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NOBTH C/(Î0UN>4 ST4TE COLLEeC
S00362610
This book is due on the date indicated
below and Mf subject to an overdue fine
as posted at the Circulation Desk.
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DIC( ONNAIRE
CLASSIQUE
D'HISTOIRE NATURELLE
Liste des lettres initiales adoptées par les auteurs.
MM.
AD.B. Adolphe Brongniart.
A. D. T. Adi'ieu de Jussleu.
A. F. Apollinaire Fée.
A. R. Achille Richard.
AXJD. Audouin.
B. Bory de Sairit-Yincent.
c. P. Constant Prévost.
D. Dumas.
D. CE. De Candolle.
D..H. Deshayes.
l)ii..z. Drapiez.
lî. Edwards.
E. D..I,. Eudes Deslonchamps.
MM.
E. D'Audebard de Férussac.
FI... s. Flourens.
G. Guérin.
G. DEL.. Gabriel Delafosse,
GEor.ST.-H. Geoffroy St.-Hilaire.
G..N. Guillemin.
isiD. B. Isidore Bourdon.
is. G. ST. -H. Isidore Geoffroy Saint-
Hilaire.
K. Kuntli.
EAM..X. Lamouroux.
LAT. Latreille.
La grande division à laquelle appartient chaque article , est indiquée
par l'une des abréviations suivantes , qu'on trouve immédiatement après
son titre.
ACAi,. Acalèphes.
ANNEii. Annelides.
ARACHN. Arachnides.
BOT. CRYPT. Botanique. Cryptogamie.
BOT. PHAN. Botanique. Phanérogamie.
cniM. Chimie.
OONCH. Conchifères.
CRUST. Crustacés.
ECHiN. Echinodermes.
FOS5. Fossiles.
cÉOE. Géologie.
INF. Infusoires.
1N5. Insectes.
INT. Intestinaux.
MAM. Mammifères.
MIN. Minéralogie.
MOiE. Mollusques.
OIS. Oiseaux.
POIS. Poissons.
POiYP. Polypes.
REPT. BAT. Reptiles Batraciens.
— CHEL. — Chéloniens.
— OPH. — Ophidiens.
— SAUR. — Sauriens.
zooL. Zoologie.
IMPRIMERIE DE J. TASTU, RUE DE VAIIGIRAUD , N* 36.
DICTIONNAIRE
CLASSIQUE
D'HISTOIRE NATURELLE,
PAR INIESSIEURS
AunouiN, Isid. BouEDON , Ad. Brongniart , De Candolle , d'Audebard
DE FÉRtrssAC , Deshayes , E. Deslonciiamps , Drapiez , Dumas ,
Edwards, A. Fée, Flourens , Geoffroy Saint - Hilaire , Isid.
Geoffroy Saint-Hilaire, Guérin, Guillemin, A. De Jussieu,
KuNTH , G. Delafosse, Lamoubotjx , LatrelluîjC. Prévost,
A. Richard , et Bory de Saint- Vincent.
Ouvrage dirigé par ce deinier collaborateur, et dans lequel on a ajouté, pour
le porter au niveau de la science , un grand nombre de mots qui n'avaient
pu faire partie de la plupart des Dictionnaires antérieurs.
TOME NEUVIEME.
lO-MACIS.
PARIS.
REY ET GRAVIER, LIBRAIRES-ÉDITEURS,
Quai des Augustins, n° 55 ;
BAUDOUIN FRÈRES, LIBRAIRES-ÉDITEURS,
Rue de Vaugirard, n* 17.
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FÉVRIER 1826.
DICTIONNAIRE
CLASSIQUE
D'HISTOIRE NATURELLE
\'V* kWVX'VVWVVVWWWVWV'X'V''*'» VVVVVVVVVV\VV\\VVVVV^VVVV'^'\'vV*'\A'\'V\*V'V\V\iV^/VVVVV^■VX\^'VVV\V\/\l^A^'VVVVVVVV^
lOD
lOD
lO. INS. Nom scientifique du Papil-
lou vulyairemenl nonljaié Paon du
jour. • (b.)
* lODATES. T'. Iode.
IODE. BOT. MIN. CHIM. Ce coips
est un de ceux que , dnns i cial .actuel
des counaissauces chimiques , 1 on
considère comme simples. Il fut dé-
couvert avant 1812 par Courtois, sal-
pèlrier de Paris, dans les eaux mères
des cendres de Fucus. Clément et Ue-
sormcs annoncèieut celte découverte
à l'Institut dans sa séance du ;2g no-
vembre iSi3. Quelques jours apiès,
(îay-Lussac lut un iVièmoire sui cette
nouvelle substance pour laquelle il
proposa le nom d'Iode dérivé d un
mot grec qui signifie violet ^ en raison
de la plus saillante de ses propriétés,
celle de se réduire en vapeur d une
belle couleur violette. Ce célèbre
chimiste aperçut de prime abord les
rapports que l'Iode offrait avec le
Chlore par la manière dont il se com-
portait avec rOxigènc et l'Hydrogène,
et dès-lors la théorie dans laquelle le
Chlore était considéré comme coips
simple, fut pleinement confirmée.
D'autres chimistes , et en particulier
H. Davy , s'occupèrent à cette époque
de l'Iode ; ils obtinrent des résultats
semblables à ceux de Gay-Lussac ,
TOME IX.
et eu peu de temps ils épuisèi'cnt,
pour ainsi dire , toutes les connais-
sances qu'il était pbssible d acquérir
sur la combinaison de ce corps avec
les autres.
Llode est solide à la température
ordinaire; il se présente sous la forme
de paillettes micacées, d'un gris noi-
râtre , ou de lames rhomboïdales ,
très-brillantes , et d'octaèdre allongé.
Sa densité est de 4,3^8. 11 se liquéfie
à 107 degrés, et entre en ébulîition
de 17.5 à 180, en produisant la belle
vapeur violette dont nous avons parlé
et qui , d'api es le calcul , a une den-
sité de 8,695. En contact avec lapeau,
riode y produit une tache brune qui
devient jauuàire et se ilissipe assez
promptement à l'air. Son odeur est
analoçuc à celle du Chlore étendu
d eau , et sa saveur est tres-acie, mê-
me caustique; aus.-i est-il considéré
comme un poison violent.
Avec les autres corps simples ,
1 Iode forme plusieurs combiuaisons:
ainsi lAcide iodique est le produit de
son union avec i Oxigèue dans cef-
taines circonstances favorables, c'est-
à-dire au moment oii celui-ci cesse de
faire partie de quelques composés,
L'Acide hydriodique s'obtient en ex-
posant à une chaleur rouge l'Iode et
l'Hydrogène. L'Acide chloriodique
1
2 lOD
est le résultat de son union avec le
Chlore. Les autres combinaisons de
l'Iode avec les corps simples ne jouis-
sent pas de propriétés acides ; on les
nomme simplement des lodures , et
leur composition , ainsi que leurs pro-
priétés , sont analogues à celles des
sulfuies , des chlorures, etc. Le Bore
et le Carbone n'ont pas encore pu
être combinés avec l'Iode , tandis
qu'on a obtenu avec facilité des lodu-
res d'Azote, de Soufre ,de Potassium,
de Sodium , de Zinc, de Fer , d'Elain ,
d'Antimoine , de Cuivre , de Mercure,
d'Argent, etc. Pendant la combi-
naison de l'Iode avec le Potassium
ou avec d'autres Métaux, il se dégage
de la chaleur et quelquefois de la lu-
mière. L'eau n'a qu'une action très-
faible sur l'Iode; elle n'en dissout
qu'un 0,007 de son poids , et la solu-
tion est jaune. Celle-ci se décolore par
l'ébuUition , et ne contient plus que
des Acides hydr'iodique et iodique
vésultans de la décomposition d'une
petite quantité d'eau.
Une des propriétés chimiques les
plus remarquables de l'Iode, c'est
celle de former un composé bleu lors-
qu'on le met en contact avec l'ami-
don. Jusqu'à ces derniers temps, on
s'était accordé à considérer ce com-
posé comme un lodure d'amidon ,
c'est-à-dire comme une combinai-
son intime de l'Iode avec l'amidon
qui était alors regardé comme une
substance simple dans sa composition
organique. Mais il en est tout autre-
ment , selon les expériences de Ras-
pail, expériences uont il a lu le pré-
cis devant la Société Philomatique ,
le 6 août 1825. Ce jeune et savant
observateur s'est assuré par des re-
cherches microscopiques et chimi-
ques, que la couleur bleue que prend
l'amidon par l'action dcl'Iode , n'est
due qu'à la superposition de cette
dernière sur la surface des granules
de fécule dont il a décrit les formes
diverses. Ces granules , qu'il compare
à des -çcïles de Nacre plus ou moins
grosses et plus ou moins irrégulières,
après avoi r été enduits , pour ainsi
dira, d'un vernis d'Iode, peuvent
lOD
être décolorés par le sous-carbonale
de Potasse, sans perdre leurs formes
ou leur transparence.Ces faits tendent
à prouver que l'amidon se compose
d'un tégument susceptible d'être co-
loré par l'Iode el d'une matière gom-
moïde située à l'intérieur.
Ainsi que le Chlore , l'Iode déco-
lore les teintures végétales. Cette dé-
coloration paraît due à une décompo-
sition de l'eau qui tient en solution
les matières organiques; l'Oxigène
de celle-ci s'unit au Carbone et à
l'Hydrogène des substances coloran-
tes , tandis que son Hydrogène se
porte sur l'Iode.
On retire l'Iode des eaux mères des
cendres de Fucus et d'autres Algues
marines. Il y existe à l'état de combi-
naison saline, c'est-à-dire que ces
eaux contiennent des hydriodates de
Potasse et de Soude. On les introduit
dans une C(Mâiue lubulée à laquelle
sont adaptés vme allonge et un réci-
pient. L'afFusion intermittente d'un
excès d'Acide sulfurique concentré
détermine la décomposition de l'hy-
driodate. Il se forme du sulfate de
Soude ou de Potasse , et de l'Acide
sulfureux, parce que l'excès d'Acide
sulfurique a cédé une portion de son
Oxigène à l'IIydiogène de l'Acide
hydriodiquc. L'Iode est donc mis en
liberté , et par l'ébuUition il passe
dans le récipient en même temps que
les autres produits gazeux. On le
lave et on le rectifie en le distillant
de nouveau avec une solution éten-
due de Potasse. Il est alors sous forme
de lames brillantes qui ressemblent
au Carbure de fer, et que l'on des-
sèche entre des feuilles de papier Jo-
seph.
Ce n'est pas seulement des Plantes
de la famille des Algues qu'on pour-
rait extraire l'Iode. Plusieurs au-
tres corps marins, et particulière-
ment lesEponges ,encontiennentune
certaine quantité. On l'a retrouvé
dans quelques sources d'eau miné-
rale, et, tout récemment, le savant
professeur Vauquelin a lu, à l'Aca-
démie des Sciences , une note sur
une mine d'Argent des environs de
ION
Mexico qui en contenait à peu près
ilix-huit pour cent. L'Iode y existe
à l'état (VIodure (Ann. de Phys. et
deChim., j824,p. 99).
Nous avons parlé plus haut del'im-
porlancc que la dccourcrîc de 1 iode
;i eue pour la chimie , en ce qu'elle a
jeté un grand jour sur un point de
doctrine sujet à controverse. Par les
nombreuses combinaisons que ce
corps est susceptible de contracter
avec les autres substances, on est
parvenu à produire une foule de com-
posés intéiessans pour les chimisics,
mais dont les usages techniques sont
encore très-bornés. Cependant on a
employé avec succès l'Iode ou plutôt
ses sels ( hydriodates indurés cfo Po-
tasse et de Soude) dans le traitement
du goitre. Le docteur Coindet de Ge-
nève a le premier fait connaître son
efficacité dans ce cas, et en a obtenu
des succès très-nombreux. Malheu-
reusement, quelques médecins igno-
rans en chimie l'ont administré sans
employer les précautions couvena-
J)les, et il en est résulté de très-gra-
ves accideus. L'usage de ce médica-
ment a conséquemment peidu de son
crédit aux yeux du vulgaire , qui
s'enthousiasme toujours pour les nou-
veautés, et qui les proscrit avec autant
de facilité si par hasard des hommes
inexpérimentés en abusent. Il est
constant, néanmoins, que l'Iode a
guéri, en Suisse, une foule d'indi-
vidus affectés de la diflbrmité du
goitre ; mais on doit observer que son
emploi irréfléchi peut avoir des suites
très-dangereuses. C'est par l'Iode
contenu dans les Eponges carboni-
sées que l'emploi de celles-ci a pro-
duit la guérison d'un nombre très-
considérable de goitreux, avant qu'on
eût soupçonné le principe actif de ce
médicament. L Iode , formant un
composé bleu avec l'Amidon , est un
réactif excellent pour reconnaître la
présence de celte substance dans les
Végétaux. (g..n.)
lOLITHE. MTX. (Werner.) V. Di-
CH BOITE.
ION. BOT. PHAN. La Violette chez
ION 3
les anciens, doii les noms diode,
d'Iolilhe , etc. (b.)
* ION E. lonc. CRUST. Genre de l'oi'-
dre des Amphipodes , famille des Hé-
téropodes de Latreille (Fam. Nat. du
Règn. Auiin.), ayant poin caractères
essentiels : quatorze pieds, tous sans
ongles , en lorme de lanières arron-*
dios à leur extrémité , et simplement
propres à la natation ; brancliits très-
ramiliées ; queue terminée par deux
longs appendices presque semblables
aux pieds; des antennes distinctes.
Ce genre , établi par Latreille qui le
plaçait (Règn. Anirn. ï. m) dans
l'ordre des Isopodes, a été formé
aussi par Leach sous le nom de Cœ-
lino. Desmarest (article Malacos-
TRACÉs du Dictionnaire des Sciences
Naturelles) le réunit aux Pranizes
dont il diffère cependant par des ca-
ractères assez tranchés, tirés surtout
du nombre et de la forme des pâtes ;
il s'éloigne des Apseudes par la for-
me et l'usage de celles-ci. La seule es-
pèce de ce genre est :
L'IoNE THORACiQUE , loiie thofaci-
ci/s , Onisciis thoracicus , Montagu
[Trans. Linn. Soc. T. ix , iv , 3),
figurée dans l'Encyclopédie Métho-
dique (Ciust. et Ins., tab. 336,
flg. i28). (G.)
lONESIE. lonesia. bot. ph an. Gen-
re de la famille des Légumineuses , et
de l'Heptandrie Monogynie , L. , éta-
bli par Roxburgh [Asiat. Research. ,
4 , p. 355 ) et ainsi caractérisé : calice
à deux folioles ; corolle infundibuli-
formedont le tube est charnu et fei'-
mé; le limbe quadrilobé; appendice
annuliforme, inséré sur l'entrée du
tube de la corolle et supportant sept
étamines ; légume pédicellé en forme
de sabre, et contenant quatre à huit
graines. Ce genre a des rapports
avec le Patouea et le Bauliinia ; il ne
renferme qu'une seule espèce nom-
mée par Roxburgh lonesia pin-
nata. C'est XAsjogam de Rhéede
{Hort. Malab.jb, p. 117, tab. Sg),
Arbre des Indes-Orientales , d'une
grandeur médiocre, dont les feuilles
sont alternes , pétiolées, imparipin-
4 ION
nées , et les fleurs , d'un jaune oi'an-
gé , sont disposées en cimes, termi-
nales et axillaires. (G..N.)
* lONIA. BOT. riiAN. Nom que l'Y-
vette {Teucrium Chamœpytis, L. )
portait chez les anciens. (g..n.)
* lONIDES. BOT. PHAN. (Ruell.)
Syn. de Câprier. • (b.)
lONIDION. lonidiuw.. bot. phan.
Genre établi par Ventcnat pour quel-
ques espèces de Violettes exotiques,
et qui a été adopté depuis par tous les
botanistes. Ce genre , qui appartient
à la famille des Violacées , avait été
créé auparavant sous le nom de
Pombalia , par Vandelli; néanmoins,
l'usage a consacré le nom de Vente-
nat, bien qu'il soit postérieur à celui
du botaniste portugais. Dans son Mé-
moire sur la famille des Violacées ,
et dans le premier volume du Pro-
drorniis Sjslema/is du proi'esseur De
Candolle, le botaniste De Gingins a
voulu rétablir le genre Pombal/a de
Vandelli , comme distinct de Vloni-
dium. Mais Aug. de Saint-Hilaire
(Piant. usuell. des Brasiliens , n" xi)
a réfuté victorieusement cette opi-
nion , en prouvant que les caractères
assignés au Pombalia se retrouvaient
évidemment dans plusieurs espèces
faisant partie du genre lonidiuin. Le
nièine auteur a fait une observa-
tion semblable pour le genre Jlyban-
thus de Jacquin, qui doit être réuni
à Vlonidlum. Voici les caractères qu'il
assigne au genre lonidium : calice
protbndément quinquépartite , dont
les divisions ne sont ni prolongées
au-dessous de leur base, ni entière-
ment séparées. Pétales au nombre de
cinq , périgynes ou plus rarement
bypogynes, très-inégaux, l'inférieur
plus grand, onguiculé, sans éperon ,
à on"let ordinairement plus large et
concave a la base, rctieci au som-
met. Elamines au nombre de cinq ,
insérées comme les pétales et alter-
nes avec eux; filets libres ou soudés,
le plus souvent courts, quelquefois
nuls; anthères aplaties, membra-
neuses au sommet , attachées par la
ION
base, immobiles, tourne'es vers lé
pistil, biloculaires et s'ouvrant longi-
tudinalement; les connectifs ou les
filamens des anthères inférieures le
plus souvent munis d'un appendice
plus ou moins sensible. Style courbé,
épaissi au sommet, persistant. Stig-
mate un peu latéral. Ovaire libre ,
sessile, olygospcrmeou polysperme;
ovules attachés à trois placentas pa-
riétaux. Capsule entourée du calice,,
uniloculaire , s'ouvrant en trois val-
ves étalées portant les semences sur
le milieu de leur face. Semences pe-
tites , horizontales, ovoïdes, globu-
leuses , creusées au sommet d'une
chalaze orbiculaire et ridée, quelque-
fois relevées d'un côté d'une ligne
proéminente (raphé) ; ombilicun peu
latéral, rarement tout-à-fait termi-
nal ; tégument propre double , l'ex-
térieur crustacé , l'intérieur membra-
neux , adhérent à l'endosperrae qui-
cst charnu. Embryon axile , droit,
ayant presque la même longueur que
l'endosperme; cotylédons planes; ra-
dicule tournée vers rombilic.
Les espèces de ce genre sont ert
général de petits Arbustes rameux , à
feuilles alternes entières , accompa-
gnées de deux stipules à leur base.
Les fleurs sont pcdonculées et placées
à l'aisselle des feuilles supérieures.
L'une des espèces les plus intéres-
santes de ce genre est X lunid'mm Ipe-
cacuanha de Venlenat ou Pombalia
Ipecaciianha île Vandelli. Dans l'ou-
^^■agc que nous avous cité précédem-
ment, Aug. de Saint- ïlilaire a prouvé
que le J-^lola Iluubou d'Aublet la'esl
qu'une simple variété du Pombalia
<le Vandelli. Ainsi , celte espèce croît
à Cayenne et sur la côte du Brésil ,
depuis le fleuve des Amazones jus-
qu au cnp Frio ; mais on ne l'a pas
retrouvée au midi de ce cap. Elle se
plaît en général dans les lieux bas et
sablonneux. C'est une Plante extrê-
mement variable , dont la tige la-
ineuse est tantôt étalée , tantôt ascen-
dante , longue de six à vingt-quatre
pouces, couverte de poils quelque-
fois très-longs et très-rapprochés. Ses
feuilles sont alternes, ovales, lan-
ION
céoldes, dentées eu scie et amincies
en pointe à leurs deux extrémités et
chargées de poils épars. Les divisions
du calice sont semi-pinnalifule?. L:i
VaciuedecettePIaule, qui est grosse à
peu près comme une plume à écrire,
uu peu tortueuse , grisâtre et striée
en dehors , blanche en dedans , est
connue au Brésil sous les noms de
Poaja, de Fuaja cia Fraia et de
Poaja branca. Elle sert à remplacer,
dans quelques parties du Brésil , le
véritable Ipécacuanha fourni par le
Ceiihœlis Ipccacuanlia ; on la désigne
sous le nom d'Ipécacuanha blanc.
Aug. Saint-Hilaire a encore décrit
(Plant, usuelles des Brasiliens,n° ix),
sous le nom (\'Ionccliu//i Poaja, une
autre espèce nouvelle, voisine de la
précédente , qui a été trouvée à l'ouest
du Rio-San-Fraijcesco , dans la pro-
vince de Minas Geiaes , et dont la ra-
cine est également employée^ par les
habitans comme un puissant éméti-
que. (a. -r.)
* lONOPSIDE. lonopsis. bot.
PiiATsr. Genre de la famille des Or-
chidées et de la Gj'uaudric Mowan-
drie, L. , établi par Knnlh (i// J^if/nb.
et Bonpl. Nov. Geii., i , p. 348), et
qui peut être caractérisé ainsi : le
calice est à six divisions disposées
sur deux rangs; les trois divisions
extérieures sont ovales , lancéolées ,
aiguës, égales entre elles; les deux
inférieures foinient , en se réunissant
à leur base, une sorte de petit sac
obtus. Les deux divisions iuleriies et
supérieures sont obliques , ovales , un
peu obtuses. Le labelie est onguiculé
à sa base qui forme une gouttière;
il est beaucoup plus grand que les
autres parties de la fleur, inférieur
et obcordiforme. Le gynoslème est
court, sligmatifère à sa Lee antérieu-
le, terminé supérieurement par une
anthère operculiforme à deux loges :
chaque loge contient une masse j oUi-
nique, ellipsoïde; ces masses viennent
s'attacher l'une et l'autre à la partie
slipérieure d'une petite lame qui se
termine inférieurement par un réti-
nacle allongé formant une sorte de
IPE 5
bec disposé en angle droit à l'extré-
mité de la petite lame.
Ce genre se compose de plusieurs
espèces originaires d'Amérique, et
qui toutes sont parasites. La première
connue est celle que Kunth a décrite
sous le nom d' lonopsis jyulc/iel/a, /oc.
cit., tàb. 85. Elle croît dans le royau-
me de la Nouvelle-Grenade, entre
Carthagène et Buga.
Nous en possédons une espèce nou-
velle à laquelle on peut donner le
nom iV lorwpsis distickopkylla , à
cause de la disposition de ses feuil-
les , qui sont plus larges que dans l'es-
pèce précédente ; elle s'en distingue
encore par sa hampe deux fois plus
élevée et rameuse , par ses fleurs plus
petites et son labelie cilié. Elle a été
découverte à la Martinique par Ri-
chard père , qui l'y a trouvée parasite
sur le Café.
Plusieurs autres Orchidées , mieux
étudiées , devront encore i entrer dans
ce genre ; tel est par exemple le Deii-
drobium utricularioidss de Swartz.
U.K.)
Le nom dClonopsis a été appliqué à
une section du genre Cochléaria , par
DeCandolle {Syst. Rega. Veg. Nat. ,
T. II, p. o-ji) qui , en raison de l'exis-
tence du genre établi par Kunth, a
changé depui.-; sa terminaison en celle
àiHuiwpsidiLun. (g..n.)
* lONOPSIDIUM. BOT. PHAN. (De
Candolle , Prudr. Regn. f'eget. nat.
T. I , p. 174.) /^. Cochléaria et lo-
NOPSIDU, (g..n.)
* lONUS ET lOPS. rois. Les deux
Poissons désignés sous ces noms par
les anciens ne peuvent être recon-
nus, (b.)
* IOTA. INS. Espèce de Noctuelle
dont la chenille se nourrit d'Ar-
moises et de Santolines. (u.)
IPÉCACUANHA. bot. piian. Ou
désigne sous ce nom un grand nom-
bre de Racines appartenant à des Vé-
gétaux de genres et de familles dilTé-
rentes, mais qui toutes jouissent de la
propriété de déterminer le vomisse-
ment. C'est Marcgraaffet Pison qui ,
6 IPE
les premiers, parlèrent de l'Jpéca-
cuanha dans leur Histoire Naturelle
et Médicale du Brésil, publiée vers
le milieu du dix-septième siècle. Ils
donnèrent une descriplion et une fi-
gure de la Piaule qui , au Brésil ,
tburnitlaracine connue sous ce nom.
Mais cette figure et la description qui
raccompagne sont tellement vagues
et imparfaites , que nul botaniste ne
put rapporter la Plante mentionnée
par ces auteurs à aucun des genres
alors connus. Dès-lors chacun, s'ap-
puyant sur quelque supposition plus
ou moins fondée, attribua la racine
d'Ipécacuanha du commerce à quel-
que genre connu. C'est ainsi que Rai,
dans son Histoire générale des Plan-
tes , crut l'ipécacuanha fourni par
une espèce du genre Paris , de la fa-
mille des Asparaginées. Morison ,
Plucknet , Linné lui-même , dans la
première édition de sa Matière Méii-
cale , pensaient qu'elle était produite
par une espèce de Chèvrefeuille ; plus
tard celui-ci l'attribua à une espèce de
Violette. En un mot , les opinions
les plus opposées furent émises sur
l'origine et la nature du Végétal
auquel on devait l'ipécacuanha. De
cette obscurité naquit un autre in-
convénient qui n'a pas peu con-
tribué à augmenter la confusion
déjà si grande à cet égard : c'est
que n'ayant aucune donnée certaine
sur la Plante qui fournissait le véri-
table Ipécacuauha , on appliqua ce
nom à toutes les Racines exotiques
douées d'une propriété éméiique plus
ou moins marquée , et bientôt cha-
que piys eut en quelque sorte une
espèce particulière d'Ipécacuanha.
La cupidité dut profiter de cette
ignorance pour accréditer les in-
certitudes qui couvraient ce médi-
cament. Comme la véritable espèce
d'Ipécacuanha , celle dontMarcgraafl'
et Pison avaient les premiers donné
la descriplion , était assez rare, les
marchands américains y mélangèrent
bientôt plusieurs autres racines plus
communes et souvent presque iner-
tes , qui d'un côté accrurent la con-
i'usion , et d'un autie côté contii-
IPE
buèreulà diminuer la réputation de
la racine du Brésil , dont les vertus
se trouvaient ainsi masquées et eu
quelque sorte dénaturées par cette so-
j)liislication. Dès-lors l'ipécacuanha
du commerce ne fut plus quun mé-
lange hétérogène de racines diflféren-
tcs entre elles , non-seulement par
les Plantes dont on les retirait , mais
encore par le lieu d'oii elles prove-
naient.
Cependant l'opinion que la racine
d'Ipécacuanha était celle dune Vio-
lette , prévalut pendant fort long-
temps ; mais on n'était pas d'accord
sur l'espèce à laquelle il fallait l'at-
tribuer. Ainsi quelques auteurs pen-
saient que c'était le Viola Ipeca-
cuanha de Linné fils, ou Pombalia
Ipecacuanha de Vandelli ; d'autres ,
le Viola diandra ; L. ; quelques-
uns le Viola paruijlora , L. ; ceux-
là le Viola Itoubou d'Aublet. Tel
était l'état d'incertitude qui régnait
sur ce médicament, quand le célè-
bre Mutls , directeur de l'expédi-
tion botanique de Santa-Fé de Bo-
gota , dans le royaume de la Nou-
velle-Grenade , fit parvenir à Linné ,
en J764, la description et la figure
du Végétal qui , au Pérou , produi-
sait la racine d'Ipécacuanha. Ces ren-
seignemens ne furent publiés qu'eu
1781 par Linné fils , qui, dans son
supplément , décrivit la Plante de
Mutis sous le nom de Psychotria
emetica , que lui avait donné le
botaniste espagnol. Il crut, mais
à tort, que celte espèce était la mê-
me que celle décrite long-temps avant
par Marcgraaff et Pison , en sorte que
depuis cette époque on pensa géné-
ralement que c'était la même Plante
qui , au Pérou et au Brésil, fournis-
sait l'ipécacuanha.
Cependant don Avellar Brotero ,
professeur de botanique à l'univer-
sité de Colmbre , en Portugal , fit
connaître en 1800 , dans les Actes de
la Société Llnuéenne de Londres, la
Plante qui, au Biésil , produit l'Ipt}-
cacuanha. Cette Plante, quoiqu'ap-
partenant à la famille des Rubiacées ,
comme le Psychotria du Pérou, en est
IPE
génériqueinent différent^; il la noin-
lua Callicocca Ipecacuanha. Ces tra-
vaux jetaient un grand jour sur l'his-
toire de ce médicament. Néanmoins,
on tomba dans une nouvelle erreur
en croyant que toutes les racines que
le commerce nous fournissait sous le
nom d'Ipécacuanha étaient celles du
Psychotria ou du Callicocca. Ce fut
pour détruire cette opinion erronée
que De CandoUe publia , en i8oj ,
un Mémoire dans lequel il démontra
que , loin d'être uniquement pro-
duites par les deux seuls Végétaux
décrits par Mutis et Brotero , les di-
vers Ipécacuanhas provenaient d'un
très-grand nombre de Plantes , de
genres et de famdles quelquefois fort
éloignés.
Plusieurs observations publiées
depuis celle époque, et en particulier
les faits nouveaux insérés dans les
Plantes usuelles des Brasilieus , que
rédige Aug. Saint-Hilaire, ont con-
firmé celle assertion de De Can-
doUe. Nous croyons donc utile d'é-
nuniérer ici rapidement les diverses
Plantes dont les racines ont reçu le
nom d'Ipécacuanha.
Famille des Riibiacées. C'est à cette
famille, déjà si intéressante par le
grand nombre de médicamens impor-
tans qu'elle fournit , qu'il faut d'a-
bord rapporter les deux espèces réel-
lement oflScinales , savoir : celles
que nous désignons sous les noms
d'Ipécacuanha aniielé et d'Ipéca-
cuanha strié. Outre ces deux espèces
principales , cette famille nous oflVe
encore plusieurs autres racines em-
ployées sous le nom d'Ipécacuan-
ha dans diverses contrées de l'A-
mérique ijjéridionale. Ainsi , au
rapport d'x\ugusle Saint-Hilaire ,
on emploie dans diverses parties du
Brésil , les racines du Sper/nacoce
Poaya et 6.v\ Spei macoce ferruginea ;
celles du Richardsonia /oseaet à.\.\Ri-
chardsonia scabra. Celte dernière a
même beaucoup de rapports avec l'I-
pécacuanha anneléj mais les an-
neaux qu'elle offre sont beaucoup
plus larges que ceux de cette espèce ,
et sa saveur est moins acre. Selon
IPE 7
Dandrada , on ferait également usage
des racines du Psychotria herbacea.
Famille des Violariées. Les Ipéca-
cuanhas , fournis par les Plantes de
cette famille, ont, en général, une
couleur blanchâtre, et sont beaucoup
moins énergiques. L'espèce princi-
pale est V lonidium Ipecacuanha de
Ventenat ou Po/«Zia//adeVandclU,à
laquelle il faut réunir le V iola Itou-
buu d'Aublet qui n'en est pas spécifi-
quement différent. Cette Plante croît
à Cayenne. On la trouve également
par inlervalks sur le littoral du Bré-
sil , depuis le Qeuve des Amazones
jusqu'au cap Frio; maison ne la re-
trouve pas au midi dece cap. Ces la-
cines , employées fréquemment à
Cayenne et au Brésil , sont d'un
blanc pâle , cylindriques , allongées ,
quelquefois rameuses , grosses com-
me une plume à écrire , un peu tor-
tueuses , offrant quelquefois des
étranglemens et des intersections plus
ou moins marquées. L'axe ligneux
est en général plus épais que la cou-
che corticale , et plus jaune; la
cassure est assez nette, peu rési-
neuse ; son odeur est manifestament
herbacée et nauséeuse ; sa saveur est
comme amylacée, d'abord faible ,
mais bientôt un peu amère , et sur-
tout d'une âcreté remarquable.
Auguste Saint-Hilaire a fait con-
naîtra une espèce nouvelle qu'il
nomme lonidium Poaya , et que les
habilans des provinces intérieures du
Brésil emploient pour remplacer l'I-
pécacuanha annelé. On peut en dire
autant du Viola parvijiora de Linné
fils , qui appartient au genre loni-
dium. On la désigne aussi au Pérou
sous le nom d'Ipécacuanha blanc.
Celte propriété émétique des Viola-
riées exotiques se retrouve également
dans les racines de nos Yiolettes in-
digènes, mais avec moins d'énergie.
Famille des Apocynées. Les genres
de cette famille sont généralement
remarquables par le suc blanc et lai-
teux qu'elles renferment, et qui leur
donne des qualités acres et plus ou
moins irritantes; aussi plusieurs four-
nissent-elles des racines que l'on dé-
8 IPE
signe , dans les pays ou elles crois-
sent, sous le nom dipécacuanha.
Tels sont : i" le Cynanciium vomito-
ruim de Laniarcli ou le Cyn. Jpeca-
cuanha de Willdenow, qui croît à
Ceylan et à Java , et qu'on cultive
à l'Ile-de-France; 2° le Cynanckum
Mauntiaaum de Commerson, aux îles
de France et de Bourbon ; 5" le Cy-
nanckum lœvigatum de Relz , au Ben-
gale , 4" le Cynanchum tomeiitosum de
Lamarck, dont les racines sont em-
ployées sous le nom d'Ipécacuanha
dans les hôpitaux de Cejlan ; b^ aux
Indes-Oricnlales, on emploie aussi
les racines du Peiiploca emetica de
RetZ; 6* enfin, aux Antilles, les ra-
cines de VAsclepias Curassawica, L.,
appelé Ipécacuanha blanc ou bâtard ,
et de plusieurs autres espèces du mê-
me genre, sont employées comme
émétiques et désignées sous le nom
de faux Ipécacuanha brun.
Tamille des Euphorbiacées. De niê-
nie que les Apocynées ,les Plantes de
cette famille contiennent un suc lai-
teux d'une exliême âcreté, et la ra-
cine de plusieurs Euphorbes est em-
ployée connne émédque ; telle tst
celle de VEuphorbia Ipécacuanha
dans l'Amérique septentrionale, de
V Eupliorbia TirucalU de Linné , aux
gniudcs Indes , etc.
Il nous serait fîicile de citer encore
ici un grand nombre d'autres Végé-
taux dont les racines ont été em-
ployées comme succédanées de l'Ipé-
cacuanha ; mais un pareil développe-
ment nous entraînerait irop loin du
but que nous nous proposons dans
cet article qui ne doit avoir pour ob-
jet que les deux Ipécacuanhas du
commerce , l'annelé et le strié.
Dans le commerce, on distingue
généralement deux espèces princi-
pales d'Ipécacuanha. L'une , beau-
coup plus commune que l'autre et en
quelque sorte la seule que l'on em-
ploie en grand eu Europe , vient du
Brésil. Elle offre les caractèi'es sui-
vans : racines ordinairement de la
grosseur d'une plume à écrire , allon-
gées , irrégulièrement coutournées et
coudées, simples ou rameuses, lor-
IPE
niées de petite anneaux saillans , iné-
gaux , très-rapprochés les uns des
autres , ayant environ une ligne de
hauteur, séparés par des enfonce-
mens circulaires moins larges, for-
mées de deux paitiés , savoir : un axe
ligneux plus ou moins grêle , et une
couche corticale beaucoup plus épais-
se. Ces racines sont lourdes , compac-
tes , cassantes ; leur cassure est bru-
nâtre, manifestement résineuse dans
sa partie corticale ; leur saveur est
herbacée, un peu acre etamère; leur
odeur f?ihle, mais nauséabonde.
La seconde espèce vient générale-
ment du Pérou. On ne la rencontre
que rarement dans le commerce. Voi-
ci quels sont ses caractères dislinctifs :
racines cylindracées, le plus souvent
simples, rarement rameuses, de la
grosseur d'une plume à écrire , peu
conlournées, non rugueuses, offrant
de distance eu distance des espèces
d'étranglemens ou d'intersections cir-
culaires , profondes, éloignées les^
unes des autres ; épidémie d'un brun
foncé, formant des stries longitudi-
nales plus ou moins marquées; cas-
sure brune, noirâtre, faiblement ré-
sineuse; couche corticale moins fria-
ble, moins cassante que dans l'espèce
précédente; odeur presque nulle;
saveur fade, nullement amè're, of-
frant à peine une légère âcreté , après
une application long-temps prolon-
gée.
Telles sont les deux espèces d'Ipé-
cacuanha du commerce. On avait
donné à la première, qui est la ra-
cine du Callicocca Ipécacuanha de
Brotero, le nom d'Ipécacuanha gris y
et à la seconde, que l'on retire du
Psychulria emetica de R^tis, celui
d'Ipécacuanha brun ou noir. Mais
nous avons fait voir , soit dans le
Bulletin de la Société de la Faculté
de Médecine de Paris , soit daiis no-
tre Dissertation sur Tlpécacuanha
du commerce , que le caractère tiré
de la coloration exféi ieure ne saurait
être employé avec avantage pour dis-
tinguer ces deux espèces, et qu'il
était même la cause de nouvelles con-
fusions ]Nous avons au contiaire pro-
IPE
posé de tirer les caractères distinctifs
de ces deux espèces , de leur organi-
sation qui est l'oit diflérenle dans
chacune délies, et qui n'ollie au-
jcune variation. Ainsi nous avons don-
né à la racine du Callicocca , qui est
irrégulièrement contoiunée ellbrniée
de petits anneaux saillans et super-
posés , le nom A'Ipécacuanha aniielé,
et celui à'Jpécacuanha strié aux ra-
cines du Fsychotiia, qui n'ollVent
nulleuieul ces anneaux , mais de sim-
ples élranglemens écartés les uns des
autres , avec des stries longitudina-
les. Quant à la couleur des racines,
elle n'est plus devenue qu'un simple
caractère pour former des variétés
dans ces deux espèces. Ainsi on dis-
tingue dans le commerce, deux es-
pèces d'Ipécacuanha, Vannelé et ie
strié.
Cet Ipécacuanha annelé , comme
nous l'avons dit précédemment , est
fourni par le Callicocca IpecacuanUa
de Brotero. Mais nous ferons remar-
quer que le genre Callicocca, établi
par Sclireber, est le même que le
Cephœlis établi long- temps avant par
Swartz. Le genre de Schrebcr ne doit
donc pas être adopté , et c'est pour
cette raison que dans les deux tra-
vaux cités précédennnent, nous avons
nommé Cephœlis Ipécacuanha l'Ar-
buste qui produit l'Ipécacuanlia an-
nelé. ( f^. pour sa description et celle
du Pijchotria emelica , les mots CE -
PH.ÏXIDE et PSYCHOTRIE.)
h'Ipécacuanha annelé préseuteU'ois
variétés principales de couleur , sa-
voir : i" Ipécacuanha annelé brun :
c'est la plus commune et la pins abon-
dante; c'est elle aussi qui paraît
jouir des propriétés les plus énergi-
ques. Son épidémie est d'un brun
plus ou moins foncé, quelquefois
même presque noir ; c'est dans cet
état qu'on la désignait autrefois sous
le nom de J.^sjclio/riaeniet/ca , quand
on croyait pouvoir distinguer ces
deux espèces uniquement par la cou-
leur. Mais son organisation prouve
évidemment qu'elle n'est que la ra-
cine du Cephœlis; 2° Ipécacuanha an-
nelé Giiis : épidémie d'un gris blan-
II'E
9
châtre , anneaux moins rapprochés,
moins sadians. Cette variété n'est pas
très-commune. Elle se trouve parfois
mélangée avec la précédente; 5" Ipé-
cacuanha annelé kough. Elle est
presque aussi commune dans le com-
merce que 1 Ipécacua nha annelé brun.
Son épidémie est d'un brun rougeâ-
Ire , couleur de rouille.
Quant aux Ipécacuanbas blancs,
ils sont fort variables , et l'on a donné
ce nom aux racines d'un grand nom-
bre de Plantes; telles sont : Vlnni-
clium Ipécacuanha , Vlonidiurn par-
vifioruni , le Cynaachuni voniitorium ,
et une foule d'autres. Mais ces es-
pèces ne sont j;unais répandues dans
le commerce. Aussi est-il moins im-
portant de distinguer ces diverses ra-
cines les unes des autres.
Les Ipécacuanbas ont été , dans ces
derniers temps, l'objet de travaux
très-importans de la part des chimis-
tes. C'est à Pelletier que l'on doit une
connaissance exacte des divers princi-
pes constituans de ces racines. Il y a
trouvé : i'' une matière grasse, hui-
leuse, tièsodoiante , d'une couleur
brune, qui paraît commuuiqtier à cette
racine son oJeur et sa saveur nauséa-
L'ondes ; 2° une subsiancc particu-
lière, simple de sa nature, dans la-
quelle nside la propi'iété émétique
des Ipécacuanbas , et à laquelle il a
donné le nom A'Emétine--, o^ delà
Cire végétale ; 4** de la Gomme en
assez grande quantité ; ô"* presque
la moitié du poids total d'Aniidou ; 6*
du Ligneux ; 7*" enfin, quelques tra-
ces d'Acide gallique.
UEmétine ou le principe actif se
trouve également dans l'Ipécacuanlui
annelé et dans l'Ipécacuanlia strié.
Pelletier l'a trouvée dans les racines
du Cynanchum voiailorium qu'il a
analysées sous le nom de p'iola eme-
lica, et nous en avons nous-même
constaté l'existence dans les racines
de Vlonidiurn Ipécacuanha on Poaya
Lranca du Brésil, ftlais ce principe
n'existe pas en égale quantité dans
ces quatre espèces d'Ipécacuanha.
Ainsi dans les racines du Cephœlis ou
Ipécacuanha annelé , on trouve du
10 IPE
i4 à 16 pour cent d'Emëlinej daus
celles du Psychotria ou Ipécacuanha
strié, on en trouve environ 8 pour
cent; dans le Cynanchuni vomito-
rium , 5 pour cent ; et environ 3
pour cent dans les racines à' lonidium
Ipécacuanha. Il résulte de-là néces-
sairement que ripécacuanha annelé
mérite la préférence sur tous les au-
tres puisqu'il renferme beaucoup plus
du principe aciif.
Disons quelques mots des proprié-
lés médicales de l'Ipécacuanfia. Nous
avons déjà dit que Marcgraaff et Pi-
son furent les premiers qui , vers le
milieu du dix-septième siècle , firent
connaître en Europe l'Ipécacuanha ,
et signalèrent ses propriétés médicales
principalement dans la diarrhée.
Malgré les éloges qu'ils prodiguèrent
à cette nouvelle substance , son intro-
duction fut lente et rencontra beau-
coup d'obstacles. En 1672, un méde-
cin, nommé Legras , qui avait fait
trois fois le voyage d'Amérique , en
l'apporta une certaine quantité d'I-
pécacuanha, qu'il déposa chez un
pharmacien alors fort en vogue. Mais
celui-ci l'ayant administré à des do-
ses trop fortes, nuisit à son débit,
plutôt qu'il ne servit à en répandre
l'usage. L'ignoiance du marchand
et le peu de succès qu'il retira de
l'administration du nouveau médi-
cament , tournèrent en quelque sorte
contre la substance elle-même , et
les incrédules saisirent ce nouveau
prétexte de douter de sou efficacité.
Environ quatorze ans après ces essais
infructueux , vers l'année ? 686 , un
négociant français , nommé Grenier,
revenant d'Espagne , rapporta à Pa-
ris près de cent quarante livres d'I-
pécacuanha. Pour favoriser la vente
de cette substance , et en retirer plus
d'avantages , il s'adjoignit Adrien
Helvétius, médecin renommé de la
ville de Reims , qui se chargea d'eu
surveiller avec soin l'administration.
Les premiers essais dHelviitius ayant
eu des succès , il obtint de Louis XEV
la permission de les continuer à l'Hô-
lel-Dieu de Paris , où , par de nom-
breuses expériences, il constata l'ef-
IPE
ficacité de la racine du Brésil , sur-
tout dans le traitement de lu diar-
rhée.
Ce remède avait été tenu secret
jusqu'à ce moment. Le roi, voulant
répandre dans la société les avanta-
ges qu'il offrait dans le traitement de
plusieurs maladies, en fît l'acquisi-
tion , moyennant une somme d'ar-
gent considérable. Nous ne rapporte-
rons pas ici les détails de la querelle
qui s éleva alors entre le marchand et
le médecin , le premier voulant par-
tager la récompense magnifique dont
Louis XIV avait couronné les succès
des tentatives d'Helvétius. Le Parle-
ment et le Châtelet décidèrent qu'elle
appartenait entièrement à celui dont
l'habileté et les connaissances avaient
pu mettre si avantageusement en usa-
ge une substance jusqu'alors dépré-
ciée, et la venger en quelque sorte de
l'oubli dont on avait voulu la couvrir
dès son origine. Ce fut depuis cette
époque que l'usage de l'Ipécacuanha
fut introduit en France. Bientôt après
il se répandit eu Allemagne, en An-
gleterre , et daus les autres contrées
de l'Europe.
L'Ipécacuanha est un médicament
extrêmement précieux et dont l'em-
ploi est en quelque sorte journalier.
Sou action émétique est une de celles
pour lesquelles on l'emploie le plus
fréquemment. L'on peut donner ce
médicament comme émétique, dans
deux intentions différentes : 1° comme
simplement évacuant ; 2° comme éva-
cuaut et dérivatif. Ainsi , par exem-
ple , daus l'embarras gastrique , il
agit simplement comme évacuant , en
débarrassant l'estomac des matières
bilieuses et muqueuses qui y sont
amassées. Mais dans d'autres circons-
tances , son action ne se borne pas à
l'estomac. Ainsi l'on voit souvent des
ophtalmies , des angines , des pneu-
monies et des pleurésies très-inten-
ses céder comme par enchantement
à l'administration d'un vomitif. La
dose à laquelle on administre la pou-
die d'Ipécacuanha comme émétique
varie suivant l'âge, le sexe et le tem-
pérament. Chez les enfaus très-
IPH
jeunes, un seul grain suffit souvent
pour produire d'abondans vomisse-
mens ; chez les jeunes sujets de huit
à dix ans , la dose est de cinq à huit
grains ; pour les jeunes gens et les
ierames on porte cette dose à quinze
et dix-huit grains ; enfin , on en don-
ne vingt, vingt-cinq ou même trente
grains aux sujets vigoureux et adultes.
Nous avons déjà dit précédemment
que c'était à cause de l'action tonique
au'il exerce sur le canal intestinal ,
ans le cas de diarrhée chronique ,
que ce médicament avait d'abord été
recommandé aux médecins européens
par Marcgraatr et Pison. Depuis que
son usage a été introduit dans la thé-
rapeutique , il a constamment justifié
sa réputation dans le traitement de
cette maladie. Mais on doit bien se
garder de l'employer dans la dyssen-
terie , quand cette maladie est accom-
pagnée de symptômes d'une irritation
aiguë; car alors il aggraveraitl'inflam-
mation de la muqueuse des gros in-
testins, au lieu d'y porter remède.
On a encore fait usage de ce médi-
cament donné à petites doses souvent
iépétées dans la fièvre puerpérale,
dans les rhumes ou catarrhes pulmo-
naires chroniques , etc. (a. r.)
IPÉGA-GUAGU.ois. (Pison.) V.
Canard musqué.
IPÉCU. OIS. (Marcgraaff.) V. Pic
NOIR HUPPÉ.
IPÉCDTIRI. OIS. Espèce du genre
Canard. V. ce mot. (b.)
* IPHIONE. Iphiona. bot. phai^j.
Genre de la famille des Synanthérées,
Gorymbifères de Jussieu, et de la
Syngénésie égale, L. , établi par H.
Cassini (Bullel. de laSociét. Pliilom.,
octobre 1817) qui lui a donné les ca-
ractères suivans ; involucre formé
d'écaillés imbriquées ; réceptacle nu,
planiuscule ; calathide sans rayons ,
composée de fleurons égaux , nom-
breux , réguliers et hermaphrodites;
anthères munies d'appendices basi-
laires ; akènes cylindracés , hispides ,
surmontés d'une aigrette légèrement
plumeuse. Les deux Plantes sur les-
IPO 11
quelles ce genre a été constitué diffè-
rent entre elles par quelques carac-
tères. L'une d'elles (/. punctata,
Cass. ) est originaire de Galam eu
Afrique; la seconde (/. juniperifo-
Iia,ti. Cass., Dict. , ou /. dubia ,
Cass. , Bullet. Philomat. ) croît en
Egypte, aux environs du Caire. C'est
le Conysa pungens de Lamarck, le
Chrysocoma mucronala de Forskahl ,
et le Stœhellna splnosa de Vahl.
(G..N.)
* IPHIS. Iphis. CRUST. Genre de
l'ordre des Décapodes, famille des Bra-
chyures , tribu des Orbiculaires , éta-
bli par Leach et que Latreille n'a
pas adopté (Fam. Natur. du Règne
Anim. ); il le réunit (Règne Anim.
de Guvier ) au genre Ixa de Leach
{J^. ce mot), dont il ne diflere que
parce qu'il a, de chaque côté, une
grosse et longue épine tiansverse.
L'espèce qui servait de type à ce gen-
re , est le Cancer septem-spinosus
(Herbst , Cancr. T. 1, lab. 20, fig.
112). /^. IxE et Leucosie. (g.)
* IPHISE. REPT. OPH. Daudin a
donné ce nom à une Couleuvre qui
paraît être le SeriJens slamensis de
Séba , Thés. 11 , tab. 34, fig. 5. (B.)
IPHYON. BOT. PHAN. (Théophras-
te.)Syn. d'Asphodèle jaune. (b.)
IPO ET 13 PAS. BOT. PU AN. PoisOU
qui passe pour le plus violent de
tous ceux que fournissent les Végé-
taux. Les voyageurs ont raconté des
choses incroyables de sa violence;
Leschenault, dans un Mémoire fort
étendu sur les Plantes vénéneuses de
Java (Ann. du Mus. T. xvi, p. 459),
a prouvé que ses effets n'avaient pas
besoin d'être exagérés pour être terri-
bles. 11 a reconnu que les deux poi-
sons employés, sous les noms d Ipo
et d'Upas , par les habitans des
archipels de l'Inde danslebut deien-
dre leurs armes plus sûrement meur-
trières , provenaient des Arbres décrits
et figurés par lui [loc. cit. , pi. aô et
22) sous les noms de Stry chaos Tleutc
et Antiaris toxicarla. (b.)
IPOMÉE. Ipomœa. bot. phan.
i2 IPO
Genre de la famille des Convolvula-
cées , établi par Linné dans la Pen-
tandrie Monogynie, très- voisin des
Liserons ( ConvoLuulus ) dont il ne
difleie que par des caractères d'une
faible importance. Mais comme ce
dernier genre est extrêmement nom-
breux en espèces , il est utile de
conserver Vipomœa , en convenant
que ses caractères distinctif» sont
d'une très-faible valeur. Linné , en
établissant ce genre , ne le distinguait
des Liserons que par son stigmate ca-
pitulé et à trois lobes , et par sa co-
rolle iufundibuliioi-me. Jussieu {Gen.
Plant.) conserve ce genre avec le
caractère de Linné; il ajoute que
dansles Liserons les loges contiennent
une ou deux graines , tandis qu'el-
les sont polysperines dans Xeslpomœa.
Kunth ( in Hiimb. et BonpL. Nov.
Gen. , 3 , p. no) adopte le genre dont
il s'agit ici , mais en le ciiconscri-
vant d'une autre manière. Ily place
toutes les espèces qui ont la corolle
tubuleuse, infuudibuliforme , et les
étamines saillantes au-dessus du
jtube de la corolle. Voici comment on
peut le caracicriser : le calice est
monosépale , à cinq divisions pro-
fondes, nu et persistant. La corolle
est monopétale, régulière, tubu-
leuse, inl'undibuliforme, ayant son
limbe à cinq divisions plissées. Les
étamines, au nombre de cinq , sont
saillantes au-dessus du tube de la
corolle. L'ovaire est libre , à deux ou
trois loges renfermant chacune deux
ovules. Le style est simple , saillant ,
terminé par deux ou trois stigmates
globuleux et rapprochés les uns con-
tre les autres. Le Iruit est une cap-
sule ordinairement globuleuse , eu
partie recouverte par le calice. Elle
offre une, deux ou trois loges , avec
une ou deux graines dans chacune
d'elles.
Ce genre , ainsi caractérise , se com-
pose encore d'un très-grand nombre
d'espèces. Ce sont des Plantes hei ba-
sées , annuelles ou vivaces, tantôt
pressées et volubiles. Leurs feuilles
plternes sont entières, quelquefois
pbécs ou pinnatllides. l^es fleurs sont
IPO
quelquefois très-grandes etde couleur
très-éclatante ; elles sont portées sur
des pédoncules simples ou rameux
qui naissent à l'aisselle des feuilles
ou au sommet des ramifications de la
tige. Plusieurs espèces de ce genre
sont cultivées dans les jardins. jNous
mentionnerons les suivantes :
Ipomée QuAMocLiiT , Ipomœa Qua-
moclit , L. , Willd.,Sp. i, p. 879.
Cette espèce , que l'on désigne sous le
nom vulgaire de Fleur ihi cardinal ^
est originaire de l'Inde. On la trouve
aussi dans l'Amérique méridionale.
Elle s'est naturalisée aux îles de
France et de Mascareigne. Elle est
annuelle; sa tige est volubde, et ses
feuilles sont pinnatifides et décou-
pées en lobes linéaires et presque sé-
tacées- Les fleurs sont d'un rouge
éclatant, portées sur des pédoncules
biûores plus longs que les fleurs.
Ipomée Bonne-nuit , Ipomœa Bona-
nox , L. jCavan., Icon. 3 , p. .52, tab.
000. Cette belle espèce est également
annuelle et volubile , mais ses feuilles
sont eutièies , ovales , arrondies ,
acuminées au sommet , échancrées
en forme de cœur à leur base, et
glabres. Les fleurs sont rouges , por-
tées sur des pédoncules axillaires et
multifloresplus longs que les feuilles.
Elle est originaire de l'Amérique mé-
ridionale, (a. r.)
* IPOMEPilA. lîOT. PHAN. Le genre
ainsi nommé par Nuttal ( Gen. of
nurth Amer. Fiants) est le même que
ripomopside, V, ce mot. (a. r.)
IPOMOPSIDE. Ipomopsis. bot.
PiiAN. Genre établi par le professeur
Richard dans \n Flora Bui'eali-J me-
ricanade Michaux , vol. i*^'', p. i4i ,
pour l' Ipomœa rubra , L. , et qui fait
partie, non de la famille des Con-
volvulacées , mais bien de celle des
Polémoniacées. Il ne se compose
que d'une seule espèce, Ipomopsis
elcgans , Michx. , loc. cit. , et plan-
ches de ce Dictionnaire; Ipomœa ru-
bra, L.; Cantua coronojji/olia ,WiUd.,
Sp. 1, 879. C'est une Plante vivace,
dont la tige sous-li utescente et dres-
:;ée s'élève à une hauteur d'environ
f ^Btda^r pàtxTeté^*
.'icAmf/x .fculpf
HT/.MO/I'SIS r.l.KCANTK
u'OMorsis eli:gâns. Midix.
IPO
deux pieds , et se ramifie beaucoup
vers sa partie supérieure. Ijes tcuilies
sont allerncs, sessiles, très-rappro-
chëes , étalées , pinnatifulcs , à divi-
sions écartées , étroites et presque
linéaires. Los fleurs, qui sont d'un
beau rouge, forment une sorte de
panicule |>yiamiclalc à la partie su-
Sérieui e de la tige ; elles sont d'abord
rcssces , puis pendantes. Leur calice
est pre.-que cyhndrique, à cinq divi-
sions peu piufondes, dre.^sécs et ai-
guës; la corolle est monopétalc , ré-
f;ulièrc , infundibuliforme , ayant son
imbe à cinq divisions obtuses ou un
peu acumiuécs. Les éiamincs, au
nombre de cinq , sont inégales et lé-
gèrement saillantes. Leurs antbères
sont globuleuses , à deux loges, s'ou-
vranl par un sillon longitudinal.
L'ovaire est allongé , assis sur un
disque hypogyne , annulaire; il offre
trois loges qui contiennent cbacune
de six à dix ovules insérés sur deux
rangs alternatifs. Le sîyie est simple,
saillant, terminé par un sfigmaîe à
trois divisions linéaires recourbées en
dessous. Le fruit est une capsule
ovoïde , allongée , à trois côtes , ter-
minée supérieurement par une pointe
formée par ie style. Cette capsule,
qui est enveloppée par le calice per-
sistant, ofiVe trois loges contenant
cbacune de six à dix graines insérées
sur deux rangées à l'angle interne , et
portant une jioinle à leur soumiet.
Les graines sont irrégulièrement cu-
biques , attachées par le milieu d'une
de leurs faces. L embryon est droit ,
placé traijsversalement au bile, au
milieu d'un endosperme un peu cor-
né. La radicule est assez longue,
conique; les deux cotylédons sont
obtus, planes, et nullement cliif-
fonnéi*.
Ce genre est évidemment distinct
des Ipomées , puisqu'il n'appartient
pas à la famille des Cdnvolvulacces.
Il diffère du Cantiia dont il se rap-
proche par son calice urcéolé , ses
graines qui ne sont pas membra-
neuses , et par son port. (a. r,)
*IPOTARAGUAPIN. bot. pu an.
IPS
i5'
Lœfling a cité sous ce nom un Ar-
brisseau de l'Amérique méridionale,
<lonl il n'a décrit que le fruit qui se
compose d'une noix à deux loges mo-
nospermes, recouvertes ])ar un brou
un peu allongé. Les feuilles opposées
de cet Arbrisseau , ses épines égale-
ment opposées et axillaircs , ses sti-
pules inieimédiaiies , et ses fruits
pédoncules, axillaires, ont fait sup-
poser que c'était une Hubiacée voi-
sine du genre Cantliium. (6..N.)
IPREAU. BOT. PHAN. Espèce du
genre Peuplier. /^. ce mot. (B.)
IPS. Ips. TNS. Genre de l'ordre
des Coléoptères , section des Penta-
mères , famille des Clavicornes , tri-
bu des Peltoides (Latr., Fam. Natur.
du Règne Anim.), ayant pour carac-
tères : élytres tronquées ; tarses à ar-
ticles allongés et grêles ; massue des
antennes étroite; extrémité posté-
rieure de l'abdomen nue. Ce genre
a subi un grand nombre de change-
meus , et il n'en est pas un dont la
synonj'mie soit aussi embrouillée.
Nous allons laisser parler Latreille à
ce sujel. On désignait anciennement,
sous le nom d'ips , dit ce savant , dés
Insectes qui rongent la corne et le
bois. Degéer , en 1775 , appliqua cette
dénomination à un genre de Coléop-
tères , qu'il détacha de celui des Der-
mesles de Linilé , et très-voisin de
celui des Scolites de Geoffroy. Fabri-
cius , dans son Mantissa Insecturum,
comprit sous le nom générique d'Ips ,
nos Nitidules à forme oblongue, nos
Oacnés, des Tritomes de Geotlroy, ou
des Mycélophages et d'autres Coléop-
tères analogues. Les Ips de Degéer
devinrent pour lui des Bostriches.
Olivier les réunit aux Scolites , et sort
genre Ips fut composé de quelques
Coléoptères désignés ainsi par Rossi,
et de quelques Dermestes de Lin-
né ; il le plaça dans la section des
Pentamères ; mais plusieurs espèces
qu'il'y rapporta appartiennent à d'au-
tres sections. Fabricius ensuite (Actes
de la Soc. d'Hist. Natur. de Paris ,
Entom. Systémat.) le divisa en plu-
sieurs genres , mais sans presque rien
i4
IPS
changer à la coupe qu'il avait ainsi
nommée, et à laquelle il conserva la
même dénomination. Herbst , dans
son ouvrage sur les Coléoptères,
éclaircit encore ce sujet par l'établis-
sement de quelques autres genres et
par la description de plusieurs espè-
ces inédites. Paykuil {Taun. Suec.)
forma avec les Ips de Fabricius, le
genre Engis {Dac/ie), et plaça dans la
seconde division de celui d(^s Crvpto-
phagcs d'Herbst , nos Ips propre-
ment dits. Insectes qu'il avait aupa-
ravant confondus avec les Derrnestes.
Fabricius enfin , dans un ouvrage
postérieur {Sjsi. Elsuth.), adopta le
genre Engis, et réunit les Cryptopha-
ges du précédent , soit aux Mycéto-
phages , soit aux Derrnestes. Les Ips ,
tels qu'ils son t adoptés par Latreille, se
distinguent des Dacnés et des Bytures
{V. ces mots), par les élytres qui re-
couvrent tout l'abdomen dans ceux-
ci et qui sont arrondies postérieure-
ment; ils diffèrent des Nitidules et
des autres genres voisins , par des ca-
ractères de la même valeur. Ce sont,
en général , de petits Insectes qui se
trouvent sous les écorces des Arbres,
sur le bois et même dans nos habita-
tions oii on les voit courir, dans tou-
tes les saisons de l'année , sur les
châssis et les vitres de nos fenêtres.
Leurs larves , qui vivent probable-
ment dans le bois, sont inconnues.
L'espèce qui sert de type à ce genre
et qui se trouve le plus communé-
ment à Paris , est :
L'Ips CELL.ERIER, Ips cellaiis , Oliv.
(Entom., t. 2, n" 18, pi. 1, f. 3, a-b);
Derrnestes cellaris , ScopoU ; le Der-
meste du fumier, Geoffroy; C/ypto-
phagiis cel/aris, Payk.; Cryptop/iagus
crenalus , Herbst.; Derrnestes fungo-
rum, Panz. [Faun. Ins. Germ., fasc.
39, fig. i4). Il est très-petit, d'un
brun fauve, pubescent, pointillé avec
deux dents de chaque côté du corse-
let. ^ (G.)
IFSIDA. BOT. PHAN. Double "em-
ploi d'Ispida dans le Dictionnaire de
Déterville. f^. ce mot. (b.)
WSlUYiS. Ipsides. IKS. Division éta-
IRE
blie parLatreille(Gert. Crust. et Ins.
ï. Il , p. 19) dans la famille desCla-
vicornes , et renfermant les genres
Ips et Dacné. f^. ces mots. (g.)
* IPSUS. BOT. PHAN. Syn. de Liè-
ge. T^. Ghève. (b.)
IQUETAYA. BOT. phan. r. Scro-
PHULATRE.
IRABULO. MAM. (Gumilla.) Syn.
de Cabiai. f^. ce mot. (b.)
* IRANE. FOLYP.? BOT. CRYPT.?
Ce nom paraît avoir désigné dans
l'antiquité lesCorallines et petits Fu-
cus vermifuges dont on appelle com-
nuinément aujourd'hui le mélange
Mousse de Corse. P^. Helminthocor-
THON. (b.)
IRASSE. BOT. PiiAN. Bosccite sous
ce nom un Palmier peu connu de l'A-
mérique méridionale qu'il croit ap-
partenir au genre Martinèze. P', ce
mot. (b.)
IREON. liOT. PHAN. (P. Browne.)
Syn. de Sauuagesia. P^. ce mot. Le
nom A'Ireon a été donné comme gé-
nérique pir Scopoli , à une Plante
qui est le Léohelia parviflora de Ber-
gius. Ce genre n'a pas été adopté.
(G..N.)
IREOS. BOT. PHAN. L'Iris de Flo-
rence chez les anciens. (b.)
IRESINE. Iresine. bot. phan.
Genre de la famille des Amarantha-
cées, et de la Diœcie Pentandric,
établi par Linné, adopté par \es au-
teurs modernes, et ainsi caractérisé
par Kunth {Nov. Gêner, et Specics
Plant, œquinoct., vol. 11, p. 198) :
fleurs dioïques ; calice à cinq divi-
sions profondes et régulières ; dans
les mâles , cinq étamines dont les
filets sont soudés par la brise, et les
anthères à deuxloges; dans les fleurs
femelles, un seul style surmonté de
deux stigmates; capsule monosperme
fendue transversalement,
L'Iresine celosioides est l'espèce
sur laquelle Linné a fondé le genre.
C'est une herbe qui croît dans les
lieux inondés, pendant l'hiver, de la
Virginie et de la Floride. Elle a des
IRI
feuilles poncluëes , scabres, les infé-
rieures oblongues, a eu m in ces , les
supérieures ovales , lancéolées ; la
tige est glabre, cannelée et rameuse;
SCS fleurs sont Irès-pclites, disposées
en une panicule rameuse et serrée.
On cultive cette Plante dans les jar-
dins de botanique.
Willdenow , Poiret et Kunth ont
décrit une dixaine d'autres espèces
indigènes pour la plupart de l'Amé-
rique méridionale. (G..N.)
IRIA. BOT. PHAN. V. IrIE,
IRIARTEA. BOT. PHAN. Genre de
la famille des Palmiers, et de la Mo-
ncecie Polyandrie , L. , établi par
Ruiz et Pavon [FI. Peruv. et Chil.
Prodr. y p. i59,t. 02), et adopté par
Martius [Palmarum Gênera, p. 17)
qui l'a ainsi caractérisé : fleurs mo-
noïques réunies dans le même spadi-
ce ; plusieurs spathes complètes , im-
briquées ; fleui-s sessiles , sans brac-
tées ; les mâles ont un calice triphyl-
le , une corolle à trois pétales , douze
étamines ou un plus grand nombre,
et un pistil rudimentaire ; les fleurs
femelles se composent d'un calice et
d'une corolle comme dans les fleurs
niàles , d'un ovaire triloculaire , sur-
monté de trois stigmates très-petits.
Le fruit est une baie renfermant une
seule graine pourvue d'albumen et
d'un embryon basilaire. Ulria/tea
delloidea a un stipe cylindrique an-
nelé d'où pendent plusieurs racines
ëpigées ; ses frondes sont terminales ,
à pétioles engaînans et à pinnules
trapézoïdales. Les fleurs sont jaunes,
disposées en régimes simplement ra-
meux , et placés au-dessous des fron-
des. Ce genre a été réuni par Kuntli
au Ceroxylon de Humboldt et Bon-
pland ; mais , selon Martius , ces gen-
res offrent entre eux quelques difie-
rences. f^. Céroxyle. (g..n.)
IRIBIN. OIS. Genre institué par
Vieillot pour y placer le Daptrius
ater , qu'il a séparé des Caracaras de
Cuvier. P'. Faucon, division des Ca-
racaras. (DR..Z.)
IRIBU-ACABIRAY.ois.Syn. vul-
IRI i5
gairedu Catharte Aura . V. Cathar-
TE. (DR..Z.)
IRIBORU-BICHA. ois. (Azzara.)
L'un des noms de pays du roi des
Vautours. /^.Catharte. (nR..z.)
IRIDAPS. BOT. PHAN. (Commer-
son.)Syn. d'Artocarpe. (u.)
"* IRIDEE. Iiidea. bot. crypt.
{Tly d rophy tes .')\iÇ. genre ainsi désigné
par Stackliouse , ne pouvant être con-
servé selon Lamouroux , nous adop-
terons ce nom pour un genre nou-
veau de Fucacées dont nous propo-
sons l'établissement , parce qu'il dé-
signe parfaitement les teintes bril-
lantes dont se parent les Plantes
qui le composent. Quand elles sont
plongées dans leur élément naturel ,
elles y répandent les plus belles nuan-
ces de l'arc-en-ciel , ou les reflets
chatoyans que lancent le plumage
de certains Oiseaux et quelques varié-
tés de charbon de terre. Ses carac-
tères, qui le placent dans notre tribu
des Laminariées {V. ce mot), con-
sistent dans la forme de la fronde
simple , atténuée inférieureraent en
un stipe court de la même substance
que l'expansion qui est épaisse ,
d'une consistance cartilagineuse, gé-
latineuse, formée d'un mucus con-
tenu dans un réseau microscopique,
formé de îilamens entrecroisés, res-
semblant à celui d'une Hydrodictye.
La fructification consiste en des tuber-
cules épars dans l'épaisseur des fron-
des, environnés d'une sorte d'anneau
translucide et devenant souvent durs
et saillans au point de rendre la fron-
de rugueuse comme la peau de cer-
tains Squales. Toutes les espèces de
ce genre brillent, dans la mer, de re-
flets chatoyans , que plusieurs re-
prennent même lorsqu'après une lon-
gue dessiccation on les remet dans
l'eau pour les faire i-evenir; elles re-
prennent alors toute leur flexibilité,
mais ne tardent pas à se décompo-
ser en une sorte de gelée ou muco-
sité qui répand une odeur de vio-
lette très-prononcée et fort agréable.
Le Delesseria edulis de Lamouroux ,
dont De CandoUe faisait une Ulve,
i5 IRI
et Agardh un Halyrnenia, rentre cer-
lainement dans ce genre dont nous
connaissons plusieurs autres belles
espèces exotiques : Viridea cordala,
]\.; Fucus cordotus ,'^ï\nn. , liist. Fuc,
t. 116; Halyrnenia^ Aq., 5/?., p. 201 ,
à fronde entière subcordée , acumi-
née, quia été rapportée par Men-
zies des côtes occidentales de l'Amé-
rique du nord. KJIiidœa crispata^ N.,
à l'ronde sub-réniforine ou en coin ,
à bords très-ondulés et frisés , décou-
verte par Lesson , sur les côtes du
Chili, à la Conception. Ijlridœajm-
jnllosa, JN. , à frondes plus allongées,
déchirées, se chargeant de papilles
qui , lorsqu'elles viennent à tomber
par l'âge avec la fructification , lais-
sent des trous dans la sullfelance du
Végétal qui alors demeure cancellé
comme le Laminaria Agarum. C'est
encore Lesson qui a découvert cette
espèce aux Mdouines. Enfin Viridea
micans , N. , à fronde ovoïde obronde,
obtuse, à peine ondulée, d'abord
mince , très-hygroméiriquc , d'une
teinte violette sombre , et la plus
chatoyante de tontes; l'âge lépaissil
plus que toute autre , et alors ses
fructifications très-mullipliécs la ren-
dent âpre ; elle acquiert jusqu'à un
])iedeldemi de long. D'Urvillel'a rap-
portée des Malouines et de la Con-
ception. \Jllalymenia reniforinis ,
Ag. ; le Fucus lomation , et le Deles-
séria palmata , doivent encore ap-
partenir au genre Iridce. (B.)
IRI DÉ ES. Iiideœ. bot. phan.
Famille naturelle de Planies mono-
cotylédoncs à étamines épigynes ,
dont le genre Iris est le type et le
plus nombreux en espèces. La fa-
mille des îridées forme un groupe
extrêmemeul naturel et très-facile à
distinguer. Toutes les Plantes qui le
composent sont remarquables par la
grandeur ou l'éclat de leurs fleurs:
aussi une multitude d'entre elles for-
ment-elles lornement de nos serres
et (le nos jardins ; telles sont les Iris,
leslxies , les Glaïeuls , les Safrans, les
Bermudiennes et beaucoup d'autres.
Les Iridées son t toutes des Plantes her-
IRI
bacécs, généralement vivaces , ayant
leur racine tubéreuse et charnue ,
quelquefois cependant fibreuse. Leur
tige , qui est assez rarement sous-fru-
tescenle à sa base , est cylmdrique ou
comprimée, portant des feuilles alter-
nes, planes, ensiformes ou cylindra-
cécs, devenant jaunâties dans l'her-
bier. Les fleurs sont constamment
enveloppées avant leur épanouisse-
ment dans une spathe membraneuse,
souvent mince, sèche et scarieuse ,
formée d'une seule , de deux ou de
plusieurs pièces. Ces fleurs sont tan-
tôt solitaires, tantôt diversement
groupées. Leur calice est générale-
ment tubuleux , adhérent par sa base;
avec l'ovaire qui est infère. Son limbe
est à six divisions profondes , dont
trois intérieures et trois extérieures ,
quelquefois inégales et dissemblables.
.Les étamines sont constamment au
nombre de trois naissant du sommet
du tube; tantôt les filets sont libres
et distincts, tantôt ils sont soudés et
monadelphes. Les anthères ont leur
ince tournée vers le centre de la fleur.
Elles sont à deux loges qui s'ouvrent
par un sillon longitudinal. L'ovaire
est constamment infère , à trois loges,
contenant chacune plusieurs ovules
attachées sur deux rangées alternati-
ves , à l'angle rentrant. Le style est
simple, terminé par trois stigmates
simples , bifides , découpés ou min-
ces , membraneux et pétîiloïdes. Le
fruit est une capsule à trois loges po-
Ivspermes , et à trois valves septi—
fères sur le milieu de leur face in-
terne. Les graines se composent d'un
tégument propre et d'un' embryon
parfaitement indivis , placé dans un
endosperme charnu ou légèrement
corné.
Les genres qui entrent dans la fa-
mille des Iridées peuvent être parta-
gés en deux sections bien dis!inctes ,
suivant que leurs trois étamines sont
libres ou suivant qu'elles sont mona-
delphes.
I''* Section. — Elamines libres.
Iris , L. ; Morœa , L. , auquel il
faut réunir , selon Jnssieu , le Bo~
IRI
hariia de Linné el le Diplarrhcna fie
Lahillardière ; Ixia , L. ; Tapeiitia,
Comnncrs. ; Cipuja , Aublet ; //'û/-
sonia , Juss. ; Gladivlus , J^. ; Antno-
lyza, L. ; Jf'ilsenia^ 'J'Iuinb. ; Cro-
cus , L. ; Pardant/ius , Koi-. ; Ba-
biana , Gawler ; Sparaxis , Gawlcr ;
Hesperaittha , Gawl. ; Geissor/iiza ,
Gawl.; Trilonia, Gawl.; Jnoma-
//tecrt , Gawl . ; Triclionema , Gawl.;
ylristea, Aiton ; Diasia, De Gand. ;
Muiibretia , DcCaud.
II* Section. — Etarnines monadel-
phes.
Galaxia , Thunb ; Sisyr'inchium ,
L. •, Tigridia, Juss.; J-erraria, L.;
P^ieusseuxia , Délai oche; Fateisoriia ,
Ho h. Brown.
Plusieurs des genres que nous ve-
nons d'énumérei' devront probable-
ment être réunis ensemble, quand ils
auront clé étudies avec plusdesévé-
lllé.
Quant aux Dilalrîs , Xiphidium et
1i achendofjia , placés par Jussicu à la
suite des Iridces dans son Gênera ,
cet illustre bolanistc en a t'ait plus ré-
cennneni une faniille nouvelle sous le
nom de Dilatridées. /^. ce mot au
Supplément. (a. n.)
* IRIDINE. Irldina. coNcn. Genre
proposé par Lamaick pour une des
c-.pèces d Anodonliles de Brugulèrc.
Férussacet Blaïuvdle le cousidèreut,
avec juste raison, comme sous-genre
des Anodontes. /^. ce mot. (d..h.)
* IRIDION. BOT. PHAN. On a rap-
porté au lloridula deiilata , L. , la
Plante nommée par Burmann (Prodr.
6) Iridion verùcillatum. (g..n.)
IRIDIUM. MIN. Le docteur Wol-
laston a découvert ce Métal à l'état
d'alliage avec 1 Osmium en des pro-
portions encore inconnues. 11 se ren-
contre en grains blancs métalliques
avec ceux du Platine natif, et pré-
sente des indices de cristallisation
d'apiès lesquels on croit pouvoir rap-
porter sa forme à celle d'un prisme
hexaèdre régulier. Les grains d'Iri-
dium osmiuré ressemblent beaucoup
mi 17
à ceux du Platine par leur couleur;
mais ils sont sensiblement plus durs.
Leur pesanteur spécifique est d'cnvi-
roti l7,2.'i. Ils sont insolubles dans
tous les Acides , et donnent , par la
calcination dans un tube ouveri , une
odeur analogue à celle du Chlore.
On les sépare ilu l^lalinc brut en trai-
tant le sable platinifère par l'Acide
nitio-bjdrochlorique. Le Platine se
dissout et l'osmiuie d'iridium festc
avec les matières pierreuses, (o.del.)
IRIDORCHIS. BOT. niAN. Nom
donné par Du l'clit-ïhouais (Hist.
des Orchidées des îles australes d'A-
frique) à un groupe de la section des
Epidendreset qui correspond au gen-
re Cymbidhuii de Swailz. 11 otFre
pour caractères essentieL : une seule
niasse pollinique dans chaque loge
de l'anthère; labclle plane, élargi,
denté au sommet; Heur renversée. Il
ne se compose que d'une seule es-
pèce {Cymbldium equitans) , Plante
des îlesde France , de Mascareigne et
de Madagascar. Du Petit-Tbouars l'a
figurée(/o6'. c//., lab. gisons ie nom
à'Equitiris. (g..n.)
IRIDROGALVIA. bot. piian.
(Poiiet, Encyclopéd. , et Steudel. )
Pour Isidrogalvia. f^. ce mot. (g..n.)
* IRTE. tria. bot. phan. Le profes-
seur Richard a proposé ce nom (z«
Fersooii.Sy/i. Plant, i , p. 65) pour un
sous-genre dont le Cyperus monos"
tachyos de Linné est le type. Ses ca-
ractères consistent : en un épi sim-
ple , composé d'écaillés distiques et
imbriquées , dont les supérieures sont
serrées les une-) contre les autres, et
lés inférieures se terminent par une
aiêle. Chaque fleur se compose d'une
seule étamine, d'un ovaire surn)onté
de deux stigmates. Le fruit est un
akène mutique.
Ce sous-genre se compose de deux
espèces ; l'une , Iria Caribœa , Rich.
est le Cyperus monostachyos de Linné
qui croît dans l'Amérique méridio-
nale ; l'autre , Iria indica , Rich. ,
est le Cyperus monostacliyus de Rott-
bol qui croît dans l'Inde , et se dis-
i8 mi
tingue de la précédente par sa touffe
épaisse, dressée, et ses écailles infé-
rieures aristées. (a. h.)
* IRIQ.. BOT. PHAN. Ce mot , em-
ployé par [jinné comme nom spéci-
hque d'un Sisymbriurn , a été donné
par De Caudolle ( Sysl. Veget. Nat.
T. II, p 463) à la quatrième section
qu'il a établie dans ce genre. /^. Si-
SYMBRE. (G..N.)
IRION. BOT. PHAN. Ce mot, dont
on a fait Irio , était celui par lequel les
anciens désignaient la Moutarde des
champs, et jusqu'au Polygonurn Fa-
gopyrum. (b.)
• * IRIS. zooL. r. OEiL.
* IRIS. INS. Nom scientifique du
beau Papillon d'Europe vulgairement
nommé Grand Mars changeant, (b.)
IRIS. Iris. BOT. PHAN. Genre de la
famille des Iridées , de la Triandrie
Monogynie, L. Il est fort nombreux en
eipèees cultivées dans nOs jardins, et
peut être caractérisé de la manière sui-
vante : son calice est tubuleux et adhé-
rent par sa base avec l'ovaire qui est
complètement infère ;lelimbcest à six
ilivisions très-profondes, dont trois
extérieures plus grandes sont quel que-
fois dressées et quelquefois rétléchies,
ordinairement marquées sur le milieu
de leur face interne d'une rangée lon-
gitudinale de poils glanduleuxj les
trois divisions internes , plus petites
que les trois autres , sont dressées
3uand celles-ci sont réfléchies , ou ré-
échies quand les autres sont dres-
sées. Les élamines , au nombre de
trois, sont insérées au sommet du
tube du calice. Leurs filets sont li-
bres, et leurs anthères allongées à
deux loges et extrorses. Chaque éta-
miue est placée en face de chacune
des divisions calicinales externes et
recouverte par un des stigmates. Le
st^le est ordinairement triangulaire,
tantôt libre, tantôt soudé avec le tu-
be du calice qui est épais et charnu.
Il se termine par trois stigmates pé-
ialoïdes allongés , voûtés et recou-
vrant immédiatement chaque étami-
ne. Ils sont bilobés à leur sommet
IRI
avec une petite languette placée à la
face inférieure de la fente qui sépare
les deux lobes , et marqués d une
rainure glanduleuse formée par la
prolongation de la fente dont nous
venons de parler. L'ovaire est infère,
à trois loges, contenant chacune un
assez grand nombre d'ovules attachés
à l'angle interne et sur deux rangées
longitudinales , mais alternes. Le
fruit est une capsule ovoïde allongée ,
quelquefois un peu triangulaire , acu-
minée à son sommet , à trois loges ,
contenant plusieurs graines dispo-
sées sur deux ou sur une seule ran-
gée. Celte capsule s'ouvre en trois
valves seplifères sur le milieu de
leur face interne. Les graines qui
sont globuleuses ou planes, dépri-
mées et discoïdes, contiennent dans
un endosperme blanc et corné un
embryon dressé et cylindrique.
On compte quatre-vingt-douze es-
pèces diris décrites dans le troisième
volume du Systcma Vegetabilium de
Rœmer et Schultes. Ce sont toutes des
Plantes vivaces,à racines fibreuses ou
plus généralement munies d'unesou-
che ou rhizome horizontal , tubéreux
et charnu , dont la forme varie beau-
coup suivant les diverses espèces, lies
feuilles sont généralement ensifor-
mes, comprimées, engainantes à leur
partie inférieure, quelquefois linéai-
res et graminit'ormes; les plus exté-
rieures avortent quelquefois et for-
ment des espèces de gaînes scarieu-
scs. La tige ou hampe est tantôt cy-
lindrique, tantôt comprimée ou an-
guleuse , simple ou rameuse, portant
ime ou plusieurs Heurs sessiles ou pé-
donculées , généralement très-gran-
des , violettes, jaunes ou blanches ,
accompagnées de spathes scarieuses
qui ne paraissent être que des feuilles
avortées. Les espèces de ce genre sont
répandues généralement dans les di-
verses contrées de l'Eiuope , en Orient
et au cap de Bonne-Espérance ; très-
peu habitent l'Amérique. On en
compte environ sept à huit dans l'A-
mérique septentrionale, et une seule
au Brésil.
Un très-grand nombre d'espèces de
IRI
ce genre méritent , par l'élégance de
leurs fleiiis, d'être ciiltivces dans les
jardins. Nous nous conteiitorotis d'en
mentionner ici quelques-unes desplus
leinarquables. En génûral on forme
deux sections dans les espèces d'Iris.
La première comprend celles dont les
divisions calicinales sont ciliées sur
le milieu de leur face interne , la
seconde celles qui ont ces divisions
glabres.
f Dluisions calicinales ciliées.
Iris Germanique , Iris Geimani-
ca, L., Red., Lil.,t. Sog. Sa racine est
une souche ou tige souterraine, ho-
rizontale , charnue, tubéreuse , plane
par sa face inférieure qui donne nais-
sance à des radicules fibreuses et chai'-
nues, convexe par sa face supérieure
offrant des espèces d'anneaux formés
succcssivemeni par la base persistante
des feuilles. Celles-ci partent, ainsi
que la tige , de la partie antérieure
de la souche, dont la postérieure se
(létruitsuccessivement et devient tron-
quée. Elles sont ensiformes, glau-
ques, hautes d'un pied, larges d'un
pouce , aiguës au sommet , s'embras-
sant et .Vengainant les unes dans les
autres dans leur base; la tige haute
d'environ deux pieds , et un peu com-
primée , porte ordinairement dans sa
partie inférieure deux à trois feuilles
embrassantes et alternes, et à sa par-
tie supérieure elle offre trois à cinq
grandes fleurs violettes , pédoncu-
lées, embrassées chacune dans quatre
spathes scarieuses avant leur épa-
nouissement. Les trois divisions in-
ternes du calice sont dressées , obo-
vales, arrondies, rapprochées en glo-
be; les trois externes sont réfléchies ,
très-obtuses , munies d'une rangée de
poils jaunes à leur moitié inférieure
et interne. Celte espèce , la plus com-
mune de celles qu'on cultive dans les
jardins, croît naturellement dans les
lieux secs, sur les vieux murs de
l'Allemagne et de la France. Sa raci-
ne charnue contient un suc àcie et
caustique qui irrite fortement l'esto-
mac et le canal alimentaire. C'est un
émétique et \\n drastique assez vlo-
IRI 19
lent, dont les médecins anciens ont
recommandé l'usage dans les hydro-
pisics. Aujourd'hui ce remède n'est
f)Ius mis en usage que par les gens de
a campagne, qui l'emploient encore
pnur se purger. Cette espèce offre
plusieurs variétés; ses fleurs sont quel-
quefois d'un rouge pourpre sombre,
ou jaunâtres; elles forment alors VTris
squalens de quelques auteurs.
Iris df. Fi.oh£nce , Iris Florenlina ,
L., Red., Lil., t. 2.^. Cette c.-ipèce a
beaucoup de ressemblance avec la
précédente, dont elle diffère surtout
par ses fleurs constamment blanches
veinées de jaune, sessiles, par le tube
de son calice qui est plus court. Ses
fleurs sont odorantes. Elle croît en
Italie, en Provence. On la cultive
dans les jardin^. Sa racine, quand
elle est sèche , a une odeur agréa-
ble de violette. Elle e.st employée
aujouid'hui dans la parfumerie, et
pour aromatiser diverses préparation^
pharmaceutiques. On en met égale-
ment des fragmensdansle linge, pour
lui donner une odeur agréablc^Au-
trefois on administrait cette racine
sèche et réduite en poudre , à la dose
de dix à vingt grains, dans les rhu-
mes , les catarrhes pulmonaires chro-
niques. On l'a également recomman-
dée dans les affections asthmatiques.
On emploie encore la racine d'Iris de
Florence , pour faire des pois à cau-
tères : son âcreté, qui n'est pas en-
tièrement dissipée par la dessiccation ,
la rend très-propre à entretenir dans
la plaieune irritation convenable pour
l'etTet qu'on se propose d'obtenir.
Iris de Suze , Iris Suziana, Vahl ,
Red., Lil., t. iS.Cettebelleespèceque
l'on connaît, dans les jardins, sous
les noms à' Iris deuil et à' Iris tigrée
est originaire de Perse, des environs de
Constantinople. Ses feuilles sont très-
ctioites; sa tige haute d'environ deux
pieds, dans les individus cultivés
est simple , sillonnée, et te teimine
en général, par une seule fleur. Cel-
le-ci est très-grande , d'un brun fon-
cé , mêlé de brun clair et de blanc
avec des veines pourpres. Cette es-
pèce qui est assez délicate doit, pen-
20 IRI
dnnt l'hiver, être recouverte d'une
cloche et de fuuiler , afin de la pré-
server du froid.
Tris n aine, Iris pumila , Va hî , B ed . ,
Lil., t. 261. Petite espèce originaire
de Fmnce , et dont on fait fréquem-
ment des bordures dans les jardins.
Ses tiges sont courtes , d'un à deux-
pouces de hauteur seidenienl , por-
tant à leur sommet une seule ileur
violette ou panachée, accompagnés
d'une spafhe plus courte que son tu-
be. Les feuilles sont longues de qua-
tre à cinq pouces , assez larges , en-
siformes et glauques.
Iris de l.v Chine, Iris Chinensis ,
Cav. ; Iris jitnbriala , Vont. , Jard.
Gels., t. 9; Red., Lil., 1. 1 52. Cette espè-
ce est une des plus belles du genre ; ses
racines sont tubéreuses, Iraçnntes et
horizontales. l-es feuilles sont disti-
ques , glauques , ensiformes , plus
courtes que la tige , laquelle est éle-
vée d'un pied et demi à tleux pieds,
rameuse tlans sa partie supérieure oii
elle poitc de trois à huit Qeurs de
gratjdcur moyenne, d'un bleu pâle,
ayant les divisions calicinales jaunâ-
tres dans leur contour. Les divisions
extérieures sont plus larges, mar-
quées de taches jaunes. Les stigmates
sont bleus et frangés. Celte Iris est
assez délicate. On doit la rentrer en
orangerie pendant l'hiver.
f Divisions calicinales non ciliées.
Iris des marais , Iris Vseudo-Jco-
j-us , L., Red,, Lil., t. aô.'i. Sa racine
ou souche est horizontale et charnue ;
sa tige dressée , un peu comprimée ,
lisse , glabre et glauque , haute d'en-
^viron deux pieds, offrant des nœuds
à l'atlache de chaque feuille. Celles-
ci sont ensiformes , allongées, aiguës ,
entières , amplexlcaules. Les fleurs
jaunes, grandes, au nombre de qua-
tre à cinq , péJonculées à la partie
supérieure de la tige. Les trois divi-
sions internes sont dressées , spathu-
lées et trSs-pelites. La capsule est
ovoïde , allongée , à trois loges , con-
tenant chacimc un très-grand nom-
bre de graines planes , discoïdes ,
appliquées les unes sur les autres.
IRR
Cette espèce croît en abondance sur
le bord des marais et des ruis-
seaux aux environs de Paris, oii elle
fleurit en mai et en juin. On ne la
cultive pas dans les jardins. Ses grai-
nes torréfiées ont une saveur amère
et une odeur aromatique assez pro-
noncée. On a proposé de les substi-
tuer à la graine du Café, à une épo-
que où la guerre avait interrompu
les communicalions commerciales.
Iris de Perse , //« Persica , L.,
Red., Lil. , t. 189. Cette jolie espèce a
sa racine bulbeuse, ou plutôt le bas
de sa tige offre un renflement ovoïde ,
de la base duquel naissent des fibres
épaisses , et qui est environné de
gaines scarieuses. Les feuilles sont
linéaires , subulées , canaliculéfes ,
plus hautes que la lige qui est très-
courte et uniflore. La fleur est variée
de blanc et de violet. Le tube du ca-
lice est extrêmement long. Les trois
divisions intérieures sont très-petites
et réfléchies. On cultive cette espèce
dans les jardins. Elle est originaire
de Perse.
Iris Bermudienne , Iris Sisjri/t-
c/iinm, L., Pxed., Lil., t. 29 et 458.
Originaire d'Espagne , de Naples et
de Barbarie, cette espèce a une racine
Jnilbeuse, des feuilles canaliculées ,
arquées et quelquefois contournées,
deux fois plus élevées que la tige.
Celle-ci, haute d'environ cinq à six
pouces, se termine, en général, par
trois fleurs dont le .tube est grêle et
Irès-iong. Les divisions sont bleues,
]es extérieures marquées d'une tache
jaune, et les intérieures plus courtes
et réfléchies. (a. r.)
IRIS. MIN. /^. PiERHE d'Iris.
* IPvLIN. OIS. Syn. vulgaire de
Bergeronnette du printemps. (dr..z.)
IROUCANA. BOT. PHAN. (Aublet.)
/^. Casearta.
IPiRITABILITÉ. zooE. et bot. Il
est extrêmement difiicile , dans l'état
actuel de la physiologie , de faire con-
naître d'une manière précise le sens
que l'on doit attachera ce mot. Les
diflerens auteurs qui l'ont employé
IRll
aux diverses (Jpoques de la science
sont loin de lui avoir donné la même
acception. Ainsi , Glisson , qui le pre-
mier l'a introduit dans le langage
physiologique , appelle Irritabilité ia
îbice particulière dont sont doués
nos organes , force qui préside à tous
leurs niouveniens , et sans laquelle
leurs fonctions ne pourraient s'exé-
cuter. Celte théorie fut adoptée par
J. Corter , qui fit l'application des
principes émis par Glisson aux mou-
vcmcns qu'evécuient les Végétaux ,
et clierclia amsi à démontrer que
tous les êtres organisés sont doués ,
seulement à des degrés dillérens , de
cette propriété spéciale que Glisson
avait nommée Irritabilité. Ce fut de-
puis cette époque que l'on cessa de
ne voir dans les l'iantes que des mou-
vemens mécaniques, et que ces mou-
vemens furent rapportés à l'aclion
vitale, qui est le caraclère distinctif
de la matière organisée.
Mais Haller donna une définition
tout-à-fait différente de l'initabilité.
Suivant Glisson et Gorter, l'Irrita-
bilité existant dans toutes les parties
des êtres organisés , cette propriété
pouvait agir sans que l'organe mani-
festât aucun mouvement apprécia-
ble : telle est , par exemple, celle qui
préside à certaines fonctions, comme
l'absorption, la nutrition, etc. Hal-
ler, au contraire , restreignit de beau-
coup le sens de ce mot. « J'appelle
Irritabilité , dit-il , cette force ou pro-
priété inhérente à certains tissus, et
en vertu de laquelle ils se meuvent
sous l'influence des ageus extérieurs.
Ainsi , une partie sera d'autant plus
irritable , qu'elle se raccourcira ou se
contractera davantage , quand un
corps extéiieur viendra à la toucher
ou à agir sur elle. » On voit que
l'Irritabilité de Haller , sur laquelle
ce grand physiologiste a l'ait un si
grand nombie de belles expériences ,
est la même chose que ce que plus
tard on a généialement appelé cun-
tractilité musculaire ou My utilité. Ou-
tre cette action énergique et vitale ,
Haller admettait encore dans certains
tissus, tels que les aponévroses , les
ISA 21
tendons , les membranes , une force
morte , une sorte d'élasticité organi-
que , en vertu de laquelle ces organes
tendent à se raccourcir, à revenir sûr
eux-mêmes. Celle force qui se mani-
feste dans ces tissus , même long-
temps après la mort , doit être soi-
gneusement distinguée de l'Irritabi-
lité , propriété ebsenliellement vilale
qui s éteint peu de lemps après que
l'Animal a cessé de vivre.
Ce que nous venons de dire suffit
pour faire voir que le sens du mot Ir-
ritabilité est loin d'être rigoureuse-
ment défini , surtout depuis que Hal-
ler et ses disciples lui ont donné une
signification tellement difi'ércnle i!e
celle que Glisson lui avait d'abord
imposée. Néanmoins nous partageons
1 opinion du médecin anglais , réser-
vant les noms de contractililé mus-
culaire ou de myotililé pour les phé-
nomènes que Haller désignait sous
le nom d'Irritabilité {/^. Muscles,
MvoTiLiTÉ). Et comme l'Irritabilité
de Glisson a été généralement attri-
buée au système nerveux , nous ren-
voyons aux mots Cérébro-Spinal. ,
Nerfs et Sensibilité, pour examiner
à fond cette fonction et discuter les
opinions diverses qui ont été émises à
son égard.
Quant à l'Irritabilité dans les Vé-
gétaux , nous en avons déjà traité en
parlant des mouvemensqueles feuil-
les exécutent. P^. Failles, (a. r.)
* IRSIOLA. BOT. PHAN. La Plante
désignée sous le nom ^ Irsiola scaii-
dens , par Patrick Browne [Jamaïc. ,
47, t. 4, fig. 1 , 2), est rapportée au
Cissus stnilacina de WiUdenow.
(G..N.)
ISABELLE. zooL. On a donné ce
nom spécifique à un Oiseau du genre
Sylvie , à un Squale , à une Libellule
du genre Agrion , ainsi qu'à une Co-
quille du genre des Porcelaines. P^.
ces mots. (b.)
ISACHjNÉ. Isachue. bot. phan.
Génie de la famille des Graminées
et de la Triandrie Digynie , établi
par R. Erown (Prudr. FI. A 01^-.
Hall. T. 1, p. 196) qui ie caractérise
■22 ISA
ainsi : fleurs disposées en panicii-
les ; lépicène biflore à deux valves
égales, membraneuses et obtuses;
chaque fleurette est égale , à deux
paillettes chartacées; la fleurette ex-
térieure est mâle , linférieure esl fe-
melle ^ accompagnée de deux paléoles
hypogynes. Les étamines sont au
nombre de trois; l'ovaire est surmonté
de deux styles que terminent deux
Stigmates pîumeux. Le fruit est en-
veloppé dans les deux valves de la
glume qui se sont durcies.
Ce genre se compose d'une seule
espèce , Isachne australis , Brown ,
loc. cit. Plante glabre qui croît dans
les lieux inondés aux environs de
Port-Jackson , à la Nouvelle-Hollan-
de. Ses feuilles sont planes , avec une
ligule formée de poils. Selon R. Brown,
le genre Isachne est très-voisin du
Fanlcum. U Isachne australis a même
la plus glande ressemblance exté-
rieure avec le Panicum coloratitm.
(A.K.)
ISAIRE. BOT. CRYl'T. Pour Isaria.
J^. ce mot. (e.)
ISANTHE. Isanlhus. bot. pu an.
Genre de la famille des Labiées et de
la Didynamie Gymnospermie, L., éta-
bli par Richard (in Miclix. Flor. bor.
Am. 2, p. 4, tab. 5o), et ainsi carac-
térisé : calice campanule, quinquéfi-
de ; corolle à cinq divisions ovées
presqu'égales, le tube droit el étroit;
quatre étamines ^rc'^qu'égales; styla
terminé par deux stigmates linéaires
réfléchis ; quatre noix globuleuses
occupant la caVité du tube agrandi
du calice. Ce genre ne renferme
qu'uns seide espèce, Isanthus cœru-
leus, qui croît dans certaines localités
crétact'es de la Caroline et de la Vir-
ginie. C'est une Plante herbacée, dont
ies tiges visqueuses et pubescenies
sont garnies de feuilles ovales lan-
céolées, atténuées aux deux extrémi-
tés, et à trois nervures longitudina-
les. Les fleurs d'un bleu clair sont
opposées et portées sur des pédon-
cules axillaires. Cette Plante a l'as-
pect de la Sarriette des jardins. (G..N.)
ISARD ou YSARD. mam. Même
ISA
clioseque Chamois. F. Antilope, (b.)
ISARIA. BOT. crypt. [Mucédinécs.]
Ce genre , créé par Persoon , est l'uu
des plus remarquables de cette famil-
le par son mode de développement ; il
esl composé de filamens étroitement
entrecroisés, formant ainsi une sorte
de pédicule, et qui s'écartent vers le
sommet de manière à donner à tout
le Champignon la forme d'une mas-
sue. Ce pédicule se r.TUiifie quelque-
fois, et les filamens portent vers leurs
extrémités des sporules qui paraissent
éparses à la surface du capitule. Pres-
que toutes les Piaules de ce genre nais-
sent sur les Insectes morts eu sur leurs
chrysalides ; quelques-unes croissent
sur les bois pourris , mais moins fré-
quemment; elles sont la plupart blan-
ches , grises ou jaunâtres , et assez fu-
gaces. Ce genre, comme on peut le voir
d'après la description que nous ve-
nons d'en donner , appartient à la
dernière section des Mucédinécs à la-
quelle on peut donner le nom à'Isa-
liées. Ce genre étant l'un des plus
anciennement connus ,est un de ceux
qui donnent l'idée la plus juste de ce
groupe; par l'accroissemeut de leurs
fibres , ces Plantes indiquent déjà un
certain passage aux Lycoperdacées ;
mais les sporules, au lieu d'être con-
tenues dans le tissu formé par ces
fibres entrecroisées, sont éparses à
leur surface extérieure. (ad.b.)
* ISATIDÉES. Isatideœ. bot.
PHAN. C'est ainsi que De CandoUe
[Syst. Regn. Veget. T. ii , p. 565) a
nommé la dixième tribu de la famille
des Crucifères , à laquelle il a aussi
donné le nom de Notorhizées Nuca-
mentacées , en raison de la structure
de leurs silicules et de leurs graines.
Le genre Isatis ou Pastel est considé-
ré comme le type de cette tribu qui
forme une association très-naturelle,
composée d'Herbes glabres , plus ou
moins glauques , à feuilles entières ou
dentées, les radicales pétiolées, celles
de la tige sagittées àla base. F . Cru-
cifères et Pastel. (g..n.)
ISATIS ou RENARD BLEU. mam.
Espèce du genre Chien. /^. ce mot. (b.)
ISC
ISATIS. BOT. PHAN. V. Pa8ï£1^.
* ISAURE. J saura, polyp. Genre
«le l'oniie des Acllnaiies , dans la di-
vision (les Polypiers sarcoïdes, plus
ou moins irriialdes, sans axe central ,
proposé par Savigny qui en a figuré
plusieurs espèces (PI. 2, Polypes, un,
Zoologie) lians le grand ouvrage sur
l'Egypte. Nous ne faisons qu'indiquer
ce genre , quoiqu'il mérite d'êlre
aJoplé, Savigny n'en ayant pas en-
core donné la description. (l,.\m..x.)
ISAURE. Isaura. bot. piian. Genre
de la famille des Asclépiadées et de
la Pentandrie Digynic , L. , établi par
Commerson , et reproduit sous le nom
de Stephanolls par Uu Petit-ïhouars
iNuu. Gêner. JUadagasc, p. 11) qui
l'a ainsi caractérisé : calice court,
à cinq divisions étalées ; corolle tu -
buleuse , ventrue à la base , dont le
limbe est à cinq lobes tordus ; cinq
étamines comme dans le genre Asclé-
pias; coipuscules à deux cornes;
ovaire double, surmonté d'un style
court; deux follicules horizontaux,
acuminés , épais ; semences aigrettées.
Ce genre a été réuni au Ceropegia
par Jussieu et d'autres auteurs. L'/-
saura Allicia , Commers. et Poire t
(Encyclopéd. Supplément.), Arbris-
seau de l'île de Madagascar, est la
seule espèce de ce genre. Cependant
Du Petit-Thouars indique le Cerope-
gia acuminata de Roxburgh comme
congénère de son Stephanotis. (g..n,)
ISCA ou ISKA. BOT. PHAN. (Paul
.^ginette.) Même chose qu'Esca. f.
ce mot dont Isca est peut-être l'é-
tymologie. (p.)
ISCHÈME. Ischœmum. bot.phan.
Genre de la famille des Graminées ,
établi par Linné et adopté par la plu-
part des agrostographes , et qui peut
être caractérisé de la manière sui-
vante : ses fleurs sont polygames et
monoïques , disposées en épis solitai-
res ou géminés , ayant leur axe ou
rachis articulé , portant deux épillets
à chaque articulation, l'un sessile ,
placé norizontalement, l'autre pédi-
cellé , mâle ou neutre- L'épillet ses-
ISE
25
sde est biflore ; sa lépicène se com-
pose de deux valves un peu coriaces;
l'extéiieure est un peu plane, l'inté-
rieure est naviculaiic. Chaque fleu-
rellc se compose de deux paillettes
membraneuses et incluses ; la fleu-
rette externe est mâle , rarement neu-
tre, l'intérieure est hermaphrodite ;
la glumelle se compose de deux pa-
léoles ; les élamincs sont au nombre
de trois; les deux styles sont surmon-
tés de deux stigmates plumeux.
Ce genre , ainsi que le remarque
R. Brown [Frodr.Fl.Nov.-Holl. ï.t,
p. ao4), est très-voisin de VJndro~
pogon et du Sacc/iarum ; il en diffère
seulement par la fleurette extérieure
de l'épillei sessile , qui est bivalve et
le plus souvent mâle ; quant au Rott-
boella , il n'en diffère que par un de
ses épillets pédicellé ; en conséquen-
ce , le Rottboella digUata de la Flore
grecque est une espèce du genre I3-
chème. R. Brov^rn pense encore que
l'on doit réunir au genre qui nous
occupe les genres Schima de Fors-
kahl et Culladua de Cavanilles.
Palisot de Beauvois , dans son
Agrostographie, sépare encore le Col-
ladoa comme genre distinct , en con-
venant néanmoins du peu de valeur
des caractères d'après lesquels il a été
établi. Le mêmeauteurfoi me un genre
3Ieuschium des espèces d'Ischème qui
ont la paillette iulérleure de la glu-
ine dans la fleur hermaphrodite , bi-
fide à son sommet et portant une
arête tordue. V. Meoschium.
Les espèces du genre Ischème sont
toutes exotiques. R. Brown , dans
son Prodrome , en décrit six espèces
nouvelles qu'il a observées dans di-
verses parties de la Nouvelle-Hol-
lande, (a. r.)
ISERINE. MIN. Titane oxidé ferri-
fère, Haiiy. Variété de Titnnate de
Fer trouvée en masses roulées dans
un sable granitique , près de la sour-
ce de la rivière Iscr, dans le Reisen-
gebirge, et dans le lit de la rivière
Don , dans l'Aberdeenshire en Ecos-
se. Elle est composée, suivant K,la-
prolh , de 73 parties d'oxidule de Fer
24
ISI
et de 28 parties d'oxide de Titane. J^ .
Titane oxidé. (g.del.)
ISEPiTIE. Isertia. BOT.rnAN. Gen-
re de la famille des Rubiacees et de
l'Hexandrie iNJonogynie , L., établi
par Schreber, adopté par Lainarck ,
Vahl, Willdenow, Jiissieu et Kunth.
Ge dernier en a ainsi fixé les carac-
tères : calice supère à six dents, per-
sistant ; corolle infundibuliforme ,
dont lé tube est long, légèrement
courbé , et le limbe à cinq divisions ;
six étamines renfermées dans la co-
rolle; un seul style stipportant un
stigmate en tête à six lobes ; drupe
presque globuleuse , à six osselets
imiloculairesetpoly spermes. L'espèce
sur laquelle ce genre a été constitué est
le GueUar(/acoccinead'Auhiet,Ise//ia
cocci/iea , Vahl, Ec/og. 2 , el Lam ,
JIl. Gen., tab. 269. C'est un ..Irbre
de médiocre grandeur , à feuilles op-
posées , pétiolées, ovales-oblongues ,
accompagnées de stipules caduques.
Les fleurs d'un beau rouge sont dis-
posées en une panicule terminale et
munie dans chacune des divisions de
fieiix petites bractées. Cet Arbre est
indigène des forêts de l.i Guiane
et d'autres contrées de l'Amérique
méridionale.
Une autre espèce a été ajoiitée à ce
génie par Vahl {Ec/og. 2, p. 28, tab.
i5) qui lui a donné le nom à'îsertla
pai\-iflura. Elle a été découverte dans
l'île de la Trinité. (g-.n.)
ISIDE. Esis. roLYP. Genre de
l'ordre des Isiciées {V. ce mot) , dont
les caractères sont : Folvpier den-
droïde; articulioulatiotis pierreuses,
planches, presque translucides, sépa-
rées par des entre-nœuds cornés el
discoïdes, quelquefois inégaux; écor-
ce épaisse , friable dans l'état de des-
siccation , «^adhérant point à l'axe ,
et s'en détachant avec facilité; cel-
lules ép^> "ses , non saillantes. JNous
dirons fort peu de chose sur ce genre
qui sert de type à l'ordre des Isidées;
ïjous ne pourrions que répéter ce que
ïious avons dit dans les généralités
de ce groupe de Polypiers. Les Isides
varient peu dans leur forme, elles sont
ISI
toujours cylindriques avec des ra-
meauv épars. Leur couleur n'oflVe
point de grandes différences ; elle est
blanchâtre dans le Polypier revêtu de
son écorce : celle de Taxe présente
deux nuances bien tranchées; dans les
articulations calcaires elle est blan-
che , semblable au marbre salin ou à
l'albâtre par sou éclat et par sa demi-
transparence ; dans les articulations
cornées , elle est brune plus ou moins
foncée, quelquefois presque noire,
d'autres fois jaunâtre. Leur grandeur
varie d'un à cinq décir>ètres. Ces
Polypiers, répandus dans toutes les
iJiers, se trouvent sur les côtes d'Is-
lande, ainsi que sous l'équateur; la
majeure partie des auteurs les indi-
quent comme originaires de l'océan
Indien ; cependant les espèces con-
nues sont peu nombreuses. Ils sont
employés par les insulaires des îles
ûioluques et d'Amboine, dans une
foule dejnaladies qui pourraient faire
l'egarder les Isis comme un remède
universel , si l'usage qu'en font ces
peuples ne prouvait leur ignorance
en médecine. (I.AM..X.J
ISIDÉES. Isideœ. polyp. Ordre
de la première division des Polypiers
flexibles ou non entièrement pier-
reux , dans la section des Polypiers
corticifères composés de deux subs-
tances , une extérieure et envelop-
pante , nommée écorce ou enci'oûle-
ment ; l'autre appelée axe , placée au
centre et soutenant la première. Ce
Sont des Polypiers denrlroïdes, for-
més f'i'uiie écorce analogue à celle
des Gorgouiées , et d'un axe articulé
à articulations alternativement cal-
caréo-pierreuses , cornées et solides
ou spongieuses , presque subéreuses.
Linné, dans sou Hortits Cliffurlia-
jius , a le premier établi le genre
Isis , auquel il avait réuni le Corad
rouge sous le nom à^Esis nobilis. Pal-
ias et quelques autres zoologistes ont
suivi l'opinion du naturaliste sué-
dois , el l'on voit encore , dans les
cabinets ou l'on a conservé l'ancien-
ne nomenclature , les Isidées sous le
nom de Coraux articulés pour les dis-
ISI
tiuguer du vrai Corail qui n'est point
arliculé. Celte difltrence n'est pas la
seule qui existe entre ces deux grou-
pes de Polypiers ; la siil^slauce tant
interne qu'externe , le port , la cou-
leur, etc., en oilVenl d'autres bien
caraclétisées.
Les Jsidces sont composées, comme
tous les Polypiers corlicifères, de deux
parties, une centrale qui porte le
nom d'axe, et une enveloppe charnue
qu'on appelle écorce , comme dans
les Gorgoniées. L'axe est l'orme d'ai-
ticulations alternativement pierreuses
et cornées, variant dans leur grandeur
et leur diamètre : les premières sont
blanches, un peu translucides, mar-
quées de sillons plus ou moins pro-
fonds et longitudinaux, quelquefois
plus grandes , souvent plus petites
que les secondes articulations ou les
cornées. Ces dernières , toujours
opaques , d'une couleur foncée et
brunâtre , se séparent des premières
avec une grande facilité, à cause de
la diftcreuoe qui existe dans leur
composition. Elles semblent desti-
nées à donner aux Isidées les moyens
de se prêter aux mouvemens des
eaux de la mer , et suppléer par un
peu de tlexibililé à la >olidilé qui
leur manque : cet!e flexibilité dispa-
raît lorsque ces Polypiers sont des-
séchés , et leur fragilité est telle qu'il
est impossible de les fléchir pour les
conserver oans un herbier. En géné-
ral les Isidées sont d'autant plus fra-
giles qu'il y a plus de difléreuce en-
tre les deux substances qui composent
l'axe. L'écorce ou l'enveloppe exté-
rieure est d'une consistance molle et
charnue dans le Polypier vivant; par
la dessiccation elle devient créta-
cée et friable , en général n'adhérant
point à l'axe et s en séparant avec
tant de facilité, que des auteurs ont
prétendu que l'écorce des Isidées n'é-
tait jamais entière. Il est très-rare en
effet d'en trouver de telle dans les
collections ; mais dans la nature il
n'en est pas ainsi : la tige et les ra-
meaux de ces Polypiei'S articulés sont
garnis dans toute leur étendue d'une
enveloppe charnue, viviliée par une
ISl
35
foule de petits Animaux à couleurs
brillantes. Celte enveloppe ou écorce
est quelquefois très-épaisse, d'autres
fois elle e-.t très-mince , elle varie sou-
vent par l'exposition à 1 air et par la
dessiccation ; il n'est pas inutile de
remarquer dans les Isidées une par-
ticularité que nous présentent égale-
ment les Goreoniées , c'est que dans
les espèces a écorce mince , celle-ci
adhère toujours à l'axe ; elle s'en
sépare avec d'autant plus de facilité
qu'elle est plus épaisse. Ainsi, les
Isis et les Plexaurcs , les Gorgones et
les Mélitécs, nous offrent une grande
analogie, sous le double rapport de
l'épaisseur de l'écorce et de son ad-
hérence avec l'axe.
Il est diflicile d'expliquer la ma-
nière dont s'opère la croissance des
Isidées : chaque articulation doit-elle
être considérée comme une famille
particulière , isolée des autres, ou
bien tous les Polypes cornmuniquenl-
ils entre eux comme dans la majeure
partie des Polypiers coralligènes flexi-
bles? Cuvier dit que « lorsque l'Ar-
» bre des Isis grandit, les articulations
» cornées de la tige disparaissent,
» parce que l'Animal les recouvre de
» couches pierreuses , en sorte qu'il
» n'en reste plus qu'aux branches. »
ÎNous avons observé généralement
le contraire dans les nombreuses
Isidées que nous avons examinées ,
à l'exception toutefois de Visis elon-
gata , à laquelle la description de
Cuvier semble appartenir. En effet ,
les articulations cornées manquent
dans les parties inférieures de ce
Polypier. Rien n'indique qu'elles
aient existé, et l'on n'en voit au-
cune trace dans les coupes longi-
tudinales ou transversales des tiges.
Ainsi, ou les Polypes changent avec
le temps la matière cornée en ma-
tière calcaire , ce qui est contraire à
ce que l'on observe sur les Isidées
en général , ou bien il existe une vie
très-active dans les tiges; de toutes les
hypothèses la plus probable est que
l'écorce et la tige possèdent une vie
particulière indépendante de celle
qui appartient à chaque Polype ; que
26 ISl
celte vie existe essentielleinenl l'ans la
membrane placée entre l'ecorce el
l'axe, que c'est elle qui renferme les
organes destinés à l'accroissement et
à la formation de la partie solide in-
terne , et qu'enfin, quoique l'écorce
des parties inférieures des Polypieis
soit dépourvue de Polypes , la vie
n'y existe pas moins et d'une manière
très-énergique. Au moyen de cette
hypothèse on explique avec la plus
grande facilité , l'accroissement des
tiges et rameaux, ainsi que celui de
l'empâtement. Si les Polypes étaient
E lacés par séries transversales sur les
iidées, on pourrait attribuer à cha-
cune de ces séries la formation d'une
articulation pierreuse et d'une cor-
née; mais ces Animaux sont épars et
placés d'une manière si uniforme ,
que souvent rien n'indique sur l'é-
corce les parties correspondantes aux
disques cornés ou calcaires. Lorsque
l'on examine avec attention ce sque-
lette polypeux , on ne peut s'empê-
cher d'être étonné que des Animaux
regardés comme très-simples dans
leur organisation , puissent sécréter
des matières aussi nombreuses que
celles dont il est composé , ou mieux
encore puissent modifier les substan-
ces animales de manière à former une
ëcorce épaisse et charnue , et uue
tige composée départies alternative-
ment pierreuses et cornées , les pre-
mières quelquefois d'une dureté as-
sez grande pour recevoir un beau
poli. La transition de l'une à l'autre'
ne se fait pas graduellement , elle est
subite; il semble même que ces deux
corps n'adhèrent entre eux que par
leur surface , et qu'ils n'ont aucune
communication , car jamais nous n'a-
vons découvert aucun vaisseau, aucu-
ne fibre qui pénétrât dans leur inté-
rieur : quelquefois cependant les dis-
ques cornés nous ont paru composés
de faisceaux de fibres, qui s'arrêtaient
à la surface des disques pierreux ;
c'est peut-être par eux que se sécrète
la matière calcaire ? Au reste , nous ne
pensons pas que dans l'état actuel de
nos connaissances, il soit possible de
donner une explication satisfaisante
ISI
de la manière dont croissent les Isi-
dées. Il est facile de bâtir des hy-
pothèses sur un sujet aussi intéres-
sant ; mais tant que l'on ne connaîtra
pas parfaitement l'organisation in-
terne et la manière de vivre des Po-
lypes qui construisent les Polypiers ,
l'on sera exposé à des eireurs sans
nombre. Nous avons divisé le genre
Isis des anciens auteurs en trois grou-
pes faciles à distinguer par la nature
de l'écorce ou de l'enveloppe char-
nue, et par la forme de l'axe et de
ses articulations. Nous avons conser-
vé le nom d'Isis à celui qui renferme
l'espèce la plus anciennement con-
nue, r/5/5 Hippurls de Linné. On
ne connaît point les Polypes des Lsi-
dées ; les auteurs qui en ont parlé
les ont regardés comme les mêmes
que ceux du Corail parce qu'ils pla-
çaient dans le genre Isis cette pro-
duction brillante de la mer. Ainsi ,
et quoiqu'aucun naturaliste n'ait
publié la description des Animaux
des Isidées , nous les regardons com-
me analogues à ceux des Gorgones ;
ils peuvent offrir des différences gé-
nériques, mais ils se ressemblent par
les ra|)porls généraux qui doivent
lier entre eux les Polypiers cortici-
fères. Leur écoi'ce est-elle sèche ou
molle lorsque les Polypes sont vi-
vans? Quoiqu'animée, elle peut, sui-
vant nous , avoir une apparence de
mort; alors la vie sensible n'existe que
dans la membrane qui se trouve entre
l'axe et l'écorce, et qui se prolonge
dans chaque cellule , comme le Cam-
biuin et le Liber entre les couches
corticales et l'Aubier. Il n'y aurait
lie Polypes que dans la piirtie de l'é-
corce encore molle , les Polypes dis-
paraîtraient à mesure qu'elles se des-
sèchent , mais la membrane dont
nous avons parlé , porte la vie et la
nourriture depuis la base jusqu'au
sommet, les Polypiers continueront
de croître et de grossir. Cette hypo-
thèse nous semble la plus probable et
peut s'appliquer à tous les Polypiers
corticifères. Défiance, prétend avoir
trouvé des Isidées fossiles ; n'ayant ja-
mais vu les objets sur lesquels il fonde
ISI
sou opinion , nous croyons devoir
nous borner à l'indiquer. Les Isidées
pourvues de leur ecorce ont tant de
jessemblance avec lesGoi gones, qu'il
est facile de confondre les unes avec
les autres; mais privées de celte en-
veloppe , la diffëience de l'axe est
telle qu'il n'y a pas d'autre rapport
3ue celui de la forme , la composition
e cet axe offrant les plus grandes
dissemblances.
Ces Polypiers ne se trouvent que
dans la zone équatoriale et dans le
voisinage des tropiques , à l'excep-
tion de l'isis Hippuris que des natu-
ralistes ont indiqué dans presque
toutes les mers : en Islande , en Nor-
wège , dans la Méditerranée , dans la-
mer des Indes , en Amérique , etc.
L'ordre des Isidées se compose des
genres Mélilée , Mopdé et Iside. P'.
ces mots. (lam..x.)
ISIDIUM. BOT. CRYPT. {Lichens.)
Genre créé par Acharius {Lichenogr.
Univers. f p. iio, tab. ii, (ig. 7-10),
adopté parDe CandolIe(Flor. Franc.)
et par notre collaborateur A. Fée
(Essai sur les Cryptogames des écor-
ces, etc., Introduction , p. 80) qui
l'a ainsi caractérisé : tliallus crusla-
cé, uniforme, muni de podétions
{ podetia) ou rameaux solides et
courts; apothécions orbiculés , for-
més d'une lame proligère , placés au
sommet des podétions du thallus,
presque enfoncés sur les bords dans
celui-ci, proéminens au centre,
épais , hémisphériques, planes et ses-
siles en dessous , intérieinement ho-
mogènes. Fée a placé ce genre dans
les Sphérophores, parmi les Lichens
ramifiés à thallus solide , dont l'apo-
thécion devient hémisphérique. Plu-
sieurs espèces à'Isidium ont été dé-
crites par Hoffman, Schrader et par
Acharius lui-même , sous les noms gé-
nériques de Stereocaulon , T'erruca-
ria, Lepra et Lepraria. Elles se trou-
vent sur les rocbers et les vieilles
écorces , dans les deux continens. On
distingue dans le nombre V Isidium
coiallinum, Ach. , qui croît en Eu-
rope sur les pierres et les lochers.
ISN 27
Les rameaux ou podétions de ce Li-
chen imitent les branches du Corail
\Isis nohilis , L.) , d'où on a formé les
noms générique et spécifique. (g..n.)
ISIDROGALVIA. BOT. PHAN.Ruiz
et Pavon(//o/'. Perup. et Chil. T. iif,
p. 69) ont établi sous ce nom un gen-
re de l'Hexandrie Monogynie, L., qui
est le même que le ISarthecium de
Jussieuou To^e/f/ia deSmilh. L'ins-
pection de la figure de Ylsidrogalvia
foliata , Ruiz et Pav. [loc. c/V.,tab.
002, fig. 6), suffitpour justifier ce rap-
prochement. D'ailleurs, les auteurs
de ce genre lui assignent comme
congénère Y Antherician calyculatum ,
L., qui est le type du genre Toffieldia.
V. ToFFlEL,DIE et NaRTHÈCE. (G..N.)
* ISIKA. BOT. PHAN. Adanson
nommait ainsi un genre que Mœnch
( Method. Nui'. Plant. ) a adopté, et
dans lequel ce dernier faisait entrer
les Lonicera alpigena et cœrulea de
Linné. Aucun auteur n'a admis ce
genre. F . Chèvrefeuille. (g..n.)
* ISINGAK. ois. {Fabricius.)Nom
que porte le Labbe dans la Faune
du Groenland. V. Stercoraire.
(DR..Z.)
ISIS. POLYP. P'. IstDE.
ISKA. BOT. CRYPT. F. ISCA.
ISNARDIE. Isnardia. bot. phan.
Ce genre , de la Tétrandrie Monogy-
nie , L. , rapporté d'abord aux Sali-
caiiées , a éié définitivement placé
dans la famille des Onagraires par
Jussieu (Aun. du Mus. d'Hist. Natur.
T. III , p. 470) qui l'a ainsi caracté-
risé : calice adhérent à l'ovaire , tu-
bulé, et à quatre divisions; corolle
nulle; quatie étamines insérées sur
le sommet du tube; style simple,
terminé par un seul stigmate; cap-
sule quadriloculaire , entourée par le
calice , et polysperme. Ces caractères
étant absolument conformes à ceux
des espèces de Liidwigia dépourvues
de pétales , Jussieu a proposé de réu-
nir ces Plantes aux Isnardia. Cette
réunion a été opérée par Poiret, ainsi
que par Rœmer et Schultes, qui ont
décrit six espèces de ce dernier genre,
98
ISO
savoir : Isnardia palustris, L. ; Isn.
mollis, Polret , ou Ludwigia mollis ,
Michx.; Jsii. hlrsuta ou Ludwigia
hirsuta , Lamk. ; Isn. hastala, Ruiz
et Pavon ; Isn. microcarpa , Poiret ,
ou Ludwigia microcaipa , Michx., et
glandulosa , Pursh; et Isn. trifolia ,
Poiret, on Ludwigia trifolia Ae Bur-
mann.
Ces Plantes sont de petites Herbes
aqualiques qui habitent l'Amérique
septentrionale , à l'exception de la
première que l'on rencontre aussi
en Europe sur le bord des endroits
marécageux, et de la dernière qui,
selon JJurmann , croît dans l'île de
Java. (g..n.)
ISOCAVxDE. Isocardia, conch. Ces
Coquilles faisaient autrefois partie
des Cames ou des Pétoncles des an-
ciens auteurs. Lorsque Linné institua
des genres , il le fit avec une grande
réserve et il dut souvent réunir dans
une même coupe des matériaux assez
hétérogènes. Son genre Bulle en est
un exemple; ses Cames pourraient
en être un autre. C'est avec ces der-
nières qu'il confondit les Coquilles
qui nous occupent. Bruguière qui le
premier par/ni nous réforma les gen-
res de Linné , sentit que des Coquil-
les aussi régulières que les Isocardes
ne pouvaient rester dans lu même
genre que des Coquilles adbérentes ,
irrégulières et de formes différentes.
11 saisit très-bieii leurs rapports en les
Î (laçant parmi les Cardites. Il marqua
eurs affinités avec les genres envi-
ronnans ; cependant le genre Cardite
de Bruguière avait besoin lui-môme
de reformes ; Ltamarck les opéra , et
l'une d'elles a été consacrée à l'éta-
blissement du genre Isocarde. Carac-
térisé d'aboi d sur les Coquilles seules,
il fut admis par presque tous les zoo-
logistes et depuis coufinné par les
savantes recherches de Poli il ans son
grand ouvrage des ïestacés de Deux-
Siciles oii l'on eu trouvera une bonne
description et d'excellentes figures.
C'est sous le nom de Glossoder/ne
qu'on le trouvera décrit. Quoique
Ton puisse remarquer dans l'ouvrage
ISO
de Klein (Te«/. Meth. Ostrac, p. i38)
un genre antérieurement établi sous
le nom d'Isocardia , on serait forte-
ment dans Terreur si l'on croyait
qu'il y a des rapports avec celui-ci ou
que c'est le même, car Klein y réu-
nit toutes les Coquilles bivalves qui
présentaient à l'œil la forme d'un
cœur : aussi il ne renferme presque
uniquement que des Bucavdes, pres-
que toutes les espèces connues du
temps de cet auteur , et accidentelle-
ment une seule espèce d'Isocaide,
V Isocardia Cur des auieurs; il y auiait
donc de la mauvaise foi ou de l'igno-
rance à dire que Klein est le créa-
teur du genre Isocarde. Il a rassem-
ble sous cette dénomination des Co-
quilles cordiformes de quelques gen-
res qu'elles fussent , et Lamarck a
établi le genre Isocarde tel que nous
l'entendons aujourd'hui. Quant à la
place que les auteurs systématiques
ont assignée aux Isocardes, ellea assez
varié. Lamarck l'a d'abord mis dans
la famille des Cardiacées , avec les
Bucardes, les Cardites, etc. Cuvier
(Règn. Anim., p. 478) le considère
comrneun sous-genre du genre Came,
Chaîna , ce qui rompt les rapports
établis par les autres auteurs. L'opi-
nion de Férussac est dilFérerite de
celles que nous venons de rapporter,
mais elle se rapproche davantage de
celle de Lamarck; en conservant la
famille des Cardiacées de ce dernier,
il en a éloigné les Cardites , les Cy-
pricardes et les Hyalelles, dont il a
t'ait avec les Vénéricardes sa famille
des Cardites. Il n'a conservé dans les
Cardiacées que les Bucardes , les Hé-
micarùes et les Isocardes. Blainville,
dans son article Molx-usquk du Dic-
tionnaire des Sciences Naturelles, a
conservé à peu près la manière de
voir de Cuvier, c'est-à-dire que les
Isocardes sont dans la fiimille des
Camacées avec les Cames, les Dicé-
rates, les Ethéries,lesTiidacncs et les
Trigonies. Nous nous sotnines plu-
sieurs fois demandé pourquoi ces
genres étaient réunis, et nous avons
vainement cherché à répondre à cette
question par les caiaclères lellemcnl
ISO
étendus de la famille qu'il serait pos-
sible d'y faire entier la plus grande
partie des Conchifèrcs. L'opinion de
I^afreille (Familles Naturelles , p. 217)
est entièrement la même que celle de
Lamai'ck , seulement il réunit avec
juste raison le genre Véncricarde à
ceux qui composent les Cardiacées.
Voici k'S caractères qui peuvent ser-
vir à faire reconnaîire le genre Iso-
carde : Animal à corps fort épais : les
bords du manteau finement papillai-
res, séparés dans la partie inférieure
moyenne seulement et réunis en ar-
rière par une bande transverse, per-
cée de deux orifices , entourée de pa-
pilles radiaires; pied petit, compriuié,
tranchant; les appendices buccaux
ligules (Blainv.). Coquille équivalvc,
cordiforme, ventrue, à crochets écar-
tés , divergens, roulés en spiiale.
Deux dents cardinales , aplaties, in-
Irantes , dont une se courbe et s'en-
fonce sous le crochet; une denl laté-
rale , allongée , située sous le corselet;
ligament extérieur fourchu d'un
côté.
Le nombre des espèces connues
d 'Isocardes est peu considérable; celle
qui est le plus répandue est l'Iso-
CAKDE c.r.oBui.r,usE , Isocardia Cor,
Limk. (Anim. sans vert. T. vi , p.
5i, n. 5i); Chavia Cor , L., Gmel., p.
5299; Cardita Cor, Bruguière, Dict.
l^ncycl., n. 1 , et pi. 202, fig. 1, a, b,
c,d; Poli, l'est, des Deux -Siciles ,
ï. II , tab. 23 , fig. 1,2; Chemnitz ,
Conch. T. VII, pi. 48, tig. 483; Broc-
chi, Conch. toss. sitlapp. T. 11, p.
5 19; Scilla, de Corporib. marinis la-
pidescentibus, tab. 16, fig. a, a ; Isoc.
fraterna , Say , INlém. sur les Fossiles
du Marylanddans le Journal de l'A-
cadémie de Philadelphie, T. i, pi. 1 1 ,
fig. 1. Lamarck en mentionne une
variété à crochets plus courts et moins
divergens.
Cette espèce est très-répandue dans
les collections ; elle y porte vulgaire-
ment le nom dcCœur de Bœuf, de Cœur
à volute; on la trouve vivante dans
les mers d'Europe et notamment dans
la Méditerranée. Son analogue iden^
tique se rencontre dans presque tous
ISO ag
les lieux oîj il y a des fossiles , en Ita-
lie et en Calabre. Ce qui doit surpren-
dre , c'est que l'amdogue fossde se
retrouve parmi ceux du Mary la nd en
Amérique. La variété est particulière
aux environs de Bordeaux, quoi-
qu'elle se rencontre aussi enltalie.
Les autres espèces vivantes sont
risOCAKDE lîES GRANDES IndES , Iso-
cardia molthiana , Lamk., loc. cit., n.
.î ; Cardita moLikiana , Brug. , Ericycl.,
pi. 253, fig. i,a, b, c, d, qui est ex-
trêmement rare et trè.s-distincte de
la précédente , et I'I.socarde demi-
sillon née, Isocardia semisu/cata ,
Lamk. , /oc. cit. , n. 4, espèce non
moins rare que la précédente et qui
vient des mers de la Nouvelle-Hol-
lande. On ne peut rapporter avec
certitude qu'une seule espèce fossile
à ce genre , c'est le Chama arieli"
lia de Brocchi, Isocardia arietina,
Lamk. , Brocchi , Conch. subapp. T.
II, p. 668, pi. 16, fig. i5. Les autres
espèces, telles que Visocardia baso-
chiana, Dcf. (Dict. des Se. Nat.), n'é-
tant que des moules intérieurs, ne
peuvent s'en rapprocher que par ana-
logie de formes et non sur les carac-
tères de la charnière que l'on ne con-
naît pas; c'est pour cette raison que
les espèces figurées par Sowerby darîs
son Minerai Concliology , pi. 29.6 , ne
doivent être admises qu'avec doute.
(D..H.)
* ISOGARPHE. Zsocar/V/a. bot.
PiiAN. Genre de la fi mille des Synan-
thérées , Cnrymbifères de Jussieu ,
et de la Syngcnc.-ie égale , L., établi
par R. Brovv^n {Observ. oiithe Compo-
sitœ , p. 77) qui l'a ainsi caractérisé :
réceptacle conique , garnide paillettes
séparées , semblables entre elles , les
extérieures constituant l'involucre ;
fleurons tubulcuv , uniformes , her-
maphrodites; anthères mutiquesà la
base; stigmates munis d'un appen-
dice allongé, hlspidule et aigu ; akè-
nes prismatiques dépourvus d'aigret-
tes. Les Plantes de ce genre sont her-
bacées et indigènes de l'Amérique mé-
ridionale. Leurs feuilles sont oppo-
sées ou alternes , indivises. Les fleurs
blanchâtres forment des calai hidcs
3b ISO
ovoïdes, terminales , lernées ou soli-
taires.
L'espèce sur laquelle ce genre a été
fondé est le Calea opposltifolia , L. ;
mais les caractères précédeiis ont été
arrangés de manière à y comprendre
le Spilantlius atriplicifolius , L. , qui
diffère du Cal. oppositifolla , surtout
par ses feuilles alleines, ses calathi-
des solitaires , la texture et la forme
des paillettes du réceptacle. R.Biown
n'a jamais observé les trois ou quatre
petites barbes qui, selon Swariz ,
forment l'aigrette du Calea opposlti-
folia.
Outre les deux espèces que nous
venons de citer et qui ont été décrites
par H. Gnssiui (Dictionn. des Scienc.
Natur. , tab. 24) sous les noms d'7-
socarpha oppositifolia et Is. al'.crni-
folia, cet auteur a réuni au genre eu
question le Spilanthus leiicaiitha de
Kunth {Nuv. Gêner, et Spec. Plant,
œqitinoct. T. iv, p. 210) pour lequel
il a proposé le nom d'/5. Kunthii. Il
en a aussi rapproché , mais avec dou-
te, le Pjrethraria dichotoma de Per-
soon. (g..n.)
* ISOCÈRE. Isocerus. iNS. Genre
de l'ordre des Coléoptères, section des
Hétéronières, famille des Mélastomes,
tribu desBlapsides, établi par Megerle
et adopté par Dejean (Cat. des Col. ,
fi, 66). Latreille réunit ce genre à ce-
ui des Pédines. J^. ce mot. (g.)
ISOCHILE. Isochiltis. BOT.
PHAN. Et non Isorhile. Genre de
la famille ries Orchidées et de la
Gynandi ie Monandrie , L. , établi
par R. Brovrn {llort. Keiv. , éd. 2 ,
vol. 5, p. 209), et ayant pour type
VEpidenclrum lineare de Linné , ou
Cymbidium linearedcSwavtz.Cc. genre
oâie les caractères suivans : les trois
divisions externes et les deux divi-
sions internes et supérieures du ca-
lice sont égales entre elles et conni-
venles ; le labelle a la même force ;
il est creusé à sa base et dépourvu d'é-
peron ; le gynostème est dressé , semi-
cylindrique, terminé par une anthère
operculée , contenant quatre masses
poUiniques, solides et parallèles.
LSO
Ce genre se compose de trois es-
pèces. Ce sont des Plantes herbacées,
vivaces , parasites , toutes originaires
de l'Amérique méridionale. Leur tige
est simple ou rameuse, non bulbeuse
à sa base , portant des feuilles alter-
nes , distiques et linéaires; des tleurs
axillaires, solitaires ou terminales et
disposées en épis. Ces trois espèces
sont : I '' Isochilus linearis , Brown,
loc. cit., qui se distingue par sa tige
simple; ses feuilles distiques , linéai-
res , émarginéesau sommet ; ses fleurs
terminales et en épis. 2". Isochilus
graminifolius , Kunth in Humb. Nuv.
(Jeu. , 1, p. 34o , t. 78 ; espèce nou-
velle ayant la tige rameuse, les feuil-
les distiques , linéaires, acuminées;
les fleurs axillaires et solitaires. Elle
croît dans les Andes de Popayan.
3". Isoc/iilus proli/er , Brown, loc
cit. ; Cymbidium proliferum , Willd.,
Sp. Sa tige est prolifère , portant à
l'aisselle des feuilles qui sont disti-
ques , lancéolées , oblongues , des
bulbes surmontés de deux feuilles.
Les fleurs sont axillaires. (a.k.)
* ISOCHIRDS. CRUST. Genre établi
par Leach , et dont Desmarest fait
mention dans le Dictionnaire à.ç.s
Sciences Naturelles , sans donner ses
caractères. (g.)
* ISOCYNIS. BOT. PHAN. Nom don-
né par Du Petil-Thouars (Hist. des
Orchidées des îles australes d'Afr. )
à une Plante placée dans le groupe
que cet auteur a nommé Cjnosorchis,
et qui correspond au genre Orc/iis de
Linné. Celte Plante est X'Orchis fas-
tigiata , indigène des îles de France,
Mascareigne et Madagascar. Du Petit-
ïhouars l'a figurée f^lvc. cit., tab. i3).
(G..N.)
* ISODACTYLES. OIS. Mêmechose
que Zigodactyles. (dr..z.)
*ISODON. MAM. Pendant que Des-
marest faisait connaître en France
son genre Capromys, Thomas Say
publiait à Philadelphie le même gen-
re sous le nom d'Isodon. L'espèce qui
a servi de type à ce nouveau genre
{Capromys Furnieri, Desm.) a reçu
ISO
du savant américain le nom A'Isodon
pitorides. f. Cafromys. Il ne faut
donc point confondre l'Isoclon avec
risooaon qui est un Animal à bourse.
F. PÉRAMÈÎ.E. (iS.G.ST.-H.)
ISOETES. BOT. CRYPT. {Lycopo-
diacées?) Ce genre , l'un des plus an-
ciennement connus et des plus cu-
rieux de la cryptogamie, est aussi l'un
«les plusdifficiles à ranger dans les fa-
milles déjà établies; peiit-êlie méri-
lait-il , comme Richard le pensait, de
former une pelile famille à part; mais
cependant , pour ne pas multiplier lo
nombredecesdivisions,on peutlepla-
cer à la suite des Lycopodiacées avec
lesquelles il a quelques rapports.
h'Jsoe/es lacustrls , Plante assez
commune dans plusieurs parties de
l'Europe , croît au fond des lacs
qu'elle tapisse d'un gazon d'un beau
vert. Sa tige est réduite à un tuber-
cule très-court et assez gros, couver-
te de feuilles nombreuses, serrées,
divergentes, subulées , demi-circu-
laires, d'un tissu lâche et celluleux
qui les fait paraître cloisonuées. Ces
feuilles sont dilatées à leur base qui
embrasse en partie la tige , et c'est
dans l'intérieur de cette base dilatée
que se trouve creusée une ou quel-
quefois deux loges remplies de se-
mences très -nombreuses. Quelques
auteurs, et Smith en particulier, pré-
tendent que les feuilles du centre
renferment dans leur base un organe
particulier qu'ils indiquent comme
une étamine ; mais ce fait , qui paraît
très-douteux , n'a jamais été vérifié
avec assez d'exactitude , ni exposé
avec assez de détails pour qu'on puis-
se savoir ce qu'il y a de vrai dans
cette assertion. Le professeur Delile
a présenté à l'Académie des Sciences,
il y a près de deux ans, un Mémoire
sur celte Plante, renfermant des dé-
tails curieux sur son organisation et
sur sa germination; mais ce Mémoire
n'étant pas encore publié, les faits
qu'il renferme ne nous sont pas con-
nus assez exactement pour les exposer
ici. Le genre Isoetes ne renferme
dans tous les auteurs que deux e.spè-
ISO 3i
ces ; l'une , qu'on indique dans toute
l'Europe, Isoetes lacustris, L., et dont
on distingue deux variétés; l'autre,
qui croît dans l'Inde, Isoetes Coro-
mandeliana. Il paraît cependant que
les deux variétés de l'espèce européen-
ne constituent deux espèces bien dis-
tinctes; l'une, qui est le véritable
lacustris de Linné , croît dans le
nord de l'Europe, et jusque dans les
Vosges oii Mougeot l'a recueillie au
lac (le Geradmer ; l'autre , qui ha-
bite les lacs des environs de Mont-
pellier et quelques autres parties du
iViidi , a les feuilles beaucoup plus
étroites, plus longues et plus redres-
sées. Bory de Saint-Vincent en ajoute
une troisième qui se trouverait dans
les Landes aquitaniques ; ses feuilles
sont presque filiformes, et quelque-
fois confervoïdes. ïhore la découvrit
aux environs de Saint-Vincent même,
près de Dax. (ad. b.)
ISOLËPIDE. Isolepis. bot. phan.
Famille des Cypéracées , ïriandrie
Mouogynie, L. — R Brown [Prodr. II.
Nov.-IIolL T. I , p. 221) a fait un
genre particulier, sous ce nom, de
toutes les espèces de Scirpus de Lin-
né , qui n'ont pasde soies hypogynes
autour du fruit. Tels sont les Scirpus
/lu i tans , setaceus , iiodusus , etc. F".
SciRPE. (A. R.)
* ISOLUS. CRUST. Genre établi par
Leach et mentionné par Desmarest
( Dict. des Sciences Natur. ) qui ne
donne point ses caractères. (o.)
ISONEMA. BOT. PII AN. Robert
Brown {Mem. Jf'ern. Soc. 1, p. 63)
a établi sous ce nom un genre de la
famille des Apocynées et de la Pen-
tandrie Monogvnie , L., auquel il a
donné les caractères suivans : corol-
le hypocratériforme, dont le limbe
est à cinq divisions; cinq étamines
ayant leurs filets simples au sommet
les anthères sagittées , adhérentes au
stigmate par leur milieu ; point d'é-
cailles hypogynes ; deux ovaires; sty-
le unique, filiforme ; stigmate épais
et obtus. L'espèce sur laquelle ce
genre a été fondé est un Arbrisseau
de l'Afrique équinoxiale, qui est velu
Sa
ISO
et muni de feuilles opposées. Ses
fleurs sont disposées en corymbes
terminaux. Le tube cylindrique de
Ja corolle est barbu intérieurement.
Rœmer et Schultes ont appelé cette
Plante Isonema Smeathmanni , du
nom de celui qui l'a apportée d'Afri-
que.
Postérieurement à l'établissement
du genre Isonema de R. Brown ,
H. Cassini a employé la même déno-
mination pour un nouveau genre de
Synaiithérées. En attendant qu'on
lui impose un autre nom (ce qui est
nécessaire), uous le ferons ici con-
naître tel que son auteur l'a proposé.
Ce genre appartient à la Syngé-
nésie égale de Linné. H. Cassini
( Bulletin de la Société Philoma ti-
que , septembre 1817) l'a ainsi ca-
ractérisé : involucre liémispbérique,
formé de folioles imbriquées, lan-
céolées , appliquées , membraneu-
ses sur les bords et spinescenles au
sommet; réceptacle plane, alvéolé;
les cloisons des alvéoles membraneu-
ses ellaciniées : calathide sansrayons,
composée de fleurons nombreux ,
presque réguliers et bermapbrodites ;
ovaires pentagones, glabres, glan-
duleux, munis de bourrelets hasi^
laire et apicilaire , et surmontés d'une
aigrette longue, blanche et légère^
ment pi um eu se.
L'auteur de ce genre l'a placé dans
la tribu des Vernoniée.-Ethuliées. Il
n'en a décrit qu'une seule espèce sous
le nom à! Isonema ouata. Le Conyza
chinensis , L. et Lamk, , paraît en être
le synonyme. (g..n.)
ISOODON. MAM. V. PÉRAMÈLE.
ISOPHLIS. POLYP.? Rafinesque-
Schmaltz ( Ca?: Gen. et Sp. , tab. 20 ,
fig. 5, A, B. ) désigne sous ce nom un
genre de productions marines dont il
ij(! décrit et ne figure qu'une espèce.
C'est, dit-il, une substance gélati-
neuse, transparente, plane , presque
arrondie, garnie sur jiresque toute
sa partie supérieure de séminules eu
rtie enchâssées , rondes , situées eu
ignés circulaires et concentriques. Il
a été observé sur les côtes de Sicile.
t;
ISO
Si nous le comparons aux autres pro-
ductions marines, sans considérer
l'opinion de l'auteur, qui le regarde
comme une Plante , nous serons for-
cés, à cause de ses caractères , d'en
faire un Zoophyte de l'ordre des Po-
lyclinées dans la division des Poly-
piers sarcoïdes ; le.s rapports que 11-
sophlis présente avec ces êtres sont si
nombreux , qu'il ne forme peut-être
qu'une espèce d'un des genres éiablis
par Savigny dans cette famille encore
peu connue. Rafinesque donne le
nom à'Jsop/ilis concentrica à l'espèce
qu'il a trouvée. (lam..x.)
* ISOPHYLLUM. BOT. PHAN. Le
genre Bup/evrum, L.,avantété subdi-
visé en trois genres distincts par Hofl—
mann ( Plant. Umb. Gen. t , p. 112),
cet auteur a donné à l'un d'eux le
nom à'Isophjllum, renouveléde Cor-
dus qui l'employait pour une espèce,
et il l'a ainsi caractérisé : involucre
général et involucelles à plusieurs
folioles inégales , lancéolées; pétales
infléchis; akènes oblongs , cyliiuiri-
ques, à cinq côtes. \J Isopliyl.lum
n'est en réalité qu'une sim[)le divi-^
sion du genre éminemment naturel
Buplevrum ; il se compose des cs|)èces
suivantes : B. jjetrœum, B. caricifo^
Hum , B. fatcatum , B. junceum , B.
Ge/ardi et B. baldense. (g..n.)
ISOPODES. Isopoda. crust.
Cinquième ordre de la classe des
Crustacés , ayant pour caractères
essenîiets: mandibules sans palpes;
pieds uniquement propres à la lo-
comotion ; deux paires de mâchoi-
res recouvertes par deux pieds-mâ-
choa'es représentant, par leur réu-
nion , une lèvre inférieure ; pieds an-
térieurs portés |iar un segment dis-
tinct de la tête; brancîiles situées sous
la queue; corps déprimé; tronc di-
visé communément on sept scgmens ;
quatorze pieds ; un à six segmens pos-
térieurs, formant une queue.
Latreille divisait cet ordre en deux
familles, celles des Phytibranches et
des Ptérygibranches. Dans le Règne
Animal de Cuvier , il l'a divisé en
trois sections sous les noms de Cyli-
ISO
branches, rhyiibnmches et Plérygi-
branchps ; enlin dans son nouvel ou-
vrage (Fam. Natur. du Règne Anim.)
il fait passer les deux premières sec-
lions , celles des CYtibraiichcs cl des
Pliylibianches , dans l'ordredesAm-
phipodes, et ne laisse dans les Isopodcs
que ceux compris dans sa section des
Pterygibi anches. Les Isopodes s'éloi-
gnent des Amphipodes , parla forme
lamellaire ou vésiculaire des appen-
dices inférieurs du post-abdomen ,
par leurs mandibules dénuées de pal-
pes et par l'absence de corps vésicu-
leux à la base des pieds. Ces Crustacés
ont le corps ordiniircynent composé
d'une tête portant quatre antennes,
dont les deux latérales, au moins,
sont en forme de soie; ils ont deux
veux grenus. Leur tronc est formé de
sept anneaux , ayant chacun une
paire de pales ; leur queue , dont le
nombre d'anneaux varie d'un à sept,
est garnie , en dessous , de lames
ou de feuillets disposés par paires ,
sur deux rangs , portant ou recou-
vrant les branchies, et servant aussi
à la natation. Les oi ganes sexuels
masculins d'un petit nombre d'espè-
ces oii on les a découverts , sont dou-
bles et placés sous les premiers feuil-
lets de la queue , où ils s'annoncent
par des filets ou des crochets. Les
lemelles porleîit leurs œufs sous la
poitrine , soit entre des écailles , soit
dans une poche ou un s-ic membra-
neux qu'elles ^ouvrent afin de livrer
pissage aux petits qui ont , en nais-
sant , la forme pro[ire à leur espèce ,
et qui ne font que changer de peau
en grandissant.
Laticille divise cet ordre en deux
grandes sections : la première , celle
des Aquatiques , se compose des Iso-
podcs qui sont munis de quatre an-
tennes très-distinctes , dont les an-
térieures ont au moins trois à quatre
articles : les autres sont dépourvus de
cet organe. Les appendices inférieurs
du post-abdomen sont ordinairement
vésiculeux et sans ouvertures parti-
culières pour l'entrée de l'air. Cette
section comprend les familles des
Epicarides, des Cymothoadées , des
ISO
53
Sphëromides , des Asellotes et des
Idotéides. {F', ces mots.) La seconde
section , celle des Terrestres , ren-
ferme les genres tlont les deux an-
tennes intermédiaires sont très-peti-
tes , à peine visibles et de deux arti-
cles au plus ; elles avaient échappé
à l'observation de la plupart des na-
liualistes. Les premiers feuillets de
ceux qui vivent constamment hors
de l'eau renferment des pneumo-
branchies ou des branchies aérien-
nes, faisant l'office de poumons; l'air
y pénètre au moyen de petits trous
disposés sur une ligne traus verse.
Cette section renferme la lamille des
Cloportiiies. /^. ce mot. (g.)
ISOPOGON. IsopOgOn. BOT. PHAN.
Genre de la famille des Protéacées et
de laïétrandrieMonogynie, L., établi
par R. Brown dans son beau travail
sur ce groupe naturel de Végétaux
{Trans. Lin. Soc. ï. x , p. 71), et
qu'il caractérise de la manière sui-
vante : le calice est quadrifide j^ son
tube est grêle et persistant ; le »tyle
est caduc en totalité , surmonté par
un stigmate fusilorme ou cylindrique;
il n'y a pas de soies hypogynes autour
de l'ovaire. Le fruit est une noix ses-
sile , renflée, toute couverte de longs
poils.
Ce genre se compose d'Arbustes
roides , ayant les feuilles glabres,
planes ou filiformes , divisées ou très-
entières; les tlev'rs forment des capi-
tules terminaux ou axillaires; tantôt
ces fleurs sont très-serrées, imbri-
quées , et représentent un cône globu-
leux; tantôt elles sont simplement
fasciculées , réunies sur un réceptacle
commun plane , entouré d'un involu-
cre lormé d'écaillés caduques et très-
serrées. \iIsopogun est très-voisin du
Felrophi/a, dont il diffère par son
calice entièrement caduc, par son
st\lc persistant à sa base, et par son
fruit qui n'est qu'eu partie recouvert
de poils. R. Brown pense qu'on pour-
rait le diviser en deux genres, d'a-
près le mode d'inflorescence que nous
venons d'indiquer. Dans sa Flore de
la Nouvelle-Hollande, il en décrit
3
34
ISO
douze espèces, toutes originaires de
cette vaste région. A ce genre il lap-
d
cette vaste région, j.^ ^^ gc.ic n laji-
purle le Prulea anelhifoLia de Salis-
bury {Parad. , t. 48), ou Protea
acufera de Gavanilles , et le Protea
anemonefolia deSalisbury,ou Piolea
tridactylites de Cavanilles> (a.b.)
ISOPYRE. Isopyrum. bot. i^han.
Ce genre de la famille des Renoncu-
lacëes , section des Helléborees , et
de la Polyandrie Polygynie , L. , a été
caractérise de la manière suivante par
tous les botanistes , et en particulier
par De Candolle(Ay5f. Nat. Veget.'ï:.
I, p. 325): calice coloré, pétaloïde,
formé de cinq sépales caducs ; co-
rolle composée de cinq pétales égaux
entre eux, tubuleux, bilabiës , plus
courts que les sépales , ayant la lèvie
extérieure plus longue et bifide ;
étamines au nombre de quinze à
vingt; ovaires au nombre de deux
à vingt , surmontés chacun d'un style
stigmatifère à son sommet et sur sa
face interne. Les fruits sont des capsu-
les sessiles, uniloculaires , polysper-
mes , comprimées, membraneuses.
Ce genre ne se compose que de
deux espèces : Isopyrum thalictroides ,
L-, D. C., loc. cit., T. I , p. 323 , et
Isopyrum fumarioides , L. , D. G. ,
loc. cit., T. I , p. 324. Mais une ana-
lyse soignée de ces deux espèces nous
a convaincu que les caractères assi-
gnés au genre Isopyrum ne convien-
nent qu'à une seule de ces deux es-
pèces, savoir: à V Isopy runi fumarioi-
des ; tandis que l'on peut former un
genre nouveau et distinct de V Isopy-
rum thalictroides. Ce genre , que l'on
pourrait appeler Thalictrella , se dis-
tingue de Y Isopyrum par les caractè-
res suivans : ses étamines sont au
nombre de trente à quarante, tandis
qu'on en compte seulement de dix à
quinze dans l'Isopyre ; ses pétales
sont simplement unilabiés, entiers ,
au lieu d'être bilabiés et bifides ; enfin
ses pistils et ses capsules ne sont ja-
mais qu'au nombre de deux, tandis
qu'on en compte constamment de huit
jusqu'à seize àd^ns \ Isopyrum fuma-
rioides. D'après ces différences , il
ISO
nous paraît certain c\ne Vls(^pyrum
thalictroides forme un genre distinct
que nous proposons d'appeler Tha-
lictrella. V. Thalicthelle. (a.r.)
'* ISORA. BOT. PHAN. (Plumier.)
Syn. d'Hélictères. /^. ce mol. Isora
n'est pas un nom delà langue mala-
bare comme on l'a dit quelque part ,
mais américain. (b.)
ISOS. BOT. PH4.N. C'est, selon
Adanson , le Groseiiler dans Théo-
phraste. (b.)"^
ISOTRIA. BOT. PHAN.Rafinesque-
Smaltz ( Journ. de Botan. i , p. 220)
a publié sous ce nom un genre de la
famille des Orchidées, et de la Gj-
nandi ie Digynie , L. , auquel il a
donné les caractères suivans : périan-
the à six divisions , les trois extérieu-
res égales , linéraires; les trois inté-
rieures plus courtes, oblongues, pres-
que égales ; deux anthères ; un style;
une capsule filiforme. Ces caractè-
res, si incorrects et si incomplets,
doivent faire ajourner l'adoption de
ce genre dont l'espèce unique, Iso-
tria verticillata , croît dans les Etals-
Unis de l'Amérique méridionale.
(G..N.)
* ISOTYPE. Isotypus. BOT. phan.
Genre de la famille des Carduacées ,
tribu des Onoséridées , établi par
notre collaborateur Kunûi {in Humh.
Nov. Gêner. 4, p. i\), et qui tient
le milieu entre les Qnoseiis et les
Stœhelina. Yoici ses caractères : Tin-
volucre est campanule , turbiné à
sa base , formé d'écaillés lâchement
imbriquées, planes, linéaires, lan-
céolées , subulées à leur sommet , un
peu scarieuses sur les bords , et d'i-
négale grandeur , les extérieuresétant
plus courtes ; le réceptacle est plane ,
couvert de poils courts et serrés; les
fleurons sont au nombre de dix en-
viron, tous tubuleux, hermaphrodi-
tes , ayant leur limbe à cinq divisions
égales , lancéolées et étalées. Le tube
anthérifère est formé de cinq anthè-
res , portant chacune deux appendi-
ces subulés à leur base, et à son som-
met il se termine par cinq appen-
ISS
dices très-longs. Les fruits sont des
»kènes allongés , linéaires , à cinq îin-
gles terminés par une aigrette poilue
cl sessile.
Ce genre ne se compose que d'une
seule espèce , Isotypus onuse/vii/es ,
Kunth , loc. cit., p. 12, tab. 507.
C'est une Plante vivace , ayant le port
de VOtioseris purpurala; ses feudles
sont pinnatiddes etlyrécs, blanchâ-
tres et argentées à leur face inférieure ;
ses fleurs sont roses , disposées en
corymbes et portées sur des pédoncu-
les tout chargés de bractées. Elle a
été trouvée dans la province de Ve-
nezuela , sur les rives du fleuve Tiiy.
Le genre Isotype difiere de VOiio-
«em par ses fleurons, tous tubuleux
et hermaphrodites, et par son ré-
ceptacle garni de poils, et du Stce-
helina , par son réceptacle portant
des poils et non des paillettes, par
ïon aigrette poilue et sa tige hex'ba-
cée. (a. r.)
ISPIDA. OIS. (Brisson.) Syn. de
Martin-Pêcheur, f^. ce mot. (b.)
ISQUIEROA. BOT. PHAN. Pour Iz-
quierdia. f^. ce mot. (b.)
ISSE. Issus. INS. Genre de l'ordie
des Hémiptères , section des Homop-
tères , famille des Cicadaires , tribu
des Fulgorelles, établi par Fabricius
et adopté par L;itieille (Fam. Natur.
du Règn. Anim.) qui l'avait réuni
au genre Fulgore dans ses ouvrages
antérieurs. En eflet , ce genre n'en
difiere que par des caractères très-
secondaires; leur lêle n'est point
avancée comme celle des Fulgores;
ils ont les élytres dilatées, arquées à
la base et lélrécies ensuite; leur
corps est court , et le second segment
du corsflet n'est guère plus étendu
que l'antérieur, et a la forme d'un
triangle renversé dont la base est ap-
pliquée contre celle du premier seg-
ment. Ces Insectes vivent sur divers
Végétaux ; leurs habitudes sont à peu
près les mêmes que celles îles autres
Cicadaires. Les uns sont ailés , les au-
tres sont aptères; parmiles premiers,
on distingue :
L'IssK BOSSU , Issus coleoplrati/s , la
IXE âf.
Cigale bossue de Geoffroy ; longue
d'environ deux lignes et demie; corps
cendré verdâtre; front ayant deux im-
pressions noirâtres à son extrémilé;
élytres un peu transparentes, char-
gées de grosses nervures parmi les-
quelles l'on observe de petites veines
ou lignes noirâtres; près du milieu
de chacune d'elles, on voit une petite
tache ou un point noir. Elle se trouve
en France.
Parmi les Isses aptères , nous cite-
rons :
L'IssE ORYLLOÏDE, Issus grjlloides,
Fabr. Il est jaunâtre, avec les élytres
mélangées de noirâire. Il se trouve
en France et en Espagne oii Léon
Dufour en a rencontre une variété
entièrement roussàtre. (o.)
ISTIOPHORE. Istiophorus. pois,
(Lacépède.) Sous-genre de Xiphias.
P'. ce mot. (b.)
ISDRDS. POIS. Genre formé par
Rafine.^que {IchthyvL Sic, p. 4.5) aux
dépens des Raies. /^. ce mot. (b.)
ITEE. Itea. bot. phan. Le nom
d'Ilea, qui, dans l'antiquité, dési-
gnait le Saule, a été appliqué, par
Linné , à un genre de Plantes de
la famille des Cunouiacces , et de
la Pentandrie Digynie, L. , qui peut
être caractcri.«é de la manière sui-
vante : son calice est monosépale ,
court, campanule, à cinq divisions
étroites et dressées ; la corolle se
compose de cinq pétales linéaires ,
aigus, étalés dans leur moitié su-
périeuie , et insérés au calice à la
hauteur de ses divisions; les éta-
mines, au nombre de cinq, sont
dressées, introrses, alternant avec
les pétales. L'ovaire est libre , pubes-
cent , allongé, profondément mar-
qué sur chacune de ses faces d'un
sillon qui semble annoncer qu'il se
compose de deux pistils réunis; ce
sillon se prolonge sur le style qui se
termine par un stij^mate capitulé et
!)ilobé. Le fruit est une capsule ovoï-
de , oblongue, terminée par le style
qui est persistant, otï'rant deux lo-
ges qui contiennent chacune un
grand nombre de graines attachées à
36
IUL
la cloison. Cette capsule se sépare à
sa maluiilc en deux parties ou valves,
par le moyen des deux sillons longi-
tudinaux dont nous venons de parler.
Ce genre ne se compose que d'une
setde espèce: Itea Virginica , L.,
Lamk., 111., lab. 147. C'est un Ar-
brisseau élégant pouvant acquérir
une hauteur de quatre à cinq pieds.
Ses feuilles sont alternes, pétiolées,
ovales, aiguës, presque glabres. Ses
fleurs sont petites , bianclies , dispo-
sées en grappes terminales. Il croît
dans l'Amérique septentrionale , et
on le cultive dans les jardins d'orne-
ment.
Ultea Cyrilla de rTIérllier forme
un genre distinct. K. Cyrilla.
(A. R.)
ITIAINDEINDROS. bot. crypt.
Syn. de Prêle. :^. ce mot. (R.)
ITICA. BOT. THAN. V. ClIATHETII.
* ITOUBOU. BOT. piiAN. Espèce
ne Violette de la Guiane, selon Au-
blet. V. loNTDioN et Ipécacuanha.
Le nom caraïbe ({'Itauboii a été ap-
pliqué par Surian à diverses Fou-
gères. Cb.)
IULE. Juins. INS. Genre de l'ordre
des Myriapodes , famille des Cliilo-
gnathes , établi par Linné et ayant
pour caractères : corps cv lindrique et
fort long, se roulant eu spirale et
composé d'un grand nombre d'an-
neaux piesque tous portant deux pai-
res de paîes ; point de saillie en for-
me d'arête ou de bord tranchant sur
le côté des anneaux. Linné et tous les
auteurs jiisqn'à Latreille réunissaient
sous ce nom des Animaux dont les
formes diftei aient essentiellement en-
tic elles ; Latreille en a formé les gen-
res Gloméris , Polydème et Polyxène,
/^'. ces mots, et il a conservé le nom
d'Iule à ceux qiii ont les caiactères
que nous avons donnés plus haut. Ce
génie se distingue de tous les autres
par ses anneaux qui sont parfaitement
cylindriques et dépourvus d'arèles. Il
s'éloigne de celui des Scolopendres
par les anneaux qui , dans celui-ci ,
ne portent qu'une seule paire de pâtes,
et par d'autres caractères aussi tran-
lUL
chés tirés de la bouche et des an-
tennes. Latreille (Règn. Anim. et au-
tres ouvrages) plaçait ces Animaux
dans la classe des Insectes , et en fai-
sait le premier ordre , celui des My-
riapodes ; il a détaché dernièrement
(Fam. Nat. du Règn. Anim.) cet or-
die de la classe des Insectes et en a
lait sa classe des Myriapodes. V. ce
mot.
La forme générale des Iules est
foit allongée, cylindrique, et la subs-
tance qui compose le grand nombre
d'anneaux de ce corps est dure , un
peu calcaire et unie. Ces anneaux va-
rient en nombre, suivant les espèces ;
ils sont égaux, à l'exception de deux
ou trois de chaque extrémité , et por-
tent chacun en dessous deuxpaires de
pâtes contiguës ou très-rappiochées à
leur naissance. Leur tète est de la lar-
geur du corps , plate en dessous , con-
vexe et arrondie en dessus postérieu-
rement , un peu plus étroite et pres-
que carrée ensuite, à partir des yeux;
le bord antérieur est échancié au mi-
lieu. Les yeux sont ovales, plans et
formés de petits grains à figure irré-
gulièrement hexagonale; ils se con-
fondent avec la surface de la tête et
ne sont point saillans. Les antennes
sont insérées tout près de leur côté
interne ; elles ne sont guère plus lon-
gues que la tête , assez grosses , de
sept articles , dont le premier très-
court , les quatre suivans presque co-
niques ou cylindiiques et an^incis
insensiblement à leur base ; le cin-
quième un peu plus gros; le sixième
également un peu plus gros, conico-
ovalaire, tronqué, et au bout duquel
on aperçoit l'extrémilé pointue d'un
septième article qui Cat fort petit. La
bouche est composée : i^de deux man-
dibules formées d'une tige écailleuse
à lextrémitéde laquelle est un arti-
cle également écailteux et surmonté
d'une pièce oii sont implantées trans-
versalement de petites parties cor-
nées, trancbanles, qui soni autant de
dénis ; le dos de ch;ique mandibule
est en outre emboîté extérieurement
dans une capsule écailleuse , grande ,
ar'iiculécà sa base, anguleuse , com-
IUL
me formée de deux plans , dont l'ex-
trcniitc de chacun est échancrée; 2"
d'une crande pièce crustacce ou espè-
ce de lèvre inférieure que Savigny
considèie comme deux paires de mâ-
choires réuuies. Celte pièce est divi-
sée par plusieurs sulures ou lignes
imprimées; on voit iurcriourement et
au milieu une pièce dout les bords
sont anguleux , au-dessus de laquelle
s'élèvent parallèlement deux pièces
étroites et en carré long , contiguës à
leur bord interne , et dont l'extrémité
est oblusément rebordée; de chaque
côté, à partir de la ligne commune
servant de base , s'élève, dans le sons
des précédentes , une pièce écailleuse
de la même figure que les deux du
milieu, mais pins grande, un peu
élargie el arromlie sur le côté exté-
rieur, au sommet ; elle a , vers l'angle
interne , âcax petits tubercules que
l'on pieudrait pour deux palpes. La
pièce générale est plate, et ressemble,
étant très-mince, à un feuillet mem-
braneux. Les deux premiers anneaux
du corps ne forment pas le cercle ; ils
sont ouverts iuférieurement , et les
deux premières paires de pa tes et même
encore les secondes semblent êlrea[)-
pliquées sous la bouche ; les deux pre-
mières paires ont un support membra-
neux particulier qui 1 emplit les iulei-
vallesqueles anueâux laissent entre
eux en dessous. Ces pales remplacent
les deux paires supérieures de pieds-
mâchoires des Crustacés. Le premier
anneau , qui est très-ouvert et en
Ibnne de plaque, est une fois plus
long que les autres ; c'est une sorte de
corselet. Le troisième anneau, quoi-
que formant presque un tour entier,
est cependant ouvert el n'a qu'une
seule paire de pâtes, inséiéesde mê-
me que les précédentes ; le quatrième
est plus fermé que le troisième , mais
n'a encore qu'une paire de pâtes; ce
n'est qu'au (inquicmc segment qu'on
en trouve deux paires; cette dis-
position continue^ ainsi sans intei-
ruption dans les femelles; mais dans
les mâles le septième anneau en est
dépourvu, ou n'en a qu'une paire,
les organes sexuels entraînant un
ILL
a?
changement dans cette partie. Le.s
deux derniers anneaux, dans les deux
sexes , sont entièrement dépourvus
de pâtes , lavant-dernier a le milieu
de son bord postérieurement avancé
en pointe; il iccoit en partie le seg-
ment terminal qui est foiuié de deux
valves arrondies au bord interne , ap-
pliquées l'une conire l'autre, ets'ou-
vrant pour laisser passer les excré-
mens et les œufs. Lespatcs sont très-
petites, di-poséessur ileux séries Irès-
rapprochées 1 luie de l'autre el dans
un sens horizontal à leur base, fai-
sant ensuite le crochet; elles sont
composées de six petits articles et
d'une pointe conique et cornée.
Savi , professeur de bolaniqueà Pi-
sé, a fait des observations très -cu-
rieuses sur un Iule (7. commimis ,
Savi) qui diftère sensiblement du 7.
terre&tris et du 1. sabulusus avec les-
quels on l'a toujours confondu. Il a
environ trois pouces et d«;mi de lon-
gueur el semble se rapprocher davan-
tage Aes I. fiiscus et /. Jndu.s qui sont
ds l'Inde. Les pores latéraux des seg-
mens qu'on a regardés comme les
stigmates ne sont que des orifices par
lesquels s'écoule une liqueur acide et
d'une odeur désagiéable, qui paraît
servir à la défense de ces Animaux ;
ies vrais sligiualcs sont deux petites
ouvei turcs placées sous la pièce ster-
nale de chaque segment , et qui com-
muniquent inléiieuremeut à unedou-
ble série de poches pneumatiques dis-
riOiées en ioiine de chapelet tout le
ong du cor|is et d'oii partent les
branches trachéennes qui vont se
répandre sur les organes. Quoique ces
Animaux aient un trèi-grand nom-
bre de pâtes , ils n'en sont pas plus
agiles; au contraire, ils marchent
Il es -lentement et semblent glisser
comme des Vers de lerie. Leurs pales
agissent l'une après l'autre, légulié-
rement el succe.-sivement ; chaque
rangée forme une espèce d'ondula-
tion; ils remuent en même temps
leurs antennes , semblant s'en servir
pour tâter le terrain el le corps sur
lequel ils se promènent. Ils roulent
leur corps en spirale dans le repos et
.î8
TUL
placentleur tête au milieu. Les Iules
sont ovipares , et La treille s'en est
assure en ouvrant plusieurs femelles
qui lui ont toujours présenté ries
ovaires remplis d'œufs plus ou moins
développés. Au soriir de l'œuf, d'a-
près Savi , les Iules ont un corps en
forme de rein et parfaitement uni ,
Sans appendices. Dix-huit jours après
leur naissance , ils subissent une pre-
mière mue , et alois seulement ils
prennent la forme des adultes; mais
ils n'ont encore que vingt-deux seg-
mens en tout, et vingt- six paires de
pâtes et non trois , comme l'a dit De-
géer; mais dix-huit paiies sei vent
seules à*la locomotion; après la se-
conde mue, le corps a vingt -trois
segmens et trente-six paires de paies ;
et ces nouvelles parties semblent se
développer à la partie postérieure du
corps; à la troisième mue l'Animal
prend trente segmens et trente-six
paires de pâtes ; et ainsi successive-
ment, de manièi'e que chez les adultes
le corps est composé de cinquanlo-
neuf segmens dans les mâles et de
soixante-trois dans les femelles. De-
géer n'a jamais aperçu de vestiges
de dépouilles; mais Savi a été plus
heureux, il a vu que les Iules muent
à peu près de mois en mois depuis
leur naissance, qui arrive en mars ,
jusqu'en novembre oii l'auteur a
cessé de les observer; leur dépouille
se compose, non-seulement de toute
la tête, mais encore de la membrane
qui tapisse intérieurement le canal
alimentaire et les trachées. Les orga-
nes de la bouche sont les seules par-
ties que Savi n'ait pas retrouvées.
Deux ans après leur naissance ils
changent encore de peau, et c'est
alors seulement que les organes géni-
taux deviennent apparens.
Les Iules vivent à terre, particu-
lièrement dans les lieux sablonneux ,
les bois, etc.; ils répandent une odeur
désagréable; d'autres, plus petits,
habitent sous les écorces d'Arbres,
dans la Mousse, etc. ; ils se nourris-
sent de substances animales, mais
mortes ou décomposées , ou de fruits,
de racines ou de feuilles, de Plantes
IVA
potagères, etc. ; ils aiment en général
les lieux un peu humides et sombres.
Degéer a vu un Iule ronger une larve
de Mouche et la manger en partie ,
ce qui porterait à croire que ces Ani-
maux sont carnassiers. Cependant le
sentiment le plus commun est qu'ils
se nourrissent, en général, de ter-
reau. Ce genre est peu nombreux en
espèces. Les environs de Paris en pré-
sentent plusieurs; l'Amérique et l'A-
frique nous en donnent de très-
gnmdes. L'espèce la plus commune à
Pa ris , est :
L'Iule terrestre , I. terrestils ,
L. , Fabr. , GeofF. , Oliv. (Eucyclop.
Ins. T. VII, p. 4i5 , n. lo).
L'IuLE TRÈs-GRAjs'D, /. maximus ,
L. , Fabr. , Oliv. , Latr. Jaune obs-
cur; plus d'un pouce d'épaisseur;
cent trente-quatre paires de pâtes.
Il habite l'Amérique méridionale, (g )
* IULTS. POIS. r. GlRELLE.
IDLUS. INS. r. Iule.
IVA. Iva. BOT. PHA.N. Genre de la
famille des Synanthérées, et de la
tribu des Xanthiacées , ayant néan-
moins aussi quelques rapports avec
les Armoises , et que l'on peut carac-
tériser ainsi : involucre hémisphéri-
que, composé de trois à six Iblioles
unisériées , à réceptacle plane, garni
de squames lancéolées; fleurons du
disque mâles et ayant leur corolle in-
fundibulilorme et régulière à cinq
lobes; fleurons de la circonférence
femelles, ayant la corolle courte et ur-
coolée ; les akènes sont dépourvus
d'aigrette.
Ce genre se compose de cinq es-
pèces , toutes originaires d'Amérique.
Trois ont élé observées dans l'Amé-
rique septentrionale , savoir : Jvafru-
lescens, L.; Iva imbricata el Iva ci-
/iata, Michx. Les deux autres crois-
sent dans l'Amérique méridionale,
savoir : If a annua , L. ; et Iva chei-
ranlhifoiia , Kunth.
Les anciens botanistes ont donné
le nom d'Iva et d'Ivette à des Plantes
fort différentes les unes des autres :
ainsi \'Iva moschata de Lobel est le
Teucr'tum lua de Linné; Viva Cotinga
IVR
de Barère est le Codnga Moschata
vl'Aublet ; l'/k-a Pecanga du même
n'est qu'une espèce de Smilax , dont
la ivcinc est employée comme celle
de la Salsepareille. (a.k.J
IVEÏTE. BOT. PIIAN. r. IVA.
* IVIRA. BOT. PHAN. Le genre e'ta-
bli sous ce nom par Aublet , et
adopte par Cavanilles, a été réuni
au genre Sler'culia de Linné par
Swai tz. Ainsi \' luira prariens, Aublet
(Guian., tab. 79), on luira crini/a ,
Cav. [Dissert. 5, t. 162), est main-
tenant le Sterculia luira de Swarlz
[FI. Ind. occid. , 2, p. 1160). V.
Sterculie. (g..n.)
IVOIRE. MAM. r. Dent, Élé-
phant et Os.
IVOIRE. MOLL. S_yn. d'Eburne.
f^. ce mot.
IVRAIE ou YVRAIE. Lollum.
BOT. PUAN. Ce genre, de la famille
des Graminées , et de la Triandrie
Digynie , L. , se compose de Plantes
dont la connaissance remonte aux
temps les plus reculés. Il est , en
effet, question divmie dans la Bible
et dans les productions des plus an-
ciens poêles. Le Loliiim des anciens ,
et particulièrement celui de Virgile,
paraît être la Plante qui a formé le
type du genre établi par Linné et qui
est ainsi caractérisé : épillels disti-
ques , multiflores et parallèles à l'axe
de l'épi ; lépicène uuivalve , mais le
plus souvent à deux valves inégales;
glumes à deux valves laucéolées,
l'extérieure mutique ou aristée au-
dessous du sommet ; ovaire surmonté
de deux stigmates plumeux; caryopse
oblongue , convexe d'un côté , aplatie
et sillonnée de l'autre. Ce genre se dis-
tingue essentiellement du Froment
[Triticum) par la position de ses épil-
lets qui regardent l'axe par une de
leurs faces et non par un de leurs
côtés.
On connaît une dixaine d'espèces
d'Ivraies , parmi lesquelles nous ci-
terons seulement les deux suivantes
qui sont communes en Europe :
IXA 59
L'IVBAiE enivrante, LoUuin te-
rnutentum, L. , vulgairement nom-
mée Zizanie et Heibe d'Ivrogne, est
une Plante annuelle dont le chaume
dressé, haut de plus d'un derai-
mètre , est muni de quelques nœuds
ainsi que de feuilles engainantes,
très-longues, planes, assez larges,
un peu rudes au toucher; leur gaine,
fendue , offre à son orifice une mem-
brane tronquée. Une variété de cette
Plante, dont la glume extérieure est
mutique, a été élevée au raiig d'es-
pèce et nommée Loliuni aruense. L'I-
vraie enivrante est une heibe que le»
auteurs on tprésentéesous les couleurs
les plus sinistres , comme un vérita-
ble fléau pour les moissons et pour
4a sauté de l'Homme. Elle pullule,
eu effet, parmi les blés, lorsque les
étés sont très-humides. Ses graines
alors sont très-abondantes dans les
Fromens et occasionent divers acci-
deus, tels que des nausées, des vo-
niissemens et l'ivresse aux personnes
qui mangent du pain lait avec la fa-
rine de ces graines. Nous croyons,
toutefois, qu'on a beaucoup exagéré
les principaux effets de l'Ivraie , effets
qui paraissent dus à un principe sus-
ceptible d'être enlevé , ainsi que Par-
menlier l'a enseigné, par la dessicca-
tion au four avant que les graines
n'aient été réduites en farine.
L'autre Ivraie, indigène d'Europe,
est le Loliurn perenne , L. , Plante
excessivement commune sur les bords
des chemins et dans les lieux incultes.
CetteGraminée est un fourrage excel-
lent, mais tiès-peu productif; elle
ne convient guère dans les prairies
destinées à être fauchées ; elle est , au
contraire, fort avantageuse dans les
pâturages. On en forme des tapis de
verdure dans les jardins paysagers où
elle porte les noms de Ray-Grass et
de Gazon anglais. {g..N.)
IXA. Ixa. CRUST. Genre de l'ordre
des Décapodes , famille des Brachyu-
res , tribu des Orbiculaires , établi
par Leach et ne différant des Leuco-
sies que parce que le test produit,
de chaque côté , une grosse procrai-
4o
IXE
nence cylindrique et mousse qui le
rend trois fois plus large que long.
Lalreille (Règn. Aniin. de Cuv.) avait
adopté ce genre, mais il l'a suppri-
me dans son nouvel ouvrage (Fam.
Natur. duRègn. Anim.) L'espècequi
servait de type à ce genre, est le
Cancer cylindrus de Herbst. V. Leu-
cosiE et IpHis. (g.)
* IXÉRIDE. IxeiU. bot. phan. H.
Cassini nomme ainsi un sous-genre
qu'il a établi dans le genre Taïa.va-
cum , de Ja famille des Synanthéiées
et de la tribu des Chicoracées ou Lac-
tucées. Yoici ses principaux caiac-
tères : iuvolucre formé de folioles
oblongues lancéolées , disposées sur
un seul rang, et à la base desquelles
sont cinq petites écailles membra-
neuses ; réceptacle nu et plane; ca-
lathides composées de demi-fleurons
hermaphrodites; akènes oblongs mar-
qués de dix côtes longitudinales ex-
cessivement saillantes en forme d'ailes
linéaires ; le sommet du fruit prolon-
gé en un col plus court que lui; ai-
grette blanche et plumeuse. Quoi-
que l'auleur de ce sous-genre ne se
soit pas tlécidé à le séparer complète-
ment du Taraxacum, il en a fait voir
néanmoins les principales diff, ren-
ées , lesquelles résident dans le fi uit
et l'involucre. \-t'Ixeris est en outre
pourvu d'une vraie tige , gaiiiie de
feuilles et de plusieurs calathides en
corymbe, tandis que le Taraxacu/n
a une hampe aphylle et ne portant
qu'une seule c;dalliide. Si ces diffé-
rences n'otfraient que peu d'impor-
tance , il était inutile ou du moins
contraire aux usages reçus de créer
un nouveau nom qui fait croire à
l'existence d'un véritable genre et
isole ainsi une espèce de ses congénè-
res. Nous croyons donc que l'autorité
de Cassini, toute puissante qu'elle
est en matière de Synanthéfées , ne
le sera pas assez en cette occasion
pour faire adopter le nom d'/.rerà
polycephala qu'il a donné à l'unique
espèce du sous-genre, et que puis-
qu'elle appartient au genre Taraxa-
cum on la nommera T. polycephatum.
IXI
C'est une Plante herbacée, orginaire
du Napaul. (g..n.)
IXIE. Ixia. BOT. PiiAN. Ce genre
de la fan)illc des Iridées et de la
Triandrie Monog^inle, L., offre pour
caractères essentiels : un périanthe
coroUoïde , dont le tube est dioit , fi-
lifornie, le limbe étalé à six div'-.ions
régulières ou pret-qu'égales : un stig-
mate trifide. Les fleurs sont le plus
souvent solitaires dans une spathe bi-
valve. Linné n'en décrivit qu'un pe-
tit nombie d'espèces qui lui semblè-
rent essentiellement caractérisées par
une corolle en forme de roue. Ce fut
par allusion à la roue d'Ixion qu'il
nomma le genre Ixie ; mais dans tou-
tes les autres espèces la corolle , au
lieu d'être rotacée , est pourvue d'un
tube long et giêle. Dans une disser-
tation spéciale intilulée : Spécimen
Butanicutu inaugurale , e!c , Leyde ,
1766, Daniel de la Roche soumit à
un nouvel examen le genre Ixia, et
en fit connaître quatorze espèces.
En 1780, iUing de Stockiiolin pu-
blia, sous la présidence de Tbun—
berg , une dissertation botanique sur
les Ixia , dont il porta le nombre à
vingt-quatre. Depuis ce temps, les
diveis auteurs ont donné les des-
ciiplions d'une si grande quantité
de Plantesde ce génie, que le nouibre
sei\ élève aujourd'hui à plus de cent.
Une masse aussi considérable d'espè-
ces doit offrir beaucoup de variations
dans les diverses parties. Quelques-
unes de ces variations ont paru as-
sez importantes à certains auteurs
pour constituer aux dépens des Ixia ,
plusieurs genres dont la validité n'a
pas encore été universellement re-
connue. Ainsi Ker (^««. o/Botan. 1,
p. 223) a proposé les genres Geissor-
r/iiza, Hesperantha et Sparaxis; GaAV-
1er a établi {in Jnn. of Botan. et
Curt. Bol. Mag.) les genres Trilonia,
Tric/wnema, et adopté le Lapejrousia
formé autrefois par l'abbé Pourret
{in Act. Talus., 3, p. 79). Mœnch avait
également constitué un genre Be-
lemcada, nom qui a été donné par
Persooii à une section du grand genre
IXI
Ixia. Le genre Rornulea de Séhas-
liani { Flor. Romana) est forn»g.^ur
1'/. Bulùocodiu/n. INous renvoyons à
chacun des mois piccitcs pour appré-
cier la valeur des innovations propo-
sées par ces autours ; nous n'avons en
vue, pour !e nionient, que la connais-
sance du genre Ixie , tel qu'on le con-
çoit t^ëneialeineni et sans avoir cgard
aux subliles ditVérLUces qu'on a cru
observer dans les organes de la ti iic-
tificalion de ses diverses espèces.
Néanmoins, il est juste de dire que
le genre Ixia se lie , par des transi-
tions insensibles, avec d'autres gen-
res voisins, et que les caractères expo-
sés plus haut n'établissent pas une
distinction tranchée entre Vlxia et
le Gladiulus , le 7f itseriia , le Ga-
laxia, le Tialsonia , VA/istea , etc.
Toutes les Ixies sont indigènes du
cap de Bonne-Espérance, à l'exccp-
lion de quelques espèces [Vlxia BuL-
hocodium , par exemple) qui s'avan-
cent jusqu'au nord de l'Afrique et
dans l'Europe méridionale. Elles ont
des lacines le plus souvent bulbeu-
ses , tuniquées et réticulées par les
impressions qu'ont laissées les feuil-
les des années précédentes. Leurs
feuilles sont engainantes, entières,
le plus souvent glabres et plus ou
moins coiirles que la hampe des
fleurs , laquelle est simple ou à plu-
sieuis épis. Les fleurs ne sont jamais
pédonculées) car celles qui le sem-
blent sont terminales au sommet des
rameaux uniflores de la hampe. La
plupart des Ixies fleurissent dès les
premiers jouis du printemps , au cap
de Bonne-Espérance leur patrie; peu
d'entre elles s'y développent en hi-
ver ou se continuent pendant la sai-
son chaude. Celles qui se plaisent
dans les localités basses , arénacées et
humides , sont plus piécoces ; sur les
montagnes , au contraire , elles sont
plus tardives.
On ne retire aucune utilité de ces
Plantes , mais la beauté de leurs fleuis
les fait cultiver avec soin dans les
jardins des amateurs. Elles denian-
dent à être garanties du froid, parce
que la plupart d'entre elles entrent
IXI
4t
en végétation pendant l'hiver. On
doit aussi , pour celte raison, les pla-
cer près des jours sur les tablettes
des serres de lorangcric , afin qu'el-
les ne s'étiolent pas ou que la trop
grande humidité ne leur soit pas trop
piéjudiciable. Les arrosemensdoivent
elle toujours modérés et proportion-
nés à la température de la serre. La
terre qui leur convient le mieux , est
un mélange de bonne terre franche
avec du terieau végétal. On les multi-
plie par les cayeux , dont leurs bul-
bes sont assez abondamment pour-
vus et qu'on enlève lorsque les feuil-
les et les tiges sont mortes. On met
les plus forts séparément dans de
petits pots jusqu'au mois d'octobre,
époque à laquelle on les place dans
la serre d'orangerie , ou , ce qui serait
mieux , dans un bon châssis que l'on
préservci ait de la gelée. Ne pouvant ,
dans le grand nombre des Ixies du
C;»p , faire un choix des espèces les
plus remarquables par leur beauté,
nous nous bornerons à citer celle qui
croît dans les parties chaudes de
l'Europe, et qui par conséquent mé-
rite davantage de fixer notre atten-
tion.
L'IxiE BuLEOcoDE , Ixia Bulboco-
dium, L., Redouté, Liliac, 2, tab. 88.
Elle se dislingue de toutes ses congé-
nères par sa hampe simple uniflore
et plus courte que les feuilles, par les
deux bractées vertes qui accompa-
gnent sa fleur, et par son stigmate
dont chaque division est profondé-
ment bifurquée. On en connaît deux
variétés, une à grande, et l'autre à
petite fleur, que quelques auteurs
considèrent comme deux espèces dis-
tinctes. Cette Plante , dont le bulbe
est d'un goût agréable , croît dans les
terrains sablonneux de tout le bassin
de la Méditerranée. Les botanistes
qui ont herborisé dans le bassin des
Landes aquitaniques , l'y ont retrou-
vée depuis Bordeaux jusqu'à Bayonne.
Bory de Saint-Vincent l'a observée
en beaucoup de parties du versant
Lusitanique d'Espagne, et particuliè-
rement aux environs de la Corogne
en Galice. (g..n.)
4a IXO
IXODE. Jxodes. akachn. Génie
de l'ordre des Trachéennes , famille
des Tiques ( Latr. , Fam. Natur. du
Règn. Anim.),élablip4r Lalreille qui
le rangeait ( Règn. Auim.) dans la fa-
mille des Holètres , tribu des Acari-
des, division des Tiques, avec ces
caractères : corps aptère sans dis-
tinction d'anneaux , et n'ayant qu'u-
ne petite plaque ëcailleuse , occu-
pant son extrémité antérieure; huit
pâtes simplement ambulatoires ; pal-
pes engainant le suçoir et formant
avec lui un bec avancé , court , tron-
qué et un peu dilaté au bout. Ce
genre était confondu dans le grand
genre Mite ou Acarus de Linné
et des anciens auteurs. Lalreille a
été obligé de subdiviser le genre Jca-
rus en plusieurs autres basés sur l'or-
ganisation des parties de la bouche.
Hermann , dans ses Mémoires aplc-
rologiques , avait bien senti la néces-
sité de diviser le genre Acarus , et il
fit, avec ceux que Latreille nomme
Ixodes , son ^enxç,Cynorkœ%tes ; d'an-
ciens naturalistes les désignèrent en
latin sous le nom de îiicinus que De-
géer avait affecté déjà à un genre for-
mé avec des Poux qui vivent sur les
Oiseaux.
Le corps des Ixodes est presque or-
hiculaire ou ovale , très-plat quand
l'Insecte est à jeun , mais d'une gros-
seur démesurée quand il s'est repu.
Leur bec est obtus en devant ; il con-
siste en un support formé d'une pe-
tite pièce écailieuse, servant de boîte
à la base du suçoir et reçue dans une
échancrure pratiquée au-devant du
corselet ; en une gaine de deux piè-
ces fort courtes , écailleuses , conca-
ves au côté interne, arrondies, et
même un peu plus larges à leur ex-
trémité ; chacune de ces pièces, vue à
la loupe, paraît coupée transversale-
ment , et il est facile de voir que ce
sont deux palpes qui se sont allongés
et qui ont été transformés en gaîne.
Enfin , la bouche présente entre ces
deux palpes ou pièces de la gaîne, le
suçoir qui est composé de trois la-
mes cornées, très-dures , coniques,
dont les deux latérales sont plus pe-
IXO
tiles, et eu recouvrement sur la troi-
sième qui est grande , large , moins
colorée, un peu transparente, ob-
tuse au bout, mais remarquable en
ce qu'elle porte un grand nombre de
dents en scie et très-fortes. C'est au
moyen de ces dents que l'Insecte s'at-
tache fortement à la peau des Ani-
maux qu'il suce ; cette lame a un
sillon dans son milieu , et ses côtés
ainsi que toute sa surface inférieure
sont armés de dents. De chaque
côté du bec sont placées les pâtes
à peu près à égales distances les unes
des autres; elles augmentent in-
sensiblement de grandeur à partir
des premières ou antérieures. Ces
pâtes sont couiposées de six arti-
cles , dont les deux derniers forment
un tarse conique qui est terminé par
une pelote et garni de deux cro-
chets au bout; cette partie est d'un
grand secours à ces Insectes pour se
fixer sur les Animaux qui se trou-
vent à sa portée. Le dessous de l'ah-
domen présente un petit espace cir-
culaire et écailleux qui paraîtrait
indiquer les organes de la généra-r
tion.
Les Ixodes ne marchent pas vite ,
leur d('marche est lente et pesante ,
mais ils ont une grande facilité à
s'attacher, avec leurs pales, aux ob-
jets qu'ils rencontrent, même au
verre le plus poli ; quand ils sont po-
sés sur des Végétaux , iTs se tiennent
dans une position verticale, accro-
chés simplement avec deux de leurs
pales et tenant les autres étendues.
Un Animal quelconque vient-il à
s'arrêler dans leur voisinage, ils s'y
accrochent avec les pâtes qui restent
libres , cl quittent facilement la bran-
che oii ils n'étaient fixés que par deux
de leurs pâtes. Latreille a observé
que les Ixodes d'Europe habitent de
prédilection les Genêts, mais on en
trouve aussi sur d'autres Plantes. En
Amérique, ces Arachnides attaquent
l'Homme : elles se trouvent dans les
bois en quantités innombrables , et
se tiennent sur les Plantes , les buis-
sons, et surtout sur les feuilles sè-
ches dont le sol est couvert. Si l'on
1X0
s'airêle un instant dans ces ciiihoits,
et qu'on s'asseoie sur des feuilles , on
en est bientôt couvert , et elles clier-
chenl aussitôt à fixer Irur suçoir dans
le corps pour pomper le sang
Les Ixodes sont connues en France
sous le nom de Tiques ; celle qui
tourmente les Chiens de chasse est
désignée par les piqueurs sous le nom
de Louvette ou Tique des Chiens.
Une antre nuit beaucoup aux Bœufs
et aux Moulons , si on la laisse mulli-
plier; c'est le Redufit/s de quelques
auteurs. Elles pullulent tellement
sur les Bœufs , que Latreille a vu un
de ces Animaux rongé par elles au
point qu'il en succombait presque,
tant il était maigre et affaibli. Aussi les
bergers doivent-ils visiter avec soin
leurs bestiaux , afin de les débarras-
ser de ces Arachnides , s'ils ne veu-
lent pas les voir se multipliera l'in-
fini et nuire à la santé de leurs trou-
peaux.
Degéer a trouvé sous le ventre de
rixode Réduve , un autre individu
de la même espèce , mais tout noir et
beaucoup plus petit, n'a\ant que la
grandeur d'une graine de Navet; il
embrassait le ventre de ces Ixodes
avec ses p^ tes et se tenait là renversé,
dans un parfait repos , entre les pâtes
postérieures et jamais ni plus haut ni
plus bas. Sa tête se trouvait placée
vis-à-vis l'endroit du ventre oii se
trouvent les organes de la généra-
tion dans les femelles. Cet auteur a
vu ce petit individu y enfoncer sa
trompe , et il est présumable que c'est
le mâle qui était accouplé avec ses
femelles. Les Ixodes pondent une
prodigieuse quantité d'œufs , et Cha-
brier prétend qu'ils sortent par la
bouche. Les Ixodes ont la vie très-
dure , et elles donnent même des si-
gnes d'existence long-temps après
qu'on leur a retranché des parties
qui semblent être essentielles à la
vie. Les moyens que l'on peut em-
ployer pour détruire ces Arachnides
sont à peu près les mêmes que ceux
dont on se sert pour détruire les
Poux, mais les préparations mercu-
rielles sont les plus efficaces.
IXO
45
Les principales espèces de ce gen-
re sont :
L'IxoDE Ricin , Ixodes Pi ci nus ,
Latr. ; Jcariis Ricinus , L. , Fabr. ;
la Tique des Chiens, Geoff. ; Mite
Réduve, Degéer (Mém. T. Viï, p.
101, pi. 6, fig, 1, 2); Hermann (Mém.
Apt. T. v, tab. 19). D'un rouge de
sang fonce , avec la plaque écailleuse
plus foncée ; côtés du corps rebordés,
un peu [oilus; palpes engainant peu
le suçoir.
Celte espèce .se Ii-ouve dans toute
l'Europe, dans les bois. Elle s'atta-
che aux Chiens.
L'IxoDE nÉTicuLÉ , Jxodes rcti-
culatus , Latr. ; Jcan/s Reduvius ,
Schranck ; Jcan/s re/icuiatus,Fahr.,
Rœmer , Hermann. C'est celte espèce
qui s'attache aux Bœufs , aux Mou-
tons et autres Animaux domestiques.
L'IxoDE NtGXTA , Ixodes JSigua,
Jean/s largua , Deg. ; yj/carus Jrneri-
canus , L. Long d'environ trois lignes
et demie , ovale , aplati , rouge , avec
une tache blanche sur le dos, et !eà
jointures (les pales blanches.
Celte espèce se trouve dans l'Amé-
rique scplenîiionale. Kalm dit avoir
vu un Cheval dont le dessou ■ du ven-
tre et d'autres parties du corps étaient
si couverts de ces Animaux , qu'il en
succomba et mourut dans de gran-
des douleurs. /^. pour le? autres es-
pèces , Fabricius , Hermann fils et
Leach. (g-)
IXODIE. Ixodia. bot. PH.4.N. Gen-
re de la famille des Synanthérées ,
Corymbifères de Jussieu,etde laSyn-
génésie égale, L., établi par Rob.
Brown {in Hort. Kew., édit. 2, vol. 4,
p. 517), et qui présente les caractères
suivans : involucre campanule, for-
mé d'écailles imbriquées appliquées ,
oblongues , les extérieures arrondies
au sommet, et munies sur la face
externe d'une bosse charnue, les inté-
rieures surmontées d'nn grandappen-
dice étalé pétaloïde et hygrométri-
que ; réceptacle légèrement conique,
garni de paillettes analogues aux
écailles intérieures de l'involucre ;
calathide sans raj'ons , composée de
44 IXO
fleurons égaux , nombreux , réguliers
et hermaphrodites: akènes dépour-
vus d'aigrettes , oblongs et héris-
sés de papilles. Ce geure est placé ,
dans VHotL Kewensis , entre le Cœ-
sulia et le iSanlolina , qui appartien-
nent l'un à la tribu des Hélianlhées ,
et l'autre à celle des Anthémidées de
Cassini. Cet auteur pense qu il en
doit être éloigné et rangé parmi les
luulées-Gnaplialiées , près des genres
Casshiia et Lepiscline.
h'Ixodia achilleoidcs , R. Brown ,
loc. cit. , et Siuis, Bo(. Mag., vol. 5?,
n. i534, est l'unique espèce connue.
C'est un Arbuste indigène de la côte
australe de la Nouvelle-Hollande ,
et cultivé maintenant dans plusieurs
jardins d'Europe. Il est très-rameux,
entièrement glabre , et toutes ses
parties vertes sont enduites d'un ver-
nis gluant: ses branches anguleuses
sont garnies de feuilles alternes épais-
ses, sessiles et décurrentes. Les fleurs
sont disposées en cor^mbes au som-
met des rameaux ; leurs corolles ont
le tube verdâtie, le limbe rougeâtre
inférieurement , et jaunâtre supérieu-
rement.
Le nom à'Ixodia avait été donné
par Solander à un genre nommé Ily-
diopeltis par JMichaux. /^. ce mot.
(G..N.)
IXORE. Ixora. I!ot. phan. Genre
de la famille des Rubiacées et de la
TélrandrieMonogvnie, établi par Lin-
né et ainsi caractérisé : calice qua-
drifide très-petit ; corolle munie d'un
tube long et grêle, et d'un limbe à
quatre divisions obtuses; anthères
presque sessilcs , saillantes hors du
tube ; stigmate épais légèrement bi-
fide ; baie biloculaire renfermant
une seule graine dans chaque loge.
Ce genre est tellement voisin du Fa-
petta , que Lamaick les a réunis en
un seul , ainsi que le Chomelia de
Jacquin. Jussieu (Mém. sur la Fam.
des Rubiacées , p. 9) pense qu'on doit
également placer dans les Ixora , le
JLo/iice/a co/yinbosa de Linné , dont
l'Héritier avait fait une espèce de
Loranthus. Si l'on n'admet pas la
fusion proposée par Lamarck , du
IZQ
Pavelta dans V Ixora , ce dernier gen-
re sera encore composé d'une dixainc
d'espèces qui sont des Arbrisseaux
indigènes des Indes-Orientales et de
l'Amérique équinoxiale. La plupart
sont des Plantes d'ornement , re-
marquables par leurs fleurs nom-
breuses et ornées des couleurs les
plus vives. Parmi ces espèces , il en
est une assez intéressante pour méri-
ter d'être mentionnée avec quelques
détails.
LIXOEE ÉCARLATE , IXOIU COCci-
nea, L.; Schetti, Rhéede [Hort. Ma-
lab. 2, t. i3), est im bel Aibrisseau
dont la tige atteint un mètre et demi
de hauteur; elle se divise en plu-
sieurs rameaux qui dans leur jeu-
nesse sont légèrement comprimés vers
le sommet. Ses feuilles sont opposées,
à peine pétiolées, ovales, cordiiormes,
pointues, aiguës etenlières. Les fleurs,
d'un rouge écarlale très-éclatant, for-
ment une sorte d'ombelle presque
sessile et terminale. La côte du Mula-
bar est la patrie de cet Arbuste. L'é-
iégancede ses fleurs le lait rechercher
dans la foule des Végétaux qui or-
nent cette contrée; les habitans
du pajs en décorent les temples de
leur divinité. C'est le nom de cel-
le-ci {Ixo?-a) que Linné a transporté
dans la botanique , en l'appliquant
au genre qui nous occupe. L'ixore
écarlate est cultivé dans les serres
chaudes des jardins d'Europe, oii
il exige une grande chaleur , beau-
coup d'humidité et de l'ombre. On le
multiplie par maicottes et boutures
que l'on fait au printemps sur cou-
ches et sous châssis , mais qui ne
réussissent pas toujours. (g..n.)
IZQUIERDIA. lîoT. PHAN. Ruiz
et Pavon ( System. Flor. Penwian.
1 , p. 278 )ont donné ce nom à un
genre de la ïétrandrie Monogynie ,
L., auquel ils ont assigné les carac-
tères suivans : fleurs hermaphrodites
ou dioïques par avortement ; calice
monophylle quadridenté ; corolle à
quatre pétales ; quatre étamines ;
ovaire surmonté d'un stigmate ses
sile. Le fruit non parvenu à l'état de
JAB
JAB
45
ruittm-itë, esl une drupe luonosperine. cl (jui cioît dans les grandes forêts
l^Izquierdia aggregata , unique es- tlu Pérou. Ses feuilles sont ovales,
pèce de ce genre peu délcrniine, ^t acuniinecs , et ses pédoncules agré-
un Arbre haut d'environ dix mètres gcs , uniflores. (g..n.)
J.
JAAJA. BOT. PHAN. Les botanistes
voyageurs doivent observer l'Arbre
qui couvre, à Sierra-Leonc, de grands
espaces du rivage, et qui paraît ap-
partenir au genre Rhizuphora. Est-il
de la même espèce que celui des An-
tilles? Ce point a besoin d'être eclair-
ci. (R.)
JAATZADE. BOT. phax. Selon
Kœmpfer , c'est le nom de pays de
Vytralia japonica , Thunb. , aussi
nommé Jaats-Ta. fB.)
* JABÊBÏRETTE ou JABÉBI-
INETÏE. POIS. L'espèce de Raie à la-
quelle on donne ce nom au Brésil,
n'est pas encore bien déterminée, mais
ne saurait être la Raie bouclée, com-
me on l'a cru. (b.)
JABET. MoLL. Adauson ( Co-
quillages du Sénégal, pi. 18, tig. 8)
appelle ainsi une petite espèce d'Ar-
che que Linné a désignée sotis le nom
iV^?ca afra, et que Lamarck n'a pas
rapportée parmi les espèces qu'il a
décrites. (d..ii.)
JABIK. MOLL. Linné 3 rapporté à
son HJurex (ijn'/ms, avec quelque
doute, la Coquille ainsi nommée
par Adanson. Le 3IiJrex Gjrinus ,
qui est une Raneilc de Lamarck , a
été désigné par ce dernier auteur
sous le nom tle Ranelle graniière.
De> changemens dans la synonymie ,
ont été nécessaires , et Lamarck en a
icjeté les figures qui , comme celles
d'Adanson , laissent du doute. Le
Jabik se trouve dans le mêiue cas que
beaucoup de Coquilles d'Adanson ,
qu'il est difficile de rapporter aux
espèces que nous connaissons. (d..u.)
JABIRU. niycleria. ois. Espèce du
genre Cigogne dont plusieurs auteurs
ont fait le type d'un genre particulier
qui off'rirait cinq ou six espèces. F".
Cigogne. (dr..z.)
JABORANDL bot. phan. ( Marc-
graafF.) Nom de pays du Piper adun-
cum, L. (u.)
JABOROSE Jaborosa. bot. phan.
Genre de la famille des Solanées et de
la l^enlandrie Monogynie, L. , éîabli
par Lamarck ( Encyci. Méth. > qui l'a
ainsi caractérisé : calice court à
cinq découpures; corolle tubuleuse,
campanulee , le limbe à cinq lobes
aigus; cinq étamines attachées au
Sommet du tube, à anthères courtes;
ovaire supérieur ; style simple; stig-
mate capilé; fruit inconnu. Le nom
donné à ce genre est tiré d'un mot
arabe qui désigne la Mandragore
dont le yaZio/OAa est voisin et parle
port et par les caractères. Les deux
espèces qui le constituent sont : i" le
J aborusa inlegrifolia , Lamk., Encyci.
Mélh. et lUustr. Gen. , tab. 1 14 ; a*'
et le Jaborosa runcinata , Lamk. ,
Encyci. Elles ont été découvertes aux
environs de Biienos-Ayres et de Mon-
tevideo par Commerson. Ces Plantes
5onl pourvues de tiges herbacées, de
feuilles toutes radicales et de ham-
pes unillores. (g..n.)
JABOT. Ingluvies. ois. Plusieurs
Oiseaux granivores, mais plus spé-
clalcmeiit les Gallinacés , sont mu-
nis do deux estomacs , le Jabot et le
Gésier. Le premier est composé de
deux portions : l'une mince , mem-
braneuse, Irès-dilatable, oii les ali-
46 JAC
mens sont simplement déposés , et
qui est si visible dans les Poules et
les Pigeons; l'autre à parois muscu-
leuses , garnies intérieurement d'une
membrane muqueuse , et oii com-
mence la digestion. V. Intestins.
(A.R.)
JABOTA.PIÏA. BOT. PHAN. (Plu-
mier.) Syn. d'Ochna. r. ce mot. (b.)
* JABOTI. REPT. CHÉL. (Maic-
graafF.) Syn. de TesLudo tubulata, Sch.
r. Tortue. (b.)
JABOTIÈRE. OIS. Syn. vulgaire
de Cygne de Guinée, f^. Canard.
(DR..Z.)
* JABUÏICABA. BOT. PHAN.
T/Arbre brésilien mentionné sous ce
nom pHr Pison a été regardé comme
appartenant au genre Cynomètre. (b.)
JAC, JACA ET JACRA. bot.
PHAN. D'oii Jaquier. Noms de pays
de VArtocarpus integrifolia , L. V.
Jaquier. (b.)
* JACAMAICI. ois. Espèce du
genre Jacamar. V. ce mot. (b.)
» JACAMACIRI. OIS. Syn. de Ve-
netou. r. Jac.vmar. (b.)
JACAMAR. Galbula. ois. Genre
de la seconde famille de l'ordre des
Zygodactyles. Caractères : bec long ,
droit ou légèrement incliné vers la
pointe, grêle, quaiirangidaire , non
échancré; narines placées de chaque
côté du bec et à sa base, ovalai-
res, couvertes dans leur moitié pos-
térieure par une membrane nue ;
pieds très-courts; trois ou quati'e
doigts ; toujours deux en avant, réu-
nis iusqu'à la troisième articulation ;
ailes médiocres , les trois premières
i-émiges étagées, moins longues que
les quatrième et cinquième; douze
rectrices , les deux latérales plus
courtes.
L'histoire des Jacamars est encore
peu connue , et leur synonymie of-
fre beaucoup d'obscurité; il serait
à désirer qu'un naturaliste -voya-
geur songeât à s'occuper d'une mono-
graphie de ce genre qui paraît d'au-
tant plus facile à entreprendre que le
JAC
nombre des espèces sur lesquelles
elle s'étendrait est peu considérable
et que toutes habitent des contrées
rappiochées dont elles ne franchis-
sent point les limites. Un semblable
travail dissiperait beaucoup d'incerti-
tudes relativement aux mues pério-
diques auxquelles ces Oiseaux doi-
vent être assujetlis, si l'on en juge
d'après les diflérences que l'on ob-
serve sur des individus de même es-
pèce et de même sexe rapportés à des
époques différentes de leur patrie
natale. Tout ce que l'on sait des
mœurs et des habitudes des Jacamars
se réduit à quelques notions généra-
les assez vagues. Ces Oiseaux se tien-
nent, à ce que l'on assure, dans les
retraites les plus sombres des forêts ,
oii l'épaisse feuillée les dérobe aux
regards et aux recherches des chas-
seurs ; leur vie solitaire leur permet
à peine de souff'ir la société d'une
compagne ; perchés sur une branche,
ils y demeureraient immobiles pen-
dant des journées entières, si le be-
soin de pourvoir à leur subsistance
ne les forçait à s'élancer de temps à
autre sur les petites proies qui volti-
gent autour d'eux. Leur vol est assez
rapide, mais peu élevé , très-inter-
mittent et comme par secousses, ce
3ui les fait alternativement monter et
escendre , toujours dans une seule
direction. Quatre œufs verdâtres ,
largement tachetés de brun , trouvés
dans un nid étranger où couvait une
femelle de Jacamar vert , feraient
croire que cette espèce , seinblable à
notre Coucou d'Europe et à plusieurs
autres Oiseaux , ne se donne pas la
peine de construire un nid particu-
lier, mais qu'au moment de la ponte
elle s'empare de l'un de ceux qu'elle
trouve sur son passage, y dépose le
fruit de ses amours, qu'elle ne quitte
plu.s jusqu'à ce que la jeune famille
soit éclose et parvenue au point de
pouvoir se passer des soins maternels.
Du reste on ne pourrait encore assurer
que cette observation qui n'a peut-être
pas été renouvelée , soit applicable
aux autres espèces. Le chant de ces
Oiseaux est extrêmement borné , c'est
JAC
tout au plus uu petit siffleuienl ca-
dencé qui ne se fait enteudie que
dans la saison des amours. Les Jaca-
mars sont des Oiseaux propres à
l'Aniërique méridionale ; ils y habi-
tent les régions voisines de i'équaleiu'
vers le tropique. Ce genre se sous-di-
vise en deux sections , division basée
sur le nombre des doigts.
t Quatre doigts , deux devant et deux
en arrière.
Jacamati Jacamaici , Galbula
grandis, La th. , Ois. dor. , pi. 6; Alcedo
grandis ,\Li. Parties supérieures d'un
vert doré , cuivreux ; premières ré-
miges brunes; tectrices caudales su-
périeures vertes , les inférieures cen-
drées, irisées en violet; plumes de
la base des mandibules d'un rouge
cuivreux ; menton blanc ; gorge et
parties inférieures rouges ; bec et
pieds noirs. Taille, dix pouces.
Jacamar a longue queue, Galbu-
la paradisea , Lalh. , 15uff. , pi. cnl.
271; Alcedo paradisea, L. Parties su-
périeures d'un brun noirâtre irisé;
sommet de la tête brun ; menton ,
côtés du cou, poitrine et parties infé-
rieures noirâtres; gorge et taches de
chaque coté de l'abdomen blanches ;
rémiges et rectrices d'un noir-violet
irisé; celles-ci étagées avec les deux
intermédiaires très - longues ,•• bec et
pieds noirs. Taille , onze pouces. La
femelle a les couleurs ternes et sans
reflets; les rectrices intermédiaires
sont aussi beaucoup plus courtes que
celles du mâle.
Jacamar Venetou , Galbula albi-
rostris, Lath. ; Galbula Jlauirostris ,
Vieill. Parties supérieures d'im vert
doré cuivreux , très-brillanl; front et
région oculaire d'un brun noirâtre
irisé ; grandes rémiges brunes avec la
base des barbes internes fauve; rec-
trices étagées , les deux inieimédiai-
res d'un vert doré, toutes les autres
rousses; menton blanchâlre; gorge
roussâtre; poitrine d'un vert cui-
vreux ; parties inférieures d'un roux
vif; bec jaunâtre à la base, noir vers
l'extrémité. Taille, huit pouces. La
JAC 47
femelle a toutes les teintes plus som-
bres.
Jacamar a ventre blanc , Gal-
bula leucogastra,We\\\. Parties su-
périeures d'un vert doré: côtés de la
tête d'un vert sombre , bleuâtre; ré-
miges et rectrices vertes , dorées, bor-
dées de bleu irisé; gorge et ventre
blancs; le reste des parties inférieu-
res d'un vert doré; bec et pieds noirs.
Taille, huit pouces.
Jacamar -vert, Galbula viridis ,
Lath.,Buff.,pl. enl. 238; Alcedo Gal-
bula , L. Parties supéiieures d'un
vert doré brillant ; front et région
oculaire d'un brun noirâtre, irisé;
sommet de la tête , bord des rémiges
et des rectrices d'un vert bleuâtre
foncé; premières rémiges noirâtres;
menton cendré; gorge blanche ; poi-
trine d'un vert doré cuivreux; par-
ties inférieures rousses. Taille, huit
pouces. Cette espèce varie dans la
couleur de la gorge qui est quelque-
fois semblable à celle du ventre.
tt Trois doigts , deux en avant ,
un seul en arrière.
Jacamar tridactyle , Galbula
tridactjla, Vieill. Parties supérieu-
res d'un brun noirâtre, irisé en vert;
sommet de la tête et base du bec noi-
râtres avec le bord des plumes qui
sont assez longues , d'un roux cen-
dré ; grandes rémiges et rectrices
brunes, bordées extérieurement de
vert doré ; moyennes lémiges brunes
lisérées de fauve ; côtés du cou d'un
brun cendré; menton fauve; gorge
noire; milieu de la poitrine et du
ventre d'un blanc roussâtre; flancs
et tectrices caudales inférieures noi-
râtres, frangées de roussâtie; bec et
pieds noirâtres. Taille , sept pouces.
('DR..Z.)
* JAGAMARALCION. ois. (Levail-
lant.) S'^n. de Jacamar tridactyle. f~.
ce mot. /g 1
JACAMEROPS. OIS. Nom que
plusieurs auteurs ont appliqué à une
division du genre Jacamar.
JACANA. Parra. ois. Genre de
l'ordre des Gralles. Caractèses : bec
43
JAG
d'une longueur médiocre , ne dépas-
sant pas celle de la tête , droit , giêle,
comprimé légèrement, 1 enflé vers la
pointe , déprimé à ^a base , qui se di-
late sur le front en plaque ou se relè-
ve en ciête; mandibides d'inégale
longueur, rinférieure un peu courte
et formant avec ses bases un triangle
un peu plus ouvert ; narines placées
sur les cotés et vers le milieu du bec,
ovales, ouvertes , percées d'outre en
outre; pieds très-longs , grêles , avec
la majeure partie de la jambe nue;
quatre doigts très -longs et très-
minces, entièrement divisés, munis
d'ongles droits et fort acérés ; le pou-
ce portant à terre sur plusieurs arti-
culations , un peu moins long que
l'ongle qui le termine ; ailes années
d'un éperon corné et très-pointu ; pre-
mière l'émige presque égale aux se-
conde et troisième qui sont les plus
longues.
Le nom imposé à ce genre est ce-
lui que l'espèce principale, qui fut
long-temps la seule connue des orni-
thologistes , porte au Brésil ; on eût
pu le changer depuis que l'on a trou-
vé des Jacanas dans toutes les con-
trées chaudes et humides des deux
continens ; mais comme à ce nom ne
se rattachait aucune application par-
ticulière , vien ne s'opposait à ce
qu'on l'eût conservé. Il n'en était pas
de même avec celui de Chirurgien ,
que les pointes acérées dont les ongles
et les poignets de ces Oiseaux sont
munis leuravaient, comparalivement
avec des lancettes , fait appliquer
vulgairement.
Les Jacanas, au moyen des longs
doigts qui tei minent leurs jambes
élevées et grêles , se soutiennent aisé-
ment sur les Plantes aquatiques dont
les feuilles s'étendent a la surface des
eaux dormantes: ils courent avtc
une exirême légèreté d'une feuille à
l'autre pour saisir les petits Insectes
qu'ils savent apercevoir de liès-lom.
Celle agilité, jointe à beaucoup de
défiance naturelle , rend très-rares
l'approche et la surprise des Jacanas.
Ces Oiseaux, quoiqu'armés de ma-
nière à devenir redoutables, soit dans
JAC
l'attaque , soit dans la défense, ont
cependant l'humeur très-pacifique;
tous les observateurs qui sont parve-
nus à les approcher et à les étudier
dans l'état de liberté s accordent à
dire qu'ils n'ont trouvé les Jacanas
aucunement querelleurs et médians ;
ils les ont vus, au contraire, très- fa-
miliers entre eux et se prodiguant
entie époux, qui semblent être réci-
proquement fort attachés, les témoi-
gnages d'une vive affection. Lorsque,
pressé d'échapper à quelque danger ,
l'un des diux a dû fuir d'un vol pré-
cipité , on l'entend , après avoir don-
né en partant le signal dalaime par
un cri bref et aigu , rappeler bientôt
l'objet de sa tendresse par un siffle-
ment plaintif. Tout porte à croire
que chez ces Oiseaux les unions sont
durables. Ils établissent, leurs nids
au seiu des Herbes les plus élevées,
dans le voisinage des marais dont ils
s'éloignent rarement; il arrive même
quelquefois que ces nids, composes
de Joncs et de brins d'Herbes entre-
lacés , sont portés par ces larges feuil-
les que l'on voit surnager en tous
lieux où se trouvent de grandes ma-
res. La ponte est de quatre à cinq
œufs verdàtres , tiquetés de brun fon-
cé. Les Jacanas ont le vol rapide,
mais peu élevé ; très-silencieux pen-
dant l^jour, ils font , la nuit , reten-
tir les airs de cris de rappel qui s'en-
tendent de très-loin et portent par-
tout des Impressions désagréables.
Jacana Aguapeazo , Pana Chilen-
5/5, Var., Lath. V. Aguapecaca de
ce Dictionnaire. Parties supéiieures
d'un rouge de carmin; front, tête,
cou, poitrine, abdomen et grandes
tectrices alairesd'un noir pur ; flancs,
croupion , tectrices caudales el rectri-
ces d'un rouge vif; létniges nuancées
de jaune etde vert , terminées de noir;
petites tectrices alaires noirâtres , ter-
minées de blanc ; tectrices alaires in-
férieures roussâtres ; barbes des plu-
mes généralement désunies ; bec jau-
ne, couvert sur la moitié de sa lon-
gueur par une membrane rouge qui
s'étend jusqu'à l'angle de l'œil, puis
remonte sur la têle oii elle forme
.TAC
d^ux lobes arrondis, non adhdrens;
cette membrane descend ensuite cir-
culai! etncnt sous le bec ; pieds d'un
gris de plomb; ongles llcxibles elélas-
liques , noirâtres. Taille , dix pouces.
Sonnini prétend que celte espèce est
identique avec le Jacana Tbegel. De
l'Amérique méridionale.
Jacana bronzé, l^ a rraœ ne a, Cww.
Parties supérieures d'un vert bronzé,
avec les tectrices alaires vertes; crou-
pion , tectrices caudales et rectrices
d'un roux sanguin ; corps noir, irisé
de brun et de violet ; une tache blan-
che derrière l'œil. Du Brésil. Espèce
douteuse.
Jacana cannelle, ParraJfricana,
Gmel., Latli. Parties supérieuits d'un
brun roux; derrière du cou , nuque
et rémiges d un noir pur; sourcils
blancs ; gorge blanche ; poitrine jau-
ne , tachetée et rayée de noir comme
les côtés du cou; parties inférieures
d'un brun foncé; bec noirâtre avec
la pointe cendrée; plaque frontale
bleue, qui devient noirâtre après la
mort; pieds d'un noir verdâtre; épine
humérale petite et noire. Taille, neuf
pouces. D'Afrique.
Jacana commun , Parra Jacana ,
L.,Bufr., pi. enl. 022. Parties supé-
rieures d'un brun marron , les infé-
rieures d'une teinte plus obscure ;
tête, gorge, cou et poitrine d'un noir
irisé; rémiges d'un vert jaunâtre,
bordées de noirâtre ; bec jaune ;
membrane frontale non adhérente,
jaune et divisée en trois lobes; deux
barbillons charnus descendant de
chaque côté de la mandibule supé-
rieure, d'un jaune rougeàtre ; pieds
d'un gris verdâtre; épine humérale
grande, conique et blanchâtre. Tail-
le, dix pouces. Les jeunes (Bii(l.,pl.
enl. 846) ont, en général, du blanc à
la tète et aux parties inférieures; les
teintes de noir, de brun mari on et de
vert sont moins foncées ; ils sont aussi
d'une taille un peu moindre.
Jacana Goudey , Parra Indica ,
Lath. Parties supérieures d un brun
cendré, les inférieures ainsi que la
tête et le cou d'un noir bleuâtre ; ré-
miges d'un violet noirâtre ; sourcils
JAC 4q
blancs; bec jaune avec la base de la
mandibule supérieure d'un bleu noi-
râtre ; une tache rouge à l'angie
des miindibules; pieds biunâtres.
Taille, neuf lignes. Du Bengale.
Grand Jacana veiit a chète ,
Parra cristala , Vieill. Parties supé-
rieures d'un vert bronzé; léte , cou,
haut du dos, poitrine et ventre d'un
vert sombre; un birgc sourcil blanc;
grandes tectrices alaires et rémiges
d'un vert noirâtre; crov:pion , flancs ,
abdomen et rectrices d'un brun rou-
geàtre; bec jaune; membrane fron-
tale relevée eu crèie charnue, lisse,
d'un rouge cramoisi : ])ie(Js et doigts
veris ; ongles bruns. Tadle , dix pou-
ces. De Ceyian.
Jacana iiausse-col doré, Parra
cinnamomea , Guv. Parties supérieu-
res d'un brun marron , les inférieu-
res d'un brun foncé ; tête noire; ba»
du cou blanc ; poitrine roussâti e ; bec
jaunâtre , avec la membrane frontale
d'un gris bleuâtre ; pieds verdâtres.
Taille , onze à douze pouces. Du Séné-
gai
Jacana a longue queue, Parra
Sine/isis , Lath. Parties supérieures
d'un brun rougeàtre , les inférieures
d'un brun pourpré foncé; tête, gor-
ge et devant du cou blancs , encadrés
de noir; occiput noir; derrière du
cou d'un jaune doré brillant ; tectri-
ces alaires blanches; grandes rémi-
ges noires, les moyennes blanches,
bordées de noirâtre , les suivantes en-
tièrement blanches, enfin les plus
rapprochées du corps d un brun-
marron , quelques-unes d'elles ter-
minées par un appendice pédicule,
formant une petite rame allongée;
rectrices noires , les quatre intermé-
diaires dépassant de beaucoup les
autres par une courbure élégante;
bec bleuâtre; point de plaqLie fron-
tale; pieds verts; épine humérale
moyenne et de couleur de corne.
Taille , dix-huit à vingt pouces. Les
jeunes ont le sommet de la tête d'uu
brun foncé; un sourcil blanc , puis
une ligne qui borde le cou et des^-
cend jusqu'à l'épaule; cette ligne est
blanche, lisérée de brun, et dégénère
4
;>o
JAC
en jaunàtio; les parties supérieures
brunes ; la gorge et le ventre blancs;
le milieu de la poitrine brunâtre ,
rayé de noir ; les grandes rémiges
noires, les autres blanches, les tiois
extérieures ont les appendices pédi-
cules ; le bec grisâtre; les pieds noi-
râtres. De l'archipel des Indes.
Jacana noir , Parra nlgra , La th.
Parties supérieuresnoires; les inférieu-
res et les tectrices alaires brunes ; ré-
miges vertes , bordées de noirâtre ;
lectrices noires ; bec jaune ; mem-
brane frontale rouge; pieds cendrés.
Taille, dix lignes. Du Brésil. Cette
espèce, distinguée par plusieurs au-
teurs , paraît n'être qu'une variété
du Jacana commun.
Jacana Peca , Parra Brasiliensis ,
Lath. Tout le plumage d'un vert
obscur, avec les ailes brunes; rectri-
ces d'un noir verdâtre ; bec jaune;
point de plaque frontale ; pieds d'un
gris verdâtre ; épine humérale droite,
très-pointue et jaune. Taille, onze
pouces. De l'Amérique méridionale.
Jacana Thégel , Parra Chilensis ,
Lath. Parties supérieures d'un brun
violet ; tête, gorge et portion de la
poitrine noires; rémiges et rectrices
d'un brun noirâtre; ventre blanc;
bec très-long, noirâtre ; plaque fron-
tale épaisse, charnue , divisée en
deux lobes rouges; pieds d'un noir
verdâtre ; doigts médiocrement longs;
épine humérale grande et jaune.
Taille , douze pouces. De l'Amérique
méridionale. Il paraît que c'est cette
espèce d'un naturel criard et querel-
leur qui a fait penser que toutes les
autres partageaient les mêmes habi-
tudes. Molina , qui a observé ces Oi-
seaux pendant son séjour au Chili,
dit que jamais ils ne quittent les prai-
ries voisines des savanes notées ,
qu'ils y sont constamment appariés,
qu'ils ne témoignent pas une grande
défiance, si ce n'est lorsqu'on cherche
à s'emparer de leurs nids; alors ils
entrent en fureur, se jettent sur l'a-
grcs'-pur et défendent leur progéni-
ture avec un courage extraordinai-
re. Leur ponte est de quatre œufs
fauves, picotés de noir.
JAC
Jacana VEUT, Parra viriilis , Lath,
Parties supérieui'es d'un vert noirâ-
tre ; tête , goi ge , cou , poitrine , ré-
miges et rectrices noirâtres, irisés en
violet; base du bec rouge , l'extrémi-
té jaune; plaque frontale ronde et
bleue; pieds verdâtres ; épine humé-
rale petite et grise. Tadle , douze
pouces. (DR..Z.)
JACAPA. Raniphocelus.oïs. Espèce
du genre Tangara , dont Vieillot a
fait le type d'un genre particulier. P^.
Tangatia. (DR..Z.)
JAGAPANl. OTS. Le Japacani de
Marcgraafl", espèce du genre Trou-r
piale. f^. ce mot. (dr..z.)
* JACAPAS. OIS. Dénomination
donnée par Desmarest à sa troisième
division des Tangaras. (dr..z.)
* JACAPE. BOT. PIIAN. La Grami-
née du Brésil et de Saint-Domingue
désignée sous ce nom par Marcgraafl'
et par Nicolson, n'est pas déterminée.
JACAPU. OIS. ( Marcgraaff.) S;yn.
de Jacapa. P^. ce mot. (u.)
JACAl'UCAYA. BOT. phan. (Marc-
graafF. ) Espèce brésilienne du genre
Lecythis. (b-.)
JACARAou JACARE. rept.saub.
( Marcgraaft'. ) Nom de pays du Caï-
man à lunette. T'. CiiocoDii,E. (b.)
JACARANDA. Jacaranda. bot.
PiiAX. Genre établi par Jussieu [Ge/t.
P/a/-!/.)dans la famille des Blgnonia-
cées et qui offre pour caractères : un
calice monosépale campanule , à cinq
dents; une corolle monopétale, tu-
bule;ise , inl'undibuliforme ou sub-
campanulée , ayant son limbe à cinq
lobes inégaux , disposés en deux lè-
vres; quatre étamines inégales et di-
dynames , avec le rudiment d'une
cinquième avortée ; un style terminé
par un stigmate formé de deux la-
melles rapprochées. Le fruit est une
capsule allongée, comprimée, li-
gneuse , à deux loges et à deux val-
ves , portant chacune la moitié de la
cloison sur le milieu de leur face in-
terne. Les graines sont striées, bor-
JAC
liées d'une aile membranciise. Ce
genre a été formé aux dépens du gen-
re Bignonia, dont il diffère surtout
j>ar le mode de déhisceiice et la forme
de sa capsule , qui est ;dlongcc, sili-
quifonne, avec la cloison oppo.^ée
«ux valves, tandis quelle leur est pa-
rallèle dans les vorilablcs espèces de
Bignoues. Au genre Jacaranda se
rapportent li s Bignonia cœnilea et B.
Jacaranda, 1j., amsi que trois espèces
nouvelles, cioissant également eu
Amérique , savoir : Jacaranda aciiii-
folia et J. ublttsifolia de Kunlh {in
Humb. ?iov. Gcn. , 3 , p. i45) , et J.
rhunibifulia de Meyer [JL Esseqiieb )
Ce sont toutes de grands et beauï Ar-
bres, ayant le port des JUiniosa , des
feuillus oppu?ées, pinnécs, et dont les
fleurs , en général violettes , sont
aTjillaires ou lermiuales, quelquefois
disposées en panicules. (a. «)
' JACARATIA. BOT. PHAN. l.cs
liges desséchéei du Cacte hrcsilieu
flésigné sous ce nom parPison, ser-
vent de flambeau aux naturels pon-
dant leurs voyages. L'c;pèce n'en est
pas déterminée. (13.)
JACARD. jiAM. (Belon.) Syu. de
Chacal. T'. Chjex. (b.)
* JACARE. BEPT. SAUR. F^. Jaca-
RA. Le nom de Jacare est aussi don-
né dans l'Inde au Gavial , sans qu'on
sache de quel pays ce nom est origi-
naire , s'il est passé d'Asie eu Améri-
que ou d'Amérique en Asie. (b.)
JACARINI. OIS. Espèce du genre
Gros-Bec. f^. ce mot. (b.}
JACCHUS. MAM r. Ouistiti.
JACEE. Jacea. bot. phan. Tour-
nefort fonda un genre Jacea qui fut
adopté par Vaillant , mais que Linné
réunit aux Centaurea. Jnssieu, for-
mant de nouvelles coupes dans ce
dernier genre, rétablit le Jacea , n>ais
il en élimina une espèce fort remar-
quable (/. pratensis) qu'il relégua
parmi les Rhaponticum. Enfin plu-
sieurs auteurs adoptèrent la sépara-
tion des Jacées d'avec les Centaurées;
mais ces auteurs n'ont ni bien carac-
térisé ni bien composé les groupes
JAC -.1
qu'ils ont proposés. Du moins tel est
le sentiment de Cassini qui fait re-
marquerquelecaraclère essenîiel des
Jacées réside dans la structure de
l'appendice des folioles intermédiai-
res de 1 iuvolucre, lequel n'est point
spinesceul au sommet, ni décuirenl
sur le bord de la foliole. Il f> joule que
le Jacea diffère du Cyanim par le style
dont les branches stiguïaliques sont
plus ou moins soudées, tandis qu'el-
les sont complitcmcul libres jusqu'à
la base dans les Cjanus. Le genre
Jacea qui doit icnferm^r le Centaurea
pratensis éloigne mal à propos par
Jussieu cl Mœnch, fait partie de la
tribu des Centaurées de De Candolle
etCassini. Il en a été f<iit mention à
l'article Centaurée de ce Diction-
naire, oii tous les groupes formés aux
dépens de ce genre vaste et Irès-na-
tu! el sont considérés comme de si-n-
ples sections.
La Violette a quelquefois été nom-
mée Jacée de printemps; le Ljchnis
dioica, Jacée des jardiniers, et le
Serratula tinctoria, Jacée des bois.
(G..N.)
JACINTHE. Hyacinthus. bot.
PHAN. Ce genre , de la famille des
Liliacées ou Aspho lélées , et (îe
l'Hexandrie Rlonogynie , L. , se
compose d'un grand nombre d'es-
pèces qui toutes sont des Plantes à ra-
cine bulbeuse tuniquée , ayant tou-
les les feuilles radicales étroites , les
fleurs disposées en épi à la partie su-
périeure de la hampe. Chaque fleur
se compose d'un calice tnbuleux, un
peu renflé vers sa partie inférieure,
ayant son limbe évasé , à six divisions
recourbées et égales. Les étamines
sont au nombre de six , incluses ,
attachées à la paroi interne du calice;
leurs filets sont très-courts; les an-
thères introrse-i, allongées et à deux
loges. L'ovaire est libre, sessile, ovoï-
de ou globuleux , à six côtes , à trois
loges contenant chacune environ
huit ovules attachés sur deux ran-
gties longitudinales à l'angle inter-
ne. Le style est d une longueur va-
riable , à trois angles obtus , terminé
par un stigmate à trois lobes. Le fruit
0 2 .TAC
est une capsule ordinairement trian-
gulaire, quelquefois déprimtïe vers
son centre , oiliant trois loges et plu-
sieurs graines dans chacune d'elles.
Elle s'ou%'ie en trois valves septitères
sur le milieu de leur lace interne. Les
graines sont ovoïdes ou globuleuses ,
offrant quelquefois à leur point d'at-
tache un renflement caronculiforme ;
elles contiennent fous un tégument
propre noirâtre , un endosperme
blanc et charnu vers «la base duquel
se trouve un embryon dressé , pres-
que cylindriqji/e.
Quelques auteurs , à l'exemple de
Miller, ont retiré du genre Jacinthe
les espèces qui ont le calice globu-
leux, resserré à sa partie supéiieure,
pour eu former le genre Muscari ; tel-
les sont VHjacinthus Muscari , Vil.
tacemosus , VJl. comosus , VH. bo-
t/jo/f/esdc Linné. /". Muscari.
Le genre Hyocinthus est extrême-
ment rapproché par ses caractères et
par son port du genre Scilla. Mais
dans ce dernier , le calice est formé
de sis sépales ilistincts les uns des au-
tres jusqu'àleurbaseet pinson moins
étalés, tandis que dans les Jacin-
thes les six sépales sont tellement sou-
dés que le calice paraît monosépale.
La plupart des espèces de Jacinthes
sont des Plantes d'agrément. Mais ,
parmi toutes ces esj'èces, il en est
une surtout qui est cultivée en abon-
dance, c'est la Jacinthe des Jardi-
niers. Nous allons d'abord la décrire
à son état naturel de simplicité , après
quoi nous ferons connaître quelques-
unes de sesprincipales variétés et son
ntode de culture et de mviltiplication.
Jacinthe d'Orient , Hyaclnihus
Oiiertlalis, L. Vulgairement Jacinthe
des Jardiniers. Celle belle espèce est
originaire d'Orient et de l'Asie -Mi-
neure ; mais au.jourd'hui elle est en
quelque sorte natiralisée dans toutes
les parties de l'Europe oii l'on s'oc-
cupe de la CLiliuie des (leurs. Son
bulbe est simple, ovoïde , formé de
tuniques emboîtées les unes dans les
autres , et recouvertes extérieurement
d'écaillés sèches d'un gris violaeé.
Du plateau ou de la couronne sur la-
JAC
quelle lebuibe est assis à sa partie In-
férieure naît une racine composée de
fibres cylindriques, simples et blan-
clics. Les feuilles sont les unes dres-
sées , les autres étalées, allongées,
étroites , un peu canaliculées et poin-
tues, d"un vert agréable. Du centre
de ce faisceau de feuilles s élève une
hampe nue de six à neuf pouces d'é-
lévation , quelquefois davantage , cy-
lindiique, glabre, terminée par un
épidejolies fleursbleues ou blanches,
répandant une o.Heur extrêmement
suave. A ces fleurs succèdent des eap-
.sules déprimées, à trois angles très-
saillans et obtus, s'ouvrant en trois
valves ctcontenant des grainesglobu-
leiisesqui oflient chacune une caron-
cule très-saillante à leur point d'atta-
che. C'est l'espèce que nous venons
de décrire qui , transpoitée il y a plus
de deux siècles dans les jardins de la
Hollande ,. et particulièrement dans
ceux de Harlem , a fourni à la lon-
gue , par les soins du cultivateur, ces
innombiables variétés à fleurs sim-
ples et doubles dont le nombre s'élè-
ve aujourd'hui au-flelà de deux mil-
le. Aujourd'hui le goiit des Jacin-
thes, de même que celui des Tulipes ,
n'est plus aussi généralement répan-
du qu'autrefois , surtout eu France.
Il fut un temps oii les amateurs de
Jacinthes pavaient jusqu'à deux et
tiois mille francs un seul oignon
d'une variété nouvelle. Dans les pre-
miers temps oii la culture de celle
belle iàliacée comineuc I à s'introdui-
re en Hollande, on ne recherchait
que les variétés à (leurs simples; cel-
les à fleiu'S doubles étaient considé-
rées comme des monsiruosilés et sans
nulle valeur. Plus tard, le goût des
amateurs changea entièrement, et
l'on n'altaclfa plus de valeur qu'à cel-
les dont les tleurs étaient bien plei-
nes. Pour qu'une Jacinthe ail encore
du prix, il faut qu'elle soit non-seu-
lement grande et bien pleine , mais il
faut qu'elle soit bien r('g lièie , c'est-
à-dire que ses divisions soient égales
et recourbées en dehors. Elle ac-
querra une valeur plus grande en-
core si le cœur est d'une couleur dif-
JAC
féiente de celle des divisiotii externes.
Ou peut établir trois classes parmi
les nombreuses variétés de Jacinthes :
celles à [leurs enlièiemont simples,
celles qui sont doubles et entiii celles
qui boul pleines. I^cs deux prl'inières
classes se niulliplieut de cayeux cl de
graines, les dcinièies seulement par
le moyen des cayeux, paice que leurs
ileuis sont (outà-fail stériles. C est
parie mo\en des graines que les lle\i-
risles hollandais obtiennent chaque
année un grand nombie de variétés
nouvelles; parles cayeux, au contrai-
re, ils piopagent et conservent les
variétés déjà connues. Dans une ex-
cellente histoire des Jaciulhes publiée
à Amsterdam en 1768, l'auteur cite
plus de dix-huit cents variétés qui
toutes ont un nom particulier. On
conçoit que depuis celte époque le
nombie s en est encore de beaucoup
augmenté.
La culture de.^ Jacinthes , bien que
ces Hantes soient assez rustiques,
exige des soins |iarticuliers, surtout à
cause de leur tlor.uson très-précoce.
En efTet , sous le climat de Paris il
n'est pas rare de voir les Jacinthes
fleurir dès la fm de mars ou dans les
premiers jours d'avril. Les Jacinthes
se pLinlent ordinairement en plan-
ches de trois pieds environ de lar-
geiu" sur une longueur vaiiable, sui-
vant le nombre que 1 on en possède.
Chaque planche doit être creusée à
uneprofondeiu' de dix pouces et rem-
plie d'une teric pai liculière qui est
un mélange de fumier de Vache et
de sable de Bruyère. On unit bien
cette terre et l'on y trace des lignes
longitudinales et tiansversales , éloi-
gnées les unes des autres de six pou-
ces ; on enfonce un oignon à chaque
point dintei section , api es quoi on
recouvie le tout d'une nouvelle cou-
che de terre préparée de tiois à qua-
tre pouces d épaisseur que l'on sou-
tient sur les côtés avec des tringles
de bois. Ce travad doit se faire vers
le milieu de septembre ou le com-
meucemenl d'octobre. La Plante doit
être ensuiie lecouverte avec des co-
quilles dH'.iîtres piiées, si l'on peut
JAC 5:,
s'en piocurer. Lorsqu'on craint de
trop lorles gelées pendant l'iiiver, on
recouvre les oignons d'un lit de paille
sèche. Quand au printemps les Jacin-
thes commencent à fleurir, elles exi-
gent de nouveaux soins. Les ama-
teurs sont d::ns l'ha[)itude de recou-
vrir chaque planche d'une sorte de
petite tente qui lis gar-intit à la fois
et de la neige et du soleil , qui hâte
trop le développement des fleurs,
(jeux qui n'out pas de lente se ser-
vent de paillassons soutenus sur des
traverses de bois et qui remplissent à
peu près le même objet. Il faut néan-
moins avoir soin de ne pas les laisser
couveites trop long temps, afin que
les tiges ne s'allongent pas trop par
suite duncsorledetiolcmenl. La lige
d'un grand nomlire de variétés de-
mande à être soutenue avec un petit
tuteur de bois, à cause du poids des
fleurs qui lu terminent. Ouand les
fleurs sont passées, on attend que la
tige et les feuilleJ! jaunissent et se fa-
nent, avant de retirer les oignons de
terre. Pour cela on doit choisir un
beau jour. On peut, si le temps est
bien sur , les laisser à terre pendant
une quinzaine de jours , afin qu'ils
achèvent de bien mûrir. On les ren-
tre ensuite et on les [)|acc sur des ta-
bletle^. Qi.and ils sont bien secs , on
les épluche, c'est-à-dire que l'on ôte
les feuilles et les racines desséchées ,
on détache les cayeux que l'on met de
côté. Après quoi on replace de nou-
veau les oignons sur des planches
jusqu'à l'époque oii l'on doit les re-
planter. Il y a des variétés dont îles
oignons durent ainsi vingt et même
vingt-cinq ans. Ce sont particulière-
ment celles qui ne poussent que deux
ou un très-petit nombre de fouilles
chaque année.
Parmi les espèces indigènes , nous
signalerons les suivantes :
Jacinthe des uois , Hyacinthus
non scriptus, L., Sc///a nalans, D. C,
FI. Fr. Celle espèce est excessive-
ment commune dans quelques bois,
au printemps. Son bulbe est petit,
globuleux; ses feuilles linéaires; sa
hampe, haute d'enyaon un pied,
})orle un tipide Heurs d'un iieau bleu
(le ciel et renversées. C'est à tort
qu'elle a été placée par quelques au-
teurs dans le genre Scilla.
Jacinthe de Rome , Hyacinthus
romanijs , L. Ce(te espèce croît en
abondance dans les cliamps incultes
de lu cainpar^ne de Piome où nous
lavons recueillie en fleurs vers la fin
de mars; elle vient également dans
le raidi de la France. Son bulbe est
très-gros; ses feuilles sont linéaires ,
étroites; ses fleuisd une teinte grise,
sombre, forment un épi très-serré
à la partie supérieure de la hampe.
Jacinthe tardive, Hyacinthus
serotinus , L. Cette espèce ressemble
à la précédente par la couleur sombre
de ses fleurs. Ses feuilles sont plus
élsoiles et comme canaliculées; ses
fleurs forment un long épi unilatéral,
les trois lobes externes du calice soîit
recourbés en dehors. Elle croît dans
le midi de la France et la. Baibarie ;
Bory de Saint- Vincent l'a retrouvée
en Andalousie , surtout dans les dé-
tritus schisteux de la Sierra-Aloréna.
On a beaucoup discuté pour sa voir
si l'Hiaciulhe des anciens était une
espèce du genre auquel Linné appli-
qua ce nom. On sait en effet que ce nom
était célèbre dans les fables mytholo-
giques des Grecs et des Romains.
Apollon , jouant au disque avec le
jeune et bel Hyacinthe, son favori,
le frappe involontairement à la tête
d'un coup auquel il succombe. Dé-
sespéré, le dieu change en fleuis les
gouttes de sang d>' son ami et leur
donne le nom d Hyacinthe. Les poè-
tes qui nous ont transrais cette fa-
ble n'ayant pas donné de description
de la Plante qu'ils nommaient Hya-
ciiithe , les botanistes modernes ont
beaucoup varié sur ce sujet. Ainsi,
les uns , tel que Linné , ont cru que
l'Hyacinthe étnit la Dalp/iinium yJja-
cis, parce que, suivant Ovide, on
lisait les mots ai ai sur les fleurs
de l'Hyacinthe , rappelant les cris
plaintifsque poussa le mourant. Sau-
maisc , Sprengel et Sibthorp pen-
sent que c'est le Glayeul , Gladiu~
/us communis. D'autres, et en plus
JAC
grand nombre, cioient que l'Hya-
cinthe des anciens est le Liliuin
J^lartagon de Linné, parce que cette
Plante présente dans la couleur de
ses fleui s, dans les lignes qu'elles of-
frent, beaucoup de ressemblance avec
ce que les anciens nous ont trans-
mis sur leur Hyacinthe. Mais ou
conçoit qu'une pareille question ne
saurait être résolue d'une manière
poitive et incontestable , et tel est le
vague qui règne sur ce sujetque, quel-
le que soit l'opinion qu'on adopte,
on ne manquera nid'argumens pour
la défendre , ni de raisons pour l'at-
îaquer.
Le nom de Jacinthe a été étendu,
par les jardiniers, à la Tubéreuse, à
plusieurs Scilles , à une Ornithogale ,
ainsi qu'à une variété de Prunes.
(A.H.;
JACKA. BOT. PHAN. /^. Jac.
JACKAASHAPUCK. bot. phan.
Selon Valmon de Bomare , les Amé-
ricains du Canada donnent ce nom à
l'Airelle dont ils fument la feuille en
guise de Tabac. (b.)
JACKANAPER. mam. Ce nom dé-
signe dans quelques anciens voya-
geurs qui ont parlé des îles du cap
Vert , le Simin sabœa , espèce du
genre Guenon. F . ce mot. (B.)
JACKIE. REPT. BATR. Espèce du
genre Grenouille P^. ce mot. (b.)
* JACKIE. Jackia. bot. phan.
Genre de la famille des Piubiacées ,
et de la Pentandrie Monogynie, L.,
ét:ibli par Wallich (//. Ind. 2 , p.
521 ) qui lui attribue les caractè-
res suivans : calice adhérent avec l'o-
vaire infère, à limbe unilatéral trifi-
de; corolle monopétale infundibuli-
foruîc, à tube filiforme, à limbe cam-
panule , à cinq lobes ; anthères fili-
formes setsiles et incluses; style très-
long terminé par un stigmate bilobé.
Capsule couronnée par le limbe du
calice unilatéral et développé; à une
seule loge contenant une seule grai-
ne. Ce genre ne se compose encore
que d'une seule espèce, /cc>(7a o/naia,
loc. cit., grand Arbre tiès-toufFu et
JAC
lamilië qui croît aux environs de
Singapore dans l'Iude ; ses feuilles
sont opposées et presque décussées ,
obovales , elliptiques , ncuminées ,
courtemeul pctiolées; les fleurs for-
ment de grandes panicules axillaires
opposées et peudanles. (a. b.)
JAGKOU. OIS. (Dampier.) Et non
Jacion. Syu. d'Ara rouge. /'. Ara.
(B.)
JAGKSONIE. Jacksonia. bot.
PHAN. Genre de la famille des Légu-
mineuses et de la Décandrie Mono-
gynie, L., établi par R. Brown [Ilort.
Kew. , a*" édit. , vol. 5, p. 12) qui l'a
ainsi caractérisé : calice à cinq divi-
sions profondes et presque égales ; co-
rolle papilioniicée dont les pétales
sont caducs, ainsi que les étamines
qui ont leurs filets libres ; ovaire à
deux ovules, sin monté d'un style su-
bulé et d'un stigmate simple. Le
fruit est un légume un peu renflé ,
ové ou obloug , à valves pubcscentes
inférieurement; graines dépourvues
d'arilles calleux [Strophiolœ). Ge gen-
re a d'abord été constitué sur une
Plante que Labillardière {Nov.-IluU.
Spec.,\,-ç 107, t. I 56)avaitdécrite et
figurée sous le nom de Guinphulobium
spinosu/n. Outre cette espèce, Brown
en a publié une autre sou^ le nom de
Jacksonia scopaiia. De Gandolle
{Prodrom. Syst. Eegii T-'eg. T. 11,
p. 107) vient d'augmenter ce genre
de trois espèces, savoir : J. horrida ,
nouvelle espèce ; J. furceliatu ou
Gomp/inlubhtm farcellatiim ^ Bon pi.
[Nov. , 5o , t. 1 1 ) , et J. reliciilala ou
Daviesia reticitlala de Smith [Trans.
Linn. Soc, 9,p, 25ô). Les Jacksonies
sont des Arbiisseaux particuliers à
la INouvelle-Hollande , presque dé-
fiourvus de feuilles lorsqu'ils ont pris
eur accroissement .ayant leurs bran-
ches souvent augideuses, et les ra-
rauscules foliiformes. Leurs fleurs
sont jaunes. (g..n.)
JAGO. ois. Nom vulgairement
donné à la plupart des Perroquets
réduits en domesticité. (b.)
JACOBiEA. BOT. THAN. f^. Jaco-
BÉE.
JAG 55
JAGOB^ASTRUM. bot. tiian,
Ayant subdiviséle genre Jacobœaàc
Tourncfort, Vaillant donna le nom
de Jacèbœastruni au groupe dont les
espèces étaient pourvues d'r.n iuvo-
lucre simple, de fleurs mâles el de
Weml-fleurons femelles. Gomme ce
nom était contraire aux règles impo-
sées par Linné dans sa Philosophie
botanique, il le changea en celui A'O-
ikonna. P'. ce mot. (g.n.)
JAGOBiEOIDES. bot. piian. Ce
nom avait été donné [)ar Vaillant à
l'un des genres qu'il avait formé.-, aux
dépens du Jacobœa de Tourncfort.
Linné le changea en celui de Ci/iera-
ria. V. GlNlÉRAIHE. (g..n.)
JAGOBKE. Jacobœa. bot. piian.
Sous ce nom Tournefort distinguait
des Senecio les espèces dont les demi-
fleurous marginaux étaient très- ap-
parens , mais il y confondait plu-
sieurs Gorymbifères dont on a fait de-
puis les genres Cineraiia et Othonna.
Vaillant subdivisant le Jacobœa de
Tournefort , sépara ces deux derniers
sous les noms ue Jacubœoides et de
Jacobœastritrn qui n'ont point été ad-
mis vu leur désinence contraire aux
règles delà glossologle botanique. Le
caractère Cisentiel An Jacobœa ne pa-
rut point aïsez important à Linné
pour être employé comme généiiquej
en conséquence ce genre ne devint
plus à ses yeux qu'une section du
Senecio. La plupart des auteurs se
sont rangés à l'avis de Linné , et avec
d'autant plus de raison qu'il deve-
nait fort difficile de connaître les li-
mites du Jacobœa. Eu eft'et, ceux qui
ont admis ce genre s'accordent très-
peu sur sa composition. Vaillant eu
avait séparé sous le nom de Solidago
les espèces à feuilles entières ; celles-
ci lui furent réunies par Adanson,
auxquelles il adjoignit les Plantes
formant le Jacc^œoides ou Cineraiia
de Linné. Gaertner , en excluant ces
dernières , s'est conforméàpeuprèsau
sentiment de Vaillant. Necker ima-
gina inutilement le nouveau mot de
Senecio pour désigner le groupe en
question. Les genres Senecio et Jaco-
56 5AG
bœa de Mœnch sont distingués com-
me ils l'étaient par ïoiiriiefoi t , mais
ce botaniste a créé en outre sur le
Senecio cernuus , L. , un genre Cras-
socephttlum , L., qui n'a pas été adop-
té. Enfin, comme pour augmenter la
confusion, Tlumbcrg a changé les
anciens noms, donnant au Jacubœa
celui de Senecio et au Senecîo celui
de J'acobœa. Cet exposé sommaire
des versatilités des auteurs louchant
le genre Jcco^œa ne nous seinble p^is
inutile; il doit prémunir contre les
innovations faites d'une manière in-
considérée ou par un système de sub-
division qui tend de plus en plus à
rompre certains groupes très-natu-
rels, quoique ceux-ci présentent de
légères modifications dans la struc-
ture de leurs divers organes. Il nous
semide donc plus convenable aux'
intérêts de la science d en revenir,
relativement au Jacubœa, aux idées
(ie Linné , c'est-à-dire de ne point
le séparer complètement du Sene-
cio. C'est ce qu'a fût H. Cassinl
qui ne l'admet q-,ie comme un simple
sous- genre ; néanmoins il en a tracé
des caractères tellement circonstan-
ciés qu'on serait disposé à lui donner
une grande importance. C'està l'arti-
cle Senkçon que nous donnerons
ceux qui seront nécessaires pour dis-
tinguer ce sous genre.
On a quelquefois appelé JacobÉe
MARITIME le Cineraria maritinia, L.
(G..N.)
"*■ JACOBEl'lS. Jacobeœ. r.OT. piian.
Dans ses Fa.'uilles naturelles des Plan-
tes , Adanson donnait ce nom à l'une
des dix sections suivant lesquelles il
partageait les Composées; mais la
manière artificielle dont il !'a carac-
térisée, et l'exclusion du genre iS'e//e-
cio si étroitement lié avec le Jacubœa
que Linné les a réunis, ont empê-
ché d'admettre la tribu formée par
Adanson. •
Le nom de Jacubece a été récem-
ment donné par Kuntli {Nui^. Gêner,
et Spec. Plant, œquinucl. T. iv, p.
a 54) à la quatrième section qu'il a
Établie dans les Synanthérées de l'A-
mérique équinoxiale, et qu'il a corn-
JAC
posée des genres suivans : Verdicium^
Dumerilia , Kleinia , Cacalia , Ci/Ici-
tium , Senecio , Cineraria , JVerneria ,
Tagetes et Bœbera. f^. ces mots -et
Si'NANTHÉRÉES. (G..N.)
JACOBIN. OIS. Espèce des genres
Corbeau et Gièhe. f"^. ces mots. Ce
nomest encore synonyme deMorillon,
espèce de Canard. Ou a aussi appelé
Jacobin Huppe , la femelle de l'Ldo-
Jio , espèce du genre Coucou, y. ce
mot. (b.)
" JACOBIN, BOT. CRYPT. Paulet
appelle ainsi un Champignon du
genre Agaric, qu il nomme également
Ventre brun et Ventre blanc. (b )
JACOBINE. OIS. Espèce d'Oiseau-
Mouuhe. V. Colibri. On a aussi
donné ce nom à la Corneille mante-
lée. (b.)
JACODE. OIS. Syn. vulgaire de
Draine. /^. Merlï:. (dr..z.)
* JACOS. POIS. Les Pois.sons gros
comme des Veaux , qu'on pêche à la
Côte-d'Or en Guinée, et dont il est
question dans l'Histoire des voyages,
ne sont pas connus. (,B.)
JACOU. OIS. ^.Marail etYACQji.
JACQUIEPi. BOT. PHAN. Pour Ja-
quier. T''. c?; mot. (b.)
JACQUINIE. Jacquinia. bot.
PHAN. Ce nom imposé par Linué et
par Jussieu à un genre de la famille
des Sapotées , a été donné postérieu-
rement par Mutis au genre Trilix de
Linné. Le premier de ces genres doit
seul conserver le nom de Jacquinia ;
il ofîVe les caractères suivans : le ca-
lice est monosépale, persistant, à cinq
lobes incombans par leurs parties la-
térales; la corolle est monopélale,
subcanipanulée. Son limbe est à dix
lobes, cinq alterney plus peils, en
général dressés , et cinq plus gi ands ,
lélléchisel externes. Les étamines, au
nombre de cinq, sont insérées à la
base de la corolle. L'ovaire est uni-
loculaire contenant un assez grand
uombre d'ovules attachés à un tro-
phosperme basilaire. Cet ovaire est
surmonté d'un style très-court que
JA.D
termine un stigmate obtus. Le fruit
est une baie sèche , globuleuse , api-
culée à son sommet , environnée à sa
base par le calice persistant , conte-
nant d'une à six grainns attachées à
sa base. Ce genre se compose de huit
espèces , loules originaires du conti-
nent ou des îles de l'Amérique méri-
dionale. Ce sont deij Arbrisseaux ou
des Arbustes , ayant leurs feuilles
tantôt éparses , tantôt opposées ou
verticillées , toujours très -entières.
Les fleurs sont terminales, disposées
en épis ou en grappes, rarement so-
litaires. Jje genre Jacquinia avait
été placé par Jiissieu dans la famille
des Sapotées. Mais aujourd'hui il
fait partie du nouveau groupe des
Myrsinées ou Ardisiacées. Il faut
en exclure le Jacquinia venosa de
Swailz, qui est une Plante de la fa-
mille des Rubiacées , à laquelle Vahl
a donné le nqm de Psycholria mega-
lospcrrna. (a. R.)
* JACUAGANGA. bot. i'han.
(Pisou.) Syn. de Costus. (b.)
JACULUS. MAM. Nom scienlitique
d'une Gerboise, f^. ce mot. (a.)
• JACULUS. REPT. oPH. J^. Erix.
JACDRUTUouJACUTURU. ois.
F~. Chouette , sous- genre Hiboux.
(B.)
JADE. MIN. Ce nom ne se rap-
porte à aucune espèce minérale bien
déterminée ; il a été donné à des subs-
tances très-différentes , telles que le
Feldspath tenace , la Prehniie , et des
roches composées de Pétrosilex et de
Talc , de Feldspath compacte et de
Diallage , etc. Ces substances ont en
général des temtes vcrdâlres ou blan-
châtres , et à cause de leur dureté
elles suppléent souvent à l'emploi
des matières méialliques chez les
peuples peu civilisés. On en distingue
trois variétés principales :
Le Jade képhrétique , ou la INÉ-
PH«ITE , vulgairement appelé Jade
oriental. Il paraît être un mélange
de Pétrosilex et de matière tal-
queuse. Il est très-dur , et pèse spé-
cifiquement 2,95. Il fond en émail
JAD 57
blanc par l'action du chalumeau,
Sa cassure est écailleuse, et sa trans-
f)arence imite celle de la cire. On
e travaille difiicilemenl , et le poli
qu'il reçoit a toujours quelque chose
de gra->. Ses couleurs sont le ver-
dàlre , l'olivâtre et le blanchâtre.
Il nous vient de la Chine, sous la
forme d'objets sculptés et travaillés à
jour avec beaucoup de délicatesse. Il
est composé, suivant une analyse de
Kaistncr , de : Silice 5o,5o -, Alumine
10,00: Magnésie 3i ,00 ; Oxide de Fer,
5,.'io; Oxide de Chrome, o,o5 ; Eau ,
2,76. Cette variété de Jade est du
nombre des substances miilérales
qu'on employait anciennement com-
me aniulelles , c'est*à-dire que l'on
portait sur soi pour se soulager ou
se préserver de certains maux. C'est
parce qu'on la croyait propre à gué-
rii'la colique néplnétique qu'on lui a
donné les noms de Pierre néphrétique
et de Pierre divine. On trouve cette
substance en masses roulées dans le
lit des torrens qui descendent de la
grande chaîne de l'Himalaya en Asie.
Il paraît que ce sont ces masses déta-
chées qui fournissent aux artistes
chinois la plus grande partie du Jade
qu'ils (ravaillent.
Le Jade ascien ou axinien, Bei/s-
teiii , Wern., vulgairement Pierre de
hache. Très-dur; à cassure écail-
leuse; couleur d'un vert olivâtre:
susceptible de po'i. Il existe à Ta-
vaï-Punama , île méridionale de la
Nouvelle-Zélande. 11 lire son nom
de Pierre de hache de la forme
sous laquelle les Sauvages l'ont fa^
çonné , pour 1 employer aux mêmes
usages que nos haches et nos coins.
On lui a donné aus.-.i les ntinis de
casse-tête et de Pierre de la circon-
cision. On trouve de ces Pieries de
hache dans beaucoup d'aulies pays ,
et même en Europe : elles se rappor-
tent à différentes espèces de roches,
l'Ophite, la Serpentine , etc.
Le Jade de Saussure (Voyages
dans les Alpes , n° 1 1 2 et 1 1 3) ; Saus-
surite , Théodore de Saussure. ïrès-
tenace; couleur blanchâtre, verdâ-
tre ou bleuâtre. Susceptible d'allée
58
JAG
ratioa, comme le Feldspath des Gra-
nités. Saussure enfaisait une vaiiété
du Jade; mais la plupart des miné-
ralogistes le réunissent au Feldspath
compacte. V. Fxldspath. C'est un
des principes coinposans de l'Eu-
photide. (g. DEL.)
JADELLE, JODELLE ou JOU-
DARDE. OIS. Syn. vulgaires de la
Foulque Maci'oule. /^. Fotjlquk.
(DR..Z.)
* JADEN ET LADEN, bot phan.
Syn. arabes de Ciste ladanifère. /^.
Ciste. (b )
* JiEGERIE. Jœgeria. bot. phan.
Genre de la famille des Synanthérées,
Corymbifèies de Jussieu, et de la
Syngénésie superflue, L. , établi par
Kunth(A'op. Gêner, et Spec. Plant,
œquin. T. iv , p. 277) qui l'a place
dans la tribu des Hélisuthécs , et l'a
ainsi caractérisé : iuvolucre cauipa-
nulé , composé de cinq folioles égales
dont lei bords sont roulés en dedans ;
réceptacle conique, couvert de pail-
lettes ; fleurons du disque tubuleux ,
nombreux, bermaphrodites; ceux de
la circonférence en languettes et fe-
melles; akènes oblongi-cunéiformes,
dépourvus d'aigrettes. C est par ce
dernier caractère que ce genre se dis-
tingue du îf'iborgia; d diffère de
VUnxia pai- son réceptacle conique et
paléacé. L& Jœgeria miiluides, Kunlh
{loc. cit., tab. 4oo), est une petite
Plante herbacée dont la lige est sim-
ple, ordinairement à un seid capitule,
rarement à plusieurs. Ses feuilles sont
opposées, entières, sessiles, ovales-
allongées, marquées de trois nervu-
res et très-légèrement velues des deux
côtés. Les lleurs sont petites, pédon-
culées et jaunes. Celte Plante croît
dans les lieux tempérés près d'Ario ,
au Mexique. (g..n.)
* JAGGREÉ. BOT. PHAN. Sorte
de sucre que les babitnns de Suma-
tia retirent delà liqueur qui découle
de l'Aréquier, et que les Français
prononcent Chagari ; d'oii Marsden
croit par une étymologie un peu for-
cée que le mol Sucre est dérivé, (b.)
JAL
* JAGO. Gallus gigaiiteus. ois.
(Temmincli.) Espèce du genre Coq.
P' . ce mot. (b.)
JAGOjN. moll. Il est difficile, pour
ne pas dire impossible , de rapporter
cette espèce d'Adanson (Coquil. du
Sénég., pi. iS) à son véritable genre;
mais il est probable que c'est un Car-
dium, puisque dans sa description
il dit que la charnière est semblable
à celle du Kaman qui est bien cer-
tainement un Cardiuin. (D..11.)
* JAGORACUCU. MAJi. L'Ani-
mal brésilien mentionné sous ce
nom par Lacbênaye-des-Bois , pa-
raît être une grande espèce de Chat.
(B.)
JAGUACAGUARA. pois. (Marc-
graaff.) Syn. de Moucharra, espèce du
genre Glyphisodon. /^. ce mol. (b.)
* JAGUACINI. MAM. On ne con-
naît pas le Carnassier brésilien men-
tionné sous ce nom par Lachènaye-
des-Bois qui le compare au Renard
et le dit très-dormeur, se nouriissant
de Crustacés et de cannes à sucre.
(«•)
JAGUAR ET JAGUARETE. mam.
Espèces du genre Chat. F", ce mot.
_{_B.)
JxAGUAR. FOIS. Espèce brésilien-
ne de Bodian. F", ce mot. (b.)
JAGUARUNDI. mam. Pour Ya-
guarondi. F', ce mot. (c.)
JAIS. MIN.' F. Lignite.
* JAJON. MoLL. Nom vulgaire du
f'enus eburnea. '• (b.)
» JAKAIlvACHL bot. PHAN. Syn.
caraïbe de Cedrela odorata , L. F.
CÉDRJiLE. (b.)
JAKAMAR. ois. Pour Jacamar.
F. ce mot. (b.)
* JAKANA. REPT. OPH. On ne con-
naît pas la Vipère brésilienne men-
tionnée sous ce nom de pays parSéba
et par Lachênaye-des-Bois. (b.)
JALAP. Jalappa. bot. phan. On
désigne sous ce nom la racine d'une
espèce du genre \Àseïon{Convolvuliis
JAL
Ja/appa, L.), qui est fort eniplo^ ee en
incfleciue. Le Jalap nous vient du
Mexique et de l'Amérique septentrio-
nale. Ainsi qu'on la trouve dans te
cominerci! , la racine de Jalap est en
morceaux globuleux ou hémisphé-
riques, quelquefois eu rouelles de
deux à trois pouces de diamèti'c. Sa
surface externe est d'un brun sale;
son intérieur est d'une couleur moins
foncée , marqué de zones ou de cou-
ches conccntiiques emboîtées les unes
dans les autres, comme les couches
iigneuses dans la tige des Arbies ili-
colylcdonés ; sa cassure est irréguliè-
re , offrant quelques points biillans
de matière résineuse. Son odeur est
désagréable et nauséabonde , surloul
quand il est réduit en poudre ; sa
saveur e^t acre et irritante. On doit
au docteur Félix Cadel-Gassicouit,
une analyse très-soignée de cette ra-
cine , publiée dans sou excellente
Dissertation sur le Jalap. Ce chimis-
te a trouvé sur 5oo parties de celle
racine : Résine .'Jo : Eau 24; Extrait
goinmeux i2 20 -, Fécule i2,5; Albu-
mine 12,5 ; Phosphate de Chnux 4 :
Muriato de Potasse 8,i; et quelques
autres Se!s. Le principe le jmis actif
du Jalap est saus contredit la lÀé^ine,
qui forme environ la dixième partie
de SOI', poids total -.aussi en employant
cette Résine est-on sûr d'obtenir i!es
effets pins coustans que par l'usage
de la racine elle-même. Le Jalap est
un médicament puissamment purga-
tif, qui, donné à une dose un peu
élevée , peut déterminer des super-
purgaîions violentes, l'intlammation
des in:estlps et d autres accidens très-
graves. Son usage convient surtout
aux individus chez lesquels prédo-
mine le système lymphatique, et à
ceux dont la susceptibilité nerveuse
est presque nulle. Ainsi plusieurs
médecins en ont retiré d'heureux ef
fets dans l'hydropisie ascite essen-
tielle , dans les scrophules et pour
combattre les Vers intestinaux. On
doit au contraire s'en abstenir toutes
les fois qu'il y a fièvre ou irritation
locale violente. La dose du Jalap en
poudre est d'environ trente à qua-
JAM 5(1
raule grains pour uu adulte. Il est
presque toujours préférable d'em-
ployer la Résine que l'on donne à la
dose de quatre à huit grains, (a. k.)
JALOUSIE. BOT. PH.vN. Nom vul-
gaii'e de l'Amaranthe tricolore et
d'une variété de Poires. (b.)
JAMAÏQUE. MOLi.. Nom vulgaire
et marchand du Venus pensylvani-
ca. (b.)
JAMAR. MOX>L. Linné avait rap-
porté le Cône Jamar d'Adanson (Co-
quil. du Sénég. , pi, 6, fig. i) à son
Conus Genucnus ; mais ce Cône ne
pouvait être admis par la synony-
mie; car on vcit qu'il y a confondu
plusieurs espèces distinctes. Ce serait
au Cône papilionacé de Lamarck
qu'il se rapporterait, mais nous dou-
tons beaucoup que le Jamar soit la
même espèce. (d..h.)
JAM ARALCTON. ois. (LevaiUant.)
Même chose que Jacamaralcion. /'".
ce mot. (g.)
JAMBE. coNCH. Nom vulgaire et
marchand de VOstrea isognomon. (li .)
JAWBIERS. BOT. CRYPT. Paulet a
établi sous ce nom une famille d'A-
garics , dont l'un est le Jajibier
ur.ANC, et l'autre le Champignon Pié-
glisse. De tels noms ne sauraient être
adoptés. (b.)
JAMBLE. moll. L'un des noms
vulgaires des Patelles. (b.)
JAMBOLANA. bot. piian. La
Plante désignée par Rumph sous ce
nom re|'roduit par Adanson, sem-
ble être une Wyrtée et même une
Capèce i.V Eugenia ou de lUjitus. Ce-
pendant Linné eut en vue une tou-
te autre Plante, lorsqu'il constitua
son genre Janibolife/a , auquel il as-
signa pour synonyme le Jambolana
de Rumph : car la Plante linnéenne
est une Rutacée. /". Jambolifera.
Cg..n.)
JAMBOLIFERA. bot. phan. Sous
ce noin , Linné établit un genre qu'il
décrivit d'une manière fort obscure
et auquel il assigna pour synonyme le
Jambolana de Rumph. Celui-ci fut re-
6o
JAM
connu pour une Myriée , tandis que
l'autre fut placé dans les Rutacées et
décrit par Gaertner {de Fnict. i , p.
a8o) sous le nom de Cyminosma. Les
auteurs et particulièrement De Can-
4olIe {Prvd/Vîn. Sjst. liegn. F eg, i,
p. 722) ont adojité le noui sidjslitué
par Gaertner. /^. Cyminosme. Le
mot de Jamboiifera fut de nouveau
appliqué à la Plante de Ruinph pnr
Gaertner qui en fit un genre distinct.
Mais Kunth a démontré (Mém. de la
Soc. d'Hist. Nat. de Paris, T. 1, p.
524) que ce j,'enre devait être réuni
au Myi-lus , conjointemenl avec ÏEu-
genia , le Sisjgium , le Gre.ggla et le
Caryophyllus. V. Myrte. (g..n.)
JAMBON. CONÇU. Nom vulgaire et
marchand du Pïnna saccaia. V.
PiNNE. (b.)
JAMBONNEAU, moi^l. Nom sous
lequel Adanson a réuni plusieurs
genres, tels que Moules, Modioles
et Pinnes,, et qui n'a pas été admis.
On donne plus particulièrement le
nom de Jambonneau aux Coquilles
du genre Pinne. / . ce mot. (d..h.)
JAMBOS, JAMBOSA et JAM-
BOSILR. BOT. PHAN. Noms français
empruntés du malais , pour désigner
le genre Eugenia qui, d'après Swai Iz
et Kunth , doit être réuni au Myrtus
dont il ne ilifiere nullement, r. M.YK-
TE. (A.R.)
JAMESONITE. min. Nom sous
lequel plusieurs minéralogistes ont
réuni les deux substances qui ont été
décrites jusqu'ici sous les noms
d'Andalousite et de Macle. ;^. ce der-
nier mot. (G.DELJ
* JAMM ET JAMMA. Ces noms
japonais sont des adjectifs qui, dans
la langue japonaise, signifient des
espèces sauvages et alpines; ils sont
passés dans les dialectes malai.s: de-là
tant de Végétaux qu'ils précèdent,
tels que Jambose et Jambrose dont
)1 a été question, qui est ce qu'on
pomme encore Jamrosaue dans les
colonies françaises; Jamma-buki , le
Çqrchurus ulito/iusj Jammai^ac, VEu-
JAN
genia raceinoi,a ; Jammaka , ry/«/<-
desma sylvestris; Jamma-simira , le
Cornus japonicus , etc. , etc. (b)
* JANACA. MAM. C'est probable-
ment un Antilope que Dapper entend
désigner sous ce nom. (B.)
JANDIROBE. BOT. PHAN. (Val-
nion de Bomare.) Pour Nandirobe.
J^. ce motet Feuillée. (b.)
* JAN'DOU. OIS. (Lachênayedes-
Bols. ) Même chose que Yaudou. /^.
ce mot. (b.)
* JANDOU. BOT. PHAN. Espèce
indéterminée du genre Diuscorea qui
croît naturellement sur les bords
du Zaïre , et dont on mange la racine
comme celle des aulies Ignames, (b.)
* JANFRU.pois. Le Razon à Malte
et dans quelques autres points du
bassin de la Médilei rance. (b.)
* JAING. MAM. Le P. Navarette
mentionne sous ce nom un Animal
fabuleux , qu'il dit se trouver à la
Chine oii il se nourrit de l'air qu'il
a.>;pire, n'ayant cependant pas de bou-
che, (b.)
JANGOMAS. bot. phan. L'Aibie
mentionné par Bonùus sous ce.nom ,
est le Stigmarota de Loureiro. (b.)
JANI12. Jania. polyp. Genre de
l'ordre des Corallinées, dans la divi-
sion oes Polypiers flexibles ou non
entièrement pierreux , de la section
des Calcifères , c est- à -dire de ceux
dans lesquels la subblauce calcaire ,
mêlée avec la substance animale ou
la recouvrant, est apparente dans tous
les étals. Ses caractères sont : Polypier
muscoide, capillaire , dichotome , ar-
ticulé ; articulations cylindriques ;
axe corné; écoice moins crétacée que
celle des Corallines. Tous les zoolo-
gistes ont réuni les Janies aux Co-
rollines, sans en faire même une sec-
tion particulière; cependant ces deux
groupes de Polypiers diflèrent par des
caractères bien Irancliés et qui n'of-
fient point d'anomalies. Les Coralli-
nes soutconstammeuttricholomeSjles
Janies se divisent toujours par dicho-
tomies ; les premières ont leurs arli-
JAN
dilations plus ou moins comprimées ,
sont deltoïdes , cylindriques seule-
lueul sur quelques parties des Poly-
piers , tandis que les secondes offrent
ces mêmes articulations d'une forme
cylindrique depuis la base jusqu'aux
exlrétnités. La position des Polypes
est peut-èlre différente. Seraient-ils
placés au sommet des ramiQcations
comme dans les genres précédens ?
Dans les Coialiiues, loin d indiquer
(îccarrtClère , ils semblent, nu contrai-
re, couviir toute la surface du Poly-
pier sous forme de filamens très-
courts, et visibles seulement au mi-
croscope sur Ic-s individus que la mer
n'a jamais découve: ts , il est vrai,
mais doués duu mouvement qui ne
peut être dû qu'à la vie. Les Janies
se rapprochent des Coiallines par la
substance , et surtout par les corps
ovoïdes que l'on regarde comme des
ovaires, et qui offrent une analogie
parfaite dans ces deux groupes ; ils se
lient naturellement l'un à l'autre par
le Jania corniculata qui présenle
quelquefois lous les caractères d'une
vraie Coralline dans sa partie infé-
rieure, tandis qu'il ne s'en trouve au-
cun dans la partie supérieure. Ainsi,
ces Polypiers sont iniermédiaires en-
tre les'^C irallines et les Galaxaures ,
sans appartenir ni aux unes ni aux
autres. Les Janies ne varient point
dans leur forme j^énérale ; la lon-
gueur des articuialions , le plus ou
moins de divergence des rauieaux, la
forme des ovaires, la grandeur et
l'habitation fournissent seules les ca-
ractères spécihqucs , qui sont très-
difficiles à apcicevoir à cause de la
petitesse de ces êtres. Dans quelques
espèces, le nombre des variétés est
considérable; peut-être ces variétés
sont-elles de véritables espèces qui se
perpétuent et qui ne varient jamais ;
mais tant de caractèi^es les lient à
leurs cougéuères, qu'il est presque
impossible de les définir d'une ma-
nière bien exacte. Ces Polypiers, dans
le sein des mers , paraissent d'un
violet verdàtre ou ro^atre ; cette cou-
leur se change en un rose ou un
rouge brillant , plus ou moins foncé ,
JAN
6f
qui devient d'une blancheur éclatan-'
le par l'action de l'air et de la lu-
mière. J^eur grandeur n'est pas con-
sidérable et ne dépasse jamais quatre
c.-ntimèlres , il en existe de deux à
trois mlllimèlres de hauteur. On les
trouve à toutes les latitudes, à toutes
les profondeurs, en général parasites
sur toutes lis Plantes marines qu'elles
couvrent quelquefois entièrement de
leurs touffe:, épaisses. Certaines espè-
ces , semblables à un gr.tnd nombre
d Insectes , ne victinenl que sur la
Plante marine qu elles semblent affec-
tionnei' ; il en est même que l'on ne
trouve que sur quelques parties du
Végétal et point sur les autres. Le
Jania pumila en offre un exemple ;
on ne le voit jamais que dans la con-
cavité des feuilles du Sargassum tur-
binatum. Ces Polypiers peuvent rem-
placer la Coralline officinale ; et il
n'est pas rare de voir, dans les meil-
leures pharmacies, de la Coralline de
Corse enlièrenvent composée de Ja-
nies de différentes espèces. (I.AM..X.)
JANIPABA. 130T. PHAN. (Marc-
graaff.) Syn. de Genipayer. V. ce
mot. (».)
JANIPHA. BOT. l'HAN. Genre de la
famille des Euphorbiacérs , et de la
Monœcie Polyandrie , L. Il présen-
te des fleurs monoïques et un calice
campanule quiiiquéparti , sans corol-
le. Dans les fleurs mâles , on trouve
dix élamines libres insérées sur le
contour d'un disque charnu et qui
sont alternativement plus longues et
plus courtes ; dans les femelles , un
style court , trois stigmates à plu-
sieurs lobes qui sont réunis ensemble
en une seule masse pircourue par des
sillons irrégulièrement sinueux et
profoiuls ; un ovaire porté sur un dis-
que charnu , à trois loges contenant
un ovule solilaire. Le fruit est une
capsule à trois coques bivalves. Les
espèces de ce genre sont des Arbres
ou des Arbrisseaux remplis d'un suc
lactescent, à feuilles alternes et pal-
mées, et dont les fleurs sont disposées
en grappes paniculées, axillaires ou
terminales. Elles sont au nombre de
h 2 JAN
cinq et toutes originaires d'Amérique.
L'une d'elles est Irès-repandue à cau-
se de l'emploi alimenlairc de sa ra-
cine , si connue sous le nom de Ma-
nioc {V. ce mol); celle des autres pa-
raît être analogue jusqu'à wn certain
point, c'est-à-dire contenir une gran-
de quantité de fécule mêlée à un
principe acre et vénéneux qui se vo-
latilise par la chaleur. Ce genre était
autrefois réuni au Jatropha ou Mérli-
cinier, qui en diffère par plusieurs ca-
ractères et notamment par la présen-
ce d'une corolle. Déjà Adanson l'en
avait séparé sous le nom de Manihot,
nom un peu barbare auquel on a dû
substituer celui de Janipha proposé
par Kunth et tiré d'une autre espèce
qu'il servait à désigner. V. Kunth ,
Nov. Gen. T. ii , p. 106, tab. 109 ,
et Adr. de Jussieu , Essai sur les Eu-
phorbiacées, p. 67, lab. 10, n° .55.
(a. d. j.)
* JANIRE. Janira. acai>. Genre
de l'ordre des Acalèphes libres , ''ans
la classe des Acalèphes , proposé par
Ocken , dans son Système de Zoolo-
gie, aux dépen-j des Béroés , pour
deux espèces de ce grou[;e qui ont des
nageoires longitudinales, la bouche
pédiculée et deux tentacules bran-
chiaux; ce sont les Beroes piiscus et
liexagona qui appartiennent , du
moins le dernier, aux Calhanires de
Lesueur. (lam. x.)
JANOUARA ET JANOUARE.
MAM. Premiers noms sous lesquels le
Jaguar fut connu en Europe d'iiprès
les anciens voyageurs ,d'ou le Jano-
VAKÉ de Séba. (b.)
JANRAJA. BOT. pnAN. (Plumier.)
Syn. de Rajania qui est l'anagramme
du célèbre botaniste Jean Rai. (b.)
JANSOUNA. BOT. PHAN. (Gouan.)
La grande Gentiane en Languedoc.
(B.)
* JANTHINE. KEPT. OPH. Espèce
du geni'e Couleuvre. K. ce mot. (b.)
JANTHINE. Janthina. moll. Con-
nu depuis long-temps, ce genre n'en
a pas moins resté vacillant dans les
Méthodes . comme nous le verrons
JAiN*
bientôt Le premier auteur qui eu ait
parlé , est, à ce qu'il paraît , Fabius
Columna(rfe Puipurea , p. 1 5 , {ig. 2) ,
dont l'ouvrage fut publié en 1616. La
ligure qui accompagne sa description
est très- bonne pour le temps oii
elle fui laite. Lister, dans son grand
ouvrage {Syiiops. Concli.^ pi. .^72), a
donné la figure de la Coquille et de
l'Animal , piobablement d'après Fa-
bius Columna qu'il a soin de citer.
Bre^nius, en 170'), sans citer Co-
lumna ni Lister, donna de nouveau
les figures de l'Ani/nal de la Jan-
thme , mais ces figures sont mauvai-
^es. D'autres auteur.-,, tels que Sloane
en 1707, Biowueen 1766 et Rumph
dans quelques ouvrages qui ont
pour but la connaissance des produc-
tions de ce; tains pays , ont donné la
figure de la Coquille seuleiuent du
genre qui nous occupe. Un ouvrage
qui aur'ait dû avoir une giande in-
fluence sui l'esprit des zoologistes,
est celui de Forskahl , ou on tiouve
de bonnes figiues d'un as.sez grand
nombre de Mollusques; publié plu-
sieurs années avant la treizième édi-
tion du Systenia Naturœ , il aiuait pu
servir à y ap|,orter plusieurs modifi-
cations importantes, si la direction
imprimée alors aux scicncei naturelles
n'eût clé différente. L'Animal de la
Janthine, bien connu dans- sa confi-
gur.'ition extéiieure , ainsi que dans
sa manière de vivre , n'aurait pas dû
être confondu avec les Hélices , et
l'on doit s'étonner que Linné ait com-
mis une pareille eneur. Aussi le gen-
re Janthine, que Lnmarck projiosa
dans ses piemiers travaux, fut-il
adopté sur-le-champ. Depuis , Bosc
donna de nouveau la figure de lA-
nimal dans son Traité des Coquilles,
et y ajouta une bonne description;
néanmoins, connue l'observe Cuvier,
on ne connaissait point encore assez
les rapports des formes extérieures
avec l'organisation , pour fixer inva-
riablement la place de ce genre. C'est
dans l'intention de décider cette
question que Cuvier entreprit l'ana-
tomie de la Janthine, ayant eu à sa
disposition plusieurs individus de
JAN
même espèce , lapporU's de mers
l'orl éloiguécs. Malgré celle anatomic,
nous no voyous pas eucorc les au-
teurs d'un accord Linauimc sur Je
rapport de ce genre. Cuvier le place
dans ses Conchilics avec les Phasia-
nellcs cl les AmpuUaires. Lamarck
le tient isolé entre les Néritacécs par-
mi lesquelles il semble l'avoir oublié ,
et les Macroslomcs. Fcrussac le rap-
porte à <a famille des Trochoïdcs
dans laqntHe il rassemble au.-si bien
les Janthines que les Mélanopsidcs ,
les Néritts que les Scalaires, etc.
Blainville, sans adopter absolument
l'opinion de hamarck , en a une qui
s'en rapproche plus que d'aucune do
celles de ses autres devanciers; il
propose en eflet , dans son second
ordre des A^iplionobranches, une
cinquième famille sous le nom d'Oxi?-
{omes pour le gcnie Janlhine lui
seul. Celle nouvelle famille se trouve
immédiatement après celle des Ilémi-
cyclostomes qui correspond enlière-
n)ent à celle des INérilacées de La-
marck. Latreille enfin, dans ses Fa-
milles Naturelles , a ni:inifesté une
opinion différente de toutes celles
que nous venons r.c mentionner. Cet
auteur établit six familles dans la se-
conde section des Pectinibranclies ;
la seconde , sous le nom de ïurbi-
nées , est consacrée aux genres Tur-
ritelle. Turbot, Ampullaire et Jan-
lhine. Cette dernière opinion , dans
laquelle on aperçoit quelque simili-
tude avec celle de Cuvier et de Fé-
russac, n'est point entièrement sem-
blable à celle de ces deux zoologistes ;
elle leur est plutôt intermédiaire.
Paimi toutes les opinions que nous
venons de rapporter, celle qui nous
paraît se rapprocher le plus de la vé-
rité , est celle de Lamarck et de Blain-
ville , et c'est aussi celle que nous
adopterions de préférence. D'après les
travaux de Cuvier et de Blainville ,
on peut caractériser le genre Janthine
de la manière suivante : Animal de
forme ovale , sj^iral , pourvu d'un
pied circulaire , concave , en forme
deventouse , accompagné d'une masse
vésiculaire , subcarlilagineuse , et de
JAN
63
chaque côté, d'espèces d'appendices
natatoires; tête fort grosse; tenta-
cules subulés, peu contractiles; les
yeux portés au-dessous de l'extré-
mité ; d'assez longs pédoncules situés
au côté externe des tentacides et pa-
raissant en faire partie; bouche à
l'extrémité d un mulle fort gios , pro-
boscidiforme entre deux lèvres verti-
cales , subcartilagineuses, garnies
d'aiguillons qui se continuent jus-
qu à la base d'un petit renflement
lingual ; organes de la respiration for-
més par doux peignes branchiaux;
l'ovaire se terminant dans la cavité
respiratoire; l'organe excitateur mâle
assez petit et non rélraciiie (Blainv.).
Coquille ventrue , conoïdale , mince ,
fransparenie ; ouverture triangulaire;
columeile droite , dépassant la base
du bord droit; celui-ci ayant un sinus
dans son milieu; opercule remplacé
piT une masse vésiculaire subcartila-
gineiise , attachée sous le pied.
Le nombre des espèces de Janthine
est peu c(^sidérable. Lamarck eu a in-
diqué deux seulement dans ses Ani-
maux sans vertèbres. Blainville en a
ajouté deux autres sur lesquelles
nous conservons quelques doutes,
suitoul pour celle qu'il nomme glo-
buleuse , qui ne diffère de la Janthine
naine de Lamarck , que par un peu
moins d'élévation d:ins la spire. La
Janthine prolongée du même auteur
est décrite d'une manièie trop abré-
gée pour pouvoir la reconnaître avec
exactitude; les principales différe?)-
ces sont dans la columeile qui se
prolonge un peu plus en un angle
saillant , ce qui allonge un peu l'ou-
verture; ainsi que dans une suture
plus profonde. Ces légères nuances
suffisent-elles pour établir une es-
pèce ?
Janthine commune , Janthina
commuais , Lamk. , Anim. sans vert.
T. VI , p. -206 , n. 1 ; Janlhina fragi-
lls , Lamk., Encyclop. , pi. 4, 5,
6 , fi g. 1 , A , B ; Hélix Janlhina ,
L. , Gmel. , p. 5645 , n. io3 ; Lister,
Conchyl. , tab. 5, 7,2, fig. 24;
Cuvier, Ann. du Mus. T. 11, p. laS.
Celte espèce était la seule con-
b4 JAN
nue avaut les travaux de Lamarck ;
elle acquiert un grand volMiiie , elle
a une belle couleur violette moins
foncée vers la t-plre ; quelquefois la
carène arrondie, qui existe constam-
ment dans le milieu du dernier tour,
sert de point de partage dans la dis-
tribution de la couleur, se trouvant
souvent presque blanche en dessus ,
et tout-à-fait violetle en dessous;
dans quelques individus, une ?ône
unique , violette, se remarque dans
le milieu du dernier tour; nue par-
lie de la base et la spire d'un blanc
violâlre. Cette Coquille est trochi-
forme ; son ouverture est subtriangu-
laire ; la columelle, qui est droite,
légèrement torse vers son milieu ,
forme un des côlés du triangle; le
bord droit, qui Cït très mince et très-
tranchant, forme un sinus plus ou
moins profon.l à l'endroit de la ca-
rène. Mous avons observé ce sinus
dans tous les individus que nous
avons vus , et si quelques-uns mutilés
ne le présentaient pas, on pouvait tou-
jours reconnaître sou existence par
les stries d'accroissement qui sont
sur la surface de la Coquille. Cette
espèce , la plus commune , se trouve
presque partout, dans la Manche , la
Méditerranée , l'océan Atlantique, la
Jamaïque et le Chili. Plusieurs indi-
vidus très-grands nous ont été don-
nés par notre estimable ami Lesson ,
qui les avait recueillis au cap de
Bonne-Espérance. Leur diamètre est
de quarante-quatre millimètres à la
base.
Janthine naine, Janthina exigu a,
Lamk. , Anini. sans vert. T. vi, p.
206 , n. 2 ; Lamk. , Encycl.,pl. 4,5,
6 , fig. 2 , A, B. Petite espèce bien
caractérisée par son volume aussi bien
que par les stries lamelleuses et lon-
gitudinales qui ornent toute sa sur-
face ; l'échancrure est aussi plus pro-
fonde que dans l'espèce précédente;
ses tours de spire plus arrondis; la
suture plus enfoncée; et le sommet
qui est aigu est transparent , subvi-
treux. Celte jolie espèce, dont on
ignorait la patrie, a été rapportée par
Lcssou qui l'a trouvée au Chili. Elle
JAQ
a cinq à six millimètres de diamètre à
la base. (d..h.)
* JANUS. INS. Espèce du genre
Bombyx qui se trouve à Surinam.
(B.)
*'JAPACANI. OIS. (Marcgraaflf.)
P''. Jacapani.
JAPARANDIBA.BOT.PHAN. Adan-
son , d'après Marcgra-»ff, appelle ainsi
un Arbre de la famille des Myrlacées
qu'Aublet regarde comme son genre
Firigara. /^. ce mot. (a. n.)
JAPONAIS. POIS. Espèce de Cotte.
V. ce mot , sous-genre Àspidophore.
• (B.)
*JAQUEl\r. EOî.PHAN. Pison men-
tionne sous ce nom deux Mimeuses
brésiliennes. (b.)
JAQUEROTTE. bot. fhan. La
Tubéreuse dans certains cantons de
la France , particulièrement vers
la Loire. (b.)
JAQUES, ois. Un des noms vul-
gaires du Geai.
(A.R.)
* JAQUET. OIS. Sjn. vulgaire de
Sourde. F". Bécasse. (dr..z.)
JAQUETTE. OIS. Syn. vulgaire de
Pie. V. Corbeau. (dr..z.)
JAQUIER. Jrtocai-pus. bot. phan.
Genre de la famille des Urticées , sec-
tion des Ariocarpées, etde la Monœcie
Monandrie de Linné , qui se compose
de plusieurs espèces arborescentes ,
toutes fort intéressantes à cause de
leurs fruits qui sont un aliment ex-
trêmement précieux dans les pays oîi
elles croissent , ce qui les a fait dési-
gner sous le nom vulgaire à' Arbres
à pain. Voici les caractères du genre
Jaquier : les tleurs *ont unisexuées
et monoïques, disposées en chatons
placés à l'aiselle des feuilles supé-
rieures. Les chatons mâles sont cy-
lindriques , un peu renflés vers leur
p irtie supérieure , longs de douze à
quinze pouces sur un diamètre d'à
peu près deux pouces. Les fleurs sont
extrêmement nombreuses et serrées
sia- l'axe du chaton. Chacune d elles
se compose d'un calice monosépale
JAQ
tronqué à son sommet , à trois angles
obtus , et d'une seule élamiue dont le
lilet long el grêle naît de la hase in-
terne du calice. Les chatons lemelles
sont giobideux ou ovoïdes , égale-
ment pédoncules et placés à l'aisselle
des feuilles. Leur a\e est très-épais
et renflé, tout couvert de fleurs exces-
sivement serrées les unes contre les
autres. Chaque fleur offre un calice
allongé bifide, au fond duquel on
trouve un petit ovaire libre surmonté
d'un st^ le très-long , un peu latéral ,
grêle , terminé par deux stigmates
liliformes et divariqués. Chaque cha-
ton et la feuille à l'aisselle de laquel-
le il csl placé , sont d'abord entière-
ment enveloppés dans une spalhe rou-
lée , foliacée et très -caduque. Le
fruit est tout-à-fait analogue à celui
du Mûrier , mais il est plus grand ,
c'est-à-dire que les calices devien-
nent excessivement charnus, épais,
se soudent et s'enlregrefl'cnt entre
eux, et finissent par former une sorte
de baie composée , dont la surface
externe présente une infinité de pe-
tites saillies irrégulièrement hexago-
nales , formées par le sommet de cha-
que fleur. Le centre de cette baie est
occupé par un axe très-renflé et fi-
breux.
Jaquier a FETriLLEs incisées, Jr-
locarpus incisa, L., Si/ppl. , Lamk. , ///.
t. 744. Vulgairement Rima ou Arbre
à pain ctOtaïti. C'est un Arbie dont
le tronc, de la grosseur d'un Homme,
acquiert une hauteur de quarante à
cinquante pieds. Son bois est mol,
jaunâtre et léger; son écorce est lui-
sante et fendillée. Toutes ses parties,
lorsqu'on les entame , laissent échap-
per un suc blanc laiteux et visqueux.
Ses rameaux se réunissent à la partie
supérieure du tronc , en formant une
tête presque globuleuse. Les feiàlles
sont grandes , alternes , pétiolées ,
ovales, aiguës, comme pinnatiiides
et fendues dans leurs deux tiers su-
périeurs en sept ou neuf lobes lan-
céolés, aigus, séparés par des sinus
oôtus. Les chatous mâles et femelles
sodit poités sur le même rameau, et
placés à l'aisselle des feuilles supé-
TOME JX
JAQ 65
ricures. Les fruits sont globuleux , «
peu près de la grosseur de la fêle
d'un Homme. Leur surface est labo-
teusc et couverte de petites saillies
anguleuses verdAlres. Leur pulpe est
blanche, farineuse, légèrement libreu-
sc, devenant jaunâtre et succulente
à leur parfaite maturité. Le récepta-
cle ou axe central est claviforme, cliar-
nu et très-fibreux. L'Arbre à pain
est originaire de l'Inde , de la côte
du IMalabar et des Archipels de la
mer du Sud , oii il croît en abonilan-
ce. Les Européens l'ont ensuite trans-
porté dans d'auires parties du globe.
Ainsi on le cultive depuis long-
temps à l'Ile-de-France , à Cayennc
et dans la plupart des Antilles. Son-
nerai el Forster nous ont transmis
des renseignemcns très- inféressans
sur cet Arbre. Il présente deux va-
riétés principales , l'une stérile et
entièrement privée de graines , l'au-
tre en contenant au milieu de la pulpe
charnue du fruit. Cette dernière va-
riété est celle que décrivirent Rumph
et Sonnera t. Selon Forsler et plusieurs
voyageurs modernes , on la trouvait
aussi autrefois à Taïti ; mais elle eu
a tout-à-fait disparu , parce que les
habitans se sont uniquement occupés
de cultiver la variété sans graines ,
qui est plus produc'ive et plus agréa-
ble à manger. Ces graines, à peu
près de la grosseur de nos châtai-
gnes , sont oblongues, anguleuses,
aiguës à leurs deux extrémités , re-
couvertes de tuniques. Dans les îles
Célèbes les habitans les font cuue à
1 eau ou sous la cendre chaude pour
s en nourrir. Quant à la variété sans
graines , on la trouve aux îles Waria-
nes où croît également da seconde
variété, aux nouvelles Hébrides et
dans l'archipel des Amis , aux Sand-
wich, mais nulle pari plus abondante
qu'à l'archipel des îles de la Société;
SCS fruits bien mûrs sont pulpeux et
d'une saveur douce et agréable , mais
ils se putréfient facilement. Un peu
avant leur maturité ils sont farineux,
et lorsqu'ils ont été cuits dans un
four ou sur le feu , ils ont une saveur
agréable qui rappelle à la fois le
5
G6 JAR
pain (le froment , les tubercules de la
Pomme de terre ou du ïopinaïuhour.
Ils sont alors un aliment aussi sain
que nourrissant. Les habitans de
Taïti et des îles adjficentes s'en nour-
rissent pendant huit mois de l'année,
et pendant les quatre auties mois ,
c'est-à-direde septembre à décembre,
époque oii l'Arbre fleurit et mûrit ses
fruits, ils mangent une sorte de pul-
pe cuite préparée encore avec ses
fruits. On dit que les fruits de trois
Arbres suffisent pour nourrir uu
Homme pendant une année. Ce n'est
pas le seul avantage que l'on retire
de l'Arbre à pain; son écorce inté-
rieure est formée de fibres extrême-
ment tenaces, et l'on s'en sert pour
tisser des éioffes dont les habitans se
font des vêlemens.
Une autre espèce non moins in-
téressante , d'abord placée dans ce
genre , est V yhtocarpus integrifoiia.
Mais cette espèce, qui porte exclusi-
vement le nom de Jaquier dans les
colonies , est devenue le type du
^enre Sitodium de Banks ,sous le nom
de Sitodium caulijlorum. Elle est fi-
gurée dans Rhéede , Roxburgh et
Gaertner. /'".Sitodium. (a. r.)
JARAet JARARA. rept.oph. Ces
mots doivent signifier Serpent dans
certains idiomes malais, car J.vua-
Capeba est, dansRunjph, unPython
de Ceylan; Jaka-EpÉiîa, un autre
Python dans Rai ; Jaraka , une Vi-
père javanaise dansDaudin; et Ja-
RARAKUKU , diverses Vipères'; mais
celles - ci sont brésiliennes , selon
Ruysch et Rai, d'après Pison. (b.)
JAPiACATIA. BOT. PHAN. Ce nom
se rapproche beaucoup de celui de
Jaca/atia donne par Pison à une
Plante épineuse du Brésil, laquelle
paraît être une espèce de Cactus.
Marcgraaff s'en est servi pour dési-
gner une Plante également épineu-
se, mais dont les feuilles semblent
être digitécs. D'après les caractères
qui lui sont allribués , on présume
qu'elle a quelque affinité avec le Pa-
payer, Carica Papaja , L, (g..n.)
JARAK. ROT. PHAN. Il serait peul-
JAR
être intéressant, de rechercher par
quelle cause ce mot hébreu , qui si-
gnifie Herbe, est, selon Marsdenj
celui du Ricin chez les insulaires de
Sumatra. (b.)
JARAVE. Jarava. bot. phan. Le
genre de Graminées décrit sous ce
nom par Ruiz et Pavon, est une vé-
rital)le espèce de Stipa. V. ce mot.
(a.r.)
JARAV^A. BOT. PHAN. Ce nom
a été donné par Scopoliet Nccker aux
espèces de Mélastomes dont le fruit
est bacciforme à deux ou trois loges.
K. MÉLASTOME.
(G..N.)
* JARBUA. POIS. Espèce de Per-
che du sous-genre Térapon. T^. Per-
che, (b.)
* JARDIN. Hortus. bot. Ce nom ,
qui littéralement désigne un lieu des-
tiné à la culture des Plantes, a été
donné par certains auteurs de bota-
nique aux catalogues descriptifs des
Jardins. Avant Linné, les botanistes
donnaient même ce litre aux flores
de contrées fort étendues; V Hortus
Malabaricus de Rhéede en est un
exemple. La plupart des catalogues
de Jardins contiennent seulement l'é-
numération des espèces que l'on y
cultive , rangées par ordre alphabé-
tique ou d'après un système quel-
conque. Ils ne servent alorsqu'à faire
connaître la richesse et à faciliter la
correspondance des Jardins entre
eux. D'autres catalogues ont plus
d'importance pour la science , c'est
lorsquilscontiennentdes phrases spé-
cifiques et même de courtes descrip-
tions faites sur le vivant, hi" Hortus
Cliffortianus de Ijinné peut être cité
connue uu modèle en ce genre. Ils
sont encore plus utiles pour la scien-
ce, quand des botanistes habiles y
décrivent de nouveaux génies : tels
sont V Hortus Keivensis d'Aiton, aug-
menté par R. Brown , et le Catalogue
du Jaidiu de Montpellier, par De
Candolle. Enfin , dans quelques au-
tres ouvrages aussi nommés Jar-
dins , on uc décrit que les Planl.es
les plus remarquables. Parmi ceux-
ci , nous citerons VHortus Elthamen-
dis de Dillen, les Hortus Schœnbruii-
tiensis et P'ini/obo/iensis de Jacquin ,
les Jardins de la Malmaison et deCels,
par Venlenat, etc. Los ouvrages pc-
rioiliques publics en Angleterre sous
les noms de Butanical Magazine ,
Bot, liegister. Bol. Cabinet , seraient
de celte calegoiie , si les autours ne
reproduisaient pas le plus souvent un
grand nombre de Plantes très-bien
décrites et figurées ailleurs. (g..n.)
JARDIN DE BOTANIQUE. Hor-
tus botanicus. L'étude des Plantes , la
propagation de celles qui par leur
utilité ou leur beauté contribuent au
bonheur ou aux jouissances de l Hom-
me civilisé , ont Au leurs plus grands
progrès à l'établissement des Jardins
de botanique. Mais il fallait que la
botanique lût élevée au rang de scien-
ce pour qu'on eût l'idée de cultiver,
dans un même lieu, le plus grand
nombre possible d'espèces diverses
dont l'étude servît à l'enseignenieul ,
indépendammeutdes avantages qu'on
rouvait en lirer sous le rapport de
utilité et de l'agrément.
Quoique les arts , dans lantiquité ,
eussent en généial atteint une haute
perfection , celui de la culture des
Plantes était resté fort en arrière. Les
Jardins des Grecs et des Romains se
réduisaient à des potagers destinés à
ïa culture des Plantes culinaires, à de
grands vergers pour celle des Arbres
fruitiers , ou bien c'était des bosquets
plus enchanteurs à leurs yeux, par
la verdure et la fraîcheur des om-
brages , que par la variété etlabeaulé
des Arbustes qui y croissaient. Trop
de soins d'ailleurs étaient nécessaires
aux anciens et trop peu de connaissan-
ces leur étaient acquises pour qu'ils
eussentessayé denafuiali.-er les Plan-
tes des climats chauds , lois même
qu'ils auraient pu se les procurer par
leurs fréquentescommunicationsavec
les peuples de rAfriquc, de l'Asie-
Mineure et des Indes-Orientales.
Cependant leur goût pour les bel-
les Heurs était poussé souvent jusqu'à
l'excès. On ditquelesénalroniain crut
JAR
6-
nécessaiie de réprimer par des lois la
passion dont les cilosens s'éprirent
pour les couronnes et les guirlandes.
On dit aus.-^i que sous les cmpereuis
dont la lâcheté et la mollesse égalaient
la cruauté, les Romains, imitateurs de
leurs tyrans , ne se conlenlaient plus
de ces tresses de fleurs , mais qu'ils
les entassaient dans leurs lits et leurs
apparlemens comme pour se procu-
rer une sorte d'iviesse. 11 y a lieu de
croire que ces lleui's étaient celles
des champs , si nouibreuses et si bril-
lantes sous le beau ciel de l'ilalie , ou
bien qu'elles appartenaient à quel-
ques espèces seulement cultivées en
grand pour l'usage des Sybarites
(le cette époque. Pline, en effet,
citant les Plantes cultivées dans
les Jardins de sou feuips , ne parle,
à propos de fleurs d'ornement, que
de Roses et de Violettes. Dans les
peintures brillantes que les poêles
ont tracées des fameux Jardins des
Hespérides, de Séujiramis et d'Alci-
noiis , ils n'ont point dit , pour en
augmenter les délices , qu'ils fussent
embellis de fleurs , et tout fait présu-
ujer que ces Jardins n'étaient que
des retraites ombragées, arrosées et
décorées de divers uionumens.
Le nombre des Pi ailes cultivées
soit pour l'ornement , soit pour l'uti-
lité, ne s'augmenta pas en Europe
durant toute la période barbare du
moyen âge. ftlais, au treizième siècle ,
lorsque les Croisés furent oblig s d'a-
bandonner aux Sarrasins l'objet de
leurs pieuses conquêtes, ils en reçu-
rent , par une sorte de compensa-
tion , de légères connaissances , les
seules que ces preux mais ignares
voyageurs étaient susceptibles d'ac-
quérir j avec quelques notions d'Hor-
ticulture, ils rapportèrent de l'Orient
plusieurs graines de Plantes uli!es(/^~.
Motre article Fagopyrum) en même
temps qu'un certain nombre de fleurs
d'ornement qur furent conservées
dans les couvens des moines , dont
elles charmaient la solitude et l'oisi-
veté.
Ainsi , pendant que l'Europe ne
possédait encore aucun Jardin re-
68
JAR
marquable par ses cultures, un goût
très-vif pour les Végétaux d'agré-
ment, pour les parterres de fleurs et
pour les Arbres fruiîiers, dominait
chez les Orientaux et surtout chez les
Persans. A la vérité, celte passion n'a
pas eu d'aussi beaux résultais qae
chez les nations occidentales doni la
perfectibilité est \\n caractère essen-
tiel. Le plus grand plaisir pour les
Persans, au rapport de Ka;mpfcr , est
de se retirer dans leurs Jardins , d'en
construire de nouveaux jusque dans
les lieux les plus écartés, d'en tracer
eux-mèurcs le plan et de diriger leurs
cultures. Mais, de même que les Chi-
nois , peuple éminemment stationnai-
re dans la civilisation , ils se bornent
à cultiver un certain nombre de Plan-
tes qu'ils affectionnent , sans ajouter
à leurs richesses celles quils pour-
raient facilement faire venir d'autres
climats qui, malgré leur éloignement,
ont beaucoup d'analogie avec le leur.
Vers le milieu du seizième siècle, la
botanique ayant fait quelques pro-
grès, des Jardins furent consacrés à
son enseignement. Mais comme cette
science était , pour ainsi dire, fondue
dans la médecine, on n'y cultiva d'a-
bord quecertaines Plantes sur les pro-
priétés vraies ou imaginaires desquel-
les cette dernière science fondait ses
principaux moyens thérapeutiques.
Les professeurs , sous le titre de Sim-
pUcisles , y démontraient les Simples
et en commentaient les vertus d'après
Dioscoride. Rarement leur attention
se portait sur des Plantes qui n'au-
raient pas eu d'application médicale ;
mais comme heureusement il régnait
une croyance universelle ,que chaque
Plante était douée d'une vertu parti-
culière, on s'effoiçait d'en connaître de
nouvelles afin de trouver de nouveaux
moyens cura tifs ; et ce fut ainsi qu'un
préjugé seivit à l'avancement des
connaissances en botanique. A celle
époque cependant, plusieurs princes
ou riches particuliers en Italie se
passionnèrent pour la culture des
Plante;;. Ils éiablirent des Jardins oii
rien n'était épargné pour se procurer
les Végétaux les plus rares et les plus
JAR
beaux- Cet exemple fut suivi par les
A.llemands , les Belges , les Fran-
çais et les Anglais qui surpassèrent
bientôt les italiens. Il est même re-
marquable que la culture des fleurs
est maintenant presque entièrement
négligée dans cette Italie qui en fut
le beiceau ainsi que celui des plus
belles institutions.
Si nous voulions faire ici l'histoire
de l'établissement des principaux Jar-
dins de Botanique etsuivreles perfec-
tiounemens qu'ils ont subis jusqu'à
ce jour , nous risquerions d'excéder
les limites d'un ouvrage oii tout doit
être esquissé à grands ti aits ; il existe
d'ailleurs sur ce sujet un excellent
Mémoire de Deleuze (Ann. du Mus.
d'Hisl. Nat.T. IX, p. 149) auquel
nous renvoyons nos lecteurs; ils y
trouveront d'intéressans délails sur
l'origine et la fortunedes Jardins , tant
publics que particuliers, qui ont joui
d'une certaine célébrité. Cependant
nous n'omettrons pas de parler des
Jardins les plus remarquables de l'é-
poque ac'.uelle, parce que leur splen-
deur semble donner la mesure de l'é-
tat de la science dans les diverses con-
trées de la terre.
Parmi les Jardins publics que pos-
sède la France et qui soni piesqu'en
aussi grand nombre qu'il y a de villes
un peu cousidérables , celui de la
capitale domine elpar sa vaste éten-
due et par les soins dont il est i'objot
de la partd'imc savante administra-
tion. Cet établissement a reçu .depuis
BulFon qui en fut l'inlenaant, une
extension telle qu'on a dû en changer
le nom et le décorer du titre de Mu-
séum d'Histoire Naturelle. La bota-
nique n'en est plus qu'une partie;
mais dirigé par des hommes aussi pro-
fonds que nos honorables maîtres De
Jussieu, Desfontaines, et par ce res-
pectab;e Thouin qui vient d'être en-
levé à l'horticulture , le Jardin des
Plantes de Paris offre tous les moyens
possibles d'instruction. Dévastes ser-
res y nourrissent en abondance les
Végétaux des climats tropiques; une
école de botanique y présente plus de
six mille espèces disposées suivant les
JAR
familles naturelles ; d'immenses car-
rés sont destines à cultiver les Plan-
tes d'ornement, les Ycgélaux utiles ,
et à reproduire eu abondance les
nombicuscs variétés que la culture a
lait naître. C est dans ce Janlin que
plusieurs de nos contemporains ont
puisé , par 1 étud'j de la série des êtres
qu'on y conseive,Ies principes fixes
qui donnent à la botanique toute la
stabilité d'une véritable science; c'est
de ce Janlin que sont sorties la plu-
f)art des Plantes remarquables par
eur uldité ou leur élégance. Le Ca-
l'eyer qui fait la richesse des Antilles,
les Robiniers, les Eiablcs , les Pavia,
les Marronniers , en un mot presque
tous les Arbustes qui décorent nos
bosquets, ontencore leurs vieux pères
dans quelques coins du Jardin des
Plantes de Paris. Les Arbustes de
la Nouvelle- Hollande et de l'Amé-
rique septentrionale y ont singu-
lièiement prospéré. Plusieurs sont
cultivés en pleine terre et ne sem-
blent pas beaucoup souflrir de l'in-
clémence des saisons. Paimi les Plan-
tes des pays chauds , il en est même
quelques-unes qui ont réussi bien au-
delà de ce qu'on avait lieu d'espérer,
car jamais , dans leur patrie, elles n'at-
teignent d'aussi grands développe-
inens. Tels sont les Chamœrops pla-
cés devant l'amphilhéàtie , le Cactus
jue/ï/(^/fl«//i pour lequel on a construit
une maison, le Cèdre du Labyrinthe,
etc., etc.
Plus favorisé par la nature , le Jar-
din de Montpellier, aîné de celui de
Paris , a l'avantage de nourrir quel-
ques Plantes qui ne vivent pas ou
sont îrès-chétives dans ce dernier. Ce-
pendant, malgré l'activité et les ta-
îens des professeurs De Candolle et
Delile, ce Jardin est loin de pouvoir
lui être comparé, quant au nombre
et au choix des espèces cultivées. \jh
présence d'une école spéciale de mé-
decine soutient cet établissement an-
quel les habilans de Montpellier pa-
raissent assez indifi'érens. Nous pour-
rions en dire autant de tous les Jar-
dins publics des autres villes de
Fiance , qui néanmoins entretiennent
JAR 69
le zèle de la science chez quelques
amateurs et la propagent jusque dans
les classes inférieures.
Certains élablisscmcns particuliers
en France ont rendu de trop grands
services à la botanique pour que
nous omettions de les mentionner
ici. Ainsi le Jardin de la Malmai-
bon , fondé par l'impératrice José-
phine, était tiès-connu par ses pro-
iluclions rares et par l'ouvrage de
luxe que Ventenat a publié. Cet au-
teur a également donné les descrip-
tions des Plantes rares que contenait
le Jardin de Cels , agronome et mem-
bre de l'Institut. Les Jardins particu-
liers de Boursault , de Noisette , etc. ,
reçoivent les fréquentes visites des
botanistes, et leur procurent la con-
naissance des Plantes rares et exoti-
ques que les pi opriétaires de ces éta-
blis^eniens font venir à grands frais,
soit directement de toutes les parties
du monde , soit indirectement par la
voie de l'Angleterre. Près de Paris ,
les serres du Jardin de Fulchiron à
Passy sont célèbres par les beaux Pal-
miers qu'on y cultive ; mais c'est
surtout dans celui de Soulange-Bo-
din, situé à Fromont, près Ris (Seine-
et-Oise) , que l'on est enchanté de la
variété des Arbres étrangers qui y
végètent avec vigueur, grâce aux soins
éclairés du savant propriétaire qui les
cultive.
En Angleterre, les Jardins publics
ne sont pas nombreux, mais en revan-
che les établissemens particuliers ,
d'une grande somptuosité , ont beau-
coup contribué à répandre dans ce pays
le goût de l'horticulture. Près de Lon-
dres , le Jardin de Chelsea qui fut
donné par un gentilhomme à la com-
pagnie des apothicaires, devint célè-
bre par les travaux de Miller. Celui
de Kew" , dont le roi est possesseur,
contient un nombre très- considérable
de Plantes. Son catalogue, dressé par
Alton , est devenu un ouvrage clas-
sique, dont la seconde édition est sur-
tout précieuse par la collaboration du
célèbre R. Brown. Il existe dans les
autres gi'andes villes des trois royau-
mes , des Jardins de Botanique qui
70
JAR
ont acquis plus ou moins de dévelop-
pemenl , selon l'activité et le mérite
des professeurs auxquels la direction
eu est confiée. Ainsi le Jardin de
Glasgow , dont l'existence ne remon-
te pas plus haut que 1817, atteste, par
son état florissant, le zèle éclairé du
docteur Hooker. On ne peut lui com-
parer , quant à la rapidité de ses pro-
grès , que le Jardin de Genève , qui
a, été fondé à la mêuie époque par
notre illustre collaborateur, le profes-
seur De Candolle. Mais , comme nous
l'avons dit plus haut , ce sont les
établissemens particuliers qui font la
réputation de l'Angleterre et qui con-
tribuent le plus aux progrès de la
science. Les Jardi,ns de Ke-vv et de
Chelsea ne sont pas , à proprement
parler, publics: l'accès , il est vrai,
n'en est pas très-difficile ; mais en-
core n'y va-t-on pas avec cette li-
berté dont jouit , par exemple , la
population parisienne lorsqu'elle se
porte au Jardin du Roi. Outre ces
Jardins célèbres, ou en voit de ma-
gnifiques dans les euvirous de Lon-
dres , parmi lesquels nous citerons
celui de Loddiges , auteur d'un ou-
vrage bien médiocre sous le rapport
de la science , niais qui nous donne
une idée du grand nombre des belles
Plantes qu'il cultive.
L'Allemagne et les Pays-Bas ne le
cèdent pomlà la France et à l'Angle-
terre , quant au nombre et à la beauté
des Jardina , soit publics soit particii-
liers. On doit placer, eu premièie li-
gne, le jardin de Berlin , qui , sons la
(iirection de Willdenow^ , de Liuk et
de Otto , et gnlces à la généreuse pro-
tection du gouvernement prussien . est
probablement le plus riche en espèces
de tous les Jardins publics. D'après la
première partie du Catalogue publié
par Liuk, il est à présumer que le
nombie s'en élève à près de douze
mille. Ce serait encore plus qu'en An-
gleterre oli , si l'on s'en rapporte au
Catalogue de Sweel pour tous les Jar-
dins des environs de Londres , le
nombre est à peu près de onze mille.
he Jardin de Gand , dans les Pays-
B»s , est surtout remarquable par
JAR
les soins qui président à la culture
des espèces rares et exotiques. La
Hollande , en raison de la passion
que ses habitans ont toujours eue
pour les fleurs (passion qui a quel-
quefois dégénérée en véntible ma-
nie), a possédé de tout temjis des
Jardins splendides qu'enrichissaient
continuellement les relations de ce
peuple marcliand avec tout l'uni-
vers et surtout avec les Indes-Orien-
tales et la Chine. Aussi les Jardins de
Le^ïde et d'Amsterdam peuvent-ils
être considérés comtne les pépinières
de tous les autres Jardins du conti-
nent. Dans le grand nombre de Jar-
dins particuliers qui se remarquaient
en Hollande , il en est un qui a ac-
quis une grande célébrité par la pu-
blication d'un des premiers ouvrages
de Linné ; c'est celui de Cliffort à
Harticamp près Harlem. L'Allema-
gne est de toute iP^urope , la partie
ou la Botanique élémentaire est le
plus universellement répandue. Elle
doit cette supériorité d'instruction
primaire à ses nombreuses universi-
tés qui toutes sont pourvues de Jar-
dins publics destinés à la démonstra-
tion des Plantes par des professeurs
spécialement cliaigés de ce soin. In-
dépendamment de ces Jardms uni-
versitaires , un grand nombre de
piinces et de riches particuliers ont
fondé des Jardins plus ou moins re-
marquables. D'<ns celui de Schœn-
brunn , l'empereur François P"^ pous-
sa au plus haut degré le luxe et l'art
de la culture des Plantes étrangères.
Les dé[>enses qu'il fit pour l'en» ichir
de Plantes exotiques , furent excessi-
ves. De très-:grands Arbres, des Pal-
miers , furent expédiés des Antilles
par Jacquin , sur un vaisseau frété
exprès , puis transportés avec toutes
les précautions imaginables de Li-
vourne à Schœnbruun. L'ouvrage
publié par Jacquin , sous le titre
d'Ho/tus Schctnbninnensis , répond
bien par I ; luxe qu'on y a déployé, à
la magnificence du Jaidin dont il fait
connaître les pi oductions.
Quciqu'austère que soit le climat
des contrées septentrionales de l'Eu-
JAR
rope, la culture des Plantes exoti-
ques n'y a pas néanmoins ctënëgligée.
En Suède, sous la direction de Lin-
né , le Jardin d'Upsal fut un des plus
florissans de son époque. Dans le Da-
nemai ck , celui de Copcidiague a été ,
vers CCS derniers tcnips , consirléra-
Jdemenl enii( hi par les soins de Hor-
neniann,ct par les envois du docteur
Wallich. La Russie , dont la civili-
sation a été si tardive, n'a plus rien
à envier aux régions de l'Europe plus
favorisées de la nature. Le Jardin
de Pétersbourg, récemment fondé,
est placé sous la direction de Fischer
qui a été long-temps à la tête du beau
Jardin de Goreuki. On dit que le
plan en est admirable et gigantesque,
et qu'une étendue de plus de cent
cinquante mètres en longueur est af-
fectée aux serres chaudes seulement.
Il est vrai que,, sur les bords de la
Neva , la plupart des Plantes ont be-
soin d'une chaleur artificielle , car
telle est la rigueur du climat , que le
Peuplier d'Italie ne peut y passer l'hi-
ver sans être abrité.
JAR 71
dans la malheureuse Péninsule du
mouvement rétrograde que les fanati-
ques impriment aux bonnes institu-
tions de leur pavs. Zéa , qui depuis a
été mmislrcdelaColombie ,ctsurlout
Lagasca , persécutés, proscrits, ont
fait admirer sur une Icrre étrangère et
leur mérite scientifique et leur cons-
tance dans l'adversité. La botanique
n'a donc plus de soutien en Espagne;
d'autres intérêts absorbent foute l'at-
tention des hommes puissans de ce
pays.
Nous venoDS de passeï' rapidement
en revue les principaux établissemcris
de l'Europe. Il en est encore de Irè -
considérables que nous désirerions
mentionner ici , mais cette énuméra-
tion nous entraînerait au-delà des
bornes que nous nous sommes pres-
crites. C'est ce motif qui nous empê-
che de parler des Jardins de botani-
que fondés pnr les Européens dan„
leurs colonies américaines, asiati-
ques et africaines ; de ceux de l'Ile-
de-France , de Calcutta, de Pondi-
chéry , de Cayenne , de Botany-Bay ,
Les pays méridionaux de l'Europe du cap de Bonne-Espérance, de Té
où nous avons vu que l'horticulture
a pris naissance , sont aujourd hui
fort en arrière, si on les compare aux
contrécsseptentrionales. Ainsi les Jar-
dins d'Italie ne pourraient entrer en
parallèle avec ceux de France , d'An-
gleterre et d'Allemagne. Cependant
celui de Naplcs , dont Tenore a la di-
rection , est remarquable par la beau-
té de certaines Plantes exotiques qui
n'y paraissent pas beaucoup souffrir
de leur transportation.
Le Jardin de Madrid , celui deCoïm-
bre en Portugal , étaient naguère très-
ilorissans p;ir les soins de Zéa , de La-
gasca et de Brotero. C'est au zèle de ces
infortunés directeurs que l'on doit la
propagation d'une foule de Végétaux
curieux de l'Amérique méridionale et
du Mexique , Végétaux qui font au-
jourd'hui les ornemens des parterres
somptueux du riche , de la chaumière
du pauvre et delà modeste croisée de
l'arlisai;! ; tels .sont, entre autres , le
Dahlia elle Cobœa. Mais au moment
cil nous éciivons, tout se ressent
neriffe , de Mexico , de Philadel-
phie, etc. D'ailleurs nous n'avons sur
ces établissemens que des documens
imparfaits , si ce n'est pour celui de
Calcutta qui , suivant les rapports des
voyageurs , n'a pas son pareil dans
tout le globe. Voici ce qu'eu ditLes-
chenault dans une lettre en date du
3o novembre 1819, adressée au pro-
fesseur de Jussieu. « Ce Jardin, si-
tué sur les bords du Gange, a plus
de deux lieues de tour; le sol en est
d'une grande fécondité. Le docteur
Wallich, qui le dirige, reçoit tous
les moyens de l'enrichir , et il y met
toute son application. Le nombre des
personnes attachées au Jardin est de
trois cent quarante-cinq. lia des col-
lecteurs sur tous les points de l'Inde
qui lui envoient des semences, des
Plantes vivantes etdes Plantes sèches.
Il possède une belle bibliothèque ;
quatorze dessinateurs sont sans cesse
occupés à augmenter la collection
des dessins coloriés , qui est sansdoute
une des plus complètes et des plus
72 JAR
belles qui existent. Ces dessios sont
d'un grand format el d'une rare per-
fection. »
Après l'apercn que nous venons de
donner sur les Jardins de botanique
existans , il est convenable d'offrir
quelques considérations sur les modi-
fications qu'on doit apporter dans la
disposition de chacun d'eux, d'après
la nature de leur institution et l'éten-
due qu'on veut leur assigner. En ins-
tituant des Jardins de botanique,
les anciens avaient pour but ]Mesque
exclusif, de procurer la connaissance
des Plantes médicinales. Guy de la
Brosse, qui fit paraître en i64i le
Catalogue du Jardin des Plantes de
Paris , dit expressément que ses fonc-
tions étaient d'aiîministrer par cha-
rité des Piaules aux malades, et d'en-
seigner leurs vertus à plus de deux
cents écoliers accourus de toutes les
provinces. Ce niédecin annonçait
pourtant la culture de beaucoup d'es-
pèces nouvelles des Indes , lesquelles
( suivant ses expressions ) « il falloit
tonnoislre pur la veue avant que la
main se mesLit de leur application.
Que si vous hochez la teste , ajoutait-
il , pour n'en savoir pas les proprié-
tés , attendez que l'expérience les
ait descouvertes, et puis on vous
Jcs enseignera. » Ces dernières ré-
flexions prouvent que le Jardin des
Plantes de Paris fut , dès son origine ,
consacré à la science lors même qu'il
avait pour but apparent d'être uni-
quement destiné à secourir les ma-
lades. Aujourd'hui, il n'y a plus de
spécialité absolue dans l'établisse-
ment des Jardins de botanique; on
veut que la science des Végétaux
profile , aussi bien que la médecine
et les arts, des travaux de l'horti-
culture. Peut-être pourrait-on re-
})rocher aux fondateurs modernes
de donner dans un autre excès ,
de vouloir atteindre une perfection
que les circonstances locales ne leur
permettent pas d'espérer. En agis-
sant ainsi , ils restent, d'une part ,
toujours au-dessous des nécessités
de la science , et de l'autre, ils pri-
vent les Végétaux imporlans des
JAR
soins qu'ils prodiguent à des Plan-
tes à peu près inutiles.
Dans une grande capitale , où les
trésors de l'Etat ne sont point épar-
gnés pour tout ce qui tend à son em-
bellissement , la plus grande exten-
sion doit être donnée à un Jardin de
botanique, pourvu que son adminis-
tration en soit confiée à des profes-
seurs instruits et à des jardiniers in-
telligens, chez lesquels cependant l'a-
bondance des objets ne soit pas une
source d'erreurs et de confusion Mais
il est nécessaire que le directeur du
Jardin de botanique d'une ville peu
considérable, modère son ambition;
il ne faut pas qu'il s'imagine l'em-
porter sur les grands établissemens,
pour la culture de toutes les espèces
par exemple , de tel genre , quand il
sera privé des reprcsentans d'une
foule d'autres genres dont la con-
naissance est presque indispensable
à celui qui veut étudier la botani-
que ; car on ne doit pas perdre de
vue que l'enseignement delà science
estle principal objet de l'institution.
Cette passion pour la culture d'un
seul genre est au contraire très-loua-
ble dans les établissemens parti-
culiers. C'est elle qui enrichit la
science d'espèces nouvelles , ou ce
qui vaut mieux encore , qui porte la
lumière dans le chaos des grands
genres, sépare les espèces confusé-
ment réunies, et rassemble cellesque
l'aibitraire ou l'ignorance avaient
disjointes.
Lorsque les Jardins publics sont
affectés à des établissemens spéciaux ,
comme ceux des écoles de médecine
et de pharmacie , des hôpitaux d'ins-
tructions de la marine ou de la guer-
re , ils doivent être régis sous le dou-
ble point de vue de l'enseignenient
des principes de Botanique et de la
connaissance approfondie des Plantes
l'.suclles. C'est ici qu'il serait impor-
tant de s'attacher préférablement à
la culture, non-seulement des espè-
ces utiles, mais de celles qui sont
nuisibles , et surtout d'apporter le
plus grand soin dans leur détermi-
nation. Le nombre de ces Plantes
JAR
est d'ailleurs assez conside'rable pour
quc leur élude sufllse aux besoins de
l'enseignemeut clëmentaiie.
Avant de lei miner cet article , nous
devrions, peut-être, éiiumérer les
avantages que la science des Végé-
taux et l'Economie publique ont reti-
rés des Jardins de Botanique ; mais
chacun de nos lecteurs a déjà pressenti
et apprécié ces avantages. Nous au-
rions voulu présenter quelques ob-
servations sur le régime intérieur de
CCS établissemens , si nous n'avions
réfléchi queces observations ne pour-
raient être générales et qu'elles de-
vraient se modifier suivant une foule
de circonstances , variables d'un pa^s
à un autre, et trop nombreuses , par
conséquent , pour que nous puissions
les indiquer ici. (g..n.)
JARDINIER. OIS. L'un des noms
vulgaires de l'Ortolan. F". Bruant.
(B.)
JARDINIERE, ixs. Le Carabe do-
ré, la Courtilière et d'autres Insec-
tes qui attaquent les racines potagè-
res, soit à l'état parfait, soit à celui
de larves, portent vulgairement ce
nom dans la plupart des départemens
de la France. (b.)
JARDINIÈRE. MOLL. (Geoffroy. )
Sy u . d 'Hélix /iurle/isis . {n.)
JARET. rois. L'un des noms vul-
gaires du SparusM'œiia , L. /^. Spare.
Delaroche , qui écrit Jarret, dit que
c'est le Smar/s aux îles Baléares, (c.)
JARGON. MIN. r. ZiRCON.
JARGONELLE. bot. pkan. Va-
riété de Poire d'été, (b.)
JARNOTE. BOT. PHAN. r. Er-
NOTE.
JARRA. BOT. PHAN. L'un des
noms vulgaires du Genêt dans cer-
tains départemens de la Fiance, (b.)
* JARRET. POIS. r. Jaret.
* JARRE"! IMPÉRIAL, pois. (De-
laroche. ) Syn. de Sparus Zébra
aux îles Baléares. (b.)
JARRETIÈRE, pois. r. Lépi-
DOPE.
JAS 73
* JARRI-NÉGRIER. bot. ph.in.
Le Que/eus Toza dans quelques par-
ties du centre de la France. (u.)
JARS. ois. On appelle ainsi com-
munément le mâle de l'Oie domesti-
que. ^. Canard. (DR..Z.)
* JASERAN. bot. crypt. Ancien
synonyme d'Oronge vraie, particu-
lièrement dans les Vosges. (b.)
JASEUR. Bombyciuora. ois. Qcnve
de l'ordre des Omnivores. Caractères :
bec court, droit, élevé ; mandibvde su-
périeure dentée, f'aiblenient arquée
vers l'extrémité; narines placées à la
base du bec , ovoïdes , recouvertes de
poils rudes dirigés en avant; quaîrc
doigts, trois en avant, l'extérieur
soudé à l'intermédiaire; un pouce ;
ailes médiocres ; première et deuxiè-
me rémiges les plus longues.
Les ornithologistes avaient con-
fondu successivement parmi les Mer-
les , les Pie-Grièches et les Cotingas,
les deux seules espèces qui , jusqu'à
présent, composent tout ce genre.
Quoique la séparation eût été depuis
long-temps indiquée par Schwenck-
feld,elle n'a été faite que récemment
par Vieillot; Temminck et Cuvier
l'ont ensuite confir:née en l'adoptant.
D'après le nom latin imposé à ce gen-
re , il semblerait que les Jaseurs dus-
sent faire une consommation habi-
tuelle de Lépidoptères nocturnes et au-
tres Insectes ailés; cependant ils ne les
chassent que lorsque leur nourriture
favorite, qui consiste en baies et eu
fruits, vient à manquer absolument.
Ces Oiseaux sont voyageurs, et quoi-
que l'on eût appelé Jaseur de Bohème
l'espèce euiopéenne, on ne la trouve
pas plus fréquemment dans ce pa\s
que partoutailleurs sous la même lati-
tude ; il paraît qu'elle réside de pré-
férence et plus long- temps dans les
contrées septentrionales, qu'elle s'y
occupe de sa reproduction dont les
détails sont encore peu connus; elle
ne quitte ces lieux que lorsqu'un
excessif abaissement de température
en rend le séjour inhabitable , et
c'est à ces intempéries locales que
nous devons de voir accidentelle^
94 JAS
ment ces jolis Oiseaux dans nos pro-
vinces tempérées. Quoique l'on as-
sure que les migrations des Jaseurs
nous amènent ordinairement ceux-ci
en troupes si nombreuses que le ciel
en paraît obscurci , jamais nous n'a-
vons vu ces troupes se composer de
plus de cinq ou six individus : du
reste , il ne sei'ait pas impossible que ,
dans les pays du Nord , ces Oiseaux
aient des mœurs plus sociables , et il
est même assez probable que les fo-
rêts boréales formées d'Arbres rési-
neux, dont quelques espèces offrent
en abondance des fruils charnus ,
sont des points de réunion pour les
Jaseurs qui peuvent encore ne renon-
cer à la vie sociale que lorsqu'une
circonstance fortuite contrarie totale-
ment leurs habitudes, et les oblige à
se disperser. Le nom français donné
à ces Oiseaux n'est pas plus heureux
que le synonyme latin; çn effet , il
semblerait que les Jaseurs se fissent
remarquer par un caquet soutenu ;
cependant leur prétendue jaserie se
borne à un petit cri, à un gazouille-
ment très-ordinaire qui n'est pas plus
souvent répété que celui des autres
Oiseaux. Peut-être ce gazouillement,
plus accenté au temps des amours,
époque peu connue et dont aucun
auteur ne parle, aura- t-il paru à plu-
sieurs observateurs une sorte de ca-
quetage , en raison du nombre d'Oi-
seaux réunis qui le faisaient entendre
simultanément. C'est sur quoi nous
n'avons pas été à même de nous
éclairer. Quelques auteurs prétendent
aussi que ces Oiseaux sont un excel-
lent gibier ; il est possible que , dans
les contrées où ils sont aussi com-
muns que les Merles et les Grives le
sont ici, leur chasse pi'ésente les
mêmes avantages.
Grand Jaseur , Jmpelis G-ami-
lus, Gmel.; Bomby cilla Bohemica,
Briss. ; Bombycivora poliocœlla ,
Meyer ; Bombycivora Garrula , BufF.,
pi. enl. :26i. Parties supérieures d'un
cendré vineux; le; inférieures d'une
teinte un peu plus claire; plumes de
la huppe longues et disposées en
huppe; front, bandeau, sourcils et
JAS
gorge, noirs; rémiges noires, termi-
nées par une tache angulaire blanche
et jaune, les secondaires blanches à
l'extrémité qui se termine par un
prolongement cartilagineux en forme
de palette , d'un rouge vif; tectrices
caudales inférieures d'un brun mar-
ron ; rectrices noires , terminées de
jaune; bec jaunâtre, avec la pointe
et la mandibule inférieure noires ;
pieds noirâtres. Taille , sept pouces
et demi. La femelle a moins de noir à
la gorge, et seulement quatre ou
cinq petites palettes rouges aux ré-
miges d'Europe.
Petit Jaseur , Bomhycilla Cedfo-,
rum , Vieill. ; Garrulus americnnus ,
Du m. ; Ampelis Garrulus, var. La th.,
Ois. de l'Amérique septentrionale, p.
57. Parties supérieures d'un cendié
roussâtre; les inférieures moins fon-
cées en couleur; huppe composée de
plumes effilées , moins longues et
moins soyeuses que celles du grand
Jaseur; bande noire du front entou-
rant les yeux et venant se terminer
sur les joues; gorge noire; croupion
d'un gris ardoisé ; rémiges cendrées,
frangées de grisâtre, dont quelques-
unes des plus rapprochées du corps
sont terminées par une étroite palette
rouge; rectrices terminées de jaune;
menton blanc; poitrine d'un gris
roux; ventre jaunâtre; abdomen et
tectrices caudales inférieures giis ; bec
et pieds noirs. Taille, cinq pouces
trois quarts. De l'Amérique septen-
trionale oii elle niche dans les forêts ,
sur les Cèdres. On assure que la ponte
qui se fait d'ordinaire en juin, se
renouvelle en août. *• (dr..z.)
JASIONE. Jasione. bot. phan.
Genre de Plantes de la famille des
Campauulacéfes et de la Pentandrie
Monogynie , mais que Linné avait
placé dans la Syngénésie Monogamie,
parce que les anthères sont légère-
ment soudées entre elles par leur ba-
se. Ce genre se compose de trois à
quatre espèces annuelles ou vivaces,
ayant leurs fleurs disposées en capi-
tules globuleux, environnés à la base
d'un involucre polyphylle, dont les
JAS
folioles sont quelquefois disposées sur
deux rangées. Chaque ileur offre un
calice soudé par sa partie inférieure
ou son tube avec l'ovaiie qui est in-
fère , aj'aut son limbe découpé en
cinq divisions étroites ; une corolle
nionopétale fendue presque jusqu'à
sa base en cinq lanières étroites , li-
néaires et dressées ; cinq étaniines in-
sérées tout-à-fait à la hase de la co-
rolle, beaucoup plus courtes qu'elle ,
a;yant les filets grêles et dressés, et
les anthères à deux loges bilobées à
leur base oli elles sont légèrement
soudées entre elles. Coupé transver-
salement l'ovaire qui est infère offre
deux loges contenant chacune un
très-grand nombre d'ovules attachés à
deux trophosperaies hémisphériques
placés sur le milieu de la cloison. Le
sljle est long, renilé dans sa partie
supérieure ou il se termine par un
stigmate allongé , glanduleux, velu et
bilobé. Le fruit est une capsule glo-
buleuse couronnée par les lobes du
calice, s'ouvrant seulement par son
sommet au moyen d'une fente trans-
versale. Trois espèces de ce genre
croissent en France, savoir : Jaiione
montana , L., très-commun dans les
lieux secs et sablonneux, aux envi-
rons de Paris; Jasiurie perennis et /.
humiiis , l'un et l'autre vivaces.
(A.R.)
