  du  fluide  éprou- 
vent d'abord    une  répulsion  qui  les 
éloigne  de  ce  point;  ensuite  la  réac- 
tion  produite    par   leur  élasticité  et 
celle    des    molécules    sur   lesquelles 
elles  s'appuient,  les  fait  rétrograder 
au-delà  de  leur  preuiière  position  ,  et 
les  alternatives  se  répètent   absolu- 
ment de  même  que  dans  la  vibration 
du  pendule.  L'autre    théorie ,    dont 
les  partisans  ont  été  bien  plus  nom- 
iireux  que  ceux  du  Système  oudula- 
toire  ,  reconnaît  pour  auteur  Newion, 
et  a  été  nommée  théorie  de  l'émission . 
On   suppose,  en   effet,    que  la  Lu- 
mière,   partie  essentielle   des    corps 
lumineux,   est   lancée   par   filets  de 
molécules    très  -  déliées  ,    lesquelles 
soit  directement,  soit  par  la  rétlexion 
deâ  corps  opaques ,  viennent  exercer 
sur  le  fond  de  l'œil  une  impulsion 
constituant  la   sensation  de  la   Lu- 
mière.   L'une    et   l'autie  des   hypo- 
thèses ingénieuses  que  nous  venons 
d'exposer,  expliquent  assez  bien   le 
plus  grand  nombre  des  phénomènes 
observés  jusqu'ici,  mais  chacune  est 
sujette  à  des  objections  si  graves  que 
l'on  ne  peut  se  prononcer  exclusive- 
ment pour  l'une  d'elles  et  la  regarder 
comme    l'expression   de   vérités   dé- 
montrées. 

Comme  la  plu^.art  des  sources  de 
la  Lumière  sont  aussi  celles  du  ca- 
lorique, on  a  pen  :é  que  le  pi'einier 
de  ces  fluides  impondérables  n'était 
qu'une  modification  du  second.  Ce- 
pendant plusieurs    corps   sont    lu- 


LUM 

mineux  sans  produire  la  moindre 
chaleur  appréciable j  telles  sont  les 
substances  phosphorescentes.  La  Lu- 
mière de  la  lune ,  des  planètes  et 
des  étoiles ,  concentrée  au  moyen 
de  miroirs  concaves,  n'indique  au- 
cunement qu'elle  soit  accompagnée 
du  calorique  ;  il  y  a  donc  quel- 
que chose  de  bien  distinct  entre 
la  Lumière  et  le  calorique  ;  mais 
leurs  phénomènes  sont  le  plus  sou- 
vent simultanés,  et  leur  étude  ne. 
peut  être  séparée.  Aussi  avons-nous 
eu  déjà  occasion  d'en  exposer  les 
principaux,  dans  les  articles  Elec- 
tricité ,  Feu  et  Flamme.  F',  ces 
mots. 

Newion,  à  l'aide  du  prisme,  dçcopi- 
posa  le  premier  la  Lumière  en  sept 
rayons  diversement  colorés ,  qui   se 
nuancent  entre  eux  et  reproduisent 
artificiellement  les  phénomènes  natu- 
rels de  l 'arc-en-ciel.  Ces  sept  rayons 
primitifs  sont  les  suivans   r    violet, 
indigo,   bleu,  vert,   jaune,  orangé 
et  rouge.  Le  rayon  violet  est  celui  qui 
est  susceptible  c(e  la  plus  grande  ré- 
frangibilité,  et  le   rouge  de  la  plus 
petite.  En  réunissant  tous  les  rayons 
en  un  seul  faisceau  au  foyer  d'une 
lentille,  l'illusli'e  physicien    repro- 
duisit la  Lumière  blanche.  Cepen- 
dant le  nombre  des  rayons  lumineux 
primitifs  a  élé  réduit  par  quelques 
savans  à  trois ,  savoir  :  le  bleu ,  le 
jaune  et  le  rouge,  suivant  les  uns, 
et  le  rouge,  le  vert  et  le  violet  sui- 
vant les  aulijçs;  enfin  d'après  Wol- 
laston  à  quatre,  qui  sont  le  rouge, 
le  vert-jaunâtre,  le  bleu  et  le  violet. 
Ces     modifications    au    système    de 
Newion  sur  la  décomposition  de  la 
Lumière  ,   ne  sont  pas  universelle- 
ment admises.  En  effet,  quoique  la 
combinaison  variée  des  trois  ou  qua- 
tre rayons  principaux  que  nous  ve- 
nons de  désigner  produise  les  autres 
couleuis,    comme    par    exemple   le 
jaune  et  le  bleu  qui  donnent  nais- 
sance au  vert,  cependant  ces  rayons 
colorés  obtenus  par  la  combinaison, 
offrent  assez  de  différences  avec  ceux 
qui  sont  le  résultat  de  la  décomposi- 
tion du  trait  primitif.  Si  l'on  soumet 


LUM 

ces  derniers  à  une  seconde  réfraction, 
ils^  restent  simples ,  tandis  que  la 
même  opération  décompose  dans  ses 
élémens  le  vert  formé  par  la  réunion 
du  bleu  et  du  jaune ,  comme  toutes 
les  autres  couK  urs  produites  par  le 
mélange  des  riuons. 

La  Lumière  émanée  d'un  point  lu- 
mineux ,   diverge  en  rajons  rvctili- 
gnes,  qui  occupent  un  espace  tie  plus 
en  plus  grand  à  mesure  qu'ils  s'éloi- 
gnent de  leur  loyer.  Un  corps  opaque 
placé  dans  cet  espace  déleimine  une 
ombre  par  laquelle  les  objels  ,  situés 
au-delà  et  sur  une  même  ligne  droite 
que  le  corps  opaque  et  le  corps  lu- 
mineux ,    sont    privés   de  Lumière. 
La  vitesse  avec  laquelle  se   meut  la 
Lumière    est     tellement    extraoïdi- 
naire  ,  que  rien  ne  peut  lui  être  com- 
paré sous  ce  rappoit.  Elle  parcourt, 
en  huit  minutes  treize  secondes  se\a- 
gésiniales,  la  distance   moyenne  du 
soleil   à  la    terre,    c'est-à-dire   plus 
de  quinze  millions  de  myriamèlrei. 
Ce  lait  a  été  reconnu  eu    iGtô  par 
Rœmer  ,   et   confirmé    eu    17^8  par 
Bradley,  d'une  manière  qui  ne  laisse 
aucun  doute  sur  la  précision  du  cal- 
cul.   Lorsque  les    rayons  lumineux 
tombent  s.ir   une  surface  polie,    ils 
sont  renvoyés  ou  réjléchis,  en  faisant 
avec  cette   surface  un   angle  égal  à 
celui  qu'il   faisait  de  l'autre  cùlé  en 
y  arrivant.  Celte  loi  que  l'on  énonce 
en  disant  c\\xeV angle  de  réflexion  est 
égal  à  l'angle  il' incidence,  est  la  base 
de  la  théorie  des  miroirs  ou   de   la 
catoptrique.  En  traversant  les  corps 
diaphanes,  les  rayons  lumineux  son: 
souvent  détournés  de  leur  route  par 
l'action  de  ces  corps.   On  donne  le 
nom  ce  ré/faction  au  changement  de 
direction    qu'ils   éprouvent  alors   et 
qui  les   fait  paraître  comme  brisés. 
Ce  phénomène  se  présente  toutes  les 
fois  que  les  rayons  passent  d'un  corps 
ou  milieu  dans  un  autre   de  densité 
difterente  et  qu'ils  en  rencontrent  la 
surface  extéiiei-.re  dans  une  direction 
oblique.  Ainsi ,  pour  n'en  citer  qu'un 
exemple  dont  l'observation  est  très- 
vulgaire  ,  lorsqu'on  plonge  oblique- 
ment   et  en    partie    \\n  balon  dnus 


LUM 


5^7 


l'eau,    il  paraît   bri>é  à  lendioit  oii 
il  y  entre.   C'e.'^t  sur  cette  propriété 
de  la  Lumière  qu'est  fondée  la  diop- 
Irimie.  Eu  se  servant  de  verres  dont 
la  densité  est  plus  ou  moins  forte  ,  et 
dont   les  surlaccs  oflVent  de.N  cour- 
buies   en  divers  sens,  on  modifie  à 
volonté  la  divergence  ou  la  conver- 
gence des  rayon»  lumineux  ,  de  sorte 
qu'ils  se  réunissent  à  un  point  plus 
ou   moins  rapproché   que  l'on  dési- 
gne par   le  mot  de  fo\er.    Ainsi   la 
lurme  convexe  des  verres  rend  con- 
vergens  les  ravons  incidens  qui  sont 
parallèles,  tandis  que  la  foru)e  con- 
cave les  rend   divcigens.  C  est  à  la 
réfraction  de  la  Lumière  qu'il    faut 
attribuer  le  phénomène  du  crépus- 
cule ;  quand   le  soleil  n'est  pas    en- 
core descendu  beaucoup  au-dissous 
de    l'horizon  ,    ses    rayons    rencon- 
trant la  couclie  supérieur   de  l'at- 
niosi)hèrc  sous   de  nctits  angles,  en 
sont  réfléchis  veis  la   surlacc  de  la 
tcrie,  et  produisenj,  une  faible  Lu- 
mière. Un  phénomène  qui  a  frappé 
de  tous  temps   les  voyageurs  et  que 
les  marins  connaissent  sous  le  nom 
de   Jtli/age,  est   encore  dû  à  la  ré- 
fraction   de    la    Lumière,    laquelle 
réfraction  se  convertit  en  rétlexion  , 
parce   que   les   rayorjs   passent   d'un 
milieu  plus  dense  dnis  un  autre  qui 
est  plus  rare.  Lors  de  la  fameuse  ex- 
pédition des  Fiançais  en  Egvple,   il 
fit  plusieurs  fois  illu.sion  aux  soldats 
•altérés  qui  avaient  sous  leurs  yeux  la 
perspective  désespéraule  d'un  lac  im- 
men.-e   fuyant  devant  eux  à  mesure 
qu'ils   s  avançaient    au    travers    des 
plaines    sablonneuses    de  l'Afrique. 
L'illustre  Monge  a  décrit  ce  phàjio- 
mèue  et  en  a  donné  une  théorie  très- 
satisfaisante.   L'air  qui  repose  sur  le 
sol  brûlant  de  ces  contrées,  se  dilate 
et  foi  me  une  couche  peu  considéra- 
ble, parce  que  ce  fluide  n'est  pas  bon 
conducteur  du  caloiique.  Au-dessu», 
de  cette  couche  est  lair  almosphé- 
rique  non  dilaté  et  conséqucmmeut 
plus  dense;  alors  les  rayons  solaires 
qui  l'ont  traversé  ,  se  réfléchissent  à, 
son  contact  avec  la  piemlèie  ,  se  re-. 
lèvent  et  présentent  à  l'œil  l'image- 


531f>  LU  M 

du  ciel  en  dérobanJ  la  vue  du  ter- 
rain. D'un  autre  coté  les  villages 
placés  sur  les  monticules  et  tous  les 
objets  qui  s'élèvent  au-dessus  de  la 
couche  d'air  dilaté  ,  envoient  des 
rayons  réfléchis  à  la  jonction  c\es 
deux  couches  et  y  peignent  des  ima- 
ges renversées.  L'illusion  est  alors 
complète  ,  l'observateur  ne  voit  plus 
qu'un  grand  espace  bleuâtre  formé 
par  la  réflexion  du  ciel ,  parsemé  de 
villages  et  d'Arines  aux  pieds  des 
quels  paraît  leur  image  l'enversée. 
Mais  à  mesure  qu'il  s'approche  de 
ces  îles  apparentes  ,  l'inclinaison  des 
rayons  émanés  du  sol  augmente  assez 
pour  arriver  à  son  œil,  les  bords  de 
la  fausse  inondation  se  reculent,  et 
le  mirage  va  plus  loin  se  reproduire. 

Il  est  encore  un  autre  ordre  de  phé- 
nomènes de  la  Lumière  qui  ne  se 
développenJt  que  dans  certanies  subs- 
tances ,  et  qui  tiennent  à  des  circons- 
tances délicates  qu'il  est  quelquefois 
assez  difficile  de  .faire  naîire  ou  d'a- 
percevoir. Nous  voulons  parler  de  la 
double  réfraction  et  delà  polarisa- 
tion que  présente  avec  le  plus  d'évi- 
dence la  V'iriété  de  carbonate  cal- 
caire, connue  sous  le  nom  de  Spath 
d'Islande;  mais  qui  peut  aussi  s'ob- 
server dans  plusieurs  autres  Miné- 
l'auK  cristallisés  ,  tels  que  le  Quartz  , 
la  Baryte  sulfatée,  le  Soufre,  etc.  Le 
premier  de  ces  phénomènes  étant 
lié  à  l'étude  de  la  minéralogie  sera 
traité  dans  un  article  à  part.  /^, 
RÉFRACTION  dgitiîTjE.  Quant  au  se- 
cond, sou  examen  fort  intéressant 
pour  les  physiciens  ,  ne  peut  être 
utile  au  naturaliste  ,  et  couséquem- 
meiat  ne  doit  pas  être  développé  dans 
cet  ouvrage.  Nous  en  dirons  autant 
de  l'intlexion  ou  diffraction  de  la 
Lumière,  des  couleurs  accidentelles 
et  des  ondjres  colorées. 

La  Lumière  exerce  une  véritable 
action  chimique  sur  divers  composés 
dont  elle  désunit  les  principes;  dans 
d'autres  cas  elle  détermine  la  com- 
binaison des  corps  simples,  et  elle 
fait  sabir  une  Ibrte  altération  à  cer- 
taines surfaces  colorées.  Son  in- 
fluence   est   souvent    égale    à    celle 


LU  M 

d'une  haute  température;  ainsi  le 
plus  léger  rayon  du  soleil  opère  la 
combinaison  intime  d'un  mélange  de 
Chlore  et  d'Hydrogène  ,  avec  déto- 
nation et  production  d'Acide  hydro- 
chlorique.  Le  chlorure  d'Argent 
jiasse  du  blanc  au  noir  ,  et  subit  une 
décomposition  complète,  avec  Viiie 
promptitude  qui  dépend  de  l'espèce 
de  rayons  auxquels  ce  corps  est  sou- 
mis ,  car  le  rayon  violet  est  celui  dont 
l'action  décomposante  estla  plus  éner- 
gique. Cette  faculté  décroît  ensuite  à 
partir  du  rayon  violet;  ce  qui  est 
l'inverse  de  la  faculté  calorifique, 
et  qui  tendrait  à  faire  distinguer  les 
rayons  lumineux  en  chimiques  et  en 
calorifiques.  De  pi  us  on  a  reconnu  que 
les  facultés  chimiques  s'éiendent  un 
peu  au-delà  du  rayon  violet  dans  un 
espace  obscur. 

C'est  encore  à  une  action  chimique 
que  l'influence  de  la  Lumière  sur 
les  êties  organisés  a  été  assimilée. 
Nous  ne  voulons  pas  ici  parler  de  la 
mauière  dont  elle  se  comporte  dans 
l'œil  des  Animaux,  ou  des  phénomè- 
nes de  la  vision;  un  article  particulier 
sera  consacré  ilans  la  suite  à  l'exposi- 
tion de  celte  importante  fonction  phy- 
.siologique  ;  mais  nous  fixerons  en  ce 
moment  notre  attention  sur  les  effets 
que  la  Lumière  produit  principale- 
mt»nt  sur  les  Végétaux.  Cet  agent 
physique  paraît  êti  e  la  cause  de  la 
coloration  des  parties  verles  dans  les 
coips  organisés.  C'est  lui  qiii  dé- 
termine la  décomposition  de  l'Acide 
carbonique  continuellement  versé 
dans  l'atmosphère  par  la  com- 
bustion et  la  respiration  des  Ani- 
maux, qui  favorise  ainsi  l'émission 
de  rOxigène  et  fixe  dans  les  Plantes 
le  carbone,  base  de  la  couleur  verte. 
Lorsqu^on  place  une  Plante  verte  et 
vivante  dans  de  l'eau  chargée  d'A- 
cide carbonique  et  qu'on  fait  inter- 
venir les  rayons  du  soleil ,  l'Acide 
carbonique  est  décomposé ,  son  Oxi- 
gène  se  dégage,  et  la  Plante  aug- 
mente en  carbone  dans  une  propor- 
tion précisément  semblable  à  celleque 
contenait  l'Acide  carbonique  avant  sa 
décompositiou.  C'est  ce  qui  résulte  de 


LU  M 

plusieurs  expériences  faites  par  Tli. 
de,  Saussure.  Les  i ayons  les  plus  it- 
frangibles  sont  aussi  cei:xpreci<t'mcnt 
qui  exercent  le  plu5  d'influence  sur 
le  dégagement  de  lOxig^ne  ,  et  par 
conséquent  le  ravon  violet  possède 
cette  propriété  avec  le  plus  démr- 
gie.  Il  e.-t  très  probable  que  l'Acide 
carbonique  est  aussi  décomposé  dans 
les  parties  veitcs  qui  ne  sont  expo- 
sées qu'à  une  Lumière  difiuse,  mais 
cette  action  est  trop  lente  pour  que 
pous  puissions  l'apprécier  par  nos 
iuslrumens.  Si  nous  avons  acquis 
quelques  connaissances  sur  la  colo- 
ration des  parties  veites  des  Végé- 
taux, il  l'aut  avouer  que  nous  igno- 
rions absolument  quelle  est  la  cause 
de  la  coloration  des  fleurs.  La  Lu- 
mière n'influe  pour  rien  sur  ces  or- 
ganes délicats,  car,  exposés  à  une 
obscurité  totale  ,  ils  se  colorent  éga- 
lement; seulement  les  couleurs  sont 
un  peu  plus  pâles,  parce  que  le  Vé- 
gétal languit  dans  tous  ses  Oigaues, 
et  ne  communique  pas  autant  de  vi- 
gueur à  la  fleur.  Une  fleur  deTulipe, 
même  dans  ce  dernier  cas,  deviendia 
au^si  belle  et  aussi  liche  en  couleurs 
que  si  elle  eiit  végété  à  la  faveur  de 
la  grande  Lumière.  L'obscurité  n'em- 
pêche pas  absolument  l'émanation 
des  odeurs  dans  les  Plantes;  mais 
elles  en  exhaleat  davantage  lors- 
qu'elles sont  frappées  par  les  ravons 
du  soleil.  Connaissant  la  grande  part 
que  la  Lumièie  a  dans  la  coloration 
en  vert  des  Végétaux,  on  peut  déjà 
pressentir  ce  qu'ds  deviendront  si  on 
ies  soustrait  à  l'action  de  ce  |  rincipe; 
la  vie  ou  plutôt  la  simple  végétation 
ne  sera  pas  suspendue,  la  succion 
aura  toujours  lieu,  mais  l'énianalion 
ne  sera  plus  aussi  aciive  ,  l'Acide  car- 
bonique sera  absorbé  sans  décompo- 
sition ,  et  il  en  résultera  un  véritable 
eÛ'et  h\dropique  qui  se  communique 
dans  toutes  les  parties  du  Végétal,  les 
blanchit ,  et  désarticule  les  feuilles 
qu'il  attaque  parliculièiement.  Ce 
phénomène  ,  connu  dès  la  plus  haute 
antiquité,  a  été  désigné  ïous  le  nom 
d'Etiolemenl.  /^.  ce  mot. 
La  tendance  des  Piaules  à  se  diriger 


LU  M  r,:,^ 

vers  la  Lumière  est  un  phénomèue  di- 
gne d'exercer  la  sagacité  des  pliysio- 
logistes.  Los  agriculteurs  et  les  jârdi- 
nieisont  U'.  plus  souvent  atlril)ué  à 
l'air  les  efléis  de  la  Lumière,  comme 
ils  ont  rapporté  les  effets  dé  l'air  à  la 
Lumière.  Cependant  J'e\|)érience  dé- 
montre bien  claiiemenl  (|ue  ces  deux 
agens  exercent  chacun  une  influence 
particulière.  Lu  effet,  si  dans  une 
Ciive  disposée  de  manière  à  ce  qu'il  y 
ait  deux  soupiiaux  dont  l'un  ouvert 
donne  passage  à  l'air,  et  l'aulre  fermé 

f)ar  un  vitrage  ne  laisse  pénétrer  que 
a  Lumière  ,  toutes  les  brandies  d'un 
Végétal  placé  enire  ces  deux  soupi- 
raux, se  dirigeront  du  côté  du  sou- 
pirail vitré,  i^a  radicule  des  Végé- 
taux paraît  au  contraire  fuir  la  Lu- 
mièie;  celte  aversion  pour  la  Lumière 
est  sans  doute  une  cause  très-imis- 
sante  de  sa  marche  de-ceudante  que 
la  plu)>art  des  physiologistes  ont  uni- 
quement attribuée  à  la  pesanteur. 
Les  1  acines  des  Végétaux  s'enfoncent 
dans  le  sol ,  parce  que  l'obscurité  leur 
convient  autant  que  la  Lumière  plaît 
à  la  tige  et  aux  branches.  Une  expé- 
lience  ingénieuse  de  Dutrocliet,  sur 
la  germination  dune  giaine  de  Gui 
coliéc  contre  les  vi'res  d'un  apparte- 
ment, tend  à  confirmer  notre  asser- 
tion. A  .  Gr-RMiNATiON'.  Le  sommeil 
des  fiantes  est  encore  un  phénomène 
très-remarquable  qui  paiail  pres- 
qii'entièrement  dû  a  l  action  de  la 
Lumière.  C'est  le  hasard  qui ,  comme 
dans  bien  d'autres  phénomènes  ,  a 
iait  découvrir  .e'ui-ci.  On  rapporte 
que  Garcia  ab  Ilorto  cultivait,  dans 
un  vase,  le  Lotus  oniit/iupoiliuides  , 
et  qu'un  boir  qu'il  se  le  fit  ap- 
porter par  son  domestique  ,  il  fut 
bien  surpris  de  n'y  plus  apercevoir 
de  fleurs.  Il  s'emporta  contre  sou  jar- 
dinier et  fit  remporter  le  vase.  Le  len- 
demain ,  il  retourna  visiter  sa  fiante 
et  la  trouva  couverte  de  belles  fleurs. 
Sa  surprise  fut  alois  l'ius  grande,  et 
il  se  proposa  de  bien  l'examiner  pen- 
dant la  nuit  suivante.  Eflectivement, 
en  déroulant  les  feuilles,  il  retrouva 
les  fleurs  recouvertes  par  ces  derniè- 
res qui  étaient  alors  en  étal  de  iOiUr 


54o 


LUM 


meil.  Considéré  dans  sa  généralité  ce 
sommeil  des  Végétaux  n'est  point 
causé,  comme  celui  des  Animaux, 
par  la  fatigue  ni  par  une  action  ner- 
veuse ,  puisqu'il  est  impossible  de 
donner  la  position  diurne  à  une  feuille 
qui  a  pris  la  position  nocturne  sans 
la  casser;  elle  y  reste  dans  un  état  de 
fixité  et  de  rigidité  imperturbable.  Il 
n'est  pas  non  plus  déterminé  ni  in- 
fluencé par  la  plus  ou  moins  grande 
humidité  de  l'air.  De  tous  les  agens 
qui  influent  sur  le  repos  des  feuilles, 
le  seul  connu  est  donc  la  Lumière. 
L'on  peut ,  en  effet,  par  une  Lumière 
artificielle ,  changer  l'heure  de  ce 
sommeil.  C'est  ce  qui  résulte  des  ex- 
périences intéressantes  du  professeur 
De  Candolle  sur  la  Belle  de  nuit  et  la 
Sensitive,  dont  les  fleurs  de  l'une 
finirent  par  s'accoutumer  à   dormir 

fendant  la  nuit,  et  les  feuilles  de 
autre  sommeillèrent  enfin  dui'ant  la 
journée.  En  généi  al ,  une  Lumière 
plus  ou  moins  vive  accélère  ou  re- 
tarde le  sommeil  des  Plantes.  Enfin 
ce  qui  achève  de  nous  convaincre 
que  c'est  à  la  Lumière  qu'il  faut  at- 
tribuer ce  phénomène,  d'ailleurs  si 
diversifié  dans  les  Végétaux  ,  c'est 
que  les  espèces  signalées  comme  ayant 
résisté  aux  expériences  ,  ont  fini  par 
céder  aux  soins  plus  attentif-,  de  quel- 
ques observateurs.  Ainsi  VOxalisAce- 
tusella  et  ses  congénères  que  le  pro- 
fesseur De  Candolle  regardait  comme 
les  seuls  Végétaux  dont  on  ne  pouvait 
troubler  le  cours  ordinaire  du  som- 
meil ,  ont  été  forcés,  pour  ainsi  dire, 
par  Bory  de  Saint- Vincent,  d'accuser 
qu'ils  étaient  seiisibles  à  l'influence 
de  la  Lumière;  celle-ci  était  plus  écla- 
tante, il  est  vrai,  que  celle  dont  on 
s'était  servi  dans  les  expériences  an- 
térieures. K.  Anthèsk.  (g..n.) 

*  LUiMINET.  lîOT.  PHAN.  (Olivier 
de  Serre. J  Syn.  de  l'Euphraise  olfici- 
nale.  (b.) 

*LUMNITZERA.  bot.  piiAN.'Will- 
/Jenow  établit  sous  ce  nom  ,  dans  le 
Magasin  des  Curieux  de  la  JNalure  de 
JJerlin ,   un  genre  qui  paraît  devoir 


LUN 
être  réuni  au  C'aco//càz,d'Aublet.  T^. 

C.VCOUCIEK.  (G..N.) 

LUMP  ou  LOMPE.  rois.  Espèce 
et  sous-genre  de  Cycloptère.  P".  ce 
mot.  (b.) 

*  LUMPÈNE.  POIS.  Espèce  de 
Blennie.  J^.  ce  mot.  (b.) 

LUNAIRE.  Lunaiia.  boï.  piian. 
Ce  genre  de  la  famille  des  Crucifères, 
et  de  la  Téiradynamie  silicule'use  ,  L. , 
a  été  placé  dans  la  tribu  des  Alyssinées 
ou  Pleurorhizées  Latiseptées  par  De 
Candolle  [Syst.  Regn.  Veget.  T.  ii , 
p.  280;  qui  l'a  ainsi  caractérisé  :  calice 
fermé  ,  et  offrant  deux  glbbosités  en 
forme  de  sacs  à  la  base;  pétales  on- 
guiculés à  limbe  obovale;  étamines 
dont  les  filets  sont  libie^  et  sans  ap- 
pendices ;  silique  ou  silicule  pédicel- 
lée,  elliptique  ou  oblongue,  bordée 
par  les  placentas  en  forme  de  nervu- 
res ,  plane,  biloculaire,  à  cloison 
membraneuse  ,  persistante  ,  à  valves 
planes  sans  nervures,  et  surmontée 
d'un  style  filiforme  persistant;  grai- 
u'js  éloignées  entre  elles  ,  ceintes 
d'une  aile  membraneuse  ,  portées  par 
des  cordons  ombilicaux  adnés  à  la 
cloison,  à  cotylédons  planes,  folia- 
cés et  acconibans.  Ce  genre  se  rap- 
proche des  Cardamines  par  les  valves 
sans  nervures  de  son  fruit,  mais  il 
en  diffère  essentiellement  par  ses  grai- 
nes bordées  d'une  aile  membraneuse. 
Il  offre  aussi  des  rapports  avec  le 
Macropodiurn  par  sa  silicule  pédi- 
cellée  et  avec  le  Savigiiya  par  la 
structure  de  cette  silicule;  mais  il 
se  distingue  du  premier,  par  ses  val- 
ves sans  nervures,  et  du  second  par 
son  calice  à  deux  renflemens  à  sa 
base ,  et  par  ses  cordons  ombilicaux 
adnés  à  la  cloison.  Le  Savignja  a  été 
nouvellement  constitué  par  De  Can- 
dolle sur  une  Plante  d  Egypte  que 
Delile  avait  placée  parmi  les  Lunaires. 
f^.  Savignye.  Outre  ce  genre,  le 
Ricotia  de  Linné  ,  que  Gaertner  , 
Rotb  et  Desvaux  avaient  réuni  aux 
Lunaiia  ,  en  a  été  de  nouveau  séparé 
et  admis  par  la  plupart  des  auteurs 
modernes,  f^.  Rtcotijî;.  Après  ces  re- 
traucheinens ,   le  genre  Lunarïa  est 


LUN 

maintenant  réduit  à  deux  espèces  qui, 
parmi  les  Crucifères  ,  sont  des  Plantes 
assez  remarquables  pour  que  nous  eu 
donnions  une  courte  description. 
Toutes  deux  sont  cultivées  dans  quel- 
ques jardins,  à  cause  des  panicules 
brillantes  et  comme  satinées  que 
forment  les  cloisons  persistantes  des 
fruits,  lorsque  les  valves  s'en  sont 
séparées. 

La  LuN.vmF.  vivace,  Lunaria  rc- 
cUi-'wa ,  L.,  a  une  racine  vivace  du 
collet  de  laquelle  \es  tiges  s'élèvent 
chaque  année.  Ses  feuilles  sont  très- 
grandes  ,  légèrement  velues  ,  les  in- 
féi  ieures  opposées  ,  les  supérieures  le 
plus  souvent  alternes  et  poitées  sur 
de  longs  pétioles  ;  elles  sont  ovales- 
cordiformes  ,  acuminées  ,  et  dentées 
en  scie.  Les  fleurs  exhalent  une  odeur 
agréable;  elles  sont  d'un  rose  clair 
ou  même  quelquefois  d'un  pourpre 
assez  vif,  marquées  de  veines  longi- 
tudinales plus  foncées  ,  et  disposées 
en  panicules  terminales  sur  de  longs 
pédoncules.  Le  fruit  peut  èlre  consi- 
déré plutôt  comme  une  silîque  que 
comme  une  silicule  ;  il  est  lancéolé 
et  atténué  aux  deux  extrémités.  Celte 
Plante  croît  naturellement  dans  les 
montagnes  un  peu  élevées  et  ombra- 
gées de  l'Europe. 

La  Lunaire  BISANNUELLE,  Luna- 
ria bien/lis,  Mœnch  et  U.  C;  Luna- 
ria annua  ,  L.,  diftëre  principalement 
de  la  précédente  espèce  par  sa  silicule 
elliptique  et  obtuse  aux  deux  extré- 
mités. De  sa  racine  simple  ,  fusiforme 
et  épaisse ,  s'élève  une  tige  rameuse  , 
droite,  scabre  ,    garnie   de   feuilles, 

f)étiolées,  cordiformcs,  acuminées  , 
es  supérieures  atténuées  ,  ovales  ,  et 
dentées  eu  scie.  Les  fleurs  sont  ino- 
dores ,  et  leur  couleur  est  violette, 
lilas  ,  blanche  dans  une  variété.  C'est 
surtout  clans  celte  Plante  que  les 
cloisons,  après  la  chute  des  valves  , 
ofïient  un  aspect  argentin  qui  lui  a 
valu  les  noms  de  Satinée  et  Passe- 
satin.  On  la  nomme  aussi  vulgaire- 
ment grande  Lunaire  ,  Médaille  et 
Bulbonac.  Elle  est  indigène  des  con- 
trées  rnontueuses   et    boisées    do    la 


LUN 


5U 


Suède ,  de  l'Allemagne ,  de  l'Alsace  et 

de  la  Suisse.  (o..n.) 

LUN.\IRK.  BOT.  cRYrT.  {J^ougère$.) 

V.  BoTRYCmUM. 

*  LUNANEE.  Lunanca.  iîot.  imian. 
Genre  établi  par  DeCandolle  {Prodr. 
Syst.   fcg.,   1,  p.  ga)  qui  l'a  place  a 
la   lin  de  la  famille  des  Térénintha- 
cées ,   et  l'a   ainsi  caractérisé  :   (leurs 
pol\  gaines  ;  calice  coloré  ,  divisé  pro- 
fondément en  cinq  hihes  é|.ais,  velus 
extéricuremeiit  ;    coi  oUe  nulle  ;   dis- 
que  concave  ,  ;'»  dix  ileuts  ;  dix  étami- 
mines   insérées  sur  le  disque,  à  an- 
thères    réunies    extérieurement    au 
moyen  des  dents  du   disque;  ovaire 
presque  arrondi  ,  couronné  par  cinq 
stigmates  ;    capsule    presque    ovale  , 
bossue,    semiloculaire    et     bivalve; 
graines  attachées  par  le  dos,  imbri- 
quées et  anguleuses.  Ce  genre  a  été 
dédié  à   Lunan,  auteiu'  d'un  ouvrage 
sur  les  Plantes  de  la  Jamaïque  et  qui 
a  donné  une  description  de  l'unique 
espèce  ilonl  il  se  compose.   Uafmes- 
que  a  constitué  le  même  genre  sons  le 
nom   (VEdwanlia  ,   lequel  a  dû  être 
changé    à  cause  de  sa  ressembl.nice 
avec  le  mot  Eiitvanlsia  déjà  employé 
pour  un  genre  de  Légumineuses.  Ce 
dernier  auteur,  dont  l'autorité  n'est, 
pas  d'un  grand  poids  ,  reg;irdece  gen- 
re comme  voisin  du  Puupartia.  Le  Lu- 
nanea  Bichj ,  D.  C. ,  Eclwardia  lu  rida, 
Rafinesque  ,  est  une  Plante  originaire 
de  Guinée,    et    introduite  dans  les 
Antilles  oii  on  la  nomme  Bichy.  Ses 
feuilles    sont     alternes  ,    pétiolées  , 
oblongues,  acuminées,  glabres,  on- 
dulées et  veinées.  Les  fleurs  sont  dis- 
posées en  grappes  composées  ,  d'une 
coideur  jaune  marquée  de  stries  pur- 
purines ,   et  exhalent   une   mauvaise 
odeur.  (g..n.) 

LUNARIA.   BOT.  piiAN.    r.   Lu- 
naire. 

LtTNE.   l'Ois.   V.  Chrysotose  et 
Mole. 

LUiSE.  INS.  Espèce  de  Bombyx.  Z^- 
ce  mot.  (g.) 

LUNE  D'EAU,  bot.  viian.  L'un 


B4s 


LUN 


des    noms   vulgaires    du  Nénuphar 
blanc.  (3  ^ 

LUNETIÈRE.  bot.  phan.  Syn.  de 
Biscutelle.  V.  ce  mot.  (b.) 

LUINETTE.  MAM.  Espèce  de  Chau- 
ve-Souris du  genre  Phyiloslome.  J^. 
ce  mot.  (-Q^ 

LUNOT.  CONÇU.  La  Venus  Senega- 
lensis  de  Gmelin  (pag.  5282  ,  n.  67) 
est  la  même  Coquille  que  le  Lunot 
d'Adanson  (Voy.  au  Sénég. ,  pi.  jy  , 
H-   ïiJ-  (D..H.) 

*  LUNULARIA.  bot.  crypt. 
(  Hépatiques.  )  Michell  est  le  créa- 
teur de  ce  genre,  réuni  par  Linné 
au  Marc/iantia ,  dont  il  a  ensuite  été 
séparé  par  Raddi  qui  le  caractérise 
ainsi  :  gaine  ou  involucre  universel 
membraneux,  réticulé,  diversement 
découpé,  situé  sur  la  fronde,  en- 
tr'ouyrant  la  base  d'un  pédoncule 
fiuctifèie,  et  contenant  des  filamens 
articulés  et  comprimés.  Périsporan- 
ges  tubuleux  au  nombre  de  quatre, 
à  l'extrémité  du  pédoncule  fructifère, 
fixé  à  un  réceptacle  commun  qui 
s'ouvre  en  croix,  r.  Hépatiques.  Le 
Marchant  la  cruciata  est  le  type  et 
l'espèce  unique  de  ce  genre  qu'A- 
danson  avait  conservé  et  très-bien 
caractérisé.  (a.  f.) 

LUNULE.  JLunula.  conçu.  Les 
conchyliologues  sont  convenus  de 
donner  ce  nom  à  un  espace  plus  ou 
moins  grand,  plus  ou  moins  enfoncé, 
qui  se  voit  en  avant  des  crochets  des 
Coquilles  bivalves  régulière-.  La  Lu- 
nule présentant  diverses  formes  et 
d'autres  pai  (iculr.rités ,  nous  ren- 
voyons à  l'aiticle  Conchyliologie 
oii  nous  les  avons  indiqués.   (d..h.} 

LUNULE.  POIS.  Espèce  du  genre 
Denté.  V.  ce  mot.  On  appelle  ainsi 
un  Labre,  un  Pleuronecte  et  quel- 
quefois la  Mole.  (B.) 

*LUNULINE.iz///i//z-/2fi.  INF.  Gen- 
re intermédiaiie  aux  Arthrocliées  et 
aux  Microscopiques  Gymnoiiés,de  la 
famille  des  Bacillariées  ,  dont  les  ca- 
raclèies  ont  éié  exposés  à  l'article  oii 


LUN 

l'établissement  de  cette  famille  a  été 
proposé  (T.  II,  p.   J.28  de  ceDict.,. 
1  ou  les    vivent  parmi   les   Conferves 
et   souvent    entre   les   Ectospermes, 
ou  pénètrent  dans  cette  mucosité  des 
eaux  dont  nous  avons   formé  notre 
genre  Chaos.  Leurs  mouvemens  sont 
lents,  et  tellement  obscurs  que  Mill- 
ier lui-même  eut  beaucoup  de  peine 
a  les  distinguer.  Nous  en  connaissons 
cmq  espèces  bien  constatées  :  \°  Lu- 
nulina  diaphana,  N . ,  Echinella  acuta, 
Lyngb.,  Tent.,  p.  2q,  tab.  69,  fig.  9, 
qui  habite  sur  le  Confcrva  glomerata, 
L.,  oii  elle  se  réduit  en  paquets  jau- 
nâtres;   -1°  Lunulina   oliuacea  ,   N. , 
Echinella  olivacea,  B.  Lyngb.,  Tent., 
p.  209,  pi.    70,  f.  7,  dans  les  marais; 
.^°  Lunulina  Mougeutii ,  N.  {V.  pi.  de 
ce  Dict.);  Vibrio  lunulatus ,  Miiller, 
W-,  PÎ;  7,  f.  8,  EncycL,  pi.  5,  f.  21, 
parmi  VOscillaria  invesliens  de  Mou- 
geot    qui    croît    dans    les   eaux    des 
Vosges;    4"'  Lunulina  vulgaris ,   N. 
[r.  planches  de  ce  Dict.),  verte  avec 
un  tache  oblongue  transverse  au  cen- 
tre, di;ipliane  et  remplie  de  molécu- 
les hyalines  épaises  ,  parmi  les  Ectos- 
permes   des   eaux    de    la    vallée  de 
Montmorency  ;    5"  Lunulina  monili- 
fera,  N.,  Vibrio  Lunula,  Mull.,  Inf., 
pi.  7,  fig.    9-12  (fig.    i3-i5,  excel.), 
Encycl.,  pi.  1>,  fig.  22-24,  26  (25,  24 
et   26,  excel.),  parmi  les  Conferves, 
plus  grande  que  la  vulgaire,  moins 
verte,  avec  im  pans  lâche  diaphane  , 
la  molécule  hyaline  Hi.sposée  en  série 
longitudinale  et  non  éparse.         (b.) 

LUNULITE.  Lunuliies.  polyp. 
Genre  de  l'ordre  des  Millépores  dans 
la  division  des  Polypiers  entièrement 
pierreux.  Caractères  :  polypier  pier- 
reux ,  libre,  orbiculaire,  aplati,  con- 
vexe d'un  côté,  concave  de  l'autre; 
surface  convexe  ,  ornée  de  stries 
rayonnantes  et  de  pores  entre  les 
stries;  des  rides  ou  des  sillons  diver- 
gens  à  la  surface  concave.  Ce  genre  , 
éiablipar  Lamarck,  ne  renferme  que 
deux  espèces  :  la  Lunulite  ra\onnée 
et  la  Lunulite  uiccoléc,  toutes  deux 
fossiles  des  terrains  tertiaires  des  en- 
virons de  Paris.  (e.  d..l.) 


LUP 

*  LUNTIA.  BOT.  niAN.  (Necker.) 
V.  Croton. 

LUPA.  cnusT.  P'.  LupÉE. 

LUPARIA.  (Le  Bouc.J  Syn.  d'A- 
conit Tue-Loup.  (e.) 

LUPEE.  Lsupa.  crust.  Genre  éta- 
bli par  Lcach  aux  dépens  du  genre 
Portunus  de  Fabricius,  et  n'en  diffé- 
rant que  par  le  test  qui  est  plus  larj^e 
et  découpé  en  avant  et  de  chaque 
côté,  de  neuf  dénis  au  lieu  de  cinq  , 
et  dont  l'angle  latéral  est  fort  aigu. 
Les  Crustacés  de  ce  genre  vivent 
comme  les  Portunes;  on  les  rencontre 
ordinairement  à  de  très-grandes  dis- 
tances en  mer  ;  au  rapport  de  Bosc  , 
celui  qui  a  reçu  le  nom  de  Pélagique  , 
nage  presque  continuellement  avec 
faciliié  et  même  une  sorte  de  grâce  : 
les  Yarecs  et  autres  Plantes  de  l'o- 
céan Atlantique  lui  servent  de  points 
de  repos.  L'espèce  qui  sert  de  type  à 
ce  genre  est  : 

La  LupÉE  PÉLAGIQUE ,  L.  Pe/osgi- 
crt,  Leach;  CanceiFelasgicus,  Linn.; 
Portunus  Pelasgicus  ,  Fabr.  Latr.; 
Cancer  Cedo-nulli ,  Cancer  reticiila- 
tus  ,  Herbst.  Dessus  du  test  finement 
chagriné  ,  d'un  gris  verdâti  e  ou  d'un 
rougeatre  violet  et  tacbeîé  de  jaunâ- 
tre. Pâtes  colorées  de  même  en  des- 
sus, avec  les  doigts  et  les  tarses  rou- 
ges. Dents  frontales  et  celles  des  bords 
latéraux,  les  deux  dernières  excep- 
tées, courtes,  les  deux  du  milieu 
plus  petites.  Cloison  des  antennes  in- 
termédiaires avancée  en  pointe;  tiois 
fortes  dents  spiniformes  au  côté  in- 
terne du  bras.  Impression  dorsale 
ordinaire  assez  forte.  Cette  espèce  se 
trouve  à  Pondichérv,  sur  les  cotes  de 
la  Nouvelle-tloUande  et  non  dans 
rOcéan  comme  le  disent  Linné  et  Fa- 
bricius. Le  Portunus  Pelasgicus  de 
Bosc,  Cancer  Pelasgicus  de  Degéer, 
n'appartient  pas  à  cette  espèce;  c'est 
la  Lupée  Diacanlhe  de  Latreille.  f^. , 
pour  plus  de  détails,  le  mot  Fortune. 

(G.) 

LDPERE.  Luperus.  IKS.  Genre  de 
Tordre  des  Coléoptères  ,  section  des 
Tétramères  ,  famille  des  Cycliques, 
tiibu    des    Galérucites  ,    établi    par 


LUP  3i5 

Geofl'roy  et  ensuite  par  Olivier ,  et  ne 

diflérant  des  Galéruques  avec  les- 
quelles Latreille  les  a  réunis  (Règn. 
Ànitn.  de  Cuv.)  que  par  les  antenne.q 
qui  sont  au  moins  de  la  longueur  du 
corps  ,  composées  d'ailldcs  cylindri- 
ques ,  tandis  qu'elles  sont  plus  cour- 
tes et  composées  d'aititles  en  cône 
renversé  dans  les  Galéruques.  Jjcs 
deux  derniers  ai  licles  de  leurs  palpes 
ma\ill;iires  diffèrent  peu  en  longueur, 
tandis  que  le  pénultième  est  dil^lé 
et  le  dernier  beaucoup  ]'lus  court  et 
tronqué  dans  le  genre  Adorie.  Les 
Allises  s'en  distinguent  par  leurs 
cuisses  postérieures  qui  sont  propics 
au  saut  tandis  qu'elles  sont  simples 
dans  les  genres  précédens.  Les  Lu- 
pères  ont  le  cor|>s  mou  ,  plus  allongé 
que  celui  des  Galéruques  et  des  Al- 
tises;  ce  sont  de  petits  Insectes  qui 
se  tiouveiit  sur  les  léuilles  des  Ormes 
et  de  plusieurs  autres  Arbres.  i..eur 
démarche  est  lente  ,  mais  ils  volent 
assez  bien.  Leur  larve  est  courte, 
un  peu  ov;ilc;  elle  est  munie  de  six 
pâtes  cl  d'une  tète  écailleuse,  et  le 
leste  de  son  corps  est  mou  et  d'un 
blanc  sale.  Ce  genre  est  peu  nom- 
breux en  espèces.  Dejean  f  Cat.  des 
Col.,  p.  ii8)  en  mentionne  douze. 
Celle  qui  sert  de  type  au  genre,  et 
qui  est  la  plus  commune  à  Paris , 
est  : 

Le  LUPÈRE  FLAVIPÈDE  ,  L.  fia- 
vipes ,  Oliv.  (Col.,  t.  4  ,  u.  76  bis, 
pi.  I,  fig.  1);  C.riocerls fiavipesy  Fabr., 
Panz.  [fasc.  r>2,  fig.  4  et  b  y,  long  de 
près  de  deux  lignes  :  corps  noir  ;  an- 
tennes noires  beaucoup  plus  longues 
que  le  corps  dans  le  mâle,  guère  plus 
longues  que  le  corps  et  fauves  dans 
la  lémelle  ;  corselet  noir  dans  le 
mâle ,  rougeâlre  dans  la  femelle  ;  ély- 
Ires  noires  et  pâtes  fauves  dans  les 
deux  sexes.  (g.) 

*  LUPERIA.  coT.  PHAN.  (De  Can- 
doUe.  )  Sous- genre  de  MattlUola.  V. 
ce  mot.  (b.) 

*  LUPIN.  OIS.  Syn.  de  Tadorne, 
espèce  de  Canard.  /'.  ce  mot.      (B.) 

LUPIN.  Lupinus.  r.oT.  phan.  Gen- 
re de  la  famille  des  Légumineuses  , 


544 


LUP 


placé  dans  la  Diadelpbie  Décandrie, 
L.,  quoiqu'il  présente  les  caractères 
de  la  Monadelphle  ,  établi  par  Tour- 
nefort  et  adopté  par  tous  les  botanis- 
tes modernes  ,  avec  les  caractères  sui- 
vans  :  calice  divisé  très-profondément 
en  deux  lèvres  ;  corolle  papiliona- 
cée  ,  dont  l'étendard  est  cordiforme  , 
presque  arrondi,  réfléchi  et  compri- 
mé sur  les  parties  latérales  ,  les  deux 
ailes  ovales,  souvent  aussi  longues 
que  l'étendard  et  conniventes  vers  le 
sommet  de  leur  bord  inférieur  ;  la 
carène  acuminée  ;  dix  étamiues  dont 
les  filets  sont  réunis  en  un  seul  fais- 
ceau ,  et  les  anthères  de  diverses  for- 
mes ,  savoir  :  cinq  précoces  arron- 
dies et  cinq  tardives  oblongues  ;  style 
subulé,  ascendant,  terminé  par  un 
stigmate  obtus  et  velu;  légume  coria- 
ce, oblong,  comprimé  ,  obliquement 
toruleux.  Dans  son  Prodromus  Sysle- 
matis  P'egelabllitim  ,  le  prol'esseur  De 
Candolle  a  placé  le  genre  Lupini/s 
parmi  les  Phaséolécs,  cinquième  tri- 
bu de  la  famille  des  Légumineuses. 
Il  en  a  décrit  trente-six  espèces  dis- 
tribuées en  deux  sections ,  d'après 
leurs  feuilles  digilées  ou  entières.  Le 
nombre  des  espèces  connues  du 
temps  de  Linné  n'était  que  de  huit 
seulement,  toutes  indigènes  du  bas- 
sin de  la  Méditerranée  et  de  l'Europe 
occident  de  ,  à  l'exception  du  Lupi- 
nus  pe/ennis  qui  croît  dans  l'Amé- 
rique du  nord  et  du  L.  integrifullus 
qui  a  pour  patrie  le  cap  de  Bonne- 
Espérance.  Les  espèces  que  les  au- 
teurs ont  décrites  postérieurement  à 
Linné  sont  pour  la  plupart  indigènes 
de  l'Amérique,  soit  méridionale  ,  soit 
septentrionale  :  une  ou  deux  seule- 
ment qui  ont  été  décrites  par  Lourei- 
ro  croissent  sur  la  côte  orientale  d'A- 
fiiqueelen  Cochinchine. 

Le  Lupin  «lanc  ,  Lupinus  albus  , 
L.,  est  l'espèce  la  plus  intéressante, 
puisqu'elle  est  un  objet  considérable 
de  culture  dans  les  contrées  australes 
de  l'Europe-  Cette  Plante  s'élève  cà  la 
liauteur  d'enviion  un  demi-mètre.  Sa 
tige  est  herbacée  ,  dioile,  cylindrique, 
un  peu  rameuse  supérieuienient  et 
légcreinerll  velue.  Elle  a  des  feuilles 


LUP 
alternes,  composées  de  cinq  à  sept 
folioles  ohovales-oblongues  ,  couver- 
tes en  dessous,  et  principalement  sur 
les  bords,  de  poils  fins,  couchés, 
luisans  et  légèrement  argentés.  Les 
fleurs  sont  blanches,  assez  grandes, 
alternes  et  disposées  sur  des  pédicel- 
les  en  épis  terminaux.  Le  Lupin 
blanc  a  l'avantage  de  réussir  dans 
des  terrains  maigres ,  pierreux  et  sa- 
blonneux. Ses  graines  étaient  un 
mets  assez  en  usage  sur  les  tables  des 
anciens  ,  et  leurs  poêles  en  ont  célé- 
bré l'excellence  ,  quoique,  si  nous 
consultons  seulement  notre  goût  , 
nous  n'y  trouvions  qu'un  almient 
grossier  et  difficile  à  digérer.  Cepen- 
dant les  Lupins  jouissent  encore  en 
Italie  fie  toute  l'estime  qu'ils  avaient 
dans  l'antiquité  ;  c'est ,  à  ce  que  nous 
apprend  notre  collaborateur  A.  Ri- 
chard, une  friandise  très -recherchée 
des  Florentins  qui  les  mangent  api'ès 
les  avoir  fait  légèrement  bouillir  et  dé- 
tremper dans  de  l'eau  salée.  La  farine 
de  Lupin  faisait  partie  des  quatre  fa- 
rines résolutives  des  anciennes  phar- 
macopées. C'est  un  maturalif  qui  n'a 
pas  beaucoup  d'avantages  sur  la  plu- 
part des  autres  farines  de  Légumi- 
neuses. Dans  les  environs  de  INaples, 
on  cultive  en  abondance  le  jL«/»/rtMs 
Tennis  de  Forskahl,que  l'on  donne 
aux  Chevaux  comme  un  excellent 
fourrage  vert.  Deux  autres  espèces 
peuvent  être  considérées  comme  Plan- 
tes d'ornement,  en  raison  de  la  beau- 
té de  leurs  fleurs  et  de  leurs  feuilles. 
Ce  sont  les  Lupinus  varius  et  luteus 
(le  Linné.  Le  premier  a  des  fleurs  as- 
sez grandes  ,  d'une  belle  couleur  ,  le 
pi  us  souvent  bleue  ,  quelquefois  pur- 
purmes.  Le  second  est  remarquable 
par  ses  fleurs  jaunes  qui  exhalent  une 
odeur  analogue  à  celle  de  la  Giroflée. 

(G..N.) 

LUPINASTER.  bot.  rn.-VN.  Le 
Trifulium  Lupinaster ,  L.,  avait  été 
érigé  par  Adanson  en  genre  distinct , 
que  tous  les  auteurs  ont  négligé, 
excepté  Mœnch  qui  en  proposa  le 
rétablissement.  Seringe  {in  De  Caii- 
dulle  Prodrom.  Syst.  Veget.  ,  2,  p. 
202)  l'a  considéré,  avec  juste  raison, 


C-  Vau/Aief^pvt4i:*et<Area:^^ 


ifcAnie/x.  scuk  ? 


/^^.i.LUTJAN   DAUBRIET.    LUrjANlTSAUBlUETIl. 

Desmar 

/i/.a.  ACANTHURE  DE  BROUS  SOîWET  .  ACANTHURUS BROU.'^SONN. 

a  .  f/ne-  den/ .   b  .  Ej?^y  de  la,  çueué. .   c.  /d.  j-a-  coi^e-    /ran^oer.^ 


LUR 

comme  une  simple  section  du  Tri- 
foiutiii;  section  remarquable  par  ses 
fleurs  très-grandes,  ses  pélales  épais, 
persis(ans  ,  rouges,  blancs  ou  jaunes; 
ses  folioles  coriaces,  au  nombre  de 
trois  à  sept ,  à  plusieurs  nervures. 
C'est  à  cetlesection  qu'appartiennent, 
outre  l'espèce  qui  lui  a  donné  son 
nom  ,  les  Trifuliurn  alpinum  et  uni- 
Jloium.  r.  Trèfle.  (g..n.) 

LDPINELLE.  bot.  phan.  Nom 
vulg.iire  ilu  Trèfle  incarnat  et  du 
Sainfoin.  (b.) 

LUPIINUS.  BOT.  PHAN.  V.  Lupin. 

LUPON.  MOLi..  Tout  porte  à  croire 
que  le  Cyprœa  Lota  de  Linné,  de 
BruguièreeldeLamarck,  est  la  même 
Coquille  que  le  Lupon  d'Adanson 
(Voy.  au  Sénég.,  pi.  5,  fig  2;.  Co--H.) 

*  LUPSEA.  BOT.  PHAN.  (Necker.) 
Sous-genie  de  Centaurées  répondant 
au  C/vcûdilium  de  Linné.  (b.) 

*  LUPULARIA.  BOT.  PHAN.  Se- 
ringe  (  in  De  Candulle  Prodrom. 
Syst.  Veget.^  2,  p.  172)  nomme  ainsi 
la  seconde  section  qu'il  établit  dans 
le  genre  Medicago,  et  qui  est  carac- 
térisée par  ses  gousses  en  forme  de 
rein,  de  faulx  ou  de  cuiller,  glabres 
ou  pubescentes,  à  bords  entiers.  Elle 
i^enferme  quinze  espèces  dont  les 
plus  remarquables  sont  les  Medicago 
saliva  ,  Lupulina  et  arborea.  P'.  Lu- 
zerne. (G..N.) 

LQPULINE.  Lupuliaa.  bot.  phan. 
Espèce  du  genre  Luzerne.  (b.) 

*  LUPULIINE.  BOT.  CHIM.  On  a 
donné  ce  nom  à  la  matière  jaune  et 
céréacée  qui  recouvre  les  écailles 
des  cônes  du  Houblon  ,  cl  qui  paraît 
en  être  le  principe  actif.  F".  Hou- 
blon, (a.r.) 

LUPULUS.  BOT.  piiAN.  F.  Hou- 
blon. 

LUPUS.  3IAM.  F.  Loup  au  mot 
Chien. 

*  LURÎD^.  BOT.  PHAN.  Dans  ses 
Fragmens  d'ordres  naturels,  Linné 
nommait  ainsi  un  groupe  dans  lequel 
il  avait  réuni  la  plupart  des  Plantes 

TOME   IX. 


LUT  546 

qui  foimcnl  aujourd'hui  la  fanille 
des  Nolanée^;  mais  entremêlées  de 
plu.sicurs  genres  qui  ont  éié  disper- 
sés dans  d'autres  familles  nalureflcs. 
F.  SoLANÉES.  (ji^    n  \ 

■*  LUSS.VO  DE  MA.  pois.  Syn. 
d'Esox  Sphyrœna,  L.  ,  chez  les  pê- 
cheurs du  golfe  de  Gênes.  F.  Sphy- 
béne. 

*  LUSSAQ.  noT.  PUAN.  L'un  des 
noms  arabes  du  luiskahlea  tenacissi- 

ma.  F'.  FOSKAHLEA.  (b.) 

LUSTRE  D'EAU,  bot.  pu  an.  Nom 
vulgaue  de  l'HoUone  des  marais;  on 
l'étend  quelquefois  aux  Charagnes. 

(b.) 

LUTAIRE.  Liitaria.  bot.  crypt. 
{Jrlhrodiées.)  Le  gcnie  aiu'^i  nommé 
par  Beauvois  qui  se  hâta  de  diviser 
les  Algues  aquatiques  sans  les  avoir 
assez  examinées,  ne  convient,  par  ses 
caractères,  à  aucune  pioduction  de  la 
ualure,  ou  convient  à  beaucoup  qui 
sont  très-dilTérenles  entre  elles.  Ou 
peut  deviner  seulement  que  sous  ce 
nom  il  entendait  désigner  desOscil- 
laiiesqui  croissent  au  bas  des  murs 
humides  et  certaines  Conferves.    (a.) 

LUTEOLA.  BOT.  PHAN.  Nom 
scientifique  de  la  Gaude  ou  Herbe  à 
jaunir  que  Toumefort  avait  séparée 
des  autres  Résédas  pour  en  former 
un  genre  qui  ne  fui  pas  conservé  par 
Linné.  (b.) 

LUTH.  REPT.  CHÉL.  Espèce  de 
Tortue  de  mer.  F.  Tobtue.         (b.; 

LUTHEUX.  GIS.  Même  chose  que 
Lulu.  F.  ce  mot.  (b.) 

LtlTJAN.  LéUtjanus.  pojs.  Genre 
établi  par  Bloch  qui  lui  donna  un 
nom  chinois,  on  ne  sait  trop  par 
quelle  raison  ,  et  qu'adopta  Lacépède 
en  y  comprenant  un  grand  nombre 
d'espèces  que  Cuvier  n'y  a  point  con- 
servées. Ce  SMvaut  en  a  séparé  les  Dia- 
copes,  les  Prisîipomes,  et  surtout  les 
Poissons  dont  il  a  formé  le  sous- 
genre  Crénilabrc  ,  raj  porté  à  sa  véri- 
table place  dans  la  savante  Histoire 
du  Règne  Animal  (T.  11 ,  p.  362).  Ré- 
formé par  l'auteur  de  cet  inimortci 

55 


546  LUT 

ouvrage,  le  genre  dojil  il  est  ques- 
tion, placé  dans  rordrc   i!es    Acan- 
thoptérygiens ,    y    f.iil   partie  de    la 
quatrième   tribu  de  la  premièie  sec- 
tion  de    la    famille    des   PercoiVles, 
Acanlhopomes  de   Diunérd.   Ses  ca- 
ractères consistènl  :  dans  les  ventrales 
situées  au-desso(is  des  pectorales;  un 
corps  épais  mais  comprimé  ;  l'oper- 
cule denté  mais  sans  piquans;  la  dor- 
sale souvent  armée;    la  gueule  bien 
Tendue,  dépourvue  de  lèvres  charnues; 
des  dents  en  ciochet  aux  mâchoires  , 
et  point  de  dents  en  velours  derrière 
ces  dents   en  crochet.  Par  cette  ma- 
nière de  les  caractériser  ,  le  noudire 
des  Lutjans  se  trouve  considérable- 
ment diminue,  encore  qu'il  ne  laisse 
pas  que  de  demeurer  cousidéiable.  Ce 
sont  des  Poi-^sons  d'assez  petite  taille, 
de  forme  élégante  ,  elsuitout  remar- 
quables par  la  richesse  ,  l'éclat  et  la 
variété  des  nuances  dont  ils  sont  pa- 
rés. La  plupart  vivent  soliiaiics  dans 
les   mers   des  îles   de  l'Inde,   de   la 
Chine   et  du   Japon   méridional.   Ils 
s'y  tiennent  parmi  les  rochers  ,  dans 
les  creux   et  les  fentes  ,    ne  sortant 
guère  de   leur  obscure   retraite  que 
par  le  plus  beau  temps  ,  pour  nager 
avec  agilité  parmi  les  Hydrophvtes  , 
dont  les  plus  tendres  forment  leur 
principale  nourriture.  La  chair  en  est 
ibrt  estimée  ;  on  en  trouve  aussi  quel- 
ques-uns  dans   les    mers    d'Arabie  , 
ainsi  qu'aux  Aniilles.  Le  I^e/ca  yls- 
censioiiis ,  L.,  de  l'île  de  l'Ascension, 
non   loin  de  Sainte-Hélène   dans  le 
grand  Océan  ,  fait  partie  de  ce  genre, 
dont  les  principales  espèces  sont  :  le 
Lutjanus  Blocliiii  le  Lufjanus  Lut- 
jan  ,  Bloch  ,  pi.  243  ;  —  l'EcuREtJiL, , 
Lutjaaus  Sciurus,  Lie,  Percaformo- 
sa  ,  L.; — I'Hamur  ,  Lutjanus   Ha- 
jTiur,  Lac,  Sciœna,  Forsk.;  — Lut- 
janus e/lipticus ,  hic,  l'un  des  ^/z- 
//tias  de  Bloch,   qui  ne  s'ont  que  des 
Luljans;  —  Lutjanus  Snrnbra  ,  Cuv., 
l'un  des  Alphcstes  de  Schneider,  qui 
sont  aussi  de  simples  Lutjans,  etc. 
La  Luljan  Gymnocéphale  figuré  par 
Lacépède  ,  T.  m,  pi.  33,  f.  2,  nous 
paraît  devoir  être  repoussé  de  ce  genre 
puisqu'on  n'y  voit  aucune  dentelure 


LUT 

à  l'opercule;   il  appartiendrait  alors 
au  Ventex.  f^.  Denté.  (b.) 

LUTRA.  MAM.  V.  Loutre. 

LUT  RAI  RE.  Lutrarla.  conch. 
Linné  avait  confondu  les  Coquilles  de 
ce  genre  pai  mi  ses  Mactreset  sesMves. 
Bruguière  ne  les  sépara  pas  non  plus 
de  ces  genres  ,  ou  plutôt  il  les  mit 
toutes  parmi  les  Mactres.  Lamarck 
sépara  le  premier  ces  Coquilles,  et  en 
forma  le  genre  qui  nous  occupe  sous 
le  nom  qu'il  poite  encore  aujour- 
d'hui. C'est  dans  le  Système  des  Ani- 
maux sans  vertèbres  qu'il  le  caracté- 
risa. De  Roissy  l'adopta  dans  la  con- 
tinuation du  Buffon  de  Sonnini ,  et  le 
S  laça  ,  comme,  Lamarck,  à  côté  des 
lacties.  Dans  la  Philosophie  Zoolo- 
gique ,  Lamarck  établit  la  famille  des 
Maciracées,  dans  laquelle  ce  genre 
fut  compris  avec  les  Erycines  ,  les 
Ongulines,  les  Crassatelies  et  les 
Mactres.  Dans  l'Extrait  du  Cours  , 
cette  famille  et  les  rapports  des  Lu- 
traires  ne  changèrent  pas.  Cuvier 
n'adopta  pas  cet  arrangement ,  et  le 
genre  Lutraire  dont  il  sépara  une 
partie  desLavignons  (/^.  ce  mot)  fut 
pour  lui  un  sous-genre  des  Myes  qui 
elles-mêmes  font  partie  de  la  famille 
des  Enfermées.  Elles  furent  donc  sé- 
parées des  Mactres.  Dans  son  dernier 
ouvrage  ,  Lamarck  apporta  quelques 
changemens  dans  la  famille  des  Mac- 
tracées  {P^.  ce  mot);  mais  il  laissa 
toujours  les  Lutraires  en  rapport 
avec  les  Mactres.  Blainville  eut  à 
l'égard  des  Jjutraires  une  opinion  à 
peu  près  semblable  à  celle  de  Cu- 
vier, c'est-à-dire  qu'il  les  sépara  des 
Mactres.  Celles-ci,  sous  le  nom  de 
Lutiicoles,  se  trouvent  dans  la  fa- 
mille des  Pyloridés  ;  celles-là  dans 
celle  des  Conchacés  avec  les  Venus, 
etc.  Latreille  a  également  séparé  les 
Lutraires  des  Mactres  ;  Srinsles  mettre 
dans  leurs  rapports  anatomiques  ,  il 
les  a  transportées  de  la  famille  des 
Maciracées  dans  celle  des  Myaires  qui 
se  trouve  composée  des  genres  Lu- 
traire, Anatine  et  M^/e.  Le  genre  Lu- 
traire, à  ne  considérer  que  l'Animal, 
est  certainement  beaucoup  j)lus  voi- 


t\    fair//,/r-//>'^ i-^ /K 


Fyl.  HT'J^Viv  Mu.sEjF-porvTr.  z  rrJJjvrrs  ^^rrriR  os  mis .    . 

ftt/2    OMBREVE  DE  FOniiYIER    rjIBJilJV^  FriiALERI.  ncsmmvst 


2.  a  ft/ern .  tàvsttu-  t/f  /it   MAt/toire  in/î'rieate 


LUT 

ain  des  Myes  que  des  Mactres  ;  mais 
si  an  s'attache  plus  particulièreineut 
aux  l'apports  que  peut  oUrir  la  char- 
nière, il  sera  incontestablement  très- 
voisin  des  Mactres.  Ce  sont  ces  deux 
différentes  manières  de  considérer  les 
rapports  des  Mollusques  qui  ont  fait 
naître  les  différentes  opinions  que 
nousavonsrapportées.Quelle  que  soit 
celle  que  l'on  adopte,  voici  de  quelle 
manière  ce  genre  peut  être  caractéri- 
sé ,  et  d'après  l'Animal  el  d'après  sa 
coquille:  Animal  très-comprimé;  le 
manteau  fendu  dans  tout  son  bord  in- 
férieurterminé  eu  arrièr*  par  un  long 
tube;  un  pied  subanlérieur,  petit  ol 
sécurifornie.  Coquille  inéquilalérale  , 
transversalement  xjblongue  ou  ar- 
rondie, bâillante  aux  extrémités  la- 
térales; charnière  ayant  une  dent 
comme  pliée  en  deux  ,  ou  deux  dents 
dont  une  est  simple,  et  une  fossette 
adjointe,  deltoïde,  oblique,  saillante 
en  dedans;  dents  latérales  nulles;  li- 
gajnenl  intérieur  fixé  dans  les  fosset- 
tes cardinales.  A  l'exemple  de  La- 
marck,  nous  diviserons  les  Lutraires 
en  deux  sections  établies  d'après  la 
forme  de  la  coquille;  la  première 
coivkprendra  celles  qui  sont  iransvei-- 
salement  oblougues  ,  et  la  seconde  les 
Coquilles  orbiculaii  es  ou  subirigones. 

f  Coquille  transversalement  oblon- 
gue. 

fcuTRAiRE  soLÉNoiDE ,  Lutiarla 
solenoides  ,  Lamk. ,  Anini  sans  vert, 
ï.  V,  p.  468,  n.  1  ;  Mya  oblunga,  L., 
Gmei.,  p.  5221;  Chcmnitz,  Conch. 
T.  VI ,  tab.  2  ,  fig.  li.  Coquille  qui  a 
assez  bien  la  forme  d'un  Solen;  elle 
se  trouve  sur  nos  côtes,  enfoncée  dans 
le  sable.  Elle  est  couverte  d'un  drap 
uiarin  grisâre.  D'après  Lamarck,  son 
analogue  fossile  se  trouverait  au 
Mout-Marius,  près  de  Rome. 

-J-f  Coquille  orbiculaire  ou  sublri- 
goue. 

LuTRAiRE  Calcinelle  ,  Lutiaiia 
piperata  ,  Lamk.,  loc.  cit.,  n.  5;  Mnc- 
tra  piperata ,  Gmel. ,  p.  5 261  ;  la  Cal- 
cinelle  ,  Adansou  ,  Voy.  rai  Sénég.  , 
p.  222,  lab.  17,  fig.  18;  Mya  hispa- 


LUX 


547 


«/ca,  Chemn.,  Conch. T.  vi.iah.  5, 
fig.  ai.  Espèce,  à  ce  qu'il  paraît  [ 
assez  répandue  dans  la  Méditerrauéeî 
rOcé.in  et  les  mers  du  Sénégal.  Elle 
est  fort  aplatie  ,  même  Iransnarcnte, 
jaunâtre;  les  dents  de  la  charnière 
sont  très-pelitcs.  (D..n.) 

*  LDTRICOLE.  Luiricola.  moli.. 
Dénommalion  sous  laquelle  Blain- 
ville ,  daus^son  ai  ticle  Moi>ia'S(2UK  du 
Dictionnaire  des  Sciences  Nalui  elles, 
range  le  genre  Ligule  de  Leach  et  le 
genre  Lutraire  de  Lamarck.  Il  est 
bien  probable,  du  moins  autant  qu'on 
en  peut  juger  d'après  le  petit  nombre 
il'espèces,  que  ce  genre  Ligule  dç 
Leach  n'est  point  du  tout  le  même 
que  celui  de  Montagu  ,  puisque  ce- 
lui-ci cornspoml  aux  Ainpliidesmes 
de  Lamaick.  /''.  Ampuidesme  el  Li- 
gule. (n..H.) 

LL'rRlX.  EEPT.  OPH.  Esi^èce  du 
genre  Couleuvre,  /'.ce  mol.        (a.) 

*  LUVARUS.  POIS,    r,   Louva- 

BEAU.  (B.J 

*  LUXEMBOURGIE.  Luxembur- 
gia.  BOT.  l'iJAN.  Aug.  deSaint-Hilaire 
aupelle  ainsi  un  genre  nouveau  de 
Plantes  brésiliennes,  voisin  du  Sau- 
ragesia  et  faisant  partie  du  gioupe 
que  ce  savant  bot;iniste  a  nommé 
Sauvagésiée^.  Voici  les  caractères 
qu'il  assigne  à  ce  nouveau  genre 
(Mémoires  du  Musée,  9,  p.  552).  Le 
calice  est  foi  nié  de  cinq  sépales  iné- 
gaux et  caducs;  la  coioUe  de  cinq 
pétales  hypogynes,  sessiles.  Les  éta- 
inines  sont  en  nombre  défini  ou  in- 
défini, linéaires,  à  quatre  faces  ,  s'ou- 
vraul  à  leur  sommet  par  deux  pores 
et  toutes  réunies  eu  une  masse  conca- 
ve et  penchée  d'un  côté.  Le  style  est 
subulé  et  courbé,  terminé  par  un 
stigmate  simple.  L'ovaire  est  allongé, 
trigonc  ,  courbé,  appliqué  sur  un 
disque  hypog^  ne.  Cet  ovaire  présen- 
teuueseule  logepolvsperme.  Le  fruit 
est  une  capsule  trivalve,  polysperme, 
dont  les  valves  ont  leurs  bords  ren- 
Irans  et  séminilères  ,  mais  ne  formant 
pas  des  cloisofls  complètes.  Lesgiai- 
ue;5  sont  bordées  d'une  membrane  el 


548  LUZ 

renferment  un  embryon  dressé  au 
cenlre  d'un  endospeimc  peu  épais, 
ot  dont  la  radicule  est  tournée  veis  le 
hile. 

Ce  genre  se  compose  de  deux  espè- 
ces seulement.  Ce  sont  des  Arbustes 
rameux ,  très-glabres,  portant  des 
feuilles  alternes  ,  déniées  ,  cuspidées  , 
à  nervures  latérales,  parallèles  et  Irès- 
rapprochées  et  accompagnées  à  la  ba- 
se de  leur  pétiole  ctc  daiix  stipules 
ciliées  et  caduques.  Les  fleurs  sont 
jaunes,  terminales  et  en  grappes.  Ces 
deux  espèces  ont  été  nommées  ,  l'une  , 
Luxemburgla  oclnndra  ,  qui  a  ses 
feuilles  presque  sessiles  ,  lancéolées, 
étioites,  et  huit  étamines  seulement 
dans  chaque  fleur;  et  l'autre,  Litxem- 
burgia  polyandra  ,  dont  les  feuilles 
sont  pétioléeSjcUipliques  ,  allongées, 
et  les  fleuis  polyandres.  Ces  deux  es- 
pèces croissent  au  Brésil .  (a.  r.) 

LUZERNE.  Medicago.  bot.  phan. 
Genre  de  Plantes  très-nombreux  en 
espèces  et  qui  appartient  à  la  famille 
des  Légumineuses,  et  à  la  Diadelphie 
Décandrie,  L.  Voici  ses  caractères  : 
le  calice  y  est  presque  cylindrique,  à 
cinq  dents  effilées  ;  la  corolle  papi- 
lionacée;  l'étendard  redressé,  entier, 
les  ailes  onguiculées  et  la  carène  un 
peu  éloignée  de  l'étendard;  le  fruit 
est  une  gousse  uniloculaire  ,  poly- 
sperme,  falciforme,  ou  le  plus  sou- 
vent contournée  en  spirale  plusieurs 
fois  sur  elle-même.  Les  espèces  de  ce 
genre  sont  fort  nombreuses.  Serin- 
ge,  dans  le  second  volume  du  P/o- 
drornus  Systematls  du  professeur  De 
Candolle  ,  en  a  mentionné  soixante- 
dix-liuit.  Elles  croissent  dans  toutes 
les  parties  de  l'Europe  ,  mais  plus 
communément  dans  les  régions  qui 
«voisinent  le  bassin  de  la  Méditerra- 
née. Ce  sont  des  Plantes  annuelles  ou 
vivaces,  quelquefois  ligneuses  ,  ayant 
des  feuilles  alternes,  pétiolées,  com- 
posées de  trois  folioles,  le  plus  sou- 
vent dentées.  Les  deux  stipules  qui 
accompagnent  chaque  pétiole  à  sa 
base  sont  ordinal,  ement  plus  ou 
moins  profondément  dentées.  Les 
fleurs,  qui  forment  des  épis  généra- 


LDZ 

lement  denses  et  souvent  ovoïdes  ou 
globuleux ,  sont  jaunes  ou  quelque- 
fois violettes.  Ce  genre  a  la  plus 
grande  ressemblance  avec  les  Trè- 
fles, surtout  par  le  port,  au  point  que 
l'habitude  seule  peut  faire  distinguer 
les  petites  espèces  de  Tièfle  d'avec 
certaines  Luzernes.  Mais  le  fruit  est 
fort  différent  dans  ces  deux  genres, 
car,  dans  les  Trèfles,  la  gousse  est 
très-courte  ,  contenant  une  ou  deux 
graines  seulement,  et  entièrement 
recouverte  et  cachée  par  le  calice , 
qu'elle  ne  dépasse  pas.  Parmi  les 
nombreuses  espèces  de  ce  genre , 
nous  n'en  décrirons  ici  que  quelques- 
unes  des  plus  intéressantes  par  leurs 
usages.  Telles  sont  les  suivantes  : 

Luzerne  cultivée  ,  Medicago  sc- 
tlva,  L.  Cette  espèce,  la  plus  com- 
n)une  de  toutes  ,  estvivace.  Sa  racine 
blanche  et  pivotante  acquiert  quel- 
quefois une  longueur  de  six  à  huit 
Eieds  et  même  davantage.  Sa  tige  est 
erbacée  et  souvent  presque  sous- 
frutescente  à  sa  base,  rameuse,  hau- 
te d'environ  deux  pieds ,  glabre , 
portant  des  feuilles  alternes  ,  compo- 
sées de  trois  folioles  obovales  ,  allon- 
gées, mucronées ,  et  des  stipules  lan- 
céolées et  dentées.  Les  fleurs  sont 
violettes,  quelquefois  mélangées  de 
jaune,  formant  îles  épis  terminaux. 
Les  fruits  sont  lisses,  contournés  en 
bélice  ,  finement  réticulés,  contenant 
plusieurs  graines  irrégulières  et  bru- 
nâtres. Cette  Plante  fleurit  pendant 
tout  l'été.  On  la  cultive  fort  abon- 
damment dans  les  prairies  artificiel- 
les ,  et  c'est  une  des  Plantes  dont  la 
culture  offre  le  plus  d'avantage.  En 
effet,  terme  moyen  dans  un  bon 
terrain,  une  luzernière  doit  durer 
au  moins  de  dix  à  douze  ans.  Or, 
pendant  tout  ce  laps  de  temps  ,  elle 
n'exige  aucune  culture  et  par  con- 
séquent aucun  frais  ,  donne  d'a- 
bondantes récoltes  et  n'épuise  pas 
le  sol.  Ses  racines  pivotantes  s'en- 
foncent profondément ,  en  sorte  que 
lorsqu'on  détruit  un  champ  de  Lu- 
zerne,  on  peut  y  faire  ensuite  au 
moins  deux  récoltes  de  Céréales  sans 
être  obligé  de  fumer.  Mais  to;:s  les 


LUZ 

terrains  ue  conviennent  pas  égale- 
ment à  sa  culture.  Il  lui  faut,  en  gla- 
nerai ,  un  5ol  léger  ,  mais  substantiel 
et  surtout  profond  ,  sans  quoi  ses  la  - 
cines  ne  pouvant  s  élondre,  la  l'iante 
languit  et  ne  donne  que  de  paiivro 
récolles,  (^uand  on  veut  Ibrnier  une 
luzernière,  il  y  a  certaines  précau- 
tions à  prendre  qui  en  assurent  le 
succèi.  Ainsi  on  devra  choisir  de  pré- 
férence un  champ  oii  l'on  viendra 
de  cultiver  des  racines  potagères  ou 
toute  autre  Plante  dont  la  cultuie 
exige  le  sarclage  ,  car  alors  on  aura 
un  champ  mieux  purgé  de  mauvaises 
Herbes.  Il  faut  que  la  terre  .-oit  pié- 
parée  au  moins  par  deux  labours 
bien  profonds  On  doit  ensuite  en 
unir  la  surface  au  moyen  de  la  herse 
et  du  rouleau  avant  de  semer  la 
graine.  Celle-ci  se  sème  à  la  volée,  ei 
il  en  faut  environ  de  vingl-cinq  à 
trente  livres  pour  un  aipcnt.  Beau- 
coup de  cultiv'iiteurs  sont  dans  l'usa- 
ge de  semer  de  l'Avoluc  en  même 
temps  que  la  Luzerne.  Cette  métho- 
de a  l'avantage  de  j'rotéger  les  jeunes 
plants  de  Luzerne  contre  la  tro[> 
grande  ardeur  du  soleil ,  parce  que 
l'Avoine  pousse  plus  rapidement ,  et 
de  donner  pour  la  première  année 
une  récolte  qui  couvie  les  frais  de  la 
culture.  La  graine  de  Luzerne  doit 
être  recouverte  aussitôt  qu'elle  est 
répandue  sur  la  terre  au  moyen  d'u- 
ne herse  armée  de  branches  d'épines. 
En  général,  il  ne  faut  pas  couper  la 
Luzerne  la  première  année  de  s.i  vé- 
gétation, afin  que  ses  pieds  prennent 
plus  de  force  et  tallent  davantage. 
Lorsqu'une  luzernière  semble  s'arrê- 
ter, on  lui  redonne  de  l'activité  en  y 
étendant  du  plâtre;  ce  sel  calcaire  y 
produit  un  effet  surprenant. 

LuzF.KNE  LtiPULiNE,  JUedicagj  Lii- 
pulina,  L.  ,  vulgairement  Minette. 
Cette  espèce,  excessivemeni  con)mu- 
ne  dans  les  champs,  se  dislingue  fa- 
cilement par  sa  tige  grêle,  rameuse  , 
couchée ,  ayant  ses  feuilles  compo- 
sées de  trois  folioles  obovales  ,  cunéi- 
formes ,  dentées  au  sommet  ;  ses  sti- 
pules lancéolées,  entières;  ses  fleurs 
petites,   jaunes,    formant    des    épis 


LUZ  fijç, 

ovoïdes,  auxquels  succèdent  des 
gousses  réniformes,  monospeimcs  , 
rélieuLes  et  noires.  Ce:te  espèce  , 
que  Ion  connaît  sous  l.s  noms  de  Tik- 
Jle  jaune  ou  ViiJU-  nuir,  eomnienre  à 
se  réfiandre  élu  z  les  culiivaicurs  soi- 
gmux.  i;ile  iem|  laee  le  Trèfle  dans 
1  assolement  .'.es  mars.  Klle  a  l'avan- 
tage de  po.ivoir  .se  développer  ,  mê- 
me (Uns  les  terrains  les  plus  mai- 
gres. Son  fourrage  est  excellent  pour 
les  bestiaux  ,  et  son  ])àturage  est  un 
des  meilleurs  pour  bs  .Moutons.  Klle 
se  sème  en  même  tem|is  que  les  mars 
<'t  à  raison  il'cnviion  tienle  livres 
par  hectare. 

LuzERNii  EN  AnuRE  ,  Medicago  ar- 
bore a  ,  L.  Cette  belle  espèce  croît 
dans  le  miili  de  l'Italie,  oii  elle  forme 
un  Arbrisseau  de  sept  à  huit  pieds  de 
hauteur.  Si  s  i'euilles  sont  composées 
de  trois  folioles  cunéiformes,  mucro- 
nées  ,  velues  et  soyeuses;  ses  Heurs 
sont  j.iunes,  réunies  en  bouquet  au 
sonnnet  des  rameaux.  Ses  gousses 
sont  planes  et  contournées  en  hélice. 
Cette  Plante  paraît  être  le  Cotise  des 
anciens.  Les  bestiaux  sont  très-avi- 
des lie  son  feuillage.  On  la  cultive 
quelquefois  dans  les  jardins  comme 
Plante  d'agrément.  (a.  k.) 

LUZIOLA.  BOT.  rn.iN.  Genre 
établi  par  Jus^ieu  dans  la  iamillc  . 
des  Graminées  et  la  Monœcie  Po- 
is andrie,  L.,  pour  une  Plante  obser- 
vée pai'  iJombey  au  i'érou,  et  retrou- 
vée (lepuisparHumboldtet  Bonpland 
au  Mexique.  L/i  Luziula  Perut-iana  , 
Juss. ,  Peis. ,  6j  «.,  2,  p.  675,  ou  Lu- 
ziula Mexicana  ,  Runlh  '\in  Ilumh. 
Kuv.  Gen.  i,p.  1^19),  est  une  Plante 
vivace  selon  Kunth,  annuelle  selon 
Jussieu  ,  donl  les  (leurs  monoïques 
forment  des  panicules  distinctes. 
Leurs  épiilets  sont  iiniilores;  la  lépi- 
cène  fotmée  de  deux  écailles  mu  ti- 
ques ,  sans  glume.  Dans  les  Heuis 
mâles  on  compte  un  grand  nombre 
d'étamines  ,  et  dans  les  fleurs  femel- 
les le  style,  profondément  biparti  , 
se  termine  [-ar  deux  stigmates.  Ce 
genre  nous  semble  encore  assez  im- 
parfaitement connu.  (a.  r.) 


5?5o  LTJZ 

LUZULE.  Luzula.  bo*.  Phan,  De 
Candolle ,  dans  la  Flore  Française, 
à  séparé  du  genre  Juncus  les  espèces 
qui  ont,  avec  des  feuilles  planes  et 
ciliées,  un  calice  formé  desixécail- 
les  gliimacécs,  accompagné  de  deux 
bractées  ;  six  étamines  ;  un  ovaire 
uniloculairc  tri?perme,  surmonté  de 
trois  stigmates;  et  poiirfi  uit  une  cap- 
sule à  une  seule  loge  ,  conîenant  trois 
graines  ,  et  s'ouvrant  en  (rois  valves. 
Ce  genre  ,  assez  nombreux  en  espè- 
èes  ,  diffère  des  Joncs  pi  oprement 
dits ,  nori-soulement  par  ses  feuilles 
planes  et  ciliée.-i ,  mais  encore  par  la 
Structure  de  sa  capsule. 

Les  espèces  de  ce  genre  qui  ci  cas- 
sent en  France  sont  :  Luzula  nivea  , 
alhida ,  lutea  ,  spadicea  ,  spicata  et 
pediformis  ,  qui  ha! >i lent  les  hautes 
chaînes  de  montagnes,  et  les  £éU- 
zula  carnpestris ,  vernalis ,  Forslerl  et 
maxima,  qu'on  trouve  dans  les  bois 
et  les  plaines.  (a.  r.) 

LUZURIAGA.  BOT.  phan.  Genre 
de  la  famille  des  Asparaginées  ,  fondé 
par  Ruiz  et  Pavon,  et  adopté  par 
Robert  Brown  qui  l'a  caractérisé  de 
la  manière  suivante  :  le  calice  a  six 
divisions  profondes  étalées,  égales, 
dépourvues  de  poils  et  caduques.  Les 
étamin(  s ,  au  nombre  de  six  ,  sont  in- 
sérées à  la  base  des  divisions  du  ca- 
lice ;  leurs  filets  sont  filiformes,  gla- 
bres ,  recourbés  à  leur  sommet.  Leurs 
anthères  sont  rapprochées,  sagittées 
et  plus  longues  que  les  filets.  L'o- 
vaire est  à  trois  loges  renfermant  un 
petit  nombre  dovulcs  ;  il  se  termine 
par  un  style  filiforme  et  à  trois  sillons 
longitudinaux,  et.  par  un  stigmate 
simple.  Le  fruit  est  charnu  et  con- 
tient un  petit  nombre  de  graines  glo- 
buleuses. 

Les  espèces  de  ce  genre  sont  des 
Arbustes  volubiles ,  à  feuilles  mar- 
quéesdenervures  proéminentes;  leurs 
fleurs  sont  en  cymes  ou  en  ombelles 
terminales  ou  axillaires  ,  portées  sur 
des  pédicelles  articulés  à  leur  base. 
Le  fruit ,  qui  est  noir ,  ne  renferme 
quelquefois  qu'une  seule  graine. 

Robert  Brown  indique  deux  espè- 


LYC 

ces  nouvelles  de  ce  genre  qui  crois- 
sent l'une  et  l'autre  aux  environs  de 
Port  Jackson  ;  l'une  qu'il  appelle  Lu- 
zuriaga  cymosa ,  et  qui  a  ses  fleurs 
disposées  en  cymes  terminales;  l'au- 
tre Luzuriaga  montana  dont  les  fleurs 
forment  des  ombelles  axillaires  et  pé- 
donculées.  Selon  le  même  botaniste, 
il  serait  possible  que  les  deux  espèces 
australasiennes  appartinssent  à  un 
£;eure  différent  du  vrai  Luzuriaga 
formé  sur  une  Plante  du  Pérou,  (a.r.) 

LYCANTH.«MUM  et  LYCHN- 
THEMON.  BOT.  FHAN.  Syn.  de  Smi- 
lax  aculeata.  V.    Salsepareille. 

(B.) 

LYCAON.  MAM.  Nom  scientifique 
d'une  espèce  du  genre  Chien.  V.  ce 
mot.  (B.y 

*  LYCASTYS.  Lycastys..  annel. 
Savigny  (Système  des  Anuel.,p.  45, 
note  )  propose  d'établir  sous  ce  nom 
un  nouveau  genre  dans  la  famille  des 
Néréides;  il  se  rapprocherait  des  Lyco- 
ris  par  l'existence  de  deux  mâchoires, 
et  serait  caractérisé  ainsi  :  antennes 
courtes ,  les  deux  extérieures  plus 
grosses,  inarticulées;  huit  cirres  ou 
quatre  paires  de  cirres  tentaculaires 
moniliformes;  les  cirres  supérieurs,  et 
les  deux  styles  également  monilifor- 
mes ;  une  seule  rame  à  chaque  pied; 
les  cirres  inférieurs  très-couits.  Ce 
genre  est  fondé  sur  la  ISej'eis  armilla- 
ris  de  Millier  (  V'on  Tf  urm.,  p  io4  , 
lab.  9,  fig.  1-5  )  et  d'Olhon-Fabri- 
cius  (  Faun.  GroeiiL,  n"  276  ).  Savi- 
gny n"a  pas  eu  occasion  d'examiner  lui- 
même  cette  espèce;  ce  qu'il  en  dit  est 
puisé  dans  la  description  et  les  fi- 
gures des  auteurs  précités.       (atjd.) 

*  LYCHAUS.  POIS.  On  ne  sait  à 
quel  Poisson  du  Nil  les  anciens  et 
Strabon  parliculièrement  ont  donné 
ce  nom.  (b.) 

LYCHNANTHUS.  bot.  phan. 
(  Gmelin.  )  T^.  Cucubale. 

LYCHNID7EA.  èot.  phan.  (  Dil- 
len.  )  Syn.  de  Phlox.  (  Mœnch.  )  Syn. 

de  Manulea /omen/osa ,  h.  (b.) 

LYCHNIDE.  Lychnis.  bot.  phan. 
Ce  genre  de  la  famille  des  Garyophyl- 


LYC 

lées  c  t  de  la  Dëcandrie  Penlagv  uic,  L. , 
offre  pour  caractères  csseiuiels  :  un 
calice  tubulcux  à  cinq  dents  et  nu  ; 
cinq  pétales  onguiculés  formant  une 
corolle  tubulcLise  ,  dont  l'enlree  e^t 
le  plus  souvent  conionnc'e  par  des 
appendices;  dix  élainines  ;  cinq  sty- 
les ;  capsule  dont  le  nomhro des  logos 
varie  de  un  à  cinq  ,  sessile  sur  le  ré- 
ceptacle oa  supportée  par  un  an- 
thophorc  allonj^é.  Le  genre  Liychiiis 
étudié  réceninic!\t  par  Seringe  {in 
De  Co^lulle  Prodruin.  Syst.  Vcgel.  , 
I  ,  p.  087  )  se  compose  de  vingt-une 
espèces,  y  compris  celles  qui  foi- 
maient  les  genres  ytgrustcmma  de 
Linné  et  Githago  de  Dcslontaincs 
Ces  espèces  sont  Liistril)uëes  en  quatie 
sections  qui  avaient  déjà  été  indiquées 
par  De  Candolle  dans  la  secon.ic  édi- 
tion de  la  Flore  Française. 