JASME. BOT. PHAN. (Daléchatnp.)
Syn. de Vy^/id/usace uillvsa, L.
(G..N.)
JASMIN. Jasniiiium.-BOT. phan. Ce
genre de la Diandric Monogynie, L.,
forme le type de la famille des Jasmi-
nées. Les auteurs modernes y réunis-
sent le genre Mugoiiuni de Jussieu ,
qui tî'en diifère que par lenombiedes
divisions du calice et de la corolle.
Les Jasmins, dont on compte au-
jourd'hui au moins une quarantaine
d'espèces, sont des Arbustes quel-
quefois sarmenteux et grimpans , ori-
ginaires des Indes-Oiienlales, d'A-
frique, de la Notivelle-Kollande ou
du littoral de ia Méditerranée. Leurs
feuilles sont opposées, très-rarement
al ternei, simples ou composées. Leurs
fleurs , qui généralement répandent
JAS 75
une odeur agréable , sont blanches
quelquefois jaunes ou roses , pédon-
culées et placées soit à l'aisselle des
feuilles, soit à l'extrémité des ra-
meaux. Chaque fleur offre l'organisa-
tion suivante : un calice monosépale,
turbiné , à cinq ou huit divisions plus
ou moins allongées , quelquefois très-
courtes ( J. odoratissiinum'i ; une co-
rolle inouopétale , hypocratérifoime,
à tube long et grêle , à limbe plane ,
à Cinq ou huit lobes, d'abord emboî-
tés Ici uns dans les autres et tordus
en spirale avant l'épanouissement de
la fleur ; deux étamines sessiles, atta-
chées à l'intérieur du tube; un ovai-
re libre , presque globuleux , à deux
loges contenant chacune deux ovules
suspendus et apposés. Le style est
ordinairement long et grêle , terminé
par un sligmate renflé et bifide. Le
fruit est une baie profondément bilo-
béeou didyme, à deux loges conte-
nant chacune une ou deux graines;
l'une des loges avorte quelquefois , et
alors la baie semble déjetée d'un
côté. Les graines contiennent un
embryon dressé , renfermé dans un
endosperme mince dont la plupart
des botanistes ont méconnu l'exis-
tence.
Un grand nombre d'espèces de
Jasmin sont cultivées dans les jar-
dins. INous mentionnerons ici les plus
intéressantes.
f Fleurs jaunes.
JaSMTN FRUTIQUEUX ou A FEUIL-
LES DE Cytise , J asminum fruticans ,
L. Originaire des parties cenlrale et
méridionale de la France et de l'Es-
pagne, cette espèce forme une loufte
ou buisson de trois à quatre pieds d'é-
lévation. Sa tige esldressée, rameuse;
ses rameaux verts portent des feuilles
persistantes , composées de trois folio-
les veis la p;irtie inférieure, réduites
à une seule foliole vers la partie supé-
rieure des rameaux. Les fleurs sont
jaunes , inodores, placées au nombre
de deux à trois à l'aisselle des feuilles
supérieures. Ses baies sont didymes ,
noirâtres. On la cultive dans les jar-
dins où elle fleurit pendant la plus
76
JAS
grande partie de l'été. Quoique peu
délicate sur la nature du terrain ,
celte espèce préfère une terre légère.
Elle craint les hivers i igoureux pen-
dant lesquels elle doit être recouver-
te. On ta multiplie de marcottes ou de
rejetons.
Jasmin odorant , Jasminuin odo-
ratissimum , L. On l'appelle encore
.lasmin Jonquille, à cause de la cou-
leur et de l'odeur de ses fleurs , assez
semblables à celles du Narcisse Jon-
quille. Celte belle espèce , qui nous
vient de l'Inde , forme un petit Ar-
brisseau de trois à six pieds de hau-
teur. Ses feuilles sont persistantes ,
alternes, composées d'une seule ou de
trois folioles assez grandes , luisantes
et d'un vert agréable. Ces folioles sont
ovales-obtuses. Les fleurs sont gran-^
des, d'un beau jaune, d'une odeur
extrêmement suave , portées sur des
pédoncules triflores qui naissent du
sommet de la tige. Cette espèce doit
être rentrée en orangerie pendant
l'hiver. On la multiplie de graines
ou de marcottes.
ff Fleui s blanches ou rosées.
Jasmin officinal ou ordinaire ,
Jasminum officinale , L. Sous-Arbris-
seau dont la hauteur varie beaucoup.
Ses rameaux sont longs , effilés et gla-
bres. Ses feuilles opposées sont pio-
fondément pinnatifides et paraissent
composées ordinairement de sept fo-
lioles ovales -aiguës , entières, les
trois supérieures étant souvent con-
fluentes entre elles par leur base. Les
Heurs , blanches et d'une odeur très-
forte et très-suave , sont disposées
par petits bouquets axillaires et pé-
doncules. Chaque fleur elle-même
est ensuite pédicellée. Son calice oflVe
cinq lanières linéaires, aiguës , dres-
sées. Le Jasmin est nne Plante indien-
ne , natuialisée depuis un temps im-
mémorial dans toutes les contrées de
l'Europe, oii on la cultive non-seule-
ment comme Plan te d'ornement ,mai3
aussi pour extraire leprincipeodorant
de ses fleurs. C est particulièrement
en Provence que le Jasmin est ainsi
cultivé pour l'usage de la parfumerie.
JAS
Nous en avons vu des champs entiers
aux environs de Grasse et de Nice.
Autrefois très-employées comme anti-
spasmodiques , les fleurs de Jasmiu
sont aujourd'hui presqu'eutièrement
inusitées en médecine. Il en est de
même de leur eau distillée que l'on
faisait entrer à la dose d'une à deux
onces dans les potions calmantes.
Cette espèce se cultive en pleine ter-
re ; quelquefois on la place le long
des murs et des habitations , qu'elle
ne tarde pas à recouvrir de ses ra-
meaux longs et flexibles. En le tail-
lant et l'arrosant souvent , le Jasmiu
donne des fleurs pendant presque
toute la belle saison.
Jasmin a grandes fleurs , Jasmi-
num grandifluiu/m , L. Cette belle es-
pèce, qui vient de l'Inde et qu'on dé-
signe vulgairement sous le nom de
Jasmin d'Espagne, a beaucoup de
ressemblance avec la précédente.
Gomme elle, c'est un sous-Arbrisseau
à rameauxlongs et flexibles. Sps feuil-
les se composent de sept folioles ova-
les-obtuses ; les trois supérieures sou-
vent confluentes par leur base. Les
fleurs sont beaucoup plus grandes que
dans l'espèce précédente, blanches
en dedans, rougeâtres à leur surface
externe; les lobes de la corolle-son t
obovales-oblus. Ces fleurs répan-
dent une odeur très-agréable. On
cultive aussi cette espèce en Provence
pour en retirer le pi'incipe aromati-
que. Le Jasmin d'Espagne se multi-
plie en le greffant en fente sur le Jas-
min ordinaire.
Jasmin des Açores , Jasminum
ylzoricum , L. L'une des plus jolies et
des plus agréables espèces de ce gen-
re; il forme un buisson de trois à
quatre pieds d'élévation , dont les ra-
meaux sont gaimis de feuilles oppo-
sées , composées de trois folioles cor-
diformes, grandes, glabres, d'un vert
agréable et luisantes à leur face supé-
rieure. Les fleurs sont blanches et
forment des bouquets à la partie su-
périeure des ramifications de la tige.
Ce Jasmin, qui demande à être ren-
tré dans l'orangerie, se multiplie de
graines et de marcottes.
JAS
On cultive encore pliisicui"S autres
espèces (le ce genre; telles sont tfs
Jasminum /tumile d'haWe, J. voluhile
du Cap; J. mauriùanum de l'Ile-de-
France ; /. geniculatum des îles de
la mer du Sud; J. triumphans , etc.,
etc. (a.B.)
Le nom de Jasmin a été étendu ,
par des voyageurs peu instruits et
pardes jarduiiers, à d'autres Arbustes
qui n'y ont aucun rapport , comme le
hycium afrurn, qu'on appela Jasmin
d'Afrique; le Gayac, Jasmin d'Amé-
KiQUE; le Plumer ia rubra , Jasmin
EN Akbre; le J'hiladelphus coro-
narius , Jasmin bâtard ou blanc ;
une Clématite et le Lilas, Jasmin
BiiEU ; le Gardénia Jlorida , Jasmin
nu Cap ; le Bignonia raduans , J AS-
MiNDE Virginie, etc., etc. (b.)
JASMIN DE MER. polyp. Quel-
ques marchands d'objets d'histoire
naturelle donnent ce uom au Millé-
pore trouqué. A"". Millépore.
(LAM..X.)
JAS MINÉES. Jasmineœ. bot. piian.
Famille extrêmement naturelle ap-
partenant à la classe des Plantes di-
cotylédones monopéiales hypogynes,
et que l'on peut caractériser oe la
manière suivante : les fleurs sont gé-
néralement hermaphrodites, excepté
dans le seul genre Frêne oii elles sont
polygames. Le calice est monosépale,
turbiné dans sa partie inférieure, di-
visé §n quatre, cinq ou huit lobes;
la corolle est monopétale, régulière,
à quatre, cinq ou huit lobes , tantôt
incombans et légèrement tordus,
tantôt se louchant seulement par les
bords avant leur épanouissement;
quelquefois elle est femlue jusqu'à sa
base de manière qu'elle est formée de
quatre à cinq pétales distincts [Omus,
Chionantkus). Elle manque quelque-
fois enrièrcment ainsi que le calice
( Fraxinus , Adelia Hgustrina ). Les
étamines sont généralement au nom-
bre de deux , insérées à la corolle ,
ayant leur filet couit et leur anthère
introrsc , à deux loges, s'ouvrant par
un sillon longitudinal. L'ovaire estli-
bre, sessile au fond de la fleur, à deux
JAS
77
loges contenant chacune deux ovules
suspendus , c'est-à-dire naissant de
la partie supérieure de la cloison et
pendans dans la loge. Le sîyle est
simple, terminé par un stigmate bilo-
bé. Le huit oflie d'assez grandes dif-
férences dans lesdittérens genres par
suite d'avorlemcns presque conslaus.
Il est tantôt sec, déhiscent ou indéhis-
cent, à une seule ou à deux loges, qui
contiennent une ou deux graines; ou
bien il est charnu , à une ou à deu\
loges quelquefois osseuses. Les grai-
nes se composent d'un tégument pro-
pre , membraneux, mince ou quel-
quetbis épais et charnu , d'un cndo-
sperme blanc , charnu ou légèrement
corné , quelquefois très - mince et
comme niembramux , et d'im em-
bryon dont la radicule cylindrique,
quelquefois très-courte , correspond
au hile. Les Jasminées, telles qu'elles
ont été circonsciiles par Jussieu , sont
des Arbustes, des Arbrisseaux ou
même de très-grands Aibres dont
les feuilles généralement opposées ,
très-rarement alternes , sont simples
ou composées. Les fleurs sont ou pla-
céesà l'aisselle des feuilles ou formant
des grappes pyramiiales à l'extrémi-
té des rameaux.
Jussieu {Gêner. P/ant.) await formé
deux sections dans sa iamille des Jas-
minées , suivant que ses genres ont
le fruit sec et capsulaire ou charnu.
A la première de ces sections appar-
tiennent les genres INjctanthes , Li~
lac , Hebe et Fraxinus ; à la seconde,
les genres Chionantlius , Olea , P/iil-
lyrea , Mogorium , Jasminum et Li-
gustrum .
Ventenat (Tableau du Règn. Vég.)
fit deux familles distinctes des deux
sections établies par Jussieu. Il nom-
ma Lilacées celle qui renferme les
genres à fruit capsulaire, et retint le
nom de Jasminées pour celle dont les
genres ont le fruit charnu.
Liuk et Hoiï'mansegg, dans leur
Flore du Portugal, firent une famille
des Olcinées, dont le genre Olea de-
vint le type. Cette famille fut adoptée
et mieux caractérisée par R. Browu
[Prodr. Flor. Nov.-TIulland.) qui ne
19> JAS
laissa parmi les Jasminees que les
seuls genres Nyctant/ies et Jasminum ,
lëunissant à ce dernier le genre Mo-
goiium de Jussieu. Mais nous avons
prouvé (Mém. de la Soc. d'Hist. Nat.
T. Il) que ces deux familles ne sau-
raient être séparées l'une de l'autre,
et qu'elles n'en forment réellement
qu'une seule, ainsi que l'avait établi
l'illustre auteur des Familles Naturel-
les. En effet, les caractères que l'on a
donnés pour distiuguer ces deux
groupes sont erronés. Ainsi on a dit
que dans les Jasminees les loges sont
monospermes et les graines dressées ,
tandis qu'elles sont dispermes et que
les graines sont suspendues dans les
Oléinées. Mais il est certain que dans
l'ovaire des Jasîninées on tiouve deux
loges contenant chacune deux ovules
renversés, aussi bien que dans les
Oléinées. L'endosperrae , que l'on
avait dit manquer dans les Jasmins ,
y existe toujours , quoiqu'il soit plus
mince, et dans l'un et l'autre groupe
la pointe de la radicule est constam-
ment dirigée vers le hile, c'est-à-dire
vers la base de la graine. Il n'existe
donc aucune différence marquée en-
tre les Oléinées et les Jasminees, qui
doivent être réunies en une même fa-
mille. Les genres qui forment la fa-
njille des Jasminees peuvent être par-
tagés en deux sections, suivant que
leur fruit est sec ou charnu.
I'^ SECTION. — Fruit sec.
(LiLAcÉES, Vent.)
Lilac , Tourn. , Juss.; liangium ,
Juss.; Hebe , Comm., Juss.; Fonlane-
sia , Labill.; 6'c///e^e/-a, Roxb.; Fraxi-
nus, L. ; Nyctantkes ^ L.
IP SECTION. — Fruit charnu.
(J-isMiNÉES , Vent.)
Chlonanthus ,\i.\ Notetœa , Vent.,
R. Brov?n ; ^o/ja, Willd. ; Noronhia,
Du Petit -Thouars; Olea , L. ; PhU-
tyrea, L.; Tetrapilus , Lour.; Ligus-
trum , L., et Jasminum, L.
(a. r.)
JASMINOIDES. BOT. phan. (Tour-
nefortetDiUen.) V. Gestreau. (b.)
JAS
JASMINUM. BÛT. PHAN. r. Jas-
min,
* JA.SON . iNs Espèce de papillon
de la division des Chevaliers grecs de
Linné. (u.)
JASONIE. Jasonia. bot. phan. H.
Cassini ( Bull, de la Soc. Phil., octob.
181 5) avait proposé sous ce nom un
nouveau genre de la famille des Sy-
nanthérées , et de la tribu des Inu-
lées. Mais il n'en avait point indiqué
les caractères, et il y avait fait entrer
mal à propos les Erigeroii fœtidiim et
longifolium , qui sont de vrais jE/ï-
geron , quoique toutes les fleurs de
leurs caiathides soient de couleur
jaune. Il a depuis reconnu et rectifié
son erreur en restreignant le Jaso-
nia à un sous-genre d'i Pulicaria de
la section des Inulée>-Prototypes , et
dont voici-les principaux caractères :
involucre composé d'écaillés imbri-
quées et linéaires ; réceptacle pla-
ne , fovéolé ou alvéolé ; calathide
dont le disque se compose de plu-_
sieurs fleurs régulières, hermaphro-
dites, et la couronne de demi-fleurons
sur un seul rang , en languettes et
femelles ; ovaires hispides , surmontes
d'une aigrette double , l'extérieure
courte , composée de poils distincts ,
l'intérieure longue composée de poils
inégaux et légèrement plumeux.
L'espèce qui peut être considérée
comme t^pe de ce sous-genre , a été'
nommée par l'auteur Jasonia radiata;
c'est i'Erigeton tuberosum , L., ou
Inula tuberosa de la Flore Française.
Cette Plante croît dans les monta-
gnes du midi de la France. Une se-
conde espèce a été ajoutée à la pré-
cédente sous le nom de 1. discoidea ;
elle était cultivée au Jardin des Plan-
te"; de Paris, mais Cassini a néglige
d'observer ses caractères spécifiques.
(G..N.)
^ J ASPE. MIN. Quartz Jaspe de Haûy.
Substance résultant du mélange de
la matière quartzeuse avec différentes
matières colorantes , ayant une cassu-
re terne et compacte et des couleurs
plus ou moins vives, jointes à l'opa-
ciic. Les variétés rouges et jaunes
l
JAS
doivent leurs coiilems à l'oxide et à
rii^'droxidede Fer; la variété veilaest
colorée tantôt par l'oxide de Mickelel
tantôt par la Chloritc ou la Diallage ;
d'autres sont redevables de leurs tein-
tes à des matières argileuses. Les Jas-
pes noirs ou Phtnniles doivent la leur
à l'Anthracite. Les J;ispes sont su—
cepllbles de poli et s'emploient dans
les arts d'ornement et la bijouterie.
— On trouve ces substances dans les
terrains anciens , en forme de couches
de {)eu d épaisseur , divisées par les
lissures naturelles en fragmens a peu
près rhomboidaiix. Elles sont quel-
uefois mélangées de Manguncse o\i-
é et d'Argile , et se ilécomposent
lorsqu'il y a surabondance de Fer et
de Manganèse. — On trouve aussi du
Jaspe dans les terrains modernes ,
mais seulement en amas et non eu
couches. 11 s'y rencontre ordinaire-
ment dans les Argiles sablonneuses
ou des sables argilifères. On a distin-
gué par des noms particuliers les dif-
férentes variétés de Jaspe, d'après les
couleurs qu'elles présentent, surtout
lorsqu'elles sont taillées.
Jaspe agathé. Mélange de Jaspe
et d'Agathe dans le même morceau.
Jaspjj égyptien , ou Caillou d'E-
gypte , offrant des bandes contour-
nées d'un brun foncé sur un fond
d'un jaune brunâtre. On le trouve
sous la forme de cailloux roulés dans
le désert à l'est du Caire.
Jaspe fleuri , offrant des taches et
des mélanges de plusieurs couleurs,
parmi lesquelles le vert domine.
Jaspe Onyx et Jaspe rubannÉ.
Composé do bandes successives diver-
sement colorées, tantôt circulaires
et tantôt parallèles.
Jaspe panaché. Mélange de cou-
leurs distribuées sans ordre.
Jaspe Porcelaine ou Porcella-
NITE. Ther^nantide jaspoide, Haiiv.
Substance ayant l'apparence d'un
Jaspe, mais qui est d'une toute autre
nature. C'est une matière argileuse
qui a été altérée par le contact des
roches pyrogènes.
Jaspe sanguin. Jaspe ou plutôt
Agathe d'un vert obscur dont le fond
JAU 79
est parsemé de petites taches d'un
rouge foncé. 7^. Héliotrope.
Jaspe schistoide, Jaspe noir ou
PiiTANiTE , H. Coloré par l'Anthraci-
te. 11 fournil dos Pierres de Touche
qui ne sont pas très-estimées à cause
de leur trop grande dureté, (g.del.)
JASPÉE. INS. Nom vulgaire du
Plialura syringaiia. (g.)
* JASSE. iiSfs. V. Iasse.
* JAÏABOCA. BOT. PU AN. Marc-
graair désigne sous ce nom , et comme
un grand Roseau, une sorte de Bam-
bou brésilien dont les entre-nœuds
servent de ci uche pour conserver et
transporter l'eau. (b.)
J A T A R O N . Jatatoniis. conch .
C'est le nom générique qu'Adanson a
proposé (Coq. du Sénég., pi. i5) pour
des Coquilles que Lamarck a réunies
sous le nom de Cames, y . ce mot.
Le Tnème auteur a nommé Came
annelé , Chanta crenulata , l'espèce
décrite et figurée par Adanson.
(D..H.)
* JATI. BOT. PHAN. Même chose
que Caju-Jati. f". ce mot. (b.)
JATOU. MOLL. Adanson (Coq. du
Sénég. , pi. 9, fig. 21) a ainsi nommé
une Coquille du genre 31urex ^ c'est
le Murex glbbosus de Lamarck et le
Murex Lingua vervecinaAe Chemnitz.
/". Murex. (d..h.)
JATROPHA. BOT. PHAN. F. MÉ-
DICINIER.
JAUGUE. BOT. PHAN. Et non Jau-
he ou Jauge. UUlex europœus dans
les Landes aquitaniques que couvre,
en certains lieux sablonneux , cet Ar-
buste déchirant, (b.)
JAUMEA. BOT. PHAN. Le genre
ainsi nommé par Persoon est le même
que \e Klei/tia , décrit en i8o3 par
Jussieu. f^. Kleini.4.. (a.r.)
JAUNEAU. BOT. PHAN. L'un des
noms vulgaires de la Ficaire dans les
départemens du centre de la France.
(B.)
JAUNE ANTIQUE, min. Sorte de
8o JEA.
Marbre employé par les anciens. V.
Marbre. (a. r.)
JAUNE DE MONTAGNE, min.
Espèce d'Ocre. V. ce mot. (a. r.)
JAUNE D'OEUF, moll. Nom vul-
gaire et marcliand ànNeritaF'itellus,
L. On nomme aussi Jaune d'oeuf
AVL.\Ti\e Nerùa yJlbumen. (b.)
JAUNE D'OEUF, bot. On a donné
indifféremment ce nom au fruit du
Caïiiiitier et à l'Oronge vraie, (b.)
* JAUNET, POIS. Nom vulgaire
du Doré, espèce du genre Gheilion.
P^. ce mot. (b.)
• JAUNET D'EAU, bot. than. L'un
des noms vulgaires du Nénuphar
jaune. P^. Nénuphar. (b.)
JAUNGHILL. OIS. Espèce du gen-
re Tantale. /^. ce mot. (b.)
JAUNOTTE. BOT. CRYPT. 7^.
Blanchettb.
* JAVAN. OIS. Espèce du genre
Calao, f^. ce mot.
* JAVANAISE, rept. oph. (Dau-
din.) Espèce du genre Vipère, (b.)
* JAVAR. BOT. PHAN. (Lesche-
nault. ) Syn. de Chou palmiste chez
les Javanais. (b.)
JAVARI. MAJM. Syn. de Pécari.
(B.)
JAVELOT. REPT. OPH. Espèce du
genre Erix. /^. ce mot. (e.)
* JAVUS. POIS. Espèce du genre
Sidjan. P'^. ce mot. (b.)
JAYET. MIN. r. Lignite.
* JEAN-BOULANG. pois.
(Ruysch.) C'est du genre Baliste qu'il
faut rapprocher ce Poisson d'Am-
boine peu connu, quia la peau très-
dure , dont la couleur est jaune , avec
des raies bleues, et la caudale semi-
lunaire rouge. (b.)
JEAN-LE-BLANC. ois. Espèce du
genre Faucon , sous-genre Aigle. /'.
ce mot. (DR..Z.)
JEANNETTE, bot. phan. Syn. de
Narclssiis poeticusy L. /^. Narcisse.
(B.)
JEF
* JEAUNELET. bot. crypt. L'un
des noms vulgaires du Merulius Can-
tate l lus. (b.)
JECKO. REPT. SAUR. Pour Gecko.
/^. ce mol. (b.)
JEFFERSONIE. Jeffersonia. bot.
PHAN. Genre établi par Barton {Act.
Soc. Am., 5 , p. 354j pour le Pudo-
phyllum diphyllum de Linné et qui
fait partie de la famille de Podophyl-
lées et de lOctandrie Monogame, L.
Ce genre se compose d'une seule es-
pèce , Jeffersonia binata, Barton , loc.
cit. cuin icône, ou /. Bartonis ,
Michx. , ou J.diphylla , Pers. Plan-
te vivace , originaire des vallées om-
bragées de l'Amérique septeuti ionale.
Ses feuilles sont toutes radicales, lon-
guement pélioîées , subcordiformes ,
fendues du sommet à la base en deux
lobes aigus et un peu obliques ; elles
sont très -glabres et d'une teinte
glauque à leur face inférieure. Les
pédoncules radicaux sont simples,
dressés, un peu plus longs que les
feuilles et uniflores. Le calice est for-
mé de trois à cinq folioles lancéolées,
un peu concaves et caduques; la co-
rolle de huit pétales assez semblables
aux sépales du calice. Les étammes ,
au nombre de huit , opposées aux
pétales , hypogynes comme eux , ont
leurs filets très-courts, leurs anthè-
res à deux loges s'ouvrant par une
sorte de valve qui s'enlève de la par-
tie inférieure vers la supérieure ,
comme dans les Berbéridées. L'ovaire
est libre , allongé , à une seule loge ,
contenant un assez grand nombre
d'ovules attachés à un trophosperme
longitudinal. Le style est court , ter-
miné par un siigmate pché et à qua-
tre lobes. Le fruit est une capsule
ovoïde, terminée à son sommet par
une pointe mousse , offrant à l'exté-
rieur une ligne longitudinale, sail-
lante, qui correspond au point d'in-
sertion des graines , et s'ouvrant
vers sa partie supéiieure par une
scissure transversale incomplète.
(A.R.)
* JEFFERSONITE. min. Variété
de P_\ro.\ène augite découverte dans
JËS
les Etats-Unis d'Amérique par le
professeur Keating. (o.DEL.)
* JEJUNUM. zooL. T'. Intestin'.
JEK. HEPT. orii. Le Serpent bré-
silien mentionné sous ce no.7» par
Ruyscli qui en rapporic des choses
extraordinaires, païaît ctie une Cœ-
cilie exagérée. ^. CoEciLiE. (u.)
■ JELIN. MOLL. Ailanson (Coquill.
du Sénég. , pi. 11, fig. 6) rapporte à
son geni e Vei met un tube testacé qui,
ce nous semble, est une véritable Ser-
pule. Linné l'a plaeé dans ce genre
sous le nom de Serpula intestinalis.
V. Serpule et Vermet. (d..h.)
JELSEMLNUM. bot. phan. Syn.
de Jasminum et de Jasmé dans
quelques botanistes anciens. Cb.)
JENAC. MOLL. Nom sous lequel
Adanson a décrit une petite espèce
de Crépidule que Linné a désignée
sous le nom de Patella Gorensis , et
qui n'est probablement qu'une vario-
le de la Crépidule nnguiforme de
Lamarck. (D..H.)
* JENSEN. OIS. Espèce du genre
Canard. /^. ce mot. (R.)
JERBOA ET JERBU. m.vm. Syn.
de Gerbo. f''. ce mot à l'article Ger-
boise. (B.)
JERNOTTE. BOT. phan. Même
cliose qu'Ernotte. f. ce mot. (b.)
JEROSE. ROT. PHAX.On a proposé
ce nom pour désigner en français le
genre Anastatica. /^. ce mot. (b.)
* JESES. POIS. F". Jesse et Able.
JESITE. Jesites. moel. Montfort
a placé parmi ses Polythalames (Co«-
ckil. Syst. T. I, pag. lo-i) un corps
adhérent enroulé comme un Spiror-
})e, mais divisé par plusieurs cloisons.
Soldani avait déjà fait connaître ce
corps ; il est figuré dans le Teslacca
Microscop. de cet auteur, pi. 3o,vas.
i43, X, également parmi les Poly-
thaîames. Quoique l'on sache aujour-
d'hui que plusieurs espèces de Cépha-
lopodes viveutadhéreule» à la manière
des Spirorbes , celui-ci en a si bien
le port et la structure qus l'on doit
TOME IX.
JEU 8i
rester dans le doute jusqu'à ce que
des observations nouvelles viennent
confirmer ou détruire l'opinion de
ces auteurs. On sait d'ailleurs qu'il
existe un assez grand nombre de Ser-
pules qui se cloisonnent par suite des
accroissemcns de l'Animal ; plusieurs
Sdiquaires sont dans ce cas : i) n'est
donc pas impossible de penser que
CCS petits corjis appartienne^ à des
Annelides qui se sont irrégu]B[èment
cloisonnés. Le doute que F^^ssac a
conservé en rapportant ce genre aux
Céphalopodes , pourrait servir à con-
firmer notre opinion. (d..u.)
JESON. mole. (Adanson, Coquill.
du Séuég., pi. i5, fig. S.) Syn. de
Car dit a c/asi/co^/a, Lamarck. (d..h.)
JESSE. Jeses. pois. Syn. de Ghe-
vanne, espèce d'Able. f^. ce mot.
JET D'EAU MARIN, acal. Quel-
ques auteurs ont donné ce nom aux
Ascidies à cause de l'eau qu'elles
lancent lorsqu'on les comprime. Celte
eau est quelquefois irritante et pro-
duit, dit-on, des pustules ou d'autres
éruptions sur ks parties du corps
qu'elle frappe. (lam..x.)
JEUX DE VAN-HELMONT. La-
dusHelmontil. min. Concrétions pier-
reuses , renfermant dans leur inté-
rieur (les prismes courts à quatre
pans, qui, brisés, ressemblent à des
cubes ou dés à jouer. Van-Helmont
les avait appelés Liidus Paiacelsl , et
leur attribuait de tnès-grandes pro-
priétés. Elles sont composées ou de
calcaire iriarneux gris de fumée ,
très-compacte et même susceptible
de poli, ou de Fer carbonate lithoïde
et argileux, et les cristaux calcaires
sont souvent ferrifères et magnésiens.
On remarque quelquefois dans les
interstices des cristaux de Quartz, de
Baryte, de Fer spdthique , etc. Eu-
tin ces concrétions sont remarqua-
bles par la constance de ces particu-
larités et par leur disposition en lits
dans les couches d'Argile schi.iteuse
des mines de Houille , et des terrains
de Calcaire alpin. P'. Concrétions.
(B.)
6
Sj joh
* JIBE. BOT. PHAî^. Syn. de Ba-
daniier selon Rhéedc. (b )
* JIHADE. BOT. PIIAN. P'. Ca-
IIADE.
* JIRASEKIA. BOT. PHAN. L'Jna-
gallis tenella, L. , a clé érigé, sous
ce nom , en un genre distinct par
Scbmidtf/« Usiez: j-lnu. 2, p. 2 24);
mais ce genre n'a pas été adopté.
. j|' (G..N.)
* JR^CHIMIA. BOT. PHAN. Le
genre do Grnmlnécs ainsi nommé pnr
Tenore, dnns sa Flore de Naples, est
le même que le Beckmannia qui ,
ayant l'antériorilé , ne peut changer
de nom. ^. BfiCKM ANNIE. (a.r.)
JOANNESÏA. BOT. PIIAN. Pcrsoon
[Enc/drid. T. 11, \). 583 ) a sui chargé
inutilcincnl de ce nouveau mot la
nomenclature, en le substituant sans
motif" à celui de Johannia , Willd. ,
qui lui même était superflu, puisqu'il
désignait, un génie nommé antérieu-
rement Chiiqiiiraga par Jussieu. V. ce
mot. (G..N.)
JOCK.O. MAM. F. Orang.
* JODAMIE. MOLi.. Defrance, drins
le Dictionnaire des Sciences Naturol-
ics , a établi ce genre qui nous sem-
ble avoir les plus grands rapports
avec les Sphéivilites , et que nous
menlionneions en traitant de ce gen-
re. T-^. Spiiérulite. (d..h.)
JODELLE ET JOUDARDE. ois.
La Foulque en vieux français, (b.)
JOËL. pois. Espèce du genre Athé-
rinc. P^. ce mot. (b.)
JOHANN [A. BOT. PHAN. Le genre
Chuquiraga de Jussieu a reçu de
Wilfuenow ce nouveau nom qui n'a
pas été adopté, f^. Chuquiraga.
(O..N.)
* JOHjNIA. bot. PHAN, Genre de
la Triandrie Monogynic , L., nouvel-
lement établi par Koxburgh [in JFlor.
Ind. 1, p. Î72) et adopté par De Can-
doUe {Prodrom. System. Reg. f^'eget.
ï. I , p. 571) qui l'a placé dans !a fa-
mille des llipjiocratéacées , et lui a
donné pour caractères essentiels :
liois anthères sesf<iles an sommet de
JOH
l'urccole; fruit en baie, à cinq loges
et à un ou deux ovules dans chaque
loge avant la maturité, ne contenant
qu'un petit nombre de graines lors-
qu'il est mûr. Ce genre est composé
de deux espèces , savoir : \° Johnià
salacioides , indigène du Bengale, et
remarquable par ses fleurs orangées ,
et sa baie bonne à manger , à deux ou
trois graines ; 2" J. coromajidellana ,
qui ci'oît dans les fjiêls des monta-
gnes du Coromandel. Cette espèce a
des baies monospermes sembhtbles à
de petites cerises. (g..n.)
JOHNIUS. POIS. Qu'on a francisé
sous le nom de Juhn. Ce genre , formé
par Bloch , ne saurait être admis et
rentre entièrement parmi les Sciènes.
f^. ce mot. (b.)
JOHNSONrE. Johnsonia. bot.
PIIAN. Genre de la famille des Aspho-
délées , et de la Triandrie Monogj-
n iCjL., établi par R.Brown(F/'6ia'/o/?î.
FI. Nov.-HolL, p. 287) qui l'a ainsi
caractérisé : périanthe à six divisions
égales , pétaloïdes , marcescenles et
décidues; trois étamines dont les fi-
lets sont insérés à la base des divi-
sions intérieures du périanthe , dila-
tés et connés inférieurement ; ovaire
à loges dispermes, surmonté d'un
style filiforme, et d'un stigmate ob-
tus; capsule trilocula ire à trois valves
qui portent les cloisons sur leur mi-
lieu ; deux graines dans chaque loge
ayant leur ombilic muni de stro-
phioles ; l'une d'elles pendante, fixée
au sommet d'une colonne centrale
grêle plus courte que la capsule.
L'auteur a placé la Plante qui consti-
tue ce genre auprès du Borja. Elle
eu diffère par le port, l'inflorescence
et la structure de la fleur, mais elle
s'en rapproche par plu?ieurs carac-
tères. Cette Plante , Johnsonia lupu-
lina, R. Br., croît sur les côtes méri-
dionales de la Nouvelle-Hollande.
C'est une herbe vivace, ayant une
racine fibreuse, des feuilles distiques,
linéaires , dilatées et demi-engaînan-
tes à la base. La hampe est très-sim-
ple et ne porte vers son sommet
qu'un seul épi obiong , dont la forme
JON
imite les fleurs du Houblon , Humu-
lus JLupulus (d'oii le nom spécifique),
et qui se compose de hracit'es im-
briquées colorées; les inférieures
petites et stériles , les autres uni-
flores et persistantes. Les fleurs sont
petites , sessiles; chacune d'elles est
accompagnée d'une bractée inté-
rieure et latérale.
Le nom de Johnsonia avait été
doni^ à divers genres qui n'ont point
été adoptés : ainsi le Johnsonia de
ÎVliller rentre dans le Callicarpa de
Linné; celui de Nccker n'est qu'une
division des Solannrn ; enfin Adanson
a nommé Jonsonia le Cèdre la, L.
(G..N.)
JOL. MOLL. Tel est le nom qu'A-
danson a donné à une petite espèce
de Buccin de la section des Nasses;
mais le peu de netteté de la figure
ne permet pas de pouvoir la rappor-
ter à une des espèces décrites par les
auteurs. (D..n.)
JOLTBOTS. BOT. PHAN. Syn. vul-
gaire de Daphne Mezereum étendu
quelquefois à d'autres Lauréoles. (b.)
JOLITE. MIN. Four lolitc. f-'.ce
mot. (g. DEL.)
JONC. Juncus. BOT. PHAN. Type
de la famille des Joncées , ce genre ,
tel qu'il a été limité par Adanson et
De Candolle , n'est pas le même que
le Juncus de Linné; il en diffère par
ses feuilles cylindriques et par sa cap-
sule polyspirme. Voici quels sont ses
caractères : le calice se compose de
six sépales écailleux et glumacés, dis-
j)Osés sur deuK rangs; les élamines
sont au nombre de six attachées à la
base du calice, quelquefois il n'y en
a que trois seulement. L'ovaire est
ovoïde, plus ou naoins trianguLnire ,
à une ou (rois loges incomplètes con-
tenant plusieurs ovules. Le style est
simple, terminé par trois stigmates
filiformes et velus. Le frL'U est une
capsule uniloculaire , polysperme ,
s'ouvrant en trois valves. Les graines
sont ovoïdes ; elles contiennent un
embryon basilaire dans un endospcr-
me charnu. Les espèces de ce genre
sont vivaces, très-rarement annuelles.
JOxN 8.^
Les tiges sont nues ou feuillées, quel-
quefois articulées , munies de feuillus
cylindriques. Les fleurs sont généra-
lement petites et disposées en pani-
cule; rarement elles sont grandes et
solitaires. '
De Candolle a retiré du genre .iTi^/z-
cus de Linné , toutes les^cspèccs qui
ont les feuilles planes et la capsule
uniloculaire, pouren former un genre
particulier sous le nom de I^uzula.
Desvauv, dans le Journal de Bota-
nique, a divisé le genre Juncus de De
Candolle en quaiie genres, savoir :
Marsiposperm iim qui a pour type le
Juncus grand ijlurus , Rostkovia , le
Juncus magellanicus , Cepha/oxis et
enfin Juncus. Mais les différences sur
lesquelles ces geures sont fondés sont
trop peu importantes pour que ceux-
ci aient pu être adoptés. Dans une
Monographie que va publier le
docteur De Lahupe , de Lausan-
ne, on compte soixante- dix - neuf
espèces. Réparties sous toutes les zo-
nes , dit ce jeune botaniste, et à des
hauteurs variables, alpines sous l'é-
quateur, piéférnnt les plaines et les
montagnes sous In zone tempérée , les
diverses espèces de ce genre habitent
particulièrement les lieux maréca-
geux de l'Europe , des deux Améri-
ques et de la iS'ouvellc- Hollande;
quelques-unes n'abandonnent jamais
les boriis de la mer et des grands lacs ;
d'autres ne peuvent vivre et ic repro-
duire qu'à côté des glaciers des Alpes
et des neiges du pôle ; certaines enfin,
vraies cosmopolites, se rencontrent,
partout sous les pas du botaniste.
Parmi les soixante-dix-neuf espèces
actuellement connues , tiois seule-
ment habitent in.iistinctemeut toutes
les zones et tous les climats ; ce sont
les Juncus commun is , maritimus et
Bufonias. L'Europe en contient tren-
te-une espèces; l'Ainérique méiidio-
uale, quatorze; l'Amérique septen-
trionale, vingt-six; la Nouvelle-Hol-
lande, douze; la Barbarie et les îles
Canaries, quatorze; l'Asie, huit; le
cap de Bonnc-Es])érance , sept; les
hautes Alpes et la Laponie , dix ; en-
fin quatorze sont communes à l'Eu-
84 JON
rope et à l'Amérique septentrionale.
Aucune des espèces fie ce genre
n'est cultivée dans les jardins. On
fait avec les feuilles de plusieurs espè-
ces et particulièrement du Junciis
^laucus , des liens fort employés dans
le jardinage. (a. R.)
L'on a étendu le nom de Jonc à des
Plantes qui n'appartiennent pas à ce
genre; ainsi l'on a vulgairement ap-
pelé :
Jo>"c CARRÉ , un Souchet dont la
lige présente quatre angles.
JoKc DES Chaislers , le Scirpus
lacitstris.
Jonc a coton ou de soie , les Li-
naigretles ou Eriophores.
Jonc cotonneux. F. ïomex.
Jonc d'eau , les Scirpes , Schce-
jii/s , etc.
Jonc ÉPINEUX ou marin, l'Ulex
europceus.
Jonc d'Espagne , le Spartium jiin-
ceum.
Soscu' ht KSG,\e Scirpus lacustris,\j.
Jonc faux, les Triglocliins.
Jonc fleuri , le Butomus umhel-
latus , L.
Jonc des Indes, les cannes faites
avec le Rotang.
Jonc marin. /^. Jonc épineux.
Jonc a Mouches , le Senecio Jaco-
bœus , h .
Jonc du Nil, le Cjperus Papy-
rus , L.
Jonc odorant, VAndropogon Scliœ-
nant/ie et VAcorus verus.
Jonc de la Passion, la Masselte
{Typha.) (b.}
JONC DE PIERRE. Jancus La-
pideiis. PoiiYP. Mercati donne ce nom
à uueCaryoplivUie fossile, tandis que
d'autres oiyctographes l'appliquent
à des Tubipores pétrifiés. (lam..x.)
* JONCAGINÉES. Juncag'meœ.
FOT. PHAN. Famille naturelle de Plan-
tes mouocotylédones à étamines hy-
pogynes , proposée par le professeur
Richard (!Mt.-m. Mus., i, p. 565) pour
quelques genres autrefois placés dans
la famille polymorphe des Joncs de
Jussieu. Lei Jonc tginérs, qui se coin-
JON
posent des genres Triglochin , Scheu-
chzeria et JJlœa , peuvent être carac-
térisées de la manière suivante : les
fleurs sont hermaphrodites ou uni-
sexuées, munies d'un calice ou nues.
Dans les Heurs hermaphrodites ou
trouve ordinairement six étamines à
filainens Irè -coi ris, à anthères cordi-
fornies et biloculaires. Le centre de la
fleur offre de trois à six pistils réunis
entre eux et plus ou moins soudés par
leur côté interne. Leur ovaire est li-
bre , à une seule loge contenant un ou
deux ovules dres-.cs ; le stigmate est
ordinairement sessile. Dans les fleuri
uuisexuées , les mâles se compo-
sent d'une seule ctamine accompa-
gnée d'une éc;iille, et les fleurs fe-
melles d'un pistil nu. Le fruit est un
akène «ou une ca|)sule i enflée et dé-
hiscente, qui contient une ou deux
graines dressées. Ces giainesse com-
posent d'un tégument propre et d'un
embryon dressé, ayant 'a même di-
recùou que la graine, c'est-à-dire
dont la radicule correspond au hlle.
Cette petite famille ne se compose ,
ainsi que nous l'avons dit, que des
seuls genres Trigluchin et Scheuchze-
n'a de Linné, Lilœa de Bonpland.
Leurs espèces sont de petites Plantes
aquatiques , vivant sur le bord des
étangs et dans les eudioils maréca-
geux. On pourrait considérer l'organi-
sation des deux genres Triglochin et
Scheuchzeria sous im autie point de
vue, et regarder leurs fleurs com-
me étant également unisexuées et
monoïques. En etlet, dans les espèces
de Triglochin, les six étamines poiu-
raient être regardées chacune com-
me autant de fljurs mâles monandres,
et les six pistils comme autant de
fleurs feuiellcs. Cette opinion nous
paraît d'ar.tant plus vraisemblable,
que ces six étamines ne sont pas pla-
cées sur le m^me plan et qu'il y en a
trois plus intérieures et trois plus
extérieures. P^. les iTiots Tiugeochin
et ScHEUCUzEaiA oii celte opinion se-
ra développée.
Les Joncaginées viennent naturel-
lement se placer entre les Nayades
et les A'ismacées. Elles se distinguent
JON
des premières par l^rs graines dres-
sées et leur embryon ayant la même
direction que la graine, tandis que
dans les Nayades l:i graine est ren-
versée et l'embryon a une direction
opposée à celle de la graine ; dans
les Alismacées , les graines sont sutu-
rales et l'embryon est recourbé en
fera cheval. (a. r.)
JONCÉES. Junceœ. bot. pu an.
Cette famille , telle qu'elle a été limi-
t«e par De Candolle et plus récem-
ment par R. Brown(P/ort'/'. FI. I^ov.-
Holl., 1 , p. 257), apparticntau grou-
pe des Plantes monocotylédones à
étaniiues péi igynes , et peut être ainsi
caractérisée : tleurs hermaphrodites ,
rarement unisexuées et moooïques.
Calice profondément divisé en six la-
nières glumacées , disposées sur deux
rangées. Etamincs au nombre de six,
attachées à la ba^e des divisions du
calice , quelquefois , mais plus rare-
ment, au nombre de trois seulement
qui répondent aux trois divisions
du calice. Ces étamines ont leurs
filets subulés et leurs anthères à deux
loges. L'ovaire est libre au fond de
la fleur. Il est tantôt à une, tantôt à
trois loges contenant chacune une ou
■plusieurs graines. Il se termine à son
sommet par un style simple que sur-
montent trois stigmates iilifoimesou
un stigmate unique et tiilobé. Le
fruit est sec, capsulaii-e, à une ou
trois loges, s'ouvrant en trois valves
septifères sur le milieu de leur face
interne. Quelquefois il est indéhiscent
et monosperme par avortement. Les
graines sont revêtues d'un tégument
propre , membraneux , qui , selon R.
Brovpn , n'est jamais crustacé, ni de
couleur noire. Elles contiennent un
endosperme charnu ou cartdagineux
dans lequel est renfermé un embryon
presque cylindrique.
Les Joncées sont des Plantes an-
nuelles ou vivaces, nues oufeuillées ,
ayant en général les feuilles engai-
nantes, planes ou cylindriques. Les
fleurs sont généralement petites, dis-
posées en grappes, en panicules ou en
cimes.
.TON
8.*)
Les genres qui appartiennent à
cette famille sont : Juncus, D. C. ;
Luzuta , D. C. ; Abama , Adanson.
R. I3ro^vn y a joint les suivans :
Xerotes , Dasypugon et Caleclasia
qui sont nouveaux. Il a ajouté à la
lin de cette famille comme ayant
de l'afilnité avec elle, les genres Fla-
gellaria, L. ; Phitydrum , Banks, et
Burmannia , L. Un jeune botaniste
très-distingué de Lausanne , De La-
harpe , que nous avons cité en par-
lant du genre Jonc, a lu à la Société
d'Histoire Naturelle de Paris un Mé-
moire fort intéressant contenant une
monographie détaillée des genres /««-
eus ^ Luzula et Abama qui, selon
lui, sont les seuls qui entrent dans
la famille des Joncées. Ce travail doit
être imprimé dans le troisième volume
des Mémoires de la Société d'Histoire
Naturelle. (a. r.)
* JONCIER. BOT. PH.\N. L'un des
noms vulgaires du Spartium jun-
ceum, L. (b.)
JONCINELLE. bot. phan. Des bo-
tanistes ont proposé ce nom pour
désigner le genre Eriocaulon. f^. ce
mot. (b.)
JONGIOLE. BOT. PHAN. Le genre
Aphyllanlhe a reçu ce nom dans le
Dictionnaire de Dé terville. ^. Aphyl-
I-ANTHE. . (b.)
JONCOTDES. BOT. PHAN. Syn. de
Joncées. On a aussi proposé ce nom
pour désigner le genre Luzule. V. ce
mot. (b.)
JONCQUETIA. BOT. PHAN. Schrè-
ber appelle ainsi le genre Tapira
d'Aublet. y. Tapjra. (a. b.)
JONCS. Junci. BOT. PHAN. Famille
qui , telle qu'elle avait été établie
par Jussieu dans son Gênera Flan-
tarum , a été divisée , par suite des
travaux de plusieurs botanistes mo-
dernes , eu plusieurs autres très-dis-
tinctes. Ainsi, dans la première section
renfermant les geni"es à ovaire uni-
que , à capsule triloculairê et à ca-
lice glumacé, ou trouve les genres
Eriocaulon , Ileslio et Xjris qui for-
as, JON
ment la famille des Restiacées de R.
Brown; dans la seconde section,
dont le calice est semi -pélaloïde ,
sont les geni'es Callisia, Commelina ,
Tradescantia formant avec quelques
autres IcsConîmélinées de R. Brown;
dans la troisième section , le genre
Butomus forme le type des Butomées
du professeur Richard, les genres
Damasuniiim , J Usina et Sagittaria
les vraies Alismacées. Parmi les gen-
res de la quatrième section, le Ca-
bomba est devenu le type des Caboni-
bées du pi ofesseur Richard , le Scàeu-
chzerla et le Triglochin appartien-
nent aux Joncagiuees, et enfin les
genres Naitheciuiii , Helu/iias , Me-
lanthium, Veratrum et Colchicr/m
constituent la fanûUe des Colchica-
cées de De Caudolle. Il résulte de -là
que les genres qui formaient la famil-
le des Joncs de Jussicu, constituent
aujourd'hui huit familles naturelles
distinctes , savoii- : les Restiacées , les
Commélinées , les Butomées , les Alis-
macées , les Cabombées , les Jonca-
ginécs, les Co.lchicacées et les Joncées
proprement dites. P'. chacun de ces
mots. (a.r.)
JONDRABA. BOT. PHAN. (De Can-
dolle.) y. Bjscutelle.
JONÈSE. BOT. PHAN. Pour loné-
s.ie. f^. ce mot. (cN.)
JOîiGERMANNE. bot. crypt.
Pour Jungermanne. J^. ce mot. (b.)
JONGIE. eot. PHAN. Pour Jungie.
V. ce mot. (b.)
JOINOPSIS. BOT. PHAN. Pour lo-
nopsis. J^. ce mot. (b.)
JONQUILLE. BOT. Espèce du gen-
re Narcisse. /^. ce mot. Paulet ap-
pelle Jonquille de Chêne un Cham-
pignon de la famille de ses Oreilles ,
qui est simplement un Agaric des bo-
tanistes. (B.)
JONSONIA. BOT. PHAN. (Adanson-.)
Sj^n. de Cédrèle. F', ce mot. (b.)
JONTHLASPI. BOT. PHAN. Les an-
ciens botMiisles et même Tournefort
donnaient ce nom à une petite Cru-
cifère qui est devenue let^pç du genre
JOS
Cljpeola de Linné. De Candolle l'a
employé pour de'signer la première
section qu'il a établie dans ce genre.
/^. ClypÉole. (g..n.)
JOPPE. Joppa. INS. Genre de l'or-
dre des Hyménoptères , famille des
Pupivores , tribu des Ichneunionides,
établi par Fabricius et adopté par
Laireille ( Fam. Natur. du Règne
Anim.). Ses caractères sont : bouche
point avancée en manière de bec; pal-
pes maxillaires de cinq articles très-
inégaux et dont le troisième est en
forme de hache ; palpes labiaux de
quatre articles ; extrémilé des man-
dibules distinctement bidentée; an-
tennes sétacées, composées d'un grand
nombre d'articles ; tarière cachée.
Les Joppes sont des espèces du grand
genre Ichneumon de Linné qui ont
les mêmes habitudes qu'eux ; ils ont
le chaperon court , corné , arrondi ,
entier; leurs mâchoires sont uniden-
tées et la lèvre membraneuse , com-
primée et plus épaisse au bout. L'ab-
domen est pétiole , ovoïde , voûté en
dessus; leur corps est orné de cou-
leurs jaunes sur un fond noir. La
plupart des espèces viennent de l'A-
méiique méridionale. V. Ichneumon
et ICHNEUMONIDES. (O.)
JORENA. BOT. PHAN. Ce nom a
été donné par Adanson à un genre
formé sur \ Alsiiioldes de Lippi , et
placé près du Siu-iana dont il diffère
par ses feuilles opposées et ses grai-
nes ovoïdes assez grosses. (g..n.)
JOSEPHIA. BOT. PHAN. Knight et
Salisbury , dans leur Mémoire sur
les Protéacées , ont ainsi désigné un
genre que R. Brown , qui d'abord
avait adopté ce nom , a changé de-
puis en celui de Dryandra. V. ce
mot. On s'est récrié contre ce chan-
gement de nom , sans réfléchir qu'il
y avait abus de dédier deux genres
très-voisins à un seul individu (Jo-
seph Banks) .quelque grands qu'aient
été les services qu'il a rendus à la
science. Les noms de Josephia et de
Banksia rappelant le même person-
nage et étant placés dans la même
famille naturelle, semblaient trop
/ ' rtnithitr pour, t't dir
JÊ'^'Coiçnet .f^sculp-
JOXGER.MANXr, T.LVIAIUX. jrMiKliJLLX.XLI rJM.W/SCf. I
JOS
un conceit de jdédicaces , et , ce qui
pis est , pouvaient introduire de la
confusion. (c.K.)
JOSÉPHINIE. Josephinia. bot.
PllAN. Genre établi par Veutciiat
(Jaid. de Malm. , et Wéni. Insl. Se.
Pliys. , 1806 , p. 71) et adopté par R.
Brown qui l'a placé dans sa l'aniillc
des Pédalinées. Les caraclèies de ce
genre sont : calice à cinq divisions
dressées et égales; corolle monopétale
ayant un tube court et un limbe évasé
et campanule, à cinq lobes inégaux,
disposés en deux lèvres, l'une supé-
rieure , redressée et bifide, l'autre in-
férieure , à trois lobes , celui du milieu
étant plus long que les autres; éta-
niines , au nombre de quatre, di-
dynanies et plus courtes que la co-
rolle; i! y a le rudiment d'une ciu-
quième étamine avortée. L'ovaire est
libre , appliqué sur un disque hypo-
f[yne, formant un bourrelet circu-
aire. Cet ovaire est surmonté d'un
style que termine un stigmate qua-
drifide. Le fruit est une drupe béris-
sée de pointes , à quatre ou buit loges
monosprrmcs. Les graines sontalta-
cbées à la base des loges. Elles con-
tiennent un embryon dressé, dépour-
vu d'eudosperme.
Ce genre ne se compose encore que
de deux espèces. Ce ïonl des Plantes
élégantes ,vivaccs, rameuses, à feuil-
les très-entières et à ileurs purpuri-
nes. L'une et l'autre sont originaires
delalNouvelle-HoUande. La premièie
qui ait été connue et décrite, est la Jo-
sephinia Imperatricis , Yent., Malm.,
tab. 100. Sa tige , cylindrique dans sa
partie inférieure et létragone supé-
rieurement , s'élève à environ deux
pieds. Elle est rameuse et couverte de
feuilles opposées , pétiolées , ovales ,
cordiformes et rabattues. Les tleurs ,
d'un gris rose , tachées de points pour-
pres , naissent dans l'aisselle des feuil-
les supérieures et forment un épi al-
longé au sommet de la tige. Celle
espèce a fleuri pour la pi-enuère fois
dans le jardin de Rlalmaison , oii
1 impératrice Joséphine accordait de
si puissans cncouragemens à la bo-
JOU 87
tanique. Elle provenait do graines
rapportées par le capitaine Jlamelin ,
commandant de la corvette /e Naiu-
/•fl//\s/e , dans l'expédition dontPéion
et Frcycinel nous ont fait connaître
les résultats.
La seconde espèce , caractérisée par
R. brown {Prorir. J'/ur. Nov-HulL
1 , p. 620) , porte le nom de Josephi-
nia grand iflora. (a. R.)
* JOSIUM. BOT. PHAN. (Belon.)
Syn. de Jasmin jaune. (b.)
JOTA. ois. Le Vautour décrit sous
ce nom par Molina paraît êtio le mê-
me que l'Aura. /'''. C.4.THAHT£. (B.)
* JOUAITOBOU. BOT. l'HAN. (Su-
riau.) Syn. caraïbe de Pharnaceum
spathulalum. (b.).
JOUALEïTE.'bot. PHAN. L'<a'-
nanlhc pimpinelloides dans certaines
parties l'e la France cenlrale. (b.)
JOUBARBE. Sempe/vivitm. bot.
PHAN. Genre de la famille des Cras-
sulacées et de la Dodécandrie Dodé-
cagynie , L. , offrant un calice mono-
sépale , persistant, divisé en six,
huil ou douze lanières; une corolle de
six à dix-huit pétales lancéolés , quel-
quefois légèrement réunis entre eux
par leur base ; des étamines en nom-
bre double de celui des pétales, à
insertion périgynique; des pistils au
nombre de six à dix-huit , disposés
circulairement au centre (le la ileur.
En dehors de l'ovaire, on trouve
quelquefois des appendices de forme
vaiiée qui soûl des ctandues avortées.
Chaque ovaire est allongé, à une
seule loge contenant plusieurs ovules
attachés à un trophosperme longitu-
dinal. Le style est simple , terminé
par un stigmate capitulé. Le fruit est
uue capsule allongée, s'ouvrant par
une suture longitudinale , et renter-
mant plusieurs graines insérées à un
trophosperme sutuial.
Les espèces de ce genre , au nom-
bre d'environ une trentaine , ont des
feuilles épaisses et charnues , quel-
quefois disposées en 1 osettes à la base
de la tige, d'autres fois placées sur
les ramilications de la tige. Les ligeâ
88
JOU
sont simples ou rameuses. La plu-
part des espèces croissent aux Ca-
naries, en Europe, ou au cap de
Bonne-Espérance. Nous mentionne-
rons ici quelques-unes des espèces
de ce genre.
La plus commune est la Joubarbe
des toits , Semperp'wum tectorum , L. ,
qui croît en abondance sur les vieux
murs et le chaume des masures.
Ses feuilles sont épaisses , char-
nues, imbriquées, ovales, pointues
et ciliées , disposées en rosettes. Du
centre de ces rosettes , dont un grand
nombre restent stériles, s'élève une
tige d'environ un pied de hauteur ,
cylindrique , épaisse , charnue , écail-
Icuse, rougeàtre, terminée par un
épi de fleurs rougeâlres et assez gran-
des , pédonculées et, tournées du mê-
me côté.
On en cultive dans les jardins un
assez grand nombre d'espèces , telles
que Sernpeivii'um arhoreum , cana~
riense , aizoides , glandulosum , etc. ;
elles sont d'orangerie.
On a aussi appelé vulgairement
PfiTiTo; JouBAHBK le Sedu/ii alburn }
JoUBARBK DES viGNKS, le Sediiin Te-
lephiuiri; Jo-ubakbe pyramidale , un
Saxifrage; JouBAUBE AUX VERS, le
Sedum acre ^ etc. (a. r.)
* JOUBARBES. BOT. puan. V.
Crassulacées.
JOUDARDË. OIS. P". JODEELE.
* JOUEUR DE LYRE. bept. opn.
Séba mention ue sous ce nom un Sei-
pent américain dont les sifflemens
mélodieux auraient la propriété d'en-
chanter les Oiseaux même qui chan-
tent le mieux. (b.)
* JOUGAU. OIS. Espèce du genre
Chouette. /^. ce mot. (b.)
JOUGRIS. OIS. Même chose que
Sougris. V. Grèbe. (b.)
JOURDIN. POIS. Espèce du genre
Lutjan. (B.)
JOURET. MOLL. Nous ne sommes
pas de l'opinion de Gmelin , qui a
rapporté à la Venus maculata \ Cy-
t/ierea maculata, Lamk.) le Jourct
JDB
d'Adanson (Coquil, du Sénëg., pi. 17)
qui nous semble une espèce bien dis-
tincte que les auteurs n'ont point en-
core mentionnée d'une manière satis-
faisante. (d..h.)
JOUTAL bot. phan. ( Dict. de
Déterville.) V. Outea. (e.)
JOUZION. POIS. L'un des noms
vulgaires du Squalus Zygœna. (b.)
JOVELLANA. BOT. phan. Genre
de la Diandrie Monogynie, L., établi
par Ruiz et Pavon {fl. Peruv. 1, p.
i3, t. 18, f. 1 et 6), et qui a été réu-
ni par Smith et Lan)arck au Ca/ceo-
laria. Persoon [tiichirid. 1, p. iSJen
a fait une section du genre Bœa de
Jussieu , en lui conservant le carac-
tère essentiel , ainsi tracé par les au-
teurs de la Flore du Pérou : capsule
ovée-conique , à deux sillons , bilo-
culaire , s'ouvrant au sommet en deux
valves bifides. ^G..K.)
JOYEL. MOLL. y. Choel.
JOZO. POIS. Espèce du genre Go»-
bie. /^. ce mot. (b.)
JUANULLOA. BOT. piiAN. Les
auteurs de la Flore du Pérou ont
donné ce nom à un genre qu'ils ont
dédié à la mémoire de don George
Juan et de don Antoine UUoa, au-
teurs d'un voyage au Pérou renfer-
mant des observations d'Histoire Na-
turelle. Persoon [Synops. 1, p. 218) a
changé ce nom complexe en celui de
Ulloa. Ce changement a été justifié
par Do Candolle (Théorie Elém. de la
Botanique, deuxième édition, p. 265},
en rappelant au\ botanistes qu'ils ne
doivent pas établir des noms généii-
ques composés de ceux de deux per-
sonnes. V. UeEOA. (G..N.)
JUB. Juba. POIS. Espèce du genre
Pristipome. V. ce mot. (b.)
JUB^E. Jubœa. bot. piian. Genre
delà famille des Palmiers , établi par
Kunth {In Humb. JSov. Gen. 1 , p.
5o8 , tab. 96} qui le caracléiise ainsi :
fleurs hermaphrodites ; calice double,
l'un et l'autre tripartis, l'extérieur
beaucoup plus court que l'intérieur ;
ctamines en très-grand nombre ,
JUG
ayant les filets libres , les anthères
sagittées ; ovaire à trois loges, sur-
monté de trois stigmates; drupe sè-
che , ovoïde; noix percée de trois
trous à son sommet; endosperme
creux.
Ce genre se compose d'une seule
espèce , Jubœa spectabilis , Kun th ,
lac. cit. Ce beau Palmier est origi-
naire du Chili. On le cultive dans les
jardins , jusqu'aux environs de Po-
payan oii on le nomme Coquilo de
Chile. Son stipe est nu , sans épines,
couronné par des frondes pinnées.
Ses régimes de fleurs sont rameux ,
renfermés d'abord dans une spathe
monophylle. Cet Arbre paraît avoir
beaucoup de rapports avec le Cocos
ChUensls de Molina. (A. R.)
JUBARÏE. MAM. Espèce du genre
Baleine. F', ce mot. (b.)
JUCA ET JUCCA. BOT. PHAN. Cette
ortbographe vicieuse de Yucca {F', ce
mot ) a été regardée , ou ne sait com-
ment, comme celle du nom qu'on
donnait au Jatropha Dlanihot dans
certains cantons de l'Amérique méri-
dionale. (B.)
* JUCHIA. BOT. PHAN. Necker
[Elcm. Bot. 1, p. i33) a établi , sous
ce nom, un genre aux dépens des
Lobélies de Linné , et qu'il caracté-
risait par sa corolle régulière, ses
anthères connées, son stigmate bila-
bié et sa capsule biloculaire. Ce gen-
re est remarquable par la régularité
de la corolle ( c-iraclère que présente
aussi le genre Cyphia égal ement formé
aux dépens du Lobella); cependant
le Jiichla de NecUer était trop in-
complètement connu pour pouvoir
être adopté. P'. LobÉlie. (g..N.)
* judaïques ou pierres ju-
daïques. ÉCHiN. Ou a donné ce
nom à des pointes d'Oursins fossiles ,
ainsi qu'à des articulations d'Encriue.
(LAM..X.;
JUDELLE. OIS. Même chose que
Jadelie et Jodelle. p^. ces mots. (b.)
* JUGÉOLIiNE*. BOT. PHAN. L un
des noms vulgaires du Sésame dans
les colonies françaises. Ce mol paraîi.
JUG 89
ainsi que le Gigeri de Saint-Domin-
gue , une corruption de CrANoiLA qui
désigne la même Plante au Congo.
(B.)
JUGLANDEES. Juglandeœ. bot.
riiAN. Le genre Noyer, Jugions , d'a-
bord placé dans la famille des Téré-
binthacées , en diffère tellement par
un grand nombre de caractères impor-
tans , qu'il en a été retiré et est devenu
le tvpe d'un ordre naturel nouveau
qui porte le nom de Jiiglandées. Les
J uglandées ont des fleurs monoïques.
Les mâles sont disposées en chatons
simples ou coniposés. Chaque fleur
offre une écaille calyciforme , parta-
gée latéralement en deux ou six lobes
plus ou moins profonds; des étami-
nes en nombre indéterminé, ayant
les filet s extrêmement courts et les an-
thères à deux loges. Ces chatons mâ-
les uaissent constamment vers la par-
lie supérieuie des rameaux de l'an-
née précédente. Il n'en est pas de
môme des fleurs femelles qui, au
contraire , se développent à l'extré-
mité des rameaux de l'année. Chaque
fleur femelle se compose d'un calice
double, adhérent avec l'ovaire infère;
rarement le calice est simple, à qua-
tre divisions. L'ovaire est infère , uni-
loculaire , contenani un seul ovule
dressé. Il est surmonté par deux stig-
mates très-épais, ou par un style
court ei un stigmate quadrilobé. Le
fruit est une drupe peu charnue,
globuleuse ou allongée , quelquefois
munie de deux ailes latérales, conte-
nant une noix à deux ou quatre val-
ves. La graine est bosselée et comme
cérébriforme à l'extériem', plus ou
moins quadrilobée à sa partie infé-.
rieure , recouverte d'un tégument
propre , membraneux , sous lequel:,
on trouve un gi os embryon ayant les»
cot\ lédons charnus et bilobés , la ra-
dicule supérieiu'e.
Le genre Noyer , qui formait à
lui seul cette famille, a été , depuis ,
divisé en trois genres, savoir : Noyer
proprement dit qui a pour type le-
Jugions regia, Ca/jade Muttal, dans,
lequel on place les J. oUvœformis ^
alba, sulcata , aquatica , etc. , et Pte~.
go JUJ
rocarya de Kuuth , ou Juglans Pte-
rocarya de Micliaux.
A ces trois genres, Kunlh ajoute
le genre Decostea do Ruiz et Pavon ,
qu'il rapproche avec doute de la fa-
mille des Juglandées. f^. Noyer.
(A. B.)
JUGLANS. BOT. PHAN. V. Noyer.
JDGOLINE. BOT. PHAN. Pour Ju-
géoline. P". ce mot. (b.)
JUGULAIRES. POIS. Second or-
dre de la classe des Poissons dans le
System a naturœ de Linné , qui ré-
pond exactement aux xluchénoptères
de Diiméril. V. ce mot. Il était ca-
lantérisé par lu position des nageoi-
res abdominales situées sous la gor-
ge, en avant des pectorales. (b.)
JUIF. OIS. Nom vulgaire du Bruant
de roseaux et de l'Hirondelle Marti-
net, (b.)
JUIF. POIS. L'un des noms vulgai-
res du Squalus Zigœna. On le don-
nait anciennemenl à richthyocoUe ,
espèce du genre Eslui geon. (b.)
JUJUBE. Jujuba. BOT. phan.
Fruit du Jujubier. F", ce mot. (e.)
JUJUBIER. Zizyphus. bot. phan.
Ce genre, de la famille des Rhara-
uées , et de la Pentandrie Digynie,
L., établi par Tournefort, avait été
réuni par Lumé au genre Rhamnus.
Mais Jussieu , Lamarck et piesque
tous les auteurs modernes l'ont dis-
tingué de nouveau comme genre par-
ticulier. Voici ses caractères : calice
étalé, à cinq divisions; corolle for-
mée de cinq pétales très-petils , dres-
sés ; Cinq étamines à filets courts,
placées en face des péiales , et insé-
rées ainsi que ces derniers autour
d'un disque périgyne qui tapisse le
fond du calice et environne l'ovaiic;
celui-ci est à deux loges , surmonté
de deux stigmates. Le fruit est une
drupe charnue contenant un noyau à
deux loges. Les Jujubiers soûl des
Arbrisseaux ou de petits Arbres épi-
neux, ayant des feuilles alternes, ac-
compagnées à leur base de deux sti-;
pules subulées , persistantes , se chan-
geant en épines. Leurs fleurs sont
JDJ
hermaphrodites et trè.s-pclites. Parmi
ces espèces, nous distinguerons les
suivantes :
Jujubier commun, Zizyphus vul-
garis , Lamk. , lll. tab. i8.t, fig. i.
Aibfisseau de quinze à vingt pieds
d'élévation , offrant sur ses branches
de petits rameaux filiformes verts ,
qu'il renouvelle tous les ans , et sur
lesquels se développent les feuilles et
les tleurs. Ces feuilles sont alternes ,
presque sessiles, ovales, obtuses,
acuminées; celles delà base sont ar-
rondies ; toutes obscurément dentées,
glabres, luisantes, marquées de trois
nervures longitudinales. On trouve
à leur base deux .stipules subulées ,
très-aiguës, persistantes et devenant
des aiguillons. Les fleurs sont petites,
jaunâtres, rassemblées par petits glo-
inérules à l'aisselle des feuilles. Le
fruit est une drupe ovoïde, rougeàtre,
lisse, de la grosseur d'une Olive,
contenant un noyau osseux , à deux
loges monospermes. Le Jujubier est
originaire d'Orient el particulière-
ment de la Syrie. Selon Pline, il a
été introduit en Italie par Sextus Pa-
pirius. Aujourd'hui il y forme un
Arbre indigène aussi bien qu'en Es-
pagne et dans le midi de la Fi-ance.
Les Jujubes, ou fruits du Jujubier,
lorsqu'elles sont fraîches , ont une
chair ferme, mais sucrée et agréa-
ble. On les mange en cet état dans
les provinces oii cet Arbre est cid-
livé. Celles que l'on emploie en mé-
decine ont été séchéesau soleil. Unies
aux Dattes , aux Figues et aux Rai-
sins secs , elles forment les fruits pec-
toraux et béchiques , très-employés
en tisane dans le traitement des ma-
ladies de poitrine.
Jujubier Lotos , Zizyphus Lotus ^
Desf , FI. Ail. I, p. 200; Act. Acad.
1788 , tab. 21. Cette espèce ne forme
qu'un Arbrisseau buissonneux qui
ne s'élève guère à plus de quatre à
cinq pieds; ses rameaux sont irrégu-
liers , tortueux, blanchâtres, armés
d'épines binées ; las feuilles sont al-
ternes, petitei, ovales, obtuses, à
peine dentées , offrant trois nervures
longitudinales. Les tleurs, d'un blanc
( * VaufAii'r y?/M- / ff Dm *
i\x\^fAmtr/x. J<wA
JFIJENNE SAVVAGL.//Â\S/i£/i/,s ^4I*Ji/(.4 Voit
JUL
pâle et très-petites , sont groupées à
l'aisselle des feuilles. Les fruits qui
leur succèdent sont des drupes glo-
buleuses , arrondies , d'une couleur
brune, de la grosseur d'une Merise.
Leur chair est pulpeuse et agréable.
Cet Al brisseau croît sur les côtes de
la Barbarie et surtout de la Cyrc-
naïque ; ses fruits sont une des e»-
pèces de Lotos que mangeaient les
anciens. Déjà l'Ecluse et J. Bauhin
avaient soupçonné que le Lolos des
anciens Lotopbages était un Jujubier,
innis c'est Desfoutaines qui, dans un
excellent mémoire consigné dans ceux
de l'Académie des Sciences pour l'an-
née 1 788 , a mis cette vérité dans tout
son jour. V. Lotos.
Ce genre renferme encore plusieurs
autres espèces dont on mange les
fruits; tels sont le Zizyphus spina
Christi , qui croît en Egypte , en Bar-
barie et dans l'Arabie; le Zizyphus
Jujuba, Lamk., des Indes-Orien-
tales , etc.
Le nom de Jujubier blaw a été
donné par Daléchamp anMelia Aze~
darach, et par l'Ecluse à VElœagrws
angustifulius. (a. ».)
JULAN. MOLL. Nom donné par
Adanson (Coquil. du Séuég., pi. iq)
à une petite espèce de Pholade indi-
quée par Linné sous la dénominaliou
de P/iolas striata. (d..h.)
JDLE. Julus. POIS. Espèce du gen-
re Able. J>^. ce mot. (B.)
* JULE. INS. Pour Iule. y. ce mot.»
JULIBRISIN. BOT. PHAN. Espèce
fort élégante d'Acacie qui résiste en
pleine terre aux hivers dans les dé-
partemens méridionaux de la France.
(B.)
* JULIE. INS. (Geoffroy.) V. JEsH-
NE.
JULIENNE. POIS. L'un des noms
vulgaires de la Liugue-Gade du sous-
genre Lotte, f^. ces mois. (b.)
JULIENNE. Hesperis. bot. phan.
Genre de la famille des Crucifères et
de la Tctiadynamie siliqueuse, L.
11 fut établi par Touruefortet adopté
JDL
9»
par Linné et tous les auteurs moder-
nes ; ceux-ci retendirent plus ou
moins et y firent entrer des Plantes
qu'on en a depuis séparées pour cons-
tituer de nouveaux genres ou pour
réunir à d'autres déjà élablis. Ainsi
VHcsperis Alliaria de Lamarck ou
Eiysinium Alliaria , L., est devenu le
type du genre Alliaria. R. Brown,
dans le quatrième volume delà deuxiè-
me édition de V Hortus Kewensis , ».
constitué les genres Mallhiolaei Mal-
ço/nia , dont la plupart des espèces
étaient placées par Linné et Lamarck
parmi les Hesperis. Le genre An-
cirzeiuskia de De Candolle {Prodrom.
Syst. nat. Veget. ï. 1, p. 1 90) a élé for-
mé sur les Hesperis glandulosa et
pinnata de Persoon. Nous passerons
sous silence les erreurs des autres au-
teurs relativement à des Plantes qui
font mainleuant partie des genres
Heliophila, C/iorispura, Arabis, etc.,
et qu'ils avaient réunies au genre
dont il est ici question. Ces fausses
transpositions sont trop nombreuses
pour qu'il soit convenable d'en faire
ici l'énumératiou. Dans le second
volume de son Systema J^egetabilium,
le professeur De Candolle a débrouil-
lé la synonymie de toutes les Plantes
rapportées au genre Hesperis , et il a
ainsi fixé les caractères de celui-ci :
calice fermé dont les sépales sont con-
niveus et dont deux sont bossus en
forme de sac à la base ; pétales on-
guiculés , ayant un limbe étalé, obtus
ou échancré ; étamines libres , ies la-
térales munies à leur base de glandes
vertes et à peu près en forme d'an-
neau; silique droite, presque tétra-
gone ou comprimée , terminée par
deux stigmates droits, sessiles et con-
uivens ; graines oblongues, pendantes
et disposées sur un seul rang, pour-
vues de cotylédons planes et iucom-
bans. Ce genre est placé dans la tri-
bu des Sisymbrées ou Notorhizées
siliqaeuses de De Candolle. 11 a beau-
coup de rapports avec plusieurs au-
tres genres de Crucifères et surtout
avec le Cheirantkus et \Erysimum ;
mais la .structure de sou stigmate le
différencie sulEsummeut. Il s'éloigne
93 JUL
en outre du Cheiranthus par ses coty-
lédons incombans ; de VErysimum
par sa silique qui n'est pas exacte-
ment tétragone; du Sisy/nbrium pur
son calice à deux bosses; enfin des
Matthiola et Malcomia qu'on a for-
més à ses dépens , par son stigmate
sans appendices , très- épais et ob-
tus. Les Plantes qui composent ce
genre sont herbacées , annuelles, bi-
sannuelles ou vivaces, à racines fi-
breuses , à liges dressées ou étalées.
Leurs feuilles sont ovales, lancéolées
ou oblongues , dentées ou iyrées. La
plup^irt des espèces son l couvertes de
poils, les uns lymphatiques, simples
ou raraeux , les autres, surtout vers
le sommet , glanduleux et sécrétant
une humeur visqueuse. Les fleurs
sont disposées en grappes droites,
terminales et sans bractées. Elles
sont tantôt blanches , tantôt purpuri-
nes, quelquefois ver^icolores , et elles
répandent une odeur agréable. Toutes
les Juliennes croissent dans l'hémi-
sphère boréal. Les champs cultivés
et les haies sont leurs stations habi-
tuelles. Sur les vingt espèces décrites
jusqu'à cepui , une h;.bite l'Améri-
que septentrionale, six l'Europe et
treize l'Afrique boréale, l'Orient et
l'Asie tempérée. De Candolle les a
distribuées en deux sections qu'il a
nommées Hespeiis et Deilosma. La
première est caractérisée par le limbe
des pétales linéaire, rougeâtre et
odorant, parla silique à deux côtés
tranchans , à valves carénées et à
cloison fongueuse. La deuxième se
distingue, au contraire, par le limbe
des pétales obové et par sa silique
cylindracée ou à peine tétragone , à
cloison membraneuse. C'est dans cet-
te section que se trouve l'espèce sui-
vante, remarquable par la beauté et
l'odeur agréable de ses fleurs.
La Jux^iENNE DES DAMES, Hespeiis
matronalis , L. , a une tige cylindri-
que, velue, presque simple et qui
s'élève jusqu'à six décimètres. Ses
feuilles sont ovales-lancéolées, poin-
tues et dentées. Les fleurs sont ter-
minales, portées sm- des pédicelles de
la longueur du calice ; il leur succède
JtJN
des siliaues dressées , glabres et dont
les bords ne sont point épaissis. Cette
espèce croît naturellement dans les
lieux couverts et cultivés, dans les
vignes et le long des haies et des
buissons de l'Europe méridionale. On
la cultive dans les jardins comme
fleur d'ornement sous les noms de
Julienne, Cassolette, Beurée , Da-
mas , etc. Elle y produit plusieurs
variétés de couleur , ainsi que des
monstruosités dont la plus curieuse
est celle que l'on a nommée foliiflura,
et dans laquelle les pétales, les éta-
mines et le pistil sont convertis eu
feuilles d'un vert tendre. La Julienne
des dames est une Plante de pleine
terre qui demande peu d'arrosement,
un sol substantiel, léger, et une ex-
position au midi. Les variétés à fleurs
doubles se niultiplient par la sépara-
tion de leurs boutures dans le mois
de septembre. Elles prennent aisé-
ment racine lorsqu'elles sont dans un
terrain favorable. (g..n.)
* JULTFÈRES. BOT. phan. (La-
marck.) Syn. d'Amentacées. /^. ce
mol. {a.)
JULIS. POIS. T'. GiRELLE et La-
bre.
JDM AR. Onotaurus. m am. Le Mulet
provenant de l'accouplement du Tau-
reau et de la Jument ou du Cheval
avec la Vache, désigné sous ce nom
par les anciens , n'a jamais existé.
(B.)
♦ JUMEAUX. BOT. cuYPT. Nom bi-
zarre de l'une des familles plus bi-
zarres encore, s'il est possible, oli le
docteur Paulet place des Champi-
gnons qu'il nomme Nombril-blanc,
Cuapeau-Cannelle , etc. Ce sont
tout simplement des Agarics. (b.)
JUMENT. MAM. La femelle du
Cheval, y. ce mot. (b.)
JUNCAGO. bot. phan. (Tourne-
foit.)Syn. deTriglocliin. /^', ce mot.
(BO
JUNCARIA. BOT. PHAN. Vieux
synonyme d'Or/egia hispanica. (b.)
JUNCELLUS. BOT. PHAN. Ce nom
JUN
flesigue les petites espèces du genre
Scirpe chez les anciens botanistes.
(B.)
JUNCUS. BOT. piiAN. V. Jonc.
* JUNDZILLTA. bot. phan. De
{^AndioWc{System. l^egat. T. n, p. Ôjg)
mentionne un genre ét;»bli sous ce
nom p.n- Andrzoiovvski , mais qui,
formé sur le Cuchleaiia Diaba , L.,
doit être réuni au Lepidlum. Des-
vaux (Journ. (le Bot. .3, p. i63} avait
déjà proposé l'étahlisscmcnt du même
genre qu'il nommait Cardaria. V.
Lepidivm. (g..n.)
JUNGERMANNE. Jungennannia.
BOT. CRYPT. (IJépatiques.) Ce genre,
l'iui des plus nombreux en espèces
et des plus généialemeut réj^iandus
de la Cryptognmie , est en même
temps l'un des plus naturels , ce qui
n'a pas empêclic plusieurs auteurs de
chercher à le subdiviser. Il a été
établi parRuppius, adopté par Mi-
cheli et par Linné qui a réuni sous
ce nom les trois genres désignés par
Micheli sous les noms de Marsilea,
de Juiigermannia et de Muscoidus ,
divisions qui, étant uniquement fon-
dées sur le port , ne peuvent être
adoptées que comme sections de
genre. La plupart des auteurs ont
adopté le genre tel que Linné l'avait
circonscrit. Hedwig en a cependant
séparé avec laison \e ^enve uJndrœa
qui appartient évidemment à la la-
mille des Mousses.
Les Jungerinannes sont particuliè-
rement caraclérisées par une capsule
reufermée dans un calice membra-
neux, en sortant à sa maturité , et
portée sur un pédicelle plus ou moins
long et se divisant jusqu à la moitié
ou jusqu'à la base en quatre valves.'
Celte capsule renierme desséminules
nombreuses entremêlées de filamens
en spirales auxquels on a donné le
nom à'elaler ; ces filamens naissent
tantôt du fond de la capsule, tantôt
de toute la paroi interne des valves,
et tantôt du sommet de ces valves; il
ne paraît pas qu'ils donnent inser-
tion aux séminules , mais leur usage
semble borné à faciliter, par leur
JUN gô
élasticité , la dispersion de ces grai-
nes. La capsule varie dans ce genre
par sa forme ronde ou allongée , par
sa division en quatre valves jusqu'à
la bnseousculemcn! jusqu'à la moitié.
C'est sur ce dernier caractère, propre
seulement à un petit nombre d es-
pèces, et paiticulièrement muxJu/ig.
seq-iyUifulia et iniiuitUsima de Hoo-
ker, que madenioiselle Libcrt a fondé
le genre Lejeunia. V. Ann. Génér.
des Se. Phys. publiées à Bruxelles.
Raddi , qui a public un travail tiès-
élendu sur les Jungermaunes de la
Toscane, et qui les a subdivisées en
plusieurs genres , a laissé ces espèces
paimi les vraies Jungermannes , niai»
il a séparé de ce genre, sous le nom
de l'ussoinbroriia , le Jung, pusilla ,
Roth , Hook. , différant de la plu-
part des autres Jungermannes par sa
capsule qui se divise en lambeaux
irréguliers. Mais c'est particulière-
ment sur les différences que présente
l'espèce de calice qui enveloppe la
base du pédicelle de la capsule , qu'il
a fondé ces genres. Cet org.me , qui
a généralement la forme d'un sac
membraneux , ouveit à son sommet,
varie eu eûet beaucoup ilans ce genre
comme Hooker lavait déjà indiqué
dans son superbe ouvrage sur les
Jungermannes de l'Angleterre. Rad-
di a fondé sur ces variations les gen-
res suivans : Beliisocinia , calice
comprimé , lisse, presque bilabié , à
bord lacinié. Il a pour type le /. lœ-
vigata , Koth. — ^Inloiria , calice com-
primé , bilabié , à lèvres entières , ar-
rondies. Raddi rapporte à ce genre le
Jung, platyphylla , mais il est dou-
teux que 1 espèce à laquelle il donne
ce nom soit bien la même que celle
que Linné et les botanistes du nord
de l'Europe ont nommée ainsi. —
Frullania , calice tuberculeux exté-
rieurement, presque trigone, divise
à son sommet en trois lanières : ce
genre renferme les Jung. Tamariscî
et dilatata. — Candollea , calice tron-»
que au sommet , plus ou moins com-
primé. Raddi rapporte à ce genre
les Jung, asplenoides , L. ; compacta y
Roth; nernorosa, L. ; complanatciy.
19^
JUN
L, — Les Jungermannia proprement
dites sont caractérisées par leur ca-
lice membraneux, tubuleux , plus ou
moins plissé vers sonorifice. Ce genre
renferme encore le plus grand nom-
bredes espèces ; telles sont : les Jung,
polyanthos , scalaris , bidentata , rep-
tans , etc. — Calypogeia, calice cylin-
drique , épais, adliérent à la tige par
le bord de son orifice. Ce genre, 1 un
des plus remarquables par la singu-
lière insertion de son calice , ren- .
ferme le Jung, trichomanes et deux
espèces nouvelles décrites par Raddi.
— 3Ietzgciia , calice membraneux ,
turbiné, naissant de la partie infé-
rieure de la fronde. C'est à ce genre
qu'appartient le Jung, furcata , L. ,
et le Jung, tomentosa , HofFin. — Rœ-
meria , calice cylindrique tronqué,
charnu , dressé , adliéient par sa base
à la face inférieure de la fronde. Les
Jung, multijida , palmata et pinguis
se lappoiient à ce geni-e. — Pellia ,
calice cylindrique , tronqué, naissant
de la face supérieure de la fronde.
Raddi ne place dans ce genre que
le Jung, cpipliylla.
Ces genres sont ibndés laplupartsur
des caractères extrêmement minu-
tieux, et sur les variations d'un or-
gane qui paraît avoir jieu d impor-
tance ; ils n'ont jusqu'à présent été
adoptés par aucun botaniste, et en
effet, le genre Jungermanne paraît
si naturel et si bien limité qu'on
ne peut le diviser qu'en sections fon-
dées sur le port et la disposition des
femelles comme la plupart des natu-
ralistes l'ont déjà lait.
Une piemière giandc division ren-
ferme les espèces dont la fronde est
simple, plus ou moins lobée , pres-
que toujours palmée, étendue sur le
sol , et ne présente pas de folioles
distinctes. Telles sont les Jung, epi-
jj/iy lia , pinguis, furcala , elc.
Toutes les autres espèces ont une
tige simple ou rameuse , rampante ou
redressée, couverte de petites feuilles
distiques delorme très-variable. Cette
division , de beaucoup plus nom-
breuse en espèces que la précédente ,
se divise en deux groupes, suivant
JUN
que les feuilles sont nues à leur base
ou qu'elles sont accompagnées de
stipules caulinaires qui foruient en
général à la face inférieure des tiges
un double rang de petites folioles.
C'est à ces organes que quelques bo-
tanistes éti'angers, ne voulant ja-
mais adopter dans la Crypiogaraie les
mêmes termes que pour les Plantes
phanérogames, et multipliant ainsi
inutilement le vocabulaire de la
science, ont donné le nom d'Am-
phigaslres.
Le nombre des espèces connues de
ce genre s'élève à environ trois cents
dont près de quatre-vingis croissent
en Europe. L'Amérique septentrio-
nale en produit un nombre assez con-
sidérable ; L. De Schweinitz en énu-
mère cinquante-huit dont plusieurs ,
il est vrai , sont communes aux deux
continens. Les régions équatoriales
en nourrissent aussi un grand nom-
bre, et cette famille ne paraît même
pas diminuer en allant du pôle vers
l'équateur, comme on l'a prétendu, à
tort, relativement aux Cryptogames ,
caria Laponien'en produit que trente
espèces d'après Wahlenbei g, et l'île
de Java , dont les espèces sont cepen-
dant moins complètement connues, en
renferme, d'api es Nées d'Esenbeck ,
près de soixante. Jl en est de même
du Brésil, du cap de Bonne-Espé-
rTHce , de l'Inde, etc., qui en pro-
duisent beaucoup , ainsi que Mas-
careigne dont Bory de Saint-Vincent
a rapporté plus de trente fS[ièces.
Quoique les espèces de tous ces pays
ne soientpas encore bien connues, on
doit remarquer le nombre cou'^idéra-
blcqueMenziesa rapportées de la Nou-
velle-Zélande et que Hooker a figurées
dans ses Musci e.xotici , car ce nom-
bre paraît confirmer l'observation
qu'on a déjà faite de la grande pré-
dominance des Cryptogames dans
cette île et non vers les pôles, (ad. b.)
*JUNGERMANNIÉES. eot.crypt.
On a quelquefois employé ce nom
comme synonyme d'Hépatiques. /^.
ce mot. (b.)
JUNCtHANSIA. bot. phan. Le
JUiN
genre établi sous ce nom par Gmelin
{Sfsf. Veget., p. 259) est le même
que le Curiisia d'Aiton , fondé sur
une espèce de Sideruxjlon de Bur-
mann. T^. Curtisie. (g..n.)
JUNGHAUSIA. BOT. phan. Pour
Junghansia. /"'. ce mot. (g..n.)
JUNGIE. Jungia. BOT. PHAN. Gen-
re de la famille des Synanthérées et
de la Syngcnësic séparée, L. , étaldi
par Linné fils {Si/ppl. Plant., p. Sgo)
qui le dédia à la mémoire de Jungius,
auteur d'ouvrages estimés et renfer-
mant, scion Du Pclit-Tliouars , les
premiers fondemens-des méthodes de
classification des Plantes. Adoptant
ce genre , Cassini la placé dans la
tribu des Nassaiiviées , près du genre
Dumerilia dont il diffère à peine , et
lui a donné les caractères suivnns :
involucre cyliuilracé, formé de folio-
les à peu près sur un seul rang , éga-
les , oblongues et obtuses ; réceptacle
planiuscule g;irni de paillettes analo-
gues aux folioles de l'involucre ; ca-
iathide sans rayons , composée de
plusieurs fleurons bilabiés et herma-
phrodites; ovaires oblongs, grêles,
anguleux, surmontés d'une aigrette
longue et plumeusc. Les calathides
sont réunies par trois et quatre en ca-
pitules, enlouréschacun d'un involu-
cre général formé de bractées analo-
gues aux folioles -des involucres par-
tiels. Le Jungia ferniginea e?t l'uni-
que espèce du genre. C'est une Plante
de l'Amérique méridionale , dont les
liges sont ligneuses, couvertes d'un
duvet couleur de rouille. Les feuilles
sont alternes, pétiolées , arrondies,
échancrécs en cœur à la base et divi-
sées en cinq lobes obtus ; les capitu-
. les de fleurs sont petits et disposés en
nue panicule terminale très-ramifiée.
Celte espèce n'a été observée depuis
Linné fils par aucun botaniste. Ce-
pendant Gaertner, qui n'a fait que
transcrire la description du genre , a
changé arbitrairement son nom en
celui de Trinacte. Quant au Jungia
de Gaertner, /'. Escallonie. (g..n.)
JUNIA. BOT, FiiAN. (Adanson.)
JDR 5&
Syn. de Clelhra, L. 7-^. ce mot*
(G..N.)
JUiNIPERUS. BOT. PHAN. r. Ge-
nièvre ou Genévrier.
* JUNON. INS. Espèce de Staphy-
lin*de Geoffroy, qui est un Stène de
Fabricius. (b.)
* JUNSA. BOT. PHAN. La Plante
désignée sous ce nom par Linscot ,
paraît être l'Arachide. (b.)
JUPUBA. Cassicus Tlœmoirhous.
OIS. (Vieillot.) Nom de pays d'une es-
pèce de la division des Cassiques dans
le genre ïroupiale. Vs ce mot. (b.)
* J URINÉE. Jurinea. bot. piian.
Genre de la famille des Synanthérées,
Ginarocéphalcs de Jussieu , et de la
Syngénésie égale, L. , proposé par
Cassini dans le Dict. des Scieuc. Nal.,
et placé par ce botaniste dans la
tribu des Carduinées. \oici les ca-
ractères qu'il lui attribue : involucre
formé de folioles imbriquées, appli-
quées , oblonsfues , coriaces , les inté-
iieuies sans appendices, les extérieu-
res surmontées d'un appendice étalé
et spincscent : réceptacle planiuscule,
hérissé de paillettes inégales et subu-
lées; calathide sans rayons, formée
de fleurons à corolle oblique, nom-
breux, égaux et hermaphrodites; akè-
nes obovoides , tétragones , glabres ,
striés, présentant une alvéole basi-
laiie, très-oblique et intérieure , une
aréole apicilaiie entourée d'un rebord
crénelé, et portant une cupule qui
s'accroît beaucoup par la floraison ,
devient un corps épais, tubuleux,
hémisphéiiqiie ou cylindracé , et se
détache après la maturité du fruit;
aigrette blanche et légèrement plu-
meuse, attachée autour du bord ex-
terne et inférieur de la cupule. Celte
cupule forme le caractère essentiel
du genre Jurinea qui diffère seule-
ment en cela et par la structure de
l'involucre, du Carduus et Au Serra-
tula. H. Cassini en a donné une des-
cription longue et minutieuse, et l'a
regardée comme formée par la réunion
intime du plateau et de l'anneau ,
parties du fruit des Caniuinées qui
9'6
JLS
ordinairement ne s'accroissent point
après la floraison , mais qui , dans le
genre dont nous nous occupons,
changent au contraire déforme, en
sorte que l'anneau ou la partie exté-
rieure , considérablement augmenté ,
se détache du fruit après la maturité
et emporte avec lui le plateau ou la
partie centrale qui n'a pas participé
à l'accroissement.
L'auteur du genre Jurinea en a fait
connaître deux espèces, savoir : \°
Jurinea alata, H. Cass., ou Serratula
data , Desf. , Cat. Jard. Paris ; Ser-
ratula cyanoidcs , Gaertn.? a"" /. to-
mentosa , Cass., ou Carduus mollis,
Marsch. , FI. Taur.- Cai'c. ? Cette
dernière Plante est originaire du Cau-
case , et il est douteux que ce soit le
Carduus mollis de Linné. L'autre est
cultivée au jardin de Paris , sans in-
dication d'origine. H. Cassini pré-
sume que c'est le Carduus polyclo-
nos , Willd. , ou Seiratula poljclo-
nos, D. C. {g..n)
* JURIOLA. POIS. (Delaroehe.)
Syn. de Trigla Ljra, L. , aux îles
Baléares. F". Trigli;. (b.)
* JDRURA. lîEPT CHÉi.. T^. Gu-
HURA au Supplément. Cette Tortue
est peut-être la même que celle dont
le nom a été écrit Jurtjcua. (b.)
JUSÈLE. POTS. L'un des noms vul-
gaires de la Mendole. (b.)
JUSQUIAME. Hyoiciamus. bot.
IHAN. Genre de la f;i mille des Sola-
nées, et de la Peutandrie Monogynie,
L. , oilVant des caractères extrême-
ment tranchés qui le font reconnaî-
tre facilement. On peut le caractéri-
ser ainsi : calice tubuleux, subcam-
panilorme, à cinq lobes; corolle in-
tundibuliforme; limbe oblique à cinq
lobes obtus , inégaux ; cinq t'iMmi-
tics déclinées vers la partie inférieuie
de la fleur; style terminé par un stig-
mate capitulé simple ; le fruit est une
pyxide , c est-à-dire une capsule al-
longée, un peu ventrue à sa base,
biloculaire , s'ouvrant horizontale-
ment, en deux valves superposées ,
€nvelop[iée en entier par le calice qui
JUS
est persistant; les graines sont bru-
nes , réniformes et tuberculées.
Les Jusquiaines, dont on compta
une quinzaine d'espèces, sont toutes
des Plantes herbacées annuelles, bi-
sannuelles ou vivaces, ayant la lige
généralement velue et visqueuse , les
feuilles alternes , d'un veit pâle; les
fleurs assez grandes , disposées en
une sorte d'épi unilatéral au sommet
de la lige. Toutes ces espèces sont des
Plantes narcotiques et vénéneuses.
La plus importante à connaître et en
même temps la plus commune dans
noirecliuiat,est la Jusquiame noire,
Hyosciamus niger, L. (Rich., Bot.
méd. 1, p. 296). G est une Plante
annuelle, très-commune sur le bord
des chemins et dans les lieuv incul-
tes. Sa tige, haute de dix-huit pouces
à deux pieds , est cylidriquc , un peu
I ecouibée en arc , rameuse supérieu-
rement, toute couverte de poils longs
et visqueux, qui existent également
sur les feuilles; celles-ci sont alter-
nes , éparses ou quelquefois opposées
sur le même pied ; elles sont sessiles,
grandes, ovales , aiguës, profondé-
ment sinueuses sur les bords et mol-
les. Les fleurs presque sessiles, tour-
nées d'un seul côté , et disposées en
longs épis , sont d'un jaune sale , vei-
nées de lignes pourpres. Le calice
est à cinq dents écartées et aiguës ; la
corolle infundibuliforme. Le fruit
s'ouvre par un opercule hémisphéri-
que. L'aspect de la Jusquiame noire
et son odeur nauséabonde suffiraient
seuls pour en faire soupçonner les
propriétés délélèies; ses feuilles flas-
ques , d'un vert terne , hérissées de
poils visqueux ; ses fleurs d'un jaune
sale, parcourues de lignes rougeâtres,
sont autant d'indices de ses mauvai-
ses qualités. En eû'et la Jusquiame
noire est un poison narcotique acre,
dont on combat les accidens par l'u-
sage de rémétiqi:e, et ensuite pas les
boissons acidulés. Malgré celte ac-
tion délétère , la Jusquiame est quel-
quefois employée en médecine. Elle
agit à peu près de la même manière
que la Belladone. C'est principale-
ment en l'administrant contre les af-
JDS
fections du système nerveux , que l'on
en a retiré quelqu'avantage ; itiasi
ilans le tic douloui'oiix de la face ,
dans les névralgies sciatiques, la pa-
ralysie , plusieurs auteuis ont célé-
bré ses bons eftéis. C est ordinaire-
ment sous forme d'e\ liait que ion
administre ce méilic;iuient à la dose
d'un à deux grains. Les mêmes pro-
priétés se retrouvent dans la Jus-
quianic blanche et la Jusquiame do-
rée , autres espèces qui croissent
également dans la France méridio-
nale, (a. r.)
JUSSIA. BOT. PHAN. (Adansou.)
Syn. de Jussiœa. /^. Jussiée. (a." r.)
JDSSLÉE. Jussiçea. bot. phan.
Genre de la famille dos Ouiigréeset de
1 Octandrie Monogynie , L. , très-voi-
sin du genre Onagre, dont il diffè-
re par les caractères suivaus ; le ca-
lice est tubuleux inférieurement oii
il adhère avec l'ovaire-, son limbe est
à quatre ou cinq tlivisious étalées et
persistâmes. La corolle se compose de
qnatre à cinq pétales inséiés au ca-
lice. Les étamines sont en nombre
double des pétales et insérées comme
eux sur le calice. Le style est surmonté
d'un stigmate à quatre ou cinq lobes
peu marqués. Le fruit est une capsu-
le allongée, à qualie ou cinq loges
et à autant de côtes, couronnée par
le limbe du calice persistant. Celte
capsule s'ouvre entre chaque côte
par une fente longitudinale. Chaque
loge contient un grand nombre de
graines attachées à leur angle inter-
ne. Les espèces de ce genre sont des
Plantes herbacées, très-rarement des
sous-Arbrisseaux originaires du con-
tinent des deux Amériques ou des
grandes Indes , oii elles vivent en gé-
néral dans les lieux marécageux ;
quelques-unes sont rampantes ou na-
gent à la surface des eaux. Leurs
leuilles sont alternes et le plus sou-
vent très-entières ; leurs fleurs sont
pédonculées , solitaires à Taisselle des
feuilles. Le plus souvent elles sont
jaunes , très-rarement blanches. Ce
genre dédié par Linné à l'illustre au-
tocar des Familles Naturelles, a été
TOME IX.
JUS
•97
nommé Jussia par Adanson , Jussieva
par Schreber. Quant au Jussieita de
Houston , c'est le genre Jalropka de
Linné. Kuntli {in Hurnb. Kuv. Ge/t.
6 . p. 96) a décrit dix espèces nou-
velles de ce genre recueillies par H um-
boldt et Bonpiand , dans les parties
de l'Amérique visitées par ces deux
illustres voyageurs. Il en a figuré
quatre sous les noms de Jussiœa sa-
licifulia , loc^ cit., p. 99, t. 55o; Jus-
siœa maypureiisis , lue. cit., p. ]00, t.
53i; Jussiœa pi/usa, /oc. cit., p. loi,
t. 552; Jussiœa macrocarpa , loc. cit.,
p. 102, t. 553. (a.r.)
JUSSIEUA. BOT. piiAN. { Hous-
ton.) Syn. de Jatropha. T^' . ce mot.
(a.r.)
JUSSIEVA. BOT. PHAN. (Schre-
ber.) Pour Jussiœa. V. Jussiée.
(A.R.)
* JUSTICA. BOT. PHAN. (Nccker ,
Elem. Bot. , p. 55o.; Pour Juslicia.
/^. JUSTICIE. (G..N.)
JUSTIGIE. Juslicia. bot. phan.
Vulgairement C.vrmantine. Geni"»
1i'è.->-nombreux en espèces , qui fait
partie de la famille naturelle des
Acanthacées et de la Diandiie Mo-
nogynie , L. Il se distingue par les
caractères suivans : son calice est à
cinq divisions profondes , et souvent
accompagné d'un calicule extérieur.
La corolle est monopélale , iriégu-
lière , tubr.leuse ; son limbe est à deux
lèvres , dont la supérieui'e est échan-j
crée et rinléricure à trois lobes. Les
étamines sont généralement au nom-
bre de deux, saillantes hors de la co-
rolle et insérées à son tube. Dans un
assez grand nombre d'espèces les
dcu?; loges sont écartées lune de
l'autre de manière à représenter qua-
tre étamines , soudées deux à <ieux
parleurs filets. Les espèces où l'on
observe celle disposition constituent
le genre Dianthcra de Linné qui ne
doit être considéré que comme une
simple section du genre Justioia. L'o-
vaire est porté sur un disque an-
nulaire, nypogyne, qui forme un
cercle sailLint à sa base. Coupé trans-
98 JUS
versaleniciit , il présente deux loges
qui contiennent chacune environ
huit ovules attachés sur deux nings
à leur angle interne. Le style est
simple et se termine par un stig-
mate à deux lobes inégnux. Le fruit
est une capsule globuleuse ou al-
longée , quelquefois un peu com-
primée latéralement , à deux loges et
à deux valves qui s'écartent l'une de
l'autre avec élasticité, emportant sur
1c milieu de leur face interne la moi-
tié de la cloison , en sorte qu'elles re-
présentent chacune deux demi-loges.
Les graines, ordinairement globu-
leuses, sont attachées parle moyen
d'un podosperme court et en forme
de crochet.
Les Justicies sont en général des
Arbustes élégajis ou des Plantes her-
bacées dont la tige est cylindrique
ou angi Icuse; les feuilles opposées,
rarement ternées ou alternes. Les
fleurs, qui offrent souvent les cou-
leurs les plus vives , sont accompa-
gnées chacune de deux ou trois brac-
tées , quelquefois assez rapprochées
^our former une sorte de calicule
ou un épi ériilleux. Ces fleurs sont
assez ordinairement en épis axillai-
res , d'avitres fois elles sont presque
solitairts et portées sur des pédoncules
dichotomes qui naissent de l'aisselle
des feuilles supérieures. Toutes ces
espèces sont exotiques et croissent
dans les régions chauiles du nouveau
et de l'ancien continent. Jussieu a sé-
paré tle ce genre immense un certain
nombre d'espèces distinctes par la
structure do leur capsule et dont il a
formé le genre Dicliptera. f^. Dicx^iP-
TÈRE. Nous mentionnerons quelques-
imes des espèces les plus remarqua-
bles dn genre Justicie, surtout parmi
celles que l'on cultive le plus com-
muuémenldans les jardins :
Justicie en Arbre , Justicia Ad-
hatoda , L. Celte espèce , qui est
originaiic de Tînde , et qui porte
aussi le nom de Noyer des Indes et
de CeyLaii , est une de celles que l'on
volt le plus souvent en Europe. Elle
forme un Arbuste qui peut s'éle-
ver à dix ou douze pieds. Sa tige est
JUS
ligneuse ; ses rameaux sont nom-
breux et redressés , portant des feuil-
les opposées , ovales, lancéolées, ai-
guës, pubescentes , d'un vert clair.
Les fleurs sont grandes, blanches,
veinées de ]50urpie, réunies en épis
axillaires écailleux. La corolle ofîrc
deux lèvres ; l'une supérieiu'e , échan-
crée; l'autre inféiieure , à trois lobes
inégaux. Cet Aibrisseau craint peu
le froid, et ne demande, pendant les
hivers à Paris , que la chaleur de
l'orangerie. On le multiplie de bou-
tures ou de marcottes.
Justicie PECTon.\L,E, Justicia pcc-
toralis , L. Ses tiges sont herba-
cées , tétragones , d'environ un pied
de hauteur , glabres et noueuses; ses
feuilles opposées sont linéaires , lan-
céolées , entières et glabres. Les fleurs
sont purpurines , et forment des épis
dichotomes groupés en une sorte de
panicule terminale. Leurcahce, qui
offre à sa base trois bractées, est à
cinq divisions profondes. Leur co-
rolle est tubulcuse et bilabiée. Celte
espèce , qui est commune dans les
Antilles , y est fort epiployée. Le suc
qne l'on en exprime est appliqué avec
avantage sur les coupures et autres
plaies récentes , dont il favorise la
cicatrisation ; de-là , le nom vulgaire
à'Heibe aux charpentiers , qui lui est
donné aux Antilles. On en prépare
aussi un sirop fort agréable , et que
l'on emploie aux mêmes usages que
le sirop de Capillaire en Europe.
Justicie écaklate, Justicia coc-
cinea , Cavanil. Originaire de la
Guiane, ce joli A.rbuste peut s'élever
à une hauteur de six à huit pieds.
Ses feuilles opposées sont lancéolées,
aiguës , marquées de nervures assez
saillantes. Ses fleurs ,d'un rouge écla-
tant , coristiluenl de longs épis , dont
les fleurs se succèdent presque tout
l'été. Elle demande les mêmes soins
que la première espèce et se multi-
plie de la même manière. Elle passe
l'hiver en pleine terre dans le midi
de la France.
JusTiCTE PEINTE , Justicia picta ,
L. Indigène des Indes- Orientales ,
cet Arbuste élégant peut s'élever à
KAG
sept ou huit pieds. Ses jeunes ra-
meaux sont carres et portent des
feuilles opposées, persistantes, ova-
les, aiguës. Ses fleurs sont grandes ,
d'une belle couleur rouge , couvent
marquées de taches jaunes, dispo-
sées en cpi foliacé, télragone. Cette
espèce , qui se muUiplic de graines,
demande la serre cliaude pendant
l'hiver.
JUSTICIE EN ENTONNOIR , Justi-
cia infuinUbuliformis , L. Salisbury,
qui a figuré celte Plante dans le Fa-
Jadisus Londinensis , fab. 12, lui a
donné le nom de Crossa/idra undiilœ-
folla. C est un charmant Arbuste qui
croît dans l'Inde, et dont les feuilles
opposées sont ovales , aiguës , ondu-
lées , d'un vert foncé. Ses fleurs , d un
jaune safrané, forment de longs épis
KAD 90
axillaires et pédoncules. Elle se cul-
tive en serre chaude.
JUSTICIE A FEUILLE d'HysOPE ,
Justicia hjssopifblia , L. Cet Arbuste
croît naturellement à Madère. Sa tige,
haute de trois à quatre pieds , est en
tout temps ornée de ses feuilles , qui
sont presque sessilcs , lancéolées ,
épaisses, glabres. Les fleurs sont jau-
nâtres, le plus souvent solitaires k
l'aisselle des feuilles. (a. n.)
^ * JUSTINE. INS. ( Geoffroy.) Syn.
de Libel/ula vulgatissima. (b.)
* JUVIA. BOT. PH.\N. C'est le nom
que les habitans des bords de l'Oré-
noque donnent au Bertholleha excet-
sa de Bonpland. (g..n.)
JYNX. OK. Syn.deTorcol. (b.)
R.
K.AATE. BOT. PH.A.N. ( Linscot. )
Syn. d'acacia Catecliu et non d'Aré-
quier. (!î.)
KABAN. MoLL.Pour Kalan. T'. ce
mot. (b).
KABASSOU. MAM. Nom de pays
adopté par Buffon , pour designer le
ïatou à douze bandes. (b.)
* K ABEL. oTs. L'un des noms de
la petite Mouette rieuse, f^. Mauve.
(dr.z.)
KABELIAU. POTS. Même chose
que Cobéliau et Cabillau. T^. ces
mots. (b.)
KABU ET KAMB. bot. crypt.
[Hydi'ophyles.) ïhunberg rapporte
que les Japoliais qui désignent sous
ces noms le Laminaria sacchaiina ,
font grand cas de cette Plante comme
comestible , et la mangent crue ou
cuite. (b.)
* KACALA. BOT. PHAN. Même
chose que Cacaloa. F", ce mot. (b.)
KACHIN. MoLL. Nom donné par
Adanson (Yoyag. au Sénég. , p. 187,
pi. 13) à une Coquille du genre Tro-
chus. Linné en a fait son Trochus
Panlherinus en y confondant , à tort ,
une autre espèce d'Adauson qui en
est bien distincte. Cette espèce paraît
être le Troque Turban , Trochus
Taie/- de Lamarck. (D..11.)
KAGIR. OTS. L'un des noms de
.pays du Gypaète barbu. P'. ce mot.
(B.)
KAD. BOT. PHAN. V. Cad.
KADALI. BOT. PHAN. V. Cadaei.
KADANAGU. bot. piian. V. Ca-
da-IMaku.
* KADE-CANNY. bot. phan. (Les-
chenault.) Syn. de Fanicum milia-
ceiim , L., aux çnvirons de Pondi-
chéry. J^. Panic. (b.)
* KADELARI. bot. phan. y. Ga-
DEEARI.
KADELÉE. bot. phan. P^. Ca-
DEHUM.
loo K^
' KADELI-POEA. bot. I'han. F.
Cadeli-Poea..
KADENAKO. bot. phan. r. Ca-
DENACO.
* KADSURA. BOT. PHAN. Genre
ëtablipar JussieufAnii. Mus., 16, p.
54o), et dont VUvana Japoaica de
Thunberg, ou Kadsura de Kœmpfer,
t. 477, est le type. Ce genre, adopté
par Dunal {Anori. , p. 57) et par De
Candolle ( Sjst. ]\at. Veg. 1 , p. 465),
a été placé , mais avec doute, dans la
famille des Anonacécs , dont il s'éloi-
gne surtout par sa tige volubile et ses
feuilles dentées en scie. Voici du reste
les caractères qui ontété attribués à ce
genre : son calice est à trois divisions
profondes; sa corolle composée de six
pétales ovales obliis ; les étamiues
sont nombreuses et ont leurs fîiels
très-courts. Les pistils au nombre de
trente à quarante sont réunis sur un
gynopbore cliarnu , ovoïde , globu-
leux , prenan# de l'accroissement
après la fécondation. Les Iruils sont
cnarnus , agglomérés sur le gyno-
pbore, uniloculaires et contenant
deux graines dont on ne connaît pas
encore l'organisation , circonstance
qui empêcbe de pouvoir déterminer
bien exactement si ce genre appar-
tient réellement à la famille des Ano-
nacécs.
Le Kadsura Japonica , Dunal , loc.
cit.,^. bj , seule espèce de ce genre ,
est un petit Arbuste étalé, rameux ,
dont la tige est brune et verruqueusc,
les feuilles courtement pétiolccs, ova-
les-oblongues , amincies en pointe à
leurs deux ex tiémi lés, épaisses, coria-
ces , glabres, dentées eu scie ou si-
nueuses sur leur bord. Les tleurs sont
blanches, pct'.ouculécs, solitaires, op-
posées aux feuilles. Les carpelles sont
charnus , rouges , placés sur un gy-
nophore blanc et charnu. (a. n.)
* KADULA ET KADUÏAS. bot.
PHAN. (Théophraste.) Syn. de Cuscu-
te. /^. ce mot. (b.)
* K^LA. BOT. PHAN. (Adanson.)
F". C-ï;la-Dolo.
KjEMPFÉRIE. Kœmpfhia. bot.
PHAN. Genre de la famille des Scila-
minées ou Amomées, et de la Monan-
drie Monogynie , L., offrant pour ca-
jactères : un calice tubuleux , dou-
ble , à six divisions , trois extérieu-
res longues , linéaires et étalées, et
trois intérieures dressées , disposées
comme en deux lèvres , l'une supé-
rieure composée de deux divisions ,
l'autre inférieure ibrmée d'une seule
division profondément bilobée. L'an-
thère est simple , dilatée , membra-
neuse et pétaloïi'.e à son sommet qui
est bifide. Le style est long et grêle y
terminé par un stigmate oibiculaire ,
concave et cillé. Le fruit est une
capsule triloculaire , (rivalve et po-
lysperme. Les espèces de ce genre
au nombre de linq à six sont origi-
naires des Indes-Orientales. Leur ra-
cine est tubéreu-e, charnue, quel-
quefois lasciculée. Elles sont dé-
pourvues de tiges; les feuilles sont gé-
néralement assez larges et les fleurs
sont radicales. Tantôt ces dernières
naissent au milieu de l'assemblage
des feuilles, tantôt elles naissent à
côté. Parnii ces espèces, nous dirons
quelques mots des trois suivantes,:
K^MPFÉRIE BONDE , Kœmpferia
rolLinda, L.,Red., Lil. 1, t. 49. La ra-
cine de cette espèce est f)rméé de
tubercule? charnus irréguliers , blan-
châtres , tantôt arrondis, tantôt al-
longés, ce qui constitue deux va-
riétés connues sous les noms de Zé-
doaire ronde et longue. Aiais ce ne
sont pas deux espèces distinctes, ainsi
que l'ont voulu quelques auteurs.
Les feuilles naissent immédiatement
de ces tubercules et au nombre de
trois à quatre; elles sont roulées les
unes dans les autres, ovales-oblon-
gues, un peu pointues, entières, d'un
vert clair à leur fac(^ supérieure,
d'une teinte violette très-intense à
leur face inférieure. Les fleurs qui
sont fort grandes, sortent de la ra-
cine , à côté des feuilles; elles sont
réunies au nombre de cinq à sept qui
se développent successivement et ont
chacune une petite spaîhe membra-
neuse. Les trois divisions externes
et \&s, deux divisions internes et su-
KAG
rerieures sont blanches, l'inferlte et
J'mférieiire est violelie. Cette espèce
fleurit assez souvent dans les serres.
Sa racine est très -arotnatique ; on
l'efriployaiiautiefois en médecine.
K^:Mi>FÉaiK Galanga, Kœmpferla
Gala/iga,h., Hed.,Lil. l,{. i44.Cet;e
espèce qui croît dans les forets soni-
bros de l'Inde, a sa racine composée
d'une loufle épaisse de tubercules al-
longes, f'usiformes, quelquefois ren-
fles. De celte racine naissent deux à
trois feuilles rétrecics en un pétiole
engahiaiil; ces feuilles sont ovales,
larges, ondulées sur leur bord, ai-
guës au sommet , glabres en dessus ,
un peu pubescentes à leur face in-
férieure. Les fleurs au nombre de
trois à quatre, plus petites que dans
l'espèce précédente, nais.-entdu collet
de la racine au milieu des feuilles; les
fleurs sont blanches, marquées de
deux t.iches violettes.
K^MPFÉRIE A FEUILLES LONGUES,
Kœmpferla lougifuiia , Willd., Red.,
Lil. 7, t. 089. Cette espèce ressemble
beaucoup à la précédente. Mais sa
racine est formée de tubercules glo-
buleux ; ses feuilles sont plus allon-
gées , blanches inférieurement. La
division interne et inférieure des ca-
lices est dune teinte violette foncée.
Elle est aussi originaire de l'Inde.
(A.R.)
* KAFAGINA. eot. phan. V. Ca-
TAGINA.
KAFiMARJAM. bot. phan. ( De-
lile.} Syn. arabe de Vitex Agnus-cas-
tus. (b.)
KAGENECKIE. KagenecHa. bot.
PHAN. Ce genre , de la Diœcie Polyan-
drie, et non de la Polygamie Monœ-
cie , L. , a éié établi par Ruiz et Pa-
von {Hor. Feruv. Syst. F'eget. , p.
290). En le rapportant à la tiibu des
Spiréacées , de la famille des Rosa-
cées, Kun\h.[in Hiirnb. et Eonpt. Isov.
Gêner., 6, p. 207 ) en a anisi ex-
Î)osé les caractères : flors dioïques;
es mâles ont un calice hémisphéri-
que dont le limbe est à cinq divisions
profondes, régulières, et se recou-
vrant par les bords avant l'ouverture
KAH ,01
de la fleur; cinq pétales orbidulés ,
égaux, sessiles sur l'entrée du tube
calicinal; seize à vingt étamines ,
ayant la même insertion et sur un
seul rang, à filets subulés, libres, et
à anthères oblongues, biloculaires et
déhiscentes longiiudinalement. Les
fleufs femelles sont composées d'un
calice et de pétales comme ceux des
fleurs mâles; d'étamines avortées; de
cinq ovaires libres, renfermant cha-
cun vingt ovules fixés sur deux ran-
gées à l'angle interne , surmontés de
cinq styles et de stigmates dilatés. Le
fruit est formé de cinq capsules co-
riaces, en forme de sabot, disposées
en étoile, uniloculaires , déhiscentes
longitudinalemenl et par le dessus.
Chacune renferme environ vin^^t
graines déprimées , ailées au sommet ,
disposées transversalement et se re-
couvrant un peu les unes les autres.
Ces graines ont un double tégument,
l'extérieurlrès-mince, l'intérieur plus
épais et -adhérent; elles sont dépour-
vues d'albumen ; leur embryon est
droit ; la radicule et les cotylédons
sont elliptiques.
Ce genre très-voisin, mais assez
distinct du Quillaja deMolina(ÂV«e^-
madermos,^.\i\z elPavon),se compose
de deux espèces auxquelles les au-
teurs de la Flore du Pérou ont donné
les noms de Kageiieckla lanceulata et
K. obloiiga. Ce sont des Arbres indi-
gènes du Pérou et du Chili. Leurs
leuilles sont éparscs , simples , entiè-
res, accompagnées de stipules gémi-
nées et très-petites. Les fleurs sont
terminales ; les mâles disposées en
corymbes; les femelles solitaires.
(G..N.)
*_ KAGOLCA. OIS. Syn. de Mi-
louinan , espèce de Canard, f^. ce
mot. (B_)
* KAHALI. BOT. PHAN. (Forskahl.)
Les Arabes emploient, sous ce nom,
la racine deVEc/iiiim ruùrum comme
cosmétique. r^i
* KAKAU. MAi\r. Espèce du genre
Guenon. /'. ce mot. (b.)
KAHIRIA. BOT. PHAN. Forskahl
{F/ora yEgypt.-Jrab. , p. 1 55) a établi
loj kal
sous CQ nom un genre qui est le même
que YEÛmlia de Linné, f^. ce mot.
(G..N.)
* KAIAMA. BOT. PHAN. (Oviéi'iO.)
Syn. de Carjota urens. V. Caryota.
(G..N.)
KAIDA. BOT. THAN. (Rhéede, Mal.
3, tab. 1-5.) Syn. de Pandanus'àans
quelques pailies de l'Iudc. (b.)
" KAINITO. BOT. PHAN. V. Gai-
NITO.
* KAIROLT. BOT. vnAN. 1^. Cai-
ROLI.
* KAJAN. BOT. PHAN. PourCajan.
/^. ce mot. (B.)
KAJU. BOT. PHAN. Adanson don-
ne ce mot comme synonyme d'Aci-
jou. Il n'est probablement que le
mot Caju qui signifie bois dans les
idiomes malais autrement écrits. /^.
Caju. (b.J
KAKA. BOT. PHAN. Pour Kauka.
y. Caucanthe.
* KAKAITSEL. pois. Espèce du
genre Glyphisodon. J^. ce mot. (b.)
KAKATOÈS. Cacatua. ois. Nom
imposé à une petite famille de Per-
roquets, que Vieillot , d'après Bris-
son, a érigée en genre. F'. Perro-
quet. (DR..Z.)
KAKELIK ou KAKERLIK. ois.
Espèce du genre Perdrix, qui n'est
peut-être qu'une variété de la Perdrix
rouge, f^. Perdrix. (dr..z )
KAKERLAK. mam. Syn. de Cba-
crelas. Variété monstrueuse du genre
Homme. (b.)
KAKERLAQUE. iNS. Même chose
que Cancrelat. (b.)
* KAKERLOE.ois. L.'un des noms
du Pluvier doré. (dk..z.)
KAKI, bot. PII an. Espèce du genre
Diospyros , probablement la même
chose que Chicoy. /^. ce mot. (b.)
KAKILE. BOT. PHAN. Môme chose
que Cakile. f^. ce mot. (b.)
* KAKLA. BOT. PHAN. F'. Cachla.
* KALABA. EOT. PHAN. ^. Ca-
i.ABA.
KAL
* KALABOTIS. eot. phan. C^
mot désigne quelquefois l'Oignon
dans les livres hébreux , particulière-
ment dans les Prophètes. (b.)
* KxiLABURA. bot. phan. Môme
chose que Calabure. P'. ce mot. (b.)
* KALAGRIOCHÏENI. conch.
J^. CriTENI.
* KALAKA BOT. PiiAX. jXom de
pays de Carissa. V. ce mot. (b.)
* KALAMAGROSÏIS. bot. phan.
fuioscoride.} Syn. de Roseau, d'oii
Calamagrostis. P^. ce mot. (b.)
KALAN. MOLL, Nom qu' Adanson
(Sénég. , p. 107 , pi. 9 )a donné à vin
Strombe qui est le S/rombus lenti-
ginostis Je Linné, et que l'on pour-
rait r.ipporter à d'autres espèces , si
l'on s'attachait à toute la synonymie
donnée par Adanson qui cite des figu-
res que Linné et d'autres ont appli-
quées à des espèces bien différentes.
/^.Strombe. (d..h.)
KALÂNCHÉE. bot. phan. Pour
Kalancboë. f. ce mot. (a.r.)
KALANGHOE. Kalanchoe. bot.
PHAN. Genre établi par Adanson et
adopté par De Candolle, dans sa Mo-
nographie des Plantes grasses, pour
quelques espèces de Cotylédon de
Linné. Ce genre qui a été nommé
J^eria par Kennedy, appartient à la
famille de Crassulacées , et peut être
ainsi caractérisé : calice persistant à
quatre divi.-'ions très-piofondes; co-
rolle monopétale régulière, infundi-
buliforine, renflée, à quatre lobes éta-
lés et réfléchis; étannnes au nombre
de huit, disposées sur deux rangées ;
quatre glandes nectarifères à la base
des pistils , qui sont eux-mêmes au
nombre de quatre et deviennent au-
tant de capsules allongées , uniloctt-
laires, polyspermes. Les espèces de ce
genre, au nombre d'environ si\', sont
■Aes sous-Arbrisseaux ou des Heibes
grasses , originaires de l'Inde ou de
l'Ai'rique; leurs feuilles sont opposées,
plus ou moins profondément dentées
ou même piunalifides, très-rarement
entières ou siuiplcment dentées vers
leur sommet. Les fleurs sont jaunes ,
KAL
blanches dans une seule espèce , dis-
posées en cor^mbe à l'extréinilé des
liges. Parmi ces espèces, celle que
l'on voit le plus fréqiicninieul daus les
jardins esl le Kalanc/toc laciuiata ,
D. C, PI. gr., qui croîl dans l'Inde et
en Egypte. C'est une Plante giabse,
d'enviiou deux pieds de hauteur ,
ayant la tige rameuse, cylindrique,
très-glabre, aiusi que les feuilles qui
sont opposées profondément et irié-
gulicrcmiiiit découpées. Les fleurs
sont jaunes et les divisions de la co-
rolle aiguës. Elle a été retrouvée par
Bory de Saint-Vincent dans l'île de
Mascareigne. Cette espèce , ainsi que
toutes les autres du même genre , doit
être tenue en serre chaude, (a.b.)
* KALANIOS. BOT. priAN.tThéo-
phraste.) S\n. à'ylrundo, L. V. Ro-
seau. " (u.)
KALENGI - CANSJAVA. bot.
THAN. /'. CaNSJAVA.
KALERIA. BOT. PHAN. Et non
Caleria. Genre formé par Adanson
(Fam. des Plant.), et qui répond au
Silène de Linné. (b.)
KALESJAM. BOT. phan. L'Arbre
du Malabar décrit par Rhéede , sous
ce nojn , paraît se rapprocher du
genre Melicocca de la famille des
Sapindacées. (a.r.)
KALI. BOT. PHAN. Nom de pays
devenu scientifique d'une espèce du
genre Soude. (b.) «
KALIFORMLA. bot. crypt. ( Hy-
drophytes.) Le genre formé sous ce
nom par Stackhouse , dans sa Néréide
britannique, rentre dans le Gigaiiina
de Lamouroiix. f. ce mot. (b.)
* KALIMÉRIS. BOT. PHAN. Le gen-
re As/er de Linné ayant été divisé en
plusieurs sous-genres par H. Cassini ,
ce botaniste a désigué l'un d'eux
sous le nom de Kaliméris. Parmi les
caractères qui servent à le distinguer
des autres sous-genres , voici les plus
essentiels : involucre orbiculaire tur-
biné , composé de folioles à peu près
égales , sur un ou deux rangs , oblon-
gues et lâchement appliquées ; récep-
KAL
io3
taclc élevé-, presque conique ; o^ires
aplatis , munis d'une bordure cartila-
gineuse sur chacune des deux arêtes
extérieure et intérieure ; aigrettes ex-
trêmement courtes et plumeuses.
Suivant un usage qui lui est particu-
lier, Pauteur de ce sous-genre a dé-
crit une espèce en lui imposant la dé-
nomination nouvelle comme nom gé-
néiique. Cette Plante {Kaliméris pla~
tycephala) esl cultivée au Jardin de
Paris, oii elle est nommée, peut-être
à tort , jlster Sibiricus. (o..N.)
* RALIP-DAASSIE. mam. r. Da-
man.
* KALISON. MoLL. Le Kalison d'A-
danson (Sénég. , p. 42 , pi. a ) est un
petit Oscabrion que Linné et Lamarck
n'o!it point rapporté dans leur sy-
nonymie, qui nous paraît être bien
distinct de toutes les espèces con-
nues, et que l'on ne saurait confon-
dre avec Blainville comme variété
du Chilon fasciculairc de Linné.
(D..H.)
* KALKATRICI rept. oph. Les
Nègres de la Guinée donnent ce nom
à des Serpens aquatiques , qu'on
trouve jusque dans les étangs, mais
qui poui raient bien ne pas apparte-
nir au genre Hydre. T^. ce mot. (b.)
* K ALLIAS. BOT. PHAN. D'après
Adanson , ce nom , dont l'étymologie
grecque signifie beauté , était appli-
qué à une belle espèce d'Anthémide.
H. Cassini s'en est servi pour désigner
un sous-genre de VHeliopsis, et il l'a
caractérisé par ses fruits à péricarpe
driipacé et ridé, ainsi que par les
corolles >ies Heurs marginales qui ne
sont point articulées , mais continues
avec l'ovaire. Quoique lauteur de ce
sous-^enre n'ait point prétendu le
séparer complètement du genre Ife-
liopsis , il n'en a pas moins décrit
l'espèce sur laquelle il l'a établi , avec
la dénomination de A"a///as. Il est à
craindre que ce nouveau mot ne fasse
prendre le change aux botanistes , et
qu'ils ne le considèrent comme un nom
générique. Le Kallias ouata , Cas^. ,
avait déjà été i-apporlé au genre He
liupsis par Dunal ( Mém. du Mus,
ta4
KAL
T. V, p. 57) qui l'avait nommé Hcl.
buphtalmoides. Nous croyons que ce
dernier nom doit être seul admis ,
parce qu'il a la priorité sur celui de
Gassini et qu'il rappelle V Anthémis
buphtalmoides dont Jacquin a don-
né une belle figure [Hort. Schœn-
èrun/i. ,yo\- 11, p. i3, tab. i5i). Or-
téga , auquel on doit la première con-
naissance de celte Plante , la plaçait
aussi dans le genre Anthémis et la
nommait A. ovatifolia. Enfin, Per-
?,oon{Enchind. 2, p. 470) lui donnait
le nom à'Acmella buphtalmoides.
C'est une belle Plante heibacée dont
les tiges, très-rameuses, poitent à
leur extrémité de grandes calathides
jaunes. Elle est cultivée, sans exiger
beaucoup de soins, dans le Jardin
Botanique de Paiis.
Li'He/iopsis canescens de Kunlh
(Mou. Gfiner. et Spec. Plant, œquin.,
4, p. 212) est peut-êlre une variété
de la précédente. Casslni en a formé
une seconde espèce de son sous-genre
en la nommant Kallias dubia. (g..n.)
KALLSTROEMIA. bot. phan.
Scopoli appelait ainsi un genre nou-
veau qu'il formait sur le Tribu/us
maxinius. V. Herse. (a.r.)
KALMIE. Knlmia. bot. piian.
Genre de la famille dss Rbodoracées
et de la Décandrie l\lonog3nic , L.,
dont toutes les espèces sont des Ar-
bustes élégans , toujours verts , origi-
naires (le l'Amérique septentrionale.
Leur calice e^t élalt; à cinq divisions:
leur corolle monopélale e.-t déprimée
et renflée, ayant son limbe à cinq
lobes courts et réfléchis et ofïVant
vers sa partie inférieure dix petites
fossettes. Les éiamines sont au nom-
bre de dix, insérées tout-à-fa^à la
base rie la corolle et placées horizon-
talement, de manièie que le sommet
de chaque anthère est reçu et engagé
dans l'ime des ciix petites fossettes
dont nous venons de parler. L'ovaire
est libre , globuleux , à cinq loges po-
lyspermes. Il est surmonté d'un style
assez long au sommet duquel est un
stigmate déprimé , à cinq lobes à
peine marqués. Le fruit est une cap-
KAL
suie globuleuse à cinq loges, «'ou-
vrant en cinq valves par le milieu
des cloisons.
On compte cinq espèces de Kal-
mies; ce sont des Arbrisseaux buis-
sonneux , très-rameux , ayant leur»
feuilles alternes, quelquefois épar-
ses et comme verticillées, entières
et persistantes; leurs fleurs généra-
lement roses formant des espèces
de grappes ou de corymbes à l'ex-
trémité des rameaux. Toutes ces es-
pèces présentent un phénomène ex-
trêmement remarquable , à l'époque
de la fécondation. INous avons déjà
dit tout à l'heure que leurs étamines
étaient étalées horizontalement et que
les anthères étaient engagées dans les
|>etites fossettes qui existent à la base
de la corolle. Dans cet état, comme
les fleurs sont généralement dressées,
que le style est assez long , on con-
çoit que la fécondation ne pouri-ait
pas s'opérer. Mais voici ce qui a lieu ;
chaque élamine se redresse successi-
vement , et pour dégager son anthère
on voit le filet se recourber, former
nn arc qui , diminuant sa longueur ,
fait sortir lanthère de la petite po-
che où elle était enfoncée. Elle se
redrosse alors contre le stigmate sur
lequel elle ver>e son pollen. Plusieurs
des eispèces de ce genre sont culti-
vées dans les jardins ; telles sont les
suivantes :
K ALMIE A LATtGES TEUlIiLES, jfa///î/a
Jcitifulia , L. Bel Arbri.'-seau de six à
huit pieds de hauteur, ayant son écor-
cc lisse et brunâtre , ses feuilles op-
posées, péliolées, elliptiques, aiguës ,
entières, coriaces , très-glabres ; ses
fleurs d'une couleur rose pâle, por-
tées sur de longs pédoncules velus et
visqueux , forment des espèces de co-
rymbes à la partie supérieure des
jeunes rameaux. Le Kalmie à larges
feuilles fleurit au mois <^e juin , il
refleurit quelquefois en septembre.
K.\LM1E A FEUILES ETROtTES , K.
angustijolia , L. Un peu moins grand
qui; le précédent dans toutes ses par-
ties, cet Arbrisseau porte des feuilles
verticillées par trois , quelquefois sim-
plement opposées, elliptiques, allon-
KAM
ge'es , un peu obtuses , d'un vert olair
à leur fiice supérieure, légèrement
glauques inCdrieurement, entières et
très-glabres. Leurs fleurs sont pédi-
cellees , fort petites , disposées par
petites grappes à l'aisselle des feuillfs
supérieures , de manière à loi mer une
sorte de corytn))c terminal ; quel-
quefois un jeune rameau s'élève au-
dessus du cory'mbe, qui alors n'est
plus terminal. Cotte espèce fleurit en
juin et juillet.
Kalmif. glauque , Kalmia glaii-
ca, L. Petit Arbuste buissonneux
d'un pied à un pied erdeini d éléva-
tion, ramenx. Ses feuilles sont sessi-
les , opposées , lancéolées , aiguës ,
glabres , entières et à bords recourbés
eu dessous , d'un vert clair et luisan-
tes à leur fiice supérieure, très-glau-^
ques inféiieuremen t. Les fleurs roses et
longuement pédiccUées, forment des
bouquets corynibiformes vers la par-
tie supérieure des rameaux. Ces trois
espèces, originaires de l'Amérique sep.
tentrionale, se cultivent en pleine
terre sous le climat de Paris. Elles
doivent être placées dans les plates-
bandes de terre de Bruyère, dont
elles sont un des plus jolis orne-
menj , par leur feuillage toujours
vert, et surtout par les bouquets de
leurs belles fleurs roses. On les mul-
tiplie de rejetons ou de boutures;
mais les plus beaux individus sont
ceux qui proviennent de graines.
(a.r.)
* KALOSANTHES. bot. phaxN.
(Haworth.) Z''. Crassule.
* KALTA VYRIEN. kept. oph.
^. Nymphe au mot Bongare. (b.)
* KAMAIIKISSOS ET KAMAI-
LEUKE. BOT. PHAN. (Dioscoride.)
Syn. de Gléchome. f^. ce mot. (b.)
KAMAN. CONÇU. C'est ainsi qu'A-
danson (Voy. au Sénég. , p. 243 , pi.
18) nomme une espèce de Biicarde
fort remarquable , qui est le Cardium
coslatiim de Linné ou la Bucarde exo-
tique des marchands de Coquilles.
(P. .H.)
* KAMARON. BOT. phan. r. Ca-
MAJION.
KAM io5
KAMBEUL.MOLL.Adanson (Sénég.,
p. 1 4 , pi. 1 , lig. 1 ) a donné ce nom
a une Coquille terrestre que Lamarck
a désignée sous le nom de Bulimus
Ka/nheulk l'imitation de Bruguière.
Férussac l'a fait figurer de nouveau
dans les excellentes planches qui ac-
compagnent son ouvrage sur les Mol-
lusques. (n..H.)
KAMICHL OIS. Palamedea. Gen-
re de l'oidre des Alectorides. Ca-
ractères : bec court, couico-convexe ,
droit, très-courbé à la pointe, com-
primé dans toute sa longueur; man-
dibule supérieure voûtée , l'inférieu-
re plus courte, obtuse; fosse nasale
grande couverte d'une peau nue :
narines éloignées de la base du bec,
ovalaires , ouvertes sur les cotés ; tête
Iles petite, duveteuse; pieds courts
et gros ; quatre doigts , les trois inté-
rieurs très-longs, les latéraux égaux ,
l'externe uni à l'intermédiaire par
une membrane ; ongles médiocres
pointus ; pouce allongé portant un
ongle plus long que celui des autres
doigts et tout-à-lait droit ; ailes très-
auiples; les deux premières rémiges
plus courtes que la troisième et la
quatrième qui sont les plus longues;
deux forts éperons à chaque bord.
Jusqu'ici l'on n'est |)oint encore
parvenu à pénétrer les véiitables in-
tentions de la nature lorsqu'elle a
pourvu le poignet de certains Oi-
seaux, d'éperons ou aiguillons forts
et pointus; il semblerait qu'elle les
ait destinés à des combats opiniâtres
dans lesquels ils eussent pu faire
usage de ces armes puissantes, et
cependant presque tous ceux de ces
Oiseaux, dont les mœurs nous sont
connues, se fout remarquer par leur
douceur, par un caractère paisible
et même crainlif; on ne les a ja-
mais vus, par des attaques dirigées,
contre les autres Animaux au miliea
desquels ils vivent, troubler ainsi la-
tranquillilé de leurs demeures habi-
tuelles. Tous les auteurs qui ont pa
observer les Kamichis, soit sauva-
ges, soit en domesticité, s'accordent
à leur prêter des qualités qui les rap-
io6 KAM
prochent des Gallinacés, avec lesquels,
d'ailleurs , ils ont de grandes analo-
gies de formes. Tranquilles habitaus
des savanes marécageuses ou des plai-
nes riveraines des fleuves qui coupent
en tous sens la partie méridionale du
Nouveau-Monde , ils y sont unique-
ment occupés de la recherche de leur
nourriture qui se compose d'herbes
tendres , de graines et autres maliè-
les végétales; lorsqu'ils ont subi le
joug de la domesticité, non-seule-
ment ils se familiarisent avec le maî-
tre qui pourvoit à leurs besoins , mais
ils lui rendent de petits services par
leur exactitude docile , par leur intel-
ligente vigilance à prévenir et empê-
cher la perte ou la fuite des autres
volatiles de la basie-cour. Les Ka-
michis vivent en société; ils sont
naturellement défians, mais peu sau-
vages; ils ont la voix forte et so-
nore ; ils se tiennent assez souvent à
terre dans les broussailles , quelque-
fois on les trouve perchés à la cime
des Al bres élevés qui forment çà et
là des bouquets isolés sur les tertres
des plaines marécageuses. C'est au
milieu des buissons abrités qu'ils éta-
blissent, à peu d'élévation, un nid
spacieux dans lequel la femelle pond
deux œufs proportionnés à la taille
de l'une ou l'autre des deux espèces
qui composent tout le genre. Les jeu-
nes naissent couverts de duvet , et
sont bientôt en état de pourvoir à
leur subsistance sous la conduite des
pareus , ce qui établit encore un point
de ressemblance avec les Gallinacés.
Kamichi cornu, Palaniedea cor-
nuta^ L., Buff., pi. enl. 45 1. Parties
supérieures d'un noir cendré ou ar-
doisé, parsemées de quelques taches
grises ; tête garnie de petites plumes
duveteuses variées de blanc et de
noir; abdomen blanc; tectrices alai-
res inféiieures roussâtres ; reclrices
égales , ce qui rend la queue carrée.
Eec d'un jaune brunâtre ; sommet de
la tête surmonte d'une corne droite
et grêle dont la base est levêtue d'un
fourreau semblable à un tuvau de
plume; jambes et pieds recouverts
d'une peau écailleuse noirâtre; lon-
KAN
gueur du doigt intermédiaire, quatre
pouces. Taille , trois pieds.
Kamichi Chaïa ou Chaja, Pala-
medea Chavaria ^ Temm., pi. color.
219. Parties supérieures d'un noir ar-
doisé avec les plumes frangées de bru-
nâtre; sommet de la tête d'un bleu
d'ardoise tacheté de noir; nuque garnie
déplumes longues et effilées d'un bleu
noirâtre avec l'une des barbes plus
claire ; front , joues , gorge et haut du
cou garnis de plumes duveteuses blan-
ches ou d'un blanc bleuâtre ; un
collier presqi^ nu d'un blanc lou-
geâtre suivi d un autre beaucoup plus
large et plus épais garni d'une foule
de petites plumes serrées, noires; le
reste du cou et les parties inférieures
d'un bleu ardoisé , varié de teintes
un peu plus foncées ; abdomen blan-
châtre; bec noirâtre, avec sa base
rouge; aiguillons des ailes jaunes;
auréole des 3'eux et pieds rouges ; on-
gles noirs. Taille, trente-deux pou-
ces. — Cette espèce est le type du gen-
re Chauna àiVax^tx [Prodroinu^ Mam-
malium et Avium). N'ayant pas pu,
plus que ce profond naturaliste , étu-
dier les caractères génériques du Cha-
ja, nous avons dii suivre les crre-
mens de tous les ornithologistes que
nous avons pu consulter, et nous
avons, d'après Temminck , adopté
(T. III, p. 528 de ceDict.)legenre Cha-
varia , dans lequel nous avons donné
deux descriptions très-fautives d'une
seule et même espèce que nous re-
portons aujourd'hui et ici dans sa vé-
ritable place. Nous la décrivons d'a-
près une dépouille parfaitement con-
servée et rapportée de la partie la
plus méridionale du Brésil. (dr..z.)
* K AMPMANNL4. bot. phan. (Ra-
finesque.) Syn. de Zanthoxylum tri-
caqjum, Michx. V. Zanthoxyle.
(B.)
KANAHIA. BOT. PiiAX. Genre de
la famille des Asclépiadées et de la
Pentandrie Digynie , L. , établi par
R. Brown ( i>/(?//z. Tf'crn. Soc. 1, p.
09) qui lui a donné les caractères
suivans : corolle campanulée , à
cinq divisions profondes ; colonne à
KAN
nioilié renfermée dans la corolle;
couronne stamiuale placée au soiniîiet
du tube des filets , à folioles siibulées,
dilatées par leur partie inférieure,
simples en dedans; masses poUini-
ques pendantes; follicules grêles,
stiiés; graines aigretlées ?
Le tvpe de ce genre eslY.-fsclepias
lanijiora de Forskabl et de Vahl
{Symh. 1, p. 20, tab. 7 ) , Plante in-
digène de l'Anibie beuieuse, et qui
a e,të rapportée récemment par Sait
de rAb\ssinie. En adoptant le nom
générique imposé par Brown , Scbul-
tes {Sy&t. Kegtt. 6, p. 94) nomme
cette Plante Kannakia Kannali.
(G..N.)
KANARA-PULLU. bot. piian.
Nom de pays du Cynosurus indlcus ,
L. (B.)
* KAÎNAWA. BOT. PUAN. Syn. de
Lordia Sebestena, L. , à Amboine.
(B.)
*K.ANCHIL. MAM. Espèce du gen-
re Clievrotin , f'. ce mot , où , par er-
reur , il a été écrit Krancliil. (b.)
* KANDAR. OIS. Syn. d'Anhinga
au Sénégal. (b.)
* KANDAWAR ou KOLKEN-
BOATI. POIS. (Renard.) Syn. de Ba-
lisles riiigeris , L. P'. Baliste. (b.)
* KAN DEL. BOT. PHAN. r. Can-
DEL.
* KANDIS. BOT, PHAN. Adanson
(Fam. des Plant., Il, p. 422) a désigné
sous ce singulier nom générique le
Lepidluni perfoliatum , L. (g. .N.)
KANEELSTEIN. min. (Werner.)
C'est-à-dire Pierre de Cannelle. Nom
sous lequel les Allemands ont décrit
les pierres connues dans le commerce
sous le nom à'Hyacliithes , et qui ,
pour la plupart , se rapportent à l'Es-
sonite d'Haiiy. Quelques-unes cepen-
dant, comme celles de Porto-Rico et
du Groenland, sont des Zircons. f^.
EssoNiTE et Grenat. (g. bel.)
KANEVE. BOT. PHAN. L'un des
noms vulgaires du Chanvre. (b.)
KANGUROO. Kangurus. mam. Ce
KAN
J07
genre, l'un des plus remarquables, à
tous égards , de la famille des Mar-
supiaux , a reçu de Shaw et d'iliigci ,
les noms de Macropus et A.'Halmalii-
rlts. Mais ces noms, tirés delà langue
grecque , conviennent tout aussi bien
à d'autres Marsupiaux , tels que le
genre Potoroo , et même à beaucoup
de Rougeurs, tels que les genres
Gerboise , Gerbille , Mérione etquel-
aucs autres : aussi adopterons-nous
e préférence , avec L=«cépède , Des-
marest, ïiedemann , Quoy et Gai-
mard , le nom de Kangurus fort an-
ciennement proposé par Geoffroy
Saint-Hilaire. — Dans ce genre, le
membre antérieur , fort petit et
assez peu remarquable en lui-même ,
a ciuq doigts , dont les deux latéraux
sont les plus petits , et sont ter-
minés par des ongles assez forts ; la
paume de la main e&t nue, et le ra-
dius permet à l'avant-bras une rota-
tion entière. Quant au membre pos-
téiieur , il s'éloigne tellement de l'an-
térieur, soit sous le rapport de ses
formes, soit sou» celui de ses dimen-
sions, qu'il n'y a point de genre oii
la ditlérence soit aussi prononcée.
Les pieds sont tétradactyles ; le
doigt externe est assez gros et al-
longé ; mais il n'e.^t nullement com-
parable encore au doigt voisin, dont
les dimensions dépassent toute pro-
portion; son ongle, qui est un vé-
ritable sabot, et son métatarsien,
sont surtout remarquables par leur
volume. Cet os est six fois aussi
long que le plus long des métacar-
piens; fait d'autant plus digne d'at-
lention , que le métacarpe conserve
très-généralement les mêmes i^pports
de grandeur dans toute la série des
Mammifères, comme on peut le voir,
par exemple , chez tous les Carnas-
siers , à deux seules exceptions près.
Toutes les phalanges digitales , sur- '
tout les premières , sont pareillement
très-grosses et Irès-allongées. Les
deux doigts internes sont confondus
ensemble jusqu'à Pongle, en sorte
qu'à l'extérieur ils font l'effet d'uu
seul doigt terminé par deux ongles.
Us ont aussi beaucoup de longueur ,
io8 KAN
mais ils sont d'une extrême te'niiité ;
leurs métatarsiens, par exemple ,
n'ont qu'un diamètre douze fois en-
viron moindre que celui du grand
doigt ; ce qui foruie une différence de
volume véritablement énorme. En-
fin , toutes les autres portions du mem-
bre postérieur présentent des dimen-
sions considérables ; les deux os de
la jambe sont près de deux fois aussi
longs que ceux de l'avant-bras , et
leur épaisseur, du moins celle de
l'un d'eux, est aussi fort grande;
disposition au reste qu'il est facile de
prévoir à cause des nombreuses frac-
tures qui , autrement , ne pourraient
manquer d'être causées par les sauts
prodigieux qu'exécutent les Kangu-
roos. — L'extrême allongement du
pied est ce qui a valu à ces Animaux le
nom de Macropus : celui qu'ils ont
reçu d'Illiger se rapporte à l'usage
qu'ils font de leur qiieuepour le saut.
Ce prolongement caudal , si peu utile
chez la plupart des Mammifères , et
qui n'est même , chez beaucoup d'en-
tre eux, qu'un organe rudimentaire,
simple vestige qui semble ne plus
exister que pour témoigner de l'u-
nité du plan général de la nature,
est ici un organe de haute impor-
tance , on peut dire, véritableuîent
un troisième membre. Le nombi e des
vertèbres caudales est ordinairement
de vingt environ ; mais il augmente
encore dans certaines espèces, et il
en est oii il anive même à former la
moitié du nombre total des vertèbres.
Toutes, à l'exception des dernières ,
présentent toujours des dimensions
(Considérables, et sont comme liéris-
fiécs de larges et longues apophy^es ,
tellement qu'on trouverait difficile-
ment ailleurs la vertèbre dans un
plus grand état de complication. Il
est facile de juger, d'après ces détails,
de la force dés muscles auxquels elles
donnent attache. Au reste, la simple
inspection de la pelleterie de l'Ani-
mal suffit pour indiquer ce que
prouve l'étude du squelette. On voit
en effet que la queue, d'ailleurs cou-
verte de poils dans toute son étendue,
est d'une force et d'une épaisseur
conside'rables. Enfin, la préseuce de
la bourse chez la femelle , et de testi-
cules extrêmement développés chez
le mâle; celle de l'os marsupial aplati
et assez long, et surtout les propor-
tions du corps , beaucoup plus gros
vers la région inférieure que vers la
supérieure, d'oii résulte pour l'en-
semble de l'Animal une forme pres-
que conique , achèvent de démontrer
la richesse extrême du développement
de toutle train postérieur. Le même
fait , qui s'observe d'une manière plus
ou moins distincte chez tous les Mar-
supiaux, etlemode particulierde gé-
nération de ces Animaux, tiennent à
ime seule cause, à l'absence d'une ar-
tère, comme Geoffioy Saint-Hilaireest
fiarvenu à le découvrir, et comme nous
e montrerons avec détail dans un
autre article. ^.Marsupiaux. — Les
Kanguroos ont la tête assez allongée
(surtout dans les grandes espèces);
les oreilles de forme variable, et les
monstaclies peu développées; leur
verge n'est point fourchue comme
celle de plusieurs autres Marsupiaux.
Leur système dentaire est très-re-
marquable par l'absence des canines
et par la disposition des incisives in-
férieures ; celles-ci, au nombre de
deux seulement , sont très-longues,
très-fortes , et ont une direction lout-
à-fait horizontale; les supérieures,
qui sont au contraire au nombre de
six, sont larges, disposées sur une
ligne courbe, ont une direction ver-
ticale , et sont , du moins dans la plu-
part des espèces, à peu près égales ;
du reste, aux deux mâchoires, les
incisives sont séparées des autres
dents par un espace assez considé-
rable. On a cru long-temps que les
mola res étaient au nombre de cinq
de chaque côté et à chaque mâchoire
chez tous les Kanguroos, mais on avait
trop généralisé ce que l'observation
avait montré seulement à l'égard de
quelques espèces. Fr. Guvier a re-
connu qu'il existeseulement chezplu-
sieurs quatre mâchelières, au lieu de
cinq ; il a même pensé , à cause de
cette différence dans le système den-
taire, devoir subdiviser le genre Kan-
KAN
guroo , et il a proposé d'adopter pour
les premiers, le nom d'Illiger, Hal-
matunts , et pour les seconds , celui
de Shaw , Mac/opus. Le même zoo-
logiste avait plus anciennement par-
tagé le genre d'après la considération
de la présence ou de l'absence d'un
mufle; mais il n'a pu encore vérifier
si ces deux modes de division se cor-
respondent.
La INouvLlle-HoUande et les îles
environnantes sont la pairie desKin-
guroos , mais ils vivent très -bien
dans nos conliées et peuvent même
s'y reproduire. Ce sont des Animaux
essenliellement frugivores, mais qui
mangent sans répugnance tout ce
qu'on Unir donne , comme l'ont cons-
taté Quoy et Gainiaid, qui, ayant
possédé vivant un de ces Animaux,
l'ont vu manger plusieurs fois de la
viande et du cuir mêine. Le même
Animal buvait aussi du vin et de
l'eau-de-vic. Dans l'état de libeitc,
les Kangiiroos iiabitcnt les lieux boi-
sés, et vont ordinairement en troupes
Eeu nombreuses. Ils se Pkenneut ha-
ituellement dans la situation verti-
cale , posant sur toute la longueur
de leurs pieds de derrière et sur leur
queue qui fait véritablement l'office
d un troisième membre. Ils peuvent ,
«lit-on , franchir d'un saut r une dis-
tance de près de trente pieds , ce qui
ne paraîtra pas incroyable , si l'on se
rappelle la force prodigieuse de leurs
membres postérieurs et de leur queue.
Ils emploient souvent aussi pour la
progression leurs membres anté-
rieurs , et même avec assez d'avan-
tage , parce qu'alors une succession
plus rapide des mouvemens compense
leur peu d'étendue. Quoy et Galmard,
qui ont assisté à plusieurs chasses
aux Kanguroos , ont même remarqué
« que lorsqu'ils étaient vivement
poursuivis par les Chiens , ils cou-
raient toujours surleursquatre pieds,
cl n'exécutaient de grands sauts que
quand ils rencontraient des obsta-
cles à franchir. » Au reste , pour la
course comme pour le saut, ils ne
tirent pas moins d'avantage de la
richesse de développement de leur
KAN
103
queue. Dans le saut , elle leur sert
tour à tour de ressort et de balan-
cier : dans la course , ils l'appuient
sur le sol , et enlevant avec force
leurs membres postérieurs , ils les
rapprochent avec rapidité de ceux
de devant; d'oLi résulte un mode de
progression analogue , à quelques
égards , à celui d'un Homme qui mar-
che sur des béquilles. Leur queue ne
leur est pas moins utile dans les
combats qu'ils se livrent entre eux;
soutenus sur elle, et s'appuyaut
f)ar leurs membres antérieurs sur
eur adversaire lui-même , ils lui lan-
cent de violens coups de pieds , et lui
font, au mo^en des ongles de leurs
grands doigts , de profondes et dan-
gereuses blessures. On a vu même
quelquelois à la ménagerie du Mu-
séum , oii l'on noui ribsait , il y a
quelques années , de grands Kan-
guroos , ces Animaux attaquer de
cette manière leurs gardiens eux-
mêmes.
Les espèces de ce genre sont nom-
breuses, et il esta penser qu'il en
reste plusieurs encore à découvrir.
Celles que nous allons faire conn:utre
d'abord, oui été, jusqu'à Geoffroy
Sainl-Hil.-iire, confondues sous les
noms de Kanguroo Géant, Didelphis
(iigaiilea , Ginel. ; Macrupus major ^
Gtoft". St. -Mil. , parce que les cou-
leurs générales de leur pelage sont
généralement à peu près les mêmes;
mais néanmoins elles se distinguent,
on peut dire , par tle nombreux ca-
ractères.
Le Kanguroo brun enfumé, ^a«-
gurus faliginosus ^ Geotl". St.-Hil. , a
quelquefois six pieds de hauteur. II
est généralement d'un brun fuligi-
neux en dessus, gris roux en des-
sous, l'oux sur les flancs; ces cou-
leurs se fondant sur leurs limites l'u-
ne avec l'autre : les quatre pâtes , une
portion de l'extrémité du museau, le
derrière du coude, sont d'un brua
noirâtre ; les oreilles , brunes sur leur
face convexe , sont bordées de poils
blancs; enfin, la queue , rousse en
dessous , est en dessus d'un brun d'a-
bord clair, mais qui devient très-
110 KAN
fonce, et passe même au noir vers
son extrémité.
Le Kanguroo a moustaches ,
Kangurus lablatus , Geoff. St. -H., est
moins grand que le précédent. Son
pelage est plus clair en dessus : le
dessous de son corps . \,\ face interne
de la jambe et de l'yvant-bras , \f.
larse , une grande portion du dessous
de la queue , sont d'un gris roussalre.
Les oreilles sont brunâtres sur leur
face convexe , blanches sur l'autre.
Aux membres antérieurs les doigts
sont noiiâtres ; aux postérieurs , leur
face supérieure est noire , nvec du
roussalre tout autour de chaque ta-
che noire. La queue, d'abord grise,
passe dans son dernier tiers environ
au brun noirâtre en dessus et sur les
côtés, au roux en dessous. Enfin le
bout du museau est blanc, et l'on
remarque sous le menton deux lignes
brunes parallèles en devant , mais
qui se réunissent en arrière. Cette
espèce habite, ainsi que la précé-
dente , la Nouvelle-Hollande.
Le Kamguroo gris-koux , Kangu-
rus j-ufo-griseus, Geoff. St. -H., est en-
core moindre que le Kanguroo à mous-
taches: il n'aque troispieds et demi. Il
estgénéx'alementd'un gris-roux tirant
sur le blond ; cette couleur devient
très-pâle en dessous , et le dessous du
corps est même blanc sur sa partie
médiane ; mais elle est beaucoup plus
foncée en dessus : elle passe au gris
brunâtre sur les quatre extrémités , et
au brun noirâtre sur la dernière par-
tie de la queue. Les ceilles sont
plus arrondies que dans les espèces
précédentes. La Nouvelle-Hollande
est également la patrie de cette espèce.
Le Kanguroo a coi, houx , Kan-
gurus rujico// is, GeoÛ'. St. - H. , est
encore beaucoup plus petit : il est
d'un gris plus ou moins roussalre en
dessus et sur les flancs; mais la ré-
gion postérieure du col est rousse. La
face interne des membres est blan-
che, ainsi que la partie médiane du
dessous du corps; mais cette partie
blanche n'a qu'une très-petite lar-
geur, et n est presque, pour ainsi
dii^ , que linéaire. Ce caractère, non
KAN
encore remarqué , est cependant un
de ceux qui facilitent le plus la dis-
tinction de celte espèce. Le dessus de
la queue est gris roussalre , le des-
sous blauchâtre. Les oreilles sont de
même couleur que dans les premières
espèces , mais de même forme que
dans le Kanguroo gris roux. Les pa-
les de devant sont noires ; les doigts
des postérieures sont gris-brunâlres ,
mais avec du roussâtre en devant.
Le lourde l'œil est roux , et celui de
la boache blanc; cette dernière ta-
che se prolonge un peu vers l'oeil.
Cette espèce a été trouvée à l'île King.
F. Cuvier a décrit sous le nom do
Kanguroo vineux un Kanguroo qui
présente tous ces caractères , mais
dont le pelage est plus gris, et
la tache labiale blanche un peu
plus prononcée : le Muséum possède
aussi un autre individu qui est au
contraire plus roux : mais un troi-
sième fait SI bien le passage de ce-
lui-ci au Kanguroo vineux, qu'il
esl difficile de ne pas les considérer
comineappartenantàla même espèce.
Le Kanguroo de l'île Eugène ,
Pérou; Kangurus Eugenii , Desm.
Cette espèce a été découverte par Pé-
rou dans les îles de Saint- Pierre, où
on la rencontre en grandes troupes;
elle paraît ne pas exister dans le con-
tinent. On prendrait aupremier coup-
d'oeil ce Kanguroo pour un jeune âge
de l'es^.ècc précédente , à cause de ses
couleurs qui sont fort peu différentes ,
et de sa petite taille; en effet, iî n'a
qu'un peu plus d'un pied et demi:
mais il se distingue par l'épaisseur et
le moelleux de sa fourrure , par la
largeur de !a partie blanche du des-
sous de son corps, et par quelques
autres difléreuces dans s;i co'orafiou :
mais il faut avouer que ces petits ca-
ractères n'autoriseraient pas à le re-
garde:- couime une espèce à part , si
Pérou ne nous donnait la certitude de
ce fait, en nous apprenant qu'il vil
en troupes nombreuses.
Ijc Kanguroo a bandes , Kangu-
rus fosciatus , Pér. et Les., est géné-
ralement gris-roussâtre; mais la moi-
tié inférieure du corps esl en dessus
V"^ ISour^yi/ .tcitlf '
KANC.l IU)() I.AINKIX. K.LXdriUS L.i.MdliR. Ouoroi Caiiu.
.'\ l'uil j)i)sti-rn'tii- droil \\. l'orliKii (lu ()H-d posli'i-iciir ^i■allollo.
KAN
vayëe transversalement de gris , de
roux et de noir, de manière à pi,o-
duire un effet très-atjréable ; d'oii le
nom de Kingmoo clcgant, qu'on a
aussi donne à celiC espèce. Le dessous
du corps est gris; les tLincr,, les mem-
bres et le museau sont , au contraire ,
plus roux que le reste du corps. La
queue est grise avec son exlrémiic
noire. Le museau est court , et la lête
globuleuse. Cette espèce vient de l'île
Bernier et des îles voisines.
Le K.vNGCKOo FiL.vNDUE , Kangu-
i-usP/niander, GeplF. , qui a reçu aus.^i
les noms de Videlphis asiatica, Pal).,
Didelphis firuiiii, G en., Kangurus
Bntnii, Desm., habite les îles d'Aroe,
celle de Solor , et quelques autres de
celles de la Sonde. Il est générale-
ment brun en dessus ; mais le de^^-
sous du corps et la partie interne des
membres sont roux : le museau et
les doigts sont uoirâtres , et la queue
est noire avec un peu de blanc à son
extrémité. Les oreilles sont brunâtres,
avec du roux à leur base. L'individu
que possède le Muséum, était élevé
en domesticité à Batavia , sous le nom
de Pelandoc ou Pelandor Aroé , ou
Lapin il'Aroé : il a envuon deux pieds
et demi de hauteur.
Le Kanguroo de Lasillardière ,
Kajigui'us Billardieril. Desmarest a
donné ce nom à une espèce décou-
verte à la terre de Yan-Uiémen par
, LabiUardière ; elle ressemble beau-
coup pour sa coloration à l'espèce
précédente , mais elle s'en distingue
par ses mains qui sont d'un brun
l'oux , et sa queue de même couleur
que le corps, c'est-à-dire brunâtre en
dessus et roussâlre en dessous. A ces
caractères on peut joindre en outre
les suivans : une ligne jaune se re-
marque sur la lèvre supérieure, et
se prolonge en arrière un peu au-delà
de la commissure des lèvres. Les on-
gles sont très-comprimés , au lieu d'ê-
tre déprimés , comme ils le sont dans
l'espèce précédente; et toutes les in-
cisives supérieures sont presque éga-
les : les deux inférieures sont larges
et allongées. F. Cuvier est le pre-
mier qui ait regardé celte espèce
KAN m
comme distincte du Filandre, et qui
l'ait décrite. Desmarest lui a depuis
donné le nom du voyageur auquel
nous en devons la counaissance. Au
reste l'individu que possèic le Mu-
séum pourrait bien n'être qu'un jeu-
ne âge , soit (le quelque espèce enco-
re inconnue , soit même de l'espèce
précédente.
Le Kanguroo liAiNiiUX , Kangu-
rus laniger [f^. planches de ce Dic-
tionnaire), découvert et décrit sous
ce nom par Quoy et Gaimanl , est
un des objets les plus précieux dont
leur beau voyage ait enrichi la Z<x)lo-
gie. Cette ei^pèce nommée aussi par
Desmarest Kangurus l'ujus , et qui
est de même taille à peu près que le
Kanguroobrun-cntumé, est d'un beau
roux sur la tèle , le col, les flancs,
le dos , la face externe des bras et
l'es cuisses, et le dessus de la queue,
dans sa première partie . le reste du
pelage est blanc à l'exception des
oreilles couvertes en dehors de poils
grisâtres , et des doigts qui sont d'un
brun roussâtre. Mais ce Kanguroo est
surtout remarquable par ses membres
encore plus allongés qu'ils ne le
sont dans les auires espèces, et par
son pelage qui rappelle celui de la
Vigogne, tant par la nature de ses
poils doux au toucher, fripés et véri-
tablement laineux , que par sa belle
couleur. L'individu rapporté au Mu-
séum par Quoy et Gaimard, leur a
été donné au port Jackson ; mais
U venait des environs du port Mac-
quarie.
Desmarest a décrit sous le nom de
Kanguroo Gaimard , une fort petite
espèce rapportée également de «la
Nouvelle-Hollande par Qûoy et Gai-
mard. Cessavans voyageurs la regar-
daient également comme une espèce
du genre Kanguroo, et se propo-
saient de lui donner le nom de Lep-
turus : mais ayant ensuite retrouvé
son crâne , ils ont reconnu qu'elle
n'était antre que le Kanguroo-Rat, es-
pèce qu'on a séparée avec l'aison des
Kanguroos , sous le nom de Potoroo :
nous renvoyons donc sa description
à ce mot. (is.g.sï.-h.)
112 KAR
KANNA.. BOT. PHAN. On ne con-
naît pas le Végétal que Kolbe dési-
gne sous ce nom comme fournissant
aux Hottentots une racine excitante
qu'ils mangent, ainsi que les Indiens
font du Gingembre. (b.)
* KANTA. BOT. CRYPT. ( Champi-
gnons.) Ce genre, établi par Adan-
son ( Famille des Plantes , ii , p. 3 ;
figure dans la deuxième section de la
famille des Byssus; il se caractérise
ainsi : filamens cylindriques , rami-
fiés au sommet et réunis en bas , dans
une grande partie de leur longueur ,
eu une masse spongieuse, substance
humide ou aqueuse se desséchant en
peu de temps à l'air sec en une subs-
tance spongieuse. Ainsi circonscrit ,
le genre Kanta n'est qu'une divi-
sion du Byssus de Micheli et de
Dillen. Adanson n'ayant point fait
de Sp'ecies, il devient assez difficile de
préciser les espèces de Piaules aux-
quelles il faut rapporter le genre
Kanla. Il paraît à peu près certain
que l'une est le Racodium. cellare de
Persoon et l'autre le Dematiiim stri-
gosum du même auteur. Le genre
Kanta n'a point été et ne pourrait
être adopté. (a.. F.)
KANTUFFA. bot. PHAN.Mimeuse
d'Abyssinie mentionnée et figurée
par le voyageur Bruce, mais que les
botanistes n'ont encore pu détermi-
ner, (b.)
KAOLIN. MIN. Espèce d'Argile.
^. ce mot. (b.)
KAPIRAÏ. POIS. J>\ Gapirat et
■Clupe. (b.)
KARA-ANGOLAM ou KARAN-
<JOLAM. BOT. PHAN. Rhéede {Hort.
Matab. T. iv, p. .f)5 , t. '26) a décrit
et figiué sous ce nom un Arbre de la
côte de Malabar, dont le fruit est une
«irupe charnue de la grosseur d'une
§>etite pomme. Adanson l'a rap-
,5>orlé à la famille des Onagres, mais
ce rapprochement ne semble pas na-
turel. (G..N.)
* K ARABE. MIN. Syn. de Succin.
/■'• ce mot. (B )
KAR
* KARABIQUE. min. r. Srcci-
NiQUE au mot Acide.
KARABOU, BOT. PHAN. r. Gara-
BOU.
* KARAD. BOT. PHAN. (Forskahl.)
7^. Alcarad.
* KARAKAL. mam. Même chose
que Caracal. p^. ce mot et Chat, (b.)
* KARAMBOU. bot. phan, Nona
de la Canne à sucre dans le centre de
rindostan oii l'on dislingue deux va-
riétés appelées, noire Seu-Karambou^
et blanche FaLLé-Karambou. (b.)
KARAPAT. bot. phan. V. Ca-
rapat.
KARARA. OIS. Syn. d'Anhinga.
f. ce mot. (dr.,z.)
KAllAT. BOT. et min. V. Kuara.
KARATAS. Karatas. bot. phan.
Genre de la famille des Broméliacées
et de l'Hexaudrie Monogynie, L. ,
proposé par Plumier, réuni par Jus-
sieu au Brometia , mais qui, néan-
moins, mérite de resler distinct. Ses
fleurs forment des espèces d'épis ou
des grappes rameuses; elles soiU ac-
compagnées de bractées très-grandes
qui, quelquefois, les cachent entiè-
rement. Leur calice est soudé par sa
base avec l'ovaire infère; son limbe,
légèrement tubuleux, est à six divi-
sions , quelquefois inégales et uu peu
obliques ; trois sont extérieiues , trois
intérieuies plus ou moins minces et
plus colorées, semblent être en quel-
que sorte une corolle formée de trois
pétales. Les étauiines , au nombre de
six, ont leurs filets courts , leurs an-
thères sagitlées. L'ovaire est infère,
à trois loges polyspermes; le style est
terminé par trois stigmates oblongs
et obtus. Le fruit est une baie quel-
quefois presque sèche, à trois loges
polyspermes.
Ce genre se distingue surtout du
Broindia par ses fleurs distinctes les
unes des auti-es , souvent disposées
en grappes ou en panicules, et par
ses fruits également distincts. Il faut
y rapporter les Biomelia Karatas,
B. Pinguin, etc. (a. b.)
KARBENI. BOT. PHAN. Adanson
(Fa m. des Plantes, 2 , p. 116) don-
niiit ce nom à uu genre qui a pour
t\'pe le Centaurea benedicta, L. f^.
Centaxtrée. (g..n.)
* KAREINA oir KEFSCH. bot.
PiiAN. Syu. arabe de Cynanclium ar-
boreiim. (b.)
* KARETÏA-AMELPODI. hot.
pnAN.(Rhéed., Mal. 5, p. 65, lab. 55,
fig. 2.) Arbrisseau inconipletemenl
counu qui croît dans les terrains
pierreux et sablonneux de la côte de
Malabar. Ses fleurs pentandres sont
réunies en panicules coryuibiformes
aux extrémités des rameaux; leur
couleur est blanche, rayée de rose
en dessous, et formée d'une corolle
à cinq divisions ouvertes en étoile;
les anthères sont rouges ainsi que le
style qui est fourchu. Le fiuitest une
capsule arrondie et verdâlre. (b.)
KARGILLA. bot. piian. Genre
proposé par Adanson ( Fam. des
Plantes, 2, p. 100) qui y réunissait
le Chrjsogonum,'L., le Melampodium,
L. , le TFedclta de Jacquiri, et des
Plantes placées dans les genres Chry-
santhemiun et Bidens par d'anciens
auteurs. Ce genre n'a pas été adopté.
fG..N.)
KARIA. INS. r. Caria. •
KARIBÉPOU.bot. PHAN.(Rhéede,
Hort. Mal. , tab. 4 , pi. 55). Les Ma-
labares nomment ainsi une espèce
d'Azédarach qui est fort voisin de
l'Ariabcpou s'il n'est pas le même
Arbre. (b.)
KARIBOU. MAM. Pour Caribou.
V. Cerf. (b.)
KARIL. bot. phan. V . Zalicô.
* KARINE. OIS. (BufFon.) Syn. de
Corbiue. V- Corbeau. (db..z.)
KARI-VITANDI. bot. phan. V.
Carapu .
KARODl. BOT. PHAN. Nom que les
Brames donnent à la Plante décrite
et figurée par Rhéede {Hort. Malab.
T. VII , p. 97 , tab. 62 ) sous le nom
de Podava-Kelengu. Cette Planlv; ,
qui a le port des Smila.v , c'est-à-dire
TOME IX.
KAR
ii3
qui a une tige volubileet épineuse,
et de grandes feuilles alternes à plu-
sieurs nervures longitudinales, a été
décrite trop incomplètement pour
qu'on puisse être certain de sa clas-
sification. Cependant Jussieu lui
trouve de la ressemblance avec le
Tr/ckosan//ies y genre de la famille
des Cucurbitacées. (G..N,)
* KAROU-BOlvADAM. rept. oph.
Nom de pays de la Cabère , espèce de
Couleuvre, f^. ce mot. (b.)
* KAROU-VATPYLAI. bot. phan.
(Leschonaull.) Syn. de Beigara Kœ-
uigii aux environs de Pondichéry.
(B.)
KARPATON. bot. phan. Genre
de la famille dei Caprifoliacées et de
la DiandrieMonogynie, L., établi par
Rafinesque [Jlor. Ludov-^ p. 7g) qui
lui a donné les caractères suivans :
calice adhérent, quadridenté ; corolle
tubuleuse, divisée au sommet en qua-
tre segmens formant deux lèvres;
deux élamines à anthères écartées;
style placé sous la lèvre supérieure
de la corolle; stigmate simple; cap-
sule couronnée par le calice (unilo-
culaire?), contenant quatre graines.
Ce genre , imparfaitement connu ,
paraît avoir quelques rapports avec le
Dieivilla. 11 ne renfermequ'une seule
espèce , Karpalon hastatum , Piaf. ,
loc. cit. C'est un Arbrisseau indi-
gène de la Louisiane , ayant des ti-
ges anguleuses, divisées en rameaux
sessiles, à feuilles opposées, hastécs,
glabres et inégalement dentées vers
leur base. Les fleurs sont petites,
axillaires, agglomérées, sessiles et
verticillées. (g..n.)
* KARPHOLITE. MiH.Kariiholith
et Strolistein , Wern. Minéral en fibres
.soyeuses et rayonnées, d'un jaune
de paille, avec un éclat légèrement
nacré, donnant de l'eau par la calci-
nation , et l'indice du Manganèse par
la fusion avec la soude. Pesanteur
spécifique , 2,95. 11 est composé , d'a-
près une analyse de Stromeyer, de
Silice, 56, i5 ; Alumine , 56,67 ; Oxi-
de de Manganèse , 19,16; Eau ,10,78;
Oxide de Fer, 2,29; Chaux, 0,27;
8
114 KAT
Acule fluorique , 1,47, La Karpho-
lile a été trouvée dans le Gx'anite à
Sclilackeuwitld en Bohème, (g. dei..)
KAROCK. OIS. Espèce du genre
Cassican. V. ce mot. (b.)
» KARPOU-OULODNDOU. bot.
PUAN. (Leschenault.)S^'a. deP/taseo-
lusMax aux enviions de Pondichéry.
/^. Hauicot. (13.)
* KAllRAK. POIS. INom vulgaire
adopté par quelques auteurs pour
une e.spèce d'Anarhique. ]^. ce mot.
(B.;
* KARRO. BOT. pn.\N. V. Ciian-
chan.
* KARSTEINITE. min. Syn. de
Chaux anliydro-suifalée, (g.del.)
KARTAN. BOT. PU AN. V. Ciiar-
TAM.
KARUK.A. ois. Espèce du genre
Galliriule. V. ce mot. (b.)
* KARUiMB. BOT. PHAN. r. Co-
BAMBÉ.
KASARKA. OIS. V. Casabca.
KASCHOCÉ. POIS. (Sonnini.) V.
Mormyhe.
* KASMIRA. POIS. (Forskahl.)Syn.
lie Bengali , espèce de Diacope. V . ce
mot. (B.)
* KATAF. BOT. PHAN. Espèce du
genre Am^ris. r. ce mot au Supplé-
ment, (c.)
* KATE-ALLHENEI. bot. phan.
Même chose que Ghefe Allimar. V.
ce mot. (b.)
* KATEÎ^AKU ET KATEVALA.
DOT. PHAN. SjyH. àH Aloe vulgaris , L. ,
à la côte de Malabar. (b.)
* KATTAING-BALI. bot. phan.
(Ruuiph, jimb., tab. 5, pi. i35.) Sjn.
de 6'j/i5/« C'ajan, L. V. Cajan. (b.)
* KATOU-BELUTTA-AiMELPO-
DI. bot. pijan. (Rhéede, Horl. Mal.
b, tab. 55, fig. 1.) Petit Arbre indéter-
miné qui croît dans les lieux monta-
gneux <le 1 Inde , et qui paraît très-
voisin du Karetta-Amelpodi. P^. ce
mot. (b.)
KAÏ
KATOU ET KATTU. fot. phan.
Ces mots, de lu langue malabare, et
qui ont passé dans plusieurs des j>ays
oii cette langue a pénétré , paraissent
être une désignation générique, et
entrent dans la composition de beau-
coup de noms de Végétaux; ainsi
l'on nomme :
Katou Adamboé , dans llnde,
l'un des deux Arbrisseaux qui for-
maient le genre Adamboa de La—
marck. /-^. ADAMBF.etLAGEKSTUOMIE.
Katou-Alou. V. Catu-Alu.
* Katou-Banda, à Madagascar,
un Olilenlandia indéterminé.
Katou Calesjaji , le Mœ-Mœ des
Iiidous. Aibre qu'on ne peut recon-
naître sur les Indications impai faites
qui eu ont été données.
KatovCaka, le Laurus Malaba-
trum .
Katou Cara-Walli, le Pisonia
milis.
Katotî Kadeli-Poeta , \e Lagers-
trœniia ai /su la.
* Katou-Kapel, le Sang de Dragon
ou quelque Aloés.
Katou Karoa , le Laurus Cinna-
moinuni. K. Laurier.
Katou-Konna , Vluga higemina.
Katou Nabégam , ie Punica Gra-
natum. V. Grenadier.
KATOjj-Nicni-KuA , V Âmomum
Zcrumbet, L.
Katou- NoiuTM, le Vliyllanthus
Maderaspatensis , L.
* Katou Pacuale, le Base/la ru~
bra.
Katou Patjotti , le Ciotoii castn-
neifollum , selon Bunuann.
Katou-Ponam Maraavara , le Ma-
la.xis odorat a.
Katou-Taudale , le Crotalaiia
juncea , L.
* Katou-Teka, un Arbre impar-
faitement connu dont Adanson {Fam.
Flanc. 2, p. iSg) n'a pas laissé que
de foi nier un genre dans la famille
des Onagraiies.
* Katou-ïjandi, le Dolic dont
Du Petit-ïhouars a formé son genre
Canavali.
Katou Tjeroé , un Arbre impar-
faitement décrit par Rhéede , dont
KEF
Ailaason {Fam. Plant. 2, p. 84) a
formé un genre dans sa famille des
Onagres.
Katou Tsiaka , le Naucleaoric/i-
talis , L. 0
Katou-Tsiambou , le Sonne/alia
indica , L.
Katou-ïsjolam, le Zizanla ter-
rvstris. (n.)
KAT1\AKA. OIS. (Bufl'on.) Espèce
dvj genre Pciiélopo , Phasianus Mot-
mot , \j. De l'Anicriquc nidridioualo.
/'. l'ÉNÉLOriî. (r)R..z.)
KATUBARA-MARECA. eot.
piiAN. (Riiéede.) /-'. Canavali.
* KAUKA. BOT. piiAN. r. Cau-
CANTHE.
* KAULFUSSIA. bot. piian. Sous
ce nom , Nées d'Est-nbeck ( Hu/ce
Pliysicœ Bcrulinciiscs , p. 55) a déci it
un genre de la famille des Sjnanthé-
rées, que Casslni avail fait connaître
antérieurcmcnf sous celui de Cha-
rieis. K, ce mol au Supplcmenî.
(G..N.)
KAUROCII. BOT. PHAN. V. Cal-
LIDUNION.
KAVEKIN. BOT. PfiAN. Nom d'une
espèce de Mimusops indéterminé de
la côte de Coromandcl. (b.)
* KAY-VARAGOUÔ. bot. piian.
Qu'on prononce Kay-Vous. Syn. de
Cynosiiriis Coracantis , L. , aux envi-
rons de PondicUcry J^. CynosutiK.
. KEBATH. BOT. PHAN. Nom arabe
d'une espèce du genre Ménispcrme ,
Menispermum edule , Vahl , dont
Forskahl avait formé un geure Ccba-
tha qui n'a pas été adopté. Les fruits
de cet Arbre sont une petite baie acre
dont on extiait une liqueur enivrante.
* . (B-)
* KEBER. INS. (Scopoli.) Syn. de
Hanneton , Scarabœiis Meluluntha,lj.
(B.)
KE BOU L ou KTEBOUL. bot. ph an.
ILinon. Ketboul. K. Cieboul.
KEFFÉKIUTHE. min. Substance
minérale encore indéterminée, trou-
vée près de Kaffa en Crimée , et ainsi
KEN
ki.'>
nommée par Fischer qui la regarde
comme uueLitliouiargc endurcie. On
a donné aussi ce nom à ijuc Pierre
argileuse compacte d'un rouge brun ,
à cassure couchoïdc et à grains fuis,
trouvée à Weltin sur la Saal. Elle a
l'apparence du Jaspe sans en avoir la
«Jiiieté. (G. DEL.)
* KEFSCH. noT. phan. V. Karei-
na.
* KÉIiÉLUAHA. BOT. piian. L'un
des noms de |>a\sdu Bananier,âCey-
lan particulièrement. (u.)
* KEKLIK.. POIS. Espèce de Labre.
r. ce mot. (b.)
KÉKUSCHKAt ois. Espèce du gen-
re Canard. ?■' . ce mot. (b.)
* KELB-EL-BAHa ou KELB-EL-
MOYEH. POIS. C'est-à-dire Chien de
Jleiwe ou Cliun d'eau. Nom ai abc des
Poissons du sous-genre Hydrocyn,
qui indique la voracité de ces Ani-
maux, (u.)
* KELL. BOT. piian. P^. CejiL.
KÉMAS. MAM. Probablement le
Nagor dans Elien. T^. Antilope.
- . (B.)
MMETRI BOT. PIIAN. f. Hu-
lE.
* KEMMOR. POIS. ( Ilésychius. )
Nom grec d'un Poisson ou peut-être
d'un Cctacé qui ne nous est plus
connu. (b.)
* KEMPHAANTJES. rept. saub.
Svn. de Lézard-Lcguan. f^. Iguane.
(15.)
KEMUM. bot. piian. / . Kiia-
MOUN.
KÉNIGIE. BOT. PIIAN. Pour Kœ-
nigie. F^ . ce mot. (b.)
KENNA. BOT. PIIAN. A'. CllENNA.
"*■ KENNÉDIE. Kennedia. bot.
PHAN. Genre de la famille des Légumi-
neuses, et de la Diadclphic Décaudrie,
L. , établi par Venlenat (J(2/r/. 31alm.
p. io4) pour quelques espèces de
Glycine originaires de la Nouvelle-
Hollande , et qu'il caractérise ainsi :
calice bilabié; lèvre supérieure émar-
ginéc, lèvre inférieure à tiois divi-
8*
ii6 KEN
sions égales; corolle papilionacée ;
éiendard redressé et recourbé vers
•la base de la fleur, maculé vers sa
partie inférieure; ailes étroites, rap-
prochées conire la carène qui est éloi-
gnée de rélcndard; étamines diadel-
phes ; st}lc long, terminé par un
stigmate obtus; gou-ie allongée,
plane, séparée en plusieurs loges par
de fausses cloisons membraneuses et
transversales , à peu près comme dans
les Casses; graines solitaires dans
chaque loge.
Ce génie se compose de quatre à
cinq espèces , qui sont de petits Ar-
bustes sarmenteux,àtige volubile; les
feuilles sont altei nos , pétiolccs , com-
posées de trois ou-iarement d'une
seule foliole coriace , articulée avec
le pétiole. Les Heurs sont tantôt axil-
laires et tantôt terminales , portées
surxles pédoncules simples ou mul~
tiflores. Quelques-unes des espèces
de ce genre sont cultivées dans les
jardins; telles sont les suivantes :
Kennédie purpurine , Kennedia
rubicunda , Vent. , loc. cit., p. io4 ,
tab. io4; Glycine ivbicitnda,'\N\\\à.j
Sp. Ce joli Arbuste a ses liges volu-
biles , ses feuilles pétiolées , compo-
sées de trois folioles ovales , ai^[pës ,
très-entières; ses fleurs, grandes et
purpurines, sont placées à l'aisselle
des feuilles et portées sur fies pédon-
cules rameux. Celte espèce fleuiit
pendant la plus grande partie du
printemps et de l'été. On la cultive
en orangerie.
Kennédie nouGE , Kennedia cocci-
nea , Yent., /oc. c/A, tab. lofj. Cette
espèce se distingue de la précédente
par ses feuilles dont les folioles sont
obovales , très-obtuses et un peu
éraarginées; par ses fleurs beaucoup
plus petites , d'un rouge écarlate ,
ajant l'étendard marqué de deux ta-
ches jaunes à sa base. Ces fleurs sont
réunies au nombre de sept à liuit au
sommet d'un pédoncule long et grêle.
KennEdtemonopiiti.ee , Kennedia
monophylla, Vent., loc. c//.,tab, 106.
Cette jolie espèce est fort distincte
des deux premières, par ses feuilles
simples, cordiformes, lancéolées,
KEN
obtuses; ses fleurs sont petites , vio-
lacées , formant des espèces de grap-
pes rameuses, courtes, placées àï'ais-
selle des feuilles. (a. r.)
KÉNO. BOT. PII.#T. P'. Chéno.
» KENTAURIS. eot. phan. P'.
Centaurion.
KENTIA. BOT. PHAN. Adanson
avait établi , sous ce nom , un genre
aux dépens des Trii^oiiella spinosaet
polycerata , L. Ce genre n'a été
adopté par aucun botaniste, si ce n'est
par Mœucli qui a changé son nom
en celui de Biiceras dont AUioni et
Haller se servaient pour désigner le
genre Trigonelle. f^. ce mot. (g..n.)
KENTRANTHUS. bot. phan.
(Neoker. ) F". Centranthus.
KENTROPHYLLUM. bot. phan.
A l'article Centi'.ophylle de ce Dic-
1u)nnaire , nous avons dit quelques
mots sur ce genre établi par Necker
[Elem. J3ut. , n° i55); mais en an-
nonçant qu'il avait été adopté par De
CandoUe, nous ignorions oîi ce sa-
vant professeur avait consigné son
observation. C est pour réparer cette
omission que nous allons entrer dans
quelques détails sur le genre Kentro-
phyllum. Il se compose d'espèces que
Linné a placées parmi les Car/liamus,
et qui ont été réunies aux yUractylis
par Adanson , Scopoli , Gncrtner et
Mœncli. Enfin, De CandoUe (Flore
Française) les avait rapportées au
genre Cenlaurea; mais, dans sou pre-
mier îtlémoiie sur les Composées , il
adopta le Kenlrophylliim de Necker,
dout il fit un des genres de ses Cen-
taurées, Mœnch avait bien observé
que tous les fleurons de la calathide
sont réellement hermaphrodites. Sous
ce rapport, le Kentrophyllum est réel-
lement distinct des Centauiea c[u.\on\.
les fleurs marginales de la calathide
stériles ou neutres. Par le reste de l'or-
ganisation et surtout par la structure
des étammes, il se rapproche beau-
coup des Carlhamus et Carduncellus.
Outre les Carlhamus lanatus et Car-
thamus creticus , qui sont les types
du genre , et que Cassini a nommés
KER
KeiUivphyllujii luteuin et Kciii. al-
bum, C9t. auteur peuse qu'on doit
probablement y rapporigfcles Cartha-
mus glaucus et oxj acarma de Mars-
chall-Bieberstcin ; pcut-clic aussi le
i^art. Jlavesccns de Willdenow.
(O..N.)
* KEPÏUSCHA. OIS. Espèce de
liëcassenu. /'. ce mol. (u.)
KÉR ACIIA'J E. MIN. La l'ienc pré-
cieuse désignée par Plinesous ce nom,
paraît être une Sardoine. (iî.)
* KÉRAMION. uoT.cRYPT. Adan-
son [J'aiii. Plant. ï. ii, p. i5j a for-
mé .sous ce nom un genre qiii répond
à celui que Donaii appelle Ceramian-
thernum. T'. CÉkamiantuème. (b.)
* KÉR ASELM A. bot. pu \n. Necker
{Elcm. Bot., n. ii54) a créé , sous ce
nom , un genre aux dépens de V Eu-
phoihia , L. , mais dont les caractères
étaient d'une importance si faible
que les auteurs ( Adr. deJussieuet
Rœper)qiii ont travaillé récemment
lesÉuplioi bei, n'eu oui pas inèn)e fait
une section de ce genre. (g..n.)
* KERATK. MIN. Nom donné par
Molîs à l'un des ordres de sa seconde
classe, celui qui renferme les Miné-
raux qui ont une apparence de cor-
ne , tels que les mariâtes d'Argent et
de Mercure. (g. del,.)
* KÉRATELLE. Keralella. iNi".
Genre de la famille des Bracliionidcs
dans l'ordre des Crustodés , caracté-
risé par un organe de cirres vibratiles
se développant en rotatoire complet ,
à test capsulaire , postérieurement
denté ou armé et dépourvu de queue.
Nous en connaissons une seule espèce
déjà trouvée par Millier dans l'eau
des étangs : elle y vogue avec rapidi-
té , sans qu ou^ie par quels moyens.
Sa forme serM^celle d un c'mé un
peu allongé, si deux sortes de cor-
nes ou de pointes presque aussi lon-
gues se voyant par derrière aux deu.x
côtés opposés, droites et parallèle-
ment allongées aux côtés du test, ne
lui donnaient uue forme particulière.
C'est le Bracliionus quadratus, Miill.,
KER 117
In/., tab. 49 ,f. i2-i3; Ëncycl. Vers ,
pi. j8,f. 17,18. (B.)
KÉRATITE ou KÉRATII.ÏTE.
ariN. Pierre de cofne. Nom donné
par Lamétheiie au Néopèlie de Suus-
•juro , le 6ilex corné de Bronguiart ,
et le Hornstein des Allemands en par-
tie, (o. ni;ii.)
KÉRATOPH\TES. roi.\i'. Ce
nom, qui signille Plante de Corne,
a été donné par les naturalistes du
moyen âge à la plupart des l'oîypieis
llexibles , et spécialement aux Anli-
patcs et aux Gorgonoe. f^. ces mots
et CÉRATOPHYTIS. (E. D..L,.)
KÉRATOPLATE ou CÉRATO-
PLATE. Keratuplatus. iNS. Nom don-
né par Bosc à v\n genre de Diptèi-cs.
P'. CÉROPLATE. (g.)
* KÉRAUDRENIE. Kcraudrmia.
r.OT. PiiAN. Genre nouveau établi par
Gay dans sa Monographie des Lasio-
pétalées ( Mém. du Mus. 7 , p. 43i ) ,
et qui fait p:irtie de la famille natu-
relle des Bliltnériacées. Ses fleurs
sont disposées en coryndies opposés
aux feuilles, les pédicelles sont arti-
culés vers le milieu de leur longueur.
Le calice est pétaloïde , étalé, per-
sistant. Il n'y a pas de corolle ; les
ctamines, au nombre de cinq , toutes
fertiles et distinctes, ont Ictus filets
■élargis par la base , rapprochés et
se recouvrant laîéralement ; les an-
thères il deux loges s'ouvrent par un
sillon longitudinal. L'ovaire est glo-
buleux , à trois côtes saillantes et à
trois loges contenant chacune plu-
sieurs ovules attachés à l'angle in-
terne. Les styles longs et grêles , au
nondDre de trois, sont qui'lquefoi.s
soudés entre eux par leur base. Ls
iruit est une capsule globuleuse , hé-
rissée", ordinairement aune seule loge
par avortement , s'ouvrant en trois
valves. Les graines, presque tou-
jours au nombi'e de deux , sont re-
courbées , réuiformcs.
Ce genre ne se compose encore que
d'une seule espèce, Keraudienia
liermaiiniœjblia , Gây, loc. cil. , tab.
8. C'est un Arbuste roide, ayant le
ii8 KEU
fiorldun Z/erma/i/iia, Ses feuilles sonl
;il ternes, très-courtement pcîliolées,
ovales, elliptiques, sinueuses, ru-
gueuses et hispidcs , accom[ftip[nées à
leur base de deux stipiiles délacées,
denlicuiées, persistantes. J^cs fleurs,
de grandeur moyenne , forment des
corvmhes pédoncules opposés aux
feuilles. Cet Arbuste a été recueilli à
la baie des Chiens-Marins , sur la côte
occidentale de la Nouvelle-Hollande ,
])ar Gaudicliaud, naturaliste plein
de zèle et de connaissances , attaché
à l'expédition du capitaine Freycinet.
(A. R.)
KERKODON. mam. r. Cahc.
* KERMA. MAivi. r. Ecureuil
COMMUN.
KEPvMÈS. Chermes. ins. Genre de
l'ordre des Hcmiplères , section des
Homoplères , famille des Gallinsec-
tes, étibii |)ar Geoffroy et réuni par
Latreille au genre Cochenille, dont
il ne dilfère que par le corps des fe-
melles dont la peau est tellement dis-
tendue, qu'elle ne présente pas le
nioindr(; vestige d'anneaux, tandis
que , dans les Cochenilles propre-
nient dites , on voit toujours des ap-
parences d'articulations qui rappel-
lent l'existence des anneaux. Linné
et GeoflVoy ont donné ce nom à des
Insectes bien diflerens : le premier
désigne ainsi les Hémiptères que La-
treille nomme Fsylles {V. ce mot), et
que Degéer nomme faux l'ucerons.
GeoflVoy donne ce nom , avec plus de
raison, auxGallinsectes de Réaumur,
parmi lesquels se trouve la Cochenil-
le qu'on connaît vidgairemcnt sous le
nom de Graine d'écarlate.
Les moeurs des Keiinès , que Geof-
frovdésigne souslenomde Gallinsec-
tès , tandis qu'il nomme l*i ogallinsec-
les les Cochenilles, sont absolument
les uiêmcs que dans ces derniers. Les
Insectes de ces deux genres ont les
mêmes habitudes , les mêmes carac-
tères , les mêmes différences entre les
sexes et les mêmes métamorphoses ;
la femelle vit de même sur les Vé-
gétaux, s'y fixe, y pond ses œufs et
meurt après avoir gonflé sou corps
KER
outre mesure, de manière à recou-
vrir ses œufs comme le fait la Coche-
nille. Ces Igi^ctes vivent sur les Ar-
brisseaux wies Plantes qui passent
l'hiver. La durée de leur vie est d'un
an; c'est pourquoi elles ne peuvent
exister que sur des Végétaux qui vi-
vent au moins ce laps de temps. Ar-
jivés à la dernière période de leur
vie, ces Insectes resseniblent à de
petites boules attachées contre une
branche et dont la grosseur varie de-
puis celle d'un grain de poivre jus-
qu'à celle d'un petit pois; mais le
plus grand nombre ressemble à u^i
bateau renversé el leurs couleurs sont
assez variées. Ces Animaux attaquent
surtout les Arbres fruitiers , et l'on
voit quelquefois , au printemps, des
Pêchers tellement couverts de ces
Kermès oblougs et en petits grains ,
que leurs branches en sont toutes
galeuses. Ce genre se compose d'une
vingtaine d'espèces; l'une d'elles est
employée en teintui'e pour faire de
l'écarlate, et on en faisait surtout un
grand commerce avant la découverte
de la Cochenille du Nopal; c'est :
Le Kermès du petit Chéne ,
Chermes I/icis , N., Cocci/s Ilicis, L.,
Fabr. Femelle sphérique, d'un lOLig^
luisant, légèrement couverte d'une
poussière blanche. Elle se fixe sur les
tiges et quelquefois sur les feuilles
d'une petite espèce de Chêne à feuil-
les épineuses qui croît dans les par-
ties chaudes de l'Europe méditerra-
néenne , surtout dans le midi de l'Es-
pagne , ou , selon Bory de Saint-Vin-
cent , les pentes de la Sierra Morena
eu sont couvertes. Beaucoup d'habi-
tans du pays de Murcie n'ont d'autre
moyen d'existence que d'y venir ré-
colter le Kermès. Arrivé à son der-
nier degré d'accroissement, ce Ker-
mès a une couleur muge brun. Les
personnes qui font W récolle de cet
Insecte , le considèrent sous ti^ois
états différens : dans le premier qui
a lieu au commencement du prin-
temps, il est d'un très-beau rouge et
enveloppé d'une espèce de coton qui
lui sert de nid, il a la forme d'un
bateau renversé. Dans le second état ,
KER
le Kermès est parvenu à toulc sa
cioissauce, et le coton qui le cou-
vrait s'csl cleudu sur son corps sous
la forme d'une pous^ière yrisàlre ;
enfin dans son troisième état qui ar-
rive au milieu ou à la lui du prin-
temps de l'année suivante, on trouve
sous son yeulre dis-huil cents à deux
mille petits iiraiu» ronds qui sont les
œufs. La récolte des Kermès a quel-
quefois lieu deux fois dans l'année.;
ce sont des feuimes ordinairement qui
von tics arracher avec leurs ongles. Ou
arroie de vinaigre le Kermès destiné
pour la teinture, ou ôte la pulpe ou
poudre rouge renfermée dans le grain,
on lave ensuite ces grains dans du vin ,
et après les avoir fait sécher au soleil,
on les lustre en les frottant dans un
sac oii ou les renferme en les mêlant
avec une quantité de poudre basée sur
le produit de ces grains : leur cher-
té dépend du plus ou moins de pou-
dre qu'ils renflent. Le vinaigre altère
la couleur du Kermès; mais on en
Use pour détruire sa postérité.
Le Kermès oblong du Pèchtr,
Cher mes Persicœ oblungiis , GeoflV.,
Hist. des Ins., t. i, p. 5o6, pi. lo ,
f- 4; C. Pe?sicœ , Fabr. La femelle est
oblongue, très-convexe, d'un brun
foncé; le mâle est d'un rouge foncé ,
ses ailes sont blanches, plus longues
aue le corps , bordées extérieurement
'un peu de rouge : son abdomen est
terminé par deux filets oblongs entre
lesquels est une espèce de queue le-
courbée eu dessous. On le trouve en
Europe. Nous renvoyons pour les dé-
tails d'organisation et de métamor-
phoses, au mot COCIIENII.LE.
On appelle aussi Kermès, eu quel-
ques caulous, le Chêne (Quercuscuc-
cifera) qui nourrit llnsectc dont il
vient d'être question. (g.)
KERNÈRE ET KERNÉRIE. Ker-
nera. rot. piian. Genre de la fa-
mille des Crucifères , établi par Mé-
dikus [Jn L'st. Neu. Ann. 2, p.
42 ) pour le Myagruiu saxalile de
Linné, dont De Candolle , à l'exem-
ple de Lamarck, fait une espèce de
Coc/ilearia , employant le nom de
KER
ny
Kernera pour celui de la piemièrc
section de ce genre. V. Cociii^ÉARiv.
Ce nom de Kernera a également été
donné à d'autres Plantes. Ainsi VViM-
denow avait fait un genre Kernera
du Zostcra ocea/iicade Linné. Mœnch
en avait formé un autre sous le même
nom du Bidenspilosa. (a. r.)
* KÉROBALANE. Kerobalana.
INF. Genre de Microscopiques dont
nous proposerons l'établissement
dans la famille des Urodiés ou ce-
pendant il ne peut guère demeurer
qu'artificiellement. Les formes des
espèces qui le composent sont abso-
lument cellesdes Urcéolaires. Ce sont
de véritables godets , de petits sacs
vivans, mais absolument aépourvus
de cirres ou d'organes vibratilcs quel-
conques. La piivalion totale de ces
parties les rejette conséquemment
parmi les Gyinno lés , quand ou se-
rait tenté , d'après leur forme , de les
placer parmi les Urcéolariés. Cet as-
pect devrait encore les rapprocher
des Bursaires, puisque, de même que
ces Animaux, ils présenlent dans cer-
taines positions la figure de bourses
ouvertes; mais outre que leur corps
ne s'allonge jamais à la u)anièie de
celui des Koîpode? cl des autres gen-
res voisins, deux appendices en ma-,
nière de queue ou de cornes ajou-
tent à la bizarrerie de leur structure.
Nous connnissons deux espèces de ce
genre oii l'on pourra peut-être admet-
treleGlandcornudeJoblot, quand ce
Microscopique ai^a été revu et mieux
exnminé. Ces espèces sont le Kéro-
balane de ^WxWqt , Kerobalana Mul-
leri , N., T'orlicella cirraia , Miill.,
Inf., pi. 37, f. 18, 19; Encycl., p|.
20 , f. i4, i5; et le Kérobàlane do
Joblot, Kerobalana Jobloii , N.
Bourse ou Pot au-Lait, Jobl. , Micr.
part. 2 , p. 67, pi. 68 , f. 10. La pre-
mière vit dans les eaux pures, la se-
conde dans les infusions de paille de
Blé oii elle n'est pas fort rare. (b.)
* KÉRODON. Kerodon. mam.
Genre de Rougeurs ainsi nommé par
Fr. Cuvier dans son ouvrage sur les
dents des Mammifères , ou il en a
3
ii2o KER
fait connaître avec détail le système
dentaire. Les dents sont en même
nombre que dans le genre Cobaie,
dont le Kérodon se rapproche à beau-
coup d'égards ; c'est-à-dire qu'il ^' a
uatre molaires de chaque côté et
eux incisives à chaque mâchoire ;
mais les molaires ont une forme dif-
férente. Les supérieures sont toutes
semblables entre elles , et sont com-
posées de deux parties triangulaires ,
réunies du côté externe, et séparées
du côté interne de la dent : chacune
de ces parties est entourée de son
émail propre , et l'angle de leur réu-
nion forme une échancrure en partie
remplie par du cément. A la mâ-
choire intérieure les molaires sont de
même forme qu'à la supérieure,
mais elles sont retournées , la portion
qui fait le côté externe des unes fai-
sant le côlé interne des autres. La
première molaire est d'ailleurs for-
mée de trois triangles , et non pas ,
comme les autres, de deuxseulement.
Les doigts sont au nombre de trois
au membre postérieur, et de quatre
à l'antérieur, de même encore que
chez le Cobaie ; mais les jambes sont
proportionnellement plus hautes, les
doigts plus gi os et plus séparés ; et les
onglessont larges, courts, assez apla-
tis , au contraire de ce qui se voit
dans ce genre; en sorte , et c'est un
fait remarquable, que les dents et
les doigts, quoique identiquement
les mêmes, quant au nombre , dans
deiix espèces ^uii ajinartiennent à la
même famille , soiélit néanmoins ,
sous tous les autres rapports , assez
dissemblables pour autoriser leur sé-
paration en deux genres distincts.
Du reste, la tête est conique, très-
allongée , de forme conique, avec le
chanfrein presque toul-à-fait droit;
les oreilles sont à peu près hémi-
sphériques et présentent en haut
une légère échancrure , mais ressem-
blent à celles du Cochon d'Inde. Les
moustaches , dirigées en arrière, sont
d'une longueur si considérable qu'el-
les dépassent Focciput. D'autres poils,
très-longs aussi , quoique bien moin-
dres que les moustaches , mais de
KER
même nature , et diriges de même ,
naissent de la partie supérieure et
surtout de la partie postérieure de
l'orbite de l'œil ; la plante du pied
est nue ; on aperçoit seulement quel-
ques poils très-courts sous les pre-
mières phalanges des doigts; la queue
est comme chez le Cobaie, nulle, du
moins à l'extérieur; car il est très-
probable qu'il existe, comme dans ce
genre , quelques vertèbres coccygien-
nes.
Le Moco , Kerodon Sciureus. Nous
nommerons ainsi l'espèce qui a servi
de type au genre, et qui est encore
la seule connue ; elle est un peu plus
grande que le Cochon d'Inde , et a
neuf pouces environ de longueur ,
et quatre pouces et demi de hauteur.
Son pelage est gris, piqueté de noir
et de fauve en dessus , blanc en des-
sous et à la région interne des mem-
bres ; et entin , roux sur leurs parties
externe et antérieui-e , ainsi que sur les
parties latérales de la tête, et la face
convexe des oreilles; les moustaches
sont entièrement noires. L'Amérique
méridionale est la patrie de cette es-
pèce. C'est à Auguste Saint-Hilaire
que nous en devons la connaissance;
on ne possédait en eflèt avant son
voyage dans ces contrées que le crâ-
ne seulement. Elle paraît cependant
ne pas être très-rare au Brésil , d'oti
Auguste Saint-Hilaire en a envoyé
plusieurs individus au Muséum; il
est connu des naturels du pays et a
reçu d'eux le nom de Moco , ainsi
que nous l'ont appris les notes du
savant voyageur. Nous lui avons
conservé ce nom en français comme
on l'a vu. Celui de Kerodon Sciureus
se rapporte à la nature et au système
de coloiation de son pelage qui res-
semble d'une manière véritablement
remarquable à celui de plusieurs es-
fièces d'Ecureuils, soit pour les cou-
eurs , soit surtout à cause de l'abon-
dance et même de la douceur et du
moelleux du poil ; et la ressemblance
est telle sous ce dernier rapport ,
qu'en touchant une peau de Kero-
don on croirait véritablement tou-
cher une fourrure d'Ecureuil. On
KER
sail que tous les Animaux de la
même famille , le Cabiai , le Co-
chon d'Inde , les Agoutis ont , au
contraire, le poil roide, cassant, dur
au loucher et très-peu abondant.
(IS. G. ST. -H.)
KERONE. Keroiia. int. Genre
formé par Millier , adopté par Bru-
guière ainsi que par Lamarck , qui
sentit la nécessité d'y réunir les Hi-
inantopes du même auteur ; ses ca-
ractères sont : corps dc[)rimé , muni
de cirres vibratiles sur l'un de ses cô-
tés ou tout autour , avec des appen-
dices en dentelures aiguillonnées et
rigides , ou en manière de soies
flexueuses. Les Kérones rentrent con-
séqueniment dans l'ordre des Tricho-
dés et comprennent plusieurs espè-
ces de Trichodes de Millier. Nous en
détacherons le Kerona Rustellum de
cet auteur, qui, dépourvu d'organes
quelconques et de ciires vibratiles,
doit être renvoyé dans l'ordre des
Gymnodés. Les cornes, appendices
en dents de scies et en herses , que
Losana , naturaliste italien, a donnés
à plusieurs des Microscopiques qu'il
a lécemment figurés comme des Kol-
podes , dans les Mémoires de Turin ,
nous font supposer que ces Animaux,
quand leur existence sera constatée
par de plus amples descriptions et
par des dessins moins imparfaits,
pourront bien appartenir au genre
qui nous occupe. Les Kéroues vivent
peu ou point dans les infusions; on les
trouve en général dans les eaux dou-
ces ou dans l'eau de mer , mais la
plupart sout rares. Ce sont de petits
Animaux , dont quelques-uns peu-
vent presque se distinguer à l'œil nu ;
étranges par leur forme et par les ap-
pendices qui les garnissent, agiles,
nageant de diverses manières, dont
plusieurs présentent quelques rap-
ports d'aspect avec d'imperceptibks
Crustacés. L'agitation qu'elles don-
nent à leurs cirres vibratiles les rend
souvent toutes brillantes, et il en
est qui semblent former un passage
■d ces Acalèphes libres ou bien à ces
Aphrodites et à ces Amphinomes qui
sont munis d'appendices singuliers ou
l
KER ,21
de cils dont les mouvemens décom-
posent si élégamment les couleurs de
la lumière. Nous en connaissons une
vingtaine d'espècesdistribuéesen deux
sous-genrcs :
t KÉRONES proprement dites, ayant
des appendices en aiguillons et en
crocs, parmi lesquelles nou*^ citerons
comme les plus remarquables le Ke-
rona Silurus, Encycl. Vers. 111., pi.
i8 , fig. i5-i6, toute hérissée en des-
sus comme une herse; le Kerona
Histrio, Encycl., pi. 17, fig. 7-8, qui
nage en sautillant; le Kerona Haus-
//v//«, Encycl., pi. 17, tig.17,11-1*, ron-
de, dont la moitié est d'une transpa-
rence vitrée et garnie de cirres vibrati-
les très-longues et nombreuses , tandis
que l'autre est obscure avec cinq ou
six cornes ; \g Kerona rostrata,^. ,
ui était un Trichode dans Millier et
^ans l'Encyclopédie, pi 17, fig. i-3.
Elle vit dans l'eau oii croît la Len-
ticule.
tf HiMANTOPEs, Himantojms ,
MiiU. ; ayant leurs appendices fins
et allongés en soies. Les Himantopus
Sannio, Encycl. , pi. i8, fig. 4, et
Ludio, fig. 3, donnent une idée de la
forme bizaire de ces Animaux qu'on
trouve dans l'eau des marais ou dans
celle qui demeure stagnante à l'ombre
des grands bois. (b.)
KERPA. BOT. l'HAN. P\ Cekpa.
* KERRIA. BOT. PHAN. On cultive,
depuis le commencement de ce siècle [
dans les jardins d'Europe, un joli
Arbuste dont ies fleurs sont jaunes
et constamment doubles. Thunberg
en a fait une espèce de Corchorus , et
c'est sous le nom de CorcRurus j aponi-
cwiqu'ila étéconnu pendantplusieurs
années, soit dans les jardins, soit
dans les livres de botanique. Cepen-
dant Smith , dans la Monographie du
genre Rubus {in Rees Cyclopœdia)
avait rapporté le Corchorus japoni-
cus de ïhunberg au Rubus japoni-
eus, L. Possesseur du précieux her-
bier de Linné , il avait entre ses mains
une preuve irréfrag;,ble de son asser-
tion. Cetteobservalionn'étaitpascon-
nue du professeur De CandoUe au
132 KER
nionient où il s'assura par l'analyse
que la Plante en question avait ses
pétales insérés non sur le réceptacle,
mais sur le calice même, et que lo-
vaire n'y était pas unique , mais qu'il
y était multiple. Il en conclut que ce
prétendu Corchorus était une Plante
de la famille des Rosacées. Plus tai'd ,
ayant été instruit des remarques de
Smith, il ne la rangea point dans le
genre /?;/^i/5 ainsi que Linné l'avait
fait, parce que ses fruits ne i>arais-
saieut nullement destinés à devenir
charnus ; que, d'ailleurs, son port et
la couleur même de sa fleur s'y op-
posaient trop fortement. Cette der-
nière considération, ainsi quel'unité
des graines de chaque ovaire, lui fi-
rent rejeter l'idée cie la placer avec
les Spirées. En conséquence, il crut
nécessaire d'établir un nouveau gen-
re sous le nom de Keriia dont il ex-
posa les caractères suivans {Trans. of
Linn. Soc. , vol. xu , p. 1 56) : calice à
cinq lobes ovules , trois obtus et deux
terminés par une légère pointe , ayant
une estivation imbriquée; cinq" pé-
tales oi'biculés, insérés sur le calice,
et alternes avec ses lobes ; environ
Vingt etamines filiformes insérées sur
le calice, à anthères ovées ; cinq à
huit ovaires libres , glabres, globu-
leux, chacun renfermant un ovule
attaché latcralemenl et surmontés
d'autant de styles ; capsules globu-
leuses ( selon 'ihuuberg }. Le Kerria
japonica,Y)Q Cand. , est un sous-Ar-
brisseau qui croît naturellement au
Japon , près de Nagaeaki et ailleurs.
Il est rameux , sans épines, revêtu
d'une écorce lisse et verte ; ses bran-
ches latérale sont comtes et naissent
d'un bourgeon écailleux: ses fleurs
sout le plus souvent solitaires et pé-
doncuiées sur les rameaux ; leur cou-
leur est jaune , et elles se montrent
extraordinairement disposées à deve-
nir doubles , soit parce que les eta-
mines se changent en pétales, soit
parce que les ovaires changent aussi
de forme ; mais il est à remarquer que
ceux-ci ne sont pas complètement
transfigurés. Les feuilles de cet Ar-
buste sont ovales , lancéolées , acu-
KET
minées, à nervures pennées, et mu-
nies sur leurs bords de fortes dents
et de dentelures. Cette Plante existe
depuis plusieurs années, en pleine
terre, à Paris et dans les départemens
de l'Ouest où elle a résisté à des hi-
vers très-rigoureux. Elle affectionne
les terres légères, et pour ofirir une
belle végétation , elle doit être expo-
sée au levant.
Dans les Mémoires de la Société
Llnnécnne de Paris , T. i, p. 25 , on
lit une note qui fait connaître l'opi-
nion de Desvaux sur le Corchorus ja-
potdcus. Sans faire mention du Mé-
moire de De CandoUe, ce botaniste
rapporte la Plantecn question au genre
Spirœa. Cette opinion a été embras-
sée par Gambessèdes (Ann. des Se.
Natur. T. I , p. 589 ) qui, dans sa
Monographie des Spirées, a consti-
tué la cinquième section de ce genre
avec \e Kerria japonica. F. Spiuée.
(G.."N."1
KERSAINÏON. MIN. Nom donné
en Bretagne, dans les environs de
Brest , à un Granité slénitlque noirâ-
tre , à petits gi'ains, et susceptible
d'un beau poli. L'Amphibole est d'un
noir grisâtre; le Quartz blanchâtre;
le Mica brun; le Feldspath est peu
abondant. Cette roche est facile à
tailler , et s'enij^loie dans la sculpture
et la décoration des monumens. Elle
est solide et inaltérable. De Cambryen
a cité une cnrrière aux environs de
Saint-Pol; mais Bigot de Morogues
piétend qu'on ne la trouve qu'en
morceaux roulés sur le bord de la
mer. (g. del.)
KERUA. BOT. piiAN. V. Cerua.
* KESMËSEN. BOT. PHAN. ;^. ACA-
CALIS.
KESSUTH. BOT. PII AN r . Cha-
BATII et CllASUTII.
* KETMIA. BOT. PUAN. ( De Can-
doUe.) V. Ketmie.
KETMIE. Hibiscus, bot. piiax.
Genre très-nombreux de la famille
des Malvacées , et de la Monadelphie
Polyandrie , L., qui peut être ainsi ca-
ractérisé : ses fleurs sont environnées
KET
d'un -caliculc polyp^iylle, Irès-ra»
icment compose d'un petit nombre
de folioles soudées eulre elles. Le ca-
lice est monosépale , à cinq divisions :
la corolle formée de cinq pétales,
quelquefois auriculés d'un seul cote
à leur base. Les étamines forment un
long tube central. Les pistils sont au
nombre de cinq ; ils finissent par se
souder et par former une cajisule à
cinq loges polvspermes, rarement
nionospermes , s'ouvraut en cinq val-
ves scptifères sur le milieu de leur
face iiélcrne. Ce genre est voisin du
JUah'auiscus qui eu diffère surtout
par son fruil charnu. De Candolle
{Prodr. Syst. i , p. 446) en mentionne
cent dix-sept espèces , originaires
de toutes les contrées chaudes du
globe et qu'il divise en onze sections.
Ce genre offrant un grand nombre
d'espèces intéressantes , soit par leurs
usages, soit à cause de la beauté de
leuis IJeurs, nous allons faire con-
naître les caractères abrégés des sec-
tions établies par De Candolle , en
in^liquant les espèces curieuses que
chacune d'elles renferme.
i^.CKr-MONTiA. Pétales delà corolle
roulés , non auriculés; loges du fruit
polyspermes. Ketmie a tireurs de
Li .s , Hibiscus liliijiorus , Ca va n . , D i ss .
3, p. i54, lab. 57, fig. 1. Cette belle
espèce, originairede:, forêts montueu-
sesde l'île de Mascareigne, est vivace ;
ses feuilles sont lancéolées, oblon-
gues , entières , rarement trifidcs. Ses
fleui's .ont grandes , rouges ou jau-
nes , pédonculées et groupées vers le
sommet de la tige ; sa corolle est éva-
sée et ses pétales sont velus et lomen-
teux extérieurement.
2**. PÉntaspekmum. La corolle est
étalée ; les loges de la capsule sont
mouospermes. Dans cette section , on
trouve les Hibiscus ovatus , hastatus
acuminalus àe Cavanilles, V Hibiscus
Pentacarpoii de Linné qui croît en
Toscane et aux environs de Venise.
5°. Maniiiot. Loges de la capsule
poly spermes; involucelle composé de
quatre à six folioles; graines glabres;
calice à cinq dents , se fendant loiigi-
tudinalement d'un seul côté. — h'Hi-
KET 123
biscus Maniiiot , L.,Cavan., lac. cit.,
lab. 63, fig. 2 , ainsi nommé à cause
de ses feuilles loliées , assez; sembla-
bles à celles du Maniiiot, croît dans
l'Inde et dans l'Amérique méridio-
nale. Sa tige est dressée , ses feuilles
sont glabres , divisées en cinq ou sept
lobes acuminés, giossièrement den-
tées ; ses fleurs sont déclinées.
4'^. KiiT.MiA. Loges du fruit polys-
permes ; graines glabres, corolle éta-
lée ; involucre de cinq à sept folioles ;
calice à cinq lobes , ne se fendant
pas longiludinalement. Celte section
nous offre deux espèces très-souvent
cidtivéesdans les jardins. L'une, ///-
biscus Syriacus, L., Cavan., loc. cil.,
est originaire de la Syrie el de la Car-
niole. C'est un Arbrisseau haut de
huit à dix pieds, portant des feuilles
obovales , cunéiformes, à trois lobes
dentés, des fleurs très-grandes , tan-
tôt blanches, tantôt loses ou pana-
chées , simples ou doubles ; ces fleurs
ont un calicule formé de six à sept
folioles. Cette espèce se cultive en
pleine terre sous le climat de Paris.
L'autre, Hib. Rosa-sinensis , c^ une
espèce charmante qui nous vient de
l'Inde et qu'on cultive en abondance
dans les serres. Sa tige est ligneuse ;
ses feuilles ovales, acuminées, gla-
bres , luisantes , entières à leur partie
inférieure, très'i)rotbndément den-
tées à leur partie supérieure. Les
fleurs sont solitaires , très-grandes ,
ordinairement d'une belle couleur
ponceau , quelquefois blanches ou
même jaunes , simples ou doubles.
5°. FuRCARiA. Les carpelles sont
polyspermes; les graines glabres ; les
folioles de l'involucelle sont bifur-
quées au sommet, ou munies d'une
grosse dent latérale. A cette section
appartiennent les Hibiscus furcatus ,
Roxb.; scaber, Michx. ; bifurcatus.
Cavan., tab.' 5i , fig. 1 , etc.
6*. Abelmoschus. Carpelles polys-
permes ; graines glabres ou marquées
d'une ligne velue sur leur dos; co-
rolle étalée ; iuvolucelles composés
de huit à quinze folioles entières.
Cette section est fort nombreuse. De
Candolle y rappoilc trente-cinq es-
124 KET
pèces. Parmi ces espèces , nous re-
marquerons les deux suivantes :
La Ketmie comestibli: , Hibiscus
esculentus , L. , Cavan., Diss. 3 , tab.
61 , fig. 2. Celte espèce , connue sous
le nom vulgaire de Gombo , est an-
nuelle. Elle ci'oît dans les deux In-
des oîi elle est cultivée avec soin ,
parce qu'on emploie ses fruits muci-
lagineux dans le Calalou. J^. ce mot.
Ses tiges sont dressées , cylindriques ,
velues, hautes de deux à trois pieds.
Ses feuilles sont cordiformes , à cinq
lobes obtus et dentés , portées sur des
pétioles plus longs que les fleurs. Cel-
les-ci sont axillaires (Solitaires ,cour-
tement pédonculées ; leur corolle est
mélangée de jaune et de pourpi-e. Ses
fruits, parvenus à leur maturité , sont
des capsules pyramidales , longues de
trois à quatre pouces , terminées en
pointe un peu recourbée à leur som-
met , marquées de dix sillons longi-
tudinaux séparés par autant de crêtes
saillantes qui se fendent suivant leur
longueur et dont les bords se roulent
en dehors.
L'Abelmosch ou Ambrette , Hi-
biscus Abelmosckus , L., Cavan., loc.
cit., 0, tab. 62, fig. 2, ressemble beau-
coup à la précédente pour le port;
mais sa tige est ligneuse et sous-fru-
tescente à sa base; ses feuilles sont
presque peltées, cordiformes, à sept
lobes acuminés et dentés ; sa tige est
liispide; ses fleurs sont portées sur
des pédicelles plus longs que les pé-
tioles; sa capside est velue; ses grai-
nes sont petites, réniformes , exha-
lant une odeur très-agréable de musc
et d'ambre. On les emploie dans la
parfumerie. L'Abelmoscli croît natu-
rellement dans riude. On le cultive
aux Antilles.
C'est encore à cette section qu'ap-
partiennent l'i/. palustris , L. , fort
belle Plante des marais de l'Améri-
que septentrionale, et 1'//. roseus dé-
couvert par Thore , qui ressemble
beaucoup à VH. palustiis , L., et qui
est particulier aux bords de l'Adour,
dans le département des Landes.
7°. BoMBicELLA. Carpelles polys-
permes; grailles couvertes d'un d\ivet
KEV
lanugineux; corolle le plus souvent
étalée ; calicule de cinq à dix folioles.
Tels sont les Hibiscus gossypinus ,
Thunb. ; Hib. rnicra/i//ius ,Hib. ctau-
f/c5//««s de Cavanilles, etc.
8^. Trionum. Carpelles polysper-
mes; graines glabres ; corolle étalée;
involucre polyphylle; calice devenant
vésiculcux et renflé. Dans cette sec-
tion, nous ne trouvons que l'Hibis-
cus Trionum, L., Cavan., loc. cit. 3 ,
tab. 64, fig. 1, qui croît en Italie et
en Carniole , et \ Hib. vesicarius ,
Cav., tab. 62, fig. 2, originaire d'A-
frique.
9". Sabdariffa. Loges de la cap-
sule polyspermes ; graines glabres;
involucelle monophylle multidenté;
Plantes herbacées et annuelless Cette
section a pour type Y Hibiscus Sabda-
lijfa, L., Cavan., loc. cit. 5 , tab. j 98 ,
fig. 1 , vulgairement connue sous le
nom à' Oseille de Guinée, parce que
ses feuilles ont la saveur aciéule de
noire Oseille.
10°. AzANA. Celte section ne dif-
fère de la précédente que par ses liges
arborescentes. Parmi ses espèces , on
compte les Hibiscus tricuspis ,Ca\sn . ^
tab. 55, fig. 2; Hib. circinnatus ,
WlUd. ; Hib. elatus , Swartz, etc.
11*'. Lagunakia. Involucre pres-
que nul ou composé d'une seule fo-
liole. Ici se rapporte le ^enveLagunœa
de Smis et de Venlenat , sous le nom
d'Hibiscus Falersonii. Cette espèce
est originaire de l'île de Norfolck.
\j Hibiscus populneus , L-, est de-
venu le type du genre Thespesia de
Corréa et de De Candolle. f^. ce mol.
(A.R.)
* KETDPA. ois. r. Chouette,
sous-genre Hiboux. (b.]
KEURA. BOT. PHAN. L'Arbre dé-
crit sous le nom de Keura odorifera
parForskahl {Flor. jEgypt.-Arab.., p.
172) esl le même que le Fandanus
odoraiissimus , L. fils. P^. Yaquois.
(G..N.)
KEVEL. MAM. Espèce d'Antilope.
P'. ce mot. (e.)
KEVEL. JUIN. On désigne sous ce
nom en Angleterre , ainsi que sous
KIB
celui de Cawk, un Minéral compose
de snliate de Baryte , de carbonate
et de finale de Chaux , et qui sert le
plus souvent de gangue au minerai
de Plomb du Derbyshue. (g. .n.)
* KEWER. BOT. PiiAN. r. Ca-
HOUAR.
KHACHYR. BOT. phan. (Delile.)
Syn. arabe (.VEchinops spinosus^ L.
f^. ÉCHINOPE. (B.)
* KHAMOUN ou KEMUM. bot.
PHAN. Même ciiose que Camium. F".
ce mot. (b.)
KHAR-KHAFTY. bot. phan.
(Delile.) Fqrskahl écrit Garghafti.
L'Orme en Egypte, où on le cultive
dans quelques jardins , mais oii il
s'élève à peine à la hauteur d'un Ar-
brisseau. (B.)
* KHATMYCH. uot. phan. (De-
lile.) Même chose que Chatmiae. p^.
ce mot. (b.)
KHOULAN. MAM. r. Choulan.
RHYSARAN. bot. phan. (Delile.)
y. Chaisaran.
KIAI - TSAI. BOT. PHAN. Même
chose queCay-Cu. /^. ce mot. (B.)
KIAMBËAU. BOT. PHAN. r. ClAJt-
BAU.
• ' KIAMPTAL. BOT. PHAN. r.
ClAMPTAI-.
KIANGITCH ou KIANGUITS.
OIS. INums kamtschadales d'une es-
pèce de Canard , yîims liy emails , L. ,
qui signifient également Diacre , et
qui ont été appliqués à l'Oiseau qui
les porte par l'espèce de ressemblance
qu'on trouve entre leur chant et celui
des Diacres russes. P'. Aanga. (b.)
KIATI. BOT. PHAN. F". Giati.
KIBERA. bot. phan. Cette déno-
mination avait été employée par
Adanson (Fam. des Plantes, ï. ii, p.
4i7)pour un genre particulier établi
aux dépens du Sisjmbrium de Linné.
Le professeur De Candolle s'en est
servi pour désigner la cinquième sec-
tion qu'il a établie dans celui-ci (»Sy5/.
KIE laS
yeget. nat. , vol. ii , p. 477 ). V. Si-
SYMBBE. (g..n.)
KIÉBOUL. BOT. PHAN. r. ClÉ-
BOUI..
KIEL. BOT. PHAN. (Rumph , Amh.
T. IV, pi. 65.) Arbrisseau laiteux des
Moluques , dont le suc est employé
dans la teinture et qui , malgré qu'il
ait été figuré , n'est pas encore bien
connu. (b.)
'^KIÉSELGUHR.MiN. (Klaproth,
Annal. Chim. ï. v.) Minéral que ce
chimiste avait reçu sous le nom de
Cendre volcanîîjue de l'Ile-de-France.
Il est d'un blanc grisâtre ou jaunâ-
tre, friable et teiTeux , tendre au tou-
cher et happant à la langue. Sa pe-
santeur spécifique est de 1,37. Il est
composé de Silice, 72; Eau, 21 ; Alu-
mine , 2,5 ; Fer oxidé , 2,5. Il se rap-
proche beaucoup du Tuf du Geiser ,
dont il ne diffère que par une pro-
portion d'eau plus considérable.
KiESELKUPFER , Joliu (Recherch.
Chim. T. II , p. 252 ). V. Cuivre
HYDRO-SILICEUX.
KiESELMAiiACHiT , Hausmann ( T.
III , p. 1029). Variété de Cuivre diop-
tasique, composée de vingt-deux
parties de Silice ; cinquante-quatre
d'Oxide de Cuivre; et vingt-quatre
parties d'Eau.
KiESELCHiEPER. Syn. du Jaspe
schisteux de Brongniart, ou Phta-
nite d'Haiiy.
KlESELSINTER et KlESELTUFF , Tuf
du Geiser , Quartz-Agathe concré-
tionné , Thermogène , Haûy. Variété
de l'Opale hyalite , Beudant.
(g. DEIi.)
* KIÉSELSPATH. min. Nom d'un
Minéral décrit par Hausmann, et qui
a , selon ce minéralogiste, un tissu
feuilleté semblable à celui du Feld-
spath. Ses parties se séparent en
grains; il est transparent et offre un
éclat intermédiaire entre ceux du
Verre et de la Nacre. D'après l'analy-
se qu'en a faite Stromeyer, il est com-
posé de Soude, 0,09; d'Alumine,
0,20; de Silice, 0,70, et de quelques
traces de Chaux , de Fer et de Man-
ganèse. Ce Minéral a été trouvé près
126 KIG
Chesterfield, dans le Massachussets ,
Etals-Unis d'Amérique. (g.)j
KIGGELLA.IRE. Kiggellaria.
BOT. PHAN. Genre établi par Jjinné,
placé par De Candolle dans la famille
des Flacourtianées, mais qui a d'une
autre part des rapports avec les Saray-
dées. Ses fleurs sont dioïques ; les mâ-
le ^ sont pédonculées et disposées par
faisceaux ou bouquets. Leur calice
est concave à di\ divisions très-pro-
fondes , cinq intérieures plus minces
et comme pétaloidcs,^ offrant à leur
base une petite lamelle épaisse et
glanduleuse", qui provient d'un dis-
que périgyne tapissaVit le fond du ca-
lice ; étamines au nombre de dix à
vingt, dressées , placées sur deux
rangs circulaires à la base des divi-
sions calicinales; leurs filets sont
très-courîs; leurs anthères presque
cordiformcs, à deux loges, s'ouvrant
par unpetit orifice terminal. Dans les
fleurs femelles qui sont pédonculées,
solitaires à l'aisselle des jeunes ra-
meaux , le calice et le disque sont les
mêmes que dans les fleurs mâles ; l'o-
vaire est globuleux , sessile , unilocu-
laire, contenant des ovules attachés à
cinq trophospermes pariétaux. Ces
ovules, qui sont pendans, sont au
nombre de deux à trois pour chaque
trophosperme. Les styles sont au
nombre de cinq ou de deux, terminés
chacun par un stigmate bifide. Le
fruit est une capsule globuleuse , co-
riace , s'ouvrant par sa partie supé-
rieure en cinq valves épaisses, inéga-
les, soudées entre elles par leur base,
et portant chacune sur le milieu de
leur face interne deux ou trois grai-
nes dont quelques-unes avortent fré-
quemment. Ces graines ?ont irrégu-
lières et anguleuses, charnues exté-
rieurement, et se composent d'un en-
dosperme blanc et charnu , renfer-
mant un embryon dont la radicule
est inférievue , assez longue et cylin-
drique, et les deux cotylédons planes
€l courts.
Ce genre ne se compose que de
deux espèces , originaires l'une et
l'autre de l'Afrique méridionale.
KIL
L'une , Kiggellaria afr[cana , L., Sp.,
Lamk., III., t. 821 , est un Ai-bustc
ayant les feuilles dentées en scie ,
presque glabres à leur face supérieu-
re ; les fleurs mâles à dix étamines ,
les femelles à cinq styles. La seconde,
Kiggellaria integrijblia , Jacq. , Cuil. ,
2, p. 296, le. rar. , t. 628, qui croît
au cap de Bonne-Espérance, a ses
feuiiles entières, velues des deux cô-
tés ; des fleurs mâles à vingt étamines
et des fleurs femelles dont l'ovaire
porte seulement deux styles, (a. k.)
* KIGGELLARIÉÉS. Kiggella-
rieœ. bot. piian. De Candolle (/-'/•or//'.
Syst., 1, n. 257) appelle ainsi sa troi-
sième tribu delà famille des Flacour-
tianées , composée des genres Klggel-
laiia, Melicytuset Hydnocarpus. f^.
F1.ACOURTIANÉES. (a. r.)
KIKI. EOT. PHAN. V. CiCl.
KILLAS. MIN. Nom donné par les
mineurs du Cornouailles à un ochisle
argileux plus ou moins fissile, et
suivant Brongniart, à toutes les ro-
ches fissiles de ce pays , qui contien-
nent les filons de Cuivre et d'Etain.
(g. DEL.)
KILLINGA. BOT. PHAN. Ce genre
dOmbellifères , formé par Adanson
(Fam. des Plant'., 2, p. 3i), est le
même que \' Jtkamantha de Linné.
V . ce mot. (g..n.) *
KILLINGE.BOT. PHAN. PourKyl-
lingie. V. ce mot.
* KILLTÎNITE ou KILLÉNITE.
MTN. (ïaylor. ) Subslance d'un vert
pâle, mêléde brun ou de jaune, ayant
un éclat vitreux , une structure lamel-
louse, donnant par le clivage un
prisme quadrangulaire d'environ i55.
Elle est fusible au chalumeau. Sa pe-
santeur spécifique est 2,70. Elle est
composée , d'après le docteur Barker:
de Silice, 52,49; Alumine, 24, 5o;
Potasse, 5,00; Oxide de Fer , 2,49;
Oxide de Manganèse, 0.75; Eau,
.5,00; Chaux et Magnésie , o,5o. Ou
la trouve dans des veines de Granité
qui traversent le Micaschiste, à Kil-
liney , près de Dublin en Irlande.
Elle y est associée au Triphane, avec
KIN
lequel elle a quelque analogie d'as-
pect, (g. DEt.)
KINA. BOT. PHAN. Rhcedc [Hort.
lilalab.) et Herniann {Mus. Zeyl.)
ont décrit , sous ce nom vulgaire à
Ce^lan , un Arbre d'oii tlccoulc une
goniuie blanclie , transparente et sans
odeur. Si, comme Rhéode l'indique,
cet Arbre elait son Tsjerou-Panna ,
on devrait le rapporter au Calophyl-
lum Calaba. Burmann ( Thcs. Zeyl. )
a aussi fait mention d'un Kine qu'il
a place dans le genre Inophyllum ,
qui est le même que Je Calopliyllum.
/■". Calophylle.
Plusieurs auteurs ont écrit Kina
pour Quinquina. V. ce mot. (g..n.)
* KININE. CHIM. V. Quinine.
* KJNIQUE. CHIM. P'. Acide.
KINKAJOU. Potos. MAM. Genre
de Carnassiers Plantigrades, ayant
aussi quelques rapports , par ses ca-
ractères zoologiques , soit avec les
Singes et les Makis, soit avec plu-
sieurs Insectivores , soit même avec
certaines Chauve -Souris , et qui mé-
riterait, suivant Fr. Cuvier , à cause
des combinaisons remarquables des
caractères qu il présente , de consti-
tuer à lui seid un ordre particulier.
Son svstème dentaire n'est pas tout-à-
fait celui des Carnassiers; il est en-
core moins celui des Quadrumanes,
mais il tient de l'un et de l'autre.
Les incisives sont, comme chez les
Carnassiers , au nom'ore de six à l'u-
ne et à l'autre mâchoire , et les cani-
nes au nombre de deux. Il y a cinq
molaires de chaque côté et à chaque
mâchoire. Les deux premières , sépa-
rées des canines par un petit inter-
valle , sont, aux deux mâchoires , pe-
tites f t à une seule pointe : ce sont de
vcr'ilables fausses molaires. Les trois
dernières ont la couronne tubercu-
leuse; celle du milieu est la plus
grande à la mâchoire supérieure. A
l'inférieure, toutes les trois sont de
forme elliptique : la première présen-
te deux pointes , mais les autres n'of-
frent qu'une surface unie, et elles
KIN 127
sont opposées couronne à couronne.
Les quatre pâtes sont pentadactyles ;
et chaque doigt est terminé par un
ongle un peu crochu et très-compri-
mé. Le pouce est beaucoup plus
court que les autres doigts, aux pieds
de derrière; le troisième et le quatriè-
me sont les plus allongés. Aux pieds
de devant , les trois doigts du milieu
sonlàpeu prèsde même longueur ; les
deux latéraux sont les plus courts. La
queue , couveite de poils dans toute
son étendue, est longue et suscepti-
ble de s'enrouler autour du corps;
ce qui a suffi pour porter quelques
naturalistes à rapprocher le Potlo
des Quadiumanes , parce que c'est
principalement parmi les Singes que
l'on trouve des espèces à queue pre-
nante; mais ce rapprochement, mo-
tivé d'ailleurs à quelques égards, ne
l'est nullement sous ce point de vue;
car ce même caractère d'une queue
prenante se retrouve, quoique beau-
coup plus rarement à la vérité, dans
plusieurs familles , comme chez les
Rongeurs, les Marsupiaux et les
Curnassiers eux-mêmes. La tête est
globuleuse ; les yeux sont grands , les
oreilles très- simples, sans lobule,
de forme à peu près demi-circulai-
re ; les narines ouvertes sur les côtés'
d'un mufle; la langue, très-douce,
est d'une longueur considérable; les
mamelles sont inguinales et au nom-
bre de deux. Le poil est touffu et gé-
néralement laineux.
Ce genre est formé d'une seule
espèce , placée d'abord par la plupart
des auteurs systématiques parmi les
F'iveira y sous le nom de Viverra
caudivolvula , par quelques autres
zoologistes parmi les Makis. Cuvier
est le premier qui en ait formé , sous
le nom de Kinkajou, un genre par-
ticulier auquel Geoffroy Saint-Hi-
laire a donné le nom latin de Potos.
Les noms de Cercoleples et de Caudi-
volvuLus ont depuis été donnés au
même genre, l'un par Illiger, l'autre
par Duméril et ïiedemann.
Le Kinkajou Pottot , Potos cau-~
divohulus , Geofir. St. -H., est à peu
près de la taille de notre Chat domes~
128 KIN
tique. Il est généralement d'un roux
vit" en dessous et à la face interne des
quatre jambes, d'un roux bnm à
leur face externe et en dessus ; les
pâtes et l'extrémité de la queue sont
même presque tout-à-fait brunes. Le
tour de la bouche est couvert aussi
de quelques poils bruns. Au reste la
coloration de cette espèce est assez
variable : il y a des individus beau-
coup plus clairs que celui d'après le-
quel nous avons fait notre descrip-
tion; et il en est chez lesquels une
portion de la pâte postérieure, et par-
ticulièrement le troisième et le qua-
trième doigt , sont de couleur fauve;
chez d'autres ou distingue sous la
gorge quelques taches de couleur
plus claire que le fond du pelage.
Le Polto habite de préférence les
contrées solitaires ; c'est un Animal
nocturne, d'une démarche lente, qui
se tient habituellement sur les Arbres,
en s'aidant de sa queue qu'il enroule
autour d'une branche. Elle paraît
en effet avoir beaucoup de force, et
il l'emploie souvent, dit -on, pour
tirer des fardeaux assez considéra-
bles. Il atteint avec beaucoup de dex-
térité de petits Animaux dont il fait
sa proie, et il est même à redouter
pour les Oiseaux de basse-cour, qu'il
saisit sous l'aile, et dont il boit le sang
avec une grande avidité, suivant les
récits des voyageurs. Il est cependant
bien loin d être uniquement Carni-
vore; il se nourrit volontiers de ma-
tières végétales ; il aime beaucoup
aussi le miel, et détruit pour s'en
procurer un grand nombre de ruches,
d'où le nom dOurs des ruches ou
d'Ours du miel , qu'il porte dans quel-
ques provinces. Il habite l'Amérique
méridionale , et il paraît même qu'il
existe aussi dans la partie méridiona-
le de l'Amérique du nord. Il se trou-
ve abondamment répandu en plu-
sieurs lieux, et il est nien connu des
Américains , dont il a reçu divers
noms , tels que ceux de Cuchumbi et
de Manaviri. (is.g.st.-h.)
KINKINA. BOT. PHAN. Pour Quin-
quina. V. ce mot. (b.)
KIS
KINNA. BOT. niAN. (Dîoscoride.)
V. CiNNA.
KINO. BOT. PHAN. V. OthÉRO-
CERNE.
KIODOTE. MAM. r. Roussette.
KIOLO. OIS. Espèce du genre
Gallinule, F . ce mot. (b.)
* KIRACAGUERO. bot. pran.
K. Curare.
KIRGAÏSELLI. bot. phan. (Rhée-
de, Malab. T. x, tab. i5.) Même
chose que Bujan-an-Valli. V. ce
mot. (b.)
KIRGANELIA. bot. phan. Genre
de la famille des Euphorbiacées ,
et de la Monœcie Pentandrie, L., ca-
ractérisé par des fleurs monoïques à
calice quinquéparti. Dans les mâles
on trouve cinq élamines , dont deux
plus courtes que les autres et dont les
filets sont soudés en une colonne:
dans les femelles un ovaire, entouré
à sa base d'un petit disque quinqué-
lobé et surmonté de trois styles pro-
fondément bipartis , à trois loges bio-
vulées. Le fruit est une baie trilocu-
laire , et c'est là ce qui distingue ce
genre du Fhyllanthus avec lequel il
a du reste les plus grands rapports. Il
comprend plusieui's Arbrisseaux à
feuilles pinnatifides et à fleurs fasci-
culées. (a. D.j.)
* KIRGHISITE. MIN. Nom donné
par Treutler à un Minéral verdâtre ,
à cassure vitreuse , rayant le Quartz ,
pesant spécifiquement 0,7. On le
trouve en Cristaux maclés dans le
pays des Kirghis. (g. del,.)
* KIR-M\'SCHAK. mam. Nom de
pays du Chaus, espèce de Chat. W.
ce mot. (b.)
* KTRSCHEIN - WASSER. bot.
phan. Eàu-de-vie obtenue des Cerises
par la distillation. P'. Cerisier, (b.)
KISKIS. OIS. Espèce du genre Mé-
sange. V. ce mot. (b.}
*KIS1T. MOLL. Dénomination sous
laquelle Adansou ( Voy. auSénég.,p.
192, pi. i5)a désigné une petite es-
pèce de Nérite marine que Linné a
KL A.
nommée Nerita Magdaienœ , parce
qu'elle se trouve surtout uux envi-
rons des îles Magdeleine. (d..h.)
KITAIBELIE. KUaibdia. bot.
PHAN. Genre de la l'aniille des iMalva-
cecs et de la Monadclpliie Polyan-
drie, étaldi par VVdIdcnow (Aor.
Jet. Saut. Bcr., 2, p. 107, t. 4, f. 4)
et qui pré.-cnte pour caractères : un
calice environné d'un calicide mono-
phylle à sept ou neuf lobes; une co-
rolle évasée , formée de cinq pétales
soudés parla base; des capsules glo-
buleuses, mouosperraes, réunies en
capitule.
Ce genre se compose d une seule
espèce, Kilaibelia vliifoUa, Wilid.,
Waldst. et Kit., Vl.Hung. i , p. 29, t.
Si. Cette Planle vivace , qui croît en
Hongrie et que Ion cultive dans les
jardins, a sestiges dioites, liautci de
deux à trois pieds, cylindriques,
striées, couvertes de poils blancs ; ses
feuilles allerncs, pétiolécs, cordifor-
mes , velues sur les deux faces, à cuiq
ou sept lobes aigus et dentés. Les
fleurs ^ont blancîie:;, axillaires, so-
litaires ou géminées , portées sui-
des pédoncules simples. Les cap-
suies' sont noirâtres et hérissées. Ce
genre est très -voisin des Mauves
el des Guimauves dont il diffère sur-
tout par la disposition de ses capsules
qui sont groupées en capitule et non
réunies circulaircment comme dans
les deux autres genres. (a. b.)
KITRAN ET CHITRAM. kot.
FHAN. T^. Al.KlTr.AN.
KLAAS. OIS. (Levaillant.) Espèce
du genre Coucou. V. ce mol. (b.)
* KL APROTIlIE.'A7a/5/-o//ii<x. bot.
PHAN. Genre nouvellement constitué
parKui)tb;m/////«/^ et Bunpl. Inw.
Gêner. T. vi, p. î23, îab. 537) oui
l'a dédié à la mémoire du célèbre chi-
miste Klaprolh et l'a pl->cé dans la
famille des Loasées. Il appartient à
la Polyandrie Mouogynie, L,., et ses
caractères sont les suivans : calice
supère , persistant , à quatre divi-ions
profondes, ovales et égales eutie
elles; quatre pétales insérés sur le
To.Mi: IX.
KLA 139
limbe cl plus longs que lui , concave;
et légèrement onguiculés; étamines
nombreuses, ayant la même insiM-
tion que les pétales ; les unes p:ir
faisceaux de quatre ou de cinq , op-
posées aux pétales, et fertiles; les au-
tres par cinq , opposées aux divisions
c.dicinales, stériles , poilues, dilatées
en membrane au sommet , et irvé-
gulièrement lobées; anthères bilocu-
iaires, émargiiiccs de chaque côté ;
ovaire presque turbiné , uniloculaire,
renfermant quatre ovules pendans ,
surmonté d'un style quadiilide au
sommet ; baie à trois ou quatre grai-
nes. Ce genre tient le milieu entre
le Loasa et le JSJentzeliai il se dis-
lingue du premier par la structure
de l'ovaire, du second par ses éta-
mines extérieures stéiiles, de l'un
et de l'autre , par le nombre des par-
ties de la fleur , ain<i que par la forme
des étaïuiiies stériles.
Le Klaprothia menfzelioidcs , uni-
que espèce du génie, est une Planle
herbacée, volubile, à rameaux cou-
verts de gros poils rebroussés. Ses
f uîlles sont opposées , dentées et hé-
lissées. Les fleurs, en petit nombre ,
de couleur blanche et accompagnées
de bractées, sont portées ^ur des pé-
doncules terminaux qui deviennent
axillaires et presque dichotomes.
Cette Plante croît dans les Andes
de Quindiu, près de Los Volcancitos,
dans l'Araérique méridionale. (g..n.)
KLAPROTHITE. MiN.Laznliihde
Riaproth; Azuiite, Tyrolile, Worau-
litc. Substance bleue li cristallisant en
prisme droit rhomboïdal d'environ
121° ."o; rayani la Chaux phosphatée;
j-esauteur spécifique, 5,0; iniusible.
Elle paraît être un mélauge de phos-
phate d'Alumine , avec du pho-phate
de Magnésie et du phosphate de Fer.
L'an;! 'y se de Fuchs a donné : Acide
phosplioriqup,4i,8i;Aluinine,55,73;
i\J;igncsio, 91.34; Oxide de Fer, 2,64;
Silice, 2,10; Eau, 6,06. On la trouve
dans des veines <le Quartz Intvrrsant
le Micaschis'e ou le Gneiss, à Worau
eu Slvrie , ou à Werfcn dans le pays
de Sa1zh(0urg. (cdel.)
i3o KLE
* KLAPTMUÏSEN. «or. crypt
(C. Bauhin.) Syn. de Sargassurn bac-
ciferum.' (b.)
* KLEBSCHIEFER. min. Nom
donné par Werner à l'Argile schis-
teuse happante de Ménil-Montant ,
au mlHeii de laquelle se trouve la
Me'nilite. (g.d£jl.)
KLEINHOFIE. bot. phan. Pour
Kleinhovie. V. ce mot.
KLEINHOVIE. KLeinkovia. bot.
PHAN. Génie de la famille naturelle
des Byttnériacées , auparavant placé
parmi les Malvacées , dont les carac-
tères sont: un calice à cinq divisions
profondes^ une corolle de cinq péta-
les, dont un plus long que les autres
est échancré a son sommet; des éta-
mines monadelphes formant un ur-
céole, divisé en cinq branches por-
tant chacune trois anthères ; cha-
cune de ces branches est placée de-
vant un des pétales. L'ovaire est sti-
pité à cinq côtes et à cinq loges conte-
nant quatre ovules. Le i^t^le est sim-
ple, terminé par un stigmate crénelé.
Le fruit est une capsule turbinée ,
renflée , vésiculeusc, à cinq loges mo-
nospermes par avortement. Les grai-
nes sont globuleuses; elles contien-
nent un ey^bryon dont les cotylédons
sont loulés LU spirale autour de la
radicule.
Le Kleinhouia hospita , L. , Cav. ,
Diss. 5, p. 188, t. i46, est la seule es-
pèce de ce genre. C'est un Arbre de
moyenne grandeur , qui croît naîu-
lellement aux Moluques^ à Java,
aux Philippines, et que Rumph a dé-
crit çt figujé sous le nom indien de
Calî-Marus. Ses feuilles sont alter-
nes, pétiolées, cordiformes, acumi-
nées, entières et veinées; ses fleurs
sont purpurines et disposées en grap-
pes axillaires ou terminales, (a. r.)
KLEINIE. K/einia. BOT. phaw.
Trois genres diflereus ont successive-
ment porté ce nom. Ainsi Linné nom-
ma d'abord Kltinia un genre que
plus tard il appela Cacalia% nom qui
a été adopté par tous les botanistes.
KLE
Jacquincn 1765 appliqua le nom de
Kleinia au genre Porophyllum de
Vaillant, qui avait d'abord été con-
servé sous ce nom par Linné. Jiissieu
(Ann. Mus. , 2, p. 4i4), pensantavec
juste raison que le genre établi par
Vaillant devait conserver le nom de*"
Porophyllum, .se servit du nom de
Kleinia pour désig>»er un genre nou-
veau de la famille des Syuanlhérées.
Cependant Persoou , se rangeant à
l'avis de W^illdenow, nomma Jau-
mea. le genre de Jussieu. Néan-
moins nous pensons que c'est ce der-
nier genre qui doit seid retenir le
nom de Kleinia. Voici ses cai-acières :
les capitules sont globuleux ; leur
involucre est hémisphérique, compo-
sé de grandes écailles çbluscs, imbri-
quées et disposées sur trois rangs. Le
réceptacle est nu; tous les fleurons
sont hermaphrodites et réguliers. Les
fruits sont couronnés d'une aigrette
courte , sessile et plumeuse.
Ce genre se compose d'une seule
espèce, Kleinia lineaiifulia , Juss. ,
Anii. Mus., 2 , p. 424, t. 61, f. 1. Pe-
tit Arbuste à feuilles opposées, linéai-
res, connées par la base , simples , en-
tières, poriaiîl des capitules termi-
naux et solitaires dont les fleurs sont
jaunes. Cette Plante a été recueillie
par Commerson vers l'embouchure
du fleuve delà Piata. Le génie Klei-
nia doit être placé dans les Tagéti-
nées. (a.'r.)
* KLEINIEN. POIS. Espèce de Ba-
liste. T^. ce mot. Ce nom a été donné
à quelques autres Poissons comme
spécifique. (b.)
KLEISTAGNATHE. Kleislagna-
tha. CHUST. Fabricius désigne ainsi
son neuvième ordre de la classe des
Insectes ; il correspond à la plus
grande partie des Cr^istacés Décapo-
des que Latreille nomme Brachyures.
V. ce mot. (g.)
* KLETHRA. BOT. phan. Ce nom
employé par Théopliraste pour dési-
gner 1 Aune , est devenu la racine du
nom d'un genre de la famille des Eri-
cinées. V . d-ÉTHRi;. (b.)
KLINGSTEIlN. min. Sai. de l'ho-
nolithe. V. ce mot. (o. del.)
* KLIP-DASS. M\M. C'cst-à-diio
BLuicau fie Roclici . T". Dasi.^-'. (b.)
* KLÎP-SPRENGKR. mam. !Mêmc
chose que Gazelle sautante. J'. An-
tilope, (b)
KLOMICM. BOT. pnAN. Ce genre ,
établi par Adansou dans les Cardua-
cecs , n'a pas été adopté. (G..N.)
KLOl'ODE. Klopod-a. inf. Dans le
Diclionnaiiede Détorville ce nom est
employé pour Kolpode. V. ce mot.
(B.)
* KTjL'K.IA. noT. PiiAN.Le profes-
seur De Candolle (5/^/. Vegct. nat. ,
vol. Il) mentionne un genre établi
sous ce nom par Andicziowski , aux
dépens du Shyjnhriuin de Linné. Des
quatre espèces dont il est composé ,
troisentrentdans la cinquième section
dont Adanson avait autrefois formé
son Kibera; ce sont les Sisjrnbrium
supinum, poljceratium et ligidiun.
L'autre est le Sisynibrium officinale ,
D. G. , ou Erjsunum officinale , L.
Ce genre ne paraît pas devoir être
adopté. P''. SiSYMBRE. (O..JS-.)
KNAVPLA. iJOT. PHAN. CSmith.) r.
Ch.vmagrostide.
KNAUTIK. Knautia. bot. phan.
Linné établit ce genre de la famille
des Dipsacées , et de la Tétrandrie
Monogynie, sur des Plantes que Vail-
lant réunissait au Scabiosa. Adoplé
par Jussieu , il présente les caractè-
re-, suivans : calice propre double,
iun et l'autre supère , l'extérieur
dentelé ou presqu'entier, l'intérieur
urcéolé très-petit , cilié ou plumeux
sur son boid ; corolle dont le tube
est oblong, le limbe à quatre lobes
inégaux , l'extérieur plus grand ;
quatre étamines ; stigmate bifide ;
akène coui'onné par le calice cilié
ou plumeux; calice commun ou in-
volucre renfermant un petit nom-
bre de fleurs égales entre elles , cy-
lindrique, composé de folioles conni-
ventes di-^posées sur un seul rang ;
réceptacle petit, velu; fleurs termi-
nales. Dans son Mémoire sur les Dlp-
KiNE . )3i
sscécs , Th. Couiter a re'.iié de ce
genre les espèces linnécnnes , dont le
calice est aigrette sur son boni , et il
en a foimé le gcnic Picivcephalus.
/'. ce mot. D'un autre côté, il y a
faileulrer le Scabiosa a/vensis , L.,
qui avait été constitué par iichrader
{Cat. Seni. Gott. 18 14) en un genre
distinct sous le nom de Trichera.
Ainsi réformé , le genre Knautia est
composé des espèces suivantes : l'^K.
orientalis , L., espèce assez jolie qui
croît dans 1 Or-ent et que l'on cul-
tiva! dans les jardins de botanique ;
■2° Kn. propontica, L.; 5" A"/î. Ur-
villœif Coult., espèce nouvelle, dé-
couverte par d'Urville dans l'île de
Lcros , et que ce savant navigateur
{Enuni. i4, n. 119) avait confondue
avec le Kn. orientalis; 4° Kn. ari-en-
sia , Coult., ou Scabiosa aruensis, L.
Celle espèce est subdivisée en quatre
variétés qui comprennent plusieurs
Scabieuses des auteurs ; telles sont en-
tre autres les Se. canescens , Balb.;
integrifulia , L.; pubescens , Willd.;
bellidifolia , Lamarck ; sjli'alica , L.;
langifolia, Waldst. et Kit., etc., etc.;
5° Knautia hybride, Coult., ou Tri-
chera kybrida , I\œm. et Schult.
(G..N.)
KNAVEL et RNAVELLE. bot.
PHAN. Ces noms allemands, proposés
fiar quelques botanistes français pour
e genre Scléranthe, désignent dans
Boerhaave le genre nommé Kelezia
par Linné et par les boianistcs. K.
VÉLEZIE. (b.)
*KNÉBILIÏE. Mi-v. LenzetDobe-
reiuer , Phillips, p. 206. Substance
grisâtre ou Ideuatre , opaque, tenace ,
et trouvée seulement à l'éiat massif.
Sa cassure est imparfaitement con-
choïde , et son état est assez vif. Sa
pesanteurspécifiquc est de 5,7 1 4. Elle
est composée , d'après Dobereiner, de
Silice , 02,5 ; protoxiilede Fer, .^2,0 ;
et protoxide de Manganèse , 55, o.
(g. DEl,.)
KISÉiùxV. BOT. rnvx. Lourciro
[Tlor. Cochinch. , éd. Willd. , p. 74i) a
formé sous ce nom un genre de la
Diœcic iMonandric, L., auquel il a as-
i3a . KNI
sî§,'në les caractères suivans : fleurs
dioïques; dans les mâles, le calice est
nul; la corolle est monopétale , tubu-
Icuse; le limbe à trois divisions con-
nivcntes, aiguës, extrêmement lai-
neuses; dix à douze anthères dispo-
sées circulairement sur un filet dila-
té (androphore). Les fleurs femelles
ont un calice infère , très-court ; une
corolle comme dans les fleurs mâles ;
v.n ovaire arromii, velu, surmonté
d'un stigmate ï^essile et laciiiié. Le
fi uit e-.t une baie ovale , succulente et
renl'ermant une graine pourvue d'un
arille.
Le Knema corticosa , Lour., est un
grand Arbre des forêts de la Cochin-
clïine , dont l'écorce est épaisse , les
rameaux asccndans , les feuilles lan-
céolées, ti es- entières , glabres, al-
ternes et péliolées. Les fleuis , dispo-
sées sur des péiloncules teiminaux,
ont la corolle brune à l'extérieur et
d'un jaune rougeâtre intérieurement.
(G..N.)
KNEPIER. BOT. piiAN. On désigne
quelquefois sous ce nom le genre Me-
llcocca. V. ce mot. (a. Rf)
KNI FA. BOT. PHAN. Adanson
formait sous ce nom tiré à la roue de
la loterie un genre composé des Mil-
lepertuis à deux styles. ^b.)
KNIGHTIE. A'///;§'///i<7. bot. phan.
Genre de la fajnille des Protëacées et
de la Tétrandrie iVIonogynie, L., éta-
bli par R. Brown dans son excellent
travail sur celte famille {Lin. Trans,,
\o, p. igS). Voici les caractères de ce
genre : calice régulier, formé de qua-
tre sépales roulés en dehors; étami-
nes en même nombre attachées vers
le milieu de la face interne des sépa-
les; ovaire tiès-allongé, appliqué sur
un disque hypogyne formé de quatre
corps glanduleux, à une seule loge
contenant quatre ovules ; stjle tiès-
long; stigmate rende en massue al-
longée, strié loxîgitU'!inalenient. Le
fruit est un follicule simple , allongé,
coriace, terminé par une longue poin-
te formée par le style persistant, à
une seule logeconîenar.t qualie grai-
nes membraneuses et ailées dans leur
KNO
partie supérieure seulement. Une
seule espèce compose ce genre qui a
beaucoup de rapports avec le Rhopa-
la, dont il diffère par ses graines au
nombre de quatre , ailées seulement
à leur partie supérieure. ..
Le Knigktia excelsa , Brown , loc. '^
cit. , t. 2 , est un grand et bel Arbre
originaire de la jNouvelle-Zélande.
Ses teuilles sont coriaces , éparses ,
pétiolées, oblongues, dentées en scie.
Los fleurs sont géminées, très-lon-
gues, formant des épis axiliaires,
presque globuleux. Les fruits d'envi-
1 on trois pouces de longueur sont ve-
lus, (a. k.)
KNIKOS. BOT. pliAN. (Théophras-
te.) D'où Cnicus. P^. ce mot. (jb.)
KNIPHOFLl. bot. phan. L'J/e/ris
Uvaria, L., forme le type d'un genre
établi sous le nom de Kniphojia par
Mœnch. Dans cette Plante, les éta-
niines débordent le calice, ce quia
paru à l'auteur du genre un caractè-
re suffisant pour le distinguer des es-
pèces du genre Veltlicimia , auquel
Gledilsch l'avait réuni , et dans le-
quel les élamines sont plus courtes
que le calice. (g..n.)
KNOWLTONIE. Knowltonia. bot.
phan. Ce genre , établi par Salisbury
[Frodr., 572) pour quelques espèces
du genre Adonis de Lmné , a été
nommé Thebesia par Neckerel y/na-
meiiia par Venteuat. Mais le nom de
Salisbury est généralement adopté.
Les cinq espèces qui composent ce
genre sont toutes originaires du cap
de Bonne-Espérance ; elles sont viva-
ces , et par leur port elles ressem-
blent beaucoup plus à des Ombellifè-
res qu'à des Kenonculacécs, bien
qu'elles appartiennent réellement à
celte dcinière ramilîe. Lrurs racines
sont fa-ciculécs; leuis feuilles sont
rndicales , simples ou divisées en lo-
bes nouibreux cl pinnalilides , roides
et coriaces. La hampe est di cssée , ra-
meuse surtout vers la partie supérieu-
re où elle lormc une sorte d'ombelle
composée, accompagnée d'uninvolu-
crc irrcguHer, formé de plusieurs fo-
KNO
lloles simples ou découpées. Le cali-
ce est pentasépale régulier; la corolle
formée de ciuq à quinze pétales élalés
sans appendice à leur onjj;let ; les ét;i-
mines et lis pistils sont Tort nom-
breux; ces (lernieis bonl placés sur
un réceptacle globuleux. Ils se com-
posent d'un ovaire ovoïde, compri-
mé , uniloculaiie , monosperme, d'un
style long et grêle et d'un stigmate
très-petit et simple. Les fruits sont
autant de cariopses monospeimes un
peu charnues en dehors. Ce genre
lient le milieu entre VHydrastis et
VAciunis; il a les fiuils chai nus du
premier et les fleurs du second. Tou-
tes les e.-.[)èces de KnowUonia sont
acres et vésicantes. (a.r.)
KNOXIE. Knoxia. bot. phan. Ce
genre de la famille des Rubiacées, et
de laTélrandric Monogynie , L.,aété
établi par Linné et ainsi caractérisé
par Jussieu (Mém. sur les Rubiacées,
p. 5): calice quadrifide; corolle tubu-
îeuse, iiliroin)e, dont le limbe est
quadrifide ; quatre étamines ; fi uit di-
visible en deux coquespresqu'arron-
dies , acuminées, planes d'un côté ,
convexes de l'autre, attachées par
leur partie supérieure à un axe fili-
forme. Le type de ce genre est le
Knoxia zeylnnica , L., uomnié P^is-
sadali par Hermann et Adanson.
L'autre espèce {K. coj-yrnbosa) est
aussi une Plante des Indes-Oi ieiita-
les , dont Gaertner a figuré le fruit
(de Fruct. i, t. 25). Ce sont de^ her-
bes à fleurs terminales ou axillaires ,
disposées en épis ou en corymbes.
Jussieu pense que les espèces A Huus-
lorna qui ont les loges de l'ovaire
monospermes , sont congénères du
Knoxia. Rœmcr et Schultes [Syst.
Veget. 3, p. 552) ont, d'après les ma-
nuscrits de WilldenoAV , décrit deux
Plantes de l'Amérique méridionale ,
sous les noms de Knoxia simplex et
de K. dichotoma , que Kuuth [Nov.
Gen. et Spec. 3, p. 34i et 548) a fait
rentrer dans le genre Spennacoce de
Linné. /^. ce mot. (g..n.)
* KO. BOT. PHAN. Et non Co. Ce mot
désigne , au Japon , deux Plantes
KOA i53
très-difFérenles : le Riz et une es-
pèce de Courge , Cucuihita hispida ,
Thunb. En Norw^ège , on donne ce
nom à la résine du Sapin. (g..n.)
KOALA. Vliascolarclos. mam.
Blainvllle a donné le noui de F/ias-
co/a/-c/ci5( c'est-à-dire Ours à poche)
à un genre fort remarquable de la
grande tribu des Marsupiaux, qu'il
a eu l'occasion de voir à Londres il y
a quelques années , qu'il a fait dessi-
ner et qu'il a le premier décrit (dans
le Bulletin de la Société Philomatique,
T. V, i8i6, p. io8). On a donné de-
puis quelques autr* descriptions du
même Animal, mais toujours seu-
lement d'après des dessins. Aussi
croyons-nous devoir nous attacher à
celle de Blainvllle, que nous citerons
même textuellement. « Intermédiai-
re , dit ce savant zoologiste , aux gen-
res Phaianger, Kanguroo et Pha.sco-
lome, ses caractères principaux sont :
six incisives supéiieures, les deux
intermédiaires beaucoup plus lon-
gues ; deux inférieuies comme dans
les Kanguruos; cinq doigts en avant ,
séparés en deux paquets opposables ,
l'intérieur de deux ; cinq en arrière,
le pouce très-gros, opposable, sans
ougie; lesdeuxsuivans plus petits et
réunis jusqu'à l'ongle; la queue e.\-
trêinement courte. De la grosseur
d'un Cliien médiocre, cet Animal a le
poil long, touffu, grossier, brun-
chocolat; il a le port et la démaiche
d'un petit Ours; il grimpe aux Ar-
bres avec beaucoup de facilité : on le
nomme Coluk ou Koala dans le voi-
sinage de la rivière Vapauni dans la
Nouvelle-Hollande. »
Nous compléterons autant que pos-
sible cette description, soit d'après la
figure qui fait partie de la collection
des vélins du Muséum d'Histoire na-
turelle, soit au moyen d'autres do-
cumens. Le dessous du corps et la
partie interne du membre antérieur
sont bl;;ncs , aiusi que la face con-
cave des oreilles , qui est couverte
de très-longs poils. La tête est peu
allongée, assez globuleuse; les na-
rines presque teruiinales et entourées
?:ï4. ko a
d'un inutle assez étendu vers le fioii! ;
les oreilles sont arrondies, et roeù
est à peu près cluttaln; nous notons
celle couleur i);uce qu'elle se re-
trouve également stir toutes les figu-
res du P/mscolarctos que nous avons
vues. Il pnraît certain qu'il n'existe
de canines qu'à la mâchoire supé-
rieure: mais on n'est pas d'accord sur
leur nombre, non plus que. sur celui
des molaires. Cuvier a décrit et même
figuré ce genre dans son Règne Ani-
mal , en lui couservant son nom de
pays, Koala. Il nous apprend que le
Koala passe une partie de sa vie sur
les Arbres , l'aufre dans des taniè-
res qu'il se creuse à leur pied , et
que la niètc porte long-temps son -pc
tit sur son dos ; ce qui s'accorde bien
avec ce que nous avons rapporté pré-
cédemment d'après Blainville, et ce
qui le confirme entièrement; mais que
penser de ce qu'ajoute l'illustre pro-
fesseur? Suivant lui, le pouce man-
querait au pied de derrière , et le pe-
Inge serait de couleur cendrée. Cette
dernière circonstance peut assez bien
s'expliquer par la supposition que ks
deux naturalistes ci-dessus nîenlion-
ncs auraient connu deux espèces dlfic-
rentes, l'une cendrée, l'autre brune;
supposition qui même ne serait pas
sans quelque fondement, d'autant plus
que les oreilles ont une forme beau-
coup moins arrondie dans la figure de
Cuvier que dans celle de Blainville.
JNous remarquerons d'ailleurs que le
Vélin du Muséum représente le Koa-
la de couleur cendrée , et c'est aussi
cette couleur que lui a supposée
Goldfuss en le figurant (Mammif , ^'^
cah. , 1817 ) sous le nom de Lipurus
cineretis : réunion de circonstances
qui nepermet pas de douter dercxis-
lence de Koalas cendiés. Quoi qu'il
en soit, on a encore beaucoup plus de
peine à concevoir une dissidence d'o-
pinions sur un caractère aussi impoi -
tant et aussi tranché que celui dei
l'absence ou de la présence du pou-
ce, surtout quand, suivant Blainvil-
le, ce doigl aurait un volume consi-
dérable. L'auteur du dessin d'ap;cs
lequel Cuvier a fait sa description,
KOG
aurail-il onns le pouce, et causé ain-
si une eri-eur? Il est difficile de croire
à une pareille inexactitude. Mais
comment imaginer aussi que le pouce
ait pu être ajouté dans la figure de
Blainville, figure exécutée avec un
grand soin? Une addition ne serait-
ellepas encore beaucoup moins vrai-
semblable qu'une omission ,si grave
qu'elle pût être? On n'admettra pas
d'ailleurs qu'un naturaliste aussi
exact que Blainville ait pii , au sujet
d'un Animal qu'il a vu lui-même,
commettre une aussi grave erreur.
Aussi , à moins de vouloir que le
Koala et le Phascolarcios soient des
Animaux tout-à-fait différens, et de
genres entièrement distincts, ce qui
ne nous paraît guère plus vi'aisem-
bbdjle , il semble difficUe de ne pas
se ranger à l'opinion de Blainville , et
de ne pas admetti'e avec lui que le
genre Koala ou Pliascolarctos a un
pouce assez gros, opposable aux autres
doigts, et non onguiculé. (,is.g.st.-h.)
KOB. MA.!\i. Espèce du genre An-
tilope , difFérenle du Koba , mais qui
habite aus^i le Sénégal , oir elle est
connue sous le nom de petite Vache
!)rune. /'. Antilope, (is. o.st.-h.)
KOBA. M.4M. Syn. d'Antilope du
Sénégal. P'. ce mot. (e.)
* ROBALTBLUTHE. min. (Wer-
ner.) J^. Coba.t.t.
* KOBEZ. OIS. Espèce du genre
Faucon. F", ce mot. ,, (e.)
KOBRESIA. BOT. PHAN. y. Co-
lîRÉSIE.
KOCHIA. BOT. PHAN. Genre de la
famille des Chéuopodées, et de la
Pentandrie Digynie , L., établi par
Uoth {in Schiad. Juurn. 1800, 2,
p. Ô07, t. 11) et adopié par Rob.
Brown {F/odr. FI. Nov.-Holland., p.
409) qui l'a aiiisi caractérisé : périan-
thc monophyllc, quinquéfide , les de-
coupures appendiculées; cincj étami-
nes insérées à la base du périanlhe ;
r;tricule déprimé, renfermé dans ce-
lui-ci; graine horizontale à tégument
simple , dépourvue d'albumen , ou
KOE
n'eu contenant seulement qu'une
faible quantité ; embryon couçbé ,
non spiral. Ce genre, conslitud aux
dépens fies Sa/sola de Linné, est
susceptible, selon R. Brown , d'être
subdivisé en deux , savoir : Kochia,
dont les appendices du périantbe sont
subulécs, épineuses , et la graine dé-
pourvus d'albumen; 71 illemetia ,
dont les appendices sont membra-
neux et dilatés , et les graiues munies
d'un albumen peu abondant. Ces rli,
visions n'onl été employées que com-
me sections d'un même genre par
Schulles {System. Veget. 6, p. 244}.
Cet auteur en a décrit , d'après Rolli,
iScbrader et Brown , douze espè-
ces dont plusieurs avaient appartenu
au genre Chenopodium. Ce sont tles
Plantes herbacées , qui croisseut dans
les lieux sablonneux , humides, et en
général salés , de l'Europe et de la
Russie asiatique. (g..n.)
KOLLERIE. Kœleria. bot. phan.
Willdcnow [Sp., pi. 4, p. 760) a
fait sous ce nom un genre nou-
veau que Poileau avait décrit aupa-
ravant sous celui de Riimea. l'er-
soon s'est servi du nom de Kœleria,
pour désigner un genre de Graminées
qiii pour son port se rapproche des
Phléoles et des Vulpins, tandis que
par ses caractères il a de l'analogie
avec les Alra et les Avoines. Sa lépi-
cène est à deux valves comprimées
en carène, contenant de deux à cinq
fleurs; leur glume se compose de deux
valves, l'extérieure qui est entière à
son sommet porte un peu au-dessous
de sa pointe une petite arête courte;
l'intérieure est bifide. Le fruit est
nu, c est-à-dire non enveloppé par
la glume. Persoou a réuni dans ce
genre peu naturel le Toa cnslala de
Linné , VJira pallesiaca d'Allioni ,
le Festucaphleoldes de Villars , VAini
pubescens de Vahl. De Candolle y a
ajouté le Festuca caljcina de La-
marck et deux espèces nouvelles qu'il
a nommées Kœleria albescens elKœlc-
ria macilenta. Beauvoisy a également
joint quelques autres espèces prises
dans les genres Foa, Phalaris et Fes-
KOE ,55
KOELLEA. BOT. phan. Biria ,
dans sa Dissertation sur les Renoncu-
lacées publiée en 18 n, a nommé ainsi
un genre qui était établi depuis 1807
par Salisbury, sous le nom d'Era/i-
t/iis. Le genre Roberiia de Mérat
(Flore Paris. 1812) est encore le
même que celui-ci. V. Eranthis.
(G..N.)-
KOELLIA. uoT. pii.vN. Le Thy-
mus rirginicus , L. , était nommé
Kœllia capitala par Mœnch.; mais
cette Plante a été placée par Michaux
[J'ior. Boreali-Amer. 2, p. 6) dans le
genre Brac/iysiemum que l'on a réuni
au Pycnani/iemum (i\i même auteur.
F'. Pycj^anthème. (g..n.>
KOELPINIA. BOT. phan. Pallas a
constitué, sous ce nom, un genre qui
a été réuni au Lampsana par Linné
fils et au Rhagadiolus par Schreber
et Willdenow. H. Cassini s'est servi
de ce mot pour désigner la Plante
de Pallas , comme un sous-genre au-
quel il a assigné des caractères très-
détaillés, et que nous n'exposerons
pas ici, parce qu'ils seront plus
lard implicitement reproduits à l'ar-
ticle Rhagadiole. (g..n.)
* KOELREUTERA. bot. crypt.
(Hedwig.) f^. FuNAiRE.
KOELREUTÉRIE. Koelreuteria.
BOT. PHAN. Genre de la famille des
Sapindacées et de l'Octandrie Mono-
gynie, L., établi par Laxmann ( Nov.
Comm. Pelrop.,\id, , p. 56i, t. 18) pour
le Sapindiis chinensis de Linné fils.
Ce genre offre un calice monosépale
campanule, à cinq divisions très-pro-
fondes; une corolle de quatre pétales
étalés, onguiculés et appendiculés au-
dessus de leur onglet , disposés de
manière qu'il semble que le cinquiè-
me manque ; huit étamines dressées ,
appliquées sur un disque hypogynè
et sinueux ; anthères introrses à deux
loges s'ouvrant par un sillon longi-
tudinal; ovaire allongé à trois an-
gles saillans , à trois loges contenant
chacune deux ovu!e^ superposés , at-
tachés à l'angle interne. Le style ' qui
se confond insensiblement avec le
i36
KOE
sommet de l'ovaire , se termine par
un stigmate â trois branches allon-
gées et presque sétacées. Le fruit est
une capsule vesiculeuse tiès-renûée ,
à trois loges contenant chacune une
ou deux graines globuleuîes, renfer-
mant un embryon l'oulé cii'culaire-
jueut sur lui-niome.
Le Koel/euteiiapaniculata , Lamx.,
loc. c//., l'Hérit., Sert. AngL, t. 19,
est un petit Arbre originaire de la
Chine et de l'Afrique. Il peuts'clever
à une hauteur de quinze à vingt
pieds. Ses feuilles sont alternes, pé-
tiolées . imparipinnées , composées
ordinairement de tieize à quinze fo-
lioles ovales , très-profondément et
inégalement dentées; ses fleurs sont
jaunes , assez petites , formant une
panicule ou grappe ra?neuse à l'ex-
trémité des jeunes rameaux. Cet Ar-
bre est naturalisé dans nos jardins
oii on le cultive en pleine terre. Il se
plaît dans les Iipux ombragés et un
peu humides. On le multiplie de
graines, de maicotles ou de lejelons.
Ses Ueui s s'épanouissent en juin.
Persoon avait établi une seconde
espèce de Kuelreuteiia sous le nom
de K. trifida , mais celle espèce fait
aujourd'hui partie du genre Lfruillea
de Ivunlh.
Le nom de Koelreuteria avait en-
core été donné à d'autres Plantes.
Hedvvig nommait ainsi un genre
de Mousses qu'd a appelé plus lard
Tunnria , e.\. Murray avait donné le
même nom au GineAia de Linné.
(A. R.)
KO l!ilGlE. Kœ/ii if la. bot. phan.
Genre de la famille des Polygonées, et
de laTriaudiicTrigynie,L., compo.^é
d'une seule espèce, Kœnigla islandi-
ca, L., Lamk., 1)1., t. 5i. C'est une
petite Plante herbacée, annuelle, qui
croît sur les bords maritimes de ! Is-
lande et des mers polanes. De sa racine
partent de. ix ou tiois tiges grêles, d'un
à dpu': pouces de longueur, dressées
ou étalées , glabres, ainsi que les au-
tres parties delà Plante; chaque tige
porte diins sa longueur une ou deux
feuilles alternes, obovales - obtuses ,
rétrécies à la base , et deux ou trois
KOK
autres rapprochées les unes des au-
tres au sommet de la tige où elles
forment une sorte d'involucre. A la
base de ces feuilles on trouve deux
stipules très-larges, minces et sca-
rieuses. Les fleurs sont fort petites ,
réunies en assez grand nombre à l'ais-
sdle des feuilles supérieures. Leur
calice est regullei- , profondément
triparti. Leurs étamines , au nombre
de trois , sont insérées à la base des
'divisions caiicinales. L'ovaire esl sur-
monté de deux ou trois stigmates ses-
siles. Le fruit est un akène enveloppé
dans le calice. (a. k.)
* KOES-KOES. MAM. 7^, Pha-?
LANGER.
* KOGO. OIS. Espèce du genre
Philédon. K. Philédon. (dr..z.)
* KOGOLCA. OIS. Espèce du
génie Canard. ^. ce mot. (dr..z.)
KOHLENBLENDE. min. (De
Boru.) Syn. d'Anthracite. K. ce mot.
KOHLENHORNBLE^DE. min.
Nom allemand donné par Bayer à une
maîière noire , fibreuse , qu'on liouve
dans la Rétinite de Saxe , et qui a été
prise d'abord pour du Ciiaibon, eu-
suite pour de l'Anthracile, et enfin
pour de l'Amphibole charbonneux.
Vauquelinya reconnu les principes
suivans : Silice , 5o; Carbone, .^3;
Alumine, 11 environ ; Fer, 6. La pla-
ce de ce Minéral n'est pas encore bien
déterminée, et l'on ne peut dire si
c'est une espèce niinéralogique réelle
ou un Mméral déjà connu, nxêlé avec
du Caibone. P^. Rétinite. (g.)
* KOIWU OL-COIWU. KOT. PHAN.
Syn. finlandais du Bouleau, Belula
alba, L. (b.j
KOKERA. BOT. PHAN. Adanson
nommait ainsi un genre de la famille
des Amaranthacées , et dont VjJchj-
rantkes alù&si/na étnit le type. C'est
le même que le Digéra de Foiskahl.
K. DiGÈRK. (G..N.)
* KOKO. OIS. Espèce du genre
Ibis. y. ce mot. (b.)
KOL
KOLA. BOT. PHAN. Même chose
que Cola. (b.)
* KOLAH. MAM. Même chose que
Koala. V. ce mot. (is.g.st.-h.)
KOLBIA. EOT. riiAN. (Adanson.)
Sy n . de Blairia,e\. q u' i 1 ue fa u t pas con-
foiidre avec Kolbie. f^'. ce mot. (b.)
KOLBIE. Kolbia. bot. phàn.
Genre établi par Palisot- Beauvois
(Flore d'Oware et de Bénin , vol- 2 ,
p. 91, t. 120) qui l'a placé dans la fa-
mille des Cucurbitacces el dans la
Diœcie i'entandi ie , L. , avec les ca-
ractères suivans : fleurs dioïques; les
mâles ayant un calice à cinq lobes;
une corolle à cinq divisions profon-
des, bordées de glandules; appen-
dice formé de cinq lanières lancéo-
lées, pélaliformes, de couleur bleue,
bordées de longs cils plumeux, al-
ternes avec les divisions de la corolle;
cinq étaniines libres , insérées sur le
bord de la couronne, à filets courts
et à anthères counivcutes. Les fleurs
femelles ne sont pas connues.
Le Kolbia elegans a été découvert
par Palisol-Beauvois , dans le royau-
me dvi Bénin en Afrique. C'est une
belle Plante à tiges sarmenteuses ,
pourvues de vrilles et de feuilles al-
ternes , pétiolées , li'ès-glabres , ova-
les, aiguës, entières et écliancrées
en cœur à la base. Elle a des fleurs
rouges , portées sur des pédoncules
qui partent d'un pédondule commun
et axillaire.
Le Kolbia d'Adanson est synonyme
àe Blairia. F", ce mot. (g..n.)
KOLIML. BOT. PHAN. f^. COLINIL.
KOLLYRIÏE. MIN, Cette subs-
tance qui ressemble à de la gomme ,
a la cassure vitro-résineuse , et se
décompose en partie à l'air , est re-
gardée maintenant comme une véri-
table espèce. Elle est formée d'un
atome de trisilicate d Alumine com-
biné' avec dix-huit atomes d'Eau.
Elle donne beaucoup d'Eau par la
calcination. F". ilRGiLE Collyrite.
(g. DEL.)
KOLMAN. BOT. CRYPT. [Lichens.)
KOL i57
Le genre formé sous ce nom par
Adarisou qui le plaçait parmi le»
Champignons, répond à nos Colle-
ma. V. ce mot. (a. f.)
* KOLOTES. REPT. SAUH. Syn. de
Calotes ou G;dèotc. Les anciens dési-
gnaientainsi le Gecko, /^.cemot. (b.)
KOLPODE. Kolpoda. inf. Genre
de l'ordre des Gymnodés dans la
classe des Microscopiques, établi par
MûUer, adopté par Bruguière et par
Lamarck, et dont les caractères que
nous avons cru devoir réformer sont ;
corps membraneux , transparent, of-
frant des globules plus gros que sa
molécule constitutive , atténué au
moins vers l'une de ses extrémités ,
plus ou moins variable, mais sans
divergence , ni replis membraneux ,
ni cavité creusée en bourse dans son
étendue. Les Kolpodes seront ainsi
distingués des Amibes dont ils n'ont
pas les prolongemens layonnés qui
en changent si fort la physionomie,
des Paramiscies dont ils n'ont point
les replis, des Bursaires qui sont ex-
cavées. Nous en connaissons plus de
vingt espèces dont le plus grand
nombre vit dans les infusions ; quel-
ques-unes se trouvent dans l'eau des
marécages , il en est peu ou point de
marines, encore que l'eau des Huîtres
en fournisse , mais il faut que cette
eau soit déjà corrompue. Ce sont des
membranes vivantes, translucides,
variables , nageant avec plus ou
moins de gravité en glissant sur les
objets ou entre deux eaux. Un natu-
raliste italien, Losana, a récemment
publié dans les Annales de Turin,
une monographie de ce genre, oii le
nombre des espèces est immense ,
mais les figures qui accompagnent ce
travail sont si grossières , représen-
tent des formes tellement bizarres et
peu naturelles , outre que les des-
criptions qui accompagnent ces fi-
gures sont insuffisantes , qu'il nous
serait impossible d'en citer aucune ,
parce que, dans notre esprit de cir-
conspection , nous ne tenons pour
existantes que les espèces qui ont été
vues par plusieurs observateurs e^-^
i38
KOL
perimenlcs , dont nous avons le-
trouvé nous-mêmes des individus
identiques ou du moins des espèces
voisines qui nous en démontraient la
possibilité. Les Kolpodes se subdivi-
sent naturellement en deux sous-gen-
res :
f YiBRioNiDEs, ayant leur corps
plus ou moins spatule et allou;j;é
d'un côté , comme en bec ou eu for-
me de cou auquel il manquerait une
tête. La plupart étaient des Vibrions
pour nos prédécesseurs, mais n'ol-
frant pas le moindre rapport de for-
me ou d'organisation avec les An-
guilles du vinaigie qui sont le type de
ce genre , nous avons du les en éloi-
gner. Les Kolpoda truncala, N.; l^i-
brio utriculus, MUll.,Inf., tab 19, f.
i5, Encycl., Vers. 111., p. 4, f 28, et
fasciolarls, N.; Vibriofasciula, Miili.,
Jnf., pi. 19, f. 18-19, Eucycl., pi. 4.
f. 29, 5o , donnent une idée de la for-
me des Animalcules que nous en rap-
prociions.
tf Kolpodes proprement dits ,
qui , quoique atténués antérieure-
ment, ne se prolongent jamais de ma-
nière à s'éloigner de la forme angu-
leuse ou de poire. Ce sont en géoéi'al
les plus variables. Les espèces re-
marquables sont : Kolpoda cosmo-
polita, N., que nous avons rencontré
très-fréquemment dans toute fOrte
d'infusions et auquel on doit rappor-
ter une multitude d'Animalcules des
anciens micrograpbes , représentes
dans les figures 8 et 9 de la planche 28
de Gleichen ,1, a ù c d , et 2 4 de la
planche 4 de Joblot , etc., etc. Il iaut
bien distinguer cette espèce terminée
antérieurement en bec assez aigu , de
celles qui sont obtuses, beaucoup
plus difformes , et que ces auteurs
nomment Cornemuses dorées et
Pandeloques ; celles-ci sont des Ami-
bes.— Le Kolpode Pintade n'est pas
une espèce pioins singulière de ce
sous-genre; on en avait confondu
deux autres avec elle. Nous les avons
ainsi distinguées : \^ Kolpoda Melea-
^■m,MiiU., pi. i4, f. 1-6, Enc^cl.,
pi. 6, f. 17-2; — 2'' Kolpoda hirudi-
jiacea, N.; Meleagrls , Miiil., pi. i5,
KON
f. 1-5, Encycl., pi. 6, f. 23-a5 ; —
5° Kolpoda Zigœna , N. ; Meleagrls ,
Mull.,pl. , i5, f. 4-5,Encycl., pi.
6, f. 26-27. Le Kolpode Rein, Kol-
poda Ren , Miill.jlnf. , tab. i4, f.
20-21 , Encyci. , pi. 7 , f. 20-22 ,
appartient encore à ce sous- genre.
Cette espèce presqu'arrondie , plate,
translucide , nage gravement dans
l'eau oii l'on met tremper des qr.eues
de bouquets au bout de peu d'heu-
res d'infusion; on la rencontre aussi
dans les infusions de Foin, et dans
les ruisseaux qui bordent les prai-
ries, (b.)
^ KOL-QUALL. bot. phan. (Bruce.)
Syn. à.'Euphorbia antiquorum , L,
(B.)
KOLUPA. BOT. PHAN. (Adanson.)
Syn. de Gomphrène. (b.)
KOMANA. BOT. PHAN. (Adanson.)
Genre lornié de VHypericum monogy-
nuni , qui n'a pas été adopté. (b.)
KOME ou "SVASL bot. vn<^\
Qu'on aaussiécrit Corne. (Kœmpfer.)
Syn. i iponais de Riz. (b.)
KOMMiïRIH.BoT. PHAN.(DeIile.)
Syn. arabe de Poirier. (B.)
* KOMO - GOMMI. J^. CokE-
GOMMI.
KONDEA. OIS. Espèce du genre
Couroucou. r . ce mot. (b.)
* KONDYLIOSTOME. Kondj-
Uostotna. inf. Genre de la classe des
Microscopiques et de l'ordre des ïri-
chodés , formé aux dépens des Tri-
chodes de Millier, ainsi caractérisé :
corps c^lindracé , avec un orifice
buccal latéralement situé à la partie
antérieure amincie , garnie tout au-
tour de cils vibraliles , plus longs
que ceux qui se montrent tout autour
ou sur quelque autre partie de l'Ani-
mal. Les deux espèces qui composent
ce genre se liouvent dans l'eau de
mer , et même dans l'eau douce long-
temps gardée. La première, K. hage-
imla,^., Trlchoda patula , Miiil.,
Inf., p. 181, pi. 20, f. 5-5; Encvcl. ,
pi. 5i, f. 23-25, est ventrue , épais-
sie dans la partie postérieure , araiu-
KOO
cic maïs obtuse eu avant, cl .sc)'ai^ue
vérilahle Bursaiie, si des ])oils très-
fins n'en garnissaient tmit le poiu toux*
et si elle n'avait de longs cils vibra-
tiles autour de l'orilice. La seconde,
Kondjliu^lunia Liniaciua, ]N. , Tri-
chocla païens , IMûll., Inf. , p. i8i, pi.
a6, f. 1S2 ; Eucycl. , pi. i 5, f. 3i-a;3 ,
est allongée, amincie en queue que
l'Animal contourne vivement pour
se retourner, avec l'orifice buccal s'e-
largissant un peu en forme de cure-
oreille. Elle parait glabjè, si ce n'est
sur ce qu'on peut nommer les lèvres
où se voient des cils Irès-pronoilces,
brillans. (b.)
KONIG. BOT. l'iiAN. A<lanson
CFam. des Plantes , II , p. 42o) avait
fcjr^jid , sous ce nom, un genre aux dé-
pens des .Hyssiirnàc Linné. Ce genre
n'est conside'ré que comme une sec-
tion par le professeur De Candolle
[Syst. Veget. nat. T. Ii , p. 5i8) qui
lui a donné le nom de Lohularia sous
lequel Desvaux l'a aussi distinguée
génériquemcnt. V. LourLARiA.
(G..N.)
* KOMLTTE. Mix. Nom donné par
Macculocli à une substance qui pa-
raît n'être autre chose que la Silice
pulvérulente. (g.del.)
KONITE. MIN. /^. CONITE.
* KONOKARPOS, bot. phan.
(Adanson.) Syn. de Conocarpe. V. ce
mot. (B.j
KOOKI.l. BOT. PHAN. Pour Coo-
kia. V. ce mot. (i.)
* KOON. EOT. PHAK. Sous ce nom,
Gaertner [de Fruct., vol. 2, p. 486, t.
180) a décrit un fruit originaire de
Gevlan. Ce fruit est composé de co-
ques ovales comprimées, indéhis-
centes et munies de deux petits tu-
bercules pues de leur point d'attache.
Chaque coque est uniloculaire et ne
renferme qu une seule graine sans
albumen , dont la radicule occupe
une moitié de la loge partagée par un
prolongement de l'ombilic , tandis
que les cotylédons repliés eu hame-
çon occupent l'autre moitié. Gaert-
ner présumait que ces coques avaient
KOS
»■>*>
été rassemblées sur un réceptacle
commun , et qu'elles devaient appar-
tenir au genre Ocliita. Ce lapproche-
ment ne paraît pas avoir clé admis.
(G..N.)
* KORALLION. polyp. r. Co-
lîAII..
KORAX. OIS. Syn. de Corbeau
devenu scientifiquement spécifique
du Corbeau noir. F", ce mot. (u.)
RORDÉRA. IJOT. CRYPT. {Cha?npi-
giions ) Ce genre , établi dans la cin-
quième section de la fnmille des
Champignons d'Adanson , n'a point
été adopté, non plus que la circons-
cription vicieuse de la famille entière
teUe que l'avait établie cet auteur,
xidanson rapportait à ce genre le Co-
rail of un gii s de Vaillant , ^Bot. Paris.
tab. 8, lig. 1 . C'est le Mesenterica ar-
gentea de Persoon , Merulius arge/i-
tcus de Pries , Byssiisparietina de De
Candolle. (A. F.'
KOREITE. WIN. S^n. de Pago
ou Piei re de Lard. (g del.)
* KOREINBL BOT. phan. Espèce
du genre Gualterie. F', ce mot. {!&.)
KORKIR. BOT. CRYPT. {Lichens.)
Adanson a placé ce genre dans la se-
conde section de sa monstrueuse fa-
mille des Champignons. 11 répond
aux genres Opegrap/ia , Graphis , Le-
cidea , Variolaria , Ferrucaria et
Parmelia d'Acharius. Ce genre n'a
point été adopté. (a. F.)
* RORKOR. POIS. Espèce arabi-
que du genre Perche. (B.)
RORN. BOT. PHAN. Ce mot signifie
Blé dans les langues d'origine tudes-
que ou geinianique. (J^-):.
* ROROVIR. BOT. CRYPT. /^ ,%-;
ROVife.
* RORROS. REPT. orii. Rein-
wardt, naturaliste hollaudais , a im-
posé ce nom au Coluber cancellatus
d'Oppel. (B.J
RORSAC. MATH. V. CORSAC.
* RORUND. MIN. r. Corindon.
ROSARIA. BOT. PHAN. Le genre
i4o KRA
établi sous ce nom , par Forskahl
(Flor. yEgypt.-Jrab. p. i64) , est le
même que le Dorstenia de Linné, et
l'espèce qui leconstitue(^05ûn'cJ^ora-
kahlei, Gmel) doit être rapportée au
Dorstenia radiata , Lamk. P. DorstÉ-
NIE. (G..N.)
* KOSLORDYLOS. rept. saur.
D'oîi Crocodile, f^. ce mot. (b.)
* KOSSAIF. BOT. PHAN. Même
chose que Chasser. /^. ce mot. (e.)
* KOSTER. POIS. r. Esturgeon
ÉTOILE.
* KOSTERA. VOIS. (Lepéchin. )
F". Esturgeon Schype.
* KOTNON et KOTON. bot.
PH.iN. Syn. arabes de Gossypium in-
dicum. r. Cotonkier. (b.)
» KOTTOREA. ois. Espèce du
genre Barbu. V. ce mot. (b.)
KOULAN. MAM. V. Choulan.
KOULIK. ois. Espèce du génie
.fflracari. V. ce mot. (b.)
KOCPARA. MAM. (Barrère.) Nom
de pays du Crabier, espèce du genre
Chien, l^ . ce mot. (b.)
KOUPHOLITHE. min. Nom don-
né à une variété de Préhnite en pe-
tites lames prismatiques. V. PbÉh-
NIT£. (G. DEL.)
KOUROU-M.\RY. BOT. PHAN. Bar-
rère donne ce nom de pays au Ro-
seau, des tiges duquel les Sauvages
de la Gulane font leurs flèches. Les
uns regardent cette Plante comme le
Saccharum giganteum , les autres
comme le Gala/rga arundinacea. (b.)
KOUXEURY. POIS. Ou ne sait à
quel genre rapporter ce Poisson des
lacs de l'AmOrique méiilionale dont
on ne connaît que le palais rugueux
comme une lime, et qui sert aux
naturels pour râper et polir le bois.
(b.)
KRACKEN ou KRAKEN. moll.
Animal fabi leux , auquel on attri-
buait une taille gigantesque , et dont
le cerveau malade de Denys Montfort
voulut faire un Poulpe , capable
d'avaler une Frégate, ce qu'il a fait
KRA
représenter par une estampe dans la
détestable édition de Bufibn par Son-
nini. V. Léviatan. (b.)
, KR AMERIE. Krameria. bot. ph an.
Genre établi par Lceding, ayant de
grands rapports avec la faimlle des
Polygalées, et faisant partie de la
Téirandrie Monog} nie , L. Ses carac-
tèies sont : un calice profondément
quadi iparti , à divisions presqu'éga-
les colorées à leur face interne et
marquées de veines anastomosées ;
une corolle de deux ou de trois
pétales situés à la partie supérieure
de la fleur, redressés, longuement
onguiculés et soudés ensemble par
leur base ; trois ou quatre étamines
placées immédiatement au-dessous des
pétales vers la partie supérieure d% la
fleur et composées d'une anthère uni-
loculaireappendiculée t. son sommet,
à peu près conique, bilobée inférieu-
rement et s'ouvrant par un petit ori-
fice terminal ; cette anthère est con-
tinue ou articulée avec le sommet.
Au-dessous des anthères, mais sur
le même plan on trouve deux ap-
pendices écailieux, très-obtus, pres-
sant l'ovaire latéralement. Celui-ci
est libre, ovoïde, co!nprimé,à une
seule loge contenant deux ovules op-
posés et suspendus. Le style est en
général de la longueur des étamines,
recourbé et terminé par un stigmate
très-petit et à peine bilobé. Le fruit
est sec, globuleux, hérissé de pointes
épineuses à une loge contenant une
ou deux graines suspendues. Celles-
ci se composent d'un tégument pro-
pre recouvrant un gios embryon
dont la radicule est terminée vers le
bile , et dont les cotylédons sont très-
épais et très-obtus. On compte sept
espèces de ce genre qui toutes sont
originaires de l'Amérique méridiona-
le ; ce sont des Aibustes rameux,
portant des feuilles alternes, simples
ou Irifoliolées , des fleurs sessiles ou'
pédonculces placées à l'aisselle des
feuilles des jeunes rameaux, l-.es ra-
cines de plusieurs des espèces de ce
genre et entre autres celles des Kra-
meria triandra et K. ixioides , qui
croissent au Pérou , sont employées
en médecine sous le nom de Ratan-
hia. Ces racines sont rameuses, li-
gneuses , d'un brun rougeàlre , d'une
saveur très-asiringenle. On les em-
ploie surtout dans le traitement de la
diarrhée chronique. (a, r.)
* KRANCHIL. maM. r. Kan-
CHIL.
KRANHIA. BOT. PHAN. (Rafines-
que.) Genre formé pour le Glycine
fiutescens , mais qui n'a pas été
adopté sous ce nom. A'. Glycine, (b.)
* IvllAPFlA. BOT. PHAN. Le genre
de Renonculacées établi sous ce nom
par Ue Candolle {Sys/. A'a/. t^eget. i,
p. 828), n'est qu'une espèce de Re-
noncule. /"'. ce mot. (a.r.)
KRASCHENNINIKOWIA. bot.
PHAN. Sous ce nom pationimique
presqu'impossible à prononcer , Gul-
denste>lt avait étaiili un genre qui
se trouvait précédemment tbrmé par
Adanson. A . Ecjrgtie et Diotide,
(B.)
* KRATA. ois. Même chose que
Cata. y. ce mot. (b.)
KREIDEK. bot. phan. Adanson a
formé , sous ce nom , un genre com-
posé de la réunion du Scoparia et du
Capraria de Linné, y. ces mois.
* KREUZSTEIN. min. (Werner.)
f^. Harmotome.
KRIGIE. Kiigia. BOT. phan. Gen-
re de la famille des Synanthérées ,
Chicoracées de Jussieu , et de la Syn-
^énésie égale, L. , établi par Schreber
et adopté par Wiildenov?, Cassini et la
plupart des auteurs. Il est ain->i caiac-
téri>é : iuvolucrc dont les folioles sont
presque sur un seul rang, égales,
appliquées , oblongues, bmcéolées ,
membraneuses sur les boids; récep-
tacle absolument nu ; calatbirle com-
posée de demi-fleurons nombreux et
hennaphi oilues ; akèues courts , pen-
tagones, noiiâtres, com'ue tronqués
au sommet, munis de cotes longitu-
din^des, siriés transversalement, sur-
montés d'une aigrette double , l'ev-
KRU i4i
térieure courte, composée do cinq
paillettes membraneuses , presque ar-
rondies ; l'intérieure longue, formée
de cinq soies capillaires, légèrement
plumeuses. Le Krigia virginica ,
Wdld. , ou Hyoseris virginica , h. ^
est le type de ce genre. C'est une pe-
tite Plante herbacée qui a le port
des Taraxacum , et qui croît aux
Étals-Unis de l'Amérique septentrio-
nale. Caasini a proposé d'y joindre
V Hyoseris montanade Michaux, qui
par les caractères de sa fleur con-
corde avec ïeKrigia virginica. (g..n.)
* KRLSOMÉTRIS.'ois. (Aristote.)
Probablement le Chardonneret, (b.)
KROCKERIA. bot. phan. Nec-
ker {Eleni. Bol., n. 1097) adonné
ce nom à un genre qui rentre dans
V Unona de Linné. Mœnch a aussi
employé la%iême flénoinination pour
un autre genre formé sur le Lotus
eclulis, L. Seringe [in De Cand. Prod.
Syst. T'eget., 2 , p. 209 ) en a consti-
tué la première section du genre Lo-
tus. /-^. LOTIER. (G..N.)
* KRUBERA. BOT. phan. Hoff-
mann ( Umb. <Jen.,^. io4) a établi
sous ce nom un génie dont le Tordy-
lium peregrinum de Linné forme le
type. Celte Plante est une espèce de
Cachrys , selon Sprengel. y. Ca-
chryde. (g..n.)
* KRDEGERIA. bot. phan. (Nec-
ker, Elem. Bot., n. iSSg.) Syn. de
P'ouapa d'Aublet. J^. ce mot. (g..n.)
* KRUSENSTERNE. Krusem-
terna. polyp. Genre de l'ordre
des Milléporées dans la division des
Polypiers entièrement pierreux et
dout les caractères sont : Polypier
dendro'ide en forme de coupe ou d'en-
tqnnoir, à expansions grossièrement
treiUissces , couvertes en dessus de
protubérances planes irrégulières ,
criblées de pores, lisses ou légèrement
striées en dessous. lia été établi par La-
mouroux dans son exposition métho-
dique des Polypiers , et il ne renfer-
me encore qu'une espèce qui ne par-
vient qu'à une taille médiocre. D une
sorte d'empâtement par lequel lePo-
iA2 KUA
lypier se fixe aux rochers , s'clcvc
une ou plusieurs expansions apla-
ties, irrégulièrement contournées,
formées d'un trèi-grand nombre de
rameaux courts, épais, anastomosés
et représentant un réseau grossière-
ment madlé. Chaque pstit rameau est
comprimé latéralement , lisse ou lé-
gèrement strié en dessous , plus ou
moins ondulenx sur ses côtés , et sa
surface supérieure est couverte de
grosses verrues aplaties, tantôt sépa-
rées par une sinuosité assez profonde,
tantôt continentes entre elles ; chaque
verrue est criblée de petits pores an-
guleux, inégaux, qui sont les orifi-
ces de cellules tubuleuses perpeudi-
cidaires au Polypier et qui pénètrent
toute sa substance , de sorte que cel-
le-ci est très-légère et fragile. La cou-
leur de ce Polypier est d'un blanc
grisâtre lorsqu'il est desséché , elle
est verte ou rosâtre pendant la vie
des Polypes. L'espèce unique de ce
genre est le Krusensterna verritcosa ,
qui vit dans là Méditerranée , la mer
dès Indes , celles du Groenland et
dulvamtschalka. (e.d..l.)
* K.TEIS. coNcn. xVristote désigne
sous ce nom une Coquille bivalve
munie de charnière et cannelée , oii
l'on a cru reconnaître un Peigne , une
Bucarde , etc. (b.)
KUAPvA. BOT. PtTAN. Bruce qui
uousapprcnd que c'est le nom donné,
par les Abyssins , aux graines de V E-
rytluina iiidica {!'. EuYTHaiNfi) , ra-
conte à cette occasion une chose assez
remarquable, et qui donne l'étjmo-
logie du mot Karat , employé dans
l'évaluation du poids de l'or et des
pierres précieuses. Le voyageur an-
glais assure que lorsque les semences
du Kuara sont sèches elles sont tou-
tes d'une égale pesanteur, et que de
temps immémorial les Smgilas de
l'Afrique s'en servent pour peser la
poudre dor. Ils les nomment îvarat.
L'évaluation par Karat passa dans
l'Inde , et de l'Inde en Europe , lors-
que les pierres précieuses s'y intro-
duisii-ent avec le luxe de l'Orient,
(B.)
KUH
* KUDARI. M.vM. y. Musc ù l'ar-
ticle Chevrotain. (b.)
KUDDAMULLA. bot. phan. Syn.
de 3logorium Samhac. V. Mogori.
(E.)
* KODÏCI-VALLT. bot. phan.
fRhéede , Hort. Mal. 8, t. 27.) Plante
imparfaitement connue de la côte de
Malabar , dont lo port offre assez de
rapports avec celui des Liserons, (b.)
K.UEMA. BOT. cuYPT. ( Champi-
gnons. ) Ce genre , formé par Adan-
son , répond à V ^ga/'icus alneus de
Linné et paraît être le Schizophyl—
lum de Fries. V. ce mot. (a-ï'O
* KUGERCK.MAM./^.EcuREuii,
SUISSE.
KDHNIE. Kuhnia. bot. piian. Ce
genre appartient à la famille des Sy-
nanthérées , Corymbifères de Jus-
sieu, et il a été placé dans la Pen-
tandrie Monogynie , par Linné à qui
on en doit Ictablissejnenl. Ses ca-
ractères , d'après H. Cassini , sont :
involucre cylindracé , formé île fo*
lioles irrégulièrement imbriquées;
les extérieures courtes, lancéolées;
les intérieures longues, linéaires; ré-
ceptacle petit , plane et nu; calathide
sans rayons, composée de plusieurs
Ileurons égaux , réguliers et herma-
phrodites; ovaires cylindracés , his-
pidules, striés et surmontés d'une
aigrette plumeuse. Les corolles sont
glandideuses , et les anthères sont li-
bres ou très-fiiiblement soudées en-
tre elles , et surmontées d'un appen-
dice arrondi. La liberté îles anthères
est une structure as3ez remarquable
dans la famille des Synaolhérées ; ce-
pendant on ne doit pas , ainsi que
i observe Cassini, lui attacher une
trop grop grande importance, puis-
que plusieurs espèces des genres
Ecllpta , Zinnia , Helianthus , Arte-
niisia , etc. , ont aussi leurs anthères
non-cohérentes , sans que pour cela
on ait songé à les distraire de la Syn-
génésie. Jussieua indiqué 'a réunion
(lu genre Kuhnia avec le Liatris , et
Gaertner a placé dans le genre Crito-
nia , la seule espèce connue de sou
KUN
temps. Cependant Kuulh (A'op. Gê-
ner, et Spec. Plant, œquin. T. fV,*]x
io4) l'a couservé en lui .ijoufant une
nouvelle espèce. Cassini le place dans
la tribu des Eiipaloiice,s pi es du gen-
re Coleosanlkiis. L'cspèci; qui a servi
de type à Linné est le Kuhnia Bupa-
torioides , Plante hcrb;»ccc, indigène
de la Pcijs\lvanie, en Amérique. Mi-
chaux a rapporté à cette espèce, sous
le nom de Ciitonia Kuhnia que lui
avait imposé Gaertner, une Plante
qui en a été séparée par Cassini et ap-
pelée Kuhnia paniculata. h'Eupato-
riurn cancscens d Ortega , indigène
de rî!e de Cuba , a été réuni au Kuh-
jiia par Ventenat , et nommé Kuhnia
rosmarinifolia. Enfin Kunth [loc. cit.
p. io5 , lab. .^09) a donné le nom de
Kulinia arguta à sa nouvelle espèce
qui a été trouvée, par Ilumholdt et
lioupland, près de la ville de Fo-
pa.van , dans l'Amérique niéridio-
nî>le. (G..N.}
KUimiSTERA. lioT. PHAN. ( La-
marck et Jussieu. ) Syn. de Petalos-
temum. V. ce niot et Daléa. ;e.)
* KULA. BOT. THAN. V. Cola.
* KULE. BOT. PHAN. T'. Calab.
KUMARI. BOT. PIIAN-. Syn. indou
à\ltue uulgaris , L., dont Mé.iicus
proposait de faire un genre sous le
nom de Kumaha. (b/
KUMRAH. ma:vi. Et non Cumrach.
(Shaw.) Ce serait le nom, en Barbarie,
d'un prétendu métis de l'Ane et de
la Vache. T^. Jtjmart. (b.)
* KUINDM.IÎVNIA. but. phan. Le
Sium siculum , L., dont les pétales
sont jaunes, le fruit cylindrique et
les iuvolucres polyphylles, a été sé-
paré sous ce nom générique par Sco-
poii. Antéiieuremcnt , Adaiison en
avait constitué son genre Arduina.
Le i?/G«c//a///a de Necker paraît arssi
leur être congénère. (g..n.)
KUNTHIE. Kunlkia. bot. phan.
Genre dédié à notre|fcni et collabo-
rateur C.-S. Kunth pfr llumboldlet
Bonpland( Plant. Equinox. :2,p. ii2.S,
t. 12a). Ce genre qui fait partie delà
KUP ,43
famille des Palmiers offre les carac-
tères suivans : fleurs hermaphrodites
et fleurs fomelles placées sur des ré-
gimes différens sur le même individu.
Les fleurs hi rmaphrodilcs ont un ca-
lice double , l'un el l'aulie à trois
divisions profondes, l'extérieur plus
court ; les élamincs au nombre de
six , ayant les filets libres , un ovaire
à trois loges, surmonté d'un style
épais et trifide. Le fruit est une baie
globuleuse et monosperme , dont
l'embryon est placé à la base de l'en-
dospernie. Les fleurs femelles ont
leur calice extérieur simplement tri-
denté , et leur ovaire surmonté de
trois styles. 'Lq Kunlkia montana ,11.
et B., loc. cit., est un Palmier de
moyenne grandeur dont le stipe grêle
s'élève à vingt ou vingt quatre pieds ,
tandis que son diamètre est d'à peine
un pouce. Ses frondes sont pinnées •
ses régimes raineux d'abord renfer-
més dans des spathes polyphylles.
Il croît dans les lieux montueux et
tempérés du royaume de la Nouvelle-
Grenade, et se retrouve jusqu'à une
hauteur de huit cents toises au-dessus
du niveau de la mer. Les habitans le
connaissent sous le nom vulgaire de
Cana de la T'ibora. (a. r.)
* KUNTSN. BOT. PII AN. Même
chose que Conlsjor à Java. V. ce
mot. (B.)
* KUjNZIA. bot. PHAN. Sprengel a
donné ce nom générique au T/garea
de Pursh ou Furshia de De Candolle.
r^. PUKSHIE. (G..N.)
* KU[>FER , KUPFERGLAS ,
f;.UPFERKIES. MIN. ( \\ erner. ) P'.
Cuivre.
* KUPFERGLIMMER. min. (Wer-
ner.) /^. Cuivre abséniaté.
* KUPFERINDIG. min. ( Brei-
ihaupt, Hoffmann, Handh. deiMin.
T. IV, p. 178.) Substance tendre, opa-
que, d'un bleu Indigo, tirant quelque-
fois sur le bleu noirâtre, se présentant
en masses aplaliesou en rognons sphé-
roïdaux , à surface cristalline, ayant
une cassure conchoïdale, un éclat
faiblement résineux, une pesanteur
144
KUR
spécrfique de 3, 81. Au clialumeau ,
elle brûle avant le degré de la chaleur
rouge, avec une flamme bleue , fontl
en un globule qui est forlemeot agité
et donne , à la fin , un bouton de Cui-
vre. Leonhaidla regarde comme une
variété du Bunt-Kupfereiz ou Cuivre
pyriteux hépatique. On la trouve à
Sangershausen en Thuringe , et à
Leogang dans le Salzbourg. (g. bel.)
* KUPFERI^AZUR. mïn. (Wer-
ner.} J^. Cuiyre CAnBONAxÉ.
* KUPFERSMARAGD.MiN.(Wer-
ner.) J^ . Cuivre dioptase.
* KUPFER- VITRIOL, min. (Wer-
ner.) P', Cuivre sulfaté.
KUPHEA. BOT. FHAN. Pour Cu-
phea. P'. ce mot. (b.)
* KURKA. bot. phan. Même chose
que C'-irca. /^. ce mot. (b.)
* KURRAKKAÎN. bot. phan. On
mentionne sous ce nom une Grami-
née indéterminée de l'île de Ceylan ,
qui est probablement quelque Ëleu-
sine , peut-être un Paspale , et la
même que Caracan , Coracan ou
Couracan , des autres parties de l'In-
de , d'oii serait venu le nom scienti-
fique de Coracana , donné à l'une de
ces Graminées. (b.)
* KURTE. Kurtus. pois. Genre de
la famille des Squammipennes, dans
l'ordre des Acanthoplérygiens de Cu-
vier , formé par Bloch , adopté par le
compilateur Graelin, et caractérisé
ainsi : coips ovale, comprimé, ca-
réné en dessus et comme bo^su(d'oii
le nom de Kurte); mâchoire infé-
rieure plus courte que la supérieure ;
dorsale moins étendue que l'anale et
placée plus avant: dents en velours ;
les écailles plus fines que dans les
genres voisins. Ce genre est encore
peu nombreux, et peut-être même
une seule espèce y peut être placée
avec cerlilude; c'est le Kurte blo-
CHIEX, Kurtus irulicus. , Bloch , pi.
169, magnifique espèce qu'on dirait
une lame d'argent poli de dix pou-
ces à un pied de longueur , avec des
lâches dor sur le dos, et quatre
KYL
marques d'un beau noir sur la mê-
me partie qui se relève en bosse; les
pectorales dorées sont bordées de
rouge , les autres nageoires sont d'un
bleu céleste éclatant, li^érées de jaune
ou de blanc. Il n'existe que deux
ravcyis à la membrane branchiostè-
ge; la caudale est fourchue et l'anus
rappioché de la gorge. D. 17, P. i5,
V. 6 , A. 02, c. 18. Ce n'est qu'avec
doute qu'on peut rapportei à ce genre
le Bodian-OÉillère de Lacépède, ori-
ginaire d'Amboine , qui est le Kur-
tus palpebrosus de Schneider. Cuvicr
pense que ce singulier Poisson , mieux
observé qu'il ne l'a été jusqu'ici,
pourra devenir le type d un genre
nouveau. (b.)
* KYBERIA. bot. phan. INecker
( Elern. Bot. , n. 81 ) a séparé , sous ce
nom générique , l'espèce de Bellls ,
L. , dont la tige est caulescente. Ce
genre n'a pas été adopté. P^. Pâque-
rette. (g..n.)
* KYDIE. Kydia. bot. phan. Genre
établi par Rovburgh {PL Cor. 3, p.
1 1) et rapproché, par De CandoUe, de
la famille des Dombéyacées. Son ca-
lice est campanule , à cinq dents , en-
vironné par un involucelle de quatre à
six folioles soudées avec le calice ; sa
corolle formée de cinq pétales étalés
obliquement, obcorddormes , plus
longs que le calice ; ses éta mines réu-
nies par les filets en un tube cylindri-
que, qui se divise supérieurement eu
cinq branches portant chacune qua-
tre anthères à leur sommet; l'ovaire
est simple , surmonté par un style tri-
tide que terminent trois stigmates di-
latés; capsule globuleuse, triloculai-
re , Irivalve , contenant dans chaque
loge une graine dressée. Ce genre se
compose de deux espèces, Kydia ca-
lycina , Roxb., loc. cit-, t. 21 5 , et .AT.
fratenia,loc. cit., t. 216. Ce sont deux
beaux Arbres originaires de la côte
de Coroniandel et de l'Jnde , portant
des feuilles alternes péliolécs , à cinq
lobes nigus et à cinq ner\ lires, et dc-j
fleurs blanche^disposécs enpanicu-
les. (a.b.)
KYLLINGIE. Kyllingia ou Kyl-
LAB
linga. BOT. l'HAN. Genre de la fa-
mille des Cypcracees , et de la Trlan-
drie Monog>nie , L. ,;qui tient en
quelque sorte le milieu entre les gen-
res Ma fisc us et Cjpcriis dont il se
distingue à peine. Ses c'pillets sont
réunis en un ou phisieuis capitules
globuleux; ils sont coniprinu's , al-
longés, contenant une oudeux fleurs,
dont une est rudinicnlaire ; les d>'ux
écailles extérieures sont plus petites
et roides ; les deux inté.ieuies sont
carénées, renfermant une tieur. her-
maphrodite , et quelquefois une se-
conde fleur munie d'une seule écaille
neutre ou mâle. Les étamincssonl au
nombre de trois ; l'ovaire est lenticu-
laire, surmonté d'un style bifide et
de deux stigmates filiformes. Le fruit
est un akène conipiimé, nu , c'est-à-
dire dénué de soies hypogynes. Les
espèces de ce genre sont des Plantes
herbacées, ayant leur chaume trian-
gulaire sans nœuds, garni inférieu-
rement de feuilles engainantes Les
espèces croissent dans Tlnde , l'Amé-
rique , etc. L'une des pb.s commu-
nes est la KyUingia inonocei)hala ^
Roitb., Gram. i,5, t. 4, f. 4, ainsi nom-
mée parce que ses épillels ibmieut
un seul capitule globuleux au som-
met du chaume , accompagné d'une
LAB 145
ou deux feuilles linéaires formant uu
involucre. Elle croît dans l'Inde ,
aux îles de France et de Bourbon ,
et à Port Jackson de la INouvelle-Hol-
lande. C'est ci Ite espèce que Forster
[Ge/i. 65) a indiqucie sous le iionr de
Tkiyocephalon nemurale. (a. r.)
KYlNODON. RF.i'T. OPH. Klein ,
dans son Tentamen herpctulogiœ , for-
mait sous ce nom un genre qui ré-
pond aux véritables Vipères. (b.)
KYPHOSE. Kjphosus. rois. Ce gen-
re douteux , établi par L icépède sur
un dessin de Commerson, se trouve
le même que celui sur lequel le con-
tinuateur de Bcflbn avait déjà établi
le genre Dorsuaiie, et qui est repro-
duit à la planche 8 du tome m de
son Ichthyologio. Cuvier . qui con-
serve le genre K.phose avec doute,
le place dans la funilie des Sq'iam-
mipennes de l'os die des Acanthop-
térygiens. /^. Uorsuaire. (b.)
KYRSTEiMA. BOT. pijax. Genre
établi par ÎNcckcr [Elein. Bot., m
i46) aux dépens des Eupatoiium de
Linné. Il coirespond, selon Cassini ,
au Batschia de Mœnch , genre qu'il
ne faut pas confondie avec d autres
du même nom établis par Gmelin,
Thunberg et Vahl. (g..n.)
L.
LiABARIA. MOLi,. Nom donné par
Adanson (Voyag. au Sénég.,p. io5 ,
pi. 7, fig. a) à une très-belle espèce
de Pourpre qui est le Purpurea coro-
nata de Lamaick. (i)..H.)
* LABAR.RA (petit), rept. oph.
Le Seipent très-venimeux de !a
Guiane , mentionné sous ce nom de
pays, paraît être l'Elaps galonné.
^. ViPÈf^E. (b.)
.'LABATIE. Labatla. bot. phan.
Le genre constitué sous ce nom par
Swartz, est le même que le Pouteria
établi auparavant par Aublet. f.
Poutérie. (g..n.)
LABBE. OIS. Syn. vulgaire de Ster-
coraire parasite, y. ce mot. (dr..z.)
LABDANUM. bot. phan. r. La-
DANUM.
* LABE. rois. Espèce de Cyprin.
y. ce mot. (b.)
TOSW. IX.
146 LAB
LABELLE. Labellum. bot. phan.
On appelle ainsi dans la famille des
Orchidées la division interne et infé-
rieure du calice, qui offre en général
une forme et un aspect tout-à-fait
différens des autres parties de la fleur.
Ou la désigne aussi quelquefois sous
le nom de Tablier, f^. Orchidées.
(A. R.)
* LABEN. BOT. PHAN. L'Arbre de
Madagasc;ir que Rochon désigne
sous ce nom paraît appartenir ou
genre Caloph^lle. f^. ce mot. (b.)
* LABEO. POIS. L'espèce désignée
par Aristote sous ce nom paraît être
la même chose que le Chalu ou Cha-
îne de Rondelet. /^. Vergadelle et
Labéon. (b.)
LABEON. Labeo. pois. Sous-genre
de Cyprins. P^. ce mot. (c.)
LABER. bot. phan. L'un des sy-
nonymes d'Aioës dans Sérapion , se-
lon quelques-uns de ses traducteurs.
(B.)
LABERDAN. pois. L'un des noms
vulgaires de la Morue, f^. Gade. (b.)
* LABERIS. REPT. oPH. Espèce du
genre Couleuvre. F', ce mot. (b.)
* LABP:UM. bot. crypt. {Champi-
gnons.) Fries a ainsi nommé la secon-
de division du genre Poljpurus ,àont
les espèces ont le chapeau fixé par le
côté à un pédicule allongé. F". Poly-
l'ORE. (G..N.)
*LABIATIFLORES. LaUatiflorœ.
lîOT. PHAN. Ce nom a été donné par
De Candolle (Annales du Muséum
d'Hist. Nalur. T. xix) à un groupe
de la famille des Synanlhcrées, que
Lagasca [Amenidades Natur. de las
Espanas) a publié de son côté sous
le nom de Chœnanthophorœ . C'est en
1808 que le botaniste français a fait
connaître à l'Itisiitiit le résultat de
ses travaux , mais il ne l'imprima
qu'en 1812. Lagasca avait rédigé ses
observations dès i8o5, mais il les
avait conservées en manuscrit jus-
qu'en 1811. Quoi qu'il en soit de la
priorité du nom lionné à ce groupe ,
les deux botanistes sus-mentionnés
sont assez d'accord sur sa composi-
LAB
tion. L'un et l'autre y réunissent les
Synanlhérées dont le caractère essen-
tiel consiste dans le limbe de la co-
rolle divisé en deux lèvres , l'exté-
rieure plus large que l'intérieure.
Le professeur De Candolle place ses
Labiatiflores entre les Chicoracées et
les Cinarocéphales de Jussieu ; il y
dislingue trois sortes de corolles : 1°
celles à lèvre extérieure quadridentée,
l'intérieure réduite à un seul filet;
2'^ celles à lèvre extérieure tridentée ,
l'intérieure profondément divisée en
deux filets j 3° celles à lèvre exté-
rieure tridentée, l'intérieure biden-
tée. Cependant quelques calathides
de Labiatiflores ont leurs corolles
centrales régulières , et les margi-
nales n'ont point de lèvre intérieu-
re. Ces diversités dans la structure
des corolles de ce groupe, ont paru
assez importantes à l'auteur pour que,
d'après leur considération , d ait par-
tagé les Labiatiflores en quatre sec-
tions. La première se compose des
genres Bainadesia et Bacazia , dont
les corolles offrent la première sorte
de structure ci-dessus désignée. La
seconde section, caractérisée par ses
corolles à lèvre intérieure partagée en
deux lanières filiformes, est subdivi-
sée d'après la considération de l'ai-
grette. Les genres à aigrette plumeuse
et sessile, sont au nombre de trois,
savoir : Mutisia , Dumerilia , Cha-
brœa. Les Chœtanthera , Homoian-
thus ^ Plazia, Onossris, C/ariunea,
Leucœria et Chaptaha, composent la
suijdivision dont l'aigrette est poilue
et sessile. Celle-ci est stipilée et poi-
lue dans le Dolichlasium. C'est enco-
re d'après la considération tle l'ai-
grette qu'est subdivisée la troisième
section , celle dont les corolles of-
frent la troisième soi te de structure
ci -dessus mentionnée. Les genres
Perdicium , Trixis, PruusUa et Nas-
saiH'ia, possèdent une aigrette poi-
lue; elle est plumeuse dans les Sphœ-
rocephalus, Panagj/u/n , TiiptUium
et Juiigia; enfin, elle n'existe pas
daus \i: Pamphalea. Les Labiatifloies
douteuses sont les genres DeneAia,
Disparago, Polyachurus, Leria. Tous
ces genreb sont indigènes «lu iNou-
veau-Monde , et même de l'Améiique
méridionale, excepté le Càaptalia. Se-
lon H. Cassiiii , le groupe des Labia-
liflores fait partie (sauf quelques geu
res dont la slructuie de la corolle a
été mentionnée) des deux tribus qu'il
a établies sous les noms de Mutisiées
et de Nassauviées. ^. ces mots. Mais
comme plusieurs Mutisiées croissent
en Afrique , il s'ensuit que les Labia-
tiflores ne sont pas des Plantes dont
les limites géographiques soient aussi
marquées que le professeur De Gan-
dolle l'a prétendu.
Les Ouoséridées ( Onoser'ulœ ) de
Kunth ( ISou. Gen. et Sp. Plant,
asquin. T?. iv, p. 4) qui font partie
de la section qu'il nomme Cardua-
cées , contiennent, d'après leur au-
teur, la plupart des Labiatifloros.
/^'. OnosÉridées. (g.n.)
LABIDE. Labidus. iNs. Genre de
l'ordre des Hyménoptères , section
des Porte- Aiguillons , famille des Hé-
térogynes , tribu des Mutillaires, éta-
bli par Jurine et adopté par Latreillc
avec ces caractères : mandibules très-
arquées ; palpes maxillaires aussi
longs au moins que les labiaux , com-
posés de quatre articles; antennes
insérées près de la bouche. Les La-
bides différent desDoryles, dont ils
sont cependant très-voisius, par les
mandibules qui sont plus grêles et
plus longues dans ceux-ci ; par les
palpes maxillaires qui sont très-
courts et composés de deux articles
chez les Doryles, et par les cellules
cubitales qui sont en plus petit nom-
bre dans ces dernières. Ces Hymé-
noptères sont propres à l'Amérique ,
tandis que les Doryles n'habitent que
l'Inde et l'ancien continent. La cel-
lule radiale des ailes supérieures des
Labides est ovale et allongée ; elles
ont en outre trois cellules cubitales ,
dont la première est presque carrée ,
la seconde plus petite et recevant la
premièx'e nervure récurrente , et la
lrv.iisième grande , atteignant le bout
de l'aile et ne recevant point de ner-
vure récurrente. Le premier segment
L\B
>47
de l'abdomen a ses côtés relevés , et
il a la forme d'une selle à Cheval. Les
jambes vont en s'élargissant vers
leur extrémité , et les épines qui
sont placées au bout des quatie der-
nières, ainsi que le premier article
des tarses postérieurs , sont dilatés et
plus épais à leur base. On ne connaît
pas les habitudes et les métamorpho-
ses de ces Insectes. La seule espèce
connue jusqu'à présent est :
La Labide de Latreille , L. La-
treillei, Jurine. Elle a huit lignes de
long , son COI ps est rougeâtre , pubes-
cent; la tête est transverse , petite et
noirâtre; les mandibules et les an-
tennes sont de la couleur du corps ;
les trois yeux lisses sont grands com-
parativement à ceux des autres Hy-
ménoptères ; ils sont jaunâtres, lui-
sans et disposés en triangle. Les ailes
ont une teinte d'un noirâtre clair
avec les nervures brunes; l'abdomen
est allongé et courbé en dessous à
son extrémité. On la trouve à Cayen-
ue. (G.)
LABIDOURES ou FORFICULES.
INS. Nom donné parDuméril à une fa-
mille qui ne renferme que le genre
Forficule. f. ce mot. (g.)
* LABIÉ, LABIÉE. Lablatus , La-
blata. BOT. PHAN. On dit d'un calice
ou d'une corolle qu'ils sont labiés ou
mieux bilabiés quand leur limbe est
partagé en deux lèvres, l'une supé-
rieure et l'autre inférieure; quelque-
fois la lèvre supérieure manque ou
est tiès-courte; dans ce cas , la co-
rolle est unilabiée comme dans les
genres Jjuga, Teucrium , etc.
La corolle labiée proprement dite
se distingue de la corolle personnée
qui oflfre également deux lèvres, eu
ce que ses deux lèvres sont écartées
l'une de l'autre , tandis qu'elles sont
rapprochéesdans la corolle personnée,
P' . Corolle et Calice. (a.r.)
LABIÉES. Labiatœ. bot. phan.
L'une des familles les plus naturelles
du règne végétal , appartenant aux
Plantes dicotylédones monopélales
hypogynes , et dont Linné a dispersé
i48
LAB
les genres dans la deuxième et la qua-
torzième classes de son système. Les
Labie'es sont des Plantes herbacées,
annuelles ou vivaces , plus rarement
des Arbustes ou des Arbrisseaux.
Leur tige est quadiaugulaii e , ra-
meuse, à rameaux opposés; les
feuilles sont simples , également op-
posées; les tleurs soat généiale-
inent placées à l'aisselle des feoil-
Ics SLipéiieures , el forment par leur
réunion des épis , des grappes, des
pauicnles ou des capitules accompa-
gnés de bractées qui manquent quel-
quefois. Le c^lice est mono.^épale , tu-
biileux ou campanifurme, à cinq ou
à dix divisions plus ou moins profon-
des , égales ou inégales, quelquefois
disposées en deux lèvres. La corolle
est monopélide , tubnleuse , le plus
souvent bilabiée , rarement à une
seide lèvre, ou même régulière; la
lèvre supérieure généralement bilo-
bée embrasse et recouvre la lèvre in-
féiicure avant l'épanouissement de la
fleur. La lèvre inférieure présente
trois lobes généralement uiégaux,
celui du milieu étant plus grand que
les deux lobes latéraux. Lesétnmines,
au nombre de quatre , didynames ,
c'est-à-dire deux plus grandes et deux
plus petites, sonr ordinairement rap-
prochées par paires et placées sous la
lèvre supérieure ; quelquefois elles
sont au contraire déclinées vers la
partie inférieure de la fleur , ou même
écartées les unes des autres et presque
égales entre elles. Dans quelques
genres, les deux élamines les plus
courtes avortent ou sont réduites à
l'état rudimentaire. Les anthères sont
à deux loges distinctes ou même quel-
quefois écartées 1 une de l'autre par
un connectif plus ou moins long.
L'ovaire est appliqué sur un disque
hypogyne ou gjMJobase épais et plus
large que l'ovaire lui-même, aulour
duquel il forme un rebord plus ou
moins saillant. Cet ovaire est pro-
fondément partagé en quatre lobes
qui sont chacun autant de loges con-
tenant un ovule dressé. Le style naît
du centre commun ou de l'axe extrê-
mement déprimé de l'ovaire ; il est
LAB
long , grêle , simple , terminé par un
stigmate à deux divisions allongées et
inégales. Le fruit se compose de qua-
tre coques monospermes ou akènes
réunis sur le disque et enveloppés
par le calice. Quelquefois un ou plu-
sieurs de ces akènes avortent. Chaque
akène renferme une graine dressée ,
dont le tégument propre recouvre
un embryon à radicule courte et
tournée veiS la base de la graine.
Dans quelques genres néanmoins il y
a un endoaperme très-mince.
Celte famille est tellement natu-
relle, qu'on pourrait, en quelque
sorte , la considérer comme un grand
genre. En effet, les différentes cou-
pes génériques qui y ont été établies
sont généralement fondées sur des
nuances d'oiganlsalion extrêmement
minutieuses , en sorte que la forma-
tion des genres est tout-à-fait artifi-
cielle. C est au reste ce que l'on doit
également observer dans toutes les
autres familles extrêmement naturel-
les, comme les Onibcllifères , les Gra-
minées , les Légumineuses , etc. Com-
me ces genres -ont fort nombreux ,
nous y établirons plusieurs divisions,
ainsi qu'on le verra par le tableau
suivant :
!'■'= Section. — Deux élamines.
Lycopus , L. ; Jnietliystea , L. ;
Cunila, L. ; ZizipJtura , L. ; Moiiar—
(la, L. ; EosmariniJS , L. ; Sah'ia, L.;
Collinsonia , Jj. ; Jfesiringia,bmïÛ\\
Microcurjs , Brown.
IP Section. — Quatre étamines.
A. Corolle unitabiée.
j4iuga , L. ; Teucrium , L.
B. Corolle bilabiée.
f Etamines divergentes.
Menlha , L ; Hyssupus , L. ; Peiil-
la , L. ; Satureia , L.
f f Etamines réunies sous la lèvre
supérieure,
u Calice régulier à cinq ou dix dents.
Nepeta , L. ; Lavandula , L. ; Gle-
choma , L. ; Lamiiim , L. ; Belonica ,
L. ; Mairubium, L. ; Ballota, L. ;
LAB
Leonurus y L. ; j^nisomeles, Biown ;
P/ilomls, L.; Lei/cas ,Burm.; Leçrio-
iis , Pers. ; Hemigenia , Brown; He-
miand/a, Br. ; Isanlhus , Rich. ; Pjc-
nanlheinuni , Kicli. ; Bracliyslemum ,
Ricli. ; Pogoslemon , Dcsf. ; Barbu la ,
Lour. ; Bis/ropogon , IHciit.; Side-
ritis,L ; Galeopsis , L. ; Galeubdu-
lon , AU.; Stac/tys, L. ; Ziete/iia,
Gledit. ; jyjolucella , L. ; Rizoa , Ga-
van.
^ Calice bilabié.
Thymus , L. ; Orlganurn , L.; Tliyrn-
bra, L. ; 3Ielissa , L. ; Dracocepha-
luni , L. ; Melittls , L. ? Horminum,-
Prunella, L. ; Lepechinia , Willd. ;
Sculellaria, L. ; Coleus , Lour. ; C/ii-
lodia, Bi'. ; Cryp/iia , Br. ; Proslan-
theia, Labill. ; Cdinopodiuin , L.;
Gardoquia , Ruiz et Pavon ; Peiilo-
mia, Kunih; Pras/um , L. ; P^a-
tostoma , Bcauv. ; Tricliostemma , L. ;
Pluyma , L .
■j-f-j- Examines déclinées.
Ocymum , L. ; Plectiantlius , l'Hc-
rit. ; Hyptis , Jacq.
La famille des Labiées est si natu-
relle, et ses caractères sont tellement
tranches, que nous croyons inutile
d'indiquer comment on la distingue
des Verbénacées et des Borraginees ,
entre lesquelles elle doit être placée.
(A.K.)
* LABIO. MOLL. Ocl<.en , dans son
Système d'iiisioire naturelle, a "pro-
Eosé sous ce nom un genre démeni-
ré des Turbo de Linné ou des Tro-
chus. Ce démembiement n'a pas été
adopté. J^. Trocuus et Turbo.
(d.-h.)
*LABIUM. TNs.Nomsoiisleqiiel on
désigne la lèvre intérieure des Insectes
par opposition au mot Labrum qu on
applique à la lèvre supérieure. La
lèvie inférieure ou simplement la
lèvre e<t assez compliquée , et résulte
de ia jnnction plus ou moins intime
de deux mâchoires qui font ?uite aux
mâchoires proprement dites. f\ Bou-
che, (aud.)
LABIUM ET LABRUM VENE-
1\IS. BOT. PHAN. L'un des synony-
LAB
1*9
mes anciens du Dipsacus syluesf/is.
P". Abreuvoir et Cardére. (b.)
LABLAB. BOT. PHAN. Ce genre,
que J^inné et Gaertner ont réuni au
i)olickos , en avait été séparé par
Adanson (Fam. des Plantes, a, p.
5^')). Il a été rétabli par Mœnch et
défniitivement adopté, en ces derniers
temps, par Savi et par De Candolle
( Prodr. Sysl. utiiv. f'eget , 2, p. 4oi)
qui en ont distingué six espèces.
Nous avons admis la fusion de ce
genre telle que l'ont opérée Linné et
Gaertner, et l'espèce principale a été
déente' ilans ce Dictionnaire sous le
nom de Dolic. /^. ce mot. (g..n.)
LABRADOR ( Pierre de ). min.
Ce nom a élé donné au Felds[;ath
opalin , trouvé sur les côtes de ce
pays , dans 1 îie de Saint-Paul , «f
dont plusieurs minéralogistes font
aujourd liui une espèce particulière
sous ce même nom , ou sous celui de
Labradorite. On a aussi donné le
nom fie Hornblende du Labrador à
une variété d'Ilypcrsthène qu'on
avait méconnue. F'. Feldspath et
HyPERSTHÈNE. (g. DEL.)
LABRADORA. ois. Syn. de Ma-
careux Moine, /'".ce mot. (nR..Z.)
LABRA DORISCHE-HORNBLEN-
DE. MIN. Syn. d'IJyperslène. A', ce
mot. (b.)
LABRADORITE. min. (Delamé-
thrie.) Syu. de Pierre de Labrador,
(B.)
LABRAX. POIS. ■ Sous ce nom ,
employé par les anciens pour dési-
gner l'Anarrliique l^oup , Klein avait
établi un genre qu'd caractérisait par
des écailles en scie, une grande bou-
che et beaucoup de dents serrées
très-fines. Pallns a, depuis, formé
pour des Poissons du Kamtschatka utt
genre nommé de même , et lui a attri-
bué pour caractères : un < orps assez
long, garni d'écaillés ciliées, à lêtfr
petite sans armure , à bouche peu
fendue , armée de petites dents co-
niques , inégales , a lèvres charnues ;
dorsale régnant tout le long du dos,
n'ayant que des épines minces, pré-
ifm L.\.B
sentant plusieurs séries de porcs
disposées sérialenicnt , de manière à
former comme plusieurs lignes laté-
rales. Cuvier admel ce genre avec
doute après les Scare:^, à la fin de la
famille des Labroïdes , dans l'ordre
des Acanlhoptérygions. (u.)
LABRE. JLabnis. rois. Ce' genre,
l'un des plus nombreux en espèces ,
s'il n'est pas celui qui en renferme da-
vantage, fut établi par Arté;li, adopté
par Lmné dans son ordre des Thora-
èiques , et devint , dans la Méthode de
Cuvier, le type de la famille des La^
broïdcs. Les doubles lèvres charnues
des Poissons qui le composent lui méi i-
tèrcnl le nom sous lequel les ichlhyo-
logistes l'ont désigné. Ses caractères
consistent dans les ouies serrées, à cinq
rayons; les dents maxillaires coni-
ques dont les mitoyennes et antérieu-
res plus longues , les pharyngiennes
Cylindriques et mousses , disposées
en forme de pavé , les supérieures sur
deux grandes plaques , les inférieu-
res sur une seule qui correspond aux
deux autres. L'estomac n'est pas un
ciil-de-sac, mais se continue avec un
intestin sans cœcuin , qui après deux
replis se termine en un gros rectum;
la vessie aérienne est simple et robus-
te ; l'une des deux lèvres tient immé-
diatement aux mâchoires, et l'autre
aux soiis-oibicidaires. Les Libres
sont de taille moyenne , agiles , d'une
forme qui est celle qu'on attache le
plus nalurellemenlàridée dePoisson.
Ils vivent de Crustacés et de Mollus-
ques dont l'appareil robuste de leur
système dentaire leur permet de
broyer jusqu'aux parties dures. Leur
chair est savoureuse; cependant on
en porte rarement sur nos marchéi.
Ils habitent presque toutes les parties
du globe depuis le Groenland jusque
sous lalignc, mais en plus grand nom-
bre dans les climats chaudset non loin
des rivages de la mer. Tous sont re-
vêtus des plus somptueuses livrc^^s ;
leurs écailles resplendissent de l'éclat
des Métaux polis , du feu des Pierres
précieuses êi, des teintes les plusivives.
La Méditerranée eo nourrit plusieurs
lab
des plus élégaus ; la Polynésie en pos-
sède d'une incroyable beauté; mais
la plupart des espèces, qui se ressem-
blent beaucoup par la forme , n'ayant
été établiesque sur les couleurs sujet-
tes à varier , ouqui se détériorent par
la moi t , il y règne une grande confu-
sion ; pour s'y reconnaître, on a dû
y former les coupes ou sous-genres
suivans :
f Labres proprement dits , qui
n'ont ni épines, ni dentelures aux
opercules et aux préopercules , avec le
corps oblong, la queue sans appendi-
ces , les joues et opercules couverts
d'écailles , la ligne latérale droite ou
à peu près. Ce sout eux que l'on trou-
ve en plus grand nombre dans la
Méditerranée, oii plusieurs sont dé-
signés sous le nom vulgaire de Tourds
et Tour do us.
La Vieille , Labrus vetula , L. ,
Bloch, pi. 293. La nageoire caudale est
arrondie; ce Poisson atteint un peu
plus d'un pied de long; ses couleurs
sont l'orangé le plus vif et le bleu le
plus beau; sa tête est rougeâtre; les
pectorales , l'anale et la caudale sont
bordées de noir; la dorsale est cou-
verte de petites taches ; l'iris est azuré.
Cette espèce est des mers de l'Europe
boréale; on la trouve depuis les côtes
de Norwège jusqu'en Bretagne oii on
la nomme Cra batte et oli l'on en
prend suffisamment pour eu faire des
salaisons.
Le Beegylie , Labrus maculatus ,
Bloch , pi. 290. Sa nageoire caudale
est arrondie ; le dernier rayon de l'a-
nale et de la dorsale est plus lont^que
les autres ; sa couleur générale est le
brunâtre velouté avec des raies d'un
beau brun foncé et de plus disposées
alternativement sur la poitrine; les
nageoires d'un jaune teinté de violet
sont tachetées de brun luisant, l'iris
est doré. Cette espèce des mers du
Nord atteint jusqu'à quinze pouces;
sa chair est grasse et exquise.
Le CocK , Labrus Coquus , L. ,
GmeL, 5j5/. iVa/., XIII, T i,p. 1297-
Petite espèce extrêmement coinmune
sur la cote de Cornouailies , qui est
d'un pourpie obscur , varié de bleu
LA.B
foncé , avec le ventre jaunâtre et la
queue arrondie.
Le Paon, Encycl. Met. , Pois. , pi.
5i, f. 1 37 ;Z(ai/7/5 /'afo , L.,Gmel. ,
Syst. Nat., xiii, T. i, p. 1288, assez
commun dans la Méditerranée , de-
puis nos côtes jusqu'en Syrie, et y at-
teignant neuf on dix pouces de lon-
gueur. Ce Poisson passe pour être le
plus beau de la nier j et pour le re-
connaître entre tous les autres , on
n'aura qu'à imaginer leLapis-Lazuli ,
le Rubis, le Saphir, l'Emeraudc et
l'Améthyste incrustés dans l'or des
écailles polies d'un Poisson élégam-
mentconformé. Sa chair est médiocre.
Le MÉRO , Labriis marginalis , L. ,
Gmel., /oc. c//.,p. 1288. Cette espèce
à laquelle nous conservons le nom
qu'on lui donne en Espagne oîi Lœ-
tling la décrivit ou plutôt se borna à
la mentionner, est d'un beau biun
velouté, chatoyant dans toutes ses
parties; un large liséré jaunâtre au-
tour de toutes ses uageoiies la singu-
larise. Nous l'avons vue assez (Vé-
quemraenl en 1809 sur la poissonne-
rie de la Corogne en Galice.
Le CÉNOT , JLabriis trimaculatus ,
L. , Gmel. , /oc. cit., 1294. Cette pe-
tite espèce à laquelle nous conservons
le nom vulgaire qui la désigne dans
les îles Baléares , se trouve aussi dans
l'Océan et jusque sur les côtes de la
Norwège. Sa couleur est le rouge;
deux taches d'un beau noir à la base
de la dorsale et une entre cette na-
geoire et la caudale la caractérisent.
La Tanche DE MER , Labrus Tinca ,
L. Ce L?ibre habite les lieux les plus
profonds sur les côtes d'Angleterre
principalement. Sa couleur est d'un
rouge sale foncé, élégamment mar-
quéede nombreuses lignes de bleu, de
rouge vif et de jaune. Toute commu-
ne qu'elle est , cette espèce a besoin
d'être mieux examinée pour savoir si
elle ne convient pas au sous-genre
Crénilabre, le troisième du genre
qui nous occupe.
Le Perroquet , Labrus Pslttacus ,
L., Gmel., /oc. cit., p. 11285. Sa cou-
leur est d'un beau vert d'Emcraude,
excepté sous le ventre qui est jaunâ-
LAB ir,i
tre ; une bande d'un beau bleu règne
de chaque côté , de la tète à la queue.
On trouve ce Labre dans la Méditer-
ranée et dans les mers d'Arabie.
Le TouRD , Labrus l'urdus , L.,
Gmel., /oc. CiV., p. lagi. Cette espèce,
l'une des plus communes dans la Mé-
diterranée oîi l'on en trouve plusieurs
variétés , n'atteint guère que neuf
pouces de long. On lui a donné le
noui qu'elle porte et qui désigne éga-
lement la Grive, paice qu'ainsi que
cet Oiseau elle est couverte de petites
taches blanchâtres , brunes , rouges
ou bleues , semées sur les diverses par-
ties du corps et les nageoires, et tou-
jours en opposition avec la couleur
du fond.
Les Labrus punctalus , Bioch , pi .
295 ; Microlépidote, Labrus mi.crolc-
jndutus , Bloch, pi. 292 ; Rayé, La-
brus tessellatus , Bloch, pi. 291 ; La-
brus gutlatus , Bloch , p. 287 , f . j ;
Labrus punctatus , Bloch, p. agS ;
Ariste de Lacépède ; Hassek, Labrus
. iuermisde Forskahl; Labrus ferrugi-
neusj Labrus occetlaris, L. ; Labrus
Luscus , L.; Labrus Cornubius , L. ;
Labrus mix/us , L. ; Echiquier, Xa-
brus ceri/iquadralus dehAoéy). ; Labrus
Paru/icus , L. ; Bercgsnyl Ire de Lacé-
pède , Labrus Sui//us , L. ; Double-
Tache , Labrus bimaculatus , L. jOssi-
phage, Labrus ossiphagus , L. ; Oni-
te , Labrus Onitis, L. ; Pentacanthe
de Lacép. ; Labrus lunulatus , Fors-
kahl ; Canude , Labrus Cydneus , L. ;
Ballau , Labrus Ballait de Pennant ;
Perruche de Plumiei ; Keklik, La-
brus Perdica de Foi skahl ; Labrus
Comber, L. ; Aurite de Daubanton,
Labrus au ri/us , L. ; Labrus Oyena,
Forskahl; Labrus Melagasler , Bloch,
pi. 296, fig. 1 ; Cappa, Lepisme et
Grison de Lacépède , eic. , sont
quelques-unes des espèces de ce sous-
genre plus remarquables encore que
le reste par l'éclat de leurs teintes.
ff GiRELLEs, Julis, Cuv. , qui
ont une seule dorsale , la tète entière-
ment lisse et sans écailles, non plus
que les joues et les opercules , ce qui
les distingue surtout du sous-gcnrc
précédent; la ligne latérale est forte-
i52 LiB
meut coudée vers la fin de la dorsale.
On en trouve plusieurs espèces dans
nos mers tempérées. Gaimard en a
surlout rapporté de la Polynésie et
des Philippines dont la beauté sur-
passe tout ce qu'on eût pu concevoir.
L'élégante richesse dé ces Poissons
est cause que les ichthyologisles ,
Bloch entre autres , se sont complui» à
en figurer un certain nombre.
La GiRELLE , Encvcl. , pi. Sa , fig.
199; Labrus Ju/is, L. , Gmel. , Sjsi.
JV<z/.,xiii, T. I, p. 1288; Bloch , pi.
287, f. 1. C'est l'un des plus jolis
Poissons qui existent : il se lient par
bandes éticcelanles de reflets l)i illans
parmi les rochers de la Méditerranée,
de l'Archipel et de la nier Rouge. Il
ne dépasse guère six pouces de lon-
gueur. Sa coideur générale est un
violet éclatant, 1 elcvc de chaque côté
par une bande en zig-zagde l'orangé
le plus vif; les n^igeoircs anales et
dorsales sont pcin'.es de trois bandes,
l'une jaune , l'autre rouge , et la der-
nière bleue. Sa chair est en outre dé-
licate. Il mord aisément à la ligne.
Il en existe plusieurs variélés; ou
distingue, dit -on , les niâles des fe-
melics à «leiix taches noires situées
l'une au-dessus de l'autre sur le pre-
misr rayon delà nageoire du dos. d.
21, p. i4, V. 6, A. i3, c. 12.
Les Labrus p'œtus de Schneider, pi.
55; Labrus brasilicnsis , L.^ Bloch,
pi. 2S0; Labrus lunaris , L. , Bloch ,
pi. 281 j Labrus viridis , Bloch , pi.
1282 ; Labrus cjanuccp/ialus , L. ,
Bloch, pi. 286; Labrus liebraicus ,
Lacép., Pois. ï. m , pi. 29, fig. o;La-
brus chluruplerus , Bloch , p. 288 ; La-
brus ]y]elapleri/s , Bloch , pi. 2 86 , f.
2; Malaptéronote , Lac, 111, pi.
01 , fig. 1 ; Pai terre, Lac. , m, pi.
29 , fig. 2 ; Ténioure , Lac. , m ,
pi. 29, fig. 1 ; Lnbrus bifasciatus ,
Bloch, pi. 188; Labn/s b/i'i/ia/us et
Mac/v/epidutus , Blocli , pi. 284 , f. 1
et 2; Sparc hcmisplière, Lac. , m,
pi. 1.5, f. 5 , et Bracliion , pi. 18, f. 3 ,
sont les espècf'S constatées de ce ma-
gnifique sous-genre.
Les Coi is de Licéijièile, ditCuvier
(Règn. Anim.T. 11, p. 262), d'après les
LAB
dessins de Commerson , se sont trouvé.s
des Girelles , oii le dessinateur avait
négligé d'exprimer la séparation du
préopercule et de l'opercule. L'espè-
ce appelée Angulé paraît même n'être
que le Labrus melapterus. Les Holo-
gymnoses du même auteur ne sont
encore que des Girelles.
fff CriÉNii..iBRES , CrenHalrus ,
3ui ont le corps oblong , une seule
01 sale soutenue en avant par de for-
tes épines, garnies le plus souvent
chacune d'un lambeau membraneux ;
et les bords des préopercules dentelés ,
ce qui les distingue surtout des vrais
Labres, dont ils ont d'ailleurs les
joues écailler.ses. Ils avaient éié mal
à propos et malgré leurs doubles lè-
vres confondus pour la plupart avec
les Lutjans , dont Cuvier a senti la
nécessité de les séparer pour les rap-
porter à leur véritable place.
Le MÉLOPS , Labrus Melops , L.,
Gmel., Syst. Nat. xiii,T. i, p. 1290.
Cette belle espèce , qui n'a guère que
six pouces et qui se trouve sur les
côtes de la Méditerranée et particu-
lièrement à Nice où on l'appelle
Fournie, varie selon les sexes. Le
mâle est d'un rouge de Corail , avec
des lignes bleues qui s'étendent jus-
qu'à la nuque; la tête est traversée
en dessous de bandes d'outremer ; les
lèvres sont blanches ; une tache de la
même teinte a sur les yeux la forme
d'une paire de lunettes. La femelle
porte ces divers ornemens sur uu
fond noisette.
Le Met.le, Labrus Merula , L. ,
Gmel., Aj5AiN<Zi'. XIII , T. I, p. J298.
Sa taille est d'environ un pied; sa
couleur, d'un bleu foncé tirant sur le
noir, est chatoyante , ce qui en relève
la nuance uniloime, et comme si les
Labres devaient nécessairement pré-
senter sur quelque partie de grandes
opi-osiiions de temtes, les jeux sont
d'(.n lOi'ge vif avec l'iris d'or. L?s an-
ciens ont célébré ce Poisson et chargé
SOI) liisloire de ces fables absurdes
qui leur élaienl si i'aniilières. Jls fai-
saient giand cas de sa chair qui est
encore fort estimée dans la Méditer-
ru née.
LAB
La Lapine, Labrus Lapina, L.,
GmeL , loc. cit. , p. i 293 ; JLutjanus ,
Lacép. h'flassum des Arabes, qu'on
trouve dans la mer Rouge, dans la
Médilci ranëe et surtout d;insla Pro-
pontide , est le plus grand des Labres
et atteint dix - huit pouces. Ses arê-
tes deviennent verdâtres par la coc-
tion. La caudale est arroDciie et Itleuâ-
tre, tachetée de rouge, ainsi que l'ana-
le, la dorsale marbrée de jaune et de
rouge , piquetée de bleu célérité ; les
autiesnageoire.i sont d'un beau bleu.
Le corps est verdàtre avec trois lignes
de taches d'un beau rougè , dispo-
sées en zig-z^g.
Les Lui] anus Chrysops , Blocli , pi.
248; Erythropterus et nolatus , id.,
249 ; Linkii , /'</., 262 ; virescens , id.,
354 , et K erres , id. , 25.5 ; rupcslris ,
id., aSo; bidens, id., 266; les La-
brus quinqusrnaculalus , Bloch, p.
292 , f . 2 ; Norwe^icus de Schneider,
griseus , cornubius , guttatus , viridis ,
occeltaris , fuscus , occellatus , o/iua-
ceiis , unimaculus de Linné ; les Pois-
sons de mer de Nice décrits )iar Ris-
so sous le nom générique de Lutjans;
les Perça scripta et Mediterraiiea de
Linné, sont encore des Créuihibres ,
parmi lesquels rentrera peut-être le
Labrus Tinca dont il a été question
plus haut.
-ffff SuBLETS , Coricus , Cuv., qui
joignent aux caractères des Ciénila-
bres, une bouche prolractile à peu
près comme celle des Filous qui
sont le sixième sousgenre des L^djres.
Ce sont tie fort petits Poissons de la
Méditerranée , que Risso a décrits
sous les noms de Lutjan verdâlre et
deLutjan Lamarck.
fff-ff CiiÉtLiNES , Cheilinus , qui
ont la tête écailleuse , et dont les der-
nières écailles de la queue s'avan-
cent sur les bases de ses rayons. La
ligne Intérale est intenompue vis-à-
vis la fin de la (iorsale. Laccpède
avait ét;ibli cette division comme gen-
re , auquel on peut lapporter sa
Chéiline trilobée, T. m, pi. 3i, f.
3; les Sparus fasciatus , pi. 2^7, et
Chlurourus , pi. 260, et le Sparus ra-
diatus de Schneider , pi. 56. Le Chéi-
LAB
i.'iS
line Scarc de Lacépcde , qui est le
Labrus Scarus , L., Gmel. Syst. Nat.
xui , T. 1 , p. I 283 , n'avait été éta-
bli par Arlédl et Linné , dit Cuvier,
que sur une description équivoque
et sur unehgurede BelonjOÙl'on ne
peut même voir de quel genre est le
Poisson dont il veut parler. La ligu-
re et la description de Rondelet , lib.
VI, cap. II, p. iS"* , que l'on cite
ordinairement avec celle de Belon ,
appartient à un Poisson tout diflérent,
du genre des Spares , et qui fut Ircs-
célèbre dans 1 antiquité.
fff-ff f Filous, Epibulus , Cuv.,
qui peuvent donner à leur bouche
une extension considérable , et en
faire une espèce de tube capable
d'atteindre, au loin, les petits Pois-
sons qui passent à proximité, au
moyen d'un mouvement de bascule
de leur maxillaire , qui s'opère en
faisant glisser en avant leur intcr-
jnaxillaire.Onn'en connaît qu'une es-
pèce , originaire des mers des Iijfles,
le Sparus insidialor, L., Gmel., Syst.
Nat. xiri , T. 1, p. 1273; Encycl.
Pois. , pi, 49 , lig. 78g. Ce Poisson ac-
quiert jusqu'à dix [)otices de long, son
corps a laligure de celui d'un Cyprin,
ses écailles sont larges, grandes, d'un
vert d'airain , et le dernier rang em-
piète sur l'anale ainsi que sur la cau-
dale , comme dans les Chéilines ; la
ligne latérale est interrompue de
même.
f f f f f f f GoMPHOSES , Gomp/iosus ,
qui sont des Labres à tête entière-
ment lisse, et dont le museau prend
encore la forme d'un tube par le pro-
longement des Intermaxillaires et des
mandibulrtires que le^ tégumens lient
ensemble, jusqu'à la petite ouvertu-
re de la bouche. On en connaît deux
esjièces de la mer des Indes , les Goni-
phosus cœiuleus et variegalus , Lac,
Pois., T. m , pi. 5, fig. 1 et 2. (b.)
LABRE ou LÈVRE SUPÉRIEU-
RE. Labrum. iNS. On désigne sous
ce nom une petite pièce impaire qui
entie d;ins la compo-itinn île la bou-
che des Animaux articulés; elle en e.-.t
assez souvent la partie la plus avancée
i5i LA.C
et s'articule avec le chaperon. On la
voit dans les Insectes et on la retrouve
avec des formes peu dififérentes dans
les Crustacés et les Arachnides. V.
Bouche. (axtd.)
LA.BROIDES. pois. Troisième fa-
mille de l'ordre des Acanthoptéry-
giens dans la méthode de Cuvier : ce
sontdebeaux Poissons caractérisés par
une forme assez semblable, de grandes
écailles brillantes , une seule dorsale
soutenue en avant par des épines
fortes , garnies le plus souvent cha-
cune d'un lambeau membraneux ,
et les mâchoires couvertes de grosses
lèvres charnues. Cette famille contient
les genres Labre, Rason , Chromi;; ,
Scare et Labrax. V. ces mots. (b.)
* LABRUS. POIS. V. Labre.
LABRUSCA. BOT. phan. Ce nom ,
qui chez les anciens désignait la Vi-
gne sauvage , indigène de l'Europe
méridionale, a été scientifiquement,
mais improprement, transporté par
LiiiSé à une Vigne de l'Amérique
septentrionale. V . Vigne. On a quel-
quefois écrit Lambrusca. {&■)
LABURNUM. bot. phan. Nom
scientifique du Cytise Faux-Ebénier,
qui pourrait n'être pas le Laburnum
de Pline et des anciens , dont le bois
était blanc. (b.)
LABYRINTHE, moll. Espèce du
genre Hélice, y. ce mol et Carocol-
le. (b./
LABYRINTHE, bot. crypt. Ce
nom , qui désigne une espèce exoti-
que du genre Glyphide de Fée, était
employé, dans la baroque nomencla-
ture de Paulet , pour désigner des
Champignons du genre Dœdalea oii
cet auteur mentionne les Labyrin-
thes Chapeau, Etrille et Rocher. V.
DŒDALEA. (b.)
LAC. GÉOL. En géographie physi-
que , science qu'on peut regarder com-
me une branchede la géologie , on en-
tend par ce mot une étendue d'eau si-
tuée dansTinléiieur des terres, c'est-
à-diie le contraire d'île , puisque les
îlessontdesétendues de terre environ-
nées d'eau. Il en est d'eau douce et
L\C
d'eau salée ; les premiers sont plus par-
ticulièrement appelés Lacs, les au-
tres, pour peu que leur étendue soit
considérable , sont des Caspiennes ou
mers intérieures ; mais toutes ces dis-
tinctions sont en général fort arbi-
tiaires. On a recherché quelle est la
cause delà salure de ces Caspiennes ,
et posé en principe que toute éten-
due d'eau intérieure qui ne s'épan-
chait pas dans la mer par quel-
que fleuve ou autre canal, devait être
salée : c'est une erreur, il y a des Lacs
d'eau douce qui ne communiquent
avec aucune mer. Les Lacs, soit sa-
lés , soit d'eau douce , présentent évi-
demment le fond de plus grandes
masses d'eaux dont l'évaporation ou
l'écoulement enlevèrent une grande
•partie, et la plupart des grands bassins
de fleuves , oii l'on trouve des brisures
perpendiculaires aux cours d'eaux ,
furent d'anciens Lacs. V. Bassins. A
mesure que les eaux se retireront par
leur diminution pi ogressive , beau-
coup de golfes deviendront des Lacs ;
tels seront un jour en Europe, le
Zuyderzée , par exemple , dont le
Te'xel et les îles voisines préparent
la fermeture ; sur les côtes d'Asie les
mers de Chine, de Corée , du Japon
et d'Okotsk ; en Amérique le golfe
du Mexique et la mer des Antilles.
Ces parages seiout d'abord comme
des vastes lagunes , communiquant
encore avec la mer, et long-lemps
.saumâtres; car les lagunes, ordi-
nairement séparées de la mer par
dos langues de terre , comme le
Frich-Hafl" et le CurischafF dans la
Baltique ou comme les lagunes de
nos côtes .le Provence , diffèrent seu-
lement des Lacs par la qualité de
leurs eaux. Les étangs ne sont que
des Lacs plus petits encore , souvent
créés artificiellement par la retenue
de quelque cours d'eau dont on inter-
cepte la vallée par une digue. Les Du-
nes , t^. ce mot , déterminent la forma-
tion d'étang- semblables sur les côtes,
dont elles inlenoinpent la communi-
cation des pentes avec l'inlérieur du
pays. C'est ainsi que dans les Laudes
aquitaniques on voit une longue
LAC
chaîne d'étangs au revers des sables
amoncelés; ces étangs e( les lagunes
ont des Plantes et des Poissons qui
leur sont propres. Dins les pays
intertropicaux , ils ont des Coquil-
les plus solides que celles du reste
des eaux douces. Les Lacs de mon-
tagne , entre lesquels on doit citer
ceux de Genève et cie Conslance en
Suisse, de Halstadt dans la Haule-
Aulriche , soûl des fonds de vallées
traversés par des cours d'eaux, qui
pourront se vider un jour par le creu-
sement des rivières qui les traversent.
Quand cela aura lieu pour les Lacs
du fleuve Saint-Laurent dans le Nou-
vcau-iMonde , le bassin de ce fleuve
sera comme celui du Danube où l'on
peut reconnaître encore aujourd'hui
un ancien enchaînement de Lac. Du
reste les Lacs tendent à rompre leurs
parois par infiltration du côté le plus
profond oii porte le poids des eaux.
V. Laxdes. (b.)
* LACARA. BOT. PHAN. Sprcngel
[Neue Endt. a, p !î6) a élabli «ous ce
nom un genre de la famille des Légu-
mineuses , et de la Décandrie Mono-
gynie , L. , auquel il a imposé les ca-
ractères suivans : calice campanule,
à cinq dents ; cinq pétales inégaux ,
onguiculés, marqués de nervures', le
supérieur et l'inférieur concaves; dix
étamines libres , insérées sur la partie
inférieure du calice , velues à la base,
plus Ioniques que les pétales ; anthè-
res oscillantes i capsule velue. Ce
genre n'a pu être classé à cause de
son fruit inconnu. De Candoile {Pio-
drom. Sjst. regct , vol. 2, p. 52.ï)le
relègue à la fin des Légumineuses
parmi les genres non susceptibles
d'être classés. Le Lacara triplinervia,
Spreng, [loc. cit.), est un Arbrisseau
du Brésil pourvu de feuilles très-
grandes, alternes, pétiolées, oblon-
fjues, très-entières , coriaces, inéga-
es et à triple nei'vure. Les grappes
de fleurs sont axillaircs. (g..n.)
LAÇAT AjNE. bot. phan. Varié'.é
de Banane fort estimée aux Philip-
pines, (b.)
.LAGATHA. bot. phan. Et non
LAC i55
Lacara. Dans Théophraste , c'est
l'Arbrisseau désigné par Pline sous
le nom de Vacciniinn qui ne con-
vient pas à noire Airelle, mais au Ma-
lialeb. /'. Prunier. (b.)
■^LACATHKA. bot. PHAN.Salisbu-
ry [Farad. Lond. t. 56) a séparé , sous
ce nom générique, le Gordonia pu-
besccns. Ce genre n'ayant pas été
adopté , De "CandoUe [Prudr. Sysl.
Vegel. uiiiv). ï. i, p. 628) s'est servi
du mot Lacathea , pour désigner la
troisième section qu'il a établie parmi
les Gordonies. V . ce mot. (cN.)
LACCA. INS. et bot. L'un des sy-
nonymes de Laque dans l'ancienne
droguerie. V. Lacque. Dans l'her-
bier d'Amboine , ce nom désigne la
Balsamine de nos jardins. (b)
* LACCOPHILE. Laccophilus, iNS.
Genre de l'ordre des Coléoptères, sec-
tion des Pentamères, famille des Hy-
drocanlhares , établi par Leach et
dont nous ne connaissons pas les ca-
ractères ; il n'a pas été adopté par La-
treille ; son type est le Dytiscus
mtnutiisàc Fabricius , D. marmoreus
d'Olivier , etc. , qui se trouve à Paris.
f^. Dytique. (g.)
* LACELLIA. BOT. phan. Genre
de la famille des Synanthérées, nou-
vellement établi par Viviani {Flor,
Lyb. Spec, Gènes, i8j4)quira dédié
au docteur Délia Cella, auteur d'un
voyage dans la Cyrénaïque pendant le-
quel il a recueilli un grand nombre de
Plantes qui croissent dans cette con-
trée peu connue. Ce genre appartient
à la tribu des Carduacées , et se rap-
proche des Centaurées. Yoici ses ca-
ractères essentiels : réceptacle paléa-
cé soyeux; fleurons du disque ré-
guliers et à cinq dents; demi-fleurons
de la circonférence tubuleux, filifor-
mes et allongés ; akènes denticulés,
surmontés d'une aigrette plumeuse,
et couronnés de plusieurs appendices.
L'espèce unique de ce genre , Lacellia
libyen , a les feuilles radicales pinna-
tifidcs , celles du sommet entières;
les fleurs sont petites et disposées en
paniculcs. (g..n.)
* LACËPÉDÉE. Lacepedea. bot.
i56 LA.C
PHAir. Genre de la famille desHip-
Eociatéacées, établi par notre colla-
orateur Kunth ( in Humb. Nov.
Gêner. 5, p. i42) et auquel il assigne
les caractères suiyans : calice à cinq
divisions |nofondes , elliptiques , con-
caves et inégales; corolle de cinq pé-
tales courieuient onguiculés, obo-
vales , allonges ; cinq étamines insé-
rées entre le disque sur lequel l'o-
vaire est appliqué et le calice: leurs
filets sont libres, égaux et distincts
les uns des auties; les anthères sont
cordiformes, à deux loges s'ouvrant
par un sillon longitudinal. L'ovaire ,
appliqué sur un disque hYpf>gy"e
dont Je bord annulaire est à dix lo-
bes, otVre trois loges contenant cha-
cune huit ovules insérés sur deux
rangs à l'angle interne. Le style est
dresse , à trois stries , terminé par un
stigmate trilobé. Le fruit est une baie
ovoïde , trifide au sommet , à trois
loges dans chacune desquelles ou
trouve de deux à trois graines réni-
formes.
Ce genre a beaucoup de rapports
avec le Tiigunia , mais il s'en distin-
gue par le nombre de ses étamines ,
ses filets libres et son fruit charnu.
La seule espèce qui le compose , La-
cepedea iusig/iis , Kunth, loc. ci/.,
tab. 444, est un Ai bre portant des
feuilles opposées , dentées en scie , ac-
compagnées de deux stipules pétio-
laires. Les fleurs sont blanclies, pé-
dicellées , disposées en paniculcs ter-
minales et rameuses, et dont les l'a-
meaux sont opposés, accompagnés de
bractées. Il croît auprès de Xalapa ,
dans le Mexique. (a. r.J
* LACÉl'ÉDIEN. POIS. Espèce du
genre Gymnètre. /^. ce mot. (b.)
LACERON. BOT. PHAN. L'un des
noms vulgilres du Laitron commun.
^. LArrRoN. (b.)
LACERÏ. POIS. Syn. de Calliony-
me lisse. /^ . Callionyme. (b.)
LACERTA. KEPT. saur. r. LÉ-
ZAKD.
LACERTIENS. bept. 5Aur. Se-
conde famille de l'ordre des Sauriens
LAC
(^. notre tableau erpélologique , T,
VI , p. 282), caractérisée par une lan-
gue mince, extensible et terminée
en deux longs filets comme celle des
Couleuvres et des Vipères ; le corps
des Animaux qui la composent est
allongé. Tous les Laccrtiens ont cinq
doigts munis d'ongles séparés, iné-
gaux , surtout ceux de derrière. Leurs
mouvemens sont agiles ; leurs écail-
les sont disposées , sous le ventre et
autour de la queue , par bandes
transversales et parallèles ; leur tym-
pan est à ileur de tête et membra-
neux; une production de la peau
fendue longltudinalement , qui fer-
me par un sphincter, protège l'oed.
Sous l'angle antérieur est un vestige
de troisième paupière ; leurs fausses
côtes ne formentpoint de cercle entier ;
les mâles ont une double verge ,
l'anus est une fente transversale. Deux
genres composent cette famille très-
nombreuse en espèces, les Monilors
ou Tupinambis , et les Lézards. F".
ces mots. i^-)
LACERTOIDES. rept. saur.
(Blainville.) Syn. de Lacertiens. P'. ce
mot. ' (B-)
* LACET, pois. L'un des noms
vulgaires des Rémores, /'.ce mot.
(b.)
LACET DE MER. bot. crypt. r.
Bo^^4.u de mer.
LACHE. POTS. Même chose que
Callique. r. ce mot. (l^ )
LACHÉNALIE. Lachenalla. bot.
PHAN. Ce genre de la famille des As-
phodé.ées, et de l'Hexandiie Monogy-
nie, L., offre pour caractères : un pé-
rianlhe tubuleux , coloré, pétaloïde ,
double , l'extérieur moitié plus court
à trois divisions égales, l'intérieur
également à tiois divisions très-pro-
fondes. Les étamines , au nombre de
six, sont insérées chacune sur une
des divisions du calice. Leurs filets
sont longs et giêles, leurs anthères à
deux loges. L'ovaire est à trois côtes
très-saillantes et à trois loges polysper-
mes. Le style de h longueur des éta-
niiives est terminé par un stigmate
épais et trilobé. Le fruit est une cap-
LAC
suie à trois loges et à trois valves,
dont les graines sont planes et mcin-
bianeuses. Toutes les espèces de ce
genre assez nombreux sont originai-
res du cap de Bonne-Espcrauce. Ce
sont des Plantes bulbeuses, dont le
bulbe est Ibrnië de tuniques cmljoî-
tees ; les ftuilles sont toutes radica-
les; la hampe nue se teiniinc par un
épi de fleurs pcdicellées et souvent
pendantes. l'Iusieurs de ces espèces
sont cultivées dans les Jardins , paice
que généralement leurs fleurs sont
d'une couleur agréable. Parmi ces
espèces on distingue les suivantes :
Lachenalia tficulor, Jacq., Se. Nat.
I, t. 61. De son bulbe qui e^t blan-
châtre naissent deux l'euilles engai-
nantes, étroit es, pointi liée» de pourpre
à leur sommet. La hampe haute de
près d'un pied, également tachée de
pourpre, se teruiiue par un épi de
fleurs jaunes mélangées de vei t et de
pourpre. Cette e.-pèce fleurit en avril.
On cultive encore les espèces suivan-
tes . Lachenalia luteola , L. quadri-
cvlur, L. pendilla , L. purpureo-cœ-
rulea, L. la/iccœfulia. Toutes se cul-
tivent à peu près connue les Jacin-
thes en pots, mais elles doivent être
rentrées l'hiver dans l'orangerie. On
les multiplie par le moyen des
cayeux. (a. r.)
LACHESIS. REPT. OPH. Le genre
formé par Daudin, sons ce nom
d'une des Parques , n'a pas été adopté
et rentre dans le genre Scylale. P'. ce
mot. (b.)
* LACHîNÉA BOT. cRVPT. [Cham-
pignons.) Nom de la seconde section
proposée par Pries {Syst. Mycolog.T.
II, p. 77) dans le genre Pezizc. J^.
ce mot. (g..n.)
LACHNÉE. Lachnea. bot. phan.
Genre de la famille des Thymelées, et
de rOctandrie iMonogynie, L. , ayant
un callcetubideux grêle, évasédanssa
partie supérieure oii il se termine par
un limbe à quatre divisions inégales.
Les élamines au nombre de huit sont
saillantes au-dessus du tube ; le style
est long, grêle, terminé par un stig-
mate simple composé de glandes très-
LAC 157
saillantes. Le fruit est ovoïde-allon-
gé, sec, monosperme et indéhiscent.
Les espèces de ce genre au nombre
de quatre sopt originaires du cap de
Bonne-Espérance. Ce sont de petits
Arbustes à feuilles alternes, eparses
ou in)briquées, à fleurs petites et
réunies en tète à l'extrémité des rami-
fications de la tige. On voit assez sou-
vent fleurir dans les seri es le Lachnea
eriocephala , L., Bot. Mag., t. 1295.
C'est un fort joli petit Arbuste, d'en-
viron un pied de hauteur , ayant ses
feuilles linéaires disposées sur quatre
rangs , ses fleurs blanches réunies au
nombre de vingt à trente au som-
met des rameaux. Il fleurit en mars
et avril. On le multiplie de boutures
et de marcottes. (a. b.)
L ACH .\ OSPER M E. Lachnosper-
mum. BOT. PHAN. Genre de la famil-
le des Svnanlhéiées, Cinarocéphales
(le Jussieu , et i!e la Sytigénésie égale,
L., établi par Willdenow iSp. Fiant. ^
T. ni, p. 1787) qui lui a donné les ca-
ractères suivaii-. : involucre cylindra-
cé , composé de folioles imbriquées ,
ap|)liquées , ovales, louienteuses ,
surmonté d'un appendice étalé, su-
bulé ; réceptacle garni de poils Irès-
longs j capitule composé ue fleurons
nombreux, égaux, réguliers et her^.
maphrodites; akènes velus, dépour-
vus d'aigrette- Le Lachnuspermum
ericifuliuni, AVilld., a été originaire-
ment décrit sous le nom de Slœhelina
fasciculata , par Thunberg (Prodr.
Fiant. Capens.) qui l'a rapporté du
capde Bonne-Espérance. Poiret(En-
cycl. Méth.) en a fait une espèce de
Serratula. Les affinités de ce genre
sont indéterminées , quoique Jussieu
l'ait placé entre le Xerantliemum et le
Tessaria. Cassini est indécis s'il doit
le ranger dans la tribu des Carlinécs
ou dans celle des Liulées. Cependant
il est probable, ajoute-l-il, qu'il ap-
partient à la première. (g..n.)
* LACHNOSTOME. Lachnostoma.
BOT. PiiAN. Genre de la famille des
Asclépiadécs de Pi. Brown., et de la
Pentandrle Digynie, L., établi par
Kunth ( Noua Gen. et Sp. Plant.
i58 LAC
œquin. 5, p. l gq, t. aSa) qui l'a ainsi
caractérisé : calice à cinq divisions
])rofondes ; corolle presque hypocra-
tériforme , dont le tube e^t court et
le limbe à cinq divi.^ions étalées , l'en-
trée barbue ; couronne insérée à l'eu-
trée de la corolle , composée de cinq
folioles à deux lobes charnus et en
forme de croissant ; akènes terminés
par une membrane; niasses poUini-
ques comprimées, pendantes et alta-
cliées latéralement par leur sommet
rétréci ; stigmates miitiques; follicules
inconnus. Ce genre qui se rapproche
du Cynanchiim , se compose d'une
seule espèce, Lachnostoma Tigrinutn,
Kunth , lot. cit.. Plante à tige volu-
bile , à feuilles opposées, oblongues ,
elliptiques et acuminées. Ses fleurs ,
parsemées de taches en réseau , sont
«lisposées en grappes ombelliformes
et longuement pédonculées. Elle croît
près de Santa-Fé de Bogota. (o..N.)
♦LA.CHNUM. BOT. CRYPT. [Cham-
Ijignons.) Le Peziza uirglnea, Balsch,
a été séparé sou'; ce nom générique ,
par Retz , dans la seconde édition de
S'A Flora Sca/idinauica ,\y. Sag. Fries
elPersoon n'ont pas entièrement adop-
té cette séparatiou. Le premier de ces
auteurs [System. Mycolog. T. n, p-
77) a donné le nom de Lac/inea déri-
vé de Lachnum , à une section du
genre Pezize. /^. ce mot. (g..n.)
LACHTAK. MAM. Le Phoque du
Kamschalka indiqué sous ce nom par
Krascheninnikow paraît être le P/'io-
ca baibata selon Erxlebcn. (e.)
* LiCIANA. MOLL. (Humphrey.)
/^. Camk.
LACIS. BOT. l'HAN. (Schieber. j
Sjn. de iMouréra d'Aublet. F. ce
mot. (B.)
LACISTEMME. Lacistemma. bot.
apHAN. Ce genre, décrit par Swartz
(/'/. Ind.-Occid. 2, p. 1091), est le
même que le Nematosperma , publié
auparavant par le professeur Richard
dans les Actes de la Société d'Histoire
Naturelle de Paris. F". Nématospxr-
3IE. (A.R.)
LAC
LACQDE. BOT. PiiAN. Poîir Lique.
/'. ce mot. (G..N.)
* LACRYMARTA. bot. phan.
( Hcister. ) Svn. de Coix. f . ce mol.
(B.)
* LACRYMATOIRE. Lacryma-
toria. INF. Genre de Microscopiques
de l'ordre des Gymnodés , dans le-
quel il termine la famille des Molé-
culaires , comme pour faire par l'al-
longement du corps cylindracé des es-
pèces qui le composent le passage aux
Vibrionides. Ses caractères consis-
tent dans l'allongement , en forme de
cou, delà partie antérieure que ter-
mine un renflement sensible en ma-
nière de tête ou en forme de spatule
ou de bouton. Le Vibrio Olorde Mill-
ier, que nous avions rapporté au gen-
re Amibe (^. ce mol), sous le nom
d'Amibe à long cou, et que nous
avons eu occasion d'observer depuis,
doit rentrer clans le genre dont il est
ici question et dont la forme des espè-
ces, quand elles prennent leur entier
développement, rappelle celle de ces
petils vases en verre, connus des anti-
quaires sous le nom deLTcrymatoires,
et que nous i elrouvons fréqueinmenl
dans Ica tombeaux des anciens. Nous
en connaissons envinm sept espèces
qui, dans leurs habitudes et leur ma-
nière de nager, présenlenl quelques
rapports avec les Planaires. luiS F'/brio
yfcits, Miil!., Inf. , pi. 8, f. 9, lo; En-
cycl. Vers., pi. 4, f. 8; Sagitta , Miill.,
pi. 8, f. 11-12, Encycl., pi. 4, f. 9,
ainsi que les Eiichelis rétrograda ,
Miill., pi. 5, f. 4, 5, Encycl., pi. 2, f.
19, et Episto/nium, Miill., pi. 5, f.
1-2, -Encycl., pi. 2, f. 17, qui est le
Flacon de Gleichen , Dis., pi. 19, f.
C. m , appartiennent au genre La-
crymatoire. (b.)
LACTARLA et LACTARIS. bot.
PHvN. Les Plantes à qui les anciens
donnaient ces noms, paraissent être
nos Tithymales. /'. Euphorbe, (b.)
* LACT ARIA. bot. crypt. [cham-
pignons.) Quelques auteurs ont don-
né ce nom aux Champignons rem-
plis d'un suc blanc , épais, ordinai-
rement vénéneux et à slype central
nu. Persoon et De Candolie ont (»\t
un sous-gcnre des yfgaricl lactorit,
ailoplé par Frics [Systcrna Mycologi-
cum) sous le nom grec de Gallorhei ;
cet auteur en fait connaître quarante-
une espèces dont la plupart sont eu-
ropéennes. Ce sous- genre est lui-
niènie subdivisé eu Gallorhei, Tri-
cholomoulei , Limacini , Rivulares ,
Prop/ii. Cette dernière section ren-
ferme les Poivrés laiteux de Paulet.
f^. Laitexjx. (a. F.)
LACTÉ. REPT. OPH. Espèce du
genre Couleuvre. ^. ce mot. (b.)
L,\CTERON. BOT. PHAN. Ce nom
d'oii pourrait bien être dérive celui
de Laitroa est employé par Pline
pour désigner probablement la mê-
me Plante. (B.)
* LACTIQUE. MIN. r. Acide.
* LACTIVORE. MAM. Geoffroy
Saint-Hilaire nomme ainsi {F', art.
ISIabsupiaux du Dict. des Se. Nat.)
la période de développement qui suc-
cède , chez le Mammifère , à celle
dite fœtale. Comme le nom même
de Lactivore l'indique , cette période
comprend le te»np5 duiant lequel le
jeune Mammifère est allaité par sa
mè;e. Elle commence souvent , com-
me cliez les Ruminans, à l'époque
même de la naissance; mais il s'en
faut bien qu'il en soit toujours de
même : les jeunes Marsupiaux , par
exemple, naissent, non-seulement
avant d'être Laclivoies , mais même
avant d'être parvenus à la période
fœtale, f'. Mammifères et Marsu-
piaux. (IS.G. ST.-H.)
LACTUGA. BOT. PHAN. r. Laitue.
LAC TUC É E S. Lactuceœ. bot.
piiAN. La tribu de SynantUérées
ainsi nommée par H. Cassini , est la
même que celle que nous avons ap-
pelée Chicoracées avec tous les au-
tres botanistes, f^. Chicoracées.
(a. r.)
* LACUNES. Lacunx. eot. piian.
On trouve fréquemment dans le tis-u
cellulaire de certaines Plantes , et en
particulier dans celles qui vivent
dans l'eau , des espaces vides plus ou
LAD iSg
moins considérables , et -qu'on avait
jusau'.^ présent attribués a la ruptu-
re des cellules du tissu aréolaire. Ce
sont ces espaces auxquels on donne
le nom de Lacunes. Le professeur
Amici de Modènc , auquel on doit
d'excellentes observations sur l'orga-
nisation des parties élémentaires des
Végétaux , pense que les Lacunes ne
proviennent pas du déchirement du
tissu cellulaire. Ce sont, selon lui
des espaces plus ou moins réguliers,
contenant de l'air. Quelquefois elles
offrent sur leur paroi interne des
poils d'une nature particulière, en
forme de houppe ou de pinceau , qui
ont été vus par Mirbel et Amici. On
peut distinguer deux espèces de La-
cunes ; les unes ont pour orifice ex-
térieur, un des pores corticaux , et
communiquent avec l'air extérieur.
Les autres n'ont aucune communica-
tion externe. Il est piobable que ces
dernières qui existent surtout dans
les Plantes qui manquent de tubes
poreux , sont dues au déchirement du
tissu cellulaire. (a. r.)
*LAGUNES. GÉoL. Pour Lagunes.
J^. ce mot et Lac. (b.)
* LACUTURRIS. bot. ph an. C'est,
dans Dodoens , la variété de Chaux
comestible que l'on désigne ordinai-
rement sous le nom de Ciiaux de Mi-
lan, (b.)
LADANUM. BOT. PHAN. Pline
nommait ainsi une Plante commune
dans les champs, et qui appartient
au genre Galéopside [Galeopsis La-
danum , L.). Z^". Galéopside. On a
réservé ce nom à une substance gom-
mo-résineuse extraite des Cistuslada-'
niferus , Cretlcus, laurifulius , etc.
Quant à l'extraction de cette gomme-
résine , nous ne reproduirons pas ce
qui a été dit à l'article Ciste, f^. ce
mot. Le Ladanum ou Lahdaiiuiii
existe très-rarement à l'état de pure-
té dans le commerce de la droguerie.
On en distingue deux sortes : l'une
est le Ladanum en pain qui se pré-
sente sous la forme de masses d'un
brun noirâtre , poisseuses et envelop-
pées dans des vessies. L'autre est en
i58 LAC
œquin. 5, p. 199, t. aSa) qui l'a ainsi
caractérisé : calice à cinq divisions
profondes ; corolle presque hypocra-
tériforme , dont le tube est court et
le limbe à cinq divi.nons étalées , l'en-
trée barbue ; couronne insérée à l'eu-
trée de la corolle , composée de cinq
folioles à deux lobes charnus et en
forme de croissant ; akènes terminés
par une membrane; masses pollini-
ques comprimées, pendantes et alta-
chées latéralement par leur sommet
rétréci ; stigmates miitiques; follicules
inconnus. Ce genre qui se rapproche
du Cynanchum , se compose d'une
seule espèce, Lachnostoma Tigrinum,
Kunth , lot. cit.. Plante à tige volu-
bile , à feuilles opposées, oblongues ,
elliptiques et acuminées. Ses fleurs ,
parsemées de taches en réseau , sont
<lisposées en grappes ombelliformes
et longuement pédonculées. Elle croît
près de Santa-Fé de Bogota. (o..N.)
*LA.CHNUM. BOT. CRYPT. [Cham-
pignons.) Le Peziza i^irginea, Balsch,
a été séparé sous ce nom générique ,
par Retz , dans la seconde édition de
s-A Flora Scandinavica ,\). 829. Fries
elPersoon n'ont pas entièrement adop-
té cette séparation. Le premier do ces
auteurs [System. Jljcolog. T. ii,_p.
77) a donné le nom de Lachnea déri-
vé de Lachniun , à une section du
genre Pezize. /^. ce mot. (g..n.)
LACHTAK. MAM. Le Phoque du
Kamschatka indiqué sous ce nom par
Rrascheninnikow panut être le P/iu-
ca barbaia selon P2rxlebcn. (b.)
* LiCiAiNA. MOLL. (Humphrey.)
p^. Camk.
LACIS. BOT. PHAN. (Schieber. )
Syn. de I\louréra d'Aublet. P". ce
mot. (e.)
LAGISTEMME. Lacistemma. bot.
3PHAN. Ce genre, décrit par Swarlz
{FI. Ind.-Occid. 2, p. 1091], est le
même que le Nema.'osperma , publié
auparavant par le professeur Richard
dans les Actes de la Société d'Histoire
Naturelle de Paris. J^. Nématosper-
3tE. (a.iî.)
LAC
LACQUE. bot. piian. Pour Lique.
f. ce mot. (G..N.)
* LACRYMARIA. bot. phan.
( Heister. ) Svn. de Coix. f. ce mot.
(B.)
* LACRYMATOIRE. Lacrjma-
toria. INF. Genre de Microscopiques
de l'ordre des Gymnodés , dans le-
quel il termine la famille des Molé-
culaires , comme pour faire par l'al-
longement du corps cylindracé des es-
pèces qui le composent le passage aux
Vlbiionides. Ses caractères consis-
tent dans l'allongement, en forme de
cou, de la partie auléiieure que ter-
mine un renflement sensible en ma-
nière de tête ou en forme de spatule
ou de bouton. Le Vibrio Olorde Mill-
ier, que nous avions rapporté au gen-
re Amibe (^. ce mot), sous le nom
d'Amibe à long cou, et que nous
avons eu occasion d'observer depuis,
doit rentrer dans le genre dont il est
ici question et dont la forme des espè-
ces, quandelles prennent leur entier
développement, rappelle celle de ces
petits vases en verre, connus des anti-
quairessousle nom dcLicrymaloires,
et que nous i etrouvons fréqueinment
dans Ica tombeaux des anciens. Nous
en connaissons envlnm sept espèces
qui, dans leurs habitudes et leur ma-
nière de nager , présentent quelques
rapports avec les Planaires L?s F'ibrio
Aciis, Miil!., Inf., pi. 8, f. 9, 10; En-
cycl. Vers., pi. 4, f. 8; Sagitta , Miill.,
pi. 8, f. n-12, Encycl., pi. 4, f. 9,
ainsi que les Enchelis relrograda ,
Miill., pi. 5, f. 4, 5, Encycl., pi. 2, f.
19, et Epislomium , Mull., pi. 5, f.
1-2, -Encycl., pi. 2, f. 17, qui est le
Flacon de Gleichen , Dis., pi. 19, f.
C. m , appartiennent au genre La-
crymatolrc. (b.)
LACTARLA et LACTARIS. bot.
PHvN. Les Plantes à qui les anciens
donnaient ces noms , paraissent être
nos ïithymales. /'. Euphorbe, (b.)
* LACT ARIA. bot. crypt. [Charn-
pignons.) Quelques auteurs ont don-
né ce nom aux Champignons rem-
plis d'un suc blanc , épais , ordinai-
rement vénéneux et à stype central
LA.C
nu. Persoon et De Candolle ont f;iit
un sous-gcnie des jlgarici lactarii,
ailoplé par Fiies {Syste/na Mycolagi-
cum) sous le nom grec de Gallorhei ;
cel auteur en fait connaître quarante-
une espèces dont la plupart sont eu-
ropéennes. Ce sous- genre est lui-
même subdivise eu Galloihei , Tri-
cholomuidei , Limacini , Rit^ulares ,
Piopiii. Cette dernière section ren-
ferme les Poivres laiteux de Paulet.
f^. Laiteux. (a. f.)
LACTÉ. REPT. OPH. Espèce du
genre Couleuvre. ^. ce mot. (b.)
L\CTERON. BOT. PHAN. Ce nom
d'où pourrait bien être dérive celui
de Laitron est employé par Pline
pour désigner probablement la mê-
me Plante. (B.)
* LACTIQUE. MIN. r. Acide.
* LACTIVORE. MAJi. Geoffroy
Saint-Hilaire nomme ainsi {ï^. art.
Mabsupiaux du Dict. des Se. Nat.)
la période de développement qui suc-
cède , chez le Mammifère, à celle
dite fœtale. Comme le nom même
de Lactivore l'indique , celte période
comprend le temps durant lequel le
jeune Mamuùfère est allaité par sa
niè:e. Elle commence souvent , com-
me chez les Ruminans, à l'époque
même de la naissance; mais il s'en
faut bien qu'il en soit toujours de
même : les jeunes Marsupiaux, par
exemple, naissent, non-seulement
avant d'être Laclivores , mais même
avant d'être parvenus à la période
fœtale. P' . Mammifères et Marsu-
piaux. (IS.G. ST.-H.)
LACTUCA. BOT. PiiAN. r. Laitue.
LACTUCÉES. Lactuceœ. bot.
PHAN. La tribu de Synanthérées
ainsi nommée par H. Cassini , est la
même que celle que nous avons ap-
pelée Chicoracées avec tous les au-
tres botanistes. P". Chicoracées.
(a. r.)
* LACUNES. Lacunes, bot. phan.
On trouve fréquemment dans le tis-u
cellulaire de certaines Plantes , et en
particulier daus celles qui vivent
dans l'eau , des espaces vides plus ou
LAD ir.9
moins considérables , et -qu'on avait
jusqu'.^ prc.^cnt attribués a la ruptu-
re des cellules du tissu aréolaire. Ce
sont ces espaces auxquels on donne
le nom de Lacunes. Le professeur
Amici de Modcnc , auquel on doit
d'excellentes observations sur l'orga-
nisation des parties élémentaires des
Végétaux , pense que les Lacunes ne
proviennent pas du déchirement du
tissu cellulaire. Ce sont, selon lui
des espaces plus ou moins réguliers,
contenant de l'air. Quelquefois elles
offrent sur leur paroi interne des
poils d'une nature particulière, en
forme de houppe ou de pinceau , qui
ont été vus par Mirbel et Amici. On
peut distinguer deux espèces de La-
cunes ; les unes ont pour orifice ex-
térieur, un des pores corticaux , et
communiquent avec l'air extérieur.
Les autres n'ont aucune communica-
tion externe. Il est probable que ces
dernières qui existent surtout dans
les Plantes qui manquent de tubes
poreux, sont dues au déchirement du
tissu cellulaire. (a. r.)
* LACUNES. GÉoL. Pour Lagunes.
J^. ce mot et Lac. (b.)
*LACUTURRIS. bot. phin. C'est,
dans Dodoens , la variété de Chaux
comestible que l'on désigne ordinai-
rement sous le nom de Chaux de Mi-
lan, (b.)
LADANUM. bot. phan. Pline
nommait ainsi une Plante commune
daus les champs, et qui appartient
au geni'e Galéopside [Galeopsls La-
danum , L. ). K. Galéopside. On a
réservé ce nom à une substance gom-
mo-résineuse extraite des Cistuslada-
niftrus , Creticus, laurifolius , etc.
Quant à l'extraction de cette gomme-
résine , nous ne reproduirons pas ce
qui a été dit à l'article Ciste, f^. ce
mot. Le Ladaiium ou Labdanuin
existe très-rarement à l'état de pure-
té dans le commerce de la droguerie.
On en distingue deux sortes : l'une
est le Ladanum en pain qui se pré-
sente sous la forme de masses d'un
brun noirâtre, poisseuses et envelop-
pées dans des vessies. L'autre est en
i6a LAG
fertile, cuutenu dans un involucellc
inonophylle tubuleux, à cinq divi-
sions; corolle infundibuliforme à tube
très-court , à cinq divisions égales et
r^gulièies ; tube staminal surmonté
de cinq peliles dents membraneu-
ses; style renflé dans s;\ partie su-
périeuic, termine par deux stigmates
allongés et roulés en dehors; akène
allongé , couronné par une aigrette
sessile membraneuse, très- courte
et fîmbriée. Les espèces de ce genre,
au nombre de cinq , sont des Plan-
tes herbacées ou sous-frulescentes ,
à feuilles opposées, le plus souvent
roides et cqriaces * les tleurs sont
blanches ou rouges , tonnant des
capitules terminauv. Toutes ces es-
pèces sont originaires de l'Amérique
méridionale. La plus commune et
celle que l'on cultive quelquefois dans
les jardins, est la Lagasca mollis,
Cavan., Ann.Sc. Nat. 6, p. 335, t. 44.
C est une Plante herbacée, vivace ,
originaire de 1 île de Cuba. Ses feuil-
les inférieures sont opposées , les su-
périeures alternes, pétiolées , ovales-
aiguës , à peine dentées , et poilues ;
les capitules sont longuement pédon-
cules et terminaux. On doit à noire
coUaboiateur Kuuth la desciljîtion
de trois espèces nouvelles de ce gen-
re , savoir : Lagasca lubra, Kunlh ,
Jiov. Gen. 4, p. 24, t. 3ii,Z,. helian-
thifulia y lue. cil., p. 25 , et L. suaue-
olens , tue. cit. ,ip. 25. (a. R.)
" LAGÉCIE. BOT. PHAN. Pour La-
goécie. /^. ce mot. (B.)
* LAGENA. MOLL. Genre proposé
par Klein (Te/it. Jflet/i. Ostrac. , p. 49)
pour de> Coquilles du genre Buccin ,
principalement pour celles qui , selon
lui , ont la forme d'une bouteille. On
ne doit pas être étonné qu'un genre
pareil n'ait été adopté de personne.
(D..H.)
LAGENAGA. bot. phan. ( Avi-
cenne.) Syn. de Bourrache. F", ce
mot. (b.)
LAGÉNIFÈRE. bot. phan. Pour
LagénOj hore. /^. ce mol. (b.)
LAGÉNITE. POLYP. foss. Ce nom
désigne dans les anciens oryctogra-
LAG
plies des Alcyons fossiles qui ont ef-
fectivement quelque chose de la for-
me de petites bouteilles. On reten-
dait aussi à des concrétions ou agglu-
tinations arénacées de la même figure.
(B.)
LAGENOPHORE. Lagenophora.
BOT. PHAN. Genre de la famille des
Synanthérées, Gorymbifères de Jus- •
sieu, proposé par H. Cassini (Bull,
de la Société Phdom., décembre i8i6)
sous le nom de Lagenifeia qu'il a
changé depuis en ce.\yx\àe Lagenopho-
ra. Voici ses principaux caractères :
involucre irrégulier dont les folioles
sont un peu inégales , disposées sur
deux rangs , oblongues, aiguës , ap-
pliquées et coriaces dans leur partie
in lérieure, étalées, membraneuses et
colorées à leur sommet; réceptacle
plane et dépourvu de paiileties; cala-
tiii'ie radiée; fleurons du centre en
petit nombre, réguliers et mâles;
fleurons de la circonférence s-ur un
seul rang, en languettes et femelles;
ovaires dt la circonféience très-
grands, comprimés des deux côtés,
obovales , piolougés en un col court,
teiniiués par un bouirelet sans ai-
grette. Ce dernier caractèie, qui don-
ne aux fruits l'apparence de petites
bouteilles à goulots, et qui a fait ima-
giner le nom générique, est un de
ceux qui distinguent \& Lagenophora
du Bellis,àe. l'ester et du Calendula.
Cassini le place dans la tribu des As-
tétées , non loin du Be/lis. Il se com-
pose des deux espèces suivantes : 1°
Lagenophora Commersonii ou Calen-
dula Magellanica , Willd. Celte pe-
tite espèce a été découverte au détroit
de Magellan par Commerson qui lui
donnait, dans ses manuscrits , le nom
A'yîster nudicài/lis. Du Petit-'ïhouars
l'a retrouvée dans l'île de Tristan d'A-
cugna , et l'a nommée Calendula
pusilla. 2". Lagenophora Bi/lardieri ,
Plante recueillie à la terre de Van-
Diémen par i^ahillardière qui l'a àé-
crhe {JVou.-Hol/and. Plant, spec.)
sous le nom de Bellisstipitata. (g. .n.)
LAGÉNULE. Lagenula. moix. ?
Montforl a propose de former ce genre
LAG
{Conc/ifl. Syst. T. i, p. niij pour
un petit corps fort singulier, figure
depuis long-temps dans le bel ouvra-
ge de Soldani ( Test, rnicrosc. , îab.
130, vas. 348). Il ressemble à un pe-
tit œufsupporté par un pied çompo.--é
de i)lusieurb pelits calices ajustes les
uns aux autres. Il e>l fort douteux
que ce corps, qui se tiouve dans les
sables de ta mer Adriatique , doive
être conservé parmi les Mollusques.
Néanmoins Moulfoi t le caiaclénso de
la manière suivante : coquille libre ,
univalve, cloisonnée, droite, inter-
scctée, pyriforme; sommet aigu ; base
aplatie; bouche ronde; cloisons iné-
gales, unies; siphon inconnu. La
seule espèce de ce genre est la LagÉ-
>'ui.E VLEURIE , Lagenulafiosculota ,
Montf. (D..H.)
* LAGÉNULE. INF. Espèce du
genre Enchélide. l'. ce mot. (b.)
LAGÉiNULE. Lagenula. bot.
pn AN". Genre de la Tétrandrie Mono-
gynie, L. , établi par Loureiro [Flor.
(échine. , édit. Willd. , p. 3) qui l'a
ainsi caractérisé : calice infèic , per-
sistant, à quatre folioles ovales,
oblongues , Réfléchies ; coiolle nulle ;
nectaire à quatre lobes charnus,
dresses et connivens ; quatre cîami-
iies dont les filets sont subulés et les
anthères ovées , incombantes; ovai-
re caché par le nectaire , surmonté
d'un style épais, plus court que les
étamines , et d'un ïligniiiie simple;
baie petite , en forme de bouleille
dont le col est resserré , blloculaire
et disperme. Ce genre présente quel-
que affinité , selon Willdenow , avec
le Siriiu/i de Linné ; il s'en éloigne
cependant par son ovaire supère, tau-
dis qu'il est infère dans le Sirium
myrtifolium qui , d'ailleurs, a été
réuni au Santalum.
\.ç. I.agenulapedata ,\iO\xx. , est un
Arbrisseui de médiocre grandeur
qui croît dans les montagnes de la
Gochinchine. Sa lige est grimpante,
rameuse et munie de vrilles. Ses feuil-
les sont pédalées, composées de cinq
folioles ovales , crénées et cotonneu-
ses. Les fleurs , disposées en grappes
L^O
i6"
lâches, ont une couleur verte blan-
châtre. . (G..N.}
JjAGERSrR0MIE.Xfl^t'/A7/œ//«a.
BOT. PliAN. Ce genre, de la famille
des Salicariées et de la Polyandrie
Monogynie , a été établi par Linné ,
et piésente les caractères essentiels
suivans : calice campanule à six divi-
sions ; corolle composée de six pétales
ondulés et pourvus d'un onglet fili-
foine; étauiines nombreuses ,* dont
six extérieures plus longues , à anthè-
res orniculées; fruit capsulaire à six
loges polysi^ermes. En adopiant ces
caractères, à l'exception de ceux du
fruit , qui nctaient pas connus alors,
Jussieu (Ge«er. Fiant., p. 55i) indi-
qua l'affinité de ce genreavec le Man-
chausla , f. ce mot , et quelques au-
teuis les ont réunis. On a aussi pro-
posé dcluiadjoindre le Catjplectusàê
la Flore du Pérou, qui néanmoins a
été conservé par Kunth. Les Lagers-
tiomies sont des Arbrisseaux , pour
la plupart indigènes des Indes-Orien-
tales ; leurs feuilles sont simples,
ayant la forme de celles du Grena-
dier; les inférieures sont opposées;
les supérieures alternes , et dans leurs
aisselles s'élèvent des pédoncules
portant plusieurs fleurs disposées eu
panicules.
La Lagerstkomik des Indes , JLa-
ger&trœm,iaindica,\i. ; Lamk.,///i/5f/-.
Gcn.., lab. 470 , fig. 1 , est l'espèce la
plus remarquable. C'est le Tsjinkia
d.j llumph {Herb. Jmboin. 7 , p. 61,
tab. 28) , et le Sili de Kcempfer
[Amœn. exot. 855). Ce bel Arbris-
seau croît principalement à la Chine
et au Japon. Ses tiges sont hautes
d'environ deux mètres ; ses rameaux
anguleux portent des feuilles alter-
nes , presque sessiles , ovales , entiè-
res et rudes sur les boids. Les fleurs
sont remarquables par la beauté de
1 urs corolle^ dont les onglets sout
trcs-longs et le limbe d'un pourpre
éclatant. Une autre espèce non moins
belle croît sur les bords des rivières ,
dans les terrains sablonneux et pier-
reux de la côte de Malabar. C'eît le
LiOgerst rœtnia Regina , Roxburgh
i64
LAG
[Coromand. i , p. 46, tab. 65). La-
marck (Diclionn. Encyclopëd.) en
avait fait soi; genre /Idahiboa , nom
«lërivc decciiù dV/(/c/«^t»e sous lequel
Rheede (Mabb. 4, tab. 20 et 21) l'a-
vait décrit et figure. Les Ileuv.s de
cette espèce soni grandes , purpuri-
nes et semblables à des Roses. On
cultive quelques Lagerstrcemla , et
■■surtout le Z/fl^. indien, dans les jar-
dins de botanique. Ils se multiplient
par remets , par marcottes et par bou-
tures. On les tient d'abord sur cou-
che et sous châssis ; on les place en-
suite dans une terre substatitielle et
dans la serre chaude pendant l'hiver.
(G..N.)
LAGETTO. Lngcîta. bot. phan.
Génie de la famille des Thyméle'es et
de rOclandrie Monogynic, L., établi
par Jiissieu et très-voi»in des Daphne
I ^ont il diffère par les caractères sui-
vans : calice tubuleux, épais, coriace,
rétréci vers sa gorge où il présente
quatie glandes ; limbe à quatre divi-
sions; huitétamines presque sessiles,
attachées au tube du calice et inclu-
ses ; ovaire sui monté dun style et
d'un stigmate simple. Le fruit est glo-
buleux , pislforme , velu en dehors,
monosperme et recouvert par la base
du calice qui est persistante.
Deux espèces forment ce genre :
l'une , Lagetto Bois-denïejxe , La-
getla lintearia , Lamk. , 111. , t. 289, a
été réunie au genre Daphné par
Sv^^artz sons le nom de DapLne La-
getta. C'est un Aibrisfeau de douze à
quinze pieds d'élévation, à tige ra-
jneuse , portant des feuilles alternes ,
ovales , allongées, aiguës, glabres sur
leurs à&wx faces , longues d'environ
trois pouces. Les fleurs forment des
giappesou panicules rameuses et ter-
minales. 11 croît communément sur
les montagnes à Saint-Domingue et à
la Jamaïque. Le nom de iJois-denlelle
sous lequel cet Arbrisseau est commu-
ïiément désigné, vient de l'organisa-
lion particulière de son écorce. Lors-
qu'on a enlevé la partie externe com-
{josée de 1 épidémie et de l'enveloppe
lerba ée , on trouve les couches cor-
ticales formées d'un grand nombre
LAG
de feuillel.s superposés qui se compo-
sent de fibres entrelacées et anasto-
mosées ensemble de manière à former
un réseau ou une sorte de tissu qu'on
a compaié à celui d'une dentelle. Ce
tissu offre assez de solidité pour qu'on
pui.^se en f^ire dans le pays des or-
nemcns de toilette, des fichus, des
garnitures , etc. (a.b.)
* LAGGION ou SCHEUGGIO.
POIS. Syu. de Labre dans le golfe de
Gênes. (b.)
* LAGOCÉPHALE. pois. Espèce
du genre Gobie. V. ce mot. (b.)
LAGOECIE. JLagacia. bot. phan.
Genre de la famille des Ombellifêres
et de la Pentandrie Monogynie , éta-
bli par Linné , et ainsi caractérisé :
calice à cinq découpures multifides et
capillaires; cinq [létale^ bicornes et
plus courts que le calice ; cinq étami-
nesdela longueur de la corolle ; ovai-
re inférieur surmonté d'un seul style
et d^un stigmate simple; akène uni-
que couronné parles découpures ca-
licinales ; ombelle simple ; involucre
général formé de huit à neuf rayons
peclinés , pinnalilideset réfléchis ; in-
volucres partiels à quatre/olioles ca-
pillacées, ciliées et enveloppant les
petites tleui». L'unité d'ovaire, de
style et de stigmate est une structure
tellement exceptionnelle à celle qui
caractérise les Ombellifêres , que Jus-
sieu n'a placé le genre' Lo^cec/fl qu'à la
fin decelle famille. Ilseraitinléressant
de rechercher les causes physiologi-
ques qui altèrent ainsi tlans ce genre
la symétrie de la famille , ou , en d'au-
tres termes , de s'assurer si le Lagœcia
a un seul fruit par l'efFel d'un avorte-
ment ou d'une soudure naturelle.
Le LagjÉcia cu/ni/ioides , L. , est
une assez jolie IManteherbacée , dont
les feuilles sont pinnées, glabres et
pétiolées. Les fleuis sont dispO;.ées en
ombelle pédoncidée, solitaire et
formant ime lête abondamment ve-
lue et munie à sa base d'un involucre
rayonné Irès-remarquable. Elle croît
dans les îles de l'archipel Grec et
dans l'Orient. On la cullive au Jar-
din des riantes de Paris. (g..n.}
LAG
LAGOMYS. MAM. r.LikxRE.
* LAGONDI. BOT. PHAN. Runiph
( Heib. Amb. , vol. 4 , p. 48 et 60 ) a
désijjDé sous le nom générique de
Lagondium , tire du mut malais La-
gondi , lieux Plantes des [rules-Oiien-
talesque Linné et Bmmann ont rap-
poilées au geure Vitex. Le Lagon-
dium vu! gare el le Lag. Utloicum de
llumph appartiennent, selon Linné,
l'un au P'iiex tnfolia,i\\\\ a pour s\ uo-
nyme le (\iraAosi de Rhéede [Hort.
JWû/ûi.,douxicnie partie, p. i5,f. 11),
l'autre au F'. J\egu/ic/o, qui est le
£e/n iV'osi de Rhéede (/oc. cit., p. i5,
f. 12). Lamarck ( Eucycl. M('lh.) a
prouvé depuis (|ue le Cara Nosi el le
JBem Aosi de Rhéede ne sont que des
variétés de la même Plante , et celte
opiniou a été partagée léccaiment
par IJaniilton ( Transact. of Linn.
Soc. ï. XIV, p. 186). Il a réuni le
F'itex Isegundo de Linné au V. trifo-
lia , dont le Lagondium vulgare de
Rumpl) fst un synonynîe , et :! a éta-
bli le F'ilex paniculata , auquel il a
rapporté le Z(a^o«(//«//2 littoreum. K.
VlT£X. (g..n.)
LAGOiSI. GÉoL. Plusieurs locali-
lés célèbres des environs de Voilera ,
de Sienne en Toscane, présentent un
phénomène géologique remarqua-
ble , que l'on désigne, dans le pays,
sous le nom particulier de Lagoni.
On voit des vapeurs très-chaudes,
blanchâlres et qui répandent une
forte odeur de Soufre , d'Hydrogène
sulfuré et de Bitume, s'élever con-
tinuellement et souvent avec beau-
coup de force et de bruit, du sein
d'amas plus ou moins considérables
d'eaux noii'es et boiubeiises; quel-
quefois, mais rarement, les vapeurs
sortent immédiatement des fentes des
rochers, qui sont alors peu éloignés
des amas vaseux ; tout porte à faire
croire que les vapeurs qui, en traver-
sant l'eau , la font parrâlre en ébul-
lition, sont pioduites par une cause
qui gît prolondémenl dans le s jin de
la terre, et dont le foyer est placé
dans des couches au moins inférieu-
res aux lerraiuà secondaires; celte
LAG i65
cause, sans doute analogue à celle
qui produit les volcans, n'en diffère
peut-être que parce que la chaleur sou-
terraine ne s'élève pas asstz pour
foudre Us substances minérales cl les
iTJeler en dehors à l'étal liquide.
L'analyse des eaux proveuues des
vapeiu's condensées , a fait reconnaî-
tre dans celles-ci la présence de sul-
fates de Fer, de Chaux, de Magnésie,
d'Ammoniaque, et notamment celle
de l'Acide boiacique, quoique les
terrains dont paraissent sortir les va-
peurs ne contiennent pas tous les
élémens de ces substances. Ces ler-
lains sont principalement composés
d'une espèce de Psammite calcaire
connu sous le nom de Maciguo, de
Calcaire compacte, brim , coupé par
des lits interrompus île Silex corné
el d'Argile schisieuse, qui ne parais-
sent renfermer aucuns vestiges de
corps oigaiiisés. Suivant Alex. Bron-
gniart qui a visité quelques Lagoni
de la Toscane, l'eau el l'humidité
qui se rencontrent dans les mêmes
lieux est plutôt le résultat de la cou-
ilensalioii des vapeurs sorties duseiu
de la terre, qu'elle n'est une des
causes du phénomène. Le même ob-
servateur a fait remarquer que les
parois des fissures , par lesquelles les
vapeurs se dégagent , sont corrodées
el altérées , de manièie a donner
l'idée de la foim ition des Pierres \ë~
niformes des environs de Florence.
Il paraît aus^i que contre l'assertion
contraire de Patrin , les Lagoni ne
sont pas dans des terrains volcani-
ques ,^ni anciens ni modernes , et non
loin des lieux oii ou les rencontre ,
ou voit en même temps des amas
boueux, plus ou moins considéra-
bles, qui font remonter l'existence
du même phénomène à une époque
très-ancienne. (c.p.)
* LAGONYCHÏDM. uot. phan.
Genre de la famille des Légumineu-
ses et de la Décnndric Monogj nie ,
L. , proposé par Marschall de Bie-
berstein {Fi. Taur.-Caucas. Siippl.
288; et adopié par De Can Jolie
{î'roàr. Syst. Vcgct. 2, p. 448) avec
i6t> i.AG
les caractères suivans : fleurs iier-
Hiaphrodiles , avortées pour la plu-
f>arl ; calice à cinq dents; pétales
ibres; dix étamines hjpogyncs, à
filets non soudé-; et à anlhèies dé-
pourvues de glandes ; style tordu au
sommet; légume stipité , indéhis-
cent , ovécylindracé, presque didy-
ine , rempli de pulpe, un peu courbé ,
obtus, uni el ne pouvant se diviser
en aucune nianière. Ce genre a été
réuni par Kunlh avec le Prosopis.
Son fruit ayant beaucoup de ressem-
blance avec celui de V acacia Fanie-
siana , Steven le regarde comme
congénère de celui-ci. Une seule es-
pèce le constitue ; elle a été nommée
Ijai;onycliiu!!i StepJianianum , el elle
croît dans les plaines arirles entre le
Caucase et la mer Caspienne. Mi-
cbaux l'a trouvée aussi en Perse en-
tre Mossul et Bagdad, (g.n.)
LAGOPÈDE. Lagopus. ois. Es-
pèce du genre Tétras , dont Vieillot a
fait le type d'un genre particulier.
r. TÉTR.\S. (DR..Z,)
• LAGOPODA. TNS. Linné donne
ce nom spécifique à la femelle de la
Mégacbile du Rosier [Jpis centuncu-
laris , L ). r. Méga.chii>e. (o.)
LAGOPUS. OIS. K. Lagopède.
LAGOPUS. FOT. PHAN. Ce qui
signifie Pied <te Lièvre. Nom scien-
tifique d'un Plantain , donné par les
anciens botanistes à plusieurs autres
Plantes, telles qu'un Lotier, l 'Antiiyl-
lide vulnéraire, le Trèfle des champs
et le Gnaphale dioïque. Cette derniè-
re Plante est le Lagopyrum (Blé de
Lièvre; d'IIippocrate. (b.)
* LAGOSERIS. BOT. PHAN. Genre
de la famille des Synantbérées ,
Chicoracées de Jussieu, et de la Syn-
génésie égale, L. , établi par Mars-
chall de Bicbersteiu ( Ceiitur. Plant,
far. Ross.) el caractérisé , dans le
troisième volume de sa Tlora Tau-
rico-Caucas'ca , d'une manière aussi
brève que la suivante : réceplacle
couvert de paillettes capillaires; in-
volucre ceint d'un calicule; aigrette
poilue, scssile. L'auteur de ce genre
LAG
la couipoié du Crépis Neniausensis
(ie Gouan el de \Hieracium purpii-
reum de Willdenow. Ces deux Plan-
tes , d'après l'opinion de Cassini , for-
ment deux genres distincts quoique
très-i'approchés ; dans l'un , les fruits
sont uniformes, aigrettes et non ai-
lés; dans l'autre, les fruits margi-
naux sont dépourvus d'aigrellcs,
munis d'ailes longitudinales, et ne
ressemblent point aux fruits du cen-
tre qui sont aigrettes. En conséquen-
ce , et avant qu'il eût connaissance
de l'établissement du Lngoseris de
Marschall , il en avait formé deux
genres : l'un , Plerotheca , pour le
Crépis Nemausensis , et l'autre , Inty-
bellin , pour VHieraciiim purpiireiun.
Si la distinction de ces genres est
prise en considération par les bota-
nisles , il sera peut-être conveuable
de substituer le nom de Lagoseris à
celui à^Intybellia qui lui est posté-
rieur de plusieurs années. (g..n.)
LAGOTHRI CHE. Lagolhri.v.^
MAM. Genre de Quadrumatîes établi
par Geoffroy Saint-Hdaire dans la
division d<;s Singes Platyrhinins ou
Sapajous. P\ Sapajou. (îs.g.st.-h.)
LAGOTIS. BOT. PHAN. Ce genre,
établi par Gaertner [Act. Petrop. i4,
p. 535, t. 18), est le même que le
Gymnandra dé Pallas, fondé sur le
lihinanthvs Diandra, L. Selon Jus-
sieu , on doit le réunir au Bai'/sia; il
diffère particulièrement du Rhinan-
thus , en ce qu'il a deux élamlnes au
lieu de quatre. K. Bartsie et Rni-
NANTHE. (g..N.)
LAGOUAN. BOT. PHAN. On ne
sait à quel genre appartient l'Arbre
des Philippines ainsi nommé , et qui
fournit un très-beau bois rouge^ em-
ployé dans les constructions. (b.)
*LAGRrAIRES. Lagrlariœ. iNS.
Tribu de l'ordre des Coléoptères ,
section des Hétéromères , famille des
Trachéli'les , établie par Latreille
(Fam. Natur. du Règn. Anim.), et
ayant pour caractères : le péuullième
article des tarses bilobé ; corps allon-
gé , plus étroit en devant, avec le
167
souTorit i! est cylindrique ,plus élroit
que l'abdomen et sans rebords j les
él^tres sont assez convexes, plus lar-
ges posléiieuremenl ; l'cciisson est
très-petit ; leurs jambes sont assez
LAG L.'iG
corselet cylindracé ou carré ; palpes
maxillaires terminés par un article
plus grand, triangulaire; antennes
smiples, filiformes, ou grossissant
insensiblement vers le bout , le plus
souvent et du moins en partie grc- allongées, g. êles ^ sans épîneVbi'en
nues, et ternnnées, dans les mâles <Ustincles à leur extrémité- l'avant-
au moms, |)ar un article plus long ' " • ■ ■ '
que les précédens. Les mœurs de ces
Insectes nous sont entièrement in-
connues. Lalreille dit que Svaudo-
ner a observé les méiamorphosv-s
d'une espèce du genre Lagiie , mais
il n'a pas publié cette observation.
Cette famille se compose des genres
Lagrie et Satyre, y. ces mots, (g.)
LAGRIE. Lagria. ins. Genre de
l'ordre des Coléoptères , section des
Héléromèrcs, Himille des Tracbéli-
des , tribu des Lagriaires, établi par
F.abricius , et ayant pour cnraclères :
pénultième article ries tarses bilobé ;
mandibules bidentécs à leur extré-
mité ; mâcboires membraneuses, à
deux divisions presque égnles ; palpes
maxillaires terminés i)arun article en
forme de bâche; les labiaux beau-
coup plus petits , gros à leur extré-
mité ; labre échancré ; menton foit
court, transversal; antennes presque
grenues , grossissant vers leur extré-
mité et insérées à nu, près d'une
échancrure des yeux. Ces Insectes
ont été confondus avec divers genres,
dont ils se distinguent cependant
beaucoup, par Linné qui en avait
placé une ( Lagria hirta ) avec les
Chrysomèles. Geoffroy l'avait placée
avec les Csntharides, et Degécr avec
les Ténébrions. Ce genre se compose
d'un nombre d'espèces assez limité ;
le corps de ces Insectes est oblong,
avec la tête et le corselet plus étroits
que l'abdomen ; leurs élytres et mê-
me tout le reste du corps est ordinai-
rement mou, flexible et souvent pu-
bescent ; les antennes sont composées
de onze articles ordinairement assez
courts; dans les mâles, le onzième
est plus long ; les yeux sont échan-
crés; le corselet est' quelquefois carré
comme dans une espèce exotique (ia-
gria tuheiculata, Fabr.), mais le plus
dernier article des tarses s'élargit en
forme de cœur, et les deux crochets
du dernier sont simples. Ces Insectes
se dislmguent des Mélandrvcs , par
les palpes maxillaires qui sont très-
grands et en forme de triangle ren-
versé dans ceux-ci ; ils s'éloignent des
I^lufftus et des Calupus , par la lèvre
qui est profondément écliancrée (ians
ces deux genres. Deje3n(Cat. des Col.,
pag. 72) mentionne huit espèces de
ce genre ; la plus commune en
France et celle qui sei t de type est ■
La Lagrie hérissée , L. hirta
Fabr., Oliv.,t. 3, n. 49, pi. 1, fig. ^^
a,b,c; Chrysomela hirta, 1».; la Can-
tharide noire à étuis jaunes , GeofF.
Ins. , t. i,p. 344; Ténébrion velu',
Geoti". Cette espèce se trouve aux en-
virons de Paris. Fabricius a formé
avec la femelle une espèce qu il nom-
me L. pubescens. L'Afrique, l'Amé-
rique et la Nodvelle-Hoilande pré-
sentent plusieurs espèces de ce genre.
r. Olivier, Fabricius, Latreille ,
Schonnherr, etc. (o.)'
* LAGROLA. OIS. L'un des noms
vulgaires de la Corneille, r. Cor-
beau. (15 )
* LAGUNA.. BOT. PiiAN. Ce nom
donné par Cavanilles (Z>«5e//., 5 , p,
173 , t. 71 , f. 1 ) à un genre de la fa-
mdle des Malvacées, a été modifié par
Schreber et Willdenow en celui de
Lagunœa qui a prévalu, p . Lagu-
NÉE. {o..ii.)
LAGUNCULARIA. bot. phan.
Genre établi par Gaeriner fils(Carp. ,
p/ 5209, t. 217; pour le Conocarpus
racemosa de Swartz, et appartenant à
la famille des Combrétacées et à la
DécandrieMonogynie, L. On peutca-
ractériser ce genre de la manière sui-
vante : calice adhérent avec l'ovaire
infère, dont le limbe est court et à
cinq dents ; corolle formée de cinq
i6S LA.G
pétales Irès-petits , insérés à la base
des incisions du calice; ëtamines au
nombre de dix , libres et dressées.
Ovaire infère un peu comprimé , sur-
monté d'un style de la mêrae hauteur
que les étamines , et d'un stigmate
simple. Le fruit est compiimé, strié ,
couronné par le limbe du calice; il
est indéhiscent, uniloculaire et mo-
nosperme. La graine est oblongue ,
formée d'un épisperme mince et mem-
bi'aneux , recouvrant un embryon
dont les cotylédons sont roulés eu
spirale autour de la radicule.
Le Laguncularia racemosa, Gaerln. ,
/oc. cil. , est un Arbuste rameux , dif-
fus, de six à neuf pieds d'élévation.
Ses feuilles .sont opposées, pétiolces ,
ovales, très -entières , obtuses, très-
glabres. Les (leurs sont petites , to-
menteuses , formant des grappes ra-
meuses à rameaux allongés , grêles et
disposés î rfiissclle des feuilles ou à
l'extrémité des r.imcaux. Cet Ai bus-
te croît aux Antilles et ù Cayenne sur
le bord de la mei'. Dans cette derniè-
re colonie , il est connu sous le nom
vulgaire de Palétuvier soldat, (a. r.)
LAGUNEE. Lngunœa ou Lagimea.
BOT. PHVN. Genre de la fiindle des
Malvacées et de la Wonadelphie Po-
Ivandiie, L. , établi par Cavaniljes
(Disse/-/. , 3 , p. 571 ).sous !e nom de
Laguiia dont la désinence a été modi-
fiée par Schreber et Willdenow. Il
est ainsi caractérisé : calice nu à cinq
dents ; anthères placées au sommet et
à la superficie i!u tube staminal; cinq
stigmates; capsule à cinq loges et à
cinq valves portant les cloisons sur
leur milieu, séparables et laissant au
centre un axe central filiforuie. De
Candolle (Pz-of/z-ow. Sjst. Regii. Ve-
get. T. I , p. 474) place ce genre à la
fin de la famille, et il fait remarquer
qu'il offre les mêmes rapports avec
l'Hibiscus que le Sida avec le Malva.
Le Solaiidra de Murray et îe T/igue-
ra de Ca vanilles en sont congénères.
On connaît quatre es]ièces de Lagu-
iiœa, savoir: 1° L. lobata ., Willd.,
Hibiscus Solandra , l'Hér. , Sù/p.
Nou. , 1,1- 4gi ; 2' i. sinuqta ,
LAG
Hornem. ; 5° L. ternata , Cav. ; 4** et
L. aculea/a , Cav., sur laquelle le
genre a été constitué. La première et
probablement laseconde sont indigè-
nes de l'île deMascareigne, la tioisiè-
medu Sénégal etla quatrième de Pon^
dichéry. Quant au Lagiinea sqiiam-
mea , Venten. , Malm., t. 42 , il a été
replacé par DeCandolledans le genre
Hibiscus sous le nom à^ H. Paterso-
nii , et y foi nie le type de la 2"^ sec-
tion sous le nom de Lagunaria. Tf^.
Ketmie.
Dn autre s^enre Lagunœay établi par
Lourelro , doit rentrer dans le genre
Renouée. /^. ce mot. (g..n.)
LAGUNE.S. GÉoli. Les graviers ,
les sables et les limons, chariés par
les cours d'eau qui viennent débou-
cher dans le fond du golfe Adriati-
que , et notamment par la Brenta ,
l'Adige et le Pô , s'accuuuilent à l'em-
bouchuie de ces fleuves par l'effet de
la résistance qu'oppose à leur marche
l'action en sens opposes des vagues de
la nier; sur plusieurs points de la
côte cotte accumulation de matériaux
a reculé les rivages, et elle a produit
de nombreux bancs et fonds sablon-
neux qui ne sont plus séparés que
par des canaux sinueux et peu pro-
ibnds : ce sont ces flaques d'eau ma-
rine entourant des terres basses et
formées d'un sol d'attérissement , que
l'on désigne spécialement aux envi-
rons de V enise , sous le nom de La-
gunes; cette ville célèbre, qui semble
s'élever du sein de la mer, est cous-
truite sur un terrain de celte nature,
La foruiation des Lagunes est comme
celle des attérissemens un phénomè-
ne géologique qui n'a pas cessé de se
produire; on possède beaucoup de
documeos historiques qui attestent
que des lieux qui sont aujourd'hui
plus ou moins éloignés de la mer,
étaieîit autrefois baignés par ses
eaux. Le port d'Hatria, maintenant
Adria , se trouve , par exemple , à
25,000 mètres de la côte , suivant
Prony dont le beau travail met à
même de suivre siècle par siècle la
marche des attérissemens sur ce
LAG
point. Beaucoup de faits de ce genre
ont été cités à tort en preuve de la
diminution des eaux de la mer. P' .
MiiR. (c. P.)
On peut surtout donner comme un
indice certain de cette diminution et
sans arguer delà citation biin.ile d'Ai-
gues-Moi les oiiscmbarqua leroisaint
Louis , lacôte méridionale delà pénin-
sule ibérique où se voient encore des
Lagunes , connues sous le nom d'Al-
buTieras, et qui t'aient jadis bien plus
nombreuses qu'elles ne le sont main-
tenant. Au temps de Strabon , si
rapproché de nous , en couiparaison
de r<^oque oii les continens com-
mencèrent à prendre la fîi^ure qu'ils
conservent aujourd'hui , diverses La-
gunes de ce genre se voyaient sur-
tout vers la baie de Cadix , dont l'île
était beaucoup plus distante de la
côte ferme qu'elle ne l'est actuel-
lement : le Guadalète a métamor-
phosé tous ces lieux en attorissemens,
et Cadix n'est plus séparé du conli-'
uent que par un simple chenal , ap-
pelé de Santi-Pétri. lien est de même
de l'embouchure du llio-ïinto , où
la baie d'Huèlva ne présentera bien-
tôt plus que des Lagunes , et oii le
port de Palos , célèbie par l'embar-
quement de Christophe Colomb , est
aujourd'hui assez loin du rivage. Le
reste des côtes de l'Europe présente
les mêmes phénomènes en beaucoup
d'endroits. On trouve des Lagunes en
deda ns des dunes , V. ce mot , le long
des Landes aquilauiques oii le bas-
sin d'ArcachoH, qui se ferme, devien-
dra bientôt une jjaguue pareille. Le
Zuiderzée en Hollande doit éprou-
ver le même sort, ainsi que le Fris-
chaffet le Curichaff dans la Baltique,
mer qui doit à son tour devenir un
lacou plutôt une Caspienne. Onappel-
le encore Lagunes , les amas d'eaux
intérieures , plus grands que des
étangs et plus petits que des lacs.
C'est surtout lorsqu'ils n'ont pas
de dégorgeoir qu'on leur donne ce
nom. (b.)
LAGUNEZIA. bot. phan. Nom
substitué par Scopolià celui de Ra~
LAG 169
couhea qu'Aublet avait donné à uu
genre réuni àc^\x\=>AVHomaUuin. V.
ce mot. (G..N.)
LAGUNOA ou mieux LLA-
GUNOA. BOT. PHAN. ( Ruiz et
Pavon.) Genre de la famille des Sa-
pindacées, section des Dodonéacées
de Kuuth, nommé plus tard Ami-
rula par Persoon et qui se distin-
gue [varies caractères suivans: fleurs
monoïques ; les mâles ont un ca-
lice quinquéfide , l'incision infé-
rieure étant plus profonde ; point de
corolle ; huit éta mines insérées au
centre de la fleur, saillantes par l'in-
cision inférieure; leurs filets sont li-
bres, attaches sur un disque hypogy-
ne et orbiculaire. L'ovaire est à l'état
rudimentaire. Dans les fleurs femel-
les , on trouve un calice persistant,
semblable à cel;u des fldurs mâles ;
des vestiges d'étamines, pas de dis-
que , un ovaire libre à trois angles et
à trois loges dispermes. Le style est
subnié, marqué de trois sillons lon-
gitudinaux, terminé par un stigmate
obtus. Le fruit est une capsule pres-
que globuleuse, à trois angles et com-
me formée de trois coques , chacune
uniloculaiie , monosperme par avor-
temeut, s'ouvrant par une fenle lon-
gitudinale. Les graines sont globu-
leuses-, dures, luisantes, composées
d'un tégument propre qui recouvre
immédiatement un embryon roulé
en i^pirale et dont la radicule est tour-
née vers le hile.
Ce genre se compose de trois espè-
ces qui croissent dans l'Amérique
méridionale. L'une a été décrite par
Ruiz et Pavon sous le nom de Lagu-
noa nitida; les deux autres sont dé-
crites dans les JSlova Gênera de Hura-
boldt et Kiinth sous les noms de La-
gunoa prunifolia et L. mollis. Ce sont
des Arbres à feuilles alternes , sim-
ples ou ternées , dentées en scie et
membraneuses. Leurs fleurs sont por-
tées sur des pédoncules axillaii es ; les
mâles et les femelles sont souvent
réunies sur un même pédoncule.
(A.B.)
LAGURE. Lagurus. bot. phak.
»70 LAI
Genre de la famille des Graminées et
de la ïriandric Digynie, L., que l'on
leconnaîi à ses fleurs disposées en une
panicule cylindrique et spiciforme;
epdlets uniflorcs; lepicèue à deux
valves très-longues, étroites, velues
sur leurs boi ds ; glume à deux val-
ves , l'extérieure terminée par deux
soies à son sommet et portant un peu
au-dessus de son dos une arête tordue
a sa base; la supérieure entière et
mulique. Etamines au nombre de
trois; glumelle composée de deux
paleoles entières, glabres, un peu
rentlces à leur base. Fruit allongé,
nu, non marqué d'un sillon.
heLagurus ovalus , L., est une es-
pèce fort commune dans les provin-
ces méiidionales de la France. Son
chaume est grêle, d'environ un pied à
dix-huit pouces de hauteur aux lieux
humides; ses feuilles sont velues;
sa panicule est Irès-resserrée et for-
me une sorte dépi ovoïde , blanchâ-
tre et très-velu. Bory de Saint-Vin-
cent en a découvert, dans les lieux
arides des côtes maritimes de toute
J a France, une jolie variété, dont
lepi, qui ne laisse pas d'ère assez
gios, est soutenu par un chaume qui
n excède jamais dix-huit lignes ou
deux pouces dffe hauteur. (a. r.)
LAGDRIER. bot. phan. Même
chose que Lagure. r. ce mol. (b.)
LAGQRUS. MAM. et BOT. Comme
qui dirait Queue de Lièvre. V. Cam-
PAGNOI, A COURTE QUEUE et LaguRE.
LAHAUJUNG. OIS. Espèce^du
genre Héron. T^. ce mot. (dr..z.)
LAHAYA. BOT. PHAN. Le genre
Hagea de Ventenat a été désigné
par Schultes, sous cette dénomina-
tion qui , en effet, est plus conforme
au nom du Jardinier Lahaye auquel
la Plante a été dédiée. Mais ce chan-
gement n'étant pas absolument indis-
pensable , on est généralement con-
venu de ne pas l'adopter. V. Ha-
r.ÉE. (G..N.)
LAICHE. Carex. bot. phan. L'un
des genres les plus considérables de
LAI
la famille des Cjpéracèes et de 1»
Monœcie Triandrie , L. , très-facile à
reconnaître par ses fleurs unisexuées ,
ordinairement monoïques, très -ra-
rement dioïques , disposées en cha-
tons globuleux, ovoïdes ou cylindri-
ques et allongés , tantôt uni^exuës ,
mâles ou femelles, tantôt androgynes,
c'est-à-diie composés de fleurs mâles
vers leur sommet et de fleurs femelles
à la base; plus rarement les chatons
mâles et les chatons femelles sont por-
tés sur deux individus. Les fleurs
mâles se composent de deux ou trois
etamines placées à l'aisselle d'une
écaille. Les fleurs femelles sont for-
mées d'une écaille à l'aisselle de la-
quelle on trouve un pistil triangu-
laire ou comprimé , 'renfermé dans
un utricule tronqué et bidenté à son
sommet. Le stvle est court , terminé
par deux ou trois stigmates filiformes
ou velus. Le fruit est un akène tri-
gone ou lenticulaire , entièrement
renfermé dans l'utricule. Les Laiches
sont des l'Lmles herbacées, généra-
lement vivaces et souvent munies
d'un rhizome ou souche horizontale
rameuse, pouvant s'étendre à de très-
grandes dislances. Leui\ chaume est
simple , presque constamment à trois
angles très-aigus ; leurs feuilles sont
alternes, engainantes, munies d'une
gaîne entière. Dans les espèces mo-
noïques, les chatons mâles occupent
la partie supérieure du chaimie et 1p.s
chatons femelles sout placés au-des-
sous. Le nombre des espèces de ce
genre est extrêmement considérable.
Elles se plaisent dans les lieux maré-
cageux, sur le bord des étangs et des
ruisseaux : quelques-unes viennent
dans les lieux secs et sablonneux ,
d'au très s'élèvent aune hauteur assez
considérable. Presque toutes sont ori-
ginaires de l'hémisphère boréal et
surtout de l'Europe septentrionale.
Parmi ces espèces, une seule méri-
te quelque attention ; c'est la Laiche
DES s.iBLES , Carex arenaria, L. ,
Rich., Bot. méd., i, p. 56. Cette es-
pèce est remarquable par la longueur
de sa racine qui est une souche hori-
zontale rampante , grosse comme une
LAI
filume de Cygue , noueuse et cuve-
oppe'e de gaines des feuilles dessé-
chées et devenues l)iunâiies. Ses ra-
meaux sont redresses , triangulaires,
hauts de six à dix pouces , rudes sur
les angles; les feuilles sont cngaî-
iiantei , étroites, aiguës, très-rudes
au toucher. Les fleurs sont roussâ-
tres, disposées en une grappe formée
de cinq à six cpilicts ovoïdes al-
longés ; les épillets inférieurs sont
formés de flours femelles , les supé-
rieurs de fleurs mâles et femelles cn-
Iremêlées. Les écailles sont ovales,
lancéolées, très-aiguës , plus longues
que les fruits qui ?out triangulaires
et terminés par deux petites poin-
tes. Celte espèce croît communément
dans les lieux sablonneux. On la sè-
me souvent sur les bords de la mer
et dans les dunes oii ses longues ra-
cines rampantes, qui s'étendent rapi-
dement et en tous sens, servent à fixer
la mobilité des sables. Ses racines ont
une saveur légèrement aromatique,
qui a quelque analogie avec celle de
la Salsepareille. AuSsi l'a-t-on propo-
sée comme succédanée indigène de
celle racine, et est-elle désignée sous
le nom de Salsepareilled'Allemagne.
On l'emploie en décoction dans le
traitement de la maladie sj'piiilitique.
Les feuilles de la plupart des gran-
des espèces de Laiches si communes
au bord des marais .coupent souvent
par leur tranchant comme des cou-
teaux , étant très-finement et tiès-
durement dentées. Les botanistes ne
doivent pas s'y prendre inconsidé-
rément pour se pencher à la surface
des eaux dans lesquelles ils vou-
draient atteindre quelque Plante éloi-
gnée du bord. Dans certains marais
des Landes aquilaniques , ces Lai-
ches coupent au point que les bottes
des chasseurs de Canards en sont
prompteraent mises hors d'usage.
(A.R.)
LAIE. M.^M. La femelle du San-
glier. V. Cochon. (b.)
LAINE, r. Poil.
LAINE DE FER. min. Nom donné
par quelques naturalistes à 'des flo-
LAI 171
cous blancs et laineux d'oxide de
Zinc, qui se subliment pendant la
fusion de certains minerais de Fer ,
entre autres ceux des mines d'Auriac
ctdeCascalel en Languedoc, (g.dei,.)
LAI NETTE, bot. ciiypt. {Mousses.)
Nom français proposé par Bridel pour
le genre Lasia. P'. ce mot. (a. f.)
LAIT. Lac. mam. bot. et chim.
Nous ne considérerons ici ce flui-
de dont la nature a gratifié tou-
tes les femelles des Mammifères
pour la nourriture première de leurs
petits , que sous le rapport de sa
composition chimique et de ses pro-
priétés. En conséquence nous i en-
voyons nos lecteurs aux mois Mam-
mifères , Mamelles et Sécrétions
pour le reste de l'histoire naturelle
du Lait , c'est-à-dire pour tout ce
qui concerne l'organisation animale
qui préside à sa formation , et son
utilité dans l'économie vivante. La
composition et les propriétés soit
physiques soit chimiques du Lait
des difFérens Mammifères, sont tel-
lement variables , que l'on ne peut
exprimer avec exactitude d'une ma-
nière générale sa pesanteur spécifique,
sa couleur , sa saveur, etc. Tout ce
que nous pouvons dire de ce liquide
en général , c'est qu'il est toujours
opaque , d'un blanc plus ou moins
pur , plus dense que l'eau , d'une sa-
veur douce et d'une odeur qui varfe
suivant les Animaux et les substan-
ces dont ils se nourrissent. Le Lait de
la Vache, celui dont l'Homme fait la
plus grande consommation, va prin-
cipalement fixer notre attention, et
nous feron^connaître succinctement
les diversités que ce liquide offre
dans les femelles de quelques autres
Animaux, comme dans la Femme ,1a
Jument, l'Auesse , la Brebis et la
Chèvre.
Lait de Vache. Sa couleur est
d'un blanc légèrement bleuâtre. Sa
densité varie d'après les quantités de
beurre et de f.oraage qu'il contient,
et ces quantités ne sont pas cons-
tamment les mêmes sur le même
individu , quand on retire son Lait
172 LAI
à des intervalles de temps entre les-
quels les rapports de l'Animal avec
les corps extérieurs subissent de
nombreux changemens. En général
il est formé : i" de Beurre ; 2° de
matière caséeuse ou fromage pur;
3° d'Eau en très-grande proportion ;
4** d'un Acide libre (lactique, sui-
vant Schéele et Berzélius ; acéti-
que, selon Fourcroy , Vauquelin et
Thénard) ; 5° de Sucre de Lait ; 6° de
Ï)lusieurs Sels neutres , tels que le
actate de Fer, l'acétate et le phos-
phate de Potasse , les phosphates de
Chaux et de Magnésie et le chlorure
de Potassium.
Si on l'abandonne à lui-même et à
une température de dix à douze de-
grés , il se sépare en deux parties. La
crème, qui y était tenue seulement
en suspension , vient occuper la par-
tie supérieure oii elle forme une cou-
che plus ou moins épaisse. Le Lait
écrémé ne tarde pas à s'aigrir, sur-
tout si la température est augmentée,
et il se divise de nouveau en deux
portions dont l'une est un coagulum
assez consistant , et l'autre un liqui-
de légèrement jaune verdâtre, auquel
on a donné les noms de sérum et de
petit-Lait. C'est de la crème que l'on
obtient la plus grande quantité de la
matière grassse ou du Beurre. V. ce
mot. Lorsque par l'agitation ou en a
séparé celui-ci , il ne reste que le Lait
de Beurre qui se compose de sérum
et de fromage. Ce dernier peut facile-
ment en être extrait, soit spontané-
ment par l'acesccnce du liquide, soit
par l'action des Acides , de l'Alcohol
et de l'Ether qui coagulent le Lait ,
les preu)iers en se combi^pnt avec la
matière caséeuse, les autres en exer-
çant sur elle une légère action , ou
plutôt en s'emparant de l'eau qui la
tenait en solution. Les Alcalis , au
contraire, ne le coagulent point; ils
redissolvenl même le fromage qui a
été séparé par les Acides. Une cha-
leur élevée graduellement jusqu'à
l'ébuUition du Lait, ne produil sur
lui, s'il est récent , qu'un bouisouf-
flement qui résulte de la formation
de plusieurs pellicules à sa surface ;
LAI
mais si ce liquide est extrait depuis
quelque temps , l'élévation de la tem-
pérature atmosphérique suffit pour
le coaguler. Ce phénomène s'observe
fréquemment pendant les chaleurs de
l'été. Il faut toutefois prendre en con-
sidération l'état électrique de l'at-
mosphèrequi paraîtaussi exercer une
influence tiès-marquéc sur la coa-
gulation du Lait.
La saveur du sérum ou petit- Lait
dépend de l'Acide lactique libre et
des Sels neutres qu'il tient en disso-
lution. Sa transparence est altérée
par une portion de fromage que I'o.t
enlève en y mêlant du blanc d'œuf
et en faisant bouillir le liquide, puis
le passant à travers une feuille de
papier.
Lait de Femme. Moins épais ,
moins caséeux que celui de la Vache;
il ne coagule , suivant Parmenlier et
Deyeux , que par les Acides concen-
trés. Il a une saveur très-douce, et
il est visqueux, mais non géhilineux
ni tremblant.
Lait d'Anksse. De même que le
précédent, il ne contient que très-peu
de fromage. Sa crème, d'une faible
consistance, donne un beurre blanc,
mou et fade.
Lait de Jument. Il est moins
fluide que les Laits de Femme et d' A-
nesse. On n'y trouve néanmoins que
de faibles pi'oportions de fromage el
de beiure , et il contient de plus du
sulfate de Chaux, d'après Parmentier
et Deyeux. On sait que certaines hor-
des tartares en font un grand usage
non-seulement comme aliment , mais
encore par la liqueur alcoholique
qu'ils en obtiennent et qui leur tient
lieu d'eau-de-vie.
Lait de Bkebis. Sa densité est, en
général, un peu plus grande que celle
du Lait de Vache. Le beurre qu'il
contient est plus abondant et plus
fusible, et son fromage plus gras. Il
a en outre une odeur particidière qui
le fait aisément reconnaître.
Lait de Ciièvue. Le beurre qu'il
fournit est ferme , blanc et moins
abondant que dans les Laits de Vache
et de Brebis. Son fromage estgélati-
LA.Î
ncux et a plus de consistance que ce-
lui de ces derniers Animaux. L'odeur
de Chèvre qui le caractérise est due ,
selon Chevreul , aux Acides caproi-
que el caprique, que ce chimiste y a
découverts en assez fortes propor-
tions. Il ajoute qu'en général les Laits
des divers Animaux sont odorans en
laison du développement de ces Aci-
des contenus dans leurs beurres.
D'autres Quadrupèdes donnent un
Lait d'assez bonne qualité pour que
l'Homme en ail fait son profit. Le plus
remarquable est le Lait de la femelle
du Chameau qui forme la base prin-
cipale de la nourriture des Arabes et
des aulies tribus errantes des déserts
de l'Afiique. (g..n.)
L.KTV VÉGÉTAL. Uu grand nombre
de Végétaux ont un suc propre , dont
l'aspect est absolument semblable au
Lait des Animaux, mais qui le pi us sou-
vent est doutj de qualités arnères et
odorantes qui décèlent des principes
acres et délétères. Tel est principale-
ment le Lait des Euphorbiacées , des
Asclépiadées , des Sapotées, des Urti-
cées , des Papavéracées , etc. L'exis-
tence de ce Lait dans toutes les Plan-
tes d'une même famille, l'a fait em-
ployer comme caractèie essentiel par
les botanistes; il est en effet l'indice
d'une structure particulière d'organes
qui détermine toujours la nature lai-
teuse de leur suc propre. Il arrive
quelquefois que ce Lait est coloi é de
ciiveises manières; par exemple, il
est orangé dans les Chélidoines.
Le Lait de quelques Euphorbiacées
et Apocynées s'épaissit à l'air et se
change en une matière particulière à
laquelle on a donné le nom de Caout-
chouc. P^. ce mot.
De tous les Laits végétaux le plus cé-
lèbre est celui de l'Arbre ou Bois de la
Vache , Pa/o ciel Vacca , sur lequel
Humboldta donné lespremiersrensei-
gnemens dans les Annales du Mus. ,
T. II, p. j8o. L'Arbre qui le produit
forme uiigenre nouveau qui a été nom-
mé Galactodendrum par Kunth {in
Ilurnb. et BonpL. T. vfi , p. i63) et
placé dans la famille desUrticées. V.
Galactodendrum au Supplément.
LAI
173
Boussingault et Rivero ont publié
un Mémoire sur la composition chi-
mique de ce Lait. Voici le résultat
de leurs expériences : 1° Cire en
très-grande quantité ; 2° Fibrine; 3"
un peu de Sucre ; 4° un Sel à base de
Magnésie , mais qui n'est pas uu acé-
tate ; 5° une matière colorante- Il ne
renfeime ni Albumine ni substance
caséeuse. /^. pour plus de rensei-
gnemens, le Mémoire original im-
primé à Sanla-Fé de Bogota en i SaS ,
et la traduction qui en a été faite
dans les Annales de Chimie et de
Physique, T. xxili, p. 319. (g..n.)
Plusieurs Plantes ont, à cause de
la blancheur de quelques-unes de
leurs parties ou du suc qu'elles don-
naient, reçu du vulgaire le nom de
Lait. Ainsi l'on a appelé :
Lait d'Ane, le Laitron commun ;
Lait battu, la Fumeterre offici-
nale.
Lait de Cochon , Vffyoseris radi-
cata.
Lait de Couleuvue , V Euphorbia
Cyparissias.
Lait d'Oiseau , l'Ornithogale
blanc.
Lait doré, V^garicus delicîosus
Lait de Sainte-Marie, le Car-
dans marianiis , etc.
On a aussi étendu le même nom à
des substances minérales , et appelé :
Lait de Chaux , de l'Eau dans la-
quelle on a fait dissoudre une cer-
taine quantité de Chaux.
Lait de montagne , la même chose
qu'Agaric minéral.
Lait de Soufre , le liquide opaque
et blanc que l'on obtient en versant
un Acide dans une dissolution aqueu-
se d'hyiro-sulfate de Potasse, de
Soude ou d'Ammoniaque , assez éten-
due pour tenir quelque temps le Sou-
fre en suspension. (b.)
La.1T de lune. Nom donné par
les anciens minéralogistes à une va-
riété pulvérulente de Chaux carbo-
natée, appelée Bergmilch par les Al-
lemands. /^. Chaux c.\rj30natée.
(g. DEL.)
LAIT DE ÏIGRE. bot. crypt.
{Champignons.) Jacques Breyne,
17* LAI .
botaniste de Dantzick , donne ce
nom à un Champignon qu'on ap-
pelle To-Emik la Chine. Cette Plan-
te a élc nommée Lac-Tigridis à
cause du préjugé qui veut qu'elle
soit produite par l'urine du Tigre qui
se coagule sur le sable. On croit ,
mais sans fondement , que ce Cham-
pignon est voisin de la Truffe à Cham-
pignon d'Italie, f^. Truffe, (a. f.)
LAITANCE ou LAITE, pois. Or-
gane qui représente , dans la quatriè-
me classe des Verlébrés , les testicu-
les; proprement l'attribut du mâle
dans le Poisson. V. ce mot. (b.)
LAITERON. BOT. phan. F. Lai-
TRON.
LAITEUX. BOT. CRYPT. Famille
établie par Paulet pour tous les
Champignons qui laissent échapper
unehumeur laiteuse ,deque!quegcn-
re qu'ils soient. Il mentionne des Lai-
teux briquetés , poivrés , cerclés ,
Moutons, zones, Chevilles, pointus,
etc. Il faut remarquer que le Mouton,
loin d'être doux, est précisément
l'Agaric meurtrier de BuUiard. (b.)
LAITIER. BOT. PHAN. L'un des
noms vulgaires des Polygales , que
des botanistes français ont proposé
pour désigner ce genre dont aucune
espèce n'est cependant laiteuse, (b.)
LAITIER. MIN. On donne ce nom,
dans les forges , à une matière vi-
treuse , opaque et brunâtre, plus fu-
sible et moins pesante que la fonte,
et qui recouvre celle-ci dans le creu-
set, à mesure que la fusion s opère.
Elle est formée de Chaux, de Silice,
d'Alumine; d'un peu d'oxide de Fer ,
et quelquefois d'un peu d'oxide de
Manganèse. Par analogie , les miné-
ralogistes ont donné le nom de Lai-
tier des volcans aux Obsidiennes, et à
des laves vitreuses de couleur noire
ou brunâtre , qui avaient l'apparence
des Laitiers de forge. (g. del. j
LAITON. MIN. r. Cuivre.
LAITRON. Sonchus. bot. phan.
Genre de la famille des Synanthérées,
Chicoracées de Jussieu , et delà Syn-
génésie égale , L. , établi par Tour-
LAÏ
neforl qui y réunissait des Plantes
séparées ensuite par Vaillant sous
des noms génériques que l'on a cru
devoir remplacer par ceux de Picri-
dium et d' Urospermum. V. ces mots.
Cependant Linné, n'adoptant point
les distinctions opérées par Vaillant ,
plaça d'abord le Picridium parmi les
Sonchus , mais plus tard il l'en éloi-
gna , et commit une erreur plus grave
en unissant ce Picridium au Scorzo-
nera. Le genre Sonchus , très.- voisin
du Lactuca , puisqu'd n'en diffère
que par ses fruits dépourvus de col,
est ainsi caractérisé par Cassini : in-
voUicre campanule , composé de fo-
lioles imbriquées, appliquées, oblon-
gues-lancéolées, obtuses, un peu
membraneuses sur les bords ; récep-
tacle légèrement concave, tantôt ab-
solument nu , tantôt alvéolé ou garni
de papilles; calathide dont les fleu-
rons sont nombreux , en languette
et hei inaphrodltes ; ovaires obovales ,
comprimés , toujoius dépourvus de
col , quelquefois munis d'une bor-
dure sur chacune des deux arêtes ,
surmontés d'une aigrette légèrement
plumeuse.
Ce genre se compose d'une tren-
taine d'espèces , en général très-lac-
téscentes , pour la plupart indigènes
du bassin de la Méditerranée. Quel-
ques-unes sont répandues et commu-
nes dans toute l'Europe ; tels sont les
Sonchus an'cnsis et oleraceus, L. On
ti'ouve dans les Alpes , les Pyrénées et
les Vosges , deux belles espèces remar-
quables par leurs calathides de fletirs
bleues ou lilas. Ce sont les Sonchus al-
pinus &\.P lumieri , L. Lesîles Canaries
eu nourrissent une espèce (Sonchus
fruticosus , Willd.) dont la tige est li-
gneuse et les fleurs d'un jaune doré ,
grandes et disposées eu larges corym-
bes au sommet des rameaux. On la
cultive en Europe oii il faut avoir la
précaution de la tenir dans les serres
d'orangerie pendant l'hiver. (o..iy.)
LAITUE. MOLL. Nom vulgaire et
marchand du Mu /ex saxatilis , espèce
du genre Rocher. J^. ce mot. (b.)
LAITUE. Lactuea. bot. rii.\N.
' LU
Genre de la famille des Syiianthé-
rées , Chicoracées de j ussieu , et de
la Syngenésie égale, L. , ainsi ca-
raclérise par H. Caséini : involuere
presque cylindrace, composé de fo-
lioles imbriquées, appliquées, les
extérieures ovales, les intérieures
oblougues; réceptacle plane et sans
appendices ; calatliide composée de
demi-fleurons nombreux et herma-
phrodites ; ovaires comprimés, orbi-
culaires ou elliptiques, quelquefois
munis d'une bordure sur les tieux
areles , toujours pourvus d'uu col
articulé par sa base, d'abord court et
gros , terminé par un bourrelet, puis
long et grêle, surmonté d'une ai-
grette légèrement plumcuse. Vaillant
a le premier l^iit connaître le carac-
tère essentiel de ce genre , lequel ré-
side darts le fruit prolongé supérieure-
ment en un col , caractère qui le dis-
tingue principalement du Sunc/ius
dont il est très-voisin.
Les Laitues sont au nombre d'une
vingt line d'espèces, indigènes des
climats tempérés de l'hémisphère bo-
réal. Une d'entre elles est employée à
des usages assez iinportans pour que
nous (levions en donner ici une his-
tojic abiégce.
La Laitue cultivée, Lacluca sa-
twa , L. , est une PUnle herbacée,
annuelle, ayant la tige dressée, cy-
lindrique, épaisse, simple inférieu-
rement , ramifiée supérieurement.
Ses leuilles inféiieures sont sessiles ,
embrassantes, obovales, oblongues ,
arrondies au sommet, ondulées sur
les bords; les supérieures sont gra-
duellement plus petites , cordiformes
et denticiilées. Les fie, us sont d'un
jaune pâle, petites, nombreuses et
disposées en corymbes. Celte espèce
n'a encore été rencontrée nulle part
à l'état sauvage. Quelques botanis-
tes pensent qu'elle est le résultat de
la culture de certaines espèces ( Lac-
tuca quercina ou Lactuca pirosa )
qui, de vénéneuses et narcotiques,
sont devenues, à la longue, douces
et salubres, surtout dans leurs par-
ties qui ne contiennent point de
suc laiteux oii semble résider le prin-
laï
17'5
cipe vireiix. Cette opinion est vrai-
semblable, car les variétés que la
culture a fait naître sont extrême-
ment nombreuses , et prouvent com-
bien cette Piaule est sujette aux dé-
générescences , et comme il est diffi-
cile de reconnaître son véritable type.
Les cent cinquante variétés de Lai-
tue cultivée peuvent être rapportées
a «rois races principales qui se perpé-
tuent par leurs graines.
Laitue pommée, Lactuca saiwa
capiiala. Ses feuilles inférieures sont
tiès-nombreuse?, pressées les unes
contre les aulies et formant une tête
arrondie comme dans le Chou; cel-
les qui occupent l'intérieur étant
étiolées , sont blanches ou légèrement
jaunâtres , tendres et très-aqueuses.
Laitue frisée , Lacluca satiua
crispa. Elle a des feuilles découpées ,
crépues sur les bords, et ne for-
mant pas une tête arrondie comme
dans les variétés de la première race.
On regarde comme une vaiiélé de
la Laitue frisée la Plante cultivée
aux environs du Mans, sous le nom
de Laitue-Epinard ou Laîiue-Chi-
corée, qui est appelée par quelques
boianisies , Lacluca laciniala ou
palrnata.
Laitue komaine, Lactuca satiua
longifolia. Ellese reconnaît facilement
à ses teuilles allongées , non bosselées
ni ondulées , dressées, et formant un
assemblage oblong peu compacte.
Les usages cuhnaires des Laitues
sont si vulgaires qu'il serait oiseux de
les indiquer. C'est un aliment très-
rafraîchissant qui convient surtout
aux tempérame'ns robusles. Quoique
étiolée el. remplie de sucs aqueux et
innocens , la Laitue jouit cependant
de propriétés narcotiques assez mar-
quées. L'eau distillée de Laitue est
souvent prescrite par les médecins
dans les potions anodines et calman-
tes. La culture des Laitues demande
quelques soins. Elles craignent le
froid et veulent une terre meuble,
chaude et amendée avec du terreau
de couches. Afin de retarder le dé-
veloppement de la tige , et pour favo-
riser l'étiolement des feuilles inté-
176
LAK
rieures , les jardiniers les scrrenl
avec un lien de paille.
Parmi les autres espèces de Lai-
tues qui croissent en France , ou re-
marque le Lactuca sytvestris , De
Cand., Flor. Franc., Plante qui vient
dans les lieux incultes ainsi que le
Lactuca pirosa , et qui jouit comme
celles-ci de propriétés narcotiques
assez dangereuses. Le Lactuca pe-
reiinis , L. , est une belle espèce à
fleurs bleues ou violetles que l'on
trouve dans les champs cultivés.
(G..N.)^
On a étendu le nom de L;iitue à
des Plantes qui n'en sont pas; ainsi
l'on appelle quelquefois vulgaire-
ihent :
Laitue d'Ane , les Garderas et di-
vers Chardons.
Laitue d'Anguilles , les Ulves à
expansions linéaires, r//?fe5//«û//5 par-
ticulièrement dans certains étangs
sauraâtres des salines de France.
Laitue de Brebis , les Mâches ou
Valérianelles.
Laitue de Chèvre, les petites
espèces d'Euphorbes ou Tithjmales.
Laitue de Chien , le Chiendent ou
le Pissenlit vulgaire.
Laitue de Cochon ou de Porc,
l'Hypochéride fétide.
Laitue de Grenouilles , le Po-
tamot crépu.
Laitue de Lièvre , le Lailron
commun.
Laitue marine , les Ulves à ex-
pansions larges , et quelquefois les
Euphorbes des rivages , ou la Criste ,
Critlimum.
Laitue de muraille, le Sisjm-
hrium Irio , des Prenanthes et des
Laitrons. (b.)
* LAITUES. BOT. PHAN. Adanson ,
dans ses Familles des Plantes , nom-
mait aiusi la première des dix sec-
tions qu'il a établies dans les Synan-
thérées. Cette section correspond aux
Chicoracées de Vaillant et de Jus-
sieu. f^. ce mot. (G.N.j
* LAK. POIS. f". Elope.
* LAKHBY. BOT. PHAN. r. Dat-
tier.
L.AM
* LAKINIA. bot. PHAN. Même
chose que Babela au Bengale. F". Ba-
BELA. (b.)
LAKTAK. MAM. On ne sait quel
est le Phoque du Kamtschalka , qui
ne se pêche pas au-dessous du 56^ de-
gré , qui a plus de douze pieds de
long, qui pèse au moins huit cents li-
vres, et que Kraschenninikow a men-
tionné sous ce nom. (b.)
* LALAN. bot. PHAN. (Rumph.J
Marsden écrit Lallang. Syn. malais
de Saccharum spicatum et de Raphis
trU'ialis , Lour. Espèce du genre Su-
cre, (b.)
LALE. BOT. PHAN. Le FritUlaiia
imperialis ^ L., quand il fut introduit
en Europe , était désigné chez les
fleuristes flamands , suivant Dalé-
champ, par ce nom turc qui sigui-
fie aussi la Tulipe. (b.)
* LALE- VIBSIT. BOT. phan. (Fia-
court.) Paraît être le Poivre blanc ,
fort commun à Madagascar. (e.)
* LALIA. BOT. PHAN. (Rumph.)
L'un des noms de pays du Termina-
lia Catalpa. (b.)
* LALLAiNG. bot. phan. (Mars-
den.) F. Lalan.
LALO. BOT. phan. V. Baobab.
C'ejt aussi la même chose que l'Hi-
biscus esculentus et que Calalou. F.
ce mot et Ketmie. (b.)
* LALONDA. BOT. phan. (Fia-
court. )Jasminée indéterminée de Ma-
dagascar, (b.)
LAMA. MAM. Pour Llama. V. ce
mot et Chameau.
* LAMA. EOT. PHAN. La Plante
épineuse de ITnde et de l'Arabie qui
pioduit du Mastic, mentionnée par
Pline sous ce nom, ne peut êlre re-
connue, (b.)
LAMAN. BOT. piiAN. V. Brèdes.
*LAMANDA. bept. oph. Le grand
Serpent do Java , brillant des plus
riches couleurs , mentionné sous ce
nom par Séba , paraît devoir êti e un
Python. (B.)
L.\M
LAMANTIN, jyjanatus. mam. Geu-
!■« d« Cétacés herbivores , caractérisé
par l'exislcncG de chaque coté et à
chaque niàcljoire de neuf molaires.
Les supérieures sont à peu près car-
rées, les inférieures un peu plus al-
longées; mais toutes ont leur cou-
ronne formée de deux collines trans-
versales qui présentent trois mame-
lons ; en out:e chaque dent a deux
petits talons, qui sont , à la mâchoire
supérieure, de grandeur à peu pi'ès
égale , tandis qu'à l'inférieure , l'un
deux, le postérieur, est très-consi-
dérahle , le second venant au con-
traire à disparaître piesque entière-
ment. Il n'v a ni incisives ni canines.
Au reste, ce S3'stème de dentition
varie beaucoup avec 1 âge. Ainsi les
mamelons, et ensuite lescolliues elles-
mêmes , s usent par la mastication , et
il n'en existe plus de traces chez les
individus avancés en âge. Les mo-
laires antérieures viennent même à
tomber, et c'est, suivant Cuvier , à
mesure que les postérieures acquiè-
rent du développement. Ainsi beau-
coup d'individus ont seulement tren-
te-deux molaires, ce qui explique le
peu d'accord des zoologistes sur le
«ombre des dents du Lamantin , et
concilie très-bien beaiicoupd'observa-
tions qui paraissaient contradictoires.
C'est ainsi que Cuviev avait lui-même,
dans son Règne Animal , caractérisé
le genre par l'existence de trente-
deux dénis seulement. Un autre fait
très-remarquable, et que l'analogie
pouvait faire soupçonner, c'est que le
Lamantin n'est pas, à toutes les pério-
des de SI vie, privé d'incisives. Sui-
vant les observations de Blaiuville et
de Cuvier, on en trouve deux petites
à l'une et à l'autre mâchoire. Les mem-
bres antérieurs , véritables nageoires ,
où l'on découvre néanmoins sans pei-
ne sous la peau qui les enveloppe , les
cinq doigts composés chacun de trois
phalanges, sont terminés par quelques
ongles plats et arrondis, et qui ont
ainsi une ressemblance grossière avec
ceux de l'Homme. Ces ongles sont
ordinairement au nombre de quatre ,
le pouce n'étant pas onguiculé ; mais
TOME IX.
LAM
177
on en trouve fréquemment trois et
même deux seulement, tandis que
sur quelques individus il en existerait,
au contraue^ jusqu'à cinq. Les mem-
bres posléricui set le bassin paraissent
manquer entièrement. C'est en vaiu
que Uaubenton en a cherché les ves-
tiges dans un fœtus qu'il a disséqué;
et aucun squelette ne les présente
non plus, quoique l'analogie dût
portei à croire qu'on les trouverait de
même que chez le Dugong. Le coips,
déforme oblongue, et qu'on a plu-
sieurs fois comparé à une outre , est
terminé par une queue plate , lai ge ,
comme tronquée, et dont la forme
rappelle celle d'un éventail. La fête
est terminée par un museau char-
nu, oii l'on voit veis la pailie su-
jiérieure , les narines très petites et;
dirigées en avant. La lèvre supé-
rieure, échanciée à sa partie mé-
diane, est garnie de poils roides et
assez abondans. L'œil e.-^t tiès-peîit;
il n'y a pointtie conque auditive , et le
trou auriculaire ne s'aperçoit que
difficilement; la langue estélioile et
assez petite. Les mamelles .'■ont pec-
torales, oïdinaiiemeut peu visibles;
elles deviennent, au contiaire, très-
proéminentes au temps de la gesta-
tion et de l'allaitement. BufFon avait
(lit , on ne sait trop sur quel fonde-
ment, que la vulve n'est pas située
comme dans les autres Animaux au-
dessous, mais au-dessus de l'anus.
Mais Cuvier a constaié qu'il n'y a à
cet égard aucune anomalie. Quant à
l'organisation intérieuie, tout l'appa-
reil digestif est bien celui d'un Her-
bivore; les intestins sont boursoufflés,
et l'estomac est divisé en deux parties
et en deux petites poches aveugles.
Enfin les dents sont , comme on a pu
le voir par nuire description , tout-à-
fait appropriées au régime végétal , et
tellement, qu'elles .^out piesque en-
tièi ement semblables à celles de cer-
tains Pachydermes. L; col n'a que
six vertèbres, comme l'a dit Lauben-
lon , et encore ces vertèbres sont-elles
très-courtes. Il y a seize paires de
eûtes; mais deux seulement s'unis-
sent au sternum.
178 LA.M
Les mœurs des Lamantins ne sont
pas moins curieuses que leur orga-
nisation. Ces êtres mitoyens , placés
au-delà des limites de chaque classe ,
suivant l'expression de BufFon , ne
sont point encore, comme les Dau-
phins et les Baleines, des Animaux
véritablement marins. On ne les trou-
ve pas dans la haute mer, mais seu-
lement au voisinage des îles et des
côtes, et vers l'embouchure des fleu-
ves, oii ils remontent même quelque-
fois jusqu'à des distances considéra-
bles. La plupart des voyageurs affir-
ment qu'ils restent constamment dans
l'eau : il paraît cependant qu'ils vien-
nent à bout de se traîner à terre. Ils
vont ordinairement en troupes , serrés
les uns contre les autres , les jeunes
étant placés au milieu. Ils n'ont au-
cune défiance , du moins dans les
contrées oii ils n'ont point encore ap-
pris à redouter la puissance de l'Hom-
me. Ils se laissent approcher, toucher
même sans aucune crainte, levant la
tète hors de l'eau , et il faut , dit-on ,
les frapper très-rudement pour qu'ils
prennent le parti de s'éloigner. La
chair de ces Animaux ressemble, sui-
vant plusieurs voyageurs, à celle du
Bœuf, suivant d'autres à celle du
Veau; leur graisse est pareillement
très-bonne. Aussi la pêche du La-
mantin se fait-elle très-fréquemment.
« Pour le prendre , dit un voyageur
qui a vu cette pêche sur les côtes de
Saint-Domingue , on tâche de s'en
approcher sur une nacelle ou un ra-
deau , et "on lui lance une grosse flè-
che attachée à un très-long cordeau;
dès qu'il se sent frappé, u s'enfuit,
et emporte avec lui la flèche et le
cordeau à lextrémité duquel on a
soin d'attacher un gros morceau de
iiége ou de bois léger pour servir de
bouée et de renseignement. Lorsque
l'Animal a perdu par cette blessure
son sang et ses forces , il gagne la
terre; alors on reprend l'extrémité
du cordeau ; on le roule jusqu'à ce
qu'il n'en reste plus que quelques
brasses; et à l'aide de la vague on
tire peu à peu l'Animal vers le bord,
ou bien on achève de le tuer dans
LAM
l'eau à coups de lance. » L'attache-
ment de ces Animaux pour leurs com-
pagnons fournil alors un spectacle
touchant; ils cherchent à délivrer le
blessé du harpon , et on en a vu sou-
vent suivre constamment le cadavre
de leur mère ou de leur femelle , pen-
dant qu'on le traînait vers le rivage.
On conçoit combien la pêche de ces
Animaux est rendue facile par leur
peu de défiance. Aussi les pêcheurs
exercés peuvent-ils en un jour se
procurer un très-grand nombre d'in-
dividus.
L'intelligence du Lamantin , son
instinct social et doux , font avec ses
formes grossières un contraste véri-
tablement bien remarquable, et qui
a frappé tous ceux qui lui ont donné
quelque attention, a Ces Animaux , a
dit Buflbn , quoique informes à l'exté-
rieur, sont à l'intérieur très-bien or-
ganisés , et si l'on peut juger de la
perfection d'organisation par le résul-
tat du sentiment , cfs Animaux seront
peut-être plus parfaits que les autres
àl'iuférieur. w Au reste les voyageurs ,
toujours amis du merveilleux, ont
encore exagéré l'intelligence déjà
si étonnante du Lamantin, sans
doute pour avoir cru trop facile-
ment à de faux récits ; mais d'au-
tres ont encore été plus loin. En
se rappelant tout ce qu'on a débité
sur l'existence des Hommes marins,
en songeant au nombre de ceux qui
ont dit avoir vu de ces êtres merveil-
leux , à la manière pleine d'assurance,
au ton de vérité dont ils le soutien-
nent, il est difficile de se persuader
que le seul désir de tromper ait don-
né naissance à toutes leurs assertions.
Demaillet, dans le but de prouver
l'origine aquatique de l'espèce hu-
maine, a particulièrement dans son
ouvrage intitulé Telliamed , rassem-
blé un grand nombre de témoigna-
ges attestant la vérité de semblables
récits. Il est bien prouvé mainte-
nant que ces fables ont leur source,
quelques-unes dans de coupables
supercheries, mais la plupart dans
quelques ressemblances grossières de
l'Homme avec les Lamantins et avec
LAM
certaines espèces voisines , comme le
DugODg. Les longs poils de la lèvre
supérieure, qui de loin pouvaient
être pris pour des cheveux; la forme
des ongles; surtout les mamelles si-
tuées sur la ])oilrinc , et à peu près
arrondies comme chez la Femme ;
l'habitude qu'ont ces Animaux d'éle-
ver hors de l'eau la partie aniérieure
de leur corps ; sans doute aussi leur
peu de défiance, leur douceur, leur
intelligence, ont suffi pour faire attri-
buer les formes humaines à des Ani-
maux si peu semblables à l'Homme;
confusion quipeul paraître bien éton-
nante , mais qui n'en est pas moins
certaine ( V. Cuvier , Oss. Foss. ï.
IV ). Qu'on lise la description d'un
de ces Hommes marins , quelle que
soit la manière dont on ail exagéié
les ressemblances , on retrouvera
presque toujours , avec de l'attention,
les caractères d'un Lamantin ou d'un
Dugong. Au reste, et nous faisons
cette remarque sans chercher à ex-
cuser une erreur aussi grossière ,
prenant ces Animaux pour de vérita-
bles Poissons à cause de leur séjour
habituel dans la mer, on ne pouvait
manquer d'être vivemeut surpris de
leur voir des poils, des ongles, des
mamelles ; et si rilouime les éleva jus-
qu'à lui , c'est surtout parce qu'il les
voyait sortir ainsi des limites de leur
classe. Le nom de Puisson-Femme ,
donné en plusieurs lieux au Laman-
tin , prouve la vérité de cette remar-
que. Le nom de Lamantin lui-même
tire peut-être sa source de la même
origine : ce mot est dérivé par cor-
ruption , comme l'a montré Buôbn ,
du nom de Manati ou Manate que les
Galibis et les Caraïbes, habitans de
la Guiane et des Antilles, don-
naient dans leur langue au Lamantin
d'Amérique. De ce nom , en y réu-
nissant l'ai ticle , les îNègres des îles
françaises d'Amériqueont fait Lama-
nati\ puis Lamand. Quant au nom
de Manati \\x\-mèmQ . il paraît avoir
été emprunté des Espagnols , et don-
' né au Larai.ntin, à cause de ses on-
gles qui donnent à la terminaison de
ses nageoires quelque ressemblance
avec une main , ressemblance qui a
dû nécessairement paraître fort sin-
gulière chez un Animal <jue l'on con-
sidérait comme un Poisson. Les noms
de Bœuf, de\ ache et deYeau marins
ont aussi été donnés en divers lieux au
Lamantin , de même qu'au Dugong.
INous pensons que ces dénominations
doivent tenir à la remarque qu'où
aura faite de quelques ressemblances
grossières dans les formes plutôt qu'à
la similitude du régime entre ces Ru-
minans et le Lamantin. En effet , à
moins que le genre de nourriture
d'un Animal ne présente quelque
singularité, le vulgaire le remarque à
peine, et, au contraire, tout ce qui
frappe ses yeux ne manque pas de
fixer son attention. Il est bien certain
d'ailleurs que quelques peuples ont
trouvé de la ressemblance entre la
tête du Bœuf et celle du Lamantin ,
et même au point d'avoir attribué
à l'un des cornes semblables à celles
de l'autre. On sait enfin, d'un autre
côté, que les Phoques, Animaux car-
nassiers, ont aussi, et niême beau-
coup plus généralement, reçu les mê-
mes noms.
On a beaucoup hésité sur la place
que doivent occuper les Lamantins
dans la série animale. Presque tous
les zoologistes sont seulement tom-
bés d'accord sur un point, sur la
nécessité de la réunion du Laman-
tin et ilu Morse , quoique celui-
ci soit quadrupède et carnassier. Ce
rapprochement , contraire à tous les
rapports naturels, semblait si heu-
reux , et on était tellement persuadé
de sa justesse, que Rai, plaçant le
JNIorse paimi les Carnassiers , à la suite
des Chiens , crut devoir y placer aussi
le Lamantin; que Klein alla jusquà
affirmer qu'on devait s être tïompé en
3 cfusant à ce Cétacé des pieds de der-
rière ; et que tous les auteurs systé-
matiques , et Linné lui-même ,"dans
quelques-unes des éditions de son
SystemaNaturœ. placèrent en; emble,
dans un même genre , le Lamantin -,
le Dugong et le Morse. Lacépède fut
le premier qui sépara enfin ces trois
Animaux , dont il fitavec juste raison
13*
i8o LAM
des genres particuliers, et Cuvier,
adoptant les trois genres Morse , Du-
gonj^ et Latnanliii de Lacépcde , en
établit en outre , sous le nom de Stel-
lère, un quatrième comprenant l'A-
nimal de Sleller d'abord confondu
aussi avec les Lamantins. De celte
manière, le genre Lamantin reste
composé de deux espèces seulement
dont l'une habite l'Amérique méri-
dionale , et la seconde l'Afrique.
Le Lamantin d'Amérique , Cuv.,
Manatus americaiius , Desmar. ; le
grand Lamantin des Antilles, BufF. ;
le Manatc de quelques auteurs. Cu-
vier a fait connaître avec délail l'os-
téologie de cette espèce dans son
grand ouvrage sur les Ojsemens Fos-
siles. Elle se trouve répandue dans
une partie du littoral de l'Amérique
méridionale; elle a quelquefois plus
de vingt pieds de longueur, et pèse
huit milliers- Il y a un |,eu moins du
quart de la longueur totale entre l'in-
serlion des nageoires et le museau.
Toute la peau est grise, légèrement
chagrinée; quelques poils isolés se
voient en divers points, et surtout
vers la comrnissnie des lèvres et à la
face palmaire des nageoires où ils
sont un peu plus abondans.
Le Lamantin DuSÉNÉGAL,Adans.,
JUana/us Senega/e/isis , Desmar. Cette
espèce se trouve dans piesque tou-
tes les rivières de la côte occiden-
tale d'Afrique. La plupart des carac-
tères qui lui ont été attribués appar-
tiennent égalemeutauLauianlin d'A-
mérique , ou sont erronés. Adanson
seul nous a donné une description
exacte dont nous evtrairons les dé-
tails suivaiîs : la longueur du La-
mantin du Séuégn] n'excède pas huit
pieds , et son poids huit cents livres ;
sa couleur est cendrée-noire; l'iris est
d'un bleu foncé, et la prunelle noire.
Les femelles ont deux mamelles
plutôt elliptiques que rondes , placées
près de l'aisselle ; la peau < st un cuir
épais 3"c six lignes sous le ventre , do
neuf sur le dos et d'un pouce et demi
sur la tète. Les nègres Oualofes ou
Yolofes appellent ccl Animal Lereou.
Cuvier a trouvé d'autres caractères
LAM
dans la tête osseuse moins allongée
à proportion de sa largeur que dans
le Lamantin d'Amérique, dans la
fosse nasale plus large ; les orbites
plus écartées; les fosses temporales
plus larges et plus courtes; les apo-
physes zygomatiques du temporal
beaucoup plus renllées; enfin dans
la partie antérieure de la mâchoire,
courbée, et non droite comme dans
l'autre espèce.
Ou n'a point encore bien distingué
d'autres espèces de Lamantins. Ce-
pendant deux crânes récemment trou-
ves sur les cotes de la Floride orien-
tale, et déciits (Journ. Ac. Se. Nat.
Philadelphie , vol. 3 ; et Faun. Amé-
ric.) par Harian , sembleraient indi-
quer une nouvelle espèce , que ce
zoologiste propose de nommer Ma-
nalus latlrost/is , dans le cas où son
existence se trouverait confirmée ul-
tciieurement. Quant au grand La-
mantin de la mer des Indes , de
Bufton , il n'est autre que le Dugong ;
son Lamantin du Kamischalka est le
Stellère; et, suivant Cuvier, son petit
Lamantin d'Améiique ne serait qu'un
double emploi du grand Lamantin
des Antilles.
Lamantins fossiles. Des osse-
mcns fossiles de Lairumtins se liou--
venl répandus en assez grande abon-
dance sur divers points de la France,
llenou, professeur d'histoiie natu-
relle à Angers , en a particulièrement
découvert un grand nombre dans le
département de Maine-et-Loire,
dans les couches de Calcaire coquil-
lier situées près de la rivièie de Layon.
Ordinairement mutiles, et quelque-
lois même un peu roulés , ces osse-
mens ont été trouvés avec d'autres
débris d'Animaux marins, de Pho-
ques et de Cétacés. Ils consistent en
des fragmens de membres, de ver-
tèbres , de côtes et de tète. Cuvier,
qui les a décrits et figurés clans sou
ouvrage sur les Ossemens Fossiles, où
il démontre qu'ils appartiennent à un
Lamantin différent des espèces au-
jourd'hui connues , a frdt connaître
aussi plusieuis autres fragmens tiou-
vés aux environs de Bordeaux ,
CFauàiûr pifur , etdar
■t J^sculp
LAMATUK KCAIU, ATE . M4RIŒA CO((l\f:.t. \\u\\.
LAM
d'Etampcs , de Mantes , à l'île d'Aix
et dans quelques autres localités :
lui-même en a découvert quelques-
uns à Longjumcau. a 11 est donc
bien certain, dit Cuvier en termi-
nant l'important Mémoire auquel
nous avons empriuilé ces détails sur
les Lamantins fossiles, qu'un Ani-
mal du genre des Lamantins, génie
aujourd hui [n'opre à la zone torride ,
habitait l'ancienne mei qui a cou-
vert l'Europe de ses coquillages à une
époque postérieure à la formation de
la craie, mais antérieure à celle ou se
sont déposés nos Gypses, et où vi-
vaient sur notre sol les Paléotliériums
et les genres leurs contemporains.»
(is. G. ST. -H.)
LAMARCK.EA. hot. phan. Le
professeur Richard , dans les Actes
de la Société d'Histoire Maturelle de
Paris, fit en l'honneur du célèbre au-
teur de la Flore Française, de l'His-
toire des Animaux sans vertèbres,
etc., un genre de Solanées qu'il nom-
ma Marckea. C'est le même genre
que Persoon et Poiret appellent La-
marckea. K. îM.vrcke.v. D'un autre
côté, le professeur Kœler, séparant le
Cyiiosurus aureus des autres espèces
du même genre , en a fait un genre
nouveau sous le nom de Lamavckea ^
mais ce genre a été nonmié (.hrysuriis
par Persoon. (a. h.)
LAMARKIA. bot.crypt. [Hydro-
phyles.) Le genre formé sous ce nom
par Olivi, est devenu \ii Spongodium
de Lamouroux. V. ce mot. (e.)
LAM BARDE, pois. (Rlsso.) Le
Squale Roussette à iNice. (b.)
LAMBDA. INS. Ce nom d'une let-
tre grecque a élé imposé à une Noc-
tuelle sui les ailes de laquelle on en
reconnaît la figure dans deux taches
noires. (b.)
LAMBERTIE. Lambert ia. bot.
PHAN. Genre de la famille des Pro-
téacées et de la ïétrandrie Mouogy-
nie , L. , établi par Smi h et aujoui-
d'hui adopté par tous les botanistes
modernes. 11 se compose de jolis Ar-
bustes à rameaux verticillés , portant
LAM 181
des feuilles alternes , le plus souvent
très - entières ; des fleurs réunies
en capitules terminaux solitaires ,
composés de sept fleurs , environnés
d'un involucre dont les folioles sont
colorées. Chaque fleur est composée
d'un calice lubuleux , à quatre divi-
sions i ecourbées et tordues en spirale,
portant chacune une étamine. L'o-
vaire est environné de quatre écadles
hypogynes, distinctes ou soudées en
une petite gaîne. Cet ovaire esta une
seule loge et contient deux ovules ; le
stigmate e.-^t allongé , subulé. Le fruit
est un follicule unilocidaire, coriace
et presque ligneux , cunéiforme et
quelquefois teruiiné pai' deux pointes
à son sommet ; il contient des graines
membraneuses sur les bords. Toutes
les espèces de Larnbcrtla croissent à
la Nouvells-lIoUande. Plusieurs sont
cultivées dans les jardins; telle est
surtout la sidvanfe:
Lambertie élégante , Lambertia
elegans , Sir.ith, Lin. Trans. , 4, p.
2i4, t. 20. Cette jolie espèce est ori-
ginaire de la cote orientale de la Nou-
velle-Hollande ; elle croît aux envi-
rons de Port-Jackson , dans les lieux
découverts et rocailleux. Elle peut
s'élever à la hauteur de cinq à six
pieds; ses rameaux sont courts, ordi-
nairement ternes , aiïjsi t[ue ses feud-
les qui sont éiroitcs, allongées , cus-
pidées au sommet, coriaces, persis-
tantes, très- entières , glabres et lui-
santes à leur face supéi ieuie , to-
menteuscs et ferrugineuses inférieu-
rcment , à bords réOéchis. Les fleurs
sont rouges, réunies au nombre de
sept dans un involucie écailleux et
imbriqué. Le fruit est cunéifoime et
terminé par deux cornes écartées
l'une de 1 autre. Cette espèce fleurit
en général au mois d'avril. On la
cultive en terre de Bruyère ; elle
doit être abritée dans 1 orangerie.
Elle se multiplie facilement de bou-
tures.
Une autre espèce rie ce genre est
remarquable par ses invoUicres cons-
tamment unillores. Rob. Brown l'a
nommée pour cette raison Lambertia
unifiera. (a. n.)
l82
LAM
LAMBICHE. OIS. Syn. vulgaire de
la Guignette dans les Vosges et sur
les bords de la Moselle. V . Cheva-
I.IER. (DR..Z.)
LAMBIN. MAM. L'un des noms
vulgaires du Paresseux. V. BfvADYPe.
(B.)
LA.MB1S. MOLL,. Nom sous lequel
les marchands dcsignent pcirliculiè-
remcnt une espèce de Ptërocère , Ptt-
rocera La??ibis de Lamarck; ils don-
neot aussi le nom de Lambis du i^a
GRANDE ESPÈCE au Strombus latissi-
mus , Lin., de Lambis ailé de i.a
MOYENNE ESPÈCE au Strornbus Gigas ,
Lin., de Lambis marbré au Stro/n-
bus lentiginosus , L. , et enfin de Lam-
bis NON AILÉ DE LA GRANDE ESPECE
au Slrombus lucifer, L. (d..h.)
LAMBRUS ET LAMBRUSQUES.
BOT PHAN. De jLa/7?A/'z/5ca, par cor-
ruption de Labjuisca. Noms vulgai-
res, dans certains cantons du Midi,
de la y igné sauvage. (b.)
* LAME PROLIGÈRE. Lamina
proligera. bot. crypt. ( Lichens. )
Acharius, en donnantlenomde Lame
proligère à un organe mince, coloré,
caduque par vétusté, lisse, que l'on
observe dans les apothécions scu-
{elloïdes, dont il forme le disque, a
semblé croire qu'il remplissait dans
les Lichens le rôle que le placenta
remplit dans les Phanérogames. Quoi-
qu'il ne soit pas prouvé que la Lame
proligère renferme exclusivement les
gongyles reproducteurs, il est certain
néanmoins que la nature a pris un
soin extrême de sa conservation. Nos
LAM
Elle constitue quelquefois l'apothé-
cion tout entier comme dans les
Entographes, les Hclérographes , les
Opégraphes et les Lécidées , mais
elle n'en fait qu'une partie dans la
plupart des autres genres. Cet orga-
ne serait, suivant nous, une sorte
d'ovaire stérile, la nature n'ayant pu
atteindie son but entièrement, et les
hommes qui étudient les êtres orga-
nisés savent très-bien que la nature
a ses ébauches. Ce qui fortifie cette
assertion, c'est que les autres parties
de la Plante paraissent en être dé-
pendantes et avoir pour fonction
principale, celle de concourir à sa
conservation. Le thalle la reçoit
dans la jeunesse et la préserve c!e
tout frottement ; la marge des scu-
lelles , le périlhécion des Verrucai-
rcs, ne paraissent pas avoir d'autre
rôle que celui d'empêcher les chocs
extérieurs , et l'on remarque que cet
organe , renfermé quelquefois dans
une double enveloppe, va toujours
chercher la lumière en déterminant
dans l'apothécion une dilatation plus
ou moins complète. Acharius ne re-
connaît de Lame proligère que quand
cette dilatation est complète , comme
cela a lieu dans les fruits sculellés ou
patellulés; tel n'est point notre avis.
On peut regarder l'apothécion d'une
Pyrénule, par exemple, comme une
scutelle non déhiscente, et en effet,
supposez que la nature en dilate le
sommet, alors le périthécion devient
le corps de la scutelle et le nucleumde
la Lame proligère; il en est de même
pour tous les genres à apothécion
lobuleux , et cette théorie peut aussi
observations particulières nous ont s'appliquer aux fructifications linéai
prouvé, contre l'opinion d' Acharius, res. On conçoit, d'après cette expli
que la Lame proligère n'était pas
seulement dans les fruits scutellés,
mais qu'elle pouvait s'observer aussi
dans les apothécions de tous les gen-
res de Lichens sous des formes très-
variées. Elle est nue dans les Léci-
dées, les Opégraphes et les Gyropho-
res , entourée et défendue des chocs
extérieurs par un périthécion dans les
Verrucariées , et par une marge dans
les Lécanores , les Parraélies , etc.
cation, que le nom de Lame proli-
gère n'est plus convenable; nous at-
tendons pour le changer que de nou-
velles observations aient confirmé et
fortifié notre opinion. La Lame pro-
ligère existe dans tous les apothécions
scutello'ides verruculeux , et dans no-
tre genre Plectocarpon qui appartient
à notre groupe des Parmélies, ordre
des Slictées. P'. Nucleum et Plecto-
carpon. (a. F.)
LâM
LAMELLE. Lamella. bot. On
donne particulièrement ce nom aux
appendices pétaloidcs qui naissent
sur ceilaines corolles : par exemple ,
dans le Lauriei -Rose , les Lychnides,
plusieurs Borraginces , etc.
Le mot deZ(awe//a est aussi employé
par les auteurs de Mycologie , pour
désigner la pariie des Champignons
qu'on a nommée en français feuillet,
i)arce qu'elle y est disposée comme
es feuillets d'un livre. F. Feuillet
et Agaric. (g..n.)
LAMELLIBRANCHES. moll.
C'est à Blainville que l'on doit la
création de cette nouvelle dénomina-
tion pour rassembler en une seule di-
vision tous les Animaux mollusques,
dont les branchies par paires très-
larges et en lames aplaties , sont pla-
cées entre le corps et le manteau;
presque tous les Conchilères ou Co-
quilles bivalves doivent rentrer dans
cette division dont uous reparlerons
à l'article Mollusque auquel nous
renvoyons. (d..h.)
LAMELLICORNES. Lamellicor-
nes. INS. Dernière famille de l'ordie
des Coléoptères, section des Penla-
mères. C est une de celles qui ren-
ferment les Insectes les plus nombreux
et les plus grands , et le trait entomo-
logique le plus saillant qui la distin-
gue des autres est d'avoir les anten-
nes terminées en une massue , soit
feuilletée , c'est-à-dire composée d'ar-
ticles en forme de lames disposées en
éventail ou à la manière des feuillets
dun livre, s'ouvrant et se fermant
de même; soit en peigne et dont les
feuillets sont perpendiculaires à l'axe,
ou bien composées d'articles cupulai-
res et emboîtés ; le premier ou l'infé-
rieur delà massue éta nt en forme d'en-
tonnoir, tronqué obliquement et ren-
fermant coucentriquement les autres.
La tête des Lamellicornes se pro-
longe en avant, et cette partie avan-
cée est ce qu'on appelle Chaperon ;
plusieurs des Insectes que cette fa-
mille comprend sont remarquables
■ par leur taille , les éminences en for-
me de cornes, de tubercules, que pré-
LAM i85
sentent, dans les mâles, la tête, le
corselet , ou ces deux parties simul-
tanément; leur corps est, en géné-
ral , ovale ou ovoïde ; les antennes
sontordinairementcomposées de neuf
à dix articles, et insérées dans une
cavité sous les bords de la tête ; les
yeux s'étendent plus en dessous qu'en
dessus, ils sont peu saillans; la bou-
che varie , mais la lèvre est le plus
souvent couverte par le menton qui
est grand et corné ; les deux premiè-
res jambes , et souvent d'autres , sont
dentées au côté extérieur et propres à
fouir; les articles des tarses sont
toujours entiers. Les Lamellicornes
se nourrissent , soit de matières vé-
gétales décomposées , comme les fien-
tes, le fumier, le tan, etc., soit de
feuilles et de racines des Végétaux ,
soit enfin du miel des Heurs ou des
liqueurs exsudées par les Aibres;
ceux qui vivent de matières végé-
tales altérées ont presque tous une
teinte noire ou brune ; quelques-uns
sont même nocturnes; les autres re-
cherchent la lumière; ils sont ornés
de couleurs métalliques ou variées,
et très-agréables. Leur démarche est
en général lourde et leur vol souvent
étourdi comme celui des Hannetons.
Le canal alimentaire des Lamelli-
cornes se compose en général d'un
œsophage très-court qui se dilate
aussitôt en un jabot de formes très-
variées suivant les genres ; d'un ven-
tricule chylifique plus ou moins
long , ayant quelquefois sur toute sa
surface des papilles conoïdes ou cla-
viformes, ou des traces de plissures,
et étant toujours replié sur lui-même
un nombre de fois plus ou moins
grand , suivant sa longueur relative-
ment à celle de l'Animal entier. Il
donne toujours attache à quatre vais-
seaux hépatiques de longueur très-
variable, et il finit par un intestin
grêle, filiforme et terminé par un
cœcum plus ou moins distinct. Les
larves des Lamellicornes ont un es-
tomac cylindrique, entouré de trois
rangées de petits cœcunis; un intes-
tin grêle très-court ; un colon énor-
mément gros, boursoufflé, et un rec-
184 LAM
tuin médiocre. Les trachées de l'In-
secte parfait sont presque vésicu-
laires.
Les larves des Insectes de cette fa-
mille se ressemblent presque toutes.
Leur corps est long , presque demi-
cjlmdrique, charnu, mou et ridé;
il est blanchâtre , divisé en douze an-
neaux , et la têie esl écailleuse et mu-
nie de fortes mandibules. Ces lar-
ves ont six pieds écailleux bruns
ou roussâtres ; de chaque côté du
corps on voit neuf stigmates ; Pextré-
milé postérieure du corps de ces lar-
ves est courbée en dessous , plus
épaisse, et de couleur bleutitre ; elles
se tiennent cachées dans la terre ou
dans le tan des Arbres : et ces der-
nières se nourrissent de cette matière
ou du terreau; d'autres vivent d'excré-
mens et de fumier; un grand nom-
bre se nourrit des racines de divers
Végétaux , et nous est quelquefois
très-nuisible en attaquant ceux que
nous cidtivons et employons, ou en
les déracinant. Ces larves se font
toutes, dans leur séjour, une coque
ovoïde avec la terre ou les débris des
matières qui leur ont servi de nourri-
ture , et qu'elles lient ensemble avec
une matière glutineuse qu'elles font
sortir de leur corps. Quelque -unes
de ces larves ne se changent en njm-
phes qu'au bout de trois ou quatre
ans.
Dans le Gênera Cn/st. et Ins. de
La treille , ces Insectes formaient plu-
sieurs familles; dans ses Familles Na-
turelles du llcgne Animal , ce savant
auteur a divisé les Lamellicornes en
deux tribus. Ce sont les Scaiabéi-
des qui répond' nt aux Lamellicor-
nes ou Pélalocèies de Duméril , et
les Lucanides ou Serricornes Piio-
cères du même. P'. Sc.4.raeÉides et
Lucanides. (g.)
* LAMELLINE. Lamellina. inf.
Nous proposerons sous ce nom signi-
ficatif de sa figure un genre de Mi-
croscopiques, dans l'ordre des Gym-
nodés ; il se compose d'Animaux
invisibles à l'œil nu, dont les carac-
tères consistent dans l'aplatissement
LAM
du corps qui est hoTnogène, pluS ou
moins approchant de la forme d'un
carré long, tronqué aux deux extré'
mités , de manière à présenter quatre
angles droits. Ce seraient de vérita-
bles Bacillaires, s'ils n'étaient pa^
beaucoup plus larges et membra-
neux, et si des mouvemens sinueux
sur la longueur n'y indiquaient une
reptation sensible. Le Monas Lamel-
liita, Miill., Inf., p. 7, tab. 1 , f . ib, 17,
Encycl. Vers 111. , pi. 1 , fig. 8, fait
partie de ce genre, ainsi que les deux
êtres singuliers repi-ésenlés par Jo-
blot , paj't. 2, p. 33, f. 2, M. etc., p.
18, pi. 3, fig. R. li. Tous vivent dans
les infusions végétales; on dirait de
petites lames de verre vivantes; la
première se trouve aussi dans l'eau
de mer gardée. Le Gomium piilvina-
tnrn de Millier appartient aussi à ce
genre. (b.)
LAMELLIROSTRES. ors. (Gu vier.)
Famille dOiseaiix qui renferme la
plupart des Palmipèdes, et dont le
caractère principal consiste en un bec
épais, revêtu d'une peau molle plu-
tôt que d'une corne. (dr..z.)
LAMELLOSODENTATI. ois. (II-
liger.)S\n. do Lamellirostres. V. ce
mot. (e.)
LAMENTIN. mam. Pour Laman-
tin. V. ce mot. (b )
LAMEO. POIS. (Risso.) Le Requin
à jNicc. V. Squale. (b.)
* LAMIAIRES. Laniianœ. iNS,
Tribu de l'ordre des Coléoptères, sec-
tion desTéIramères , famille des Lon-
gicornes , établie par Latreille (Fara.
Natur. du Règn. Anim.), et ayant
pour caractères : dernier article des
palpes ovalaire et rétréci en pointe
vers le bout; tête verticale.
Celte tribu renferme les genres
Aciocine, Acanthocine, Lamie, Po-
gonochère , Monochance, Tétiaope ,
Paimène, Dorcadion et Saperde. F^.
ces mots et Lamie. Le genre Gnoma
de Fabricius est une jéunion de La-
mies , de Sa perdes et de Callidies à
corselet plus long et cylindrique.
(G.)
LA.M
LAMIASTRUM. bot. piian. (Heis-
1er.) Syn. de Galeopsls Galeobdolon ,
L. f^. Galéopside. (b.)
LAMIE. La/nia. pots. Espèce du
genre Squale , devenue type de l'un
des sous-genrcs établis par Cuvicr.
f^. Squale. (b.)
LAMIR. Lam'ia. ins. Genre de
l'ordre des Coléonlères, seclion des
Tétrainères , famille des Longicor-
nes, tribu des Lamiaires, établi par
Fabricius aux dépens du grand genre
Ceranibvx de Linné- Ce genre a été
partagé depuis Fabricius ou plusieurs
sous-gcnres basés sur des caractères
très-secondaires et tirés pour la plu-
part de la forme et des proportions
du corps. Lalrcille , dans tous ses ou-
vrages , s'était servi de ces genres
pour établir des divisions dans les
Lamies de Fabricius. Ce n'est que
dans ces derniers temps (Familles
Natur. du Règn. Anim. ) qu'il aadop-
té quelques-uns des nombreux gen-
res formés par Thunberg, iMegerle
et Schonherr; mais comme son ou-
vrage {loc. cit.) ne présente que les
caractères des familles, qu'il ne fait
qu'énumérer les genres qui entrent
dans chacune délies, et que la plu-
part des auteurs qui les ont établis
ne lont fait que dans leurs collec-
tions , nous les considérerons comme
n'étant point encore publiés et nous
ne les présenterons que comme divi-
sions du genre Lamie. Les carac-
tères essentiels du genre Lamie ,
dans toute l'extension que nous lui
donnons ici, sont : labre très-ap-
parent, s'avançant entre les man-
dibules; palpes filiformes terminés
par un article ovalaire ou presque
cylindrique ; antennes quelquefois
sétacées, quelquefois compo ées d'ar-
ticles très-courts , presque grenus ,
avec la base environnée par les
yeux qui sont allongés en forme as
reins ; tête verticale ; corselet épineux
ou rugueux, plus ou moms long;
corps cylindrique dans quelques-
uns , aplati dans d'autres. Ces In-
sectes se distinguent des Priones par
la forme du labre qui est très-petit
LAM i85
et peu apparent dans ceux-ci ; ils
s'éloignent des Gallicliromes et des
Cerambyx par leur tête qui est ver-
ticale tandis qu'elle est penchée en
avant dans ceux-ci , et que le der-
nier article de leurs palpes est plus
grand et en forme de cône renversé.
Ces Insectes avaient été placés par
Linné avec les Cerambyx; les carac-
tères que Fabricius leur a assignés en
les en séparant, ne les distinguent pres-
que pas du genre précédent , ainsi que
de ceux des Saperdes et des Gnomes
qu'il a aussi établis. Tous ces Coléop-
tères ont la languette en forme de
cœur, avec une échancrure plus ou
moins profonde au milieu du bord
supérieur. Les mâchoires sont pareil-
lement terminées par deux lobes
dont l'intérieur plus petit , en forme
de dent. Le tube digestif des Lamies
a bien plus d'étendue que dans les
autres Longicornes. Léon Dufour
(Ann. des Scienc. Nalur. T. iv, p.
112 , pi. 6 , fig. .T ) dit qu'il a quatre
fois la longueur de l'Insecte [Lamia
Textor) ; il n'a pas trouvé de jabotdis-
tinct de l'œsophage quiatteint àpeine
le commencement du corselet; le ven-
tricule chylifique en est séparé par un
bourrelet prononcé, siège d'une val-
vule; il égale en longueur la moitié
de tout le tube alimentaire ; il est cy—
lindroïde et se replie en deux grandes
circonvolutions maintenues par des
brides tracliéennes excessivement
multipliées; sa surface externe est
couverte de points papilliformes que
la loupe rend à peine sensibles et
dont la saillie varie suivant le degré
de contraction de l'orgaue; l'intestin
grêle est filiforme ; il se renfle en un
cœcum allongé ; le rectum, distinct
de ce dernier par une contracture
valvulaire, est long dans la femelle
et renfermé dans un étui qui lui est
commun avec l'oviducte ; il est coudé
à son origine, et ce coude est main-
tenu par deux brides musculaires dis-
tinctes , destinées sans doute à facili-
ter o\i à régler ses mouvemens lors-
que l'oviducte s'allonge pour la ponte.
Les Lamies font entendre , comme
tous les Longicornes , un bruit aigu
i86
LAM
produit par le frottement des parois
intérieures du corselet contre la base
du niésothorax. Lee larves de la plu-
f)art des espèces vivent dans le bois à
a manière de celles des autres Lon-
gicornes ; c'est là , et surtout dans les
chantiers , que Ton trouve l'Insecte
parfait. Quelques espèces , qui com-
posent le genre Dorcadion , se tien-
nent constamment à terre, et La-
treille pense que leurs larves vivent
dans les racines de divers Végétaux.
Ce genre est très-nombreux en espè-
ces ; elles sont répandues dans loules
les parties du monde , et surlout dans
les pays boisés , entre les tropiques.
L'Amérique méridionale en fournit
beaucoup à corps aplati; ceux qui
ont le corps plus ou moins cylindri-
que appartiennent à l'ancien conti-
nent.
I. Corselet ayant de chaque côté un
gros tubercule mobile, enfoncé et
terminé par une épine; corps tou-
jours très-aplali, avec les anten-
nes très-grêles , fort longues , et
les deux pieds anlérieurs ordinai-
rement très-allongés.
Genre : Acrocine. V. ce mot.
II. Corselet sans tubercules mo-
biles.
t Corps très-aplati , deux fois au
moins plus large que haut.
Genre : Acanthocine.
Lamie Charpentier , Lamia (Edi-
lis , Fabr. ; jîcanlhocinus (Edilis ,
Oli\., ibid., pi. 9, fig. Sg, a, b,
c , D. Cette espèce a le corps d'un
gris cendré , avec des points et deux
bandes transverses brunes sur les
étuis , et quatre petites taches jaunes
disposées en une ligne transverse sur
le corselet. Il est commun dans le
nord de l'Europe, et se trouve rare-
ment en France.
■{•f Corps non déprimé , à peu
près aussi haut que large: longueur
totale ne surpassant point trois lois la
largeur; élytres beaucoup plus larges
à leur base que le corselet et dimi-
nuant vers leur extrémité ; pâtes for-
LAM
tes ; antennes au moins aussi longues
que le corps.
Genre : Lamie, Lamia , Fabr.
Lamte triste ,//. tristis, C. Iristis,
Oliv., ibid. , pi. 9 , f. 62. Elle a un
peu plus d'un pouce de long ; son
corps est noir , avec une légère teinte
cendrée ; les élytres sont grises, cha-
grinées , avec deux taches très-gran-
des , noires sur chaque. On la tiouve
dans le midi de la France et en Au-
triche sur le Cyprès. Le genre Pogo-
nochère [Pogonocheriis , Mcg. ) ne se
distingue pas des Lamies par des ca-
ractères assez tranchés; l'espèce qui
lui sert de type est la Lamia hispida,
Cerambys hispidus, Fahr.,Pogonochc-
rus hispidus , Meg.
f f f Corps non déprimé ; lon-
gueur totale ayant au moins quatre
fois la largeur du corps ; élytres pres-
que aussi lai ges à leur extrémité qu'à
leur base; pales grêles, beaucoup
plus minces que celles des Lamies.
Genre : Mo^ocuA.Mt.{Mo/ioc/ia/ni/s,
Meg.).
Lamie Cordonnier , L. Su/or,
Oliv. , ibid. , pi. 3 , fig. 20 , a , b , c ;
Monoc/iamus Siitor, Meg. Longue de
près d'un pouce; élytres parsemées
d'un grand nombre de petites taches
d'un gris jaunâtre formées par un
duvet. Elle se trouve communément
en Suisse.
tttt Corps de même que dans la
division précédente ; chaque œil divisé
en deux par la base des antennes ,de
sorte que l'Insecte semble eu avoir
quatre.
Genre : TÉtraope ( Tetraopes ,
Sch.).
Lamie Tornator , L. Tomator,
Fabr. ; Tetraupes Tornator, Sch. ;
Ceramb. Tornator, Oliv. , Entom., 4,
67, p. 100, i38 , t. 8 , f. 52; Cer. te-
trophtalmus, Forst. Elle est longue
de quatre lignes, rouge avec quatre
points noirs sur le corselet et autant
sur ch.Tque élytre , les pâtes et les
antennes sont noires. Elle se trouve
dans l'Amérique du nord.
fffff Abdomen ovale; antennes
plus courtes que le corps.
LAM
Genres : pAiiUÈiJT.{Parmc/ia, Meg.)
et DoRCADioN {Dorcadion , Sch.)-
Nous lie connaissons pas les carac-
tères qui distinguent le genre Far-
mena du genre Doicadion. L'espèce
qui sert de type au premier est la La-
mia fasciata de Yillers, et parmi les
Dorcadious , celui qui est le plus
commun en France est :
La Lamie f uijIgjnedse , Lfulîgi-
wrt/or ,Fahr., Latr. ; Cer.fuliginator ,
Oliv. , i^/r/., pi. 4, f. 21 , a ,b, c, d;
Dorcadion fuliginator, Sch. — INoir
avec la tête et le corselet cliagrinés et
les cKtres cendrées. Cette dernière
couleur passe au brun dans une va-
riété qui liabite les lieux élevés ; alors
chaque élytre offre deux lignes blan-
châtres longitudinales. Cette espèce
est commune aux environs de Paris.
Quoique le genre Saperde ne soit
pas très-bien caractérisé, on l'a con-
servé. V. ce mot. (g.)
L.AMIER. Lamhim. bot. phan.
Genre de la famille des Labiées et de
la Didynamie Gymnospermie , établi
par Linné et ainsi caractérisé : calice
tubuleux à dix stries , à cinq dents
inégales et très-aiguës; corolle dont
le tube est long , évasé à son orifice ,
la lèvre supérieure entière , en forme
de voûte , et recouvrant les étamines ,
la lèvre inférieure à trois lobes , deux
latéraux plus petits et comme ap-
pendiculés , celui du milieu plus
grand , un peu concave et échancié ;
quatre étamines didynames, à an-
thères velues ; ovaire quadrilobé , sur-
monté d'un style bifide à son som-
met.
Une quinzaine d'espèces de La-
miers ont été décrites par les auteurs.
Elles se trouvent toutes dans l'hé-
misphère boréal : une croît dans l'A-
mérique septentrionale , et les autres
en Europe et dans l'Orient. Parmi
celles qui sont très-communes en
France , dans les champs, les haies
et les lieux ombragés, la plus re-
marquable est le Lamium album ,
vulgairement nommé Ortie blan-
che, que l'on employait autrefois en
médecine contre les scrophules , la
LAM 187
leucorrhée, etc. Les Abeilles ^e plai-
sent particulièrement à butiner sur
ses fleurs. Les autres espèces françai-
ses , Lamium amplcxicaule , L. ma-
cu/atum, sont des Heibes à petites
fleurs rougesetpiesquesausagréraenl.
(G..N.)
LAMINAIRE. Laminaria. bot.
cuYPT. {Hjdrophyles.) Ce genre , ty-
pe de notre famille des Laminariées,
fut d'abord distingué sous le nom de
Laminarius par boussel daus sa Flo-
re du Calvados , mais si mal caracté-
risé qu'on pouvait le considérer com-
me douteux. Stackhouse l'adopla
sans le mieux définir , en lui donnant
le nom de Giganlea qui ne pouvait
être admis. C est Lamouroux qui le
constitua définitivement en lui assi-
gnant d'abord pour caractères : raci-
nes fibreuses , rameuses. Cette défini-
tion n'étant pas suflisante, Agardh la
reforma de la sorte : fronde fibreuse ,
munie de racines et stipitée , mem-
braneuse ou coriace; fructification en
graines pyriformes, disposée dans les
lames de la fronde. Nous adopte-
rons de tels caractères en y ajoutant
que les frondes sont dépourvues de
côtes , ce qui éloignera des Laminai-
res proprement dites les Laminaria
Jgaruni, esculenta et costata des
auteurs, outre plusieurs autres que
nous possédons et dont nous forme-
rons le genre Jgarum. V- ce mot à
l'article LaminariÉes. Le Fucus sac-
cAû/ï«i/s des auteurs est le type de ce
genre, dans lequel se rangent beau-
coup des plus considérables Hydro-
ph} teà de la mer et dont nous connais-
sons un grand nombre d'espèces qui se-
ront incessamment décrites et figurées
dans un travail auquel nous mettons
la dernière main en ce moment , et
qu'avait projeté feu notre ami et col-
laborateur Lamouroux. Les Lami-
naires peuvent être réparties provi-
soirement en trois sous-genres qui
devraient peut-être constituer par
la suite autant de genres difterens et
dont presque toutes les espèces sont
propres aux mers septentrionales de
l'hémisphère boréal ; plusieurs y sont
communes aux côtes du nouveau et
î88 LAM
de l'ancien continent. Ce sont des
Plantes coriaces , d'un verl foncé ou
roussâtre, muqueuses à leur suiTace
et remplies d'un principe gélati-
neux et sucré qui se manifeste en
efHorescences farineuses et blanchâ-
tres à la surface de la fronde quand
on les dessèche sans avoir la pré-
caution de les laver dans l'eau douce
avant de les préparer. Toutes de-
meurent long-temps hygrométriques
après la dessiccation.
t FiSTULAiRES. Racines fhreuses ;
stipe Jistuleux , entièrement vide. Ce
sous-genre forme le passage aux Ma-
crocystes oii les pélioles de chaque
feuille, qui ne sont que des frondes
partielles , peuvent être également
considérés comme des stipes fistu-
leux , et de même absolument vides.
Laminaire Trompette , Lamina-
ria buccinalis, Lamx. , Fucus bitcci-
nalis , L.,Turn.,/«f. , pi. iSc) , dont
le stipe énorme , fistuleux , vide , ac-
quiert souvent plusieurs toises de lon-
gueur , et plusieurs pouces de dia-
mètre; amincivers sa base, il se renfle
en s'allongeant. La fronde ou lame
quis'y insère est allongée, pinnée ou
pinnalifide, épaisse , coriace, noirâ-
tre, avec ses divisions ou pinnides,
aiguës. Nous possédons cependant
un échantillon oii ces pinnules élar-
gies vers l'extrémité y sont obtuses.
Jelés à la côte, les stipes , en s'y des-
séchant , sont quelquefois comme de
gros tubes cornés qui imitent la forme
de tronipelles ou plutôt de cornets à
bouquins. Cette Plante, qui se trouve
sur les côtes de la pointe méridionale
de l'Afrique, y fut remarquée par les
navigateurs dès l'époque oii l'on
doubla le cap de Bonne -Espérance ;
et les anciens botanistes l'appelaient
Trombœ marinœ , J. B. H. , 3 , p. 88 ,
ou Arundo indien, fluitans ,C. B. P. 19.
Laminaire Ophiure , L. Ophiura,
N. , espèce des plus remarquables,
rapportée de Terre-Neuve par des
bateaux de pêcheurs et que Lapylaie
a appelée longicruris , nom qui nous
paraît inadfnissible , parce que le
stipe de ce Laminaire ne saurait être
comparé à une cuisse. Sa lame ou
LAM
fronde serait à peu près celle de la
Sucrière , si elle n'était beaucoup
moins ondulée et plus mince , étant
comme du parchemin; elle acquiert
jusqu'à six ou huit pieds de long sur
quatre à huit pouces de large. Son
sUpe fistuleux, absolument vide, de
six lignes à dix-huit de diamètre , est
cylindrique , ridé , noirâtre, souvent
long de quatre pieds, et ressemblant
à une Couleuvre.
ft Saccharines. Racines fibreuses ,
rameuses; stipe solide , corné , de-
venant comme Ligneux.
* Fronde constamment simple et
entière.
La Laminaire Sucrière, Lami-
naria saccharina , Lamx., Fucussae-
c/iarinus , L. On a confon lu sous ce
nom plusieurs espèces fort distinctes ,
et généralement toutes celles de la
section qui nous occupe. Mais quand
on examine ces Végétaux avec atten-
tion , les différences deviennent frap-
pantes. La véritable Laminaire Su-
crière est la plus commune sur nos
côtes atlantiques oii nous l'avons ob-
servée depuis le cap Finistère , en Ga-
lice, la baie de Saint-Jean-de-Luz et
Biarits, au rocher de Cordouan , Belle-
Ile et les côtes de Bretagne , enfia
jusqu'à celles du Calvados et de Pi-
cardie. On la retrouve sur les côtes
d'Angleterre et jusqu'en Norwège.
Son stipe arrondi, de îa grosseur
du doigt, court parallèlement à la
longueur de la lame, qui est mem-
braneuse, un peu coriace , d'un roux
verdâtre, ovoïde, oblongueou subli-
néaire , a Iteignnut jusqu'à six et neuf
pieds de long , lancéolée , aiguë , fort
ondulée , même frisée sur les bords ,
anondie ou même subcordée au
point d'insertion sur ce stipe. Nous
en connaissons trois variétés princi-
pales : a.. La Laminaire Sucrière à
fionde obronde, très -large par rap-
port à sa longueur. /2. Celle qui est
oblongue , mais non absolument li-
néaire)/ Celle qui est linéaire et fort
étroite. Il en existe encore une varié-
té S. monstrueuse et qui présente sur
l'une de ses pages vers le centre et
LAM
longitudlnalement une superrélation
ondulée , crépue , implantée sur Tune
des faces de la lame.
Laminaire i^ongipède , L. longi-
pes , IN. Confondue avec la précéden-
te , elle a son slipe bien plus long sur
lequel la lame s'implante en s'allon-
geanl de manière à cire aussi aiguë
par en bas que par son extrémité su-
périeure. Sa substance est d'ailleurs
beaucoup plus mince, et comme un
friigilc parchemin. Elle acquiert la
même longueur, demeure toujours
plus étroite et se 'trouve, mais beau-
coup plus rarement, sur nos côtes
atlantiques. Nous en devons au sa-
vant Mertens des échantillons re-
cueillis dans les mers du Kamtschatka.
Laminaire cornée , Laminaria
cornea , N. Toujours confondue avec
la Sucrière, n'est jamais aussi large,
dépasse fo; t rarement plus de deux
pieds de longueur, a sa fronde arron-
die vers son insertion sur le stipe , et
sa substance est très-épaisse , dure et
comme delà corne quand elle est des-
séchée; elle est aussi moins mucila-
gineusc, plus verte , très-dure , à pei-
ne ou point ondulée, et sa solidité
fait que des Flusti'es se fixent plus
volontiers à sa surface. Nous en con-
naissons trois variétés : «t. entière,
plus petite et la plus commune; /?.
plus longue, plus verte, moins dure
et avant sa fronde comme étranglée
aux deux tiers de sa longueur. Tur-
ner a figuré celte variété comme
l'un des deux états de son Laminaria
saccharina- y. La Monstrueuse , qui
porte une superfétation crépue, mais
peu distincte et ordinairement sur
l'un des côtés de la fronde.
Laminaire de Lamouroux, L.
Laniouroiixii , N. Au premier coup-
d'œil facile à confondre avec les es-
pèces 1 et 2, mais bien plus petite,
ue dépassant guère dix -huit pouces
à deux pieds , ayant son slipe allongé ,
sa fronde lancéolée , elliptique , éga-
lement atténuée vers son insertion et
vers sa pointe. Elle n'est que légère-
ment crépue sur ses bords. Elle nous
a été communiquée par Lamouroux,
qui l'avait fort bien distinguée sans
LAM 189
lui donner de nom particulier, et par
Chauvin , botaniste Ibrt distingué de
Chcu, qui l'avait reçue de 'rerre-
Neuve.
Nous connaissons encore dans cette
section les Laminaria latifolia et
faiycia d'Agaidh. ; Lurea , N. , Phyl-
litis, Tuin. ; S/acA/iousii ,^. {PkyL-
lilis , Stack.) , Dermaloclea , Lapyl. ,
piridissima , N . , vittala , N . , Sarnien-
sis , N. , etc.
** Frondes simples dans leur jeu-
nesse , se divisant et se palmant
dans l'état adulte.
Laminaire papyrine , Laminaria
papjrina , N.,à fronde entière , ovoï-
de , oblongue , aiguë, d'un beau vert.
Se partageantàson extrémitéen deux,
trois ou quatre divisions aiguës,
peu profondes , ayant son stipe un
peu comprimé , très-court et d'un
beau vert pâle. Cette espèce, fort min-
ce et transparente, paraît être le L.
debilis d'Agardh, nom inadmissible,
car cette Plante n'est pas plus débile
qu'une autre ; sa longueur est de trois
à huit et dix pouces , sa largeur d'un
à cinq ou six. La figure 4 de la Lami-
naire 9 de Dillen puraît convenir à
sou état de jeunesse. Nous l'avons
trouvée dans la baie de Cadix , et re-
çue de Corse oii la recueillit Soulei-
lol, officier du génie, botaniste très-
habile.
Laminaire digitée , L. digitata ,
Lamx. , fucus digitatus , L. , Turn. ,
Fuc. , pi. i52. Sa fronde est d'abord
cordée, très-entière et d'une consis-
tance cornée , épaisse, brunâtre. Elle
se divise très-profondément par son
extrémité. Sou stipe est court. Elle
devient généralement brune ou noi-
re en se desséchant. Cette espèce est
commune sur nos côtes. Lapylaie
nous en a communiqué des échantil-
lons recueillis à Terre-Neuve.
Laminaire palmée , L. palmaia,
N. , confondue avec la précédente et
habitant avec elle nos côtes. Elle de-
vient beaucoup plus grande , sa cou-
leur est plus verte , son stipe est tou-
jours très-long , souvent de la gros-
seur du pouce et égal à la fronde qui
igo LAM
se divise en une multitude de laniè-
res , et qui se réfléchit des deux côtés
vers l'inserlioa de manière à présen-
ter une dilatation considérable et à se
réfléchir par les côtés sur le stipe.
Nous en possédons un échantillon
venu de Valparaiso sur la côte de
l'Amérique méridionale.
Laminaire conique, L. conica,
confondue encore avec lai. digUata;
elle a sa fronde conique et rétiécie
vers l'insertion sur le stipe qui est
plus long que chez cette Plante , mais
plus court que dans la précédente.
Ses divisions sont des lanières minces
et très-profondes. La figure de cette
espèce est à peu près celle d'un éven-
tail ouvert dont lesbranches seraient
séparées. Elle est moins fréquente que
les autres sur nos côtes.
INous possédons encore dans cette
section les Laminaria fiabelliformis ,
grande espèce rapportée des Maloui-
nes par Lesson; bifidans et trijidans ,
]N . , de Terre-lNenve ; Delisei , N. , du
même pays, espèce fort belle et dont
nous devons la connaissance au sa-
vant et modeste lichénographe de
Vire, etc., etc.
*»* Fi'ondes constamment divisées.
Laminaire biroxcinée , L. hinui-
cinata , N. Celte belle espèce, décou-
verte récemment par Durville sur
les côtes du Ciiili , à la Conception , a
son stipe plein , court , de la grosseur
d'une plume d'Oie; sa lame est cor-
née, épaisse, oblongue, obtuse, et
produit sur les bords des pinnules
nombreuses, roncinées , inégalement
dentées.
Laminaire des buveurs, Lami-
naria potatorum, Lamx. , fucus po-
tatorum , Lab. , Nov.-Hol. T. ii , pi.
057 , Turn., /^wc. , pi. 242 (figure ex-
cellente). Cette espèce, dont nous de-
vons un échantillon magnifique à la
générosité du savant Labillardière ,
est d'une consistance cornée; ses
frondes sont extrêmement épaisses,
divisées irréguUèreraënt jusqu'à leur
base. Ses expansions solides devien-
nent assez larges et sont assez solides
pour que les sauvages de la Nouvellc-
LAM
Hollande en fassent des vases pour y
conserver et transporter de l'eau. Elle
a été observée au capde Van-Diémen.
Les autres espèces de celte section
qui nous sont connues sont les La-
minaria Corium , N., de Valparaiso;
Laminaria radiata , Agardh, Fucus
radiatus , Turn. , Fuc. , pi. i54;
Laminaria reniformis, Lamx. , Ess. ,
pi. 22 , t. I , f. 3. Du cap de Bonne-
Espérance, etc.
fff CÉPOIDES. Racines bulbeuses.
La plupart des espèces de ce sous-
genre avaient été confondues sous le
nom de Fucus bulbosus.
IjAMinaire bulbeuse , Laminaria
bulbosa, Lamx. ; Fucus bulbosus , L. ,
à stipe comprimé, épais , fort allongé,
simple, pai tant d'unbulbe creux, sou-
vent énorme, se dilatant en une fron-
de conique , flabelliforme, pi'ofondé-
ment divisé en lanières fort longues,
linéaires. Cette espèce ne commence
guère à se trouver qu'à partir du gol-
fe de Gascogne pour s'élever vers le
nord. Elle de%'ient fort grande. Son
stipe, très-allongé et uni, outre son
énormité, la distingue suffisamment
de la suivante. ]Nous en connaissons
deux variétés : «. à lanières larges
d'un pouce au moins; ^. à lanières
plus nombreuses, fort étroites , larges
d'une à trois lignes au plus , et moins
coriaces.
Laminaire de Turner , Lamina-
ria Turneri,^. ; Fucus bulbosus , Tur-
ner, Fuc-, pi. i53. Confondue avec la
précédente , elle en diflère cependant
beaucoup par son bulbe bien plus
gros et déformé, son stipe court, très-
dilaté, ailé ou lobé marginalement au
point d'en être entièrement diflbrme,
et par sa fronde en éventail Irès-ou-
vert , se réfléchissant latéralement
des deux côtés et plus large que lon-
gue. Elle est rare; on ne la trou-
ve guère en France qu'aux environs
de Cherbourg ; mais elle devient plus
abondante sur les bords des îles con-
tenues dans l'angle formé par la
Normandie et la Bretagne , ainsi que
sur les côtes d'Angleterre.
Lacunaire ponctuée , L. pu/ic/a-
LAM
ta, N., ou brevipes? Agnrdh. Nous
avons découvert cette espèce sur les
côles de Belle-Ue, au sud tle la Breta-
gne, dausl'étéde i8oo. Bonneniaison
paraît ^.'avoii retrouvée sur celles de
Quiniper dans le Finistère. Sa racine
est un petit bulbe seniblabie à une
Ciboule ; son slipe est fort court , dé-
passant rarement une à trois lignes
de longueur. La fronde est d'abord
ovoïde , plus ou moins large et amin-
cie aux deux extrémités ; elle se divise
avec l'âge eu deux ou trois lanières.
Sa consistance à demi-pap\ racée et
membraneuse la rend remarquable ,
ainsi que sa couleur jaunâtre , sa
transparence et l'aspect ponctué que
lui donnent les fructifications éparses
sur toute sa surface. Elle ne dépasse
guère dix à quinze pouces de long,
sur deux à cinq de large.
La Laminaria Beluisii d'Agardh ,
Ulva A///^05a,Beauv.,0\vareetBen.,
pi. i.ï, appartient à celte section, (b.)
* LAMINARIÉES. bot. crypt.
{Ily r/rop/ij les .) Nous proposons ici l'é-
tablissement de cette nouvelle famil-
le parmi les Hydrophy tes , aux dépens
des Fucacées oia elle avait été com-
prise, et dont elle diflère beaucoup
par l'oig.inisation des Plantes que
nous proposonsd'y comprendre. Leur
coutexture place les Lamiuariées en-
tre les Fucacées et les Ulvacées , elle
est bien plus simple que dans les pre-
mières et fort semblable à celle des se-
condes; elle consiste en des corpuscules
infiniment petits, intercalés dans un
réseau fibrilhiire qui les contient , et
parmi lesquels de plus gros sedévelop-
pcnt en propagulesougongylesépars,
jamais, coramedansles Fucacées, réu-
nis en tubercules distincts, groupés
en quelque partie que ce soit de l'ex-
pansion , et suilout aux extrémités.
Toutes sont caulescenles , et se fixent
contre les rochers aux lieux les plus
battus des vagues par des racines
bien caractérisées, enlaçantes, sou-
vent très-fortes et comparables , pour
l'aspect et la consistance , à celles de
beaucoupdePhanérogames. Les tiges,
ordinairement très-solides, présentent
LAM
191
dans certains genres une complica-
tion fort digne d'examen ; on y re-
connaît une substance corticale bien
distincte, une substance cornée qui
en se desséchant acquiert une dureté
considérable et qui très-flexible du-
rant l'état de vie est évidemment for-
mée, comme le bois , de couches con-
centriques, enfin au centre, une
substance médullaire dont la couleur
ei la consistance est très-dilfèrente
de celle du reste de la tige. Nous
avons examiné ces parties soigneuse-
ment avec le microscope , elles sont
cependant encore vasculaires et nous
n'y avons pu distinguer de trachées.
La fructification paraît consister en
corpuscules généralement très -pe-
tits, dispersés dans le réseau ponc-
tué des frondes, lesquelles, dispo-
sées en forme de lames, deviennent
dures ou cornées par la dessiccation.
C'est parmi les Laminariées qu'on
rencontre toutes les espèces dont
quelques peuplades maritimes tirent
de grossiers alimens. Elles sont plus
ou moins mucilagineuses et sucrées
et reprennent l'apparence de la vie
après une longue dessiccation ; quel-
ques-unes remouillées répandent une
odeur de Violette et de 'Thé fort sen-
sible ; la plupart se nissolvent en gelée
lorsqu'on les laisse tremper trop long-
temps. Elles sont transparentes, et
acquièrent en géiiéial les plus gran-
des proportions parmi les Végétaux
de la mer. Il est des espèces qui at-
teignent à dix , à vingt , et même à
plusieurs centaines de pieds de lon-
gueur. Nous n'en connaissons aucu-
ne qui se trouve entre les tropiques.
Les espèces simples que nous avons
observées sont toutes de l'hémisphère
boréal oii elles croissent depuis le 00
jusqu'au 70° noid; les espèces rameuses
son l propres à l'hémisphère austral, oii
elles se rapprochent davantage du tro-
pique, pour s'étendre jusqu'aux poin-
tes les plus méridionales des trois
conlinens du sud. On a peine à con-
cevoir comment les Laminaires qui
forment le type de celte famille, ont
pu être placées, par Agardh , entre les
Furcellaires et les Zonaires qui sont
193 LAM
lesPadines deLamouioux ; ces deux
genres en sont peut-être les plus éloi-
gnés de tous ceux dont se compose
la classe des Hydiopli^ïtes.
Les geures qui composent celte bel-
le famille sont au nombre de six qui
peuvent être i-épartis , ainsi qu'il suit,
en deux sections:
f Supportées par des tiges ramifiées.
DuRViLLÉE, Duruil/œa,!^.; Lesso-
NiE, Lessonia, N.; Macrocyste, Ma-
crocjstis , Agardh.
f f Supportées par des stipes simples.
Agare , Jgarum, N.; Laminaire,
Laminaria , Lamx. ; Iridée , Iri-
dœa , N .
Les genres Diirvillée et Agare
n'ayant pas été décrits dans ce Dic-
tionnaire oii nous ne traitions pas
des H)dropliytes inarticulées du
premier ordre quand noire savant
confrère Lamouioux s'y occupait de
cette pai lie de la science , nous allons
y suppléer maintenant.
!*>, DuRviLLÉE , Duruillœa. Ce
genre véritablement extraordinaire
et dont l'espèce unique est fort im-
portante à connaître puisqu'elle four-
nit un excellent aliment aux habi-
tans des côtes occidentales de l'A-
mérique du sud , sera dédié à Dur--
ville, officier de marine très-distin-
gué et naturaliste fort instruit, qui
réunissant, comme par une sorte de
miracle , les connaissances nécessai-
res pour faire plus utilement que ne
l'ont jamais pu faire d'autres marins,
un voyage de découverte , mérite que
son nom ne soit pas atlachéà quelque
Végétal vulgaire, démembré, peut-
être à lort, de quelque autre genre.
Nous le caraclérisons : expansion
coriace, se divisant en lanières subu-
lées, tubuleuses , recouvei les d'un
épiderme distinct , et remplies par
une moelle celluleuse de nature par-
ticulière fort différente de la substan-
ce de la Plante , et assez semblable à
celle de certains gros Scirpes des ma-
rais. Nous n'en connaissons qu'une
seule espèce, Vurvillœa utilis , N.
i^y. planches de ce Dictionnaire),
LAM
Fucus antarcticus de Chamisso ; elle
est gigantesque. Le Gentil , dans la
relation de son voyage , l'as'ait déjà
mentionnée (T. ii, pi. 5), elnous avait
appris que les marins espagnols qui
la nomment Porro, reconnaissaient
les approches des côtes du Chili , à
ses masses flottantes. Léman , dans
l'excellent Dictionnaire de Levrault,
en avait fait une Laminaire (T. xxv,
p. 189), ayant avec beaucoup de sa-
gacité discerné l'analogie qu'elle pré-
sentait avec ces Plantes. La racine
ne nous est pas suffisamment connue,
elle retient la Durvillée à de grandes
profondeurs dans la mer. Une expan-
sioa épaisse, aplatie mais très-forte ,
en part pour se diviser en lanières
cylindriques , qui atteignent plu-
sieurs brasses de longueur, se four-'
chent plusieurs fois de manière à
rappeler la figure en très-graud du
Fucus Loreus de nos côtes , ont jus-
qu'à deux et trois pouces de diamè-
tre à leur base , oti se voient aussi
quelques petites expansions aplaties,
s'amincissent vers leur extrémité qui
est pointue. Eu les voyant flotter on
dirait des Serpens ou les bras de
quelque énorme Céphalopode. Leur
couleur est d'un olivâtre tirant sur
le brun , et devient noire pour peu
qu'on ne les dessèche pas avec pré-
caution. Leur épiderme , qui paraît
fort poli , se recouvre avec l'âge d'un
réseau particulier noirâtre qui s'en dé-
tache, etprésente alors tellement l'as-
pect d'une Hydrodyctie , que préparé
à part, un botaniste exercé y pourrait
être trompé. Sous cet épiderme est hi
substance même de la Fiante formée
de globules pressés dans une mucosité
compacte, lesquels sont contenus dans
une multitude de fibres confervoïdes,
transparentes, entrecroisées, qu'un
grossissement de cinq cents fois rend
seid bien visibles au microscope; cette
substance a d'une à trois lignes d'é-
paisseur, selon le diamètre des ra-
meaux. La moelle centrale blanchit
à mesure qu'elle se dessèche, mais
les alvéoles qui la forment, pénétrées
d'eau , sont alors à peine visibles ,
tandis qu'elles le deviennent beau-
LAM
coup dans la dessiccation. En consi-
dérant la coupe, ?oit transvcisaïft ,
soit horizontale, du Durvillœa iitilis,
on dirait, à la couleur près , celle de
la tige du Sel/pus lacustris de nos
contrées. On vend sur tous les inar-
cliés , depuis Linja au Pérou , jus-
qu'à la Conception au Cliili , les ra-
meaux ou lanières de cette singulière
Laminariée ; les hahitans la vien-
nent acheter, comme un légume, afin
de s'en nourrir. Lesson , digne com-
pagnon de Durvilie, nous en a com-
muniqué des éciiantillons recueillis
aux Malouines. Quand elle est bien
préparée pour Therbier, elle y prend
une couleur de noisette foncée, fort
agréable et un peu luisante; replon-
gée dans l'eau elle y reprend l'appa-
lence de la vie , au point de pouvoir
être parfaitement étudiée en tout
temps , mais elle ne tarde pas à s'y
dissoudre en une gelée d'un goût uu
peu fade, cependant assez agréable ,
et qu'on sent devoir être nouriissanle,
2". Agar£, Agarum. Le caractère
de ce genre consiste dans une ou plu-
sieurs nervures très- saillantes , qui
parcourent la fronde ou lame dans
toute sa longueur , tandis que les
Laminaires proprement dites sont
totalement énervées, et conséquem-
ment plus rapprochées des Ulvacées
dont elles ne diffèrent réellement
que par leur tige ou stipe souvent
cornc'î et par leurs racines si remar-
quables. De telles nervures, qu'on
ne retrouve aussi caractérisées que
dans certains Fucus proprement dits ,
dénotent une organisation qui tend
à se compliquer, mais la fiuctifî-
cation n'en devient guère pl«5 dis-
tincte. Le nom ÔLjlgaium, que nous
avons conservé à ce genre , était
celui dune de ses espèces , chez les
algologues qui l'avaient emprunté de
quelque langue du Nord oii il dési-
gne les Algues marines mangeables.
Tous les Agares sont des Plantes
boréales ; on n'en a trouvé encore au-
cune au-dessous du cinquantième
degré de latitude nord, si ce n'est
quelques échantillons épars de Ves-
cutenturii(\n\ ont été découverts par le
LAM ,95
respectable colonel Dudrcsnay, explo-
rateur zélé des Hydrophylcs de la
côle de Saint-Paul-de-l^éon en Bre-
tagne. Deux sous-genres doivent être
établis pourrcpartir six ou huit espè-
ces qui peuvent exister daus ce genre.
f Stipc nu entre l'insertion de la f ronde
et de la racine,
* Lame entière munie de plus d'une
nervure.
Agauf. a cinq côtes , Àgarum
iiuinquecoslatum , ]N. ; Laminaria cos-
tala , Agardh ; f tiens costatus , Tur-
ner, Fuc., pi. 2126. Nous ne connais-
sons cette élégante espèce que par la
planche de Turuer qui lui donne ou
atipc comprimé, s'éundant en nue
lame linéaire à peu près de !a fornic
de îjotre Laminaire cornée , mais par-
courue dans toute sa longueur par
cinq nervures très-pronoucées. Un
seul échantillon en a été rapporté eu
Europe par Menz:es qui le recueillit
sur les côtes occiiientales de l'Amé-
rique du Nord. On n'en saurait trop
recommander la recheicbeaux voya-
geurs qui visiteront les mêmes lieux.
'** Lame criblée de trous , munie
d'une seule nervure.
Agake CRiiîREUSE , Jgarum cri-
brosuni , N. ; Laminaria yigarum ,
Lamx. ; l'iicus ylgaruin, Turn., Fuc.,
pi. 7 5; Flor. Dan.,lAh. i.^)42. 11 existe
[^eut-èlre deux espèces tous ce nom,
du moins nous possédons dans notre
collection des échantdlons qui , avec
les caractères communs donnés à l'es-
pèce qui nous occupe, ont un faciès
fort difîérent. Les uns ont leur fronde
ou lame ronde, très-ondulée ou crê-
pée sur les bonis , avec la consistance
plus épaisse , et les trous qui la cri-
blent inégaux et anguleux. Les au-
tres ont leur fronde oblongue, moins
coriace, proportionnellement plus
allongée, plus verte, et sont pi'icés
de trous londs tellement réguliers,
quoique inégauv en gramieur, qu'on
dirait ceux de ces gros crililes de par-
chemin dont on se sert dans certai-
nes feimes pour tamiser des graines
nourricières. L'une et l'autre variétés
j 9 *
LAM
nous ont c'ë communiquées par De-
liîe , Chauvin, Lamouroux et Lapi-
laye comme venant de Teric-Neuve.
On les retrouve en Norwège et jus-
qu'au Kamtschatka.
ff Stipe muni de pinniiles entre Vin-
serlion de la lame et de la racine.
Agare mangeable , Agarum es-
ci/le/Uum ,^. ; Laminaria esculenta,
Lamx ; Fucus csculentus , L.;Turn.,
Fuc, pi. 117. Il doil exister encore
plusieurs espèces confondues sous ce
nom. Il est (.lifficile de croire que les
individus longs dun à deux pieds
que l'on trouve sur nos côtes, et celui
qu'a figuré ïuruer, appartiennent à
la même espèce que le Laminaria es-
culenta de l'Ecosse et des mers du
Nord, qu'on dit atteindre dix aunes
de long. On assure d'ailleurs qu'il en
existe à stipe rond , à stipe comprimé,
à stipe carré, ce qui, certes, pré-
sente d'exccUens caractères. Quoi
qu'il en soit , nous en possédons deux
variétés fort distinctes , l'une et l'au-
Ue des côtes de Bretagne. Toutes
deux ont leur fronde d'un vert ten-
dre et linéaire, longue d'un à trois
pieds , et des petites expansions dis-
posées en faisceaux sin- les deux côiés
du stipe vers le milieu ; mais la variété
a a ces petites expansions ou pinnules
épaisses ei sul)uiées vers leur extré-
mité : (g les a planes, larges, dila-
tées et arrondies.
AgaPiE de Delise , yigarum Deli-
sei , N. î^ous devons la connaissance
de cet le espèce à Delise qui nous a sa-
crifié le seul échantillon qu'il possé-
daitetqu'ilavaitreçu de Terre Neuve.
Cet échantillon précieux présente des
pinnules lancéolées , stipitées , en for-
me de feuilles de Laurier , éparses
sur les deux côtés du stipe dans pres-
que toute sa longueur.
AgaredeLapylaie, Agarum Py-
laii, N. Cette espèce, découverte à
Terre-îNeuve par L ip} laie, a sa fi onde
ovoïde , très^ndulée , et non linéaire
comme les ■précédentes. Les pin-
nules du stipe sont aussi bien plus
grandes, ondulées , cunéiformes, fort
élargies vers leur extrémité où elles
LAM
oui souvent plusieurs pouces de lar-
geur. (B.,
LAMINCODART. bot. phan. L'un
des noms de pays du Minuartia. V . ce
mot. (b.)
LAMIODONTES. poi.. ross.
C'est-à-dire dents de JLamie. V.
Gjlossopètjîes. (b.)
* LAMIOLA. pois. (Risso.) C'est-
à-dire petite Lande. Le Milandre à
Nice. P'. Squale. (b.)
LAMIUiM. BOT. PHAN. /^'. Lamieiî.
* LAMOUROUXELLE. bot.
CRYPr. [Conjervées.) Nous proposons
rétablissement de ce S-ous-gense dans
le genre Conferve. V. ce mot. (b.)
* LAMOUROUXÎA. bot. crypt.
[Hjdrophytes.) On ne voit pas pour-
quoi Agardh avait changé le nom de
Claudea^ genre dédié par Laraouioux
à son respectable père, pour celui du
fils , et on ne s'explique pas davantage
pourquoi depuis, au lieu de le res-
tituer, il a nommé le même genre
Onelia. V. Claudée. (b.)
* LAMOUR.ODXIE. Lamou-
rou.xia. bot. phan. Genre dédié par
Kuulh ( in Humboldt Nuv. Gen. 2, p.
33.5)à notre collabora leur La mouroux,
dont la science déplore en ce moment
la mort récente et prématurée. Ce
genre faisant partie de la famille des
Rhinanthacées , et de la Didyna-
mie Angiospermie , L. , offre les ca-
ractères suivans : calice campanule
à peu près égal , à deux divisions
latérales et bifides. Corolle monopé-
tale à tube court , à gorge très allon-
gée , rentlée et comprimée; limbe à
deux lèvies , la supérieure entière et
«n forme de casque , l'mférieure plus
étroite et à troislobes presquégaux :
quatre étamines didynames, dont les
deux plus courtes sont parfois rudi-
meiJtaires; anthères rénilbrmes; cap-
sule ovoïde, comprimée, à deux loges
contenant des graines membraneu-
ses , recouvertes d'un réseau cellu-
leux. Ce genre se compose de sept
espèces originaires de l'Amérique mé-
ridionale, et qui toutes y ont été ob-
LA. M
seivées et recueillies pîirHuinboldt et
Bonpland. Ce sont des Plantes herbh-
cees , dressées et i ameuses , dont les
feuillas sont opposées , dentées en
scie ou niênie pinnatifidci. Leurs
fleurs sont rouges, grandes, axillaires
et solitaires. Sur les sept espèces dé-
crites par Kuntli dans l'ouvrage cité
précédemment, Irois ont été figurées.
Ce sont les Lamourouxia virgata ,
Kuntli, loc. cit., 2, p. 536, t. 167;
J^amourou.xia serratifutia , Kunth,
loc. cit., t. 168, et Lamourouxia
rhinanthifolia , Kunth', loc. cit., t.
169. (A.R.)
LAMPADIE. Larnpas. moll. Gen-
re établi par iVIonll'ort(6"o//c^j/. Syst.
T. II, png. 242) pour une petite Co-
quille microscopique, très- voisine des
Cristellaires de Lam.irck. Férussac ,
dans ses Tableaux systématiques , ne
l'a point admise comme genre ; il l'a
jilacée dans sou genre Lenticuline,
dans la sous-division des Cristellées.
/^. Lenticuline et IVummulite.
(D..H.)
LAMPAS. MOLL. Nom vulgaire
que Ton donne à plusieurs espèces
de Strombes. F', ce mot. (d..h.)
LAMPAS. BOT. PHAN. D'oii Lam-
pette, qui désigne encore dans le
^litWV yigrostemma Githago , L. , nom
par lequel les anciens désignaient les
diverses espècesdu gen; e 7.jc/^///5qui
ornent les champs. (b.)
LAMPP: ou LAMPE ANTIQUE.
MOLL. Espèce du genre Hélice. V.
ce mot et Carocolle. (b.)
*_ LAMPER. POIS. La Lamproie
qui porte ce nom à Surinam, selon
Stadmann , poun ait bien être une
espèce particulière , et non la notre ,
comme le dit ce voyageur. (b.)
LAMPÉRY. BOT. piiAN. Rumph
[Herb. Amb. ) a décrit , sous ce
nom vulgaire dans les îles de la
Sonde , une drupe que l'on suppose
appartenir à une Plante de la famille
des Rosicécs , et de la tribu des
Amygdalées. (g..n.)
LAMPETTE. bot. ihan. V . Lam-
PAS. On étend aussi ce nom, et par la
même raison, an I.ycJniis Tlos-Cu-
CUli ,1j. (i; \
LAMl>ILLON. pojs. Pour Lam-
proyon. r. ce mot. (u.)
LAMPOCARYE. Lampocarya. uot.
PHAN. Genre de la famille des Cypé-
racécs, établi par R. Brown {Pnnlr.
ri. IS'ou.-Holl. 1, p. 258) qui lui as-
signe pour caractères : des épillets
unjflores , composés d'écaiiles imbri-
quées en tous sens, dont les exté-
rieures sont vides : les étamincs va-
rient de trois à six , et leurs filets sont
persislans; l'ovaire c^t dépoiuvu de
soies liypogyncs, surfuonié d'un sty-
le trifide et de trois stigmates indivis.
Le fruit est une noix osseuse , lisse
mucronéeà son sommet ['aria base du
style qui est persistante. Ce genre
établit le passage entre les genres
Cladlum et Gahnia , et difièred'ii pre-
mier par ses filets staminaux persis-
tans, et par son style formant une
pointe sur le fiuit ; et du second par
son fruit constamment lisse. A ce
genre R. Brown rapporte deux espè-
ces : l'une, Lampocarya aispera, est
tout-à-fait nouvelle; l'autre, /.. Iiexau-
clra, est le Gahnia trijida de Labillar-
dière. Ces deux espèces croissent à la
Nouvelle-Hollande. (a.r.)
LAMPOTTE. MOLL. Les petites
Patelles que les pêcheurs mangent
sur nos côtes, ou dont ils emploient
la chair comme appât. (b.)
LAMPOURDE. Xanthium. bot.
PiiAN. Genre d'une organisation sin-
gulière , formant avec YJinbrosia,
yiya et le Fransera une petite famille
voisine, quoique suffisamment dis-
tincte des Synanthérées. Ce genre pré-
sente les caractères suivans : les (leurs
sont unisexuées et monoïques ; les
mâles forment des capitides globu-
leux, placés vers la partie supérieure
des rameaux ; leur involucre est cojn-
posé d'écaillés imbriquées sur plu-
sieurs rangs; le réceptacle est ovoï-
de ; chaque fleur est accompagnée
d'une écadle de forme variable ; son
calice manque: sa corolle est tubu-
leuse, évasée de la base au sommet
i3*
1 9^ LAM
■•> cinq dénis et à cinq nervures lon-
gitudinales qui se bifurquent à leur
sommet pour suivre chacun des bords
des (lents. Les étamincs au nombre
de cinq sont monadelphes , et leurs
filets réunis forment un lube cylin-
drique inséré tout-à-fait à la base de
la corolle; les anthères sont généra-
lement saillantes au-dessus de la co-
jolle , rapprochées les nues contre les
autres, mais libres. Les tleurs fe-
melles sont géminées, très-rarement
solitaires , placées à l'aisselle des
feuilles dans un involucre ovoïde , qui
paraît formé Je la soudure de deux
involucres renfermant chacun une
fleur. Cet involucre se rétrécit supé-
rieurement où il se termine par deux
petits cols à travers lesquels on voit
sortir et saillir les stigmates. La face
externe de cet involucie, qui est per-
sistant , est toute hérissée de poils ,
dont quelques-uns , beaucoup plus
grands, deviennent épineux. Cha-
que fleur femelle se compose d'un
ovaire inlère, ovoïde, allongé, dont
le limbe est nu! ou formé de trois di-
visions étroites et rapprochées contre
le styic. La corolle manque eutièie-
meut. Le style e^t d'une longueur
variable , trè.s-simple , continu avec le
sommet de l'ovaue et terminé par
deux stigmates linéaires divergens ,
glanduleux sur leur face interne. Le
fruit est un véritable akène , allongé ,
terminé eu pointe à son sommet , or-
dinairement marqué de dix ligues ou
stries longitudinales. Ces akènes sont
entièrement renfeimés deux à deux
dans les involucres qui se sont ac-
crus et dont une partie des poils sont
devenus épineux. Chaque akène con-
tient une graine dressée, portée sur
un funicule assez long. Elle se com-
pose du tégument propre qui est
mince et membraneux , et d'un em-
bryon homotrope dont la radicule
est cunique.
Ce genre renferme ciuq espèces ; ce
sont des Plantes herbacées annuelles
ou vivaces,à tiges rameuses, quelque-
ibisépineuses, à feuilles alternes, plus
ou moins profondément incisées. De
ces cinq espèces, trois croissent en
L\M
Finance, dans les lieu\ incultes ou dans
les vignes, snyoiv: X a nl/iii/ m stru7na-
riiim, X. spinosuin et X. orientale. Ces
deux dernières se rencontrent sur-
tout dans les provinces méridionales
de la France; des dei.x autres l'une,
Xanthium eclnnatuin, iViurray, est
encore peu connue; on ignore sa pa-
trie; l'autre, Xantkium catharticurn ,
Kunth {in Ilumb.) , a été trouvée au
Pérou dans les environs de Quito. V.
Xanthiacées. (a n.)
LAMPRIE. Lamprias. tns. Genre
de l'ordre des Coléoptères, section
des Penlamères , famille des Carnas-
siers , tribu des Cirabiquos , division
des Troncatipenues , établi par Bo-
nelli et ayant pour caractères : palpes
extérieurs finissant par un article
dont la forme se i approche de celle
d'un cône renversé ou d'un cylindre,
et qui est tantôt un peu plus gros que
le précédent , tantôt de la même
épaisseur ; crochets des tarses pecti-
nes en dessous ; pénultième article
de tous les tarses simple ou point di-
visé en deux lobes; corselet plus
large que long.
Les Cimindes diffèrent des Lam-
pi ies par des caractères tirés des ar-
ticles des palpes. Les Lébies s'en dis-
tinguent par les tarses. Enfin les Dro-
mies et les Démétries s'en éloignent
par la forme de leur corselet. Ces In-
sectes vivent en général sous les écor-
ces des Arbres , quelquefois ils vien-
nent courir sur les feudies et sur les
tiges, et alors, si on en appioche, ils
se laissent tomber à terre et ont bien-
tôt disparu aux y^eux du chasseur qui
ne peut les prendre qu'en dépouillant
tout le sol de ses herbes et des peti-
tes pierres sous lesquelles ils se ca-
chent. L'espèce qui sert de t^pe à ce
genre est :
La LaMPRIE CYANOCÉPnALE, L.
cyanoccp/iala , Bouell. ; Lebia cya-
nacepàala, hatr.; Carabus , Fabr. ,
Panz. , Faun. 1ns. Germ. , lxxv , 5.
Elle est lougue de près de deux lignes
et demie; son corps et sa tète sont
bleus, son corselet est rouge ainsi
que les paies qui n'ont que les ge-
LAM
noux de bleus. Elle se trouve à Paris
sous les écorces des Arbres. On en
liouvf une espèce très-voisine en Suè-
de qiieDufsmidt a noiiniico Chloroce-
phala; elle ne diffère de la [îrccéden-
le que par les pâtes qui n ont pas les
genoux noirs. Elle se ti Olive également
aux environs de Ldie. A'. Lébie.
(G.)
* LAMPRILLON. rois. Même
cbose que Laniproyon. P\ ce mot.
(G.)
L A iM P R I M E. Lamprirna. iNs.
Genre de l'ordre des Coléoptères ,
section des Pentanières , famille des
Lamellicornes, tribu des Liicanides,
établi par L.lreille et ayant pour ca-
ractères : antennes coudées, com-
posées de dix ai ticles ; point de labre
apparent; languette divisée en deux
pièces allongées et soyeuses j mâchoi-
res découvertes en dessous jusqu'à
leur base ; niaudibulcs grandes et
comprimées dans les niàli;s ; corps
convexe , surtout dans les mâles.
Ces Insectes diflèrent des Lucanes
et des Plalycères par leur menton qui
est très-peiit et ne recouvre pas les
mâchoires, tandis qu'il est grand et
ne les laisse pas apercevoir dans ces
deux génies ; ils s'éloignent desSino-
dendresetdes OEsales par des carac-
tères de la même valeur et par la for-
me du corps. Fabricius a placé la seu-
le espèce qu'il a connue de ce genre
avec les Lethrus {Lethrus œ/ieus).
Schreber a donné (Trans. de la Soc.
Linn. de Loudrcs , T. vi, p. 18.^) une
descrijHiou complète du même Insec-
te et l'a rangé avec les Lucanes. G est,
en fft'ct, de tous les genres de la fa-
mille des L unellicorues, ceUiiavccle-
quel ces Coléoptères ont le plus de
rapports. Les L^iniprinies ont une
tête bienxlécouverte , armée de deux
mandibules coinprituécs , dioites , di-
rigées en avant , dentées à leur partie
ifllérieureetsupériourc, et très-velues
en dedans. Leurs mâchoires sont in-
sérées en des.^oiis; leur lobe terminal
est petit et pointu , et elles portent
chacune un palpe fdiforme. Les an-
tennes sontcomposées de dix articles ,
les quatre derniers fornienlla massue;
LAM 197
mais le premier article de celle mas-
sue est beaucoup plus petit et en for-
me de dent; elles sont iuséiées au-
dessus des mandibules, en avant des
yeux et sous une petite éminencc du
devant de la tête. Les yeux sont assez
grands et se prolongent un peu au-
dessous. Le corselet est très- grand,
deux fois plus large que long , con-
vexe , légèrement rebordé et dilaté de
clia({ue côté vers son milieu. L'écus-
son est arrondi postérieurement; les
ély très sont moins longues que le cor-
selet , convexes , et vont en se rcti écis-
sant jusqu'à l'extrémité. Le sternum
du mésothorax est avancé en pointe
dirigée veis le piothorax. Les jand)es
antérieures sont courtes et larges, et
offrent au côté intérieur près de l'é-
pine souvent élargie qui les termine ,
un petit pinceau de poils réunis ,
pointu et semblable lui-même à une
autre épine; les autres pales sont
moins loi tes , à peu près do la même
longueur. Ces Insectes sont très-
brilians et paraissent jusqu'à présent
riopres à la Nouvelle-Hollande et à
lie de Norfolk , de la mer Pacifique.
Leurs mœurs nous sont inconnues ,
mai? elles doivent être les mêmes que
celles des Passâtes. L'espèce qui sert
de type à ce genre est :
La LA^I PRIME BRONZÉE , L. œnca ,
L<jtr. ; Lelhrus œiieus, Fabr.; Luca-
nus œneiis , Scïuch. [T?-aiis. of Linn.
Societ. T, VI, pi. ao, lig. 1). Cette
espèce est longue de près d'un pouce;
ses mandibules sout beaucoup plus
longues que la tête , très-velues inté-
rieurenicnt, obliquement tronquées
et simplement bidentées à h ur extré-
mité , avec une troisième dcnl sans
échancrure remarquable au bord in-
terne ; le corps est vert ; les élyties
sont de la même couleur , plus bril-
lantes^ un peu ridée.s. Lus jambes an-
térieures soutarmées de huit dents au
côté extérieur; l'épine est eu demi^
croissant, pointue au bout, avec des
dentelures extérieures; le sternum
est ntoins avancé que dans la Lampri-
rna aurala ou Liicantis œneus , var. ,
Schreb. La Lampriina cuprea a les
mandibules beaucoup plus courtes el
presques glabres. Ces trois espèces
ont le bord antérieur de la tête trans-
versal , un peu echaucré ou concive
Son vertex offre une dépression
triangulaire.
Ces Insectes étaient très-rares dans
les collections en France; ils com-
mencent à devenir plus communs, et
les voyageurs de l'expédition autour
du monde de la corvette la Coquille ,
en ont rapporté quelques-uns. (g.)
* LA.MPRIS. POIS. (Relzius.) /'.
ClIP.YSOÏOSE-
LAMPROIE. POIS. Espèce du
genre Pétrorayzon. P'. ce mot. On a
aussi appelé Lamproie aveugle , la
Myxine. F', ce mot. (i5.)
* L.IMPROSOME. Lamprosoma.
INS. Genre de l'ordre des Coléopîè-
res , section des Télramères , famille
des Cycliques, tribu des Oirysomé-
lines , établi par Kirby {Trans. of
Lin. Soc.) et adopté par Latreille
fFam. ISntureiles du Règne Anun.).
Les caractères de ce genre sont : an-
tennes couries, pectiuées et en scie,
insérées au devant des yeux et dis-
tantes le;, unes des autres.
Ces Insectes se distlnguçnt des
Chlamys et des Clytres par des ca-
ractères tirés de la forme du corps ,
des p.ties et des antennes ; ifs sont en
général de petite taille , globuleux ;
leur tète est entièrement caclice sous
le corselet qui est très-bossu et pen-
cbé eu avant; celui-ci est beaucoup
plus large postérieurement etliniten
pointe joignant l'écusson qui est Ijès-
pefit. Les élylres sont courtes, ex-
trêmement bombées ; elles ont de lé-
gères stries de points enfoncés.
On ne connaît pas les liabitude;
de ces Insectes qui liabiteut tous les
contrées cbaudes de l'Amérique mé-
ridionale. Ils sont ornés des couleurs
les plus brillantes. Dejean ( Cat. des
Col., p. 125 ) eu mentionne cinq es-
pèces ; la plus belle est ie Lampro-
soma /u/gida , De']. Cette espèce est
longue de près de deux lignes et
large d'une ligne et demie au moms ;
elle est , eu dessus , d'un beau rou-
ge métallique extrêmement luisant ,
LAM
changeant eu jaune , bleu , violet cl
rouge vif, suivant les angles sous
lesquels on présente l'Animal aux
rayons lumineux ; le dessous est
bleu. Kirby décrit une autre espèce
sous le nom de L. bicolor. (g.)
* LAMPROTORNIS. ois. ( Tem-
miuck.) Syn. deStourne. K. ce mot.
(DR..Z.)
LAMPROYON. pois. On appelle
ainsi, à peu près indifféremment , les
petites espèces du genre Pétromyzon ,
ainsi que les jeunes Lamproies. V.
PÉTROMYZOX. (B.)
L AMPS ANE. Lampsana. bot. phan.
Genre de la famille des Synanthé-
rées , Chicoracées de Jussieu , et de
la Syngénésie égale, L., établi par
Tournefort , et adopté par Linné qui
a modifié arbitrairement sa dénomi-
nation en celle de Lapsana. Voici
ses caractères : iuvolucre formé de
huit folioles oblongues appliquées ,
accompagnées à la base de quelques
écailles surnuméraires , appliquées et
ovales ; réceptacle nu et plane ; ca-
lathiile composée de demi-fleurons
nombreux et hermaphrodites; ovai-
res obovoïdes , oblongs , un peu com-
primés , glabres , lisses , striés et dé-
pourvus d'aigrettes. En constituant
ce genre , Tournefort n'y comprenait
qu'une seule espèce , le Lampsana
commuais. Linné y réunit , mais à
tort, les Plantes qui font partie des
genres Iledypnuis , Rhagadiolits et
Zacinllia. D'un autre côté il eu avait
séparé le Lampsana fœtida , qu'il
avait placé, d'après Vaillant , parmi
les Hjoseris. Haller , Lamarck et De
Gandolle , ont réuni aux Lampsana ,
VHyoseiis minima de Linné , qui
est devenu le type du ^en\e Arnoseris
de Gaertner. Les genres Rhagadio-
lus , Zacintha et Jrnaseris, détachés
du Lampsana, ont été admis par Cas-
sini qui a placé celui-ci, malgré ses
akènes dépourvus d'aigrettes , dans la
section des Crépidécs de la tribu des
Lactucées. Il l'a composé des quatre
espèces suivantes ; i" Lampsana com-
munis , L.; 2° L. glandnlifera , Cass.,
ou L. lyiala, Willd.; 5°Z/. v'u-gata.
LAM
Desfont.; i" h. fœtida , le I3 pe du
Taraxaconastruni de Vailhuit , ou
Leoiilodontoidcs de Micheli. Ce sont
des Plantes lieibacées indigènes de
l'Europe , des hords de la Méiiiteira-
ne'e et de la mer Cispieune. La pre-
mière est très-commune dans les lieux
incultes et cultives de toute l'Europe,
oii elle tleurit pendant tout l'été. Les
habitans de Coustanlinople la con-
naissaient autrefois, au rapport de
Belon , sous le nom générique au-
jouid hui atloplé , et ils en faisaient
usage comme nliment. On lui a donné
le noin vulgaire dïlerbe aux ma-
melles , p.'rce que son suc était, dit-
on , efficace contre les gerçures qui
surviennent au sein des nourrices.
Pline el Dioscoride donnaient le
nom de Lampsana , au Raphanus
Raphanistrum ; quelques auteurs des
premiers âges de la botanique, Cœ-
salpin etDaléchamp, l'appliquaient
aussi à des Crucifères, comme, par
exemple, îx la iMoutarde sauvage , Si-
iiapis arvensis. Enfin Lobe! et Do-
dœns l'ont réservé à la Plante de l'or-
dre des Chicoracées , qui forme le
type du genre dont il est question
dans cet ai ticle. (g..n.)
LAMPT ou LANT. mam. ( Dap-
per.) Gel Animal africain paraît être
le Zébu selon BiiSon. (b.)
LAMPUGA. POIS. Lainpugo selon
Rondelet. Nom donné sur les côtes
d'Espagne , et particulièrement dans
la Biscaye , au Corjphœna Hippurus ,
L. , doutob fait , à certaines époques,
des pèches considérables pour ali-
menter des salaisons qui se consom-
ment en carême. A Nice, selon d'au-
tres , c'est la Fiatolc. (b.)
LAMPUGE ET LAMPUGNE. pois.
Syn. vulgaires de Liche, espèce de
Gasiérostée, P'. ce mot , et du Poni-
pile. P^. COBYPHOENE. (B.)
LAMPYRE. Lampyris. iNS. Genre
de l'ordre des Coléoptères , section
des Penlamères, famille des Seiri-
cornes , division des Malacodermes ,
tribu des Lamp^ rides, établi par
Linné el adopté par tous les entomo-
LAM 199
logistes , avec ce3 caractères : corse-
let en demi-cercle et cacb.mt entiè-
rement la tète , ou en carré transver-
sal ;bouclie liès-petitC; palpes maxil-
laires terminés par un article finis-
sant en pointe; extrémité postérieure
de l'abdomen pbosphorique ; yeux
très-gros, dans les mâles surtout.
Ces Insectes se distinguent des Ly-
cus , avec lesquels ils ont beaucoup
d'affinité , par la tête qui est rctrécie
et piolongée en bec dans ceux-ci;
ils s'éloignent des Omalisus en ce
que leurs palpes finissent en pointe ,
tandis qu'ils sont terminés par un
article tronqué dans ces derniers;
enfin les Téléphores et les Mathlines
en sont séparés par des caractères
tirés des palpes. Le nom ô.e Lampy-
ris a été donné par les Grecs à tous
les Insectes qui répandent , pendant
la nuit , une lumière pbosphorique;
les Latins donnaient à ces Insectes
les noms de Ciciiidcla , Noctiluca ,
Lucio , Luciola , Li/cernitta , Inoen-
diila. Avant que Fabricius eiit bien
distingué ce genre et lui eût assigné
les caractères qui lui sont propres ,
on l'avait longtemps confondu avec
ceux de Téléphores et de Malachies,
sous le nom de Cantharis. Geoffroy ,
en les séparant des Téléphores , les
a néanmoins associés avec les Lycus ,
et Linné les a encore confondus avec
les Lycus et les Pyroch/va. Ces In-
sectes, dont quelques femelles sont
connues sous le nom de Vers luisans,
et que les voyageurs appellent Mou-
ches lumineuses, Mouches à feu, etc.,
ont le corps très-iuou , particulière-
ment l'abdomen qui est comme plis-
sé ; il est oblong , ovale, déprimé;
la fêie est enfoncée et comme en-
châssée dans le corselet; les antennes
sont, très-rapprochées à Icnr base,
filiformes, pectinécs, plumeuses ou
en scie dans plusieurs mâles, avec le
troisième article de la longueur du
suivant; la bouche est petite et sans
saillie ; les palpes maxillaires sont
sensiblement plus grands que les la-
biaux , avec le dernier article ovoïde
et pointu ; les yeux sont globuleux ,
arrondis, asse^ grands; le corselet
forme une plaque très-graufle , plaie,
demi-cii'oulaire , vebordc'e , qui cache
entièrement la tête , et qui est à peu
près aussi large que les élytrcs; l'ab-
domen est composé d'auneaux qui
forment aulanl de plis et qui sont
terminés latéralement en angles ai-
gus ; les él_ytres sont coriaces , un
peu flexibles; quelques-uns les ont
très-courtes, les feuicUes de quel-
ques autres eu sont tout-à-fail dé-
pourvues ainsi que d'ailes, et telles
sont les espèces du noid de 1 Europe.
D'après Du four (Ann. des Scicnc.lNat.,
t. 5 , p. 225) , le Ver luisant , qui est
la femelle aptère d'un Lampyre d'Eu-
rope , a un canal alimentaire dont
l'étendue a environ deux fois celle de
tout le cor})s. L'oesophage est d'une
brièveté qui le rend imperceptible ;
il se ddale «ussilôt pu un jabot court.
Le ventricule chylifique est séparé
du jabot par im étranglement valvu-
jaire; il est lorl long, lisse, c'est-à-
diie r'épourvu de papilles ,mais bour-
soufflé et cylindroïque dans ses deux
tiers antérieurs, intestiniforme dans
le reste de l'organe. L'inte-iliu grêle
çst fort court; celui qui est destiné
au séjour des mttlères fécales en est
brusquement distinct ; il est tlexueux
et ofl're un renflement, peut-être
inconstant, qui représente le cœcum
et qui dégénère on un rectum al-
longé.
On a fait, sur la matière lumineuse
de ces Insectes , plusieurs expériences
qu'il serait trop long de rapporter
ici. Beckerhiein en a publié dans les
Annales de Chimie (î. 4, p. 19]; Car-
radori a fait des expériences sur le
Lampyre italique , et Trévirauus a
observé plusieurs espèces dece genre.
Il résulte de toutes ces observations
que les L tmpyrcs vivent très-long-
temps dans le vide et dans diOTérens
Gaz, excepté dans les Gaz acides ni-
treux, muriatique et sidfurcux , dans
lesquels ilt. meurent en peu de minu-
tes. Laur séjour dans le Gaz Hydro-
gène le rend, du moins qvielquefois,
détonnant. Privés, par miuilation ,
de cette partie lumineuse du corps ,
ils continuent encore de vivie , et la
LAM
même partie, ainsi détachée, con-
serve pendant quelque temps sa pro-
priété lumineuse , soit qu'on la sou-
mette à l'action des ditférens Gaz,
soit dans le vide ou à l'air libre. La
phosphorescence dépend plutôt de
l'état de mollesse de la matière que
de la vie de l'Insecte ; on peut la faire
renaître en ramollissant celte matière
dans l'eau. Les Lampyres luiient
avec vivacité dans l'eau tiède et s'é-
teignent dans l'eau froide , il pa-
raît que ce liquide est le seul agent
dissolvant de la matière phosphori-.
que. Toutes lesespèccs de Lampyres
brillent pendant la nuit. La partie
lumineuse est placée au-dessous des
deux ou trois derniers anneaux de
l'abdomen, qui sont ordinairement
diine couleur plus pâle que les au-
tres , et y forment une tache jaunâtre
ou blanchâtre. La lumière qu'ils ré-
pandent est plus ou moins vive , d'un
blanc verdâtre ou bleuâtre , comme
celle des différens Phosphores : il pa-
raît qu'ils peuvent varier à volonté
son action , ce qui a lieu surtout
lorsqu'on les saisit. Ces Insectes sont
nocturnes; ou voit souvent les mâles
voler , ainsi que des Phalènes , autour
des liunières , ce qui peut porter à
conclure que la lumière les attire et
que la nature a doué leurs femelles
de cette propriété, afin que les mâ-f
les puissent les apercevoir dans la
nuit et se livrer à l'acle de l'accou-
plement. Pendant le jour , ces Insec-
tes restent cachés sous l'herbe; mais
si l'on se promène en 6i.é après le
coucher du soleil , on les aperçoit
au pied des buissons , répandant une
lumière plus ou moins vive qui , dans
des temps où l'ignorance régnait à
un haut degré en France, a causé
de grandes frayeurs à des voyageurs
qui pienaientces petits Animaux pour
des levenans, des feux follets, etc.
En Amérique, et même eu Italie,
les Lain|iyres pioduisent un spectacle
d'autant plus curieux, que les deux
sexes sont ailés ; on voit alors l'air
sillonné eu mille sens divers par des
lumières qui vont tantôt s'arrêter sur
des Aibvcs , tantôt se joindre ou bien
L,A.1VI
se perdre dans des buissons ou dans
l'Lerbe.
La larve des Lampyres ressemble
beaucoup à la Iciuclle de l'Insecte
parfait; elle est munie de six pâtes
ecailleuscs placées sur les trois pre-
miers anneaux ; la lêle est de forme
ovale , Irès-pelite et munie de deux
antennes coniques , assez grosses ,
courtes et divisées en trois articles.
La bouche porte deux longues dents
écailleuses , minces , courbées et très-
pointues. Le corps est composé de
douze anneaux; il est plus large dans
son milieu qu'aux extrémités , et sa
parlie postérieure est tronquée trans-
versalement. La nourriture de cette
larve se compose d'herbes et de feuil-
les de différentes Plantes; elle mar-
che fort lentemeijt en s aidant de la
partie postérieure de son coi ps , re-
tire sa têle , et reste immobile dès
qu'on la touche. Quand cette larve
veut se transformer en nymplie, sa
peau se fend de chaque côté du corps ,
et dans toute 1 étendue des tiois
premiers anneaux ; leur partie supé-
rieure se détache lout-à-fait de cles-
sous, et la larve tire sa tête hors de
la peau qui la couvre, à peu près
comme ou tire 1« main hors d'une
bourse; les deux fentes latérales don-
nant à l'Insecte un espace très-grand
j)our sortir de sa vieille peau, il en
vient aisément à bout (Inns peu de
minutes. Lanvmphea le cor [is courbé
en arc ou en demi-cercle ; on I ui voit
encore remuer et allonger la tète , de
même que les antennes et les pâtes.
Suivant Degéer , les larves et les
nymphesdes Lampyres de noire pays
jouissent de la propriété d'être lu-
mineuses; on a dit que quelques mâ-
les n'avaient pas celte propriété ; mais
ils en jouissent encore, quoique fai-
blement. Les femelles des Lampyres
d'Europe, obseï vées par Degéer, pon-
dent, sur le gazon ou sur î'iierbeoii
elles vivent , un très-grand nombre
d œufs assez gros, de forme lomie et
d'un jaune citriu , enduits d'une ma-
tière visqueuse qui sert à les attacher
sur les Plantes.
Le nombre d'espèfces de Lampyres
LAM 201
connus se monte à peu près à soixan-
te. Dejean (Cat. des Col. , p. 56) en
mentionne trentc-huitespèces. Celles
qu'on peut considérer comme les ty-
pes du genre sont :
Le Lami'Vre luisant. Lé. nocti-
luca, Lin., Panz., l'aun. 1ns. Germ.^
XI4I , 7. Rlâle long de quatre li-
gues , noirâtre ; autennes simples ;
corselet demi -circulaire , recevant
entièrement la tête , avec deux taches
transparentes eu croissant ; ventre
noir; derniers anneaux d'un jaune
pâle. C'est la femelle de cet Insecte
qui est vulgairement désignée par
les campagnards sous le nom de Ver
luis.int; elle se trouve d'une extré-
milé de l'Europe à l'autre.
Lampyrk d'Italie , Lé. Iialica ,
Lin., Oliv., Col. II. 28 , 12. Nommé
dans le pays Lucclola. Corselet ne
recouvrant pas toute la tête, Irans-
veisal , rougeâtre , ainsi que l'écus-
sou , la poitrine cl une partie des
pieds ; tête , étuis et abdomen noirs ,
les deux derniers anneaux du corps
jaunâtres. Les femelles sont ailées.
J^. , pour les autres espèces, Fa-
bricius et Olivier, Col. 11 , n° 28.
(G.)
LAMPYRIUES. Lampyrldes. ins.
Tribu de l'ordre des Coléoptères , sec-
tion des Pentamères, famille des Ser-
ricornes , division des Malacodermes,
établie par Latreille qui lui donne
pour caractères ( Familles Naturelles
du Règne Animal ) : corps droit ,
mou, avec le corselet plat, tantôt
demi-circulaire, tantôt carré ou tra-
pézoïde , avancé sur la tête qu'il re-
couvre totalement ou postérieure-
ment. Les palpes maxillaires au moins
sont plus gros vers leur extrémité.
Les mandibules sont généralement
petites, déprimées, pointues et en-,
tières au bout dans la plupart, uni-
denlées au côté interne dans les au-
tres. Le pénultième article des tarses
est bilobé ; les crochet:> du dernier
ne sont ni dentés ni appendiculés. Les
femelles de quelques-uns sont aptè-
res, ou n'ont que des éiytres trèsn.
courtes.
t Antennes très-rapprochées à leuii
90J LAM
base; bouche petite; tète des uns
avancée en museau , celle des autres
cachée entièrement ou en majeure
partie par le corselet , avec les yeux
très-grands dans les mâles; extrémité
postérieure de l'abdomen phospho-
rescente dans plusieurs.
Genres : Lycus, Om alise , Phen-
GODE , Amydète et Lampyre. /^. ces
mots.
ff Antennes séparées à leur base
par un écart notable; tête point avan-
cée eu manière de museau , obtuse
ou arrondie en devant , simple-
ment recouverte à sa base avec la
bouche et les yeux de grandeur ordi-
naire.
Genres : Drile , Téléphore et
Matlhine. /^, ces mois. (g.}
LAMUTA. BOT. PHAN. (Rumph.)
S^'n. de Cynomètre. ï^. ce mot. (b.)
* LA.MYRE. Lamyra. bot. phan.
Dans le Bulletin de la Société Phllo-
matique de novembre 1818 , H. Cassi-
ni a proposé , sous ce nom , rétablis-
sement d'un genre de la famille des
Synanthérées , qu'il a formé aux dé-
pens du Cirsium. Ayant ensuite consti-
tué plusieurs autres genres avec des
espèces rapportées à )u.-;te titre à celui-
ci , il ne l'a plus considéré que com-
me un sous-genre ; néanmoins il a
continué à lui assigner des caiactères
distinctifs et à donner à ses espèces
le nom générique de Lamyra. Nous
ne reproduirons point ici tous les dé-
tails de l'organisation de ce sous-gen-
re tels qu'ils ont été exposés par l'au-
teur ; ils sont les mêmes que dans le
Cirsium; mais nous en mentionne-
rons les caractères essentiels. Les fo-
lioles extérieures et intermédiaires
de l'invoUicre sont munies d'un ap-
pendice qui offre à sa base interne
une protubérance calleuse, tubéreuse,
charnue ou fongueuse ; les akènes
sont lisses , arrondis , sans bourrelet
apicilaire , cl pourvus d'un péricarpe
très-épais et dur après la maturité ;
leur aréole basiiaire large orbicu-
laire , n'est point oblique ; l'aigrclte
est blanche et formée de poils phi-
nieux à peu près égaux ; les corolles
LAN
sont pi'ssque régulières. Cassini place
dans ce sous-genre huit espèces in-
digènes des régions méditerranéenne
et orientale : 1" Lamyra triacantha ,
Cass., ou Carduiis Casabonœ, L. Cette
belle Plante croît dans l'Europe aus-
trale, et notammentaux îlesd'Hycres;
2° L. unciutala, Cass., ou Carduus
hispanicus , Lamk. , Encycl. Méth. ;
5° L. diacantha, Cass., ou Carduus
diacanthus , Labillardière {Ico/i. PL
Syriac. rar.,àéc. 2, p. 7,1. 3); Cnicus
afer , VVilld. ; 4" L. anguslifblia ,
Cass.; Cnicus ec/tinocep/iaius ,yVi[\(\.
Cette espèce croît sur le Caucase ;
5° L. pinnalijida , Cass., ou Cirsium
horridum, Lagasca , Geii. et Sp. PL,
p. 24. Cette Plante que Lagasca a
trouvée en Esp;igne dans le royaume
de Gieuade, n'est rapportée qu'avec
doute au groupe des Lamyra ; 6" L.
stipulacea, Cass., ou Carduus Stella-
tus , L. ; 7° L. alata , H. Cass ; S'* L.
glabella , Chss. Ces deux dernières
e-;pèces sont originaires du royaume
de INaples. (g..n.)
* LAMYXIS. BOT. CRYPT. {Cham-
pignons.) Raiinesque-Schmaltz a pro-
posé ce genre dans les Annales de la
Nature (1820^, pour un Champignon
qui se trouve sur les Hèlres dans les
monts Catskille aux Etals-Unis; il
le dit inleimédiaire entre le Sistotre-
ma et le liulet, dont il difl'ère par
ses porcs inégaux, poîygènes et lacé-
rés ; sou slipe est latéral , très-
court ; son chapeau est globuleux,
blanc eu dessus avec des taches d'un
brun rouge briqueté eu dessous , et
muni vers son bord d'un sillou con-
centrique. Rafinesque , en donnant à
cette Plante le nom de Sistotrema glo-
hularis , fait douter de la vahdité de
ce genre. (a. r.)
LANAPiIA. BOT. PHAN. Plusieurs
Plantes ont reçu cette dénomination,
^oit à cause du duvet laineux qui les
couvre , soit eu raison de l'emploi
qu'on en fait pour dégraisser les
étoffes de laine. Ainsi dans le pre-
mier cas , le Bouillon h\ai\c{Verbas-
cuni T/iapsus, LO, et dans le second ,
le Gypsopkila i^ralhium , L. , ainsi
LAN
que la Saponaire, ont été nommés jLa-
iiaria par les anciens.
Le genre yhgolasia a été nommé
Laiiaria par Aiion {Ho/l. Kew.). F".
Abgolasib. (g..n.)
LANCE DE CHRIST, hot. L'un
des noms vulgaiics de l'Ophioglosse
vulgaire et du Lycopc commun, (b.)
* LANCE0LA1\L\. bot. piian.
(De Candolle.) J^. Héliophile.
LAINCÉOLÉ, LANCÉOLÉE.
Lanceolatus, Lanceolata. zooL. bot.
On emploie cet adjectif, soit en zoo-
logie , soit eu botanique, pour dési-
gner toute partie de Plante ou d'Ani-
mal qui présente la forme d'un ter
de lance. (B.)
LANCERON ou LANÇON, pois.
Nom^ vulgaire des jeunes Brochets.
r. ÉSOCE. (b.)
LANCETTE, pois. Espèce du gen-
re Gobic, y. ce mot, et nom vulgaire
des Moiirines en quelques lieux, (b.)
LANCISIA. bot. phan. Genre de
la famille des Sjnanlhérées , établi,
en 1719 , par Poutédéra sur une
Mante assez mal décrite pour que
les ailleurs qui ont adopté posté-
rieurement le nom proposé par Pon-
tédéra , ne se soient pas accordés
relativement à l'espèce de Cvtula qui
lui a servi de t^pe. Adanson a cru
que c'était le Cotula coiunoplfolia ,
L. , et celle opinion est aussi celle
qui résulte, selon Cassini , de lobs-
cure description du botaniste ita-
lien. Gaertn'T a donné pour t>,pe au
JLancisia le Coin la lurbinata , L. , dont
on a fait le genre Ceiiia. Persoon a
composé son Lancisia , de Plantes
qui appartiennent au Lidheckia de
Bergius. Au milieu de ces change-
niens et de ces fausses ajiplicalious
d'un mot ancien à des choses qui
sont d'ailleurs assez convenablement
nommées , le meilleur parli est de le
rayer des registres de l'histoire na-
turelle. En conséquence nous ren-
voyons pour la connaissance des ob-
jets, à tous les mots génériques cités
dans cet article. (g..n.)
LAN 2o5
LANCISTÈME. bot. piian. Pour
Lacistèmme. F', ce mot. (b.)
LANÇON. POIS. L'un des noms
vulgaire"s de l'Équille. V. ce mot. On
l'élend aussi au jeune Brochet, (b.)
LANCRETIE. Lancretia. bot.
PIIAN. Genre de la famille des Hy-
péricinées et de la Décandrie Poly-
gyuie, L., établi par Delile (FI. d'E-
gypte , p. 69 , t. 2.5 ) qui l'a ainsi ca-
ractérisé : calice à quatre ou cinq
sépales égaux entre eux; quatre ou
cinq pétales ; dix étaniines libres ,
dont cinq pluscourlesetopposccsaux
pétales ; quatre à cinq stj les. Le Lan-
cretia siiffruùcosa , Delile ( loc. cit. ) ,
est l'unique espèce de ce genre : c'est
un sous- Arbrisseau à feuilles simples,
dentées ou crenées , et à fleurs ter-
minales. Il avait été trouvé autrefois
en Egypte par Lippi qui, dans ses
manuscrits que possède le professeur
de Jussieu , l'avait nommé Âscyroi-
des africanum. Lors de l'Expédition
d'Egypte, Delile retrouva celte Piaule
dans les mêmes lieux , et on crut
alors qu'elle était particulière aux
contrées arrosées par le Nil. Il n'en
est pourtant pas ainsi : l'Egspte est
la dernière limite du Lancretia , qui
a pour véritable patrie tout l'intérieur
de l'Afrique compris entre la mer
Rouge et les côtes occidentales de
l'Océan. Cette Plante , peu répandue
dans l'Egypte, est au contraire tiès-
commune auSénégal,d'oiiJ.Gay ena
reçu plusieurs échantillons. (G..N.)
* LAN DARIUS, ois. (Frisch.) Syn.
du Busard Saint-iNlartin. K. Faucon.
(DR..Z.)
LANDES. Ericeti. gÉol. Étendues
de terrain géuéralemeutunies.dont le
sol arénacc est rendu noirâtre par un
peu de détritus végétal que n'eui por-
tent point les eaux pluviales, ordinai-
rement stagnantes à leur surface et ne
se dissipant guère que par l'évapora-
tion ; elles sont stéiiles ou revêtues
seulement de quelques Plantes courtes
qui en foi meut la sombre et miséra-
ble verdure. L'ingratitude delà terre,
qui ne paierait par aucune récolte
abondante les soins que l'Homme se
304 LAN
donnerait pour leur cullure, fait oi'-
dinairemeut des pa^s de Landes des
solitudes , mais non ce qu'en géologie
ainsi qu'en géographie physique on
appelle Désert. V. ce mot. Dans les
Landes , le sol n'est point composé
d'une arène mobile que soulèvent
les venis comme ils le font des vagues
de la mer, et qui ne présente plus,
quand le sable a disparu , qu'une siu-
facedépouillée, formée depierresetde
rochers. Le terrain des Landes estplus
consistant, et s'il n'est pas propre à
toutes sortes de Végétaux , c'est peul-
êlre moins à sa stérilité qu'à son peu
de profondeur qu'il le doit ; en effet ,
à quelques pieds au-dessous de sa
surface , à quelques pouces même ,
on trouve une couche dure et com-
pacte , brunâli'e , foncée , épaisse de
plusieurs pouces à plusieurs pieds ,
formée d'arène quarizeuse , lice
par un ciment oii le Fer est souvent
en si grande quantité qu'il peut en
être extrait avec avantage, et fournir
aux besoins di; fonderies qui se trou-
vent en quelques pays de Landes.
Cette couche dure, dont on tire parfois
uneassezboiinepierreàbâlir,estnom-
mée Alios dans l'Aquitanique. Elle
devient plus dure et une véritable brè-
che quand des cailloux roulés de tou-
tes les grosseurs, antiques galets,
s'y niclent au point n'y dominer.
Les eaux pluviales n'ayant guère d'é-
coulement sur les Landes, qui , pres-
que partout , sont exaciement hori-
zontales, pénétrant le sol après avoir
d'aboid stagné à sa surtace , sont re-
tenues par l'Alios, et lui perlent
peut-être parles principes dont elles
se sont chargées comme dissolvant ,
les matériaux du ciment qui eu aide
l'augmentation : car on croit avoir
jremarqué en plusieui's endroits que
l'Alios se répare quand on eu a
extrait quelques parties. C'est même
un préjugé parmi les habitans que
les Bruyères Iburnisàcnt, dans celte
circonstance, la matière ferrugineuse
délayée par l'eau , et qui colorant en
rouge , eu jaune ou eu brun la cou-
che dure, y dépose le mêlai qu'on
en extrait. Par l'obstacle qu'oppose
L.\N
l'Alios aux infiltrations , il suffit
de creuser la terre à un , deux ou
trois pieds , pour trouver ordinaire-
ment l'eau , et c'est la fraîcheur qui
en résulte qui nourrit les racines d'u-
ne végétation dont la nature est
sans doute déterminée par la lon-
gueur qu'il est permis aux racines
d'atleindre, puisque des Arbres qui
auraient besoin de beaucoup de fond ,
ainsi que les Végétaux pivotans, n'y
sauraient croître , l'Alios s'opposant à
renfoncement, à ime profondeur suf-
fisante , de racines considérables. Ce-
pendant, en quelques cantonsdes pays
de Landes oii l'Alios est plus pro-
fond , ou bien oli quelque accident le
brisa , on trouve de beaux Arbres,
entre aulres le Pin maritime et de
superbes Roures. Dans une baronie
de Saint-Magne qui appartint à Va. fa-
mille de l'auteur de cet article , ou
voyait encore , en 1790, au hameau
nommé Brau, l'un de ces vénérables
Chênes dont le diamètre n'avait pas
moins de douze pieds , et sous lequel
le bon Henri , quand il tenait sa cour
à Nérac , s'était, dit-on , reposé pour
dîner dans une partie de chasse. Cet
obstacle à l'infiltration des eaux
qu'oppose l'Alios , est encore la cause
qu'on trouve dans les Landes beau-
coup de lagunes sans issues, formées
par les eaux pluviales, toutes peu pro-
fondes,mais remarquables parla pure-
té de leurs eaux reposant sur un fonds
de sable blanc. Les Poissons, qui n'y
sentent conséquemment jamais la va-
se, sont réputés délicieux. La plupart
sont des Cyprins, l'Anguille et le Bro-
chet; c'est dans l'une de ces lagunes de
la baronie de Saint-Magne, appelée La-
huco, réputée très-profonde, que nous
avons vu prendre un Congre de tiois
pieds de long, qui causa un grand ef-
froi à tous les paysans de corvée ai-
dant à cette pêche et qui l'appe-
lèrent un Serpent d'eau. Un Pois-
son éminemment marin, trouvé dans
une lagune d eau douce , à vingt
lieues environ des côtes de l Océan
et sans qu'on puisse supposer qu'il y
ait eu communication depuis sa nais-
sance , entre Lahuco et le golfe do
LAN
Gascogne, est un l'ail trcs-reinar-
qiinhlc m lii'+toire natmolle. Il est
probitl)le qu'il existe encore plus
(l'un Congre flans la lagune oii le se-
cond coup de filet vamena celui que
nous y avons vu.
On trouve des .Laudes plus ou
moins élendues en Ecosse , aux najs
de Galles et de Cornouailles , en Wesl-
phalie, en Flinire, en Bretagne,
en Sologne et sr.rtoul vers les cotes
de G.iscogne entre la Garonne et l'/V-
dour, où elles ont donné leur nom à
un département dont les Landes les
mieux caracicrisces occupent presque
toute la surface. Les parties delà Po-
méranie, du Branlebouig et delà
Pologne, que nous avons visitées, sont
aussi , en neaucoiip d'endroils , cou-
vertes de Landes , qui pirtoul indi-
quent l'antique présence de la mer
ou le fond mis à sec de quelque grand
amas d'eau. La végétation de ces soli-
tudes est ordinairement forn)éeparles
Erica cinerea , scopana ,tetralix et
ciliaris, avec des Ulex si communs
qu'ils en ont piis le nom de Lan-
(lier. Dans le Midi, quelques Cistes
s'y mêlent déjà ; des Graminées cour-
tes et rigides , le Festuca ovina , entre
autres, y fournissent une maigre
nourriture à des Moutons chétifs. Les
Licliens scypliiphores et coralloides
y sont fort communs aux lieux tour-
beux fréquens dans ces Landes. On
y trouve encore la vcgétittion propre
aux tourbières , et sur les bords des
lagunes , quelques Plantes particuliè-
res, telles que le Lobelia Dortmanna,
regardé jusqu'ici comme exclusive-
ment du Nord , et que nous avons
rencontré dans les Landes d'Anvers,
et dans l'étang de Cazan au revers des
dunes aquitaniques.
La surface des grandes Landes est su-
Jelte à un mirage qui ne le cède point
par ses effets les plus extraordinaires
à celui des déserts de li^gypte et de
rAr;ibie, sur lequel Monge a donné un
excellent Mémoire. En Languedoc ,
en Provence , dans le Dauphiné , en
Espagne, il existe aussi des Landes,
mais les Bruvères y disparaissent peu
à peu; des Cistes, des Mufflicrs, des
LAN 2o5
Astragales, et surtout des Labiées
aromatiques les remplacent; cepen-
dant les Ulex y persistent long-temps
vers le sud. Ce sont ces Landes qu'on
nomme Garrigues dans quelques
cantons de la France méditerranéen-
ne. Il est probable que les Steppes de
l'Asie centrale , à la nature de la vé-
gétation près , sont, comme les Para-
méras de la ijéninsule Ibérique, d'im-
menses Lanies plus élevées au-dessus
du nivc.iu de la mer que celles de la
France et de la Germanie. (b.)
Lx\NDIA. BOT. PHAN. Commcrsou
nommait ainsi un genre de llubia-
cées qui ne diffère du Mussœnda , que
parce que toutes les divisions du ca-
l-ce sont égales entre elles. Cette lé-
gère différence ne parnît pas suffire
pour distinguer un genre ; elle exige
seulement qu'on en modifie le ca-
ractère générique, f^. Muss.ï;sdA.
(G..N.)
LANDIER. BOT. PiiAN. (Lamarck.)
Syn. d'Ajonc (t7e.r). /^. ce mot. (b.)
LAINDOLPHIE. Landolphia. bot.
riiAN. Genre de la fatnille des Apo-
cynces , et de la Peutandrie Mono-
gynie, L., établi par Palisot-Beau-
vois (Flore d'Oware et de Bénin, t. i,
p. 54 , t. 35) , dédié au capitaine Lan-
dolphe , commandant le vaisseau qui
porta Beauvois en xlfiique. Ce genre
est ainsi caractérisé : calice persistant,
compo-é de cinq à six folioles coria-
ces , éciilleuses, imbriquées, les in-
térieures plus petites ; corolle mono-
pétale , tubulée , le limbe à cinq divi-
sions égales , obliques , le tube velu
à son orifice ; cinq étamines alternes
avec les divisions de la coi-olle , msé-
rées à l'orifice du tube , à filets courts
et à anthères oblougues; style fili-
forme; stigmate presque divisé; ovai-
re pi esqàe. globuleux , comprimé,
marqué sur son pourtour, de dix
stries; baie charnue , presque globu-
leuse, déprimée, uniloculaire , ren-
fermant plusieurs graines aplaties,
attachées à un axe central. Ce genre
oiFre , selon Beauvois , des ressem-
blances avec le Gynopogoii de Fars-
20 6 LAN
ter, mais il en est suffisamment ùis-
lingué par le fruit.
La LANDOI.PHIED'OwARE,Z,a/?f/(?/-
plùa Owarie/isis , Beauv., loc. cil., esl
un AibrJsseau qui croît dans l'inté-
rieur des terres du royaume d'Oware.
Ses feuilles sont opposées , oyales-
oblongues , entières , lisses et aiguës.
Ses fleurs sont terminales , disposées
sur une panicule en forme de corym-
1)0. (G..N.)
LANFARON. INS. L'un des noms
vulgaires de l'Attclabe delà Yigne
dans quelques provinces du Midi.
(B.)
LAING. MAM. L'Animal delà Chi-
ne, mentionné par le P. Navarette ,
comme ayant les jambes de devant
très-longues et celles de derrière fort
courtes , serait-il une espèce de Gi-
rafie ou un Musc? (b.)
* LANGADIS. KEPT. SAUR. Bar-
bol dit qu'on nomme ainsi en iVfiique
une espèce de Ciocodile qui ne vit
jamais dans l'eau. (b.)
LANGAHA. rept. oph. Genre de
la f;imi!le des vrais Serpens munis de
crochets à venin , dans l'ordre des
Ophidiens , établi par Lacépède sur
un Serpent découvert à Madagascar
par Bruguière qui le fit connaître
dans le Journal de Physique, en
1784. Ses caractères sont : des pla-
ques en forme d'anneaux et faisant
le tour de la queue derrière l'anus;
de petites écailles seulement vers l'ex-
trémité de la queue; tète et ventre
garnis de grandes plaques; anus sim-
ple, transversal et sans ergot; dents
aiguës; des crochets venimeux; na-
seau long et j)ointu. On n'en connaît
qu'une espèce qui n'existe , à ce qu'il
paraît, dans aucune des collections
de l'Europe. C'est le Langaha Kada-
gascaiiensis , Lacép. ; Ampliisbœna
Langaha, Schneid. Ce Serpent , rou-
geâlre sur le dos, et qu'on dit être
fort à ci'aindre, acquiert trois pieds
de long. (B.)
LANCEOLE, bot. phan. L'un
des noms vulgaires de l'Euphraise
officinale. (r.)
LAN
LANGIT. BOT. PiîAX. Nom vul-
gaire de pays proposé dans le Diction-
naire de Déterville, pour désigner le
genre Ayianthe. p^. ce mot. (b.)
LANGLEIA. bot. phan. (Scopoli.)
Syn. de Casearia. V. ce mot. (b.)
LANGODIUM. BOT. PHAN.
(Rumph.) Pour Lagondium. T'. ce
mot. (b.)
LANGOU. BOT. CRYPT. [Champi-
gnons.) L'un des noms vulgaiies du
BoLeius JiJglandis , L. , qu'on mange
en plusieurs cantons de la France.
(B.)
LANGOUSTE. Pallnurus. CKtJST.
Genre de l'ordre des Décapodes , fa-
mille des Macroures , tribu des Lan-
goustines (Latr. , Fam. Nalur. du
Kègn. Anim.) , établi par Fabricius ,
et ayant pour caractères : queue tei'-
minée par une nageoire composée de
feuillets presque membraneux , à
l'exception de leur base, et disposée
en éventail; pédoncule des antennes
intermédiaires beaucoup plus long
que les deux filets articulés de leur
extrémité ; tous les pieds presque sem-
blables , terminés simplement en
pointe ou sans pince diàaclyle; tho-
rax cylindrique; antennes latérales
sétacées , fort longues , hérissées de
piquans; yeux grands , presque sphé-
riques , situés à l'extrémitéantérieure
du thorax; leurs pédicules insérés
aux extrémités latérales d'un sup-
port commun, fixe et transversal.
Les Langoustes diffèrent des Scil-
lares par les antennes et par les yeux;
elles s'éloignent des Ecrevisses par
des caiactères de la même valeur.
Les antennes extérieures des Lan-
goustes sont , proportions gardées ,
beaucoup plus grosses que les corres-
pondantes des autres Macroures : elles
sont portées sur un gratid pédoncule,
très-hérissées de poils et de piquans,
et fort longues. Les intermédiaires
ont essentiellement la figure des an-
tennes analogues des Brachyures ,
et n'en diffèrent que parce qu'elles
sont plus grandes; ellcj sont placées
un peu au-dessus des précédentes.
Les pieds -mâchoires extérieurs .ou
J..\XCOLrSTK ROJiDEK JiU.XIlliUS ^^ARGJ.\LtTl'S . Oxlov et Gaam.
LAN
les derniers ressemblonl à de petits
pieds avances et dont les articles
inférieurs sont dentelés et velus au
côté interne. Le thorax ou le corse-
let est soyeux , parsemé d'un grand
nombre d'épines très-aiguës el d'as-
pérités. Les épines sont beaucoup
plus fortes antérieurement , elles sont
en forme de dents , comprimées et
très-acérées, surtout les deux qui
sont placées derrière les yeux. La
poitrine l'o.me une espèce de plas-
tron triangulaire, inégal ou tuber-
cule , sur les côtés duquel sont insé-
rées les pâtes qui, à raison delà li-
gure triangulaire de cette pièce, s'é-
cartent graduellement de devant en
arrière. Ces pâtes sont courtes , assez
fortes , et se terminent toutes par un
doigt simple, crochu , gai ni de pe-
tites épines ou de poils. Elles n'ont
point de pinees ; les aulérieures sont
plus courtes que les quatre suivantes
et que celles surtout de la troisième
paire. Les segmens de la queue sont
ordinairement traversés par un sillon
dans leur largeur; ils se terminent
latéralement en manière d'angle di-
rigé en arrière et souvent dentelé ou
épineux; en dessous, les anneaux
sont unis les uns aux autres par une
membrane. Ce qui dislingue les fe-
melles des mâles, c'est que ceux-ci
ont, aux quatre anneaux du milieu
de la queue , deux filets membraneux
ovales, auxquels les œufs s'attachent
après la ponte. Suivant Avislote, la
Langouste {Carabiia) femelle diffère
du mâle en ce qu'elle a le premier
pied fendu. Comme d'après la ma-
nière de compter de ce naturaliste,
la première paire da pieds est celle
qui est la plus voisine de la queue,
son observation est exacte , et ef-
fectivement, les femelles ont, vers
la base du doigt de ces pieds , une
sorte d'ergot qui manque dans le
mâle.
Les Grecs ont donné le nom de Ca-
rabos , à l'espèce de Langouste la plus
commune de nos mers ; c'est celle
que les Latins nommèrent Locusta.
Belon , Rondelet et Gesner l'ont
mentionnée sous ce dernier nom. De-
LAN
207
là , l'origine du mot de Langouste
par lequel on désigne dans notre
langue cette espèce. Latreille a pré-
féré employer ce mot pour désigner
ce genre, que celui de l'alinuie qui
n'est que la traduction littérale du
nom assez impropre que Fabricius a
donné à ce genre. Les femelles de
Langoustes que l'on trouve dans nos
mers, portent depuis le mois de mai
jusqu'en août ; leurs œufs, que l'on
nomme corail, sont disposés dans l'in-
térieur de leur corps en deux masses
allongées, de la grosseur d'un tuyau
de plume et d'un très-beau rouge;
ils se dirigent, en divergeant, vers
deux ouveitures situées, une de cha-
que côté, vers la base des pâtes in-
termédiaires ; ces œufs sont très-pe-
lits en sortant du corps de la mère ,
mais ils croissent insensiblement pen-
dant une vingtaine de jours qu'ils
demeurent attachés aux feuillets du
dessous de la queue ; ce temps écoulé,
elle les détache tous ensemble de leur
enveloppe , et on les trouve souvent
fixés contre des rochers , ou errans et
abandonnés aux courans ou aux va-
gues. Ce n'est qu'une quinzaine de
jours après que ces œufs éclosent.
Suivant Aristote , la femelle replie la
partie large de la queue pour compri-
mer ses œufs au moment oii ils sor-
tent de son corps , et elle allonge les
feuillets inférieurs afin qu'ils puis-
sent les recevoir et les retenir. Après
celte dernière ponte , elles en font
une seconde en se débarrassant to-
talement de leui's œufs; alors elles
sont maigres et peu estimées , et l'on
ne recherche que les mâles. L'accou-
plement a lieu au commcncemenl du
printemps. Aristote décrit aussi les
mues qu'il avait très-bien observées,
et il dit qu'elles se font au printemps
et quelquefois en automne.
Les Langoustes abandonnent nos
côles vers la fin de l'automne ou
au commencement de l'hiver , et alors
elles gagnent la haute mer et vont se
cacher dans les fentes des rochers à
de très-grandes profondeurs. Elles vi-
vent de Poissons et de divers Ani-
maux marins, et parviennent, au
ioH
LAN
bout de quelques années , à la lon-
gueur d'un pied. Ces Crustacés peu-
vent vivre très-long-temps , et s'ils
parviennent à se réfugier A:\us quel-
ques lieux peu favorables à la pêche ,
ils atteignent une grosseur très-con-
sidérable. D'après Hisso , les mâ-
les vont à la recherche de leurs fe-
melles en avril et en août ; dans l'ac-
couplement , les deux sexes sont face
à face, et se pressent si fortement,
qu'on a de la peine à les séparer ,
même hors de l'eau. Sur les cotes de
1Nice on pêche ce Ci'ustacé avec des
nasses. On met dans des paniers , des
pales de Poulpes brûlées, des petits
Poissons, des Crabes, eic. , on les
descend pendant l.i nuit dans des en-
droits rocailleux oii les Langoustes se
plaisent beaucoup, et on prend, le
lendemain mitin , celles qui sont de-
dans. On fait une grande consomma-
tion de ces Crustacés sur nos tables, et
on les envoie dansl'inlérieur et àParis
oii ils sont très-recheichés. Pour les
faire voyager , on les fait cuire , sans
quoi ils se gâteraient en route. En
i8o4 , Latreille a débrouillé (Annal,
du Mus. d'Hist. Nalur. de Paris, 17''
cahier) le chaos qu'offraient à l'égard
des espèces les ouvrages antérieurs.
Olivier (Encyclopédie Méthodique,
art. PalinurÈ) a encore jeté quelque
lumière sur ce genre qui se compose
de huit à neuf espèces : la principale
et celle qui est la plus commune en
France , est :
La Langouste commune , Palinu-
rus vulgaris, Latr. ; Pal. Locusta ,
Oliv. ; Pal. quadricorais , Fabr. ,
Leach [Maine. JSrlt., ôo); Langouste ,
Belon ; Pal. Langouste, Bosc. Elle
est grande , rougeàtre , avec le test
hérissé de piquans , garni de duvet ,
et armé , à sa partie antérieure, au-
dessus des yeux , de deux dents très-
fortes , avancées , comprimées et den-
telées en dessous ; la queue est tache-
tée ou ponctuée de blanc jaunâtre;
des segmens ont un sillon transversal
et interrompu. Les pieds sont entre-
coupés de jainiâtre et de rougeàtre.
/^^., pour les autres espèces, Latreille
et Olivier (/of. c/V.) (g.)
LAN
LANGOUSTINES. Palinurl.
CRUST. Tribu de l'ordre des Déca-
podes , famille des Macroures, éta-
blie par Latreille (Fam. Natur. du
Pvègn. Anim.) qui eu avait fait une
famille dans ses autres ouvrages.
Cette tribu, telle qu'il l'adopte {toc.
cit. ) , a pour caractères : tous les
pieds presque semblables , à tarses
coniques ; aucun d'eux ne se ter-
minant par une main parfaitement
didactyle; les antennes latérales sont
sétacées, longues et épineuses. Cette
tribu ne renferme que le genre Lan-
gouste. /^. ce mot. (g.)
LANGOUZE. BOT. PHAN. Nom
vulgaire , à Mascareigne, du Carda-
mome de Madagascar, qui croît aussi
dans celte île. (B.)
LANGRAYEN. Ocyptems. ois.
(Cuvier.) Genre de l'ordre des Insec-
tivores. Caractères : bec court , co-
nique , arrondi , comprimé à la poin-
te , un peu élargi à la base; mandi-
bule supérieure inclinée veis l'extré-
mité qui est un peu échancrée; base
flu bec entourée de soies fortes et
longues; narines placées assez pi èsde
la base du bec, ovoïdes , ouvertes ;
pieds courts ; quatre doigts , trois en
avan'. , l'interuiéiliaire plus long que
le tarse, les latéraux inégaux, l'ex-
terne uni à l'intermédiaire jusqu'à la
première articulation ; l'interne seu-
lement à l'origuie; ailes assez lon-
gues , dépassant quelquefois l'extré-
mité de la queue; les trois premières
rémiges étagées , les quatrième, cin-
quième et sixième les plus longues.
L'histoire particulière de ces Oi-
seaux est encore fort obscure; aucun
des voyageurs qui eût pu nous la pro-
curer ne s'en est occupé, et tout ce
que nous en savons se borne à des
faits qui sont communs aux Oiseaux
de plusieurs autres genres , et parti-
culièrement aux Hirondelles. Sonne-
rat dit qu'elles se rapprochent aussi
des Pies-Grièchos par le coiuage et
même la témérité quelles mettent
dans l'attaque et la défense contre
des Oiseaux d'une taille et d'une force
bieu disproportionnées à la leur. Les
LAN
Larigrayens sont habitans de l'Inde
et de rOccanique.
Langrayen a ventre ijlanc ,
Ocypterus /eucogas/er, Valenciennes,
Méiii. du Mus. T. vi, pi. 7, fig. 9;
Lanii/s /eucor/tj/ic/ii/s , Gmel. ; Z-rt-
/iius Dominicaniis ,{jn\c\. ; l'ie-(iriè-
clie de Manille, Bull'. , pl.enluni. 9,
fij;. 1. Parties supérieures brunes;
tète et cou ardoisés; remises et rec-
trices d'un gi is ardoise en dessus ,
blanchâtres en dessous; parties infé-
rieures blanches; queue laiblement
fourchue; bec i)leu ; pieds noirâtres.
Taille, six pouces. De Timor et Ma-
nille.
Langrayen kri'n , Artainus fus-
cus, Vieill. Front bordé de noir;
plumage généralement d'un gris rem-
bruni, plus clair sur la poitrine et
les parties inférieures, à l'exceplion
des rémiges qui tout noires; queue
giise en dessous et tei minée de blanc
sale sur les rectrices lalérales; bec
bleuâtre, noir à la pointe; pieds
bruns. Taille, six pouces et flemi.
Cette espèce pourrait bien être la
même que la suivante.
Langrayen enfumé , Ocjp/erus
Jiiscatus, Valenc. , Mém. du Mus.
T. VI, pi. 9, fig. 1. Plumage d'un
brun enfumé ; joues noirâtres; lémi-
ges et rectrices d'un bleu ardoisé ;
tectrices caudales noires; exirémilé
des barbes internes des deuxième,
troisièmeet quatrième rectrices, blan-
che, ce qui forme en dessus une
bandelette blanchâtre; bec bleu;
pieds noirs. Taille, six pouces trois
lignes. DesMoluques.
Langrayen gkis , Ocyplerus cine-
reus , Valenc. , Mém. du Mus. T. vi,
pi. 9, fig. 2; Arlamus ciiieieus ,
Vieill. Parties supérieures d'un gris
bleuâtre; tête grise; joues noires;
rémiges ardoisées , d'un blanc grisâ-
tre en dessous , n'alteignant pas l'ex-
tiémité de la queue qui est arrondie^
rectrices noires , terminées de blanc à
l'exception des deux internK.'diaires ;
parties inférieures d'un brun ti ès-
clair ; bec bleu, noir à la pointe;
f)ieds bruns. Taille , sept pouces trois
isnes. De Timor.
LAN
209
Lanor vyen a lignes blanches ,
Ocypterus alho-uiilatus , Cuv. , Règn.
Aiiim.T.iv, pi. 5, fig. 6; Valenc,
^lém du Mus. T. vi, pi. 8, fig. 1,
Parties supérieures d'un brun noirâ-
tie; tète et parties inférieures d'un
brun plus'clair ; rémiges d'un bleu
aidoisé , avec les barbes externes des
seconde , troisième et quatrième ré-
miges blanches; rectrices noires , les
latérales plus longucs, de manière
que la queue est fourchue, marquées,
à l'evceplion des intermédiaires , d'u-
ne tache blanche à l'extrémité ; bec
bleu ; pieds noiis. Taille , six pouces
et demi, i^es jeunes ont la majeure
partie du plumage roussâtre, tacheté
de blanc; les petites tectrices alaires
terminées par une tache noirâtre,
avec un point blanc ; la tache blan-
chi- des rectrices lisérée de noir; le
bec blanc, avec la pointe brune. De
Timor.
Langrayen petit, Arlamus minor,
Vieill. Plumage d'un brun roux fon-
cé , avec les joues et le mtulou noi-
làtres; rémiges et reclrice-i noires,
ces dernières terminées de blanc; bec
bleuâtre ; pieds noir.s. Taille , cinq
fjouces. Di3r, terres Australes.
J-iangrayen Tch.v-Cuert , Lanius
viridis , Ij. ; Jr.'amus viridis, VieilL,
BufF. , pi. enlum. "ho , fig. 2. Parties
supérieures d'un vei t sombre: tête
olivâtre; rémiges noirâuej, bordées
de vert; rectrices intermédiaires d'un
vert sombre, les latérales noirâtres à
la base ; parties Inférieures blanches ;
bec d'un bleu foncé ; pieds noirs.
Taille, six pouces. De Madagascar.
Langrayenv VENTRERoux , Ocyp-
U'/i/s ruji\'e/iler, Valenc, Mém. du
Mus. T. vr, pi. 7, fig. 1. Parties su-
périeures d'un brun lavé de grisâtre;
tète cendrée; rémiges aussi longues
que les rectrices , ardoisées; tectrices
alaires terminées de blanc ; queue ar-
rondie; rectrices d'un bleu noirâtre,
terminées de blanc grisâtre ; pâlies
inférieures roussâtres; bec bleu;
j)!eds noirs. Taille, six pouces. Du
Bengale. (dr..z.)
* LANGSDORFFIE. Langsdorffia.
2 1 o LAN
BOT. PilAN. Genre de la Monœcie
Triandiie , L., établi par Mai tins
[Eschweg. Jour a. von Brasilien) et
adopte par Richard père , qui l'a pla-
cé dans la nouvelle famille des Bala-
noplîore'es, et l'a ainsi cai'aclérisé :
fleurs monoïques sur des capitules sé-
pares. Le pnorantlie des mâles est
owoïde-conique , revêtu de folioles
chanrjres; les fleurs sont portées sur
des pédicelles plus longs que les fo-
lioles du phorantbe ; elles ont un ca-
lice à trois divisions profondes, éta-
lées , ovales , tronquées et concaves ;
trois étamiues dont le tube anthéri-
fère [Synème] est très-court, et les
anthères soudées et extrorses. Les
fleurs femelles sont sétiformes et très-
serrées sur un phoranthe globuleux
nu inférieuremenl; leur ovaire est
infère , grêle et presque fusiforme ; le
limbe du calice est couvert de ver-
rucosilés qui existent sur son bord ;
le style est simple , de moitié plus
court que l'ovaire, et portant à son
sommet des stigmates globuleux. Une
.se*de espèce constitue ce genre cu-
rieux. Richard père iloc cit.) l'a
nommé Langsdorffia janeirensis , et
en a publié une très-belle figure ac-
comprignée àes détails les plus inté-
ressan». Martius lui avait donné le
nom spécilique A'hypogea. C'est une
Plante herbacée, dont la racine est
épaisse, horizontale, rameuse, les
pédoncides couverts d'écaillés lancéo-
lées , imbriquées et serrées les unes
contre les autres. Elle a été découver-
te d..ns les forêts ombragées , près de
Rio de Janeiro, par IjangsdorfF et
Martius. (g..n.)
LANGUARD. ois. Syn. vulgaire
du Torcol. P'.c&m.o\.. (dr..z.)
LAINGUAS. BOT. PHAN. (Kœnig.)
F". Het lénie.
LANGUE. zooL. Généralement
l'organe du goût, la Langue peut
encore, par l'effet de la complication
de structure qu elle vient alors à ac-
quérir, et principalement par le
grand développement des muscles
qui entrent dans sa composition ,
remplir d'autres fonctions plus ou
LAN
moins importantes : ainsi ehezl'Hojn-
me , par exemple , elle contribue à la
formation de la parole , à la déglu-
tition et à la mastication Sa struc-
ture devenant au coatrau'e plus sim-
ple chez les Animaux inférieurs , elle
perd son volume , sa mobilité, se ré-
duit presque à une simple membra-
ne , et les fondions dont elle s'ac-
quittait secondairement , ou sont
transmises à d'autres organes , ou
même ne s'exécutent plus.
La Langue est une des parties qui
fournissent les meilleurs caractères
au zoologiste , soit à cause de son im-
portance physiologique , soit à cause
des variations sans nombre qu'elle
présente souvjent d'un genre à l'au-
tre , sous le rapport de son volume ,
de sa forme, de sa structure , du de-
gré de liberté dont elle jouit, du
nombre et de la disposition de ses
papilles; soit enfin parce que sa po-
sition, presque externe, la rend un
des organes les plus facilement ac-
cessibles à l'observation. Aussi , di-
verses particularités plus ou moins
remarquables de son organisation
ont-elles servi à caractériser une mul-
titude de genres, et même valu à plu-
sieurs des noms , tels que ceux de
Pteroglossiis , de Glossophage et de
Microglosse. Il est à regretter, pour
la justesse comme pour la précision
de nos systèmes et de nos métho-
des, que, souvent molle et charnue,
comme chez la plupart des Mam-
mifères , elle ne puisse être toujours
conservée par les voyagRurs , et man-
que ainsi très-fréquemment dans les
collections zoologiques.
Nous renvoyons , pour la descrip-
tion des muscles qui. composent la
Langue, aux Mémoires assez récem-
ment publiés (1822 et 1825) de Baur,
de Blandin et He Gerdy. Le nombre
de ces muscles, la manière dont ils
se confondent en plusieurs points, ont
long-temps arrêté les anatomistes :
on n'avait pu ni bien indiquer leur
disposition, ni même déterminer exac-
tement leurs limites , et on avait dé-
claré le tissu de la Langue véritable-
ment inextricable. Au reste , les ré-
LA.N
sultats où sont parvenus les auato-
mistes que nous venons de citer ,
montrant on ne peut mieux la clifH-
cultë du sujet. Gerdy a en elïet trouvé
le nombre de ces muscles ou Inis-
ceaux musculaires plus considérable
encore qu'on ne l'imaginait : ainsi , il
a distingué un muscle lingual super-
ficiel , deux linguaux profonds, des
linguaux trausveises, des linguaux
verticaux, qui forment les muscles in-
trinsèques; les extrinsèques sont les
deux stjlo-glosses , les deux hyo-
glosses , les deux génio-glosscs, les
deux glosso-stanhvlins , sans parler
des faisceaux hyo-glosso-épiglotti-
qups qui ne sont pas coustans.
La membrane du dos ou de la face
supérieure de la Langue , ou la mem-
brane gustaiivc , est une continuation
de la muqueuse qui tapisse toute la
cavité orale , et elle n'en diffère guère
que par le développement plus consi-
dérable des papilles. Ces papilles soûl
de plusieurs sortes : les Coniques ,
ainsi nommées à cause de leur for-
me , couvrent toute la face supérieure
de la Lfingue ; il y a même deux sor-
tes de papilles coniques , les unes
toujours molles, flexibles, très-fines,
vasculaires, et , selon Blainville , pro-
bablement nerveuses; elles occupent
surtout la pointe et le bord de la
langue : les autres , plus fermes , plus
grosses; c'est au milieu qu'elles se
trouvent le plus souvent. Les Fungi-
formes , ainsi nommées à cause de
leur forme qui rappelle celle d'un
Champignon, sont plus grandes que
les coniques , mais peu nombreuses :
c'est vers le bout qu'elles se trouvent
en plus grand nombre. Enfin les
papilles Caliciformes ou à calice, dont
le nom indique suffisamment la for-
me , sont encore en bien moindre
nombre j et ne se voient qu'à la par-
tie postérieure de la Langue , oii elles
se disposent, sur deux ligues obli-
ques , d'une manière ordinairement
>ymétrique. D'autres anatomistes ont
aussi divisé les papilles en Filiformes,
Fungiformes ou Coniques, et Lenti-
culaires.
La plupart des Mammifères ves-
semblent beaucoup àriloiumepour
la structure de la Langue: seulement,
les papilles sont de fo:me et quel-
quel'ois de nature différentes. C'est
ainsi qu'on trouve chez les Chats ,
et dans quelques autres genres, des
papIU'^s revêtues d'étuis cornés as^ez
semblables à de petits ongles : ce
sont ces papilles cornées qui donnent
à la Langue du Chat la dureté que
chacun lui connaît, et qui, lorsque
l'Animal vient à lécher, lui fait pro-
duire sur la peau l'effet d'une râpe.
La Langue du Porc-Epic a , sur les
côtes , de larges écailles terminées
par plusieurs pointes; dans d'autres
genres, chez plusieurs Cétacés, par
exemple, les papilles sont peu ou ne
sont point distinctes; mais les Four-
miliers et les Echidnés ont une Lan-
gue véritablement bien différente ,
mince, allongée, et susceptible d'une
extension considérable; elle ressem-
ble ainsi à celle de plusieurs Oiseaux
et de beaucoup de Reptiles ; mais le
mécanisme de son extension est tout
autre, et la ressemblance est plutôt
apparente que réelle.
Le caractère classique de la Lan-
gue , chez les Oiseaux , est d'être
soutenue par un ou par deux os qui
en traversent l'axe , os que les ana-
tomistes ont généralement regardés
comme des élcincns nouveaux d'or-
gmisation , mais dont Geoffioy Saint-
Hilaire a trouvé les analogues dans les
cornes postérieures de l'hyoïde. Ces os
de la Langue , ou , snivaul la nomen-
clature de cet anatomiste, les glosso-
hjaux, ne manquent réellement dans
aucune classe : on voit toujours en
effet une ou deux pièces en rapport
avec la Langue, et en même temps ap-
puyées sur le hasihyal ou le corps de
l'os hyoïde; ces pièces ne sont autres
que les glossohyaux, qui conservent
ainsi constamment les mêmes cou-
nexions. Les Mammifères ont deux
glossohyaux; mais, chez beaucoup
d'Oiseaux et chez les Poissons , rien
ne s'interposant plus entre ces deux
pièces, à cause de l'état rudimentaire
des muscles linguaux, elles se rap-
prochent et se confondent sur la li-
212 " LAN
j^ue médiane; et il n'y a plus qu'un
s^'ul gtossohyal. La disposition pai-
liculièie du glossohyal des Oiseaux
tient à rallongement du col et de
toutes les parties cervicales dans cette
classe : on conçoit eu effet comment
la longueur considérable du basihyal
et du glossohval, oblige celte der-
nière pièce à s'avancer proiondément
dans la Langue.
La Langue des Oiseaux est d'ail-
leurs très-rudimentaiie et Irès-pcu
épaisse. Le glossohyal , quoique trcs-
grêle lui-même , en forme une gran-
de partie, et n'est recouvert que de
quelques muscles irès-minces et des
tëgumens; et même si dans quelques
genres , comme chez les Perroquets
et les Phénicoplères , elle est volu-
mineuse, et paraît un p(^u plus sem-
blable à celle des Mammiières , c'est
encore wne simple apparence tenant
à la présence d'un ausas de tissu cel-
lulaire et de graisse. La Langue du
Flannnant passe même, à cause de
celle structure gralsseu>e , pour un
mel.<; liès-reclierché. On sait que
l'empereur Héliogabale enli^etenait
constHiiiment des tioupes chargées
<le lui procurer en abondance des
Langues de Flau)mans ; et aujour-
d'hui même, il paraît que ces Langues
sont encore, eu plusieurs lieux, re-
cherchées avec une égale avidité ,
quoique dans un autre but. Ainsi
Geoffroy Saint-Hilaire a souvent vu
enEg}i>te le lac Mcuzaleh (à l'ouest
de Damielte) couvert d'une multitude
de barques pleines de Flammans :
les chasseurs se procurent ainsi , en
arrachant et en pressant lesLangues ,
une substance graisseuse qui rem-
place poL.i eux le beurre avec avan-
tage.
La L:)nguc est pareillement assez
épaisse chez les Perroquets, ou du
njoins chez une partie d entre eux :
car, dans cette famille, généralement
caraciérisce par le volume plus con-
sidérable de cet organe, il est un
petit genre qui en est presqu'cntiè-
rement privé : je veux parler de la
section des iMlcroglo^ses de Geoffroy
Saint-Hilaire, ou Aras à trompe de
LAN
Levaillant. Ce voyageur, saisissant
\\\\ rapport qui n'avait véritablement
rien de réel , leur avait donné ce
nom , parce que , disait-il , leur Lan-
gue est une espèce de trompe avec
laquelle ils prennent leur nourriture
à rinstar de l'Eléphant. Mais Geof-
froy ayant eu l'occasion de voir vi-
vant un de ces Aras , a reconnu que
cet organe, considéré par Levaillant
comme la Langue, était formé de l'ap-
pareil hyoïdien et de ses dépendances;
la véritable Langue ne consistant plus
que dans une petite lubérosité de
forme ovale et d'apparence cornée
(Mém. du Mus.,t. x). L'Autruche
n'a paieilleincnt qu'une Langue très-
courte , et tellement même qu'on a
douté de son existence; il n'y a dail-
leurs aucune papille, de même que
chez le plus grand nombre des Pas-
sereaux et des Gallinacés ; mais l'or-
dre des Grimpeurs est sans contredit
celui qui présente les modifications
les plus lemarquables. INous avons
déjà parlé des Perroquets : nous ajou-
terons seulement qu'ils ont des pa-
pilles assez semblables aux papilles
fungifoimes des Mammifères. Les
Toucans ont la Langue étioite et
garnie de chaque côté de longues
soles, qui lui donnent l'apparence
d'une véritable plume , d'oii le nom
de Fteroglossus , qu'on a donné au
sous-genie Aiacari. Celle des Pics
n'est pas moins singulière, soit par
la présence de plusieurs épines pla-
cées sur les bords, soit par une dis-
position toute particulière de l'hyoï-
de, dont lei cornes antérieures ont
acquis un développement prodigieux;
d'oùrésulte , par un mécanismequ'on
fera connaître ailleurs, la possibilité
dont jouit le Pic, de faire sortir de
son bec sa Langue tout entière.
Nous trouvons chez les Reptiles
autant de variations que chez les Oi-
seaux. Elle est le plus souvent chai-
nue , soit en grande partie , soit mê-
me dans son entier. Elle manque, a
dit Hérodote, chez le Crocodile ,et ce
Quadrupède est le seul qui présente
cette partlcularllé; depuis , la même
observation a été faite également par
LAN
Arislote et par lous les voyageurs.
Les analomlstesde l'ancionne Acadé-
mie des sciences ont cependant mon-
tré qu'elle existe léellenient , mais
qu'elle est attachée au palais sur toute
sa circonférence , et ils ont accusé
d'inexactitude l'historien grec. Son
observation est coprndnnt très-juste,
comme Geoffroy Saint - Ililaiie l'a
constaté : la Langue n'est nullement
apparente à l'extéiieur sur le vivant,
et n'existe véritablement que pour l'a-
natomiste. « Toute la peau , dit Geof-
froy Saint-llilaire (Ann. du Mus., t.
Il), comprise entre les brandies de
la mâchoire inférieure se trouve re-
vêtue en dedans d'une chair spon-
gieuse, épaisse et mollasse, qui y est
inséparablement attachée dans touîe
son étendue ; mai-^ ce muscle ou cette
Langue est en quelque sorte masqué
à l'extérieur par une continuation
des enveloppes générales ; c'est une
peau jaunâtre, chagrinée, et entiè-
rement semblable à celle du palais.»
Cet état rudimentaire de la Langue
du Crocodile est même précisément
ce qui lui rend nécessaires et ce
qui explique les services qu'il reçoit
d'un petit Oiseau , qui , dit Héro-
dote , entre dans sa gueule qu'il tient
ouverte , et mange les Insectes qui
lui sucent le sang : fait véritable-
ment surprenant , et souvent révo-
qué en doute , mais dont Geoffroy
Saint-Hilaire a eu en Egypte plu-
Sieurs fois l'occasion de vérifier l'exac-
titude. 11 a constaté que cet Oiseau ,
qu'Hérodote désigne sous le nom de
Trorhiltts , n'est autre que le Chara-
rfm/5 a?^i7:)////s d'Hasselquist , et que
les petits Animaux dont il délivre le
Crocodile sont des Insectes suceurs,
et non pas des Sangsues, comme on
avait généralement traduit par erreur.
Chez les Salamandres, la Langue
est adhérente comme chez le Croco-
dile, mais seulement p;ir sa pointe
et non par ses l)ords. Ou sait qu'elle
est libre, très-extensible et bifur-
quée vers sa pointe dans la plupart
des Sauriens et des Ophidiens. Les
Crapauds et les Grenouilles ont la
Langue en pai;lie fixée à la mâchoire
LAN 2,5
inférieure, et sa portion libre est du
moins, dans l'état ordinaire, repliée
dans la bouche.
Chez beaucoup de Poissons , la
Langue ne consiste plus que dans
une simple saillie à la partie infé-
rieure de la bouche, et sa înembranc
dorsale ne diffère pas ordinairement
de la muqueuse qui tapisse tout le
reste de la cavité orale • enfin chez
d'autres, comme les Cartilagineux ,
la Langue semble manquer entière-
ment.
C'est sur les bords, et smloul vers
la pointe de la Langue, que réside
le sens àw goût. Ce sons n'a point ,
comme les autres sens spéciaux
la vue, l'odorat et l'ouïe, un nerf
sensitif particulier. Celui qui trans-
met à l'encéphale les sensations du
goût , le nerf Lingual , n'est en effet
qu'une branche de la cinquième pai-
re; et l'on sait que ce nerï envoie
également un rameau à chacun des
autres sens : rameau dont la destruc-
tion , suivant les expériences de Ma-
gendie et les observations patholo-
giques de Serres, entraîne même
celle du sens auquel il appartient.
(IS.G. ST.-H.)
En raison de la figureplusou moins
ressemblante de certains êtres des
règnes organiques , ou de quelques-
unes de leurs parties avec la Langue,
on a vulgairement appelé :
Langue d'Agneau. (Bot.) Le Vlan-
tago média , L.
• Langue d'Anolis. ('Bot.': Le Mc-
lastoina ciliata aux Antilles.
Langue de Boeuf. (Bot.) La Bu-
glosse officinale , le Fothos cordata et
la Fistuline , genre de Champignons.
Langue de Cerf. Lingua Ceruina.
(Bot.) La Scolopendre et la plupart
des Fougères à frondes entières , mê-
me le Botrychium Lunaria.
Langue de Chat. (Zool.) Une Tel-
line , Tellina Lingua-Telis. (Bol.) Le
Bidens tripartila et un Eupatoire de
Saint-Domingue.
* Langue de Châtaignier ou de
Chêne. (Bot.) La Fistuline Langue
de Bœuf.
Langue de Cheval. (Bot.) Le
2i4 LAN
RusciiS Hjppoglossitrn , espèce du
genre Fragon.
Langue de Chien. (Bot.) La Cy-
noglosse officinale et d'au ires Borragi-
nées, telles que le Myosotis Lappula.
Langue de Noyer et Langue de
Pommier. (Bot.) Divers Agarics pa-
rasites à pédicule iHîéraL
Langue d'Oie, (liot.) Le Pingul-
cula pulgaris, L.
Langue d'Oiseau ou Oknitho-
GLOSSE des V1EIEL£S PHARMACIES.
(Bot.) Le fruit du Fiêae et le Slelia-
ria hulostea.
Langue d'Or. (Zooi.) La ïelline
i'oliacéc.
Langue de Passereau. (Bot.) Le
Stellera passeiina et le Folygonum
avicidare.
Langue de Serpent. (Bot.) L'O-
phioglossc vulgaire et les Clavaires
de Liiinc , dont on a composé le genre
Geoglossurn , ce qui siguifie Langue
de teiTC.
L.iNGUE DE Serpent. (Foss.) Ue
petites Glossopètres.
Lakgue de Tigre. (Zool.) Une es-
pèce du genre Yénus, Kenus tigri-
na.
* Langue DE terre. (Bot.) f. Lan-
gue DE Serpent.
Langue de Vache. (Bot.) La Sca-
bieuse des champs , la grande Con-
soude en quelques parties de la
France , et ic Talinum polyandrum
au Pérou. (b.)
LANGUETTE, pois. Espèce du
genre Pleuronecte. /'. ce mot. On a
aussi donné ce nom aux Manches de
couteau ou Solens. \\\.)
LANGUETTE. Ljgula. ins. On
désigne sous ce nom une partie de
la lèvre inférieure; elle fait suite au
support ou menton , et donne inser-
tion aux palpes , aux paraglosses , etc.
V. Bouche. (aud.)
LANGUETTE. Ligula. bot. Plu-
sieurs organes des Végétaux ont été
nommés ainsi par les botanistes. On
appelle Languettes ou fleurons ligu-
les les demi-flcurons des Synanthé-
LAN
rées dont le tub- est court et épanoui
en un limbe oblong, unilatéral, ordi-
nairement terminé par quelques pe-
tites dents. Jacquiu a donné le nom
de Languettes {Ligulœ) aux appendi-
ces qui , dans les Stapella, parlent du
bas du capuchon , aUernent avec les
cornes et sont étalés sur la corolle.
Dans les Graminées, l'appendice
membraneux qui couronne la gaine
de la feuille est nommé Languette
{Ligula, Collai e).
Le genre Aizoon est quelquefois
appelé vulgairement Languette.
(G..N.)
LANGURIE. Laug!'ria.ms. Gen-
re de l'ordre des Coléoptères , sec-
tion àss Tétramères , famille des Cla-
vipalpe.s, établi par Latreille aux dé-
pens du genre Trogossite dans le-
quel Fabricius Pavait placé , et ayant
pour caractères : dernier article des
palpes maxillaires allongé, et plus
ou moins ovalaire ; massue des an-
tennes de cinq articles ; corps linéai-
re. Ces lusectes se distinguent des
Clypéastres ot des Agalliidies par les
tarses et par d'autres caractères; ce
qui a déterminé Latreille à placer ces
derniers dans la famille des Xylo-
phages , quoiqu'ils se rapprochent,
sous bien des rapports, du genre
Phalacre qui appaitient à la famille
des Glavipalpes. Les Erotyles , les
Triplax et les Tritomes s'en distin-
guent par leurs palpes maxillaires en
hache et par la forme de leur corps;
enfin les Phalacresont la massue des
antennes de trois articles et le corps
globuleux. Les Languries ont les an-
tennes plus courtes que le corps , in-
sérées devant les yeux , et composées
de onze articles dont les cinq der-
niers forment une massue allongée ,
comprimée et perfoliée. Leur labre
est corné, peu avancé et presque
échancré. Les mandibules sont cor-
nées , avancées et terminées par deux
dents aiguës. Les raâchoiies sont cor-
nées , bifides , avec le lobe extérieur
coriace, un peu velu à sa partie supé-
rietne, et le lobe intérieur plus court
et bifide ; elles portent chacune un
palpe filiforme composé de quatre
LAN
articles; le premier est très-petit , les
deux suivans égaux et le dernier un
peu plus loug, plus épais, de forme
ovale. Les palpes labiaux sont com-
posés de trois articles petits et le der-
nier est un peu plus long et un peu
eu massue. La lèvre est presque cor-
difornie , entière ; le meuton est en
carré transversal, beaucoup plus
large que la lèvre , un peu rétréci et
arrondi supérieurement. Le corps
des Langui ics est linéaire ; leur cor-
selet est arqué et convexe j l'écusson
arrondi postérieurement, elles c\y-
trcs longues, recouvrant les ailes et
l'abdomen. Les pales sont grêles, as-
sez longues; leurs tarses ont leurs
deux premiers articles allongés,
triangulaires; le troisième est plf.s
large, bifide, et le dernier est allon-
gé , un peu arqué et terminé par deux
crochets. Les mœurs des Languries
nous sent entièrement inconnues; il
est fort probable qu'ils vivent dans
les Bolets et dans le bois pourri ,
comme les Triplax , les seuls Insectes
de cette famille qui se trouvent en
France et dont on connaît les méta-
morphoses. Ce sont des Insectes as-
sez rares dans les collections , et le
genre ne se compose que de cinq ou
six espèces. Dejean (Catal. des Col.,
p. 129) en mentionne deux; la prin-
cipale , celle qui sert de type au gen-
re , est :
La Langurie bicolobe , L. bico-
lor, Lalr. , Oliv. , Col. T. v, n. 88 ,
pi. 1 , fig. 1. Elle est noire , avec le
corselet fauve , à l'exception de son
dos qui est noir. Cette espèce se
trouve à Cayenne. V. , pour les au-
tres, Olivier {loc. cit.) et Latreille
{Gêner. Crust. et Ins.) (g.)
* LANIAIRES. MAM. r. Canines
et Dents.
LANIER. OIS. Espèce du genre
Faucon. /^. ce mot. (dk..z.)
LANIFERA. bot. phan. (Pline.)
Le Cotonnier selon Adanson. (b.)
LANIO. OIS. r. Lanion.
LANIOGERE. Laniogèrus. mot.l.
C'est à Blainville que l'on doit la
LAN
31&
créa lion de ce nouveau genre. Dès
1816 il fut connu par l'exliait qui
en a été publié dans le Bulletin de la
Sociélé Philomatique pour cette an-
née. Férussac , dans ses Tableaux
S3'slémaliques des Animaux mollus-
ques , a adopté ce genre et l'a placé
dans les rapports indiqués par son
ciéaleur, c'est-à-dire qu'il l'a rangé
dans les Gastéropodes, dans la famille
des Poly branches à côté desEolideset
des Glauques, entre lesquels il sejt
de passage. Blainville a reproduit ce
genre dans le Dictionnaire des Scien-
ces , dans l'atlas duquel il est figuré ;
il en a montré les rapports à l'article
Mollusque du même ouvrage en le
rangeant tout près des Glauques et
des Cavolines. Voici les caractères
que Blainville assigne à ce genre :
corps nu, allongé, convexe en des-
sus, plane en dessous, terminé par
une sorte de queue , la tête assez dis-
tincte ; quatre tentacules fort petits;
les branchies en forme de longues
lanières molles, flexibles, disposées
en un seul rang de chaque côté du
corps ; l'anus et les organes de la gé-
nération à droite dans un tubercule
commun; si on veut comparer ces ca-
ractères à ceux du genre Glauque,
on verra que les Laniogères s'en dis-
tinguent très-bien , quoique très-voi-
sines. On n'en connaît encore qu'une
seule espèce que Blanville a vue dans
le Muséum britannique; il la nom-
me :
Laniogère d'Elfort , Laniogèrus
Elfortianus , Blainville , Dicl. des Se.
Nat. T. XXV, pag. 243, planches du
même ouvrage , douzième cahier, fig.
4 à 6 ; a« Laniogèrus Blanvillii ,
Féruss. , Tab. syst. ? (d..h.)
LANION. Lanio. ois. Genre établi
par Vieillot , et dont les deux espèces
fimt partie de notre genre Batara. F'.
ce mot. (DR..Z.)
LANISTE. Lanistes. moll. Genre
proposé pnr Montfort {Conchil. Syst.
T. II , pag. 12 3) pour une Coquille du
genre AmpuUaire. ^. ce mot. (d.,h.')
LANIUS. OLs. (Linné.) r. Pir.-
Grièche.
3i6 LAN
LANNERET. ois. Le Lanîerinâle.
V. Faucon. (b.j
jLANSA. EOT. riiAN. Dans les îles
de rarchipel Indien, on donne ce
poni au LaiisLuni de Ruinph , que
plusieurs auteurs donnent comme
synonyme du Coo/'/a de Sonnerai. T^.
Lansium et Cookie. (g..n.)
LANSAG. BOT. PHAN. Petite et jo-
lie variété de Poire d'automne. («.)
LANSIUM. BOT. PHAN. Riimph
{Herb. Jmb. i, p. i5i , t. 54 et hW) a
décrit et figuré sous ce nom plusieurs
Arbres de l'archipel Indien, qui ont
été rapportes au genre Cookla de
Sonnerat. /'". ce mot. Cette détermi-
nation paraît n'avoir pas été connue
du docteur Jack, puisqu'il a publié
dans le quatorzième volui^ie des Tran-
sactions de la Société Linnéenne de
Londres , une notice sur le genre
Lansium, sisns mentionner comme
.synonyme le genre Cookia; il l'a pla-
cé dans la famille des Méliacées ,
et lui a attribué des caractères un
peu différens de ceux assignés au
Cookia par los auteurs. Ces caractè-
res sGul : un calice à cinq divisions
profondes ; une corolle à cinq pétales
arrondis; le tubeslaminifèreurcéolé,
ayant l'orifice entier; dix outhèrcs
inclu.ses ; ovaire à cinq loges , sur-
nionlé d'un style court , en colonne ,
et d'un stigmate plane à cinq rayons;
baie coriace extérieurement , à cinq
loges et à cinq graines qui avortent
dans presque toutes les loges , excep-
té dans une ou deux seulen^eut ; se-
mences enveloppées d'un tégument
pulpeux et sapide ; albumen nul ; co-
tylédons inégaiix et peltés. Le Lan-
sium domesdcum , figuré par Rumpli
Uoc. cit., t. 54), Plante des îles Ma-
laises , est la seule espère que le doc-
teur Jack admette , quoiqu'il seuible
disposé à lui joindre encoi e le Lan-
sium muittanum de Rumph [loc. cit.,
t. 56). Cependant celui-i-i olFrc quel-
ques différences dans les parties de
la fleur , et paraît être congénère du
Milnea de Ko^iburgh. (G..N.)
LAÏSÏ. MAM. y. Lampt.
LAN
LANTANIER. Lanlana.noT.vaki^.
Ce genre de la famille des Verbénacées
et de la Didynamie Angiospermie, L.,
établi par Plumier, souslenomdera-
mara, est ainsi caractérisé : calice tiès-
court, tubuleux , à quatre dents peu
marquées; corolle dont le li;be obli-
que , renflé au milieu , est beaucoup
plus long que le calice, et dont le
liud)e est horizontal, à quatre lobes
inégaux ; quatre étaminesdidynames ,
non saillantes; style indivis; drupe
bacciforme , à un seul noyau ; celui-ci
pas tagéen deux loges dontchacune est
monosperme. Le Carachcraviburnoi-
des de Forskahl a été réuni par Vahl
au Lautaiia. Adanson en avait déta-
ché une espèce sous le nom générique
d'Of/ia qui a été changé par Médicus
en celui de Spielmannia. V. ce mot.
Les Lantana sont des Arbustes,
rarement des Herbes , à rameaux an-
guleux , quelquefois munis d'aiguil-
lons. Leurs fouilles sont simples , op-
posées ou le plus ordinairement ter-
nées , crénelées, rugueuses et âpres
au toucher. Les fleurs forment des
capitules axillaires, pédoncules, ac-
compagnés de bractées; leurs corol-
les sont colorées de plusieurs nuan-
ces , tantôt violettes, tantôt orangées,
jaunes ou blanches. Ou en connaît à
peu près trente espèces presque tou-
tes indigènes des pays chauds de l'A-
méri(]ue. Plusieurs sont cultivées
en Europe où elles produisent un
effet très-agréable à cause de leur
feuillage toujours vert et de leurs
chsrmans capitules de fleurs. Nous
nous bornerons à la description suc-
cincte des espèces suivantes qui sin-
passenten beauté leurs congénères.
Le L\NTANIER A FLtlURS VAKlÉES,
Lantana Camara, L. ; Camara fiore
nonspinoso , PlLun.,Gen. "h'i, le. 71,
!'. 1 , est ww Arbrisseau d'environ \\\\
mètre de hauteur , dont le tronc tor-
tueux se divise en rame;iux dépour-
vus d'aiguillons. Ses feuilles sont op-
posées , pétiolées , ovales, aiguës , un
peu velues et ridées. Ses Heurs sont
d'abord jaunes , uiais elles passent
ensuite au louge écarlate. Les fouilles
de cet Arbrisseau sont aromatiques ,
(');aMlfrJ'm.v',-//>u' jfijj
IxAiN'TiWA Ephtciur .
fir..,,., ..:„/,■
LAN
et l'on s'en sert, en Améfique, aux
mêmes usages auxquels nous em-
ployons celles de la Mélisge dentelles
offrent la forme, la saveur et l'odeur.
Le Lantanikr piquant, Laiitana
aculeata , L. , ligure dans les Plan-
ches de ce Dictionnaire, est un peu
plus élevé que le précédent, mais il
se distingue surtout par les aiguillons
crochus qui couvrent ses branches.
Ses feuilles sont opposées , péliolées,
ovales presque en cœur, aiguës, cré-
nelées, ridées et rudes au toucher.
Les fleurs sont semblables à celles du
Lantana Camara. Cet Arbiisseau
est, ainsi que le précédent , originai-
re de l'Amérique méridionale.
D'autres espèces de Lantana se font
remarquer par l'odeur agréable et la
jolie couleur des fleurs. Telles sont
entre autres les L. odurata et involu-
crata. Ces Piaules exigent en Europe
la serre chaude ou tempérée. Quoique
d'une texture fibreuse, peu succu-
lente et par conséquent peu délicate,
elles ne peuvent supporier le moin-
dre air de gelée. Cependant le Lan-
tana aculeata n'est pas aussi sensible
aux effets du froid que les autres es-
pèces. Une terre bonne et consistante,
et des arrosemens fréquens leur sont
nécessaires. On a soin de les dépoter
deux fois par an , à cause de la gi an-
de quantité des racines dont l'ac-
croissement est très-rapide. Lors-
qu'on les meta l'air, peiidatit l'été, il
faut leur donner une exposition om-
bragée. Leur multiplication est faci-
le , soit par le moyen des giaines se-
mées en pots sur couche, soit par les
boutures qui reprennent aisément
lorsqu'on les fait dans une terre peu
légère, et dans des pots placés dans
une couche tempérée et ombragée.
(G..N.)
* LANÏEBU. BOT. PHAN. Syn.
macassar d'Alfa arundinacea , espèce
du genre Canche. (b.)
LANTEilNE. conçu. INom vul-
gaire et marchand de la Mye tron-
quée et des Anatines. [-&.)
* LANTERNE. Latemca. bot.
cuyPT. [Chani pignons.) Ce geuie éla-
LAO
aiTt
bli par Poiteau et Turpin, pour une
Plante qu'ils ont observée à l'île de la
Tortue , a reçu de ces naturalistes les
caractères suivans : volva de forme
ovoïde , se déchirant en deux ou trois
lobes; trois branches ou pelites co-
lonnes cylindriques , réunies par leur
sommet ; conceptacle en forme de
cul de lampe , située au-dessous de la
voûte produite par la rencontre de la
partie supérieure des branches, ser-
vant de placenta aux corps reproduc-
teurs. Ce genre se compose d'une
seule espèce nommée par les auteurs
Lateniea trlscapa; il a des rapports
d'organisation avecles Clalhreset no-
tamment avec le genre Colonnaria ,
établi par Rafinesque-Schmaltz. La
grandeur de ce singulier Champir
gnon est de deux pouces et demi sur
deux de diamètre; il a la forme dun
trépied sacré; les branches , blanches
à leur base , se teiguent dans leur
partie supérieure , ainsi que le cul de
lampe qui en dépend , d'un beau
rouge vermillon , semblable à celui
qu'on remarque sur les Clathres. Cel-
te Plante , d'une substance sèche et
spongieuse, se trouve à l'ombre des
grands Arbres sur les débris de Vé-
gétaux. Plusieurs mycologues n'ont
pas admis ce genre qu'ils jaugent
parmi les Clathres. (a fj
LANTERNE ROUGE. bot. crypt.
L'un des noms vulgaires du Clathre
cancellé. (b.)
LANTOR. bot. phan. Pour Loa-
tar , dans les anciens voyageurs, d'où
J. Bauhiu avait emprunté ce nom.
LAOMEDEE. Laomedea. polyp.
Genre de l'ordre des Sertulariées, de
la division des Polypiers flexibles , qui
a pour caractères : Polypier phyloide ,
rameux; cellules stipitées ou substi-
pitées , éparses sur les tiges et les ra-
meaux. Il renferme une dixaine d'espè-
ces dont les fornies générales n'ont pas
toujours beaucoup d'analogie entre
elles; le seul caractère fondamental
consiste dans le peu de longueur du pé-
doncule qui supporte les cellules ;plu'
sieurs lucinc ont ce pédoncule assez;
ai8
LAP
allongé, ce qui les rapproche des
Clyties dontquelques Laomédées dif-
fèrent à peine. Les unes ont des tiges
roides, branchues, se fixant aux ro-
chers par des radicules filiformes;
d'autres sont volubiles, grimpantes
et parasites sur les Thalassiophyles
et autre's productions marines ; il y
en a d'articulées , d'autres qui ne le
sont pas. La forme des cellules varie
suivant les espèces ; elles sont en gé-
néral campaniforraes , à ouverture
entière ou dentée; deux ou trois es-
pèces ont leurs cellules presque tu-
buleuses. Les pédoncules sont sim-
Eles , annelés ou contournés en vis.
es ovaires sont gros , vésiculeux et
presque toujours asillaires. La subs-
tance des Laomédées est membrano-
cornée, quelquefois légèrement cré-
tacée ; leur grandeur varie beaucoup;
leur couleur est fauve ou brunâtre.
Elles se trouvent dans toutes ^es
mers. Les espèces rapportées à ce
genre, sont: Laomedea a/itipal/ies ,
Sauvagii, simplex,Laiiii, rlichotoma,
spinosa , genicutata , gelatinosa , mu-
ricata et reptaiis. (e. d..i,. )
LAPAGÉRIE. Lapageiia. bot.
PHAN. Genre de la famille des Aspa-
raginées , et de l'Hexandrie Monogy-
nie , L. , dédié par Ruiz et Pavon
{Flor. Feruv. 3 , p. 64 ) à l'épouse de
Napoléon , née Joséphine Lapageric ,
qui encouragea par son exemple la
culture des Végétaux exotiques , dans
ses beaux jardins de Malfnaison. Ce
genre oilre un calice coloré , pétaloï-
de , campaniformc , formé de six sé-
pales égaux; six étamines attachées à
la base des sépales ayant les filets su-
bulés; les anthères dressées, oblon-
gues , aiguës; l'ovaire libre, allongé,
à trois côtes , à une seule loge , conte-
nant un grand nombre d'ovules atta-
chés à trois trophospermes longitudi-
naux et disposés sur deux rangées;
le style est allongé, peu distinct du
sommet de l'ovaire , terminé par un
stigmate renflé et légèrement trilobé.
Le fruit est une baie ovoïde , allon-
gée , triangulaire , marquée de trois
aillons longitudinaux qui eorres-
LAP
pondent aux trois trophospermes.
Ce genre ne renferme qu'une seule
espèce , Lapageria rosea , Ruiz et Pa-
von , loc. cit. , p. 65 , tab. 297. C'est
une Plante sa rmenteuse et grimpante
dont la tige est rameuse, cylindi ique^
noueuse, nue vers sa partie inté-
rieure, portant supérieurement des
feuilles alternes, cordiformes , ai-
guës, très-entières, marquées de
trois ou cinq nei'vures longitudi-
nales. Les fleurs sont très-grandes,
d'une belle couleur rose, axillaires
et portées sur un pédoncule assez
long et tout couvert d'écaillés.
Cette belle Plante croît dans les fo-
rêts du Chili, aux environs de la
Conception. Les habitans mangent
ses fruits dont la pulpe est douce et
agréable. Ses racines, fibreuses et fas-
ciculées, sont employées aux mêmes
usages que la Salsepareille , c'est-à-
dire qu'elles sont sudoiifiques et diu-
rétiques, (a. r.J ,
LAPATHON ET LAPATHUM.
EOT. PHAN. Les anciens donnaient ce
nom à plusieurs Plantes potagères ou
à d'autres qui jouissaient de piopi'ié-
tés laxatives. 'Pelles étaient plusieurs
espèces que les botanistes modernes
ont rapportées au genre Rumex ; ils
nommaient encore ainsi l'Epinard
et le Bon-llenri {Chenupodium Bo-
nus-Henricus). Le genre Lapathum
de Tournefort a été réuni par Lin-
né au Rumex. Dans la Monogra-
phie de ce dernier genre publiée en
iSigpar Campdéra, le Lapathum de
Tournefort est considéré comme un
sous-genre caractérisé par le calicule
naissant de l'articulation du pédon-
cule et n'ayant jamais ses divisions
réfléchies. V . Patience et Rtjmex.
(G..N.)
LAPEREAU. MAM. Le petit du
Lapin , et non du Lièvre , comme il
est dit dans le Dictionnaire de Le-
vrault. (b.)
LAPEIROUSIA. BOT. phan.
Thunberg ( Prodr. Flor. Capens. ) a
ainsi altéré le nom du Lapeyrousia,
genre établi en l'honneur de Picot de
Lapeyrouse. ;f^.LAPEYROusiE. (g..3S.)
LAP
LAPEYROUSIE. Lapeyrouaia.
BOT. riiAN. Deux genres de Plantes
ont reçu ce nom. Le premier -a cté
formé par l'abbé Pourret [Jet. To-
los.) sur des Plantes de la famille des
Irldées et dont le Gladiolus denticu-
ialuf et VLvia corjmbusa , L., sont les
types. Ce genre, auquel on avait assi-
gné pour caractères essentiels : une
corolle bypocratériforme , le limbe à
six divisions plus courtes que le tube,
trois stigmates bifides, une capsule
membraneuse et polysperme,n'a pas
été généralement adopté. En consé-
quence ses espèces doivent rentrer
dans les genres Glayeul et Ixie. F".
• ces mots.
En 1800, Thunberg publia dans
la seconde parlie de son Prodro-
mus Plant arum Capenslum , un genre
de la famille des Synanlhérées et de
la Syngénésie IVustranée, L., auquel
il donna le nom de Lapejroiisia.
Adoptant ce genre, Cassini en a ain-
si tracé les caractères d'après les des-
criptions imparfaites de Linné fils et
de ïhunberg : involucre formé d'é-
caillcs disposées sur plusieurs l'angs,
imbriquées , hcarieuses supérieure-
mentj les intérieures suimontées
d'un gi-and appendice étalé, lancéo-
lé et scarieux ; réceptacle plane et
garni de papilles; calathide dont les
fleurs du centre sont nombreuses ,
régulières , hermaphrodites ; celles de
la circonférence en languettes et
neutres ; akènes surmontés d'une ai-
grette très-courte, mince et annulaire.
Cassini place avec doute ce genre
dans la tribu des Inulées, près des
st,en\es Rosenia et Leysera. 11 a pour
type une Plante découverte au cap
clc Bonne-Espérance par Thunberg ,
laquelle ayant été communiquée à
Linné fils , fut nommée par celui-ci
Osmi/es calycina. L'Héritier ( Sert.
Angi.) l'a décrite de nouveau en la
rapportant au genre Relhania. (g..n.)
* LAPHL MAM. f^. Cerf commun.
LAPHIATI.REPT. op^, Même cho-
se qu'Aulique, espèce du genre Cou-
leuvre, f^. ce mot. (B.)
LAP a, 9
LAPHRIE. Laphria. ins. Genre
de l'ordre des Diptères , famille des
Tanystomes, tribu des Asiliques, éta-
bli par Mcigcn , et ayant pour carac-
tères : épistome barbu ; tête point
globuleuse , ni entièrement occupée
par les yeux , même dans les mâles ;
tarses terminés par deux pelotes et
deux ciochets; dernier article des
antennes presque ovale, sans stylet
saillant. Ces Insectes diflfèrent des
Asiles et des autres genres de la
même famille, en ce que ceux-ci ont
tous le dernier article des antennes
terminé par un stylet ou par une soie.
Les Laphhes ont la tête transversale ;
on voit entre les yeux et au-dessus de
la trompe, qui est dirigée en avant et
en haut, un paquet de jjoils roides.
Les antennes sont plus longues que la
tète, en massue compoiée de trois ar-
ticles dont le premier plus long que
le second , et le dernier presque ova-
le, en fornie de palette; les yeux sont
grands , saillans. Le coi'Selet est très-
grand, convexe , presque toujours
velu ; il se rétrécit en avant et l'orme
un cou qui supporte la tête. Les ailes
sont grandes ; l'Insecte les porte cou-
chées horizontalement sur l'abdomen;
dans le repos , elles le dépassent. Les
pâtes sont très -fortes, surtout les
cuisses qui sont quelquefois dentées
intérieurement; les jambes sont ar-
quées, elles supportent un tarse com-
posé de cinq articles dont le premier
est grand , les trois suivans beaucoup
plus petits , et le derniei^ profondé-
ment bilobé est terminé par deux crO'
chets et deux pelotes. Tous ces orga-
nes sont très-velus. L'abdomen est
moins large que le corselet et très-velu
dans quelques espèces. Les mœurs de
ces Insectes ne sont pas connues; il
est probable que leurs larves ressem-
blent à celles des Asyles et qu'elles
vivent comme elles dans la terre ; ce
genre se compose de sept à huit es-
pèces ; la principale est :
La Laphrie dorée, L. aurea ^
Fabr. , Coqucb. , ILlustr. Icoii. Ins,
Z>ec. 3,tab.ij5,fig.9.Cettebelleespèce
a dix lignes de long; sa tête est cou-
verte de longs poils d'un jaune doré ;
320 LAP
le corselet est noir , avec des poils
Jjruns ; l'abdomen est brun , avec
l'exlre'inité des anneaux bordée en
dessus de poils d'un jaune doré. Les
ailes sont d'un brun jaunâtre le long
du bord extérieur. Les pâtes sont
grandes , velues; les cuisses sont noi-
res ou brunes ; les jambes et les tar-
ses sont jaunes , excepté le dernier
article qui est brun. Cette espèce se
trouve en Europe et aux environs
de Paris. (g.)
LAPIA. BOT. PHAN. Nom malais
d'un Aibre d'Amboine employé pour
la construction des toits. C'est le Lig-
num muscosum de Rumph. Le même
auteur désigne aussi sous le même
nqm le Sagoutier. p'. ce mot.
(G..N.)
LAPIN. MAM. Espèce du genre
Lièvre. V. ce mot. On a étendu ce
nom à des Animaux fort différens.
Ainsi l'on a appelé :
Lapin, le Strix Cunicularia , Oi-
seau du génie Chouette; un Poisson
de l'île de Tabago, selon Laches-
naye-des-Bois , et une Coquille du
genre Porcelaine, Cyprœa stercora-
Lapin d'Allemagne , le Souslik.
Lapin d'Amériquk , l'Agouti.
Lapin d'Aroe , le Kanguroo Phi-
landre.
JjAPIn DE Bahama , le Monax.
Lapin du Brésil , le Cobaie Apé-
réa ou Cochon d'Inde.
Lapin Chinois et des Indes , le
même Rongeur, le Gerbo , et l'Utias
«jui est le Capromys de Desmarest
et de ce Dictionnaire. •
Lapin de Java, l'Agouti, fort
mal à propos , puisque c'est un Ani-
mal américain.
Lapin a longue queue , le Tolaï ,
espèce de Lièvre.
Lapin de Normège, le Lemming.
(B.)
* LAPIS-LAZDLI. min. r. La-
ZULITE.
LAPLACrOE. Laplacea. bot. phan.
Genre nouveau de la famille des
LAP
Ternstrœmiacées , et de la Polyau-
drie Monogynie , établi par Runlli
{inHunib. ]Sop. Ge/ier. 5 , p. 208) qui
lui a donné pour caractères : un ca-
lice persistant, composé de quatre
sépales orbiculaires et imbriqués , dé-
pourvu de bractées; une corolle de
neuf pétales hypogynes et presque
égaux; des étamines en très-grand
nombre, disposées sur trois rangées,
insérées à la base des pétales et ayant
leurs filets libres et distincts ; un ovai-
re sessile et supérieur à cinq loges
contenant chacune trois ovules; les
styles , au nombre de cinq , sont réu-
nis entre eux ; la capsule est à cinq
loges , s'ouvrant en cinq valves sep-
tifères sur le milieu de leur face in-
terne; chaque loge contient trois
graines pendantes et aliacliées à l'axe
central ; ces graines sont surmontées
d'une aile allongée.
Ce genre est très-voisin des Terns-
trœmia et Freziera , <lont il se distin-
gue surtout par son calice de quatre
sépales , sa corolle de neuf pétales et
ses graines ailées.
La seule espèce qui le compose,ia-
placea speciosa , Kunth , /oc. cit. 5 ,
p. 209 , tab. 46i , est un grand et bel
Arbre qui croît au Pérou , dans les
forêts , entre Gonzanama et Loxa.
Ses rameaux sont terminés chacun
par un bourgeon loulé ; ses feuilles
sont éparses , très-entières , coriaces
et non ponctuées. Ses fleurs sont
blanches , très-grandes , odorantes,
Sédonculées et solitaires à l'aisselle
es feuilles. (a. b.)
* LAPLACÉES. Laplaceœ. bot.
phan. De CandoUe appelle ainsi sa
quatrième tribu dans la famille des
Ternstrœmiacées, tribu qu'il carac-
térise ainsi : calice dépourvu de brac-
tées , formé de trois à quatre sépales;
pétales surpassant plusieurs fois en
nombre celui des sépales; étamines
nombreuses , ayant les blets libres ,
les anthères attachées par la base;
styles soudés en un seul ; finit à cinq
loges; graines pourvues d'un endos-
perme charnu ou «;orné. Celte tribu
ne se compose que des deux genres
LAP
Cochlospermurn et Laplacca , l'un cl
l'aiilre élaltlis par Kunlh. (a. r.)
LAPLYSIE. MOLL. /". Aplysie,
et pour Laplysie verte /^. Act.eon.
* LAPON. MAM. S\n. d'Hyper-
boréen , espèce du geare Homme. /^.
ce mol.
* LAPONE. OIS. Espèce du genre
Clioiiette. P'. ce mot. (b.)
LAPOURDIEll. BOT. PHAN. L'un
des noms vulgaires de la Bardane
dans le Midi. (b.)
LAPPA. BOT. PHAN. Les anciens
botanistes , tels que Matliiole, Dalé-
cliamp et C Bauliin , nommaient
ainsi la Pluule que l'on désigne en
lV;inç,ais sous 1^; nom de Bardane. /^ .
ce mot. Tournefoi t admit le nom gé-
nérique de Lappa en excluant toute-
lois les Plantes que les anciens avaient
mal à propos associées à la Bardane ,
et qui constituent le genre Xanlldum.
Cependant Linné préféra réiablir le
nom A' Arctiuin^ par lequel Dioscoride
et les Grecs désignaient le Lappa.
Cette dernière dénomination a été
a loplée par Jussieu, Lamarck et De
CandoUe , parce que c'est un terme
de comparaison pour les fruits char-
gés daspérités crochues , semblables
à celles des folioles de l'involucre de
la Bardane, fruits qu'on nomme lap-
pacés [fructus lappacei.). (g..n.)
LAPPAGO. BOT. PHAN. Le genre
de Graminées ainsi nommé par
Scbreber, a pour type le Cenchrus
lace/nusus de Linné. Haller l'avait
antérieuiement nommé T/agiis, nom
«jui a été adopté par Palisot de
Beauvois dans sou Agroslographie.
y. TUAGUS. (a, R.)
LAFPAGUE. BOT. phan. Pour
Lnppago et Tragus. V. ces mots, (b.)
LAPPULA. BOT. PHAN. Plusieurs
Plantes dont les fruits sont hérissés
de pointes, et plus ou moins resseni-
l)lans avec les calalhides de la Bar-
dane {Lappa) , avaient été nommées
Lappiila par les anciens. Linné em-
j>loya ce nom comme spécitique pour
diverses espèces, et entre autres pour
LAQ iai
un Myosotis dont Mœnch constitua le
genre Lappiila. Ce genre a été réta-
bli par Lehmann et Reichenbach
sous le nom à! Ec/iino^permum. V. ce
mot. (G..N.)
LAPPULIER. BOT. PHAN. Quel-
ques botanistes français ont employé
ce nom pour désigner le genre Trium-
fetta. f^. ce mot. (u.)
LAPSANA. BOT. PHAN. (Linné.)
V. Lam^sane.
LAQUE. BOT. INS. On appelle
ainsi une substance résjneuse qui dé-
coule de plusieurs Arbres lactescens
originaires de l'Inde, par suite de la
piqûre d'un petit Insecte nommé
Coccus Lacca. Les Arbres sur les-
quels ou 1 écolte la Laque sont les Ju-
cus iiidica, Ficus religiosa, Crolon
iacciferum et plusieurs auti'es. C'est
afin d'y déposer ses œufs que le Coc-
cus Lacca perce les jeunes branches
des Arbres que nous venons de nom-
mer ; on eu voit bienlôt sortir un suc
résineux qui se concrète en formant
une croûte irrégulière. Dans le com-
merce , on distingue trois sortes de
Laque : celle en bâton , celle en grains
et celle en plaques ou Laque plate.
La piémière, ou la Laque en bâton,
est celle qui est encore adhérente aux
branches de l'Arbre. Elle forme une
croûte irrégulière plus ou moins
épaisse; lorsqu'on l'eu détache, on
voit que sa partie interne est garnie
d'un grand nombre de peiites cel-
lules dans lesquelles il n est pas rare
de trouver encore le petit In^ecte qui
l'a formée. Elle est rouge , semi-trans-
parente, à cassire très-résineuse,
d'une saveur un peu astringente, et
répandant une odeur assez agréable
quand ou la brûle. Selon Hatchett ,
qui en a fait l'analyse , elle se com-
pose : de Résine, 68; matière colo-
rante, lo; Cire, 6; Gluten, 5,.');
corps étrangers , 6,5; perte, 4,o.
La seconde variété qu'on nomme
Laque en grains est celle que l'on a
détachée des branches ; elle est généra-
lement en petits fragmens d'une cou-
leur moins foncée que la précédente.
Ou y a trouvé : Résine, *88, 5 j, ma-
ÎW2 LAR
tière colorante, 2,5 j Cire , 4,5 ; Glu-
ten, 2 ; perte, 2,5.
Enfin , la Laque plate est celle que
l'on a fondue dans Teau bouillante
et qui a été ensuite coulée sur des
pierres lisses et polies. Hatchett y a
trouvé : Résine, 90,9; matière colo-
rante, 0,5 ; Cire, 4; Gluten, 2,8;
perte , 1,8.
Celte Résine était autrefois em-
ployée en médecine comme tonique
et asti'ingente. Mais son usage est de-
puis long-temps abandonné. Au-
jourd'hui on s'en sert pour la prépa-
ration des poudres dentifrices, pour
la fabrication de la cire à cacheter
dont elle est une des parties consti-
tuantes, (a. B.)
* LAQTJIL. BOT. PHAN. Nom de
pays du Colletia serratifulia. (b.)
LAR. MAM. Nom spécifique lin-
néen du Gibbon. /^. Oeano. (b.)
LAR. OIS. Syn. ancien de Mouette.
F". Mauve. (de..z.)
LARBRÉE. Laibrea. bot. phan.
Genre de la famille des Parony-
chiées , établi par Aug. Saint-Hilaire
pour la Stellaria aquatica de Linné ,
qui diflfère essentiellement du geni'e
Stellaria par l'insertion périgynique
de ses étamines, caractère qui semble-
rait l'éloigner de la famille des Caryo-
phyllées. Ce genre peut être ainsi ca-
ractérisé : calice tubuleux , urcéolé à
sa base , divisé en cinq lobes ; corolle
formée de cinq pétales bipartis et pé-
rigynes , de même que les étamines
qui sont au nombre de cinq; ovaire
uniloculaire et polysperme , conte-
nant des graines attachées à un tro-
phosperme central ; capsule s'ouvrant
à son sommet en six valves.
La Larbrea aquatica , St.-Hil. , est
une petite Plante vivace dont les ti-
ges sont rameuses, les feuilles oppo-
sées, les fleurs très-petites, blan-
ches, pédoncidées et axillaires. Elle
croît dans les lieux tourbeux , aux
environs de Paris. (a. r.)
LARD ET LARES, mole. Noms
vulgaires et marchands du Murex Me-
LAR
longena , L. , espèce du genre Pyrule
de Lamarck. (b.;
LARDÈRE, LARDERELLE et
LARDIER. ois. Noms vulgaires de
la petite Mésange bleue , qu'en d'au-
tres cantons on nomme aussi Larde-
riche , Lardeire et Lardoire. (b.)
LARDITE. MIN. Ou Pierredelard ;
Pierre à magots , synonyme de P;)go-
dite. On a aussi donné ce nom à des
Pierres d'une autre nature, qui par
leur aspect et leurs veines blanches et
rouges avaient quelque ressen^blance
avec le lard. Tels sont certains mor-
ceaux de Quartz que l'on trouve dans
les montagnes du Forez. (g.del.)
LARDIZABALE. Lardizabala.
BOT. PHAN. Ce genre de la famille des
Ménispermées , et de la Diœcie Mo-
nadelphie,L.,a été établi parRuiz et
Pavon [FI. Peiiiv. Prodr. p. i43, t.
07), et adopté par De Candolle {Sjst.
T^eget. unw. 1?. i, p. 5ii) qui l'a
ainsi caractérisé : fleurs dioïques ou
polygames ; calice dont les sépales
sont disposés sur deux ou trois ran-
gées , alternes , les extérieurs plus
grands ; six pétales, sur deux rangées,
plus petits que le calice , placés sur
un réceptacle qui s'élève un peu du
fond du calice. Les fleurs mâles ont
des étamines dont les filets sont réu-
nis en cylindre, et portent six an-
thères ovées , distinctes et déhis-
centes extérieurement. Les fleurs fe-
melles ont leurs anthères avortées ,
mais les étamines v sont cependant
distinctes; elles renferment trois à
six ovaires distincts , surmontés de
stigmates sessiles capités et persis-
tans ; ces ovaires deviennent des baies
charnues , oblongues , à six loges po-
lyspermes. Ce genre se compose de
trois espèces indigènes des forêts du
Chdi et du Pérou. Ce sont des Ar-
brisseaux grimpans, glabres, dont les
feuilles deux ou trois fois ternées ,
sont portées sur un pétiole articulé
dans les ramifications. Les fleurs mâ-
les forment des grappes axillaires , ou
des faisceaux rameux ; les pédoncules
des fleurs femelles sont unlflores. La
pulpe de leurs baies est douce et co-
LAR
inostible. Le Jjardizabala biternata ,
R. et Pav., a ëlé tiès-bien figuré d.iiis
le Voyage de ljapeyrou»c , T. vi, p.
265, t. 67, et 8. On peut en dire au-
tant des L. tri/eniala , Riu'îî et Pav.,
et L>. tri/h/ia/a , dont les figures 91
et 92 du premier volume des Jcories
Selectœ de Benj. Delessert, sont ex-
cellentes. {O..N.)
* LARDTZABALÉES. Lardizaba-
leœ. BOT. PHAN. Dans son i°/oa'/a///.vs
Regni J^egetabilis , T. i , p. 9.5 , De
Candollc a ainsi nomn.é la première
section de la famille des Mënispcr-
mces , section caractérisée' par les
fleurs le plus souvent dioïques , le
nombre symétrique c!es parties des
fleurs mâles , les carpelles distincts ,
nombreux, polyspcrmcs , phwilocu-
laires, et par les feuilles coînposécs.
Elle renferme les genres JLardiza-
bala , Staunlonia et Burasaia. K. ces
mots. (G..N.)
LARDOIRE. OIS. V. Lardère.
LARE. OIS. Traduction du mot La-
rus. Sya. de Mauve. V. ce mot.
(DR..Z.)
LARES. MoLL. V. Lard.
LAREX. BOT. PHAN. On trouve ,
dans quelques anciens , ce nom em-
ployé pour Larix. V. Mélèze, (b.)
* LARGE-RAIE. pois. Espèce de
Tœnianole, sous-genre de Scorpœ-
nes. y. ce mot. (b.)
LARGES-DOIGTS, rept. saur.
Syn. A'Jnolis principalis. V. Anolis.
On étend quçlquefois ce nom aux
Geckos. (b.)
* LARGDP. OIS. Espèce des gen-
res Cormoran et Huppe. V. ces mots.
*LARINUS. INS. "Nom donné à un
genre établi aux dépens des Lixes, et
qm n'a pas été adopté. (g.)
LARIX. bot. PHAN. V. MÉLÈZE.
*iiARME. INF. (Gleichen.) Espèce
du genre Cercaire. K. ce mot. (b.)
LARME DE CHRIST et LARMES
DE JOB. bot. PHAN. Ces noms vul-
LAR
225
gaires du Coix ont été quelquefois
étendus aux graines du blaphylier.
T'. ce mot. (b.)
LARME DE LA VIERGE, bot.
PHAN. Nom vulgaire de VOrnithoga-
luin arabiciim , Plante africaine que
nous avons retrouvée dans!' Andalou-
sie méridionale. (b.)
• LARMES DE GÉANTS, polyp.
ro,?s. Ce nom a été donné par d'an-
ciens auteurs à des articulations de la
colonne de Crinoïdes ou Encrinc. ^.
Crinoïde. (e. D..L.)
LARMES MARINES. ANNEL. Nom
sous lequel l'abbé Dicquemare a dé-
crit et figuré dans le Journal de Phy-
sique pour l'année 1776 de petites
masses gélatineuses de la grosseur
d'un grain de raisin , terminées par
une longue queue et ressemblant
assez bien à des Larmes bataviques.
Ces corps singuliers renfermaient des
Animaux filiformes qui paraissaient
être des petites Annelides. Bosc a sup-
f)Osé que les Larmes marines étaient
e fi^ai de quelque Poisson ou de quel-
que Mollusque ; l'observation pourra
seule éclaircir ce point; mais, à en
juger parl'analogiejonpourraitcroire
que ces vessies glaireuses ne sont au-
tre chose que les cocons de quelque
Annelide dans l'intérieur duquel vi-
vraient pendant un assez long temps
le.i jeunes individus , comme cela se
remarque dans les Sangsues et les
Lombrics (/^. Annal, des Se. Nat.
T. IV et v). Ces corps ont été trou-
vés au Havre; ils ad lieraient par leur
pédicelle à des Plantes marines.
(aud.)
* LARMIER. BOT. PHAN. L'un des
noms vulgaires du genre Coix. /^. ce
mot. (b.)
LARMILLE. bot. phan. On ap-
pelle en quelques cantons , Larmille
des champs , le Grémil officinal ; et
Larmille des Indes , le Coix Larme
de Job. (b.)
LAROCHEA. bot. phan. (DeCan-
doUe et Haworth.) F'. Crassule.
éài LAR
LARONDE. Larunda. crust. Gen-
re établi par Leach et cori espoiidant
à celui de Cyame. r\ ce mot. (g.)
LARRATES. Larratœ. ixs. Nom
donné par Latreille à une tribu de
l'ordre des Hyménoptères , famille
des Fouisseurs , à laquelle il donne
pour caractères (Fam. Natur. du Rè-
gne Anim.): labre entièrement caclié
ou peu découvert ; abdomen ovoido-
conique ou conique ; mandibules
ayant une profonde échanciure au
côté intérieur. Celle tribu (aupara-
vant famille) se distingue de toutes
les autres par rcchancrurc que pré-
sente le bord inférieur des mandi-
bules , qui, à raison de la saillie en
forme de dent ou de pointe d'un de
leurs angles, ont reçu de Jurine le
nomd'épcronnées. Leurs antennes ne
sont J2;uère plus longues que la tête
et sont insérées à la base d'un chape-
ron court et transversal ; elles sont
de treize articles dans les mâles , et
de douze dans les femelles; les man-
dibules sont fort étroites , allongées ,
arquées , croisées avec l'extrémité
pointue et entière ; les palpes sont
filiformes, les maxillaires ont six arti-
cles et les labiaux quatre ; la languet-
te est évasée en forme de cœur, échan-
crée ou bifide, et offre souvent de
chaque côté une petite division ; la
tête est large et aplatie en devant, et
les yeux ovales , entiers et souvent
convergens , au moins dans les mâ-
les. Tous ont trois yeux lisses très-
distincts ; le corselet est allongé ,
tronqué ou très-obtus postéri ure-
ment ; les ailes supérieures offient
deux ou trois cellules cubitales com-
plètes ; l'abdomen est porté sur un
très-court pédicule ; les pieds sont
courts, garnis de petites épines et
propres à fouir la terre. Les femelles
sont armées d'un aiguillon assez
fort. Ils sont très vifs et très-agiles ,
et ou les trouve sur le sable et sur
les fîpurs.
A. Trois cellules cubitales fermées.
Les genres : Palake, Lakke et Lv-
nops.