La  première  section  ,  nommée  P'is- 
caria,  est  caractérisée  par  son  calice 
cylindrique  en  ma  sue,  par  sa  capsule 
à  cinq  fausses  loges  ,  et  par  son  an- 
ihophore  allongé.  Elle  ne  renferme! 
qu'une  seule  espèce,  Lyclinis  Visca- 
ria ,  L.  ,  jolie  Plante  à  fleurs  rouges, 
dont  la  tige  est  très-visqueuse  au- 
dessous  des  articulations.  Elle  croît 
dans  les  prés  et  les  bois  de  certaines 
localités  de  l'Europe  ,  Irès-abondam- 
ïnent  surtout  près  de  Fontainebleau. 
Cette  section  né  nouà  semble  guère 
distincte  de  la  suivante. 

Dans  la  seconde  section  qui  a  reçu 
le  nom  à'Eulychnis ,  le  calice  est  cy- 
lindrique en  massue  ,  la  capside  uni- 
loculaire,  les  pétales  munis  d'un  ap- 
pendice près  de  l'entréedela  corolle, 
l'anthopbove  allongé  ou  quelquefois 
un  peu  raccourci.  Ce  groupe  ren- 
ferme cinq  espèces  que  l'on  peut  re- 
garder comme  les  types  du  genre.  Ce 
sont  des  Plantes  remarquables  par 
leur  beauté  ,  et  presque  toutes  culti- 
tivées  dans  les  jardins.  La  LYCUNinr. 
Croix  0E  JÉRVSALL.M  ,  Lycfmis  clial- 
cedonica ,  L. ,  est  lespèce  la  plus  coni- 
mune.  Celte  Plante  a  des  feuilles  lan- 
céolées ,  cordiformes,  amplexicaules 
et  légèrenientvelues;  ses  belleslleurs, 
dont  la  couleur  est  ordinairement 
d'un  rouge  écarlate ,  mais  qui  varie 


LYC 


.'>Si 


quelquefois  du  rose  au  blanc  ,  sont 
réunies  en  tète,  et  leurs  uëtales  sont 
divisés  en  deux  lobes.  Elle  cilorigi- 
naii  e  du  Jajjon  et  des  contrées  orien- 
tales de  la  i\ussic  asiatique.  Un  cul- 
tive au-;si  dansquelqiies  jaidinsd  Ku- 
rope,  \e:>  Lychitis giatuli/lura ,  Jacfp, 
el  L.  fiilgeits  ,  Fiseh.,  (jni  crois.sent 
naturelienienl  d.ms  les  mêmes  régions 
qu  !  le  Lychnis  c/ta/cci/tj/nra  ,  et  dont 
la  l)(  aulé  et  les  diiuensions  de  la  fleur 
l'emportent  beaucoup  sur  celles  de 
celte  dernière  espèce.  CvM  encoïc  à 
celte  section  qu'appartiennent  le.s 
Lyc/iiiisJIo^Jv.'is,  L.,  el  /.,.  Cœlitvsa, 
Fncyel.  La  première,  qui  croît  dans 
les  Alpes,  est  une  Plante  cliarmanic, 
à  fleurs  roses  réunies  en  une  tète 
large  et  comme  ombellée,  à  feuilles 
rocouvei  tes  par  un  duvet  soyeux.  La 
seconde  ,  que  Liniu-  placnit  parmi  les 
Agrosleiniiuj,  croît  dans  la  Sicile  et  sur 
les  côtes  méiliterrauéennes  de  l'Afri- 
ciue.  Ces!  une  Plante  dont  la  tige  est 
dicboloine  et  très-rameuse  ,  les  fleurs 
roses  ,  solitaires  et  terminales. 

La  troisième  section  ,  désignée  sous 
le  nom  <\' Agrusteinnia  ,  quoique  la 
plupart  (lèses espèces  ne  se  rappoitent 
pas  au  genre  ainsi  nommé  par  Linné, 
est  ainsi  caractérisée:  calice  ovoïde  à 
dents  très-courtes  ;  capsule  unilocu- 
laire  (  quinquéloculaire  ?  )  ;  autho- 
phore  trè-.-court  ou  nul.  Ou  y  compte 
treize  espèces  dont  la  majeure  partie 
liabile  les  contrées  montueuses  du 
nord  de  l'ancien  coLitiuent.  Cne  es- 
pèce a  été  trouvée  au  détroit  de  Ma- 
gellan, el  quelqucs-uQesdanslemidi 
de  l'Euiope.  C'est  dans  celle  section 
que  viennent  se  r.inger  les  Lyclinh 
sylvcstris,  HioicacXjl jscuculi ,  si  vul- 
gaires en  France  :  la  premièrcdans  les 
forêts,  la  seconde  en  tous  lieux,  la 
troisièm"  <ians  les  marais.  On  a  aussi 
placé  dans  cette  section  le  Lyvh/iis 
coronaria  ,  Lamarck  ,  Jgivstemina 
coionaria,  L.,  que  l'on  cultivecommc 
Plante  d'ornement,  cl  qui  croît  nalu- 
leileincnt  lians  les  Alpes  el  dans  1  O- 
rient.  Celle  espèce  a  luic  tige  diclio- 
tome  ,  des  leuilles  cotonneuses ,  et 
des  fleur.i  ordimiremcnl  d'un  roug« 
ponceau. 


Bbi 


îAC 


Enfin  la  q_iialiièine  section  se  com- 
pose flu  genre  Githago  de  Desfontai- 
nes. Le  calice  est  cylindrique,  cam- 
panule ,  coriace  ,  (iëcoupé  en  cinq 
lanières  trè5-!on;4i!ei  ;  las  capsules 
sont  unilociilairi's  et  sessiles.  Cette 
scciion  ne  contient  qu'une  seule  es- 
pèce,//y  c/^// /s  Githago.  Lamk.,  Agros- 
temma  Githago,  L.,  Plante  fo;t  com- 
mune dans  les  moissons  de  l'Europe. 

Le  Lychnis  lusitanica  de  Miller  est 
encore  trop  peu  connu  pour  qu'on 
ait  pu  le  classer  dans  une  des  sec- 
tions que  nous  venons  d'enumérer. 

(G..N.) 

LYCHNIS.  MIN.  Phne  désigne  sous 
ce  nom  une  Pierre  précieuse  qu'on 
trouvait  en  Carie  et  dans  l'Inde  On 
en  faisait  des  coupes  et  autres  vases  à 
boire  ;  son  éclat  était  vif,  rougeâlre  et 
semblable  à  celui  des  corps  absolu- 
ment chauffes  au  feu  :  c'était  peut- 
être  la  variété  de  Tourmaline  appe- 
lée Rubellile.  (b.) 

LYCHNITES.  MIN.  Le  Marbre  de 
Parcs  était  ainsi  nommé  quelquefois 
chez  les  anciens.  (b.) 

LYCHNITIS.  BOT.  PHAN.  Elspèces 
des  genres  Molène  etPhlomide.  /^.  ces 
mots.  fi3.) 

LYCHNOIDES.  bot.  phan.  (  l\ai.  ) 
Syn.  de  Phlox.  (Vaillant.)Syu.  d'une 
espèce  du  genre  Arenavia.  (b.) 

LYCIET.  Lyciiim.  bot.  phan.  Ce 
genre  tle  la  f-tmllle  des  Solanées  et  de 
la  Pentandiio  Monogynie  ,  L.  ,  pré- 
sente les  caraclères  suivans  :  calice 
urcéolé  ,  à  cinq  dents  régulières  ou 
quelquefois  irrégulièrement  divisé 
en  trois  ou  cinq  découpures  peu  pro- 
fondes; corolle  infundibulilormc  ou 
tubuleuse  ,  dont  le  limbe  quelque- 
fois plissé  oRie  cinq  ou  dix  divisions; 
cinq  étamines  le  plu-  souvent  sail- 
lantes hors  de  la  corolle,  à  anthères 
déhiscentes  longitudinalement;  stig- 
mate pelté,  déprimé;  baie  bilocu- 
laire  appuyée  sur  le  calice  persis'ant; 
graines  nombreuses  attachées  à  des 
placentas  adnés.  Ces  caractères  ont  été 
tracés  par  Kunth  qui,  dans  ses  Nova 
Geri.  PL  œq.^  a  décrit  plusieurs  espè- 


LYC 

ces  nouvelles  de  ce  genre  ,  et  a  dû  en 
conséquence  modifier  les  caractères 
anciennement  admis  d'après  les  diffé- 
rences que  les  fleurs  de  celles-ci  pré- 
sentaient. Ce  sont  des  Arbres  ou  des 
Arbustes  le  plus  souvent  épineux  ,  à 
feuilles  très-entières,  quelquefois  fas- 
ciculées.  Les  fleurs  dont  les  corolles 
sont  roses,  purpurines,  violettes, 
jaunâtres  ou  blanchàties  ,  sont  por- 
tées par  des  pédoncules  exUa-axil- 
laires  ou  terminaux ,  solitaires ,  gémi- 
nés, en  ombelles  ou  en  corymbes.  Les 
espèces  de  Lyciets ,  décrites  dans  les 
auteurs,  sont  au  nombre  de  trente 
environ  i^épandues  sur  des  points 
très-éioignés  du  globe:  mais  la  plu- 
jiart  habitent  les  pavs  chauds  de  l'A- 
mérique niéridionale  et  du  cap  de 
Bonne-Espérance;  quelque.-unes  se 
trouvent  en  Sibérie,  en  Chine,  en 
Europe  et  dans  l'Afrique  septentrio- 
nale. Kunth,  loc.  c//.,  les  a  distribuées 
en  deux  sections  :  la  première  a  le 
calice  irrégulièrement  divisé  en  un 
nombre  de  dents  qui  varie  de  trois  à 
Six,  quelquefois  cependant,  comme 
dans  le  L  boeirkaaviœfoUum  ,  à  cinq 
dents  régulières  ;  la  corolle  est  tubu- 
leuse ,  infundibuliforme  ,  à  limbe  ou- 
vert et  quinquépartite  ;  les  étamines 
sont  saillantes.  C'est  à  cette  section 
qu'appartiennent  les  espèces  qu'on 
doit  regarder  comme  types  du  genre, 
telles  que  lesLjcium  europœi/m,  bar- 
h  a  ru  m  ,  chine  lise  ,  etc.  Les  deux  pre- 
mières croissent  dans  nos  contrées 
méiidionales  et  en  Barbarie;  on  les 
cultive  aux  environs  de  Paris  et  dans 
presque  toute  l'Europe  pour  en  for- 
mer des  haies  vives,  très-fourrées, 
garnies  d'un  feuillage  vert-lisse  élé- 
gant, (le  fleurs  rougeâtres  qui  du- 
rent une  bonne  partie  de  l'année, 
et  auxquelles  succèdent  un  grand 
nombre  de  baies  rouges  qui  ressem- 
blent de  loin  à  celles  de  l'Epinevi- 
nette.  Kunth  indique  en  outre  comme 
congénères  de  cette  section  le  Ceslniin 
campanulatum  ,  L.  ;  Y  Jlropa  arho- 
rescens ,  Jacq.  ,  et  plusieurs  espèces 
nouvelles  du  l^érou.  La  seconde  sec- 
tion est  caractérisée  par  son  calice 
companulé  ,  à  cinq  dents  régulières  ^ 


LYC 

Îiar  sa  corolle  tubuleusc  ,  infundibu- 
iforme ,  dont  le  limbe  est  dressé , 
qiiinquëfidc ,  et  p^r  ^cs  étaniines  non 
saillantes.  C'est  à  cette  section  qii'ap- 
paiiiennent  les  Lvcium  afrutn  ,  L.  , 
L.  fuc/tt>iu!(k'S  ,  Ihimb.  et  Bonpl. 
{Pl.œquin.  1  ,p.  i47,  t.  42);  L.  hur- 
riclum  ,  Kunth  ,  et  quelques  autres 
Arbrisseaux  épineux  inùigènes  du 
Pérou  ,  décrits  par  Ruiz  et  Pavon  et 
parKunib.  (ii..N.) 

LYCIOIDES.  BOT.  PHAN.  Premif. 
nom  donné  par  Linné  à'un  Arhusic 
qui  est  devenu  pour  lui  plus  tard  un 
Sidéroxyle  qui  a  couacrvé  ce  nom 
comme  spécifique.  (n.) 

LYCIDiM.  BOT.  PHAN.  ^'.  Lyciet. 

LYCOCÏONEM.  bot.  phan.  C'est- 
à-dire  Tue -Loup,  espèce  du  gein-e 
Aconit.  A",  ce  mot.  (a.) 

LYCODONTES.  foss.  r.  Glosso- 

PÈTRES. 

*  LVCOESTA.  CRUST.  Grn.e  de 
l'ordre  des  Lamodipodes  élalili  par 
Savigny  ,  et  dont  nous  ne  connais- 
sons p:is  les  caractères.  (g  ) 

LYCOGALA.  bot.  crypt.  {Cham- 
pignons. )  Miclieli  est  le  fondateur 
de  ce  genre  qu'il  ne  fmt  pas  con- 
fondre avec  celui  formé  sous  le 
même  nom  pai  Adanson  ;  il  est  placé 
dans  la  clas.sc  des  Champignons  an- 
giocarpes  ,  ordre  des  IJc:  matocai  pes 
de  la  méthode  do  l'cr^oon  ;  dans 
les  Mycétodéens  de  Link,  et  dans 
les  Lycogalactes  d  Eibenberg.  Ses  ca- 
ractères sont  d'avoir  un  péridium 
sous-ai  rondi ,  membraneux  ,  lisse  , 
réticulé  sur  sa  surface  inîerne,  ren- 
fermant une  masse  pulpeuse  d'abord 
liquide  qui  devient  une  pous-ière  av^c 
des  fiiamens  à  lepoque  de  la  matu- 
rité. On  trouve  ces  petites  Plantes  sur 
les  écorces  et  les  bois  décomposés. 
Neuf  à  dix  espèces  sont  décrites  dans 
les  auteurs;  nous  nous  contenterons 
de  faire  connaître  les  deux  suivantes  : 
Lycogale  couleur  de  vermillon, 
Lycogala  miniala ,  Peis.  ,  Obs.  myc. 
a,  p.  26;  Lycoperdon  epidendrum , 
Linné;  Spec.   i654;  Bull.  Champ., 


LYC  B.'iS 

p.  i45,  t.  so3.  Celle  l'ianle  est  de  la 
grosseur  d'un  pois  ,  scssile,  aplatie, 
d'abord  rouge  ou  orangée,  mais  gri- 
sâtre ,  rem|ilie  d'une  humeur  vis- 
queu.se  nii  se  trouvent  quelques  Hla- 
mens.  Elle  croît  en  groupes  sur  le 
bois  mort. 

Lycogale  arge.stée  ,  Lycogala 
argentea  ,  D.  C. ,  FI.  Fr.  ,  707  ;  Lyco- 
perdon fumum^  Iluds.  Elli-  est  gio.ssc 
comme  un  pois, sa  forme  est  variable, 
aplatie,  sphérique  ou  tuibinc'e  ,  puis 
brune,  à  surface  le  jilus  oïdinaire- 
mcnt  lisse;  elle  renferme  des  gon- 
gyles  bruns;  on  la  trouve  aussi  sur 
les  bois  morts.  Les  trois  variétés  in- 
diquées par  les  auteurs  nous  parais- 
sent être  peu  distinctes. 

Le  genre  qu'Adinson  avait  foimé 
sous  le  même  nom  léunissait  des 
Plantes  fort  différentes  qui  mainte- 
nant sont  placées  dans  les  J'tiligo  et 
les  F  h  ysarum .  (  a  ■  F.  ) 

LYCOMEI.A.  rot.  phan.  (  lleis- 

ter.  )  Syn.  de  Solaiium  Lycopcrsicuin. 
V.  MoKELLE  et  Lycopei^sicum.    (b.) 

LYCOPE.  Lycopus.  bot.  phan. 
Genre  de  la  famille  des  Labiées,  et 
de  la  Diaudrie  Monogvnie,  ij.  ,  ainsi 
caractérisé  :  calice  tubuleux  à  cinq 
divisions  peu  protbndes  ;  corolle  tu- 
buleuse  à  quatre  lobes  presque  égaux 
entre  eux  ,  si  ce  n'est  le  supérieur  qui 
est  plus  laige  etécliancré;  deux  éla- 
mines  fertiles  très-écarlécs.  Ce  genre 
est  facile  à  distinguer  parmi  les  au- 
tres Lahiées  à  deux  <'taniines  feitiles 
et  à  deux  avortées;  il  a  un  port  tout 
particidier  analogue  à  celui  de  quel- 
ques Menthes  ;  ses  fleurs  sont  petites  , 
sessiles  et  articulées  dans  les  ;iisselles  t 
des  feuilles.  Ou  en  compte  quatre  es- 

t)èces  ,  deux  européennes  et  deux  qui 
labltcnt  l'Amérique  tUi  Nord. 

Le  Lycope  VI  lgaire  ,  Lyc.  euro- 
pœus,  L.  ,  a  des  feuilles  sinuée>,  den- 
tées en  scie,  marquées  en  dessus  de 
points  résineux,  (klle  Plante  est  très- 
commune  sur  les  bords  des  fossés  et 
le  long  des  livages  dans  to  ite  l'Eu- 
rope et  même  en  Amérique.  L'au- 
tre espèce  européenne  (  Lyc.  exalta-' 
tus)  qui  croît  en  Italie  cl  en  Hongrie, 


554 


LYC 


a  beaucoup  de  rapports  avec  la  pi-ë- 
cédente.  (g..n.) 

LYCOPERDACÉES.  Ljcoperda- 
ceœ.  BOT.  CRYPT.  Les  Piaules  qui 
composent  cette  famille  avaient  été 
réunies  pendant  long-lemps  aux  vrais 
Champignons.  Persoon  en  formait  , 
sous  le  nom  de  Fungi  Angiocarpi , 
une  section  oii  il  plaçait  également 
les  Urédinées  qui  nous  uaiaissent  en 
dififérer  par  beaucoup  ae  caractères. 
Link,  en  établissant  la  tribu  des  Gas- 
tromjci,  lui  donna  presque  les  mê- 
mes caractères  et  les  mêmes  limites; 
mais  le  nom  de  Lycoperdacées  nous 
paraît  plus  en  rapport  avec  les  déno- 
minations adoptées  pour  les  Familles 
Naturelles.  Il  a  déjà  été  employé  par 
Mérat  dans  sa  Flore  des  environs  de 
Paris,  mais  cet  auteur  n'a  pas  cir- 
conscrit cette  famille  comme  nous  le 
faisons;  elle  correspond  exactement 
à  la  division  des  Angiocarpes  de 
Persoon.  Le  caractère  essentiel  des 
Lycoperdacées ,  est  d'avoir  lès  spo- 
rules  renfermées  dans  un  péridium 
ou  conceptacle  fibreux,  formé  par  des 
filamens  entrecroisés.  Ces  filamens 
très-fins ,  presque  byssoïdes  ,  compo- 
sent parleur  entrecroisement  une  ou 
deux  couches  distinctes  ,  quelquefois 
même  séparées  à  la  maturité  et  qu'on 
désigne  par  le  nom  de  péridium  ex- 
terne et  interne;  ce  péridium,  lorsque 
la  Plante  est  ai  i  ivée  à  son  développe- 
rnent  complet ,  ou  se  détruit  in  égu-- 
lièremeul  ^  ou  s'ouvre  au  sommet 
avec  légularité  ;  il  renferme  une  mas- 
se de  séminules  très-fines,  mêlées  à 
des  filamens  plus  ou  moins  nom- 
'  breux  ,  analogues  à  ceux  qui  com- 
po.sent  le  péridium.  Ces  sporules  pa- 
raissent tout -à -f lit  libres  ,  à  cette 
époque  on  ne  les  voit  pas  .ndhércr 
aux  filamens.  Le  mode  de  dévelop- 
pement des  sporules  n'a  encore  été 
bien  étudié  dans  aucun  genre  de 
cette  famille  ,  de  sorte  qu'on  ne  sait 
pas  si  ces  sporules  étaient  d'aboid 
l'enfermées  dans  l'intérieur  des  fila- 
mens, ou  de  vésicules  qui  en  dépen- 
daient et  qui  se  seraient  détruites  ,  ou 
si  elles  adhéraient  à  la  surface  des 


LYC 

filamens  qu  on  observe  presque  tou- 
jours entremêlés  avec  les  sporules. 
On  sait  seulement  que  les  Plantes  de 
cette  famille  commencent  en  général 
par  être  liquides,  et  comme  laiteuses 
intérieurement  à  l'époque  de  leur 
accroissement  qui  est  ordinairement 
très-rapide,  et  qu'elles  se  dessèchent 
et  se  solidifient  pour  ainsi  dire  plus 
tard  pour  p;isser  ensuite  à  l'état  fi- 
breux et  pulvérulent  à  l'époque  de  la 
dispersion  des  séminules.  C'est  en 
général  dan*  ce  dernier  état  qu'on  les 
a  observés,  mais  de  même  que  la 
striictuie  du  fruit  ne  peut  être  bien 
étudiée  que  dans  l'ovaire  ,  de  même 
c'est  par  des  observations  microsco- 
piques faites  sur  ces  Plantes  avant 
leur  développement  complet  qu'on 
pourra  se  former  une  idée  exacte  de 
leur  organisation.  Il  est  assez  proba- 
ble que  les  sporules  sont  d'abord 
renfermées  dans  des  vésicules  mem- 
braneuses, qui  se  détruisent  ensuite 
et  qui  persistent  seulement  dans  quel- 
ques espèces.  Ainsi  Dlttmar  a  observé 
ces  vésicules  dans  le  Licea  stroblUna 
et  dans  le  genre  Polyanglurn ;  Ehren- 
berg  les  a  figurées  dans  quelques 
Ërjsiphe ;  Link  les  indique  dans  le 
genre  Truffe  et  dans  quelques  Plan- 
tes voisines  de  ce  genre.  La  forme  et 
la  structure  du  pétidium  ,  son  mode 
de  déhisceuce  ,  la  disposition  des  sé- 
minules permettent  de  diviser  cette 
famille  en  quatre  tribus  ;  la  première 
forme,  sous  plusieurs  rapports,  le 
passage  de  cette  funille  à  celle  des 
Mucédinées  ,  l^^s  filamens  qui  les  com- 
posent n'étant  le  plus  souvent  unis 
que  îiès-faibleinent,  et  le  péridium 
se  détruisant  très- promptement  et 
presque  complètement.  La  structure 
des  Plantes  qui  composent  la  der- 
nière tribu  est  encore  très-mal  connue, 
et  ce  n'est  qu'avec  doute  que  nous 
les  rapportons  ici;  plusieurs  auteurs, 
et  Fries  en  particulier,  les  placent 
parmi  les  vrais  Cbatnpignons  auprès 
des  ïremelles  ;  il  n'admet  dans  la 
famille  des  Lycoperdacées  que  les 
genres  doués  cVun  vrai  péridium  fi- 
breux et  déhiscent,  et  il  regarde  les 
Sclérotiécs  comme  ayant  des  sporules 


LYC 

éparses  à  la  surface  ;  rien  ne  prouve 
encore  celte  opinion  ,  et  on  passe 
d'une  manière  si  naturelle  des  vraies 
Lycjperdacees  aux  Sclerolii/m ,  par 
les  genres  Ti/beret  Rhizoctonia  dont 
le  premier  est  évicleinmcnt  voisin  du 
Sclerodeima  et  du  Pisocaipiuni ,  tan- 
dis que  le  dernier  diffère  à  peine  des 
Sclerotium  ,  qu'il  nous  paraît  plus 
naturel ,  pour  le  moment ,  de  laisser 
ce  groupe  des  Sclëroliees  à  la  fin 
des  Lvcoperdacécs  ,  qu'il  lie  avec  les 
Tiemelliuées  qui  commencent  la  sé- 
rie des  Vrais  Champignons. 

!'■' Tribu.  — FoLiGiNÉEs. 

Peridium  sessile,  irrégiilier,  finis- 
sant par  se  tiétruire  ou  tomber  en- 
tièrement en  poussière,  ne  renfer- 
mant que  peu  ou  point  de  filamens 
mêles  aux  sporulcs  et  commençant 
par  être  complètement  fluides  inlé- 
rieurementi 

Genres:  Trichoderm  a,  Lmk  ;  Jiîyro- 
thecium ,  Link  ;  Dichospurhirn  ,  Nées  ; 
Amphisporium  y  Link;  Stivngiliurn  , 
Dittmar;  Dermodiuin ,  Link;  Di- 
phterlum,  Elireiib.,  Spuma?ia,  Pers.  j 
Fuligo,  Pers.;  Pittocarpiurn ,  Link; 
Lycogala,  Pers.;  Làignidiurn  ,  Link; 
Licea ,  Link. 

IP"  Tribu. — LyCOPERDACÉES  TRAIES. 

téridium  ordinairement  pédicellé 
et  d'une  forme  déterminée  ,  s  ouvrant 
régulièrement  ,  renfermant  des  fila- 
mens nombreux  mêlés  auxsporules. 

§  i.  Trichiacées. 

Genres  :  Gnygena  ,Ve\rs.\  Physa- 
rum,  Pers.;  Cionium,  Link;  Diderma, 
Pers.  ;  Didymium  ,  Schrad.  ;  Trichia  , 
Pers.  ;  Lieocarpus  ,  Link  ;  Leangiiim  , 
Link;  Craterium,  Trentepolil  ;  Cri- 
braria  ,  Schrad.  ;  Dicfydium,  Schrad.; 
yïtcyria  ,  Pers.;  Stemonltis,  Pers.; 
Cirrolus ,  Mart. 

§  2.  Lycoperdinées. 

Jslerop/iora,  Ditim.  ;  Tulostorna  , 
Pers.  ;  Lycoperdon  .  l'ers.  ;  Podaxis  , 
Desv.  ;  Bovista  ,  Per^.  ;  Actigea,  Ra- 
fin.  ;  Geastnim  ,  Pers.;  Myriostoma, 
Desv.;    S/eerebeciia ,   Link;    Milre- 


LYC  hUh 

myces,  Nées.  ;  Ca/os/oma,  Desv.  ;£>/- 
plodeniia,  Link  ;  Sc/erodcrmay  Pers.; 
P/sucarpii/rn ,  Link. 

IIP'  Tribu.  —  Angiogastres. 

Pc'.i  iiim  renfermant  un  ou  plu- 
sieuis  péridiums  secondaires  (  péri- 
dioles  )  remplis  de  sporidcs  sai^  mé- 
lange de  filamens.  ' 

§  i".  Carpobolces. 

Thclebuliis  ,  Tod.  ;  Sphœrobolus  , 
Tod.  ;  .t/raciôbu/i/s,  Tod. 

^  i.  Nidulariées. 

Cyathus,  Hall.  ;  Kidulana,  Pries  ; 
Polyangium  ,  Link  ;  Myriocuccitm  , 
Frits  ;  Jrachnion  ,  Schwcin. 

%  5.  Tul)érées. 

Endogune,  Link;  Polygas/cr,  Frics; 
Rhizopogon  ,Yv'\Q<<-y  Tuher,  Pcis. 

IV  Tribu.  —  ScLlÉROTiéF.8. 

Péi  idiiim  in(!éliisccnt  rempli  d'une 
substance  compacte,  celliilcuse,  en- 
tremêlée de  sporules  peu  distinctes. 

Bhizuctonia, D.C.;  Pachyma,Vv\es; 
Sclerotiuni ,  Tod.  ;  Spcr7/iue</ia,  Fr'ws  ; 
Xyloma,  D.  C.  ;  Acinula ,  Frics  ;  Py- 
reniuni ,  Pod . 

Quant  à  la  distribution  géographi- 
que de  ces  Végétaux  ,  on  n'a  pas  dés 
matériaux  suffisans  pour  pouvoir  bien 
l'établir;  cependant  il  païaîuait  que 
celte  famille  présente  <on  maximum 
dans  les  régions  tempérées ,  et  qu'elle 
est  moins  nombreuse  dans  les  régions 
très-froides  et  dans  la  zone  lorride  ; 
en  effet  on  connaît  à  peine  deux  ou 
trois  Plantes  de  cette  famille  d;ins  les 
pays  tiopicaux  ,  d'où  on  a  duà  rap- 
porté un  assez  grand  nombre  de  vrais 
Champignons  ,  et  le  nombre  de  leura 
espèces  ne  paraît  pas  augmenter  vers 
le  iNord  ,  comme  on  l'observe  pour  la 
plupart  des  autres  familles  de  Cryp- 
togames cellnleuses.  (  v».  b.) 

*  LYCOPERDASTRUM.  bot. 
CRVi'T.  'Champignons.)  Michel  i  a 
fondé  ce  genre,  dans  la  famille  des 
Champignons ,  pour  des  l^ycoperd»- 


556 


LYC 


F 


nées  groupées  par  les  modernes  sous 
le  nom  de  Scie  rode  rma.  (a.  f.) 

LYCOPERDINE.  Ljcoperdina. 
INS.  Genre  de  l'ordre  des  Coléoptères, 
section  des  Trimères,  famille  <les 
Fongicoles,  établi  par  Latreille  aux 
dépens  du  genre  Endomyque  de  V'a- 
bricius  «t  d'Olivier,  et  s'en  éloignant 
par  les  antennes  qui  sont  presque 
moniliformes  ,  iusensiblement  plus 
grosses  vers  leur  extrémité,  et  dont 
les  deux  derniers  articles,  plus  grands 
que  les  précéden'^  ,  forment  seuls  la 
massue,  au  lieu  que  dans  les  Endo- 
myques  \>\  massue  est  composée  des 
trois  derniers  articles.  Les  Lycoper- 
dines  vivent  dans  les  Cliampignons 
qui  poi  teut  le  nom  de  Yesseï-Loups 
ou  Lycoperdons,  tandis  que  les  En- 
domyques  se  trouvent  sous  les  écorces 
des  Arbres.  Ce  genre  se  compose  de 
cinq  à  six  espèces,  dont  une  seule  est 
îiopre  à  l'Amérique  et  les  autres  à 
'Europe.  La  plus  commune  à  Paris 
et  celle  qui  sert  de  type  au  genre, 
est  : 

La  Lycoperdtne  i,  vrge  bande  , 
L.  siiccincta,  Latr.  ;  Endomyc/ius  suc- 
cinctus ,  Oliv.  (Col.,  t.  5  ,  n°  loo, 
pi.  1  ,  fig.  5);  Endoniychus  fasciatus , 
Fabr.  D'un  rouge  fauve,  avec  une 
large  bande  noue  traversant  les  ély- 
tres.  (g,j 

LYCOPERDITES.  polyp.  foss. 
Guettard  a  décrit  sous  ce  nom  plu- 
sieurs Alcyons  ou  Eponges  fossiles  , 
dont  la  forme  présente  quelque  res- 
semblance avec  les  Cryptogames  du 
genre  Lycopei'don.        "       (e.  D..ii.) 

-^  LYCOPERDOIDES.  bot  crypt. 

(  Champignuns.  )  Micheli  donne  ce 
nom  à  des  Champignons  très-voisins 
des  Lycoperdons.  Les  espèces  qu'il  y 
a  placées  ont  servi  plus  tard  à  former 
les  genres  Pisocarpiurn ,  VhoLitlius  , 
Polysaccurn  et  l'olypera.  /'.  ces  mots. 

(A.    F.) 

LYCOPERDOIN.  bot.  crypt. 
i^Charnpigno/is.)  Vulgairement  Presse 
de  Loup.  Les  Lycoperdons  sont  des 
Champignons  ordinairement  terres- 
tres ,     globuleux  ,     qui     acquièrent 


LYC 

souvent  des  dimensions  considéra- 
bles. On  les  caractérise  ainsi  :  péri- 
dium  le  plus  souvent  globuleux  ou 
turbiné,  charnu  dans  le  premier  âge, 
ensuite  pulvérulent,  s'ouvrant  à  la 
maturité  vers  leur  sommet  ,  renfer^ 
mant  une  poussière  abondante  ,  verte 
ou  brunâtre  ,  entremêlée  de  filameus. 
Ils  font  partie  des  Champignons  an- 
giocarpes  o.i  gastro'iiyciens;  c'est  le 
type  du  groupe  des  Lycoperdacées 
de  la  méthode  de  Link. 

On  croit,  mais  sans  fondement, 
qi  e  le  Cramois  de  Théophraste  était 
un  Lycoperdon.  Les  anciens  n'ont 
point  fait  connaître  ces  fongosités  si 
communes;  ce  n  est  guère  que  vers 
le  moyen  âge  que  l'on  a  étudié  les 
Lycoperdons.  L'effet  qu'ils  pro  lui- 
sent ,  quand  on  les  écrase  à  leur 
maturité  ,  leur  a  fait  donner  le  nom 
de  Crépitas  Licpi  que  l'on  a  depuis 
grécisé.  Tonrneforl  a  le  premier  éta- 
bli le  genre  Lycoperdon  qu'il  carac- 
térise en  Champignon  charnu  ,  puis 
pulvérulent.  Il  serait  fastidieux  de 
mettre  sous  les  yeux  de  Uvjs  lecteurs 
les  changeinens  survenus  à  ce  genre 
depuis  Tournefort.  Micheli  est  le  pre- 
mier qui  le  modifia,  en  créant  les 
genres  Geastrum  ,  Caipobolus ,  Lyco- 
gala  et  Tuber  qui  ont  été  conservés,, 
et  Lycoperdastrum  et  Lycoperdoides 
qui  ont  été  rejetés  ou  rétablis  sous 
d'autres  noms.  Linné,  en  augmen- 
tant le  nombre  des  espèces  ,  le  rendit 
tellement  hétérogène ,  que  ce  genre  a 
donné  naissance  aux  genres  suivans  : 
Lycoperdon ,  Tulostoma,  Sclerodenna 
ou  Hypogeum  { Lycoperdastrum  de 
Micheli),  Polysaccurn ,  Bovista,  Bal- 
tarca  ,  Geastrum  ,  Onygena,  Tuber, 
Sphœrobulus  ,  ^^cidlum  ,  Lycogata  , 
Trichia  ,  Peziza  ,  Physarum ,  Stictis  , 
Sclerolium  et  Sphœria  ,  qu'on  s'é- 
tonne de  voir  figurer  dans  cette  réu- 
nion de  genres  assez  naturels.  De- 
puis l'époque  de  ce  travail ,  de  nou- 
veaux genres  ont  été  formés;  ils 
ont  été  énumérés  en  parlant  du 
groupe  dont  ils  font  partie.  F'.  Ly- 
coperdacées. Nous  croyons  plus 
utile  de  faire  connaître  quelques  es- 
pèces que  de  discuter  longuement  la 


LYC 

valifllté  de  ces  genres  qiion  peut 
étudier  à  leurs  nrliclcs  nspcctifs. 

Lycoperdon  gioaniesquk  ,  Lycu- 
perdo/i  gi^an/er//n  ,  BrI^cÏi  ,  Kleneh., 
207,  fig.  i65  ;  Bovisln gigantcti.  Nées, 
Syst.,  tab.  ii,  fig.  ut.  l'rosque  sans 
pédicule,  globuleux,  grand,  d'un 
blanc  pâle  ,  couvert  de  squanunulcs 
éparses.  Quelquelois  celte  espèce  at- 
teint deux  pieds  de  dlamèlre  ,  ce  qui 
est  au  lesle  assez  rare.  Panlet  croit 
que,  jeune,  elle  peut  être  mangée 
impunément.  On  peut  en  préparer 
un  bon  amadou.  Elle  se  trouve  en 
automne  parmi  les  gazons  dans  les 
prairies,  sur  les  collines,  etc. 

Lycopeudon  en  forme  n'orTHE , 
L.  utriforme  ,  Bull.,  Cliamp.,  p  i55, 
tab.  45o,  fig.  1.  A  péridium  court  , 
cylindiique,  l'cntlé  ,  sins  pédicule 
apparent,  un  peu  plissé  à  la  oase,du 
volume  d'un  œuf,  de  couleur  bis- 
trée ,  sans  écailles  marquées  ,  fixée  à 
la  terre  par  de  petites  racines;  sa 
chair  est  ferme  et  épais  e.  Ou  trouve 
cette  espèce  sur  la  terre  dans  les  en- 
virons de  Paris  et  dans  toute  la 
France.  (a.  F.). 

*  LYCOPKRDONÉES.  bot. 
CUYPT.  [Champigrwiis.)  Le  docteur 
Mérat,  dans  sa  Flore  des  environs  de 
Paris,  a  créé,  sous  ce  nom,  un  groupe 
dans  la  famille  des  Champignons.  Il 
renferme  les  genres  Uredo,  Gjm/ios- 
porangiitm,  Èullaria,  Fuccinia,  (Eci- 
dium ,  Rœstalia  ,  Mucor ,  Licea ,  Trt- 
bulina,  Trichia,  S/emuni/is,  Diderma, 
Reticularia  ,  Ljcugala  ,  Geastrum  , 
Tulostoma  ,  Onygena,  Pilobolus,  etc. 
^.  Lycopebd.vcées.  (a.  F.) 

LYGOPERSICUM.  bot.  phan.  Ce 
genre  de  la  famille  des  Solanées  et  de 
la  Pentandrie  Monogynie  ,  L.  ,  établi 
par  Tournefort  ,  fut  réuni  aux  So/a- 
num  pir  Linné  et  Jussieu.  Dans  sa 
Monographie  des  ^S'o/a^/z/ra,  Dunal  le 
rétablit ,  et  il  a  été  admis  par  Kunth 
avec  les  caractères  suivans  :  calice  à 
cinq  ou  six  divisions  très-profondes  ; 
corolle  rotacée  dont  le  tube  e.-,f  très- 
court  ,  le  limbe  à  cinq  ou  six  lobes  ; 
cinq  étamiues  à  antbères  coniques  , 
léunies  entre  elles  au  moven  d'une 


LYC  .-)r.7 

membrane  allongée  ,  déliiscenics 
p.ir  une  fcnle  longitudinale  inté- 
rieure; stigmate  prestiuc  bifide;  baie 
à  deux  ou  trois  logrs  rcnfermint  des 
graines  velues.  Ce  genre  je  compose 
de  l'bmles  liei  b  icées ,  dépouivues 
d'aiguillons  ,  et  coiicbées  sur  la  le  rre; 
leurs  feuilles  sont  imparipcnnérs; 
les  pédoncules  solilaiies,  placés  hors 
des  aissiibs  des  feuilles  ,  portent 
plusieurs  fleurs  de  couleur  ordi- 
nairement jaune.  Parmi  les  nom- 
breuses espèces  de  ce  genre  ,  dont 
plii>iems  croissent  dans  r,\mériquc 
mértilionale  ,  nous  encrons  seule- 
ment comme  la  plus  intéressante  , 
celle  que  Linné  a  nonnnée  Solami/n 
Lycopersiciim  ,  et  qui  est  appelée 
vulgairement  Tomate.  Cette  Plante 
a  une  tige  inerine  herbacée ,  des 
feuilles  pinnécs  incisées  ,  des  Heurs 
en  gra|  pes  ,  »  t  des  fruits  glabres  ,  lo- 
ruleux ,  très-volumineux  et  de  cou- 
leur rouge  :  elle  est  originaiie  des 
pays  chauds  de  l'Amérique  ,  et  on  la 
cultive  dans  1  Euro[>e  méridionale,  à 
cause  de  ses  fruits  dont  le  suc  est 
employé  à  divers  usages  culinaires. 

(G..N.} 

LYCOPIILS.  MOLL.  (iMontfort.) 
Syn.  de  Licophre.  F"-  ce  mot.    ID..H.) 

LYCOPHRE.  poLYP.  ^.Licophre. 

LYCOPHTHALMOS.  mis. La 

Pierre  semidable  ,  selon  Pline,  à  un 
OEil  df  Loup  ,  et  qu'il  mentionne 
sous  ce  nom ,  paraît  être  une  Cor-r 
naline.  (b.) 