JJ. Deux cellules cubitales fermées.
LAR
Los genres : MiscoPHE, Dinète.
K. ces mots. (g.)
LARRE. Lnrra. iNs. Genre de
l'ordre des Hyménoptères , section
des Porte-Aiguillons , famille des
Fouisseurs, tribu des Larrates , éta-
bli par Fabiicius. Ses caractères
sont : ailes supérieures ayant une
cellule radiale petite , légèrement ap-
pendicée , et trois cellules cubitales ,
dont la première plus grande , la se-
conde recevant les ceux nervures
récurrentes et la troisième presque
demi-lunaire, n'atteignant point le
bout de l'aile; antennes ayant la mê-
me forme dans les deux sexes; le
second article presque en forme de
cône renversé; côté interne des nian-
ddîulcs sans saillie ni dents ; lan-
guette sans divisions latérales dis-
tinctes. Les Larres ressemblent beau-
coup aux Pompilles, tant par leurs
formes générales et leurs couleurs ,
que parleurs habitudes; ils s'en dis-
tinguent cependant par leur tête qui
est plus large, par leurs mandibules
et par leurs pâtes qui sont plus cour-
tes; ils se rapprochent oncoie plus
des Astates , mais ceux-ci sont beau-
coup plus grands et leurs mandibu-
les n'offrent joint d'éperon. Illiger
avait déjà observé que les Larres de
Fabricius ne sont point les Insectes
que Latreille nomme ainsi, avec la
plupart des entomologistes; mais les
Hyménoptères qui forment son genre
Stize. Jurine a fait aussi la même re-
marque; Fiibricius a séparé des Lar-
res de Latreille , quelques espèces
très-semblables aux autres quant à
la physionomie, mais dont la bouche
présente quelques différences; c'est
le genre Lyrops, Jurine ne l'a pas
admis. Ces Hyménoptères se trou-
vent dans les terres sablonneuses des.
pays chauds , ils affectionnent les
fleurs d'Ombellifères , et surtout cel-
les des Carottes. Les femelles piquent
fortement. L'espèce qui se troiive le
plus souvent en France et dan? le
Midi , est :
Le LaRRE ICHNECMONIFOBME ,
L. Jchneiirnoniformis , Fabr., Panz.
LAR
{Faun. Ins. Germ., fasc. 76, lab. 18,
mas.); il a près de huit lignes de long;
son corps est d'un noir obscur sans
taches : son abdomen est d'un noir
luisant avec les deux premiers an-
neaux fauves. Coqucljg^ t ( III. Icônes
Insect., deuxième dëcl|||jpl. 12, fig.
10) en a donné une bonne figure. Le
Larra cnalhema de la même plaiiche
n'en est peut-être qu'une variété.
(G.)
LARREA. BOT. rn\N. Genre de
la Décandrie Monogynie, L., appai-
tenant à la première section des Ru-
tacées de Jussieu ou aux Z3goph_yl-
lées de Brown , très -voisin des Fa-
bagelles. Il présente les caiaclèics
suivans : calice à cinq divisions pro-
fondes et inégales ; cinq pétales alter-
nes plus longs et onguiculés ; dix cta-
mincs , dont les iilels s'insèrent cha-
cun en dehors et à la base d'une
écaille bifide; ovaire sur un court
support, globuleux , marqué de cinq
sillons peu a|)parens , à cause du poil
qui couvre sa surface , à cinq loges
dont chacune renferme cinq ou six
ovules suspendus à l'angle interne ;
cinq st^-Ies soudés en un seul penta-
gone et aigu ,mais qui finissent par se
séparer et se réfléchir au sommet. Le
fruit, à cinq angles, se sépare à la ma-
turité en autant de coques indéhis-
centes, qui renferment vine graine so-
litaire par avortenient, ovoïdc-oblon-
gue jlisseetpendanle; l'embryon ver-
dâtrc est enveloppé d'un périsperme
blanc , plus épais que lui , et offre une
radicule tournée en haut. Les espèces
decegcnrc , au nombre de trois .crois-
sent dans l'Amérique méridionale,
dans les États de Bucnos-Ayres. Ce
sont des Arbri.sseaux à feuilles oppo-
sées et munies à leur base d'une dou-
ble stipule, tantôt découpées jusqu'au
pétiole en plusieurs folioles, tantôt
simples et divisées plus ou moins
profondément en deux lobes. Leurs
fleurs jaunes sont portées sur des pé-
doncules , qui, solitaires à chaque
nœud, naissent entre deux stipules.
On peut les voir toutes trois figurées
dans les Icônes de Cavanllles , tab.
ôogelôGo. (a.d. ï.)
LAR
•J25
* LARUNDA. CBUST. ( Leach. ) r.
Cyame.
LARUS. OIS. r. Mauve.
LARVA. OIS. r. Macareux.
* LARVAIRE. Larwaria. polyp.
ross. Genre appartenant à l'ordre
des Milléporées ou peut-être à celui
des Escharrées , et dont les caractères
sont : Polypier libre , cylindrique ,
percé dans son centre , diminuant de
grosseur aux deux bouts, couvert de
j)ores simples , disposés par rangées
circulaires et régulières, et composés
d'anneaux qui tendent à se détacher
les uns des autres. Defrance a établi
ce genre pour de petits corps cylin-
driques, poreux, fragdes, percés dans
leur centre, que l'on trouve fossiles
dans les couches du Calcaire grossier
descn>Irons de Paris, à Bracheux et
près de Beauvais , au milieu d'un sa-
ble quarlzeux rempli de Coquilles
analogues à celles du Calcaire gros-
sier. Ces corps ne paraissent point
avoir été adhérens et semblent être
formés d'anneaux qui tendent à se
détacher à la manière des pièces arti-
culaires de la colonne des Crinoïdes.
Leur surface externe est couverte de
pores disposés régulièrement par
rangées circulaires. Ces pores traver-
sent l'épaisseur du polypier et s'a-
perçoivent également dans l'intérieur
du canal qui le parcourt suivant sa
longueur. Ce genre renferme trois
espèces décrites par Defrance, dans
le Dictionnaire dos Sciences Naturel-
les, tom. ^5 : ce sont les Laruaria re-
liculata, limbata, merinula. (E.D..I..)
LARVES. Larva. iNs. Nom sous
lequel on désigne les Insectes dans
leur second âge ou à leur sortie de
l'oeuf. Les Chenilles et toute espèce
de Ver qui deviendra un jour Insecte
sont des Larves. L'œuf eU le premier
dtgré du développement, la Larve
rsl le second état , la nvmphc le troi-
sième et l'Insecte parfait le quatriè-
me ou dernier. Quelque variées que
soient les formes dans ces quatre
états, on reconnaît qu'elles sont dues
au développement successif des pai-
i5
226
LAR
ties , comme cela se voit dans tous les
Animaux , qu'ils soient ovipares ou
vivipares. Il nous a paru nécessaire
de présenter dans un seul et unique
cadre ces diverses périodes. Nous en
traiterons au mot Métamorphoses.
(aud.)
* LARY. mam. Nouvelle espèce du
genre Ecureuil. P'. ce mot au Sup-
plément. (ïS. G. ST.-H.)
LARYNX. ZOOL. L'anatomie hu-
maine a défini le Larynx l'appareil
de la voix, et cette définition a passé
dans plusieurs ouvrages d'anatomie
comparée , quoiqu'elle ne fût nul-
lement admissible pour une grande
partie des Vertébrés eux-mêmes.
Dans la grande classe des Oiseaux
la voix ne se produit pas à l'origine
de la traeliée-artère , mais à sa termi-
naison , et cette classe est précisément
celle dont la voix a le plus d'étendue ,
de force et d'éclat. Une autre classe,
celle des Poissons , est entièrement
mueile. On serait donc conduit, par
la définition que nous venons de ci-
ter, à supposer que l'appareil laryn-
gien manque chez les Poissons , et se
trouve transposé chez les Oiseaux.
Or , il est bien certain que le Larynx
existe chez les Oiseaux , comme par-
tout ailleurs , à l'origine de la trachée-
artère, quel que soit le liei; de la
formation delà voix; et Geoffroy
Saint-Hilaiie est parvenu à démon-
trer qu'il ne manque nullement chez
les Poissons , et que si on l'a mécon-
nu dans cette classe, c'est en partie
à cause de son développement plus
considérable. Ainsi il s'en faut bien
qu'on puisse regarder l'appareil la-
ryngien comme un organe spécial
pour 'a voix : tout ce. qu'on peut
dire , c'est qu'il offre dans un grand
noTubre, mais non dans la totalité
des Animaux , une réunion de moyens
favorables à la voix.
Nous arrivons ici à la conclusion
où nous mène toujours l'étude d'un
organe quelconque. Rien de fixe dans
l'organisation, rien de constant hors
la connexion : la forme, la fonc-
tion même sont toujours fugitives
LAR
d'un Animal à l'antre; si ce n'est
lorsqu'elles viennent à dépendre de la
connexion , comme il airive fréquem-
ment , et comme nous en avons un
exemple dans le Larynx lui-même.
Ainsi les ij««)rts de position de
cet organe liront une dépendance
de l'appareil respiratoire , et cons-
tamment , en effet, on le voit con-
courir plus ou moins directement à
la respiration; une autre fonction,
celle de la production de la voix ,
venant seulement à s'ajouter à celle-
ci , et devenant même la principale
dans certains cas, ceux particulière-
ment oii les fonctions respiratoires
du Larynx sont moins importantes et
moins directes. Geoffroy Saint-Hi-
laire a de même et tout récemment
montré qu'une grande partie des or-
ganes de l'audition n'étaient que des
organes appartenant essentiellement
à la respiration, mais tombés hors
d'usage; ainsi, les deux fonctions de
la production et de la perception de
la voix, qui s'opèrent par un méca-
nisme si merveilleux et par des ap-
pareils si admirablement combinés,
ne sont l'iui et l'autre que des fonc-
tions comme surajoutées à la respi-
ration, et exécutées par des portions
de l'appareil respiratoire , devenues
inutiles , et tombées dans les condi-
tions rudiraentaires.
Il nous suffit, dans cet article,
d'avoir démontré que le Larynx n'est
point proprement l'organe de la voix,
et qu'ainsi son existence est possible
chez les Animaux même dont la res-
piration n'est pas aérienne; et nous
nous bornerons ici à ces considérations
générales. L'histoire anatomique du
ijarynx chez les Oiseaux et chez leà
Poissons, se lie trop intimement à
celle de la trachée-artère pour que
nous puissions les séparer , sans nous
exposer ou à faire de nombreuses ré-
pétitions, ou à mettre de l'obscurité
dans notre exposition. D'ailleurs,
comme l'a dit Geoffroy Sainl-Hilaire,
et comme il suit de ce qui précède :
« En nous dépouillant de tout préju-
gé pour noua en rapporter au témoi-
gnage de nos sens , nous ne pouvons
LAS
apeicevoir dans cet organe qu'uue
première couronne de la Irachée-ar-
tère , à la vérité dans un ordre si ré-
gulier et dans un système si bien
combine, qup toutes ^os parties ten-
dent à devenir au profit de l'appa-
reil respiratoire le vestibule de celui-
ci. M A'. Trachée-Artère.
(IS. G. ST.-H.)
* LASALLIA. BOT. crypt ( Li-
chens. ) Ce genre a été consacre à la
mémoire de feu Lnsalle, jai'dinier de
Fontainebleau , par le docteur Mérat,
dans sa Flore des environs de Paris,
oîi il est ainsi caractérisé : feuille car-
tilagineuse, entière, lacuneu.^e, atta-
chée inférieurcment par une espèce
de pédicule central , portant des scu-
telles d'abord concaves , puis planes ,
à disque uni , pourvues d'un reliord
analos^uc à la croûte. Le genre Lasal-
lia corje-pond à notre genre Um-
bilicaria. V. Gyropiiorées. Une seu-
le espèce croît en France : c'est le
Lasallia puslulata , Liche/i puslulatiis ,
Linn.; Umbillcaria puslulata d'Hoff-
mann. Il abonde sur les rochers de
Fontainebleau , et dans plusieurs au-
tres localités de la France. (a. f.)
* LASGADICM. bot. than. Genre
de la famille des Euphorbiacées et de
la Monœcie Polyandrie, L., établi par
Rafinesque-Schmallz [Flor. Lmluv.,
p. ii4 ) qui l'a ainsi caractérisé :
fleurs monoïques; calice dont le lim-
be est entier; corolle nulle; fleurs
mâles off'ranl environ douze étami-
nes, dont les filets sont courts, les
anthères épaisses ; fleurs femelles
ayant un ovaire trilobé, surajouté
d'un style à trois divisions profon-
des ; capsule ovée , lisse et à trois
graines. Ce genre , adopté par Adrien
de Jussieu [Eupkorblacearum Gênera,
p. 62 ) , demande une description plus
complète du fruit et de la grnine.
Il ne se compose que d une seule es-
pèce , Lascadium lanuginosum , Raf ,
qui croît dans la Louisiane. C'est un
Arbrisseau rameuxet lanugineux sur
toute sa superficie. Ses feuilles sont
alternes , portées sur de longs pétio-
les ; ses fleurs sont terminales , les
LAS 227
mâles en grand nombre groujxieà su-
tour dune feuille qui occupe le ccn-
ti-e. (G..N.)
* LASCENO. BOT. PHAN. (Gari-
del.) Syu. vulgaire de Mjagrum pe--
renne , L. (b.)
LASER. Léaserpitintn. bot. phan.
Ce genre , de la famille des OndicUi-
fères , et de la Pentandrie Diïvnie .
Ij. , ptesen.e les caractères suivans :
calice h peine perceptible, à cinq pe-
tites dents; corolle à cinq pétales pres-
que égaux, ouverts et plies à leur
sommet de manière à paraîire échan-
crés en cœur ; diakènc ovale ou
oblong , garni de huit ailes membra-
neuses et longitudinales placées en-
tre les stries ou côtes primaires des
fruits. Les fleurs forment une om-
belle composée , grande et bien gar-
nie. Linvolucre et les involucelles
sont polyphylles. Ce genre a beau-
coup de rapports avec les Ligusiicum;
aussi a-t-on transporté réciproque-
ment et comme promené plusieuis
espèces d'un genre à l'autre. Mœnch
en a séparé le Laserpitium Siler , L. ,
pour former le ge'ire Siler qui n'a pas
été admis. Celui que Crantz et Gaert-
ner ont constitué sous ce dernier
nom a pour type Vjlngelica aquilegi-
folia , Lamk. , que plusieurs auteurs
avaient placé parmi les Laserpitium.
Sprengel {Umbell. Spec, p. <n) avait
d'abord, réuni au Cnidiu/n , sous le
nom de C. Fonlanesii , les Laseip.
peucedanoides, Desf., etZ«. atlanticum
de Poiret , m;iis dans la suiie ( in
Schult. System, f^cget. , p. .'i55)il fit
de cette Plante une espèce do Ligui,-
ticum. Le genre AcipliyUa de Fors-
\.Q<c{Char. Gen., p. i5G, tab. 68)
avait été réuni aux Lasers par Linné
fils, malgré les diff'ércnces notables
que fournissaient ses caractères.
Sprengel en a fait encore une e.-pece
de Ligusticum. V. Livèche. Après
tous ces changemens et beaucoup
d'autres qu il est inutile d'indiquer
ici , le genre Laserpitium se trouve
réduit à une quinzaine d'espèces qui
croissent presque toutes dans les pays
monlucux du midide l'Europe. Parmi
228
LAS
celles qui sont indigènes de Fiance ,
on diolingiie : le Liaserpitium lallfu-
fiuni , L. , que l'on liouvc dnns la fo*
rèt de Fontainebleau , sur le côlcaii
près de la Seine ; le Laserpitiurn Si~
1er f L. , Ombellifère dont les feuilles,
deux ou trois fois ailées, sont remar-
quables par leur longueur, et qui est
fort commune entre les fenles des
rochers des Alpes , du Jura et des
départemens méridionaux. On ren-
conlre aussi d^us les Alpes deux au-
tres espèces, L. Idrsatum , Lamk. , et
L. Prutenicuni, L., qui se distinguent
par Iclegrince de leur feuillage dé-
coupé enpinnulesexlrêmenientfines ,
pointues, trifides ou pinnatifides.
(G..N.)
LASIA. BOT. PHAN, Le genre pu-
blic sous ce nom par Loureiro {Flur.
Cuchinchin. , éd. Willd. ) doit être
réuni au Potlios. f. ce mot. (g..]S)
LASLA. BOT. CRYPT. V. Lasie.
* LASTANTHE. Lasianthus. bot.
PHAN. Genre de la famille des Ru-
biacécs , et de la Téliandrie Mono-
gynie , L., établi par le docteur Jack
{Traiisact. of tlie Linn. Soc, vol. i4,
p. 125) qui lui a donné pour carac-
tères essentiels : un calice à quatre di-
visions profondes et linéaires ; une
corolle infundibuiiforme poilue; qua-
tre étamines; quatre stigmates linéai-
res , épais ; baie à quatre noyaux. Ce
genre se compose de deux sous-Ar-
brisseaux à tleurs axillaires , à brac-
tées opposées, et à fruits en baies
bleues. Le Lasinni/ii/s cyanocarpus ,
Jack , caractérisé par ses bractées
grandes et cordiformes, croît sur la
cote ouest de Sumatra. L'autre espè-
ce , J^aslanthus attenuatus , Jack, se
dislingue par ses feuilles glabres en
dessus, et par ses bractées lancéolées.
Cet Arbri-seau est indigène de l'in-
térieur de Bencoolen.
Le nom de Lasianthus avait été
employé par Linné pour désigner un
Arbrisseau de l'Amérique septentrio-
nale , dont il fit ensuite une espèce
A'Hypencum, mais qu'il plaça défi-
nitivement dans le "enre Gordonia.
LAS
De CaudoUe ( Prodr. Syst. Viùv.
F'cget. 1 , p. .^)28) s'est servi de ce mot
pour la première section qu'il « éta-
blie dans ce genre. /^. Gordonie.
(G..N.)
LASIANTHERE. Lasianthera.
BOT. PHAN. Palisot-Beauvois (Flore
d'Oware et de Bénin, i , p. 85, t. 5i)
a décrit et figuré, sous le nom de
Lasianthera africana , une Plante
de la Pentandrie Monogynie , L. ,
sousfrutescente , sarmenteuse , dont
les feuilles sont ovales -oblongues ,
entières et cuspidées. Les fleurs sont
portées siu^des pédoncules axillaires ,
divisés en quatie ou cinq rayons iné-
gaux en ombelle et foruiant une
petite tête globuleuse; elles ont un
calice fort petit , à cinq dents , et ac-
compagné d'une ou deux petites
bractées subulées; la corolle est un
peu plus longue que le calice ; son
tube est court, et le limbe à cinq lobes
profonds , lancéolés ; cinq étamines
insérées à la base delà corolle, dont
les filets sont larges et alternes avec
les lobes de celles-ci ; les anthères
oblongues, couvertes de longs poils
blanchâtres; style court. Le î^iuit est
inconnu. L'auteur de ce genre l'avait
rapporté à la famille des Apocynées ;
mais ce rapprochement n'étant jus-
tifié par aucune considération déduite
de la structure de la fleur, De Can-
dolle {Prodr. Syst. iiniv. Regn. peg.,
t. 1, p. 636) en a formé le second
genre des Lééacées , seconde tribu
de la famille des Ampélidées. F".
LÉÉACÉES. (G-..N.)
LASIE. Lasius. tns. Genre de
l'ordre des Hyménoptères, détaché
par Fabricius du genre Fourmi , mais
que Latreille y réunit en le considé-
rant comme uue division de ce der-
nier genre. /^".Fourmi. (g.)
LASIE. Lasia. bot. crypt. (Mous-
ses.) Genve étahli parPalisotde Beau-
vois dans le Prodrome de l'OEthéo-
gamie, p. zS. 11 est caractérisé par
une coifFe velue et hérissée de longs
poils ; un opercule conique , aigu ;
seize dents simples, lancéolées , mem-
brttneuses ; une urne droite , ovale ,
LAS
à tube médiocre droit ; gaîne tu-
berculeuse enveloppée dans un pé-
richèse. Le Lasia a été créé aux dé-
pens du genre Pterygynandrum de
Bridel , qui est le Pterogonium de
Schwœgiicheii. ïcl qu'il a été con-
servé par les auteurs, le Lasia ren-
ferme cinq espèces : le L. acicularis,
Macrumitrium aciculare de Bridel ,
qui est devenu le Schlut/ieiinia aci-
cularis du mcine autour , et dont la
patrie est l'Ile-de-France ; le />. mar-
ginata do Bridel, aussi de l'Ile-de-
France ; le L. Smithii de Bridel ,
c'est le Leptodon Smithii de Molir,
Hypnum Smithii de Dickson, (a. f.)
* LASIOBOTRYS. bot. cbypt.
{Hjpoxylées.) Sprengcl et Kunze ont
créé ce genre. Il est basé sur le Do-
thidea Lonicerœ de Fries , dont il
ne semble pas devoir être séparé,
les différences qu'il présente avec
ses congénères ne semblant pas
suffisantes. V. Dothidée. (a.f.)
LASIOCAMPE. Lasiocampa. iNs.
Schranck donne ce nom à un geni-e
de Lépidoptères formé aux dépens
des Bombyx. (g.)
* LA.SIONITE. MIN. (Fucbs, Jour-
nal de Schweigger, T. XVIII, p. 286,
et ï. XXIV, p. 121.) Substance en
cristaux capillaires , trouvée dans les
fissures d'un Fer bydroxidé , dans la
mine de Saint-Jacob , près d'Amberg
(Haut-Paiatinat). Elle est composée ,
suivant une analyse de Fuchs : de 56,
56 d'Alumine; ri4, 72 d'Acide phos-
phorique et 28 d'Eau. Ce n'est pio-
bablemont qu'une variété d'hydio-
phospbate bi-alumineux ou Wavel-
lite. /^. ce mot. (g.del.)
* LASIOPE. BOT. PHAN. Genre
de la famille des Synautliérées , Co-
rymbifères de Jussiou , et de la Syn-
géuésie supertlue, L., établi par H.
Cassini (Bidl. de la Soc. philom. ,
sept. 1817 ) qui l'a ainsi caraclétisé :
involucre formé de loliolcs lancéolées
et irrégulièrement iinbriquéts; ié-
ceptacle ponctue, | laue et ajjsolu-
ment nu; calathide dont les fleurs du
centre sont nombreuses, égales , la-
LAS 229
biées et hermaphrodites ; celles de la
circonférence sur un double rang,
les intérieures non radiantes , femei-
les , les extérieures radiantes , à deux
languettes et femelles; anthères mu-
nies, au sommet et à la base, de
longs appendices ; ovaires cylindra-
cés, hérissés, surmontés d'une ai-
grette plumeuse. Ce genre a été pla-
cé, par son auteur , près du Chap-
trJia, dans la tribu des Mutisiées. Il
est remarquable par la diversité des
corolles de la calathide ; celles du
milieu du disque sont presque régu-
lières, tandis que les autres du mê-
me disque, mais plus excentriques ,
sont profondément labiées. Les fleurs
du rang intérieur delà circonférence
sont intermédiaires, par leur struc-
ture , entre celles du disque et celles
de la rangée extérieure; elles possè-
dent des rudimens d'étamines ; cel-
les-ci manquent totalement dans
les fleurs extérieures dont les corol-
les présentent deux languettes, l'une
très-longue, à peine tridentéc, l'au-
tre petite et bifide. Le style du La-
5/o/>K5 est celui des autres Mutisiées ,
c'est-à-dire divisé au sommet eu
deux languettes extrêmement cour-
tes , semi-orbiculaires.
Le Lasiopus anibiguns, Cass., est
l'unique espèce du genre. Celte Plante
est remarquable parles poils laineux
dont le collet do la racine ainsi que
la hampe sont hérissés. Ses feuil-
les radicules sont elliptiques , obtu-
S'es, légèrement sinuées sur les bords,
glabres en dessus , tomenteuses eiî
dessous. Ses fleurs foiincnt uns grau-
do calathide terminale, jaune dans
le centre et orangée à la circonfé-
rence. Sonnerai Ta recueillie au cap
de Bonne-Espérance, et l'a nommée
avec doute , dans lllerbier de Jus-
sieu , Arnica cracea; mais celle dé-
nomination paraît être erronée.
LASIOPËTALE. Lasiop^iahun.
BOT. PHAN. Genre établi par Smith
{Lin. Sac. Trans.,^, p. 216), d'abord
placé dans la famille des Ericinées
puis rapproché des Rhamnées , mais
qui aujourd'hui fait partie du groupe
(les Lasiopétalëes ilans la famille des
Buttnériacées. Gay , dans son Me'-
moirc sur les Lasiopétalëes , a limité
les caractèi es du genre qui nous oo-
cupe; et plusieurs espèces qui y
savaient été rapportées, sont devenues
les types de deux genres nouveiuix ,
sous les noms de Tliomasia et de Se-
riiigia. Nous allons donc exposer les
carnctères du genre Lhisiopétale , tels
qu'ils ont été donnés par cet habile
observateur. Ce sont des Arbustes
peu élevés, à rameaux effilés. Leurs
feuilles, dépourvues de stipules , sont
alternes , péliolées , linéaires, allon-
gées, entières, à bords roulés en
dessous , ayant la face supérieure
glabre et l'inférieure pubescenfe. l^cs
fleurs sont disposées en épis ou on
grappes opposées aux feuilles. Chacu-
ne d'elles porte une bractée tripartite
et persistante appliquée contre son
calice. Le calice est coloré , pétaloï-
de, persistant, subcampanulé , à cinq
divisions. La corolle se compose de
cinq pétnlcs très-petits et presque
glanduliformes. Les étamines, au
nombre de cinq, ont leurs fdets li-
bres ; leurs anthères ovoïdes , allon-
gées, à deux loges s^ouvrant chacune
par une petite fente terminale. L'o-
vaire est simple , sessile , à trois loges
contenant chacune deux ovules re-
dressés, attachés à la partie inférieu-
re de l'angle interne. Le style est
court et se termine par un stigmate
trilobé. Le fruit est une capsule re-
couverte par le calice persistant ; elle
est à trois loges et à trois valves dont
les boi'ds rentrans forment les cloi-
sons.
Ce genre ainsi caractérisé ne ren-
ferme plus que deux espèces, l'une et
l'autre originaires de la Nouvelle-
Hollande , savoir : Lasiopetalum fer-
rugineum , Smith , et L. parvlfiorum ,
Rudge.
Le Lasiopetalum ferruglneum ,
Smith , Gay , Las., 16 , t. 3, est très-
fréquemment cultivé dans les jardins.
C'est un Arbuste de trois à cinq pieds
d'élévation , qui croît dans différentes
parties des côtes de la Nouvelle-
lioHandc. Ses feuilles sont alternes.
LAS
quelquefois très-rapprochées et com-
me opposées, linéaires, lancéolées,
aiguës , très-entières , à bords réflé-
chis , glabres en dessus , tomenteuses
et ferrugineuses à leur face inférieure,
longues d'environ trois à quatre pou-
ces , larges de quatre à cinq lignes.
Les fleurs sont blanchâtres, disposées
en épis opposés aux feuilles. Cette
espèce se cultive dans la terre de
Bruyère. Elle doit être rentrée dans
l'orangerie pendant l'hiver.
Parmi les diverses espèces d'abord
rapportées à ce genre, quatre appar-
tiennent aujourd'hui au genre Tho-
masia de Gay , savoir : Lasiopetalum
purpureum. Ait.; Lasiop. solana- ■
ceum, Sims; Lasiop. triphyllurn, La-
bill. , et Lasiop. quercifulium , An-
drews. Une autre constitue le nou-
veau genre Seringia du même au-
teur , c'est le Lasiopetalum arbores-
cens d'Alton. F'. Seringie et Tho-
MASIE. (A.R.)
* LASIOPÉTALËES. bot. phan.
Section ou tribu établie par Gay
(Méjp. Mus. T. Tii) dans la famille
des Byttnériacées , et qui se compose
des genres Seringia , Lasiopetalum ,
Tliomasia , Guichenotia et Kerau-
drenia. V. Byttnékiacées. (a.r.)
*LASIOPOGON. BOT. PHAN. Gen-
re de la famille des Synanthérées, Co-
rymbifères de Jussieu , et de la Syn-
génésie superflue, L., établi pnr Cas-
sini(Bull. de la Soc. philom., mai
1818) qui l'a ainsi caractérisé : in-
volucre formé d'écaillés presque sur
un seul rang, appliquées, linëai-
les , coriaces , membraneuses sur les
bords , surmontées dun appendice
étalé, très-obtus, scarieux , luisant
et coloré ; quelques bractées folia-
cées, dont le sommet est arrondi ou
tronqué , forment une sorte de se-
cond involucre extérieur ; réceptacle
plane , nu et fovéolë ; calathide dont
les fleurs centrales sont en petit
nombre , régulières et hermaphrodi-
tes , celles de la circonférence sur
plusieurs rangs , nombreuses , tubii-
leuse* et femelles ; ovaires ovoïdes
un peu comprimés, très - glabre* ,
LAS
surraontés d'une aigrcUc donl les
poils sont excessivement pluineux.
Ce dernier caractère est ce qui dis-
tingue surtout le Lasiopogon du Gna-
phatiitm , dont il est très-voisin. La
Plante sur laquelle ce genre a été
constitué fut décrite et figurée par
Desfbntaines (/7or. allant. T. ii , p.
267, I. 23i), sous le nom de Gna-
phalium muscoides.Ca.ssini l'a nom-
mée Lasiopogon lanatum. Elle est
herbacée, toute couverte de poils
laineux ; sa tige est Irès-courte , grê-
le , filiforme , laineu^e supérieure-
ment, garnie de feuilles alternes,
sessiles, linéaires, spatlnilées et très-
entières; ses fleurs sont solitaires au
sommet des ramuscules. Elle a été
trouvée dans le royaume de Tunis.
(G..N.)
* LASIOPTERA. bot. phan. Les
Thlaspi campestre et hirtum, L,, ont
été séparés , sous ce nom générique ,
par Audrzeiowski. Brovpn et De Can-
dolle ont placé ces deux Plantes parmi
les Lepidium. V. ce mot. (g..n.)
LASIOPYGE. Lasiopyga. mam.
Division proposée par Illiger dans le
genre Guenon. Elle était caractérisée
principalement par 1 absence des cal-
losités aux fesses, comme l'indique
le nom même de Lasiopyge, et cepen-
dant renfermait avec la Guenon Doue
qui seule mérite ce nom , d'autres es-
I^èces ; aussi ce genre , fondé d'ail-
eurs sur un caractère sans importan-
ce , n'a-t-il pas été adopté. V. Gue-
non. (IS.G.ST.-H.)
* LASIOSPERME. Lasiosper-
mum. BOT. PHAN. Genre de la famille
des Syuanlliérées , Corymbifères de
Jussicu , et de la Syngénésie super-
flue, L. , établi par Lagasca (Gen.
et Sp. Plant., p. 3i) et adopté par
Cassini avec les caiactères suivans :
involucre hémisphérique formé d'é-
cailles régulièrement imbriquées ,
appliquées , ovales ou oblongues ,
très-obtuses, coriaces, membraneu-
ses sur les bords ; réceptacle légère-
ment plane , garni de paillettes oblon-
gues, lancéolées; calalhide dont les
fleurs centrales sont nombreuses, ré-
LAS «5i
gulicrcs, hermaphrodites; celles de
la circonférence non radiantes , sur
un seul rang, en languettes, et fomel-
les; akènes subglobuleux, hérissés
de longs peils et dépourvus d'aigrei-
te. Cassini place ce genre dans la
tribu des Anthéniitlées , près de 1'^/-
iiacyilus dont il difièrc par ses fruits
hérissés de longues .soies. Le Lasio-
spermitm pedi/HCularc , Lagasc, San-
tolina eriosperma , Pers., est l'unique
espèce de ce genre. Cette i'iante her-
bacée a une tige rameuse , haute de
trois à quatre décimètres ; ses feuil-
les sont sessiles, linéaires et bipiu-
nées; ses calathides sont très-petites,
jaunes et solitaires au sommet de la
tige et des rameaux. Elle est origi-
naire de certaines montagnes de l'I-
talie.
Fischer (Catalogue du jardin de
Gorenki, 1812) a indiqué un autre
genre de Synanthérées sous le nom
Ae Lasiopermum. C'est le Lasiospo/a
de Cassini. P^. Lasiospore. (g..n.)
* LASIOSPORE. Lnsiospora. jîot.
phan. Ce genre de la famille des Sy-
nanthérées, Chicoracées de Jussieu ,
et de la Syngénésie égale, L., a été
indiqué par Fischer (Catalogue du
jardin de Gorenki , 1812} sous le nom
de Lasiospermum ; mais comme La-
gasca a emplové la même dénomi-
nation pour un genre dont il a de
plus donné les caractères , Cassini a
cru convenable de modifier le nom
imposé par Fischer en celui de La-
siospora. Voici les caractères qu'il
lui a imposés : involucre presque cy-
lindracé ou campanule, forméd'écail-
les appliquées et disposées sur deux
rangs, les extérieures courtes, ova-
les, lancéolées, coriaces, supérieu-
rement appendiculées , les intérieu-
res longues , lancéolées , carénées sur
le dos , membraneuses sur les bords;
réceptacle plane, fovéolé, absolu-
ment nu; calathide dont les demi-
fleurons sont étalés en forme de
rayons , nombreux et hermaphro-
dites ; akènes légèrement stipités ,
oblongs , cylindracés,non prolongés
en un col, munis de côtes longilu-
23a LAS
dinales , hérissés de très-longs poils
laineux, simples et appliqués, sur-
montés d'une aigrette plumeuse. Ce
genre lient le milieu entre le Scur-
zonera et le Gelasia; il a l'aigrette
du premier el rinvoiucre du second ;
mais la principale difFérence réside
dans les longs poils qui couvrent ses
fruits.
Les Scorsonera ei'wsperma et en-
slfolia de Marshail-Bieberstein , Tl.
Taur.-Cauc, et Scorzonera hlrsuta ,
D. G., FI. Fr., sont les espèces ad-
mises par Fischer dans son génie
Lnsiospermum. Cassini lésa nommées
Laslospura angustifulia , ensifolia el
hiisuta; il leur a }oint le Scorzonera
cretica de Willdenow, sous le nom
de Laslospura cretica. Les deux pre-
mières croissent daus le Caucase et
dans les régions comprises entre cette
chaîne et la mer Caspienne; la troi-
sième habite les lieux pierreux du
midi de l'Europe ; eniiu la quatrième
a été trouvée daus l'île de Crète par
Tourneforl. (G..N.)
* LASIOSTÊME. Laaiostemum.
BOT. PHA.N. Gtnie delà famille des
Kutacées , section des Cuspariées,
établi par Nées d'Esenbeck et Mar-
tius dans leur travad sur le groupe
qu'ils nomment Fraxinellées ( ^Ict.
Ciir. nat. Bonn., 1 1 , p. 149). Ce gen-
re ofïre pour caractères : un calice
monosépale, à cinq divisions piofon-
des , aiguës et étalées; une corolle
campaniforme , tonnée de cinq pétales
libres; cinq étaniincs hypogynes , al-
ternes avec les pétales , dressées ,
presqu'égalcs, trois seulcïiieut étant
fertiles cl antliérilëres, deux autres
stériles et privées d'anthères. Ovaire
hémisphérique , à cinq lobes , entouré
par un disque hypog^ne ; style tili-
foruie , tciminé par un stigmate très-
petit, obtus. Le fiuit se compose de
cinq carpelles ou coques mouosper-
nies.
Ce genre ne renferme qu'une seule
espèce , Laaio&lemurn sylvestre , Nées
et Mart., loc. cit., t. 26. C'est un Ar-
bre ou uTi Arbrisseau à feuilles alter-
nes, pétiolées, composées de trois fo-
LAS
lioles digitées , glanduleuses et ponc-
tuées, et à fleurs disposées en grap-
pes simples, longues et pédonculées.
Il a été rapporté du Brésil par le
piiucedeNeuwied. Auguste de Saint-
Hilaire , dans son travad sur les R.u-
tacéps(Mém. Mus.,x, p. ô8oet suiv.),
ayant examiné avec un grand soin les
difFérens genres mentionnés par Nées
et Martius dans leurs Fraxinellées,
a prouvé que leur genre Liosioste-^
rnurn était une véritable espèce de
Galipea qui devait retenir le nom de
Galipea sylueslris , et se placer entre
les G.fehrifuga et G. helcrophylla. V.
Galipea. (a, r.)
LASIOSTOMA. bot. phan. Schre-
ber appelle ainsi le genre Rouhamon
d'Aublet qui est une véritable espèce
du genre btrychnos. /"'. Vomiquier.
(A.R.)
LASS. BOT. PHAN. Le genre Fa-
vonia de Cavanilles avait été désigné
sous ce nom usilé au Sénégal, par
Adanson. V. Pavonib. (g..n.)
*LASTRÉE.Z-a5/Aœû!.BOT.CRYrT.
{Fougères.)^Q\.\?, avons, dans ce Dic-
tionnaire (T. VI, p. .^88), proposé réta-
blissement de ce genre, en le dédiant à
Delastre de Châtellerai^t , botaniste
rempli de sagacité, auquel nous de-
vons des observations microscopiques
parfaitement bien faites el de la plus
haute importance. Il doit faciliter l'é-
tude de ces nombreux Polypodes entre
lesquels il devenait indispensable d'é-
labbr des coupes , et dès qu'on en aura
saisi les caractères , il paraîtra des plus
na turels dans la famille des Polypodia-
cées , telle que nous la circonscrivons.
kSa fi uclification consiste en sorespar-'
faitemeut nues , c'est-à-dire dépour-
vues d'induse quelconque , et consti-
tuées par des paquets arrondis, im-
plantés sur les nervures des pinuules,
mais jamais à leur extrémité. Daus le
genre Voly podium , au contraire , de
tels paquets sont constamment ter-
minaux, c'est-à-dire qu ils se déve-
loppent à l'extrémité d'une nervure
fructifère et toute particulière , plus
courte que les nervures stériles. De
cette différence d'implantation des
LAS
soies qui pourra paraître un carac-
tère bien léger à certains botanistes
qui n'y aurout pas réfléchi, résulte
cependant une organisation totale-
ment différente dans les Végétaux
où nous la faisons remarquer. En
effet, que l'on considère un Poly-
pode , selon notre déiîuilion , on y
trouvera des nervures stériles dispo-
sées en un réseau particulier, s'anas-
tnmosant les unes aux autres, qui pré-
sentant conséquemment vers le bord
des frondes une limite au parenciiy-
mecelluleux, ne lui permettent guère
de s'exlravaser , s'il est permis d'em-
ployer cette expression , pour varier
à l'infini la lornie de.-^ frondes. Il
arrive ici ce qui a lieu chez certaines
Phanérogames , oii les nervures limi-
tent les feuilles comme condamnées
à demeurer entières ou à se lober
tout au plus , ainsi que dans les Pas-
siflores par exemple , oii lorsque le
parenchj'ine tend à se répandre en
dehors des nervures, celles-ci le con-
tiennent et le gcnenl au point de pro-
duire ces avortemeus par lesquels Je
feuillage de certaines espèces présente
des formes si bizarres. Les Poîypodes,
soumis aux mêmes lois , ont , en gé-
néral , leurs frondes entières , lobées
ou tout au plus pinnatifides ; ils n'en
ont guèi-e de tripinnées que lorsque
la pinnule stipilée représente la ré-
pétition de la fronde entière. Ce ré-
seau de nervures stériles contient,
entre certaines de ses mailles , une
nervure simple , s'échappant d'un an-
gle des anastomoses et portant à son
extrémité qui n'aboutit à aucune au-
tre, la friictihcation terminale, ce
qui représente un pédoncule axil-
laire. iJans lesLastiées, au contraire ,
les neivui es sont ou simples , ou al-
ternes , mais libres par leur extrémi-
té , jamais anastomosées, et consé-
quemment ne formant nul réseau li-
mitant, qui force le parenchyme cellu-
laire à se renferinei dans des circons-
criptions délcrmiuantes de la forme.
Aussi peut-il s'étendre librement le
long de ces nervures indépendantes
ellesaccompagiicr, au point quenulic
des deux parties constitutives de la
LAS
335
fronde n'apportant le moindre obs-
tacle à son développement, celle-ci
peut varier à l'infini ; c'est consé-
quemment parmi les Lastrées que nous
trouvons presque tous les Polypodes
bipinnés , tripinnés et décomposés de
nos prédécesseurs. On n'y voit jamais
denervui-es dont l'extrémité supporte
les sores et qui représentent un pé-
doncule ; on pourrait dire que la fruc-
tification est fixée aux ramules même
de la Plante. En effet les sores des
Lastrées se trouvent vers le milieu
des nervures indifféremment.
Les espèces de Lastrées sont fort
nombreuses; celtes que produit l'Eu-
rope sont VOreupteris , le Thelipteris ,
le Phœgopteris , le Dryopteris et le
Calcarea. Parmi les exotiques, nous
citerons celle que , d'après Linné, on
nomma Poiy podium uititum , et deux
belles espèces dont l'une nous a été
communiquée par Poiteau et l'autre
par Balbis. i". Laistrœa Poitcana, à
fronde bipinnatifide; pinnulcs se-
condaires légèrement recourbées en
croissant, libres seulement vers leur
extrémité , connées et unies par leur
base au point de n'y être distinguées
que lorsqu'on regarde la Fougère i
travers le jour. Les nervures tertiai-
res supportent les fruits vers le mi-
lieu de leur longueur , elles sont par-
faitement simples, opposées et légè-
rement arquées. Cette espèce, origi-
naire de la Guiane , est une belle
Fougère , large , longue , du moins
les échantillons que nous avons vus
ont de deux à trois pieds ; ils sont
d'un vertsombre. 2". Lastrœa Balbi-
5iû/ia;N.,àslipelong(dehuit à quinze
pouces) , nu , tétragone , sulqué sur
une ou deux de ses faces; fronde suh-
quinquangulaire , bipinuée; pinnules
primaires opposées; pinnules se-
condaires alternes, les inférieures
pinnatifides, les supérieures cou-
ilueutes ou simplement profondé-
ment dentées, à divisions aiguës;
nervures tertiaires opposées, les qua-
ternaires alternes , dont la première ,
et rarement la seconde , supportent ub
f)etit paquet de sores vers le milieu de
eur étendue. Cette espèce élégante et
334 L.iT
d'un beau vert se trouve dans les An-
tilles ; elle pourrait bien être le Poly-
podium porloricence de Sprengel, qui
n'est pas tellement propre à Porto-
Rico que ce nom puisse être adopté.
LASYNÉMA. bot. phan. PourZ-j-
sinema. V. ce mot. (g..n.)
* LATA. BOT. PHAN. On ne sait à
quoi rapporter le fruit de la Guiane
mentionné sous ce nom par l'Ecluse,
et que ce botaniste a fait connaître
dans son ^.ro/fca. (u.)
LAÏANIER. Latania. bot. phan.
Ce genre, de la famille des Palmiers
et de la Diœcie Monadelphie , L. , se
reconnaît aux caractères suivans : ses
fleurs sont dioïques. Les fleurs mâles
sont enveloppées dans une spathe
formée de plusieurs folioles imbri-
quées. Le spadice est rameux; cha-
que rameau , environné à sa base d'u-
ne écaille spathiforme, se divise à son
sommet en plusieurs épis ou chatons
cylindriques, écailleux. Chaque écail-
le porte une fleur à son aisselle. Le
calice est sessile, à six divisions pro-
fondes , dont trois extérieures plus
courtes ; les étamines sont au nombre
de quinze à seize , ayant leurs filets
monadelphes réunis en un tube
épais, et leurs anthères oblongues et
biloculaires ; le fruit globuleux , un
peu charnu, contenant tiois noyaux
triangulaires. La graine renferme un
endosperme corné , plein , contenant
un très-petit embryon placé dans sa
partie supérieure. Gaertner a décrit
ce genre sous le nom de Cleophora.
Mais le nom de Latania donné par
Commerson et adopté par Jussieu et
par Lamarck,doit être préféré comme
étant le plus ancien.
Ce genre se compose de deux ou
trois espèces originaires des îles de
France et de Mascareigne. La pre-
mière qui ait été connue est le La-
'ï'ANiER DE Bourbon , Latania borbo-
/«Cû, Lamk., Dict. C'est un Pabnier
dont le stipe cylindrique droit , assez,
élevé, se couronne d'une belle touffe
de grandes feuilles pétiolées, palmées
en forme d'éventail; les folioles sont
LAT
nombreuses , roides , ensiformes , ai-
guës, glauques, pubescentes sur leur
côte longitudinale et souvent pliées
en deux suivant leur largeur. Cette
espèce croîtaux lieux maritimes et sa-
blonneux de Mascareigue. Il est très-
probable que le Latania chinensis de
Jacquin,Fi'8gm. Bot., i, p. 16, t. 1 1 ,
f. 1, est la même espèce. On en con-
naît encore deux autres , savoir : 1*
Latania rubra , Jacq. , loc. cit., t. 8 ,
que Gaertner a décrit et figuré sous
le nom de Clophora lontaroides {De
Fr. et Sem. , 2, p. i85, t. 120 , f . 1 ) ;
2° et Latania Comrnersonii, Sprengel.
(A.U.)
LATAX. MAM. Syn. de Loutre, (s.)
* LATÉPORE. Latepora. polyp.
Foss. Genre de l'ordre des Tubipo-
rées, dans la division des Polypiers
entièrement pierreux , établi par Ra-
finesque dans le Journal de Physique
(1819, tom. 88, 429) pour des corps
pierreux , composés de tubes cloison-
nés; cloisons à plusieurs rangs régu-
liers de porcs latéraux. L'auteur n'en
mentionne qu'une espèce , le Latepo-
ra alba, dont le nom indique la cou-
leur, qui a ses tubes soudés , lisses , à
cinq ou six côtés, et qu'il a découver-
te uansles Etats-Unis d'Amérique.
(E.D..L,.)
LATÉRALISÈTES ou CHÉLO-
TOXES. i.vs. Duméril nomme ainsi
une famille de Diptères dont les ca-
ractères sont d'avoir le suçoir nul o i
caché , une trompe rétractile dans
une cavité du front , des antennes
avec un poil isolé , latéral , simple ou
barbu. Cette famille comprend vine
grande partie des Diptères athérlcè-
rcs de Latreille. (g.)
LATÉRIGRADES. Lateiigradœ .
ARACHN. Tribu de l'ordre des Pul-
monaires , famille des Dipneumones ,
établie par Latreille et ayant pour
caractères : les quatre pieds anté-
rieurs toujours plus longs que les
autres, tantôt la seconde paire sur-
passant la première , tantôt les deux
presque de la même longueur. L'A>-
nimal les étend dans toute leur lon-
gueur , ainsi que les quatre autres , et
LAT
peut marcher de côlé, à reculons oii
on avant. Les mandibules de ces Ara-
iicides sont ordinairement petites et
leur crochet est replié transversale-
ment. Leurs yeux sont toujours au
nombre de huit, souvent très-iné-
gaux et formant , pnr leur réunion ,
un serment de cercle ou un crois-
sant; les deux latéraux postérieurs
sont plus reculés en arrière ou plus
rapprochés des bords latéraux du
corselet que les autres. Les mâchoi-
res sont , dans le grand nombre, in-
clinées sur la lèvre. Le corps est d'or-
dinaire aplati , en forme de Crabe ,
avec l'abdomen grand, ariomli ou
triangulaii-e.
Ces Araignées portent le nom d'A-
raignées-Crabes, parce qu'elles mar-
chent souvent à reculons ou de côté
comme ces Crustacés ; elles se tien-
nent tranquilles , les pieds étendus
.'^ur les Végétaux; elles ne font point
de toiles , et jettent simplement quel-
ques fils solitaires tendant à arrêter
leur proie, sur laquelle elles se jet-
tent; elles se forment une habitation
entie les feuilles , dont elles rap-
prochent, contournent et fixent les
boi'ds avec de la soie. Leur cocon est
orbiculaire et aplati , et elles le gar-
dent assidûment entre quelques feuil-
les jusqu'à la naissance des petits.
Cette tribu se compose des genres
Thomise , Philodrome , Micromate et
Stënélope. A . ces mots. (g.)
* LATHAGRIUM. eot. crypt.
[Lichens.) Acharius a donné ce nom a u
cinquième sous-genre de son genre
Collema. Il est ainsi défini : thalle fo-
liacé ; lobes membraneux , larges , lâ-
ches , nus , d'une couleur verte noi-
râtre. Les Collema uigtesccns , Jlacci-
dum, derrnatlnum, etc., rentrent dans
ce sous-genre. P'. Collema. (a. f.)
LATHRjEA. eot. phan. r. Clan-
destine.
LATHROBIE. Lathrohium. tns.
Genre de l'ordre des Coléoptères ,
section des Pcntamères , famille des
Brachélytres , tribu des Fissilabres,
établi par Giavenhorsl , et ayant
LAT âS5
pour caractères • tête entièrenicnt
dégagée et distinguée du corselet par
un étranglement en forme de col ;
labre profondément échancré ; pal-
pes filiformes, termines brusquement
par un article beaucoup plus petit
que le précédent, pointu, souvent
peu distinct, les maxillaires beau-
coup plus longs que les labiaux ; an-
tennes insérées au devant des yeux ,
en dehors du labre et près de la base
des mandibules ; tarses antérieurs
dilatés.
Ces Insectes , qui ont les plus
grands rapports avec les Staphylins
proprement dits , s'en distingueut par
1 insertion des antennes ctpar la forme
du corps ; ils s'éloignent des Pœdè-
rcs , auxquels ils semblent réunir les
Staphylins, par la forme du labre
qui n'est pas échancré dans ceux-ci ,
et par leurs palpes. Les Lathrobies
vivent sous les débris de matières
animales et végétales , sous les pier-
res et dans les lieux frais et humi-
des ; ils se nourrissent de débris de
Végétaux et d'Animaux , sont très-
agiles et fuient en relevant leur ab-
domen comme pour en menacer leur
ennemi. Dejean (Cat. des Col., p. 24)
mentionne vingt-sept espèces de ce
genre; elles sont toutes propres à
l'Europe; la plus commune à Paris
est :
Le Lathrobie allongé , L. eloii-
gatiim., Grav. (Col. Micropt., p. 55),
Lair. ■,Sfa])/iilinus elongatus, Lin . ; Fœ-
derus elongatus, Fabr., Panz.(7''a««.
Ins. Germ.y fasc. g, fig. 12 ). Il est
noir, brillant; les élytres sont d'un
roux sanguin à leur extrémité; les
pâtes sont d'un roux pâle. V., pour
les auti'es espèces, Gravenhorst {loc.
cit.), Fabricius , Olivier, etc. (g.)
LATHYRIS. EOT. phan. Nom
scientifique de la grande Enurge ,.
espèce du genre Euphorbe, f^. ce
mot. (b.)
* LATHYRUS. bot. phan. r\
Gesse.
LATIALITE. min. (Gismondi.)
Même chose qu'Haiiyne. /^. ce mol.
(B.)
336 LAT
LATIRE. Latirus. moll. Démem-
brement des Fuseaux établi à tort eu
genre par Monlfoil (Conchyl. Syst.
T. II, p. 53i) , sur le simple caractère
d'un ombilic iufundibuliforme, plus
grand qu'il ne l'est ordinairement
dans les Fuseaux. /^. ce mot. (d. .H.)
LATIROSTRES. ois. Famille de
la méthode de Vieillot , qui comprend
les genres Spatule et Savacou. f^. ces
mots. (DR..Z.J
* L.\TONIE. KEPT. OPH. Espèce
d'Elaps de Daudin. /^.Vipère, (b.;
* LATOSATIS. liOT. phax. Du
Pctit-Thouars ( Hist. des Orchid, des
îles australes de l'Afriq. ) a nommé
ainsi une espèce de son genre Sator-
cAis, laquelle , dans le langage lin-
néen , serait nommée Satjriurn lati-^
folium. Cette Orchidée est indigène
de l'île de Mascareigue , et elle est fi-
gurée par l'auteur {loc. cit., t. loj.
(G..N.)
LATRIDIE. Latridius. ixs. Genre
de l'ordre des Coléoptères , section
des Télramères, famille des Xylo-
phages, tribu des ïrogossita ires, éta-
bli par Herbst , et dont les caractères
sont : palpes très-courts , les maxil-
laires très-peu saillans ; mandibules
petites, point saillantes; antennes
notablement plus longues que la tète ,
composées de onze articles , flont le
second est plus grand que les sui-
vans ; massue des antennes de trois
articles; articles des tarses entiers;
corps étroit et allongé. Ces ln~ectes
sont en général très- petits ; leur corps
est étroit en devant et s élargit jus-
qu'à la partie postérieure de l'abdo-
jnen. Ils diffèrent des Sjlvanus de
Latreille par leurs antennes, par les
formes du corps; ils s'éloignent des
Méryx du même par les palpes maxd-
lairesGui sont saillans dans ceux-ci.
Ces Insectes vivent sur les vieux
bois, sur les murs, dans 1 intérieur
des maisons. Us ont été placés, p^r
Pavkull et Fabricius , parmi les Der-
niestes, et parmi les Ips par Olivier.
Dejean (Gat. des Col., p. 102) en
mentionne douze espèces : la plus
LAD
commune de celles qui se trouvent à
Paris est :
Le L.VTRIDIE DES FENÊTRES. , L.
Jenestralis. , Laîr. ; L. /ongicornis ,
Herbst (Col. 5 , tab. 44 , fig. 1). Il est
d'un fauve obscur, pubescent,avccles
antennes et les pieds fauves; la poi- '
trine et l'abdomen sont noirâtres; le
corselet est plus étroit, arrondi pos-
térieurement , avec une fossette au
milieu ; les élytres sont striées; les
stries sont formées de points enfoncés
et alignés. Olivier l'a décrit (Col., t.
2, n^' 18 , pi. 3 , fig. 21) sous le nom
d'Ips enfoncé. (g,)
LATRODEGTE. Latrodectus.
ARACHN. Nom donné parWalkenaerà
un genre d'Araignée, que Lalreille
réunit au Théridion. y. ce mot. (g.)
* L.\TRDNCULI. foss. Selon De-
france, c'est le nom que Luid a doupé
à des espèces de vertèbres fossiles qui
ont à peu près la forme des dames de
trictrac. (a. b.)
LAU. pois. L'un des noms vulgai-
res du Zeus Faber. V. TA^. (b.)
LAUDANUM, bot. phan. Pour
Ladanum. /^. ce mot. (b.)
* LAUGÈLE. POIS. La Vandoise ,
espèce d'Able , porte ce nom dans sa
jeunesse eu quelques cantons, (b.)
LAUGÉRIE. Laugeria. bot. phan..
Ce genre, de la famille des Rubiacées
et de la Pentanririe Monogynie , L., a
été établi par Jacquin [Am., 64, t.
177); mais , suivant Schrader, Per-
soon et Kunth , il ne diffère pas sen-
siblement du Guettarda et doit y être
réuni. En effet, les seules différences
qui ont été signalées entre ces deux
genres consistent dnus le nombre des
divisions de la corolle , des étamines
et des loges du noyau , caractères
d'une faible importance dans la vaste
famille des Rubiacées. P^. GuET-
tarde. fA.R.)
LAU.MONITC. MIN. Zéolithe ef-
ûorescenle , Zéolithe de Bretagne.
Substance minérale d'un blanc légè-
rement nacré , tendre et fragile, pe-
sant spécifiquement 2, 3, et divisible
en prismes rhomboidaux d'environ
86° 3o', dont la base est inclioée sur
l'arclc aiguë (le ii5° 3o'. C'est un si-
licate double d'Alumine et rie Chaux,
avec lîau ; contenant en poids 32 par-
ties d'Alumine , 52 de Silice, g de
Chaux, et 17 d'E^u. Elle donne de
l'Eau par la calcinalion, et se ré-
sout en gelée dans l'Acide nitrique.
Ses cristaux sont susceptibles de s'al-
térer par leur exposition à l'air , et
finissent même par tomber en pous-
sière. Au chalumeau, ils se boni souf-
flent en commençant à fondre, et
donnent un émail blanchâtre qui par
un feu prolongé se li an -forme en un
verre demi-transparent. Ses formes
les plus ordinaires sont le prisme pri-
mitif, et le même terminé par des
sommets dièdres ou modifié sur les
arêtes latérales. Ses variétés de struc-
ture sont la bacillaire, la lamellaire
et Taciculaire. Ce Minéral a été ob-
servé pour la première foi» par Gillet
de Laumont , dans la mine de Plomb
d'Huelgoëten Bretagne, dont le filon
traverse un terrain lutermédiaire. On
la trouve aussi avec la Chaux phos-
phatée limpide au Sainl-Gothard ,
dans la Wacke à Schemnitz en Hon-
grie et dans les Roches amygdaloïdes
du Vicentin , de Fcroë, d'Irlande et
d'Ecosse. (g. BEI..)
* L\VS-\.YE.Launœa. bot. phan.
Genre de la famille des Synaiithé-
•rées, Chicoracées de Jussieu , et de
la Syngénésie égale, L., établi par
H. Cassini (Dlct. des Sciences Nat.,
t. 25, p. 02 ij qui la ainsi caractéri-
sé : involucre formé de folioles régu-
lièrement imbiiquées , appliquées,
obtuses au sommet, membrautuses
sur les bor.'.s, les ex'.éneures ovales
el les intérieures oblongues ; récepta-
cle I lane et nu ; calathide dont les
demi-fleurons sont au nombre de
douze envii on et hermaphrodites ;
akènes (non encore raùrs) très-allon-
gés, non sensiblement amincis vers
le haut , pourvus d'un bourrelet api-
cilaire pubescent , et surmontés d'une
longue aigrette composée de poils
très-légèreraent plumeux à leur par-
LAU
20)
tie supérieure. L'auteur de ce genre
l'a placé entre le Picridium et le
Sunchus, en faisant observer que cette
place est encore incertaine , puisque
ses caractères essentiels distinctifs ne
sont établis que sur des fruits non
parvenus à l'état de maturité. Le
Launœa bellidifolia , H. Cass., est
1 unique espèce du genre. Cette Plan-
te a été recueillie à Madagascar, par
Commer>on. Elle est herbacée , en-
tièrement glabre; sa tige, couchée ho-
rizontalement, est simple, très-lon-
gue , grêle , pourvue d'articulations
îrès-éloignées les unes des autres ,
et à chacune desquelles existent deux
petites feuilles en forme d'écaillés ,
exacîement opposées. Dans l'aisselle
de lune de ces petites feuilles, naît
un rudiment de rameau portant une
rosette d'environ cinq feuilles inéga-
les et analogues à celles du Bellis
pereunis , L. Dans l'aisselle de l'autre
petite feuille ou bractée squammifor-
me, s élève un rameau pédonculifor-
me , garni d'écaillcs el terminé par la
calathide. (&..>'.)
LAUPAiSKE ou PANKE. bot.
PHAN. (Feuillée.) Syn. du Francoa de
Cavanilles. (b.)
* LAUPÉ. bot. PH.4N. Nom de
pays du genre Godoya de la Flore du
Péi'ou. (b.)
LAURÉLIE. Laurelia. bot. phan.
Jussieu a nommé ainsi le genre Paio-
iiia de Ruiz et Pavon, parce qu'il exis-
tait déjà un autre genre dédié à Pa-
von par Cavanilles. Ce genre Laure-
lia appartient à ia famille des Moni-
miées et à la Monœcie Dodécandrie,
L. liCS fleurs mâles et. les fleurs fe-
melles réunies pèle-mèie sont pédon-
culëes el forment des grappes courtes
et iixillaires. Elles se composent d'un
calice ou plutôt d'un involucre mo-
nosépale , campanule, très-évasé et
presque plane dans les fleurs mâles,
oii il se divise supérieiirementenune
(iixaine de lobes réguliers el disposés
sur deux rangs; dans les fleurs fe-
meilesilestplusallongé , se^ divisions
sont beaucoup plus nombreuses ,
très- inégales , disposées sur quatre
238
LAD
ou cinq rangs. Les étamines sont au
nombre de quinze, ayant la plus
gi-ande analogie avec celles des Lau-
riers; leurs filets sont courts, épais,
munis vers leur base d'une grosse
glande sur chacun de leurs côtés;
leur anthère est cordiforme, allongée,
introrse, à deux loges s'ouvrant cha-
cune par toute leur face interne au
moyen d'une valve qui s'enlève de la
base vers le sommet. Dans l'involuci'e
femelle on trouve un nombre exlrê-
mement considérable de pistils fili-
formes qui en garnissent presque en-
tièrement la paroi interne. Ces pistils,
recouverts de longs poils soyeux, se
composent d'un ovaii'e très- allongé,
à une seule loge contenant un ovule
dressé , surmonté d'un très - long style
que termine un stigmate glabre. Après
la fécondation , les divisions ou lobes
externes de l'involucre se détachant,
et on le voit se resserrer vers son
sommet contre la partie supérieure
des styles qui est saillante. Quand
les fruits sont tout-à-fait mûrs , cet
involucre péricarpoïde se rompt irré-
gulièrement en quatre ou cinq valves.
Les fruits sont encore filiformes,
très -velus, munis du style qui est
persistant ; ils sont raonospermes et
indéhiscens. Leur graine contient
dans unendosperme charnu nn très-
petit embryon dressé , placé vers sa
base.
Ce genre ne se compose que d'une
seule espèce , Laurelia aromatica ,
Juss., Ann. Mus , i4,p. 119; Pavo-
nia scmp'^nnrens , Ruiz et Pavou ,
Syst. C'est un grand Arbre originaire
du Chili. Ses feuilles sont opposées,
persistantes, coriaces, elliptiques,
aiguës, irrégulièrement dentées, gla-
bres et d'un vert clair. Les fleuis
sont rougeâtrcs , dispo.-ées en gr;ip-
pes et portées sur des pédoncules
tomenteux. Au Chili on se sert du
bois de Laurel pour faire des plan-
ches et des charpentes. Ses feuilles
froissées entre les doigts répandent
une odeur très-aromatique, (a. r.)
LAURFJjLE. «ot. l'HAN. Nom
substitué dans le Dictionnaire de Dé-
LAU
terville à celui de Cansjèré. V. ce
mot. On l'applique en quelques par-
ties de la France méridionale au Né-
rion. (.B.)
LAUREMBERGIA. bot. phan.
(Bergius.) Syn. de Serpicule. (b.)
LAUKENGIE. bot. crypt. [Hy-
drophjtes.) Genre parfaitement carac-
térisé , établi par Lamouroux dans
son excellent Essai sur les Thalas-
siophytes , et qu'on reconnaît à sa
fructification formée de tubercules
globuleux , un peu gigartins , situés
à l'extréitiité des rameaux ou de leurs
divisions, et formant parfois des dila-
tations obtuses et renflées en massues
ou en grappes tuberculeuses. Il arri-
ve souvent , dit Lamouroux , qu'à
l'époque de la maturité des graines ,
les enveloppes du tubercule se déchi-
rent, et que les capsules sont mises ù
nu. Ce genre app^rlient à la famille
des Floridées , oii il est si naturel et si
bien tranché qu'on a peine à conce-
voir comment Agardh ne l'a point
adopté et a pu surtout en placer les
espèces dans son genre Chuadria for-
mé sur des caractères si vagues et
d'espèces tellement disparates , qu'on
ne le saurait adopter, du moins tel
que nous le présente l'algologue sué-
dois. Les Laurencies ont quelque
chose lie gélatineux tant qu'elles
sont dans l'eau , aussi la plupart
adhèrent d'abord au papier quand on
les prépare , mais elles acquièrent?
ensuite quoique chose de corné , re-
viennent quand on les mouille , se
ramollissent et se détériorent , mais
ne se dissolvent pas aussi Hicilement
en gelée que les Iridée* , les Géli-
dies , etc. On prétend en outre qu'el-
les ont , à certaines époques de l'an-
née, une saveur très-poivrée , même
acre et brûlante, qui les rend pro-
pres, chez certains peuples du Nord ,
à remplacer le Piment des pays
chauds , dans les grossiers assaison-
nemens de leurs mets. Sur vingt
espèces environ qui nous sont cou-
nues , trois ou quatre paraissent être
propres à ja Méditerranée, autant à
nos côtes océaniques , le reste est dis-»
LAlj
tribuc dans les mers icmpôiccs des
deux mondes. Nous en possédons une
espèce nouvelle de Bahama, commu-
niquée par Chauvin , zélé botaniste
de Caen. Nous la menlionnerons ici
particulièrement avec les dcuv espè-
ces les plus communes de nos bords ,
par exemple :
1 ". L AURENCTE DE ChaU VlN,ZaW^/7»
ciaCAaui^ùii ,?i.,d\in jaunâtre tirant
sur le rose , assez rii,Mde dans l'état
de dessicc:ition; à exjiansious de deux
a cinq pouces de long, grêles, munies
de rameaux alternes , décroissans de
longueur vers l'extrémité de la Plan-
te, comme aUcs à leur tour par les
ramules également alternes, oïdiuai-
rement simples , de longueur égale ,
sensiblement renflés à leur extrémité;
môme lorsque la fructification ne s'y
est pas encore développée ; elle a quel-
que chose d'iiypuoïde. La base des ti-
ges est ordinairement tpute dépouillée
de rameaux el produitquelquefois des
expansions tout-à-fait simples. Elle
croît sur les coquilles et sur les ro-
chers.
2°. Laurencte pinnattfjde, Lau-
renciapinnatijida , Lamx.; Fucus pin-
natifidus, ïuru., pi. 20, la plus com-
mune sur nos cotes, et dont le Fucus
usmunda de Gmelin n'est pas une va-
riété comme on l'a cru, cette Plante
étant une autre Laurencie bien dis-
tincte, .i". Laurencia oblusa, Lamx.,
Fucusobtusus, parfaitement représen-
tée dansTurner, pi. 21, qui, répandue
sur toutes nos côtes, a été retrouvée
jusqu'à la Nouvelle-Hollande. 4<'. Le
Fucus cranospermus de Delile, dans sa
Flore d Egypte , appartient au genre
qui nous occupe. (b.)
LAURENÏEA. bot. piian. (One-
ga.) rfyn. de Sa/iui/alia. V. ce mot.
(A.R.)
LAURENTIA. bot. phan. La Plan-
te que Micheli avait décrite et figurée
sous ce nom , a été réunie au genre
Liobelia par Linné. Adanson , ayant
séparé celui-ci en deux genres , a con-
servé le nom employé par Micheli ,
pour les espèces dont le fruit est bi-
loculaire. /^. LoBÉLiE. (g..n.)
LAU ^5^
LAUREOLE. Laureota. bot. pu an
/'. Uaphné.
* L AU RE T. MAM. Même chose
q-ie Caubet. /^. Bourret. (b.)
^^LiAURlER. Laurus, bot. phan.
Très-grand genre , type de la famille
des J^aunnces, appartenant à l'En-
néandne Monogycie, L., et dont les
espèces nombreuses font l'ornement
et souvent la richesse des pays qu'el-
les habitent. Ces espèces , qui sont
des Arbres ou des Arbrisseaux géné-
ralement ornés dans toutes les sai-
sons d'un épais et vert feuillage
croissent principalement dans l'ar-
chipel Indien , le continent et les îles
de l'Amérique équatoriale et les di-
verses conti ées de l'Asie. Il est peu
de genres qui offrent autant d'intérêt
que celui des Lauriers, soit à cause
tie la beauté des espèces qui le com-
posent et dont plusieurs sont culti-
vées dans les jardins, soit surtout à
cause de l'utilité et de l'importance
dun grand nombre d'entre elles
dans l'économie domestique , les arts
et la thérapeutique. En effet c'est à ce
genreque nous sommes redevables du
Camphre, de la Cannelle, du Sassa-
fras, des baies de Pichurim , du fruit
de l'Avocatier et d'une foule d'autres
produits non moins intéressans. Nous
croyons devoir entrer dans des détails
assez étendus sur ce genre et en dé-
crire quelques espèces remarquables.
Etudions d'abord les caractères gé--
nériques des Lauriers. Leurs fleurs
sont hermaphrodites ou incomplète-
ment unisexuées , c'est-à-dire que
l'on retrouve toujours les rudimens
du sexe qui avorte. Le calice est mo-
nosépale, subcampaniforme ou étalé,
à quatre ou cinq divisions profondes
généralement concaves. Les étamines
sont au nombre de neuf, quelquefois
de six seulement ou de douze , insé-
rées à la base des divisions calicina-
les. Les filets sont libres, planes, of-
i'rant à leur base un ou deux appen-
dices irréguliers, d'apparence glan-
dulaire et le plus souvent stipités. Les
anthères sont adnées, à deux lo^^es
introrses, s'ouvrant chacune par un
e4^
LAD
ou deux petits panneaux qui se rou-
lent de la partie inférieure vers la su-
périeure. L'ovaire est libre , ovoïde
ou allongé^ à une seule logecontenan t
un ovule pendant. Le style est un
S eu oblique et recourbé , marqué
'un sillon longitudinal et glandu-
leux qui vient aboutir à un stigmate
latéral , évasé et un peu concave. Le
fruit est une drupe sèche ou char-
nue, souvent accompagnée du calice
qui forme à sa base une sorte de cu-
pule. La graine est renversée. Son
tégument est mince , son embryon est
sans endosperme, a^antses deux co-
tylédons exlrêmement épais ; sa ra-
dicule conique et très- courte, quel-
quefois recouverte et cachée par deux
prolongemens de la base des cotylé-
dons , comme on l'observe par exem-
ple dans le Laurier ordinaire.
Les Lauriers , ainsi que nous l'a-
vons dit précédemment, sont ou de
grands Arbres ou des ArbrisscHux
d'un port élégant. Leurs feuilles al-
ternes et généralement persistantes
sont lisses, et répandent , lorsqu'on
les froisse entre les doigts , une odeur
très-aromatique. Leurs fleurs sont,
en général , vcrdàtres , petites et de
peu d'apparence , tantôt placées à
l'aisselle des feuilles , tantôt diverse-
ment réunies à l'extrémité des ra-
meaux.
Ce genre est très-polymorphe. On
doit lui réunir les genres Ocotea ,
Aniba et Aiovea d'Aublel qui sont
de véritables espèces de Laurier,
ainsi que le genre Perseaàe Plumier
comme Linné l'avait déjà fait piécc-
demment. En effet , le caractère prin-
cipal qui a servi à distinguer les gen-
res Ocoiea et Persea conservés par
plusieurs botanistes modernes , con-
siste surtout dans l'anthère que l'on
dit être à quatre loges. Mais dans ces
deux genres, l'anthère n'est réelle-
ment qu'à deux loges , qui s'ouvrant
chacune au moyen de deux panneaux
superposés ont fait croire à un grand,
nombre d'observateurs que l'anthère
était à quatre loges. Plus récemment
le célèbre R. Biowna proposé f P/c-
d/vrn. Tlur. ]So\j. - Holl. , i ) de
LAU
faire un genre particulier du Laurus
Cinnamomum y qui fournit la Can-
nelle, sans indiquer toutefois les ca-
ractères de ce genre.
Les nombreuses espèces de ce gen-
re , dont nous mentionnerons les plus
intéressantes , peuvent être réparties
en deux sections , suivant que leurs
feuilles sont persistantes ou cadu-
ques.
§ I. Feuilles persistantes.
Laurier d'Apollon, Laurus nohi-
/is , L.,Lamk., III. , t. 32i, f. i. Cet-
te espèce, la seule qui soit indi-
gène de l'Europe, est un Arbre élé-
gant, toujours vert, acquérant de
vingt-cinq à trente pieds de hauteur
et même plus dans les contrées méri-
dionales. Ses feuilles sont alternes,
elliptiques , lancéolées , aiguës , eour-
lement péliolées, sinueuses sur les
bords , fermes , luisantes , glabres ,
d'un vert assez vif en dessus , plus
ternes à la face inférieure. Les (leurs
sont unisexuées et dioïques. Les mâ-
les sont axillaires , disposées par pe-
tits faisceaux de deux à quatre , por-
tées sur un pédoncule commun court.
Chaque faisceau offre un involucre
composé de quatre bractées squam-
miformes, concaves, obtuses , bi unes
et caduques. Le calice est monosépa-
le, à quatre divisions profondes , ob-
tuses , étalées, concaves; douze éta-
niincs à peu près de la longueur du
calice, disposées sur trois rangées,
quatre extéiieures op|Josées aux divi-
sions calicinales, quatre moyennes
alternes et enfin quatre plus inté-
rieures. Les fleurs femelles offrent
la même disposition que les mâles.
Les fruits sont des drupes ovoïdes ,
de la grosseur d'une petite Cerise,
charnues extérieuiemcnt, d'une cou-
leur rouge et presque noire quand ils
sont parvenus à leur état parfait de
maturité. Le Laurier d'Apollon est
surtout très commun en Orient , dans
les îles de la Grèce et sui les côtes de
Baibarie; des forêts en sont formées
aux Canaries. 11 s'est parfaitement na-
turalisé en Italie et même dans les
provinces du midi de la France. Mais
LAU
à Paris , et à plus forte raison dans le
nord de la France, il souffre du froid
et ne prend qu'un faible accroisse-
ment. Aussi le place-t-on toujours
contre des murs bien exposes au mi-
di. 11 est peu d'Arbres qui ait été aii-
tiiDl célébré par les poètes de l'anti-
quité. Ovide nous peint la nymplie
IJapliné clfengée en Laurier pour se
dérober aux transports amoureux
d'Apollon. Depuis ce temps le Lau-
rier fut consacré au dieu de la poésie
et de la musique, On en ceignait la
tète des poètes , des triomphateurs et
des athlètes vainqueurs dans les jeux
olympiques; et dans le moyen âge,
l'usage de ceindre d'une couronne de
Laurier muni de ses baies la tête des
jeunes docteurs, a lait donner à cettr;
cérémonie le nom de Baccalauréat
(Bacca Lauri). Le Laurier est utile en
médecine . Ses feuilles , froissées entre
les doigts , exhalent une odeur agréa-
ble , et lorsqu'on les brûle , elles ré-
pandent une tumée suave. Maintenant
on ne les emploie guère que pour aro-
matiser les ragoîits. Quant aux fruits
ou baies de Laurier, leur péricarpe
contient une assez grande quantité
d'Huile volatile très-odorante; tandis
que leur amande fournit par l'expres-
sion une Huile grasse quel' on emploie
quelquefois pour pratiquer des em-
brocalions sur diverses parties «du
corps. Elle estverdâtre, d'une con-
sistance butyreuse,et son odeur oflVe
faiblement celle des feuilles de Lau-
rier.
Laurier CAJsrNEi,LiER , Laurus
Clnnamomum , L. ; Rich.,Bot. Méd.,
1 , p. i8i. Le tronc du Cannellier
s'élève, dans un bon terrain, jusqu'à
une hauteur de vingt -cinq à trente
pieds; il a quelquefois dix-huit pou-
ces de diamètre. Son écorce extérieu-
re est grisàtie et presque rouge en
dedans. Ses feuilles sont opposées ,
courtement pétiolées, ovales, lan-
céolées, longues de quatre à cinq
pouces , larges d'environ deux pou-
ces , fermes , coriaces , très-entières ,
glabres et luisantes à leur face supé-
rieure , cendrées en dessous , mar-
quées de trois à cinq nervures longi-
*
L.^U s'il
tudinales cl parallèles. Les fleurs
sont petites ', jaunâtres , disposées
en une sorte de panlcule rameuse et
lâche, placée à l'aisselle des feuilles
supérieures. Le fruit est une drupe
ovoïde, de la grosseur d'une petite
noisette, enlouiée à sa base par le
calice persistant, de sorte qu'elle
ressendjie un peu à un petit gland de
Chêne environné de sa cupule. Le
Cannellier habite l'île de Ceyian , oii
on le cultive dans un espace d'envi-
ron quatorze lieues, qui s'étend en-
Ire Matusa et INegambo et qu'on nom-
me pour celte raison champ de la
Cannelle. W croît aussi à la Chine
et au Japon. Sa culture s'est égale-
ment introduite aux îles de France
et de Mascareigne, aux Antilles, à
Caycnne et dans quelques autres par-
ties du Nouveau-Mmide. Le célèbre
Poivre assure qu'il Histe à la Co-
chinchine une espèce de Cannelle
supérieure même à celle de Ceyian.
Le Cannellier vient d'être introduit
en Egypte. Il y a quelques années
que Mehemed Ali Pacha , vice-roi
du pays , fit achètera Paris, dans le
magnifique jardin de Boursaut , deux
très-beaux pieds de Cannellier, qui
furent transportés au Caire. Ils s'y
sont si bien multipliés, qu'ils y ont
formé des plantations considérables ,
qui bientôt pourront verser leur pro-
duit dans le commerce. Le Cannel-
lier ne fournit pas seulement l'écorce
aromatique et excitante connue sous
le nom de Cannelle; ses racines et
ses grosses tiges renferment une très-
grande quantité de Camphre entière-
ment semblable à celui qu'on extrait
du Laurier Camphrier.
Laurier Camphrier , Laurus
Carnphora , L. ; îlich. , Bol. Méd., i ,
p. i8ï. C'est un Arbre assez élevé,
ayant à peu près le port d'un Tilleul;
il croît dans les lieux montueux des
régions orientales de l'Inde et parti-
culièrement au Japon et à la Chine.
Ses feuilles sont alternes , pétiolées,
ovales , arrondies , acuminées , entiè-
res , coriaces , glabres et luisantes eu
dessus , glauques en dessous. Les
fleurs disposées en corymbes longue-
16
♦
a4s LÂU
ment pédoncules, sont d'abord ren-
fei niées dans des boutons écailleux,
strobiliformes , axilbit es , ovoïdes ,
composés d'écaillés scarieuses, rous-
ses, pubescentes, obtuses, terminées
par une petite pointe, et frangées sur
les bords. Les fruits ressemblent à
ceux du Canuellier , nuis ils sont un
peu plus petits. Le Camphre , qui est
une Huile volatile conci ète d'une na-
ture particulière , existe en abondan-
ce dans toutes les parties de cet Ar-
bre. Au moment ou l'on vient de l'en
extraire parla distillation , il est im-
pur, en grains irrégulieis, d'une cou-
leur grise et assÇi semblable au sel
marin. C'est dans cet état qu'on le
iianspoi te en Europe pour y être pu-
jifié. Long-temps la Hollande fut en
possession exclusive de rafiuer le
Camphre ; m^ aujourd'hui celte
opération se fiH|fég,dement eu Fran-
ce. Le procédé consiste à mêler le
Camphre avec de la Chaux et à le
faire sublimer ilans un appareil con-
venable. Dans son état de pureté , le
C imphre est une substance concrète ,
blanche, hyaline, légère, grasse au
loucher , cristallisable en prismes
hexaèdres, d'une odeur très-péné-
trante et sui gene/is. Semblable aux
Huiles volatiles iins sa composition ,
il jouit aussi des mêmes pr(îpriétés
chimiques. Ainsi il se volatilise à l'air
et finit par disparaître sans laisser
aucun résidu. Soumis à l'action du
feu , il se fond , puis se change en une
vapeur ilont la tension et la densité
sont peu considérables; il se dissout
facilement dans l'Alcohol , les Huiles
et les Gaz acides. L Lau le précipite
de sa solution alcoholique , mais en
retient elle-même une petite portion
en suspension. Par l'action de l'Aci-
de nitrique , le Camphre se transfor-
me en un Acide particulier que Bouil-
lou-Lagrange a nommé Acide cam-
phorique. Le Camphre entre souvent
dans les préparations officinales dont
rtauesl le véhicule; mais commi- il
n'y est que très-) eu soluble, on l'y
rend miscible par l'inleimède d'un
jaune d'œuf ou d'un mucilage. Le
Cainplire est un médicament e>trê-
LAU
moment précieux et très-énergique.
Il est à la fois excitant etsédalif. Oa
l'emploie surtout dans les affections
sj)asmodiques et nerveuses , dans les
lièvres putrides, etc. Il s'administre
tantôt en poudre , tantôt en suspen-
sion dans un liquide quelconque. Sa
dose varie suivant l'âge du malade et
les effets qu'on se propose de produire.
Laukier rouge , Lauius borbo-
nia, L. Cette espèce est originaire de
l'Amérique septentrionale, oii elle ne
forme qu'un Aibre de pclile taille,
dont les feuilles sont alternes, ellipti-
ques, lancéolées, aiguës, vertes et
glabres supérieurement, d'une teinte
glauque à leur face inférieure. Les
fleurs sont petites, formant des grap-
pes ou paniculcs axillaires , dont les
pédoncules sont rouges. Les drupes
sont d'une teinte bleuâtre, envelop-
pées en partie par le calice qui est
rouge , épais et cupulilbrme. Ou cul-
tive quelquefois cette espèce dans les
jardins. Elle demande à être rentrée
dans l'orangerie pendant l'hiver- Son
bois est dur et susceptible d'un beau
poli ; on l'emploie à la fabrication des
meubles.
Laubier Avocatier, Laurus Per-
sea, L.; Persea gralissima , Gaertner
fils, de Fruct. 3, p. 222. Celte espèce
est connue sous le nom vulgaire
d'Avocatier ou de Poirier Avocat.
Elle est originaire du continent de
l'Amérique méridionale , et elle a
été transportée successivement aux
Antilles, à l'Ile-de-Fjance, etc. C'est
un Arbre qui peut atteindre une élé-
vation considérable et dont les bran-
ches et les rameaux forment une vas-
te cime. Ses feuilles sont alternes , pé-
tiolées, rapprochées les unes des au-
tres à la partie supérieure des jeunes
rameaux , ovales, acuminées, un peu
sinueuses, vertes et lisses en dessus,
glauques et blanchâtres en dessous,
longues de quatre à six |)Ouces et lar-
ges de deux à trois. L's fleurs sont
petites, vcrdâtres , formant à l'ais-
selle des feuilles , des grappes plus
courtes que les feuilles. Ces fleurs
sont herma])hroditcs. Il leur succède
des fruits charnus longuement pé-
LAU
duncdlës , ayant la forme et la grds-
seÉfr d'une poire de "bcuiré , mais
plus allongés. Leur noyau est ovoude
et très-gros. Ces fruilssont très recher-
ches. Leur ccorce est assez épaisse ,
leur cliair loiidantc , absolument
semblable au beuire pour la consis-
tance, d'une saveur loii le particulière,
3111, dit-on, approche à la Ibis de celle '
c l'artichaut et de la noiselle. On
sert en généial ces fruits eu uième
temps que le bouilli ; on les coupe
par tranches ou quartiers. Quelque-
fois on les assaisonne avec du jus de
citron , des epices ou des arouiales ,
d'antres fois avec du sucre.
A celte première section appartien-
nent encore plusieurs autres espèces
non moins intéiessantes , mais que
nous nous contenterons seulement
d'indiquer. Telles sont les suivantes :
Laiikieh C.vsse, Lamas Cassia,
L., qui croît aux Indes-Orientales , et
que pendant long-temps on n'a con-
sidëi é que comme une simple variété
du Cannellier. Sun écorce est con-
nue en Europe, sous les noms de
Cassia lignea , de Xjlocassia ou de
Cannelle du Malabar. Elle est moins
aromatique , moins agréable et moins
esliimîe que la C^'uncllc de Ceyian.
Néanmoins elle fait partie de plu-
sieurs préparaiions pharmaceutiques
très-compliqi:ées.
Laurikr a longues feuilles ou
Malabathrtjm , Laurus Malaba-
ihnirn, Lamk. Egalen)eut originaire
de l Inde, ce Laurier avait aussi été
confondu avec levraiCannellierjmais
il en diffère surtout par ses feuilles
extrêmement longues et plus étroites
que celles du Cannellier. Ce sont
ces feuilles que l'on trouve mention-
nées dans les anciennes pharmaco-
pées sous les noms de Malabat]irum
et AQfolium Indicum. Elles sont aro-
matiques et excitantes.
Laurier Culilaavan , Laurus Cu-
lilauan, L, Il croît aux Moluques , à
Amboine et dans quelques autres
parties de l'Inde. Son ccorce dési-
gnée par Rumphius sous le nom de
Cortex caryophjlloides , est connue
dans le commerce sous celui de Gan-
nelle Gi(jpflée. Elle est rnoius estimée
que la Cannelle de Ccylan.
Laurier Pichurim , Laurus Pi^
churim , Rich. Pendant fort long-
temps on n'a su à quel Arbre rappor-
ter les fruits connus dans le com-
merce, sous les noms de Muscades
de Para ou Fèves Pithurim. Mais
nous nous sommes assurés que ces
fruits sont ceux fie cette espèce de
Laurier, qui croît dans l'Amérique
méridionale.
% II. Feuilles caduques.
Laurier Sassafras, Laurus Sas^
sa/ras, L. ; Rich., Bot. Méd., i, p,
J82. Arbre de trente à quarante pieds
de hauteur, oiiginaire des forêts
de l'Amérique septentrionale , mais
qu'on cultive très-bien en pleine ter-
re sous le climat de Paris , oii il ac-
quiert une hauteur presquaussi con-
sidérable. S(m poit est à peu près
celui d'un Eiable. Ses fouilles sont
alternes, pétiolécs, grandes , pubes-
centes , d'une figure très-varice, tan^»
tôl ovales , prcsqu'obluses , atténuées
vers la base et entières , tantôt à deux
ou trois lobes , et co. difoimes. Elles
sont vertes supérieui emcnt et blau-
ehâties à leur face inféiieure. Les
Heurs sont dioïques , jaunâtres, for-
mant de petites panlcules qui parlent
du centre d'un bourgeon renfermant
aussi les feuilles Le fruit est une pe-
tite drupe ovoïde , de la grosseur
d'un pois et de couleur violette ,
entourée à sa ba:^e par le calice qui
est pei sistanl. C est principalement la
racine de cet Arbre, et surtout son
écorce, que l'on emploie en médeci-
ne sous le nom de Sassafras. Le com-
merce nous l'apporte en morceaux de
la grosseur du bras, biunâtres et com-
me ferrugineux à l'extérieur , d'une
saveur et d'une odeur aromatiques ,
plus développées dans l'écorce que
dans le bois. On fait aussi usage de
l'écorce des jeunes branches. Le Sas-
safras est un médicament sudorifi-
que , que l'on emploie dans la goutte,
la syphilis , le rhumatisme et les ma-
ladies chroniques de la peau. On
l'adminiitre ordinairement en infu-
i6*
244 LAU
sion , en le mêlant aux auti^s médi-
camens sudorifiques.
Le Laurier faux Benjoin , Lau-
riis Benzoin , L. Il est originaire de
l'Amérique septentrionale. Pendant
long-temps on a cru qu'il fournissait
le Benjoin , que l'on sait aujourd'hui
provenir du Sljrax Benzoin . ( A . R .)
On a étendu le nom de Laurier à
divers Végétaux dont les feuilles pré-
sentent par leur consistance ou leur
forme quelques rapports avec celles
des Arbres dont il vient d'être ques-
tion , ainsi l'on a appelé :
Laurier Alexandrin , chez les
anciens , le Ruscus Hypoglossum. K.
Fragon.
Laurier Amandier , le Prunus
Lauro-cerasus , L. , parce qu'on em-
ploie ses feuilles pour donner par
infusion au lait un goût d'amande
a mère.
Laurier aromatique , le Bresil-
let du genre CœsaJpinia.
Laurier Ciïr ise, le P ni nus Lauro-
cerasus. T^. Cerisier.
Laurier épineux, une variété du
Houx , Ilex.
Laurier Epurge, leDaphne Lau-
reola.
Laurier grec , le l^lelia Azeda-
rach.
Laurier impérial ou au lait ,
la même chose que le Laurier Ce-
rise.
Laurier des Iroquois , le Laurus
Sassafras.
Laurier a languette , la même
chose que le Laurier Alexandrin.
Laurier d'Espagne , le Prunus
Lauro-cerasus , d'autant plus iinpro-
E rement que cet Aibre originaire des
ords de la mer ÎNoire, très-cultivé
dans le midi.de la France , est abso-
lument étranger à la péninsule Ibé-
rique. Nous n'en avons rencontré
aiie quelques pieds cultivés au jar-
din de botanique de Madrid, et à
Sainl-Ildéfonse , oîi ils passaient pour
avoir été introduits au temps de Phi-
lippe V.
Laurier de mer , un PhyUanthus
aux Antilles.
LAU
Laurier nain , le Vacciiiium uli-
ginosum en Sibérie. ^
Laurier de Portugal , le Prunus
Lusitanica, espèce du genre Cerisier.
Laurier rose, \cNeriumOleander
et jusqu'à VEpUobium spicatum, L.
Laurier rose des Alpes, le Rho-
dodendrum alpinum.
Laurier rouge ou odorant , le
Plumena ruhra. V. Franchipa-
NIER.
Laurier de Saint-Antoine , l'^-
pilobium spicatum. V. Epilohe.
Laurier sauvage , le Myrica ce-
rifera , au Canada.
Laurier Tin, le F'ibumum Ti~
nus.
Laurier de Trébisonde , le Pru-
nus Lauro-cerasus , L.
Laurier tulipier du tulipifè-
RE , les Magnoliers. (b.)
LAURIERS (famille des;. Lauri.
ROT. PHAN. f^. LaURINÉES.
LAURIFOLIA. bot. phan. Ce
nom irrégidier avait été donné par
les anciens botanistes à divers Arbres
exotiques, particulièrement au TFin-
terania aromatica, au Syderoxylum
mite, au Garcinia Mangostana, etc.
(B.)
LAURINE. BOT. PHAN. Variété
d'Olive. (b.)
LAURINÉES. Laurineœ. bot.
PHAN. Famille naturelle de Plantes
Dicotylédones Apétales , à étamines
périgynes , qui a emprunté son nom
et ses principaux caractères du genre
Laurier. Les Plantes qui forment cet-
te famille sont toutes des Arbres ou
des Arbrisseaux à feuilles alternes ,
très-rarement opposées , entières ou
lobées , persistantes ou caduques. Le
seul genre Cassyt/ta s'éloigne des au-
tres genres de cette famille par sa
tige heibacée, rampante et dépour-
vue de feuilles. Les fleurs sont géné-
ralement petites , verdâtres et de peii
d'apparence, hermaphrodites ou uni-
sexuées , disposées eu panicules ou en
ombelles simples. Leur calice est
monosépale , otliant de quatre à six
divisions, quelquefois à peine mar-
LAU
quées et imbriquées avant Iriir t'pa-
uouissemenl. Les élamincs géné«ilc-
raent au nombre de douze sont yési-
gynes et disposées sur deux rangs ;
quelques-unes de ces ctaniines avor-
tent ou sont stériles ; leurs iilcfs of-
frent ordinairement à leur base une
ou deux gj-osses glandes globuleuses
et péilonculées. Les anthères sont ad-
nées à la partie supérieure des filels;
elles sont à deux loges s'ouvrant
chacune par un ou deux panneaux
ou valves, qui s'enlèvent de la base
vers le sommet. L'ovaire est libre ,
globuleux ou ovoïde , à une seule lo-
ge , conlenanl un ovule pendant du
sommet de la loge; le siyle est sim-
ple, terminé par un stigm;»te simple ,
dilrtté et souvent membraneux. Le
fruit est une sorte de baie sèche ou
de drupe , contenant une graine dé-
pourvue d'endosperme , dont les deux
cotylédons sont excessivement épais
et charnus. La radicule est tournée
vers le bile. Les genres qui appar-
tiennent à cette famille sont les sui-
vans : i'' Laurus , L., auquel on doit
réunir, comme nous l'avons dit à
l'article Lauiiier , les genres Ocotea,
Aniba, Jjouea d'Aublet, et Persea
de Plumier; ^° Agatophyllum; î^" Eu-
rjandra, R. Brown ; 4° Crjptocarya ,
Br.; 5" Litsœa do Jussieu , qui com-
prend le Tetranthera de Jacquin ,
V flexanthus deLoureiro, et le Toniex
deThunberg; G** XePierygium'AcCoT-
rea auquel on doit réunir le Sàorea de
Roxburgh, le Drjobalanops et le Vip-
terocarpus deGaertner fils ; 7" le Cas-
sytha , malgré son port qui est celui
d'une Cuscute. On rapproche encore
de cette famille le Gomoitega de Ruiz
et Pavon , malgré son fruit qui est
une noix à trois loges monospermes ,
et le Gyrocarpus de Jacquin. Quant
aux genres Myristica et Virola^ d'a-
bord placés dans cette famille , ils en
ont été retirés pour former un ordre
naturel particulier sous le nom de
Myristicées. K. ce mot. (a. R.)
LAUBIOL. OIS. Syn. ancien du
Loriot d'Europe. (dr..z.)
LAUROPHYLLE. Laurophyllus.
LAU
245
noT. niAN. Thunberg (P/oc//-., p. i,
3i,et JFVo/'. Cape/is.,p. 557) a consti-
tué sous ce nom un genre placé dans
la Tétrandric Monogynie, L., quoi-
que la Plante soit polygame ou dioï-
que. Il lui a donné les caractères
suivans : calice télraphylle; corolle
nulle ; ovaire supère ; style uni-
que. Fleurs mâles sur des indivi-
dus différens. De tels caractères sont
trop incomplets pour qu'on puisse
avoir quelque idée précise sur ses
affinités. L'espèce unique dont il se
compose f LauivpJiylLus Capensis ) ,
est un Arbre élevé , qui croît dans le
pays des Hotlentots, non loin du cap
de Bonne-Espérance. Ses feuilles sont
alternes, éparscs , dentées en scie,
oblongues, \in peu aiguës et pétiolées.
Les fleurs sont petites et disposées en
panicules. (G..N.)
LAUROSE. BOT. PHAN. Nom .subs-
titué par quelques botanistes à celui
de Nërion , plus généralement adopté.
V. NÉnioN. (b.)
LAURUS. BOT. PHAN. /^, Lau-
rier.
* LAUSA. BOT. PHAN. Une espèc»
ou variété de Cocos dans Rumph.
(B.)
* LAUTON. MAM. J^. Guenon
Maure au mot Guenon.
LAUVINESou LAVANGES.
géol. J^. Avalanches.
LAUXANIE. Laiixania. in>s. Gen-
re de l'ordre des Diptères, famille
des Athéricères, tribu des Muscides ,
établi par Latreille et Fabricius, et
ayant pour caractères : antennes plus
longues que la tête , avec le dernier
articlÉ plus allongé que les précédens
et linéaire; cuillerons petits ; balan-
ciers nuls ; ailes couchées sur le corps
qui est peu allongé et arqué. Les
Lauxanies diffèrent des Sépédons et
des Loxocères , par des caractères
tirés de la forme des antennes et de
celle du corps : ils s'éloignent des
ïétanocères par des caractères de la
même valeur. Le corps de ces Dip-
tères est court , arqué en dessus, avec
la tête comprimée transversalement ;
s-iG LAV
leur abdomeh est triangulaire el apla-
ti ; le jjreinicr article de leurs anten-
nes est plus long que le suivant ; elles
ne sont point insérées sur la partie la
plus élevée de ta tête ; les ailes sont
plus longues que le corps et courbées
postérieurement. Ces Insectes habi-
tent les bois; leurs larves elleurs habi-
tudes nous sont inconnues. Fabricius
en a décrit trois espèces, dont deux;
lifibifcnt l'Amérique niéridioualc, et
la troisième les environs de Paris et
l'Allemagne ; cette dernière est :
Le Lauxanie rufitarse, Ij. nifi-
tarsis, Latr.,Z,. cjlindricomls, Fabr.,
Gqcqueb. {lUiistr. Icon. Ins., déc. 3 ,
tab. 24, fig. 4j; il est long d'environ
deux lignes, noir luisant, poilu,
avec les ailes et les tarses d'un roux
jaunâtre. (g.)
LAVANDE. Lavandula. bot.
PiiAN. Genre de la iainille ile,> La-
biées et de la Didynamie Gymnosper-
niie, L. , qui se compose d'un giand
nombre d'espèces très-odoranles, gé-
néralement sous- frulescenles, poi-
tant des feuilles entières ou plus ou
^oins profondénient décou|)ées , et
des (leurs violacées , disposées en
épis cylindi icpies et pédoncules. Ces
fleurs offrent \\n calice tu])uleux ,
.•^Irié , denté au sommet, accompa-
gné d'une petite bractée arrondie;
la corolle est à deux lèvies, la su-
périeure émnrginée, l'iulerieure à
trois lobes obtus; les étamines sont
courtes et renfermées dans l'intérieur
de la corolle. Plusieurs espèces de L i-
vandcs croissent en France ou sont
cultivées dans les jardins. Telles sont
les suivantes :
Lavande Of ficinalb , Lav^diila
vera, D. C. , FI. Fr. , Supp]., 098.
C'est un petit Arbuste d'un à deux
pieds d'élévation, ayant sa tige fru-
tescente à sa base et ses rameaux lier-
bacés , gièles , pubesceos et blanchâ-
tres , portant iuférieurement des
feuilles opposées , .sessilcs , lancéo-
ées , étroites, aiguës , p..'bescentes ;
terminés supérieurement par un pé-
doncule nu , dont la partie supérieu-
re est garnie de verlicilles très-rap«
LAV
proches de petites fleurs violettes for-
mant un épi cylindrique. Chaque
verticille est accompagné de deux
bractées obovales-obtuses , longue-
ment mucronées. La Lavande est
originaire des provinces méridio-
nales de la France; elle est surtout
très-conmiune en Espagije , où elle
couvre de vastes espaces de ter-
rains arides. On la cultive dans les
jardins. Cette Plante a une odeur
forte et camphrée ; c'est avec elle
qu'on piépare l'eau spiritueuse de
Jjavande , principalement employée
dans la toilette.
Lavande Spic, Lavandula Spica,
D. C., /oc. cil. (Jette espèce ainsi que
la précédente, bien distinguée par
les botanistes anciens , avait été
confondue par les modernes. Mais
De Candolle a de nouveau prouvé
qu'elles devaient être séparées. Elles
ont l'une et l'autre le même port,
mais la Lavande Spic se distingue de
la précédente par ses feuilles élargies
au sommet et comme spalhulées , par
ses calices non cotonneux et par la
forme de ses bractées. On la cultive
également dans les jardins. Les par-
fumeuis de la Provence eu retirent
une huile volatile Irès-odoraule, con-
nue sous le nom vulgaire d'huile
d'Aspic; elle est encore fort commune
en Espagne.
Lavande StÉciias , Lavandula
Siœchas , L. Cette espèce croît dans
les contrées méridionales de la Fran-
ce , dans les endroits pieneux et in-
cultes; l'Espagne et les Canaries eu
sont couverte^. Elle y forme un Ar-
buste de deux à tiois pieds de hau-
teur. Ses feuilles sont persi.stantes ,
linéaires, étroites. Ses fleurs forment
un épi ovoïde , dont les bractées ,
surtout celles du sommet, sont beau-
coup plus grandes que les fleurs et
colorées en violet.
Ou cultive encore dans les jardins
les Lavandula pinnata et L. muliiji-
da, dont les feuilles sont profondé-
ment découpées et multifides. (a. r.)
LAVANDIÈRE, ois. Syn. cte
Bergeronnette grise dans son plu-
LAV
tnage d'été. P". Bergeronnette.
'DU..Z.)
LAVANDIERE, pois. Syn. deCal-
lionyme Lyre. >^. Callionyme.(b.)
LAVANDOU. bot. phan. (Lins-
cot.) Nom de pays du petit Galang^
des boutiques. (b.)
LAVANUULA. bot. phan. V. La-
vande.
LAVANÈSE. coT. phan. V. Ga-
1.ÉGA.
LAVARET. pois. V. Saumon,
sous-genre Ombre.
LAVATÈRE. Lavalera. bot.
PHAN. Genre de la famille des Mal-
vacées , et de la iMonadelphie Pohan-
drie , établi par Linné, ol ainsi ca-
ractérisé : calice iuîérieur divisé en
cinq lolioles soudées par la base ; ca-
'Jice extérieur ou involucre composé
•de trois ou six folioles soudées jus-
qu'à leur milieu , ou , si l'on veut ,
involucre nionophylle, à trois ou six
découpures peu pi'ofondes ; corolle à
cinq pétales, coidiformcs, planes,
ouverts , plus grands que le calice et
adhérens entre eux par la base ainsi
qu'au tube slaminal; étamines nom-
breuses , à fdets monarlelphes infé-
rieurement ; fruit multiple , composé
de dix à vingt carpelles caps laires ,
raonospermes , disposés circulaire-
ment autour d'un axe plus ou moins
développé. Les Lavatères sont des
Arbrisseaux ou des Herbes très-('le-
vées , garnis de poils étoiles très-
nombreux, et à fleurs axillaires blan-
ches ou rougeâtres. Daus son Pro-
dromus Syst. Végétal. T. i, p. 458,
le professeur De Candolle en a fait
connaître vingt-six espèces qu'il a
disposées en quatre sections de la
manière suivante :
% I. Stegia. Cette première sec-
tion était considérée dans la Flore
Française , comme un genre distinct.
Le réceptacle ou l'axe du fruit se
développe en un disque qui recouvre
les ovaires. Des deux espèces qui la
constituent , l'une d'elles [Lavalera
trimesiris, L., Stegia Lavatera, D. G.,
FI. Fr.) est une Plante très-élégante,
L\V 247
haute de trois décimètres , à feuilles
alternes, péliolées, presqu'arrondies ,
cordiformes , les supérieures très-an-
guleuses. Ses tl.'urs sont fort gran-
des , d'un rouge vif , quelquefois de
couleur declian-, avec des raies pour-
prées. Elle croît dans les lieux
chnuds du bassin de la Méditerranée,
la Syrie , l'Espagne , quelques locali-
tés du midi de la Fi-ance, etc.
§ II. OtRiA. Cette spclïpn a été
élevée an rang de goin'c pai- Médikus
et Mœnch. Le réceptMcle du fruit,
central , conique et saillant , la ca-
ractérise facilement. Elle se compose
de quatorze espèces appartenant pour
la plupart à la région médirerrAnéen-
ne. Plusieurs croissent aux Canaries,
et une seule {Ty. Jiilii) a été trouvée
parBurchell au cap de Bonne-Espé-
rance. Parmi les belles Plantes que
renferme cette section, nous citerons:
1° le Lavatera Olbi a , L., Aibrisseau
d'un aspect charuiant lorsqu'il est en
fleur et qui , sous ce rapport, con-
vient à la décoration des jardins oii
il peut passer toute l'année en pleine
terre. Ses tiges sont hautes de plus
dun mètre , et se divisent en ra-
meaux longs, effilés, et garnis de
feuilles alternes pétiolées, assez gran-
des , molles, Mancliatres et nu peu
cotonneuses; les inférieures à cinq,
les supérieures à trois lobes dont ce-
lui du milieu e-t fort grand et pointu.
Les fleurs sont |>urpurines ou vio-
lettes, presque sessiles , et solitaires
dans les aisselles supérieures des
feuilles. Celte Plante croît dans le
midi de l'Europe. 2". Le Lavatera
Thuringiaca , L. ; sa tige est herba-
cée, droite, cotonneuse, haule de
six à sept décimètres. Ses feuilles sont
pétiolées , légèrement cotonneuses ,
les inférieures à cinq lobes , les su-
périeures à trois, dont celui du mi-
lieu est le plus long. Ses fleurs sont
portées sur des pédoncules solitaires,
deux fois plus longs que le pétiole.
Cette espèce est indigène de l'Euro-
pe méridionale. Dui ville l'a égale-
ment recueillie aux environs d'O-
dessa. Le Lavatera acerifolia est en-
core une très-jolie espèce de cette
248 LA.V
section ; elle croît ^p^torellement à
Ténériffe, et on la cultive avec assez
de facilité daos les jardins dq bota-
nique.
§ III. AxoLOPHA. Le réceptacle se
termine en autant de crêtes membra-
neuses qu'il y A de carpelles au fruit.
Cette section ne renferme que trois
espèces dont la plus remarquable est
le Laca/era mari/ima , figuré par Ca-
\anilles (^/sse//. 2, t. 52, f. 5). Cette
Plante croît sur les rochers de la
France méridionale et de lEspagne.
§ IV. Antiiema. Sous ce nom, Mé-
dikus a encore fait un genre dis-
tinct, mais ce n'est qu'une simple
section caractérisée par son récepta-
cle petit, fovéolé , non caillant,-
ni développé en forme de crêtes.
Cinq espèces , essentiellement mé-
diterranéennes , c'est- à - dire , in-
digènes des îles ou du littoral de la
Méditerranée , constituent cette sec-
tion. Ou distingue , parmi ces Plan-
tes , la Lavatera arburea. Cette espè-
ce a une tige arborescente , des
feuilles anguleuses, pliées, un peu co-
tonneuses , des (leurs portées sur des
f^édicelles axillaires plus courts que
e péliole. Elle sort des limites géo-
■graphiques que nous avons assignées
aux Plantes de cette section, car on
prétend qu'elle se trouve aussi en
Angleterre et aux Canaries.
Deux espèces ( Lavatera laiiceo-
lata, Willd., et La\>. tripartila, D. C.}
ne sont pas assez bien connues pour
être exactement classées. (g..n.)
LAVÉNIE. Lavenia. bot. phan.
Espèce linnécnne de f^erbesina deve-
nue type du genre Adenoslemma de
Forster, pour lequel Swartz a voulu
rétablir l'ancien nom de Lauenia. V.
Adénostême. (b.)
LAVER. BOT. PHAN. (Lonicer. )
Syn. ^(Rnantlie fîstulosa. (Dodœns.)
Syn. de Cresson et de Siuni lalifo-
lium, L. (b.)
LAVES. MIN. Ce nom, tiré du
mot allemand laufen (couler), s'appli-
que eu général à toutes les substan-
ces minérales en masse qui ont éprou-
vé l'action des feux volcaniques, et
LAV
sont sorties de la terre en se répan-
dant à sa surface sous la forme de
couraus embrasés. Il désigne, non
une roche particulière, mais un en-
semble de roches provenant d'un
même mode de formation et ayant
entre elles des rapports remarquables
décomposition et de structure. Nous
ne les considérerons ici que sous le
point de vue minéralogique , c'est-à-
dire relativement aux caractères spé-
cifiques qu'elles empruntent, soit de
la contexture , soit de la nature de
leurs parties composantes, et nous
renvoyons à l'article Volcans pour
tout ce qui lient à leur histoire géolo-
gique , aux causes des éruptions , à la
vitesse et à la grandeur des courans,
à la fluidité et à la chaleur des La-
ves , enfin à l'origine encore problé-
matique des matières altérables par
le feu qu'elles renferment acciden-*
tellement. •
D'après un beau travail de Cordier
sur la nature des substances volca-
niques , les Laves ne sont composées
que d'un très-petit nombre de subs-
tances minérales, formant un tissu
de grains ou cristaux microscopiques
que caractérise la présence constante
du Fer titane. Les autres principes
essentiels sont le Feldspath et lePy-
roxène. L'Amphibole y est trèî-rare.
vQuelques Minéraux s'y montrent ac-
cidentellement en cristaux isolés et
fort nets; tels sont l'Amphigène,
rOlivinc, le Mica, etc. Les diverses
sortes de contexture des Laves rap-
pellent presque toutes leur formation
par voie de fusion ignée ; les princi-
pales sont les contextures cellulaire,
vitreuse, porph^roïde, am^gdalaire
et varioiaue. Suivant Cordier, les
substances volcaniques peuvent se
rapporter à huit types généraux de
composition , dont chacun fournit
deux espèces dans lesquelles le Feld-
spath et le Pyroxène prédominent
chacun à leur tour. De-Ià deux gran-
des divisions dans le tableau métho-
dique de ces substances : les Laves
feldspathiques et les Laves pyroxé-
niques. Chacune de ces divisions se
partage en deux groupes , composés
LAV
l'un des roches non altérées, l'autre
de celles qui eut subi une dccoinposi-
tion ou altération quelconque.
1" type. Laves composées exclusi-
vement de cristaux iiiicroscopi(iues,
entrelacés , d'un égal volume , réunis
par juxtaposition et olFranl dos va-
cuoles plus ou moins raies.
Lave feldspath. Leucosline.
L. pyroxén. Basalte.
2* type. Laves composées de verre
boursoufflé, presque toujours mélan-
gées de cristaux microscopiques plus
ou moins abondans.
L, feldsp. Pumilc ou Pierre Ponce.
L. pyrox. Scorie.
5* type. Laves composées de verre
massif, presque toujours mélangées
de cristaux microscopiques.
L. feldsp. Obsidienne.
L. pyrox. Gallinace.
4*^ type. Laves composées de cris-
taux et de grains vitreux microsco-
piques non adbérens.
L. feldsp. Spodite. Cendres blan-
ches volcaniques.
L. pyrox. Cincrite. Cendres rouges
volcaniques.
_ 5« type. Laves composées de grains
vitreux , souvent entremêlés de cris-
taux microscopiques d'un volume
très-inégal, faiblement adhérens ou ci-
mentés par des substances étrangères.
L. feldsp. Alloïte. (ïuf blanc pon-
ceux.)
L. pyrox. Pépérite. (Tuf volcanique
rouge ou brunâtre.)
6« type. Laves formées de cendres
volcaniques plus ou moins décompo-
sées , réunies par des cimens très-
variés.
L. feldsp. Trass.
L. pyrox. Tufa.
7« type. Laves provenant de la dé-
composition des roches leucostiniques
et basaltiques; pâte aigiloïde avec
jnatières infiltrées ; aspect terreux.
L. feldsp. Téphrine.
L. pyrox. Wacke.
8* types, Laves provenant de la
décomposition des Pumites et Sco-
ries j aspect terreux.
L. feldsp. Asclérine.
L. pyrox. Pouzzolite. (g. dei>.)
LAV a49
LAVETTE ou LAYETTE, ois.
Syn. vulgaire d'Alouette commune
dans quelques cantons méridionaux
de la France. (u.)
LAVIGNON. Laulgnoiius. conçu.
Cuyier a proposé sous celte dénomi-
nation un sous-genre de Mactres qui
réunit plusieurs des Lutraires de La-
marck. r. Lutraire. Férussac ,
dans ses Tableaux Systématiques, a
élevé ce sous-genre au titre de genre
dans la famille des Mactracces. Nous
pensons que si on conserve cette cou-
pe , elle doit être considérée comme
sous-genre des Myes de Lamarck. p^.
ce mot.
Ce nom de Lavignon est emprunté
des pêcheurs de nos côtes qui le don-
nent vulgairement aux mêmes co-
quillages que l'on trouve enfoncés
dans le sable. (d..u.)
LAVISANUS. BOT. Pour Levisa-
nus. P' . ce mot. (b.)
LAVOIR DE VÉNUS, bot. fiian,
S\n. de Càrdère. F", ce mot el
Abueuvoir. (b.^
* LAVRADIE. Lavradia. bot.
PHAN. Ce genre, de la famille des
Violacées , et delaPentandrie Mono-
gynie,L.,fut établi par Vellozo dans
l'ouvrage que Vandeili , professeur à
Coimbre , publia sous le titre de
Florœ Lusitanicœ etBrasil. Spécimen,
et dont Rœmer fit imprimer une édi-
tion à Nuremberg. Les caractères tra-
cés par ces auteui s étaient tellement
énigmatiques que la plupart des bo-
tanistes ont méconnu les affinités de
ce genre. Plusieurs en ont même al-
téré la dénomination en écrivant tan-
tôt Lauradia , tantôt Leuradia. Ce-
pendant Rob. Brown {Botany of Con-
go, p. 22) indiqua la place de ce
genre dans les Violacées , en propo-
sant avec doute de le réunir au Cono-^
horia d'Aublet. Tel était l'étal des
connaissances que l'on possédait sur
le Lavradia lorsque notre savant
compatriote Auguste Saint-Hilaire-
rapporta du Brésil la Plante de Vel-
lozo et quatre autres espèces nou-
velles. Un des premiers travaux qui
25o L.IV
signalèrent son retour fut le Mé-
moire très-étendu , intitulé : Mono-
graphie des genres Sauvagesia et La-
vradia (Mém. du Mus. T. xi} , dans
lequel il fit connaître aussi complète-
ment que possible le genre en ques-
tion. Voici la manière dont il l'a ca-
ractérisé : calice à cinq divisions pro-
fondes, étalées, persistantes et fer-
mées dans le fruit; cinq pétales ex-
térieurs, hypogyncs , égaux, très-
ouverts, ovés ou ovales-lancéolés,
caducs; point de filets hypogynes;
corolle intérieure monopétale , ovée ,
conique , dentée au sommet , persis-
tante , insérée sur un très-court gy-
nophore ; cinq élamincs ayant la
même insertion , opposées aux di-
visions caliclnales , alternes avec
les pétales extérieurs , ayant leurs fi-
lets très-courts, adhérens à la base
de la corolle intérieure , les anthères
fixées par la base , elliptiques , bilo-
culaires , et s'ouvrant latéralement
par une suture longitudinale ; style
terminal , dressé , terminé par un
très-petit stigmate; ovaire supère ,
uniloculaire dans la partie supérieu-
re , triloculaire inférieurement; cap-
sule enveloppée par les divisions du
calice de la corolle intérieure et par
les éfamines, ovée, aiguë, à trois
valves, uniloculaire et vide dans la
Fartie supérieure , triloculaire par
introtlexion des valves , et polys-
perme; graines disposées sur deux
rangs, très-petites, pourvues d'uu
tégument crustacé, d'un périsperme
charnu, d'un embryon droit, axile,
dont la radicule est plus grande que
les cotylédons et regarde l'ombilic.
Le genre Lauradia difière du Sau-
vagesia par la forme conique de ses
corolles extérieure et intérieure dont
les pétales sont lancéolés au lieu d'ê-
tre obovés ; par l'absence de filets
placés au-dessus des pétales dan. le
Sauvagesia ; par ses anthères ellipti-
ques, qiielquefois membraneuses,
taudis que celles de l'autre genre sont
étroites et linéaires ; enfin , par la
singulière organisation du fruit.
Les Lavradies sont des so>is-Ar-
brisseaux très-glabres, fleurs feuilles
LAX
sont simples, très-courtes, péliolées,
munies de stipules géminées, ciliées
et persistantes. Les fleurs sont blan-
ches ou roses , axillairesou termina-
les , disposées en grappes ou rare-
ment en panicules, et toujours ac-
compagnées de bractées.
Aug. Saint-Hilaire a nommé La-
vradia Vellozii l'espèce qui peut être
considérée comme type du genre.
Les quatre espèces nouvelles ont re-
cules noms AeLavradiaericoides [loc.
cil. , tab. 2 , b) ; Lav. elegantissima
(loc. cit. , tnb. 3). C'est la Plante que,
dans l'aperçu de son voyage au Bré-
sil , l'auteur avait nommée Sauuage-
sia elegantissima ;Ij. glandulosa (tab.
4,fig. a); et iv. capillaris (tab. .'>).
Ces Plantes sont indigènes de l'em-
pire Brésilien. Le L. glandulosa est
limité aux pâturages marécageux et
assez élevés des provinces de Saint-
Paul et des Mines. Les L- Vellozii et
capilUiJ'is ne se trouvent que dans la
chaîne de montagnes nommée Serra
do Espinhaco par D'Eschwege.
(G..N.)
LAWSONIA. BOT. PHAN. /^.
Henné.
LAXMANNIE. Ln.xmannia. bot.
PHAN. Plusieurs genres ont été dési-
gnés sous ce nom par les botanistes.
Forster le donna primitivement à un
genre de Composées qui fut réuni au
Bidens et au Spilanthus par Rox-
burgh. Rob. Brown [Prodr. Flor.
Nou.-Hollnnd. , p. 285) , admettant
cette réunion , nomma Laxmannia
un genre de 1 1 famille des Asphodé-
lées et de l'Hexandrie Monogyuie ,
L. Ayant reconnu plus tard que le
genre de Foi'ster méritait d'être con-
servé , au lieu de le rétablir sous son
ancien nom , il préféra lui imposer
celui de Felrohium. D'autres LaiX-
mannia ont encore été proposés. Ce-
lui, de S. G. Gmelin était fondé sur
le Crucianella stylosa. Fischer a vou-
lu aussi séparer sous ce nom géné-
rique le Geuin potentilloides àonlSe-
ringe ( in De Cand. Prod/om. Syst.
Veget. T. II ) a fait le type delà sec-
tion qu'il a nommée Stictogeum. En-
LAZ
fin , selon Sieudel , le nom de La.r-
mannia a ctc emplo^'é par Raeuscli
pour une autre Plante qu'il a nom-
mée Laxm. anuenda. (^nioique le
genre de R. Brown n'ait pas l'an'e-
rioriîé sur celui de Forsier , il de-
vient nécessaire , dans 1 intérêt de la
science , de l'admcitre seul sous le
nom de Ln.xmaiinia , parce qu'il a été
décrit avec toute l'exactitude dési-
rable, ce que l'on ne peut dire du
genre de For.-^ler. En conséquence,
nous renvoyons aux mois Pktko-
BiUM, Benoîte et Chucianelle pour
les autres Laxmannia , et nous expo-
sons les caractères donnés par l'illus-
tre auteur du Vrodiomus ] lui: Nut-œ-
Ilollandiœ : périantlie à six divisions
colorées, conniventes à la base et
persistantes; six ëtHUiines dont les
filets sont subulés , glabres , insérés
sur les divisions du périanthe, et les
anthères peltées , presque arrondies ;
ovaire n'ayant qu'un petit nombre
de loges; style simple; stigmate ob-
tus; capsule renfermée dans le calice
persi<;tant , à trois loges cl à trois
valves portant les cloisons sur leur
milieu ; graines peltées , à ombilic
nu ; embryon dorsal parallcle à l'om-
bilic.
Ce genre est voisin du Sowerbea et
de \ Aphyllanthes. 11 se compose de
deux espèces qui croissent au port
Jackson et sur les côtes méridionales
de la Nouvelle-Hollande. R. Brown
les a iiommi:esIjax/!:a/iri/a g/aci/is et
JLa.vm. miitor. Ce sont des Plantes
herbacées , vivaces , a\ aiil le poi t des
Polycarpœa ou Hagea. Leur racine
est fibreuse. Leurs tiges sont rameu-
ses, filiformes et garnies de feuilles
f)oinlues; les radicales agglomérées ;
es caulinaires alternes et comme in-
sérées sur le milieu d'une gaîne
courte, scarieuse , laineuse sur les
bords et fendue au sommet. Ses fleurs
sont presque sessiles , petites, pour-
prées ou blanches, et pourvues d'u-
ne bractée; leur capitule est petit,
porté sur un pédoncule terminal et
en forme de hampe. (g..n.)
court.) Un Nénufar de Madagascar
qui paraît être le Nytnphœa alba. (b.)
LAZULITE. MIN. Vulgairement
Lapis-l^azuli et Pierre d'azur, La-
zurstei/i , W. Substance minérale
d'un bleu d'azur, opaque, fusible,
soluble en gelée dans les Acides ,
composée de six atomes de silicate
d'Alumine et d'un atome de silicate
de Soude, ou en poids, de Silice,
44; Alumine, 35; Soude, 21; ayant
pour forme primitive un dodécaodie
rhouiboïdal. Sa cassure est mate,
à grain très-serré ; sa dureté suffi-
sante pour qu'elle étincelle par le
choc au briquet. Sa pesanteur spé-
cifique est de 2,76 à 2,94. Les seules
variétés connues sont : le Lazulite
cristallisé , le granulaire et le com-
pacte. Il est souvent entremêlé de
veines blanches de Feldspath, de
Chaux caibonatée , et de veines Jau»
• nés de Fer pyriteux. Celte substance
appartient au sol primordial. On la
tiouve en filons d;ins le Granité et le
Calcaire granulaire en Sibérie, près
du lac Baikal: dans la petite Buka-
rie , le Thibet , la Chine ; et enfin
dans le Chili. Le Lazidile , lorsqu'il
est d'un beau bleu et exempt de ta-
ches blanches , est recherclié par les
artistes qui taillent et polissent les
Pierres ; on en fait des coupes, des ta-
batières , des plaques pour être em-
ployées en revêtement. Mais son
principal usage est de fournir à la
peinture celte belle couleur bleue,
connue sous le nom d'Outremer, qui
est presque inaltérable. Pour la pré-
parer , on broie cette Pierre , et on la
réduit en poudre fine que l'on mêle
avec de la résine pour en former une
pâle. Puis à l'aide du lavage , on ex-
trait de ce mélange une poudre qui,
étant desséchée , donne 1 Outremer.
(g. DEL.)
* LEACHIE. Leachia. moll. (Le-
sueur.) 7^". Calmaret.
* LEACHIE. Leachia. bot. phan.
Genre de la famille desSynanthérées,
Corymbifcres de Jussieu et de la Syn-
génésie fruslranée, L., établi par H.
* LAZEAZE. BOT. PHAN. (Fia-* Cassini (Diction, des Se. Natur. ,
a52
LEE
t. 25, p. 388) qui lui a imposé des ca-
ractères très-détail lés parmi lesquels
nous choisissons les siiivans comme
dtant les plus essentiels : involucre
double ; l'extérieur plus court , étalé ,
dont les folioles soudées à la base ,
un peu coriaces , ovales , lancéolées
€t obtuses, sontplacéespresquesur un
seul rang ; l'intérieur campanule ,
formé de folioles appliquées , sou-
dées à leur base , égales , larges , ova-
les, lancéolées, colorées, coriaces à la
base, membraneuses sur les bords;
calathide, dont les fleurons du centre
sont nombreux , réguliers , herma-
phrodites; ceux de la circonférence
neutres, au nombre de huit, sur un
seul rang, en languettes cunéiformes
et tridentées ; réceptacle hémisphé-
rique , garni de paillettes liuéaires ,
membraneuses et colorées ; ovaires
obovoïdes-comprimés , arqués en de-
dans , surmontés de deux squammu-
lules opposées, très-courtes , larges,*
charnues et irrégulièrement barbel-
lulées ; akènes pourvus sur chaque
côté d'une bordure cartilagineuse ,
irrégulièrement découpée et qui s'est
développée après la fleuraison.
Mœnch avait autrefois distingué ce
genre du Coreopsîs et lui avait impo-
sé la dénomination vicieuse de Co~
reopsoides. Le Coreopsis lanceolata ,
L., en est le type. On cultive au Jar-
din des Plantes de Paris cette jolie
espèce qui est originaire de la Caro-
line. C'est une Plante herbacée, à
tiges dressées , hautes de près d'un
mètre, et garnies de feuilles oppo-
sées , presque sessiles , bmcéolées et
très-entières. Les calathides des
fleurs sont jaunes , solitaiies au som-
met de longs pédoncules terminaux.
Cassini a ajouté deux espèces dé-
crites par Linné et par Persoon sous
les noms de Coreopsis auriculata et de
C. crassifoUa. Lr\ première est le Lea-
chia tiifoliata , la seconde le L. cras-
sifoUa , Cass. (G..N.)
LÉEBA. BOT. PHAN. Ce genre ,
établi par Forskahl [Flora JEgyp-
tiana , p. lyij ) , a été réuni au
Menispermiim par Delile ( Flora
LEB
yEgypt. illustr. , 3o, t. 5i, f. 2). De
CandoUe ( Syst. Veget. , 1 , p. 629) a
placé cette espèce dans le genre Coc-
CUluS. (G..N.)
LEANGIUM. BOT. crypt. {Cham-
pignons. ) Ce genre, d'abord créé par
Link , a ensuite été réuni au Didy-
mium qui diffère à peine du Dlder-
ma , auquel quelques auteurs le réu-
nissent. Son principal caractère était
d'avoir un péridium composé d'une
enveloppe simple, mais un examen
attenlit'a démontré qu'elle était dou-
ble dans les Diderma floriforine et
stellare , types du genre; c'est pour-
quoi Link l'avait fait di.-^paraître.
Nées , Ehrenberg et d'autres cryp-
togamistes l'ont rétabli depuis , après
s'être assurés , d'abord , que l'en-
veloppe était simple dans le Di-
derma physaroides , et que dans les
deux autres Diderma que nous ve-
nons de nommer, les graines étaient
portées sur une columelle qui n'était
point une deuxième enveloppe , mais
bien un organe particulier qui simu-
lait une double membrane, fait qui
explique l'erreur de Link. (a. F.)
LÉARD. bot. PHAN. Le Peuplier
noir dans certains cantons de la
France centrale. {&■)
LÉBAKH. Eo'x. PHAN. Nom de
pays du Balanitc de Delile. (b.)
LEBBECK. BOT. phan. Vulgaire-
ment Bois noir à l'Ile-de-France. Es-
pèce du genre Acacie. F^. ce mot.
LEBECKIE. Lebeckia. bot. phan.
Genre de la famille des Légumineu-
ses, constitué par Thunberget placé
par les auteurs systématiques dans
la Diadclphie Décandrie, L. , quoi-
qu'il ait des étamines monadelphes.
Voici ses caractères essentiels : ca-r-
lice découpé en cinq lobes aigus , •
presque égaux et à sinus arrondis;
dix étamines toutes réunies en une
gaîne fendue antérieurement ; lé-
gume cylindrique. Les Lébeckies sont
des Arbrisseaux ou Arbustes indi-
gènes du cap de Bonne-Espérance,
ayant le port des Genêts, à feuilles
LEB
simples ou trifoliées , quelquefois
nulles. De Candolle ( Prodr. Syst.
f^eget.^ 2, p. i36) eu a décrit onze
espèces dont plusieurs étaient pla-
cées dans les genres Spartiian et Ge-
nisla par Linné ; telles sont les Le-
beckia contaminata et sepiaria. La-
marck a l'éuni aux Cytises, sous les
noms de Cjtisus sericeus et de C ca-
pensis, les Leheckia sericea et L. cy~
tisoides. Cette dernici-e a , djjù autre
côté , été placée par Linné dans son
^enre Ebenus. (g..n.)
LÉBÉRERZ. Miv. Mot allemand
qiîi veut dii'e Minerai hépatique, et
par lequel ou a désigné certaines va-
riétés compactes de Mercure sulfuré
et (le Cuivre pyriteux. (g. del.)
LÉBRRFELS. mjn. Roche hépati-
que. D'après Beurard, ïrapp intermé-
diaire pénétré Je Fer oxidé. (g.del.)
Lî-BERfS. nEPT. oi'n. Espèce du
genre Vipère. V. ce mût. [n.)
LÈÉERKIES. MIN. C'est-à-dire
Pyrite hépatique. Nom donné par
Weiner à certaines variétés de Fer
sulfuré passant à l'état d'hydrate;
et par Léonhard , au Fer sulfuré
magnétique. (g. del.)
LÉliÉROPAL. MIN. (Werner. )
Syn. de Ménilite ou de l'Opale ré-
sinile de Ménil-Montant , près de
Paris. (g.del.)
LÉBERSPATH. mtn. ( Werner. )
Variété de Baryte sulfatée pcnctrce
(le matière bitumineuse, f^. Baryte
SULFATÉE rÉTIDE. (G. DEL.)
LÉBÉÏIiNE. «EPT. opH. Espèce du
genre Vipère, f^. ce mot. (b.)
* LÉBÉTINE. Lebelina. bot. piian.
Genre de la famille des Synanthérées,
Corymb.fères de Jussieu, et de la
Syngénésie superflue , L., établi par
Cassini (Dict. des Se. nat. T. xxv,
p. ^94), et placé par ce botaniste dans
la tribu des ïagétinées. Voici ses
principaux caractères : involucre
double; l'extérieur plus court, com-
posé d environ douzebraclées presque
Sur un seul rang , dressées, linéaires,
subulées , pinnatifides et glanduleu-
LEB
s53
ses sur la nervure; l'intérieur cylin*
dracé , un peu élargi de bas en haut ,
forme d'environ vingt folioles égales,
presque sur un seul rang, soudées
inféricurcment, appliquées, glandu-
leuses et appendiculées au sommet ;
réceptacle conoïde , alvéolé , garni de
lîmbrilles courtes , épaisses et char-
nues; calalhide dont les fleurons da
centre sont nombreux, hermaphro-
dites , à corolle un peu irrëgulière,
ceux de la circonférence au nombre
de douze, en languettes et femelles;
ovaires cylindracés, striés, velus et
surmontés d'une aigielle double;
l'extérieure courte, composée d'envi-
ron dixpaillettesoblbngues, spathu-
lées; l'intérieure composée d'autant
de paillettes filiformes, légèrement
plumeuses dans leur partie supérieu-
re. Le genre Lebelina est très-voisin
du Dissodia , mais il en diffère suffi-
samment par la structure de l'involu'-
cre y du réceptacle et de l'aigrette.
L'espèce sur laquelle il a été consti-
tué , a reçu le nom de Lebetina caa~
ccllata. C'est une Plante herbacée,
très- odorante , comme les Tagétes ,
dont la tige est dressée , rameuse et
garnie de feuilles éparses , sessiles et
profondément pinnatifides. Ses fleurs
sont jaunes et accompagnées de brac-
tées qui forment un assemblage ana-
logue à rinvolucre de \ j4 tracty Lis cait-
cellata. Cette Plante est cultivée,
sans indication d'origine , au Jardin
des Plantes de Paris. Cassini propose
avec doute de joindre à celte espèce
les Dissodia porophylla , coccinea et
Cauaniltesii de Ligasca. Celte derniè-
re Plante a été érigée en un genre
distinct nommé par les uns JVillde-
noi'ia , Adenopliyllum et Schlechten~
dalia par les autres. F^. ces mots.
(G..N.)
LÉBIA.S. POIS. Genre établi par
Cuvier (Règn. Anim. T. 11, p. 799)
dans la famille des Cyprins, de celle
des Cysnidrosomss de f3uméril. Ses
caractères consistent dans les dents
comprimées et dentées; leur corps
est aplati, très-déprimé , couvert d'é-
cailles ; la bouche est petite ; la mem-
brane hranchioslcgc k cinq rayons;
a54
LEB
une seule dorsale. Du reste , ce sont
des Poissons forl voisins des Pœcilies.
Deux espèces qui n'étaient pas décri-
tes, dont on ignore la patrie et qui se
trouvent conservées dans les galeries
du Muséum , composaient ce genre
auquel not'e savant et laborieux ami
Lesueur, de l'Académie de Philadel-
phie, vient d'en ajouter une troisiè-
me, observée vivante dans les eaux
douces de la Floride ; c'est le Lebias
ellipsoïdes. D. ii, a. lo, v. lo, P. ii,
c. 20. (b.)
LEBIE. Lebia. ins. Genre de l'or-
dre des Coléoptères , section des Pen-
tamères , famille des Carnassiers ,
tribu des Csrabiques troncatipenues,
établi par Latreille et ayant pour
caractères : crochet'^ des tarses den-
telés en dessous; le dei nier article des
palpes filitoime 0.1 presque ovalaire ,
4ionqué à sou extrémité , mais jamais
sécuriforme ; antennes filiformes; ar-
ticles des tarses presque triangulaires
ou Gordiformcs , le pénultième bifide
DU bilobé; corps court et oplati; tête
ovale, peu rétrécie postérieurement;
corselet court , transversal , plus lar-
ge que la tête , prolongé poslérieure-
n)ent dans son milieu ; él\trcs larges,
presque carrées. Latreille .ivait divi-
sé ce genre en trois sections basées s^r
les proportions du corselet, et la con-
sidération du pénultième article des
tarses. Bonelli a converti ces divi-
sions en autant de genres nouveaux ,
auxquels il en a ajouté un de plus;
les quatre genres qu'il a élablis sont
les Lébie , Lamprie , Dromie et Dé-
métriade ; ces genres furent adoptés
par Latreille , dans llconographie des
Insectes d'Europe et dans ses Famil-
les Naturelles du Règne Anunal.
Dcjean (Catal. général des Col., etc.,
t. 1, p. 253} a réuni les deux premiers
genres de Bonelli, ceux de Lébie et
de Lamprie , parce que les caractères
que cet auteur donnait à ces genres
pour les di:5tinguer, n'existent pas
dans toutes les espèces; ainsi Bonelli
donnait pour caractères au genre
Lamprie d'avoir le pénultième article
des tarses simple, les antennes li-
LEB
néaires et le dernier article des palpes
tronque; les caractères qu'il attri-
buait à son genre Lébie étaient d'a-
voir le pénultième article des tarses
bifide , les antennes plus minces à
leur base, et le dernier article des
palpes moins tronqué que dans les
Lampries. Dejean, qui possède vingt-
trois espèces de ces deux genres, en
les examinant toutes attentivement,
s'est convaincu qu'il était impossible
d'admettre le g^nre Lamprie , car
même dans le Lamprias cyanoce-
phala, qui est le tvpe du genre , le pé-
nultième article des tarses n'est point
simple, comme le dit Bonelli, mais
il est distinctement bifide, et il y a
des espèces oii il est difficile de déci-
der s'il est bifide ou bilobé, mais il
n'est simple dans aucune; et quant
aux autres caractères ils sont si peu
sensibles qu'il ne croit pas qu'ils
soient suffisons pour servir de carac-
tères à un genre. Le genre Lébie, tel
qu'il est rcUreinl par Dejean {lue.
cit.), se distingue des Dromies et des
Démétriades , par le corselet qui est
presque aussi long qtie large dans ce.s
derniers genres , tandis qu'il est tou-
jours plus large que long dans le
premier; il se distingue des Cvmin--
des par la forme des palpes, et des
Bracliynes par leur languette , leur
corps Irès-aplati, et l'absence de ces
organes de crépitation qui sont par-
ticuliers à ces derniers Carabiques.
Les Lébies ont le dernier article des
palpes filiforme ou presque ovalaire ,
plus ou moins tronqué à l'extrémité ,
mais jamais sécuriforme; leurs an-
tennes sont filiformes et plus courtes
que le corps qui est large et aplati;
leur tète est ovale et peu rétrécie pos-
térieurement , le corselet est court ,
transversal, plus large que la tête,
et prolongé postérieurement dans son
milieu ; ce caractère est tout-à-fait
particulier à ce genre, et il le distin-
gue de tous ceux avec lesquels il a
quelques rapports ; les élytres sont
larges , légèrement convexes , tron-
quées à l'extrémité et en forme de
carré peu allongé. Les mâles ont les
trois premiers articles des tarses an-
LEB
tel leurs dilatés et garuis en dessous
Je poils assez courts el serres. Ces
Insectes se trouvent en général sous
les écorces. On en rencontre quel-
qucloià sous des pierres. Presque tou-
tes les espèces connues sont d Europe
ou d'Amérique. Celle qui sert de t^ pe
au geme , est :
Le LÉBiE PETITE Croix , H. Crux
minor, Latr., Gyi., Dej. {loc. cit., p.
361); Carabus C/ax minor,Fiihi.; Car.
Crux majur, Oliv. , m, 35, p. 96,
n. loa, t. 4, f. 4:2, a, b; le Chevalier
rouge , Geoir. Elle est longuç de deux
ligues et demie à deux lignes trois
quaits; noiie , avec la base des an-
tennea et le corselet iauves ; les ély-
tros sont d'un fauve pâle avec une
tache scutellaire el une grande ban-
de postérieure trausverse et dilatée à
la suture, noiies; les pieds sonlfau-
ves avec les genoux el les tarses noirs.
Elle se trouve en Europe, et est
rare à Paris. T' . pour les autres espè-
ces , Latreiile, Fabricius , Olivier, et
l'excollenl ouviage du comte Dejean,
que nous avons déjà cité plus haut.
(o)
* LEBRETONIE. Lebrelonia. bot.
PiiAN. Genre de la famille des ftlal-
vacées , et de la Monadelphie Polyan-
drie , il. , établi par Schrank [Piant.
rar. Hort. Mon., lab. 90), adopté et
ainsi caractérisé par De Candolle
[Prodrom. Syst. Regii. T'eget. i , p.
446) ; calice à cinq divisions profon-
des, entouré d'un petit involucre à
cinq divisions profondes el plus com-
tes que celles du calice intérieur ;
cinq pétales tordus pendant l'esliva-
tion , à limbe étalé; dix styles; car-
pelles au nombre de cinq ou de qua-
tre par avortemeul, nionospermes ,
indéhiscens. Ce genre est, selon De
Candolle , très-voisin de la seconde
section des Fav^onia qui se compose
de Plantes indigènes, comme le Z«ei/e-
tonia, de l'Amérique équinoxlale. La
Plante qui a servi de type au genre a
été nommée L. cocc/'/ica par Schrank.
Ses fleurs sont grandes, d'un roiige
écarlale; ses feuilles ovées , acuini-
Hées, dentées en scie, sont pubes-
centes en dessus et cotonneuses en
LEG a55
dessous. Nées el Marlius {Nov, Acl.
Bonn. XI, p. 98 ) en ont publié une
seconde espèce à laquelle ils ont don-
né le nom de IL. laiifoUa. Endn , De,
Candolle a réuni avec doute au LéS-
bretoida , le Schouwia semi-serrata de
Schrader {GixUing. Ann. , 1821, p.
717). (G..N.)
* LEGANAGTIS. bot. crypt.
( Lichens. ) Ce genre a été fondé
par Eschweiler dans son Systema
Lichen um , pag. i4, et placé dans
la cohorte des Graphidées. Il est
aiuji caractérisé : thalle crustacé , at-
taché , uniforme; apolhécion oblong
et allongé d'une manière difforme ,
immergé, noir; périihécium in-
fère et latéral, avec une marge con-
crète foriné^par le thalle , à nu-
clcuin nu, *disque plane un peu
convexe; thèq'ucs fusifoimes, cy-
lindriques, en anneau. Le type de
ce genre est VOpegrapha astroidea de
\'Lng/i.sh Bol, vol. 26, lab. 1847.
\j' .l/thonia lyncea, que l'on trouve si
fréquemment dans les environs de
pHns, rentre dans le genre Z/erfl«flc//5,
qui nous semble bien voisin des
Al thonies. Eschweiler en possède six
espèces nouvelles toutes américaines;
il ne donne les caractères spécifiques
d'aucune d'elles, el il nomme l'es-
pèce figurée Lecanactis lobala. (a. f.)
* LÉCANANTHE. Lecananthus.
BOT. PHAN. Genre établi par W. Jack
{]\]al. Mis. 2) eB adopté parW. Carey
el Wallich dans le Ilora Jndica, 2, p.
519. Ce genre, qui fait p.irtie de la
famille des Rubiacées et de la Pen-
landrie Monogynie , offre les carac-
tèies suivans : calice adhérent avec
l'ovaire , élargi , campanule , coloré ,
el à cinq divisions inégales; corolle
mouopétale , à tube court , à limbe à
cinq divisons; ovaire à deux loges
contenant un petit nombre d'ovules
attachés à un Irophospcrme convexe
qui lient à la cloison ; style bifide
surmonté de deux stigmates linéaires.
Ce genre se compose d'une seule
espèce, Lecananthus erubescens , W.
Jack., loc^cit. C'est un petit Arbuste
dressé , ayanl à peu près le porl d'un
256 LEG
Cephaelis. La tige est à quatre ani!;les
dont deux plus saillans-, les feuilles
opposées , ovales , lancéolées , rétré-
cies et aiguës aux deux extrémités ,
entières; les stipules sont larges tt li-
gules. Les fleurs sont réunies en une
porte de capitule , entouré d'un invo-
lucre. Cette Plante a été trouvée par
Wallich aux environs de Seringa-
pore. . (a. b.)
LECANARIA. bot. crypt. [Li-
chens.) C'est le nom donné par Acha-^
rfus à la première section du genre
Pannelia tel que cet auteur l'avait
d'abord établi dans sa Méthode; elle
renferm/iit les Parmélies à thalle
crustacë , uniforme, dont la marge
dé l'apothécioli est discolore. Ce sous-
genre constitue en en ti« notre genre
Lécanore, mais ne fait qu'une partie
du Lecanora d'Acharius qui renfer-
mait les espèces à thalle figuré en
folioles soudées ou en squammes. J^.
SqUAMMATIIÉES etLÉCANOKE. (a. F.)'
* LÉCAISOGARPE. ieca«occ/7Ji/5.
BOT. PHAN. Genre de la famille des
Amaranthaccei , et de la Monandiie
Monogynie , L., récemment établi
par les frères Nées d'Esenbeck(/'/a«/.
Hort. med. Bonn. Icon. Select., p. i ,
4) qui lui ont imposé les caractères
essentiels suivans : fleur hermaphro-
dite ; calice pentaphjUe , herbacé;
corollenuUe ; une. ou deux étamines
opposées aux folioles calicinales et à
anthères didymes ; style simple , per-
sistant , surmonté de deux stigmates ;
caryopse {cystis) orbiculaii-e , dépri-
mée , bordée : graine unique , hori-
zontale. Ce genre est voisin de Vyl-
maianthus , mais l'hermaphrodilisme
de ses tleurs, le nombre de ses éta-
mines, et la structure de son fruit
l'en distinguent suffisamment. Il ne
renferme qu'une seule espèce qui
croît dans le Napaul. C'est \eLecano-
carpus caulijlorus , Nées [loc. cit.),
dont voici la synonymie : Amaran-
ihiis caulijlorus , Link , Enitm. Hort.
BcroL , vol. II, p. 589; Amarantlius
diandrus , Spreng. , Neue. Entd. 3, p.
20 ; jigroglocJun chenopodioides ,
Schrad. , Calai. Hort. Gœtt. ; et Bli-
LEC
tant/tus nepalensis, Reichenbach, Cat.
HortrDresd. C'est une Plante herba-
cée , verte , à feuilles alternes , pélio-
lées, sans stipules, à fleurs disposées
en capitules axillaircs , sessiles dans
les angles que font les divisions di-
chotomiques des capitules, très-pe-
tits au moment de la floraison; les
fruits se développent beaucoup dans
leur maturation. Lesauteursont joint
à la description très-détaillée de cette
Plante une bonne figure qui repré-
sente l'espèce et l'analysé complété
de ses o; ganes.
Le nom d'^^/o^/oc/t/zz, imposé par
Schiader, est antérieur pour sa pu-
blication à celui de Lecanocarpus ;
cependant les auteurs dé ce genre
qui l'avaient fait graver depuis long-
temps sous ce dernier nom , n'ont pas
cru devoir le changer. (G..N.J
LÉCANORE.i>eca«o/-<i. bot. crypt.
{Lichens.)^Q genre Lécanore, tel que
nous l'avons restreint , se compose
des Lichens à thalle crustacé , tarla-
reux ou lépreux, sous-carlilagineux ,
uniforme, avec et sans limites ; l'apo-
thécium est orbiculaire, épais, sessi-
le , marginé , à disque plane con-
vexe, à mqrge discolore; la lame
proligère est colorée. Ainsi caracté-
I isé notre genre Lecanora exclut les
Patellaires à marge concolore de De
Candolie; il rejette aussi ]es Leca-
nora d'Acharius, dont le thalle est
figuré ; celles-ci rentrent dans notre
gioupe des Sqnammariées. Ij'habitat
des Lecanora est très-varié. Elles en-
vahissent les parois, les murs, les
pierres , les rochers , la terre , l'épi-
(lerme des troncs d'Arbres , les vieux
bois et même les feuilles vivantes de
certains Arbres exotiques. On peut
porter à environ cent cinquante le
nombre des espèces connues de ce
genre; nous en avons décrit treize
nouvelles espèces, qui sont figurées
dans not^rc Essai sur les Cryptogames
des écorces exotiques officinales. En-
viron une cinquantaine de Lécanores
se trouvent en France; parmi les es-
pèces inédites de notre collection se
distinguent les suivantes : Lecanora
LEC
cocci/iea , N. , ^. planches de ce
Dictiounaire et noire Elssai sur les
Cryptogames des ecorces exo»tqiies
officinales, tab. 27, fig. 7, pag. i:io:
thalle granuleux , fendillé dans la
partie iructifère seulement, sans li-
mites , d'un blanc grisâtre ; apolhé-
cious sous-ininiergcs , j.ressés; à dis-
que concave , de couleur écarlate, à
nîarge très ep.(is>e. Cette belle Planle
a le port d'une Urcéolaire , mais sou
organisation ne penne l pas de la sé-
parer des Lécanores. Elle croît en
Amérique, sur 1 ccorce de divers Fi-
guiers. Lecanora tpiphylla, IN. (A".
Essai , etc., tab. 1 , fig. 28, pag. 93 ).
Thalle interrompu, sous-^qua^lmu-
leux , blanchâtre, assez épais; a[)0-
thécions à marges très-épaisses , fer-
rugineuses, à disque creusé , pale. On
trouve celte Plante sur Its feuilles
des Aibres de Cayeuue. Lecanura
tartarea, Ach. , Syn. Mctli. Lic/i. , p.
173; Venucaria tartarea^ Hoffm. ,
FI. Genii. , p. lyS ; Patellaria tarla-
/ea. De Cand., FI. Fr. Sp. 989; à
thalle tartareux granulé, d'un blaiu;
cendié ; apolhécious épars , à disqut
plane un peu convexe, ruguleux, cou-
leur de brique pâle, à marge inflé-
chie, ensuite (lexuouse. C'est celte
espèce si commune sur les roches et
sur la terre, qui sert, dans le Nord,
à teindre les étoffes. (a.f.)
» LÉCANORÉES. bot. crypt. {Li-
c/ie/is.) Cette tiibu, établie dans no-
Ire Méthode Lichcnographique (p.
53), renferme les Lichens dont l'apo-
thécion est patellulé, sessile , uiuni
d'un rebord et d'une lame proligère
colorée , et dont le thalle crustacé,
amorphe , est adhérent. Ce support
est ordinairement limité, assez sou-
vent orbicuhire , d'une épaisseur
variable. Les Lecanorées vivent sur
les ecorces , les vieux bois et les pier-
res, s'étendent sur la terre humide,
incrustent les Mousses et les débris
de Végétaux. Les feuilles vivantes de
plusieurs Arbres exotiques en nour-
rissent un petit nombre d'espèces
très-remarquables. Cinq genres com-
posent ce groupe; ce sont les genres
LEC
i57
Myriotrema, Urceolaiia, EcJiinopla-
ca , Lccidea cl JLecanora. P' . ces mots-
le troisième au Supplément. Les Le-
canorées se lieul aux Variolaires et
aux Squainmariées par le genre Lé-
canorc. (a. f.)
LECCEA. l'ois. Svn. de Caraax,
V. ce mol, chez les pêcheurs du
golfe de Gênes. (b.)
* LÉCHÉE ou LÉQCÈE. Lehiea.
BOT. PHAN.Cegeiirc, établi pai Linné
quileplaçait dansla Triandrie Trigy-
nie , avait été rapporté à la famille des
Caryophylléey par Jussieu. Dunal [in
De Cand. Frud. SyÛ. Veg., i,p. 280)
l'a réuni aux Cisiinces , et en a ainsi
tracé les caractères : calice à trois sé-
pales , accompagné de deux bractées
ou sépales extérieurs ; trois pétales
lancéolés ; étamines variant en nom-
bre depuis Mois jusqu'à douze, mais of-
frant ordinairement le nombre ternai-
re ; ovaire à peu près trigone ; trois
stigmates à peine distincts ; capsule à
trois valves qui portent sur leur mi-
lieu les cloisons ou de fortes nervu-
res , auxquelles sont attachées des
graines en petit nombre, et munies
d'un albumen charnu, d'un embryon
dorsal droit , à ladicule infère et à
cotylédons ovés-oblongs.
Ce génie renferme six espèces , tou-
tes indigènes de l'Amérique septen-
trionale , parmi lesquelles nous cite-
rons le Lecheamiiior, Pursh, Larak.,
Jllustr. , t. 52 , et le Z<. lacemulcsa ,
Michx.Lamaick(Illustr. ,t. 281, f. 5)
a donné de celui-ci une bonne figure
sous le nom de Gaura. Ce sont des
Plantes herbacées, à fleurs nombreu-
ses et petites et à rameaux inférieurs
difïereus des floiifères. Le Lechea chi-
nensis de Loureiro paraît être , selon
Ue Candolle , une espèce dé Comraeli-
née. (G..N.)
* LECHEGUAN A. ins. Nom donné
parles Brésiliens et par Félix d'x\zza-
ra à une Guêpe qui se trouve au Bré^
sil et au Paiaguay , et dont le miel
a quelquefois des propriétés délétères.
Auguste de St.-Hilaire a failli être
empoisonné par ce mielj ce savant
donne les détails de cet empoisonne-
2 58 LEC
inent dans les Annales des Sciences
Naturelles (T. ir, p. o*). Cette Guêpe
est nouvelle et appartient au genre
Poliste de Latreille qui l'a nommée
Polisles Lecheguana. V. Poliste. (g.)
LÉGHENAULÏIE. Lechenaultia.
BOX. PHAN. Genre de la famille des
Goodénoviées, établi par R. Brown
[Proclrom. i , p. 58i ) en l'honneur
du botaniste el voyageur français Lé-
chenault de la Tour. Il se compose
de quatre espèces , toutes originaires
de la Nouvelle -Hollande. Ce sont
des petits Arbustes ou quelquefois des
Plantes herbacées , vivaces , glabres ,
portant des feuilles étroites , très-en-
tières , et des fleurs , soit axillaires ,
soit terminales. Leur calice est adhé-
rent ; leur corolle monopétale est
fendue longitudinalement d'un côté.
Les anthères sont cohérentes entre
elles au moment de l'épanouissement
des fleurs. Les grains de pollen sont
composés. Le stigmate est caché au
fond d'un indusium bilabié. La cap-
sule est prismatique, biloculaire , à
quatre valves dont deux opposées
Ïiortent la moitié de la cloison sur
eur face interne. Les graines sont cu-
biques ou cylindracées, dures.
Ce genre est très-voisin de VJn-
thotium , mais il en diflfère , ainsi que
de tous les autres genres de cette fa-
mille, par son pollen composé de qua-
tre petites masses sphériques. (a. u.)
* LECHEOIDES. bot. phan. r.
HÉLIANTHÈME.
LÈCHEPATTE. mam. L'un des
-noms vulgaires , mais très-impropre,
del'Uneau. (b.)
LECHUZA. OIS. Syn. vulgaire de
Chevêche. V. Chouette. (dr..z.)
LECHYAS. BOT. PHAN. Le fruit de
la Chine désigné sous ce nom par
d'anciens voyageurs, paraît êtie le
Litchi. (b.)
LECIDÉE. Lecidea. bot. crypt.
{Lichens.) Ce genre, le quatrième de
notre groupe des Lécanorées , a été
fondé par Acharius dans son Metho-
dus Lichenum , et conservé sans mo-
dification importante dans les autres
LEC
ouvrages de cet auteur; il figure dans
l'ordre premier des Lichens Idiotha-
lames homogènes , et est ainsi carac-
térisé : réceptacle universel, varia-
ble, crustaeé , étendu , attaché, uni-
forme , non figuré, foliacé, stuppeux;
réceptacle partiel , scutelliforme , ses-
sile, couvert en entier par une mem-
brane cartilagineuse, contenant, un
parenchyme solide et similaire dans
toutes ses parties; disque marginé.
Nous avons cru devoir modifier ces
caractères , et nous considérons seu-
lement comme Lecidea les Lichens
à thalle difforme dont l'apothécion
patellulé est muni d'une marge de
la même couleur que le disque. Nous
écartons ainsi de noire genre les Lé-
cidées d'Acharius dont le thalle est
figuré en folioles libres ou soudées ;
nous formons avec ces Plantes notre
genre Circinaria, et nous rétablissons
le genre Placodium. Nous excluons
ainsi les espèces renfermées dans le
sous-genre Lepidoma. V. ce mot.
Nous avons eu entre les mains, sous
le nom de Cyrtelia, plusieurs Lichens
f enaut d'Acharius; ils nous ont prou-
vé que ce lichéno^raphe avait songé
à démembrer le genre Lecidea dont
il aurait distrait les espèces à apothé-
cions immarginés , qui de noirs quand
ils sont secs, deviennent rubiconds
lorsqu'on les humecte. Les Lécidées
naissent sur les écorces , les vieux
bois, les pierres, la terre humide,
etc.; leur thalle est fort variable ; elles
aiment l'humidité, et leur consistance
est plus molle que celle des Lécano-
rées. Eschweiler place ce genre parmi
les Verrucariées ; ce rapprochement
ne nous semble point heureux. L'or-
ganisation des Lecidea ne permet pas
de les isoler des Lécanorées , avec les-
quelles elles ont , par leur scutelle et
par leur structure , un rapport très-
intinie. Nous nous bornerons à faire
connaître les espèces suivantes :
Lécidée AURiGÈRE , Lecidea auri-
gera , N. , Essai sur les Crypt. des
Ecorc. exot. officin. , tab. 28 , fig. 1 ,
p. 106. Thalle membraneux , cendré,
limité de brun , couvert de tubercules
ovoïdes glisses , couleur gris cendre
LEC
à l'extérieur , jaune doré à l'intciieur,
s'ouvrautdans la vieillesse de la Plan-
te; apoluecions noirs, épars, ronds,
souvent diflormes ; à disque concave ,
un peu plane, uu , ayant une marge
cpaisse. Celte belle espèce se fixe sur
les écorces des Quiuc^uiuas de l'A-
inériquc du sud.
LÉCIDÉE DE Du PeTIT-ThOUARS ,
Lecidea Thouarsii , N. ( /"'. plaa-
ches de ce Dictionnaire). Thalle sous-
Oibiculaire, molla.sse , à laciniures
arrondies et incisées , crustacé vers le
centre , stuppeux vers ses exlréniités ,
roussâlre; apoihécious globuleux, dif-
lormes, couleur de brique pâle, im-
marginés. La Lécidee d'Aubert Du
Petit-Thouars incruste lei Mousses et
les Fougères des genres Trichomanes
et IlymenophyLluiii dans les lieux
montagneux de Mascareigne. Elle y
a été trouvée par le botaniste auquel
nous nous sommes fait un devoir de
la dédier. (a. f.)
* LËCIDEES. BOT. CRYPT. [Lldiens.)
Deuxième sous-ordre de la famille
des Lichens Gasiérothalames de la
Méthode proposée par Frics ( Act. de
Stockh., 1821). Ce groupe renferme
les Trachjlia , Léeculea , Opegrapha ,
Gyi'opliora. il correspond presque
exactement aux Lichens Idlothala-
mes homogènes à apothécions margi-
nés d'Acharius. Le mot Gastérolha-
lames signifie apothécions ventri;s ou
bombés. (a. f.)
* LECISGIDM. BOT. PHAN. Ce nom
a été donné par Gaertner fils {Carpo-
logia , p. 2ai ] à un genre qui ne peut
être admis définitivement, dans Ti-
gnorance absolu^e oii l'on est des par-
ties de la fleur. Le fruit , qui est une
drupe, a été figuré ( /oc. cil. , t. 220,
f . 5 ) sous le nom de L. clrupaceum. il
l'avait reçu du professeur Desfontai-
nes , et il é! ait nommé Chrysopkyllum
dans sa collection. (g..n.)
LECRISTICUM. bot. phan. Vieux
synonyme à'Jgnuscastus. V. Vitex.
(B.)
* LEGYTHIDEES. Lecjthideœ.
BOT. PHAN. Petite famille de Fiantes,
LEC 20 ()
voisine à la fois des Myi*t»es .et des
Malvacée.i,et qui se compose des gen-
res Lccjthis, Couroupita, Couratari,
Pirigata et BerlhuLleùa. Elle offic
les caractères suivaus : le calice tur-
biné adhérent par sa base avfc l'o-
vaire ; son limbe oflVe de quatre à six
divisions persistantes; la corolle est
formée de quatre à six pétales un peu
inégaux , élargis par leur base ou ils
Se soudent latéralement, de manière
à représenter une corolle nionopélale
rotacée. Les étamines sont excessive-
ment nombreuses, monadelphes, for-
mant un iircéole monophylle très-
grand , d'abord circulaire , percé dans
i^on centre d'un trou pour le passage
du style, et déjeté d'un côté en une
languette Ircs-grande , élargie , con-
cave , découpée et frangée à sou som-
met qui est très-obtus, ayant toute
sa face supérieure recouverte d'an-
thères cordiformes et biloculaires.
L'ovaire est adhérent au calice par
SCS deux tiers inférieurs; son tiers
supérieur est libre, conique, recou-r
vert d'une couche épaisse , jaunâtre
en forme de disque épigyue. Le style
est épais , très-couit , terminé par un
stigmate lobé. Coupé transversale-
ment, l'ovaire présente de deux à six
loges , chacune contenant une ou
plusieurs graines dressées ou atta-
chées à l'angle interne de la loge. Le
fruit est une capsule ligneuse, sou-
vent d'un volume considérable, d'u-
ne forme variable suivant les espèces
et les genres , quelquefois remplie in-
térieurement d'une sorte de pulpe fi-
breuse, ordinairement à deux, qua-
ti-e ou six loges contenant une ou
plusieurs graines; celles-ci se com-
posent d'un tégument propre , re-
couvrant un gros embryon dont l'or-
ganisation varie dans les cinq geni'es
dont se compose cette famille. Ainsi
dans les genres Couiouplta et Coura-
tari , la radicule est cy liodrique , très-
longue , recourbée autour des deux
cotylédons qui sont planes et chif-
fonnés. Dans le Pirigara la radicule
eit excessivement courte et les deux
cotylédons^ très-épais. Dans le Lecy-
this et le Bertholletia l'embryon est
17*
26o LEC
tout-àTfait indivis et semble mono-
cotylédon. V. chacun de ces genres.
(A. R.)
LECYÏHIS. BOT. PHAN. Gen-
re placé par Jussieu dnns la famil-
le des IVlyrtées dont il se rapproche
en effet beaucoup, mais qui en dif-
fère néanmoins par plusieurs carac-
tères qui ont eugHgé le professeur
Richard, à en former un gioupe par-
ticulier sous le nom de Lec^thidées.
V. ce mot. Les Licy this sont tous des
Arbres ou dt'S Aibrisseaux à feuilles
alternes, persistantes, très-entières ,
non parsemées de points glanduleux.
Leuis fleuis, qui sont parfois très-
grandes , blanches ou purpurines ,
forment A^ts espèces de grappes sim-
ples ou rameuses, placées soit fiu
sommet des ramifications de la tige ,
soit à l'aisselle des feuilles. Elles ol-
frenluB calice turbiné , adhérent par
sa base avec l'ovaire infère, divisé
supérieui'emenl en six lanières étroi-
tes. La corolle se compose de six ])C-
tales un peu inégaux , obtus, soudés
ensemble par leur base au moyen des
filets slaminaux et reprcseuianl ainsi
une coioUe monopétale rotacée. Les
étamines sont extrêmement nombreu-
ses, monadelpheS;, formant un ui-
céole circulaire , dcjeté d'un côté en
une languette large et concave , dont
toute la face supérieure est garnie
d'anthères presque sessiies et dont le
sommet est découpé et frangé. L'o-
vaire est seml-mièrc , à deux, quatre
ou six loges contenant chacune une
seule graine , tiès-rarementplusieurs.
Le style est court , épais , terminé
par vm sliguiale lobé. Le fruit est une
capsule ligneuse ou une pyxide, ovoï-
de, déprimée, offrant vers la réunion
de ses deux tiers inféi ieurs , avec son
tiei s supérieur , une ligne circulaire
sur laquelle on remarque les six lobes
du calice s'ouvra nt en cet endroit
par un opercule formé de toute la
partie supérieure et dont la face in-
férieure est conique et présente qua-
tre enfoncemens qui correspondent
aux loges dont ils sont la paroi su-
périeure. Les graines sont ovoïdes ,
allongées. Elles se composent d'un
LED
épisperme membraneux qui recouvre
un embryon dont l'organisation sin-
gulière a été décrite de la manière
suivante par le professeur Richard
dans son Analyse du fruit, p. 84. L'a-
mande du Lecy this est un corps char-
nu , amygdalin , tellement solide Pt
homogène , qu'il est extrêmement
difficile d'en distinguer les deux ex-
trémités , c'est-à-dire de reconnaître
la radicule et le corps cotylédonairc.
Par la germination , un des bouts
forme d abord une petite protubé-
rance qui , après avoir rompu lépis-
perme, se prolonge ensuite en ra-
cine; l'autie donne naissance à une
gemmule écaillcuse qui , en se déve-
loppant , forme la tige. La ressem-
blance de cette amande avec celle du
Pekea nous porte à la regarder aussi
comme un gros corps radiculaire ou
comme un embiyon qui semble con-
sister dans la seule radicule. Ce corps,
après la germination , paraît comme
un renflement bulbiforme ou lubé-
reux du bas de la jeune tige. L'aman-
de de la graine du BerthoLLetia , nom-
mée Tonha par les Gayennois , res-
semble à celle duLecylhis.
Les espèces de ce genre que l'on
nomme vulgairement Quatela , au
nouibre d'environ huit à dix , sont
toutes originaires de l'Amérique mé-
ridionale, à l'exception d'une seule
espèce , Lecy this lanceolata , Poiret ,
qui croît à Madagascar. Leurs fruits,
qui sont tiès-solides, durs et épais,
forment des vases ou gobelets que
1 on désigne sous le nom vulgaire de
Marmite de Singe. Willdenow a réu-
ni à ce genre le Couroupita d'Aublet ,
sous le nom de Lecy this bracleata ,
mais ce genre doit rester distinct. P^.
Couroupita. (a. r.)
* LÉDA. Leda. zool.? bot.? iJr-
throdiées.) Genre de la division des
Conjugées, établi par nous dans ce
Dictionnaire , T. i , p. ôgS , pour des
êtres ambigus, dont les espèces con-
nues avaient été confondues parmi
les Conferves, et plus tard dans le
genre Zygnéma des algolegues mo-
dernes. Ce genre Zygnéma , que quel-
LED
ques observateurs superficiels s'ohsti-
nent à conserver lel que le fil
Agardli , est cepciiflant si évidem-
ment partagé en plusieurs autres,
qu'il faut une singulière obstination
pour n'en pas adopter les coupes.
Quoi qu'il en soit, les espèces singu-
lières en seront facilement reconnues
par les deux propagulcs ovoïdes con-
tenues dans chaque locule proligère.
Le véritable Confert-'a ericetonim ,
souvent confondu avec le nebulosa ,
qu'on a regardé à tort comme sa va-
riété totalement aquatique, icntre
dans ce genre oii un véritable accou-
plement a lieu comme dans les autres
Conjugées par l'union de deux fila-
mens. — Le Zygnema bipuiutatiim /2 ,
Ljngbye , est le type du genre , en-
core que le savant danois ait confon-
du cette espèce avec une autre dont il
a fait son Zygnema bipunctatum, uni-
punctalum , rapprochement bien bi-
zarre par l'énoncé même, (b.)
LEDE, BOT. PHAN. Pour Lédon. l^.
ce mot. On appelle quelquefois vul-
gairement Lèdi: le Ciste ladnnifère
ou autre espèce du même genre, (b.)
* LÉDOGARPON. bot. phan. Ce
genre, de la Décandrie Pentagynie,
a été établi par le professeur Desfon-
taines (Mém. du Mus. d'Hist. Nat.
T. IV, p. 25o , tab. 1 3) qui l'a pbicé
dans la famille des Géraniacees , et
lui a imposé les caractères suivans :
calice persistant , profondément dé-
coupé en cinq segmens ovales, lan-
céolés et aigus , entouré d'un involu-
cre composé de feuilles subulées
bi ou trifurquées ; corolle hjpogyne,
étalée, à cinq pétales arrondis au
sommet, alternes avec les divisions
calicinalcs; dix étamines plus cour-
tes que la corolle , cinq alternative-
ment un peu pli,s longues que les au-
tres , à filets persistaus et à anthères
oblongues obtuses , biloculaires, dé-
hiscentes longitudinalemenl; ovaire
supère, soyeux , surmonté decinqsty-
les épais ; CTpsule ovale , obtuse ,
soyeuse, à cinq loges , à cinq valves
bifides , portant les cloisons sur leur
milieu ; graines nombreuses , atta-
LED 26r
chées à l'axe central des loges. L'au-
teur de ce genre a reconnu de grands
rapports avec son organisation et colle
des Oxa/is ,■ c'est ce qui l'a déterminé
à le placer parmi les Géraniées. Il a
toutefois exprimé l'analogie du port
de la Plante avec celui de certains Hé-
liantlièmes qui s'en distinguent ce-
pendant par leurs feuilles toujours
entières. Après avoir comparé atlcn-
tiveinent les caractères du nouveau
genre nvec ceu\ des Géraniacees
et des Cistinées , nous cro\ons qu'il
serait mieux placé auprès de ces der-
nièies.
Le Liedocarpon C/nloense , Desf.
{loc. cii.) , est la seule espèce du gen-
re. C'est un Arbrisseau indigène du
Chili, à tige droite, divisée en ra-
meaux grêles , portant des feuilles
opposées ou plutôt verticillées , sans
stipules , soyeuses , partagées jusqu'à
la base en trois parties étroites, ai-
guës et repliées sur les bor^ls. Les
Heurs sont terminales au sommet des
rameaux. (g..n.)
LEDON. Leduni. bot. phan. Gen-
re de la famille de Rhodoracées et de
la Décandrie Monogynie, L., offrant
jiour caractères : un calice très-petit,
étalé , à cinq dents ; une corolle for-
mée de cinq pétales sessiles ; dix éta-
mines, rarement cinq , ayant des an-
thères allongées, dressées, à deux
loges, s'ouvranl chacune par un pore.
L'ovaire est ovoïde , appliqué sur un
disque hypogync à cinq lobes, à peine
distinct de la base de l'ovaire. Celui-
ci offie cinq loges contenant chacune
un très-grand nombre d'ovules atta-
chés à un tropliosperme axillaire et
saillant. Le style est long, cylindri-
que, terminé par un stigmate très-
petit, à cinq mamelons obtus. Le
fruit est une capsule ovoïde , à cinq
loges polyspermes , s'ouvrant de la
base vers le sommet en cinq valves
dont les bords rentrans forment les
cloisons. Les graines sont très-grêles
et comme filiformes. Ce genre se
compose de deux espèces originaires
des contrées boréales de l'Europe et
de l'Amérique, et qui , l'une et Tau-
262
LED
tre, sont cultivées dans les jardins
pour leur élégance.
Le LÉDON DES MAHAis , Ledum pa-
lustre, L. , croît en Allemagne, en
Pologne et dans le nord de la France.
C'est un petit Arbuste rameux , d'en-
viron un pied de hauteur , portant ries
feuilles éparses , frès-rapprochées , li-
néiires, lancéolées, courlemcnt pélio-
lées, à bords rabaltus en dessous, gla-
bres et un peu bombées à leur face
supérieure, toutes couvertes inférieu-
rementd'un duvet tonienle\ix etrous-
sâtre. Les fleurs sont blanches, lon-
guement pédonculées, réunies en
grand nombre au sommet des ramifi-
cations de la tige. La capsule est
ovoïde, allongée, surmontée par la
base du style, et à cinq loges polvs-
permes.
Le LÉDON A I^ARGES FEUILLES, Le-
dum latifollum , L. Celte espèce,
qui est originaire de l'Amérique sep-
tentrionale, est vulgairement connue
sous le nom de Thé de Labrador. Elle
est plus grande que la précédente ,
dont elle offre le port. Ses feuilles ,
rapprochées les unes des autres vers
la sommité des branches , sont ova-
les, lancéolées, à bords rabattus ,
glabres en dessus, tomenleuses et
rousses à leur face inférieure. Les
fleurs sont plus grandes, disposées
comme dans l'espèce précédente vers
le sommet des rameaux. L'infusion
des feuilles a une saveur astringente
et aromatique ; on la substitue au
Thé dans quelques parties de l'Amé-
rique septentrionale.
Le Ledum thymifullum forme un
g^eure distinct sous le nom de Leio-
phyllum. V. Léiophylle. (a. b.)
LÈDRE. Ledra. iNS. Genre de
l'ordre des Hémiptères, section des
Homoptères , famille des Cicadaires ,
tribu des Cicadelles , établi par
Fabricius , et adopté par Latreille
( Règne Anim.) qui lui donne pour
caractères : les deux premiers ar-
ticles des antennes presque de lon-
gueur égale ; coi'selet dilaté unique-
ment sur les côtés. Ce genre se distin-
,','ue de r.Ktalion de Latreille, par
LEE
l'insertion des antennes qui sont in-
férieures dans le dernier et frontales
dans le premier. Il s'éloigne des
Membraces de Fabricius par la forme
du corselet; la tête e»t aplatie et for-
me une espèce de chaperon à trois
point. s mousses dont une dans le
milieu , cl les deux autres sur les
côtés; elle porte deux antennes in-
sérées entre les yeux ; l'écusson est
distinct; le corselet est dilaté sur les
côtés; le bord postérieur est angu-
leux , concave à la ]>ase de l'écusson;
i 'abdomen est allongé. L'espèce qui
sert de type à ce genre est :
Le LÈDRE A oreilles, Ledra au-
rita , Fabr., Lalr.; Cicada aujila ,
Linn ; la Cigale grand Diable , Geoff.
{ Ins. , t, 1 , p. 422 , pi. 9 , fig. 1 ) ,
Panz. , Scha;ff. Cet Insecte est long de
près de cinq lignes ; il est d'un brun
vcrddtre , pointillé de noir, lavé d'un
f)eu de rouge. Le dessus du corps et
es pâtes sont d'un jaune verdâtre;
les éiytîes sont transparentes avec les
nervures brunes. On trouve cet In-
secte sur le Chcne aux environs de
Paris et en Allemagne; il est assez
rare. (g.)
LEDUM. bot. piian. P'. Lédon.
* LÉÉACÉES. Leeaceœ. bot.
piian. C'est le nom que De Candolle
{Prodr. Syst. Veg. uiiiv. ,1, p. 635) a
donné à la seconde tribu qu'il a éta-
blie dans la famille des Ampélidées
ou Yiniférées , et qu'il a caractérisée
ainsi : corolle monopétale; étamines
alternes? avec les pétales, et sou-
vent monadelphes ; fruits et graines
dont la structure est peu connue ; les
pédoncides des fleurs ne se convertis-
sent point en vrilles. Cette tribu ne
renferme que les deux génies suivans :
Leea , L. , et Lasianthera , Beauv. f'.
ces mots. (g. n.)
LÉÉE. Leea. bot. phan. Ce genre,
établi par Linné , a été placé dans la
famille des Ampélidées ou Yinifé-
rées par De Candolle [Prodr. Sjst.
Veg., 1, p. 635) qui l'a ainsi caracté-
risé : calice à quatre dents; corolle à
einq petites divisions recourbées en
dehors ; ctamines formant un urcéole
LEE
quiuquélobé , à Texldricur duquel les
filets sont soudés et placés entre les
divisions de la coi elle; anthères
ovées, glabres; style simple ; haie à
quatre ou six loges , dont quelques-
unes avortent; graines solitaires (se-
lon Gaertner) dans les loges, dressées,
munies d'un albumen cartilagineux ,
3uinquélobé , et d'un embryon cylin-
rique , acuminé , arqué , légèrement
excentrique. De Canrlolle réunit à ce
genre VAquilicia de Linné , que Jus-
sieu plaçait dans les Méliacées ; l'ur-
céole staminifère dont il est pourvu
justifie en eflfet ce dernier rapproche-
ment, ou du moinsélablit une grande
affinité entre les Méliacées et les Vini-
férées. On connaît sept espèces de
Leea, toutes indigènes des Indes-
Orientales. (g..n.)
*LÉÉLITE. MIN. (Claïke, Annal.
de Philos. 1818). Substance miné-
rale encore peu connue , trouvée à
Gryphytta en Westmannie; elle est
de couleur rouge et d'un éclat sem-
blable à celui de la corne. Sa pesan-
teur spécifique est de 2,71. Elle est
formée, d'après Clarke , de Silice, 76 ;
Alumine , aa; Manganèse , 2,5 ; Eau ,
0,5o, (g. DEL.)
LEERSIA. BOT. cnyPT. {Mousses.)
Ce genre , créé par Hedwig , n'a point
été conservé, le nom de I^eersia
ayant été précédemment employé par
Svvartz pour un genre de la famille
des Graminées. V. Encalypta et
LÉEBSIE. (a. F.)
LÉERSIE. Leeisia. bot. phan. Ce
genre , de la famille des Graminées ,
et de la Triandrie Digynie , L., éta-
bli par Swartz , avait été nommé Js-
prella par Schreber , et plus antérieu-
rement Homalocenchrus par Haller.
Néanmoins , le nom de Leersia , qui
rappelle un botaniste dont les tra-
vaux ont eu une heureuse influence
sur les progrès de l'agrostographie ,
a été plus généralement adopté. Le
Leersia se distingue facilement à ses
épillets uniflores , uniquement com-
posés d'une glume bivalve sans lépi-
cène. La valve externe est plus gran-
de , comprimée , carénée et en forme
LEG a65
de nacelle ; l'intérieure est étroite ,
également très-comprimée. L'ovaire
est surmonté de deux stigmates plu-
nieux. Le nombre des élamines va-
rie d'une à six dans le petit nombre
d'espèces qui forment ce genre.
L'espèce la plus commune est le
Leersia oryzoides , Swartz , ou F/ia-
laris orjzoit/es de Linné. C'est une
Plante vivace et rampante qui croît
dans le voisinage des eaux , et qui a
été observée en Europe , en Asie et
dans l'Amérique septentrionale. Ses
chaumes , dont les noeuds sont velus ,
ont une hauteur d'environ deux
pieds. Ses fleurs forment une pani-
cule dressée. (a. r.)
LÉFLINGE. BOT. phan. Pour Lœ-
flinge. F", ce mot. (b.)
LEGNOTIS. BOT. PHAN. (Swartz.)
Syn. de Cassipourier. /' . ce mot. (n.)
LEGOUZIA. BOT. PHAN. (Duraù-
de.) Syn. de Carnpanula Spéculum ,
Prismatocarpe de l'Héritier. F", ce
mot. (B.)
* LEGUAN ET LEGUA^iA.REPT.
SAUR. Noms vulgaires des Iguanes
à Saint-Domingue. '&.)
LEGUME. Legumen. kot. phan.
On appelle ainsi le fruit des Légumi-
neuses plus généralement désigné
en français sous le nom de Gousse.
. ' (A. il.)
LEGUMINEUSES. Leguminosœ.
BOT. PHAN. Famille de Plantes dico-
tylédones polypclales, à étaminespé-
rigynes. Lorsque l'on ne considère les
Légumineuses qu'en masse, celte fa-
mille paraît être , au premier abord ,
une des plus naturelles du règne vé-
gétal. Mais lorsqu'on l'examine plus
attentivement , lorsque l'on étudie en
détail l'organisation particulière des
genres nombreux qui la composent ,
on est frappé des diflférenees remar-
quables qu'ils présentent, et dès-lors
disparaît cette uniformité qu'on avait
cru apercevoir dans ce groupe de
Végétaux. Tâchons, sans entrer dans
des détails que ne comporte pas la
nature de cet ouvrage, de faire néan-
moins connaître assez exactement
264 LEG
rorgaulsatlon générnle des Légumi-
neuses.
/ On peut rapporter à trois types
principaux la structure des fleurs
dans la famille des Légumineuses ,
ce qui forme trois grandes sections ou
tribus désignées sous les noms de Pa-
pilionacces , de Csesalpiniées ou G^s-
siées et de Mimosées. Etudions suc-
cessivement l'organisation de chacun
de ces trois groupes.
1°. Papilionacées. — Le calice est
monosépale, tubuleux ou turbiné,
ordinairement à cinq dents on à cinq
divisions plus ou moins profondes ,
quelquefois inégales et comme dispo-
.sées en deux lèvres ; quelquefois le ca-
lic» est accompagné extérieurement
d'une ou de plusieurs bractées ; il est
généralement persistant. La corolle
est composée de cinq pétales onguicu-
lés , inégaux , et a reçu le nom de co-
rolle papiiionacée.L'uu de ces pétales
est supérieur , en général plus grand
que les autres, qu il embrasse et re-
couvre avant l'épanouissement de la
fleur ; il porte le nom kY étendard ^ deux
sont latéraux , égaux et semblables,
tantôt appliqués contre les deux in-
férieurs , tantôt ouverts, ce sont les
aites ; deux enfin sont inférieurs ,
rapprochés l'un contre l'autre, de
même forme , souvent soudés par leur
bord inférieur; on les appelle la ca-
rène. Quelquefois la soudure des pé-
tales est plus grande et ils sont tous
les cinq réunis on tube par leur par-
tie inféiieuro de manière à représen-
ter une corolle mouopétale, c"e>t ce
que l'on observe entie autres dans
plusieurs e pèces de Trèfles et en par-
ticulier dans le Trèfle des prés. Les
ëtamines, au nouibre de dix, sont
généralement ciiadclphes, c'est-à-dire
soudées par leurs filets en deux fais-
ceaux ; l'un inféieur, composé de
neuf filets, forme un tube fendu su-
périeurement ; l'autre, supérieur,
composé d'une seule étamine; rare-
ment les étamines sont monadelphes;
plus rarement encore elles sont en-
tièrement libres et distinctes les unes
des autres. Les anthères sont cQj'di-
formes ou globuleuses , à deux loges
LEG
s'ouvrant chacune par un sillon lon-
gitudinal. L'insertion des étamines et
des pétales est , en général , périgy-
nique dans un grand nombre de gen-
res de la famille des Légumineuses,
c'est-à-dire qu'elle .se fait à la paroi
interne du calice qui forme un tu-
be quelquefois allongé, et au som-
met duquel se fait l'msertion ; mais
un nombre non moins considéra-
ble de genres présentent une inser-
tion évidemment hypogynique. Dans
le genre Dalea , les ailes et les deux
pétales inférieurs sont attachés à la
partie supérieure du tube staminaK
L'ovaire , dont la forme varie beau-
coup , est à une seule loge , et con-
tient depuis une jusqu'à un nombre
très-considérable d'ovules attachés à
un trophosperme qui occupe la sutu-
re supérieure du fruit. Le style est
plus ou moins allongé, oblique et
formant quelquefois un angle plus ou
moins aigu avec le sommet de l'ovai-
re. Le stigmate est simple, glandu-
leux, quelquefois accompagné d'un
bouquet de poils plus ou moins vo-
lumineux. Le fiuit est une gousse
dont nous indiquerons plus loin
l'organisation et les variétés.
2°. CjEsalpiniées. — Le calice
es! à trois , quatre ou cinq divi-
sions profondes, étalées, caduques :
la corolle se compose de cinq pé-
tales inégaux ou quelquefois presque
égaux , et ne formant jamais une
corolle papilionacée. Quelquefois les
pétales manquent entièrement. Les
étamines, au nombre de dix, sont,
en général , libres et distinctes; as-
sez souvent plusieurs de ces étamines
avortent ou .sont stériles et à l'état
rudimentairc. Le fruit est générale-
ment une gousse.
5". Mimosées. — Le calice est mo-
nosépale , tubuleux ou campanule,
régulier , à quatre ou cinq dents ou
à q .aire ou cinq divisions quelque-
fois très -profondes , colorées et pé-
laloïdes. 11 est accompagné extérieu-
rement d'un calicule cupuliforme
à quatre ou cinq dents, ou simple-
ment d'une ou de plusiours bractées
régulières ou irrégulières. La corolle
LEG
manque. Les étamines sont extrême-
ment nombreuses, rarement au nom-
bre de cinq ou de dix , monailelphes
parla base rie leurs filets ou libres et
distinctes. Les anthères sont ordinai-
rement globuleuses, didymes, à deux
loges. L'ovaire est souvent stipitc5
à sa base. Le fruit est une gousse. Le
caractère que nous venons de tracer
des Mimosées diffère de celui qu'on
en donne ge'néraicment. Tous les au-
tres botanistes décrivent les Plantes
de ce gioupe comme pourvues d'un
calice monosepale et d'une corolle
monopëlale régulière. Mais nous
croyons que cette manière d'envisa-
ger l'organisation des Mimosées est
feu naturelle et contraire à ce que
on observe dans les deux autres
groupes de celte famille. En effet, le
prétendu calice, que nous considé-
rons comme un calicule, manque
quelquefois ou du moins ne ^|psiste
qu'en une seule écaille ou bractée,
ainsi qu'on le voit dans le Mimosa
pudica; or , dans les autres groupes ,
nous avons fait remarquer que l'on
trouve quelquefois en dehors du vé-
ritable calice une bractée calicinale.
Quant à la prétendue corolle mono-
pétale régulière , elle nous pir;iît de-
voir être assimilée au c;dice. En effet,
on n'a pas d'autre exemple de corolle
monopétale régulière dans aucun des
genres nombreux qui forment les
deux autres sections. Quant à la co-
rolle pseudo-monopétale de quelques
espèces de Trèfle, elle ne peut être
citée comme une preuve d'analogie ,
car la réunion des pétales par leur
base en un tube n'a lieu que par l'in-
termédiaire (lu tube staminal, ce qui
n'a pas lieu pour les Mimosées. Dans
notre manière de voir, les Mimoses
seraient donc apétales. Or, c'est ce
qui a lieu pour plusieurs genres ap-
partenant aux Papilionacces ou aux
Caesalpiniées.
Nous avons dit précédemment que
le fruit des Légumineuses en gé-
néral était une gousse ou légume ;
c'est même de cette particularité que
ce groupe de Végétaux a emprun-
te son nom. Mais cette gousse offre
LEG aG.»!
les différences les plus grandes ,
et c'est principalement d'après cet
oigane que sont établis la plupart
des genres de celle famille. Ain-
si généralement les gousses sont al-
longées, compricnées , uniloculaires ,
polyspcrmos et bivalves. Mais quel-
quefois elles sont globuleuses et mo-
nospermes; d'autres fois elles sont
cybndriques et presque filiformes.
Dans certiiius genres, elles offienl un
grand nombre d'articulations qui se
séparent les unes des autres à l'épo-
que de la maturité. Dans d'autres,
elles sont purtagées en deux ou en un
très-grand nombre de loges pir de
fausses cloisons. Quelquefois l'inté-
rieur des gousses est rempli d'une
substance pulpeuse et charnue. D'au-
tres fois elles resienl indéhiscentes.
Les graines des Légumineuses sont
ou globuleuses, ou lenticulaires, ré-
niformes ou anguleuses. Leur tégu-
,ment propre recouvre une amande
qui tantôt se compose uniquement
de l'embryon , et tantôt se compose
d'un endosperme charnu , quel-
quefois simplement membraneux ,
qui rccouvie en totalité l'embryon.
Celui-ci a sa radicule tantôt droite
et tantôt recourbée sur la feule qui
sépare les deux cotylé Ions. Lo-s
Légumineuses ne varient pa-. mouis
dans leiu' port et la disposition de
leurs organes de la véi^étaiion, que
dans ceux de la fructification. Ain-
si depuis le Pois et la Lentille qui
sont des Herbes annuelles jusqu'aux
Robinia, aux Gymnoctadiis , etc.,
qui sont de grands Arbres , on
trouve dans celte famille tous les
degrés intermédiaires de grandeur
et de durée. Les feuilles sont al-
ternes , très - rarement opposées ,
articulées, simples ou le plus sou-
vent composées et offrant tous les de-
grés et toutes les modifications possi-
bles. Ces feuilles sont «ecompagnées
de deux stipuler , que l'on retrouve
également à la base des folioles dans
les feuilles composées. C'est surtout
dans cette famille que Ion observe
ees mouvemens d'irritabilité si re-^
marquables et si connus dans la Scn-
266 LEG
sitive , et ceux qui paraissent être
sous l'influenGe de la lumière , et que
Linné a désignés sous le nom de som-
meil des Plantes. Dans les Mimosées,
surtout celles de la Nouvelle-Hollan-
de, les feuilles manquent et sont ré-
duites à leur pétiole qui est dilaté ,
foliiforme, et ressemble tout-à-fait à
une feuille simple. V. Acacia. Les
Légumineuses peuvent présenter en
quelque sorte tous les modes d'inflo-
rescence. Ainsi leurs fleurs sont axil-
laires ou terminales, solitaires, gé-
minées , fasciculées , en épis, en grap-
pes ou en panicules.
Les genres de cette farftille sont
extrêmement nombreux. De Candol-
le , dans le second volume de son Pro-
dromus , en compte :283, auxquels
se rapportent plus de 3,ooo espè-
ces. Les botanistes ont donc dû cher-
cher de tout temps à grouper ces gen-
res pour en faciliter la recherche et
la classification systématique. Ainsi ,^
Jussieu, qui a décrit quatre-vingt-
dix-huit genres de cette famille (Ge«.
Plant.), les a divisés en onze sections
dont les caractères sont tirés de la
régularité ou de l'irrégularité de la
corolle, de la disposition des étami-
nes et de la structure de la gousse.
Robert Brown , dans ses General
Remarcks , a divisé les Légumineuses
en trois grands groupes , ainsi que
nous l'avons nous-même exposé plus
haut, savoir : les Mimosées , les Lo-
mentacées ou Caesalpiniées et les Pa-
pilionacées. Cette division a égale-
ment été adoptée par Kunth dans le
sixième volume des Nova Gênera. Ce
célèbre botaniste a de plus subdivisé
les Papilionacées en plusieurs autres
sections naturelles. Apeuprèsàla mê-
me époque le docteur Bronn a publié
une très-bonne dissertation sur les
Légumineuses, oii il étudie les diffé-
rentes modifications d'organisation
que présentent leurs diverses parties
et une classification naturelle des
genres. Mais la classification la plus
récente et à la fois la plus com-
plète est celle que le professeur De
Candolle a présentée dans le second
volume de sou Prodromus. Nous al-
LEG
Ions faire connaître celle classifica-
tion en indiquant les genres dbnl se
compose chacun des groupes qui y
ont été établis.
Dans le nombre des genres ca-
ractérisés et décrits par De Can-
dolle, plusieurs sont nouveaux et
établis par le savant professeur de
Genève. Il divise la famille des Lé-
gumineuses en quatre sous-ordres ,
savoir: i** les Papilionacées ; a'* les
Swartziées; o'^ les Mimosées; 4" les
CîEsalpiniées. Chacun de ces sous-
ordres , mais particulièrement le
premier elle dernier, est ensuite sub-
divisé en plusieurs tribus dont cha-
cune' offre des sous-tribus. C'est en
multipliant ainsi le nombre des divi-
sions et des subdivisions que le pro-
fesseur De Candolle arrive à une
classification , au moyen de laquelle
on peut parvenir assez facilement aux
genrq||[fexcessivement nombieux qui
forment cette famille. Voici l'énumé-
ration de ces genres :
\" Sous-ordre. — Papilionacées.
i""* Tribu : Sophobées.
Myrospermum , Jacq. ; Sopliora ,
L. ; Edivardsia, Salisb.; Ormosia,
Jacks. ; F'irgilia , Lamk. ; Macrotro-
pis , D. C. ; Anagyris, Tourn. ; Ther-
mopsis, R. BroAvn ; Eaptisia, Vent. ;
Cyclopia, Vent. ; Podalyra, Lamk. ;
Chorizema , Labill. ; Podolobium , R.
Brown; Oxylobium , Andr. ; Callis-
tachys , Vent. ; Brachysema , R. Br.;
Gompholohium , Smilh; Burtonia ,
R. Brown; Jacisonia , R. Brown;
P^iminaria , Smith; Sphœrolobium,
Smith ; Jotus . Smith ; Dilltvynia ,
Smith ; Eutaxia , R. Br. ; Sclewtham-
nns , R. Br. ; Gastrolobium , R. Br. ;
Euchilus , R. Br. ; Pullenœa , Smith ;
Dauiesia , Smith; Mirbelia, Smith.
2^ Tribu : Lotées.
Génistées.
Houea , Rob. BroT/vn -yplatylobium ,
Smith ; Platychllum , Delaunay ;
Bossiœa , Vent. ; Goodia , Salisbury ;
Scottea , R. Br. ; Templetonia , R. Br.;
Bofriia, Thunb. ; /^rtscofl,De Caud. ;
Borbonia , L, ; Jchyronla , Wendl. ;
LEG
Ltpaiia , L. ; Priestleya , De Cand. ;
Hallia , Thunb. ; Heylandia , D. C. ;
Crotataria, L. ; Hypocalyplus , Th.;
P'iborgia , Sprengel ; Luddigesia ,
Sims ; Dichilus , De Cand. ; LebecLia ,
Thunb. ; Sarcophy llum , Thunb. ;
Aspalathus , L. ; Ulex , L. ; Slaura-
canthusy Link ; Sparlium , L. ; Ge-
nisla,h. , Lanilt. ; CyUsus,ïi. Cand.;
Adenocarpus , D. C. ; Ononis, L.; Re-
quienia , D. C. , Leg. ; Jnthyllis , L.
Trifoliées.
Medicago , L. ; Trigonella , L. ; Po-
cockia. Serin g.; Melilotus , L.: Tri-
foliurn j L. ; Dorycnium, Tourn. ;
Lotus . L. ; Tetragonolobus , Scop. ;
Cyamopsis, D. G.
Cl ito fiées.
Fsoralea , L. r Indigofera , L. ; C//-
iona,h. ; Neurocarpum , Desv. jMar-
tiusia , Schult. ; Cologania , Kiinth ;
Ûalactia , Brown ; Odoiiia , Berlolo-
iii ; P'ilmurinia , D. C. ; Grona , Loiir.;
Cul/œa , D. C. ; Otoptera , D. C ; Piie-
raria , D. C. ; Dumasia, D. C. ; Gly-
cine, D.G. ; Chœtocaly.v, D. C.
Galégées.
Petaloslemum , Rich. ; Dalea , L. ;
Glycyrhiza , L.; Galega , Laink.;
Tephrosia, Pers.; Amorpka, L. : Ey-
senhavdlia , Kunth ; Nissolia , Jacq. ;
Mullera, L.; Loiic/iocarpus , Kunth ;
Robinia, D. C; Poilœa, Vent.; Sa-
binœa, D. C. ; Coujsetia, D. C; Scs-
bania, Pers. ; Aga/i, Rheed. ; Glolti-
diurriy Desv.; Piscidia, L.; Dauben-
tonia, D. C; Corynella, D. C; Cara-
gana, hamk. ; Jlalimodendrou, Fisch.;
Diphysa , Jacq. ; Calophaca , Fisch. ;
Colutea, R. Br.; Sphœr-ophysa, D. C;
Swaimona, SaUsb.; Lessejtia , D. C.}
Sutfierlandia , Pi. Br.
Asiragalées.
Phaca, L.; Oxylropis, D. C; ^s-
iragalus, D.C.; Gulde/isrœdfia,Fisch.;
non Neck.; Bisserula, L.
5* Tribu ; Hédysaeées.
Coionillées.
Scorpiurus, L.; Coronilla, Neck.;
Astrolohium , Desv. ; Ornithopus ,
LEG
267
DesY.; Hippoaepis , L.; Securigera ,
Euhédysarées.
Diphaca, Lour.; Pictetia , D. C;
Orniocarpum,QeaL\xv.;Amicia,K\x-aÛ\;
Poirelia , Veut.; Myriadenus, Desv.;
Zornia , Grael.; Stylosanthes, Swartz;
Adesmia , D. C. ; A'.schynomene , L.;
Srnilhla, Ait.; Lourea , Neck.; Ura-
ria, Desv.; ]^ic/iolso/iia, D. C; Des-
modium , D. C; Dicerma , D. C. ; Ta-
verniera , D. C; Hedysarum , L.;
Onobrychis , Tourn.; Eleiotis, D.C;
Lespedeza , Rich., in Michx.; Ebe-
nus , L.; Flemingia, Roxb.
Alhagèes.
Alhagi, Tourn.; Alysicarpus ,'^ec\i,;
Bremontiera , D. C.
4'' Tribu : ViClÉES.
Cicer, L.; i'^^a , Tourn.; Vicia,
Tourn.; Er>jum, L.; P/sw/ra, Tourn.;
Lathyrus, L.; Orobus ,\..
5*^ Tribu : PiiASÉoi>ÉES.
A brus , L.; Sweelia, D. C; JUa-
cranthus , Poir.; Rothia , Pers.; 7e-
ramnus , Brown e ; Amphicarpœa ,
Elllot; Kennedya , Vent.; Rliyncho-
sia, Lour.; Fagelia, Neck.; JJlste-
ria , Nutlal ; Apios , Boerh.; Phaseo-
lus , L.; Soja, Mœnch ; Dolichos ,
L.; P'igna, Savi ; Lablab , Adans.;
Pachyrhizus, Rich.; Parochetus, Ha-
miit.; Diiiclea, Kunth; Psophocar-
pus , Neck.; Canavalia , D. C.; Mu-
cuna, Adans.; Cajanus, D. C; Lu-
pinus, L.; Cy lista. Ait.; Erylhrina ,
L.; Rudolphia,\N\\\à.; Butea, Roxb.
6* Tribu : Dalbergiées.
Denis , Lour. ; Endespermum ,
Plu m.; Pongamia , Lamk.; Dalber-
gia , L.; Pterocarpus , L.; Drepano-
carpus, Meyer; Ecastaphyllum, Rich.;
Ameriinnum, Browne; Brya, Browne;
Deguelia , Au blet.
IF Sous-ordre. — Swartziées.
Swarlzia^^'iWà.; Baphia , Afzé-
lius. .
IIP Sous-ordre. — Mimosées.
Eiitada, Adans.; Mimosa , Adans.;
s68
LEG
Gagnebin a , Neck . ; Inga , PI u m . ;
Schrankia , Willd. ; Darlinglonia ,
D. G.; Desmanthus y Willd.; Adenan-
thera , L.; Prosopis, L.; Lagony-
chium, Bieb.; ^cac/a, Willd.
IV^ Sous-ordre. — GiESALPiNiÉES.
i" Tribu : Géoffrées.
Arac/iis ,\j. ; Voandzeia , DuPetil-
Thouars; Perallea, Kunth: Bron-
gniartia, Kunth; Andira , Lamk.;
Geoffroy a y Jacq ; Brownea, Jacq.;
Dipterix , Schreb.
a* Tribu : Cassiées.
Moringa, Burm.; Gleditschla ,\i.\
Gymnoc/adus,Liam]i.;Ar2oma,ljouY.;
Guilandina, Juss.; Couùeria, Kunth ;
Cœsalpinia, Plum.; Poiiiciana, L.;
Mezoneuron , Desf. ; Reichardia ,
Roth.; Hoffmanseggia , Cav.; Mela-
nosticta , D. C; Pomaria , Cav ; Ho-
ma/oxy/on , L.; Parkinsonia , Plu-
mier; Cadia , Forsk.; Zuccagnia ,
Cav.; Ceratonia , L.; Hardwickia ,
Roxb.; J onesia , Koxh.; Tachigalia ,
Aubl.; Baryxylum, Leur.; Molden-
havera , Schrad . ; Humboldtia, Vahl ;
Heterostemon , Desf.; Tamarindus ,
L.; Cassia, L.; Labichea , Gaudi-
chaud ; Metrocynla , Petit-Thouars :
Afzelia, Smith; Schotia, Jacq.;to-
paifera , L.; Cyitometra , L.; Intsia ^
Petit-ïhouars; Epeiua, Aubl.; Pa~
riuoa , Aubl.; Anthonota , Bcauv.;
Outea , Aubl.; fouapa, Kw\A.\ Hy-
meiiœa, L.; Schnella , Raddi; Bul^
hinia , Plum.; (ercis, h. ; Palovea ,
Aubl.; Aloexylon y.\jonv.; jlrnaria ,
Mutis ; Bowdichia, Kunth ; Criidya ,
Willd. ; Dia/ium jBurm. ; Codanum,
Solaud.; Valairea, Aubl.
3* Tribu ; DÉtahiÉES.
Delarium, Juss.; Coj-dyla, Loiir.
Genres obscujs.
Phyllolobium , Fisch.; Amphino-
Viia , D. C; Sarcodum ,\jo\\t.\ Va-
rennea,D.C.: Cra/ordia, Rafin.; Am-
modendron, Fiscli.; Lacara, Spreug.;
Harpalyce , Mocino ; Diptaprion ,
Viv.; Riveria , Kunth.
Après avoir tracé les caractères des
LEG
Légumineuses et des groupes qui y
ont été établis , après avoir énuméxé
les genres qui composent chacun de
ces groupes, il nous paraît nécessaire
de dire quelques mots des Légumi-
neuses considérées sous les rapports
économique et médical. CettefamiUe,
avons-nous dit dans notre Botanique
Médicale, vol. ii , p. .'')89 , par le
grand nombre de médicamcns et de
substances nutritives qu'elle fournit,
mérite un intérêt particulier de la
part du n)édecin et de l'économisle.
Eu exposant les caractères de la fa-
mille , nous avons fait remarquer les
différences souvent fort tranchées
qu'elle présente; ces différences,
nous les retrouvons également dans
les propriétés médicales des Légumi-
neuses et dans leur mode d'action sur
l'économie animale. F^n effet , nous
trouvons dans la famille des Légumi-
neuses : 1° des médicamen.s purga-
tifs; 2" des substances toniques et as-
tringentes ; 5° des résines et des bau-
mes ; 4" des agens aromatiques et
excitans : 5° des principes sucrés ;
6° des matières colorantes; 7'' des
huiles; 8" des gommes ; 9** et entin
de-< matières nutritives.
La propriété purgative est celle
que l'on observe le plus généralement
dans les Légumineuses , et en même
temps celle qui existe dans le plus
grand nombre de leurs organes. Les
feuilles et les fruits des Cassia obo-
vata, C. acutifolia , et C lanceclata,
forment les espèces de Séné du com-
merce. La pulpe douce et sucrée ,
contenue dans les gousses du Canéfi-
cier ( Cassia Jistula , L. ) et du Carou-
bier, est un des laxatifs les plus doux;
celle des Tamarins est légèrement
acide , mais agit de la même ntranière.
Presque toutes les autres espèces de
Casses possèdent cette vertu purga-
tive, et dans les différentes contrées
oii elles croissent on les substitue au
Séné d'Egypte. L'analyse chimique
que Lassaigne et Chevallier ont faite
du Séné de la Pnlte nous a appris que
son action purgative est due à un
principe particulier, extractiforme ,
que ces jeunes chimistes ont nommé
LEG
Cathartine. Il serait curieux de ve-
cherclier si celle substance exisle
dans les feuilles du Baguenaudier
qui jouissent des mêmes propriétés,
et qui souvent sont mélangées aux
Scnës.
Les principes astringens ne sont
pas rares dans la famille qui nous oc-
cupe. La plupart des espèces du genre
Acacie, lorsque leurs gousses sont
encore vertes, fournissent un extrait
d'une saveur fort asîringente, en
grande partie composée de tannin ;
tels sont le Cachou et le suc d'Aca-
cia. C'est à cette classe qu'appartien-
nent encore le Sang-Dragou , le bois
de Campêche cmplové dans la tein-
ture , et qui, à cause de sa saveur
astringente, a été recommandé par
les medecms anglais , comme un
excellent tonique. Nous pourrions
également citer ici le Pois-Cliiclie, à
cause de l'Acide oxalique qu'il exsu-
de naturellement , s il n'était pas ra-
tionnel de le ranger parmi les subs-
tances nutritives.
L'écorce d'un grand nombre de
Légumineiises a une saveur amèie et
astringente, et jouit de propriétés
toniques. Les diverses espèces du
genre Geoffrœa bonl dans ce cas. On
les a employées soit dans le traite-
ment des fièvres intermittentes , soit
comme anlhelminliques.
Si maintenant nous passons aux
principes résineux et balsamiques ,
nous les trouverons abondans dans
plusieurs Végétaux de cette famille.
Les baumes du Pérou et de Tolu dé-
coulent de deux espèces du genre
Myroxylon ; la Résine Animé est
produite par X'Hymenœa Courbaiil.
Plusieurs Légumineuses sont re-
marquables par leur odeur forte et
leur saveur aromatique, et doivent
être placées parmi les agens excitans.
Les diflërentes espèces de Mélilot , le
Fénugrec , sont très -odorantes et
employées surtout comme sudorifi-
ques et délersives. La Fève Tonka ,
qui répand une odeur si agréable, est
la graine d'une Légumineuse améri-
caine , nommée par Aublet Couma-
rvuiia odorata. La racine de quelques
LEG 36g
espèces est diuréliqueet sudorifique ;
telles sont celles de Bugraneet d'As-
ti agale sans tige.
La racine de la Réglisse a une sa-
veur douce, sucrée et mucilagineuse,
que l'on retrouve aussi dans celle de
\Abius precatorius en Amérique,
(^ui porte le nom de Réglisse des An-
tilles et dont les graines luisantes et
dures, d'un beau rouge, marquées
d'une tache noire, servent à faire
des colliers , des bracelets et d'au-
tres oruemens. Cette saveur sucrée
existe encore dans la racine du Trètle
des Alpes, dans les feuilles de Vjs~
tragalus glycyphyllos , etc. \JHedy-
sarum J//iagi , qui croît en Egypte,
se couvre dune exsudation sucrée,
que l'on recueille, et qui porte le
nom de Manne Alhagi.
La gomme existe dans un grand
noml)rc de Légumineuses , des gen-
res Astragale et Acacie. Ainsi la gom-
me Adrag inte est produite par les
Jstragalus gummifer, Labill. ; jistr.
creluus , L. ; ex Jsir. verus d'Olivier.
La gomme Arabique et la gomme
du Sénégal découlent spontanément
des Acacia vera , A. arabica, A. Sé-
négal, et probablement de plusieurs
autres espèces encore mal connues.
Nous ferons la même remarque à
l'égard de l'huile grasse qui se trouve
en abomlauce dans les graines de
l'Aracliis et du Moringa oleiftra-
La famille des Légumineuses est
riche en principes colorans. Le plus
précieux de tous est, sans contredit,
i'iniiigo, que l'on retire des espèces
du genre Incligofera, mais qui existe
aussi dans d'autres Plantes de la mê-
me famille et même de familles diffé-
rentes. Nous devons encore mention-
ner ici les différens bois de teinture,
tels que le bois du Brésil et le bois
de Sapan , produits par Heux espèces
du genre Cœsalpinie, le bois de Cam-
pêche par l'Héinaloxylon, et le Santal
rouge par le Pterocarpus Santalinus.
Ces ditFérens genres appartiennent
à la section des Cœsalpiniées et four-
nissent un principe colorant rouge.
Les diverses espècesde Genêt , au con-
traire, donnentuncbelleteinte jaune.
2JO LEI
La famille des Légumineuses n'est
pas moins importante par le grand
nombre de substances aUmentaires
qu'elle nous fournit. En eSet, les
graines de toutes les espèces de cette
famille qui ont les cotylédons épais
et cbarnus, sont en grande partie
formées de fécule amilacée et ser-
vent utilement à la nourriture de
l'Homme. Qui ignore en effet que les
Pois , les Haricots , les Fèves , etc. ,
appartiennent à cette famille ?
Enfin, si nous récapitulons les dif-
férens matériaux qui existent dans
les Légumineuses; si nous faisons
attention aux différences qu'ils pré-
sentent dans leur nature et leur mode
d'action , nous ne pourrons nous
empêcher de conclure que cette f<i-
mille s'écarte sensiblement des lois
d'analogie dans les propriétés médi-
cales , et que malgré des ressemblan-
ces assez grandes entre la nature de
?[uelques-uns de ses produits , cette
àmille doit être comptée parmi cel-
les qui s'éloignent des lois générales
de i'aualogie entre la structure des
organes et les propriétés médicales.
(A.B.)
* LÉIANITE. MIN. TSom donné
par Delamétherie à une roche qui est
le Polierschiefer des minéralogistes
allemands. Il y a réuni les Pierres à
faux , lesquelles sont des roches mé-
langées de parties distinctes et de Tri-
poli. (G..N.)
* LEIBISITZIE. Leibnitzia. bot.
PHAN. Genre de la famille des Synan-
thérées , Corymbifères de Jussieu , et
de la Syngenésie superflue , L. , éta-
bli par H. Cassini (Dict. des Se. INat.
T. XXV, p. 4 20) qui l'a placé près du
Leria dans la tribu des Mutisiées.
Voici ses principaux caractères : in-
volucre ovoïde, cachant entièrement
les fleurs , formé d'écaillés très-iné-
gales , imbriquées , appliquées, étroi-
tes , oblongues- lancéolées , épaisses,
coriaces, carénées, membraneuses sur
les bords, obtuses cl colorées au som-
met; réceptacle large, plane et nu;
^alathide dont les fleurons du disque
soi}t nombreux , hermaphrodites, à
LEI
deux lèvres, l'extérieure tridenlée,
l'intérieure divisée en deux jusqu'à
la base; ceux de la circonférence
presque sur un seul rang , biligulés
et femelles ; akènes oblongs , compri-
més, allonges en col, surmontés d' une
aigrette composée de poils ti'és-légè-
rement plumeux.
Le Leibnitzia cryptogama , H.
Cass. , Tussilago Anandria , L. ,
est une Plante herbacée qui croît
dans les champs montueux près
du fleuve Jénisée en Sibérie. De
sa racine s'élèvent immédiatement
des hampes et des feuilles.. Celles- ci
varient de forme et de grandeur; les
unes sont lyrées , les autres non ly-
rées. Les hampes, hautes de deux à
trois décimètres , portent des calathi-
des solitaires dont les folioles de l'in-
volucre sont rougeàlres au sommet.
Cette Plante fut d'abord nommée
Anandria par Siegesbeck , qui ,
n'ayant pas aperçu ses étamines,ea
tira un argument contre la théorie de
la fécondation sexuelle. Cependant ,
quelques années plus tard, Tursen,
un des disciples de Linné, publia,
sous sa présidence , dans les Améni-
tés Académiques, une dissertation
sur cette Plante , oli il prouva l'exis-
tence des étamines , et proposa de la
réunir au Tussilago. Linné inséra,
dans son Hortus Upsalieiisis , de nou-
velles observations sur V Anandria.
Il prétendit que cette Plante, exposée
au soleil et dans un terrain plus sec,
changeait de caractères et qu'elle de-
venait semblable à l'espèce décrite
par Gmelin ( FI. Sibirica , T. 11 , p.
i45, t. 67, f. 2). En conséquence il
en fit deux variétés dépendantes , se-
lon lui , de l'exposition plus ou moins
chaude et de la nature du terrain.
Néanmoins l'auieur de la Flore de Si-
bérie fit connaître des observations
toutes contraiies à celles de Linné , et
ajouta comme une preuve de plus en
faveur de la diversité des deux espè-
ces , la différence des contrées de la
Sibérie qu'elles habitent. La Plante
de Gmelin est indigène des environs
d'Irkutsk et d'Okotsk. Elle a été
adoptée comme espèce distincte par
LEI
Willdenow sous le nom de Tussila-
_£o lyrata, el par Cassini sous celui
de Leibnitzia phœnogama. Celui-ci a
confirmé les observations de ïursen,
relativement à la présence des éta-
niines dans les Plantes de ce genre ;
il est vrai qu'elles sont dune peti-
tesse extrême et analogues à celles
d'une espèce d'Eupatoire , nommée
Sar Cassini E. micrustemon, en raison
e l'exiguité de ses organes mâles. /'.
Bulletin de la Société Philomatique,
1822 , p. l43. (G..N.)
LEICHE. Scymnus. pois. Sous-
genre de Squale. F", ce mot. (b.)
* LElGYilE.Leigfàa. bot. phan. H.
Cassiui a proposé, sous ce nom , un
sous-genre des Helianlluis , caractéri-
sé d'après lu structure de l'invoUicre
et de l'aigrette. Le premier de ces
organes est formé de folioles réguliè-
rement imbriquées, appliquées, sur-
montées chacune d'un grand appen-
dice très-étalé , analogue aux feuilles.
L'aigrette est composée de squamel-
lules sur un seul rang , persistantes ,
dont deux grandes opposées , triquè-
tres , filiformes , et les autres petites
et en forme de paillettes. Ce sous-
genre a, selon l'auteur, beaucoup
d'affinité avec le J^iguieraàe Kunth.
Il renferme les espèces suivantes : 1"
Leighia elegans , H. Cass. , qui est
peut-être VHelianîhus squarrosus de
Kunth [Nov. Gêner, et Spec. .^quin.
T. IV, p. 222, t. 377) ou \'H. linearis
de Cavanilles. On cultive cette Plante
au Jardin du Roi à Paris. 2". Leighia
èico/or, Cass.; Helianthus angustifo-
lius , L. et Michx. , espèce indigène
de la Virginie. 3°. Leighia micro-
phylla , Cass. ; Helianthus microphyl-
liis , Kunth {loc. cit. T. 1 v, p. 220 , t.
376). Cette espèce a été trouvée au
Pérou par HumbolcU et Bonpland.
(G..N.)
LEIMANTHroai ou LEIMAN-
THEMUM. BOT. PHAN. WiUdenow
a constitué ce genre sur plusieurs es-
pèces placées dans les genres Helo-
nias et Melanthium par les auteurs.
V. ces mots. (g..n.)
LEIMONITES. ois. (Vieillot.) Fa-
LEI 371
mille qui comprend les genres Stour-
ne , Etourneau et Pique-Bœuf, dont
les espèces se distinguent par le bec
droit, très-entier, obtus à l'extré-
milé qui est un peu aplatie et ren-
flée. (DR..Z.)
* LEINCHERTA et LEINKERIA.
BOT. ni AN. Scopoll et Neclvcr ont subs-
titué ces noms à celui de Roupala,
employé par Aublet , et que Schre-
ber, R. Browu et Kunth ont encore
changé en celui de R/iopala. V. ce
mot. (G..N.)
LÉIOBATE. Leiohatus. pois. (Ra-
finesque et Blainville.) V- Raie.
* LÉIOCÉRES. MAM. Sous-genre
d'Antilope, r. ce mot. (b,)
LÉIODE. Leiodes. iNS. Genre de
l'ordre des Coléoptères , section des
Hétéromères , famille des Taxicor-
nes , section des Crassicorues (Latr. ,
Fani. Natur. du Règu. Anim.), éta-
bli par Latreilleet ayant pour ca-
ractères : antennes découvertes à leur
insertion ou n'ayant point la base ca-
chée par le bord latéral et avancé de
la tête, et terminées par une massue
de cinq articles ; articles des tarses
entiers; jambes épineuses; corps
presque hémisphérique.
Ces Insectes avaient d'abord été
confondus aveclesSphéridies qui sont
des Pentamères ; Latreille en a, le
premier, formé un genre propre. II-
liger, n'ayant pas connaissance de
son travail , a donné au même genre
le nom à'Anisotonia, et il y a compris
les Phalacres de Paykull. Fabricius
a réuni les Léiodes , les Phalacres et
les Agathidies sous la même dénomi-
n&tion d'Anisotome. Ce genre , tel
qu'il est restreint par Latreille, dif-
fère de celui des Epitrages de cet au-
teur par la position des antennes et
par d'autres caractères tirés des man-
dibule- et des mâchoires; il s'éloigne
des Tétratomes , par les antennes
qui, dans ceux-ci, ont la massue
composée seulement de quatre arti-
cles. Les Léiodes ont les mandibules
avancées au-delà du labre ; les palpes
courts; le dernier article des maxiU
a73 LEI
lalres est presque cjlindi'iquc , et le
même des labiaux presque ovoïde ;
les mâchoires ont deux lobes dont
l'externe é'roit , linéaire et presque
en forme de palpe.
Les Insectes de ce genre habitent
les Champignons , les vieux bois et
les écorces d'Arbres morts. Ils sont
assez rares. L'espèce qu'on trouve en
France est :
Le LilODE FERRUGINEUX , L. fei-
ruginea, Latr. ; Auisotoma ferrugi-
nea, Fabr. Il est entièrement rouge ,
jaunâtre ; les élytressout striées. F'. ,
pour les autres espèces, Fabricius,
Panzer et Latreille. (g.)
* LÉIODERMA. bot. crypt. (Per-
soon.) Sous-genre de Tremelles. f^.
ce mot. (b.;
* LÉIODERIMES. rept. oph. F.s-
mille établie dans notre Tableau er-
f)étologique , et qui ne contient que
e genre Cœcilie sur les confins des
Ophidiens et des Batraciens. La peau
non écailleuse en est le caractère, (b.)
* LÉ lODIîSE. Leiodina. inf.
Genre de Microscopiques , formé de
quelques espèces détachées du genre
Cercaire , si incoliércnt dans MùUer.
De l'ordre desGymnodés , il fait par-
lie de la famille des Urodiés. Déjà
avancées dans l'organisation , les
Léiodines ont une ouverture buccale
bien prononcée , mais cette ouvertu-
re est dépourvue de cirres. Une
queue bifide termine le corps qui se
compose d'une sorte de fourreau lâ-
che et comme musculaire, se con-
tractant ou s'allongeant au moyen
d'anneaux peu distincts , mais qui ne
leur ont pas moins mérité chez d'an-
ciens micrographes le nom de Che-
nilles aquatiques. Nous en connais-
sons trois espèces : \° Leiodina
Crumena, ]N. ; Cercaria Cru mena,
Mull. , Inf., tab. 20, f. 4-6 ; Encycl. ,
pi. 9,f. 19-21. Ventrue, ayant sa par-
tie antérieure ouverte en forme de
■cône , sans aucune trompe ni organe
-qui en sorte , mais avec un organe in-
terne, antérieur et cordiforme tou-
jours agité, qui paraît servir à la res-
piration et non à la déglutition , com-
LEI
me le dit Millier. Elle habite l'eau de
mer. 2°. Leiodina verniicularis^^. ;
Cercaria vermicularii , Miill., pi. 20,
f. 8, 20; Encycl., pi. 9, f. 3o-32. Des
eaux douces oîi croît la Lenticule et
dans les infusions d'écorce. 5*. Leio-
dina forcipata , N. ; Cercaria forcipa-
ta , Miill. , pi. 20, f 21-23 ; Encycl. ,
pi. 9, f. 33-35. Ces deux dernières
projettent hors de l'ouverture bucca-
le une sorte de trompe rétractile et
bifide , mais nue et sans apparence de
cirres ni d'organes rotatoires. (b.)
LP^IOGNAÏHE. Leiognathus. pois.
Le genre formé sous ce nom par La-
cépède ne saurait être conservé, selon
Cuvier. L'espèce qu'y rapportait le
coutiïiuateur de Bufibn pourrait bien
n'être qu'un double emploi de son
Cœsio Poulain , et doit rentrer dans
le geure Zéc. f^. ce mot. (b.)
* LEIOLOBIUM. BOT. l'HAN. De
Candolle {Prodr. Sfst. Veget. univ.y
2 , p. 343 ) a ainsi nommé la seconde
section du genre Hedysarum. V.
Sainfoin. (g..n )
*léiopal^a. bot. crypt.
(Acharius.) Sous-genre de Verrucai-
res. K. ce mot. (b.)
* LEIOPHYLTCA. bot. phan. Nom
donné par De Candolle {Prodr. Syst.
f^eget. , 2 , p. 37 ) à la seconde sec-
tion qu'il a établie dans le genre
P/iylica. V. ce mot. (g..n.)
* LÉIOPHYLLE. Leiophyllum.
bot. phan. Ce genre , de la famille
des Rliodoracées et de la Décandrie
Monogynie , L. , a été établi parPer-
soon pour le Leduni tliymifolium.
Plus tard,Desvaux(Journ. deBot.) l'a
nommé Dendriurn, et Pursh Ammyr-
sine. Mais le nom de Peisoon doit
être préféré , à cause de son antério-
rité. Voici quels sont ses caractères :
le calice esta cinq divisions très-pro-
fondes et régulières ; la corolle est
coenme campanulée, formée de cinq
pétales simplement cotnigus par leur
base. Les élamines , au nombre de
dix , sont dressées et saillantes; les
anthères sont presque globuleuses , à
deux loges s'auvrant par un sillon
LEi
luDgitudinal. L'ovaire est prismati-
que, appliqué sur un disque hypogy-
iie lobé. Il otlie trois loges contcnaut
clxHcune un grand nombre d'ovules
attacbés à l'angle interne. Le style est
un peu oblique, terminé par un stig-
mate très-petit, à trois mamelons ob-
tus. Le fruit est une capsule ovoïde ,
presque globuleuse, terminée à son
sommet par le style persistant, enve-
loppée en partie par le calice et s'ou-
vrant en trois valves par le sommet.
Ce genre a été formé, ainsi que
nous l'avons dit précédemment, aux
dépens du genre Ledum dont il dif-
fère , 1° par son calice à cinq divisions
profondes; a' par ses anthères glo-
buleuses s'ouvrant par un sillon Icn-
gitudinal et non par un pore ; 3^ par
son ovaire à trois loges et sou style
oblique; 4" par sa capsule à ti ois lo-
ges et à trois valves s'ouvrant par le
sommet et non par la base.
Une seule espèce compose ce genre,
c'est le Leiophyllum ikyinifolium ,
Pers. , ou Ledum t/iymifulium , Ait. ,
Jmmyrsinebuxifolia, Puisb. C'est un
petit Arbrisseau ayant le port d'un
Diosma, rameux, élevé d'environ un
pied, dont les feuilles éparses sont pe-
tites, obovales , obtuses, coriaces, gla-
bres et luisantes sur les deux faces.
LiS fleurs sont très-petites, blanches,
pédonculées, léunies en grand nom-
bre au somme! des rameaux. Il croît
dans les lieux humides de l'Amérique
septentrionale. (a.ii.)
LÉIOPOMES. POIS. Famille éta-
blie par Dumcril dans Pordre des Ho-
lobranches, sous-ordre des ïhoraci-
ques, que caractérisent les ventrales
au-dessous des pectorales ; un corps
épais, comprimé; les mâchoires gar-
nies de dents et les opercules lisses.
Des espèces maritimes la composent
cl y sont distribuées dans les genres
Chéiline , Libre, Girelle, Rason ,
Chroinis, Plésiops , Ophicéphale ,
Chéilion , Chéilodiptère , Hologym-
nose , Monodactyle , Trichopoiie ,
Ospluonème , Hiatule , Coris, Goui-
phose, Filou, Plectorhynque, Pogo-
niaSjSpare, Diptérodon et Mulet, (b.)
TOMB IX
LEJ 273
* LEIOPOTEIUUM. bot. phan.
Nom donné par De Candolle ( Prodr.
Srst. Veget. , 2 , p. 549 ) à la prc-
u.ière section qu'il a établie dans le
^cnv&Polcriuin. ;t^. cemol. (g..n.)
* LEIOREUMA. bot. crypt. {Li-
chens.) 'L'Opegrapha Lyellii {Englis/i
Bolan., vol. 27, tab. 1876) a servi
à établir ce genre. Eschweiler, qui
en est l'auteur [Sjstema Lichenum,
p. i5), le caractérise de la manière
suivante: thalle crustacé , attaché,
uniforme (souvent coloré); apothécion
allongé, linéaiie ohlong, immargé ,
sous-rannileux ; périthécium latéral '
plane, élargi, faisant corps avec la
marge forméepar le (halle; nucléuni
à quatre faces, à disque plane, cana-
liculé (noir, , voilé de blanc dans la
jeunesse ; thèques grandes dans plu-
sieurs espèces, ovales-cylindriques,
en anneaux. Le génie Leiureuma est
le deuxième genre de la première co-
horte des Graphidées. (a. f.)
LÊIOSTOME. POIS. (Lacépède.)
r. SCIÈNE. ^
* LElOSTPtOMA. bot. crypt.
( Champignons. ) Nom proposé par
Fries pour remplacer celui de Thele-
phora , généralement employé parles
botanistes (a. f.)
* LÉIOTRIQUES. MAM. Première
.section du genre Homme. /^. ce mot.
(B.)
LEISTE. Leislus. iNs. Nom donne
par Frœlich au genre Pogonophoré
de Latreille. J^. ce mot. (g.)
* LEJEUNIA. BOT. crypt. [Hépa-
tiques. ) Ce genre a été créé dans les
Annales des Sciences pliysiques de
Bory de Saint-Vincent et Drapiez, par
mademoiselle Libertqui , àMalmédy,
s'occupe avec succès des parties \es
plus difficiles de la botanique. Il est
fondé sur deux Jungcrmannes parfai-
tement figurées dans le recueil préci-
té; l'une était le Jungermannia minu-
tissima de Hooker , l'autre le Junger-
mannia serpillifolia àe Dickson, qui
toutes deux croissent dans les Ar-
dcnnes sur l'écorcedes Arbres. (a. r.)
18
374 LEM
LELEBA.. BOT. PHAN. Syu. de Cay-
Hop, V. ce mot, ù Amboine. (b.)
* LEMA. rois. On ne saïu'ait re-
connaître les deux Poissons d'Am-
boine auxquels Ruysch a donné ce
nom de pays. (b.)
LEMA. Leina. IKS. Genre établi
par Fabrlcius , et coireipoadant à
celui de Criocèrc. F", ce mut. (g.)
LEMANEE. Lemanea. bot. crypt.
[Chaodinées.) Genre que nous avons
institué eu 1808 dans les Annules du
Muséum d'Histoire naturelle (T. xii ,
p. 177, pi. 21) aux dépens des Con-
ferves de Linné , et dont nous avions
alors bien tnal saisi les caractères.
Trompés par une figure de Vaillant
qui induisit en erreur les botanistes ,
et par des observations faites trop le-
gèremcnl sur le sec , nous avions cru à
l'existence d'un filament interne et
n'avions pas vu le mucus dont les fila-
inens des véritables Lémanées sont
remplis , et qui lui-même, pénétré de
rainules formées d'articles ovoïdes ,
présente au microscope l'organisation
d'uu Nusioc , d'un Choetophore , ou
des rainules de Batracliospcrme. On
dirait l'une de ces Plantes intéiieure-
mentenséi'ée dans la substance mem-
braneuse et nue dont se forment les
filamens rigides et non muqueux des
Lémanées, qu'on pourrait considérer
comme des Batiachospermes retour-
nés. Nous ignoions absolument le
mode de reproduction de ces Plantes.
Vaucher a été comme nous induit en
erreur par des êtres parasites, et par-
ticulièrement par la présence de l'une
de nos Audouinelles , quand d a par-
lé de bourrelets etde verticilles. Mais
il avait mieux que nous démêlé la
structure interne et caractéristique
dont nous devons la démonstration à
l'infatigable Mougeot. Agardh adopta
notre génie Lémanée , et nous pen-
SOU-; que les raisons qui ont détermi-
né Lvugbye, d'après l'exemple de
Link, à changer son nom pour celui
de Nulularia, sont insuffisantes. Le
nom du savant et modeste Léman
mérite bien qu'on le conseï ve dans la
botanique, cl parce qu'il e.\ibte un
LEM
naturaliste étranger , Lehmann , au-
quel Sprengel dédia un genre Leh~
rnaanea, nous ne voyons pas pour-
quoi notre compatriote n'obtiendrait
point un honneur dont la différence
d'orthographe ne ferait pas un dou-
ble emploi de nom. Nous peisévére-
lons donc à maintenir le nom de Lé-
ininée, en reportant aux Batrachos-
permesnosi. bat/ achospernwsa , ser-
lulaiina et Dillenu. iMieux observé
aujouidhui, notre genre ilemeurera
composé du Limanea Luratlina ,^.,
qui est le Cun/e/va/liiviatilis Aq Lin-
né, du L. Incurvata qui fut le Con-
fi-tua torulosa des auteurs , et du L.
Jucina , espèce fort rare et certaine-
ment très-ilislincie de toutes les au-
tres , encore qu'Agardh nous ait paru
la confondre avec notre CoraUina.
Agardh , dans sou Sjstema, en ajoute
deux espèces sous les noms de subli/is
et de variegata : la première originai-
re des rivières d'Ostio-Gothie , et la
seconde des fleuves de l'Amérique sep-
tentrionale, (b.)
» LÉMANINES. bot. phan. Sous-
genre de Batrachospermes. F', ce
mot. (b.)
LÉMANITE. MIN. Jade de Saus-
sure, des bords du lac Léman. A".
Jad£. (g. DEL.)
LE MI A. BOT. PHAN. Ce genre,
proposé par Vandelli ( Flor. I^usit.
Bras. , p. 55, t. 2) ne diffère pa^ du
Pu/tulaca de Linné. /^. Pourpier.
(G..N.)
LEMTNG ou LEMMING. mam.
Espèce et sous-genre de Campa-
gnols. /''. ce mot. (b.)
LEMMA. bot. cuypt. {Maisiléa-
cées.) Quelques auteurs ont voulu
substituer ce nom emprunté de Théo-
phraste à celui de Mar ilée, Marsilea.
On ne peut guère deviner ce qu'était
le Leinma des anciens; il paraît que
c'était quelque Fucacée ou Ulve
croissant sur lesécailles d'Huître, (b.)
LEMMER-GEYER. ois. Syn. de
Gypaète barbu. /^. Gypaète. (b.)
LEMMING. MA.M, y. Leming.
LEM
LEMNA. BOT. piiAN. V. Lenticu-
le.
LEMNKSCIA. BOT. piiAN. Schrc-
ber et Willdenow ont inutlleineiit
propose ce uorn pour remplacer celui
de /^"fl/î/crtea employé par Aublet. V.
ce mot. (G..N.)
* LEM NIA. hei't. batr. L^ Gre-
nouille qui porte ce nom tians Seba ,
et que cet auteur dit être la nourri-
ture habituelle d'un Serpent i!u mê-
me nom , n'est pas déteinjinée. (b.)
LEMNISQUE. rept. opii. Espèce
du genre Couleuvre. P', ce mot. (b.)
LÉMONLAÏIS. MIN. La Pierrcpré-
cieuse ainsi nommée cliez les anciens,
notamment dans Pline, est l'Eme-
raude selon Wallerius. (b.)
LEMOjNIE. Lemoiiia. bot. phan.
Sous ce nom générique l'abbé Pour-
ret [Act. Tolus., vol. 3, p. i3) a sé-
Eire' les espèces de Gladiolus dont
3 periantbe est campanule, le tube
court, légèremenl courbé, les divi-
sions pre^que égales et ovales. Persoon
n'a fait de ce genre qu'une simple
division du Gladiolus. /^. Glayeul.
(G..N.)
* LEMOSTfIE?iE. Lemust/ienus.
iNS.Genre de Toi dre des Coléoptères ,
section des Pentauières, famille des
Carnassiers, tribu des Carabiques
Tlioiaciques, établi par Bonelli et
réuni par Latreille (Règn. Auim.
T. m) au genre Dolique. r. ce mot.
(G.)
LEMOULEMON. INS. A Cayenrie ,
on désigne sous ce nom \m Insecte
qui paraît appartenir à la famille des
Capricornes. (g.)
Lé MUR. MAM. JT. LÉMURiE.srs et
Maki.
LÉMURIENS. Lemurini. maaï.
Seconde famille de l'ordre des Qua-
drurnanes établie par GeofïVov Sàinl-
Hilaire : elle comprend les genres
Indri, Maki, Loris, Nyctièbe , Ga-
lago , Tarsier, et en général tous
ces Animaux connus sous le nom
vulgaire de faux Singes, à cause de
LEN 375
leurs nombreux rapports avec l.i
première famille de l'ordre, ou celle
<les vrais Singes. On a déjà, dans ce
Dictionnaire , remarqué plusieurs
fois que Linné, ic législateur de la
zoologie, guidé par un senlimont ex-
quis des Fiippoils d(S êtres, avait
comme tieviné tout ce qu'une étude
appiofoiidie a révélé à ses succes-
seurs. Jja l'amdlc des Léiîuiriens cor-
respond en elTet exactement au genre
Lernur i\q Linné , de même que celle
des Singes à son genre Simia. Les
Lémuriens se distinguent facilement
par leurs dents incisives qui ne sont
plus , comme chez les Singes , au
nombre de quatre à chaque mâchoire,
j)ar l'ongle de leur deuxième doigt
des pieds de denière, qui est en
alêne, et par leurs narines termi-
nales et sinueuses, d'oii le nom de
Strepairrhi/iins donné aussi à cette
famille par GeoflVoy Saint-Hilaire.
(IS.G. ST. -H.)
LENA.-NOn;L. BOT. phan. C'est-à-
dire Bois de Noël , et qu'on prononce
Legrja. Nom du Coiwolvulus scopa-
rii/s qui donne le bois de Rose aux
Canaiies. (b.)
LEJiDOLA. POIS. L'un des syno-
nymes vulgaires d'Exucet. P'. ce mot.
(b.)
* LENGON. BOT. PHAN. On ne
peut reconnaître de quel fruit gros
comme une Noix veut parler .sous ce
nomFlacourt, dans sa relation de
iMadagascar. Il noircit l'intéiieur de
la bouche et parfume Ihaleine. (b.)
* LENGUADO. POIS (Delaroche.)
Syn. de Pleuronecles Sola , L., aux
des Baléaies. f^. Px-eukonecte. (b.)
LENIDIE Lenidla. bot. phan. Le
genre de Dilléniacées, ainsi nommé
par Du Potit-TUouars, avait déjà été'
nommé //'o//;zm par Roth.Cc dernier
nom doit être conservé. A'. VVormie.
(a.r.)*
* LENOK. POIS. (Pallas.) Espèce de
Suimou des torrens de la Sibérie
orientale. {^\
LENS. IN3. r. Lente.
LENS. BOT. PHAN. F. Lentille.
276 LEN
LENTAGINE. bot. puan. L'un
des noms vulgaires du Kiburnum
Tinus. V. VioBNE. ' (b.)
LENTAGO. BOT. phax. Espèce du
i^'enie Viorne dans Linné. Cesalpin
donnait ce nom au Vihurnum Tinus.
(B.J
LENTE. POIS. (Risso. ) Le Sparus
Celtik Nice, (b.)
LENTE. Lens. iNs. Nom dqnnë
aux œufs du Pou de la tête de
rilomme. /^. Pou. (g.)
* LENTE. BOT. PHAN. (Garidel.)
Le Medicago falcata dans quelques
cantons du midi de la France, (b.)
LENTIBULARIA. bot. phan.
Syn. d'Utriculaire. f^. ce mot. (B.J
* LENTIBDLARIÈES. Lenùbula-
riœ. BOT. PHAN. Petite famille appar-
tenant à la classe des Plantes dicoty-
lédones monopctales hypogynes , éta-
blie par le professeur Ricli.ird, adop-
tée par Poiteau et Turpin (FI. Paris ,
1, p. 26) et par R. Brown [Frodr.
Flor. Nov.-Holland., i, [>. 429). Cette
famille, qui ne se compose que des
seuls genres Ulricidaire et Pinguicu-
lau'e jusqu'alors placés dans 1|S Pri-
mulacces , otfre les caractères sui-
vons : le calice est persislant, mono-
sépale , à deux ou trois divisions dis-
posées en deux lèvres ; la corolle est
naonopctale, irrégulièie, éperonnée,
à deux lèvres. Les étamiues , au nom-
bre de deux, sont insérées tout-à-fait
à la base de la corolle cl incluses. Les
an ibères sont terminales et unilocu-
laires. L'ovaire est sessde , à une seu-
le loge , contenant un grand nombre
d'ovules très-serrés les uns contre les
autres sur un Iropliospcnne globu-
leux, ccuIltI et dressé. Le style est
simple et tiès-court ; le stigmate est
membraneux, composé de deux la-
melles inégales. Le finit est une cap-
sule uniloculaire, polysperme, ayant
un, trophospern'.c ou placenta central
et s'ouvrant soit par son sommet au
moyen d'une fonte longitudinale, soit
comme utse boîle à savonnette, c est-
A-dire par le moyen d'un opercule.
Les graines sont très -petites , dé-
LEN
pourvues deudosperme et renfer-
mant un embryon ordinairement in-
divis et comme monocotylédon.
Les Plantes qui composent cette fa-
mille sont de petites Herbes qui vivent
au milieu des eaux ou dans les lieux
liumides, tourbeux ou inondés. Leurs
feuilles sont disposées en rosette à la
base des tiges , ou caulinaires , divi-
sées en lobes capillaires , radicifor-
mes et vésiculeuses. Cette petite fa-
mille se distingue surtout des Primu-
lacées par son poi t , par ses étamines
qui ne sont pas opposées aux lobes de
la corolle et ses graines dépourvues
d'endosperme. (a. r.)
LENTICULA. bot. phan. Syn. de
Lenticule. V. ce mot. (b.)
LENTICULAIRES ou PIERRES
LENTICULAIRES, moll. Nom que
l'on donne quelquefois aux Lenticu-
lites et aux Nummulites. Ou donne
f)articulièrement le nom de Pierres
enticulaires à celles qui contiennent
uu grand nombre de ces corps agré-
gés par un circuit solide. (d..h.)
LENTICULE. Lemiia. bot. phan.
Il n'est personne qui n'ait remarqué
à la surface des eaux dormantes dans
les fossés et les marres , ces petites
efflorescences d'un vert clair, ayant à
[)cu près la forme de Lentilles , et que
pour cette raison on nomme vulgaire-
ment Lentilles d'eau. Ce sont autant
«le petites Piaules pbanérogames qui
fbrineut un genre particulier dans la
lainille des iNayades, et qui a reçu
successivement les noms de Lenticu-
la , HjdrupÂace eiLemna. Comme ces
Plantes sont dune grande ténuité et
que l'organisation de leurs fleurs , à
cause de leur e\trème jieiitesse, est
encore fort peu connue, nous croyons
devoir la décrire avec quelque détail,
l'ayant étudiée complètement dans
toutes ses parties, dans une des es-
pèces que l'on rencontre le plus com-
uiunénient.
Li Lemna gihha . L., Sp. 1 37 7, est
une petite fiante annuelle , flottante
à la surface des eaux où elle lesseni-
ble en quelque sorte à des petites
feuilles lenticulaires dépourvues de
LEN
lige et de pétiolrs; tantôt elles sont
isolées , tuntôt elles sont réunies
et groupées. Ces petites frondes qui
composent toute la Plante , rem-
plissent à la fois les usages de tiges
et de feuilles. Elles sont , ainsi que
nous l'avons dit, lenticulaires, tiès-
renflées et gibbeuses à leur face infé-
rieure qui est séparée de la supérieu-
re par un rebord mince et saillant.
Vers la partie la plus étroite de la
fronde ou observe de chaque côté du
rebord une fente ou fissure par la-
quelle on voit sortir soit une autre
fronile , de laquelle il doit en sor-
tir une troisième un peu plus tar.d ,
soit les tleurs et quelcnics radicules
qui descendent perpendiculairement.
Les fleurs sont monoïques et renfer-
mées d'abord complètement dans une
spathe sessile, monophylle , compri-
mée , irrégulièrement cunéiforme ,
mince , membraneuse et comme réti-
culée. Celte spathe se fend sur lune
de ses faces pour laisser saillir les
étamines et le stjle. Chacune d'elles
renfern.e une fleur femelle , qui se
compose d'un pistil unique et d'une
à deux fleurs mâles également com-
posées d'une seule étamine. Ces éta-
mines ou fleurs mâles offrent un filet
cylindrique plus long que le pistil ,
terminé à son sommet par deux an-
thères'juxta-posées, globuleuses, uni-
loculaires et s'ouvrant chacune par
un sillon longitudinal. Le pistil of-
fre un ovaire ovoïde compiimé , à
une seule loge contenant de deux à
cinq ovules dressés. Le style est
gros , cylindrique , terminé par un
stigmate tronqué et concave. Le
fruit est une petite capsule arron-
die , quelquefois comprimée , conte-
nant une ou j)lusieurs graines et res-
tant indéhiscente. Ces graines qui
sont ovoïdes-arrondies , marquées
d'une suture saillante ou raphé , se
composent d'un tégument propre as-
sez épais et d'un embryon monoco-
tylédoM, qui forme à lui seul toute
la masse de l'amande. Plusieurs au-
tres espèces de ce genre croissent
également dans nos eaux dormantes ;
telles sont les Lemtia trisulcn, L.nn-
LE>'
Î77
nor, L. polyrlùza qui est la plus gran-
de, et Là. ailiiza qui est plus petite.
LENTICULLNE et LEINTICULI-
TE. MoLL. Ce genre, que l'on con-
fondait autiefois.avec les Caméiincs
<'u Nummulites, a été créé par La-
marck pour de petits corps lenticu-
lau-es polythalamcs qui ne diffèrent
des Nummulites que par les cloisons
qui s'étendent jusqu'au centre de la
coquille et par l'ouverture qui reste
visible lorsque celle des Nummulites
disparaît constamment. Ces caractè-
res ont paru suffisans à la plupart
des zoologistes pour conserver les
deux genres et les placer dans des fa-
milles différentes. Une étude ccmpa-
lative des espèct-s de ces deux gen-
res , et sintout de celles qui ne sont
pas pétrifiées, aurait fait apercevoir
une structure absolument semblable
dans les deux genres; si quelques lé-
gères dilféretices se remarquent quel-
quefois, elles se lient toujours par
des nuances insensibles. Nous traite-
rons de ces corps au mol Nummuli-
tes. (D..H.)
*LENTIGO. MOLL. Klein (;Ue//<:of/.
Ostiac, p. loo) propose de réunir
dans le genre qu'il nomme ainsi ,
toutes les Coquilles dont les tuber-
cules aplatis et arrondis ressemblent
plus ou moins à des Lentilles. De pa-
reHs genres ne méritent pas même
d'être examinés. (d..h.)
LENTILIER. Lenticulas. pois.
Sjn. d'Achire. V. ce mot. (b.)
LENTILLAC. pois. L'un des noms
vulgaires de TEmissole , espèce de
Squale. V. ce mot. (jj.)
LENTILLADE. rois. Ce nom
s'applique , sur les côtes de la Médi-
terranée, à plusieurs espèces de Raies,
particulièrement à lOxyrinque (b.)
LENTILLE. Lens. bot. phan. Ce
genre, établi par Tournefort, a été
réuni par Linné aux espèces d'Ers
{Efviim) dont il ne diffère que par sa
gousse plus comprimée , à une ou
deux graines lenticulaires et non
globuleuses. /^, Ers. (a. rJ
27S LEO
LENTILLEN. bot. phan. L'un
des noms vulgaires du JLathyrus sa-
tivus. V. Gesse. (b.)
LENTISQUE. Lentiscus.-Roi piian.
Espèce du genre Pistachier. Ou a
quelquefois fort improprement ap-
pelé l'individu mâle, Lentisquf, du
PÉ.ROTJ , et le Phyllirea angustifolia
LeNTISQUE BATARD OU EAUX LeN-
TISQUE. (B.)
LEJNTOS. BOT. PHAN. ( Gouan. )
Syn. vulgaire à'O/w/iis JSalrix. T^.
Ononiue. (b.)
*LENZINITE. MJN. (John.) Subs-
tance blanche , d'un aspect mnt et
terreux , tendre , légèrement translu-
cide et opaline, douce au toucher et
happant à la langue. Pesant spécifi-
quement 2,10, elle est composée,
suivantJohn de Berlin , de Silice, Sy ;
Alumine, 67, et Eau, 25. Elle est re-
gardée par firongniart comme une
variété de son espèce Collyi ite. On la
trouve en morceaux isolés à Kall ,
dansl'Eifeld. (g. dix.)
LEO. MAM. /^. Lion au mot Chat.
LEOGARPUS. BOT. crypt.
{Champignons.) Petits Champignons
presque globuleux , munis d'un
përidium simple , membraneux ou
crustacé , fragile , et qui s'ouvre pour
donner passage aux sémiuules ; celles-
ci sont entassées siu- des filamens
fixés intérieurement et à la bise. Ce
genre a été créé par Link qui , quel-
que temps après , l'a réuni au Vkysa-
rum dont il est en effet très-voisin,
ainsi que du Diderma f^. ces mois.
(A. F.)
LEOCROCOTÏE. mam. Ln cré-
dule antiquité donnait ce nom à un
Animal fabuleux qu'on supposait
provenu de l'acco.plement de l'Hvène
mâle avec la Lionne. (u.)
* LÉODICE. Leodice. annel.
Genre de l'ordre des Néréidées , fa-
mille des Eunices , établi par Savi-
gny (Syst. des Annelides, p. 1 5 ri 48)
aux dépens du genre Eunice de Gu-
vier qu'il a érigé en famille, et ayant
pour caractères distiactifs : trompe
LEO
armée de sept mâchoires , trois du
côté droit, quatre du côté gauche;
les deux mâchoires intérieures et in-
férieures très-simples. Antennes dé-
couvertes : les exle'iieures longues ,
filiformes; les mitoyennes et l'impai-
re de même. Branchies pectiuées.
Front à deux ou à quatre lobes. Ce
genre oflfre plusieurs traits de ressem-
blance avec ceux de Lysidice , d'A-
glaure et d'Otnone ; il ditfère essen-
tiellement des deux derniers par un
nombre moindre de mâchoires, et il
se dislingue des Lysidices par la
longueur des antennes, les bran^
chies pectinées et le front lobé. Un
examen plus attentif fournit encore
d'autres caractères : le corps des Léo-
dices est linéaire , cylindrique , com-
posé de segmens courts et nombreux;
le premier segment n'étant point ré-
tréci ni saillant sur la tête, et Le se- ^
cond étant plus court que le troisiè-
me. Les pieds sont dissemblables ,
c'e.'>l-à-dire qu'on voit des cirres len-
taculaires , allongés, subulés , non ar-
ticulés , rarement nuhs, et des pie.ls
proprenutit dits ambulatoires , pour-
vus de cirres ; ces pie Is ont deux fais-
ceaux di-tincts , outre un paquet de
soies coniques , qui sort de la base du
cirre supérieur ; les soies sont sim-
ples ou terminées par un appendice,
(^uant aux cirres ils ont plus ou
inoms de saillie; les supérieurs sont
plus pointus, les inférieurs sont gé-
néralement gibbeus à leur base exté-
rieure. La dernière paire de pieds
diffère essentiellement des autres , en
ce qu'elle est convertie en deux filets
terminaux. Les branchies sont fili-
formes , légèrement annelées, pecti-
nées d'un côté, surKiut vers le tiers
ou le milieu du corps ; les dents qui
les composent sont longues, filifor-
mes , et décroissent par degrés de la
base au sommet de la tige commune ;
elles sont tournées du côté de la ra-
me. La lêle est plus large que lon-
gue, rétrécie par derrière, divisée
par devant en quatre ou deux lobes ,
parfaitement libre, et découverte
ainsi que les antennes. Les yeux sont
grands et situés entre les antennes
CJau^ùer pptx'ettià''-
Shmdx SLi'lp;
Fi^.l. LEODICE iVISTTENNEE (grossie) LEODJCE INTENNATA . Sav.
a. Téie en dessus- fc. Tête Je pro/îl . c . .¥arJu>ire<r. d. L'un des pieds.
LEO
miloyenncs el les antennes extérieu-
res. Les anieniips sont complètes,
plus longues que la tête; les miloycn-
nes grandes , filiibi mes , eotnposees
quelquefois d'aiticles girmis; l'im-
paire exactement sembinble aux mi-
toyennes, plus longue; les extérieu-
res ressembliint de même exactement
aux mitoyennes, plus courtes. La
bouche otlVe une trompe qui ne dé-
passe pas le front , et qui est pourvue
de mâchoires, au uond>re de sept,
trois à droite et quatre à gauche ; les
extérieures s'appliqu;int complète-
ment sur les intérieures dans le re-
pos. Les deux premières , à commen-
cer par les intérieures ou les posté-
rieures, sont semblables l'une à l'au-
tre , étroites , avancées , non déniées,
pointues , crochues à leur bout , exac-
tement opposées et articulées sur une
double tige plus courte qu'elles; les
secondes sont encore presque sem-
blables entre elles , l.irges , aplaties ,
obtuses, profondément crénelées, op-
posées , ou à peu près , et articulées
sur le dos des premières , dont elles
ne dépassent pas le bout lorsqu'elles
sont formées ; les troisièmes sont de-
mi-circulaires , concaves, profondé-
ment crénelées ; celle du côté droit
est plus petite, pins finement créne-
lée, plus rentrée que sa correspondan-
te , et située aussi un peu plus haut ,
presque vis-à-vis la quatrième et der-
nière mâchoire du côté gauche , qui
est également demi-circulaiie , cré-
nelée et courbée en voûte. La lèvre
inférieure est beaucoup plus large
que la première paire de mâchoires.
Ces mâchoires si compliquées et la
double tige qui les supporte , ne ré-
pondent visiblement, suivant Savi-
gny , qu'aux deux mâchoires supé-
rieures des Aphrodites ; la lèvre , par
sa position , serait l'analogue de leurs
mâchoires inférieures. Saviguy décrit
huit espèces qu'il range dans deux
tribus , de la manière suivante :
f Deux cirres tenlaculaires derriè-
re la nuque. Cirres supérieurs de tous
les pieds , beaucoup plus longs que
les rames , peu ou point dépassés par
les branchies.
LEO 279
i""^ Tribu : LéCOcHcœ sirnplices.
La LÉODICE GlG.\NTESQUr. , L. gi-
gantea , Sav., ou VEimice gigantea ,
Cuv., qui est la même espèce que la
Nereis aphroditois de Pal las [Nova
Act. Petrop. T. ii , p. 229 , tab. b ,
fig. 1-7), est la plus grande des An-
nelides connues; son corps est long
de quatre pieds et davantage. On la
trouve dans la mer des Indes.
La LÉODICE ANTF.NNÉi; , L. anten-
nata , Sav. (ouvrage d'Eg\ptc , pi. 5 ,
fig. i); elle est très-commune, sur
les côtes de la mer l\ouge , dans les
cavités des Madrépores , d^s Coquil-
les , etc.
Les autres espèces de celte tribu
sont : les Leodice gallica, Sav.; L.
nofH'egica , Sav., ou la JSe/'eis norwe-
gica de Linné; L. piiiuata , Sav.,
ou la Ncreb ptnnata deMuUer; et L.
àispanica, Sav.
ff Point de cirres tcntaculaires.
Cil res supérieurs aussi courts ou plus
courts que les rames , dépassés dé
beaucoup par les branchies.
2*^ Tribu : Leodicœ marpfiysœ.
La LÉODJCE OPALINE, L. opalina,
Sav., ou la Nereis sanguinea de Mon-
tagu [Trans. Linn. Suc. T. xi , p.
26, tab. 3, fig. 1); on la trouve sur
les côtes de l'Océan,
La LÉODICE TUBicoLE, L. tubico-
la, Sav., ou la Nereis tubico la de
Muller [Zool. Dan., part. 1 , page 60,
tab. 18, fig. 1-6). Elle a été trouvée
dans les mers du Nord , et offre celte
particularité remarquable d'habiter
constamment des tubes solides et
transparens comme de la corne.
(AtJD.)
LEONCITO. MAM. Ce nom signi-
fie proprement Lionceau en espa-
gnol, il paraît que les habitais de
l'Amérique méridionale l'ont ajpli-
qué à une petite espèce de Singe, y.
'Tamarin. (r.)
LEONIE. Leonia. bot. phan.
Genre de la Pentandrie Monogynie,
L., établi par Ruiz et Pavon (Flor.
Perup. et Chil. 2, p. 69, t. 222), et
uSo LEO
ainsi caraclérisé : calice ti'ès-court,
à cinq dents arrondies, scarieuses sur
les bords et caduques ; corolle six
fois plus grande que le calice , à cinq
pétales concaves et obovales; urcéole
membraneux, trcs-pelit,àcinq dents,
chacune surmontée d'une anthère bi-
loculalre; style très -court, terminé
par un stigmate aigu ; baie ou drupe
globuleuse, à plusieurs loges mono-
spermes. Le professeur De Jussieu
(Ann. du Mus. d'Hist. Nat. , i5, p.
349) pense que ce genre doit être
réuni au Theophrasta , et par consé-
quent qu'il doit prendre place à la
lin de la famille des Apoeynées.
Le Leoniaglj cicaj-pa ,^\\\z eiV?iy . ,
loc. cit., est un Arbre de douze à
quinze mètres de haut, qui croît dans
les forêts des Andt-s du Pérou. Son
tronc est cendré; ses branches , for-
mant une cime épaisse , sont couver-
tes de feuilles alternes , très-grandes ,
ovales , oblongues , acuuiinées , co-
riaces , très-entières, fortement vei-
nées eu dessous , luisantes supérieu-
rement. Les fleurs sont disposées en
grappes ou en panicules axillaires, et
munies de bractées très-petites, ova-
les et membraneuses. (G..N.)
LEONICENIA. bot. piian. Scopoli
et Neckcr {Elem. Bot.,']M) ont donné
ce nom générique à une Plante rap-
portée au Fothergllla ■\^iw Aublet , et
que l'on doit, selon Jussieu , placer
dans les Mélastomces. (g..n,)
LEONICEPS. MAM. (Klein.) Syn.
de Pinche. (b.)
LEONOTIS. BOT. PHAN. Persoon
{Endùrid., 2, p. 1 27) a donné ce nom
à une division du genre Phlomis, ca-
ractérisée par la lèvre supérieure de
la corolle liès-longue, diessce, con-
cave, 1 iidérleure très-courte, irilide
etmarccscentc. Celte section a été éle-
vée au rang de genre par R. BroAvn
{Prodr. Flvr. Nov.-HolL et in Hort.
Kew., 2*" édit., 3, p. 409) qui, en ou-
tre, a formé aux dépens des Phlomis
un troisième genre nommé Let/cas.
Le Leunads correspond à l'ancien
genre Leonitnis de Tournefort. Il se
LEO
compose de trois espèces originaires
du cap de Bonne-Espérance et des
Indes-Orientales , savoir : i*' Leoiio-
lis Leonurus , ou Phi. Leonurus , L. ;
2° Z(. L.eonoiis, ou PhL Leonotis
L.; et Z(. nepetifolia ou Phi. nepeii-
folia, L. V., pour plus de détails
sur ces Plantes remarquables par
leur beauté, le mot Phlomidb.
, ^ (G..N.)
LEONriCE. Leontice. bot. phan.
Genre de la famille des Berbéridées ,
composé d'un petit nombre d'espèces
herbacées vivaces, qui croissent eu
Orient ou dans l'Amérique septentrio-
nale. Leur calice est caduc , com-
posé de six sépales disposés sur deux
rangs et alternativement plus petits;
leur corolle de six pétales ovales,
dépourvus de glandes , mais munis
sur leur onglet chacun d'une petite
écaille ; les étamines au nombre de six
ont les filets trè^-courts, l'ovaire libre
est surmonté d'un style ovoïde , al-
longé, court, oblique, que termine
un stigmate simple. Le fruit est une
capsule vésiculeuse, ovoïde, mince et
membraneuse, à une seule loge con-
tenant trois à quatre graines globu-
leuses insérées au fond de la capsu-
le, qui est tantôt indéhiscente, et
tantôt se rompt irrégulièrement. Les
graines se cojnposeut , outre le té-
gument, d'un endosperme charnu j
creux dans son centre et contenant
un embryon dressé.
Les Le'ontices ont ordinairement
une souche chainue , tubéreuse ,
d'oii s'élèvent des feuilles radicales
pétiolées , divisées en lobes nom-
breux. Leur tige porte une ou plu-»
sieurs feuilles. Leurs fleurs forment
des épis ou des panicules. Le pro-
fesseur Richard, dans la Fioie de
JMichaux, avait retiré de ce genre le
Leontice thatictroides , pour en faire
un genre particulier sous le nom de
Caidopliyllum. Mais ce genre , qui a
été adopté par Willdenowet ]Nutlall,
ne l'a pas été par De CandoUe qui
en fait simplement une section du
genre Leontice.
La Plante nommée par Linné Leon-
tice Leontopelaloides , n'est autre
LEO
chose que son Tacca pinnatifida.
* LÉONTICOIDES. bot. phan.
Nom donne par De Candolle ( Sjs/.
T^eget. A' ai. , 2 , p. 1 14 } à la pr» niière
section du genre Corjdalis , laquelle
renferme seulement les Corjdalis ver-
ticillaris et Corydalis opposiiifo/ia,
indigènes de la Perse et de i'Asie-Mi-
neure. (g..n.)
LÉONTOBOTANOS. bot. phan.
S^n.d'Orobanche. F", ce mot. (u.)
LEONTODON. bot. phan. r.
Lion-Dent.
LÉOINïODONTOIDÉESou FAUX
LION-DENTS, bot. piian. Première
section établie par De Gandolle [Syn.,
p. i258, etFIor. Fr. T. iv, 17) dans le
genre Hieracium , si nombreux en
espèces, f^. Eperviëre. Ce nom est
renouvelé de Micheli et de Séb. Vail-
lant. (B.)
* LEONTONYX. bot. PHAN. Genre
delà famille des Synanthérées , Go-
rymbifères de Jussieu , et de la Syn-
génésie superflue, L.?, établi par H.
Cassini (Dict. des Se. Nat., vol. 25, p.
466) qui l'a ainsi caractérisé : invo-
lucre oblong, formé de folioles im-
briquées, appliquées, oblongues, lan-
céolées, coriaces, membi-aneuses, ter-
minées par un appendice oblong ,
tubulé , arqué en dehors , roide , épais
et coriace; réceptacle plane et nu ;
calathide oblongue, composée de
fleurons égaux, nombreux, réguliers,
hermaphrodiles , ofli:aut à la circon-
férence trois ou quatre fleurs femel-
les , à corolle pi us grêle et tubuleuse ;
ovaires cylindriques, ornés de papil-
les , surmonlés d'une aigrette longue
et formée de poils légèrement plu-
meux dans leur partie supérieure. Les
calathidesnombrcuses forment un ca-
pitule iriégulier , entouré d'un invo-
lucre de bractées foliacées. Ce genre,
constitué aux dépens du Gnaphaliuin
de Linné, a de grands rapporis avec
celui-ci, ainsi qu'avec \e Leonfopo-
dium, autre démembrement du Gna-
plialium ; il se rapproche également
des Helichrysum. r. ces mots pour
LEO 981
la comparaison des caractères gêné'-
riques.
Les deux espèces qui composent ce
genre sont : 1 ^ Leonlonyx tunientosa ,
Cass. , ou Gnaphalium squarrosurn ,
L. ; a° L. colurata, Cass., ou Gn.tinc-
tum , ïhunb. Elles croissent au cap
de Bonne-Espérance. (g..n.)
LEONTOPETALON ou LEOINTO-
PETALUM. BOT. PHAN. C'était le nom
employé par les anciens botanistes
pour désigner la Plante de l'Italie et de
l'Orient à laquelle Linné donna celui
de Leontice JLeontopetalum. Tourne-
fort l'avait admis comme nom géné-
rique , et il y avait réuni le C/irysugo-
num de Dioscoride , mais la dénomi-
nation de Leontice quoique posté-
rieure a prévalu. Le mot de Leonlope-
talum est employé par De Candolle
{Syst. P'eget. Nat., 2, p. 24) pour
désigner la première section de ce
genre. (g..n.)
'* LÉONTOPHTALME. Leonto-
phtalmum. bot. phan. Genre de la
famille des Synanthérées, Corymbifè-
res de Jussieu , et de la Syngénésie
superflue, L. , établi par Willdenow
( Magaz. der nat. freund. zu Berl. 1 ,
Jahr. 1807, p. i4o) et ainsi caractérisé
par Kunlh ( Nou Gêner, et Spec.
Plant, œquin. T. iv, p. 296) : invo-
lucre accompagné à sa base de qua-
tre bractées coriaces et inégales, com-
posé de folioles imbriquées , oblon-
gues , arrondies au sommet , scarieu-
ses et striées; réceptacle garni de
paillettes lancéolées , carénées , un
peu plus longues que l'ovaire, et dé-
coupées en deux , trois ou quatre
dents; cabithidedont les fleurons du
centre sont nombreux , tubuleux,
hermaphrodites , et ceux de la cir-
conférence en languettes cunéiformes
et femelles; akènes surmontés d'une-
aigrette formée de paillettes nom-v
breuses , linéaires, subulées , sca-
rieuses, blanchâtres, planes , égales;
et persistantes. Kunth a placé ce
genre dans ia tribu des Hélianthées à
laquelle Cassini l'a également rap«
porté. Le Leonlophtatmum peruvior^
num , Kunth , /oc. cit. , tab. 409 , er\
!l82
LlîO
<st l'unique espèce. Elle a ëté rap-
portée du Pérou par Humboldt et
Bonpland. C'est un Arbuste à feuilles
opposées , entières , coriaces , à fleurs
terminales, solitaires, jaunes et lon-
guement pédonculées. (g..n.)
LÉONTOPODE. Leontopodium.
BOT. FHA.N. Sous ce nom, employé par
les anciens pour désigner des Fiantes
de familles diverses, p^rmi lesquelles
on remarque quelques Synanihérées ,
Peisoon avait formé un sous-genre
parmi les Gnaphalium. En 1817, R.
Brown proposa de l'élever au rang de
genre, mais il n'en donna point les
caractères. Nous allons exposer les
plus essentiels parmi ceux qui ont
été tracés par Cassini d'abord dans
le Bulletin de la Société Philomati-
aue , de septembre 1819, pu is rectifiés
ans le Dictionnaire des Sciences Na-
turelles, vol. 2,'i, p. 475 : involucre
arrondi, composé de folioles inéga-
les , imbriquées, appliquées, ovales-
oblongnes , coriaces , laineuses exté-
rieurement , glabres intérieurement ,
pourvues d'une large bordure sca-
rieuse et irrégulièrement découpée;
réceptacle héIni^pbérique , piofondé-
ment alvéolé, à cloisons charnues,
tronquées au sommet ; calathide glo-
buleuse df)nt les fleurons du disque
sont réguliers, mâles avec un rudi-
ment d ovaire ; les fleurons de la cir-
conférence tubuleux et femelles. Le
faux ovaire des fleurs mâles est privé
d'ovule , oblong, grêle , un peu pu-
bescent , pourvu d'un bourrelet basi-
laire , surmonté d'une aigrette lon-
gue, composée de poils légèrement
plumeux. L'ovaire des fleurs femelles
de la circonférence a une forme à peu
près semblable à celle du fiux ovaire,
seulement il est obovoïde et compri-
mé; son aigrette est également lon-
gue et composée de poils soudés par
la bsse, légèrement plumeux dans
leur partie supérieure. Le capitule
de fleurs offre au centre une calathi-
de qui est sessiîe, renferme dans son
milieu un grand nombre de fleurons,
et n'a qu'un seul rang de fleurs fe-
melles , tandis que les calathides ex-
LEO
térieures sont portées sur de courts
pédoncules , que les fleurons de leur
disque sont peu nombreux , et que
ceux de la circonférence forment plu-
sieurs rangées. En proposant d'éta-
blir le Leontopodium , Pc. Biown l'a-
vait placé entre le ^enve. ^ntennaria
oii il avait été confondu paiGaertner,
et le genre Gnaphalium. Mais quand
ce dernier eut été subdivisé de nou-
veau par Cassini , les démembreméns
qui en ont résulté , tels que les Leon-
tonjx, Filago , etc., présentèrent sur-
tout de grandes aCSnités avec le genre
en question. Le Leontopodium fait
partie de la tribu des Inulées, et ne
se compose que d'un petit nombre
d'espèces. On en comptait cinq dans
le sous - genre . fornié par Persoon ,
mais R. Brown et Cassini n'admet-
tent que les deux espèces suivantes :
1 ° Leontopodium àlpinum , Ciss. , Fi-
lago Leontopodium , L. ; J ntennaria
Leontopodium , Gaertn. ; (inaplia-
lium Leontopodium , Pers. CetlePlan-
te est herbacée, cotonneuse et re-
marquable par les trois bractées,
dont une très-grande, qui entourent
le capitule des fleurs. Elle est assez
abondante sur les sommets des Al-
pes, des Pyrénées et du Jura. a**.
Le Leontopodium sibiricum , H.
Gass. ; Gnaphalium leontopodioides ,
Pers. , a été confondu avec la précé-
dente espèce, mais il s'en distingue
surtout par son capitule composé
seulement de trois calathides, par
ses bractées linéaires, lauctolées , et
par ses aigrettes plus grandes et
plus fortes. Cette espèce croît en Si-
bérie, près du lac Baïkal. (cN.)
LÉONTOSÈRE. min. On ne con-
naît plus la Pierre précieuse ou l'xVga-
the , à laquelle les anciens donnaient
ce nom , laquelle , selon quelques-
uns , avait la propriété « de vaincre la
rage des bêtes féroces , » et selon le
crédule Pline , de chasser les Scor-
pions, (b.)
LEONTOSTOMON. bot. ph.vn.
(Gesner. } Syn. de i'Ancolie des jar-
dins. (O..N.).
LÉONURE. Leonurus. bot. phan.
LEO
Genrede la nimille des Labiées et de la
DidynamieGymnospermie, L. , ainsi
caractérisé par R. Brown [Prodrom.
Flor. Nov.-Holland. , p. 5oi; et in
Ailoii ïlort. Kew., a'' édit., vol. 3, p.
4o5) : calice à cinq dents; corolle
dont la lèvre supcricure est entière ,
rinférieurc à trois découpures , celle
du milieu indivise; anthères à lobes
Sarallèles et rapprochés ; stigmates à
eux divisions égales. Le Leonunis
est très-voisin des genres Phtumis ,
Leucas et Leonotis , car il n'en diffè-
re essenliellemeut que par la struc-
ture du stigmate qui, dans ces der-
niers , n pflre qu'une très-courte divi-
sion supérieure, et par leiapproche-
nient des lobes des anthères, lesquel-
les , au contraire , sont très-rappio-
chées d.ins les genres que nous ve-
nons de citer. Tournefort avait cons-
titué sous le nom de Leonurus un
genre différent de celui dont nous
parlons ici et qui a été établi par
Linné. Ce genre de Tournefort est
maintenant le Leonotis de Persoon
et Robeit Brown. T^. ce mot. C'est
sans doute ce qui a engagé La-
marck, dans la première édition
de la Flore Française, à rétablir
pour celui-ci le nom de Cardiaca ^
anciennement admis par Toiirnefoi t.
Mœnch l'a subdivisé en trois genres
nommés Cardlaca, Chaiturus et Van-
zetia^ mais les,deux premiers ne sont
considérés par De CandoUe (Flore
Française , 2*^ édit.) que comme de
simples sections.
Environ dix espèces de Leonurus
ont été décrites parles auteurs. Ce
sont des Plantes herbacées, assez éle-
vées , et qui croissent pour la plupart
dans l'Europe orientale et la Russie
asiatique. L espèce suivante est la
plus remarquable.
Le LÉoNuiiE Cardtaque, Leonu-
rus Cardiaca , L. , vulgairetnént
Agripauuje , est une Plante haute de
six à neuf décimètres et même davan-
tage lorsqu'on I4 cultive. Sa tige , un
peu rameuse , porte Aç^s, feuilles pétio-
lées, d'un vert foncé en dessus, les
inférieures larges , presque arrondies
et partagées en trois lobes princi-
LEO 385
paux dentés ou incisés sur les bords.
Les supérieures sont plus étroites,
découpées en lobes simples et poin-
tus ; enfin celles qui occupent le haut
de la tige sont quelquefois entières.
Les fleurs d un rouge clair, mêlé de
blanc, forment des faisceaux très-
denses en forme de vei ticillés dans
les aisselles des feuilles. La lèvre Su-
périeure de la corolle est velue. Celle
Plante croît dans les lieux iiiculles et
le long des haies de lEurope. Son
nom de Cardiaque vient de ce qu'elle
était employée autrefois pour guérir
la cardialgie des enfans. (c.n.)
LÉOPARD. Leopardus. mam. Es-
pèce du genre Chat, /'.ce mot. (b.)
LÉOPARD. MOLL. P'. Bouche
b'Argent et Turbo. Les marchands
de Coquilles donnent aussi ce nom à
une Porcelaine ainsi qu'à un Cône.
(B.)
* LEOPOLDLME. Leopoldinia.
ROT. PHAN. Genre de la famille des
Palmiers , et de la Monœcie llexan-
drie , L., nouvellement établi par
Marti us (Gfrt. e/ .S/:>. Palm. Bras//: ^
p. 58, t. 5u et 53) qui Ta ainsi car.;c-
térlsé : fleurs monoïques rassemblées
sur un même régime paniculé et très-
vameux , sessiles dans de petites fos-
settes , et accompagnées de bractées ;
spiithe nulle. Les fleurs mâles sont
pourvues d'un calice à trois folioles
imbriquées , d'une corolle à trois pé-
tales , et de six étamines. Les fleurs
femelles obt un calice et une corolle ,
comme dans les mâles, un ovaire tri-
loculaire , des stigmates sessiles ,
excentiiques. Le fruit est une baie
drupacée , sèche, à fibres réticu-r
lées , ne contenant qu'une seule
graine munie d'un albumen égal, et
d'un embryon latéral et presque ba-
silaire. Le Palmier , sur lequel ce
genre a été constitué, est indigène
du Brésil. Sa tige, revêtue d'un réseau
de fibrilles, n'est pas tiès-élevée;
son bois est tendre , rougeâtre. Il a
des frondes pinnées , non épineuses ,
un régime très-rameux, couvert d'un
duvet ferrugineux. Les fleurs sont
284 LEP
petite» , rougeâtres , et les fruits d'un
vert jaunâtre. (o.N.)
LEORIS. MAM. V. Loris.
LEOTIA. BOT. cRYPT. {Champi-
gnons.) Hill est le créateur de ce gen-
re conservé avec des modifications
par tous les mycologues. Persoon ,
dans sa Mycologie Européenne , le
caractérise ainsi: chapeau ovale ou or-
biculaire dont le bord élevé entoure
le stipe. Cet auteur décrit neuf espè-
ces dont voici les principales : i°
Leotia circi/ians, Pers. , charnue
(grande) , roux-cannelle , à chapeau
orbiculaire, convexe. Celte Plante se
trouve dans les pineraies, en Allema-
gne et en Suisse; elle croît sur la
terre et se groupe circulairement. Le
chapeau des jeunes espèces est sous-
visqueux , pâle-livide, de trois à
quatre lignes de largeur; à marge
sous-ondulée; le stipe est couleur de
suie; à base noirâtre. 2". Leotia Cla-
vus, Pers.; chapeau assez grand . hé-
misphérique, jaune-rouge; stipe fuli-
gineux, verdâlre ou sous-olivâtre , at-
ténué en dessous; la substance en est
un peu ferme; le chapeau sous-glo-
buleux , assez grand comparative-
ment à la gi-andeur des stipes ; celui-
ci est lisse , couvert de quelques
squammes en fort petit nombre; il
noircit par la dessiccation. Mougeol
et Nestler l'ont trouvé sur le bois de
Sapin, au bord des ruisseaux.
Le genre Leotia de Plill , qui com-
prenait plusieurs Helvelles et des Pe-
zizes , a été réuni au premier de
ces genres par quelques auteurs.
D'autres botanistes l'ont partagé et
ont créé comme genres les trois
principales coupes ou sous-genres
formés primitivement -par Persoon,
savoir : Mitrula, Leolia et Verpa.
(A. F.)
* LEPACHYS. BOT. PHAN. Sous ce
nom, Ralinesque (Journ. de Physi-
que, août 1819) a établi un nouveau
genre delà famille des Synanthérées.
Les caractères qu'il lui a imposés
6ont trop vagues pour qu'on puisse
le distinguer du Rudbeckia, aux dé-
pens duquel il a été formé. H. Cas-
LEP
sini propose d'en faire une section de
ce dernier genre , sous le nom de
Lepachjs ou à'Obelistheca (autre dé-
nomination employée par Rafinesque
pour le même genre), section qui se-
rait caractérisée par l'absence de l'ai-
grette. (O..N.)
♦ LÉPADELLE. Lepadella. inf.
Genre de la famille des Brachionides,
dans l'ordre des Crustodés, dont les
caractères sont : test univalve en ca-
rapace , indifféremment denté , ou
écnancré par derrière; organes diges-
tifs obscurs , mais rapprochés de la
partie antérieure quand ils sont dis-
tincts , les ci lia ires ne formant pas de
rotifères i-adiés complets; queue ter-
minale bifide. Ce genre faisait partie
des Brachions de Millier, mais ne
pouvait demeurer confondu sous un
même nom avec des espèces bivalves
ou ulriculaires , non plus quavcc des
Anourelles , ou espèces sans queue,
car une queue ne laisse pas que d'être
un caractère foit considérable , lors-
qu'elle s'articule déjà, ce qui marque
une complication d'organisation im-
portante à signaler. Les Lépadelles
vivent dans les eaux douces, parmi
les Lenticules et les Charaçnes. Pro-
tegeespar une petitecarapace translu-
cide , elles y nagent avec i-apidité à
la manière des petits Crustacés. Le
Brachioniis lamellaris, MûU., p. 34o,
tnb. 47, fig. 8-11, Encycl., pi. 27,
fig. 2 2-2.'i ; le Trichoda coinuta ,
Mull.,p. 208, tab. 3o,f. 1-3, Encycl.,
pi. i5, f. 24-26, et le Brachionus pa-
tella, Mvill., p. 34i, pi. 48, f. 18-19,
Encycl., pi. 27, f. 26-00, sont les es-
pèces qui peuvent le mieux donner
ridée de ce qu'on doit entendre par
une Lépadelle. (b.)
LÉPADITES. MOLL. Foss. /'. Ba-
L.\NE.
LÉPADOGASTRE. Lepadogaster.
POIS. Genre formé par Gouan , adop-
té par tous les ichthyologistes , placé
par Cuvier dans la famille des Disco-
boles , de l'ordre des Malaeoptéry-
giens Subbrachiens , et par Duméril
dans sa famille des Plecloplères , de
l'ordre des Téléobranches. Ses carac-
LEP
lèressonl dans l'ampleur des pectora-
les dcsceudues à la face inferieui-e du
tronc , où elles prenneiit <les lajons
l)liis ioits, se replacent un peu en
avaul et s'unissent l'une à l'aulie sous
]a gorge par une membrane transver-
se dirigée en avant ; une aulre mem-
brane transverse dirigée en arrière ,
adhéi eute au bassin , et se prolon-
geant sur les côtes pour s'attacher au
corps, leur tient lieude veutrales. Du
reste le corps est lisse et sans écail-
les ; la tète eflrlargc et déprimée, le
museau saillant et extensible; les
ouies .^ont peu leudties, garnies de
quatre ou cinq rayons. Les Lépa-
dogaslres sont de petits Poissons
matins qui n'ont qu'une dorsale
molle vis-à-vis une anale pareille. Leur
intestin est court, droit, sans cœ-
ciun ; la vessie natatoire manque; ce-
pendant, dil Cuvier , ils n'en nagent
p.is moins avec vivacité le long des
rivages. Ils sont fort voisins des Cy-
cloplères. Les espèces que nous en
connaissons sont réparties en deux
sous-genres.
f PoRTE-EcuELLLS de Cuvier, Lé-
padogastères de Lacépède , Lepado-
gaster, Gouan, oii la membrane re-
]résentant les ventrales règne circu-
lairement sous le bassin et forme un
disque concave, et chez qui, d'un au-
tre côté, les os de l'épaule forment
en arrière une légère saillie qui com-
plète un second disque avec la mem-
brane qui unit les pectorales. La plu-
part se trouvent près de nos côtes.
* Où la dorsale et l'anale sont dis-
tinctes de la caudale.
l>e GouANiEN, Lepadogasler Goua-
nii, Lacép., Pois. T. i, pi. aS , f. 3-4;
le Porte-Ecuelle , Ericycl. Pois., pi.
86, fig. 356; Lepadogasler rostratus
lie Schneider; Poisson d'une forme
baroque , avec deux filamens déliés
auprès des nai ines ; le corps verdâtre,
cuuveit de petits tubercules bruns,
a\anlla tête en cœur, plus grosse que
le corps, oii entre de gros yeux se
voient en dessus deux taches brunes
eu forme de croissant. Cette esjièce
atteint de dix pouces à un pied de
LEP 385
long, et se tient dans les galets des
1 ivages du golfe de Lyon et de Gênes.
Le Lépadogasire Balbisicn figuré
par Risso, pi. 4, lîg. g , et le Lepado-
gasler Candoliidu même auteur , petit
Poisson qui n'a guère que trois pou-
ces , complètent cette section.
** Où les nageoires dorsale, caudale
et anale n'en font qu'une.
Le Lepadogasler If illdenowii , for t
bien figuré par Risso, pi. 4, f. lo,
t:ès-|>etii Poisson de la mer de Nice,
dépourvu d'appendice aux narines,
est la seule espèce connue de cette
section. La couleur de son dos est
celle de la feuille morte, nuancée de
bruuâtre avec de trèi-petils points
rouge.s.
ff GomÉsoc£S, Gobiesox de La-
cépède, qui n'ont point ces doubles
rebords par lesquels les ventrales et
les pectorales forment un double dis-
que. Ils ont une seule dorsale, et leur
anale, distincte de la caudale, est
courte. On en connaît trois espèces :
Le Testar, Gobiésoce de Lacépè-
de, T. Il, pi. 19, f. 1 ; Cycloptenis
nu dus? L.
Le Lepadogasler dentex de Schnei-
der , Poisson peu connu, médiocre-
ment représenté par Lacépède, d'a-
près un dessin de Plumier; originaire
des rivières de l'Amérique méridio-
nale; le Cyclopierus ùimaculalus de
Penuant, Bouclier à double tache,
Encycl. Pois. , pi. 86 , fig. Z55 , très-
petite espèce des côtes d'Angleterre,
et le Cjclopterus litloreus de Schnei-
der, complètent ce sous-genre, (b.)
LEPANÏHES. Lepanthes. bot.
PHAN. Genre de la famille des Or-
chidées , établi par Swartz ( Hoi\
Ind. -Occident. , 3, p. lôôy) pour
quelques espèces auparavant placées
dans le geme Epidendrum , dont
elles diffèrent par les caractères sui-
vans : les trois divisions extérieures
du calice sont ovales , acuminées, u»
peu concaves, étalées et soudées en-
semble par leur base ; les deux inté-
rieures sont très-petites, difformes,
rapprochées du gynoslème. Le la-
286 LEP
belle est nul ; mais le gynoslèmc qui
est cylindrique, présente deux j^)tti-
te5 ailes falcifoimes , placées à son
sommet ou à sa base ; le stigmate est
une petite fossette glanduleuse située
au-dessous de l'antUère ; celle-ci est
terminale , operculée , à deux loges
contenant chacune une seule masse
pollinique solide et globideuse. Le
fruit est une capsule pédicellée , ar-
rondie et trigone. Ce genre, encore
assez imparfaitement connu , nous
paraît avoir de grands rapports avec
le Stells. Il se compose de petites
Plantes parasites croissant sur Iccor-
ce des autres Arbres. Leur tige est
simple, courte, monophylle ; les
fleurs très-petites , disposées en un
épi qui naît de la gaine de la feuille.
Dans sa Flore des Indes- Occidenta-
les , Sn\ artz décrit quatre espèces de
ce genre, observées par lui à la Ja-
maïque. Ces quatre espèces avaient
d'abord été signalées par le même
auteur comme faisant partie du gen-
re Epidendre , dans le Prodrome de
sa Flore. (a. R.)
LEPAS. aïoLL. Nom scientifique
des Balanes dans Linné, et nom vul-
gaire et marchand des Patelles, y.
Bai>ane et Patelle. Les marchands
de Coquilles nouiment LÉpas en ba-
teau, le Patella rustica ; LÉpas fen-
du , VEmarginulaJissura ; LÉPAS de
Magellan, le Fissure/lapida; LÉ-
pas EN TREILLIS, le Fissurella gJŒca,
etc. (B.)
LÉPECHINIE. LepecJnaia. bot.
PHAN. Genre de la famille des La-
biées et de la Didynamie Gymuos-
permie , L. , établi par Wilidenow
{Eiiumer. Hort. BeroL, n. 21) qui lui
a donné pour caractères essenliels :
un calice doot la lèvre supérieure est
bifide , l'inférieure divisée en trois
lobes presqu'égaux ; deux élamines
écartées. Ce genre , qui a été réuni
à V Hormiiium de Linué par Persoon,
se compose de deux espèces , savoir :
JLcpechinia spicata et L. clinopodifo-
lia. Celle-ci croît en Sibérie ; la pre-
mière, qui était cultivée au jardin de
Jicrlin , et dont Wilidenow a donné
LEP
une bonne figure, a été l'apportée du
Mexique par Humboldt et Bonplaud.
(G..N.)
* LEPIA. BOT. PHAN. Nom donné
par De Candolle à la cinquième sec-
tiondugenreZe'/><W/w/7î. V. LÉPIDIER.
Desvaux ( Journ. de Bot. , 5, p. i65)
s'en était servi pour désigner un genre
composé d'espèces appartenant, pour
la plupart, à celte section.
Dans Hiil {Exot. , n. 20) ce nom est
synonyme de Zinnia p^ciflura , L.
• (G..N.)
LEPIC AUNE. BOT. PHAN. Lapey-
rouse ( Hist. abrégée des Plantes des
P\ rénées} a donné ce nom à un genre
de la famille des Syuanthérées, établi
antérieurement par Mœnch sous ce-
lui de Calonia. iJe même que ce der-
nier auteur, il lui donnait pour types
les Hieracium btattarioides et am-
plexicaule , L. ; mais il y faisait aussi
entrer plusieurs autres espèces à! Hie-
racium , tels que les H. intjbaceum ,
grand ijlorum , prunellœfoUum , etc.
Ce genre a été adopté par Cassini,
qui en a exclu plusieurs de ces es-
pèces et l'a restreint aux H. blatta-
riuidcs et grand ijlorum. Ne lui trou-
vant aucune afiiuité avec les Eper-
vières , il l'a placé entre le Barckhau-
s/a et le Crépis. A l'article Eper-
viÈRE {l^. ce mot), nous avons ex-
primé l'opinion universellement re-
çue sur ce nouveau genre. (g..n.)
* LÉPICÈNE. Lepicena. bot.
PHAN. Le professeur Richard a don-
né ce nom aux deux écailles les plus
extérieures de chaque épillet dans la
liimille des Graminées. C'est la mê-
me partie que Linné nommait calice,
Jussieu glume , et Palisot de Beau-
vois baie. La Lépicène contient une,
deux ou un nombre plus ou moins
considérable de fleuis. En général
elle est formée de deux écailles ou
valves; mais quelquefois elle ne se
compose que d'une seule. Enfin cet
organe peut offrir un grand nombre
de modifications dans sa forme, sa
consistance, sa longueur, relative-
ment aux Heurs qu'il recouvre, la
présence ou l'absence de soies ou
LEP
d'arcics. Ces diverses modifications
oui été mises eu usage par les ag^ios-
logiaphes pour l'établissement des
gcures dans la vaste ramillc dos Gra-
niiuées. V. ce mot. (a.ii.)
LÉPIDAGATHYS. bot. phan.
Gt^re de la famille des AcautUacées
et de la IJidyuamic Angiosperniie ,
L. , proposé par VVilldenow {Species
Fiant. T. m, p, 4og ) qui l'a ainsi
caractérisé : calice polyphyllc imbri-
qué ; corolle dont la lèvre supérieure
est Irè -petite, l'inférieure tripartite;
capsule Iriloculaire. Ce genre, très-
voisin des Acanthes, a été couslilué
sur une Plante des Indes-Orientales
dont les éclianlillons n'étaient pas en
bon éiat. Aussi a-t-il besoin d'une
révision attentive avaut dèlre admis
définitivement. Le Lepidagathis cris-
tata, W. , a une tige ligneuse, des
feuilles opposées, sessiles, linéaires,
obtuses e! trcs-enticres; ses fleurs sont
agglomérées en capitules. (G..N.)
* LÉFIUAPLOA. BOT. PHAN. C'est
le nom donné par Cassini à un des
gioupes qu'il a formés dans le genre
Venumia. Il lui assigne , pour le dif-
féiencicr essentiellement des Veriiu-
riia proprement dits , un involucre
loimé d'écaillcs dont les extérieures
ont le sommet étroit, subulé et nul-
lement coloré, tandis que , dans ces
dern iers ( f . Novoe-Boracensis, prœal-
ta, etc.), les écailles intérieures de
l'iuvolucie ont le sommet arrondi,
large et co'oré. Ce sous-genre se com-
pose d'une douzaine d'espèces indi-
gènes de l'Amérique méridionale. J^.
Veiîsoxie. (G..N.)
* LEPIDIASTRUM. uot. phan.
Sous ce nom , De CandoUe a désigné
la septième section du genre Lepi-
ditun. V. LÉPiDiER. (g..n.}
* LÉPIDIE. Lepidia. annel. Savi-
gnv (%st. des Anim.,p. 4n, note) pio-
joscce nom pourdésignerun nouveau
genre qu'il suppo-c pouvoir être éta-
bli sur une espèce d'Annelide , la
j\e/eis stelli/e/a de Millier ( Zoo/.
JJan. , part. 2 , tab. 6a, fig. i-3). Sa-
vigny n'a pas vu l'Animal, mais il
LEP 1187
juge, d'après la figure et la descrip-
tion , qu'on devrait trouver des an-
tennes et qu'il existe une grosse trom-
pe couronnée de tentacules; deux
mâchoires cornées; des cirrcs lenla-
culaires au nombre de six ; des ciircs
supérieurs en forme d'écaillés ellipti-
ques, appliquées transversalement
sur le dos; deux faisceaux de soies,
ou plutôt deux lames réunies pour
chaque pied , et les cirres inférieurs
très-courts. Ce genre otVre plusieurs
points de lesseniblanee extérieure
avec les Aphrodites. Il appartient,
dans la Méliiode de Savigny , à l'or-
dre des Néréidées et à la famille des
Néréides. (auu.)
LEPJDIER. Jjepidium. bot. piian.
Genre de la famille des Crucifères et
de la Tétiadynamie siliculeuse , L. ,
•ainsi camclérisé par De Candolle
(Sjst. Veg. JSat., 2, p. 527) : calice à
quatie folioles égales ; quatre pétales
entiers; six étamines létradynaraes,
libres, et dont les filets ne piésentent
aucune dent; silicule ovale, dépri-
mée , déhiscente, à valves carénées,
tantôt ne piésentant aucun appendi-
ce , tantôt ailée vers le sommet, à
cloison memlJ^aneu^e, étroite , égale
aux valves ou quelquefois plus courte
que celles-ci, et alors la silicule est
échancrée, surmontée d'un st\le fili-
forme, ordinairement tiès- court;
graines solitaires et pendantes dans
chaque loge, triquètrps ou compri-
mées, à cotylédons oblongs Ou li-
néaires, incoinbans. Ce genre est le
type de la neuvième tribu établie par
De Candolle sous le nom de Lépidi-
nées ou de Notcrhizées ang.iStisep-
tées. Les auteurs Tout souvent confon-
du avec le Thlaf,pio\\ on ont fort mal
défini les caractèies. Dans la seconde
édition de VHoitus Kewensis , R.
Biowu a fixé les limites du Lepidium
el y a réuni des espèces que Linné
plaçait dans les genres Tàlaspi el Co-
chlearia. En adoptant cette réforme,
De Candolle y a fondu les genres
Kaiidls d'Adanson , Cardaria et Le-
pia de Desvaux. Le Lepidium se dis-
lingue facilement du Thlaspi par ses
aSS
LEP
loges constamment monospermes et
par ses cotylédons incoinbans au lieu
d'être accombans; il diffère du Sene-
liiera par ses silicules déhiscentes , à
valves carénées , taudis qu'elles sont
indéhiscentes et à valves concaves
dans ce dernier genre; enfin ses loges
monospermes empêchent de le con-
fondre avec VEunomia dans lequel
les loges sont dispernies.
Les Lépidiers sont des Plantes
herbacées ou à peine sous- frutes-
centes. Leurs tiges sont cylindri-
ques, rameuses, à feuilles simples,
de formes diverse-; ; ils ont de peti-
tes fleurs blanches et disposées en
grappes terminales , longues et dres-
^ées. Plus que la plupart des autres
Crucifères, ces Plantes se trouvent
dispersées sur toute la surface du
globe , car dix espèces croissent on
Europe, quinze dans les provinces'
d'Asie voisines de l'Europe, sept
au cap de Bonne -Espérance, neuf
dans la Nouvelle-Hollande, et onze
en Amérique. Ces espèces ont été dis-
tribuées de la manière suivante en
sept sections par le professeur De
Candolle.
§ I. C.VRDARIA. Desvaux (Journal
de Bot. , 5, p. i63 ) en avait fait un
genre. Elle est caractérisée par sa si-
licule ovale eu cœur, presque dépri-
mée, à valves concaves sans ailes sur
le dos, et surmontée d'un style filifor-
me. Elle forme le passage au moyen
du caractère fourni par la concavité
des valves, entre le Seneblera et le
Lepidium ; mais son port semblable
à celui de ce dernier genre est une
raison pour ne pas l'eu éloigner.
L'unique espèce qui le constitue est
\e Lepidium Draba que Linné , dans
sa seconde édition , avait transporté
parmi les Cuchlearia- (l.e\.\.e Plante,
qui est très -commune dans les
champs cultivés de 1 Europe australe ,
se rencontre aussi à Monimartre et à
la plaine des Sablons dans les envi-
rons de Paris; mais elle y est peu
abondante.
§ 2. ÉLLirsAKiA. La silicule est el-
liptique, à valves carénées, et sur-
montée d'un style filiforme. Les es-
LEP
pèces de cette section ressemblent
par leur port à celles de la précé-
dente; leur silicule ne diffère de la
silicule des Lepia , une des sections
suivantes , que parce qu'elle est styli-
fère ; au reste , les ElUpsaria servent
de lien entre le Cardaria et les au-
tres Lepidium. Quatre espèces, dont
trois sont indigènes du bassin de la
Méditerranée, et une de la Sibérie,
composent celte section. INous nous
contenterons de^ les indiquer : Le-
pidium Chalepense , L. ; L. oxjo-
tum , Labill. ; L. glastifolium , Desf. ,
Flor. Atl. , t. i47 ; et L. amplexicau-
/e, Wdld.
§ 3. Bradypiptum. Cette section
offre une sdicule elliptique, entière
ou presque échancrée , à valves caré-
nées , munie d'un style court, à pei-
ne saillant ; le calice est persistant ou
ne tombe que très-tard; les feuilles
caulmaires ne sont ni aniplexicaules,
ni auriculées. Elle renferme trois es-
pèces , savoir : Lepidium cœspilosum ,
Desv. , indigène d'Arménie ; L. curo-
ponifvlium , Fisch. , de la Russie
orientale, et i. Humloldtii, D. C. ,
qui croît dans les hautes montagnes
liu Pérou , près de Chillo , et qui a
été réuni par Kunth au Henehieray
sous le nom de S. dubia.
% 4. Cardamon. Le genre Nastur-
lium de Boerhaave et de Médikus, qu'il
ne faut pas confondre avec un autre
genre de Crucifères formé par Brown
el qui a reçu la même dénomination ,
compose cette section. Elle est carac-
térisée par sa silicule presque orbicu-
lée, écliancrée au sommet, à valves
carenées-naviculaires , un peu ailées
sur le dos , munie d'un style très-
court caché dans l'échancrure ; co-
tylédons divisés en trois lobes. On
ne compte que deux espèces dans
cette section , savoir : le Lepidium
salivum , L. ; et le L. spinescens, D. C.
La première offre assez d'intérêt pour
mériter une couite description.
Le Lépidier cui^tivé, Lepidium
sativum , L. , vulgairement Cresson
alénois et Nasitort, est une petite
Plante annuelle dont la tige est dres-
sée , cylindrique , glauque , rameuse.
LEP
IiaijtP d'environ trois decinièlics. Ses
letiille.s inférieures sont péliolces ,
bipinnatifidcs, glabres et glauques , à
segmens incises; Jes inférieures sont
pi esque simples et sessiles. Lcsfleuis
.-ont blanches , très - petites , portées
sur de coui ts pétioles , et forment des
e'pis courts à rextréinitc supérieure
des rameaux. Celte Piaule ci oïl n;i-
turellementen Perse et dans d'autres
conlrees de l'Orient. On la cultive
dans les jardins potagers de l'Euro-
pe , d'où elle s'échappe et naît spon-
tanément aux environs. Une variété
dont les feuilles sont sinueuses (t
crépues, est fort commune partout.
La saveur du Cresson aléuois est
chaude, légèrement acre et piquante.
C'est un antiscorbutique et un assai-
sonnement agréable dans les salades ;
quelquefois même on le mange 5a us
n)élanged'auti es Herbes potagères.
§ 5. Lepta. Celte section, dont plu-
sieurs espèces formaient un genre
auquel Desvaux donnait le nom ci-
dessus employé et qui a été dé.-igué
sous celui de Lnsiuptera par Àn-
drzeiowski, offre les caractères sui-
vans : silicule presque orbicuiéc ,
échancrée au sommet, à valves na-
viculaires , munies au sommet d'ailes
souvent adnées au style, lequel est
très-court et renfermé dans léchan-
ciure; cotylédons entiers. Les Lepi-
dium campestre et hirtum , qui crois-
sent en Europe , étaient des TldaspL
de Linné. LesZ. leivcarjmin, D. C,
etZy. spinosum , L., se trouvent dans
1 Orient ; le L. rotundum est une
Plante indigène de la JN'ouvelle-Iiol-
lande.
% 6. DiLEPTiUM. Ce nom est em-
piunté à Rafinesque-Schmaltz {Flor.
Ludou., p. 85) qui a fait un genre
particulier de cette section. Elle est
caractérisée par sa silicule presque
elliptique, échancrée au sommet, à
valves carénées , non ailée sur le clos
ni au sommet, et n'ayant presque
point de style. Les fleurs sont tres-
peliles, quelquefois à deux ou quatre
étamines , ou plus rarement man-
quant de pétales. On y compte plus
de vmgt espèces indigènes de toutes
TOME IX.
les parties du monde, et parmi les-
quelles nous indiqucions commcles
plus remarquables : le Lepidium vb-
guncum, L., de l'Amérique septen-
trionale ; le /.. ruderale , qui se trou-
ve dans les lieux slérdes de presque
lc)ute l'Europe , depuis l'Italie et la
iMance méiidionale jusqu'à Péfers-
bouig , et depuis l'Angleterre jusqu'à
Constantmople ; le L. pcjfoliatum de
1 Europe orjenlale et de l'Asie qui
lui est contiguë. Cette espèce est fa-
cile a distinguer à ses feuilles in-
lericures multifides , tandis que les
supérieures sont très-entières et am-
pKxicaules; le L. piscidium des îles
de la mer du Sud , qui sert aux ha-
bilans à enivrer le Poisson; enfin
plusieurs espèces indigènes de la
Nouvelle-Hollande, du cap de Bonne-
Espérance et de l'Amérique méridio-
nale, tellef; que lesZ,. Iiyssupifulium,
folwsum , JSovœ-HoUandiœ , subden-
tatum , CliJcIdcara, Bonariense , etc.
§ 7- LEPfDiASTKUM. La silicule est
ovée ou elliptique, très-entière et
nullement échancrée , terminée en
pointe parlestigmate presque sessile,
a valves carénées et sans appendi-
ces. Cette section se compose de onze
espèces, parmi lesquelles on distingue
le/,, latifolium et le L. Jberis, indigè-
nes d'Europe, et le L. oleraceum,
Forst. , delà Nouvelle-Zélande. La
saveur de cette espèce est légèrement
acre et même agréable,, approchant
de celle de l'Epinard ou de la Laitue.
Ce fut à l'aide de cet antiscorbutique
que l'équipage du capitaine Cook fut
guéri de la maladie qui le désolait
pendant une longue traversée.
Plusieurs espèces de Lepidium éta-
blies par Linné sont devenues les ty-
pes des genres Eunomia, Teesdalia,
Huic/iinsia de De Candolle et R.
Brown. F', ces mois. (g..n.)
* LÉPIDINÉES. Lepidineœ. bot.
PHAN. C'est le nom donné par De
Candolle {Syst. Veg. Nat., vol. 2 , p.
521) à la neuvième tribu des Cruci-
fères. Elle est ainsi caractérisée : sili-
cule oblongue, ovée, didyme ou
obcordée, à cloison très-étroite, à
•9
2 go LEP
valves eaicnées ou Irès-concaves ;
graines solitiires ou en petit nombre
dans chaque loge , ovées , non bor-
dées ; cotylédons planes, rarement
trilobés ou découpés, incombaus. D'a-
f»rès ce dernier caractère et celui de
a cloison très-étroite des silicules ,
cette tribu a été encore nommée No-
torbizées angustiseptées {Nulorhizeœ
nngiisllseptœ). Parla structure des co-
tylédons et la forme des graines , elle
est voisine des Tblaspidécs. Elle se
lie aussi avec les Camélinées et les
Isatidées , au moyen des genres Seiie-
biera et Â^thionema. (g..n.)
* LÉPIDION. POIS. (Risso.) Es-
pèce du genre Gade. (b)
LÉPIDION. BOT. PHAN. (Diosco-
vide.) Syn. de Passerageou Lépldier.
y. ce dernier mot. (b.)
LÉPI UIOPTÈPtES . Lepidioplera .
INS. îNom donné par Clairville aux
Inseclcs à ailes i'arineuses , plus con-
nus sous le nom de Lépidoptères.
r. ce mot. (g.)
LEPIDIUM. BOT. PHAN. r. LÉPl-
DIER.
LÉPI DOC AFiPODENDPvON. bot.
PHAN. ( Boerhaave. ) Syn. de Protéa.
f^. ce mot. Adanson nommait Le-
pidccarpus une section du même gen-
re. (B.)
* LEPIDOCARYUM. bot. phan.
Genre de la famille des Palmiers , et
de la Polygamie Diœcic , L., nouvel-
lement ctiibli par Martius ( Gen. et
Spec. Palm. BrasiL, p. 49, t. 43-47;
qui lui a imposé les caractères sui-
vans : régime [Spadix) enveloppé de
phisieur-s spathes incomplètes; fleurs
distiques , di.sposces en chatons légè-
rement comprimés , et accompagnées
de petites spathes. Les fleurs mâles
sont composées d'un calice campa-
nule à tiois petites dents; d'une co-
rolle à trois pétales; de six étamines
dont les anthères sont ovées-oblon-
gues , et adnées par leur dos au filet.
Les fleurs hermaphrodites olîrent un
calice comme dans les mâles ; une co-
rolle monopéfale , trifide ; six étami-
nes; trois stigmates connés, linéai-
LEP
res, dressés; une baie drupacée, ren-
fermant une seule graine munie d'un
albumen homogène, d'un embryon
latéral logé dans la fossette circulaire
ombilicale. Le type de ce genre est
un Palmier du Brésil, dont le stipe
ost piHit , composé à l'intérieur d'un
bois dur et rougeâtre , revêtu des dé-
bris des pétioles , à froudes termina-
les , flabelliformes , irrégulièrement
fendues ; les régimes placés entre les
fiondes, portant des fleurs roses et
rougeâtres. Les fruits sout en forme
de cônes , et dune couleur brune-
lougpâtre. (g..n.)
* LÉPIDOKROIT. MIN. Variété
de Fer hydraté en petits rognons , à
texture fibreuse et écailleuse, d'un-
éclat métalloïde et d'un brun-rougeâ-
tre, accompagnant dans quelques lo-
calités le Fer hydraté aciculaii'e ou
iibreux. (g. DEL.)
LÉPIDOLÈPRE. Lepîdoleprus.
POIS. Genre formé par Risso , et voi-
sin des Gades , adopté par Cuvier,
qui le place sous le nom de Grena-
dier dans la première famille de l'of-
dre des Malacoptérygiens Subbra-
clîiens. Ses caractères consistent
dans les sous-orbiculaires s'unissant
en avant entre eux et avec les os du
nez pour former un museau déprimé
qui avance au-dessus de la bouche,
et sous lequel celle-ci conserve sa
mobililé. La tête entière et tout le
corps sont garnis d'écaillés dures et
hérissées de petites épines. Les ven-
trales sont petites et un peu jugulai-
res; les pectorales médiocres; la pre-
mière dorsale est courle et haute; la
deuxième dorsali^et Tanale .«ont très-
longues et s'unissent en pointe à la
caudale. Les dents aux mâchoires sont
fines et courtes. Les deux espèces con-
nues de ce genre vivent dans les plus
grandes profondeurs de la Méditerra-
née ; elles sont connues sous le nom
de Trachyrvnche et de Cœlorhy nche.
Risso, qui les a fait connaîtie, les a
figurées pi. 7, fig. '21 et 22. (b.)
LÉPIDOLIÏHE ou LILALITHE.
MIN. Variété de Mica , en masses
composées de petites écailles ou la-
LEP
nielles , ordinairement de couleur
violette , et dont on faisait une espèce
particulière, avant que Cordier eût
démontré son identité avec le Mien.
(g. dp.l.)
* LEl'TDOMA. I50T. cnvr-r. (i-
c/tc/is.) Soiis-gcnrc du Lccic/ea de la
Méthode lichénoi^raphique d'Acha-
riiis; il est cnraclt'iijé par un thalle
cruslacé effiiguré ; il correspond nu
genre Psora du même auteur, genre
que nous avons cru devoir rétablir.
Le sous-geure JLcpiduma du Synop.iis
Lichenuiii et de la Lichénographie
universelle , a reçu de l'extension et
rcnfei me les espèces du sous-genre
Saphenaria , qui est notre Circinaria.
(A. F.)
* LEPIDOXOTE. Lepidonola. an-
Nti.. Genre établi p:u Le;Kh aux dé-
pens des Aphrodiles de Linné et
ayant pour type Vyiphrodita sq//am-
niata ,\j. Saviguv l'avait précédem-
ment distingué sous le nom de Pol\-
noé. J^, ce mot. (attd.)
LÉPIDOPE. Lepldupus. pois.
Genre établi par Gouan , adopté par
Cuvier, sous le nom de J.inetièie,
dans la t'amille des Tœnioïdes , de
l'ordre des Acanthoptérvgiens , et
par Duméril qui le place dans sa fa-
mille des Pétalosomes. Ses caractères
consistent dans l'allongement du
corps qui est aplati et garni d'une
dors-ile fort prolongée. Les mâchoires
bont pointues, et les dents aussi fortes
et aiguës que dans les ïrichiures.
L'anale est fort remarquable, étant
composée d'un seul ra\on; elle est
courte et située vers l'extiéinué de
la queue. Deux petites écailles poin-
tues, mobiles , situées sous les pecto-
rales , y tiennent lieu de ventrales.
On eu connaît deux espèces qui fu-
rent d abord cotifondues; l'une et
l'autre vivent dans la Méditerranée.
LeGouANiEN, type du genre, Le-
pidopus Gotcanianus , Lac, Pois. T.
II, p. .T20 ; la Jarretière, Encycl.
Pois., pi. 84, f. 564, a sa mâchoire
inférieure plus avancée que la supé-
rieure OLi sont trois longue» dents
ciochues , outre celles qui la garnis-
LEP 291
sent. Cette espèce n'atteint jamais
deux pieds de longueur ; .sa couleur
générale est argentée, avec des reflets
ozuréset la nuque bleue. L'anus oc-
cupe le milieu du coi pj. b. 7, D. 5.5,
V. 1, A. 1. La seconde espèce connue
a été décrit'' plusieurs fois comme
une espèce nouvelle , et toujours sous
des noms nouveaux', elle est bien
plus granJe , aiteignunt plus de qua-
tre pieds et resplcndissautede la plus
belle teinte d'argent. îlisso l'a dédiée
a Péi on ; c'est le Tric/iinrus caudatus
d'Eiiphrasen et ensiformis de Van-
delii; 1? Vandcllius lusitaniens de
Shaw et le Ziphothcca (ciradens de
Monta gu. (b.)
* LEPIDOPHORUM. bot. viian.
L'e genre formé sous ce nom par Nec-
ker [Elcin. Bot., n. i22), aux dépens
des .y«//!ty.v/i de Linné, n'a pas été
adopté. (G..N.)
* LÉPIDOPHYLLE. Lepidophyl-
ium. BOT. PHAN. Genre de la famille
des Synanihérées, Corynibifères de
Jussieu et de la Syngénésie super-
flue, L., établi par'Cassini (Bulletin
de la Soc. Phiiom. , décemb. 1816)
qui l'a ainsi caractérisé : involucre
oblong , cylindr;!cé, formé d'écaillés
imbriquées, appliquées, les extérieu-
res ovales, les intéiieures oblongues,
très-obtuses, coriaces , à bords mem-
braneux, ciliés ou frangés; récepta-
cle petit , plane et nu ; calathide cy-
lindracée , dont le disque ne se com-
pose que d'un petit nombre de fleurs
(4 à 6) régulières, hermaphrodites;
la circonférence de deux ou trois
fleurs distantes en languettes et fe-
melles; ovaires oblong's , striés , sur-
montés d'une aigrette longue , for-
mée de poils inégaux , paléiforraes
et plumeux. Ce genre est placé, par
son auteur, dans la tribu des Asté-
récs, près du Baccharis , avec lequel
il a beaucoup d'aflioité ; il se rappro-
che aussi du Bracliyris de Nullall,
dont il est peut-être congénère. One
seule espèce le constitue : c'est le
Lepidopkyllum cuprcssifarme , Cass.,
Baccharis cupressi/brmis , Pers., Ar-
brisseau rapporté de la Patagoniepar
'9'
292
LEP
Gommeison, et qui est surtout re-
marquable par SCS feuilles extrênic-
Dient petites , r;ipprochees et dispo-
sées sur quatre rangées longitudina-
les. (G..N.)
* LÉPIDOPILUM. BOT. CRYPT.
[Mousses.) Sous-genre éiabli dans le
Pilotiidium de Palisot-Beauvois pour
les espèces dont la coifie est héris-
sée de paillettes. Le Pilotrichiim sca-
brisetum de Richard et de Sch-\vae-
grichen , qui croît sur \ç,s, Arbres c!e
la Guiane , est la .seule espèce qui fi-
gure dans ce sous-genre. T^. Pilo-
rnicauM. (a..f-)
LÉPIDOPOMES. POIS. Famille
d Holobranches de l'ordre des Ab-
dominaux , et dont les caractères
correspondent evactemeut aux gen-
res Magil et Exoceius de Linné , que
l'auleiu" de la Zoologie analytique
élevant ainsi dans l'ordre méthodi-
q ic, divise en Exocet, Mugilomore ,
Ohauos , Mugiloïde et Muge. (b.)
LÉPIDO PT ÈPt E8 . Lcpldoju-era .
INS. Ordre d'Insec(cs établi par Lin-
né , et auquel Fabricius a donné le
nom de Glossates {Glossata.) Il for-
mait , dans tous les ouvrages de La-
treille , le dixième ordre ; mais de-
puis que ce savant a converti ses My-
riapoùes en classes ( Fam. Nat. du
Règne Anini.), il ne forme plus que
le neuvième ordre de la classe des
Insectes : il est ainsi caractérisé :
quatre ailes membraneuses , couver-
tes d'une poussière farineuse formée
de petites écailles; une trompe rou-
lée en spirale à I-» bouche.
Les Lépidoplèrcs sont les Insec-
tes les plus beaux et ceux que la
nature a le plus favorisés sous le
point de vue des orneraens ; ces Ani-
maux sont, parmi les Insectes, ce
que les Oiseaux-Mouches et les Co-
libris sont parmi les Oiseaux. Doués
d'une très-grande facilité pour le vol ,
ils semblent destinés à régner sur Tes
fleurs, et on dirait qu'a eux seuls
est attribué le droit de choisir leur
nourriture dans leur corolle, en pom-
pant, avec leur longue trompe, le
suc qu'elle contient. Leurs ailes sont,
LEP
en général , ornées des couleurs les
plus variées et les [)lus brillantes :
l'or, l'argent, l'azur, l'émeraude et
la pourpre s'y mélangent de mille et
mille man'ères poiw produire des
flessius de la plus grande beauté, et,
tandis que la nature n'a donné aux
ailes des autres Insectes que la surfa-
ce rigoureusement nécessaire à l'exé-
Ciition de leurs mouvemens , il sem-
ble qu'elle s'est plue à s'écarter de
cette règle en faveur des Lépidoptè-
res, en augmentant beaucoup l'éten-
due de leurs ailes, afin d'avoir la
f.iculté de produire des dessins plus
grands et d'exercer davantage son
pinceau. Elle a emplové , pour l'or-
neinent de ces Insectes privilégiés ,
(lU genre de peinture que l'on con-
naît sous le nom de mosaïque. Des
écailles en nombre infini , diverse-
ment colorées , implantées sur les
deux surfaces de leurs ailes et dispo-
sées par imbrication, comme les tui-
les d'un toit , avec une harmonie
admirable , composent , par leur réu-
nion , ces dessins si diversifiés et si
éiégans qui surprennent et charment
les regards ; enfin la nature a été si
prodigue d'ornemens à l'égard des
Lépidoptères , qu'elle a voulu, con-
tre sou habitude , que ces Animaux
en eussent jusque dans leur enfance ^
ou sous la forme de chenille et sou-
vent encore sous celle de chrysalide.
Il semble que cette sorte de supré-
matie que la nature paraît avoir don-
née aux Papillons a dirigé Degéer
et Olivier dans leurs distributions
méthodiques des Insectes, puisqu'ils
ont placé les Lépidoplèrcs à la tête
de la classe des Insectes.
La bouche des Lépidoptères ne
diffère pas organiquement de celle
des Insectes broyeiu's ou pourvus de
mâchoires. Savigny et Lntreille ont
démontré quelle était composée des
mêmes pièces, mais que ces pièces
étaient appropriées aux fonctions
qu'elles étaient destinées à remplir;
ainsi , plusieurs sont restées rudi-
mentaires , tandis que d'autres ont
pris un accroissement excessif. Cette
bouche est composée d'un labre sou-
LEP
vent presque Invisible, conique ou
bubulë; de deux maudibulci coinces,
très-petites , ludinientaiies , poilues
ou garnies tic petites écailles, fixes
et d'aucun usage; de deux mâchoires
cornées, en forme de filets tubulai-
res , orijinaircmenl l'oit longs , sou-
dés inférieurcinent et à demeure ,
J'usqu'à la naissance des palpes , avec
a lèvre pareillement fixée et fermant
la cavité buccale , se réunissant au-
delà, par leur bord interne, pour
former une trompe {lirigua, Fab.)ou,
pour la distinguer nominalement des
autres parties désignées ainsi, nom-
mée par LalreiUe spiritrompe ( trom-
pe en spirale), dont l'intérieur pré-
sente trois canaux ; de deux palpes
maxillaires souvent presque imper-
ceptibles, d'un à trois articles insé-
rés près du coude des mâchoires, et
de deux palpes labiaux ou inférieurs,
de trois articles très-garnis de poils
ou d'écaillés , remontant de chaque
côté de la spiritrompe et lui formant
une sorte d'étui. La lèvre est formée
d'une seule pièce plate et triangu-
laire.
Les antennes des Lépidoptères sont
variables et toujours composées d'un
grand nombre d'articles; elles sont
toujours siuiples dansceu'x qui volent
le jour, c'est-à-dire les Diurnes, et
elles se terminent par un bouton plus
ou moins renllé. Dans les espèces qui
font le passage des Diurnes aux Noc-
turnes , elles prenn'^ntla forme dune
massue allon"ée ou d'un fuseau, et
lorsqu on arrive aux espèces qui ne
paraissent que la nuit , elles ressem-
blent à un fil ou à une soie tantôt
simple et tantôt pectinée , et souvent
même plumeu;e, soit dans les deux
sexes , soit dans les mâles seulemeîjt.
On découvre , dans plusieurs espè-
ces , deux veux lisses cachés entre
les écailles et situés entre les yeux
ordinaires; ils sont denii-sphériques,
à facettes et souvent assez gros. La
trompe n'est d'aucun usage et man-
que quelquefois dans plusieurs Lépi-
doptères crépusculaires ou noctur-
nes. Les trois segmens dont le tronc
des Insectes Hexapodes est composé
LEP
ago
se réunissent ici en un seul coips;
ils sont intimement 'inis, cl l'anté-
rieur est très-court et transversal,
comme cela a lieu dans la plupart des
Hyménoptères et des Diptèios; il ne
varie jamais de forme , et les diffé-
rences que les I.épidoptères présen-
tent, tant sur leur dos que dans les
autres parties , proviennent des écail-
les et des poils du dos qui imitent
quelquefois une huppe ou une crête.
L'abdomen est composé de six à .sept
anneaux; il est attaché au corselet
par une très-petUe portion de son
diamètre , et n'offre ni aiguillon ni
tarière comme les Hyménoptères ; il
n'y a que quelques femelles comme
celles des Cossus qui aient les der-
niers anneaux rétrécis et prolongés
pour former un oviducte en forme de
queue pointue et rétractile. Le des-
sus de l'abdoinen offre , dans quel-
ques espèce^; , des écailles et des poils
relevés et formant des sortes de dou-
blures. Les quatre ailes des Lépidop-
tères sont simplement veinées , de
grandeur et de position variables :
les premières ou les supérieures sont
toujours plus grandes que les infé-
rieures ; dans plusieurs espèces une
portion de ces organes^ plusoumoius
spacieuse , est toul-à-laii nue et
transparente. Les écailles sont im-
plantées, au moyen d'un pédicule ,
sur leur surface et disposées en re-
couvrement avec une symétrie re-
marquable; leur figure n'est pas cons-
tamment la même , et le plus souvent
elles sont oblongues, arrondies à leur
base du côté du pédicule qui les at-
tache à l'aile , et tronquées à l'autre
extrémité av.^c plusieurs petites dénis.
Les ailes inférieures sont souvent
plissées à leur bord inlerne et sem-
blent former un canal propre à rece-
voir et à gaiau tir l'abdomen. Les qua-
tre sont quelquefois relevées perpen-
diculairement dans le repos , et c'est
ce qui a lieu pour les Papillons diur-
nes ; dans d'autres, elles sont hori-
zontales ou inclinées en manière de
toit : c'est le cas des Lépidoptères
crépusculaires et nocturnes. La na-
ture a pourvu ces Insectes i'un or-
294 LEP
gane propre à retenir les ailes dans
cette situation : c'est une espèce de
frein ou de crochet attaché aux ailes
inférieures et passant daris uue bou-
cle des supérieures.
Les pâtes des Lépidoptères sont au
nombre de six; ils ont des tarses coni-
poiés de cinq articles et terminés par
deux, crochets : dans plusieurs Lépi-
doptères diurnes, les deux pieds an-
térieurs sont beaucoup plus petits,
inutiles au mouvement et repliés de
chaque côté sur la poitrine , en iur-
nière de cordons ou de palatines; ils
sont terminés par des tarses gros,
velus, dont les articles sont moins
distincts et sans crochets apparens
au bout. Quelquefois ce caractère n'est
propre qu'à l'un des sexes. Les Lépi-
doptères qui ont les pâtes antérieures
ainsi organisées ont été nommés Té-
trapes ou Tétrapodes. Les Lépidop-
tères ne préscnlent jamais que deux
sortes d'individus, des mâles et des
femelles; ils sont toujours ailés, et
on ne peut en excepter que très- peu
dont les femelles sont aptères. Les
mâles des Lépidoptères, surtout les
nocturnes , découvrent leurs femelles
d'une distance très-considéiable , et
à l'aide de l'odorat, qui paraît être
chez ces Aniuiaux d'une finesse ex-
quise. Les deux sexes restent pen-
dant quelque temps unis ; souvent
la femelle , qui est toujours plus
grosse, entraîne dans les airs le mâle
qui reste atlaché à elle. Celles -ci
pondent leurs œufs , souvent fès-
nombieux, sur les substances ordi-
nairement végétales dont leurs lar-
ves doivent se noiurir, et elles pé-
rissent bientôt. L'intestin des Lépi-
doptères est composé d'un premier
estomac latéral ou jabot , d'un se-
cond estomac boursouflé, d un intes-
tin grêle assez long et d'un cœcum
près du cloaque.
Les larvos des Lépidoptères, que
l'on connaît sous le nom «le Chenil-
les , sont compose» •- de douze an-
neaux non compris la tête; elles ont
de chaque côté neuf sîigmates , elles
sont munies de six pieds écailleux ou
à crochets, (\m correspondent à ceux
LEP
de l'Insecte parfait; elles ont, en ou-
tre , quatre à dix pieds membraneux,
dont les deux derniers où les posté-
rieurs sont situés à l'extrémité du
corps et près de l'anus. Le corps de
ces larves est en général allongé ,
mou, presque cylindrique et coloré
diversement , tantôt hérissé de poils,
de tubercules , ou d'épines, et tantôt
nu ou ras ; leur tête est revêtue d'un
derme corné ou écailleux; on voit, de
chaque côté, six petits grains lui-
sans , qui paraissent être de petits
yeux lisses ; elle a , de plus , deux
antennes très-courtes et coniques, et
une bouche composée rie deux fortes
mandibules , de deux mâchoires ,
d'une lèvre et de quatre palpes ; com-
me ces larves sont destinées à vivre
de matières coriaces , telles que des
feuilles, des racines et même du bois,
la nature les a pourvues d'organes as-
sez forts pour remplir ces fonctions
pendaiit qu'elles sont dans cet état ;
mais aussitôt que ces Animaux sont
appelés par elle à devenir habitans
des airs et à se nourrir du nectar des
fleurs et de matières fluides , elle
change ces fortes mandibules et ces
mâchoires dures et puissantes en
longs filets , minces et déliés , réunis
enlie eux, formant une trompe tor-
tillée sur elle-même et dont la fonc-
tiou n'est plus que de sucer. La ma-
tière soyeuse dont elles font usage ,
s'élabore dans d^x vaisseaux inté-
licuis, longs et tortueux, dont les
extrémités supérieures vienuenî , en
s'amiucissant , aboutir à la lèvre; la
filière qui donne issue aux fils de la
soie , est un maukelon tubulaiie et
conique situé au bout de la lèvre. Les
chenilles qui n'ont , en tout , que
dix à douze pieds , ont été appelées à
raison de la manière dont elles niar-
chent , Géomètres ou ArpenLeuses.
Elles se cramponnent avec leurs pâ-
tes écailleuses au plan de position,
et , élevant les articles inteimédiaires
du corp-. en forme d'anneau ou de
boucle , elles i approchent les der-
nières pâtes des précédentes , déga-
gent celles-ci , s'accrochent avec les
dernières, et portent leur corps en
LEP
avant poui" recommencer la nicnje
manœuvre. Quelques-unes de ces clie-
nillcs dites en bâton , se fixent , dans
le repos , ;uix biiinches des Végétaux
par les seids pieds de derrière , se
tiennent immobiles et ressemblent à
une petite branche. D'autres clie-
nillcs ayant quatorze à seize pâtes
dont quelques-unes des mcmbi'aneu-
scs intermédiaires sont plus courtes,
portent le nom de denù-Arpenteuses
ou fausses Géomètres. Les pieds
membraneux des chenilles sont sou-
vent terminés par une couronne île
petits crochets plus ou moins com-
plète. Leur intestin est composé d un
gros canal sans inflexions , dont
la partie antérieure est quelquefois
un peu séparée en manière d'esto-
mac et dont la partie postérieure
forme un cloaque ridé ; il donne
attache à quatre vaisseaux biliaires
très-longs et s'insérant iort en ar-
rière, f^. , pour plus de détails , l'ar-
ticle MÉTAMORPHOSES et Ics ouvrages
de L^onnet sur l'anatomie de la Clie-
nille du Cossus, et de Hérold (Hist.
du Développ. des Pap. i8i.t). La
plupart des chenilles se nourrissent
des feuilles des Végétaux; d'autres
en rongent les racines , les boutons ,
les fleurs et les graines; les parties
ligneuses les plus dures des Arbres
ne résisieut pas à quelques espèces
et entre autres à celles qui produi-
sent le genre de Nocturnes que Ton
nomme Cussi/s. D'autres chenilles
rongent uos draps et nos élofles de
laine ; elles n'épargnent pas même
le cuir, le lard, la cire et difl:"c-
rentes graisses. Plusieurs vivent ex-
clusivement d'une seule matière ,
mais d'autres s'accommodent indif-
féremment de plusieurs sortes de
nourritures et ont mérité le nom do
Polyphages. Quelques chenilles se
réunissent eu société sous une tente
de soie qu'elles filent en commun;
d'autres se fabriquent des fourreaux
fixes ou portatifs ; plusieurs se lo-
gent et se creusent des galeries dans
le parenchyme des feuilles. Tou-
tes ces chenilles ne sortent que la
nuit , inai-^ le plus grand nombre se
LKP agf.
plaît à la lumière, l^es chenilles chan-
gent ordinairement quatre fois de
peau avant de passer à l'état de chry-
.salide ou de nymphe. F', ces mots.
La plupart filent alors une coque oîi
elles se renferment; une liqueur-sou-
venl lougeatro que les Lépidoptères
jettent par l'anus au moment de leur
métamorphose, attendrit un des bouts
de la coque i-t facilite leur'sortie ;
communément encore , une des ex-
trémités du cocon est plus faible ou
présente une issue propice par la dis-
position des fils. Quelques chenilles
lient avec leur soie des molécules de
terre , des feuilles ou les parcelles
des substances oit elles ont vécu, et
s'en forment ainsi une coque gros-
sière. Les chrysalides des Lépidop-
tères diurnes sont à nu et fixées
par l'extrémité postérieure du corps.
Toutes ces chrysalides ou nymphes
de Lépidoptères oflVeut un caractère
particulier ; elles sont emmailloltées
ou en forme de momies. Ces chrysa-
lides éclosent en peu de jours; sou-
vent même les Lépidoptères don-
nent deux généralions par année ;
quelques autres passent l'hiver, et
l'Insecte ne subit sa dernière méta-
morphose qu'au printemps ou dans
l'été de l'année suivanie. L'Insecte
parfait sort de la chrysalide à la
manière ordinaire ou par une fente
qui se fait sur le dos du corselet.
Les larves des Ichneunionides et
des Chalcidites , ainsi que celles de
quelques Diptères , délrui^enl beau-
coup de chenilles et de chrysalides ,
et nous délivrent ainsi de ces Insectes
Î[ui , sous leur état de chenilles ,
ont de grands dégâts dans les jar-
dins et surtout à nos Arbres fruitiers.
Il serait trop long d'exposer ici les
différentes méthodes qu'on a em-.
ployées pour faciliter l'étude des Lépi-
doptères ; aucune d'elles n'est satis-
faisante, et les organes de la mandu-
cation étant beaucoup plus simples,
que dans les autres ordres, ofFreui,
moins de ressources ; il serait à sol:-
haiter que les lîaturalistes fissent aux
ailes des Lépidoptères l'application
de.i principes élaDlit> par Juriue, re-
296
LEP
lalivemenl à celles des Hyménoptè-
res. Les auteurs iconographes que
l'on peut consulter pour la deteinii-
natiou des espèces d'Europe , sont
Esper , Hubuer , Engrameîle , Go-
dard. , etc. Quant aux exotiques ils
ont été traités par Cramer, StoU ,
Donovan , AbijDt , Lewin , Harris,
Godard, Fabriclus. Valh. Oclisen-
heimer^ est très-important pour l'é-
puration de la synonymie, et quoi-
qu'il ait établi un grand nombre île
genres sans en donner les caractères,
il n'en est pas moins recomniandable.
Latreille partage les Lépidoptères en
trois familles qui correspondent aux
trois genres composant cet ordre dans
la métliode <lc Linné. Ce sont les
Diurnes, les Crépusculaires elles Noc-
turnes. /^. ces mois. (g.)
LÉPIDOSPERME. Lepidosperma.
BOT. PHAN. Genre de la famille des
Cypéracées , voisin des genres Cla-
dium et Scleria, établi par Labillar-
dière et adopté par R. Brown [P/odr.
Flor. Nov.-Holl.) qui en a décrit un
grand nombre d'espèces nouvelles.
Toutes sont des Plantes herbacées,
vivaces , originaires de la Nouvelle-
Hollandc , ayant des chaïunes sim-
ples, dépourvus de feuilles, excepté
à leur base. Leurs fleurs forment des
panicules , plus rarement des épis di-
visés et terminaux. Les épiUets con-
tiennent une ou deux tleurs et se
composent d'écaillés imbriquées en
tous sens et dont un gr^nd uonibre
sont vides. Autour de l'ovaire on
trouve six squanimules bypogynes ,
planes , un peu épaissies , et légère-
ment soudées par leur base. Le style
est caduc. Le fruit est un akène renflé
et obtus. Ce genre ne diflFère des Cla-
dlurn que par la présence de ses soies
hypogynes , cl des Scleria que par le
nombre de ses soies ou écailles hy-
pogynes, par sesépiUets touiours her-
maphrodites. Dans sa Flore de la
Nouvelle - liollande , Labiliardière a
décrit et ligure sept es[)èces de ce
genre , savoir : Lepidospenna ela-
tioi', t. 11 ; L. gladiata, t. 12 ; L.
longitudiiinUs , t..i3; L. globusa , t.
LEP
i4; L,, filiformis , t. i5 5 //. squammor
ta, t. 16; L. telragona , t. 17. Le nomr
bre des espèces caractérisées par R.
Brown est de dix-neuf. (a. r.)
LÉPIDOTE. POIS. Pour Lépidope
dans le Dictionnaire de DéterviUe.
Les anciens paraissent avoir désigné
par ce nom le Biuny, P'. Cyprin.
(B.)
LEPIDOTE. BOT. CRYPT. (Beau-
vois.) f^. Lycopode.
LEPIDOTIS. MIN. La Pierre men-
tionnée sous ce nom par Pline, imi-
tait l'éclat et les reflets des écailles
de Poisson ; un tel caractère ne suffit
pas pour reconnaître ce dont préten-
dit parler le crédule compilateur Ro-
mani, (b.)
* LEPIDOTOSPERMA..BOT. PHAN.
(Rœmer et Schultes.) Pour Lépidos-
perme. /^. ce mot. (g..n.)
* LEPIGONUM. BOT. PII AN. Sous
ce nom générique ,' Wahlenberg a
séparé les espèces d'Jire/iar/a y dont
la capsule esl à li'ois valves , les feuil-
les munies de stipules. Quelques-
unes , qui croissent dans les endroits
salés, sont des Plantes grasses, et
Kaworth en a constitué son genre
Slipi/laria. Persoon et Seringe {ia
De Cand. Prodr., 1, p. 4oo) ne
considèrent ce genre que comme une
section des Areiiaiia , section qu'ils
nonjment Speigularia. y. Sabline.
(G..N.)
LEPIMPHiS. POIS. Rafinesque,
dans son Itiologia Siciliana , établit
sous ce nom un genre voisin des Co-
rvphœnes qu'il caractérise par un
corps conique et comprimé ; la tête
comprimée et anguleuse en dessus;
une seule dorsale; les ventrales falci-
formeS et réunies à leur base par une
lame écailleuse. Il en existe deux
espèces dont l'une, commune dans
le golfe de Palerme, y est nommée
Pesce Capone; c'est \e Lepimphis Hip-
puruides , qui acquiert jusqu'à dix-
huit pouces de long; l'autre est le
Leplmphis juber , et n'a guère qu'un
pied; on le nomme Munacada dans
le pays. Ce genre n'est pas définitive-
ment adopté, (b.)
LEP
LEPIOTŒ. BOT. cRYPT. ( mil. )
Syn. d'Agaric Adopté pour un sous-
genre par Per.soon et par Pries, r.
Agabic. (_v. F.)
* LEPIPTERUS. POIS, llafiuesque
(ftioL Sic, p. i6) établit sous ce nom
un genre qu'il avait appelé Lepterus
dans un ouvrage précédent et qui pa-
raît devoir rentrer dans les Holocen-
tres. Il ne contient qu'une espèce
nommée letola, qui appartient à k
famille des l'ercoïdes , et se trouve
dans la mer de Catane où sa chair est
peu estimée. (b.)
^ * LÉPIRE. Lepirus. ins. Genre de
Charansons , établi par Germar, et
adopté par Latreille (Fam. Naiur. du
Règne Anim.). Wous ne connaissons
pas ses caractères; l'espèce qui sert
de type à ce genre est le Curculio
Colon de Fabncius. ■ (g.)
LÉPIRONIE. Lepironia. bot.
PHAN. Genre de la famille des Cypé-
racées et deTHexaudrie Monogynie ,
L., établi par le professeur Richard
dans le Synopsis Plantarum de Per-
soon, avec les caractères suivans : les
fleurs forment un épi latéral, sessile ,
ovoïde, allongé , pointu, formé d'é-
cailles imbriquées très-étroitement,
cartilagineuses, les plus inférieures
Vides et sessiles , les supérieures uni-
flores j chacune de ces écailles, qui
est large et obtuse , renferme environ
seize paléoles, très-rarement douze
ou quatorze, dont les ileux extrémi-
tés plus larges, comprimées et-care-
nées, formeut une sorte de glume qui
enveloppe les autres; celles-ci sont
planes, étroites, d'une largeur inéga-
le, et paraissent être en quelque sorte
des étamines avortées. Le nombre
des étamines varie de trois à six ;
leurs filets sont courts; les anthères
très-longues , linéaires , surmontées
d'une petite pointe. L'ovaire est com-
primé, lenticulaire ; le style est com-t,
suruiouté de deux stigmates filifor-
mes. Le fruit estuu akène lenticulai-
re , osseux , terminé en pointe. On ne
connaît qu'une seule espèce de ce
genre, Lepironia mucronata , Rich.,
loc. cit. , Plante vivace, originaire de
LEP
»97
Madagascar , ayant ses chaumes sim-
ples, dépourvus de feuilles, hauts de
deux à trois pieds, articulés intérieu-
rement comme ceux de plusieurs es-
pèces de Joncs, terminés à leur som-
met par une pointe roide et très-ai-
guë, et portant latéralement un seul
épi de fleurs à environ un pouce au-
dessous de leur sommet, (a. n.)
LÉPISACANTHE. Lepisacanthus.
POIS. Genre de la famille des l'ercoï-
des à dorsale double, dans l'ordre
des Acanlhoplérygiens; fort remar-
quable en ce qu'il tient aux Sciènes,
aux ïrigles et aux Gastérosiées par
divers points de conlormation. Le
corps est court , gros et entièrement
cuirassé d'énormes écailles anguleu-
sei , âpres et carénées; quatre ou
cmq grosses épines tiennent lieu de la
première dorsale; les ventrales sont
composées d'une énorme épine cha-
cune, à la base interne de laquelle se
trouvent quelques rayons mous ,
presque imperceptibles; la tête est
grosse , cuirassée ; le front bombé ,
la bouche grande , les mâchoires gar-
nies seulement d'un velours très-ras
au lieu de dénis. La membrane bran- .
chiostège est à huit rayons , et l'on
distingue quelque apparence de den-
telures aux opercules. On n'en con-
naît qu'une espèce des mers du Ja-
pon, qui fut décrite pour la première
fois par Houttuyn comme un Gaste-
rosteus, ensuite par Thunberg sous
le nom de Sciœna cataphracta, et fi-
gurée par Schneider, pi. 24, sous le
T^om de Monocen/ris cnrinata. Sa tail-
le n'est que de cinq à six pouces, et
ses grandes écailles ciliées sont termi-
nées par un aiguillon. (b.)
*LÉPISCLINE. BOT. PHAN. Genre
de la famille des Synanthérées , Co-
rymbifères de Jussieu , et de la Syn-
génesie égale, L., établi par Cassini
(biiU. de lu Société Philomat., février
iSiSJ qui l'a caractérisé ainsi : invo-
hîcre ovoïde , cylindracé , formé d'é-
cadles imbriquées, appliquées; les
extérieures ovales , scarieuses ; le^
intérieures oblongues et coriaces in-^
léiieurement, ariondies, concaves "
298 LEP
scarieuses et colorées supéiieurenieul;
léceptacle petit , plane, garni d'écail-
lés oblongues , larges , obtuses , tron-
quées ou déniées au sommet ; cala-
thide oblongue , composée de fleurs
nombreuses , égales , régulières et
hermaphrodites; oftVant très-souvent
à la cii'conférence une ou deux fleurs
femelles dont la corolle est plus grê-
le; ovaires oblongs , pourvus d'un
bourrelet basilaire , surmontés d'une
aigrette dont les poils sont légère-
ment plumeux. Ce genre est placé
par son auteur dans la tribu des Inu-
lées , section des Inulées-Gnapha-
liées. Il se compose de deux espèces
rapportées par Linné à son genre
Gnaphaliiim, savoir : i'^ Lephclliie
cymusa , Cav., ou G/iaphalium cymo-
sum, L.; 2" L.l niidifolia, Cass.,ou
Gn. nudifolium , L. Ces deux Plan-
tes croissent au cap de Bonne-Espé-
rance. La dernière avait été placée
par Gaertner dans son nouveau gen-
re Anaxeion , mais Cassini prétend
que celui-ci est l'oriné de Plantes qui
ne sont nullement congénères, que le
type (G/i. /betidum), de l'aveu même
de Gaertner , lui est même étranger
par les caractères , que son Anaxetoii
arboreum est la Plante sur laquelle
Necker avait constitué son genre Ar-
gyranthus , etc. Ces motifs ont détei-
minéCassini à ne point adopter le nom
générique donné par Gaerner , et à
le réserver pour un genre particulier
qui serait composé uniquement de
VAnaxelon crispum de cet auteur.
/^. ce mot. (G..N.)
LEPISME. Lepisma. iNs. Genre
de l'ordre des ïh^sanoures, famille
des Lépismènes , établi par Linné , et
adopté par tous les entomologistes.
Les caractères de ce genre sont : yeux
très-petits , fort écartés , composés
d'un petit nombre de grains ; corps
aplati et terminé par trois filets de la
même longueur , insérés sur la même
ligne et ne servant point à sauter.
Les Lépismes ont le corps allongé
et couvert de petites écailles souvent
argentées et brillantes; il est mou et
déprime." Leurs antennes sont eu for-
LEP
me de soies et partagées, dès leur
base , en un grand nombre d'articles^
La bouche est composée d'un labre,
de deux mandibules presque mem-
braneuses , de deux mâchoires à
deux divisions avec un palpe de cinq
à six articles , et d'une lèvre à quatre
découpures et portant deux palpes de
quatre articles. Le tronc est de trois
pièces ; l'abdomen , qui se rétrécit
peu à peu vers son extrémité posté-
rieure , a , le long de chaque côté du
ventre , une rangée de petits appen-
dices portés sur un court article et
terminés en pointe soyeuse ; les der-
niers sont plus longs; de l'anus sort
une espèce de stylet écailleux, com-
primé , et de deux pièces : viennent
ensuite les trois soies articulées qui
se prolongent au-delà du corps. Les
pieds sont courts et ont des hanches
très-grandes , fortement comprimées
en manière d'écaillés. Ces Insectes se
distinguent des Machiles de Latreille
(V. ce mot) par des caractères tirés
de la forme du corps , et surtout en
ce que ces derniers ont la fiiculté de
sauter, ce que ne peuvent pas les Lé-
pismes : ce sont de petits Animaux
qu'Aidrovande et GeoGioy avaient
nommés Foibicines , et que l'on com-
pare à de petits Poissons à raison de
la manière dont ils se glissent eu cou-
rant et des couleurs brillantes de
quelques espèces ; ils se cachent ordi-
nairement dans les boiseries , les fen-
tes des châssis qu'on n'ouvre que ra-
rement , ou sous les planches un peu
humides, etc.; d'autres se tiennent
sous les pierres. Ces petits Animaux
courent très-vile, et il est difficile de
les saisir sans enlever une partie des
écailles dont leur corps est couvert;
ils paraissent fuir la lumière. La
mollesse des organes masticateurs de
ces Insectes annonce qu'ils ne peu-
vent ronger des matières dures : ce-
pendant Linné et Fabricius ont dit
que l'espèce commune se nourrit de
sucre et de bois pourri : suivant le
premier, elle ronge les livres et les
habits de laine; GeoÔroy pense qu'el-
le mange les individus du Psoque
pulsatcur , connu sous le nom de Pou
LEP
de bois. L'espèce qui sert de typq au
genre est :
Le Lépisme du sucke , L. sacc/ta-
ri/ia , Liuu., Fabr., Latr.; la Forbi-
cine plate, GeofF. ( Ins. H. xx , 3 ),
ScliœlF. (Elem. Entom. Lxxv). Long
de quatre lignes , d'une couleur ar-
gentée et un pcii plombée, sans ta-
che. Il est très-commun en Europe
et est originaire d'Amérique. (g.)
* LEPISME. Lepisma. bot. phan.
De Candolle (Théorie élément, de la
Botan., p. 4o8) donne ce nom à une
sorte d'écaillés membraneuses ou un
peu charnues qui se Irouventà la base
des ovaires dans les Pivoines , les
Ancolics , etc., et qui paraissent être
tantôt des étamines avortées , tantôt
des expansions du torus. Dans ce der-
nier cas , les Lépismes très-dévelop-
pés entourent quelquefois les ovaires
en entier, par exemple, dans la va-
riété du Pœiiia Moulan appelée pa-
paveracea. (g..n.)
LEPISMENES. Lepismenœ. iNS.
Famille de l'ordre des Thysanoures,
établie par Latreille, et renfermant
le genre Lépisme de Linné. Les ca-
ractères de cette famille sont : anten-
nes divisées, dès leur naissance, en
un grand nombre d'articles ; des pal-
pes très - distincts et saillans à la
bouche ; abdomen muni de chaque
côté , en dessous , d'une rangée d'ap-
pendices mobiles , en forme de fausses
pâtes , et terminé par des soies arti-
culées , dont trois plus remarqua-
bles. Ces Insectes se tiennent cachés
dans les lieux oii la lumière du jour
ne pénètre pas ; ils sont très-agiles ,
quelques-uns exécutent, à l'aide de
leur queue , des sauts assez longs.
Les Lépismèues renferment les gen-
res Rlachile et Lépisme. F. ces mots.
LEPISOSTEE. Lepisosteiis. pois.
Genre tiès-reinarquable de la famille
des Clupes, dans l'ordre des Mala-
coptérvgicns abdominaux selon la
méthode de Cuvier, et de la famille
des Siagonoles de Duméril. « De tous
les Poissons, dit Lacépède (T. v, p.
335), les Lépiiostées sont ceux qui ont
LEP 399
reçu les armes défensives les plus
sûres. Les écailles dures, épaisses et
osseuses , dont toute leur surface est
revêtue, forment une cuirasse impé-
nétrable à la dent de presque tous les
habitaus des eaux, comme l'enve-»
loppe des Osiracions , le bouclier
des Acipensères , la carapace des Tor-
tues , et la couverture des Caïmans.
A l'abri sous leur tégument privi-
légié , plus confians dans leurs forces,
filus hardis dans leurs attaques que
es Esoces , les Synodes et les Sphy-
lènes avec lesquels ils ont de Irès-
grands rapports ; ravageant avec plus
de sécurité le séjour qu'ils préfèrent;
exerçant sur leurs victimes une ty-
rannie moins contestée; satisfaisant
avec plus de facilité leurs appétits
violens; ils sont d'autant plus vora-
ces , et porteraient dans les eaux
qu'ils habitent une dévastation à la-
quelle très-peu de Poissons pour-
raient se dérober , si ces mêmes écail-
les défensives, qui par leur impénétra-
bilité ajoutent à leur audace , ne di-
minuaient pas leur grandeur et leur
inflexibilité , la rapidité de leurs
mouvemens, la facilité de leurs évo-
lutions , l'impétuosité de leurs élans ,
et ne laissaient pas ainsi à leur proie
quelque ressource dans l'adresse et
l'agilité. Mais cette même voracité
les livre souvent entre les mains de
leurs ennemis ; elle les porte à mor-
dre sans précaution à l'hameçon pré-
fiaré pour leur perte; et cet efifet de
eur tendance naturelle à soutenir
leur existence leur est d'autant plus
funeste par son excès, qu'ils sont
très-recherchés à cause de la bonté
de leur chair. » Les caractères du gen
re Lépisostce consistent dans un mu-
seau très-prolongé formé de la réu-
nion des intermaxillaires, des maxil-
laires et de> palatins, au vomer et à
l'ethmoïile; la mâchoire inférieure
l'égale en longueur, et l'un et l'au-
tre hérissés sur toute leur surface in-
térieure de dents en râpe, ont le long
de leur bord une série de longues
dents pointues. Leurs ouies sont
réunies sous la gorge par une mem-
brane commune qui a trois rayons de
500 LEP
chaque côté. Ils sont revêtus d'ëcall-
les d'une dureté pierreuse ; la dor-
sale et l'anale sont vis-à-vis l'une de
l'autre et fort en arrière. Les deux
rayons extrêmes de la queue et les
premiers de toutes les autres nageoi-
res sont garnis d'écaillés qui les font
paraître dentelés. Leur estomac se
continue en un intes'in mince, deux
fois replié , ayant au pylore beau-
coup de cœcums courts; leur vessie
natatoire est cellulcuse et occupe la
longueur de l'abdomen (Cuv., Règ.
Anim. 2, p. 181). Ce sont des Pois-
sons d'eau douce très-forts et pres-
qu'inattaquables. Il est très-douteux
qu'il s'en trouve dans les deux Indes
comme on l'a avancé. Leur patrie
constatée est jusqu'ici les fleuves et
les lacs de l'Amérique ; on en con-
naît trois espèces :
Le Gavial, Lepisosteus Gavial,
Lac. , Pois. ï. V, p. 335; Caïman ,
Encycl. Pois., pi. 71 , f- 29->; Esox
osseus, L., Gmel., SysL Nat. xiii , T.
1, p. 1089. Ce Poisbon présente une
grande ressemblance avec le Croco-
dilien dout on lui a donné le nom
comme spécifique. On dirait le Ga-
vial privé de pâtes; tout son corps
est couvert d'écaillés rhomboïdales
qui semblent avoir été disposées par
l'art ; sa longueur est de deux pieds
et plus ; sa couleur veidâtre en des-
sus , violâlre en dessous , et les na-
geoires tirent sur le rougeâtre. D. 6,
P. 11, V. 6, A. 5,7, c. 12.
La Spatule , Lepisosteus Spatula ,
Lac, Pois., /oc. c//., p. 6, f. 2 (bonne).
L'extrémité du museau de ce Pois-
son est plus large que le reste des
mâchoires ; la longueur de sa tête est
à peu près égale à celle de la moitié
du corps; les opercules sont rayon-
nées et composées de trois pièces. Le
palais est hérissé de petites dents ;
chaque mâchoire est garnie de deux
rangées de dents courtes, inégales,
crochues et serrées. L'œil est trè^-
près de la bouche. Outie les deux
rangs de dents de chaque mâchoire,
celle d'en haut est armée de deux
séries de dents plus longues , sillon-
îjées , éloignées les unes des autres
LEP
et distribuées irrégulièrement. Ces
dents plus longues sont reçues dans
une cavité opposée oii elles s'implan-
tent. Au-devant des orifices des na-
rines, deux de la mâchoire inférieu-
re transveisent la supérieure , de
sorte que lorsque la bouche est fer-
mée elles montrent leur pointe au-
dessus du museau. P. i3, V. 7.
Le Roblo, Lepisosteus Roblo, Lac,
Pois., loc. cit., p. 339; Esox chilien-
sis , Gmel., loc. cit., p. 1392, habile
les côles d'i Chili , acquiert jubqu'à
un mètre selon Lacépède , a la chair
délicate et fort transparente. Les Chi-
liens qui le font saler en font un
certain commerce. B. 10, d. i4, p.
11, v. 6, a. 8,c. 22. (B.)
* LÉPISURE. POIS. ( Lacépède. )
Espèce du genre Diacope. f^. ce mot.
(B-)
* LEPOCERE. Lepocera. polyp.
Genre de l'ordre des Caryophyllai-
res, dans la division des Polypiers
entièrement pierreux , établi par Ra-
finesque (Journ. de Phys. , 1819 , T.
Lxxxviii, p. 429) qui le cai'actérise
par une écorce très-distincte, et par
sa bouche qui est à peine radiée. Le
naturaliste américain fait mention
des espèces suivantes : L. amhiocra ,
xylopris, rugosa , lœvigata; il n'en
donne point la description. Nous pré-
sumons qu'elles se trouvent dans les
Etals-Unis. (e.d..l.)
LEPODUS. POIS. Rafinesque a éta-
bli sous ce nom, aux dépens des Sca-
res , un genre qui contient l'espèce
appelée imperialis par Cupani, et Sa-
j-agus dans les mers de Sicile. 11 n'a
pas encore été adopté. (B.)
LÉPORINS. MAM. Famille de
Rongeurs, établie par Desmarest dans
le vingt-quatrième volume de La pre-
mière édition de Déterville , qui con-
tient seulement les deux genres Liè-
vre et Pika. /^. ces mots. (b.)
LÉPRAIRE. Lepraria. bot. crypt.
Pour Lèpre , Lepra. V. ce mot. (b.)
LÈPRE. Lepra. bot. crypt. {Li-
chens.) Avant que le genre Lepra fut
LEP
fixe , le mot qui sert à le designer fut
employé par llnller , Wiggers , Per-
soon et De Candolle pouf nommer
des Plantes dont les unes sont pla-
cées maintenant dans les Gollema,
les Urcéolaires , les Lécanorcs , les
Isidium et les Lécidées , el'les autres
reléguées dans des genres qui ne fi-
gurent plus dans la famille des Li-
chens. F. Palmella et Sporotri-
CHUM. Achnrius, dans sa Méthode,
avait fait deux genres du Lcpra , le
P/z/twa/va pour les espèces à thallus
pulvérulent où nul (considérant alors
les gongyles comme des apothécions),
et le Le pr aria pour les espèces à ihal-
lus crustacé. Plus tard, dans la Li-
chénographie et le Synopsis, il les a
réunis, et c'est ce genre qu'il nomme
Liepraria, que nous adoptons sous
le nom de Lepra , plus ancien. Bory
de Saint-Vincent , en l'an V de la
république , constitua le premier ce
genre sous le nom de Fkytoconis
dont Linné avait fait ses Byssus pul-
véndens. Nous le caractérisons ainsi :
thalle crustacé, lépreux , uniforme
sans limites; apothécion nul; gon-
gyles nus, libres et agglomérés,
épars sur la surface de la Plante.
Bien que plusieurs espèces de Le-
pra aient été réparties dans les Lé-
canores et les Lécidées et que plu-
sieurs autres aieut figuré dans les
Conferves , il serait hasardeux d'en
conclure que toutes doivent dispa-
raître du genre. Les Lèpres se trou-
vent sur les murs, les pierres et les
vieilles écorces ; on les rencontre ra-
rement sur les écorces d'Ai bres sains;
elles se plaisent dans les lieux som-
bres et humides ; plusieurs sont odo-
rantes. Le thalle , si l'on peut don-
ner ce nom à l'agglomération des
gongyles , est d'une consistance mol-
le et spongieuse, il varie beaucoup :
sa couleur est ordinairement assez
vive ; voici l'ordre des nuances par
degré de fréquence : jaune et jaune-
soufie, verte, blanche, grise, rose
et blanchâtre. Le Lepra est le Pulina
et le Conia d'Adanson; son nom lui
a élc donné à cause de la ress^'m-
blance de celte sorte de Lichens avec
LÊP Soi
les affections cutanées connues sons
le nom de dartres. Nous ne fe-
rons connaître que l'espèce suivante
qui est cosmopolite : P/iytoconis can-
dellaris , Boi y , Lepra flava , N. ; Lé-
prària flava , Ach. , Lich. univ., p.
665; Fulveraria flaira de Floerke ;
Lichen flavid us Ae Schreber, etc., à
croûte etïuse, égale, mince, un peu
ridée, très-jaune, composée de gra-
nules globuleux, nus. Nous avons des
échantillons de cette Plante , venant
d'un grand nombre de régions é\x
globe. Le genre Xe^/vx commence l'or-
dre des vrais Lichens dans notre mé-
thode ; il est placé dans le groupe
des Coniocarpécs. (a. F.)
LEPRONCUS. BOT. CRYPT.
( Lichens. ) Ce genre créé par Ven-
tenat sur une des divisions -du
genre Lichen de Linné , renferrtie
les Lichens lépi'eux de cet auteur.
Il est ainsi caractérisé : poussière
éparse sur une croii te lépreuse ( or-
gane mâle selon quelques naturalis-
tes) ; tubercules ordinairement con-
vexes , sphéroïdes, linéaires, oblongs
(organes femelles); il renferme les
Opégraphes , les Patellaiies, etc.;
enfin , tous les Lichens à thalle adhé-
rent, amorphe , ayant des tubercules
ou des scutelles dont la marge est
peu prononcée. Le genre Leproncus
n'a pu être adopté. (a. F.)
LEPROPINAGIA. BOT.caYPT.(i«-
chens.) Genre artificiel , non adopté,
créé par Ventcnat dans la famille
des Lichens; il renferme des Patel-
laires , des Urcéolaires et même des
Verrucaires. F. ces mots. (a. F.)
*LEPROSIS.BOT.cRYPT.(i/c/!eos.)
Necker avait proposé ce nom pour
remplacer celui de Lichens, y. ce
mot. (a. .f)
LEPTA. BOT. PHAN. Loureir»
{Flor. Cochinchin-, éd'it. Willdenow,
1, p. io4) a établi sous ce nom ui>
genre de la Tétrandrie Monogynie »
L. , auquel il a donné les caractères
suivans : calice très-petit , à quatre
divisions profondes, étalées; quatre
ScTj LEP
pétales presque triangulaires striés,
courbés eu dedans; quatre étamines
à filets subulés et insérés ïur les an-
gles du réceptacle ; ovaire presqu'ar-
rondi; style à peu près nul ; stigmate
obtus; biie à quatre lobes nionospjt-
mes. Ce genre est à peine connu ;
aussi a-t-il été rapporté à divers au-
tres genres par les auteurs. Ainsi Jus-
sieu l'a réuni au SAimmia de ïhun-
berg , Sprenge! à V Hex , Sniith au
P^itis et Poiret à VGthera. Dans le se-
cond volume de son Pi-odroinus Syst.
Keget.y De GandoUe l'a placé à la fin
de la famille des Célastrinées. Uue
seule espèce le constitue ; c'est le Lep~
ta triphylla, Lour., Arbrisseau très-
rameiix , à f^uillps ternées , l.Tncco-
lées et Ii'ès- entières. Ses fleurs sont
blanches , petites et dispersées eu
grappes axillaires. Il cruît dans les
forêts de la Cochinchine. (g..N.)
LEPTADEINIE. Leptadenia. eot.
PHAS. Dans son travail sur les Asclé-
piadées , publié dans le premier volu-
me des Mémoires de la Société Wer-
nérienne, R. Brown appelle ainsi un
nouveau genre de cette famille qui se
compose de deux ou trois espèces vo-
lubiles , cendrées , à feuilles planes et
opposées et à fleurs disposées en om-
belles placées latéralement à côté des
pétioles. Leur calice est à cinq divi-
sions profondes; leur corolle mono-
pétale , presque rotacée , ayant le tu-
be très-court, la gorge munie d'écail-
lés ; les étamine» sont libres, à an-
thères simples à leur sommet; les
masses poUiniques sont droites, atta-
chées par leur base et réirécies à leur
sommet. Le fruit n'est pas connu.
(A.H.)
*LEPTALEUM. bot. phan. Genre
de la famille des Crucifères, établi
par De Gandolle ( Syst. Veget. Nat. ,
2, p. fiio) qui l'a ainsi caractérisé :
calice fermé, composé de sépales li-
néaires, égaux à la base; pétales li-
néaires, du double plus longs que le
calice; quatre étamines alternes avec
les pétales , dont deux plus longs ; si-
lique cylindracée, indéhiscente ? bilo-
culaire , à valves convexes , et à cloi-
LEP
son étroite ; deux stigmates aigus ,
réunis en un seul ; semences nom-
breuses disposées en un seul rang.
Ce genre fuit [ artie de la tx'ibu des
Sisymbriéesde DeCandoUe. Il est ca-
ractérisé par un aspect très-grêle ,
particulier , et par ses quatie étami-
nes formées peut-être chncvuie par la
soudure de deux, une dernière étant
avortée. En adoptant cette théorie , on
n'éloignerait pas le Leptalcurn de la
Tétradynamie de Linné , classe qui
renferme toutes les autres CrucifèreSi
Par ses fleurs il ressemble au Malco~
T/ila , par son stigmate à V Hesperis ,
et p;ir son calice et sa sillque au 67-
symbriur?i. Deux espèces , aont l'une
était placée dans ce dernier genre ,
constituent le Leptaleum. De Gan-
dolle les a décrites sous les noms de
L. Jilifulium ei L. pygmœum , et el-
les ont été figurées dans les Icônes
Se/ectœ de Beuj. Delessert (T. ii, tab.
68). La premièi e croît en Sibérie et la
seconde en Perse. (G..N.)
* LEPTAMNIUM et LEPTAM-
NUS. BOT. PHAN. Ces noms ont été
donnés par Rafinesque-Schmaltz à un
genre formé aux dépens des Oroban-
ches , et qui est le même que VEpifa-
gus de Nuttall. F", ce mot et Oro-
BANCHE. (G..N.)
* LEPTANDRE. Leptandra. bot.
PHAN. Nuttall {Geii. ofNorth Jiner. ,
1, p. 7 ) a proposé d'établir un genre
nouveau pour la Veronica virginica
de Linné, genre qui, selon ce bota-
niste, se distinguerait des Véroni-
ques par son calice à cinq divisions,
sa corolle tubuleuse .campanulée, ses
étamines très-saillantes et sa capsule
dont les loges sont polyspermes.
Mais ces diftérens caractères sont de
fort peu d'importance et d'ailleurs se
rencontrent soit isolément , soit réu-
nis dans plusieurs autres espèces qui
appartiennent sûrement au genre Vé-
ronique. Nous pensons donc que le
genre proposé par le célèbre botanis-
te américain ne peut être adopté. F".
VÉRONIQUE. (a. r.)
LEPTANTHE. Leptanthus. bot.
LEP
iPHAN. Ce genre, de la Triandrie Mo-
iiogynie , L., voisin du Pontederia, a
été établi par Kicliard ( in Mic/ix.
F/or. Boreali-Jrner.y i, p. 24); mais
il est idenliqiie avec le gcnie Hete-
ranthera constiUic ai)leiieureinent
par Beauvois , dans le 4"^ volume des
Actes de Piiiladclphie. /^. HÉ'riRAN-
TiiÈJiK. Le Lepla/ithus gramineus se
distingue des auircs espèces par des
caractères qui ont païusuflisans pour
en former un genre particulier au-
quel Wiildenovv a donné le nom de
Scholleia. K. ce mot. (g..n.)
LEPTASPIS. Leptaspis. bot. phax.
C'est im genre de Graminées établi
par R. Brovvn {Prodr. , i , p. 2n) et
qui oHre des tleurs monoïques. Les
mâles ont une lépicèoe unitlore , bi-
valve , une glume plus giande , coui-
posée de deux paillettes membraneu-
ses ; l'exlune ovale concave ; l'inter-
ne plus étroite , linéaire, plane; point
de soies hypogyncs. Les fleurs femel-
les ont la lépicène semblable à celle
des mâles ; la valve externe de la glu-
me est très-renflée , presque globu-
leuse , avec une petite ouverture à
son sommet; l'interne trèâ-pelite et
linéaire. Point desoies hypogyncs;
le style eît terminé par trois stigma-
tes velus. Le fruit est renfermé dans
la valve externe de la glurae, qui est
vésiculeuse. Ce genre se compose
d'une seule espèce, Leptaspis Baiik-
5//, Brown , lue. cit. Cette Plante,
originaire delà Nouvelle -Hollande,
a le port du Pliai us latifulius , dont
elle se rap[uoche aussi beaucoup par
son organisation , n'eu difFéiant que
par lorganisation de la valve externe
de sa glume. (a. r.)
LEPTE. Leptiis. arachn. Genre de
l'ordre des Trachéennes , famille des
Miciophthires de Latreille (Fam. Nat.
du Règn. Anim.), auquel ce savant
donne pour caractère.-. : six pâtes : un
suçoir avancé ; des palpes apparens ,
cou'.ls et presque coniques ; corps
très-mou et ovale. Ces Arachnides ont
le corps ovale , renflé , la partie anté-
rieure piésente comme une tête,
ayant de chaque côté un point noir ,
LEP Zo%
les yeux probablement ; la peau qui
couvre le corps est souple , bien ten-
due et luisante; l'Animal la fronce et
la ride quelquefois. «Ce genre s'éloi-
gne des Coiis pir le corps qui est
mou, tandis qu'il est écaillcux dans
ces derniers. Ils diffèrent des Atomes,
en ce que ceux-ci n'ont point de su-
çoirs ni de palpes visibles. Ces petites
Arachnides sont parasites ; l'espèce
la plus commune, Leptus Phalangii ,
vit sur le ^AyicU&uv [P halaiigium Opi-
lio); souvent elle ne s"y tient fixée
que par sou suçoir. Une autre espèce
est très-commune en automne sur
les Graminées et d'autres Plantes ;
c'est :
Le Lepte atjtomnai, , Leptus aii-
titmnnlis, Lair., Acarus autumiialis ,
Shaw (Miscell. Zool., t. 2, pi. 42). Il
est très-petit et d'une couleur rouge ;
il grimpe et s'insinue dans la peau, à
la racine des poils , et cause des dé-
mangeaisons très-vives ; il est connu
vulgairement sous le nom de Rouget
par les habitans des campagnes; no-
tie savant ami Quoy , naturaliste et
médecin distingué , nous a appris
qu'il e-'t très-commun , à l'époque des
vendanges, dans le département de la
Chaieute-Inférieiue , oii il est connu
sous le nom de Vendangeron. La-
treille a apaisé les démangeaisons
qu'il cause en lavant les endroits ir-
rités avec de l'eau mêlée d'un peu de
vinaigre. (g.)
LEPTEMON. BOT. piian. (Rafi-
nesque.)Syn. de Crotonopsis. F", ce
mot. (b.)
LEPTÉRANTHE. Lepteranthus.
BOT. PiiAN. INecker [Ehm. Bot., n.
I 5o) a proposé de distinguer , sous ce
nom générique , toutes les espèces
Linnéennes de Centaurées , dont les
écailles de l'involucre sont recour-
bées , plumeuses des deux côtés , et
dont les akènes fertiles sont pourvus
d'une aigrette soyeuse. La section des
Centaurea , à laquelle Persoon donne
le nom de Phijgia , correspond à ce
genre de Neckei, qui a pour type le
('entauiea Phrygia de Linné, espèce
qui croît dans les hautes montagnes
èoi
LEf
de l'Europe. Cassîni a adopté ce gen-
re , ainsi que le Jacea, formé aux dé-
pens des Centaurées. Non-seulement
ces deux genres ne sont à nos yeux
qu'un seul et unique groupe, mais
ils ne nous semblent pas devoir être
séparés du Centaurea. F", ce mot.
(G..N.)
LEPTERUS. POIS. (Rafinesque.)
V. Lepii'terus.
* LEPTIDIUM. BOT. PHAN. Nom
donné par de Gingins ( in De Cand.
Prodr. , i , p. 5o4 ) à la cinquième
section qu'il a établie dans le genre
Yiolelte. /^. ce mot. (g..n.)
* LEPTINELLE. Leptinella. eot.
PH\N. Genre de la famille des Synan-
thérées , Corymbifèros de Jussieu , et
de la Syngénésie nécessaire, L. , éta-
bli par H. Cassini (Bullet. 'le la Soc.
Philomat. , août 1822) qui l'a' ainsi
caracléiisé : involucre hémi-^phéri-
que , formé d'environ dix écailles ap-
pliquées , sur deux ou trois rangs ,
très-la igcs , membianeuses et sca-
rieuses sur le bord supérieur; récep-
tacle nu , conoïde ; calathide tantôt
unisexueile , tantôt nronoique ; le
disque composé de fleurons nom-
breux , réguliers et mâles ; la circon-
férence composée de fleurs en lan-
guettes et femelles. Les fleurs mâles
renferment un rudiment d ovaire qui
est petit, dépourvu d'aigrelte, et
surmoiilé d'un sl\lc long, simple,
terminé au sommet par une tronca-
ture orbiculaire. L'ovaire des fleurs
femelles est grand, obovale, avec
une bordure sur les deux côtés ; il est
dépourvu d'aigrette. Lests le est long,
surmonté de deux stigmates larges et
divergens.
H. Cassini a placé ce genre dans la
tribu des Anlhémidées près des genres
Ilippia, Colula et Gymnostyles ou Sa-
liva. Il en a décrit deux espèces {Lep-
tinella scariosa et L. pinnata) qui
soutde Irès-petiles Planles herbacées
dont la pairie est inconnue. Enfin ,
il a indiqué avec doute, comme con-
génères de ion Leptinella , les Hippia
peduncularis elBogotensis de Kuuth.
(G..N.)
LEP
LEPTIS. Lep/is. INS. Genre de l'or-
dre des Diptèies que Fabricius nom-
me ainsi dans son Système des An-
tliates et qu'il appelait auparavant
Rhagio. Latreille , qui a établi un
genre d'Arachnides , sous le nom de
Lepie, n'adopte pas la première déno-
mination de Fabricius et continue
d'appeler Rhagie {Rhagio) les Insec-
tes du genre Leptis de ce dernier. P^.
Rhagie. (g.)
LEPTOCARPE. Leptocarpus. bot.
PHAN. R. Brown appelle ainsi un
nouveau genre qu'il a établi dans la
famille des Restiacées et qu'il carac-
térise de la manière suivante '■ les
fleurs sont unisexuées, dioïques , dis-
posées en faisceaux ou en chatons.
Leur pcrianlhe est formé de six écail-
les glumacées. Dans les fleurs mâles
on cortipte trois étamines, dont les
anthères sont simples et peltées : dans
les fleurs femelles , un ovaire unilo-
culaire, monosperrae, surmonté d'un
style simple et de deux ou trois
stigmates filiformes. Le fruit est un
akène crustacé , couronné par la base
du slvle. Ce genre se compose d'espè-
ces qui croissent à la Nouvelle-Hol-
lande et au cap de Bonne-Espérance.
Ce sont des Plantes herbacées dont
les chaumes, dépourvus de feuilles,
sont simples et environnés à leur
base de gaines fendues. Les fleurs,
comme nous l'avons dit, sont dispo-
sées en faisceaux ou en chatons, dif-
férence qui en entraînant quelques au-
tres dans l'organisation , pourrait , se-
lon R. Brown , déterminera former un
genre particulier de chacun de ces
groupes. Dans l'ouvrage que nous
avons cité précédemment, Brown don-
ne les caractères de sept espèces de ce
genre , observées par lui à la Nouvelle-
Hollande. Parmi ces espèces, on re-
marque leLepfucarpussimp/exqui est
le Res/iu simplexàe Forster, et le Lep-
tocarpus tenax ou Schœnoduin tenax
fœmina de Labillardière , Nouv.-
Holl., t. 229. Selon Brown, le Scliœ-
nodurn tenax nias du même auteur
appartient à un autre genre qu'd
nomme Lyginia. Il faut encore rap-
LÉP
porter au genre Lcplocarpus les Res-
tio irnbricalus de Thunberg, dista-
chjos de Rolthoel, et quelques autres
espèces e'galem eut originaiies tluxap
(le Bonne-Espcrance. (A. ii.)
* LEPTOCARPÉE. Leptocarpœa.
BOT. l'HAN. Le professeur De Candol-
le, dans le second volume de son
Syslema J'egelabtiiim , appelle ainsi
un genre nouveau qu'il l'ornic dans
la famille des Crucifères , pour le Si-
symbrium Lueselii , L. Ce genre a
pour caractères : une silique très-
grêle et cylindrique, dressée; iinslig-
niatc sessile et bilobc ; un calice éta-
lé , forme de quatre sépsles égaux;
des graines fort petites , disposées sur
une ou deux rangées. Les fleurs sont
jaunes et inodores; les cotylédons
sont probablement incombans. Ce
genre nous paraît devoir être réuni
au Sisymbrium. (a.r.)
LEPTOCARYON. bot. phan.
(Dioscoride.) Syn. de Noisette, (b.)
LEPTOCÉPHALE. ie^)/oce/7/^a/i/5.
rois. Genre établi par Gronou , pla-
cé dans l'ordre des Malacoptérygiens
ap.odes, et conséquemment de la fa-
mil le des Auguiformes, qui est la seule
qu'on y trouve. Ses caractères consis-
tent dans l'ouverture des branchies
sitiiécs de chaque côlé en partie sous la
gorge ; dans la petitesse de la dorsale
et de l'anale qi;i sont à peine visi-
bles, et s unissent à la pointe de la
queue: dans le corps qui est comprimé
comme un ruban. L; tête est extrême-
ment petite, ayant le museau pointu ;
on n'en connaît encorequ'une espèce:
le MoRKisiEN, Lac, Pois. ï. it , p. 3,
f. Q ; Leptoçep/ialus JUorrisii , Qnxel.,
SysL J\a/. xiii, T. i, p. ii5o; vul-
g;iiremeut le H.4.51EÇON de mer, pe-
tit Poisson des côtes d'Angleterre ,
long de quatre ou cinq pouces , d'une
forme bizarre , lancéolé aux deux
extrémités. Le Leptocephalus Spal-
lanzanl de Risso appartient aux Spha-
gébranches. K. ce mot. (b.)
LEPTOCERAS. bot. phan. R.
Brown {Prodr. F/or. Nov.-Holl. , p.
TOME IX.
Î'EP 3o5
525) a ainsi nomméla seconde section
du genre Caladcnia , qui , par ses ca-
ractères assez saillans, sera probable-
uunt par la suite érigée en genre
distinct. V. Caladénie. (g..n.)
♦ LEPTOCÈRE. Leptocem. ixs.
Genre de l'ordre des Coléoptères ,
section des Télramères, famille des
Longicornes , tribu desCcrambycIns,
établi parDejean (Catal. des Coléopt.,
p. loS) et dont il ne doÉne pas les
caractères. La seule espèce qui forme
ce genre est le Cerambyx scriptus de
Fabricius. Il se trouve à l'Ile-de-
France.
Le même nom a aussi été donné à
un genre de Charançons mentionné
par Latreille ( Familles Naturelles du
Règne Animal ) et dont ce savant ne
donne pas les caractères. (g.)
LEPTOCHLOA. bot. phan. Gen-
re de la famille des Graunnées , et de
la Triandrie UiÀ;ynie , L. , établi par
Palisot-Beauvois(A<>vostographie, p.
71, tab. i5, f. 1) qui l'a ainsi caracté-
risé : panicule simple, à épillets al-
ternes et simples, et à locustes dispo-
sées d'un même côlé; lépicène (glu-
me. Palis.) renfermant trois à cinq
fleurs, et dont lesjvalves sont lancéo-
lées , aiguës et presque égales aux
fleurs; giume inférieure (paillette,
Beauv.) naviculaire et aiguë , la su-
périeure bifide et dentée ; caryopse
libre , sillonnée.
Ce genre est, selon Beauvois, un
de ceux qui ont le plus de rapport
avec le Poa , dont il se distingue par
le port , sa panicule simple, ses ra-
meaux grêles et ses locustes disposés
du même côté. Les espèces qui lui
ont été rapportées par l'auteur sont
au nombre de trois , savoir : \° L,ep-
tochloa capillacea , Beauv. , ou Cyno-
surus capillaceus ; û° L. Jiliformis; 3*
et Lé. i'irgata.
Chr. Godofr. Nées d'Esenbeck {Syl-
loge Plantarum novarum , Ratis-
bonne, i8i4), en donnaut la descrip-
tion très-dét:.illée d'une nouvelle es-
pèce, Leptoihloa procera, que le prin-
ce de Neuwied a rapportée du Brésil,
3o6
LEP
et qui est cultivée au jardin de Bonn ,
a fait en même temps une pelite mo-
nographie de ce genre. Il a indiqué
comme synonymes génériques !c Lep-
/ostachys de Meyer et VOxjdenia de
iNultall. Quelques espèces placées dans
le Rhabdochloa par Palisot-Beauvois
doivent encore faire partie du Lepto-
çhloa; et, d'un autre côté, on doit
éliminer de celui-ci les L. cynosuroi-
iles , lenenima et rnonostachya de
Rœmer et îlchultes. En définitive, il
a composé le Leptochloa des Plantes
suivantes : i" L,. fliformis; 2" L.
jirocera^ Nées, qui a peut-être pour
•synonyme le Festuca filifurmis de La-
marck; S** L. virgata-, 4° Z>. chinen-
sis , Nées ; 5° L. du?ningensis , Nées ,
ou Rhabdochloa domingensis , Palis. -
Benuv. ; 6" L,. gracilis , Nées , ou
Ch/oris g/acilis , Kunth; j" L. du-
bla , Nées , ou Chlôris dubia , Kuntli;
S'* L. digitaria , Nées , ou Chloris d'i-
^g-iVa/ïû , Kunth. (g..n.)
* LEPTOCORISE. ins. Genre de
l'ordre des Hémiplères, section des
Hétéroptères, famille des Géocori-
ses , tribu des Longilabres, mention-
né par Lntreille ( Fam. du Règn.
Anim.,p. 42i) et dont les caractères
nous sont inconnus. Il est voisin du
genre Alyde. (g.)
* LEPTOCRAMBE. bot. phan.
Nom donné par De CanJoUe à la se-
conde section du genre Crambe , la-
quelle correspond au genre Rapis-
Iriim de Médikus et de Mœnch. J^.
Crambe. (g..n.)
LEPÏODACTYLES. Uptodacty-
la. 3IAM. Illiger forme sous ce nom
une petite famille entre les Makis et
les Marsupiaux pour le genre Aye-
Aye. V. ce mot. (b.j
* LEPTODERMIS. Leptodermis.
T.oT. PHAN. Genre de la famille des
Rwbiacées et de la Pentandrie Mono-
gynie , L. , établi par Wallich {iti FI.
Ind-, 2, p. 191) qui lui donne les
caractères suivans : calice supéiieur;
corolle monopétale , infundil)iilifor-
me; élamines courtes et incluses;
ovaire accompagné d'une bractée ca-
LEP
iiciforme , tubuleusc et bilobe'e; cet
ovaire est à cinq loges contenant cha-
cune un seul ovule dressé. Le stig-
mate est à cinq lobes. Le fruit est
une capsule à cinq loges monosper-
mes , s ouvrant en cinq valves.
Ce genre ne se compose que d'une
seule eapèce , Leptodermis lanceolata,
Wall. , loc. cit. C'est un Arbrisseau
à feuilles opposées, presque décus-
Gées, lancéolées, aiguës, entières,
portées sur un court pétiole. Les
fleurs sont blanches, inodores, ter-
nées et placées au, sommet des ra-
meaux. Il Cl oit dans les montagnes
du Napaul. (a. b.)
LEPTODON. BOT. CRYPT. [Mous-
ses. ) Weber et Molu ( Tab. Syn.
Jilusc. ) avaient propesé ce nom pour le
genre Z/as/rt de Palisot-Beauvois; ce
dernier nom ayant la priorité a dû
pi'évaloir. /^. Lasia. (-*-. r.)
LEPTOGASTER. ins: (Meingen.)
Syn. deGouype. T^. ce mot. (b.)
* LEPTOGIUM. BOT. CRYtT. {Li-
chens.) Sixième sons-genre établi
parmi les Collémas par Acharius; il
renferme huit espèces , et est ainsi
caractérisé; ihalle foliacé; lobes ar-
rondis, membraneux , d'une consis-
tance très-tendre , nus , d'un gris-
cendré, presque diaplianes; apothé-
cionssous-pédicellés. Userait biendé-
snable qu'un lichénographe habile fît
une Monographie du genre Colleina
dont la France possède un grand
nombre. Pouzolz a récolté en Corse,
à San-Bonifacio , le Collema azureum
de Swartz qui n'avait encore été
trouvé qu'à la Jamaïque par ce der-
nier botaniste , et par nous sur les
Quinquinas péruviens. Ce beau Li-
chen rentre dans la section dont il est
ici question. (a. f.)
LEPTOLÈNE. Leptolœna. bot.
PiiAN. Du Petit-Thouars dans son
Histoire des Végétaux des îles austra-
les dAfrique, p. 4i , appelle ainsi
i!u genre nouveau de Plantes, qu'il
établit dans sa pet: le famille des
Chlénacées. Ce genre se compose
d'une seule espèce, Leptolœna multi-
LEP
flotu^ loc. cit., T. II. C'est un petit
Arbuste élégant, originaire do Ma-
dagascar. Ses rameaux sont grêles ;
ses feuilles alternes, courtenientpc-
tiolécs , ovales -oblongucs, eulières,
un peu ondulées sur les bords, gla-
bres , accompagnées à leur base de
deux stipules Irès-caducs. Les (leurs
sont blanches, i eu nies en corunbe
terminal. Cliaque ileur olFre un in-
volucrc monoplij'lte épais à six dents;
le calice est plus long que l'involu-
cre , formé de trois sépales coucaves ;
la corolle est composée de cinq péta-
les rétrécis à leur b;ise et rappro-
chés de manière à former un tube.
Les étamincs, au nombre de dix,
sont nionadelpbes par leur base ou
elles constituent un urcuole entier.
L'ovaire est à trois loges .contenant
chacune deux ovules; le style est
épais, terminé par un stigmate trilo-
bé. Le fruit est une capsule unilocu-
laire et monosperme pru' avortement,
enlièrement recouverte par l'involu-
cre qui est charnu. La graine se com-
pose d'un tégument propre qui est
coriace, d'un endospernie corné et
d'uu embryon dont la radicule cy-
lindrique est tournée vers le bile.
Cet Aibrisseau , commun autour de
f'oulepointe , fleurit en août. Le
genre Leplolœna est très-voisin du
Sa/co/œna,- cependant il eii diftere :
1° par le calice plus long que l'invo-
lucie; 2° par ses étamines seulement
en nombre double des pétales ; 5° et
par son fruit uniioculaire et mono-
sperme, (a. r.)
LEPTOMÈRE. Lcptomera. cursx.
Genre de l'ordre des Lœmodipodes,
famille des Filiformes (Latr. , Fam.
!Natur. du Règn. Ani:n.), établi par
Latreille et a^ant pour caractères:
pieds au nombre de quatoize, dispo-
sés en une série continue depuis la
lête jusqu'à l'exlrémiié postéiieure
du corps, y co.iipiis les deux pre-
mieis qui sont annexés à la lè'e. Ces
pieds Sont Irès-gi èles ; corp> composé
d'une tèie et de six segmens.
Ces Crustacés se distinguent des
genres Proton et Chevrolle, parce
LEP 3o7
que ceux-ci n'ont que dix pieds, les
premiers en série continue , et les se-
conds en série intei rompue. LcCrus-
tacé qui forme le type de ce genre est
la Squillaveiitricosa i\o. Millier (Zool.
Dan., lab. 56, fig. i-3);Hcrbst(Cancr.
T. xxxvi, fig. II). Latreille rap-
porte aus-ii à co genre l'espèce repré-
sentée par Siabber (Mcm., lab. lo,
lig. 2) qui a un appendice en forme
de lobe à tous les pieds , les deux
jiremiers e\ceplés, et le Cuncvr peda-
itjs, Monlagu [l'rans. Liiin. T. xi,
pi. 2 , lig. b) qui en a tous les pieds
pourvus, moins ceux de la première
et des tiois dernières paires. (g.)
LEPTOMÉRIE. Leptomeria. bot.
THAN. Génie de la fimille des Santa-
lacées , très-voisin des T/iesium, éta-
bli par Rob. Brovs^n [rrodr. i, p,
355), et qui peut être ainsi caracté-
risé : calice adhérent avec l'ovaire
infère et tei lainé par un limbe rola-
cé , à quatre ou cinq divisions pro-
fondes et persistantes ; disque épigy-
ne à quatre ou cinq lobes; étamines
au nombre de cinq, insérées eu de-
hors des lobes du disque; stigmate
lobé. Le fruit est une drupe couron-
née par le limbe du calice. Ce genre
se compose de petil^s Arbustes à feuil-
les éparses , petites et quelquefois
nulles. Leuis Heurs sont également
luit petites, disposées en épis. Le
genre Comaïuha proposé par Nuttall,
pour le Thesiuni umhella:um , nous
paraît devor être réuni à ce genre.
Le Ijeptomeria auquel Bi-ovfu léunit
le TliesLLiin driipaceuin de LabilJar-
dière , diffère des Thes'ium par la
présence d'un disque éj.igyne. (a. h.)
* LE PT OMIT US. EOT. crypt.
(Co«/è/ve>s .^) Genre récemment éta-
bli par Agardh {Syst. Alg. , p. 23 et
49) qui lui donne pour caractères .-
des liianu'ns hyalins ou peu colorés.
... •'1 , * . , , '
aracunoKles, obscurément acicules,
libre», dioits, ef non entrelacés. Ce
sont, au due eie l'aLleur , les ébau-
ches de la végélaîion sur les corps
inondés. Il en menlionne dix espè-
ces, toutes excessivement petites , à
5o8
LEP
peine visibles à l'œil désarnie et ne se
manifestant guère que comme un du-
vet pale. Les unes croissent sur les
liydrocharides de l'eau douce, d'au-
tres sur les Cémmiaircs de la mer.
Mademoiselle Libert en a découvert
une espèce fovt éle'ganle dans les en-
virons de Maimédy; nous l'avons
communiquée à Agardli qui lui a
conservé le nom do Libertiœ par le-
quel nous la désignâmes le premier.
(B.)
LEPTON. liOT. PiiAN. La Plante
désignée sons ce nom dans Pline pa-
rnîi être la petite Centaurée. J^ . Ery-
thrée, (b.)
' * LEPÏONÈME. Leptoriema. bot.
PiiAN. Genre de la famille des Eu-
phorbiacées , et fie la Diœcie Pentan-
drio, L., nouvollenrenlétabli par no-
tre collaborateur Adrien de Jussieu
{De Euphorb. Gêner ib. ^ p. 19, [)1.
4, f. 12) qui l'a ainsi caractérisé:
fleurs dioiques ; calice à cinq divi-
sions profondes. Les fleurs màlcs sont
pourvues de cinq ou rarement six
étamines dont les filets sont libres,
capillaires , saillans , les antbères
grosses, courbées , à loges distinctes
pendant la préfleuraison et ensuite
redressées. Les fleurs femelles pré-
sentent trois à cinq styles profondé-
ment divisés en deux , surmontant
un ovaire à trois ou cinq loges di-
spermes. Le fruit est capsulaue, glo-
buleux, déprimé, à trois ou plus fré-
quemment cinq coques bivalves etdi
spermes. Le placenta porte trois à
cinq cloisons, et forme svipérieure-
rneht autant d'expansions [massu/œ)
pendantes dans les loges , et sous les-
quelles on voit les funicules qui sus-
pendent les ovules. Ce genre ne se
compose que d'une seule espèce que
Poirel (Dict. Eneycl.) avait décrite
sous le nom A' Jcalyp/ia veiiosa. C'est
un Arbuste de Madagascar , à feuilles
alternes, stipulacées , longuement
péliolées , presque entières et velues.
Les pédoncules des fleurs sont soli-
taires et axillaires , plus longs et uni-
flores dans les individus femelles ,
multiflo! os dans les mâles, et accom-
LEP
paguésde plusieurs bractées linéaifes.
(G..N.)
* LEPTONTA. BOT. cbypt. [Cham-
pignons.) Quinzième sous-genre d'A-
garic dans la iMélbode <!e Fries. F'^.
Agaiito. (b.)
LEPÏOPE. Leptopus. ins. Genre
de l'ordre des Hémiptères , section
des Hétéro|)ièrcs , fimille des Géoco-
rises , tribu des ^culées, établi par
Latrcille, et ayant pour caractèi'es :
bec court , arqué et éjùneux en des-
sous ; antennes en forme de soies ;
cuisses antérievires grandes et épi-
neuses. Ce genre se dislingue de celui
de Salde par le bec qi;i est long dans
ce dernier. Les Pélogonies de Lalreil-
)c s en distinguent par les antennes
et par la fonce du corps. L'espèce
sur laquelle Lititille a établi ce genre
est :
Le Leptope littokai, , L. littora-
lis, Latr. Il est long de deux li-
gnes,.ovaie, d'un cendré obscur, avec
quelques taclxes sur les élytres et leur
bord extérieur , blancbâtres. Leurs
appendices membraneux sont pâles
avec les nervures obscures , les pieds
sont d'un jaunâtre pâle. Cette espèce
a été trouvée en Espagne par Léoa
Dufour. Le Leptupns lapidicola eu
est très-voisin ; il a été découvert
dans le dépai tcmcnl du Calvados par
lîasochcs. (g.)
LEPTOPÎIYTE. Leptophytus. bot.
FiiAN. Ce nom a été donné par H.
Cassini(Bullel. de la Société Philom.,
janvier 1817) à ime section du genre
Leysera , laquelle se dislingue des es-
pèces considérées comme types de ce-
lui-ci prtr sa calatliidc discoïde au
lieu d'être radiée , par son involucre
oblonç, cvlindracé , formé d'écaillés
dressées , entièrement appliquées ,
non appendiculées , très-aiguës au
sommet , tandis que les vrais Leysera
ont l'involucre campaniforme, formé
d'écaillcs surmontées d'un appendice
élaléet airoudi au sommet. Le Leptu-
pliytus diffère en ou Ire du Leysera
par sa tige berbacée. L'auteur de ce
sous-genre a donné une très-longue
description de tous les organes flo-
LEP
raux , description que nous ue pou-
vons retracer ici , en ayant fait con-
naître les caractères les plus sail-
lans. Une seule espèce le consli-
tue; c'est le Gnaiihaluim leyscruiHes ,
Desf., Flor. Athuit-, auquel Cassini ,
d'après un principe qui lui est parti-
culier, adonné le nom dcl^cpiap/iy/us
leyseruides. Il a néanmoins indiqué
celui de Lty&era discoidea pour ceux
qui admettent qu'une espèce doit por-
tera nom du genre principal auquel
l'auteur du J^eptopliytus convient lui-
même qu'il doit être rap[ orté. V. au
surplus le mot Leyséroî. (g..n.)
LEPTOPODE. rois. Sous-geme
deCoryphœne. V. ce mot. (u.)
* LEPTOPODE. Leptopoda. bot.
PiiAN. Genre de la famille desSynan-
thérées et de la Syngénésie super-
flue, L., (tabli par r^ultall [Gêner, uf
JSurlh Amer. Plants ) qui lui a don-
né les caractères suivans : involucre
couit, formé de folioles aiguës, dispo-
sées sur un seul rang; réceptacle nu
et hémisphéiique; fleurs du disque
nombreuses, légulières, liermaphio-
dites , ayant une corolle à tube court,
et à limbe glanduleux, quatiri ou
quinquédenté; un ovaire cylinilracé ,
glabre , surmonté d'une aigrette com-
posée de huit à dix paillettes oblon-
gues, obtuses , un peu découpées ;
fleurs des rayons nombreuses, neu-
tres , disposées sur un seul rang , et
présentant une corolle à languette
tridentée et élargie vers le sommet.
Ce genre est très -voisin de V Hele-
nium , dont il ue diÛère que par son
involucre simple et par les fleurs
neutres delà circonférence. Il a aussi
beaucoup de rapports avec les genres
Gaillardla ou Ga/ardiact Baldnina,
mais il en est suffisammeut distinct
par des caractères que, dans la crain-
te d'être prolixe , nous ne pouvons
énumérer ici ; il suffira de jeter les
veux sur les descriptions de ces gen-
res. P". BaLDUIN£ etGALABDIE.
Le Leptopoda Heienium , Nuttall,
Galardia Jinihriata y IMichx. , est une
Plante herbacée dont la tige est simple.
LEP
3o9
haute d'environ un mètre, garnie dans
sa partie moyenne de feuilles décur-
renfes, les iulérieures très- lougues,
linéaires , laucét)lées , les supérieures
moins longues, sessiles et linéaires.
La calatliiile composée de fleurs jau-
nes est solitaire au sommet de la tige.
Cette Plante croît dans les terrains
marécageux et découverts de la Caro-
line et de la Géorgie. (G..N.)
LEPTOPODIE. Leptopodla. citusT.
Genre établi par Leach. P'. Macro-
rODlE. (g.)
* LEPTOPOR A.BOT.cKYPT.(C/^a,;,.
piguons.)(jcuve formé aux dépens des
bolets; il renferme les espèces qui
ont leurs porfs situés à la partie su-
périeure de la Plante. Rallnesque-
Schmaltzen fait connaître plusieurs
nouvelles espèces ; ce genre est encore
mal caractérisé : les Leptupora niuea,
stercuraria et difformis , de l'Amé-
lique boréale, sont les types de ce
genre créé par Rafiaesque. (a. F.)
* LEPTORAMPHE. ois. Division
formée par Duméril (Zool. An., p.
47) parmi les Passereaux pour ceux
qui ont le bec long, étroit, sans
cchancrureet souvent flexible. (13.)
LEPTORCHIS. bot. phan. Sous
ce nom, Du Petit-Thouars (Hist. des
Orchidées des îles australes d'AlV.) a
étrdjli un genre qui correspond au
Malaxis de SAvartz. Les deux espèces
dont il se compose et qui croissent
dans les îles de France et de Bour-
bon , ont été nommées par l'auteur ,
selon sa nomenclature particulière,
FLavileptis et Erylhruleptls. J^. ces
snots. (G..N.)
LEPÏORIMA. P01.YP.? Rafines-
que établit sous ce nom un genre qu il
est impossible de rapporter avec certi-
tude, soit au règne végétal parmi les
Ilydrophytes , soit au règne animal ,
mais qu'on peut supposer appartenir
aux Polypiers jusqu'à ce qu'il ait été
de nouveau examiné. L'auteur le dit
voisin de son genre Phytelis {P^. ce
mot) et le caractérise ainsi : corps pa-
rasite , irrégjdier, coiiacc, onistacc ,
3 10 LEP
friable , poreux en dessus. Il en men-
tionne trois espèces :
Uunchilata , rose , lobd , ondulé , à
pores rouges, très-petits et égaux;
Le nivea , blanc , lisse , à pores pe-
tits et inégaux ;
h'ocu/afa , rongea Ire , lisse , à bord
convexe et sans pores, mais garni au
milieu de grands pores inégaux, plus
grands, entourés d'un cercle blan-
châtre.
Ces trois espèces des mers de Sicile
sont parasites sur les Zostèrcs et les
Fucncées. fs.)
LEPTORRIS. BOT. PHAN. Pour
Leptorchis. /^'. ce mot. (u.)
* LEPTORMUS. BOT. ph vn. ( De
Candolle.) Sous-genre d'Hëliopbile.
r. ce mot. . (b.)
LEPTOSOMES. pots. Famille de
l'ordre des Holobranches Tlioraci-
cjues, composée d'espèces à branchies
complètes, ayant les ventrales situées
sous les pectorales; le corps très-min-
ce , aussi haut que long , et les yeux
latéraux. Elle répond aux genres
Chœtodon et Zée , et contient tous
ceux qu'en ont formes les ichthyolo-
gistcs. Cb.)
LEPTOSOMUS. OIS. (Vieillot.)
Syn. de Vouro idriou. (B.)
* LEPTOSOPHOS. MIN. La Ro-
che ainsi nommée dans Pline paraît
être un Porphyre. (b.)
LEPTOSPEUME. Leptospermi/m.
BOT. PHAN. Genre de la famille des
Myrtinées , et de l'Icosandrie Mono-
gynie, L., composé d'un assez grand
nombre d'espèces qui sont toutes des
Arbustes ou des Arbrisseaux origi-
naires de la Nouvelle -Hollande ,
avant les feuilles généralement peti-
tes , coriaces , persistantes , alternes ,
pointillées et odorantes; les fleurs
terminales , solitaires ou groupées et
réunies plusieurs ensemble. Leur ca-
lice est turhiué à sa base nix il a;1hère
avec l'ovaire infère; son limbe est à
cinq divisions égales ou régulières ;
la corolle se compose de cinq pétales
égaux , étalés en forme de rose et ob-
tus. Les élamines sont nombreuses ,
LEP
un peu réunies ensemble par la base
de leurs filets. L'ovaire est infère , à
cinq loges contenant chacune un
grarjd nombre d'ovules ; le style est
simple, terminé par un stigmate un
peu élargi, déprimé el à peine bilobé.
Le fruit est une capsule globuleuse,
ligneuse , ombiliquée , couronnée par
le limbe calicinal , à trois , quatre
ou cinq loges, contenant chacune un
tiès-grand nomhre de graines allon-
gées , très-menues et s'ouvrant par
son sommet en autant de valves eep-
tifères sur le milieu de leur face in-
terne. Ce geni'e très-rapproché des
DIelaleuca eu diffère surtout par ses
ctamines non réunies en plusieurs
faisceaux , par son fruit capsulaire et
non charnu. Plusieurs des espèces de
ce genre sont cultivées dans les jar-
dins, et demandent à être rentrées
dans l'orangerie. TNous citerons les
suivantes :
Leptosperme Thé , Leptojpermum
Thea , Willd., petit Arbuste d'un à
deux pieds d'élévation , rameux et
quelquefois étalé. Ses feuilles sont
éparses , très-rapprochées , petites,
linéaires, allongées, entières, aiguës,
coriaces, persistantes, glabres, ponc-
tuées. Les fleurs sont blanches , pe-
tites , axillaires. Les capsules sont
déprimées , à cinq côtes , à cinq loges
s'ouvrant eu cinq valves par la moitié
supérieure. Les feuilles de cette espè-
ce ont une saveur et une odeur aro-
matiques et agréables. A la Nouvelle-
Hollande on les emploie en infusion
théiforme . et Cook dit que leur
usage a été fort utile pour les gens
de son équipage.
Leptospi;rivie a balais , Leptos-
pcrmum scujiarium ,VoTSt., Gen., t.
56. Cette espèce, plus grande que la
précédente dont elle est très-voisine,
s'élève à une hauteur de trois à qua-
tre pieds. Ses feuilles sont plus roi-
des , un peu plus larges et très-ai-
guës. Les fleurs sont blanches; ses
capsules ligneuses , déprimées, à cinq
loges. Les feuilles de cette espèce
s'emploient aux mêmes usages que
celles du Leptosperme Thé.
Leptosperme soyeux , Leptosper-
LEP
mum sericeum , Labill., Nouv-Holl. ,
2, t. 147. C'est un Arbrisseau de
cinq à six pieds d'ëliivalion , dont les
feuilles éparscs et Irès-rapprochées
sont obovales, aiguës, petites, cou-
vertes sur leurs deux- faces de poils
blancs et soyeux. Les fleurs sont
grandes et blancbcs. La capsule est
également soyeuse. Ces trois espèces
et plusieurs autres que l'on cultive
encore dans les jardius, doivent être
rentrées en orangerie. On les cultive
dans la terre de bruyère , et ou les
multiplie de graines. (a. R.)
LEPTOSTACHYA. *bot. phan.
(Adauson, d'après Micheli.) Syn. de
Phryma. F", ce mot. (b.)
• LEPTO.STACHYS. bot. phan.
Le genre de Graminées constitué
sous ce nom par Meyer {Essequeh.',
p. 75) est le même que le Leptocfi/oa
de Palisol-Beauvois. F", ce mot. (g. .n.)
LEPTOSTOME. Leptostomum. bot.
CRYPT. ( JUousses. ) Ce genre créé par
R. Biown , dans les Actes de la Soc.
LinnéenuedeLondres, »o, p. i3o, T.
XXiii, f. 2, et conservé par Schwse-
grichen dans la deuxième partie du
premier Supplément d'Hedwig , p.
346 , figure dans la troisième classe :
Mousses à péristome , orûre premier,
Acrocarpes de la Métbode de Bridel.
Le péristome est simple, membra-
neux, annulaire, plane, indivis,
prenant naissance de la membrane
interne de la capsule; celle-ci est
oblongue, amincie à sa base en une
sorte d'apophyse conoide ; sa coiffe
est glabre, lisse et caduque. Cinq es-
pèces de Mousses , qui toutes crois-
sent sur les rochers dans les Etats-
Unis et la Nouvelle-Hollande , com-
posent ce genre q'ji n'a pas été adop-
té par la totalité des botanistes.
Hooker place les quatre premières es-
f)èces , celles dont les poils des feuil-
es sont simples, parmi les Gymnos-
tomes , et l'unique espèce qui forme
la section dont les poils des feuilles
sont rameux parmi les Brys ; on
est certain que le genre heplostomum
a de l'aualogie avec les Brys ei Icà
LEP
3ii
Gymnostomcs ; néanmoins il eu est
distinct puisqu'il est muni d'un pé-
ristome qui manque dans les G> m-
noslomes , et que ce péristome, indi-
vis dans le gi;nre qui nous occupe ,
est divisé dins les Brys. Nous pen-
sons donc que le Lcptoslome doit être
conservé. Les deux espèces suivantes
sont très-remarquables : i^Leptosto-
megiêle , Leplustumuin gracile (Men-
zies , Brown, Brid. ), à feuilles ova-
lesoblongues im peu aigués , à poi!
simple égalant la moitié de la fei;ule;
à capsules oblongues , équilalérales ,
inclinées; on la tiouve dans les om-
brages hu:nides de la Nouvelle-Zé-
lande près de la baie de Duski ;
j" Lcptoslome de Menzics , JLeptostu~
mum Menzieiiii (Biown, Brid.); Gjiii-
nodtomum Menzi'esii. [Hook.), à feuilles
oblongues, lancéolées , aiguës, à [loil
simple, quatre lois plus court que les
feuilles , à capsules oblongues incli-
nées , recourbées en aie. Cette Mous-
se forme des touffes d'un vert agréa-
ble sur la terre, dans diverses par-
ties des Et;tts-U|ùs. Menzies est le
premier qui l'a fait connaître, (a . i". )
* LEPTOSTROMA. bot. crypt.
{ITjpoxylées.) Fries a établi ce genre
(Cla>s. ii,Ord. 11, 16), fort voisin
de VHjsleniirn. Il n'en diflère en ef-
fet que par ses conceptacles sans ou-
veitujfes . ne renfermant point de li-
quide gélatineux. Paimi les dix es-
pèces qui ont été décrites , nous ci-
terons le Leploslroma Jilkiuum , qui
se trouve dans la Flore Française ,
sous le nom de Hypoderma utriœ-
fonne avec sa variété qui cioît sur
la Fougère femelle , variété qui fait
partie des Cryptogames de la belle
collection de Mougeot et Nesllcr ,
oii elle a reçu le nom de Sclero-
tium F tendis , et le Leptos/roma bul-
gare , nommé Sclemhiiin nilidum
dans le même recueil. Ehrenberg a
aui^si un genre Lepto&lwma ; mais
Fries ne pen»e pas que rc soit le
sien , et propose pour ce Leptostwma
le nom à^Ectroiiroma , caractérisé par
ses conceptacles contigus. Ce dernier
botaniste croit que le genre Sc/iizo-
5i2 LEP
derma d'Ehrenberg est son genre Lep-
tostroma. ^'^. Schizoderme. (a. F.)
* LEPÏOTHECA. bot. crypt.
{Moussea.) Genre établi par Sclnvœ-
grichen {Spec. Musc, suppl. , 2, p.
l35, t. 107) qui l'a ainsi caractérisé ;
péristome double , à seize dents ; l'in-
térieur muni de cils très-courts. Ce
genre est très-distinct par son port;
mais , selon l'auteur, il se rapproche
tellement du Leplostornitm, qu'on ne
peut l'en disliuguer que par un ca-
ractère artificiel. Il ne se compose
que d'inie seule espèce trouvée près
«lu port Jackson dans la Nouvelle-
Hollande , par Gaudicliaud , et nom-
mée en son \\oxmevn' Leptotheca Gau-
dickaudi. Walker Arnott (Mém. Soc.
Hist. Nat. ï. u) place cette Mousse
parmi les Bryuin. (g..n.)
LEPTOTHRIUM. bot. phan.
(Kunth.) Syn. dlsochile. F. ce mot.
(B.)
* LEPTOTHYRIUM. bot. crypt.
{Hjpoxflées.) Ce genre est intermé-
diaire entre les genres I^eptostroma
el Xjloma. 11 a été fondé par Kunze.
Persoon pense qu'il doit être réuni
au Xyloma. La seule espèce connue
est le Leptotliyiium Lunariœ qui se
fixe sur les feuilles de la Lunaire,
dont le réceptacle est en foime d'é-
cusson, sillonné longitudinalement ,
etrecouvi'e des sporidies fusiCurmes.
(A. F.)
* LEPTUBERIA. bot. crypt. {Li-
chens.) Rafinesque-Schmaltz a fondé
ce genre pour des Lichens à thalle
cruslacé amorphe. Il n'est pas suffi-
samment caractérisé pour que nous
puissions l'adopter. (a. F.)
LEPTTJRE. Leptura. iNs. Genre
de l'ordre des Coléoptères, section
des Tétramères, famille des Longi-
cornes, tribu des Leptui êtes, établi
par Linné qui y comprenait beau-
coup d'Insectes appartenant à présent
à d'autres genres. Fabricius a beau-
coup restreint ce genre et Latreille
l'a adopté avec ces caractères : yeux
lin peu échaucrés, n'entourant pas la
base des antennes ; tête rétrécie en
manière de cou , immédiatement
LEP
après les yeux; antennes longues,
grêles, à articles cvlindracés ; corselet
rétréci de la base à l'extrémité, uni ,
ou n'ayant ni épines ni tubercules.
Les Leptures, telles qu'elles sont ca-
ractérisées ici , différent des Desmo-
cères et des Vesperus(/^. ces mots),
en ce que les Insectes de ces deux
génies ont la tête prolongée, mais
non rétrécie en arrière ; elles se dis-
tinguent des Stencores ( Rliagium ,
Fabr. ) par leur corselet qui est lisse
et mutique, tandis qu'il porte de cha-
que côié un tubercule en forme d'é-
f)inc dans c^dernier genre. Enfin el-r
es diffèrent des ïoxotes et des Pa-
chytes par la forme de leur corps qui
est allongé, tandis qu'il est court et
pour ainsi dire triangulaire dans ces
derniers genres et que leur corselet
•porte de chaque côté un tubercule
bien distinct.
Le genre Lepture de Linné com-
comprenait tous les Insectes dont
Geoffroy a formé depuis son genre
Stencore et quelques Callidies et au-
tres genres voisins. Ce dernier a si-
gnalé d'une manière précise les cou-
pes génériques qui appartiennent à
la famille des Longicorues ; la coupe
à laquelle il donne le nom de Leptu-
re est composée des Saperdes , des
Callidies , des Clytres et d'une par-
tie des Molorques de Fabricius. De-
géer s'est rapproché , à cet égard , de
Linné; il a épuré le genre Lepture en
n'y laissant que les espèces dont les
antennes sont posées devant les yeux.
Il réunit les Leptures et les Priones
de GeoOroy en autant de petites fa-
milles dont Fabricius a converti plu-
sieurs en autant de genres; mais il ne
confond pas , comme l'avaient fait
tous les précédens, les Donacies avec
ces espèces.
Les Leptures ont la tête ovale ,
penchée, plus large postérieurement
que l'extrémité antéi'ieure du corse-
let, ou distinguée de cette partie par
un étranglement. Leurs yeux sont
entiers ou légèrement échancrcs ,
saillans ; les antennes sont insérées
entre eux , filiformes, de la longueur
du corps. Les palpes sont courts et
LEP
ont le dernier article presque trian-
gulaire et comprimé; le lobe e\té-'
rieur de leurs mâchoires est allongé
et rétréci à sa base , et la languette
Erofondémcnt bifide. Le corps des
icptures est allongé ; leur corselet est
conique , rétréci en devant , plus
étroit que l'abdomen. Les ély 1res di-
minuent de largeur depuis la base
I'usqu'à l'extrémité ; elles sont aussi
ongues que l'abdomen. Enfin les pâ-
tes sont longues. Le canal digestif
des Lcplures est composé d'un très-
court jabot j le ventricule cliylifique
débouche presque aussitôt de la tête;
il est à peu près droit, hérissé de pa-
pilles courtes et obtuses, assez pro-
noncées surtout à sa partie antérieu-
re ; l'intestin grcle est replié sur lui-
même , filiforme, et se renfle en un
cœcum oblong , terminé par un court
rectum. Les vaisseaux hépatiques
sont au nombre de six ; ils s'insèrent
séparément à la base du ventricule
chylifique , font un grand nombre de
circonvolutions et vont se réunir en
deux faisceaux de trois chaque qui
aboutissent au commencement du cœ-
cum. Les larves des Leptures vivent
dans le bois pourri et ressemblent
essentiellement à celles des autres
Longicornes ; les Insectes parfaits se
trouvent dans les bois , sur les fleurs
et sur les troncs des Arbres. Dejean
(Cat. des Col., p. H2 ,^ menlioane
quarante-six espèces de Leptures,
presque toutes d'Europe; la plus
commune à Paris est :
La Lepturk tokentefse , L. lo-
znentosa , Fabr. , Oliv. (Col. T. iv,
n. 69 , pi. 2 , fig. i3;. Elle est noire;
son corselet est couvert d'un duvet
jaunâtre. Les élylres sont testacées,
avec l'extrémiié noire et tronquée;
les pâtes sont noires. /^., pour les
autres espèces, Latreille , Fabricius ,
Olivier, Gylhenhal , etc. (g.)
LEPTURE. Leptitnts. bot. piian.
Genre établi par I\. Browti dans la
famille des Graminées, pour le Rutt-
boella repe/is de Forster , et qu'il ca-
ractérise ainsi : fleurs disposées en
épi cylindrique articulé ; chaque ar-
LEP
Si!
ticle portant une seule fleur placée
dans une petite fossette du rachis. La
lépicène est univalve , cartilagineuse,
contenant une ou deux fleurs, et quel-
quefois le rudiment d'une troisième.
La glume est incluse , membraneuse ,
mutique, à deux valves : lorsqu'il y
a deux fleurs , l'une et l'autre sont
hermaphrodites, mais l'externe est
pédicellée, chacune ofTuUdeux petites
paléoles, trois étamines , deux styles
portant chacun un stigmate plu-
raeux. Le Lepturus repens est une
petite Graminée rampante sur les
rivages sablonneux de la Nouvelle-
Hollande. Ses rameaux sont ascen-
dans , ses feuilles distiques , linéai-
res , roides. (a. r.)
LEPTURÈTES. Lepturetœ. iNs.
Tribu de l'ordre des Coléoptères , fa-
mille des Longicornes , établie par
Latreille qui la caractérise ainsi :
antennes insérées hors des yeux qui
sont entiers ou simplement un peu
échanciés, mais non étroits, allon-
gés et lunules. Ces Insectes ont, en
général , la tète ovoïde ou ovalaire ,
rétrécie brusquement à sa base, en
manière de col ; leur corselet est co-
nique ou trapézoïde. L'abdomen est
ordinaiiement presque triangulaire.
Le corps est souvent arqué, avec les
pâtes longues. Les antennes sont fré-
quemment rapprochées entre les
yeux. Latreille diviseainsi cette tribu:
I. Tête prolongée derrière les yeux,
avant le cou , en conservant la même
largeur; yeux toujours un peu échan-
crés ; antennes souvent courtes , à ar-
ticles obconiques ; abdomen plus car-
ré que triangulaire.
A. Corselet mutique ou sans tuber-
cules pointus sur les côtés. Les gen-
res : Desmocère , Vesperus.
B. Un tubercule pointu , en forme
d'épine sur le milieu des côtés du
corselet. Le genre : Stencore.
II. Tête rétrécie en manière de cou
immédiatement après les yeùx; an-
tennes longues , grêles, à articles cy-
lindracés ; abdomen presque triangu-
laire. Les genres Toxote ( Toxote et
5i4 LEP
Pacliyte , De).), Leptube. f^. tous ces
mots. (g.)
LEPTDRDS. OIS. (Brisson.) Syn.
de Phaéton. F", ce mot. (b.)
LEPTURDS. BOT. PHAN./^. Lep-
TURE.
LEPTYNIïE.MiN. Nom donné
par Haiiy à un Roche composée de
Feldspath JPagranulaire dans un état
d'atténuation qui lui donne un as-
Î)ect analogue à celui du Grès. C'est
e VYeisstein des minéralogistes al-
lemands. Elle a beaucoup de rap-
ports avec la Pegmatile. Ses teintes
sont ordinairement blnnches , quel-
quefois verdâti es. Le Minéral qui s'y
trouve le plus fréquemment dissé-
miné est le Grenat. On y trouve
aussi le Mica , et plus rarement l'Am-
phibole et le Corindon. (G.DEIi.)
* LEPUROP ETALON, bot. phan.
Genre de laPenlandrie Trigynie , L. ,
établi par S. Elliot [Sketch of Botany
of Sûuth-Carolina and Geurgia) , et
caractérisé de la manière suivante :
calice à cinq divisions profondes;
cinq pétales squammiformes , insérés
sur le calice; capsule libre supérieu-
rement, uniloculaire et bivalve. Le
Lepurupetalon spalhulalum , EU. ,
Fyxidanthera spathulata, Muhlem-
berg , Catal. , est la seule espèce du
genre ; on la trouve dans le sud des
Etals-Unis d'Amérique. (g..n.)
LEPIJS. MAM. y. Lièvre.
* LEPUSCULI. BOT. CRYPT. [Cham-
pignons. ) Le Bouc a nommé ainsi
plusieurs Agarics que l'on tente: ait
vainement de déterminer. (a. F.)
LEPUSCULUS. MAM. (Klein.) Syn.
de Lapin. (b.)
LÉPYRODIE. Lepyrodia. bot.
PHAN. Genre de la famille des Res-
tiacées , établi par Rob. Brovv^n , et
caractérisé par des fleurs hermaphro-
dites ou uniséxuées , et dioïques ; un
calice formé de six écailles glumacées,
presque égales , saillant au-dessus de
la bractée, à l'aisselle de laquelle il
est placé. Dans les fleurs mâles on
compte trois étamines , à anthères
LER
simples et peltées , avec un rudiment
de pistil. Dans les fleurs femelles l'o-
vaire est surmonté de trois styles et
le fruit est une capsule triloculaire à
trois lobes et à trois angles saillans
par lesquels elle s'ouvre. Chaque lo-
ge contient une seule graine. Ce gen-
re est rapproché de X'Elegia du même
auteur, et par son calice accompa-
gné de bractées , et par ses fleurs
niàlesdontle calice est semblable à
celui des fleurs femelles. Il se com-
pose de quatre espèces qui ont été
observées à la Nouvelle - Hollande.
(A.R.)
LEQUE. BOT. PHAN. 1^. Léchée.
LERCHÉE. Lerchea. bot. phan.
Genre de la Monadelphie Pentandrie,
établi par Linné qui lui a donné
pour caractères essentiels : un calice
a cinq dents; une corolle infundibu-
liforme, quinquéfide ; cinq anthères
insérées sur un tube formé par la
réunion des filets; un style ; une cap-
sule triloculaire et polysperme. Ce
genre, qui est trop peu connu pour
qu'on puisse en déterminer les affini-
tés naturelles , ne se compose que
d'une seule espèce , Lerchea lo/igi-
cauda, L. C'est un Arbrisseau sans
élégance , dont les branches sont
comme articulées et portant des feuil-
les opposées , lancéolées, accompa-
gnées de stipules. Les fleurs sont
tris-petites, et forment un épi ter-
minal très-allongé. Cette Plante croît
dans les Indes-Orientales.
Haller [Hort. Gulting., a, p. 21 et
32 ) a donné le nom de Lerchea à
des espèces de Salsula et de Chenopo-
dium. (G..N.)
* LERE. MAM. On ne sait quelle
est la Chauve-Souris brésilienne à
laquelle Marcgraaft'a donné ce nom.
(B.)
LEREOD. MAM. L'un des noms
de pays du Lamantin en Afrique,
particulièrement au Sénégal. (k.)
LÉRIE. Leria. bot. phan. Genre
de la famille des Synanthérées, et de
4a Syngénésie superflue , L. , établi
par De Candolle (Annales du Mus.
d'Hist. Nat. T. XIX ) , adopté par
F
LER
Kunth et Cassini qui en ont modifié
les caractères. Parmi ceux qu'a propo-
sés ce dernier botaniste , voici les plus
essentiels : involucre presque cylin-
drique ou campaniforme , formé d'é-
cailles nombreuses, disposées sur plu-
sieurs rangs, inégales, imbriquées,
linéaires , aiguës, membraneuses sur
les bords et au sommet ; réceptacle
plane et absolument nu; calathide
dont les fleurs oftVent une grande
diversité dans leurs formes. Celles
du centre possèdent une corolle va-
riable , à cinq découpures inégale-
ment profondes , fomiant ordinaire-
ment deux lèvres dont l'intérieure est
artagée en deux jusqu'à la base et
'evtéricure à trois segmens plus ou
moins longs; le tube des anlbères est
muni au sommet de cinq appendices
arrondis ou tronques et à la base de
dix appendices très-longs et filifoi-
mes. Les fleurs des rangées internes
de la circonférence ont la corolle
courte , très-grêle, tubuleuse et com-
me terminée au sommet par une très-
petite languette ; point d'élamines.
Les fleurs de la rangée externe de la
circonférence ont la corolle tubuleu-
se , étroite , à languette longue , li-
néaire , irrégulièrement dentée au
sommet; point d'étamines ni de lan-
guette intérieure. Le style est sem-
blable à celui des autres genres de
Mulisiées, tribu dans laquelle Cassini
place le Leria. Les akènes sont légè-
rement pcdicellés , oblongs , parsemés
de papilles, suruiontés d'un col très-
grêle et d'une aigrette dont les soies
sont à peine plumeuses.
En décrivant le genre Leiia, Kunth
ne s'accorde pas parfaitement pour
les caractères avec Cassini ; il n'ad-
met que deux sortes de fleurs , celles
de la circonférence femelles , en
layons, ayant la corolle à deux lan-
guettes , et toutes les autres herma-
phrodites et à corolles bilabiées.
Cette dissidence dans l'énoncé des
caractères génériques porte Cassini à
conjecturer que la Plante qui a servi
de type à Kunth n'est pas identique
avec la sienne , quoique cet habile
botaniste (iYbp-. Gêner. etSpec. Fiant.
LER
5i5
œquin. , 4, p. 5) ait indiqué comme
synonyme le Tussilago nutans de
Linné. C'est la Plante qui peut être
considérée comme l'espèce fondamen-
tale du genre Leria. De Candolle lui
en avait associé cinq autres , dont
une seulement ( Tussilago albicans ,
Sw^arlZ) est sa congéaère , selon Cas-
sini. Le Tussilago de Linné, aux dé-
pens duquel le nouveau genre a été
constitué , était un groupe mons-
trueux que plusieurs botanistes se
sont appliqués à diviser. On serait
tenté de croire que le Thyrsanthema ,
un des quatre groupes formés par
INecker avec le Tussilago , est le
même que le Leria; mais quelle con-
fiance aoil-on accorder à cet auteur,
puisque ses quatre genres '< sont des
énigmes impossibles à deviner, parce
que Necker n'a indiqué aucune des
espèces qui les composent , et que
leurs descriptions caractéristiques
contiennent les plus grossières ab-
surdités? w Tels sont les considérans
d'un jugement, un peu sévère à la vé-
rité, mais assez juste, que Cassini a
porté contre le novateur de Manheim.
De Candolle avait placé le genre Le-
ria dans ses Labiali flores. La diver-
sité des corolles ne peut être un argu-
ment contre l'existence de cette tribu;
leur labiation . il est vrai, est quel-
quefois si peu manifeste qu'on pour-
rait y voir les passages des corolles
labiées aux corolles régulières. Mais
ce caractère, combiné avec ceux four-
nis par les autres organes floraux , a
servi utilement à Cassini pour distin-
guer les Mutisiées et Nassauviées qui
ne sont autre chose que les Labiati-
flores de De Candolle ou Chœnanto-
phores de Lagasca. F", ces mots.
Les genres avec lesquels le Leria
oflre le plus d'affinités sont le Chap-
talia de Ventenat et le Leibnitzia de
Cassini. Nous n'en ferons pomt res-
soitir les différences, parce qu'elles
pourront être facilement senties par
la lecture des caractères de ces gen-
res dont nous avons seulement ex-
primé les plus essentiels.
On ne connaît avec certitude que
deux espèces de Leria. Cassini les a
3i6 LER
nommées L. lyrata et L. integrifolia,
et leur a donné comme synonymes
douteux les Tussitago autans {L. nu-
tans , D. G. et Kunth) et albicans des
auteurs linoéistes. Ces Plantes sont
indigènes d«s Antilles et de l'Améri-
que méi'idionale. (g..n.j
* LERN ACANTHE, zool. Sous-
genre de Lernée. P". ce mot. (b.)
* LERNANTHROPE. zool. Sous-
genre de Lernée. P^. ce mot. (b.)
LERNÉE. Lernœa. zooi,. L'un des
genres dont il est le plus difficile de
déterminer la place dans nos métho-
des de classification , et qui semble
former le type d'un ordre particulier
qu'on ne saui-ait rapporter avec cer-
titude à ce qu'on nomme les Vers in-
testinaux où les place Cuvier (Règn.
Anim. T. iv, p. 36) , ou bien aux
Vers mollusques de Linné oii ce lé-
gislateur, qui créa le genre dont il
est question , l'avait intercalé. Dumé-
ril , ne sachant qu'en faire , selon
l'observation de Blainville , l'omit
dans sa Zoologie analytique. Dès
1 809 , Lamarck eut l'idée de rappro-
cher les Lernées des Sangsues et des
Lombrics ; il les plaça vers le com-
mencement de sa classe des Anneli-
des. Enfin ce savant: a senti la néces-
sité de le retirer encore de ce groupe
pour en former un particulier , qui
marche à la suite de sa classe des
Vers en terminant sa grande série des
Animaux inarticulés sous le nom d'E-
pizoaires. V. ce mot. Tous ces chan-
gemens prouvent que non-seulement
les Lernées n'étaient pas faciles à col-
loquer , mais qu'elles étaient encore
assez mal connues. Leur histoire était
une sorte de chaos , malgré tout ce
qu'on en avait écrit et les figures
qu'on avait données d'une douzaine
d'espèces, quand Blainvillepublia d'a-
bord, dans le vingt-sixième volumedu
Dictionnaire de Levrault, un de ces
articles qui peuvent être considérés
comme des dissertations préférables
par leur importance à tant d'ouvrages
qiu ne conlienneut rien de neuf que
ies figures, mais qui n'en sont pas
LER
moins mis en avant comme des titres
à ITustitut. Dans <^e savant travail,,
qui n'est modestement donné que
comme l'extrait d'un travail plus
étendu qui a paru depuis dans un
Journal, Blainville convient qu'on
Scfit encore fort peu de chose sur l'or-
ganisation des Lernées , qui n'ont
guère été examinées jusqu'ici que par
des naturalistes qui , se bornant à dé-
crire les formes extérieures des êires ,
ne passaient guère outre» et ne péné-
traient jamais ilans ces détails anato-
miques sur lesquels on sent aujour-
d'hui la nécessité de baser la science.
Les Lernées sont munies d'une en-
veloppe transparente, jaunâtre ou
brunâtre, flexible , quoique plus ou
moins résistante ; et elle nous a paru,
dans trois espèces que nous avons
eu occasion d'examiner, surtout à la
partie supérieure du corps, comme
celle à peu près des Ecrevisses que
l'on surprend au moment oii elles
viennent de changer d'enveloppe. La
forme de ces Animaux varie beau-
coup, elle est très-bizarre, mais elle
commence déjà à présenter cette sy-
métrie qui se remarque à partir des
Epizoaires , comme un des caractères
les plus iraportans de l'animalité. On
y distingue un partie antérieure plus
petite , plus étroite , que Blainville
appelle sans difficulté un thorax, oti
la tète est quelquefois tant soit peu
sentie. Cette partie offre les premières
traces des véritables appendices dans
les crochets dont la bouche est armée
et même dans certains rudimens
d'antennes qui motivent le rappro-
chement qui existe dans la méthode
de Lamarck (Anim. sans vert. T. m)
entre les Epizoaires et les Insectes.
Ces antennes, comme d'essai, sont
déjà subarticulées, et l'on trouve jus-
qu'à des traces d'yeux sessiles ou
stemmates. Ces parties et d'autres
rapports lient encore les Lernées aux
Crustacés branchlopodes par le.s Ca-
lyges, selon la remarque de Cuvier.
« Quant aux appendices de toutes les
espèces que j'ai pu examinur avec
soin, dit Blainville, j'ai trouvé que
la bouche était constamment pour-
LER
vue d'une paire de crochets moldles
convergens , quelquefois de deux et
môme d'une sorte de lèvre inférieure.
Pour les véritables , qui se ioi«j!;ncnt
;iu thorax , ils sont généralement peu
nombreux. Dans les espèces que letn-
grandeur m'a permis de disséquer, j'ai
trouvé que la couche musculaire qui
double l'enveloppe extérieure, le
plus ordinairement fort simple et
coinpo>ée de fibres longitudinales
soyeuses, se subdivise en portions
latérales pour les appendices et sub-
appendices. Le canal intestinal est
complet, c'est-à-dire étendu de la
bouche à l'anus. Il paraît même qu'il
fait quelquefois des replis ou circon-
volutions. La bouche , médiocre , si-
tuée ordinairement à la partie infé-
rieure du céphalothorax , est au mi-
lieu d'un espace dont la peau est mol-
le; elle est constamment accompa-
gnée , à droite et à gauche , d'un
crochet court, aigu et corne; mais
on ne le voit souvent qu'à l'aide d'u-
ne trèï-forte loupe. Le canal intesti-
nal se ici mine en arrière datis un
tubercule ou mamelon plus ou moins
saillant et médian. Je n'ai pu dissé-
quer le système circulatoire ; mais il
est certain qu'il existe , ou du moins
les auteurs qui ont observé ces Ani-
maux vivans en parlent d'une maniè-
re certaine. On ne peut cependant
pas dire qu'il y ait d'autres organes
de respiration que les subappendices
de la peau. Les organes de la géné-
ration ne sont pas connus plus com-
plètement. On sait seulement que
dans toutes les espèces du groupe il
existe de ciiaque côté du tubercule
anal une sorte de sac de forme un
peu variable et qui est rempli par
une infinité de corpuscules quelque-
fois ronds , d'autres fois anguleux ou
même discoïdes, qui sont indubita-
blement des œids , comme nous l'ap-
prend une observation curieuse du
docteur Surrirai qui habile le Havre.
D aprè-. celte observation , ces Ani-
maux naissent sous une forme qu'ils
perdent p.ir la suite en avançant en
âge; et celte forme est beaucoup
moins anomale que celle que l'Ani-
LER
017
mal finit par acquérir, de sorte que
c'est une métamorphose en sens in-
verse de ce qui a lieu ordinairement.
Nous ignorons du reste s'il existe des
sexes distincts. On ne peut non plus
rien dire du s\stèmc nerveux , mais
il paraît qu'il doit exister. »
Les Lernces sont des parasites
qu'on trouve sur les Poissons, soit de
rivière , soit de mer ; elles sont pour
les autres habitans des eaux ce que
les Taons sont pour ceux de la terre
el de l'air ; elles en attaquent les par-
ties les plus sensibles , y pénètrent ,
s'y fixent et s'y nourrissent , causant
souvent d'insupportables douleurs à
leurs victimes au point d'en rendre
plusieurs comme furieux. Les Ler-
nées se fixent jusqu'entre les écailles;
mais c'est autour des yeux , aux plis
des nageoires oii la peau est plus fi-
ne . dans la bouche même et dans les
ouies, qu'elles choisissent leur domi-
cile; elles s'y enfoncent en suçant et
longcaril jusqu'au point d'y disparaî-
tre. Blainville , élevant le genre Ler-
née à la dignité de famille , y établit
huit genres que nous conserverons
ici.
1. LernÉocère, Z,p/'/7eoc<?ra. Corps
plus ou moins allongé , renflé dans
son milieu ou ventru, droit ou con-
tourné, couvert d'une peau lisse et
presque cornée antérieurement ; ter-
miné en avant , à la suite d'un long
cou , par un renflement céphalique
bien distinct, armé de trois cornes
immobiles , branchues à l'extrémité ,
deuxlatérales et une supérieure; trois
petits 3'eux lisses à la partie antérieu-
re de la tète; bouche inférieure en
suçoir ; aucune trace d'appendice au
corps. Nous citerons comme type de
ce genre le JLeinœa brancliialis , L. ,
Gmcl. , Sysi. Nat. , xiii , T. i , p,
ôiii; Miill., Zoo/. Ban., tab. 118, L
4 ; Encycl. Vers , pi. 78 , f. 2 , qui se
tient sur les branchies des Morues
dans les mers du Nord oli les Groen—
landais la recherchent pour s'eo
nourrir. Les Lernœa cyclopterlna ,
Miill., Procir.y 27-ir>, Gmel., lac. cit.^
p. 3i47; — Suiririeiisis , Blainv.,/oc,
cit. , n . 3 ; — et Cyprinacea , L. , Gmel. ,
3i8 LEK
hc. cit., p. 5i44; Encycl. , pi. -/S, f.
6 , sont les autres Lernéoccics con-
nues.
a. ^JERNÉoPENNE , Lerneopenna.
Corps allongé , cylindrique, subcar-
lilagineux, terminé antérieurement
Ïiar un renflement céphalique, circu-
aire , tronqué , garni dans sa circon-
férence d'un grand nombre de ma-
melons au milieu desquels est pro-
bablemeutla bouche, et pourvu d'une
paire de cornes courtes , obliques en
arrière , postérieurement terminées
en pointe et a^^aut de chaque côté des
filets coniques , creux, bien rangés et
imitant les barbes d'une plume, à la
partie antérieure et supérieure des-
quels sont deux filamens très-fins et
tiès-allongés , servant probablement
d'ovaires.
Les espèces de ce genre sont les
Lerneopenna Boccunii , Blainv. , loc.
cii.y n. i; Lernœa cirrhosa, Lamark.,
Journ. de Phys., 1787, n, 6; En-
cycl. , pi. 78 , f. 5; Pennella d'Oken ;
— L. Holtenl, Blainv., n. 2} Ler~
jiœa E.xoce/i, Al t. Holm. , i8oa; —
et L. sagitta , Blainv., n. 5 ; Penna-
tu/asag/fta ,Gmel., loc. cit. ,p. 5865 ,
EU., Act.jîngl., 53, tab. 20, f. 6. —
Le Pennatula mirabilis, L. el Miill. ,
Zool.Dan., est regardé par Gmelin
comme l'état adulte de cette dernière,
qui ne serait alors qu'un individu
imparfait.
3. Lebnée proprement dite , Lei-
nœa. Corps peu allongé, subcylin-
drique ou |déprimé , sans traces de
divisions ou de rudiment d'appendi-
ces sur les côtés; un renflement cé-
phalique plus ou moins distinct; la
bouche inférieure pourvue d'une pai-
re de crochets ; l'abdomen terminé
par deux sacs ovifères plus ou moins
prolongés.
Les espèces de ce genre sont les
Lernœa clavata, Miill., Zoul. Van. ,
Gmel., Syst. Isat.. loc. cit. , p. 3j4ri;
Encycl., p. 78, f. 4 ; Blainv. , loc. cit.,
lî. I . — L. Hasten , Blainv., n. 2 , —
el jL. cyclophora , Blainv., n. 3.
4. LebnÉowïze , Lerneumyzsa.
Corps ovoïde ou déprimé , avec une
sorte du céphalothorax eu forme de
LER
cou étroit, cylindrique, terminé an-
lérieurementparune bouche bilabiée,
pourvue en eSet de mandibules en
crochets et d'une lèvre inférieure;
un suçoir plus ou moins protractile à
la 1 aciue inférieure de l'abdomen ;
deux sacs ovigères peu allongés. Les
espèces qui appartiennent à ce genre
n'ayant d'appendices qu'à la bouche,
on sent qu'elles ne peuvent guère se
déplacer et circuler à volonté , et
Si'elles doivent demeurer fixées oii
les se développèrent, et seulement
tourner sur elles-mêmes par le moyen
de leur bouche qui sert comme de
pivot au seul mouvement qu'il leur
soil donné d'exercer.
Les espèces de ce genre sont les
Lernea uncinata, Miill., Zoo/. Dan.;
Gmel., loc. cit., p. .^i45; Encycl., pi,
78 , fjg. 7; — JL. pinnarum , Gmel. ,
loc. cit., p. oi47; — JLerneoinyzon py-
riformis , Blainv., loc. cit. n. 5; —
JL. pernettiana , Blainv., n. 4, Per-
netty, Voyag. aux Mal. , pi. 5, 6,
— et Lerneomyzon elongata , Blainv.,
n. 5.
5. Lernentome, Lernentoma. Gen-
re qui répond à celui que Lamarck
(Anim.sans vert.T. m, p. 255) établit
sous le nom dEnlomode. /^. ce mot.
blainville le caractérise de la sorte :
corps eu général carré , subdéprimé ,
avec des espèces de bras ou d'appen-
dices de forme variable et inarticulés
de chaque côté ; la têle plus ou moins
distincte , pourvue de cornes et de
crochets à la bouche; les sacs ovifères
le plus souvent ciaviformes. Ce grou-
pe renferme les espèces les plus bi-
zarres sous le rapport des siuguliers
appendices qui hérissent le corps et
qui servent à fixer l'Animal de ma-
nière à ce qu'il soit presque immo-
bde.
Les espèces de Lernenlomes sont :
les Lernea radiata , Miill., Zool.
Dan.; Guiel., loc. cit.^ p. 5i46; En-
cyclop.,pl. 78 . fig. 9; Lntomoda ra-
diata, Lamk.; loc. cit., n. 4; — L. Go-
bina, Miill., Gmel. , Encyclop., pi.
78 , fig. 8 ; Entomoda , n. 3, Lamk.;
— L. nodosa, Miiil. , Gmel., Encycl.,
pi. 78, fig. 10; — L. Asellina, WaW.,
LER
Gmel., Encycl., pi. 78, fîg. a ; — IjCT-
nentoma Triglœ, Blainy., n. 5j — Ler-
nea cornuta , Mlill., Gmel. , Encycl.,
pi. ySjfig. 10; — eiLéurnentomaDu-
J'resnii, Blainv. , n. 7.
6. Lernacanthe, Lernacantha.
Corps gros, court, assez déprimé,
pourvu de chaque côté d'appendices
rudimeolaires , aplatis , digités et car-
tilagineux ; la tête béparee du thorax
par un sillon et portant de chaque
côté un rudiment d'antennes; bouche
inférieure accompagnée d'une paire
de mâchoires ou de palpes; les sacs
ovifcres ^ros, courts et aplatis.
Le Lernacantha Delarochiana ,
Hlaiuv. , décrit antérieurement par
Délai oche sous le nom de Chondra-
cantc du Thon , est la seule espèce de
ce genre.
7. LEnNÉopoDE,Z,errteo/7or/a. Corpis
lisse, assez allongé, divisé en abdo-
men ovale et céphalothorax aplati et
couvert d'un bouclier crustacé; une
paire de palpes courts , gros , coni-
ques et subarticiilés, accompagnant la
bouche; deux paires de pieds articu-
lés , suboiiguiculés sous le thorax ;
des sacs ovifères courts et subcylin-
driques.
Les espèces de ce gimre sont : les
Lerneopoda Brungniartii , Blainv. ,
loc. cit., n. i; — et Z*. Salmonea, L.,
Gmel. , loc. cit., p. 3x44; Encycl., pi.
78,rig. i3-i6, Entomoda; n. i,Lamk*
8. Lernanthropk, Lemanthropus.
Corps ovale , assez allongé , divisé en
deux parties; un bouclier céphalo-
thoracique, et un abdomen prolongé
en arrière par une large écaille dé-
bordant l'extrémité du tronc ; deux
très-foris crochets verticaux sous le
front; trois paires de très-petits a p-
f>endices crochus et transver^es sous
e thorax proprement dit; une paire
de bras simples , reiitlés, et une se-
conde paii'e bifide et comme bran-
chiale sous l'abdomen; les sacs ovi-
fères longs et cvlindriques.
Une seule espèce , le Lerneanl/iro-
pus Munca, Blainv., compose ce nou-
veau genre formé sur des iniivi lus
trouvés dans un petit Diodon apporté
de Manille.
LES 3i9
Blainville pense que le Lernea Hu'
c//orti5 , Gmel. , loc. cit., p. 3i4.5, et
quelques autres espèces imparfaite-
ment décrites pardivors naturalistes ,
pourront, étant mieux examinées,
rentrer dans les genres ci-dessus men-
tionnés ou bien eu constituer de nou-
veaux, (b.)
* LERNENTOME. zool. Sous-
genre de Lernée. f^. ce mot. (b.)
* LERNÉOCERE. zool. Sous-
genre de Lernée. Z^". ce mot. (b.)
* LERNÉOMYZE. zool. Soiis-
genre de Lernée. /^. ce mot. (b.)
* LERNÉOPENNE. zool. Sous-
genre de Lernée. P^. ce mot. (b.)
* LERNÉOPODE. zool. Sous-
geure de Lernée. /^. ce mot. (b.)
LEROT ou LIRON. mam. Espèce
du genre Loir. 7^. ce mot.
On a appelé Lékot a queue do-
rée un Echimys , et Lérot volant
une espèce de 'Paphien. F", ces mots,
(B.)
LEROUXIE.Zerow.rea. bot.phan.
Le docteur Mérat , dans sa Flore des
environs de Paris , a établi sous ce
nom un genre nouveau pour la Lysi~
machia nernoriim , L. , qui croît dans
les bois un peu humides. Le carac-
tère principal de ce genre consiste
dans la capsule qui s'ouvrirait en
boîte à savonnette , ce qui ferait
rentrer ce prétendu genre parmi
les Anagallis. V. Lysimachie.
(A. R.)
LERQUE. BOT. PHAN. Pour Ler-
chée. V. ce mot. (b.)
LERWÉE. MAM. L'Antilope men-
tionné sous ce nom {A ntilope Lerwia)
par SImw, et vulgairement appelé
Fisch-Tall, est le Kob selon Pallas;
mais Cuvier n'admet pas ce rappro-
chement. V. Antilope du Sénégal.
(B.)
LESAN-EL-A'SFOUR. bot. De-
lile nous apprend que les fruits du
Fraxinus Ornus portent ce nom au
Can e , oîi leur saveur aromatique
les fait rechercher, et où on les vend
$90
LES
dans les boutiques pour être mis
dans divers assaisonnemens. (b.)
* LESBIA. OIS. ( Gmelin.) Syn. de
Bruant Mitilène. V. ce mot. (dr..z.)
LESBIE. Lesbiiis. pois. Du Dic-
tionnaire de Délerville. Pour Lébias.
P^. ce mot. (b.)
LESCHE DE MER ou ASCHÉE.
ANNEL. Nom vulgaire employé par les
pêcheurs de nos côtes pour désigner
une espèce d'Annelide qui leur sert
d'appât. V. Arénicole. (aud.)
LESKEA. BOT. CRYPT. (Mousses.)
Hedwig a créé ce genre sous le nom
6e Leskia changé, sans doute par
eri-eur , en celui de Leskea qui a
prévalu. Ses caractères sont : pé-
ristome double ; l'cNtérieur à seize
dents subulées, infléchies; l'intc-
rieur formé pnr une membrane di-
visée en seize Lmières égales; coiiTe
cucullil'orme. Les nombreuses espè-
ces qui forment ce genre ont le port
des Hypnes, avec lesquels on les a
loiig-temps confondues. Lh plupart
des botanistes l'ont adopté. Néan-
moins, Palisot-Beauvois a refusé dp
le reconnaître et ne voit en lui qu'un
Hypnum. Il est certain qu'il n'eu dif-
fère guère que par les dents du péris-
tome interne, infléchies daqs le Les-
kea, et réfléchies dans V Hypnum,
caractère propre seulement à l'établis-
sement d un sous-genre. On comp-
te près de soixante-dix espèces de
Leskça, dont la.seplièmc partie en-
vuon est propre à la France. Un plus
grand nombre se trouve dans l'Amé-
rique septentrionale ; quelques-unes
seulement croissent dans le Mexique
et le Pérou. On dislingue parmi ces
dernières : i* le Leskea involvens ,
Hedw. , Spec. Musc, p. 25i ; Fée,
Essai sur les Gryptogam. des Ecorc.
exot. officin.,p. i45, tab. 34,fig. 6.;
à tige rampante , capillaire , biplnnée ,
dont les rameaux sont droits, les
feuilles distiques , étalées, ovales , ai-
guës , très-entières, à nervure pellu-
cide, s'elfaçaut avant d'arriver au
sommet; capsule ovale, penchée;
opercule en bec recourbé. Celte Plante
LES
a ie port de Y Hypnum pfoliferum et
de V Hypnum gjatum, avec des pro-
portions beaucoup moindres; ses ra-
meaux ne sont pas bipinnés ; les feuil-
lessont ponctuées. Elle croît fréquem-
ment sur les troncs et les branches
du Cinchona condaminea, près de
Loxa. 'î'*. Leskea densa , Hook. et
Kunth, Syn. fiant. Orb. nov, spec,
p. 1 ; Fée, loc cit. , p. i45, tab. 34,
fig. 1 ; à tiges en touft'es rampantes,
rameuses, à feuilles ovales, imbri-
quées en tous sens, sous-acumiuu-
lées, très-entières, sans nervures, à
capsule oblongue, cylindracéc, droi-
te , munie d'un opercule conique ,
acuminé. Cette Plante croît au Pé-
rou , sur les vieilles écorces des Quin-
quinas, (a. F.)
LESK.L\.. BOT. CRYPT. P'. Leskea.
LESPÉDÈZE. Lespedeza. bot.
PHAN. Genre de la famille des Légu-
mineuses , et de la Diadelphie Décan-
drie , L. , établi par le professeur Ri-
chard ( in Micliaux T'I. Bar. Am. ,
2 , p. 70 ) pour quelques espèces au-
paravant placées parmi les Sainfoins
dont elles diflèrent par les caractères
suivans : le calice est à cinq divisions
profondes , presque égales, linéaires,
lancéolées ou même subulées; la co-
rolle est papilionacée; les élamines
diadelphes; l'ovaire est stlpité , ovo'i-
de, comprimé, ayant un stjle fili-
forme, terminé par un sligmate co-
noide et capitulé. Le fruit est une
gousse très- petite , lenticulaire et mo-
nosperme. Michaux, dans sa Flore
de l'Amérique septentrionale , rap-
porte à ce genre quatre espèces. Leur
tige est sous-frutescente , leurs feuil-
les rarement simples , plus souvent
trifoliée^. Toutes croissent dans les
diverses parties de l'Amérique sep-
tentrionale. Ces espèces sont : 1° Les-
pedeza sessilijlora ou Hedysarum
junceum, Walt.; Medicago virgini-
ca, L., qui croît dans la Virginie et
la Caroline; 2" Lespedeza procum-
bens, M'ichx., tab. Sg; espèce Irès-voi-
sine de XHedysarum violaceum , L. ;
3" Lespedeza capitala , dont les fleurs
forment des capitules sessiles et ter-
LES
minaux; 4" Lespcdeza polystacfiia ,
Michx. , loc. cit. , lab. 4o, ou Iledj-
■saram àir/um , L. f^. Sainfoin.
LESSERÏIE. Lesserfia. bot.
PHAN. Ce genre , delà l'jiinille des Lé-
gumiueuses et do la Diadeipliic Dc-
caudric , L., a été dédié au protecteur
dfe la bolanique à Paris , à l'hono-
rahle Benjamin Uclcsscrt,par DeCan-
dolle {Jatragatugia, |). 3? ) qni lui a
imposé les caractères essentiels sui-
vans : calice divisé jusqu'à la moitié
de sa longueur en cinq découpures;
étendard plane; carène obtuse; dix
étamincs dont une libre et les neuf
autres réunies en un faisceau ; style
velu dans la partie anlérieuro et
près du sommet, nu dans la partie
postérieure, et surmonté d'un stig-
mate capilé; légume scaiieux, in-
débiscent, comprimé ou renflé, plus
petit vers le sommet. Ce génie ne se
composait daiis l'origine que de deux;
espèces placées par Linné dans les
Colutea. K. Brown, en l'admettant
dans la seconde édiliou de Vllortus
ICewensis , y réunit, sous le no >) de
L. diffusa , le Galega dubia de Jac-
quin {le. rar. , 3, t. 576). Le Frodro-
mus Syst. Veget. , dont le deuxième
volume vient de paraître , contient la
description de dix -sept espèces de
Lesserties dont sept seulement sont
rapportées avec certitude à ce genre;
les dix autres étant , pour la plupart ,
des Plantes décrites cemme des Colu-
tea par Thunberg.
Les Lesserties sont des Plantes her-
bacées ou rarement sous-frutescenles,
toutes indigènes du cap de Bonne-
Espérance. Leurs feuilles sont pen-
nées avec impaire. Leurs fleuis sont
purpurines , portées sur des pédon-
cules axillaires , et disposées en grap-
pes penchées. Parmi les espèces bien
déterminées , nous citerons les Les-
sertia annua el Lessertia pcreiinans ,
qui sont les types du genre , Les-
sertia falcifurmis , dont le professeur
De CindoUe (Mémoires sur les Lé-
gumineuses, vi, t. 46) a publié tout
récemment la description et la figure.
(G..N.)
LES 321
• LESSONIE. Lessonia. bot.
CRYPT. {Hydrojihytes.) Genre très-
remarquable de cette belle famille
des Lifminaiiées, dont nous avons
proposé la formation, p. iqi du pré-
sent volume de ce Dictionnaire, et
di." la première section que particula-
risent des tiges fort distmctes, qui se
ramifient dans les Lcssonies. Les ra-
cines sont puissantes, rameuses, s'ac-
crochent sur les rochers par les fen-
tes de ceux-ci, y deviennent sou-
vent dures , très - grosses , en amas
considérables qui , lejelés à la côte
avec les tiges, quand le Végétal a
cesse de vivre , y ibrment de grands
amas d'un détritus mollasse et tin-
feux. Ces tiges, dont la base doit
être conopaiéc à un véritable tronc ,
peuvent acquérir des dimensions
énormes. Nous en avons exarniné qui,
semblables à d'assez foi tes branches
d'Arbres, n'avaient pas moins que
deux à trois pouces de diamètre, ou la
grosseur du bras ; leursubstance dure
el flexible , mais cependantrésistante ,
élaitrecouvei te d'une écoi ce rugueuse
et bosselée, présentant des nœuds d'oii
les vieilles branches étaient tombées,
d'un brun foncé quand on les imbi-
bait, et pouvant alors se couper avec
un instrument tranchant , mais deve-
nantd'une extrême dureté par la des-
siccation, d'une teinte d'ardoise noi-
râtre et en tout semblable à de la cor-
ne. Le retrait y était considérable, et
des coupes transveisales que nous en
avions laites, dont le dianièti'e n'était
pas moindre que deux pouces, se rédui-
saient à un. Sur ces coupes ou tran-
ches que nous conservons précleuse-
mentdans notre herbier, on distingue
plus que dans tout autre Hydrophyle
des couches conccnti iques en tout
semblables à celles du bois des Di-
cotylédones les mieux caiactérisées,
et au centre un canal médullaire plus
foncé et plus mou. A l'extrémité de
ces tiges , comme d'une cime d'Ar-
bre, partent des rameaux souvent
fort entrelacés, plus ou moins com-
primés dans les espèces qui nous sont
connues , rugueux à leur surface cor-
tlciformc etconst immenldichotomes.
0 2 2 LES
Cette disjposition dichotomique ] re-
vient de la manière dont se dévelop-
pent les frondes par lesquelles ces ra-
meaux sont termines. Ces frondes
sont un peu moins épaisses que celles
des Laminai iées de la seconde sec-
tion; allongées dans leur jeunesse,
elles finissent par se fisser pour se
divibcren dtux feuillesquià leur tour
se doivent diviser encore ; mais cette
division ne s'opère point par l'extré-
mité de la lame , comme la chose ar-
rive poia" les L miinaires proprement
dites. Elle a lieu premièrement à
l'insertion même de la fronde sur la
ramule qui la supporte el.qu'on peut
considérer comme un pétiole. Elle y
commence d abord comme par un
trou ou déchiruie mitoyenne qui se
pioiongc ensuite longitudinalement ,
de sorte que, parvenue à l'extrémité,
elle {'orme deux lames distinctes de
ce qui d'abord n'en était qu'une seu-
le. Le inême phénomène a lieu dans
les Macrocvsles : mais ici les frondes
ou Ccuilles ierminalesne se fissent pas
intérieurement seulement en deux ,
mais en trois , quatre et même -jus-
qu'en six grandes divisions. La fructi-
fication de ces Plantes consiste , com-
me dans le reste des Laminariées , en
des groupes ou propagules granifor-
mes, compactes et disperses dans l'é-
tendue des lames et qui fini.-sent par
lei.r donner une certaine rudesse au
tact. Avant le développement de ces
groupes , la lame est lisse , brunâtre
et plus ou moins mince et transpa-
rente. Elle devient ensuite épaisse et
opaque. LesLessonies sont dans toute
l'étendue du mot des Arbres marins
q ui paraissent acquérir de grandes di-
mensions. Nous en posséc'ons trois es-
pèces dont aucun auteur n'avait en-
core parlé ; ces espèces sont :
Lessunia fuscescciis , N., à lige ai'-
borescente, inférieureuienl siinplc,
se divisantàson extrémitéen rameaux
nombreux, cylindriques , qui à leur
tour se fourchent eu raniulcs entrela-
cées , fort comprimées, noirâtres,
supportant des frondes linéane.'; ou
ovales-allongées , acuminées inférieu-
rcment et supérieuremcu! j a bords
LES
légèrement ou fort obscurément den-
té.> quand ces bords ne sont pas d'une
intégrité parfaite. Cette espèce nous
fut d'abord communiquée par Lesson
qui l'avait rccuedlie à la Conception
du Chili et par Durville qui l'a rap-
portée des îles iMalouines , oli elle
croît en grande quantité à quelque
distance du rivage. Elle sera figurée
dans la relation du voyage de la Co-
quille.
Lessoiiiniiigrescens, N., à tige divi-
sée, produisantdans louteson étendue
des rameaux al ternes qui se divisant à
leur tour en ramules fourchées par la
t'ivision des lames , forment le long
du Végétal des paqu.ets de frondes ou
ieuiiles linéaiies longues d'un pied à
dix-huit pouces , larges dun pouce
au plus 5 très-entières, plus consis-
tantes que dans la précédente, et
d'une couleur noirâtre qui devient
très-foncée par la dessiccation. Elle
est originaire du capHorn , et nous fut
commumquée en i824 par notre coî-
laboraleur Lamouroux et par Chau-
vin , zélé botaniste de Caen , qui la
nommait Laminavia ramusissima.
Lesson ia quercifolia ,^. Nous n'en
connaissons que les derniers rameaux
qui, moins comprimés que dans les
espèces piécédenles, et couverts d'u-
ne sorte de villosilé due peut-être à
la présence de quelque Céramiaire
ou d'un petit Polypier flexible n'en
sont pas moins (lichotomes. Les lames
ou fi ondes qui s'y implantent sont
oblongues, irrégulièrement dentées
sur les bords tie manière à présenter
obscurément la figure d'une feuille
de Chêne qui sciait étioite par rap-
port à sa longueur. Sa surface devient
plus rugueuse que celle des espèces
précédentes, les gongyles y étant
beaucoup plus gros et égalant en vo-
lume des grains de moutarde. Elle
nous fut communiquée anci'^nnemenl
par Lesueur qui la r;:pporta de son
voV'ige aux Tei res xVusirales. Nous la
croyons de la Nouvelle-Hollande ; du
moins Chauvin nous en a-t-il en
1826 communique un échantillon
donné comme venant de ce pays.
(13.)
LES
LESTÈVE. Lesteva. lys. Génie
de l'ordre des Coléoptères, section
des Pentamcres, famille des Braclic-
Ijtres, tribu des Aplalis (Fani.,iNat.
du Règn. Aniin. de Lalr.), c'iahli par
Lalreillc, el presque eu même temps
par Gravcnlioist qui lui a douné le
nom à'ylutophaf^us , el ayant pour
caractères • antennes insérées devaut
les yeux et sous un rebord, presque
de la même grosseur, avec la plupart
des articles en cône renversé, et le
dernier presque cylindrique; palpes
liliforme.s. Ces Insectes se distinguent
des Aloéchares par l'insertion des
antennes qui, dans ces derniers ,
n'est pas lecou verte par un rebord
de Id tète. Dans les Protéines les an-
tennes vont en grossissant vers l'ex-
trémité ainsi que dans les Omaiies
et les Oxytèles.
Les antennes des Lsslèves sontln-
séiécs devant les yeux sous nn re-
bord de la lêle; elles sont presque
hiiformes , composées de onze articles
dont le dernier est presque cylindri-
que ; tous ces articles sont presque
<|ela même grosseur. Les palpes sont
nliformes ; les maxillaires sont de
quatre articles ; le troisième un peu
plus gros que les autres, le dernier
beaucoup plus grêle, allongé, plus
long que les trois autres réunis ; les
Labiaux de trois articles; la tète est
libie, entièrement séparée du corse-
let ; le corps est déprimé , avec le cor-
selet allonge, piesque en cœur, tron-
qué el rétréci postérieurement. Les
étytres recouvrent ordinairement la
plus grande partie de l'abdomen et
les ailes; les tarses ont leurs articles
allongés , et le dernier beaucoup plus
court que les précédens réunis. Les
Lestcves se trouvent sur les fleurs et
sur les Arbres ; quelques-unes fré-
quentent particidièrement les fleurs
de l'Epine blanche [CratiSgus oxya-
cantha). On en connaît une dou-
zaine d'e.-pèces , toutes européennes
et de petite taille. Leurs métamor-
phoses nous sont inconnues.
J^a Lestève alpine, Lesteva alpl-
na , Latr. [Gêner. Cnjst. et Ins. T. i,
p. 297, n° 2); S.'ap/iilinus alpinus
LES 3a 5
(Frtbr., Oliv. , Entom. ï. m, Sfa-
phyl.,p. 7,2, n°45,pl. 6, fig. 55);
Antophagns alpinus, Graven. (Co-
léopt. Micr., p. 188, n. 2). Cette
espèce est longue de deux lignes
el ^.\cnnc ; la lète est noire , avec
les antennes brunes et lisses à leur
base, la bouche est un peu testacée;
le front est très - enfoncé ; le corse-
let est brun , ponctué , nn peu bor-
dé ; les élytres sont d'un lestacé pâle ,
luisan t ; le dessous d u corps est noir •
les pâtes sont d'un t;\stacé pàïe. Cet
Insecte se tiouve en Laponie, ainsi
que dans les hautes monlagues de
l'Allemagne et de la Uussie. (g.)
LESTl BOUDOLSE . Lestihudesia .
BOT. PiiAN. Genre établi parDu Pclit-
Thouars (Want. desîles Auslr., 1, p.
55 , tab. 16) dans la famille des Ama •
ranthacécs, et adopté par R. Brown
[Pivdr. Hoi: Isov.-Iloll. 1 , p. 4i5),
avec les caractères suivans : calice à
cinq divisions profondes; étamiuos
au nombre de cinq , réunies par leur
base et monadelphes ; anthères à
dciix loges; ovaire linilocu'aire, po-
lysperme; style court ou nul; stig-
m.-.tes fdiforuies , recourbés, au nom-
bre de trois à quatre ; capsule polys-
perme s'ouvrant transversalement en
boîte à savonnette. Ce genre est très-
voisin des Cclosia dont il ne diffère
guère que par ses trois à quatre stig-
mates tilifoimes, tandis que le stig-
mate est simple ou seulement bilobé
dans les vraies Célosies. Du Petit-
Tiiouars en a fait connaître une seule
espèce qu'il nomme Lest'ibudcsia spi-
caîa. Elle est originaire de Madagas-
car. Rob. Brown en a décrit une se-
conde espèce qu'il nomme Lestihude-
sia a/borescens , parce que sa tige est
frutescente et volubile. iillc croît à la
Nouvclic-Hollande. Le même auteur
dit qu'on doit réunir au même genre
les l.'elosia pianiculata, virgatacitri-
LESTIBUDÉE. Lestibudœa. bot.
PHAX. Necker appelait ainsi un genre
nouveau qu'il formait avec le Calen-
dula gramiiiifolia; mais ce genre n'a
pas été adopté. (a. r.)
oi4 LET
LESTITIS, BOT. m AN. Syn. d'A-
lislolocheClématilc. («•)
LESTRIS. OIS. (Illiger.) S^/ii. de
Labe ou Stercoiane. (B-)
LET-CHI ou LIT-CHI. bot. iu'ak.
Fiuit délicieux d'uue espèce dEu-
phoria , Irèi-cullivëe maintenant à
Mascareigne et à rilc-O.c- France.
(e.)
LÉÏHIFÈRE. KEPT. OPH. Sous-
division établie par Blainville , dans
le genre Yipcre , à laquelle appar-
tient l'Haïe , dont le venin , dit-on ,
lait mouiir dans le sonimeii. (b.)
LÈTHRE. Lethrus. iNS. Genre de
l'oidie de-^ Coléoptères, section des
Pentanières, famille des Lamellicor-
nes, tribu dos Scarabéldes , division
des Avénicoles (Lalr., Fam. INat. du
Règne Anim.), établi par Scopoli et
adopté par Fabricius et tous les en-
tomologisle5 avec ces caractères : pal-
pes labiaux terminés par un article
de la longuei\r au moins des précé-
dens; mandibules cornées, fortes,
avancées et arquées autour du labre
qui est aussi saillant; antennes de
onze articles, le neuvième étant en
forme d'entonnoir et enveloppant les
deux derniers; tête prolongée en ar-
rière ; abdomen fort court. Ces In-
sectes ont de grands rapports avec
les Géotrupes'ou les Scaiabés de
Fabricius ; mais ils en diffèrent par
la massue des antennes , qui dans ces
dei-niers est formée d'articles libres
et en feuillets. Les Lèthres ont le
corps arrondi et convexe ; les mâles
ontles mandibules plus grandes, avec
une branche ou une forte dent au
lôtc extérieur. Leurs éiylres sont
voûtées et inclinées autour de l'abdo-
men ,et les pales postérieures reculées
en arrière. Ces Coléoptères volent le
.soir après le coucher du soleil ; ils
contrefont les morts quand on les
prend, au-rapport de Fischer (Ann.
des Scicnc. Natur. , t. î, p. 221). Le
Lèthre Céphalote est un Insecte tiès-
nuisible aux endroits cultivés , parce
qu'il cherche de préférence les bour-
geons et les feuilles à peine appareu-
LET
Les , et les coupe net avec les pinces
tranchantes de ses mandibules. Ea
Hongrie, où il fait beaucoup de mal
aux vignes, ou l'appelle Schneider ,
c'est-à-dire Tailleur. Il grimpe très-
bien , et après avoir coupé les bour-
geons de la Plante, il revient sur ses
pas en marchant à reculons , et ein-
porte son butin dans le trou qu'il
habite. Chaque trou est creusé dans
la tei re , il est occupé par un couple ;
mais à l'époque des amours , il arrive
souvent qu'un mâle étranger vient
troubler la tranquillité du ménage et
cherche à s'introduire dans l'habi-
tation ; alors il se livre un combat
acharné entre le mâle propriëtaiie et
l'usurpateur. L» femelle ne reste pas
inactive; elle bouche l'ouverture du
trou , soutient son compagnon , et le
poussant sans cesse par le dernère ,
e'ie entretient l'animosité du com-
bat; l'action ne cesse qu'après la
mort ou la fuite de l'agresseur. Fis-
cher (/oc cit.) décrit quatre espèces
de ce genre, toutes propres à la Rus-
sie ; celle qui est la plus commune et
la seule connue avant lui est :
Le LÈTIIRE CÉPHALOTE, L. Ce-
phalotes , Fabr., Lalr., Oliv. (Col. 1,
2, 1, 1), Fischer (Entomogr. de la
Russie, T. i, p. io5, tab. lô , fig.
1). Long de huit à neuf lignes , large
de cinq à six , tout noir avec le tho-
rax et les élytres lisses. Il se trouve
dans les champs arides de la Tarta-
ric , de la Hongrie et de la Russie;
en Sibérie près du Yolga , et près
de Charkow. H vit dans les fumiers
secs , et autour des racines , des Plan-
tes vivaces et des sous-Arbrisseaux.
Lîî Lethrus œneus de Fabricius ap-
partient au genre Lainpiime. F', ce
mot. (0-)
LETTSOMIE. Lettsomia. bot.
PHAN. Genre de la famille des Con-
volvulacées et de la Pentandrie Mo-
nogynie , L. , établi par Roxburghet
adopté par Wallich dans le second
vohune de la Flora hidica de Carey
oii il en a décrit un grand nombre
d'espèces nouvelles. Voici coinment
il le caractérise : calice penlasépale ;
LEU
corolle campanulcc ou infundibuli-
formc; ovaire à deux loges; stigmate
bilobé; fruit sec ou cli.irnu , à deux
loges, chacuue contenant une ou
deux graines dont l'embryon est dres-
sé , recourbé , et Jes col\lédons cbif-
fonnés. Ce génie se compose de IMmm-
tes herb:icées, vivaccs, lactescentes,
s'étendant beaucoup, et munies de
feuilles simples et de fleurs axillaires.
Dans la Flora Inclica citée précé-
demment, le docteur Waliich a dé-
crit, avec un soin minutieux, douze
espèces de ce genre qu'il range en
deux sections , suivant qu'elles ont la
corolle campanulée ou infundibuli-
forme. Parmi ces espèces, plusieurs
sont nouvelles; les autres avaient
déjà été décrites sous les noms de
Convohulus ouà' Ipomœa } telles sont :
\° Lellsomia neruosa ou Convohulus
nervosus , Burm. , Flor. Ind. ; 2° Le//-
sornia setosa ou Ipom. strigosa ,Roth;
5' Lcttsornia pomacea ou Ipom. zey-
lanica , Gaertn.
Il existe encore un autre genre
Letlsomia , proposé par Ruiz et Pa-
von dans leur Flore du Chili et du
Pérou , fort différent de celui de Rox-
burgh , mais qui n'a pas été adopté.
(A. R.)
LEUCADE. Leucas. bot. phan.
Genre de la famille des Labiées et de
la Didynamie Gymnospermie , L. ,
indiqué par Burmann ( Thesaur.
Zeyl. , p. i4o) et établi par R. Brown
{Frodr. Flor. Nov.-Holl. , p. 5o4)
avec les caractères suivans : calice tu-
buleux à dix stries , terminé par huit
à dix dents quelquefois inégales ; co-
rolle dont le casque ou la lèvre supé-
rieure est concave , entière , barbue ;
la lèvre inférieure à trois petits seg-
mens, celui du milieu plus grand;
anthères didymes , nues , à lobes
écartés ; stigmate bilabié , la branche
supérieure ti'ès-courle. Linné réunis-
sait ce genre avec les Phlomis , dont
il présente , entre autres caractères ,
celui qui est tiré de la structure du
stigmate. Mais comme il en diffère
par le calice et la corolle, et que d'un
autre côté il a quelques rapports avec
le genre Lconurus , le professeur l)es-
LEU ?>25
fontaines (Mém. du Muséum , T. xi '
p. 1) l'a adopté et en a publié la mo-
nographie, lî. Brown a indiqué com-
me type 11! Phlomis Zeylaiiica , L. ,
et lui a adjoint plusieurs autres espè-
ces des contrées équaloriales déentes
par Svvariz, Yalh , Retz et Willdc-
now. Il a , en outre, fait connaître
vn\e espèce de la Nouvelle-Hollande,
sous le nom de F. Jlaccida. Sept nou-
vel les espèces indigènes des Indes-
Oi icntales ont été décrites avec soin
et figurées par Desfontaines qui les a
nommées : 1° Leucas lieliaiiiliemifo-
lia, 2° F: tcrnifolia , 5" F. lamiifo-
lia ,^'^ F. lanceœfolia , 5" i. marru-
bioides , 6° F. procumbens , 7" et //.
capilata. (g..n.)
LEUCADENDRON. bot. phan. Ce
genre , de la famille des Protéacées ,
avait été réuni aux Protea par Linné.
Adanson lui av,ait donné le nom de
i'onocarpos. Salisbury , dans son
Paradisi/s Foiidiiie?isis , en a public
plusieurs espèces qu'il a distribuées
dans les genres Protea , Eiirjsper-
mujii et Chasme. Enfin R. Brown,
examinant de nouveau la famille des
Protéacées {Trans. Fi/in.,vo\. 10, p.
5oj, a 1 établi le genre Feucadciidroii
qu'il a caractérisé ainsi : fleurs réu-
nies en tête , dioïque^ par l'avorte-
ment ou l'imperfection des organes
sexuels. Ses fleurs femelles possèdent
un stigmate oblique, en massue,
émarginé, hispidule. Le fi uit est une
noix ou samarc monosperme , ren-
fermée dans les écailles du strobile
formé par les fleurs. Ce genre se
compose d'environ quarante espèces,
qui diffèrent principalcjnent des Pro-
tea, auxquels on les rapportait autre-
fois, par leurs fleurs dioïques. La
séparation des sexes soupçonnée par
Linné dans son Protea parviflora avait
été observée très-positivement par
Lamarck dans le Protea pinifolia
qui est devenu le type du genre ^îu-
lax , voisin du Feucadendron. R.
Brown et d'autres savMus botanistes
anglais ont confirmé cette structure
par l'examen d'un grand nombre de
Plantes vivantes. Tous les Leuca-
3a6
LEO
dendrons sont indigènes de l'Afrique
australe, et surtout des environs du
cap de Eonne-Espérance. Ce sont des
Arbrisseaux, rarement des Arbres,
souvent couverts d'nn duvet soyeux.
J^eurs feuilles sont très - entières.
J-ieurs fleurs sont disposées en capi-
tules terminaux et solitaires , enve-
loppées, le plus souvent, pat des
bractées imbriquées ou des feuilles
verticillées et colorées. (g..n.)
LEUCiERIA. BOT. PHAN. (De
Caudolle. ) Pour Leucheria. V- ce
mot. (B.)
LEUCANTHÈME. Leucanthemum.
BOT. PHAN. Ce nom , qui paraît avoir
désigné cliez les anciens la Camomil-
le romaine , a été donné par Tourne-
fort à un genre de Composées que
Linné réunit à son Chrjsanlhemum.
F~. ce mot. (g..n.)
LEUCAS. BOT. PHAN. V. Lexjca-
DE. Ce nom avait aussi été donné au
Dry as vctopetata, V. Dryade , et par
Gésalpin au Lamium. (b.)
* LEDCATHON. bot. phan. L'un
des noms de l'OEnantlie dans Dios-
coride. (b.)
* LEUCEORUM. bot. phan. (Pli-
ne.) ]Mèrae chose que Dorypétron. K.
ce mot. (b.)
* LEUCHEUIE. Leucheria. bot.
PHAN. Ce genre, de la famille des Sy-
nanthérées , a été établi par Lagas-
ca , dans sa dissertation sur les Cliœ-
nantophores, publiée en 181 1. En le
plaçant auprès du Chaptalia et du
Clarionea, parmi les Labiatiflores qui
correspondent à celle tribu, le pro-
fesseur De CandoUe (Ann. du Mu-
séum, T. XIX, 1812) a présenté ce
genre sous une dénomination légè-
rement modifiée ; il l'a nommé Leu-
cœria. Yoici les caractèies qui peu-
vent être déduits de la description
fournie par Lagasea ; involucre pres-
que bémisphéiique, dont les écailles
sont probablement disposées sur un
seul rang; réceptacle pl;ine, ponctué,
portant près de ses bords une rarrgée
LEU
circulaire de petites écailles (squam-
muies) analogues à celles de l'invo-
lucre, et qui sépa;entles (leurs mar-
ginales des autres fleurs; calathide
sans rayons , composée de fleurons
hermaphrodites, nombreux , dont les
corolles oflient deux lèvres, l'inté-
rieure bipartite et roulée eu spirale j
akènes non piolongés en col, sur-
montés d'une aigrette légèrement plu-'
meuse. Dans l'exposition des caractè-
res que Iburrit le réceptacle , nous
nous sommes conformés au sentiment
de Cassini; car l^agasca considère les
petites écailles de cet organe comme
les écailles intérieures de l'involucre.
L'auteur de ce genre n'a pas décrit
les espèces qui le composent ; il a in-
diqué seulement ses aflinités avec les
genres Perezia et Laslorrhiza , ce qui
revient au même que celles assignées
par De Candolle. Les Leucheries sont
des Plantes herbacées , ordinairement
cotonneuses, blanchâtres , à feuilles
alternes, sessiles, pinnatifides , à ca-
lathides terminales, souvent dispo-
sées en corymbes , composées de
fleurs purpurines ou jaunâtres. Elles
habitent l'Amérique méridionale.
(O..N.)
* LEUCICHTE. POIS. Espèce de
Saumou du sous - genre Corégone.
(B.)
* LEUGISCUS. POIS. r. Able.
LEUCIÏE. MIN. Syn. d'Amphi-
gène. p". ce mot. (g. del.)
LEUCOCHRYSOS. min. La Gem-
me ainsi nommée par Pline et dont
il distinguait deux espèces, celle à
veine blanche et l'enfumée , peut être
indifl'éremment un Quartz hyalin ,
quelque Topaze ou une Chrysoli-
ihe , etc. (B.j
LEUCODON. BOT. crypt. ( Glous-
ses.) Un péristome simple, externe ,
membraneux, à seize dents fendues
en deux; une coiffe cuculliforme dis-
tinguent ce genre voisin des Ptercgj-
naiiclrum et lies Neckera. Dix espèces,
dont la plupart sont exotiques, le
composent : elle.-? sont rameuses, à
rameaux cylindriques qui se courbcn
LEU
par la sdcheressc ; les folioles du pc-
vichèse sont longues et engaîriiintes;
la capsule est tlroile, pedicellcc; le pe-
ristome est remarquable par sesfleuts
blanchâtres , caractère qui lui a valu
le nom de Leucodon. Elles croissent
sur les Arbres. Bridtl a adopte ce
genre fonde par Schwœgriclien. Pnr-
mi les espèces françaises, on distin-
gue le Leucodon de Ramond , Leu-
cudoii Rarnundi , Pter'igynaîidrum
Ramondi , U. G. , Flor. Fr.mç. ; à tige
droite, divisée en rameaux cylindri-
ques, grêles; à feuilles ovales-lan-
céolées, striées; à pédicelles très-
courts ; à capsule ovale. On la trouve
dans les Pyrénées , sur les troues
d'Arbres, oii elle a été découverte par
Ramond. Cette Plante a quelque rap-
port avec l'espèce suivante dont elle
aiffère cepenilant pnr sa tige non
rampante , divisée à sa base en la-
meaux ; par ses feuilles très-entières ,
un peu tournées d'un seul côté ;
par ses pédicelles très-courts, et par
son péristome ; à denticulalions té-
nues, ovales, très-entières, striées.
Le Leucodon queue d'Ecureuil , L.
Sciuroides , Schwœgr., décrit dans la
Flore Française , sous le nom de Di-
cranurtf Sciuroides , très -commun
dans toute la France. Sa lige est ram-
pante et rameuse ; ses rameaux sont
l'asligiés , ascendans et arqués ; les
feuilles sont imbi-iquées , ovales,
acuminées; la capsule est oblpngue
et ovale. Cette Mousse , si commune ,
a été pour les botanistes un tel sujet
de controverse que la synonymie en
est encore vacillante. Palisot-Beauvois
en a fait un Cccalyphum; Ehrhart ,
Smith , Swartz , De Candolle , un
Dicranum ; c'est un J'issidcns sui-
vant Hedwig ; un Fascina d'après
l'opinion de Schrank ; un Pterigj-
naiidrum pour Bridel, qui, depuis, a
changé d'opinion; un Pteruguniii/n
{)our Turner; un Trichostomiim pour
'alisot-Boauvois ; enfin, celte Mous-
se était un Hjpniim pour Linné.
'\. F.)
* LEDCODRABA. r.oT. i-iian. (De
Candolle.) Sous-genre de Drave. F^.
ce mot. (b.)
LEU 32 7
LEUCOGRAPHIS. jîot. piian. La
Plante ainsi nommée par Pline, peut
être le C\irduiis Ijciicogniphus , L.,
qui est un Circiitrn. Selon d'autres ,
mais sans fondement, c'était un So-
tidago. (b.)
LEUCOJON ou PERCE -NEIGE.
Leucoium. bot. piian. Ce nom , fort
ancien dans la langue de la botani-
que, a été employé par Théophraste
et par Dioscoride. Le premier nom-
mait Leucoium la Plante bulbeuse à
laquelle les botanistes modernes ont
conservé le même nom générique.
Dioscoride, au contraire, appelait
ainsi certaines espèces de Crucifères
qui toutes appartiennent au genre
Cheirantkus. iNous ne nous occupe-
rons dans cet article que du genre
Leucoium des modernes. Ce genre
appartient à la famille des Narcissées
et à rilexandrie Monogynie, L. Ses
fleurs, ainsi que l'indique son nom ,
sont blanches , pédonculées , réimies
plusieurs ensemble dans une spathc
inonopliylle et terminale. Le calice
est adhérent par sa base avec l'ovaire
infère. Son limbe est comme campa-
nule, à six divisions très-profondes ,
ovales , oblongues , un piu épaissies
et verdàtres à leur extrémité supérieu-
re; trois de ces divisions sont un peu
plus courtes que les trois autres. Les
étamines , au nombre de six , sont
dressées et incluses , insérées sur une
sorte de bourrelet ou de disque épi-
gyne garnissant le sommet de l'ovai-
)e; les anthères sont inirorses et à
deux loges. L'ovaire est ovoïde infère ,
à trois loges contenant chacune un
assez grand nombre d'ovules atta-
chés à l'angle interne et disposés sur
deux rangées. Le style est de la lon-
gueur des étamines , quelquefois un
peu renflé eu massue , terminé par
vm stigmate extrêmement petit et en-
tier. Le fruit est une capsule globu-
leuse à trois loges et à trois valves.
Les espèces de ce genre croissent,
en général, dans les montagnes, et
fleurissent souvent lorsque la terre
est encore couverte de neige. De -là
les noms de Tiivéole et de Perce-Nel-
3i8 LED
ge , sous lesquels ou les de'signe assez
communément. Ce sont de petites
Plantes à bulbe ovoïde, à feuilles li-
néaires et à hampe généralement com-
primée et ensiforme. Les deux sui-
vantes sont souvent cultivées dans les
jardins.
Leucoion du printemps , Leu-
coiuni veriium , L. Celle petite espèce,
qui est indigène d'Europe, a ses feuil-
les linéaires, très-étroites; sa hampe,
haute de cinq à six pouces , terminée
par une sprithe membraneuse, mo-
nophyl!e, d'où sortent une ou deux
fleurs blanches, variées de vert.
Leucoton d'été, £. œst'wum , L.
Beaucoup plus grande que la précé-
dente dans toutes ses parties, ceile es-
1 pied a un pu
tiou , est comprimée et ensiforme.
Ses fleurs , plus grandes , aj'ant cha-
que division marquée d'une tache
verte, sont pédonculées et sortent au
nombre de quatre à buit d'une spathe
nionopétale et terminale. Ces (!eux
espèces se cultivent en pleine terre.
(A.R.J
*LEUCOL/ENA. eot.phan. Sous
ce nom, R. Brown {Gêner. Rematis
on the But. of Terra Australis , p. 25)
a indiqué un nouveau genre qui ap-
partient à la famille des Ombellifè-
res , mais dont il n'a point donné les
caractères. Il a seulement parlé des
diversités d'inflorescences queprésen-
tent les espèces , quoique d'ailleurs el-
les soient Irès-rapi^rochées parle port ,
et les parties esseulielles de la fructi-
fication. Le nombre des rayons de
leurs ombelles, celui des fleurs qui
comprend les rayons , sont très-varia-
bles, puisque certaines espèces ont
une ombelle composée de plusieurs
rayons , tandis que chez d'autres
elle n'en a que trois, deux et même
lin seul. Ce singulier genre pourrait ,
selon Sprengel , être rapporté au
ïrachymène de iludge. /^. ce mot.
(G..N.)
* LEUCOLITHE. min. 7^. Dipy-
RE.
LEU
* LEUCOMÉRIDE. Leucomeris.
bot. phan. Genre de la famille des
Sjnanthérées , tribu des Carduacées,
et de la Sy^ngénésie égale, L., récem-
ment établi par D. Don {Prudrorn.
Tloiœ Nepalensis , p. i6y ) qui l'a
ainsi caractérisé : luvolucre oblong ,
cylindracé, formé de plusieurs fo-
lioles coriaces , appliquées et imbri-
Î [tuées ; réceptacle petit et marqué de
bsseltes ; calatbide composée de qua-
tre fleurons hermaphrodites , dont le
tube est très-long, fibforme , le lim-
be à cinq divisions réfléchies; anthè-
res blanches , à moitié saillantes hors
du tube de la corolle , munies de
deux longues soies à la base ; stigma-
te saillant, bifide j akènes cylindra-
cés , entièrement velus, surmontés
d'une aigrette très-longue , composée
de poils légèrement plumeux. L'au-
teur de ce genre n'a point indiqué ses
affinités immédiates, et l'a seulement
placé entre les g'^nres Liatris et Eu—
patorium. Il ne se compose que d'une
seule espèce qui a reçu le nom de
Leucomeris speclabilis , et qui a été
trouvée dans le Na'paul et le Siiina-
gur par Wallich. C'est un Arbris-
seau dressé, à rameaux anguleux,
couvert d'un duvet blanchaUe. Ses
feuilles sont .allernes , eliiptiques-
oblongues, aiguës, entières, coriaces,
atténuées à la base , vertes en dessus,
et couvertes en dessous d'un duvet
blanchâtre. Les fleurs sont pédoncu-
lées et disposées eu corymbes termi-
naux. (G..N.)
*LEUCOMYCES. bot. crypt.
{Champignons.) Battara a donné ce
nom à des Champignons du genre
Agaric remarquables par leur blan-
cheur. On les a rapportés aux Aga—
ricus asper et rubescens {Leucomyces
gemmatus); A. pohaceus {L. super-
nefuscus), A. ouoideus{L. pectinatns),
A. phafoides {L. specios/ur). On ne
sait point exactement quels sont les
heuconiyces reniformis et pectinatus
aller. (a. F.)
LEUGONARCISSUS. bot. phan
(C. Bauhin.) Syai. à' Aiithericum sero
tinum , L. (b.)
LEU
* LEUCONOTIS. BOT.PHAN. Gen-
re de la famille des Apocynées de
R. Brown , et de la Tctrandrie Mono-
gynie , L., établi par le docteur Jack
{Transact. of t/te Liiin. Suciet., vol.
i4, p. i2i)quira ainsi caractérisé :
calicf; infère, à quatre divisions pro-
fondes ; corolle doQt le tube est plus
étroit supérieurement , et le limbe
à quatre seginens; quatre élamines
incluses , alternes avec les segmens
de la corolle; ovaire simple, à deux
loges dispermes; style unique court;
stigmate conique au sommet et en
forme d'anneau à la base ; baie ren-
fermant une à trois graines sans albu-
men, et munie d'un embryon renver-
sé. Ce genre semble à l'auteur tenir
le milieu entre le Cerbera et le Caris-
sa. Il ne renferme qu'une seule Plan-
te , JLe/iconoùs anceps , qui croît à
Sumatra. C'est un Arbrisseau lactes-
cent, à feuilles opposées, sans stipu-
les , à fleurs disposées en corymbes
dichotoraes et axillaires. (g..n.)
• LEUCONYMPH^A. bot. phan.
Boerhaave ( Horl. Lugd. Bot. , 36 i )
nommait ainsi le genre Nymp/iœa tel
qu'il a été limité par JNecker, Richard
et De CandoUe. /^. ce mot. (g..n.)
LEUCOPHRE. Leucuplua. inf.
Genre fort naturel et parfaitement ca-
ractérisé de l'ordre des Trichodés,
dans la classe des Microscopiques ,
institué par JMiillerquiluidonna pour
caractères : cor[)S transparent, garni
de cils de toutes parts, c'est-à-dire
comme velu , et hérissé sur toute la
superficie de poils courts , soyeux , ce
qui les distingue de nos Péritriques
qui n'en ont que tout autour, des véri-
tables Trichodés qui n'en présentent
qu'un faisceau, et des ÎMystaco.delles
qui les oui distribues en deux séries.
Lamarck n'a pas distingué ces Ani-
maux et les a confondus avec le gen-
re formé par Miiller sous le nom de
Trichode. J^. ce mot. Ce sont pour la
plupart des êtres invisibles à l'œil dé-
sarmé, et qui pour la forme ont des
analogues dans l'ordre des Gymno-
dés dont ils diâêrent cependant beau-
LEU .îSig
coup par les cils ou poils dont ils
sont couverts. La plupart sont ma-
rins; peu vivent dans les infusions.
JNous en connaissons près d'une tren-
taine d'espèces distribuées en cinq
sections ou sous-genres.
t ENCHÉL,iDrENS. En forme de
poire. LiCS espèces de cette section
sont les Leucophra acuta , Miill. ,
Inf.,p. i3i, pi. ga, f. i i-i j ; Encycl.,
Yers ill. , pi. 1 1 , f. 5-5 , etc.; Leuco-
p/ira acuta, Miill., pi. aa , 1. 8-9;
Encycl., pi. 11 , fig. 1, a. De l'eau de
mer fraîche ou corrompue.
tf VoLVociENS. Corps obrond.
Les Trichoda ho/rida, Miill., pi. 24,
f. 5; Encycl., pi. la, f. 36, qu'on
trouve dans l'eau des Moules man-
geables; T. vcslciilifera, MiUl. , pi.
aa , f. a-5 ; Encycl. , pi. 10, f. 33-a4;
Joblot, Micr. , pi. 3, f. E-s , qui vit
dans diverses infusions végétales; T.
Mamilla, MuU., Inf. , pi. ai , f. 5-5 ;
Encycl. , pi. 10 , f. 3-3 , de l'eau oii
croît la Lenticule , sont les espèces
les mieux caractérisées de celte sec-
tion , oix rentre probablement le Leu-
cop/ira posthuma , Miill. , pi. ai , fig.
i3 ; Encycl., pi. 10, i 3.
ttt Pat^amÉciexs. Corps allongé,
avec un indice de sillon vers la par-
tie amincie. Les Lcncopkra notata,
Mùll., pi. 2-2, f. i3-i6; Encycl., pi.
11, f. 6-9, de l'eau marine; Conflic-
tor, Miill., pi. 21 , f. 1-2 ; Encycl. , pi.
10 , f. 1-2 , et le Poisson en forme de
bouteille de Joblot , pi. j 2 , f. Y , ap-
partiennent à ce sous-genre.
tttt KoLPODiENs. Plus ou moins
trigones , en forme de ce que les an-
ciens micrographes nommaient des
Pandeloques. Les Leucophra pertusay
Miill. , pi. 21 , f. ifi-iG ; Encycl., pi.
lo, f i5-i6, de l'eau des marais, et
fluida, Miill. , Zool. Dan. , tab. 70 ,
f. 1-6 ; Encycl. , pi. 1 1 , f. 24-29 , de.
l'eau des Moules, font partie de celte
quatrième section.
ttttt Pbotéoides. a corps varia-
ble ; sont les Leucophra dilatata ^
Midi. , pi. 21 , f. 19-21 ; Encycl., pi.
10, fig. ]9-2i,et//ï7C/a, Miill. ,pl. ai,
f. 17-18; Encycl., pi. jo , f. 17-18. I1&
nagent à la manière des Planaires,,
33o
LEU
mais en changeant un peu de forme.
Les Leucophra crinita , Miill. , pi.
27, f. 2]; Encycl.,pl. i4^ f. 18; Tri-
choda Larus , MuU. , pi. 3i, i. 6-7 ;
Encycl. , pi. 16, f. 6-8; Leucophra
bursata, Mûll ., pi. a 1 , f. 1 2 ; Encycl. ,
pi. 10, f, 12; T. nodulala, Mull. ,Z^oo/.
Dan., tab. 80, f. A-i ; Encycl., pi. 11,
f. 1.^-21, etcet Animal si polymorphe ,
représenté par Joblot, pi. ia,fig. A-x,
sous les noms de Chenille, Chausse,
Guêtre, Cornet-à-Bouquin , etc., sont
des espèces ambiguës de ce genre fort
singulier. (b.)
LEUCOPHTALMOS. min. La
Gemme ainsi nommée par Pline pa-
raît être une Sardoiiie. (b.)
LEUCOPHYLLE. Lcucophyllum.
BOT. PHAN. Genre de la famille des
Antirrhinées et de la Didynamie An-
giospermie, établi par Humboldt et
Bonpland {Plant, œqiiin., 2 , p. 96, t.
109) pour un Arbuste très-rameux,
couvert dans toutes ses parties d'un
duvet blanc et tomcnteux. Le Z<ewco-
pliyllum amhiguum , lue. cit. , croît
au Mexique auprès d'Aclopan à une
hauteur d'environ mille cinquante
toises au-dessus du niveau delà mer.
Ses feuilles sont alternes, très-entiè-
res. Ses fleurs sont solitaires à l'ais-
selle des feuilles et de couleur vio-
lette. Leur calice est à cinq divisions
profondes et égales. Leur corolle mo-
nopétale, lubuleuse et subcampani-
forme, plus longue que le calice,
ayant son limbe à deux lèvres, la su-
périeure bilobée , l'inférieure à trois
divisions , dont celle du milieu est la
plus large. Les étamines sont didv-
names et incluses. Les anthères sont
à deux loges écartées. Le style est
terminé par un stigmate simple. Le
fruit est une capsule biloculaire et
polysperme. (a.r.)
* LEUCOPHYTE. Leiicophyta.
BOT. PHAN. Dans ses Observations sur
les Composées, R. Brown a indiqué la
formation de ce genre qui appartient
à la famille des Synantliérées , et à la
Syngénésieséparée, L.Cassini le place
dans la tribu des Inulées , section des
LEU
Inulées-Gnaphaliées. Voici les prin-
cipaux caractères que ce dernier bo-
taniste lui a attribués : involucre
composé d'environ dix folioles , à peu.
près égales, appliquées , obovales-
oblongues, scarieuses , non colorées,
coriaces dans leur milieu, laineuses
extérieurement et au sommet; récep-
tacle nu et très-petit; calathide for-
mée de trois fleurs égales, régulières
et hermaphrodites; ovaires obovoï-
des , glanduleux, surmontés d'une
aigrette blanche , composée d'un
seul rang de paillettes égales, libres
supérieurement , soudées à la base ,
linéaires-laminées , garnies des deux
côtés dans leur partie supérieure de
longues barbes épaisses. Les calathi-
des nombreuses et sessiles forment
un capitule globuleux, entouré d'un
involucre général court, composé de
bractées à peu près égales et appli-
quées. En indiquant ce genre, R.
Brown l'avait placé entre les genres
Calocepkalus et Craspedia ow Richea.
Mais Cassini lui a trouvé plus de rap-
ports avec le Stœbe et le Dlsparago ;
il en a décrit une seule espèce qu'il
a nommée Leucop/iyta Brownii , en
l'honneur du savant botaniste qui l'a
découverte dans la Nouvelle-Hollan-
de , près le port du roi George , et
sur la côte australe, au détroit de
Bass. Cette espèce est un Arbuste co-
tonneux , blanc ou blanchâtre , quel-
quefois même verdâtrc. Sa tige est
très-rameuse , garnie de feuilles al-
ternes, sessiles , linéaires , obtuses et
très-entières. Les capitules se com-
posent de fleurs jaunes. (g..n.)
LEUtOPOGON. Leiicopogon. bot.
PHAN. Genre établi par II. Brown
dans la famille des Epacridées, aux
dépens du geni'e S/jphelia , et carac-
térisé de la manière suivinle : chaque
fleur est accompagnée exîérieurement
de deux bractées ; le calice est à cinq
divisions profondes et égales ; la co-
rolle est infundibuliforme , à tube
court , à limbe quinquéfide et barbu
longitudinaiement. Les cinq étami-
nes sont incluses. L'ovaire est globu-
leux , à deux ou cinq loges; le style
LEU
est court , simple , terminé par un
stigmate tiès-pclit. Le disque qui
porte l'ovaire forme uu rebord légè-
rement lobé; rarement en disque
rnanque en totalité. Le fruit est une
ilrupc charnue, qucbjucfois presque
sèche et coriaite. Toutes les espèces
de ce genre habitent le-; diverses par-
ties de la Nouvelle-Hollande et de la
terrede Van-Dicmen. R. Brown.dans
son Prodrome, en décrit quarante-
huit espèces. Ce sont , en général , de
très-petits Arbustes à feuilles éparses,
coriaces, persistantes, très-entières ,
le plus souvent étroites et lancéo-
lées. Leurs fleurs sont fort petites,
disposées en épis ou en grappes axil-
laires ou terminales- R. lirown a pla-
cé dans ce genre le Styphelia lanceo-
lala de Smith ; le Styp/i. liichei , La-
bill. , Nov. -Holl., t. 60 ; le Stjph.
obovata , LablU. , t. 67 ; le Sljph. tri-
c/iocarpa , Labill. , t. 66; le Sljph.
ericuicles , Smith; le Sljph. pirgata ,
Labill., t. 64; le ^^Ijph. collina,
Labill., t. 6.5; le Styph. arnplexi-
cau/is , Rudge. Les autres espèces
sont des Plantes tout-à-fait nouvelles,
observées par cet illustre botanisîc
dans les aifTércntcs régions de la
Nouvelle-Hollande qu'il a visitées.
(A.K.)
LEDCOPSIS. INS. Pour Leucos-
pis. f^. ce mot. (g.)
* LEUCOPTÈRES. ois. Espèces
des genres Glaucope, Foulque etSter-
ne. /^. ces mots. (b.)
* LEUCORODIA. ois. Nom scien-
tifique d'une espèce du genre Spatule.
J^. ce mot. [B.)
* LEUCORYX. MAM. Ou Oryx
blanc, espèce d'Antilope. /'''. ce mot.
• (B.)
LEUCOSCEPTRUM. bot. puan.
Smith [Exot. Bot., 2,p, 11 3, t. 116)
a décrit et figuré sous le nom de
Leucosceplrum canum une Plante for-
mant un génie nouveau qui appar-
tient à la Uid^naiiile Angio-;permie ,
L., et à la famille des Yerbénacées.
Ses tiges sont couvertes d'un duvet
blanc, et se divisent en rameaux
comprimés et quadraugulaircs. Elles
LEU
35i
portent des feuilles opposées , oblon-
gues , elliptiques, presque lancéolées,
dentées en scie, aiguës à leur sommet,
rétrécies en pétioles à leur base, vei-
nées , glabres et blanchâtres en des-
sous. Les flcui's forment un bel épi
terminal , et chacune d'elles est ac-
compagnée d'une ])etite bractée l)lan-
châtre. Le calice est court , tubulcux,
à cinq segmens obtus, inégaux; la
corolle , plus longue que le calice, a
un tube court et un limbe presque
bilabié, à cinq lobes inégaux , obtus j
les quatre étamines sont didynames ,
siillanfes , inclinées et très-longues;
les anthères arrondies ; l'ovaire qua-
drilobé , portant un style plus hmg
3ue les étamines. Le fruit se compose
e quatre akènes luisans et tronqués.
Celte Plante a été trouvée dans les fo-
lêts du Napaul. (g..n.)
LEUCOSIE. Leiicosia. crtjst. Gen-
re de l'ordre des Décapodes, famille
des Bracliyurcs , tribu des Oibiculai-
res (Lat., Fam. Nat. du Règn. Anim.),
établi par Fabricius et a\ant pour
caractères : test rond , bombé , com-
me globuleux ; yeux placés dans un
court rétrécissement de sa partie an-
térieure, petits, à pédicules courts,
presque iuimobdes dans leurs fosset-
tes entre lesquelles en sont d'autres
qui cachent de ti ès-courtes antennes.
Pieds -mâchoires extéi leurs pointus,
formant ensemble un triangle dont la
pointe est en haut. Les pieds de ces
Crustacés vont en diminuant graduel-
lemetit à partir des serres qui sont or-
dinairement longues et cylindriques
dans les mâles surtout. Les autres
pieds sont onguiculés, courts, sou-
vent grêles : la queue est composée
de quatre à cinq tablettes , celle de la
femelle est grande, presque 01 bicu-
laire , et recouvre la poitrine.
Ces Crustacés diflërent des Maia et
des Inachus par des caractères tirés
du nombre de feuillets de la queue;
ils se d.istinguent des Coristes par la
iormetUi corjis et les antennes, et des
J.va de Leach , parce que ces der-
niers ont de chaque côté du lest une
grossccniiuence cylindrique et mous-
332
LEU
se ou une pointe grosse et longue.
Suivant Boscel Risse, les Leucosies
font leur séjour dans les moyennes
profondeurs de la mer, dans les
ëcueils des rochers calcaires , parmi
lesFluslrcs et les Madrépores, et y
vivent solitaires et cachées. Elles at-
tendent , pour sortir, que le hasard
leur amène quelque proie facile à
saisir. La démarche de ces Animaux
est lente, et on ne les voit guère cou-
rir que dans le danger. Suivant Risso,
la femelle de la Leucosic Noyau a
deux ou trois cents œufs rougeàtres ,
qui écloseat pendant l'été. Gfes Crus-
tacés sont , en général , de grandeur
moyenne ; on ne les mange pas. La-
treille a fait plusieurs coupes dans ce
genre; il les base sur le plus ou moins
grand nombre de tubercules et épines
du test et sur sa forme plus ou moins
globuleuse. L'espèce qui se trouve
dans nos mers est :
La Leucosie Noyau, L.. Nucleas ,
Fabr. , Bosc, Latr. , Risso, Herbst
(Carier., tab. 3 , fig. j4); Cancer Ma-
crochclos, Rondel., Aldrov. Elle est
globuleuse avec de petits grains épars
sur les côtés et à l'extrémité posté-
rieure et ime petite éminence en for-
me de dents de chaque côté, en avant
et au-dessus des deux serres. Elle a
une épine aiguë, recourbée de chaque
côté, au-dessus de la naissance des
deux pa tes postérieures , et deux dents
au bord postérieur du test ; les doigts
sont très-longs, grêles, filiformes et
pointus. Cette espèce habite la Médi-
terranée.
On trouve communément à l'état
fossile la Leucosie CranioLnrequi vit
sur la côte de Malabar. J^. Crustacés
FOSSIIiES. (g.)
LEUCOSIE. Z«e?/co5/!a. bot. phan.
Ce genre de la Pentandrie Monogy-
nie, L. , a été établi par Du Petit-
Thouars ( Gênera JWou. Madag. , n.
79) et placé dans la famille des Téré-
binthacées. Selon R. Brow^n , il doit
être réuni au Chailletia qui constitue
un ordre distinct sous le nom de
Chailletiées ou de Chailletiacées. T^.
ce mot au Supplément. Dans le 2*^ vo-
LEU
lume de %on Pr-odroin. Syst. F'eg., p.
58, De CandoUe a conservé ce genre,
et l'aainsi caractériséd'aprèsDuPetit-
ïhouars : calice quinquéfide ; cinq
pétales; cinq étamines; ovaire adhé-
rent au calice? contenant trois ovulea;
stj le unique ; fruit tijjgone , renfer-
mant nn noyau rugueux el osseux.
L'espèce unique qui compose ce gen-
re a été nommée Leucosia Thouarsia-
na par Rœiner et Schulles. Sprengel,
adoptant l'opinion de Brown , l'a de-
signé sous le nom de Chailletia LeU'
cosia. C'est un Arbrisseau petit et
liès-grêlc. Ses feuilles sont munies
duu petit nombre de nervures sca~
bres et cotonneuses , blanchâtres en
dessous. Il croît dans l'île de Mada-
gascar. (g..n.)
* LEUGO SINAPIS. eot. piian.
Sous-genre établi par De Candolle
parmi les Slnapis. f^. Moutarde.
(B.)
LEUCOSPERME. Leucospermum.
BOT. PHAN. Ce genre, de la famille des
Protéacées , fut réuni par Linné aux
Protea. Salisbury en forma son genre
Leucadendrum qu'il faut bien distin-
guer du Leiicadendrori de R. Biown.
C'est ce dernier botaniste qui a don-
né le nom de Leucospermum au gen-
re dont il est ici question , et qui l'a
ainsi caractérisé : calice irrégulier,
labié, dont trois des divisions (rare-
ment toutes) sont réunies par leurs
onglets, tandis queleslames stamini-
fères sont distinctes ; style filiforme,
caduc , surmonté d'un stigmate épais-
si , glabre , quelquefois inéquilatéral ;
noix reuQée , sessile, lisse; capitule
des fleurs en nomiu'e indéfini; invo-
lucre polyphylle. imbriqué.
Le Leucademiron cunocarpoden-
dron , L. , Spec. Plant. , éd. i, p. gS,
ou Protea conocarpa , Thunb. , es-
pèce la plus anciennement connue,
peut être considérée comme le type
du genre Leucospermum. R. Brown
[Transact. Linn. Soc. ofLondon, vol.
X, p. 96) en a décrit dix-huit espè-
ces qui toutes croissent dans l'Afri-
que austiale, principalement aux
environs du cap de Bonne-Espérance.
LEO
Ce sont des Aibiisseatix, ordinaire-
incut très-peîiis, quflquclois aibo-
rcscens, le plus souvent hoi issus ou
colonneux. Leurs feuilles sont entiè-
1 es ou munies au sommet de dente-
! ures calleuses. Les capiUiles sont
terminaux ; ils se coniposenlde (leurs
jaunes , taulôt très-distinctes, imbri-
quées et accompagnées de bractées,
et cndui'cies, tantôt réunies en fais-
ceaux sur un réceptacle à peu près
plane , et munies de paillettes cadu-
ques. (G..N.)
* LEDCOSPHOEROCEPHA-
LUS. ]!OT. CRVPT. {Champignons.)
B;iHara donne ce nom à diveis Aga-
rics de couleur blanche, à chapeau
bombé. Il nest guère possible de dé-
terminer exactement quelles sont les
espèces qui y correspondent suivant
la nomenclature moderne. On dési-
gne pourtant parmi eux VJgaricus
canipestris. (a. f.)
LEUCOSPIS. Leiicospis. ins. Gen-
re de l'ordre des Hyménoptères, sec-
tion des Térébrans , famille des Fupi-
vores, tribu des Chalciilites , établi
par Fabricius, et ayant pour caiac-
tères : cuisses des pieds postérieurs
très-grandes ; abdomen paraissant
appliqué contre l'extrémité postérieu-
re du corselet, comprimé dans toute
sa hauteur ,ar)ondi postérieurement ,
avec la tarière recourbée sur le dos;
les ailes supérieures sont doublées.
Ces Insectes se distinguent des Chal-
cides par l'abdomen , qui , dans cetix-
ci, est attaché au corselet par un pé-
dicule très-apparent. Ils se distin-
guent des Eulophes par les pieds pos-
léiieurs, qui, dans ces derniers,
n'ont ni les cuisses à la fois très ren-
flées et lenticulaiies, ni les jambes
très-arquées. Ces llyménopières ont
la tête triangulaire, comprimée , ap-
pliquée contre le thorax; les antennes
sont insérées entre les yeux, cou-
dées, composées de douze articles,
dont les dix derniers forment une
tige conico-cylindrique ; les palpes
sont courts, un peu renflés au bout;
les maxillaires sont composés de qua-
tre articles dont le pénultième est
LEU 333
allongé, les labiaux de trois; les
mandibules sont bidenlées ; la lan-
guette est très-échancrée , le corselet
a son premier segment grand , carré;
les ailes supérieures ont une cellule
cubitale incomplète , et une cellule
radiale liès-éhoiie et fort allongée;
les pâtes postérieures sont propres
pour le saut ; la jaudie est arquée et
terminée par une forte pointe, elle
reçoit dans sa courbure la cuisse qui
est renflée; enfin, l'abdomen eslova-
laire , comprimé postérieurement ,
paraissant se^sile , le premier anneau
tenant au corselet par une bonne
partie de sa largeur, et le point cen-
tral du mouvement n'étant qu'au se-
cond anneau. Dans les femelles, il
porte une tarière de trois filets qui
prend naissance à la poitrine, et re-
monte sur le dos dans uneiainru'e.
Cis Insectes placent leurs œufs
dans les nids des Abeilles maçonnes
et dans quelques guêpiers. L'espèce
la plus commune est :
Le Leucospis dousigère, Leucos-
pis dursigera , Fabr. , la femelle ;
Latr. ; L diqmr, Fabr., le mâle
(Panz., l'aari. Ins. Germ. Lviii, xv).
Noir; abdomen presque une fois aussi
long que le corselet, avec trois ban-
des et deux petites taches jaunes ; une
ligne transverse sur lécusson et deux
autres à la partie antérieure du cor-
selet de cette même couleur. Lon-
gueur, environ sept lignes. On trou-
ve cette espèce dans les parties méri-
dionales de la France et aux environs
de Paris. /^. pour les autres espèces ,
la Monographie de KKig (Actes des
Cur. de la Nat. de Berlin) et Jurine.
(G.)
* LEDCOSPORUS. eot. crvpt.
( C/iarnpig/ions. ) Première série des
espèces du genre Agaric de Fries.
P^. Agaric. C'est aussi le nom de la
quatrième série des Bolets. f\ ce mot,
(A. F.)
LEUCOSTICTOS. min. Même
chose, ou à peu près, que Leploso-
phos. f^. ce mot. (b.)
LEUCOSTIiNE. min. C'est-à-dire
Roche à petits points blancs. De Lamé-
334
LEU
therie a le premier donne ce nom
aux Porphyres rouges , à brise de Pë-
trosilex, contenant de petits crist.tux
de Feldspath blanc. Cordier, dans
son Tableau méthodique des Laves,
l'applique h celles de ces Roclies qui
sont pétrosiliceuses , et composées de
cristaux microscopiques entrelacés ,
d'un égal volume, réunis par juxta-
position et ofïVant entre eux des va-
cuoles plus ou moins rares. Il en dis-
tingue trois variétés : la Leucostine
compacte ou Phonolite , la Leucos-
tine écailleuse ou Dolérite , et la
Leucostine granulaire ou Domite.
/^. les mots Roches et L.ives.
(g. DEL.)
LEUCOTHOÉ. Lcucollwe. crust.
Genre de l'ordie des Amphijiodes ,
famille des Cievetlines, établi par
Leacb aux dépens des Gammarus de
Latrcille , et n'en différant que par le
pouce des mains antérieures, qui est
biarticulé. Ce genre a été formé sur
un petit Crustacé des mers Britanni-
ques ; c'est le Cancer artlculosits de
Monlagu [Trans. Linn. T. vu, tab.
6, fig. 6). F. Crevettes et Che-
vrettes. \0.)
LEDRADIA. bot. phan. (Poiret.)
Pour Lavradia. f^ . ce mot. (g. .N.)
LEUTRITE. MIN. Pleire marneu-
se d'un blanc-giisatre très-phosplio-
rique , avec laquelle on amende les
terres à Leutre , près d'Iéna, en Saxe.
(g.del.1
LEU-TZE. OIS. Espèce du gcnic
Cormoran. V. ce mot. (dr..z.)
LEUZÉE. Leuzea. bot. i'han. Ce
genre de la famille des Synanlhérées,
Ginarocépliales do Jussieu , et de la
Syni;énésie égale, L., a été dédié au
savant cl respectable Delcuze par De
Candolle (Flore Française , deuxième
édition) qui l'a ainsi caractérisé : iu-
volucre ind^riqué, sphérique , com-
posé d'écaillés sans piquans , arron-
dies, scarieuses et lacérécsau sommet;
réceptacle hérissé de soies soudées par
la base ; fleurons nombreux , régu-
liers et hermaphrodites; akènes tu-
berculeux, surmontés d'une aigrette
longue et plumeuse. Ce genre a été
LEV
constitué aux dépens des Centaurea
de Linné. Adanson avait déjà propo-
sé sa formation sous le nom de Rha-
coma ; mais il y avait réuni une
Plante qui forme le type du Rhapon-
ticu/n. Les genres auprès desquels let/
Leuzea doit être placé sont , selon
De Candolle , le Saussurea et le
Ciiiara; mais Cassini indique une
plus grande affinité entre le genre en
question et les genres Rhaponticum
et T'oT'iiicium. Il offre , en effet , l'iu-
volucre du premier et l'aigrette du
second. Le genre Hookia de Necker,
indiqué par De Candolle, comme ren-
fermant le Leuzea , est plus voisin de
V Jj tfredia et du Rhaponlicum.
La Leuzée: conifère , Leuzea ca-
ri if ern , D. C, FI. Fr. et Ann. du
Rluséiiin d'IIist. Natur. ï. xvt ,
('entaurea conifera, L.,csî une Plan-
te herbacée, dont la tige haute en-
viron de deux décimètres, est droite,
cotonneuse , garnie de feuilles verdâ-
tres supérieurement , cotonneuses en
dessous , les radicales péliolées, ova-
les , lancéolées, presque simples, les
caulinaires plus étroites et pinnatifi-
des. La calathide, très-grande et ter-
minale, se compose de fleurs purpu-
rines; son involucre, formé d'écaillés
luisantes et jaunâtres , a été comparé
par C. Baudin à un cône de Pin;
d'oii le nom spécifique de conifera
imposé par Linné. Cette Plante croît
dans les montagnes de la France mé-
ridionale. (g..n.)
LEVANTINE, conçu. Nom vul-
gaire et marchand de diverses Co-
quilles du genre Vénus. (n.)
LÉVENHOOKIE. La-enhoolia.
BOT. PHAN. Genre de la famille na-
turelle des Slyiidiées, lequel se com-
pose d'une solde esf)ècc, Levenlioukia
pusilla , Brown [Pradi. Tlor. Nov.~
Holl., i,p. 573). C'c.-'t une très-petite
Plante ayant le port et la grandeur du
liadiola mil/egraua, des feuilles al-
ternes péiio'iées , Irès-rapprochées les
unes des auties au sommet des ra-
mifications de la tige , et de très-peti-
tes (leurs fasciculées au milieu des
feuilles. Le calice est à cinq divisions
r<
LEV
inég.'ilcs disposées en deux lèvres. Li
cuiolle est tubuleiise, son limbe est
quinqiicpaiti et iriegulier. Le labelle
est concave, plus élevé que la coIob-
ir.ie slaniinifèi e , articule avec le tube ,
^mobile dans cet endroit. La colon-
e staniiniicro est dressée , attachée
au tube a.i-dessous de l'articulation
du label le. Les anthères ont leurs deux
loges placées l'une au-dessous de
1 autre. Les deux stigmates sont ca-
llaircs et la capsule est à une seule
oge. Cette petite Plante piésentc un
phénomène d'irritablité irès-rcmar-
quable. Nous avons dit que son la-
belle ou division inférieure de sa co-
rolle était articulé avec la colonne
staniinifère. Lorsqu'une cau^e quel-
conque irrite celle partie, elle se re-
«hesse avec rapidité. On sait qu'un
phénomène analogue s'observe dans
le Stylidium où la colonne staniiuale
est également irritable. (A.R.)
* LEVERIAN. OIS. Espèce du
genre Couroucou, V. ce mot., et sy-
nonyme de Balbusar. V . Aigle, (b.)
LÉVIATAN. r>EPT.? Dans plusicui s
passages de la Bible et parliculière-
inent dans le livre de Job , il est parlé
<1 un Animal amphibie nommé Lé-
viatan. Les uns ont cru reconnaît) e,
dans la description incomplète de
cet Animal, le Crocodile, d'autres
la Baleine , quelques-uns une es-
pèce de Serpent. iMais on manque de
données positives pour pouvoir déter-
miner, en histoire naturelle, à quelle
espèce aujourd'hui connue appai tient
le Lcviatan des livres sacrés, (a. r.)
LEVINA. BOT. PHAN. (Adanson.)
Syn. de Prastum. F', ce mot. (b.j
LEVISAÎNUS. BOT. PHAN. Ce mot
servait à designer une Plante que
Linné réunit à son Vrotea. D un au-
tre côté , Schreber la substitué à
celui de Staavia déjà proposé par
Tliunberg. J^. ce mot. (g. N.)
LEVISILEX. MIN. Nom donné par
de Lamétherle à la variété de Silex
appelée Ncctique , à cause de sa gran-
de légèreté, /g. DEL.)
LEYISÏIGU3L bot. piian. Nom
LEW 5.i:,
scientifique et spécifique de la Livc-
che. f^. ce mot. (b.)
LEVRAUT ET LEVRETEAU.
Le petit du Lièvre. V. ce mot. (b.)
LEVRETTE, mam. Femelle du
Lévrier. (u.)
LEVRETTE, ins. Nom donné par
Gcoilro^ à une espèce de Coléoptère
de son genre Becmare ou Rhinoma-
cre , décrit sous le n. i" , et qu'il est
tort difficile de déterminer. (o.)
LEVRICHE. MAM. Femelle du
Levion. (b.)
LEVRIER. Canls Grains, mam.
(Linné.) Race ou plutôt espèce du
genre Chien, r'. ce mot. (b.)
* LEVRIER A STRIES, ins.
(GeoflVoy.) Espèce du genre Lycle.
(B.)
* LEVRIERS. POIS. Les pêcheurs
donnent ce nom aux Brochets mâles,
plus allongés que les lemelles. F'.
ESOCE. (B.j
LEVRON. mam. Très-petite va-
riété de Lcviier, originaire d'Italie.
* LÉVYNE. MIN. (Brewsïï,
Edimb. Journ. T. ii, p. 332 ). Subs-
tance blanche, demi-transparente,
«l'un éclat vitreux, fragile, ayant pour
forme primitive un ihomboïde de
79° 29. Le clivage est peu sensible ;
la cassure est imparfaitement con-
choïdale. Ct'tte substance observée
pour la premièi e fois par Hculand ,
a été souuiise à un examen optique
par Brewsler qui lui a donné le
nom de Lévyne , en Tbonneur du
jeune minéralogiste Eévy , auquel on
doit la première description de ce
minéral. Chauffée dans le tube de
verre, elle donne beaucoup d'eau,
et devient opaque. On la trouve à
Dalsnypen , lians une des îles Féroë ,
dans les cavités d'une Amigdaloïde
qui contient aussi de la Stilbite.
(g. DEL.)
LFCWISIE. Lewisla. bot. than.
Pursh ( Flora Americœ seplenlr. , p.
368 ) a décrit sous le nom de Lewisia
redh'h'a , une Plante de la Polyandrie
356 LËY
Monogynie, L. , dont il n'a pas fixé
les caractères génériques , mais pour
lesquels il a renvoyé au volume on-
zième des Transactions de la Société
Linnéenne de Londres. C'est en vain
que nous avons iccherché ces carac-
tères à la source ci-dessus indiquée;
nous sommes donc obligés de don-
ner ici la description complète de
cetle Plante. Elle a une racine fusi-
forme, rameuse et de couleur de sang.
Ses feuilles sont radicales , linéaires ,
presque charnues , légèrement obtu-
ses. La hampe ne porte qu'une ou
deux fleurs attachées à un pédicelle
géniculé à la base. Le calice est co-
loré , scarieux , composé de sept à
neuf folioles , étalées , ovales , aiguës ,
concaves , veinées , les intérieures
plus étroites. La corolle est formée de
quatorze à dix-huit pétales blancs ,
lancéolés , étalés , presque du double
plus longs que le calice. Les étami-
nes , en nombre égal à celui des pé-
tales, ont leurs filets opposés à ceux-
ci , et insérés sur eux. L'ovaire est
supère , ové , glabre , surmonté d'un
style filiforme, plus long que les éta-
mnies, et supérieurement bifide. La
capsule est oblongue triloculaiie ;
chaque loge renferme deux graines
lenticulaires , noires et luisantes.
Celte Plante croît sur les bords de la
l'ivière de Clai'k , dans l'Amérique
septentrionale. (g..n.)
*LEYCESTERIE. Lejcesterio.
BOT. FHAN. Nouveau genre de la fa-
mille des Rubiacées , et de la Pentan-
drie Monogynie, L. , établi par Wal-
lich {Flor, Inrj. 2, p. 181), et qui a
pour caractères : un calice supérieur,
à cinq divisions inégales; une corolle
infundibuliforme, renflée etgibbeuse
à sa base, ayant son limbe divisé en
cinq lobes presque égaux ; les étami-
nes sont saillantes; le stigmate ca-
pité. Le fruit est une baie couronnée
par le calice , à cinq loges polysper-
mes. Les graines sont lisses et lui-
santes. Ce genre , dit Wallich , sert
à établir le passage entre les Rubia-
cées et les Caprifoliacées.
La seule espèce qui le compose ,
LEY
Leycesteria formosa , Wall. , loc. cit.,
est un charmant Arbuste, originaire
des montagnes du INapaul. Ses feuil-
les sont opposées , ovales , lancéolées.,
échanctées et subcordiformes à leu,'^
base. Les fleurs sont purpurines t^,yi
disposées en longues grappes, (a. r.)"'
LEYSÈRE. Leysera. bot. phan.
Genre de la famille des Synantliérées,
Corymbifèresde Jussieu,el delà Syn-
génésie superflue, L., établi par Vail-
lant, sous la dénomination à.' Asterop-
terus , qu'ont proposée de nouveau
Adanson etGaertner, bien postérieu-
rement à la publication et à l'admis-
sion universelle du iej'se/a de LinnéJ
Voici ses caractères essentiels : invo-
cre campanule , formé d'écaillés nom-
breuses , régulièrement imbriquées,
appliquées , ovales ou oblongues ,
coriaces , pourvues d'une bordure
membianeuse, terminées par un ap-
pendice étalé , scarieux et incolore ;
réceptacle plane , muni d'une rangée
de paillettes situées entre les fleurs du
centic et celles delà circonférence. Les
fleurs du centre sont nombreuses, ré-
gulières, hermaphrodites; leur ovai-
re est pédicelle, long , grêle , cylin-
drique, surmonté d'une aigrette com-
posée de dix paillettes dont cinq
très- longues , plumeuses au sommet,
et cinq plus courtes alternant avec
les précédentes. Les fleurs de la cir-
conférence sont femelles et pourvues
d'une corolle à languette oblongue
tridentée; d'un ovaire lone, çrêle,
cylindrique, surmonte d une aigrette
courte en forme de couronne, divisée
presque jusqu'à sa base en seginens
inégaux et iiréguliers. Ce genre fait
partie de la tribu des Inulées, sec-
tion des Inulées -Gnaphaliées de
Cassini. On doit cofjsidércr comme
type fondamental , le Leysera Gna-
phaludes, L., Aibusle indigène du
cap de Bonne-Espérance , et que l'on
cultive au Jardin des Plantes de Pa-
ris. Linné avait ajouté à son genre
Lejsera comme seconde espèce le
Callicurnia de Bui Uiann ; et Cassini
y réunit encore le Gnaphalium ley-
seroides de Desfoutaines , mais il en
^^^ LEZ 337
forma un sous-genre, sons le nom de suffisamment des Ameivas et des Sau-
Leptopliytus. Néanmoins, on devra regardes qui d'ailleurs ont leur queue
nommer cette espèce Xe/i-eAa (/«coi- compiimce. Les Lézards, compiis
dea. ^. Leptopiiyte. Quant au Ley- sous les carnctères ci-dessus énoncés
sera paleacea de Linné et de Gaert- sont encore assez nombreux, et for-
ner, il fait partie du Rclliania <le ment avec les Couleuvres les genres
1 Héritier, et Necker en avait consti- d.; Reptiles dont on trouve le plus
tué son genre Micimuxia. Les cspè- d'espèces en Europe et notamment en
ces àc Ley sera décntos par Tluin- France. Ce sont des Animaux agiles
berg, le sont avec trop peu de dé- élégans dans leurs formes, coura-
tails pour elre adoptées. D'ailleurs , geux , innocen.s, et dont les couleurs
1 une (i elles a été érigée en \\n genre sont souvent très-briilantes Ils s'en-
parliculier par De Candolle qui l'a gourdissent durant l'hiver qu'ils pas- '
nommée5jK«cff/y;/m./^\cemot. (g.n.) sent blottis dans ^X^s trous /ils parais-
TF7AKn T , ■•^^•"t fautant plus vifs quc'la chaleur
l^b/^ARD. Z«ce//a. REPT. s.\tJR. est plus gran le, aimant à s'alloncer
JLe genre ainsi nommé par Lmné peut sur la pierre nue à l'ardeur du soleil
e«recon.sideré comme n'existant plus, dont en été ils semblent savourer les
une partie des Animaux qu'y corn- rayons , en tirant commecertains Ser-
prenait ce naturaliste ayant passé pens leur langue qu'ils promènent et
dans I ordredcs Batraciens, et leres- agtent autour deleur mâchoire; aus-
te , qui tonne 1 ordre des «auricns , si , dans quelques cantons les croil-
ayant ete reparti non- seulement on venimeux et redout--t-on cette
dans desgenivs nouveaux, mais en- langue que le vulgaire nomme un
core dans des familles fort distinctes dard; en d'autres lieux, au contraire
et II es -caractérisées. Les Léz-nds , on ne fait pas de mal à ce Reptile on
tels que les comprennentaujou.dhui le nomme l'ami de l'Homme d'ans
Jes erpeto ogistes , ont pour caraclè- la pensée ou l'on est que lorsque les
res : une langue mince extensible, Serpens cherchent à mordre les habi-
termmee en deux longs filets ; le pa- tans de la campagne en s'en anpro-
la.s arme de deux rangs de dents ; chant traîtreusement, le Lézard les
un collier sous le cou formé par une avertil-du danger en faisant du bruit
rangée transversale de larges écailles ou se jetant sur l'agresseur pour lé
séparées de celles du ventre par un es- combattre. Il n'y a sorte de conte
pace ou il n y en a que de petites com- quon ne fasse sur cet Animal nui du
me sous la gorge; un corps allongé; reste est doux, sapprivoise aisément
des pieds munis de cinq doigts armés fuit à la moindre apparence du plus
d ongles non opposables séparés et petit danger, mais mii se voyant ré-
inegaux; une queue cylindrique, sans duit à la défense , niontre aufaut d'a-
crele, m carène. La fente de l'anus dresse que de résoluMon. Nous en
est transversale des plaques garnis- avons vu plusieurs saisir bravement
•seul le dessous du corps; une partie au museau dos Chiens d'arrêt qui les
des os du crâne s avance sur les tem- avaient surpris dans quelque pelouse
pes et sur les orbites, en sorte que le sèche, et ne pas lâcher prise malrrré
dessus de la lete est muni d'un bon- les secousses violentes et les efïmfs
cher osseux ou couvert de grandes que faisaient ces Chiens pour se déli-
écailles; le tympan y est a fleur et vrer. Tous „nt la vie fort dure- il
membraneux; la paupière, composée faut leur casser les reius pour 'les
d une seule pièce orbiculaue et feu- tuer ou leur enfoncer quelque énine
due long.tudinaleinent, s'ouvre ou se dans l'un des naseaux. Ils vivent
lernie au moyen d un petit sphincter, long-temps sans manger ni boire •
Ces .Animaux noutniades comme les mais ils boivent très -certainement'
Dragons, m goitre comme les Iguanes; encore qu'où ait avancé le contraire'
la disposition des dents les dislingue II peuvent parvenir à un âge fort
TOM£ IX.
538 LEZ
avancé. Les Moucherons, les Insec-
tes, les petits Mollusques teiieslres,
des Reptiles moins giands qu'eux ,
et des œufs des petits Oiseaux qu'ils
vecherclient en grimpant aux Aibres,
forment leur nourriture habituelle ;
mais ils veulent une proie vivante.
Ils sont à leur tour dévorés par les
Serpens et surtout par l^s Oiseaux
de proie , qui font un grand dégât
parmi eux. Ils paraissent doués d'une
certaine intelligence et enclins à la
curiosité. On les voit souvent sus-
pendre leur fuite pour regarder l ob-
jet qui causa leur effroi, lorsqu'ils
ont acquis la certitude que ce n'était
pas quelque ennemi dévorant. Nous
en avons observé plusieurs fois hu-
mant , pour ainsi dire , les rayons
du jour , entendant lomberprès d'eux
quelque chose , ou voyant une feuille
s'aiiiter, venir reconnaître les objets
qui avaient appelé leur attention , et
retourner ensuite à leur première
place après s'être tranquillisés par
une scrupuleuse investigation. Ou
les voit d'autres t'ois dans l'aîtiiu-
de de l'attcnlion relever leur jolie
tête le plus qu'ils peuvent pour do-
miner un plus grand horizon, et re-
garder autour d'eux sans trop s'ef-
frayer de la présence de l'Homme;
mais l'aspect d'un Chien les fait fuir
de très -loin. Ils changent de peau
comme les autres Pveptiles. C'est
lorsqu'ils sont remis des fatigues que
leur cause cette opération qu'ils se li-
vrent aux plaisirs del'amourqui pour
eux paraît être une passion très-vive ;
elle les rend querelietirs , et l'on voit
souvent les mâles se battre avec
acharnement pour la possession o'u-
ne femelle, avec laquelle ils vh'ent
fidèlement après l'avoir conquise ; les
individus de chaque couple s'écar-
tent peu l'un de l'autre. L'accouple-
ment est intime; les œufs qui eu ré-
sultent ont leur coque blanchâtre et
membraneuse ; ils sont confiés à la
chaleur du soleil qui les fait éclore ,
et grandissent à mesure que le petit
Lézard s'y développe. Au moment de
la naissance de cet Animal , il s'en
trouve qui sont le double de ce qu'ils
LEZ
étaient quand ils furent pondus<
Avant de s'engourdir pour passer
1 hiver, ils changent encOkC une fois
de peau. On ne les trouve jamais
dans l'eau, dont ils n'approchent
guère , et que même ils semblent
craindre, s'y noyant aisément. Leur
queue est excessivement fragile; le
moindre coup suffit pour la casser ,
et la détacher même assez près de son
insertion. Séparée du corps , elle con-
tinue de s'agiter long-temps et de ma-
nifester quelque sensibilité , tandis
que le Lézard qu'on en a privé fuit ,
sans jjaraître trop s'embarrasser de ce
qu'il a perdu. Nous avons vu de ces
queues ainsi abattues demeurer tran-
quilles et comme fatiguées après s'ê-
tre d'abord fort tourmentées en tout
sens ; mais quand on les piquait , elles
s'agitaient de nouveau. Le Lézard
qui a perdu sa queue la reproduit en
partie, ou du moins pendant la cica-
trisation elle s'allonge et croît. Il ar-
rive quelquefois qu'elle se bifurque ;
la moindre mutilation suffit pour fai-
re fourcher cette partie dans les pe-
tites espèces dont on rencontre fré-
quemment des individus à deux
queues , mais alorsl'unedes extrémi-
tés est toujours plus ])etile que l'au-
tre et comme implantée. La chair des
Lézards passe pour sudorifique, ce
qui fait qu'on ne la mange point; ce-
pendant elle est assez bonne , et nous
avons vu, dans une année de disette
qui affligea V Andalousie, 'de pauvres
liabilans s'en nourrir presque uni-
quement et s'en bien trouver. Cuvier
ayant réuni aux Lézards les Takydro-
mesdeDaudia, on doit les répartir
en deux sous-genres.
f Takydromes, c'est-à-dire
prompts coureurs. Ils ont la queue
excessivement longue en proportion
du corps, des rangées d'écaillés car-
rées même sur le dos; leur forme gé-
nérale est presque ophioïde ; ils n'ont
point de tubercules poreux sous les
cuisses , mais ou leur trouve deux
vésicules auxcôlés de l'anus. Daudin,
qui distingua ces Animaux , en men-
tionna deux espèces, le Takydrome
brun à quatre raies, et le Nacré à six
LEZ
raies, figurés dans la planche Sg de
l'Hisloire des Reptiles , qui fait partie
du Buflon de Sonnini. Bosc soupçon-
ne l'existence d'une lioisiùme. "On
n'indique le lieu uatHJ d'aucune.
tt LÉZARDS piopienicnt dits, qui
.n'ont point de vésicules à l'^inus,
mais où règne sous chaque cuisse une
rangée de petits grains ou de tuber-
cules formc'S d'écalllrs rudes au tou-
cher , et munis de pores. Les espèces
européennes connues de ce sous-gen-
re , qui s'élèvent niaintcnanf à quinze
espèces au moins, avalent été pres-
que toutes coufonducs sous le nom
de Lacerta agi/isp:\v Linné , et depuis
ce naturaliste, Daudin ,lcprcniier, en
débiouilla la confusion. Mais les es-
pèces qu'élshlit cet erpétologiste ,
bien tranchées quand on en examine
quelque individu pnrfaiteujent carac-
térisé , [iréscntent des dégrtdaiions
individuelles de lune à l'autre qui
les rendent fort difficiles à reconnaî-
tre eu beaucoup d'occasions. Nous ci-
terons comme les plus dignes d'arrê-
ter l'attention des naturalistes par
leur beauté ou par leurs rapports
avec l'Homjne :
Le Grand LÉzakd vert, Lnc. ,
Quadr. Ovip., p. ôop, pi. 20, Encycl.'
Rept. Lézard, pi. 6 , f . 5; Lacerta
occellata , Daudin; Lacer/a agilis y,
Linn., Gmel., Syst. JSat., xiri. T.'
1 , p. 1071; Seps vïridis, Laurent.
Amph., n. ut. La plus belle espèce
du genre, assez commune dans le mi-
di de la France, en Italie, en Barba-
rie, en Espagne et généralement dans
tout le bassin de la Méditerranée ;
mais il est douteux fjue cet Animal
se tioiive jusqu'au Kamlscbalka, car
l'ayant observé avec soin dans plu-
sieurs des contrées oii il se plaît , il
nous a paru extrêmement sensible
au froid. En ayant imême trouvé
plusieurs fort beaux individus, au
mois de janvier, engourdis dans les
troncs des racines d'Olivier , que
nous fiisions déraciner pour notre
chaiidage durant le siège de Badajoz,
eu Est);imadure, tous ceux que nonsi
laissâmes exposés à l'air v mouraient,
encore que le froid de la nuit n'ait
LEZ 339
jamais fiiit descendre le thermomètre
de Réaumur à un demi-degré au-
dessus de zéro, tandis que ceux que
nous fîmes dégourdir et que nous
nourrissions par délassement dans la
grange qui nous servait d'asile, se
portèrent à merveille, et purent pro-
fiter de la liberté que nous leur don-
nâmes au Kctour des premiers rayons
printaniers. Le Léznrd vert est déjà
fort commun clans les Landes aqui-
taniques , oiv il se tient dans les
Bruyères au boid des bois. On en
trouve communément des individus
d'un pied à quinze pouces de lon-
gueui- ; nous en avons tué qui avaient
jusqu'à deux pieds de lextrémifé du
museau à celle de ia queue , mais i!s
sont rares. Nous n'en avons jamais
rencontré à queue double. Ce bel
Animal un peu trapu, mais cepen-
dant d'une forme encore élégante, a
son dos noir , et non couleur d'or
d cmeraude , d'azur , de rouge , com-
me le dit Laccpède qui l'a décrit un
peu trop poétiquement ; mais ce dos
est formé de très-petites ccùUes sem-
blables à ces perles en verroterie dont
on forme de petites bourses élégan-
tes; sur ce fond, des ronds en perles
d'un vert d'émeraude ou jaunâtre,
sont distribués avec profusion, et
l'harmonie de ce vert cristallin et du
noir brillant sur lequel il éclate ,
n'a pis besoin dêue exagérée pour être
a.lmiiable. La tête est brillamment
marbrée de verl et de noir, ainsi que
le dessus des cuisses et des pâtes; la
queue est brunâtre , et tout le des-
sous d'un jaune verdâtre. Le Lézard
dont il est question est innocent,
mais hardi; il fuit au moindre bruit ,
non lâchement, s'arrêtant de distan-
ces en distances pour observer la
cause de sa crainte , et si on le presse
de trop près il se jette sur l'assail-
lant en faisant entendre un certain
soutflimient qui rappelle en petit celui
que font entendre les Oies eu colère.
Comme on en trouvait beaucoup aux
environs d'une barouie de Saint-
Mague ou nous avons passé les pre-
miers temps de notre jeunesse, et
que nous en avons été souvent vio-
34o LEZ
lerament mordus en leur faisant ia
petite guerre que l'enfance livre à tout
ce qui fuit , nous pouvons affirmer
que leur dent ne produit aucun m cu-
vais effet après la douleur du moment.
Il suffit d'avoir vu un seul grand Lé-
zard vert, pour s'ëtonner que Linné
ait pu confondre cette espèce avec
le Lézard gris.
Le LÉZARD VERT , Lacerta i>iridis,
Daud. T. Hi, p. 54; Lacerta agilis ,
■}, L., Gniel., loc. cit.; Seps varius ,
Laurent. Amph.,n. iio, tab. 5, f. 2.
Plus petit que le précédent d'un tiers
environ, plus svelte; le fond de ses
parties supérieures est d'un beau
vert, et les taches ou les bigarrures
en sont noires, ce qui est le contraire
de l'espèce précédente. Le dessous
est également d'un jaune verdatre ,
mais plus brillant. Il suffit d'avoir vu
cet Animal pour ne pas le regarder
comme une variété du Lacerta occel-
Inta.W se trouve aux mêmes lieux, oii
nous en avons observé quelques in-
dividus dont le dessous élait bleuâtre.
Cette espèce est l'une des deux que
nous avons trouvées le plus commu-
nément aux environs de Fontaine-
bleau , dans les lieux découverts à la
base des collines de grès. L'autre es-
pèce que nous y avons observée est
en dessus d'un vert tirant sur le
bleu si répandu sur la wbe de beau-
coup de Sauriens du Nouveau-Monde;
c'est le Lacerta Brongnartli de Dau-
din ; en le comparant au Lézard que
LatreiUe décrivit sous le nom de
Verdelet. Lacerta viridula, comme
un Animal de l'histoire de Pavana ,
nous avons peine à croire qu'il n'y
ait pas eu quelque erreur dans l'éti-
quette du bocal qui contenait l'indi-
vidu décrit par notre savant confière,
et nous regardons ces deux Animaux
comme identiques.
Le LÉZARD DES SOUCHES, Laccjta
stijpium, Daud., pi. 35,fig. -2, fort
commun au bois de Boulogne , dans
les environs de Paris ; ce Lézard plus
petit que les précédens , plus grand
que le gris , de la couleur du der-
nier sur le dos , sur les flancs et «n
dessoixs , long de six à huit pouces ,
et très-agile, semble être un vérita-
ble hybride.
Le LÉZARD GRIS DES MURAI1.1.E3 ,
Lacerta agilis, a., L., Gmel. , loc. cit..,
p. 1070 , Lac. , Qiiadr. Ov. , p. 298 ,
Kncycl. Rept. Lézard, pi. 6, fig. 2.
Répandu dans toute l'Europe , mais
surtout dans le midi de la France,
ce petit Animal s'y fait remarquer
par sa vivacité ; il est d'ailleurs pres-
que domestique , vivant dans les
murs de toutes nos habitations. C'est
particulièrement contre ceux des
jardins oii ion appuie des espaliers,
et dont les moellons offrent des trous
qui lui peuvent servir de refuge ,
qu'il semble se plaire; il y vient
guetter les Insecies destructeurs des
fruits , «t nous l'y avons surpris in-
sinuant sa petite langue dans les
blessures faites aux raisins par le
Diptère qu'il venait de saisir. Leur
multitude dans les pays de vignobles
oli les propriétés sont enceintes de
pierres sèches et sur les coteaux pier-
reux est incroyable. Nous en avons
observé plusieurs variétés très remar-
quables , qui mieux examinées se-
raient peut-être autant d'espèces. La
première, la plus belle, mince, plus
agile , sans aucune tache , d'un brun
cannelle clair avec le dessous blan-
châtre; la seconde plus grande avec
deux lignes longiludmales d'un brun
noir sur le dos, et les flancs variés
de verdâire et fie noir ; la troisième
avec trois lignes longitudinales
noires, dont celle du milieu est la
f)lus étroite; la quatrième avec les
ignés et de erosses taches noires dis-
persees , entrecoupées, et le dessous
couleur d'acier, beaucoup plus gros-
se d'ailleurs et moins leste ; la cin-v
quième enfin avec des lignes et de
grosses taches noires, et le dessous
du corps lavé d'une teinte rougcâlre
souvent ti^ès-vive et piquetée de noir.
Nous avons perdu un travail fait
en Espagne sur ces Reptiles, ou nous
avions déciit et figuré avec le plus
grand soin les Lézirds que notre sé-
jour nous permit d'y observer. Nous
y avions letrouvé le Lacerta macu—
lata de Daudin , découvert par Bosc
LHE
aux environs de la Corogne , el nous
pouvons répondre qu'il est ccvlaine-
jnent une espèce bien distincte, en-
core que Cuvier ne le regarde que
couimc une variété.
Le Tiliguèra de Sardaigne qu'on a
rapporté au genre Lézard , paraît êli e
à Cuvier une espèce douteuse; ce
n'est peut-êlreque le Lacerta virldis.
Le Ij. dumetoruin de Surinam, Bos-
cm«a de Saiut-Domingiie, Teyuu du
Paraguay , sont les espèces américai-
nes constatées de ce genre.
Les Améivas , qui ont été confon-
dus par quelques-uns avec les Ani-
maux dont il vient d'être question,
rentrent comme sous-genre parmi les
Tupinambls. /^. ce mot.
On a étendu le nom de Lézard à
des Reptiles qui n'en sont pas, et
même à un Mammifère : aiuM l'on a
appelé LÉZA.RD Écaillé, le Pango-
lin ; LÉZARD DE MER , le Callyonvrnc
Lyre, un Esoce et un Saumon; Lé-
zard d'eau, les Batraciens du genre
Triton; Lézard Leguan, les Igua-
nes, et un variété de Galéote appe-
lée Kemkaantjh , c'est-à-dire Coq
de bataille. . (b.)
LÉZARDELLE. bot. phan. Ce
nom a été employé par plusieurs
botanistes français pour désigner le
genre Saururus. P' . ce mot. (b.)
* LÉZARDET. bept. saur. Nom
donné par Daudin , à une division du
genre Agamc oii il plaçait comme es-
pèce unique le Laceita marmorata ,
h., qui forme aujourd'hui le genre
Marbré de Cuvier. /^. Marbré. Dau-
din a aussi donné ce même nom à
une espèce de Tupinambis. P^. ce
mot. On l'applique vulgairement aux
petits Lézards gris. (g.)
LHERZOLIÏE. min. Pyroxène en
roche de Charpentier(Jour. des Min.,
t. 02, p. Sai). Le Lièvre a ainsi nommé
une Roche composée de Pyrovène la-
mellaire, grenu ou compacte, observée
en grandes masses par Charpentier,
près de l'étang de Lherz , el sur tout
le terrain qui s'étend depuis la vallée
LIA 54i
de Vicdessos , jusqu'à celle de la
Garonne. Elle forme des assises
puissantes d;ins le sol primordial ,
et alterne avec le Calcaire primitif.
La Lherzolilc compacte a été confon-
due avec la Serpentine ; elle «;n dif-
fère en ce qu'elle est plus dure, et
ne contient ni ïalc ni Feldspath.
(g. DEL.)
LIABON. Liahiirn. bot. puan.
Sous cette dénomination , Adanson
(Familles des Plautcs , vol. 2, p. i3i)
avait constitué un genre de la famil-
le des Synanthérées , qui avait pour
type une Plante de la Jamiiïque dé-
ciiln et figurée par P. Browne sous
le nom de Sulidagv. Linné réunit
cette Plante à son genre jJmellus, et
plus lard , Swartz , dans ses Obseiva-
tioncs Butaiiicœ , adopta cette réu-
nion. Willdcnow^ ignorant sans dou-
te ou n'ayant aucun égard à la déno-
mination pioposce par Adanson .éta-
blit son Sla/iea qui est identique avec
le Liabum. Enlin \e ^vnre y/ndroma-
càia, proposé parHumboldl el Bon-
pland(/-'/a///'. ^S^fz/rt., vol. 2, p. io4},
est encore le mêuie sous un nouveau
nom. Il est certain que si on veut ici
être sévèie dans l'application de la
loi de l'antériorité, le nom AeLiiabain
doit être préféré à tous les autres;
mais alors comment pourra -t- on
changer, sans occasioner beaucoup
de confusion , le nom à'Jndrorna-
chia donné à la plupart des espèces
par Kunth [Nop. Gêner, et Spec. T.
IV, p. 97-1 o3)? Cette considération
nous semble assez puissante pour
empêcher de ressusciter un mot bi-
zarre qui désignait un genre très-mal
caractérisé et composé de Plantes non
congénères. C'est un motif semblable
qui a fail préférer le nom de Diejya-
iiia proposé par Jussieu pour un
geme de Chicoracées à celui de Tul-
jw/s antérieurement donné par Adan-
son. Cassini a une toute autre opi-
nion relativement au nom du genre
dont il est ici question. Il adopte
maintenant le Liabum, et il substitue
les noms de L. Brownei et L. Jus-
siœi à ceux à'Andromachia Poiteaui
et A'J. Ji/ssievi qu'il avait lui-même
342
LIA
donnés à ces Plantes. La première est
le Starkea umbellata , Willd. P". ,
pour les détails génériques et les
usages 1 emarquables d'une espèce in-
digène du Péi'ou, le mot Androma-
CHIA. (g..n.)
LIAGORE. Liagora. polyp. IDi-
chotoniaria , Lamk. Genre de l'ordre
des Tubiilariées dans la division des
Polypiers flexibles. Caractères : poly-
pier pbytoïde, rameux , fistuleux,li-
chétiiforme , encroûté d'une légère
couche de matière crétacée. Beau-
coup de naturalistes ont regardé
comme des Plantes marines ces êtres
que Lamouroux range dans son gen-
re Liagora , et qu'il croit devoir rap-
porter au règne animal. ïurner,
Gmelin , Desfonlaines et Rolh en fi-
rent des Fucus. Mais Gmelin et Es-
per en avaient déjà fait des ïubu-
iaires. Les Liagoies ont le port , la
forme et même la couleur de certains
Lichens ; elles sont couvertes d'une
légère incrustation de carbonate cal-
caire ^ leur substance intérieure est
gélatineuse et assez ferme. Ijeurs tiges
et rameaux sont cylindroïdes dans
l'état de vie ou lorsqu'on les a mis
tre'mper dans l'eau; ils se resserrent,
s'aplatissent et se plissent de diverses
manières par la dessiccation. Lamou-
roux attribue à toutes les Liagores
une tige fistuleuse. jNous ne savons si
ce caractère existe dans les espèces
que nous n'avons point examinées;
jnais nous l'avons vainement cherché
sur les Liagora versicolor et articu-
/a/a que nous avons étudiés; celles-
ci ont leur tige pleine. Nous avons
soumis ces espèces à difFérens essais
pour reconnaître leur organisation ;
mises dans l'Acide nitrique très-af-
faibli , leur croûte calcaire ne tarde
pas à être enlevée avec une eftervcs-
cence assez vive ; il reste un axe gé-
latineux assez Solide , ayant tout-à-
fait l'aspect de certaines iMantes ma-
rines décolorées et macérées dans
l'eau de la mer, après qu'elles ont
été détachées depuis quelque temps.
En examinant au microscope des
fragmcns de Liagoies dépouillées de
LIA
leur incrustation crétacée , on aperçoit
à la surface et spécialement aux ev-
tréinités des rameaux, des espèces de
bouquets branchus, infiniment pe-
tits , implantés dans la substance gé-
latineuse de l'axe ; ils ont beaucoup
de ressemblance avec ce que l'on re-
marque à la surface des grandes Co-
ralliuées dépouillées aussi de leur
matière crétacée par les Acides , mais
ils sout bien moins distincts. Mises
sur les charbons allumés , les Liago-
res, dépouillées ou non de leur in-
crustation , ne donnent en brûlant
aucune odeur animale. On n'aper-
çoit sur leur sin face aucune trace de
fjores ; leur couleur varie : elle est
)lauche , rougeàtre , jaune ou verte ;
elles vivent dans les mers des climats
chauds. Lamouroux a rapporté les
Liagores aux Tubulariées II nous
semble qu'elles auraient plus de rap-
ports avec les Coralliuées , si toute-
lois elles appartiennent véritablement
au règne animal. Ce genre renferme
les Liagora persicolor , ceraiioides ,
phjscioides , aurantiaca , farinosa ,
a/hicans , distenta, arliculata, toutes
originaires des nrers des pays chauds
de la zone tempérée ou des tropiques.
On n'en trouve aucune espèce au-
dessus du quarantième degré nord.
Agardh comprend ce genre dans
son Sjstema ^Jlgarum , et le place
dans l'ordre des Floridées. (E.D..I..)
LIAIS (PIERKE de), min. On donne
ce nom, dans l'art de la bâtisse, à
une Pici re calcaire à grain fin , à
cassure terreuse , formant dans les
leirains lerliaiies des environs de Pa-
ris , des bancs de sept à quinze pou-,
ces d'épaisseur : elle est recherchée
comme tiès-propre à être employée
pour les rampes, les cliapiteaux, les
colonnes, les balustrades, etc. Elle
est facile à tailler et assez tenace
pour conserveries moulures, (g. del.)
LIANE. BOT. Ce nom vulgaire ,
employé dans toutes les colonies
firtuçaises par les premiers tlibustiers
et passé dans la langue française , dé-
signe tout Végétal sarmenteux dont
les rameaux débiles choisissant d'au-
très Vëgétau-<*pour support, giim-
f>enl le long des ironcs d'Arbres , s'en-
acetil dans leurs raineaux ellinissent
quelquefois par les ctoull'or sous iiuc
verdure plus épaisse encore que la
leur. Quelques-unes se serrent au
bois comme notre Lie: rc ; d'autres
sont moins étreignantes , comme nos
Clématites et nos Liserons des haies;
d'autres enlin sont accrochantes ,
comme nos Ronces. Ces Ronces . ces
Liserons, ces Clématites, ces Lierres,
notre Biione et notre Taninus se-
raient des Liâmes aux Antilies, à la
Guiane et dans l'île de Mascareigne.
Mais aucune des Plantes qui dans nos
haies ou dans nos buissons remplis-
sent un tel rôle, n'égale en force ou en
étendue les Lianes des -pays chauds.
^Nous en avons vu couvrir de proche
en proche des parties assez considé-
rables de certaines forêts, et finir par
les confondre en une seule masse de
feuillage. Le nom de Liane vient évi-
demment de lien, parce que les ra-
meaux des Lianes lient étroitement
les objets qu'elles saisissent. Beau-
coup de Plantes non-seulement <!e
genres divers , mais encore de famil-
les et de classes diflerentes sont des
Lianes. Il en existe parmi les Her-
bes et les Arbustes ; des Fougères
même rampent en Lianes. Les Ghi-
mifères sont les seuls Végétaux qui
n'en adoptent jamais les formes.
Parmi les Lianes les pli»s communes
et dont les noms sont presque cou-
sacrés , nous citeions les :
Liane a l'Ail, le Bignonia allia-
cea, L. , aux Antilles.
* Liane amère, V Abuta canch-
cans à Caycnne.
* Liane a l'Ane , V Omphalea
diamJra à la Guiane.
* Liane d'Asie jaune , le Tetra-
pteris inœqualis de Cavanillcs , selon
Surian.
* Liane Avancaké, une espèce du
genre Phaseolus.
Liane a bariuque , le Riviida oc~
tondra à Saint-Domingue ; VEcasla-
phyllum Brownii à la Martinique.
Liane .1 Batate, le Convohulus
Balatas.
LIA
543
Liane a Bauuuit , le Convolsjulus
brasiliensis, employé comme purgatif
dans loulos les Aniilles par les an-
ciens flibustiers.
Liane blanche, \e Rivlnia lœvis
à la Martinique ; un Bign(jniaàiii.nul-
Domingue.
Liane de Boeuï\, Vjicacia scan-
dens à S lint-Thomas.
Liane Bondieu , W-ihus prccato-
riiis , L.
* Liane a bouton j un Dura/t/a,
aussi nommé Castor et Ronda par les
anciens naturels de Saint-Domingue.
Liane brûlante, une Aroïdc qui
paraît appartenir au genre Diacon-
tium, et qui contient un lait acre à
Saint-Domingue. A la Martinique ,
c'est le Tragla volubilis.
Liane BRÛLÉE , le Gouania domln-
gensis aux Antilles.
Liane a Cabuit, un Tabeinœ-
montana à Saint-Domingue , un Eu-
patoire grimpant à Mascareigne.
Liane a Cacone, le Passiflura
maliformis , selon Turpin, etleZ>c(--
lichos urens , suivant INicolson.
Liane a caleçon, les Bauhinies ,
le Murucujr), l'Aristoloche bilobée ,
et la plupart des Passiflores dont les
feuilles ont deux plus grands lobes.
Liane carrée , le Paullinia pin-
riala à la Guiane ; un Serjania à
Saint-Domingue.
* Liane a cercle , le Pelrœa uu-
lubilis à Cayenne.
Liane de Chat ou Gru'ie de
Chat , le Bignonia Ungiiis Cad à
Saint-Domingue et à la Guiane.
* L*[ANE A Chiques, le Tournefur-
tia nitida à Saint-Domingue.
Liane A Citron. Adanson appelle
ainsi une Plante grimpante du Séné-
gal nommée ïobl ou Toll par les na-
turels et dont le fruit ressemble au
Citron par sa saveur acide.
Liane a Cochon. On ignore quel-
le Plante des Antilles Nicolson dési-
gne ainsi. A Mascareigne et à l'Iie-
de-France nous avons entendu nom-
mer ainsi par les nègres diverses es-
pèces ou variétés de Dioscorea et un
(^issampelos sauvage.
Liane en coeur , le Cissampelos
344 LIA
Fareira à Saint- Domiague ; les gran-
des espèces de Liserons qui couvrent
les forèls à Mascareigne et surloat à
l'Ile-de-France.
Liane contbk-poison, la Feuillée
grimpante.
LiAN£ Corail, un Cissus aux An-
tilles,selon Siuian; le PoiWjsa à l'Ile-
de-France ou celte belle Liane paraît
avoir été porte'e de Madagascar.
Liane a cordes , le Bigiionia vimi-
nea.
Liane A Coui.EUVB£ , la Feuillée
grimpante.
Liane coupante. Encore que nul-
le Graminee u'oRre ie port des Lia-
nes, on a , selon Auhlet, donné ce
nom à \ Arundofarv.ta , dont le feuil-
lage embarrasse lesjfunbes quand on
parcourt les marais de la Guiane, et
coupe les bottes comme le ferait un
couteau.
Liane acoureux, aussi nommée
Tlmac à Saint-Domingue , paraît être
une Térébinlhacée encore peu con-
nue.
Liane a Crabes , le Bignonla
œquiiiocualis aux Antilles; le Convol-
vulus Pes-Caprœ à l'Ile-de-France.
Liane Crape , même chose que
Liane à cordes.
Liane croc de Chien, le Ziziphus
iguaneus à Saint-Domingue.
Liane a crochets, l'Ourouparia
d'Aublelà la Guiane.
Liane a eau, un Gouet grimpant
qui fournit assez d'eau quand on le
coupe par tronçons pour dcsallcrer
les chasseurs.
Liane a enivrer le Poias«N , le
Robinia JSicou à la Guiane.
* Liane épineuse, le Pisonia
aculeata à la Martinique ; le Paulli-
nia aslatica à l'Ile-de-Franée.
Liane tranche, le Securida c vo-
lubilis à la Martinique; le Dracon-
tium pertusum sur la Terre -Ferme;
le Bigiiunia Kerera ù'Aublet à
Cayenne ; un Smilax à l'Ile- de-
l'rance.
Liane a geler ou a olacer , un
Cissampelos aux Antilles.
* Liane a grand eois ou des
<;rakds iîois. Ou ne sait trop quelle
LIA
Plante est désignée sous ce nom aux
Aatilles. A l'Ile-de-France , c'est un
Liseron qui s'élève à une hauteur ex-
traordinaire dans les forêts.
* Liane a grand Cerf, le Pauonia
sjjicata de Cavanilles, selon Surian.
Liane jaune , le Bignonia viminea
et Vipomœa tuberosa aux Antilles.
Liane a lait, l'O/e/ia d'Aublet k
la Guiane.
Liane laiteuse , divers Apocins et
le Cj/ianchum hirsuturn sux Antilles.
Liane maugle , l'Echites bijlora.
* Liane a malingre , le Convol-
vitlus unibellatus.
Liane a médecine , même chose
que Liane à Bauduit.
* Liane Miribal , le Banisteiia
convoluulifulia.
Liane Mibipi , diverses Bignones.
Liane mince, le Jiajaiiia scanc/ensm
Liane a Minguet, le dssus si-
cjoides, selon Turpin , à Saint-Do-
mingue.
* Liane malabare, une variété
àe Diascoiea à 1 Ile-de-France.
Liane Ouarit , même chose que
Liane à Minguet.
Liane Palétuvier, VEchites bi-
flora à Cayenne.
Liane a panier , le Bignonia
œquinoctialis à Cayenne et plusicui'S
autres espèces du même genre.
Liane Papaye, VO/nphalea dian-
dra aux Antilles.
Liane de Paque , le Securidaca
volubilis à la Martinique.
* Liane DE la Passion, diverses
Passiounaires, particulièrementcelles
qui ont le» plus grandes fleurs.
Liane a Patates ou Liane a
Raves, l'Iguame selon Surian.
Liane percée , le Dracontium per-
tusum.
Liane a Persil , le Serjania tritcr-
nata à Saint-Domingue , et le KoL-
reutera triphylla à la Martinique.
Liane a pissf.r, un iiiuinia aux
Antilles, selou^Surianj un Smilax à
ri!e-de-France.
Liane purgative, même chose
que Liane à Bauduit.
Liane quinze jour^s , le Cissampe-
los Caiapeba à la Martinique.
LIA
Liane a raisins, un Coccolubaîx
Saint-Domingue, et les Iiivinia& la
Martinique.
* Liane a Rai'e, le Bignonia echi-
nata à Caycnue.
Liane a Réglisse , Vylbrus preca-
torius.
Liane rouge. Ce nom est appliqué
indillcrcmnienl auBigtivwa aÛiacea,
au Zizlphus volubilis et au Tetracera
aspera. ,
* Liane RUDE ou de Saint- Jean,
le Peliœa volubilis.
Liane a sang. On n*a pas encore
reconnu l'espèce désignée par Wicol-
son .^ous ce nom. On soupçonne que
c'est un Millepertuis.
Liane a savon , le Momordica
operculata selon Tuipin, le Gouania
domingensis selon Poileau , un Banis-
teria suivant Poupée-Desportes.
Liane a SAVONNEriE, le J'euillea
scandens.
Liane a scie, le Paulli/iia curassa-
vicah Sauit-Domingue.
Liane a Serpent , diverses Aris-
toloches, particulièrement l'yJnguici-
da des botanistes.
* Liane de sirop , le Columnea
scandens.
Liane tocoyenne , le Bignonia
œquinoctialis à la Guiane.
Liane a Tonnelles, les diverses
espèces de Quaraoclit aux Antilles,
et d'Ipomées aux îles de France et de
Mascareigne.
* Liane a Tulipes , à l'Ile-de-
France la seule espèce de Passiflore
qui croisse naturellement à la lisièie
des forêls.
Liane a Vers , le Cactus triangu-
laris selon Nicolson
* Liane vulnéraire, même chose
que Liane d'Asie jaune. (b.)
LIARD. ROT. PHAN. L'un des
noms vulgaires du Peuplier chez les
pépiniéristes. (e.]
* LIAS. GÉOL. Les terrains oolilhi-
qucs, si abondans dans tout le nord-
ouest de l'Europe et dont notamnrent
les montagnes du Jura sont formées ,
reposent principalement en Angle-
terre comme eu Franco sur une séi ie
LIA 54^
puissante de couches nombreuses et
alternantes de Calcaire marneux, gé-
néralement gris ou bleuâtre etd'Ai'-
gile schisteuse de couleur également
foncée. C'està l'ensemjjle de ces cou-
ches remarquables par le grand nom-
bre et la variété des corps organises
fo>siles qu'elles renferment, que les
géologues anglais ont les premiers
donné le nom parliciilier de Lias
qu'ils prononcent comme si nous
écrivions Bayasse. Cette expressioa
courte, facile à écrire et à lire dans
toutes les langues, insignifiante par
elle-même el que pour cela seul il
était très-bon de conserver, est heu-
reusement adoptée aujourd huipar la
plupart des géologues du continent
pour désginer les dépôts sédimenteux
qui leur paraissent , par leur position
relative et leurs Fossiles, être sem-
blables à ceux primitivement bien
observés et bien décrits en Angleterre
coniine y constituant le premier
membre ae la grande formation ooli-
thique {Oolite formation). Ce sont
donc les descriptions spéciales du
Lias de l'Angleterre qui doivent nous
servir de terme de comparaison et
fournir le type de ce que les uns ap-
pelleront une formation particulière
indépendante, tandis que d'autres y
verront , soit efleclivement le com-
mencement des terrains oolithiques ,
soit la terminaison des formations qui
ont précédé ; question qui paraît être
indifférente en elle-même, mais qui
tient cependant aux diverses maniè-
res d'envisager les principes fonda-
mentaux de la science géologique;
question qui au surplus est étran-
gère au sujet qui nous occupe. {V.
Terrain.) Notre but , pour le mo-
ment, doit être de bien caractériser
ce que les Anglais ont appelé Lias ,
afin qu'il soit facile de rapporter les
portions de l'enveloppe de la terre que
l'on peut observer partout ailleurs
qu'en Angleterre et spécialement en
France à la même cause et à la mê-i
me époque de fondation.
Le Lias est un dépôt sédimenteu\
composé «le particules également fi-'
nés et légères , dans lequel l'Argilç-
346 LIA
domine essentiellement ; les assises
inférieures ou les plus anciennes sont
même presque uniquement formées
de lits argileux puissaus que séparent
de loin en loin quelques bancs de
Calcaire marneux, coaiparativement
très-minces. C'est en s'élevant dans
la formation que l'on voit les cou-
ches solides du Calcaire devenir plus
nombreuses , au point que dans le
tiers supérieur environ du dépôt ,
considéré dans son ensemble, et qui
dans quelques carrières ou sur les fa-
laises , présente des coupes de plus de
cent pieds de puissance, les couches
dé Calcaire marueux et celtes d'Ar-
giles qui alternent avec lui sont en
nombre égal , ayant chacune au plus
un pied d'épaisseur, ce qui donne à
ces coupes 1 aspect de murs régulière-
ment rubannés. Eft'cctivement , bien
que la couleur dominante de tout le
système soit le gris-bleu plus ou
moins foncé , la teinte des bancs cal-
caires est plus pale que celle des cou-
ches d'Argde qui, presque toujours
humides, paiaisseut le plus souvent
noires ou d'un violet foncé; ces der-
nières sont plus rarement juuuâti es ,
quelquefois elles sont teintes en cou-
leur de rouille à leur tranche visible
et dans les fissures par des eaux fer-
rugineuses j la grande quantité de
matière charbonneuse disséminée et
de Bitume que quelques-unes renfer-
ment les rend réellement noires et
semblables à de la boue. Le Calcaire
est assez généralement d'un gris plus
ou moins bleu; cependant dans plu-
sieurs localités, celui des parties infé-
rieures devient plus épais, et sa cou-
leur est le blanc un peu cendré. Les
Anglais nomment ce Calcaire White
Lias , pour le distinguer du Bli/e
Lias , expression composée qui est
plus habituellement employée que
celle de Lias seule pour désigner spé-
cialement les couches solides de la
formation. Quelle que soit sa cou-
leur, le Calcaire du Lias est générale-
ment compacte, dur, sans cavité , ho-
mogène dans ses parties et donnant
une cassure conchoïde; quelques va-
liétés peuvent prendre un beau poli
LLi
et être employées comme marbres ;
quelques-unes sont surtout remar-
quables par un grand nombre de pe-
tites Ammonites changées en Spath
calcaire blanc et par d'autres qui ont
conservé une partie noire de leur
test dont l'intérieur est rempli de
cristaux de Chaux carbonalée. Le
Lias blanc peut servir de Pierre li-
thographique. L'Argile interposée
est schisteuse; elle se divise facile-
ment en feuillets minces parallèle-
ment au plan des couches. Celles-ci
sont presque toujours horizontales,
et on les voit , notamment en Angle-
terre , recouvrir , sans perdre cette
situation , d'à uti'es couches inclinées
ou contournées dépendant de la for-
nation houillière , dont elles ne sont
généralement séparées dans ce pays
que par les assises également hori-
zontales de Marne gypsifère et mu-
riatilère et de Grès diversement colo-
ré (Ked mari and new red sand sione
des Anglais , Grès bigarré des Fran-
çais , et Bu nier sand stein des Alle-
mands ) ; \es Argdes inférieures du
Lias se lient même d'une manière si
nuancée avec les assises supérieures
des Marnes gypsifères en Angleterre
et en France , qu'il semble douteux ,
au prem.er aspect, que d'autres for-
mations puissantes, telles que le
Quadersandstein et le Muschelkaik
des Allemands, puissent être inter-
posées , d une manière directe , quel-
que part entre les deux systèmes ar-
gileux , ainsi que des géologues célè-
bres le croient encore; et jusqu'à ce
qu'une superposition évidente vien-
ne constater le fait, il paraîtra plus
prudent d'admettre que ces dernières
formations sont, comme paraît le croi-
re maintenant l'iUustie géologue des
deux mondes , plus contemporaines et
équivalentes duj Calcaire oolithique
du Lias que d'une origine antérieure
à celle de ces deux dépôts. Dans tous
les cas , le Lias nous paraît réunir
beaucoup des caractères qui annon-
cent un dépôt lent et tranquille de
matières apportées de loin et proba-
blement en partie par des courans
continentaux affluant dans la mer , et
LIA.
cela d'une manière périodiquement
régulière, ce qu'indique d'une part
l'absence de matériaux grossiers cl
pesans et l'état de conservation des
Végétaux torrcsires et des Animaux
marins, et d'autre part les alternan-
ces si multipliées île couclies calcai-
res et argileuses de même nature.
Sous tous ces rapports , les circons-
tances qui ont présidé à la formation
du Lias se sont répétées à plusieurs
époques Irès-diÛérentcs de l'àgc de
la terre, et par cette raison il est très-
souvent difficile de distinguer autre-
ment que par une étude détaillée des
Fossiles, et mieux encore par la su-
perposition réelle , le Lias propre-
meut dit de systèmes calcnreo-argi-
leu\ très-puissaus qui avec le même
aspect séparent en plusieurs assises le
terrain oolithique eu le recouvrant
{Oxfurt c/ay, Argile de Dives, Kim-
tneridge claj, Argile d'HonOear).
Ou évalue en Augletei're après de
huit cents pieds la puissance totale
du Lias. Les Minéraux qu'il contient
sontpeu nombieux; le Fer à l'état de
sulfure y est le plus abondant ; il s'y
Îirésente en rognons ou nodules dont
a décomposition donne lieu à la pro-
duction (le cristaux de Chaux sulfatée
et à l'oxide de Fer qui colore forte-
ment un grand nombre de sources;
le Plomb et le Zinc sîilfurés, la Bary-
te et la Sli'ontiane sulfatées sont en-
core des Minéraux du Lias ; quelques
restes de corps organisés s'y trouvent
changés en Silex. La Silice à l'état de
Quartz s'y voit cristallisée dans quel-
ques cavités; mais les Silex en bancs
ainsi que le Grès et le Sable y sont
rares.
Les Fossiles du Lias sont Irès-
nombreux et très -variés; presque
toutes les couches contiennent des
fragmens plus ou moins gros de tiges
de Végétaux dicotylédous et mono-
cotylédons qui sont changés en Li-
gnites et pénétrés de Pyrites. L'exa-
men de quelques feuilles bien con-
servées a fait reconnaître la présence
de Fougères et de Joncs , Plantes ter-
# restres et marécageuses; les débris
d'Animaux ont presque tous appar-
LIA 547
tenu évidemment à des êtres marins
de toutes les classes jusqu'aux Rep-
tiles inclusivement. On cite plu-
sieurs Zooph^tes, parmi lesquels une
espèce de Turhinulia de Lamarck ,
cinq espèces distinctes d'Encrines du
genre Penlacrinite, dont plusieurs ont
été conservées entières, une variété
d'Oursins (C/daris), une immense
quantité de Coquilles univalvcs et
bivalves des genres Ammonite, Nau-
tile , Bclemnile , Hélicine , Troclius ,
Tornatille , Mélanie, Modiole, Unio ?
Cardite, Astarté, Arche, CucuUée ,
Térébratule , Spirifer, Gry[ihée, Smi-
Ire , Peigne , Plagiostome , Lime , Per-
ne, etc., parmi lesquelles il faut dis-
tinguer comme plus caractéristiques
\ .ammonites Bucklandi , la Gryphœa
incurva , le Plagiostoma giganlea.
Les zoologistes outreconnuplus.de
vingt espèces d'Ammonites qui sont ,
ainsi que les autres Fossiles , plutôt
groupées avec ordre qu'accumulées
pêle-mêle dans toutes les couches.
Ainsi , nous avons remarqué dans
plusieurs localités l'Ammonite de
Buckland très-abondante et presque
unique dans un certain banc de Cal-
caire dont la surface était presque
toute recouverte d'une manière lé-
gulière par des individus de même di-
mension , disposés sur le plat et à
égales distances ; d'aut) es couches
renferment plus essentiellement des
Entroques, d'autres des Bclemnites,
d'autres des Gryphées , etc. Bien ,
nous le répétons , que cette espèce de
distribution doive seulement être vue
en masse pour paraître vraie , il im-
porte de ne pas négliger cette obser-
vation , et nous citerons encore , pour
lui donner plus d'importance , l'exis-
tence d'une couche d'Argile bitumi-
neuse , tenace , dont l'épaisseur est
d'environ deux pieds et demi, qui ne
contient presque pas de Fossiles ca-
ractérisés et qui paraît comme mar-
brée, parce qu'elle est remplie de
. corps finement bianchus qu'on ne
peut mieux comparer qu'à des espèces
de Fucus, quoique ces corps ne se
distinguent de la masse que par une
couleur plus foncée ; nous avons vu
548 LIA
cette même couche 8ur une grande
étendue des côtes de l'Angleterre ,
sur celles opposées delà Normandie,
et dernièrement de Bonnard l'a re-
trouvée dans les terrains de la Bour-
fogne , qu'il rapporte avec raison au
lias.
On cite encore comme ayant ëté
trouve's dans ce système des becs de
Sèches, plusieurs espèces de Pois-
sons , des os et des écailles de Tor-
tues; mais les Fossiles les plus re-
marquables, ceux qui dans ces der-
niers temps ont le plus mérité de fixer
l'attention et qui ontHonné lieu aux
recherches des plus habiles géolo-
gues, ce sont ces gigantesques Sau-
riens dont l'organisaiion totalement
étrangère à la nature actuelle , a pré-
senté pour le Lias et pour la classe
des Reptiles sous l'investigation des
savans anglais, un phénomène ana-
logue et non moins étonnant à celui
observé antérieurement avec tant
d'art et de persévérance dans le Gyp-
se des environs de Paris et pour la
classe des Mammifères par noire plus
illustre anatomiste. Ces Animaux an-
tiques et maintenant perdus apparte-
naient à deux genres bien distincts
qui ont reçu les noms d'Ichtyosaure
[Ic/ityosauius] et de Plésiosaure {Fte-
siosaurus). Les premiers, les Ichtyo-
saures, avec les caractères des Rep-
tiles Sauriens, présentaient celui d'a-
voir quatre membres propres à la
natation et disposés de la même ma-
nière que les deux membres anté-
rieurs des Cétacés ; organisation qui
semble annoncer que ces singidiers
Animaux ne pouvaient que nager et
non marcher à terre , quoique d'un
autre côté pourvus de poumons et
non de branchies , ils fussent obli-
gés de respii'er l'air atmosphérique.
Parmi les pièces les plus remar-
quables de leur squelette par leur
forme anomale , les vertèbres de
toutes les espèces peuvent toujouis
être reconnues lorsqu'on les rencon-
tre isolément; elles ressemblent à des
disques étroits dont les deux faces
jirliculaires sont concaves comme cel-
\qs des vertèbre» de Poiesons. On a
LIA
trouvé des caractères pour établir
dans ce genre quatre espèces qui dif-
fèrent essentiellement les unes des
autres par la forme de leurs dents,
par la longueur de leur museau et
par les proportions de leur taille ;
l'espèce la plus commune, 1'/. corn-
mu/lis, pouvait atteindre plus de
vingt pieds , ainsi que Yl. platyo-
dun , caractérisé par ses dents dépri-
mées ; cependant on trouve un assez
grand nombre de petits individus
qui ont de un à trois pieds seulement,
et que l'on ne saurait rapporter qu'a-
vec doute à ces deux espèces gigan-
tesques dont se distingue encore
fiarfaitement 1'/. teiiuirustiis par la
ongueur de son museau , la petitesse
de SQS dents et le grand nombre de
ses vertèbres dorsales et caudales.
Nous avons vu pendant le voyage
que nous avons fait en Angleterre,
l'année dernière, le plus bel échan-
tillon qui existe de cette espèce ; il
était encore en la possession de miss
Mary Anning qui a recueilli sur les
côtes de Lyme Régis presque tous
les Fossiles du Lias qui depuis
sont devenus célèbres par les tra-
vaux auxquels ils ont donné lieu.
Cette jeune Anglaise, par son zèle et
son intelligence , a su créer avec ces
objets \xn commerce aussi utile pour
la science qu'il est honorable et lucra-
tif pour elle. Elle nous a permis de
prendre un dessin que nous nous
sommes empressés de communiquer
à Conybeare et Cuvier. L'Ichtyosaure
à long museau qu'il représente est
presque complet, et il avait au moins
douze pieds de longueur , des dents
fines et Irès-courles sur des mâchoi-
res grêles , étroites , longues de plus
de deux pieds. {V. Ichtyosause.)
Les Plésiosaures , moins rappro-
chés des Poissons , plus semblables
en tout aux Reptiles que les Ichtyo-
saures , n'avaient pas les vertèbres
discoïdes de ces derniers , mais ils
leur ressemblaient par les quatre
membres égalemeut organisés pour
la natation , à la manière de ceux des
Cétacés , quoique présentant des dif- 4|
férences notables dans le nombre et
LIA
la forme des os de ces parties ; la for-
me des vcrlèbres a permis de diatin-
giier dans ce genre cinq espèces qui
ont éië nommées Plesius. trigonus ,
P. pentagonus, P. carniatus, P. doli-
chodeirus et P. receiitiur, dont tou-
tes , à l'exception de la dernière , ap-
partiennent au Lias. Le plus remar-
quable, le mieux connu est le P. clo-
lichodelriis découvert parConybeare,
qui en a fait le sujet de l'une des dis-
sertations les plus impoi tantes du
dernier numéio des Transactions de
la Sociéli' géologique de Londres; ce
Reptile , qui , comme V Ic/itjos. com-
munis , paraît avoir atteint plus de
vingt pieds de longueur , avait un col
plus long que tout le lesle du corps,
et composé de plus de trente verlèbi es,
nombre supérieur à celui des vertè-
bres du col de tous les autres Ani-
maux; ce col flexible, comme l'est le
corps des Serpens , se terminait par
une têle très-petite qui présentait les
caractères essentiels de celle des Lé-
zards. L'organisation singulière de
cet Animal avait, pour ainsi dire, été
devinée, d'après de simples fragmens,
par Conybcare, avant que la décou ver-
te dun squelette presque entier trouvé
encore à Lyme Régis par miss Mary
Anning , soit venue contirmer les sa-
vantes conjectures du géologue an-
glais. Ce beau Fossile, acheté, dit-on,
la somme de cent louis par le duc de
lîuckingham, a été mis par lui , dans
le pur intérêt de la science , à la dis-
position des membres de la Société
géologique de Londres , pour qu'ils
puissent le faire dessiner et Iç décri-
re. Nous avons eu l'occasioti d'exa-
miner avec soin celte magnifique
pièce qui occupe un espace de plus de
douze pieds de long sur si\' de large ,
et nous avons pu reconnaître qu'il
fallait un aussi habile naturaliste que
le secrétaire de la Société, Th. Webs-
ter , pour mettre autant de soin et
d'exactitude que l'on en remarque
dans l'exécution du dessin qui a été
inséré dans les Transacùoiis de la So-
ciété géologique , et dont luie copie
beaucoup réduite se voit dans les
planches de noire Dictionnaire. Le
LIA 54 9
plus bel échantillon de la même
espèce de Plésiosaures, après celui
dont nous venons de parler, est celui
3ue possède maintenant le Muséum
Histoire Naturelle de Paris; nous
avons presque été témoins de sa dé-
couverte faite sur la plage de Lyme
Pvegis par des matelots de ce petit
port , qiM , après l'avoir exti'ait avec
tout le soin possible, sous la surveil-
lance de miss Mary Anning , venaient
de le cédera cette dernière. L'un des
premieis à l'examiner , nous nous
sommes trouvés heureux de pouvoir
ne pas laisser échapfier une occa-
sion favorable d'être de quelque uti-
lité aux savansde notre pays en fai-
sant hommage au Muséum d'Anato-
mie comparée d une pièce unique qui
aurait pu toujours manquer à sa belle
collection sans le hasard qui nous a
lait devancer les amateurs et les sa-
vans anglais. A. l'exception du col et
de la têle qui manquent, le reste du
corps est presque cnlièrenient con-
servé, et cette partie a même sur le
Fossile du duc de Buckingham cet
avantage , que les vertèbres dorsales
ne sont pas déplacées. N'ayant pas
possédé assez à temps ce dernier indi-
vidu du Plesiosaurus dolichodeirus ,
l'auteur des Recherches sur les Osse-
mens fossiles n'a pu en insérer la des-
cription et le dessin dans lederniervo-
luinedeson ouvrage, maisil vient, par
anticipation , de joindre ce dessin au
discours préliminaire de la nouvelle
édition qu'il prépare. (Discours sur les
révolutions de la surface du globe,
etc., G. Cuvier, 1826, p. oSy, pi. 111.)
Tous les Reptiles dont nous venons
de parler se trouvent ensemble soit
dans les couches solides, soit dans les
couches argileuses du Lias , et quel-
quefois même les portions d'un mê-
me squelette sont enveloppées dans
des couches de nature différente; les
os qui paraissent avoir appartenu à
un même individu sont généralement
réunis, au point que la découverte
d'une seule vertèbre ou d'une seule
phalange autorise à rechercher dans
le même lieu les autres parties de l'A-
nimal, parce que les recherches ont
35o
LIA
souvent, comme nous l'avons appris
de miss Mary Anning elle-même , été
couronnées du succès; les os sont bri-
sés ou plutôt comme écraFcs par le
poids des masses supéiieures , car ils
sont rarement usés ou roulés; si l'on
en trouve dans cet clat ?ur les plages,
il est plus que probable que , déta-
chés des couches qui les renfer-
maient, ils ont éprouvé l'action mo-
derne des vagues; cependant beau-
coup de ces os sont recouverts par de
petites Huîtres et de petites Gryphées
qui adhèrent fortement à leur surfa-
ce, observations qui semblent indi-
quer que les squelettes déposés en-
tiers sur un fond vaseux n'ont éié re-s^.
couverts que lentement par de nou-
velle vase au milieu de laquelle ils
ont pu être écrasés par l'accumula-
tion ou le tassement de dépôts posté-
rieurs. Lyme l\egis', que nous avons
cité déjà plusieurs fois, est une petite
ville duDorselshiresur la côte sud de
l'Angleterre opposée à celle de la Nor-
mandie, entre Gaen et Bayeux : les fa-
laises qui dans ce lieu ontplus de cent
mètres de hauteur à pic sont piesque
entièrement formées par les assises
rubannées du Lias qui supportent les
couches inférieures de la Craie et du
Sablevert , dont elles ne sont séparées
sur quelques points seulement que
par des Sables ooliihiques ferrugi-
neux que l'on regarde comme la re-
présentation de touîe la formation
oolithiquecaJcaire.Celieuquia fourni
letype desdescriplionsdu Liî.'s est de-
venu célèbre par le grand nombre de
Fossiles et surtout d'Ichtyosaures et
de Plésiosaures qui y ont été trou-
vés et qui enriciiissent la plupart
des collections de l'Angleterre et de
Paris; tel est richl\osaure décrit
par sir Evcrard Home'et figuré avec
le plus grand luxe pnr Clift sous le
nom de P/ofeo-Sauri/S; il appartient
au Musée britannique. La Société
géologique de Londres , le Musée des
chirurgiens, les collectioîis de l'Uni-
veisité d'Oxfort , celles de l'Académie
de Bristol , les cabinets ];articuliers
de Buckland , Conybeare, Jonhston ,
Cumberland , de la Bêche , possèdent
' LIA
également un grand nombre de
squelettes et d'ossemens détachés
qui proviennent de la même localité.
Le Lias se présente sur nos côtes
avec les mêmes caractères qu'à Lyme
Régis , entre Gaen et Bayeux , aux en-
virons dePort-en-Bessin; les t'f.lalses
deDives qui paraissent plutôt appar-
tenir à une époque postérieure {Ox~
fort ctay) , ressemblent tellement
aussi à celles de Lyme que l'on pour-
rait facilement les rapportera la mê-
me formation , et que peut-être même
dans le premier lieu les deux dépôts ar-
gileux se trouvent réunis et en contact
immédiat, les couches inférieui'es du
Calcaire oolithique manquant. Les
couches du Calcaire de Vieux-Pont,
celles du pays plat compris entre Ga-
rentan et Valognes représentent par-
faitement le Lias des environs de
Bristol , et ce que l'on a appelé pen-
dant long-temps en France le Cal-
caire à Gryphées arquées , le Calcaire
de Bourgogne, notamment des envi-
rons d'Aulun etd'Avalon, fournit un
autre exemple authentique du Lias
en France. V. Terrain. (c.p.)
LTATRIDE. Liatris. bot. phan.
Genre de la famille des Synanthé-
rées, et de la Syngénésie égale, L.,
établi par Schreber , et que l'on peut
caractériser de la manière suivante :
l'iuvolucre est cylindrique ou plus
ou moins renflé, composé d'écaillés
foliacées , imbriquées sur plusieurs
rangées, appliquées les unes contre
les auli-es par leur base , un peu écar-
tées et quelquefois recourbées dans
leur partie supérieure; le lécoptacle
est plane, offrant des alvéoles super-
ficielles , mais du reste dépourvu de
soies et d'écaillés ; tous les fleurons
sont rée;ulieis, hermaphrodites et
fertiles ; la corolle est tubuleuse, son
limbe est étroit, semi-quinquéfide ,
régulier; le tube staminal est in-
clus, terminé à son sommet par cinq
dents; le style est implanté sur un
disque épigyne annulaire; le style
est long , grêle , terminé par deux
stigmates très-longs et très-grêles. Le
fruit est cylindracé , strié , surmon-
LIA
le d'une aigrette sessile et plumeiisc.
Toutcà les espèces de ce genre sont
originaires de l'Ainérique scplentrio-
uaK;. Cesonl des Plantes heibacces, vi-
vaces , élégantes, à racine souvent ren-
flée et biilbiforme. Leur tige est dres-
sée, gënéralsnicnt simple, ainsi que
leurs feuilles qui sont eparscs. Les
fleurs sont eonstamuient purpurines,
disposées en épis ou en grappes à l'ex-
tréniité de la tige. Les espèces de Lia-
tris avaientd'abord été placées dansle
genre Serratula , dont elles ont en
effet tout le port. Nous décrirons ici
l'espèce qui a servi de type à ce gen-
re : la Liatris squarrosa , VVilld. , qui
a été jusqu'à présent fort mal décrite
niéine par H. Cassiui.
Liatris squarrosa, Willd. Sa ra-
cine est bulbeuse et arrondie , à peu
près de la grosseur d'une petite noix.
Sa tige est dressée , simple, haute
d'environ un pied et demi , striée lon-
giturlinalcmenl et pubescente; les
feuilles sont allcrncs, linéaires, lan-
céolées , un peu ondulées , pubescen-
tes et rudes au toucher , et offrant
une seule nervure longitudinale; les
capitules sont pédoncules, solitaires
à l'aisselle des feuilles supérieures et
formant par leur réunion (6 à 8) une
sorte d épi ou de grappe teiniinale;
l'involucrc est ovoïde, composé d'é-
cailles foliacées, imbriquées, linéai-
res, lancéolées, aiguës, recourbées
dans leur moitié supérieure, stiiées
lon^iîudinalement et couvertes de
poils rudes ; le réceptacle est un peu
convexe et très-nu; les fleurons sont
tous hermaphrodites et fertiles , plus
longs que l'involucre ; tous ceux de la
circonférence sont fortement iccour-
bés en dehors , caractère qui n'a pas
encore été noté ; ceux du centre ,
bien moins nombreux , sont dressés ;
les divisions du limbe sont linéaires ,
étroites, velues sur leur face interne
excepté à leur sommet; le tubesta-
iiiinal est inclus, lenniué à son som-
met par cinq dents obtuses, et à sa
base par dix dents plus courtes; l'o-
vaire est surmonté d'un disque épi-
gyne saillant, du milieu duquel s"é-
iève un style grêle , terminé par deux
LIB 85 1
stigmates linéaires , très-longs et ve-
lus. Le fruit est cylindrique, un peu
renflé vers son sommet, marqué de
stries longitudinales, velu cl terminé
par une aigrette plumeuse et sessile,
un peu plus longue que le tube de la
corolle. (a. r.)
* LIATRIDÈES. Liatrideœ. bot.
PiiAN. Le professeur Richard, dans
la classification du Jardin Médical de
Paris , avait proposé ce nom pour un
groupe qu'il établissait parmi les Sy-
nanthérées, et qui se composait des
genres Tarchonanthus , Venwnia et
Liatris. Mais le même botaniste a plus
tard abandonné celte classification.
(A. R.)
LTAVERD. BOT. phan. L'un des
noms vulgaires de ï'iris Pseudo-Jco-
rus,Ij. (b.)
LIBADION. BOT. PHAN. Syn. de
petite Centaurée. /^.Erythrée, (b.)
LIBANC OTJ LIVANE. ois. Nom
vulgaire du Pélican. /^. ce mot.
(DR..Z.)
LIBANIONouLTBYCE.BOT.PHAN.
Syn. de Buglosse. P". ce mot. (b.)
L T B A N O ï I D E . Libanotis .bot.
PHAN. Le mot de Libanotis était em-
plojé par Tabernœmonlanus et par
d'autres vieux botanistes pour dési-
gner une Plante que Linné réunit à
son genre Athamanta. Plusieurs au-
teurs modernes ont voulu restituer à
ce dernier genre le nom primitif de
Libanotis. Haller , Crantz , Scopoli et
Lamarck ont nommé ainsi le type du
genre, c'est-à-dire l'^Ma/zza/z/o cre-
tensis. K. Athamanthe. (g..n.)
* LTBAS. BOT. PHAN. (Thévenot.)
Syn. àeRheum Ribes , L., dans quel-
ques parties de l'Orient, r''. Rheum.
(B.)
* LIBELLA. POIS. (Gaza.) Syn. de
Squatus Zigœna. V. Squale, (b.)
LIBELLES ou ODONATES. ins.
Nom donné par Fabiicius à l'une des
tiois familles d'Insecles de l'ordre
des Névroptères dont il a fait une
classe. Leicharting, Link et quel-
ques autres auteurs ont donné le nom
de Libelloïdes ou Libelluloides à tout
55j LIB
l'ordre des Névroplèies, et Liireille a
désigné sous le nom de Libollulines,
les Insecles que Fabricius a nommés
Odonates. ^. ce mot et ceux de Li-
BELIiULlNES , L1BEM.ULE et AgRTON.
(G.)
LIBELLULE. Lihellula. iNs. Gen-
re de l'ordre des Névroptères , section
des Subulicornes , famille des Libel-
lulines , établi par Linné, restreint
par Fabricius, Latreille et tous les
entomologistes , et renfermant les In-
sectes qui ont pour caractères : ailes
étendues horizontalement dans le re-
f)os; tête presque globuleuse, avec
es yeux très-grands, contigus ou
très-rapprochés; la division mitoyen-
ne de la lèvre beaucoup plus petite
que les latérales qui se joignent en
dessus par une suture longitudinale ,
en fermant exactement la bouche.
Ces Insectes dltïèrent des jEshnes
parla lèvre qui , dans ce dernier gen-
re , a le lobe intermédiaire plus grand
et les deux autres écartés , armés
d'une dent très-forte et d'un appen-
dice en forme d'épine. Ils s'éloignent
des Agrions en ce que ceux-ci ont les
ailes élevées perpendiculairement
dans le repos; ces deux genres ont
toujours l'abdomen cylindrique .tan-
dis qu'il est déprimé dans les Libel-
lules. Leur tête est grosse ; leurs yeux
sont grands, contigus postérieure-
ment : on volt entre eux et les an-
tennes une élévation vésiculeuse et
trois petits yeux lisses, peu apparens,
disposés autour de cette partie élevée;
les ailes sont horizontales et éten-
dues; l'abdomen est ordinairement
long, déprimé et ayant trois faces
comme une c'pée. Les larves et les
nymphes ont cinq appendices réunis
en forme de queue pointue à l'extré-
mité postérieuve du corps qui est
court et déprimé. La mentonnière est
voûtée , en forme de casque , avec les
deux serres en forme de volets.
Ou connaît vulgairement les Li-
bellules sous le nom de Demoiselles ;
leur corps est en général orné de cou-
leurs assez agréables, et leurs ailes,
vues à certains jours, présentent des
reflets de toutes les teintes : plusieurs
LIB
espèces les ont même colorées en par-
tie. Vander Lindcn { Monographia
Libellulinarum Eurupœ, Bruxelles,
i825)en mentionne quatorze espèces;
la plus commune et celle qui peut
servir de type au genre , est :
La Libellule déprimée , JLihell.
depiessa, L. , Villers , Oliv. (Encycl.
Méthod.), Panz. {Faun. Gej-in., fasc.
88 , n. '2 2 , mas) , L^lr. ; L. FiiedricJi-
dalensis, Miill. ; la Philinte, Geoff.
(mas); l'Eléonore, ejusd. ( fœm. );
Réauniur (Mém., tab. 5.5, fig. 1,
fœm. ). Son abdomen est large , dé-
primé , bleu en dessus dans les mâles,
olivâtre dans les femelles, et ayant
une tache jaune de chaque côté. Les
ailes sont transparentes , avec une
grande tache d'un jaune brun à leur
base et une petite tache oblocgue
noire au bout. Les membranes 3cces-
soires sont blanches. 7^., pour les au-
tres espèces, Olivier (Encycl.), Latr.,
Fabr. et Vander Linden {loc. cit.)
(G.)
LIBELLULINES. Lihellulinœ. iNS.
Famille de l'ordre des Névroptères,
tribu des Subulicornes , établie par
Latreille, et comprenant le grand
genre Libellule de Linné. Les carac-
tères de cette famille sont : trois ar-
ticles aux tarses , des mandibules et
des mâchoires cornées , tiès-fortes et
dentées ; abdomen n'étant point ter-
miné par des lllets ou par des soies;
oiganes sexuels du mâle situés sur le
dessous du second anneau abdomi-
nal. Ces Insectes sont, dans leur
classe, ce que les Hirondelles sont
parmi les Oiseaux. Doués d'une très-
grande force musculaire dans les ai-
les , ils ont généralement un vol trèsc-
rapide pendant lequel ils saisissent
les Insectes dont ils se nourrissent;
ils sont très-carnassiers , fondent sur
leur victime comme les Oiseaux de
firoie , et la dévorent en planant dans
es airs. Les formes des Libelluli-
nes sont svelles; elles sont ornées de
couleurs variées et agréables, et le tis-
su de leurs ailes ressemble à une gaze
éclatante. Les mœurs des Libellules
ont été observées par Degéer, Réau-
mur , Geoffroy et autres auteurs.
LIB
Comme ils ont tous adoptd le genre
Libellule tel que l'a elabli Linné , les
détails qu'ils donnent sur Ipuis habi-
tudes conviennent aussi bien au genre
Libellule proprement dit qu'aux au-
tres genres établis yiw Latrcillc h ses
dépens; c'est pourquoi nous allons
donner dans cet article un exposé
succinct des observations de ces au-
teurs.
Ces Ndvroptèrcs ont la tête grosse,
arrondie , ou en forme de triangle
large; elle porte deux grands yeux
lisses sur le vertex; les antennes sont
insérées sur le front et derrière une
élévation vésiculeuse; elles sont com-
posées , dans le plus grand nombre ,
de cinq à sept articles ou du moins de
trois , dont le dernier est composé et
s'amincit en forme de stylet ; le labre
est demi-circulaire et voûté; les rrian-
dibiile-i sont irès-fortes, dentées et
écailleuse,->; les mâcboires sont termi-
nées par une pièce de la même con-
sistance , elles sont dentées , épineu-
ses et ciliées au côté interne , elles
portent cbacune un palpe d'un seul
article , appliqué sur le dos et imitant
la galète des Ortboplèi es ; la lèvre est
grande, voûtée, à trois feuillets ou
divisions, sans palpes; on voit daus
l'intérieur de la bouche une sorte d'é-
piglotte ou de langue vésiculeuse et
longitudinale. Le corselet de ces lu"
sectt-s est gros et arrondi, il porte
quatre ailes grandes , très-réticulées,
souvent transparentes, très-brillan-
tes ; quelquefois elles sont horizon-
tales dans le repos, d'aulres fois elles
sont élevées perpendiculairement ;
leurs pieds sont couri;; et courbés en
avan', et leur abdomen est en géné-
ral très-allongé, en forme d'épée ,
c'est-à-'iire aplati en dessus et angu-
leux en dessous , ou en forme de ba-
guette plus ou moins cylindrique. Au-
dessous du second anneau sont les
organes sexuels chez les maies ; les
femelles les ont au dernier anneau ;
aussi leur accouplement est-il très-
remarquable et très-singulier. C'est
depuis le printemps jusqu'au milieu
de l'automne que ces Insectes se li-
vrent à l'amour • on voit alors les mâ-
TOME IX-
LIB 355
les chercher des femelles avec les-
quelles ils iniissent s'unir, et l'on
itncontre souvent sur les Plantes ou
en l'air deux Libellules, dont l'une
cjui est le mâle vole la première, et a
1 extrémité de son corps posé sur le
cou de la suivante qui est la fen)elle.
(^)uand un mâle veut se joindre à une
frmcllc , il vole autour d'elle et lente
toujours de se ti ouver au-dessus de sa
tête; dès qu'il en est assez près , il la
saisit avec ses p;iles cl s'y cramponne
fortement , il contourne en même
temps son corps pour en amener le
bout sur le cou delà femelle , et il l'y
attache de manièie qu'elle ne puisse
plus se dét.icher de lui, au moyen des
pièces qu'il porte au bout du dernier
anneau, et que Vandcr Linden nom-
me appendices a/ta/es. Quand ces Ani-
maux sont ainsi joints, ils vont se po-
ser sur une branche, et quand la fe-
melle, excitée {)ar les préludes dont
nous venons de pailer, se décide à
céder, elle contourne .son corps , le
porte sous le ventre du mâle et appro-
che l'extrémité de son abdomen oti
sont placés les organes générateurs
du deuxième anneau du mâle, et alors
la jonction s'opère. Pendant tout le
temps que dure laccoupletncnl, le
mâle tient toujours sa femelle parle
cou et ils cherchent, dans cette posi-
tion , la solitude. Quclquelois il ar-
rive qu'un mâle jaloux vient les trou-
bler et cherche à débusquer celui qui
est attaché à la femelle; alors le cou-
ple impoi luné par les coups de dents
de ce mâle , est obligé ds quitter la
place, et d'aller, sans se séparer, se
poser sur une autre branche. Quand
il fait très-chaud , l'accouplement est
plus long et ils restent bien plus long-
temps ensemble que quand l'atmos-
phère est froid. Ils restent toujours
uuis plusieurs heures de suite , et
quand ils sont dérangés, ils s'accou-
plent de nouveau quelques minutes
après.
C'est dans l'eau que les femelles
vont déposer leurs œufs qu'elles ne
gardent pas long-temps aprè> avoir
été fécondées; ils sortent de leur
corps par l'ouverture oii s'est intro-
35
554 LIB
(luit l'orgiine du mâle , el qui est si-
tuée près de l'anus-, ces œufs sont
réunis et forment une espèce de grap-
pe. Les Lrves el ies nymphes vivent
dans l'eau jusqu'à ce qu'elles aient
pris tout leur accroissement et qu'el-
les soient prêtes à se changer. Elles
sont assez semblables aux Insectes
parfaits, aux ailes près. Les larves,
qui ne diffcient pas beaucoup des
nymphes , p;u viennent à cet état lo;s-
qu'elles sont encore jeunes, et l'on
n'aperçoit dans celles-ci que quatre
petits corps plats et oblongs au plus ;
ce sont les fourreaux des ailes. Leur
lête, sur laquelle on ne découvre pas
encordes veux lisses, est remarquable
par la forme singulière de la pièce qui
remplace la lèvie inférieure, c'est une
espèce rie masque recouvrant les man-
dibules , les mâchoires, et presque
tout le dessus de la tête; il est com-
posé d'une pièce principale, triangu-
laire, tantôt voûtée, tantôt plate , et
que Réaumur nomme mentonnière.
Celte pièce s'ailic lîe, par une char-
nière , avec un pédicule ou sorte de
manche annexé à la tête. Aux angles
latéraux et supérieurs de cette pièce
principale, sont insérées deux autres
pièces transversales, mobiles à leur
base , soit en forme de lames assez
larges et dentelées , soit sous la figure
de crochets ou de serres. Réaumur a
donné le no.n de volets à ces diffé-
rentes pièces. C'est au moyen de cet
appareil que les larves et les nym-
phes attrapent leur proie; elles sont
très-carnassières el se tiennent con-
tinuellement à l'afTiit; pour ne pas
être découvertes , elles se tiennent
cachées à moitié dans la boue , el leur
corps en est presque toujours sali.
Aperçoiveut-elie~ un Insecte à leur
portée, elles déploient leur menton
d'une manière très-preste etsalsissent
leur proie avec les tenailles de son
extrémité postérieure. Les volets va-
rient selon les espèces auxquelles ap-
partiennent les nymphes et les lar-
ves; ils servent à ciistmguer celles des
Libellules de celles des TEshnes.
Outre ce masque, qui recouvre toule
ia tête des larves et des nymphes ,
LIB
leur bouche présente quatre dents
qui sont analogues aux mandibules
et aux mâchoires de l'Insecte par-
fait; Tinlérieur de leur bouche offre,
comme dans ceux-ci, un avance-
ment an-ondi , presque membra-
neux, situé sous les deuls, qui est
le palais, et que Réaumur appelle
langue. Leur corps est plus ou moins
court , quelquefois large et déprimé,
d'autres fois allongé el cylindrique ,
l'extrémité postérieure de leur abdo-
men présente tantôt cinq appendices
en forme de feuillets , de grandeur
inégale, pouvant s'écarter ou se rap-
procher, et composant alors une
queue pyramidale; tantôt trois lames
allongées et vel nés , ou des espèces de
nageoires. Ces Insectes les épanouis-
sent à chaque instant , ouvrent leur
rectum , le remplissent d'eau , puis le
ferment, et éjaculcnt bientôt après,
avec force , une espèce de fusée de
cette eau mêlée de grosses bulles
d'air. C'est par ce jeu que ces Ani-
maux favorisent leurs mouvemens.
Le tube digestif va en ligne droite
depuis la bouche jusqu'à l'anus ,
mais il a trois lenflemens que Réau-
mur regarde comme trois estomacs.
L'intérieur du rectum pi éscnte , sui-
vant Cuvier , douze rangées longi-
tudinales de petites taches noires,
rapprochées par paires , semblables
aux feuilles ailées des botanistes. Vues
au microscope, chacune de ces ta-
ches est un composé de petits tubes
coniques ayant la structure des tra-
chées, et d'où partent de petits ra-
meaux qui vont se rendre dans six
grands troncs de trachées piincipales
parcourant toute la longueur du
corps. Lrs nymphes des Libellnlines
vivent dfins leau pendant dix ou onze
mois; elles changent de peau plu-
sieurs fois pendant cet intervalle. Les
nymphes qui sont prêles à changer
de forme sont reconnais-ables à la
figure des fourreaux des ailes qui se
détachent l'un de l'autre, et qui,
dans quelques espèces, changent de
position. C'est depuis le milieu du
printemps jusqu'au commencement
de l'automne que leur dernière meta-
LIB
morpliose a lieu t elles sortent alors
de l'eau , restent quelque temps à
l'air pour se sécher , ensuite elles
vont se placer sur vine bi ;iuche d'Ar-
bre ou une tige de jonc , oii elles se
cramponnent avec leurs pales en se
plaçant toujours la tête en haut.
Quelques-unes se niélamorphoscnt
quelques heures après être sorties de
l'eau , d'autres restent un jour entier
avant de comuienccr. Les jnouvemens
par lesquels elles préparent leur
transformation sont intérieurs, et le
premier ctFet sensible qu'ils produi-
sent est de Taire fendre le fourreau sur
le corselet. C'est par-là que la Libel-
lule fait sortir la lête et les pâtes , et
Ï)Our achever de les tirer de l'euvc-
oppe , elle se renverse la têle en bas
et n'est soutenue dans celte altitude
que par ses derniers anneaux qui
sont restés engagés dans leur an-
cienne couverture et iorment une es-
pèce de crochet qui empêche l'Insecte
de tomber. Quand riusecle est i esté
îissez long-temps dans cette posture,
il se retourne , saisit avec les ciochets
de SCS pâtes la partie antérieure de
son fbuireau , s'y cramponne et achè-
ve d'en li: er l'extréinité de son corps.
J3ans cet état , les ailes sont étioites ,
épaisses , plissécs comme une feuille
d'Arbre prête à se développer ; ce
n'est que deux heures après qu'elles
sont assez solides et développées pour
que 1 Animal puisse s'en servir et vo-
ler. C'est alors qu'on voit ce joli In-
secte s'élever dans les airs avec grâce
et légèrelé, faire cent tours et dé-
tours sans se reposer, et se livrer
bientôt après à l'amour.
Linné avait formé, comme nous
l'avons dit plus haut , lé genre Libel-
lule avec les Insectes qui composent
la famille dont nous traitons ; dans
la Méthode de Fabricius , cette fa-
mille forme l'ordre des Odonales
(/^. Libelles), qu'il divise en trois
genres. Uéaumur avait senti la né-
cessité de diviser le grand genre
Libellule, et il l'avait partagé eu
trois divisions; Degcer en fait deux
familles : l'une comprend les Libel-
lules et les iEshnes , et l'autre les
LIB
355
Agrions de Fabricius. Latreille n'a
rien changé aux coupes établies par
Fabricius, et il partage cette famille
en trois genres comme l'a fait cet au-
teur. Yandcr Linden , médecin ù
Bruxelles , vient de publier une Mo-
nographie des Libellulines d'Europe
dans laquelle il suit exactement la
classification de Latreille. Nous de-
vons à l'amitié de ce dernier savant ,
la commiinication de ce petit ouvrage
qui est fort rare à Paris. L'auteur se
sertd'une manière secondaire de deux
caractères qu'il a découvei Isdans ces
Insectes : i". Les mâles des Libel-
lules et des jEshnes ont trois pièces
saillantes à rexl^émilé de l'abdomen,
qui leur servent à saisir les femelles;
ces pièces sont au nombre de quatre
dans les Agrions. Vander Linden leur
donne le nom d'appendices de l'a-
nus {appendices anales) comme nous
l'avons dit plus haut. 2°. Le bord in-
terne des ailes a, dans plusieurs es-
pèces, une membiane mince, quel-
quefois colorée et qui n'a jamais de
nervures; il la nomme membranule
accessoire {mcjuhranula accesso/ia).
L'existence et la couleur de cette
membranule accessoire lui sert de
caractère pour distinguer les espèces.
Il divise en outre les genres en coupes
basées sur la forme des yeux et sur la
forme et la couleurdes ailes. Presque
en même temps que l'auteur dont
nous venons de parler, Toussaint de
Charpentier (//wœ entom., etc., Jf'ra-
tialauiœ , 1825 J a publié une Mono-
graphie des Libellulines d'Europe ,
dans laquelle il s'est servi aussi des
appendices de la queue pour carac-
fciiser les espèces; il a figuré ce,-, ap-
pendices daus une planche assez bien
gravée. P'. Libellule , ^shne et
Agriun. (g.)
LIBELLULOIDES. Libeltuloides.
iNs. Link et Lecharting donnent ce
nom aux Insectes de l'ordre des Né-
vroptères. V. ce mot et Libelles,
(G.)
LIBER ou LIVRET, p.ot. phan.
C'est la partie la plus intérieure de
l'écorce. Le Liber, ainsi nommé par-
23*
356
LIB
ce qu'il se compose de plusieurs feuil-
lets superposes , que 1 on a compares
ù ceux d'un livre , est placé entre les
couches corticales et les couches li-
gneuses. Ces (euillels ou lames du
Liber se composent d'un réseau vas-
culaire, dont les aréoles allongées sont
remplies d'un tissu cellulaire. Il arrive
fréquemment que les diverses couches
du Liber sont intimement soud<'cs les
unes .avec les autres, et qu'elles ne
peuvent se séparer. Mais ou parvient
presque constamment à les isoler en
faisant macérer le Liber dans l'eau ,
qui finit par détruire le tissu cellulai-
re qui unissait ensemble les lames
minces qui le composent. Le Liber
est la parlio vivante de l'écorce , mais
on lui a attribué un rôle qu'il ne joue
pas dans l'accroissement des tiges.
On a dit que c'était lui qui chaque
année se changeait en bois, de ma-
nière qu'à chaque printemps il s'en
forme une couche nouvelle, à mesure
que la couche de l'année précédente
s'endurcit et devient ligneuse. La
plupart des physiologistes s'appuient
sur une expérience de Duhamel, qui
paraît inexacte , puisqu 'aucun expé-
rimentateur n'a pu , en la répétant ,
arriver au même résultat. Duhamel
avait dit que, lorsque l'on passait
une anse de fil d'aigent dans la cou-
che de Libtr, et qu'on ramenait les
deux bouts sur l'écorce , le fil d'ar-
gent finissait, au bout d'un ou deux
ans , par se trouver dans le bois ,
d'oii l'on tirait la conséquence que
ce Liber s'était transformé en Aubier.
Mais celte observation est inexacte,
car toutes les fois que l'on a réelle-
ment engagé le fil d'argent dans le
Liber, on l'y a toujours retrouvé à
quelqu'époque que l'on en ait fait
l'examen. Ce n'est pas le Liber qui
forme le bois , ainsi qu'on l'a généi'a-
lement dit jusqu'à présent. Mais voici
comment a lieu ce phénomène. Cha-
que année au moment oii la végéta-
tion recommence, il .'^e forme entre
la face interne de l'écorce et la face
externe du bois un fluide visqi:eux
et organisé que l'on a nommé Cam-
blum; c'est ce fluide qui est en quel-
LIB
que sorte un tissu cellulaire liquide',
qui forme à la fois chaque année une
nouvelle couche ligneuse et une nou-
velle lame de Liber. Le Liber se re-
nouvelle et se répare. Ainsi lorsqu'on
en a enlevé une plaque sur un Arbre
en pleine végétation , el que l'on ga-
rantit la plaie du contact de l'air , on
voit suinter des diverses parties mises
à nu , le fluide visqueux nommé
Cambiurn qui s'organise petit à petit
et finit par remplacer la plaque d'é-
corce. T'. aux mots Accroissement
des VÉGÉTAUX , Cambium, quelques
autres détails sur cet objet. (a.r.)
» LIBERÏIE. Liberlia. bot. phan.
Deux genres ont été établis sous ce
nom , en l'honneur de mademoiselle
Libert deMalmédy ,femm.e véritable-
mentsavanteetmodeste,àquila Flore
Française est redevable de la décou-
verte d'un grand nombre d'espèces
intéressantes ou nouvelles. L'vin de
ces genres a été fondé par Dumortier
[Obseruaf. Botanicœ, Touriiay , i823),
pour quelques espèces (ï Hetnefocal-
lis , telles que //. cœru/ea , yfn-
rlrewsii , Japonica , cordala , dont
Trattinnick a fait le genre Hosia , et
Sprengel le genre J iink'ia. Le se-
cond genre est celui que Lejeuue ,
botaniste distingué, auteur de la
Flore de Spa , vient de proposer
dans le douzième volume des Nova
Acta de l'Académie des Curieux de
la nature de Bonn. Ce genre appar-
tient à la famille des Graminées , et
l'auteur que nous venons de citer lui
attribue les caractères suivans : fleurs
disposées en panicule simple et pen-
chée; épillets ovoïdes acuminés, com-
f>osés cte huit à dix fleurs écartées;
épicène bivalve, h valves inégales;
gliime à deux écailles , l'extérieure
ovale lancéolée , terminée par trois
soies à son sommet, et oftVant sur
son bord , de chaque côté, une petite
oreillette meiuhraneuse ; écaille su-
f»érieure ovale, obtuse, ciliée; pa-
éolesde lagiumelle oblonguesetspa-
thulées. Le fruit est allongé et pro-
fondément marqué d'un sillon. Ce
genre se compose d'une seule espèce ,
LIB
Libertia ^rduennensis, Lejeunc, lue.
cit., t. 65. Elle cruît dans les mois-
sons , aux environs de S[)a. Si l'on
examine avec soin le caractère de ce
genre et la figure que Lejeune a don-
ne'e de sa Plante, on verra qu'elle a
absolument le port d'un Brome, et
qu'elle s'en rapproche aussi beau-
coup par ses caractères. En effet le
genre Libertia ne nous semble être
qu'une espèce de Brome , oii par acci-
dent l'arête dorsale a avorté, ce qui
a déterminé l'allongement des trois
nervures principales au-delà du som-
met de la paillette et la Ibrmation de
trois soies. Il serait important, avant
d'adopter le nouveau genre , de savoir
si la Plante a été de nouveau retrou-
vée ou si elle n'est qu'une variété at -
cidentclle. (a.b.)
* LIBIBALTE. rois. Ou ne con-
naît plus le Poisson désigné sous ce
nom dans Athénée comme se trou-
vant dans le Bosphore. (b.)
LIBIDIBI. EOT. PiiAN. Un Cœsal-
pinia sert , sous ce nom , à tanner le
cuir dans quelques cantons de la
Terre-Ferme en Amérique. (b.)
* LIBINIA. Libiiiia. crust. Genre
de l'ordre des Décapodes , établi par
Leach et réuni par Latreille au genre
Maia. Le Crustacé qui sert de t^ pe à
ce genre est le JIJaia lunulaia, Latr.,
Risso (Crust., pag. 49, lab. 1, fig. 4).
;^. Maia. (g.)
LIBISTICUM. BOT. l'HAX. (Fuchs.)
S^n. de Livêche. F', ce mot. (b.)
LIBOT. molIj. Lamarck a eu bien
raiiou de ne rapporter qu'avec doute
leLibot d'Adaiison(Voyag. auSénég.,
pag. 27, pi. 2) au Fa/el/a uinbeLLa
de Linné. 11 existe des différences no-
tables, si l'on compare la descriptiou
du Libot à celle de l'espèce que nous
venons de citer; l'une est bleue en de-
dans , d'un noir grisâtre en dehors,
tandis que l'autre est constamment
rose. Ce qui a pu pioduire l'eneur ,
c'est que, dans sa Synonymie, Adan-
jion cite la tig. 21 de la pi. 558 de
Lister , qui est douteuse , et que les
auteurs rapportent généralement au
HB 557
Pateila unibella. Le Libot d'Adan-
son est donc une espèce qui n'a point
encore été reconnue. (n..ii.)
LIBYCE. BOT. PIIA.N. V. LiBANION.
LTBYTIIÉE. Libythea. iNs. Genre
de l'ordre des Lépidoptères, famille
dos Diurnes, liibu des Papillonides
nacres, établi par Fabricius aux dé-
pens du giand genre Papilio de Lin-
né, et dont les caiactères sont : an-
tennes terminées en bouton allongé,
presque en l'orme de massue; palpes
supérieurs très-avancés, en l'orme de
bec ; pâtes auléi ieures très-courtes et
repliées en palatine dans les mâles,
ces pâtes semblables aux suivantes et
pareillement ambulatoires dans les
iemelles. Ces Papillons ont les ailes
anguleuses, comme dans les Vanesses;
ils tiennent beaucoup des Nymphales
par leurs ailes inférieures qui sont ,
comme dans ces derniers , courbées
sous l'abdomen pour lui former un
canal dans lequel il se loge; ils s'en
rapprochent encore par la manière
dont leurs chrysalides sont suspen-
dues ; mais tous leurs pieds sont pro-
pres au mouvement dans les femelles,
et leurs palpes supérieurs fort remar-
quables par leur longueur. La che-
nille de l'espèce de France (2^. Ce//is),
est, après les premières mues , verte
avec le dos plus coloré et marqué
d'une ligue blanche longitudinale,
sur les côtes de laquelle sont de pe-
tites taches noires , distribuées par
couples sur les anneaux ; chaque côté
du ventre a , en outre , une ligne
semblable , surmontée parfois d'une
raie incarnate , également longitudi-
nale ; la tête est jaunâtre ; les pâtes
antérieures et membraneuses sont
noires ; le corps est légèrement velu ;
cette chenille a du rapport avec cel-
les des genres Pieris et Satjri/s ,
elle vit sur le Micocoulier commun
[Celtis australis) , et quelquefois sur
le Cerisier. Elle est sujette à être pi-
quée par V Ichneunwn compunctor.
La chrysalide est ovale-obtuse, pres-
que sans éminences angulaii'es, verte
avec quelques traits blancs ; elle se
suspend perpendiculairement et par
358
Lie
la queue au boi'd des feuilles. Ce
genre renferme huit espèces dont six
sont nouvelles et ont élé décrites pour
la première fois dans l'Encyclopédie
ûléthodique, par Godard. La plus
connue et celle qui vit en France est:
LaLiHYTiiÉEDU Micocoulier, L.
Celtis, God., Latr.,Fabr,; Fapilio N.
Celtis, Fabr., Esper (paît, i, p. 168,
tab. 87, cent. Sy, fig. 2 et 5 ) ; l'Ë-
chancré , Engram. (Pap. d'Eur., t.
1, p. 5 10, pi. 1, S"" Suppl. , fig. 5 a-
f-bis). Les ailes supcruures ont le
bord postérieur tiès-anguleux, avec
une ëchancrure (rès-uiarquée. Leurs
deux faces, ain^i que la supérieure
des secondes ailes , sont d'un brun
fonce avec des tacbes d'un jaune
orangé ou fauve. On voit pi^ès de la
côte des premières ailes , et tant en
dessus qu en dessous , une tache
blanche} le des-ous des secondes est
roussâtre , leuis bords sont arrondis.
Elle habite le Tyrol , l'Italie et le
midi de la France. (g.)
LTCAMA. MAM. Ou ne sait quelle
est l'Antilope designée par ce nom
cafre par quelques voyageurs; on a
cru y reconnaître le Bubale. (b.)
Lie ANIE. Z/Zc-aw/a. bot. phan.
T^ulgairement Caligni. Ce genre de
la Pentandrie Monogynie, établi par
Aublet (Guian., i, p. 119, t. 45), a élé
placé dans la famille des Rosacées,
tribu des Chrysohalanées. Schreber
en a changé le nom en celui de He-
dychrea, et cette substitution inutile
a été adoptée par plusieurs auicurs.
Voici ses caractères esseiiiiels : calice
muni extérieuiement de deux petites
bractées, et ayant un iimbe qumqué-
fide ; corolle nulle ; cinq étamines
opposées aux lobes du calice ou trois
seulement par suite d'avortement, se-
lon Richard , insérées sur l'enti ée du
tube calicinal ; un seul ovaire dans
le fond du calice , surmonté d'un sty-
le courbé latéral? Le fruit est une
drupe en forme d'olive, charnue,
contenant un noyau monosperme.
Une seule espèce, Liicania i/icana,
Aubl. , consiitue ce genre. C'est un
A-vbuste in^'igène de la Guiane , à
Lie
feuilles oulongues, acuminées, blan-
châtres en dessous , à petites Heurs
disposées en épis terminaux. (g..n.)
LICARIA. BOT. PHAN. Un Arbre
de la Guiane a été mentionné sous le
nom de Llcaria gtiianeasis par Au-
blet (Guian., p. 3jo, t. T2i) qui n'en
a pas vu les organes de la fructifica-
tion. Cet Arbre s'élève à plus de
vingt mètres; son écorce est ridée et
roussâtre; ses feuilles sont alternes ,
ovales , acuminées , entières , glabres
et pctiolées. Le bois est j)eu compacte,
jaunâtre, et exhale une odeur de rose.
Lamaick présume que c'est une es-
pèce de Laurier. (g..n.)
LICATI. BOT. PHAN. PourLiçaria.
f^. ce mot.
LICCA ET LICEA. POIS. L'un des
noms vul;4aires du Lyzan sur la côte
de Nice. t'^. Gastérostée. (b.)
LICE. MAM. La Chienne de chasse
qui poi te et noui rit des petits (b.)
LICEA. pois. f^. LicçA.
LICEA. bot. cuyft. {Càampignons.)
Genre formé par Schiadcr, com-
posé de petites Plantes fugaces, que
l'on trouve sur le bois mort et les
murs des caves. On les caiactérise :
fongosités à péridium membraneux
fragile ; poussière séminale privée
de filamens , s'ouvrant irrégulière-
ment en sommet. Deux espèces seu-
lement sont décrites dans la Flore
des environs de Paris ; niais onze
figurent dans les diverses mycolo-
gies. Celle qui a servi de type est
le Licea circu/ncissa , Pers., Syn.
i6g, Sphcb/vcaj'pus sessllis de Bul-
liard , Champ., p. iSa, t. 4i7, fig. 5.
Cette petite Plante est friable; elle
naît sur le bois mort , d'abord arron-
die , jaune, puis brune en dehors,
jaune doré en dedans et s'ouvrant en
boîle à savonnette , caractère qui lui
a valu son nom. Elle se trouve vers
la fin de l'autonme ; 2" Licée des
cônes, Licenslrobiliiia,K\h. et Schvv^.,
u" 3o3, I. 6, fig. 3. Péridiums roux ,
fiuis bruns, serrés les uns contre
es autres , arrondis - oblongs ; ils
Lie
s'ouvrent inegulièremenl. La pous-
sière est jaune sale, quclquelois blan-
chàlre. l^a base des péiidiuinsjicrsistc
après l'cruption des poussières el res-
semble à un petit guêpier. Celte es-
pèce croît à la surface des écailles des
vieux cônes de Sapins. Le genre /v/cea
est très-voisin des Tubulina et Lyco-
^ala; il appartient à l'ordredesCbam-
pignons anglocarpesdo l'ersoon, gas-
troinycicns de Liuk. (a.i'.)
LÏCHANOTDS. mam. (Illiger. )
Sjn. d'Indri. /^. ce mol. (b.)
LIGUE. Lichia. pois. Sous-genre
de Gastérostée. f^. ce mot. Unelaut
pas le confondre avec Leiche , Scyni-
Hus , qui est un sous-genre de Squa-
les. (B.)
LICHEN. BOT. cnYiT. Genre Lin-
nc'en devenu la nombreuse famille
des Lichens. F", ce mot. (b.)
*LICHEN-AGARICUS. bot.
CRYPT. [Hypoxylons.) Michelia donné
ce nom à des Plantes qu'il j;igeait
être intermédiaires entre les Lichens
et les Champignons. De CandoUe a
adopté le Licnen-Agaric , sous le
nom de Sphœrla. F', ce mot etXvLA-
EIA. (a. F.)
LICHEN ASTRUM. bot. crypt.
[Hépatiques.) Micheli et Linné ont
nommé Juitgennannia { V. ce mot )
le genre que Uillen, dans sou Histoire
des Mousses , avait appelé Lichenas-
trum. /^\ IIÉl'ATIQUKS. (a. F.)
LICHENÉES ou LIKENÉES. ins.
Ce nom a été donné à quelques che-
nilles de Noctuelles ( N. Fraxini ,
Spunsa , Nupla, P/amiasa, etc. ), par-
ce qu'elles se houirissent de Lichen.
Colle du Aoc/ua Spo/isa, Phalène Li-
kenée rouge de Geoffioy , porte le
nom de Licheuée du Chêne. F. Noc-
tuelle, (g.)
LICHENOIDES. bot. crypt. {Li-
c/icns.) Dillen, dans son Hisfuria JlJus-
curuin , avait placé sous ce nom tous
les Lichens ci ustacés ou à expansions
mendjraneuses , planes ou rameuses.
Il réunissait ainsi la presque totali-
té des genres connus , moins les es-
LIC Sâç)
nèccs fruticulcuscs et filamenteuses.
Micheli a aussi un genre Lichenoides
qui comprend les ^ev/Y/ca/m et autres
genres voisins des modernes. Enfin
lioflinann a employé le même mot
pour les Lichens à expansions laci-
niées ; ainsi les Ramalinées desauteurs
sont pour lui des Lichcnoides. Son
Liiclienuides fiainmeum est le Dufou-
rea flammeum d'Acharius qui rentre
dans notre genre Fycnutliclia , lequel
fait partie des Céuoinycées. (a. F.)
* LICHÉNOPORE. Lichertopora.
POLYP. Genre de Polypier proposé
par Defrance, dans le Dictionnaire
des Sciences Naturelles , pour de pe-
tits corps qu'il n'a connus qu'à l'état
fossile , et que nous avons découverts
à l'état vivant sur les niasses madré-
poriques de la Méditerranée. Ce petit
genre est suffisamment caractérisé, et
nous ne doutons pas qu'il ne soit
adopté par le plus grand nombre des
zoologistes. Defrance assigne les ca-
ractères suivaus à ce genre : Polypier
pierreux , fixé, orbiculaire, avec ou
sans pédicule, poreux à la surface
Supérieure oii se trouvent des crêtes
ou des rangées rayonnantes de
tubes. Ces petits Polypiers se rencon-
trent principalement dans les sables
coqnillieis de Hauteville et d'Or-
glande , t'éparlement de la Manche ,
ainsi qu'aux environs de Paris, à Par-
nes , à Moiichy-le-Châtel, à Chau-
niont , etc. Ils sont petits, orbioulai -
res , souvent bordes par une marge
lisse, relevée et très-inince , ce qui
leur donne de la ressemblance avec
un petit plat; en dessoi:s, ils sont
presque lisses et offrent const niment
des traces de leur adhérence; Tespèce
vivante est constamment fixée par
son centre, quelquefois par toute la
face inférieure; elle est souvent iso^
lée, d'autres fois groupée, de manière
cependant que chaque individu puis-
se se séparer et se distinguer l'acile-
nienl: nous nommerons l'espèce vi-r
vante, LiciiÉnoporedl Lamourolx,
JLichenopora hamoiirouxil ; nous la
consacrons à la mémoire du savant
professeur de Caen , que la nio: t à
36o
Lie
trop tôt enlevé aux Sciences Naturel-
les qu'il a illustrées dans plusieurs de
leurs parties les plus difficiles. Cette
espèce qui a les plus grands rapports
avec celle que Dei'rance a nommée
Lichcnopore crépu , est adhérente
par presque toute sa base à l'excep-
tion du bord qui se relevant est libre;
il est d'un blanc violâlre , surtout au
centre oii sont places les pores lu-
buleux qui sont disposés les uns à
côté des autres de manière à former
des rayons as.^ez réguliers qui se di-
rigent vers le centre; l'intervalle des
rangées de lubes est criblé de pores
ovales ou arrondis. Ce Polypier
n'acquiert pas plus de deux lignes de
diamètre. LiciiÉnopore crépu, Li~
chenopora crispa , Def. , Dict. Scienc.
Nat. T. XXVI, pag. 257. Celle-ci ne
se trouve qu'à l'état fossile , aussi
bien dans les Muuières de Valognes
que dans celles des environs de Paris,
et notamment à Parnes, à Chaumont
et à Mouchy-le-Chàtel ; elle a les mê-
mes dimensions que la précédente;
comme elle , elle est iiiar^iuée, mais
les pores s'étendent jusque sur le
bord, ce qui n'a pas lieu dans les
Licliénopoies de Lamouioux ; elle est
plus aplatie , les tubes forment un
plus grand nombre de rayons , ils
sont moins prolongés, l'intervalle des
crêtes est plus étroit et ne présente
point de pores. Les deux autres es-
pèces qui appartiennent à ce genre
sont: le LicHÉNOPORK tubbxné, Li-
chenopora lu/binata , Def., qui est
pédicule , et le Lichénoporb des
CRAIES, Liclienopoia crelacca ^ Del'.,
qui se trouve sur les Oursins de ttleu-
don , et d'autres corps de la craie. Il
est dépoiuvu de tubes. (d..h.)
LICHENS. BOT. CRYPT. Les Li-
chens sont , après les Champignons ,
les Plantes les plus communes de la
Cryptogaraie. On les trouve sur pres-
que toutes les parois ; les troncs d'ar-
bres , les pierres , les vieux bois , la
terre humide , se couvrent de ces pa-
rasites qui , se fixant sur le marbre
le plus dur et souvent même sur le
1er. y laissent des traces cternelles
Lie
d'une existence passagère. Toutes sont
terrestres ; un seul genre , très-rap-
proché des Hépatiques, l'Endocarpon
vit quelquefois sur des roches qui se
trouvent dans un état continuel d'ir-
rigation. Les feuilles de plusieurs es-
pèces de Plantes vivaces des climats
voisins des tropiques se chargent sou-
vent aussi de Lichens qui les rendent
très-remarquables. ( f^. Squamma-
RIÉES.)
Rien n'est plus varié que la forme
de ces singuliers Végétaux ; tantôt ce
sont des croûtes impeiceptibles, des
lignes fugaces ; tantôt des folioles
élégamment disposées , des expan-
sions arborescentes ou des filamens,
d'une dimension considérable. Les
organes auxquels les botanistes ont
donné le nom de fruit , sont aussi
de foruie très-diversifiée ; on en voit
de sessiles et de stipités , de linéaires
et d'arrondis , de globuleux et d'apla-
tis. Ils sont simples ou composés ,
immergés dans leur support ou su-
fierficiels, etc. La couleur que le thal-
e affecte, est fort rarement la cou-
leur verte; le jnunàîre, le gris cen-
dré, le gris paille, sont les nuances
les plus coujinunes. La nature a mis
plus de luxe dans les couleuis dont
elle a embelli les apothécions; plu-
sieurs d'entre eux sont rouges pour-
pres j l'orangé, le jaune, le rose les
décorent souvent; placés sur un fond
assez ordinairement pâle , ils ressor-
tent agréablement et donnent quel-
quefois à ces petites Plantes une vé-
ritable élégance.
Les Lichens sont des Plantes poly-
morphes , avides d'humidité qui fon-
ce leur couleur , d'une consistance
jamais charnue, sans racines vérita-
bles , n'adhérant aux corps que pour
y chercher un support , ne tirant leur
nourriture que de l'air, pourvues de
parties legardées comme fruits (apo-
thécions) presque toujours sessiles ,
toujours arrondies , ne s'ouvrant à
aucune époque de la vie de la Plante,
ayant unedurée beaucoup ])luslongue
que celle des Champignons et même
que celle des Hypoxylons , douées de
la propriété de végéter aussitôt que le
Lie
thermomètre est au-dessus de zéro, et
que l'air est humide, quelle que soit
d'ailleurs la saison ou ces couditious
aient lieu.
De ces diveis caractères un seul
e?t absolu , c'est la présence d'un
thalle; si quelques espèces en sout
privées , et ce fait est très-rare, on
doit le regarder comme un vérita-
ble avortement ou bien penser que
cet organe est d'une telle ténuité que
nos yeux ne peuvent le voir.
En considérant la famille des li-
chens dans son ensemble et avec
une scrupuleuse attention, on s'as-
sure bientôt qu'elle est sans limites,
et que ses genres , et même ses espè-
ces , sont assez difficiles à trancher:
de-là l'embarras d'établir une métho-
de sans anomalies. Il esta remaïquer
que les familles qui semblent être les
j)lus naturelles , sont aussi celles qui
semblent se fondre davantage avec les
familles voisines ; il faut excepter de
celte règle les grandes tribus pliané-
rogamiques, telles que les Crucifères,
les Synanthérées et quelques autres.
Quant aux Cryptogames et au\ Aga-
mes , l'échelle n'est point interrom-
pue et les transitions sont ménagées;
les Fougères , par exemple , touchent
aux Hépatiques par VHymeitophyl-
/«/w, aux Palmiers et aux Cycadéespar
les Fougères en arbre; les Mousses se
fondent avec les Jongermannes par
les Aiidrœa ,- les Hépatiques ont des
espèces lichéuoïdes et des espèces
muscoïtles; les Algues offrent les Nos-
tochs qui sont des Collema imparfaits,
et certaines Corniculaires sont .issez
voisines des Conlèrvées.
Les botanistes français , d'après De
Candolle , ont long-temps rejeté de la
famille des Lichens la division des
Hypoxylée.-, connue sous le nom
d'Hypoxylous lichéuoïdes , qu'Acha-
rius et les botanistes allemands ont
toujours regardés comme étant de vé-
ritables Lichens, etcet^e opinion, très-
répandue aujourd'iuii , est devenue la
nôtre; en effet on donne couune ca-
ractère essentiel des Uypoxylons li-
chénoïdes de laisser échapper une
pulpe séminifère qui reste aussi dans
Lie
S6i
le conceplacle ; quel caractère est plus
vague ? Et lors même qu'il serait
constant que cette pulpe s'échappe
dans toutes les espèces , outre la diffi-
culté de s'en assurer sur des Plan'es
aussi petites que les Verrucaires et les
Opcgraphes , î-crait-il possible d'adop-
ter une définition qui devrait rigou-
reusement faire rejeter de la famille
des Lichens le genre Spliœroplioron y
et quelques autres véritables Li-
chenées dont les apothécions se
comportent comme les conceplacles
d'une Hypoxylée? Nous regardons
cette question comme jugée, et nous
croyons inutile de la discuter plus
au long.
Ce n'est guère que vers la fin du
siècle passé , et plus particulièrement
«le nos jours , que l'on a commencé
à étudier l'organisation des Lichens;
voici en peu de mots ce qu'un exa-
men attentif a démontré de plus po-'
sitif.
On reconnaît à la première vue
dans un Lichen deux p:.'rties distinc-
tes, dont l'une n'est qu'une modifica-
tion de l'autre, et qui toutes deux
f)araibsent jouer le même rôle dans
a repioduction de la Plante. La
plus apparente est le thalle ou fronde
composé de deux parties nommées
corticale et médullaire ; la première
est la couche supérieure, la deuxième
la couche inférieure. Dans les Li-
chens crustacés uniformes cette der-
nière manque; dans les Collema elle
est à peine distincte. Ces deux subs-
tances constituent à elles seules le
thalle que l'on regarde comme le ré-
ceptacle universel des Lichens.
Quelques formes qu'affecte le thal-
le, qu'il soit plane ou redressé, on ne
peut jamais le considérer comme une
vraie tige. Hedw^ig a vainenieut es-
sayé de le prouver. Le thalle est une
espèce de réceptacle général des gon-
gyles ou des apothécions, ayant la
forme d'u:ic croule ou d'une tige sans
qu'on puisse raisonnablement les y
comparer. Les apothécions sont des
réceptacles partiels de gongyles, et
paraissent remplir le rôle que les con-
ceplacles remplissent dans les Fuca-
563
Lie
cëes. Ces organes varient beaucoup
leurs formes , ils sont carpomorphes,
mais il est prouvé que ce ne sont
. point fies fruits. On les divise en
^ apothécions vrais et en apotliécions
secondaires. Les apothécions vrais
sont au nombre de quinze. J^. plus
loin le tableau que nous en don-
nons, et qui fait connaître les princi-
f)aux caractères qui les différencient ;
es apothécions secondaires ou ac-
cessoires sont les cyphelles situés à
la partie inférieure du thalle des
Stictfcs , V. ce mot; les pulvinules,
espèce de ramifications ou de végé-
tations parasites qui se fixent à la
surface supérieure du thalle de quel-
ques G^rophores et du genre Eiio-
derme ; les .soredies , petits tas de
poussière , composés de gongyles
«us. Acharius comptait parmi eux
les Céphalodes dont nous croyons
devoir faire un apoihécion véiitable.
Quoique l'organe carpoinorphe des
Lichens ( l'apothécion ) ne joue pas
le rôle que le fruit joue dans les Pha-
nérogames , il est cq)endant d'une
structure plus compliquée que celle
du thalle et doit être , suivant nous,
considéré comme une ébauche im-
parfaite d'un réceptacle séminifère.
La partie la plus importante de cet
organe est la lame proligère ; nous
avons émis une opinion nouvelle à
l'égard du rôle qu'elle est destinée à
remplir, T\ Lame proligère; elle
paraît former le disque dans les Li-
chens scu telles, et le nucléum dans
les espèces à apothécions globu-
leux , etc. Yient ensuite le périthé-
cium qui se présente sous la forme
d'une enveloppe crustacée cartilagi-
neuse , diaphane dans les genres Po-
rina et Endocarpon. Lorsqu'un apo-
thécion estpoui vu lout à la fois de nu-
cléum et de péritlîécium, il est appelé
Thalamus. Enfin on désigne par le
nom de Spora ou T/ieca les vaisseaux
transparens qui se trouvent entre la
lame et le noyau ; on ne peut les dé-
couvrir qu'à l'aide du micioscope ;
ces organes ont fourni au docteur
Ëschweiler, |)ar les différences de for-
mes qu'ils présentent, l'un des carac-
^
Lie
tères distinctifs de ses genres. Il est
probable que la reproduction des Li-
chens s'opère par les gongyles : ce
sont des corps globuleux , opaques ,
épars dans les différentes parties du
thalle et du Lichen, surtout dans la
partie corticale et la lame proligère.
On leur a refusé le nom de séminu-
les , parce que ces noms supposent
toujours la fécondation sexuelle. Hed-
wig a cru voir des sexes dans les Li-
chens ; il nomme spermatocyslidie les
gongyles q»d deviennent transparens
parla macération , et croit qu'ils ren-
ierraent des organes mâles [F'. Pro-
PAGULEs). Les gongyles qui restent
opaques sont, suivant cet auteur,
des capsules vides et flétries. Ce sys-
tème n'a plus de sectateurs aujour-
d'hui.
Il vient de paraître à Francfort
NatitrgescheUite der Flec/iten , par
". Wallroth , un vol. gros in-8*',
1824 ) une histoire naturelle des Li-
chens. Cet ouvrage de plus de 700
pages ne traite encore que du thalle,
lie sorte que nous n'osons rien dire
de l'ensemble de la théorie qu'il pro-
pose. Il nous semble pourtant que
lauteur est trop minutieux dans ses
détails et qu'il a créé un trop grand
nombre de termes nouveaux , tous
fort difficiles à retenir. Que devien--
dra la science si pour connaître une .
seule famille du Règne Végétal, il
faut étudier i5oo pages de petit texte,
et se familiariser avec une termino-
logie barbare? Quoiqu'il ne soit pas
dans notre usage de citer des phra-
ses latines . nous croyons ne pou-
voir nous dispenser de transcrire la
phrase suivante : elle mettra le lec-
teur à même de porter un jugement
aussi certain que si le livre entier
lui était connu ; il verra quels sont
les dangers qui menacent la langue
botanique , si de telles innovations
pouvaient être admises.
« Patellai'ia fusco-lutea. Lecidea ,
Ach. , Syn., p. 42. Blastemate aculy-
to veirucoso chiurogonimicio tephro-
phoeno, facile in massant ehlorop/iœ-
nain. fatiscentc; cjinatiis plaiw-con~
vexiusculis margiiiem excludentibus ,
Lie
ex speirematum ubertale varia , nuric
dilule fuscesccntibus , nuiic /iuidis
intusque melanophœ/iis. »
Les anciens n ont fait connaître
dans leurs écrits que deux ou trois
Licliens. On Ic.-> tiouve parmi les es-
pèces foliacées et filamenteuses. Ce ne
iiit que fort long-lcnips après la re-
naissance des lettres que les Bauhin
et leurs contcmpoiaius ont décrit
plusieurs espèces qui , devenues as-
sez nombreuses , ont été séparées
en genres et eu sous- genres par
Dillen et Miclieli. Dillen a quatie
genres : i. Treriiella ( CoLleina et
JSostoc/i des aulcurs); a. Usnca; 3.
Coralloides ( Cenotnyve , Sp/iœruphu-
lon , Stereucaitloii , etc.); '*• Lichenui-
des ( JLecanora , Parmelia , Sticta ,
Gyruphora, etc.)- Son genre Lichen
appartient aux Hépatiques j ce sont
des Marchantes. Micheli n'a que des
sous-genres au nombre de trente-
huit ; mais ils sont si bien établis que
la plupai t ont scivi plus tard à Hoff-
mann et à Acharius pour la création
de leurs genres.
Adanson , Ventenat, et avant lui
Hoffmann dont les travaux sont si
justement apprécies des naturalistes ,
ont forme des genres qui ont été plus
ou moins bien reçus des botanistes;
il serait intéressant, mais peut-être
trop long d'analyser leurs tiavaux ;
nous allons arriver de suite à Acha-
rius,qui est regHrdé comme le premier
de tous les lichéiiographes. Personne
mieux que lui n'a connu l'organisa-
tion des Lichens à l'étude desquels il
a voué ;a vie entière. On lui a repro-
ché d'avoir lui-même détruit les mé-
thodes qu'il avait élevées, mais en
examinant ses ouvrages, on s'aper-
çoit que ce reproche n'est pas entiè-
rement mérité , car son idée primitive
n'a changé que dans les détails et
point dans le fond. Nous ne parlerons
point du Prodruinits qui ne doit être
considéré que comme un essai. Sa
niétfiode de Lichens a commencé une
réputation à laquelle la Lichénogra-
phie universelle a mis le sceau. On
trouve çà et là quelques mutations
qui prouvent la yersalililé des opi-
LIC 565
nions de l'auteur ; ce qui d'abord
avait é!é établi sous-genre dans un
ouvrage est devenu un genre dans
un autre ouvrage du même auteur,
et vice versa ; mais rien n'est niieux
circonscrit que les genres qu'il a
créés. Son système est entièrement
basé sur les considérations suivan-
tes : les Lichens ont des apoihécions
non formés par leur thalle (Idiolha-
lames), formés parle thalle (Homo-
thalames), en partie seulement for-
més par le thalle ( Cœnothalames );
ils n'ont point d'apothécions (Alhala-
mcs), ils sont homogènes , hétérogè-
nes et hypérogènes (Composés); en-
fin leurs formes sont différenciées :
de-là les dénominations de Phyma-
todcs , Discoïdes , Céphaloïdcs , Scu-
tcllés , Peltés, etc.; de-là les classes
et les ordres suivans :
Classe F". — Idïothalames.
Ordre i*"^ -. Homogènes.
Spiloma [Coniocarpun, D. C, Flor.'
Yr.); ylrthonla; Solorina; Gyalecla;
JLecidca\ Calyciuin (subdivisé plus
tard en quatre genres par Acharius ) ;
Gyrophura ; Op^grapha.
Ordre ii : Hétérogènes.
Graphis; Verrucaria; Endocarpon.
Ordre m ; Hypérogènes.
Try pet hélium; Glyphls; Chiodecton.
Classe H. — Coenothalames.
Ordre x'^'^ : Phymatodes.
Porina; Thelotrerna ; Pyrenida;
Variolaria ; Sagedia ; Polyslro/na.
Ordre ii : Discoïdes.
Urceolaria ; Lecanora ; Parmelia j
Borrera ; Cetraria ; Sticta ; Peltidea ;
Isephivma; Roccella; Evernia; Du-
fourea.
Ordre m : Céphaloïdcs.
Cenomyce ; Bœomyces ; Isidium ;
Slereocaulon ; Sphœrophoroii ; lihizo.-
morplia.
Classe ni. HoMOTHALAMES.
Ordre i^' : Scutellés.
Akctoria ; Ramalina ; CaLlema,.
364 Lie
Ordre ii : Peltés.
Cornicularia ; Usnea.
Classe IV. — Athalames.
Lepraria.
Le seul reproche important que
l'on puisse adresser à cette savante
méthode est de détruire les affinités
naturelles.
Depuis quelques années , et posté-
rieurement à Acharius , il a paru
plusieurs ouvrages sur les Lichens;
presque tous sont dus aux Alle-
mands, dont aucun na adopté sans
modifications le système d'Acharius.
Nous allons parler des principaux.
Fries , dans les Actes de l'Acadé-
mie de Stockholm, année iSai , pro-
posa une méthode enlièreinent basée
sur le thalle; cette méthode , qui n'est
point irréprochable, groupe cepen-
dant assez bien quelques genres ,
mais en omet un graud nombre de
très-importans. En voici un extrait :
I. GONIOTHALAMÉ^S.
1. Lépraires : Lepraria, Pulvei'a-
ria , Pùyria, Isidiuin. 2. Variolaires :
Spiloma , Conioloma , Coniangium ,
Kariolaria.
II. Mazediates.
1. Galycium : Pyrenotea , Caly-
ciiim, Strigula , Coniucjbe. a. Sphae-
rophores : R/iizoniurp/ia , Tham/no-
nyces , Sphœrophuroii , Roccella.
III. Gastérothalames.
1 . Verrucaires : Verrucaria , Tlie-
lotiema, 2'rjpethelium, Endocarpon.
2. Lécidées : Trachylia , Lecidea ,
Opegrap/ia , Gyrophura , Graphis.
IV. Hyjiénothalames.
1. Discoïdes : Biatura , Cullema ,
par-rnella, Peltidea. 2. Céphaloïdes:
Bœomyces , Cenomyce , Stereocaulun,
Usnea.
Les genres Alecloria , Burrera ,
Cetraria , C/ùodecloii , Cornicularia ,
Dufourea , Euernia , Glyphis , JVe-
p/irorna, Polystroma; Ramalina , Sa-
gedia , Farina , Solorina , Stereocau-
Ion, Siicta , Urceolaria, ou t été omi's
Lie
ou réunie à des genres voisins ; il en
est d'antres qui n'out pas de places
déterminées dans le système à cause
des affinités qu'ils ont avec plusieurs
des sections établies. On peut encore
reprocher à cet auteur d'avoir fondé
ou conservé plusieurs genres qui ne
reposent point sur des caractères soli-
des; tels sont le Pw/i^era/m qui doit
rentrer dans le genre Lepraria, le Co-
niolorna fondé sur la variété /2 du Spi"
lu/na turnidulurn, et qui doit rester
dans ce dernier genre; le Conian~
gium , qui doit toujouis faire partie
des Lecidea, etc. , etc.
Le Systema Lichenum de Eschwci-
1er, publié en i824 , établit aussi
des groupes ou des cohortes. Ce bo-
taniste a étudié l'organisation des
Lichens en observateur habile et
exercé ; mais on doit lui reprocher
d'avoir cherché ses caractère» géné-
riques dans la structure interne,
ce qui ayant nécessité l'emploi du
microscope , ne permet pas de l'étu-
dier sans le secours de cet instru-
ment. Ce botaniste ne nous semble
point aussi heureux que Pries dans
le rapprochement de ses genres ;
nous lui reprocherons d avoir fait
trop de sections dans le genre Ope-
grapha, et de s'être éloigné beaucoup
trop d'Acharius qui devrait toujours
servir de guide. Cependant nous nous
plaisons à reconnaître que ce liché-
nograph.e est un babile analomiste,
et que sa méthode est ingénieuse. Elle
est fondée sur le nucléum qui est nu
ou couvert d'un périthécium; la cou-
che médullaire est celluleuse ou fila-
menteuse.
Cohorte I. — Graphidées.
Thalle crustacé; apothéclon oblong
ou allongé, sous-immergé , ridé ou
canaliculé.
Diorygma , Leiorreuma , Graphis ,
Opegrapfia , Oxislorna, Scaphis , Le-
canactis, Sclerophytoa, Pyrochroa.
Cohorte II. — Vi:rrucariées.
Thalle crustucé; apothécion ar-
rondi , globuleux ou patelluliforme ,
planc-ouvert.
LÎC
Variolaria , Pvrina , Thehtrema ,
Veriucaria, Fyrenula,Pyrenastrum,
Limboria, ijrccolarla,I^cidea, Bia-
tora.
Cohorte III. — Tryi'Éthéliacées.
Thalle crustacc ; apothccion île
forme diverse, immeigé, à verrues
formées par la substance médullaire
du thalle.
jlrthonia , Porof hélium, Medusula,
Opht/ia/mid/i/m , Tiypctheliiim , As-
trolhclium, G/jpàis, C/dodeclon, Co-
nioloma.
Cohorte IV. — Parméliacées.
Thalle foliacé dans un grand nom-
bre d'espèces, rarement crustace' ou
gélatineux; couche corticale supé-
rieuie dans les espèces crustacces , in-
timement jointe avec la couche mé-
dullaire dans les espèces gélatineuses;
apolhécion scutelliforme ; lame dis-
coïde , marginée par le thalle.
hecanora , Collema , Curnicularia ,
Farmelia , Stlcta , Hagenia.
Cohorte V. — Dekmatocarpes.
Thalle foliacé , membraneux , cou-
vert par une couche corticale supé-
rieure ; apothécion sous-arrondi ou
immergé , osliolé ou libre et man-
quant de marge.
Suloiina , Dermatocarpon , Gjro-
phora , Endocarpon, Capilularia ,
Pellidea.
Cohorte VI. — Plocariées.
Thalle cylindrique en buisson ,
couvert de toutes parts par une cou-
che corticale; apolhécion arrondi,
immergé dans le thalle ou libre et
privé de marge.
Jsidium , P/ocaria, Sphœrophoron,
Roccella , Slereocaulon , Dufuurea.
Cohorte VII. — Usnéacées.
Thalle fruticuleux , quelquefois la-
cinié , comprimé, couvert de toutes
part- par une couche corticale; apo-
thécion scuiellifornie, à lame discoïde,
marginée par le thalle.
Ei'crnia , Cet/aria , Usnea.
L'un des caractèies principaux de
Lie sen
cette méthode se tire de la forme et
de la disposition des thèques, ainsi
que de l'anneau qui les entoure le
plus souvent. Ccsorganes , regardés
comme fructifères, ont besoin d'être
grossis deux cents fois pour que leurs
formes soient mise^ à découvert ; il
faut ramollir le Lichen et lui rendre
sa souplesse, faire des coupes et les
soumettre au microscope. On conçoit
sans peine ce que cette nécessité pré-
sente de difficultés ; elle est telle que
le découragement doit en cire la suite
nécessaire.
Quelque parfait que puisse être un
système, il esttoujours artificiel etdoit
présenter plus ou moins d'anomalies;
puisqu'il en doit être ainsi, nous
pensons que les auteurs systémati-
ques ne sauraient trop se persuader
combien il est important de rendre
l'élude de la science facile et de la
mettre à la portée de tous les esprits.
La méthode de Cassini sur les Sy-
nanthérées , celle d Eschv\reiler sur
les Lichens , peuvent avoir toutes
deux le méiile de l'exactitude; il est
douteux cependant qu'elles soient
suivies et qu'elles fassent aimer la
science.
Depuis Eschweiler , Chevallier a
donné, dans son Histoire générale
des Hypoxylons, une mélhode par-
tielle qui comprend les genres qui
figurent dans notre groupe des Ver-
rucariées et des Graphidées. Il nous
a semblé que cet auteur était obscur
et peu d'accord avec lui-même. Nous
examinerons son travail à l'article
Verrucariées. F', ce motetPoRO-
PHÉRÉES
C'est de la méthode naturelle seule
que l'on doit attendre le perfection-
nement des diverses branches de la
botanique. Nous avons dirigé tous
nos eilorts pour groupi-r convenable-
ment les genres de Lichens en con-
servant la presque totalité des genres
d'AcharIu>. Le thalle nous a fourni
nos divisions les plus Importantes ;
l'apothéclon nous a servi à établir
les genres; ii ne fallait rejeter aucun
de ces moyens , mais les combiner
366 Lie
tous deux. Un organe isolé ne peut ,
suivant nous , suffire pour établir une
méthode durable. En histoire natu-
relle comme en morale les idées ex-
clusives entravent la marche de l'es-
prit humain et rendent toutes les
théories vicieuses.
Lie
La présence du thalle étant le ca-
ractère absolu qui fait reconnaître un
Lichen, nous n'avons pas cru pouvoir
nous dispenser de le choisir pour
première base d'une Méthode. Voici
les modifications de formes que cet
organe est susceptible d'affecter.
Thalle
Adhérent
dans toutes
ses parties..
Libre, appli-
qué ou fixé
seulement
par une de
ses parties.
Difforme.
Fi"uré en folioles soudées.
A surfaces
dissemblables.
A surfaces
semblables.
Membraneux.
Gélatineux.
Coriace.
Lacinié tendant à s'aplatir.
Ramifié tendant 1 Fistuleux.
à s'arrondir.. \ Solide.
Fistuleux.
Solide.
Filamenteux.
On voit que les grandes subdivi-
sions données par ce tableau rappel-
lent les sections du genre Lichen de
Linné qui partageait les Lichens en
crustacés , foliacés , coriaces , oinbi-
liqués, ramifiés , filamenteux, tirant
ainsi du thalle la principale consi-
dération sur laquelle ses sous-genres
étaient fondés.
La seconde base de notre Méthode
est fournie par l'apothécion dont les
formes extérieures sont très-vnriées.
Nousavons adopté pour leurs différens
noms, les noms créés par Acharius.
GoNGYLES;
Nus ( Glomerula ).
Stipilé.<
Renfermés
dans un
apolhéciou.
Sessile.
Globuleux {Mycina, N.).
Scyphatiforme [Calycia).
L i n éa i re ( Lirella ) .
Hémisphérique [Tubercula).
f ^ Appliqué (Fa-
Discoïde.
Sphérique.<
te lia la ) .
A bords libres
( Scutella ).
Cilié {Orbilla).
]Noncilié(PÉ?//fl).
Caché dans le thalle ( Tha-
lamla ) .
Toujours fermé
( Cepkalodia ).
Se déchirant
avec l'âge {Cis-
tula).
Marginé.
Immar-
giné.
Superfi-
ciel.
Ciipulé [Ciipula).
Turbiné ( Turbinarla).
A plis concentriques {Gyroma).
En combinant les formes princi- huit groupes qui s'enchaînent. Ce
pales du thalle et celles de l'apothé- sont là les principaux types de la fa-
cion, il est possible d'établir dix- mille , les grands genres , s'il est per-
Lie
mis d'adoptei- cette manière de s'ex-
primer. En les disposant en cercle on
rapproche ainsi les Bœoniyce'es des
Ccnomycëes.
Les points de contact qui se trou-
vent entre les Lichens et les autres
familles cryplo^amiques , nous ont
conduit aux divisions suivantes.
Ordre naturel des Lichens.
f Thalle adhérent amorphe.
a. Apolhccion stipilè.
§ I. — Faux Champignons.
Apolhécion arrondi , chai-nu.
BOEOMYCÉES.
Bœomyces , Achar.
Apolhccion creusé, non charnu.
Galycioïdes.
Caly cil/m , Ach. ; Jcolium , N.
(3. Apothécion sessile.
§ IL — Faux Hypoxylons.
Apothécion linéaire.
GraphidÉes.
Arthonia , Ach. ; Heterographa ,
N.; Enlerugrapha, N. ; Opegrapha ,
Ach.; Graphis , Ach.; Sarcographa ,
N. ; Fissurina, N.
Apothécion hémisphérique.
Verrucariées.
* Glyphidées.
Glyphis , Ach.
** Trypélhéliacées.
Chiodecton , Ach. ; Trypethelium ,
Ach.
*** Porinées.
Paimentaria, N.; Pyrenula, Ach.;
Porina , Ach. ; f^errucaria , Ach. ;
Tketotreina , Ach. ; Ascidium , IN.
**** Thécarlées,
Thecaria , IN.
Genre obscur.
Polyslroma , Ach.
§ III. — ^^rais Lichens.
Gongyles nus.
lAC
CoNIOCARPÉES.
367
Lepraria , Ach. ; Coniocarpon , De
Cand.
Apothécion s'évasanten coupe.
Variolaires.
Gassicurtia, N. ; P'ariularla , Ach.
Apothécion marginé discoïde.
LÉCANORÉES.
Myriotrema , N. ; Echinoplaca ,
N. ; Urccotaria; N. ; Lecidea, Ach.;
Lecanoia , Ach.
ft Thalle figuré en folioles soudées.
Squammariées.
* Espèces qui croissent sur les écor-
ces, la terre ou les pierres.
Fsora, D. G. ; Squaimnaria, D. G. ;
Placodium, D. G.
** f^spèces qui croissent sur les
feuilles.
Nernatora , N. ; Racoplaca , N. ;
Pkyllocharis , N. ; Craspedon , N. ;
MelanophlhaUnum , N.: Aulaxina ^
N. '
ftt Thalle libre.
* Surfaces dissemblables.
Ci. Appliqué.
A. Etendu en folioles membra-
neuses.
Apothécion scutelloïde marginé li-
bre vers les bords.
Pahméltacées.
Parmelia , Ach. ; Circinaria , N. ;
Sticta, Schreb. ; Plectocarpon , N. ;
Delisea , N .
B. Thalle étendu en folioles géla-
tineuses à l'état humide.
GoLLÉMATÉES.
Col le ma.
c. Thalle étendu en folioles co-
riaces.
Apothécion arrondi, onguiculé,
rénii'ornie , attaché par le côté.
PEIiTIGÈRES.
Erioderma , N. ; Solurina , Ach. ;
Pelugera, N. , Peltidea et Nephro-
ma , Ach.
^68 LTC
/g. Thalle fixé au centre.
Apothécion sous-patelluld à sur-
face rugueuse ou marquée de stries.
Gyrophora, Acliar. ; Umbilicaria ,
Peis.
. •* ïhalle à surfaces semblables.
A. Tendant à s'aplatir , lacinié.
Apothécion scutelloïde.
Ramalinées.
Cetraria, Ach. ; fioccella, Ach. ;
Barrera, Ach. ; Evernia , Ach. ; Ra-
malina , Ach.
B. Tendant à s'arrondir.
1. Filamenteux, traversé par une
nerviile.
Apothécion scutellé, immai'giné ,
cilié.
USNÉES.
Usnea , Ach.
2. Non traversé par une nerviile,
quelquefois légèiement comprimé.
' ' CoRNICUL AIRES.
Alectoria , Ach. ; Condcularia ,
Schr. ; Cœnogonium , Ehrenb.
c. Thalle dendroïde.
1. Solide.
Apothécion globuleux émettant
une poussière noire.
SPHiEBOPHORES.
Isldium , Ach. ; Sphœioplioron ,
Pers. ; Stereocauluii.
2. Fistuleux.
Apothécion hémisphérique , char-
nu.
CÉNOMYCÉES.
Cladonia, D. C. ; 65. Scyphopho-
riis , D. C. ; Pycnothelia , Duf,
jippendix.
Apothécion arrondi, immergé.
Thalle foliacé, coriace.
% IV. Fausses liépatlques.
Endocarpon.
Inceitœ sedis
Tricharia.
Lie
INous renvoyons le lecteur aux dif-
férens articles que nous avons faits
pour chacun de ces genres, afin qu'on
puisse connaître à fond les raisons
qui ont motivé les moditications ap-
portées dans la Méthode d'Acharius.
Il n'est pas encore possible de don-
ner avec exactitude la géographie bo-
tanique des Lichens; comme l'Iiumi-
dité et une chaleur tempérée sont né-
cessaires au développement de ces
Végétaux, on doit en conjecturer
que dans les lieux trop chauds ou
trop froids il n'y en a qu'un petit
nombre. 11 esta remarquer que dans
les États-Unis et dans toute l'A-
mérique septentrionale , les espèces
que l'on trouve sont, à peu d'excep-
tions près, les mêmes que les nô-
tres. Nous avons fait la même remar-
que à l'égard des espèces récoltées
dans les îles Malouines par Gaudi-
chaud et Uurville. Acharius a décrit
huit cents Lichens et plus de cinq
cents variétés. Nos travaux sur les
ccorces officinales ont augmenté de
deux cents espèces ce nombre déjà
si considérable; si on ajoute à ce to-
tal le; espèces décrites, depias Acha-
rius , dans divers ouvrages isolés , et
celles qui se trouvent dans noire
collection , et dans les herbiers non
moins riches de Delise , Léon Du-
four, Bory de Saint-Vincent, Pcr-
soon, et dans ceux de plusieurs iia-
tanistes étrangers , on peut hardi-
ment porter à deux mille quatre
cents espèces, les Lichens qui pour-
raient entrer dans un nouveau Sy-
nopsis, et ce nombre est encore loin
de la réalité. Que de pays restent en-
core à explorer ! Que de choses in-
connues dans des contrées que l'on
croit connaître !
Les Lichens ne sont point sans
importance pour l'Homme. La méde-
cine leur doit un médicament pré-
cieux dont les effets ne sont plus con-
testés. Le Lichen dislande est un
puissant analeptique ; on en prépare
des décoctions , des pâtes , des gelées,
des pastilles, un chocolat, et sous
toutes ces formes son administration
a été suivie d'heureux effets. Ce n'est
uc
pas le seul Lichen qui serve en nie'de-
cine ; on a indiqué les t siiea barbata
el/lurida com me propres à !;i i rc croître
les cheveux ; le Scyp/iophoi us pixy da-
tas contre la coqueluche descnlans;
le Peltigera a/)/itosa est cinétique; le
Pelligcni canina ;t été réputé excel-
lent pour combaltrf la rage. iNous
sommes loin de g^inmlir toutes les
vertus exagérées aliribiiées aux Li-
chens, mais leur importance n'est pas
seulement dans les services qu'ils ueu-
veui rendre à l'Homme malade; l'art
du teintuiier leur doit plus encoie
que la médecine. Plus les Lichens
paraissent s'éloigner delà forme cius-
♦ acée, plus ils sont propres. aux usa-
ges médicinaux ; plus ils s'en lappro-
client, au contraire, plus ils convu-n-
neut a. la teinture. C'est pai ticulière-
ment dans le nord de l'Europe qu'ils
servent à cet usage. Les paysans de
la Westrogotiiie sont les premiers
qui ont découvert une matière colo-
rante dans la Léce.nore tartareuse : ils
l'ont employée pendant des siècles à
la teinture en rouge de plusieurs pe-
tits ouvrages faits au tour, qui es! ,
pour eux ,• l'objel d'un commerce
assez lucratif. Ce ne fut que quel-
que temps après l'établissement de
Icuis manufactures de drap, qu ils
ont imaginé d'employer ce Lichen, et
par suite plusieurs autres, à la teiii-
tuie des étoiles de laine. Il y a en An-
gleterre et en Hollande , des fabriques
de couleurs dont la matière piemièie
ue consiste qu'en Lichens récoltes
sur les rochers de la Suède et de la
Norwège. L'Orseille et la Parelle
d'Auvergne sont deux objets assez
impoi tans du commerce français.
Presque tous les Lichens , placés
sous l'eau ou à la lumière, déga-
gent de l'Oxigène comme les feuil-
les des autres Végétaux. On ob-
serve en rompant le thalle des Li-
chens , que sa substance, de blanche
qu'elle était, devient verte peut-être
par la combinaison de l'Oxigène de
l'air. Ils passent au jaune, dans les
herbiers, en vieillissant.
Plusieurs Lichens fournissent de la
gomme et uu principe amer dont on
Lie
%^
les débarrasse en ajoutant à l'eau
des macérations faites à froid, une
petite quantité de carbonate de Soude
ou de l'olasse. C'est la présence de ce
nuicllage qui hîs rend propres à servir
à la nutiition.Lt'S habitans de l'Islan-
de préparent avec le Celraria Islandi-
ca , un gruau et une farine nommée
J/ce//gras; en Sibérie on fait avec la
Pulmonaire de Chêne, une bicrre as-
sez agréable. Le Cladonia raiigifcrina
est le pâturagt^ le plus commun, dans
les parties les plus septentrionales de
l'Iiuiope. Les Lapons lui doivent la
conservation du leur bétail, seule ri-
chesse des âpres climats qu'ils habi-
tent. Leurs champs, sans verduie , se-
raient bientôt sans Animaux , si le
Renne ne paissait les Lichens que sou
in>linct lui fait trouver sous la neige
ou sur les écorcesdu peu d'Arbres qui
semblent v('géter a regret sur cette
terre désolée. S'il n'est pas prouvé
que la terre ait clé créée pourlHom-
ine, la nature lui a du moins donné
l'intelligence nécessaire pour que la
terre devint son domaine. (a. F.)
* LICHIN A . BOT. cuYPT. ( Hydro-
phyles.^ Agardh a formé sous ce nom
y\\\ genre aux dépens du GigaitinaAc
Lauiouroux et du Gelidium de Lyng-
bye. il lui ailribue pour caractères :
nn tubercule solil;iire percé d'un
poie, et il en mentionne deux espè-
ces , Lickina pygniœa et conjinis.
Nous avons la certitude que ces deux
espèces pour Icquelles l'algologue
suédoi- ne cite point le synouj me de
Gigartina pyguiœa de Lamouroux
(Ess., pi. 49, iab.4,f. i2-i5,\ Plante
qu'd 1 envoie à son Cliuiul ria Kalifor-
mis, sont cependant la Phnte de feu.
notre ami sous deux formes, et sim-
plement des variétés du Gelidium
pygmœum de Lypgbve [Hydroph., p.
4i;; l'ucus pygimrus * et /2 de Tiuner
(pi. ao4) qu'Ach^'rius {P/vdr. Lich. ,
p. 208) avait pris pour un Lichen, et
nommé S/ereocaulon coujiite. Cette
Plante, l'une des plus petites de la
classe des Hydropliy tes, n'en est pas
moins assez dure et rési-tante. Elle
est très-commune sur les rochers des
070 Lie
côtes septenIrionalesderEurope, aux
limiles de la lifiute marée et dans [en
lieux que n'alteignentquedurHUt peu
do temp^ les plus liaules vagces ou la
petite pluie qui résulte de leur brise-
ineut. A'ous l'avons oUservce à Belle-
Ile en nier Ibimant une zone noirâtre
sur les ilaucs coupés à pic de la côte ,
aux liii>itosde l'eau. Lesson nous eu
a communiqué un échantillon rap-
porlé de la Gonceplion , au Chili , qui
ne nous semble différer en rien de
l'espèce européenne. (b.)
LICHTEiNSTEINIA. bot. pha^.
Deux genres ont été établis sous
ce nom par les auteurs allemands.
Wendiand a ainsi caraclérisé l'un
d'eux : calice double, l'exlcrieur et
l'intérieur à trois ou cinq dent.-; ;
corolle monopélale, tubuleuse; cinq
étamines réunies à leur sommet et
plus longues que la corolle ; disque
inséré siu' le calice; ovaire supérieur
à un seul slyle ; baie renfermant
cinq graines. Ce genre , qui ap[:Hr-
tieut à la Penîandrie Monosvrà^^,
L. , est voii!n des Lorantlms et ne
renferme (pi'une seule espèce qui est
indigène du cap de Bonne-Espérance.
C est un Arbrisseau à feuilles oppo-
sées, ovales, ei à fleura rouges dispo-
sées en bouquets axillaires.
L'autre genre a é'.é constitué par
Willdenow^ dans le premier volume
du Magasin des curieux de la nature
de Berlin, et caractérisé de la maniè-
re suivaule : calice nul; six pétales
ondulés et canaliculés ; six étamines
hypogynes ; ovaiio supérieur surmon-
té de trois styli's; capsvile trtloculaire
contenant plusieurs graines attachées
aux sutures nés valves. Ce genre, de
l'Hexandrie Tiigynie , se compose de
deux espèces qui croissent au cap de
Bonne-Espérance. Willdenow Lura
donné les noms de Lichtensteinia lœ-
vigata cl uiidulata. (g..n.)
LICIET,' BOT. PHAN. Pour Lyciet.
V, ce mot. (b.)
LICINE. Licinus. iNS. Genre de
l'ordre des Coléoptères , section des
Pentamèies, famille des Carnassiers,
Lie
tribu des Cnrabiques Thoraciques ,
éiabli par Latreille , et ayant pour ca-
ractères : dernier article des palpes
extérieurs presque en forme de lia-
elle; antennes point moniliformes ;
mandibules très-obtuses à leur ex-
trémité. Ces Insectes diffèrent des
Harpales, et de tous les petits genres
que celui des Féronies de Laireille
comprend, par la niauièie dont se
terminent leurs mandibules et leurs
Erilpes extérieurs ; l'évasement du
or.l antérieur de leur tête est un
carac'ère qu'ils n'ont de commun
qu'avec les Badistes et les Dicèles , et
qui distingue ces gi^nres de tous les
autres, ijes Licines ont la tête assez
^ros^e, aplatie, leurs antennes sont
hlilbunes, composées d'articles pres-
que cylindriques; la languette est
saillante; elle a , de cliaque côté du
bord supérieur, une oreillette mem-
braneuse et pointue. L'écliancrure
du menton n'a point de dentelures;
le bord antérieur et supérieur de la
têleest cintré, le labre est échancré,
ainsi que les mandibules qui sont
tronquées et très-obtuses. Le corselet
est aussi large ou presque aus^i large
que l'abdomen , souvent presque car-
ré avec les an'^les arrondis; les deux
premiers articles des tarses antérieurs
sont dilatés dans les mâles et for-
ment une palette arrondie , garnie en
dessous de papilles nombreuses et
serrées. Les larves des Licines sont
presque semblables à celles des Har-
pdes ; seulement elles sont plusa|)la-
ties et plus allongées. On trouve l'In-
secte parfiit sous les pierres, et le
plus souvent dans les terrains calcai-
res et élevés. Leur couleur est tou-
jours noire. On peut diviser ce genre
en deux sections ; dans la première se
rangent ceux qui sont aptères; tel est:
Le LiciNB si.r.piioiDE , L. silphoi-
des , Clairv. (Entom. Helv., t. a, pi.
1.^), b. B.j; Carahus si/p//oides , Fabr,
Long d'environ huit lignes , noir avec
le corselet presque carré, échancré
en devant; élytiespouctuée^, presque
riflées , et ayant chacune neuf lignes
imprimées. On le trouve dans plu-
sieurs départemens de la France et
Lie
en Allemagne. Parmi les espèces ai-
ic'es nous citerons :
Le LiciNE jîcn ANCRÉ , Ij. einqrgi-
natiis, Carabiis cassideus , Fabr.; Crt-
JiWje echancré, Oliv. (Enlom. T. ni,
n" 35, pi. i3, fig. ifio). Il se trouve
aux environs de Paris el en Alle-
magne. (G.)
LICOCHES. MoLL. L'un des noms
vulgaires des Limaces. P^. ce mol.
(■5-)
LICONDO. liOT. PHAN. (Linschotl.)
Gnmd Arbre du Coiii,'o qui ne jieut
êlre qu(; le Baobab, f^. ce mot. (b.)
L I C O P H II E. JLicopfiris. poltp.
Lorsque l'on examine avec soin le
corps auquel Moiitlbrt ( ConcliU.
^yst. ï. i)ii donné ce nom, on se
demande pourquoi les a;. leurs qui
eu oui paiié l'ont toujours conserve
parmi les iMollusques ; ce corps a
tant de lapports avec les Oibilolites
de Limaick qui sout des Polvi>iers,
qu'il esl iuijossible de les sép;iier
généiiquement à moins de le l'aire
sur h; ;.oul caiaclèrc des inégalités
qui se voieut dans l'un et qui n'exis-
tent p;i3 dans l'autie; si on lait atten-
tion en outre au passage insensible
des espèces depuis les plus tubercu-
leuses jusqu'aux plus planes , comme
celle des environs de Paris , el à l'era-
biiiras oii l'on seiait de fi\er une
limite entre elles, on sera forcé de
convenir que le Licopbre forme l'ex-
licmité d'une série dont l'Oibitolitc
de Giignon serait le commencement.
Toute celte série doit iijCon!est.d)!c-
ment appartenir :, nu seul el même
gi ure auquel nous renvovons. /-^.
ORBnOIJTK. '' (u..u,)
LICORNE. Monoceros. mam. Les
naturaliste? modernes, à peu pi es d'un
accord unamine, placpnl la Licorne
presque au rang de ces êtres fabu-
leux que l'imagination des poêles
s'est plue à créei , et ne lui supposcut
guère une existence plu.-, réelle qu'au
Grifibn , à l'Hippogriffe ou aui mer-
veilleuses Syrèues. On a peine en ef-
fet*à se défendre de cette opinion,
quand on se rappelle que la Licorne
n'a été vue par aucun zoologiste, ni
Lie 37.
par aucun voyageur don' l'instruc-
lion et la bonne foi bien connues
missent le témoignage bors de doute ;
que les récits qui attestent son exis-
tence, n'ont pour la plupart aucune
autbcnticilé; que toutes les préten-
dues cornes de ce Quadrupède, qu'on
a dit avoir découvertes , et qu'on a
montrées en divers lieux, se sont
trouvées , à l'examen , n'être que des
cornes d Orix , ou des dents de
Waiwlial, el quelquefois même de
l'ivoire tourné ; enliii que de nom-
lirouses et actives iccberclies ont été
faites à plusieurs reprises, et tou-
jours sans succès. Ce[)eniiant la ques-
tion n'est point encore décidée d'une
manière tellement certaine , que nous
ne Cl oyions devoir rapporter quel-
quei-uns des nombreux faits qui
viennent à l'apjjui île l'opinion con-
tiaiie ; opinion qui paraît encore
être celle de plusieurs naturalistes
très-iecommandMbles.
L'existence d'un Animal uniccrne,
ou, comme on peut le dire, ayant ses
deux cornes réunies sur la ligne mé-
diane , n'est d'ailleurs pas , comme on
l'a dit , anaiomiqucment impossible;
et c'est ce que semblent prouver plu-
si(urs faits propies, soit à nos races
domestiques de Moutons et de Cbè-
vres , soit même au jeune âge de
l'Antilojie Caaina.
Tous les auciens p;) rient de l'exis-
tence de la Licorne , comme d'un
fait dont il n'y a p is à douter. « Elle
a, dit Pline (livre viir , des Ani-
maux Icrresires ) , la tête du Cerf,
les pieds de l'EiépUant , la queue du
S.inglier, la forme générale du Che-
val ; une COI ne noire, longue de
deux coudées, ^ort du milieu de son
front; elle habite le pa,s des In-
diens-Oiséens , qui lui font la chas-
.>-e; mais on ne peut, dit -on, la
prendre vivante. «Au reste les an-
ciens lui allribuaient aussi pour pa-
trie l'Afrique centrale, et legardaient
sa corne comme une arme redouta-
ble , ainsi qLie nous l'apprennent
plusieurs auteurs; et c'est atissi dans
l'Asie et dans l'Afrique centrales
qu'elle habiterait suivant les rela-
:34*
072 Lie
tions modernes. Les Arabes nom-
ment Champhur un Animal qui , dit-
on , ressemble à l'Ane, mais qui por-
te une corne au milieu du front;
et la Brebis de Madagascar, de la
taille d'une Chèvre, a de même une
seule corne. On croit aussi géucra-
lenienl dans une grande partie de
l'Afrique , comme nous l'apprend
Sparrmann dans son Voyage au Cap,
à l'existence d'un Animal unicorne
qui ressemblerait beaucoup au Glie-
val. Le naturaliste suédois ajoute
même, d'après un voyageur qu'il nous
représenle comme instruit et comme
très-digne de foi , qu'il existe dans
une plaine du pays des Hottenlol?-
Chinois , sur la surftice unie d':in jo-
cher, nn dessin grossièrement trace,
il est vrai , et tel , dit-il, qu'on peut
l'attendre d'un peuple sauv;ige et
sans arts , mais oîi l'on reconnaît ce-
pendant sans peine la Licorne. Enfin
les Hottcntots-Ciiinols auraient don-
né au même voyageur des détails
sur la cbasse de cet Animal fort rai e ,
extrêmement léger à la course, mé-
chant et furieux. Si Sparrmanti
avait vu lui-même ce dessin , et s'il
avait a-ppris directement des nalurels
du pays les détails très-circonstanciés
qu'il rapporte, son seul témoignage
ne permeîtrait plus guère de doute.
Un voyageur italien , nommé Bar-
théma , dit avoir^vu à la Mecque,
<c dans une cour murée , deux Li-
cornes , qu'on lui montra comme de
grandes raretés; » il en donne une
description assez détaillée , et ajoute
« qu'elles avaient été données au
sultan de la Mecque y^ar nn roi d'E-
thiopie , comme la plus belle chose
et le plus riche trésor qui fût au
inonde. » ( J^. Ilincrano de L. de
Barthéraa , i5i7). Suivant un Hol-
landais, nommé Cloele, une Licorne
fut tuée , en 1 791 , par vme troupe de
Hottentots , à seize journées de Cam-
bado, et à trente journées (en voya-
geant avec un chariot de Bœufs)
de la ville du Cap. Ce Cloele offrait
même de fournir une peau de Licor-
ne , si on voulait lui donner une
somme qui valût un voyage de trente
Lie
jours; et il ajoutait que la figure de
cet Animal se trouve gravée sur plu-
sieurs centaines de rochers par les
Hottentots qui habitent les bois.
Ainsi se trouve confirmé le fait que
rapporte Sparrmann ; fait également
vérifié par Barrow qui dit avoir vu
[dusieurs fois de semblables figures
à côté de plusieurs autres qui re-
présentaient d'une manièie paifaite-
meut reconnaissable divers Animaux
réels de l'Afiiqiie centrale. INous
pouvons même ajouter ici que De-
lalande et son compagnon de voyage
Yeireaux ont pareillement, dans la
même contrée , recueilli divers indi-
ces qui tendraient aussi à prouver
1 exislence de la J^icorne; ils l'ont
vue figurée en manière d'ornement
sur un manche de poignard avec un
Singe et un autre Quadrupède ; et
plusieurs Hottentots leur ont assuré
qu'ils l'avaient eux-mêmes observée.
Enfin plus récemment encore , divers
documens, recueillis par Férussac
dans le Bull, des Se. Nat. (avril 1824,
n. 3, p. 37:1), nous sont encore
venus à la fois et de l'Afrique et de
l'Asie centrales. Un esclave des envi-
rons de Koldagi a raconté de son
propre mouvement, au voyageur Ed.
Riippel , qu'il existe dans son pays
un Animal de la grandeur d'une Va-
che, mais fie la forme svelte de la
Gazelle , dont le mâle porte sur le
front une longue corne droite qui
manque à la femelle; cet Animal por-
terait dans le pays le nom de ]Nilul<-
ma. Cet esclave, qui n'avait jamais
été questionné sur la Licorne, a d'ail-
leurs donné diverses preuves de sin-
cérité ; il a, par exemple, fait une
desci'iption très-exacte et très- fidèle
de r(.)ie de Gambie. A peu près dans
le même temps le major Latlar qui
avait un connnandement dans les
montagnes de l'est du Népaul , faisait
constater par un rapport officiel , que
la Licorne, Animal regardé comme
fabuleux , exisleréellement dans l'in-
térieur du Thibel ; et il en donniiit
une description détaillée. Enfin l'on
a envoyé à la Société de Calcutta une
grande corne eu spirale provenant
Lie
d'une Ucorne , avec le dessin , la
description el des obseï valions sur les
mœurs de ce Quadrupède, dont tous
les h.'ibitans de U'iioie, que le com-
merce et la dévotion conduisent ciia-
que année au INcpaul , altesJcnl una-
uimcment rexistencc. Ce Quadrupè-
de qu'ils nomment Chiro, habiterait
la contrée boisée connue des indi-
gènes sous le nom de Chnngilung
(/^. Gazette du gouver. de Calcutta,
Asiat. Journ., décembre i824, et
l>ull. Se. Nat. , loc. cil.).
Tous ces témoignages si remar-
quables, tous ceux nombreux en-
core, mais moins aulhenliqucs , que
nous pourrions ajouter; la manière
véritablement étonnante dont la plu-
part s'accordent entre cu\ pour leurs
détails, ne suffisent pas sans doute,
comme nous, le verrons , pour dé-
montrer l'existence de la Licorne ,
mais ils montrent du moins qu'on
ne doit pas trop légèi ornent pronon-
cer qu'il ne faut voir en elle qu'un
être fabuleux. Attribuer uniquement
à l'amour du merveilleux cette mul-
titude de témoignages en faveur d'un
même fait ; regarder comme entiè-
rement fausses et comme dénuées de
tout fondement des choses attestées
de nos jours par les grossiers ha-
bitans ae l'Arabie , du INépaul et
de la Cafrerie, après l'avoir été par
Arisfote , par Eiieu , par Pline, n'est
d'ailleurs nullement possible, nulle-
ment rationnel. Aussi la plupart des
naturalistes modernes , tout en se re-
fusant à admctîre l'exibience de la
Licorne , ont-ils bien senfi que quel-
que chose de réel devait avoir donné
naissance à une croyance aussi géné-
ralement répandue , et ont-ils cher-
ché à l'expliquer, pensant bien qu'une
opinion foimée de tant d'élémens di-
vers , pourrait bieji être fondée sur
l'cxagéi ation , mais non pas su\' le
mensonge seul. De-là diverses con-
jectures dont il est important de faire
connaître les principales.
On voit sur divers mouumens
égyptiens des figures de l'Oriv dessi-
nées si exactement de profil , qu'une
seule corne est apparente , la seconde
Lie
575
se trouvant entièrement cachée par
celle qui se trouve du côté du spec-
tateur. N est-il pas possible que la
vue (l'une semblable figure ait donné
l'idée de la LicorneV Celte conjecture
a d'autant plus de vraisemblance que
les formes el les proportions qu'on
lui attribue, sont à peu près celles de
rOrix , et que ses cornes sont par-
faitement semblables à celles de cette
Antilope; et elle se concilie d'ail-
leurs Irès-bien avec l'hypothèse de
Pallas. Cet illustre naturaliste ayant
remarqué [Spicilegia Zool., f'asc. xii)
que le nombre des cornes n était pas
constamment Je même chez les Anti-
lopes , et ayant vu dans la même es-
pèce des individus qui en avaient
trois , et d'autres qui n'en avaient
qu'une.seule, l'utconduilà penser que
lu Licorne pourrait bien n'être qu'une
variété unicorne de quelque espèce
de ce genre, et particulièrement de
1 Orix. Sans vouloir donner toutes les
prc'ivcs qui pourraient venir à l'ap-
pui de cette opinion , nous ferons
remarquer seulement que tout ce qui
a été dit pour démonlrer l'existence
de la Licorne , se concilie admirable-
ment bien avec elle. La patrie de l'O-
rix est précisément la région de l'A-
frique ou l'on suppose généralement
qu'elle existerait; et quant aux diffé-
rences de taille, de coideur et de
patiie que lui attribuent quelques-
unes des descriptions qu'on en a don-
nées , elles s'expliquent très-bien ,
puisqu'il existe d'autres espèces plus
©u moins voisines de 1 Orix , comme
sont l'Algazel et le Leucorix , et qui
peuvent de même par anomalie de-
venir unicornes. On concevra de
même l'observation que nous avons
rapportée d'une Licorne de l'Inde à
coiiie en spirale, observation à la-
quelle son authenticité semblait don-
ner de l'importance. Si en effet les
Licornes ne sont que des variétés
unicornes d'Antilope , pourquoi n'en
existerait-il pas à corne en spirale ,
aussi bien qu'à corne droite? On a
dit, il est vrai, que si la corne pré-
sentée à la Société de Calcutta , avait
été une corne d'Antilope, elle eiJt
Sji
Lie
été reconnue pour telle par les nieni-
bies de celte ^Société : mais Tiotis
Clorons qu'on peut re'pondie à celte
objection j la seule qu on puisse faire.