LYCOPODE.  Lycopodiitm.  bot, 
CUYPT.  [Lycopocflacées.)  Ce  génie, 
type  de  la  famille  des  Lycopodiacces, 
qu'il  compose  presque  à  lui  seul,  est, 
sans  aucun  doute,  l'un  des  plus  sin- 
guliers du  règne  végétal  ,  et  un  de 
ceux  dont  la  structure  mérite  le  plus 
de  fixer  l'attention  des  botmisies. 
Ij'abord  placé  par  Linné  paimi  les 
Mousses  dont  il  a  le  poit,  il  fut  en-r 
suite  rangé  par  Jussieu  parmi  les 
Fougères  dont  sa  fructification  le 
rapproche  davantage,  et  cu'^wi  il  de- 
vint le  lV[>e  d'un'c  famille  distincte  , 
établie  en  premier  par  Swariz,  et  de-- 


55» 


LYC 


puis  adoptée  par  tous  les  botanistes. 
Des  différences  très -remarquables 
dans  le  port  et  dius  quelques  -  uns 
des  caractères  de  la  fructification  ont 
engagé  plusieurs  botanistes  à  diviser 
ce  genre  en  plusieurs  ;  Swariz  le  pi  e- 
inier  en  sépara  le  JLycopodiuni  nudum 
de  Linné  ,  qui  devint  le  t^ipe  de  son 
genre  Vsilolum.  Bernlnrdi,  en  1801 , 
le  divisa  en  deux  genres,  fondés  sur 
l'inflorescence  axillairedans  les  uns, 
auxquels  il  donna  le  nom  de  Huper- 
zia,  et  spiciforme  dans  les  autres  aux- 
quels il  conserva  le  nom  de  Lycopo- 
dium.  En  i8o5  ,  Palisot-Beauvois, 
combinant  l'indoresceuce  avec  la 
structure  des  capsules ,  forma  ,  aux 
dépens  des  Lycopodes  ,  six  genres  , 
sous  les  noms  de  Plaiiant/ius ,  Sela- 
ginella  ,  Lepidotis ,  Gjmnugynurn  , 
Diplostac/iium  et  Stachygyaandrum. 
De  ces  six  genres  ,  le  Gymnogynum 
est  tout -à -fait  inconnu  aux  bo- 
tanistes ,  ayant  été  établi  sur  une 
Plante  de  Saint-Doniiugue  que  Pali- 
sot-Beauvois lui-même  n'avait  pas 
rapportée  en  France  et  qui  n'a  pas 
été,  à  ce  que  nous  sachions  ,  observée 
depuis.  Les  genres  Planaiiihus  e\.  Le- 
pidotis ,  dans  lesquels  on  n'a  encore 
découvert  que  des  capsules  bivalves, 
analogues  à  celles  que  plusieurs  ob- 
servations font  regarder  avec  beau- 
coup de  prob  ibilité  comme  des  or- 
ganes mâles  dans  les  autres  genres, 
ue  diffèrent  que  par  l'inflorescence 
axillaire  dans  le  premier  et  en  épis 
simples  ou  rnmenx  dans  le  second. 
Dans  les  genres  Selngi/iella,  Diplosta- 
chiurn  et  Siac/iygy/iandrum,  on  a  ob- 
servé, réuuies  sur  le  même  individu, 
des  coques  réniformes  ,  bivalves,  ren- 
fermant un  gijand  nombre  de  grains 
très  -  fins  ,  libres,  analogues  aux 
grains  de  pollen  des  Plantes  phané- 
rogames,  cl  des  capsules  trivalves  , 
suivant  Palisot ,  à  quatre  valves  sui- 
vant Brolero,  et  renfermant  trois  à 
quatre  graines.  Ces  genres  ue  diffè- 
rent donc  qu'en  ce  que  dnns  le  pre- 
mier les  organes  mâles  et  femelles 
sont  mêlés  à  l'aisselle  des  feuilles,  et 
ne  forment  pas  d'épis  bien  distinct' , 
tandis  que  dans  le  second   les  fleurs 


LYC 

mâles  et  femelles  composent  des  épis 
distincts,  et  qu'il  n'existe  qu'une  seule 
capsule  femelle  à  la  base  d'un  épi 
composé  de  coques  mâles.  R.  Brown, 
dans  son  Prod.  de  la  FI.  de  la  Nouv.- 
Hol. ,  na  pas  adopté  ces  divisions, 
mais  a  divisé  ce  genre  en  deux  sec- 
tions ,  l'une  renfermant  les  espèces 
oii  on  n'a  découvert  que  des  capsu- 
les d'une  seule  forme  ,  l'autre  com- 
prenant les  Lycopodes  à  capsules  de 
deux  sortes  (mâles  et  femelles)  ,  divi- 
sions qui  mériteraient  d'être  élevées 
au  rang  de  genres ,  si  on  avait  bien 
prouvé  l'absence  des  capsules  à  grai- 
nes peu  nombreuses  dans  la  premiè- 
re section.  Après  avoir  indiqué  les 
divisions  qu'on  a  établies  dans  le 
genre  Lycopode,  examinons  avec  soin 
la  structure  de  quelques-unes  des  es- 
pèces qui  ont  servi  de  type  à  ces  divi- 
sions. 

he  Lycopodii^rn  dentlculatum,  jiar- 
failement  décrit  par  Brotero  dans 
les  Transactions  Linnéennes  (vol.  v, 
p.  162),  est  une  des  espèces  les  mieux 
caractérisées  du  genre  Diplostachium 
de  Palisot  Beauvois  ;  elle  est  commu- 
ne dans  le  midi  de  l'Europe  ;  les  liges 
tout  grêles  ,  rampantes  ,  couvertes  de 
feuilles  distiques  insérées  sur  quatre 
rangs,  mais  dont  les  deux  rangs  su- 
péricuis  sont  composés  de  feuilles 
beaucoup  plus  petites,  ressemblant 
presque  à  des  stipules.  Les  fruclifîca- 
lions  forment  des  épis  terminaux, 
dont  la  partie  supérieure  est  compo- 
sée de  fleurs  mâles  et  la  partie  in- 
férieiue  de  fleurs  femelles  (  selon 
Brotero  qui,  avec  rai>on ,  n'admet 
pas,  comme  Palisot-Beauvois,  que 
certains  épis  soient  entièrement  mâ- 
les et  d'autres  entièrement  femelles). 
Les  fleurs  mâles  consistent  en  coques 
ou  anthères  à  une  seule  loge  ,  bival- 
ves, réniformes  ,  insérées  à  l'aisselle 
des  bractées  supérieures  et  plus  peti- 
tes que  les  capsules;  chaque  anthère 
renferme  un  grand  nombre  de  grains 
de  pollen  ,  trois  cents  environ  sui- 
vant Brotero;  ces  grains  ue  se  rom- 
pent pas  par  l'action  de  l'eau  ,  mais 
s'ouvrent  avec  élasticité;  ils  ont  la 
forme  d'un  tétraèdre  lissfi  à   augleç 


LYG 

légèrement  arrondis,  à  surfitccs  cou- 
vexes;  leur  couleur  est  d'un  loiige 
orangé.  Les  fleurs  l'emclles,  qui  sont  eu 
moins  graiiil  nombre  que  les  fkurs 
mâles  ,  et  placées  à  la  base  des  mêmes 
épis,  soûl  formées  par  di-s  capsules 
solitaires  à  1  aisselle  des  feuilles  ou 
des  écailles  de  la  base  de  l'épi;  ces 
capsules  sont  ovales,  obtuses,  trian- 
gulaires ou  presque  qiiadrilobécs. 
Elles  présentent  des  deux  côtés  et 
vers  leur  base  deux  sillons  linéaires  , 
couverts  d'une  substance  onctueuse. 
Brotcro  regarde  ces  sillons  comme  des 
stigmates:  les  ovules  même,  Irès- 
développés,  sont  lemplis  d'un  liqui- 
de oléagineux  qui  finit  par  se  concré- 
ter  en  une  sorte  de  périsperme  gra- 
nuleux. La  capsule  mûre  est  quadri- 
lobée  et  se  divise  en  quatre  valves  , 
dont  deux  plus  pttiies  et  deux  plus 
glandes;  elle  renferme  quatre  grai- 
nes qui  paraissent  adliérer  à  un  pla- 
centa central  ;  leur  téguuient  est  min- 
ce, dur,  réticulé,  et  présente  tiois  cô- 
tes saillantes  ,  très- marquées  ,  par- 
tant d'un  même  point  qui  est  proba- 
blement celui  de  l'insertion  de  la 
graine  etsétendanleu  divergeant  jus- 
que vers  la  zone  moyenne  de  cette 
graine.  Lorsqu'on  fait  germer  les 
graines  de  cette  Plante,  la  jeune  Plan- 
te qui  en  sort  est  pourvue  de  deux 
cotylédons  opposés  ,  toul-à-fait  sem- 
blables à  ceux  des  Plantes  dicotylé- 
dones (/  .  la  figure  donnée  parSalis- 
bury  ,  Trans.  Linii.  ,  vol.  xii ,  tab. 
19).  Plusieurs  espèces  rangées  par 
Palisot-Beauvoii  dans  son  genre  Di- 
plostachlum  roirespondent  parfiite- 
ment  avec  la  Plante  que  nous  venons 
de  décrire;  tels  sont  les  Lycopodiurn 
/leivetict/m  ,  apodi.um  ^  radica/is  ,  L. 
Toutes  ces  Plantes  difierent  du  carac- 
tère donné  par  cet  auteur  au  genre 
Dipluslachium  par  la  réunion  des 
fleurs  niales  et  des  fleurs  femelles 
dans  les  mêmes  épis,  et,  sous  ce  rap- 
ort ,  ce  genre  ne  difleie  nullement 
u  genre  Selaainella  du  môme  au- 
feur,  qui  devrait  uecessaironent  lui 
être  réuni ,  car  il  ne  difl'ère  des  espè- 
ces citées  précédemment  que  par  son 
port  et  par  sou  pollen  composés  de 


LYC 


55(| 


\ 


grains  ordinairement  réunis  trois  par 
trois  et  hérissés  de  papilles  très- 
nombreuses  et  irès-saillaiiles;  mais 
on  ne  peut  donner  que  peu  d'impor- 
tance à  ce  caratière  ,  car  nous  avons 
également  obseivé  un  pollen  hérissé 
sur  une  Plante  qu'on  ne  peut  regar- 
der que  comme  nue  variété  du  Ly- 
copodiiim  dcnliciitatiim  ou  du  Lyc. 
lieU'elicum.  Du  reste  le  Lyc.  aelagi- 
nuides ,  qui  seul  composait  le  genre 
Selagiiie/la  ,  piéscnle  des  capsules 
toul-à-lait  semblables  par  leUiToime 
et  leur  o  ganisation  à  celles  du  Lyc. 
denticulalu/n. 

Huant  au  genre  Slachygynandriim, 
plusieurs  des  espèces  que  l'ai  isot-Bcau- 
vois  y  avaient  jjlacée.-,  devront  proba- 
blement être  reportées  parmi  les  Ly- 
copode>  à  coques  toutes  simblablei  , 
et  les  autres  devraient  être  r.'unieS 
avec  les  esiièees  qui  composaient  les 
deux  genre-  que  nous  venons  d'exa- 
miner. En  ell'el  ces  Plantes  présentent 
de  même  des  é[  is  mâles  au  sommet  et 
femelles  à  la  base;  les  capsules  femel- 
les sont  seulement  moins  nombreu- 
ses et  d'une  forme  un  peu  difl'i-rente. 
Elles  renferment  également  quatre 
graines;  mais  ces  giaines,  au  lieu 
d'être  opiioséos  en  croix  comme  dans 
les  auties  espèces  ,  sont  placées  trois 
au  fond  de  la  capsule  el  une  à  son 
sommet,  ce  qui  lui  donne  la  forme 
d'un   tétraèdre  arrondi,    i^es  e-.)Kces 

3u'on  pourrait  regarder  comme  type 
e  ce  genre  tout   les  Lyc.  alpinum , 
flabellalum ,  plumuiurn  ,  etc.  ,  etc. 

Les  Jjycopodes  dont  Palisot  Beau- 
vois  formait  les  deux  genres  Vlunan- 
thus  et  Lepidutii  ,  genres  qui  ne  diffè- 
rent que  par  le  port,  n'ont  offert  jus- 
qu'à présent  qu  une  seule  sorte  il  or- 
ganes de  fructification;  ce  sont  des  co- 
ques bivalves,  tout-à-fall  analogues 
pour  leur  foime  cxtéiieurc  à  celles 
que  nous  avons  regardées  comme  des 
organes  mâle.-.;  ces  coques  renferment 
également  un  grandnombre  de  grains 
très-fins;  mais  ces  grains,  au  lieu 
d'afteeter  comme  ceux  des  coques 
mâles  des  Lvcopodcs  à  organes  dou- 
bles une  forme  presque  toujours  tri- 
gonc  ,  sont  arrondis  ,  sphéiiqucs  ou 


56o  LYG 

ovales;  jamais  ils  ne  sont  hérisses  de 
papilles;  mais  cependant,  de  même 
que  les  grains  de  pollen  ,  ils  sont  par- 
faitement libres  et  n'adhèrent  par  au- 
cun moyen  aux  parois  de  ia  capside. 
Ils  sont  toujours  transparens  et  inco- 
lores. WiUdenow  assure  que  cette 
poussière  piovenanl  àw  Lycopodiurn 
clavatum  a  germé  et  reproduit  la 
Plante  dont  elle  provenait;  cette 
poussière  difière  en  ouire  de  celle  des 
Lycopodium  selaginoides ,  helucticum, 
etc.,  en  ce  qu'elle  ne  se  ron)pt  pas 
dansl'eau,  tandis  qu'une  giande  par- 
tie des  granules  du  L.  selaginuules , 
en  particulier,  finissent  par  s'ouvrir 
au  bout  de  quelque  temps  et  par 
laisser  échapjier  lentement,  il  est 
vrai.,  une  substance  granuleuse  et 
oléagineuse,  comme  on  l'observe  sur 
le  pollen  des  Plantes  phanérogames. 
On  voit  donc  que  ,  malgré  l'analogie 
apparente  qui  existe  eutreles  oi  gunes 
uniformes  des  Lycopodes  à  une  seule 
sorte  de  capsule  et  les  organes  mâles 
des  Lycopodes  à  sexes  distincts,  ces 
organes  devraient  plutôt  être  legar- 
dés  comme  des  capsules  femelles  que 
comme  des  organes  mâles,  ainsi  que 
Palisol-Ceauvois  1  avait  fait. 

Il  nous  paraît  résulter  de  celte 
comparaison  de  la  siructure  des  di- 
vers groupes  de  Lycopodes  ,  qu'on 
devrait  non  pas  les  diviser  en  cinq 
ou  six  genres  comme  quelques  au- 
teurs l'ont  fait ,  mais  en  deux  :  l'un 
auquel  on  réserverait  le  nom  de  Z^y- 
co/Jcifl'/i//7Z  renfermerait  toutes  les  es- 
pèces qui  n'ont  qu'un  seul  génie 
de  capsule  ,  sortes  d  involucres  qui 
probablement  reufeiment  dans  la 
jeunesse  de  la  Plante  les  organes  mâ- 
les et  femelles  comme  les  irjvolucies 
du  Marsilea,  de  laPilulaire,  des  Prê- 
les; l'autie  pour  lequel  on  pourrait 
adopter  le  nom  de  Stacliygynundrum 
donné  par  Palisot  -  Beaiivois  ,  com- 
prendrait touies  les  espèces  à  sexes 
séparés  dans  des  capsules  ou  involu- 
cres difîérens.  Nous  ferons  obseiver 
qu'il  est  fort  probable  que  dans  ces 
Plantes  et  dans  plusieurs  autres 
^Cryptogames  dont  les  sexes  sont  dis- 
tincts et  séparés,  et  doul  cependant 


LYG 

l'organe  femelle  ne  présente  ni  stig- 
mate ni  aucun  point  propre  à  l'ab- 
sorption du  pollen  ,  la  fécondation  a 
lieu  après  la  dissémination  des  grai- 
nes ou  du  moins  après  l'ouverture 
des  capsules,  ainsi  que  Savi  l'a  an- 
noncé pour  le  Saivinia.  (  V.  ce  mot 
et  Marstléacéf.s.  ) 

Si  après  avoir  étudié  les  organes 
de  la  reproduction  de  ce  genre  cu- 
rieux ,  nous  jetons  un  coup-d'œil  sur 
la  structure  de  ses  organes  végétatifs, 
nous  verrons  qu'ils  ne  diffèrent  pas 
moins  de  ceux  des  autres  Végétaux  ; 
la  tige,  souvent  rampante,  émet  des 
rameaux  tantôt  plusieurs  fois  dicbo- 
tomes  comme  dans  la  plupart  des  vrais 
Lycopodes  ,  tantôt  à  rameaux  plu- 
sieurs foispinnés  et  disposés  en  éven- 
tail dans  un  même  plan  '.  tels  sont 
la  plup.^rt  des  Stachy gy nandrum  Les 
feuilles,  presque  toujours  sétacées, 
aiguës,  entières,  assez  épaisses,  sont 
toujouis  lisses  ,  elles  ont  l'aspect  de 
celles  des  grandes  Mousses,  ou  dans 
les  espèces  les  plus  fortes  elles  res- 
semblent aux  feuilles  des  Conifères  ; 
tantôt  elle;  sont  insérées  par  verti- 
cilles  obliques  ou  en  spirale  tout  au- 
t(mr  de  la  tige;  tantôt  elles  sont  dis- 
posées sur  quatie  rangs  dont  deux 
plus  petits  forment  des  sortes  de  sti- 
pules qui  alternent  avec  les  grandes 
feuilles  :  c'est  le  cas  de  la  plupart  des 
î^lachygynandrum.  Ces  feuilles  sont 
quelquefois  sans  nervures,  mais  le 
plus  souvent  elles  sont  parcourues 
par  une  seule  nervure  moyenne  ;  les 
pores  corticaux  sont  très-visibles,  assez 
grands  ,  de  forme  elliptique;  ils  exis- 
tent sur  les  deux  faces  des  feuilles  ;  la 
structure  intérieuie  des  tiges  est  très- 
uniforme  et  fort  différente  de  celle  de 
la  plupart  des  autres  Végétaux;  au 
centre  on  observe  un  faisceau  très- 
serré  de  vaisseaux  simples,  cylindri- 
ques ,  réunis  par  un  peu  de  tissu  cel- 
lulaire très-dense;  ces  vaisseaux  n'ont 
la  structure  d'aucun  des  vaisseaux 
observés  dans  les  Plantes  phanéro- 
games, ils  ont  été  désignés  par  Thom- 
son {Lectures  on  Botany ,  ï.  i ,  1822  ) 
sous  le  nom  de  vaisseaux  annelcs  : 
en     effet    ils    paraissent     composés 


LYC 

d'anneaux  successifs,  parallèles  et 
non  en  spirale.  Thomson  altribue  ces 
anneaux  à  des  pores  liné;»ircs  ,  trans- 
versaux; mais  cette  opinion  ne  pa- 
raît ni  probable  ni  en  rapport  avec 
ce  que  j'ai  observé  sur  ces  Plantes; 
autour  de  ce  faisceau  central  de  vais- 
seaux se  trouve  une  couche  de  tissu 
cellulaire  extrêmement  lâche  qui  se 
détruit  promptement  de  manière  à 
donner  à  ces  tiges  l'aspect  fistuleux 
avec  un  axe  central  souvent  dèjeté 
sur  un  des  côtés;  enfin  la  circonfé- 
rence est  composée  d'une  couche 
plus  ou  moins  épaisse  d'un  tissu  cel- 
lulaire assez  dense,  sans  vaisseaux 
à  cellules  allougées  et  presque  fusi- 
formes;  la  partie  extérreure  surtout 
est  très-dense  et  composée  de  cellules 
très-petites,  elle  forme  une  sorte  d'é- 
corce;  ce  tissu  cellulaire  est  traversé 
de  distance  en  distance  par  des  vais- 
seaux qui  de  l'axe  central  se  por- 
tent dans  les  feuilles;  mais  il  ne  pa- 
raît renfermer  aucun  vaisseau  qui  lui 
soit  propre. 

Les  Lvcopodes  n'atteignent  pas 
eu  général  une  taille  tiès-cousidé- 
rable;  les  plus  grandes  espèces  ont 
deux  à  trois  pieds  d'élévation.  On 
eu  connaît  plus  de  cent  vingt  ;  ils 
habitent  toutes  les  régions  du  globe 
depuis  la  zone  polaire  jusqu'à  l'é- 
quateur;  mais  ils  suivent  sous  le 
rapport  de  leur  distribution  les  mê- 
mes lois  que  les  Fougères  avec  les- 
quelles ils  ont  de  grands  rapports; 
ainsi  peu  nombreux  dans  le  Nord  ils 
sont  limités  dans  ces  régions  froides 
à  quelques  espèces  basses  et  ram- 
pantes ,  telles  que  les  Lycvpodii/ m  al- 
pi/iu/n,  selagi/ioules ,  etc.;  ils  sont 
rares  dans  les  plaines  des  régions 
tempérées;  dans  les  régions  équi- 
noxiales  au  contraire  leur  non)bre 
devient  beaucoup  plus  considérable, 
et  ils  paraissent  de  même  que  les 
Fougères  dominer  dans  les  îles  oîi  la 
végétation  est  beaucoup  plus  pauvre 
en  Plantes  phanérogauies  ;  ils  attei- 
gnent aussi  dans  ces  climats  féconds 
une  t  lille  beaucoup  plus  élevée  :  c  fst 
là  que  croissent  les  Lycopodium  cer- 
nuum ,  Jîabellalum  dont  le  port  rap- 


l.YC 


.'ifi.f 


pelle  en  petit  plusieurs  de  no.s  Coni- 
leres.  ,     ^""' 

(AU.  B.) 

•I.YCOPODIACÉLS.  HoT.cn VPT 
Cette   hrnille  établie  par  Svva.tz   li 

adoptéedepuispar.ou/les  botanistes 
'  <M  presque  composée  que  dug,.nrc 

L'copode,etdequelquesgenrcs5uoa 
f4V'^.'^r''''^'-^=-;i'els^ontlesVux 
f,cnre,  rm<^s,p/ern  et  Psilotam{Ber- 

;'/W,«,VV,lld  ;;  on  doit  encore  V 
'■'PPorcr,  ainsi  que  l'a  fait  De  Can- 
Jollc,  le  genre  Isoclcs  iXoui  l'organi- 
sa.jon  ■•  les  plus  gn.nds.nppo,t8^a.c 
cclledesL^copod.s.  g.un'.Uugeie 
Da/ourea  de  Bory  de  Saint-Vincen 
•.'pproché  par  W.lhlenow  .les  Lvco- 
podes    ,1  a  été  reconnu  depuis  ^ur 

J."ePl;.ntephnnérog„ne,ioisinede 
la  famdle  des  Joucées.  Cette  f;unille  se 
trouverait  donc  composée  de  quatre 
genres  ou  de  cinq,  .si  on  divisait  le 
genre  Lycopode,  comme  nous  pen- 
sons que  ce  serait  convrnable  en 
deux  genres  fondes  sur  la  structure 
des  capsules.  On  pourrait  distribuer 
ces  genres  ainsi  : 

t  Capsules  indéhiscentes. 
IsOETES. 

tt    Capsules    régulièrement    déhis- 
centes. 
Stach  ygynandrum,  Lycojpodium 

iMESirTJiRIS,  PsiLOTUM.  ' 

La  première  section  forme  pour 
amsi  due  le  passage  aux  -Marsiléacées 
et  suriout  à  li  section  àes  Salviniées 
{Salvinia  et  Azolla),  dont  Visoetes  se 
r.ipproche  par  sa  manière  de  croître, 
e!  pir  ses  capsules  ou  plutôt  ses  invo- 
lucres  indéhiscens;  les  derniers  gén- 
ies de  la  seconde  section  ont  au  con- 
traire plus  d'analogie  avec  les  Fougè- 
1  es,  et  surtout  avec  les  Ophioglossées. 
Les  Lycopodiacées  sont  principale- 
ment caractérisées  par  leurs  capsules 
Jilacéesà  l'aisselle  des  feuilles  ou  des 
bractées,  éparses  ou  formant  des  épis 
distincts;  tantôt  ces  capsules  ,  toutes 
semblables  ,  renferment  un  grand 
nombre  de  séminules  auxquelles 
étaient  probablement  mêlés  dans  leur 
premier    développement   les    grains 


56  a 


LYG 


de  pollen  ,  ainsi  que  cela  s'observe 
dans  les  involiicres  du  Marsilea  et 
du  Pllulaiia;  laalôt  ces  organes  sont 
réunis  dans  des  capsules  dé  deux 
sortes,  les  unes  ne  renfermant  que 
des  gi-ains  de  pollen  ,  et  les  autres 
ne  contenant  que  des  séminules 
beaucoup  plus  grosses  que  les  grains 
des  premières  :  c'est  le  cas  de  VI- 
soetes  et  du  Slachjgynandrum;  dans 
ces  deux  genres,  et  surtout  dans 
le  premier,  il  est  à  présumer  que 
la  féconda liou  a  lieu  après  la  disper- 
sion des  graines,  comuie  cela  a  lieu 
dans  le  Sahùaia  et  probablement 
dans  ï'Jzolla.  Du  reste  la  struc- 
ture des  graines  est  parfaitement 
la  même  dans  V Isoeles  et  dans  les 
Slachygjnandrum,  dans  les  uns  et 
les  autres  elles  sont  sphériques,  blan- 
ches, et  présentent  trois  côtes  rayon- 
nant d'un  même  point.  Dans  les  au- 
tres genres  la  lénuilédes  graines  rend 
difficile  de  les  observer;  ce|)endant 
on  reconnaît  toujours  une  forme  un 
peu  trigone  qui  paraîtrait  indiquer 
également  ces  trois  cotes.  La  structure 
des  tiges  et  des  feuilles  est  la  même 
dans  toutes  ces  Plantes,  si  ce  n'est 
que  celles  de  Vlsoetes  sont  dépoiu-- 
vues  de  pores  corticaux  comme  toutes 
les  feuilles  des  Plantes  submergées.  La 
tige  présente  toujours  les  vaisseaux 
réunis  en  un  faisceau  au  centre  ,  et 
entouiés  d'une  couche  fort  épaisse 
de  tissu  cellulaire  plus  dense  vers  la 
circonférence.  La  distribution  géogra- 
phique de  celte  famille  est  la  même 
que  celle  que  nous  avons  indiquée 
pour  les  Lycopodes  en  particulier; 
les  deux  genres  V&Uutum  et  Tmesipte- 
ris  ne  se  trouvent  qu'entre  les  tropi- 
ques ou  à  peu  de  distance  de  cette  zone 
à  la  Nouvelle-Hollande  et  à  la  Nou- 
velle-Zélande d'un  côté,  elle  P^iVo/wz/z 
jusque  dans  les  Florides  de  l'autre. 
On  des  faits  les  plus  remarquables 
offerts  par  cette  famille,  mais  qui  n'a 
été  observé  ,  il  est  vrai ,  jusqu  à  pré- 
sent que  sur  une  seule  espèce,  c'est 
la  germination  dicolylédone  de  ces 
Plantes;  ce  fait  annoncé  par  Lirotero, 
vérifié  par  Salisbury  qui  en  a  donné 
une  bonne  figuie  (Trans.  Soc    Lin- 


LYG 

néenne,  ï.  xii),  a  été  remarqué  sur 

le  Ljc>  deiiticulatum ;  il  tendrait  à 
éloigner  ces  Plantes  des  Fougères  et 
annoncerait  peut-être,  entre  ces  Vé- 
gétaux et  les  Conifères  ,  des  rapports 
que  leur  port  semblerait  indiquer  ,  et 
que  quelques  autres  caractères  paraî- 
traient faiic  ressortir;  peut-être  celte 
famille  est-elle  destinée  à  suivre  le 
sort  des  C^cadées  qui ,  d'abord  con- 
fondues avec  les  Fougères  ,  furent 
ensuite  placées  parmi  les  Phanéroga- 
mes monocotylédones,  et  dont  le  cé- 
lèbre Richard  a  si  bien  prouvé  de- 
puis les  rappoits  avec  les  Conifères. 

Lycopodiacées  fossiles.  —  Plu- 
sieurs auteurs  ont  indiqué  courme 
appartenant  à  la  famille  des  Lycopo- 
diacées, des  Végétaux  dont  les  restes 
ont  été  trouvés  dans  diflérens  ter- 
rains. Nous  avons  partagé  cette  opi- 
nion en  rapportant  à  cette  famille 
plusieurs  Plantes  du  terrain  houillier 
et  quelques  autres  trouvées  dans  des 
tcirains  plus  nouveaux.  Eu  effet, 
cette  famille  paraît  une  de  celles  qui 
s'est  développée  eu  premier  sur  la 
terre,  mais  avec  des  caractères  assez 
différens  de  ceux  qu'elle  offre  main- 
tenant pour  exiger  une  comparaison 
minutieuse  ,  afin  de  donner  quelque 
degié  de  certitude  à  cette  détermina- 
tion. 

Examinons  d'abord  ceux  de  ces 
Végétaux  qui  se  rencontrent  dans  la 
formation  bouilUère;  c'est  dans  ce 
terrain  que  cette  famille  paraît  pré- 
dominer,  et  le  nombre  des  espèces  , 
ainsi  que  leur  état  de  conservation  , 
nous  mettra  à  même  de  les  mieux  ca- 
ractériser. 

On  rencontre  en  grande  quantité  , 
dans  les  terrains  houilliers  ,  et  peut- 
être  plus  particulièrement  dans  ceux 
du  nord  de  l'Allemagne,  de'  la  Bel- 
gique, de  l'Angleterre  et  des  Etais- 
Unis  ,  des  tiges  cylindriques  ou  légè- 
rement elliptiques  lorsqu  elles  sont 
perpendiculaires  aux  couches,  tout- 
à-fait  planes  lorsqu'elles  sont  paral- 
lèles à  ces  couches.  Le  diamètre  de 
ces  tiges  ou  de  ces  rameaux  varie  , 
])robablement  suivant  les  espèces   et 


LYC 

suivant  la  paitie  de  la  Plante,  de- 
puis quelques  millimètres  jusqu'à 
5-6  décimètres.  Lorsqu'on  ol)seivc 
ces  tiges  dans  les  couches  qai  ]ps 
renferment,  on  voit  qu'elles  soûl 
toujours  rameuses,  le  plus  souvent 
dicholomes  ,  quelqiiel'ois  pinnées.  On 
en  a  niesinc,  dans  les  mines  dos  en- 
virons de  Dusseldorl ,  qui  atteignaient 
jusqu'à  70  pieds  de  long.  Elles  ne 
présentent  d'articulation  dans  aucun 
point  de  leur  étendue.  Leur  surface 
est  couverte  d'une  écorce  do  char- 
bon très-mmce  ,  irès-régulière  ;  l'in- 
térieur est  enlièrcmenl  remplacé  par 
de  la  roche  ,  et  ne  conserve  aucune 
trace  rie  structure  végét.de;  l'écoice 
offre  des  mamelons  rhomhoïdaux  dis- 
posés en  quinconce  ,  vers  la  partie  su- 
périeure desquels  on  remarque  une 
cicatrice  d'inseition  defoinre  varia- 
ble ,  mais  toujours  plus  large  que 
haute  et  marquée  d'un  ou  de  trois 
points  vasculaires.  Telle  est  la 
structure  des  grosses  tiges;  e!!cs  pa- 
raissent se  terminer  inférieuremcnt 
par  plusieurs  racines  dicholomes. 
ISous  avons  observe  quatre  racines 
disposées  en  croix  sur  luie  base  de 
tige  très-grosse  des  environs  de  Glas- 
cow  ,  que  nous  présimions  apparte- 
nir à  ce  genre.  Mais  lorsqu'on  ren- 
contre des  portions  de  rameaux  plus 
jeunes  ,  soit  qu  ils  fassent  sinle  à 
ces  liges  ,  soit  qu'ils  soient  isolés  , 
on  peut  étudier  avec  plus  de  succès 
la  structure  de  ces  Plantes.  Sur  ces 
i-ameaux  ,  ou  retrouve  en  plus  petit  la 
même  organisation  de"  l'écorce;  mais 
en  outre,  on  rencontre  presque  tou- 
jours une  partie  des  feuilles  quis'in- 
^éraienl  sur  ces  sortes  de  mamelons; 
ces  feuilles  sont  linéaires  ou  sétacées, 
plus  ou  moins  longues,  souvent 
couibées  en  faucille,  très-aiguës,  et 
traversées  par  une  seule  nervure 
moyenne;  lecr  tissu  paraît  assez  épais 
et  coriace.  Dans  d'autres  espèces,  les 
feuilles  ne  semblent  être  que  des  .sor- 
tes de  tubercules  courts  et  aigus  , 
mais  c'est  le  cas  le  plus  rare  Ces  Vé- 
gétaux ,  que  nous  avions  d'abord  dé- 
signés sous  le  nom  de  Sagcriaria,  ont 
été  nommés  à  la  même  époque  par 


lAG  .«SCS 

Strenberg  ,  Lepidodendron  ,  nom  que 
nous  sommes  portés  à  atlopt(;r.  Si  nou.s 
conipajons  ces  Végéliux  à  ceux  ipic 
nou->  cuimaissons  actuelleimnt  ,  nous 
no  trouverons  que  deux  familles  avec 
lesquelles  ils  aient  Ac.  nonilueux  rap- 
poits;  ce  sont  les  Lveopodiacées  et 
le.s  Couifères.  Ils  s'éloignrnt  des  pre- 
mières p,ir  \,\  giandeur,  des  secondes 
par  un  caractère  plus  important, 
1  absence  d'iiceroissement  en  di;imè- 
trc  ,  accroissement  qui  eut  détruit  les 
traces  des  inserîions  des  feuilles  sur 
les  tiges,  bien  bnig-temps  avant  que 
ces  tiges  ensseiil  jiu  acquérir  un  dia- 
mètre lie  5  à  6  décimètres.  Ils  dif- 
férent encore  des  Conifères  par  leur 
division  dichotome  ,  mode  de  divi- 
sion qu'on  n'observe  d;ins  aucune 
Plante  de  eelte  fiuiille  ,  et  qui  est  au 
contraire  si  commune  dans  les  Lyco- 
podes  ;  du  reste,  la  forme  et  la  dis- 
position des  feuilles  s'accordent  éga- 
lement bien  avec  l'une  et  l'autre  fa- 
mille ;  en  ciVet ,  nos  Plantes  fossiles 
ont  des  feuilles  toiit-à-lnit  sembla- 
lilcs  d'une  part  à  celles  des  Arauca- 
ria d'Amérique  ,  et  de  l'autre  à  celles 
jlcs  Ljcupoiiium  lerticillalu/n  ,  iilici- 
folium  ,  etc. 

Deux  autres  caiactères  nous  font 
encore  pencher  pour  l'aflinilé  avec 
les  Lycopoiiacées  :  1°  It  manière 
dont  les  liges  de  ces  Végétaux  sont 
remplies  dune  roche  semblable  à 
celle  qui  le^  ctivlronne ,  peut  faire 
présumer  qu'elles  étaient  fistuleuses 
ou  composées  intérieurement  d'un 
tissu  cellulaire  très-làclie  qui  s'est 
détruit  promptemcnt.  Si  on  examine 
les  tiges  des  Lycopodes  vivans  ,  et 
pirticulièrement  des  espèces  à  tiges 
épaisses  et  dicholomes  ,  on  verra 
qu'elles  consistent  eu  une  écorce  d'un 
tissu  ccUidalre  très-deusc  ,  plus  ou 
moins  épaisse  ,  et  en  une  cavllé  assez 
l:)rge,  au  centre  ou  sur  les  côtés  de 
laquelle  se  trouve  un  axe  cylin- 
drique formé  par  un  faisceau  de  vais- 
seaux. On  eonçoit  qu'il  peut  avoir 
existéi'.esespèces  ,  dont  la  lige  ,  beau- 
coup plus  grosse,  présentât  une  ca- 
vité beaucoup  plus  grande,  qui  au- 
rait été  remplie  par   la   roche  envi- 


564  LYG 

ronnante.  Il  est  au  contraire  très- 
difficile  de  concevoir  comment  l'inté- 
rieur d'une  tige  pleine  et  ligneuse 
comme  celle  d'un  Pin  ou  de  tout 
autre  Arbre  de  la  famUle  des  Co- 
nifères atirait  pu  se  détruire  et  être 
remplacée  par  une  substance  étran- 
gère ,  sans  que  l'écorce,  beaucoup 
moins  dense ,  qui  l'entoure  ,  se  fût 
détruite  en  premier  ;  aussi  ne  trou- 
vons-nous aucun  exemple  dece  mode 
de  pétrification  dnns  les  bois  évidem- 
ment dicolylcdons.  Le  dernier  fait 
qui  nous  porte  à  admettre  ces  Vé- 
gétaux pour  des  Lycopodiacées  ,  con- 
siste dans  la  disposition  des  feuilles 
de  quelques  Plantes  de  ce  genre  ap- 
partenant également  an  terrain  houil- 
lier.  Dans  ces  échantillons,  les  feuil- 
les sont  distiques  et  alternativement 
plus  grandes  et  plus  petites,  absolu- 
ment comme  dans  certains  Lycopo- 
des  ,  tels  que  le  L.  flabellatum. 

Si  après  avoir  ainsi  comparé  les 
organes  de  la  végétation  de  ces  Végé- 
taux avec  ceux  des  Lycopodes  ,  nous 
cherchons  parmi  les  autres  débris  de 
Végétaux  fossiles  du  même  terrain 
ceux  qui  pourraient  se  lapporter  à 
leurs  organes  de  fructification  ,  nous 
trouverons  deux  sortes  de  fruits , 
qui,  malgré  leur  grande  différence 
de  forme,  nous  paraissent  apparte- 
nir à  des  Végétaux  de  celte  famille. 
Les  premiers  sont  des  fruits  com- 
pi"imés  ,  presque  lenticulaires  ,  cor- 
diformes  à  la  base  ,  qui  ont  ,  avec  les 
coques  bivalves  des  Lycopodes,  la 
plus  grande  analogie  ,  et  qui  n'en  dif- 
fèrent également  que  par  une  taille 
beaucoup  plus  considérable  ,  diffé- 
rence qui  s'accorde  avec  celle  que 
nous  avons  observée  dans  les 
tiges.  Les  seconds  sont  des  cônes  ou 
épis  formés  d'écaillés  imbriquées , 
écailles  qui  paraîtraient  creuses  ou 
composées  de  deux  écailles  soudées 
comme  celles  des  Araucaria  et  ren- 
fermer dans  leur  intérieur  une  coque 
probablement  membraneuse  et  rem- 
plie de  graines  nombreuses  ;  struc- 
ture qui  est  pour  ain^i  dire  intermé- 
diaire entre  celle  des  Lycopodes  à 
épis  et  celle  àeV Isoetes ,  et  qui ,  d'u- 


LYC 

ne  autre  part ,  a  une  grande  analogie 
extérieure  avec  celles  des  cônes  des 
ylraucaria  .  mais  qui  nous  paraît  en 
différer  essentiellement  par  la  forme 
et  la  disposition  de  la  substance  ren- 
fermée dans  les  écailles,  qui  ne  pa- 
raît pas  être  une  seule  graine  régu- 
lière et  compacte  comme  celle  des 
Conifères,  mais  une  agglomération 
de  séminules  dans  une  coque,  comme 
on  l'observe  dans  les  Lycopodiacées. 
Tels  sont  tous  les  caractères  qui  , 
réunis ,  nous  portent  à  regarder  les 
Végétaux  du  terrain  houillier  qu'on 
a  désignés  sous  le  nom  de  Lepidoden- 
dron  comme  des  Lycopodes  arbo- 
rescens  ,  et  à  nous  éloigner  en  cela 
de  l'opinion  de  Rhode  qui  les  re- 
garde comme  des  Cactus ,  et  de  celle 
de  Martius  qui  les  nomme  Ljc/ino- 
photites,  et  les  admet  pour  les  ana- 
logues du  genre  de  Composées  du 
Brésil  ,  qu'il  a  nommé  Lychnophora. 
Il  serait  trop  long  de  développer  tous 
les  caractères  qui  les  distinguent  de 
ces  Végétaux;  la  description  que 
nous  avons  donnée  de  ces  Fossiles 
suffira  pour  que  tout  botaniste  puisse 
voir  combien  ils  s'éloignent  de  ces 
diverses  familles. 

Ces  immenses  Végétaux  paraissent 
bornés  au  terrain  houillier, peut-être 
en  I  encontre-t  on  quelques-uns  dans 
les  terrains  de  transition  ,  et  par 
conséquent  à  une  époque  un  peu  an- 
térieure au  dépôt  de  la  Houille,  mais 
ilsneparaissent  pas  avoirpersistéplus 
tard  que  cette  grande  formation. 
Dans  les  terrains  plus  nouveaux  ,  on 
retrouve  quelques  Plantes  qui  peu- 
vent encoie  se  rapporter  à  la  famille 
des  Lycopodiacées  ,  mais  alors  ces 
Végétaux  ne  dépassent  plus  la  taille 
de  ceux  que  nous  voyons  encore  sur 
la  terre,  et  leur  nombre  est  beau- 
coup moins  considérable.  Quant  aux 
Plantes  fossiles  des  Schistes  bitumi- 
neux de  Mansfeld  que  plusieurs  au- 
teurs ont  regardées  comme  des  Lyco- 
podes fossiles,  nous  ne  saurions  par- 
lager  cette  opinion.  Dans  ces  Fos- 
siles, les  feuilles  sont  disposées  sans 
ordre;  elles  sont  minces  ou  charnues, 
mais  n'ont  jamais  l'aspect  coriace  de 


LYC 

celles  des  Ljcopodes  ;  enfin,  on  n'y 
voit  aucune  trncedc  nervures,  c;i- 
laclèies  qui  nous  portent  à  les  con- 
sidérer plutôt  comme  des  Algues  voi- 
sines des  Caulcipa  à  feuilles  imbri- 
quées, telles  que  le  Caulerpa  I/yco- 
po(iiuides,que  comme  dcsLycopodes. 
(AI).   i>..) 

LYCOPODITES.  «ot.  crypt.  r. 
Lycopodiacées  fossiles. 

LYCOPODIUM.  BOT.  PU  AN.  T^. 
Lycopode. 

LYCOPSIDE.  Lycopsis  w.rv. 
PHAN.  Genre  delà  famille  des  Borra- 
ginées  et  de  la  Peutandrie  Mouogy- 
nie,  caractérisé  par  un  calice  lubu- 
leux  à  cinq  divisions,  une  corolle 
monopétale  infundibuli forme  ,  ajant 
le  tube  grêle  et  recourbé  en  arc,  le 
limbe  à  cinq  lobes  et  l'enlrée  du 
tube  garnie  de  cinq  appendices  con- 
vexes et  counivens.  Ce  geni  e  se  com- 
pose d'un  petit  nombre  d'espèces 
ayant  absolument  le  port  des  Buglos- 
ses ,  dont  il  ne  diflere  que  parla  cour- 
bure du  tube  de  la  corolle,  qui  est 
droit  dans  les  Buglosses.  Ce  sont  des 
Plantes  herbncées  ,  annuelles  ou  vi- 
Vaccs,  hérissées  de  poils  comme  la 
plupart  des  autres  Borraginées,  et 
porlani  des  fleurs  violettes  ,  disposées 
en  grappes  terminales. 

L'espèce  la  plus  commune  dans  nos 
climats  est  le  Lycopsis  arvensis ,  L.  , 
qui  croît  partout  dans  les  champs  in- 
cultes et  sur  le  bord  des  chemins. 
Elle  fleurit  pendant  la  plus  grande 
partie  de  la  belle  saison.  Aux  envi- 
rons de  Naples  elle  est  remplacée  par 
le  Lycopsis  bullata  de  Cyrillo,  qui  en 
diSere  surtout  par  ses  feuilles  offrant 
un  grand  nombre  de  buUosilés  blan- 
châtres ,  et  par  ses  fleurs  plus  gran- 
des, (a.  b.) 

LYCOPUS.  BOT.   piian.    V.  Ly- 

COPE. 

LYCORIS.  Lycoris.  annel.  Genre 
de  l'ordre  des  Néréidées,  famille  des 
Néréides,  section  des  Néréides  Ly- 
coriennes  ,  établi  par  Savigny  (Syst. 
des  Annelides,  p.  12  et  29)  qui  lui 
donne   pour   caractères   dislinclirs  -. 


Irompt-  sans  lentaculrs  à  *on  orifice; 
ant<iines  extérieures  plus  grosses  que 
les  mitoyennes;  prcnnère'el  seconde 
paires  de  pieds  converties  eu  quatre 
paires  de  cirres  tentacidaircs  ;  des 
branchies  distinctes  des  cirres.  Les 
Lycoris  s'éloignenl  de  Ions  les  autres 
genres  de  la  même  famille  par  la 
présence  des  màchoucs;  elli  s  p;u- 
tagent  ce  caractère  avec  les  iNephlhys 
do!it  elles  se  distinguent  cependant 
{^ar  l'absence  de  tentacules  a  l'ori- 
fice de  la  trompe. 

Le  genre  Lycoris  est  im  des  plus 
natuiels  de  la  classe  des  .Vnnelides. 
Toutes  les  espèces  qui  le  composent 
ont  des  caractères  assez  tranchés  et 
que  Savigny  a  fort  bien  fait  ressortir. 
Leur  corps  est  liné.iire,  plus  ou 
moins  convexe  en  dessus  ,  à  segmcns 
très-nombreux;  le  premier  des  seg- 
mens  appaiens  est  plus  grand  que 
celui  qui  suit;  la  tele  est  peu  con- 
vexe, t*étrécie  par  devant  cl  libre; 
la  bouche  se  compose  d'une  tromps 
grosse  à  la  base,  et  partagée  en  deux 
anneaux  cslindriques,  le  second  plus 
petit ,  et  garnie  sur  l'un  et  l'antre  de 
tubercules  ou  points  saillans  durs  et 
cornés;  les  mâchoires  sont  cornées, 
avancées,  dentelées,  courbées  en 
f;ai4x  et  pointues.  Un  voitf[ualic  yeux 
trcs-dislincts,  noirs  ou  de  couleur 
brune  et  placés  latéralement  deux  eu 
avant  et  deux  en  arrièie.  11  existe 
des  antennes  incomplètes;  les  mi- 
toyennes sont  courtes,  filiformes, 
rapprochées  et  insérées  devant  le 
front ,  de  deux  articles  ,  le  second 
très-petit;  l'antenne  imjiaue  man- 
que, les  extérieuies  sont  be;iucoup 
plus  grosses  et  un  peu  plus  longues 
que  les  mitoyennes,  comme  urcéo- 
lées ,  in-^érées  sous  les  côtés  de  la 
tête,  également  de  deux  articles,  le 
second  petit  et  obtus  ;  les  pieds 
sont  très-dis.semblables  ou  de  plu- 
sieurs sottes;  1rs  premiers  et  les  se- 
conds ne  sont  point  ambulatoires  et 
se  trouvent  privés  de  soies;  ils  sont 
convertis  en  quatre  paires  de  cirres 
tentaculaires;  les  pieds  suivans  scmt 
ambulatoires  et  les  derniers  ont  la 
forme  des  stylets  :  les  cirres  tentacu- 


f,6b  LYG 

laires  qui  soitcul  chacun  d'an  anicle 
distinct  el  qui  s'insèrent  :ui  bord  an- 
térieur d'un  segment  commun  formé 
par  la  réunion  des  deux  premiers 
segmensdu  corps,  sont  allongés,  sé- 
tacés,  inégaux;  les  deux  premières 
paires  ont  moins  de  longueur  que  les 
deux  suivantes  ,  el  le  cirre  supérieur 
de  chaque  paire  est  plus  long  que 
l'inférieur  ;  les  pieds  amljulatoires  ont 
deux  rames  séparées  ;  la  rame  dorsale 
pourvue  d'un  seul  faisceau  de  soies  , 
manque  à  la  première  et  à  la  seconde 
paire;  la  rame  ventrale  est  munie 
de  deux  faisceaux  ;  les  soies  sont 
torses  ou  courbées  à  leur  pointe,  et 
garnies  la  plupart  d'une  barbe  termi- 
nale; les  cirres  sont  subulés  ,  iné- 
gaux ,  et  les  inférieurs  plus  courts  ; 
les  pieds  stdaires  consistent  en  deux 
filets  sétacés  et  terminaux;  les  bran- 
chies se  composent  essentiellement 
pour  chaque  pied  ambulatoire  de 
trois  languettes  ou  branchioles  char- 
nues ;  la  première  de  ces  languettes 
est  située  sous  le  cirre  supérieur;  la 
seconde  sous  la  rame  dorsale  et  dis- 
paraît avec  elle;  la  troisième  ou  la 
plus  inférieure  ,  sous  la  rame  ven- 
trale. L'anatomse  a  fait  voir  que  l'œ- 
sophage des  Lycoris  était  accompagné 
de  poches  as^cz  courtes  et  épaisses; 
elles  manquent  dans  quelques  genres 
delafamille  des  Néréides.  Lescr^pèces 
de  ce  genre  ,  connues  sous  le  nom  de 
Scolopendres  marû/es  ,  sont  très  nom- 
breuses; Savigny  en  décrit  plusieurs 
nouvelles.  :  la  Lycoris  lobulée, 
Ljc.  lobula/a,  des  côtes  de  l'Océan  ; 
la  Lycoris  podophy'lle,  Lyc.  /lodo- 
phylla;  la  LycorisfolliculÉe  ,  Ljc. 
follicnlata  ;  la  Lycoris  fardée  ,iy/c. 
fucata,  espèce  rie  l'Océan;  la  Lyco- 
ris NÉBiJLtxJSE  ,  Lyc.  nebula;  la  Ly- 
coris l'AUVF.  ,  Lyc.  fulva;  la  Lyco- 
rts  rougeatre,  Lyc.  rubida ,  du 
Voyage  de  Péion.  Savigny  figure  et 
décrit  deux  espèces  nouvelles  du 
golfe  de  Suez  :  la  Lycoris  Egyptien- 
ne, Lyc.  ,1'gypna,  pi.  4,  fig.  i  de 
l'Ouvrage  d'Lgypîe;  elle  est  commu- 
ne dans  la  mer  Rouge  sous  les  Fucus, 
entre  les  racines  des  Madrépores  , 
daiis  les  inlersliccs  des  pierres,  et  elle 


LYC 

se  loge  dans  un  fourreau  membra- , 
neux  ;  la  Lycoris  messagère  ,  Lyc. 
nimùa,  pi.  4,  fig.  3,  Ouvrage  d'E- 
gypte. Elle  est  très-aglle.  Savigny  ne 
lui  a  point  vu  de  fourreau.  Parmi  les 
espèces  connues,  et  que  cet  auteur 
rapporte  au  genre  Lycoris,  nous  ci- 
terons :  la  Nereis  pulsatoria  ,  Monta- 
gu  ,  Leach  ;  la  Nereis  margarttacea, 
Leach  (  Encycl.  Brit.  Suppl.  T.  I  , 
p.  45i  ,  tab.  26,  fig.  5)  ;  les  Nereis 
pelagica  ,  incisa  ,  fimbriatacX  ap/iro- 
ditoides  de  Gmelin.  La  Nereis  versi- 
co/or  de  Muller(/'o/2  Viinn.,^.  io4, 
tab.  6,  iig.  1-6)  a  beaucoup  de  rap- 
port avec  le  genre  Lycoris,  et  ne  pa- 
raît en  différer  que  par  une  antenne 
impaire  exaclement  située  entre  les 
deux  antennes  mitoyennes.  Cette  or- 
ganisation pourrait  donner  lieu  ,  sui- 
vant   Savigny,  à    une   simple    tribu. 

(auo.) 
'  LYCOSE.  Lycosa.  arachn.  Genre 
de  l'orc'ie  des  Pulmonaires  ,  famille 
des  Aranéides,  section  des  Dipneu- 
mones,  tribu  des  Citigrades  ,  établi 
par  Latruille  et  adopté  parWalkenaër 
et  tous  les  entomologistes.  Ses  carac- 
tères sont  :  yeux  disposés  en  quadri- 
latère aussi  long  ou  plus  long  que 
large,  et  dont  les  deux  postérieurs  ne 
sont  point  portés  sur  une  éminence  ; 
première  paii  e  de  pieds  sensiblement 
plus  longue  que  la  seconde. 

Ces  ÎVi^aignées  ressemblent  beau- 
coup aux  Dolomèdes  de  Latreille  ; 
mai.s  elles  en  diffèrent  par  la  ma- 
nière dont  les  yeux  sont  placés  sur 
le  thorax,  et  par  les  pales  dont  la 
seco  ide  paire  <sf  aussi  longue  ou 
plus  lougue  que  la  première.  Elles 
s'éloignent  des  Salliques  et  autres 
genres  voisins  par  des  caractères  de 
la  même  valeur.  Les  yeuv  des  Lyco- 
scs  forment  un  quadrilatère  ;  ils  sont 
dispo-cs  sur  trois  lignes  transverses  : 
la  première  formée  de  quatre  et  les 
deux  autres  de  deux.  Les  quatre  der- 
niers composent  un  carré  dont  le 
coté  postérieur  est  de  la  longueur  de 
la  ligue  formée  par  les  antérieurs  ,  ou 
guère  plus  long  ;  les  deux  postérieurs 
ne  sont  point  poi  lés  sur  des  tubercu- 
les comme  cpux  des  Dolomèdes.  La 


lèvre  des  Lycoses  c;l  caiie'o,  plus 
haute  que  large.  La  longueur  tic  lem  s 
paies  va  dans  l'ordre  .suivant  :  la  qua- 
trième paire  la  plus  longue,  la  pie- 
jnièrc  ensuite,  la  seconde  et  la  troi- 
sième qui  est  la  plus  courte.  Leur 
corps  est  couvert  d'un  duvet  serré  et 
leur  abdomen  est  de  forme  ovale. 
Les  Lycoses  courent  !rès-vite;  elles 
habitent  presque  toutes  à  terre,  oii 
elles  se  pratiquent  des  trous  qu'elles 
agrandissent  avec  l'Age  ,  et  dont  elles 
foititient  le-;  parois  inlérieures  avec 
une  toile  de  soie  ,  aliu  d'empêcher 
les  ëboulcnicns.  D'autress'élablissent 
dans  les  l'entes  des  murs  ,  les  cavités 
des  pierres  ,  etc.  Quelques-unes  (  Ij. 
Allodrome)  y  font  un  luyau  composé 
d'une  toile  Une,  long  d  environ  cinq 
centimètres ,  etrecouvertàrextérieur 
de  parcelles  de  terre;  elles  ferment 
ce  tuyau  au  lem|>s  delà  ponte.  Toutes 
se  tiennent  près  de  leur  demeure  et  y 
guettent  leur  proie  sur  laquelle  elles 
s'élancent  avec  une  lapnlité  éton- 
nante. Ces  Aranéides  pas,>>ent  l'iiiver 
dans  ces  trous  ,  et,  suivant  Olivier  , 
la  Lycose  Tarentule  a  soin  d'en  bou- 
cher exactement  l'entrée  pendant 
celte  saison.  Les  Lycoses  sortent  de 
leurs  retraites  dès  les  premiers  jours 
du  printemps  ,  etelleschcrchent  bien- 
tôt à  remplir  le  vœu  de  la  nature  en 
s'accouplant  :  suivant  les  espèces  et 
suivant  la  tempéi  alure  du  printemps, 
l'accouplement  a  lieu  det)uis  le  mois 
de  mai  jusqu'à  la  mi-juillet.  D'après 
Clerck  ,  les  deux  sexes  de  celle  qu'il 
nomme  monticola  préludent  par  di- 
vers petits  sauts.  La  femelle  s'élant 
soumise  ,  le  mâle,  par  le  moyen  d'r.n 
de  ses  palpes  ,  rappioche  de  son  corps 
et  un  |)eu  obliquement  son  abdomen; 
puis,  se  plaçant  piir  derrière  et  un 
peu  de  côté  ,  se  couche  sur  elle  ,  ap- 
plique doucement  et  à  diverses  repri- 
ses son  organe  générateur  sur  un  corps 
proéminent  (que  Clerck  nomme  trom- 
pe) de  la  partie  sexuelle  de  la  femelle, 
en  faisant  jouer  alternativement  l'un 
de  ses  palpes  ,  jusqu'à  ce  que  les  deux 
individus  se  séparent  par  un  sautil- 
lement Irès-presle.  Les  Lycoses  pon- 
dent des  œufs  onlinairemeut  sphéri- 


LYC 


567 


ques,  et  vaiianten  nondue,  suivaiit 
les  espèces  ,  depuis  vingt  à  peu  pu\s 
jusqu'à  plus  (le  cent  (juiilrc-vingts. 
Ces  œufs,  à  leur  naissance  ,  sont  li- 
bres; mais  la  mèie  Icm  enferme  bien- 
tôt dans  un  sac  ou  cocdii  ciiculiiic, 
globuleux  ou  aplati  ,  et  loi  nié  de 
deut  calottes  réunies  par  leur>  bords. 
Ce  cocon  ou  sac  à  œufs  est  toujours 
attaché  au  deirièie  de  la  femelle  par 
les  filières,  au  moyen  d'une  petite 
pelote  ou  d'un  lien  de  soie.  Lri  fe- 
melle porte  partout  avec  elle  toute 
cette  postérité  futuic,  cl  court  avec 
célérité  malgré  cette  charge.  Si  on 
l'en  sépare  ,  elle  entre  en  fureur,  cl 
ne  quille  le  lieu  oii  elle  a  fait  cette 
perte  qu'api  es  avoir  cherché  long- 
temps et  être  revenue  souvent  sur  ses 
pas.  Si  elle  a  le  bonheur  deieliouver 
sou  cocon  ,  elle  le  saisit  avec  ses  man- 
dibules ,  et  prend  la  fuite  avec  préci- 
pitation. 

Les  œufs  i\vs  Lycoses  écloscut  eu 
juin  et  en  juillet.  l)eg('ei ,  (jui  a  beau- 
coup observé  les  Araignéc.i,  présume 
que  la  mère  aide  les  petits  à  sortir  île 
leur  œuf,  en  perçant  la  coque.  Les 
petits  restent  encore  quelque  temps 
dans  leur  coque  générale;  ce  n'est 
qu'après  leur  premier  changement  de 
peau  qu'ils  abandonnent  leur  de- 
meure et  inonteiit  sur  le  corps  de 
leur  mère  oii  ils  se  cramponnent;  c'est 
surtout  sur  l'abdomen  et  sur  le  dos 
qu'ils  s  établissent  de  piéféience,  en 
s  y  arrangeant  en  gros  pelotons  qui 
donnent  à  l.-»  mère  une  figure  hirleusc 
et  extraordinaiic.  l'ar  un  temps  se- 
rein et  vers  la  mi-octobre,  Listera 
observé  une  grande  quaiitité  de  jeu- 
nes L, coses  voltigeant  dans  l'air, 
l'our  se  soutenir  ainsi ,  elles  faisaient 
sortir  de  leuvs  (ilières  ,  comme  par 
éjaculation,  i^iusieurs  (ils  simples  en 
forme  derayons  lie  comètes,  d'unécl.it 
extraorlinaire  et  d'un  pourpre  bril- 
lant. Gos  petites  Araignées  faisaient 
mouvoir  ,  avec  rapidité  et  en  rond 
au-dessus  de  leur  tète,  leurs  pales  , 
de  manière  à  rompre  leurs  fds  ,  ou  à 
les  rassembler  en  petites  pelotes  d'un 
blanc  de  neige.  C'est,  soutenues  par 
ce  petit  ballon,  ([ue  les  jeunes  L_\co- 


BGH  LYG 

ses  s'abandonnaient  dans  l  air  et 
étaient  transportées  à  des  hauteiuà 
considérables.  Quelquefois  ces  longs 
fds  aériens  sont  réunis  en  forme  de 
cordes  embrouillées  et  inégales,  et 
deviennent  un  fikt  avec  lequel  ces 
Aranéides  prennent  de  petites  Mou- 
ches et  d'autres  Insectes  de  petite 
taille. 

Le  genre  Lycosc renferme  un  assez 
grand  nombre  d'espèces;  il  en  est  sur- 
tout une  qui  est  très-commune  aux 
environs  de  ïarente  ,  et  qui  jouit 
d'une  grande  célébrité  ,  parce  que  le 
peuple  croit  que  son  venin  produit 
des  accidens  trè^-graves.  Nous  parle- 
rons de  ces  prétendus  accidens  en 
traitant  de  cette  espèce.  Latreille  di- 
vise ce  genre  ainsi  qu'il  suit  : 

I.  Ligne  antérieure  des  yeux  pas 
plus  large  que  l'intermédiaire. 

f  Yeux  de  la  seconde  ligne  très- 
sensiblement  plus  gros  que  les  deux 
de  la  ligne  postérieure. 

Lycos E  Tarentule,  Ljcasa  Ta- 
rentula,  Lalr.  ,  Walck.  ;  Jraiiea  Ta- 
rentu/a,  Linn.,  Fabr.,  Albin.  (Aran., 
tab.  og).  Elle  est  longue  d'environ 
un  pouce,  entièrement  noire,  avec 
le  des-ous  de  son  aUlomen  rouge  et 
traversé  dans  son  milieu  par  une 
bande  noire.  Celte  Araignée  ,  étant 
très-célèbre  ,  a  été  figurée  par  une 
foule  d'auteurs  ,  mais  si  ma],  qu'il 
semble  que  plusieurs  d'entre  eux  se 
soient  plus  à  exagérer  ses  formes  hi- 
deuses afin  d'in;pirer  plus  d'horreur 
pour  elle  ei  d'accréditer,  parcemoyen, 
les  absurdités  qu'ils  ont  débitées  sur 
les  propriétés  de  son  venin.  Il  serait 
trop  long  de  mentionner  ici  les  noms 
des  auteurs  qui  ont  pajlé  de  la  Ta- 
rentule, et  qui  l'ont  figurée.  Nous 
dirons  seulement  que  .  selon  les  uns  , 
sou  venin  produit  des  symptômes  qui 
approchent  de  ceux  de  la  fièvre  ma- 
ligne ;  selon  d'aulres  ,  il  ne  procure 
que  quelques  taches  érysipélateuses, 
et  des  crampes  légères  ou  des  four- 
millemens.  La  maladie  que  le  vul- 
gaire croit  que  la  Tarentule  produit 
par  sa  morsure  ,  a  reçu  le  nom  de 
Tarentisme,  et  l'on  ne^pcut  la  guérir 


LYG 

que  par  le  secours  de  la  musique. 
Quelques  auteurs  ont  poussé  Pabsur- 
dité  jusqu'à  indiquer  les  airs  qu'ils 
croient  convenir  le  plus  aux  Taren- 
iolati  :  c'est  ainsi  qu'ils  appellent  les 
malades.  Samuel  Hafenreffer  ,  pro- 
fesseur d'Ulm  ,  les  a  no\és  dans  son 
Traité  de:>  Maladies  de  la  peau.  Ba- 
glivi  a  aussi  écrit  sur  les  Tarentules 
du  midi  de  la  France  ;  mais  on  est 
bien  revenu  de  la  frayeur  qu'elle  ins- 
pirait de  son  temps,  et  aujourd'hui 
il  est  bien  reconnu  que  le  venin  de 
ces  Araignées  nlest  dangereux  que 
pour  les  Insectes  dont  là  Tarentule 
tait  sa  nourriture.  Cette  espèce  se 
trouve  dans  l'Italie  méridionale. 

Il  existe  dans  le  midi  de  la  France 
une  espèce  de  Lycose  qui  diffèi  e  très^ 
peu  de  celle  que  nous  venons  de  dé- 
crire, et  qu'Olivier,  a  confondue  avec 
elle;  c'est  le  Ijjcosa  Melanui^aster àe 
Latreille  {L  Tarentula  Narbûnensis, 
Walck.j.  Elle  est  uu  peu  plus  petite 
que  la  précédente,  et  en  diffère  sui- 
tout  par  son  abdomen  qui  est  tout 
noir  en  dessOUs  ,  et  dont  les  bords 
seulement  sont  louges.  Chabrier 
(Soc.  Acad.  de  Lille,  4^cah.)  a  publié 
des  obseï  valions  curieuses  sur  celte 
espèce. 

ff  Les  quali'e  yeux  postérieurs  pres- 
que de  même  giandeur. 

LycOSE  AlLODROME,  i.  ^//0<^//0/7Zfl, 

Latr.,"Walck.  (Hist.  des  Aranéides, 
fasc  1 ,  tab.  4  la  femelle),  Clerck  {Ai an. 
Suec,  pi.  5,  t.  2).  C'est  la  plus 
grande  des  environs  de  Paris.  Son 
corselet  et  son  abdomen  sont  d'un 
rouge  mélangé  de  gris  et  de  noir.  Les 
pâtes  sont  annelées  de  rouge  et  de 
noir. 

II.  Ligne  antérieure  des  yeux  plus 
large  que  l'intermédiaire. 

Lycose  Pirate,  L.  PiraticayWalck.; 

Clerck  {y/ran.  Suec,  pi.  5,  lab.  4  le 
mâle,  et  tab.  5  la  femelle  ).  Corselet 
verdàfre,  bordé  d'uu  blanc  très-vif; 
abdomen  noirâtre,  entouré  de  chaque 
côté  d'une  ligne  blanche  avec  six 
points  blancs  sur  le  dos.  Elle  paraît 
avoir  des  rapports  avec  lesDolomèdes 


LTC 

aquatiques,  et  court  sur  h  surface  de 
leau  sans  se  mouiller.  /^.  pour  les 
autres  espèces  VValckenaer,  Latreille, 
Olivier,  Clerck  ,  etc.  (g.) 

LYCOSTAPHYI.LON.  bot.  phan. 
(Cordus.)  Gesl-i't-,liic  liaisin  de  Loup. 
Syn.   de    f'ibar/ium   Opulus ,   L.  K. 

VIORNE.  (g  ) 

*  LYCOSÏOMUS.  pois.  C'esl-à- 
à\Ye  Gueule  de  Luitp.  L'un  des  noms 
de  l'Anchois  dans  l'aiitiquilé.      (b.) 

LYCTE.  Lyctus.  ins.  Genre  de 
l'ordre  des  Colëo|)lères  .  section  des 
Tctramères,  faiiidle  des  Xylophïiges, 
tribu  des  Trogossitaires  ,  établi  par 
Fabricius  et  atloplé  p;.r  Latreille  qui 
lui  donne  pour  caraclères  :  antennes 
de  la  longueur  .du  corselet  et  de  la 
tête,  ayant  la  massue  compost'e  de 
deux  articles  ;  mandibules  saillan- 
tes; corps  étroit  et  allonge.  Ces  In- 
sectes ont  été  confondus  avec  les 
Ips  par  Olivier,  et  avec  les  Ditoma 
par  Herbst.  Les  Lyctes,  tels  qu'ils 
sont  adoptés  ici ,  diffèrent  des  Ditomes 
par  les  antennes  qui,  dans  ceux-ci  , 
sont  plus  courtes  que  la  tèle  et  le 
corselet ,  et  par  les  mandibules  qui 
sont  cachées  ou  peu  découvertes  dans 
ces  derniers.  Ils  s'éloignent  des  Co- 
lydies,  des  Trogossiles  ,  des  Merix  et 
clés  Latridics  ,  par  les  antennes  qui  , 
dans  ces  genres,  ont  la  ma-sue  com- 

Eosée  de  tiois  ou  quatre  articles.  Les 
lyctes  sont  des  Insectes  de  petite 
taille  ,  et  le  genre  ^e  compose  de  peu 
d'espèces.  Ces  Coléoptères  vivent  dans 
le  bois  sec ,  et  on  les  trouve  sous  les 
ëcorces  et  sous  les  éclats  des  pièces 
abandonnées  ou  travaillées.  iJejean 
(  Cat.  des  Col.,  p.  io5)  en  mentionne 
quatre  espèces  ,  toutes  d'Europe;  la 
plus  commune  à  Paris  et  celle  qui 
sert  de  type  au  genre  ,  est  : 

Le  Lycte  c.\>'alicui.é  ,  L.  cana- 
liculatus ,  Fabr.;  Ips  ublongus ,  Oliv. 
(Col.,  t.  2,  n»  18,  pi.  1,  flg.  5).  Cet 
Insecte  est  long  d  une  ligne  et  demie 
à  deux  lignes  ;  son  corselet  est  pres- 
que aussi  long  que  large  ,  dentelé  sur 
les  bords  et  uîarqué  au  milieu  d'une 
fossette  allongée  ;  il  est  d'un  brun 
r^ussâtre ,  pubesccnt  ;  les  élytres  sont 


LYC 


569 


de  la  même  couleur  et  ont  chacune 
neuf  à  dix  lignes  élevées.  (g.) 

LYCURE.  Lycurus.  bot.  i'u.\.n. 
Le  professeur  Kunlli  (///  Humh.  .\ui\ 
Gen.  \,  p.  i4i)  appelleainsi  un  genre 
nouveaudeGrainiuéeselde  la  Trian- 
drie  Uigynie,  L.,  aii(|uel  il  donne 
les  caractères  qui  suivent  :  les  Heurs 
sont  disposées  eu  épi  ;  les  é|>illels  siuit 
géminés  ,  unitlores;  l'un  est  herma- 
phrodite et  pédicellé,  l'autre  mâle 
ou  neutre  ,  est  presque  sessije  ,  île  la 
même  forme  et  de  la  même  structure 
que  le  premier  ,  mais  plus  jielit.  La 
lé|)icène  se  conipo>e  de  deux  valves 
oblongue.s ,  membraneuses,  conca- 
ves, inégales,  1  inférieure  un  peu  plus 
longue,  bi  ou  |ilus  rarement  Irilide  , 
ayant  ses  divisions  Ici  minées  par  une 
arête;  la  supérieure  acuminée  et  aris- 
tée  ,  quelquefois  bidenlée  ;  l'aièlc 
naissant  entre  les  dents.  La  glumeesl 
formée  de  deux  pailleltts  lancéolées  , 
acuminées  ,  concaves  ,  membraneu- 
ses ,  presqu'égales  ;  l'inférieure  aris- 
tée,  la  su[)érieure  mutique.  Les  éla- 
min'es  sont  au  nombre  de  truis,  ayant 
des  anthères  linéaires.  L'ovaire  est 
surmoiiié  de  deux  styles  portant  cha- 
cun uu  stigmate  en  tonne  île  pinceau. 
Le  fruit  est  uu.  Ce  genre  a  le  port  du 
Phleui/ij  mais  il  se  rapproche  beau- 
coup de  V (Egopogoii ,  dont  il  dilVèrc 
par  la  structure  de  ses  Heurs. 

Il  se  compose  de  deux  espèces  ; 
l'une  ,  Ljcurus  Phleoidcs  ,  Kun4b  , 
loc.  cit. ,  tab.  4.') ,  a  son  chaume  dressé 
et  ses  arêtes  tiès-longucs  ;  elle  croît 
dans  les  lieux  temi)érés  du  Mexique. 
Ij'awUc, Ljcurus  l^ âaiaroidcs ,Kviuih , 
loc.  cit.,  a  ses  chaumes  ascendaus  , 
ses  arêtes  de  la  longueur  i\ci>  glumes 
et  des  paillettes  ;  elle  croît  dans  les 
lieux  montueiix  auprès  de  Valladolid 
daus  la  province  de  Mechoacan  au 
Mexique.  (a.  r.) 

LYC  US  ou  LYQUE.  Lycus.  iNS. 
Genre  de  l'ordre  des  Coléoptères, 
section  des  reolamèies,  farndie  des 
Serricorncs  ,  division  des  Malacoder- 
mes  ,  tribu  des  Lamp\ rides,  établi 
parFabricias,  et  ayant  pour  caractè- 
res :  antennes  très-rapprochccs  à  Icui, 


570 


LYC 


baseettiès-comprimées;  tête  rétrëcie 
et  prolongée  eu  devant  en  forme  de 
nuiseau;  palpes  maxillaires  beau- 
coup plus  longsque  les  labiaux:  bou- 
che très-petite  ;  corps  étroit  et  al- 
longé ;  él^(tres  ayant  leur  extrémité 
postérieure  très-élargiedans  plusiems 
espèces  exotiques,  surtout  dans  les 
mâles;  corps  mou  ,  éti oit  et  allongé. 
Les  Lycus  ressemblent  beaucoup  aux 
Omalyses  ,  aux  Lampyres  et  aux  Té- 
léphores  ;  mais  ils  en  diffèrent  essen- 
tiellement par  la  paitie  antérieure  de 
la  tête  qui  est  en  forme  de  trompe  , 
tandis  qu'elle  est  simple  dans  ceux-ci. 
Ils  ont  en  général  le  corps  oblong  , 
déprimé  et  la  tête  inclinée;  leur  corse- 
let aplali  et  leurs  élytres  flexibles  , 
quelquefois  réticulées etsonvenl  très- 
dilatées  postérieurement.  On  rencon- 
tre ces  Insectes  sur  les  fleurs;  ils  en 
relirent  les  >ucs  avec  leur  bouche 
avancée  en  trompe  qu'ils  enfoncent 
dans  les  corolles.    • 

Les  Coléoptères  qui  composent  ce 
genre  ont  été  confondus  par  tous  les 
entomologistes  avec  les  Lampyres  et 
les  Téléphores.  Fabricius  les  en  a  sé- 
parés ,  et  leur  a  donné  le  nom  deLy- 
cus  qui  avait  été  applique  par  quel- 
ques auteurs  grecs  à  plusieurs  êtres 
(ïifférens.  Hésychus  l'a  employé  pour 
désigner  une  espèce  d'Araignée  ; 
Athénée  l'emploie  pour  une  espèce 
de  Poisson;  Aristote  l'applique  à  un 
Oiseau,  et  Homèi«  appelle  ainsi  le 
Loup.  Les  Lycus  forment  un  genre 
composé  d'une  cinquantaine  d'espè- 
ces, dont  le  plus  grand  nombre appar- 
tientaux  pays  chaudsdel'ancien  etdu 
nouveau  continent  ;  on  en  trouve  une 
espèce  aux  environs  de  Paris.  Sa 
larve  est  très-noire,  linéaire,  très- 
aplatie  ,  avec  le  dernier  anneau  rouge 
en  forme  de  plaque  ,  ayant  à  son  ex- 
trémité deux  espèces  de  cornes  cylin- 
driques comme  articulées  et  arquées 
ca  dehors  ;  elle  a  six  pâtes  ,  et  se 
trouve  sous  les  écorces  du  Chêne. 
C'est  : 

Le  Lycus  sanguin  ,  L.  sanguineus, 
Fabr.,  Latr.  (îlist.  Nal.  des  Crust,  et 
des  Ins.  T.  ix  ,  p.  87  ,  pi.  76  ,  f.  6  ); 
L>)'ciis  ru/ipcnnis ,  Latr.   {Gen.  Cnist. 


LYE 

et  Ins.  T.i,  p.  256);  le  Ver  luisant 
rouge,  Geoff.;  Lampyre  rouge  velue, 
Degéer  (Inst.  T.  iv,  p.  47).  Il  est  noir; 
les  bords  latéraux  du  corselet  et  les 
élytres  sont  d'un  rouge  sanguin;  el- 
les ne  s'élargissent  pas  sensiblement 
à  leur  extrémité  comme  dans  le  Lj- 
cMs  latissimus  de  Fabi-.  T^.  pour  les 
auties  espèces  Latreille,  Olivier  et 
Fabricius.  (g.) 

LYDA.  Lyda.  iNs.  Genre  de  l'or- 
dre (les  Hyménoptères  établi  par  Fa- 
bricius, et  auquel  Latreille  a  donné 
le  nom  de  Pamphillus.  V.  ce  mot.    (g.) 

LYDIENNE,  min.  La  Pierre  de 
touche  ou  de  Lydie  est  quelquefois 
nommée  simplement  L_ydienne.  C'est 
une  variété  de  Cornéenne.  J^.  ce  mot. 

(G..N.) 

*  LYDDS.  Lydus.  ins.  Genre  de 
l'ordre  des  Coléoptères,  sectiou  des 
Hétéiomères,  famille  des  Trachélides, 
tribu  des  Canthaiidies  ,  établi  par 
Megerle  et  adopté  parLatreille.(Fam. 
Nat.  du  Règne  Anim.)  Ces  auteurs  ne 
donnent  pas  lescaractèies  de  ce  genre. 
L'espèce  qui  lui  sert  de  type  est  le 
Mylabris  algincus  do  Fabricius  ;  son 
jW)7«^/7s//ï>/zacw/a///sappar  tient  aussi 
à  ce  genre.  (g.) 

*  LY'^ELLIA.  BOT.  CRYPT.  [Mousses.) 
Robert  Brown  ,  dans  les  Actes  de  la 
Société  Ijinnéennede  Londres,  a  créé 
ce  genre  très-rapproché  du  Dawso- 
nia  pai'  la  forme  et  la  structure  de  la 
capsule  ,  mais  très  -  différent  par  son 
péristome.  Il  est  ainsi  caractérisé  : 
orifice  de  l'urne  sans  dents,  fermé 
par  un  épiphragme  dont  le  centre  se 
sépare  du  bord  élargi  ,  et  reste  atta- 
ché à  la  columelle  qui  ,  en  se  rac- 
courcissant ,  le  tire  en  dedans.  L'urne 
est  convexe  d'un  côté  ,  plane  de  l'au- 
tre ,  recouverte  d'une  coiffe  ,  velue  au 
sommet,  et  fendue  latéralement.  Le 
péristome  est  horizontal  et  fermé  par 
l'opercule  interne  ou  épiphragme.  Ce 
genre  ne  renferme  encore  qu'une  es- 
pèce particulière  au  Thibet.  Elle  a 
le  port  d'un  Polytric  ,  et  forme  des 
toutïes  hautes  de  trois  ou  quatre 
pouces.  Elle  a  reçu  le  nom  spécifi- 


LYG 

que  de  crispa.  Son  port  la  rapproche 

du  Polylrichuin  cunturtum.      (a. F.) 

LYGE.  Lygcum.  bot.  phan.  Genre 
de  la  famillo  des  G;  aminées  et  de  la 
Triandrie  ]Moiio<>\nie ,  L.,  oUVaiit 
plusieurs  parliculâi  ités  dans  son  or- 
ganisation et  que  le  professeur  Ri- 
chard a  le  premier  fait  connaître 
d'une  manière  précise  dans  les  Mé- 
moires tie  la  Société  d'Histoire  INalu- 
relle  de  Paris  (An  vu,  p.  28).  Ce  genre 
ne  se  compose  que  d'une  seule  es- 
pèce, LjgeumSparliun,  L.,  l\ich.,/c»c. 
Ci/.,  t.  3.  Cette  l'ianle  est  vivace  ;  ses 
chaumes  dres.sés  ,  fermes,  cylindri- 
ques, sont  hauts  d'im  pied  à  un  pied 
et  demi  ,  n'offiant  généralement 
qu'un  seul  nœud,  doli  part  la  der- 
nière feuille;  celles-ci  rappiochées  à 
la  partie  inférieure  du  chaume  sont 
dressées  et  recourbées,  linéaires  ,  su- 
bulécs  et  presque  cvlindriques  ;  le 
sommet  du  chaume  se  termine  par 
une  enveloppe  solitaire,  foliacée,  vcr- 
dâtre,  striée,  longtie  d'environ  deux 
pouces,  amincie  à  sa  partie  supé- 
rieure ,  enroulée  sur  elle-même  ,  lais- 
sant scfttir  les  étamines  et  les  stig- 
mates par  son  sommet.  Celte  enve- 
loppe contient  deux,  très-rarement 
trois  fleuis  appliquées  l'une  contre 
l'autre  dans  toute  lein-  longueur, 
couvertes  à  leur  base  de  longs  poils 
soyeux  et  blancs.  Chaque  tleur  otTire 
une  glume  à  deux  valves  inégales , 
l'extéiieure  embrassant  l'intérieure, 
linéaire,  lancéolée,  très-aiguë,  ca- 
rence, formant  par  sa  i)ase  avec  celle 
de  la  secourle  fleur  un  tube  ovoide  ; 
la  valve  intérieure  ,  une  fois  plus 
longue  que  l'externe,  est  étroite,  apla- 
tie, linéaire,  bifide  à  son  sommet  et 
roulée  sur  les  filets  staminaux  et  le 
pistil.  Le  t'jbe  formé  par  la  base  de 
la  valve  externe  des  deux  fleurs  est 
biloculaire  ,  la  cloison  étant  formée 
par  la  valve  interne,  dont  les  bords 
tapissent  la  face  interne  du  tube. 
Les  étamines  au  nombre  de  trois 
sont  insérées  tout-à-fait  au  fond  du 
tube  au-dessous  de  l'ovaire;  leurs 
anthères  longues  de  près  d'un  pouce 
sont    étvoites  et  prismatiques.    L'o- 


LYG  67, 

vaire  élevé  par  un  tiès-pclit  suppoit 
qui  lui  est  commun  avec  les  étamines, 
est  f'usiforme  ,  très-pelit  et  à  peiné 
distinct  du  style.  Celui-ci  est  à  peu 
près  de  la  ionguenr  des  clamines,  ter- 
miné par  \\n  stigmate  simple,  su- 
bulé  ,  (|ui  su  confond  avec  le  style. 
Le  huit  est  1  enfermé  dans  l'enveloppe 
.-palhiforme  ,  qui  se  lénd  longilndi- 
nalemenl  ;  ij  se  compose  du  tuite  de 
.la  glume  qui  a  augmenté,  est  deve- 
nu cartilagineux  ,  ofli  e  deux  loges 
chacune  contenant  un  fruit.  Ce  tube, 
formé  par  les  glumes,  a  été  piis  pour 
un  péricarpe  biloculaire,  ])rovcnant 
d'un  ovaire  infère.  Le  Lygé  Sparte 
c>t  originaire  des  contrées  niédilerra- 
néennes  de  l'Europe.  (a.  h.) 

LYGEE.  L.ji;ceiis.  tns.  Genre  de 
l'ordre  des  Hémiptères,  section  des 
Hétéioptères  ,  famille  dis  G(  ocorises  , 
tribu  des  Longilabrcs,  établi  par  Fa- 
bricius,  ado|)lé  par  Latieille  et  tous 
les  entomologistes  ,  et  ayant  poiu-  ca- 
ractères :  deux  oceiks  tiès-éc;4rtés  en- 
tre eux  ;  antennes  toujours  iiliforines, 
insérées  sur  les  côlés  de  la  tète  dans 
la  ligne  qui  va  des  yeux  à  la  base  ou 
au-dessous  du  bec.  Tète  non  rétrë- 
cie  postérieuremeni  en  manière  de 
col,  plus  étroite  que  le  corselet;  ce 
dernier  rétréci  en  devant ,  trapé- 
zoïde.  Les  Lygées  ressemblent  beau- 
coup aux  Corées  ,  avec  lesquelles  Fa- 
bricius  a  confondu  quelques  es[tèces. 
IMais  CCS  dernières  Punaises  s'en  éloi- 
gnent par  la  manière  dont  leurs  an- 
tennes .sont  inséréis.  Les  Néïdes  s'en 
(ii^linguent  très  bien  par  leurs  an- 
tennes coudées  :  1rs  AU  de.i  de  Fabri- 
cius  différent  des  Lygées  parla  forme 
étroite  et  allongée  du  corps;  les  Bé- 
rytes  ont  les  antennes  coudées  ,  les 
Myodoques  s'en  distinguent  par  la 
tète  qui  est  rétrécie  en  arrière  ,  et  les 
Saldes  par  leur  tète  qui  est  transver- 
sale. Les  antennes  des  Lygées  sont 
oïdiuairement  filiformes,  insérées  à 
la  partie  inféricuie  des  côtés  de  la 
tète  et  composées  de  quatre  articles 
cylindriques;  Je  bec  est  assez  long, 
de  quatre  articles;  il  renferme  un 
suçoir  de  quatre  soies.  La  Ictc  est  po- 


572  LYG 

tite;  elle  porte  deux  ocelles  saillans  , 
écartés  l'un  de  l'autre  et  placés  entre 
les  yeux  qui  sont  petits.  Le  corps  est 
en  ovale  allongé;  le  corselet  est  tra- 
pézoïdal ,  un  peu  rebordé  avec  les 
côtés  exléricLus  un  peu  arrondis.  L'é- 
CLisson  est  triangulaire  ,  et  les  élytrcs 
dépassent  l'abdomen  et  sont  de  la 
même  largeur  que  lui.  L'abdomen 
est  composé  de  segmens  transver- 
saux dans  les  deux  sexes.  Les  pâtes 
sont  simples,  assez  longues,  avec  des 
tarses  de  trois  articles  terminés  par 
deux  crochets  et  munis  d'une  pe- 
lote bilobée  dans  leur  entre-deux.  Le 
genre  Lygée  se  compose  d'un  assez 
grand  nombre  d'espèces  ;  parmi  celles 
des  environs  de  Paris  ,  nous  citerons  : 
La  Lygée  Croix  de  Chevalier, 
Li.  equesiris  ,  Fabr.;  L.  Clinex  eques- 
tris,  Linn.  Longue  de  cinq  lignes, 
rouge,  à  taches  noiies  avec  la  partie 
membraneuse  des  éiytres  brune  ta- 
chetée de  blanc.  On  trouve  une  au- 
tre espèce  qui  est  très-commune  et 
qui  a  été  nommée  L.  apte/us,  parce 
que, ordinairement,  elle  estsans  ailes; 
très-rarement  elle  est  munie  de  ces 
organes.  (g.) 

LYGEUM.  BOT.  PHAN.  F.  LiGÉ. 

LYGINIA.  BOT.  PHAN.  (l\.  brown.) 
Syn.  du  SchœnodoruTa  de  L;)billar- 
dière.  F .  ce  mot.  (b.) 

LYGISTE.  Jjygistum.  bot.  pu  an. 
Ce  genre  de  la  famille  des  Rubiacées 
et  de  la  ïétrandrie  Monogynie,  L., 
fut  établi  par  P.  Browne  {PL.  Jam. 
i42,  t.  5,  f.  2)  et  adopté  par  Svs'^artz  et 
Lamarck.  Linné  l'avait  cependant 
réuni  au  Fetesia  duquel  il  dilfère  sur- 
tout par  son  fruit  capsulaire.  Jussieu 
l'a  rapporté  au  genre  Nacibeaà' k.\x- 
blet,  qui  a  encore  pour  synonyme  le 
Manetia  de  Mutis  et  Linné.  Indé- 
pendamment du  Lygistum  ax illare 
sur  lequel  le  genre  a  été  établi  ,  La- 
marck (Illustr.,  p.  286)  a  décrit  une 
autre  espèce  qu'il  a  nommée  Ly- 
gistum sjjica/um,et  qui,  selon  Kunth, 
doit  être  placée  parmi  les  Coccocyp- 
siliim.  V.  Nacibée  et  Coccocypsile. 

(g.,n.) 
Ï^YGODIE.  Lygodium. TiOT.  crypt. 


LYG 

(Fougères.)  Le  genre  établi   sous  ce 
nom   par  Swartz  dans  son  Synopsis 
Filicuni ,  eL  à   peu  près  à  la  même 
époque   par  WHldenow   sous    celui 
à.'Hydroglossum ,   avait  d'abord   été 
confondu  par  Linné  avec  les  Ophio- 
glossés  ,  dont  il  liiffère  cependant  par 
une  infinité  de  caractères,  et  depuis 
il     fut     distingué    presqu'en    même 
temps  par  plusieurs  naturalistes.  Ainsi 
Swartz  le  nomme  Lygodiii m ,  Will- 
denow    Hydroglossum  ,     Cavanilles 
Ugena,  Mnhcl Ramondia ;  Richard  , 
dans  la  Flore  de  Michaux,    désigna 
une  de  ses  espèces  sous  le  nom   de 
Cteisium  ,  et  Bernhardi  en  forma  ses 
genres  Odontapieris  et  Gisopteris.  Le 
nom  de  Ly godium  étant  un  des  plus 
anciens,  étalant  été  établi  dans  un 
travail  général  sur  la  famille  des  Fou- 
gères ,  a  été  adopté  par  presque  tous 
les    botanistes.    Les    Plantes    de    ce 
genre  sont  tontes  grimpantes  ,  et  elles 
difl'èrent  en  cela  de   presque  toutes 
les  Fougères  ,  car  elles  ne  rampent 
pas  sur   les  troncs   des    Arbres  à  la 
manière  de  certains  Polypodes  et  de 
plusieurs  autres  Fougères,  mais  elles 
ont    leur  racine  en  terre,  et^eur  ti- 
ge, réellement  grimpante,  s'entortille 
autour  des   Arbrisseaux  et  des  Gra- 
minées.  Les   feuilles   sont   alternes  , 
mais  se  bifurquent  près  de  la  base,  de 
manière  à  paraître  opposées  au  pre- 
mier aspect;  elles  sont  deux  ou  trois 
fois  pinnées  ,  à  pinnules  souvent  cor- 
diformes  et  pétiolées.  Une  espèce  de 
l'Amérique  septentrionale  ,  le  Lygo- 
dium palrnaturn,  a  les  feuilles  simples 
et   seulement   divisées   en   plusieurs 
lobes;  c'est  elle  qui  a  servi   de  type 
aux    genres  Ramondia,   Cteisium  et 
Cistoptcris.  Dans  les  frondes  fertiles 
le  limbe   de  la  feuille   disparaît   en 
grande  partie,  tandis  que  la  plupart 
des  nervures  se  prolongent  en  autant 
d'axes  saillans  qui  portent  sur  leurs 
côtés    une  double   rangée   d'écaillés 
alternes  ,    distiqu*es  ,   à   l'aisselle   de 
chacune   de  quelles    se    trouve     une 
capsule.  Ces  capsules  sont  analogues 
à  celles  des  Schizea,  des  Anémia,  etc. 
Elles  sont  ovoïdes  et  pourvues  à  leur 
sommet  d'un  large  anneau  élastique 


LYM 

en  forme  de  calotte  ù  stries  rayon- 
nantes. Toutes  les  espèces  de  ce  gen- 
re, à  l'exception  de  deux,  croissent 
entre  les  tropiques;  elles  sont  parli- 
culièrement  tiès-abondautes  dans  les 
Mohiques  oii  elles  couvrent  quel- 
quefois de  grands  espaces  en  s'eula- 
çant  aux  cliauines  des  Graminées  ; 
les  deux  es^îèces  qui  supportent  un 
climat  plus  vigoureux  sont  :  le  Ly- 
godium  palmatum  (]iii  cioh  jusqu'en 
Pensylvanie,  et  le  Lygoiliurn  japoiii- 
cum  qui  habite  la  Chine  et  le  Japon. 
(ad.  Ji.) 

LYGOPHILES  ou  TÉNÉBRICU- 
LES.  INS.  Famille  de  l'ordre  des  Co- 
léoptères, établie  par  Dumcrii,  et  cor- 
respondant à  la  tribu  des  Ténéhrio- 
r.itèsde  Latreille.  V.  TÉNÉBRiONiTts. 

(G.) 

L\GOS.  BOT.  PHAN.  Sous  ce  nom  , 
appliqué  autrefois  par  Dioscoride  à 
la  Plante  que  Linné  a  nommée  Vitex 
Jgiius-castus  ,  Meutzcl  et  Adanson 
ont  propo-é  un  genre  élabli  sur  le 
Spariium  junceiaa  ,  L.  V.  Genêt. 

(G..N.) 

LYMEXYLON.  Lymcxylon.  ins. 
Genre  de  l'ordre  des  Colcoptèi  es,  sec- 
tion des  Pentamères  ,  famille  des  Ser- 
ricornes  Malacodermes ,  tribu  des 
Lime-Bois,  établi  par  Fabricius  aux 
dépens  des  Canlharis  et  des  Meloes 
de  Linné  ,  el  ayant  pour  caractères  : 
]>alpes  maxillaires  beaucoup  plus 
grands  que  les  labiaux,  pendans, 
très-divibés ,  et  comme  en  peigne  ou 
en  forme  de  houppe  dans  les  mâles; 
mandibules  courtes  ,  épaisses;  anieu- 
nes  sim[)les,  filiformes  ou  en  fuseau, 
les  articles  du  milieu  étant  un  peu 
^  plus  grands  ;  tous  les  articles  des 
tarses  entiers  ;  corps  cylindrique , 
long,  avec  la  tête  presque  globuleuse, 
inclinée  ,  dislitiguée  du  corselet  par 
une  espèce  d'étranglemeni  ou  un  cou. 
Les  Lymexylons  se  distinguent  des 
Cupes  eldesI\hysodes,par  les  palpes, 
qui  dans  ceux-ci  sont  peu  saillans, 
semblables  dans  les  deux  sexes  et  à 
articles  simples  ;  ils  diffèrent  des  Hy- 
lecœtes  par  leurs  antennes  qui  ne 
sont  pas  en  scie  comme  dans  ces  der- 
niers, el  des  Atractocères ,  parce  que 


LYM  5,5 

ceux-ci  ont  les  élylres  tronquées  et 
courtes  comme  les  Slapiiylins.  Les 
larves  des  Lymexylons  causent  un 
gnind  dommage  aux  Chênes  et  aux 
bois  d(!  construction  de  la  marine  • 
elles  vivent  dans  l'intérieur  du  bois', 
le  percent  et  1,.  sillonnent  dans  tous 
les  sens.  L'e.-pèce  de  ce  geine  la  plus 
connue  i;t  la  |ilus  nuisible  est  : 

Le  Lymlxyi.on  navai-,  L.  na- 
vale, Fabr.,  la  fem.ll,-;  L.  flavipcs  , 
Fabr.,  le  mâle.  Il  est  d'un  fauve  pâle', 
avec  hi  tête  ,  le  boid  extérieur  et 
l'extrémité  diîs  (^tuis  noirs  ;  celte  dcr- 
mèie  couleur  domine  dans  le  mâle. 
Cette  espèce  se  trouve  dans  toute 
l'Europe  sur  le  Chè|ie.  (o.) 

LYMNANTIIEMUM.  bot.  piian. 
Pour  Limnanthus.  ^.  ce  mot.     (b.) 

LYMNjEA.  moll.  Pour  Limnœa. 
C  est  à  tort  que  plusieurs  auteurs  ont 
écrit  ce  mot  avec  un  Y,  cl  il  en  est 
peu  sur  l'orlhogiaphe  iluquel  on  ait 
plus  varié;  voici  les  exern[)les  qu'en 
rapporte  Basltrot  dans  son  intéres- 
sant Mémoire  sur  les  Fossiles  du  sud- 
ouest  de  la  France,  inséré  i)armiceux 
de  la  Société  d'Histoire  Naturelle  de 
Paris  :  Lymnœa,  Lamarck,  Des- 
hayes;  Limneus ,  Sowerby,  Bron- 
gniart  ;  Limneus,  Draparnaud,  Bron- 
gniart  ,  Ùefrance  ;  Lyninea,  Sower- 
by,  Blainville;  Lymnœus,  Cuvier , 
Bowrdich  ;  Lyinnœus,  Montloi  t  ;  Lim- 
/lœa  ,  Desmarest,Férussac.  C'est  celte 
dernière  manière,  qui  est  la  plus  con- 
venable. (D..H.) 