On sait en ctrct , et c'est Pallas lui-
même qui l'a remarqué le premier,
que la corne, chez les Antilopes qui
n'en ont par anomalie qu'une seule,
acquiert un développement considé-
rable , et prend une forme et une
direction différenlcs de ce qui a lieu
dans l'ëtat normal, lintîn il n'est jias
jusqu'à i exlrciiie rareté de la l-.icor-
iie qui ne vienne à l'appui de 1 hy-
pothèse de Pallas ; hypothèse qui
réunit tous les caiactères de l.i vcriïé,
et qui semble nor.s mettre en droit
de conclure que très-probabiement
la Licorne, telle que les anciens
l'imaginaient , n'existe pas dans la
nature. INous disons probablement;
car tant que la prétendue Licorne
n'aura pas été vue elle même par des
naturalistes, tant qu'on n'aura pas
bien constué qu'elle n'est léellernent
qu'une Antilope l'.nomale , quelque
vraisemblabie ((ue puisse être la con-
jecture de Palhis, on devra to'ijouis
la regarder comme un peu hypothé-
tique ; imitant ainsi , à quelques
égards , la réserve de son illustre au-
teur, qui. dix ans après la publication
de ses Spicilegia , écrivait encore à
Sparrmann : «Je suis depuis long-
temps ircs-persuadé que les récits des
anciens , coacci nant la Licorne, n''é-
taient pas dénués de tout fondement,
mais que peut-être les Aniilopes
unicornes, dont j'ai parlé ,Jasc. XII
Spicilegiorum, y avaient donné lieu,
ou que jadis lorsque l'intérieur de
l'Afrique était plus fréquenté par les
voyageurs européens , ils connais-
saient quelque autre espèce piii ticu-
liére d'Animaux unicornes, qui nous
sont à présent inconnus. »
Le Naiwhal a aussi, par comparai-
son , été nommé Licorne de mer.
(IS. G. ST. -H.)
LICORNE. POIS. Nom donné quel-
quefois aiiA Balistes du sous-genre
Monacanlhe. P^. Balisïe. (b.)
LICORNE. JiJofwceros. moi^l. De
Lie
BlainviUe , dans le Dictionnaire des
Sciences Naturelles , ï. XXVi , attri-
bue la création de ce genre à Mont-
i'oit; cependant nous trouvons dans
la Philosophie Zoologique de La-
marck le genre Munoceros , établi dans
la famille des Purpuracées , entieles
Pourpres et les Concholepas où est sa
place naturelle. Nous le retrouvons,
dans l'Extrait du Cours , dans la ia-
mille des Purpurifères , sous la même
liéiiomination et dans les mêmes rap-
poits. IMonlfort a dû puiser à cette
source pour la formation de ce genre
dont il a traduit le nom en français
et changé la dénomination de ]fJu/io~
ceros en celle d' Un/cor/ius. Ce genre,
extrait des Pourpres, a ensuite été
adopté par le ]ilus giand nombre des
conchyliologues. Cuvier, Férussac ,
de Ëlainville l'ont admis coinmesous-
gciire des Pourpres dont il présente
la forme générale et la columelle
aplaiie. Voici les caractères que lui
donne Lamarck : coquille ovale; ou-
verture longitutlinale se terminant
inféi ieuiemenl par une échancrure
oblique ; une dent conique à la base
interne du bord droit. I^e seul carac-
to! e important qui sépare ce genre
des Pouipies est la dent conique,
conslante , plus ou moins longue , qui
se voit à la base du bon! droit. Cette
dent , dont on ne connaî( pas le mo-
de de formation, poiniait être pro-
duite, à ce que pense de BlainviUe,
par l'organe de la génération, dont
le passage est vers cet endroit. Cette
idéo' pourrait se confiimer, car les
Licornes ne sont p is les seules Co-
quilles qui aient une saillie sur le
bord droit. Nous en avons reconnu
une presque semblable ou du moins
très-analogue dans trois espèces du
genre Tuibinellede Lamarck, et un
véritable Euseau rapporté dernière-
ment par lexpédition de la corvette
/a Coquille présente ce caractère aussi
conslamment et d'une manière aussi
tranchée que les Licornes. Ce carac-
tère, s'appliqur.nt à plusieurs genres ,
devient beaucoup moins certain pour
celui qui nous occupe, et pourrait ap-
porter de la confusion dans divers
Lie
genres, si on voulait en faire l'ap-
plication exacte cl rigoiueiise. On
doit donc enleurlre par Monoceros les
Coq II il les qui, avec tous les caractèies
des Pourpres , ont de plus une dent
sur le bord droit. Ce genre est peu
noinhiCLix en espèces; Lain;trck en
décrit cinq , et Brocclii une fossile
eu Italie.
Licorne tuilée, Munoceros imhii-
catum , Lamk. , Auim. sans vert, T.
VII, af)i, n. 2; Eucycl. ,pl. 596, fig.
ï , a, b ; Buccinuni Munoceros , Bi iig. ,
Dict. Encvcl.,n. 11 ; Martini , Cou-
chil. Gib.'T. iii,pl. 69, fig. 761; Fa-
vanne, Conch, , pi. 27, fig. d , 1. On
trouve celte Coquille , la plus com-
mune du genre, figurée dans le ma-
gnifique ouvrage de Marions; une
autre espèce que Lamarck y rapporte
également , s'y voit pi. .5o , c Si on les
compare avec le soin nécessaire , on
voit qu'elles appai tiennent à deux
espèces très-distinctes, et la seule fi-
gure qui représente la Licorne tuiiée
dans cet ouvrage est celle de la plan-
clie 10 , c. C'est une Coquille ovale à
spire courte, composée de quatre à
cinq tours dont le dernier est très-
grand. Ils sont couverts de côtes
transverses, couvertes d'écaillés ser-
rées , ce qui rend la coquille rude au
toucher. Elle est de couleur brun
fauve, plus ou moins foncé , selon les
individus; en dedans elle eit blan-
che; sa columelle est arquée comme
dans les Pourpres , et aplatie de mê-
me. A la base ùela lèvre droite se voit
une deat courbée , grande , pointue ,
dont la base assez large se continue
en dedans par une côtesaillanie. C'est
dans les mers Magellaniqucs que se
trouve cette Coquille, qui a quelque-
fois jusqu'à trois pouces de longueur.
Les autres espèces sont le Monoce-
ros cingitlatum , Lamk. y.^nim. sans
vert. ï. VIT , p. 2,'io, n. 1 ; Encyclop.,
pi. 4, a, b, qui e.t extrêmement ra-
re; Je Monoceros striatum, L;imk. ,
loc. cU.,n. 5; Monoceros Narval, En-
c\cl. , pi. 596, fig. 3 , a, b ; le Mono-
ceros glabratum, ibid., loc. cit., n. 4,
et Encycl. , pi. 596 , fig. 5 , a, b , es-
pèce fort remarquable et recherchée ,
LID 37 T)
et \e Monoceros crassilabrum, Lamk.,
loc. ci!., n. 5; Encyc!.,pl. 696, fig. 2,
a, b. Brocchi a nommé , dans sa Con-
chyliologie su!)a[;cnnine , pi. 4 , fig.
12, Bucciniirn Monachanles , l'espèce
qui se tiouve fossile dans le Plaisan-
liu. (D..II.)
*• LTCORNEÏ. roTs. Espèce du
genre Rason. F . en moi. (b.)
LICUALA. BOT. PiiAN. Thunberg
{Act. llohn. , 1782 , p. 284) a établi
ce genre qui appartient à la famille
des Palmiers et à l'Hexandrie Mono-
gynie. Dans son Gcnera Palniarum ,
Marti us l'a ainsi caracléiisé : fleurs
sejsilcs, hermaphrodites, envelop-
])ées de plusieuis spathes incomplè-
tes ; calice à trois divisions profondes ;
corolle à trois pétales légèjemenl sou-
dés ; six étamines 1 éunies à la base en
urcéole; ovaire Iriloculairc surmonté
d'un style simple et de deux stigma-
te»; drupe raonosperme; embryon laté-
ral. Ce genrenorenfermequ'uneseule
espèce que Rumph {Herb. Amb., 1 ,
t. 9} avait décrite et figurée sous le
simple nom de Lkuala; Lamarck en
a fait r.ne espèce de Corypha. Cette
Plante [Licuala spinosa , Thunb.) a
une tige courte et grê!e , formée d'un
bois très-dur. Ses frondes sont termi-
nales, palmées-raiiécs , à pétioles
épineux et à pinnules frangées. Elle
croît dans les In.les - Orientales et
pr ncipalemenl dans les ^loluques.
(G..N.)
LIDA-BOAYA. bot. piian. L'un
des noms de pays chez les Malais
êCAloe vera, L., espèce du genre
Aloès. (b.)
LIDBECKIE. Lidbeckla. bot.
PHA.N. Genre de la famille des Synan-
tliérées , Gorymbifères de Jussieu , et
de la Syngénésie superlTue , L. , éta-
bli par'Bergius (Pe.sr/v"/)/'. FI. Cap.,
p. 006, t. 5, f 9) et adopté par Cassi-
ni qui lui attribue les caractères si.i-
vans : iiivolucre formé de iblioles un
peu inégales , disposées irrégulière-
ment sur trois rangs, appliquées,
oblongues-lancéolées , coriaces, gla-
bres et ciliées sur les bords ; récepta-
cle hérissé de poils inégaux ; fleurs du
376
LID
disque nombreuses , régulières , her-
maphrodites , aynnt un ovaireoblonj^,
muni de côtes longitudinales et de
deux bourrelets , l'uu à la b.Tse, l'au-
tre au soinint;t , dépourvu d'aigrette,
et surmonté d'un nectaire très-élevé,
épais , cy'inùracé , sur lequel le style
est articulé. Les fleurs de la circon-
féience sont disposées sur un seul
rang , eu languettes et neutres ; elles
possèdent seulement un rudiment
d'ovaire long et membraneux. Lns
botanistes ne se sont accordés ni sur
les car;ictèrcs de ce genre, ni sur sa
composition. Leurs descriptions ne
sont souvent qu'une suite d'erreuis
copiée-; servilement les unes sur les
autres, et ce que plusieurs ont nom-
mé L'idbeckia offiail l'assemblage de
quelques espèces sans affinités. Ainsi
les fleurs de la ciicnnférence ont été
décriles comme femelles, l'involucre
comme monophylle, le réceptacle
comme absohnnent nu, etc. , etc.
L'organe nommé nectaire pnr Cassini
était géuéralenlent considéré comme
un des articles du st^ le qui était cen-
sé en posséder doux dont l'inférieur
était plus court. En rectifîaut ces er-
reurs, Cassini a placé dans le Lid-
/'ffcXv'ad'aboidle L. pectlna.'a , Berg.,
etleZy. /oiaAz.Wi!ld.,qu'il a nommé
Z/. qia/i(ji/e/uùa-Ce'^ein'es\aiiélc. con-
ibndu avec le Cotula par Linné.
Wdldenow admit sa distinction,
mais il y réunit le Cotula turbinata ,
L., t^'pe du genre Cenia de Couimer-
sou et de Jussieu. C'est un genre
semblable que Lamarck, dans ses
Illustrations des genres, constitua
sous le nom de Lancisia autiefois
proposé par Poi! fédéra pour une au-
tre Plante du genre Culula. Ce der-
nier nom a été encore appliqué par
Persoon au vrai Lidùeciia ; mais il
en a séparé le Cenia.
Les Lidbeckies appartiennent à la
tribu des Antbémidées de Cassini. Ce
sont des Plantes herbacées, à tiges
simples ou peu rameuses , à feuilles
pinnatitides ou quinquélobécs , et à
tleuis imitant celles des Chrysanthè-
mes. Elles croissent au cap de Bonne-
Espéiauce. (o-.n.)
LIE
LIDMEE. aiAM. On ne sait quelle
est l'Aniilope que le voyageur âhaw
entend désigner sous ce nom. (b.)
* LIEBERKUHNE. Lieberkuhna.
BOT. PHAN. Genre de la famille des
Synanthérées , Corymbifères de Jus-
sieu , et de la S\ngcnésie superflue,
L., établi par Cissini qui l'a ainsi ca-
ractérisé : involucre composé de fo-
lioles imbriquées , oblongues-lancéo-
lées , membraneuses et étalée^ dans
leur partie supérieure; réceptacle pla-
ne et nu; calalhide radiée ; fleurons
du centre peu nouibreux , herma-
phrodites , ayant une corolle ordi-
nairement labiée, à lèvre inlérieure
profondément divisée en deux, etàlè-
vre extérieure divisée en trois an som-
met ou jusqu'à la moitié ; fleurons de
la circonférence femelles, a\ant une
corolle à lube long et à languette lon-
gue, large et terminée par deux ou
trois dents. Lps akènes sont très- al-
longés, amincis de bas en haut , sur-
montés d'une aigrette de poils nom-
breux, inégaux et très-légèrement
plumeux. L'auleur de ce genre le
place dans la tribu des Mutisiées en-
tre les genres Leiia et LeibnUzia
dont il ne diffère que par de faibles
caractères. Il est seulement composé
des deux espèces suivantes : i** Lie-
berkuhna bracteata, Cass. , onPerdi-
cium piloselloides , Vahl , Jet. Suc.
nat. Hafii. T. ii, p. 38, tab. .5 ; a° JL.
nudipes, Cass. , ou Tussilago piimila ,
Svfartz , Tlor. liid. Oecid., vol. 3 , p.
i55o. Ce sont de petites Plantes her-
bacées dont la première est indigène
des environs de Montevideo et la se-
conde des hautes montagnes de la
Jamaïque. (g..n.)
LIEGE. BOT. cHiM. Celte couche
épidermoïde du bois dune espèce de
Chêne (^. ce mot) a été examinée
chimiquement par Chevrcul qui l'a
traitée successivement parl'Eau et par
l'Alcohol. Indépendamment de plu-
sieurs principes colorans, de l'Acide
gallique , des substances résineuses et
de quelques Sels à base de Fer et de
Chaux, il y a découvert deux subs-
tances particulières qu'il a nommées
LIE
Cërine et Subéiine. La première
Cl istallise en petites aiguilles blan-
ches , offre quelques rapporis avec la
cire, mais s'en dislingue essentielle-
ment en ce que, m ise dans l'ea u bouil-
lante, elle se ramollit sans se liqué-
fier et qu'elle se précipite au fond du
vase. Elle ne paraît pas susceptible
d'ètie dissoute par l'eau de Potasse.
Jji Subcrine est le tissu propre du
Liège. Par l'action de l'Acide nitri-
que , celle substance produit un
Acide particulier qui a reçu le nom
de Subcrique. /^^. Acide. (o..n.)
On appelle Liége des Antilles ou
Bois de Liège, une espèce de Born-
bax. K. Fromager. (ij.)
LIÉGE FOSSILE ou DE MON-
TAGNE. MIN. L'un des noms vul-
gaires de l'Asbeste. (b.)
LIEN. REPT. OFH. Espèce du gen-
re Couleuvre. V. ce mot. (u.)
* LIEN -SIEN. BOT. PHAN. V.
Campsis.
LIERNE. ROT. PHAN. L'un des noms
vulgaires de la Clématite des haies.
(B.,
LIERRE. Hedera. bot. ni an.
Genre placé par Jussieu dans la fa-
mille des Caprifoliacées , majs qui
loinie le type d'un ordre naturel
nouveau que nous avons nommé
Hédéracées. p^. ce mot au Supplé-
ment. Ce genre offre les caractères
suivans : le calice est tuibiné, adhé-
rent, terminé pnr cinq dents très-
courtes; la corolle se compose de
cinq pétales lancéolés , sessilos ,
égaux, étalés ou rabattus; les éta-
niines, au nombre de cinq, sont
dressées; leurs anthères sont cordi-
formes , obtuses , à deux lo<(cs. L'o-
vaire est semi-iuiere, a cmq loges
contenant chacune un seul ovule qui
naît de la partie la plus supérieure
de la cloison et est renversé. Le style
est court, cylindrique, simple, ter-
miné |)ar un stigmate à cinq lobes à
IJoine marqués. Le fruit est glnbii-
eux , charnu , pisiforme , couronné
par les dents du calice , contenant
cinq petits noyaux osseux et mono-
spermes. Ce genre se compose d'un
LIE 577
petit nombre d'espèces, environ huit,
dont une seule est partout commune
en Europe; une autre vient des Ca-
naries, une troisième de Ceylao, elles
cinq autres ont été observées dans
l'Amérique méridionale,* particuliè-
rement à la Jamaïque. Mais il est
tiès-prohabie <pie, parmi ces espèces,
quelques-unes doivent cire rappor-
tées à un autre genre , et particulière-
ment à Vylialia.
Les espèces de Lierre sont, en gé-
néral, des Arbrisseaux grimpans, à
feuilles alternes, entièresoulobées , et
à fleurs petites, blanchâtres , disposées
en cimes ou en panicules. Parmi ces
espèces , nous croyons ne devoir par-
ler ici que de la plus commune.
Lierre grimpant , Hedera Hélix,
L., Bull., t. i55 , Arbrisseau sarmen-
teux etgrimpHnt, s'clevant en s'ac-
crochant sur les Arbres , les vieilles
murailles et pouvant acquérir dans
les provinces méridionales de l'Euro-
pe une grosseur considérable. Ainsi,
parmi ceux qui existent à la pro-
menade del Prato à Florence, on
en trouve qui n'ont guère moins d'un
pied de diamètre. Bory de Saint-
Vincent nous dit en avoir vu de pres-
que aussi gros dans nos provinces sep-
tentrionales, particulièrement contre
un mur de jardin , sur la loute de
Baveux à, Port-en-liessin , côtes du
Calvados ; il a remarqué qu'aucun
Lichen ne croît sur l'écorce du Lier-
re , même des plus vieux individus.
C'est au moyen de petits suçoirs
ou radicelles courtes et serrées ,
naissant de tous les points de la
surface en contact avec les corps
étrangers, que le Lierre s'accroche et
s'élève sur les Arbres et les édifices.
Ses feuilles sont alternes, péliolées,
d'une figure très-variée. Ainsi , elles
sont quelquefois cordiformes , entiè-
res ; quelquefois à deux , trois ou cinq
lobes plus ou moins profonds ; tou-
jours elles sont glabies et luisantes.
Leuis fleurs sont petites, verdàlres ,
disposées en cimes ou ombelles sim-
ples. Les fruits sont globuleux , pisi-
lormes, orabiliqués , noii's ou jaunes
suivant les variétés.
37» LIK
Le Lierre, comme nous l'avons
dit , croît naturellement dans toutes
les contrées de l'Etuope. Il se plaît de
préférence dans les bois couverts et
l)umides. Cet Arbrisseau, emblème
de l'amitié', produit un fort joli effet
dans les paysages. On le plante aussi
fréquemment le long des murs, dont
il cache la nudité par son feuillage
toujours vert. Dans les contrées méri-
dionales , et particulièrement dans le
Levant, on extrait des vieux troncs
de Lierre, au moyen d'incisions pra-
tiquées à leur écorce, une substance
grisâtre, gommo-résineuse , connue
sous le nom de Gomme de Lierre.
Les fruits du Lierre sont légèrement
purgatifs ; quelques médecins en ont
prescrit l'usage dans l'ictère, l'hy-
-dropisie. Les feuilles sont employées
pour entretenir sur les cautères une
fraîcheur agréable. (a. r.)
On a étendu le nom de Lierre à
des "Végétaux qui n'appartiennent
pas à ce genre ; a'ui^'i l'on a appelé •
Lierre aquatique ou d'eau , le
Lemna irisulca. V. Lenticule.
Lierre du Canada, le Rhm Toxi-
codendron , L.
Lierre a cinq feuilles , le Cissus
quinquefulius , L.
LiEKRE TERRESTRE, le Glécome.
^. ce mot. (b.)
LIEU. POIS. L'un des noms vul-
gaires du GadePoUack. /^. Gade.(b.)
•^LIEURE. OIS. Syn. vulgaire du
grand Coq de Bruyèi e. r. Tétras.
(DR..Z.)
LIEVPiE. Lepus. MAM. Ce gen-
re, l'un des plus remarquables , des
plus naturels et en même temps
des plus nombreux en espèces de
tout l'ordre des Rongeurs, présente
un ciractère Irès-dig'ne d'attention ,
et qui lui est propie , dans ses in-
cisives siipéiieures au nombre de
quatre; les inférieures sont, com-
me à l'ordinaire , au nombre de deux
seulement. Il y a six molaires de cha-
que côté à la mâchoire supérieure,
et cinq seulement à l'inférieure. Ces
molaires, sans racines , sont à la su-
péi ieure, deux fois environ plus lar-
LIE
ges que longues ; l'antérieure est un
peu moindie que les suivantes, et
la postérieure est encore beaucoup
plus petite; elles ont toutes leur cou-
ronne divisée en deux parties par une
ligne transversale, excepté l'inté-
rieuie qui présente seulement sur son
bord plusieurs festons, et la posté-
rieure qui est tout-à-fait simple. A la
mâchoire inférieure , les molaires
ont , comme à la supérieure , leur
couronne divisée en deux parties;
mais elles diffèrent en ce qu'elles sont
aussi longues que larges. Les incisives
sont longues, larges , aplaties en de-
vant. Des quatre incisives de la mâ-
choire supérieure, les deux princi-
pales sont longues, fortes, divisées
sur toute leur longueur par un sillon
profond , en deux parties bombées
dont l'externe est la plus large; en-
fin , taillées eu biseiu à leur face
postérieure. Les deux autres incisives
sont btaucoup plus petites et placées
immédiatement derrière les deux an-
térieures; elles sont arrondies, mais
un peu plus larges que longues. Une
autre observation fort remarquable
est Celle de l'existence momentanée
de six incisives chez les jeunes indi-
vidus. « L'S Lipins, dit Geoffroy
Saint-Hilaii-e ( Système dentaire des
Mammifères et des Oiseaux) , naissent
et meurent avec quatre incisives,
mais non pas avec Us quatre mêmes.
Ils naissent avec la premièie et la se-
conde paire, puis, c'est-^à dire quel-
ques jours après, arsive une autre
|>aire , une troisième paire de dents.
Ces nouvelles dents finissent par ac-
quérir un volume , et par prendre ,
en s'approchant de très-près et par
derrière de la première paire, une di-
rection qui provoque et qui décide la
chute de la dernière paire intermé-
diaire. La chute de celle-ci ne se fait
toutefois point sans un engagement ,
sans une sorte di; lutte. Les deux
paires de dents sont momentanément
en présence; il y a coexistence, du-
rant quelque temps, des dents qui
vont tomber et de celles qui arrivent
pour en prendre la place. Les Lapins
ont donc six incisives durant une pe-
LIE
*"te période qui est de deux à cinq
jours. Dans ce niomnnt de leur exis-
tence, ils njoutent ainsi à bien d'au-
tres rapports qu'ils ont avec K-s Kan-
guroos , un caiactèie de p!us , le
même nombre de d.-nts inci^vés. »
Les membres antérieurs, plus grêles
et beaucoup plus courts que les pos-
térieurs , sont terminés par cinq
aoigti armés d'ongles robustes , assez
longs et un peu aiqués; le troisième
doigt est le plus long; le pouce , qui
se voit vers le bas du métacarpe, et
ne pose par sur le sol , est tiès-pelit ;
son ongle est d'ailleurs semblable à
celui des autres doi^çts. Les membres
postei ieurs sont t£tradactyles. Tous les
doigts dans toute leur étendue, et
même la plante et la paume, sont cou-
verts de poils comme le reste du
corps, caractère remaïqué par les
anciens, et qui a valu à une espèce
du genre le nom de Dasypodc. La
queue, ordinaiiement très-velue, est
courte , et même quelquefois , comme
chez le Tapeti, presque nulle. Les
oreilles, presque nues en dedans et
couvertes de poils ras en dehors, sont
très-mobiles et très-giandes ; la lèvre
supérieure est entièrement fendue sur
Ja ligne médiane, et l'intérieur de
la bouche est recouveitde pods , ca-
ractère bien reniirquable , et q ti n'a
pas échappé non plus à Arislole et
aux anciens. Les yeux sont assez
grands et latéraux , et les narines sont
étroites, plus laiges en dehois qu'en
dedans; on voit à leur partie supé-
rieure un repli transversal qui peut,
en s'ahaissant , recouvrir leurs ori-
fices. Il y a généralement de six à «lix
mamelles, et elles sont les unes pec-
torales, les autres abdominales. Le
Lièvre et le Lapin en ont l'un et l'au-
tre dix , dont quatre seulement sont
pectorales. Les diverses parties du
canal alinientaire sont trè-;-dcvelop-
fiées, et le cœcum a surtout un vo-
unic considérable; il est plusieurs
fo:s aussi grand que l'eslomac, et sa
cavité est divisée par une valvule spi-
rale qui correspond à des élrangle-
mens assez nombreux. Nous ne par-
lerons pas ici des organes génitaux du
LIE 573
mille, déjà décrits dans l'article G éNÉ-
hation de notre savant collaborateur
Dumas. Nous remarquerons seule-
ment que la verge est dirigée en ar-
rière comme cela se voit aussi chez
beaucoup d autres Rongeurs; legland
est tantôt cylindrique comme chez
^^s Liièvies proprement dits, et tan-
tôt mince et recouibé en alêne, com-
me chez les Lagomys. Mais nous de-
vons arrêter un peu plus long-temps
notre attention sur les organes fe-
melles. Le corps de l'utérus est sé-
paré en deux cornes fort allongées,
dont cliacune a sou orifice particu-
lier dans le vagin ; on plus exacte-
ment, et comme l'a dit (ieoflroy Saint-
Hilaire, le corps est petit, rudimen-
taire , à peu près nul ; tandis que les
cornes ont au contraire acqurs un
développement considérable. Sous ce
rapport , comme le remarque ce na-
turaliste, les organes sexuels de l'es-
pèce humaine et ceux du Lapin sont
aux deux bouts de l'échelle. Le corps,
de l'utérus est en effet très-volumi-
neux, et les cornes sont très-rudimen-
taireschcz la femme. Cette disposition .
de la matrice chez les femelles de ce
genre explique très-bien comment la*
superfétation est jiossible chez elles,
c'est-à-dire comment elles peuvent
concevoir lorsqu'elles sont déjà plei-
nes. Arisîote, qui avait connaissance
de ce fait , dont il parle dans plusieurs
passages, en avait même cherché une
explication, l^a femelle du Dasypode,
diî-il , est sujette à la siiperfélalion , à
cause de la grande abondance du
sperme du mâle, abondance qui se
manifeste par la quantité de poils
dont il est couvert.
■j- Lièvres proprement dits , Lepus.
Le genre Lièvre, si l'on en sépare
quelques espèces, les Lagomys, qui
doivent former un genre à part , et
que nous décrirons à la fin de cet ar-
ticle, forme l'un des genres les plus
naturels de l'ordre des Rongeurs. On
retrouve constamment chez eux , non-
seulement les caractèies principaux ^
mais même beaucoup d'autres qui
n'oul qu'une importauce bien secoB,-«
38u
LIE
daiie , et parliculièrement ceux de
coloration. Toutes les espèces sout
d'un gris roiissâtre tiqueté; l'œil se
trouve toujours compris dans une ta-
che, le plus souvent blanche, mais
toujours plus pâle que les parties en-
vironnantes. IS'ous désignerons pour
abréger , sous le nom de tache ocu-
laire , celle tache dont nous aurons à
parler dans la description de chaque
espèce. La queue est toujours blan-
che en dessous, le dessus étant noir ,
si ce n'est dans quelques espèces
comme chez le Lapin d'Amérique , et
dans l'espèce à laquelle nous don-
nons le nom de Lièvre à queue rousse.
A l'exception delà gorge qui est or-
dinairement de la couleur générale
ducorpsou decelledes membiesauté-
rieurs, le dessous du corps est ordinai-
rement blanc, les oreilles sont lou-
Iours noires à leur cxt'.émité. Le pé-
age est très-fourni et se compose de
Eoils soyeux et laineux fort abondans.
a plus grande partie de la tète n'est
couverte que de poils soyeux; la nu-
que et le derrière du col n'ont au con-
traire que des poils laineux , très-
CQurts et doux au toucher : cette par-
*tie, dont l'étendue est variable, est
généralement d'une couleur uniforme
et différente de celle des parties voi-
sines.
Peu d'espèces sont aussi fécon-
des que celles de ce genre. Suscep-
tibles d engendrer dès la première
année, les femelles ne portent que
trente jours environ et mettent bas
plusieuis petits qu'elles ailaitrnt pen-
dant trois semaines. Ces |)etits nais-
sent couverts de poils, et, contie l'o-
pinion des anciens , les yeux ouverts.
Plusieurs espèces se creusent des ter-
riers plus ou moins profonds ; et tou-
tes sont des espèces noclutnes. Nous
n'insisterons pas sur leur timidité qui
est devenue proverbiale , et que notre
inimitable La Fontaine a si bien
peinte : timidité qui tient probable-
ment à l'extrême susceptibilité de
l'appareil de l'audition, loutle mon-
de connaît également l'exlrênie agi-
lité de ces Animaux et leur grande
facilité pour le saut. Au reste ils sa-
LIE
vent aussi employer la ruse pour évi-
ter la poursuite du chasseur et dérou-
ter les Chiens. On en a vu souvent,
par exemple, se réfugier au milieu
d'un troupeau de Brebis , comme
s'ils savaient n'avoir rien à en redou-
ter. Certaines espèces de ce genre ha-
bitent les bois et la plaine; d autres
les montagnes et les pays sablonneux.
Elles se nourrissent toutes de diverses
substances végétales , el chacun sait
condîien le goût de leur chair varie
suivant la nature de celles-ci. Les in-
dividus qui vivent sur les bords des
étangs , dans les plaines basses el
dans le fond des bois , de mê ne que
ceux qu'on élève en domesticité, ne
valent ordinairement pas ceux qui
habitent les montagnes, les lisières
des bois ou les vignes. Les Grecs et
les Romains faisaient grand cas de la
chair de ces Animaux ; les Orientaux
l'estiment au contraire fort peu, et
elle était même défendue dans la loi de
Moïse qui supposait possible chez eux
la rumination. Le commentateur d'A-
nstote , Camus, a donné comme des
preuves de cette proposition , la res-
semblance qui exisle entre les orga-
nes de la génération des Lièvres et
c'eux des llnminans , et l'existence
en Norwège de Lièvres cornus. On a
en effet plusieurs fois prétendu avoir
vu, et on a été jusqu'à figurer de
prétendues cornes de Lièvres. Mais
une chose plus lemaïquable , est l'i-
dée d'un Allemand qui a été conduit
dans ces derniers temps à croire que
le F^ièvre devait ruminer , par l'opi-
nion qu'il avait, que le cœcum est
une poche destinée à un genre parti-
culier de rumination. Cette singulière
opinion le porta à f lire des observa-
tions sur des Lapins, et il aurait vu
ces Animaux rendre des déjections
d'une nature particulière qu'ils re-
prenaient ensuite pour les remâcher
et les avaler de nouveau.
Les espèces qui composent le genre
de? Lièvres proprement dits , présen-
tent tous les caractères que nous
avons indiqués , et se distinguent par-
ticulièrement des Lagomys parleurs
longues oreilles , par leur queue, par
LIE
la longueur de leurs membres de der-
rière , par l'imperleclion de leur cla-
vicule, el par l'espace sous-orhitaire
percé en réseau dans le squelette. Ces
espèces sont Irès-nombrouscs , et
souvent, à cause de leur grande res-
seniblancf, diflicilts à distiuguer. Ou
donne gcuéialeiuent le nom de La-
pins à ceux qui ressemblent à no-
tie Lapin par leurs oreilles un peu
arrondies et plus courtes que dans le
reste du genre. Les autres conservent
le nom de Lièvres.
Le LiÈVRB COMMUN , Lepiis ti-
midus , L. , est l'espèce \-\ plus cou-
nue de cette première section. Il se
trouve dans presque toute l'Europe
tempc'rée, et même, dit-on, dans
TAsie-Alineure et dans la Syrie. Il est
généralement fauve roiissàtre , avec
le dessous du corps blanc ; la partie
externe du membre postérieur est
d un roux moins vif et quelquefois
presque gris; le membre antérieur,
le col , la poitrine , les jOues étant au
contraire roux. Lesoreilles, variées de
roux, de noir, de fauve el de blanc ,
sont blanches à leur partie externe et
noires à leur extrémité. Le des-ious de
la tète est blanc ; la tache oculaire est
blanche ou biauciiâtre, et va de la
base de l'oreille à la narine; la nu-
que et le dessus du col sont d'un
roux plus ou moins vif; la queue,
blanche en des-ous , noire en dessus ,
est longue de trois pouces environ.
On voit assez fréquemment des Liè-
vres enlièreuieut blancs par l'effet de
la maladie albine. Cette espèce, qui
ne se creuse pas de terriers , vit
solitaire ; el comme le remarque
Fr. Cuvier ( dans son article Lièvre,
du Dictionnaire des Sciences Natu-
relles ) , a c'est peut-être à cet ins-
tinct que l'on doit attribuer la li-
berté dont jouit sou e>pèce entière,
tandis que le sociable Ltpin est de-
venu partout (iouiestique. » INous ne
croyons pas devoir parler de la chasse
du Lièvre que tout lemonde connaît,
et qui se trouve décrite partout ; nous
remarquerons seulement qu'on dé-
truit annuellement un nombre con-
sidérable de ces Animaux, et que
LIE 381
l'espèce est cependant toujours extrê-
mement nombreuse-
Le Ltkvrk a queue rou.sse , Lepua
riijicaudatui, , N. Nous nommerons
ainsi une nouvelle espèce envos éc tout
réceu)ment du Bengale par le célèbre
voyageur Dus aiicel , et qui ressemble
beaucoup ;iu Lièvre commun. Elle se
distingue néanmoins très-facilement
par sa queue plus longue, et rousse
eu desius au lieu d'être noire , par sa
tache oculaire moins pionoucée et sa
jouo tl'un loux très-méiangé de noir,
par son poil beaucoup plus lude, et
par sa taille un peu moins considéra-
ble. Le Muséum ne posbèiie de cette
espèce qu'un seul individu dont les
oreilles sont eu mauvais état; nous
avons seulement pu reconnaître que
la tache uoi e de leur extrémité est
assez éUuidue. Ses mœurs nous sont
entièrement inconnues.
Le MoussEï,, Lepus nigricollis ,
Fr. Cuv. , Dict. des Se. Natur. Le
dessus (lu corps est roux tiqueté,
avec les flancs , les cuisses , la portion
la plus antérieure et la portion la plus
postérieure du dos, d'un gris pareil-
lement tiqueté , en sorte que la partie
rousse se trouve entourée de gris ; la
queue , blanche en dessous, est d'un
gris un peu brunâtre en dessus. Le
membre antérieur est roux eu de-
hors; la gorge et la partie inférieure
de celui de derrière , sont d'un rous-
sâtre clair. Le dessus de la tête est
roux tiqueté ; le desous étant blanc,
comme celui du corps, et les joues
grises. L'oreille, blanche à sa base,
est roussâtre par derrière, avec son
extrémité d'un brun noirâtre. Enfin ,
le dessus du col et la nuque sont
d'un noir brunâtre, cette tache se
prolongeant sur le milieu du dos, et
formant presque un collier entier.
Cette espèce, de la taille d'un gros
Lapin , a été découverte au Malabar
p^r Lescheuiiult. Elle habite aussi
plusieurs autres parties de l'Inde, et
parlicidièrement Java , d'oii elle a été
CQVovée par Duyaucel et Diard.
LeLiÈVREo'ÉGYPTE ,Lepus .f^gyt)'
dus, GeolT. St.-Hil. Cette espèce est
presque entièremsnt fauve en dessus;
38a LIE
son pelage est seulement tiqueté en
quelques endroits , comme sur in lèie;
la gorge, la poitrine et les membres
sont aussi de cette couleur. Le des-
sous du corps , de la tête et de la
queue est blanc; la queue est noire
en dessus; les oreilles sont d'un loux
brunâtre, avec leur extrémité noirâ-
tre ; le dessous des doigts est brun,
et la tache oculaire , qui va de l'o-
reille à la narine , est d'un fauve très-
clair. Celte espèce , de la taille du
Lapin , mais dont les oreilles sont
proportionuellemtnt plus longues
que chez le Lièvre lui-même , a été
.découverte en Egypte pai- Geoffroy
Saint-Hilaire.
Le Lièvre du Cap , JLepus Capen-
sis , L. Quoiqu'il ait été réuni à l'es-
pèce précédente par G. Cuvier et
par Desmaiest, nous croyons cepen-
dant avec Geoffroy Saint-iiilaire et
Vv. Cuvier, qu'il doit en être distin-
gué. 11 est généralement dun gris un
peu loussâlre, avec la gorge et les
membies roux, et le dessous des pieds_
brun. Le dessous du corps et de la
queue est blanc ; le lour de l'œil et le
dessus de la tête n'étant que blanc
roussâtre : le dessus du col est grisâ-
tre ; le bout du museau est roussâtre ,
et l'oreille d'un giisbrun piqueté de
roussâtre , avec l'extiémite noire; la
queue est noire en dessus. Cette es-
• pèce, de la taille du Lièvre, est très-
remarquable par ses oi cilles et ses
membres extiêmement allongés. De-
lalande en a rapporté du Cap plu-
sieurs indivitlus.
Le LiÈVHE DES RocHEHS , Lepus
saxa/i/is , F. Cuv.,Dict. desSc. Nat.,
a la même patrie et à peu près les
mêmes pronoitions que le précédent;
mais sa taille est un peu moindie. Il
est roussâtre en dessus , gris rous-â-
tre sur les membres, gris sur les
flancs et la gorge; le dessus du col
est d'un roux vif, ainsi qu'une |ioi-
tion des oredies dont l'extrémité est
noire, avec la i artie niterne d'un
gris piqueté de noir et de fiuve; la
tête est aussi à peu près de cette cou-
leur; la tache oculaire est d'un gris
cendré; le dessous de la tête, du
LIE
corps et de la queue est blanc; le
dessus de la queue est noir , et le des-
sous des pâtes est brun. Delalande ,
qui a découvert au Gap cette belle
espèce, et qui l'a rapportée au Mu-
séum, nous a appris qu'elle est rare ,
et vit dans les montagnes.
Le ÎjIÈ VR E VARIABLE , Lepus va-
7iabilis, Pall. , et une des espèces
les plus remarquables à cause des
chaugemens de couleur qu'il subit
selon les saisons. En hiver , il est en-
tièrement blanc , avec le bout de l'o-
reille noir, et les deux couleurs de
son pelage sont alors précisément
celles qui se i elrouvent chez presque
toutes les espèces qui blanchissent eu
hiver, comme sont 1 Heimine parmi
les Mammifères jleLagopède et le Té-
tras des Saules parmi les oiseaux. En
été, il est en dessus d'un gris fauve,
avec les membres d'un roux pâleuni-
foruTj, lagorged'uu blanc roussâtre,
et le dessous du corps, de la tcte et
delà queue entièrement blancs. L'o-
reille est i)lancheà sa paitie externe,
avec le bout noir elle bord jaune ,etle
tour de l'œil est blanc; la queue,
blanche en dessous , est noire en
dessis. Un fait qu'il est important de
lematquer, est la manière urégulièrc
dont les cbangemens périodiques de
couleur paraissent s'opéier; les uns
étant déjà en partie blancs sur le
corps, tandis qu'ils sont encore roux
sur les pâtes, et réciproquement; d'oii
il résulte que ces Animaux présentent
sous le rapport de leur coloration ,
une multitude de variations. Celte
cs[ièce, dont la fourrure d'hiver est
assez répandue dans le commerce ,
mais n'est pas très-estimée, habite
tout le nord del'Europe, ainsique les
Alpes et le Groenland. Pallas, qui a
donné une excellente histoire de cette
espèce [V. Glires), ditqu'on ne trouve
pas de Lièvres variables conservant en
été leur pelage blanc. Il paraît cepen-
d.mt qu'il en existerait dans le Groën-
laud. Le même naturaliste a au con-
traire trouvé en Russie une variété
qui ne blanchit en hiver que fort ia-
coniplétement; c'est cell« qu'il a dési-
gnée sous le nom de Lepus hylridus.
LIE
Le Lièvre glacial, Lepiis gla-
cialis, , Suppl. au Voy. du Cap.
Piirry. INous ne connaissons celte es-
pèce que par la Faune américaine de
Haiîan , qui la caractérise ainsi :
pelage blanc ; oieilles noires à l'ex-
treniilé , plus longues que la ^êie j
ongles iorts , lai ges et déprimés. Les
jeunes sont d'un gris blanchâtre , et
la femelle met bas huit pelits à la
l'ois. Celle e.-pèce , à laquelle on doit
pe. t-êtie rapporter le Lièvre varia-
ble (lu Groenland, habite égale-
ment celte contrée.
Le ToLAÏ , Lepiis Tolai , Pall.
Nous empruntons à l'allas les détails
que nous allons douiier ^ur celte es-
pèce encore peu C(Uinue. Elle ressem-
ble beaucoup; pour la taille et les
])roporlions , à notre Lièvre et au
Lièvre variable; mais sa tête est plus
oblongue, plus comprimée, plus
éhoile. Le dos et la tète sout mêlés
de gris et de brun pâles , le dessous
du corps étant blanc , et le des ous du
col jaunàtie. Les oreilles ont le bord
snpéiieur noir, et les membres sont
jaunâtres ; la queue est noire eu des-
sus el blanche en dessous. Le Tolaï
conserve en hiver le même pelage :
seulement ses couleurs deviennent
plus pâles dans cette saison. Il habile
la Sibérie , la Mongolie , la Tartarie ,
et se trouve jusqu'au Thibel. Il diffè-
re beaucoup du Lièvre variable par
ses habitudes. Quand, par exemple,
on lui lait la chas.se, il court droit
devant lui , et ne tarde pas à se réfu-
gier , soit dans des fentes de rochers ,
soit dans li'autres cavités. Le Lièvre
variable fait, au contraire , de nom-
breux dttouis , fuyant à la manière
de notre Lièvre. Le Tolaï , nommé
p>nr Ci'.vicr Lipin de Sibérie , tient en
quelque sorte le milieu tntre la sec-
tion des Lièvres et celle des Lapins.
Nous passons maintenant à l'histoire
de celle-ci.
LeLvPTN ORDINAIRE, Lepiis Cttni-
ciilus, L. Cette espèce, originaire
d'Espagne, mais maintenant répan-
due dans toutes les parties ch.mdes
ou tempérées de l'Europe , et presque
partout où les Européens ont formé
LIE 385
des établissemcns , est généralement
d'un roux-grisâtre tiqueté, avec les
patts et le derrière du cou roux , et le
dessous du corps, de la tête et de la
queue blanc. Les oreilles, grisâtres
en th^hors , sont en dedans d'un loux
li(]uelé j elles ont un liséré noir à la
partie supérieure. Le Lapin , quoi-
que fort semblable au Lièvre parles
couleurs de sou pelage, est une es-
pèce bien distincte, et dont les mœurs
sont même tiès-iiilférentes. Sa fécon-
dité est [)lus grande encore, et il élève
ses petits ilans un terrier qu'il se creu-
se. Les petits ne sortent que lorsqu'ils
sont déjà très-forts et tuut-àfait en
élaldese suffire à eux-mêmes. Alors
même ils s'aii éloignent fort peu, et
se font un nouveau teirier près de
celui oii ils sont nés. Le Lnpin a été
partout réduit en domesticité; aussi
l'espèce présente-t elle un nombre
considérable de variétés. On trouve
des individus gris, de blancs, de
noirs etde jiunes. Chez d'autres indi-
vidus , ces diverses couleurs se trou-
vent mélangées. On nomme Lapiri
rie/te une variété i emarquable par sa
couleur d'ardoise plus ou moins fon-
cée , et Lapin d' Angora une autre
variété dont le poil est très-long et
très-doux.
LeL VPIN DES SABLES , Lepus arena-
liiis^ N. Nous nommerons ainsi une
nouvelle espèce découverte par Dela-
lande dans les sables du pa;^s des
Hottentots : elle est en dessus d'un
gris-cendré tiqueté , avec les mem-
bres , la gorge , les Uancs , le tour de
l'œil et le bout du mus-iau roux. La
taclie (lu derrière du cou esl grise
et fort petite ; le dessous de la tête est
d'un blanc roussàtre , et le dessous
du corps est blanc; la queue, paieil-
lemenl blanche en dessous , esl noire
en dessus. Les oreilles sont de même
couleur que chez le Lapin , seulement
avec une taclie noire plus étendue à
son extrémité. Cetleespèce, d'un quart
plus petite que notre Lapin , ressem-
ble beaucoup, par les couleurs de son
pelage, au Lièvre du Cap, dont elle
diffère au contraire beaucoup par ses
formes.
3S4 LIE LIE
Le Tapbti , Azzara , Lepus Brasi- qu'il dit qu'une espèce de Liè-i^re Var-
liensis, L., A \ede^>us du corps varié riahle existe communément dans la
de roux et de noir , le derrière du col J)aie d"Hudson , la province de Ne\v-
d'un roux vif, le dessus delà tête York, la Virginie, la Pensylvanie,
et les oreilles d'un roux brunâtre, elc. ( /^. Journal de Ph. et de Méd.
la joue d'un roux noirâtre, et la tache de Boston , t. u , p. 2. ) Au reste , le
oculaire fauve. J^a poitrine est rous- Lapin de Viiginie nous est encore
sâtre; le dessous de la tête est blanc , trop imparfaitement connu , pour que
et cette couleur se prolonge eu tache nous ne conservions aucun doute sur
jusqu'au-dessous de l'oreille; le des- son existence réelle, comme espèce
sous du corps est aussi de cetle cou- distincte,
leur. Mais le caractère le plus remar- Lièvres fossiles.
quable est l'extrême brièveté de la
queue , qui paraît nulle et se cou- On a trouvé dans la caverne de
fond avec le poil des cuisses. Celte Kirkdale quelques os appartenant à
espèce, de la taille de notre Lapin des une espèce de ce genre, et parliculiè-
sables, habile l'Auiéritjue u)éiidio- rement un calcaîiéaui , quelques 03
nale. Elle vit dans les bois , etse léfu- du métatarse, une portion de ma-
gie sous les troncs d'Arbres, sans se choire inférieure, elc Ces fragmcns
creuser de terriers. vieuneiit d'une espèce très-voisine
Le Lapin u' Amérique, £e7J//5.>//?2e- de notre Lièvre, si ce n'est de noire
ricanus, Gme].; L. lli/c/sonius, i'aW., Lièvie lui-même. {F. Cuv. , Oss.
habite l'Améiique septenuionalc, et Foss. , T. V). On a trouvé aussi
ressemble beaucoup au pi écédentpar dans les brèches osseuses de Cette,
les couleurs de son pelage; mais il de Gibraltar et d'Ulivcto près de
en dift'ère par sa queue longue envi- Pise(/^'. Cuv., Oss. Foss, T. iv),plu-
ron de deux pouces, et roussàtre en sieurs ossemens appartenant aussi à
dessus ; et par ses membres plus al- cegnnre. Aiusi ona trouvédans celles
longés. Sus oreilles, qui sont aussi de Gibraltar une m.àchoiie venant
plus longues, sont roussàtres et lise- d'une petite espèce de Lipin; dans
rces de noir, et ses pâtes, surtout les celles de Cette , un grand nombre de
postérieures , en grande partie blan- fragmens venant, les uns d'une es-
ches, ija taille est d'ailleurs égale à pèce de la taille et de la forme de no-
celle du Tapeii avec lequel il a clé tre Lapin sauvage, les autres d'une
confondu jKirplusieursauIeurs, et par espèce d'un tiers plus petite; et
Cuvier lui-même. Plusieurs natura- enfin, dans celles d'Ulivelo , une
listes ont dit que cette espèce blan- mâchoire qui ne présente, comme
chit en hiver; selon Warden , elle une portion des ossemens de Celte,
devient seulement blanchâtre, au aucune différence avec notre espèce
contraire de son Varying-Hase qui commune ;« ce qui , au reste , comme
devient eniièrement blanc. le remarque 1 illustre auteur des Re-
Le Lapin db Virginie , Lepus cherches sur les Ossemens fossiles ,
Virgiiiiaiiiis, Harlan, Fauu. Amer., ne prouve pas davantage pour un lieu
p. 196. C'est ce même Varying- que pour l'autre une identité d'es-
llase de Warden. Harian le caracté- pèce. »
rise ainsi : brun- grisâlre en été , , ■ l^gomys ou Pika , Lagomys.
blanc en hiver, avec le lourdes yeux
de couleur fauve-rougeâtre dans tous Pallas a le premier distingué des
les temps. Les oreilles et la tête sont Lièvres proprement dits les trois pe-
presque de même longueur, et la tits Animaux qui constituent ce gen-
queue est très-courte. C'est , (iltHar- re ; et il en avait formé ( G lires , p.
lan, probablement de celte espèce 28J, sous le nom de Ze/^o/É^s ecfl«r/«/« ,
que parle Lewis dans sa Notice des une section à part, dont Cuvier a
Animaux du pays du Missouri , lors- fait depuis avec raisou un genre sous
LIE
le nom de Lagomys. Lems princi-
paux cnractères sont d'avoir Us oreil-
les pelites , les jambes à peu |iiès éga-
les , le trou soiis-orbit-iire .-rnipl»; , les
clavicules presque complètes, el la
queue nulle. Le sillon de leurs gran-
des incisives siipeiieures est beau-
coup plus prononcé encore que chez
les Lièvres , de sorte que chacune
d'elles paraît double. Les molaires ,
comme Fr. Cuvier l'a constaté, ne
sont qu'au nombre de cinq de cha-
que, côlé , à chaque màelioire, la
dent postérieure des Lièvres venant
à manquer. Au reste , nous avons dit
combien elle est |iclile et de peu
d'importance dans ce genre lui-mê-
me. Enfin la dernière molaiie iuCé-
ricure n'a sa couiOiine formcc que
d'une seule surface elliptiqi.e, sans
aucun sillon , et les membres sont
plus courts que chez les Lièvres.
Tous les Lagomys ont été trouvés
en Sibérie.
Le SuiiGAN , Lepiis pui.illas , Pall.,
G/., p. 5] ; J^agonijs pusiUus, Desm.
Nous décrivon- cette espèce ainsi que
les suivantes d'après Pallas. Sa taille
est de six pouces neuf lignes, et son
pelage très- doux , très -fourni , très-
long , est mélangé de brun et de cris,
avec 1 extreuiite des pieds d un jau-
nâtre pâle, le dessous du corps d'un
blanc sale , et la gorge , les lèvres et
le nez tout-à- fait blancs. Les oieilles
à peu près triangulaires sont bordées
de blanc. Ce petit Animal vil solitai-
re et si retiré qu'on le prend très-
difficilement , et qu'il est même tiès
rare de le voir, malgiéles cris aTgus
qu'il fait entendre au coucher et au
lever du ^oleil , et quoiqu'il décèle
ainsi sa présence. Il habite le plus
souvent la lisière des bois , et se nour-
rit particulicieuient des fleurs, des
feudics et de l'écorce du Cjlisi/s supi-
nus , ou Robinla frutescens e\ du Ce-
j'asus pumita , ainsi que du Pommier
sauvage.
Le PiK.v , Lepus alpirn/s , Pall. ,
Glir. , p. 45 ; Lagomys a/pi/ius, Desm . ,
est généralement roux-jaunâtre avec
quelques longs poils noirs ; le dessus
du corps est d'un fauve pâle , le tour
TOME IX.
LIE 385
dp la bouche cendré , le dessous des
pieds bruns , elles o.eiilcs rondes et
de couleur brune. Sa longueur est de
neuf pouces sept lignes. Cette espèce
très-commune, et très-connue des
chas.seur.s de Sibérie ^ n'avait échappé
aux recherches des naturali.>,trsavaut
Pallas, que parce qu'elle habile les
monl^ignes les plu.-, eseaipées e! les
rochers les plus iuiiee(ssibles , choi-
sissant toutefois (les lieux boisés , hu-
mides, el ou elle trouve en abondance
de 1 herbe. Ces Animaux vivent soit
dans de.s teriier.s qu'ils se cieusent,
soit dans les fentes des lochcis , soit
même dans des troncs d'Arbres. Ils
vivent tantôt deux ou plusieurs eu-
send)Ie , tai.tùt, au contiaire, seuls.
Vers le milieu du mois d'août, ils
préparent et font sécher avec g: and
soin pour leur provision d'hiver, de
l'heibe et des ièuilles qu'ils entassent
en..uite , et mettent à l'abri , soit sous
des rochers , si)it dans des troncs
d'Arl)ies. Ils se réunissent ordinaire-
ment p!usi<!urs pour ce tr.ivail, et
pioporlionncnl la quantité de leurs
[>iovisions au nombie des iniiividus
qui loivent s'en nouriir. Les tas
qu'il.s- forment ainsi ont souvent la
hauteur dun homme, et un diamè-
tre de plus de huit pieds. Cet ihstinrt
admirable, ce soin de lavenir ont
rendu ces petits Animaux célèbres
dans toutes les contrées qu'ils habi-
tent. Au reste, il ai rive souvent que
leur travail presque incroyable, et la
peine immense quils se sont donnée
pour la préparation et le transport
d'une aussi grande quantité d herba-
ge s, sont tout-à-lait perdus pour eux;
car ce/, amas sont, à cause de leur
hauteur, très- fréquemment décou-
vert-, par les chas>euis qui vont à la
recherche de la Zibeline, et fournis-
sent alors à la nourriture de leurs
chevaux.
L'Ogoton, Lepus Ogolona, Pall. ,
p. .^9 ; Lagomys Ogulona , l)esm. ,
est généralement d'un gris pâle , avec
les pieds jaunâtres et le dessous du
corps blanc. Les oreilles sont ovales;
on remarque à leur base quelques
poils blancs. Cette espèce , un peu
a5
386
LIE
plus grande que le Sulgan , se trouve
particulièrement au-delà du lac Baï-
kal , dans la Mongolie cl d;ins les
inoiilagnes pierreuses rie la Sclenga.
Elle sort rarement pendant le jour.
Son cri est un s-itflement liès-aigu,
qui se distingue très-facilemenl de
celui du Fika et de celui du Sulgau.
Elle se nourrit d'ecorce d'Aubépine
et de Bouleau, mais surtout de di-
verses Plantes qui cioissent dans les
sables , el d'une espèce de Véi'onique
qui végète même sous la neige. Com-
me l'espèce précédente , elle fait des
provisions pour l'biver, formant des
tas de forme liéniisphérique d'un
pied environ de hauteur. On en voit
dès le mois de septend)re une grande
quantité ; mais au [M'intemps , lors de
la fonte des neiges, tous ont disparu,
et il reste à peine quelques débris.
Ce petit Animid fait, dit Pallas , la
principale nourritui e du ChatlManul.
Il a aussi pour ennemis diverses es-
pèces d'Oiiieaux de proie diurnes et
nocturnes , et plusieurs petits Qua-
drupèdes carnassiers, comme l'Her-
mine.
Lagomys fossiles .
Cuvier (Oss. Foss. T. iv) a décrit
divers ossemens fossiles de Lagomys
trouvés dans les brèches osseuses de
Coiseelde Saidaigne. On a trouvé
dans les premières un crâne ressem-
blant beaucoup à celui du Pika ; ce-
pendant l'orbite du Lagomys fossile
est plus grand et le crochet de la
base antérieure de l'arcade zygoma-
tique plus saillant. Dans celles de
Sardaigiie on a trouvé des dents et
des portions de mâchoire annon-
çant une espèce plus grande que l'O-
golon , mais un peu moindre que le
Pika et le Lagoaiys fossile de Corse.
I! était naturel de soupçonner qu'elle
ne illfféiait pas de, cette dernière
ensevelie dans une île voisine; mais
11 n'en est rien. Les parties supé-
rieures de la tête ne sont pas sem-
bliibles, non plus que le tiou sous-
oibltaire ; et l'arcade zygoinatique
n'<;st pas inclinée de même.
C^ulre les Lagomys, on avait enco-
LIG
re placé parmi les Lièvres quelques
Animaux encore peu connus , et qui
doivent être rapportés à des genres
bien difTéi'ens. 'Tels sont le Cuy , pe-
tit Animal du Chili , de la taille d'un
petit Rat, à queue presque nulle,
qui aurait bien les dents des Lièvres,
mais qui n'a que quatre doigts aux
pieds de devant , et qui en a , au con-
traire, cinq à ceux de derrière; le
Pampa, qui paraît être, comme l'a
reconnu Desmarest , un véritable
Agouti (/^. CiiLOROMYs); et le Vis-
cache, Quadrupède fort répandu
dans l'Amérique méridionale, et qui
n'a, comme le Pampa, que quatre
doigts en avant et trois en arrière
{V. Viscache). Enfin l'Hélamys du
Cap a reçu le nom de Lièvre sauteur ,
et i'Alagtaga celui de Lièvre volant.
Le Lièvie des Ind«s paraît êtie'le
Gerbo ( /^ . , pour tous ces mots,
Gerbcuse.), et le Lapin d'Aroé est le
Kanguroo Filandre. (/^. K.anguroo. )
(IS.G. ST.-H.)
LIÈVRE. MOLL. Nom vulgaire et
marchand d'une fort grande Porce-
laine , le Cjprœa lestudinaiia , L. (b.)
LIÈVRE DE MER. pois. moll.
On a Indltféreminent donné ce nom à
des Poissons tels que \e Blerutius oc-
cellaris et le Cycloptère Lump, ainsi
qu'aux grosses Aplysies. V^. ces mots.
(B.)
LIEVRITE. MIN. (Werner.) f^.
Fer calcaréo-siliceux.
LIGAMENT, zool. conch. On ap-
pelle ainsi en anatomie les parties
blanches , tendineuses el résistantes
qui servent à unir les os entre eux et
à solidifier les articulations. Ce mot
a également été employé en conchy-
liologie pour désigner la partie qui
réunit et maintient les deux valves
des Conchifèi es. C'est dans ce dernier
sens seulement que nous entendons
ce mot. V.- Coquille. (d..h.)
LIGAN. INS. C'est une espèce d'A-
beille indéterminée de la grandeur
de celles d'Europe, qui fait son nid
dans les Arbres creux aux Philip-
pines, (g.)
LIG
* LIGANS. REPT. 8AXJR. Le grand
Lézard afiicaiu de quatre pieds de
long mentionné par Barhot comme un
manger délicieux pour les nègres,
est peut-êlre quelque Iguane , dont
le nom serait une corruption de Lé-
guan. (b.)
LIGAR. MOLL. Nom donné par
Adanson (Vov. auvSénég., p. i 58, pi.
lo , fig". 6) à une Coquille du genre
Turbo , Turritelle de Lamarck; c'est
la Turritclla terehra de cet auteur,
(D..H.)
* LIGATDLE. bot. crypt. Nom
proposé pnr Bride) jiour désigner en
français son genre Desmalodon qui
n'a pas été adopté. V. ïrichostome.
(B.)
LTGHTFOOTIE. Lightfootla. bot.
PiiAN. Genre établi p;ir l'Héiilier
{Serturn ^-tngl. , p. 4) pour la Lobella
ieiiella, L., Mant., ou Campa/tu la
teiiella , L., Suppl. Ce genre dill'ère
des Cam| anules par les caractères
suivans : le calice est adhérent par sa
base avec l'ovaire, divisé supérieure-
ment en cinq lanières ; la corolle
est monopétale à cinq divisions tiès-
profoudes , ce qui fait que la corolle
paraît formée de cinq pétales ; les
ëlamines, au nombre de cinq, ont
leurs filets élargis et comme squam-
miformes. L'ovaire est semi-infère, à
trois ou cinq loges contenant un
grand nombre d'ovules. Le style est
simple , terminé par un stigmate à
trois ou cinq lobes étoiles. Le fruit
est une capsule couronnée par les
lobes du calice, à trois ou cinq loges
et s'quvrant en trois ou cinq valves.
L'Héritier (/oc. cit.) figure deux es-
pèces de ce genre : Liglufootia oxicoc-
coides , t. 4 , ou Lobelia lene/Ia, L. ,
Mant. , qui croit au cap de Bonne-
Espérance , et Liglufootia suhulata ,
1. 5 , également du Cap.
Il y a encore plusieurs autres ^cn-
rei Liglufootia. .\\nA Scbreber a lait,
sous ce nom , un genre de Hubiacées
qui doit être réuni au Ruiuhletia.
Un autre genre Liglufootia a été éta-
bli pnrSwartz. Il est voisin du Proc-
Ha. Mais le genre de l'Héritier doit
LIG 3«7
seul retenir le nom du botaniste
Lightfoot , à cause de son antériorité.
Il sera donc nécessaire de donner un
autre nom au geni c de Swartz. (a. k.)
LIGIE. Ligia. crust. Genre de
l'ordre des Isopodcs, section des Ter-
restres , famille des Cloporlides, éta-
bli par Fabricius aux dépens des
Cloportes de Linné, £t ayaut pour
caractères : antennes latérales ou ap-
parentes , terminées par une pièce
composée d'un grand nombre de pe-
tits articles; extrémité postérieure du
corps ayant deux pointes fourchues;
quatoize pales semblables, ongui-
culées, attachées par paires aux sept
premiers segmens du coips; queue
composée de six segmens garnis en
dessous de dix lames ou écailles dis-
posées par imbrication sur deux
rangs longitiidinauv. Fabiieius avait
placé dabord l'espèce la plus connue
de ce genre avec ses Cytuothua-, et ce
n'est que dans le Supplément de sou
Entomologie systématique qu'il l'en
a distinguée. Quoi qu'il en soit, les
Ligies sont faciles à distinguer des
Aselles , des Idolées , des Sphéromes,
etc., par leurs antennes dont les in-
termédiaires sont très peu" apparen-
tes , tandis qu'elles le sont beaucoup
dans tous ce6 genres. Elles s'éloignent
des Philoscies , des Cloportes et des
Porcellions, par des eaiactères de la
même valeur et par les appendices de
l'extiémité postérieure du corps. La
bouche des Ligies est composée d'un
labre , de deux mandibules , d'une
languette et de deux paires de mâ-
choires. Le labre, presque membra-
neux, en deini-ovale transversal, un
peu votité au milieu , est fixé au bout
lie l'extrémité antérieure de la Icte ,
qui représente une espèce de surla-
bre ou de chaperon transversal. Les
mandibules , qui sont cruslacées ,
sont beaucoup plus épaisses à leur
bise, robustes, comprimées et brus-
quement arquées. Le côté interne de
leur e-itrémité est élargi , concave
dans son milieu , avec la pointe su-
périeure comme écailleuse, noirâtre,
et divisée en quatre dentelures obtu-
388 LIG
ses. La mandibule gauche diffère de
la droite par ses dentelures qui sout
plus prononcées. La languette est
située imniédlalement en dessous et
dans l'entre-deux des mandibules;
elle se compose de deux pièces réu-
nies en demi-cercle. Les deux mâ-
choires supérieures sout presque
membraneuses, dirigées obliquement
et convergeant ensemble ; elles sont
divisées jusqu'à la base en deux piè-
ces allongées et étroites, presque li-
néaires, comprimées, et dont l'une
supérieure et un peu plus interne ;
celle-ci est plus petite et terminée par
quelques longs cils réunis en fais-
ceau pointu et diiigé brusquement
en manière de crochet , vers l'exté-
rieur de la bouche. Cette division re-
présente, en quelque sorte, le palpe
flagelliforme des pieds-mâchoiiesdis
Crustacés Décapodes; l'autre division
est écaiîleuse et dentelée à son extré-
mité supérieure, avec quelques cils
au-dessous sur le bord interne. Les
mâchoires suivantes sont membra-
neuses, en formede Viiivules qui em-
boîtent la face postérieure des mâchoi-
res précédentes, leur bout est arrondi,
et sans dentelures. Les deux pieds-
mâchoireâ sont membraneux, très-
comprimés , pareillement concaves
sur leur face antérieure ou interne et
divisés en six articles; le premier est
beaucoup plus grand , en forme de
carré long , de sorte que les deux
premiers articles étant contigiis l'un
à l'autre , et par une ligne droite, au
bord interne, imitent une sorte de
lèvre; leur extréinité supérieure et
interne se prolonge comme une divi-
sion labiale ; les autres articles com-
posent, par leur réunion , une pièce
triangulaire ou conique ; obtusément
dentelée au côté interne , et munie
extérieurement de quelques petites
épints géujinéesou ternées. On pour-
rait regarder cette pièce comme re-
présentant un palpe inséré près de
la buse extérieure de la dilatation ter-
minale de celte fausse lèvre. Telles
sont les parties qui composent la
bouche .des Ligies ; à l'exemple de
Latreiile, nous avons un peu insisté
LIG
sur leur O! ganisalion parce que Fa-
bricius n'avait donné que des des-
criptions très-incomplètes de ces or-
ganes. Les Ligies ont la tête emboîtée
dans une échancrure du premier seg-
ment du corps; eUe est en tonne de
cône transversal. Les yeux sont assez
grauils, arrondis, concaves et com-
posés d'un très-grand nombre d.e fa-
cettes hexagones ; les antennes sont
f)lacLes sur ime ligne transversale à
a pariic antérieure de la tête et près
de la base du chaperon ; elles sont
très-rapprocliées et semblent partir
d'une base commune ; les latérales
ou cxlérieiues sont sétacées , de la
longueur de la moitié du corps dans
l'espèce comn)une , de six articles , la
plupart c^^lindriques , dont les deux
premiers fort courts , et les trois der-
niers allongés ; 4e sixième ou le ter-
minal e>t le plus long , con>posé^
dans cette même espèce , de treize pe-
tits articles et terminé lnsensibleu)ent
en pointe. Les antennes mitoyennes
s'insèrent au côté interne des précé-
dentes , elles sont très-petites, llli-
formes , de deux ar'.icles cotnprimés,
dont le dernier est oblus. Les seg-
meus du corps sont beaucoup plus
bu ges que longs , au nombre de
treize j dans les derniers, l'angle an-
térieur se prolonge en arrière , en
manière de pointe; les pales sont
portées parles sept premiers segmens
antérifUiS; elles sont insérées sur les
côtés inférieurs du corps , et elles ont
çà et là quelques petites épir.es ;
elles sont composées de six articles
dont le premier se dirige vers la j oi-
tnne et forme ensuite, avec le sui-
vant , un coude ou un angle. Le
dernier article des pâtes est écail-
leux , pointu au bout avec une petite
dent au-dessous. Les dernièics pâtes
sont un peu plus longues et vont
en arrièie. Ce que l'on nomme la
queue chez les Crustacés , est iôrmé
par les six segmens postérieurs ; ils
sont plus courts que les précédens ,
excepté le dernier qui est presque
carré , avec le boid postérieur arqué ,
arrondi au milieu, échancré et uni-
denté de chaque côté; il donne alta-
LIG LIG 58ç>
che à deux styles, plus ou moins eus assimilis, L'mn., Bastev.; O/iisci/s
longs dirigés en arrière, et compo- ag///s, Panz.; Oniscus hypnurum Cii-
sés chacun d'une pièce coinpiiniée , vier, etc., elc. '(o.)
tranchante sur les bords , et ayant
à rextrëniité deux pointes coniques, LIGNEUX, bot. ciiim. Fourcroy
allongées et presque égales; l'inté- donnait ce nom , qUe De Gandolle a
rieure est seulement un peu plus Ion- proposé de remplacer par celui de Li-
gue, et offre à son extréini(é un lrè.<- gnine qui est plus correct, à un prin-
petit article allant en pointe. On voit cipe immédiat formant la base de
sur la suil'ace inférieure de chacun tous les cor[)s Ligm-ux. Il est inco-
de ces six segmens , deux feudU ts loie, inodore, insipide, plus dense
mend)raneux , transparcns , qui sont que l'Eau, eu fdamens ou fdircs très-
en triangle curviligne , et servent de flexibles et d'une grande ténacité. Ce
nageoires et de branchies. Les feud- principe lésisleà la plupart des a"ens
lets de la paire supérieure sont plus cliiiniques; il est pailailemcnt iuso-
pctits. Les deux suivans , dans les lublc dans l'Eau soit à froid soit à
mâles, portent à leur base interne chaud, dans lAlcohol , l'Ether, les
et inférieure , un appc ndice membra- huiles fixes et volatiles. Les Alcalis et
neux , long et linéaire. Quoique les le Chlore, lorsqu'ils sont étendus de
Ligies soient très-communes sur nos beaucoup d'Eau, ne lui foni éprouver
côtes , leurs mœurs nous sont encore pre-qu aucune altération. Pour l'in-
inconnues ; nous savons seulement telligcncc des phénomènes que ce
qu'elles fréquentent assez les embou- corps préseule loisqu'il est soumis
chures des riv'ères et des fleuves, et à l'action de l'Acide svdfurique, de
qu'elles se cachent sous les pieries l'Acide nitrique et du Feu , il e>t né-
on les amas d'objets et de Plantes cessaire d'en connaître la composi-
rejetées par la mer. Elles se roulent tion. Selon Gay-Lussac et Thénard,
sur elles-mêmes ainsi que les Clopor- le Ligneux du Chêne est formé :
tes , auxquelles elles ressemblent sous d'Oxigèue 4i, 78: de Carbone .')2,53;
beaucoup d'autres rapports; elles sont dllydiogène 5, 69; ou deCaibone
très-agiles , grimpent avec facilité sur 62, 55, d'Hydrogène et d'Oxigène
les rochers et sur les construclions dans les pi opoi lions nécessaires pour
maritimes dans les endroits humides, former l'Eau 4?, 47. Cctie composi-
et si elles aperçoivent le moindre tion est tiès-analogue à ctUede l'Acide
danger elles se laissent tomber en acétique ainsi qu'à celle de plusieurs
repliant leuis pâtes sous le corps autres principes végétaux ; mais pour-
quelles mettent en boule. L'e-pèce la tant quelle difterence dans leurs pro-
plus commune sur nos cotes et que priétés physiques! Quoi de moins ana-
i'on trouve aussi sur celles d'Espa- logue en apparence que du bois et de
gne , est : l'Acideacétique! Pour expliquercette
La LiGiE OCÉANIQUE, £. oceanica, difféience de propriétés que présen-
Fabr., Latr. [Geii. Cri/st. et Ins. \ teni des substances dont la composi-
Leach.; Onisciis oceaiilcus ,\j\nn.;C\o- tiou est pr( squ'idcntique, Ga\ -Lussac
porte océanique, Oliv., Baster'Subst. a émis I hypothèse , qu'un arrange-
11, tab. 10, fig. 4); Ligia oceanica, ment de particules ditférent dans les
Pennant (Zool. Hist. T. iv, tab. 18, de.ix corps est la seule cause des pro-
fig. 2). Antennes extérieures de moi- priétés qui les distinguent l'un de
tié plus courtes que le coips, ayant l'autre. La théorie de Gay-Lussac sur
leur dernier segment composé de la composition tIcs corps organiques
tieize articles; styles de la queue à est aussi très-favorable à l'explication
f)eu près égaux entre eux, et aussi des eliangemens ou transformations
ongs que cette queue. Corps long que ces corps subissent par les agens
d'environ un pouce , jaunâtre. On chimiques. En cft'et , si les élémens
peut rapporter à ce genre, les Onis- qui composent les corps organiques
Sgo LIG
sont en proportions telles qu'on
Jouisse considérer ceux-ci comme for-
més d'Kau, d'Hvdrogène carboné ou
d'autres combinaisons binaires unies
à du Carbone ou à d'autres corps
simples ou combinaisons de corps sim-
ples , on conçoit que la plus légère
soustraction ou addilioii d'une de ces
combinaisons binaires devra iVnre
varier la composition et les propriétés
des corps organiques. C est ce qui
résulte des curieuses expériences de
Braconnot de Nancy, relatives à l'ac-
tion des Acides sur le Ligneux. En
traitant à froid dans un mortier de
verre, par l'Acide suilurique concen-
tré, du Ligneux pui tel que des vieux
chiffons de toile de chanvre, ce chi-
miste a obtenu une masse mucilagi-
neuse tenace , exempte de malièie
charbonneuse et qui était soluble
dans l'Eau. Après "avoir neutralisé
l'Acide par de la craie ou mieux par
de la litliarge , il a filtré , fait évapo-
rer la liqueur, et le résidu était une
substance à laquelle il a donné le
nom de gomme arUlîciell ', nom im-
propre, selon Clievreul , puisqu'elle
ne produit point il'Acide sacchoLicti-
que. Cependant celte substance a en-
tièrement l'aspect vitreux , le goût
fade et inodore de la gomme arabi-
que. Elle rougit la teinture de "J'our-
nesol , mais 1 Acide qu'elle renferme
n'est pas le suHurique , puisque sa
solution n'est pas piécipitée par les
Sels de bar\te. Si Ion fait bouillir,
pendant dix heures , la substance
gommeuse en question dans l'Acide
Sulfurique éteniiu , on la transforme
en sucre et en un Acide que ïhénaid
présume être de 1 Aciile hyposull'uri-
que uni à une matière organique , et
que Braconnot a nommé végéto-sul-
fuiique. Le sucre a une grande res-
semblance avec celui de raisin. Il
cristallise en petites lames réunies en
globules ; sa saveur est fraîche et
franche ; il se dis':out dans l'eau et
dans l'Alcohol bouillant, et se con-
vertit en Alcohol au moyen de la
levure; loo parties de Ligneux don-
nent ii4,7 de sucre. L'Acide nitri-
que agit aussi à l'aide de la chaleur
LTG
sur le Ligneux , de manière à pro-
duire une substance blanche qui res-
semble à celle obtenue par l'Acide
sulfurique. La Potasse caustique,
chautTée avec le Lit;neuv , le ramollit
et le (tissout presque instantanément;
et si l'on étend d'eau cette solution,
on peut en préci)ùler par l'Acide sul-
furique une substance que Braconnot
a nommée Ulmine artificielle. Celle-
ci , après avoir été lavée et sécliée,
est noire comme du Jayet, très fragi-
le , peu sapide, inodore, insoluble
dans l'eau froide , mais soluble dans
l'eau bouillante qu'elle C(dore en
brun. Klle se conduit avec les bases
salifiables comme un Acide faible. .
Le Ligneux, distillé dans une cornue,
donne lieu à un dégageinent d'eau ,
d'Acide acétique, d'huile empyreu-
matique , d Acide carbonique , et
d'Hydrogène carboné. Le résidu est
du charbon qui a la forme du Li-
gneux et dont la quantité est de 18
à 19 parties pour 100.
Les usages d\i Ligneux sont fort
importans dans l'économie publique.
C e>t ce corps qui réuni en couches
nonil)ieuses et concentriques dans
les Aibies dicotylédons , et en fi-
bres disséminées dans les Monoco-
tylédons , constitue le bois propre
à la confection des ouvrages de char-
pente, de menuiserie , etc. , etc. P^.
Bois. Le Ligneux des Plantes her-
bacées , disposé en faisceaux longs,
llevibles , faciles à séparer du tissu
cellulaire adjacent , sert à fabri-
quer les cordes et les fils dont ou
compose les tissus. /". particulière-
ment les mois Chanvre , Lin et
PriORMiuM. L'emploi secondaire de
ces tissus pour ta fabrication du pa-
pier, est tellement connu que nous
ne croyons pas devoir en parler ici.
Les singulières transfoi maiions dont
Braconnot a montré que le Ligneux
est susceptible augmentiMont proba-
blement un jour les avantages de
cette substance pour la société, (g. .n.)
* LIGNIDIUM. BOT. CRYPT. iC/mm-
pig/iuns.) Ce genre établi parLink se
présente sous forme de conceplacles
LIG
globuleux portes sur une membrane
étalée; ils sont simples .membraneux,
irrégulièrement décliirés, renfermani
des Hocons adliérens , disiincts des
sporidies ou séminiiles qui sont réu-
nies. Il est voisiîj des Fittocarpium ,
Strorigylium, Entei'uiium el Diph-
tlieiLuiii; il ligure dans la série des
Mycélodéens, ordre des Gastioui^-
ciens. D^ux espèces sont 'iécrites par
les auteurs ; ce sont : i " \v:LignHiiim
muscicola que F ries a fait conuailie
dans ses OI)servations mycologiques
et qui foinie ^ur plusieurs Ilypiium
de pelilci laclies blanc-grisàtres de
quatre à six lignes de l.irge ; a** le
Lignidium Jlavuin qui est le t^pe du
genre (Link, Beivl. Mag. 3, p. 24, T.
II, (ig. 57); il naît sur le bois mort;
sesconceptacles sont gi is-jaunâlres à
l'exlérieui-; les flocons intérieurs jau-
nes; les sémiuules brunes. (a. F.)
» LIGiNIlNE. BOT. CHIM. (De Can-
dolle, Théorie Elém. de la Botani-
que.) Syn. de Ligneux. /'. ce mot.
(G..N.)
LTGNIPERDE. Ligniperda. ins.
Nom donné par Pallas [Spicile^ia
Zoologica) au Bostriché Tarière, f^.
BOSTRICHE. (g.)
LIGNITE. GÉOL. En parlant de la
Houille (r . ce mot), il ne nous a pas
faru possible de séparer entièrement
histoire de ce dernitT comluislible
de celle du Lignite ni de celles de
l'Anthracite et de la Tourbe, parce-
que toutes ces expressions, s;ins être
synonymes , ne désignent cependant,
à dire vrai, que des modifications,
de létal charbonneux , auquel ont
passé les substances végétnies en-
fouies à des époques plus ou moins
reculées , sous les couches dont la
terre s'est successivement enveloppée
depuis l'existence de» coips organi-
sés. Pour le minéralogiste le Lignite
pourrait être uniquement tout char-
bon ibssile, d'un noir plus ou moins
foncé , quelquefois d'un brun clair ,
brûlant avec tl.^mme, sans beaucoup
de fumée, sans se boiirsoutler et se
prendre en une masse , comme le font
la plupart des Houilles , sans se fon-
LIG 591
dre et couler comme le font les Bitu-
mes, ré[.andant une odeur dtsagiéa-
ble, acre et piquante, présentant essen-
tiellement dans son tissu l'organisa-
tion fibreuse du bois, et laissant en-
fin pour résidu, après la combustion,
une cendre pulvéïulente, assez scm-
bl.dde, par son aspect cl sa composi-,
tion , à celle des Végétaux j quel que
soit d'ailleurs le gisement du combus-
tible , ainsi caracléiisé; le Jjignite
alors pouirart se rencontrer dans le
mêmi; lieu . dans la même couche ,
dans la même m.issc avec de l'Anthia-
cite, de la Houille et de la Tourbe;
mais d'un autie côté , pour le géolo-
gue , qui tien! moins compte des va-
riétés de foi me, de couleur, de pro-
priété des substances , que de l.i place
qu'elles occupent dans le sein de la
terre , le Lignite poiurait être, au
contraire, toutes matières charbon-
neuses quels que soient leurs caractè-
res extérieurs, mais qui sont propres
exclusivement à certains leirains ,
tandis qu'il regarderait comme An-
thracite , comme Houille , comme
Tourbe , des matières quelquefois
semblables aux premières, et seule-
ment distinctes par leur gisement ; il
résulte de ces deux manières de
voir que le Lignite, considéié niiné-
ralogiquenient, serait toute autre cho-
se que le Lignite considéré géolo-
giquciuent, el que la même expres-
sion deviendrait commune à deux
idées très - distinctes , inconvénient
grave, auquel on se proposerait Im-
pai faitement de remédier, en distin-
guant l'espèce uiinéralogique de l'es-
pèce géologique , si toutefois encore
Je mot espèce pouvait être ici em-
ployé pour ne .-ignaler dans un cas
que certains modes d'altération d'une
même substance, et dans l'aulieque
les diverses cii constances de gise-
ment de celte substance altérée de
plusieurs manières ; nous sommes
loin de penser que Ion puisse en agir
ainsi, parce que nous croyons qu'on
ne sauiait irop attacher d'iniporlance
4,à conserviu aux mois, toujours la mê-
me valeur, surtout dai^s l'étude des
dilTércnles branches de l'Hisfoiie ]Na-
ôgj LIG
turelle , qui sont trop intimement
liées entres elles, pour que le lan!:;a-
ge scientifique ne doive pas rigou-
reusement cire le même pour tou-
tes. Or quelle parité , quel rapport
d'idée pourrait- on établir entre ce
que l'on apiielle une espèce de Mam-
• mifère, d'Oiseau , de Plante , de Mi-
néral , qui sont des corps finis et ca-
racléiisés parleur ("orme, leur oiga-
~ nisation , leur composilion , avec ce
que l'on appellera , pat* exemple , l'es-
})èce géologique du Ligiiile qui com-
prendra la collection de diverses
nuances d'altération , suivies par les
Végétaux trouvés dans le sein de la
terre, depuis telle couche jusq.u'à (elle
autre couche presqu'arhilrairemeul !
Les coupes, les divisions facililenl, il
est vrai, l'étude, mais la géologie est
une science de généralités qui, com-
me la physiologie , repousse par sa
nature l'emploi de toute nomencla-
ture trop systématique; elle se com-
pose e-^sentiellcment de faits et d'ob-
servaiions qu'il est plus nécessaire fie
coordonner et lier entre eux, qu'il
n'est utile de les isoler , et qui ne
])euvent, dans tous les cas , être dis-
tribués mélhoiiiqaement dans des or-
dres, des genres et dt s espèces dis-
tinctes, comme on peut le faire pour
des êtres et des corps nombreux, tels
que des Oise;iux , des Insectes, des
Plantes, des Minéraux, etc., qu'il
s'agit de distinguer les uns des autres.
Ij'iucouvénicnt que nous venoiîs de
signaler, celui de prendre dan- une
acee[ition toute difféienle le mot Li-
gnite , existe réellement , ainsi que
l'on jieut s'en convaincre en étudiant
les ouvrages des minéralogistes com-
parativement à ceux des géologues ,
et nous croyons que ppur l'éviter il
faut d'une part ne pas vouloir dési-
gner sous ce nom une espèce miné-
rale douée de propiiétés et de quali-
tés particulières, et par conséquent
caractérisée d'une manière précise, et
que d'une autre part on ne doit pas
non plus comprendre sous cette dé-
nomination , et comme espèce géolo^'
gique, tous les charbons fossiles qui
Se rencontrent dans certaines cou-
LTG
ches de la terre exclusivement; en
conservant au mot Lignite le sens
consacré par l'usage, dans le langage
habituel des géologues, quelqu'arbi-
traire , quelque peu philosophique
qu'il paraisse, on ne s'expose pas du
moinsà donner des idées fausses, com-
me il peut arriver qu'on le fasse si l'on
cherche à couvrir le vague qui ne
peut être réellement dissipe , par une
appareuced'exactitude et de précision
qui n'est que trompeuse. Nous enten-
dons, d'api es cela, par Lignite, avec la
piupart des géologues:! "les bois et les
riantes carbonisés dans le sein de la
teri e , qui ont conservé ]eur l'orme
originelle ou au moins l'organisation
ligneuse, dans quelques formations
qu'ils se rencontrent ; 2" les couches
icgulières , les amas constans ou ac-
cideulels de matière chaibotineuse ,
pureou mélangée, don! l'organisation
végétale j>e ut n'être pi us aperçue dans
toutes les parties , mais qui se ren-
contrent dans les terrains de f'oima-
tion postérieure à celle des teiTains
ho u il! ici s bien caractérisés (/^Miuuii.-
le). Quoiqie pouvant se rencontrer
dan-; presque tous les terrains , cha-
cune des diverses variétés )u incipales
de malièie charlionneuse prédomine
cependant dans des systèmes de cou-
clu; dont l'âge est différent , et la
di,-,tiuction minéralogique des char-
bons de terre désignés d'après leurs
caractères extéi leuvs, leurs pioiiriéiés
et leurs usages par les noms d'An-
thracite , de Houille , de Lignite et de
Toiu'be , s'accorde assez bien, d'une
manière générale, avec l'ancienneté
de Ibrmalion et ]es circons:ances de
gisement de ces variétés. Ainsi l'An-
thracite appartient princijialement
aux ]dus anciens teirains de transi-
tion; la Houillemoins ancienne abon-
df dans les premiers terrains secon-
daires. Le Lignite, déjà commun d>tns
les dernieis de ceux-ci , paraît plus
exclusivement propre aux tenains
tertiaires dont les assises les plus mo-
dernes renferment la Toirbe |uo-
premcut dite. Voigt paraît être le
premier qui , sous le rapport géolo-
gique , ait cherché à faire bien res-
LIG
. „ LIG 593
sortir I accord de certains caractères ment moins que les couches nreileu-
exter.eurs des L.gn.tes , avec leurs ses; on ne connaft aucune exploiia-
gisemens et qui ait propose de tion in.poi t.u,lc de ce Li^niie dont
les séparer des Houilles propirmont les us.gcs son. presque nuls,
^les. Cette distinction , bonne coin- Le Lignu.de liled'Aix, ainsi nom-
me considc.at.on gène, aie , adm.se mé d'ap.ès le ^isemcnl bien constaté,
pai vverner, qui .k's.gnaii les Ligni- sur les côtes de Bieiacne, près de
tes, sous ie nom de /i/c^///>i(;/,/e, dont Rochelort, de bois t'a.l.on.sès en
11 aistinguait plusieurs vaiiélés.adop- amas et même en couches dans les
lee et établie en France, par D,.u- sables qui séparent le terrain «oliii-
r)uissonetAlex.Biongniart,e.lmain- que de laCaie, réunirait naturelle-
tenant généralement reçue; ce der- ment tous les dépots de la même épo-
nier savant qui a fortement appu\é que, qui sont irèsabondans sur les
sur Ja nécessite de la disiinclion , a cotes sud de l'Anglelerie , notam-
proposc dernièrement, comme résul- m.nl dans le sable ferrugineux
tat de ses observations sur cet imi'or- dilaslings, oii le l.ii,Mnte se trouve
tant sii]et, de classer tous les gise- le plus rré(pienim.-nt en bancs régu-
mens de Lignilcs connus sous qua- liers , cousidéi ables , qui alternent
tre types principaux que Ion dési- plusi.urs fois avec ceux de Giès et
gnerait, suivant lui, par les déno- d'Argile, à la manière des charbons
ininalions de : 1° Lignite du Lias; de teire auxquels il ressemble par les
2 Lignite de lîie d'Aix ; 3° Lignite Caractères extériems, et par les ex-
soissonnois; 4" Lignite supeificiel. ]>loilalions auxquelles il donne lieu. Ce
Le l^ignile du Lias comprendrait Lignite est souvent apcoinpagné de
non-seulement les bois fossiles car- cristaux de (^)uartz hvalin qui lapis-
bonisés que lenfeimenl les couches sent les fissures, et des cavités qui
calcaréo-argileuses,inféiieuiesauCal- paraissent avoir été praliquées d:ins
caire oolithique , mnis aussi ceux que le bois dont il provient , p.ir des lar-
contienncnt non moins fréquemment ves ou des Vers marins, sont rem-
Jes dépôts de même n;iture qui sépa- plies de Silex Calcédoines. Le Fer
rent la grande foimation des Calcai- sulfuré se rencontre avec lui dcmême
res duJuia en plusieurs groupes, ou qu'avec le Lignite du Lias, et l'on
qui la recouvrent, tels que les Argiles aiecueilli notamment à lîle d'Aix,
de Dives [Oxfort claj), les Argiles au milieu des amas de bois , et dans
diiont\ei\i-{Kimmef7f/geclaj).\^(îL[- les couches s;.bleuses et maïueuses
gnite de cette période qui commence oui les enveloppent , des nodules
après le dépôt du Calcaire alpin et d'une matière résineuse, brune ou
s arrête à celui dis sables ferrugineux d'un jaune oiangé, qui, d'après l'a-
et sables veits [Iro/i et G/cen Saïui) nalyse qui en a été faite , paraît con-
exclusivemant , se trouve le plus or- tenir beaucoup moinsirAcidesuccini-
dinaii-ement en fragmens dissémines que, que n'en contient le siiccin des
ou eu petits amas qui sont visible- foimations supérieures à la Craie,
ment les débiis de \égél;iux mono- Presque toutes les liges reeonnaissa-
colyiédones et dicotylédones, iiaimi blés dans le Lignite de lîle d'Aix,
lesquels on a reconnu quelques fetiil- annoncent des Végétaux dicolylédo-
les de Fougères; presqua lonjoi.rsles nés, dont quelques-uns au milieu de
morceaux isolés et qui paraissent la masse chu lionneuse ont été chaii-
avoir été fracturés et baloîtes avant g<-s en Silex. On a reconnu dans le
leur enfouissement sont |énélrés de mêiiie lieu de véritables J'uci/S; les
sulfure de Fer, et souvent leur surfa- fossiles caiactérlsiiques sont marins ;
ce est recouverte par de grandes Huî- mais ils se trouvent plutôt dans les
très ou de petites Gryphces qui y couches supérieures au Lignite qu'a-
adhèrent foitement. Les bancs soli- vec celui-ci même; ce sont des Bé-
dés de Calcaire marneux en reufer- lemnites , des Nautiles [N. triangu-
094 LIG
laris) , des Sphérulites , les Ichthio-
saicolites de Desmaiest , les Grj~
phœa Aquila et Columba , le Pecien
qumquecustatus , etc., et quelques
osseinens qui paraissent avoir appar-
tenu à des Reptiles et des i'oissons.
Le Lignite .-oissonnois , postérieur
à la Craie , mais antérieur au Galcii-
re grossier parisien et peut-être mê-
me en partie du même âge , appar-
tiendrait presqu'exclusivement , d a-
près Brongniart , à l'époque de la
formation du l'Argile plastique qu'il
faut regarder corume la plus impor-
tante pour la pi oduction des Lignites,
puisque le savant dont nous analy-
sons dans ce moment les opinions
particidières , croit devoir rnpjiorter
à la même époque , non-seulement
toutes les couches carbonifères qui
donnent lieu à de nombreuses ex-
ploitations dans les vallées de l'Aisne,
aux environs de Soissons et de Laon,
auprès de Châieau-Thierry, d'Eper-
nay , etc.; tous les dépôts de combus-
tibles charbotm eux du bassin de Paris,
et qui ont été découverts à Auleuil , à
Marly , à Mantes , à Dieppe , mais en-
core une grande partie des gîtes
puissans de charbon de terre , ex-
ploités depuis long-temps dans le midi
de la France, comme de véritable
Houille , tels que ceux des mines de
Saint-l'aulet près du Pont-Saint-Es-
prit, de JVlimet, de Saint-Savourin ,
Gréasque , Gardannes , La Cadière ,
Fuveau , Peynier, Roquevaire , Mar-
tigues, etc., dans le département des
Boiiches-dii-Rhône , entre Marseille,
Aix et Toulon, ceux des mines d"E-
treverne en Savoie; tous les chai bons
exploités dans la giande vallée de la
Suisse qui sépare le Jura des Alpes ;
tels que ceux de Vcinier, piès Ge-
nève , de Paudex , de Moudon , pi es
Lausanne, de Saint Saphorin , près
Yevay, de Kœpfnach près Horgen
sur le lac de Zurich, dOf^ningen,
près du lac de Constance , eic, dépôis
qui font tous partie du grand amas
de roches d'agrégation, connu sous le
nom de Molasse , et dcnl la forma-
lion paraît en effet correspondre à
celle de noire argile plastique pari-
LIG
sienne jusques et y compris peut-être
celle de notre Gypse à ossemens.
Le Lignite soissonnois aurait donc
pour caractère principal de former
souvent des couches puissantes qui
alternent avec des Grès, des Sables et
des Argiles, et de se présenter sur
une grande étendue, lians les ter-
rains qui sont immédiatement, supé-
rieurs à la Craie ; il est souvent mé-
langé avec ces Argiles et ces Sables ,
de manière que l'on ne saurait recon-
naître dans le tissu de toutes ses par-
ties une organisation végétale; il sem-
ble être, au contraire , le plus souvent
comme la plupart des Houilles , le
produit de la trituration de parties
charbonneuses qui n'auront été
transportées et déposées qu'api es cet-
te opération; il renferme du Succin
dans leqiel l'Acide succinique est en
quantité notable , du MiJlite , du Bi-
tume pétrole , et parmi les Minéraux
proprement dits du Zinc et du Fer
sulfuré , du Gyp^e en cristaux , de la
Chaux caibonatée , de la Strontiane
sulfniée, du Silex agato , du Quartz
hyalin. Lts fossiles végétaux et ani-
maux qui l'accompagnent sont très-
variés et trèj-abondans ; parmi les
premiers on n'a pas reconnu de Plan-
tes marines , mais des Plantes terres-
tres continentales ou marécageuses ,
point de Fougères , ni de tiges ni de
feuilles de Plantes semblable^ à celles
qui caractérisent les véiitables Houil-
les; les grands Végétaux y sont ordi-
nairement croisés et couchés dans
tous les sens; bien que tlans plu-
sieurs localités on cile des troncs
d Arbres volumineux qui ont conser-
vé une position veiticale. Les Ani-
maux observés dans les divers gites
de Lignite soissonnois, ne sont pas
en moins grand nombre que les vé-
gétaux, i
Ï2 yliithracothcrium de Cuvier (Re-
cherches sur les ossemens fossiles ,
ï m, p. 598), des os de Mastodontes
et une lête de Castor, ont été trou-
vés , le premier dans les Ligniles de
Cadibona , et les autres dans le Li-
gnite de Kœpfnach , près Horgen sur
le lac de Zurich. Les Mollusques re-
LIG
cueillis ge rapportent prcs(fiie tous
a des Animaux des eaux douces , et
quelques-uns à des Animaux m.irins;
ies uns et les autres se voient quel-
quefois mêlés dans les mêmes cou-
che.-,, t;indis que d'autres fois des lits,
uniquement remjilis de Coqudies
d'eau douce, alternent à plusieurs
reprises avec des lits d'apparence
marine (Soissonnois). Parmi les Co-
quilles d e.m douce on a distingué
cinq espèces de 1 Lmorhes , autant de
Palu.lines , des i'iiyses, i\es Mélar.ies,
des Ménalopsides ," (ies Nêritines , Aes
Ancyles , des Cyrènes, et parmi les
Coquilles marines des Cérithcs , des
Ampullaires, des Huîtres.
La dénomination df» Lignite super-
ficiel de Brongniarl , seiait réseivée
à tous les IVagmens ou ainas de bois
charbonneux , plus ou moins altéré ,
qui, sans avoir les caractèi es de la
Tourbe [f. ce mot), seraient plus
modernes que le Lignite ;>oissonnois,
et même que tous les bancs solides
des derniers dépôts d'eau douce des
terrains parisiens , ceux enfin qui
font seulement partie des couches
meubles superficielles et dont les bois
accum^ilés dans l'île det>haloii , près
Saint-Gcrmain-en-Laye , ceux du
Port-à-l'Anglais sur les bords de la
Seine au-dessus de Paris , peuvent
donner un exemple; ces Lignites for-
ment des amas quelquefois considé-
rables d'Arbres entiers accumulés
les uns sur les autres au milieu d'un
limon sablonneux , qui renfei me des
Coquilles d'eau douce, des débris
d'Insectes aquatiques et d'Aniuiaux
terrestres , des fruits , etc., assez sem-
blables à ceux qui existent mainte-
nant sur le sol environnant, mais
souvent aussi des ossemens de grands
Mammifères , dont les espèces n'exis-
tent plus sur ce même so! , circons-
tance qui donne à ces dépôts un ca-
ractère antédiluvien et qui autorise
à les regarder comme d'une origine
antéiieuie à l'état actuel du globe.
Après avoir indiqué d'une manière
générale quels sont les phénomènes
géologiques de la distribution des ma-
lièies charbonneuses plus nouvelles
LIG Sgfi
que la Houille , dans les divers stra-
tes de lécorce de la terre , nous de-
vons tracer quelques-uns des carac-
tère; princi[>aux qui ont engagé les
minéralogistes à leconnaître, parmi
les Lignites , plusieu; s variétés , dont
les propriétés mériient d'être con-
nues, parce qu'elles l'ont rechercher
ces variétés pour des usages dont
quelques-uns sont tiès- imimrfans
pour les arts et l'agi icuiluie. Ces
principales variétés sont :
Le Lignite PiciFoiîME , Fechkolhle
des Allemands, qui, comme l'indique
son nom , a l'a^^iiect luisant de la
Poix ; la sti ucture (ibreuse du bois
paraît à l'eNlérieur de quelques frag-
mens , mais le plus souvent cette
si 1 ucture a disparu et le Lignite ne
présente plus qu'une masse compacte
qui donne, en se cassant, des sur-
faces conrhoïdes ; quelquefois il se
divise en feuillets ou bien en frag-
mens paiallélipipédiques à la ma-
nière de quelques variélés de Houille
dont il e.-t difficile de le distini^ucr,
d'autant plus que sa couleur est le
noir liiisantel qu'il brûle avec facilité
et sans répandre l'odeur désagréable
de la plupart des autres Lignitcs.
C'est celte variété que l'on exploite
dans les mines de Provence , que
nous avons, d'après Brongniart, rap-
portée au Lignile sois>onnois , dans
celles de la Suis-^e, dans les Arden-
nes à Ruette , dans la vallée de l'Ina
en Autriche , à Cadibona dans le
golfe fie Gênes, à Sarzane en Ligu-
rie , etc. A cette même variété appar-
tient le Jayet que sa dureté , sa cou-
leur noire foncée, sa texture dense
et homogèiie rendent susceptible de
prendre un beau poli et d'êire taillé
sur une meule pour être transfoiiué
en objets d'ornemcns, tels que des
boutons , des pendnns d'oreilles , de*
colliers , des. chapelets , des rosai-
res , etc., et en général dei parures de
deuil. Le Jayet se rencontre en frag-
mens ou en noibiles dans le Lignite
picifoime commun , et peut-être avec
loutes les autres variétés de Lignte,
mais accidentellement; les exploita-
tions des environs de Roquevaire ^^
396 LTG
Marseille et Toulon ; celles de Bales-
tat dans les Pyrénées, de Saint-Co-
lombe, Peyrat ei la Bastide, sont, en
France , celles qui lournissent le pins
de Jayet au commeice , et qui on ont
fourni une assez grandequantiléà une
époque où la mode faisait recheiclier
les bijoux de celle espèce. Les mines
de Siint-Colombe qui ont employé
jusqu'à 1200 OLiviiers , n'en occupent
plus maintenant qu'environ i5o.
L'Espagne, la Saxe, la Prusse, ont
des mines de Jayet dont on fait le
même usage qu'en France. Quelques
auteurs, et notamment Voigl et Bron-
gniart , rapportent à la vaiiélé de
Lignite picifoime, le Candel Cual ou
charbon chimlclle des Anglais , quoi-
que l'on assure que celte sous-va-
riéié existe dans les couches de? ter-
rains iiouilliers de Newhaven ( f^.
Houille compacte).
Le Lignite TERNE, d'un noir plus
ou moins foncé, mais toujours terne,
répandant en brûlant une fumée
épaisse et presque toujours acre et
fétide , présente une structure , tantôt
massive j tantôt schisteuse, mais rare-
ment ligneuse ; il e-t le plus souvent
en couches et souillé par des matiè-
res terreuses et des sables. Les ex-
ploitations de Sainte-Marguerite, près
Dieppe ; la plupart des gîtes du Sois-
sonnois, les mines de Piolenc , dans
le déparlement i!e Vaucliise , de Leip-
sick on Allemagne, celles de Tœplitz
et- des environs de Carlsbad en Bo
liême, fournissent des e\e?nples de
cette variété de Lignite , dont les
principaux usages sont de plusieurs
sortes ; lorsqu'il est en masses soli-
des , qu'il n'est pa? par trop impié-
gné d'infiltrations pyriteuses , il peut
servir pour faire cuire la Chaux et
pour toute opération analogue; lors-
qu'il manque de cohérence , et que
les Pyiiles qu'il contient se décom-
posent facilement à l'air, on l'emploie
pour fabriquer des sulfates de Fer
et d'Alumine; on le répand encore
sur les terres pour les amender
(Sainte-Marguerite, Soi.-'Sonnois); une
sous-variété qui est terreuse, pulvé-
'vulente , d'un brun noir, que l'on
LIG
trouve principalement à Brulh, et qui
dans le commerce est connue sous le
nom de terre de Cologne , est em-
ployée dans les peintures grossières.
On distingue bien encore plusieurs
autres variétés sous les noms de Li-
gnite fibreux, c\ lindroïde, bacillaire,
mais elles sont de trop peu d'impor-
tance sous les rapports géologiques
et techniques , pour que nous de-
vions nous arrêter à les décrire ici.
(O.P.)
LIGNIVORES ou XYLOPHA-
GES. INS. Duméril donne ce nom à
une famille de l'ordre des Coléoptè-
res qui correspond à celle que La-
treille nomme Longicornes. /-'". ce
mot. (g.)
LIGNONIA. BOT. PiiAN. Le genre
Paypayrola d'Aublet a reçu de Sco-
poli ce nouveau nom quia été adop-
té par Rœmer et Schultcs. Jussieu et
Ijamarck se sont contentés de modi-
fier la dénomination primitive en
celle de Payrola. V. ce mot. (g..n.)
LIGTU. BOT. PHAN. Nom de pays
devenu sclentifi(|ue pour désigner
uneespèce da^enre yl/siroeme/ia. T^.
ce mot- • (B.)
LIGULA. INT. y. Ligule.
LIGULAIRE. Ligularia. bot.
PiiAN. Genre de la i'amille des Sy-
nanthérées, Corymbifères de Jussieu,
et de la S\ngénésie superflue ^ L.,
établi par H. Cassini (Bulletin de la
Société Philom., septembre 1816) qui
l'a ainsi caractérisé : involucre cy-
lindracé, formé Je folioles égales,
disposées sur un seul rang, conti-
guës , libres , appliquées , oblon-
gues, lancéolée-, aiguës au som-
met, membraneuses sur les bords;
à la base de l'involucre on observe
une ou deux bractées linéaires subu-
lées; réceptacle plane absolument nu;
calathide radiée, don! les fleurons du
centre sont nombreux, hermaphio-
dites , ceux de la circonférence sur
un seul rang, en languettes et fe-
melles; corolles des fleurs femelles
portant à la base quelques longs fi-
lets qui sont des rudimens d'étaml-
LIG
nés; ovaires supportés par un léger
pédicelle, oblongs, striés , glabres ,
pourvus d'un boiA-relet au sumiiict ,
et surmoutés d'une aigrellc composée
de poils légèrement pluniciix. Les
styles ont leur partie supérieure et
la face exiérieure des sliginaîopho-
res hérissées de papilles; les bourre-
lets stignialiques sont confondus en
une seule masse, à l'eNcepiion de la
base oii ils sont partagés par un léger
sillon. Ce genre a été placé par son
auteur , dans la tribu des Adéuost^-
lées, entre les nouveaux génies Seiie-
cillis et Ce/m/s/a. Il se di .tinguc des
Cineraria par la présence des brac-
tées qui se trouvent à la bise de l'm-
volucre, par les étamines rudimeu-
taires de ses fleurs ("emellos, et par
les caractèies du siyle. L'espèce que
Cassini considcie comme Ijpe de ce
nouveau genre , est le Cineraria sibi-
rica , L. Celle Planîe ci oïl eu Sibéiie,
dans le Levant et sur les moulagnes
de l'Europe australe. Cassini soup-
çonne eu outre que le Cineraria cas-
pica de Marschall est une seconde
espèce de Ligularia.
Un autre genre de Plantes a été
formé sous le nom de Ligularia par
Duval (Plantes giasses du jinlin
d'Alençon, p. ii). Il avait pour type
le Saxlfraga sarmentosa , Wdld. ;
ïnais Haworth ne l'a considéré , avec
juste raison , que comme une section
du genre Saxifrage. F", ce mol.
Rumph s'était autrefois servi du
mot Ligularia pour désigner la Plan-
te nommée par Linné Euphtrbia ne-
riifuiia. (G..N.)
LIGULE. Ligula. int. Genre de
Veis intestinaux de l'oidiedes Ces-
toïdes. Caractères : i° avant le déve-
loppement complet, corps aplati,
continu, tiès-loug, paicouru sur ses
deux faces par un sillon longitutiinal
et médian ; point de tête ni d'organes
génitaux visibles ; 2 " après l'entier
fléveloppement , corps aplati, conti-
nu, tiès-long; tète munie de deux
fossettes latérales très-simples ; ovai-
res formant une ou deux séries lon-
gitudinales, avec des lemnisques sail-
LIG
397
Inns (organes génitaux mâles) situés
sur la ligne médiane. Pallas confou-
dail ces Animaux avec les Tœnia.s, et
l^inné avec les Fascioles. L'oiganisa-
tion des l^igules est d'une extrême
simplicité. Lorsqut l'on examine cel-
les qui vivent dans les Poissons, ou ,
d après l'ii^potlièse de Rudolplii,
celles doni le développement nesl
pa.-. complet , d semble que l'on ait
sous les yeux une bandelette d'Albu-
mine coagulée, dont la surface plus
ou moins lidée est parcoui ue sni cha-
cune ('e ses iaceà par un sillon longi-
tudinal et médian. (^)ue loi. di>sèque
cette masse , qu'on la soumelie à la
macération, qu'on en examine des
portions minces au micioscope , quel-
ques recheiches que l'on piii>se faire,
on ne trouve toujours qu'une subs-
tance blaneliàtie , assez firme, sans
fibro.^ , vaisseaux ou oiganes quel-
conques. Cependant les Li,:;ules, mê-
me en cet élal , ?ont des Animaux vi-
x'ans iloul les mouvemcns sont très-
sensd)les. Lorsqu'on les met dans
l'eau , elles se meuvent de diverses
l.içonscl nagent à la manièie de Sang-
sues. La portion que l'on regaide
comme la tête est en général plus
épaisse et plus pointue que la posté-
rieuie; on ne peut y apeicevoir rien
qui ressemble à des suçoirs ; les plis y
sont plus réguliers que sur le re.^tedu
corps ; les bo;ds sont épais, pli.-sés,
et souvent ondulés. INlême dans cet
élal, les Ligides parvieilnent à de
grandes dimensions; on en a observé
de plus de trois pieds de long et d'un
demi-pouce de large. L'organisation
de ces giands individus n'était pas
plus apparente que dans les plus pe-
tits.
Il n'est pas rare de trouver dans les
intestins (les Oiseaux aquatiques des
Ligules absolument semblables à cel-
les des Poissons , c'e-<t-à-dire dont la
structure n'est pas plus complexe;
so.ivenl aussi elles présentent, dans
une étendue plus ou moins grande,
une série d'ovaiies liès-distiiicts. Ces
ovaires ont la forme d'un petit sac
et sont placés très-près les uns des
autres sur une ou deux rangées Ion-
398
LIG
gltudlnales qui occupent toujours le
cenire du corps; chaque ovaire pa-
raît communiquer à l'extérieur par
une petite ouverture, et toutes ces
ouvertures sont placées du uièiwe
côté. Rudolphi a observé sur le Li-
gula sparsa , vu petit corps C3lin-
drique sortant par l'ouverture de cha-
que ovaire. Il le regarde couime l'or-
gane génital mâle. On dislingue fa-
cilement la présence des ovaire^ dans
les Ligules , par une lij^ue brune lon-
gitudinale plus apparente du coté oii
sont placées les ouvertures de coui-
munication avec l'extérieur. Du côté
opposé, on aperçoit ordinairement
sur la ligne médiane, une bandelette
très-étioite , un peu saillante , limi-
tée de chaque côté par un petit sillon.
Ses œufs sont ovalaires-, de couleur
brune, et très-nombreux. La plupart
des Ligules des Oiseaux sont mar-
quées antérieurement de lignes trans-
versales, rapprochées, régulières;
quelques Ligules paraissent vérita-
blement articidées dans cette partie;
le reste du corps est ou irrégulière-
rnenlridé, ou tout-à-fail lisse.
Bremser a observé sur une Ligule
tiouvée dans le Cormoran commun
( L'igula iiiterrupta) une (êle distincte
cil l'on remarquait une fossette li-
néaire sur chaque côté; ces fossettes
ressemblaient à celles des Bolhriocé-
phales solides et noueux; la tête était
Irès-mince, presque triangulaire et
aiguë en avant. Nous avons trouvé
dans le même Oiseau une Lisule qui
otirait également a son exti-emite an-
térieure deux fossettes linéaires. G est
la seule e-^pèce oii l'on ait encore re-
marqué ces organes. Si Ion excepte
les ovaires et les suçoirs de l'extré-
mité antérieure , la structure des Li-
gules des Oiseaux est la même que
celle des Ligules des Poi-sons. Ces
seules diiFérences d'organisation entre
les Ligule^ des Poissons et celles des
Oiseaux, la circonstance d'habitation
constamment dans l'abdomen chez
les Poissons , dans l'intérieur des
voies digestives chez les Oiseaux
aquatiques ; de plus , une observation
siuîjulière relativement aux Bolhrio-
LIG
céphales solides et noueux ( V. ces
espèces) , ont porté Rudolphi à avan-
cer que les Ligufes étaient destinées
par la nature à passer une partie de
leur vie dans les Poissons; que là,
elles étaient entièrement dépourvues
d'organes génitaux, et par conséquent
infécondes; que, pai'venues dans les
voies digestives des Oiseaux qui s'é-
taient nourris de Poissous affectés de
Ligules , elles y prenaient un nou-
veau degré d'accioissement, leurs or-
ganes génitaux se développaient , et
qu'elles pouvaient alors se multiplier
par germes. Cette hypothèse, quoi-
que fondée sur des faits d'observation
exacte, paraît fort éli ange, et, si elle
e-t l'expression d'une loi de la na-
ture relative à ces êtres , c'est une
nouvelle singularité ajoutée à toutes
celles que nous présentent les Vers
intestinaux. Il paraît certain égale-
ment que les Ligules des Poissons,
arrivées à une époque de leur exis-
tence , sortent de l'abdomen de ces
Animaux en s'iusinuant entre les
muscles du dos et en perforant la
peau.
L'on a dit que l'on a vu des Ligules
encore vivantes dans des Poissons
bouillis et servis sur table; c'est une
exagération d'observateurs superfi-
ciels et peu scrupuleux. Il n'y a pas
d'elles vivans qui puissent résister à
l'action pi olongée de l'eau bouillante.
D'ailleurs, la vie des Ligules est as-
sez fugace; elles ne tardent pas à
mourir lorsqu'on les plac_^ dans l'eau
à une tempéiature modérée. Les Li-
gules ont été tiouvées dans l'abdomen
des Poissons qui vivent passagèrement
ou habituellement dans l'eau douce,
et particulièrement les espèces du gen-
re Cyprin. On les trouve également
dans les voies digestives des Oiseaux
aquatiques et piscivores. On a trouvé
une Ligule dans les intestins grêles
d'un Veau marin nourri depuis quel-
que temps avec des Brèmes. Il existe
dans un lac du royaume de Naples
nommé Lago fu ci no , une espèce de
Cyprin voism du Barbeau , et que
l'on nomme dans le pays Laaca et
Lascaqna. Ce Poisson contient assez
LIG
fréqueranient des Ligules rapportées
au Ligula sirnplicissima pni- Rudol-
plii ; on uoininc ces Vers Maca/v/i/ii
pialti. On les in;inge avec délices.
Les espèces de Ligules sont peu
nonibieUscs et assez diflicilos à dis-
tiuguef etitie elles. Leurs dilFéreuces
spécifiques ne consistent guèie que
dans la position des ovaues, pour
celles qui en sont pourvues. Quaut
aux autres , Huilolfilii les réunit tou-
tes sous le nom de Ligula sirnplicis-
sima. (e. U..L..)
* LIGULE. Z/<^'«/(Z.coxcii.L.Tinarck
avait daboril donné le nom de Oona-
cille, et ensuite ciiui li'Ampliidesine
à un génie que Montagu {'le^t. Biit.
p. 2i) avait antérieurement éial)li
sous le nom de Ligule; il était ju,-.te,
par 1 antéi ioiité , de coyserver celui
de Montagu ; c est ce que Fé^u^sac a
fait dans ses Tableaux systématiques.
Ce genre , sur lequel Férussac a don-
né quelques détads à l'arlicle Am-
PHinESAii; de ce Dictionnaire, a été
placé par cet auteur dans la famille
des Mactracées , à l'imilation de La-
marck. Blamvdle , en laisant une
sous-division des Lucines, aurait dû
aussi en rapprocher les Erycines qui
ont , avec elles , beaucoup d'analogie;
mais on voit d'après la citation des
figures faites par Blainville, qu'il
connaissait peu ce genre, jiuisqu'il
renvoie à la planche 28a , fig. 1 , a ,
b , c , de l'Encvclopédie , qui présente
la Lucine lactée de L-nmarck, laquelle
est le tvpe du ■^^nx&Loiipes de Poli.
Latreille, dans son dernier ouvrage,
loin de coufondie les Amphidesmes
avec un autre genre , en fait une fa-
mille à pai t sous le nom d'Auiphides-
mites. Il y joint, avec quelque ré-
sei ve , les genres Listera , Lyonsia
et Cryptodon de Turton. Cette nou-
velle famille de Latieiile est la hui-
tième de la première section du qua-
trième ordre.
Lamarck décrit seize espèces d' Am-
phidesmes , desquelles il faudra re-
trancher quelques-unes qui sont des
Lucines ou qui appartiennent à d'au-
tres genres. Férussac a fait voir à
LIG 3pt)
l'arlicle Amphidesme que les Amphi-
desmes lactée et lucinale de Lam.irck
étaient une ^etile ei même Coquille,
la Tellina laclca de Linné , qui se
trouve encore dans le genre Lucine
sous le nom (h; Liicina laclea. L'Am-
[diidesme donacile a la plus grande
analogie, (piant à la charnière, avec
la i'rassatclla glabrala ; elle devrait
donc se placer plutôt avec" elle qu'a-
vec les autres Aiilphidesmes. Sower-
by,dans son IJencra, a manifesté une
opinion dilféiente, c'est-à-due qu'il a
placé et l'Amphidesinc donacile, et
la drassalella gtabrala dans le genre
Erycine auquel elles servent de type.
Cette opinion , que nous n'adoptons
pas, prouve ce|)endant l'analogie de
ce- deux Coquilles. Il est à présumer,
d'après cela , que les antres espèces
ont besoin d èlie examinées avec une
nouvelle attention , puisque dans les
six premières trois doivent en être
ôiées. Les Ampliidesmes ont beau-
coup d'analogie avec les Erycines ;
nous pensons même qu'il sera con-
venable de les réunir lorsqu'un jilus
grand nombre d'espèces vivantes d'E-
rycines seiout venues à la connais-
sance des zoologistes. La principale
différence entre ces genres, c'est que
dans les Erycines le ligament in-
terne est placé entre les deux dents
cardinale^ , tandis que dans les Am-
phidesmes ou Ligules les dénis car-
dinale^ sont placées à côté de la fos-
sette. Voici les caractères que La-
marck assigne à ce genre : coquille
transverse, Inéquilatt raie , subovale
ou arrondie, quelquefois un peu
baillante sur les côtés; charnière
ayant une ou detix dents et une fos-
sette étroite en gouttière pour le li-
gament intérieur ; ligament double,
un externe court , un autre interne
Hxé dans les fosseites.
LiGUi-E PANACHÉE, Ligula uarie-
ga/a, A/nphidesfua variegata, Lamk.,
Anim. sans vert. T. v , p. 490 , n° 1 ;
A niphldesina variegatum , Sovsr. ( Tlie
Gênera uf liecent and Tossil Skells y
9"^ cahier, fig. 1); Tellina, Encyclop.
pi. 291 , fig. 3. Coquille ovale, oblon-
gue, mince, peu convexe, d'ua
4oo
LIG
blanc pourpré ou viola tre, présen-
tant des taches de rouge IJi un , irré-
gulières , comme éciites; toujours
finement striée transvei salement ; les
siries sont très-fines et se perdent veis
les crocliels qui sout petits, à peine
saillans. En dedans, cette Coquille
offre une grande tache d'un rouge
brun foncé qui diminue insensible-
meut vers Ici bords qui sont lisses.
Il y a sur chaque yalve deux dents
cardinales fort petites; l'inipreision
du manteau a une échancruie très-
profonde comme dans les ïellines , et
sur le côté postérieur on remarque
un [)li sinueux cou) me dans ce der-
nier genre. (d..h.)
LIGULE. Ligtila. bot. phav. On
donne ce noai , dans les Giaminées ,
à \■^ petite lamelle ou languette qui
naît du sommet ou bord Idjre de la
gaîno dé la fouille. Quelquefois la Li-
gule est foi mée par des poils. Ce petit
organe fournil assez souvent (i'excel-
lens caractères pour distinguer cer-
taines espèces. (A.R.)
*LIGULÉE (cokolle). cor. phan.
Cette sorte de corolle s'observe dans
la famille des S\nanlhérées ; c'est
quand la corolle monopctale com-
mence par un tube et qu'elle va en-
suite en s'élargissant et formant une
languette plane et latérale, comme
dans toutes les Chico -acées et dans
les fleurs de la circonférence dans les
Radiées; la fLur qui offre une sem-
blable corolle est appelée un demi-
fleuron. / (a.r.)
LIGDRITE. MIN. Viviani a re-
marqué une substance verte, trans-
parente, à cassure vitreuse, dissémi-
née dans une Roche talqueuse des
bords de la Stuia, en Ligurie. Cette
substance , d'après lexamcu qu'en a
fait 'Vauqueliu , ne serait qu'une mo-
dification du Titane silicéo-calcaue.
Elle est formée, suivant Viviani , de
Silice, 57,45 ; Alumine , 7,06 : Chaux,
25. 5o; Magnésie, 2,56; 0\idedeFer ,
5,00; Oxidede Manganèse, o,5o.Elle
est plus dure que la Chrysolithe
oiieutale, eL sa pesanteur spécifique
est de 0,49. (g. DEL.)
LIG
LIGDRIUS. MIN. (Exode, chap.
28, vers. 19.) L'une des douze pierres
qui ornaient le rational du grand-
prêtre Aaron, et que l'on croit être
la mênre chose que le Lyncurius. J^.
ce dernier mot. (g.del.)
LIGDSTICUM. UCT. phan. r. Li-
VÈCUE.
LIGUSTROIDES. bot. phan. (Lin-
né.) Syn. de Volkamérie. P'. ce mot.
(B.)
LTGUSTRDM. bot. phan. r.
Troène.
LIGDUS. MOLL. (Montfort.) V.
Ruban , Agathine et Hélice.
LIIŒNEE. INS. f . LlCHENÉE.
LILACEKS. BOT. PHAN. Ventenat
(Tabl. Règn. Végét. , 2, p. 006) ap-
pelait ainsi une famille naturelle de
Plantrs qu'il" formait avec les genres
de la fiinille des Jasniinées ayant le
fruit capsulaire. Tels sont les gen-
res Njctanlhes , Lilac , Fontanesia ,
Fraxi/uis. Mais cette famille ne diffè-
re par aucun caracîère des Jasmi-
nées. F', ce mot. (a. r.)
LIL.EA. BOT. PHAN. /^. LiLÉE.
LILAK. BOT. PHAN. Pour Lilas. /^.
ce mot. (b.)
* LIL.ILITHE. MIN. P\ LÉpiDo-
LITHE.
LILAS. Syringa, L. bot. phan.
jL//ac,Tourn. Genre de la famille des
Jasminées et de la Diandrie Monogy-
nie , L. , qui se compose d'un petit
nombre d'espèces, mais qid toutes
sont des Arlirisseaux d'un port élé-
gant que l'on Ccdtive dans les jar-
dms , surtout à cause de l'odeur suave
que répandent leurs fleurs. Les Lilas
ont leurs feuilles opposées, entières,
pétiolées, dépourvues de stipules;
leurs fleurs violettes tendies, dis-
posées en grappes rameuses ou en
lh\rses redressés. Leur calice est
nionosépale , turbiné , à quatre
dents très-courtes ; leur corolle est
monopétalc , légulièie, hypocratéri-
forme , à tube allongé , un peu renflé
dans sa partie supérieure, à limbe of-
frant quatre lobes étalés et obtus, et
LIL
.ïcgèremenl concaves. Les tlnmiiics ,
au nombre de deux, sont sessilcs
dans la pnrtie siipeiieure d\i tube ,
qu'elles ne dépassent pas. L'ovaire
est à deux loges contenant chacune
deux ovules pendans. Le style est
simple, termina par un stigmate pro-
fondément biparti et à divisions li-
néaires et siibuli'es. Le fruit est «ne
capside allongée , comprimée , à deux
loges contenant cliacu!ic une seule
grame plane et s'ouvrant en deux
valves naviculaires, cmporlant cha-
cune la moitié do la cloison.
Ltlas commun , Sj/i/i^ni vulgaiis ,
L. Cet Arbrisseau élégant , que nous
cultivons en si grande abondance
dans nos jardins, est originaire He la
Perse et du Levant. Il fut intro-
duit vers i563 en Allemagne par
Augier-Ghislen de Biisbecq, ambas-
sadeur de Ferdinand P' , cmpereiu'
d'Autriche, auprès flu sultan Soli-
man II. Ce fut Matthiole qui, dans
ses Commentaires sur Dioscoi ide , en
parla pour la première fois et en
donna la première figure. Le Lilas
peut s'élever à une hauteur de dix à
douze pieds et quelquefois même au-
delà. Ses feuilles sont opposées, pé-
tiolées , cordiformes , aiguës, tiès-
entières, glabres sur leurs deux faces.
Les fleurs sont d'une couleur violette
extrêmement claire, nuance que l'on
désigne sous le nom de couleur lilas.
Elles forment des ihyrses dressés ,
coniques , composés d'un très-grand
nombre de fleurs serrées , et elles
répandent une odeur extrêmement
suave. On a des variétés à fleurs rou-
geâlres et d'autres à fleurs d'un blanc
très -pur. Quelquefois les feuilles
sont variées de blanc ou de jaune.
Cet Arbiisseau ne craint pas les
froids les plus rigoureux de nos cli-
mats. Il est extrêmement rustique et
vient presqu'égalemont bien dans
toutes les espèces de terrain et à tou-
tes les expositions. Ses fleurs s'épa-
nouissent en général dès les premiers
jours du mois de mai , et sont dans
notre clinml l'aimonce du printemps.
On multiplie le Lilas par tous les pro-
cédés possibles ; ainsi par graine ,
TO.ME JX.
LIL 4oi
par greffe , par marcottes et surtout
par éclats.
Lilas DE Persi:, Syringa Ferska,
L. Cette espèce , originaire des mê-
mes contrées , est beaucoup plus pe-
tite que la précédente dans toutes ses
parties. Sa lige s'élève à une hauteur
lie trois à quatre pieds. Ses rameaux
sont grêles, effilés, tombans; ses
l'euilles sont lancéolées , entières; &ts
fleurs, plus petites, formant des grap-
pes beaucoup plus grêles. 11 y a une
variété à leuilles laciniées et pinnatifi-
des.qiie l'on désigne quelquefois sous
le nom de Lilns à feuilles de Persil.
LilasVar i's,Syn//go Ruihomagen-
sis. C'est une simple vaiiclé obtenue
à Rouen en 1777 par Varin , jardinier
habile, qui dirigeait le jardin bota-
nique de cette ville. Elle provient de
graines de Lilas rie Perse à feuilles la-
ciniées. C'est la même variété que
l'on a nommée en Angleterre Sjringa
sinensls. Elle tient le milieu entre le
Lilas ordinaire et le Lilas de Perse.
Elle forme un Arbrisseau buisson-
neux et touffu , de cinq à six pieds
d'élévation. Ses feuilles sont cordi-
formes , allongées ; ses fleurs, très-
grandes , forment des grappes moins
bien fournies que celles du Lilas
commun ; mais d'une couleur plus
vive. Lorsque cette variété est bien
conduite , elle forme des touffes d'une
beauté surprenante. Ceux qui exis-
tent dans les parterres du Jardin
du Lu\end)Ourg font chaque année
l 'admiration de tout Paris pendant le
mois de mai.
On a quelquefois appelé Ltlas de
TETîRE , VHyaciiuhus J/usca/i , et
V Hyacinthus monslrusus , L. , et Li-
las DES Indes , le Melia ylzedarach.
(A. R.)
LILÉE. Lilœa. r,OT. phan. Genre
de la famille des Jonoaginécs et de
la Monœeie Monandrie, L., établi par
Bonpland [P!. œquin. 1 , p. 221, t.
63) pour une petite Plante aquatique
originaire des environs de Santa-Fé
de Bogota dans 11 ISouvelle-Gienade,
qu'il a nommée JLi/œa mbutata.
Elle a en quelque sorte le port
d'un Jonc , c'est-à-dire qu'elle forme
26
4oj LIL
iiH« touffe de feuilles cylindriques ,
subulées , engainantes par leur base.
Les fleurs sont mouoïqups. Les mâles
forment des chatons ovoïdes , allon-
gés , composés d'écaillés imbriquées
en tous sens, à l'aisselle de chacune
desquelles on trouve une seule éta-
mine. Les tleurs femelles sont de deux
sortes ; les unes forment des épis
ovoïdes, allongés, longuement pé-
doncules , composés d'une trentaine
de fleurs sessiles, comprimées, rap-
prochées et imbriquées. Ces fleurs ,
entièrement dépourvues d'enveloppes
florales, se composent d'un ovaire
comprimé , à une seule loge et à une
seule graine, d'un seul style court,
et d'un stigmate capitulé. Les autres
sont solitaires, disiincles, presque
sessiles , et naissant du collet delà ra-
cine. Celles-ci sont ovoïdes, allon-
gées, élargies vers leur sommet oii
elles se terminent par deux appen-
dices iamelleux qui forment un bord
incomplet. Le style est excessivement
long; et capillaire. Le fruit est uu
akène contenant une graine dressée ,
composée d'un embryon monocoty-
lédon recouvert par un tégument
propre, mince et membraneux.
(A.R.)
LILIACEES. Liliaceœ. bot. phan.
Nous avons déjà dit à l'article As-
PiiODÉLÉES , que les deux familles
naturelles de Végétaux désignées par
Jussieu sous les noms de Liliacées et
d'Asphodélées devaient être réunies
eu une seule, qui retiendrait le nom
de Liliacées , comme étant le plus
ancien et le plus généralement connu.
Eu effet , ceux qui compareront dans
le Gênera Plantarum , les caractères
assignés à ces deux familles , s'aper-
cevront facilement qu'ils se ressem-
blent tellement, qu'il est presque
impossible de saisir entre eux la moin-
dre différence qui soit de quelque
importance. Cette difficulté tient non
pas à la manière dont les caractères
de ces deux groupes sont tracés, mais
à l'organisation des genres qui les
composent, laquelle n'off"re pas de
différences propres à l'établissement
de deux familles. En effet, la struc-
LIL
ture du calice est la même ; les e'ta-
mines sont en même nombre et insé-
rées de la même manière ; l'ovaire ,
le style et le stigmate, enfin le fruit
et la graine présenlent une même or-
ganisation. Cependant nous conve-
nons que pour un œil exercé il existe
quelque différence de port , d'aspect
extérieur entre les Liliacées et les
Asphodélées , et que leur mode de
geiinination n'est pas absolum(mt
semblable. Ainsi dans les Asphodé-
lées , le cotylédon reste engagé dans
l'intérieur de la graine et tient à la
gaine qui enveloppe la gemmule au
moyen d'un polongement filiforme.
Ce mode de germination est en effet
celui qu'on observe le plus fréquem-
ment dans les Asphodélées , mais
néanmoins tous les genres de celle
famille ne germent pas lie celte ma-
nière, par exemple le T^ellheimia. Et
d'ailleurs, celte différence dans la
germination lorsqu elle n'est pas liée
à une différence d'organisation, peut-
elle être regardée comme suffisante
pour former deux familles naturel-
les ? Nous ne le pensons pas, et à
l'exemple de Ventenat , nous croyons
ne devoir former qu'une seule fa-
mille des Liliacées et des Asphodé-
lées de l'illustre auteur du Gênera
Plantarum.
Les Liliacées forment une vaste
famille de Plantes monocotylédones ,
à étamines périgynes dont les genres
Lis, Tulipe, Aloës et Asphodèle,
peuvent êlre considérés comme les
types. Ces Plantes, qui font l'orne-
ment de nos parterres par la beauté
et l'éclat de leurs fleurs, et souvent
par l'odeur suave qu'elles répandent,
varient singulièrement dans leur
port. Ainsi quelquefois leur racine
est surmontée par un bulbe dont la
forme et l'organisation varient beau-
coup , ainsi qu'on peut le voir en
comparant le bulbe écailleux du Lis
avec le bulbe presque solide de cer-
taines Tulipes ; dans une foule d'au-
tres genres, la racine est dépourvue
de bulbe et se compose de fibres ca-
pillaires ou plus ou moins volumi-
neuses. Les feuilles sont quelquefois
LIL
toules radicales, planes ou cylindri-
ques et creuses , ou épaisses et char-
nues. La lige, lorsqu'elle existe, est
génëralemout simple, mais le plus
souvent les fleurs sont portées sur
une hampe nue, simi)lo ou rameuse.
Les fleurs varient bciiucoup dans leur
grandeur et leur disposition. Ainsi
tantôt elles sont solilaues et termina-
les, îauiôl disposées en épis plus ou
moins allongés, plus ou moins den-
ses, tantôt elles forment des grappes
rameuses ou des ombelles simple.
Toujours ces fleurs, qui sont sessiles
ou pédouculées , sont accompagnées
à leur base d'une bractée et quelque-
fois enveloppées dans uue spallie
composée d'une ou de plusieurs fo-
lioles. Le calice est coloré et péta-
loïde , formé de siv sépales, tantôt
entièreuient dislincls , taulôl soudés
ensemble par leiu- base , ou même
dans une partie plus étendue de
leur longueur, de manière à ce qu'ils
forment un tube plus ou moins al-
longé , ainsi qu'on le remarque dans
les Aloes , les Lachenalia , Tiitoma ,
Keltheiinia , etc. Ces six sépales sont
disposés sur deux rangées, de ma-
nière que trois sont intérieurs et
trois extérieurs; le plus souvent ils
sont égaux et la fleur est rét;alière ,
rarement ils sont inégaux et la fleur
est irrégulière. Les élamines sont au
nombre de six. Leurs filets sont giê-
les ou élargis à leur base, quelque-
fois bifides ou trifides à leur sommet,
monadelphes dans le Cyanella Ca-
petisis. L'insertion est le plus sou-
vent périgynique, c'est-à-dire que
les filets sont attachés sur les sépales,
tantôt vers leur base , tnnlôt vers
leur milieu ou vers leur partie supé-
rieure; mais dans un assez grand
nombre de genres, ces étaminessont
bien réellement hypogyniques , c'est-
à dire qu'elles ne sont nullement in-
sérées sur le calice, c e-t ce que l'on
observe dans les Lis, les Aloës, les
Aulx, le Tritoma , etc. L'ovaire est
entièrement libre, sessile au fond de
la fleur, à trois côles et à trois loges,
contenant chacune un noinlire va-
riable d'ovules toujours dispoéscn
LfL 4o.>
deux rangées longitudinales. Dans le
Veltheimia , il y a deux ovules seu-
lement dans chaque loge. Le stvlc ist
simple, marqué de trois sillons lon-
gitudinaux ; il nianque quelquefois,
et alors le stigmate est sessile. Celui-
ci est toujours à trois lobes plus ou
moins maïqués. Le fiuit est ld)re et
sujièrc , quelquefois charnu , miis le
plus souvent sec et déliiscent, ovoïde,
ou globuleux , à tiois côtes plus ou
moins sadlantcs, séparées par des
sillons longitudinaux , à trois loges ,
contenant oïdinairemeut plusieui.s
graines et s'ouvrant en trois valves
septilères .sur le milieu de leur face
interne. Les graines , dont la forme
varie, sont recouvertes d'iui tégu-
ment tantôt noir eLcrusfacé, tantôt
simplement meml)raneux. Elles con-
tiennent dans un endopcrn)e blanc
et charnu , un embryon cylindrique,
axile, et dont la radicule correspond
au bile. Cet embr\on est quelquefois
contourné sur lui-même , ainsi qu'on
l'observe dans les Aulx par exemple.
Les genres qui composent cette fa-
mille sont assez, nombreux, ainsi que
le montrera lénumération suivante :
%\. Fleurs en épi; racines fibreuses;
calice tubideux.
AletvLs, L. ; Veltheimia , Gledilsh;
Trituma , Curtis; Aluë, L.
§ ÏI. Fleurs en épi; racines fibreuses;
calice à cinq divisions profondes.
J/il/tiiricu/n , L. ; Phalangiiim ,
Tourn. ; Asphodelus ^ L. ; Yucca, L.;
Sijpa/ulra , L. ; Sowerbœa, Smith;
JLaxma/inia , Brow. : Borya , L.ibill.;
Johnsvnia, Br.; Xarithor/hœa, Smith;
Arihropoilimn , W. Br. ; Chlur-çp/iy-
tiiin , Kerr. ; Lœ&ia ^ R. Br.; Tricoij-
nc , R. Er.
§ in. Fleurs en épi ; racine bul-
beuse; calice tu})u!eux à sa base.
BasHœa, Juss. ; Hjacuithiis, Tour-
nefort; Muscaii, Touin. ; Phor~
rnium , Forst. ; Iilassuida, Thunb. ;
Lachen-alia, Jacq.
% IV. Fleurs solitaires , en épi ou
en ombt lie ; racine bulbeuse ; calice
à six divisions.
2G*
4o4 LIM
CyaneUa, L. ; /îlbiica, L.; Scil-
la , h. ■ Ornilhogalum , f j. ; AlUum ,
L. ; L'iUinn , L. ; Tulipa, L. ; Zî/'j'-
thronium , L. ; Methunica , Juss. ;
Uvulnria , L. ; FiitULaria , L. ; 7//z-
pe/ialis yJu'^is. (a. r.)
LILTAGO. EOT. PHAN. Les anciens
bolanistcs donnaient ce nom à diver-
ses Llliacëes. Cortlvis l'avait appli-
qué particulièrement à une Plante
dont Tournefort fit son genre FAa/a/?-
gium et que Linné plaça parmi les
yliitkeiicum ; ce mot ne fut plus em-
ployé que comme spécifique. /'. Pha-
LANGÈRE. (g..N.)
LILTASTROM. bot. fhan. Tour-
nefort avait forme, sous cette déno-
mination proscrite par Linné, un
genre que ce dernier natiiraliste réu-
nit aux Antheiicujii , mais qui , selon
Jussieu, doit faire partie du genre
Phalangium. V. ce mot. (g.n.)
Lir^IO-ASPHODELUS. EOT.(Tour-
nefort. ) Syn d'Hémérocalle. V.
ce mot. (>î..N.)
LILIO-HYACINTHUS. bot. than.
Sous ce nom générique, qui n'a pas
été adopté, To.irnefort avait séparé
des Scilla, les espèces à bulbes écuil-
leuses. /^. SciLLE. (g..n.)
LILIO-NARCISSDS. bot. phan.
Tournefort nommait ainsi un genre
dont les espèces ont été placées par
Linné parmi les Amarvllis. F. ce
mot. " (G..N.)
LILIUlVL BOT. PHAN. F". Lis.
LILIUM LAPIDEUM. polyp. Les
anciens oryclographes ont donné ce
nom à VEiicriiùtes monlLiformis de
Miiller. V. Encrinites. (e.d .i..)
LILLOIS. JtAM. Variété de pcliis
Chiens qui provient du croisement
du Doguin et du rvoquet. (b.)
LIMACE. Limax. moll. Animaux
Mollusques gastéropodes de la famil-
le des Limaciens de Lamarck , dans
l'ordre des Pulmonés terrestres. Les
Limaces , comuie les Hélices , lurent
connues des anciens; Aristote et Pli-
ne les mentionnèrent; d'autres au-
teurs, tels que Ray, Murait, Ilar-
LIM
der, Redi, Swammerdam, cherchant,
j)ar une étude plus approfondie , à
éclairer l'histoire des Limaces et des
Limaçons , donnèrent sur leurs
mœurs , leur accouplement et leur
analomie des détails curieux qui
ne furent pas toujours exempts
d'erreurs. Lister , dans son Synop-
sis , donna, d'après Redi , plusieurs
planches oii des détails analomiques
sont représenlés. Dans leur indica-
tion , on remarque plusieurs er-
reurs que le grand Swammerdam ,
dont les tlavaux sont antérieurs, ne
commit pas. Lister fut le seul de son
époque qui rattacha les Limaces à son
système général de conchyliologie ;
les autres auteurs jusqu'à Ï3ruguière
ne les mentionnèrent pas, ou les éloi-
gnèrent des Mollusques, dans la clas-
se des Vers nus; en un mot , ne les
regardèrent pas comme voisines des
Hélices. Nous devons en excepter ce-
pendant d'Argenville , qui plaça les
Liuiaces à la fin de ses Coquilles ter-
resties qui iont, à la ?\n. de son sys-
tème, une partie séparée. Nous en
excepterons également Miiller qui,
dans son Hi.^toire des Vers terres-
tres et fluviatiles , commença ses
Testacés, par les Limaces qu'il fit
suivre des Hélices et dont il décri-
vit un assez bon nombre d'espèces.
Linné, dans son Système, ne suivit
pas le bon exemple de Miiller; il
établit, comme on le sait, trois clas-
ses dans les Vers : les Intestinaux ,
les Mollusques et les Testacés. Ce fut
dans la classe des Mollusques, avec
les Tétliis , les Doris et les 7\plysies ,
que fut placé le genre Limace , lors-
que les Hélices , qui ont par l'organi-
sation tant d'analogie avec elles , fu-
rent portées parmi les Testacés à côté
des Nérites et des Turbos. Les auteurs
qui suivirent le système linnéen à la
lettre , comme Bruguière et les au-
teurs anglais du même temps, adop-
tèrent entièrement cet arrangement
défectueux. Cuvier, qui, dès 1798,
proposa dans son Tableau élémen-
taire d'histoire naturelle d'heureux
changemens dans la classe des Mol-
lusques , plaça les Limaces en tête
LLM
des Cistéropodes , mais les linl en-
core assez éloignées des Hélices. La-
niarck , dans son Système des Ani-
maux sans vertèbres , suivit l'opinion
de Cuvier. Le défaut de coquille des
Limaces fut la cause de l'erreur dans
laquelle tombèrent aussi bien Linné
et Bruguièrc que les deux savans
zoologistes que nous venons de citer.
Draparnaud , dans son Histoire des
Mollusques terrestres et tluviatiles de
la France, lut le premier qui repro-
duisit l'opinion de Millier , c'est-à-
dire qu'il remit, à l'exemple de ce
savant , les Limaces près des Hélices.
Lamarck ne manqua pas de saisir
cet heureux rapprochement; aussi
voyons-nous que , dans sa Philoso-
phie zoologique , il rapprocha sa fa-
mille des Limaciens de celle des Co-
limacées , et qu'ainsi se trouvèrent
beaucoup mieux en rapport les deux
genres Limace et Hélice. De Roissy,
dans le BuÛon de Sonnini , ayant
presque entièrement atlopfé le pre-
mier système de Lnmarck, laissa les
Limaces avec les Mollusques nus ,
et par conséquent fort loin des Héli-
ces. 11 faut dire que l'ouvrage de Rois-
sy est antérieur de plusieurs années à
la Philosophie zoologique , et que
se publiant dans le même temps que
l'ouvrage de Draparnaud , sou savant
auteur n'aura pu profiter des travaux
de ce dernier. Comme nous l'avons
fait remarquer, Cuvier , après avoir
éloigné les Limaces des Hélices , fit
voir , par son excellent Mémoire ana-
tonrique sur ces deux génies, qu'il
existait à peine des diÛerences suffi-
santes pour les séparer à l'avenir, quoi-
qu'en apparence ils fussent fort dissem-
blables.Cuvier, ayant reconnu dans les
travaux des premiers naturalistes des
eri'curs et des lacunes , entreprit ,
malgré les travaux de Swammerdam
sur le même sujet , de rendre com-
plètement l'anaiomie de ces Mollus-
ques en donnant de meilleures figu-
res que ses devanciers, ainsi qu'une
description anatomique très exacte et
plus complète. Cuvier a rendu an
grand service à la science. D'après
cela, il est facile de penser que la
LIM 4oî
nouvelle opinion de Cuvier dut rece-
voir sou application dans la classifi-
cation qu'il proposa dans le second
volume du Règne Animal. Nous trou-
vons , en etfet , les Limaces dans les
Pulmoncs terrestres , à côté des Héli-
ces , et il établit le passage des deux
genres par les deux sous-genres Testa-
celle et l'armacellc qui outdes coquil-
les rudimenlaires , comme au reste
Lamarck l'avait fuit dans l'Extrait du
Cours, quoiqu'il conservât toujours
les LimacesetlesHélicesdans deux fa-
milles et dans deux sections différen-
tes , mais voisines. Cet arrangement
resta le même d'ans son grand et der-
nier ouvrage sur les Animaux sans ver-
tèbres. Férussac , dans ses Tableaux
systématiques , adopta entièrement
l'opinion de Cuvier; seulement, au
lieu de faire des Limaces et des Hé-
lices des genres , il en fit des familles.
Il sépara aussi du genre Limace les
Arions sur la simple différence d'un
porc muqueuxà rexlrémisé du corps.
Ce genre , ce nous semble, ne saurait
être adopté autrement que comme
sous -genre ou comme une simple
section dans le genre. Notre opinion
à cet égard est conforme à celle de
Blainville, dans son article MoLLXJS-
Qur. du Dictionnaire des Sciences
INaturelles. Latreille , dans son der-
nier ouvrage intitulé : Familles Na-
turelles du Règne Animal , a rappro-
ché , à l'exemple de Cuvier et de Fé-
russac , les Limaces des Hélices,
quoiqu'il en ait fiilt , comme ce der-
nier, deux familles dont l'atrange-
ment oflre des différences de peu
d'importance. {V. PuLMONÉs et Nu-
m LIMACES. )
Le corps des Limaces étant très-
contractile , doit être d'une forme
tiès-variable; cepenciant on lui re-
connaît une forme ovale , allongée ,
plus obtuse antérieurement que pos-
térieurement , oii il se termine en
pointe carénée, quelquefois arrondie.
Le dos des Limaces est bombé, con-
vexe , plus que demi-cylindrique ,
plus épais antérieurement oii l'on re-
marque un disque charnu, épais,
ovale , plus ou moins grand , plus ou
4-. 6 LIM
moins fortement séparé du reste delà
peau, et sous lequel ia tète peut se ré-
tiacler. Celte partie se nomme cui-
rasse. La face iui'ciieure de la Limace
est eutièremeut plane; elle est aussi
grande que l'Animal et lui sert à la
progression ; ce piccl déborde un peu
sur les côlés le corps de l'Animal,
et surtout eu avant; à sa jonction
avec la tète, ou remarque un sillou
assez profond qui le sépare. Quoi-
qu'un peu renflée, la tête se distin-
gue fort peu du reste du corps;- elle
porte deux paires île tentacules con-
tractiles; ils sont c, lindriques et ter-
jninés par un renflement. Le renfle-
ment de la première paire est seule-
ment transparent , celui de la paire
supérieure laisse voir un |)oint noir
qui est l'œil. Ils sont, sous le rapport
de la structure et de la manière dont
ils se contractent , absolument sem-
blables à ceux des Hélices. La bou-
che est placée en avant , et en dessous
de la tète , c'est une ouverture infun-
dibuliforme, piissée dans son con-
tour et qui présente à la lèvre supé-
rieure une dent cornée , solide. Sur le
côté droit du corps se voient trois ou-
vertures : la première , assez peu ap-
parente , en général, est placée à la
base du tentacule droit; elle se voit
sur une sorte de bourrelet; elle don-
ne passage aux organes de la généra-
tion. La Seconde , beaucoup plus
grande, est placée dans une échau-
crure du bord du bouclier du côté
droit; elle donne passage à l'air qui
entre ou sort de la cavilé branchiale.
La troisième ouverture est fort petite;
elle est percée sur le bord an tel ieur de
l'ordice de la lespiraiion ; c'est la
tej'minaison de l'intestin ou lanus.
La peau des Limaces est chagrinée,
rugueuse , trèj-somhlable à celle des
Hélices; elle est fort épaisse , très-
sensible , très-contractile, continuel-
lement invisquée par une humeur
muqueuse, abondante, qui sort d'une
grande quantité de cryptes muqueux
dont un plus considérable et plus
enfoncé, placé à l'extrémité posté-
rieure, en donne une quaulilé assez
notable dans plusieurs espèces. Tou-
LIM
tes les Limaces n'ont pas ce crypte ,
ce qui a porté Férussac à distinguer
coinnre genre celles des Limaces qui
le présentent. La locomotion s'opère,
dans les Limaces, de la même ma-
nière que dans les Hélices. Les mus-
cles , dispo■^és sous la peau , y for-
mentiine couche dont il n'est point
lacile de distingue-r les faisceaux.
Cette couche musculaire est plus
épaisse à la face inférieure , oîi est le
pied, que partout ailleurs. Outre ce
système musculo-culané des Lima-
ces, elles oti'reut encore des muscles
propres au mouvement de certaines
parties. C'est ainsi que ia masse buc-
cale, les tentacules et la verge en ont
qui leur sont particuliers. Les tenta-
cules sont des cylindi es creux, formés
par la peau revêtue en dedans de fi-
bres musculaires, circulaires. La
contraction de ces fibres suffit proba-
blement pour produire l'allongement
de ces parties; leur conlraction s'o-
père par un nuiscle longitudinal qui
part du grand muscle médian de l'A-
nimal, se bifurque, envoie une par-
tie de ses fibres au tentacule supérieur
et l'autre à 1 inférieur. Ce muscle
contient le nerf optique dans son mi-
lieu ; il s'insère en s'épanouissant un
peu à l'origine du renllement des ten-
tacules. Les muscles propres de la
massebuccale ont une disposition en-
tièrement semblable à celle des Hé-
lices, c'est-à-dire .qu'il y a plusieurs
muscles courts, assez épais, qui sont
destinés à la niastlcation. Ils se réu-
nissent à un long faisceau musculai-
re, qui est destiné à retirer en arrière
et sous le bouclier toute la tête et ses
dépendances. Nous parlerons du
muscle piopre de la verge lorsque
nous décrirons les organes de la gé-
nération. La bouche est assez grande;
elle e^t armée à sou bord supérieur
d'une dent cornée qui dilfère de celle
des Hélices en ce qu'elle n!est pas
dentée ; la partie inférieure présente
une langue épaisse, allongée , munie
Q une plaque assez dure; dans la ca-
vité buccale, et de chaque côté, abou-
tissent les canaux excréteurs des
glandes salivaires. Ces glandes, dans
LIM
les Limaces, sont beaucoup plus
courtes que dans les Hélices. De la
bouche naît un œsophage fort étroit ,
assez court , qui se rentle bientôt en
un vaste estomac qui présente un cul-
tle-sac à son extiémilé postérieure.
C'est vers cet endroit que viennent
aboutir les canaux biliaires qui simt
l'ort considérables ; cet estomac , dans
sa position naturelle, se dirige d'avant
en airiereet de droite à gnuche; l'in-
testin e-t beaucoup plus étroit; il naît
postérieurement de l'estomac; il fait
plusieuis circonvolutions , accompa-
gné et enveloppé des lobes du ioie. Il
se replie en avant j)Our se terminer,
comme nous l'avons vu , près de l'o-
rifice pulmonaire. Le foie est fort
grand , divisé en deux lobes , l'un
droit et l'autre gauche et postérieur.
Celui-ci contient l'ovaire. Les orifi-
ces des canaux biliaiiessout si grands,
dit Biainville, qu'il suffit dinsufHer
l'esionuic pour gonfler tous les lobes
bépa tiques avec la plus grande fa-
cilité.
Le système de la circulation se
compose d'artères et de veines Le
cœur est placé presque sur le milieu
de la cavité du poumon ; il est enve-
loppé d'un péricarde qui adhère à la
paroi supériture de celte cavité. La
coquille que i enferme la cuirasse est
placée de manière à protéger cet or-
gane , puisqu'elle est située immédia-
tement au-dessus. Le cœur est ovale ,
et sa pointe sediiige eu arrière et en
dessous. Loreillelte s'y insère par sa
face supérieure. Celle-ci a la forme
d un croissant dont les pointes s'é-
tendent en avant et rassemblent tou-
tes les veines pilmonaiies qui y abou-
tissent au boi'd externe et convexe.
On n a point encore découvert de
valvules à 1 entrée de l'aorte. Ce vais-
seau important se distribue d'une
manière piesque semblable à celle
des Hélices. Il n'y a même de diffé-
rence sensible que dans la position
du second tronc qui se rend au foie .
à rinte.>tin et aux autres viscères. Ce
changement de position est dû à la
manière dont les oiganes delà Lima-
ce sont rassemblés, au lieu d'être
LLM
4o7
portés dans une coquille spirale. Cu-
vier fait observer que la couleur des
artères de la Limace est d'un beau
blanc de lait, ce qui les fait recon-
naître lacilrment, et produit l'effet
d'une injection des [jIus délicates.
Quand on examine par dcdan.s l'en-
veloppa généi aie de la Limace, dit
Cuvier dans son excellent Mémoire ,
on voit de chaque côté un gran'd
vaisseau longitudinal qui grossit en
avant. Il reçoit beaucoup de bran-
ches de l'enveloppe même, et Ion
voit sur sa longueur des Irons par
lesquels il. lui en vient des viscères ;
les trois principaux sont toul-à-
fliit à sa partie antérieure. Ces deux
vaisseaux sont les deux veines ca-
ves; ils embrassent chaaun de leur
côté le contour de la cavité pulmo-
naire; dans tout ce cercle par lequel
la cuirasse ou manteau se joint au dos
proprement dit, il en part , dans ce
ciicuit , une infinité de petites bran-
ches , qui sont les artères pulmonai-
res et qui donnent naissance à ce
beau réseau dont la cavité de la rcs-
pirallcn est tapissée; ré>eau qui re-
produit à son tour des veinules, les-
quelles aboutissent toutes, en derniè-
re analyse, dans l'oreillette du cœur.
Le réseau vasculaire dont nous ve-
nons de parler tapisse la cavité pul-
monaire qui est presque ronde ; il cou-
vre de mailles à peu près semblables
les parois de celte cavité , à l'excep-
tion de l'endroit occupé par le péri-
carde. Le bouclier et la plaque os-
seuse qu'il contient, dans le plus
grand nombre des Limaces, sont
placés au-dessus de cette cavité, de
manière à la protéger. Sa face infé-
rieure est formée par une sorte de
cloison musculeuse qui la sépare des
viscères , et que l'on a comparée à un
diaphr;!gme. Nous avons dit précé-
demment oii était placée l'ouverture
qui fait communiquer la cavité pul-
monaire à l'air atmosphérique. Cet
orifice est susceptible de contraction
et de dilatation , suivant les besoins
de l'Animal. 11 paraît que les mou-
vemens sont pioduitspar les muscles
communs de la peau, car jusqu'à
4o8
LIM
présent pei'sonne n'a décrit de fibres
propres pour les opérer. Les radicules
veineuses qui naissent du réseau pul-
monaire se réunissent, d'après Cuvier,
en plusieurs troncs qu) aboutissent sé-
parément dansToreillette, cequia dé-
terminé sa forme eu croissant. D'a-
près blaiaville , elles formeraient un
seul tronc qui se rendrait isolément
à l'oreillette. Cuvier nomme organe
de la viscosité et Blaiuville organe
de la dépuration urinaire un organe
qui entoure le péricarde et forme au-
tour de lui un cercle presque com-
plet. Il est revêtu au-dehors d'une
membrane lisse et grisâtie à l'inté-
rieur. Il est com|)osé d'un grand
nombre de lames très-minces qui ad-
hèrent aux parois par un de leurs
bords ; le canal excréteur fait le mê-
me contour que l'organe lui-même;
il s'adosse au rectum pour soi tir à cô-
té de lui sur le bord de l'ouverture
de la 'respiration.
Les organes de la génération diffè-
rent peu , en général, de ceux des Hé-
lices; cependant ceux-ci ont de plus
les vésicules mullifides et la poche du
dard. Dans la Limace ils se composent,
i^d'uu ovaire situé dans le lobe pos-
térieur du foie dans lequel il est pres-
que entièrement caché ; il est granu-
leux , et on en voit naître par des ra-
dicules un canal ou oviducte d'abord
très-mince et très-éiroit, reployé sur
lui-même un très -grand nombre
de fois. Sou diamètre augmeute in-
sensiblement eu se rapprochant de
l'organe que Cuvier nomme matrice.
2**. Cette matrice dont les parois sont
épaisses, est boursoufflée et compo-
sée intérieurement de cellules assez
régulières qui sont remplies d'une
abondanle viscosité. Après plusieurs
inflexions , le testicule se change en
un canal plus étroit , cylindrique , à
parois lisses , épaisses, et qui se renfle
un peu avant de so terminer dans le
cloaque. 5". Une sorte de vessie ou un
sac à une seide ouverture se voit à
côté du canal déférent du festicide ;
ses paiois sont épaisses ; elles se ré-
trécissent en un col très-court qui
s'insère dans le canal déférent, pou
LIM
avant qu'il n'entre dans la cavité
commune de la génération. Cette pe-
tite poche, dont on ignore les usages,
est habituellement remplie d'un flui-
de jaunâtre et épais. Ces différentes
parties constituent l'appareil femelle
de la génération. Nous ferons remar-
quer que l'organe que Cuvier nomme
matiice, Blaiuville le désigne sous le
nom de seconde partie de 1 oviducîe
ou de testicule. L'appareil maie est
composé d'un testicule peu ditléient
de celui des Hélices : il est pourvu
d'un canal déférent qui , au point oii
la matrice et l'oviducte se réunissent,
se joint intimement à eux ainsi que le
testicule. Un organe granuleux, en
forme de bande blanche, se remar-
que le long de la matrice et l'accom-
pagne en giossissani; celte partie que
Blainville compare à l'épidiilyme, se
prolonge au-delà de la portion bour-
soufflée de l'oviducte. C'est seulement
dans cet endroit qu on en voit naître
un canal qui, d'après de Blainville,
se recourbe en se prolongeant assez
loin pour aboutir à la base de la ver-
ge. La verge est plus courte que dans
l'Hélice, elle est plus large eu ariiè-
re qu'en avant, oii elle s'amincit peu
à peu. Elle est creuse dans toute sa
longueur; elle forme pai' conséquent
un long sac dont les parois assez
épaisses sont musculaires; les fibres
qu'on y remarque sont annulaires ;
ces fibres annulaires ont le même usa-
ge que celles des tentacules , c'est-à-
dire que lorsque le pénis entre en ac-
tion , il sort en se renvei saut et se re-
tourna ntalisolu ment conune les tenta-
cules; il est fixé à sa base par un muscle
épais, as-.ezcoiul, qui loi sque les orga-
nes delà génération etsurtout la verge
ont rempli leurs fonctions, la retire
eu dedans et en la retournant , agis-
sant de même que le muscle rétrac-
teur des tentacules. Ce muscle s'insè-
re postérieurement sur la cl^iison
charnue que jious avons vu précé-
demment séparer fa cavitié reîpiratri-
ce de la cavité viscérale. ' •' '
Le sysième nerveux ne difl'érant pas
essentiellement de celui des Hélices,
nous renvoyons à ce mot pour les dé-
LIM
tails que nous en avons donnes. On
doit sentir cependant que la distri-
bution de quelques fdcisa dû se trou-
ver légèrement niodiCiec flans les Hé-
lices par la position des viscèies.
Lesorgjincs dessenschez les Lima-
ces paraissent être aussi peu actifs que
cfiez les Hélices. Le toucher y est
également d'une grande dclicalesso.
La vue semble nulle , quoique
Swammerdam ait trouvé toutes les
parties qui constituent l'œil. Elles
sont dépoui vues de l'audilion ; n)ais
elles goûtent et elles odorent, puis-
qu'elles sont attirées par une nourri tu*
rc qui leur plaît et qu'elles se rassem-
blent en assez grand nombre sur les
Plantes ou les matières qu'elles préfè-
rent. Cependant legoûldoit êireassez
obtus, si on en juge d api es lélat delà
langue et d'une partie de la bouche
qui soutcornées. Les Limaces, comme
les Hélices, cherchent en automne
un abri conti'e le froid ; elles p.uais-
sent y être moins sensibles que les
Hélices, car on en voit encore loisque
toutes celles-ci ont disparu ; elles s'en-
foncent dans la terre, se cachentdans
les vieux murs, et elles paraisseut
préférer les vieux troues d'Arbres
pourris dans l'intérieur desquels il y
a delhumus produit de leiir pourritu-
re. Arrivées dans l'endroit qu'elles
jugent convenable, elles se contrac-
tent autant qu'elles le peuvent dans
le sens de la longueur; quelquefois
elles le sont au point de présenter une
forme presque hémi.phérique. Elles
passent l'hiver dans un état presque
complet d'engourdissement ; cet état
cesse insensiljlement à mesure que
la chaleur revient, et elles sortent
de leurs trous lorsque déjà les Plantes
ont commencé à pousser. C'est aussi à
cette époque, vers le comniencement
de mai, que les Limaces s'accouplent.
On n'a point encore de détails suffi-
sans sur leur accouplement. Les an-
ciens avaient eu connaissance de
quelques-uns des faits qui y sont re-
latifs , puisque Rcdi , et, d'après lui ,
Lister, ont tîguré des Limaces daus
ce moment. Depuis il n'y a eu que les
observations eucore incomplètes de
LIM 4o9
Werlicb; elles son tinséiées dansl'Isis
deOkcn, et Férussac, dans son grand
ouvrage , les a rapportées dans leur
entier. Nous ne pouvonsles reproduire
ICI , mais nous engageons beaucoup
les naturalistes qui sont à portée de
faire ces sortes de recherches d ob-
server le plus exactement possible
l'aecouplenu;nt rks Limaces; c'est un
lait très-inléiessanl et qui manque
encore pour j.lusieuis points. Les
l^in)aces pondent peu de temps apiès
raccoupliment , ordinairement à la
lin de mai ou au commencement de
juin. Elles déposent leuisœufs, qui
sont jaunâties et arrondis , ilans des
endroits abrités du soleil; tlles en
placent quelques-uns dans le même
endroit e( vont chercher un autre lieu
pour en déposer quelques autres. Ces
œuls, d'abord assez transparens, de-
viennent opaques à mesure que l'em-
bryon quds reideiment se dévelop-
pe ; il sort de l'œuf plus ou moins
fHomptement , suivant l'état de cha-
eur de l atmosphère.
LesLim.ices habitent toutes les ré-
gions de l'Europe et l'Amérique septen-
trionale. On en trouve aussi aux deux
extrémités de l'Afrique ainsi qu'à la
Nouvelle-Hollande. LesespècesdeLi-
macessonl fort difficiles à distinguer
entre elles , quoiqu'elles soient en
moins grai)d nombre que les Hélices;
elles se confondent facilement par des
nuances insensibles de coideur et de
lormesdu corps. Les travaux sur ce
genre et sur l 'établissement des espèces
manquent encore d'un point capital ,
c'est la conuiiissance anatomique de
l'organe excitateur qui pourra seule
servu- définitivement à leur distinc-
tion. Swammerdau) , le premier, d'a-
près les habitudes des Limaces, les
avait distinguéesendeuxgioupes : les
domestiques et les ngresles. Blain-
ville maintint ces divisions en les
désignant par les noms de Lima-
ces rouges et de Limaces grises.
Férussac proposa un nouveau genre
pour les Limaces rouges , et con-
serva le nom de Limace pour les
grises. Outre le caractère bien sensi-
ble du point inuqueux des Limaces
4io
LIM
rouges, elles présentent encore d'au-
tres différences assez notables , c'est
ainsi qu'elles ont toujours la peau
uniCormëmeiit colorée, que l'extré-
mité du corps n'est point sensible-
ment carénée comme dans les Lima-
ces grises; enfin elles inanqueut de
ror!:,'aue excitateur, ce qui suppose,
comme l'observe Blaluville , un mode
différent d'accouplement. Ces diffé-
rences seront plus facilement appré-
ciées , en consultant l'article Arion
de ce Dictionnau'e oii Férussac a in-
diqué les espèces qu'il y rapporte.
Nous conservons néauu)oins l'opinion
de Blainvilie, et nous divisons com-
me lui le genre Limace eu deux sec-
tons. L'aiticle Arîon de Férussac
est la pieuiière. Nou.î allons indiquer
les principales espèces de la seconde
après avoir donné les caractèies gé-
néraux du genre : Animal ayani le
corps ovale-oblong, conrplétement
gasteropole; la peau partout fort
épaisse , mais surtout à la partie an-
térieure du dos, oii elle forme un
écusson plus ou moit)s ciiconscrit ou
bouclier coriace contenant dans son
épaisseur un rudiment de coquille
plus ou moins évideni ; cavité pul-
monaire située au-dessous de l'écus-
son et avant son orifice plus ou moins
avancé sur le bord droit ; anus au
bord postérieur de celte ouverture ;
terminaison des organes de la géné-
ration par une ouverture commune
située à la racine du tentacule anté-
rieur droit. (Blainv.)
Ltmace cendrée , Limax ciiiereus,
Lin., Gmel., pag, 3ioo, n. 4 ; Drap.,
Moll. terrest. et tluv de la Fiance;
Lamk., Anim. sans vert. T. vi, p.
4o, n. .^ ; Liinnx arit/tji/on/m, Fév. ,
Hist. des MoU. terrest. et fluv., p. 68,
p!. 4, fig. 1 et4,etpl. 8,a.fig. i.
Limace tachetée, Limax varie-
gatus , Drap , lue cit. , p. 127 , n. g ;
JLimax flauus , Lin., Syst. Nat., pag.
3i02, n. 7; Limax variegatus , Fér. ^
loc. cit., pi. .»>, fig. 1 à 6.
Limace agreste , Lima.x agrestes ,
Lin. , Gmel. , p. 3ioi , n. 6; Lamk.,
Anim. sans vert., loc. cit., u. 4;
Drap., loc. cit. , pi. 9, fig. 9; Fer. ,
LIM
loc. cit., p. 73, pi. 5, fig. 7 à lo.
Limace des forêts , Limax sylva-
ticus , Drap. , lac. cit., pi. 9 , fig. ro;
Féruss. , Tab. du genre Limace dans
IfJist. des MoU. terrent, et fluv., p.
22, n. 8.
Limace Jayet, lAmax Gagates ,
Drap. , loc. cit., pi. 9 , fig. 1 ; Férus. ,
loc. cit., p. 76, pi. 6, fig. ] , 2.
Limace marginée , Limax margi-
natus , Drap. , lue. cit. , pi. 9 , fig. 7 ;
Limax marginal us , Liii , Gmel., p.
3io2, n. 10; Roissy, Bufï. de Sonni-
ni, tom. h de.i Moll., p. 182. (d.h.)
LIM.ICE GORGE DE PIGEON.
ROT. CRYPT. Paulei donne ce nom à
un Agaric d.- sa famille des Glaireux,
qui paraît être V ^garicus clypeatus,
L. . (B.)
LDIACE PIERREUSE ou LI-
MACE DE MER. poLYP. et moll.
Nom vulgaire d'une variété du Ma-
drepora pileus , L. , dont Lamarck a
fait son l'uiigia Limacina. r. FoN-
oiE. On a aussi appelé les Aplysies et
les Doris Limaces de mer. (e.d..i..)
*LIMACELLE. Limacella. moll.
Génie que Blainvilie a établi pour
un MollusqLie de la famille des Lima-
cincs qu'il a eu occasion d'observer
dans la collection du Mu«éiun Bri-
tannique. Quoique ce Mollusque ait
la foi tne des Limaces , il en diffère
cependant en ce que le pied est sépa-
ré du manteau par un sillon qui t'ait
tout le tour du corps. Voici les ca-
ractères que Blainvilie a donnés à ce
genre dans son aride MoLLUSQUEdu
Dictionnaire des ScieMces Natui elles :
corps allongé , subcylnidi ique , pour-
vu d'un pied aussi long et aussi
large que lui, dont il n'est séparé que
par un sillon, enveloppé dans une
peau épaisse , formant à la partie an-
térieure du dos une sorte de bouclier
protecteur de la cavité pulmonaire
dont l'orifice est à son bord droit;
les orifices de l'appareil générateur
dislaus; celui de loviducle a la par-
tie postérieure du côté droit , et com-
muniquant par un sillon à la termi-
naison de l'organe mâle située à la
racine du tentacule droit. La seule
LLM
espèce connue de ce genre avait d'a-
bord été nommée par Blainvillc Li-
."Macelle lactescente , Liinacella
/acicsce/is ; mais di-puis , il lui a subs-
tilué le nom de Limacelle d'El-
roET, Limacella Elfurliana, espèce
qui n'est ni décrite ni iiginée.
La sinijulaiité dos caractères de
cet Animal a paru telle à Blainville ,
qu'il a ajouté robseivation suivante
que nous extrairons lextuoUement.
« Cette combinaison de caractères
nous paraît si anouiale, que nousdou-
tons réellemeut que nous ayons bien
observé le Mollusque sur lequel nous
avons établi ce genre. » (d.,h.)
* LIMACES. Limaces, moll. Fa-
mille de Mollusques gastéiopodes
pulmonés , terrestres, déjà ëlablie
sous le nom de Limaciens ( A', ce
mot) parLamarck, à laquelle Férus-
sac, en y faisant des chingeniens
assez notables, a donné le nom de Li-
maces. Cette lamille, qui fiiit partie
de l'ordre des Géophiies de cet au-
teur , est divisée de la manière sui-
vante :
A. Entièrement cuirassées; tenta-
cules contractiles.
1. DlCÈUES,
Oncliides; Oncbidies,
2. ÏÉTRACÈRES.
Vaginule, Philomique, Eu mêle ,
Véronicelle.
B. Cuirassées anléiieurement; qua-
tre tentacules rétractiles.
Limacelle , Arion, Limace , Par-
macelle.
c Unitestacées avec cuirasse sans
cpliier.
Plectropliore.
D. Unitestacées , sans cuirasse avec
collier.
Testacelle.
L'arrangement de cette famille con-
duit insensiblement des Limaces aux
Limaçons par l'inlermédiaiie des
Plectrophores et des Testacelles qui
avoisincnl les Hélicarions et les Vi-
trines. Cet ordre nous semble le plus
naturel, et nous l'adopterions de pré-
férence à tout autre s'il ne contenait
quelques genres très-incertains de
LLM 4n
Rafinesque. Nous renvoyons pour
plus de détails aux dill'érens genres
qui entrent dans la composition de
cette famille. (d..ii.)
LI.MACLA. TOT. piiAN. Ce gcme de
Lourciro (// Coclùnck. , édit. Vv'illd.
2 , p. 7(5i) a éti' réuni au Cocculus par
De Ctindolle [Sj^t. Vegct. Nat. i , p.
526) qui a donné le nom de Cocculus
LifiHicic à l'unique espèce dont il
était composé. Jussieu (Ann.du Mus.
d'Hist. iNatur., vol. xi, p. i5i) avait
indiqué ce rappiocheincnt en éta-
blissant que les genres l.pibaterium
deFoister et Liniacia de Louieiro
étaient identiques. Or les deux es-
pèces A'Epibiileriurn font aussi par-
tie des Cocculus. f-^. ce dernier mot.
Le nom de Limacia a encore été
donné par Dietrich au liumea de
Poiteau. (g..n.)
* LIMACIENS. MOLL. Famille éta-
blie par Lamaick, dans la Zoologie
pliilosophique , pour les genres On-
chide , Limace, Paniiacolle , Vitrine
et Testacelle. Lamarck a reproduit la
même famille, sous le même nom et
sans aucun changement , dans l Ex-
trait du Cours, ainsi que dans les Ani-
maux sans vei t. T. vi, pag. 42. En
consult^mt les mots suivans Lima-
çons, LlMACELLESjLlîNtACES, LlMACl-
NÉs et PcLMoNÉES , OU aura Une idée
suffisante des cliangemens apportés à
cette famille par les divers auteurs.
(D..H. )
LIMACINE. Limacina. moll. Cu-
vier (Rètn. Anim. T. 11) a ci éé pour
cet Animal , très-voisin desClios, un
genre qu'il a nommé ainsi Lamarck,
en l'adoptant , a fait sentir que ce
nom , en rappel.tnl l'idée d'une Li-
mace , ne pouvait convenir, puisque
la Limacine est pourvue d'une co-
quille spirale, régulière. Blainville a
changé ce nom pour celui de Spira-
telle que nous adoptons et auquel
nous renvoyons. (i)..H.)
* LIMACINÉS. Limacina. moll.
Famille établie par de Blainville (ar-
ticle Mollusque d u Dict. des Sciences
]Nat.) , pour les Hélices et les Limaces
des auteurs. Blainville a été con-
4ia LIM
duilàla x-éimloudc ces deux familles,
probablement par la difficulté de pla-
cer plulôt dans l'une que dans l'au-
tre, certains genres qui, par les tran-
sitions qu'ils pi ésentent, laissent dans
le doute à l'égard de la famille à la-
quelle ils doivent appartenir; Blain-
ville a distribué de la manière sui-
vante, la famille des Limacinés.
f Le bord antérieur du manteau
renflé en bourrelet et non en bou-
clier ; une coquille.
Ambrette , Bulime , Agatblne ,
Clausilie , INlaillot qui comprend les
genres Partule et P^erligOi Tomogère,
Hélice.
ff Le bord antérieur du manteau
élargi en une espèce de bouclier; co-
quille nulle ou presque membra-
neuse.
Yitrine qui renferme les genres
Helicolimax et Hélicaron , Férus . ; Tcs-
tacelle, Parmacelle , Limacelle , Li-
mace, Oncbidie qui comprend le genre
Véronicelle , Bluiiiv. r. tous ces mots.
(D..U.)
* LIMACODE. Limacodes. iNs.
Genre de l'ordre des Lépidoptères ,
famille des Nocturnes , tribu des
faux Bombyx , établi par Latreille
(Fam. Matur. du Règn. Aiiim.), et
répondant à une sous-division de la
première division des Bombyx de cet
auteur (Ge«e/-. Crusl., etc., t. 4, p. 219).
Les caractères de ce genre sont : an-
tennes peu ou point pecliuées dans les
deux sexes; ailes en toit; chenilles
rampantes, ayant les pieds écaiileux
rétractiles; les membraneux suintant
une liqueur gluante. Latreille rap-
porte à ce genre les Heplalus, Testucio,
AselLus et Bufo de Fabricius et
plusieurs autres. (g.)
LIMAÇON. MOLi>. C'est sous cette
dénomiuâliou que Férussac a réuni
en famille, les genres qui pour la
plupart constituent la famille des Coli-
inacés de Lamarck. /^. ce mot. Cepen-
dant il y a des différences notables,
puisque le genre Hélice de Férussac ,
à lui seul , renfermait presque tous
ceuxdesColimacésdeLamarck. Voici
de quelle manière cette famille est
LIM
distribuée dans les Tableaux systéma-
tiques des Animaux Mollusques :
A. Une cuirasse et un collier. ÏÉ-
TRACÈRES. Hélicarion, Fér.; Hélicoli-
mace , Fér.
B. Un collier sans cuirasse.
1. TÉTRACÈRES. Uélice.
3. UicÈRES.Yerligo, Partule./^. ces
mots. (D..H.)
LIMAÇONNE. INS. (Goedart.) Lu
chenille du Bombyx fascelinaàcYai-
biicius. (B.)
* LIMAÇONS. MOLL. Cette expres-
sion , synoiîyme d'Hélice dans le plus
graud nombre des auteurs, a poui^
tant été employée par d'autres d'une
manière plus générale pour désigner
toutes les Coquilles enroulées, soit
marines , soit terrestres , dont la for-
me, plus ou moins globuleuse, pré-
sentait quelques rapports avec celle
des véritables Hélices. D'Ai-genville
est un de ceuxqui lagéncialisèrent le
plus. Adinson l'appliqua à la pre-
mière section de ses Coquillages uni-
valves sous le nom de Limaçons uni-
valves; il y rangea douze genres divi-
sés en cinq familles ; l'une d'elles ,.la
troisième , comprend le genre Lima-
çon qui ne renferme que des Coquil-
les véritablement terresti-es , lorsque
tous les autres genres de la section
des Limaçons ne comprennent que
des Coquilles d'eau douce ou mari-
nes. Les auteurs plus modernes, en
conservant le mot de Limaçon , le
restreiguii-ent beaucoup, et ne l'ap-
pliquèrent plus qu'aux seules Coquil-
les terrestres. (D..11.)
* LIMACTIUM. DOT. CRYPT.
(Fries.) f^. Agaric.
LIMACULE. PoiM. ross. Luid pa-
raît désigner sous ce nom une sorte
de Glossopètre. J^. ce mol. (b.)
LIMANDE. POIS. Espèce du genre
Pleurouecte. F", ce mot. (b.)
LIMAS. MOLL. Yieux syu. français
de Limace, r. ce mot. (b.)
LIMAX. MOLL. r. Limace.
LIMBx\RDE. Limbarda. bot. puan .
Genre de la famille des Svnaulhé-
IIM
rées, Corynibif'ères cle Jiissicu , el de
la Syngcnésie supeillue, L., établi
par Adanson, et adoplépai H. Cassini
qui l'a ainsi caractérisé : involucre
presque hémisphérique , foriiié de fo-
lioles membraneuses , imbriquées ,
entièrement appliquées , nullement
appendiculées, linéaires-lancéolées et
coriaces ; réceptacle large , plane ,
marqué de fossettes , et héi issé de pa-
pilles; calalhldes radiées donllesfleius
centrales sout nombreuses, réguliè-
res , hermaphrodites , celles de la cir-
conférence nombreuses , disposées à
peu près sur un seul ran;^', en lan-
guettes et femelles ; anthères pour-
vues à la base de longs appendices su-
bulés et découpés; akènes oblongs,
cylindriques , hérissés de longs poils,
surmontés d'une aigrette composée de
poils légèrement pluuieux. Ce geure
fait partie de la tribu des luulées,
section des Inulées prototypes de Cas-
sini. 11 a été constitué aux dépens des
Initia , et ne diffère de ce dernier
genre que par la structure de l'invo-
lucre qui est surmonté d'un appen-
dice étalé et foliacé dans les vraies
Inules. Le Limbarda tricitspis , Cas-
sini, ou Iiiiila crithmoides , L., est
le type du genre. C'est un Arbuste
rameux , garni de feuilles linéaires ,
épaisses , charnues, persistantes pen-
dant l'hiver , tridentées au sommet,
dans l'aisselle desquelles naissent de
petits faisceaux de feuilles disposées
en rosette cl appartenant à un ra-
meau non développé. Les calathides
sont jaunes el solitaires au sommet
dés rameaux. Cette Plante n'est pas
rare sur les bords de la Méditerra-
née. On mange ses feuilles confites
dans le vinaigre. Cas-ini réunit avec
doute , au genre Limbarda , VInula
viscosa de i3esfontaines. (g..n.)
LIM 4i3
le tube est la partie inférieure rétré-
cic et cylindrique, le Liml)e est lu
partie plane et étalée , qui présente
quatre ou cinq lanières, f. C.vl,ice
el CoiioLLK. (v. R.)
LLVIBILITE otT LIMBITE. min,
(Saussure, Journal de Physique, T.
XLiv, p. 24i). Substance d'un jaune-
brunâtre, assez tendic, fusible en
émail noir, et disséminée en grains
irréguliers dans les lavesde la colline
de Liudjourg , en brisgiu. Elle a
beaucoup de rapports avec la Chu-
site du même auteur, trouvée dans
la même roche basaltoide , et qui n'en
ddlère que par sa fusibilité en émail
blanc. ILiiiy el la plupart des miné-
ralogistes n'ont vu dans ces substan-
ces que des altérations de l'Olivine
ou Péiidot granuliforme. (g.del.)
LIMBORCHLA. bot. phax. (Sco-
poli.) Syn. du Cuutoubea d'Aublet.
f^. ce mot. (G..N.)
LIMBOKIA. BOT cRYPT. {Lichens.)
Genre établi par Acbarius (y/c/. de
Stuckholm, iSi'i , p. a-tb; qui l'a ainsi
caractérisé : couceptacles noirs ou
gris eu forme de petites coupes, dont
ie bord est découpé et irrégulier,
semblables à une couronne. Ils ne
sont point stipilés comme les Caly-
cium dont ils se rapprochent beau-
coup par le lesie de l'oiganisatiou ;
le thallus forme une croûte très-
mince, unifoiuie, adhérente aux
bois et aux écorces d'Arbres. La place
de ce geure , parmi les Lichens , n'est
pas sans objeclion, car, selon des
naturalistes dont l'autorité est très-
respectable, il serait mieux classé
]iarmi les Urédinées de la famille des
Champignons. En le considérant
comme appartenant aux Lichens,
notre collaborateur P'ée l'a réuni ,
ainsi que le Coniocybe et le Cyphe-
/iwmd'Acharius, en un seul geure,
qu'il nomme Acolium. Persoon [Act.
ir'eter., j8io, p. xi) a décrit et figu-
ré l'espèce prujcipale sous le nom
générique de SclUzoxylurn. (g..n.)
LIME. Lima, conçu. Ce genre, créé
LIMBE. Limbus. v.ot. ph.vk. Dans
un calice monosépale ou une corolle
monopétale, on donne le nom de
Limbe à la partie évasée .qui offre les
divisions. Le Limbe est surtout dis-
tinct fiuand le calice ou la corolle — - i u i
ont tubuleuxà leur base. Ainsi dans par Brugu.ère dans les planches de
la corolle du Lilas, du Jasmin, etc., l'Encyclopédie, n avait point ete ca~
4i4
LIM
vactérisé par lui ; Lamarck , dans
ses premiers travaux , lui imposa ,
le premier , les caractères généri-
ques , et depuis il lut admis par la
plupart des zoologistes. BruL;uière
avait placé ce genre à la suite des Pei-
gnes , et c'est avec eux en elFet qu'il a
le plus de rapport. Lamarck , dans le
Système des Animaux sans vertèbres ,
1801 , le mit également en rapport avec
ce genre et les Houlettes. Lorsque cet
auteur établit des Himilles parmi les
Mollusques dans sa Pbiiosopbie zoo-
logique, il compi it dans celle des B^s-
sil'ères la Linie , la Houlelteet d'autres
genres qu'il sépara des Peignes qui
furent placés dans la famille des Os-
tracés. Cet arrangement resta abso-
lument le même dans l'Extrait du
Cours publié en 181 1 ; mais dans son
dernier ouvrage il apporta quelques
changemens , institua la famille des
Pectinides qu'il forma d'une partie
des genres de ses Ostracés et des Bys-
sifères de l'Extrait du Cours , et réta-
blit ainsi les rapports naturels des Li-
mes avec les Peignes , les Houlettes et
les Plagiostomes. Cuvier , Règne Ani-
mal, con^erva le genre Huître à peu
près tel que que Linné l'avait fait. Les
Linjes , les Peignes , etc. , s'y trouvè-
rent compris à litre de sous-genres.
Férussac n'adopta pas, à cet égard ,
le sentiment de Cuvier ; il préféra
l'opinion de Lamarck; il admit la fa-
mille des Pectinides , et le genre
Lime y fut compris. Blainville ,
dans son article Mollusque du Dic-
tionnaire des Sciences Naturelles , ad-
mit par le fait la famille des Pectini-
des de Lamarck , en lui donnant le
nom de Subostiacés; il la réforma
en en élnignant deux genres : celui
de la Lime y resta. Latreilie conserva
l'opinion de Cuvier en élevant au
titre de famille le genre Huit! e de ce
zoologiste ; il le divisa en deux tribus,
dont la seconde répond assez bien
aux Pectinides de Lamarck : c'est
dans cette tribu des Ostracés que se
trouvent les Limes.
D après ce que nous venons d'ex-
poser, ilestfacile devoir qu'il n'existe
que deux opinions sur le genre qui
LIM
nous occupe. Doit-il rester dans les
Ostracés ou faire partie des Pectini-
des ? Toute la question est là ; si ou
considère les différens caiactèies des
Limes , et si on les compare à ceux
des Peignes, on leur trouvera beau-
coup plus de rapports qu'avec les
Huî'res. Si, avec Poli , ou s'attache
plus spécialement à 1 Animal ,011 lui
trouvera bien des rapports a^ ce les
Huîires et les Avicules ; mais on lui
en trouvera plus encore avec les Pei-
gnes. La coquille des Limes s'éloigne
certainement beaucoup de celle des
Huîtres proprement dites ; elle est vé-
gulièie, solide, non foliacée, non
adhérente , si ce n'est par le byssus
que porte l'Animal. Elle a des oreil-
lettes cardinales comme les Peignes ;
seulement elles sont plus courtes , et
le lig ment est placé de même dans
uncfossette cardinale triangulaire. La
principale diiïér'înce entre ces genres ,
ditrérence que Latreilie a parfaite-
ment saisie, puisque c'est sur elle
qu'il l'a séparé en deux familles voi-
sines , est l'existence du byssus dans
les Limes, lorsqu'il manque presque
toujours dans les Peignes. Nous
croyons que Lntreille a donné à ce
caractère trop d'importance, et nous
conservons l'opinion de Lamaick, en
laissant ce genre dans la famille des
Pectinides. Poli, dans son bel ouvrage
des Testacés des Deux-Siciles , a
donné l'anatomie d'une espèce de
Lime que l'on trouve assez fréquem-
ment dans la Méditerranée ; il lui a
reconnu tant de ressemblance avec
l'Animal de l'Avicule qu il n'a pas
cru devoir les séparer en deux genres.
Dans sa méthode , ces deux genres
réunis foi ment celui qu il nomme
Glaucodermes ; il ne peut èire admis
/tel qu'il est; car la difïérence entre
les coquilles seules est si grande ,
qu'elle a suffi depuis long-temps à
tous les auteurs pour les séparer.
Voici de quelle manière Blainville
caractérise ce genre : corps médio-
crement comprimé , subsymétrique ,
enveloppé dans un manteau, fpndu
dans presque toute sa circonférence ,
très-finement frangé sur ses bords et
LIM
sans aucun indice de siphon; bou-
che entonre'e de lèvres frangées et de
dcuxpiircs d';ippendiccs lahi.iux; un
appendice abdominal (le pied; rudi-
nientaire avec un byssus. Coquille
m^ale, plus ou moins oblique, pres-
que equivalve , sul)auiiculairc, ré-
gubèreinent bâillante à la p;irlie au-
térieure du bord inférieur; les som-
mets anicrieuis et écartés ; charnière
buccale , longitudinale , sans dents;
ligament arrondi , piesque exlérieur,
inséié dans une excavation de chaque
valve ; impression mwscidaire cen-
trale , pait.igée en tiois parties dis-
tinctes. Les espèces de ce genre sont
peu nombreuses : Lamarck en donne
six vivantes dans diû'éienles mers ,
et Defrincc en cite onze e>pèces fos-
siles , parmi lesquelles il y en a quel-
ques-unes de douieuses par la atffi-
cullé quou a de les dégager, pour
la plupart, de la pierre dure qui les
enveloppe. Parmi les Coquilles du
genre Plagiostonie, il y en a plusieurs
qui sont également douteuses à cause
de leur mauvais élat de conservation
habituel. Comme dans les Plagiosto-
mes d ne doit pas y ayoir de bâdle-
ment pour le passage d'unbvssus,
toutes les fois que le côté antérieur
des valves est caché ou cassé , il est
impossible de décider le genre. Cela
est si vrai que le Plagiostonie semi-
lunaire , que l'on rapporte comme
type du genre , est pourtant une vé-
ritable Lime , comme nous en som-
mes certains d'après un individu bien
conservé de noire collection. La Co-
quille nommée par Sovveiby {Minerai
Conchology , pi. i 02 ) , Lima gibbosa,
n'est point une Lime ; car , possédant
plusieurs individus de cette espèce,
les deux valves réunies et dans un
parfait état de conservation , nous
pouvons affirmer qu'il n'existe pas le
moint'.re bâillement entre les valves
pour le passage d'un byssus. Il est
donc nécessaire de la rapporter parmi
les Plagiostomes. On voit pUr ces ob-
servations combien il importe d'exa-
miner avec soin et sur des individus
qui offrent un boa état de conserva-
tion les caractères génériques.
LLM 4,5
Lime commune , Lima squamosa ,
Lamk.; OslreaLima, Gmel., n° q5
Chimnitz, Conch. T. vu , tab 68
fig. Gôi; Eiic^clop., pi. 206, fig 4;
DArgenville , Conch., pi. 24 , fig. e.
LlM£SUlîiîQriL\TÉUAL£,jL///Zr7^//a-
cialis , Lamk. , Anlm. sans vert. T. vi,
pag. 157, n. ?>; Ostiea glaiialts,L.y
Gmel., n. 96; Kiiorr, Vergu. ï. vi,
tab. 56, fig. 5; Eucyclop., pi. 206,
fig. 2 et 3.
Lime enflée, Limainflata, Lamk.,
Anim. sans vert., loc. cit., n. 1; Lis-
ter, Sf/iup. Cunch., tab. 177, fig. i4;
Encyclop., pi. 206, ûg. 5. (u..ii.)
* LIME. MOLL. f^. Cancellaire.
LIME. BOT. PHAN. Ce mot qui est
syn. de Limon, désigne aussi quel-
quefois le Fhalaris aspera ou Al-
pisle rude et un Cynosurus. (b.)
LIME-BOIS Xylutrogi. ins. "Tribu
de Tordre des Coléoptères, section
des Penlanières , famille des Serricor-
nes , division des Malacodermes, à
laquelle Latreille donne pour carac-
tères (Fam. Nat. du Règn. Anim.):
COI ps toujours long, étroit et ordi-
nairement linéaire , <ivec la tête pres-
que oibiculaire ou piesque globu-
leuse , dégagée ou distincte du cor-
selet par un étranglement brusque,
en forme de col. Les mandibules
sont courtes, épaisses et dentées. Les
antennes sont filiformes ou amincies
vers le bout. Les tarses sont filifor-
mes, leur pénultième article est rare-
ment bilobé. Les élylres sont quel-
quefois très-courtes. Le nom français
(le Lime-Bois a été établi la première
fois par Cuvier qui, dans son Ta-
bleau élémentaire de l'Histoire Natu-
relle des Animaux, traduisit ainsi le
mot Lymexylon qui désigne , dans
Fabricius , un genre de Coléoptères.
Duméril (Zool. Anal.) donne le nom
de Ruine-Bois , aux Insectes de cette
ti-ibu. Sous la forme de larve, ces
Insectes vivent dans le bois et le
percent dans tous les sens ; ils sont
quelquefois très-nuisibles aux bois
de constructions navales qu'ils gâtent
entièrement {f" . Lymexylon). La-
4i6 LIM
treille divise celte tribu en cinq gen-
res , ce sont les genres Ati aclocère ,
Hylécœte , Lymexylon , Cupès et
Rhysode. V. ces mots. (g.)
LIMÉNITIS. INS. Fabriciiis a for-
mé sous ce nom un gevire de Colëop-
tèi'es diurne.i qui comprend le Papil-
lon du Peuplier, le Papillon Sibylle
et quelques autres analogues. P'.
Nymphale. (g.)
LLMÉOLE. Limeum. bot. phan.
Ce genre , de la famille des Portula-
cées et de IHeplandrie Digynie , L. ,
est ainsi caracléiisé : calice à cinq fo-
lioles ovales, acuininées, membra-
neuses sur les bords ; corolle à cinq
])etales égaux , ovales , obtus , plus
courts que le calice; sept étammes
non saiilanles , à filets dilatés et cor-
nés à la b.isc; oviiire sU'père, globu-
leux , surmonté de deux styles à stig-
mates obtus; fruit sphériqne divisi-
ble en deux parties que Gaerlner re-
gardait comme des graines nues , et
qui sont hèmispbériques , scabres en
dehors, concaves à leur lace inté-
rieure. Le Limeum africanum , L. ,
est le type du genre. C est une Plante
quia le port de la Corrigiole et qui
croît dans l'Afrique orientale et aus-
trale. Une seconde espèce a été ajou-
tée par Linné fils qui lui a donné le
noni de Z>. ap/ijl/um p.uqnel Thun-
berg a substitué celui i\e L. capense ,
parce qu'il nommait une autre es-
pèce nouvelle L. œthiopicum.
Le L. humile de Forskahl est la
même Plante que V Andracluie tele-
phioides , L. (g..n.)
* LIMETTIER. bot. phan. On
donne ce nom à une des sections du
genre Oranger. /^. Oranger, (a.r.)
* LIMIA. BOT. rHAX. Ce genre, éta-
bli par Vandelll, rentre dans le Fi-
tex de Linné. /^. ce mot. (g..n.)
LIMICOLES. Limicùlœ. ois. Ilii-
ger a formé sous ce nom une famille
des Oiseaux qui vivent dans les terres
limoneuses ; tels sont les Courlis , les
Bécasses , les Barges , etc. (g..n.)
(JMICDLA. ois. Nom scientifique
substitué par Vieillot à celui de JLi-
LIM
mosa , imposé par Brisson au genre
Barge. /"^. ce mot. (g..n.)
* LTMIR.WEN. BOT. PHAî*. L'Ar-
bre de Madagascar désigné sous ce
nom par Flacourt , nous paraît être
un Fromager, Bombax. (b.)
* LIMNACÉS. MOLi.. De Blainville
a nommé ainsi la famille des Lim-
néens de Lamarck. K. ce mot.
(D..H.)
* LIMN-\DIE. L'tmnadia. crust.
Genre de l'ordre des Phyllopodes , fa-
mille des Aspidiphores de Latreille
( Fam. Nat. du Piègn. Anim.), établi
par notre collaborateur Adolphe Bron-
gniart qui lui donne pour caractères :
corps entièrement renfermé dans un
test bivalve; deux yeux rapprochés;
quatre anteunes, deux petites sim-
plr's, deux grandes divisées en deux
branches ; vingt-deux paires de pâtes.
Ces Crustacés diffèrent des Jpus par
la forme du test , et par leurs grandes
antennes qui manquent dans ces der-
niers ; ils s'éloignent des Branchipus
par la présence du test , par la posi-
tion des yeux , les antennes bifides et
le nombre double des pâtes. Les Da-
phiiia s'en distinguent facilement par
leur tête saillante hors du test ; et
les genres Cypris , Cylhcrée et Lyn-
ceus en sont suffisamment distingués
par la forme de leurs anteiuies et le
nombre des pâtes. Cependant quel-
ques espèces de Lyncées s'en rap-
prochent par leurs formes extérieu-
res. Ce genre avait été confondu par
Herm=inn fils, avec les Daphnies, et il
en avait donné une courte descrip-
tion sous le nom de Daphnia gigas.
Adolphe Brongniart en a rencontré
un grand nombre d'individus , et
ayant remarqué qu'ils différaient par
beaucoup de caractères du genre dans
lequel Hcrmann les avait placés , il
les a étudiés avec soin et a établi le
genre qui nous occupe. Le corps des
Limnadia est entièrement renfermé
dans un test bivalve, ovale, trans-
parent, iaiinâtre , lisse et n'offrant
que quelques zones parallèles à son
bord lisse; l'Animal contenu dans ce
test est allongé et recourbé à sa par-
lie pos le lie lire; sa tête n'est pas sé-
parée du reste du corps. Les yeux ,
placés à sa partie antérieure, ne sont
pas sphériques, mais leurs coic's in-
ternes sont presque plans , tandis que
leurs côlës externes sont très-con-
vexes; ils sont tiès-rapprocîiés, con-
tenus dans une même protubérance
de la tête et composés d'une infinité
de petits globules inégaux qui. re-
çoivent chacun un nerf envoyé du
cerveau. Au-dessous des yeux et sur
la ligne moyenne , on voit une crête
peu saillante qui ofire de chaque côté
une petite antenne simple, élargie à
son extrémité ctcréneléesur ses bords;
plus eu dehors se trouvent deux
grandes antennes aussi longues que
la moitié du corps, d'abord simples
et composées de huit articles et en-
suite divisées en deux branches ,
chacune formée de douze articles. La
bouche est située en dessous de ces
antennes et composée de deux ni.à-
choires et de deux mandibules. Les
mâchoires forment par leur réunion ,
«ne sorte de bec or iinairement re-
plié sous la tête ; les mandibules sont
renflées en forme de poire, arquées
et tronquées à leur extrémité infé-
rieure ; leur partie supérieure est
insérée au sommet de la tète derrière
les yeux , taudis que les deux extré-
mités planes se rejoignent à l'entrée
de la bouche et sont réunies par
leur bord antérieur. Ces mandibules
bi'oient les alimens dune manière
très-remarquable, en exécutant cha-
cune, autour des points d'insertion
comme d'un axe , des mouvemens
oscillatoires qui augmentent et dimi-
nuent alternativement l'angle com-
pris entre les deux extrémités planes
qui les terminent inférîeurement. On
volt à la partie supérieure de la tête
un petit appendice vasculaire droit
et incolore , dont l'usage 'est inconnu.
Le corps ou tronc de ces Crustacés se
compose de vlugl-trois anneaux dont
les vingt-deux premiers portent cha-
cun une paire de pâtes branchiales;
le dernier segment forme la queue
qui est terminée par deux filets di-
vergeus. Les pâtes se divisent à une
LIM 4,7
petite distance de leur insertion en
deux branches dont l'une, iuleiue
porte quatre appendices branchiaux
tiès-cdiés, et l'autre, externe, est
sunpie; avant de se diviser la pale
présente à sa face externe, un ap-
pendice cylintliiquc, légèrement ren-
flé et qui paraît avoir un canal dans
son milieu.Cet appendice es! recouveit
par un loiig filet qui, dans les onziè-
me, douzième et lieizième paires de
pâtes, s'étend beaucoup dans la cavilc
qui se trouve entre le dos de l'Ani-
mal et la carène du test , et après
lesquels les œufs adhèrent. Les dix
premières pâtes sont , à peu près , de
la même longueur et égales aux glan-
des antennes ; les suivantes dimi-
nuent rapi.iement jusqu'aux der-
nières qui sont très-courtes. Le cer-
veau est situé à la partie antérieure
de la tête sous les yeux , il s'étend
entie les bases des deux grandes an-
tennes et embiasse une petite partie
de l'œsophage ; il est réniforme , gru-
meleux , grisâtre; sa convexité don-
ne naissance aux dçux nerfs optiques;
on ne pe^^t distinguer ni cordon ner-
veux ni ajjcune autre partie du sys-
tèriie nerveux. Le tube digestif est
sim])le dans toute son étendue, et
n'offre ni Qpecum ni vaisseau bilieux ;
il est feulemeut renflé dans son mi-
lieu , commence entre les deux mâ-
choires , passe sous le cerveau , se
porte en arrière et se courbe encore
une fois pour suivre la direction du
corps. Le vaisseau dorsal , placé en-
tre l'iiitestiu et le dos, se terminedans
la tête. A la partie antérieure on
trouve un autre vaisseau assez consi-
dérable qui s'étend entre le canal in-
testinal et la base des pâtes. Adolplic
Brongniart pense que c'est le tronc
pulinonaire. Les œufs de ces Crusta-
cés sont situés dans l'intéiieur du
corps, sur les côtes du canal intes-
tinal et dans le premier article des
pâtes jusqu'à la base de ce canal ré-
current dont on a parle ru décrivant
les pâtes. Us sont arrondis, transpa-
rens et d'une grosseur variable, et
ils ne sont pas réunis en masses ,
mais épars. Beaucoup d'individus of-
27
4i8 LIM
frent, en outre, une masse d'œufs
très-considérable, agglomérés dans
la cavité du test ; ces œufs sont beau-
coup plus développes que les autres ,
jaunâlres , et ont tous une partie
unloucée soit au centie soit à l'un
des bords ; ils adhèrent tous par des
filaniens Irès-déliés aux filets des
dernières pâtes. Ces œufs ainsi pla-
cés sortent de la cavité du test par
deux roules diflei entes ; quand l'Ani-
mal est tranquille il les pond un à
un par la paitie antérieure du corps
oit lis ai rivent peu à peu à l'aide
du mouvement des branchies ; ils
hor:ent alors en dessous des mandi-
bules; quand au contraire l'Animal
est inquiété ou placé danS un espace
qui ne lui confient pas , il les rejette
en masse par la partie pos'érieure du
test. Ce qu'il y a de plus curieux à
cclaircir dans Ihistoirc; de ces Ani-
maux , c'est leur mode de génération.
Sur plus de mille individus qu'Adol-
phe Biongniait a observés à Fontai-
nebleau , d n'en a pas trouvé un seul
qui n'ait des œufs soit sur le dos soit
dans l'intéiieur du corps. On ne peut
expliquer ce phénomène qti'en stip-
po^ant que ces Crustacés sont sus-
cejJlibles de fournir plusieurs géné-
rations par une seule fécondation ;
alors il faudrait penser que la géné-
ration qui existait loisqu'Adolphe
Brongniart les a trouvés à Fontaine-
bleau , n'avait pas besoin d'être fé-
condée et consistait uniquement en
femelles ; ou bien on pourrait les
regarder comme hermaphrodites avec
fécondation mutuelle ou avec fécon-
dation propre. On ne connaît pas les
matières dont se nourrissent ces Crus-
tacés ; ceux qui ont été conservés vi-
vons , étant privés de toute nourri-
ture, ont mangé leurs œufs. Ils na-
gent sur le dos , comme la plupart des
Eniomostracés, mais d'une manière
continue comme les yfpus et non par
sauts comme les Daphnia. Leurs
grandes antennes paraissent être leur
p.'incipal organe de natation , leurs
pâtes ne remuant que pour remplir
les fonctions de branchies. Ils chan-
gent de peau assez souvent. La seule
LTM
espèce connue jusqu'à présent est!
La LiMNADiE d'Hermann, Limna-
dia Hermanni y Ad. Br. ( Ann. du
Wus. d'Hist. INat., t. 6, pi. i3;; Baph'
nia gigas ^ Henn. (Mém. Aptér. , p.
loi, t. 5); elle est longue de quatre
lignes, d'une couleur blanchâtre
transparente. (g.)
LIiVliN_'EA. MOLL. Genre formé par*
Poli pour les Animaux des Mulettes et
des Anodontes. V. ces mots. (d..h.)
LIMNANTHEMUM. bot. phan.
Pour Limnanthus. /^.cemot. (g..N.)
LIMNANTHUS. bot. piian. Sous
ce nom , INecker {Eiem. Bot. , n. 65i)
avait rétabli le génie JSyrnp/ioides de
Touinefoit, réuni par Linné à son
Menjanthes i mais le nom de Villar-
sia , substitué par Gmelin , ayant été
admis par plu-ieurs auteurs et no-
tamment par Ventenat , R. Brown et
De Candolle, c'est ar. mot Villar-
siE que seront exposés les caractères
génériques. (g..n.)
LIMNEE. Linmea. moll. Et non
Lymnée. Geniedela famille des Pul-
monés aquatiquesde Cuvierel decelle
des Limuéensde Lamarck, définitive-
ment établi et caractérisé par ce der-
nier zoologiste. Aucun des cônchylio-
logues qui ont précédé LamarcK n'a
pieii?é à faire de-; Limnées un genre
séparé ; ainsi après avoir été confon-
dues , tantôt avec les Hélices, les
Bulimes, et plus généralement avec
les Buccins , dénomination qui leur
fut consacrée par Lister, Geoffroy,
Millier, etc.; elles fvirenl enfin rassem-
blées sons de bons caractères dans le
Système des Animaux sans vertèbres ;
on doit s'élonuer que les naturalistes,
qui précédèrent cette époque, n'aient
pas senti la nécessité de ce genre , car
Miiller, Geoffroy et Lister lui-même
qui connaissaient l'Animal, ne pou-
vaient, sans rompre les rapports les
plus évidens , les ranger parmi les
autres Coiuilles soit terrestres soit
marines. Bruguière surtout qui avait
comîiiencé à opérer quelques réfor-
mes dans le système linnéen, pouvait
mieux que personne établir ce genre :
mais entraîné pas le caractère trop
LliM
vague qu'il avait imposé aux Buli-
mes, il y confondit les Limuées com-
me beaucoup d'autres Coquilles
étrangères à ce genre. Le gcme Lim-
nce créé , Draparnaud le iiiemier
l'adopta, el ce savant, qui joignait
à une connaissance exacte des Mol-
lusques, un esprit judicieux qui lui
en faisait saisir les rapports , ne
manqua pas de rapprocher les Liin
nées des Physes el dos Planorbes, ce
que Lamarck n'avait pas fait dans
son premier ouvrage. Cet illustre na-
turalislene tarda pasà sentir la jusle.-se
de l'idée de Draparnaud ; aussi peu
de temps après l'époque que nous
venons tie mentionner, dans lExtrait
du Cours, il rappioclia , comme Cu-
vier l'avait aussi mdiqué, les Lim-
nées des autres Pulmonés aquatiques.
D autre-, 'zoologistes, tels que Biain-
ville et Féiussac, adoptèrent entière-
ment cette manièie devoir. Les rap-
ports qui unissent les Limnées aux
autres genres voisins sont donc justes
puisqu'a[>rès quelque divergence tou-
tes les opinions se,sont réunies en une
seule, celle (!e Draparnaud. Les Lim-
nées sont des Coquilles lacustres, gé-
ijcralement minces, subvilrées, assez
fragiles, qui se plaisent surtout dans
les eaux stagnantes oii souvent elles
se multiplient considérablement. Les
Limnées habitent toutes les régions
de la terre vers les pôles , comme
."■ous la zôme torride et dans les ileux
hémisph^ies. L'Animal observé de-
p\iis long-temps a été anatomisé par
Cuvier, dont l'excellent travail est
inséré parmi les Mémoires des An-
nales du MuséuuK Blainville en
fît aussi la dissection , el ses reclier-
clies confirment celles de Cuvier;
enfin nous-mêmes l'avons également
•"aile et nous avons vu tout ce que
^i deux anatomi>tes avaient d'abord
° 'rvé. Nous allons entrer dans
^ï"'^ ues détails abrégés sur la struc-
^^.^'^ - ces Animaux. Le corps ies
î'""^ contenu dans une coquille
P'"j ° nioins allongée , souvent
^^^ *fl lui- ^ ^* toujours en spirale,
^^^^ . l'^c ces diverses formes
suivant les^ -^ ressemble en
id.M 419
cela à tous les autres Mollusques Ira-
chélipodes auxquels celui-ci appar~
tient, il remplit ordinairement com-
plètement la coquille , quelquefois
même il a de la peine à y être en-
tièrement contenu ; il est pourvu
d tui lai ge pied ovale, lié par un pé-
doncule au reste du corps; il s'y in-
sère sous le col et le manteau qui
l'enveloppe aussi bien que la partie
antérieure de son corps, se fixe à
l'insertion du pied en prenant plus
d'épaisseur vers son bord libre ; la
lèle est large, non séparée du reste
par un col pourvu de deux tentacu-
les conlractile>; les yeux non pédon-
cules y sont insérés à la base; au côté
inieine ces tentacules sont triangu-
laires , épais , peu allongés. Un voile
'harnu, échancré dans le milieu , for-
me deux larges appendices , un do
chaque côté , ce qui donne beaucoup
d'ampleur à la tête; la bouche est
aiitérieuie, mobile, et la ma'sse est
obtuse , considérable , elle prend des
formes assez différentes; Cuvier dit
qu elle a de la ressemblance avec une
boi.che humaine , Blainville qu'elle
a la forme d'un T renversé ; cette
bouche est ai niée de deux dents ou
mieux d'une dent divisée en deux
parties par une échancrure moyenne;
au fond s'aperçoit une langue char-
nue très-grosse, et au-dessus l'ou-
vertiiie de l'œsophage; celui-ci peu
renflé est accompagné de deux glan-
des salivaires dont les canaux excré-
teurs aboutissent aux parties latérales
de la bouche ; il continue à s'avancer
sans augmenter de volume et par-
vieutàun estomac'tiès-charnu , très-
épais , comparable pour la structure
au géiler d'un Oiseau; l'intestin qui
en sort est gris, d'une grosseur uni-
forme et assez long; il fait plusieurs
grandes circonvolutions dans le foie ,
reçoit à l'orifice pyiorique les vais-
seaux biliaires , et se termine à l'anus;
le foie est très-grand , grenu , il oc-
cupe la presque totalité des tours de
spire. La cavité de la respiration est
plusprofondéinent enfoncée que dlins
les Hélices, et son orifice extérieur
en difïere aussi par une languette
a?
4i20
LIM
qui peut le boucher et qui se con-
tourne en gouttière dans le temps de
la respiration ; du reste elle a beau-
coup de ressemblance avec celle de
ce.i dernières pour la distribution des
vaisseaux. Le système veineux et ar-
tériel pour la circulation générale ne
présente rien de particulier ; ils
sont en tout analogues à ce qui se
remarque dans les Mollusques du
même ordre. Les organes de la géné-
ration ont également beaucoup de
ressemblance avec ceux- des Hélices ,
et sont presque aussi compliqués'; ils
se composent d'un organe maie et
d'un organe femelle ; l'organ» mâle
comprend deux parties : un organe ex-
citateur qui sort au-dessous du ten-
tacule dioit à la base duquel vient
aboutir un canal déférent qui prend
son origine au testicule. L'organe fe-
melle se compose d'un ovaire, d'un
oviducte , d'une poche à viscosité, et
d'un orifice extérieur. L'ovaire est
granuleux, jaunâtre, accolé au foie
avec lequel il remplit les premiers
tours de spire; il en naît l'oviducte ,
conduit membraneux , d'abord assez
large, contourné plusieurs fois, se
rétrécissant ensuite beaucoup; iltra-'
verse une partie du foie , gagne le
testicule à travers lequel il passe pour
gagner ensuite le renQement cylin-
drique ou la poche à viscosité; elle est
plissée transversalement et assez ré-
gulièrement ; elle est destinée à rece-
voir les œufs et à les invisquer de
matière glaireuse avant qu'ils ne
puissent être pondus ; le renflement
se termine à un canal plus étroit qui
reçoit celui d'ut^^e petite poche ou
vessie dont l'usage ne paraît pas encore
bien connu ; peu apiès , il aboutit à
lorifice extérieur qui se voit très-
profondément placé à l'endroit oli le
pédoncule dés pieds se .réunit au
corps. Les deux orifices de la géné-
ration se trouvant fort éloignés, cela
nécessite de la part des Limnées un
mode d'accouplement singulier qui
n'est pas le même que celui des Hé-
li^s ; dans ce genre deux individus
siS&sent; ici il en faut trois , celui du
milieu agissant lui seul comme mâle
LIM
et comme femelle , les deux autres
n'agissant que connne mâle ou com-
me femelle seulement. Souvent à ces
deux individus viennent s'accoupler
d'autres, ce qui quelquefois constitue
de fort longues traînées flottantes à
la surface des ea-ux , dont tou-. les in-
dividus agissent à la fols comme
mâle et comme femelle excepté les
deux des extrémités. Le système ner-
veux a beaucoup deressemblance avec
celui des autres Mollusques trachéli-
podes ; l'anneau cesopha'gien ou le
cerveau est composé supérieurement
de deux ganglions réunis par un
tronc méilian transversal , infcrieure-
ment de trois autres ganglions dont
les deux latéraux sont intimement
liés aux deux premiers; de ces gan-
glions partent des filets dont la dis-
tribution générale ne présente rien
de particulier ; elle est semblable à ce
qui existe dans les Mollusques du
même ordre. Les Limnées sont géné-
ralement de couleur brun-foncé ou
brun-verdâtre ; leur peau lisse sans
tubercules, mcUe et visqueuse, pa-
raît plus sensible 'encore que celle
des Hélices ou des Limaces , car au
moindre attouchement elles se con-
tractent , rentrent toutes leurs parties
dans la coquille, et devenant d'une
pesanteur spécifique plus considéra-
ble, elles tombent au fond de l'eau;
comme elles sont forcées de venir res-
pirer l'air en nature, elles ne peuvent
lester très-long-temps au Jond de
l'eau , mais pour revenir à*la surface
elles sont obligées de ramper sur le
fond jusqu'à ce qu'elles atteignent le
bord, ou de ramper le long des tiges
des Plantes aquatiques, ce qu'elles
font avec assez de rapidité; lorsqu'elles
sont à la surface , elles se tiennent
dans une position renversée , la face
inférieure du pied dirigée en haut e'
la coquille en bas plongée dans l'ea"
Il paraît que dans cette position ^f~
nimal peut ramper à la surfar
1 eau ; on suppose alors qu un ,
che très-mince de liquide \ .
point d appui aux eiiorls tn,-.rc -, ,
de son pied , mais cela e i)
*• ' •• *î ' eau ne
concevoir, car on sait
LDI
peut servir de point d'appui pour
opérer des mouveinons que lorsqu'elle
est frappée promplrniciif et p;ir une
surface assez large-, et cette condition
si nécessaire à la natation est loin
de se rencontrer ici. Voici les carac-
tères qui conviennent à ce genre :
Animal ovale, plus ou moins spiral;
les bords du manteau épaissis sur le
cou; le pied grand, ovale; la tète
f»ourvuede deux tentacules triangu-
aires, aplatis , auriformcs ; les yeux
sessiles au côté interne de ces tenta-
cules ; bouche avec deux appendices
latéraux considérables , et armc?c
d'une dent supérieure bifide ; l'orifice
de la cavité pulmonaire en forme de
sillon , percé au côté droit , et bordé
mférieiirement par une sorte d'ap-
pepdice auiiforme pouvant se plier
en gouttière; orifices des organes de
la génération distans ; celui de l'ovi-
ducte à l'entrée de la cavité pulmo-
naire ; celui de l'organe mâle sous le
tentacule droit ( Blainv. ). Coquille
oblongue, quelquefois turriculée , à
spire saillante; ouverture entière,
plus longue que large; bord drtiit
tranchant; la partie inférieure remon-
tant sur la coluuTeile et y f'oimant un
pli très-oblique en rentrant dans l'ou-
verture ; point d'opercule. Les espè-
ces de ce genre sont très-difficiles à
caractériser; on ne peut se servir que
des [)roportions des diverses parties
du test, pour celles dont les Ani-
maux ne sont pas connus ou pour les
fossiles; on doit recourir aux Animaux
lorsqu'il est possible de le faire , ce
qui piésente d'autres difficultés que
tous les observateurs ne sont pas à
même de vaincre. Nous ne citerons
Eas parmi les espèces de ce genre la
limnée columnaire, que l'on a re-
connu être une Coquille terrestre que.
Férussac a placée dans la section des
Agathines.
Limnée des iTWGS , Limnea sta-
gnalis, Lamk., Anim. sans vert. T.
VI , pag. 169 , n. 2 ; Hélix stagnalis,
Linné, Gmel, pag. 36.07, n. iiiS;
Buccinium stagiiale , Midi., Verni., p.
i32 , n. 327 ; Limneus stagnalis ,
Drapar., Mol 1., pi. 2, fig. 38 et 36-,
UM 4,,
Favannp, Concliil., pi. 6i, f. 16 : En-
cycl.,pl.4,59,fig.t;, a, b. Coquille lu
plus commune et la plus grande du
genre, qui se trouve abondamment
dans nos étangs et nos rivières ; elle
est ovale, aiguë, composée de sept
touis dont le dernier est très-grand
et sidianguleux supérieurement ; elle
est niuice, tianspaicute, de couleur
cornée , substiiée longitudinalemcnt j
la spire est conique, tiès-aiguë, l'ou-
vertuie est grande , évasée; la colu-
mellc se joint au bord droit par un
très-gros pli; longueur , plus de deux
polices.
Limnée des marais, Limnea pa-
lustris , Lamk., Anim. sans vert. T.
VI, pag. ]6o, n. 3; Hélix fragilis ,
Gmel., pag. SG-^jS, n. 129; Heltx pa-
li/stris, ;7'/r/.,pag. 5658, n. i3i ; Hé-
lix Cor l'IIS y ibirl.,p:)g. 3665, n. 20 3 ;
Lym/ieuspali/s/ris, Drapar. , Moll ., pj.
2, fig. 4o, 4i cl 42, et pi. 3, fig. 12.
LIMNÉENS. MOLL. Cetië"fi-
mille fut créée par Lamarck , dans
lExtrait du Cours de zoologie, 1811.
Il y avait réuni le genre Conovnle,
que depuis il en sépara avec juste
raison. Les genres qui la composent
aujourd'hui sont réunis par de très-
bons caractères, tirés principalement
de l'organisation de l'appareil de la
respiration. Quoique vivans dans
l'eau, les Animaux de ces genres sont
obligés de venir à la surface re-pirer
l'air qui porte son influence sur uu
réseau vasculaire semblable à celui
des Colimacés. p^. Hélice.
Les anciens auteurs donnaient le
nom de Buccins, à la plupart de> Co-
quilles qui sont placées aujouçd'hui
dans celte famille. Lister donnait aux
Planorbes, le nom de Pourpres, et il
les avait assez bien circoncrils; ce-
pendant Linné rangea indistincte-
ment les Planorbes et lesLimnées par-
mi les Hélices , ce qui réunissait dans
un même genre des Animaux foi idif-
férens et des Coquilles d'un aspect
q>ii devait laisser peu de doutes sur
leur origine. Millier, en créant le
genre Planorbe , a rempli, une indi-
cation très-juste; aussi tous les con-
433
LIM
chyliologues , exceptd les savans an-
glais, qui se sont tenus à la lettre de
Linné , l'ont adoptée. On doit s'élon-
ner, après la création de ce premier
genre, que personne n'ait songé à
établir une coupe pour les Liinnées
qui se trouvaient dans le même cadre
d'observations; et Miiller , qui avait
si judicieusement séparé les Planor-
bes , confondit celles-ci avec les Buc-
cins. Biuguière les retira des Hélices
de Linné , les rangea dans son genre
Bulime, où elles n'étaient pas mieux
F lacées , et où elles restèrent jusqu'à
époque où Lamarck , dans le Sys-
tème des Animaux sans vertèbres ,
créa le genre Llmnée , qu'il éloigna
d'abord des Planorbes, mais qu'il en
rapprocha bientôt après. D;ins l'in-
tervalle , un genre très-analogue aux
Limnées , qui avait été créé riepuis
long-temps par Adanson , sous le nom
de Buline , fut reproduit par Drapar-
naud, sous celui de Physe, qui fut
généralement adopté. Les trois genres
Limnée , Physe et Planorbe , consti-
tuent aujourd'hui pour Lamarck, la
famille qui nous occupe , ayant repor-
té aux Auricules les Conovules qui
ne s'en distinguent pas sufiisaiument
comme genre. Cuvier n'a point adop-
té cette famille; cependant les Irois
genres qui la constituent, ont servi de
base au groupe des Pulmonés aquati-
ques d^ns lequel il a réuni plusieurs
genres, dont l'organisation n'est point
encore bien connue. Férussac adopta
la famille des Limnées de Lamarck. 11
y groupa plusieurs genres nouveaux
et bien incertains de Rafinesque , et y
ajouta le genre Anc^le de Geoffroy ,
c'est même le seul changement iin-
f»ortant quece savant aitapporlé dans
es Limnées. Lamarck avait placé
les Ancyles parmi les Calyptraciens,
il est vrai avec toute la réserve con-
venable pour un genre aussi peu
connu , quant à l'organisation de son
Animal. 11 y avait é!é conduit , sans
doute , pir l'analogie des formes du
test. Quelques considérations sur ce
genre que Férussac donna à l'article
AncyIiE de ce Dictionnaire nous por-
tèrent à adopter son opinion dans
LIM
notre ouvrage sur les Coquilles fossiles
des environs de Paris avant la publi-
cation de l'important article Mollus-
que du Dictionnaire des Sciences
Naturelles par Blainville.
Ce savant zoologiste émet une opi-^
nion fondée sur des observations nou-
velles qui confirment l'opinion de
Lamarck, puisque les Ancyles se
trouvent reporîées parmi les Scuti-
branches , dans la première famille
des Otidés qui renferment les genres
Haliotide et Ancyle qui' précèdent la
famille des Calyptraciens. Blain-
vi"lle , dans l'ai ticle précité , a changé
le nom de Limnéens pour celui de
Limnacés. Elle renferme, comme
dans l'ouvrage de Lamarck , les trois
genres Limnée , Pbyse et l'ianorbe.
K. ces mots et Anctle. (d..h.)
LIMNESIUM. BOT. PHAN. (Sieges-
beck.) Syn. de Knaulia ; (Cordus) de
Graliole; (Dalécharap) de petite Cen-
taurée , Erythrœa. («.)
LIMNETIS, lioT. PH.\N. Le genre
de Graminées ainsi nommé par Per-
soQU est le même que le Sparlina de
Schreber ou Tj-achj notia de Richard.
Le nom de Sparlina étant le plus an-
cien doit être préféré. P^. Spartine.
(A.B.)
LIMNIA. BOT. PHAN. Syn. de
Claytuniasiblrica ,\i. (b.)
* LIMNICHUS. INS. Genre de Co-
léoptères établi par Zicgler et très-
voisin des .Sj/v/tw*. Nous ne connais-
sons point ses caractères. La princi-
pale espèce est le Lhnniclius sericeus
de Duft , Byrr/ius pygmeus àeS{\xv\n.
Il se trouve en Autriche. (g.)
LIMNITES. MIN. Pierres sur les- .
quelles on voit des lignes sinueuses
qui , selon Léman (Dict. de Deter-
viile), ressemblent aux traits d'une
carie de géographie. (b.)
*LIMNIUiVl. coNCH. Oken, dansson
Système général de Zoologie, p. 236,
a proposé ce genre pour V Unio picto-
rum. On sent bien qu'un tel démem-
brement n'a pu être adopté. J^. Mu-
LETTfi. (D..II.)
LIMNIUS. INS. Nom donné par
LIAI
IlUger à un genre de Coléoptère que
Latreille avait déjà établi. V. Elmis.
(G.)
* LIMINOBIE. Lininohia. iNs. Gen-
re de l'ordre des Diptères, (amille des
Némocèies, tribu des Tipiilaires, éta-
bli par Meigen et ayant pour carac-
tères : trompe fort courie , avec deux
grandes lèvres; point de petits yeux
lisses; pâtes longues- dernier article
des palpes guère plus long que le
précédent , sans divisions articulaires
apparentes; antennes sétacées, sim-
plement velues , entièrement monili-
lorraes depuis le troisième ou le qua-
trième article ; le premier de ces ar-
ticles très- sensiblement plus long
que le suivant ; surface des ailes gla- '
bre; longueur des quatre premiers
pieds peu différente. Meigen , dans
ses premiers ouviages, avait donné à
ce genre le nom de L.imoiiia , et La-
treille l'avait employé dans >on (Mè-
nera, le Dictionu.iire d Histoire N.i-
turelle et dans tous ses autres ouvra-
ges. Ce n'est que dans ces derniers
temps (Fam. INatur. du Règn. Aniiii.)
qu'il la cbitngé à l'exetnple de Mei-
gen. Cet auteur ayant plutôt égard à
la forme des antennes qu'à celle îles
palpes , a rapporté à son genre Ziim-
nvbiala Tipula riuosa de Linné , que
Degéer figure et qui est placée par
Latreille avec son genre Perlicia (/^.
ce mot). Nous pensons, avec ce der-
nier, qu'il faut en séparer cette espèce
et celles qui lui sont analogues, et
restreindre le genre Limnobie aux
espèces qui onl les palpes terminés
par un article simple. Eu adoptant les
genres E,noplera et Trichucera de
Meigen que Lalreille réunissait (Dict.
d'Hist. lNat.)au genre Limonie eii en
faisant des divisions, nous laisserons
donc dans le genre Limnobie les es-
pèces qui composent sa preiniére di-
vision et nous traiterons des rleux
au'.-es genres à leur lettre ou au sup-
plément.
Les Limnobies se distinguent des
genres Cténopbore , Pédicie , Tipide
et Népbrotome par le.> palpes qui
sont terminés par un article grand et
composé de nœuds ou de petits aili-
LIM
433
clos, tandis qu'il est simple dans Us
premiers; elles s'éloignent îles Tri-
chocèies et autres genres voisins par
les antennes qui n'ont pas pbisde
dixai ticlcs dans ceux-ci , et par d'au-
tres caractères tirés des patos , des ai-
les , etc. Ce .sont des Di[ilèies qui ont
les ibrroes générales des Tipulcs et
qui vivent comme elles dans les lieux
bumides etombiagi's. Dcgé^r a don-
né (les détails fort C(uieux sur les
mœurs d'une espèce de ce genre
{Limnobia replicata). Sa larve vit de
feuilles de Mousse qui se trouvent
dans l'eau , et ressemble à une che-
nille épineuse: son corps est long
d'environ un pouce et laige d'une li-
gne et demie; il est cylindrique
et sans pâtes, et composé de orize
anneaux; la tète est tiès-petite ; elle
oSre deux antennes et deux yeux
noirs ou taclies qui les représentent.
Les mandiliulcs sont dentelées , et
la lèvre inférieure porte deux petits
palpes. Quand on l'inquiète, elle
roule son corps en cercle. Elle se fixe
sur les Plantes au moyen de quaire
crochets écailleux placés dans une
cavité du der.nier anneau du corps;
et quand elle veut changer de pl.ice ,
elle s accroche pai- les dents et ensui-
te par ces crochets, et avance ainsi
en pliant son corps comme le ferait
une chenille serpentante. La nymphe
flotte à la surface de l'eau : elle est al-
longée, presque cylindrique, d'un
brun tirr.nt un peu sur le vert; plus
pâle en dessous, parsemée de petits
poinis nous avec des bandes pli^s obs-
cures. Cette nymphe porte au-devant
de son corselet deux corne-> allon-
gées, tubulaircs, quisontlcs organes
de la respiraiion; elle a toujours soin
de tenir leurs extrémités hors de
l'eau , afin de respirer, et si on la re-
tourne , et que ses cornes ne soient
plus placées ainsi, elle se démène et
se courbe de diverses manières jus-
qu'à ce qu elle ait repris sa première
position. Le dernier anneau de l'ab-
domen et même plusieurs autres pré-
sentent des crochets qui servent à
celte nymphe pour s'accrocher aux
tiges des Mousses et autres Plantes
42i
LIM
aquatiques. L'Iosecte parfait ëclot
six jours après que la larve a passé à
l'état de nymphe. Il sort par une
fente qui se fiit ati-Jevant dis corse-
let sur la lête el sur une portion de la
poitrine. Les Limnobies sont très-
communes au printemps dans les
prés et au bord des fossés et des ri-
vières. On en trouve beaucoup aux
environs de Paris. La plus commune
est :
La LiMNOBiE PEINTE , Limtwbia
plcta , Melg. ; Tipula picla , Fabr. ,
Schell. (Dipt., t. 58, fig. i). Antennes
noires, avec le dernier article fauve;
corselet cendré; abdomen jaunâtre,
avec trois lignes noiiâlres; ailes cen-
drées avec des lignes annulaires dans"
leur milieu et des taches marginales
noirâtres.
La LlMNOÎÎIE A AILES PLIEES ,
Limnobia replicata, dont nous avons
pniié plus haut, est décrite par
Linué et Fabricius. Degéer l'a figu-
rée dans son Histoire des Insectes ,
T. VI, pV 20. V. , pour les antres
espèces , Fabricius et surtout Meigeu.
(G.)
LIMNOBION. Limnobium. bot.
PHAK. Genre de la famille desHydro-
charidées, établi par le professeur Ri-
chard , dans son travail sur cette fa-
mille (Mém. Inst. Se. Phys. 1811, p.
72), pour VHydrocharis Spongia de
Bosc. Ce genre offre les caractères
SLiivans : les tleurs sont dioïques ,
réunies dans une spalhe pëdonculée,
diphylle et multillore. Le calice est
;\ six divisions très-profondes et éta-
lées ; les trois intérieures sont péta-
îoïdes , plus. longues et plus étroites.
Dans les fleurs mâles , les ëtamines ,
au nombre de neuf, sont monadel-
phes et à anthères Iméaires; dans les
(leurs femelles on trouve trois appen-
dices courts , placés chacun en fcice
des divisions intérieures; les stigma-
tes , au nombre de six , sont bipartis.
Le fruit est une péponide ovoïde, po-
lysperme , renfermant des graines
obovoïdes à tégument couvert de fi-
brilles.
Ce genre se compose d'une seule
espèce, limnobium Boscii , Rich. ,
LIM
loc. cit., t. 8 ; Hydrocharis Spongia ,
Bosc , Ann. Mus. , 9, p- ^96 , t. 3o.
C'est une Plante aquatique originaire
des lieux touibeux de la Carohne in-
férieure. Ses feuilles sont pétiolées,
radicales, subcordiformes , entières,
marquées de cmq nervures longitudi-
nales. Les feuilles inférieures sont re-
marquables par le grand développe-
ment du lissu cellulaire de leur face
inférieure qui forme une sorte de
coussinet spongieux piopieà soutenir
tes fe ailles à la surface de l'eau.
(A.R.)
LIMNOCHARE. Limnochans.
ARACHN. Genre de l'ordre des ïra-
ciiéeuues , famille des Hydrachnel-
les, établi par Latieille aux dépens
du genre Tlydrackn a de. Millier. Ce
genre se distingue de celui d Hy-
di achne par ses palpes qui sont sim-
ples , tandis qu'ils ont un appendice
mobile dans ce dernier genre. Tous
les autres caractères sont les mêmes
dans ces deux genres , et leurs mœurs
sont paifaitement semblables aussi.
L'espèce qui sert de type à ce genre
est V^carus aquaticus , L. ; Acarus
aquaticus holosericeiis , Dtg. (Ins., 7,
IX, i5, 20); Trombldium aquaticiim,
Hermann (Mém. Apt. ,1, 11)./^. Hy-
DRACHNE et Hydrachnelles. (g.)
LIMNOCHARIDE. Limnocharis.
lîOï. PHAN. Genre établi par Hum-
boldt et Bonpiapd {PL yEquin.) ,
adopté par le professeur Richard qui
l'a placé dans sa nouvelle famille des
Butomées. Ses fleurs =ont hermaphro-
dites, pédoncidées, disposées en sertu-
le ou ombelle simple et enveloppées
dans Une spatlie polyphylle.Le calice
est à six divisions très - profondes ;
trois extérieures vertes minces , et
trois intérieures colorées, pétaloï-
des et plus grandes. Les étamines
sont au nombre d'une vingtaine,
entourées d'un grand nombre de fda-
mens stériles. Les pistils varient de
six à vingt réunis au centre de la
fleur. Ils sont dressés, allongés, ter-
minés en pointe recourbée au som-
met, uniloculaires , contenant uu
trrand nombre d'ovules attachés à un
LIM
rëscau vasculaire , qui tapisse la pa-
roi interne de l'ovaire. Le fruit est
ëg-alement allongé, sec , indéhiscent ,
conleuant des grain, s recourbées en
forn)e de fer à cheval et recouvertes
d'un îégument propre strié trans-
versalement. L'embryon a également
la forme d'un fer à cheval.
Gageure se compose de deux espè-
cesoriginairesde l'Amérique méiidio-
nale Ce sontileux Plantes aquatiques,
vivaccs , ayant les feuilles radicales et
engainantes; des fleurs blanches ou
jaunâtres , dis^jo-ées en seitulc ou
ombelle simple au sommet d'une
hampe. L'une , Limnocharis Plumic-
■ril , Rich. , /oc. cit., t. 20 et 19, n.
2 , est le Limnocharis emarginata ,
Humb. etBonpl., PL .F.q-i, t. 34, ou
Alisma flava , L., déjà mentionné
dans le Catalogue de Plumier sous le
nom de Damasonium maximutn Plan-
t agitas folio , t. 11.^). Elle croît à St.-
Domingue et sur le continent de l'A-
méiique méridionale. L'autre , Lim-
nocharis Humboliltii , Fiich. , loc.
cit. , t. 19 , f. 1 , est le Slratiotes nym-
phoides , Willd. , Sp , 4, p. 821. Il a
été trouvé par Humboldt et Bonpland
aux enviions de Caracas. (a. r.)
LIMNOPEUCE. BOT. phan. (Vail-
lant.) P^. HirpuRis.
LIMNOPHILE. Limnophi/a. bot.
PHAN. Genre de la famille des Scro-
phularinées et de la Uidynamie An-
gio^permie, L., établi parR. Brown
{Procir. PL Nov.-Holl. , 442) pour
VHottonia i/idica, L., et auquel il
donne les caractères suivans : calice
tubuleux, à cinq divisions égales;
corolle infundibuliforme; limbe à
cinq lobes égaux; étamines didyna-
nies incluses ; anthères rapprochées
et réunies par paires ; stjle terminé
par un stigmate dilaté et oblique;
capsule bdoculaire, à deux valves
biparties , la cloison étant foimée par
les bords rentrans des valves. La
Limnophila gratioloides , R. Brown ,
loc. cit., est une Plante qui croît dans
les lieux aquatiques. Ses l'eiiilles sont
opposées, profondément incisées, sou-
vent tripariites et semblant en quel-
HM 4j5
que sorte vcrticillécs. Ses fleurs sont
axillaircs , pédonculées et accompa-
gnées de deux- bractées. Elle croît
non-seulement dans l'Inde, mais à la
Nouvelle-liollamle. (a.r.)
L I M N O R I E. Limnoria. cnusT.
Genre de 1 ordre des fsopides, sec-
tion des Aquatiques, famille des Cy-
molhoadées (Latr., F;un. Nat.), établi
par Leach , réuni aux Cvmothoas de
Fabricius par Latrcille^Règn. Anim.)
et adopté par ce dernier ( t'hui. Nat.,
etc.) avec ces caractères : corps C) liti-
dro-liuéaire; yeux grenus et formés
de petits yeux lisses (ocelles), rap-
prochés. Lesquatreantennes insérées
sur la même ligne, de la longueur,
au plus , de la tête, de quatre articles;
tous les pieds simplement propres à
la marche ; dernier segment abdomi-
nal grand, suboi biculaire. Ce genre
se distingue du genre Cymothoa pro-
prement dit par la tète qui est plus
étroite que le piemier segment dans
ce dernier et par ses yeux qui sont
peu apparcus La seule espèce connue
de ce grnre est :
La LiMN'ORlE TÉRÉCRANTE, L. te-
rehrans, Leach. Elle est longue d'en-
viron une ligne à une ligue et demie
du pied anglais. Son corps est cendré,
avec les yeux d'un noir tirant un
peu sur la couleur de poix. On la
trouve en quelques parties des côtes
d'Angleterre, ou elle se loge dans les
trous qu'elle fait. K. Cyjiotiioa et
Cymothoades. (g.)
L I M O D O R E . Limodorum . bot.
PHAN. Orchidées , Juss. , Gynandrie
Monandrie , L. Ce genre , établi par
Tourncfort et adopté par la plupart
des botanistes , renferme un très-
grand nombre d'espèces qui, d'après
les travaux des auteurs niodernes,
doivent aujourd'hui êire ré|)artiesen
plusieurs genres distincts. Le type
de ce genre et l'espèce qui a servi à
son établissement est le Limodorum
aborlivum; c'est donc surtout d'après
cette espèce que doit être tracé le ca-
ractère lie ce genre. Toutes celles qui
y ont été réunies et qui nolFrent pas
les mêmes signes caractéristiques de-
4d6
LIM
vront être portées dans d'autres gen-
res. Or voici ces caractères tires de
l'espèce que nous avons nommée tout
à l'heure. L'ovaire n'est pas tordu en
spirale. Les trois divisions externes
du calice sont semblables , dressées
et presque conniventes ; les deux
intérieures et latérales sont plus étroi-
tes ; le lahelle est sessile , di essé , en-
tier, terminé à sa base par un éperon
plus ou moins allongé. Le gynoslè-
me est très - long , semi -cylindrique ,
c'est à-dire plane sur son côté anté-
rieur et convexe postérieurement ;
l'anthèreest tel minale,operculi l'orme,
contenant deux masses; polliniques,
pullacées , agglutinées entre elles du
côté interne. Le stigmate est placé
immédiatement au-dessous de l'an-
thère.
Tels sont les caractères des véri-
tables Limodoies. Ils ne conviennent
qu'à un très-petit nombre de celles
qui y ont été placées. Ainsi plu-
sieurs doivent être mises parmi
les Blet'ia. V. ce mot. D'autres
ont formé le genre Geodonim de
Jaclison. Quelques autres ont servi à
l'établissement des genres Caljpso ,
Calapogon , etc. Ainsi, parmi les es-
pèces du genre Bleda , on a pincé les
Llmo'IorumTankerviUœ ^ L.; L. al-
tum, Ij.purpitreum , L. Dans le genre
Geodorurn , on trouve les Limodorum
nutans , L. rccunnim. f^e lÀmodorum
bulbosuni forme le genre Calypso , et
dans le genre Calapogon , R. Brown
a placé le Limodururn tuhe'-osum et
quelques autres espèces analogue-;.
•Le Limodorum ahortivum , Willd.,
Sp. , Orcà/s abortira , L., qui forme
le type du genre , est une grande
Plante vivace qui croît dans les forêts
ombragées et montueuses ; sa racine
se compose fie grosses fibres cylin-
driques et charnues; sa lige, haute
de deux à trois pieds , porte des feuil-
les très - courtes j embrassantes et
presque scinblab'ês à des écailles.
Les tleurs sont d'un poiu pie obscur ,
formant en petit nombre un épi à la
partie supérieure de la lige.
Dans le Prodrome de la Flore du
Napaul , Don a décrit sous le nom de
LIM
Limodorum roseum une espèce nou-
velle qui a beaucoup de rapports a vec
l'espèce précédente. (a. R.)
LIMON. BOT. I'p.4lN. Fruit du Li-
monier. P'. ce mot. (b.)
LIMON. GJSOL. P'. Matière et
Terrain.
LIMONELLTER. bot. phan. Pour
Limonie. P^. ce mot. (b.)
♦ LIMONH. OIS. (Flacourt.) Les
Tourterelles et les Pigeons à Mada-
gascar, (b.;
LIMONIA. INS. et BOT.^. Limonie,
LIMONIASTRUM. bot. phan.
(Heister.) Syo. de Statice monopetala.
fB.)
* LIMONIATIS. MIN. Il est im-
possible de reconnaître quelle Pierre,
semblable à son Smaragdas^ le com-
piialeur Pline entendit désigner sous
ce nom, (b.)
LIMONIE.X//7?o///a. INS. Nom
donné par Meigen et par Latreille
aux Diptères qu'ils ont nommés de-
puis Limuoble. /^. ce mot. (g.)
LIMON lE. iMmonia. bot. pha.v.
Ce genre, établi par Linné, fait par-
lie de la famille des Auiantiées. Dans
son travail s;ir cette famille , Correa
de Serra a retiré plusieurs des espèces
qui y avaient été rapportées pour en
faire des genres nouveaux qui ont été
généralement adoptés. Ainsi le Li-
muitia munophylla forme le genre
Alalantia , le Limonia peut aphy lia
et //. arhorea le genre Glycosmis, et
le Limoitia trifoUala le génie 'ïripha-
sia Les espèces qui forment aujour-
d'hui le véritable genre Limonia of-
frent les caraclères suivans : le cali-
ce est à quatre ou cinq divisions pro-
fondes ; la corolle se compose de
quatre ou cinq pétales sessiles ; les
étamines sont libres et distinctes,
rarement au nombre de quatre à
cinq , plus souvent en nombre ciou-
ble des pétales. Le fruit est une
baie pulpeuse à quatre ou cinq lo-
ges monospermes. De Candolle ,
dans le premier volume de son Fro-
dromiis systemalis , rapporte à ce
LIM
genre onze espèces , la plupart oiîgi-
naires de l'Inde et de h\ Chine, Ce
sont des Arbres ou des Arbrisseaux
souvent munis d épines , a^ant des'
feuilles simples, Irifoliëes ou pinnees,
des fleurs blaucKos ou roses, exhalant
une odeur suave aualoj^ue à celle des
autres Arbres de la mènie famille.
Parmi ces espèces nous ciicions la
Léimonia acidissima , L., Lunk. , 111.,
t. 355, f. I, orii;inaire de l'Inde,
mais qu'on cultive également eu
Améiique. C'est un Arbrisseau élé-
gant ei toujours vert , dont les feuil-
les sont impaiipinnées et les [leurs
blanches disposées en panicules cour-
tes et axillaires. Ses fruits , qui sont
jaunes et globuleux, répmdent une
odeur très-suave qui approche beau-
coup de celle de l'Auis. Leur pulpe
est très-acide et très-agréable. On en.
fait des boissons rafraîchissantes , ou
on les confit au sucre. (.\. r.)
LIMONIER. BOT. PHAN. On appel-
le ainsi une division du genre Oran-
ger , que l'on désigne plus commu-
nément sous le nom de Citronnier. A^.
Oranger. (a. r.)
* LIMONITE. MIN'. (Hausmann ,
Manuel de Minéralogie, t. i,'p. 280.]
Substance noiie, op.ique, à cassure
conchoïdale, ayant l'éclat de la cire
el donnant une poussière d un jaune
d'ocre ; médiocrement dure : pusant
spécifiquement 2,600. Au chalumeau,
sa couleur n'éprouve aucun change-
ment remarquable; par un feu pro-
longé , elle fond >ur les bords en une
scorie noirâtre. Par la calcinalion ,
elle ionne une poussière rouge. Elle
paraît être une comijinaison ou un
méUnge de Fer limoneux et de Fer
phosphaté représenté parles propor-
tions suivantes : hydrate de Fer ,
74,5oq; piiosphate de Fer, 24,870;
oxide de Manganèse, i,5; total ,
100 679. On la liouve avec le Fer li-
moneux commun { Thoneisenstein)
en petites masses ou en lits trèi-min-
ces dans les terrains d'alluvion.
(g. DEL.)
LIMONIUM. BOT. rHA.\. On a
beaucoup disserté pour savoir quelle
LIM 4^7
ëtait la Plante ainsi nommée par
Dioscoride. Les uns ont voulu que ce
flit la Pyrole {Pyrola rolundifuUa,
L.), d'autres le lieta syh'cstiis\ quel-
ques-uns le Scnecio J)u/ia. Mais la
plu[iart des boianistes s'accordent
pour le Slatice Liinonium , L , dont
Tonrnefort avait fait un genre sous le
nom de Limonium. ^. Statjce.
(a.r.)
LIMOSA. OIS. (Brisson.) Syn. de
Barge. F. ce mol. (u.)
LIMOSELLE. Linwsdia. bot.
piian. Ce genre , de la Didynamic
Angiospermie , L., avait été désigné
par Vaillant sous le nom de Planta-
ginella. Jussieu l'avait placé parmi
les Primulacées, mais il a été rap-
porté aux Scrophularinées par De
C;uidolle et R. Biown qui enontain-r
si exprimé les caractères : caliceàcinq
divisions peu profondes , égales; co-
rolle campanulée , à tube court et à
cinq petites divisions égales; quatio
ét;unines presque égales, quelquefois
réduites au nombre de deux ; stigma-
te capité ; capsule à deux valves sépa-
rées par une cloison parallèle et im-
complèle. Ce génie renferme des
Plantes herbacées , très-petites , ram-
f «alites et qui croissent dans les loca-
ités marécageuses. Leurs feuilles
sont fasciculées , à pétioles diialés et
piesque engaînans à la base. Les
fleurs sont suiilaires et portées par des
hampes. On n'en connaît qu'un très-
petit nombre d'espèces, dont la pL.s
remarquable, Lirnosella oqi/atica ,
\j. , croît dans les lieux inond('S de
l'Europe. On la trouve fréquemment
aux environs de Paris et surtout à
Bondy. (G..N.)
LIMULE. Limulus. crust. Genre
de l'ordre desXyphosuresdeLatreillfe
(P'am. Nat du Règne Aniin), que cet
auteur rangeait (Règne Anim parCu-
vier) dans son 01 die des Branchiopo-
des, section des Pœcilopes; ee genre a
été établi par Millier; il a pour caractè-
res, suivant Latreille : pointdesiphon;
la base des pieds (ceux du céphalo-
thofaxou de la division antérieure du
corps) qui, les deux derniers exceptés.
438
LTM
servent à la locomotion et à la préhen-
sion, est hérissée de petites e'pines et
fait l'office de mâchoires. Test dur ,
divisé en deux boucliirs offrant eu
dessus deux sillons longitudinaux , et
recouvrant tout le corps, qui se ter-
mine postérieurement par une pièce
très-dure, ensiforme et mobile.
Le corps desliimules est divisé en
deux parties : la première ou l'anté-
rieure, que La treille nomnie céphalo-
thorax , est recouverte par un bou-
clier lunule débordant , et portant
deux yeux très-écartés l'un de l'autre,
entre lesquels Cuvier a observé trois
petits ^eux lisses rapprochés ; au-des-
sous de la carapace dont nous venons
de parler , sont insérés , sur une saillie
conique , en forme de bec ou de labre,
deux corps semblables à deux petites
serres de Crabe , didactyles ou mo-
iiodactyles, selon les sexes, composées
de deux articles que Latreille consi-
dère comme les antennes et que Sa-
"vigny assimile à la seconde paire de
pieds-mâchoires des Crustacés , ainsi
qu'aux mandibules des Arachnides ,
et auxquels il donne le nom de man-
dibules succédanées, ou fausses man-
dibules. A la suite de ces antennes se
ti-ouventsix paiies de pieds, dont les
deux derniers réunis forment un
grand feuillet portant les organes
sexuels, et dont les dix autres libres,
et tous , à l'exception des deux pre-
miers, didactyles. Ces pieds sont com-
posés de six articles : le radical , ou la
hanche , est hérissé de piquans ou
épines dont le nombre est très-con-
sidérable aux deux ou trois premières
f»aires de pieds. Ces articles tiennent
ieu de mâchoires ; l'article suivant ,
ou le premier de la cuisse , offre aussi
quelques épines. La dixième paire de
pieds diffère des autres par divers ca-
ractères , et surtout par les hanches ,
qui ne sont point maxillaires, et par
l'extrémité antérieure du dernier ar-
ticle de la jambe , qui se termine par
quatre petites lames mobiles , droites,
allongées , pointues , égales et rap-
prochées en un faisceau longitudinal;
la partie extérieure de cette m^me
extrémité de la jambe donne attache
LIM
au dernier arlicle , qui est terminé y
comme les autres, par deux doigts
mobiles qui diffèrent un peu des pré-
cédent. Le pharynx débouche entre
les hanches de toutes ces pâtes ; l'œ-
sophage se diiige en avant , l'estomac
des Limules étant situé, comme dans
les Crustacés décapodes , vers le bord;
antérieur du test. La seconde partie
du corps des Limules , ou la posté-
rieure , est recouverte par un bou-
clier qui a , en dessus , la forme d'ua
trapézoïdeéchancié postérieurement,
avec les bonis latéraux armés d'épines^
mobiles et alternantes; en dessous et
dans un creux en forme de boîte
presque carrée , sont cinq paires de
feuillets ou de larges pieds natatoires,
dont la face postérieure est garnie de
branchies. L'anus est placé à la racine
/le la pointe qui termine le corps :
cette pointe est cornée , très-dure ,
droite , trigone, très-pointue et sou-
vent armée, sur le dos, de petites
dentelures ; elle s'insère dans une
cavité, au milieu de l'échancrure pos-
térieure de la seconde pièce du test ,
et elle est articulée avec elle par le
moyen d'une tête dont les deux côtés
sont dilatés et appuyés sur deux sail-
lies de cette pièce. Le cœur, comme
dans les Stommapodes , est un gros
vaisseau garni, en dedans ,, de co-
lonnes charnues régnant le long du
dos el donnant des branches des deux
côtés; un œsophage ridé, remontant
en avant, conduit dans un gésier Irès-
charnu , garni intérieurement d'une
veloutée cartilagineuse toute hérissée
de tubercules, et suivi d'un intestin
large et droit. Le foie verse la bile
dans l'intestin par deux canaux de
chaque côté. Une grande partie du
test est remplie par l'ovaire dans les
femelles , et par les testicules dans
les mâles.
L'Ecluse et Bontius sont les
premiers naturalistes qui aient men-
tionné et figuré des Limules; Mill-
ier les confond avec les Apiis; Fa-
bricius les en a distingués, mais il
les a placés dans son ordre des Kleis-
tagnathes ou Décapodes brachiures
de Latreille; enfin Lamarck, ayartt
LIM
conservé le nom de Lirnulc au genre
j4pus , appelle Polyphème le getue
tlont nous traitons. Ces Animauv
vivet;it d;ins les mers des p;i^s cliauils;
pendant l'élé ils viennent lesoi-r,
presaiie toujours p:,r couples , sur
les plages >ablonneuses ou maréca-
geuses. La femelle, qui est plus grosse,
porte sur son dos le mâle , sans que
celui-ci y soit en état d'accouplement
ni violemment attaché : leurs mouve-
mens sont fort lents eî trè^-cil cons-
crits, et lorsqu'ils marchent, on ne
voit aucune des pales ; dès qu'on les
touche , ils s'arrêtent et relèvent leur
queue pour se défendre. Ils restent
toute la nuit à moitié hors de l'eau ,
et ne cherclientàse sauver que quand
ils sèment que le danger commence à
être imminent. Leur queue est très-
redoutce dans l'Inde et en C^noline,
parce qu'on est dans l'oninion que la
piqûre est venimeuse: les sauvages se
servent de celte pointe en guise de
fer de flèche. La chair des Limules
est bonne à manger , et leurs œufs
sont très-délicais ; on sert sur les
tables , à la Chine et au Japon , l'es-
pèce qui lui est projire , et qui arrive ,
avec rage, à une longueur de deux
pieds. Ces Animaux se trouvent dans
les mers des deux ludes , depuis l'é-
auateur jusqu'au quarantièuie degré
e latitude ; ils sont communs dans le
golfe du Mexique , sur les côtes de
G.troline , aux Moluques et dans les
mers du Japon et de la Chine. Les
Américains appellent ces Crustacés
King-Krab ; les nègres des bords de
la mer se servent du test vide pour
puiser de l'eau ou pourd'audes usa-
ges iloraestiques. On connaît quatre
ou cinq espèces de ce genre ; nous
citerons :
Le LiMTTLE PoLYPHÈME, L. Foly-
phemus , Fabr. , Linn.; Llmulus Cy-
c/ups , Fabr. (jeune) : Munoculus Po~
lyphemus, Linn. ; Limulus Suwerbii,
Leach (Zool. jMiscelL, pi. 84). Il varie,
selon l'âge, pour la taille et la cou-
leur. Les vieuv sont d'un b\ un noi-
râtre, et les jeunes d'un jaunâtre qui
tire sur le brun. L'arête du milieu
du dos a, sur chaque pièce du test,
LIN 4,9
trois épines ; le stylet , formant la
queue , est à peu pi es de la longueur
du coip,. Cttie espèce se trouve sur
les côtes sablonneuses d'une gn.nde
partie de l'Améiique.
Les Limules sont rares à l'état fos-
sde; jll^qu■à présenl on n'en a trouvé
que dans certaines couches d'une an-
tiquité moyenne , à Solenbofen et
lappenlieun. La seule espèce connue
et à laquelle Uesmaresl a donnd le
nom de LiMULE de Walcii , Limulus
H alchii , dans son Histoiie iNaturelle
des Crustacés fossiles, p. lôcj, lafe. n,
fig. 6 et 7 , e>l le Cancer pcruersus dé
Knorr et Walch (INJonum. du déluge,
T. 1, p. i36, pi. i4). Klle ne diffère
des espèces vivantes que par le rebord
de la première pièce de la carapace,
qui est arrondi, au lieu de former uiî
angle aigu devant la bouche, et par
d'autres caractères tirés de la forme
et des épines du test. (g.)
LIN. Linurn. bot. phan. Genre
de la Penlandiie l'entngynie , L. ,
d'abord placé dans la famille des
Caryoph, liées , mais qui forme au-
jourd'hui le type d'un ordre natu-
rel nouveau nommé Linacées. V. ce
mot. Le genre Lin se compose d'un
ti ès-grapd nombred'espèces. Ce sont
des Plantes herbacées , ou de petits
Arbustes à feuilles alternes, très-ra-
rement opposées, entièies ; leurs
fleurs , terminales et divei sèment dis-
posées , sont jaunes , bleues ou blan-
ches ; leur calice est régulier, formé
de cinq sépales incombans ; leur co-
rolle est comme campanulée , com-
posée de cinq pétales onguiculés en-
tiers , d'aboi d incombans et tordus en
spirale avant leur épanouissement;
les étamines , au. nombre de cinq ,
sout monadelphes tout-à-fait par leur
base, et offrent entre chacune d'elles
un petit appendic^fililbrme , qui sem-
ble être un filament d'étamine avor-
tée ; l'ovaire est légèrement stipilé ,
globuleux , à sic ou dix loges quel-
quefois incomplètes, c'est-à direcora-
n)i'niquant ensemble deux par deux ,
à cause de l'imperfection de trois ou
de cinq des cloisons : chaque logq
43o LIN
contient un seul ovule attaché à la
partie supérieure de la loge et ren-
versé. Les styles sont au nombre de
trois à cinq , terminés chacun par un
stigmate allongé; le fruit est une cap-
sule globuleuse, à six ou dix loges
complètes ou incomplètes et mono-
spermes , s'ouvrant en trois ou cinq
valves qui se séparent presque tou-
jours en deux; les graines sont géné-
ralement ovoïdes , comprimées, lisses,
composées d'un tégument propre ,
d'un endospermegénérdement mince
et d'fln embryon ayant la même di-
rection que la graine.
Les espèces de ce genre sont assez
nombreuses : De CandoUe , dans le
premier volume de son Prodrurnus
systematis,en énumère cinquante-six.
Ces espècescroissent, pour la plupart,
sur les bords du bassin méditerranéen;
plusieurs se trouvent dans l'Amé-
rique méridionale et l'Amérique sep-
tentrionale , et qi\elques- unes en
Afrique et au cap de Bonne-Espé-
rance. Ce genre est surtout fort in-
téressant à cause d'une de ses eS|Tèces,
le Lin usuel, dont nous allons parler
ici avec quelques détails.
Lin t/suEL , Liiium i/sitalissiniuniy
L. C'est une Plante annuelle, origi-
naire du plateau -de la Haute-Asie,
mais abondamment cultivée , depuis
un temps presque immémorial , dans
les diverses contrées de l'Europe , oli
elle est devenue indigène. Sa racine
est grêle, pivolanîe , poussant une
tige simple, cylindriqiie , d'un, de
deux ou de trois pieds de "hauteur,
seulement rameuse vers son somuiet ,
©t; tout-à-fait glabre , ainsi que les
autres partiesdela Plante. Les feuilles
sont cparses, sessiles, lancéolées, ai-
guës , très-entières ,• marquées de trois
nervures longitudinales, et d'un vert
glauque ; les fleurs sont d'un bleu
tendre , terminales au sommet des
ramidcations delà tige; les étami-
nes et les stigmates soiit au nom-
bre de cinq , et le fruit est une cap-
sule globuleuse, environnée à sa base
par le calice et contenant des graines
ovoïdes, comprimées, lisses et lui-
santes. Cette Plante offre un très-
LIN
grand intérêt et est l'objet d'une cul-
ture extrêmenient soignée , à cause
des fibres de sa tige, avec lesquelles
on fait les tissus de fd les plus tî ns et
les dentelles les plus précieuses. On
cultive cette Plante dans deux in-
tentions, ou pour obtenir ses graines
3ui sont employées en médecine et
ans les arts , ou pour obtenir la fi-
lasse de ses tiges. Dms le premier
cas , les soins du cultivateur doivent
tendre à choisir les variétés qui pro-
duisent le plus grand nombre de
capsules, et, dans le second, celles
dont les tiges sont les plus longues.
On distingue un assez grand nom-
bre de variétés de Lin dans les pays
oii ce Végétal est cultivé ; les princi-
pales sont les suivantes : i". Le Lin
froid ou grand Lin est celui dont les
tiges acquièrent la plus grande liau-
tcur et qui donne un très petit nom-
bre do capsules. C'est la variété la
plus précieuse et celle que l'on pré-
fère dans plusieurs contrées de la
Flandre , de la Belgique , et même
aux environs de Lille , oli la récidie
d'un lieclare planté de cette espèce
se venri quelquefois jusqu'à 6,000 et
•7,000 francs.
a*". Le Lin chaud ou Têlard , beau-
coup moins élevé que le précédent.
Sa tige est raraçuse et porte un grand
nombre de capsules; aussi doit-on le
préférer quand on a pour but piin-
cip;d In récolte des graines.
ô". Enfin on nomme Lin moyen
une variélé qui tient le milieu entre
les deux premières , c'est-à-dire
qu'elle séiève un peu moins que le
grand Lin et donne un peu moins de
capsules que le Têlard. Cette variété
est surtout cultivée dans les provinces
méiidionales.
En généial , la culture du Lin est
assez chanceuse et demande de gran-
des précautions. 11 lui faut un terrain
substantiel et fertile, frais, mais non
trop humide ; les engrais doivent y
être abondans et renouvelés à chaque
récolte. 11 faut préparer Je terrain
par des labours fréquens. On sème
lé Lin à deux époques différentes,
comme on fait pour le Blé , c'est-à-
LIN
dire avant et après l'hiver ; ce qui
forme le Lin d'hiver et le Lin d'élé :
il r'est pas indifférent de choisir l'une
ou l'autre de ces deux époques. Ainsi,
dans un pays chaud et dans un ter-
rain un peu sec et sablonneux , on
fera bien de semer le Lin avaul l'hi-
ver , afin qijclcs pluies de l'automne
soient piolitables au développement
de la semence; au coniraire, dans les
pays un peu froids et dans les teriains
très-sul)st^uliels, on pourra, sans in-
convénienl, attendre la fin de l'hi-
ver. Le choix de la semence est une
chose fort importante; les agronomes
s'accordent gcnéialcment à recon-
naître qu'elle déqénère lorsqu'on la
sème plusieurs années de suiie dans
le même terrain : on doit donc la re-
nou<^eler chaque année , et la tirer
des pays oii 1 on sait qu'elle est la
meilleure pour le teruiiu oii on la
doit culliver et pour le but qu'on se
propose. Celle qui vient du noi d de
l'Europe est généralement la plus es-
timée; cependant il est des culliva-
teurs qui ne renouvellent pas leur
semence , et qui néanmoins obtien-
nent , chaque année, de belles ré-
colles. Mais, pour arrivera ce résul-
.lat, il faut avoir le soin de choisir,
dans chaque variété que l'on cultive ,
les graines les plus grosses et les plus
saines : par ce moyen , on peut se
dispenser de changer de semence; ce
qui est une économie poi;r le cidti-
vateur. Il faut noter ici que , comme
la graine de Lin est très-huileuse ,
elle s'altère et se rancit rapide-
ment, et ne peut être conservée plus
d'une année lorsqu'on veut la faire
servir de semence. Le Lin se sème
comme le Blé, c'est-<à-dirc à la vo-
lée. Le terrain doit avoir été dispo-é
par planches un peu bombées. La
quantité moyenne de semence est
d'environ vingt-cinq livres pour dix
mille pieds carrés de terrain. On
brise les mottes et on herse de même
que dans la culture des Céréales.
Lorsque le jeune plant commence à
pousser , il faut le sarcler avec soin
et fréquemment , parce que , sans
cette précaution , il serait bientôt
élouffépar les mauvaises herbes , qui
poussent avec plus de rapidité. Dans
les temps de sécheresse et dans les lo-
caliiésoiicelaest possible, il n'est rien
d(!plus avantageux que dcpouvoir ar-
roser le Lin p;ir le moyen des irriga-
tions. Lor-que le Lin est parvenu à
sa maluiilé , t'puque variable suivant
les locrflilés el le temps ou a été fait le
semis, et <jue l'on reconnaît au des-
sèchement des tiges el des feuilles et
à l'ouverture spoulanée des capsules
il faut commencer bi récolle : celle-ci
se fait en arrachant à la main et par
poignées les* tiges de Lin , dont on
fail de petites bottes qu'on laisse quel-
que temps sur le tenain, en ayant
soin de les placer debout ; mais il ne
faut pas les y laisser trop long-iemps,
pour ne pas perdre la graine qui
tombe des capsules enlr'ouvertes. Il
faut b;ittie ces liges sur de grands
draps; le> graines se détachent tiès-
facilement. Quelquefois -on bat le
sommet des tiges sur un banc, avec
un maillet de bois , qui brise les cap-
sules et met les graines à nu. Cette
graine doit être ensuite vannée et
Cidiléejpour la débiurasscr de tous
les Iragmens de capsules qui y sont
juélangés.
Les tiges du Lin doivent ê^re rouies
et préparées comme celles du Chan-
vre; on les fait ensuite sécher, et on
les peigne pour obtenir la filasse.
Les graines de Lin sont fort usi-
tées en médecine. Outre l'huile grasse
qu'elles contiennent en abondance,
ces graines renferment aussi un
mucilage extrêmement visqueux et
épais : leur décoction est éminem-
ment émolliente; elle convient dans
tous les cas d'irritation interne et
externe. On fait, avec ces graines
réduites en farine , des cataplasmes
éraoUiens très-fiéquemment usités.
Pour extraire l'huile des graines, il
faut d'abord attendre trois ou quatre
mois , parce qu'on a remarqué qu'elle
y était plus abondante au bout de ce
temps qu'au moment oii elles vien-
nent d'être récollées ; on les passe
ensuite à un moulin qui en extrait
l'huile. Celle-ci est employée à dif-
432
LIN
férens usages ; ainsi , on peut s'en
servir pour l'éclairage. On l'emploie
beaucoup dans la peinture à l'iuiile ,
parce qu'elle jouit de la propriété de
se sécher assez rapidement.
Une autre espèce de Lin encore in-
téressante, c'est le Lin vivace ou Lin
de Sibérie , Linum perenne , L. 11
ressemble beaucoup au précédent ;
mais ses racines sont vivaces , et la
piu'tie iuférieure de ses tiges finit par
devenir ligneuse. Celte espèce , ori-
ginaire de la Sibérie , est cultivée ,
dit-on , en Suède et dans quelques
parties de l'Allemagne»; mais , en
France , on ne la voit guère que dans
les jardins. Cependant sa culture
pourrait oftVir de grands avantages ;
car elle réussit ti es bien dans les ter-
res maigres et sablonneuses : LuUin
de Châteauvieux l'a cultivée avec suc-
cès aux environs de Genève. Selon
Bosc , la méthode la plus avantageuse
serait de la placer par lignes et d'éloi-
gner les touffes d'environ trois pieds
les unes des autres. On pourrait plan-
ter entre chacune d'elles des Choux ,
des Navets, ou d'autres Légumes. On a
remarqué que, lorsque le Lin végèteà
l'ombre , sa filasse est pi us fine ; néan-
moins on prétend qu'elle ne vaut pas
celle du Lin annuel. Quelques au-
teurs ont dit que le Lin de Sibérie ne
dure que trois ans ; nous pouvons
assurer qu'il en existait autrefois plu-
sieurs pieds dans le jardin de la Fa-
culté de médecine de Paris , qui ont
duré plus de dix ans.
Il croît en France un assez grand
nombre d'espèces de Lin , qui quel-
quefois offrent des fleurs très-grandes,
d'une belle couleur jaune ou bleue :
tels sont , par exemple , le Lin cam-
panule et le Lin de Narbonne. On
cultive quelquefois dans les jardins
une très-belle espèce , Linum tiigy-
7ium, Bonpl. , PI. rar. de Malm. , .58 ,
t. 17. C'est un Arbuste assez élevé,
originaire des Indes-Orientales. Sa
tige est dressée , rameuse , ligneuse
dans sa partie inférieure ; ses feuil-
les sont elliptiques et mucronées au
sommet; ses fleurs sont jaunes , très-
grandes , groupées à l'aisselle des
LIN
feuilles. Celte espèce se cultive dans
la serre.
A l'exemple de Gmelin , les bota-
nistes modernes font un genre dis-
tinct du Linum Radiola, L., sous le
nom de Radiola. /^. ce mot. (a.r.)
On a quelquefois étendu le nom
de Lin à des Plantes qui n'appartien-
nent pas à ce genre, et même à des
êtres qui ne sont pas du domaine de
la Botanique ; ainsi l'on a appelé :
Lin d'Amérique , VJgape ame~
ricana , L.
Lin Étoile , le Lysimachia stel-
lata , L.
Lin incombustible , l'Asbeste ou
Amianthe. '
Lin de Lierre ou maudit , la
Cuscute.
Lin de M.\rais ou de Prés , les
Linaigrettes.
Lin maritime ou de Mer, des Fu-
cus et des Couferves.
Lin sauvage, V Anthir/inum Pelis-
se/ianu m. (B.)
LIN DE LA NOUVELLE-ZÉ-
LANDE. BOT. piiAN. Nom vulgaire
du Fliormium tcnax. V . Phormioîst.
(A. R.)
LINACÉES. Linaceœ. bot. phan.
Petite famille de Plantes qui si» com-
pose du seul genre Linum de liinné,
auparavant placé dans la famille des
Caryoph^ liées. Ce petit groupe se
distingue par les caractères suivans.:
son calice est persistant , à trois ,
quatre ou cinq divisions profondes ,
imbriquées latéralement. La corolle
se compose de quatre à cinq pétales
onguiculés à leur base , tordus en
spirale avant lépanouisseiuent de la
fleur. Les étamines , au nombre de
quatre à cinq , sont nîonadelphes à
la bnse de leurs filets , entre cha-
cun desquels on trouve assez sou-
vent un petit appendice subulé , qui
semble être un filet d étamine avor-
tée. Les anthères sont à deux loges
introrses, s'oiivrant par une suture
longitudinale , et attachées presque
par leur base. L'ovaire est globuleux,
sessile, à six , huit ou dix loges , dont
LIN
la moitié sont séparées par des cloi-
sons incomp.lcles partant de l'axe
central , mais n'atteignant pas jus-
qu'au-; parois : chaque loge contient
un seul ovule suspendu. Le fruit est
une capsule globuleuse , souvent ter-
minée par une petite pointe formée
par la base du stvic : celle capsule
oflre autant de loges monospennes
que l'ovaiie ; elle .s'ouvre, par son
sommet , en qu;itrc ou cinq valves ,
qui se partagent ensuite chacune en
deux. Lis graines sont, en général ,
lisses et luisaiile.s ; leur tégument
ptopre est légèrement charnu à sa
face interne , et recouvre un embryon
ayant la mêmediieclion que la grame,
c'est-à-dire dont la radicule coiies-
pond au hlle.
Les Linacées , qui sont des Planles
lieibacées , annuelles ou vivaces, ou
de petits Arbustes à feuilles alternes ,
excepté dans une seide espèce [Linuni
catliarticum , L.), se disiiiiguent sur-
tout des Caryophyllées , qui ont les
feuilles opposées, par la struclure de
leur ovaire et de Icui capsule, et par
leurs graines dépourvues dendo-
sperme. Celte petite famille forme en
quelque sorte le passage entre les
Caryophyllées , les Malvacécs et les
Géraniacées. (a. r.)
LTNAGROSTIS. rot. phax. Syn.
d'Eriophore. f . ce mot. (b.)
LIN AIGRETTE, bot. phan. Quel-
ques botanistes français ont employé
ce nom pour désigner le genre iiiio-
phore. V . ce mot. (b.)
LIN.'VII\E. Linaria. bot. phan.
Ce génie de la famille des Scrophu-
larinées et de la Didynamie Angio-
speimie, L., fut établi par Tourne-
fort, et léuiiipar Linné aux ylntir-
rhlnuin. Con.-titué de nouveau par
tous les botanistes modernes , il pré-
sente les caractères suivans : calice
irrégulier, à cinq divisions; corolle
personnée , munie d'un éperon à la
base; limbe bilabié , la lèvre supé-
rieure bifide, réfléchie, l'inférieure
trifide ; la gorge fermée par le palais
(partie mo\eniie de la lèvre supé-
rieure); quatre étamiues didynames,
TOME IX.
LIN 4:.3
incluses , avec une cinquième rudi-
mentaire; anthères à lobes écartés;
stigmate obtus; capsule ovée, déhis-
cente par le sommel. Ce gi-nre se
compose d'un très -grand nombre
d v'spècos dont la plupart sont indi-
gènes du bassin de la Méditerranée,
•juelqucs-unrs croissent dans l'Amé-
rique septentrionale et dans les ré-
gions tempérées de l'Amérique méri-
dionale. Ce sont des Plantes herbacées
ou rarement ligueuses, à feuilles al-
ternes; les inférieures quelquefois
opposées ou vcrticillées. Les fleurs
sont assez élégantes , accompagnées
de bractées, dispo-ée.s en é[)is , ou
solitaires dans les aisselles des feuil-
les. On en trouve de toutes les cou-
leurs; mais le plus souvent elles sont
jaunes, et parfois blanches, bleuâ-
tres ou légèrement purpurines. Parmi
elles qui sont tiès-répan lues en
France , nous citerons , coinuie espèce
fondamentale, la Linaiue vuj.gvire,
J. inaria l'tilga/is, Lamk. , ou jlnthir-
ruium I. inaria. L. Elle a des feuilles
lancéolées , linéaires et une tige dres-
sée : les fleurs forment de beaux épis
de fleurs jaunes qui terminent les
tiges. Ce fut sur cette Plante que
lànné observa le phénomène intéres-
sant de la régul irisation des fleurs,
}>hénomène qu'il désigna sous le nom
de Pélorie. P'. ce mot. Mais cet acci-
dent (si toutefois l'on doit nommer
ainsi l'état normal de la fleur) se
jirésente bien plus fréquemment sur
la Linaria spuria qui croît abondam-
ment dans les champs cultivés de
l'Europe. Si, quelque temps après la
moisson , on observe les fleurs de
cette espèce, on en trouve une grande
quantité qui offrent tous les intermé-
diaires entre la fleur personnée et la
fleur parfaitement régulière, et cela
souvent sur le même individu. Il
semblerait que ce phénomène est dé-
terminé par les altérations que la
Plante a subies de la part des hommes
par les travaux de la culture, ou de
celle des Animaux qui broutent et
mutilent cette Liuaire jusque près de
sa racine.
Mœnch a constitué sous le nom
28
4r>4
LtN
A'Elatine, un genre aux dcpens des
Linaircs , et dont le L. Elatine est le
type. Ce genre n'a pas été adopté.
(G..N.)
LINAR.IA OIS. INom scientifique
du Sizerin. F^. Gros-Bec. (b.)
* LINCKIE. Linckia. bot. crypt.
( Chaodinées. ) Le nom de Linckia
avait été imposé par Micheli aux
Nostochs, quand ce savant sentit qu'on
devait ies séparer des ïremelles. Mais
Vaucher ayant adopté un nom spé-
cifique donné par Linné pour nom
générique, celui de Micheli se trou-
vait sans emploi. Les algologues mo-
dernes l'ont appliqué à des Plantes
dont les illameus simples, terminés
en pointe cilifère, partant et diver-
geant d'un centre commun, sont ou
du moins paraissent inarticulés, mar-
qués tout au plus de macules , de
forme iirégulière dans leur intérieur,
et formant, au milieu du mucus qui
les environne, des corps hémisphéri-
ques et irréguliers , gélatineux, mais
d'une certaine solidité. Les Linckies
ont de grands rapports avec les Ghœ-
tophores, et n'en difierent que parce
que leurs filauiens ne sont pas ra-
meux , et que des articulations n'y
sont pas distinctes. Peut-être ces ca-
lacières ne sont-ils pas réels, et de
moilleurs instrumens que ceux que
nous possédons pourraient un jour
les faire disparaître. De Candolle en
faisait des Batrachospermes. Lyng-
byc, qui est cependant un observateur
exact, a , malgré les caractères impo-
sés par lui-même au genre dont il
est question , compris parmi les es-
pèces qu'il y admet des Plantes qui
ne peuvent y demeurer. Telles sont
ses Linckia Zosterœ , ceramicola et
punclifbrniia , trop visiblement arti-
culées pour n'être pas des Chœto-
phores. F", ce mot.
Nous citerons comme exemple les
espèces suivantes : Linckia atra ,
Lyngb. , Tent. , p. 196 , t. 67 , D. 1 ,
2, 3, 4; Linckia piridis , Lyngb.,
loc. cit. , t. 67 , D. 5 , 6 , 7 , toutes
deux parasites des Céramiaires dans
l«s eaux de la mer; et le Linckia
LIN
dura, Lyngb., loc. cit., p. 197,
t. 67, qui habite les eaux douces.
Les deux Plantes que Lyngbye re-
. garde comme des variétés de cette
dernière sont évidemment des espèces
que nous avons examinées et carac-
térisées. (B.)
LINCONIE. Linconia. bot. piian.
Genre de la PenlandrieDigynie , éta-
bli par Linné {Mant. , p. 147), dont
la place est encore incertaine dans la
série des ordres naturels , mais que
De Candolle {Prudr. Syst. 2, p. 'i5)
rapproche de la famille des Brunia-
cées. Voici ses caractères : l'ovaire
est infère , couronné par le limbe du
calice qui est à cinq dents obtuses;
la corolle se compose de cinq péta-
les concaves, persistans , insén's au
sommet du tulse du calice et alter-
nant avec ses dents; les cinq étami7
nés sont persistantes et placées entre
les pétales; l'ovaire est à deux loges
contenant chacune deux ovules: il
est surmonté de deux styles filifor-
mes , divergens , et devient un fruit
composé de deux coques membra-
neuses, monospermes, terminées par
les styles persistans , et s'ouvrant par
leur côté interne; les graines sont
ovoïdes .
Les espèces de ce genre sont peu
nombreuses ; ce sont de petits Ar-
bustes , ayant le port des Bruyères ,
des feuilles roides, subulées et comme
veiticillées , et des fleurs agrégées.
Ce genre, dont Swartz a le mieux fait
connaître l'organisation , se rappro-
che beaucoup du genre Staavia. Des
quatre espèces qui le composent ,
trois croissent au cap de Bonne-Es-
pérance, savoir : Linconia alopecu-
roidea , L.; L. tliymifolia, Sw.; et
L. cuspidata. Ces deux dernières es-
pèces avaient été placées parmi les
Diosma par Thunberg. La quatrième»
Linconia Peruuiana , Laink. , qui
croît au Pérou et dont on ne connaît
pas le fruit, n'appartient probable-
ment pas à ce genre. De Candolle
présume qu'elle pourrait être une
espèce du genre Margyricarpus.
(a. r.)
LïiN
LlîSDÈRE. Lindera. bot. piian.
Thunberg {Flor. Japon., p. i45, t.
2i) a établi ce genre qui appailient à
l'Hexandiie Monogynie , L., mais
dont les caractères n'ont pas été assez
bien établis pour qu'on ait pu le pla-
cer convenablement dans la série des
ordres naturels, La seule espèce
dont il se compose a été nommée par
Thunberg Lindera itmbcllala. Cost
un Arbrisseau dont la lige est garnie
de rameaux alternes, flexueux , gla-
bres, très-étalés ; les leuilles ramas-
sées au sommet des rameaux sont
péliolées, ovales-oblongues, pointues,
entières , vertes et glabres en dessus ,
velues et pâles en dessous. Les (lein s
sont petites et disposées en ombelles
simples , solitaires et terminales; cha-
cune de ces fleurs est dépourvue de
calice; la coiolie est à six pétales
obtus et jaunâtres ; les six étamines
ont leurs filets insérés sur l'ovaire et
plus courts que la corolle; l'ovaire
est supère , ovale , glabre, surmonté
d'un style droit à deux stigmates ré-
fléchis ; le fruit est capsulaire et à
deux loges. Cet Arbrisseau croît au
Japon sur le mont tahonna, ou il
fleurit dans les mois d'avril et mai.
Les Japonais le nomment-K"i^/o-//osy/,
et fabriquent avec son bois des bros-
ses molles pour se nettoyer les dcnls.
Adanson avait donné le nom de
Lindera à un genre d'Ombellifères ,
formé sur le Myrrlds daucoides de
Morisonou Chœropkyllu/n coloratum
de Linné. (g..n.)
LINDERNIE. Lindemia. bot.
PHAN. Ce genre de la famille des
Scrophuiarinées , et de la Didynamie
Angiospermie , L. , est ainsi carac-
térisé : calice à cinq divisions pres-
qu'égales; corolle tubuleuse, à deux
lèvres, dont la supérieure est très-
courte et échancré^, l'inférieure tri-
fide ; quatre étamines didynames ,
dont les deux inférieures ont le filet
denté et plus long que l'anthère ;
style unique suimonté d'un stigmate
échancré; capsule biloculaire, àdeux
valves séparées par une cloison pa-
rallèle et portant un grand nombre
LIN
4Ô.')
de graines. Ces caractères , qui ont
été tracés par Linné et modiliés par
Jussieu , ne conviennent absolument
qu'au Lindemia pyxidaria , petite
Plante à feuilles opposées et à tieurs
axillaires, qui croît dans les loeali-
lés aquatiques de certaines conliées
d'I^uropeetdel'Ainéiique septentrio-
nale, h. 13rown {Prodr. 11. Nov.-
Ilo/land. , p. 44o ) a fait entrer dans
ce genre trois espèces de la INouvelle-
Ilollande qui piésentent quelquçs
différences dans la .«tructure de la
corolle, dont la lèvre supérieure est
rétuse et l'inférieure bicarenée à la
base , et dans les anthères qui sont
soudées deux à deux. Il a c\clu des
Lindemia \e L. dianthera de Sw^artz
et le L. japunica de Tliunberg. De-
puis cette indication, Kunth [Nou.
Gen. etSp. Fl.œquin., n. ii, p. 569)3
réuni la Plnnle de Swarlz au genre
Herpeslis. f^. ce mot. (g..x.)
* LINDLEYE. Lindkya. bot.
PHAN. Genre de la famille des Ro-
sacées , établi par Kunth ( in Humb.
Nuu. Gen. , 6 , p. 209) et caractérisé
ainsi : fleui's hermaphrodites; calice
turbiné à la base; limbe à cinq di-
visions ; corolle de cinq pétales insé-
rés à la gorge du calice ; disque an-
nulaire portant les étamines , égale-
ment inséré à la gorge du calice ; éta-
mines au nombre de quinze à vingt,
ayant les anthères lancéolées, bilo-
calaires , recourbés brusquement à
leur base; l'ovaire est libre et à cinq
loges contenant chacune deux ovules
collatéraux , fixés par un point un
peu au-dessous de leur sommet, et
pendans; les styles, au nombre de
cinq , sont terminés par autant de
stigmates renflés en massue; le fruit
est une capsule recouverte par le ca-
lice, ovoïde, pentagone, ligneuse, à
cinq sillons et à cinq loges s'ouvrapt
en cinq valves , portant chacune une
des cloisons sur le milieu de leur
face interne : chaque loge contient
une ou deux graines , membraneuses
et comme ailées sur leurs bords.
Ce geiire est très-voisin du Vau~
quelinia , autre genre nouveau établi
28*
456 LrN
par notre savant collahomleur. Il
fortne en quelque sorte le passage
entre les Spiréacées et les Poiuacées ,
et se compuse d'une seule espèce ,
Lindleya ]\Jesplloldes , Kunlh , loc.
cit., 6, p. 237, t- 562 bis. C'est un
Arbre qui a le port de notre Pom-
mier et quiest tiès-rameiix. Ses feuil-
les sont éparses , simples, entières,
crénelées, accompagnées de stipules
pétiolaires et géminées ; ses fleurs
sont blanches, pédonculées, axillai-
re> et solitaires vers le sommet des
rarneaux. Cet Arbre est très-commun
au Mexique. On le trouve à une hau-
teur de onze cents toises au-dessus
du niveau de la mer, et ses fleurs s'c-
panouissent en mai. (a. u.)
LINDPIDJI. BOT. PHAN. Nom ja-
vanais d'une petite espèce de Palmier
qui paraît être un Areca ,et qui croît
dans quelques forêts de Java , parti-
culièrement au canton presque désert
cl volcanique appelé Bagnia-Vaugi.
(B.)
LINDSEE. Lindscsa. bot. crypt.
( Fougères. ) Ce genre établi par
Dryander dans le iS* volume des
Transactions de la Société Linnéenne
de Londres, a été décrit par Smith
{in Jet. Taurin. 5, p. 4i3)etparla
plupartdesbolanistes, avec les carac-
tères suivans : sores disposés en une
ligne continue et parallèle au bord
de la fronde ; induse linéaire, con-
tinu , attaché du côté du disque ,
libre extérieurement. Ce genre avait
été confondu anciennement avec les
Adianthum, dont les fructifications
sont disposées en masses distinctes et
sont couvertes par des membranes
lunulaires attachées au bord de la
fronde , et qui s'ouvrent du côté du
disque. On .t décrit un nombre assez
considérable d'espèces toutes indi-
gènes des contrées inti atropicales des
deux continens. Plusieurs de celles
■qui ont servi de type pour l'établis-
sement du genre ont été publiéessous
le nom générique à' Adianthum , par
Aublet , et croissent dans la Guiane ;
telles sont les Lindsœa sagitlata ,
fa/cata et Guiancnsis. Lies autres ha-
LIN
bitent principalement les Indes-Orien-
tales , les îles de France et de Masca-
reigne , la Nouvelle-Hollande , etc.
Leurs frondes ont des nervures qui
parlent de îa ba^e des pinnules , et
se bifurquent plusieurs fois , ou , en
d'autres termes, qui sont plusieurs
fois dichotomes. (G..N.)
LINE. MAiy:. P'. Ecueeuil com-
mun.
*LINÉAIRE. zooL. dot. Cet adjec-
tirs'era[iioie indifféremment en zoo-
logie ou en botanique pour evprimer
la figure en forme de ligne de quel-
qiic partie d'un Animal ou d'une
Plante. On dit conséquemment d'une
lèuille qu'elle est linéaire. Ce mot est
souvent devenu spécifique. (b.)
LTNETTE. pois. L'un des noms
vulgaires du Trigla Hirundo. V.
Trigle. (b.)
* LING. POIS. L'un des noms de
pays d'une variété allongée de Mo-
ine. V. Gare. (b.)
• LINGALINGAHAN. bot. phan.
(Camelll.) Probableuient VAcalypha
spicijlora. (b.)
» LINGHIROUÏS VAHON-RA-
NOU. BOT. l'iTAN. (Flacourt.) Proba-
blement un Agave ou un Aloës dont
la racine passe pour un excellent ver-
mifuge à Madagascar, (b.)
*LING0. BOT. PHAN. (Rochon.)
Liane de Madagascar employée dans
la teinture des pagnes. C'est proba-
bleuient le Nauclea citrifulia de La-
marck. (b.)
LÏNGOUM. BOT. phan. C'est le
nom sous lequel Rumphius [Amb. ,
2 , lab. 70 ) décrit le Fterocarpus
Draco , Arbre d'oii découle le Sang
Dragon. P'. I'térocarpe. (a.r.)
LINGUA CERVINA. bot. phan.
BOT. cfiYPT. {Fougères.) V. Langue
DE Cerf. (b)
LINGUARD et lingue, pois.
Nom vulgaire d'une Lotte et du Gade
Morue. (b.)
LINGUATULE. Unguatula.xsT.
Genre de Vers intestinaux établi par
LIN
Froëlich et adopté par Lainarck : il
renferme quelques Animaux dont la
tête est munie de plusieurs suçoirs.
Zeder, et après lui Rudolphi , ont ap-
pelé ce genre Polysloine. /'. ce mot.
Schrank a égalcnnnl décrit sous le
nom de Liiiguatiila quelques Ento-r
zoaires que iludolphi rapporte aux
genres P'ilaire et Tiicuocéphale. /'.
ces mots et Amulaire. (£. n..L.)
LINGUE, rois. /^. Lingitard.
» LINGUELLE. Linguella. moli..
C'est à Blainville que l'on doit l'éta-
blissement de ce genre, pour un Mol-
lusque nu de l'ordre des Inférobran-
ches, dans un mémoire dont on trouve
l'extrait dans le Bullelin de la Société
Philomatique , et leprodi it en partie
à l'article LiNGU£LLE du Dictionnaire
des Sciences Nalurolles. Le seul Ani-
mal que Blainville ait observé est
conservé dans la collection du Mu-
séumbritannique.Cesavanta caracté-
risé ainsi le genre qu'il forme actucl-
lementrcorps nu, ovale, très-dépri-
mé , linguitoruic; le manteau débor-
dant le pied de toutes parts, si ce n'est
antérieurement, oii la tête est à dé-
couvert et pourvue de deux paires de
tentacules dont une supérieure et
l'autre labiale ; les organes de la
respiration en forme de lamelles obli-
ques, n'occupant que les deux tiers
postérieurs du manteaiï ; l'anus infé-
rieur est situé au tiers postérieur flu
côté droit; l'orifice dos organes de la
génération dans un même tubercule
au tiers antérieur du même cote. Le
genre ne se compose jusqu'à présent
que d'une seule espèce. Blainville
l'a nommée Li>'gu£lle d'Ei-fort,
Linguella Elfortiana ; elle est figurée
dans le douzième cahier des planches
du Dictionnaire des Sciences Natu-
relles. Sa longueur est d'un pouce et
demi environ ; elle est ovale , très-
déprimée lurtout en arrière ; le pied
est un grand disque charnu qui oc-
cupe tout le ventre; le manteau qui
est fort ample le déborde tout autour ;
c'est sous le bord saillant et libre de
ce manteau que se trouvent les bran-
chies, formées d'une série de lames
LIN
43-
très-fines, serrées, obliques, qui ne
commencent qu'au tiers antérieur du
manteau ; la tète est très-grosse, cour-
bée en dessus , placée eu lie le pied et
le manteau ou elle l'ait saillie , elle est
limitée en avant par une ligue demi-
circulaire; le manteau la recouvre en
f>artie, mais il n'y adhère que sur la
igné médiane;de chaque coié de cette
adhérence , se voit en avant un tenta-
cule creux à son extrémité, comme
pédicule au-dessous et plus vers la
bouche ; on voit de chaque côté un
autre tentacule qui est labial ; la bou-
che ovalaire , transverse , (dlie de gros
fdiscouvergens; au-dessus se voit une
èvre épaisse , bombée dans la ligne
médiane, finement dentelée et connue
festonnée Blainville n'ayant pu dis-
séquer l'Animal, on ignore s'il est
pourvu de mâchoires, et on ne con-
naît rien de son organisation inté-
rieure; cependant d'api es la desciip-
fion on est à même de fixer les rap-
ports des Linguellcs qui, quoique
différentes pour plusieurs points des
Phillidiens, doivent pourtant se pla-
cer non loin d'elles dans le système.
(i)..fi.)
LINGUISUGES. Latreille désigne
ainsi (Ilist. Nntur. génér. et particu-
lière des Ins. T. ii , p. 107) une di-
vision de ses Insectes édenlés dont
l'extrémitédela lèvre inférieure forme
une langue distincte. Celte division
comprend les Hyménoptères. K. ce
mot. (g.)
LIINGULE. Liiigiila. aïOLt. Séba
nvait figuré depuis long-temps la Lin-
gule complète avec son pédicule ,
mais il l'avait considérée comme une
espèce d'Anatife; ce qui est cause,
probablement, du peu d'attention
que l'on donna à sa citation , car Lin-
né et Gmelin après lui, n'ayant vu
sans doute que des valves séparées de
cette Coquille , en firent une Patelle.
Rumphius , par les mêmes motifs que
Linné , se trompa également; il pen-
sait que c'était losselct de quelque
espèce de Lim;ice, ce que F'avanne
avança aussi d'après lui. Chemnilz,
qui vit la Coquille complète, la piacfi
438
LIN
pHiini les Pinnes ; il igaorait pro-
bablement l'existence du pédicule ,
sans quoi il n'aurait pas commis une
pareille erreur. Bi uguière fut le pre-
mier qui établit un genre particu-
lier pour cette Coquille qui était res-
tée long-temps incertaine entre des
familles et des genres très-difFérens,
Bruguière avait établi ce genre dans
les planches de l'Encyclopédie, mais
il ne put le caractériser, la mort
l'ayant enlevé aux sciences avant qu'il
eût pu achever son ouvrage. Ce fut
Lamarck qui, le premier, caractérisa
ce genre dans le Système des Ani-
maux sans vertèbi'es. Cuvier , auquel
nous empruntons la plupart de ces
détails , ht l'anatomie de ces Mollus-
ques , et les trouva si diflérens des
autres Acéphales qu'il fit alors pres-
sentir qu'il serait nécessaire d'en faire
un ordre à part avec les Orbicules et
Ici ïérébratules , ce que Lamarck ne
tarda pas à réaliser dans sa Philoso-
phie Zoologique en établissant la fa-
mille des Brachiopodes qu'il composa
des trois genres que nous venons de
mentionner. Félix de Roissy , dans le
BufFon de Sonnini, suivit l'idée de
Cuvier et de Lamarck, mais il alla
plus loin qu'eux en réunissant aux
trois genres des Brachiopodes les Cir-
rhopodes des auteurs, c'est-à-dire les
Auatifes, lesBalanes,Coronules, etc.,
qui, certainement, s'en éloignent
d'une manière notable. Lamarck ,
dans l'Extrait du Cours, laissa la fa-
mille des Brachiopodes composée
telle qu'elle se trouvait dans la Phi-
losophie Zoologique. Cuvier (Règne
Animal) laissa également les Brachio-
podes composés des mêmes genres.
Lamarck, dans son dernier ouvrage ,
n'apporta non plus aucun change-
ment à la famille des Brachiopodes ,
et le genre Lingulé la terminant , se
Irouve le dernier des Acéphales , et
par conséquent sur la limite de ceux-
ci et des véritables Mollusques. Fé-
russac, dans ses Tableaux Systéma-
tiques, proposa quelques change-
meus dans les Brachiopodes ; il les
distribua en plusieurs familles parce
qu'il y joignit les genres Cranie ,
LIN
Thécldée et Magas; il aurait pu y
réunir , ce nous semble , les Spiri-
féres de Sowerby. Blainville , dans
son article Mollusque , du Diction-
naire des Sciences Naturelles , fit
aussi de grands changemens dans
celtefamille. Outre les trois genres de
L;imarck et de Cuvier , ainsi que ceux
admis par Férussac , on y trouve,
à litre de divisions des 'ïérébratules,
les gçnres faits à leurs dépens par
Sovverby, et, de plus, les genres
Strophomène deRafinesque, Plagios-
lome , Dianchoreel Podopside. Blain-
ville , dans l'opinion où il est que les
Lingules sont fort voisines des Patel-
les, quant aux points principaux de
l'organisation , termine la classe des
Céphalés par celles-ci, et commence
la classe suivante , les Acéphales ,
par les Lingules, voulant ainsi éta-
blir un passage presque insensible
entre ces deux classes par ce rappro-
chement qui paraît singulier. La-
tieille , dans ses Familles Natui'elles,
a divisé les Brachiopodes en deux
ordres et en plusieurs familles;
dans le premier ordre , les Pédoncu-
les , on trouve une première famille ,
les Equivalves , ne comprenant
qu'un seul genre, qui est celui de la
Lingule; la seconde famille , les Iné-
quivalves, se compose aussi d'un
seul genre, les Térébratules. Le se-
cond ordre , les Sessiles , ne renferme
qu'une seide famille établie sous le
nom de Fixivalves; elle se compose
des genres Orbicule , Cranie , et avec
doute , des genres Piadiolite et Sphé-
rulite. En examinant la famille des
Oslracés du même auteur, on re-
trouve plusieurs des genres queBlain-
ville avait fait entrer dans les Bra-
chiopodes , tels que Producte , Po-
dopside, Diunchore, Plaglostome; cet-
te vacillation fait voir que ces genres
ont besoin d'être examinés avec tout
le soin nécessaire pour llécider de
leur véritable place. Blainville , qui a
eu occasion d'observer l'Animal de la
Lineule, au Muséum Britannique,
ne se trouve pas entièrement d accoid
avec la description faite par Cuvier.
Le point le plus capital est ce qui est
LIN
i^lalif au cœur. Cuyier a reconnu
deux de ces organes, et Blaiuville
pense que ce que Cuvier a considéré
comme deux cœurs, u'élait autre
chose que deux oreillet les qui abou-
tissaient à un ventricule médian qui
donnait naissance à une arlère-aoi te;
ceci n'est, nous croyons, qu'une pré-
somption fondée sur une analogie
qui peut tromper. Il nous semble ,
comme le dit Blaiuville lui-même,
que le fait est assez important pour
avoir besoin d'êlre vérifié.
Nous ne pouvons entrer ici dans
tous les détails anatoiniques d'orga-
nisation des Lingules. Ces détails
sont aujourd'hui connus de tout le
monde , depuis la publication de
lexcellent Mémoire de Cuvier , dans
le premier volume des Annales du
Muséum; nous y renvoyons avec
toute la confiance que doivent inspi-
rer les travaux d'un aussi célèbre
zoologiste. Voici les caractères que
l'on doit donner aujourd'hui à ce
genre : coquille subéqulvalve, apla-
tie , ovale , oblongue , tronq^uée à son
sommet, un peu en pointe à sa base,
élevée sur un pédicule charnu , ten-
dineux, fixé aux corps marins ; char-
nière sans dents; Animal déprimé,
ovale, un peu allongé , compris en-
tre les deux lobes d'un manteau fen-
du dans toute sa moitié antérieure ou
céphalique , et portant des branchies
pectinées , adhérentes à la face in-
terne; bouche simple, ayant de cha-
que côté un long appendice tentacu-
laire , cilié dans tout sou bord exter-
ne, et se rétractant en spirale dans
la coquille. Ou ne connaît encore
qu'une seule espèce vivante de ce
genre; il est rare de la rencontrer
avec son pédicule qui est quelquefois
fort long. Sowerby , dans sou Mine-
rai Conckology ,a rapporté à ce genre
des Coquilles fossiles dont il a fait
trois espèces, et qui pourraient bien
n'être que des variétés d'une même
espèce , comme l'observe très- judi-
cieusement Defrance. Il serait aussi
possible (\\\ç. ces petites Coquilles,
assez mal figurées, appartinssent au
genre Moule, et lussent des espèces
UN 4r,5
jeunes ou dont ,lcs crochets seraient
médians.
LiNGULE Xî(ATitiE,Lifigula ylnu-
tiiia , Lamk. , Anim. sans verlèbies,
T. VI, p. afjS, n. i ; Séha , Mus. T.
m, pi. 16, fig. 4; Palella it/igi/i^ ,
L., iS'' édit., n. 96 ; Cuvier , Annales
du Mus. T. 1 , p. 69 ; toute la planche
qui cbt en regard; Encyclop. Mélh. ,
pi. 260, fig. i,a,b,c.
Les espèces lossiles de Sowerby
sont :
LiNGULE MYTiLOÏDE , Lingula mj-
tUuides. [Minerai Conchology, pi. 19,
fig. 1 , 2.)
LiNGCJLE MINCE , Lingula tenais ,
ib. , fig. 5.
LiNGULE OVALE, Lingula ovalis ,
ib. , pi. 19 , fig. 4. (D..H.)
LINKIE. Linkia. bot. piian. Ce
nom a été donné par Persoon {En-
chirid., i, p. iiip) au genre Z^es/ow/a/-
«/'adeia Flore du Pérou. Il existait,
en effet, deux genres dédiés au célè-
bre professeur du Jardin du Roi , et
admis sous les noms de Fonlanesia
et de Louichea. V. ces mots. Celui
qui fait le sujet de cet article a été
placé dans la famille des Solanées et
dans la l'entandrie Monogynie , L. ;
ou-lui assigne les caractères suivans :
calice à cinq divisions profondes , li-
néaires , lancéolées ; corolle campa-
uulée doulle tube est pentagone ; cinq
élumiues à anthères sagitlées ; ovaire
supère surmonté d'un seul style;
baie à cinq loges polyspermes. L'es-
pèce qui a servi de type à ce genre est
le Linkia spinosa , Pers., Vesfontainia
spinosa , Kuiz et Pavon , qui croît
dans les grandes forêts du Pérou.
C'est un Arbrisseau de trois à quatre
mètres de hauteur, trcs-rameux , à
feuilles opposées, ovales, dentées,
à fleurs solitaires portées sur des pé-
doncules axillaires. Les habitans du
Pérou eu f irmeut des haies vives ; ses
fleurs, d'une belle couleur rouge,
lui donnent une certaine élégance.
Ses feuilles ent une saveur amère et
teignent le papier en jaune. Une se-
conde espèce a été décrite et figurée
par Humboldt et Bonpbnd (Plinles
44o LIN
cquinoxiales , T. "l, p. 1 67 , t. 45) sous
le nom de Desfontainia splendens.
Elle croît sur les hautes montagnes
du Pérou. (o.N.)
LINLIBRISIN. BOT. ru AN. Même
chose que Julibriiin. P". ce mot. (b.)
LTNNÉE. Linnœa. bot. phan. Gen-
re de Plantes dédié par Gronovius à
l'immortel auteur du Sjstema Natu-
rœ. Ce genre fait pai lie de la famille
des Caprifoliacées et de la Pentandrie
Monogynie, L. 11 se compose d'uue
seule espèce , Linnœa borealis , L.
C'est une petite mais élégante Plante
vivace , ou plutôt un petit Arbuste
rampant et étalé sur le sol. Sa tige
est très-grèle , cylindi ique , rameuse ,
assez longue , étalée ; ses rameaux
sont reilressés , velus, ainsi que la
tige , les feuilles , et en général toutes
les parties vertes de la Plante. Les
feuilles sont opposées , courtement
pétiolées , ovales ou elliptiques, den-
tées seulement vers leur partie supé-
rieure, d'un vert clair. Les fleurs sont
placées au sommet des rameaux qui
s'allongent et sont nus, dans leurs
trois quarts supérieurs; ils se divisent
supérieiuement en deux pédoncules
grêles, terminés chacun par une seule
fleur. A la base des deu\ pédoncules on
trouve deux petites bractées subulées
et opposées. Le calice est adhérent
avec l'ovaire. Son limbe se compose
de cinq divisions linéaires , dressées.
La corolle est monopétale , en clocbe
allongée , à cinq lobes obtus ; les éta-
mines , au nombre de quatre, sont
incluses et un peu inégales. L'ovaire ,
qui offre trois loges , contenant cha-
cune deux ovules suspendus , est sur-
monté d'un stigmate un peu renflé et
à trois lobes peu marqués. Le fruit
est une petite baie globuleuse, cou-
ronnée par le limbe du calice.
Cette petite Plante , d'un port char-
mant, croît dans toutes les régions
boréales de l'Ancien et du Nouvea\i-
Continent. On la trouve dans les
Alpes; elle est très-commune en Al-
lemagne; elle vient également dans
l'Amérique septentrionale, aux îles
Aleutiennes , au K.amtschalka , en
LIN
Sibérie, etc. On la cultive dans les
jardins de botanique, mais on l'y
conserve difficilement. (a. r.)
LINOCARPUM. BOT. PHAN. Mi-
chel! {Gênera, t. 21) donnait ce nom
générique à une Plante que Linné
léunit aux Linum , mais que les bo-
tanistes modernes regardent comme
un genre distinct , sous le nom de
Radiola , qui lui avait été imposé par
Rai. P^. Radiole. (g..n.;
LINOCIERA. BOT. PII AN. Genre
de la famille des Jasminées et de la
Diandrie Monogynie , L. , établi par
Vahl {Enumer., i , p. 46) qui l'a ainsi
caractérisé : calice à quatre dents j
corolle à quatre pétales ; deux étaini-
nes à anthères sessiles ; ovaire supé~
rieur surmonté d'un seul style; baie
sèche , à deux loges monospermes. Ce
genre a été décrit par Swartz dans
son Frodronws sous le nom de
Thouinia , qui ayant été appliquée
d'autres Plantes, n'a pu être conser-
vé pour le genre dont d est ici ques-
tion. Jussieu etLamarckIe regardent
comme congénère du Lhionanthus,
avec lequel il n'offre qu'une légère
différence dans le fruit. lise compose
de trois ou quatre espèces indigènes
des Antilles et des Indes-Orientales.
Celles qu'on doit considérer comme
types sont : \° Llnociera ligustiina ,
Vahl, ou Thouinia /igiJs/rina,Svfdr\.2 ,
Prodr. C'est un Arbrisseau qui croît
dans les lieux arides de la Jamaïque.
On dit que cette espèce a été égale-
ment trouvée à la Nouvelle-Hollan-
de. 2". Linociera latifolia , Vahl et
Gaerln. fils, CarpoL, t. 2i5 ; C/iio-
nanllws dumingensis , Lamarck. Elle
habite l'île de Saint-Domingue.
(O..N.)
LINODESMON. bot. phan. 'Ges-
ner.) Syn. de Cuscute, f^. ce mot.
(B.)
LINODRYS. BOT. PHAN. (Diosco-
)"ide.j C'est-à-dire .Lin-Chéne. Une
Germandrée qui pourrait bien être
le Teacrium • Chamœdrys des bota-
nistes modernes. (b.)
LINOIDES. BOT. PHAN. (Dillen.)
Syn. de Linum Radiola y L. (b.)
LIN
LINOPHYLLUM. bot. piian. Nom
donué par les botanistes anciens à
plusieurs Plantes dont les fouilles
étroites rappelaient celles de quelques
espèces de Lin ; tel est le T/tesium
Linophyllum , L. , etc. (a. r.)
LINOSOSTIS. BOT. niAN. Même
chose qu'Hermubotane. f^. ce mol.
(B.)
LINOSPAllTUM. BOT. phan. Ce
nom, appliqué par les anciens au
Stijm lenacisaima , est donné par
Adanson* au Lygeum Sparturn , L.
(B.)
LINOSYRIS. BOT. PHAN. Espèce
du genre Chr^socome. /'. ce mot.
(B.)
LINOTTE. OIS. L'une des espèces
les plus communes du genre Gros-
Bec , qui s'élève fort bien en domes-
ticité , et dont les chants sont pres-
que aussi agréables que ceux du Se-
rin, y. Gros-Bec. On appelle Linotte
plusieurs autres espèces du même
genre. (i,.)
LINSCOTSIA. BOT. PHAN. (Adan^
son.) S} n. du genre Limeu/n de Bur-
mann et Linné. /^. LimÉuLE. (g..n.)
LINSENERZ. min. C'est-à-dire
Minerai letu'iculaiie. Nom donné
Ear Blumeubach au Fer hydraté glo-
uliforme, el par Werner au Cuivre
aiséuiaté en octaèdres obtus, (g. del.)
LINTERNUM. BOT. phan. (Cœsal-
pin.) Syn. d'Alaterne. P^. ce mot.
(B.)
LINTHURIE. Linthitris. moll.
Montfort , dans la Conchyliologie
systématique , T. i , p. 254 , propose
sous ce nom un genre de Coquilles
cloisonnées dont il a donné la figure
à sa manière , c'est-à-dire avec des
additions, et qui ne peut raisonna-
blement se lapporler qu'au genre
Cristellalre de Laraarck. J^. ce mot.
(D..H.)
LINUM. BOT. PHAN. F^. Ltn.
LINYPHIE. Linjphta. arachn.
Genre de l'oidre des Pulmonaires ,
famille des Aranéides, section des
Dipneumones, tribu des Orbitèles ,
LIN 4 il
établi par Latreille, et ayant pour
caractères : mâchoires carrées , droi-
tes , presque de la même largeur;
yeux dispo'-és de la manière suivante:
quatre au milieu, formant un trapèze
dont le coté postérieur plus large est
occupé par deux yeux beaucoup plus
gros et [)lus écartés; les quatre a ut rss
groupés par paires; une de chaque
côté, et dans une direction oblique.
Ces Arachnides diiTèrcnt des l'hol-
cijs par les yeu\ et par la forme du
coips ; elles s'éloignent des Ulobores
par les quatre yeux de devant qui
sont placés à intervalles égaux dans
ces dernières; enfin, des caractères
de la même valeur les distinguent
des Tétragnathes et des Epcïres. Les
Linyphies vivent sur les buissons ,
les Genévriers , les Pins ou bien les
fenêtres et les coins de murailles;
elles y construisent une toifc horizon-
tale pendue entre les branches , si
c'est sur un arbre, mince et dont
l'étendue varie à raison de la proxi-
mité ou de l'éloignemcnt des points
d'altache. Pour la maintenir parfai-
tement horizontale , elles tendent par
dessus (les fils perpeudiculaires et
obliques qu'elles fixent aux lieux en-
vironnans. L'Animal se lient ordi-
nairement au milieu de sa toile, dans
une position renversée , ayant le
ventre en haut; un Insecte a-t-il le
malheur de se laisser engager dans ce
filet, la propriétaire accourt , le perce
avec ses mandibule- à travers la toile,
et ensuite y fait une déchirure afin
(le le faire passer et de le sucer , ce
qu'elle fait sans l'envelopper de soie,
ITnsecle étant mort ou affiiibli par
l'eff'et du venin. Les mâles ressem-
blent si peu à leurs femelles qu'on ne
les croirait pas «le la même espèce ; ils
se trouvent toujours placés dans la
même toile que les femelles, pendant
le mois de septembre; leurs pales sont
beaucoup plus grêles et plus allon-
gées; leur abdomen est aus>i beau-
coup plus long ; leurs palpes sont ter-
minés par un gros boulon qui se sé-
pare en deux quanti on le presse , et
présente deux pièces écaillcuses ea
forme de valves de Coquilles, du mi-
442 LIN
lieu desquelles on voit sortir d'autres
pièces; on y remarque surtout des
pièces en forme de crochet et un
tuyau court et annele. Les mâles sont
bien plus heureux que ceux des Epei-
res et des autres Araignées , puisque ,
d'après Degèer, ils sont reçus par
leurs femellesquine font aucun mou-
vement qui puisse leur donner sujet
de craindre pour leurs jours. Les
deux sexes, au moment de l'accou-
plement , sont dans une position len-
versée, le ventre de l'un vis-à-vis le
thorax de l'autre ; ils entrelacent
leurs pâtes, et le mâle introduit le
bouton de l'extrémité de ses palpes
dans louverture sexuelle de la fe-
melle, et l'y laisse une ou deux mi-
nutes; puis le retire et recommence
le même jeu avec ses deux palpes
alternativement. Pendant tout ce
temps, son ven tre a un mouvement de
vibration. A l'époque de la ponte, le
ventre des femelles grossit be;iucoup;
le cocon dans lequel elles mettent
leurs œufs est composée d'une soie
lâche; elles le placent auprès de leur
toile; les œufs sont d'un rougeâlre
tirant sur le jaune; ils ne sont point
agglutinés entre eux. Ce genre se
compose de plusieurs espèces. La
principale et elle qui a fourni à
Degécr les observations que nous ve-
nons de rapporter , est :
La LlNYl'HIE TRIANGULAIRE, Li-
nyphia triangu/aris , Lalr. , Walck.
(Hist. des Aranéides , fasc. 5 , tab. 9 ,
la femelle); Araneaiesupina sylves-
tris, Degéer. Les yeux sont placés
sur des taches noires; le tronc est
d'un brun roussâli e clair , avec trois
lignes noires; l'abdomen est ovale,
court ou presque globuleux, avec
une bande brune , marquée de peti-
tes taches blanches, découpée sur
les bords le long du milieu du dosf
elle est longue de six à sept millimè-
tres , et fait son nid dans les bois.
Elle est fort commune à Paris, au
Lois de Boulogne. (g.)
* LTNZA. BOT. CRYPT. {Hydrophy-
ées.) Espèce du genre Ulve. F", ce
moi. (jj.)
LIO
* LTNZE. PoxYP. Guettard ( Mém.
T. IV, p. i4o) nous dit que « c'est un
genre de corps marins composé de
fibres longitudinales qui se ramifient
et forment par leurs ramifications
des mailles; qui est membraneux et
parsemé de petits trous visibles seule-
ment à la loupe. » Il n'a pas été adop-
té par les naturalistes. (e. d..i,.)
LION. MAM Espèce du genre Chat.
/^. ce mot. On a étendu le nom de ce
Carnassier , qualifié de roi des Ani-
maux , à un Lézard, à imCrustacé
de la JMédilerranée du genre Gala-
thœa , au Couguar qu'on appelait
Lion d'Amérique, au Mii'iméléon
(Lion des Fourmis), au Phoca juba-
ta (Lion marin) , aux larves des Hé-
mérobcs (Lion des Pucerons) , etc. (B.)
LIONCEAU. MAM. Les jeunes
Lions des deux sexes. (b.)
LIONDENT. Leontodon. bot.
PHA.v Ce genre , de la famille des Sy-
nanthérées , Chicoracécs de Jussieu ,
et de la Syngénésie égale , L. , pré-
sente les caractères suivans : involu-
cre campanule, composé de folioles
inégales, irrégulièrement imbriquées,
appliquées , oblongues ou lancéolées;
réceptacle marqué de petites fossettes
plus ou moins profondes; cabithide
ibrmée de demi fleurons en languet-
tes, nombreux et hermaphrodites;
akènes oblongs , surmontés d'un
bourrelet et d'une aigrette composée
de paillettes et de poils soyeux. Lin-
né réunissait à ce genre le Taraxa-
cum , que Tournefort en avait séparé
et qui en a été de nouveau démembré
par les botanistes modernes.
Le nombre des espèces de Liondents
s'élève à plus de quinze , parmi les-
quelles nous citerons comme les plus
communes en France les Leontodon
autumnale , L. hastile et L. hispi-
dum de Linné. Presque toutes sont
indigènes de l'Europe et surtout de
la région méditerranéenne. (g..n.)
LIONNE. MAM. La femelle du
Lion. V- ce mot et Chat. (e.)
* LIOPHLÉE. INS. Genre de l'or-
dre des Coléoptères , tiibu des Curcu-
LIO
lionilos , établi par Latreillc (Fani.
Nal.du Règn. Aniin) et dont nous ne
eonnaissons pas les caractères, (g.)
LIORHYNQUE. Liorhynchus. int.
Genre de l'ordre des i\éniatoïdes. Ca-
ractères : corps élastique , cylindri-
que ; tète dépourvue de tubercules ,
munie d'une trompe rétraclile et
lisse. Ce genre , établf par Rudol-
phi , ne renferme que tiois espèces
dont deux sont imparfaitement con-
nues, peut-être même devrait-il être
suppriuié ou au moins rctabU avec
d'aulres caraclèies. Dans son Synvp-
sis , Rudolphi ne se dissimule point
que ce genre est très-arlificiel ; il n'a
pas jugé à propos cependant de rien
changer à ce qu'il avait institué dans
l'Histoire des Enlozoaires; la plupart
des auteurs l'ont adopté tel qu'il e>t ;
nous suivrons sou exemple. L'Ani-
mal sur lequel ce genre a d'abord été
fondé est un petit Nématoïie long de
deux ou trois lignes et pas plus gros
qu'un cheveu ; Rudolphi l'a trouvé
une seule fois et en abondance dans
les infîstins grêles d'un Blaireau ;
personne ne l'a retrouvé depuis. Tout
ce qu'il put observer, c'est que cet
Animalcule avait un intestin de cou-
leur noirâtre et que sa tête était mu-
nie d'une trompe courte et lisse qu'il
faisait rentrer et sortir, et au moyen
de laquelle il se fixait aux villosités
des intestins. lia rapporté à ce genre
un autre Ver trouvé dans l'estomac
d'un Phoque et décrit avec peu de dé-
tails, comme un Ascaride, par Millier
et Fabricius. Gmelin etZeder en ont
fait un Echinorhynque. Il est douteux
à quel genre il appai tient véritable-
ment. Enfin Rudolphi rapporte enco-
re aux Liorhynques un Ver trouvé
par Zeder dans l'estomac de l'An-
guille. Ce dernier auleur le nomma
d'abord Goezia inermis , ensuite Co-
chlus inermis, et la description qu'il
en a donnée est loin d'être exacte.
Celle qu'en a donnée Rudolphi dans
le Synopsis (p. 007 ) est beaucoup
meilleure ; il regrette de n'avoir pu
observer ce Ver vivant. Nous l'avons
trouvé deux fois et en abondance
LIO 445
dans l'estomac d'Anguilles pêchécs
dans l'Orne; nous l'avons observé
vivant; ayant étudié son organisa-
tion autant qu'a pu le permettre la
délicatesse de ces Animaux , nous
pouvons ainsi ajouter quelques oh-
scrvations à celles de Rudolphi. Le.s
plus grands que nous ayons vus ont
un pouce de longueur et leur diamè-
tre égaie celui d'un fil de grosseur
moyenne ; ils sont blancs , rigides et
diflicilesà casser; leur grosseur est à
peu près égale dans toute leur éten-
due; ils sont néanmoins un peu at-
ténués à leurs evtrémités. La peau
est couverte d'anneaux nombreux ,
très-finement et tiès-élégamment
denticulés en arrière ; dans les quatre
cinquièmes postérieurs de l'Animal ,
les anneaux forment à peine une sail-
lie sur la peau, mais en avant oii ils
sont plus écartés et moins nombreux,
ils sont beaucoup plus saillans et
leurs denticulés plus évidentes; ils
jouissent également d'une plus gran-
de mobilité. Lors des mouvemensde
l'Animal, on les voit s'écarter et se
rap[)rocher continuellement. Ils for-
ment des anneaux complets et non
des tours de spirale, comme l'a cru
Zeder, qui pour cela avait nommé ce
Ver Cochlus. Nous n'avons pu décou-
vrir de fibres musculaires dans l'en-
veloppe cutanée; mais l'analogie de
mouvement et de ressemblance avec
les autres NématoïHes ne permet pas
de douter qu'il n'existe deux plans
de fibres , un extérieur transversal ,
l'autre sous-jacent et longitudinal.
Au-devant du premier anneau anté-
rieur se trouve la tête ou si l'on veut
la trompe. Elle est de forme coni-
que , tout- à-fait lisse , nue et très-
mobile ; on la voit s'allonger en pain
de sucre ou se raccourcu" et pren-
dre une forme hémisphérique; mais
elle ne rentre point dans le corps
comme la trompe des Echinorliyn-
que . ; elle n'est point rétractile , mais
seulement contractile. La bouche ,
très-petite ouverture arrondie, punc-
tiforme , située à l'extrémité antérieu-
re de la tète, n'a point de lèvres,
comme l'a cru Zeder et après lui
444 LIO
Rudolphî, La queue des femelles est
droite et terminée par une papille
très-aiguë; celle des mâles est roulée
en spirale et son extrémité est plus
obtuse. L'intestin s'étend sans cour-
bures de la bouche à l'anus ; il est
d'abord très-étroit et dans la partie
antérieure delà cavité vésicale que les
organes génitaux ne remplissent
f)omt; il ne pai'aît point adhérent; on
e voit suivre les mouveraens de la
tête; il s'élargit ensuiteetvient, après
s'être rétréci de nouveau, se terminer
à l'anus , petite ouverture transversale
placée à peu de disiance de l'extré-
mité postérieure. Les mâles sont
moins longs que les femelles, et , tou-
tes proportions gardées , beaucoup
plus grêles. La verge [apiculuin) est
unique, courbée, longue, cylindri-
3ue , et sort à une très-petite distance
e l'extrémité posiéneure; nous n'a-
vons pu distinguer si c'est par l'anus
ou par une ouverture particulière.
Nous n'avons pu voir non plus les
replis de la peau eu forme d'ailes que
Rudolphi dit exister sur les parties la-
térales de la queue et entre lesquels la
verge ferait saillie. Nous n'avons rien
îiperçu qui pût en faire soupçonner
l'existence, et cependant nous avons
examiné au moins une vingtaine de
mâles. L'organe génital mâle extérieur
se compose d'une vésicide séminale
peu longue et d'un conduit prépara-
teur plus gros que la vésicule à son
origine et qui finit en s'amincissant
d'une manière insensible. Ces deux
parties se distinguent l'une de l'autre
par un rétrécissement très-piononcé;
réunis, ils ont à peine deux fois la
longueur de l'Animal et forment plu-
sieurs replis autour de l'intestin. Les
organes génitaux de la femelle sont
disposés comme dans tous les Néma-
toïdes. Nous n'avons pu apercevoir
extérieurement de valve; elle est sans
doute cachée par le repli d'un des
anneaux, mais en ouvrant l'Animal
et en suivant les ovaires, nous les
avons vus se réunir pour former l'u-
térus qui se termine par un vagin as-
sez long; CCS deux derniers organes
|ft«t toujours situes dans la partie
LIP
antërieui'e de la cavité viscérale. Nous
n'avons pu voir encore à quel point
le vagin aboutit intérieurement , car
il s'est toujours trouvé détaché dans
les manoeuvres que nous avons faites
pour ouvrir, au moyen d'une aiguille
émoussée , la peau qui est fort résis-
tante. Les ovaires sont très-blancs,
assez gros , et d'une dimension égale
dans les deux tiers de leur étendue ,
puis ils se rétrécissent subitement et
se terminent par un conduit filifor-
me , excessivement ténu ; leur lon-
gueur égale à peu près trois fois celle
de l'.'Vnimal: ils ne diffèrent point
pour la forme des ovaires des Pilai-
res. Les œufs sont elliptiques, trans-
parens sur leurs bords et marqués
d'une grande tache opaque dans leur
milieu. Les espèces rapportées à ce
genre sont \es Liorhynchiis triincatus y
gracilescens et denticulatus. (e.u. .i,.;
LIOU-LIOU. INS. A Cayenne on
donne ce nom à un Insecte de la fa-
mille des Cicadal; es. (g.)
* LIPALITHE, MIN. Nom donné
parLenz à une variété de (quartz qui
se rapproche de la Calcédoine ou du
Silex pyromaque (John, Recherches
chimiques, T. iv, p. jgo). (g.del.)
LIP ARE. Lipaïus. iNS. Genre de
l'ordre des Coléoptères, section des
Tétramères, famille des Rhyncho-
phores , tribu des Charansonites de
Latreille (Familles Naturelles du Rè-
gne Animal ) , établi par Olivier et
ayant pour caractères : ma=sue des
antennes de quatre articles commen-
çant au huitième ; menton propor-
tionnellement plus grand que dans
les genres Charanson , Brachyrhine,
Brachycère , etc. Museau, tiompe li-
bre ou non reçue dans un sillon ou
enfoncement du présternum ; point
de pieds sauteurs: jamais de forts
crochets aux jambes ; pénultième ar-
ticle des tarses bilobé ; antennes cou-
dées. Ces Insectes se distinguent des
Brachyrhines, des Pxhynchèues, etc.,
par des caractères tirés de la forme
des antennes et du nombre d'articles
qui forment la massue; ils s'éloignent
des Bronchiis et des Flintfies en ce
que ceux-ci onl la niassiiedcs anfen-
ncs composée clc tiois articles. Les
Lipares vivent presque toujours à
terre ; leurs mœurs ne sont p-is enco-
re bien connues ; Ocjean (Cal. des
Col. , p. 88) menlionue ne if espèces
de ce genre qui sont tontes propres à
l'Europe ; celle qui est In plus com-
mune à Paris et ([ui sert de t^pe au
genre, est :
Le Ltpare germain, L. ger/na-
nus, Ohv. (Col. T. V, n. 83, pi. Sa ,
fig. 495, et pi. 4 , lig. 43;. Tiès-noir ;
corselet pomîillé, marqué de deux
points d'un giis fauve, formés par des
poils; élytifs cliagrinéfs , réunies,
tantôt sans taches, tantôt mouche-
tées de roussâlre; cuisses plus ou
moins déniées. On le trouve au pied
des murs dansl'herbe. (G.)
* LIPAREA. bot. phan. (Théo-
phraste. ) Syn. de Colutea arbores-
cens , L. F". Baguenaudier. (b.)
LIPARÈNA. r.oT. phan. (Poiteau.)
Syn. de Drypèles. f^. ce mot. (b.)
L IPARIE. Z//?a/-/(z. bot. phan.
Genre de Pl?.ntes de la famille des
Légumineuses , et de la Diadelphie
Décandrie, L. , établi par Linné
{Mant., i56), mais qui a été modifié
par De Candolle [Frodr. , 2, p. 121)
qui l'a caracléiiàé de la manière sui-
vante : le calice a son tube court , son
limbe à cinq lobes, dont quatre su-
périeurs lancéolé-^, aigus, presque
égaux, et un inférieur très-long, el-
liptique et pétaloïde. La corolle est
glabre; l'étendard est ovale-oblong;
les ailes allongées, l'une recouvrant
l'autre avant leur épanouissement ; la
carène est di oile, aiguë et étroite ; les
étamines diadelphes ; l'ovaire sessile
est très-court ; le style filiforme. La
gousse est ovoïde et contient un petit
nombre de graines.
Ce genre, ainsi caractérisé, ne ren-
ferme plus qu'une seule espèce, Lipa-
ria sp/iœrica, i-. [Mant., 268), placée
par Lamarck parmi les Borbonia.
C'est un Arbuste originaire du Cap ,
glabre dans toutes ses parties , à l'ex-
ception des pédicelles et de l'ovaire
qui sont très-velus. Ses feuilles sont
LIP 445
lancéolées , aiguës et piquantes à leur
sommet, très- entières , marquées
d'un grand nombre de nervures et
dcpouvuc^ de stipules. Ses fleurs,
d'un jaune orange, formeut un capi-
tule globuleux.
Les autres espèces placées par Lin-
"oé dans ce genre n'en oiVrent pas les
caractères. Le professeur De Candol-
le en a fait un genre particulier qu'il
a nommé Prientleya. P'. ce mot.
(A. R.)
LTPAR-TS. POIS. Espèce du genre
Cycloptèrc. y. ce mol. (b.)
LIPARIS. Liparis. iNS. Ce nom a
été donné par Ochsenheimer à un
genre de Lépidoptères qu'il a formé
avec les yirctia Monacha, disparu
Sa/icis , C/irysorrhœa , aunflua , etc.
f\ Arctie. (g.)
* I^IPARIS. Liparis. bot. phan.
Genre de la famille des Orchidées et
de la Gynandiie Monandrie, L. , pro-
posé par le professeur Richard dans
son travail sur les Orchidées d'Eu-
rope , et adopté par J. I^indley {Bot.
Begis/. ,882). Ce genre a été formé aux
dépens des Malaxis, et a pour type
le Malaxis Loeselii de Svvarlz. Voici
ses caractères : le calice est étalé ; le
Libelle est supérieur , sessile, entier,
un peu creusé en gouttière; le gynos-
tème est allongé , recourbé , membra-
neux sur ses bords dans sa partie su-
périeure ; l'anthère est terminale ,
operculée , contenant deux masses
polliniques solides , ovoïdes , parta-
gées en deux par un sillon longitudi-
nal. Ce genre diffère surtout du Ma-
laxis par son gynostème allongé et
membraneux sur ses bords, et par ses
masses polliniques divisées. Outre le
Malaxis LéOeselii , on doit encore y
rapporter les espèces suivantes : Ma—
Iaxis liliifolia, 31. flavescens , Du
Petit-Thouars ; M. puipurascens , Du
Petit-Thouars; le Cymbidiuni bitubet-
culalum, Hooker , E.xot. Flor., 1 16; le
Malaxis disdcha , Du Petit-Thouars ;
M. cœspilosa , Du Petit-Thouars, et
le Cymbidiuni rejlexum , Brown.
Ces espèces sont généralement de
petites Plantes, ayant la tige renflée
446 LIP
et bulhiforrae à sa base ; des feuilles
presque toujours radicale» et au nom-
bre de deux , tantôt membraneuses ,
tantôt charnues ; de petites fleurs
jaunâtres. Elles sont terrestres ou pa-
rasites, (a. r.)
LIPIN. MOLL. Dénomination im-
posée par Adanson (Voy. au Sénég ,
p. 125 , pi. 8 , fig. i8) à une Coquille
nommée Murex afer par Linné , et
placée dans le genre Fuseau , sous le
nom de Tusus a/er , par Lamarck.
(Anim.'sans vert. T. Tii , p. i5i ,
n. 29.) (D..H.)
* LIPOCARPHA. BOT. PHAN. Ce
nom a été donné par R. Brown {Bo-
tany of Congo , p. 4o) au genre qu'il
avait nommé Hypœljptum , d'après
'Vahl , dans son F rodromus Florœ
JSfovœ-HollancUœ . C'est pour éviter
qu'on le confonde avec VHjpœlyp-
tum de Richard , autre genre très-
voisin , qu'il a cru nécessaire de pro-
poser ce changement de dénomina-
lion. Le genre Lipocarpha appartient
à la famille des Cypcracées et à la
Triandrie Monog^nie. R. Brown le
caractérise ainsi : écailles imbri-
quées , uniflores ; périanthe mem-
braneux , à deux valves presque éga-
les , opposées aux écailles ; point de
soies hypogynes ; style bifide caduc ;
akène renfermé dans le périanthe.
Les Plantes de ce geni c ont des chau-
mes sans nœuds , iriquèlres , munis
de feuilles à la base ; leurs fleurs
forment des épis terminaux , agrégés ,
capituliformes et entourés par un
involucre.
UHjpœlyptum argenteum deYahl
peut être considéré comme le type de
ce genre , et doit prendre le nom de
Lipocarpha argentea. Cette Plante
croît sur la cèle ouest d'Afrique ,
ainsi que dans l'Amérique méridio-
nale. On devra lui réunir VHypœ-
lyptum microcephalum de la Nouvelle-
Hollande, sous le nom de L. micro-
cephala. (g..n.)
LTPOINIZ. OIS. (Vieillot.) Syn. de
Roucoul. /^. ce mot. (dr..z.)
* LIFO TRICHE, bot. phan.
LIP
Genre de la famille des Synanthérées,
Corymbifères de Jussieu , et de la
Syngénésie superflue, L. , élabli par
R. Brown [Ohserp. on Ike Compositœ ,
p. 118) qui l'a ainsi caractérisé: in-
volucre dont les écailles sont imbri-
quées sur deux rangs et presque éga-
les ; réceptacle convexe , garni de
paillettes foliacées dislincles ; capi-
tule radié ; fleurons du disque her-
maphrodites, ayant les stigniHtes mu-
nis d'un appendice aigu et iiispidule ;
demi -fleurons de la circonférence,
sur un seul rang, en languettes , et
femelles ; akènes à peu près unifor-
mes , turbines, surmontés d'une ai-
grette soyeuse et caduque.
Ce genre est voisin du 31elanan-
thera de Richard et Brown ; il ofifi e
aussi de l'affinité avec VEclipta de
Linné,le//e(/e//rtde JacquinetleZ)/c-
medea de Cassini : ce dernier le place
dans sa section des Hélianthées pro-
totypes. L'auteur l'a établi sur une
Plante non décrite, et pour laquelle
il n'a proposé aucun nom spécifique.
Elle est indigène de l'Afrique équi-
noxiale. Ses feuilles sont opposées ,
indivises ; ses fleurs sont jaunes et
portées sur des pédoncules termi-
naux. (G..JSf.)
LIPPIE. Lippia. bot. phan. Ce
genre , de la famille des Verbéuacées
et de la Didynamie Angiospermic, L.,
fut établi et imparfaitement caractéri-
sé par Linné. Examiné de nouveau
par ¥>.\xn\h.[Nov. Gen. etSpec. Fiant,
œqinnoct., 2, p. 262) , il a été aug-
menté de plusieurs Plantes rapportées
à d'autres genres , et caractérisé de la
manière suivante : calice à quatre ou
cinq dents ,se fendant ensuite endeux
segmens ; corolle dont le tube est
évasé supérieurement ; le limbe plane
et bilabié ; la lèvre supérieure échan-
crée , bilobée , l'inférieure trifide ;
quatre élaraines didynames non cail-
lantes ; stigmate capité , rarement li-
néaire et latéral ; drupe petite , sèche,
couverte par le calice , séparable en
deux loges monospermes. Ce genre se
compose d'environ vingt espèces in-
digènes de l'Amérique, et surtout des
LIQ
conticcs méridionales; plusieurs fai-
s.iient partie des genre < Verbeiia de
Liune , Zapania de Lunaick , et
yJlojsia dOitcga. Parmi ces espèces,
nous citerons les suivantes : i'' Lip-
j}ia nodijlora , Mich. , ou f'erbena
nodijlora , L. , qui cioît dans l'Amé-
rique du Nord et dans lîle de Cuba ;
S'' Lippia asperifulla, Rich. (;l Kunth,
ou F'erbena glubidifera de l'Héritier
(Stirp. 1 ,t. 12); 3" Lippiahusula,V^i\\.,
Mutis et Linné ; 4'' Lippia cilrodora ,
owf^eibgna triphylla, i'iiérit. , loc.
cit. T. ,11 CeltedcrnièrcPlantc est très-
remarquable par ses jolis llnrses de
fleurs, et par ses feuilles qui répan-
dent une odeur toi t agréable de ci-
tron loisqu'on les froisse entre les
mains. Les autres espèces sont des
Arbrisseaux , des sous- Arbrisseaux
ou des Herbes, à feuilles simples, op-
posées , quelquefois dentées en scie ,
ou crénelées. Les fleurs sont blan-
châtres , accompagnées de bractées ,
et disposées en capitules ou en pani-
cules ordinairement axillaires, quel-
quefois terminaux.
Lie Lippia ouata , L. , Mant. , réuni
d'abord aux Selago , est devenu le
type du genre Microdoii de Cliolsy.
f^. ce mot. (G..N.)
. LTPPISÏES.Z///j/7/s/e5. moll. Gen-
re proposé par Montfort pour une
Coquille marine que Ficlitel avait
placée parmi les Argonautes, mais qui
doit bien plutôt appartenir aux Dau-
phinules dont elle a les caractères.
F". Davphinule. (d..h.)
LTPURA. MAM. Illiger a donné ce
nom à un genre qu'il forme de VHy-
l'ax hudsoneus de Schrebcr , espèce
dont l'existence est encore douteuse.
(ts.g. st. -h.)
LIQUIDAMBAR.i/?wiV/(2w3aA
BOT. PiiAN. Genre de Plantes autre-
fois placé dans la famille des Amen-
tacées, mais qui aujourd'hui appar-
tient à la nouvelle famille des Myri-
cées établie parle professeur Richard.
Ce genre onre pour caractères : des
fleurs unisexuées et monoïques ; les
mâles forment de petites grappes ra-
meuses et se composent d'un très-
LI(^) 447
grand nombre d'étamines dépour-
vues entièrement de calice , de corolle
et même d'écaillcs qui eu tiennent
lieu; ces grappes sont accompagnées
d'un involucre télraphyllc et caduc.
Les fleurs femelles forment des cha-
tons globuleux , également accompa-
gnés d'un involucre de quatre folio-
les. Ces fleurs sont très-serrées et
soudées entre elles. Leur calice est
évasé , monosépale , tronqué et iné-
gal à sou bord; il renferme deux
ovaires uniloculaires , soudés par
leur base avec le calice et terminés
chacun [lar un long style et par un
stigmate recourbé. Le fruit se com-
pose de deux capsules uniloculaires ,
terminées p.ir une longue pointe re-
courbée â leur sommet, s'ouvrantpar
leur côté interne et renfermant plu-
sieurs graines |>ariétales et ailées.
Le LlQUIDAMBAR RESINEUX , Lï-
qnidambar stjracijiua , L. , est un
grand Arbre originaire de l'Amé-
rique septentrionale; mais que l'on
cultive également très-bien en pleine
terre dans le climat de Paris. Par son
port et son feuillage il ressemble
beaucoup à un Erable et surtout au
Sycomore. Mais ses feuilles sont
généralement alternes, pétinlées, à
cinq lobes lancéolés , profonds et
inégalement dentés. On retire de cet
Aibre une substance balsamique
connue sous le nom de Liquidambar.
On 1 obtient soit par des incisions fai-
tes au tronc et par lesquelles elle dé-
coule naturellement , soit en faisant
bouillir les branches dans l'eau. Le
premier est le plus pur et le plus esti-
mé. Il est liquide, consistant, d'une
couleur ambrée, d'une odeur agréa-
ble eld'unesaveur acre etaroma tique.
Le second est plus épais ; il a une
couleur rouge brunâtre assez foncée ;
son odeur est également agréable.
Ce baume est peu employé en méde-
cine. Onlui substitue généralement le
baume du Pérou. H est stimulant et
aromatique. Pendant fort long- temps
on s'en est surtout servi pour parfumer
les gants. Quelquefois on le mélange
dans le commerce avec le styrax li-
quide.
448 LIU
On cultive encore une autre es-
pèce de ce genre, originaire d'O-
rient : c'est le hiquidambar orienta-
lis , L. Il diffère du précédent par
ses feuilles beTucoiip plus petites et
dont les lobes sont plus profondé-
ment dentés.
Quant au l.iquiclamhar asplenifo-
lia , il forme le genre Cornptonia. V.
ce mot. (a. r.)
LIQUIRITIA. BOT. PHAN. Mœnch
a rctahli sous ce nom Imposé par
Brunfels un genre formé d'une espè-
ce de Réglisse, mais que les botanis-
tes n'ont pas adoplé. (b.)
* LIRCEUS. Lirceus. crtst. Gen-
re de l'ordre des Isopodes établi par
Rafiinesque (^/?//rt/5 oyAû/?//., n i),
ayant pour caractères : quatre anten-
nes , dont les deux supérieures set.ie-
ment sont très-longues, formées de
quatre grands articles qui augmen-
tent en dimension vers le haut , et de
plusieurs autres petits, terminaux;
les deux inférieures plus courtes que
la tête qui est arrondie; yeux ronds ,
latéraux; pâtes pourvues d'un ongle
terminal; coips pinnatifide, formé de
sept segmens , sans écailles latérales ;
queue grande, airondie , utriculée
en dessous avec des appendices ca-
chés. L'espèce qui a servi à Rafines-
que pour établir ce genre est le Lii--
ceusjvfilinal/sàc ce\ auteur. C'est un
Animal très-voisin des Aselles, long
d'un quart de pouce , à clos convexe ,
à queue semi-trilobée , dont la cou-
leur est noirâtre. Il vit dans les sour-
ces des environs de Lexinglon. (g.)