LYMiNE.  POIS.  Espèce  du  genre 
Raie.  j^.  ce  mot.  (u.) 

*  LYMNIAS.  INI-.?  POLYP.?  I^e 
genre,  formé  sous  ce  nom  par  Oken 
qui  se  borne  à  lui  assigner  pour 
caiaclères  :  corps  pourvu  liç  deux  ra- 
mes et  contenu  dans  une  loge  opaque 
et  mince  ,  paraît  appartenir  aux  Ko- 
tiieres.  Le  savant  professeur  d'Iéna 
n'en  cite  qu'une  espèce  qu'on  trouve 
parmi  le  Ccralophylles.  (b.) 

LYMJNOEUS.  Moi,L.  (  Monlfort.  ) 
Vo\w  Liiiinœa.  ^.  Ly.mn^a.       -^.) 

"LYMNOKÉE.    Lymnorea.     acat,. 


674  LYM 

Genre  de  Médusairese'lablipar  Pcron 
et  Lesueur  daus  leur  division  des 
Méduses  agastriqucs  pédouculées  et 
tentaculées.  Ils  hii  donnent  pour 
caractères  :  des  bras  bifides,  groupes 
à  la  base  du  pédoncule  et  garnis  de 
suçoirs  nombreux  en  l'orme  de  petites 
vrilles.  Ce  genre  n'a  point  été  adopté. 
Cuvier  le  réunit  aux  RhizostO)nes  ,  et 
Lamarck  aux  Dianées.  V ■  ces  mots. 

(E.D..L.) 

*  LYMNORÉE .  Lymnorea .  polyp. 
Genre  de  l'ordre  des  Actinaires  dans 
la  division  des  Polypiers  sarcoïdes. 
Caractère.^  :  polvpier  fossile,  en  mas- 
se irrégulière ,  sublobée  ou  presque 
globuleuse,  adbv'rent  par  sa  base, 
présentant  en  dessous  une  sorte  de 
tégument  membranifoime,  peu  épai.'i, 
irrégulièrement  plissé  en  travers  et 
ondulé;  dans  sou  intérieur  un  tissu 
spongieux  ,  grossier,  très-serré  et  fi- 
nement lacuneux  ;  à  sa  surface  supé- 
rieure de  gros  mamelons  de  même 
tissu  que  1  intérieur,  plus  ou  moins 
nombreux  et  saillans,  percés  à  leur 
sommet  d'un  oscule  peu  profond, 
arrondi  ou  fendu  en  étoile.  L'es- 
pèce unique  qui  constitue  ce  genre 
n'est  pas  très-rare  dans  certaines  lo- 
calités du  Calcaire  à  Polypiers  des 
environs  de  Caeu  ;  elle  est  entière- 
ment calcaire  ,  mais  non  cliangée  en 
Spath;  sa  grandeur  est  peu  considé- 
rable (de  cinq  ou  six  lignes  à  un  pou- 
ce et  demi).  Sa  forme  varie  considéra- 
blement ;  il  n'y  a  peut-être  pas  deux 
individus  semblables  ;  tantôt  elle  se 
présente  en  masse  presque  globuleu- 
se ,  le  tégument  inférieur  est  alors 
peu  étendu;  tantôt  elle  est  presque 
digitée  et  le  tégument  !a  recouvre  jus- 
que près  des  mamelons;  on  trouve 
entre  ces  deux  extrènics  tous  les  in- 
termédiaires. L'espèce  d'enveloppe 
extérieure  ou  tégument  membrani- 
forme  est,  comme  tout  le  reste  ,  en- 
tièrement calcaire,  irès-peu  épais, 
sans  aucunes  porosités,  irrégulière- 
ment plissé  en  travers;  il  embrasse 
intimement  le  tissu  spongieux  inté- 
rieur ;  sur  quelques  échantillons  il 
semble  s'interrompre  ,  puis  reparaître 
par  zones;  on  voit  dans  ces  espaces 


LYM 

le  tissu  intérieur  à  nu.  On  peut  se 
faille  une  idée  de  celui-ci  en  le  com- 
parant à  la  substance  spongieuse  des 
os  ,  mais  il  est  beaucoup  plus  serré  , 
les  vacuoles  soiU  plus  petites  ,  les  fi- 
brilles et  lamelles  courtes  et  presque 
confluentes;  en  dessus  cette  structure 
lui  donne  un  aspect  poreux  ;  mais  en 
l'examinant  attentivement,  on  s'a- 
perçoit que  ces  porosités  n'ont  rien 
de  régulier.  La  forme  extrêmement 
vaiiable  des  Lymnorées  et  la  présen- 
ce d'une  sorte  de  membrane  extérieu- 
re avaient  porté  Lamouroux  à  croire 
que  ces  Polypiers  étaient  mollasses  , 
charnus  et  contractiles;  aussi  les  a-t- 
il  rangés  dans  l'ordre  des  Polypiers 
Actinaires.  Cette  opinion  nous  sem- 
ble peu  soutenable;  il  faudrait  d'au- 
tres preuves  pour  faire  admettre  la 
pétrification  calcaire  de  corps  tout-à- 
fail  charnus;  il  faudrait  que  ces  Ani- 
maux eussent  été  saisis,  englobés  ,  pé- 
nétrés instantanément  par  la  gangue 
qui  les  entoure;  on  les  trouverait  en 
place  sur  les  corps  oii  ils  étaient  atta-; 
chés  ;  tandis  qu'ils  sont  toujours  con- 
fusément mêlés  avec  des  Polypiers 
ou  autres  corps  marins  plus  ou  moins 
cassés  par  le  déplacement.  Ils  sont 
quelquefois  couverts  deSerpuIes,  de 
plaques  de  Polypiers  encroûtans  de 
la  famille  des  E-;charres,  de  petites 
Coquilles  et  spécialement  de  \' Ostrea 
' terebratuloides  ,  Defr.  Lamouroux 
pensait  que  cette  sorte  de  tégument 
membraniforme  que  l'on  reui?irque  à 
la  surfice  des  Lymnorées  était  ana- 
logue à  l'enveloppe  extérieure  des 
Actinies  et  propre  h  remplir  les  mê- 
mes usages.  Un  examen  attentif  des 
Lymnorées  détruit  bientôt  cette  sup- 
position. D'ailleurs  on  peut  égale- 
ment remarquer  que  la  surface  infé- 
rieure de  quelques  Polypiers  lamelli- 
fères  vivans  ou  fossiles  présente  une 
apparence  de  membrane  calcaire  plis- 
sée  transversalement;  nous  avons  vu 
cette  disposition  sur  des  Astrées  qui 
avaient  produit  des  expansions  laté- 
rales ;  la  surface  inférieure  de  ces  ex- 
pansions ofirait,  d'une  manière  très- 
manifeste  ,  cet  aspect  membraneux 
dont  nous  parlons.  Quant  à  la  forme 


LYM 

excessivement  variée  des  Lyninorccs 
que  Lamoiiroux  altrihuait  aux  divers 
états  oi-i  se  trouvaient  ces  Polypieis 
loi-squ'ils  avaient  clv  saisis ,  on  peut 
objecter  qu'un  grand  nombre  de  Po- 
lypiers pierreux  actuellement  vivans 
dans  les  mers  olTienl  cette  parlicida- 
ritc.  La  plupart  des  Polypiers  fossiles 
dos  environs  de  Caen  ,  bien  reconnus 
par  Lamouioux  lui-tnême  pour  avoir 
été  de  nature  piei  reuse  ,  sont  dans 
ce  cas.  Plusieurs  Millôpores  de  celle 
localité  se  présentent  sous  des  aspects 
tellement  diversifiés  et  bizarres,  que 
l'on  ne  pourrait  croire  qu'ils  appar- 
licuncnl  aux  mêmes  espèces  ,  si  l'on 
ne  trouvait  tous  les  in(crinédi;iires 
entre  les  formes  les  plus  opposées.  Si 
les  remarques  que  nous  soumettons 
sur  ce  genre  sont  fondées,  les  Lym- 
norées  ne  doivent  point  rester  parnii 
les  Polypiers  Actinaires;  mais  à  moins 
de  les  rapprocher  des  Milléporées 
avec  lesquelles  elles  n'ont  toutefois 
que  fort  peu  d'analogie ,  nous  ne 
connaissons  p.oinl  de  Polypiers  avec 
lesquels  on  puisse  les  réunir.  A  la  vé- 
rité, en  compaiant  attentivement  les 
Lymnorées  avec  les  cor{)s  pétrifiés 
que  Lamouroux  a  décrits  et  figurés 
comme  des  Eponges  dans  son  Ge/ierq. 
Po/jpariorum  ,  on  trouve  entre  eux 
les  plus  grands  rapports  de  structure; 
mais  les  Eponges  pétrifiées  n'ont 
point  l'enveloppe  membraneuse  plis- 
sée  des  premièies  ,  et  si  celles-là  ont 
de  la  ressemblance  avec  quelques 
Eponges  vivantes,  les  Lymnorées  ne 
paraissent  plus  se  rapportera  celles- 
ci.  L'espèce  rapportée  à  ce  genre  a 
été  nommée  ijv/z.  mamillosa. 

(e.  D..L.) 
LYMPHE.  ZOOL.CHIM.  Liquide  dia- 
pbane,  incolore  ou  très-légèi  ement  co- 
loré en  rose,  un  peu  visqueux,  essen- 
tiellement albumineux,  d'une  saveur 
un  peu  salée,  contenu  dans  un  sys- 
tème particulier  d'organes  nommés 
Vaisseaux  lymphatiques. /^".  les  mots 
Vaisseaux,  Circulation  et  Sécré- 
tion. Examinée  au  microsco[)e,  la 
Lymphe  offre  les  mêmes  globules  que 
ceux  qui  composent  le  sang  ;  ils  sont 
seulement  un  peu  plus  petits  ei  non 


revêtus  d'une  enveloppe  colorante. 
Ce  fluide,  abandonné  à  lui-même  se 
comporte  d'une  manière  analogue  au 
sang;  il  se  partage  en  deux  parties  : 
l'une  e.-,t  du  scrtim  ,  et  l'autre  un  cail- 
lot lormé  de  til.miens  iouf;eàlres 
ressfMd)lanl  à  des  arborisations  vas- 
culaiies.  Cependant  la  chaleur  et  les 
Aeiiles  ne  coagulent  pas  ce  fluide,  et 
il  ne  verdit  le  sirop  de  violette  «jue 
lorMpi'il  e.>t  eoncentré.  Ihrmde  et 
Cbevreul  ont  fait  l'iin.ilyse  de  la  Lym- 
phe du  Chien.  Le  premier  de  ces  chi- 
mistes la  ieg:ird;iit  eonnne  d(>  l'e;m 
tenant  eu  dissolution  un  peu  d'Albu- 
mine ,  du  chlorure  de  Sodium  avec 
des  traces  de  Soude.  Chevicul  l'a 
trouvée  composée,  sur  looo  parties, 
(le  :  Eau,  926,  4;  Fibrine,  oo-*,  2; 
Albumine,  071,0;  caibonale  de 
Soude,  001,  8;  chlorure  de  Sodium, 
006,  1  ;  phosphates  de  Chaux  et  de 
Magnésie,  et  carbonate  de  Chaux, 
000,  f). 

A  l'égard  de  ce  qu'on  a  nommé  im- 
proprement LYMriir.  dans  les  Végé- 
taux ,  /^.  SÈvi>.  ^G.N.) 

I^YNCEE.  Lynceus.  cuust.  Genic 
de  l'ordre  des  Lophyropodes  ,  famille 
des  Ostracodes  de  Latreille  (  Fam. 
INat.  du  Règn.Anim.),  établi  par  Mill- 
ier, et  ayant  pour  caractères:  deux 
yeux  distincts  ;  des  antennes  simples, 
velues  ou  en  pinceau;  huit  pâtes.  Ce 
genre,  qui  est  intermédiaire  entre  les 
Cyprisct  les  JJap/tnia,  puisqu'il  a  la 
tête  des  uns  et  la  queue  des  autres, 
s'éloigne  des  premiers  par  les  anten- 
nes qui  sont  au  nombre  de  quatre 
dans  ceux-ci  et  par  les  pieds  ,  et  des 
seconds  p:ir  l'œil  qui  est  unique.  Le 
corps  des  Lyncées  est  airondi ,  com- 
primé ,  renfermé  ainsi  que  celui  des 
Daphnies  dans  un  test  plié  en  deux, 
imiiaiit  les  deux  baltans  d'une  coquil- 
le bivalve  dont  le  centre  ,  qui  Ibrmc 
une  ligne  saillante  sur  le  dos  ,  repré- 
sente la  charnièie.  La  tête  est  plus  ou 
moins  séparée  du  corps  par  une 
échancruie  du  test  en  dessous.  Les 
\en\  sont  placés  au-devant  l'un  de 
Vautre,  et  non  dans  une  ligue  trans- 
vcric  au  corps  de  !'.\i)imal  ;  il  y  a 


^76  LYN 

quatre  an lennes  insérées  au-dessous 
de  la  tête,  toutes  inégales  et  garnies 
de  longs  poils  sur  leur  côlé  inférieur, 
quisers'ent  plus  directementà  l'action 
natatoire  que  dans  les  Gypris.  Les 
pâtes  sont  difficiles  à  compter;  elles 
sont  au  nombre  de  huit  ou  dix,  ter- 
minées par  des  soies  et  accompagnées 
à  leur  base  d'écaillés  barbues  ou 
branchiales.  La  queue  est  petite  , 
pointue,  ordinairement  repliée  sous 
le  ventre  et  enfermée  dans  le  test.  Les 
œufs  sont  apparens  sous  celui-ci, 
dans  la  région  du  dos  ,  tantôt  seuls  , 
tantôt  au  nombre  de  deux  par  ponte; 
c'est  au  printemps  qu'on  les  aperçoit 
comme  des  points  noirâtres  à  travers 
le  te-.t.  Les  Lyncées  sont  les  plus  pe- 
tits de  tous  les  Entomostracés;  ils  ha- 
bitent les  eaux  dormantes  où  crois- 
sent les  Plantes  aquatiques.  Ces 
Crustacés  ne  sont  point  rares  aux  en- 
viions de  Paris;  cependant  on  ne  les 
y  rencontre  pas  aussi  souvent  que  les 
Cypris  et  les  Daphnies.  Ce  genre 
n'est  pas  très-nombreux  en  espèces  ; 
ou  en  compte  huit  ou  neuf;  la  prin- 
cipale est  : 

Le  Lyncée  a  qtjetje  courte,  L. 
hrachyurus,  Latr.  (  Hist.  Nat.  des 
Crust.  et  des  Ins.  ï.  iv  ,  p.  2o4  ,  pi. 
3-2  ,  fig.  1  à  12)  ;  Miiller  (  Entom.  T. 
VIII,  fig.  là  11);  Mcnoculus  bra~ 
chyunts  ,  Miill.  Antennes  au  nombre 
de  quatre;  test  globuleux,  transpa- 
rent comme  de  la  corne;  queue  cour- 
te, composée  de  deux  filets  réunis  à, 
leur  base.  V.  ,  pour  les  autres  espè- 
ces ,  Latreille,  Juriue  ,  Miiller,  Des- 
marest  ,  etc.  (g.) 

*  LY.NCURIDS.  MoLL.  Foss.  Syn. 
de  Béicmnile.  F',  ce  mot.  (b.) 

LYNCDRIUS.  MIN.  Théophraste  et 
Pline  ont  ainsi  nommé  une  Pierre, 
sur  laquelle  les  érudits  ont  beaucoup 
disserté  sans  résoudie  la  question 
d  une  manière  satisfaisante.  Au  temps 
de  Pline,  on  attribuait  sa  formation  à 
l'urine  pétrifiée  du  Lynx;  et  cette 
opinion  ridicule  a  été  répétée  jusque 
dans  les  temps  moJernes.  Cependant 
à  mesure  que  la  minéralogie  eut  fait 
quelques  pi  ogres,  les  idées  sur  cette 


LYN 
Pierre  derinrent  moins  invraisembla- 
bles. On  a  successivement  cru  que  les 
anciens  avaient  voulu  désigner  sous 
le  nom  de  Lyncurius ,  une  Cornaline 
brune ,  une  variété  de  Succin  ,  le 
Zircon  Hyacinthe  ,  et  enfin  une  To- 
paze roussàtre.  (g..n.) 

*  LYNGBYA.  bot.  crypt.  (  Ar- 
throdiées.  )  Le  genre  formé  sous  ce 
nom  par  Agardh,  sous  le  n°  Sy,  dans 
son  Systsma  Jlgarum,  ne  paraîtrait 
difîérer  des  Oscillaires  que  parce  qu'on 
n'y  retrouverait  pas  la  mucosité  dans 
laquelle  se  tissent  les.  filamens  vi- 
vans  de  ces  Psychodiaires  ,  et  que  les 
filamens  des  7y///^^>'(Z  seraient  inertes. 
Nous  ne  croyons  pas  à  la  validité  de 
ce  genre,  oii  l'auteur  rapporte  sous 
le  nom  de  Ly ngby a  ferruginea  ,  \ Os- 
cillatoria  œstuarii  de  Lyngbye,  pi. 
26  ,  E,  que  nous  pouvons  affirmer  être 
un  véritable  Oscillaire.  F',  ce  mot  et 
CoLoTHRix  au  Supplément.         (b.) 

»  LYNGBYELLE.  ij/2^^Z»je//a. 
BOT.  CRYPT.  [Confervées.)  Nous  avons 
proposé  l'établissement  de  ce  genre 
aux  dépens  du  Sphacelaria  de  Lyng- 
bye ,  pour  répartir  les  espèces  où  les 
faciès  de  matière  colorante,  disposées 
oïdinairement  deux  à  deux,  ou  jus- 
qu'à quatre  dans  chaque  article  ,  y 
sont  dans  le  sens  longitudinal  de  l'ar- 
licle ,  au  heu  qu'il  n'y  a  qu'une  zone 
faciale  et  transverse  dans  les  vérita- 
bles Spliacellaires.  Nous  citerons  com- 
me exemples  de  ce  genre:  les  Spha- 
celaria disticha  et  scoparia,  Lyngb., 
p.  4o,  pi.  .^i,  qui  en  sont  les  types. 
Ce  sont  des  Plantes  très-communes  de 
nos  mers  où  elles  croissent  de  toutes 
parts,  et  qu'on  trouve  souvent  jetées 
au  rivage.  Li  fructification,  interne 
comme  dans  le  reste  des  Confervées  , 
y  est  située  à  l'extrémité  des  derniers 
rameaux  qui  se  renflent  en  massue  au 
temps  de  la  propagation,  et  dans  la 
transparence  desquelles  se  di.stln- 
guent  une  ou   plusieurs  gemmules. 

LYNX.  MAM.  Espèce  de  Chat  qui 
donne  son  nom  à  un  sous -genre  dont 
il  est  le  type.  On  a  aussi  appelé  le 
Caracal ,  Ly'"nx  DE  Barbarie,     (b.) 


LYO 

LYOINLV.  BOT.  PHAX.  Geni-e  ,1c  la 
laimlle  des  Eiicinëcs,  et  de  la  Decau- 
drie  Monogynie,  L.,  clal)li  |.a,-  Niit- 
tall  (  Ge/ier.  of  ^orih  A  ma:  Plant. 
1.  T,  p.  266),  qui  l'a  ainsi  caractt-risii  • 
calice  a  cinq  dents  ;  corolle  presque 
globuleuse  et  pubc-sccnte;  cupsule  à 
«ynq  loges  et  à  cinq  valves  seplltëios 
sur  leur  milieu,  ayant  leuis  bords 
iormes  par  cinq  autres  valves  acces- 
soires et  exiernos;  graines  uouibreu- 
ses  ,  sui)ulées  ,  imbriquées  longiiu- 
dinalemcnt.  Ce  genre  est  tonné"  aux 
dépens  des  Jndiomeda  de  Wdlde- 
now,  dont  il  ne  doit  piobahlcment 
tormcr  qu'une  section.  INullall  en 
décrit  quatre  espèces  indigènes  des 
Etats-Gnis  ,  savoir  :  Lyoni'a  feirugi- 
nea,   rigida,  paniciilala  et  f/vndvsa. 

Le  genre  Lyonia  de  Railnesque  est 
le  même  que  le  Folygonella  de  Mi- 
chaux./^'.  ce  mot.  (G..N.) 

LYÛNSIE.  Lyonsia.  bot.  ph.vn^.  11. 
Brown  (  irern.  ^Tians. ,  1 ,  p.  66  )  ap- 
pelle ainsi  un  genre  nouveau  de  la 
famille  des  Apocinées,  auquel  il  at- 
tribue pour  caractères  :  nue  corolle 
monopétale,  iufundibulilorme,  dé- 
pourvue d'écaillés  à  l'orifice  de  son 
tube,  et  ayant  son  limbe  partagé  en 
cinq  divisions  égales  et  recourbées  ,  à 
préÛoraison  valvaire.  Les  étamines 
sont  saillantes;  les  filets  insérés  au 
iflilieu  du  tube  sont  filiformes,  et  les 
anthères  sagiltées,  adbérentes  à  la 
partie  moyenne  du  stigmate.  L'ovaire 
est  à  deux  loges.  Le  style  est  filifor- 
me,  dilaté  dans  sa  pa.fie  siipérieurc 
qui  se  termine  par  un  stigmate  pres- 
que conique.  Les  lobes  du  disque 
typogyne  sont  cohérens  entre  eux. 
Le  fruit  est  une  capsule  cylindi  ique, 
biioculaire,  à  deux  valves  roulées  sur 
elles-mêmes  et  ressemblant  chacune 
à  un  follicule;  la  cloison  est  parallèle 
aux  valves,  libre  et  portant  les  grai- 
nes sur  chacun  de  ses  bords.  Ce  gen- 
re ,  très-voisin  du  Farsonia,  dont  il 
diffère  seulement  par  la  structure  de 
sa  capsule  ,  se  compose  d'une  seule 
espèce  ,  Lyonsia  straminea  ,  R.  Br. , 
loc.  c//.  C'est  un  Arbuste  sarnientcux, 
originaire  de  la  Nouvelle-Hollande  , 


LYR 

àimi  les  feuilles  sont  opposées,  Je, 
neurs  disposées  en  eyn..V,e.nMnales 
et  tricliotomes.       '  (i  r  ^ 

noT  PHAN.  Genre  de  laïinnlle  des 
Uiclndees  et  de  la  Gxnandrie  Mo- 
namlrie  L  établi  par  R.  Brown 
[Froclr.  llor.  A  o,-. -//„//.  ,  ,  ,, 
•^20)  et  quiollVe  un  calice  en  Ruen- 
Ic,  ayant  la  <"uliole  supérieure  et  ex- 
Knic  creusée  en  forme  de  four  tau- 
d's  que  lésant,  es  sont  planes  et  éga- 
les entre  elles.  Le  1  djellc  est  court 
concave,  ayant  ses  ))oids  redressés' 
■ilreci  vers  son  sommet.  Le  gxnoslè- 
me  est  jjrele  et  linéaire  ,  tenniné  par 
l'ne  anthère  persistante  dont  les  deux 
loges  sont  rapprochées;  chaque  loge 
contient  deux  masses  pollinique* 
pulvérulentes.  Ce  genre  e.st  compose 
de  trois  e-pcces  originaires  de  la  A'ou- 
yelle-Hollande.  Ce  sont  d,s  Plantes 
Herbacées,  non  parasites,  glabres 
dont  les  bulbes  sont  simples;  la  tige 
poi  te  une  seule  feuille  vers  sa  base  et 
deux  écailles.  Les  fleurs  ,  d'un  brun 
non-,  forment  un  épi  terminal.  Ce 
genre  a  des  rapports  avec  le  Caladc- 
iiia  et  le  Curysanthes.  (a.r.) 

LYQUE.  INS.  (Cuvier  cl  Duméril.) 
f^.  Lycus. 

LYRE.  OIS.  r.  MÉs-URK. 

LY^RE.  pois.  Espèce  des  genres  Tri- 
gle  et  Callionyme.  p^.  ces  mots,    (b.) 

LYRE  DE  DAVID,  moll.  Espèce 
du  genre  Harpe.  (jj_\ 

LYRÉE  (riiuiLLE.)  hot.  than.  On 
nomnT-î  ain.-..',  dans  le  langage  des- 
criptif, la  feuille  dont  les  lobes  du 
haut  sont  grands  et  réunis,  tandis 
que  ceux  du  bas  sont  petits  et  divisés 
jusqu'à  la  nervure  médiane.  Telles 
sont  les  feuilles  de  plusieurs  Brmsica 
et  d'autres  Crucifères  siliqueuses  , 
des  Gcum  ,  etc.  (g.n.) 

LYROPE.  Lyrops.  ins.  Genre  de 
l'ordre  des  Hyménoptères,  section  des 
Porte-Aiguillons  ,  l'amille  des  Fouis- 
seurs ,  iribu  des  Larrates  IcLalrcille 
(Fam.  Nat.  du  Règn  Anim.  ),  établi 
parllliger,  et  nommé  T racliy tes  ^d^x 
Panzer.  Ces  Insectes  ressemblent  aux 


fiT.S 


LYS 


L  1  ufS avec  ltS(|uclb La li eillc  1  Cb  a \ ;i i l 
I  eiinis  ,  et  n'en  diffèrent  que  par  leurs 
mandibules  qui  ont  au  côté  interne 
une  saillie  en  foi  me  de  dent ,  par  l'ab- 
domen qui  -est  proportionnellement 
plus  court  et  par  la  languette  qui 
a  de  chaque  côté  une  petiie  division  , 
ce  qui  la  rend  dislinctement  tiitide. 
Ces  lusectes  se  distinguent  des  Misco- 
plies  et  des  Dinèle^; ,  parce  qu'ils  ont 
troii  cellules  cubitales  fermées,  tan- 
dis que  ces  derniers  genres  n'eu  ont 
que  deux.  Le  type  de  ce  genre  est  : 

Le  Lyj'.opb  êtkusquf.  ,  Z-.  etruscus, 
Illig.  ;  Laria  etruscus  de  Jurine 
(Hym.,  pi.  9  ,  genre  g);  Trachytes 
trico/or,  Panzer  {Taua.  Ins.  Ger'iii.  , 
fasc.  84  ,  t.  ig);  Luis  au  rata  ,  Fabr. 
Cette  espèce  se  trouve  en  Allemagne 
et  en  Italie.  (g.) 

LYS.  BOT.  PHAN.  Pour  Lis.  f^.  ce 
mot.  (b.) 

LYSANTHE.  bot.  piian.  Ce  genre, 
proposé  par  Knigbt  et  Salisbury  pour 
quelques  espèces  de  GravilLea  ,  n'a 
point  été  adopté.  V.  Grevii^lÉe. 

(O..N.) 

LYSL\NTHUS.  bot  phan.  Pour 
Llsianthus.  V .  ce  mot.  (g..n.) 

*  LY'SIDICE.  Ljsidice.  annel. 
Genre  de  l'ordre  des  Néréidécs,  fa- 
mille des  Eunices  ,  fondé  par  Savigny 
(Sysl.  des  Annelides,  p.  i3  et  52) 
qui  lui  assigne  pour  caractères  dis- 
tinctifs  :  trompe  armée  de  sept  mâ- 
choires,  ti'ois  du  côté  droit ,  quatre 
du  côté  gauche  ;  les  deux  mâchoires 
intérieures  et  inférieures  très  sim- 
ples ;  antennes  découvertes  ,  les  ex- 
térieures nulles;  les  mitoyennes  très- 
courtes  ;  l'impaire  de  mérae  ;  bran- 
chies indistinctes  ;  front  arrondi. 

Le  genre  Lysidice,  institué  aux 
dépens  de  celui  des  Néréides  de 
Linné,  offre  plusieurs  points  de  res- 
semblance avec  les  Léodices  et  les 
Aglaures.  Il  difiere  des  premières  par 
la  petitesse  des  antennes  el  par  les 
branchies  indistinctes,  et  il  s'éloi- 
gne essentiellement  des  secondes  par 
un  plus  grand  nombre  de  mâchoires. 
■L'examen  plus  attentif  de  leur  orga- 
nisation extérieure  montre  dei  carac- 


LYS 

lères  assez  nombreux  et  plus  ou 
moins  faciles  à  saisir.  Leur  corps  est 
linéaire  ,  cylindrique  ,  composé  de 
segmeus  courts  et  nombreux  :  le  pre- 
mier segment  n'est  point  rétréci  ni 
saillant  sur  la  tète  ,  le  second  seg- 
ment est  égal  au  troisième.  La  tète 
est  plus  lar-e  que  longue  ,  libre,  sim^ 
plement  arrondie  par-devant,  et  en- 
tièrement découverte  ainsi  que  les 
antennes.  Li  bouche  offre  une  trom- 
pe dépassant  le  front  à  son  orifice,  et 
cette  trompe  est  munie  de  sept  mâ- 
choires disposées  comme  celles  du 
genre  Léodice  (  P^.  ce  mot)  avec  une 
lèvre  inférieure  beaucoup  plus  large 
que  la  première  paire  de  mâchoires. 
Les  yeux  sont  grands  et  situés  à  la 
base  extérieure  des  antennes  mi- 
toyennes. Les  antennes  moins  lon- 
gues que  la  tète  sont  incomplètes  , 
c'est  à-dire  que  les  antérieures  sont 
nulles  ;  les  mitoyennes  sont  courtes  , 
ovales  ou  coniques  ,  et  ne  paraissent 
point  sensiblement  articulées  ;  l'im- 
paire est  semblable  aux  mitoyennes  , 
mais  plus  longue  ;  les  pieds  ne  pa- 
raissent pas  convertis  en  cirres  ten- 
taculaires ,  seulement  la  dernière 
paire  est  changée  en  deux  filets;  les 
pieds  sont  tous  ambulatoires,  très- 
courts  ,  à  deux  faisceaux  inégaux  de 
soies  simplement  pointues  ou  termi- 
nées par  un  petit  appendice  mobile; 
les  cirres  supérieurs  sont  subulés  et 
les  inférieurs  très-courts.  On  ne  dis- 
tingue point  de  branchies. 

Savigny  décrit  trois  espèces  qui 
sont  nouvelles  et  dont  il  ne  donne 
pas  la  figure. 

La  Lysidick  Valentine,  Lys. 
Vatentiiia  ,  Savig.  Corps  long  de  près 
de  deux  pouces  ,  grêle .  formé  de 
quatre-vingt-dix-neuf  segmens  dans 
un  individu  incomplet;  le  premier 
segment  à  peine  plus  long  que  le 
second  ;  antennes  subulées  ;  tête  à 
yeux  noirs,  sans  autres  taciies  ;  pieds 
à  deux  faisceaux  de  soies  jaunâlres; 
le  faisceau  supérieur,  plus  mince  et 
plus  long,  se  compose  de  soies  très- 
fines  ,  l'inférieur  de  soies  plus  gros- 
ses, terminées  par  un  appendice;  aci- 
cules  jaunes;  cirres  supérieurs  su- 


LYS 

huk'S  et  assez  saillans;  c!n\>s  inlVi- 
riours  fort  courts.  Couleurs  et  rctlcis 
de  la  iiaere.  Des  côtes  de  la  Méditcr- 
raut-e. 

La  Lysidici;  (ilymi'ii;nnk  ,  /^ja-. 
Olympia,  Savig.  Corpn  lonj^'  df  qua- 
torze ligues  ,  composé  de  ciuc|u.inte- 
cniq  segmeus,  sans  compter  une 
douzaine  de  petits  anneaux  qui  for- 
ïijent  au  bout  du  corps  une  queue 
conique  ,  ciliée  de  deu\  rangs  de 
pieds  imperceptibles  ,  et  iirminéc 
par  deux  fdels  courts  ;  premier  seg- 
ment à  i)eine  plus  "long  que  le  sui- 
vant ;  yeux  noirs,  anteuncs  s"d;ulécs  ; 
lin  petit  mamelon  conique  derrière 
Tantcnne  impaire  ,  sortant  de  la  jonc- 
tion de  la  tête  avec  le  premier  sc^'- 
ment  du  corps  ;  pieds  de  l'espèce  pré- 
cédente, à  deux  aciculcs  très-noirs  ; 
couleur  gris-blanc ,  avec  les  retlets 
de  la  nacre  ,  sans  tacbes.  Des  cotes 
de  l'Océan  sur  les  Huîtres.  • 

La  Lysidice  Gal.vtu  ink  ,  Lys.  Ga- 
lat/dna  ,  Savig.  Cette  espèce  pour- 
rait bien  être,  suivant  Savigny,  une 
variété  (le  la  précédente.  Corps  plus 
épais;  antennes  très-courtes  ,  ovales  , 
avec  un  large  mamelon  derrière  l'an- 
tenne impaire:  couleur  d  un  blanc  lai- 
teux; les  tiois  premiers  segmens  d'un 
roux  doré  en  dessus;  les  yeux  com- 
me noyés  cbacun  dans  une  tache 
ferrugineuse;  acicules  très-uoirs.  Des 
côtes  de  l'Océan.  (auu.) 

*  LYSIGONIUM.  i3or.  crypt. 
(Llnk.)Syn.  de  Gaillonclle':' ^.  ce 
mot.  (b  ) 

LYSIMACHIA.  bot.  puan.  P'.  Ly- 

SIMAQUE. 

LYSIMACHIÉES.  bot.  piian.  Cet- 
te famille  naturelle  île  Plantes  est 
plus  généralement  désignée  aujour- 
d'hui sous  le  uom  de  Primulacées.  F^. 
ce  mot.  (a.  11.) 

LYSLMACHIE.  bot.  phax.  Pour 
Lysimaque.  f.  ce  mot.  (b.) 

LYSIMAQUE.  Lysimachia.  bot. 
phaN.  Genre  de  Plantes  de  la  famille 
des  Primulacées  et  de  la  Pentandrie 
Monogynie,  L.,  composé  d'un  assez 


LYS  r.^jj 

grand  nombic  d'espèces  qi  i  crois- 
sent pour  la  plupart  dans  1rs  lieux 
Jiuniides  de  la  l'rance  et  de  TF^u- 
ropc.  Les  L\sirnaques  sont  des  Plan- 
tes hei  baiées  ,  généralement  vivaces 
à  feudlcs  opposées  ou  vcriicillécs  ' 
à  Heurs  trcs-souverit  jaunes,  axil-^ 
laires  à  l'aisselle  des  feuilles  ou  réu- 
nies en  grappes  ou  en  tliyrses  au 
somiuel  des  rameaux.  Leur  calice  est 
à  cinq  ilivisioub  Irès-profondes  ;  la 
corolle  «nonopélalc  si.bcampaniforniM 
ou  rolacée,  c'est-à-dire  ayant  cinq 
divisions  extrêmement  profondes;  les 
élanniies,  au  nombre  de  cinq,  sont 
très-.souvcnt  monadelplics  par  leur 
base;  les  anthères  sont  subcordilbr- 
mes,àdeu\  loges  iniroises;  l'ovaiic 
est  libre,  globuleux,  appliqué  sur 
un  disque  hyiogyne,  annulaire  et 
tiès-peu  saillant;  il  ollre  une  seule 
loge  contenant  un  grand  nombre  d'o- 
vules attachés  à  un  Irophospei  me 
central.  Le  style  est  long,  cylindri- 
que, terminé  par  un  stigmate  tron- 
uué,  très-petit,  simple  et  à  peine 
distinct  du  sommet  du  style.  Le  fruit 
est  une  capsule  généralement  globu- 
leuse, apiculée  à  son  sommet,  recou- 
verte en  partie  par  le  calice  qui  est 
persistant,  à  une  seule  loge  qui  ren- 
ferme un  nombre  considérable  de 
graines  polyèdres  attachées  à  un  tro- 
jihosperme  central.  Ces  graines  con- 
tiennent, dans  l'intérieur  d'un  en- 
dosperme  blanc  et  charnu,  un  cm- 
brson  cylindrique  placé  en  travers 
du  hile.  Les  espèces  de  ce  genre  peu- 
vent êlre  divisées  en  deux  groupes 
suivant  que  leurs  Heurs  sont  solitai- 
res ou  réunies  plusieurs  ensemble. 

f  Fleurs  soUlaires. 

Lysimaque  Nummulaire  ,  Lysi- 
machia iSiimmulaiia  ,  L.  ,  FI.  Dan., 
tab.  495.  Cette  espèce  e4  extrême- 
ment commune  dans  les  bois  et  les 
prés  humides  ;  ses  liges  sont  étalées  , 
rampantes  ,  portant  des  feudics  op- 
posées ,  ovales  ,  arrondies  ,  obiuses  , 
courtement  pétiolées  ;  ses  fleurs  sont 
assez  grandes  ,  jaunes,  axillaires,  pé- 
donculees  et  solitaires  :  ses  éîammes 
sont  monadelphes  lout-à-fait  par  la 


58()  LYS 

base  de  leurs  filets.  La  Nummulaire 
fleurit  pendant  presque  tout  l'été. 

Lysimaque  ponctuée  ,  Lysima- 
chia  puuclala,  L. ,  Jacq.,  Flor. 
Austr. ,  tab.  366.  Cette  espèce  ,  qui 
croît  le  long  des  mares,  dans  le  nord 
de  l'Europe,  a  sa  tige  dressée  ,  pu- 
besoente  ,  rameuse,  haute  d'environ 
tleux  pieds;  ses  feuilles,  verticdlées 
par  trois,  sont  lancéolées  et  mar- 
quées de  petits  points  noirs  à  leur 
face  inférieure.  Ses  fleurs  grandes 
et  jaunes  ,  quelquefois  ni;iculées,  sont 
solitaires  et  a\illaire5.  Elle  fleurit  en 
juin  et  juillet.  On  la  cultive  quel- 
quefois dans  le>  jardins.  Il  lui  faut 
une  terre  humide. 

Lysimaqite  des  bois  ,  Lysimachia 
nemoium^  L.  ,  FI.  Dan.,  tab.  174. 
Cette  espèce  est  le  Lerouxia  iienio- 
Pujn  y  Meral,Fl.  Par.  Elle  est  assez 
commune  dans  les  bois  inontueux  et 
humides:  ses  tiges  sont  giêles,  éta- 
lées; ses  feuilles  opposées,  ovales, 
aiguës,  entières;  ses  fleurs  petites, 
jaunes ,  portées  sur  des  pédoncules 
grêles,  plus  longs  que  les  feuilles. 
Elle  fleurit  en  avrd  et  mai. 

ff  Fleurs  réunies. 

Lysimaque  commune  ,  Lysima- 
chia pulgaris  ,  L.  ,  Bull.  Herb.  ,  tab. 
347.  Cette  Lysimaque  ,très-co7nmune 
sur  le  bord  des  étangs  et  des  ruis- 
seaux ,  porte  un  grand  nombre  de 
noms  vulgaires.  Ainsi  on  la  désigne 
sous  ceux  de  Gorneille  ,  Chasse-Bosse, 
Souci  d'eau,  etc.  Elle  est  vivace.  Sa 
tige  dressée  s'élève  à  une  hauteur  de 
deux  à  trois  pieds  et  porte  des  feuilles 
opposées  ou  verticillées  par  trois  ou 
quatre;  elles  sout  lancéolées,  ai- 
guës ,  presque  sessiles.  Ses  fleurs  jau- 
nes sont  pédonculées  ,  réunies  plu- 
sieurs ensemble  à  l'aisselle  ties  feuil- 
les supérieures  oii  leur  réunion  forme 
une  panicule  terminale;  elles  s'épa- 
nouissent en  juin  et  judlet.  Cette  es- 
pèce passe  pour  vulnéraire,  mais 
néanmoins  ou  en  fait  peu  usage. 

Lysimaque  vebticillée,  Lysi- 
machia verticillata  ,  Pall.  Cctie  es- 
pèce est  fort  voisine  de  la  précédente. 
Elle  est  généralement  plus  grande; 


LYS 

ses  feuilles  sont  constamment  verti- 
cillées, portées  sur  de  courts  pétio- 
les; ses  fleurs  ,  plus  nombreuses  que 
dans  la  L3-simaque  vulgaire,  offrent 
la  même  disposition.  Elle  est  origi- 
naire du  Caucase  ;  on  la  cultive  assez 
fréquemment  dans  les  parterres. 

Lysimaque  Thyrsiflore  ,  Lysi- 
machia Thyrsi/lora,  L.  ,  FI.  Dan.  , 
tab.  617.  Espèce  vivace  croissant  sur 
le  bord  des  eaux  et  oflVant  une  tige 
dressée,  simple  ,  haute  au  plus  d'un 
pied  ,  garnie  de  feuilles  opposées  ,  ses- 
siles ,  lancéolées;  aiguës  et  velues. 
Les  fleurs  sont  petites  ,  jaunes,  dis- 
posées en  épis  oblongs,  pédoncules, 
placés  à  faisselle  des  feuilles  supé- 
rieures. 

Lysimaque  a  feuilles  de  Saule, 
Lysimachia  Ephemerum,  L.  Cette 
belle  espèce  croît  dans  les  Pyrénées 
et  en  Espagne;  ses  tiges,  hautes  de 
deux  à  irms  pieds  ,  sont  dressées  ,  gla- 
bres ,  poitant  des  feuilles  opposées, 
sessiles  ,  oblongues,  lancéolées  ,  gla- 
bres et  glauques.  Les  fleurs  sont 
blanches  ,  formant  un  long  épi  termi- 
nal. Cette  espèce,  que  l'on  cultive 
fréquemment  dans  les  jardins,  de- 
mande une  terre  franche,  légère  et 
humide  ;  on  la  multiplie  d'éclats  sé- 
parés des  racines  ou  de  graines  se- 
mées sur  couches.  (a.  e..) 

LYSINEMA.  I30T.  PHAN.  C'est  un 
genre  établi  par  Piob?rt  Brown  dans 
la  famille  des  Epacridées  ,  et  auquel 
il  donne  pour  caractères  :  un  calict- 
coloré ,  entouré  d'un  grand  nombre 
de  bractées  également  colorées;  une 
corolle  monopétale  ,  hy|JOcratérifor- 
me,  dont  le  tube  se  divise  qiielque- 
fois  en  cinq  pirlies,  et  dontle  limbe 
est  formé  de  cinq  lobes  sans  plis  et 
réfléchis;  des  étamines  hypogynes, 
avant  les  anthères  attachées  au-des- 
sus de  leur  partie  moyenne  et  peî- 
tées;  cinq  écailles  hypogynes,  et 
pour  fruit  une  capsule  dont  les  tro- 
phospermes  sont  attachés  à  l'axe  cen- 
tral. 

Les  espèces  qui  composent  ce  gen- 
re ont  absolument  le  port  des  Epa- 
cris.  Outre  VEpacris  pungens  ^  Cav.  , 


LYS 
le.  4 ,  p.  26  ,  tab.  54R  ,  que  Brown 
place  dans  ce  genre  ,  il  en  tlôrrit 
quntre  autres  espèces  qu'il  jioinin(> 
Ly&inema  peiitapeialum  ,  L.  cilia- 
lum ,  L.  lasianthuni  cl  L.  cotispi- 
cuum.  (a.  n.) 

*  LYSIPOMIE.    Lydpotnia.    «or. 
PHAN.  Genre  nouvciui  de  la  iamille 
des   Lobéliacécs,   établi    pnr  Kunth 
{in  Humb.  Nov.  Gcner.  ,  5  ,  p.   3 18) 
et  qui  comprend  quatre  espèces  ori- 
ginaires de  rAniiiriquc  niériilionale  , 
croissuil  dans  les  montagnes  élevées 
cil  elles  Tonnent  de  petites  toiifles  ar- 
rondies,  billes  sont  quelquefois   ilc- 
poiirvucs  de  liges  ;  leui  s  feuilles  sont 
alternes,  linéaiies  ouspatliidces,ti os- 
entières  ,  roides  ou  charnues.  IjCuts 
fleurs  sont  blanches,  axillaircs  et  so- 
litaires. Le  calice  est  a  1  lièrent  ,  avec 
l'ovaire  infère  ;  son  limbe  est  à  cinq 
lobes  inégaux;  sa  corolle  est  tubii- 
leuse,    caduque,     à    cinq    divisions 
inégales  ,       disposées     comme      en 
deux  lèvres.  Les  clainiues,  au  nom- 
bre de   cinq ,   sont   réunies  et   sou- 
dées   comme   dans   le    genre  Lobé- 
lie  ;  le  stigmate  est  bllolié  ;    le   fruit 
est  une  capsule  vmiloculaire  ,  polys- 
perme  ,  s'ouvrant  par  son    sommet 
au  moyen  d'un  opercule.    Les  grai- 
nes sont  nombreuses  et  attachées  à 
un   trophospcnne   pariétal  et  longi- 
tudinal.   Ce    genre  ,    très-voisin   du 
Lobe/la  ,  en  diffère  suffisamment  par 
sa  capsule  unilocuiaire  s'ouvrant  par 
un    opercule..  Les     quatre    espèces 
qui  composent  ce  genre  ont  été   dé- 
crites   et   figurées   par   Kunih   {loc. 
cil.)    sous    les  noms   de    Lvsipoinia 
nionlioides,    Kunth   {lot.    CiV.),tab. 

266,  fig.  2;  Lys.  Pcniformis,  tab. 
2b6,  fig.    i;     Lys.    arctioides ,    lab. 

267,  fig.  i,Lyi.  acaulis,  tab.  267, 
fig.  2.  (A.  R.) 

*  LYSISPOUTUIVI.       BOT.     CRYPT. 

{Champignons.)  Sousgenrc  du  Sporp- 
trichum  de  Link.  Quelques  autcui^s  le 
croient  assez  distinct  pour  servir  à 
l'établissement  d'un  genre.  V.  Spo- 
rotri'chl:,ai .  (a.  F.) 

*  LYS.MATE.    Lysmata.    crust. 
Genre  de  l'ordc  des  Décapodes  ,  fa- 


LYS  m8i 

mille  des  Macroures,  tribu  des  Cari- 
des,  établi  par  l\isso  qui  lui  avait 
donué  le  nom  de  Alœliccita  déjà  cm- 
plové  par  Péion  pour  désigner  un 
groupcVle  Mtdu'îCs.  Les  caiMctèies  de 
ce  gcnie  sont  :  atilennen  intcimé- 
iliaiiL's  ou  supérieuios,  formées  de 
trois  filets  dont  le  iiUis  court  est  joint 
à  la  base  de  l'un  des  dcu\  plu>  longs  ; 
antennes  cxlrriciircs  longues  r\  séta- 
cées;  j)ieds  des  deux  première^  paires 
did.tclyles,  ceux  de  la  seconde  étant 
pi  us  longs  cl  ayant  leurcarpe  divisé  m 
plusieurs  pclils  articles;  pieds  des  trois 
dernières  paires  très-miuces,  terminés 
par  un  ongle  simple;  les  quatre  der- 
niers étant  plus  courts  fpie  les  autres  ; 
carapace  carénée  en  dessus  ,  et  ter- 
minée par  un  rostre  fort  court  en 
avant.  Ce  genre  se  distingue  de  ceux 
de  I\  ika  t  II  y  méno(  ère ,  Jlphée  el  Jlyp- 
puli/e ,  parles  antenuesinlermédianes 
qui  n'ont  que  deux  fil>fts  dans  tous 
ceux-ci;  il  s  éloigne  des  Palémons 
par  son  corj  s  plus  raccourci  et  ses 
pieds  plus  minces  ,  et  pai-  la  pièce  qui 
précède  la  main  qui  est  subdivisée  en 
jictils  articles  au  lieu  d'ctie  entière. 
Ces  Crustacés  se  trouvent  dans  la 
iMédilcrranéc  l'espèce  qui  sert  de 
type  à  ce  genre  est  : 

Li  Lysmate  soyevsf.  ,  L.  seti- 
cauda,  Risso  (Crust. ,  p.  110  ,  pi.  2  , 
f.  I  ).  Elle  est  longue  d'un  pouce  et 
demi  ;  son  rostre  osl  court,  scxdenté 
en  dessus  et  bidenté  eu  dessous;  les 
pièces  natatoires  de  la  queue  sont 
ciliées  sur  leurs  bords;  celles  du  mi- 
lieu sont  terminées  par  dix  longues 
suios  très -déliées;  le  corps  est  d'un 
ronge  de  corail ,  marqué  longitudina- 
lemcnlde  lignes blancliàtres. Ce Crus- 
taeé  habile  les  eaux  piofondesdes  en- 
virons de  jNico.  (o.) 

LYSSOSTYLLS.  bot.    tiian.   V. 

GnÉVIJLLÉli. 

LYSTRE.  Lyslra.  iNs.  Genre  de 
l'ordre  des  Hémiptères,  sccliou  des 
llomoptères  ,  famille  des  Cicailaires  , 
trdju  des  Fulgorelles  ,  établi  par  Fa- 
bricius,  et  ne'difleiaut  des  Fulgores, 
auiqueilcs  ces  Insectes  ressemblent 
beaucoup,  que  par  leur  tète  qui  est 


582 


MAB 


iiansversc,  et  ne  se  prolonge  pas  en 
forme  de  museau.  Lp  corps  de  Lysties 
est  allonge;  leurs  clytres  ne  s'élar- 
gissent point  en  arrière  comme  ce!i(.\s 
des  Flalles  ,  et  ne  se  terminent  point 
par  un  rétrécissement  comme  celles 
des  Isses  ;  rextrémitë  de  l'abdomeu 
des   femelles    des  Lystres   porte  des 

Eaquets  de  filets  cotonneux  tiès- 
lancs  avec  lesquels  il  est  présumable 
qu'elles  enveloppent  leurs  œufs.  Ce 
genre  se  compose  d'une  assez  grande 
quantité  d'espèces  propres  aux  Indes- 
Orientales  ,  à  la  Chine  et  à  l'Amé- 
rique méridionale;  l'espèce  qui  lui 
sert  de  type  est  : 

La  LYbTRE  LAINEUSE  ,  h.  lanata , 
Fabr.  ;  Cicacla  lanata ,  Lin.  Les  côtés 
du  front  sont  rouges  ;  l'extrémité  des 
élytresestnoire  avec  des  points  bleus. 
Elle  se  trouve  à  Cayenne  et  aux  An- 
tilles. (g.J 

*  LYSURUS.  BOT.  CRYPT.  (  Cham- 
pignons. )  Genre  ainsi  caracléi  isé  : 
volva  sessile  ,  ari-ondie  ;  réceptacle 
continu  au  pédicule  ,  et  se  divisant 
au  sommet  en  plusieurs  branches 
redressées  ,  égales  ,  couvertes  exté- 
rieurement d'un  mucus  mêlé  de  spo- 
rules  qui  ,  en  se  détachant,  forme 
à  la  surface  une  sorte  de  racine.  Le 
Phallus  Mokusln  de  Linné  fils  a  servi 
de  type  à  ce  genre  fondé  par  Frics  , 
Syst.  Mycot.  ,  a  ,  p.  286  ;  il  croît  eu 


MAB 

Ciiiue  sur  les  racines  de  Mûriers j  sa 
fétidité  est  extrême  ,  sa  vie  très- 
courte;  son  volva  est  blanchâtre;  son 
stipe  a  trois  ou  quatre  pouces  de 
hauteur;  il  est  charnu  à  la  manière 
des  P/m//£/s,  de  couleur  de  chair,  plus 
foncé  à  i  extrémité;  les  découpures 
du  conceptacle  sont  au  nombre  de 
cinq,  égales,  un  peu- cylindriques  , 
d'un  rouge  foncé.  Les  Chinois  le  sup- 
posent propre  à  guérir  les  ulcères 
cancéreux  ;  ils  le  mangent  quelque- 
fois ,  mais  non  sans  danger,     (a.  F.) 

*  LYTAIODON.  rept.  oph.  Klein, 
dans  son  Tentamen  Erpetologiœ  ,  for- 
mait sous  ce  nom  un  genre  qui  ré- 
pond aux  Couleuvres,  (b.) 

*  LYTHRAIRES.  bot.  phan.  On 
appelle  plus  généralement  aujour- 
d'hui Salicariées  cette  famille  natu- 
relle de   Plantes.    /''.   Salicabiées. 

(A.B.) 

LYTHRODES.  min.  Karsten  a  don- 
né ce  nom  à  une  variété  de  l'Elscoli- 
tlie.  /^.  ce  mot.  (g..n.) 

LYTHRUM.  BOT.  phan.  r.  Sali- 

CAIRE. 

*  LYTTA.  INS.  (Fabricius.  )  ^. 
Cantharide. 

LYZAN.  POIS.  (  Forskalh.  )  Espèce 
du  sous-genre  Liche.  V.  Gastéros- 
TÉE.  (b.) 


M. 


MaAN.  bot.  phan.  (Rochon.)  Un 
JValtheria  à  INIadagascar  qu'on  a  pris 
à  tort  pour  un&  Tournefortie.       (b.) 

MAAR.  OIS.  Syn.  du  Goéland 
Bourgmestre.  V.  Mouette.     (dr..z.) 

MABA.  bot.  phan.  Genre  de  la  fa- 
mille des  Ebénacées  et  de  la  Diœcie 
Triandrie  ,  L.  Ses  fleurs  dioïques 
présentent  un  calice  découpé  jus- 
que veifi  son  milieu  en  trois  par- 
ties, et  une  corolle  urcéolée  trifide. 


Dans  les  mâles  les  étamines  hypogy- 
nes,  en  nombre  égal ,  ou  plus  ordi- 
nairement double  des  divisions  de 
la  corolle  ,  à  filets  tantôt  simples , 
tantôt  réunis  alternativement  deux  à 
deux,  s'insèrent  autour  d'un  rudi- 
ment central  de  pistil;  dans  les  femel- 
les ,  l'ovaire  à  trois  loges  biovulées , 
se  change  en  une  baie  ovoïde  ou  rare- 
ment globuleuse,  entouiéê  à  sa  base 
parle  calice  persistant  cupuliformc. 
ijzi  espèces  de  ce  genre  sont  des  Ar- 


MAB 


biisseaux  à  feuilles  alternes,  dtipoui- 
vues  de  stipules  eulièies  et  coriaces  , 
dont  les  pédoncules  axillaires,  accom- 
pagnés de  petites  bractées,  portent 
une  seule  fleur  sur  les  pieds  femelles, 
plusieurs  sur  les  mâles.  Forsier  en  fit 
le  premier  connaître  une  originaire 
des  îles  de  la  mer  du  Sud  sous  le  nom 
deJUaùae/lipfica;  R.  Jirown  en  a  dé- 
crit sept  de  la  Nouvelle-Hollande,  et 
récemment  Labillardière  en  a  ajoute 
ddii\  autres  recueillies  dans  la  Nou- 
velle-Calédonie (F".  Sertum  Aunim- 
Caledonicum ,  tab.  55  et  56  ).  On  en 
trouve  aussi  une  dans  les  Indes;  c'est 
celle  que  Kœnig  et  Roxburgh  appe- 
laient du  nom  ii;énérique  de  J'erreo/a; 
enfin  R.  Brown  pense  que  le  Caja 
Jrang  de  Rumph  {Herbar.  Amboiii.  , 
3  ,  tab.  I  )  appartient  à  ce  genre. 

(a.d.j.) 
MA.BEA.  BOT.  l'HAN.  Genre  de  la 
famille  des  Euphorbiacécs  et  de  la  Do- 
décaudrie  Monogynie,  L.  Ses  fleurs 
sont  monoïques  :  on  observe  dans  le> 
mâles  un  calice  à  cinq  dents  ,  pas  de 
pétales,  des  étamines  au  nombre  de 
neuf  à  douze,  insérées  sur  un  récep- 
tacle à  peu  près  conique  ,  et  dont  les 
anthères  adnées  aux  filets  extrême- 
ment courts    regardent  en    dehors; 
dans  les  ièmelles  le  calice  est  partagé 
jusque  vers  son  milieu  en  cinq  divi- 
sions égales,  ou  en  six  dont  trois  al- 
ternativement    extérieuie.s     et    plus 
courtes,  le  style  se  termine  par  trois 
branches  contournées;  l'ovaire  glo- 
buleux oflre  trois  loges   renfermant 
chacune  un  ovule  unique  ,  et  devient 
plus  lard  une  capsule  à  trois  coques. 
Aublet (iP/a///.  Guian.  1 8  7,  tab.  554) 
a  fait  connaître  deux  espèces  de  Ma- 
bea,  originaires  de  la  Guiaue;  mais 
les  Herbiers  de  ce  pa^s  en  contien- 
nent plusieurs  autres  jusqu  ici  iné- 
dites ;  ce  sont  des  Arbustes  à  rameaux 
sarmenteux,  remplis  d'un  suc  lactes- 
cent; les  feuilles  ,  accompagnées  de 
stipules, sont  alternes  ,  entières  ou  lé- 
gèrement crénelées,  veinées,  luisantes 
sur  leur  face  supérieure;  les  pédon- 
cules ,  disposés  eu  panicules  épaioses 
terminales,  portent  soit  à  leur  base, 
soit  plus  haut,  une  bractée  glandu- 


leusc  dji  deux  côtés  sur  ses  bord>; 
les  inléiicurs  plus  longs  et  nmius 
nombreux  sont  simples  ,  et  ^ouli(•u- 
nent  chacun  une  seidc  flen  femelle; 
les  supérieuis  se  divisent  on  tioi., 
branch.-s  dont  chacune  se  termine 
par  une  fleur  mâle.  (a.d.j.) 

MABl  ou  MABY.  uot.  phan.  (Ni- 
cbolson.)  Nom  caraïbe  de  la  l'a  talc, 
Convohulus  Balatas,  L.  f^.  Lisi:nov. 

(H.) 

MABOLO.  Dor.PiiAN.  Nom  de  p.iy» 
de  l'L/nb/jupteris  de  Roxhurgh  et 
Gaertner.  /^.  PLAQUEMi.Nir.n.      {a.) 

MABOUIA  ET  MABOUIER.  jtor. 
PHAN.  Noms  (le  pays  proposés  |xir 
quelques  botanistes  français  pour  dé-r 
signer  le  genre  Morisonia.  K.  ce  mot. 

(B.) 

MABOUYA  REPT.  SAun.  C'est-à- 
dire  en  langue  caraïbe,  Diable,  f"". 
Gecko.  (b.) 

*  MABRt:.  POIS.  (Delarocbe.)  Syu. 
de  Sparus  Moimyrus  ,  L.  ,  dans  les 
îles  Baléares.  /'.  Spahk.  (b..) 

*  MABUilUC.  BOT.  phan.  (Camel- 
li.)Syn.  de  Cissythe.  f.  ce  mot.  (u.) 

M  A  BU  UNIE.  JUabiirnia.  bot. 
PHAN.  Genre  de  l'Hexan  rie  Monogy- 
nie  ,  L. ,  établi  par  Du  Petit-Tliouais 
(  Gêner.  j\uv.  Madagasc.  ,  n.  i3  ) 
qui  la  ainsi  caractérisé  :  calice  arl- 
hércnt  à  l'ovaire  par  sa  base,  tubu- 
leux  et  muni  de  trois  angles  en  foi  me 
d'ailes  ;  corolle  remplacée  par  six  ap- 
pendices dont  trois  extérieurs  plus 
grands;  siX  étamines  réunies  deux  à 
deux  et  placées  devant  les  trois  plus 
larges  appendices  ;  ovaire  surmonté 
li'un  style  de  la  longueur  du  tube 
terminé  par  un  stigmate  capité  à  trois 
lobes;  capsule  à  trois  loges  polysper- 
mes.  Le  nom  de  ce  genre  est  un  ana- 
gramme du  Biirmannia ,  genre  dont 
il  est  tellement  rapproché  qu'il  seiait 
possible  que  la  Phaile  qui  le  constitue 
n'en  fût  qu  une  espèce;  elle  a  des 
tiges  courtes ,  aphylles ,  parsemées  de 
petites  écailles  et  terminées  par  deux 
ou  trois  fleurs.  Cette  Plante  est  indi- 
gène de  Madagascar.  (g..n.) 

.MABY.  liOT.  pijAN.  r.  Mawi. 


584  MAC 

*MAGA.  BOT.  PHAN.  On  ne  peut  re- 
connaître quel  est  l'Arbre  mention- 
né sous  ce  nom  dans  le  Recueil  des 
voyages,  mais  il  est  présumable  qu'il 
appartient  à  la  famille  des  Palmiers  ; 
c'est  peut-être  le  même  que  celui  que 
Humboldt  mentionne  sous  le  nom 
de  Macanilla  de  Caripe  ,  qui  paraît 
appartenir  au  genre  Martinèze  ,  et 
dont  les  fruits  comme  ceux  du  Maca 
sont  compares  à  de  petites  pommes  , 
et  le  tronc  épineux.  (b.) 

MAGACA.  MAM.  (  Lacêpède.  )  Syn. 
de  Macaque.  (b.) 

MA.GACCO.  MAM.  De  ce  nom  que 
les  Portugais  ont  appliqué  dline  ma- 
nière générale  aux  Singes,  est  dérivé 
le  mot  Macaque  dont  on  a  fait  le 
nom  générique  d'une  division  des 
Singes  de  l'Ancien-xMonde.  T^.  Mx- 

C.\QUE.  (IS.G.  ST.H.) 

MAGACO.  MAM.  Syn.  du  Maki 
Vari,  et  non  pas  du  Mococo ,  comme 
la  ressemblance  des  noms  pourrait  le 
faire  croire,  f.  Maki.     (is.  g.  st. -h.) 

MAGAGO.  OIS.  Espèce  du  genre 
Tiuamou.    F",  ce   mot.  (dr..z.) 

MA-CADA-CALA  ou  MAGADA- 
POLA.  BOT.  PHAN.  Syn.  indou  de 
Morinda  citriodora  ,  ou  Cala-Pilava 
des   Malabares.  (b.) 

MACAGUS.  MAM.  r.  Macaque. 

MACAGUA.  OIS.  Espèce  du  genre 
Faucon.  T\  ce  mot.  Vieillot  en  fait 
le  type  du  genre  qu'il  forme  sous  le 
nom  spécifique  d'Héléroplères,  mais 
qui  n'a  point  été  adapté  par  ïem- 
minck  dont  nous  suivons  la  méthode. 

(DR..Z.) 

MAGAHALAF.  bot.  phan.  J^.  Ga- 

1>AF. 

MACAHANE  ou  MACANE.  Ma- 
cahanea.  bot.  phan.  Aublet  (  PI.  de 
laGuian.  ,  4  suppl. ,  p.  6  )  a  décrit  et 
figuré  le  fruit  d'un  Arbrisseau  qu'il 
nomme  Macahanea  Guy anensis ,  et 
qu'il  figure  planche  Syi.  Ge  genre 
imparfaitement  connu,  et  que  Jus- 
sien  appelle  Macanea ,  fait  partie  de 
la  {amillc  des  Guttifères.  Son  fruit 
est  une  baie  pyrifornic,  inégale,  co- 


MAG 

riace  ,  contenant  dans  une  seule  loge 
de  quatre  à  six  graines  ovoïdes  ,  co- 
riaces ,  placées  au  milieu  d'une  pulpe 
charnue  et  attachées  à  des  trophosper- 
mes  pariétaux.  Le  Maca/ianea  Guya- 
iiensis  ,  Aublet ,  /oc.  cil. ,  est  un  Ar- 
brisseau de  quatre  à  cinq  pieds  de 
hauteur;  il  pousse  des  branches  sar- 
menteuses  qui  entourent  le  tionc  des 
Arbres  voisins;  ces  branches  sont 
garnies  de  feuilles  opposées,  lisses, 
vertes  ,  elliptiques  ,  aiguës  ,  finement 
dentées  et  portées  sur  un  pétiole 
court  ;  les  fruits  sont  réunis  plusieurs 
ensemble. 

Cet  Arbrisseau  ,  nommé  Macaca- 
haiia  par  les  Garipons  ,  croît  sur  les 
bords  de  la  Crique  des  Galibis  :  il 
était  en  fruit  dans  le  mois  de  juin. 

(A.R.) 

*  MAC  AIR  A  ou  MAKAïRA.  pois. 
Espèce  du  genre  Xiphias.  P".  ce  mot. 

(B.) 

*MAGANG0.  MAM.  r.  Maki. 

*  MACANDOU  ou  MAGAN- 
DOTJE.  bot.  PHAN.  Syn.  de  Morinda 
citrifolia  à  Java  ;  les  Portugais  de 
l'Inde  l'appellent  Macanda.  (b.) 

MAGA^ILLA  DE  CARIPE.  bot. 
PHAN.  (  Humboldt.  )  Ce  qui  pourrait 
bien  être  une  faute  d'orthographe  es- 
pagnole, pour  dire  Mançani//a(^iel'ite 
pounne.) /^".  Maca.  (b.) 

MACAO.  ois.  r.  Ara. 

MACAQUE.  Macacus.  mam.  Genre 
de  Quadrumarjes  appartenant  à  la 
premièie  division  des  Singes  (ceux  de 
l'Ancien-Monde  ou  les  Catarrhinins 
de  Geoffroy  Saint-Hilaire) ,  et  in— 
terméiiiaire  soit  par  ses  formes,  soit 
par  ses  habitudes  ,  à  celui  des  Gue- 
nons et  à  celui  des  Cynocéphales. 
Les  dents  sont,  comme  chez  tous  les 
Singes  de  l'Ancien-Monde,  au  nom- 
bre de  trente-deux,  c'est-à-dire  en 
même  nombre  que  chez  l'Homme  ; 
elles  sont  d'ailleurs  semblables  à 
celles  des  Cynocéphales,  et  ne  diffè- 
rent de  celles  des  Guenons  que  par 
un  petit  talon  qui  termine  les  der- 
nières molaires  à  l'une  et  à  l'autre 
mâchoire  ,  et  par  la  forme  des  canines 


MAC 
supérieures  arrondies  et   nou   point 
aplaties  ù  leur  face  interne,  et  pié- 
senlant  à  leur  face  externe  une  dé- 
pression assez  forte.  L'angle  ficial  est 
de  4o°  envii  on  ,  terme  inoyen  ;  uîais 
u  se  trouve  plus  ouvert  dans  certai- 
nes   espèces,   moins    dans   quelques 
autres.  Celles-ci  se  rappiochent  ainsi 
davantage    des  Cynocéphales  ,   dont 
l'angle  facial  ncst  guère  que  de  5o° 
environ,   les   premières  se  trouvant 
au  contraire  plutôt  en  rapport  avec 
les  Guenons  et  les  Seuinopithèques  , 
oîi   cet   angle,    assez   variable,    est 
toujours  moins  aig.i.  Néanmoins  c'est 
dans  la  forme  de  la  tète  et  du  mu- 
seau que  nous    trouverons  les  seuls 
caractères    véritablement    importans 
des   Macaques  ,   et  presque  les  seuls 
aussi  qui  puissent  sei  vir  à  leur  dis- 
tinction.  Le  museau  beaucoup  plus 
gros  et   plus  prolongé  que  chez  les 
Guenons,  du  moins  pour  la  plupart 
des  espèces,  est  beaucoup  plus  court 
que  chez  les  Cynocéphales;  ceux-ci 
se  distinguent  d'ailleurs  parfaitement 
par  la   disposition  de   leurs   narines 
terminales  et  tout-à-fait  antérieures. 
Le   corps    est   en    général    trapu    et 
épais,  le  col  court,   la  tête  grosse, 
les  membres  robustes,  et  l'aspecl  de 
l'Animal    véritablement   désagréable 
et  hideux.    Les  cnllosités   des  fesses 
soat   très-prononcées  ,  et  la  queue  , 
quelquefois  nulle,  est  ordinairement 
assez   courte;    elle  ne  devient  d'ail- 
leurs jamais ,  même  chez  les  espèces 
oii  elle  a  le  plus  de  force  et  de  lon- 
gueur ,    un    organe  de   préhension  , 
comme   elle  l'est  chez   beaucoup  de 
Singes  américains;  caractère  qui  au 
reste  apjwrtient  généralement  à  tous 
les  genres  de  l'Ancien-Monde.  Enfin 
leurs  membres  ,  à  peu   près  égaux  , 
sont   dans   leur  essentiel    conformés 
comme  ceux  des  Guenons  ;  et  leurs 
mains  sont  de  même  pentadactyles. 
Ils  ont  les  lèvres  minces  ,  et  les  aba- 
joues existent  assez  développées. 

On  peut  faire  à  l'égard  des  habi- 
tudes   des   Macaques  les   mêmes  re 
marques  que  nous   venons   de    faire 
à  l'égard  de  leur  organisation.  Gé- 
néralement plus    doux  ,    plus    SUS- 


MAC  585 

ceptibles    d'éducation    que   les  Cv- 
uocéphi.les  ,  ils  sont  beaucoup  plus 
médians  ,  plus  indociles  ,  oi  surtout 
plus  lascils  que  les  Guenons,  quel- 
ques espèces  ayant  plulcU  les  liabilu- 
t  os  et  le  natuicl  dt-  ces  liernières  ,  et 
d  autres  se  rapprochant  au  contraire 
davantage  des  Cynocéphales,   tandis 
que  plusieurs  eniiti  se  trouvent  véri- 
tablement   intermédiaires    entre  ces 
deux  genres.  C'est  ce  qu'on  reconnaît 
assez  lacdement  lorsqu'on  étudie  des 
individus  adultes    et   bien   porlans; 
car  les  jeunes  ,  même  dans  les  espèces 
•jui  par  les   développcmcns  de  l'âge 
deviennent  le  plus  complélemcnl  in- 
traitables, ont  d'abonl  assez  de  dou- 
ceur; les  femelles  sont  aussi  ordinai- 
rement moins  empressées  à  nuire  et 
moins   indociles  que  les  mâles.    Du 
re>te   les   Macaques   ont   à   tout    âge 
beaucoup  d'adresse  et  d'intelligence; 
et  quelques-uns  d'ent:c  eux  sont  mê- 
me très-susceptibles  d'éducation.  Tel 
est  parliculièrefurnl  le  Magot,    que 
les  bateleurs  habituent  sans  trop  de 
ddficulté   à  obéir    avec   promptitude 
sur  un  geste  ou  sur  un  mot ,  à  danser 
sur  la  corde,  et  à  evécuter  dillércns 
tours  d'adresse  qui  amusent  et  sou- 
vent   même    étonnent   vivement    les 
spectateurs.    Daulres    Macaques    ne 
sont    guèn.'   susceptibles   que   d'être 
adoucis   par   la  domesticité  ;  encore 
quand    ils    deviennent   adultes  ,    ou 
qu'ils  commencent  à  vieillir,  arrive- 
t-il  souvent  que  leur  caractère  change 
entièrement  ,    et    qu'ils    deviennent 
lou;-à-fait    indociles    et  intraitables. 
Aussi   taudis  que  beaucoup  de  per- 
sonnes élèvent  volontiers  de  jeunes 
Macaques  ,  et  les  prennent  même  en 
affection     dans     cd    âge    oii    ils    ne 
manquent  vérilablemenl  ni  de  grâce 
ni  de  douceur,  il  en  est  bien  peu  qui 
veuillent  les  conserver  long-temps, 
et  qui   ne  s'empressent  île  s'en   dé- 
faire dès  qu'ils  sont  parvenus  à  l'àgc 
oii  ils  preun'nt  avec  leurs  forces  ,  les 
penchans  et  les  habitudes  qui  carac- 
térisent  leur  e?pèce.   Ces   Singes  se 
sont   reproduits  assez  souvent   dans 
nos  climats,  au  contraire  des  Gue- 
nons, et   même  des  C\nocéphales  , 


586  MAC 

malgi-ë  leui"  extrême  lascivité.  Cette 
différence    tient   uniquement  ,    sui- 
vant Fr,  Cuvier  ,   à  la  facilité   plus 
grande  que  l'on  a  de  réunir  à  la  ibis 
les  deux  sexes,  et  aussi  à  la  rapidité 
de  leur  développement.  Ou  peut  re- 
marquer cependant  que  la  ménagerie 
du  Muséum  a  plusieurs  fois  possédé 
en  même    temps  les   deux  sexes  de 
quelques  espèces  de  Cynocéphales  , 
et  qu'elle  a  même  encore  maintenant 
le  mâle  et  la  femelle  du  Drill  et  du 
Papion  ,  sans  qu'on  ait  jamais  réussi 
à  les  faire  produire.  Au  contraire  trois 
espèces  de  Macaques,  leMaimon,  le 
Rhésus  et  le  Macaque  proprement  dit, 
ont   plusieurs   fois  produit   au  Mu- 
séum; et  sa  ménagerie  possède  même 
en  ce  moment  deux  jeunes  individus 
nés  en  novembre  182*,  presque  dans 
la  même  semaine.  Fr.  Cuvier  a  tlonné 
l'histoire  de  l'un  d'eux,  lorsqu'il  n'é- 
tait encore  âgé  que  de  quarante-neuf 
jours  (Hist.  Wat.  Mamm.  par  Geofi". 
Saint-Hilaire  et  Fr.  Cuv.) ,  et  nous  re- 
produirons ici  les  principales  remar- 
ques faites  par  ce  zoologiste  ,  en  ajou- 
tant quelques  autres  détails  d'après 
nos   propres  observations.    L'accou- 
plement se  faii  de  la  même  manière 
que  chez  les  autres  Quadrupèdes,  et 
la  gestation  dure  environ  sept  mois. 
Le  jeune  individu  a  dès  sa  naissance 
les  couleurs  de  l'adulte  >  seulement 
avec  une  nuance  un  peu  plus  pâle  ; 
mais  ses  membres  sont  plus  grêles  , 
et  sa  tête  sensiblement  ])lus   grosse. 
Il  a  dès-lors  les  yeux  ouverts,  paraît 
voir  ici  objets   qui  l'entourent ,    et 
suivre  du  regard  les  mouvemens  qui 
se  font  près  de  lui.  Du  reste,  s'atta- 
chant  avec  les  quatre  mains  aux  poils 
de  la   poitrine   et  du   ventre   de   sa 
mère  ,   tenant   le   mamelon   dans  sa 
bouche  ,  et  ainsi  toujours  disposé  à 
teter,  lorsqu'il  en  sent  le  be-oin  ,  il 
reste  pendant  long-temps  à  peu  près 
immobile.  La  mère  paraît  peu  gênée 
de  ce  fardeau  ,  et  marche  comme  à 
l'ordinaire  ,  soit  à  quatre  ,  soit  à  deux 
pieds  ;  embrassant  alors  et  mainte- 
nant son  petit  au  moyen  d'une  de  ses 
nuiins  antérieures.  Elle  lui  prodigue 
d'ailleurs  les  soins  les  plus  empres- 


MAC 

ses,  les  plus  tendres,  pendant  tout 
le  temps  qu'ils  lui  sont  nécessaires, 
survedle  avec  beaucoup  d'attention  , 
et   aide    ses    premiers    mouvemens. 
Cependant  dès    que  le   petit ,  deve- 
nu   un  peu  plus  âgé,   commence   à 
vouloir   prendre   une   autre  nourri- 
ture que  le  lait  de  sa  mère,  celle-ci , 
sans    jamais   cesser   d'ailleurs  de    le 
soigner  avec  le  même  zèle,  ne  souf- 
fre pas  qu'il  satisfasse  son  désir;  elle 
lui    arrache    le  peu   d'aliraens  qu'il 
vient  à  saisir,  remplit  ses  abajoues, 
et  s'empare  de  tout  pour  elle-même. 
Le  petit,  dès-lors  plein  d'intelligence 
et    d'adresse  ,    sait    cependant   bien 
prendre  de  temps  en  temps  un  peu 
de  la  nourriture  que  sa  mère  lui  re- 
fuse. Nous  l'avons  vu  plusieurs  fois 
saisir  adroitement  des  amandes  dans 
la  main  de  celle-ci,  au  moment  mê- 
me ou  elle  les  portait  à  sa  bouche, 
puis  s'enfuir  rapidement  à  l'autre  ex- 
trémité de   la    cage  ,  et  les    manger 
alors  ,  en  ayant  la  précaution  de  <onr- 
ner  le  dos  à  sa  mère.   Il  avait  amsi 
toujours    le   soin    de   s'écarter  pour 
prendre  de  la  nourriture,  lors  même 
que  celle-ci  venait  à  lui  en  présenter 
elle-même  ;   ce  que  nous  n'avons  vu 
qu'une  seule  fois  ,  et  ce  qui  n'arrivait 
en  effet  que  très-rarement  (du  moins 
lorsqu'il  s'agissait  de  quelque  frian- 
dise). Les  deux  jeunes  Macaques  du 
Muséum  ont  mamtenant  (décembre 
1825  )  un  peu  plus  de  treize  mois,  et 
tout  porte  à  croire  qu'ils  s'élèveront 
parfaitement.  L'un  d'eux  ,  très-faible 
dans  son  premier  âge  ,  paraît  cepen- 
dant toujours  assez  délicat;  et  quoi- 
que l'un  soit  né  huit  jours  environ 
avant  l'autre,  r.a  taille  est  beaucoup 
moins  con^idL•rable.  Tous  deux  conti- 
nuent à  recevoir  tes  mêmes  soins  de 
leurs  mères  ;  et  quoiqu'ils  soient  déjà 
presqu'aussi   gros  qu'elles  -  mêmes  , 
celles-ci  les  portent  encore  souvent, 
et  paraissent  même  fort  peu  gênées 
de  ce  fardeau. 

De  simples  différences  de  propor- 
tions sont,  comme  chacun  sait,  ce 
qui  distingue  la  plupart  des  genres 
d'Oiseaux  ;  de-là  le  vague  de  leurs 
caractères  ,  l'incertitude  de  leurs  U- 


MAC 

juiteâ  ,  et  le  peu  de  précisiou  de  tou- 
tes les  méthodes  oruitliologiqucs.  De 
simples  dillerences  de  propoi  tioiis 
constituent  de  même  ple^q^lc  uni- 
quement ,  comme  nous  l'avons  vu  , 
les  caractères  du  genre  M;ic;iquR.' 
Aussi  sommes-nous  à  son  égard  dans 
le  même  embarras  oii  nous  nous 
trouvons  continuelU-mcnt  à  l'égard 
des  Oiseaux.  Plusieurs  espèces,  qui 
sont  regardées  comme  de  vérita- 
bles Macaques  par  la  plupart  des 
auteurs  modernes  ,  pourraient  pres- 
que tout  aussi  bien  être  considérées 
comme  appartenant  soit  au  genre  Cy- 
nocéphale, soit  au  genre  Guenon. 
Tels  sont  le  Bonnet-Chinois  ,  la  To- 
que et  même  le  Macaque  proprement 
dit,  classés  même  dans  quelques  sys- 
tèmes parrr)i  les  Guenons ,  et  l'Uiian- 
derou  ,  rapporté  tour  à  tour  à  ce  der- 
nier genre  et  à  celui  des  Cynocépha- 
les. Quoi  qu'il  en  soit ,  nous  place- 
rons ,  comme  l'ont  déjà  fait  Desma- 
rest  et  F.  Cuvier,  tous  ces  Singes  par- 
mi les  Macaques.  Ce  genre  se  trouve- 
ra ainsi  composé  d'un  assez  grand 
nombre  d'espèces  répandues  dans 
l'Afiique  ou  dans  I  Inde  ;  I  une 
d'elles  se  trouve  même ,  comme 
nous  le  verrons  ,  jusque  dans  la  par- 
tie la  plus  méridionale  de  l'Europe. 
INous  diviserons  les  Macaques  ,  com- 
me on  l'a  fait  pour  les  Guenons  , 
en  plusieurs  petits  groupes,  savoir: 
les  Cercocèhes  ,  les  Maimons  et  les 
Magots  correspondant  aux  genres 
Cercocèbe  ,  Macaque  et  Magot  de  di- 
vers naturalistes. 

*  Les  Cercocèbes. 

Les  espèces  que  nous  comprenons 
sous  ce nomparaissentvéïitablcment, 
à  plusieurs  égards  ,  intermédiaires 
aux  Macaques  et  aux  Guenons;  et 
Geoffroy  Saint-Hilaire  avait  même 
cru  pouvoir  en  former  un  genre  par- 
ticulier sous  le  nom  de  Cercocèbe; 
nom  que  nous  ne  conservons  ici  que 
comme  celui  d'une  petite  division 
parmi  les  Macaques.  Ellese  reconnaît 
facilement  par  les  proportions  de  la 
queue  plus  longue  que  le  corps.  Les 
deux  premières  espèces  se  distinguent 


MAC  58- 

en  outre  par  leur  face  étroite  cl  allon- 
pée,  leur  front  nu  ,  cl  la  disposilioci 
loit  remanpi,d)le  des  poils  de  leur 
tète  qui  sont  divcrgens  et  dont  l'en- 
•sendjle  foimo  une  >orle  décalotte. 

Li  ToyiK  ,  Geoll'r.  Sl.-llil. ,  Anu. 
Mus.  T.  ix  ;  Miuaciis  nulialus, 
I3r.sni.;  Cctcocebtis  radialm  ,  Cieuiïr.  , 
a  le  peligc  d'un  gns  vcrd.iirc  en 
dessus  avec  le  di-ssous  du  coip>  cl  de 
la  queue  et  la  parlie  interne  des  nnwii- 
bres  de  couleur  blanche;  le  dAsus 
de  la  queue  est  gri>  verdàtic  connue 
le  dessus  du  corps.  Les  poil>  divei- 
gens  sont  assez  coui  ts.  Sa  tadlc  est  de 
dix-huit  pouces  environ.  Celle  espè- 
ce, qui  habile  l'Inde,  et  particuliè- 
rement le  Malabar,  a  été  établie  sou.s 
ce  nom  par  (irolTro^  Saint-Hilairc 
d'après  un  individu  ([Ue  po.s.sédait 
le  Muséum.  Quelque^  naturali.^les 
avaient  ,  il  est  vrai,  supposé  que  la 
Toque  pourrait  bien  n'être  qu  une 
simple  variété  du  Macaque  IJonnet- 
Chinois,  avec  lequel  elle  a  en  cU'el 
beaucoup  de  ressendil.mcc  ;  mais  il 
est  bien  ceitaiir  aujourd'hui  qu'elle 
forme  une  espèce  réellement  distinc- 
te ,  comme  la  montré  l'examen  at- 
tentif de  plusieurs  individus  amenés 
vivans  en  Europe.  iJu  reste  ses  habi- 
tudes sont ,  suivant  Desmai  est  ,  lout- 
à-fait  analogues  à  celles  des  Gue- 
nons. 

Le  BoyN'ET-CniNois ,  Macaci/s  si/ii- 
eus.  Desm.;  Ceicocebus  sinirtis ,i)vn[\. 
St.-]Id.  (mais  non  pas  ,  Fuivant  Kr. 
Cuvier,  Simiasinica  ,  L.;,  sedistingne 
par  son  pelage  d'un  fuive  biillanl  en 
dessus  ,  avec  la  queue  un  peu  plus 
brune  ,  les  favoris  ,  la  faee  interne  lics 
meud)ieset  le  dessous  ilu  corps  Idan- 
cliàtres;  les  mains,  les  pieds  et  les 
oreilles  noirâtres.  La  face  est  coiileur 
de  chair;  seulement  la  lèvie  inié- 
rieure  est  bordée  de  noir.  Les  pods 
sont ,  dans  cette  espèce  ,  gris  à  leur 
base  avec  leur  pai  lie  terminale  anne- 
lée  de  noir  et  de  jaune;  disposition 
qui  se  retrouve  chez  le  plu>  g"|"l 
nombre  des  Macaques,  el  pailiculiè- 
remcnt  chez  la  Toque;  mais  chez  le 
IJouuel-Chinois  c  est  le  jaune  cii.» 
domine  :  de-là  la  teinte  généraUMUeul 


588  MAC 

fauve ,  et  non  pas  verdâtre  de  son  pe- 
lage. Cette  espèce  a  la  même  patrie 
que  la  Toque,  et  vraisemblablement 
aussi  les  mêmes  habitudes. 

Le  Maca.qu£  ordinaire  ,  Macacus 
inis ,  Fr.  Cuv. ,  Mém.  Mus.  T.  iv; 
Macacus  cynomolgus  ,  Desm.  ;  Simia 
cynomo/gus  et  S.  cynoceplialiis?  L., 
a  environ  un  pied  huit  pouces  jusqu'à 
l'origine  delà  queue,  qui  est  aussi  à 
peu  nrès  de  celte  longueur.  Son  pe- 
lage est  verdâtre  en  dessus  ,  avec  le 
dessous  du  corps  et  la  face  interne  des 
membres  d'un  gris  blanchâtre.  La 
queue  et  les  pieds  sont  noirâtres,  et 
la  face,  à  peu  pi  es  nue  ,  est  de  couleur 
de  chair  livide  ,  avec  une  partie  plus 
blanche  entre  les  yeux.  Les  favoris 
assez  courts  sont  de  couleur  veidâlre. 
La  femelle  est  un  peu  plus  petite  que 
le  mâle,  et  présente  quelques  carac- 
tères particuliers.  Cette  espèce  est 
le  véritable  Macaqvie  de  Buffon  ,  et 
il  paraît  qu'on  doit  aussi  lui  rappor- 
ter l'Aigrette  du  même  auteur.  Ses 
mœurs  sont  généralement  celles  des 
autres  Macaques;  elle  pai-aît  cepen- 
dant un  peu  moins  indocile  et  moins 
lubrique;  et  c'est  ainsi  que  nous 
voyous  toujours  à  quelques  diffé- 
rences de  caractères  correspondre 
aussi  des  différences  dans  les  habi- 
tudes. 

La  Macaque  a  face  noire  ,  Ma- 
cacus caibonarius  ,  que  Fr.  Cuvier 
(Mamm.  Lithog.  ,  livraison  de  dé- 
cembre 1826)  vient  de  décrire  sous 
ce  nom  ,  est  généralement  d'un  vert- 
grisàtiesur  le  dessus  du  corps  et  sur 
la  face  externe  des  membies  ,  avec 
leur  face  interne,  les  parties  inférieu- 
res du  corps,  les  favoris  ,  les  joues 
et  la  queue,  gris- blanchâtre.  Une 
légère  bande  noire  est  placée  au- 
dessus  de  l'œil ,  et  la  face  est  aussi  de 
cette  couleur.  Cette  espèce,  très-voi- 
sine de  la  précédente,  se  diUingue 
d'ailleurs  très-bien  par  la  couleur  de 
la  face. 

**  Les  Maimons. 

On  les  distingue  facilement  par 
leur   queue  toujours  beaucoup  plus 


MAC 

courte  que  le   corps    et  quelquefois 
même  d'une  extrême  brièveté. 

L'Ouanderou  ,  Buff.  T.  xiv  ;  Ma- 
cacus silenus  ,  Desm. ,  Simia  silenus  , 
Schreb.  ,  L. ,  et  5.  leonina,  L.,  se 
dislingue  f  icilement  par  son  pelage 
généralement  noir,  avec  l'abdomen 
et  la  poitrine  blancs.  Il  a  aussi  reçu 
de  Cuvier  le  nom  de  Macaque  à  cri- 
nière, parce  que  sa  tête  est  entou- 
rée d'une  longue  barbe  blanchâtre  et 
d'une  crinière  cendrée  ,  et  de  Pen- 
nant  celui  de  Singe  à  queue  de  Lion  , 
à  cause  d'une  mèche  de  longs  poils 
qui  termine  la  queue.  Son  visage  et 
ses  mains  sont  noirs,  tandis  que  ses 
callosités  sont  rougeâtres.  Sa  lon- 
gueur est  de  dix-huit  pouces,  sans 
compter  la  queue  qui  en  a  dix  seule- 
ment. Cette  espèce  habile  les  Indes- 
Orientales  OLi  elle  porte  les  nom-;  de 
Nil-B  indar  ,  de  Lov^ranlo  ou  d'El- 
wanda  ,  et  non  pas  celui  d'Ouandei'ou, 
que  Buffon  lui  a  composé.  Elle  est 
tout-à-fait  indocile  et  intraitable  , 
suivant  plusieurs  naturalistes.  Ce- 
pendant une  femelle  observée  et  dé- 
crite par  Fr.  Cuvier  lui  a  paru  douce 
et  même  cai'essante. 

Le  Rhésus  ,  Audebert  ;  Macacus 
erythrceus;  Macacus  Rhésus,  Desm.; 
Simia  erytJirœa  ,  Schreb.  ;  le  Maca- 
que à  queue  courte,  Buff.  ;  le  Mai- 
mon  ou  Rhésus  de  Fr.  Cuvier,  est 
en  dessus  d'un  beau  vert-gris  roussâ- 
tre ,  avec  les  membres  antérieurs  et 
les  jambes  plus  grises  et  les  cuisses 
plus  jaunes  à  leur  partie  externe.  Le 
dessous  du  corps  et  la  face  interne 
des  membres sontblancs;  et  la  queue  , 
d'ailleurs  courte  ,  e-,t  grise  en  dessous 
et  d'un  vert  roussâtre  en' dessus.  La 
face  est  couleur  de  chair  livide;  et, 
suivant  Fr.  Cuvier,  on  voit  au  milifU 
du  front ,  entre  les  yeux  ,  un  petit 
tubercule  dont  l'apparence  est  celle 
d'une  loupe  et  qui  grossit  à  l'appro- 
che du  rut.  Le  Rhésus  habite  les  In- 
des ,  et  il  a  les  mœurs  que  nous  avons 
indiquées  comme  celles  des  véritables 
Macaques,  c'est-à-dire  qu'assez  doux 
dans  le  jeune  âge,  il  devient  ensuite 
très-lubrique  et  presque  lout-à-fait 
intraitable.  F.  Cuvier  a  décrit  sous  le 


MAC 

nom  de  Rhésus  à  face  brune  un  Sin- 
ge qui  ne  (lilleitt  guère  du  Rhcisus 
ordinaire  que  par  la  couleur  brune  de 
la  face  et  de  touUs  les  parties  nuus. 