LIRELLE. BOT. CRYPT. On donne
ce nom à l'apothécinn ou au récep-
tacle des Opégraphes. Il est sessile ,
linéaire , flexueux, s'ouvrant par une
fente longitudinale. (g..n.)
LIRI. MOLL. Nom donné par Adan-
son à une petite Coquille qu'il rap-
porte à son genre Lépas , et qui n'est
probablement autre chose qu'un Ca-
bochon. Gmelin (Linné , i î^ édit., p.
5714, n. 110) lui a donné le nom de
Patella peruersa. (d..h.)
* LTRICONITE. min. (Jameson.)
LIS
Même chose que Lirocone. F", ce
mot. (B.)
LIRIODENDRON. bot. piiax. r.
TULTPIER.
LIRION. BOT. PHAV. (Théophras-
te.) Syn. iV Amaryllis lutea, L. , et
nom grec rlu Lis. (b.)
LIRIOPE. BOT. PHAN. Le genre
ainsi nommé par Lourelro ne paraît
pas devoir être séparé du Sanstuiera.
On doit encore faire rentrer dans ce-
lui-ci le Salmia de Cavanilles, nom-
mé aussi Pleomele par Salistiury , et
qui se compose des Jlelris fragrans
et hy acintlioides , L. /^. Sanseviè-
RE. (G..N.)
* LIRIOZOA. POLYP. V. TuLi-
PAIRE.
LIRIOZOON OU LTRIOZOUM.
POLYP. Le genre formé sous ce nom
par De Molle , et dans lequel ce baroa
confondait des Encrlnes et Isis , n'a
pas été adopté. (e.d..i..)
LIRIS. INS. Genre d'Hyménoptè-
re , établi par Fabricius , et corres-
pondant au genre Stize {V. jce mot)
de Latreille; Il y a joint aussi quel-
ques espèces des genres Larre et Ly-
rope. {r. ces mots.) (g.)
* LIROCONE. MIN. Ce nom dési-
gne dans le système minéralogique
de Mohs , l'un des genres de l'ordre
^\ç?, Malachites, composé de deux es-
pèces , ayant pour caractère com-
mun , de donner par la trituration
une poussière d'un vert Irès-pâle. Ces
espèces sont : le Lirocone prismatl-^
que (Cuivre arsénlalc octaèdre obtus)
et le Lirocone hexaèdre (Fer arsénia-
té). (g. DEL.)
LIRON. MAM. Syn. de Lérot. K.
ce mot. (b.)
LIS. TÀlium. BOT. PHVN. Genre
de Plantes monocolylédones , type
r'e la famille des Lillacées , et que
Ion reconnaît aux caractères sui-
vans : son calice coloré et péta-
loïde est formé de six sépales dis-
posés en cloche évasée ; ces sé-
pales sont égaux et marqués sur le
milieu de leur face interne d'un sillon
LIS
glanduleux et longitudinal. Les t?la-
mines nu nouihro do six sont drcssuca
et égales; les antlières sont allougcts,
presque linéaires et à deux loges.'
L'ovaiieest libre , obovoïde , un peu
dépruné, marqué de six côtes s:.il-
i.uucs, à trois loges contenant un
grand nombre il'ovule-; ("iispo>é.s suv
deux rangées longilu.litudes. Le style
est long, terminé par un stigmate
renflé et à tioi.', lobes. Le fruit est
une capsule ovoïde à six côtes sail-
lantes , à trois loges pol>s[)ermes
s'ouvrant en trois valves scptilères
sur le milieu de leur face interne. Les
graines sont planes ; elles contien-
nent un embr\on cylindrique , placé
au nidieu d'un eu'dospei uie blanc.
Les espèces de ce gcnie .sont assez
nombreuses, et un grand nf)nd)re se
culiivent dans nos jardins dont elles
font 1 ornemeni. Leur bulbe oûie un
caractère très-propre à les faire rlis-
tinguer ; il se compose décailles cbar-
nues et inibiiquées les unes sur les
autres. La tige qui acqidert quelque-
fois une hauleur de cinq à six p:eds
est cy lin irique, simple, cbaigée de
feuilles élioitcs, liuéaires, épaises ou
veilicillées. Les tleurs sont ircs-g.an-
des, formant un cpi à la partie supé-
rieure dé la tige ; elles sont dressées
ou renversées , blanches ou plus sou-
vent jaunes ou louges. iNous allons
mentionner ici les espèces que l'on
cultive le plus souvent dins les jar-
dins.
Lis BL,.\Nc , Lilium candiduni , L „
lied., Lil., ;. 19g. Le Lis blanc q;ii
est l'espèce le plus répandue el, l'une
des plus belles du genre, est origi-
naire du Levant , mais aujourd'hui il
est en quelque sorte indigèn'e de'
toutes les contrées méridionales' de
l'Europe. Son bulbe est de la gros-
seur du poing, composé d'un, très-
grand nombre d'écadles indiiiqiiées ,
charnues , étroites et dont les plus
intérieures se terminent supérieure-
ment en une feuille radicale. Celles-
ci sont très-allongées et étalées, étroi-
tes. La tige qui naît du centic du
bulbe est cylindrique, haute d'envi-
ron trois pieds , simple , glabre ,
TOME IX.
LIS 44 q
toute couvcite de feuilles ëparses
trcs-rapjMochécs, linéaires, aigui^". '
un peu suuieilscs sur les bords; 1. s
llcuis au nombre de cinq à huit for-
ment un épi à la partie supérieure de
;a tige. Llles sont très-grandes , bbir,-
ches , pédonculées et dressées. Celte
belle espèce fleurit aux mois de juin
et de jmllet. On en cultive plusieurs
variété^ dans les jardins , telles sont ■
1 le Lis A Fi.runs noi hles; i» b'
Lis ii.NSANGi.ANjiî, dou t les sépales
sont marqués de lignes ou t,,chps
pourpres; elles existent aussi sur les
ieudles, la tige et jusque sur les
écailles du bulbe ; .S^ le L13 a
ïruiLLi:s PANACHÉES. La culture du
Lis et de ses variétés est fort simple
et n'exige pas de grands soins. La
terre de bi uyère e.-l celle qui lui
convient le mieux, mai. il se pb.ît
également dans les autres espèces de
terrain^. Tous les trois ou (juatre ans
on doit .'éplanter les oignons pour
en séparer les cayeux. Le Lis blanc
est non-seulement une des plus "lan-
dcs et des plus belles e>pèce. que^nous
culiivon-, dan^ nos jardins, mais il
J emporte surelles par son parfum ex-
quis. Cependant son odeur est aussi
suave que délicieuse dans un jardin
qu\^lle devient dangereuse lorsqu'on
la respire dans l'intéi leur dun appar-
tement. On a vu les accidensles plus
graves et ni^me la mort survenir chez
des individus qui étaient restés ex-
Eosés aux émanations Civs. fleurs du
is pendant une nuit. De tout temps
le Lis a été cultivé avec s;)in et
chanté par les poètes de tous les
siècles comme l'emblème delà pureté
virgiuale. Ils nous font représenté
comme devant son origine à quel-
ques gouttes de lait échappées du
sein de Junon, et tombées sur la
terre au moment oii la déesse repous-
se Hercule encore enfant, qui avait
profité du sommeil de l'i pouse de Ju-
piter pour se nourrir de son lait. Le.^
médecins ont fait usage des diverses
parties du Lis blanc. Les écailles de
son bulbe, qui sont légèrement acres,
cuites dans l'eau, ou mieux encore
sous les cendres, ont été employées
29
45o
LIS
pour faire des cataplasmes légère-
jnent excitans et propres à Mter la
suppuration dans les abcès froids. On
a fait avec ses fleurs une eau distillée
très-odorante , que l'on employait
autrefois comme antispasmodique,
mais qui aujourd'hui est à peu près
inusitée.
Lis bplbifère, Lilium bulbiferum,
L., Sp.;Red.,Lil., t. 210. De son bul-
be, qui est également écailleux et
imbriqué , s'élève une tige d'environ
deux à trois pieds , couverte de feuil-
les éparses et étroites, d'un vert plus
foncé que dans l'espèce précédente ,
offrant à leur aisselle des bulbilles
ovoïdes , d'un vert foncé , sessiles et
écailleux; ses fleurs aussi grandes
3ue celles de l'espèce précédente sont
ressées et forment un épi comme
dans le Lis blanc ; quelquefois la tige
n'en porte qu'une ou deux ; elles sont
d'un jaune rougeâtre, et marquées de
petites taches brunes et disséminées.
Cette espèce croît dans les monta-
gnes un peu élevées en France , en
Allemagne , en Italie , etc. On la cul-
tive dans les jardins.
Le Lis ORANGÉ , Lilium croceum ,
Desf., est considéré par quelques au-
teurs comme une simple variété de
l'espèce précédente. lien diflfère néan-
moins par sa tige plus élevée, par
ses fleurs beaucoup plus nombreuses ,
et par l'absence totale de bulbilles à
l'aisselle des feuilles. Il croît plus
particulièrement en Allemagne , et
se cultive également dans les jardins.
Lis Martagon, Lilium Martagon,
L., Red., Lil., t. i46. Cette jolie es-
pèce se trouve dans les bois mon-
tueux d'une grande partie de la
France. Sa tige s'élève à une hauteur
d'environ deux pieds ; elle porte des
feuilles lancéolées, étroites , aiguës ,
verlicillées ordinairement par six.
Ses fleurs sont purpurines marquées
de taches noires ; elles sont renver-
sées et ont leurs sépales fortement
roulés en dehors. Ces fleurs répan-
dent une odeur assez désagréable ;
mais la Plante forme un très-bel effet
et on la cultive fréquemment dans les
jardins. Elle réussit mieux dans la
LIS
terre "de bruyère , et fleurit en mai el
juin.
Lis uePomi'ONe, Lilium Pompo-
niuni, L., Sp ; Red., Lil., t. 7. Il est
originaire des montagnes du midi de
la France. Sa lige ne s'élève guère au-
delà d'un pied à un pied et demi.
Ses feuilles sont lancéolées , étroites ,
éparses et Irès-rapprochées les unes
des autres. Ses fleurs plus petites que
dans les espèces précédentes sont
renversées, d'un beau rouge pon-
ceau, et ont leurs sépales roulés en
dehors. Cette espèce, qui fleurit vers
Je mois de juillet, se cultive dans les
jardins.
Lis TIGRÉ ou Lis DE LA ChINE , Li~
Hum tigiinum , Bot. Mag. , t. 1257.
Cette espèce est originaire de la Chine,
du Japon et de la Cochinchine , et il
n'y a guère plus d'une vingtaine
d'années qu'elle a été introduite dans
les jardins d'Europe parles Anglais.
Sa tige qui peut s'élever jusqu'à une
hauteur de cinq à six pieds, porte des
feuilles éparses , lancéolées , étroites ,
beaucoup plus courtes vers la partie
supérieure. Ses feuilles offrent à leur
aisselle des bulbilles noirâtres , com-
me dans le Lis bulbifère. Les fleurs
sont extrêmement grandes, d'un rou-
ge un peu orangé avec des taches
d'un pourpre foncé. Ces fleurs quel-
quefois très-nombreuses forment une
sorte de grappe simple à la partie su-
périeure de la tige. Cette belle espè-
ce aujourd'hui assez commune est
très-rustique , et se cultive en pleine
terre.
Lis SUPERBE ou Martagon du Ca-
nada , Lilium superbum, L. , Sp.;
Red., Lil., t. io3. Il y a environ un
siècle que ce Lis , qui doit être consi-
déré comme la plus belle espèce du
genre, a été introduit en Europe par
Pierre Collinson, membre de la So-
ciété royale de Londres. Son bulbe ,
quoiqu'assez petit, donne naissance
à une tige qui souvent s'élève à six
et même sept pieds. Ses feuilles lan-
céolées et étroites forment des verti-
cilles de huit à dix feuilles. Ses fleurs
d'un rouge orangé, ayant leur fond
jaune et tigré de taches pourpres ^
LIS
sont cxtrê.ncment nomhreiises, ren-
versées , et lorment uu thyrse élégant
qui souvent ne se compose pas de
moins d'une trentaine de llcurs. Le
Lis superbe est originaire du Cana-
da ; on doit le cultiver dans la terre
de bruvère et surtout à l'exposition
uunora. On le multiplie parle movtn
des cayeux , que l'on enlève tousles
trois ou quatre ans , en déplantant les
oignons. Plusieurs autres espèces de
ce genre mériteraient d'être citées
ici, à cause de la beauté de leurs
fleurs ; telles sont : le Liiuiin Japo-
niciini , Thunb.; le Lilium Philadel-
j^hicuniy L. ; Lilium Chalcedonicuni ,
L.; LiLiumPyienaicum , Gouan , etc.
On a étendu le nojn de Lis à des
Plantes qui souvent n'oflrent même
pre^que aucun trait de ressemblance
avec les Plantes de ce beau genre;
ainsi l'on a appelé .
Lis AsrHODÈLE , le genre Héraé-
rocalle et le Crinum americanum.
Lis ÉPINEUX , le Calesbœa spinosa ,
L.
Lis d'étang , le Nymphœa alba ,
Lis DES Incas, \ Alsttœmeiia Lichtu.
Lis-Jacinthe , le Scilla IMio-Hya-
cinthus.
Lis nu i xvo'S ,V J marj llis Sarnien-
sis , L. , et ï L'waria Japonica.
Lis DE MAI, le Curn/allaria majalis.
Lis DES MABAis, les Iris, particu-
lièrement le Pseudo-ylcorus.
Lis DE Mathiole , le Pancratiu/n
maritirnum.
* Lis DE MER, les Encrines.
Lis DU Mexique, X Amaryllis Bel-
Jadona.
Lis Narcisse, \ Amaryllis Atamas-
co et le Pancratium maritirnum ^ L.
Lis ORANGÉ , \' Ilemerocallis fulva ,
• Lis de Perse , le Fritillaria Per-
sica.
Lis de Saint-Bruno, le Phalan-
gium liliastium.
Lis de Saint-Jacques, V Amaryl-
lis formosissima.
Lis de Saint- Jean , Le Gladiolus
commuais.
LIS 45 i
Lis de Svrxte, l'Hibiscus Suratea-
sis.
Lis de Suze. Même chose que Lis
de Perse.
Lis des teinturiers , la Gaude et
la Lysimaque vulgaire.
Lis Turc, l'ixie de la Chine.
Lis des vallées. Même chose que
Lis de mai.
Lisvi:rm£il. Même chose que Lis
Asphodèle.
Lis vert , le Colchicum autum-
Jiale. (b.)
LISEROLLE. Evolvulus. bot.
PHAN. Genre de la Pentandrie Digy-
nie , et de la famille des Convolvula-
cées, qui se compose en général de
petites Plantes herbacées étalées, ra-
meuses , non Inclescentes, rarement
dressées , portant des feuilles alternes
et entières , des tleurs blanches ou
bleues axillaires et pédonculées, ayant
un calice à cinq divisions profondes ,
une corolle monopétale rotacée , à
cinq lobes plissés , un ovaire à deux
loges contenant chacune deux ovu-
les; cet ovaire est surmonté de deux
styles profondément bifides, dont
chaque division porte un stigmate
simple. Le fruit est une capsule
ovoïde enveloppée par le calice per-
sistant et s'ouvrant oïdinairement en
deux valves. Les espèces de ce genre,
au nombre d'une vingtaine environ ,
croissent en grande partie dans l'A-
mérique méridionale; d'autres dans
l'Inde, et quelques-unes dans la Nou-
velle-Hollande. Aucune de ces espè-
ces ne mérite d'intérêt et n'est culti-
vée dans nos jardins, (a.r.)
LISERON. Convohulus. bot.phan.
Grand genre formant le type de
la famille des Convolvulacées , et
appartenant à la Pentandrie Mono-
gynie , L. Il se compose d'un nombre
très-considérable d'espèces, qui crois-
sent dans toutes les contrées du globe,
mais qui augmentent vers les régions
méridionales. Ce sont des Plantes
herbacées , annuelles ou vivaces ,
ayant souvent une racine tubéreuse
et charnue, une tige volubile ou
rampante, des feuilles alternes gêné-
^9*
452
LIS
ifilemeiit simples cl entières, quel-
quefois incisées , des fleurs jvir-
ibis très-graTidrs et colore'es , di-
versement disposées , nues ou iic-
compagnées de deux bractées plus
ou moins grandes. Leur calice eU
à cinq divisions profondes et éga-
les ; la corolle est monopélale, régu-
lière , infundibuliforme ou campanu-
lée à cinq lobes plissés par le milieu ;
les étamines au nombre de cinq sont
incluses; l'ovaire est à deux, rarement
à trois loges contenant chacune deux
ovules redressés. Le style est simple
et inclus terminé par deux ou trois
stigmates globuleux ou allongés. Le
fruit est une capsule enveloppée par
le calice , à une, deux ou trois loges
contenant chacune une ou rarement
deux graines et s'ouvrant en général
en deux ou trois valves. Dans le Pio-
droine de la Flore de la Nouvelle-
Hollande, l\ol). Brown a séparé des
Liserons , pour en former un genre
particulier sous le nom de Calyslegia,
le Cutipoivutus seplum, C. Soldanella,
C. spithameiis , L., et deux espèces
nouvelles qu'il nomme Calystcgi.a
marginata et Calystegla renifurmis.
Ce genre ne diffère des vrais Liserons
que par son calice enveloppé de deux
bractées foliacées, très-grandes, et par
son ovaire à deux loges séparées l'une
de l'autre par une cloison incom-
plète. Mais ces caractères nous pa-
raissent insuffisans pour former un
genre particulier , car beaucoup d'au-
tres espèces de vrais Convolvulus ,
sont également munies de deux brac-
tées , un peu plus petites, il est vrai,
et l'ovaire dans un grand no.mbre
d'autres espèces offre tous les passa-
ges entre l'unilocularité et la bilocu-
larité. La distinction entre le genre
Convolvulus et le genre Ipomœa , est
assez difficile. Selon les uns le pre-
mier se distingue parce qu'il offre
deux ou trois stigmates distincts ,
tandis qu'il n'y a qu'un stigmate à
deux ou trois lobes dans les Ipumœa.
Mais le professeur Kuntli a autre-
ment circonscrit ces deux genres. Il
place parmi les Convolvulus , toutes
les espèces dont les étamines sont in-
LTS '
cluses , et forme le genre Ipomœa de
toutes celles qui les ont saillantes au-
dessus du tube de la corolle. Il ré-
sulte de-là évidemment que ces'dcux
genres n'en forment qu'un seul , qui,
peut se d:viser en deux sections prin-
cipales, représentant chacune les
genres Convolvulus et Ipomœa des
auteurs modernes. Nous avons dit
précédemment que le nombre des es-
pèces de ce génie était très-considé-
rable. Plusieurs d'entre elles méritent
un iniérêt particulier, parce qu'elles
nous fournissent des médicamens ou
des alime.MS utdes; ce sont celles-là
seulement que nous mentionnerons
ici :
LisEiîoN Jalap, Convolvulus Ja~
lapa, L., Rich., Bot Méd., t. i,p. 281.
Cette espèce est originaire des envi-
rons de Xalappa au Mexique , d'où
est venu le nom de Jalap , sous le-
quel on la connaît. Elle croît égale-
ment dans d'autres parties de l'Amé-
rique méridionale et septentrionale;
car il est prouvé aujourd'hui que la
Plante désignée par Michaux, sous
le nom à! Ipomœa inacrorhiza , dans
sa Flore de l'Amérique boréale , est
bien la même qui; celle du Mexique ,
dont le professeur Desfonlainesa don-
né la desciipiion et la figure dans
le troisième volume des Annales du
Muséum. Sa racine est fuslforme ou
arrondie , blanche , charnue , lactes-
cente, dormant naissance à plusieurs
tigeslierbacées,sarmenteuses, s triées,
de la grosseur d'une plume à écrire ,
parsemée de petits tubercules , s'éle-
vant à une hauteur de quinze à vingt
pieds et s'em-oulant autour des coips
voisins. Ses feuilles sont alternes, pé-
tiolées, subcordiformes, 'entières, ai-
guës , quelquefois divisées en deux,
trois ou cinq lobes plus ou moin.s
profonds , glabres à leur face supé-
rieure , velues inférieurement. Les
tleurs sont grandes, violacées, soli-
taires à l'aisselle des feuilles oii elles
sont portées siu' des pédoncides assez
longs. Le calice est persistant, à cinq
divisions profondes. La corolle est
infundibuliforme, évasée. Les étami-
nes sont incluses. La capsule est
LIS
ovoïde, arrondie , enveloppée parie
calice, ordinairement à quatre loges
contenant chacune une ou deux grai-
nes anguleuses. Cest la r:iciire de
cette Plante que l'on emploie en mé-
decine sons le nom de Jalap. Nous
avons parlé des propriéli s de ce mé-
dicament au mot Jalap, auquel nous
renvo\ons.
LiSEKON SCAMMONJÎE, CoUVoU'ulus
Scam/nu/iea, L., Kich., Bot. Méd., i,
p. -282. Celte espèce qui croît en Sy-
rie et dans | lusieurs contrées de 1 O-
iient , a une racine vivace , allongée,
épaisse, charnue, lactescente , d'où
s'élèvent des tiges grêles , volidjiles ,
un peu velues , de quatre à cinq
pieds de hauteur. Elles portent des
feuilles alternes, péliolées, haslées,
aiguës , glabres et entières. Les fleurs
sont rougeàtres , plus petites que dans
l'espèce précédente , réunies au nom-
bre de 11 ois à six sur un pédoncule
lamifié et placé à l'aissilie des ieuil-
les. Le calice est également persis-
tant. C'est de la racine de celte Plante
que l'on retire la substance gommo-
résiueuse connue sous 15" nom de
Scammonée d\l lep. Pour l'obtenir on
pratique à la partie supéiionre des
racines, mise à nu, des incisions
plus ou moins profondes. Il s en
écoule un liquide blanc et lactescent
que l'on reçoit dans de petites coquil-
les oii il se concrète. La Scaiimionée
d'A-lep est en morceaux peu volumi-
neux , d'un gris foncé , à cassure ré-
sineuse , d'une odeur forte et désa-
gréable, d'une saveur àcie et amère.
Selon l'analyse de iàouillon-Lagrange
et Vogel , elle se compose de 60 par-
ties de Résme; 5 de Gomme ; 2 d'Ex-
trait, et de o.ô parties de débris vé-
gétaux et antres substances étrangè-
res. Cette Gomme résine q'.ie l'on
appelle aussi Diagrède est un purgatif
drastique très-violent que l'on ne
doit employer qu'avec beaucoup de
circonspection et à des doses très-
faibles , tell-e que celle de 4 à 6 grains,
que l'on peut augmenter gratluelle-
nient.
Liseron Méchoacan, Convohidus
Mechoacana, L. Ce Liseron est origi-
LIS
455
naire de l'Amérique méridionale; on
le connaît sous les noms vulgaires
de Biyonc d'homérique , Patate pui-
gative , Rliubaihc blanche, Scainrno-
née d'ylrnéiique. Sa raciue est tubé-
reuse , charnue, blanche et pleine
d'un suc lactescent. Ses tiges sont
longues, anguleuses, sarmenteuses ,
flexibles , portant des feuilles alternes
pétioIée< , cordiformes , cnlièns , des
fleuis blanches ou louges , axillaires,
pédonculées et sohtancs, grandes
comme celles du Liseron .lalap. On
trouve cette espèce au Ilrésil , au
Mexique et dans d'antres parties de
lAmérique méridionale. C'est la ra-
cine de cette Plante qui est connue et
employée en méiiecine sous le nom
de Méchoacan. Celle raciue , telle
qu'on la trouve dans le commerce,
est coupée en rouelles ou en mor-
ceaux Irréguliers. Généralement elle
est privée de son écorce. Elle est
blanche et comme farinacée , sans
odeur, a^ant une saveur faiblement
âcie. Assez souvent cette substance
est falsifiée avec la racine de bryone ,
que l'on y mêle. La racine de Mé-
choacan est faiblement purgative. On
en lail aujourd'hui assez rarement
usage; sa dose doit èlre plus élevée
que celle du Jalap. On l'administre
de la même manièie.
LlSEKON TUHBITH , CônvolvuIuS
Tuipethum , L. Le Tuibilli est origi-
naire de Ceylan. Ses racines , comme
celles de toutes les espèces précéden-
tes , sont giosses, charnues, allon-
gées , blanches en dedans et lactes-
centes. Ses tiges sont également grêles
et volubiles, ses feuilles cordifoimes,
anguleuses et un peu crénelées, blan-
ches et cotonneuses, portées sur un
pétiole ailé. Ses fleurs, grandes et
blanches, sont réunies au nombre de
trois à quatre sur des pédoncules
axillaires. La racine de celte Plante
est connue , dans les pharmacies, sous
le nom de Tuibitk végétal. On l'y
trouve sous la forme de tronçons cy-
lindriques , longs de quatre à cinq,
pouces, sur un pouce de diamètre, et
dont on a quelquefois enlevé la pai-
tie centrale; ils oliicut à leuis deux
Hb^t
LIS
extrëmilës un grand nombre d-e pe-
tits pertuis qui sont autant de vais-
seaux coupés transversalement, de
sorte que selon la remarque de Gui-
bourt (Hist. des Drog. simpl.), cette
racine ressemble, au premier abord, à
la tige d'une Ptantemonocot^'lédonée.
Le ïurbith végétal est fortement pur-
gatif, mais on l'emploie très-rare-
ment aujourd'hui.
Les quatre espèces que nous ve-
nons de décrire , savoir : le Jalap,
la Scammonée , le Méchoacan et le
Turbitli , sont exotiques. Elles sont
remarquables par leur propriété pur-
gative, qui est plus ou moins in-
tense. Il est important de remar-
quer que la même propriété se trou-
ve également dans plusieurs de nos
espèces indigènes , qui ont aussi
une racine tubéreuse et charnue;
c'est ce que l'on remarque sur-
tout pour les Convolvulus sepiiim,
Convolvulus Soldanella , Convulvulus
arvensis et plusieurs autres. En effet
cette action purgative est due à un
principe résineux , dont la quantité
variable indique le degré d'action
dans les racines des diverses espèces
de Liserons. Ainsi dans la racine de
Jalap, d'après l'analyse faite par le
docteur Félix Cadel-Gassicourt, cette
résine est dans la proportion d'un
dixième; tandis qu'il n'y en a qu'un
vingtième dans celle du Convolvulus
arvensis y d'après le travail récem-
ment publié par Chevallier. Il résulte
de-lâ qu'en doublant la dose de la
racine du petit Liseron des champs,
on peut obtenir des résultats entière-
ment analogues à ceux que produit
le Jalap. Mais celle propriété purga-
tive tenant, ainsi que nous venons de
le voir, à la présence d'un principe
résineux , pourra ne pas exister dans
quelques espèces du genre , lorsque
ce principe lui-même n'y existera
pas. C'est ce que prouvent plusieurs
Liserons et principalement les deux
suivans , dont les racines sont em-
ployées comme aliment.
Liseron Patate , Convolvulus Ba^
tatns , L. Vulgairement Patate Ou
Batate. La Patate originaire de l'Inde
LIS
est aujourd'hui cultivée et naturali-
sée dans presque toutes les parties
chaudes du globe. Ses racines tubé-
reuses et charnues sont fusiformes ,
rouges, violacées en dehors, blanches
intérieurement; cependant il y a des
variétés à racines jaunes ou blanches
extérieurement. Ses tiges sont très-
grêles, herbacées, volubiles; celles qui
s'étalent à terre s'y enracinent de
distance en distance ; elles portent
des feuilles alternes , pétiolées , cor-
diformes ou hastées, quelquefois trilo-
bées. Les fleurs qui sont blanches en
dehors , presque nues à leur face in-
terne, sont portées sur de longs pé-
doncules axillaires, au sommet des-*
quels elles sont réunies plusieurs
ensemble. Les Patates sont un légu-
me sain et agréable; elles sont un
peu fiirineuses et sucrées. Dans les
pays chauds leur culture n'exige ni
frais , ni soins très-multipliés ; on les
traite comme nous faisons ici pour la
Pomme de terre. Mais dans nos cli-
mats cette culture demande de gran-'
des précautions. Voici le procédé gé-
néralement usité: on prépare vers la
mi-avril une couche de trois pieds et
demi de large , sur deux d'épaisseur,
en fumier de cheval bien chaud , que
l'on recouvre d'environ six pouces
de terre. Lorsque la couche a perdu
sa trop grande chaleur , on place
dans fa terre qui la recouvre et à
deux ou trois pouces de profondeur,
des tranches de racine de Patate ,
comme pour la Pomme de terre. Ces
morceaux doivent être à environ
huit pouces de distance les uns des
autres. Quand les jets qui ne tar-
dent pas à en naître , ont acquis
environ un pied de longueur , on les
enlève , on en retranche toutes les
feuilles à l'exception de celle qui les
teimine , et on les plante pre.-qii'ho-
rizontalement dans une planche bien
profondément labourée et à environ
deux pieds de distance les uns des
autres. La Patate jusqu'au moment
de sa récolte qui se fait vers le milieu
d'octobre , n'exige d'autres soins que
d'être purgée des mauvaises herbes
et d'être arrosée de temps en temps.
LIS
mais abondamment. Oa calcule que
chaque pied peut produire environ
deux livres de racines. En général
les (erres légères sont celles qui con-
viennent le mieux à la Patate. Il y a
encore plusieurs autres modes de cul-
ture qu'il n'est pas de notre sujet de
l'aire connaître ici avec détails.
Le Liseron comestible, Convuli'U'
lus edulis , décrit par Thunberg dans
sa Flore du Japon et dont ce natura-
liste n'a pas observé les Heurs, ne
nous paraît pas différer de la Palaie.
Ses racines se mangent au Japon
comme celles de la Patate.
Quelques espèces de Liserons sont
cultivées dans les jardins comme
Plantes d'agrément; tels sont : le
Liseron tricolore, Convolvulus tri-
coloi-y L , connu sous les noms de
Belle de jour et de Liset. Il est origi-
naire de Portugal et d'Espagne. C'est
une Plante annuelled'un pird environ
d'éléf ation ,1e plus souventétalée. Ses
feuilles sont lancéolées ; ses fleurs
solitaires, campanulées , bleues sur
les bords du limbe de la corolle ,
blanches au milieu et jaunes à la
gorge. On cultive encore le Lise-
bon satiné, Convolvulus Cmorum,
également originaire de la Péninsule.
C'est un joli petit Arbuste de deux
pieds de hauteur, portant des feuilles
lancéolées et satinées, couvertes d'un
duvet argenté. Ses fleurs qui sont
blanches, lavées de rose, s'épanouis-
sent pendant la plus grande partie de
l'été.
On a aussi, -mais mal à propos,
nommé Liseron rude , le Smilax
espéra , L. (a. r.)
* LISERONS. BOT. piiAN. Syn. de
Convolvulacées, t^. ce mot. (B.)
LISET BLANC et BLEU ou LI-
SETTE ET LISERET. BOT. PHAN.
Yieux noms des Convolvulus sepium
^t tri color. r.his'Enos. (b.)
LISETTE, COUPE-BOURGEON,
BÊCHE. INS. On a donné ces noms à
«des Insectes des genres Atfelabiis ,
Eumolpus , Pyralis , etc., qui font
beaucoup de tort aux boutons de Vi-
gnes, aux greffes des Pêchers et au-
LIS
455
très Arbres fruitiers, f^. Attf.labe ,
EuMOLPE , Pyrale et Vigne, (g.)
LISIANTHE. Lisianthus. bot.
PHAN. Ce genre , de la famille des
Gentianées , et de la Pentaudric Ui-
g^nie, L., est ainsi caractérisé : calice
presque campanule, divisé au som-
met en cinq segmens courts se re-
couvrant et diaphanes sur les boids;
corolle infundibuliforme dont le lim-
be offre cinq divisions étalées , éga-
les , la gorge imberbe ; cinq étami-
nes un peu inégales, à anthères sa-
gitlées; style long, surmonté d'un
stigmate à deux lamelles ; capsule
biloculaire , à cloisons formées par
l'introflexion des valves; graines an-
guleuses , non bordées. Les Lisian-
thes sont des Plantes herbacées, rare-
ment ligneuses, à feuilles presque
sessilcs, à fleurs offrant plusieurs
modes d'inflorescence, tantôt solitai-
res, tantôt en ombelles , en corym-
bes , en pnnicules ou en épis." Le
nombre des espèces s'élève aujour-
d'hui à une trentaine environ; elles
sont toutes indigènes de l'Amérique
méridionale et des Antilles, excepté
les Lisianthus carinatus et triner-
vius de Lamarck qui croissent à Ma-
dagascar. Aublet a décrit et figuré ,
dans ses Plantes de la Guiane , plu-
sieurs Lisianthes remarquables par
leur beauté et la saveur amère qu'ils
partagent avec les autres Gentianées.
Tels sont les Lisianthus purpurascens^
alatus et grandijlorus . Enfin , c'est
aux auteurs de la Flore du Pérou et
à Kunth que l'on doit la connaissance
de la plupart des autres espèces.
(G..N.)
LISIMACHE. BOT. PiiAN. Pour
Lysimaque. V. ce mot. (b.)
LISIZA. POIS. Syn. de Japonais,
espèce du genre Cotte , T^. ce mot ,
sous-genre Aspidopbore. (b.)
* LTSONGÈRE. ois. Ce mot qui
signifie en espagnol Flatteur, dans
le sens gracieux , a été appliqué par
Pcrnetty, dans son Voyage aux Mu-
louines, à un Oiseau-Mouche, f^.
Colibri. (b.)
456 LIS
LISOR. coNCH. Blainvllle(Diclion-
naire des Sciences Nalurelles) pense
que le Lisor d'Adanson (Voyag. au
Sénég. , pi. 17 , fig. 16) a été rappoiië
à tort , par Gmelin , au Maclra slul-
lorum , et que c'est probablement
une Vénus et peut-être la Venus
lœta. Nous ne partageons pas l'opi-
nion de Blainvllle, car en lisant la
Description d'Adanson , p. 25i,nous
voyons que le ligament est intérieur,
placé dans une fossette entre des
dents lamelleuses, et qu'il y a de
plus, à la charnière, des dents laté-
rales , également Linielleuses , carac-
tères qui conviennent essentiellement
aux Macties et non aux Vénus. Si on
joint à cela la ressemblance dans la
couleur, la tlisposilion des rayons et
le bâilloment des valves , on sera
porté à croire que le Lisor est bien la
même Coquille que le Mactia stiiltu-
rum (D..H.)
LTSPE. MOLL. Adanson (Voy. au
Sénég. , pi. Il, fig. 2) a placé sous ce
nom , dans son genre Vermet, une
agrégation de tubes calcaires con-
tournés inégnllèrement , et qui ap-
partient plutôt au\ Serpules qu'à ce
genre. Linné lui a donné le nom de
Serpula glomerata. V. Serpule.
(D..H.)
LISPE. Lispa. ixs. Genre de l'or-
dre des Diptères, famille des Athé-
ricères , tribu des INiuscides, division
des Créophiles , Latr. (F^mi. Nat. du
Règn. Aniuî.) , ayant pour caractè-
res : une ti'ompe distincte ; cuillerons
grands, recouvrant en majeure par-
tie les balanciers ; côtés de la tête
non prolongés en manière decoi nés
fiortant les yeux; ailes couchées sur
e corps; antennes insérées près du
front, plus courtes que la tête, en
palette allongée, avec une soie plu-
meuse; second article un peu plus
long que le troiiième. Ces Dip-
tères s'éloignent des Mouches et
autres genres voisins , parce que
ceux-ci ont les ailes écartées; ils
diffèrent du genre Acliias par la tête
qui, dans ceux-ci, est prolongée de
chaque côte. La seule espèce qui com-
LIS
pose ce genre se trouve fréquemment
sur le sable des bords des mares oii
elle court très-vite.
LisPETENTAcuLAiRE, L'ispa teuta-
culata, Degéer,Latr. Elle ressemble
à la Mouche domestique pour la !aille
et la couleur ; son coipi est d'un noi-
râtre cendré avec le devant de là tête
blanchâtre , les palpes jaunâtres et
l'abdomen marqué île plusieurs ta-
ches d'un blanchâtre soyeux , dont
deux très-distinctes sur son dérider
anneau ; ses ailes sont transparentes
et sans taches; les palpes sont grands,
très-déliés à leur base, et s'éiargis-
sant ensuite en forme de spatule ci-
liée sur les boi (Is. Elle se trouve dans
toute la France et à Paris. (g.)
* LISSA. POIS. (Delaroche.) Nom
donné aux îles Baléares à une variété
du Mugil cephalus , L. y. Muge.
(B.)
LISSANTHE.jLma/?//ie.BOT.BHAN.
Genre établi par Rob. Brown {Prudr.
Tïur. JSotJ.-HulL 1, p. 54o) dans la
famille des Epacridées , et la Pen-
tandrie Monogynie , L., pour quel-
ques espèces placées d'abord dans le
genre Stjp/ielia, dont elles diffèrent
par lescaractères suivans . le calice est
nu ou accompagné da deux bractées ;
la corolle est in'undibulifoime ; son
hinbe est à cinq divisions éiroites , dé-
pourvues de poils. L'ovaiie est à cinq
loges et devient une drupe charnue,
renfermant un noyau osseux et solide.
Les espèces de ce genre ,au nombre
de six, sont de petits Arbustes dres-
sas, ayant des feuilles éparses, irès-
petites , persistantes, entières; des
fleurs blanches et petites formant des
grappes ou des épis axillaires ; quel-
quefois elles sont solitaires à l'aiselle
des feuilles.
Parmi ces espèces , on dislingue le
lÂasaiilke claph/wides , R. Brown,
loc. cil.; Styplielia. daphnoides, Smith,
New.-HoU. 48 ,dont les feuilles sont
elliptiques, lancéolées, niucronées
au sommet; les fleurs axillaires, le
calice accompagné de deux bractées ;
la corolle infundihuliforme. (a- R.)
' LISSE. Lissa. CRCST. Genre de
LIS
l'ordre des Décapodes, famille des
Brachyure«, Iribu des Triangulaires,
ctabli par Leach {lU/'sc. Zool. T. ti,
lab. 85) et ayant pour raraclères se-
lon lui : premier ;iriiclede> antennes
exlérieures cylindi iquc , plus gros et
plus long que le second ; quelques
poils en massue >nr les antenne» ; ser-
res beaucoup plus giosses et un pou
plus longues que les autres pales qui
.sont tontes noduleuses, ainsi que les
bras qui din)inucnt progressivement
de grauileur depuis la seconde jiaire
jusqu'à la cinquième; ongles minces,
lisses au bout; cuapacc fortement
noduleuse , sans épines , avec le front
avancé et échancré au bout ; orbites
des yeux ayant une fissure en dessus
et en arrière; yeux portés sur de
courts pédoncules.
Latredie n'a pas adopté ce genre;
il le réunit à ses Imuhus. La seule
espèce que nous connaissions et qui
.'^ert de tvpe au genre est le Lissa C/ii-
ragra, LeacU [lue. cit.); Cancer C/ti-
ragra , Heibst, lab. 17, fig. 96; Ina-
cJiiis Chinigia, Fabr., Litr ; Maia
Chiragra, bosc. Elle se trouve dans la
Méditerranée. (g.)
* LISSOCHILE. Lissochi/us. bot.
m VN. Genre nouveau établi p^r Ro-
bert Brown , publié par J. Lindiey
{Cullect. t. 3i; et faisant partie de ia
famille des Oi clii 'érs et de la Gynan-
dric Monandrie, L.Voicise- caractères
tels qu ils ont été donnés par Lind-
iey , toc. cit. Les trois folioles inté-
rieures du calice sont Irès-gran :es,
étalées et en forme d'ailes ; les trois
extérieures sont beaucoup plus peti-
tes et réiléchies. Le labclle est con-
cave à sa base et redressé dans sa
partie supérieuie ; il s'unit inférieu-
jemcnt avec les deux cotés du gy-
noslème. L'anthèie est teiminale et
operculiforme , elle renferme deux
niasses polliniques bilobé(!s (.ans lein-
partie inférieure, et attachées au som-
met du sti^'male par \\x\ appendice
lainelleux qui leur est commun à
toutes les deux. Ce génie ne se com-
pose encore que d'une seule espèce,
L.issoc/iiliis speciosiis, Lindiey, dont
US
4r»7
ce jeune et savant botaniste a donné
une excellente (igureàla planche 5r
de ses CuUvctariea. Il y rapporte avec
doute le Satyiitirn gignniviiin , Lin.,
Stippl., 4o2. C'est i.ne^l'lanle n<m pi-
I asile, ayant la tit^e renflée et biilbi-
lormo inférieiirement ; les feuilles
longues, planes, charnues, sans nor-
vures et ensd'ormes ; les tlcurs jaunes,
glandes, disposées eu un long épi
terminal. Cette es|>èce croît au cap
de Bonnc-Espcrance. (a. u )
* LISSONOTR. IJssvnotus. in.s.
Genr<! de l'ordre des Coléoptères,
section des Tétramères, famille des
Longicornes , tribu desCérandivcins,
établi par Ualman et adopte par La-
tieille (Fam. Nat. du Règn. Anim.)
qui ne donne |)as ses caractères. L'es-
pèce qui sert de type à ce genre est le
LisAon()tiisc(]iiestns , Callidium eqiies-
//■/i, Fabr. Schouuher en cite quatre
espèces dont il fiit une petite famille
dans son genre Ceranibyx. (g.)
TJSSOSTVLIS. jîoT. riiAX. Four
Lyssostylis. V. ce mot. (u.)
* LISTERA. lîOT. PU AN. Robert
Biown, dans la seconde édition du
Jardin de Kew , a fait un genre Lis-
tera qui a pour type les Op.'irvs ufafa
et Ophrys fa/v/«/a de Linué. Mai-; ces
espèces ne dilïèrent pas générique-
ment de V Ophrys iiidiis avis , L. , qui
constitue le type du genre Aeu//ia. Le
piofe.sscur Richard, dans son tra-
vail sur les Orchidées «l'Europe, a
donc cru devoir réunir le genre Lis-
tera au Aeut//a. P'. NiÎottie.
Adanson avait donné le nom de
Listera à un genre qu'il avait formé
dans la famille des Légumineuses et
qui correspond à peu près au génie
Spartiiirn de Linné ; mais ce nom de
genre n'a pas été adopté (a. R.^
LISTRONITE. conch. Lui 1 donne
ce nom à um; Coquille fossile qui a
(les stries rayonnantes à sa surface, et
dont les deux valves sont également
bombées. Il est à présumer que ce
n'est pas nue Huître véritable; mais
458
LIT
à quel genre rapporter ce corps?
(D..H.)
LITTA. BOT. PHAN. Syn. de Vohi-
lia d'Aublet. V. ce mot. (b.j
LTÏCHI ou LETCHI. bot. phan.
Nom vulgaire d'une espèce du genre
Eup/ioria. /^. ce mot. (a. r.)
LITIIACNE. BOT. PKAN. Genre de
la famille dts Graminées, et de la
Monœcie Tiiandiie, L. , établi pjir
Palisot-Beauvois (Agroslograpliie , p.
i35) qui lui a impose les caractères
suivans : chaume rameux ; épis sim-
ples , dissemblables, celui qui ter-
mine l'axe à épillets unifloies et mâ-
les; lepicène nulle; glumes (paillet-
tes, Palisot-Beauv.) très-aiguës; trois
«tamines; les épis axillaires .sont com-
posés d'épillets uniflores et femelles ,
ceux-ci ont les valves de la lepicène
très-aiguës ; les glumes coriaces , dont
la valve inférieure est tronquée , na-
viculaire et gibbcuse; les écailles
tronquées, frangées; le style est sim-
ple, et les stigmates sont plumeux.
Ce genre ne se compose que d'une
seule espèce que Swartz plaçait dans
le genre Olyra sous le nom à'Oljra
pauclflora. Cette Graminéo croît dans
les forêts de la Jamaïque. (g..n.)
LTTHAGROSTIS. bot. phan.
(Gaertner.) Syn. de Coix Lachijma-
Johi. (b.)
LTTHANTHRAX. mtn. Syn. grec
•de Chaibon de pierre [Steinkohle des
Allemands), employé par Boetius de
Boot et Walleiius. On a confondu
sous ce nom la Houille et le Jayet.
(g. DEL.)
LIÏHARGE. MIN. CHiM. On dési-
gne par ce nom , dans le commerce , le
protoxide de Plomb fondu et cristal-
lisé en lames jaunes par le refroi-
dissement. Elle est souvent colorée
«n rouge par un peu de Miniuui ;
mais elle icdevient jaune lorsqu'on
ia chauffe dans un tube de verre fer-
mé , le Minium se réduisant à l'état
•de protoxide. Toute la Litharge du
«commerce provient de l'exploitation
«des mines de Plomb argentifères.
LIT
Elle contient piesque toujours une
petite quantité d'Acide carbonique
qu'elle enlève à l'air humide et qui
s'y trouve à l'état de sous-carbonate
de Plomb.
LiTHAiîGE d'Argent. Protoxide de
Plondi fondu , qui, ne contenant
pas de Minium , n'est point rougeâ-
Ire , et a un brillant argenté.
Litharge d'Or. Protoxide de
Plomb fondu , qui a une couleur
jaune assez éclatante. (g. del,.)
LITHÉOSPHORE. min. Targioni
et Llcetus ont donné ce nom à la
Pierre ]>hosphorescente de Bologne, et
dans ces derniers temps ,de Laméthe-
rie l'a pareillement appliqué à la Ba-
ryte sulfatée radiée. (g. del,.)
*LITHINE. min. chim. Oxide de
Lithium, f^. ce mot. (g. del.)
* LITHIUM. MIN. Nouveau Métal
qui, par ses propriétés, doit être
placé entre le Barium et le Sodium ,
et qui, en s'unissant à l'Oxigène
dans lapioporlion de loo à 78,2, pro-
duit uu Oxide alcalin appelé Lithion
par les Suédois ç.\IJthine par les Fran-
çais. Davy l'ayant obtenu à l'état mé-
tallique, a trouvé qu'il possè le des
propriétés analogues à celles du So-
dium et du Potassium. La Lilhine a
été découverte en 1818 par Avfwed-
son dans la Pétalite , le Triphane et
la Tourmaline verte. Berzeliusl'a re-
trouvée depuis dans la Rubellite;
elle est blanche , très-caustique , sans
odeur ; elle verdit fort et sent le sirop
de Violettes ; fond à un degré de tem-
pérature qui n'est pas très-élevé , et
forme des sels neutres avec tous les
Acides. Sa tendance à attaquer le
Platine par la chaleur fournit un
moyen de reconnaître sa présence
dans les Minéraux. Pour cela , il suf-
fit de traiter le Minéral au chalumeau
par le carbonate de Soude sur une
feuille de Platine. S'il y a de la Li-
thine , elle est mise à nu et colore le
Platine en jaune brunâtre tout autour
delà masse fondue. (g. del.)
LITHIZONTOS. min. Variété
d'Escarboucle , suivant Pline , d'une
LIT
couleur bleue assez faible, et que
l'on soupçonne être une variété de
Grenat , plutôt que de Corindon
bleuâtre. V- Escarboucle. (g. dkl.)
LITHOBIBLION. min. Nom don-
né par Wallerius aux empreintes de
feuilles sur les pierres et aux feuilles
fossiles elles-mêmes. (g. del.)
LIÏHOBIE. Lithubius. iNS. Genre
de la classe des Myriapodes , ordre
des Cliilopodes, famille des jEqui-
pèdes de Latreille (Fam. Natur. du
Règn. Anim.) , établi par Leach,et
ayant pour caraclèies : antennes sé-
tacées , composées d'articles presque
coniques, dont les deux premiers
sont plus grands; lèvre largement
ëchancrée en devant, avec le bord
supérieur dentelé et les yeux grenus;
3uinze paires de pieds; plusieurs des
emi-segmens supérieurs cachés sur
les autres. Ces Animaux sedistinguent
des Sciitigères par les pieds qui , dans
ceux-ci , sont inégaux ; ils s'éloignent
des Scolopendres et des Crytops par
les anneaux du corps, qui, dans
eeux-ci , ont tous les demi-segmcns
dorsaux découverts. Léon Uufour
(Ann. des Se. Nat. T. ii , p. 8i) a
donné l'anatomie de ce genre; d'a-
près ce savant, les organes de la di-
gestion se composent : i" de deux
glandes salivaires; 2° d'un lube ali-
mentaire droit, de la longueur de
l'Animal ; et 3° d'une paire de vais-
seaux bépatiques. Les organes géné-
Fateurs mâles sont composés : 1° de
deux testicules composés chacun d'u-
ne paire de glandes allongées, poin-
tues et parcourues par une rainure
médiane; ils ont élé pris parTrévlra-
nus pour des masses graisseuses; a**
de trois vésicules séminales , deux la-
térales et une intermédiaire. Cette
particularité qu'offre seul le Lilhobie,
d'avoir trois vésicules séminales , est
fort remarquable , et Léon Dufour
dit qu'il n'en a jamais rencontré que
dans ce genre en nombre impair ; 3*
d'une verge qui est placée dans le
dernier segment dorsal du corps du
Lithubius. Les organes femelles se
composent : 1* de l'ovaire qui con-
Hï 4!-M,
siste en un seul sac allongé aw'v con-
tient des œufs globuleux et blancs;
•2'^ des glandes sébacées de l'oviducte;
et 5° de la vulve qui est Oanquée à
droite et à gauche par une pièce cro-
chue , bi-arlii;ulée , terminée par une
pointe bifide et ai niée à sa base de
deux dents courtes. Les Lithobies
vivent à terre , sous des pierres, com-
me les Scolopendres; ou en rencontre
souvent en élé sous les tas de l'ian-
tcs , le bois pouni,etc. Leacli eu
décrit trois espèces dont deux Se
trouvent en Angleterre. Cdle que
nous tiouvons en Fiance et qui sert
de tvpe au genre est :
Lo LniiouiE FouKcnu , L. fuifica-
tus , Leacb , Lalr. ; Scolopendra furji-
cala, L. , Tréviranus (Venu. Sclirit. -
Anat. tab. 4 , fig. 6-7) ; L. foijicata et
coteup/iatra? Panz. [Faun. Ins. , fasc.
5o , fig. i5-i2); la Scolopendre à
trente pâtes, Geoff. Jjongueur, un
pouce au plus, lisse, luisante, tan-
tôt d'un brun de poix, tantôt d'un
roux qui tire sur l'ambre. Elle se
trouve Iréqucmment en été dans les
jardins du midi de la France et de
Paris. (g.)
* LIÏHOBRYON. bot. cryi-t. (7./.
c/!<?/zs.) Dillen nomme L/i/iuùrjo/i co-
ralloides le Cladonia ceranuides d'A-
cbarius. (a. F.)
LrrHOCALAiMES ou STÉLÉ-
CHITFS. BOT. Foss. On trouve ce
mot dans les anciens oryctographcs
pour désigner ce qu'ils regardaient
comme des tiges de Bambous ou de
Hoseaux fossiles. (u.)
LITHOCARDIUM. conch. Les
moules des Bucardes fossiles dans les
anciens oryctographes. (b.)
LTTIIOCARPES. bot. foss. Syn.
de fruits fossiles. /^. Cirpolithes.
(B.)
*LITHOCIA.BOT.cRYPT.(Z,/c/4e/«.>
Troisième sous-genre du genre P'er~
rucaria d"Acbarius(5j«. Met/i. L,ick.y ,
p 90). U renferme les espèces à thalle
sous-tartareux , crustacé, conligUy
foudu en aréolesou pulvérulent. U est
46o LIT
nlnsi nommé, pai-ce que la presque
totalité des espèces se fixent sur les
pieiTcs. (a. F.)
UïHODE. Lithodes. cnusT. Gen-
re de l'ordre des Décapodes , famille
des Bracliyures, tiibii des Triangu-
laires, établi \r<\r Leach et Lalreille
en même temps et ayant pour carac-
tères : pieds -mâchoires extérieurs
étroits, avancés , allongés et sembla-
bles à de petits pieds; yeux rappio-
chés à leur base; les quatre antennes
sadiantes ; serres plus courtes que
les pieds suivans, les deux pieds
postérieurs très -petits, repliés et
point j)ro|)res à la inarche. Ces Crus-
tacés ressemblent beaucoup aux Ina-
chus , aux P.irtheiiopes et aux Maïas ;
}nais ils en différent surtout par la
forme de leurs deu\ pieds postérieurs
et par d'autres caractères tirés des an-
tennes , de la carapace et des autres
jiarties du corps. Leiu' carapace e-^l
triangulaire, très -épineuse , renflée
postérieurement de chique côté par le
grand développement des régions
branchiales et terminée en avant par
un rostre bifurqué, garni de fortes
pointes sur les côtés. Les yeux sont
gros, rapprochés et portés sur de
courts pédoncules; les antennes ex-
térieures ont à peu près la moitié de
la longueur du corps; elles sont in-
sérées sous les yeux , et leurs deux
premiers articles sont plus longs que
les autres; les inlermédi;iires sont
avancées , assez longues, divisées en
deux soies comprimée.! , multiarticu-
lées. L'abdomen est membraneux ,
composé de six plaques crustacées.
L'espèce qui sert de type à ce genre
et qui se tiouve dans nos mers est ;
Le LiTHoDE aiîctique , L. aictica,
Latr. ; Lithodes Maia , LchcIi [Mo//.
Ji/il., tab. 24 1; Cancer Ma/a , L.;
Inac/ius Maja , Fabr. ; Farl/ienope
Maja, id. et Herbst [Ca/icr. , tab.
]5, fig. 87); Crabe épineux, Ascan.
[Icoii. rar. natur., tab. 4o). Long de
trois pouces, tout hérissé d'épines ;
serres et trois pieds suivans chargés
de tubercules épineux ; doigts des
pinces ayant de petits faisceaux; il se
LIT
trouve dans les mers du nord de
l'Europe. (g.)
* LITHODÉMON, min. Syn. de
Ja>et. (B-)
* LITHODENDRON. roLYP.Genre
établi par Schweigger. Caractères :
polypier calcaire , rameux , portant
des cellules lamelleuses ; rameaux
écartés, cylindriques; cellules cya-
thiformes. Il comprend les Oculines
et les Caryophylles a tige rameuse
de Lamarck. (E.D..L..)
LITHODENDRUM.POLYP. C'est-
à-dire Arbie-Pierre. D'anciens oryc-
tographes nommaient ainsi des Po-
lypiers coralloïdes ou cornés.
(E.D..L.)
LITIiODOME. Llthodomus. conch.
Cuvier (Règu. Anim.T. 11 )a proposé'
un sous-genre sous ce nom pour des
Coquilles du genre Modiole qui ont
la propriété, comme beaucoup d'au-
tres Mollusques acéphales , de percer
la pierre nu les Polypiei s pierreux. Ou
a j)ié:endu que ces Modioles se creu-
saient des loges aussi bien dans le
Granile ou les Roches non calcaires
que cLtus les Pierres calcaires. Ce fait
n'est pas encore bien certain ; quoi
qu'il en soit, ce sous-genre ne sau-
rait êire conservé, pui-que fanato-
mic des Animaux ne diffère en rien
de celle des antres Modioles et que la
coquille elle-même ne présente pas
de différences suffisantes pour légiti-
mer cette coupe. ^. M0D10X.E et Li-
TllOPflAGES. (D..H.)
LITHOFUNGCS. poLYP. On
trouve ce nom dans les anciens oryc-
togi-aphes pour désigner des Poly-
piers fossiles qui présentent quel-
ques rapports de forme avec des
Champignons. («■)
LITHOGÉNÉSIE ou FORMA-
TION DES PIERRh:S. Partie de la
Lithologie qui a pour objet la recher-
che des causes qui ont donné nais-
sance aux substances pierreuses et
des lois qui président à leur forma-
lion, (g. DEL.)
LIT HOG LOSSE. Ul/iodossuin.
LIT
POTS. ross. L'an des synonymes do
Glossopèlres. A', ce mot. (b.)
LITHOGL\'PIIITES. juv. Nom
générique ilonné par \\ iillci ius à des
Pierres qui présentent la forme de
difTérens objets connus. En ce sens ,
il est synonyme de Pierre figurée. Ou
l'a regardé aussi comme l'équivalent
du Bildstein des Allem:uids ou du
Talc graphique d'IIaiiy. (g. dkl.)
LrrilOLOGlE. Partie de la Miné-
ralogie qm s'occupe plus spéciale-
ment lies l'ienes. Ce dtrnier mot
n'yant plus une acception bien dé-
tei minée, le nom de Lithologie a été
presque entièrement abandonné.
(G.DKL )
LITIIOMARGEmin. r. Argile.
LITllOMORPHYTES. mtn. Même
chosequc Lilhoglyphilcs. /^. ce mot.
(B.)
* LITIIONTHLASPI. bot. piian.
( Coluuuia. ) Syn. de Thlaspi saxa-
ti/e, L. [li.]
L t T H O M R I B I O N . bot. vu an.
(Daléchainp. ) Syn. d'Hei ni^iro ghi,-
bre. (a.)
• LITHOPHAGE. Lithophagas.
INS. Genre de l'ordre des Coléoptères,
.section des Télramères , famille des
Xylophages , tribu des Trogossitaii es,
établi par Litreille (Fam. Natur. du
Règn. Anim.), et dont il ne donne
pas les caractères. Il avoisine les M}'-
cétophages et les Agathidies.
Le nom de Lithophage ou Man-
geur de pierres a été donné par Ues-
bois ( Dict. des Animaux ) à un petit
Ver qui se trouve dans l'ardoise ;
Desbois dit que ce Ver s'en nourrit ,
qu'il a quatre mâchoires qui lui ser-
vent de lienls , et qu'il subit des mé-
tamorphoses dans une petite enve-
loppe qu'd se fabrique dans la pierre
dont il suce le suc. Personne , à notre
connaissance, n'a encore retrouvé
cet Animal remarquable, et nous
craignons bien qu'on ne doive le
ranger parmi les Animaux créés par
l'imagination. Latreille (Nouv. Dict.
d'Hist. Nat. ) demande si ce serait la
chenille d'une espèce de Tinéilc. (g.)
LIT 4fii
LlTHOPIIAGES.coNCH. Les Mol-
lusques Lithophages ne se rencon-
trent que parmi les Acéphales ou
Conchiferes. On a réuni sous celte
dénomination tous ceux qui ont la
singulière propriété de ronger les
jnerres calcaires , pour se loger et se
mettre à l'abri des chocs extérieurs,
l'rcsque toutes les familles des Con-
chilères ont des genres qui préfèrent
soit le bois, soit la pierre. IN o us en
p.irlous à mesuie que l'occasion se
|né->ente ; nous ne les cunsitlérons
pas non plus ici comme une famille
parlieulière , mais comme olliant une
l)ropiiélé qui leur estcommiuie. Ou a
eu des opinions foi t ditleientes sur
la manièredont ces Animaux peuvent
[lercer lespierr<;s ; quelques personnes
peusenl que l'Animal choisit les pier-
res dans l'état de molle;«se , parce
qu'ellesonl vu desPhol ides dans quel-
ques dépôts vaseux blancs, peuconsis-
tans, qu'elles auiont regardés comme
une ]>ieire commenc inte ; mais cette
opinion ne peit supporte: le moindre
examen approfondi ; car s il faut une
pic! re tendre à l'Animal , lorsqu'il
s'y introduit , il faut qu'elle reste
dans le même état pendant toute la
durée de la vie; si elle vient à durcir
il ne trouve plus les conditions con-
venables pour vivre, il doit néces-
sairement périr ; il serait impossible
alors lie trouver vivant un Litho-
|.hage quelconque dans une pierre
duie , ce qui est loin d'être vrai. Ou
a supposé que l'Animal , par des
mouvemens mu!ti|)liés et les fiotte-
temens nombreux des aspérités de sa
coquille contre les parois de sou
étroite prison, était dans le cas d'aug-
menter lentement la cavité qui le
contient, mais ce moyen tout méca-
nique trouve des objections puis-
santes : 1° les Perforans se tiouvent
souvent dans des pierres d'une du-
reté et dune densité quelquefois plus
grande que la coquille elle-même,
qui est d'ailleurs souvent foi t mince;
2° les aspérités quelconques de la
coquille ne sauraient servir à aug-
menter la cavité qui la contient,
puisque l'on devrait les trouver
462 LIT
émoussées ou usées par les frolle-
mens , et il n'en est pas ainsi; que
toutes s'v tiouvent dans une Irès-
Lelle conseï valion , niêtne dans les
lames ou les aspérités les plus déli-
cates , qui quelquefois les couvrent.
Un grand nombre de Coquilles per-
foi'antes sont entièrement lisses, et
sont dans l'impossibilité de se re-
tourner dans la cavité qui les con-
tient par une crête pierreuse qui s'en-
fonce dans la rainure que laissent
les crochets des deux valves. Fleu-
riau de Bellevue qui a fait un grand
nombre de recherches sur ces Ani-
maux, a observé que les Pholades
étaient constamment enveloppées
d'une liqueur épaisse , noire , qui
sans doute était une liqueur corro-
sive. Ayant observé aussi que ces
Animaux étaient phosphorescens , il
pensa que ce pouvait bien être à l'A-
cide phosphoreux qu'était due la
propriété de corroder les pierres, qui
est particulière aux Lithophages.
Supposer aux Peiforans une liqueur
corrosive , il faut également en sup-
poser la sécrétion et son organe sé-
créteur; je dis supposer parce qu'on
a cherché inutilement l'organe sé-
créteur. Fleuriau a pensé que ce
devait être le pied qui en aevait
fournir le plus; mais si l'on fait at-
tention que les Saxicaves , par exem-
ple , et les Modioles ont cet organe
entièrement rudimentaire , que les
Animaux de ce premier genre ont
le manteau à peine ouvert à l'endroit
du pied ,on se demandera, pour ceux-
là au moins , où pourrait être placé
l'organe sécréteur. Si l'organe qui
produit la liqueur corrosive des Li-
ihophages n'est pas connu, il ne s'en-
suit pas qu'il n'existe pas, et cette
seule objection raisonnable contre
l'opinion de Fleuriau de Bellevue , ne
me semble pas suffisante pour la dé-
truire. 11 est à présumer que la li-
queur sécrétée est acide , car les Li-
thophages vivent toujours dans les
pierres calcaires. On n'a point encox-e
une observation constatée qu'ils puis-
sent vivre dans des pierres d'une na-
ture différente , et ce fait confirme
LIT
beaucoup l'opinion du savant obser-
vateur que nous venons de citer.
Nous n'admettrons donc pas l'opi-
nion de Blalnville, qui pense que la
macération de la pierre par le mucus
de l'Animal, est dans le cas de la
di'isoudre lentement; il donne à l'ap-
pui de son opinion les Patelles qui se
creusent sur les rochers une place
qu'elles adoptent; mais il faut dire
que c'est sur une pierre calcaire ten-
dre que cela se remarque; il faudrait
que le même phénomène se répétât
sur les calcaires les plus durs , et l'ob-
servation manque. Il serait difficile
de concevoir au reste, même à un
chimiste, comment un morceau de
pierre calcaire exposé à une longue
macération dans un mucus de Mol-
lusque qui ne contiendrait aucun
principe dissolvant, pournàt cepen-
dant se ramollir, ou se dissoudre , ou
se désagréger. On voit par ces doutes
nombreux que la question qui nous
occupe est loin encore d'être résolue ;
il manque une foule de conditions
avant d'arriver à une solution com-
plète : ce serait d'examiner les mu-
cosités des Lithophagcs , par les
moyens chimiques, de chercher sur un
grand nombre et dans tous les genres
les organes de sécrétion qui sont
probablement placés dans les bonis
du manteau, s'assurer que ces Ani-
maux ne peuvent vivre que dans les
pierres calcaires, etc. C'est ainsi que
l'on pourrait prétendre résoudre une
question intéressante ei importante
tout à la fois. (d..h.)
* LITHOPHILE. Lithophilus. \ss.
Genre de Coléoptères de la fimille des
Taxicornes , tribu des Diapériales,
établi par Megerle , et dont nous ne
connaissons pas les caractères. La
seule espèce de ce genre est le Trïto-
ma coronata de Fabricius. (g.)
LITHOPHILE. Lithophila. bot.
PHAN. Genre delà famille des Ama-
ranthacées, et de la Monadelphie
Diandrie , L., établi parSv\rar(z {Flor.
lad. - Occid. , i , p. 48 ) et qui , très-
rapproché du Gomphrena, s'en dis-
tingue par les caractères suivans : ses
LIT
fleurs forment des épis terminaux ,
ovoïdes ou allonges , composes d'uu
très-grand nombre de tlcurs imbri-
quées etsessiles; chaque (leur est ac-
compagnée de trois braclces sqiiam-
macées, minces, membraneuses et
scaiieuses , enveloppant la fleur en
totalité. Le calice esl mince et mem-
braneux , compiimé , à cinq divisions
un peu inégales, glabres ou couver-
tes de poils lanugineux- Les clamincs,
au nombre de deux, paitant d'une
sorte de tube membra'ncux qui em-
brasse la base de l'ovaire et se termine
par les deux filets staminaux qui sont
opposés. Les anthères sont oblon-
gues , dressées, jaunes, à une seule
loge. L'ovaire est arrondi et presque
lenticulaire, surmonté d'un style
très-court que terminent deux stig-
mates subulés et divergens. Le fruit
est un akène membraneux et un peu
vésiculeux. Swartzn'a décrit qu'une
seule espèce de ce genre , Litho-
phila muscoides , /oc. cit. Cette petite
Plante forme des touffes d'un à deux
pouces d'élévation sur les Roches ma-
ritimes de toutes les Antilles. Svi^artz
ne l'avait trouvée que dans la petite île
déserte de Navazra. Nous en possédons
deséchantillons recueillis parle profes-
seur Richard, à Sainie-Cioix , à Anti-
gue , Spanishtown , Sainl-Euslache ,
etc. Les feuilles radicales sont linéai-
res , étroites, entières , un peu obtu-
ses , glabres , excepté vers leur base
cil elles sont chargées de longs poils
soyeux. Les tiges, qui sont le plus
souvent étalées , sont longues d'un à
deux ])Ouces ; elles portent des feuil-
les opposées, plus courtes que les ra-
dicales. Les fleurs entourées de brac-
tées scarieuses et blanches forment
un petit épi ovoïde allongé, (a. b.)
* LITHOPHILLES. Lithophillœ.
ahachn. P^. Drasse.
LITHOPHOSPHORE, min. Ou
Pierre phosphorescente. Synonyme
de la Baryte sulfatée radiée de Bolo-
gne, (g. DEL.)
LITHOPHYLLES. bot. foss. Dans
quelques oryctographes , ce mot dé-
LIT 46:5
signe les empreintes de feuilles dans
les couches calcaires. (b.)
LITHOPHÏTE ET LIÏHOXYLE.
roLYP. D'anciens auteurs désignent
communérïient par ces mots les Po-
lypiers dendroides pierreux. (e.d..i..)
LITHOPllYTES. polyp. C'est-à-
dire Plante- Pierre. Cuvler (l\ègn.
Anim. T. iv, p. 80) adopta ce nom
emprunté des anciens naturalistes
pour désigner un groupe de Polypiers
dont l'axe intérieur est de substance
picrieuse et Çi-aé. Il comprend les
Isis , les Madrépores et les Millépo-
res. J^. ces mots. (e.d..l,.)
LITHOPORE. poLYP. r. MiL-
LÈPORE.
LITHOSIE. JAtho&ia. ins. Genre
de l'ordre des Lépidoptères, famille
des Nocturnes, tribu des Tinéites ,
établi par Fabricius , et ayant pour
caractères : antennes et yeux écartés,
les premières simples dans la plu-
part ; spiritrompe très -distincte et
allongée; palpes inférieurs plus courts
que la tête , cylindiiques, recourbés,
de trois articles dont le dernier plus
courtque les précédens; palpessupé-
rieurs cachés; ailes couchées hori-
zontalement sur le corps ou en toit
arrondi. Chenilles vivant à nu, à
seize pâtes. Les Lithosies se distin-
guent des Ecailles et. des Callimor-
phes ilont La treille avait fait des sec-
tions de son genre Lilhosie dans la
première édition du Dictionnaire
d'Histoire Naturelle de Déterville ,
par la manière dont ces deux genres
portent leurs ailes , par les palpes et
par les clienilles qui sont toujours
renfermées dans des tuyaux. Les
Yponomeutes s'en rapprochent beau-
coup , mais elles en diffèrent par les
palpes inférieurs qui sont plus longs
que la tcte. Ochsenheimer range avec
ses Ejprepia , qui comprennent plu-
sieurs espèces d'Arcties et les Calli-
morphes de Latreille , quelques-unes
des Lithosies de ce dernier. Olivier
(Encycl. Méth.) ne distingue pas les
Lithosies des Bombyx. Ce genre, tel
qu'il est restreint aujourd'hui, ré-
pond presque entièrement à celui de
464 LIT
Lithosie de Fabricius , ainsi qu'aux
S6['\ues(Sclina) de Schrank. Les Li-
ihosies sont des Nocliirnes oii)ëes de
couleurs assez variées et tiès-agréa-
bles ; leur forme est étroite et allon-
gée. Elles se tiennent t'.auquilles pen-
dant le jour sur le troue des Arbres ■
ou sur la tige des Plantes. Leurs che-
nilles ont de grands rapports avec
celles des Arcties et des Calliinorphes;
elles sont allongées, cylindriques,
velues et rayées ou tachetées de rouge
ou d'autres couleurs. Elles se nour-
rissent de Lichens et de Plantes pha-
nérogames. Litreille divise ce genre
ainsi qu'il suit :
■j- Antennes des nidles pectinées.
Lithosie-Chouette , L. granuni-
ca , Fabr., Latr. ; la l^halène-Choiiel-
te , Geoii'r.; l'Ecaillé -Chouette , En-
gr;im.(Pap. d'Eur.,pl. i56, fig. 202).
Ailes jaunes, les .supérieures layées
de noir ; les inférieures avec une ban-
de noire sur le bord postérieur.
ff antennes simples dans les deux
sexes, tout au plus ciliées dans les
mâles.
LiTiiosii; GJLNTii>LE , L. pulc/iella ,
Fabr., Latr.; Bombyx pulcliella ,
Oliv. ; la (jcnlille, Engraui. {Ibid. ,
pi. 22 1 , fig. oog). Ailes blancbes , les
supérieures ponctuées de noir et de
rouge sanguin , les inférieures ayant
une bande noire le long du bord in-
férieur. Sa chenille vit sur l'Héliotro-
pe d'Europe. Du midi de la France ;
extrêmemeni rare à Paiis. (g.)
LITllOSMUNDA. bot. ross. On a
• quelquefois désigné snus ce nom les
empreintes de Fougères des bouillie -
ves. (b.)
LITHOSl ERMUM. bot. than. J^.
Gremil.
L I T H O T H L A S P L bot. pu an.
Pour Lithouthlaspi. J^. ce mot.
LITHOXILE. POLYP. et BOT. foss.
V. LlTHOPHYTE.
LITHOXYLE. bot. phan. Syn.
de bois pétrifié. (b.)
LTT
* LTTH RODES, min. ( Karstein. )
F . El^.olithe.
LTTORNE. ois. Espèce du genre
Merle. F. ce.mot. (b.)
LITSEE. Llisœa. bot. phan. Gen-
re établi par Lamarck, adopté par
Jussieu et faisant partie de la farajUe
des fjnurinée-i et de la Diœcie Polyan-
drie , L. Le même genre a été nommé
Tetranthera par Jacquiu et Hexan~
thus par Loureiro. Voici ses caractè-
res : ses fleurs sont dioïques , dispo-
sées en ombelle et accoujpagnées à
leur base d'un invoUicre de quatre à
six folioles caduques. Leur calice est
monosépale; son limbe, quelquefois
entier, otTre le plus souvent de quatre
à six divisions égales. Dins les tleurs
mâles , on compte de six à quinze
étamines ayant leurs anthères qua-
driloculaires , et îles glantles placées
à la base de leurs lilamens intérieurs.
Le pibtil est à l'état rudiinentaire.
Dans les fleurs femelles , on trouve
les étamines sléiiies, un ovaire sur-
moulé d'un stigmate dilaté et lobé.
Le fruit est une baie nue, c'est-à-
dire non environné par le calice. Ce
genre se compose d'environ une
douzaine d'espèces originaires d'Asie
ou de l'Amérique méi idionalc. • Ce
sont de gramis Arbres portant des
rameaux et àii^ feuilles alici nés, très-
entières , coriaces et dépourvues de
stipules; des fleiu's réunies plusieurs
enscndjle dans un iuvolucie, et for-
mant ainsi des espèces de capitules,
tantôt axiilaires et solitaires, tantôt
di^[)0sées en corymbcs ou en ombel-
les. Pa uni ces espèces nous distingue-
rons :
Le LiTSÉE DE LA Chine, Litsçea
chinensis, Lamk., Dict. ; TetranthsUd
lauriJoUa , Jacq. , Hort. Sc/iœn. ; Sebl-
fera glulinusa , Lour. C'est un grand
et bel Arbre que l'on connaît aussi
sous le nom de faux Cerisier de la
Chine , et qui depuis long- temps est
cultivé à rile-de-Francc. Ses feuilles
sont alternes , ovales, un peu obtu-
ses , très-enlièies , finement réticulées
à leur face supérieure , un peu glau-
ques inférieurenienl. Les fleurs sont
LIT
a\illaires , portées sur des pédoncules
velus et (lichotomes. Le fruit est une
Laie glol)ulcuse, à peu piès do l,i
grosseur d'une petite cerise , et dont
la chair a une saveur camplirée et
désagréable. (a. ii.)
LITT^.A. BOT. PHAN. Le Bona-
partea juncea de la Flore du Pérou
avait reçu de Bninnhof le nom de
L'uiœa gcmiiirjlora. [O..TH.)
LITTORELLE. LUtorella. bot.
PHAN. Genre de la famille des Planta-
ginécs , et de la Monœcie Télrandrie,
L., composé d'une seule espèce , Lit~
torella laci/stris , L. , Lanik. , III. ,
t. 2.')8. C'est une petite Plante qui
croît sur le bord des étangs, dans les
endroits récemment recouverts par
l'eau. Elle forme de petites touiles
dres-ces , qui p,ir leur poi t semblent
plutôt annoncer une Plante monoco-
tviéiione qu'un Végétal à embryon
bilobé. Les feuilles sont toutes radi-
cales, effilées, cylindriques , dilatées
et à bords membraneux à leur base.
Les (leurs sont monoïques et axillai-
res , réunies eusemlde de maniéi e que
ion trouve à l'aisselle d'une même
fcudic une fleur mâle longuement
péiionculée , placée entre deux fleurs
femelles sessiles. Le pédoncule de la
Heur mâle est cylindrique, presque
de la longueur des feuUIes , ofïVant
vers sa pailie inféiieure une petite
écaille obtuse et roulée. La fleur elle-
même est tout-à-fait terminale; elle
offïe un calice divisé presque jusqu'à
sa base en quatre lanières linéaires,
obtuses , dressées ; la corolle est mo-
nopétale tubuleuse, un peu évasée
vers sa partie supérieuie , qui dépasse
le calice et se teimine par quatre lo-
bes obtus et réguliers. Les etamines,
au nombi e de quatre, sont, ainsi que
la corolle, hypogynes; leurs filets
sont subulés, quatie fois plus longs
que la corolle; les anthères sont cor-
diformes, bii des à leur partie infé-
rieure par laquelle elles sont atta-,
chées à leur filet et renversées en de-
hors de manièie qu'elles semblent
pendantes et attachées par leur som-
met. Un petit rudiment de pistil oc-
TOME IX.
LU" 4f,f>
cupe le centre de la fleur. Le^ Ueuis
femelles sont ses^iles. Chacune d'el-
les est accompagnée «l'une écaille ou
biactée obtuse qui l'envelopp»,- pres-
qu'en totalité. Le calice est divisé
presque j.squ'à sa base en liois la-
nières étroites et aiguës. La corolle
est monopétalc, urcéolée ,immédiale-
ineut appliquée sur l'ovaire , rétrécie
à son sommet qui se termine par un
limbe irrégulièrement tronqué. L'ovai-
re estovoide .sessilc ,à uneseuleloge,
contenant un seul ovule dressé. Le
style se tes mine et se confond avec le
stiguiale qui est six ou sept fois plus
long que la Heur, subulé, légèrement
velu et glanduleux. Le finit est un
petit akène ovoïde, recouveiten to-
talité par les enveloppes florales qui
sont persistantes, bon péricarpe est
duretpresque osseux. Sa graine, qui
est dressée, se compose d'un tégu-
ment mince et mombianeux, adhé-
rent avec un eudosperme blanc
charnu , contenant dans son centre
un embryon dicssé presque cvlindri-
que. Le lÀttorella /aa/sJ/is a\a\l d'a-
bord étédéciit par Linné lui-même
sous le nom d''. Plaiitagu uuijïura, mais
cette Plante forme bien réellement uu
genre. /^'. Plantain. (.v. r.)
" LITTORIiNE. Liitorina. moll.
Férussàc, dans ses Tableaux Systé-
matiques des Animaux mollusques ,
a divisé le genre Paiudine des au-
teurs en cinqsous-gcnres dont le der-
nier a reçu le nom de Littorine. Ce
sous-genre, sans présenter une divi-
sion très-naturelle, est pourtant utile
à conserver en ce qu'il réunit un as-
sez grand nombre de petites Coquil-
les fluvialiles ou marines que l'on
plaçait tantôt dans les Cyclostomes
tantôt dans les Turbos ou d'autres
genres dont elles s'éloignent égale-
ment. T' . Pai.udine. (d..u.)
*LITU AGEES. Litunceœ. moix.
Blainville , à l'article Mollusque du
Dictionnaire des Sciences iNaturelles ,
a donné ce nom à une famille de Co-
quilles cloisonnées dont il réunit les
genres sou-, les caractères suivans: Ani-
mal à peu près inconnu , si ce n'est
3o
466
LIT
dans la Spirule ; coquille polylUalame
ou cloisonnée , symétrique , enroulée
dans une plus ou moins grande partie
de son étendue, mais constamment
droite vei's sa partie terminale , de
manière que l'ouverture n'est jainais
modifiée par l'avant-dernier tour.
Cette famille , d'après la forme des
cloisons, se trouve partagée en deux
sections : la première comprend les
Coquilles dont les cloisons sont si-
nueuses ; elle renferme les deux gen-
res Ammonocératile et Hauiite ; la
seconde section renferme les Coquilles
à cloisons simples. Les genres qui la
composent sont : Spirule qui com-
prend comme sous-genres les Horto-
les et les Spirolines auxquelles sont
rapportées les Lituites , Liluole , Sca-
phite et Ichthyosareolile. Le genre
Scaphite est placé évidemuient hors
de ses rapports. V. ce mot, ainsi que
ceux des genres que nous venons de
citer. (D..n.)
LITDITE. Lituites. moll. Genre
établi par Denis de Montfort dans sa
Conchyliologie Systématique ( ï. i ,
pag. 278) pour un corps péirifié, assez
rare dans les collections , qui est fort
voisin des Spirules , et qui en diffère
cependant par plusieurs points im-
portans. Depuis la création de ce genre
que Lamarck n'a point mentionné ,
les auteurs systématiques ont eu sur
lui des opinions différentes ; ainsi Cu-
vier l'a admis au nombre des sous-
genres que renferme son grand genre
ISautlle; il l'a mis en rapport avec les
Hortoles qu'on ne saurait en séparer,
avec les Spirolines et les Nodosaires,
l'éloignant assez des Spirules. Férus-
sac les en rapprocha , mais les con-
fondit avec les Spirolines. Dans le
troisième groupe de son genre Spiro-
line,Blain ville saisit avec plusde jus-
tesse leurs rapports , il en fit une des
sections du gt^nre Spirule , et nous
pensons que dans celte opinion les
Lituites ne sont pas assez séparées des
Spirules. Lps Lituites ne diffèrent des
Hortoles que par l'enroulement des
ours de spire qui commencent la co-
uille; dans la LiUiite , les tours sont
LIT
contigus; dans l'Hortole, ils sont sé-
parés comme dnns les Spirules ; mais
les genres Liluite et Hortole diffèrent
des Spirules pur des caractères bien
tranchés ; le premier est la continua-
tion de la coquille.en ligue droite , ce
qui ne se présente pas dans la Spirule;
le second est la position du siphon;
dans les Spirules, il est marginal; dans
les deux genres qui nous occupent,
il est constamment au centre des cloi-
sons. Ces motifs nous semblent suffi-
sans pour ddinellre le genre Liluite
de Montfoit en y rapportant les
Hortoles du même auteur, et de le
rapprocher des Spiiules dont il est
très- voisin , ainsi que des Spirolines.
Les caractèies de ce genre peuvent
être exprimés ainsi : coquille libre ,
cloisonnée , contournée en spirale à
son sommet ; tours contigus ou sépa-
rés, le dernier se continuant en ligne
droite; cloisons simples, rcgulièies,
percées au centie par un siphon.
Nous rapportons à ce genre leLrruiTK
AUGURAL, LituilesLituus, D. M. ,Cou-
chyl. Syst. T. 1 , pag. ^78, et le Li-
TUITE CROSSE , Litiùles corwolvans ,
N.; Hortulus co/if-'oluafis , Montfort,
loc. cit., pag. 28i, qui, avec une même
forme, ne diffère de l'espèce précé-
dente que par la séparation des tours
de spire qui forment son sommet.
(U..H.)
LITUOLE. Lituola. moll. Genre
delà famille des Liluolées(;^. ce mot),
établi par Lamarck pour des Coquilles
mulliloculaires microscopiques de la
Craie. C'est dans sa Philosophie Zoo-
logique qu'il fut d'abord établi sous
la dénomination de Liluolite qui fut
changée en celle de Liluole dans
l'Extrait du Cours, et maintenue dans
les Animaux sans vertèbres. Les ca-
ractères donnés à ce genre s'éloignent
si essentiellement de ceux donnés par
Montfort à .ses Lituites, que nous
croyons q le c'est à tort qu'on a cher-
ch(' à réunir ces deux genres essen-
tiellement différens par le volume
d'abord, la régularité des cloisons
dausl'un ,leur irrégularité dans l'au-
tre, et l'existence d'un siphon cen-
tral dans les Lituites , lorsque les Li-
LIT
tuoles ne prcsenlcnt jamais ceUc par-
tie, et n'offrent que trois ou six tioiis
à la dernière cloison. Voici les taiac-
tères que Laniaick assigne aux Li-
tiioles : coquille iiiultiloci.laiif; , par-
liellemenl tn spiiaie,iiiscoïcli',i. toi.r»
conliyu-, le licrnicr se iciniinHnl en
ligue droite; loi^es iiregiilieics; cloi-
sons lran'>veis,il(.s cl simples sans si-
phon , la dernièie percée de tri)is à
six tious. On ne connaît encore les
Lituoles qu'à l'étal fossile; elles ^onl
petites, multiloculaires , divisées par
des cloi.-ons assez peu régulières; elles
comniencenl à s'enrouler comme de
très-petits Nautilesà tours contigus et
unis, et finissent en ligne droite; les
cloisons ne sont las percées d'un si-
phon; la dernière cloison olfre de
tiois à six tious, les autres en sont
dépourvues; les deux seules espèces
de ce genre sont les suivantes :
LiTUOLE NAUTILOIDE, LilUola liau-
tiloidea, Lanik., Anim. sans. veit. T.
VII, p. 6o4 , n. 1 ; Liluola naiitiloi-
des , ibid.; Encyclop., pi. 46f) , fig. 6 ;
Liluolitcs uautiloidea , ibid ; Ann . du
Mus. T. v,png. 245, n. i,et T. viii ,
pi. 63, fig. 12; on la tiouve fossile
dans la Craie de Meudori , elle n'a
pas plus de quatre nullimèlris delou-
gueur.
LiTUOLE DiroRME, Llluola defur-
mis, Lamk., loc. cit.,n. 2; Lituula
defurmis , ibid.; Encyclop., pi. 466,
fig. I, a,L); Liiuolites defurmis, ibiii . ;
Ann. du Mus, n. 2, et T.viii,pl. 6:2 ,
fig. i3, a , 1); elle se trouve avec la
précédeiile, et n'en est peut-être
qu'une variété; cependant elle p;:-
raîtrait avoir conslammenl ladernièie
cloison complèie , non pei torée ; elle
n'est longue que de deux milliinèti es.
(D..H.;
L I T U O L E ES. MOLL. Limaick
avait d'abord proposé cette, famille
sous le nom de Liituolacées dans si
Pliilosophie Zoologique. Outre les
genres Lituolite, Sp:rolinite et Spi-
rule , il V joignait les Ortliocères , les
Kippuiiles et les Béieuiuites. Depuis
(Exilait du Cours), il changea le uom
de Liluolacées en celui de Lituo-
lëes, et il a séparé de celte famille
LIV
4€7
avec juste raison les trois derniers
genres que nous venons de citer. Elle
resta doue conlpo^ée de tloi.^ génies
seulement qui furent conservés dans
le même ordre dans les Animaux sans
vertèbres. Cuvicr n'a point admis
celle famille. Dans son Règne Animal,
on trouve le grand genre Nautile di-
visé en plusieurs sous-genres; l'un
d'eux, Liliius, comprend tumme
sous-divisions les genres Lituite ,
liorlde , Spiroline, INodosnire et
Hoitocéiatite. Férussac ( Tableaux
Sy>témaliqucs des Animaux mollus-
ques) a conservé celte famiUe de L :-
marck dans laquelle il u'« apporté
que peu de changcmeiis. Il la com-
Eose des quatre génies Canope ,
ituole , Spiiolinc et Spiiule. Le
genre Spiroiine est divisé en trois
groupes : 1", Coquille à sommet con-
tourné. Genre : JNogrobe, Mnntf. 2".
Tours détachés. Genre : Hoi tôle ,
3]ontf. S*". Tours contigus. Genres :
Spiroline, Lamk., et Limite, Wonlf.
A l'exception du génie Canope, sur
lequel nous conservons quelques
doutes, ou peut admettre , avec quel-
que changement, la division de Fé-
russac pour cette famille, f^. aussi
les noms de genres que nous venons
de citer. (n..H.)
LITUOLITE. Lituolites . moi,l .
Ou a donné ce nom aux Lituoles à
lélat fossile ou de pétrification. Ces
terminaisons en ite , que l'on avait
établies pour distinguer les espèces
fossiles des v;\r;;ntes dans un même
genre, .sont abamlonnécs avec juste
raison. ?^. LiTUOEE. (d..h.)
LIVECHË. Ligusticnm. bot. phan.
Génie de la famille des Ombellifères ,
et de la Pentandric Digvnie, L. , of-
frant pour caractères : ombelle et
ombellules formées de plusieurs
ra\ons, et munies d'involucres et
d'invoUicelles pol\phylies; calice à
cinq dents à peine visibles; cinq pé-
tales ovales, lancéolés, entiers,
égaux, courbes en dedans; cinq éta-
mines; ovaire surmonté de deux sty-
les rapprochés , un peu courts et à
stigmates simples; akène ovale-
5o*
468 LIV LIV
oblong, marqué de chaque côlé de des deux tiers du corps; elles sont
cinq sillons profonds , et consëqueui- insérées au-devant des yeux dans une
nient présenlant cinq angles ou côtes échancrure latérale; les trois pre-
épaisses et un peu saillantes. Ce genre niiers articles sont très-grands et les
a beaucoup de rapports avec le La- suivansgreuus , très serrés eldif&ciles
serj}itii/m, le Se/inum eil'ylnge/ica; il à distinguer; le dernier est termi-
ne diffère même du premier qu'eu ce né par deux soies divergentes dont
que ses fruits ne sont pas i élevés de l'inlerieure plus courte. La tête est
côtes aussi saillantes et men^ibraneu- giande , aplatie et carrée avec un en-
scs. La faiblesse de ce caractère a été foncement longitudinal et profond au
cause qu'on a transporté successive- milieu. Les yeux sont grands et pla-
meut plusieurs Plantes d'un genre à ces sur les côtés ; on voit derrière
YauUe.A\nsi\esLaserpi/iumsimj}/ex, chacun d'eux un petit œil lisse. Le
L. , Dauricum , Jacq. , peuceclanui- dessous de la tête est creux dans tout
des, Desfont. , siliciju/ii/m , Jacq., et le milieu de sa longueur. Le corselet
verlicilh.tum , Waldst. et Kil., pa- est grand, peu convexe; le premier
raissent devoir être réunis aux i/^i/s- segmeut est court , transversal; l'é-
ticum. Spreugel a proposé d'y rap- cusson est triangulaire et obtus. Les
porter encore les genres G//?^/V//i//72 et élytres sont un peu coriaces , en toit
^ciphylla àc. Forsler, les y/ //laman- assez aigu ; elles sont raai'quées de
t/ta Cen-aria et Liba/iotis , L., alata deux nervures principales, épaissies
de Maischall, et multiflora àe S\h- à l'angle externe de la base et dilatées
thorp. D'un auirecùté, il ena démem- au bord extérieur qui est fort arqué,
bré le L. lenuifotium de Rainond , L'abdomen e=t conique ; son extré-
pour en former le genre Jf alrothia. mité est munie , dans les femelles ,
/■^. ce mot. d'une tarière logée entre deux poin-
La LtvÈCHE COMMUNE , Ligusùcutn tesconiques ; les pâtes sont courtes et
Leiisticum ,\j. , a été placée parmi grosses. Les femilles déposent leurs
les AngeLica par Allioni , Lamarck œufs, qui sont peu nombreux , ovales
et De Candolle. Les autres espèces et assez grands , dans les boulons des
naissent dans les pays montueux de fleurs du Joncartlculé; ce qui produit
lEurope méridiouale. (g..n.) une monslruositéqui a la forme d'une
balle de Graminee très-grande. La
Ll VIE. -Lù/rt. i>'s. Genre de l'or- larve et les n,mphes ressemblent,
dre des Hémiptères, soclion des Ho- quant à la ligure , à celles des Psylles
moplères, famille des Hyménclytres, du Figuier. Elles sont oblongues ,
tribu des Psyllides , établi par La- fort obtuses aux deux extrémités et
treille aux dépens du genre PsvUe de très - déprimées ; les antennes sont
Geoffioy, et ayant pour caractères : très-apparentes, annelées et coniques,
antennes <le dix articles, très-gros- Les larves ne diffèrent des nymphes
ses à leur base ; tête carrée et allon- que parce qu'elles n'ont pas les rudi-
gée ; premier segment du corselet mens d'élytres decelles-ci. Leur dé-
très-distinct. Ces Insectes ressemblent marche, sous ces deux élats ,est lour-
beaucoup aux Psylles; mais ils en de et lente; elles demeurent cons-
diffèrent par les antennes qui sont tamment enfermées dans l'intérieur
d'une même venue dans ces derniers, des galles qu'elles ont produites sur
par la tête qui est courte et par le le Jonc, se nourri-senl du suc de
premier segment du corselet qui est cette Plante , et rendent par l'anus
petit et peu distinct; ils s'éloignent une matière farineuse , tiès-blanchc,
des Pucerons, paice que ceux-ci au milieu de laquelle elles semblent
n'ont que six à sept articles aux an- prendre plaisir à vivre. L'Insecte
lennes et des Thrips qui ont huit ar- parfait s'y tient aussi fort tianquil-
ticles à ces mêmes antennes. J>es an- lemenl et saute, de même que les
tenues des Livies sont de la longueur Psylles, plus qu'il ne marche. La
LIV
seule espèce connue de ce genre est :
La LiviEDEs Joncs , L. Juncorum ,
Latr. [Gêner. Crust. et lus. T. m, p.
170 ), Fsylla Juncorum , ibul. ( Hist.
Nat. des Fourmis, p. oja , pi. 12, fii;.
3). Elle a un peu plus d'une ligne de
long; ses antennes ont les trois pre-
miers articles louges , les suivans
blancs et les deux derniers noirs; la
tête est rouf^e ; le cor^eiel est roujiieâ-
trc; les clytres sont transparentes et
les ailes d'un blanc bleuâtre; l'abdo-
men est rougeàti e à sa naissance ,
jaune à la fin; la tarière est noire et
les pâtes d'un blanc jaunâtre. Cet In-
secte fréquente les lieux marécageux
des environs de Paris et de plusieurs
parties de la France. (g.)
HVISÏONE. Livistona. bot.
PHAN. Dans son Proiirjrnus Florœ
Novœ-Hollandiœ , p. 267 , R. Brown
a fondé ce genre de la l'amille des Pal-
miers et de l'Hcxandric Monosrynie ,
L., et lui a assigné les caractères sui-
vans : fleurs herinapbrodites ; pé-
riantlie double, l'un et l'autre tvipar-
lites ; six étaminesdoul les filets sont
distincts et dilatés à la base; trois
ovaires cohéiens par leur face inté-
rieure , sui montés de styics réunis et
d'un stigmate indivis ; baie raono-
spernie (unique par avorlemeut de
deux ovaires) ; albumen creux dans
son centre; embryon dorsal. Ce gen-
re doit être placé, selon R. Brown,
entre le Corypha et le Chamcerups.
Les deux espèces qui le constituent
sont : 1° Livistona incrmis , Palmier
élevé de six à douze mètres , et dont
les stipcs sont dépourvus d'épines.
2". L,. humllis , qui ne s'élève qu'à
un ou deux mètres , et dont les troncs
sont épineux. Ces deux Palmiers
croissent dans les contrées intcrtro-
picales de la Nouvelle -Hollande.
Leurs frondes sont palmées, à pinnu-
les bifides et séparées par des fila-
mens. R. Brown indique en outre
comme appartenant à ce genre le
Latania chinensis , Jacq. ( Fragm.
.Bo/. , p. 16, t. 11, f. 1). (G..N.)
LIVON. MOLi.. Le Turbo Pica de
Linné et de Lamarck a été ainsi nom-
LIV 469
iné par Adanson (Yoy. «uSénég., pi.
la.fig. 7). r. ïujiBO. (n..H.)
* LIVON ECU JJuoneca. crlst.
C'est un des genres que Leach a éta-
blis avec tant de piodigalité dans la
famille des CjUiollioadés et que La-
treille n'a pas adopté, f^. Cymothoa-
DÉS. (o.)
* LIVOT. ois. L'un des noms vul-
gaires de la Buse. f^. Faucon, (b.)
LIVRE. BOT. PHAN. Grosse variëlc
de Poires acerbes qui ne se mangent
que cuites. ^g \
LIVREE. MAM. On nomme ainsi
une diï-positiou particulière des cou-
leurs du pelage chez plusieurs Mammi-
fères dan , leur jeuueàge, comme chez
les Lionceaux, les jeunes Tapirs et les
Faons de la plupart des Cerfs. Les
couleurs d'un jeune Animal en livrée
1 appellent constamment celles que
présentent d une manière permanente
d'autres espèces du même genre; et
on pourrait même pour celles-ci, au
lieu de dire, comme on le fait ordi-
nairement, qu'elles n'ont pas de Li-
vrée dans leur jeune âge, admettre
qu'elles la conservent pendant toute
la durée de leur vie. Cette remarque
peut servir à expliquer, pour certains
cas , comment deux espèce» très-voi-
sines peuvent différer beaucoup sous
le rapport de leur pelage , quoique
ordinairement toutes les espèces d'un
même genre naturel aient un système
de coloration analogue, f". Mammi-
fères. (IS. G. ST.-H.)
LIVRÉE. Moi.L. Nom vulgaire de
l'Hélix nemoralis , l'une des Coquilles
les plus communes des campagnes de
la France. (b.)
LIVRÉE. INS. Les amateurs et les-
jardiniers donnent ce nom à la che-
nille du Bombyx Neuslria. Elle se
nourrit des feuilles de divers Arbres
fruitiers. (o.)
LIVRÉE D'ANCRE, ins Geoffroy
donne ce nom à l'Insecte que Fabri-
cius décrit sous le nom de Trichius
fasciatus. T'. TnicHiii. (g.)
* LIVRET. BOT. pn.vN. r. LiB£H.
47» LIX
LIXE. Li.viis. INS. Genre de l'or-
A\e des Colëoplèi-es , section des
Totramères, famille des Rliyncho-
pliores , tribu des Cliaransonites ,
établi prir Fabviciiis, et ayant pour
caractères : pénultièuie arlicle des
tarses bilobé ; antennes coudées, in-
sérées près du milieu d'un avance-
ment antérieur et en forme de tiompe
delà tête, composées de onze articles
dont les quatre derniers au moins
composent une massue allongée et
en fuseau. Cesinsccles s'éloignent des
Brentes , des Attelabes , des Rhyn-
chèiies et desCharansouspioprement
dits par des caractères tiiés des an-
tenues, de la forme du corps et des
pâtes. Ils ont, en général , une forme
allongée, rétrécic aux deux extrémi-
tés ; leur corps est souvent couvert
de petites écailles ou d'un duvet gri-
sâtre ou cendré. La trompe est assez
longue et avancée ; les élytres sont
ti ès-dures , pointues au bout ; les tar-
ses sont terminés par des ongles ro-
bustes au moyen desquels ils s'accro-
chent fortement aux doigts lorsqu'on
les saisit ; ils vivent ordinairement sur
les Plantes de la famille des Compo-
sées , comme les Jacées, les Char-
dons et autres. Ils marchent très-
lentement. D'après Léon Dufour ,
lappareil digestif des Lixes débute
dansrarrière-bouchc, par deux vais-
seaux salivaircs d'une ténuité capil-
laire , flexueux , repliés et assez
longs. Le canal alimentaire a près de
trois fois la longueur du corps ; l'œ-
sophage est grêle, suivi d'un jabot
ellipsoïde d'une consistance presque
calleuse parcourue à l'intérieur par
11! lit colonnes composées de soies im-
briquées et destinées à broyer encore
les alimens. Le ventricule chylifi-
que , d'abord dilaté et boursouflé, de-
vient c\lind;ique, comme un intes-
tin , se replie et s'enfle de nouveau, et
ijeu avant l'insertion des vaisseaux
îépatiques , on voit un espace hérissé
de papilles. L'intestin grêle est long ,
flexueux ou replié; il se dilate en un
cœcum allongé, terminé par un rec-
tum filiforme. La larve d'une espèce
de notre pays a été observée par De-
LIX
géer. C'est cette espèce que Linné a
nommée Curculio par apiec/icus, i^avce
qu'il croyait que cette larve étant man-
gée par les Chevaux avec la Plante
dans laquelle elle se nourrit , leur
donnait la maladie appelée paraplégie,
et que les Suédois nomment StaïÀ-ra,
comme la Plan'i;. C'e^t dans l'inté-
rieur des tiges liela Phellandrie aqua-
tique , Ombellifère qui cioîtdans les
marais , que vit cette larve ; elle se
nou>rit de la moelle qui se trouve
dans la partie submergée de ces tiges ;
elle est longue d'environ sept lignes ;
toute blanche, avec la tête écailleuse
et d'un brun jaunâtre ; la bouche est
garnie de ti ès-petits poils et composée
de deux mandibules cornées, fortes
et très-pointues ; de deux petites lè-
vres , de deux mâchoires et de quatre
palpes; cette larve se tiansforme en
nymphe au commencement de juil-
let; celle-ci est nue, sans coque et
de la même couleur que la larve; les
élytres et les pâtes sont appliquées
sur les côtés, et la trompe est coui bée
sous la poitrine; elle vit toujours
dans la tige, et quand elle est prête
à se transformer en Insecte parfait,
elle remonte toujours dans celte
tige, au-dessus du niveau de l'eau ,
la ronge en partie avec les deuts et
fait une ouverture ovale qui lui sert
de passage. Dejean ,Cat. des Col., p.
97) mentionne vingt et une espèces
de Lixes; celle qt:i est la plus com-
mune à Paris, et dont nous venons
de donner l'histoire , est :
Le LiXE PA.RAPLF.CTIQUE , L. pa~
rap/ecticus , Fabr. , Oliv (Col. T. v,
n. 83 , pi. 21 , fig. 299;. ï' ^st long de
plus de six lignes , noirâtre , couvert
d'un duvet court, séné, d'un jaune
gris; trompe mince , cylindrique , de
la longueur du corselet; élytres ter-
minées chacune par une jiointe aiguë;
cuisses simples. Celte espèce se tiou-
ve à Paris; paruii Ii^s autres espèces
de ce genre il y en a une qui a reçu
le nom de Llxus odoiUalglcus, parce
qu'on lui a attribué une vertu odon-
talgique. f^. , pour les autres es-
pèces , Latreille , Olivier, Fabncius ,
etc. (g.)
* LIZARI. BOT. PHAN. V. EZAKI.
LLAGUNOA. bot. fhan. P\ La-
GUNOA.
LLAMA. MAM. D'ou,p;ir corrup-
tion, Lama. Espèce du genre Clia-
meau. /'. ce mol. (b.)
* LLAVEA. BOT. CRYPT. [Fougè-
res.) Lagasca {Gen. et Spec. , p. 53j a
donné ce nom à un nouveau genre
qu'il a ainsi caraclcrisé : fructilica-
tions en forme de pointes ou de pe-
tites lignes obliques sur la nervure,
recouvertes entièrement dans leur
jeunesse pnr un incluse membianeux,
continu, qui s'ouvie de dedans en
dehors ; capsules pcdlcellécs , munies
d un anneau qui se détache avec élas-
ticité. Ce genre, qui a beaucoup de
rapport avec V^sp/e/uum, ne se
compose que d'une seule espèce in-
digène (le l'Amérique méridionale et
a laquelle Lagasca a donné le nom
de Llavea curdifolia. {g..n.)
LLITHL. BOT. riiAN. (Feuillée.)
Nom de pays du Laitrus caustica ,
Willd. Arbre du Chdi qui n'appar-
tient peut être pas au genre dans le-
quel on la placé. (b.)
LLOQUL BOT. PiiAN. Nom de pays
du Pindéa de la Flore du Pérou, (c.)
* LLORENÏEA. bot. phan. r.
LoBENTEA. (b.)
* LLUZ. POIS. (Delaroclie.) Syn.
de Gadus Merlucius , L. , aux îles Ba-
léares. F". Gade. ;ii.)
* LO. MAM. Syn. de Lynx. C'est
le Los des Danois. P'. Chat. (b.)
LOASA. Loasa. bot. phan. Genre
établi par Adanson, d'abord placé
dans la famille des Oiiagres , mais
dont Jussieu a fait le type d'un ordre
naturel nouveau qu'il a nommé Loa-
.sées. V. ce mot. Les caractères du
Loasa sont les suivans : ce sont des
Plantes herbacées , rameuses, ayant
beaucoup de ressemblance dans leur
port avec les Bryoncs , ordinairement
couvertes de poils irès-cuisaris. Leur
tige est volubile ou sarmenteuse;
leurs feuilles alternes ou opposées,
dentées ou incisées, et partagées en
LOA
471
lobes plus ou moins profonds et
quelquefois pinnatifides. Les (leurs
sont portées sur des pédoncules ()ui
ofliciil en quelque .^ortc toutes les
positions, c esl-à-dire qui sont tanliH
axillaiies, tantôt terniinaux , laté-
raux ou oiiposés aux feuilles. Ces
Ueuis , qui sont jaunes ou d'un rouge
pâle, sont solitaires ou réiuiics ru
grappes paucitlores. Leur calice a llié-
renl avec l'ovaire infère a cinq lobes
piofonds et égaux. La corolle se com-
])osc de cinq pétales onguiculés , eon-
caves , égaux, étalés, attachés au
lindîe du calice. En deiUus do la co-
rolle soûl cinq écailles dressées, al-
ternes avec les pétales , et offrant à
leur sommet deux ou trois lobes. Les
étamincs sont foi^nombreuses ; dix
d'entre elles plus «érieures, stériles
et dépourvues d'anthères, sont pl,i-
cëcs par paires^en lace de choque
écadlc; les autres, plus courtes, sont
disposées en cinq faisceaux opposés
aux pétales. Les ani hères sont dros-
sées , à deux loges s'ouvranl par un
sillon longitudinal. L'ovaire est in-
fère, à une seule loge, contenant
trois Irophospermes parit'taux. Le
style est dioit, divisé à son commet en
trois branches rapproehces. Le fruit
est une capsule oblougue, couronnée
par le limbe du calice, offrant une
seule loge polysperme et dont les
graines sont attachées à trois Irophos-
permes longitudinaux qui correspon-
dent aux sutuies. Cette capsule s'ou-
vre par sou sommet en liois valves.
Les graines qu'elle renferme sont
très-nombreuses et loi tpetites , ay,inl;
un tégument lâche et réticulé à l'ex-
térieur, mince et membraneux inté-
rieurement. Elles contiennent, au
milieu d'un endosperme charnu , un
embryon presque cylindrique dont
la radicule est tournée veis le hile.
Toutes les espèces de ce genre
sont originaires de l'Amérique mé-
ridionale et particulièrement du Pé-
rou Linné n'en a décrit qu'une
seule , Luasa hispida. Lamarck ,
dans le Dictionnaire de Botanique
de l'Encyclopédie' Méthodiqxic , en
a fait connaître cinq espèces nou-
473 LOA
vellei qui lut avaient élé communi-
quées par Jussieu. Ce dernier bota-
niste, dans le cinquième volume des
Annales du Muséum, p. 25 , donne
une petite Monographie de ce genre
dont il porte les espèces au nombre
de douze. Enfin , le professeur Kunth
[inllumb. Nuv. Gêner. 6, p. ii5) en
décrit quaire espèces nouvelles, dont
trois oris^inaires du Péiou, et une
seule de la Nouvelle-Grenade, (a. r.)
LOASÉES. Loaseœ. bot. phan.
Le professeur Ju>sieu , dans le cin-
quième volume des Annales du Mu-
séum d'Histoire Naturelle de Pans, a
proposé d'établir une famille parti-
culièie pour les genres Loasa et
j^Jentzelia. Gette^nille a été adoptée
par KuDlh 'Jn mnnb. Nov. Gêner 5,
p. ii3) qiù y a réuni le-; genres Tur~
liera de Linné , FMr/qucta d'Aublet
et un genre nouveau qu'il nomme
Klaprotliia. Voici quels sont les ca-
ractères de la famille des Loasécs : le
calice est monosépale , tubuleux , li-
bre ou adhérent avec lovaire in-
fère; son limbe est à cinq divisions ;
la corolle se compose de cinq pétales
réguliers, phaies ou concaves, quel-
quefois plus petits que les lobes du
calice ; la gorge du calice est garnie
de cinq écailles ou d'uu bord mem-
braneux et découpé qui manquedans
quelques genres. Les étamines sont
généialement trè. -nombreuses, quel-
quefois en même nombre que les pé-
tales ; assez souvent les nlus extérieu-
res sont plus grandes; elles sont in-
sérées au calice; les anthèies sont
allongées, inlrorses, à deux loges
s'ouvrant par un sillon longitudinal:
l'ovaire est libre ou infère, à une
seule loge offrant iutéricuiemcnt
trois trophospermes longitudinaux ,
quelquefois saillans en forme de cloi-
sons et portant plusieurs ovules pé-
rilropes ou suspendus. Cet ovaire
est surmonté de trois longs styles
grêles, quelquefois réunis et soudés
en un seul , et terminés chacun par un
Stigmate simple ou sous forme de
pince.=<u. Le fruit est une capsule cou-
ronnée parles lobes du calice , quand
LOA
l'ovaire était infère, nue, quand il
était libre et supère; uniloculaire , à
trois trophospermes longitudinaux,
correspondant au milieu de la face
interne des valves dans tous les gen-
res, excepté dans le ioo^noiiils sont
placés vis-à-vis les sutures. Cette
capsule s'ouvre par son sommet seu-
lement en trois valves incomplètes.
Les graines sont très-nombreuses y
péritropes ou pendantes. Dans le
genre Turnera, elles sont accompa-
gnées d'un arille membraneux , in-
complet et unilatéral, que nous n'a-
vons point observé dans les autres
genres; leur tégument propie est
généralement réticulé; il renferme au
centre d'un endosperme charnu, un
embryon ayant la niême<lireclIonque
la graine , c'est-à-dire dont le bout
de la radicule est tourné vers le bile.
Les Loasées sont des îlerbes ra-
meuses , souvent couvertes de poils
hispides et dont la piqûre est brû-
lante comme celle des Orties ; leurs
feuilles sont éparses ou opposées ,
entières ou diversement lobé'» ; leuis
fleurs, assez souvent jaunes et gran-
des, sont tantôt solitaires, tantôt
diversement groupées. Cette famille,
qui ne se compose que d'un petit
nombre de genres, a élé divisée par
Kunth [in Humb. Nov. Gêner. 5 , p.
11 5) en deux sections caractérisées
de la manière suivante:
§ I. Loasées traies.
Etamiues indéfinies; ovaire adhé-
rent avec le calice; trophospermes
placés devant les sutures du péri-
carpe :
Loasa , Adans. , L.; Menlzelia, L.;
Klaprothla , Kunth.
§ II. Turnéracées.
Etamines définies; ovaire libre;
trophospermes placés sur le milieu
de la face interne des valves; grai-
nes arillées :
Turnera , L. ; Piriqueta , Aublet.
Il n'est pas très-facile de détermi-
ner la place que les Loasées doivent
occuper dans la série des ordres na-
turels ; voici ce que dit à cet égard le
LOBE], IF. NAINE . LODELLI JSADfJ . Kiinûi.
LOB
célèbre botaniste à qui l'on en doit
la formation. Cette famille se rap-
proche des Onagraires , mais en dif-
fère par des caractères ti anches , et
surtout par ceux tires de sou ovaire
et de son fruit. Elle a, comme les
Myriées , des étamines nombreuses
et un seul style; mais elle en est dis-
tinguée par son port et la structure
de son fruit ; sa corolle polypétale ,
ses étamines nombreuses et son fruit
uniloculairc l'éloiguent des Campa-
nulacées qui sont monopétalcs , mul-
tilocuiaires et à étamines ddbuies. On
ne peut la rapprocher des Cucurbi-
tacées quoique celles-ci aient des
graines également attachées à des
trophospermes pariétaux , puisqu'el-
les ont de plus des fleurs à sexes sépa-
rés, sans pétales, et des élamiues très-
peu nombreuses. Si on la compare
enfin avec les Nopalées ou Caciées ,
on trouvera pcui-èue une affinité
f>lus caractérisée par ce style et cette
oge uniques , et p ir l'adhérence des
graines ou des placentas qui les por-
tent aux parois du fruit. Ce rapport
se fortifiera par l'examen comi)aiatif
de la tleur du Loaza avec celle du
Cactus Fereskia dans laquelle on
trouve une conformation extérieure
presque semblable, deu\ espèces de
pétales et des étamines nombreuses
qui ont la même structure, (a. r.)
* LOBAG. BOT. PHAN. On ne sait
positivement à quel Végétal appar-
tient cette racine des Philippines citée
par Camelli comme un excelleut an-
tidote contre le venin des Serpeus.
Jussieu pense que ce peut être l'O-
phioxylum. (b.)
LOBARI.\. BOT. CY^.WT. {Lichens.)
Ilotfmann a créé ce genre dans ses
riantes licbénoïdes pour la presque
totalité des Lichens membraneux et
ibliacés placés depuis , pai" Acharius
( Licheiiograp/i, univ. ) , dans les Cor-
niculana, Imbricaria, P/ijscia, Pla-
ttsma et Lubaria , subdivisions du
genre Lichen tel qu'il avait été partagé
d'abord dans son /^/W/o/7Z//5. De Can-
doUe a établi , à l'aide de ces sections ,
autant de genres distincts, qui n'ont
LOB 473
F oint été adoptés. La méthode des
-ichens avait conservé un genre Lo-
baria qui n'est pas le même que ce-
lui d'Hoilinann. Il ne comprend
qu'un petit nonibre d'espèces à fo-
lioles coriaces, membraneuses, li-
bres , lobées , à lobes larges , arron-
dis , héiissés en dessous , fructifères ,
à scutelles ép;irses , .sous-sessiles. De
Candolle a conservé ce genre qu'on
ne retrouve plus dans la Licbénogra-
phie universelle ni dans le Synopsis.
Des cinq espèces qui figurent ilaiis la
Flore Française , trois ont été réu-
nies aux Stictes; ce sont les Lobaiia
herbacea , pulmonaria et scrobicula-
ta , et deux se retrouvent parmi les
Parmélies , sous les mêmes noms spé-
cifiques; ce sont les Lobaiia peila-
ta et glomulifcra. V. Parmélie et
Sticte. (a. F.)
LOBE i:t LOBÉ. Lobus , Loba'.us.
BOT. Pn.vN. Lue feuille , une corolle,
un péiale et en général un organe
plane quelconque est appelé lobé
qiiand il est partagé par des sinus
plus ou moins profonds, en un cer-
tain nombre de divisions qu'on nom-
me des Lobes ; ainsi on dit tèuille bi-
lobée , trilobée, multiloliée. Ou <'i
également donné le nom de Lobes ou.
feuilles séminales aux coiylédoiis de
l'embryon. C'est dans ce sens qu'on
dit embryon itnilobé ou bllobé. (a. R.)
LOBELLl. BOT. PHAN. P'. LoBKLlE.
LOBÉLL\CÉES. Lobeliaceœ. bot.
PiiA.v. A l'articie Campanulacées,
nous ayons déjà dit que le groupe de
Végétaux étibli sous le nom de Lo-
béliacées nous paraissait devoir de-
meurer réuni aux Campanulacées. /'.
ce mot. (a.r.)
LOBÉ LIE. Lohelia. bot. phax.
Genre de la famille des Campanula-
cées , section des Lobéliacées, coin-
jiosé d'un nouvbre tiès- considérahle
d'espèces qui croissent dans presque
toutes les parties du globe , mais plus
spécialement dans l'Amérique méri-
dionale et le cap de Bonne-Espérance.
Ce sont des Plantes herbacées , an-
nuelles ou plus souvent vivaces , ou
474 LOB
des Arbustes portant des feuilles sim-
ples, alterues , dentées; des fleurs
bleues , blanches ou i ouges, disposées
en giappes terminales ou quelquefois
solitaiies et axillaires. Presque toutes
les espece-.de Lobélles sont lactescen-
tes, ainsi qu'on le remarque dans un
grand nouibre d'aulres Plantes de la
famille des Campanulacées. Plu-
sieurs sont extrêmement acres et vé-
néneuses. Les caractères de ce genre
sont les suivans : le calice est ad-
hérent avec l'ovaire infère; son lim-
be est à cinq divisions égales. La co-
rolle est :nonopétaie, irrégulière, tu-
buleuse; son limbe est à cinq lobes
inégaux, di.^posés en deux lèvres :
l'une supérieure , formée de deux
divisions; l'autre inférieure, de trois
divisions. Les étamiues, au nombre
de cinq , sont réunies entre elles par
les filets et les anthères, et forment un
tube généralement saillant, terminé
par des poils, et au travers duquel
passent le style et le stigmate; celui-
ci est généralement bllobé. Le fruit
est une capsule , libre seulement par
sa partie supérieure , couronnée par
les lobes calicinaux, ofTiant une,
deux ou rarement trois loges poly-
spermes ets'ouvrant par son sommet
en deux valves septifères sur le mi-
lieu de leur face interne. Nous allons
donner ici la description de quelques-
unes des espèces les plus remarqua-
bles, soit par la beauté de leurs fleurs
qui les a fait introduire dans nos jar-
dins , soit par leurs usages et leurs
propriétés. Nous ferons seulement
remarquer ici que sur plus de cent
espèces qui couiposent ce genre ,
trois -ieulement croissent en Europe ,
Savoir : LobeliaDorljnanna , dans les
maraisduNord,maisqui a été trouvée
jusque dans l'étang deCazaudansl'A-
quiiauie par Bory de Saint-Vincent.
f^. Landes. Lobelia u refis , dans les
régions moyennes , et JL- laurentia ,
en Italie et dans le midi de l'Espagne.
LoBÉLTE CARDINALE, LobcUa Cat-
dinalis , L Cette espèce , qui est ori-
ginaire de la Virginie, est berbacée
et vivace. Sa tige , qui est simple , s'é-
lève à une haulein- de deux à trois
L013
pieds et porte des feuilles ovales-lan-
céolées , aiguës et sessiles. Ses fleurs ,
qui sont grandes et dune belle cou-
leurécarlale, forment à lapartiesupé-
rieure de la tige un épi de nuit à dou-
ze pouces de longueur. Celte belle
espèce est aujourd'hui fort commune
dans les jardins. Elle peut passer
Ihiver en pleine terre , eu ayant soin
de la couvrir; mais néanmoins il est
plus prudent de la rentrer dans l'o-
rangerie. Il faut, pour cette espèce ,
un terre franche et légère. On la
multiplie facilement de graines, de
boutures au printemps ou d'éclats en
automne.
LoBÉXiiE ÉCLATANTE, JLohella ful-
gens , Boupl. , PI. Nav. et Malm. T.
VII. Cette espèce , l'une des plus
belles de ce genre , a é'é trouvée près
de Valladolid, au Mexique, par Hum-
boldtet Bonpland. Sa tige est simple,
dressée , cylindrique, purpuresceule
et un peu velue ; ses feuilles sessiles ,
lancéolées, aiguës, irrégulièrenient
dentées et légèrement velues; ses
fleurs grandes , disposées en un long
épi et du pourpre le plus pur et le
plus intense. Li Lobélie éclaiante est
aujourd hui assez commune ; elle
doit être rentrée en orangerie pen-
dant Ihiver.
Lobélie a longues fleurs , Lobe-
lia lungiflora, L. , Jacq. , Hort.
Find.,\. 27. Celte espèce est annuel-
le et croît dans presque toutes les An-
tilles. Sa tige est rameuse, haute
d'environ un pied, velue et un peu
ru ie; ses feuilles sont lancéolées, ve-
lues à leur face inférieure, profon-
dément et irrégulièrement dentées.
Les fleurs, solitaires à l'aisselle dé!s
feuilles , sont blanches. Leur tube ,
long de trois à quatre pouces , se ter-
mine par un limbe ouvert , à cinq di-
visions inégales. La Lobélie à longues
fleurs, que Ion cultive quelquefois
ici dans les serres, est extrêmement
vénéneuse. Son suc est très-àcre et
caustique.
Lobélie Ttjpa , Lobelia Tupa , L.
Originaire de la côte occidentale de
l'Amérique méridionale , celte espèce
a sa tige dressée , haute de cinq à six
LOB
pieds , rameuse , oortanl des feuilles
sessilcs et un peu decurrentes, ovalcs-
lanceolces, aiguës, legèteinent co-
tonneuses el blanchâtres. Ses fleiiis,
qui foimont un long épi leiminal ',
sont d'un rouge vif, longues d'environ
deux pouces. Ccltoespèceesll'uue des
plus vénéneuses du genre. Toutes ses
parties sont remplie.-, d'un suc bl;.nc
et laiîeux d'une extrême àcreté. Son
odeur scuIp , suivant plusieurs voya-
geurs, suffit pour pi évoquer le vo-
missement.
LoBÉi.TE SYPHiLiTiQiE , Lobclia
syphiliiica, L., Rich., Bot. !\léd., i ,
p. 546. Originaire des foreÇs de l'A-
mérique septentrionale , cette Lobélie
présente une lii^e lieibacéc, simple,
droite, haute d'environ deux pieds ,
anguleuse, velue , surtout inlérieu-
remcnt; ses feuilles sont altt-rnes ,
sessiles, rapprochées , lancéolées,
^'5"ës, légèienicnt pubescenles, ir-
régulièrement dentées , el un peu si-
nueuses sur les bords. Ses Heurs,
violacées el solitaires à l'aisselle des
feuilles, forment à la partie suj)érieu-
re delà tige un épi ti ès-ollongé , en-
trecoupé de feuilles. Toute la Plante
est lactescente et répand une odeur
un peu vireusc, loisqu'ou la fioisse
entre les floigts. Sa racine , qui se
compose d'une touffe de fibres grêles
et blanchâtres, a une saveur acre que
l'on a comparée à celle du Tabac.
KIlea été analysée par Boissel (Bull.
Pliarm., decend). ]824]qui y a trou-
vé : i** une matière grasse de consis-
tance butyieuse; 2** du sucre incris-
tallisable et infeimenlescible ; 3° une
matière mucilagineuse; 4° du mala-
le acide de Chaux ; fi° du malate de
Potasse ; 6" des traces dune matière
amère tiè.s-facilement altérable ; 7"
des muriate et sulfate de Potasse ,
etc., e: du ligneux. Donnée à faible
dose, la décoction de cette racine
excite la transpiration cutanée; à
dose un peu plus élevée, elle aug-
mente les déjections alvines, et enfin
agit quelquefois comme émélique, si
ellee.-st idus concentrée. Cependant,
d'après Boissel, l'extrait qu'il a fait
prendre à plusieurs Animaux n'a ja-
LOB
475
mais provoqué le vomissement. Cclt/C
racine jouit chez les médecins de
l'Amérique septentrionale d'une très-
grande réi)Utatiou dans le trai;emeut
de la -SNpiiili,-, , et iU ^adlnini^lrent
quelquefois seule, daulies fois en
lui as.-ocianl l'usage du inircure. Les
Canadiens l'tniplox aient depuis long-
temps et en Taisaient un secict que le
docteur Johnson parvint à leur arra-
cher. Il le communiqua au voyageur
Kalm , qui le lit connaître en Èuiope
vers l'année i7f)6. Mais on l'y em-
ploie très-peu , malgré les essais ten-
tés il y a une cinquantaine d'années
par Dupau qui dit avoir constaté son
efficacité dans un grand nombre de
cas. \^c Lubelia ure/is , L., quicioît
dans les bois humides aux environs
de Paris , possède à peu près les mê-
mes propriétés j mais on n'en fait pas
usage. (.4,. n.)
LOBIER. BOT. cRYPT. Paulet donne
ce nom à un Bolet subéreux qu'il dé-
crit comme nouveau dans son genre
Xylometron. (b.)
LOBIOLES. BOT. CRYPT. [Lichens.)
On nomme ainsi les subdivisions du
thalle en petites pièces ou lanières
dont la forme imite celle des feuilles.
(A. r.)
LOBTPEDE. OIS. Genre établi par
Cuvier (Règn. Aniin.)pour le Tringa
hypeiburœa. V. Trixga. (dr..z.)
* LOBOITE. MIN. Celte substance
pierreuse , regardée d'abord comme
une espèce pariiciilière, n'est qu'une
variété d'Idocrase , voisine de l'Ege-
ran. Elle a été dédiée au comte de
Lobo, q i en aval donné le premier
une description. On la trouve à Fru-
gard , en Uplande , non loin des mines
de Dannemora. Elle est composée ,
d'après Berzelius , de Silice , 36 ; Alu-
mine, i7,5o ; Chaux, 37,65; Magné-
sie, 2, .52 ; Fer oxidé , 5,2.5. (g. bel.)
LOBULAIRE. Lobularia. polyp.
Genre de l'ordre des Alcyonées , dans
la division des Polypiers sarcoïdes .
formé aux dépens des Alcyons de
Linné , ainsi caractérisé • corps com-
mun , ch.irnu , élevé sur sa base , ra-
476
LOB
lement soutenu par une tige courte,
simple, ou munie de lobes variés;
surface garnie de Polypes épars ; Po-
lypes entiéiement rétractiles , ayant
nuit cannelures au dehors et huit
tentacules peclinés II a été établi par
Savigny, et ne renferme encore que
trois espèces qui vivent dans les mers
de l'Europe, iics Animaux habitant
ces masses polypeuses , ont été ob-
servés et décrits par plusieurs au-
teurs; Lamouroux a donné une des-
cription détaillée , avec figuies , de
celui du Lobularia digitata ( Alcyo-
nium lobatum), dans son Histoire des
Polypiers , p. 5^8 et suivantes. Les
figures données par Ellis , Spix et
Lamouroux, ne se ressemblent guère;
nous pensons néanmoins que ces dif-
férences ne peuv<mt être rapportées à
aucune inexactilude , mais dépendent
de î état du Polype , à l'instant oii il
a été dessiné. Ainsi , par exemple , la
figure de l'Animal du Lobularia digi-
tata, donnée par le dessinateur Spix ,
ot copiée par Lamouroux, pi. i4,
fig. 1 , A, nous spiiible représenter le
Polype comme nous l'avons observé
lorsqu'il est déjà mort d puis quelque
temps , mais nullement desséché et
encore saillant hors de sa cellule; ses
tentacules sont cou tractés , on ne
peut plus les dérouler sans dilacé-
ralion. Les Polypes des Lobulaires
sont placés à la surface du corps
charnu qui les soutient; ils sont très-
nombreux , entassés sans ordre , et
logés dans des cellules à ouverture
crénelée et profondes de quelques
lignes ; elles communiquent , par leur
fond , avec des canaux longitudinaux
plus étioils , qui parcourent toute la
longueur du Polypier. Le corps du
Polype est i enfermé dans un sac mem-
braneux, fortifié, à lexlcrieur , par
huit bandeletits filiformes , longitu-
dinales , fixées, d'une part, au bord
de la cellule , et de l'autre à la base
des tentacules. Par sa contraction , le
sac peut faire saillir au dehors le
corps du Polype dont l'extrémité an-
térieure est munie de huit tentacules
couverts, sur une de leurs faces, de
papilles mobiles. Au milieu des ten-
LOB
tacules se trouve la bouche, petite
ouverture arrondie , entourée d'ap-
pendices très- irritables. Toute cette
partie supérieure de l'Animal est
fixée à un corps cylindrique beau-
coup plus petit , se terminant en ar-
rière.par huitfilamens tortueux, in-
tcstinifoi mes , dont l'extrémité paraît
libre et flottante dans le fluide qui
remplit le sac. Les mouvemens de
ces Polypes sont lents ; les œufs sont
gros , sphériques et rougeàtres lors de
leur maturité. Il nous semble que
c'est à tort que Lamarck pense que le
coi ps mollasse qui supporte les Poly-
pes des Lobulaires , ne doit pas être
considéré comme un Polypier. Sou
tissu a le plus grand rapport avec
l'rcorce des Gorgones. Comme celte
écoice , il est formé d'une substance
gélatineuse empâtant une infinité de
petits grains calcaires; si l'on place
dans l'Acide niliique affaibli un
fragment de Lobulaire digilée, frais
ou desséché , il >e pioduit une effer-
vescence assez vive, et bientôt la por-
tion gélatineuse , plus cou^idélable
que la portion calcaire, reste à nu.
Nous n'avons pu y découvrir de tra-
ces de fibres , et moins encorr de ces
fiîamens roides que l'on voit dans
l'intérieur des Alcyons desséchés.
L'ouverture des cellules est crénelée
ou étoilée comme celle de plusieurs
Gorgones; mais au lieu d'un axe cor-
né, la partie centrale des Lobulaires
est composée de canaux irréguliers ,
longitudinaux, dont les parois sont
formées d'une substance semblable à
celle de l'extérieur du Polypier; elle
contient néanmoins une plus petite
quantité de granulations calcaires;
dans l'état vivant , ces tubes sont
remplis d'un liquide transparent.
Ajoutons que les Polypes des Lobu-
laires ont les plus grands rapports
de forme et d'organisation avec ceux
des Gorgones; et que la masse qui les
soutient est, comme lécorce et l'axe
de ces dernières , le résultat évident
du travail des Polypes.
Le genre Lobulairo comprend les
Lobularia digitata , cu/ioidca et pal-
mata. (x:.d..l.)
LOC
LOBULAIRF.. Lobularia. bot.
PHAN. Ce genre, ëlabli par Desvaux
(Journ. de Botanique , 5 , p. 172) aux
dépens des /lljssum, n'est considéré
que comme une section de ce dernier
gen re par De Candol le (iS/s/e/rai T'eget.
Nat. 2 , p. 5 18). Cette section a pour
type W-ilyssum maritimum, Lainarck,
ou Clypeola maridma , L. (g..n.)
LOBULE Lubulus. bot. pu an.
Dans les embryons à deux cofylctlons
ine'f,'aux , le professcui Mirbi-rappelle
Lobule le cotyléilon le plus peiit et
qui semble à l'élat rudinientaire.
L'embr, on de l;i .Macre {Trapa na-
ians, L.)otrre l'exemple le plus mar-
qué dans l'inégalité des deux cotylé-
dons, (a. r.)
■* LOCHE. Mor.L. Nom vul^'aire dei
Limaces et des Arions. /''. ces mots.
LOCHEIUA. BOT. riiAN. (Necker.)
Syn. de Sigesbeckic. ^'. ce mot. (b.)
LOCHliS. POIS. Nom générique
français adopté par Cuviev pour le
génie Cobile. .'". ce mot. On appelle
vulgairement Lochjs de mer, l'Aphy e.
P'. GoBlE. (B.)
LOCHNERLA. bot. piian. Ce nom
générique a été imposé par Scopoll
au Peiim-Kara de Rhéede (Ilort.
Malab. 4, lab. 24) qui est mainte-
nant une espèce du genre Elœocar-
piis. (O..N.)
LOCOMOTION, zooi,. Ce mot
présente en physiologie un sens assez
étendu; il signifie non-seulement la
faculté que possèdent les Animaux de
se transporter d'un lieu dans un au-
tre , mais encore la fonction en vertu
de laquelle ils meuvent, sous la dé-
pendance de leur volonté , ou leur
corps eu totalité , ou simplement quel-
ques-unes de leurs parties. La Loco-
motion est en quelque soi te le com-
plément de la sensibilité dans le rè-
gne animal, puisque c'ist par le
moyen de leur faculté locomotrice
que les Animaux peuvent exécuter
les dilFéi eus mouvemens qui doi\ent
concourir à leur conservation. La Lo-
comotion s'exécute au moyeu d'or-
LOC 47f
gancsdont rousemble conslituc l'ap-
})areil locomoteur. Cet appareil se
compose des organes actifs et des
organes passifs du mouvement. Les
premiers sont ['encéphale o\x réside la
volilion ou la volonté d'exécuter tel
ou tel mouvement , les nerfs qui la
transmettent aux muscles qui l'exé-
cuient sous leur intluence. Les os ou
parties duies qui prêtent un point
d'appui aux muscles et favorisent
ainsi les mouvemens en sont les or-
ganes passifs.
La Locomotion considérée dans
son sens le plus étendu , c'est-à-dire
comme signifiant la faculté q^^onl les
Auimiux de [louvoir à volonté se
transporter d'un lieu dans un autre,
ne s'exécute pas de la même nianièie
dans la séné des Animaux. Ainsi
l'Hounne, les Quadrupèdes, certains
R.eptile^ et Insectes maixhent ; le.5 Oi-
seaux , les Chauve-Souris, et un
grand nombre d'Iusecles volent ^ les
l'oisMins nagent i les (Jphidiens, les
Vers rampent, etc., etc. Ces dilférens
modes de Locomotion seront traités
aux mois Marche, Progression,
Natation, Reptatiom et Vol,.
(a. r.)
LOCULAR. bot.phan. Espèce du
genre Froment. V. ce mot. (b.)
LOCUSTA. INS. Nom.;scientifique
des Sauterelles. /-'. ce mot. Los an-
ciens donnaient aussi ce nom à quel-
ques Crustacés du genre Palœmon.
j^. ce mot. (g.)
LOCUSTA. bot. phan. Nom scien-
tifique de la Valériane devenue type
du genre Fédia. J^. ce mot. (b.)
LOCUSTAIRES. Locusujriœ. ins.
Famille de l'ordre des Orthoptères
sauteurs , établie par Lalnille et
ayant pour caiaclères : antennes sé-
tacées ; tarses à quatre articles ; ély-
tres et ailes en loit ; pâtes postérieu-
res propres au saut. Cette famille
renferme la division des Gryllus Tet-
tigonia de Linné. La division des
Gryllus Locusta appai tient au genre
Criquet proprement dit. Latreille ,
dans ses ouvrages antérieurs , ne
rangeait dans cette famille que le
478 LOD
genre des Sauterelles < Locusta ); il
l'a subdivisé depuis (Fam. Nat. du
Règne Anim.), et à présent la fauiille
des Locustaires renferme cinq genres
rangés dans les trois divisions sui-
vantes :
A. Des cintres et des ailes ordi-
naires dans les deux sexes.
Les genres : Sauterelle, Cono-
CÉPHALE , PeNNICURNE.
B. Mâles ailés , femelles aptères ou
n'ayant que des élytres très-courtes.
Le genre : Anisoptère.
c. Les deux sexes presque aptères,
n'offrant au plus que des élyties très-
courtes,' en forme d'écaïUcs arron-
dies et voûtées.
Le genre : Ephipigère. f^. tous
ces mots. [g.)
LOCUSTE. Locusta. bot. phan.
Quelques agrostographes appellent
ainsi l'assembLige de fleurs réunies
dans une lépicène et que l'on dési-
gne plus généralement sous le nom
d'Kpillet. /^. Epillet. (a.k.)
LOCDSTELLE. ois. Espèce du
genre Sylvie, f^. ce mot. (b.)
*LODALITHE. min-. ( Sévergin ,
Mém. de l'Acad. imp. des Se. de Pé-
tersbourg, T. i, p. 558.) Ce n'est ,
suivant Léonhard , qu'une variété de
Feldspath. (g.del.)
LODDE. POIS. Espèce du genre
Salmone. F", ce mot. (b.)
LODDTGÉSIE. Loddigesia. bot.
phan. Genre de la famille des Légu-
mineuses et de la Monadelphie Dé-
canlrie, L., établi par Sims(2?o/c-
7iical]\Ja^'azine, t. 960), et adopté par
De Caudolle [Prvdrumus Sjst. feg.
2, p. i56)qiii l'a -liusi caractérisé :
calice un peu renflé, à cinq dents
aiguës; corolle dont Téteudai d est de
plusieurs fois moins long que les
ailes et la carène : dix élamines toutes
réunies par leurs filets; ovaire oblong,
comprimé , à deux ou quaire ovules.
Ce genre fait partie des Génistées ou
delà première section de la tribu des
Lotées. Il est placé non loin des Cro-
alaria, avec lequel il offre de tels
LOD
rapports que la plupart des jardiniers
ont donne ce nom à la seide espèce
qui le constitue , et qui a été nommée
par Sims Lothligenia uxalidifulia.
C'est un petit Aibnsscau très-rameux
et glabie , indigène «lu cap de Boune-
Espérance. Ses feuilles sont pétiulées,
accompagnées de stipides suliulc'es ,
et composées de trois folioles obcor-
dées mucronées. Ses fleurs au nom-
bre de tiois à huit forment une petite
ombelle , et sont de couleur blauclie,
avec une teinte purpurine au sommet
de la carène. (g..n.)
LODICULARIA. bot. phan. Pa-
lisol de Beauvois,. dans son Agrosto-
graphie, a établi sous ce nom un
genre particulier pour la Rottboella
Jasciculata de Desfoutaines , qui ne
diffère des autres espèces du genre
Rottboella que par la longueur et la
forme des paléoles de la giuuielle. Ce
caractère ne paraît pas suffisant pour
l'établissement d'un genre. V. Rott-
boella. (a. n.)
LODICULE. Lodicula. bot. phan.
Palisot de Heauvols appelle ainsi les
deux petites écailles les plus inté-
rieures des fleurs dans les Graminées,
et que le professeur Richard avait
nommées antérieurement Glumelle.
K. ce mot. (a.r.)
LODOICEE. Lodoicea. bot. phan.
Il n'est persoune qui ne counaisse ces
énormes fruits , souvent d'une forme
si bizarre , et que l'on nomme vulgai-
rement Cocus des Maldives. Pend.mt
long- temps on n'a su à quel Arbre ils
appartenaient , ni même quelle était
au juste leur patrie, puisqu'on les
croyait généralement origiu;iires deà
îles Maldives ; mais Commerson et
surtout L djiUardière nous ont , les
premiers, donné des renseignemens
certains à cet égard, et nous ont ap-
pris que l'Arbie qui les produit croît
naturellement dans les îles Sechelles,
sur le rivage de la mer, et que leurs
fruits , souvent transportés à d'énor-
mes distances par les flots , viennent
abordcrsur dcsrivageslointains C'est
ainsi que l'on a cru que les Maldives
étaient leur lieu natal j on en a vu
LOD
mcme arriver sur des points encore
plus éloignés de leur véritable patrie.
Commerson , dans ses manuscrits , en
avait lornié un genre sous le nom de
JLo./oicea ; ce genre a été adopté par
Labillardière fAnn. Mus. l'ar. 9,
p. i4o) qui en a fait connaître le ca-
ractère avec détail.
J-.C CoCOTlKIl BES SeCHF.LLES , Lo-
(iu/cea Sec/ic/Zamm, Libill., /oc. ci/.,
t. i3, est un Palmier di.nt le stipe
droit et cylindrique peut acquéi ir une
hauteur de quaniute piecU cta;:-delà.
Il Cjt niarqiu; d'eini^ireinles lormées
par les leuilles qui s'en détachent
chaque année. Celles-ci , poitéos sur
de longs pétioles , forment au som-
met du stipe une vaste couronne com-
posée ordinairement de quinze à vingt
feuilles. Lespétioles sont longs de sept
a huit pieds, élargis et membraneux
àlourbnse; les feuilles sont ovales,
subcordiformes à leur base , olbant à
leur contour un grand nombre de di-
visions profondes et plissées en forme
d éventail. Les fleurs sont unisexuées
et séparées sur deux individus dis-
tincts. Le régime de fleurs mâles se
compose d'un petit nombie de cha-
tons cylindriques longs d'environ
deux pieds et demi sur un di miètre de
trois à quatre pouces. Ils se compo-
sent de larges écailles étioiteinentim-
briquées, se divisant en dessus vers
le quart de leur laigeur en deux la-
mes verticales qui enveloppent pres-
qu'en totalité un faisceau composé
d'environ une trentaine de fleuis im-
briquées. Ces fleurs sont disposées sur
deux rangées et séparées les imes des
autres par une petite écaille. Ciiaque
fleur se compose d'un calice de sixsé-
pales étroits allongés, creusés en for-
me de gouttière , et de vingt-qu^itreà
trente-six élamines attachées sur un
réceptacle commun. Le régime de
fleurs fcnrelles est un peu rameux , et
porte uu petit nombre de fleurs sessi-
îes. Leur calice est composé de cinq
à sept sépales très-larges et étioite-
inent appliques sur le pistil. L'ovaire
.presque sphérique est surmonté de
trois ou q.iatre stigmates allongés et
aigus. Le fruit est une noix d'un pied
LOD 479
«t demi de long, contenant, selon
Labillardière , sous une pajtie li-
brr use , trois ou quatre noy:uix qui
léussissent rarement tous. Ces noyaux
qui sont connus sous le nom de ( u-
cos des]}Ja/(/ii'cs, sont tiès-gios, lujirs,
osseux, ép;iis, terminés à leur partie
Supéiieure par deux ou trois lobes
saillans , séparés les unsdes autres par
des enfoncemcns profonds. C'est cn-
tie ces lobes qu'on trouve une ouver-
ture oblonguc , garnie de filires sur
ses bonis , et donnant issue à l'em-
bryon au moment de la geimination.
L'amande renfermée dans cette noix
est dure. L'endjryon est placé dans
une petite cavité située à la partie su-
périeure (le l'amande ou endospcrme.
Ce beau Palmier a été transporté
par Sonnerai à l'Ile-de-France. Son
amande est un aliment assez médio-
cre , et ses feuilles , li ès-consistantes ,
sont utilement employées pour cou-
vrir les maisons. (a. k.)
LOEFLINGIE. Lixflingla . dot .
PHAN. Ce genre établi par Linné , et
placé ])ai ce naturaliste dans sa Trian-
drie iNionogynie , fait maintenant par-
lie de la nouvelle famille des Parony-
chiées d'Auguste Saint-Hilaiie. On
le rangeait autrefois parmi les Caryo-
phyllées, famille aux dépens de la-
quelle une partie de celle des Paro-
nycbiées a été constituée. Dans l'ex-
position des genres qui composent
cette dernière, le professeur A. -L. de
Jussieu (Mémoires du Muséum d'His-
toire JNaUirelle, T. 11 , p. 586) impose
les caractères suivans au Lœjli/igia :
calice divisé très-prolbndomenl en
cinq divisions bidentées à la base;
corolle à cinq pétales très-petits et
connivens ; trois étamines ; style uni-
quesurmonfé d'un slyle(selou Linné)
ou plutôt de trois (d'après Auguste
Saint-Hilaire); capsule uuiioculaire à
trois valves et pol, sperme. Ce g nre
fait partie de la première section des
Paronychiées , it ction à laquelle Au-
guste Saint-Hilaire a donné le nom
de Sclérauthées; mais, ainsi que le
Minuarlia, il diflère des autres genre.v
voisins par l'exiitcnce de sa corolle
48»
LOE
et ses capsules polyspcrmes. Auguste
Sainl-Hilitire entrevoit donc la possi-
bilité d'établir encore, au moyen de
ces deux genres , un petit groupe
dans la section des Sclérantuées et
qui rapprocherait singulièrement les
familles des Paron\ ciliées et des Ca-
ryopliyllées , puisque les deux genres
que nous venons de citer ne se dis-
tinguent de ces dernières que pur
leurs étamines et leurs corolles pé-
rigynes. On ne connaît que deux ou
trois espèces de Lœflingies. Celle qui
doit être considérée comme type, a
été nommée Lœflingia hispanica ja&r
Linné [yJct. Hoirn. i758, ï. i, T i)
qui l'a dédiée au célèbre vo\ageur
Lœfling, auquel on en doit la pre-
mière description. Celte Plante est
herbacée , et pousse du collet de sa
racine, des tiges grêles, pubesccntes,
visqueuses, très-r;imeuses, longues de
un à deux déciiuèties , coucliées et
ctîilées sur la terre. Les feuilles sont
petites, linéaires, subulëes , opposées
et ramassées ou fort rapjJrochéLS les
unes des autres au sommet des ra-
meaux et de leurs divisions. Le> fleuis
sont petites, asilaires, sessiles et so-
litaires. La Lœflingia /lisjja/iica cioît
naturellemeu t , comme son nom spéci-
fique l'indique, partout en Espagne et
en Portugal. INous l'avons reçue d'un
botaniste qui l'a recueillie en Fiance,
dans le déj)artement des Pyrénées-
Orientales. Cavanilles (/co/ze5 , 2, p.
39, t. i48 , f i2) a donné la descrip-
tion et la figure d'une seconiie espèce
sous le nom de Lœjliiigia pentandra
qui croît aussi eu Espagne sui les
bords de !a Méditerranée , et qui dif-
fère principalemeJit de la précé-
dente par ses éiainines au nombie de
cinq. Examinée de nouveau avec plus
de soin, elle doit sans doute consti-
tuer un genre distinct des vraies Lœ-
flingia. (g..n.)
LOESELIE. Lœselia. bot. phan.
Ce genre , établi par Linné , avait été
placé parce natur;iliste , ainsi que par
la plupart des auteurs qui ont suivi
son système , dans la Diiiynamie An-
giospeimie; mais une connaissajice
LOG
F lus positive de ses organes sexuels
a fait reporter dans la Pentandric
Monogynie par Rœmer et Schultes.
La place qu'il doit occuper dans les
familles naturelles n'était pas non plus
bien exactement déterminée. Jussieu
l'avait rangé , d'après le caractère
donné par Linné , à la fin des Con-
volvulacées. Gaertner en ayant décrit
le fruit avec son exactitude accoutu-
mée , l'auteur du Gênera Plantarum
reconnut ensuite (Annales du Mus.
d'Hist. Nat. , t. 5 , p. 269) que le
genre L^œselia devait faire partie des
Polémoniacées , et qu'il était extrême-
ment voisin de VHoitzia, peut-être
même identique avec lui. Voici les
caractères essentiels d'après Gaertner
ctLamarck : calice tubuleux à quatre
ou cinq denlsaiguës , droites et cour-
tes ; corolle à cinq divisions profon-
des, oblongueset ciliées; cinq étami-
nes, dont quatre in-érées sur le tube,
et la cinquième, plus courte , insérée
sur le milieu d'une des divisions de la
corolle ; un seul style fillfoi me ter-
miné par un stigmate en massue ;
capsule à trois valves s'ouvrant par le
sommet , chacune portant une cloison
sur son milieu , et renfermant une ou
deux graines dais chaque loge.
h^t Lœselia ciliata , L. et Lamarck
(llluslr., t. 527), est encore la seule es-
pèce connue. C est une Plante herba-
cée dont la tige est quadi angulaire ,
rameuse , garnie de feuilles opposées ,
ovales, un peu pointues, dentées en
scie et rétrécies à la base. Les fleurs
naissent sur des pédoncules axillaires ,
et sont accompagnées de deux sortes
de bractées , les unes extérieures , im-
briquées en foi me de cône , oppo-
sées , ovales , arrondies , veinées ,
presque sessiles , et bordées de dents
sélacées ; les autres intérieures, si-"
tuées à la base des calices , membra-
neuses et ciliées. Celte Plante croît
pi es de la Vera-Cruz en Amérique.
;g-..n.)
* LOGANÉES. Loganeœ. eot.
PH,iN. Robert Brown ( Prodr. FI.
Nuv.-HolL. 1, p. 455), en parlant du
genre Logania , fut voir ses rapports
avec les genres Geniostoma, Anasser
LOG
de Jussieu , /b^/œa et Usterîa, et
(lit que ces divers gcDi es doivent pro-
biiblemenl former un ordre distinct
inteiniédiaire enire les A| oejnérs et
les Rubiacces. Plus lard, fi;.ns ses Uc-
niarqnes générales, le même bota-
niste développe davantage celte idée ,
et ùtant toui-à-f'iit le j\o^ania de la
famille des Gentianées dont il lavait
d'abord ia|i|. roche, il le place plus
près des Apocv nées ou avec les geni es
Genio.stoma àe Forster dont V/Inas-
ser de Jussieu est à peine distinct ,
Usteria, Gœrtnera ileLairaick, Fa-
gamœa d'Aubltl et peut-èire le 1 a-
grœa, il forme une- section distincte
ou une petite famille , que l'on peut
appeler Logànée,. iMais le célèbre bo-
lani>te anglais n'indiqn;e pas les ca-
ractères de cette nouvelle famille,
qui selon lui est destinée à cond)ler
le vide qui existe entre les Apocy-
iiées et les Rubiacces, plusieurs des
Plantes qui lui appartiennent étant
munies de stipules. (a r.)
LOGANIE. Logania. bot. imian.
Ce genre est le même que \ Etwsma
d'AndrcAVs , nom qui n'a pas été gé-
néralement ailopté. Robei t Brown
qui a établi le genre Logania , le
plaça d'aboid [P/vdr. JSoo.-HolL) k
la fin des Gentianéts , à cause de
quelque rapport avec les genres Mi-
/rasacme el L.racum. Mais plus laid
(Gêner. Remarks) il le rapprocha des
Apoc\i]ées oii avec quelques autres
genres il forme une section ou une
petite famille qu'il nomma Loganées.
/^. ce mot. Ce genre a été ainsi ca-
lactérisé : calice à cinq divisions pro-
fondes ; corolle monopétale subcam-
panulëe, à gorge velue et limbe quin-
quéparti ; cinq étainines plus courtes
que le limbe; ovaire surmonté d'un
st^le persistant , terminé p>ar un stig-
mate ovoide capitulé; capsule s'ou-
vrant en deux parties et ofirant deux
trophospermcs attachés sur le mi-
lieu de chaque partie , et finissant
par devenir libres; graines attachées
par l'» milieu de leur face inférieuie.
Brown décril onzeespèces dcce genre,
toutes originaires de la Nouvelle-
roME IX.
LOG 48»
Hollande. Ce sont de petits Arbus-
tes ou des Plantes heibacces , portant
des feuilles tt es ( nlières , souvent
munif's de stipules qui se soudenl et
forment une gjiîne inleritctiolnire
J>es fifurs sont blanches, leiminales
ou axillidres , tantôt solitaires , tantôt
en grappes ou en coijndies. A ce
genre Kohoi t Brown rappoiie l'^'.ta-
cum lOi'inaU' de Labiilardièie , sous
le nom ait Logania lalifolia, cl Vl.uoi>-
ma albiflora d'Andicws, sous ctlui
à<t Logania Jloribunda. (a.h.)
LOGE.iîOT.rH.\N. On appelle ainsi
la cavité simple ou multiple que pré-
sente un ovane ou un péi Écarpe, une
anthère, etc., lorsqu'on les coupe
ti an^versalement : c'est dans ce sens
qu'on dit ovaire à une, deux, qua-
tre , cinq Loges, etc. (a. \\.)
* LOGFIA. BOT. l'iiAN. Genre de
la famille des Synanlhérées, proposé
par Cassini (Bullet. de la Soc. Phi-
lom., septembre 1819) qui b'i a im-
posé les caractères suivans : iuvolu-
cre formé de cinq écailles sui- un seul
r-ang, égales , appliquées , munies
d'une larse bordure membraneuse,
gibbeuses et ossifiées dans leur pai lie
inférieure; quelques écailles rudi-
mentaires sont situées à l'extéiieur;
réceptacle plane, muni de cinq pail-
lettes situées entre les deux rangées de
fleurons extérieurs; c^lalhide ovoïde
puamidalc, pentagone , dont hs
fleurs du centre , au nombre de cinq ,
sont régulières et hermaplnodiles ]
celles de la ciiconférence au noinhre
de dix sur deux rangées, fubnleuses
et femelles ; ovaires des fleurs cen-
trale-, oblongs, diois et surmontés
d'une aigrette composée de poils ca-
ducs et à peine plumeux; ovaires des
fleurs de la cii confi-rence ohlongs
arqués en dedans et dépourvus d'ai-
grette. Ce genre est un démemiiie-
ment du Fi ta go de Linné, et ne se
compose que de deux espèces assez
communes en France, et particu-
lièrement aux environs de Paris. Ce,
sont les F. montana et /. ga/lica.
Cette dernière esi)èce est la seule à
laquelle se rapportent précisément
482
LOI
les caractères génériques exposés plus
haut, car la première se rapproche
beaucoup , de l'aveu de Cassini lui-
inêine , du genre Oglifa, autre ana-
gramme du mot Filago. L'auteur de
ces subdivisions génériques paraît
être revenu à des idées plus en har-
monie avec celles qui dominent chez
la plupart des classificaleurs; il ne con-
sidère plus que comme dessous-genres
du Filago, ces groupes que d'abord
il avait établis comme très-dislincls.
(G.N.)
LOGHANIA. BOT. PHAN. {Scopoli
et Necker.)y,yn- du Rujschia de Jac-
quin. f". ce mol. (c.N.J
* LOGOLIS. BOT. PHAN. (Gaert-
ner.) F'. Gyainanura.
LOIR. Mjoxus. MAM. Ce genre de
Rongeurs , qui appartient à la gran-
de famille des Rats, a néanmoins
quelques rappoits avec celle des
Ecureuils , soit par 'ses caractères
zoologiques , soit surtout par ses ha-
bitudes; il fait même partie, dans
quelques ouvrages systématiques, du
genre Sciiirus. 11 a quatre molaires de
chaque côié, et, comme presque
tous les autres Rongeuis, deux inci-
sives à chaque mâchoire. Ces inci-
sives sont longues , foi tes , plates à
leur partie antérieure , et comprimées
et anguleuses à la postérieure; les
supérieures sont coupées cairément ;
les inférieures sont pointues. Les
molaires se divisent dès leur base en
racines , et leur couronne plate ofiVe
des ligues transveises saillantes et
creuse?. A la mâchoire supérieure,
la première nrolaire est formée de
trois tubercules, dont deux sont ex-
ternes , et l'un interne. Les autres sont
plus grandes et de forme carrée.
Quant aux molaires inférieures*, elles
diffèrent peu des supérieures. Les
membres sont à peu près égaux. Le
posléi ieur est terminé par cin| doigts
armés d'ongles aigus et comprimés ;
le pouce, assez court, est susceptible
de s'écarter des autres doigts, etest
même un peu opposable dans quel-
ques eiiconslances. L'antérieur n'est
au contraire que tétmdactylc , le
LOI
pouce ne consistant plus que dans un
tubercule allongé , sur lequel cepen-
dant on aperçoit encore un rudiment
d'ongle ; les quatre autres doigts sont
d'une longueur moyenne. La paume
est nue et a cinq tubercules, et la
plante , pareillement nue , en a six :
toutes ces parties et le dessous des
doigts sont également recoirverts
d'une peau très-douce. La queue est
bien différente de celle des Rats ; elle
est toujours couveife de poils abon-
dans , et quelquefois même presque
aussi toutfue que celle d'un Ecureuil.
La langue est douce et assez longue ;
l'oreille est membraneuse, la pupille
ronde et même très-cqntractile; et
il y a entre les deux narines un petit
mufle. Les moustaches sont lon-
gues, les lèvres épaisses et velues; la
supérieure al fendue , et l'inférieure
forme une sorte de gaîned'oii sortent
les incisives , à cause d'une disposi-
tion particulière des bords qui se réu-
nissent l'un à l'autre en arrière de ces
dents. Il y a dans ce geine , ou du
moins dans les espèces les plus con-
nues, huitmaraelles, dont quatre sont
pectorales, et quatre ventrales. Mais
un des faits les plus curieux de l'or-
ganisation de ce genre, est l'absence
du cœcum , qui existe chez tous les
autres R.ongeurs soit de la famille
des Rats , soit de toute autre famille ,
et qui a même généralement dans
cet ordre un volume considérable.
Celte anomalie est d ailleurs d'au-
tant plus remarquable que ces Ani-
maux sont très - frugivores. Leur
nourriture consiste en fruits rie toute
espèce , qu'ils vont chercher sur
les Arbres oli la forme de leurs
ongles leur permet de grimper avec
beaucoup de facilité. Cependant ,
quoique leur régime soit essentielle-
inentvégétal , quand ils viennent à
rencontrer des nids, ils font souvent
leui' proie des œufs et même des jeu-
nes Oiseaux qu'ils y trouvent. Ce
sontpourla plupartdcpetits Animaux
nocturnes , dont le pelage est généra-
lement peint de couleurs, sinon bril-
lantes, du moins agréables et har-
monieusement disposées. Ils vivent
LOI
sur les Arbres, à la manière des
Ecureuils , et peuvent comme eux ,
mais toutefois avec moins du facilite,
sauter de branches en branches. Ils
sont ainsi presque loujours à l'abri
de l'atlaque des Animaux carnas-
siers ; cependant lorsqu'ils ne peu-
vent l'éviter, ils se défendent avtc
courage, cl font à leuis ennemis de
cruelles morsures ; on pre'tend même
que les plus grosses espèces du genre
ne redoutent pas la belette. C'est à la
fin du pi inlemps que l'accouplement
.1 lieu; et les pciits , ordinaiiemeiit
au nombre de cinq environ , naissent
en été. A l'approche de l'hiver, les
Loiis font dans leur retraite une pe-
tite provision de noisettes , de châ-
taignes et d'autres fruits , et lorsq e
la température n'est plus que de
7° environ, ils tombent, comme la
Marmotte , dans un eiigouidissement
qui dure autant que les froids. Ils se
réveillent cepemiaut de temjis à au-
tre, soit lorsque le froid devient vif,
soit lorsqu'il y a long- temps qu'ils
n'ont pris de nourriture. C'est pendant
CCS intervalles de vedle , etanssi api es
leur engourdissement , qu'ils con-
somment leuis provisions. De nom-
breuses et intéressantes observations
ont été faites dans ces derniers temps
sur la léthargie hibernale des Loirs
par Mangili (Ann. du Mus. T. x), pjir
de Sai^sy, par Edwards ([iitluence des
agens physiques sur la vie), et par
(1 autres phy>iologi>tes; nous en fe-
rons coniiaîlie quelques- unes. La
respiration est suspendue et renou-
velée.! des intervalles réguliers; mais
ces intervalles varient suivant la tem-
pérature; à 5° un individu observé
par Mangili respirait 22 ou 24 fois
de suite en une minute , après 4 mi-
nutes de repos. En outre la tempéra-
turc de l'Animal baisse be.iucnup ;
ainsi un Lérot, qui en été avait 56°, 5,
n'avait plus au mois de décenibre
que 21**, suivant les observations de
Saissy. Cet abaissement de la tempé-
rature pendant la saison fioide a été
ti ès-bien expliquée parle savant pliy-
siologisie Edwards ; il a montré que
les Animaux hibernans {y. ce mot)
LOI 48. -^
produisent habituellement moins de
chaleur que les autres Animaux à
sang chaud; et qu'ils sont, sous ce
rappoit, il'une manière permanente
dans les mêmes conditions que tous
les ieuncs Animaux.
On n'a encore bien distingué dans
ce genre que quatre espèces, dont
une seule est éliangèrc.
l>e Loir, Bulf. , vin, 24; Myoxus
dis , Gm., qui a donné son nom au
genre , est l'espèce la pi us giaude ;ila
près de six pouces du bout du museau
à l'origine de la queue. Il est générale-
ment gris cendré en dessus, avec ie des-
sous et la partie interne des membres
d'un blanc un peu roussàtie; la queue
est entièrement d'un cendré brunâtre.
L'j tour de l'œil est noirâtre, et le
dessus de la tète est d'un gris plus
pâle que le reste du corps; enlin les
pâtes sont blanches avec une tache
brune sur le métacarpe el sur le mé-
tatarse. Les 01 cilles sont courtes, à
peu près derni-circulaiics , et la
queue, à peu près de la longueur du
corps , est toud'iie et distique. Cette
espèce habite les foièis de l'Europe
méridion?le ; clic se fait un lit de
mousse, soit dans le tronc d'un Ar-
bre creux, soit dans une fente de
rocher, mais loujours dans un lieu
sec. La chair des Loirs a le goût de
celle du Cochon d'Inde; el elle était
estimée chez les RouKiins , au point
qu'ils les élevaient et les engraissaient
])our leurs tables , comme nou.s
fai ons des L.^pins. On est même
niainlenr.nt encore en Italie dans
l'iisage de les manger. On se les pro-
cure en faisant dans un lieu sec, une
fosse que Ion tapisse de mousse, et
oii l'on met des faines ; les Loirs s'y
rendent en grand nombre, et on les
trouve engourdis vers la fin de l'au-
tomne ; c est précisément le temps de
les manger.
Le LÉROT, BulT.jViii, 25; Myo.xtis
Nitela, Gm., a le dessus delà tête,
du coips el du premier tiers de la
queue, d'un roux vineux, avec les
flancs gris el le dessous de la tête,
du corps et de la queue , ainsi que la
lèvre supérieure, blancs. L'œil se
484 LOI
trouve jjlacé dans une grande laclie
noire qui se prolonge jusqu'au-des-
sous de l'oreille. Les membres sont
blancs, à l'exception de la partie
supérieure de celui de denière, qui
est noire. La queue , toute blanche
en dessous, noire en dessus dans ses
deux derniers tiers , et toute blanciie
à son extrémité , est plus longue que
le corps , et terminée par des poils
longs et assez abondans. Enfin le
Lërot a les oreilles plus ovales que le
Loir, et sa longueur est moindre
d'un cinquième environ. Celte espèce
habite tous les climats tempérés»de
l'Europe, et même la Pologne; elle
est plus nombieuse et plus répandue
que celle du I^oir, el se trouve sou-
%'enL dans les jardins, el quelquelbis
même dans les maisons. Il se niche
dans les Ivouj fies murailles , e.t aussi
dans les Arbres creux. Il est souvent
très-nuisible par l'habitude qu'il a de
courir sur les espaliers, el d'entamer
les meilleurs fruits au moment où
ils commencent à mûrir; il détruit
ou gâte particulièrement beaucoup
de pèches. Il est d'ailleurs entière-
ment inutile à l'homme , et ne se
mange pas comme le Loir, sa chair
étant désagréable et de mauvaise
odeur. Le Lérot poste en beaucoup
de lieux le noift de Loir ou de Loirot.
Le MrscARDiN, Mjoxus Muscat -
diiius, Gm., Mus Avellanarhis, Lin.,
est entièrement d'un beau fauve
roussâtre , avec le dessous de la tète ,
la gorge et la poitrine blancs, et le
dessous du corps blanc roussâtre.
Cette jolie espèce, de la taille du Mu-
lot , a les oreilles courtes et la queue
un peu plus longue que le corps , et
terminée par des poils assez longs et
abondans ; elle est répandue dans
presque toute l'Europe méridionale
ou tempérée , oii elle se trouve ordi-
nairement dans les bois , quelquelbis
aussi dans les jardins. Elle se retire
l'hiver dansles vieux troncs d'Arbres,
se faisant d'ailleurs un nid à la ma-
nière de l'Ecureuil. Ce nid, placé or-
dinairement assez bas , est fait d'her-
bes entrelacées ; il a environ six pou-
ces de diamètre , et n'csl ouvert que
LOI
par le haut. L'espèce du Muscardin
< st moins nombreuse que celle du
Lérot; on prétend qu'elle renferme
deux variétés , dont 1 une , la seule
qui se trouve en France, n'a aucune
odeur, et l'autre a au contraire l'o-
deur du musc; quoi qu'il en soit la
chair de tous les individus est désa-
gréable.
Le LÉROT nu Sénégal, , Myo.vus
Coupcii ,¥r. Cuv , Mamm. Lith.; le
Loin BiuRiN , dJyoxus muiinus ,
Desm., Mamm Suppl. Ce Loir , uu
peu plus gra_ que le Muscardin ,
et qui a la queue plate, mais garnie
de poils longs et abondans , a le des-
sus du corps et la queue d'un cen-
dré un peu roussâtre , avec le dessous
blanc giisâlre. Les pâtes sont blan-
châtres, et les oreilles un peu ovales.
Fr. Cuvier a donné à cette espèce le
nom de Myuxus Coupeli , nom du
voyageur qui a i apporté du Sénégal
1 individu type de sa description ;
mais nous pensons qu'elle ne diffère
pas du Jilyoxus murinus , espèce pu-
bliée à peu près dans le même temps
par Desmaresl d'après d'autres indi-
vidus rapportés du cap de Bonne-Es-
pérance par Delaiande. Le Mjoxus
murinus différerait, il est vrai, par
sa couleur cendrée noirâtre, et qui ne
tire nullement sur le roussâtre, com-
me celle du M. Coiipeii. Mais on
sait que les Animaux noirs ou noirâ-
tres prennent à la longue, par lac-
lion de la lumière, une teinte de
brun ou de roux; et il est bien pos-
sible que la couleur du 31. Cuupeit
ne soit que l'eflet de ce changement ;
d'autant plus qu'il est d'ailleurs en
Fuauvais état et que la pointe seule
de ses pods esl roussàlre, tout ce
qui n'est pas exposé à l'action de la
lumière étant au contraire cvacte-
ment de mêine couleur que chez le
M. murinus. Les habitudes de cette
espèce sont peu connues ; Fi'. Cuvier
nous apprend seulement qu'elle e^t ,
comme les espèces européennes ,
soumise à un sommeil léthargique.
Nous savons cependant et nous pou-
vons ajouter qu'elle se trouve assez
fréquemment au Cap dans les mai-
LOK
sons. On trouve aussi au Sénégal de
petits Loirs, dont lacouleur géneiale
et les proportions sont celles du
M. muiiiius , mais dont la taille est
moindre; le ventre est aussi pUis
blanc. Nous en avons vu plu-,icurs
individus entièrement semblables , et
nous pensons qu'il pourrait bien
consliliier une espèce dislincle.
Le Myoxiis /MoAileSclireber, dont
le pelage est en dessus d'un gris fauve,
€1 qui habiterait la Russie et la Géor-
gie , n'est, suivant G. Cuvier, qu'une
variété .lu Loir; et, suivant Fr. Cu-
vier, qu'un Lérot dont la queue
n'a pas pris tout son accroissement.
Quant au Dégu de iMolina', Sciurus
IJegus, Gm., petit Animal du Chili ,
dont le pelage est d'un blond obscur
avec une ligne noirâtre sur l'épaule,
qui vit en société dans des terriers ,
et qui n'hiberne pas, celte espèce e;t
encore Irès-doutetise. On a aussi rap-
porté à ce genre la Gerbille du Ta-
marisc {V. G£Rboise), les Ecureuils
Guerlinguets, et le Rat à queue do-
rée de buffon. Cette espèce, qu'on
avait nommée aussi Lérot à queue
dorée, et Loir épineux , a été rejiortée
depuis dans le genre Echimys de
Geoffroy Saint-Hilaire; P'. Echimys
HUPPÉ. On a aussi quelquefois dési-
gné le Gerbo , sous le nom de Loir de
montagne , et le Pola touche sous ce-
lui de Loir volant , r. Gerboise et
PoLAToucHE. Enfin , suivant DesTua-
rest, il serait au contraire [.o^sible
qu'on dût rapporter à ce geniele Mus-
culus frugivorus , et le Muscitlus
dichrurus de Rafinesque (/^. Rat),
ainsi que \e 3Jus floridanus d'Ord ,
espèce que Harlan ( Faiina Amevi-
ca/ia , p. i4i ) place parmi les Cam-
pagnols. (13. G.ST.-H.)
LOIROT. MAM. Le Lérot porte le
nom de Loirot dans quelques parties
de la France. J^. Loir. (is.g. st.-h.)
LOISELEURIA. bot. phan. fDes-
vaux.) /^. Azalée.
LOKAINDI. bot. phan. Nom gé-
nérique proposé par Adauson pour le
Karim-niuta de Rhéede. Ce genre a
reçu plusieurs autres noms, entre
LO.M 485
autres celui de Isiota qui lui a été
im[)osé par Lamarck et qui a éié
adopté [lar les auteurs modernes. V.
NiOTA. (O..N.)
LOLIGO. MOLI,. y. CALa-AR.
* L()LIGOIDÈES. Loligoi,k-œ.
MOLL. Nom proposé pai Lesuour pour
désigner les Calmars doni il fait une
famille. /'. ce mol, T. ni, p. 63. (b.)
* LOLiGOI'SrS. MoLL. r. Gal-
MAKET.
LOLlUiM. BOT. PHAN, y. Ivraie.
* LOLOTIER. BOT. phan.
(Proyart.) Syn. de Papayer, Ccu-ica
Papaja , L. , sur les cole.s d'Afrique ,
au nord du Zaïre , oii l'on nomme
son fruit Lolo et non Papaye. (b.)
LOMAN. MOLL. Nom donné uar
Adanson (Voy. au Sénég., pi. 6, lig.
7) au Conus textilis de Lmué et de
Lamarck. Il est connu sous le nom
vulgaire de Drap d'or. C'est une es-
pèce qui varie beaucoup, avec la-
quelle on en a fait plusieurs. {d..h.)
LOMANDRA. bot. phan. Gen-
re de la famille des Joncées et de
l'Hexandrie Trigynie , L., établi par
Labillardière (Nouv- -Holl., i , p. gS)
et auquel R. Bro\\ n a donné le nom
de Xero/es, en lui assignant les ca-
ractères suivans : les fleuis sontdioï-
ques ; leur calice coloré est à six divi-
sions profondes ; dans les fleurs mâ-
les , les trois divisions intérieures , et
quelquefois les trois internes, sont
soudées ensemble par leur base ; les
sixétamines sont attachées au périan-
the , et ofirent des anthères peltées ;
on trouve un pistil rudimentaire au
centre de la fleur. Dans les fleurs fe-
melles , les six sépales sont distincts
et peristans ; les étamines sont pri-
vées d'anthères ; l'ovaire est h trois
loges monospermes, surmonté de
trois s'yles un peu soudés par leur par-
tie inférieure. Le fi uitest une capsule
cartilagineuse, à trois loges, «'ou-
vrant en trois valves , septifères sur le
milieu de leur face interne et conte-
nant chacune une graine peltée. Labil-
lardière, danssa Florede laNouvellc-
486 LUM
Hollande, avait décrit seidenicnt
deux espèces de ce genre. R. Browu ,
dans son Prodrome , eu cai'aclérisc
Vingt-quatre sous le nom de Xérole^.
Il réunit à ce genre les Dracœiia ubli-
qua elJilifunnisAe Thunberg. Toutes
ces espèces sont originaires de la
Nouvelle-Hollande. Ce sont des Hei'-
bes vivaces , roidcs , sèches , ayant
un port tout particulier. Leur racine
est fibreuse ; leur tige très-courte ou
plus souvent nulle. Leurs feuilles
sont étroites , planes , linéaires , quel-
quefois canaliculées, très-rarement
filiformes , dilatées à leur base en
forme de gaine scarieuse , et quelque-
fois dentées vers leur partie supérieu-
re. Les fleurs sont disposées en paui-
cule, en grappe, en épi ou en capitu-
le au sommet de la tige. Le tégument
propre de la graine est quelquefois
lâchement adhérent et simule une
sorte d'arillc. L'embryon est droit ,
cylindrique, placé à la base d'un en-
dosperme cartilagineux. Ce genre ,
par plusieurs de ses caractères, se
rapproche de la famille des Palmiers.
Les deux espèces décrites et figurées
par Labill.irdière sont XesLomand/ a
riglda , loc. cit. , i, p. gS , t. 120 , et
Liomandra lungifolia , loc, cit., i, p.
92, t. 119. (a.r.)
LOMAPJA. BOT. CRVPT. ( Fou-
gères. ) Ce genre qui ne nous pa-
raît différer en rien de celui que Ro-
bert Browfu a établi depuis sous le
nom de Stcgania, fut fondé par Will-
denow ; il se rapproclie surtout des
Blechnum avec lesquels il fut d'a-
bord confondu, et quelques espèces
même qu'on doit peut-être rapporter
à ce genre , furent laissées parmi
les Blecluiiini par Willdenow : tel est
le Blechitnm boréale ou Osmunda spi-
ca/i5 de Linné qui , par ses carac-
tères , forme le passage entre les Lo-
maria ou Stegania de R. Brown et
les vrais Blechnum. Ce genre peut
être ainsi caractérisé : capsules entou-
rées d'un anneau élastique, disposées
en une série continue le long du
bord de la fronde fertile, et finis-
sant par couvrir toute leur surface
LOM
inférieure; tégument marginal con-
tinu, membraneux et scarieux, sou-
vent divisé en lanières s'ouvrant en
dedans. Dans toutes les espèces de ce
genre les froides fertiles sont plus
grêles , à pinnules étroites et comme
contractées; le tégument s étend ordi-
uairemeut jusqu'à la nervure moyen-
ne , et finit par être déjetc en dehors,
par le développement des capsules.
On voit que les Lomaria diffèrent des
Blechnum en ce que le tégument naît
du bord même de la fronde dans les
premiers, (andisque, dans les seconds,
il prend toujours naissance à quelque
distance du bord de la fronde qui
n'est pas contractée comme dans
les Lomaria. Quant aux geiu es io/«a-
ria elSiegania, nous ne voyons pas de
caractères propres à les distinguer, la
seule différence qu'on pourrait ob-
server entreeux , consistant en ce que
dans les Stegania le tégument est or-
dinairement parfaitement continu et
entier , tandis que dans les vrais Lo-
maria il est divisé en lanières nom-
breuses et scarieuses. Si on admettait
cette distinction, les iS/e^a/zia , parmi
lesquels on devrait probablement ran-
ger le Blechnum boréale , habiteraient
presque tous les climats froids et tem-
pérés des deux hémisphères , tandis
que les vrais Lomaria seraient beau-
coup plus fréquens dans les régions
équatoriale.7 , quelques espèces seule-
ment s'étendant jusque dans les ré-
gions tempérées de l'hémisphère aus-
tral ; en réunissant ces deux genres
dont les caractères distinctifssout si lé-
gers , on voit que les Lomaria se ren-
contrent sur presque tous les point?
du globe , mais ils sont plus fréquens
dans la zone inlertropicale et dans
l'hémisphère austral que dans nos
régions boréales ou le Lomaria borea-
lis { Blechnum boréale , Willd. ) est le
.seul représentant de ce genre. Toutes
les espèces de ce genre ont la fronde
une ^eule fois pinnatifide, à divi-
sions longues, étroites et entières;
leurs nervures sont pinnées,etlesner-
vules ne sont ordinairement qu'une
ou deux fois bifurquées ; quelques es-
pèces seulement présentent une tige
LO.M
choile et assez clevt'o pour qu'on
puisse les ranger au nombre des Fou-
gères arborescentes ; tels sont le Lo-
inaria Boryana , Willd. , de l'île Mau-
rice , et le homaria lubusla ( Vteris
palinœfurmis, Du Pel.-ïh. ) de lîle
Tristan d'Acugua. (ad. m.)
* LOMASPORA. «or. phan. (De
CandoUe.) J^. Arabis. (b.)
LOMATIE. Lomatia. bot. i'iian.
Genre de la famille des Protéacées ,
établi parR. Brown dans son travail
général sur cette famille {Lin. Traits.,
lo , p. 199) pour quelques espèces
d'Embo/kriu/ri ,Aout Knip;hl et Salis-
bury ont fait leur genre Tricondylus.
Le genre Lurnada présente des fleurs
jaunes-rougeàlros, dépourvues d'in-
vol acre, disposées en grappes termi-
nales , quelquefois axiUaires , allou-
1,'écs ou courtes et coi ymbiforuies.
Le calice est irrégulicr , formé de sé-
pales distincts et tournés du même
côté. Les ctamines sont placées dans
une petite fo&sette que présente la
partie supérieure de la face interne
de cliaque sépale. Les trois glandes
liypogynes sont placées d'un seul
côté ; l'ovaire est pédlcellé , allongé ,
polysperme. Le style est persistant ,
terminé par un stigmate oblique ,
dilaté, orbiculaire et un peu plane.
Le fruit est un follicule ovoïde , al-
longé , s'ouvrant par une suture lon-
gitudinale et contjenant un assez
grand nombre de graines planes , ter-
minées par une aile membi-aneuse
dans leur partie supérieure. Robert
Brovfn a décrit cinq espèces de ce
genre, toutes originaires de la Nou-
velle-Hollande. Ce soait des Arbustes
portant des feuilles alternes, généra-
ieraent divisées à la manière des feuil-
les des Ombeliifères , très -rarement
simples et entières et quelquefois de
figures variées sur le même individu.
Les espèces de ce genre sont ■ 1"
la Lomatia silaifulia, Br. ou Eîiibo-
thrium silaifoUum , Smith, New-
ffoll. 2". Lomatia tincturia , Bi'. ou
Embothriumlinctorium ,\j^h\W. , Noi^.-
Hol.,i. 42 et45. Ses graines, infusées
dan^ l'eau, fournissent une belle
l.OM 487
couleur rouge. 5^. Lomatia poly-
niorpha y Br. 4"^. Lomatia ilicij'olia ^
i(l. b°. Lomatia /o/ii;i/o/ia, ici., o\\ Em-
bolhrium myricoides , Gaertn. , Carp.,
2i5,t. 218. (v.)t.)
• LOMATION. BOT. cRYPT. (//y-
drophytcs.) Ce nom, donné à un
genre de Fucus inédit par Targioni
Tazetti , est devenu spécifique pour
une Déicsserie très-rare que nous
soupçonnons devoir rentrer parmi
nos Iridities. F", ce mot. (b.)
LOMATOPllYLLE. Lomatophyl-
liim. BOT. ruAN. Genre proposé ])ai-
Willdenow dans le Magasin des Cu-
rieux de la Nature de Berlin pour y
placer le Dracœna maiginata d'Ai-
ton , ou Alocs piirpurea de Lamarck.
Ce genre est trop imparfùtcmeni
caractérisé pour pouvoir cire adop-
té. (G..N.) I
LOMBA. BOT. PU AN. La Piaule
que Rumpli a décrite et figurée
sous ce nom (vol. 6, t. 69, f. 1) est le
Eiper peltaium. r. Poivrier, (a. r.)
LOMBPiIC. KUPT. oi'H. Le Serpent
figuré sous ce nom (pi. 65) dans l'Fn-
cyclopédie par oidre de matières est
un Orvet. V. ce mot. (b.)
LOMBRIC. Lumbricus. annei..
Nom sous lequel la plupart des natu-
ralistes désignent un genre d'Anneli-
des très-anciennement admis, el qui
a pour type le Lumbricus terrestris,
communément Yer de terre. Savigny,
dont nous avons adopté la méthode
pour la classe des Anneliiles, substi-
tue au nom générique de Lombric
celui d'Enterion. ; F. ce mol.) Il ap-
plique celui de Lombi ics , Lumbrici,
à une famille, et emploie la dénomi-
nation de Lombricines , Lumbricinœ ,
(aud.)
pour désigner un ordre
LOMBRICAIRE
[Hydrophytes.) Pour
y. ce mot.
* LOMBRICINES.
ANNEL. Savigny (Syst
des, p. 99) désigne sous le nom d An-
nelirles Lombricines, Jnnelides Lum-
bricinœ , le iroisiciiic ordre de ceil»
BOT. CRYPT.
Lumbricaire.
(B.)
Lumbricinœ.
des Anneli-
488 ' LOM
classe. Toutes ces Annelides ont pour
caractères : point d'yeux , d'antennes
ni de pieds ; point de mâchoires , de
cines , de branchies ; des soies mo-
biles rangées sur les côtés du corps.
La bouche est nue ou tentaculée ; les
soies sont rarement métalliques et
très - rarement rétractiles; elles ne
sont point groupées par faisceaux,
mais isolées, ou tout au plus rappro-
chées par paires , qui , dans leur dis-
position sur les côtéi des sagmens,
représentent assez bien les rames des
Annelide» Néréidées. Elles varient
pour la forme et sont quelquefois hé-
rissées de petites épines mobiles. L'a-
nus s'ouvre derrière ou dessous le
dernier segment. Cet ordre comprend
deux famdles très - distinctes , les
Echiures et les Lombrics. V. ces
mois. (aud.)
*L0:^1BRIC0IDE. REPT.opn.?Es-
pècedu genre Cœcilie. V. ce mot. (b.)
* LOMBRICS. Lurnbrici. annel,.
Savigny (Syst. des Annel. , p. loo et
io3) nomme ainsi une famille de l'or-
dre des Lombricines , et lui assigne
les caractères suivans : branchies
nulles ; l'organe respiiatoire ne dé-
E assaut point la sui lace de la peau ;
ouche rétractile, à deux lèvres, sans
aucun tentacule; pieds ou appendi-
ces latéraux remplacés par des soies
non fasciculées , distribuées sur tous
les segmens, et formant, par leur dis-
position , des rangées longitudinales
sur le corps," soies non l'étractdes ,
sans éclat métallique; point de smes
à crochets. L'analomie démontre que
l'intestin est dépourvu de cœcum et
qu'il va droit à l'anus ; il reçoit dans
son trajet plusieurs des fibi'es muscu-
laires propres aux anneaux du corps ,
ce qiii constitue autant de petits dia-
phiagmes. La circulation est assez
facile à découvrir; on voit naître du
canal iniestinal et de la surface inter-
ne de l'enveloppe extérieure , une in-
finité de petits vaisseaux veineux qui
s'entrecroisent avec denombi eusesar-
tériolcs. Ces veinasse réunissent en
un tronc commun placé longitudina-
lement sous le ventre, et il en part
LOM
antérieurement cinq petits canaux
qui aboutissent à un canal dorsal,
qu'on peut considérer comme un
cœur. De petites artères naissent de
celui-ci et viennent former un réseau
avec les veines de la périphérie du
corps. La respiration paraît sefFec-
tuer à la surface de la peau. Quant
aux organes générateurs, ils existent
sur le même individu et les appareils
de l'un et de l'autre sexe se voient vers
le tiers antérieur du corps. Les Lom-?
bries pondent des cocons ou des œufs
qui ont la plus grande analogie avec
ceux des Sangsues. Léon Du four les
a décrits avec soin (Ann. des Se. Nat.
ï. V, p. 17). Celte famille comprend
deux genres^ celui d'Entérion qui
correspond au geme Lombric pro-
prement dit , et celui d Hypogéon. V.
ces mots. (axju.)
LOMÉCHLISE. Lomechusa. ins.
Genre de l'ordre des Coléoptères ,
section des Pentamères , f.imille des
Brachélytres , tribu des-IMicrocépha-
les , établi par Gravenhorst et ayant
pour caractères : antennes formant
une massue peifoliée ou en fuseau ,
à partir du quatrième article, sou-
vent plus courte que la tète el le cor-
selet. Palpes terminés en alêne ; tête
s'enfonçant dans le corselet jusqu'aux
yeux; point d'épines aux jambes. Ces
Insectes diffèrent des genres Tachine
et Tachypore par les jambes qui ,
dans ceux-ci, sont épineuses; ils
s'éloignent des Aléochares et autres
genres voisins par des caractères de
la même valeur. Ces Insectes sont
très-petits; on les trouve, comme les
autres Brachélytres, sous les pierres,
les tas d'herbes ou de feuilles pour-
ries, etc. L'espèce qui sert de type au
genre est :
La LoMÉCHUSE PARADOXE, L. pa-
rar/oxa , (irav. , Latr. ; Staphylius
einarginatus ^ Oliv. (Col. T. m, n.
42, pi. 2, fig. \i). Elle est jaunâtre et
les bords du corselet sont relevés.
Elle se trouve à Paris. Latieille rap-
poile à ce gerre les ylleochara bi-
piinctata , lanuginosa , nitida ^fuma-
ta , nana de Gravenhorst. (o.)
LOM
LOMEISÏACÉES. Lomentaceœ.
UOT, PHAN. On Hppclle ainsi l'une
des grandes tribus de la famille des
Lcf^umincuscs, à laquelle quelques
auteurs donnent aussi le nom de Ce-
salpinées. V. Légumineuses, (a. «.)
* LOMENTATKE. Lorncntaria.
BOT. CRYPT. {Cunfen écs.) Génie très-
naturel , l'orme p irL\ nj,'l)ye dans son
Tenlamen d'algologie danoise, p. loo,
et que nous avons soigneusement
examiné. Cet examen nous a déjà
nionti é qu il ne peut demeurer parmi
les Floridées ou le plaçait Lamoii-
roux, comme une troisième section
de son genre Gigartina, en soupçon-
nant néanmoius qu il en pouirait
ètie distingué. Cetle erreur de place-
ment était justifiable par l'avpect
des Lomenl^iies , doni les couleurs,
la grosseur des tubes et la consis-
tance offrent en etlel quelques rap-
ports avec ce qu'on observe dans la
famille qui unil les Fucacées aux Ul-
vacées, mais l'on a peine à concevoir
comment Agardh a pu confondre de
tels Végétaux , tubuleux , et si évi-
demment ai ticulés, avec des Acantho-
phoies , des Bryopsides, des Lauren-
ties et des Furcellaires , dans son
genre Chundria si monstrueusement
composé de Plantes qui u'ap[)ar!ien-
ncnl seulement pas à des familles
.semblables. Il fallait que l'algoiogue
de Lund n'en eût eu que des éclian-
îillons desséchés , oii il ne pût distin-
[uer l'organisation confervoïde si
lien rendue dans la figure 5 de la
panche 5o de Lyngbye, et qui a
éciappé à Turner, dont le dessin est
au reste un peu exagéré. Les ca-
rac^res du genre qui nous occupe
conistent eu des filamens ronds , tu-
bulux, subgélatineux, obtus, dou-
bles dont le lube ou filament inlé-
rieui très-distinct, rempli par la
substnce colorante, est articulé de
distai-e en distance au moyen de
cloisos transversales doubles , les
deux ibes ( l'extérieur et l'inté-
rieur) ! rétrécissant au point d'inter-
section de SOI te que l'arliîle paraît
plus ounoins renflé vers le milieu ,
LON 48.)
et quelquefois même ovoiMe. La fruc-
tification qui ne nous a jamais p;jiu
gigarline , consiste en gemmules con-
tenues dans quelques-unes des arti-
culations de 1.1 l'I.inte vers l'extré-
mité, ou dans l'étendue des rameaux.
Les Lomciilaiics sont des Plantes
éliganles, verdàtrcs, ou plus sou-
vent pourprées, dont on trouve plu-
sieurs espèces en dehors des tropi-
ques, sur le.-, locliers nue la mer
laisse à sec soit à toutes les m.irées ,
soit seulement dans les .s\ zigie>. Quel-
ques-unes adhèrent follement'" au
papier dans la préparation, d'autres
n'y tiennent que peu. L'espèce la
plus commune et en mêim; temps
la |)lus remarquable de nos riva-
ges est le /Mme/ttaria piirpiirea , IN.,
Lomentaria articulaln , Lyngb., loi.
cit., t. lo ; Ch<t/i(lria articitlata ,
Agardh, Sp , p. ô.'i?; Ulva arluulata.
De Cand., Flor. Fr. T. ii, p. 7 ; Ju-
ci/s a///cu/a/i/s,Ti[in., ///«/., pi. 106 ;
Gigartina arttvittata de Lamoiiroux.
Le nom tiré des articulations de cette
Piante devait êlie rejeté puisque
Inules les Lomentaires sont essen-
tiellement articulées. (b.)
LOMENTUM. bot. phan. Willde-
now nommait ainsi les gousse.s qui
sont articuh es, c'est-à dire séparées
en deux ou plusieurs loges monosper-
mes par désarticulations tiaubversa-
les. F'. Gousses. (a.r.)
» LOMEINTUM. bot. crypt.
{Champignons.) Les Champignons qui
ontleursiiperficie comme parsemée de
farine ont été appelés Lomcntacés , et
leurs parcelles farineuses nomm.ées
Lvmenta par quelques mycologues.
{K. V.)
LOMONITE. MIN. (Werner.) Pour
Laumonite. V. ce mot. (b.)
LOMPE. POIS. V. Cycloptère.
LONADE. Louas, bot. piian. Ce
genre, de la famille des Symnthérées,
Cor\ mbifères de Jussieu , et de la Syn- ^
génésie égale, L., a été proposé par
Adanson et adonté par Jussieu , G.iert-
ner , Ue Candolle et Cassini qui l'ont
ainsi caractérisé : involucre hémis-
phérique, formé d'écaillés imbi iquécâ.
490
LON
appliquées, olilonqucs, anouclies au
sommet, concaves et meinhrniieiises
sur les bords; réceptacle élevé , co-
noïde , garni île paillettes analogues
aux folioles de l'iuvolucre; calalhide
globuleuse, composée de ileurons
égaux , nombreux , régulicis et her-
maphrodites; ovaires obovoïdes, gla-
bres, portant sur leur face inférieure
une glande saillante , surmontée
d'une aigrette en forme de couronne
continue , membraneuse et irj éguliè-
rement dentée. Ce genre appartient à
la tribu des Anthémidées, et il est
voisin de l'Hvmcnolèpe dont il diffè-
re parla structure du réceptacle et de
l'aigrette. V. Hyménolèhe. L'espèce
sur laquelle il a été fondé avait éié
rapportée par Linné , de même que
V Hymenolepis leptucephala , au genre
Âthanasia, dans lequel , selon Cassi-
ni, l'aigreite est composée de paillet-
tes articulées , imitant les petits os ou
phalanges qui composent les doigts
des Animaux. Une structure si sin-
gulière mérite bien qu'on ne confon-
de pas avec les Plantes qui en sont
douées, celle-» dont l'aigrette est for-
mée de simples paillettes ou d'une
membrane en forme de couronne, i^e
Lonas Inodora , Gaerln. , Z,. umbella-
/fl , H. Cass. , est une Plante herba-
cée dont la lige est rameuse, les feuil-
les pinnatifides , glauques; les cala-
thides jaunes, disposées en ombelles
terminales. Elle croît dans le bassin
de la Méditerranée. A cette espèce
Cassini a ajouté la description d'une
nouvelle , sous le nom de Lonas mi-
nima , qui n'en est peut-être qu'une
variété. (<>..N.)
LONCIIÈRES. MAM. Tlliger nom-
me ainsi un genre oli il place diver-
ses espèces à épines de la famille des
Rats , et particulièrement l'Echimys
huppé. /^. EcxiiMYs. (is. G. ST.-II.)
LONCHITLS. BOT. cRYPT. [Fou-
gères. ] Ce goure peu nombreux , éta-
bli par Linné , appartient à la section
des Polypodiacées ; son caractère es-
sentiel est d'avoir les capsules dispo-
sées en groupes lunules , placés au
fond des sinus des créneluresdesfcuil-
LON
les , sur le bord même de la fronde ,
et recouvertes par ini tégument mar-
ginal également de forme lunulée ,
s'ouvrant en dedans. L'espèce qui a
servi de type à ce genre , le JLonchitis
hirsuta, L. , est assez commune à la
Mai tinique et dans les autres îles des
Antilles; c'est une très-grande Fou-
gère à pétiole velu, blanchâtre; la
Ironde est trois fois pinnatifide , à
piunules oldougues, profondément
crénelées, à crénelures obtuses, et
dont les sinus portent sur leur bord
des groupes de capsules recouverts
par un tégument membraneux , légè-
rement hérissé de poils. On connaît
encore/juelques espèces de ce genre ,
mais beaucoup plus rares; la plupart
sont de l'Amérique équinoxiale, une
habite Tîle de Mascareigne oii la dé-
couvrit Bory de Saint-Vincent : au-
cune des espèces connues n'est arbo-
rescente, (ad. b.)
LONCHIURE. Lonchlurus. rois.
Sous genredcSciènes. F^. ce mot. (b.)
* LONCHOCAPvPE. Lonchocar-
piis. noT. PHAN. Kunth {in Humb.
Nuv. Gen. , 6, p. 383) a établi sous ce
nom un genre nouveau dans la ta-
mille des Légumineuses. Ce genre,
adopté par De Candolle(P/ofl^/'. SjsC,
2, p. 259),esl formé d'espèces aupara-
vant dispersées dans les genres Val-
bergla , Robi/iia , Ameriinnum, etc.
Voici les caractères qui lui ontélé as-
signés : soncalicecampaniformeetun
peu resserré dans sa partie supérieu-
re , se termine par cinq dents à peint
marquées. La corolle, qui est papilio
nacée , offre un étendard orbiculair ,
émarglné , subcordiforme , étalé 'l
presque réfléchi; les ailes sont à pu
près delà longueur de l'étendarc et
delà carène et adhérentes à cette er-
nière; les dix étamines diadeUies
ou quelquefois monadelphes. L'vai-
re est courtemcnt slipité, contfîant
de sept à neuf ovules. Le stimate
est obtus ou un peu globulei- La
gousse , un peu stipitée , estalLigée,
lancéolée , plane , membraneu- > "I7
déhiscente, contenant de qitie a
huit graines rcniformes dont' radi-
1.0N
cule est infléchie. Kunth avait place
dans ce genre les Robin ia seruea ,
Poiret ; îiobinia violacea , Bchuv. ;
Dalbergia peiitaphjlla , Poiret ; Dalb.
domingensis, Turpin ; Ameiiinnum
scandens , WMld- ; ylmeriiii. lalifo-
lium, Willd.; et deux espèces entiè-
rement nouvelles qu'il a nommées
Lonchocarpus purulatus et Lunch,
macrophjllus. Le professeur De Can-
dolle [lue. cit.) adople ces huit espèces
de Kunlli , et y ajoute onzeautrcs es-
pèces dont quelques-unes sont tout-
à-fait nouvelles. Touies ces espèces
sont des Aibres dépourvus d'épines,
croissant dan» les Antilles ou l'Amé-
rique méridionale. Ijcurs feuilles sont
impaiipinnées , composées do folioles
opposées et pétlolulées. Leurs fleurs
sont purpurines. Ce geui'e est encore
peu exactement limité. Il renferme
des espèces à étaminos luonadelphcs ,
diadelphcs ou semi-diadelphes, mais
toutes ces espèces s'accordent assez
pour le port. (À. R.)
* LONGANE. BOT. piiAN. Fruit
du IfOnganier , espèce du genre Eu-
phoria. F", ce mot. (b.)
^ * LONGCHAMPIA. bot. ph\n.
Sous ce nom , le Gnaphalium Ley-
seroides , Desfont. , Fiur. Âtl. , 2 , p.
267 , a été érigé en un genre distinct
par Willdenow, dans le Magasin des
Curieux de la Nature de Beilin. Cas-
sini n'ayant sans doute pas connais-
sance de ce genre a {orme , sur la
même Plante , un sous-genre de Ley-
sera qu'il a nommé Leptophyte. F",
ce mot. (G..N.)
LONGICAUDES. ors. Lune des
sections élnblies par Blainvil le parmi
les Gallinacées. (dr.. z.) i
LOI\GICAUL»ES ou MACROU-
RES. CEI' ST. Doméril emploie ces mots
pour désigner une famdle de 1 ordre
des Décapodes que Latreille désigne
simplement sous le nom de Macrou-
res. V. ce mot. (g.)
* L0^'GIC0:NE.OIs. r. Gros-Bec.
LONGICORNES.Zo//^/co/-/2M. ixs.
Famille de l'ordre des Coléoptères ,
sectiou des Tétraraçrcs, établie par
LOiN 491
Latreille et ayant pour caractères: les
trois premier-, ailiclcs des tarses
garnis de brosses en dessous , cl les
lieux inici médiaires huiics, triancu-
laires ou en cœur : le troisième article
élant profondément divisé en deux lo-
bes. Mâchoires n'awuit point de dent
cornée à leur côté intei ne ; languette
tiiangulaire ou cordiforme , écliaii-
crée ou bifide ; antennes filiformes
ou sélacécs , de la longueur du coips ,
ou [lus loiu;ues; tantôt iiiséiées d.ms
une écbancruie des yeux; tantôt en
dehors, l'ieds longs , grêles avec les
tarses allongés; corps ;dlongé. Les
larves de Longicornes sont aiiodes ou
presque apodes; elles vivent dans l'in-
térieur lies Arbres ou sous leurs écor-
ces : leur corps est mou , blancliàlie ,
plus gros eu avant , avec la tête ('cail-
leuse pourvue de mandibules fortes
et sans autres parties saillantes : elles
percent souvent les Arbres très-pro-
fondément ou les criblent de trous;
d'autres rongent les racines des
Plantes ; en général elles causent
de grands dommages. Les femel-
les des Longicornes cn.t l'abdomen
terminé par un oviducte tubulaire et
corné ; leurs antennes sont assez gé-
néralement plus courtes que celles
des mâles. Ils produisent un petit son
aigu en frottant les parois intérieures
du corselet contre le pédicule de la
base de l'abdomen. Plusieuis sont
nocturnes , quelques-uns fréquentent
les fleurs , d'autres se troi;vent sur le
vieux bois et les troncs d'Arbres. La-
treille (Fam. TSat. du Règne Anim.)
divise cette famille en cinq tribus dans
l'ordre suivant: Prioniens , Céram-
bycins , Nécydalides , Lainiaires et
Lepturètes. ^. ces mots. (g.)
* LONGINA. bot. crypt. L'un
des vieux syn. de Blec/inum boréale ,
Swariz; Osrnonda spicans ,\j. (u.)
LONGIPALPES. Longipatpaù. iNs.
Latreille [Gen. CrusC. et 1ns. T. i ,
p. 196) désignait ainsi une petite divi-
sion des Carabiques qui renfermait les
genres Drypta, Galciita et Zitphium.
Il ne l'a pas conservée dans ses ouvra-
ges postérieurs , et il s'est servi de ce
iga LOO
mot (Fam. Nat. duRèfcne Aniin.)pour
designer une tribu de la famille des
JBrachélytres qui a pour caractères:
têle dégagée et étrangle'e postérieure-
ment ; labre entier ; palpes maxillaires
presque aussi longs que la lête , avec
le quatrième on dernier article caché
ou peu apparent. Cette tribu renferme
quatre genres qui sont ; les genres
Pédère, Stilique , Stène, Evae:>thèle.
V. ces mots. (g.)
*LONGlPÈDES.ois. (Scopoli.) Syn.
d'Echassiers et espèce du genre Four-
milier. V . ce mot. (b.)
LOINGIPENNES. ors. ( Cuvier. )
Syn.degrandsVoiliers. V .ç,cmo\.{'& )
LONGIROSTRES. ois. (Cuvier.)
Famille de l'ordre des Echassiers qui
comprend les Oiseaux munis d'un
long bec; tels sont les Bécasses, les
Couihs, les Ibis ,-e!c. (a. n.)
LOiNG-NEZ. zooL. On a donné ce
nom comme spécifique à un Singe, à
un Serpent du gcni e Tli} plilops ainsi
qu'à un Squale, r. ces mots. (b.)
* LONGOUZE. noT. PHAN. (Fia-
court.) Nom m^legacbe d'une e.-pèce
d'Amonie qui cioit aussi aux îles de
France et de Mascareigne. Lamarck
l'appelle Amomu/n madagasca/iense.
LONGUE-EPINE, pois. (Bonna-
lerre.)Sjn.d'Altinga./^. DiODoN. (b.)
LONGUE-MITRE, bot. crypt. F.
MACnOMITRlUM.
■* LONGUP. ois. Garrulus gabii-
culalus. Fjsçèce du genre Corbeau, y.
ce mot. (b.-)
LONICERA. bot. phan. r. Chè-
vrefeuille.
LONIEU. MOLL. Gmelin , dans la
l3'^ édit. du LifsL JVati/rœ , a donné
au Lonier d'Adanson (Voy. auSénég.,
pi. 12 , fig. 6] le nom de Trochus gri-
seus. V. Troque. (d..h.)
LONTARUS. bot. phan. Ce genre,
fie la famille des Palmiers, est le
même que le Burassus. V. ce mot.
(A. R.)
*LOOSA. BOT. PHAN. ( Linné.)
Pour Loasa. f^. ce mot. (iJ.)
LOP
LOPÉZIE. LopezUi. bot. phak.
Genre établi par Ca vanilles , dans la
famille des Onagres , et de la Mo-
nandrie Monogynie , L. , très-facile à
reconnaître aux caractères suivans :
le calice est adhérent par sa base
avec l'ovaire qui est infère : son limbe
est étrdé , à quatre divisions tiès-pro-
fondes et un peu inégales; sa corolle
se compose de cinq pétales inégaux ;
deux supérieurs , onguiculés et cou-
dés à leur base et offrant deux bosses
glandideuses , les deux latéraux sont
plus glands et également onguiculés,
rinfériiur est le plus petit • chaque
fleur n'oiFre qu'une .seule étamine
dressée, placée vers la partie supé-
rieure; son filament est plane et
comme canaliculé à sa base oii il em-
brasse la partie inférieure du style.
L'ovaire est infère, globuleux, à
quatre loges contenant chacune qua-
tre ovules attachés deux à deux et
Siiperpo es par paire. Le style est plus
court que l'étamine , terminé par un
stigmate simple. Le fruit est une baie
presque sèche, s'ouvranl seulement
par son sommet en quatre dents qui
correspondent aux cloisons. Les grai-
nes sont suspendues et contiennent
un embryon dépourvu d'endo.^perme
et renversé comme les graines.
On connaît quatre à cinq espèces
de ce genre , toutes originaires du
IMexiq.ie. Cesonten général des Plan-
tes herbacées, annuelles , à l'excep-
tion d une seule espèce qui est vivace
et sous-frutescente à sa base, et que
pour cette raison , Rœmer et Schul-
les ont appelée Lopezia fiutescens.
Ton es les Lopézies ont les feuilles
alternes , dentées; les fleurs violacées ,
petites, pédonculées et axillaires.
L'espèce la plus commune dans les
jardins e~.\.\e Lopezia mexlcaiia,N ii\\\.
En um. i, p. 3, ou Lopezia race-
rnosa, Cavan., Icon.i, p. ( 2,T. xviii.
C'est une Plante élégante annuelle ,
dont la tige rameuse est haute d'en-
viron un pied, un peu anguleuse et
velue ; les feuilles sont alternes , ova-
les , aiguës , marquées de dents éloi-
gnées, glabre.-.; les fleurs sont purpu-
rines , poi lées sur de longs pédon-
LOP
cilles axillaiiTS ef iiniflores. Cette
espèce, que l'on a lonjj'-tcMnps ciilti-
■vée eu scrie , végèlo très-bien en
pleine terre. On la plante dans ies
parlenes. (:^. ^ j
LOPHA. LopJia. i.vs. Genre éla-
bli p;ir IMegcrlc, et qne Lalreille
reunit à celui de Beinhidion. V. ce
mot. i^ç, \
LOPH-VNTUS. BOT. piiAN. Linné
et Foister avaient employé ce nom
pour désigner deux genres dont l'un
a été réuni aux Hyssopi/s , et l'autre
aux Jf'althcria : on ne s'en sert plus
que comme spécifique dans tes gen-
res ainsi que pour la principale espèce
Ae Metivsiderus. P'. ces mots. (g..n.)
LOPIIAR KT LOPIÏAUFS. pois. Le
Poisson de la Propontidc , connu sous
le nom de Lophar , dont Linné avait
fait un Perça ,queLacépède avait r.ip
porléà son genieCenlropome, etdont
Ratinesque [Jlio/. Sic. , p. 17)3 formé
un genre sous le nom de Lupharis ,
a poui- caractères : les ventrales réu-
nies par uue membiane transver-
sale. F'. Perche. (b.)
*LOPIIAR[x\A. Bor. puav. Nom
sons lequel Necker [Elern. Bot., n.
556 ) a formé un genre couiposé des
espèces d'E/ica qui ont les anthères
surmontées d'une arête en foime de
crête. Ce caractère qui e^it peut-ê:re
bon j)our dislinguei' une seclion , n'a
pas assez de valeur pour moliver l'é-
tablissement d'ungenre./'. Bruyère.
(G..N.)
LOPH!^RL\A. BOT. piian. (Dict.
des Se. Nat.) Pour Lopharina. /^. ce
mot. (g.n.)
LOPHIDIDM. BOT. PIIAN. Le gen-
re de Fougères établi sous ce nom
jjar Richaid , rentre dans le Hcliizœa
de Smith. /'. ce mol. (b.)
LOPHIE. Lophius. POIS. Genre de
l'ordre des Biauchio>tèges de Linné ,
(]ui n'entre que par toice dans la fi-
inille des Percoïdes , de 1 ordre des
Acanthoptéiygiens de Cuvier , de-
vant former uue quatrième Iribu
qu'on pourrait nommer les Bau-
LOP 4j,-
droies et qu'il remplit seul ; ce genre
a pour caractères généraux : outie
un squelette cartilagineux , et la peau
sans écailles , des pecioialcs sui>i.o'-
tées comme par deux bras , su.iienus
chacun par deux os compaiables au
nidiiis et au cubitus; des ventrales
placées loil en avant des pectorales •
do., opercules et des rayons bran-
chioslèges enveli>j)pés dans la jieau ,
et les ouïes ne s'ouvianl que par un'
trou percé eu arrière des pectorales
«Ce sont, dit Cuv.er (l\ègn. Anim.'
1 . 1 , p. 389), des Poissons voraces à
estomac large , à mie tiu court , qui
peuvent vivre très-long- temps hors
de 1 eau , à cause .'u peu d ouverture
de leurs ouïes.» Trois sous-genres v
sont établis.
t Les LopiiiES pipprcment dites ,
qui ont la tèle extièjnement large et
déprimée, épineuse eu beaucoup de
points, ayant la gueule très-fcndue
année de dents pointues , la màclioiié
indrieure garnie île noirdjreux bai-
bdlons , deux > orsales di;t:ncies , et
quelques rayons libres et mobiles sui-
la tèie; la membrane des ouïes forme
un cul de-sac ouvert dans l'aisselle
soutenue par six rayons très-allongés'
mais Topercule petit. Leur inlestin'
a deux cœcums très .courts vers son
origine, la vessie natatoire manque.
On n'en connaît qu'une espèce; le
Luphiiis vii'iparus de Schneider et le
Lvphius Fergiisun de L;icépède , ne
paraissent que de simples variétés
ou ayant été établies sur des indivi-
dus mal préférés.
Li Bai'droye ou Baudroie, vulgai-
rement Galanga , Crapaud ou Diable
de mer , et Maie pécheresse; LupJiius
plscaturius, L. , Gmel , Syat.ISiat. xiir
T.i, p. 1479; Bloch., pi. 87; Encycl.'
Pois., |>1.8, f 26; Lac, Pois. T. 1, p.
5o 4 , pi . 1 .3 , f j ; I e /ia/ia marina , et le
Rana piscatiix des anciens , que les
formes bizarres et comme monstrueu-
ses de ce Poisson avaient beaucoup
fiap|)és , et sur lequel ils débitèrent
des contes absurdes, perpétues chez
les pêcheurs qui disent paiticuliè-
rement la Baudroyc l'ennemie du
Requin «cl capable de le vaincre, .
4g4 LOP
« Une It'le démesurée (dit Bosc)
avec des nageoires ventrales et pec-
torales eu l'orme de main frappent
d'abord ceux*qui observent une Lo-
phie Baudi oye pour la première fois ;
sa mâchoire intérieure est plus avan-
cée que la supérieure; sa bouclie est
très- grande et continuellement ou-
verte, tout l'inléiieur est garni de
dents inégales et nombreuses , sem-
blables à celles des mâchoires ; la
langue est courte et épaisse; les na-
rines sont placées deriière la lèvre
supérieure et jn'éseulent comme la
forme d'un verre à pâte mobile. Les
yeux sont placés à la partie supé-
rieure de la tête , et irès-rapprochés
l'un de l'auUe; entre eux s élève un
loug filament terminé par une mem-
brane assez large et hilobée à la base
de laquelle on. en trouve une autre
petite et triangulaire. Ce filament est
suivi, dans la direction du dos, de
trois ou cinq auires d'autant plus pe-
tits qu'ils s'éloignent plus de la tête ,
avec des membranes moins larges ,
simples , et des fils le long de leur
tige; des barbillons vermiformes gar-
nissent les côtés du corps, de la
queue et de la tête , au-dessus de la-
quelle paraissent quelques tubercules
ou aiguillons particulièrement entie
les yeux et la première nageoiie du
dos. Il y a deux dorsales dont la pre-
mière a sa membrane bien plus
courte que les ra\ons qui la fixent. La
couleur de ce Poisson est obscure en
dessus , blanchâtre en dessous ; la
caudale ainsi que les pectorales sont
bordées de noir, la peau est imie ,
tlasque, sans écaille ni ligne laté-
rales, n La Baudroye se trouve dans
toutes les mers d'Europe ; dans la
Méditerranée elle dépasse rarement
dix-huit pouces à deux pieds de lon-
gueur; dans l'Océan elle devient
plus grande ; nous en avons vu pren-
dre sur les côtes d'Aicachon de plus
d'un mètre de longueur. Lacépède
dit qu'il y en a de plus d'une toise,
et Pontoppidan assure qu'on en voit
en Noiv\rège qui ont jusqu'à quinze
pieds. Partout la figure étrange de
cet Animal le rend un objA de dé-
LOP
goût, on ne le porte guère sur aucun
marché , les pauvres même déflai-
gnent sa chair et la disent malfai-
sante ; nous pouvons assurer, en
ayant fait plusieurs fois u>age, qu'elle
est blanche, d'un goiit fort agréable
et saine. Geoffroy de Saint Hilaire a
lu àriusùtut un Mémoire fort inté-
ressant sur l'analomie de celte espèce
et particulièrement sur les filamens
singuliers qui la caractérisent; ce
Mémoire enrichit l'excellent recueil
des Annales , rédigé par Audouiu et
Bron^niait, nos collaborateurs. «Ce
Poisson , dit enfin Lacépède , n'ayant
ni armes défensives dans ses tégu-
mens , ni force dans ses membres , ni
célérité dans sa natation , est , malgré
sa grandeur , contraint d'avoir re-
cours à la ruse pour se procurer sa
subsistance, de réduire sa chasse à des
embuscades, auxquelles d'ailleurs sa
conformation le rend très-propre ; il
s'enfonce dans la vase , se couvre de
Plantes marines , se cache entre les
pierres, et ne laisse apercevoir que
1 extrémité de ses filamens qu'il agite
en divers sens, auxquels il donne
toutes les fluctuations qui peuvent
les faire ressembler davantage à des
Vers ou autres appâts. Les autres Pois-
sons attirés par cette apparente proie,
s'approchent, et sont engloutis par
le seul mouvement de la Lopliie
Baudroye , dans son énorme gueule,
et y sont retenus par les innombra-
bles dents dont elle est armée. » Ce
Poisson n est ni rare ni commun , et
lespêcheuis disent qu'il croît avec
beaucoup de promptitude , B. 6 , D.
lo, 11, p. 24, 26, V. 5, A. 9, i3,c.
6,8.
ff Chironectes , qui ont comme
les Baudroyes ou Baudroies , des
rayons libres sur la iéte, dont le pre-
mier est grêle, terminé souvent par
une houppe, etdont les deux suivans,
augmentés d'une membrane , sont
quelquefois très-renflés et d'autres
fois réunis en une nageoire. Leur
corps et leur tète sont comprimés ,
leur bouche ouverte vei ticalement ;
leurs ouïes ;^oiit munies tle quatre
ravons ne s'ouvrant que par un canal
LOP
cl un {lelit Irou dciiièic les pcclo-
ralcs ; leur dorsale occupe presque
tout le dos; des appendices cliaiuus
garnissent souvent tout leur corps.
Leur vessie nalaloire est grande ;
leurs intestins sonl médiocres et sans
cœcunis . Ils peuvent remplir d'air
leur vaste estomac à la manière des
Tctrodons et gonflei leur ventrecom-
nie un hallou ; à terre leurs nageoires
paires, en l'oiine de pâtes, les aident à
ramper, beaucoup mieux qu'on ne
croirait un Poisson susceptible de le
faire : aussi les Irouve-l-on parfois
assez loin de l'eau sur le rivage où
l'on assure qu'ds peuvent demeurer
hors do leur clément jusqu'à deux on
trois jours , ce qui n'empêche point
qu'on n'en renconti edans la haute mer
parmi les bancs liotlans des Fuca-
cees , oi.1 nous en avons souvent pê-
che , particulièrtnieni enirs des pa-
quets de Sargassi/m /> ace /J'en/ m. Il
n'en existe guère que dans les mers
intertropicales. Linné n'en connais-
sait qu'une espèce ; aujourd'hui
l'on en voit au moins une douzaine
dans les collections. Ce sont des Pois-
sons beaucoup moins grandi que les
Baudroies proprement dites, qui ne
px-csentent aucun aiguillon, qui sont
comprimés dans un sens ditférent ,
c'esl-à-dire verticalement , dont les
couleurs, sans être brillantes, sonl
variées et ajoutent à la bizarieric des
formes.
L'Histrion , Lophius Histrio , L ,
Ginel., /oc. c//. , p. i48i; Bloch , pi.
111 ; Encycl. , l'ois., pi. g, f. 3(S ; Gua-
perua , Marcgraaff, Bras, i.'io. Cette
espèce à qui la bizarrerie delà forme
et de ses mouvemens a mérité le nom
qui la désigne, se tioiive indifférem-
naent dans les mers de l'Amérique et
des Indes ; elle acquiert de ncul à di\-
pouces de longueur. Sa couleur gé-
nérale est d'un jaune orangé diapré
de taches brunâtres, d. 1-1-12, p. 10-
11 , v. 5 , A. 7, c. 10.
Le RiQUET A i,A Houppe , Lophius
iricorn:s , Cuv. ; L hisphlus, Schn. ,
i42, variété de l'Histrion; Lacépède ,
Pois. T. I, p. 025, pi. i4,f. i.lNous pou-
vons aûirmer que ce Poisson n'est pas
LOP 43r,
une variété d'âge du précédent , mais
bien une espèce beaucoup plus petite,
que nous avons retrouvée assez fré-
quemment à l'Ile-de-France, oiiCom-
mer.son 1 avait dessinée. C'est ce des-
sin tiès-exacl qu'a reproduit Lacé-
pède. Sa couleur de nankin, ses
taches aulriinent disposées et d'un
brun glauque ou bleuâtre, sa taille
beaucoup plus petite, la membrane
qui teimine son filet antérieur tnfur-
quéc, cl surtout les alentours de sa
bouche dépourvus de toute espèce de
filels , la caractérisent suffisamment.
Nous en avons conservé des individus
durant plusieurs jours dans des vases,
avant soin de ne pas laisser l'eau se
corrompre, et comme on le fait des
Cypi ins dorés. Ils demeuraient quel-
quefois des journées entières dans une
imiuobili té qui les eût lait croire morts,
mais tout-à coup ds nageaient de la
façon la plus singulière, et comme
s'ils eussent maiclié gravement dans
le lluide donl ils étaient enviionués;
il'aulres fois, se gonflant, ils venaient
à la surface de l'eau ou ils demeu-
raient exondés aux trois quarts. Ayant
une fois graduellement ajoutéde l'eau
douce à l'eau de mer, oii nous con-
servions un de ces Poissons , il finit
par vivre dans l'eau douce la plus
pure sans y paraître soulTi ir, pendant
plus de huit jours après lesquels il
mourut probablement d'inanition, d.
i-j-ii,p. i2,v. .^,A. 6,c. 10.
L Uni , J.ophius lœvigatus , Bosc ,
Cat l'un des Chii ouecles les plus com-
muns , et Cependant il avait échappe
à tous les iclith\ologistes. Il e^t aussi
l'un des plus petits. INous l'avons
retrouvé à imlre départ d Europe et
à notie retour dons les parages des
îles du cap Vert, parmi les Sargasses,
et nous en avons également conservé
un individu vivant pendant quelque
temps. D. 1-3-12 , F. 10, V. 6 , A. 6, c.
10.
Le CoMMEUsoxiuN , Lac. , lue. cil. ,
pi. 1 4, f. 5 ; le Chirouecte , Lac. , loc.
cit. , f . 2 ; les Lophius strialus et mnr—
moratus de Schaw, avec le Hérissé et
le Lisse de Lacépède, Ann. du Mus. T.
IV, pi. 4.'), f. 3 et 4 , sont d'autres es-
4(i6 LOP
pèccs de ce .sous-geîire sur lequel Cu-
vier a donné un Mémoire dans le lo-
me premier, p. 118 , des Annales du
Muséum.
fff iMalthées , qui ont la lête ex-
traordinnirement élargie et aplatie,
princip;ilument sur la saillie et le vo-
lume du sulj-oiiercule ; les yeux lort
eu avant; la bouche sous le museau ,
médiocre et prolraclile; les ouïes sou-
tenues par SIX ou sept rayons , et ou-
vertes à la face doisale par un trou
au-dessous de chaque pectorale ; une
seule petite dorsale molle , ce qui fait
.cnco; e une exception aux caractè.es
de l'oidre ou le savant Cuvier place
les Lophies. Le corps est hérissé de
tubercules osseux , des barbillons
y régnent tout le long sur les cô-
tés; mais la tète et dépourvue de
layons libres, ce qai 'indique dans
les Malthées des mœurs très-difl'éren-
tes de celles des Lophies dont se
composent les deux sous -genres pré-
cédens. Il n'y existe dailleurs ni
vessie natatoire ni ccecum.
L;i Ciï\uvE-SoURis, Lophius Ves-
peniLio , L., Gmel., Loc. cil., p. i48o;
Bloch, pi. 110; Kncycl. Pois., pi.
9, f. 27; Gwac^/c7//,7,iM^^cgr., BrasU.,
p. i45. L'un des plus vilains Poissons
de la mer, presqu'en losange, hérissé
de pointes , avec un museau tellement
pointu qu'on la quelq .efois nouimé
petite Licorne; on trouve cette espèce
de Lophiedans les mers d'Amérique,
particulièiement aux xlntdles, oii elle
acquiert nn à deux pieds de long.
n. 5-7, P. 19, V. 5 , 6, A. 6, c 11, 1.^.
La LoPHjE DE Faujas, Lac. , loc.
cit., p. 5i8 , pi. 1 1 , f. :2 et 5 ; Luphius
stellatits , Wahl , Soc. ' Copenfi- T.
IV, pi. 3, f. 5 et 4. Gitte espèje, ve-
nue au Muséum de Paiis de la Col-
lection de L I Haye, n"a guère que
quatre pouces de long. Ti è--aplatie ,
sa partie antérieure est comme dis-
coï le , terminée par un prolongement
du corps eu l'orme de queue; lisse
on desious , toute héri-sée de tube,-
cules en de-sus , e le est encore garnie
au po'U tour et à la bouche qui e^it uu
peu en dessous de la partie antéiieu-
re d'autres mamelons hérissés qui
LOP
rappellent les piquaus des Mélocac-
tes. B. .5, D. .5, p. 5, V. 13 , A. 5 , c. 7.
Les Lophies rentrent si difficile-
ment dans la famille oii elles ne sem-
blent avoir été placées par 1 illustre
Cuvier qu'avec doute, et tout en of-
fiant enlreeux des rapports fiappans,
lessous-geui es qui s'y rapportent pré-
sentent (le si grandes diÔérences, soit
dans la direction de la compression
de leur corps, soit dans la situa-
tion de leur bouche , l'absence ou la
présence des appendices et de la vessie
natatoire, la nudité ou l'aspérité de
leur pou et leur aspect néanmoins
toujours étrange, qu il serait peut-
être à propos d en former une famille
distincte, bien plijs rapprochée qu on
ne l'a fait des Cartilagineux, ainsi que
le pensait Linné; et dans' laquelle
les Lophies proprement dites , les
Ghirouectes et les Malthées seraient
élevées à la dignité de genre. Nous
soumettons nos doutes à cet égard
au savant qui prépare une grande
histoire des Poissons ou tous les
points douteux de leur histoire seront
éclaircis. (B.^
* LOPmODON. MAM. V. Paljeo-
THERltM.
LOPHIOLA. BOT. PHAN. Le nom
de LiOpJiiola aiirea a été donné par
Gawlerà une Plante qui rentre dans
le genre Coiiostylis de B:ovv"n , et qui
a été nommée par Puish C. ameiica-
na. /'. CONOSTYLE (g.n.)
* LOI'HIOLÈPE. Lop/iiolepis. eot.
PiiAN. C est le nom d un sous-genre
que Cassini a établi parmi les Cir-
siuni, et qui est essentiellement ca-
ractérisé par les appendices des écail-
les de liuvolucre, lesquels sont
longs , arqués en dehors et bordés
de petites épines. Ces caracières le
distinguent des vrais Cirsiu/n dont les
appiudices de l'involucre sont courts,
droits et sans épines; des J'icnornort
chiz lesquels ces appendices sont
longs, étalés, arqués en dehors,
épais , roides , et .aînés d'épines tiès-
longues; et des Orlhucenlrun (der-
nier sous-geme du iirsium), qui ont
les appendices longs , étalés , droits,
LOP
roides, subules et spinescens. On voit
donc, par ces faibles différences, que
les sous-genres en question se fon-
dent les uns dans les autres h'Or-
thocentron^ en effet, est tellement
intermédiaire entre les Lophhlepis et
les vrais Cirsium , qu'il nous semble
réunir ces sous-gcnres, et ne loi mer
avec eux qu'une seule et indivisible
association.
Les quatre espèces assignées avec
certitude au Lophiolepis , sont : i°
Cirsium ciliatu/n ou Ciiictis ciliatus ,
Willd. ; 2° Cirsium arachnoideum ,
Marschall-Biebcrstein ; 5° ( irsium
nutans , qui est peut-être le Ciiicus
JimbrUitus de iMaiscliall; 4" et C'/>-
siumlaiiceulatum, UeCand., ou Car-
duus lanceolatus , L. ; mais cette
dernière Plante n'est placée qu'avec
doute parmi les Lupkiolepis. Outre
ces espèces , Gassini indique comme
appartenant probablement àcesous-
gonie, les Cirsium eriophurum , De
Gand. ; Cirs. serri/latum ,Jlriibrljlum.,
laniferum et/appaceu/n de IMarschall-
Bieberstein. (g..n.)
LOPHIRA. lîOT. PHAN. Gaertner
fils ( Ca/p. 52 , tab. i88 , fig. 2)a dé-
crit et figuré sous le nom de Lop/ilra
alata, Banks, Mss., le liuit d'un gen-
re a"uquel il attribue les caractères
suivans : le calice est libre, persis-
tant, forme de cinq folioles impu-
res , linéaires , roides , foi tement vei-
nées et réticulées; l'une d'elles étant
plus grande que les autres est obtuse
et forme une sorte de languette ; les
étamines sont en grand nombre; l'o-
vaire est libre , surmonté d'un style
simple , subulé , terminé par un stig-
mate à deux divisions linéaires ai-
guës. Le finit est une sorte de noix
coriace, recouverte par le calice, à
une seule loge indéhiscente , conte-
nant une seule graine dressée, dont
l'embryon , dépourvu d'endosperme,
a la radicule inférieure et les cotylé-
dons cbarnus et épais. Gctte espèce,
la seule que l'on connaisse , est un
Arbre originaire des forêts de l'A-
frique ausirale; ses feuilles alternes
sont longues , lancéolées , cordifor-
LOP
•*f)7
mes, roides et dépourvues de sti-
pules. Ses fleurs sont disposées eu
grappes.
Ge genre paraît avoir quelques rap-
ports avec les Erables , dont il s'é-
loigne par plusieurs caractères im-
Jiortans. (a. r.)
■* LOPHIUM. BOT. cR-ypT. {Hypoxy-
Ions.) Ce genre, ciéé par Fiies, .i
pour type VHysicnum mytUinuai do
l'oraooii ,qui est \ Ilvpoxylon ustra-
ceum de Bulliard. il e-^t voisin des
llysterlum y mais il en diffère pour-
tant p^r ses thèques.qui sortent du
• éceplacle. Il est caractérisé ainsi
qu'il suit : réceptacles comprimés ,
piesquc membraneux , s'ouvrant par
une fente longitudinale ; thèques
t'ioites, s'écliappant sous foi me pu-
bescenle. Il ne icnl'crine encore que
deux espèces. (a. f.)
LOPHIUS. POIS. r. LopiuE.
LOPHOBRANCHES. rois. Qua-
trième ordre de la classe des Pois-
sons dans la .^léthode de Guvier oii
les branchies se divisent en petites,
houppes rondes, ilisposées par pai-
res le long lies arcs branchiaux,
structure dont on ne retrouve aucua
autre exemple chez les Poissons. Ces
parties sont d'ailleurs enfr-rmées sous
un grand opercule attaché de tous
cotés par une membrane qui ne
laisse qu'un petit trou pour la sortie
de l'eau. Ils ont tout le corps cuirassé
et d'un aspect étrange. Ce sont les
genres Syngnathe , Hippocampe , Sé-
léaostome et Pégase, f'. ces mots.
• LOPHONOCERE. ins. Genre de
l'ordre des Coléoptères, famille des
Longicornes , tribu des Céramb\cins,
mentionné par Latreille (Fam. Nat.
du Règne Anim.) et dont nous ne
connaissons pas les caractères. (G.)
LOPHONOTES. POTS. La famille
établie sous ce nom par Duméril ,
parmi ses Holobranches , a pour ca-
) actèrcs : les ventrales situées sous les
pectorales ; le corps épais , comprimé,
et la dorsale très-longue. Elle con-
tient les genres ïœnianote , Gory-
498
LOP
phœne , Centrolopbe, Hëmipféro-
note , Coryphœnoïde et Chevalier.
V. ces mois. (b.)
LOPHOPHORE. OIS. Tenimlnck
a changé ainsi le nom du genre du
Mon-iul établi par Vieillot, qui, ayant
l'antériorité, doit être adopté. V.
MONAUL. (a.r.)
LOPHORHY.NQUE. ois. V. Ca-
ni.4.MA.
LOPHORINE. OIS. Vieillola voulu
faire SOUS ce nom un genre paiticu-
lier pour leSupeibe, Paradisea su-
perba ; mais ce genre n'a pas été
adopté. (a. r.)
LOPHOTE. Lophotes. pois. Gen-
re appartenant à la famille des Tœ-
nioïdes de Cuvier dans l'ordre des
Acanthoptérygiens de sa Méthode
ichthyologique , et à la famille des Pé-
talosomes de Diiinéril. Il fut établi
par Giorna dans les xicles de l'Aca-
démie de ïurui (i8o5-i8o8, p. 19, pi.
■ï) d'après un individu mal conservé.
Cuvier ayant eu occasion de revoir ce
Poisson et d'en observer un individu
de quatre pieds de long pris dans les
mers de(jènes, nous en a donné une
description plus exacte et une figure
parfaite dans les Annales du Muséum,
T. XX, fig. 17. Ou ne peut donc mieux
faire poiu' donner une idée de cet Ani-
mal que de laisser parler lui-même le
savant qui l'a scrupuleusement carac-
térisé : « Les Lophotes, dit-il (Règn.
Anim.T. 11, p. 24?) ont le corps allon-
gé et finissant en pointe, la tête courte,
surmontée d'une crête osseuse , très-
élevée ; rayon épmcux, bordé en ar-
rière d'une membrane, et à partu' de
ce ra^'on une nageoire basse à rayons
presque tous simples, rognant égale-
ment jusqu'.à la pointe de la queue
qui a une caudale distincte, et en
dessous de cette pointe est une très-
courte anale. Les pectorales sont mé-
diocres , artnées d'un premier rayon
épineux, et sous elles on distiiigueà
peine des ventrales de quatre ou cinq
rayons excessivement petites. Les
dents sont pointues et peu serrées; la
bouche est dirigée vers le haut , et
LOP
l'œil est fort grand. On compte six
rayons aux branchies ; la cavité abdo-
minale occupe pi^esque toute la lon-
gueur du corps. » On n'en connaît
encore qu'une espèce qui est le Lo-
photus Lacepedianiis, qui n'a été trou-
vé jusqu'ici que dans la Méditerra-
née, (b.)
LOPHYPiE. KEi>T. sAtJR. Sous-
genre d'Agame. /^. ce mot. (B.)
LOPHYRE. Lophynis. moll. Poli,
dans son grand ouvrage des Testacés
des Deux-Siciles, a donné ce nom
aux Animaux des Oscabrions. V . ce
mot. (D..H.)
LOPHYPvE. Lophyrus. iNS. Genre
de l'ordre des Hyménoptères , section
des Térébrans , .famille des Porte-
Scies, tribu des ïenlhrcdines , établi
par Latreille, et correspondant à la
première division du genre Hjloloma
de Fabricius, et à la première famille
du genre Ptero/ie de Juriue. Ce genre
est ainsi caractérisé : antennes des
mâles de seize articles au moins, en
peignes ou en panaches ; celles des
iemelles simplement en scie , plus
grêles vers leur extrémité; labre très-
apparent i mandibules tridentées ;
ades ayant une grande cellule ra-
diale; trois cellules cubitales presque
égales, la première et la ?econde re-
cevant chacune une nervure récur-
rente , et la troisième atteignant le
bout de laile.
Les Lophyres se distinguent des
Tenthrèdes , des Athalies , des Méga-
lodontes, et aulr^'S genres voisins,
par les articles des antennes et par
les cellules des ailes. Ce sont des
Hyménoptères de taille moyenne, et
qui appartiennent à l'Europe. L'es-
pèce qui sert de t^ pe à ce genre est :
Le LoPHYRE nu Pin, L. Fini,
Latr., Jurine; Hylotoma Fini, Fab.;
le màle {V^nz. , Faun. Ins. Germ. ,
/lise. 87, tab. 17, le même sexe);
Hylotoma dorsata , Fabr. ; la femelle
(Pânz., loc. cit.^fasc. 62, tab. 9). Le
mâle est long de quatre lignes, noir,
avec les antennes très-baibues ; les
jambes et les taises sont dun jaune
LOP
sale, tirant sur le brun. Les iein*ellcs
sont plus grandes et plus grosses ,
d'un gris jaunâtre, avec la têie et les
tarses noirs; les baibc^ îles antennes
sont très-courtes. La larve de cette
espèce vit en sociét'i sur les branches
du Pin ; elle est blanchâtre , avec la
lête d'un brun juinâtre et qualie
rangs de taches noires. La nymphe
est renfermée d.ins une coque ovale
assez dure dont une des extrémités
se détache , à la sortie de l'Insecte
parHùt, eu manièie décalotte, cl y
reste attachée comme un couvercle
de boîte. Cette espèce se trouve à
Paris. On peut rapporter à ce genre
les Ptcronus La/ùrs de Jurine et
IJflo/oma Junipcii de Fabricius.
(G.)
LOPIIYROPES. Lophyrupa.
CRUST. y. LoPHYROPODES.
LOVIl YROPODES . Lop/irropcla.
CRUST. Ordre (ci-devant famille sous
le nom de Lopiiyiopes) établi par
Latieille, et se composant du genre
Mvnuculus de Linné et de quelques
espèces de celui qu il nommait (^'o^ter.
Lalreille les a désignés collective-
ment (Règn. Anim. de Cuv. ) par la
dénomination de Branchjopudes; ce
sont Iss Entornostracés de Millier.
Schœfler , Hermann , Jurine père et
fils, Ramdhor, Prévost, Brongniart
lils et Strauss ont ajouté beaucoup
aux observations de cet auteur , et
complété en grande partie l'histoire
qu'il nous avait donnée de ces Ani-
maux, Les caractères de cet ordre
sont : un œil sessile et in)mobile;
tète confondue avec le thorax; corps
protégé par un test; pieds au nom-
bre de six ou huit, en y comprenant
les pieds-mâchoires, ces pieds étant
natatoires dans le plus grand nom-
bre , branchifèi es , sans onglet sen-
sible au bout, el garnis de soies, de
poils, etc. , mais non foliacés comme
c ux de l'ordre des Aspidiphores.
Ces x\nimaux habitent le plus sou-
vent les eaux douces ; leurs œufs
forment tantôt deux paquets ou deux
grappes situées à la base de l'abdo-
men ; taiilôl ils sont ras.semblés , au-
L01\ 43c,
dessous du lest, sur le dos de l'A-
nimal.
Lalreille divi.-.e cet ordre en deux
familles; ce sont les IJnivalves el les
Osiracodcs. f^. ces mois. (o.)
LO Pli Y RU S. RF.pr. mou. jns.
/'. LopnvuE.
IjOI'I.MIK. Lnpiniia. nnr. ph.v.v.
Génie de la famille des Malvacées et
dé la Monadelihie Polyandrie, L. ,
établi par Mai tius ; Ayrù ^Ut. Bunn.
XI , p. c,6 ) qui l'a ainsi caraciérisé :
involucclle plus long que le calice,
à vingt folioles sélacé<-s et conui-
vcnlts; corolle plane ; colonne stami-
nale un peu recourbée [si/ùthjle.va);
trente à quaran'e .mlhèies ; dix stig-
mates ; cap-iulc à cinq coques enduites
d'un mucilage >isc|u;ux. Ce genre
a le port des Sida; il .se rapproche
aussi du Pavonia el de V L'iviia, mais
il sen distingue facilement par la
viscosité de son fruit avant la dessic-
cation. Une seule espèce à laquelle
Maitius a ilonné le nom de Lupi-
rnia malacophylla , constitue ce nou-
veau genre. Link cl Otto l'ont dé-
crite et figurée dans leur Recueil des
Plantes rares du jardin de Berlin
( T. 1 , p. "67, t. ôo ) sous le nom de
Sida malacophylla. C'est un Arbris-
seau pubescent , à feuilles orbicu-
laires presque cordiformes , et à dou-
bles dentelures sur les l>«rJs ; les
(leurs sont joliiaii es dans lis aisselles
des feuilles , el de couleur écarlate.
Celte Plante croît dans les lieux ma-
récageux de la province de Bahia au
Brésil. (G..N.)
LOQUE. F>oT. PiiAN. L'un des
noms vulgaires de la IJouce-Amèie,
et dans Its Cévènes, selon Bosc , du
Carlina acaitlis, dont on mange les
réciplacles charnus en guise d'Arti-
chauts, (b.)
Les habitant de la province de
Jacn de Bracamoros, dans l'Amé-
rique méridionale, donnent aussi le
nom de Loque au Kageiicckia gluti-
iwsa de Kunth. ï^. K. vGr.NUCKiE.
(G..N.)
LORVNTïIE. Loranthtis. bot.
5oo LOR
PHAN. Genre d'abord placé dans la
famille des Caprifoliacées , mais for-
mant aujourd'hui le type d'une nou-
velle famille nommée Loranthées.
Les Loranthes sont tous des Végé-
taux parasites, vivaces et ligneux,
fort analogues pour le port et l'orga-
nisation à noire Gui qui appartient à
la même famille. Leur tige est géné-
ralement rameuse et cylindrique;
leurs feuilles le plus souvent oppo-
sées , rarement alternes , coriaces ,
persistantes, tiès-entières, m;uquées
de nervures longitudinales; les fleurs,
dioiques dans la seule espèce qui
croisse en Europe , sont hermaphro-
dites dans toutes les autres. Ces fleurs
sont quelquefois très-petites et ver-
dâtres , d'autres fois fort grandes et
colorées; elles sont rarement soli-
taires, le plus souvent groupées en
épis, en grappes, ou en panicules
terminales et axillaiies. Chaque fleur
est accompagnée d'une ou deux pe-
tites bractées squammiformes , ou
d'un calicule tantôt court et en forme
de cupule, tantôt recouvrant l'ovaiie
en totalité. Le calice est adhérent
avec l'ovaire infère; son limbe est
quelquefois à peine marqué; d'au-
tres fois il forme un petit rebord mem-
braneux et saillant très-manifeste.
La corolle, dont la longueur varie
depuis une ligne Jusqu'à deux pou-
ces , se compose de quatre à huit
pétales linéaires , tantôt libres et dis-
tincts les uns des autres, tantôt sou-
dés entre eux dans une étendue plui
ou moins considérable de leur lon-
gueur. l-.a corolle, considérée dans
son ensemble , est allongée , tubu-
ieuse , assez souvent oblique , et ren-
flée dans sa partie inférieure. Chaque
pélale porte sur sa face interne une
étamine dont le filet est attaché plus
ou moins haut sur cette face interne.
Les fdels sont subulés, dressés ; l'an-
thère est allongée , à deux loges ,
s'ouvrant par un sillon longitudinal
et du côté interne. Celte anthère ,
échancrée à sa base, est très-cadu-
que, et ne tient au filet que par le
sommet de celui-ci. L'ovaire est tur-
biné, infère, couronné p.ir un disque
LOR
épigyne, saillant, annulaire; il oflre
une seule loge qui contient un seul
ovule renversé. Le style est cylindri-
que , simple , généralement de la
longueur des étamiues et quelquefois
plus long; il se termine par un stig-
mate renflé et simple. Le fruit est
une haie généralement ovoïde ou glo-
buleuse, omhiliquée à son sommet,
contenant dans une pulpe charnue,
visqueuse.el glu;inte, une seule graine
renversée. Celle-ci se compose d'ua
tégument propre qui n'est pas dis-
tinct (le l'endocarpe et d'un endos-
perme charnu qui contient dans sa
partie supérieure un embryon axile,
cylindrique, dont la radicule, tour-
née vers le hile , lui donne une di-
rection semblable à celle de la graine ;
cette radicule est entièrement recou-
verte par une lame de l'endosperme,
en sorte que l'embryon est totale-
ment intraiie. Quelquefois on trouve
dans une même amande deux et jus-
qu'à quatre embryons, circonstance
qui se remarque également dans le
Gui.
Le nombre des espèces de ce genre
est extrêmement considérable , et il
serait fort à désirer que quelque bo-
taniste en entreprît une bonne mo-
nographie ; car il règne une assez
grande coufusion parmi ces espèces,
qui croissent dans toutes les réglons
chaudes du globe, une seule étant
originaire d'Europe [JLoranthus Eu~
ropœuSy Jacq.) Linné, dans la pre-
mière édition du Species Plantarum ,
publiée en lySj, n'en décrivit qu'une
seide espèce {Lor. americanus). En
1762, dans la seconde édition du
même ouvrage, il en fit connaître
cinq , trois originaires de l'Amérique
méridionale , une de la Chine et
une de l'Inie. L,<marck, dans l'En-
cyclopédie, en décrit vingt -cinq
espèces, dont plusieurs entièrement
nouvelles. Ce nombre est porté à
vingt-six par Willdcnow {Sp. Fiant.
1799). Persoon , dans son Synopsis,
en mentionne quarante-trois espèces ,
parmi lesquelles quinze avaient été
décrites , et un grand nombre figu-
rées dans le troisième volume de la
LOPa
Floie du Chili et du Pérou de WuU
cl Pavon. Plus récemment notre col-
laborateur, le professeur Kuntli, eu
a décrit vingt-huit espèces nouvelles,
dans les Nova Gênera de Iliimboldl
etBonpland, trouvées par ces célè-
bres voyageurs dans les diverses par-
ties de l'Amérique méridionale qu'ils
ont visitées. Si l'on ajoute à ce nom-
bre quelques autres espèces décrites
isolément par plusieurs botanistes ,
on verra qu'il peut être évalué à en-
viron quatre-vingts, sans compter
plusieurs espèces nouvelles et iné-
dites qui existent dans les herbiers.
Nous avons déjà dit qu'une seule
espèce de ce genre croiss;iit en Euro-
pe ; c'est le Loranthus Europœus ,
Jacq. , Vind. , aSo ; Auslr. , t. 5o. Il
croît , parasite , sur le tronc des
Chênes, des Poitiers, des Pommiers
et des Châtaigniers; c'est un petit
Arbuste ayant le port du Gui. Sa
tige est ligneuse , dichotome et comme
articulée; ses feuilles sont assez gé-
néralement opposées , quelquefois al-
ternes sur le même individu; elles
sont elliptiques , obtuses , entières ,
un peu coriaces, glabres et veinées,
surtout inférieuiement. Les fleurs
sont dioïques , formant un épi soli-
taire au sommet de chaque rameau.
Le calice a son limbe légèrement
denté ; la corolle est formée de six
E étales portant chacun une étamine.
e fruit est une baie globuleuse , pi-
siforme, jaunâtre, presque translu-
cide, contenant une seule graine au
milieu d'une pulpe gluante. Cette
Plante a d'abord été observée en Au-
triche par Jacquin ; elle est aujour-
d'hui assez commune sur les Arbres
du parc de Schœnbrunn. Pallas l'a
retrouvée en Sibérie. Elle existe éga-
lement en Italie, dans les Calabres,
où elle croît principalement sur les
Châtaigniers. Plus récemment, le fils
du professeur Savi de Pise l'a trouvée
dans la chaîne de l'Apennin , au nord
de Pise.
Le LORANTHE CUCULLA,1RE , Lo-
ranthiis cucullaiis , Lamk. , Diction.
d'Hist. Nat. , I , p. 444 , T. xxni , est
une des espèces les plus belles et les
I^OIV 50 1
plus singulières de ce geiuo. C'.st la
mi-me(|uelcpiolesscurKicliar(laindi-
quée.sous le nom de Loianilius ùracica-
///.v, dans les Actes de la Socictéd'His-
toiie Naturelle de Paris. Elle est pa-
rasite ; ses feuilles sont opposées,
sessiles, lancéolées, entières, falci-
formes , aiguës et veinées. Ses Heurs
sont portées sur un péilonculc axil-
hiiie long il'un pouce, bifurqué à
son sominet , cl dont chaque blanche
porte tiois Heurs recouvertes en par-
tie par une large bractée conliibrmc,
repliée eu deux, coriace, peisislanic
et rouge. Chaque fleur est accom-
pagnée d'un calicule inoiiopiiylle ,
ovoïde, ayant son jjord liideuté; ce
calicule est plus long que le calice
propre, qui est adhérent avec l'o-
vaire, et terminé par on limbe court
et entier. La corolle se compose de
six pétales distincts fortement roulés
en dehors dans leur partie supé-
rieure. Celle espèce est originaire île
b Guiane. D'après une analyse .soi-
gnée que nous e.n avons faite, nous
ne serions pas éloignés d'en faire le
type d'ua genre distinct par sa large
bractée cuculliforme et son calicule
recouvrant l'ovaire en totalité.
i'.\. R.)
LORANTHEES. LoranlhecE. bot.
rn.\.N. Cette famille naturelle de Plan-
tes, qui a pour types le Loranthus
et le f^iscum, a d'abord été indiquée
par le professeur Richard sous le nom
de Viscoïdécs , dans son Analyse du
Fruit, p. 33. Un peu plus tard,
Jussieu l'a décrite sous celui de Lo-
ranlhées { Ann. Mi;s. 12, p. 286),
nom qui a été généralement adopté.
Celte famille peut être caractéri.sée
de la manière suivante : les fleurs sont
généialemcut hermaphrodites, tiès-
rarenient unisexuées cl dioïques; le
calice est adhérent avec l'ovaire in-
fère ; son limbe forme un rebord
souvent peu distinct, quelquefois lé-
gèrement denté. Ce calice est accom-
Eagné exiérieurement , soit de deux
raclées , soit d'un second calice cu-
puliforme, ou enveloppant et ca-
chant quelquefois enlièrement le vé-
ritable calice. La corolle se compose
502
LOR
de quntre à huit pétale:, iasére's vers
le sommet de l'ovaire; ces pétales sont
quelquefois entièrement distincts les
uns des autres , d'autres fois soudes
entre eux dans une étendue plus ou
moins considérable , de manière à
représenter une corolle monopéfale.
Les élamines sont en même nombre
que les pétales; elles sont sessiles ou
portées sur des filets quelquefois
très-longs , et chacune d'elles est
attachée au milieu de" la face interne
de chaque pétale. Leur anthère est
allongée , à deux loges , s'ouvrant par
un sillon longitudinal. Les anthères
du Gui , par leur singulière organi-
sation , s'éloignent de celles des au-
tres Loranthées. L'ovaire est géoÊ-
ralement intèie , quelquefois seule-
ment semi-infère ; il offre une seule
loge qui ne contient qu'un ovule ren-
versé. Cet ovaire est couronné par un
disque épigjne étendu , sous forme
d'anneau, en dedans de l'inseï tien de
la corolle ; l'j style est souvent long
et grêle, quelquefois manquant en-
tièrement ; le stigmate est soLiveut
simple. Le fruit e^t généralement
charnu , contenant une seule graine
renversée, adhérente avec la pulpe
du péricarpe qui est gluante et
visqueuse. Cette graine renferme
un endospenne charnu , dans le-
quel on trouve un embryon cylin-
drique , ayant la radicule supé-
rieure , c'est-à-dire tournée vers le
bile. La graine étant renversée , cette
radicule est quelquelbis un peu sail-
lante en dehors , par une ouverture
qui se trouve à l'i ndospfrmc , ainsi
qu'on le voit dans le Gui par exem-
ple. Il arrive quelquefois qu'un môme
endosperme renferme plusieurs eui-
bryons.
Les Lorauthées sont pour la plu-
part des l'ianles vivaces et parasites,
quelques-unes sont lerrcsires. Leur
tige est ligneuse et ramifiée; les
feuilles sout simples et opposées, en-
tières ou déniées, coriaces et ge'né-
ralement persistantes, sans stipules.
Les fleurs sont diverseuient dispo-
ées, tantôt solitaires , le plus souvent
groupées en épis , en grappes , ou
LOR
en paniculesaxillaircs ou (crminales.
Les genres rapportes à cette fa-
mille par Jussieu sont, outre le Lo~
ranthus et le f^iscurn, le Rhi::ophora,
L. , l'y^z/cwèa de Thunberg, le Chlo-
ranlkus de l'Héritier, le Codonium
de Vahl. Mais Robert Brown a mo-
difié cette réunion de genres, Ainsi il
eu a retiré avec juste raison le Rhi-
zopkora , qui a un ovaire à deux
loges polyspermes , des graines dé-
pourvues d'endosperme , et un em-
bryon dont la germination hâtive se
fiit quand la graine est encore ren-
fermée dans son péricarpe , et que
celui-ci tient encore à la Plante-mère.
Il en a formé un ordre naturel nou-
veau, sous le nom de Rhizophorées ,
auquel il a réuni les genres Bru-
giiiera et Carallia. Plus récemment
le même botaniste a fait du genre
Cklorantkus de l'Héritier le type d'une
nouvelle famille qu'il a nommée
Ghloranthées , famille qui a été adop-
tée par J. Lindley. Mais nous ne
partageons pas entièrement la ma-
nière de voir du célèbre botaniste an-
glais sur l'organisation de ce genic.
Il le décrit comme tout-à-fait dé-
pourvu de périanthe, tandis que
nous pensons qu'il a un périanthe
double. En effet, dans le Chiuranthus
i/iconspicuus , la seule espèce qui
nous soit connue, nous avons trouvé
un ovaire infère , c'est-à-dire adhérent
avec le calice. Celui-ci forme du côté
externe un petit rebord entier qui en
est véritablement le limbe. La corolle
se compose de quatre pétales soudés
ensemble par leur base , les deux
moyens étant eutièiement réunis et
n'en formant qu'im seid ; chacun de
ces pétales porte à sa face interne une
atithère sessile allongée, à deux loges,
souvraul par un sillon longitudinal.
Robert Brown, au contraire, ne men-
tionne pas le limbe calicinal , et pour
lui les pétales ne sont que des filets
d'étamines dilatés et pét^doïdes. Mais
nous ne saurions adopter cette ma-
nière de voir, et l'analogie vient à
l'appui de notre opinion. Eu effet, il
est évident que, dans ce genre, l'o-
vaire est infère ; ce que prouve l'in-
Lon
srition épig^ue de I.i corolle ; on
second lieu , ce goure csl bien ('oi-
tainemcnt pourvu d'une corolle. L'a-
nalogie le prouve encore. En ellol ,
l'organe que ni)us avons considéré
dans ce genre, comme la corolle, esl
absolument analogue el semblaltle
pour sa position à la corolle des autn s
Lorantliées; comme elle, elle porto les
étamines. INlais il exi-lc entre le Lhlo-
raiitkus et les Loranlhées une ddl'e-
rence bien plus imj)ortante; c'est la
f>osition de l'embryon. Dans toutes
es premièi'es, cet embryon est placé
au sommet de l'endosperme , et sa
radicule est tournée vers le bile.
Dans le Chloranthus , au contraire,
l'embryon a une position et une di-
rection tout-à-i'ait. opposées , c'est-à-
dire qu'il est placé à la partie inl'é-
rieure de l'endosperme , et que sa
radicule est tournée vers la partie
inférieure du péricarpe, taudis que
les cotylédons soûl dirigés vers le
liile. Cette différence est la seule de
quelque importance qui existe en re
le Cldoranthus et les Loranlhées.
Suffit-elle l'iour séparer ce genre et
en faire une famille distincte? Nous
ne saurions nous prononcer dans ce! te
question.
La famille des Lorantliées se dis-
tingue surtout des Caprifollacées ,
auxquelles elle était d'abord réu-
nie, par sa corolle le plus souvent
polypétale, pai ses étamines opposées
aux divi>ions de la corolle, par sou
ovaire constamment uniloculaire ,
contenant un seul ovule renverïé.
Cette famille doit être placée entre
les Capritoliacées el les Rubiacécs.
Robert Brown , au contraire , la rap-
proche des Protéacées , parce qu'il
considère également les i^oranthées
comme apétales. (a. r.)
* LORÉE. Lorca, eot. crypt.
{Jlydrophytes.) • Notre collaborateur
Lamouroux paraissait avoir le dessein
de former un genre du Fucus loreus,
L. , qui est VHimantalia lufea de
Lyngoye ; il indique ce genre sous
le nom de £o/eadans son arlfcle Fu-
cus du piéseut Diclioniiairc , ainsi
LUR f.o.î
<iirau mol lIiMANTALi.v. Cependant
ic genre auquel Lyngb^c a donné
celle dernière dénomination nous pa-
laît tiès-bon , et surtout parfaite-
mont nommé , //or<?c élaiii un ailjec-
tif tel qu'on employait souvent Stack-
liouse qui , on lait de nomenclature,
n'est pas un modîJio à suivre. Nous
caractérisoious conséquemmenl avec
Lyiigbve le genre dont il est ques-
tion , soit qu'on adopte; l'un ou l'au-
tie nom ; tronde compiinue, dicho-
tome, partant d'une ba«c cyathi-
l'orme, dont la ii uclificalion consiste
on des tubercules noudiu u\ , épars
sur toute la surface de la Plante.
Nous connaissons ileux esjièces de
ce genre : Iliinanlalia lorea , Lyng-
bye, Tenl., p. 56, lab \i , \ , J'l'cus
lureiis , L. , Turn., UtI». 196 (mé-
diocre) ; Slackli. , Nér. Biil. , lab. lo
(bonne;, dont le J'uciis eluitgatus, L.,
esl im double emploi , el dont la base
cyalhiforme ou lurbinée a été dc-crite
et figurée à part dans la Flore de Nor-
wège sous le norn à! Lha prunifor-
mis. Celle Plante , commune sur les
rochers que la mer découvre rare-
ment, sur toutes les côtes océaiies
de l'Europe, et dont nous avons vu
pariiculièrenjent des individus énor-
mes , à belle-Ile-eu- Mer, sur la
riv(; dite de la Mer siuvagc, s'ac-
croclie dans les fentes par un empâ-
tement d'oli s'élève couunc une cap-
sule liès-évasée, fermée d'un dia-
phragme, d'un à deux pouces de lon-
gueur et de diamètre, «du centre de
laquello sort une fronde en manière
de lanière légèiement comjîrimée,
épaisse comme le doi^t , et se divisant
régulièrement à l'infini , de distance
en distance, en dicliolomies , jus-
qu'aux extrémités de la Plante qui
est consistante, enduite d'une cer-
taine viscosité , longue de deux à dix
pieds, très flexible , mais cajiable de
résister aux plus grands efforts de la
vague courroucée. Il ariive cepen-
dant que les lanières , qu't)n dirait de
cuir, sont parfois détachées de la
base cyalhiforme ou lurbinée ; alors
pelotonnées par la lame, elles sont
rejetées sur le rivage eu grands amas
5o4
LOR
inextricables. La couleur générale
est olivâtre , tirant sur le bisire , toute
piquetée de noirâtre quand la Plante
est en fructification.
L'expédition de la Coquille nous a
rapporté une seconde espèce de ce
genre que nous nommerons Himan-
tatia Dun'illœi; elle vient des côtes
delà Conception au Chili. Egalement
dichotomes , les divisions en sont plus
rapprochées , la base de la tige est
plus grosie , et les extrémités s'apla-
tissent au point de devenir foliacées
ou membraneuses, sans néanmoins
s'élargir. (b.)
•LORENTEA. BOT. FHAN. Ortega
avait constitué sous ce nom un genre
connu antérieurement sous celui de
Sanuitalla. /". ce mot. Lagasca s'est
servi de la même dénominal ion pour
désigner un nouveau genre de la fa-
mille des Synanthérées que Cassini
établit également , mais un peu plus
tard , et qu'il nomma Chtonia. Il ap-
partient à la tribu des Tagétinées , et
selon Cassini , on doit le placer entre
les genres Pectis et Cryptopetalon ,
dont il ne diffère que par la struc-
ture de l'aigrette. Ces légèies ditle-
rences ne paraissent pas suffisantes
pour autoriser des distinctions géné-
riques, y. Pectis. (g..n.)
LORL OIS. PourLory. V. ce mot.
(DR..Z.)
LORI CAIRE. Loticaria. pois.
Dernier génie tie l'ordre des Malacop-
térygiens abdominaux, de la i'amille
des Siluroïiles de Cuvier et de celle
des Olophores , parmi les Holobran-
clies abdominaux de Duméril, élabli
par Linné dans l'ordre des Abdomi-
naux. 11 a pour caractères : des pla-
ques anguleuses et dures cuirassant
entièrement le corps et la tête, se
distinguant des Silures cuirassés par
la bouclie placée sous le museau ;
cette bouche présente quelque analo-
gie avec celle qui distingue parmi les
autres Siluioïnes le sous-genre Syno-
«lonte. Les Loricaires ont encore des
interraaxillaires petits, suspendus
sous le museau , et des mandibulaires
transverses et non réunis, portant
LOR
des dents longues , grêles, (Icxibles et
terminées en crochet ; un voile cir-
culaire , large et membraneux , en-
toure l'ouverture de celte bouche;
les os pharyngiens sont garnis de
nombreuses dents en pavé. Les vrais
opercules sont immobiles comme dans
les Asprèdes; mais deux petites pla-
ques extérieures paraissent en tenir
heu. La membrane branchiostège a
quatre rayons. Le premier rayon de
la dorsale , des pectorales et même
des ventrales , sont de fortes épines.
Ou n'y trouve ni cœcum , ni vessie
aérienne. Les Poissons de ce genre
sont répartis dans les deux sous-
genres suivans.
f Hypostomes , qui ont une deuxiè-
me petite dorsale munie d'un seul
rayon comme dans les Callichtes.
Leur voile labial est simplement pa-
pillcux et porte un petit barbillon de
chaque côté. Ces Poissons n'ont pas
de plaque sous le ventre. Leurs in-
testins, roulés en spirale, sont très-
grêles et douze à quinze fois plus
longs que tout le corps. On les pêche
dans les rivières de lAmérique méri-
dionale.
Le Lorlcaria catapkracta de Schnei-
der , qui n'est pas celui de Linné ; le
Loricaria Plecosiomus ,\j. , Gmel. ,
tiyst. Nat., xui, T. i, p. i563; Bloch,
pi. 374 ; Guacuri de Marcgraaff , Bia-
sil. , 166; Encycl. Pois., pi. 65, f.
260; Lac, Pois. T. v, pi. 4, f. 2 , re- •
présenté par Séba, T. m, t. 29, f. 11,
et une autre espèce inédite que nous
ayons entrevue dans les galeries du
Muséum, complètent ce sous-genre.
tf Loricaires proprement dites,
qui n'ont qu'une dorsale située en
avant; le voile labial garni sur les
bords de plusieurs barbillons et quel-
quefois hérissé de villosilés ; le ventre
garni de plaques en dessous , et les
intestins de grosseur médiocre.
Le Cuirassé, Lioricaiia catapkrac-
ta. L., Gmel., loc. cit. , j). i363 ; cir-
r/iosa de Schneider et setigera de La-
cépède ; le Plécoste, Encycl. Pois., pi.
65, f. afjg , Bloch, pi. 375, f. 3, re-
présenté par Séba, T. m, tab. 39 ,
fjg. ]4, a sa nageoire caudale four-
LOll
chue , ayant le premier ra\on de sou
lobe supérieur très-allongé, et dé-
passant quelquefois même le corps
ea longueur, c.uaclère qui est im-
parfailemeul indiqi;é dans plusieurs
figures tailes sur des individus des-
séchés qui avaient été mutilés. C'est
encore un Poisson des eaux de l'A-
mérique méiidionale. Le Loricaiia
/«ac///a/ade Bloch, pi. 575, f. 1, dont
Lacépè le a représenté une variété,
T. V, pi. 4 , f. 1 , appartient encore
à ce sous-genre. (b.)
* LORICAIRE. Lovicaria. polyp.
Genre de l'ordie des Cellariées dans
la division des Polypiers Uexibles ,
établi par Lamouroux aux dépens
des.Sertulaires. Caractères : Polypier
phytoïde, comprimé, aiticulé, très-
rameux; rameaux nombreux, pres-
que dicbotomes ; chaque articulation
composée de deux cellules adossées,
jointes dans toute leur longueur ; ou-
vertures latérales si'uées dans les
Earties supérieures des cellules , sem-
lables à une cuirasse Irès-étroile à
sa base. Ce genre, que Lamouroux a
séparé des Crisies, à cause de la
forme singulière des cellules des Po-
lypiers qu il y rapporte , ne renferme
encore que [ei Loricaria europœa et
americana. (e. d..i..)
* LORICAIRH Loricaria. bot.
CRVPT. [Hydrophjtes.) Nous trouvons
dans l'article FucacÉes de feu notre
collaborateur Lamouioux (T. vu, p.
71 de ce Dict.) ce nom proposé com-
me celui d'un genre nouveau formé
aux dépens des Fucus, mais dont les
caractères ne sont pas même indi-
qués. Il eût répondu probablement à
celui pour lequel dans l'article Fu-
cvs{ibid., p. 73) il propose le nom de
Lo/-ea ( p^. ce mot;; ou ne peut ad-
melti'e ce nom , puisque Lorlcaii e
était antérieurement consacré en zoo-
logie. (E.)
LORICERE. Z/O/vce/a. ins. Genre
de l'ordre des Coléoptères , section
des Pentamores , famille des Carnas-
siers, tribu des Carabiques , division
des Thoraciques , établi par La-
treille, et ayant pour caractères : au-
LOR 5oIi
tenues courtes, asant les troisième,
quatrième et cinquième articles plu.s
courts et plu>. gros que les autres cl
velus; derniers articles des palpes
intermédiaires et postérieurs, pres-
que cylindriques; rôle interne de.s
premières jambes lorlemcnt échan-
cré.
Ce genre diflerc des Pogonophores,
Onuiphoronsel iNébries , par les jam-
bes antérieures qui , dans ceux-ci ,
n'ont point déchancruro intérieure;
ils s'éloignent (les Klaphres et genres
voisins par des caractères tires des
antennes, des yeux et des formes du
corps. Ces Insectes sont allongés et
très-voisins par la forme dis li;u pa-
les ; la fête est petite , ovale , el termi-
née en arrière par un cou un peu
déprimé; les yeux sont saiUans; le
corselet est presque orbiculaire,
tronqué et rebordé ; les piles sont as-
sez longues et les tarses sont termi-
nés par deux ongles égaux. Les Ijo-
ricères se trouvent sous les pierres ,
dans les lieux humides et au bord
des rivières. Nous en avons trouvé
bei ucoiip à Amiens, sous la Mousse et
au pied des Arbres, dans les bois.
L'espèce qui sert de type au genre ,
et qui se trouve dans le nord de la
Fiance el à Paris, est :
La LoRicÉRE BRONZÉE , Loiiccra
œnca , Latr. ; Carabus pilicornts ,
Fabr. Longue de liois lignes; d'un
noir bronzé en dessous , d'une belle
couleur d'airain en dessus ; élylres
striées , ayant cliacune trois points
enfoncés disposés en ligne dans le
sens de la longueur. (g.)
LORIOT. Orlolus. 013. Genre de
l'ordre des Omnivores, dont les ca-
ractères sont : le bec en cône allongé,
comprimé horizontalement à sa base ,
tranchant; la mandibule supérieure
relevée par une arête , échancrée à
sa pointe ; les narines latérales ,
nues, percées à peu près hori/ontale-
meut dans une grande membrane;
trois doigts devant et un derrière; le
tarse plus court que le doigt du mi-
lieu , ou de même longueur; l'externe
réuni à ce dernier ; les ailes niédio-
5j6
LOR
cres, avec la ])ieniière réniige tivs-
courte , et la rleuxièmc moins longue
que la lioisicme; celle-ci élanl la
plus longue de toutes. Les Loriots
ont ainsi ries rapports assez intimes
avec les Merles, dont ils se distin-
guent d'ailleurs facilement par la
grosseur de leur bec et la brièveté de
leur tarse. Ces caractères sont surtout
pi'ononcès dans certaines espèces; et
ordinairement le degré d'exagération
de l'un d'eux correspond à celui de
l'autre ; en sorte que quelques Lo-
riots qui ont le bec un peu plus grê-
le, ont aussi le tarse un peu plus al-
longé; tel est particulièrement le
Prince-Rcgent qui se trouve ainsi un
peu plus voisin des Merles, i^es Lo-
riots se rapj^roclient aussi des Trou-
piales à d'autres égards et particuliè-
rement par la disposition de leurs
couleurs ; Linné , Lnthain et Gme-
lin avaient même réuni les uns et les
autres dans leur genre Oriolus; mais
Daudin, Vieillot, Temraiiick et Cu-
vier ont reconnu que les Troupialcs
s'éloignent sous jjeaucoup d'autres
rapports des vrnis Loriots , et les en
ont séparés pour en lormcr un genre
particulier sous le nom à'icterus:
dans la méthode de Cuvier, les Lo-
riots et les Iclèrtis ou Troujîiales sont
même placés dans des familles toutes
différentes. Le goure Oriolus se trou-
ve ainsi composé uniquement d'espè-
ces de l'ancien continent etdel'Aus-
tralasie , tandis ipie tous les Troupia-
les sont au contr.sire répandus seule-
ment dans l'Amérique. Ainsi nous
voyons encore icf, comme dans le
plus grand nombi e des cas , les divi-
sions que commnndent les caractères
zoologiques des cires, correspondre à
celles qu'indiquerait leur distribution
géographique. Les Loriots vivent
dans les bois, ordinairement par cou-
ples, mais ils se réunissent par famille
pour leurs voyages jiériodiques ; ils
se tiennent habitueilcment sur les
branches les plus élevées des Arbres,
et attachent à leur extrémité leur nid
qu'ils forment de brins de paille et
de chanvre artistement entrelacés
avec des rameaux , cl dans lequel ils
LOR
mettent ensuite des yilumes, des toi-
les d'Araignées et de la Mousse. Ils
se nourrissent également ou d'In-
sectes et de Vers, ou de différentes
sortes de baies , et paraissent même
plutôt frugivores qu'insectivores.
Presque toutes les espèces se ressem-
blent par leur plumage; ce qu'au
reste on observe à l'égard de pres-
que tous les genres vraiment na-
turels. Les couleurs des mâles sont
le jaune et le noir, et celles des fe-
melles, le jaune verdâlre et le noirâ-
tre. Les jeunes mâles ressemblent à
ces dernières dans leur premier âge ,
et lis ne revêtent complètement le
plumage propre à leur sexe qu'à la
troisième année.
Loriot de la Chine. F". Loriot
RIEUR.
Loriot Coudougnan ou Coudou-
GAN. F". Loriot rieur.
Loriot Coulavan , Buff. , PI. enl.
5o, Oriolus chineusis, Lath., a le bec
de même forme que chez le Loriot
d'Europe, mais plus gros et les couleurs
du plumage généralement semblables
à celles de celte espèce. Il se distingue
d ailleurs facilement par une large
bande noire qui s'étend d'un côté du
bec à l'autre , en pussant sur les
^eux et l'occiput , et par les couvertu-^
1 es des ailes qui sont jaunes. De la
Chine, des îles de la Sonde, et surtout
de la Cochinchine.
Loriot d'Europe, Oriolus Galhu-
la , L., est l'un des plus beaux Oi-
seaux de France. Sa taille est à peu
près celle du Merle. Le corps et la têle
son! , chez le mâle, eu dessus et en
desous , d'un beau jaune , à l'excep-
lion d'une petite tache noire qui va
du bord inférieur de la mandibule
supérieure à l'œil. Les ailes sont noi-
res avec uue tache jaune sur leur mi-
lieu , et un petit liséré blanc-jaunâ-
tre à l'extrémiiédes pennes. La queue
est noire dans ses deux premiers tiers,
jaune à sou extrémité ; les deux pen-
nes médianes n'ont cependant qu'un
liséré jaune. Le bec est rouge. La
femelle est en dessus d'un vert olivâ-
tre , en dessous d'un gris mêlé de
jaunâtre , avec de peliles lignes bru-
LOR
nés. Enfin le croiipion csl jaune, Ic3
ailes brunâtres , et la queue d'un
brun-vert olivâtre avec un peu de
jaune à son evtrcniitë. Celte espèce
est, lors de son passage, assez
commune dans dilliMentes parties de
1 Europe , et ptrliculièrouicut en
France et en Hollande; elle ariive
dans nos contrées vers le milieu du
printemps et les quitte eu automne.
Loriot grivelé , Oriultis macula-
nts , Vieill. De Java. Il paraît n'être
qu'un jeune ài^e.
Loriot d'Or ouLonionou , Vaill.,
Ois. d'Afr. , 160; Oriti/us auralas ,
Vieill. Généralement d'un beau jau-
ne avec une tache noire autour de
l'œil ; les pennes des ailes noires avec
une bordure jaune ; les deux média-
nes de la queue noires, avec l'extré-
mité jaune : les suivantes jaunes sur
une plus grande étendue , el l'extei ne
entièrement jaune. Bec d'un brun
rouge foncé. Celte espèce habite le
sud de l'Afrique el la Cote-d'Or.
Loriot de paradis, Oriulus au-
reiis,(Jr\nc\.; Oriulus par adiseus, Du-
inont, a été long-lemps placé parmi
les Oiseaux de Paradis, sous le nom
de Paradis 01 ange , à cause de léclat
de son plumage; mais il a été reporté
enfin parmi le>Loiiots parLevaillaut,
A ieillot et Temminck. Il est à peu
près de la taille du Loriot d'Europe.
La gorge , les bords du bec , une
grande partie de l'aile et la queue, à
l'exception d'une petite tache jaime
placée à l'extrémité, sont noirs ; la tê-
te , le col , et la parure que forment
les plumes Irès-allongées du col, sont
d'une belle couleur orangée; le reste
du corps est généralement jaune.
La femelle de ce magnifique Oiseau
estgénéraleirtenl olivâtre; et il paraît
que les jeunes mâles lui ressemblent
daps leur premier âge. L'espèce ha-
bite lei Moluques.
Loriot Prince-Régent, Oriolus
Regens, Quov el Gaim. Cette espèce,
que l'éclat et la richesse de son plu-
mage rapprochent du Loriot de Para-
dis, dont au contraire il s'éloigne par
ses formes, est généralement d'un
beau noir velouté, avec le dessus de
LOR
ao7
la tête ef du col couvert de plumes
courtes, très-seriées , d'un jaune
orangé , et les pennes sicou laires
d'un beau jaune éclatant. Ouoy et
Gaimard oui donné dans la Zoologie
(iu Voyage autour du monde une
très-bonne figure de cette espèce : et
on eu voit maintenant au Àlustum
un bel individu donné par Gainot et
Li\ssou. Elle habite la Nouvcllc-llol-
landc.
Loriot riecr, Vaill., Ois. d'Afr.,
263 , Oriolus rnelanocephalus , Gnal.
'J cte et poitrine noires ; couvertures
des ailes jaunes; bout des pennes
alaires jaune; toute la queue étant
aus-i de cette couleur, à l'exception
d'une portion des pennes médianes
qui est noiie. Ije (.'ouihuignau ne dif-
léreiait jias spécifiquement du Loriot
rieur, suivant plusieurs ornitholo-
gistes; il paraît cependant avoir la
queue noiie sur une beaucoup plus
grande étendue, et le bec plus petit.
Le Loriot rieur habite l'Inde, el le
Coudougnan l'Atriqne méridionale.
Loriot varié , Oriolus variegatus,
Vieill. Habile la Nouvelle-Hollande,
el est ainsi décrit par Vieillot : le
fiont noir ; le dessus du corps , le col
et la gorge mélangés de hlanc, de
noir et de venlâlre; les flancs jaunes ,
ledessops du corps blanc avec des ta-
ches noires; la queue noirâtre avec
une bordure d'un gris bltuàlie, et
une grande tache blanche au bout
des huit pennes latérales.
Loriot a ventre blanc, Temm.,
PI. col. :2î4, Oriulus xartthonolus ,
liorsf. Habile Java. Le mâle est d'un
jaune vif sur le dos , les scapulaires ,
les couvertures du dessous de la
queue et l'extrémité interne de toutes
les pennes latérales delà queue ; d'un
beau noir sur la tête, le col , la poi-
trine, les ailes et la queue; tout le
venirc est blanchâtre avec de pe-
tites taches noires sur le milieu des
plumes. Ce Loriot, le plus petit de
tous, n'a que SIX pouces six lignes de
long.
Loriot vert , Oriolus viridis ,
Vieill. ; Gracula viridis , Lath. A
près de dix pouces de long. H esl
5o8 LOR
généralement ;l'iin vert pâle avec
des taches bi unes et noirâtres à la
gorge , le dessous du corps blanchâ-
tre avec des siries nouâtres ; les ailes
et la queue noiiâhes; le bec de cou-
leur de corne et les pieds noirs. De
l'Australasie. (is. g. st.-h.)
LORIPÈDE. Luripes. conch. L'A-
nimal de la Lucine lactée qui a servi
à Poli pour rétablissemer>t de ce
genre est probablement semblable à
celui des autres Liicines autant qu'il
est possible d'en juger par l'identité
des caractères des coquilles compa-
rés entre eux ; nous ne pensons pas
d'après cela qu'il soit nécessaire «le
séparer eu deux genres des Coquilles
analogues jusqu'au moment où la
connaissance de l'Animal d'une autre
Lucine soit venue confirmer ou dé-
truire l'analogie (pic nous croyons
maintenant suffisamment fondée. F.
Lucine. (d..ii.)
* LORIPES. MOLL. (Ocken.) r.
Cyprine.
LORIQUE. BOT. PHAN. Le tcgu-
ment propre de la graine ou l'épi-
spermeest quelque fois formé de deux
lames dont l'une est extérieure , sou-
vent crustacée comme dans le Ricin
que Gaertner nommait Testa, et Mir-
m\Lo7-ique. V. Epispekme. (a.b.)
LORIS. Loris, mam. Genre de
Quadrumanes Lémuriens, très-re-
ïnarquable [)ar les foi mes sveltes du
corps ; par les membres grêles et
allongés ; par la tête arrondie , en
même temps que le museau est re-
levé , et le nez prolongé en boutoir;
par les yeux ronds, d'une extrême
grandeur, et seulement séparés par
une cloison osseuse très-mince ,
l'ouverture du canal lacrymal étant
d'ailleurs placée hors de l'orbite. Les
oreilles sont arrondies , et les narines
^'ouvrent sur les côtés d'un muile
glanduleux, divisé sur la ligne mé-
diane par un sillon qui se prolonge
sur toute la lèvre supérieure, où se
voit même une légère échancrure.
]pa queue est tout-à-fait nulle ,
du moins à l'extérieur , car il
LOR
existe cinq vertèbres coccyglennes
Le? membres diffèretil principalement
de ceux des Makis par leur plus
grande longueur et leur extrême gra-
cilité ; ils sont tous pentadactyles et
terminés par une véritable main ,
c'est-à-dire qu'ils orft tous le pouce
distinct et opposable-, celui du pied
de derrière est surtout très-allongé
et très-séparé des autres doigts. Les
ongles sont tous larges et plats ,
excepté celui du second doigt du
membre postérieur qui est étroit ,
pointu et arqué , caractère qui se
trouve généralement chez tous les
Lémuriens , et particulièrement chez
les Makis. Le tibia est plus long que
le fémur, et le tarse et le métatarse
sont égaux. Le système deulaii-e a
beaucoup de rapports avec celui des
Galagos. La mâchoire supérieure a
de chaque côté deux petites incisives
séparées des deux autres par un in-
tervalle vide; une canine, et six mâ-
chelières , dont lus trois premières
ne sont que de fausses molaiies; les
trois dernières ont deux pointes eu
dehors , et un large talon avec deux
tubeicules eu dedans; la moyenne
est la plus grande dos trois , et la
troisième la plus petite. A. la mâ-
choire inférieure , il y a de chaque
côlé trois incisives allongées et poin-
tues, contiguës à celle de l'autre
côlé , et surtout remarquables par
leur position proclive ; une canine
qui passe en arrière et non pas en
avant de la canine supéiieure, et
cinq mâchelières , dont deux fausses
molaires ; les deux premières vraies
molaires ont quatre tubercules poin-
tus , la dernière en a cinq. Chaque
mâchoire se trouve ainsi avoir dix-
huit dents , nombre qui se trouve
également chez les Galagos et chez
les Makis.
L'organisation intérieure du Lo-
ris n'est pas bien connue encore;
cependant on doit à Daubenton la
connaissance de plusieurs faits inté-
ressans. On devait s'attendre , chez
tm Animal dont le corps est si allon-
gé et si grêle , à trouver un grand
uombrc' de vertèbres : il en existe en
LOR
effet quinze dorsales et neuf lombai-
res. Les mamelles , pectorales comme
chez tous les Quadrumanes , sont
au «ombre de quatre , mais il paraît
quil n'existe que deux glandes mam-
maires. Les organes de la génération
ressemblent , à beaucoup d égai ds , à
ceux des Makis; mais le clitoris est
surtout lemarquablc chez la femelle ;
il soit de l'exil émité inlcTieiire de la
vidve, el il est si gros qu'il semble
occuper une partie de celte ouver-
ture . il a autant de grosseur que le
pénis du mâle, et autant de longueur
au dehors de la vulve; sou exlrémile
est partagée en deux petites branches
entre lesquelles se trouve placé l'ori-
fice du canal de l'iuèlre, comme l'a
constaté Daubenlou , en injectant
par le clitoiis de l'air dans la
vessie. « De tous les Animaux que
nous avons disséqués, dit l'illus-
tre collaborateur de BuUbn ( T.
xiiT , p. a 18), la femelle du Loris est
la seule dont l'urètre suive le corps
du clitoris , et pei ce le gland comme
dans la verge et le gland des mâles. »
Les anatomistes ont à peine fait atten-
tion à ce fait , découvert il y a qua-
tre-vingts ans par Daubenton ; il en
est peu , cependant , qui méritent
autant d'être remarqués. Ainsi se
trouve démontrée , de la manière la
plus complète et la plus certaine , l'a-
nalogie du clitoris avec le pénis du
mâle ; en effet , tandis que chez cer-
tains Oiseaux, nous voyons le pénis
rudimentaire comme le clitoi is de la
femelle, et iinpeiforé comme lui [F".
Clitoris ; et Geoffroy yainl-Hilaire,
Mém. du Mus. d'Hist. Nit. ix), le
clitoris réalise au contraire, chez le
Loris, toutes les conditions d'un vé-
ritable pénis ; rapport bien remar-
quable , surtout quand on songe que
le Loris est un Quadrumane, c est-à-
dire un des Mammifères que son orga-
nisation rapproche le plus de l'Hom-
me ; et d'autant plus important que
l'unité de composition organique ne
peutreposersur une base solide qu'au-
tant que l'analogie de l'organe femelle
et de l'organe mâle est démontrée.
Si, en effet, il n'y avait pas unité
LOR
.noq
de composition pour tous les indi-
vidus de la même espèce, comment
l'admellre pour l'universalité des
êtres?
Le Loris grêle , Loris gracilis
Geoff. St.-Hil.; le Louis, Huti".,xiii'
XXX, p. 210; Tan/ii^'nu/i/s , Séba ,
est la seule cs|)èce de et; genre établi
par Geoffioy-Saint-Hilaire ( Mag. ,
Encyc. T. vu, 1796), sous le nom
di' Loris , adopté depuis par lou.s les
zoologislis , excepté par Illiger qui
l'a nommé Stenups. — Il habite Cey-
lan , et le nom de Loris ou Loeris est
celuiqueles Jlollan lais lui ont donné.
Son pelage est généralement roussà-
Ire; mais il a lu tour des yeux roux ;
une tache blanche sur le front ; le
bout du museau , les côtés de la tète ,
la mâchoire inférieure , le dessous du
col de couleur blanchâtre ; la poitrine
el le venlie mêlés de blanchâtre et
de cendré; enlin, la face interne des
membres et les pieds, de couleur
grise , teinte de blanchâtre ou de
jaunâtre. Sa taille est à peu près celle
de l'Ecureuil ; son poil est très-fin ,
très-doux et laineux. Ses habitudes
sont peu connues. On sait cepen-
dant qu'il est fort lenl dans ses mou-
vemens ; qu'il dort presque tout le
jour, et qu'il se nourrit de fruits,
d'œufs . d'Insectes.
G. Fischer { V. Lettre à Geoffroy
sur une nouvelle espèce de Loris) a
décrit comme une nouvelle espèce,
un Quadrumane qu'on ne considère
généralement que comme inie variété
d'âge du Loris grêle de Geoffroy. Il
lui avait donné le nom de Loris cey-
lanicus. Le Loris du Bengale de Buf-
lon , et quelques autres espèces nom-
mées quelquefois aussi Loris, appar-
tiennent au genre Nycticèbe de Geof-
froy Saint-Hilaire. y. ce mot.
fis. G. ST. -II.)
LORMAN. CRUST. L'un des nom.s
vulgaires du Homard dans le midi
de la France. (b.)
LORMUZE. R£PT. s.\uR. L'un des
noms vulgaires du Lézard gris, (u.)
LOROGLOSSE. Loroglossum. bot.
rii.s.N. Le professeur Richard, dans
5io LOS
son travail sur les Orchulées trEuro-
pe, a fait sous ce nom un genre nou-
veau pour les Satyrium hirclnum et
(intropophorum de Linné, places par
Swartz dans le genre Orchis. Yoici
les caractères du genre Lumirlossiim :
le calice est en forme de casque ; le
labelle est allongé , à trois divisions
étroites, dont la moyenne est bifide;
l'éperon est très-court; le gynostènie
et l'anthère ont la même forme que
dans le genre Orchis, mais les deux
masses poliiniques sont attachées sur
un même rétinacle, renfermé dans
une petite poche , comme dans les
vrai^ Sérapias , tandis que dans les
espèces d'Orchis , qui toutes sont
éperonnées , chaque masse pollinique
est insérée sur un lëtinacle parlicu-
lier. Les espècesilece genre ont abso-
lument le port des Orchis. Comme
eux, elles offrent deux gros tubeicu-
les ovoïdes , blancs , charnus , une
tige portant des feuilles engainantes,
et des fleurs disposées en un épi den-
se au sommet de la tige. Le Loroghs-
6um liircinum , Rich. , loc. cit. ; Saty-
rium Idrcinum , L., croît dans les
bois couverts et sablonneux , où il
se fait reconnaîlre par son odeur
dfe bouc extrêmement forle et désa-
gréable. Sa tige a environ un pied et
demi à deux pieds de hauteur. Ses
fleurs sont d'un vert pâle, tachetées
de pourpre. Son labelle est excessive-
ment long et étroit; la division
moyenne , qui a environ un pouce et
demi de longueur, est bifide à son
sommet. Le L,o?vglussum antropopho-
rum , Rich.; Satyrium antropopko-
rum , L , est moins grand que le pré-
cédent, il croît sur les pelouses dé-
couvertes à Foniainebleau , et dans
beaucoup d'autres parties de la Fran-
ce. Ses fleurs sont légèrement purpu-
rines , et leur labelle , par sa figure
singulière , a quelque ressemblance
avec un homme pendu. (a.r.)
LOPiY. ois. Sous-genre de Perro-
quets. P'. ce mot. (b.)
LOSET. MOLi.. Adanson (Voy. au
Sénég., pi. c), lig. 53) nomme ainsi
une petite Coquille (juidoit nppartc-
LOT
nir au genre Fuseau, et que Gmelin
a placé dans les Murex , sous le nom
à.ellu7ex fusïformis [Syst, Nat. , p.
5549, n- 88). (D..H.)
LOSS. MAM. ]r. Elan, au mot
Cerf.
^ LOSSAN EX LOSSON. tns. L'un
des noms vulgaires de la Calandre du
Blé. (B.)
LOT ALITE ou LOTALALITE.
MIN. (Sewcrgin, Actes de l'Acaii. de
Pélersbourg, T. xv, p. 485.) Varié-
lé de Diallage verte , trouvée près de
Lotala en Finlande. (g. dkl.)
LOTE OIT LOTTE, pois. Espèce
de Gade devenue le type d'un sons-
genre. F". Gade. On a encore appe-
lé Lole vivipare, la BIcnnie; Lole de
Hongi ie , le grand Silure commun
ou Glanis ; Lote Barbotte ou Lote
franche, leCobite; grande Lote, la
Lingue, etc. (b.)
LOTEA. BOT. PiiAN. Ce genre ,
proposé par Médicus et Mœnch , ne
forme plus qu'une section des Lotus
de De Candoile et Seringe. /^. Lotier.
(G..N.)
LOTEN. bot. crypt. Adanson
nommait ainsi un genre composé de
toutes les espèces de Byssus de Mi-
chel i et de Dillen. Cfes espèces fila-
menteuses font maintenant partie
d'un grand nombre de genres dis-
tincts dans les familles des Algues et
des Champignons. (g..n.)
*LOTEES Zyo/eœ. bot. piian. C'est
le nom donné par De Candoile , dans
le second volume de son FroHromus ,
et dans le sixième Mémoire sur les
Légumineuses, à la seconde tribu de
cette famille. Elle est caractérisée par
sa corolle papilionacée; ses étamines
monadelphes ou diadelphes; son lé-
gume continu , uniloculaire ou rare-
ment biloculaire par l'introflexion de
l'une des sutures; son embryon ho-
motrope dont les cotylédons sont pla-
niuscules, et se développent par la
germination en feuilles inunies de
stomates. Cette tribu contient un très-
gt;^and nombre de genres répartis en
cinq sous-tiibus, savoir: 1" Génis-
LOT LOT 6,,
lees -, 2° Trifoliées ; ô' Clitoiiécs ; une à deux seulement. Elle ne se
4" Galcgées ; b» Astragalécs. P'. pour compose que d'une seule espèce le
1 énunidialion des genres le mot Liî- J.otikr co.mkstible , 7. cdulis 'l
GUMiNEtSES. (G..N.) Plante qui doît natureliemeni dans
T r^-^T r» ''^ n\\<X\. de rEurojie et en E''vple
LOTIER Lolu^. BOT. phan. Genre Elle a îles lij^es legé. cm<<nt couchées '
do la famille des L gumineuscs , et velues, des fe.iilles à trois folioles '
de la Diadclphie Décandi ie, L., ca- ohovales; des fleuis jaunes, axillai-
racUrisé de la manière suivante par res.soliiairesougéininécs.Leursgous-
Seringe ( in De Candolle Prodrom. se.^ sont len.iu's , succulentes , d'une
Syst. regel., 2, p. iog) : calice tul)u- saveur douce, analogue à celle des
leuxà cinq divisions profondes ; ailes petits Pois , et se mangent dans qucl-
de la coioile presque égale-, à l'éten- ques pays. Sa ctdluie étant iacilcsous
dard; caiène en forme de bec; style le climat de Paris, liosc a conseillé de
droit; stigmate Gubulé ; légume cy- lemployer pour nourrir les besliau.v
lindracé ou compiimé, dépourvu et surtout les Cochons,
d'ailes ou de bordures foliacées. Ces Ea seconde section l'orninit le "eurc
caractères excluent du genre Lufus Lo/ea de Médicus et Mœuch.^'ElIc
plusieurs Plantes que Linné y avait est caractéiiséc par son légume long
réunies. C'est ainsi que le Z?c/7c/«i/OT et comprimé; ses fleurs presqu'en
de Tournclort et le Tet/agonolobus ombell-s. On y a réuni cinq espèces
deScopoli ont été réiablis par Seringe dont l.i principale est le L. ornithopo-
{loc. cit.), qui a placé dans le premier dioiiies , L. , Plante célèbre, en ce que
de ces genres plusieurs espèces lin- c'est sur elle que Garcia ab liorto dé-
néeunes de Lotus, telles que les L. couviit le phénomène du sommeil
rectus, grœciis et /drsiitus , et , dans des Plantes.
le second, les espèces remarquables La troisième section, que Seringe
par leurs légumes munis de boi dures nomme Eulutus , a un légume lou"
foliacées; telles sont les Plantes que cylindiacé, et des fleurs en corymbes.
Linné nommait L. tetragonolubus et Elle renfcrn)e plus de quarante espè-
L. siliquosus. Le genre Lotier . dé- ces, parmi lesquelles deux seulement
barrasse de ces Plantes hétéiomoi- méritent de lixer notre attention,
plies , renferme encore une cinquau- Le Lotier de Saint-Jacques, Lo-
taine d'espèces pour la plupart iudi- tus jacobœus , L.. a une lige presque
gènes du bassin de la Méditerranée, ligneuse, glaucescente , des feuilles
Quelques-unes habitent d'autres con- composées de trois folioles linéaires
liées assez éloignées, telles que les mucronécs , des bractées et des stipu-
lades-Orientales , le cap de Bonne- les aussi linéaires ; les fleurs suppor-
Espérance , la iNouvelle-Hollande , la tées par des pédcncules plus longs que
Nouvelle-Zélande et l'Amérique du la feuille , disposées en corymbes; et
uord. Ce sont des Piaules herbacées, des légumes cylindriques, glabres,
à feuilles palmées, trifoliées , à slipu- Les corolles sont d'un pourpre noir
les foliacées. Les fleuis, de couleur avec l'étendard jaunâtre. On cultive
jaune, rarement blanchâtres ou ro- cette Plante pour rornement des jar-
i>es , au nombre de une à six, sont dins , en raison de ses couleurs va-
portées sur des pédoncules axillaires riées ainsi que de l'élégance de son
et accompagnées d'une feuille florale, port, mais elle e\ige d'être rentrée
Seringe [loc. cil.) a disposé les espè- pendant l'hiver dans l'orangerie. Elle
ces de Lotus eu trois sections. La pre- est originaire de Saint-Jacques , l'une
mière , à laquelle il a donné le nom des îles du cap Vert.
(\c Krokeria, qui était employé par Le Lotier corniculé , Z0///5 cor^
Mœnch comme généri(|ue , se distin- niculatus , lj.,csl une espèce extrème-
gue à son légume renflé , succulent, meut abondante eu Europe. Les di-
courbéj et ù ses fleurs au nombre de verses stations oii elle so trouve la
512 LOT
font varier tellement qu'il est souvent
très-difficile de se persuader que c'est
la même Plante. Dans les chann^ç et
sur le bord des routes , elle est gla-
bre, ses liges sont couchées et ses fo-
lioles obovées. Dans les lieux humi-
des, ses tiges sont velues , fisiuleuses,
et s'élèvent à une grande hauteur.
Elle a des feuilles ovales et grasses
dans les localilés marilimes. Enfin
elle présente quelquefois des tiges fili-
formes el des feuilles linéaires, lan-
céolées. Ces divers états de la même
Plante ont ëié considérés comme des
espèces distinctes par quelques bota-
nistes. (g..n.)
Le nom de Lotier, corruption de
celui de Laitier , est aussi donné vul-
gairement au Polygala vulgaiis , L.
(B.)
* LOTO. MIN. Nom donné en Tosca-
ne à la poussière sablonneuse , mêlée
de paillettes de Mica , qui se rassem-
ble sur le bord et au fond des lagu-
nes, dont l'eau donne par évapora-
tion de l'Acide borique. Elle n'est
q9e le résidu du lavage du Macigno ,
qui est traversé par les vapuirs
aqueuses, chargées d'Acide borique.
Elle est composée, suivant Klaproth,
de Silice, il' Alumine , d'Oxide de Fer,
de Soufre et de sulfate de Chaux.
(g. DEL.)
* LOTOIDES. BOT. piiAN. Sous ce
nom De CandoUe ( Prodivm. Sysl.
P'eget. Nat. 2, p. i56 ) a désigné la
cinquième section du genre C^ lise , à
laquelle il donne les caractères sui-
vans : calice dont le lube est court ,
obconique, la lèvre supérieure bi-
partite , l'inférieure tridentée; la co-
rolle à peine plus longue que le ca-
lice. Cette section renferme quatre
espèces qui son t des sous-Ai brisseaux
à tiges rameuses couchées , et à fleurs
jsunes, peu nombreuses et réunies
en tête; la plus remarquable de ces
Plantes est le (yàsus argenteus , L. ,
jolie espèce assez commune dans les
lieux incultes de tout le bassin de la
Méditerranée. (g..n.)
LOTOIRE. Lotorium. moll. Mon t-
fort , qui, dans sa Conchyliologie s\s-
LOT
tématique , a proposé un très-grand
nombre de genres , avait établi celui-
ci à tort pour un démembrement des
Murex de Linné que Lamarck avait
établi sous le nom de Triton. V. ce
mot. (D..H.)
* LOTONONIS. BOT. PHAN. De
CandoUe {Frodrom. Sy&t. f eg. 2 , p.
j66 ) nouune ainsi la seconde section
du genre Ononis , laquelle offre des
stipules non adnées ou à peine adnées
au pétiole, foliacées comme dans les
Lotus; mars des étamines monadel-
phes comme dans les Ononis. Elle se
couipose de vingt-huit espèces toutes
indigènes ducapde Bonne-Espérauce,
et dont le plus grand nombre n'ap-
partient qu'avec doute au genre Ono-
nide. V. ce mot. (g..n.)
LOTOR. MAM. Syn. de Raton. T>'.
ce mot. (b.)
LOTORIUM. MOLL. ;---. LoTOIRE.
LOTOS. BOT. PHAN. Dans les ou-
vrages des naturalistes , des poètes et
des historiens de l'antiquité, il est
souvent fait uienlion des diverses es-
pèces de Lotos , dont les fruits ser-
vaient d ahmens. Les descriptions
fort incomplètes qui en ont été don-
nées , ont néanmoins suffi pour faire
voir qu'un assez grand nombre de
Végétaux différens entre eux avaient
porté le nom de Lotos chez les an-
ciens , et aujourd'hui on admet as-
sez généralement qu'ils peuvent être
ranges en trois classes , savoir : les
Lotos arboresccns , les Lotos aqua-
tiques et les Lotos herbacés ou ter-
restres Les Végétaux, oli l'on a cru
reconnaître ces divers Lotos , sont :
1°. LoTOS EN Arbre. Homère par-
le de l'Arbre des Loto[)hages , dont
le fruit , doux comme le miel , faisait
oublier aux étrangers leur patrie.
Théophraste en parle dans le même
sens , et en donne la description sui-
vante : le Lotus est de la grandeur
du Poirier, ou un peu plus petit; ses
feuilles découpées ressemblent à cel-
les de l'Yeuse. 11 y en a plusieurs va-
riétés distinguées par le fruit. Celui-
ci , de la grosseur d'une fève, naît
l
s
LOT
parallèlement sur les branches, à la
manière des baies du Myrte, el mûrit
comme les grappes de Riiisia. eu
changeant de couleur. On en lait un
vin qui s'aigrit au bout de trois jours.
Du reste, le fruit est très -aboudant
sur l'Arbre, et IWrbre lui-même est
commun sur la côte de C^rihage , oîi
l'on raconte que l'armée n'Ophellus ,
privée de toute autre nourriture , vé-
cut plusieurs jours des seules drupes
du Lotus. C'est dans l'île des Loto-
hages que le fruit acquiert la saveur
a plus exquise ; mais le bois de l'Ar-
bre, qui est noir cl dont on fait des
flûtes, est préférable, au contraire,
dans la C\réna'ique. (Fée, FI. de
Virg. , p. b2.) Atnéuée , qui nous a
donné aussi une description de cet
Arbre, dit que son fruit porte un
noyau très-petit , et prend à l'époque
de sa maturité parfaite une couleur
ourprée, et acquiert la grosseur
'une olive. Un passage de Polybe ,
qui dit avoir vu lArbre des Lotos, a
commencé à mettre sur la voie pour
arrivera sa détermination boliniquc.
Le Lotos des Lolopliages , est- il dit;
dans cet historien , est un x\rbrisseau
rude et aimé d'épines. Ses feuilles
sont petites, vertes et semblables à
celles du Rhamnus. Ses fruits, encore
tendres , ressemblent aux baies du
Myrte; mais lorsqu'ils sont mûrs, ils
égalent en grosseur les olives rondes,
se teignent d'uiîe couleur rougcâtre et
renferment un noyau osseux. Clusius
et Jean Bauhin soupçonnèrent que le
Lotos des Lolopliages devait être une
espèce de Jujubier. Cette opinion fut
ensuite adoptée par Shaw , dan* son
Voyage, où il en donna une figure
incom[)Iète. Mais c'est au professeur
Desfontaines , q;ii a visité les lieux oii
les anciens faisaient croître l'Arbre
des Lotos, que l'on doit la confirma-
tion de ce lait. Il a prouvé que cet
Arbie était véritablement un Juju-
bier, et dans le beau Mémoire qu'il
a publié à ce sujet i_Mém. Acad. Se,
année 1788, t. 21) , il l'a décrit el fi-
guré sous le nom de Zizyphtis LiOtits.
Cette opinion dusavanl auteur de la
Flore Atlantique a été généralement
TOME IX.
LOT 5,5
adoptée par tous les commwitalcurs
cl tous les auteurs qui se sont occupés
il anl'quilés botaniques. INous avons
déjà, à l'article Ji'JUHiER de ce Oic-
tiounaire, donné In description du
Zizyphus Lolus; nous croyons donc
inuiile de revenir ici sur lès caractè-
res botaniques de cette espèce.
Pline parle aussi d'un autre LdIos
3ui croît en Italie oii il porte le nom
e Celtis et dont les fruits ressem-
blent à des cerises. Beaucoup d'auteurs
pensent que le naturaliste de Rome a
voulu désigner ainsi l'Arbre que les
modernes ont appelé Celtis australis ,
cl dont les fruits ont une saveur acer-
be et peu agréable.
2". i^oTos AQUATIQUES. On en dis-
tinguait trois espèces qui croissaient
dans les eaux du Nil. Ces Plantes
étaient en grande vénération cliez
les Egyptiens qui en ornaient leurs
édifices et en paraient le frontde leurs
divinités. L'une de ces espèces, que
les anciens appelaient Cyarnus egyp-
riacus et qu'Hérodote désigne sous le
nom de Lis rosé, avait une racine
épaisse, charnue, qui servait d'ali-
ment. Sa fleur rose était deux fois
plus grande que celle du Pavot ; son
fruit , que l'on comparait à un rayon
circulaire de miel , renfermait, dans
des alvéoles creusées à sa face supé-
rieure , une trentaine de fèves arron-
dies , propres à servir d'aliment. 11
est impossible de ne pas reconnaître
daris cette description le Nelumho,
liympkœa INelurnbo , L., ou JSelurn-
hium speciusam , VN illd. Mais nous
devons ajouter que cette esjièce n'exis-
te plus dans les eaux du iSil ; elle en
a disparu et n'y lorme plus ces mas-
ses de verdure, au milieu desquelles
les habitans des rives du iNil allaient
respirer un aii- frais et parfumé. Au-
jourd'hui le Nelumbo ne se trouve
plus que dans l'In.le.
Une secondeespèce de Z/o/i/sest celle
que lesanciensajjpelaient simplement
Lotos. Sa racine, dit Hérodote, est tu-
béreuse et charnue; ses fleurs sont
•grandes , blanches, et ressemblent à
celles du Lis. Aucoucherdusoleil,on
la voit se fermer et souvent s'enfoncer
35
5i4
LOT
sous les eaux , pour ne se remontrer
qu'au retour de cet asire. Son fruit est
semblable à celui du Pavot et renfer-
me une très-grande quantité de grai-
nes que l'on mange et dont on fait
une sorte de pain. Cette espèce ne
saurait être confondue avec la précé-
dente; elle en diffère et par la forme
(le sa racine, la couleur de sa fleur ,
la structure de son fruit. Tout indi-
que que c'est le Is'ymphœa Lotus de
Linné , qui ci oît encore dans les eaux
du Nil , et dont la racine , la fleur et
le fi uit s'accordent parfaitement avec
ce que les anciens nous ont transmis
de leur Lotos.
Enfin une Iroislème sorte de Lo-
tus aquatique est celle que les Ara-
bes désignent sous le nom de Li-
noufar , d'oli l'on a fait le nom
français de Nénuphar , qui a été
donné au genre I<lymphœa. Ceite
espèce croissait également dans le
IS'il. Elle se distingue de la précé-
denle par ses feuilles non dentées , ses
fleurs plus petites et d'une belle tein-
te bleue de ciel. C'est à cette espèce
que Savigny a donné le nom de Nyin-
jji'iœa cœndea.
5°. Lotos Plante terrestre.
Dans plusieurs passages de l'Iliade et
de rOdys.-ée , Homère parle dun
Lotus existant partout dans les cam-
pagnes, et qu'il dit servir de nourri-
ture aux chevaux d'Achille ou aux
bœufs dérobés par Mercure. Diosco-
ride , Galieu et Paul d'Egine disent
que ce Lotus a des feuilles trifoliées,
et qu'il se rapproche beaucoup du
Cytise. C'est donc parmi les Plantes
dont les l)o!ani»les ont formé la fa-
mille des Légumineuses, qu'il con-
vient de reconnaître le Lotus trifolié
d Homère. Mais comme celte famille
est extrêmement nombreuse en espè-
ces et que parmi elles uy très-grand
nombre offre ce caractère de feuilles
trifoliées, il est assez difficile d'arriver
à une détermination rigoureuse de
celte espèce. Ainsi quelques-uns out
cru que ce LoIlS était le Medicago
falcata ; d'autres le Lotus cornkula-
tus ; eniin plusieurs pensent avec
Sprengel et Fée que c est le Melilutus
LOI]
officlnalis y qui en effet est comm n
j)artout et forme un excellent four-
rage. Telle est l'énumération rapide
des principales espèces de Lotus des
Anciens. Nous n'avons pas cru de-
voir nous étendre beaucoup sur ce
sujet qui prêle singulièrement àl'ai-
bitraire. Ceux qui désireront des dé-
tails plus circonstanciés sur ce point
de botanique ancienne pourront re-
courir aux ouvrages de Sprengel et
surtout à la Flore de Virgile de notre
collaborateur Fée , oîi nous avons
puisé la plupart des faits consignés
dans cet article. (a. r.)
LOTTE, rois. -P". Lote.
LOTUS. BOT. niAN. ^. JUJURIER,
Lotos et Nénuphar.
J..OUBINE. POIS. L'un des noms
vulgaires du Centropoine Loup. On
donne aussi ce nom à une Perclie de
la Guiane. ( B. )
LOUCHE. POIS Labrus luscun, L.,
espèce du genre Labre. /^. ce mot.
(B.)
LOUCHINS. crust. Ecrit Louchy-
ris dans Déterville. L'un des synony-
mes vulgaires de Cloportes. P"^. ce
mot. ■ (B.)
LOUICIIEA. BOT. PHAN. Ce nom
3 été donné par l'Hérilierà une Plan-
te rapportée d'Afrique par le profes-
seur Jlouicbe Desfontaines , et que
Linné avait autrefois réunie au Cam-
pfiorosma. Elle forme effectivement
un genre très-distinct et même très-
éloigné de celui-ci : mais Forskahl
l'avait décrit antérieurement sous le
unmVle Vtemnllius qui a été adopté.
7^. Ptéiianthe. (g..n.)
* LOUISE. 1N3. (Geoffroy.) r,
AORION.
LOUP. Lupus. MAM. Espèce du
genre Chien. On appelle Loup doré le
Chacal , et Loup noir, deux .nulres es-
pèces «lu même genre. Le Lynx du
genre Chat a été quelquefois nom-
mé Loup cervier, et l'Hvène Loup
Tigre. ' (b.)
LOUP MARIN. MAM. Ce nom a été
LOU
quelquefois donné à des Phoques et
même à l'Hyène. (b.)
LOUP DE MER.rois.Espèce d'Ana-
) hique. Perche du genre Centioponic
aussi appelée Louhine. Les pèchcurâ
nomment nussi quelquefois Loups, les
vieux Brochets. (b.)
LOURADIA. BOT. PiiAN. Pour Z,a-
vradia. F'. Lavradii;. (g..nO
LOUREE. Lourea. bot. 1'H.vn.
INeckcr {Elern. Bot., n. i5i8) est
le premier auteur qui ail pioposc ce
genredela famille des Légimuneuscs
et (le la Diadolphie IJécaudrie, L.
Mœnch lui donna plus lard le nom
de Chrisliû. Desvaux et De Candolle
l'ont adopté sous le nom donné par
INecker, et en ont ainsi Iracé les ca-
ractères: calicecampallulé,persi^tant,
à cinq divisions peu profondes , éga-
les, étalées , rentlées et enveloppant
le fruit après la fieuraison; corolle pa-
pilionacée doulléteudard est en cœur
renversé, la carène ohluse ; élamines
diadelphes ; légume composé de cinq
à six articles, planes , mouospermes,
réunis à la suite les uns des autres et
cachés dans le calice. Ce genre est un
démembrement du grand genre //er/j-
5<7/7//« de Linné. lia beaucoup de i ap-
ports d'une pai t avec les Dcsmodiian
qui ont été également séparés AenHe-
dysarum et de l'aulreavec les Smithia
qui se rapprochent beaucoup des Es-
chïnomene. Il se compose de trois espè-
ces que nous ne ferons qu'indiquer ,
savoir : i** L. F'espertilionis, Desv. ,
Hedjsarum f^esperfilionis , L. fils et
Jacq. , le. rar. 5 , t. 566 ; 2° L. obcor-
data, Desv., ou Hedys. obcordalum
Poiret.; 0''^ L.rernjonnis, D. C. ,ou//e-
djs. jenifunne, Loureiro. Ces Plantes
croissent dans la Cochinchine et dans
les îles de l'Archipel indien. Dans 1 ou-
vrage que le professeur De Candolle a
publié tout récemment sur les Légu-
mineuses , le genre Lourea fait partie
delà tribu des Hédysarées.
Jaiime Salnt-Hilaire (Bull, de la
Soc. Pliilora. jdécemb. i8ii) a donné
les caractèies d'un genre Z/ow/ea qui
n'est point celui de INecker, et dont il
a depuis converti le nom en celui de
LOU
5 if.
Moghauia ; mais ce genre rentre com-
me section sous le nom d'Osl/jodium
dans le tkmingia de Roxburgh. V.
ces mots. ((;..n.)
LOUREIRA. BOT. l'iiAN.Ce genre,
établi par Cavanilles , est identique
avec le Muzinna d'OrIcga , adopté
sous ce dernier nom par notre colla-
borateur A. De Jussitu dans la Mo-
nographie des genres de la famille
des Euphorbiacées. ?^. Mozinni;.
(O..N.)
LOUTRE. Lut/a. ivi.\m. Genre de
Carnassiers appartenant à la famille
dés \ermifornios , et lun de ceux qui
composaient le grand genre Musttia
de Linné. 11 se trouve en ellct , sous
tous les rapports, très -voisindes Mar-
tes et des Mouflettes , malgré les mo-
dification s tiès-iem:ii(|ua i il es que pré-
sentent diverses parties de son orga-
nisation, et particulièicment l'appa-
reil de la locomotion, l^es Loutres
ont à l'une et à l'autre mâchoire le
même nombre de dents ; savoir : six
incisives , deux « auines et dix mâchc-
lières, sur lesquelles on compte six
fausses molaires , deux carnassières ,
et ( ce qui iorine un des caractères
généraux de la familh; des Vermifor-
nit's) lieux tuberculeuses. Toutes ces
dents, et surtout les incisives et les
canines , sont très-semblables pour
leurs formes à celles des Mutes et
des . Mouffettes ; néanmoins comme
tous les genres voisins ont géuéiale-
uient , à cause du nombre dilférenl de
leurs fausses molaires, trente-deux ,
trente-quatre ou trente-huit, mais
non pas trente-six dents , le S3Slème
de dentition des Loutres leur est ex-
clusivement projire, et peufservir à
caractériser le geure. Au reste , quel-
ques dents out aussi des formes par-
ticulières ; les carnassières supérieu-
res présentent à leur partie interne un
talon considérable, et on voit de mê-
me un tubercule très-étendu en ar-
rière des inférieures. En somme, com-
me l'a remarqué Fr. Cuvier, « le .sys-
tème de dentition des Louîres est ce-
lui des Martes, modiiîé par le grand
développement île la partie de ce sys-
55*
5i6 LOU
lènie qui a pour objet de triturer les
alimens, et non de les couper ; c'est-
à-dire que ce développement caracté-
rise des Animaux moins carnassiers
et plus frugivores que les Martes. »
On sait en eflet que les Loutres peu-
vent se nourrir de substances végé-
tales , et , par exemple , d'herbages et
de jeunes branches d'arbres, quelle
que soit la croyance populaire à cet
égard.
Les organes de la locomotion sont
de même pour l'essentiel semblables
à ceux des Martes, et présentent en
général les mêmes caractères, mais
avec beaucoup plus d'exagéi-ation.
Les membressont d'une extrême briè-
veté ; chez un individu de près de
deux pieds de long , le fémur et les os
de la jambe n'excèdent pas trois pou-
ces ; et encore les Loutres ,pour nous
servir de l'expression usitée en his-
toire naturelle, sont-elles véritable-
ment empêtrées. Au contraire le
corps est d'une extrême longueur,
et tellement qu'il n'est aucun genre qui
mérite mieux le nom de Vermiforme.
Les doigts sont , comme chez les
Martes, au nombre de cinq à chaque
pied ; mais ils sont réunis sur toute
leur longueur (excepté chez la Lou-
tre du Cap ) par une large et forte
membrane; caractère qui ne se re-
trouve parmi les Carnassiers que chez
les seuls Phoques, quoiqu'on l'ait
aussi attribué parerreur à la Marte Vi-
son. Enfin la queue, ordinairementde
moitié environ moins longue que le
corps, et quelquefois beaucoup plus
courte, est toujours aplatie horizonta-
lement,comme cheztous les Mammifè-
res aquatiques. Elleest dans son entier
revêtue tle poils plus rudes et moins
longsqueccu:< du corps. Ceux-ci sont
de deux sortes , les uns soyeux, lui-
sans , assez longs , ordinairement de
couleur brune; les autres laineux,
plus courts , plus abondans, plus fins,
ordinairement de couleur grisâtre.
Quelques Loutres , et particulière-
ment l'espèce indienne décrite par
Fr. Cuvier sous le nom de Barang ,
ont le poil assez rude : d'autres , au
contraire, et surtout la Loutre du
LOU
Kamtscliallia , ont une fourrure que
sa douceur et sa finesse rendent ex-
trêmement précieuse. Les moustaches
sont formées, dans le plus grandnom-
bre des espèces , de longs poils blancS
ou blanchâtres: et presque toutes ont
aussi un inufle plus ou moins déve-
loppé.' Ln langue est a^sez douce ,
et l'oreille et toujours simple et très-
petite. Les patcs antérieures sont en-
tièrement nues en dessous ; mais à
celles de derrière , le talou se trouve
couvert de poils. Les mamelles sont,
du mouis chez la Loutre commune,
au nombre de quatre-, elles sont très-
peu apparentes , si ce n'est à la fin
de la gestation et pendant l'allaite-
ment. L'os pénial , comme chez les
Martes , existe assez développé chez le
mâle; et le clitoris contient de même
un os chez la femelle. C'est encore un
caractère commun aux Loutre#et à
toute la famille des Yermiformes d'a-
voir deux petites glandes situées près
de l'anus, et qui sécrètent une li-
queur fétide. Enfin le crâne, dans son
ensemble, est élargi et déprimé, sur-
tout à la partie postérieure , et , quoi-
que semblable par ses principaux ca-
ractères à celui des Martes , il rappelle
aussi, sous plusieurs rapports, celui
de certains Phoques. Au leste, ou
pourrait faire la même remarque à
l'égard de toutes les autres [jarlies de
l'organisation. Ainsi se trouve liée
avec la grande série des Carnassiers
terrestres celle de ces Carnassiers am-
pliibies si souvent rapprochés des Cé-
tacés.
L'allongement extrême du corps
chez la Loutre, l aplatissement de sa
queue, et surtout la large palmature
de ses pieds , sont autant de caractè-
res qui indiquent un Animal aquati-
que. En effet , la Loutre qui ne mar-
che qu'avec peine et très-lentement ,
nage au contraire avec la plus grande
facdité , plonge très-bien, et peut ,
dit-on, demeurer long - temps sous
l'eau. Elle passe même en quelques
lieux pour un véritable amphibie;
fable qui n'avait pas même besoin
d'être démentie, et que BufFon s'est
donné la peine de réfuter, en remar-
LOU
quant qu'elle a besoin de respirer à
peuprès comme tous les Animaux ter-
restres , et que si même il lui arrive
tie s'engager dans une nasseà la pour-
suite d'un poisson, on la trouve noyée.
Elle se nourrit en eilet de prérérènce
de poissons , et en détruit une grande
auantité. Aussi est-elle très-redoutée
es pêcheurs qui lui attribuent une
intelligence et une industrie presque
surnaturelles. Dans ses pêches, elle
commence toujours, disent-ils, par
remonter contre le courant, afin de
n'avoir plus qu'à le suivre, lorsqu'elle
revient à sou gîte chargée de proie et
déjà fatiguée. Ce gîte est tout sim-
plement la t'ente d'un rocher ou la ca-
vité d'un aibre, oii elle se lait ordi-
nairement un lit de feuilles sèches :
on en a même vu quelquefois, suivant
la remarque de Buffon , serctirer dans
i\eà piles de bois à flotter ; ce qui ne
doit nullement étonner. La Loutre,
qui craint peu le froid et l'humidité ,
préfère en eflet toujours le trou le plus
voisin de la rivière oii elle a coutume
de pêcher : habitude dont on trouve
la cause dans son organisation qui lui
rend la marche si pénible. On sait de
même combien les Phoques , pour les-
quels la marche est encore beaucoup
plus difficile , préfèrent pour leur re-
traite les lieux les plus voisins de la
mer. La Loutre est, dit-on, assez do-
cile pour que l'on soit en plusieurs
lieux parvenu à la dresser à pêcher
au profil de ses maîtres, et à rappor-
ter fidèlement sa proie. Buffon au
contraire a plusieurs fois essayé d'é-
lever en domesticité et d'apprivoiser
de jeunes individus , sans y avoir ja-
mais réussi : «Ils cherchaient toujours
à mordre, dit-il, même en prenant
du lait, et avant que d'être assez forts
pour mâcher du poisson ; au bout de
quelques jours, ils devenaient plus
doux, peut-être parce qu'ils étaient
malades et faibles; et loin de s'accou-
tumer à la vie domestique, ils sont
tous morts dans le premier âge. » Il
faut cependant bien se garder de con-
clure que toute semblable tentative
doive rester de même sans succès : il
n'est point d'être que l'Homme ne
LOI"
5i7
puisse , avec plus ou moins de peine,
façonner à son joug. Ainsi nous avons
vu une Loutre élevée en domesticité
par un paysan qui l'avait prise jeune:
elle était apprivoisée de la manière
la plus complète, caressait et suivait
son maître à la nianièi c d'un chien ,
et se montrait même très-peu farou-
che à l'égard des étrangers. Il est vrai
«juc le possesseur de cette Loutre
croyait presque , en l'adoucissant ,
avoir opéré un prodige, parce que
ses préjugés lui avaient toujours fuit
sup|)oser à cet Animal un naturel
lout-à-fait intraitable.
Toutes les Loutres ont a peu près
le même pelage ; toutes sont d'un
brun plus ou moins foncé en dessus,
d'un brun plus clair en dessous , et
surtout à la gorge qui est même quel-
quefois presque blanche; aussi la dis-
tinction des espèces du genre est-elle
trés-difTicile. On n'a même cru pen-
dant long-temps qu'à l'exiblence de
trois seulement; mais dans ces der-
niers temps les envois faits de divers
points du globe par plusieurs voya-
geurs , et particulièrement du cap de
bonne-Espérance, de l'Inde et des
deux Amériques, par Uelalande ,
Duvaucel , Diaid, Leschenault de la
ïour, Auguste de Saint-Hilairc et
Lherminier, ayant fait counaître non-
seulement les pelleteries , mais ca
même temps les squelettes ou du
moins les crânes d'un grand nombre
de Loutres; il a été facile de se con-
vaincre qu'il existe un assez grand
nombre d'espèces qu'avaient fait con-
fondre la ressemblance de leur pelage
et le peu de précision des seules des-
criptions qu'on en avait possédées jus-
qu'alors. Vy. Cuvicr croit même pou-
voir, au moyen de ces précieux maté-
riaux , établir jusqu'à onze espèces ,
dont une appartiendrait à l'Europe,
trois à l'Amérique méridionale, trois à
l'Ainpiique septentrionale, trois aux
Indes-Orientales, et une au sud de
l'Afrique. INous suivrons dans cet ar-
ticle le travail de ce zoologiste ( P^.
Loutre du Dictionnaire des Scien-
ces Naturelles ), quoique quelques-
unes des espèces qu il admet ne soient
fii8
LOU
peut êtie pas assez caractéiisées pour
qu'il ne reste quelque doute sur leur
distinction réelle. — Nous décrirons
d'abord les trois espèces ancienne-
ment connues.
La Loutre d'Europe, Luira pul-
garis,F,rx[.; Mi/stelaLu/ra, L.,a deux
pieds de long ; elle est en dessus d'un
brun foncé, en dessous d'un gris bru-
nâtre avec la gorge et l'extrémité du
museau d'un grisâtre clair. La cou-
leur de la gorge se fond insensiblement
et se nuance avec celle du dessus du
corps. On a trouvé quelquefois des
individus dont le pelage était varié
de petites taches blanches qu'on a re-
gardées comme l'effet de la maladie
albine. C'est cette variété queUesma-
rest a décrite dans sa Mammalogie
sous le nom de Lutra vulgaris varie-
gata 1 d'après un bel individu qui
fut pris à l'Ile-Adam , et que pos-
sède le Muséum. Celte espèce entre
dans le rut en hiver; la femelle met
basau printemps trois ou quatre petits
qui se séparent d'elle au bout de deux
mois environ. Nous ne décrirons pas
la chasse de la Loutre qui se fait de
diverses manières, et dont tout l'art
consiste à lancer l'Animal dans un
lieu oii il n'y a que peu d'eau ; autre-
ment elle échappe ficilement aux
chiens. Sa chair se mange en mai-
gre, mais elle est peu estimée parce
qu'elle conserve un goût désagréable
de poisson ; sa fourrure, employée à
divers usages, l'est surtout depuis
quelques années dans le commerce
de la chapellerie. L espèce qui se
trouve répandue dans toute l'Europe ,
et qu'on crovail même habiler aussi
l'Inde et l'Amérique , était très-bien
connue des anciens , comme on le voit
par divers passages d'Hérodote et
d'Aristote. On ne peut en effet douter
que VEnhyd/is des Grecs ne soit la
Loutre , surtout depuis la découverte
de la Mosaïque de Palestrine oii se
voient représentés deux individus à
côté desquels se trouve placé le mot
Enhjdris.
La LOUTKE D'AMÉBIQUE,(i. Cuv.;
Lutra BraslUensis , Geoff. St. -H.;
Mustela lui ris Bi as i liens is , Gm. ; la
LOU
Saricovienne de Geoffroy et de plu-
sieurs auteurs, habite l'Amérique me»-
ridionale, et paraît exister aussi dans
le sud de l'Amérique septentrionale :
elle est plus grande que noire Loutre;
son pelage est généralement d'un
brun fauve, un peu plus clair sur la
tête et le col , plus foncé vers l'extré-
mité (les membies et de la queue,
avec la gorge et l'extrémité du mi.-r
seau d'un l)lanc jaunâtre. Cette es-
pèce n'a point de véritable mufle;
seulement les narines sont nues sur
leur contour. Ses habitudes sont peu
connues, et le peu de détails que
donnent sur elle les voyageurs peu-
vent tout aussi bien être rapportés
aux autres Loutres de l'iVmérique
méridionale.
La Loutre du Kamtschatka,
Geoff. St. -H.; Lutra marina, Erxl. ;
Lutra Iutris,Fr. Cuv.; Mustela lutris,
L. , a presque trois pieds et demi de
longueur; sa queue , proportionnel-
lement plus courte que dans lesaulres
espèces , n'a qu un pied trois pouces.
Elle est généraleinenl d'un beau brun
marron lustré, dunt la nuance varie
suivant la disposition des poils, avec
la tête, la gorge, le dessous du corps
elle bas des membres antérieurs d'un
gris brunâtre argejité. La magnifique
fourrure de cette espèce est pi inci pa-
iement composée de poils laineux ,
surtout à la partie supérieure du
corps. Sa douceur, son moelleux,
son éclat en fout l'une des plus pré-
cieuses pelleteries qui soient répan-
dues dans le commerce; elles sont
surtout recherchées dans la Chine et
le Japon ou les Russes et les Anglais
en transportent annuellement un
grand nombre. La Loutre du Kam-
tschatka habite, outre cette contrée,
la partie la plus septentrionale de
l'Amérique , et plusieurs îles ; elle se
tient le plus souvent sur le bord de
la mer , et non pas, comme les autres
espèces , à portéo des eaux douces.
Le;, voyageurs rappoilent que dans
celte espèce qui vit par couple, la fe-
melle ne met bas qu'un seul petit,
après une gestation de huit à neuf
mois. On ne sait si la Loutre de Sleller
LOU
doit èUe rappoilée à celle espèce à
laquelleerie ressemblerait parlo cou-
leurs de son pelage, t;in,lis qu'elle
aurait un s^slèuie deulaire tout j);!!-
ticulier. On cotiDaît aussi foi l iiuoin-
pléteinenl le Carnassier décrit sous le
nom àsMuslela HudsonUa par Lacc-
pède, et qui habite le Canada. Cet
Animal , que sa gramle taille ne per-
met pas de confondre avec la Loutre
du Canada de Fr. Cuvier, pouirait
bien n'être également que la Lou-
tre du Katnl>chalka ; telle est du
moins l'opinion de Desmarest ( HJam-
malogie) et de Harlau (/flw//a -////('-
.//fa/^û. )
La LouTME nu Cap, Lutra iniin-
guis , Cuv. , rapportée du pays des
Hotienlols par Delalande , est encore
une es[>ècc bien disîincte à tous
égards, et qu'on doit même considc-
ler comme loiniant dans le getirc une
section particulière, à cause des ca-
ractères fort remarquables que pré-
sentent les pieds. Les doigts gros et
courts sont très-peu palmes, suitoiit
aux membres antérieurs; ils sont
d'ailleurs de grandeur fort inégale,
et les deux plus longs, le second et
le tioisième , ont leur première pha-
lange réunie. Enfin les ongles man-
quent partout , si ce n'est aux deux
grands doigts du meiubrc postérieur,
ou même ils u'existent que très-rudi-
meutaires. Celle espèce tout-à-fiiit
anomale se trouve, comme on le voit,
rendue plus terrestre par l'imperfec-
tion de sa palmature : les membres
.sont aussi moins allongés , et le corps
un peu raccourci proportionellement.
On sait cependant par Delalande
qu'elle vit à peu près à la manière des
autres Loutres , et se nourrit comme
elles de Poissons et de Crustacés. Elle
est plus grande que 1 espèce d Eu-
rope , mais lui ressemble d'ailleurs
assez bien par son s\slème dentaire,
et même par les couleurs de son pe-
lage généralement d'un brun châ-
tain avec lexlrémité du museau et la
gorge blanches.
La LoutukBauano, Luira Baraiig,
Fr. Cuv., habite l'Inde, el particu-
lièrement Java et Sumatra , d'oLi elle
l'OU 5,5
a été envoyée par Diard et Duvaucel.
Elle a un pied huit pouces de long,
et la queue a huit pouces; elle se re-
connaît assez bien par son pelage
rude, brun sale en dessus, avec la
gorge d'un gris brunâtre qui s-e fond
avec le brun du restf du pelage : les
pods laineux sont d'un gris- brun
sale.
Le SiMUNG qu'on po;iriail nom-
mer Lutra perspicillara , s'il doit
lécllcmenl être distingué des autres
Loutres de l'Iude, est une espèce in-
diquée par Railles ( Cal. .les .Mamm.
de yuma'.ra , Tr. Liun. de I^ondres ,
T.xiu ), et à laquelle Kr.Cuv. pensé
qu'on peut rapporter une jeune l^ou-
Ire envoyée par Diard. Cet individu
est d un brun foncé, i»lus clair et un
peu rous.sàlie en dessous avec le tour
des yeux , les colés de la têle et la
gorge blanchâtres et le menton blanc.
Dans l'état adulte le Simung se dis-
tingue encore du Karang par sa taille
plus considérable.
La Loutre NiHNAijîRouINiii-NAyiE,
Lutra A'air, Fr. Cuv. , habile aussi
l'Inde, et a été envoyée de Poudi-
chéry par Lcschenault ; elle a deux
pieds quatre ponces , sans rom|)ter la
queue qui a un pied cinq pouces;
son pelage e^t d'un châtain foncé en
dessus, plus clair sur les côtés du
corps, d'un blanc loussâtre en des-
sous , sur la gorge , les côtés de la lêle
et du col elle tour des lèvres; le bout
du museau est roussâlre , et deux ta-
ches à peu près de la même couleur
sont placées l'une en dessus , l'autre
eu dessous de l'œil.
La Loutre de la Trinité , Lutra
i/isu/aris, Fr. Cuv., envoyée de la
Trinité par Robin , a les poils courts
et tiès-lisses : elle est d'un brun clair
en dessus, blanc jaunâtie en dessons,
sur les côtés de la têle, la gorge et la
poitrine. Cette Loutre a deux pieds
tiois pouces, et la queue a un pied
six pouces.
La Loutre de la Guiane, Lutra
enudris , Fr. Cuv. , a trois pieds et
demi avec sa queue qui forme le tiers
de cette longueur : elle est d'un brun
très-clair surtout en dessous, avec la
520 LOU
gorge et les côtés de la face presque
blancs.
La Lot'TRE DE LA Caroline, JLutra
lataxina, Fr. Cuv., est un peu plus
grande que la précédente : elle est
d'un brun noirâtre en dessus, d'un
brun moins foncé en dessous , avec la
gorge, l'extrémité du museau et les
côtés de la tête grisâtres. Le Muséum
doit les individus qu'il possède à Lher-
minier qui les lui a envoyés de la Ca-
roline du sud.
Enfin la Loutre du Canada , Lu-
tra Canadensis, Fr. Cuv. , n'est connue
que par sa tête osseuse qui ressemble
beaucoup à celle de la Loutre d'Eu-
rope dont elle diffère cependant à
quelques égards, et surtout en ce que,
vue de profil , elle suit une ligne plus
inclinée surtout dans sa partie anté-
rieure. Au reste , le crâne de la Lou-
tre du Canada ressemble beaucoup
aussi à celui de l'espèce précédente.
On a aussi rapporté aux Loutres
quelques espèces qui doivent être
placées , et qui ont déjà été reportées
dans d'autres genres. Tel est le Ya-
pock qui a en effet les pieds palmés
comme lis Loutres, mais qui est un
véritable Didelphe. ( f^. ce mot. ) On
a aussi donné le nom de Loutre d'E-
gypte à l'Ichneumon. P^. Mangouste
au mot Civette. (is. o. st. -h.)
* LOUVAREAU. Luvarm. pois.
Nous trouvons ce genre établi par
Rafinesque, mentionné et fig-uré dans
son Indice d' Ithiutogia sici/ia/ia, p.
39, pi. 1, f. 1. Selon qu'on en peut
juger par le dessin incomplet qui
représente ce Poisson de la Méditer-
ranée, il aurait de très-petites ven-
trales situées sous les pectorales à
neuf rayons , une dorsale étendue sur
la moitié postérieure jusqu'à la queue
à quatorze rayons, l'ovale du même
nombre, et parfaitement apposée en
dessous , une petite adipeuse comme
les Scombres, vers l'insertion d'une
caudale fourchue. Les opercules sont
dépourvus de toute dentelure-, et l'on
ne distingue aucunes dents dans une
bouche grossièrement représentée. Ce
genre fait partie dçl'ordie des S/ro-
LOX
matini de l'auteur. Il ne contient
qu'une espèce nommée Liivarus im-
perialis , Poisson de cinq pieds de
long, etdont la chair est exquise. ^(b.)
LOUVETEAU, mam. Le petit du
Loup et de la Louve. (b.)
LOUVETTE ou PHA.LÈNE LOU-
VETTE. INS. Nom vulgaire de VHe-
piatus lupulinus dont la chenille vit
sur le Houblon. F". Hépiale. (g.)
LOVELY. ois. Espèce du genre
Gros-Bec. P'. ce mot. (b.)
LOWANDO. MAM. (BuffonJ Syn.
de Tartarin. V. Cynocéphale et Ma-^
CAQUE. (g.)
LOXIA. ois. F'. LoxiE.
LOXIDIUM. BOT. PHAN. Ce nom ,
donné par Ventenat {Decad. Gen.
7\ot^.)à un genre de Légumineuses,
est postérieur à celui de Swainsona
proposé par Saiisbury et adopté par
R. Brown etDeCandoUe. /^. SwAiN-
SONE. (g..N.)
LOXIE. Loxia. ois. Genre de l'or-r
dre des Granivores. Caractères : bec
médiocre, fort, très-comprirr.é ; les
deux mandibules également cour-
bées , crochues ; leur extrémité se
croisant; narines latérales, arron-
dies , placées vers la base et cachées
par des soies dirigées en avant ; trois
doigts en avant, divisés , un en ar-
rière ; ailes médiocres; la première
rémige la plus longue; queue four-
chue. Dans tous les pays oii croît
spontanément le Piiï , se trouvent les
Becs-Croisés ; c'est de la graine de cet
Arbie qu'ils tirent leur principale
nourriture ; ils savent disséquer avec
beaucoup d'adresse le cône ligneux
et n'y laissent aucun vestige de l'a-
raancle favorite. Lorsque ce mets
vient à leur manquer, ils se jettent
IndifTéremment sur toutes les graines
que peuvent leur fournir les Plantes
desséchées qui font la triste parure
des crêtes arides. Ces Oiseaux recher-
chent de préférence les régions bo-
réales , et c'est même au milieu des
frima ts qu'ils se livrent à ces élans
d'amour pour lesquels la plupart des
LOX
autres êtres attendent le retour des
feux du prinlemps. Ils établissent
leur nid dans les Sapins toulliis ; il
est artislemcnt construit avec des pe-
tites bûchettes qui enveloppent le
mol duvet ; ils y pondent quatie ou
cinq œufs d'un gris verdâtrc , irrégu-
lièrement tachetés dcbrun rougeàtre.
Bec-Croisé ou I'kkroqlt.t des Sa-
pins , Loxia Fjliupsitaccus , i3echstj
Loxia curuiivslra majur , G:nel.;
Frisch, T. ii,fig. 2. Bec très-loi t ,
trèà-courbé, large à sa base de sept
lignes, plus court que le doigt du
milieu , la pointe croisée de k man-
dibule inférieure ne dépassant point
le bord supérieur du bec. Le mâle
adulte a les couleurs principales d'un
cendré olivâtre; des taches brunes,
bordées de cendré sur la tète ; le
cioupion d'un jaune verdâtre qui est
aussi la couleur de la poiti ine et du
ventre, mais nuancé de grisâtre; les
rémiges et les rectrices d'un brun
noirâtre, lisérées de cendré olivâtre;
les rectrices caudales brunes , avec
une large bordure plus claire. Les
jeunes de l'année sont d'un cendré
brun sur les parties supérieures, avec
des taches d'un brun jjIus ibncé sur
la tête et le dos ; les parties inférieu-
res sont blanchâtres , avec des taches
longitudinales brunes; le croupion
et les tectrices caudales supérieures
sont jaunâtres. Api es leur pre-
mière mue , suivant qu'elle est plus
avancée , toutes les parties du corps
sont d'un rouge ponceau ; les lémiges
et les rectrices noirâtres, lisérées de
rougeâtre. La femelle diflère peu
du jeune; elle a les parties supérieu-
res d'un cendré verdâtre, avec de
grandes taches brunâtres , la gorge
et le cou d'un gris nuancé de brun ;
le croupion jaunâtre; l'abdomen et
les tectrices caudales inférieures blan-
châtres ; une grande tache brune
sur la queue. Longueur, sept pou-
ces.
Bec-Ckoisé des Pins ou commtiv,
Loxia curuirustra , \'. , ButT. , PI. enl.
3i8. Bec long, faiblement courbé,
large à sa base de cinq lignes, de la
longueur du doigt du milieu ; la
LOX Sj,
pointe croisée de la mandibule infé-
rieure dépassant le boid inférieur du
bec. Le mâle adulte est d'un cendré
vertlâlie, avec le front et les joues
gris , tachetés de j.iunâtre et de blan-
châtre; le croupion jaune, les par-
ties inférieures jaunâtres ; l'abdomen
gris tacheté; les rémiges et les rec-
trices noirâtres, lisérées de verdâtre.
Les jeunes ont les parties supé-
rieures d'un gris biun , nuancé de
verdâtre ; les parties inférieures blan-
châtres, avec des taches longitudi-
nales brunes et noires. A.près la
première mue, ils sont diin rouge
de brique, plus ou moins teints de
verdâtre, et ont une grande laclre
brune sur les tectrices caudales infé-
rieures qui sont blanches. I^a fe-
melle res.<emble au jeune, son plu-
mage se nuance de teintes veidâtres
et jaunâtres. Longueur , six pouces.
Bec-Ciioisé 1 alcirostue, Ijoxia
falcirustra , Lath. Le mâle adulte est
d'un gris verdâtre; il a deux bandes
transversales sur les ailes, et la
queue très-fourchue. Les jeunes,
jusqu'à l'âge de deux ans, ont le
plumage d'un rouge de laque. Lon-
gueur, ti ois pouces. Amérique sep-
tentrionale.
Bkc-Croisé de SiBÉniE, Vieill. ;
Luxia Sibérien, Lath. Cet Oiseau,
décrit par Pallus, T. viii, n" 55,
quoique considéré par Vieillot comme
un Dec-Cioisé , doit être placé parmi
les Gros-Becs. (ur..z.)
LOXOCARYE. Loxocarya. bot.
niAN. Genre de la famille des Res-
tiacées, établi par Robert Brown
pour une Plante qu'il nom\ne Loxo-
carya cinerea , Prodrum. Flor. Nou.-
HolL. 1 , p. 249, et qui oiYre les ca-
ractères suivans : ses chaumes sont
privés de feuilles, recouverts de gai-
nes, pubcscens , cendrés, simples et
cylindriques inférieurement , divisés
en panicule à leur partie supérieure.
Les fleurs sont placées seule à seule
au sommet des rameaux , et accom-
pagnées de bractées mucionécs et pu-
bcscentes. Le péi ianthc est Ibrmé de
quatre écailles. Lovairo est nionos-
523 LOX
penne , tenniné par un slyle simple
et snbulé , el pnr vm sligmate égale-
ment simple. Le fruit est un l'olli-
cule cartilagineux , s'ouvrant par son
côté convexe. Ce genre est voisin du
Rcstio, mais il en diffère par son ovai-
re monosperme et son sîyle simple.
(A.R.)
LOXOCERE. Loxocera. iNS. Gen-
re de Tordre des Diptères, famille
des Alhéricères , tribu des Muscides,
établi par Meigen et adopté par La-
treille qui lui donne pour caiactères :
antennes plus Ioniques que la tête ,
avec le dernier arlicle plus allongé
que les précédens, el linéaire; coips
long et menu; tête presquepyramidale;
ailes couchées. Cas Insectes diffèrent
des genre; bepedon , Lauxanie, Té-
tanocère, etc. , par des caractères ti-
rés de la forme des antennes , des
pieds, du corps et des ailes. Ils ont
de la ressemblance , au premier coup-
d'œil , avec certains Ichneumons.