Le  Maimon  ,  Bull".  T.  xiv,  pi.  iq  ; 
Audeb.  ;  Macacus  iienicstrinus,  Uesm.; 
Si/nia  nemes/ri/ta,  L.  ;  le  Singe  à 
queue  de  Gocliou  de  plusieurs  au- 
teurs, est  en  dessus  d  un  fauve  ver- 
dâlre,  avec  le  milieu  du  sommet  de 
la  télé  noir,  celle  tache  descendant 
sur  le  col ,  le  d.js  et  la  queue  en  pre- 
nant une  teinte  verdàtre.  Les  joues 
et  toutes  les  |)arlies  iuféiicurcs  du 
corps  sont  dun  blanc  roussâtre  ;  la 
queue,  quel'Aniuial  tient  souvent  re- 
courbée, est  grêle  et  courte.  L'espèce 
habile  Sumatra ,  oii  elle  porte  le  nom 
de  Ban  ou. 

INous  décrirons  sous  le  nom  de 
Macacus  lïbidiiiosus  un  Singe  déjà 
indiqué  par  Fr.  Cuvier,  qui  le  regar- 
de comme  une  espèce  nouvelle  et  bien 
distincte,  et  qui  l'a  fait  figurer  à  ce 
titre  dans  l'Atlas  du  Dictionnaire  des 
Sciences  Naturelles;  elparDesmarest, 
suivant  lequel  il  ne  serait  qu'un 
Maimon.  Notre  description  est  faite 
d'après  un  dessin,  de  moitié  environ 
de  grandeur,  qui  se  trouve  dans  la  ri- 
che collection  des  Vélins  du  Muséum. 
L'iu  iividu  représenté,  qui  est  une 
femelle,  est  fort  semblable  au  Mai- 
mon, dont  il  ditfère  cependant  par  ses 
joues  d'un  fauve  légèrement  olivâtre, 
comme  les  épaules  et  les  membres 
antérieurs,  et  non  pas  blanches  ou 
blanchâtres  comme  chez  le  Maimon. 
Il  a  de  même  une  sorte  de  calotte 
noire  sur  la  tête;  et  cette  tache  se 
prolonge  sur  le  dos  et  la  queue,  qui 
se  trouvent ,  ainsi  que  toutes  les  par- 
ties posléi'ieures  du  corps  et  la  face 
externe  des  membres  de  derrière, 
d'un  brun  légèrement  nuancé  de  fau- 
ve olivâtre.  La  face  interne  des  mem- 
bres, soit  antérieurs ,  soit  postérieurs, 
semble  grisâtre  sur  le  dessin  ;  et  le 
dessous  du  corps  d'un  blanchâtre  qui 
se  nuance  insensiblement  avec  le 
brun  du  corps.  La  face  et  les  doigts 
sont  à  peu  près  couleurde  chair.  En- 
fin le  corps  paraît  plus  grêle  que  chez 
le  Maimon ,  et  la  queue  est  à  peu  près 


MAC  ftSg 

de  même  longueur.  Mais  ce  qui  rend 
cette  espèce  extrêmement  remarqua- 
ble ,  c'est  l'énfcime  turgescence  de 
toutes  les  parties  scxuiillcs  pendant 
le  rut.  Tout  ce  qui  environne  la  \ul- 
ve,  l'anus  et  les  callosités  (  et  inèinr 
le  dessous  de  la  queue  dans  presque 
toute  son  étendue  }  ,  acquiert  un 
développement  véritablement  prodi- 
gieux, et  dont  il  est  toul-a-fait  impos- 
sible de  se  faire  idée,  par  la  Ihixion, 
3uclqiielbis  cependant  arscz  abon- 
ante,  qu'on  observe  périodiquement 
chez  les  autres  Macaques. 

JjeMAOVQVE  AFACK  ROI  GE,  Mnca- 

ciis  speciost/s  ,  Fr.   Cuvier,    Mamm. 
lith.  ,  se  distmgue  facilement  p.ir  sa 

3ueue  excessivement  couitc,  sa  fice 
'un  beau  rouge,  et  qui  se  trouve 
entourée  de  poils  noirs;  ses  ongles 
noirs  ,  et  son  pelage  d'un  gris  vineux  , 
avec  les  parties  inférieures  du  corps 
et  la  région  interne  des  membres , 
blanches  :  il  habite  les  Iodes-Orien- 
tales. 

Le  Macaque  de  l'Lvde,  Macacus 
Maurus,  Fr.  Cuv.,  Mamm. ,  lilh. ,  est 
encore  une  espèce  qu'on  reconnaît 
facilement  par  sa  queue  excessive- 
ment courte  comme  dans  1  espèce 
précédente  ,  et  son  pelage  générale- 
ment bruu-lbncé  ;  sa  face  ,  ses  mains 
et  ses  oreilles  sont  noires,  dette  es- 
pèce habile,  comme  la  piécéilcnte  , 
les  Indes-Orientales  oLi  elle  a  été  dé- 
couverle  par  Diard  et  Duvaucel. 

***  Les  Magots. 

Cette  division  est  très-remarquable 
par  l'absence  de  la  queue  qui  se  trouve 
remplacée  par  un  petit  tubercule  : 
une  seule  espèce  la  compose. 

Le  Magot  ,  Macacus  iuuus,  Dcsm.  ; 
Simia  inuus,  S.  syhauus  et  S.  Pithe- 
cus  de  Linné  et  des  auteurs  systéma- 
tiques, a  quelquefois  jusqu'à  deux 
pieds  et  demi  ;  son  pelage  est  géné- 
ralement d'un  gris  jaunâtre,  avec  les 
parties  iiiféiieuresdu  corpsctlarégion 
interne  des  membres  de  conleiu  blan- 
châtre; sa  fice  est  couleur  de  chair 
livide.  Le  Magot  est  le  fameux  Pi- 
thèque  des  anciens,  le  Singe  dont 
Gslien   a    donné   l'nnalomie.   îl    est 


ogo 


MAC 


aujourd'hui  amené  très-fréquemment 
en  Europe ,  où  les  bateleurs  le  dres- 
sent ,  comme  nous  l'avons  dit,  à  di- 
vers exercices;  il  a  du  reste  à  peu  près 
les  habitudes  des  Macaques;  et  c'est 
tout-à-fait  à  tort  qu'on  l'avait  rap- 
proché des  Oiangs  ,  parce  qu'il  man- 
que de  queue  comme  les  espèces  de 
ce  genre.  11  est  répandu  dans  diverses 
régions  de  l'Afrique  ,  et  se  trouve 
même  jusque  sur  le  rocher  de  Gi- 
braltar en  Espagne.  On  a  vu  dans 
ce  fait  de  l'exislence  simullanée  du 
Magot  sur  la  côte  septentrionale  de 
l'Afrique  et  dans  l'Espagne  un  in- 
dice de  la  réunion  primitive  de  l'Eu- 
rope et  de  l'Afrique  ;  mais  ,  suivant 
d'autres  ,  les  'Magols  de  Gibraltar 
sont  tout  siruplemeut  les  descendans 
de  quelques  individus  qui ,  s'étant 
échappés  de  domesticité,  se  seront 
acclimatés  et  reproduits  eu  ce  lieu. 

Nous  ne  rechercherons  pas  ici  si  le 
Simia  Flalypigos  de  Schreber  ,  le 
S.  fusca  de  Shaw  ,  le  Babouin  à 
longues  jambes  de  Buftbn,  \eBrown 
Babooii  de  Pennant,  et  quelques  au- 
tres ,  sonl  bien  réellement  des  Maca- 
ques comme  le  croient  plusieurs  zoo- 
logistes ,  et  à  quelles  espèces  ils  doi- 
vent être  rapportés.  L'examen  de  ces 
questions  nous  engagerait  dans  de 
longues  discussions  qui  ne  nous  ap- 
prendraient que  très-peu  de  chose 
d'intéressant,  et  rien  de  certain. 

(IS.  G.   ST.-H.) 

MACARAISGA.  bot.  phan.  Du 
Petit-ïhouars,  dans  les  iSouveaux 
Genres  de  Madagascar,  en  nomme 
aussi  un  qui  paraît  appartenir  à  la 
famille  des  Euphorbiacées.  Les  fleurs 
sont  dioïques  ;  les  mâles  oll'rent  un 
calice  quadriparli  ;  pas  de  corolle  ; 
huit  ou  douze  étamiues  à  filets  sail- 
sans ,  libres,  terminés  par  une  an- 
thère large  et  supérieurementaplatie, 
partagée  comme  en  quatre  lobes  par 
deux  sillons  qui  se  croisent  à  angle 
droit  ;  dans  les  fleurs  femelles  le  ca- 
lice est  très-petit  et  urcéolé  ,  l'ovaire 
est  surmonté  par  un  style  en  forme 
de  languette  poriant  sur  un  de  ses 
côtés  un  stigmate  velu  ;  le  fruit  est 
un  follicule  .souvent  hérissé  de  tuber- 


MAG 

cules  plus  ou  moins  allongés;  il  ren- 
ferme une  seule  graine  suspendue  au 
sommet  de  la  loge,  et  dans  laquelle 
on  observe  un  petit  embryon  à  radi- 
cule supère,  entouré  d'un  périsperme 
charnu.  L'unité  de  stigmate  et  déloge 
semblerait  écarter  ce  genre  des  Eu- 
phorbiacées  ,  oii  du  reste  il  se  place 
par  l'ensemble  de  ses  caractères  ,  et 
d'ailleurs  Du  Petit-Thouars  a  rencon- 
tré une  fois  le  fruit  composé  de  deux 
coques  accolées.  Il  n'a  pas  encore  fait 
connaître  les  caractères  des  quatre  es- 
pèces qu'il  rapporte  à  ce  genre,  on 
sait  seulement  que  trois  d'entre  elles 
croissent  à  Madagascar  dont  les  habi- 
tans  leur  donnent  ce  nom  de  Maca- 
ra/iga,  et  qu'une  quatrième  a  été 
trouvée  à  l'Ile-de-France  oii  elle  porte 
vidgairement  celui  de  Bois  J^iolon. 
Ce  sont  des  Arbres  ou  des  Arbris- 
seaux ré  ineux;  leurs  feuilles  alter- 
nes ,  cordiformes  ou  pellées  et  munies 
à  leur  base  de  deux  glandules  ,  sont 
accompagnées  de  stipules  caduques; 
leurs  fleurs  sont  axillaires  ;  les  mâles 
disposées  sur  des  épis  rameux  en  pe- 
tits pelotons  dont  chacun  est  sous- 
tendu  par  une  courte  bractée  :  les 
femelles  ,  ordinairement  solitaires  , 
en  offrent  aussi  une, mais  plus  grande 


et  glanduleuse. 


(a.  d.  j.) 


MACAREUX.  Mormon,  ois.  (  11- 
ligtr.  J  (ienre  de  l'ordre  des  Palmi- 
pèdes. Caractères  :  bec  assez  court , 
plus  haut  que  long,  très-comprimé; 
les  deux  mandibides  arquées,  sil- 
lonnées transversalement  ,  échan- 
crées  vers  la  pointe;  arête  tranchante, 
s'élevant  plus  que  le  crâne;  narines 
marginales  ,  linéaires  ,  presque  en- 
tièrement fermées  par  une  membrane 
nue;  pieds  courts,  retirés  dans  l'ab- 
domen ;  trois  doigts  devant ,  entière- 
ment i'almés;  point  de  pouce  ;  ongles 
très-crochiis  ;  ailes  courtes  ;  les  pre- 
mière et  deuxième  rémiges  les  plus 
longues;  queue  composée  de  seize 
reclrices. 

Ces  Oiseaux  dont  on  a,  faute  de  les 
bien  connaître  ,  beaucoup  trop  mul- 
tiplié les  espèces  ,  se  plaisent  plus  que 
partout  ailleurs  sur  les  mers  glacées 


MAC 

(lu  cercle  nrcliquo;  confoiulus  avec 
les  Guillemots  et  les  Pingouins  eu 
bandes  tiès-nombreiiscs ,  ils  peuplent 
ces  trislci  régions  vers  Ic^quellu*  la 
nature  semble  ne  porter  qu'avec  re- 
gret quelques  reganls  inleconds.  Les 
Macareux  p;irviennent  r.ireniml  jus- 
que dans  nos  parages  tempères;  il  est 
vrai  que  le  peu  crétcndne  de  leurs 
ailes,  quoique  leur  permettant  d'ef- 
fleurer avec  assez  de  rapidité  la  sur- 
face des  eaux ,  s'oppose  à  ce  qu'ds 
etTectuent  de  longs  voyages;  toute- 
fois ces  ailes,  toutes  petites  qu'elles 
sont,  suUisent  encore  pour  ne  pas 
assimiler  Je«>  Macareux  à  ces  ètie.; 
équivoques  qu'on  ne  sait  trop  dans 
quelle  classe  ranger.  En  ellet  si  l'on 
voulait  que  les  organes  du  vol  fus- 
sent un  attribut  indispensable  poia- 
caractériser  l'Oiseau  ,  on  ne  pourrait 
regarder  comme  tel,  ni  le  Pingouin 
dont  l'aile  n'est  qu'une  espèce  de 
rame  qui  aide  sa  course  sur  les  flots  , 
ni  le  Manchot  chez  lequel  on  ne 
trouve  qu'une  véritable  nageoire  plu- 
tôt couverte  d'écaillés  que  garnie  de 
plumes;  etdansceltehypothèsele  Ma- 
careux serait  le  dernier  chaînon  qui 
unirait  les  légers  habitaus  des  airs 
aux  nombreuses  tribus  aquatiques. 
Nous  avons  vu  plusieurs  fois  sur  nos 
côtes  des  Macareux  qu'y  avait  jetés 
une  longue  tempête;  ces  Oiseaux  mi- 
sérables, meurtris  par  la  compression 
des  vagues,  se  trouvaient  hors  d'état 
de  fuir  notre  approche,  et  se  lais- 
saient prendre  sans  opposer  la  moin- 
dre résistance.  La  nourriture  des 
Macareux  se  compose  de  petits  Pois- 
sons, de  Mollusques,  de  Crustacés,  et 
à  leur  défaut  de  Plantes  aquatiques. 
Ils  nichent ,  à  ce  que  l'on  assure  , 
vers  les  pôles,  dans  des  crevasses  de 
rochers  ou  dans  des  trous  pratiqués 
dans  les  terres  riveraines  par  les 
Quadrupèdes  qui  y  séjournent  d'or- 
dinaire. La  ponte  consiste  en  un  ou 
deux  œufs  blanchâtres,  tachetés  de 
cendré  ,  et  d'un  volume  dispro- 
portionné en  grosseur  avec  la  taille 
médiocre  de  l'Oiseau.  Cet  oeuf  ou 
ces  œufs  reposent  sur  un  matelas 
assez   épais    de   duvet  qu'entourent 


MAC  59, 

des  Lichens  et  de  faibles  Plantes  ma- 
rines. 
M.\L\HEux  A  AiGRCTTB,  Fiatetxula 

clrruta  ,  Vicill.  ;  Alca  cirraln  ,  Latli.; 
Mormon  dilata^  Temm.  ,  liull". ,  pi. 
enl.  761.  Parties  su|)prieiire>  d  un 
lion-  bleuâtre;  les  inférieures  d'un 
brun  obscur;  front,  côtés  de  la  t<ju- , 
menton  et  tiges  des  rénngcs  d'uû 
blanc  assez  pur  ;  des  paquet>  de  plu- 
mes cililées  fartant  de  dessus  k-s 
yeux  et  retombant  le  long  du  eou  des 
deux  côtés  :  CCS  plumes  sont  blanelies 
a  leur  origine  et  jaunissent  in^ensi- 
biemenl  ;  bec  portant  trois  sillons, 
l)lus  une  proémnience  pl^l^  épaisse; 
une  cire  c  irtilagineusc  en  forme  de 
rosette  aux  angles  dés  mandibules; 
pieds  d'iu)  jaune  orangé  foncé,  avec 
les  palmures  rouges  et  les  ongles 
nous.  Taille,  dix-neuf  pouces.  La 
lemelle  est  un  |ieu  plus  petite;  elle  a 
1  aigrette  moins  fournie ,  et  seulement 
deux  sillons  au  bec.  Dans  les  nic:s 
qui  baigueul  d'un  côlé  le  KaralS(;hal- 
lia  et  de  l'autre  l'Amérique  ;  ne  s'é- 
loignant  pas  à  plus  de  cinq  ou  six 
lieues  des  rochers  et  des  îles  oii  il  se 
retire  toutes  les  nuils  dans  des  cre- 
vasses ou  dans  des  trous  qu'ils  se 
se  sont  creusés  eux-mêmes  à  une  pro- 
fondeur d'un  mètre  environ  ,  et  dont 
on  ne  parvient  à  les  tirer  qu'après 
avoir  essuyé  des  blessures  assez  gra- 
ves ,  résultantes  Je  leur  bec  fort  acéré. 

MaCARELX  HVPHÉ.  V.  SxARlyUE. 

Macareux  K\lhngak.  K.  Mac.v- 
reux  x  aigretie. 

Macareux  du  Ka.mtschatka.  f^. 
Macareux  a  aigrette. 

Macareux  du  Larrador  ,  jîica 
Labradorica,  Lalh.  y.  M.vcaueux 
Moine. 

Macareux  MiTcHAGATCfli.  f^.  Ma- 
careux A  AIGRETTE. 

M  A  c  A  R  EU  X  M  o  1 N  E ,  Mui/ii  On  Frater- 
cula,  Temm.;  ^Ilca  arclica ,  Gmej., 
Bufl'.,pl.  enl.  275.  Parties  supérieures 
et  collier  d'un  noir  lustré;  joues,  un 
large  sourcd  et  gorge  d'un  gris  blan- 
châtre; rémiges  d'un  brun  noirâtre; 
parties  inférieures  blanches;  bec  d'un 
bleu  cendré  à  sa  base ,  jaunâtre  au 
centre  et  d'un  rouge  vil  à  la  peinte; 


592 


MAC 


mandibule  supérieure  marquée  de 
trois  sillons;  iris  blanchâtre;  bord 
des  yeux  rouge  ;  pieds  d'un  rouge 
orangé.  Taille, douze  pouces  et  demi. 
Les  jeunes  ont  l'espace  entre  l'œil  et 
le  bec  d'un  cendré  noirâtre  ,  les  joues 
et  la  gorge  d'un  cendré  foncé ,  le 
large  collier  nuancé  sur  le  devant  du 
cou  de  cendré  noiiâfre  ,  le  bec  plus 
petit  ,  lisse,  dénué  de  sillon  ,  et  en- 
tièrement d'un  fauve  brunâlre.  Du 
nord  des  deux  conlinens  oii  l'espèce 
vit  presque  constamment  sur  les  eaux 
et  ne  se  montre  à  terre  que  fortui- 
tement ou  dans  la  saison  de  la  ponte; 
en  hiver  on  en  voit  aiTiver  périodi- 
quement sur  les  côtes  de  l'Europe 
tempérée  ;  mais  ils  regagnent  leurs 
demeures  glacées  aussitôt  que  le  froid 
est  devenu  moins  insupportable. 

Macareux  du  nord,  Mormon gla~ 
ciatis  ,  Leach.  Parties  supérieures 
noires,  avec  un  collier  presque  aussi 
large  que  celui  du  Macareux  Moine; 
joues  et  côtés  de  la  tète  d'un  blanc 
grisâli-e;  rémiges  brunes;  parties  in- 
férieures blanches;  mandibule  supé- 
rieure très-élevée  avec  trois  cannel  ures 
profondes,  1  inférieure  fortement  ar- 
quée ;  pieds  tl'un  jauue  orangé  avec 
la  palmure  rouge  et  les  ongles  nous. 
Taille  ,  douze  à  treize  pouces.  Des 
mers  habitables  les  plus  voisines  du 
pôle. 

Macareux  Perroquet.  P^.  Sta- 
eique.  (dr..z.) 

MACARIBO.  MAM.  Même  chose 
que  Caribou.  F".  Rennk  à  l'article 
Cerf.  (b.) 

MACARISIE.  Macarisia.  rot. 
PHAN.  Nom  donné  par  Du  Pelil- 
Thouars  (Plantes  des  îles  Austr. ,  p. 
49,  tab.  i4}  à  un  nouveau  genre, 
dont  la  place  ,  dans  la  série  des  or- 
dres naturels  ,  est  encore  incertaine  , 
et  qu'il  caractérise  ainsi  :  le  calice 
est  monosépale,  turbiné  ,  à  cinq  di- 
visions réfléchies  ;  la  corolle  formée 
de  cinq  pétales  linéaires  insérés  à  la 
base  du  calice;  les  étamines,  au 
nombre  de  dix ,  sont  monadelphes 
parla  base  de  leurs  filets  quiofi"rent 
entre  chacun  d'eux  une  petite  dent 


MAC 

qui  semble  être  une  ëtamine  avortée. 
L'ovaire  est  arrondi,  à  cinq  loges 
contenant  chacune  deux  ovules;  le 
style  est  simple,  de  la  longueur  des 
étamines.  Le  fruit  est  recouvert  par 
le  calice  et  la  corolle  qui  persistent  ; 
c'est  une  capsule  ovoïde  ,  allongée  , 
marquée  de  dix  sillons  longitudi- 
naux s'ouvrant  en  cinq  valves  ,  septi- 
fères  sur  le  milieu  de  leur  face  in- 
terne ,  et  appliquées  contre  un  axe 
central  et  persistant.  Chaque  loge 
contient  une  seule  graine  ovoïde, 
comprimée  ,  terminée  supérieurement 
par  uneaile  membraneuse  plus  longue 
que  la  graine.  Cette  graine  se  com- 
pose d'un  tégument  coriace  recou- 
vrant un  endosperme  ovoïde  ,  char- 
nu et  blanc,  contenant  un  embryon 
renversé,  ayant  la  radicule  cylin- 
drique et  les  cotylédons  foliacés  et 
lancéolés. 

Ce  genre  se  con)pose  d'une  seule 
espèce  ,  Macarisia  pyramiclata  ,  Du 
Petit-Thouars,  loc.  cit.  Arbuste  à 
rameaux  dressés,  nombreux,  effilés, 
cylindriques  et  opposés.  Les  feuilles 
sont  aussi  opposées  ,  pétiolées  ,  obtu- 
ses ,  dentées;  les  fleurs  sont  petites  , 
formant  des  bouquets  pédoncules 
placés  à  Paissclledes  feuilles. 

Ce  petit  Aibre  croît  à  Madagascar  , 
oii  il  a  été  observé  par  Du  Petit- 
Thouars.  Ce  savant  botaniste  pense 
que  le  genre  Macarisia  se  rapproche 
par  quelques  caractères  de  la  famille 
des  Rhamnées.  (a.  r.) 

MACARON  DES  PRÉS.  bot. 
crypt.  (Paulet.)  Syn.  de  Mousseron. 

(B.) 

*  MACASSO.  BOT.  PHAN.  Noix 
d'un  Aibre  des  bords  du  Zaïre  en- 
core indéterminé.  (b.) 

*  MACAVACAHOU.  mam.  Singe 
mentionné  par  liumboldt  qui  l'ap- 
pelle ^iduita  et  trop  imparfaitement 
déciil  pour  être  1  apporté  à  son  genre. 
Ce  nom  de  Vidiiita  est  un  de  ces  di- 
minutifs si  employés  en  espagnol; 
il  signifie  petite  Veuve.  (b.) 

*  MACBRIDÉE.  Macbridea.  bot. 
PHAN.  Genre  de  la  famille  des  Labiées 
et  de  la  Didynamie  Gymnospermie, 


MAC 

L. ,  établi  par  EUiot  cl  INullall  {Gen. 
o/' Nurt/i  Amer.  Fiants,  2  ,  p.  36)  qui 
en  ont  ainsi  lixé  les  caractères  :  calice 
presque  turbiné ,  à  trois  segniéins , 
oont  deux  uvales  et  larges  ,  le  troi- 
sième linéaire,  lancéolé  ;  lèvre  supé- 
rieure de  la  corolle  cnlièrc  ,  l'infé- 
rieure plus  courte  et  trilobée  ;  quatre 
ctamines  didynames  ;  un  stjle;  qua- 
tre akènes  au  loiul  ducalicc.  Ce  gL-nre 
31e  se  compose  que  d'une  seule  espèce 
qui  était  le  Tàyrnb/a  Caruliniana  de 
■Walthei(ra/o/.  162);  EUiot  et  Nuttall 
l'ont  nommée  Macbriclea  pulclira. 
C'est  une  Plante  indigène  de  la  Caro- 
line ,  dont  les  tiges  sont  droites  ,  gar- 
nies de  feuilles  opposées ,  entières, 
Xies  fleurs  sont  grandes,  rongeâ'.res , 
marquées  de  raies  blanches,  et  dis- 
posées en  verticillcs  au  nombre  de 
quatre,  et  formant  un  épi  teiminal. 

(G..N.) 

MACER  ET  M  AGIR.  bot.  vhan. 
Lie  Macis  dans  DiosGoride.  /'.  ce  mol 
et  Muscadier.  (h) 

MACERET.  BOT.  m  an.  L'un  des 
noms  vulgaires  des  Airelles,  f^.  ce 
mot.  (B-) 

MACERON.  Smyrniiun.  eot.phan. 
Genre  de  la  famille  des  Ombellifèrcs, 
et  de  la  Pentaudrie  Uigynie  ,  L.  , 
établi  par  Tournefort  ,  a'doplé  par 
Linné  et  par  tous  les  botanistes  mo- 
dernes avec  les  caractères  suivaiis  : 
caliceentier,  très  peu  apparent  ;  cinq 
pétales  acuminés  ,  pi  csque  égaux  ,  ca- 
rénés et  légèrement  inflécliis;  cuiq 
etamines  ;  ovaire  surmonté  de  deux 
styles  très-courts,  terminés  par  des 
stigmates  obtus;  fruit  slrié  ,  presque 
ovale,  formé  de  deux  akènes  ,  mar- 
qués chacun  de  trois  côtes  dont  les 
marginales  sont  con  ni  ventes.  Les 
fleurs  sont  entourées  ordinairement 
d'i.ui  iiivolucre  formé  d'un  petit  nom- 
Lre  de  folioles.  Dans  son  liavailsur 
les  Ombellilèies  ,  Sprcugel  a  fait  de 
ce  genre  le  type  d'une  tribu  a  la- 
quelle il  a  donné  le  nom  de  Smyr- 
uiées.  F',  ce  mol.  Il  s«-'  compose  de 
liuit  espèces  dont  quatre  croissent 
dans  l'Europe  méridionale,  une  dans 
quelques  contrées  de  l'Amérique  du 

xoMK  IX. 


^iord  ,  une  dans  les  ford-ls  du  Cau- 
case, um:  en  Egypte,  et  une  deinièic 
au  cap  de  Boinic-Espor.incc.  Païuii 
celles  qui  sont  indigènes  d'Kurope  , 
nous  mentionnerons  les  suivantes  : 

Le  Macehon  commun  ,  Sinyiniiun 
oliisastrum ,  L.  ,  vulgairement  nom- 
mé (îlos  l'ci.'il   de    Ma<édoiue ,    est 
une  Plante  qui   cioîl  dans  les  lieux 
bumidis  du  midi  de  1  Kurope.  De  sa 
racine    gros>e  ,    blanchàlrc  et  bisan- 
nuelle ,    s'élève    une   tige  laim-use , 
haute  de  près  d'un  mèti  e  ,  garnie  à  sa 
base  de  feuilles   triteinée>  ,  à  ibiioles 
ovales,  arrondies,  déniées  et  lobées; 
celles   de   la   partie  supériciure  sont 
simplenuMîl  ternées  ,  et  à  iolioles  lan- 
céolées. Ll'S  ombelles  des  fh-urs  sont 
d'un  blanc  jaunâtre  ;  à  ces  Heurs  suc- 
cèdent des  fruits  en  foinie  de  croi>- 
sant ,   cannelés  et   noirâtres.  Toutes 
les  parlics  du  Maceron  exhalent  une 
odeur  très-aromatique.  On  en  faisait 
autrefois  usage  comme  Plante  pota- 
gère ,  mais  aujourd'hui  on  lui  préfère 
soit  les  feuilles   de    Persil,    soit    les 
jeunes  pousses  du  Céleri  qui  ont  une 
saveur    très  -  analogue  ,    mais    plus 
agréable.  Quant  aux  propriétés  anli- 
scoibuliques  de  ses  feuilles,  el  à  la 
vertu  cordiale  et  larminalivc  de  ses 
akènes  ,  elles  n'ont  rien  de  bien  spé- 
cial ,  et  elles  le  cèdent  même  en  éner- 
gie à  plusieurs  autres  Ombellifères. 
Le  Macehon  pebkoeik  ,  Siii^  mium 
perfulialum  ,  L.  ,  est  une  fort  belle 
espèce  dont  la  racine  est  napiforme  et 
vivace;  la  tige  droite  ,  haute  de  plus 
d'un  demi  nièlre  ,  onlinaiiemenl  sim- 
ple, glahre  el  slriée    Lllo  posrède  des 
feuilles  radicales  ,  Internées  ,  à  folioles 
arrondies  et  créncléo  ;    celles   de   la 
tige  sont  co; diforir.es,  sc>silcs,   cm- 
br.issanl;\s  el  comme  pci  foliées.   Le., 
Heurs  sont  jaunes  et  forment  des  om- 
belles   composées    de    tinq    à    sept 
i;ijons.    (^elte   Plante  ci  oïl  eu    Pro- 
vence, en    Esp..giie,  en  Italie  et   eu 
Hongrie.  Elle  se  cultive  avec  l.cdiic 
sous    le    climat    de   Paris.    Nous   en 
i,vo!i>  même   vu   un   grand  nombre 
dindividu>    croissant  spontanwneiil 
d;ius    les   leirains  incultes  qui  avoi- 
siucul  l'Ecole  de  bouniquc  du  Jar- 
58 


594  MAC 

tlin  du  Roi,  et  qui  provenaient  sans 
doute  de  graines  échappées  de  celui- 
ci.  (G..N.) 

MACHjERINE.  IJachœrina.  bot. 
PHAN.  Genre  de  la  famille  des  Cypé- 
racées ,  établi  par  Valh  (  Enurner. 
Plant. ,  1  ,  p.  208)  pour  le  Sc/iœnus 
restioides  de Swartz  (  //.  Ind.-Occid. , 
I  ,  p.  io4).  Ce  genre  a  ses  fleurs  po- 
lygames et  paniculées;  ses  épillets 
sont  pauciflores,  composés  d'écaillés 
imbriquées  et  un  peu  écartées  ;  cha- 
que fleur  se  compose  de  deux  squa- 
mes ovales  ,  lancéolées  ,  de  trois  éta- 
mincs  et  d'un  pistil  entouré  de  soies 
hypogynes.  Le  Machœiina  restioides , 
Yahl  ,  loc.  cit..,  est  une  Plante  vivace 
originaire  de  l'Amériqueméridionale. 
Son  chaume  est  dresse  ,  très-simple, 
fortement  comprimé  ,  triangulaire  et 
articulé  à  son  sommet;  les  feuilles 
sont  radicales  ,  larges  ,  glabres,  sans 
nervures  et  assez  semblables  à  celles 
de  V  Iris  germa  ni  ca  ;  leur  bord  est 
ferrugineux.  Le  chaume  n'en  porte 
qu'une  seule.  Les  fleurs  sortent 
d'une  écaille  en  forme  de  spathe. 

(A.R.) 

MACH^RIUM.  EOT.  PHAN.  Ce 
genre,  de  la  famille  des  Légumineu- 
ses ,  a  été  établi  par  Porsoon  {Enchi- 
rld.  ,  2  ,  p.  276J  qui  l'a  placé  dans  la 
Diadelphie  Décandi  ie  ,  L.  En  l'adop- 
tant ,  Kunth  {Nov.  Gen.  et  Spec. 
Plant. œquin. ,  6,  p.  091)  lui  a  imposé 
les  caractères  suivans  :  calice  campa- 
nule ,  à  cinq  dents  et  accompagné  de 
deux  bractées  ;  corolle  papiliouacée  ; 
étaraines  réunies  en  un  seul  tube  fen- 
du (selon  Aublet)  ou  diadclphcs  (se- 
lon Jacquin);  ovaii  e  stipité  ;  stigmate 
simple,  aigu;  légume  slipiié,  indé- 
hiscent, finissant  en  une  aile  mem- 
braneuse ,  cultiiforme,  et  ne  conte- 
nant qu'une  seule  graine  réniforme. 
Ces  caractères  ont  été  compo:.és  d'a- 
près ceux  donnés  par  Aublet  et  Jac- 
quin ,  pour  différentes  Plantes  que 
es  derniers  auteurs  rapportaient  au 
cenre  Nissu/ia  de  Linné.  Le  nombre 
ge  ces  espèces  n'est  pas  considérable; 
<t  ne  s'élève  qu'à  sept  ou  huit.  Ce  sont 
es  Arbres  ou.  des  Arbrisseau.x  qui 


MAC 

croissent  tous  dans  l'Amérique  méri- 
dionale et  les  Antilles.  Celles  que 
Persoon  a  indiquées  comme  indigè- 
oes  de  l'île  de  Madagascar  ne  sont 
pas  assez  bien  décrites  pour  être 
rapportées  avec  certitude  au  genre 
Machœrium.  Leurs  branches  so)it 
sarmenleuses ,  volubiles  ,  garnies  de 
feuilles  alternes  ,  imnaripinnées  ,  à 
trois  à  six  folioles  alternes,  accom- 
pagnées de  stipules  pétiolaires,  cadu- 
ques. Leurs  fleurs  sont  disposées  en 
grappes  paniculées  au  sommet  des 
rameaux.  Elles  ont  une  couleur  vio- 
lette, et  chacun  de  leurs  pédicelles 
offre  une  bractée  à  sa  base.  L'espèce 
que  l'on  doit  considérer  comme  type 
de  ce  genre  est  le  Machœrium  ferru- 
gineum  ,  Persoon  ,  ou  Nissolia  quina- 
ta  d'Aublet.  De  Candolle(P/-cif//-.  Sjst. 
T'eget.,  2,  p.  208)  ne  considère  le  gen- 
re Machœrium  que  comme  une  sec- 
tion du  jVzsso//ii ,  tout  en  inclinant 
néanmoins  pour  sa  séparation.  Il  en 
a  éloigné  le  Nissolia  arhorea  de  Jac- 
quin ,  proposé  par  Kunlh  comme  a- 
\>'eceàe  3Iachœrium.  (g..n.) 

*  MACHALEB.  bot.  phan.  (Rau- 
wolf  )  La  Noix  de  Ben  ou  du  Morin- 
ga.  V.  ce  mot.  (u.) 

MACHAN.  M.\M.  Quelques  anciens 
vovageurs  ont  désigné  sous  ce  nom 
la  Panthère;  il  n'est  probablement 
qu'une  corruption  derespagnol3/û//- 
charla  ,  qui  signifie  tachetée.        (u.) 

MACHANE.  BOT.  piian.  Pour  Ma- 
cahane.  T^.  ce  mot.  (b.) 

*  MACHAON.  INS.  Nom  scientifi- 
que du  grand  P.ipillon  à  queue,  de 
Geoffroy  ,  l'une  des  plus  belles  espè- 
ces de  l'Europe  oii  el'e  vit  sur  les 
Ombellifères.  (u.) 

MACHAONIE.  Machaonia.  bot. 
PHAN.  Himiboldt  et  Bonplaud  [PI. 
yEquin.,  1  ,  p.  101  ,  t.  29)  ont  appelé 
aiusi  un  nouveau  genre  de  la  famdle 
des  Rubiacées  et  de  la  Pentandrie 
Monogyuic  ,  L.,  voisin  du  Knoxia  ,  et 
qui  offre  les  caractères  suivans  :  le 
tube  du  calice  est  adhérent  avec  l'o- 
vaire infère  ;  le  limbe  est  à  cinq  divi- 
sions  assez   courtes  ;    la   corolle   est 


MAC 

monopétale,  infundibuliforinc ,  à 
cinq  divisions  ,  velue  à  l'entrée  du 
tube;  les  étaniines  ,  au  nombre  de 
cinq,  sont  insérées  au  bautdu  tube 
el  saillantes;  l'ovaire  esta  deux  loges 
contenant  chacune  un  seul  ovule 
pendant.  Le  stj  le  se  termine  par  un 
stigmate  bifide.  Le  fiuit  est  une  cap- 
sule cunéiforme ,  allongée,  couron- 
née par  le  limbe  du  calice  ,  à  doux 
loges  et  à  deux  coques  mouospennes, 
coriaces,  indéhiscentes.  Ce  genre  se 
compose  d'une  seule  espèce,  Macliao- 
nia  acuminata ,  Humb.  et  Bonpl.  , 
loc.  cit.,  t.  29.  C'est  un  grand  .\rbre 
très-raraeu\  et  très-toutTu  ,  dont  les 
feuilles  opposées  sont  pétiolées  ,  obo- 
valcs,  acuminées  ,  très-entières,  ac- 
compagnées de  deux  stipules  inter- 
pétiolaires.  Les  tleurs  sont  petites  , 
blanches,  disposées  en  panicule  ter- 
minale et  très-rameuse.  Ce  bel  Arbre 
est  cultivé  dans  les  rues  de  la  ville 
de  Guayaquil ,  dans  la  province  de 
Quito.  Il  ileuril  en  février.      (.\.  r.) 

MACHE.  BOT.  PHA.N.  Nom  vulgai- 
re des  Valcrianelles  et  plus  spéciale- 
ment de  la  Valerianelta  olitoria , 
dont  ou  mange  les  feuilles  en  salade. 
T^.  Valéri.\xelle.  (a.  r.) 

MACHERIE.  BOT.  phan.  Pour 
Machaerie.  ^.  ce  mot.  (b.) 

M  ACHETES,  ois.  (  Cuvier.)  Syn. 
de  Combattant.  (b.) 

MACHETTE,  ois.  Syn.  vulgaire 
et  ancien  du  Hibou  Brachyotc.  A'. 
Chouktte.  (nR.;z.) 

MA-CllI.  BOT.  PHAN.  Syn.  àcSesa- 
mur.i  orientale  ,  L.  (b.) 

MACHILE.  JUackilis.  ins.  Genre 
de  l'ordre  des  Thysanoures,  famille 
des  Lépisniènes,  établi  par  Latreille  , 
et  que  tous  les  entomologistes  avaient 
confondu  avec  les  Lépismes;  les  ca- 
ractères de  ce  genre  sont  :  yeux  très- 
composés  ,  presque  contigus  et  occu- 
pant la  majeure  partie  de  la  tète  ; 
palpes  maxillaires  très-grands  cl  en 
tonne  de  petits  pieds  :  corps  convexe 
et  aiquéen  dessus;  abdomen  termi- 
né par  des  petits  filets  propres  pour 
le  saut  et  dont  celui  du  milieu  ,  placé 


MAC  59.'; 

au-dessus  des  deux  aulres ,  csl  bcau- 
coupplus  long. Ces  lu.seclesout  la  tète 
petite,  enfoncée  dans  le  corselet  ;  leurs 
yeux  sont  grands  ;  les  antennes  sont 
en  forme  de  soie  et  fort  longues  ,  elles 
paraissent  naître  ,  ainsi  que  les  palpes 
maxillaires  ,  d'une  mèmr'  ligue  traus- 
versalc;  le  premier  segment  du  cor- 
selet est  beaucoup  plus  court  et  plus 
étroit  que  le  second  ,  se  replie  sur  les 
côtés  ,  devient  presque  cylindrique  et 
avance  de  part  et  d'autre  antérieure- 
ment; le  second  segment  est  fort  grand 
et  élevé;  le  leslc  du  corps  est  ensuite 
formé  de  plusieurs  aimeaux  qui  di- 
minuent insensiblement  de  grandeur 

.«1.         ,     •   ,  ,  .    " 

jusqn  a  1  extrémité  ])oslcrieurequi  est 

terminée  par  les  trois  filets  dont  nous 
avons  parlé  plus  haut.  La  forme  gé- 
nérale du  corps  de  ces  Insectes  ap- 
pi'nche  de  celle  d'un  cône  ,  les  côtés 
sont  comprimés  et  son  dos  csl  voûte 
au  milieu  ,  et  tout  le  corps  est  couvert 
de  petiies  écailles  ;  on  voit  tout  le 
long  de  ses  côtés  de  petits  appendices 
cylindriques  ,  simples  en  majeure  par- 
lie  et  dont  l'usage  est  inconnu  ;  les 
pâtes  sont  assez  courtes;  les  tarses 
sont  coniques ,  composés  de  deux 
pièces  dont  la  deunière  est  munie  de 
deux  crochets.  Les  Macbiles  sautent 
très-bien  avec  leur  queue.  Ces  In- 
sectes diffèrent  des  Lépismes  par  les 
yeux ,  par  la  forme  du  corps  et  par 
les  trois  filets  de  la  queue  qui  ne  .sont 
pas  propres  à  sauter  dans  ce»  der- 
niers. Les  Podures  s'éloignent  des 
Macbiles  par  leurs  palpes  qui  ne  sont 
point  apparcns  ,  et  parleurs  antennes 
ui  sont  composées  de  quatre  articles, 
i  seule  espèce  connue  de  ce  genre 
est  : 

La  Machile  Polypode,  M.  Poly- 
poda ,  Latr.,  Lepisma  Polypoda ,  L. 
On  la  trouve  en  Europe.  (g.) 

M.\CH1LUS.  bot.  PHAN.  Plusieurs 
Arbres  d'Amboine,  employés  comme 
bois  de  construction,  ont  été  décrits 
et  figuré-i  .sous  ce  nom  par  Rumph 
{Herb.  jfmboin.,  5  ,  t.  4o-42).  On  ne 
peut,  d'après  les  descriptions  et  les 
figures ,  déterminer  à  quel  genre  ib 
ap[)arliennent.  (g..n.) 


l 


596  MAC 

MAGHLIS.  MAM.  (Pline.)  f^.  Élan 
à  l'article  Cerf.  (b.) 

MAGHOIR.AN.  JM>5^«5.  pois.  Sous- 
genre  de  Silure.  V.  ce  mot.         (b.) 

*  MACHOIRE  DE  CHEVAL. 

MOLL.  Nom  vulgaire  et  marchand  du 
Cassis  tuberosum.  r.  Casque.      (b.) 

MACHOIRES.  zooL.  Dans  les  Ani- 
maux vertébrés  et  articulés  ,  on  don- 
ne ce  nom  aux  parlies  solides  qui  for- 
ment eu  quelque  sorte  la  charpente 
delà  bouche.  Les  Mâchoiresse distin- 
guent en  supérieure  et  en  inférieure. 
Gomme  cet  organe  varie  beaucoup 
dans  les  diverses  classes  d'Animaux, 
nous  renvoyons  à  chacune  d'elles 
pour  connaître  les  particularités  re- 
latives à  leur  organisation,  etc.  l^. 
Bouche,  Insectes,  Mammifères,  Oi- 
seaux, Poissons  et  Reptiles,    (a.r.) 

MAGHOMOR.  bot.  crypt.  {Cham- 
pigfwns.)  Les  Kamtschadales  compo- 
sent avec  l'^^a/vcws  acris,  qu'ils  nom- 
ment ainsi,  une  liqueur  enivrante, 
dont  l'excès    cause    un    assoupisse- 


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ment    d'oii     résulté    quelquefois    la 
mort.  (b.) 

MACHOQUET.  ins.  Bomare  dit 
qu'on  donne  ce  nom  dans  les  îles  (sans 
dire  lesquelles),  à  un  Gryllon  qui  a 
les  ailes  gauffiées  ,  se  tient  dans  les 
trous  d'Arbres,  n'entre  pas  dans  les 
maisons  comme  le  nôtre  ,  et  qui  pro- 
duit un  bruit  métallique  semblable  à 
celui  du  marteau  sur  l'enclume.  On 
ne  peut  savoir  ce  qu'est  cet  Animal 
sur  une  telle  indication  du  couipila- 
teur  Bomare.  (b.) 

MAGHOTTE.  ois.  L'un  des  syn. 
vulgaires  de    Chouette.   P^.   ce  mot. 

(B.) 

*  MACHUELE.  pois.  Espèce  du 
genre  Raie.  f^.  ce  mot.  (u.) 

MACIGNO.  GÉoi>.  r.  Lagoni  et 
Psammite. 

MACIR.  BOT.  PHAN.  F.  Macer. 

MAGfS.  BOT.  PHAN.  On  appelle 
ainsi  l'Arille  rose  et  charnu  ,  qui  re- 
couvre la  graine  du  Muscadier.  7^. 
ce  mot.  (a.  1I-), 


FIN  DU  TOME  NEUVIEME, 


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