L'espèce qui sert de type à ce genre
est :
La LoXOCÈUE ÎCIINEUMONIDE, Lo-
xocera Ichnei/monea , Panz. ( 7'ai//i.
Ins. Genn. , fasc. 73, If'lj- 24). Noire;
J)a.se de l'abdomen en dessus; deux
tiers posiéiieurs du corselet et pâtes
fauves ; ailes Iranjparentcs , à ner-
vures rembrunies. Celle espèce se
trouve dans les bois , sur les feuilles.
Elle habite Paris et rAllcmagne. (g.)
* LOXODON. BOT. PiiAN. Genre
delà famille des S\ nanthérées , Co-
rymbifères de Jussiou , et de la Syn-
génésie superflue , L. , proposé par
Cflssini (Diclionn. des Se. Watur. T.
xxvxi , p. 253) qui lui assigne les ca-
ractères siiivans : involucre presque
campanule, composé de folioles , sur
deux ou trois rangs, irrégulièrement
imbriquées , inégales et lancéolées ;
réceptacle plane et sans appendices.
Les fleurs du centre sont nombreu-
ses et hermaphrodites; elles ont une
corolle dont le limbe n'est point dis-
tinct du tube, à cinq divisions
dressées , oblongues , lancéolées , sc-
f>:trées -ptr des divisions incga-
es; anthères pourvues au sommjet
LOX
d'un appendice long, linéaire, et à
la base, de deux appendices très-
longs , filiformes. Les fleurs de la
circonférence sont femelles ; elles
forment deux rangées dont l'inté-
rieure offre une corolle moifts lon-
gue que le style, et à languette va-
riable ; la corolle de chaque fleur
est plus longue que le style ; la
languette est longue, linéaire, en-
tière, bi ou tridentéc au sommet;
point d'étamines rudlmentaires ni de
languette intérieure; o varies, tu si-
formes, oblongs , dépourvus de col ,
hérissés de poils gros et courts , sur-
montés d'une aigrelle légèrement
plumeuse. Ce génie a été constitué
aux dépens des Ckaptalia dout il
diffère par ses fleurs centrales , her-
maphrodites et à corolles régulières.
11 a beaucoup de rapports avec le
Lieherkuhna et le Lasiupus, autres
genres proposés larCassini qui lésa
tous places dans la tribu des Muti-
siées. Deux espèces sont attribuées
à celui dont il est ici question. Ce
sont les Tussilagu [Ckaptalia) exsca-
pa, Pers. ; et Ckaptalia runcinata de
Kunth, auxquelles Cassini donne les
noms de Loxodon breuipes et L. lun-
gipes. La première croît aux envi-
rons de Montevideo, et Igi seconde
dans les Andes de la Nouvelle-Gre-
nade. Kunth en a donné uue figure
[Nov. Gêner, et Spec. Fiant, œquin.,
4, tab. 3o5). (G..N.)
* LOXONIA. BOT. PHAN. Genre
de la Didynamie Angiospermie , L. ,
établi par William Jack {Trans. Linn.^
'soc. vol. XIV, i"' partie, p. 4o) gui
l'a placé dans la nouvelle famille
constituée par ce botaniste sous le
nom de Cyrtandracées , et l'a ainsi
caractérisé : calice à cinq divisions
profondes ; corolle infundibulifornie
dont le limbe est quinquéfide et bi-
labié; quatre étamines fertiles , plus
courtes que la corolle ; stigmate bi-
lobé ; capsule ovée , renfermée dans
le calice, biloculaire, polysperme ;
cloisons repliées en dedans de ma-
nière à constituer les placentas ; grai-
nes sans appendices. L'auteur de ce
LUB
genre en a décrit deux espèces sous
les noms de Loxunia disaolor et Lux.
hirsuta. Ce sont des Plantes indigè-
nes de Sumatra , dans l'intérieur de
Bencoolen, à feuilles opposées, l'une
d^elles plus petite , le plus souvent à
côtés inégaux et à fleurs en grappes.
LOYCA. ojs. (MoliuaO y. Eroua-
NEAU.
LOYETTE. OIS. L'Emérillon en
vieux français. (u.)
LUA. BOT. PiiAN. (Loureiro.) Syn.
de Riz à la Cocliinchine oii l'on en
cultive cinq variétés ou espèces. Le
Froment y est appelé Lua-mi. (b.)
* LUAN. MAM. Syn. chilien de
Guanaque. f. ce mot à l'article Cha-
meau, (jj.)
* LUBARO. POIS. (Delaroche.)
Syn. de Perça Labrax , L. , aux îles
Baléares, f^. Peuche. (iî.)
LUBIN. rois. L'un des noms vul-
gaires du Centropome Loup. (u.)
LUBINIE. Lubinia. bot. phan.
Genre de Plantes de la famille ^\es
Primulacécs et de la Pentandrie Mo-
nogynie, L. , établi par Comiuerson
et adopté par Ventenat (Jaid. de
Cels, p. 96 ) qui en a tracé le carac-
tère de la manière suivante : son ca-
lice est monosépale, persistant, à
cinq divisions profondes; la corolle
est mouopétale , irrégulière , lubu-
leuse, et son limbe a cinq lobes un
peu inégaux. Les élamines , au nom-
Bre de cinq , ont leurs fiUts attachés
à la corolle , leurs anthères ovoïdes
et obtuses. Le style est surmonté d'un
stigmate obtus. Le fruit est une cap-
sule ovi-iïde , terminée à son sommet
par une pointe , ne s'ouv.aut pas na-
turellement.
Une seule espèce forme ce genre ;
c'est la Lubiniaspathulala, Vent., lac.
cit., t. 96 , décrite par Limarck sous
le nom .de Lysirnachia Maujitiana,
111. Gén., n. 19, 80. C'est une Plante
lierbacée et bisannuelle ayant le port
du ConvoU'idus tricolor, et qui aété ob-
sei vée par Commersonà l'iledeMas-
careigueet non à Maurice, oiiBory de
LUC 5j3
Saint-Vincent a remarqué , dans la
Relation de son voyage , qu'elle croît
dans les rochers volcaniques storicux
des régions inférieures peu éluignée.s
de la mer, et surtout au pays brûlé.
Sa tige lisluleusc, cylindrique et la-
ineuse, porte des feuilles ailougées,
alternes, obovales , spatliulées, en-
tières. Les fleurs sont jaunes, pé-
donculées , axdlaiies et solitaires.
Cette Piaule a autrefois Henri dans le
jardin de Cels, de graines envoyées
par André Michaux. "^ Le genre Jjiibl-
nia est Irès-rappioché du l.jainta-
c/iia; il en diflère par ses feuilles al-
ternes, Sa corolle tubuleuse et irré-
guhère, et sa capsule indéhiscente.
(a. H.)
LEC.VNH Lucanus. iNS. Genre de
l'ordre des Coléoptères, section des
Pentamères, famille des Lamellicoi-
nes, tribu des Lucanides, établi par
Linné et restreint |uir Fabiicius et
Ijali cille aux Insectes qui ont pour
caractères : point de lalire appa-
rent; languette divisée en deux piè-
ces allongées et soyeuses ; menton
recouvrant, par sa largeur, la par-
tie inférieure des mâchoires. Wigi-
dius, selon Pline, est le premier
qui ait donné le nom de Lvcani
aux Scarabés cornu»; Pline s'est ser-
vi du mot Lucanus pour désigner
l'une des piincipales espèces de ce
genre. Geoll'ioy avait conservé le
nom de Flatycerus que plusieurs au-
teurs avaient donne à ces Insectes
pour désigner ce genre; mais La-
treille lui a conscivé le premier nom
que Scopoli avait donné avant Geof-
fioy.elqui était adoplé par Linné
et tous les entomologistes. La tèle des
Lucanes est plus ou moins grosse;
celle du mâle l'est plus que celle de
la femelle; elle est plus large que
longue, anguleuse, souvent irrégu-
lière, avec des élévations plus ou
moins saillantes. Le chaperon rst
assez grand, avancé en pointe; les
mandibules sont très-grandes, foi tes,
cornées, arquées et dentées intérieu-
rement ; celles des femelles sont
moins longues que celles des mâles.
Les auleuues sont composées de dix
l
524 LUC
articles dont le premier est fort long
et dont les derniers forment une mas-
sue comprimée, pectinée ou dentée
en scie; le corselet est un peu con-
vexe en dessus , arrondi sur les côtés
et plus ou moins rebordé; l'écusson
est jieu visible dans quelques espèces;
les clytres sont dures , de la longueur
de l'abdomen ; les ailes sont membra-
neuses , repliées ; et les pâtes sont
longues et armées quelquefois d'é-
pines assez fortes ; les jambes des
antérieures sont dentéeslatéralement ;
le dernier article des tarses est armé
de deux crochets et d'un appendice
intermédiaire terminé par deux soies
divergentes.
Les Lucanes difïèrent des Lampri-
mes par les mâchoires qui, dans ceux-
ci , sont découvertes ' jusqu'à leur
base; ils s'éloignent des Platycères
)ar leui's yeux qui sont coupés par
es bords latéraux de la tête , tandis
qu'ils sont entiers dans ces derniers.
Enfin , les l'axyles et les Passales s'en
éloignent par leur labre qui est très-
grand. liCs larves des Lucanes sont
très-grosses et courbées en arc comme
celles des autres Lamellicornes ; elles
sont composées de treize anneaux ;
leur tête est brune , écailleuse et ar-
mée de deux fortes mâchoires avec
lesquelles elles rongent le bois dans
lequel elles vivent. Elles ont six pâ-
tes écailleuses, attachées aux trois
premiers anneaux. Ces larves vivent
quatre ou cinq ans dans cet état; au
bout de ce temps, elles se construi-
sent , dans le bois oii elles ont vécu ,
une coque avec la sciure du bois
qu'elles ont rongé, s'y métamorpho-
sent en nvmphes et n'en sortent
qu'à l'étatd'Insecte parfait. Aprèsleur
dernière métamorphose , les Lucanes
meurent bientôt; ils s'accouplent
peu de temps après et périssent bien-
tôt. Degéer a observé que ces Insec-
tes se nourrissent de la liqueur miel-
leuse qui se trouve répandue sur les
feuilles du Cliênc. Ils volent le soir
autour des grands Arbres , et les fe-
melles cherchent à y introduire leurs
oeufs. La principale espèce de ce gen-
re, et la plus commune partout est :
LUC
Le Lucane Geri- Voilant, Luca-
niis Cerviis ; L. , Fabr., Oliv. (Col. ,
tab. I, n« 1 , pi. 1 , fig. i); le grand
Cerf-Volant (P/fl/jj'ce/ws), Geofi". , De-
géer. Il est noir; ses élytres sont
l>runes , ainsi que la têle et le corse-
let; les mandibules sont grandes ,
avancées , bifurquéès à leur extré-
mité et unidentées intérieurement
dans les mâles; elles sont beaucoup
plus petites dans les femelles. Geof-
froy et Olivier ont décrit une variété
de cette espèce sous le nom de Luc.
Capreolus; mais il est reconnu que
les mâles du Capreolus s'accouplent
avec les femelles du Cervus, et récipro-
quement. C'est ce qui vient d'être tiès-
bien démontré par le burlesque Mé-
moire de Jean Kœchlin , intitulé : Re-
marques sur le Lucane ou Cerf- Vo-
lant, ijupiiméà Mulhouse et accom-
pagné d'une planciie lithographiée
représentant la tête du grand et du
petit Cerf- Volant avec celles de dif-
férentes variétés qui lient ces deux
espèces. Nous ne citerons qu'un pas-
sage de ce curieux Mémoire. Le père
Trost {f^erzeichniss Eichstadtischer
Inscclen , V. Pater Trost , p. Sa) nous
dit : « J'ai trouvé celui-ci (la variété
très-petite ) dans l'accouplement avec
une femelle bien plus grande que lui.
Il y avait encore dans la société plu-
sieurs mâles de différente grandeur;
le plus fort lui disputa long-temps la
possession de la fiancée , mais en vain,
le petit ne voulut' pas se désemparer
de sa femelle , qui l'emportait sur
son dos , si je ne m'étais saisi de toute
l'honorable société. » Quoique le Mé-
moire de Jean Kœchlin soit écrit d'u-
ne manière aussi singulière , il n'en
est pas moins rempli d'observations
curieuses et intéressantes sur les
mœurs de ces Insectes.
Le genre Lucane se compose d'une
trentaine d'espèces dont le plus grand
nombre est propre aux pays chauds
de l'Amérique et de l'Afrique. T^. ,
pour leur description, Olivier (loc.
cit.), Fabricius, Latreille, etc. (g.)
LUC AIN IDES. Lucanules. iKs.
Tribu do l'ordre des Coléoptères,
LUC
section des Pentamères , famille des
Lamellicornes, composée en grande
partie* dn genre Lucane de Linné , et
ayant pour caractères : antennes tou-
jours composées de dix articles ayant
les feuillets de leur massue disposes
perpendiculairement à l'axe, et eu
ni^inièrc de peigne. Les Lucanldes
volent ordinaircuicnt le. soir; leurs
larves vivent dans le tronc des vieux
Arbres; elles sont presque semblables
à celles des Scarahéides. Lalreille
(Fam. Nat. du Règn. Auim.) divise
ainsi cette tribu :
T. Labre soit nid ou cache, soit
extérieur , mai» trè>-petil ; lanijuette
insérée derrière le menton , tantôt
ciicliéc par lui , tantôt •saillante ,
grande et bilobée; antennes forte-
ment coudées; màchoiies ordinaire-
ment terminées par un lobe membra-
neux ou coriace , péuicilliforme dans
1.1 plupart, rarement armées de dents
cornées.
f Languette cachée par le menton
ou découverte , mais très-petite et
entière; corps convexe.
Genres iSiNODENDRE , OEsale.
f f Languette toujours saillante a u-
delà du menton, grande et divisée
en deux lobes.
* Corps convexe , du moins dans
les mâles.
Genres : Lampri.me, Piiolidote.
** Corps déprimé dans les deux
stxes ; veux coupés par les bords la-
téraux de la tête.
Genres : Lucane (La treille y rap-
porte les genres Figule et OEgule
de Mac-Leay fils), jNigidie, Dobcus.
Yeux entiers.
Genres : CERL'ciirs , Platycère.
n. Labre toujours découvert , fixe
et grand; languette couronnant le
menton, entière; antennes simple-
ment arquées et velues ; mâchoires
cornées et fortement dentées ; corse-
let séparé de l'abdomen par un étran-
glement ou intervalle notable.
Genres : Paxilxe, Passai>e. T'.
tous ces mots. (t>)
LUC
5j5
* LUCCIOLA. INS. V. Lampyre
d'Italie.
* LUCÉiXA. MOLL. (Ocken.) Syn.
d'Ambrelte. V. ce mot. (u.)
LUCERN AIRE. Uicernaricu acai-.
Genre de Zoophytes de l'ordre des
Acalèphes fixes, oiVrant pour carac-
tèies : un corps gélatineux , subco-
nique , ayant sa partie supérieure al-
longée et atténuée en queue dorsale
terminée par une ventouse; l'infé-
rieure plus ample, plus large , avant
son bord divisé en lobes ou rayons
divergens et lenlaculifères ; bouclic
inférieure et centrale ; des tentacules
courts , nombreux , à l'cxlréinité de
chaque rayon Ce genre a élé établi
par O.-F. Millier pour un Animal
qu'il découvrit dans la mer duINoid
et qu'il fit connaître sous le nom de
Luceruaria quadiicurnis. Tous les
naturalistes l'ont a(lo[Ué. Gmelin le
range paimi les Vers mollusques, en-
tre les. Méduses! Cuvier le rapproche
des Actinies. Lunarck le classe avec
les Radiaires dans la division des Ha-
diaires mol lasses anomales ;Schweig-
ger le place entre les Zoanihes et les
Astéries dans sa classe des Radiaires.
Millier, Fabricius , Montagu , Fle-
ming, ont successivement fait con-
naître leurs observations sur les Lu-
cernaires ; mais le travail le plus
intéressant sur ces Animaux a été
donné par Lamouroux dans un Mé-
moire inséré parmi ceux du Muséum
d'Histoire Naturelle de Paris.
Les Luceinaires fixées par l'extré-
mité de leur queue aux corps sous--
marins et spécialement aux Thalas-
siophytes, peuvent néanmoins se dé-
placer pour s attacher ailleurs; elles
sont ordinairement pendantes , la
bouch* eu bas, m:)is elles peuvent
prendre toutes sortes de situations;
leur corps aplati ou concave en des-
sus est conique en dessous et se ter-
mine par une portion rétrécie, cy-
lindroïde ou anguleuse , quelquefois
contournée, que l'on a nommée
Queue , et dont l'extrémité est munie
(l'une sorte de ventouse qui leur per-
met de s'alt:icher d'une manière as-
526
LUC
sez intime aux corps sous-marins. La
peau de cette surface supérieure est
lisse ou légèrement plissée; sa trans-
parence laisse voir au travers les or-
ganes contenus dans l'intérieur de
lAniinal ; la surface inférieure est
plane ou concave , lisse ou plissce ,
suivant les mouvemens ; au centre ,
existe un tube diaphane, saillant,
quadritide , au fond duquel est une
ouverture ronde, et derrière celle-ci ,
une autre ouverture arrondie dont la
circonférence est garnie de plusieurs
corps opaques , discoïdes , placés de
champ et liés ensemble par une subs-
tance membraneuse , irritable: celte
sorte d'anneau paraît faire l'office de
mâchoires. Tout cet appareil consti-
tue la bouche. Le bord de la portion
élargie du corps des Lucernaires ou
le limbe est divisé plus ou moins pro-
fondément en huit rayons portant à
leur extrémité et inférieurement un
grand nombre de tentacules disposés
en bouquet, et terminés par un ren-
flenieiil sea>i-giobuleux. Une espèce
a sou limbe divisé en huit parties d é-
gale longueur; ulie autre n'a que
quatre divisions prmcipales , et cha-
cune est subdivisée en deux près de
son extrémité. Les rayons lentaculi-
fères des Lucernaires >ont suscepti-
bles de se contracter et de se replier
vers la bouche , ensemble ou séparé-
ment ; ils servent , conjointement
avec les tentacules, à saisir les petits
Animaux dont les Lucernaires se
nourrissent. On trouve, en ouvrant
le corps des Lucernaires , un sac ou
estomac étendu de la bouche jusque
vers l'extrémité de la queue ; de la
surface de l'estomac partent des ca-
naux ondulés, intestinilbrmes , se
diiigeant veis les rayons du limbe
jusqu'à l'origine des lentacuks; ils
n'ont point d orifice excréteur dans
celle partie et sont de véritables cœ-
cums ; ils sont attachés sur des ban-
delettes de nature fibreuse, et le tout
est enveloppé d'une membrane très-
mince. Ils sont au nombre de huit
dans une espèce, de quatre seule-
ment dans l'autre, mais probable-
ment ils ïunl doubles.
LUC
Laniouroux admet , d'après les
descriptions des auteurs, cinq espè-
ces de Lucernaires, mais il paraît
constaté qu'il n'y a véritablement
que deux espèces ,1e Lucernaria qua-
dricornis , Miill. , et le Luc. octora-
dia/a ,hnTnx. (£. D..ii.)
* LUCERNAIRE. Lucernaria. bot.
CBYPT. ? [/Irthrodiées.) Legenre ainsi
appelé par Roussel qui ne savait pas
sans doute qu'un genre d'Acalèphes
portait ce notn , répond à peu près à
notre genre Tendaridée. T^. ce mot.
(B.)
LUCERNULA. bot. phak. (Gaza.)
Syii. de Lychnide. P'.'ce mot. (b.)
LUCHERAN. OIS. (Albin.) Syn.
d'Effraie , Strix Flammea , L. /^.
Chouette. • (b.)
LUCHS-SAPHIR. MIN. Ce mot,
dont la véritable signification est
Saphir de Lynx, n'est point, com-
me on l'avait pensé, une des va-
riétés du Corindon bleu auxquelles
on donne le nom de Saphir blanc.
Selon Léman, il désigne le Saphir
d'eau des joailliers, que Cordier a
déciit sous le nom de Dichroïle. F.
ce mot. (g..n.)
* LUCIE. Lucla- Savigny donne
ce nom à la seconde famille de ses
Ascidies Téthydes , caracttl-risée par
un corps flottant; orifices diamétra-
lement opposés et communiquant en-
s^emble parla cavité des branchies ;
cavité branchiale aux deux extrémi-
tés; l'entrée supérieure dépourvue de
filets tentaculaires , mais précédée
par un anneau dentelé: branchies
séparées. Cette famille est divisée en
deux sections :
La première , ou Lucies simples ,
entièrement systématique, ne ren-
ferme aucun genre. La seconde, ou
Lucies composées , renferme le genre
Pyrosome. /^. ce mot. (E.D..L.J
LUCIFUGES ou PHOTOPHY-
GES. INS. Duméril (Zool. Analyt.)
désigne ainsi une famille de l'ordre
des Coléoptères qui embrasse les pre-
mières tiibus de la famille des Mêla-
LUC
sonies de Laticille. V. Mélasomks.
(o.)
LUCILIE. Liicilia. bot. pn\j|.
Genre de la famille desSynanlliérccs,
Coiymbifères de Jussieu, et de la
Syiigéuosie superflue de Linné, élabli
Par H. Cassini (BuUet. de la Soeicté
Pliilomat. , février ibiy; qui l'a ainsi
caractérisé : involucre cylindracé ,
accompagné à sa base de trois brac-
tées, formé d'écaillos imbriquées,
bcarieuses ; les intéiieures longues,
étroites, linéaires-aiguës; réceptacle
plane et nu; fleurs du centre peu
nombreuses , régulières et lierma-
pbroditcs ; étamines dont les appen-
dices supérieurs sont soudes entre
eux , et les inférieurs longs et fdifor-
mes ; fleurs de la circonl'érence sur
\\n seul rang , peu nombreuses , fe-
melles, et à corolle très-longue ; le
stvle a deux stigmatophores longs et
grêles ; ovaires cylindiacés, hérissés
de longs poils, surmontes d'une ai-
grette composée de poils à peine plu-
meux, la plupart bifurques au som-
met.
Ce genre fait partie de la tribu des
Inulées-Gnaphaliées de Cassini , et
se place entre le Cheureulia et le l'a-
celis du même auteur , dont à peine
on peut le distinguer par les caractè-
les. Cassini avoue d'ailleurs que le
genre Lucilia devra , ainsi que beau-
coupd'autres, être réuni au Gnapha-
lium par les botanistes qui n'aiment
point la multiplicité des genres. Le:,
ceux espèces qui composent celui
«lont il s'agit dans cet article, sont :
i" Lucilia acutifolia, Cass. , ou Ser-
ratula aculifulia , Poircl. Celte Plante
est indigène de Montevideo; 2° Lu-
cilia micTophylla , Cass. , espèce dou-
teuse établie sur un individu qui
n'existe que dans l'herbier du pro-
fesseur Desfonlaines , et dont la patrie
est ignorée. (g..n.)
LUGIiNE.Z///c/// a. MOLL. Linné avait
confond'! les Lucines en partie avec
les Vénus, en partie avec les Tellines ;
elles ne présentent cependant jamais
les caractères de ces deux genres
quoiqu'elles s'en rapprochent; aussi
LUC ru;
Biuguièrc les sénara dan.s les plan-
ches de rEncyciopédie, et sans le
caractériser , indiqua ce groupe aux
zoologistes; Lamarck l'adopta dans
le Système des Animaux sans vertè-
bics, cl lui donna des caractères gé-
nériques qu'il reproduisit dans les
Annales du iMuscum. En publiant
1 i-.xlVait du Cours, ce célèbre natu-
raliste n'apporta aucun changement
ilans la composition du genre , et
nailopla |)as le Luripts de l'oli. Le
premier cl le seul démembrement ;i
été proposé sous le nom de l'imbria,
par Megerlc, et ensuite so.,s celui de
Coibeille par Cuvier dans le Règne
Animal ; ce genre avec Cette dernière
dénomination a été généralement
adopté des conch^ liologues , el entre
autres de l^amarck , Férussac , etc.
Le démcmbicment des Corbeilles
était le seul qu'on pouvait faire en
l'appujant sur de bons caiaclères,
cai , malgré la variabilité des carac-
tères extérieurs des coquilles des
Lucines , il est impossible , du jnoins
dans l'état de nos connaissances, d'eu
faire plusieui s coupes génériques ; et
c'est sans doutcd'après cette analogie,
pour ainsi dire forcée, qui lie les espè-
ces de ce genre, que Lamai ck , et plus
récemment encore Ëlainvillc, y ont
réuni le Loripécle de Poli. Eirectivo-
ment,la7'e'/////a/(7C/c'a,Lin.,quiserlde
type au savant zoologiste napolitain ,
présente tous les caractères extérieurs
des Lucines , ce qui porte à croire
que celles-ci ont les mêmes caractères
zoologiques que celles-là, ce qui est
indiqué et pai' la charnière etpar les
impressions des muscles ou du man-
teau. .»
Blainville, dans sou article Mol-
LTisQUK , ne s'est pas contenté de réu-
nir ce seul genre aux Lucines; il y a
ajouté les Amphidesmes, et replacé
les Corbeilles que Cuvier eu avait sé-
parées; quant à ces dernières, peut-
être est-ce en juger trop prématuré-
ment , puisqu'on ne connaît pi>int
l'Animal, il que les coqudles n'ont
qu'un seul trait de ressemblance,
l'existenee des dents latérales à la
charnlèic ; il suffit ilc comparer les
528
LUC
caractères de ces deux genres pour se
convaincre deleursdifferencis; quant
aux Amphiflesmes, elles nous parais-
sent rapprochées des Lucines d'une
manière plus forcée encoie; outre
qu'elles ont le ligament intérieur
comme quelques Lulraires ou Lavi-
guons de Cuvier, et celles entre au-
tres qui se rapprochent de la Galcl-
nelle d'Adansou. caractères que ne
présentent jamais les Lucines , quoi-
que quelques-unes aient le ligament
très-enfoncé cuire des nymphes sail-
lantes qr.i le cachent en partie au-
dehors ; les Ampidesmes n'ont pas
non plus les impressions musculaires
des Lucines , et l'impression du man-
teau est profondément sinueuse, ce
qui annonce l'existence de grands si-
phons et d un pied lamelliforme plu-
tôt semblable à celui desTellines qu'à
celui des Lucines. Nous nous abste-
nons donc d'admettre ce change-
ment , cousidérant avec le jilus grand
nombredesconch Y liologues modernes
que les Lucines foi ment à elles seules
im groupe nalurellemetit caractéi isé
par l'impression des muscles et le dé-
faut de pli irrégulier, ce qui les dis-
tingue des Tellines , par le ligament
extérieur, l'impression des muscles et
du manteau , ainsi que la disposition
des dents cardinales, ce qui les sépare
des Aniphidesmes , et enfin par la
forme des crochets des dénis cardi-
nales , la position et ia' constance des
dents latérales,, ce qui , joint aux au-
tres caractères, les éloigne des Cor-
beilles. Ce genre est caractérisé de la
manière suivante : coquille suborbi-
culaire , inéquilalérale, à crochets pe-
tits , pointus, obliques; dt^ux dents
cardinales divergentes dont une bi-
fide, et qui sont variables ou dispa-
raissent avec l Age; deux dents laté-
rales dont une est quelquefois avor-
tée, la postérieure plus rapprochée
des cardinales ; deux impressions
miisculaires très-séparées dont la pos-
térieure forme un prolongement en
fascie ; l'impression du manteau est
simple ; ligament extérieur. Si l'on
veut admettre le Loripède* de Poli
comme une véritable Lucine , alors on
LUC
pourra caractériser l'Animal de la
manière qui suit : corps orbiculaire ,
symétrique, comprimé, enveloppé
par un manteau sinueux sur les bords,
entièrement fermé , si ce n'est infé-
rieurement et en arrière oii il se ter-
mine par une assez long tube, uni-
que; appendice abdominal fort allon-
gé , flagelliforme; les branchies à
demi réunies en un seul lobe de cha-
que côté ; bouche sans appendices la-
biaux.
On ne connaît pas encore un très-
gran 1 nombre d'espèces vivantes ap-
partenant à ce genre ; il est beaucoup
plus nombreux en espèces fossi^s,
et les environs de Paris en offrent
plus à eux seuls que tous les autres
terrains tertiaires connus si on en
juge d'apiès les collections et les ou-
vrages publiés jusqu'aujourd'hui ;
nous en avons décrit et figiu é vingt-
deux espèces dans notre Description
des Coquilles fossiles des environs de
Paris , et nous les avons partagées en
plusieurs groupes dont les caractères
peuvent également convenir aux es-
pèces vivantes.
Nous proposerons plusieurs chan-
gemens en les soumettant toutefois
aux conchylioiogues , c'est de re-
placer dans le genre qui nous oc-
cupe plusieurs Coquilles que les au-
teurs rangent habituellement parmi
les Vénus de Linné ou les Cythérées
de Lainarck. Ce sont pour K'S espèces
vivantes les Cythérées à boid rose et
tigérine , et pour les fossiles celle que
dernièrementB.TSierot a nommée Cy-
therea leonina d;ms son Mémoire sur
les Fossiles des environs de Bordeaux,
et une autre espèce encore inédite de
la même localité qui a beaucoup de
rapport avec la précédente. Si nous
examinons ces espèces avec tout le
soin nécessaire et comparativement
avec les Lucines , nous leur trouve-
rons tous les caractères de ce genre ,
des coquilles aplaties, orbiculaires ,
rayonnantes, qui n'ont jamais plus
d'une ou deux dents à la charnière ;
une dent hitcrale plus éloignée que
dans les Cylhérées qui présentent
toujours une grande impression mus-
LUC
culaire , antérieure , eu forme de
languette , une impression du man-
teau simple sans la siniiosilé plus ou
moins prôfande qui se remarqnedans
les Cythérées au côté postérieur, et
qui indique dans ce genre l'exis-
tence des siphons; enfin l'intérieur
de la coquille parsemé de points en-
foncés , entourés d un cercle plus
ou nîoins régulier, caraclèie qui se
retrouve dans presque (outes les
Lucincs , et qui tient probablement
à une organisation particulière du
manteau; les Coquilles qui présen-
tent toutes un caractère appartenant
si essentiellement aux Lucines ne
peuvent en aucune manièie resler
parmi les Cythérées. La seule objec-
tion que l'on pourrait faiie, c'est que
les quatre espèces que nous propo-
sons de restituer aux Lucines n'offrtnt
jamais qu'une dent latérale au lieu
de deux qui caractérisent ordinaire-
ment les Lucines ; mais cette anoma-
lie dans ces espèces ne saurait être un
obstacle pour ne pas admettre leurs
rapports naturels, puisqu'elle a lieu
assez fréquemment pour d'autres es-
pèces qu'on n'a pas nioinsrangées dans
le genre. Nous citerons pour exemple
le Litcina edentula qui n'a ni dents
cardinales ni dents latérales ; nous
pourrions ajouter leLucina Menardi,
espèce fossile qui est dans le même
cas, et plusieurs autres. Si ces espèces
restent parmi les Lucines, lorsqu'à la
rigueur elles en présentent moins les
caractères, pourquoi celles que nous
proposonsd'y introduire n'y seraient-
elles pas admises?
he Li/cina car/wria, Lamarck, ne
peut rester parmi les Lucines, elle
n'en présente pas les caractères; elle
a bien plutôt ceux des Tellines 'parmi
lesquelles on la reportera indubita-
blement lorsqu'on l'aura examinée
avec quelque soin ; ce qui l'éloigné
au premier abord de ce genre est
l'impression sinueuse du manteau qui
a une écliancrure très-profonde ; ce
qui l'en éloigne encore, c'est qu'elle
est dépourvue de rimprrssion mus-
culaire , liuguiforme , antérieure ; en-
fin elle a sur le côté l'inflexion ou le
LDC 0 20
pli des Tellincs, il est vrai, tiè.s-
faiblemeut prononcé, mais il n'en
existe pis moins. Après avoir fait ces
rectifications que nous pen.sons être
importantes, voici comment nous
avons à établir nos coupes .
■j- Coquilles orbiculaires , lisses;
quelquefois les dents delà charnière
avortées.
a. Espèces qui n'ont ni le corselet,
m la lunule saillans ou indiqués par
une ligne.
LirciNK ÉDBNTÉE, Lucina edentula,
Lamk. , Anim. sans vert. T. v, pag.
.'>4o, n. 3; reruisedenlula,^. ,Gmc\.,
5286, n. 8o; Lister, Concli.,tab. 260,
fig. 86; Mart., Concli. Cab. T. vu '
p. 54, pi. 4o,iig. 427 à 42q; Encycl. ,
pi. a84 , (ig. 5 , a , b.c. Elle n'a ja-
mais de dents cardinales , ni de dents
latérales. LUe est jaune d'abricot en
dedans, ce qui lui a valu chez les
marchands le nom vulgaire d'Abricot.
LuciNE LACTÉE , Luciiia lactea ,
Lamk., Anim. sans vert. , loc. cit., n.
1 2 ; Ampludesma lactea , ibid. , Anim.
sans veri. T. v, p. 491, n. 5 ; Amplu-
desma lucinalis ,ibid., loc. cit. , n. 6;
Chemnitz, Conch. T. \i, tab. i5
fig. 125; Loripes, Poli, Testac. des
Deux-Siciles, T. i, tab. i5,fig. 28,
29 ; Encycl. , pi. 286 , fig. 1 , a , b , c.
Coquille toute blanche , qui a seule-
ment une ou deux dents cardinales ,
jamais de dents latérales. Elle est as -
sez mince, subdiaphane. Elle se trou-
ve vivante dans la Méililerranée, à
l'Ile-de-France , et fossile dans les
faluns de la Touraine , d'après La-
' marck.
LuciNE GÉANTE , Lucina gigantea ,
N. , Descripi. des Coq. foss. des en-
virons de Paris , T. i, p. 91 , pi. i5 ,
fig. Il , 12. Très-grande Coquille
fossile qui n'a jamais de dents à la
charnière. Elle se trouve à Parnes ,
Mouchy, Liancourt et Chaumont,
dans le Calcaire grossier.
(i. Espèces qui ont la lunule et le
corselet .saillans ou indiqués.
LtJciKE DE JMÉNARO, Litcina Me-
nardi, N., Descript. d^s Coq. foss.
des environs de Paris, ï. i,p. 94, n.
6, pi. 16, fig. i5, i4. Espèce fort
54
53o
LUC
belle et fort grande que nous avons
trouvée à Maulette, près Houdan ,
et que nous avons dédiée au savant
professeur Ménard de la Groye. Elle
est remarquable par la grandeur et
la saillie que font sa lunule et le
corselet; elle est lisse et n'a jamais
de dents à la charnière.
LucixF. Albelle, Liicina Albella ,
Lamk., Ann. du Mus. T. vu, p. 24o,
n. 8 , et ï. XTi , pi. 42 , fig. 6 , a , b ;
i^iW. ,N.,Descript. des Coq. foss. des
environs de Paris, loc. cit., pi. 17, fig.
1, 2. Elle estde Grignon.
LuciNE CALLEUSE , Lucitia callosa,
N. ; Venus callosa, Lamk. , Ann. des
Mus. T. VII, p. i5o, et T. xx,pl. 82,
fig. 6, a, b; Lucina callosa , N., Des-
cript. des Coq. foss. de Paris, /or. cit.,
n. 9, pi. i7,f'S- 5,4, 5.
f f Coquilles orbiculaires , couver-
tes de stries ou de lames concentri-
ques.
A. Espèces dont lalunule et le cor-
selet ne sont ni saiilans ni indiqués.
LuciNE Ratlssoire , Lucina Ra~
dula, Lamk., Anim. sans vert. T. v,
p. 54i , n. 5j Tellina Radula, Won-
tagu , Te^. Elit. T. 11, fig. 1, 2; Peti-
ver, Gazophil. , tab. gS , n. i8. Elle a
beaucoup de rapports avec la Lucine
concentrique que l'on trouve fré-
quemment fossile aux enviions de
Paris , et qui est à peu près de la
même taille. Elle vit dnns l'océan Bri-
tannique.
LuciNE CONCENTRIQ.UE, Lucina
concentrica , Lamk., Ann du Mus.
T. VII, p. 208 , et T. XII, pi. 42, fis;. •
4 , a , b ; ibid. , Anim. sans vert. T.
V, p. 54i ,n. 6 j Encycl., pi. 280, fig.
2 , a , b , c ; Lucina concentrica , N. ,
Descript. des Coq. foss. des environs
de Paris , T. i , p. 98 , n. 1 5. Espèce
très-commune dans les Calcaires gros-
siers du bassin de Paris , ornée de
lames concentriques, élégantes; la
coquille est lentiforme , assez épaisse.
Lucine SILLONNÉE, Lucina sulca-
ta , Lamk. , Ann. du Mus. T. vii , p.
24o , n. 9 , et T. xii, pi. 42, fig. 9, a,
b ; ibid. , N. , Descript. des Coq. foss.
de Paris, loc. cit., pi. i4, fig. 12, i3.
LUC
Coquille arrondie, très-souvent plus
longue que large , couverte de sillons
arrondis et concentriques'. C'est à
Parnes , à Mouchy età Chàtéau-Rou-
ge qu'elle se rencontre le plus ordi-
nairement. Elle est de la grandeur
de l'ongle.
B. Espèces dont lalunule et le cor-
selet sont saiilans ou indiqués.
LuciNE DE LA Jamaïque, Lucina
jamaicensis , Lnmk. , Anim. sans
vert. T. V, p. 5.Î8, n. 1 ; Venus ja-
maicensis, Chemnitz, Conch. T. vu,
p. 24 , pi." 09 , fig. 4o8 , 409 ; Lister,
Conch. , tab. ooo , fig. lôy; Encycl.,
pi. 284, fig. 2, a, b, c. Coquille gran-
de , peu épaisse , d'une couleur fauve
en dedans , couverte en dehors de la-
mes peu saillantes, subrégulières,
distantes; corselet et lunule très-
saillans , bien marqués.
LuciNE ÉPAISSE, Lucina Pensylva-
nica , Lamk. , Anim. sans vert. , loc.
cit., n. 1 ; Venus Pensjlvanica, h. ,
Gmel. , p. 0283, n. 71; Lisier ,
Conch., tab. 5 , fig. 8; Born., Mus.
Cœs. Vind.,\ah. 4, fig. S; Chemnitz,
Conch. ï. vil , pi. 57 , fig. .094, 395 ,
096; Encycl., pi. 28*, fig. 1, a, b, c.
Espèce très- remarquable par son
épaisseur, la grandeur de son corse-
let qui est lrè.-.-saillantet de la lunule
qui est grande , enfoncée et fortement
circonscrite; elle est couverte de la-
mes obsolètes, distantes ; elle est toute
blanche. C'est dans l'Océan d'Améri-
que qu'ellesetrouve. L'espècesuivan-
te fossile , desfalunsdelaTouraine et
des environs de Bordeaux, quoique
plus petite et plus gonflée, a beau-
coup de rapports avec elle.
LiciNE CoLOMBELLE, Lucina Co~
tiunbdla, Lamk. , Anim. sans vert.
T. V, p. 548 , n. i5; Basterot, Mém.
de la Soc. d'Hist. Nat. de Paris , T.
u, première partie, pi. 5, fig 11.
f+f Coquilles orbiculaires qui ont
des stries ou des côtes divergentes du
sommet à la ba.se.
Lucine Tigék ine, LucinaTigerina,
N.; Cytherea Tigerina, Lamk., Anim.
sans vert. T. v, p. .^74, u. 53; Venus
Tigerina, L., Gmel., p. 3285, u 69 ;
LUC
Lister, Conclî., t. 53?, fig. 174;
Ghemnilz , Conch. T. vu, lab. 07'
fig. 590,391 : Encycl., pi. 277, fig. 4^
a, b. D'après ce que nous avons dit
prëcérlcmment, nous rapportons ici
celte espèce; nous nerépéteious pus
pour quels motifs, puisque nous les
avons exposés.
LUCINE A BOKD ROSE , Lucilia pUTlC-
tara, N.; Cytheiea punctata , Lamk.,
Anim. sans vcit., lue. cit.,n. 54 ; re-
nus punctata, L. , Gmel. , n. 74,-
Ghemnilz , ï. vu , p. 1 5 , pi. 37, fig.
597 et 598 ; Encycl. , pi. 277 , fig. 3,
a , b , c. Celte grande et belle espèce
est remarquable autant par son épais-
seur que p;ir ses côtes rayonnantes ,
aplaties, et par son bord agréable-
ment coloré en rose pui purin. Lin-
né avait remarqué que dans l'inté-
rieur des valves elle était ponctuée,
d'oii le nom qu'il lui imposa. Nous
savons que ces points sont particu-
liers aux Lucines.
LuciNE Lionne , Lucina Leoiùna ,
'^.;Cyt/icrea Leuni/ia, Basterot, Mém.
de la Soc. d'Hist. JNat. de Paris, T.
II, 1" paît., p. 90, n. 4, pi. 6, fig. j.
Très-belle espèce fossile très-voisine
de la Lucina punctata , qui n'en
diflFère eu rien, si ce n'est par des
stries transverses très-fines , très-
serrées , qui coupent à angle droitles
cotes plates et ra\onnantes. Des indi-
vidus qui ont conserve leur couleur
onl présenté à Basterot des teinles ro-
sées , intenses vers les sommets et
formant des bandes peu dislinctes
vers les bords. Elle est aussi grande
que la précédente. Elle se trouve aux
environs de Bordeaux.
Lxjcine divergente , Lucina diva-
ricata, L^mk. , Anim. sans veit. T.
V , p. 54i , n. 7; ibid. , Ann. du Mus.
ï. vil, p. 229; Tellina divaricata ,
L.,GmeI., y. 324i , n. 74 ; Sowtrby,
Minerai Conchology , t. 4i7 ; Chem-
nitz, Conch. T. vi, p. i54, pi. i3,fig.
129; Bast. , Méin. de la Soc. d'Hist.
Nat de Paris , T. 11, prem. paît. , p.
86. n. 2 ; Encycl. , pi. 285 , fig. '* , a ,
b; Poli, Test, des Deuv -Siciles , pi.
i5, fig. 25. Espèce petite , remarqua-
ble par la m.Tuicre universelle dout
elleest répandue, se rencontrant dans
les mers dcllnde, de l'.Vmériqud la
>lediterranée, l'Océ.m ,ctfos.siled.-;ns
tous les terrains tertiaires de l'It.-.li*
delà France, de l'Allemagne et clé
1 Angleterre. " („ „^
LUCINIUM . BOT. PHAN. (Plukrnet.)
^'yn. d Jmyns balsani/Jini. y. Bai;-
mier au Supplément. (g.)
*LUClOouLUCIOL.A.,Ns.Mêmc
cho,^ que Lucciola. r. Lampyre
«ITAE.E. ^^.^
LUCIODONTE. pois. foss. Nom
lort improprement donné à de petites
Glossopeires que l'on prenait pour
des dents de Brochets. • (yx
LTJCIOLA. BOT. CRYPT. On a don-
ne quelquefois ce nom à l'Ophio-
glosse vulgaire , dans l'idée, sans fon-
dement, qu'elle b.illc pendant la
""'^' • (B.)
LUCIUS. P01.-1. Nom scientifique
du Brochet, r, EsoCE. (g.)
LECDLLAN. min. (John.) Pour
Luculhlc. V. ce mot. (g .n.)
LUCULLITE. MIN. Une variété de
Marbre noir, remaïquable par sa féti-
dité, fut nommée Lucullan par John
qui a cru y reconnaître le Marmor
Luculleum de Pline rapporté d'E-
gypte par le consul Lucullus. Ce
nom , légèrement modifié en celui de
Lucullite, a été adopté par Jameson
I)our la dixième sous-espèce du Cal-
caire rhomboïde. (g..n.)
LUCUMa. Lucuma. bot. phan.
Genre établi par Jussieu dans la fa-
mille des Sapotces, et dans la Pen-
tandrie Mnnogynie , L. , ayant pour
type W'ickras mamnwsa de Ijinné , et
qui se compose de six à huit espèces :
ce sont des Arbres lactescens, por-
tant des feuilles éparses, très-entiè-
res, dépourvues de stipules, et des
Heurs solitaiies, pédonculées , quel-
quefois réunies au nombre de deux
à liois à l'aisselle des feuilles. Leur
ctlice est à cinq divisions profondes •
leur COI olle monopétale à cinq divi-
sions; les étamines,au nombre de
cinq, offrent entre chacune d'elles,
.'4*
r.52 LUD
un appendice filamenleux qui paraît
être. une ttamine stérile. L'ovaire est
libre et présente de cinq à dix loges
monospermes. Le fruit est un nucu-
lalne contenant d'un à dix noyaux
osseux marqués d'une très-grande
aréole ombilicale. Les graines sont
dépourvues d'endosperme. Ce genre
diffère surtout de l'Achras , par le
nombre cinq de ses parties et ses
graines dépourvues d'endosperme.
Le Lucuma mammosa, Gaertner
filsjCarp. 129, tab. 2o3 et 2o4 , est
un Arbre qui atteint quelquefois une
hauteur de cent pieds; il croît à Cu-
ba , au Pérou et à la Jamaïque. On
le connaît dans nos colonies sous les
noms vulgaires de Marmelade natu-
relle et de Jaune d'œuf. Ses feuilles ,
qui ont quelquefois jusqu'à deux
pieds de longueur , sont allongées ,
lancéolées, coriaces, très-entières,
glabres et portées sur des pétioles ,
d'environ deux pouces de longueur.
Les fleurs sont solitaires , pédoncu-
lées , situées à l'extrémité des ra-
meaux Le fruit est une grosse baie
oblongue , mucronée à son sommet ,
rude à sa face externe , pulpeuse et
charnue intérieurement où elle pré-
sente une coule-ur jaune lougeâtre;
des dix loores de l'ovaire, une seule
reste et renterme un noyau très-
gros, ovoïde, allongé, terminé en
pointe à ses deux extrémités , lisse ,
luisant , et d'une teinte brune claire
d'un côté,offrantde l'autre iinearéole
ombilicale plus claire et qui contient
une graine dont le tégument est sim-
ple et recouvre un embryon très- gros,
dressé , blanc, a^ant les cotylédons
fort volumineux et la radicule très-
petite et obtuse.
Outre cette espèce qui est \' A diras
mammosa, L., ce genre en renferme
encore huit ou dix autres, toutes ori-
ginaires de l'Amérique méridionale.
(a. r.)
LUDIEPi. Ludia.BOT. phan. Gen-
re établi par Commerson et Jussieu ,
d'abord placé dans la famille des Ro-
sacées , mais transporté par Kunth
dans sa nouvelle famille des Bixinées.
Ce genre se compose de trois espèces.
LUD
toutes originaires des îles de France
et de Mascareigne.Ce sont des Arbris-
seaux rameux , portant des feuilles aU
ternes, dépourvues de stipules, des
fleurs blanches , disposées à l'aisselle
des feuilles ou le long des rameaux.
Leur calice estmonosépsle, turbiné à
sa base , offrant de cinq à sept lobes
pétaloïdes; les étamines sont extrê-
mement nombreuses , attachées sur
un disque saillant , crénelé. Les éta-
mines, dont les filets sont grêles et
capillaires ; les anthèi'es presque glo-
buleuses, didymes et a deux loges ,
sont persistantes. L'ovaire est libre ,
ovoïde , terminé en pointe à son som-
met oii il se confond avec le style;
celui-ci se divise àsa partie supérieure
en deux , trois ou quatre lanières
terminées chacune par autant de stig-
mates. Coupé trausvei salement , l'o-
vaire présente une seule loge conîe-
, nant un assez grand nombre d'ovules
attachés à des fropliospermes parié-
taux dont le nombre est le même que
celui des divisions du style. Dans le
Ludia sessiflora on trouve six ovules
attachés par paires à trois trophos-
permes. Le fruit est une baie peu suc-
culente, uniloculaire et polyspermc.
Le LuDiER VARIABLE, Ludia hete'
rophylla, Lamk., Dict. 111., tab. 466,
est lespèce dont on a tiré le nom du
genre. Elle est remarquable par la
figure diverse de son feuillage aux
différentes époques de son dévelop-
pement. Quand la Plante est fort
jeune , les feuilles sont petites, roi-
des, luisantes, fortement dentées
et épineuses au sommet de leurs
dents comme dans le Houx. Un peu
plus tard , les dents disparaissent , les
feuilles s'allongent et deviennent sem-
blables à celles du Myrte ou de l'Oli-
vier. Enfin , quand l'individu est en
pleine végétation , elles sont obo-
vales, arrondies , très-entières et pé-
tiolées; les fleurs sont solitaires, cour-
temeut pédonculées, placées à l'ais-
selle des feuilles. Leur calice est gé-
néralement à sept lobes obtus.
Les deux autres espèces de ce genre
sont le Ludia m.yrdfolia et Ludia ses-
A////Zwa de Lamarck. (a. b.)
LUI)
LUDOLFIA. BOT. riiAN. (Willtle-
iiow.) /^^. ARUNDiNAinii, (Adausou.)
Syn. de Tétragouie. ^. ce mol. (b.)
LUDOVIE. Ludouia. bot. i-han.
Ruiz et Pavon, dans la Flore du Cbili
et du Pérou, ont ctublisous le nom do
CaiiudotJica , un genre nouveau dé-
dié au roi d'Kspagne Clmrles IV, et
à la reine Louise son épouse , el
qu'ils placent d:ins la f'iimille des
Pajmiers et dans la Monœcic Polyan-
drie. Persoon proposa de chauL^er ce
nom , un peu long, en celui de JLu-
doi'ia. Mais ce ciiangenieul ne fui pas
adopté par Kunlh, qui fil voir que
le genre de Ruiz et Pavon n'apparte-
nait pas à la famille des Palmiers ,
mais bien à celle des Aïoïdées. Les
caractères de ce genre étaient encore
imparfaitement connus , quand ré-
cemment Poiteau de retour à Paris ,
après un séjour de plusieurs années
3 Cayenne, en a rapporté deux c.->-
fièces de ce genre, dont il a exposé
es caractères dans le neuvième volu-
me des Mémoiies du Muséum d'His-
toire Naturelle, p. -ib. Plumier est le
premier botaniste qui ait fait men-
tion de ce genre; il en représenta une
espèce dans les planches 5o et in de
ses descriptions des Phuiles d'Amé-
rique , mais il ne la décrivit point
comme genre distinct. Piuiz et Pavon
ont trouvé cinq espèces dont ils ont
fait leur genre Carliidovica. Enfin
Poiteau eu a découvert deux, qu il
a déciites avec soin. C est sculc-
)nent depuis cette époque que l'on a
bien connu la vérilable structure de
ce genic, dont nous allons donner les
caractères tels qu'ils ont été présentés
par Poiteau. Les fleurs sont monoï-
ques, disposées sur un spadice cylin-
drique , enveloppé d'une spatlie de
plusieurs folioles. Les fleurs inàles
réunies par quatre sont placées au
milieu des fleurs femelles; leurcdice
est en cône renversé , ouvert à sa par-
tie supérieure oi.1 il présente un grand
nombre de divisions courtes disposées
sur deux rangs; les étamines sont fort
nombreuses, attachées à la paroi in-
terne du calice. Les fleurs femelles ont
un calice profondément qusdriparti ,
(piatie filamens stériles, très- longs
el hypogynes, opposés aux folioles
du calice, et que Uuiz et Pavon ont
décrits à tort comme quatre styles;
un ovaire libre déprimé, léiragone,'
à une seule loi^e , conten inl nu très-
grand nombre d'ovules. Le sllginate
est sessile, large, discoïde, plane et à
quatre angles. Le fruit est une haie
uniloculaire polyspeinie , dont les
graines anguleuses sont attachées à
quatre trophosperines parii-laiix. Les
espèces de ce genre sont des Plantes
vivaces , quelquefois gi iiupanles
d'autres lois ayant le port de petits
Palmiers. Les deux espèces décrites
par Poiteau sont : la Ltjdovik orim-
rAXTE , Luduvia funifera , loc. cit.,
t. 1. C'est une Plante sainienteuse et
grimpante, dont la tige arrondie,
noueuse, piesquc simple, s'élève sur
les Arbres, jusqu'à une hauteur de ao
à 25 pieds , el s'y attache fortement
au moyen de racines cauliiiaires ou
aériennes, courtes et rameuses, qui
paraissent remplir l'office de suçoirs.
Outre ces racines la Plante parvenue
à une certaine hauteur en émet d'au-
tres plus grosses qui descendent per-
pendiculairement vers la terre. Les
feuilles sont allernes, engainantes,
longues d'un à deux fiieds, divisées
ni us ou moins profondément en deux
lobes , plissées, nerveuses , sèches et
roides comme celles d'un jeune Pal-
mier ; le spadice est cylindrique, pé-
doncule et axillaire. Cette espèce croît
à la Guiane près de la livère de la
Mana , et aux environs de la Ga-
brielle. Les habitans et les Nègres
l'appellent Liane franche. La seconde
espèce est la Luoovje rr.RRESTaE ,
Ludovia siibacaulis , Poit., loc. cit.
Elle a le port d'un jeune Palmier
dont la tige n'est pas encoie dévelop-
pée. Sa lige ne s'élève guère au-delà
d'un pied. Les Nègres l'appellent
yliouma Cochon. Elle est commune
dans les bois liuinides auprès de la
Gabrielle. (a. n.)
LUDUS-HELMONTIL
Jeux de Yan-Helmont.
MIN. V.
5j4 LUF
LUDWIGI E. Ludwigia. bot. pha>. .
Genre de la famille des Ouagraires,
et de la Tétrandrie Monogynie , L.,
établi par Linné et adopté par tous
les autres botanistes. Son calice
adhérent par sa base avec l'ovaire in-
fère , se termine par un limbe per-
sistant à quatre lobes allongés; la
corolle se compose de quatre pétales
onguiculés ; les étimines sont au
nombre de quatre; l'ovaire est à
quatre loges pol^'spermes , surmonté
d'un style simple et d'un stigmate
lobé. Le iruil est une capsule ovoïde
ou allongé'^, souvent à quatre angles,
couronnée par les lobes rlu calice , et
s'ouvrantseulementpar unlrouqui se
forme à son sommet. Ce genre se com-
pose d'un assez grand nombre d'es-
pèces qui croissent surtout dans l'A-
mérique septentrionale ou les Indes.
Ce sont des Plantas herbacées, rare-
ment sousfrutescentes à leur base ,
portant des feuilles alternes entières
et des fleurs axillaires. Un assez grand
nombre des espèces rapportées d'a-
bord à ce genre en ont été séparées;
ainsi Linné lui-même en a retiié les
espèces qui ont les étamines en nom-
bre double des pétales pour en faire
son genre Jussiœa. Les espèces apé-
tales doivent être placées dans le
genre Isnarclia. Ainsi parmi les neuf
^ispèces décrites par Michaux (/'/. Bor.
Americ.), trois étant dépourvues de
corolle doivent être transportées dans
le dernier j^enre; ce sont les Lud-
wigia n'aida , micrucarpa et mollis.
Ce genre mériterait d'être examiné
de nouveau avec soin pour bien dé-
terminer les espèces qui lui appar-
tiennent réellement, (a.r)
LUFFA. BOT. PHAN. Tournefoit et
Adanson avaient iàit un genre, sous
ce nom , de la Papangaie. Mais Linné
l'a réuni au Momordica en l'appelant
Momordica Luffa. Plus tard Cava-
niltes {Jcon. rar., i, p. 7) a établi
dans la famille des Giicurbitacées un
genre Luffa , qui nous paraît diffé-
rent des Momordica et qui doit de-
meurer distinct. Voici ses caractères :
^es fleurs sont monoïques. Les mâles
LUH
ont un calice campanule , à cinq la-
nières étroites et caduques , une co-
rolle monopétale, régulière, à cinq
flivisions très-profondes qui simu-
lent une corolle de cinq pétales. Les
étamines, au nombre de cinq, sont
libres et distinctes les unes des au-
tres. Leurs fdets sont attachés sur
autant de tubercules glanduleux ,
alternes avec les divisions de la co-
rolle. Les fleurs femelles ont un calice
dont le tube adhère avec l'ov^re
qui est anguleux et infèie- le limbe
et la corolle sont les mêmes que dans
les fleurs mâles; les cuiq étamines
sont rudimcntaires; le style est très-
court , terminé par quatre stigmates
épais et renflés. Le fruit est une pé-
ponide sèche , allongée, marquée de
dix angles peu saillans, offrant inté-
rieurement un grand nombre de grai-
nes attachées par des fil a mens à trois
trophospermes pariétaux , et s'ou-
vra nt au moyen d'urr petit opercule.
Le caractère le plus saillant de ce
genre consiste surtout dans ses cinq
étamines entièrement libres et dis-
tinctes les unes des autres , carac-
tère qui ne se retrouve que dans le
genre Grvnovia, dans la famille des
Cucurbitacées. Quant à la déhiscence
par le moyen d'un opercule, Cava-
nilles ne la donne que comme un
caractère incertain , ne l'ayant ob-
servée que sur un fruit qui peut-être
n'était pris entier. L'espèce qu'd dé-
crit et figure {Luffa fœtida , loc. cil.,
t. 9 et 10) Cat originaire de l'Inde ,
mais cultivée aux îles de France et de
Mascareigne. Rhéede l'a mentionnée
sous le nom de Picirma [Hort. Mal.
8 , p. 1 5, t. 7) et Rumph sous celui
de Peiuta Bengalensis ( Herb. Amb.
Y, p. 4o8, t. 169). (a.r.)
* LUFFA-RADJA. ijot. pkan.
Même chose que Calilang des Java-
nais, à Amboine. f^. Catilang. (b.)
LUIIEA. BOT. PHAN. Genre de la
Polyandrie Monogynie, L., établi par
Wiïldenow ( Ac/. Soc. Nat. Scrut.
Berol., .T , p. 409, t. 5) et adopté par
De Candolle qui l'a placé à la suite
de la famille des Tiliacées , et lui a
imposé les caractères suivans : invo-
lucellecourt àneul lolioles ; calicedi-
visé prolondémciil eu cinq parties ;
cinq pétales; étamines nombreuses,
à filets subiilcs , velus à la basi' ei
réunis en cinq faisceaux auxquels
sont adncs inft'rieurenient dis pro-
cessus en forme de pinceaux; an-
thères arrondies ; style épais, termi-
né par un stigmate tronqué. Le fruit
est inconnu. Ce genre a , selon \)c
Candolle , des rapports , d'un côté
avec le Greana, de l'autre avec Wt-
/egi ia ," §enTe nouveau formé sur une
espèce mexicaine. 11 ne se compose
que d'une seule Plante à laquelle
VVilldenow (/or. cil. et Spec. Plant.,
5, p. i434) a donné le nom de Liihea
speciosa. Ses feuilles sont alternes , à
trois nervures , marquées déveines ,
presque cordilormes , obtuses et iné-
galement dentées; elles sont poitées
par des pétioles courts et pubescons.
Les Heurs sont blanches , peu nom-
breuses , et disposées en grappes ter-
minales. (G..N)
* LUIDA. BOT. cRYi'i'. [Mousses.)
Ce genre , créé par Adausou dans la
ftimiUe des Mousses, est artificiel el
non susceptible d'être adopté. C'est
parmi les Gymnustomiim , Jf'eissia ,
Dicranum, Tortula , Bryum,Ncc-
Àera, liypniun , l'/sside/ts , etc., qu'il
faut chercher les Luida d'Adansou.
(A. F.)
LUJULA. uoT. PHAN. L'un <les
noms vulgaiics de l' Alléluia , Oxalis
Acetosella. V. OxALiDii. (li.)
LULAT. CONCH. Linné rapporte à
son Mytilus Modiolus le Lulat d'A-
danson (Voy. auSénég., pi. ifi). Com-
me celte espèce de Linné en comprend
plusieurs on no sait Irop de laquelle
on doit maintenant la rapprocher.
Lamarck cite avec doule le Lulat,
dans la synonymie du Modiola l'a-
puana , tandis que le Mylilus Mo-
diolus de Linné, est cilé à .son Mo-
diola Tulipa. Il paraît , d'après la
description d'Adansoii , que le Lulat
est une espèce particulière qui n'a
point été sufiisamnient étudiée des
auteurs. F. MoDioi,f.. (i)..n.)
LU LU. OI.5. L>pèce du qcnic
Alouette, f^. ce mot. (b.)
LUMACHELLEov LUMAQUEL-
LE. MIN. On donne ce nom à une
variélé de Matbie ou Chaux carbo-
nalée susceptible dépoli , rctift-rmanl
des Coquilles pour la plupart brisée.s
el en si grande qunnlite que ce Mai-
bie en paraît i iilièremenl composé.
Les minéralogistes le désignent sous
le nom de Chaux carbonatée gianu-
laire coquillière. /'. Chaux. (o..n.)
LUMBRIGAIRE. Lumbricaria
BOT. CRYi'T. {nydrui/iyici>.)\\i\\so\.-
Beauvois s'étanl un peu piessé d'éta-
blir des genres dans tou> les ordres
de la Cryptogainiu qu'il n'avait que
superficiellement examinés , forma
son Lurnbiicana du J'ucus lunibri-
calis, L. , qui est une Furcellaire de
J^amouroux , genre aulérieurement
adopié par tous les algologues. r.
FliRCELLAlKE. (jj )
LUMBRICIÏE. FO.SS. Nom in.pro-
pre que l'on a dotmé autrelois k des
Serpules fossiles que l'on a comparés
ou pris pour des Vers de terre pétri-
fies- (D..U.)
LUMBRICUS. ANNF.I-. r. Lombric.
LUMIE. BOT. PHAX. Nom donné à
l'uni; des sections élaLlies parmi les
espèces nombreuses du genre Oran-
ger, f^. Oranger. (a. b.)
LUMIERE. La cause qui rend les
objets visibles à nos yeux a trop d'im-
portance pour que , dans un ouvrage
d'histoire nalurelle, nous omet'ions
de développer succinctement le.s prin-
cipaux phénomènes qu'elle présente,
sans pourtant entrer dans les nom-
breuses recherches qui exigent lap-
plicalion du calcul et qui constituent
l'optique , branche importante de la
physique proprement dite.
Quelle Cal la nature de la lumière '
Celte question a éîé un sujet de mé-
ditation pour les plus gran !s physi-
ciens, mais elle n'a pas pu encore être
parfaitement résolue. Deux théories,
dont nous exposerons seulement les
principes , ont été embrassées pav les
savans. La première, due au génie de
536
LUM
Descartes, a élé udiuise, sauf quelques
modifications, par des hommes du
plus grand mérite , tels que Huygens
et Euler,YoungelFresnel. lis pensent
que la Lumièie est un fluide extrê-
mement subtil . un Ether répandu
dans l'espace universel, éprouvant de
la part des corps que l'on considère
comme des sources de Lumière, une
action qui lui imprime un mouve-
ment d'ondulation semblable à celui
de l'air agité par le sou ou à celui
de l'eau, lorsqu'on y laisse tom-
ber des corps pesans. Ce mouvement
est oscillatoire , de telle sorte qu'à
partir du point ou commence l'agita-
tion , les molécules du fluide éprou-
vent d'abord une répulsion qui les
éloigne de ce point; ensuite la réac-
tion produite par leur élasticité et
celle des molécules sur lesquelles
elles s'appuient, les fait rétrograder
au-delà de leur preuiière position , et
les alternatives se répètent absolu-
ment de même que dans la vibration
du pendule. L'autre théorie , dont
les partisans ont été bien plus nom-
iireux que ceux du Système oudula-
toire , reconnaît pour auteur Newion,
et a été nommée théorie de l'émission .
On suppose, en effet, que la Lu-
mière, partie essentielle des corps
lumineux, est lancée par filets de
molécules très - déliées , lesquelles
soit directement, soit par la rétlexion
deâ corps opaques , viennent exercer
sur le fond de l'œil une impulsion
constituant la sensation de la Lu-
mière. L'une et l'autie des hypo-
thèses ingénieuses que nous venons
d'exposer, expliquent assez bien le
plus grand nombre des phénomènes
observés jusqu'ici, mais chacune est
sujette à des objections si graves que
l'on ne peut se prononcer exclusive-
ment pour l'une d'elles et la regarder
comme l'expression de vérités dé-
montrées.
Comme la plu^.art des sources de
la Lumière sont aussi celles du ca-
lorique, on a pen :é que le pi'einier
de ces fluides impondérables n'était
qu'une modification du second. Ce-
pendant plusieurs corps sont lu-
LUM
mineux sans produire la moindre
chaleur appréciable j telles sont les
substances phosphorescentes. La Lu-
mière de la lune , des planètes et
des étoiles , concentrée au moyen
de miroirs concaves, n'indique au-
cunement qu'elle soit accompagnée
du calorique ; il y a donc quel-
que chose de bien distinct entre
la Lumière et le calorique ; mais
leurs phénomènes sont le plus sou-
vent simultanés, et leur étude ne.
peut être séparée. Aussi avons-nous
eu déjà occasion d'en exposer les
principaux, dans les articles Elec-
tricité , Feu et Flamme. F', ces
mots.
Newion, à l'aide du prisme, dçcopi-
posa le premier la Lumière en sept
rayons diversement colorés , qui se
nuancent entre eux et reproduisent
artificiellement les phénomènes natu-
rels de l 'arc-en-ciel. Ces sept rayons
primitifs sont les suivans r violet,
indigo, bleu, vert, jaune, orangé
et rouge. Le rayon violet est celui qui
est susceptible c(e la plus grande ré-
frangibilité, et le rouge de la plus
petite. En réunissant tous les rayons
en un seul faisceau au foyer d'une
lentille, l'illusli'e physicien repro-
duisit la Lumière blanche. Cepen-
dant le nombre des rayons lumineux
primitifs a élé réduit par quelques
savans à trois , savoir : le bleu , le
jaune et le rouge, suivant les uns,
et le rouge, le vert et le violet sui-
vant les aulijçs; enfin d'après Wol-
laston à quatre, qui sont le rouge,
le vert-jaunâtre, le bleu et le violet.
Ces modifications au système de
Newion sur la décomposition de la
Lumière , ne sont pas universelle-
ment admises. En effet, quoique la
combinaison variée des trois ou qua-
tre rayons principaux que nous ve-
nons de désigner produise les autres
couleuis, comme par exemple le
jaune et le bleu qui donnent nais-
sance au vert, cependant ces rayons
colorés obtenus par la combinaison,
offrent assez de différences avec ceux
qui sont le résultat de la décomposi-
tion du trait primitif. Si l'on soumet
LUM
ces derniers à une seconde réfraction,
ils^ restent simples , tandis que la
même opération décompose dans ses
élémens le vert formé par la réunion
du bleu et du jaune , comme toutes
les autres couK urs produites par le
mélange des riuons.
La Lumière émanée d'un point lu-
mineux , diverge en rajons rvctili-
gnes, qui occupent un espace tie plus
en plus grand à mesure qu'ils s'éloi-
gnent de leur loyer. Un corps opaque
placé dans cet espace déleimine une
ombre par laquelle les objels , situés
au-delà et sur une même ligne droite
que le corps opaque et le corps lu-
mineux , sont privés de Lumière.
La vitesse avec laquelle se meut la
Lumière est tellement extraoïdi-
naire , que rien ne peut lui être com-
paré sous ce rappoit. Elle parcourt,
en huit minutes treize secondes se\a-
gésiniales, la distance moyenne du
soleil à la terre, c'est-à-dire plus
de quinze millions de myriamèlrei.
Ce lait a été reconnu eu iGtô par
Rœmer , et confirmé eu 17^8 par
Bradley, d'une manière qui ne laisse
aucun doute sur la précision du cal-
cul. Lorsque les rayons lumineux
tombent s.ir une surface polie, ils
sont renvoyés ou réjléchis, en faisant
avec cette surface un angle égal à
celui qu'il faisait de l'autre cùlé en
y arrivant. Celte loi que l'on énonce
en disant c\\xeV angle de réflexion est
égal à l'angle il' incidence, est la base
de la théorie des miroirs ou de la
catoptrique. En traversant les corps
diaphanes, les rayons lumineux son:
souvent détournés de leur route par
l'action de ces corps. On donne le
nom ce ré/faction au changement de
direction qu'ils éprouvent alors et
qui les fait paraître comme brisés.
Ce phénomène se présente toutes les
fois que les rayons passent d'un corps
ou milieu dans un autre de densité
difterente et qu'ils en rencontrent la
surface extéiiei-.re dans une direction
oblique. Ainsi , pour n'en citer qu'un
exemple dont l'observation est très-
vulgaire , lorsqu'on plonge oblique-
ment et en partie \\n balon dnus
LUM
5^7
l'eau, il paraît bri>é à lendioit oii
il y entre. C'e.'^t sur cette propriété
de la Lumière qu'est fondée la diop-
Irimie. Eu se servant de verres dont
la densité est plus ou moins forte , et
dont les surlaccs oflVent de.N cour-
buies en divers sens, on modifie à
volonté la divergence ou la conver-
gence des rayon» lumineux , de sorte
qu'ils se réunissent à un point plus
ou moins rapproché que l'on dési-
gne par le mot de fo\er. Ainsi la
lurme convexe des verres rend con-
vergens les ravons incidens qui sont
parallèles, tandis que la foru)e con-
cave les rend divcigens. C est à la
réfraction de la Lumière qu'il faut
attribuer le phénomène du crépus-
cule ; quand le soleil n'est pas en-
core descendu beaucoup au-dissous
de l'horizon , ses rayons rencon-
trant la couclie supérieur de l'at-
niosi)hèrc sous de nctits angles, en
sont réfléchis veis la surlacc de la
tcrie, et produisenj, une faible Lu-
mière. Un phénomène qui a frappé
de tous temps les voyageurs et que
les marins connaissent sous le nom
de Jtli/age, est encore dû à la ré-
fraction de la Lumière, laquelle
réfraction se convertit en rétlexion ,
parce que les rayorjs passent d'un
milieu plus dense dnis un autre qui
est plus rare. Lors de la fameuse ex-
pédition des Fiançais en Egvple, il
fit plusieurs fois illu.sion aux soldats
•altérés qui avaient sous leurs yeux la
perspective désespéraule d'un lac im-
men.-e fuyant devant eux à mesure
qu'ils s avançaient au travers des
plaines sablonneuses de l'Afrique.
L'illustre Monge a décrit ce phàjio-
mèue et en a donné une théorie très-
satisfaisante. L'air qui repose sur le
sol brûlant de ces contrées, se dilate
et foi me une couche peu considéra-
ble, parce que ce fluide n'est pas bon
conducteur du caloiique. Au-dessu»,
de cette couche est lair almosphé-
rique non dilaté et conséqucmmeut
plus dense; alors les rayons solaires
qui l'ont traversé , se réfléchissent à,
son contact avec la piemlèie , se re-.
lèvent et présentent à l'œil l'image-
531f> LU M
du ciel en dérobanJ la vue du ter-
rain. D'un autre coté les villages
placés sur les monticules et tous les
objets qui s'élèvent au-dessus de la
couche d'air dilaté , envoient des
rayons réfléchis à la jonction c\es
deux couches et y peignent des ima-
ges renversées. L'illusion est alors
complète , l'observateur ne voit plus
qu'un grand espace bleuâtre formé
par la réflexion du ciel , parsemé de
villages et d'Arines aux pieds des
quels paraît leur image l'enversée.
Mais à mesure qu'il s'approche de
ces îles apparentes , l'inclinaison des
rayons émanés du sol augmente assez
pour arriver à son œil, les bords de
la fausse inondation se reculent, et
le mirage va plus loin se reproduire.
Il est encore un autre ordre de phé-
nomènes de la Lumière qui ne se
développenJt que dans certanies subs-
tances , et qui tiennent à des circons-
tances délicates qu'il est quelquefois
assez difficile de .faire naîire ou d'a-
percevoir. Nous voulons parler de la
double réfraction et delà polarisa-
tion que présente avec le plus d'évi-
dence la V'iriété de carbonate cal-
caire, connue sous le nom de Spath
d'Islande; mais qui peut aussi s'ob-
server dans plusieurs autres Miné-
l'auK cristallisés , tels que le Quartz ,
la Baryte sulfatée, le Soufre, etc. Le
premier de ces phénomènes étant
lié à l'étude de la minéralogie sera
traité dans un article à part. /^,
RÉFRACTION dgitiîTjE. Quant au se-
cond, sou examen fort intéressant
pour les physiciens , ne peut être
utile au naturaliste , et couséquem-
meiat ne doit pas être développé dans
cet ouvrage. Nous en dirons autant
de l'intlexion ou diffraction de la
Lumière, des couleurs accidentelles
et des ondjres colorées.
La Lumière exerce une véritable
action chimique sur divers composés
dont elle désunit les principes; dans
d'autres cas elle détermine la com-
binaison des corps simples, et elle
fait sabir une Ibrte altération à cer-
taines surfaces colorées. Son in-
fluence est souvent égale à celle
LU M
d'une haute température; ainsi le
plus léger rayon du soleil opère la
combinaison intime d'un mélange de
Chlore et d'Hydrogène , avec déto-
nation et production d'Acide hydro-
chlorique. Le chlorure d'Argent
jiasse du blanc au noir , et subit une
décomposition complète, avec Viiie
promptitude qui dépend de l'espèce
de rayons auxquels ce corps est sou-
mis , car le rayon violet est celui dont
l'action décomposante estla plus éner-
gique. Cette faculté décroît ensuite à
partir du rayon violet; ce qui est
l'inverse de la faculté calorifique,
et qui tendrait à faire distinguer les
rayons lumineux en chimiques et en
calorifiques. De pi us on a reconnu que
les facultés chimiques s'éiendent un
peu au-delà du rayon violet dans un
espace obscur.
C'est encore à une action chimique
que l'influence de la Lumière sur
les êties organisés a été assimilée.
Nous ne voulons pas ici parler de la
mauière dont elle se comporte dans
l'œil des Animaux, ou des phénomè-
nes de la vision; un article particulier
sera consacré ilans la suite à l'exposi-
tion de celte importante fonction phy-
.siologique ; mais nous fixerons en ce
moment notre attention sur les effets
que la Lumière produit principale-
mt»nt sur les Végétaux. Cet agent
physique paraît êti e la cause de la
coloration des parties verles dans les
coips organisés. C'est lui qiii dé-
termine la décomposition de l'Acide
carbonique continuellement versé
dans l'atmosphère par la com-
bustion et la respiration des Ani-
maux, qui favorise ainsi l'émission
de rOxigène et fixe dans les Plantes
le carbone, base de la couleur verte.
Lorsqu^on place une Plante verte et
vivante dans de l'eau chargée d'A-
cide carbonique et qu'on fait inter-
venir les rayons du soleil , l'Acide
carbonique est décomposé , son Oxi-
gène se dégage, et la Plante aug-
mente en carbone dans une propor-
tion précisément semblable à celleque
contenait l'Acide carbonique avant sa
décompositiou. C'est ce qui résulte de
LU M
plusieurs expériences faites par Tli.
de, Saussure. Les i ayons les plus it-
frangibles sont aussi cei:xpreci<t'mcnt
qui exercent le plu5 d'influence sur
le dégagement de lOxig^ne , et par
conséquent le ravon violet possède
cette propriété avec le plus démr-
gie. Il e.-t très probable que l'Acide
carbonique est aussi décomposé dans
les parties veitcs qui ne sont expo-
sées qu'à une Lumière difiuse, mais
cette action est trop lente pour que
pous puissions l'apprécier par nos
iuslrumens. Si nous avons acquis
quelques connaissances sur la colo-
ration des parties veites des Végé-
taux, il l'aut avouer que nous igno-
rions absolument quelle est la cause
de la coloration des fleurs. La Lu-
mière n'influe pour rien sur ces or-
ganes délicats, car, exposés à une
obscurité totale , ils se colorent éga-
lement; seulement les couleurs sont
un peu plus pâles, parce que le Vé-
gétal languit dans tous ses Oigaues,
et ne communique pas autant de vi-
gueur à la fleur. Une fleur deTulipe,
même dans ce dernier cas, deviendia
au^si belle et aussi liche en couleurs
que si elle eiit végété à la faveur de
la grande Lumière. L'obscurité n'em-
pêche pas absolument l'émanation
des odeurs dans les Plantes; mais
elles en exhaleat davantage lors-
qu'elles sont frappées par les ravons
du soleil. Connaissant la grande part
que la Lumièie a dans la coloration
en vert des Végétaux, on peut déjà
pressentir ce qu'ds deviendront si on
ies soustrait à l'action de ce | rincipe;
la vie ou plutôt la simple végétation
ne sera pas suspendue, la succion
aura toujours lieu, mais l'énianalion
ne sera plus aussi aciive , l'Acide car-
bonique sera absorbé sans décompo-
sition , et il en résultera un véritable
eÛ'et h\dropique qui se communique
dans toutes les parties du Végétal, les
blanchit , et désarticule les feuilles
qu'il attaque parliculièiement. Ce
phénomène , connu dès la plus haute
antiquité, a été désigné ïous le nom
d'Etiolemenl. /^. ce mot.
La tendance des Piaules à se diriger
LU M r,:,^
vers la Lumière est un phénomèue di-
gne d'exercer la sagacité des pliysio-
logistes. Los agriculteurs et les jârdi-
nieisont U'. plus souvent atlril)ué à
l'air les efléis de la Lumière, comme
ils ont rapporté les effets dé l'air à la
Lumière. Cependant J'e\|)érience dé-
montre bien claiiemenl (|ue ces deux
agens exercent chacun une influence
particulière. Lu effet, si dans une
Ciive disposée de manière à ce qu'il y
ait deux soupiiaux dont l'un ouvert
donne passage à l'air, et l'aulre fermé
f)ar un vitrage ne laisse pénétrer que
a Lumière , toutes les brandies d'un
Végétal placé enire ces deux soupi-
raux, se dirigeront du côté du sou-
pirail vitré, i^a radicule des Végé-
taux paraît au contraire fuir la Lu-
mièie; celte aversion pour la Lumière
est sans doute une cause très-imis-
sante de sa marche de-ceudante que
la plu)>art des physiologistes ont uni-
quement attribuée à la pesanteur.
Les 1 acines des Végétaux s'enfoncent
dans le sol , parce que l'obscurité leur
convient autant que la Lumière plaît
à la tige et aux branches. Une expé-
lience ingénieuse de Dutrocliet, sur
la germination dune giaine de Gui
coliéc contre les vi'res d'un apparte-
ment, tend à confirmer notre asser-
tion. A . Gr-RMiNATiON'. Le sommeil
des fiantes est encore un phénomène
très-remarquable qui paiail pres-
qii'entièrement dû a l action de la
Lumière. C'est le hasard qui , comme
dans bien d'autres phénomènes , a
iait découvrir .e'ui-ci. On rapporte
que Garcia ab Ilorto cultivait, dans
un vase, le Lotus oniit/iupoiliuides ,
et qu'un boir qu'il se le fit ap-
porter par son domestique , il fut
bien surpris de n'y plus apercevoir
de fleurs. Il s'emporta contre sou jar-
dinier et fit remporter le vase. Le len-
demain , il retourna visiter sa fiante
et la trouva couverte de belles fleurs.
Sa surprise fut alois l'ius grande, et
il se proposa de bien l'examiner pen-
dant la nuit suivante. Eflectivement,
en déroulant les feuilles, il retrouva
les fleurs recouvertes par ces derniè-
res qui étaient alors en étal de iOiUr
54o
LUM
meil. Considéré dans sa généralité ce
sommeil des Végétaux n'est point
causé, comme celui des Animaux,
par la fatigue ni par une action ner-
veuse , puisqu'il est impossible de
donner la position diurne à une feuille
qui a pris la position nocturne sans
la casser; elle y reste dans un état de
fixité et de rigidité imperturbable. Il
n'est pas non plus déterminé ni in-
fluencé par la plus ou moins grande
humidité de l'air. De tous les agens
qui influent sur le repos des feuilles,
le seul connu est donc la Lumière.
L'on peut , en effet, par une Lumière
artificielle , changer l'heure de ce
sommeil. C'est ce qui résulte des ex-
périences intéressantes du professeur
De Candolle sur la Belle de nuit et la
Sensitive, dont les fleurs de l'une
finirent par s'accoutumer à dormir
fendant la nuit, et les feuilles de
autre sommeillèrent enfin dui'ant la
journée. En généi al , une Lumière
plus ou moins vive accélère ou re-
tarde le sommeil des Plantes. Enfin
ce qui achève de nous convaincre
que c'est à la Lumière qu'il faut at-
tribuer ce phénomène, d'ailleurs si
diversifié dans les Végétaux , c'est
que les espèces signalées comme ayant
résisté aux expériences , ont fini par
céder aux soins plus attentif-, de quel-
ques observateurs. Ainsi VOxalisAce-
tusella et ses congénères que le pro-
fesseur De Candolle regardait comme
les seuls Végétaux dont on ne pouvait
troubler le cours ordinaire du som-
meil , ont été forcés, pour ainsi dire,
par Bory de Saint- Vincent, d'accuser
qu'ils étaient seiisibles à l'influence
de la Lumière; celle-ci était plus écla-
tante, il est vrai, que celle dont on
s'était servi dans les expériences an-
térieures. K. Anthèsk. (g..n.)
* LUiMINET. lîOT. PHAN. (Olivier
de Serre. J Syn. de l'Euphraise olfici-
nale. (b.)
*LUMNITZERA. bot. piiAN.'Will-
/Jenow établit sous ce nom , dans le
Magasin des Curieux de la JNalure de
JJerlin , un genre qui paraît devoir
LUN
être réuni au C'aco//càz,d'Aublet. T^.
C.VCOUCIEK. (G..N.)
LUMP ou LOMPE. rois. Espèce
et sous-genre de Cycloptère. P". ce
mot. (b.)
* LUMPÈNE. POIS. Espèce de
Blennie. J^. ce mot. (b.)
LUNAIRE. Lunaiia. boï. piian.
Ce genre de la famille des Crucifères,
et de la Téiradynamie silicule'use , L. ,
a été placé dans la tribu des Alyssinées
ou Pleurorhizées Latiseptées par De
Candolle [Syst. Regn. Veget. T. ii ,
p. 280; qui l'a ainsi caractérisé : calice
fermé , et offrant deux glbbosités en
forme de sacs à la base; pétales on-
guiculés à limbe obovale; étamines
dont les filets sont libie^ et sans ap-
pendices ; silique ou silicule pédicel-
lée, elliptique ou oblongue, bordée
par les placentas en forme de nervu-
res , plane, biloculaire, à cloison
membraneuse , persistante , à valves
planes sans nervures, et surmontée
d'un style filiforme persistant; grai-
u'js éloignées entre elles , ceintes
d'une aile membraneuse , portées par
des cordons ombilicaux adnés à la
cloison, à cotylédons planes, folia-
cés et acconibans. Ce genre se rap-
proche des Cardamines par les valves
sans nervures de son fruit, mais il
en diffère essentiellement par ses grai-
nes bordées d'une aile membraneuse.
Il offre aussi des rapports avec le
Macropodiurn par sa silicule pédi-
cellée et avec le Savigiiya par la
structure de cette silicule; mais il
se distingue du premier, par ses val-
ves sans nervures, et du second par
son calice à deux renflemens à sa
base , et par ses cordons ombilicaux
adnés à la cloison. Le Savignja a été
nouvellement constitué par De Can-
dolle sur une Plante d Egypte que
Delile avait placée parmi les Lunaires.
f^. Savignye. Outre ce genre, le
Ricotia de Linné , que Gaertner ,
Rotb et Desvaux avaient réuni aux
Lunaiia , en a été de nouveau séparé
et admis par la plupart des auteurs
modernes, f^. Rtcotijî;. Après ces re-
traucheinens , le genre Lunarïa est
LUN
maintenant réduit à deux espèces qui,
parmi les Crucifères , sont des Plantes
assez remarquables pour que nous eu
donnions une courte description.
Toutes deux sont cultivées dans quel-
ques jardins, à cause des panicules
brillantes et comme satinées que
forment les cloisons persistantes des
fruits, lorsque les valves s'en sont
séparées.
La LuN.vmF. vivace, Lunaria rc-
cUi-'wa , L., a une racine vivace du
collet de laquelle \es tiges s'élèvent
chaque année. Ses feuilles sont très-
grandes , légèrement velues , les in-
féi ieures opposées , les supérieures le
plus souvent alternes et poitées sur
de longs pétioles ; elles sont ovales-
cordiformes , acuminées , et dentées
en scie. Les fleurs exhalent une odeur
agréable; elles sont d'un rose clair
ou même quelquefois d'un pourpre
assez vif, marquées de veines longi-
tudinales plus foncées , et disposées
en panicules terminales sur de longs
pédoncules. Le fruit peut èlre consi-
déré plutôt comme une silîque que
comme une silicule ; il est lancéolé
et atténué aux deux extrémités. Celte
Plante croît naturellement dans les
montagnes un peu élevées et ombra-
gées de l'Europe.
La Lunaire BISANNUELLE, Luna-
ria bien/lis, Mœnch et U. C; Luna-
ria annua , L., diftëre principalement
de la précédente espèce par sa silicule
elliptique et obtuse aux deux extré-
mités. De sa racine simple , fusiforme
et épaisse , s'élève une tige rameuse ,
droite, scabre , garnie de feuilles,
f)étiolées, cordiformcs, acuminées ,
es supérieures atténuées , ovales , et
dentées eu scie. Les fleurs sont ino-
dores , et leur couleur est violette,
lilas , blanche dans une variété. C'est
surtout clans celte Plante que les
cloisons, après la chute des valves ,
ofïient un aspect argentin qui lui a
valu les noms de Satinée et Passe-
satin. On la nomme aussi vulgaire-
ment grande Lunaire , Médaille et
Bulbonac. Elle est indigène des con-
trées rnontueuses et boisées do la
LUN
5U
Suède , de l'Allemagne , de l'Alsace et
de la Suisse. (o..n.)
LUN.\IRK. BOT. cRYrT. {J^ougère$.)
V. BoTRYCmUM.
* LUNANEE. Lunanca. iîot. imian.
Genre établi par DeCandolle {Prodr.
Syst. fcg., 1, p. ga) qui l'a place a
la lin de la famille des Térénintha-
cées , et l'a ainsi caractérisé : (leurs
pol\ gaines ; calice coloré , divisé pro-
fondément en cinq hihes é|.ais, velus
extéricuremeiit ; coi oUe nulle ; dis-
que concave , ;'» dix ileuts ; dix étami-
mines insérées sur le disque, à an-
thères réunies extérieurement au
moyen des dents du disque; ovaire
presque arrondi , couronné par cinq
stigmates ; capsule presque ovale ,
bossue, semiloculaire et bivalve;
graines attachées par le dos, imbri-
quées et anguleuses. Ce genre a été
dédié à Lunan, auteiu' d'un ouvrage
sur les Plantes de la Jamaïque et qui
a donné une description de l'unique
espèce ilonl il se compose. Uafmes-
que a constitué le même genre sons le
nom (VEdwanlia , lequel a dû être
changé à cause de sa ressembl.nice
avec le mot Eiitvanlsia déjà employé
pour un genre de Légumineuses. Ce
dernier auteur, dont l'autorité n'est,
pas d'un grand poids , reg;irdece gen-
re comme voisin du Puupartia. Le Lu-
nanea Bichj , D. C. , Eclwardia lu rida,
Rafinesque , est une Plante originaire
de Guinée, et introduite dans les
Antilles oii on la nomme Bichy. Ses
feuilles sont alternes , pétiolées ,
oblongues, acuminées, glabres, on-
dulées et veinées. Les fleurs sont dis-
posées en grappes composées , d'une
coideur jaune marquée de stries pur-
purines , et exhalent une mauvaise
odeur. (g..n.)
LUNARIA. BOT. piiAN. r. Lu-
naire.
LtTNE. l'Ois. V. Chrysotose et
Mole.
LUiSE. INS. Espèce de Bombyx. Z^-
ce mot. (g.)
LUNE D'EAU, bot. viian. L'un
B4s
LUN
des noms vulgaires du Nénuphar
blanc. (3 ^
LUNETIÈRE. bot. phan. Syn. de
Biscutelle. V. ce mot. (b.)
LUINETTE. MAM. Espèce de Chau-
ve-Souris du genre Phyiloslome. J^.
ce mot. (-Q^
LUNOT. CONÇU. La Venus Senega-
lensis de Gmelin (pag. 5282 , n. 67)
est la même Coquille que le Lunot
d'Adanson (Voy. au Sénég. , pi. jy ,
H- ïiJ- (D..H.)
* LUNULARIA. bot. crypt.
( Hépatiques. ) Michell est le créa-
teur de ce genre, réuni par Linné
au Marc/iantia , dont il a ensuite été
séparé par Raddi qui le caractérise
ainsi : gaine ou involucre universel
membraneux, réticulé, diversement
découpé, situé sur la fronde, en-
tr'ouyrant la base d'un pédoncule
fiuctifèie, et contenant des filamens
articulés et comprimés. Périsporan-
ges tubuleux au nombre de quatre,
à l'extrémité du pédoncule fructifère,
fixé à un réceptacle commun qui
s'ouvre en croix, r. Hépatiques. Le
Marchant la cruciata est le type et
l'espèce unique de ce genre qu'A-
danson avait conservé et très-bien
caractérisé. (a. f.)
LUNULE. JLunula. conçu. Les
conchyliologues sont convenus de
donner ce nom à un espace plus ou
moins grand, plus ou moins enfoncé,
qui se voit en avant des crochets des
Coquilles bivalves régulière-. La Lu-
nule présentant diverses formes et
d'autres pai (iculr.rités , nous ren-
voyons à l'aiticle Conchyliologie
oii nous les avons indiqués. (d..h.}
LUNULE. POIS. Espèce du genre
Denté. V. ce mot. On appelle ainsi
un Labre, un Pleuronecte et quel-
quefois la Mole. (B.)
*LUNULINE.iz///i//z-/2fi. INF. Gen-
re intermédiaiie aux Arthrocliées et
aux Microscopiques Gymnoiiés,de la
famille des Bacillariées , dont les ca-
raclèies ont éié exposés à l'article oii
LUN
l'établissement de cette famille a été
proposé (T. II, p. J.28 de ceDict.,.
1 ou les vivent parmi les Conferves
et souvent entre les Ectospermes,
ou pénètrent dans cette mucosité des
eaux dont nous avons formé notre
genre Chaos. Leurs mouvemens sont
lents, et tellement obscurs que Mill-
ier lui-même eut beaucoup de peine
a les distinguer. Nous en connaissons
cmq espèces bien constatées : \° Lu-
nulina diaphana, N . , Echinella acuta,
Lyngb., Tent., p. 2q, tab. 69, fig. 9,
qui habite sur le Confcrva glomerata,
L., oii elle se réduit en paquets jau-
nâtres; -1° Lunulina oliuacea , N. ,
Echinella olivacea, B. Lyngb., Tent.,
p. 209, pi. 70, f. 7, dans les marais;
.^° Lunulina Mougeutii , N. {V. pi. de
ce Dict.); Vibrio lunulatus , Miiller,
W-, PÎ; 7, f. 8, EncycL, pi. 5, f. 21,
parmi VOscillaria invesliens de Mou-
geot qui croît dans les eaux des
Vosges; 4"' Lunulina vulgaris , N.
[r. planches de ce Dict.), verte avec
un tache oblongue transverse au cen-
tre, di;ipliane et remplie de molécu-
les hyalines épaises , parmi les Ectos-
permes des eaux de la vallée de
Montmorency ; 5" Lunulina monili-
fera, N., Vibrio Lunula, Mull., Inf.,
pi. 7, fig. 9-12 (fig. i3-i5, excel.),
Encycl., pi. 1>, fig. 22-24, 26 (25, 24
et 26, excel.), parmi les Conferves,
plus grande que la vulgaire, moins
verte, avec im pans lâche diaphane ,
la molécule hyaline Hi.sposée en série
longitudinale et non éparse. (b.)
LUNULITE. Lunuliies. polyp.
Genre de l'ordre des Millépores dans
la division des Polypiers entièrement
pierreux. Caractères : polypier pier-
reux , libre, orbiculaire, aplati, con-
vexe d'un côté, concave de l'autre;
surface convexe , ornée de stries
rayonnantes et de pores entre les
stries; des rides ou des sillons diver-
gens à la surface concave. Ce genre ,
éiablipar Lamarck, ne renferme que
deux espèces : la Lunulite ra\onnée
et la Lunulite uiccoléc, toutes deux
fossiles des terrains tertiaires des en-
virons de Paris. (e. d..l.)
LUP
* LUNTIA. BOT. niAN. (Necker.)
V. Croton.
LUPA. cnusT. P'. LupÉE.
LUPARIA. (Le Bouc.J Syn. d'A-
conit Tue-Loup. (e.)
LUPEE. Lsupa. crust. Genre éta-
bli par Lcach aux dépens du genre
Portunus de Fabricius, et n'en diffé-
rant que par le test qui est plus larj^e
et découpé en avant et de chaque
côté, de neuf dénis au lieu de cinq ,
et dont l'angle latéral est fort aigu.
Les Crustacés de ce genre vivent
comme les Portunes; on les rencontre
ordinairement à de très-grandes dis-
tances en mer ; au rapport de Bosc ,
celui qui a reçu le nom de Pélagique ,
nage presque continuellement avec
faciliié et même une sorte de grâce :
les Yarecs et autres Plantes de l'o-
céan Atlantique lui servent de points
de repos. L'espèce qui sert de type à
ce genre est :
La LupÉE PÉLAGIQUE , L. Pe/osgi-
crt, Leach; CanceiFelasgicus, Linn.;
Portunus Pelasgicus , Fabr. Latr.;
Cancer Cedo-nulli , Cancer reticiila-
tus , Herbst. Dessus du test finement
chagriné , d'un gris verdâti e ou d'un
rougeatre violet et tacbeîé de jaunâ-
tre. Pâtes colorées de même en des-
sus, avec les doigts et les tarses rou-
ges. Dents frontales et celles des bords
latéraux, les deux dernières excep-
tées, courtes, les deux du milieu
plus petites. Cloison des antennes in-
termédiaires avancée en pointe; tiois
fortes dents spiniformes au côté in-
terne du bras. Impression dorsale
ordinaire assez forte. Cette espèce se
trouve à Pondichérv, sur les cotes de
la Nouvelle-tloUande et non dans
rOcéan comme le disent Linné et Fa-
bricius. Le Portunus Pelasgicus de
Bosc, Cancer Pelasgicus de Degéer,
n'appartient pas à cette espèce; c'est
la Lupée Diacanlhe de Latreille. f^. ,
pour plus de détails, le mot Fortune.
(G.)
LDPERE. Luperus. IKS. Genre de
Tordre des Coléoptères , section des
Tétramères , famille des Cycliques,
tiibu des Galérucites , établi par
LUP 3i5
Geofl'roy et ensuite par Olivier , et ne
diflérant des Galéruques avec les-
quelles Latreille les a réunis (Règn.
Ànitn. de Cuv.) que par les antenne.q
qui sont au moins de la longueur du
corps , composées d'ailldcs cylindri-
ques , tandis qu'elles sont plus cour-
tes et composées d'aititles en cône
renversé dans les Galéruques. Jjcs
deux derniers ai licles de leurs palpes
ma\ill;iires diffèrent peu en longueur,
tandis que le pénultième est dil^lé
et le dernier beaucoup ]'lus court et
tronqué dans le genre Adorie. Les
Allises s'en distinguent par leurs
cuisses postérieures qui sont propics
au saut tandis qu'elles sont simples
dans les genres précédens. Les Lu-
pères ont le cor|>s mou , plus allongé
que celui des Galéruques et des Al-
tises; ce sont de petits Insectes qui
se tiouveiit sur les léuilles des Ormes
et de plusieurs autres Arbres. i..eur
démarche est lente , mais ils volent
assez bien. Leur larve est courte,
un peu ov;ilc; elle est munie de six
pâtes cl d'une tète écailleuse, et le
leste de son corps est mou et d'un
blanc sale. Ce genre est peu nom-
breux en espèces. Dejean f Cat. des
Col., p. ii8) en mentionne douze.
Celle qui sert de type au genre, et
qui est la plus commune à Paris ,
est :
Le LUPÈRE FLAVIPÈDE , L. fia-
vipes , Oliv. (Col., t. 4 , u. 76 bis,
pi. I, fig. 1); C.riocerls fiavipesy Fabr.,
Panz. [fasc. r>2, fig. 4 et b y, long de
près de deux lignes : corps noir ; an-
tennes noires beaucoup plus longues
que le corps dans le mâle, guère plus
longues que le corps et fauves dans
la lémelle ; corselet noir dans le
mâle , rougeâlre dans la femelle ; ély-
Ires noires et pâtes fauves dans les
deux sexes. (g.)
* LUPERIA. coT. PHAN. (De Can-
doUe. ) Sous- genre de MattlUola. V.
ce mot. (b.)
* LUPIN. OIS. Syn. de Tadorne,
espèce de Canard. /'. ce mot. (B.)
LUPIN. Lupinus. r.oT. phan. Gen-
re de la famille des Légumineuses ,
544
LUP
placé dans la Diadelpbie Décandrie,
L., quoiqu'il présente les caractères
de la Monadelphle , établi par Tour-
nefort et adopté par tous les botanis-
tes modernes , avec les caractères sui-
vans : calice divisé très-profondément
en deux lèvres ; corolle papiliona-
cée , dont l'étendard est cordiforme ,
presque arrondi, réfléchi et compri-
mé sur les parties latérales , les deux
ailes ovales, souvent aussi longues
que l'étendard et conniventes vers le
sommet de leur bord inférieur ; la
carène acuminée ; dix étamiues dont
les filets sont réunis en un seul fais-
ceau , et les anthères de diverses for-
mes , savoir : cinq précoces arron-
dies et cinq tardives oblongues ; style
subulé, ascendant, terminé par un
stigmate obtus et velu; légume coria-
ce, oblong, comprimé , obliquement
toruleux. Dans son Prodromus Sysle-
matis P'egelabllitim , le prol'esseur De
Candolle a placé le genre Lupini/s
parmi les Phaséolécs, cinquième tri-
bu de la famille des Légumineuses.
Il en a décrit trente-six espèces dis-
tribuées en deux sections , d'après
leurs feuilles digilées ou entières. Le
nombre des espèces connues du
temps de Linné n'était que de huit
seulement, toutes indigènes du bas-
sin de la Méditerranée et de l'Europe
occident de , à l'exception du Lupi-
nus pe/ennis qui croît dans l'Amé-
rique du nord et du L. integrifullus
qui a pour patrie le cap de Bonne-
Espérance. Les espèces que les au-
teurs ont décrites postérieurement à
Linné sont pour la plupart indigènes
de l'Amérique, soit méridionale , soit
septentrionale : une ou deux seule-
ment qui ont été décrites par Lourei-
ro croissent sur la côte orientale d'A-
fiiqueelen Cochinchine.
Le Lupin «lanc , Lupinus albus ,
L., est l'espèce la plus intéressante,
puisqu'elle est un objet considérable
de culture dans les contrées australes
de l'Europe- Cette Plante s'élève cà la
liauteur d'enviion un demi-mètre. Sa
tige est herbacée , dioile, cylindrique,
un peu rameuse supérieuienient et
légcreinerll velue. Elle a des feuilles
LUP
alternes, composées de cinq à sept
folioles ohovales-oblongues , couver-
tes en dessous, et principalement sur
les bords, de poils fins, couchés,
luisans et légèrement argentés. Les
fleurs sont blanches, assez grandes,
alternes et disposées sur des pédicel-
les en épis terminaux. Le Lupin
blanc a l'avantage de réussir dans
des terrains maigres , pierreux et sa-
blonneux. Ses graines étaient un
mets assez en usage sur les tables des
anciens , et leurs poêles en ont célé-
bré l'excellence , quoique, si nous
consultons seulement notre goût ,
nous n'y trouvions qu'un almient
grossier et difficile à digérer. Cepen-
dant les Lupins jouissent encore en
Italie fie toute l'estime qu'ils avaient
dans l'antiquité ; c'est , à ce que nous
apprend notre collaborateur A. Ri-
chard, une friandise très -recherchée
des Florentins qui les mangent api'ès
les avoir fait légèrement bouillir et dé-
tremper dans de l'eau salée. La farine
de Lupin faisait partie des quatre fa-
rines résolutives des anciennes phar-
macopées. C'est un maturalif qui n'a
pas beaucoup d'avantages sur la plu-
part des autres farines de Légumi-
neuses. Dans les environs de INaples,
on cultive en abondance le jL«/»/rtMs
Tennis de Forskahl,que l'on donne
aux Chevaux comme un excellent
fourrage vert. Deux autres espèces
peuvent être considérées comme Plan-
tes d'ornement, en raison de la beau-
té de leurs fleurs et de leurs feuilles.
Ce sont les Lupinus varius et luteus
(le Linné. Le premier a des fleurs as-
sez grandes , d'une belle couleur , le
pi us souvent bleue , quelquefois pur-
purmes. Le second est remarquable
par ses fleurs jaunes qui exhalent une
odeur analogue à celle de la Giroflée.
(G..N.)
LUPINASTER. bot. rn.-VN. Le
Trifulium Lupinaster , L., avait été
érigé par Adanson en genre distinct ,
que tous les auteurs ont négligé,
excepté Mœnch qui en proposa le
rétablissement. Seringe {in De Caii-
dulle Prodrom. Syst. Veget. , 2, p.
202) l'a considéré, avec juste raison,
C- Vau/Aief^pvt4i:*et<Area:^^
ifcAnie/x. scuk ?
/^^.i.LUTJAN DAUBRIET. LUrjANlTSAUBlUETIl.
Desmar
/i/.a. ACANTHURE DE BROUS SOîWET . ACANTHURUS BROU.'^SONN.
a . f/ne- den/ . b . Ej?^y de la, çueué. . c. /d. j-a- coi^e- /ran^oer.^
LUR
comme une simple section du Tri-
foiutiii; section remarquable par ses
fleurs très-grandes, ses pélales épais,
persis(ans , rouges, blancs ou jaunes;
ses folioles coriaces, au nombre de
trois à sept , à plusieurs nervures.
C'est à cetlesection qu'appartiennent,
outre l'espèce qui lui a donné son
nom , les Trifuliurn alpinum et uni-
Jloium. r. Trèfle. (g..n.)
LDPINELLE. bot. phan. Nom
vulg.iire ilu Trèfle incarnat et du
Sainfoin. (b.)
LUPIINUS. BOT. PHAN. V. Lupin.
LUPON. MOLi.. Tout porte à croire
que le Cyprœa Lota de Linné, de
BruguièreeldeLamarck, est la même
Coquille que le Lupon d'Adanson
(Voy. au Sénég., pi. 5, fig 2;. Co--H.)
* LUPSEA. BOT. PHAN. (Necker.)
Sous-genie de Centaurées répondant
au C/vcûdilium de Linné. (b.)
* LUPULARIA. BOT. PHAN. Se-
ringe ( in De Candulle Prodrom.
Syst. Veget.^ 2, p. 172) nomme ainsi
la seconde section qu'il établit dans
le genre Medicago, et qui est carac-
térisée par ses gousses en forme de
rein, de faulx ou de cuiller, glabres
ou pubescentes, à bords entiers. Elle
i^enferme quinze espèces dont les
plus remarquables sont les Medicago
saliva , Lupulina et arborea. P'. Lu-
zerne. (G..N.)
LQPULINE. Lupuliaa. bot. phan.
Espèce du genre Luzerne. (b.)
* LUPULIINE. BOT. CHIM. On a
donné ce nom à la matière jaune et
céréacée qui recouvre les écailles
des cônes du Houblon , cl qui paraît
en être le principe actif. F". Hou-
blon, (a.r.)
LUPULUS. BOT. piiAN. F. Hou-
blon.
LUPUS. 3IAM. F. Loup au mot
Chien.
* LURÎD^. BOT. PHAN. Dans ses
Fragmens d'ordres naturels, Linné
nommait ainsi un groupe dans lequel
il avait réuni la plupart des Plantes
TOME IX.
LUT 546
qui foimcnl aujourd'hui la fanille
des Nolanée^; mais entremêlées de
plu.sicurs genres qui ont éié disper-
sés dans d'autres familles nalureflcs.
F. SoLANÉES. (ji^ n \
■* LUSS.VO DE MA. pois. Syn.
d'Esox Sphyrœna, L. , chez les pê-
cheurs du golfe de Gênes. F. Sphy-
béne.
* LUSSAQ. noT. PUAN. L'un des
noms arabes du luiskahlea tenacissi-
ma. F'. FOSKAHLEA. (b.)
LUSTRE D'EAU, bot. pu an. Nom
vulgaue de l'HoUone des marais; on
l'étend quelquefois aux Charagnes.
(b.)
LUTAIRE. Liitaria. bot. crypt.
{Jrlhrodiées.) Le gcnie aiu'^i nommé
par Beauvois qui se hâta de diviser
les Algues aquatiques sans les avoir
assez examinées, ne convient, par ses
caractères, à aucune pioduction de la
ualure, ou convient à beaucoup qui
sont très-dilTérenles entre elles. Ou
peut deviner seulement que sous ce
nom il entendait désigner desOscil-
laiiesqui croissent au bas des murs
humides et certaines Conferves. (a.)
LUTEOLA. BOT. PHAN. Nom
scientifique de la Gaude ou Herbe à
jaunir que Toumefort avait séparée
des autres Résédas pour en former
un genre qui ne fui pas conservé par
Linné. (b.)
LUTH. REPT. CHÉL. Espèce de
Tortue de mer. F. Tobtue. (b.;
LUTHEUX. GIS. Même chose que
Lulu. F. ce mot. (b.)
LtlTJAN. LéUtjanus. pojs. Genre
établi par Bloch qui lui donna un
nom chinois, on ne sait trop par
quelle raison , et qu'adopta Lacépède
en y comprenant un grand nombre
d'espèces que Cuvier n'y a point con-
servées. Ce SMvaut en a séparé les Dia-
copes, les Prisîipomes, et surtout les
Poissons dont il a formé le sous-
genre Crénilabrc , raj porté à sa véri-
table place dans la savante Histoire
du Règne Animal (T. 11 , p. 362). Ré-
formé par l'auteur de cet inimortci
55
546 LUT
ouvrage, le genre dojil il est ques-
tion, placé dans rordrc i!es Acan-
thoptérygiens , y f.iil partie de la
quatrième tribu de la premièie sec-
tion de la famille des PercoiVles,
Acanlhopomes de Diunérd. Ses ca-
ractères consistènl : dans les ventrales
situées au-desso(is des pectorales; un
corps épais mais comprimé ; l'oper-
cule denté mais sans piquans; la dor-
sale souvent armée; la gueule bien
Tendue, dépourvue de lèvres charnues;
des dents en ciochet aux mâchoires ,
et point de dents en velours derrière
ces dents en crochet. Par cette ma-
nière de les caractériser , le noudire
des Lutjans se trouve considérable-
ment diminue, encore qu'il ne laisse
pas que de demeurer cousidéiable. Ce
sont des Poi-^sons d'assez petite taille,
de forme élégante , elsuitout remar-
quables par la richesse , l'éclat et la
variété des nuances dont ils sont pa-
rés. La plupart vivent soliiaiics dans
les mers des îles de l'Inde, de la
Chine et du Japon méridional. Ils
s'y tiennent parmi les rochers , dans
les creux et les fentes , ne sortant
guère de leur obscure retraite que
par le plus beau temps , pour nager
avec agilité parmi les Hydrophvtes ,
dont les plus tendres forment leur
principale nourriture. La chair en est
ibrt estimée ; on en trouve aussi quel-
ques-uns dans les mers d'Arabie ,
ainsi qu'aux Aniilles. Le I^e/ca yls-
censioiiis , L., de l'île de l'Ascension,
non loin de Sainte-Hélène dans le
grand Océan , fait partie de ce genre,
dont les principales espèces sont : le
Lutjanus Blocliiii le Lufjanus Lut-
jan , Bloch , pi. 243 ; — l'EcuREtJiL, ,
Lutjaaus Sciurus, Lie, Percaformo-
sa , L.; — I'Hamur , Lutjanus Ha-
jTiur, Lac, Sciœna, Forsk.; — Lut-
janus e/lipticus , hic, l'un des ^/z-
//tias de Bloch, qui ne s'ont que des
Luljans; — Lutjanus Snrnbra , Cuv.,
l'un des Alphcstes de Schneider, qui
sont aussi de simples Lutjans, etc.
La Luljan Gymnocéphale figuré par
Lacépède , T. m, pi. 33, f. 2, nous
paraît devoir être repoussé de ce genre
puisqu'on n'y voit aucune dentelure
LUT
à l'opercule; il appartiendrait alors
au Ventex. f^. Denté. (b.)
LUTRA. MAM. V. Loutre.
LUT RAI RE. Lutrarla. conch.
Linné avait confondu les Coquilles de
ce genre pai mi ses Mactreset sesMves.
Bruguière ne les sépara pas non plus
de ces genres , ou plutôt il les mit
toutes parmi les Mactres. Lamarck
sépara le premier ces Coquilles, et en
forma le genre qui nous occupe sous
le nom qu'il poite encore aujour-
d'hui. C'est dans le Système des Ani-
maux sans vertèbres qu'il le caracté-
risa. De Roissy l'adopta dans la con-
tinuation du Buffon de Sonnini , et le
S laça , comme, Lamarck, à côté des
lacties. Dans la Philosophie Zoolo-
gique , Lamarck établit la famille des
Maciracées, dans laquelle ce genre
fut compris avec les Erycines , les
Ongulines, les Crassatelies et les
Mactres. Dans l'Extrait du Cours ,
cette famille et les rapports des Lu-
traires ne changèrent pas. Cuvier
n'adopta pas cet arrangement , et le
genre Lutraire dont il sépara une
partie desLavignons (/^. ce mot) fut
pour lui un sous-genre des Myes qui
elles-mêmes font partie de la famille
des Enfermées. Elles furent donc sé-
parées des Mactres. Dans son dernier
ouvrage , Lamarck apporta quelques
changemens dans la famille des Mac-
tracées {P^. ce mot); mais il laissa
toujours les Lutraires en rapport
avec les Mactres. Blainville eut à
l'égard des Jjutraires une opinion à
peu près semblable à celle de Cu-
vier, c'est-à-dire qu'il les sépara des
Mactres. Celles-ci, sous le nom de
Lutiicoles, se trouvent dans la fa-
mille des Pyloridés ; celles-là dans
celle des Conchacés avec les Venus,
etc. Latreille a également séparé les
Lutraires des Mactres ; Srinsles mettre
dans leurs rapports anatomiques , il
les a transportées de la famille des
Maciracées dans celle des Myaires qui
se trouve composée des genres Lu-
traire, Anatine et M^/e. Le genre Lu-
traire, à ne considérer que l'Animal,
est certainement beaucoup j)lus voi-
t\ fair//,/r-//>'^ i-^ /K
Fyl. HT'J^Viv Mu.sEjF-porvTr. z rrJJjvrrs ^^rrriR os mis . .
ftt/2 OMBREVE DE FOniiYIER rjIBJilJV^ FriiALERI. ncsmmvst
2. a ft/ern . tàvsttu- t/f /it MAt/toire in/î'rieate
LUT
ain des Myes que des Mactres ; mais
si an s'attache plus particulièreineut
aux l'apports que peut oUrir la char-
nière, il sera incontestablement très-
voisin des Mactres. Ce sont ces deux
différentes manières de considérer les
rapports des Mollusques qui ont fait
naître les différentes opinions que
nousavonsrapportées.Quelle que soit
celle que l'on adopte, voici de quelle
manière ce genre peut être caractéri-
sé , et d'après l'Animal el d'après sa
coquille: Animal très-comprimé; le
manteau fendu dans tout son bord in-
férieurterminé eu arrièr* par un long
tube; un pied subanlérieur, petit ol
sécurifornie. Coquille inéquilalérale ,
transversalement xjblongue ou ar-
rondie, bâillante aux extrémités la-
térales; charnière ayant une dent
comme pliée en deux , ou deux dents
dont une est simple, et une fossette
adjointe, deltoïde, oblique, saillante
en dedans; dents latérales nulles; li-
gajnenl intérieur fixé dans les fosset-
tes cardinales. A l'exemple de La-
marck, nous diviserons les Lutraires
en deux sections établies d'après la
forme de la coquille; la première
coivkprendra celles qui sont iransvei--
salement oblougues , et la seconde les
Coquilles orbiculaii es ou subirigones.
f Coquille transversalement oblon-
gue.
fcuTRAiRE soLÉNoiDE , Lutiarla
solenoides , Lamk. , Anini sans vert,
ï. V, p. 468, n. 1 ; Mya oblunga, L.,
Gmei., p. 5221; Chcmnitz, Conch.
T. VI , tab. 2 , fig. li. Coquille qui a
assez bien la forme d'un Solen; elle
se trouve sur nos côtes, enfoncée dans
le sable. Elle est couverte d'un drap
uiarin grisâre. D'après Lamarck, son
analogue fossile se trouverait au
Mout-Marius, près de Rome.
-J-f Coquille orbiculaire ou sublri-
goue.
LuTRAiRE Calcinelle , Lutiaiia
piperata , Lamk., loc. cit., n. 5; Mnc-
tra piperata , Gmel. , p. 5 261 ; la Cal-
cinelle , Adansou , Voy. rai Sénég. ,
p. 222, lab. 17, fig. 18; Mya hispa-
LUX
547
«/ca, Chemn., Conch. T. vi.iah. 5,
fig. ai. Espèce, à ce qu'il paraît [
assez répandue dans la Méditerrauéeî
rOcé.in et les mers du Sénégal. Elle
est fort aplatie , même Iransnarcnte,
jaunâtre; les dents de la charnière
sont très-pelitcs. (D..n.)
* LDTRICOLE. Luiricola. moli..
Dénommalion sous laquelle Blain-
ville , daus^son ai ticle Moi>ia'S(2UK du
Dictionnaire des Sciences Nalui elles,
range le genre Ligule de Leach et le
genre Lutraire de Lamarck. Il est
bien probable, du moins autant qu'on
en peut juger d'après le petit nombre
il'espèces, que ce genre Ligule dç
Leach n'est point du tout le même
que celui de Montagu , puisque ce-
lui-ci cornspoml aux Ainpliidesmes
de Lamaick. /''. Ampuidesme el Li-
gule. (n..H.)
LL'rRlX. EEPT. OPH. Esi^èce du
genre Couleuvre, /'.ce mol. (a.)
* LUVARUS. POIS, r, Louva-
BEAU. (B.J
* LUXEMBOURGIE. Luxembur-
gia. BOT. l'iJAN. Aug. deSaint-Hilaire
aupelle ainsi un genre nouveau de
Plantes brésiliennes, voisin du Sau-
ragesia et faisant partie du gioupe
que ce savant bot;iniste a nommé
Sauvagésiée^. Voici les caractères
qu'il assigne à ce nouveau genre
(Mémoires du Musée, 9, p. 552). Le
calice est foi nié de cinq sépales iné-
gaux et caducs; la coioUe de cinq
pétales hypogynes, sessiles. Les éta-
inines sont en nombre défini ou in-
défini, linéaires, à quatre faces , s'ou-
vraul à leur sommet par deux pores
et toutes réunies eu une masse conca-
ve et penchée d'un côté. Le style est
subulé et courbé, terminé par un
stigmate simple. L'ovaire est allongé,
trigonc , courbé, appliqué sur un
disque hypog^ ne. Cet ovaire présen-
teuueseule logepolvsperme. Le fruit
est une capsule trivalve, polysperme,
dont les valves ont leurs bords ren-
Irans et séminilères , mais ne formant
pas des cloisofls complètes. Lesgiai-
ue;5 sont bordées d'une membrane el
548 LUZ
renferment un embryon dressé au
cenlre d'un endospeimc peu épais,
ot dont la radicule est tournée veis le
hile.
Ce genre se compose de deux espè-
ces seulement. Ce sont des Arbustes
rameux , très-glabres, portant des
feuilles alternes , déniées , cuspidées ,
à nervures latérales, parallèles et Irès-
rapprochées et accompagnées à la ba-
se de leur pétiole ctc daiix stipules
ciliées et caduques. Les fleurs sont
jaunes, terminales et en grappes. Ces
deux espèces ont été nommées , l'une ,
Luxemburgla oclnndra , qui a ses
feuilles presque sessiles , lancéolées,
étioites, et huit étamines seulement
dans chaque fleur; et l'autre, Litxem-
burgia polyandra , dont les feuilles
sont pétioléeSjcUipliques , allongées,
et les fleuis polyandres. Ces deux es-
pèces croissent au Brésil . (a. r.)
LUZERNE. Medicago. bot. phan.
Genre de Plantes très-nombreux en
espèces et qui appartient à la famille
des Légumineuses, et à la Diadelphie
Décandrie, L. Voici ses caractères :
le calice y est presque cylindrique, à
cinq dents effilées ; la corolle papi-
lionacée; l'étendard redressé, entier,
les ailes onguiculées et la carène un
peu éloignée de l'étendard; le fruit
est une gousse uniloculaire , poly-
sperme, falciforme, ou le plus sou-
vent contournée en spirale plusieurs
fois sur elle-même. Les espèces de ce
genre sont fort nombreuses. Serin-
ge, dans le second volume du P/o-
drornus Systematls du professeur De
Candolle , en a mentionné soixante-
dix-liuit. Elles croissent dans toutes
les parties de l'Europe , mais plus
communément dans les régions qui
«voisinent le bassin de la Méditerra-
née. Ce sont des Plantes annuelles ou
vivaces, quelquefois ligneuses , ayant
des feuilles alternes, pétiolées, com-
posées de trois folioles, le plus sou-
vent dentées. Les deux stipules qui
accompagnent chaque pétiole à sa
base sont ordinal, ement plus ou
moins profondément dentées. Les
fleurs, qui forment des épis généra-
LDZ
lement denses et souvent ovoïdes ou
globuleux , sont jaunes ou quelque-
fois violettes. Ce genre a la plus
grande ressemblance avec les Trè-
fles, surtout par le port, au point que
l'habitude seule peut faire distinguer
les petites espèces de Tièfle d'avec
certaines Luzernes. Mais le fruit est
fort différent dans ces deux genres,
car, dans les Trèfles, la gousse est
très-courte , contenant une ou deux
graines seulement, et entièrement
recouverte et cachée par le calice ,
qu'elle ne dépasse pas. Parmi les
nombreuses espèces de ce genre ,
nous n'en décrirons ici que quelques-
unes des plus intéressantes par leurs
usages. Telles sont les suivantes :
Luzerne cultivée , Medicago sc-
tlva, L. Cette espèce, la plus com-
n)une de toutes , estvivace. Sa racine
blanche et pivotante acquiert quel-
quefois une longueur de six à huit
Eieds et même davantage. Sa tige est
erbacée et souvent presque sous-
frutescente à sa base, rameuse, hau-
te d'environ deux pieds , glabre ,
portant des feuilles alternes , compo-
sées de trois folioles obovales , allon-
gées, mucronées , et des stipules lan-
céolées et dentées. Les fleurs sont
violettes, quelquefois mélangées de
jaune, formant îles épis terminaux.
Les fruits sont lisses, contournés en
bélice , finement réticulés, contenant
plusieurs graines irrégulières et bru-
nâtres. Cette Plante fleurit pendant
tout l'été. On la cultive fort abon-
damment dans les prairies artificiel-
les , et c'est une des Plantes dont la
culture offre le plus d'avantage. En
effet, terme moyen dans un bon
terrain, une luzernière doit durer
au moins de dix à douze ans. Or,
pendant tout ce laps de temps , elle
n'exige aucune culture et par con-
séquent aucun frais , donne d'a-
bondantes récoltes et n'épuise pas
le sol. Ses racines pivotantes s'en-
foncent profondément , en sorte que
lorsqu'on détruit un champ de Lu-
zerne, on peut y faire ensuite au
moins deux récoltes de Céréales sans
être obligé de fumer. Mais to;:s les
LUZ
terrains ue conviennent pas égale-
ment à sa culture. Il lui faut, en gla-
nerai , un 5ol léger , mais substantiel
et surtout profond , sans quoi ses la -
cines ne pouvant s élondre, la l'iante
languit et ne donne que de paiivro
récolles, (^uand on veut Ibrnier une
luzernière, il y a certaines précau-
tions à prendre qui en assurent le
succèi. Ainsi on devra choisir de pré-
férence un champ oii l'on viendra
de cultiver des racines potagères ou
toute autre Plante dont la cultuie
exige le sarclage , car alors on aura
un champ mieux purgé de mauvaises
Herbes. Il faut que la terre .-oit pié-
parée au moins par deux labours
bien profonds On doit ensuite en
unir la surface au moyen de la herse
et du rouleau avant de semer la
graine. Celle-ci se sème à la volée, ei
il en faut environ de vingl-cinq à
trente livres pour un aipcnt. Beau-
coup de cultiv'iiteurs sont dans l'usa-
ge de semer de l'Avoluc en même
temps que la Luzerne. Cette métho-
de a l'avantage de j'rotéger les jeunes
plants de Luzerne contre la tro[>
grande ardeur du soleil , parce que
l'Avoine pousse plus rapidement , et
de donner pour la première année
une récolte qui couvie les frais de la
culture. La graine de Luzerne doit
être recouverte aussitôt qu'elle est
répandue sur la terre au moyen d'u-
ne herse armée de branches d'épines.
En général, il ne faut pas couper la
Luzerne la première année de s.i vé-
gétation, afin que ses pieds prennent
plus de force et tallent davantage.
Lorsqu'une luzernière semble s'arrê-
ter, on lui redonne de l'activité en y
étendant du plâtre; ce sel calcaire y
produit un effet surprenant.
LuzF.KNE LtiPULiNE, JUedicagj Lii-
pulina, L. , vulgairement Minette.
Cette espèce, excessivemeni con)mu-
ne dans les champs, se dislingue fa-
cilement par sa tige grêle, rameuse ,
couchée , ayant ses feuilles compo-
sées de trois folioles obovales , cunéi-
formes , dentées au sommet ; ses sti-
pules lancéolées, entières; ses fleurs
petites, jaunes, formant des épis
LUZ fijç,
ovoïdes, auxquels succèdent des
gousses réniformes, monospeimcs ,
rélieuLes et noires. Ce:te espèce ,
que Ion connaît sous l.s noms de Tik-
Jle jaune ou ViiJU- nuir, eomnienre à
se réfiandre élu z les culiivaicurs soi-
gmux. i;ile iem| laee le Trèfle dans
1 assolement .'.es mars. Klle a l'avan-
tage de po.ivoir .se développer , mê-
me (Uns les terrains les plus mai-
gres. Son fourrage est excellent pour
les bestiaux , et son ])àturage est un
des meilleurs pour bs .Moutons. Klle
se sème en même tem|is que les mars
<'t à raison il'cnviion tienle livres
par hectare.
LuzERNii EN AnuRE , Medicago ar-
bore a , L. Cette belle espèce croît
dans le miili de l'Italie, oii elle forme
un Arbrisseau de sept à huit pieds de
hauteur. Si s i'euilles sont composées
de trois folioles cunéiformes, mucro-
nées , velues et soyeuses; ses Heurs
sont j.iunes, réunies en bouquet au
sonnnet des rameaux. Ses gousses
sont planes et contournées en hélice.
Cette Plante paraît être le Cotise des
anciens. Les bestiaux sont très-avi-
des lie son feuillage. On la cultive
quelquefois dans les jardins comme
Plante d'agrément. (a. k.)
LUZIOLA. BOT. rn.iN. Genre
établi par Jus^ieu dans la iamillc .
des Graminées et la Monœcie Po-
is andrie, L., pour une Plante obser-
vée pai' iJombey au i'érou, et retrou-
vée (lepuisparHumboldtet Bonpland
au Mexique. L/i Luziula Perut-iana ,
Juss. , Peis. , 6j «., 2, p. 675, ou Lu-
ziula Mexicana , Runlh '\in Ilumh.
Kuv. Gen. i,p. 1^19), est une Plante
vivace selon Kunth, annuelle selon
Jussieu , donl les (leurs monoïques
forment des panicules distinctes.
Leurs épiilets sont iiniilores; la lépi-
cène fotmée de deux écailles mu ti-
ques , sans glume. Dans les Heuis
mâles on compte un grand nombre
d'étamines , et dans les fleurs femel-
les le style, profondément biparti ,
se termine [-ar deux stigmates. Ce
genre nous semble encore assez im-
parfaitement connu. (a. r.)
5?5o LTJZ
LUZULE. Luzula. bo*. Phan, De
Candolle , dans la Flore Française,
à séparé du genre Juncus les espèces
qui ont, avec des feuilles planes et
ciliées, un calice formé desixécail-
les gliimacécs, accompagné de deux
bractées ; six étamines ; un ovaire
uniloculairc tri?perme, surmonté de
trois stigmates; et poiirfi uit une cap-
sule à une seule loge , conîenant trois
graines , et s'ouvrant en (rois valves.
Ce genre , assez nombreux en espè-
èes , diffère des Joncs pi oprement
dits , nori-soulement par ses feuilles
planes et ciliée.-i , mais encore par la
Structure de sa capsule.
Les espèces de ce genre qui ci cas-
sent en France sont : Luzula nivea ,
alhida , lutea , spadicea , spicata et
pediformis , qui ha! >i lent les hautes
chaînes de montagnes, et les £éU-
zula carnpestris , vernalis , Forslerl et
maxima, qu'on trouve dans les bois
et les plaines. (a. r.)
LUZURIAGA. BOT. phan. Genre
de la famille des Asparaginées , fondé
par Ruiz et Pavon, et adopté par
Robert Brown qui l'a caractérisé de
la manière suivante : le calice a six
divisions profondes étalées, égales,
dépourvues de poils et caduques. Les
étamin( s , au nombre de six , sont in-
sérées à la base des divisions du ca-
lice ; leurs filets sont filiformes, gla-
bres , recourbés à leur sommet. Leurs
anthères sont rapprochées, sagittées
et plus longues que les filets. L'o-
vaire est à trois loges renfermant un
petit nombre dovulcs ; il se termine
par un style filiforme et à trois sillons
longitudinaux, et. par un stigmate
simple. Le fruit est charnu et con-
tient un petit nombre de graines glo-
buleuses.
Les espèces de ce genre sont des
Arbustes volubiles , à feuilles mar-
quéesdenervures proéminentes; leurs
fleurs sont en cymes ou en ombelles
terminales ou axillaires , portées sur
des pédicelles articulés à leur base.
Le fruit , qui est noir , ne renferme
quelquefois qu'une seule graine.
Robert Brown indique deux espè-
LYC
ces nouvelles de ce genre qui crois-
sent l'une et l'autre aux environs de
Port Jackson ; l'une qu'il appelle Lu-
zuriaga cymosa , et qui a ses fleurs
disposées en cymes terminales; l'au-
tre Luzuriaga montana dont les fleurs
forment des ombelles axillaires et pé-
donculées. Selon le même botaniste,
il serait possible que les deux espèces
australasiennes appartinssent à un
£;eure différent du vrai Luzuriaga
formé sur une Plante du Pérou, (a.r.)
LYCANTH.«MUM et LYCHN-
THEMON. BOT. FHAN. Syn. de Smi-
lax aculeata. V. Salsepareille.
(B.)
LYCAON. MAM. Nom scientifique
d'une espèce du genre Chien. V. ce
mot. (B.y
* LYCASTYS. Lycastys.. annel.
Savigny (Système des Anuel.,p. 45,
note ) propose d'établir sous ce nom
un nouveau genre dans la famille des
Néréides; il se rapprocherait des Lyco-
ris par l'existence de deux mâchoires,
et serait caractérisé ainsi : antennes
courtes , les deux extérieures plus
grosses, inarticulées; huit cirres ou
quatre paires de cirres tentaculaires
moniliformes; les cirres supérieurs, et
les deux styles également monilifor-
mes ; une seule rame à chaque pied;
les cirres inférieurs très-couits. Ce
genre est fondé sur la ISej'eis armilla-
ris de Millier ( V'on Tf urm., p io4 ,
lab. 9, fig. 1-5 ) et d'Olhon-Fabri-
cius ( Faun. GroeiiL, n" 276 ). Savi-
gny n"a pas eu occasion d'examiner lui-
même cette espèce; ce qu'il en dit est
puisé dans la description et les fi-
gures des auteurs précités. (atjd.)
* LYCHAUS. POIS. On ne sait à
quel Poisson du Nil les anciens et
Strabon parliculièrement ont donné
ce nom. (b.)
LYCHNANTHUS. bot. phan.
( Gmelin. ) T^. Cucubale.
LYCHNID7EA. èot. phan. ( Dil-
len. ) Syn. de Phlox. ( Mœnch. ) Syn.
de Manulea /omen/osa , h. (b.)
LYCHNIDE. Lychnis. bot. phan.
Ce genre de la famille des Garyophyl-
LYC
lées c t de la Dëcandrie Penlagv uic, L. ,
offre pour caractères csseiuiels : un
calice tubulcux à cinq dents et nu ;
cinq pétales onguiculés formant une
corolle tubulcLise , dont l'enlree e^t
le plus souvent conionnc'e par des
appendices; dix élainines ; cinq sty-
les ; capsule dont le nomhro des logos
varie de un à cinq , sessile sur le ré-
ceptacle oa supportée par un an-
thophorc allonj^é. Le genre Liychiiis
étudié réceninic!\t par Seringe {in
De Co^lulle Prodruin. Syst. Vcgel. ,
I , p. 087 ) se compose de vingt-une
espèces, y compris celles qui foi-
maient les genres ytgrustcmma de
Linné et Githago de Dcslontaincs
Ces espèces sont Liistril)uëes en quatie
sections qui avaient déjà été indiquées
par De Candolle dans la secon.ic édi-
tion de la Flore Française.
La première section , nommée P'is-
caria, est caractérisée par son calice
cylindrique en ma sue, par sa capsule
à cinq fausses loges , et par son an-
ihophore allongé. Elle ne renferme!
qu'une seule espèce, Lyclinis Visca-
ria , L. , jolie Plante à fleurs rouges,
dont la tige est très-visqueuse au-
dessous des articulations. Elle croît
dans les prés et les bois de certaines
localités de l'Europe , Irès-abondam-
ïnent surtout près de Fontainebleau.
Cette section né nouà semble guère
distincte de la suivante.
Dans la seconde section qui a reçu
le nom à'Eulychnis , le calice est cy-
lindrique en massue , la capside uni-
loculaire, les pétales munis d'un ap-
pendice près de l'entréedela corolle,
l'anthopbove allongé ou quelquefois
un peu raccourci. Ce groupe ren-
ferme cinq espèces que l'on peut re-
garder comme les types du genre. Ce
sont des Plantes remarquables par
leur beauté , et presque toutes culti-
tivées dans les jardins. La LYCUNinr.
Croix 0E JÉRVSALL.M , Lycfmis clial-
cedonica , L. , est lespèce la plus coni-
mune. Celte Plante a des feuilles lan-
céolées , cordiformes, amplexicaules
et légèrenientvelues; ses belleslleurs,
dont la couleur est ordinairement
d'un rouge écarlate , mais qui varie
LYC
.'>Si
quelquefois du rose au blanc , sont
réunies en tète, et leurs uëtales sont
divisés en deux lobes. Elle cilorigi-
naii e du Jajjon et des contrées orien-
tales de la i\ussic asiatique. Un cul-
tive au-;si dansquelqiies jaidinsd Ku-
rope, \e:> Lychitis giatuli/lura , Jacfp,
el L. fiilgeits , Fiseh., (jni crois.sent
naturelienienl d.ms les mêmes régions
qu ! le Lychnis c/ta/cci/tj/nra , et dont
la l)( aulé et les diiuensions de la fleur
l'emportent beaucoup sur celles de
celte dernière espèce. CvM encoïc à
celte section qu'appartiennent le.s
Lyc/iiiisJIo^Jv.'is, L., el /.,. Cœlitvsa,
Fncyel. La première, qui croît dans
les Alpes, est une Plante cliarmanic,
à fleurs roses réunies en une tète
large et comme ombellée, à feuilles
rocouvei tes par un duvet soyeux. La
seconde , que Liniu- placnit parmi les
Agrosleiniiuj, croît dans la Sicile et sur
les côtes méiliterrauéennes de l'Afri-
ciue. Ces! une Plante dont la tige est
dicboloine et très-rameuse , les fleurs
roses , solitaires et terminales.
La troisième section , désignée sous
le nom <\' Agrusteinnia , quoique la
plupart (lèses espèces ne se rappoitent
pas au genre ainsi nommé par Linné,
est ainsi caractérisée: calice ovoïde à
dents très-courtes ; capsule unilocu-
laire ( quinquéloculaire ? ) ; autho-
phore trè-.-court ou nul. Ou y compte
treize espèces dont la majeure partie
liabile les contrées montueuses du
nord de l'ancien coLitiuent. Cne es-
pèce a été trouvée au détroit de Ma-
gellan, el quelqucs-uQesdanslemidi
de l'Euiope. C'est dans celle section
que viennent se r.inger les Lyclinh
sylvcstris, HioicacXjl jscuculi , si vul-
gaires en France : la premièrcdans les
forêts, la seconde en tous lieux, la
troisièm" <ians les marais. On a aussi
placé dans cette section le Lyvh/iis
coronaria , Lamarck , Jgivstemina
coionaria, L., que l'on cultivecommc
Plante d'ornement, cl qui croît nalu-
leileincnt lians les Alpes el dans 1 O-
rient. Celle espèce a luic tige diclio-
tome , des leuilles cotonneuses , et
des fleur.i ordimiremcnl d'un roug«
ponceau.
Bbi
îAC
Enfin la q_iialiièine section se com-
pose flu genre Githago de Desfontai-
nes. Le calice est cylindrique, cam-
panule , coriace , (iëcoupé en cinq
lanières trè5-!on;4i!ei ; las capsules
sont unilociilairi's et sessiles. Cette
scciion ne contient qu'une seule es-
pèce,//y c/^// /s Githago. Lamk., Agros-
temma Githago, L., Plante fo;t com-
mune dans les moissons de l'Europe.
Le Lychnis lusitanica de Miller est
encore trop peu connu pour qu'on
ait pu le classer dans une des sec-
tions que nous venons d'enumérer.
(G..N.)
LYCHNIS. MIN. Phne désigne sous
ce nom une Pierre précieuse qu'on
trouvait en Carie et dans l'Inde On
en faisait des coupes et autres vases à
boire ; son éclat était vif, rougeâlre et
semblable à celui des corps absolu-
ment chauffes au feu : c'était peut-
être la variété de Tourmaline appe-
lée Rubellile. (b.)
LYCHNITES. MIN. Le Marbre de
Parcs était ainsi nommé quelquefois
chez les anciens. (b.)
LYCHNITIS. BOT. PHAN. Elspèces
des genres Molène etPhlomide. /^. ces
mots. fi3.)
LYCHNOIDES. bot. phan. ( l\ai. )
Syn. de Phlox. (Vaillant.)Syu. d'une
espèce du genre Arenavia. (b.)
LYCIET. Lyciiim. bot. phan. Ce
genre tle la f-tmllle des Solanées et de
la Pentandiio Monogynie , L. , pré-
sente les caraclères suivans : calice
urcéolé , à cinq dents régulières ou
quelquefois irrégulièrement divisé
en trois ou cinq découpures peu pro-
fondes; corolle infundibulilormc ou
tubuleuse , dont le limbe quelque-
fois plissé oRie cinq ou dix divisions;
cinq étamines le plu- souvent sail-
lantes hors de la corolle, à anthères
déhiscentes longitudinalement; stig-
mate pelté, déprimé; baie bilocu-
laire appuyée sur le calice persis'ant;
graines nombreuses attachées à des
placentas adnés. Ces caractères ont été
tracés par Kunth qui, dans ses Nova
Geri. PL œq.^ a décrit plusieurs espè-
LYC
ces nouvelles de ce genre , et a dû en
conséquence modifier les caractères
anciennement admis d'après les diffé-
rences que les fleurs de celles-ci pré-
sentaient. Ce sont des Arbres ou des
Arbustes le plus souvent épineux , à
feuilles très-entières, quelquefois fas-
ciculées. Les fleurs dont les corolles
sont roses, purpurines, violettes,
jaunâtres ou blanchàties , sont por-
tées par des pédoncules exUa-axil-
laires ou terminaux , solitaires , gémi-
nés, en ombelles ou en corymbes. Les
espèces de Lyciets , décrites dans les
auteurs, sont au nombre de trente
environ i^épandues sur des points
très-éioignés du globe: mais la plu-
jiart habitent les pavs chauds de l'A-
mérique niéridionale et du cap de
Bonne-Espérance; quelque.-unes se
trouvent en Sibérie, en Chine, en
Europe et dans l'Afrique septentrio-
nale. Kunth, loc. c//., les a distribuées
en deux sections : la première a le
calice irrégulièrement divisé en un
nombre de dents qui varie de trois à
Six, quelquefois cependant, comme
dans le L boeirkaaviœfoUum , à cinq
dents régulières ; la corolle est tubu-
leuse , infundibuliforme , à limbe ou-
vert et quinquépartite ; les étamines
sont saillantes. C'est à cette section
qu'appartiennent les espèces qu'on
doit regarder comme types du genre,
telles que lesLjcium europœi/m, bar-
h a ru m , chine lise , etc. Les deux pre-
mières croissent dans nos contrées
méiidionales et en Barbarie; on les
cultive aux environs de Paris et dans
presque toute l'Europe pour en for-
mer des haies vives, très-fourrées,
garnies d'un feuillage vert-lisse élé-
gant, (le fleurs rougeâtres qui du-
rent une bonne partie de l'année,
et auxquelles succèdent un grand
nombre de baies rouges qui ressem-
blent de loin à celles de l'Epinevi-
nette. Kunth indique en outre comme
congénères de cette section le Ceslniin
campanulatum , L. ; Y Jlropa arho-
rescens , Jacq. , et plusieurs espèces
nouvelles du l^érou. La seconde sec-
tion est caractérisée par son calice
companulé , à cinq dents régulières ^
LYC
Îiar sa corolle tubuleusc , infundibu-
iforme , dont le limbe est dressé ,
qiiinquëfidc , et p^r ^cs étaniines non
saillantes. C'est à cette section qii'ap-
paiiiennent les Lvcium afrutn , L. ,
L. fuc/tt>iu!(k'S , Ihimb. et Bonpl.
{Pl.œquin. 1 ,p. i47, t. 42); L. hur-
riclum , Kunth , et quelques autres
Arbrisseaux épineux inùigènes du
Pérou , décrits par Ruiz et Pavon et
parKunib. (ii..N.)
LYCIOIDES. BOT. PHAN. Premif.
nom donné par Linné à'un Arhusic
qui est devenu pour lui plus tard un
Sidéroxyle qui a couacrvé ce nom
comme spécifique. (n.)
LYCIDiM. BOT. PHAN. ^'. Lyciet.
LYCOCÏONEM. bot. phan. C'est-
à-dire Tue -Loup, espèce du gein-e
Aconit. A", ce mot. (a.)
LYCODONTES. foss. r. Glosso-
PÈTRES.
* LVCOESTA. CRUST. Grn.e de
l'ordre des Lamodipodes élalili par
Savigny , et dont nous ne connais-
sons p:is les caractères. (g )
LYCOGALA. bot. crypt. {Cham-
pignons. ) Miclieli est le fondateur
de ce genre qu'il ne fmt pas con-
fondre avec celui formé sous le
même nom pai Adanson ; il est placé
dans la clas.sc des Champignons an-
giocarpes , ordre des IJc: matocai pes
de la méthode do l'cr^oon ; dans
les Mycétodéens de Link, et dans
les Lycogalactes d Eibenberg. Ses ca-
ractères sont d'avoir un péridium
sous-ai rondi , membraneux , lisse ,
réticulé sur sa surface inîerne, ren-
fermant une masse pulpeuse d'abord
liquide qui devient une pous-ière av^c
des fiiamens à lepoque de la matu-
rité. On trouve ces petites Plantes sur
les écorces et les bois décomposés.
Neuf à dix espèces sont décrites dans
les auteurs; nous nous contenterons
de faire connaître les deux suivantes :
Lycogale couleur de vermillon,
Lycogala miniala , Peis. , Obs. myc.
a, p. 26; Lycoperdon epidendrum ,
Linné; Spec. i654; Bull. Champ.,
LYC B.'iS
p. i45, t. so3. Celle l'ianle est de la
grosseur d'un pois , scssile, aplatie,
d'abord rouge ou orangée, mais gri-
sâtre , rem|ilie d'une humeur vis-
queu.se nii se trouvent quelques Hla-
mens. Elle croît en groupes sur le
bois mort.
Lycogale arge.stée , Lycogala
argentea , D. C. , FI. Fr. , 707 ; Lyco-
perdon fumum^ Iluds. Elli- est gio.ssc
comme un pois, sa forme est variable,
aplatie, sphérique ou tuibinc'e , puis
brune, à surface le jilus oïdinaire-
mcnt lisse; elle renferme des gon-
gyles bruns; on la trouve aussi sur
les bois morts. Les trois variétés in-
diquées par les auteurs nous parais-
sent être peu distinctes.
Le genre qu'Adinson avait foimé
sous le même nom léunissait des
Plantes fort différentes qui mainte-
nant sont placées dans les J'tiligo et
les F h ysarum . ( a ■ F. )
LYCOMEI.A. rot. phan. ( lleis-
ter. ) Syn. de Solaiium Lycopcrsicuin.
V. MoKELLE et Lycopei^sicum. (b.)
LYCOPE. Lycopus. bot. phan.
Genre de la famille des Labiées, et
de la Diaudrie Monogvnie, ij. , ainsi
caractérisé : calice tubuleux à cinq
divisions peu protbndes ; corolle tu-
buleuse à quatre lobes presque égaux
entre eux , si ce n'est le supérieur qui
est plus laige etécliancré; deux éla-
mines fertiles très-écarlécs. Ce genre
est facile à distinguer parmi les au-
tres Lahiées à deux <'taniines feitiles
et à deux avortées; il a un port tout
particidier analogue à celui de quel-
ques Menthes ; ses fleurs sont petites ,
sessiles et articulées dans les ;iisselles t
des feuilles. Ou en compte quatre es-
t)èces , deux européennes et deux qui
labltcnt l'Amérique tUi Nord.
Le Lycope VI lgaire , Lyc. euro-
pœus, L. , a des feuilles sinuée>, den-
tées en scie, marquées en dessus de
points résineux, (klle Plante est très-
commune sur les bords des fossés et
le long des livages dans to ite l'Eu-
rope et même en Amérique. L'au-
tre espèce européenne ( Lyc. exalta-'
tus) qui croît en Italie cl en Hongrie,
554
LYC
a beaucoup de rapports avec la pi-ë-
cédente. (g..n.)
LYCOPERDACÉES. Ljcoperda-
ceœ. BOT. CRYPT. Les Piaules qui
composent cette famille avaient été
réunies pendant long-lemps aux vrais
Champignons. Persoon en formait ,
sous le nom de Fungi Angiocarpi ,
une section oii il plaçait également
les Urédinées qui nous uaiaissent en
dififérer par beaucoup ae caractères.
Link, en établissant la tribu des Gas-
tromjci, lui donna presque les mê-
mes caractères et les mêmes limites;
mais le nom de Lycoperdacées nous
paraît plus en rapport avec les déno-
minations adoptées pour les Familles
Naturelles. Il a déjà été employé par
Mérat dans sa Flore des environs de
Paris, mais cet auteur n'a pas cir-
conscrit cette famille comme nous le
faisons; elle correspond exactement
à la division des Angiocarpes de
Persoon. Le caractère essentiel des
Lycoperdacées , est d'avoir lès spo-
rules renfermées dans un péridium
ou conceptacle fibreux, formé par des
filamens entrecroisés. Ces filamens
très-fins , presque byssoïdes , compo-
sent parleur entrecroisement une ou
deux couches distinctes , quelquefois
même séparées à la maturité et qu'on
désigne par le nom de péridium ex-
terne et interne; ce péridium, lorsque
la Plante est ai i ivée à son développe-
rnent complet , ou se détruit in égu--
lièremeul ^ ou s'ouvre au sommet
avec légularité ; il renferme une mas-
se de séminules très-fines, mêlées à
des filamens plus ou moins nom-
' breux , analogues à ceux qui com-
po.sent le péridium. Ces sporules pa-
raissent tout -à -f lit libres , à cette
époque on ne les voit pas .ndhércr
aux filamens. Le mode de dévelop-
pement des sporules n'a encore été
bien étudié dans aucun genre de
cette famille , de sorte qu'on ne sait
pas si ces sporules étaient d'aboid
l'enfermées dans l'intérieur des fila-
mens, ou de vésicules qui en dépen-
daient et qui se seraient détruites , ou
si elles adhéraient à la surface des
LYC
filamens qu on observe presque tou-
jours entremêlés avec les sporules.
On sait seulement que les Plantes de
cette famille commencent en général
par être liquides, et comme laiteuses
intérieurement à l'époque de leur
accroissement qui est ordinairement
très-rapide, et qu'elles se dessèchent
et se solidifient pour ainsi dire plus
tard pour p;isser ensuite à l'état fi-
breux et pulvérulent à l'époque de la
dispersion des séminules. C'est en
général dan* ce dernier état qu'on les
a observés, mais de même que la
striictuie du fruit ne peut être bien
étudiée que dans l'ovaire , de même
c'est par des observations microsco-
piques faites sur ces Plantes avant
leur développement complet qu'on
pourra se former une idée exacte de
leur organisation. Il est assez proba-
ble que les sporules sont d'abord
renfermées dans des vésicules mem-
braneuses, qui se détruisent ensuite
et qui persistent seulement dans quel-
ques espèces. Ainsi Dlttmar a observé
ces vésicules dans le Licea stroblUna
et dans le genre Polyanglurn ; Ehren-
berg les a figurées dans quelques
Ërjsiphe ; Link les indique dans le
genre Truffe et dans quelques Plan-
tes voisines de ce genre. La forme et
la structure du pétidium , son mode
de déhisceuce , la disposition des sé-
minules permettent de diviser cette
famille en quatre tribus ; la première
forme, sous plusieurs rapports, le
passage de cette funille à celle des
Mucédinées , l^^s filamens qui les com-
posent n'étant le plus souvent unis
que îiès-faibleinent, et le péridium
se détruisant très- promptement et
presque complètement. La structure
des Plantes qui composent la der-
nière tribu est encore très-mal connue,
et ce n'est qu'avec doute que nous
les rapportons ici; plusieurs auteurs,
et Fries en particulier, les placent
parmi les vrais Cbatnpignons auprès
des ïremelles ; il n'admet dans la
famille des Lycoperdacées que les
genres doués cVun vrai péridium fi-
breux et déhiscent, et il regarde les
Sclérotiécs comme ayant des sporules
LYC
éparses à la surface ; rien ne prouve
encore celte opinion , et on passe
d'une manière si naturelle des vraies
Lycjperdacees aux Sclerolii/m , par
les genres Ti/beret Rhizoctonia dont
le premier est évicleinmcnt voisin du
Sclerodeima et du Pisocaipiuni , tan-
dis que le dernier diffère à peine des
Sclerotium , qu'il nous paraît plus
naturel , pour le moment , de laisser
ce groupe des Sclëroliees à la fin
des Lvcoperdacécs , qu'il lie avec les
Tiemelliuées qui commencent la sé-
rie des Vrais Champignons.
!'■' Tribu. — FoLiGiNÉEs.
Peridium sessile, irrégiilier, finis-
sant par se tiétruire ou tomber en-
tièrement en poussière, ne renfer-
mant que peu ou point de filamens
mêles aux sporulcs et commençant
par être complètement fluides inlé-
rieurementi
Genres: Trichoderm a, Lmk ; Jiîyro-
thecium , Link ; Dichospurhirn , Nées ;
Amphisporium y Link; Stivngiliurn ,
Dittmar; Dermodiuin , Link; Di-
phterlum, Elireiib., Spuma?ia, Pers. j
Fuligo, Pers.; Pittocarpiurn , Link;
Lycogala, Pers.; Làignidiurn , Link;
Licea , Link.
IP" Tribu. — LyCOPERDACÉES TRAIES.
téridium ordinairement pédicellé
et d'une forme déterminée , s ouvrant
régulièrement , renfermant des fila-
mens nombreux mêlés auxsporules.
§ i. Trichiacées.
Genres : Gnygena ,Ve\rs.\ Physa-
rum, Pers.; Cionium, Link; Diderma,
Pers. ; Didymium , Schrad. ; Trichia ,
Pers. ; Lieocarpus , Link ; Leangiiim ,
Link; Craterium, Trentepolil ; Cri-
braria , Schrad. ; Dicfydium, Schrad.;
yïtcyria , Pers.; Stemonltis, Pers.;
Cirrolus , Mart.
§ 2. Lycoperdinées.
Jslerop/iora, Ditim. ; Tulostorna ,
Pers. ; Lycoperdon . l'ers. ; Podaxis ,
Desv. ; Bovista , Per^. ; Actigea, Ra-
fin. ; Geastnim , Pers.; Myriostoma,
Desv.; S/eerebeciia , Link; Milre-
LYC hUh
myces, Nées. ; Ca/os/oma, Desv. ;£>/-
plodeniia, Link ; Sc/erodcrmay Pers.;
P/sucarpii/rn , Link.
IIP' Tribu. — Angiogastres.
Pc'.i iiim renfermant un ou plu-
sieuis péridiums secondaires ( péri-
dioles ) remplis de sporidcs sai^ mé-
lange de filamens. '
§ i". Carpobolces.
Thclebuliis , Tod. ; Sphœrobolus ,
Tod. ; .t/raciôbu/i/s, Tod.
^ i. Nidulariées.
Cyathus, Hall. ; Kidulana, Pries ;
Polyangium , Link ; Myriocuccitm ,
Frits ; Jrachnion , Schwcin.
% 5. Tul)érées.
Endogune, Link; Polygas/cr, Frics;
Rhizopogon ,Yv'\Q<<-y Tuher, Pcis.
IV Tribu. — ScLlÉROTiéF.8.
Péi idiiim in(!éliisccnt rempli d'une
substance compacte, celliilcuse, en-
tremêlée de sporules peu distinctes.
Bhizuctonia, D.C.; Pachyma,Vv\es;
Sclerotiuni , Tod. ; Spcr7/iue</ia, Fr'ws ;
Xyloma, D. C. ; Acinula , Frics ; Py-
reniuni , Pod .
Quant à la distribution géographi-
que de ces Végétaux , on n'a pas dés
matériaux suffisans pour pouvoir bien
l'établir; cependant il païaîuait que
celte famille présente <on maximum
dans les régions tempérées , et qu'elle
est moins nombreuse dans les régions
très-froides et dans la zone lorride ;
en effet on connaît à peine deux ou
trois Plantes de cette famille d;ins les
pays tiopicaux , d'où on a duà rap-
porté un assez grand nombre de vrais
Champignons , et le nombre de leura
espèces ne paraît pas augmenter vers
le iNord , comme on l'observe pour la
plupart des autres familles de Cryp-
togames cellnleuses. ( v». b.)
* LYCOPERDASTRUM. bot.
CRVi'T. 'Champignons.) Michel i a
fondé ce genre, dans la famille des
Champignons , pour des l^ycoperd»-
556
LYC
F
nées groupées par les modernes sous
le nom de Scie rode rma. (a. f.)
LYCOPERDINE. Ljcoperdina.
INS. Genre de l'ordre des Coléoptères,
section des Trimères, famille <les
Fongicoles, établi par Latreille aux
dépens du genre Endomyque de V'a-
bricius «t d'Olivier, et s'en éloignant
par les antennes qui sont presque
moniliformes , iusensiblement plus
grosses vers leur extrémité, et dont
les deux derniers articles, plus grands
que les précéden'^ , forment seuls la
massue, au lieu que dans les Endo-
myques \>\ massue est composée des
trois derniers articles. Les Lycoper-
dines vivent dans les Cliampignons
qui poi teut le nom de Yesseï-Loups
ou Lycoperdons, tandis que les En-
domyques se trouvent sous les écorces
des Arbres. Ce genre se compose de
cinq à six espèces, dont une seule est
îiopre à l'Amérique et les autres à
'Europe. La plus commune à Paris
et celle qui sert de type au genre,
est :
La Lycoperdtne i, vrge bande ,
L. siiccincta, Latr. ; Endomyc/ius suc-
cinctus , Oliv. (Col., t. 5 , n° loo,
pi. 1 , fig. 5); Endoniychus fasciatus ,
Fabr. D'un rouge fauve, avec une
large bande noue traversant les ély-
tres. (g,j
LYCOPERDITES. polyp. foss.
Guettard a décrit sous ce nom plu-
sieurs Alcyons ou Eponges fossiles ,
dont la forme présente quelque res-
semblance avec les Cryptogames du
genre Lycopei'don. " (e. D..ii.)
-^ LYCOPERDOIDES. bot crypt.
( Champignuns. ) Micheli donne ce
nom à des Champignons très-voisins
des Lycoperdons. Les espèces qu'il y
a placées ont servi plus tard à former
les genres Pisocarpiurn , VhoLitlius ,
Polysaccurn et l'olypera. /'. ces mots.
(A. F.)
LYCOPERDOIN. bot. crypt.
i^Charnpigno/is.) Vulgairement Presse
de Loup. Les Lycoperdons sont des
Champignons ordinairement terres-
tres , globuleux , qui acquièrent
LYC
souvent des dimensions considéra-
bles. On les caractérise ainsi : péri-
dium le plus souvent globuleux ou
turbiné, charnu dans le premier âge,
ensuite pulvérulent, s'ouvrant à la
maturité vers leur sommet , renfer^
mant une poussière abondante , verte
ou brunâtre , entremêlée de filameus.
Ils font partie des Champignons an-
giocarpes o.i gastro'iiyciens; c'est le
type du groupe des Lycoperdacées
de la méthode de Link.
On croit, mais sans fondement,
qi e le Cramois de Théophraste était
un Lycoperdon. Les anciens n'ont
point fait connaître ces fongosités si
communes; ce n est guère que vers
le moyen âge que l'on a étudié les
Lycoperdons. L'effet qu'ils pro lui-
sent , quand on les écrase à leur
maturité , leur a fait donner le nom
de Crépitas Licpi que l'on a depuis
grécisé. Tonrneforl a le premier éta-
bli le genre Lycoperdon qu'il carac-
térise en Champignon charnu , puis
pulvérulent. Il serait fastidieux de
mettre sous les yeux de Uvjs lecteurs
les changeinens survenus à ce genre
depuis Tournefort. Micheli est le pre-
mier qui le modifia, en créant les
genres Geastrum , Caipobolus , Lyco-
gala et Tuber qui ont été conservés,,
et Lycoperdastrum et Lycoperdoides
qui ont été rejetés ou rétablis sous
d'autres noms. Linné, en augmen-
tant le nombre des espèces , le rendit
tellement hétérogène , que ce genre a
donné naissance aux genres suivans :
Lycoperdon , Tulostoma, Sclerodenna
ou Hypogeum { Lycoperdastrum de
Micheli), Polysaccurn , Bovista, Bal-
tarca , Geastrum , Onygena, Tuber,
Sphœrobulus , ^^cidlum , Lycogata ,
Trichia , Peziza , Physarum , Stictis ,
Sclerolium et Sphœria , qu'on s'é-
tonne de voir figurer dans cette réu-
nion de genres assez naturels. De-
puis l'époque de ce travail , de nou-
veaux genres ont été formés; ils
ont été énumérés en parlant du
groupe dont ils font partie. F'. Ly-
coperdacées. Nous croyons plus
utile de faire connaître quelques es-
pèces que de discuter longuement la
LYC
valifllté de ces genres qiion peut
étudier à leurs nrliclcs nspcctifs.
Lycoperdon gioaniesquk , Lycu-
perdo/i gi^an/er//n , BrI^cÏi , Kleneh.,
207, fig. i65 ; Bovisln gigantcti. Nées,
Syst., tab. ii, fig. ut. l'rosque sans
pédicule, globuleux, grand, d'un
blanc pâle , couvert de squanunulcs
éparses. Quelquelois celte espèce at-
teint deux pieds de dlamèlre , ce qui
est au lesle assez rare. Panlet croit
que, jeune, elle peut être mangée
impunément. On peut en préparer
un bon amadou. Elle se trouve en
automne parmi les gazons dans les
prairies, sur les collines, etc.
Lycopeudon en forme n'orTHE ,
L. utriforme , Bull., Cliamp., p i55,
tab. 45o, fig. 1. A péridium court ,
cylindiique, l'cntlé , sins pédicule
apparent, un peu plissé à la oase,du
volume d'un œuf, de couleur bis-
trée , sans écailles marquées , fixée à
la terre par de petites racines; sa
chair est ferme et épais e. Ou trouve
cette espèce sur la terre dans les en-
virons de Paris et dans toute la
France. (a. F.).
* LYCOPKRDONÉES. bot.
CUYPT. [Champigrwiis.) Le docteur
Mérat, dans sa Flore des environs de
Paris, a créé, sous ce nom, un groupe
dans la famille des Champignons. Il
renferme les genres Uredo, Gjm/ios-
porangiitm, Èullaria, Fuccinia, (Eci-
dium , Rœstalia , Mucor , Licea , Trt-
bulina, Trichia, S/emuni/is, Diderma,
Reticularia , Ljcugala , Geastrum ,
Tulostoma , Onygena, Pilobolus, etc.
^. Lycopebd.vcées. (a. F.)
LYGOPERSICUM. bot. phan. Ce
genre de la famille des Solanées et de
la Pentandrie Monogynie , L. , établi
par Tournefort , fut réuni aux So/a-
num pir Linné et Jussieu. Dans sa
Monographie des ^S'o/a^/z/ra, Dunal le
rétablit , et il a été admis par Kunth
avec les caractères suivans : calice à
cinq ou six divisions très-profondes ;
corolle rotacée dont le tube e.-,f très-
court , le limbe à cinq ou six lobes ;
cinq étamiues à antbères coniques ,
léunies entre elles au moven d'une
LYC .-)r.7
membrane allongée , déliiscenics
p.ir une fcnle longitudinale inté-
rieure; stigmate prestiuc bifide; baie
à deux ou trois logrs rcnfermint des
graines velues. Ce genre je compose
de l'bmles liei b icées , dépouivues
d'aiguillons , et coiicbées sur la le rre;
leurs feuilles sont imparipcnnérs;
les pédoncules solilaiies, placés hors
des aissiibs des feuilles , portent
plusieurs fleurs de couleur ordi-
nairement jaune. Parmi les nom-
breuses espèces de ce genre , dont
plii>iems croissent dans r,\mériquc
mértilionale , nous encrons seule-
ment comme la plus intéressante ,
celle que Linné a nonnnée Solami/n
Lycopersiciim , et qui est appelée
vulgairement Tomate. Cette Plante
a une tige inerine herbacée , des
feuilles pinnécs incisées , des Heurs
en gra| pes , » t des fruits glabres , lo-
ruleux , très-volumineux et de cou-
leur rouge : elle est originaiie des
pays chauds de l'Amérique , et on la
cultive dans 1 Euro[>e méridionale, à
cause de ses fruits dont le suc est
employé à divers usages culinaires.
(G..N.}
LYCOPIILS. MOLL. (iMontfort.)
Syn. de Licophre. F"- ce mot. ID..H.)
LYCOPHRE. poLYP. ^.Licophre.
LYCOPHTHALMOS. mis. La
Pierre semidable , selon Pline, à un
OEil df Loup , et qu'il mentionne
sous ce nom , paraît être une Cor-r
naline. (b.)
LYCOPODE. Lycopodiitm. bot,
CUYPT. [Lycopocflacées.) Ce génie,
type de la famille des Lycopodiacces,
qu'il compose presque à lui seul, est,
sans aucun doute, l'un des plus sin-
guliers du règne végétal , et un de
ceux dont la structure mérite le plus
de fixer l'attention des botmisies.
Ij'abord placé par Linné paimi les
Mousses dont il a le poit, il fut en-r
suite rangé par Jussieu parmi les
Fougères dont sa fructification le
rapproche davantage, et cu'^wi il de-
vint le lV[>e d'un'c famille distincte ,
établie en premier par Swariz, et de--
55»
LYC
puis adoptée par tous les botanistes.
Des différences très -remarquables
dans le port et dius quelques - uns
des caractères de la fructification ont
engagé plusieurs botanistes à diviser
ce genre en plusieurs ; Swariz le pi e-
inier en sépara le JLycopodiuni nudum
de Linné , qui devint le t^ipe de son
genre Vsilolum. Bernlnrdi, en 1801 ,
le divisa en deux genres, fondés sur
l'inflorescence axillairedans les uns,
auxquels il donna le nom de Huper-
zia, et spiciforme dans les autres aux-
quels il conserva le nom de Lycopo-
dium. En i8o5 , Palisot-Beauvois,
combinant l'indoresceuce avec la
structure des capsules , forma , aux
dépens des Lycopodes , six genres ,
sous les noms de Plaiiant/ius , Sela-
ginella , Lepidotis , Gjmnugynurn ,
Diplostac/iium et Stachygyaandrum.
De ces six genres , le Gymnogynum
est tout -à -fait inconnu aux bo-
tanistes , ayant été établi sur une
Plante de Saint-Doniiugue que Pali-
sot-Beauvois lui-même n'avait pas
rapportée en France et qui n'a pas
été, à ce que nous sachions , observée
depuis. Les genres Planaiiihus e\. Le-
pidotis , dans lesquels on n'a encore
découvert que des capsules bivalves,
analogues à celles que plusieurs ob-
servations font regarder avec beau-
coup de prob ibilité comme des or-
ganes mâles dans les autres genres,
ue diffèrent que par l'inflorescence
axillaire dans le premier et en épis
simples ou rnmenx dans le second.
Dans les genres Selngi/iella, Diplosta-
chiurn et Siac/iygy/iandrum, on a ob-
servé, réuuies sur le même individu,
des coques réniformes , bivalves, ren-
fermant un gijand nombre de grains
très - fins , libres, analogues aux
grains de pollen des Plantes phané-
rogames, cl des capsules trivalves ,
suivant Palisot , à quatre valves sui-
vant Brolero, et renfermant trois à
quatre graines. Ces genres ue diffè-
rent donc qu'en ce que dnns le pre-
mier les organes mâles et femelles
sont mêlés à l'aisselle des feuilles, et
ne forment pas d'épis bien distinct' ,
tandis que dans le second les fleurs
LYC
mâles et femelles composent des épis
distincts, et qu'il n'existe qu'une seule
capsule femelle à la base d'un épi
composé de coques mâles. R. Brown,
dans son Prod. de la FI. de la Nouv.-
Hol. , na pas adopté ces divisions,
mais a divisé ce genre en deux sec-
tions , l'une renfermant les espèces
oii on n'a découvert que des capsu-
les d'une seule forme , l'autre com-
prenant les Lycopodes à capsules de
deux sortes (mâles et femelles) , divi-
sions qui mériteraient d'être élevées
au rang de genres , si on avait bien
prouvé l'absence des capsules à grai-
nes peu nombreuses dans la premiè-
re section. Après avoir indiqué les
divisions qu'on a établies dans le
genre Lycopode, examinons avec soin
la structure de quelques-unes des es-
pèces qui ont servi de type à ces divi-
sions.
he Lycopodii^rn dentlculatum, jiar-
failement décrit par Brotero dans
les Transactions Linnéennes (vol. v,
p. 162), est une des espèces les mieux
caractérisées du genre Diplostachium
de Palisot Beauvois ; elle est commu-
ne dans le midi de l'Europe ; les liges
tout grêles , rampantes , couvertes de
feuilles distiques insérées sur quatre
rangs, mais dont les deux rangs su-
péricuis sont composés de feuilles
beaucoup plus petites, ressemblant
presque à des stipules. Les fruclifîca-
lions forment des épis terminaux,
dont la partie supérieure est compo-
sée de fleurs mâles et la partie in-
férieiue de fleurs femelles ( selon
Brotero qui, avec rai>on , n'admet
pas, comme Palisot-Beauvois, que
certains épis soient entièrement mâ-
les et d'autres entièrement femelles).
Les fleurs mâles consistent en coques
ou anthères à une seule loge , bival-
ves, réniformes , insérées à l'aisselle
des bractées supérieures et plus peti-
tes que les capsules; chaque anthère
renferme un grand nombre de grains
de pollen , trois cents environ sui-
vant Brotero; ces grains ue se rom-
pent pas par l'action de l'eau , mais
s'ouvrent avec élasticité; ils ont la
forme d'un tétraèdre lissfi à augleç
LYG
légèrement arrondis, à surfitccs cou-
vexes; leur couleur est d'un loiige
orangé. Les fleurs l'emclles, qui sont eu
moins graiiil nombre que les fkurs
mâles , et placées à la base des mêmes
épis, soûl formées par di-s capsules
solitaires à 1 aisselle des feuilles ou
des écailles de la base de l'épi; ces
capsules sont ovales, obtuses, trian-
gulaires ou presque qiiadrilobécs.
Elles présentent des deux côtés et
vers leur base deux sillons linéaires ,
couverts d'une substance onctueuse.
Brotcro regarde ces sillons comme des
stigmates: les ovules même, Irès-
développés, sont lemplis d'un liqui-
de oléagineux qui finit par se concré-
ter en une sorte de périsperme gra-
nuleux. La capsule mûre est quadri-
lobée et se divise en quatre valves ,
dont deux plus pttiies et deux plus
glandes; elle renferme quatre grai-
nes qui paraissent adliérer à un pla-
centa central ; leur téguuient est min-
ce, dur, réticulé, et présente tiois cô-
tes saillantes , très- marquées , par-
tant d'un même point qui est proba-
blement celui de l'insertion de la
graine etsétendanleu divergeant jus-
que vers la zone moyenne de cette
graine. Lorsqu'on fait germer les
graines de cette Plante, la jeune Plan-
te qui en sort est pourvue de deux
cotylédons opposés , toul-à-fait sem-
blables à ceux des Plantes dicotylé-
dones (/ . la figure donnée parSalis-
bury , Trans. Linii. , vol. xii , tab.
19). Plusieurs espèces rangées par
Palisot-Beauvoii dans son genre Di-
plostachlum roirespondent parfiite-
ment avec la Plante que nous venons
de décrire; tels sont les Lycopodiurn
/leivetict/m , apodi.um ^ radica/is , L.
Toutes ces Plantes difierent du carac-
tère donné par cet auteur au genre
Dipluslachium par la réunion des
fleurs niales et des fleurs femelles
dans les mêmes épis, et, sous ce rap-
ort , ce genre ne difleie nullement
u genre Selaainella du môme au-
feur, qui devrait uecessaironent lui
être réuni , car il ne difl'ère des espè-
ces citées précédemment que par son
port et par sou pollen composés de
LYC
55(|
\
grains ordinairement réunis trois par
trois et hérissés de papilles très-
nombreuses et irès-saillaiiles; mais
on ne peut donner que peu d'impor-
tance à ce caratière , car nous avons
également obseivé un pollen hérissé
sur une Plante qu'on ne peut regar-
der que comme nue variété du Ly-
copodiiim dcnliciitatiim ou du Lyc.
lieU'elicum. Du reste le Lyc. aelagi-
nuides , qui seul composait le genre
Selagiiie/la , piéscnle des capsules
toul-à-lait semblables par leUiToime
et leur o ganisation à celles du Lyc.
denticulalu/n.
Huant au genre Slachygynandriim,
plusieurs des espèces que l'ai isot-Bcau-
vois y avaient jjlacée.-, devront proba-
blement être reportées parmi les Ly-
copode> à coques toutes simblablei ,
et les autres devraient être r.'unieS
avec les esiièees qui composaient les
deux genre- que nous venons d'exa-
miner. En ell'el ces Plantes présentent
de même des é[ is mâles au sommet et
femelles à la base; les capsules femel-
les sont seulement moins nombreu-
ses et d'une forme un peu difl'i-rente.
Elles renferment également quatre
graines; mais ces giaines, au lieu
d'être opiioséos en croix comme dans
les auties espèces , sont placées trois
au fond de la capsule el une à son
sommet, ce qui lui donne la forme
d'un tétraèdre arrondi, i^es e-.)Kces
3u'on pourrait regarder comme type
e ce genre tout les Lyc. alpinum ,
flabellalum , plumuiurn , etc. , etc.
Les Jjycopodes dont Palisot Beau-
vois formait les deux genres Vlunan-
thus et Lepidutii , genres qui ne diffè-
rent que par le port, n'ont offert jus-
qu'à présent qu une seule sorte il or-
ganes de fructification; ce sont des co-
ques bivalves, tout-à-fall analogues
pour leur foime cxtéiieurc à celles
que nous avons regardées comme des
organes mâle.-.; ces coques renferment
également un grandnombre de grains
très-fins; mais ces grains, au lieu
d'afteeter comme ceux des coques
mâles des Lvcopodcs à organes dou-
bles une forme presque toujours tri-
gonc , sont arrondis , sphéiiqucs ou
56o LYG
ovales; jamais ils ne sont hérisses de
papilles; mais cependant, de même
que les grains de pollen , ils sont par-
faitement libres et n'adhèrent par au-
cun moyen aux parois de ia capside.
Ils sont toujours transparens et inco-
lores. WiUdenow assure que cette
poussière piovenanl àw Lycopodiurn
clavatum a germé et reproduit la
Plante dont elle provenait; cette
poussière difière en ouire de celle des
Lycopodium selaginoides , helucticum,
etc., en ce qu'elle ne se ron)pt pas
dansl'eau, tandis qu'une giande par-
tie des granules du L. selaginuules ,
en particulier, finissent par s'ouvrir
au bout de quelque temps et par
laisser échapjier lentement, il est
vrai., une substance granuleuse et
oléagineuse, comme on l'observe sur
le pollen des Plantes phanérogames.
On voit donc que , malgré l'analogie
apparente qui existe eutreles oi gunes
uniformes des Lycopodes à une seule
sorte de capsule et les organes mâles
des Lycopodes à sexes distincts, ces
organes devraient plutôt être legar-
dés comme des capsules femelles que
comme des organes mâles, ainsi que
Palisol-Ceauvois 1 avait fait.
Il nous paraît résulter de celte
comparaison de la siructure des di-
vers groupes de Lycopodes , qu'on
devrait non pas les diviser en cinq
ou six genres comme quelques au-
teurs l'ont fait , mais en deux : l'un
auquel on réserverait le nom de Z^y-
co/Jcifl'/i//7Z renfermerait toutes les es-
pèces qui n'ont qu'un seul génie
de capsule , sortes d involucres qui
probablement reufeiment dans la
jeunesse de la Plante les organes mâ-
les et femelles comme les irjvolucies
du Marsilea, de laPilulaire, des Prê-
les; l'autie pour lequel on pourrait
adopter le nom de Stacliygynundrum
donné par Palisot - Beaiivois , com-
prendrait touies les espèces à sexes
séparés dans des capsules ou involu-
cres difîérens. Nous ferons obseiver
qu'il est fort probable que dans ces
Plantes et dans plusieurs autres
^Cryptogames dont les sexes sont dis-
tincts et séparés, et doul cependant
LYG
l'organe femelle ne présente ni stig-
mate ni aucun point propre à l'ab-
sorption du pollen , la fécondation a
lieu après la dissémination des grai-
nes ou du moins après l'ouverture
des capsules, ainsi que Savi l'a an-
noncé pour le Saivinia. ( V. ce mot
et Marstléacéf.s. )
Si après avoir étudié les organes
de la reproduction de ce genre cu-
rieux , nous jetons un coup-d'œil sur
la structure de ses organes végétatifs,
nous verrons qu'ils ne diffèrent pas
moins de ceux des autres Végétaux ;
la tige, souvent rampante, émet des
rameaux tantôt plusieurs fois dicbo-
tomes comme dans la plupart des vrais
Lycopodes , tantôt à rameaux plu-
sieurs foispinnés et disposés en éven-
tail dans un même plan '. tels sont
la plup.^rt des Stachy gy nandrum Les
feuilles, presque toujours sétacées,
aiguës, entières, assez épaisses, sont
toujouis lisses , elles ont l'aspect de
celles des grandes Mousses, ou dans
les espèces les plus fortes elles res-
semblent aux feuilles des Conifères ;
tantôt elle; sont insérées par verti-
cilles obliques ou en spirale tout au-
t(mr de la tige; tantôt elles sont dis-
posées sur quatie rangs dont deux
plus petits forment des sortes de sti-
pules qui alternent avec les grandes
feuilles : c'est le cas de la plupart des
î^lachygynandrum. Ces feuilles sont
quelquefois sans nervures, mais le
plus souvent elles sont parcourues
par une seule nervure moyenne ; les
pores corticaux sont très-visibles, assez
grands , de forme elliptique; ils exis-
tent sur les deux faces des feuilles ; la
structure intérieuie des tiges est très-
uniforme et fort différente de celle de
la plupart des autres Végétaux; au
centre on observe un faisceau très-
serré de vaisseaux simples, cylindri-
ques , réunis par un peu de tissu cel-
lulaire très-dense; ces vaisseaux n'ont
la structure d'aucun des vaisseaux
observés dans les Plantes phanéro-
games, ils ont été désignés par Thom-
son {Lectures on Botany , ï. i , 1822 )
sous le nom de vaisseaux annelcs :
en effet ils paraissent composés
LYC
d'anneaux successifs, parallèles et
non en spirale. Thomson altribue ces
anneaux à des pores liné;»ircs , trans-
versaux; mais cette opinion ne pa-
raît ni probable ni en rapport avec
ce que j'ai observé sur ces Plantes;
autour de ce faisceau central de vais-
seaux se trouve une couche de tissu
cellulaire extrêmement lâche qui se
détruit promptement de manière à
donner à ces tiges l'aspect fistuleux
avec un axe central souvent dèjeté
sur un des côtés; enfin la circonfé-
rence est composée d'une couche
plus ou moins épaisse d'un tissu cel-
lulaire assez dense, sans vaisseaux
à cellules allougées et presque fusi-
formes; la partie extérreure surtout
est très-dense et composée de cellules
très-petites, elle forme une sorte d'é-
corce; ce tissu cellulaire est traversé
de distance en distance par des vais-
seaux qui de l'axe central se por-
tent dans les feuilles; mais il ne pa-
raît renfermer aucun vaisseau qui lui
soit propre.
Les Lvcopodes n'atteignent pas
eu général une taille tiès-cousidé-
rable; les plus grandes espèces ont
deux à trois pieds d'élévation. On
eu connaît plus de cent vingt ; ils
habitent toutes les régions du globe
depuis la zone polaire jusqu'à l'é-
quateur; mais ils suivent sous le
rapport de leur distribution les mê-
mes lois que les Fougères avec les-
quelles ils ont de grands rapports;
ainsi peu nombreux dans le Nord ils
sont limités dans ces régions froides
à quelques espèces basses et ram-
pantes , telles que les Lycvpodii/ m al-
pi/iu/n, selagi/ioules , etc.; ils sont
rares dans les plaines des régions
tempérées; dans les régions équi-
noxiales au contraire leur non)bre
devient beaucoup plus considérable,
et ils paraissent de même que les
Fougères dominer dans les îles oîi la
végétation est beaucoup plus pauvre
en Plantes phanérogauies ; ils attei-
gnent aussi dans ces climats féconds
une t lille beaucoup plus élevée : c fst
là que croissent les Lycopodium cer-
nuum , Jîabellalum dont le port rap-
l.YC
.'ifi.f
pelle en petit plusieurs de no.s Coni-
leres. , ^""'
(AU. B.)
•I.YCOPODIACÉLS. HoT.cn VPT
Cette hrnille établie par Svva.tz li
adoptéedepuispar.ou/les botanistes
' <M presque composée que dug,.nrc
L'copode,etdequelquesgenrcs5uoa
f4V'^.'^r''''^'-^=-;i'els^ontlesVux
f,cnre, rm<^s,p/ern et Psilotam{Ber-
;'/W,«,VV,lld ;; on doit encore V
'■'PPorcr, ainsi que l'a fait De Can-
Jollc, le genre Isoclcs iXoui l'organi-
sa.jon ■• les plus gn.nds.nppo,t8^a.c
cclledesL^copod.s. g.un'.Uugeie
Da/ourea de Bory de Saint-Vincen
•.'pproché par W.lhlenow .les Lvco-
podes ,1 a été reconnu depuis ^ur
J."ePl;.ntephnnérog„ne,ioisinede
la famdle des Joucées. Cette f;unille se
trouverait donc composée de quatre
genres ou de cinq, .si on divisait le
genre Lycopode, comme nous pen-
sons que ce serait convrnable en
deux genres fondes sur la structure
des capsules. On pourrait distribuer
ces genres ainsi :
t Capsules indéhiscentes.
IsOETES.
tt Capsules régulièrement déhis-
centes.
Stach ygynandrum, Lycojpodium
iMESirTJiRIS, PsiLOTUM. '
La première section forme pour
amsi due le passage aux -Marsiléacées
et suriout à li section àes Salviniées
{Salvinia et Azolla), dont Visoetes se
r.ipproche par sa manière de croître,
e! pir ses capsules ou plutôt ses invo-
lucres indéhiscens; les derniers gén-
ies de la seconde section ont au con-
traire plus d'analogie avec les Fougè-
1 es, et surtout avec les Ophioglossées.
Les Lycopodiacées sont principale-
ment caractérisées par leurs capsules
Jilacéesà l'aisselle des feuilles ou des
bractées, éparses ou formant des épis
distincts; tantôt ces capsules , toutes
semblables , renferment un grand
nombre de séminules auxquelles
étaient probablement mêlés dans leur
premier développement les grains
56 a
LYG
de pollen , ainsi que cela s'observe
dans les involiicres du Marsilea et
du Pllulaiia; laalôt ces organes sont
réunis dans des capsules dé deux
sortes, les unes ne renfermant que
des gi-ains de pollen , et les autres
ne contenant que des séminules
beaucoup plus grosses que les grains
des premières : c'est le cas de VI-
soetes et du Slachjgynandrum; dans
ces deux genres, et surtout dans
le premier, il est à présumer que
la féconda liou a lieu après la disper-
sion des graines, comuie cela a lieu
dans le Sahùaia et probablement
dans ï'Jzolla. Du reste la struc-
ture des graines est parfaitement
la même dans V Isoeles et dans les
Slachygjnandrum, dans les uns et
les autres elles sont sphériques, blan-
ches, et présentent trois côtes rayon-
nant d'un même point. Dans les au-
tres genres la lénuilédes graines rend
difficile de les observer; ce|)endant
on reconnaît toujours une forme un
peu trigone qui paraîtrait indiquer
également ces trois cotes. La structure
des tiges et des feuilles est la même
dans toutes ces Plantes, si ce n'est
que celles de Vlsoetes sont dépoiu--
vues de pores corticaux comme toutes
les feuilles des Plantes submergées. La
tige présente toujours les vaisseaux
réunis en un faisceau au centre , et
entouiés d'une couche fort épaisse
de tissu cellulaire plus dense vers la
circonférence. La distribution géogra-
phique de celte famille est la même
que celle que nous avons indiquée
pour les Lycopodes en particulier;
les deux genres V&Uutum et Tmesipte-
ris ne se trouvent qu'entre les tropi-
ques ou à peu de distance de cette zone
à la Nouvelle-Hollande et à la Nou-
velle-Zélande d'un côté, elle P^iVo/wz/z
jusque dans les Florides de l'autre.
On des faits les plus remarquables
offerts par cette famille, mais qui n'a
été observé , il est vrai , jusqu à pré-
sent que sur une seule espèce, c'est
la germination dicolylédone de ces
Plantes; ce fait annoncé par Lirotero,
vérifié par Salisbury qui en a donné
une bonne figuie (Trans. Soc Lin-
LYG
néenne, ï. xii), a été remarqué sur
le Ljc> deiiticulatum ; il tendrait à
éloigner ces Plantes des Fougères et
annoncerait peut-être, entre ces Vé-
gétaux et les Conifères , des rapports
que leur port semblerait indiquer , et
que quelques autres caractères paraî-
traient faiic ressortir; peut-être celte
famille est-elle destinée à suivre le
sort des C^cadées qui , d'abord con-
fondues avec les Fougères , furent
ensuite placées parmi les Phanéroga-
mes monocotylédones, et dont le cé-
lèbre Richard a si bien prouvé de-
puis les rappoits avec les Conifères.
Lycopodiacées fossiles. — Plu-
sieurs auteurs ont indiqué courme
appartenant à la famille des Lycopo-
diacées, des Végétaux dont les restes
ont été trouvés dans diflérens ter-
rains. Nous avons partagé cette opi-
nion en rapportant à cette famille
plusieurs Plantes du terrain houillier
et quelques autres trouvées dans des
tcirains plus nouveaux. Eu effet,
cette famille paraît une de celles qui
s'est développée eu premier sur la
terre, mais avec des caractères assez
différens de ceux qu'elle offre main-
tenant pour exiger une comparaison
minutieuse , afin de donner quelque
degié de certitude à cette détermina-
tion.
Examinons d'abord ceux de ces
Végétaux qui se rencontrent dans la
formation bouilUère; c'est dans ce
terrain que cette famille paraît pré-
dominer, et le nombre des espèces ,
ainsi que leur état de conservation ,
nous mettra à même de les mieux ca-
ractériser.
On rencontre en grande quantité ,
dans les terrains houilliers , et peut-
être plus particulièrement dans ceux
du nord de l'Allemagne, de' la Bel-
gique, de l'Angleterre et des Etais-
Unis , des tiges cylindriques ou légè-
rement elliptiques lorsqu elles sont
perpendiculaires aux couches, tout-
à-fait planes lorsqu'elles sont paral-
lèles à ces couches. Le diamètre de
ces tiges ou de ces rameaux varie ,
])robablement suivant les espèces et
LYC
suivant la paitie de la Plante, de-
puis quelques millimètres jusqu'à
5-6 décimètres. Lorsqu'on ol)seivc
ces tiges dans les couches qai ]ps
renferment, on voit qu'elles soûl
toujours rameuses, le plus souvent
dicholomes , quelqiiel'ois pinnées. On
en a niesinc, dans les mines dos en-
virons de Dusseldorl , qui atteignaient
jusqu'à 70 pieds de long. Elles ne
présentent d'articulation dans aucun
point de leur étendue. Leur surface
est couverte d'une écorce do char-
bon très-mmce , irès-régulière ; l'in-
térieur est enlièrcmenl remplacé par
de la roche , et ne conserve aucune
trace rie structure végét.de; l'écoice
offre des mamelons rhomhoïdaux dis-
posés en quinconce , vers la partie su-
périeure desquels on remarque une
cicatrice d'inseition defoinre varia-
ble , mais toujours plus large que
haute et marquée d'un ou de trois
points vasculaires. Telle est la
structure des grosses tiges; e!!cs pa-
raissent se terminer inférieuremcnt
par plusieurs racines dicholomes.
ISous avons observe quatre racines
disposées en croix sur luie base de
tige très-grosse des environs de Glas-
cow , que nous présimions apparte-
nir à ce genre. Mais lorsqu'on ren-
contre des portions de rameaux plus
jeunes , soit qu ils fassent sinle à
ces liges , soit qu'ils soient isolés ,
on peut étudier avec plus de succès
la structure de ces Plantes. Sur ces
i-ameaux , ou retrouve en plus petit la
même organisation de" l'écorce; mais
en outre, on rencontre presque tou-
jours une partie des feuilles quis'in-
^éraienl sur ces sortes de mamelons;
ces feuilles sont linéaires ou sétacées,
plus ou moins longues, souvent
couibées en faucille, très-aiguës, et
traversées par une seule nervure
moyenne; lecr tissu paraît assez épais
et coriace. Dans d'autres espèces, les
feuilles ne semblent être que des .sor-
tes de tubercules courts et aigus ,
mais c'est le cas le plus rare Ces Vé-
gétaux , que nous avions d'abord dé-
signés sous le nom de Sagcriaria, ont
été nommés à la même époque par
lAG .«SCS
Strenberg , Lepidodendron , nom que
nous sommes portés à atlopt(;r. Si nou.s
conipajons ces Végéliux à ceux ipic
nou-> cuimaissons actuelleimnt , nous
no trouverons que deux familles avec
lesquelles ils aient Ac. nonilueux rap-
poits; ce sont les Lveopodiacées et
le.s Couifères. Ils s'éloignrnt des pre-
mières p,ir \,\ giandeur, des secondes
par un caractère plus important,
1 absence d'iiceroissement en di;imè-
trc , accroissement qui eut détruit les
traces des inserîions des feuilles sur
les tiges, bien bnig-temps avant que
ces tiges ensseiil jiu acquérir un dia-
mètre lie 5 à 6 décimètres. Ils dif-
férent encore des Conifères par leur
division dichotome , mode de divi-
sion qu'on n'observe d;ins aucune
Plante de eelte fiuiille , et qui est au
contraire si commune dans les Lyco-
podes ; du reste, la forme et la dis-
position des feuilles s'accordent éga-
lement bien avec l'une et l'autre fa-
mille ; en ciVet , nos Plantes fossiles
ont des feuilles toiit-à-lnit sembla-
lilcs d'une part à celles des Arauca-
ria d'Amérique , et de l'autre à celles
jlcs Ljcupoiiium lerticillalu/n , iilici-
folium , etc.
Deux autres caiactères nous font
encore pencher pour l'aflinilé avec
les Lycopoiiacées : 1° It manière
dont les liges de ces Végétaux sont
remplies dune roche semblable à
celle qui le^ ctivlronne , peut faire
présumer qu'elles étaient fistuleuses
ou composées intérieurement d'un
tissu cellulaire très-làclie qui s'est
détruit promptemcnt. Si on examine
les tiges des Lycopodes vivans , et
pirticulièrement des espèces à tiges
épaisses et dicholomes , on verra
qu'elles consistent eu une écorce d'un
tissu ccUidalre très-deusc , plus ou
moins épaisse , et en une cavllé assez
l:)rge, au centre ou sur les côtés de
laquelle se trouve un axe cylin-
drique formé par un faisceau de vais-
seaux. On eonçoit qu'il peut avoir
existéi'.esespèces , dont la lige , beau-
coup plus grosse, présentât une ca-
vité beaucoup plus grande, qui au-
rait été remplie par la roche envi-
564 LYG
ronnante. Il est au contraire très-
difficile de concevoir comment l'inté-
rieur d'une tige pleine et ligneuse
comme celle d'un Pin ou de tout
autre Arbre de la famUle des Co-
nifères atirait pu se détruire et être
remplacée par une substance étran-
gère , sans que l'écorce, beaucoup
moins dense , qui l'entoure , se fût
détruite en premier ; aussi ne trou-
vons-nous aucun exemple dece mode
de pétrification dnns les bois évidem-
ment dicolylcdons. Le dernier fait
qui nous porte à admettre ces Vé-
gétaux pour des Lycopodiacées , con-
siste dans la disposition des feuilles
de quelques Plantes de ce genre ap-
partenant également an terrain houil-
lier. Dans ces échantillons, les feuil-
les sont distiques et alternativement
plus grandes et plus petites, absolu-
ment comme dans certains Lycopo-
des , tels que le L. flabellatum.
Si après avoir ainsi comparé les
organes de la végétation de ces Végé-
taux avec ceux des Lycopodes , nous
cherchons parmi les autres débris de
Végétaux fossiles du même terrain
ceux qui pourraient se lapporter à
leurs organes de fructification , nous
trouverons deux sortes de fruits ,
qui, malgré leur grande différence
de forme, nous paraissent apparte-
nir à des Végétaux de celte famille.
Les premiers sont des fruits com-
pi"imés , presque lenticulaires , cor-
diformes à la base , qui ont , avec les
coques bivalves des Lycopodes, la
plus grande analogie , et qui n'en dif-
fèrent également que par une taille
beaucoup plus considérable , diffé-
rence qui s'accorde avec celle que
nous avons observée dans les
tiges. Les seconds sont des cônes ou
épis formés d'écaillés imbriquées ,
écailles qui paraîtraient creuses ou
composées de deux écailles soudées
comme celles des Araucaria et ren-
fermer dans leur intérieur une coque
probablement membraneuse et rem-
plie de graines nombreuses ; struc-
ture qui est pour ain^i dire intermé-
diaire entre celle des Lycopodes à
épis et celle àeV Isoetes , et qui , d'u-
LYC
ne autre part , a une grande analogie
extérieure avec celles des cônes des
ylraucaria . mais qui nous paraît en
différer essentiellement par la forme
et la disposition de la substance ren-
fermée dans les écailles, qui ne pa-
raît pas être une seule graine régu-
lière et compacte comme celle des
Conifères, mais une agglomération
de séminules dans une coque, comme
on l'observe dans les Lycopodiacées.
Tels sont tous les caractères qui ,
réunis , nous portent à regarder les
Végétaux du terrain houillier qu'on
a désignés sous le nom de Lepidoden-
dron comme des Lycopodes arbo-
rescens , et à nous éloigner en cela
de l'opinion de Rhode qui les re-
garde comme des Cactus , et de celle
de Martius qui les nomme Ljc/ino-
photites, et les admet pour les ana-
logues du genre de Composées du
Brésil , qu'il a nommé Lychnophora.
Il serait trop long de développer tous
les caractères qui les distinguent de
ces Végétaux; la description que
nous avons donnée de ces Fossiles
suffira pour que tout botaniste puisse
voir combien ils s'éloignent de ces
diverses familles.
Ces immenses Végétaux paraissent
bornés au terrain houillier, peut-être
en I encontre-t on quelques-uns dans
les terrains de transition , et par
conséquent à une époque un peu an-
térieure au dépôt de la Houille, mais
ilsneparaissent pas avoirpersistéplus
tard que cette grande formation.
Dans les terrains plus nouveaux , on
retrouve quelques Plantes qui peu-
vent encoie se rapporter à la famille
des Lycopodiacées , mais alors ces
Végétaux ne dépassent plus la taille
de ceux que nous voyons encore sur
la terre, et leur nombre est beau-
coup moins considérable. Quant aux
Plantes fossiles des Schistes bitumi-
neux de Mansfeld que plusieurs au-
teurs ont regardées comme des Lyco-
podes fossiles, nous ne saurions par-
lager cette opinion. Dans ces Fos-
siles, les feuilles sont disposées sans
ordre; elles sont minces ou charnues,
mais n'ont jamais l'aspect coriace de
LYC
celles des Ljcopodes ; enfin, on n'y
voit aucune trncedc nervures, c;i-
laclèies qui nous portent à les con-
sidérer plutôt comme des Algues voi-
sines des Caulcipa à feuilles imbri-
quées, telles que le Caulerpa I/yco-
po(iiuides,que comme dcsLycopodes.
(AI). i>..)
LYCOPODITES. «ot. crypt. r.
Lycopodiacées fossiles.
LYCOPODIUM. BOT. PU AN. T^.
Lycopode.
LYCOPSIDE. Lycopsis w.rv.
PHAN. Genre delà famille des Borra-
ginées et de la Peutandrie Mouogy-
nie, caractérisé par un calice lubu-
leux à cinq divisions, une corolle
monopétale infundibuli forme , ajant
le tube grêle et recourbé en arc, le
limbe à cinq lobes et l'enlrée du
tube garnie de cinq appendices con-
vexes et counivens. Ce geni e se com-
pose d'un petit nombre d'espèces
ayant absolument le port des Buglos-
ses , dont il ne diflere que parla cour-
bure du tube de la corolle, qui est
droit dans les Buglosses. Ce sont des
Plantes herbncées , annuelles ou vi-
Vaccs, hérissées de poils comme la
plupart des autres Borraginées, et
porlani des fleurs violettes , disposées
en grappes terminales.
L'espèce la plus commune dans nos
climats est le Lycopsis arvensis , L. ,
qui croît partout dans les champs in-
cultes et sur le bord des chemins.
Elle fleurit pendant la plus grande
partie de la belle saison. Aux envi-
rons de Naples elle est remplacée par
le Lycopsis bullata de Cyrillo, qui en
diSere surtout par ses feuilles offrant
un grand nombre de buUosilés blan-
châtres , et par ses fleurs plus gran-
des, (a. b.)
LYCOPUS. BOT. piian. V. Ly-
COPE.
LYCORIS. Lycoris. annel. Genre
de l'ordre des Néréidées, famille des
Néréides, section des Néréides Ly-
coriennes , établi par Savigny (Syst.
des Annelides, p. 12 et 29) qui lui
donne pour caractères dislinclirs -.
Irompt- sans lentaculrs à *on orifice;
ant<iines extérieures plus grosses que
les mitoyennes; prcnnère'el seconde
paires de pieds converties eu quatre
paires de cirres tentacidaircs ; des
branchies distinctes des cirres. Les
Lycoris s'éloignenl de Ions les autres
genres de la même famille par la
présence des màchoucs; elli s p;u-
tagent ce caractère avec les iNephlhys
do!it elles se distinguent cependant
{^ar l'absence de tentacules a l'ori-
fice de la trompe.
Le genre Lycoris est im des plus
natuiels de la classe des .Vnnelides.
Toutes les espèces qui le composent
ont des caractères assez tranchés et
que Savigny a fort bien fait ressortir.
Leur corps est liné.iire, plus ou
moins convexe en dessus , à segmcns
très-nombreux; le premier des seg-
mens appaiens est plus grand que
celui qui suit; la tele est peu con-
vexe, t*étrécie par devant cl libre;
la bouche se compose d'une tromps
grosse à la base, et partagée en deux
anneaux cslindriques, le second plus
petit , et garnie sur l'un et l'antre de
tubercules ou points saillans durs et
cornés; les mâchoires sont cornées,
avancées, dentelées, courbées en
f;ai4x et pointues. Un voitf[ualic yeux
trcs-dislincts, noirs ou de couleur
brune et placés latéralement deux eu
avant et deux en arrièie. 11 existe
des antennes incomplètes; les mi-
toyennes sont courtes, filiformes,
rapprochées et insérées devant le
front , de deux articles , le second
très-petit; l'antenne imjiaue man-
que, les extérieuies sont be;iucoup
plus grosses et un peu plus longues
que les mitoyennes, comme urcéo-
lées , in-^érées sous les côtés de la
tête, également de deux articles, le
second petit et obtus ; les pieds
sont très-dis.semblables ou de plu-
sieurs sottes; 1rs premiers et les se-
conds ne sont point ambulatoires et
se trouvent privés de soies; ils sont
convertis en quatre paires de cirres
tentaculaires; les pieds suivans scmt
ambulatoires et les derniers ont la
forme des stylets : les cirres tentacu-
f,6b LYG
laires qui soitcul chacun d'an anicle
distinct el qui s'insèrent :ui bord an-
térieur d'un segment commun formé
par la réunion des deux premiers
segmensdu corps, sont allongés, sé-
tacés, inégaux; les deux premières
paires ont moins de longueur que les
deux suivantes , el le cirre supérieur
de chaque paire est plus long que
l'inférieur ; les pieds amljulatoires ont
deux rames séparées ; la rame dorsale
pourvue d'un seul faisceau de soies ,
manque à la première et à la seconde
paire; la rame ventrale est munie
de deux faisceaux ; les soies sont
torses ou courbées à leur pointe, et
garnies la plupart d'une barbe termi-
nale; les cirres sont subulés , iné-
gaux , et les inférieurs plus courts ;
les pieds stdaires consistent en deux
filets sétacés et terminaux; les bran-
chies se composent essentiellement
pour chaque pied ambulatoire de
trois languettes ou branchioles char-
nues ; la première de ces languettes
est située sous le cirre supérieur; la
seconde sous la rame dorsale et dis-
paraît avec elle; la troisième ou la
plus inférieure , sous la rame ven-
trale. L'anatomse a fait voir que l'œ-
sophage des Lycoris était accompagné
de poches as^cz courtes et épaisses;
elles manquent dans quelques genres
delafamille des Néréides. Lescr^pèces
de ce genre , connues sous le nom de
Scolopendres marû/es , sont très nom-
breuses; Savigny en décrit plusieurs
nouvelles. : la Lycoris lobulée,
Ljc. lobula/a, des côtes de l'Océan ;
la Lycoris podophy'lle, Lyc. /lodo-
phylla; la LycorisfolliculÉe , Ljc.
follicnlata ; la Lycoris fardée ,iy/c.
fucata, espèce rie l'Océan; la Lyco-
ris NÉBiJLtxJSE , Lyc. nebula; la Ly-
coris l'AUVF. , Lyc. fulva; la Lyco-
rts rougeatre, Lyc. rubida , du
Voyage de Péion. Savigny figure et
décrit deux espèces nouvelles du
golfe de Suez : la Lycoris Egyptien-
ne, Lyc. ,1'gypna, pi. 4, fig. i de
l'Ouvrage d'Lgypîe; elle est commu-
ne dans la mer Rouge sous les Fucus,
entre les racines des Madrépores ,
daiis les inlersliccs des pierres, et elle
LYC
se loge dans un fourreau membra- ,
neux ; la Lycoris messagère , Lyc.
nimùa, pi. 4, fig. 3, Ouvrage d'E-
gypte. Elle est très-aglle. Savigny ne
lui a point vu de fourreau. Parmi les
espèces connues, et que cet auteur
rapporte au genre Lycoris, nous ci-
terons : la Nereis pulsatoria , Monta-
gu , Leach ; la Nereis margarttacea,
Leach ( Encycl. Brit. Suppl. T. I ,
p. 45i , tab. 26, fig. 5) ; les Nereis
pelagica , incisa , fimbriatacX ap/iro-
ditoides de Gmelin. La Nereis versi-
co/or de Muller(/'o/2 Viinn.,^. io4,
tab. 6, iig. 1-6) a beaucoup de rap-
port avec le genre Lycoris, et ne pa-
raît en différer que par une antenne
impaire exaclement située entre les
deux antennes mitoyennes. Cette or-
ganisation pourrait donner lieu , sui-
vant Savigny, à une simple tribu.
(auo.)
' LYCOSE. Lycosa. arachn. Genre
de l'orc'ie des Pulmonaires , famille
des Aranéides, section des Dipneu-
mones, tribu des Citigrades , établi
par Latruille et adopté parWalkenaër
et tous les entomologistes. Ses carac-
tères sont : yeux disposés en quadri-
latère aussi long ou plus long que
large, et dont les deux postérieurs ne
sont point portés sur une éminence ;
première paii e de pieds sensiblement
plus longue que la seconde.
Ces ÎVi^aignées ressemblent beau-
coup aux Dolomèdes de Latreille ;
mai.s elles en diffèrent par la ma-
nière dont les yeux sont placés sur
le thorax, et par les pales dont la
seco ide paire <sf aussi longue ou
plus lougue que la première. Elles
s'éloignent des Salliques et autres
genres voisins par des caractères de
la même valeur. Les yeuv des Lyco-
scs forment un quadrilatère ; ils sont
dispo-cs sur trois lignes transverses :
la première formée de quatre et les
deux autres de deux. Les quatre der-
niers composent un carré dont le
coté postérieur est de la longueur de
la ligue formée par les antérieurs , ou
guère plus long ; les deux postérieurs
ne sont point poi lés sur des tubercu-
les comme cpux des Dolomèdes. La
lèvre des Lycoses c;l caiie'o, plus
haute que large. La longueur tic lem s
paies va dans l'ordre .suivant : la qua-
trième paire la plus longue, la pie-
jnièrc ensuite, la seconde et la troi-
sième qui est la plus courte. Leur
corps est couvert d'un duvet serré et
leur abdomen est de forme ovale.
Les Lycoses courent !rès-vite; elles
habitent presque toutes à terre, oii
elles se pratiquent des trous qu'elles
agrandissent avec l'Age , et dont elles
foititient le-; parois inlérieures avec
une toile de soie , aliu d'empêcher
les ëboulcnicns. D'autress'élablissent
dans les l'entes des murs , les cavités
des pierres , etc. Quelques-unes ( Ij.
Allodrome) y font un luyau composé
d'une toile Une, long d environ cinq
centimètres , etrecouvertàrextérieur
de parcelles de terre; elles ferment
ce tuyau au lem|>s delà ponte. Toutes
se tiennent près de leur demeure et y
guettent leur proie sur laquelle elles
s'élancent avec une lapnlité éton-
nante. Ces Aranéides pas,>>ent l'iiiver
dans ces trous , et, suivant Olivier ,
la Lycose Tarentule a soin d'en bou-
cher exactement l'entrée pendant
celte saison. Les Lycoses sortent de
leurs retraites dès les premiers jours
du printemps , etelleschcrchent bien-
tôt à remplir le vœu de la nature en
s'accouplant : suivant les espèces et
suivant la tempéi alure du printemps,
l'accouplement a lieu det)uis le mois
de mai jusqu'à la mi-juillet. D'après
Clerck , les deux sexes de celle qu'il
nomme monticola préludent par di-
vers petits sauts. La femelle s'élant
soumise , le mâle, par le moyen d'r.n
de ses palpes , rappioche de son corps
et un |)eu obliquement son abdomen;
puis, se plaçant piir derrière et un
peu de côté , se couche sur elle , ap-
plique doucement et à diverses repri-
ses son organe générateur sur un corps
proéminent (que Clerck nomme trom-
pe) de la partie sexuelle de la femelle,
en faisant jouer alternativement l'un
de ses palpes , jusqu'à ce que les deux
individus se séparent par un sautil-
lement Irès-presle. Les Lycoses pon-
dent des œufs onlinairemeut sphéri-
LYC
567
ques, et vaiianten nondue, suivaiit
les espèces , depuis vingt à peu pu\s
jusqu'à plus (le cent (juiilrc-vingts.
Ces œufs, à leur naissance , sont li-
bres; mais la mèie Icm enferme bien-
tôt dans un sac ou cocdii ciiculiiic,
globuleux ou aplati , et loi nié de
deut calottes réunies par leur> bords.
Ce cocon ou sac à œufs est toujours
attaché au deirièie de la femelle par
les filières, au moyen d'une petite
pelote ou d'un lien de soie. Lri fe-
melle porte partout avec elle toute
cette postérité futuic, cl court avec
célérité malgré cette charge. Si on
l'en sépare , elle entre en fureur, cl
ne quille le lieu oii elle a fait cette
perte qu'api es avoir cherché long-
temps et être revenue souvent sur ses
pas. Si elle a le bonheur deieliouver
sou cocon , elle le saisit avec ses man-
dibules , et prend la fuite avec préci-
pitation.
Les œufs i\vs Lycoses écloscut eu
juin et en juillet. l)eg('ei , (jui a beau-
coup observé les Araignéc.i, présume
que la mère aide les petits à sortir île
leur œuf, en perçant la coque. Les
petits restent encore quelque temps
dans leur coque générale; ce n'est
qu'après leur premier changement de
peau qu'ils abandonnent leur de-
meure et inonteiit sur le corps de
leur mère oii ils se cramponnent; c'est
surtout sur l'abdomen et sur le dos
qu'ils s établissent de piéféience, en
s y arrangeant en gros pelotons qui
donnent à l.-» mère une figure hirleusc
et extraordinaiic. l'ar un temps se-
rein et vers la mi-octobre, Listera
observé une grande quaiitité de jeu-
nes L, coses voltigeant dans l'air,
l'our se soutenir ainsi , elles faisaient
sortir de leuvs (ilières , comme par
éjaculation, i^iusieurs (ils simples en
forme derayons lie comètes, d'unécl.it
extraorlinaire et d'un pourpre bril-
lant. Gos petites Araignées faisaient
mouvoir , avec rapidité et en rond
au-dessus de leur tète, leurs pales ,
de manière à rompre leurs fds , ou à
les rassembler en petites pelotes d'un
blanc de neige. C'est, soutenues par
ce petit ballon, ([ue les jeunes L_\co-
BGH LYG
ses s'abandonnaient dans l air et
étaient transportées à des hauteiuà
considérables. Quelquefois ces longs
fds aériens sont réunis en forme de
cordes embrouillées et inégales, et
deviennent un fikt avec lequel ces
Aranéides prennent de petites Mou-
ches et d'autres Insectes de petite
taille.
Le genre Lycosc renferme un assez
grand nombre d'espèces; il en est sur-
tout une qui est très-commune aux
environs de ïarente , et qui jouit
d'une grande célébrité , parce que le
peuple croit que son venin produit
des accidens trè^-graves. Nous parle-
rons de ces prétendus accidens en
traitant de cette espèce. Latreille di-
vise ce genre ainsi qu'il suit :
I. Ligne antérieure des yeux pas
plus large que l'intermédiaire.
f Yeux de la seconde ligne très-
sensiblement plus gros que les deux
de la ligne postérieure.
Lycos E Tarentule, Ljcasa Ta-
rentula, Lalr. , Walck. ; Jraiiea Ta-
rentu/a, Linn., Fabr., Albin. (Aran.,
tab. og). Elle est longue d'environ
un pouce, entièrement noire, avec
le des-ous de son aUlomen rouge et
traversé dans son milieu par une
bande noire. Celte Araignée , étant
très-célèbre , a été figurée par une
foule d'auteurs , mais si ma], qu'il
semble que plusieurs d'entre eux se
soient plus à exagérer ses formes hi-
deuses afin d'in;pirer plus d'horreur
pour elle ei d'accréditer, parcemoyen,
les absurdités qu'ils ont débitées sur
les propriétés de son venin. Il serait
trop long de mentionner ici les noms
des auteurs qui ont pajlé de la Ta-
rentule, et qui l'ont figurée. Nous
dirons seulement que . selon les uns ,
sou venin produit des symptômes qui
approchent de ceux de la fièvre ma-
ligne ; selon d'aulres , il ne procure
que quelques taches érysipélateuses,
et des crampes légères ou des four-
millemens. La maladie que le vul-
gaire croit que la Tarentule produit
par sa morsure , a reçu le nom de
Tarentisme, et l'on ne^pcut la guérir
LYG
que par le secours de la musique.
Quelques auteurs ont poussé Pabsur-
dité jusqu'à indiquer les airs qu'ils
croient convenir le plus aux Taren-
iolati : c'est ainsi qu'ils appellent les
malades. Samuel Hafenreffer , pro-
fesseur d'Ulm , les a no\és dans son
Traité de:> Maladies de la peau. Ba-
glivi a aussi écrit sur les Tarentules
du midi de la France ; mais on est
bien revenu de la frayeur qu'elle ins-
pirait de son temps, et aujourd'hui
il est bien reconnu que le venin de
ces Araignées nlest dangereux que
pour les Insectes dont là Tarentule
tait sa nourriture. Cette espèce se
trouve dans l'Italie méridionale.
Il existe dans le midi de la France
une espèce de Lycose qui diffèi e très^
peu de celle que nous venons de dé-
crire, et qu'Olivier, a confondue avec
elle; c'est le Ijjcosa Melanui^aster àe
Latreille {L Tarentula Narbûnensis,
Walck.j. Elle est uu peu plus petite
que la précédente, et en diffère sui-
tout par son abdomen qui est tout
noir en dessOUs , et dont les bords
seulement sont louges. Chabrier
(Soc. Acad. de Lille, 4^cah.) a publié
des obseï valions curieuses sur celte
espèce.
ff Les quali'e yeux postérieurs pres-
que de même giandeur.
LycOSE AlLODROME, i. ^//0<^//0/7Zfl,
Latr.,"Walck. (Hist. des Aranéides,
fasc 1 , tab. 4 la femelle), Clerck {Ai an.
Suec, pi. 5, t. 2). C'est la plus
grande des environs de Paris. Son
corselet et son abdomen sont d'un
rouge mélangé de gris et de noir. Les
pâtes sont annelées de rouge et de
noir.
II. Ligne antérieure des yeux plus
large que l'intermédiaire.
Lycose Pirate, L. PiraticayWalck.;
Clerck {y/ran. Suec, pi. 5, lab. 4 le
mâle, et tab. 5 la femelle ). Corselet
verdàfre, bordé d'uu blanc très-vif;
abdomen noirâtre, entouré de chaque
côté d'une ligne blanche avec six
points blancs sur le dos. Elle paraît
avoir des rapports avec lesDolomèdes
LTC
aquatiques, et court sur h surface de
leau sans se mouiller. /^. pour les
autres espèces VValckenaer, Latreille,
Olivier, Clerck , etc. (g.)
LYCOSTAPHYI.LON. bot. phan.
(Cordus.) Gesl-i't-,liic liaisin de Loup.
Syn. de f'ibar/ium Opulus , L. K.
VIORNE. (g )
* LYCOSÏOMUS. pois. C'esl-à-
à\Ye Gueule de Luitp. L'un des noms
de l'Anchois dans l'aiitiquilé. (b.)
LYCTE. Lyctus. ins. Genre de
l'ordre des Colëo|)lères . section des
Tctramères, faiiidle des Xylophïiges,
tribu des Trogossitaires , établi par
Fabricius et atloplé p;.r Latreille qui
lui donne pour caraclères : antennes
de la longueur .du corselet et de la
tête, ayant la massue compost'e de
deux articles ; mandibules saillan-
tes; corps étroit et allonge. Ces In-
sectes ont été confondus avec les
Ips par Olivier, et avec les Ditoma
par Herbst. Les Lyctes, tels qu'ils
sont adoptés ici , diffèrent des Ditomes
par les antennes qui, dans ceux-ci ,
sont plus courtes que la tèle et le
corselet , et par les mandibules qui
sont cachées ou peu découvertes dans
ces derniers. Ils s'éloignent des Co-
lydies, des Trogossiles , des Merix et
clés Latridics , par les antennes qui ,
dans ces genres, ont la ma-sue com-
Eosée de tiois ou quatre articles. Les
lyctes sont des Insectes de petite
taille , et le genre ^e compose de peu
d'espèces. Ces Coléoptères vivent dans
le bois sec , et on les trouve sous les
ëcorces et sous les éclats des pièces
abandonnées ou travaillées. iJejean
( Cat. des Col., p. io5) en mentionne
quatre espèces , toutes d'Europe; la
plus commune à Paris et celle qui
sert de type au genre , est :
Le Lycte c.\>'alicui.é , L. cana-
liculatus , Fabr.; Ips ublongus , Oliv.
(Col., t. 2, n» 18, pi. 1, flg. 5). Cet
Insecte est long d une ligne et demie
à deux lignes ; son corselet est pres-
que aussi long que large , dentelé sur
les bords et uîarqué au milieu d'une
fossette allongée ; il est d'un brun
r^ussâtre , pubesccnt ; les élytres sont
LYC
569
de la même couleur et ont chacune
neuf à dix lignes élevées. (g.)
LYCURE. Lycurus. bot. i'u.\.n.
Le professeur Kunlli (/// Humh. .\ui\
Gen. \, p. i4i) appelleainsi un genre
nouveaudeGrainiuéeselde la Trian-
drie Uigynie, L., aii(|uel il donne
les caractères qui suivent : les Heurs
sont disposées eu épi ; les é|>illels siuit
géminés , unitlores; l'un est herma-
phrodite et pédicellé, l'autre mâle
ou neutre , est presque sessije , île la
même forme et de la même structure
que le premier , mais plus jielit. La
lé|)icène se conipo>e de deux valves
oblongue.s , membraneuses, conca-
ves, inégales, 1 inférieure un peu plus
longue, bi ou |ilus rarement Irilide ,
ayant ses divisions Ici minées par une
arête; la supérieure acuminée et aris-
tée , quelquefois bidenlée ; l'aièlc
naissant entre les dents. La glumeesl
formée de deux pailleltts lancéolées ,
acuminées , concaves , membraneu-
ses , presqu'égales ; l'inférieure aris-
tée, la su[)érieure mutique. Les éla-
min'es sont au nombre de truis, ayant
des anthères linéaires. L'ovaire est
surmoiiié de deux styles portant cha-
cun uu stigmate en tonne île pinceau.
Le fruit est uu. Ce genre a le port du
Phleui/ij mais il se rapproche beau-
coup de V (Egopogoii , dont il dilVèrc
par la structure de ses Heurs.
Il se compose de deux espèces ;
l'une , Ljcurus Phleoidcs , Kun4b ,
loc. cit. , tab. 4.') , a son chaume dressé
et ses arêtes tiès-longucs ; elle croît
dans les lieux temi)érés du Mexique.
Ij'awUc, Ljcurus l^ âaiaroidcs ,Kviuih ,
loc. cit., a ses chaumes ascendaus ,
ses arêtes de la longueur i\ci> glumes
et des paillettes ; elle croît dans les
lieux montueiix auprès de Valladolid
daus la province de Mechoacan au
Mexique. (a. r.)
LYC US ou LYQUE. Lycus. iNS.
Genre de l'ordre des Coléoptères,
section des reolamèies, farndie des
Serricorncs , division des Malacoder-
mes , tribu des Lamp\ rides, établi
parFabricias, et ayant pour caractè-
res : antennes très-rapprochccs à Icui,
570
LYC
baseettiès-comprimées; tête rétrëcie
et prolongée eu devant en forme de
nuiseau; palpes maxillaires beau-
coup plus longsque les labiaux: bou-
che très-petite ; corps étroit et al-
longé ; él^(tres ayant leur extrémité
postérieure très-élargiedans plusiems
espèces exotiques, surtout dans les
mâles; corps mou , éti oit et allongé.
Les Lycus ressemblent beaucoup aux
Omalyses , aux Lampyres et aux Té-
léphores ; mais ils en diffèrent essen-
tiellement par la paitie antérieure de
la tête qui est en forme de trompe ,
tandis qu'elle est simple dans ceux-ci.
Ils ont en général le corps oblong ,
déprimé et la tête inclinée; leur corse-
let aplali et leurs élytres flexibles ,
quelquefois réticulées etsonvenl très-
dilatées postérieurement. On rencon-
tre ces Insectes sur les fleurs; ils en
relirent les >ucs avec leur bouche
avancée en trompe qu'ils enfoncent
dans les corolles. •
Les Coléoptères qui composent ce
genre ont été confondus par tous les
entomologistes avec les Lampyres et
les Téléphores. Fabricius les en a sé-
parés , et leur a donné le nom deLy-
cus qui avait été applique par quel-
ques auteurs grecs à plusieurs êtres
(ïifférens. Hésychus l'a employé pour
désigner une espèce d'Araignée ;
Athénée l'emploie pour une espèce
de Poisson; Aristote l'applique à un
Oiseau, et Homèi« appelle ainsi le
Loup. Les Lycus forment un genre
composé d'une cinquantaine d'espè-
ces, dont le plus grand nombre appar-
tientaux pays chaudsdel'ancien etdu
nouveau continent ; on en trouve une
espèce aux environs de Paris. Sa
larve est très-noire, linéaire, très-
aplatie , avec le dernier anneau rouge
en forme de plaque , ayant à son ex-
trémité deux espèces de cornes cylin-
driques comme articulées et arquées
ca dehors ; elle a six pâtes , et se
trouve sous les écorces du Chêne.
C'est :
Le Lycus sanguin , L. sanguineus,
Fabr., Latr. (îlist. Nal. des Crust, et
des Ins. T. ix , p. 87 , pi. 76 , f. 6 );
L>)'ciis ru/ipcnnis , Latr. {Gen. Cnist.
LYE
et Ins. T.i, p. 256); le Ver luisant
rouge, Geoff.; Lampyre rouge velue,
Degéer (Inst. T. iv, p. 47). Il est noir;
les bords latéraux du corselet et les
élytres sont d'un rouge sanguin; el-
les ne s'élargissent pas sensiblement
à leur extrémité comme dans le Lj-
cMs latissimus de Fabi-. T^. pour les
auties espèces Latreille, Olivier et
Fabricius. (g.)
LYDA. Lyda. iNs. Genre de l'or-
dre (les Hyménoptères établi par Fa-
bricius, et auquel Latreille a donné
le nom de Pamphillus. V. ce mot. (g.)
LYDIENNE, min. La Pierre de
touche ou de Lydie est quelquefois
nommée simplement L_ydienne. C'est
une variété de Cornéenne. J^. ce mot.
(G..N.)
* LYDDS. Lydus. ins. Genre de
l'ordre des Coléoptères, sectiou des
Hétéiomères, famille des Trachélides,
tribu des Canthaiidies , établi par
Megerle et adopté parLatreille.(Fam.
Nat. du Règne Anim.) Ces auteurs ne
donnent pas lescaractèies de ce genre.
L'espèce qui lui sert de type est le
Mylabris algincus do Fabricius ; son
jW)7«^/7s//ï>/zacw/a///sappar tient aussi
à ce genre. (g.)
* LY'^ELLIA. BOT. CRYPT. [Mousses.)
Robert Brown , dans les Actes de la
Société Ijinnéennede Londres, a créé
ce genre très-rapproché du Dawso-
nia pai' la forme et la structure de la
capsule , mais très - différent par son
péristome. Il est ainsi caractérisé :
orifice de l'urne sans dents, fermé
par un épiphragme dont le centre se
sépare du bord élargi , et reste atta-
ché à la columelle qui , en se rac-
courcissant , le tire en dedans. L'urne
est convexe d'un côté , plane de l'au-
tre , recouverte d'une coiffe , velue au
sommet, et fendue latéralement. Le
péristome est horizontal et fermé par
l'opercule interne ou épiphragme. Ce
genre ne renferme encore qu'une es-
pèce particulière au Thibet. Elle a
le port d'un Polytric , et forme des
toutïes hautes de trois ou quatre
pouces. Elle a reçu le nom spécifi-
LYG
que de crispa. Son port la rapproche
du Polylrichuin cunturtum. (a. F.)
LYGE. Lygcum. bot. phan. Genre
de la famillo des G; aminées et de la
Triandrie ]Moiio<>\nie , L., oUVaiit
plusieurs parliculâi ités dans son or-
ganisation et que le professeur Ri-
chard a le premier fait connaître
d'une manière précise dans les Mé-
moires tie la Société d'Histoire INalu-
relle de Paris (An vu, p. 28). Ce genre
ne se compose que d'une seule es-
pèce, LjgeumSparliun, L., l\ich.,/c»c.
Ci/., t. 3. Cette l'ianle est vivace ; ses
chaumes dres.sés , fermes, cylindri-
ques, sont hauts d'im pied à un pied
et demi , n'offiant généralement
qu'un seul nœud, doli part la der-
nière feuille; celles-ci rappiochées à
la partie inférieure du chaume sont
dressées et recourbées, linéaires , su-
bulécs et presque cvlindriques ; le
sommet du chaume se termine par
une enveloppe solitaire, foliacée, vcr-
dâtre, striée, longtie d'environ deux
pouces, amincie à sa partie supé-
rieure , enroulée sur elle-même , lais-
sant scfttir les étamines et les stig-
mates par son sommet. Celte enve-
loppe contient deux, très-rarement
trois fleuis appliquées l'une contre
l'autre dans toute lein- longueur,
couvertes à leur base de longs poils
soyeux et blancs. Chaque tleur otTire
une glume à deux valves inégales ,
l'extéiieure embrassant l'intérieure,
linéaire, lancéolée, très-aiguë, ca-
rence, formant par sa i)ase avec celle
de la secourle fleur un tube ovoide ;
la valve intérieure , une fois plus
longue que l'externe, est étroite, apla-
tie, linéaire, bifide à son sommet et
roulée sur les filets staminaux et le
pistil. Le t'jbe formé par la base de
la valve externe des deux fleurs est
biloculaire , la cloison étant formée
par la valve interne, dont les bords
tapissent la face interne du tube.
Les étamines au nombre de trois
sont insérées tout-à-fait au fond du
tube au-dessous de l'ovaire; leurs
anthères longues de près d'un pouce
sont étvoites et prismatiques. L'o-
LYG 67,
vaire élevé par un tiès-pclit suppoit
qui lui est commun avec les étamines,
est f'usiforme , très-pelit et à peiné
distinct du style. Celui-ci est à peu
près de la ionguenr des clamines, ter-
miné par \\n stigmate simple, su-
bulé , (|ui su confond avec le style.
Le huit est 1 enfermé dans l'enveloppe
.-palhiforme , qui se lénd longilndi-
nalemenl ; ij se compose du tuite de
.la glume qui a augmenté, est deve-
nu cartilagineux , ofli e deux loges
chacune contenant un fruit. Ce tube,
formé par les glumes, a été piis pour
un péricarpe biloculaire, ])rovcnant
d'un ovaire infère. Le Lygé Sparte
c>t originaire des contrées niédilerra-
néennes de l'Europe. (a. h.)
LYGEE. L.ji;ceiis. tns. Genre de
l'ordre des Hémiptères, section des
Hétéioptères , famille dis G( ocorises ,
tribu des Longilabrcs, établi par Fa-
bricius, ado|)lé par Latieille et tous
les entomologistes , et ayant poiu- ca-
ractères : deux oceiks tiès-éc;4rtés en-
tre eux ; antennes toujours iiliforines,
insérées sur les côlés de la tète dans
la ligne qui va des yeux à la base ou
au-dessous du bec. Tète non rétrë-
cie postérieuremeni en manière de
col, plus étroite que le corselet; ce
dernier rétréci en devant , trapé-
zoïde. Les Lygées ressemblent beau-
coup aux Corées , avec lesquelles Fa-
bricius a confondu quelques es[tèces.
IMais CCS dernières Punaises s'en éloi-
gnent par la manière dont leurs an-
tennes .sont inséréis. Les Néïdes s'en
(ii^linguent très bien par leurs an-
tennes coudées : 1rs AU de.i de Fabri-
cius différent des Lygées parla forme
étroite et allongée du corps; les Bé-
rytes ont les antennes coudées , les
Myodoques s'en distinguent par la
tète qui est rétrécie en arrière , et les
Saldes par leur tète qui est transver-
sale. Les antennes des Lygées sont
oïdiuairement filiformes, insérées à
la partie inféricuie des côtés de la
tète et composées de quatre articles
cylindriques; Je bec est assez long,
de quatre articles; il renferme un
suçoir de quatre soies. La Ictc est po-
572 LYG
tite; elle porte deux ocelles saillans ,
écartés l'un de l'autre et placés entre
les yeux qui sont petits. Le corps est
en ovale allongé; le corselet est tra-
pézoïdal , un peu rebordé avec les
côtés exléricLus un peu arrondis. L'é-
CLisson est triangulaire , et les élytrcs
dépassent l'abdomen et sont de la
même largeur que lui. L'abdomen
est composé de segmens transver-
saux dans les deux sexes. Les pâtes
sont simples, assez longues, avec des
tarses de trois articles terminés par
deux crochets et munis d'une pe-
lote bilobée dans leur entre-deux. Le
genre Lygée se compose d'un assez
grand nombre d'espèces ; parmi celles
des environs de Paris , nous citerons :
La Lygée Croix de Chevalier,
Li. equesiris , Fabr.; L. Clinex eques-
tris, Linn. Longue de cinq lignes,
rouge, à taches noiies avec la partie
membraneuse des éiytres brune ta-
chetée de blanc. On trouve une au-
tre espèce qui est très-commune et
qui a été nommée L. apte/us, parce
que, ordinairement, elle estsans ailes;
très-rarement elle est munie de ces
organes. (g.)
LYGEUM. BOT. PHAN. F. LiGÉ.
LYGINIA. BOT. PHAN. (l\. brown.)
Syn. du SchœnodoruTa de L;)billar-
dière. F . ce mot. (b.)
LYGISTE. Jjygistum. bot. pu an.
Ce genre de la famille des Rubiacées
et de la ïétrandrie Monogynie, L.,
fut établi par P. Browne {PL. Jam.
i42, t. 5, f. 2) et adopté par Svs'^artz et
Lamarck. Linné l'avait cependant
réuni au Fetesia duquel il dilfère sur-
tout par son fruit capsulaire. Jussieu
l'a rapporté au genre Nacibeaà' k.\x-
blet, qui a encore pour synonyme le
Manetia de Mutis et Linné. Indé-
pendamment du Lygistum ax illare
sur lequel le genre a été établi , La-
marck (Illustr., p. 286) a décrit une
autre espèce qu'il a nommée Ly-
gistum sjjica/um,et qui, selon Kunth,
doit être placée parmi les Coccocyp-
siliim. V. Nacibée et Coccocypsile.
(g.,n.)
Ï^YGODIE. Lygodium. TiOT. crypt.
LYG
(Fougères.) Le genre établi sous ce
nom par Swartz dans son Synopsis
Filicuni , eL à peu près à la même
époque par WHldenow sous celui
à.'Hydroglossum , avait d'abord été
confondu par Linné avec les Ophio-
glossés , dont il liiffère cependant par
une infinité de caractères, et depuis
il fut distingué presqu'en même
temps par plusieurs naturalistes. Ainsi
Swartz le nomme Lygodiii m , Will-
denow Hydroglossum , Cavanilles
Ugena, Mnhcl Ramondia ; Richard ,
dans la Flore de Michaux, désigna
une de ses espèces sous le nom de
Cteisium , et Bernhardi en forma ses
genres Odontapieris et Gisopteris. Le
nom de Ly godium étant un des plus
anciens, étalant été établi dans un
travail général sur la famille des Fou-
gères , a été adopté par presque tous
les botanistes. Les Plantes de ce
genre sont tontes grimpantes , et elles
difl'èrent en cela de presque toutes
les Fougères , car elles ne rampent
pas sur les troncs des Arbres à la
manière de certains Polypodes et de
plusieurs autres Fougères, mais elles
ont leur racine en terre, et^eur ti-
ge, réellement grimpante, s'entortille
autour des Arbrisseaux et des Gra-
minées. Les feuilles sont alternes ,
mais se bifurquent près de la base, de
manière à paraître opposées au pre-
mier aspect; elles sont deux ou trois
fois pinnées , à pinnules souvent cor-
diformes et pétiolées. Une espèce de
l'Amérique septentrionale , le Lygo-
dium palrnaturn, a les feuilles simples
et seulement divisées en plusieurs
lobes; c'est elle qui a servi de type
aux genres Ramondia, Cteisium et
Cistoptcris. Dans les frondes fertiles
le limbe de la feuille disparaît en
grande partie, tandis que la plupart
des nervures se prolongent en autant
d'axes saillans qui portent sur leurs
côtés une double rangée d'écaillés
alternes , distiqu*es , à l'aisselle de
chacune de quelles se trouve une
capsule. Ces capsules sont analogues
à celles des Schizea, des Anémia, etc.
Elles sont ovoïdes et pourvues à leur
sommet d'un large anneau élastique
LYM
en forme de calotte ù stries rayon-
nantes. Toutes les espèces de ce gen-
re, à l'exception de deux, croissent
entre les tropiques; elles sont parli-
culièrement tiès-abondautes dans les
Mohiques oii elles couvrent quel-
quefois de grands espaces en s'eula-
çant aux cliauines des Graminées ;
les deux es^îèces qui supportent un
climat plus vigoureux sont : le Ly-
godium palmatum (]iii cioh jusqu'en
Pensylvanie, et le Lygoiliurn japoiii-
cum qui habite la Chine et le Japon.
(ad. Ji.)
LYGOPHILES ou TÉNÉBRICU-
LES. INS. Famille de l'ordre des Co-
léoptères, établie par Dumcrii, et cor-
respondant à la tribu des Ténéhrio-
r.itèsde Latreille. V. TÉNÉBRiONiTts.
(G.)
L\GOS. BOT. PHAN. Sous ce nom ,
appliqué autrefois par Dioscoride à
la Plante que Linné a nommée Vitex
Jgiius-castus , Meutzcl et Adanson
ont propo-é un genre élabli sur le
Spariium junceiaa , L. V. Genêt.
(G..N.)
LYMEXYLON. Lymcxylon. ins.
Genre de l'ordre des Colcoptèi es, sec-
tion des Pentamères , famille des Ser-
ricornes Malacodermes , tribu des
Lime-Bois, établi par Fabricius aux
dépens des Canlharis et des Meloes
de Linné , el ayant pour caractères :
]>alpes maxillaires beaucoup plus
grands que les labiaux, pendans,
très-divibés , et comme en peigne ou
en forme de houppe dans les mâles;
mandibules courtes , épaisses; anieu-
nes sim[)les, filiformes ou en fuseau,
les articles du milieu étant un peu
^ plus grands ; tous les articles des
tarses entiers ; corps cylindrique ,
long, avec la tête presque globuleuse,
inclinée , dislitiguée du corselet par
une espèce d'étranglemeni ou un cou.
Les Lymexylons se distinguent des
Cupes eldesI\hysodes,par les palpes,
qui dans ceux-ci sont peu saillans,
semblables dans les deux sexes et à
articles simples ; ils diffèrent des Hy-
lecœtes par leurs antennes qui ne
sont pas en scie comme dans ces der-
niers, el des Atractocères , parce que
LYM 5,5
ceux-ci ont les élylres tronquées et
courtes comme les Slapiiylins. Les
larves des Lymexylons causent un
gnind dommage aux Chênes et aux
bois d(! construction de la marine •
elles vivent dans l'intérieur du bois',
le percent et 1,. sillonnent dans tous
les sens. L'e.-pèce de ce geine la plus
connue i;t la |ilus nuisible est :
Le Lymlxyi.on navai-, L. na-
vale, Fabr., la fem.ll,-; L. flavipcs ,
Fabr., le mâle. Il est d'un fauve pâle',
avec hi tête , le boid extérieur et
l'extrémité diîs (^tuis noirs ; celte dcr-
mèie couleur domine dans le mâle.
Cette espèce se trouve dans toute
l'Europe sur le Chè|ie. (o.)
LYMNANTIIEMUM. bot. piian.
Pour Limnanthus. ^. ce mot. (b.)
LYMNjEA. moll. Pour Limnœa.
C est à tort que plusieurs auteurs ont
écrit ce mot avec un Y, cl il en est
peu sur l'orlhogiaphe iluquel on ait
plus varié; voici les exern[)les qu'en
rapporte Basltrot dans son intéres-
sant Mémoire sur les Fossiles du sud-
ouest de la France, inséré i)armiceux
de la Société d'Histoire Naturelle de
Paris : Lymnœa, Lamarck, Des-
hayes; Limneus , Sowerby, Bron-
gniart ; Limneus, Draparnaud, Bron-
gniart , Ùefrance ; Lyninea, Sower-
by, Blainville; Lymnœus, Cuvier ,
Bowrdich ; Lyinnœus, Montloi t ; Lim-
/lœa , Desmarest,Férussac. C'est celte
dernière manière, qui est la plus con-
venable. (D..H.)
LYMiNE. POIS. Espèce du genre
Raie. j^. ce mot. (u.)
* LYMNIAS. INI-.? POLYP.? I^e
genre, formé sous ce nom par Oken
qui se borne à lui assigner pour
caiaclères : corps pourvu liç deux ra-
mes et contenu dans une loge opaque
et mince , paraît appartenir aux Ko-
tiieres. Le savant professeur d'Iéna
n'en cite qu'une espèce qu'on trouve
parmi le Ccralophylles. (b.)
LYMJNOEUS. Moi,L. ( Monlfort. )
Vo\w Liiiinœa. ^. Ly.mn^a. -^.)
"LYMNOKÉE. Lymnorea. acat,.
674 LYM
Genre de Médusairese'lablipar Pcron
et Lesueur daus leur division des
Méduses agastriqucs pédouculées et
tentaculées. Ils hii donnent pour
caractères : des bras bifides, groupes
à la base du pédoncule et garnis de
suçoirs nombreux en l'orme de petites
vrilles. Ce genre n'a point été adopté.
Cuvier le réunit aux RhizostO)nes , et
Lamarck aux Dianées. V ■ ces mots.
(E.D..L.)
* LYMNORÉE . Lymnorea . polyp.
Genre de l'ordre des Actinaires dans
la division des Polypiers sarcoïdes.
Caractère.^ : polvpier fossile, en mas-
se irrégulière , sublobée ou presque
globuleuse, adbv'rent par sa base,
présentant en dessous une sorte de
tégument membranifoime, peu épai.'i,
irrégulièrement plissé en travers et
ondulé; dans sou intérieur un tissu
spongieux , grossier, très-serré et fi-
nement lacuneux ; à sa surface supé-
rieure de gros mamelons de même
tissu que 1 intérieur, plus ou moins
nombreux et saillans, percés à leur
sommet d'un oscule peu profond,
arrondi ou fendu en étoile. L'es-
pèce unique qui constitue ce genre
n'est pas très-rare dans certaines lo-
calités du Calcaire à Polypiers des
environs de Caeu ; elle est entière-
ment calcaire , mais non cliangée en
Spath; sa grandeur est peu considé-
rable (de cinq ou six lignes à un pou-
ce et demi). Sa forme varie considéra-
blement ; il n'y a peut-être pas deux
individus semblables ; tantôt elle se
présente en masse presque globuleu-
se , le tégument inférieur est alors
peu étendu; tantôt elle est presque
digitée et le tégument !a recouvre jus-
que près des mamelons; on trouve
entre ces deux extrènics tous les in-
termédiaires. L'espèce d'enveloppe
extérieure ou tégument membrani-
forme est, comme tout le reste , en-
tièrement calcaire, irès-peu épais,
sans aucunes porosités, irrégulière-
ment plissé en travers; il embrasse
intimement le tissu spongieux inté-
rieur ; sur quelques échantillons il
semble s'interrompre , puis reparaître
par zones; on voit dans ces espaces
LYM
le tissu intérieur à nu. On peut se
faille une idée de celui-ci en le com-
parant à la substance spongieuse des
os , mais il est beaucoup plus serré ,
les vacuoles soiU plus petites , les fi-
brilles et lamelles courtes et presque
confluentes; en dessus cette structure
lui donne un aspect poreux ; mais en
l'examinant attentivement, on s'a-
perçoit que ces porosités n'ont rien
de régulier. La forme extrêmement
vaiiable des Lymnorées et la présen-
ce d'une sorte de membrane extérieu-
re avaient porté Lamouroux à croire
que ces Polypiers étaient mollasses ,
charnus et contractiles; aussi les a-t-
il rangés dans l'ordre des Polypiers
Actinaires. Cette opinion nous sem-
ble peu soutenable; il faudrait d'au-
tres preuves pour faire admettre la
pétrification calcaire de corps tout-à-
fail charnus; il faudrait que ces Ani-
maux eussent été saisis, englobés , pé-
nétrés instantanément par la gangue
qui les entoure; on les trouverait en
place sur les corps oii ils étaient atta-;
chés ; tandis qu'ils sont toujours con-
fusément mêlés avec des Polypiers
ou autres corps marins plus ou moins
cassés par le déplacement. Ils sont
quelquefois couverts deSerpuIes, de
plaques de Polypiers encroûtans de
la famille des E-;charres, de petites
Coquilles et spécialement de \' Ostrea
' terebratuloides , Defr. Lamouroux
pensait que cette sorte de tégument
membraniforme que l'on reui?irque à
la surfice des Lymnorées était ana-
logue à l'enveloppe extérieure des
Actinies et propre h remplir les mê-
mes usages. Un examen attentif des
Lymnorées détruit bientôt cette sup-
position. D'ailleurs on peut égale-
ment remarquer que la surface infé-
rieure de quelques Polypiers lamelli-
fères vivans ou fossiles présente une
apparence de membrane calcaire plis-
sée transversalement; nous avons vu
cette disposition sur des Astrées qui
avaient produit des expansions laté-
rales ; la surface inférieure de ces ex-
pansions ofirait, d'une manière très-
manifeste , cet aspect membraneux
dont nous parlons. Quant à la forme
LYM
excessivement variée des Lyninorccs
que Lamoiiroux altrihuait aux divers
états oi-i se trouvaient ces Polypieis
loi-squ'ils avaient clv saisis , on peut
objecter qu'un grand nombre de Po-
lypiers pierreux actuellement vivans
dans les mers olTienl cette parlicida-
ritc. La plupart des Polypiers fossiles
dos environs de Caen , bien reconnus
par Lamouioux lui-tnême pour avoir
été de nature piei reuse , sont dans
ce cas. Plusieurs Millôpores de celle
localité se présentent sous des aspects
tellement diversifiés et bizarres, que
l'on ne pourrait croire qu'ils appar-
licuncnl aux mêmes espèces , si l'on
ne trouvait tous les in(crinédi;iires
entre les formes les plus opposées. Si
les remarques que nous soumettons
sur ce genre sont fondées, les Lym-
norées ne doivent point rester parnii
les Polypiers Actinaires; mais à moins
de les rapprocher des Milléporées
avec lesquelles elles n'ont toutefois
que fort peu d'analogie , nous ne
connaissons p.oinl de Polypiers avec
lesquels on puisse les réunir. A la vé-
rité, en compaiant attentivement les
Lymnorées avec les cor{)s pétrifiés
que Lamouroux a décrits et figurés
comme des Eponges dans son Ge/ierq.
Po/jpariorum , on trouve entre eux
les plus grands rapports de structure;
mais les Eponges pétrifiées n'ont
point l'enveloppe membraneuse plis-
sée des premièies , et si celles-là ont
de la ressemblance avec quelques
Eponges vivantes, les Lymnorées ne
paraissent plus se rapportera celles-
ci. L'espèce rapportée à ce genre a
été nommée ijv/z. mamillosa.
(e. D..L.)
LYMPHE. ZOOL.CHIM. Liquide dia-
pbane, incolore ou très-légèi ement co-
loré en rose, un peu visqueux, essen-
tiellement albumineux, d'une saveur
un peu salée, contenu dans un sys-
tème particulier d'organes nommés
Vaisseaux lymphatiques. /^". les mots
Vaisseaux, Circulation et Sécré-
tion. Examinée au microsco[)e, la
Lymphe offre les mêmes globules que
ceux qui composent le sang ; ils sont
seulement un peu plus petits ei non
revêtus d'une enveloppe colorante.
Ce fluide, abandonné à lui-même se
comporte d'une manière analogue au
sang; il se partage en deux parties :
l'une e.-,t du scrtim , et l'autre un cail-
lot lormé de til.miens iouf;eàlres
ressfMd)lanl à des arborisations vas-
culaiies. Cependant la chaleur et les
Aeiiles ne coagulent pas ce fluide, et
il ne verdit le sirop de violette «jue
lorMpi'il e.>t eoncentré. Ihrmde et
Cbevreul ont fait l'iin.ilyse de la Lym-
phe du Chien. Le premier de ces chi-
mistes la ieg:ird;iit eonnne d(> l'e;m
tenant eu dissolution un peu d'Albu-
mine , du chlorure de Sodium avec
des traces de Soude. Chevicul l'a
trouvée composée, sur looo parties,
(le : Eau, 926, 4; Fibrine, oo-*, 2;
Albumine, 071,0; caibonale de
Soude, 001, 8; chlorure de Sodium,
006, 1 ; phosphates de Chaux et de
Magnésie, et carbonate de Chaux,
000, f).
A l'égard de ce qu'on a nommé im-
proprement LYMriir. dans les Végé-
taux , /^. SÈvi>. ^G.N.)
I^YNCEE. Lynceus. cuust. Genic
de l'ordre des Lophyropodes , famille
des Ostracodes de Latreille ( Fam.
INat. du Règn.Anim.), établi par Mill-
ier, et ayant pour caractères: deux
yeux distincts ; des antennes simples,
velues ou en pinceau; huit pâtes. Ce
genre, qui est intermédiaire entre les
Cyprisct les JJap/tnia, puisqu'il a la
tête des uns et la queue des autres,
s'éloigne des premiers par les anten-
nes qui sont au nombre de quatre
dans ceux-ci et par les pieds , et des
seconds p:ir l'œil qui est unique. Le
corps des Lyncées est airondi , com-
primé , renfermé ainsi que celui des
Daphnies dans un test plié en deux,
imiiaiit les deux baltans d'une coquil-
le bivalve dont le centre , qui Ibrmc
une ligne saillante sur le dos , repré-
sente la charnièie. La tête est plus ou
moins séparée du corps par une
échancruie du test en dessous. Les
\en\ sont placés au-devant l'un de
Vautre, et non dans une ligue trans-
vcric au corps de !'.\i)imal ; il y a
^76 LYN
quatre an lennes insérées au-dessous
de la tête, toutes inégales et garnies
de longs poils sur leur côlé inférieur,
quisers'ent plus directementà l'action
natatoire que dans les Gypris. Les
pâtes sont difficiles à compter; elles
sont au nombre de huit ou dix, ter-
minées par des soies et accompagnées
à leur base d'écaillés barbues ou
branchiales. La queue est petite ,
pointue, ordinairement repliée sous
le ventre et enfermée dans le test. Les
œufs sont apparens sous celui-ci,
dans la région du dos , tantôt seuls ,
tantôt au nombre de deux par ponte;
c'est au printemps qu'on les aperçoit
comme des points noirâtres à travers
le te-.t. Les Lyncées sont les plus pe-
tits de tous les Entomostracés; ils ha-
bitent les eaux dormantes où crois-
sent les Plantes aquatiques. Ces
Crustacés ne sont point rares aux en-
viions de Paris; cependant on ne les
y rencontre pas aussi souvent que les
Cypris et les Daphnies. Ce genre
n'est pas très-nombreux en espèces ;
ou en compte huit ou neuf; la prin-
cipale est :
Le Lyncée a qtjetje courte, L.
hrachyurus, Latr. ( Hist. Nat. des
Crust. et des Ins. ï. iv , p. 2o4 , pi.
3-2 , fig. 1 à 12) ; Miiller ( Entom. T.
VIII, fig. là 11); Mcnoculus bra~
chyunts , Miill. Antennes au nombre
de quatre; test globuleux, transpa-
rent comme de la corne; queue cour-
te, composée de deux filets réunis à,
leur base. V. , pour les autres espè-
ces , Latreille, Juriue , Miiller, Des-
marest , etc. (g.)
* LY.NCURIDS. MoLL. Foss. Syn.
de Béicmnile. F', ce mot. (b.)
LYNCDRIUS. MIN. Théophraste et
Pline ont ainsi nommé une Pierre,
sur laquelle les érudits ont beaucoup
disserté sans résoudie la question
d une manière satisfaisante. Au temps
de Pline, on attribuait sa formation à
l'urine pétrifiée du Lynx; et cette
opinion ridicule a été répétée jusque
dans les temps moJernes. Cependant
à mesure que la minéralogie eut fait
quelques pi ogres, les idées sur cette
LYN
Pierre derinrent moins invraisembla-
bles. On a successivement cru que les
anciens avaient voulu désigner sous
le nom de Lyncurius , une Cornaline
brune , une variété de Succin , le
Zircon Hyacinthe , et enfin une To-
paze roussàtre. (g..n.)
* LYNGBYA. bot. crypt. ( Ar-
throdiées. ) Le genre formé sous ce
nom par Agardh, sous le n° Sy, dans
son Systsma Jlgarum, ne paraîtrait
difîérer des Oscillaires que parce qu'on
n'y retrouverait pas la mucosité dans
laquelle se tissent les. filamens vi-
vans de ces Psychodiaires , et que les
filamens des 7y///^^>'(Z seraient inertes.
Nous ne croyons pas à la validité de
ce genre, oii l'auteur rapporte sous
le nom de Ly ngby a ferruginea , \ Os-
cillatoria œstuarii de Lyngbye, pi.
26 , E, que nous pouvons affirmer être
un véritable Oscillaire. F', ce mot et
CoLoTHRix au Supplément. (b.)
» LYNGBYELLE. ij/2^^Z»je//a.
BOT. CRYPT. [Confervées.) Nous avons
proposé l'établissement de ce genre
aux dépens du Sphacelaria de Lyng-
bye , pour répartir les espèces où les
faciès de matière colorante, disposées
oïdinairement deux à deux, ou jus-
qu'à quatre dans chaque article , y
sont dans le sens longitudinal de l'ar-
licle , au heu qu'il n'y a qu'une zone
faciale et transverse dans les vérita-
bles Spliacellaires. Nous citerons com-
me exemples de ce genre: les Spha-
celaria disticha et scoparia, Lyngb.,
p. 4o, pi. .^i, qui en sont les types.
Ce sont des Plantes très-communes de
nos mers où elles croissent de toutes
parts, et qu'on trouve souvent jetées
au rivage. Li fructification, interne
comme dans le reste des Confervées ,
y est située à l'extrémité des derniers
rameaux qui se renflent en massue au
temps de la propagation, et dans la
transparence desquelles se di.stln-
guent une ou plusieurs gemmules.
LYNX. MAM. Espèce de Chat qui
donne son nom à un sous -genre dont
il est le type. On a aussi appelé le
Caracal , Ly'"nx DE Barbarie, (b.)
LYO
LYOINLV. BOT. PHAX. Geni-e ,1c la
laimlle des Eiicinëcs, et de la Decau-
drie Monogynie, L., clal)li |.a,- Niit-
tall ( Ge/ier. of ^orih A ma: Plant.
1. T, p. 266), qui l'a ainsi caractt-risii •
calice a cinq dents ; corolle presque
globuleuse et pubc-sccnte; cupsule à
«ynq loges et à cinq valves seplltëios
sur leur milieu, ayant leuis bords
iormes par cinq autres valves acces-
soires et exiernos; graines uouibreu-
ses , sui)ulées , imbriquées longiiu-
dinalemcnt. Ce genre est tonné" aux
dépens des Jndiomeda de Wdlde-
now, dont il ne doit piobahlcment
tormcr qu'une section. INullall en
décrit quatre espèces indigènes des
Etats-Gnis , savoir : Lyoni'a feirugi-
nea, rigida, paniciilala et f/vndvsa.
Le genre Lyonia de Railnesque est
le même que le Folygonella de Mi-
chaux./^'. ce mot. (G..N.)
LYÛNSIE. Lyonsia. bot. ph.vn^. 11.
Brown ( irern. ^Tians. , 1 , p. 66 ) ap-
pelle ainsi un genre nouveau de la
famille des Apocinées, auquel il at-
tribue pour caractères : nue corolle
monopétale, iufundibulilorme, dé-
pourvue d'écaillés à l'orifice de son
tube, et ayant son limbe partagé en
cinq divisions égales et recourbées , à
préÛoraison valvaire. Les étamines
sont saillantes; les filets insérés au
iflilieu du tube sont filiformes, et les
anthères sagiltées, adbérentes à la
partie moyenne du stigmate. L'ovaire
est à deux loges. Le style est filifor-
me, dilaté dans sa pa.fie siipérieurc
qui se termine par un stigmate pres-
que conique. Les lobes du disque
typogyne sont cohérens entre eux.
Le fruit est une capsule cylindi ique,
biioculaire, à deux valves roulées sur
elles-mêmes et ressemblant chacune
à un follicule; la cloison est parallèle
aux valves, libre et portant les grai-
nes sur chacun de ses bords. Ce gen-
re , très-voisin du Farsonia, dont il
diffère seulement par la structure de
sa capsule , se compose d'une seule
espèce , Lyonsia straminea , R. Br. ,
loc. c//. C'est un Arbuste sarnientcux,
originaire de la Nouvelle-Hollande ,
LYR
àimi les feuilles sont opposées, Je,
neurs disposées en eyn..V,e.nMnales
et tricliotomes. ' (i r ^
noT PHAN. Genre de laïinnlle des
Uiclndees et de la Gxnandrie Mo-
namlrie L établi par R. Brown
[Froclr. llor. A o,-. -//„//. , , ,,
•^20) et quiollVe un calice en Ruen-
Ic, ayant la <"uliole supérieure et ex-
Knic creusée en forme de four tau-
d's que lésant, es sont planes et éga-
les entre elles. Le 1 djellc est court
concave, ayant ses ))oids redressés'
■ilreci vers son sommet. Le gxnoslè-
me est jjrele et linéaire , tenniné par
l'ne anthère persistante dont les deux
loges sont rapprochées; chaque loge
contient deux masses pollinique*
pulvérulentes. Ce genre e.st compose
de trois e-pcces originaires de la A'ou-
yelle-Hollande. Ce sont d,s Plantes
Herbacées, non parasites, glabres
dont les bulbes sont simples; la tige
poi te une seule feuille vers sa base et
deux écailles. Les fleurs , d'un brun
non-, forment un épi terminal. Ce
genre a des rapports avec le Caladc-
iiia et le Curysanthes. (a.r.)
LYQUE. INS. (Cuvier cl Duméril.)
f^. Lycus.
LYRE. OIS. r. MÉs-URK.
LY^RE. pois. Espèce des genres Tri-
gle et Callionyme. p^. ces mots, (b.)
LYRE DE DAVID, moll. Espèce
du genre Harpe. (jj_\
LYRÉE (riiuiLLE.) hot. than. On
nomnT-î ain.-..', dans le langage des-
criptif, la feuille dont les lobes du
haut sont grands et réunis, tandis
que ceux du bas sont petits et divisés
jusqu'à la nervure médiane. Telles
sont les feuilles de plusieurs Brmsica
et d'autres Crucifères siliqueuses ,
des Gcum , etc. (g.n.)
LYROPE. Lyrops. ins. Genre de
l'ordre des Hyménoptères, section des
Porte-Aiguillons , l'amille des Fouis-
seurs , iribu des Larrates IcLalrcille
(Fam. Nat. du Règn Anim. ), établi
parllliger, et nommé T racliy tes ^d^x
Panzer. Ces Insectes ressemblent aux
fiT.S
LYS
L 1 ufS avec ltS(|uclb La li eillc 1 Cb a \ ;i i l
I eiinis , et n'en diffèrent que par leurs
mandibules qui ont au côté interne
une saillie en foi me de dent , par l'ab-
domen qui -est proportionnellement
plus court et par la languette qui
a de chaque côté une petiie division ,
ce qui la rend dislinctement tiitide.
Ces lusectes se distinguent des Misco-
plies et des Dinèle^; , parce qu'ils ont
troii cellules cubitales fermées, tan-
dis que ces derniers genres n'eu ont
que deux. Le type de ce genre est :
Le Lyj'.opb êtkusquf. , Z-. etruscus,
Illig. ; Laria etruscus de Jurine
(Hym., pi. 9 , genre g); Trachytes
trico/or, Panzer {Taua. Ins. Ger'iii. ,
fasc. 84 , t. ig); Luis au rata , Fabr.
Cette espèce se trouve en Allemagne
et en Italie. (g.)
LYS. BOT. PHAN. Pour Lis. f^. ce
mot. (b.)
LYSANTHE. bot. piian. Ce genre,
proposé par Knigbt et Salisbury pour
quelques espèces de GravilLea , n'a
point été adopté. V. Grevii^lÉe.
(O..N.)
LYSL\NTHUS. bot phan. Pour
Llsianthus. V . ce mot. (g..n.)
* LY'SIDICE. Ljsidice. annel.
Genre de l'ordre des Néréidécs, fa-
mille des Eunices , fondé par Savigny
(Sysl. des Annelides, p. i3 et 52)
qui lui assigne pour caractères dis-
tinctifs : trompe armée de sept mâ-
choires, ti'ois du côté droit , quatre
du côté gauche ; les deux mâchoires
intérieures et inférieures très sim-
ples ; antennes découvertes , les ex-
térieures nulles; les mitoyennes très-
courtes ; l'impaire de mérae ; bran-
chies indistinctes ; front arrondi.
Le genre Lysidice, institué aux
dépens de celui des Néréides de
Linné, offre plusieurs points de res-
semblance avec les Léodices et les
Aglaures. Il difiere des premières par
la petitesse des antennes el par les
branchies indistinctes, et il s'éloi-
gne essentiellement des secondes par
un plus grand nombre de mâchoires.
■L'examen plus attentif de leur orga-
nisation extérieure montre dei carac-
LYS
lères assez nombreux et plus ou
moins faciles à saisir. Leur corps est
linéaire , cylindrique , composé de
segmeus courts et nombreux : le pre-
mier segment n'est point rétréci ni
saillant sur la tète , le second seg-
ment est égal au troisième. La tète
est plus lar-e que longue , libre, sim^
plement arrondie par-devant, et en-
tièrement découverte ainsi que les
antennes. Li bouche offre une trom-
pe dépassant le front à son orifice, et
cette trompe est munie de sept mâ-
choires disposées comme celles du
genre Léodice ( P^. ce mot) avec une
lèvre inférieure beaucoup plus large
que la première paire de mâchoires.
Les yeux sont grands et situés à la
base extérieure des antennes mi-
toyennes. Les antennes moins lon-
gues que la tète sont incomplètes ,
c'est à-dire que les antérieures sont
nulles ; les mitoyennes sont courtes ,
ovales ou coniques , et ne paraissent
point sensiblement articulées ; l'im-
paire est semblable aux mitoyennes ,
mais plus longue ; les pieds ne pa-
raissent pas convertis en cirres ten-
taculaires , seulement la dernière
paire est changée en deux filets; les
pieds sont tous ambulatoires, très-
courts , à deux faisceaux inégaux de
soies simplement pointues ou termi-
nées par un petit appendice mobile;
les cirres supérieurs sont subulés et
les inférieurs très-courts. On ne dis-
tingue point de branchies.
Savigny décrit trois espèces qui
sont nouvelles et dont il ne donne
pas la figure.
La Lysidick Valentine, Lys.
Vatentiiia , Savig. Corps long de près
de deux pouces , grêle . formé de
quatre-vingt-dix-neuf segmens dans
un individu incomplet; le premier
segment à peine plus long que le
second ; antennes subulées ; tête à
yeux noirs, sans autres taciies ; pieds
à deux faisceaux de soies jaunâlres;
le faisceau supérieur, plus mince et
plus long, se compose de soies très-
fines , l'inférieur de soies plus gros-
ses, terminées par un appendice; aci-
cules jaunes; cirres supérieurs su-
LYS
huk'S et assez saillans; c!n\>s inlVi-
riours fort courts. Couleurs et rctlcis
de la iiaere. Des côtes de la Méditcr-
raut-e.
La Lysidici; (ilymi'ii;nnk , /^ja-.
Olympia, Savig. Corpn lonj^' df qua-
torze ligues , composé de ciuc|u.inte-
cniq segmeus, sans compter une
douzaine de petits anneaux qui for-
ïijent au bout du corps une queue
conique , ciliée de deu\ rangs de
pieds imperceptibles , et iirminéc
par deux fdels courts ; premier seg-
ment à i)eine plus "long que le sui-
vant ; yeux noirs, anteuncs s"d;ulécs ;
lin petit mamelon conique derrière
Tantcnne impaire , sortant de la jonc-
tion de la tête avec le premier sc^'-
ment du corps ; pieds de l'espèce pré-
cédente, à deux aciculcs très-noirs ;
couleur gris-blanc , avec les retlets
de la nacre , sans tacbes. Des cotes
de l'Océan sur les Huîtres. •
La Lysidice Gal.vtu ink , Lys. Ga-
lat/dna , Savig. Cette espèce pour-
rait bien être, suivant Savigny, une
variété (le la précédente. Corps plus
épais; antennes très-courtes , ovales ,
avec un large mamelon derrière l'an-
tenne impaire: couleur d un blanc lai-
teux; les tiois premiers segmens d'un
roux doré en dessus; les yeux com-
me noyés cbacun dans une tache
ferrugineuse; acicules très-uoirs. Des
côtes de l'Océan. (auu.)
* LYSIGONIUM. i3or. crypt.
(Llnk.)Syn. de Gaillonclle':' ^. ce
mot. (b )
LYSIMACHIA. bot. puan. P'. Ly-
SIMAQUE.
LYSIMACHIÉES. bot. piian. Cet-
te famille naturelle île Plantes est
plus généralement désignée aujour-
d'hui sous le uom de Primulacées. F^.
ce mot. (a. 11.)
LYSLMACHIE. bot. phax. Pour
Lysimaque. f. ce mot. (b.)
LYSIMAQUE. Lysimachia. bot.
phaN. Genre de Plantes de la famille
des Primulacées et de la Pentandrie
Monogynie, L., composé d'un assez
LYS r.^jj
grand nombic d'espèces qi i crois-
sent pour la plupart dans 1rs lieux
Jiuniides de la l'rance et de TF^u-
ropc. Les L\sirnaques sont des Plan-
tes hei baiées , généralement vivaces
à feudlcs opposées ou vcriicillécs '
à Heurs trcs-souverit jaunes, axil-^
laires à l'aisselle des feuilles ou réu-
nies en grappes ou en tliyrses au
somiuel des rameaux. Leur calice est
à cinq ilivisioub Irès-profondes ; la
corolle «nonopélalc si.bcampaniforniM
ou rolacée, c'est-à-dire ayant cinq
divisions extrêmement profondes; les
élanniies, au nombre de cinq, sont
très-.souvcnt monadelplics par leur
base; les anthères sont subcordilbr-
mes,àdeu\ loges iniroises; l'ovaiic
est libre, globuleux, appliqué sur
un disque hyiogyne, annulaire et
tiès-peu saillant; il ollre une seule
loge contenant un grand nombre d'o-
vules attachés à un Irophospei me
central. Le style est long, cylindri-
que, terminé par un stigmate tron-
uué, très-petit, simple et à peine
distinct du sommet du style. Le fruit
est une capsule généralement globu-
leuse, apiculée à son sommet, recou-
verte en partie par le calice qui est
persistant, à une seule loge qui ren-
ferme un nombre considérable de
graines polyèdres attachées à un tro-
jihosperme central. Ces graines con-
tiennent, dans l'intérieur d'un en-
dosperme blanc et charnu, un cm-
brson cylindrique placé en travers
du hile. Les espèces de ce genre peu-
vent êlre divisées en deux groupes
suivant que leurs Heurs sont solitai-
res ou réunies plusieurs ensemble.
f Fleurs soUlaires.
Lysimaque Nummulaire , Lysi-
machia iSiimmulaiia , L. , FI. Dan.,
tab. 495. Cette espèce e4 extrême-
ment commune dans les bois et les
prés humides ; ses liges sont étalées ,
rampantes , portant des feudics op-
posées , ovales , arrondies , obiuses ,
courtement pétiolées ; ses fleurs sont
assez grandes , jaunes, axillaires, pé-
donculees et solitaires : ses éîammes
sont monadelphes lout-à-fait par la
58() LYS
base de leurs filets. La Nummulaire
fleurit pendant presque tout l'été.
Lysimaque ponctuée , Lysima-
chia puuclala, L. , Jacq., Flor.
Austr. , tab. 366. Cette espèce , qui
croît le long des mares, dans le nord
de l'Europe, a sa tige dressée , pu-
besoente , rameuse, haute d'environ
tleux pieds; ses feuilles, verticdlées
par trois, sont lancéolées et mar-
quées de petits points noirs à leur
face inférieure. Ses fleurs grandes
et jaunes , quelquefois ni;iculées, sont
solitaires et a\illaire5. Elle fleurit en
juin et juillet. On la cultive quel-
quefois dans le> jardins. Il lui faut
une terre humide.
Lysimaqite des bois , Lysimachia
nemoium^ L. , FI. Dan., tab. 174.
Cette espèce est le Lerouxia iienio-
Pujn y Meral,Fl. Par. Elle est assez
commune dans les bois inontueux et
humides: ses tiges sont giêles, éta-
lées; ses feuilles opposées, ovales,
aiguës, entières; ses fleurs petites,
jaunes , portées sur des pédoncules
grêles, plus longs que les feuilles.
Elle fleurit en avrd et mai.
ff Fleurs réunies.
Lysimaque commune , Lysima-
chia pulgaris , L. , Bull. Herb. , tab.
347. Cette Lysimaque ,très-co7nmune
sur le bord des étangs et des ruis-
seaux , porte un grand nombre de
noms vulgaires. Ainsi on la désigne
sous ceux de Gorneille , Chasse-Bosse,
Souci d'eau, etc. Elle est vivace. Sa
tige dressée s'élève à une hauteur de
deux à trois pieds et porte des feuilles
opposées ou verticillées par trois ou
quatre; elles sout lancéolées, ai-
guës , presque sessiles. Ses fleurs jau-
nes sont pédonculées , réunies plu-
sieurs ensemble à l'aisselle ties feuil-
les supérieures oii leur réunion forme
une panicule terminale; elles s'épa-
nouissent en juin et judlet. Cette es-
pèce passe pour vulnéraire, mais
néanmoins ou en fait peu usage.
Lysimaque vebticillée, Lysi-
machia verticillata , Pall. Cctie es-
pèce est fort voisine de la précédente.
Elle est généralement plus grande;
LYS
ses feuilles sont constamment verti-
cillées, portées sur de courts pétio-
les; ses fleurs , plus nombreuses que
dans la L3-simaque vulgaire, offrent
la même disposition. Elle est origi-
naire du Caucase ; on la cultive assez
fréquemment dans les parterres.
Lysimaque Thyrsiflore , Lysi-
machia Thyrsi/lora, L. , FI. Dan. ,
tab. 617. Espèce vivace croissant sur
le bord des eaux et oflVant une tige
dressée, simple , haute au plus d'un
pied , garnie de feuilles opposées , ses-
siles , lancéolées; aiguës et velues.
Les fleurs sont petites , jaunes, dis-
posées en épis oblongs, pédoncules,
placés à faisselle des feuilles supé-
rieures.
Lysimaque a feuilles de Saule,
Lysimachia Ephemerum, L. Cette
belle espèce croît dans les Pyrénées
et en Espagne; ses tiges, hautes de
deux à irms pieds , sont dressées , gla-
bres , poitant des feuilles opposées,
sessiles , oblongues, lancéolées , gla-
bres et glauques. Les fleurs sont
blanches , formant un long épi termi-
nal. Cette espèce, que l'on cultive
fréquemment dans les jardins, de-
mande une terre franche, légère et
humide ; on la multiplie d'éclats sé-
parés des racines ou de graines se-
mées sur couches. (a. e..)
LYSINEMA. I30T. PHAN. C'est un
genre établi par Piob?rt Brown dans
la famille des Epacridées , et auquel
il donne pour caractères : un calict-
coloré , entouré d'un grand nombre
de bractées également colorées; une
corolle monopétale , hy|JOcratérifor-
me, dont le tube se divise qiielque-
fois en cinq pirlies, et dontle limbe
est formé de cinq lobes sans plis et
réfléchis; des étamines hypogynes,
avant les anthères attachées au-des-
sus de leur partie moyenne et peî-
tées; cinq écailles hypogynes, et
pour fruit une capsule dont les tro-
phospermes sont attachés à l'axe cen-
tral.
Les espèces qui composent ce gen-
re ont absolument le port des Epa-
cris. Outre VEpacris pungens ^ Cav. ,
LYS
le. 4 , p. 26 , tab. 54R , que Brown
place dans ce genre , il en tlôrrit
quntre autres espèces qu'il jioinin(>
Ly&inema peiitapeialum , L. cilia-
lum , L. lasianthuni cl L. cotispi-
cuum. (a. n.)
* LYSIPOMIE. Lydpotnia. «or.
PHAN. Genre nouvciui de la iamille
des Lobéliacécs, établi pnr Kunth
{in Humb. Nov. Gcner. , 5 , p. 3 18)
et qui comprend quatre espèces ori-
ginaires de rAniiiriquc niériilionale ,
croissuil dans les montagnes élevées
cil elles Tonnent de petites toiifles ar-
rondies, billes sont quelquefois ilc-
poiirvucs de liges ; leui s feuilles sont
alternes, linéaiies ouspatliidces,ti os-
entières , roides ou charnues. IjCuts
fleurs sont blanches, axillaircs et so-
litaires. Le calice est a 1 lièrent , avec
l'ovaire infère ; son limbe est à cinq
lobes inégaux; sa corolle est tubii-
leuse, caduque, à cinq divisions
inégales , disposées comme en
deux lèvres. Les clainiues, au nom-
bre de cinq , sont réunies et sou-
dées comme dans le genre Lobé-
lie ; le stigmate est bllolié ; le fruit
est une capsule vmiloculaire , polys-
perme , s'ouvrant par son sommet
au moyen d'un opercule. Les grai-
nes sont nombreuses et attachées à
un trophospcnne pariétal et longi-
tudinal. Ce genre , très-voisin du
Lobe/la , en diffère suffisamment par
sa capsule unilocuiaire s'ouvrant par
un opercule.. Les quatre espèces
qui composent ce genre ont été dé-
crites et figurées par Kunih {loc.
cil.) sous les noms de Lvsipoinia
nionlioides, Kunth {lot. CiV.),tab.
266, fig. 2; Lys. Pcniformis, tab.
2b6, fig. i; Lys. arctioides , lab.
267, fig. i,Lyi. acaulis, tab. 267,
fig. 2. (A. R.)
* LYSISPOUTUIVI. BOT. CRYPT.
{Champignons.) Sousgenrc du Sporp-
trichum de Link. Quelques autcui^s le
croient assez distinct pour servir à
l'établissement d'un genre. V. Spo-
rotri'chl:,ai . (a. F.)
* LYS.MATE. Lysmata. crust.
Genre de l'ordc des Décapodes , fa-
LYS m8i
mille des Macroures, tribu des Cari-
des, établi par l\isso qui lui avait
donué le nom de Alœliccita déjà cm-
plové par Péion pour désigner un
groupcVle Mtdu'îCs. Les caiMctèies de
ce gcnie sont : atilennen intcimé-
iliaiiL's ou supérieuios, formées de
trois filets dont le iiUis court est joint
à la base de l'un des dcu\ plu> longs ;
antennes cxlrriciircs longues r\ séta-
cées; j)ieds des deux première^ paires
did.tclyles, ceux de la seconde étant
pi us longs cl ayant leurcarpe divisé m
plusieurs pclils articles; pieds des trois
dernières paires très-miuces, terminés
par un ongle simple; les quatre der-
niers étant plus courts fpie les autres ;
carapace carénée en dessus , et ter-
minée par un rostre fort court en
avant. Ce genre se distingue de ceux
de I\ ika t II y méno( ère , Jlphée el Jlyp-
puli/e , parles antenuesinlermédianes
qui n'ont que deux fil>fts dans tous
ceux-ci; il s éloigne des Palémons
par son corj s plus raccourci et ses
pieds plus minces , et pai- la pièce qui
précède la main qui est subdivisée en
jictils articles au lieu d'ctie entière.
Ces Crustacés se trouvent dans la
iMédilcrranéc l'espèce qui sert de
type à ce genre est :
Li Lysmate soyevsf. , L. seti-
cauda, Risso (Crust. , p. 110 , pi. 2 ,
f. I ). Elle est longue d'un pouce et
demi ; son rostre osl court, scxdenté
en dessus et bidenté eu dessous; les
pièces natatoires de la queue sont
ciliées sur leurs bords; celles du mi-
lieu sont terminées par dix longues
suios très -déliées; le corps est d'un
ronge de corail , marqué longitudina-
lemcnlde lignes blancliàtres. Ce Crus-
taeé habile les eaux piofondesdes en-
virons de jNico. (o.)
LYSSOSTYLLS. bot. tiian. V.
GnÉVIJLLÉli.
LYSTRE. Lyslra. iNs. Genre de
l'ordre des Hémiptères, sccliou des
llomoptères , famille des Cicailaires ,
trdju des Fulgorelles , établi par Fa-
bricius, et ne'difleiaut des Fulgores,
auiqueilcs ces Insectes ressemblent
beaucoup, que par leur tète qui est
582
MAB
iiansversc, et ne se prolonge pas en
forme de museau. Lp corps de Lysties
est allonge; leurs clytres ne s'élar-
gissent point en arrière comme ce!i(.\s
des Flalles , et ne se terminent point
par un rétrécissement comme celles
des Isses ; rextrémitë de l'abdomeu
des femelles des Lystres porte des
Eaquets de filets cotonneux tiès-
lancs avec lesquels il est présumable
qu'elles enveloppent leurs œufs. Ce
genre se compose d'une assez grande
quantité d'espèces propres aux Indes-
Orientales , à la Chine et à l'Amé-
rique méridionale; l'espèce qui lui
sert de type est :
La LYbTRE LAINEUSE , h. lanata ,
Fabr. ; Cicacla lanata , Lin. Les côtés
du front sont rouges ; l'extrémité des
élytresestnoire avec des points bleus.
Elle se trouve à Cayenne et aux An-
tilles. (g.J
* LYSURUS. BOT. CRYPT. ( Cham-
pignons. ) Genre ainsi caracléi isé :
volva sessile , ari-ondie ; réceptacle
continu au pédicule , et se divisant
au sommet en plusieurs branches
redressées , égales , couvertes exté-
rieurement d'un mucus mêlé de spo-
rules qui , en se détachant, forme
à la surface une sorte de racine. Le
Phallus Mokusln de Linné fils a servi
de type à ce genre fondé par Frics ,
Syst. Mycot. , a , p. 286 ; il croît eu
MAB
Ciiiue sur les racines de Mûriers j sa
fétidité est extrême , sa vie très-
courte; son volva est blanchâtre; son
stipe a trois ou quatre pouces de
hauteur; il est charnu à la manière
des P/m//£/s, de couleur de chair, plus
foncé à i extrémité; les découpures
du conceptacle sont au nombre de
cinq, égales, un peu- cylindriques ,
d'un rouge foncé. Les Chinois le sup-
posent propre à guérir les ulcères
cancéreux ; ils le mangent quelque-
fois , mais non sans danger, (a. F.)
* LYTAIODON. rept. oph. Klein,
dans son Tentamen Erpetologiœ , for-
mait sous ce nom un genre qui ré-
pond aux Couleuvres, (b.)
* LYTHRAIRES. bot. phan. On
appelle plus généralement aujour-
d'hui Salicariées cette famille natu-
relle de Plantes. /''. Salicabiées.
(A.B.)
LYTHRODES. min. Karsten a don-
né ce nom à une variété de l'Elscoli-
tlie. /^. ce mot. (g..n.)
LYTHRUM. BOT. phan. r. Sali-
CAIRE.
* LYTTA. INS. (Fabricius. ) ^.
Cantharide.
LYZAN. POIS. ( Forskalh. ) Espèce
du sous-genre Liche. V. Gastéros-
TÉE. (b.)
M.
MaAN. bot. phan. (Rochon.) Un
JValtheria à INIadagascar qu'on a pris
à tort pour un& Tournefortie. (b.)
MAAR. OIS. Syn. du Goéland
Bourgmestre. V. Mouette. (dr..z.)
MABA. bot. phan. Genre de la fa-
mille des Ebénacées et de la Diœcie
Triandrie , L. Ses fleurs dioïques
présentent un calice découpé jus-
que veifi son milieu en trois par-
ties, et une corolle urcéolée trifide.
Dans les mâles les étamines hypogy-
nes, en nombre égal , ou plus ordi-
nairement double des divisions de
la corolle , à filets tantôt simples ,
tantôt réunis alternativement deux à
deux, s'insèrent autour d'un rudi-
ment central de pistil; dans les femel-
les , l'ovaire à trois loges biovulées ,
se change en une baie ovoïde ou rare-
ment globuleuse, entouiéê à sa base
parle calice persistant cupuliformc.
ijzi espèces de ce genre sont des Ar-
MAB
biisseaux à feuilles alternes, dtipoui-
vues de stipules eulièies et coriaces ,
dont les pédoncules axillaires, accom-
pagnés de petites bractées, portent
une seule fleur sur les pieds femelles,
plusieurs sur les mâles. Forsier en fit
le premier connaître une originaire
des îles de la mer du Sud sous le nom
deJUaùae/lipfica; R. Jirown en a dé-
crit sept de la Nouvelle-Hollande, et
récemment Labillardière en a ajoute
ddii\ autres recueillies dans la Nou-
velle-Calédonie (F". Sertum Aunim-
Caledonicum , tab. 55 et 56 ). On en
trouve aussi une dans les Indes; c'est
celle que Kœnig et Roxburgh appe-
laient du nom ii;énérique de J'erreo/a;
enfin R. Brown pense que le Caja
Jrang de Rumph {Herbar. Amboiii. ,
3 , tab. I ) appartient à ce genre.
(a.d.j.)
MA.BEA. BOT. l'HAN. Genre de la
famille des Euphorbiacécs et de la Do-
décaudrie Monogynie, L. Ses fleurs
sont monoïques : on observe dans le>
mâles un calice à cinq dents , pas de
pétales, des étamines au nombre de
neuf à douze, insérées sur un récep-
tacle à peu près conique , et dont les
anthères adnées aux filets extrême-
ment courts regardent en dehors;
dans les ièmelles le calice est partagé
jusque vers son milieu en cinq divi-
sions égales, ou en six dont trois al-
ternativement extérieuie.s et plus
courtes, le style se termine par trois
branches contournées; l'ovaire glo-
buleux oflre trois loges renfermant
chacune un ovule unique , et devient
plus lard une capsule à trois coques.
Aublet (iP/a///. Guian. 1 8 7, tab. 554)
a fait connaître deux espèces de Ma-
bea, originaires de la Guiaue; mais
les Herbiers de ce pa^s en contien-
nent plusieurs autres jusqu ici iné-
dites ; ce sont des Arbustes à rameaux
sarmenteux, remplis d'un suc lactes-
cent; les feuilles , accompagnées de
stipules, sont alternes , entières ou lé-
gèrement crénelées, veinées, luisantes
sur leur face supérieure; les pédon-
cules , disposés eu panicules épaioses
terminales, portent soit à leur base,
soit plus haut, une bractée glandu-
leusc dji deux côtés sur ses bord>;
les inléiicurs plus longs et nmius
nombreux sont simples , et ^ouli(•u-
nent chacun une seidc flen femelle;
les supérieuis se divisent on tioi.,
branch.-s dont chacune se termine
par une fleur mâle. (a.d.j.)
MABl ou MABY. uot. phan. (Ni-
cbolson.) Nom caraïbe de la l'a talc,
Convohulus Balatas, L. f^. Lisi:nov.
(H.)
MABOLO. Dor.PiiAN. Nom de p.iy»
de l'L/nb/jupteris de Roxhurgh et
Gaertner. /^. PLAQUEMi.Nir.n. {a.)
MABOUIA ET MABOUIER. jtor.
PHAN. Noms (le pays proposés |xir
quelques botanistes français pour dé-r
signer le genre Morisonia. K. ce mot.
(B.)
MABOUYA REPT. SAun. C'est-à-
dire en langue caraïbe, Diable, f"".
Gecko. (b.)
* MABRt:. POIS. (Delarocbe.) Syu.
de Sparus Moimyrus , L. , dans les
îles Baléares. /'. Spahk. (b..)
* MABUilUC. BOT. phan. (Camel-
li.)Syn. de Cissythe. f. ce mot. (u.)
M A BU UNIE. JUabiirnia. bot.
PHAN. Genre de l'Hexan rie Monogy-
nie , L. , établi par Du Petit-Tliouais
( Gêner. j\uv. Madagasc. , n. i3 )
qui la ainsi caractérisé : calice arl-
hércnt à l'ovaire par sa base, tubu-
leux et muni de trois angles en foi me
d'ailes ; corolle remplacée par six ap-
pendices dont trois extérieurs plus
grands; siX étamines réunies deux à
deux et placées devant les trois plus
larges appendices ; ovaire surmonté
li'un style de la longueur du tube
terminé par un stigmate capité à trois
lobes; capsule à trois loges polysper-
mes. Le nom de ce genre est un ana-
gramme du Biirmannia , genre dont
il est tellement rapproché qu'il seiait
possible que la Phaile qui le constitue
n'en fût qu une espèce; elle a des
tiges courtes , aphylles , parsemées de
petites écailles et terminées par deux
ou trois fleurs. Cette Plante est indi-
gène de Madagascar. (g..n.)
.MABY. liOT. pijAN. r. Mawi.
584 MAC
*MAGA. BOT. PHAN. On ne peut re-
connaître quel est l'Arbre mention-
né sous ce nom dans le Recueil des
voyages, mais il est présumable qu'il
appartient à la famille des Palmiers ;
c'est peut-être le même que celui que
Humboldt mentionne sous le nom
de Macanilla de Caripe , qui paraît
appartenir au genre Martinèze , et
dont les fruits comme ceux du Maca
sont compares à de petites pommes ,
et le tronc épineux. (b.)
MAGACA. MAM. ( Lacêpède. ) Syn.
de Macaque. (b.)
MA.GACCO. MAM. De ce nom que
les Portugais ont appliqué dline ma-
nière générale aux Singes, est dérivé
le mot Macaque dont on a fait le
nom générique d'une division des
Singes de l'Ancien-xMonde. T^. Mx-
C.\QUE. (IS.G. ST.H.)
MAGACO. MAM. Syn. du Maki
Vari, et non pas du Mococo , comme
la ressemblance des noms pourrait le
faire croire, f. Maki. (is. g. st. -h.)
MAGAGO. OIS. Espèce du genre
Tiuamou. F", ce mot. (dr..z.)
MA-CADA-CALA ou MAGADA-
POLA. BOT. PHAN. Syn. indou de
Morinda citriodora , ou Cala-Pilava
des Malabares. (b.)
MACAGUS. MAM. r. Macaque.
MACAGUA. OIS. Espèce du genre
Faucon. T\ ce mot. Vieillot en fait
le type du genre qu'il forme sous le
nom spécifique d'Héléroplères, mais
qui n'a point été adapté par ïem-
minck dont nous suivons la méthode.
(DR..Z.)
MAGAHALAF. bot. phan. J^. Ga-
1>AF.
MACAHANE ou MACANE. Ma-
cahanea. bot. phan. Aublet ( PI. de
laGuian. , 4 suppl. , p. 6 ) a décrit et
figuré le fruit d'un Arbrisseau qu'il
nomme Macahanea Guy anensis , et
qu'il figure planche Syi. Ge genre
imparfaitement connu, et que Jus-
sien appelle Macanea , fait partie de
la {amillc des Guttifères. Son fruit
est une baie pyrifornic, inégale, co-
MAG
riace , contenant dans une seule loge
de quatre à six graines ovoïdes , co-
riaces , placées au milieu d'une pulpe
charnue et attachées à des trophosper-
mes pariétaux. Le Maca/ianea Guya-
iiensis , Aublet , /oc. cil. , est un Ar-
brisseau de quatre à cinq pieds de
hauteur; il pousse des branches sar-
menteuses qui entourent le tionc des
Arbres voisins; ces branches sont
garnies de feuilles opposées, lisses,
vertes , elliptiques , aiguës , finement
dentées et portées sur un pétiole
court ; les fruits sont réunis plusieurs
ensemble.
Cet Arbrisseau , nommé Macaca-
haiia par les Garipons , croît sur les
bords de la Crique des Galibis : il
était en fruit dans le mois de juin.
(A.R.)
* MAC AIR A ou MAKAïRA. pois.
Espèce du genre Xiphias. P". ce mot.
(B.)
*MAGANG0. MAM. r. Maki.
* MACANDOU ou MAGAN-
DOTJE. bot. PHAN. Syn. de Morinda
citrifolia à Java ; les Portugais de
l'Inde l'appellent Macanda. (b.)
MAGA^ILLA DE CARIPE. bot.
PHAN. ( Humboldt. ) Ce qui pourrait
bien être une faute d'orthographe es-
pagnole, pour dire Mançani//a(^iel'ite
pounne.) /^". Maca. (b.)
MACAO. ois. r. Ara.
MACAQUE. Macacus. mam. Genre
de Quadrumarjes appartenant à la
premièie division des Singes (ceux de
l'Ancien-Monde ou les Catarrhinins
de Geoffroy Saint-Hilaire) , et in—
terméiiiaire soit par ses formes, soit
par ses habitudes , à celui des Gue-
nons et à celui des Cynocéphales.
Les dents sont, comme chez tous les
Singes de l'Ancien-Monde, au nom-
bre de trente-deux, c'est-à-dire en
même nombre que chez l'Homme ;
elles sont d'ailleurs semblables à
celles des Cynocéphales, et ne diffè-
rent de celles des Guenons que par
un petit talon qui termine les der-
nières molaires à l'une et à l'autre
mâchoire , et par la forme des canines
MAC
supérieures arrondies et nou point
aplaties ù leur face interne, et pié-
senlant à leur face externe une dé-
pression assez forte. L'angle ficial est
de 4o° envii on , terme inoyen ; uîais
u se trouve plus ouvert dans certai-
nes espèces, moins dans quelques
autres. Celles-ci se rappiochent ainsi
davantage des Cynocéphales , dont
l'angle facial ncst guère que de 5o°
environ, les premières se trouvant
au contraire plutôt en rapport avec
les Guenons et les Seuinopithèques ,
oîi cet angle, assez variable, est
toujours moins aig.i. Néanmoins c'est
dans la forme de la tète et du mu-
seau que nous trouverons les seuls
caractères véritablement importans
des Macaques , et presque les seuls
aussi qui puissent sei vir à leur dis-
tinction. Le museau beaucoup plus
gros et plus prolongé que chez les
Guenons, du moins pour la plupart
des espèces, est beaucoup plus court
que chez les Cynocéphales; ceux-ci
se distinguent d'ailleurs parfaitement
par la disposition de leurs narines
terminales et tout-à-fait antérieures.
Le corps est en général trapu et
épais, le col court, la tête grosse,
les membres robustes, et l'aspecl de
l'Animal véritablement désagréable
et hideux. Les cnllosités des fesses
soat très-prononcées , et la queue ,
quelquefois nulle, est ordinairement
assez courte; elle ne devient d'ail-
leurs jamais , même chez les espèces
oii elle a le plus de force et de lon-
gueur , un organe de préhension ,
comme elle l'est chez beaucoup de
Singes américains; caractère qui au
reste apjwrtient généralement à tous
les genres de l'Ancien-Monde. Enfin
leurs membres , à peu près égaux ,
sont dans leur essentiel conformés
comme ceux des Guenons ; et leurs
mains sont de même pentadactyles.
Ils ont les lèvres minces , et les aba-
joues existent assez développées.
On peut faire à l'égard des habi-
tudes des Macaques les mêmes re
marques que nous venons de faire
à l'égard de leur organisation. Gé-
néralement plus doux , plus SUS-
MAC 585
ceptibles d'éducation que les Cv-
uocéphi.les , ils sont beaucoup plus
médians , plus indociles , oi surtout
plus lascils que les Guenons, quel-
ques espèces ayant plulcU les liabilu-
t os et le natuicl dt- ces liernières , et
d autres se rapprochant au contraire
davantage des Cynocéphales, tandis
que plusieurs eniiti se trouvent véri-
tablement intermédiaires entre ces
deux genres. C'est ce qu'on reconnaît
assez lacdement lorsqu'on étudie des
individus adultes et bien porlans;
car les jeunes , même dans les espèces
•jui par les développcmcns de l'âge
deviennent le plus complélemcnl in-
traitables, ont d'abonl assez de dou-
ceur; les femelles sont aussi ordinai-
rement moins empressées à nuire et
moins indociles que les mâles. Du
re>te les Macaques ont à tout âge
beaucoup d'adresse et d'intelligence;
et quelques-uns d'ent:c eux sont mê-
me très-susceptibles d'éducation. Tel
est parliculièrefurnl le Magot, que
les bateleurs habituent sans trop de
ddficulté à obéir avec promptitude
sur un geste ou sur un mot , à danser
sur la corde, et à evécuter dillércns
tours d'adresse qui amusent et sou-
vent même étonnent vivement les
spectateurs. Daulres Macaques ne
sont guèn.' susceptibles que d'être
adoucis par la domesticité ; encore
quand ils deviennent adultes , ou
qu'ils commencent à vieillir, arrive-
t-il souvent que leur caractère change
entièrement , et qu'ils deviennent
lou;-à-fait indociles et intraitables.
Aussi taudis que beaucoup de per-
sonnes élèvent volontiers de jeunes
Macaques , et les prennent même en
affection dans cd âge oii ils ne
manquent vérilablemenl ni de grâce
ni de douceur, il en est bien peu qui
veuillent les conserver long-temps,
et qui ne s'empressent île s'en dé-
faire dès qu'ils sont parvenus à l'àgc
oii ils preun'nt avec leurs forces , les
penchans et les habitudes qui carac-
térisent leur e?pèce. Ces Singes se
sont reproduits assez souvent dans
nos climats, au contraire des Gue-
nons, et même des C\nocéphales ,
586 MAC
malgi-ë leui" extrême lascivité. Cette
différence tient uniquement , sui-
vant Fr, Cuvier , à la facilité plus
grande que l'on a de réunir à la ibis
les deux sexes, et aussi à la rapidité
de leur développement. Ou peut re-
marquer cependant que la ménagerie
du Muséum a plusieurs fois possédé
en même temps les deux sexes de
quelques espèces de Cynocéphales ,
et qu'elle a même encore maintenant
le mâle et la femelle du Drill et du
Papion , sans qu'on ait jamais réussi
à les faire produire. Au contraire trois
espèces de Macaques, leMaimon, le
Rhésus et le Macaque proprement dit,
ont plusieurs fois produit au Mu-
séum; et sa ménagerie possède même
en ce moment deux jeunes individus
nés en novembre 182*, presque dans
la même semaine. Fr. Cuvier a tlonné
l'histoire de l'un d'eux, lorsqu'il n'é-
tait encore âgé que de quarante-neuf
jours (Hist. Wat. Mamm. par Geofi".
Saint-Hilaire et Fr. Cuv.) , et nous re-
produirons ici les principales remar-
ques faites par ce zoologiste , en ajou-
tant quelques autres détails d'après
nos propres observations. L'accou-
plement se faii de la même manière
que chez les autres Quadrupèdes, et
la gestation dure environ sept mois.
Le jeune individu a dès sa naissance
les couleurs de l'adulte > seulement
avec une nuance un peu plus pâle ;
mais ses membres sont plus grêles ,
et sa tête sensiblement ])lus grosse.
Il a dès-lors les yeux ouverts, paraît
voir ici objets qui l'entourent , et
suivre du regard les mouvemens qui
se font près de lui. Du reste, s'atta-
chant avec les quatre mains aux poils
de la poitrine et du ventre de sa
mère , tenant le mamelon dans sa
bouche , et ainsi toujours disposé à
teter, lorsqu'il en sent le be-oin , il
reste pendant long-temps à peu près
immobile. La mère paraît peu gênée
de ce fardeau , et marche comme à
l'ordinaire , soit à quatre , soit à deux
pieds ; embrassant alors et mainte-
nant son petit au moyen d'une de ses
nuiins antérieures. Elle lui prodigue
d'ailleurs les soins les plus empres-
MAC
ses, les plus tendres, pendant tout
le temps qu'ils lui sont nécessaires,
survedle avec beaucoup d'attention ,
et aide ses premiers mouvemens.
Cependant dès que le petit , deve-
nu un peu plus âgé, commence à
vouloir prendre une autre nourri-
ture que le lait de sa mère, celle-ci ,
sans jamais cesser d'ailleurs de le
soigner avec le même zèle, ne souf-
fre pas qu'il satisfasse son désir; elle
lui arrache le peu d'aliraens qu'il
vient à saisir, remplit ses abajoues,
et s'empare de tout pour elle-même.
Le petit, dès-lors plein d'intelligence
et d'adresse , sait cependant bien
prendre de temps en temps un peu
de la nourriture que sa mère lui re-
fuse. Nous l'avons vu plusieurs fois
saisir adroitement des amandes dans
la main de celle-ci, au moment mê-
me ou elle les portait à sa bouche,
puis s'enfuir rapidement à l'autre ex-
trémité de la cage , et les manger
alors , en ayant la précaution de <onr-
ner le dos à sa mère. Il avait amsi
toujours le soin de s'écarter pour
prendre de la nourriture, lors même
que celle-ci venait à lui en présenter
elle-même ; ce que nous n'avons vu
qu'une seule fois , et ce qui n'arrivait
en effet que très-rarement (du moins
lorsqu'il s'agissait de quelque frian-
dise). Les deux jeunes Macaques du
Muséum ont mamtenant (décembre
1825 ) un peu plus de treize mois, et
tout porte à croire qu'ils s'élèveront
parfaitement. L'un d'eux , très-faible
dans son premier âge , paraît cepen-
dant toujours assez délicat; et quoi-
que l'un soit né huit jours environ
avant l'autre, r.a taille est beaucoup
moins con^idL•rable. Tous deux conti-
nuent à recevoir tes mêmes soins de
leurs mères ; et quoiqu'ils soient déjà
presqu'aussi gros qu'elles - mêmes ,
celles-ci les portent encore souvent,
et paraissent même fort peu gênées
de ce fardeau.
De simples différences de propor-
tions sont, comme chacun sait, ce
qui distingue la plupart des genres
d'Oiseaux ; de-là le vague de leurs
caractères , l'incertitude de leurs U-
MAC
juiteâ , et le peu de précisiou de tou-
tes les méthodes oruitliologiqucs. De
simples dillerences de propoi tioiis
constituent de même ple^q^lc uni-
quement , comme nous l'avons vu ,
les caractères du genre M;ic;iquR.'
Aussi sommes-nous à son égard dans
le même embarras oii nous nous
trouvons continuelU-mcnt à l'égard
des Oiseaux. Plusieurs espèces, qui
sont regardées comme de vérita-
bles Macaques par la plupart des
auteurs modernes , pourraient pres-
que tout aussi bien être considérées
comme appartenant soit au genre Cy-
nocéphale, soit au genre Guenon.
Tels sont le Bonnet-Chinois , la To-
que et même le Macaque proprement
dit, classés même dans quelques sys-
tèmes parrr)i les Guenons , et l'Uiian-
derou , rapporté tour à tour à ce der-
nier genre et à celui des Cynocépha-
les. Quoi qu'il en soit , nous place-
rons , comme l'ont déjà fait Desma-
rest et F. Cuvier, tous ces Singes par-
mi les Macaques. Ce genre se trouve-
ra ainsi composé d'un assez grand
nombre d'espèces répandues dans
l'Afiique ou dans I Inde ; I une
d'elles se trouve même , comme
nous le verrons , jusque dans la par-
tie la plus méridionale de l'Europe.
INous diviserons les Macaques , com-
me on l'a fait pour les Guenons ,
en plusieurs petits groupes, savoir:
les Cercocèhes , les Maimons et les
Magots correspondant aux genres
Cercocèbe , Macaque et Magot de di-
vers naturalistes.
* Les Cercocèbes.
Les espèces que nous comprenons
sous ce nomparaissentvéïitablcment,
à plusieurs égards , intermédiaires
aux Macaques et aux Guenons; et
Geoffroy Saint-Hilaire avait même
cru pouvoir en former un genre par-
ticulier sous le nom de Cercocèbe;
nom que nous ne conservons ici que
comme celui d'une petite division
parmi les Macaques. Ellese reconnaît
facilement par les proportions de la
queue plus longue que le corps. Les
deux premières espèces se distinguent
MAC 58-
en outre par leur face étroite cl allon-
pée, leur front nu , cl la disposilioci
loit remanpi,d)le des poils de leur
tète qui sont divcrgens et dont l'en-
•sendjle foimo une >orle décalotte.
Li ToyiK , Geoll'r. Sl.-llil. , Anu.
Mus. T. ix ; Miuaciis nulialus,
I3r.sni.; Cctcocebtis radialm , Cieuiïr. ,
a le peligc d'un gns vcrd.iirc en
dessus avec le di-ssous du coip> cl de
la queue et la parlie interne des nnwii-
bres de couleur blanche; le dAsus
de la queue est gri> verdàtic connue
le dessus du corps. Les poil> divei-
gens sont assez coui ts. Sa tadlc est de
dix-huit pouces environ. Celle espè-
ce, qui habile l'Inde, et particuliè-
rement le Malabar, a été établie sou.s
ce nom par (irolTro^ Saint-Hilairc
d'après un individu ([Ue po.s.sédait
le Muséum. Quelque^ naturali.^les
avaient , il est vrai, supposé que la
Toque pourrait bien n'être qu une
simple variété du Macaque IJonnet-
Chinois, avec lequel elle a en cU'el
beaucoup de ressendil.mcc ; mais il
est bien ceitaiir aujourd'hui qu'elle
forme une espèce réellement distinc-
te , comme la montré l'examen at-
tentif de plusieurs individus amenés
vivans en Europe. iJu reste ses habi-
tudes sont , suivant Desmai est , lout-
à-fait analogues à celles des Gue-
nons.
Le BoyN'ET-CniNois , Macaci/s si/ii-
eus. Desm.; Ceicocebus sinirtis ,i)vn[\.
St.-]Id. (mais non pas , Fuivant Kr.
Cuvier, Simiasinica , L.;, sedistingne
par son pelage d'un fuive biillanl en
dessus , avec la queue un peu plus
brune , les favoris , la faee interne lics
meud)ieset le dessous ilu corps Idan-
cliàtres; les mains, les pieds et les
oreilles noirâtres. La face est coiileur
de chair; seulement la lèvie inié-
rieure est bordée de noir. Les pods
sont , dans cette espèce , gris à leur
base avec leur pai lie terminale anne-
lée de noir et de jaune; disposition
qui se retrouve chez le plu> g"|"l
nombre des Macaques, el pailiculiè-
remcnt chez la Toque; mais chez le
IJouuel-Chinois c est le jaune cii.»
domine : de-là la teinte généraUMUeul
588 MAC
fauve , et non pas verdâtre de son pe-
lage. Cette espèce a la même patrie
que la Toque, et vraisemblablement
aussi les mêmes habitudes.
Le Maca.qu£ ordinaire , Macacus
inis , Fr. Cuv. , Mém. Mus. T. iv;
Macacus cynomolgus , Desm. ; Simia
cynomo/gus et S. cynoceplialiis? L.,
a environ un pied huit pouces jusqu'à
l'origine delà queue, qui est aussi à
peu nrès de celte longueur. Son pe-
lage est verdâtre en dessus , avec le
dessous du corps et la face interne des
membres d'un gris blanchâtre. La
queue et les pieds sont noirâtres, et
la face, à peu pi es nue , est de couleur
de chair livide , avec une partie plus
blanche entre les yeux. Les favoris
assez courts sont de couleur veidâlre.
La femelle est un peu plus petite que
le mâle, et présente quelques carac-
tères particuliers. Cette espèce est
le véritable Macaqvie de Buffon , et
il paraît qu'on doit aussi lui rappor-
ter l'Aigrette du même auteur. Ses
mœurs sont généralement celles des
autres Macaques; elle pai-aît cepen-
dant un peu moins indocile et moins
lubrique; et c'est ainsi que nous
voyous toujours à quelques diffé-
rences de caractères correspondre
aussi des différences dans les habi-
tudes.
La Macaque a face noire , Ma-
cacus caibonarius , que Fr. Cuvier
(Mamm. Lithog. , livraison de dé-
cembre 1826) vient de décrire sous
ce nom , est généralement d'un vert-
grisàtiesur le dessus du corps et sur
la face externe des membies , avec
leur face interne, les parties inférieu-
res du corps, les favoris , les joues
et la queue, gris- blanchâtre. Une
légère bande noire est placée au-
dessus de l'œil , et la face est aussi de
cette couleur. Cette espèce, très-voi-
sine de la précédente, se diUingue
d'ailleurs très-bien par la couleur de
la face.
** Les Maimons.
On les distingue facilement par
leur queue toujours beaucoup plus
MAC
courte que le corps et quelquefois
même d'une extrême brièveté.
L'Ouanderou , Buff. T. xiv ; Ma-
cacus silenus , Desm. , Simia silenus ,
Schreb. , L. , et 5. leonina, L., se
dislingue f icilement par son pelage
généralement noir, avec l'abdomen
et la poitrine blancs. Il a aussi reçu
de Cuvier le nom de Macaque à cri-
nière, parce que sa tête est entou-
rée d'une longue barbe blanchâtre et
d'une crinière cendrée , et de Pen-
nant celui de Singe à queue de Lion ,
à cause d'une mèche de longs poils
qui termine la queue. Son visage et
ses mains sont noirs, tandis que ses
callosités sont rougeâtres. Sa lon-
gueur est de dix-huit pouces, sans
compter la queue qui en a dix seule-
ment. Cette espèce habile les Indes-
Orientales OLi elle porte les nom-; de
Nil-B indar , de Lov^ranlo ou d'El-
wanda , et non pas celui d'Ouandei'ou,
que Buffon lui a composé. Elle est
tout-à-fait indocile et intraitable ,
suivant plusieurs naturalistes. Ce-
pendant une femelle observée et dé-
crite par Fr. Cuvier lui a paru douce
et même cai'essante.
Le Rhésus , Audebert ; Macacus
erythrceus; Macacus Rhésus, Desm.;
Simia erytJirœa , Schreb. ; le Maca-
que à queue courte, Buff. ; le Mai-
mon ou Rhésus de Fr. Cuvier, est
en dessus d'un beau vert-gris roussâ-
tre , avec les membres antérieurs et
les jambes plus grises et les cuisses
plus jaunes à leur partie externe. Le
dessous du corps et la face interne
des membres sontblancs; et la queue ,
d'ailleurs courte , e-,t grise en dessous
et d'un vert roussâtre en' dessus. La
face est couleur de chair livide; et,
suivant Fr. Cuvier, on voit au milifU
du front , entre les yeux , un petit
tubercule dont l'apparence est celle
d'une loupe et qui grossit à l'appro-
che du rut. Le Rhésus habite les In-
des , et il a les mœurs que nous avons
indiquées comme celles des véritables
Macaques, c'est-à-dire qu'assez doux
dans le jeune âge, il devient ensuite
très-lubrique et presque lout-à-fait
intraitable. F. Cuvier a décrit sous le
MAC
nom de Rhésus à face brune un Sin-
ge qui ne (lilleitt guère du Rhcisus
ordinaire que par la couleur brune de
la face et de touUs les parties nuus.
Le Maimon , Bull". T. xiv, pi. iq ;
Audeb. ; Macacus iienicstrinus, Uesm.;
Si/nia nemes/ri/ta, L. ; le Singe à
queue de Gocliou de plusieurs au-
teurs, est en dessus d un fauve ver-
dâlre, avec le milieu du sommet de
la télé noir, celle tache descendant
sur le col , le d.js et la queue en pre-
nant une teinte verdàtre. Les joues
et toutes les |)arlies iuféiicurcs du
corps sont dun blanc roussâtre ; la
queue, quel'Aniuial tient souvent re-
courbée, est grêle et courte. L'espèce
habile Sumatra , oii elle porte le nom
de Ban ou.
INous décrirons sous le nom de
Macacus lïbidiiiosus un Singe déjà
indiqué par Fr. Cuvier, qui le regar-
de comme une espèce nouvelle et bien
distincte, et qui l'a fait figurer à ce
titre dans l'Atlas du Dictionnaire des
Sciences Naturelles; elparDesmarest,
suivant lequel il ne serait qu'un
Maimon. Notre description est faite
d'après un dessin, de moitié environ
de grandeur, qui se trouve dans la ri-
che collection des Vélins du Muséum.
L'iu iividu représenté, qui est une
femelle, est fort semblable au Mai-
mon, dont il ditfère cependant par ses
joues d'un fauve légèrement olivâtre,
comme les épaules et les membres
antérieurs, et non pas blanches ou
blanchâtres comme chez le Maimon.
Il a de même une sorte de calotte
noire sur la tête; et cette tache se
prolonge sur le dos et la queue, qui
se trouvent , ainsi que toutes les par-
ties posléi'ieures du corps et la face
externe des membres de derrière,
d'un brun légèrement nuancé de fau-
ve olivâtre. La face interne des mem-
bres, soit antérieurs , soit postérieurs,
semble grisâtre sur le dessin ; et le
dessous du corps d'un blanchâtre qui
se nuance insensiblement avec le
brun du corps. La face et les doigts
sont à peu près couleurde chair. En-
fin le corps paraît plus grêle que chez
le Maimon , et la queue est à peu près
MAC ftSg
de même longueur. Mais ce qui rend
cette espèce extrêmement remarqua-
ble , c'est l'énfcime turgescence de
toutes les parties scxuiillcs pendant
le rut. Tout ce qui environne la \ul-
ve, l'anus et les callosités ( et inèinr
le dessous de la queue dans presque
toute son étendue } , acquiert un
développement véritablement prodi-
gieux, et dont il est toul-a-fait impos-
sible de se faire idée, par la Ihixion,
3uclqiielbis cependant arscz abon-
ante, qu'on observe périodiquement
chez les autres Macaques.
JjeMAOVQVE AFACK ROI GE, Mnca-
ciis speciost/s , Fr. Cuvier, Mamm.
lith. , se distmgue facilement p.ir sa
3ueue excessivement couitc, sa fice
'un beau rouge, et qui se trouve
entourée de poils noirs; ses ongles
noirs , et son pelage d'un gris vineux ,
avec les parties inférieures du corps
et la région interne des membres ,
blanches : il habite les Iodes-Orien-
tales.
Le Macaque de l'Lvde, Macacus
Maurus, Fr. Cuv., Mamm. , lilh. , est
encore une espèce qu'on reconnaît
facilement par sa queue excessive-
ment courte comme dans 1 espèce
précédente , et son pelage générale-
ment bruu-lbncé ; sa face , ses mains
et ses oreilles sont noires, dette es-
pèce habile, comme la piécéilcnte ,
les Indes-Orientales oLi elle a été dé-
couverle par Diard et Duvaucel.
*** Les Magots.
Cette division est très-remarquable
par l'absence de la queue qui se trouve
remplacée par un petit tubercule :
une seule espèce la compose.
Le Magot , Macacus iuuus, Dcsm. ;
Simia inuus, S. syhauus et S. Pithe-
cus de Linné et des auteurs systéma-
tiques, a quelquefois jusqu'à deux
pieds et demi ; son pelage est géné-
ralement d'un gris jaunâtre, avec les
parties iiiféiieuresdu corpsctlarégion
interne des membres de conleiu blan-
châtre; sa fice est couleur de chair
livide. Le Magot est le fameux Pi-
thèque des anciens, le Singe dont
Gslien a donné l'nnalomie. îl est
ogo
MAC
aujourd'hui amené très-fréquemment
en Europe , où les bateleurs le dres-
sent , comme nous l'avons dit, à di-
vers exercices; il a du reste à peu près
les habitudes des Macaques; et c'est
tout-à-fait à tort qu'on l'avait rap-
proché des Oiangs , parce qu'il man-
que de queue comme les espèces de
ce genre. 11 est répandu dans diverses
régions de l'Afrique , et se trouve
même jusque sur le rocher de Gi-
braltar en Espagne. On a vu dans
ce fait de l'exislence simullanée du
Magot sur la côte septentrionale de
l'Afrique et dans l'Espagne un in-
dice de la réunion primitive de l'Eu-
rope et de l'Afrique ; mais , suivant
d'autres , les 'Magols de Gibraltar
sont tout siruplemeut les descendans
de quelques individus qui , s'étant
échappés de domesticité, se seront
acclimatés et reproduits eu ce lieu.
Nous ne rechercherons pas ici si le
Simia Flalypigos de Schreber , le
S. fusca de Shaw , le Babouin à
longues jambes de Buftbn, \eBrown
Babooii de Pennant, et quelques au-
tres , sonl bien réellement des Maca-
ques comme le croient plusieurs zoo-
logistes , et à quelles espèces ils doi-
vent être rapportés. L'examen de ces
questions nous engagerait dans de
longues discussions qui ne nous ap-
prendraient que très-peu de chose
d'intéressant, et rien de certain.
(IS. G. ST.-H.)
MACARAISGA. bot. phan. Du
Petit-ïhouars, dans les iSouveaux
Genres de Madagascar, en nomme
aussi un qui paraît appartenir à la
famille des Euphorbiacées. Les fleurs
sont dioïques ; les mâles oll'rent un
calice quadriparli ; pas de corolle ;
huit ou douze étamiues à filets sail-
sans , libres, terminés par une an-
thère large et supérieurementaplatie,
partagée comme en quatre lobes par
deux sillons qui se croisent à angle
droit ; dans les fleurs femelles le ca-
lice est très-petit et urcéolé , l'ovaire
est surmonté par un style en forme
de languette poriant sur un de ses
côtés un stigmate velu ; le fruit est
un follicule .souvent hérissé de tuber-
MAG
cules plus ou moins allongés; il ren-
ferme une seule graine suspendue au
sommet de la loge, et dans laquelle
on observe un petit embryon à radi-
cule supère, entouré d'un périsperme
charnu. L'unité de stigmate et déloge
semblerait écarter ce genre des Eu-
phorbiacées , oii du reste il se place
par l'ensemble de ses caractères , et
d'ailleurs Du Petit-Thouars a rencon-
tré une fois le fruit composé de deux
coques accolées. Il n'a pas encore fait
connaître les caractères des quatre es-
pèces qu'il rapporte à ce genre, on
sait seulement que trois d'entre elles
croissent à Madagascar dont les habi-
tans leur donnent ce nom de Maca-
ra/iga, et qu'une quatrième a été
trouvée à l'Ile-de-France oii elle porte
vidgairement celui de Bois J^iolon.
Ce sont des Arbres ou des Arbris-
seaux ré ineux; leurs feuilles alter-
nes , cordiformes ou pellées et munies
à leur base de deux glandules , sont
accompagnées de stipules caduques;
leurs fleurs sont axillaires ; les mâles
disposées sur des épis rameux en pe-
tits pelotons dont chacun est sous-
tendu par une courte bractée : les
femelles , ordinairement solitaires ,
en offrent aussi une, mais plus grande
et glanduleuse.
(a. d. j.)
MACAREUX. Mormon, ois. ( 11-
ligtr. J (ienre de l'ordre des Palmi-
pèdes. Caractères : bec assez court ,
plus haut que long, très-comprimé;
les deux mandibides arquées, sil-
lonnées transversalement , échan-
crées vers la pointe; arête tranchante,
s'élevant plus que le crâne; narines
marginales , linéaires , presque en-
tièrement fermées par une membrane
nue; pieds courts, retirés dans l'ab-
domen ; trois doigts devant , entière-
ment i'almés; point de pouce ; ongles
très-crochiis ; ailes courtes ; les pre-
mière et deuxième rémiges les plus
longues; queue composée de seize
reclrices.
Ces Oiseaux dont on a, faute de les
bien connaître , beaucoup trop mul-
tiplié les espèces , se plaisent plus que
partout ailleurs sur les mers glacées
MAC
(lu cercle nrcliquo; confoiulus avec
les Guillemots et les Pingouins eu
bandes tiès-nombreiiscs , ils peuplent
ces trislci régions vers Ic^quellu* la
nature semble ne porter qu'avec re-
gret quelques reganls inleconds. Les
Macareux p;irviennent r.ireniml jus-
que dans nos parages tempères; il est
vrai que le peu crétcndne de leurs
ailes, quoique leur permettant d'ef-
fleurer avec assez de rapidité la sur-
face des eaux , s'oppose à ce qu'ds
etTectuent de longs voyages; toute-
fois ces ailes, toutes petites qu'elles
sont, suUisent encore pour ne pas
assimiler Je«> Macareux à ces ètie.;
équivoques qu'on ne sait trop dans
quelle classe ranger. En ellet si l'on
voulait que les organes du vol fus-
sent un attribut indispensable poia-
caractériser l'Oiseau , on ne pourrait
regarder comme tel, ni le Pingouin
dont l'aile n'est qu'une espèce de
rame qui aide sa course sur les flots ,
ni le Manchot chez lequel on ne
trouve qu'une véritable nageoire plu-
tôt couverte d'écaillés que garnie de
plumes; etdansceltehypothèsele Ma-
careux serait le dernier chaînon qui
unirait les légers habitaus des airs
aux nombreuses tribus aquatiques.
Nous avons vu plusieurs fois sur nos
côtes des Macareux qu'y avait jetés
une longue tempête; ces Oiseaux mi-
sérables, meurtris par la compression
des vagues, se trouvaient hors d'état
de fuir notre approche, et se lais-
saient prendre sans opposer la moin-
dre résistance. La nourriture des
Macareux se compose de petits Pois-
sons, de Mollusques, de Crustacés, et
à leur défaut de Plantes aquatiques.
Ils nichent , à ce que l'on assure ,
vers les pôles, dans des crevasses de
rochers ou dans des trous pratiqués
dans les terres riveraines par les
Quadrupèdes qui y séjournent d'or-
dinaire. La ponte consiste en un ou
deux œufs blanchâtres, tachetés de
cendré , et d'un volume dispro-
portionné en grosseur avec la taille
médiocre de l'Oiseau. Cet oeuf ou
ces œufs reposent sur un matelas
assez épais de duvet qu'entourent
MAC 59,
des Lichens et de faibles Plantes ma-
rines.
M.\L\HEux A AiGRCTTB, Fiatetxula
clrruta , Vicill. ; Alca cirraln , Latli.;
Mormon dilata^ Temm. , liull". , pi.
enl. 761. Parties su|)prieiire> d un
lion- bleuâtre; les inférieures d'un
brun obscur; front, côtés de la t<ju- ,
menton et tiges des rénngcs d'uû
blanc assez pur ; des paquet> de plu-
mes cililées fartant de dessus k-s
yeux et retombant le long du eou des
deux côtés : CCS plumes sont blanelies
a leur origine et jaunissent in^ensi-
biemenl ; bec portant trois sillons,
l)lus une proémnience pl^l^ épaisse;
une cire c irtilagineusc en forme de
rosette aux angles dés mandibules;
pieds d'iu) jaune orangé foncé, avec
les palmures rouges et les ongles
nous. Taille, dix-neuf pouces. La
lemelle est un |ieu plus petite; elle a
1 aigrette moins fournie , et seulement
deux sillons au bec. Dans les nic:s
qui baigueul d'un côlé le KaralS(;hal-
lia et de l'autre l'Amérique ; ne s'é-
loignant pas à plus de cinq ou six
lieues des rochers et des îles oii il se
retire toutes les nuils dans des cre-
vasses ou dans des trous qu'ils se
se sont creusés eux-mêmes à une pro-
fondeur d'un mètre environ , et dont
on ne parvient à les tirer qu'après
avoir essuyé des blessures assez gra-
ves , résultantes Je leur bec fort acéré.
MaCARELX HVPHÉ. V. SxARlyUE.
Macareux K\lhngak. K. Mac.v-
reux x aigretie.
Macareux du Ka.mtschatka. f^.
Macareux a aigrette.
Macareux du Larrador , jîica
Labradorica, Lalh. y. M.vcaueux
Moine.
Macareux MiTcHAGATCfli. f^. Ma-
careux A AIGRETTE.
M A c A R EU X M o 1 N E , Mui/ii On Frater-
cula, Temm.; ^Ilca arclica , Gmej.,
Bufl'.,pl. enl. 275. Parties supérieures
et collier d'un noir lustré; joues, un
large sourcd et gorge d'un gris blan-
châtre; rémiges d'un brun noirâtre;
parties inférieures blanches; bec d'un
bleu cendré à sa base , jaunâtre au
centre et d'un rouge vil à la peinte;
592
MAC
mandibule supérieure marquée de
trois sillons; iris blanchâtre; bord
des yeux rouge ; pieds d'un rouge
orangé. Taille, douze pouces et demi.
Les jeunes ont l'espace entre l'œil et
le bec d'un cendré noirâtre , les joues
et la gorge d'un cendré foncé , le
large collier nuancé sur le devant du
cou de cendré noiiâfre , le bec plus
petit , lisse, dénué de sillon , et en-
tièrement d'un fauve brunâlre. Du
nord des deux conlinens oii l'espèce
vit presque constamment sur les eaux
et ne se montre à terre que fortui-
tement ou dans la saison de la ponte;
en hiver on en voit aiTiver périodi-
quement sur les côtes de l'Europe
tempérée ; mais ils regagnent leurs
demeures glacées aussitôt que le froid
est devenu moins insupportable.
Macareux du nord, Mormon gla~
ciatis , Leach. Parties supérieures
noires, avec un collier presque aussi
large que celui du Macareux Moine;
joues et côtés de la tète d'un blanc
grisâli-e; rémiges brunes; parties in-
férieures blanches; mandibule supé-
rieure très-élevée avec trois cannel ures
profondes, 1 inférieure fortement ar-
quée ; pieds tl'un jauue orangé avec
la palmure rouge et les ongles nous.
Taille , douze à treize pouces. Des
mers habitables les plus voisines du
pôle.
Macareux Perroquet. P^. Sta-
eique. (dr..z.)
MACARIBO. MAM. Même chose
que Caribou. F". Rennk à l'article
Cerf. (b.)
MACARISIE. Macarisia. rot.
PHAN. Nom donné par Du Pelil-
Thouars (Plantes des îles Austr. , p.
49, tab. i4} à un nouveau genre,
dont la place , dans la série des or-
dres naturels , est encore incertaine ,
et qu'il caractérise ainsi : le calice
est monosépale, turbiné , à cinq di-
visions réfléchies ; la corolle formée
de cinq pétales linéaires insérés à la
base du calice; les étamines, au
nombre de dix , sont monadelphes
parla base de leurs filets quiofi"rent
entre chacun d'eux une petite dent
MAC
qui semble être une ëtamine avortée.
L'ovaire est arrondi, à cinq loges
contenant chacune deux ovules; le
style est simple, de la longueur des
étamines. Le fruit est recouvert par
le calice et la corolle qui persistent ;
c'est une capsule ovoïde , allongée ,
marquée de dix sillons longitudi-
naux s'ouvrant en cinq valves , septi-
fères sur le milieu de leur face in-
terne , et appliquées contre un axe
central et persistant. Chaque loge
contient une seule graine ovoïde,
comprimée , terminée supérieurement
par uneaile membraneuse plus longue
que la graine. Cette graine se com-
pose d'un tégument coriace recou-
vrant un endosperme ovoïde , char-
nu et blanc, contenant un embryon
renversé, ayant la radicule cylin-
drique et les cotylédons foliacés et
lancéolés.
Ce genre se con)pose d'une seule
espèce , Macarisia pyramiclata , Du
Petit-Thouars, loc. cit. Arbuste à
rameaux dressés, nombreux, effilés,
cylindriques et opposés. Les feuilles
sont aussi opposées , pétiolées , obtu-
ses , dentées; les fleurs sont petites ,
formant des bouquets pédoncules
placés à Paissclledes feuilles.
Ce petit Aibre croît à Madagascar ,
oii il a été observé par Du Petit-
Thouars. Ce savant botaniste pense
que le genre Macarisia se rapproche
par quelques caractères de la famille
des Rhamnées. (a. r.)
MACARON DES PRÉS. bot.
crypt. (Paulet.) Syn. de Mousseron.
(B.)
* MACASSO. BOT. PHAN. Noix
d'un Aibre des bords du Zaïre en-
core indéterminé. (b.)
* MACAVACAHOU. mam. Singe
mentionné par liumboldt qui l'ap-
pelle ^iduita et trop imparfaitement
déciil pour être 1 apporté à son genre.
Ce nom de Vidiiita est un de ces di-
minutifs si employés en espagnol;
il signifie petite Veuve. (b.)
* MACBRIDÉE. Macbridea. bot.
PHAN. Genre de la famille des Labiées
et de la Didynamie Gymnospermie,
MAC
L. , établi par EUiot cl INullall {Gen.
o/' Nurt/i Amer. Fiants, 2 , p. 36) qui
en ont ainsi lixé les caractères : calice
presque turbiné , à trois segniéins ,
oont deux uvales et larges , le troi-
sième linéaire, lancéolé ; lèvre supé-
rieure de la corolle cnlièrc , l'infé-
rieure plus courte et trilobée ; quatre
ctamines didynames ; un stjle; qua-
tre akènes au loiul ducalicc. Ce gL-nre
31e se compose que d'une seule espèce
qui était le Tàyrnb/a Caruliniana de
■Walthei(ra/o/. 162); EUiot et Nuttall
l'ont nommée Macbriclea pulclira.
C'est une Plante indigène de la Caro-
line , dont les tiges sont droites , gar-
nies de feuilles opposées , entières,
Xies fleurs sont grandes, rongeâ'.res ,
marquées de raies blanches, et dis-
posées en verticillcs au nombre de
quatre, et formant un épi teiminal.
(G..N.)
MACER ET M AGIR. bot. vhan.
Lie Macis dans DiosGoride. /'. ce mol
et Muscadier. (h)
MACERET. BOT. m an. L'un des
noms vulgaires des Airelles, f^. ce
mot. (B-)
MACERON. Smyrniiun. eot.phan.
Genre de la famille des Ombellifèrcs,
et de la Pentaudrie Uigynie , L. ,
établi par Tournefort , a'doplé par
Linné et par tous les botanistes mo-
dernes avec les caractères suivaiis :
caliceentier, très peu apparent ; cinq
pétales acuminés , pi csque égaux , ca-
rénés et légèrement inflécliis; cuiq
etamines ; ovaire surmonté de deux
styles très-courts, terminés par des
stigmates obtus; fruit slrié , presque
ovale, formé de deux akènes , mar-
qués chacun de trois côtes dont les
marginales sont con ni ventes. Les
fleurs sont entourées ordinairement
d'i.ui iiivolucre formé d'un petit nom-
Lre de folioles. Dans son liavailsur
les Ombellilèies , Sprcugel a fait de
ce genre le type d'une tribu a la-
quelle il a donné le nom de Smyr-
uiées. F', ce mol. Il s«-' compose de
liuit espèces dont quatre croissent
dans l'Europe méridionale, une dans
quelques contrées de l'Amérique du
xoMK IX.
^iord , une dans les ford-ls du Cau-
case, um: en Egypte, et une deinièic
au cap de Boinic-Espor.incc. Païuii
celles qui sont indigènes d'Kurope ,
nous mentionnerons les suivantes :
Le Macehon commun , Sinyiniiun
oliisastrum , L. , vulgairement nom-
mé (îlos l'ci.'il de Ma<édoiue , est
une Plante qui cioîl dans les lieux
bumidis du midi de 1 Kurope. De sa
racine gros>e , blanchàlrc et bisan-
nuelle , s'élève une tige laim-use ,
haute de près d'un mèti e , garnie à sa
base de feuilles triteinée> , à ibiioles
ovales, arrondies, déniées et lobées;
celles de la partie supériciure sont
simplenuMîl ternées , et à iolioles lan-
céolées. Ll'S ombelles des fh-urs sont
d'un blanc jaunâtre ; à ces Heurs suc-
cèdent des fruits en foinie de croi>-
sant , cannelés et noirâtres. Toutes
les parlics du Maceron exhalent une
odeur très-aromatique. On en faisait
autrefois usage comme Plante pota-
gère , mais aujourd'hui on lui préfère
soit les feuilles de Persil, soit les
jeunes pousses du Céleri qui ont une
saveur très - analogue , mais plus
agréable. Quant aux propriétés anli-
scoibuliques de ses feuilles, el à la
vertu cordiale et larminalivc de ses
akènes , elles n'ont rien de bien spé-
cial , et elles le cèdent même en éner-
gie à plusieurs autres Ombellifères.
Le Macehon pebkoeik , Siii^ mium
perfulialum , L. , est une fort belle
espèce dont la racine est napiforme et
vivace; la tige droite , haute de plus
d'un demi nièlre , onlinaiiemenl sim-
ple, glahre el slriée Lllo posrède des
feuilles radicales , Internées , à folioles
arrondies et créncléo ; celles de la
tige sont co; diforir.es, sc>silcs, cm-
br.issanl;\s el comme pci foliées. Le.,
Heurs sont jaunes et forment des om-
belles composées de tinq à sept
i;ijons. (^elte Plante ci oïl eu Pro-
vence, en Esp..giie, en Italie et eu
Hongrie. Elle se cultive avec l.cdiic
sous le climat de Paris. Nous en
i,vo!i> même vu un grand nombre
dindividu> croissant spontanwneiil
d;ius les leirains incultes qui avoi-
siucul l'Ecole de bouniquc du Jar-
58
594 MAC
tlin du Roi, et qui provenaient sans
doute de graines échappées de celui-
ci. (G..N.)
MACHjERINE. IJachœrina. bot.
PHAN. Genre de la famille des Cypé-
racées , établi par Valh ( Enurner.
Plant. , 1 , p. 208) pour le Sc/iœnus
restioides de Swartz ( //. Ind.-Occid. ,
I , p. io4). Ce genre a ses fleurs po-
lygames et paniculées; ses épillets
sont pauciflores, composés d'écaillés
imbriquées et un peu écartées ; cha-
que fleur se compose de deux squa-
mes ovales , lancéolées , de trois éta-
mincs et d'un pistil entouré de soies
hypogynes. Le Machœiina restioides ,
Yahl , loc. cit.., est une Plante vivace
originaire de l'Amériqueméridionale.
Son chaume est dresse , très-simple,
fortement comprimé , triangulaire et
articulé à son sommet; les feuilles
sont radicales , larges , glabres, sans
nervures et assez semblables à celles
de V Iris germa ni ca ; leur bord est
ferrugineux. Le chaume n'en porte
qu'une seule. Les fleurs sortent
d'une écaille en forme de spathe.
(A.R.)
MACH^RIUM. EOT. PHAN. Ce
genre, de la famille des Légumineu-
ses , a été établi par Porsoon {Enchi-
rld. , 2 , p. 276J qui l'a placé dans la
Diadelphie Décandi ie , L. En l'adop-
tant , Kunth {Nov. Gen. et Spec.
Plant. œquin. , 6, p. 091) lui a imposé
les caractères suivans : calice campa-
nule , à cinq dents et accompagné de
deux bractées ; corolle papiliouacée ;
étaraines réunies en un seul tube fen-
du (selon Aublet) ou diadclphcs (se-
lon Jacquin); ovaii e stipité ; stigmate
simple, aigu; légume slipiié, indé-
hiscent, finissant en une aile mem-
braneuse , cultiiforme, et ne conte-
nant qu'une seule graine réniforme.
Ces caractères ont été compo:.és d'a-
près ceux donnés par Aublet et Jac-
quin , pour différentes Plantes que
es derniers auteurs rapportaient au
cenre Nissu/ia de Linné. Le nombre
ge ces espèces n'est pas considérable;
<t ne s'élève qu'à sept ou huit. Ce sont
es Arbres ou. des Arbrisseau.x qui
MAC
croissent tous dans l'Amérique méri-
dionale et les Antilles. Celles que
Persoon a indiquées comme indigè-
oes de l'île de Madagascar ne sont
pas assez bien décrites pour être
rapportées avec certitude au genre
Machœrium. Leurs branches so)it
sarmenleuses , volubiles , garnies de
feuilles alternes , imnaripinnées , à
trois à six folioles alternes, accom-
pagnées de stipules pétiolaires, cadu-
ques. Leurs fleurs sont disposées en
grappes paniculées au sommet des
rameaux. Elles ont une couleur vio-
lette, et chacun de leurs pédicelles
offre une bractée à sa base. L'espèce
que l'on doit considérer comme type
de ce genre est le Machœrium ferru-
gineum , Persoon , ou Nissolia quina-
ta d'Aublet. De Candolle(P/-cif//-. Sjst.
T'eget., 2, p. 208) ne considère le gen-
re Machœrium que comme une sec-
tion du jVzsso//ii , tout en inclinant
néanmoins pour sa séparation. Il en
a éloigné le Nissolia arhorea de Jac-
quin , proposé par Kunlh comme a-
\>'eceàe 3Iachœrium. (g..n.)
* MACHALEB. bot. phan. (Rau-
wolf ) La Noix de Ben ou du Morin-
ga. V. ce mot. (u.)
MACHAN. M.\M. Quelques anciens
vovageurs ont désigné sous ce nom
la Panthère; il n'est probablement
qu'une corruption derespagnol3/û//-
charla , qui signifie tachetée. (u.)
MACHANE. BOT. piian. Pour Ma-
cahane. T^. ce mot. (b.)
* MACHAON. INS. Nom scientifi-
que du grand P.ipillon à queue, de
Geoffroy , l'une des plus belles espè-
ces de l'Europe oii el'e vit sur les
Ombellifères. (u.)
MACHAONIE. Machaonia. bot.
PHAN. Himiboldt et Bonplaud [PI.
yEquin., 1 , p. 101 , t. 29) ont appelé
aiusi un nouveau genre de la famdle
des Rubiacées et de la Pentandrie
Monogyuic , L., voisin du Knoxia , et
qui offre les caractères suivans : le
tube du calice est adhérent avec l'o-
vaire infère ; le limbe est à cinq divi-
sions assez courtes ; la corolle est
MAC
monopétale, infundibuliforinc , à
cinq divisions , velue à l'entrée du
tube; les étaniines , au nombre de
cinq, sont insérées au bautdu tube
el saillantes; l'ovaire esta deux loges
contenant chacune un seul ovule
pendant. Le stj le se termine par un
stigmate bifide. Le fiuit est une cap-
sule cunéiforme , allongée, couron-
née par le limbe du calice , à doux
loges et à deux coques mouospennes,
coriaces, indéhiscentes. Ce genre se
compose d'une seule espèce, Macliao-
nia acuminata , Humb. et Bonpl. ,
loc. cit., t. 29. C'est un grand .\rbre
très-raraeu\ et très-toutTu , dont les
feuilles opposées sont pétiolées , obo-
valcs, acuminées , très-entières, ac-
compagnées de deux stipules inter-
pétiolaires. Les tleurs sont petites ,
blanches, disposées en panicule ter-
minale et très-rameuse. Ce bel Arbre
est cultivé dans les rues de la ville
de Guayaquil , dans la province de
Quito. Il ileuril en février. (.\. r.)
MACHE. BOT. PHA.N. Nom vulgai-
re des Valcrianelles et plus spéciale-
ment de la Valerianelta olitoria ,
dont ou mange les feuilles en salade.
T^. Valéri.\xelle. (a. r.)
MACHERIE. BOT. phan. Pour
Machaerie. ^. ce mot. (b.)
M ACHETES, ois. ( Cuvier.) Syn.
de Combattant. (b.)
MACHETTE, ois. Syn. vulgaire
et ancien du Hibou Brachyotc. A'.
Chouktte. (nR.;z.)
MA-CllI. BOT. PHAN. Syn. àcSesa-
mur.i orientale , L. (b.)
MACHILE. JUackilis. ins. Genre
de l'ordre des Thysanoures, famille
des Lépisniènes, établi par Latreille ,
et que tous les entomologistes avaient
confondu avec les Lépismes; les ca-
ractères de ce genre sont : yeux très-
composés , presque contigus et occu-
pant la majeure partie de la tète ;
palpes maxillaires très-grands cl en
tonne de petits pieds : corps convexe
et aiquéen dessus; abdomen termi-
né par des petits filets propres pour
le saut et dont celui du milieu , placé
MAC 59.';
au-dessus des deux aulres , csl bcau-
coupplus long. Ces lu.seclesout la tète
petite, enfoncée dans le corselet ; leurs
yeux sont grands ; les antennes sont
en forme de soie et fort longues , elles
paraissent naître , ainsi que les palpes
maxillaires , d'une mèmr' ligue traus-
versalc; le premier segment du cor-
selet est beaucoup plus court et plus
étroit que le second , se replie sur les
côtés , devient presque cylindrique et
avance de part et d'autre antérieure-
ment; le second segment est fort grand
et élevé; le leslc du corps est ensuite
formé de plusieurs aimeaux qui di-
minuent insensiblement de grandeur
.«1. , • , , . "
jusqn a 1 extrémité ])oslcrieurequi est
terminée par les trois filets dont nous
avons parlé plus haut. La forme gé-
nérale du corps de ces Insectes ap-
pi'nche de celle d'un cône , les côtés
sont comprimés et son dos csl voûte
au milieu , et tout le corps est couvert
de petiies écailles ; on voit tout le
long de ses côtés de petits appendices
cylindriques , simples en majeure par-
lie et dont l'usage est inconnu ; les
pâtes sont assez courtes; les tarses
sont coniques , composés de deux
pièces dont la deunière est munie de
deux crochets. Les Macbiles sautent
très-bien avec leur queue. Ces In-
sectes diffèrent des Lépismes par les
yeux , par la forme du corps et par
les trois filets de la queue qui ne .sont
pas propres à sauter dans ce» der-
niers. Les Podures s'éloignent des
Macbiles par leurs palpes qui ne sont
point apparcns , et parleurs antennes
ui sont composées de quatre articles,
i seule espèce connue de ce genre
est :
La Machile Polypode, M. Poly-
poda , Latr., Lepisma Polypoda , L.
On la trouve en Europe. (g.)
M.\CH1LUS. bot. PHAN. Plusieurs
Arbres d'Amboine, employés comme
bois de construction, ont été décrits
et figuré-i .sous ce nom par Rumph
{Herb. jfmboin., 5 , t. 4o-42). On ne
peut, d'après les descriptions et les
figures , déterminer à quel genre ib
ap[)arliennent. (g..n.)
l
596 MAC
MAGHLIS. MAM. (Pline.) f^. Élan
à l'article Cerf. (b.)
MAGHOIR.AN. JM>5^«5. pois. Sous-
genre de Silure. V. ce mot. (b.)
* MACHOIRE DE CHEVAL.
MOLL. Nom vulgaire et marchand du
Cassis tuberosum. r. Casque. (b.)
MACHOIRES. zooL. Dans les Ani-
maux vertébrés et articulés , on don-
ne ce nom aux parlies solides qui for-
ment eu quelque sorte la charpente
delà bouche. Les Mâchoiresse distin-
guent en supérieure et en inférieure.
Gomme cet organe varie beaucoup
dans les diverses classes d'Animaux,
nous renvoyons à chacune d'elles
pour connaître les particularités re-
latives à leur organisation, etc. l^.
Bouche, Insectes, Mammifères, Oi-
seaux, Poissons et Reptiles, (a.r.)
MAGHOMOR. bot. crypt. {Cham-
pigfwns.) Les Kamtschadales compo-
sent avec l'^^a/vcws acris, qu'ils nom-
ment ainsi, une liqueur enivrante,
dont l'excès cause un assoupisse-
MAC
ment d'oii résulté quelquefois la
mort. (b.)
MACHOQUET. ins. Bomare dit
qu'on donne ce nom dans les îles (sans
dire lesquelles), à un Gryllon qui a
les ailes gauffiées , se tient dans les
trous d'Arbres, n'entre pas dans les
maisons comme le nôtre , et qui pro-
duit un bruit métallique semblable à
celui du marteau sur l'enclume. On
ne peut savoir ce qu'est cet Animal
sur une telle indication du couipila-
teur Bomare. (b.)
MAGHOTTE. ois. L'un des syn.
vulgaires de Chouette. P^. ce mot.
(B.)
* MACHUELE. pois. Espèce du
genre Raie. f^. ce mot. (u.)
MACIGNO. GÉoi>. r. Lagoni et
Psammite.
MACIR. BOT. PHAN. F. Macer.
MAGfS. BOT. PHAN. On appelle
ainsi l'Arille rose et charnu , qui re-
couvre la graine du Muscadier. 7^.
ce mot. (a. 1I-),
FIN DU TOME NEUVIEME,
f »■
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